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ENC YCLOPÉDIK
THÉOLO(;iQUE,
S. un; l)K DICTIONNAlKliS SUR TOL'TliS l.liS l'AKlIi;. |)K LA SClENClt Klil.lGILUSli ,
OrrMAMT CB FKAMÇAia
l.A l'LLS CLAIKL, I.A l'I.LS KA<;il.K, LA l'LliS < OMMOUK. LA PLIS VAIULE
i;i LA l-LLS COMPLLTt DtS TlltOLOGIKS
CtS IIIC1IUNMAII«b& SO>T
Il i-.I.HlIlRK SàlNTB, UH PIIILULUGIE SACRÉK , DE LITLHGIE, DK ItMOlT C*flON, UIIÈRb^lKS KT
KE SCHISMES, DES IIVUES JANSENISTES. MIS * LINUKX KT COMJAMNÉS, IIES pnopoSITIONx
CONDAMNÉES, DK CONCILES, IIE CÉRÉMuNlKS ET DE HITES . DE CAS DE CONSCIENCE ,
O'URDRES RELIGIELX (lIOMMES ET EKMMK- , DE LÉGISLATION RELIGIEISE, DE
THÉOLOGIE DOGMATIUIE ET UORAIE, DES PASSIONS, DES VEIITl S ET DES »ICE»,
DUlSToniE ECCLÉSIASTlyLE. DA RCHÉOLilGIB SACRÉE, DE M I Slyl K HKLI-
UlEtSE, DE GÉOGRAPHIE SACRÉE ET ECCLÉSI ASTI yt E , ll'lIKH ALDKjl E
ET DE NLMISMATIULE KELIGIELSES, DES DIVERSES HELIGIOM.IIE
PHI1.OS0FIIIE, IlL ..luLn.ll'. DE DIPLOUATI^LE CURÉ TIENNE
ET DES SCIENCES OCCULTES.
iLiîLir.t:
PAU M. L'ABBÉ MIGIVE ,
ftDITBUR DE LA BIDLIOTHÉQOE UHIVBRBELLE DU CLEROE.
MES COVRa COMPLCT* SlIltUAUUE DKANCUi: DE LA SCIENCE ECCLÊSIASTIUCE.
50 VOLCHES l.\-r.
IM1I\ ; Il m Lh VOL. loni LK SULSCHIPTEIH A LA CULLKtriON ENTIÈIIL, " Kll., t) IR., Ll utUL 10 H.. loi h LE
SOUSCHIPTEl'H A lEL UU TLL DICTIONNAIItE PARTILLLIEH.
TOME SEIZIEME.
DICTIONNAIKE DES CÉKÉMOMES KT DES KllES SACRtS.
TOME DEl XIÈME.
3 VOL. PRIX ; 21 FRANCS.
Clli:Z l/ÉDITI'XH,
AUX ATELIEUS CATHOLIQUES DU l'L I IT-.MONTUOUGli ,
HAnRI^KE d'eNEEH DE PARIS.
18i8
DICTIONNAIRE
ALPHA BÉTICO-MÉTHODlQUlL
DES
CÉRÉMONIES
ET DES
RITES SACRÉS
CONTENANT TEXTUELLEmENT ,
AVEC UNE TRADUCTION FRANÇAISE LITTÉRALE, SOMMAIRE OU AMPLIRÉE,
1" I.ES nuIiHIQl'ES GÉNÉRALES DU BRÉVUIHE ; 2' LES RUltniQLES GÉNÉRALES DL MISSEL;
3" LE RITUEL EN ENTIER ; 4-" LE PONTIFICAL EN ENTIER ; 5° LE CÉRÉMONIAL EN ENTIER ;
DE PLI S, LE CATALOGUE UNIVERSEL DES SAINTS HONORÉS DANS l'ÉGLISE, BEAUCOUP d'aRTICLLS
DÉTACHÉS, AINSI QUE PLUSIEURS TRAITÉS COMPLETS SUR LES MATIÈRES
LES PLUS IMPORTANTES DE L'EUCHARISTIE , DES INDULGENCES,
DE l'hagiographie, DE LA HIÉRARCHIE, DE LA LITIRGIE, DU DROIT CANON
ET DE LA DISCIPLINE, DANS LEURS RAPPORTS AVEC
LES RUBRIQUES, LES CÉRÉMONIES
ET LES RITES,
LE TOUT D'APRÈS LA LITURGIE ROMAINE,
AVEC LES VARIÉTÉS DE LA PLOPART DES AUTRfS LlTtRCIES;
OUVRAGE NÉCESSAIRE POUR L'ÉTUDE ET LA PRATIQUE DU CULTE DIVIN.
IIÉDICI'
MIOKESSECR D'ÉcniTlRE SAINTE ET 1>K B TES SACRES AU GBA^n SÉMINAI lE DE BOMANS
public pat '331. l'abbc îD^ignc,
SDITEUR DE LA BIBLIOTBÈQVC UNIVERSELLE DU CLEROÔ.
TOME SECOND.
3 VOL. PRIX : 2i FRANCS.
CHEZ L'EDITEUR,
AUX ATELIERS CATHOLIQUES DU PETIT-MONTROUGE ,
lIARniÈRE d'eNI-EU IM". PARIS.
18'i8
Imprimerie de MIONE, au Pelil-Moulrouge.
DICTIONNAIRE
DES
CÉRÉMONIES
ET DES
RITES SACRÉS.
F
FANONS.
On appelle ainsi les deux espèces de ban-
des qui pendent d'une mitre par derrière.
FADTEDIL.
Il est souvent requis d'en avoir un pour
les fonctions épiscopales. Il sert à l'évêque
pour s'y asseoir, et môme pour s'y appuyer
quand il est à genoux. On le place soit au
c4té de l'Ëpttrc, soit au milieu de l'autel, se-
lon qu'il est prescrit par le PontiGcal pour
différentes fonctions.
FENÊTRE.
L'évoque peut en avoir une qui commu-
nique à l'église. (Gardell., Cott. Decr., a. 98).
FÉRlE. Voy. Bbévuire, Rcbbiques.
FERVEUR.
DES MOYENS d'eXCITER KT DE NOCRRIR SA
FERVEUR DANS LES OFFICES PUBLICS.
(Traité de l'Otlice divin, de Collel.)
§ I. DéTauls qu'un cbanoioe doit éviter.
1. Défaut ae vocation : il est très- funeste
et très-commun; comment y remédier. —
2. L'esprit de servilité et d'intérêt. Senti-
ment de saint Bernard. — 3. Le commerce
du monde : il est dangereux en tout sens.
Avec qui un chanoine se doit lier. — k. L'at-
tachement trop vif à des occupations d'ail-
leurs innocentes. — 5. Etudes d'un cha-
noine : leurs bornes et leurs règles.
Un auteur dont l'ouvrage est répandu
partout a traité cette matière avec toute la
force de son style. Je proûterai de quelques-
unes de ses idées; mais je laisserai à l'écart
ce qui pourrait avoir trop de rapport à l'é-
cole rigide dans lanuelle il avait été nourri.
Seulement avant que d'entamer les moyens
positifs, je dirai un mol des obstacles qu'une
personne destinée au chœur doit bannir,
pour s'acquitter comme il faut de l'augusto
fonction dont elle est chargée. Or ces obsta-
cles, qui ont des variétés infinies, parce que
DOS passions sont sans nombre, et qu'il n'y
en a point qui ne puisse écarter l'esprit de
prière, je les réduis à quatre principaux : le
commerce du monde; l'attachement trop vif
(1) Quasi bos duclus ad victimani... et ijnorans quod ad
Dictionnaire des Rites sacras. II
à des objets, qui quoique bons et saints eri
eux-mêmes, enchaînent puissamment le cœur
et l'imagination ; le défaut de pureté de vues
dans l'acquit des divins offices ; et souvent,
et trop souvent le défaut de vocation. Cmn-
mençons par ce dernier vice, qui en produit
une infinité d'autres.
1. On sait que, selon l'ordre commun de la
providence, Dieu, tout riche qu'il est en mi-i
séricordes, n'acconle les grâces qui sancti-
fient dans un état qu'à ceux qu'il y a ap-
pelés. Ceux qui s'y ingèrent contre son
ordre ne sont à ses yeux que des intrus, des
mercenaires, des voleurs. Toute l'Ecriture
est pleine d'analhèmes lancés contre les faux
prophètes qui courent de leur propre mou-
vement. On a recueilli ces textes, et millo
autres semblables, dans un nombre infini do
volumes. C'est par là qu'on débute dans
toutes les retraites des jeunes ecclésiasti-
ques. Les séminaires en retentissent. La vo-
cation, sa nécessité, ses marques s'y trou-
vent écrites jusque sur les murailles. Il n'y
eut jamais de matière sur laquelle on pût
moins faire valoir le commode, mais dange-
reux prétexte d'ignorance. L'homme le plus
mal appelé ferait souvent un discours solide,
pour prouver qu'on doit l'être.
Malgré tant de lumières, rion de plus com-
mun dans tous les états que le défaut de vo-
cation. Mais j'oserais presque assurer qu'il
est plus commun en matière de prébendes,
qu'en toute autre. Un enfant y est destiné dès
le sein de sa mère. Son cher oncle est cha-
noine; sa famille est nombreuse, il n'en est
pas l'aîné, ou s'il l'est, il n'a point de talent
pour le monde; il n'est pas riche, et sa con-
dition demande qu'il fasse des éludes. Il n'en
faut pas davantage ; sa vocation est décidée.
On le conduit à l'autel comme un bœuf qui
doit être immolé, et qui ne sait ce qu'on veut
faire de lui (1).
Cela n'engage à rien, dit-on. En fait de ca-
nonicals, ce qui est bon à prendre est bon à
laisser. On voit tous les jours des chanoines
qui ne le sont que pour un certain temps, et
vincula. . tralialur. Fi ov. vu, 22.
11
OTCTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES
12
qui parce moyen ne laissent pas de soulager
beaucoup leurs familles.
C'est ainsi qu'on raisonne dans le monde,
et c'est ainsi qu'on s'abuse. Rien n'engage
davantage qu'une démarche qu'on ose ré-
garder comme n'engageant à rien. Elle en-
gage le saint éternel des parents qui possè-
dent par liéritage le sanctuaire (1), qui lui
donnent un ministre ou mauvais , ou dou-
teux, qui mettent sur leur propre compte
une foule d'offices très-mal récités, et quel-
quefois entièrement omis. Elle engage les
patrons, et quelquefois les supérieurs ordi-
naires, qui, par crainte, par ménagement, ou
par d'autres semblables motifs, donnent les
mains à l'iniquité. Enfin elle engage le pour-
vu, qui souvent avec l'âme la moins ecclé-
siastique qui ait jamais été, court une car-
rière dont Dieu l'avait exclu , ne remplit
bien aucune de ses fonctions, et se prépare
un trésor de colère pour le jour du Seigneur.
Je le dis avec confiance, parce que je ne le
dis que d'après l'Ecriture et la tradition ,
qu'on retranche ce défaut primitif : et si tous
ceux qui sont députés au chœur ne sont pas
édifiants, parce qu'on peut être appelé et
négliger sa vocation, il y en aura beaucoup
moins de scandaleux.
Mais comment retrancher ce premier ob-
stacle? Par quelles voies un jeune homme de
douze ou quinze ans connaîtra-t-il s'il est
appelé ou non à la vie de chanoine? Con-
vient-il que dans un âge si tendre il ail d'au-
tre volonté que celle de ses père et mère?
Faut-il que, sous prétexte d'un défaut très-
incertain de vocation, il manque une place
qui ne se trouvera plus? Ne suffit-il pas de le
prendre, pour ainsi dire, à l'essai, et de lui
l'aire quitter après de justes épreuves un em-
ploi, dans lequel on commencera de voir
qu'il ne se sanctifierait pas?
11 est fâcheux que ces sortes de raisons ne
paraissent décisives que quand il s'agit de
l'affaire du salut. Car en matière d'affaires
temporelles les prudents du siècle ne s'y fie-
raient pas , et de mille à peine s'en trouve-
rait-il un qui, sur ces frivoles motifs, voulût
abandonner à des enfants d'une sagesse très-
équivoque la gestion d'une somme assez mo-
dique. Serail-il donc surprenant qu'ils en-
tendissent un jour ces paroles : Je vous juge
par votre propre aveu, méchant serviteur (2);
vous vous êtes servi de deux mesures diffé-
rentes (3), et jamais vous n'avez pris un
poids moins juste que lorsqu'il était ques-
tion de mes inlérêls?
C'est donc à ceux qui font de pareilles ob-
jections à les résoudre. Nous nous conten-
terons de leur dire en deux mots, 1° qu'à
parler en général un père, surtout quand il
n est que médiocrement à Dieu, est un mau-
vais arbitre do la cause de ses enfants; et
ce qui est plus fâcheux, c'est que la ten-
(I) Hœreditaie possidearaas sanctuarium Dei. Puai.
IIX I, 11.
i'i) Kx ore luo te judien, serve nequam. Luc. xii, 22.
31 Abûminaiio est apud Dominum pondus el pondus.
Pfouerfr. xx,23.
(i) Ait rex Israël ad Josapliat : Remansil vir unus, per
quem possuums interrogaroDouiiuum; sed ego odi euui ,
dresse naturelle et la cupidité qui aveuglent
le père séduisent souveïit l'oncle, même ec-
clésiastique. 2" Que pour ne point faire de
faux pas dans une route où ils tirent tous à
conséquence, les parents, quand il s'agit
de la destination de leurs proches, doiveut
beaucoup consulter Dieu par la prière el par
toutes les bonnes œuvres dont ils sont ca-
pables. 3" Que de plus ils sont obligés de
s'adresser à un homme sage, droit, éclairé ;
de lui exposer ce qui est à charge, cl ce qui
est à décharge; de lui donner du temps pour
examiner son candidat ; d'attendre en paix
son arrêt, et de le suivre avec une parfaite
soumission. Il y a encore des Ananies sur la
terre , et si on ne les trouve pas, c'est qu'on
ne les cherche guère, souvent même qu'on
les fuit, et que quelquefois on va jusqu'à les
ha'ir, parce qu'ils n'annoncent que de fâ-
cheuses et incommodes vérités (k). On suit
donc la route battue : on étudie le montent
où un bénéfice doit vaquer. On met en cam-
pagne tous ses amis. On mendie et on ob-
tient de fausses allestations. On profite de
l'imbécillité d'un vieillard mourant pour en
obtenir une résignation. Le courrier part
à tire d'aile. 11 apporte des provisions en
bonne forme. La vocation vient quand elle
peut. Le bénéfice est servi comme il plaît à
Dieu. C'est à quoi les parents ont le moins
pensé, c'est à quoi le pourvu pense le moins.
2. Ceux qui ne sont pas dans une si fâ-
cheuse position, et qui ont pris les plus sa-
ges mesures pour ne se pas engager témé-
rairement, ont encore des écueils à craindre
et des obstacles à surmonter. Ils doivent
servir le Seigneur tous les jours de leur vie :
mais pour le servir d'une manière digne de
lui , il faut qu'ils se roidissent sans cesse
contre l'amour de l'intérêt propre. Ils ne
doivent pas chanter les louanges de Dieu
pour vivre (ce serait, au jugement des
saints (5), uit horrible renversement de l'or-
dre), mais vivre pour chanter les louanges
de Dieu. L'Ange de l'école nous dit qu'un
chanoine qui va à l'office principalement
pour la rétribution se rend coupable de
simonie, et un théologien de nom croit même
qu'une intention secondaire n'en excuse
pas (G). Mais en s'en tenant, comme ou le
peut faire avec la plupart des docteurs, au
sentiment de saint Thomas, il est sûr qu'un
préire qui, dans une action aussi importante
que l'est celle de l'office public, ne se con-
duit que par des vues mercenaires, ne peut
la faire comme il faut; qu^ destitué de l'onc-
tion sainte qui soutient les vrais adorateurs,
il ne niJÉnquera pas de succomber sous le
poids d'un murmure qui n'a que les ap|)a-
rences de la prière; et que, plus à plaindre
que le laboureur, qui a du moins l'avantage
de travailler avec goût, il doit dès les pre-
miers moments soupirer pour la fin d'un
quia non prophelat mihi Iwnuni, sed malum. III Reg.
XXII, 8.
(b) Oui evangelizit nt mandncet, perverso nimis nruine
cœlcstibiis lerrena m'-rralur.S. Bernardm, tib. de Vita et
Moril). clericor. cap. 3.
(6) Florent, de Coq, Tiacl. de Juslil. \n-i°, pag. 7W.
45 FER
exrrcice qui accable le corps sans consoler
l'esprit. Or quel office peul-on atlcndrc d'ua
liommesi mal disposé? Point d'aulre que celui
qu'on aurait de cinq ou six gagistes aliandon-
nés à cux-niômes, c'est-à-dire un office plus
propre à irriter Dieu qu'à fléchir sa justice.
:i. C'est à pou près ainsi qu'il faut juger
du ministère de ces hommes qui, moins
chanoines que séculiers, donnent au monde,
cl souvent au monde le plus profane, tout le
temps que le chorur ne leur arrache pas. A
force de voir le siècle et les enfants du siècle,
ils en prennent l'esprit , les manières , les
inclinations. Us épousent ses intérêts , ils
parlent son langage, ils règlent leur marche
sur la sienne. Dès lors l'esprit de Dieu, dont
ils n'étaient que niédiocremenl fournis, les
quitte, comme il quitta Saiil. L'idée du monde
les suit jusque dans le sanctuaire. Us y
portent ses fausses bienséances cl sa mon-
danité. Us s'y occupent de ses nouvelles, de
ses alliances, de son gain, de ses pertes. Leur
extérieur annonce en toute manière cl la lan-
gueur qui les consume, et le feu étranger qui
les dévore. Qu'ai tendre lie ces gens-là? ce qu'ils
donnent presque tous les jours : des scènes
humiliantes, des scandales qui, sans élrc du
dcrnierordre, n'en sont pas moins scandales.
Quand même l'amour de leur réputation ,
plus fort que tout autre amour , leur ferait
sauver les apparences, que seraient-ils, après
tout, je ne dis pas devant Dieu qui veut être
servi seul (1), je dis devant ceux qui ont
quoique portion de son esprit ? Mais que
sont-ils souvent aux yeux du monde même?
Tout injuste qu'il est, il sait leur rendre jus-
lice, cl mettre entre eux cl de vrais chanoi-
nes une énorme différence. Il les accable de
politesses; il ne les voit, ce semble , partir
qu'avec regret ; il parait ne se consoler de
leur absence, que par l'espoir du retour: il
le stipule avec des empressements auxquels
il ne manque que la sincérité. A peine sont-
ils retirés qu'on les fronde comme ils mé-
ritent de i'élre. Leurs vanités, leurs airs trop
libres , leurs discours moins precautionnés,
leur peu de religion, leur incapacité connue,
leur propreté étudiée , en un mot tous leurs
défauts réels ou présumés sont mis sur le
lapis, et on leur fait moins de grâce qu'à
des ennemis déclarés. Ainsi ils se perdent
devant Dieu, et ils ne se retrouvent pas de-
vant les hommes. Us courent à perte d'ha-
leine après un fantôme , et tout fanlômc qu'il
est, ils ne peuvent l'atteindre. Mais à quoi
leur servirait une conquête aussi sûre, aussi
solidement appuyée qu'elle est imaginaire?
Je ne leur demande, pour le bien approfon-
dir, qu'un peu de réflexion sur ces paroles
de celui qui est le témoin fidèle (2), et dont la
bouche ne connut jamais le mensonge (3) :
(t) Nenio polosl Juobiis dominis servire. Mutlh. vi, 21.
(i) H;ec ilicil Amen, leslis lidclis et verus , qui est priu-
cipiuin crealuix' Dei. Âpoc. m, 14.
(•î) Qui |ieccaiuui non l'ecit, iiec inveiilus est dolus \a
ore ejus. 1 fetr. », 22.
(i) Muuli XVI, 26.
(5|NniiliabeUniariUidiaciiicoiiversaiioiUius,nectsiJîum
coiiviclu) illius, sed UeUliam et gaudium. Sap. viii, 16.
(6J M< lioia :>uul vulucru diligeniU , quau Irauduluul4
FER
14
Quid prodest hotnini, si mundiim untversutn
lucretur, animœ vero suœ detrimentum pu'
tinlur (!»)? Que sert à un homme de gagner
tout l'univers, s'il vient à se perdre? La plus
longue, la plus éclatanle fortune peul-elle lo
dédonmiager du cruel trésor qu'il se prépare
pendant rélernité?
Qu'un chanoine se délasso donc, qu'il res-
pire un peu après d« longs offices, rien n'est
plus juste; et je connais trop le poids acca-
blant de ses obligations pour lui en faire un
crime. Mais qu'il ne se délasse, qu'il ne res-
pire jamais qu'en ministre de Jésus-Christ.
Qu'un confrère vertueux soit sa ressource
la plus ordinaire. U trouvera en lui une con-
solation pure, que le monde ne peut donner.
La vraie piété a des charmes, des agréments
infinis. Son commerce n'a rien d'amer (5),
ses entretiens sont pleins de douceur. Avec
elle les jours passent cumuic les heures, et
les heures ne paraissent que des nioments.
Ses réprimandes ont leur grâce. Elle in-
struit même en badinant, el badine toujours
sans offenser. Ses plaies , si elle savait en
faire, vaudraient mieux que les trompeuses
caresses du inonde (0). Au moins a-l-elle
toujours sur lui l'avantage de la paix, avan-
tage précieux qui la suit partout, et que le
siècle ne coniiaitra jamais (7 .
U n'y a point de chapitre, quelque peu
nombreux qu'il soit, quelque mal composé
qu'on le suppose, (|ui n'.iil un ou plusieurs
sujets de celte espèce. N'épargnez rien pour
Miériler d'èlre admis à leur commerce. Us
ont droit de vou» mettre à l'épreuve : que
nulle épreuve ne vous rebute. Tous les tré-
sors de l'Inde ne payeraient pas un ami sage:
les perles qu'on peut donner en échange
conlre lui ne se trouvent qu'aux extrémités
do la lerre (8). Il relèvera voire courage
abaliu, il affermira vos pas, il vous soutien-
dra d.ins la pénilile carrière que vous devez
fournir. A l'aide de ses ciinseils,de son exem-
ple, et de la grâce qui se mettra de la partie,
vous deviendrez un de ces justes, dont la lu-
mière se fortifie el devient un jour parfait (9).
Que si par li.isard il ne se trouvait dan.* le
corps dont vous êtes membre aucun homme
qui approchât île celui que l'Esprit-Saint ,
dont j'ai emprunté les paroles, vient de
vous dépeindre, osez empêcher la prescrip-
tion : faites-vous le chef d'uue école jus-
que-là inconnue : apprenez à vos anciens
ce que vous auriez dû apprendre d'eux. D'a-
bord vous aurez des railleries à e>sujer. Ou
vous traitera de ntisanlhrope, d'homme fa-
rouche. On vous fuira, comme on fuyait
François de Sales , lorsqu'il parut pour la
première fois dans le Chablais. Mais quand on
aura enfin remarqué que votre vertu se sou-
tient, que vous marchez loujuurs sur lamême
oscula odienlis. Proverb. xxvii, 2(.)
(7) Paceni ineaiii do \obis, non quomodo mundus dat.
Joan. XIV, 27. Da servis luis ill.ini quam mundus dare non
potesl laceni. Orul. pro face.
(8) Aniico Ddeli nulia est comparalio. Eccli. vi, 15. Pro-
cul et de ultiniis finibus prplium ejus. Proverb. xxxi , tl>.
(!)) Jusloruni seniila <inasi Inx splondeiis, proccdil el
crcscit usque ad perfecliimdiem. Proverb. iv, 18
15
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES £T DES RITES SÂCRÇS.
IS
ligne, que vous n'êles point de ces dévots in-
quiets qui vont pêcher à droile et à gauche
les défauts du prochain, pour lui en faire un
gervice en temps et lieu , qui regardent comme
prouvée toute accusation faite contre celui
qui leurdéplatt; qui enfin veulent tout savoir,
pour avoir le plaisir de tout censurer : lors ,
dis-ie, qu'on aura une fois bien remarqué
que votre dévotion n'est sévère que pour
elle-même; qu'elle est ennemie des mauvai-
ses histoires ; que, bien loin de triompher,
dans l'occasion ,de celles qu'elle est forcée d'en-
tendre, elle les étouffe avec soin (1) , et que
personne n'a sur sa tendresse des droits plus
certains que ceux, qui l'ont le plus outragée ;
dès lors, sans être ni prophète , ni fils de
prophète (2), j'ose a>surer que le préjugé
tombera. Avec le temps vous serez, pour
quiconque n'a pas abjuré la vertu, un centre
d'unité. Le vice ou baissera les yeux devant
vous, ou peu à peu rougira de ses excès.
Insensiblement vous deviendrez ce corps au-
tour duquel se rangent les aigles (3).
Mais dussiez-vous rester aussi seul que
l'est le pélican dans sa solitude (4), fuysz le
inonde et tous ceux qui l'adorent. Si vous
n'avez soin de mettre entre lui et vous un
chaos immense (5), il sera pour votre cœur
ce vent brûlant qui dessèche jusqu'à la ra-
cine du bien (6). Bientôt vous en ferez votre
capital: la prière ne vous sera plus qu'un
accessoire importun.
i. Mais, ne nous y trompons pas, il est des
occupations qui, quoique saintes en elles-
mêmes, peuvent l'éteindre ou la rendre très-
languissante. Peul-être serai-je moins sus-
pect qu'un autre sur l'article de l'étude : elle
fait, avec un très-petit nombre de tendres et
vertueux amis, ma consolation et mes déli-
ces. Je sais cependant, et j'ai toujours ouï
dire, qu'elle est en plus d'un sens dangereuse
pour la piété. Ne parlons point de l'orgueil
qui ne marche que trop souvent à sa suite (7):
j'ose dire que, pour l'anéantir, pour le cou-
per jusque dans ses fibres les plus déliées ,
il ne faut à l'homme le plus prévenu en sa
faveur qu'un senliment tant soit peu réflé-
chi de co qu'il éprouve en lui-même. Dès
lors, malgré la fierté de sa contenance exté-
rieure, il se dira tout naturellement : « Ce que
je sais n'est rien en comparaison de ce
que j'ignore. Ce que je crois savoir, com-
ment le sais-jc, et pour combien de temps ?
Vingt fois j'ai découvert après coup que ce
qui m'avait paru aussi <lair que les premiers
principes ne devait qu'à la faiblesse de mon
esprit son évidence prétendue. ^ ingt fois j'ai
vu m'échapper desconnaissances que j'avais
regardées comme un fonds inaliénable. A le
bien prendre, toute ma vie se passe à ap-
prendre et à oublier. Le premier me coûte
(1) AuJisii verbum adversus proximum tiium? conimo-
rialur in le, fiileus quoiiiam non lo disrumpel. Eccli. xi.v,
(2) Non suiu ijropliela, et non sum lilius prophelœ.
Amos vil, U.
(5) Ubicumque fiierit corpus , illic congrcsabuiitur et
aquilae. JU(«l/i. \\\\, 28.
i41 Similis faclus suin pelicano solitudiuis. Psalm. ci , 7 .
S) Inier vos el nos chaos masaum Qrmatuin est. Luc.
XVI. 26.
extrêmement, le second se fait a vécu ne facilité
qui tient du prodige. Au bout d'un temps ,
et ce temps est toujours très-court, mes plus
belles connaissances ressemblent à une illu-
sion fugitive, qui ne laisse après soi que des
idées confuses. C'est un songe que je ne
puis me rappeler qu'en gros, et dont toutes
les parties m'échappent en détail (8). Jl est
donc vrai, el il est vrai dans un sens irès-
élendu, que tout n'est que vanité, qu'afflic-
tion d'esprit (9) , et que le sort d'une fem-
melette qui court à Dieu de toutes ses forces
vaut infiniment mieux que tous les talents
de cet orgueilleux philosophe qui, en m'éta-
lant d'un style pompeux les richesses im-
menses de la nature , semble douter s'il
est obligé d'honorer son auteur. »
5. J'avoue néanmoins qu'il est des études
dont un homme destiné au chœur peut s'oc-
cuper ; j'irai plus loin , sans qu'il m'en coû-
te: j'ajouterai qu'il en est qui ne peuvent
que lui être très-utiles. Je mets de ce nombre
celles qui peuvent lui procurer l'intelligence
des psaumes, l'instruire cxaclement des cé-
rémonies de l'Eglise, lui découvrir l'esprit el
les vues qui l'ont portée à les établir, le
mettre en étal de la venger contre les nova-
teurs anciens et modernes. Rien déplus saint,
de plus salutaire pour un chanoine, ou plu-
tôt pour tout ecclésiastique obligé aux di-
vins offices, que co genre d'étude. Cepen-
dant, étrange faiblesse de l'homme 1 il pcul
y trouver un germe de déchet et d'affaiblis-
sement. 11 est à craindre qu'il ne s'y poiie
avec trop d'ardeur ; que son imagination
échauffée ne l'érigé peu à peu en savant, je
veux dire en dissertateur ; que la dévotion
ne le cède à la curiosité son ennemie; qu'il
ne porte partout, et jusqu'aux pieds du sanc-
tuaire, la difficulté qu'il n'a pas résolue ; et
qu'au lieu de vivifier son chant par l'onc-
tueux souvenir des découvertes qu'il a faites,
il ne s'occupe enlièremenl de celles qui lui
restent à faire.
Que si une étude aussi proportionnée à
son étal ne laisse point d'avoir ses dangers ,
que n'aurail-il [las à craindre, je ne dis pas
de celles qui lui seraient opposées (un homme
de bien en est incapable], mais de celles qui
lui seraient absolument étrangères? Quelle
paix, quelle tranquillité d'esprit porlerail-il
au thœur, si, livré du matin au soir aux pro-
fondes discussions de la géométrie, il ne
sortait jamais que suivi d'un nombreux cor-
tège d'axiomes, de théorèmes, de corollaires ?
On a vu plus d'une fois, jusque dans la célé-
bration du plus auguste de nos mystères, de
tristes effets des distractions d'un esprit ab-
sorbé dans ses propres recherches. On ne
quitte pas toujours l'autel pour aller écrire
un beau vers, mais on n'y est souvent que de
(6) Ignis est usque ad perditionem deyorans, et oinnia
eradicans genimina. Job. xxxi, 12.
(7) Sciemia inflat. I Cor. vin, 1.
(8) Dixii rex : Vidisoninium, et meute condisu.s igno-
re quid \iiierim. Daniel, ii, 17.
;9) Dedi cor nieiiin iil scirem prudenliam alque doctri-
nam... et agnoviquod in hisquoque esseï labor, et alBiclia
spiruus. Eccies. i, 17.
n FEU
corps : l'esprit cl le cœur restent à la mai-
son. Ils se trouvent où est leur trésor : leur
trésorn'est que dans les livres.
Mais quoi 1 veux-jc donc ou rappeler le
système de l'illustre réformateur de la Trap-
pe, système conlro lequel je me suis moi-
même déclaré (1) ; ou fronder d'illuslres
écrivains qui, quoique très -engagés à
l'office public, ont enrichi d'ouvrages de
toute espèce la république des lettres ? Non
le ton du censeur me conviendrait mal. Il
n'app;irtient qu'au maître de juger ses do-
mestiques. Qu'ils se tiennent fermes ou (juils
viennent à tomber, c'est son affaire (2), et
moins celle d'un pécheur comme moi que
de tout autre. Ce que je puis dire, c'est, Iqu'à
parler en général, ce qui se fait iiar obéis-
sance est moins suspect que se (lui se lait
par goût; 2" que la grâce forme, ([uand il
lui plaît, des Kancé et des Mabillon , des
hommes si pleins de Dieu que les pins belles
connaissances ne seraient pour eux qu'un
sel affadi, s'ils n'y trouvaient à chaque pas
et sa gloire et le principe de It-ur amour; 3°
qu'il est à craindre que des travaux de plus
d'une espèce, après avoir beaucoup coûté
devant les hommes, n'aient été la matière
d'un grand compte devant Dieu. Pour moi,
disait à peu piès un vertueux prêtre, j'aime-
rais mieux n'avoir fait que le traité Du bon-
heur d'un simple reliyieua: (3) , qui- douze ou
quinze gros volumes que je pourrais
nommer.
Qu'un chanoine cultive donc son esprit ,
mais jamais de manière à dessécher son
cœur. Qu'il mette entre la fin de son travail
et le commencement de l'olfice assez d'in-
tervalle pour n'y porter ni la douleur de
renoncer à une occupation favorite, ni la
soif empressée d'y retourncrau plus tôt ; qu'il
coupe, par une pieuse lecture de quelques
minutes , deux occupations trop disparates ;
qu'il se dise à lui-même qu'au jugement de
Diiu un homme de sa profession ne répondra
ni sur l'histoire ni sur la métaphysique, mais
sur l'acquit des devoirs propres de son état.
Je me suis peut-être trop arrêté sur une
matière où, par un abus contraire, l'abus
que je blâme n'est pas fréquent. Mais je sais
qu'il se trouve, et c'en élait a^sez pour que
j'eusse droit de le combaltre. Faisons un pas
en avant , et après avoir écarté les défauts
qui affaiblissent l'esprit de prière , parcou-
rons quelques-unes des vertus qui le font
(i) Moral, ja-8, t. V, cap. III de Obliiiat. religios arl. 2.
(-2) Tu quis es , qui judicas alieuum'servum? Domiuo
suo slal aui cadit. Rom. xiv , 4.
(3) Cel ouvrage esl de doiii Robert Morel , qui a donné
vlusieurs autres ouvrages de piété, ainsi que nous l'apprend
l'Iiilippe li; Cerf. Ce dernier, en parlant de l'Histoire de
J'olybe. que doni Vincent Tluiillier a depuis doiinéo avec
les notes du chevalier Follard, dit que les sages rélbnna-
teurs de la congriijiatloii de ^3ml-i\wr ne pouvaienl pré-
voir qu'un de leurs religieux Iraduiratt un livre qui inspire
de l'anwur pour ta projcisiou milildire, si dangereuse pour
des cliréliens, qui doivent se sauclifter par tes exercices de
la pénitence. Cppeudanl ce même écrivain fait de VAiUi-
qmté expliquée et représentée en fujures , que bien des
gens u'oseiii ouvrir, le plus iinpnriaiil de tous les ouvrages
du P. Montfuucon. N'y aurait-il point lii pondus et wwi-
diij.' Puisque j'ai l'occasion de parler du chevalier rvl-
FEK
13
cclorc , qui le développent , qui l'entre-
tienncnt.
§ II. Moyens de nourrir dans un chanoioe l'esprit de
prière.
1. Premier moyen, demander à Dieu l'esprit
de prière, et le demander arec ferveur. —
2. Second moyen , une vraie et sincère hu-
milité. La vérité bien consultée nous y
conduira. — -i. Troisième moyen, une grande
idée de la majesté de Dieu. — k. Quatrième
moyen , un grand amour pour lui et pour le
prochain. — 5. Cinauième moyen , une vive
rtconnaissiince des hienfaitx que nous avons
reçus de Jcsus-Chrisl. — G. Sixième moyen,
une dévotion sincère à la très-sainte \ ierge.
L'auteur que j'ai cité au commencement
de cet article propose quatorze moyens
d'attirer ou de conserver l'esprit de prière et
de ferveur, si nécessaire à un homme dont
presque toute la vie doit se passer à chanter
les louanges de Dieu ei à invoquer ses mi-
séricordes. Je me bornerai à cinq ou six qui
m'ont paru les plus esscniicls. On s'attend
bien que je ne les proposerai que d'une ma-
nière très-abrégée.
1. Le premier et le plus important est de
demander à Dieu ce don précieux , qui esl la
source de tous les autres. 11 la promis dans
l'ancienne loi , comme un apanage de la
nouvelle (i) ; et celle-ci, il sr-mhle qu'il ne
l'ail établie que sur la prière. Veillez et priez.
Priez sans cesse, et pries avec ferveur. De-
mandez, et vous obtiendrez tout ce que vous
aurez demandé (5). \o\\-À comme l'abrégé de
la morale du nouveau Testament; c'est sur
ce fondement que portent la loi et les pro-
phètes, parce qu'il conduit à l'amour, qui
est l'accomplissement des prophètes et le
terme de la loi. C'est donc un grand arl que
celui de prier; il faut tiiême qu'il soil le plus
important de tous , puisqu'il décide de notre
sort , qu'il semble disposer de la toute-puis-
sance de Dieu (6), ctqu'il est en quelque sorte
lui-même lout-puissant ; c'est la riche épi-
thètc que Théodorel a cru lui pouvoir don-
ner : Ùmnipoiens oratio, cum sil una, tamen
omnia potest.
Ce qu'il y a de plus consolant , c'est que ,
par une disposition particulière de la misé-
ricorde de Dieu , la grâce de la prière est
celle qu'il a le plus prodiguée. S'il avertit
les justes et les pécheurs de demander , il
aide les uns cl les autres à le faire comme il
faut (7). Pour désirer de vivre, il n'est poiul
lard, j'ajouterai qu'il mourut à Avignon le 25 mars 1751,
après avoir fait une profeiisionlrès-expresscdesouniissioa
à toutes lesdiîcisionsde l'Eglise. L'arclie\êiue d'Avisnop,
ayant su ( en 1755 ) que j'avais d'abord quelque peine à le
croire, m'en donna un cerliGcat bieu et dùnienl légalisé.
La parole de cet illustre prélat m'aurait suffi.
(i) EOundani super domuiu David, et super habitalores
Jérusalem, spirilum Rratia; et precum ; et aspicient ad
me, etc. Zachur. xii, 10.
(5) Vigilate et orate. Malth. xxvi, 4t. Sine intermls-
sione orale. Thessal. v, 1". Spirilu ferventes, oralioni
instantes. Jlom. xii, 11 et 13. Orationi insuie, vigdantes
in ea. Coloss. iv, 2. Petite , et dabilur vobis; quaerile, el
invenielis, etc. Malth. mi. Petite, et accipietis, ut gauJium
ve^trum sit plénum, .toan. xvi.
(6) La Placetle, lom. I, pag. SIS.
(7) Deus iniiiossibilia oou <ubel: sed iubeado oHwet et
t9
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
90
nécessaire d'élre déjà vivant. La prière d'un
coupable ne serait-elle donc qu'un nouveau
péché , et les premiers efforts qu'il fait pour
apaiser son juge ne serviraient-ils qu'à l'ai-
grir davantage? Ce cruel et désespérant sys-
tème blesse peut-élre moins la foi qu'il n'ou-
trage la raison.
Mais n'abusons point du sage principe qui
lui est opposé. On peut prier, souvent même
on a quelque volonté de le faire : on est
touché à la vue de ceux qui le font comme
il faut , on leur porte une sainte envie. Mal-
gré ces désirs dont l'enfer est tout plein , on
ne trouve en soi qu'une sécheresse affreuse,
qu'un assoupissement qui , dans rordre de
la nature, annoncerait une mort prochaine,
et qui, dans l'ordre de la grâce, annonce
quelquefois une mort consommée. La vérité
aurait-elle donc voulu nous endormir? Ses
promesses ressembleraient - elles aux su-
perbes annonces de cette vaine philosophie
qui Qalta ses sectateurs d'un bonheur solide,
et ne leur tint jamais parole? Non, l'erreur
ne peut être sur sou compte. En établissant
le pouvoir de la prière , elle en a Gxé les
conditions , et ces conditions ne sont rien
moins qu'arbitraires. Les grandes faveurs,
les faveurs qui décident de l'éternité, doivent
être appréciées selon leur juste valeur. On
ne les obtient que par la ferveur, par une
persévérance importune , par un généreux
détachement de tout ce qui peut blesser les
yeux de celui qui les accorde.
A la lueur de ces principes, qui ne passe-
ront jamais, il est aisé de voir que l'esprit
de prière est aussi rare qu'il pourrait et qu'il
devrait être commun. Un homme qui ne s'ar-
rache d'entre les bras du sommeil que le
plus tard qu'il est possible ; qui , dans l'in-
tervalle du trajet de sa maison à l'église, ne
pense que faiblement à Dieu ; qui , dans la
belle saison , aime beaucoup mieux passer
à la porte du temple le moment qui précède
l'ofûce, que d'en profiler pour se préparer à
la grande action qu'il va faire ; un homme
qui, en ne manquant à rien d'extérieur,
croit faire beaucoup , parce qu'il en voit
d'autres qui font encore moins; qui souvent,
dès le sanctuaire, se souliige, en entamant
une conversation déplacée , de la violence
qu'il s'est faite pendant une heure ; qui, de
retour chez lui , ne pense qu'à réparer des
forces qu'il n'a pas prodiguées ; qui laisse à
des commençants le soin et la pratique d'é-
lever leur cœur à Dieu pendant le cours de
la journée ; un homme qui donne tout ce
qui lui reste de temps libre, tantôt à l'ennui,
tantôt à des exercices qui vont mal avec son
état, tantôt à des visites plus que superflues ;
un homme enfin qui sans cesse affaiblit ses
faccre quort possis et pelere quod non possis , et adjuvat
ut (lossis. Tiid. sess. 6 , cap. 11, ex Auqttst. lib. de Nul.
et Grnl. cap. 43.
(1) Difigalur oralio mea, sicut incensum, in conspectu
tuo. Psalm. .xviii. Data snnl ei incensa muUa, ut daret do
oi'alionibus sanctorum omnium. Apoc. vjii.
(2) Mettez cet liomme au noml)re de ceux qui sont sté-
riles, et dont les travaux n'ont point de succès. Jerem.
ziii, ôO.
(3J Doiuin?, dtice nos orare. lue. xi, 1.
forces , qui ne pense jamais à les réparer,
qui ne s'est point fait à remplacer par une
lecture salutaire ce qui lui manque du côté
de l'oraison : un homme de ce caractère
pourra bien articuler des paroles et former
des sons ; mais il n'y aura rien, ni diins le
son , ni dans la parole qui devant Dieu le
distingue de l'instrument qui résonne à côté
de lui. il ne s'entendra lui-même tout au
plus qu'en philosophe, et il ne sera point
entendu du ciel. Au lieu de cet encens qui
devait monter jusqu'au trône de la gloire (1),
il n'offrira qu'une légère vapeur, que le
même instant verra naître et se dissiper. Le
monde , qui ne peut juger que des appa-
rences, applaudira peut-être à sa régularité
et à son exactitude. On le proposera comme
un modèle pendant sa vie ; après sa mort,
une épilaphe pompeuse annoncera aux siè-
cles futurs son inflexible résidence ; mais
qu'il est à craindre que son juge n'ait dit de
lui , et dans un sens plus fâcheux , ce qu'il
disait autrefois d'un roi de Juda : Scribe vi-
Tum isluin slerilem , virum qui in diebus suis
non prosperabilur (±) 1
Que faire pour prévenir un si grand mal?
S'écrier, mais souvent, mais du fond du
cœur : Daignez, Seigneur; daignez m'ap-
prendre à prier (3). J'ai une adresse infinie,
j'ai des ressources sans nombre , lorsqu'il
s'agit de pourvoir à mes besoins temporels.
Je trouve, pour les développer dans toute
leur étendue, des expressions et des larmes
Mon cœur n'est muet que lorsqu'il est ques-
tion de lui par rapport à vous. Je ne suis
pas, ô mon Dieu, encore asseï aveugle,
assez endurci pour ne pas sentir ma misère.
Je vois , et je ne vois qu'avec horreur une
partie de mon indigence (4). Malgré ce sen-
timent , je ne trouve eu moi qu'un malheu-
reux qui, submergé dans les eaux de la mer,
ne fait que de languissants efforts pour ga-
gner le rivage. Sauvez-moi, Dieu de bon-
lé (5). Apprenez-moi du moins à vous de-
mander mon salut. Je ne prétends justifier
ni ma faiblesse, ni mon ignorance. Plus cou-
pable qu'un de vos apôtres, depuis le temps
que je suis à votre école, j'aurais dû ap-
prendre le chemin qui conduit à la vie. Peut-
être avais-je trop compté sur mes forces
Peut-être que, faute de connaître le prix de
ce que j'avais commencé à vous demander,
je me suis arrêté trop tôt. Peut-être qu'au
lieu de trois flèches il eût fallu en tirer jus-
qu'à sept , pour détruire sans retour mon
implacable ennemi (6). Je reconnais ma mé-
prise. Je sens, à n'en i)ouvoir douter, que,
dans l'accablement où je me trouve, il ne
me reste d'autre parti que celui de lever les
yeux vers le ciel (7). Rendez-vous propice à
(i) Ego vir videns paupertatem meani. Tliren. m, 1
(b) Salvum me fac, Dens, quoniam intraverunt aquœ
usqiio ad animaui nieam. Psalm. Lnvni, 1.
(6) Si percussissesquinquies, aut sexies, sive septies, per-
cussisses Syriam usque ad consumptionem. IV Reg. xni, 18.
(7) In nôbis quidem non est tailla fortitudo ut possimns
liuic nmllitudini resisiere , qua; irruit suner no». Sed cui»
ignoremus quid agere dcbeamus, lioc soluni habemus re-
sidui ul oculos nosiros dirigamus ad te. Il Parai, xx ,
12.
21
FER
FER
S2
mes vœux. Hâlcz-vous de me secourir. Faites
luire sur moi quelques rayons de l'esprit qui
renouvelle la face de la terre. Puisse-l-il for-
mer en moi ces gémissements que vous
exaucez toujours!
2. Il entre dans ces réflexions, qui tontes
sont tirées des livres saints (1) , beaucoup
d'humililé. C'est qu'en effet l'humilKc de
cœur l'Sl un des plus sûrs moyens d'obtenir
l'esprit de prière et les grâces qui y sont at-
tachées. Il serait inutile de se répandre en
paroles, pour prouver une vérité aussi re-
battue qu'elle est capitale. Il n'est point de
fidèle qui l'ignore dans la spéculation. Tous
savent que dans la prière nous sommes
par rapport à Dieu ce qu'est par rapport à
nous un pauvre qui nous demande l'au-
mône : Mendici Dei sumus, dit saint Augus-
tin. Il n'y a personne, pour peu que le cœur
soit chez lui d'accord avec les lèvres, qui ne
dise comme le prophète-roi : Ayez pitié de
mui , Siiyneur, parce que je suis dans l'indi-
gence el que vous êtes le seul qui (missiez m'en
tirer (2). Or, la présomption, la confiance en
soi-même, l'orgueil, en un mot, ne va pas
bien avec les cris d'un homme qui expose sa
misère. Je déteste un pauvre plein de lui-
même, dit le Saint-Esprit par la bouche de
l'Ecclésiastique : c'est un monstre à mes yeux;
je ne puis le souffrir (3). An contraire, et
c'est le même Esprit de vérité qui nous en
assure, la prière de celui qui est véritable-
ment humble perce les nues ; elle ne s'ar-
rête point qu'elle n'ait été jusqu'à Dieu ;
elle n'en sortira point que le Très-Haut ne
l'ail regardée d'un œil favorable (♦). Oui,
Seigneur, disait Judith (5), les soupirs de ceux
qui joignent l'humilité à ta douceur ont tou-
iours trouvé grâce devant vous. Jamais
vous n'avez rebuté les vœux qu'ils ont osé
vous adresser. Vous les exaucez en quelque
sorte avant qu'ils aient commencé à ouvrir
la bouche : leurs désirs, la disposition de
leur cœur, tout vous plaît de leur part, tout
est couronné (6).
Nous sommes quelquefois surpris des
grâces dont Dieu a comblé, je ne dis pas ses
amis, cela serait moins frappant, maïs des
pécheurs qui l'avaient longtemps et cruelle-
ment abandonné. Un moment de réflexion
sur les sentiments dont leur prière était
animée diminuera un peu notre étonncment.
Il n'y a rien dans leurs gémissements qui ne
porte l'empreinte de la plus profonde humi-
lité. L'enfant prodigue s'écrie à haute voix
qu'il ne mérite plus le tendre nom de fils. Il
se croit heureux d'être traité comme les va-
(1) Sailli Auf;usliD conseille h ceux qui n'ont pas le la-
lenl de parler èloquemment d'eni|iloyer beaucoup les pa-
roles de TEcrilure. 0«um<o enim, dil-il, se pauperiorein
sentit in suis, taïuo eian oporlel in islis esse duiorem , lib.
IV de Doetr. Cbrist. num. 8.
(2) Inclina , Domine , aurem Uiam , et exaudi me; quo-
uiam inoi*» et pauper siini ego. Pi,ulm. lx\xv, t. Ego au-
tem mendicus stmi et pauper. Psutm. xxxis, 18.
(3) Très species odivil anima mea , el aggraver valde
aninise illorum ; pauperem superbum... EccU. xxv, 5 ei i.
(*) Oralio buniilianlis se penelrabit nubes ; et non dis-
cedel, donec Allissimus aspicial. Eceli. xxxv, 21.
(5) Humilium ellmansuelorum semper tibi placuit de-
pri'caiio. Judith, ix. Hespexii in oratiooem tiumilium, et
non sprevil preces eorum. Piulni. ci.
lets qui sont au service de son père. Il a
péché contre l6 ciel et contre la terre; il veut
que le ciel et la terre soient témoins de son
repentir el de sa confusion (7). La femme
pécheresse fait encore plus par ses actious
que le prodigue n'avait fait par ses paroles.
C'est au milieu d'une nombreuse assemblée,
et chez un homme qui n'avait que du mépris
pour elle, qu'elle va trouver le médecin qui
doit guérir ses plaies. Il n'y a ni censure, ni
mauvais jugement, ni bienséance humaine
qui l'arrête. Elle annonce publiquement par
ses larmes, cl la honte de ses écarts, el l'ex-
cès de sa douleur. Son silence en dit plus
que n'en auraient dit ses paroles. Mais si
elle triomphe d'elle-même, on peut dire
qu'elle triomphe de son juge. Elle désarme
sa colère. Ses péchés, el elle en avait beau-
coup commis, lui sont pardonnes. Sa jusliG-
calion est le fruit de son amour, mais d'un
amour plein d'humilité (8). Je ne fais qu'in-
diquer l'exemple du publicaiu. Ce ne fut pas
l'abondance de ses paroles qui le justifia : ce
seul mol, Mon Dieu, soqex propice à un pé-
cheur comme tnoi, lui valut sa grâce. C'est
que ce seul mol parlait d'un cœur humilié.
Un homme qui n'osait lever les yeux (9),
qui se tenait au bas du temple, qui se frap-
pait la poilrine comme un coupable qui at-
tend son arrêt, publiait par son altiluciu
seule que son péclié était toujours devant lui.
Mais ce n'est pas seulement chez des cou-
pables qui avaient besoin d'une miséricorde
singulière, que 1 on trouve des exemples de
cette profonde humilité qui donne des ailes à
la prière, et qui l'élève jusqu'au trône do
Dieu. Ces hommes que la droite du Tout-
Puissant protégera toujours, qui semblaient
avoir des droits acquis sur tout ce qu'ils
pouvaient demander, qui traitaient avec leur
Seigneur comme un ami traite avec son
ami : ces hommes que Dieu consultait en
quelque sorte sur ses projets, et dont il pa-
raissait attendre l'avis, n'ouvraient la bou-
che qu'en tremblant lorsqu'il s'agissait de
demander des grâces. Timides, incertains,
frappés et comme anéantis à la vue d'eux-
mêmes , Je ne suis, disaient-ils, ;'e ne suis, ô
mon Dieu, que cendre et poussière : oserai-
je élever ma faible voix? Souffrez, Seigneur,
que le dernier de vos serviteurs puisse encore
vous dire un mot. Je vois que j'ai besoin Je
toule votre indulgence, mais dans une af-
faire où il s'agit de votre gloire, me sera-
t-il permis de rompre encore une fois le
silence, etc.? Ainsi parlait le Père des
croyant» (10); et nous n'aurions point de
(fi) C'est le sens que donnent quelques iuti.rprètes à
ces paroles du psaume i\ : Desiderimn pauperum exaudivit
Dominas :prœpttrationein cordis eorwn exaudiiit auris tua.
(7) Pater, peccavi in cœluni et rorani le ; jam non suni
dignus vocari tilius tuus : tac me sicut unuui de mercena-
riis tuii. Luc. xv, t9.
(8) Vide Luc. vu, a versu 37.
(9) Publicauus a longe slans uolebal nec oculos ad cof-
lum levare; sed percuiiebal pectussuum , dicens : Deus ,
propitius eslu niihi peccatori. Luc. x\hi, ij.
(10) Loquarad Dominuuimeuui.cum sim puUisel cinis.
Ne, quaeso , indigueris, Domine, si loquar... Obsecro, nii
irascaris, Oooiine, si loquar adbuc semel. Gènes, xvui, i7,
30 el 32.
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
25
peine à reirouver ces mêmes sentiments dans
tous les justes qui l'ont suivi. Quelle humi-
lité, mais quelle leçon pour des hommes qui,
en plus d'un sens, sont au-dessous d'Abra-
ham, et qui, à le bien prendre, demandent
beaucoup plus qu'il ne demandait alors 1
Mais une leçon si importante, si difficile,
ne s'apprend bien qu'aux pieds du Fils de
Dieu. Qu'un jeune ministre des autels ose
s'approcher de lui et l'interroger, peut-être
qu'effrayé des réponses de celte vérité es-
sentielle, il aura plus besoin d'être muni
contre le découragement que fortifié contre
l'orgueil.
La vérité lui dira que sa naissance est
presque en tout semblable à celle des plus
vils animaux ; que, comme eux et plus
qu'eux, il vient d'une origine impure; que
le moment qui l'a vu homme l'a vu crimi-
nel aux yeux de Dieu, fils de colère et de
perdition.
La vérité lui dira que ce n'est que par mi-
séricorde qu'il a été affranchi d'un si déplo-
rable état ; qu'à peine a-t-il eu l'usage de
la raison il s'en est servi pour s'y re-
plonger; qu'il s'est abandonné aux passions
les plus capables de le déshonorer ; qu'il
s'est dégradé à un point qu'il n'aurait pas
osé faire subir à son plus mortel ennemi.
La vérité lui dira qu'il n'a rien qu'il n'ait
reçu ; que ses plus beaux talents pourraient
bien servir à sa condamnation ; que ceux qui
le flattent davantage, comme l'esprit, les
grâces, la naissance, lui sont communs avec
un nombre infini de réprouvés; que plu-
sieurs d'entre eux ne le sont aujourd'hui ou
ne le seront un jour que parce qu'ils en
ont été trop richement partagés (1).
La vérité lui dira qu'il est un étranger sur
la terre, qu'il s'avance à grands pas vers la
maison de son éternité; que comme il n'était
pas il y a moins d'un siècle, il ne sera plus
en quelques années; que la pourriture sera
sa sœur ; que les vers le dévoreront jusqu'à
ce qu'après avoir tout consumé, ils se con-
sument eux-mêmes.
La vérité lui dira qu'il n'y a aucun mo-
ment où il sache bien ce qu'il est aux yeux
du souverain Juge ; qu'il peut se croire
plein de vie el être déjà mort; qu'au moins
il n'est pas bien sûr de sa justification , et
qu'il doit toujours craindre, même à l'égard
des misères qui lui ont été pardonnées (2).
La vérité lui dira qu'il marche comme un
aveugle, sans trop savoir où aboutira sa
course ; que quand il aurait vécu dans l'in- '
(1) Voyez saint Chrysoslonie , (iii. iv, chap. 1, du Sacer-
doce. Je ne veux dire que ce que dit ce saint docteur. Ce
ne sont ni les talents, ni les grands emplois qui damnent:
mais le non-usage ou l'abus qu'on en fait.
(2) Sunt jusli alque japientes... pl tameu nescit homo
ulrum aniore an odio dignus sit. Eccli. ix. Terribilis vox :
lotus infremui. S. Bernard. De propiliato peccato noli
esse sine melu. Eccli. v, 5.
(3) Disputante illo (Paulo) de justitia, et castitate, et ju-
dicio ftiluro, tremet'actus Félix, etc. Act. xxiv, 25.
(4) C'est une expression de feu M. Brunet, abbéde Saint-
Crespin de Soissons. Elle doit, comme bien d'autres sem-
blable!, s'entendre ex œqiio et bono. Mais on ne la vériûe
que trop souvent.
IS) Serapliim... duabus alis velabanl façiera eiui!. Uebr.
nocence, quand il serait déjà prêt à saisir
l'heureux rameau qui porte la gloire, il peut
dans un instant devenir, comme David, Sa-
lomon et tant d'aulres, un criminel du pre-
mierordre; quepeut-étre sonimpénilenceest
prévue, et en conséquence sa réprobatiuu
arrêtée.
Ces maximes, dont un orateur plus fameux
encore par son humilité que par ses talents,
me donna autrefois la première idée; ces
maximes, qui allaient jusqu aux moelles da
séculier le moins vertueux, ne feraient-elles
donc aucune impression sur l'ecclésiastique?
Hélas 1 il n'est que trop souvent |>lus difficile
à ébranler qu'un autre, et rien de plus com-
mun que de le voir s'endormir au bruit de
nos anathèmes. Quelques paroles de saint
Paul sur la justice, la chasteté et le jugement
à venir, déconcertèrent Félix, qui n'était
qu'un païen (3) ; si c'eût été un prêtre, il au-
rait pu dire : Voilà un homme qui parle
bien ; mais il n'eût pas cligné Us yeux (4).
3. Rien n'est plus propre à faire naître
cette profonde humilité qu'une haute idée
de la grandeur de Dieu, une sérieuse consi-
dération de son infinie sainteté, une crainte
religieuse de sa majesté. Celui devant qui
nous nous présentons avec des manières si
libres, si aisées, quelquefois si profanes, est
celui-là même dont les séraphins ne peu-
vent soutenir les regards (5), et devant le-
quel les puissances sont dans le tremblement.
C'est lui qui, selon le sublime langage de
l'Ecriture, mesure les eaux de l'Océan dans
le creux de sa main, qui de cette main sou-
pèse les cieux, qui de trois doigts soutient la
masse énorme de la terre, qui met dans la
balance et les montagnes et les collines.
C'est lui devant qui tous les peuples du
monde ne sont que comme une goutte d'eau,
que comme ce faible grain qui ne peut don-
ner la moindre inclination à la balance.
C'est lui qui failles îles comme un peu de
poussière; qui ne trouve rien digne de lui,
ni dans l'encens, ni dans tous les cèdres du
Liban; qui, assis sur le globe de la terre, ne
voit tous les hommes que comme de vils in-
sectes, comme le néant même. C'est lui qui
anéantit les princes, qui réduit à rien les
juges de la terre, qui par un souffle les des-
sèche et les emporte comme la paille (6).
C'est lui qui touche les montagnes et les ré-
duit en cendres; qui déplace la terre et
ébranle ses colonnes; qui donne ses ordres
au soleil, et le soleil ne se lève point (7).
Mais c'est lui encore qui de son sanctuaire,
suam. Isaice vi, 2. Vide Menocbium bic.
(6) Quis niensus est pugillo aquas , et cœlos palmo pon-
deravil? Quis appendit tribus digitis molem terr» , et II-
bravit in pondère montes, et colUs in statera? Ecce gén-
ies quasi stilla situlae , el quasi momenlum staterae repu-
latse sunt. Ecce insulae quasi pulvis exiguus. Et Libanus
non sufficiet ad succendenduni, el animalia ejusnon sufli-
cientad holocauslura.Omnesgentes quasi nonsint, sic sunt
corameo; et quasi nihilum elinane repulat» sunt ei... Qui
sedet super gyrunUerra, elbabitatoresejus quasi locustae.
Qui dat secretoruin scrulalores quasi non sint , judiecs
terras velut inane fecil. Uai. xl , 12 et seqq.
(7) Qui tangit montes, et fumigant. Psalrn. au. Qui
eoramovel lerram de loco suo, et coluninss ejus concu-
tiuntur. Qui praecipii soli, el non oritur, elc Joli- u.
S5
FER
FER
26
comme d'un tribunal où il veut être re-
douté (1), prononce des arrêts de vie et de
mort; et comme autrefois sur le Calvaire,
sanctifie d'un côté un pénitent qui le prie
avec huiiiililé, et réprouve de l'autre un mal-
heureux qui jusqu'au dernier moment ferme
ses yeux à la lun)ière.
Ces idées de grandeur, de sainteté, de jus-
tice , si elles ctiiicnt tant soit peu approfon-
dies, ne pourraient manquer de produire,
dans rpccicsiastiqiie connue dans le séculier,
une impression de respect, de frayeur, de
saisisscinent. L'invisible paraîtrait ce qu'il
est ('2). Bien loin de s'avancer jusqu'au pied
de son autel, comme n'auraient osé le faire
les empereurs du temps de saint Ainbruise,
et comme le font les femmes mômes (3), sur-
tout dans les campagnes où elles ont du
crédit, à peine se croIrait-on en sûreté au
bas du temple. On mettrait, s'il était possi-
ble, entre l'arche et soi plus de distance
que n'en niitentre la montagne et lui le pou-
pie d'Israël, lorsqu'il plut à Dieu de lui in-
timer ses ordres (V . Il est vrai qu'on n'ou-
blierait pas ([u'il estleDieudcs miséricordes,
mais on oublierait encore moins qu'il est le
Dieu de sainteté ; que son nom est grand et
terrible ; qu'une religieuse frayeur est de-
vant lui le commencement de la sagesse (5);
que son trône est de flammes ardentes ;
qu'un lleuvc rapide de feu sort de devant sa
face ((3) ; qu'il porte encore la foudre dont il
frappa, pour un léger manquement de respect;
cinquante mille Bclhsamites; qu'il a toujours
à ses ordres des millions d'anges, qui n'at-
tendent de sa part qu'un clin d'oeil pour
obéir {!), et qu'ils n'obéissent jamais plus
volontiers que lorsqu'il s'agit d'arracher
l'ivraie d'un lieu qu'elle déshonore (8).
A la vue de ces grands objets, le cœur le
plus languissant semble se réveiller. Il croit
apercevoir en lui quelque étincelle du zèle
qui f.iisail sécher un prophète, et qui dès le
malin immolait à une juste vengeance tous
les pécheurs de la terre (9). Il se forme dans
ses entrailles un feu donl il a peine à retenir
l'inipétuosilé (101. A\eugl(; qui ne voit pas
qu'il est le coupable , qu'il se juge par sa
propre bouche , qu'il doit être le premier
objet de son Indignation (H), et que te n'est
souvent que sa dissipation et son peu de re-
cueillement qui font croire aux laïques que
ce qu'on leur dit de la sainteté du temple et
du respect (|iii lui est dû n'est bon que pour
elTrayer les enfants.
(1) Pavele ad saocluarium nipum : ego Dominus. Le-
vit. XXVI, 2.
(2) Kide M"yses. . iuvisibilim lanqiiani vidcns susli-
■iiit He. r. XI, 24 et 27.
(3) l.aici socus allare, qiio sancl i mjsloria celebranUir,
InliT cli'Hoos, lam ad vigilias ciuain U'I luissas, ilaie |>e-
iiilus non lusesumaDl ; sod pars illa qiix a caiirellis ver-
sus allare dividilur, clioris lanluin psalleiiliuin patoat cle-
rlconim. Concil. Turon. », an. Sb7, cun 1.
(i) Non eniin porlabanl quod dicebalur : El si beslia
teligeril monlcni, lapidabitur. Hebr. xii, 20. Vide Eiod.
xix. 13.
(b) Sanctum il lerriblle nomeii ejus : iiiilium sapienliae
limer Donnini. Psatm. ex , 9.
(6) 'l'Iironusejus fijiiimae ignis : rnlce cjiis ignis accen-
sus. Fuiviiis igneus rapidusque egrediebalur a laeie ejus.
Maiiiel. vu , 9.
Qu'il commence désormais son jugement
par sa propre réforme. Si une illusion invo-
lontaire ne l'écarté pas, comme un saint
docteur, de la basilique des martyrs, (ju'il
publie au moins, par son attitude et sa com-
position extérieure, que le li« u où il enire
est terrible à ses yeux ; qu'il le regarde
comme la maison de Dieu cl la porte du
ciel li). Son siècle, sans en parcourir d'au-
tres, lui fournira des modèles capables de le
toucher. En voici un qui réunit à beaucoup
de simplicité beaucoup d'élévation, mais
donl l'élévation n'a rien que de très-possi-
ble au secours ordinaire de la grâce.
n Je connais, disait le pieux et respectable
archidiacre d'Evreux (13), je connais des per-
sonnes qui, dans une disposition respectueuse
et dans une vue pénétrante de la majesté
de Dieu, ont, pour tout ce qui regarde son
culte, une vénération inconcevable. J'aurais
de la peine à en rapporter toutes les parti-
cularités, parce que peu de gens sont capa-
bles de les bien comprendre. Je dirai seule-
ment que tous les lieux cl toutes les choses
qui sont consacrées au service de Dieu,
comme les temples, les chapelles, les orne-
ments, les cimetières.... et généralement tout
ce que l'Eglise approuve, sont pour elles
l'objet d'un respect inexprimable. Elles se
donneraient bien de garde de faire de nos
églises un passage , cl elles n'y entrent que
pour rendre leurs adorations à la majesté
suprême. Si elles font voyage, et qu'elles pas-
sent devant nos sacrés temples, elles ne
manquent pas de descendre de cheval pour
donner à Jésus-Christ, résidant en ces saints
lieux, des marques de vénération pour lui.
Elles sont saisies de frayeur au moment qu'elles
y entrent : et si elles sont obligées d'y dire
quelques paroles, elles le font à voix basse,
et d'une manière qui marque assez combien
elles sont pénétrées de la présence de Dieu.
Quelque part qu'elles se trouvent, si elles en-
tendent dire quelque chose qui regarde sa
grandeur, dans l'instant elles se sentent
précipitées dans un abirac d'humiliation et
d'anéantissement devant cet Etre infini, etc.»
Que ces sentiments sont beaux 1 qu'ils sont
bien assortis à l'esprit de foi, et qu'ils doi-
vent pleinement enfanter l'esprit de prière I
Daignez , mon Dieu , m'en remplir et en
remplir avec moi tous ceux à qui vous avez
confié le glorieux «îinploi de chanter vos
louanges et de célébrer vos miséricordes.
(7) Millia miltium ministrabant pi, et decies oilllies cen-
lena millia assislebanl ci. Idem. ibid. 10.
(8) Vis iimis, el colligiiuus ea? Mallh. xiii, 28.
(9) Tabescere nie fccii zelus meus. Psatm. cxviu. lu raa-
lulino inierliciebam oiuues peccalores lerrs. Psatm.
c, 8.
( 10) Faclus est in corde meo quasi ignis exsestuans, clau -
siisque in ossibus nieis ; el defeci , ferre non susUoens.
Jerein. xx, 9.
(11) Tu es ille vir. II Reg. xn, 7. Ex ore luo le judico.
Luc. XIX, 22.
(12) Pavensque [Jacob) , Quara lerribilis est, ioquil, locus
iste ! Non est hic aliud nisi domus Dei el porta cœli. Gè-
nes, xxviii, 17.
(15) Voyez la nouvelle Vie de ce grand sorvip
Dieu (H. M. Boudon) t. II, pag.230, ou plulôl^^-
du respect dû à la sainteté des églises.
S7
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
98
ï. Mais, après avoir commencé par la
crainte, il faut qu'ils s'efforcent de monter
jusqu'à l'amour. C'est lui qui consacre, qui
ennoblit toutes les vertus, qui leur donne
un prix qu'elles n'ont point par elles-mê-
mes. Qui ne l'a pas, eût-il la foi qui Irans-
porle les montagnes, demeure dans la mort.
Qui l'a pleinement opère de grandes cho-
ses : qui ne fiit rien se flatte inutilement
de l'avoir (1). Or cet amour, quelle consola-
tion, quel feu ne doil-il pas répandre diins
la prière ! Quelle conGance, quelle vivacité
de sentiment et d'expressions, quelle ten-
dresse n'a pas un homme qui demande à
celui qu'il aime ; qui sait que celui qu'il
aime est en élat de lui donner plus qu'il ne
demande , et qu'il n'est jamais plus content
que quand il donne !
Nous avons vu les saints parler à Dieu
avec crainte : suivons bien leur manière de
prier, et nous verrons qu'elle fui toujours
mêlée de celle confiance sainte que donne
l'amitié. Ils osaient donner à Dieu leurs
avis, et vouloir en quelque sorte rectifier les
siens. Ils faisaient plus, ils s'opposaient à
ses desseins, et Moïse l'empêcha plus d'une
fois d'exécuter la résolution qu'il avait
prise de perdre son peuple. Telle est l'assu-
rance qu'inspire l'amour. 11 peut tout, il ose
tout : il ne peut et n'ose jamais que dans
l'ordre.
Mais à qui l'amour devrait-il être plus
naturel qu'à un prêtre, si dans l'ordre de la
grâce il y avait quelque chose do naturel ?
Il a toutes les raisons d'aitner qu'ont les au-
tres hommes : il en a un très-grand nombre
que les autres hommes ne partagent point
avec lui. Le ciel, la terre et tout ce qu'ils
renferment, m'invitent à votre amour, disait
saint Augustin (2) ; et ils y invitent comme
moi tous les enfants d'Adam, mais d'une ma-
nière si vive, si pressante, qu'ils ne laissent
à la langueur aucune excuse qui puisse di-
minuer sa faute.
Si cela est ainsi du séculier même, de quel
voile un ministre de l'autel couvrira-t-il la
sienne ? Le sanctuaire, fût-il impénétrable
au reste d'Israël, est nuit et jour ouvert pour
lui. Les grâces qui n'y distillent que goutte
à goutte pour le peuple, y coulent pour lui
comme l'eau des fontaines. La dignité dont il
est revêtu est la mesure des faveurs qui lui
sont destinées. Chaque jour il peut se cou-
vrir tout entier du sang de Jésus-Christ,
Chaque jour il peut joindre à son talent le
talent que son frère plongé dans les embar-
ras du siècle manque de faire profiter. Cha-
que jour interrogé sur ses dispositions, il
( 1 ) Aoior magna operatur, si est : aut si operari renuit
amoc non esl. S. Gregor.
(2) Std ei cœlum et te.-ra, el omnia qua; in eis snnt,
ecce undique niihi dicunt ni le aniem ; nec cessant dicere
omnibus, iia lu sint inexcusabiles. Auqu&t. lib. x Con-
fess. cap. 6.
(3) Domine, lu omnia nosti , lu scis quia amo le. Joan.
(4) Non dubia , sed certa consclenlia, Domine, amo te.
rercussisli cor meum verho mo , el amavi te. Sed et cœ-
ium el terra , elc. , lU supra.
(tJ) ûuid libi sum iiue, ui aiuari le jubeas a me ; el aisl
peut se mettre en élat de rendre, comme
saint Pierre (3), témoignage à son cœur ; ou
de dire, avec saint Augustin (4) : Je vous
aime, ô mon Dieu, ma conscience m'en ré-
pond, et je suis sûr qu'elle ne me fait point
illusion. Votre voix a frappé mon cœur, et
mon cœur vous a aimé. Faites, Dieu de mi-
séricorde, que je vous aime de plus en plus.
Vous m'en avez fait une loi. Vous me me-
nacez, si je suis infidèle, de votre colère et
des plus grands malheurs. Y en aurait-il
donc pour moi un plus grand que celui de
ne vous pas aimer (5) ? Mais enfin cet amour
qui devrait me coûter si peu, il faut que
votre grâce, et la plus signalée de vos grâ-
ces, le produise en moi. Je n'ai besoin ni
d'étude ni de leçons pour aimer de faibles el
viles créatures. Leurs plus minces bienfaits
m'enlèvent, me dérobent à moi-même. Je les
étourdis et j'étourdis la terre du bruit de ma
reconnaissance. Il n'y a que vous, ô le plus
tendre des pères, le plus fidèle des amis, le
plus puissant des protecteurs ; il n'y a que
vous que j'oublie avec la plus énorme faci-
lité. Je suis au milieu des flammes, et par
un miracle diabolique j'y suis aussi froid
que toutes les glaces du nord (6). Ayez pitié
de mon état ; ayez-en pitié selon voire grande
miséricorde : après le coupable abus que j'ai
fait de celles dont vous m'avez si souvent
comblé, une miséricorde commune ne me
suffirait pas : Altius autem lu misereberis cui
misertus eris, et misericordiam prœstabis cui
misericors fueris; ulioquin cœlum et terra
siirdis loquuntur laudes tuas (7).
Je m'écarterais insensiblement si, en don-
nant quelque aliment à l'amour, on pouvait
s'écarter. Mais qu'a-l-on à craindre vis-à-vis
de ceux qui veulent connaître et remplir
leurs obligations , quand on ne fait que leur
répéter cette maxime constante, qu'on sait
prier lorsqu'on sait bien aimer, et que la
ferveur de la charité est la voix et le cri du
cœur (8)?
Mais celte vraie, cette sincère charité est-
elle bien commune parmi ceux mêmes qui,
par leur étal, y sont le plus particulièrement
appelés , et qui, comme nous le disions il
n'y a qu'un moment, ont plus de secours
pour y parvenir? Jugeons-en par ses ca-
ractères. L'Esprit-Saint qui les a tracés n'a
pu ni voulu nous séduire. Selon lui et selon
ceux qu'il a remplis de ses lumières, la
charité est d'une attention extrême à ne rien
faire qui déplaise à l'objet qu'elle aime. Elle
se porte avec ardeur à tout ce qui peut lui
plaire (9). Elle s'en entrelient avec un plai-
sir infini, et croit toujours n'en avoir point
dit assez (10). Elle chérit tout ce qui a quel-
faciam, irascaris mibi, el miueris ingénies miserias? Par-
vaoe ipsa est, si non ameiu [et August.
(6) Diabolicoquodam miraculo iuier lot ignés frigescimus.
Chrysost.
(7) Augusiinus, iisdem libre x et cap. 6, num. 8.
(8) Tacebis, si aniare destiteris... Flagranlia charilalii
clanior est cordis. .liigiisl. Enarrat. in ps. xxxvn, 14.
(9) Niinquid chariUs permiuit aliquid mali Cacere ci
qupiu diligis?.. Dlleclio vacare non polesl, nisi el mali
nihil opereliir, el quulquid potest boni operelur. Aiigust.
prttfdl.in psulm. \xxi.
tlO} Vis scixe si Dcum iierfecle diligas, vel aliuJ ijIus
29
FER
FER
30
que rapport avec lui (1). Quelque dégoût
qu'elle en eût d'ailleurs, elle sacrifie toutes
ses répugnances, et c'est en ce sens qu'elle
est patiente, pleine de bonté, sans jalousie,
sans enflure, sans ambition, sans intérêt,
sans ouibre d'emportement, et que, bien loin
de s'entretenir du mal de son frère, elle n'ose
pas môme le soupçonner (2).
Si, en rentrant dans votre cœur et après
l'avoir sérieusement étudié , vous y trouvez
ces grands traits qui caractérisent la dilec-
tion , il n'y a rien que vous ne puissiez at-
tendre des miséricordes de Dieu. Votre aridité,
vos sécheresses ne m'effraient point. Je n'y
vois (]U(: des épreuves, qui à la vérité vous
conduisent par un sentier pénible, mais <|ui
vous conduisent infaillibletiienl au terme.
L'iiiecrtilude , l'obscurité de la voie par la-
quelle vous marchez, est un artifice de la
grâce, i|ui ne vous dérobe sou opération que
pour nourrir votre humililé, et par elle dou-
bler vos mérites. Si saint Paul eut besoin de
l'ange de Satan pour ne s'enfler pas a la vue
de ses révélations , combien plus avez-vous
besoin d'ignorer votre état, et le peu de pro-
grès que vous avez pu faire dans la charité?
Mais au fond, vous reconnaissez-vous dans
le portrait (ju'on vient de présenter à vos
yeux? Ne parlons ni d'enflure, ni d'ambition,
ni d'intérêt , passions funestes , don! la
redoutable tyrannie s'assujettit aujourd'hui
presque toutes les conditions. Bornons-nous
a l'amour du prochain , auioursans le(|uel le
grand commandement ne peut être rempli ,
amour qui est une preuve d(; la mission de
Jésus-Christ et de la vérité de son Evangile ;
amour qui est l'une des dernières grâres
qu'un Dieu mourant nous ail demandées (3).
Or cet amour, qui seul justifie l'homme ('»),
et sans lequel l'homme ne peut être justifié ,
est-il la plus frappante vertu de ceux qui
sont destinés au chœur ? Ignore-t-on dans
les chapitres ces menées secrètes qui font
échouer l'homuie sage et ses avis ? N'y con-
uaft-on jamais ces termes offensants , ces
plaisanteries grossières, qui ne donnent pas
une trop bonne idée de l'esprit de ceux qui
les font, et qui en donnent une fort mau-
vaise de leur cœur? Ne viole-t-ou point,
malgré la religion du serment , le se-
cret promis , et ne le viole-t-on que pour
louer dans le public le zèle et la prudence de
ses confrères ? Les dissensions, les aigreurs
mutuelles ne transpirent-elles jamais dans
le lieu , où il ne faut porter son présent
qu'après une réconciliation solennelle ? Sou-
tient-on ses droits avec cet esprit de paix
qui sacrifierait volontiers la robe, après avoir
sacrifié le manteau ? Ne va-t-on devant les
tribunaux séculiers qu'après avoir inutile-
ment épuisé tous les moyens d'éviter une
contestation publique? La partie adverse uo
l'est-elle que de nom pendant le cours d'un
procès ? L'œil toujours simple , toujours en
garde contre lui-même, ne voit-il plus en elle
que les biens qu'il a plu à Dieu d'y mettre;
du moins n'y voit-il de maux que ceux qu'il
faut indispensableineut déférer à la justice ?
Je ne parle point des communautés qui
presque toutes sont obligées aux divins offi-
ces. Un écrivain, à qui sa colère a donné do
l'esprit, après avoir répété d'après cent
autres qu'on y entre sans se connaître, qu'un
y vit sans s'aimer, qu'on y meurt sans se
regretter, soutient, par surabondance de droit,
que celui qui l'a dit le premier a flatté le
portrait. C<s proverbes, comme une infinité
d'autres qui sont devenus tels en naissant ,
n'ont de jusle qu'une certaine harmonie,
tju'un homme fier et farouche comme
Ismaël, et peut-être l'auteur, mérite, en frap-
pant tout 1.' monde, que tout le monde lui
porte sou coup (5) , rien n'est moins surpre-
nant, moins repréhensible. On peut, sans
manquer à la charité, humilier l'orgueil : on
le doit même , quand un est en place, et la
piété le fait toujours avec de justes ménage-
ments. Mais que les cris d'un mécontent
soient des preuves décisives contre tout le
cor|)S à qui il appartient, c'est vouloir per-
suader qu'il n'y a que division dans les
familles, qu'infidélité dans la magistrature;
parce qu'il se trouve des ménages mal
assortis, des l'cmmes infidèles, des juges qui,
connue celui de l'Kvangile (6), ne craiguent
ni Dieu ni les hommes.
Mais enfin, quelque déplacés que soient
les reproches d'un coupable à un homme qui
peut-être l'est beaucoup moins que lui, il y
a toujours de la sagesse à en profiter : et
c'est en ce sens qu'un ennemi pointilleux
nous sert plus qu'un ami que sa tendresse
aveugle. Nous l'avons dit, et c'est la vérité,
les enfants du sièule se pardonnent les plus
criants excès, et ils font aux serviteurs de
Dieu un crime de leurs plus légères imper-
fections. C'est à ces derniers à veiller beau-
coup sur eux-mêmes ; à n'entretenir de leurs
peines que celui qui peut seul en adoucir
l'amertume ; à se bien souvenir que les
hommes les plus accomplis ne sont , comme
le disait saint Augustin, que de niaiheureux
vases d'argile, qui se choquent les uns les
autres ; que plus ces vases de chair sont à
l'étroit , plus il faut dilater ceux de la cha-
rité (7 ; que partout où il y aura de l'homme
il y aura bien de la misère; que, puisque
dans une famille qui n'est composée que de
Deoames. AUende si de Deo jilus quam de aliis rébus
cogilas; quia de illo plus cogilas qund plus amas. S. Boiia-
venlura, conc. ii de S. Maria Magdal. Ubi est thésaurus
luus, ilii cor luum. Malth. vi.
(ij Redeat unusquiique ad cnr suuni : si ibi invencrit
frateniamcUariialum, securus sii. AugustAracl. 3 iu Efikt.
Joann.
(-2) Ctiariias paiiens est, beuigna est : charitas nonaemula-
tur, noa agit perperam, non hiflatur, etc. I Cor. \i, i et
fcqq.
(5) Kogo te, Paler, ut unum siot, sicut lu, Pater, iu
me, et ego in le;... ul credat mundusquia tu me misisii.
Joann. xmi, 21.
(4) Filioli, diligile allerulrum... (dignam Jeanne sen-
lenliam). Praeceptum Domini est; et si solum fiai, sufficiL
Bieromim. Comnent in cap. n Episl. ad Galutas.
(5) Hic erit férus lioiiio : mauus ejiis contra omnes, et
marins ouiniuiii coulra eum. Gènes, xvi, 12.
(6) Judex quidam eral... qui Deum non timcbat, et ho-
miuem non reverebatur. Luc. xvni, 2.
(7) Lutea vasa quae faciunt inviceni augustlas : sed si
angusliaulur vasa caruis, dilaleolur spaliachariiaiis. August,
SI
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
S%
trois ou quatre personnes, il faut ou vivre en
guerre ou se pardonner bien des choses, il
«'est pas possible que dans une communauté
où chacun apporte son génie et ses idées,
tout le monde ait la même façon de penser ;
qu'après tout c'est un très-petit mai , et un
mal qui passe bien vite , que celui de n'être
compté pour rien ; que Saùl serait vraisem-
blablement un grand saint s'il n'avait pas
eu le malheur d'être mis à la tête d'un grand
peuple , et que si l'on aime mieux pendant
sa vie être archevêque de Lyon que char-
treux, on aimerait mieux, comme Alphonse
de Richelieu , mourir simple chartreux
qu'archevêque de Lyon. Sur ces principes ,
qui ne demandent qu'un peu de raison et
d'humililé, on aura la paix du cœur, la cha-
rité qui en est le lien, l'esprit d'oraison qui
en est la suite.
5. A ces moyens, qui ont toute la sève
d'un arbre planté le long des eaux, et qui ne
peuvent manquer de produire leur fruit en
son temps (1), je n'enjoindrai plus que deux:
une vive reconnaissance envers Jésus-Christ,
un tendre amour pour l'Eglise qu'il s'est
acquise par son sang.
L'ol'fice divin , tel qu'il est en usage dans
les sociétés chrétiennes, consiste partie en
louanges, partie en demandes. Quoi de plus
propre à inspirer l'esprit de louanges, que
des bienfaits infinis? quoi de plus capable
de porter, d'enhardir à faire des demandes
assaisonnées de gémissements, que des maux
sans nombre?
Pour commencer par la reconnaissance
que nous devons tous à Jésus-Christ, il ne
faut, pour s'en pénétrer, qu'un coup d'œil
sur les grâces dont il nous a comblés comme
simples fidèles, et sur celles dont il nous
comble tous les jours en qualité de prêtres.
Les unes et les autres sont l'effet d'une
charité, que l'Esprit-Sainl regarde lui-même
comme excessive (2).
Avant la miséricorde inGnie, qui a porté ce
soleil levant à venir d'en haut répandre sa
lumière sur nous (3), nous étions comme le
reste des hommes , et nous étions par état
des enfants de colère (4), éloignés de Dieu ,
et en quelque sorte sans Dieu (5). Nous
vivions au gré du prince des puissances qui
sont dans l'air; nous n'avions de règles que
celles de l'esprit qui agit encore aujourd'hui
sur les incrédules (6). A l'exemple de ces
impies dont l'Ecrilure nous fait uu portrait
SI hideux , nous marchions par des sentiers
pénibles (7), et le terme de ces sentiers ne
pouvait être que cette seconde mort de
laquelle on ne revient jamais (8). Dans ces
(1) Tanquani lignum quod pljnlatum eslsccus decursus
aquaruin, quud frucluiii suum dabil in teiiiuore suo. Psalm,
1,3.
(2) Propter niniiam charitalem suaai qiia Oilexit nos.
Ephes. II, 4.
(3) Perviscera misoricordiae Dei nosLri, in quiltus visila-
vit nosOri.ns e\ alm. Luc. i. 78.
(4) Kraniiiii nalnra (.seii, ut vitfiligil Clinjsostomut, nalivi-
latf) lilii ir,p, siciit ci ia>hTi. Epliés. ii,ô.
(5) E'aiis illu III ii'h][ion; siiiu UiribLo... et sine Deo in
boc niiiiido. lOid. 11.
(6J Aliquando ambulastis... secundum priDc^cm potes-
jours de ténèbres et d'ignorance le moindre
défaut de l'homme était l'inutilité de sa vie.
Il est vrai que la terre avait de temps en
temps des guerriers qui, comme Alexandre,
portaient la gloire de leur nom jusqu'au
bout de l'univers ; des philosophes qui, cunmie
Platon, semblaient s'élever jusqu'au sein de la
Divinité ; des législateurs qui, comme Solou
et Lycurgue, avaient policé les nations. Saint
Paul ne l'ignorait pas , et néanmoins de
son temps il adoptait ce que David avait
assuré du sien , que tous étaient égarés ,
qu'ils n'étaient bons à rien ; qu'il n'y en
avait point, pas même un seul, qui fit le bien.
11 trouvait dans leur gosier un sépulcre
ouvert, sur leur langue l'artifice et la four-
berie, sous leurs lèvres le venin des aspics,
le fiel et l'imprécation (9j.
Telle était la situation des choses , lors-
qu'il plut à Dieu de prendre à son côté, dans
la personne de son Fils, une victime capable
de rétablir les choses et de changer l'ordre
de nos destinées. Ce pénible ministère ne
coûte rien à l'Agneau sans tache : il est prêt
à tout, pourvu qu'il efface les iniquités du
monde. Consubstantiel à son Père, engen-
dré dans la splendeur des saints, il couvre
sa gloire des apparences du péché. Il n'at-
tend pas que sa seconde naissance l'ait in-
troduit dans le monde, pour commencer son
office de médiateur. Du sein de sa mère il
s'écrie : Je sais, mon Dieu, que la loi ne vous
offrira jamais ni holocaustes, ni sacrifices
qui puissent expier le péché. Le sang des
taureaux vous dégoûte; l'odeur de l'encens
vous est en horreur. L'homme même, quoi-
qu'il ait l'honneur de porter votre image,
ne peut racheter son frère. Me voici pour
suppléer à son impuissance. C'est de moi
qu'il est écrit, à la tête du livre de vos dé-
crets, que je dois accomplir jusqu'à un iota
toutes vos volontés. Je souscris de tout mon
cœur à vos arrêts les plus rigoureux : il n'en
passera pas un point qui ne soit scrupuleu-
sement accompli (10).
Il a tenu parole, ce divin Sauveur, et ce
n'est point à litre gratuit, mais par une fidé-
lité sans exemple, qu'il a mérité ce nom
glorieux devant qui tout genou fléchit au
ciel, sur la terre et dans les enfers. Sa nais-
sance, sa vie, sa mort n'ont été marquées
au coin des souffrances et de l'humiliation
que parce qu'elles ont été marquées au coin
de l'obéissance. Mais et l'obéissance et les
humiliations demandent de tout fidèle un
tribut éternel de reconnaissance. Dès qu'il
croit au Rédempteur, il croit avec toute l'E-
glise, dans le plus magnifique de ses symbo-
tatis aeris huiiis, spirims qui nuncoperalur in filios dlffl-
dpnliï, cic. Ibid., 2.
(7) Lassati siimus in via iniquitaiis et perdilionis , el
ambiilavimns vias dtiliciles. Sap. v, 7.
(8) Fllll^ illorum mors est. Rom. vi , 21. Hac est mors
secuiida. Apoc. XX, 14.
(9) Onines declinaverunt ,simul inutiles facli sunt, etc.
Rom. m , 12.
(10) Idi'o ingrpriiensmundtimdicit : Hosliam et otjlalio-
iieni iioluiili, Corpus auii-iu :ipijsli inilu... Tuiicdisi: Ecce
venio. In capite libn scripluni est de me, ut faciani, Deus,
voluDtaiem luam, i'jo/m.xxxix, 7; Uebr. xetvetn.
55
FER
FER
31
les, qup c'est pour lui et pour son snlul (1)
que le Fils de Dieu est desiemlu dos cicux,
qu'il s'est incarné, qu'il est mort dans le
sang, dans les opprobres, dans l'ignominie.
C'est en conséquence de celte foi , contre la-
quelle les portes de l'abîme ne prévaudront
jamais, que le vrai Gdèle osera, en s'appro-
priani avec saint Paul le sang el la mort de
Jésus-Christ, lui dire avec une douce el ten-
dre confiance : Souvenez-vous, aimable Sau-
reur , que je suis la cause de votre séjour
sur la terre. C'est moi, oui, c'est moi-même
que vous avez cherché jusqu'à vous épuiser
de lassitude. C'est moi pour qui vous avez
réuni dans le dernier momi'nt toutes les dou-
leursqui l'avaient précédé. C'est moi pourqui
vous êtes mort, et que vous avez rachelésurla
croix. Ne pertiietlez pas que tant de grâces
me soient inutiles (2). Il y va de mon salut ,
mais il y va de votre gloire. Terre, n'enseve-
lissez point le sang du juste, et que ses cris
ne soient point étouffés dans votre sein (•'{).
J'y joindrai les miens. Dieu de bonté. Pour
animer ma langueur, je profiterai du spec-
tacle que m'offre partout votre croix , et
qu'elle m'offre particulièrement dans le lieu
où je dois plus souvent prier. J'y contemple-
rai des yeux de la foi ce visage indignement
déshonoré , cette télé couronnée d'épines,
ces cicatrices dont l'amour vous couvrit et
que l'amour vous fait encore aujourd'hui
garder; ce côté que mes péchés ont ouvert,
et que par un prodige de miséricorde ils
n'ont ouvert que pour moi. J'y apprendrai
de vous que vous ne vous êtes chargé des
douleurs qui m'étaient dues que pour me don-
ner la gloire; que vous ne vous êtes soumis
à la mort (]u'aQii de me faire vivre éternel-
lement; que vous n'êtes descendu dans le
tombeau (jue pour me faire régner dans le
ciel. Serais-je assez malheureux pour per-
dre des Irésors d'un si grand prix , ou assez
ingrat pour les dédaigner (V)?
Ce n'est là qu'une faible idée , qu'une lé-
gère esquisse des sentiments que la vue des
bienfaits de Jésus-Christ produira dans le
cœur d'un vrai fidèle. Qu'il les étudie ces
bienfaits, qu'il les médite, et il reconnaîtra
que c'est d'eux qu'on peut dire avec l'apôlre
bien-aimé, que si on les rapportait chacun
(t) Credo in... Filium Dei unigeiiiluin , qui propter nos
hominesci propler nosUani saluleiii descendu de cœlis,
etc. Symbol. Nicœn.
{2) (iusren^ me sedisli lassus, redemisU crucem pas-
sus, etc. Prosa pro Delunct. On attribue ciHte belle prose
au cardinal Malabranca, appelé aussi Orsiui, mon en
129i.
(3) Terra, ne operias sanguinem ( justi ), neque inve-
nial in te locum latindi clamer (ejus). Job. xm, l'J.
(i) Videtis vuluera quse inflixistis, .ngnosciiis latusquod
pupugistis; quoniam et per vos el propter vos apertuin
est. AiigusL, iib. u île Symbolo ad caiccliuni. h. 8. En
clavoruni vesligia, quibus alBxus pependi ; en perfissum
vulneribus lalus. Suscepi dolores tuos , ut libi gloriam da-
rein : suscepi niortem luam, ul tu regnares in cœlo Cur
quod pro te perluli perdiJisti? Cur, ingrate, redemptionis
luK mnnera reiuiisli? S. Cœsaiius upiid .iiigustiimm in
appeiid. serm. 149.
(5) Sunt aulera et alla multaquae tecit Jésus; quse si
scrîbaulur per siiigula.nec ipsum arbitrer mundum ca-
pere posse cos qui scribendi sunt libros. Joan. xxi, 2ï.
(6) Sacerdoles sui ipsius vicariosreliquit. Coiicil, Irid.
iett. u, cap. S.I
en iiailiculler, le monde entier ne pourrait
coiileiiir les livres qu'il en faudrait écrire (5).
11 faut cependant l'avouer, ces grâces
dont chacune vaut le sang de l'Homme-Dieu
ne sont que l'abrégé de celles qu'il a prodi-
guées à ses ministres. Je ne prétends pas les
détailler ici : cent autres l'ont fait, ou du
moins l'ont lente. On sait, et plût à Dieu
(ju'on ne l'oubliât jamais , on sait qu'ils sont,
je ne dis pas les successeurs de Jésus Christ
(dans un sacerdoce éternel il n'y a point de
succession;, mais les vicaircsde sa charilé(G).
Que toutes leurs fonctions sont saintes,
et que celle sainteté en demande une de leur
part qui surpasse celle de Moïse etd'Elie(7).
Que c'est à eux à sanctifier leurs frères et à
faire d'un peuple brut un peuple parfait.
Que leur maître ne les regarde pas comme
des serviteurs, mais comme des amis inti-
mes (8). Qu'ilen a fait ses ambassadeurs avec
un pouvoir si plein, que tout ce qu'ils lient
sur la terre est lié dans le ciel (9j. (ju'il leur a
confié la science de ses plus profonds myslè-
res.et qu'ils voient à découvert ce que la
multitude ne voit qu'en paraboles (10). Qu'il
les a honorés de son nom, de celui même
qu'il ne porte que comme Dieu (11). Qu'ils
ont par état, et que par conséquent ils auront
toujours droit de s'élever contre toute hau-
teur qui osera elle-même s'élever contre
Dieu (1-2). Que c'étaient des hommes comme
eux qui, par la seule vertu de leur ministère,
ont déconcerté les Valens, amené à la péni-
tence les Théodose, frappé de terreur et
presque de mort les Guillaume d'Aqui-
taine (13).
A la vue de tant de faveurs est-il bien dif-
ficile de s'associer à la rccoimaissance du
roi-prophète? et quand une fois ou a bien
pris ses sentiments, en coiile-t-il beaucoup
pour répéter d'après lui que le Seigneur est
bon, que sa miséricorde est élornelk-, qu'elle
doit sans cesse être chantée par ceux dont
il a brisé les chaînes, qu'il a délivrés de la
tyrannie de l'ennenii, qu'il a rassemblés des
quatre parties du monde pour s'en former
une nation sainte, el la revêtir du plus au-
gusle sacerdoce (li)"/
Mais à la vue de tant de faveurs se bor-
ne-t-on à la reconnaissance? et ue joint-on
(7) Qualem, quaeso, oportel esse euni qui pro civitala
ipsa lola, inio pro universo lerrarum orbe leg.itus inter-
cedil? E |uidem neque Movsis, npque lili;e tidiiciam satii
esse putaverim. Clirysost. tiU. vi de Sacerd. cap. 8.
{H) Jam non dicam vos serv<is, sed aniicus. Joan. xv, 13.
(9) Pro t.hristo legatioiie lungimur. Il Cur. m, 20.
(10) Vobis datum est nosse mjsleria regiii cœlorumril-
lis auteiii non est datum. Maillt. xm. 11.
(U) Noiite tangere clirislos ineos. l Parai, xvi, 22.
Diis non detrahes. Exod. xxi. Je ne tais point de remar^
(pie sur ce pluriel : je crois qu'on m'entend ici el dans
quelques autres endroits semblables.
(12) Destruenles omnem altiiudiuem exlollenlem sead-
versus scieniiam Dei. U Cor. x, 5.
(13) Ce qui se passa soil entre saint Basile el l'iiérélique
Valens, soit entre saint .imbroise et le vertueux Théo-
dose, est connu de tout le monde. On trouvera fort au long,
dans la Vie de saint Bernard, ce qui se passa entre lui et la
duc d' .aquitaine. La Légende de Paris l'a très-bien rendu.
(U) Conlilemini Domino... dicantquos redemit... de ma-
nu inimici, et de regiombus congregavit eos , etc. P$al.
CM, l el i. Geuuseleclum, regale sacerdolium, etc. I Pe-
iri II, 9.
S8
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
3C
pas comme naturellement aux actions de et a-t-il dit aux confidents de son orgueil; je
grâces si recommandées par saint Paul, ce l'ébranlcrai, je l'enlèverai de sa place, et nul
fonds primitif, cette partie essentielle de la n'osera ni remuer l'aile, ni jeter un soûl cri
prière, les demandes et les supplications (1)? en sa faveur f 10). Celse et Porphyre n'ont fait
Oui sans doute : un homme bien persuadé conire elle que d'impuissants efforts : elle
qu'il porte les plus grands trésors dans un tombera sous mes coups,
vaisseau fragile ("2); qu'il est comptable de _ Mais ce n'est là qu'une partie de nos maux.
son talent, et qu'il doit le faire valoir; que
la mesure de sa recette sera la mesure de
son jugement (3); que les petits obtiennent
miséricorde; que les riches el les puissants
seront puissamment tourmentés (Y) : un
honmie qui juge si bien sent à peu près,
comme Job, les flèches du Tout-Puissant qui
le pénètrent (5), et ses terreurs qui l'assiè-
gent. Et que peut-il dire alors, que dit-il en
effet, si ce n'est ce que répéta si souvent l'a-
pôire du Chablais dans la retraite qui pré-
céda sa consécration : Sauvez-nous , Sei-
gneur; si vous n'y mettez la main, nous ne
pouvons manquer de périr?
Mais ce n'est pas seulement par rapporta
ses propres besoins, que le ministre public
de la prière doit tenir ce langage : il ne peut
aimer l'Epoux sans aimer son Eglise, ni ai-
mer celle-ci sans s'intéresser à sa triste si-
tuation. Pour peu qu'il ait encore des yeux
pour voir et un cœur susceptible d'affliction,
il ne pourra se dissimuler, ni les perles de
cette Mère commune des fidèles , ni le scan-
daleux triomphe de ceux qui la persécutent.
Ses douleurs sont celles d'une femme qui est
dans les travaux de l'enfantement (G). Un
sanglier féroce, sorti de son propre sein, la
ravage avec une fureur qui ne connaît ni
compassion ni bornes (7). Ses mystères nu
sont plus que des fables puériles; ses lois,
qu'une police inlroduile par la superstition,
adoptée par le préjugé; son législateur,
qu'un philosophe plus heureux qu'un autre;
ses martyrs, qu'une troupe de furiiux ou
d'insensés; ses vierges, qu'un amas d'inuti-
les colombes; ses confesseurs, malgré le
puissant génie qui les fit respecter de l'anti-
quité païenne, que de frivoles dissertaleurs;
son Dieu, s'il en est un, qu'une idole qui
habite dans les cieux, qui, sans dessein, sans
vue, a fait l'homme comme l'insecte, et qui
regarde du même œil la marche de l'un et de
l'autre (8); son tout, qu'un assemblage mons-
trueux, qui n'a que trop longtemps sub-
sisté, et qu'il faut détruire jusqu'aux fonde-
ments (9). Assur, le fier Assur l'a entrepris.
J'en viendrai à bout, s'est-il dit à lui-même
(1) Obsecro... fieri ol)secraliones, oraliones, poslulalio-
nes, graliarum acliones. I Timolh. ii , 1.
(2) Hab( mus lliosaurum isLuin in vasis ficUlibus. II Co-
mtli. IV, 7.
(3) Cum cresciinl clona , raiiones eliam crescunl dono-
rum S. Gregor. hom. 9 in Evantj.
(4) Horrende el cilo apparebii vobis ; (luoiiiam judioium
durissimum his qui prsesuul , liel. Exiguë euim concedi-
tur niiscriconlia : polenles aulem poieuler tormenta pa-
lientiir. Snp vi, 6 el 7.
(5) SagiUae Domini in me sunt... et terrores Doraini mi-
lilant conlra me. Job. m, i.
(6) Ibi doloros ni p:irturienlis. Psalm. cxxvi, 7
(7) Exteriiiiuavil o.im aperde silva , otsingularis férus
depaslusesl eam. Psadn. iaxix, 14.
(8) Nubes laiibuluMi eius, nec iioslra consida-al. ./o(».
ïii, 14.
(a) Eiiuauite , cxiaanile usquc ad tuudanicnluiii iu ca.
Perçons la muraille, et peut-être en trouve-
rons-nous de plus déplorables dans le sanc-
tuaire. S'il ne nous offre pas des hommes
assez criminels pour adorer le soleil (11), ne
nous en offrira-t-il point d'assez coupables
pour n'adorer que la fortune? Y découvri-
rons-nous au moins quelques vestiges de
cette émotion sainte qui faisait frémir le
grand apôtre (12) à la vue d'une ville ido-
lâtre; sentent-ils par contre-coup la plaie
cruelle qui défigure leur mère? On la frappe
jusque entre leurs bras, pensent-ils à re-
pousser l'homme ennemi ? Ne leur arrive-til
jamais de se joindre à lui, ou par faiblesse,
ou par des motifs plus fâcheux encore que
ne l'est celui de la faiblesse? Le déiste trou-
ve-t-il en eux de redoutables adversaires ?
Une indignation mue'.te ne fait-elle pas sou-
vent la plus grande partie de leur zèle? Du
moins parlent-ils autant à Dieu qu'ils par-
lent aux hommes? Agissent-ils efficacement
auprès de ce Maître toujours juste, mais
souvent terrible, pour fixer parmi eux le
royaume de Dieu qui s'éloigne peu à peu,
et qui va chercher au loin des peuples moins
indignes d'en profiter (13)? La douleur m'ar-
rête dans un si triste détail, et la violence
que je me fais pour le supprimer redouble
ma douleur(14).Supplé('zà mon impuissance,
ministres saints qui ne sûtes jamais fléchir
le genou devant Baal. Oubliez vos iiUérêls
pour ne vous occuper que de ceux de l'E-
pouse humiliée, ou plutôt mettez tous vos
intérêts à venger les siens. Une humble et
vive prière peut tout aujourd'hui, comme du
temps du premier martyr. Si elle ne fait pas
toujours un fidèle d'un disciple de Spinosa,
elle adoucit quelquefois sa fureur. Elle fe-
rait toujours beaucoup, quand elle ne servi-
rait qu'à fortifier votre foi , qu'à vous faire
dire de temps en temps avec le pieux et res-
pectable archevêque do Cambrai (15) : « O
Eglise romaine, ô cité sainte, ô chère et com-
mune patrie de tous les vrais chrétiens?...
O mère, quiconque est enfant de Dieu est
aussi le vôtre 1 Après tant de siècles vous
êtes encore féconde. O Epouse, vous enfantez
Psalm. cxxxvi, 7
(10) Dixil enim Assur :\n fnrlUuiline absluli (erminof
populorum , el prineijies corum de|M'3ed.ilus sum... et in-
venil quasi niduui iii^mus luea... oi non l'uil qui mov«ret
penuaui, el apcriret os, ei garuiii-el. Isai. \, 15 el 14.
(11) Fodepji-ieleui...El iuiioduxil me in airium domug
Domini inlorlus : elecce in oslio Uomini inter veslibulum
cl allare, quasi viginli quinque viri... adorabanl ad orUini
sobs. Ezech. VIII , 8e( H>.
(li) Incitabauir spirilus ejus in ipso, videns idololalria
dcdilani civilalem. Acl. xvii, 16.
(13) Aulerelur a vobis regmim t)ei, et dabitur genti fa-
cieiili IVuclus ejus hiallh. xxn, 43.
( 14) Obmului, el liumiliauis suni ; el silui a bonis, et do-
ter meus renovalus esl. Vsalm. xxxviii, 5.
(13) .M. da Féiielon. Il mourut à Cambrai lo 7 jaavier
1715, âgé de 63 au».
57
f¥.n
sniis cesse à volrc Epoux dans toutes les par»
lies de l'univers. M.iis d'où viiMit que tant
d'enfants dcih'ilurés niécoun.iisscnt aujour-
d'hui leur Mère?.... Serions-nous arrivés à
ces derniers temps où le Fils de l'homme
trouvera à peiue de la (oi sur la terre?.... 0
Eglise, d'où Pierre confirmera à jamais ses
frères! que ma main droite s'oublie elle-
même, si je vous oublie jamais; que ma
Janajue se sèche en mon palais, et qu'elle
devienne immobile, si vous n'êtes pas jus-
qu'au dernier soupir de ma vie, le principal
objet de ma joie et de mes cantiques. »
<i. J'allaisûnircetarticle.quipeut-êtren'est
déjà que trop long, quand je me suis aperçu
que je n'y avais rien dit de la très-sainte
> ierge. Je ne veux être ni du nombre de ses
dévots indiscrets , ni moins encore du nom-
bre de ceux qui, par leur discrétion préten-
due , dégradent son culte, et quelquefois
mêfiie lui enlèvent ses plus beaux privilèges.
Pour fonder sur son crédit ma plus juste
confiance, il me suffit d'envisager sa double
qualité de mère très-sainte du Fils de Dieu,
de mère très-tendre des fidèles. Le premier
de ces deux litres offre à mes joui sa gloire
et sa puissance; le second me développe son
cœur, ses favorables dispositions, sa bonne
volonté. Que l'hérétique les traite de super-
stition et l'esprit fort d'amusement , en se-
ront-ils moins réels, moins efficaces? Sans
coiil'ondre les sources , sans toucher à la
dislance infinie qui est cnire l'ouvrier et son
plus bel ouvrage, ne pourrai-je pas chanter
avec l'Eglise (jne Marie est mon espérance,
parce qu'elle est la mère des miséricordes?
Craindrai-je de dire avec cet homme fameux
qui fut le prodige de son siècle, el que l'hé-
résie qui ne respecte rien, respecta tou-
t'ours (i), craindrai-je de dire avec saint
Bernard que la sainte Vierge est à sa ma-
nière la médiatrice du genre humain; que
c'est elle qui a obtenu la réparation et le
salut du monde; qu'elle ouvre à qui elle
vcul, quand elle veut, comme elle veut , les
trésors de la piété, l'abîme de la miséricorde ;
qu'il a plu à son Fils d'en faire le canal de
ses grâces; que ce n'est que par elle que
l'homme en reçoit les influences (2i , et qu'il
n'est permis de douter de son crédit qu'à
ceux qui l'auront inutilement invoquée (.i).
Il est vrai qu'en tenant ce langage je
combattrai la stupide sécurité qui se'llatle
d'allier le culte de la Mère avec l'offense du
Fils, et qui se croil à couvert en portant une
livrée qu'elle déshonore. Je dirai à haute
vo;x que pour trouver grâce devant celle
(t) Kernanius adniirabili religionis siudiii, pt s.icrariiin
lillorarum peniia... in movendis eliam ;iff*-iiilnis niis iidn
segiiis, iiec iiiefficax , simul lani.n Irslivus pt jucumlus
esl. David Chytrœus. Beniaivliis, vir plane sinceia; aiiiue
lulucata; pielaiis... liueris tiunianionbiis non leviier lin-
clus, sciemia lheolot;ica insiruclissimus... clp^ans ac eru-
mius. Gttit. Cave. Ulinam lali-s mutins, imo vel uniim la-
lem hodie liaberemus...qiulem Beniardum fuisse, eonslal'
Georg. Carleton.
(2) Ipsa est niedialrix nostra; ipsa est perquamsuscini-
nius iiiisericordiam luani , Deus. Bernard, scrm. 2 de As-
eumyl. Haec est qiise lolius miiiidi reparatiouem oblinuil
Balui,-.n omnium impetravlt. [U. serm. i de Assumiit. Divi-
uae pieialis abyssum, cui viill, el quomodo vult, el nuando
VU)!, rroditwr aperire. Idem super Salve, Kegiaa. Chrislus
FFR
58
qui en est la dispensatrice, il faut tendre à
muter son humilité, sa soumission, sa pu-
reté, et surtout cet inviolable atnour, qui du
même glaive perça son cœur, et celui de sou
premier- né. Mais pour parler ainsi, je
n aurai pas besoin de nouveaux avis. La
tradition , en m instruisant d'un point, no
m'a pas laissé ignorer l'autre. Que ceux (jui
affectent de ne m'enlrclenir que du second
ne me dérobent point le premier. L'un n'est
pas moins nécessaire que l'autre. Pour suivre
les leçons d'un grand maître, est-il inutile
de -savoir (|u'il se livre avec une extrême
bonté à ses disciples, qu'il anime leurs efforts
naissants, et que de sa plénitude il supplée
à ce qui leur manque?
Ces idées réunies n'ont rien que de conso-
lant, rien qui ne doive encourager le mi-
nistre du ciille public à demander, par l'in-
tercession de cette augusle reine, l'esprit do
prière dont il a si grand besoin. Qu'il l'in-
vo(iue dans ses sécheresses, dans ses lan-
gueurs, dans ses perplexités (4). Elle sera
pour lui ce qu'est au pilote timide, incertain,
déconcerté, l'étoile favorable qui le remet
sur la voie et qui dirige sa course. Rois,
peuples, princes, juges de la terre, exaltez
son bonheur. Jeunes hommes, filles, vieil-
lards, enfants même, célébrez ses grandeurs.
Que son nom soit toujours sur vos lèvres, el
qu'il ne s'( fface jamais de votre cœur (5).
Puissiez-vous surtout l'avoir toujours pré-
sent, vous qui, dès vos plus tendres années,
avez été destinés au service des autels. Votre
route est semée de pièges que vous ne con-
naissez point encore; marchez sur ses pas,
et vous ne vous égarerez jamais. A sa suilej
il n'y a ni erreur ni désespoir à craindre :
à l'ombre de ses ailes vous ferez votre
route sans vous fatiguer : sous sa protection
vous arriverez au terme (G). Elle sera votre
consolation dans les peines qu'auront tou-
jours à essuyer ceux qui veulent mener une
vie cachée en Jésus-Christ. Elle sera votre
appui dans ce déluge de tentations qui inonde
tous les âges , et celui de la jeunesse plus
qu'aucun autre. Elle sera pour vous celte
lourde Uav.d. ce rempart des braves d'Israël,
que le fort armé n'entama jamais.
Je ne tais avec tant d'assurance ces magni-
fiques promesses que parce que je les trouve
dans le langage de l'Eglise et de la tradi-
tion. Je pourrais, sans blesser le vrai , les
confirmer par des exemples. J'ai toujours
remarqué dans les vrais serviteurs de la
sainte Vierge une vertu douce, humble,
compatissante, précautionnée, ennemie de
lolum nos habeie voluit per Mariam. Id. serm. iiiNat. B.
Y. n. 7 Rediinplnrnsgenus bumanum , pretium univor-
sum coniulil per Mariam. Id. serm. de Asswnpl.
(3) Sileat misericordiam tnam, Virgo beala , si quis est
qui in\ocaiitem le in necessiiatibns memineril defuisse.
Idem, ibid.
H) In periculis, in angusliis, in rébus dubiis, Mariam
cogita, respice stellain Idem, hom. 2 super Missus est.
(5) Reges lerrîe et omnes populi, principes et omnesiu-
dices terra-, etc. e:^alm. c\Lvni. Non recédât ab ore Ma-
ria, non recédai a corde. Bern. ubi supra.
((>) Ipsain seciuens non de\ias; ipsam rogans non despe-
ras ; ipsain cogilaiis non erras ; ipsa teBeuie , non corruis ;
ipsa proiegeme, non ineiiiis; ipsa duce , nonfatigas; ipsa
propiiia, [lervenis. Idem, iind. n. 17
30
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
M
la médisance, elc. Je n'ai vu dans les autres
qu'une dévotion dure, fière, indocile, mépri-
sante. Je fus frappé, dans le comtat Venais-
gjn, de l'union charmante, de la paix, de la
régularité, qui régnaient dans un chapitre.
La sainteté semblait elle-même avoir gravé
ses traits sur le front de chacun de ceux qui
le composaient. Il n'y en avait pas uu seul
qui ne s'annonçât comme s'annoncent les
enfants de Dieu. J'y vis une tendre dévotion
à la Mère de Dieu : ma surprise cessa. Ses
fêles y étaient célébrées avec sentiment.
A l'exemple de Charlemagne, on y honorait
ses images (1). Chaque jour, à la maison, et
quelquefois dans les promenades, on y réci-
tait des prières à son honneur. Le chapelet
n'yétdit ni superstition ni dévotionpopulaire.
L'on en pensait ce qu'en pensa toujours un
des plus savants évêques qu'ait jamais eus
l'Eglise de France, l'illustre M. Huet (2).
Je sens tout le désordre d'une partie de ce
que je viens d'écrire. Heureux si, pour me
justiûer, je pouvais dire que le cœur n'est
maître ni de ses sentiments ni de ses ex-
pressions. Mais, hélas I ami de la vertu sans
être vertueux, je mérite ici plus que jamais
le reproche que faisait saint Paul à ceux qui
enseignaient les autres, et ne s'enseignaient
pas eux-mêmes (3). Puissent ceux qui auront
la patience de ine lire m'obtenir une étin-
celle du feu dont je voudrais qu'ils fussent
embrasés.
C'est surtout aux pieds du Fils de Dieu et
dans sa maison qu'ils le puiseront, ce feu
sacré qui consume le vieil homme et qui pu-
riGe le nouveau. Qu'il nous soit permis, en
finissant, de reprocher encore une fois à la
plupart de ceux qui récitent en particulier,
qu'ils profilent trop rarement du trésor qui
leur est ouvert. J'ai vu avec une joie mêlée
de confusion, en Lorraine et en Provence,
des séculiers, distingués par leur naissance
et par leurs emplois, passer tous les jours,
elle soir et le malin, un temps considérable
devant l'arche sainte, et s'y rendre dignes de
ces grâces qui élèvent l'homme au-dessus de
l'homme (k). Sans sortir de la capitale, je
trouverai chaque jour et à chaque heure du
jour, dans ce temple superbe que la piété
d'un grand roi a érigé au Dieu des batailles,
cent vieux guerriers qui, malgré les glaces
de l'âge cl les blessures dont ils sont cou-
verts, donnent au Seigneur tout le temps
quils ne peuvent refuser à leurs besoins ;
qui, en quittant les parvis deSion, ne se con-
solent que par l'espérance d'y rentrer au
plus tôt, elàqui les moments qu'ils y passent,
coulenl avec la rapidité des torrents. Ce se-
(1) J'ai vu, dans la célèbre abbaye de l'ancienne Cor-
bie, i'oratoire de ce religieux empereur. Il y a au milieu
une image en relief de la sainte Vierge. Un savant béué-
dicUii me fit remarquer que cela prouvait l'ancienneté de
la dévotion à la mère de Dieu. Je lui fis observer que cela
donnait des lumières pour expliquer les livres Carolins.
(2) Huel récitait tous les jours le chapelet en trois
fois : un tiers le matin, un tiers à midi et un tiers le soir
aux coups de l'Ângelm, elc. D'Otivet, Histoire de l'Acadé-
mie, lom. II, pag. 367.
(3} Qui ergo alium doces, te ipsuiu non doccs. Rom. ».
rait à nous, ministres du Dieu vivant, à don-
ner ces beaux exemples. Si jusqu'ici nous y
avons manqué, au moins ne rougissons pas
de les suivre. Il est plus vrai aujourd'hui
que du temps de David, qu'un seul jour
passé dans la maison de Dieu est infiniment
plus doux que mille autres passés dans la
maisou des pécheurs (5). Quel malheur s'il
était aussi plus vrai que les publicains nous
précéderont dans le royaume des cieux (6)1
Nous dirons volontiers avec saint Paul :
Confidimus de vobis , dilectissimi , meliora et
viciniora saluti; tametsi ita loquimur (7).
Mais il ne faut pas oublier que ce grand
apôtre ne le disait qu'à ceux qui avaient des
entrailles de miséricorde, et qui joignaient la
prière à l'aumône. Non enim injustus Deus
ut obliviscatur operis vestri, et dileetionis
quam oslendislis in nomine ipsius, qui mini-
stratis .sanctis, et tninistrastis.
Je n'avertis point qu'il est très-bon de finir
son office par la prière Sacrosanctœ. Je sais
que nos frères séparés, et Bullus entre les
autres, la regardent comme un tissu de
blasphèmes : Blasphéma pontificiorum for-
mula. Je sais même que quelques personnes,
qui d'ailleurs ont horreur des dogmes an-
glicans, en parlent avec mépris. Mais je sais
aussi que des gens infiniment plus éclairés
qu'eux en pensent bien différemment. Ils
préjugent en sa faveur, non-seulement parce
qu'elle esl autorisée par l'Eglise, mais parce
qu'elle ne renferme rien qui ne puisse être
justifié par l'Ecriture. Quoil me disait ua
jour à ce sujet le R. P. le Quien de l'ordre
de Saint-Dominique , homme si connu et si
estimé dans la république des lettres , quoil
saint Paul aura pu, dans un serment qui
est le plus grand acte de la religion, prendre
à témoin Dieu et ses anges (8), sans craindre
de manquer au Créateur, en lui associant
en quelque sorte la créature; et un prêtre,
qui connaît l'intention de l'Eglise, et qui
sait que son culte hausse et baisse selon les
objets qui le terminent, osera lui faire ua
procès sur une prière que les plus saints
pontifes ont récitée, dont les plus ver-
tueuses communautés se font un devoir, etc.?
Je ne sais s'il est dangereux d'être trop sa-
vant, mais je sais qu'il est un ordre de pré-
tendus savants qui est bien dangereux. Dai-
gnez, Seigneur, leur donner, et à nous avec
eux, l'aimable et paisible simplicité qui ca-
ractérise vos brebis. Qu'elles n'aient ni em-
pressement pour les pâturages que le pas-
teur leur interdit, ni dégoût pour ceux qu'il
juge à propos de leur présenter. /^ «a/ , fiât.
Ps. cv, 'i8.
(4) J'en pourrais citer un exemple qui fait uu hon-
neurinfini il la religion. Je le supprime, parce que M. le
marquis de "■, qui l'a donné, vit encore, et qu'il est
écrit : Ante mortem ne laudes lioininem quemquam. Eccli.
XI, 50.
(5) Melior esldies una in atriis tuis super millia. Psalin.
xxxvni, 10.
(6) Âmendico vobis quia publicani... procèdent vos ia
regniim Dei. MalUi. ixi, 31.
(7) Hebr. \i, 9 et 10.. .P«a/m. cv, i8.
(8) Tester coram Deo el Chrislo Jesu , et electis aogft-
lis ejus. I Tint. v. SI.
■11
riA
FETE. Voy. Bréviaihe, Rcbriquks.
FIANÇAILLES.
Il n'y a rien à ce sujet dans le lliUicl ro-
maiii ; voici ce qu'on trouve dans un supplé-
ment répandu en France. On y demande les
Lcnédiclions accordées aux patriartlies , la
praliiiue des vertus , la prospérité et la vie
éternelle.
DES FIANÇAILLES.
Les fiançailles doivent se faire en présence
du curé de l'une des parties , de la manière
suivante.
Le cure , revêtu du surplis et de l'étole ,
s'approche des époux, et leur jette de l'eau bé-
nite.
Il les instruit sur la promesse qu'ils se font
mutuellement , et leur fiit sentir combien est
grande l'obligation qu'ils contractent. Il s'in-
forme enaiiile s'il n'y a pas quelque empêche-
ment canonique qui s'oppose à leur futur ma-
riage. Après quoi il demande leur consente-
ment en cette manière:
l'romcltez-vous de prendre pour votre lé-
gitime épouse JV. , ici présente, et de l'épou-
ser en face de notre mère , la sainte Eglise ,
lorsque vous en serez requis par elle , .ses
parents ou amis ?
Oui , je le promets
Et vous, promettez-vous de prendre pour
votre légitime époux N. , ici présent , et de
l'épouser en face de notre mère , la sainte
Eglise, lorsque vous en serez requise par
lui , ses parents ou amis?
Oui, je le promets.
Alors le curé dit : Et ego minimus ûispcn-
salor mysteriorum Dei , et Ecclesia; suœ
sanctse indignus minister , ex parte Dei Pa-
tris omuipolentis et sanctee matris Ecclesiœ
suscipio vcstrum hoc mutuuni promissum ,
ac precorDeum ut illud ratum habcalrvos-
que despondeo et affido in nomine Palris f,
et Filii, t et Spiritus t sancti. Amen.
t Adjutorium nostrum in nomine Domini,
1^ Qui fecit cœluiii et terrain.
^ Domine, exaudi orationem meam ; i^ Et
clamor mous ad le veniat.
^ Dominas vobiscum ; i^ Et cum spiritu
tuo.
Oremus.
Benedic f, Domine, lias arrhas, quas hodie
tradit fiimulus tuus hic in manu ancillie tua; :
quemadmodum benedixisti Abraham cum
Sara, Isaac cum Rebecca, Jacob cura Rachel :
dona super eos gratiam salutis tuœ , abun-
danliam rerum, et conslantiam operum, tlo-
rescant sicut rosa in Jéricho plantata, et Do-
minum nostrum Jesura Christum timeant, et
adorent ipsum qui trinum possidet nomen ,
cujus regnum et imperium sine Dne perma-
net in sœcula saeculorum. ^ Amen.
Oremus.
Domine Deus omnipotens, qui in similitu-
dinem sancii connubii , Isaac cum Rebecca ,
per intercessionem arrharum Abrahae fumuli
lui, copulari jussisli, ut per oblationem mu-
nerum numerositas cresceret filiorum : quae-
sumus omnipotenliam tuam, ut ad hanc obla-
tionem arrharum (quas hic famalus tuus di-
DlCTIONNAIRE DES UlTES SACRÉS. IL
FOn -il
locta; suœ sponsae offerre procurai) sancttQ-
calor accédas , easque rum suis inuneribus
propitius henefilicas ; quairnus tua hene-
diclione prolecli , et invicem diloclionis tuse
vinciilo innexi, gaudoant felitiler ruin tuis
fiilelibus perennitor mancipari. Per Christum
Dominum nostrum. i^ Amen.
FORMULES.
Un prêtre est souvent oblige de rédiger
des actes relatifs à ses fonctions ; souvent il
importe de ne rien omettre d'essentiel , et
pour cela il est très-utile d'avoir une formule
sons les yeux.
\'oici celles du Rituel romain , puis celles
du Rituel de Toulon, en plus grand nombre,
avec des éclaircissements.
Le Rituel romain veut que chaque curé ait
un livre ou registre de l'ét.it des âmes; <|u'on
y inscrive chaque famille de la paroisse,
avec les noms et prénoms, et l'âge de tous
ceux qui la composent, et qu'on souligne les
noms de ceux (jui vont habiter ailleurs;
qu'on mette on marge ce signe C, pour indi-
quer ceux qui ont été admis à la commu-
nion, et celui-ci Chr., pour ceux qui ont reçu
la coiiflrmalion. Il faut sur le registre un in-
tervalle d'une famille à l'autre.
EXTRAIT DU RITCEL ROMAIN.
Formulx scribcnJa; in llbris habeodis apud parocbos,
M iiifra iiolalur.
Liber baptizatorum habeatur in ecclcsiis
in qiiibus confertur baptisma.
Liber conflrmatorum habeatur in eccle-
siis in quibus confertur chrisma.
Liber matrimoniorum. j
Liber status animarum. j n- tr h
Liber defunctorum habea-U ■", '^" ""*
tur etiam in omnibus eccle- ?.f »^"'' « *""'
siis in quibus defuncli sepe-''''^' parocho.
liuntur. )
Àdvertat in primis parochus ut in libris
tam baptizatorum et confirmatorum , quam
matrimoniorum et defunctorum, exprimat
semper non solum nomen personarum quœ ibi
nominantur , sed etiam familiam.
Forma describendi oaptizalos m prtmo lit>ro.
Anno Domini die mensis Ego
N. parochus hujus ccclesiae S. N. civilalis ,
vcl loci N. baptizavi infantem die... uatum
vel natam ex N. et JV. conjugihus hujus, vel
parochiœ S. iV., et ex tali patria et fainilia ,
cui impositum est nomen N. Patrini fuerunt
N. filins iV., ex parochia seu loco N. et N.
conjux jV. filia N. ex parochia seu loco N.
Si infans non fnerit ex légitima matrimonio
natus, nomen snltem allerius parentis, de quo
constat , scribatur {oinnis tamen infumiœ vi-
tetur occasio ) , si vero de neutro constat, ila
scribatur :
Baptizavi infantem , cujus parentes igno-
rantur, natum die, etc., ut supra.
Si expositus sit in fans, exprimatur quo
die, ubi et a quo repertus, et quot dierum ve-
risimiliter sit, et bnptizetur sub conditione, si
ignoratur fuisse baptizalum.
Si infnis domi ob imminens mortis pericu-
lum baptizatus sit, lune ita scribatur :
iS
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES. SACtlES. M
Aririo die niensis nadis ost N.
filiusiV. etiV. conjugum.f^c.Mt supra, qyicm
ol) imminens morïis poricnlum in <toino rile
li.iplizavit iV. obsletris .probala, vel N. filius
N- ul niihi relulit A'-
.?»j mpervixrrit in fans, el ei aâhibilœ sint
in ecclesia tacrœ cnemoniœ, ita addatur :
Di(t ejusdem mensis ad pcclosiam por-
taliis est infans prseiiiclus, ipsique ego pa-
rochiis sacras caercmoiiias, et preces adliibui,
cl N. nonicn imposui.
Si forte non parochus, sed alius baplizave-
rit ; id exprimatur.
Si ftierit bnplisatus sub condilione (Sinon
es baplizalus , etc.) , id pariter exprimatur.
Forma describendi confirmatos in secundo libro.
Anno die mensis.... , etc. Qui fuit
dies, etc., N. filius N. el N- conjuguiii,ye/ N.
Slia N. [ et si fuerit nupta addalur vxor N. )
sacramentum conQrmaîionis accepit a reve-
rendiss. J). N. episcopo N- in ecclesia S. N-
civilalis vel loci N. Gompaler fuit N. fllius
iV. parochiœS. N. civitalis vel loci N-
Marium (' scriptio in una pagina, seu pri-
ma facic foiii , feminarum vero in allure se-
iunctim notetur.
Si confirmatus non constet an ex légitima
matrimonio genilus sit, vel parentes ignorcn-
tur , servetur quod in libro baptizalorum
prcEscriptum est.
Forma scribcndi conjugatos in ttnlio libro.
Anno die mensis denuntialioni-
bus praemissis tribus conlinuis iliebus festi-
vis , qiiarum prima die.,... sccunda die pra.
illius didcesis subscriptione et sigillo rom-
prabalum, el ab episcopo scu ejnsvicnrio lo~
ci ubi contraltitur matrimonium, recognidiin
sit , ab eoque licenlia contrahendi fuerit ob~
tenta.
Ubi vero ordinarii concessit [quod scriplo
constare débet) denuntialiones aliquœ di/fe-
rendœ, aul omittcndœ interdum sint , ita no-
tenCur :
Anno Domini... . die mensis de-
nuntiationum una die festo rile fucla , reli-
quis vero dilalis post malrimonii celebralio-
neni ex facultalc scriplo conccssa a reve-
rendiss. N- seu a vicario N. sub die da-
tis, etc., infra scripti lenoris, quani pênes me
servo cum aliis hujusraodi facuUatibus, nul-
loque prorsus impedimenlo allato.Ego, etc.,
ut supra.
Denuntialiones vero, quœ post contractum
matrimonium fient, ila scribantur :
Anno die mensis qui fuit fe-
sUis, etc., sequenli, qui fuit Dominicus , etc.,
ejusdem mensis. Kgo N. reclor hujus eccle-
sia; S. N. inter Missarum solemnia denun-
tialinnes habui malrimonii , jam prsevia
opportuna dispensalione inili inUr N- et N.
die hujus mensis , nullum lamen ca-
nonicum impedimenlum ab aliquo allalum
est, quominus hujusmodi matrimonium ra«
tum ac firmum esse debeal.
Si aulem denuntiationes omitlendœ sint
aut differendœ, ita scribatur : Denuntiatio-<
nibus omnibus omissis vel dilalis, etc., ex
facultate , etc. Ego rector JV., etc., nt su"
(erlia die inler missa; parochialis solem-
nia , habita est , nullo(iue legilimo impedi-
menlo detecto , ego N. reclor hujus eccle-
siœ parochialis N. civilalis vel loci iV. fi-
lium N. parochiaeS. N. et N. fliiam N. seu
reiiclamque N. (si vidua fuerit) hujus, seu
parochiae S. N- in E(clesia N. inlerrogavi ,
eorumque mutuo consensu habito, solemni-
ter per vcrba de prœsenti matrimonio con-
jinixi , prsesentibus tcsiibus nolis N. filio
N. qui habilat in parochia S. N. et A'', filio
N. , elc , el N. (ilio N. , etc. , poslca eis ex
ritu sanctae malris Ecclesiœ (si tamcn nuptias
bcnedixerit ) iu missiie celebralione brneilixi.
Si v.nus ex lis , qui matrimonium conirahrre
voluerint, alterius parachiœ fuerit, anteguam
admittatur,p;iroclius, in cujus ecclesia matri-
monium cetebrari débet denuntialiunum in
ejus parocldarile factarum (idem scriptam lia-
beat , quœ asservetur, el res tota exprimatur
in ipsomet lihro malrimoniorum ,hac raliune:
Denuntialiones hujus malrimonii faclaesunt
eliam a R. D. A^. parocho ccclesiœ S. N. sub
cujus cura dictus N- vel dicta N. habilat, ul
ex ipsius parochi scriplo servalo apud me
apparel. Dcnuntialiouum autem prima fada
est die..., sccunda die..., terlia die..., inter
MissïB parochialis solemnia , nullumque im-
pedimenlum canonicum dcleclum est.
Si autem altnuter sit diversœ diœc. testi-
tnonium parochi ajfirmanlis denunlinlioncs
esse rite prœstitas , nulUus rnboris cemeulur ,
nisi ab episcopo vel ab ejus vicario gcnirali
Cœterum si alteri presbylero ab urdinnrio
vel a parocho ipso facullns facta sit conjun-
fjendi aliquos , id in libro proprii parochi
sic annotetur ipsius parochi manu :
N. presbyler, vel capelianus ccclesi«e N.
de licenlia reverendissimi episcopi N.seu N.
ejus viiarii loci N. aut mea, quœ pênes me
exslat JV. filium N. et N. etc., malrimonio
conjunxit, etc., nt supra. Et ego N- paro-
chus N. subscripsi, et lestor rem ilaseha-
bere.
Quod si ex denuntialionibus compertum sit
conjuges aliquo consanguinitalis aut affini-
talis gradu conjunctos esse, nilnlominus nd
contrahendum fuerit cum ipsis aposlotica
aurloritate dispcnsalum , annotetur gradus
consanguinitutls vel affinilatis dispensalœ ,
et compendinm decreti super ea retali cum
die, et anno , ac nolarii de illo roguli nominc
hoc modo :
Anno Domini die mensis prre-
missis denuntialionibus , ac compcrlo im-
pedimenlo secundi , vel terlii , aut quarli
gradus consanguinitalis, cr/ affinilatis, seu
alio quovis, elc, inler A', cl N., etc., oblen-
toque per eos apostolicîe sedis mandalo do
dispensando , cl cum eis per reverendius.
episcopum N. aurloritate dispensato sub
die... anno... ul constat ex aciis iiotarii officii
prsedicti episcopi, eos malrimonio conjunxi,
etc., ut in prwdicta formula.
Denuntialiones autem factœ in diversis pa-
rochiiSf s^jonsi videlicel et sponsœ, ab utru-
45
ron
FOR
«0
que parocho in lihro nolari debent , etiamsi
viulrimoniuin non sequattir.
Konna dcscribeiidi slatuiii aiiimarum in qiiarlo libro.
Familia quœque distincte in libro nolelur ,
intervallo relicto ub iinitqunqne ad (dtcrain
subsequentein , in quo sigillalim scribantur
nomen, cognomen, œtas singulorum, qui ex
familia sunt, vd tanquam advenœ in ea vi-
vunt. . . .
Qui vero ad saci'am communionem admisst
sunt , hoc signum G in margine e contra
habeant.
Qui sncrnmcnlo Conprmalionis sunt mu-
nili, hoc signant Ititbcnnt, Chr.
Qui ad alium lociim hahitnndum acces^
scrint , eorum nomina subductu linea no-
tent ur.
Une igitiir ratione fiat, videlicet :
Aniio die mensis in via seu
plaira seu pago , in propriis œdibus
l'auli N. vel in reiiibus N. a l'auio condiiclis
linbilant. Chr. l'aulus A'^. Peiri filius anno-
rum , elc, Chr. Apollonia ojus uxor, fiiia
Jacobi N- annoruni, etc. C. Domiiiicus eo-
rum filius annoruin, clc. I.ucia poruni fiiia,
annorum, elc. C. Chr. Anlonius filius N. fa-
mulus, annorum, clc. C. CaUiarina N. Clia
iV. ancilla, ann., clc. C Marlinus Glius iV.
annorum, elc.
Fiirnia ilesciiliciiili defiinclos in i|UiiUo libro.
Dcscrihntur quia, et quœ, et cui .^acra-
mmtd ministraverit, quando quis inorluus
faeril et ubi sepultus, quod hoc pacto fieri po-
terit :
Anno, die... mrnsis...- N- fiiia N. ex loco
iV. œlalis N. (si hœc sciri jiossuul) in donm
JV. in comiiiunionc sanclœ nialris Ecrieàia;
animarn Dec reddidit, ciijns corpus die...
sepuilum est in ccclesia S. N. niibi N. tel iV.
confcssario probato contVssus die... sanctis-
siino(]ue viaiico rcfoclus die... et sacri oiei
uuctionc roboralus eliani per me die
' EXTRAIT DU niTDEL DE TOULON.
Formules pour r enregistrement des actes de
baptême et autres qui y ont rapport.
I. Formule [lour un ciifanl légilime.
«L'an le dumois de a é(6 baptisé
[ou baptisée) par moi, curé (ou secondaire,
oit prèlrc) soussigné, N. (ici le nom donné
dans le baptême à l'enfant) né (ou néej au-
jourd hui (oit hier, le dumois d , fils
(ou fille) de N. N. (marquant le nom, le sur-
nom et les qualités, ou condition et profession
du pèie), el de N. N. (mettant le nom et le
surnom de la mère), ses père et mère, mariés
ensemble el habilanls de celle paroisse (oit,
si le père et la mère sont d'une paroisse
étrangère, el de la paroisse de en spéci-
fiant même le diocèse, si cette paroisse est
d'un diocèse étranger) ; le parrain N. N. (son
nom, son surnom, sa qualité, sa paroisse, son
diocèse, s'il est d'un diocèse étranger, la
marraine N. N. (aussi son nom, son surnom,
ses qualités , sa paroisse, son diocèse, si elle
est d'un diocèse étranger). Le père présent
a signé avec eux (ou lo père absent] ; le
parrain et la marraine ont signé avec nous
{ou déclaré ne savoir signer), de ce inter-
pellés, n
Si l'enfant est illégitime, le Rituel romain
prescrit d'inscrire au moins le nom de celui
des parents cjui est connu; recommandant
en môme temps d'éviier ce qui serait une
occasion do déshonneur. Si on ignore le
père et la mère, on marque que l'enfant est
né de parents inconnus. Si l'enfant a été
exposé, il faut indiquer à quel jour, en quel
lieu et par (pii il a été trouvé, quel âge
il paraît avoir ; on lui confère le baptême
condilionncUemenl, quand on ignore s'il l'a
reçu.
Le curé ou le prêtre qui aura administré
le baptême signera après toutes les per-
sonnes susdites , en spécifiant de quelle
paroisse il esl rnré, ou secondaire, ou prêire;
et de quelle ville, ou de quel bourg ou vil-
lage est (elle paroisse, ajoutant encore le
nom du diocèse, s'il est d'un diocèse étranger.
Le curé ou le prêtre qui baptise doit s'in-
former, avant que d'imposer le nom à l'en-
fant, si dans la famille il n'y en a point
d'aulre qui porte déjà le même nom que
celui qu'on veut donner à l'enfant qu'où
présente au baptême , et ne pas souffrir une
ressemblance parfaite de nom sans aucune
différence, à cause des inconvénients qui
peuvent arriver de la confusion de deux
personnes (]u'il n'est possible de distinguer
que par la différence des parrains el des
marraines; différence qui échappe d'autant
plus fatileuient de la mémoire de ceux qui
en sont inslruils, qu'elle ne parait que par
les seuls actes de bapiême, lesquels ne par-
viennent pas ordinairement à la connais-
sance du public. Ainsi rien de plus aisé que
de prendre deux frères qui portent le même
nom l'un pour l'aulrcde confondre l'âge
de l'un aMC l'âge de l'aulre : rien de plus
facile à CCS frères que de se faire passer
l'un pour l'autre; la chose n'esl pas sans
exemple.
Le curé ou autre prêtre chargé de dresser
l'acle de bapiêmc aura soin, autant qu'il est
possible, de faire signer les témoins.
II. Formule pour les enfaDts jumeaux.
Dans l'enregistrement du baptême des
enfants jumeaux, on fera pour chacun un
acie séparé, commençant par celui qui est
né le premier.
Le premier acte sera écrit dans la forme
ordinaire el prescrite ci-dessus.
Dans le second acte.on mettra après le nom
de reniant: «Né aujourd'hui (ou hier, ouïe...
du mois de j après N., fils de etc. »
S'il y a un troisième enfant, on mettra k
la suite du jour de sa naissance : t Après
N. elB., fils de, etc. »
III, Formule d'acte pour un ondoiement fait par permis-
sion de monseigneur l'évêque.
« L'an mil le jour du mois d ,
Je soussigné curé (ou secondaire, oit prêtre»
de la paroisse de N... de la ville (ou du lieu)
47
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
i'S
<lc N., ai bajjlisc par l'infusion de l'eau et
la forme ordinaire , dans l'église paroissiale
d (oi* dans la ehapellc du cliâleau d ),
suivant la permission de monseigneur l'évê-
que, en date du (ici le jour, le mois, l'an
de la permission) que j'ai retenue par devers
moi, un garçon (om une fille) né (ou née)
aujourd'hui {on hier, ou le; il datera le jour
et le mois de la naissance) du légitime ma-
riage de N. N. [ici le nom, le surnom, les
qualités du père), el de N. [icilc nom, le sur-
nom f/e /omère), demeurant en cette paroisse
ojt sur la paroisse de [ici le nom et le
diocèse de la paroisse). J'ai dilîéré les autres
cérémonies du baptême audit enfant qui n'a
pas reçu de nom. Le tout en présence du
père et de N. N. {ici les noms, surnoms , qua-
lités, paroisses et diocèses des témoins) qui
ont signé {oti déclaré ne savoir signer). Et
dans ladite permissiond'ondoyeraccordéc par
monseigneur l'évéque, il est ordonné que le
délai pour suppléer les cérémonies dudit
baptême ne durera que jusqu' {ici le
terme du délai), et qu'après ce temps passé
on suppléera aussitôt lesdiles cérémonies. »
Le curé ou prêtre qui aura ondoyé cet
enfant signera ensuite , en observant ce
qui a été marqué ci-dessus après la formule
de l'enregistrement du baptême d'un enfant
légitime.
IV.
Formule d'acte pour un ondoiement fait par
nécessité.
Si un enfant a été ondoyé à la maison ou
en le portant à l'église, à cause du danger
de mort, et que le curé, tout bien examiné,
juge inutile de le rebaptiser sous condition,
il enregistrera ainsi cet ondoiement.
« L'an mil... le.;, jour du mois d... a été
ondoyé {ou ondoyée) à la maison {ou en le
portant à l'église), à cause du péril de mort,
par M. N. {ici le nom, le surnom, la qualité
de la personne qui l'a ondoyé), un garçon né
(oh une fille née) le («ci le jour, le mois de
la naissance) du légitime mariage de N. N.
{ici les nom, sxirnoms et qualité du père) et de
N. N. {ici les notn, surnoms et qualité de la
mère), son épouse, de cette paroisse (ou de
la paroisse de... {ici le notn et le diocèse de la
paroisse); l'examen que nous avons fait de
la manière dont a été administré ledit on-
doiement ou baptême , en constate la vali-
dité. Nous en avons ici donné acte, auquel
ont signé N. N. {ici le nom de la personne
qui a baptisé] qui a baptisé l'enfant, et N. N.
et N. N. {ici les noms, surnoms, qualités,
paroisses et diocèses des témoins; ou, si
ladite personne et lesdits témoins ne savent
pas écrire); et en avons donné acte en
présence de N. N. ( ici le nom de la per-
sonne qtti a baptisé) qui a baptisé l'enfunt ,
et de N. N. et N. N. ( ici les noms, sur-
noms , qualités , paroisses et diocè.'<es des té-
moins), lesquels ont déclaré ne savoir si-
gner, et qui nous ont rendu compte dudit
ondoiement ou baptême. » Le curé signera
ensuite cet acte en la forme prescrite ci-
dessus.
Si co jour-là même on suppléait les cé-
rémonies du baptême , on enregistrera de
suite l'acte du supplément après l'acte pré-
cédent.
V. Formule d'acte pour le supplément des cérémonies
du baptême.
«L'an mil le jour du mois d
les cérémonies du baptême ont été suppléées
par moi curé {ou secondaire , oit prêtre)
soussigné, à un garçon {ou une fille) à (iiii
on a imposé le nom de N. (ou les noms de
N. N.) {ici le nom ou les noms de baptême de
l'enfant) , fils {ou fille) de N. N. {ici le nom
du père, sons)trnom, ses qualités), et de N. N.
( ici les nom et surnoms de la mère), son
épouse, demeurant en cette paroisse {ou sur
la paroisse d {ici le nom et le diocèse de
cette paroisse), né {ou née) le {ici le jour, le
mois et l'année de la naissance de l'enfunl), (jui
a été ondoyé {ou ondoyée) le... {ici le jour, le
mois, l'an que l'ondoiement a été fait) à cause
du danger de mort (ow par permission de
monseigneur l'évoque) {ici la date du jour
et de l'année de la permission), par {ici le nom
du curé, du secondaire , du prêtre qui a fait
l'ondoiement, en marquant de quelle paroisse
et de quel diocèse il est). Le parrain pour les
cérémonies a étéN. N. {ici le nom, le sur-
nom, les qualités du parrain, sa paroisse, son
diocèse), la niarraine N. N. {ici le nom, le
surnom , la qualité de la marraine , sa pa-
roisse, son diocèse) , lesquels ayec le père
et la mère {si celle-ci est présente) ont signé
le présent acte {ou ont déclaré ne savoir
signer). »
Le curé ou antre prêtre qui dressera cet
acte signera ensuite en la forme marquée
ci-dessus. S'il arrivait qu'on eût ondoyé un
enfant illégitime et qu'on le présentât aux
cérémonies , on observera, et dans l'acte
d'ondoiement, et dans l'acte de supplément,
les mêmes précautions que pour le baptàme
des enfants illégitimes. S'il y a des preuves
bien fondées de la validité de l'ondoie-
ment qu'il aurait reçu, on suivra la for-
mule de supplément des cérémonies , en
changeant ces mots : « Fils ou fille de N. N.
et de N. N. son épouse , » auxquels on
substituera ceux qui se trouvent dans les
formules pour le baptême des enfants illé-
gitimes. On supprimera aussi ces mots :
« Par permission de monseigneur l'évéque.»
VI. Formule d'acte pour te baptême fait sous condition.
« L'an mil.... le... jour du mois d... a été
baptisé sous condition, par moi curé {ou se-
condaire, ou prêtre) soussigné, N. {ici on tnet
le nom de baptême de l'enfant) né [ou née)
aujourd'hui {ou hier, ou le... du mois d...),
y ayant eu lieu de douter de la validité du
baptême à lui {ou à elle) conféré en la maison
{ou en venant à l'église), par N. {ici le nom
de la personne qui a ondoyé l'enfant) ledit N.
(ow l.idite N.) {ici répéter le nom de l'enfant) ,
fils {ou fille) de N. N., etc. » Le reste de
l'acte, comme il est marqué dans la formule
pour l'enregistrcmeutdubaplémed'un enfatil
légitime.
£9
FOR
FOR
M)
VU. Formule cl'acle pour.uii baplôme où le parrain ei la
marraine oui leim l'ciilaiil par procureur.
Le curé ou le pièlre qui aur.i baptisé en
dressera l'acle tii (|u'il est marqué dans la
furinulo d'eiircgistreincnl du baplètne d'un
enfant légitime, jusqu'à l'endroit où il ct^i
parlé du parrain uu de la marraiac ; et là il
niartiuera te qui suit :
« Le parrain N. N. (ici le nom, le surnom,
les (juaiilés, la paroisse, le diocèse du purrain)
représenté par N. N. (ici le nom , le surnom,
les qualités, la paroisse, le diocèse du procu-
reur) qu'il a constitué son |)rocureur à cet ef-
fet. La marraine N. N. [ici le nom , le sur-
nom, les qualités, lu paroisse, le diocèse de la
marraine) représentée par N. N. {ici le nom,
le surnom, les qualités, la paroisse, le diocèse
de celle qui représente le marraine) fondée de
procuration de ladite N. N. (ici le nom cl le
$urnnm de lu marraine) à l'effet des présen-
tes. On pourra ajouter : Ainsi qu'il m'est ap-
paru par une lettre (ici le nom du parrain ou
de la marraine qui a écrit la lettre) en d.ite
du... {ou s'il y a un acte de procuration, on
dira) : Ainsi qu'il m'est apparu par acte du...
(ici la date de l'acte et le nom du notaire de-
vant lequel il a été passé). »
VIII. Fornmic d'acle pour un baptême admioislré daos
une aulre paroisse.
Si un enfant est baptisé dans une aulre pa-
roisse que celle sur laquelle demeurent ses
père et n)ùre, soit parce que leur curé serait
absent, soit par laporniissiondemonseigneur
l'évoque, soit parce que l'enfant étantnédans
Un lieu fort éloigné de l'église paroissiale, on
l'aurait porté dans une paroisse plus voisine,
à cause du mauvais temps, de la difficulté des
chcuiins ou même du danger qu'il y aurait
pour sa vie, si on le portait si loin, le curé
ou le prêtre qui aura baptisé cet enfant dé-
livrera au père, ou au parrain en l'absence
du père, une copie do l'acle du baptême si-
gnée de lui et qui sera portée au propre
curé des père et mère de l'enfant ; et ce curé
en fera mention sur ses registres en la ma-
nière suivante :
« L'an mil le.... jour du mois d.... N.
(ici le nom de baptême de l'enfant) né (ou née)
du légitime mariage de N. N. (ici les nom ,
stirnoms et qualité du père) etdeN. N. (ici
les nom et surnoms de la mère), son épouse, do
celte paroisse, a été baptisé(ou baptisée)dans la
paroisse (le N. [ici le nom de la paroisse où l'en-
fant a été baptisé) par N. N. (ici le nom ducuré,
du secondaire ou prêtre qui l'aura baptisé) , eu ré
(oi« secondaire, ou prêtre) de ladite paroisse,
suivant la copie de l'acte du baptême signée
do lui, et à moi remise par le père (ou le
parrain) dudit enfant, dont voici la teneur. »
Ce curé transcrira ensuite l'acte du bap-
tême en entier sur le registre, et ajoutera à
la fin : « En foi de quoi j'ai signé ce... jour
du mois d... l'an... et ai retenu ledit extrait
du registre des baptêmes de la paroisse de N.
(ici te nom de la paroisse oïl l'enfant aura été
baptisé) par moi paraphé et annexé à la mi-
nute des présentes. » Ensuite le curé signera.
A l'égard du curé ou secondaire, ou autre
prêtre de la paroisse étrangère dans laquelle
l'enlaiit sera baptisé, il aura soin d'en écriro
l'acle sur les registres de celle paroisse. Il
dressera cet acte conforniénient à la formule
marquée ei-dessus pour l'enregislrement du
baptême d'un enfant légitime ; et après avoir
nommé le parrain et la marraine de renfaiil,
avant que de parler des signatures , il mar-
quera la raison pour laquelle il a baplisé cet
enfant : s'il l'a fait par permission de mon-
seigneur l'évoque , il écrira la date du jour
et de l'année do cette permission ; après quoi
il dira : « Le père présent a signé avec le par-
rain et la marraine, etc., « comme il est
marqué à la fin de la susdite formule.
Formules d'actes pour le serment que doivent
faire les sages-femmes.
Le curé fera faire à rhaque sage-femme le
serment ci-après transcrit, en la f.iisaiit met-
tre à genoux, en lui recommandant de le lire
posément, distinelement et avec altenlion.
Elle tiendra la main droite sur le livre du
saint Evangile pendant tout le temps qu'elle
le lira. Si elle ne sait pas lire, le curé le lira
lui-même, et elle répétera après lui mot à
mot.
I. Formule du serment
« Je N. [la sage-femme dira ici son nom et
son surnom) promets à Dieu créateur tout-
puissant, et à vous, monsieur, de vivre et
mourir en la foi catholique , apostolique et
romaine; de m'aequittcr. avec le plus de fi-
délité et do diligence qu'il me sera possible,
do la charge que j'entreprends ; d'assister de
nuit et de jour, dans leurs couches, les fem-
mes pauvres ou riches qui auront recours à
moi. J'apporterai tous mes soins pour eiu-
pocher qu'il n'arrive aucun accident à la
mère ni à l'enfant , et si je prévois quelque
danger, j'appellerai dos médecins, des chi-
rurgiens ou des femmes expérimentées en
cette fonction, pour ne rien faire que par
leurs avis et avec leurs secours.
« Je promets que je ne révélerai point les
secrets dos familles , ni des personnes que
j'assisterai ; que je n'userai point de siiper-
stitiun, ni d'aucun moyen illicite, soit par
paroles , soit par signes, soit par quelque
aulre manière que ce soit, et que j'empéclie-
cliorai de tout mon pouvoir que l'on n'en
use ; je ne ferai rien par vengeance , ni par
mauvaise affection ; que, soit par promesse,
soit par menace ou par quelque autre mo-
tif, je ne ferai et ne consentirai jamais (ju on
fasse rion qui puisse nuire à la sanlé de la
mère ou de l'enfant, ou qui puisse faire lort
aux familles; que je m'opposerai à tout ce
qui pourrait faire périr le fruit, ou avancer
l'accouchement par des voies extraordinaires
et contre nature, et à toule substitution ou
changement d'enfant ; que je vous avertirai,
monsieur, ou vos successeurs , le plus tôt
qu'il me sera possible , de la naissance des
enfants ; que je n'en baptiserai aucun hors le
cas de nécessité, et que, comme une femme
de bien cl vraie chrétienne et catholique, je
procurerai de tout mon pouvoir, eu tout et
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
partout, le salut corporel et spirituel tant de
la mère que de l'enfant. Ainsi Dieu me soit
en aide. »
Ensuite le curé lui dira : « Vous le jurez
et le promiillc'z ainsi? » La sage-femme ré-
pondra ainsi : « Oui, munsicur, je le jure
devant Dieu , et le promets sur les saints
Evangiles que je touche. »
Le cure iui iVra encore promettre de ne
jam.iis employer, pour la suppléer en celte
fonclion, aucune femme non expérimenlee,
cl surtout aucune lille. Il lui dira enfin {si
telle, est la règle), que monseigneur Tévê-
que lui ordonne do présenter elle-même au
baptême les enfanis des femmes qu'elle aura
assistées dans leurs couches : lui défendant,
lorsqu'elle ne le pourra pour des raisons légi-
times, de les faire présenter à son défaut par
d'autres que par une sage-femme et surtout
par aucune fille; il leur est égalemenl défendu
d'en employer pour porter en leur nom les
enfants , lorsque les mères vont recevoir à
l'église la bénédiction après leurs couches.
II. Formule pour l'enregistrement dii serment.
« L'an mil.... le... jour du mois d... N. N.
( ici le nom et le surnom de la sage-femme ) ,
femma de N. N. {le nom, le surnom, la pro-
fession du mari) ou veuve do N. N. {le nom,
le surnom, la profession de son défunt mari),
de cette paroisse (o« de telle paroisse) , a été
reçue pour exercer l'office de sage-femme,
et a fait serment entre mes mains, suivant la
formule prescrite dans ce diocèse. En foi de
quoi j'ai signé le présent acte, lesdils jour et
an.N. N., curé d.... »
Cet acte sera inscrit dans les registres des
baptêmes.
Formule pour inscrire les noms de ceux qui
ont été confirmés.
« L'an mil.... le... jour du mois d... ont
été confirmés dans l'église paroissiale de {ici
h nom de la paroisse), ou dans l'église ou la
chapelle de {ici le nom de l'église ou de la
chapelle, et de la paroisse de cette église ou
chapelle) de ce diocèse, par illustrissime et
révérendissime monseigneur l'évêque d... »
(ou si c'est %ui autre évéque que celui du dio-
cèse qui a donné la confirmation , on mettra
ton nom). Il faut ensuite mettre ici les noms
et stirnoms des confirmés, leur âge, les noms
et surnoms de leurs pères et mères.
Formules concernant les monitoires.
I. Formule pour attester la piiblicaliou d'un monitolre.
Lorsqu'un curé aura publié par trois di-
manches consécutifs un monitolre, il le ren-
verra à M. l'olûcial ou à M. le vice-gérant ,
s'il y en a un ; ou bien au juge, entre les
mains duquel l'official ou le vice-gérant aura
marqué qu'il faut le remettre ; et il écrira au
bas le certificat de la publication , en ces
termes :
« Je soussigné, curé (ou secondaire) de la
paroisse de N. {ici le nom de lu paroisse) ,
certifie que j'ui publié par trois dimanches
consécutifs, savoir, le... le... le... {ici les da-
tes desjjurs et du mois, ou des mois de la
52
publication) , au prône delà messe parois-
siale, et lu mot à mol, à voix inlelligible , le
monitolre obtenu a la requête de N. {ici le
notn de celui qui a obtenu le monitoirc) se
plaignant de (j7 mettra sommairement l'objet
du monitolre). En foi de quoi j'ai signé le
présent certificat : à N. {mettant le nom de la
paroisse) ce... jour du mois d... l'an rail... •
Nota. Que si après la première et la se-
conde publication on signiliall juridii|uement
une opposition, tendant à ce qu'on cessât de
publier le monitoire , il faudrait renvoyer
ledit monitoire à M. l'official ou viee-gérant,
ou au jugea la retinèle (lu(]uel il a été obtenu,
et mettre au bas ce qui suit :
« Je soussigné, curé {ou. secondaire) de la
pnroisse de N., certifie que j'ai publié une
fois, tel dimanche... {ou deux fois, savoir : le
dimanche... ici la date du jour et du mois) et
le dimanche... (ici la date dujour cl du mois)
et lu mot à mot, à voix intelligible, le moni-
toire obtenu à la requête de N., se plaignant
(mettant sommairement l'objet du monitoire) ,
a laquelle publication s'est opposé, par écrit
à moi signifié selon les formes de la justice,
N. (ici le nom et les qualités de l'opposant, et
la date de l'opposition, avec le nom de l'huis-
sier) , ce qui m'a empêché de passer à la se-
conde {ou à la troisième) publication. En foi
de quoi j'ai signé le présent acte : à N. {ici le
nom de la paroisse où se fera cet acte) ce jour
du mois d... l'an mil...» (// gardera pur de-
vers lui l'opposition pour la représenter en
temps et lieu).
Lorsqu'on aura fulminé la sentence d'ex-
communication, on en donnera un certifficat
en cette forme :
« Je soussigné, curé {ou vicaire) de la pa-
roisse de N., certifie qu'après avoir publié
par trois dimanches consécutifs au prône de
la messe paroissiale , le monitoire donné à
la requête de N., en date du..., se plaignant
{mettant sommairement l'objet du monitoire);
j'ai publié la sentence d'excommunication ,
aggrave et réaggrave, en date du... En foi de
quoi j'ai signé le présent acte ^ à N., de...
jour du mois d... »
H. Formule pour rédiger les révélations faites sur les
monitoires.
a L'an mil... le... jour du mois d..., avant
{ou après) midi, devant nous préirc, curé (ou
secondaire) demeurant à (ici le lieu de sa
demeure, de sa paroisse et de son diocèse) est
comparu N. {ici le nom du révélant), demeu-
rant à (ici le lieu de sa demeure , de sa pa-
roisse, de son diocèse) , âgé de..., lequel ayant
ouï {ou appris) la publication du monitoire
accordé sur la complainte de N. {ici le nom
de celui qui a obtenu le monitoire) , se plai-
gnant de {il mettra sommairement l'objet du
monitoire), laquelle publication a été faite
dans la paroisse de N. {ici le nom de la pn-
roisse où te monitoire a été publié) , nous a
déclaré, pour la décharge de sa conscience,
que {onmet ici larévélation mot (h/iot); et c'est
tout ce qu'il a dit savoir sur les faits du mo-
nitoire, circonstances et dépeudauces. Lee-
B5
FOR
FOR
8«
ture à lui failc de sa déclaralion, il y a per-
Bislc el a sinné foi» déclaré ne savoir signer).»
S'il y a plusieurs jxM'snnnos qui se préscn-
lent enscmbin ou le méîiie jour pour révéler,
on doit recevoir séparémcnl leurs révéla-
lions ; mais ou peut les mettre en suKc de la
première, et les commencer par ces mois :
« Le même jour est aussi comparu N. »
Si CCS personnes se conlcnlent de décla-
rer au curé {on secondaire) qu'elles sont
instruites des faits contenus dans le moni-
toire et qu'elles déposeront lorsqu'elles en
seront requises, on en dressera l'ucle en cette
sorte :
« L'an mil le jour du mois de ,
avant (om après) midi, devant nous prélrc,
curé {ou secondaire) demeurant à N., est
comparu N. demeurant à N., âgé d , le-
(juel, ayant ouï {ou appris) la publication
du moniloire accordé sur la complainte de
N se plaignant de...., nous a déd.iré
avoir connaissance des faits y énoncés, cir-
constances et dépendances, el a offert de dé-
poser devant juge compétent, (juand il en
sera requis. Eu foi de (]noi il a signé avec
nous le présent acte (ou nous avons signé le
présent acte, ledit N. ayant déclaré ne sa-
voir signer). »
Formule d'actes d'abjuration et d'absolution
de l'hérésie.
Lorsqu'un nouveau converli aura fait son
abjuration et en demandera acte, celui qui
aura eu commission de monseigneur l'évo-
que pour la recevoir lui en expédiera le
ccrtilicat en la forme suivante :
a L'ail ii'iil.!... le jour du mois d...., en
présence de N. N. (morqtiant les noms et snr-
itoms , la condition et la demeure des té-
moins), léin'oins <à ce requis el soussignés,
N. N. (î7 faut mettre ici le nom et surnom, Ut
condition it la demeure du nouveau converti),
de la paroisse de...., diocèse de...., âgé de...
ans (ou environ), ayant reconnu que hors
la vraie Eglise il n'y avait point de salut,
de sa bonne volonté ol sans aucune con-
trainte, a fait entre mes mains une profes-
sion expresse et solennelle de la foi catho-
lique, apostolique et romaine, et a abjuré
l'hérésie de.... {ici le nom de l'hérésie qu'il
professait), en prononçant la formule pres-
crite à cet effet dans le Ui'.uel du diocèse; et
en suite de celte profession je lui ai donné
publiquement l'absolution de l'iiérésie, en
vertu du pouvoir que j'en ai reçu de mon-
seigneur révèque. En foi de quoi je, curé,
ou chanoine, ou secondaire, ou prèlie {il
mettra sa demeure), ai signé le présent acte,
avec ledit N. {ici les nom et surnoms du
nouveau converti) et les témoins susdits N.
N. {marquant leurs noms, surnoms et condi-
tions). Fait en l'église de... les jour el an ci-
dessus énoncés. »
Si le nouveau converli ou les témoins ne
savent pas signer, on exprimera dans l'acte
lu déclaralion qu'ils en auront faite.
Cei acte sera inscrit dans les registres des
baptêmes.
Formule d'attestation de la publication des
bans de ceux qui se présentent aux suints
ordres.
« .Te soussigné, curé de la paroisse de....,
certifie que j'ai annoncé au prône de la
messe paroissiale par trois dimanches ou
fêles commandées, que maître N. N., Dis do
N. cl de N., son épouse, habitants de celle
paroisse, devait élre présenté pour être or-
donné sous-diacre, ou diacre, ou prêtre;
que j'ai averti mes paroissiens que s'ils con-
naissent en sa vie ou en ses mœurs des dé-
fauts Considérables, contraires à la pureté
et sainteté de cet ordre sacré, ils étaient
oliligés en conscience de nous le déclarer ;
et que personne ne m'a rien dénoncé qui
puisse empêcher que ledit N. n'y soit promu.
En foi de quoi j'ai signé le présent certificat
le.... jour (lu mois d...., l'an mil...»
Si l'ordinand a demeuré sur la paroisse
de ce curé , il ajoutera avant de dater et de
signer ce certificat: «Je certifie en outre que
ledit N. m'a paru de bonnes mœurs pendant
qu'il a demeuré sur ma paroisse; qu'il a vécu
cléricalemcnl; qu'il a assisté assidiimenl aux
offices de la paroisse, fait le catéchisme,
exercé les fonctions des ordres qu'il a déjà
reçus. En foi de quoi , etc.»
Si les curés reçoivent, en faisant celle pu-
blication . quelque déclaralion qui mérite
qu'rtn y ait égard, ils en informeront mon-
seigneur l'évéque.
Formule de l'attestation de la publication
d'un titre patrimonial.
« Je soussigné, curé de la paroisse de....
certifie que j'ai publié et lu au prône de la
messe paroissiale par trois dimanches (ou
fêles commandées par l'Eglise), savoir le....
le.... el le.... le présent litre patrimonial de
maître N. N.... fils de N. et de N. son épouse,
habitants de cette paroisse (ou de la paroisse
de N.j, sans que personne se soit opposé ou
ail rien déclaré contre ledit titre. En foi de
quoi j'ai signé le présent certificat, le... jour
du mois d... l'an mil »
Il faul écrire celte aliestalion au bas de
l'acte du litre patrimonial publié.
Si le curé a reçu quelque opposition ou
déclaration contraire au litre, il en infor-
mera monseigneur l'évéque el refusera ce
cerlificat.
Formules pour les bans de mariage et autres
qui y ont rapport.
I. Formule pour la [lublicalioii des bans de mariage.
<i II y a promesse de mariage entre N. N.
(il faut marquer ici le nom, le surnom, la
qualité ou vacation, et la paroissi: du domi-
cile de fait du promis , fils de N. N. et de N.
N. (on exprime ici les noms, surnoms et qua-
lités de ses père et mère) de celle paroisse {ou
de la paroisse de N.), d'une part ; el N. N.
{on doit dire ici les nom, surnoms et domicile
de fait de la promise), fille de N. N. et de N. N.
(ici les noms, surnoms et qualités de ses père
et mère), de celte paroisse (ou de la paroisse
de N.), d'autre part. C'est pour la première,
ou la seconde ou la troisième publication. »
B5
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES,
56
Si une des parties ou toutes les deux do-
miciliées dans la paroisse n'y sont point
nées, on mettra à la suite de leurs noms et
de ceux des paroisses de leur naissance , et
des diocèses de ces paroisses, si elles sont
d'un diocèse étranger : « demeurant sur
cette paroisse depuis.... ans, ou mois. (Ici
le nombre (Vannées et de mois de leur domi-
cile.) y>
Ce que nous allons ajouter ici se dira à
chaque publication de ban et ne s'omettra
jamais. Mais lorsqu'il y aura plusieurs pu-
blications à faire ensemble de plusieurs ma-
riages, le curé ou le prêtre qui en sera
chargé pourra ne le lire qu'une seule fois et
après avoir publié tous les mariages qu'il
aura eu à annoncer, en observant seule-
ment de mettre au pluriel ce qui est ici au
singulier.
« S'il y a quelqu'un qui y ait intérêt ou
qui sache quelque empêchement légitime de
parenté, d'alliance ou autre, pour lequel ce
mariage ne puisse s'accomplir, il est obligé,
et même sous peine d'excommunication {si
telle censure est en virjueiir), de nous le révé-
ler et de le déclarer avant la célébration dudit
mariage. Celui qui en pareil cas garderait le
silence, soit par faiblesse, soit par qucl-
qu'aulre mauvais motif, commettrait un très-
grand péché, en donnant lieu à la profana-
tion d'un sacrement. Mais aussi il est dé-
fendu, sous peine d'excommunication, d'ap-
porter à ce mariage aucun empêchement par
malice et sans cause légitime : ce qui serait
un péché énorme et obligerait même au dé-
dommagement et à la réparation du tort
qu'on ferait par là aux personnes qui de-
mandent à se marier. »
Si le promis est veuf, on l'exprimera dans
la publication des bans, en disant à la suite
de ses nom, surnom*, qualité et domicile :
« V^euf de défunte N. N. » [ici le nom de la
femme dont il est veuf, et seulement de la
dernière s'il en a eu plusieurs); sans faire
mention de ses père et mère, s'il a trente ans
accomplis.
Si la promise est veuve, on l'exprimera
pareillement, en disant : « A'euve de défunt
N. N. » (ici le nom du mari dont elle est
veuve, et seulement du dernier mort, si elle
en a eu plusieurs). On fera mention de ses
père et mère, si elle est mineure de vingt-
cinq ans.
Si le promis, étant âge de vingt-cinq ans ,
ou la promise de vingt et un ans , n'ont pas
encore été mariés et ont encore leurs pères et
leurs mères vivants, on exprimera les noms,
surnoms, qualités et domiciles desdits pères
et mères, en disant simplement : a Fils ma-
jeur {ou 611e majeure) de N. et de N. »
Si l'un des promis ou les deux ensemble,
étant en puissance d'aulrui à l'effet du ma-
riage, ont lonr père, mère, tuteur ou cura-
teur dans une autre paroisse ou dans un
autre diocèse, on dira : « Il y a promesse de
mariage enire N. N. {erprimant les nom,
surnom et qualité du promis), fils mineur de
N. N. et do N. N. {ici les noms, surnoms et
qualités du père et de la mère du promis), de
fait de celte paroisse ou de la paroisse de...
(en nommant celle paroisse et son diocèse, si
elle esl d'un diocèse étranger), et de droit de
celle de {en nommant aussi la 2>aroisse du
père et de la mère, ou du tuteur, cl son dio-
cèse, si elle est d'un diocèse étramjer). » On
distinguera pareillement, s'il est nécessai-
re, les deux domiciles de la promise; on
dira aussi d'elle : « Fille mineure de N. N.,
etc. »
Lorsque l'un des deux promis ou les deux
ensemble seront mineurs , on aura toujours
soin de l'exprimer par ces mots : « Fils mi-
neur de, etc. ; ou fille de, etc. »
Si le promis a vingt-cinq ans, sans en
avoir encore trente accomplis, on dira : « Agé
de vingt.... ans, fils de N. N. et de N. N. » Si
les pères ou mères des parties mineures sont
morts, on dira : « Fils {ou fille) de défunt {ou,
défunte) N. »
Si les parties ont obtenu ou espèrent ob-
tenir dispense d'un ou de deux bans, le curé,
pour éviter toute surprise, en avertira, en
disant : « C'est pour la première {ou se-
conde) et peut-être dernière publication ; »
attendu que les parties ont obtenu ou espè-
rent obtenir dispense des deux autres, ou de
la troisième.
II. Formule de certificat de l.n publicatiou des bans de
mariage.
« Je soussigné, prêtre curé {ou secondaire;
de la paroisse de N., diocèse de...., certifie
avoir public au prône de la messe parois-
siale, par trois dimanches {ou fêtes), savoir
le.... le.... et le...., les bans du futur ma-
riage entre N. N. {ici h nom, le surnom et la
qualité du promis) de cette paroisse ou de la
paroisse de.,., {ici le nom de la paroisse et de
son diocèse, si elle est d'un diocèse étranger),
et de N. N. {ici les nom et surnoms de la
promise) de cette paroisse.... ou de la pa-
roisse de.... {ici le nom de la paroisse ou de
son diocèse, si elle est d'un diocèse étranger),
sans qu'il se soit trouvé aucun empêclic-
ment ou opposition. En foi de quoi j'ai déli-
vré le présent certificat. Fait à.... le.... l'au
mil.... »
Si les parties ou l'une d elles n'ont pas at-
teint la majorité, on mettra après leur nom,
surnom et qualité {lorsqu'elles en ont une) :
« Fils mineur (ou fille mineure) de N. N. et
de N. N. , » exprimant les qualités et domi-
ciles des pères et mères.
Si le promis a vingt-cinq ans, sans en
avoir encore trente accomplis, on mettra:
« Agé de vingt.... ans, fils de N. N. et do
N. N. » Voy. le code civil, art. 148.
Si le promis étant âgé de vingt-cinq ans,
ou la promise de vingt et un ans, n'ont point
encore été maries dont encore leurs pères ou
mères vivants, on exprimera les noms, sur-
noms, qualités et domiciles desdits pères ou
mères, dans le cerliticat, en mettant simple-
ment : « Fils majeur {ou fille majeure) de N.
N. et de N. N.»
Si les pères ou mères des parties sont
morts, on mettra : « Fils (ou fille) de défunt
{ou défunte) N. »
67
rop
FOR
S8
Si l'une des deux parties est veuve, on
mettra après son nom : « Veuf [ou veuve) do
N. N.... »
Si une des parties ou toutes les deux do-
miciliées dans la paroisse n'y sont point
néi'S, 011 mettra à la suite de leur non» et
de celui de leurs paroisses de naissance et
de leur diocèse, si elles sont d'un diocèse
étranger : « Demeurant en celte paroisse de-
puis.... ans ou mois. » {Ici le nombre d'années
ou de mois de leur domicile.)
Lorsqu'on n'aura publié qu'un ban ou
deux, et qu'on aura averti que les parties
ont dessein de demander dispense de ceux
qui restent à publier, il faudra ajouter à la
fin : « Je déclare aussi que j'ai averti , en
publiant le premier {o^^ le second) ban, quo
la proclamation qui venait d'être faite pour-
rait être la dernière, parce que les par-
ties avaient dessein de demander dispense
d'un [ou de deux) bans qui restaient à pu-
blier.»
III. Formule de certificat de publication de bans, avec
permission de se marier liors de la paroisse.
« Je soussigné, prêtre curé de la paroisse
de N., diocèse de..., donne par ces présentes
pouvoir à M. le curé de N... de marier N. N.,
mon paroissien, avec N. N. de la paroisse
de N..., lui certifiant que j'ai publié par trois
dimanches {ou fêles) au prône de la messe
paroissiale les bans de leur futur mariage :
savoir le... le... et le..., sans qu'il s'y soit
découvert aucun empêchement et sans oppo-
sition : déclarant en outre que ledit N. mon
paroissien n'a point encore été marié, {oit,
s'il a été marié) qu'il est libre par le décès de
N. sa dernière femme ; ici il faudra marquer
la date du jour de la mort de cette femme, et
le nom de l'église où elle a été enterrée) ; que
ledit N. est majeur et a le consentement do
ses père et mère pour ce mariage; ou qu'il
a l'âge requis et est sans père et sans mère;
{ici on mettra la date des jours de la mort des
père et mère, s'ils sont morts dans la jiaroisse
du curé qui donne le certificat, et le nom de
l'éijlise où ils ont été enterrés; ou qu'il est
mineur et a pour ce mariage le consente-
ment de ses parents, de son tuteur, de son
curateur). »
Si les parties ont obtenu une dispense de
bans, il faudra ajouter : « Ayant obtenu dis-
pense d'un ou do deux bans; oit si c'est une
dispense de quelque empêchement de parenté
ou autre, qu'ils ont été valablement dispensés
de {tel empêchement) par N. S. P. le pape,
par le bref daté du... {ici la date du bref),
fulminé par sentence de l'officialité du dio-
cèse de... en date du... [ici la date de la sen-
tence de fulmination) , le tout insinué le... {ici
la date de l'insinuation). » S'ils ont été dis-
pensés par monseigneur l'évéquc en vertu
d'un induit de N. S. P. le pape, on dira : «qu'ils
ont été dispensés de {tel empêchement) par
monseigneur l'évêque de... par acte du... {ici
la date de la dispense). En foi de quoi j'ai signé
ces présentes. Fait à... le... de l'an mil... »
Si c'est pour la promise, comme sa parois-
sienne, que le curé donne permission de se
marier hors de sa paroisse, il faudra qu'il
dise d'elle comme il a été dit ci-dessus du
promis. Si c'est pour tous les deux promis
comme ses paroissiens que le curé donne ce
certificat, à cause de la permission par eux
obtenue de se marier hors de sa paroisse, il
dira de tous les deux ce qui n'a été marqué
ci-dessus que pour un seul.
Ce certificat sera enregistré dans les re-
gistres des mariages, et signé du curé qui la
donne
Le curé qui donne une semblable per-
mission doit retenir par devers lui les titres
et dispenses des parties.
IV. Formule de l'enregistrement d'une permission de sa
marier.
Lorsqu'un curé commettra un prêtre autre
que son secondaire pour célébrer un mariage
de ses paroissiens auquel il ne pourra êtra
présent, il inscrira cette permission sur les
registres des mariages, en la forme qui suit :
« Je soussigné, prêtre curé de la paroisse
de N., donne pouvoir à M. N., prêtre {ses qua-
lités), de célébrer le futur mariage entre N. N.
et N. N., mes paroissiens. En foi de quoi j'ai
signé le présent acte, le de l'année...»
V. Formule pour enregistrer les mariages.
« L'an mil... le... jour du mois de... après
la publication dos bans du futur mariage
entre N. N. {la qualité et la demeure de l'é-
poux), fils majeur de N. et N. {la qualité et la
demeure de ses père et mère), ou, s'il est eu
puissance de père, mère, tuteur ou curateur,
fils mineur de N. {la qualité du père) et de N.
(la condition de la mère et ta demeure des
père et mère), et N. N. {la qualité et la de-
meure de l'épouse), fille majeure {ou mineure)
de N. et N. {aussi la qualité et la demeure de
ses père et mère), faite en cette église par irois
dimanches ou fêles; savoir, le... le... et le...,
sans qu'il se soit trouvé aucun empêchement
ou opposition; vu les... {il faut exprimer ici
le vu de toutes les pièces nécessaires pour pro-
céder avec sûreté à la célébration du mariage
dont il s'agira), je soussigné, curé (ou se-
condaire) de la paroisse de..., après avoir
observé toutes les règles et formalités pre-
scrites par l'Eglise et par les ordonnances
de ce diocèse, ai reçu aujourd'hui en celle
église {à telle heure) le mutuel consentement
que les susdits N. et N. (ici il faut répéter les
noms et surnoms de l'époux et de l'épouse) ont
donné par paroles de présent audit mariage,
et leur ai donné la bénédiction nuptiale avec
les cérémonies prescrites par la suinte
Eglise : en présence de N. N., N. N-, témoins
{marquant leurs conditions et demeures, et
surtout leur qualité de parents des parties,
s'ils le sont, et à quel degré), qui nous ont
attesté ce que dessus sur le domicile, l'âge et
la qualité desdiles parties, après avoir été
par nous avertis des peines portées en l'édit
de 1697 contre les faux témoins en fait de
mariage, lesquels ont signé avec l'époux et
l'épouse {ou ont déclaré ne savoir signer). »
Si un des contractants est veuf, il faut
mettre après son nom : veuf de N. N. ou
69
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
GO
veuve de N. N., exprimant le nom, le sur-
nom il la ronilKioii do la foniine dernière dé-
funte, ou du niaii dernii-r défunt.
Si les |ièros et mères, lutours ou cnra-
ti urs des parties sont présents, on écrira
leurs noms les prcmi(^rs et avant ceux des
témoins, conimençanl par ceux de l'époux,
en celte sorte:» Présent et consentant N.N.,»
et ajoutant la qualilé de père ou mère, tu-
teur on curateur de l'époux ou de l'épouse.
Si les pères, mères, tuteurs ou curateurs
des parties sont absenis, il faudra faire men-
tion, dans l'acte, de leur consentement par
écrit en celte manière : « Vu le consenlemi-nt
par écrit de N. N., père, mère, tuteur ou cu-
rateur de répoux ou de l'épouse, passé par-
devant N. N., notaire à..., en date du... jour
du mois d... de la présente année. (Ici il faut
ajouter la date du contrôle de cet acte et le
nom du jiiije qui l'a légalisé). »
Si nue des parties est d'une autre paroisse
ou d'un autre diocèse, il en faudra faire
mention en la forme suivante :
« Ce... jour du n)ois de... après la publi-
cation des bans du futur mariage entre N. N.
[ici sa qualité, su paroi'ise, son diocèse) fils
majeur {ou mineur) de N. N. et de N. N. {la
qualité et la demeure de ses père et mère),
d'une part; et N. N. de celte paroisse, (llle
majeure {ou mineure) de N. N. et de N. N.
(la qualité et la demeure de ses père et mère),
faite au prône do la messe paroissiale le...
le... et le... tant en celte église qu'en celle
de... {ici le nom de la paroisse et du diocèse
de l'époux) sans qu'il se soit trouvé aucun
cmpèihemenl on opposition, ainsi qu'il m'a
paru par le certificat de N. curé {ou secon-
daire) de N. en date du..,, jour de... signé
N. N. {Si cette paroisse est d'un autre diocèse,
il faut ajouter : et dûment légalisé par mon-
seigneur l'évéque, ou l'archevêque d... {ici
le nom du diocèse étranger); ou par M. N.,
vicaire général de monseigneur l'évéque oit
rarchevcque de N.), je soussigné, curé ou
secondaire , ai reçu aujourd'hui le mutuel
consentement, etc. » connne ci-dessus.
S'il y a eu dispense de quelques bans, on
l'écrira en cette sorle : « Ce... jour du mois
d... après la publication d'un ou de deux
bans du futur mariage entre, etc., monsei-
gneur l'évéque les ayant <lispensés des deux
autres {ou du troisième), comme il paraît
par acte de dispense du... jour du mois d...
signé N. N., dûment insinué, et qui est resté
entre mes mains, je soussigné, curé, etc., »
comme ci-dessns.
S'il y a eu dispense de quelque empê-
chement, on en fera mention en ces ter-
mes : «Ce... comme ci-devant, sans qu'il
se soit trouvé d'autre empêchement que...
(il f.iudra spécifier l'einpéih<minl ; par exem-
ple, de parenté ou d'affiniié au second , troi-
sième, ou quatrième degré), duquel empê-
chement ils ont été dispensés par un bref
de notre S. père le pape {ou de la daterie),
daté à Rome, du... fulminé à l'olfieialité
de... par sentence du... jour du mois d...,
le tout dûment insinué le... du mois d... et
contrôlé le... (lu mois d... signé N... {Ici
le nom du greffier qui a signé l'insinuation et
le contrôle]. » Si là dispense est de monsei-
gneur l'évêqne en vertu d<î l'induit à lui ac-
cordé par notre S. père le pape, on dira :
« Dont les parties ont été dispensées jiar
monseigneur l'évéque, comme il se voit par
SCS lettres du... jour du mois de... signées
N. N., scellées de son sceau, contresignées
par son secrétaire, qui est demeuré, ou (jui
sont demeurées entre mes mains, je sous-
signé, curé, etc., » comme ci-dessus.
Lorsqu'un prêtre, autre que le curé ou le
secondaire, aura célébré un mariage, il en
écrira l'acte ainsi qu'il suit :
« Ce... après la pnbliralion, etc., je sous-
signé, prêtre... avec la permission deM.N. N.,
curé de celte paroisse, ai reçu, etc., » comme
ci-dessus. Le curé signera cet acte en témoi-
gnage de la permission qu'il aura donnée,
et dont il fera pareillement mention dans
l'acte, s'il peut l'insérer lui-même dans les
registres, en le faisant signer avec lui par
le prêlre qu'il aura commis pour donner la
bénédiction nuptiale.
Lorsqu'on célèbre un mariage en vertu
d'une commission de monseigneur révé(]ue,
avec dispense de domicile, on doit en faire
mention en cette manière dans les registres
de II paroisse où ce mariage est célébré.
n Ce... etc., après la publication, elc...,
je soussigné, jirôlre curé (ou secondaire) do
N., en verlu d'une commission par écrit el
dispense de domicile accordées aux parties
par monseigneur l'évéque, en date du..., qui
est conçue en ces termes {il faut transcrire ici
au long cette permission, el après l'avoir trans-
crite on ajoutera), laquelle permission est
demeurée entre mes mains, ai reçu, etc., n
comme ci-devant.
Si les parties veulent reconnallre des en-
fants nés avant le mariage, l'acte du mariage
étant signé, le curé, a|)rès avoir pris les
précautions nécessaires , écrira séparément
et tout de suite l'acte de reconnaissance, en
la forme qui suit :
« Et lesdils N... N... {ici les noms du père
et de la mère), à l'instant de la célébration de
leur mariage, ont reconnu pour leur vrai et
icgiliine enfant N... né {ou née) le... de l'an
mil... et baptisé (oie baptisée tel jour} en la
paroisse de... .S'i l'acte baptistaire de l'enfant
exprime des noms de père et mère autres qu»
ceux qui le reconnaissent par cet acte, on
ajoutera : Sous les noms empruntés de N. N.
{ici les noms empruntés de père et mère dan*
l'acte baplist'iire), veulent et enlendeni qu'il
(ou qu'elle) soit propre à succéder à tous
Iruis biens, tant présents qu'à venir, ainsi
et de môme que les autres enfanls ((ui pour-
ront naître de leur présent mariage, dont ils
oui requis acte, et ont signé {ou déclaré ne
savoir signer). »
VI. Formule d'acte de mariage pour ceux dont on no
connait ni l'âge ni les parents.
a L'an mil, etc., après la publication des
bans, etc., vu un acte passé par-devant
M. N.... notaire, par lequel, sur te témoi-
gnage de plusieurs personnes graves y dé-
31
FOR
FOU
02
nommées, appert que le futur époux ci-dessus
nommé peut être Agé d'environ (quarante-
deux ans, par exemple), et qu'il fiiil profes-
sion de la relifïion catholique, apostolique
el romaine; vu aussi une sentence do M. N.N.
{ici le nom du juge qui a donné la sentence)
en date du..., portant nomination de la per-
sonne de N. («cj le nom de crhii qui a été
nommé tuteur par cette sentence) pour tu-
teur de la fiilure épouse ci-dessus dénommée,
à l'efl'et lie l'assister audit mariapc avec ledit
futur é|)oux, au délaul de ses père el mérc
qui sont inconnus ; ensemble un procès
verbal d'cnquèle fait par iM. N. IN. (ici le nom
du juge qui a fuit te procès-verbal), en date
du..., par lequel appert que ladite future
l'iiouse [jeut iuiiir environ (vingt ans, par
ejcetnple), je soussigné, curé, elc. »
S'il s'agit du mariage d'un bàlard mineur,
méconnu par ses pèie et mère, on fera men-
tion dans l'acte, de la sentence du juge qui
lui aura donne un tuteur, et de la date de
cette sentence, en disant : « Au défaut de
ses parents qui sont inconnus. »
Si les père et mère de ce mineur veulent
paraître pour tels el èlre présents à ce ma-
riage, on les nommera dans l'acte en celte
qualité, en disant de ce mineur : « f^eur fils
naturel;» ce qu'il faudra encore observer,
si son père et sa mère veulent seulement par
acte public passé par-devant notaire, con-
sentir au mariage, en faisant mention de
cet acte.
S'il s'agit du mariage d'un mineur dont les
parents sont absents, on rappellera dans
l'acte le jugement qui l'aura autorisé à se
marier, en lui donnant un tuteur pour l'as-
sister à son mariage, el en autorisant l'ap-
probation que sa famille y aura donnée.
S'il s'agit du mariage d'un majeur après
sommations rcspeclueuscs, il faudra dans
l'acle rappeler la requête présenlée au juge
royal pour avoir la permission de faire ces
actes de respect, et la permission du juge
au bas de la requête, ces sommations,
leur date, le nom des nolair(-s que le majeur
aura employés pour les faire , et leur si-
gnature; enfin la légalisation de ces pièces.
VII. Formules d'eDregistrpmcnl des pouvoirs d"un
secondaire.
Pour ôter toute occasion de contester la
validité des mariages célébrés par un secon-
daire, le curé aura soin d'écrire sur le re-
gistre le jour de l'arrivée du prêtre qui aura
été envoyé en celte qualité <à sa paroisse, et
le jour auquel il aura cessé d'y exercer les
pouvoirs de secondaire. 11 faudra l'écrire en
celle sorte.
a L'an mil le jour du mois d...,
vu les pouvoirs donnés par monseigneur
l'évêquede... [ou par M. N.) [ici le nom du
grand vicaire), vicaire général d... (ici la
date de l'acte def pouvoirs), par lesquels il
nous a envoyé maîlre N. N., prêtre du dio-
cèse de N..., pour faire les fonctions de se-
condaire en cette paroisse, je soussigné N.
N...., curé de ladite paroisse, ai reçu ledit
M. N. pour faire eu uia paroisse les' fonc-
tions de secondaire. En foi de quoi j'ai signé
le présent acte lesdits jour et an ci-Klessus
énoncés.»
VIII. Formule d'enregislrcmenl di^ la révocation dct
pouvoirs dusecoudaire.
a Je soussigné, prêtre curédeceKe paroisse,
pour satisfaire au règlement prescrit à ce
sujet par le Rituel de ce diocèse, déclare
que malIre N... [ici le nom du secondaire ré-
voqué), prêtre de ce diocèse (oit du diocèse
de N...), qui a exercé jusqu'à présent dans
celle paroisse les fondions de secondaire,
vient d'êlrc révoqué par monseigneur l'é-
véque de... [ou par M. N. vicaire général,
oit d'être nommé à la curé de N..., oit de
transférer son domicile hors de celle pa-
roisse); qu'ainsi le pouvoirqu'il avait d'exer-
cer lesdiles fonctions est révoqué de ce jour.
En foi de quoi j'ai signé le présent acte.
A N..., le... du mois de... l'an mil... »
lî. Formule d'enrogislrenicnt d'un mariage célébré liors
de la paroisse dis conlractaiils, lorsiiuc le curé de l'é-
pouse en écrit ensuite l'acle dans les registres.
Lorsque, par la permission de monsei-
gneur l'évêque, le mariage aura été célébré
liors de la paroisse des contractants, le curé
ou le prêtre, qui aura élé commis pour leur
donner la bénédiction nuptiale, enverra co-
pie en bonne forme de l'acte qu'il en aura
dressé au curé de l'épouse, lequel ensuite
l'écrira pareillement dans les regislres de sa
paroisse, à moins que monseigneur l'évéquo
ne lui marque expressément de ne pas le
faire; et lorsqu'il en fera menlion dans ses
registres, ce sera en la forme suivante :
« L'an mil... M. N. N. curé (oit prêtre, se-
condaire) de la paroisse de N., pnr la permis-
sion de monseigneur l'évêciue...., a doni-é
dans l'église paroissiale de.... (oit dans une
telle chapelle de la paroisse (le...i la béné-
diction nuptiale à N. et N., habitants de cette
paroisse, ainsi qu'il paraît par l'acte ci-après
iranscril. » Après quoi il transcrira mot à
mot l'acle de célébration dudil mariage, qui
aura été envoyé par le prêtre qui aura
été commis. Et après l'avoir écrit tout en-
tier, il ajoutera au bas : « En foi de quoi
j'ai signé à.... ce jour.... du mois d.... l'an
mil... N., curé de la paroisse de N. »
X. Formule des procéaures qui doivent se faire lorsque
monseigneur l'évèiiuo accordera des dispenses de ma-
riage en vertu de l'induit de notre saint père le pape.
Si des personnes qui veulent se marier se
trouvent parentes dans un des degrés pro-
hibés dont monseigneur l'évêque puisse
donner dispense en vertu d'un induit de
noire saint père le pape, il faut qu'elles pré-
sentent requête à monseigneur l'cvèque dans
laquelle elles exposeront le degré de parenté
qui est entre elles; les raisons qui les por-
tent à demander dispense; leur condilion et
leur état, c'est-à-dire, si elles sont riches ou
pauvres , afin que monseigneur lévéque
puisse, sur leur exposé , ordonner une en-
quête ou information des faits énonces en
leur supplique pour en connaître la vérité.
Cette information se fuit sur les lieux où
63
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
Cif
demeurent les suppliants. Monseigneur l'é-
vêque met au bas de la requêlo une ordon-
nance pour informer des fails y contenus, et
en donne commission au curé ou à tel autre
prêtre qu'il juge à propos de choisir pour
faire l'cnquêle. Et afin que ceux qui rece-
vront une pareille commission ne manquent
à aucune des formalités requises, ils se con j
formeront aux règles et auï modèles mar-
qués ci-après.
La requête pour obtenir une dispense de
mariage doit être formulée comme il suit :
A Monseigneur l'évégue de....
«Supplient humblement N... et N... et re-
montrent à Votre Grandeur qu'il leur serait
très-avantageux de pouvoir s'unir ensemble
par mariage {ici il faut mettre les raisons
que ces personnes ont de demander ce ma-
riage). Cependant les lois de l'Eglise ne leur
permettant pas de s'allier ensemble à cause
de rempécliement dirimant ( ici il faut
mettre lu nature de l'empêchement), et attendu
qu'ils sont pauvres, ils ne sont pas en état
de faire les frais nécessaires pour envoyer
à Rome, pour demander la dispense dont
ils ont besoin; pourquoi ils ont recours à
Votre Grandeur pour leur être sur ce
pourvu.
« Ce considéré, il vous plaise, Monsei-
gneur, accorder aux suppliants la dispense
nécessaire pour pouvoir contracter mariage
ensemble, nonobstant ledit empêchement,
suivant les formes de l'Eglise; ils offriront
à Dieu leurs vœux pour Votre Grandeur. »
Ce modèle pourra servir pour dresser
toutes les requêtes en pareil cas, en chan-
geant, suivant les différentes circonstances,
les causes et motifs de la dispense, ou la na-
ture de l'empêchement. Surtout on n'omettra
pas, lorsque les parties ou l'une d'elles sont
en puissance de pères et mères, tuteurs ou
curateurs, de demander la dispense en leurs
noms, ou du moins d'y faire mention de leur
consentement.
Voici les règles qu'il faut suivre lorsqu'il
s'agit d'une enquête :
1° Avant que d'entendre les témoins, les-
quels seront au moins au nombre de trois, il
faut recevoir le serment des uns et des au-
tres séparément en la manière qui sera mar-
quée ci-après. Ces témoins doivent être di-
gnes de foi et irréprochables, il faut qu'ils ne
soient parents d'aucune des parties qui veu-
lent contracter mariage ensemble. Si cepen-
dant le degré des parties ne pouvait être
expliqué clairement que par des parents,
comme il arrive pour l'ordinaire, alors on
entendra la déposition des parents sur le
degré de parenté seulement, et on entendra
ensuite les trois témoins sur les autres faits
de la requête.
2° Le commissaire qui procède à cette
enquête n'est pas astreint à entendre les té-
moins présentés par les parties, il peut en
entendre d'autres, et il le doit même lors-
qu'il a un juste sujet de soupçonner que
ceux qui lui sont présentés ont été gagnés et
ue déposent pas la vérité.
3* Si l'une des parties ou même toute» les
deux sont en puissance de père, mère, tu-
teur ou curateur, le commissaire fera com-
paraître devant lui lesdits pères ou mères,
tuteurs ou curateurs, pour s'assurer que
lesdites parties n'ont présenté la requête
que de leur consentement.
■^° Si les suppliants énoncent dans leur re-
quête qu'ils se sont fréquentés pendant un
certain temps, ce (lui aurait donné lieu à
des discours peu avantageux à l'honneur de
la suppliante , le commissaire demandera à
l'un et à l'autre si les choses n'ont point été
au-delà de la simple fréquentation ; en les
avertissant de la nécessité où ils sont de dé-
clarer la vérité et usant de toute la prudence
en tel cas requise.
5° Si les suppliants énoncent dans leur
requête qu'ils ont eu commerce ensemble,
le commissaire demandera à l'un et à l'au-
tre s'ils ne se sont point proposés d'obtenir
par là plus facilement la dispense, et si ce
n'a point été leur motif.
6° Si l'un des deux suppliants a eu d'un
précédent mariage des enfants qui soient en-
core en bas âge, et que l'autre suppliant
énonce dans la requête qu'il veut bien se
charger de leur éducation , le commissaire
aura soin de le demander à ce dernier et de
le faire énoncer dans sa déposition.
7° Les dépositions des suppliants et té-
moins doivent rouler sur les chefs énoncés
dans la requête, qui doit être lue à chacun
desdils suppliants et témoins, avant que de
recevoir leur déposition, principalement sur
la pauvreté desdits suppliants et sur les rai-
sons qu'ils ont de contracter mariage en-
semble : de plus, s'ils sont tous deux de la
religion catholique, apostolique et romaine :
quel est l'âge de la suppliante; quel est le
degré de parenté qui est entre eux dont sera
dressée généalogie.
8° Le commissaire recevra avec une
grande attention la déposition des témoins,
sur les raisons et motifs canoniques énoncés
dans la requête des suppliants, et il rédigera
fidèlement ces dépositions sans y rien chan-
ger.
9° L'information ne doit point se faire en
forme d'interrogatoire, par demandes et par
réponses; mais après la question faite au
témoin , s'il n'est point parent, allié, servi-
teur ou domestique des suppliants, le témoin
doit dicter lui-même sa déposition en cette
forme : « Dépose ou déclare que, etc. »
10° Le commissaire ne recevra point de
déposition que les témoins apporteraient
par écrit ; ils doivent parler proprio ore.
11° La déposition étant faite et reçue, elle
doit être lue au témoin pour savoir s'il y
persiste; s'il ne veut rien y changer, ajou-
ter ou retrancher.
12° Chaque déposition doit être signée du
témoin et du commissaire. Si le témoin ne
sait point écrire, le commissaire en fera
mention dans son procès-verbal, après avoir
dit la déposition du témoin.
13° S'il y a plusieurs empêchements eu-
Ire les parties qui demandent à contracter
e.'. FOR
m.iri.ipo pnsemblc, si la parenté est double,
le commissaire doit rcxpriuicr et marquer
dans son procès-vorbal.
H° Si les parties ont plusieurs raisons
(In demander dispense d'un empêchement,
le commissaire les exprimera toutes pareil-
lement dans son proct^s-vcrbal.
l.'j" Pour connaître et rapporter plus
cx.'icteme'\t ce qu'il doit dire sur les différents
cmpôchciiients entre les parties, et sur les
raisons qu'elles ont de vouloir contracter
mariage ensemble, il faut se rappeler ce que
les slaïuls prescrivent sur les empôchements
et les dispenses.
IG" Lorsqu'il y aura des empêchements
de crime ou quelque cause infamante, le
commissaire aura soin de n'en faire aucune
mention dans son procès-verbal, pour mé-
nager la réputation des parties. 11 doit alors
seulement les renvoyer à monseigneur l'é-
véque,afin qu'elles déclarent leur élat; si
elles ont des raisons légitimes pour ne pas
se présenter à monseigneur lévêquc , le
commissaire le consultera sur ce qu'il doit
faire, en lui disant ce qu'elles ont avoué.
17° Si les parties se fréquentent avec
scandale dans le même temps qu'elles solli-
citent la dispense, ou si elles ont commis le
crime de rapt, le commissaire en donnera
avis, par une lettre particulière, à ntonsei-
gncur l'évéque, et il marquera si la per-
sonne ravie est encore entre les mains du
ravisseur ou si elle habite encore hors de
la maison des p;irenls ou tuteurs en la puis-
sance desquels elle était.
18° Lorsque le commissaire, en dressant
son procès-verbal, reconnaîtra que l'une
des parties ou toutes les deux ont donné lieu
par leur fraude à quelqu'une des raisons de
leur accorder la dispense, et surtout si elles
l'ont fait dans le dessein de roblenir, il en
donnera avis à monseigneur l'évéque.
19° Lorsque, par les dépositions des lé-
moins, le degré de parcnlé ne se trouvera
point suffisanuTient constaté, et que pour
éclaircir la difficulté les suppliants repré-
senteront au commissaire des titres par écrit,
conune extrait de baplémc, contrat de ma-
riage , actes de partage ou autres, le com-
missaire en dressera un petit état , ou sur
un papier séparé, ou au bas de l'inlbrma-
tioii, et l'enverra signé de lui à monseigneur
l'évéque.
20° L'information faite sera signée par le
commissaire et envoyée par une voie sûre à
monseigneur l'évéque, sous une enveloppe
bien et dûment cachetée.
On suppose que le commissaire aura tou-
jours attention, avant que de commencer
l'enquête, d'ordonner aux parties de ne
point se voir. Si elles lui désobéissent, il re-
fusera do faire cette information et en don-
nera avis à monseigneur l'évéque.
Le modèle suivant servira pour dresser
les actes d'enquête :
« L'an mil... le... jour du mois d..., en
vertu de la commission à nous adressée par
niouseigneur l'évéque, eu daledu... signée...
FOR
C»
pour informer de l'empêchement qui se
trouve au mariage de N. et de N. {ici on met
les noms et les surnoms des suppliants), des
raisons qu'ils ont de demander dispense du-
dtt empêchement, de l'âge desdites parties
et du bien précisément qu'elles peuvent
avoir , ont com()aru en personne devant
nous commissaire soussigné, lesdiles parties,
savoir, ledit N. et ladite N. {on marquera ici
les noms, surnoms des parties requérantes),
lesquels nous ont exposé qu'ils ont l'un et
l'autre, et d'un commun accord {si tarequête
n été présentée au nom des pères et mères, tu-
teurs ou curateurs , il faudra en faire mention
ici) , présenté requête à monseigneur l'é-
véque, tendant à ce qu'il lui plaise les dis-
penser de l'empêchement Jl faut faire men-
tion ici de lanalure de l'empêchement) qui est
entre eux, à l'elTel de pouvoir s'unir par le
mariage, en observant les cérémonies de
l'Eglise suivant les saints canons : et que sur
leur dite requête nous avions été commis
pour informer des faits y énoncés; et en
conséipience nous ont requis de procédera
l'exécution de ladite commission qu'ils nous
ont présentée : sur quoi nous {il faut que le
commissaire marque ici son nom, surnom et
sa qualité), ayant accepté ladite commission,
avons dressé le procès-verbal.
Est comparu le susdit N. {ici on fera encore
mention exacte des noms de baptême et de fa-
mille du suppliant, de son âge, de sa profes-
sion , de sa demeure), et ayant juré par ser-
ment de (lire la vérité, lecture à lui faite de
la requê'c par lui présentée <i monseigneur
révê<iue , et de l'ordonnance au bas d'icelle,
a (lit [ici te suppliant dépose et déclare ce
qu'il a découvert sur la nature de l'empêche-
ment , qu'il doit bien connaître avant que de
présenter sa requête, en donnant ensuite les
raisons qu'il a de demander la dispense). Lec-
ture à lui faite de sa déposiiion , a dit qu'elle
contient la vérité, y persiste et a signé {ou
a déclaré ne savoir écrire : auquel cas, il fera
sa marque au bas de sa déclaration). »
On observera la même formalité à l'égard
do la suppliante.
« El est comparu N. [ cet article ne regarde
que les pères, mères, tuteurs ou curateurs des
parties, lorsqu'ils cotnparaitront pour con-
sentir à cette procédure. Après avoir mis leurs
nom, surnom, âge, qualité et spécialement
celtes de père, mère, tuteur ou curateur, on
dira : ) lequel {ou laquelle) ayant pris com-
munication de la requête de N... et N... a
dit qu'il (oit qu'elle) a consenti que ladite
requête fût présentée à monseigneurrévê(iue;
et qu'il you qu'elle) consent de nouveau que
toutes procédures convenables soient faites
à l'effet de l'obtention de la dispense requise
par les parties, pour pouvoir se marier en-
semble; et a ledit (oit ladite) N. signé avec
nous (oit déclaré ne savoir signer : alors le
déposant mettra sa marque).
« Ensuite nous avons procédé à l'enquête,
et entendu les témoins eu la forme qui suit :
« Est comparu N.(on exprimera ici exacte-
ment les nom, surnom, âge, qualité et de-
87
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. 68
meure dxdit fr^mom), lequel , après avoir fait
serinonl de dire la vérité, enquis s'il est ser-
viteur, domestique, parent ou allié des sup-
pliants, et en quel liegré, a dit qu'il n'est ni
leur serviteur, ni leur domesli(|uc , ni leur
allié {ou si , et ml parent, il ncsl pas nétes-
taire pour arlifi r la parenté des suppliants,
a dit qu'il n'est ni leur serviteur, ni leur
domestique, mais parent ou allié à l>l deyré
dudlt N., l'un d'entre eux). Et après que lec-
ture lui a été par nous faite de la requête
des parties , il a déclaré que (ici le commis-
saire inarquc la déposition du témoin, tant
sur le détail de la généalogie que sur les autres
chefs de la requête). Lecture à lui fuite de sa
déposition , il a dit qu'elle contient la vérité,
qu'il y persiste, et a signé {ou a déclaré ne
savoir signer : alors il mettra sa mai que). »
On rédigera de même les dépositions de
chaque témoin séparément; on les fera pa-
reillement jurer de dire la vérité, et ou obser-
vera pour eux les mêmes formalités.
Après avoir rédigé ainsi toutes les déposi-
tions, le commissaire dira :
« En conséquence de toutes ces déclara-
lions , nous avons dressé l'arbre généalogi-
que des parties requérantes, ainsi qu'il
suit. »
Modèle de Varbre généalogique.
De Pierre, tige ou souche commune, sont
issus :
1 deg.
3 deg.
5 deg.
4 dei'.
Jean . . . Père. .
de
Jacques. . Père. .
de
François.. Père. .
de
Mallliieu
qui veut épouser
Callierine.
Marie. ,
de
Marc .
de
Pliillbert..Pè;e. .
. Hère.
. Père.
Callierine
qui veut épouser
Mallliieu.
1 deg.
2 deg.
3 dej,'.
i deg.
Outre celte généalogie qui sera ainsi éta-
blie par le suppliant et la suppliante dans
leurs dépositions, le commissaire exigera
des témoins (juMls rapportent dans leurs dé-
positions la ûlialion : par exemple , de Pierre
sont sortis Jean et Marie; de Jean est sorti
Jacques, etc.. Et ainsi, en descendant ou en
remontant en cette Ibrme : Catherine était
Dlle de Philibert; Philibert était fils de Marc.
Ce qui s'observera dans la déposition de
chaque témoin, alin de connaître s'ils sont
Véritablcnienl au fuit de la généalogie.
Le commi.ssairc clora ensuite son procès-
verbal, ainsi qu'il suit :
«Desquelles réquisitions et dépositions,
nous commissaire susdit avons dressé le pré-
sent profès-vcrbal , pour servir ce que de
raison. » Ensuite le commissaire signera son
procès-verbal.
Si la commission de faire enquête était
émanée de M. l'official, en quelque matière
contentieuse , il faudKiit y observer toutes
les formalités de rigueur prescrites par les
ordonnances, dont k- commissaire aura soin
de s'instruire et de prendre un modèle exact,
afin de c'y pas commettre de nullités préiu-
uiciabics aux parties.
Formules pour les actes de sépulture et autres
qui y ont rapport.
I. Formule d'enregislrement des enlerretnents.
« L'an mil... le... jour du mois d... à telle
heure {ici on mettra si c'est avant ou après
midi), le corps de N. N. {marquant tes nom ,
surnom et condition du défunt), décédé ou dé-
cédée tel jour {ici le jour de la snort) dans
sa maison ou dans la maison de {ici le nom
de la paroisse dont est la maison), âgé ou
âgée de... ans ou environ , muni oit munie
des sacrements (('/ faut exprimer s'il a reçu
ceux de pénitence , d'eucharistie ou d'extré-
me-onction , ou tous ou quelqu'un d'eux. S'il
n'en avait reçu aucun , il faut omettre muni
des sacrements), a été inhumé dans le cime-
tière de... ou en cette église {ici on mettra
l'endroit de l'église om du cimetière où le corps
aura été mis) par nous soussigné, curé {ou
secondaire, ou prêtre), en présence de N.
N. {ici les noms et surnoms des témoins), qui
ont signé {ou déclaré ne savoir signer), s
Ensuite le curé ou prêtre qui aura dressé
l'acte signera.
Si c'est une femme ou une veuve , on mar-
quera le nom et la qualité, ou profession du
mari. Si c'est un veuf, on dira le nom de la
femme dont il élail veuf.
Si c'est un enfant de famille , quand même
il serait majeur, mais sans qualité distinc-
tive , on mettra les noms et qualités de son
père et de sa mère, par ces mots : Fils ou
fdle de N. N. et de N. N. sa femme.
Si c'est un bénéficier, on mettra non-seu-
lement le jour, mais encore l'heure de sa
mort, sur ie témoignage de ceux quil'auront
vu mourir.
Si le'ïiiorl n'était pas établi dans la pa-
roisse, on mettra le lieu de sou domicile, de
sa paroisse et de son diocèse.
Si le défunt est étranger et n'est connu
que par la déclaration qu'il avait faite de son
état, on dressera l'acte en celte sorte :
« L'an mil.... le.... jour du mois d..., le
corps d'un homme (ou d'une femme), d'un
garçon {ou d'une fille) ([ui en son vivant s'est
dit apiielé ou appelée N. N. {ici les noms que
le défunt s'était donnés) né ou née de... (i7
faut mettre le lieu et le diocèse de ta naissan-
ce, si on les connaît , oie tel que le défunt l'a-
vait dit), de tel âge, si onle sait , ou tel qu'il
l'avait dit, ou tel qu'il le paraissait ; de telle
condiiiou..., ici l'état, si onle sait [il faut dire
ici si le défunt a été muni des sacrements , et
lesquels il u reçus), a élé inhumé, etc., »
comme ci-dessus.
Si l'on ignore le nom de cet étranger,
comme s'il avait élé trouvé mort, ou met-
tra :
<t L'an mil... le... jour ou mois d..., a été
inhumé par nous curé (ou secondaire, ou
prêtre (de la paroisse deN. dans le cinietière
de cette paroisse , un homme {ou une femme)
inconnu {ou inconnue) mort {ou morte) tel
jour , en tel lieu, si on le sait, {ou qu'on a
trouve mort oit morte, il faut dire en quel en-
droit on u Iroxivé le corps), iiy nul sur so'i telles
marques de chréliea catliuUque, comme cha-
60
FOR
pflels , heures, crucifix, de, \ùiu ou vêtue de
telle minière, qui p.iraiss.iil avoir râ;,'C de...
(le slalurcoudc jjramlcui'd'eiivin'n... pieds...
de poil noir, ou hloiid , etc., ayant le nez (cl,
irlle marque au visage, s'il yen a une particu-
lière et distinctive.Éii prcseuce,clc., «comme
ci-dessus.
II. Formule pour le transport d'un corps d'une éylise
à une autre.
n L'an mil... le... jour du mois d..., le corps
de N. N. (son nom, son d(/e, sa qualité, son
sexe, le jour et le lieu de sa mort; s'il a été
muni des sacrements), etc., comme ci-dessiis,
a été tran.sporté d^^ cette paroisse en celle ou
en l'église de... (Ici le nom de la paroisse ou de
réf/lise dans laquelle le transport n été fait)
par moi soussigné, ctiré (ou secondaire, oit
prêtre), pour y être inhumé en présence de
N. N. cl N N.(H't les noms, surnoms cl qualités
des témoins), etc.,» comme ci-dessus, en y
ajoutant cependant «que ce corps a été |iorlé
en premier lieu dans l'église paroissiale,
pour y dire les prières prescrites par le
lliluel. »
III. Formule pour la réception d'un corps transiiorté
d'une autre église.
«L'an mil... le... jour du mois d..., le
corps de N. N. (ses nom, surnom et qwdilég),
figé (ou âgée) de... ans, décédé (oit décéJéc)
le... a été apporté de la paroisse de N., pré-
senté par N. (ici le nom du prêtre qui l'a pré-
tenté) cl enterré au cimetière (ou en l'église)
de cette paroisse, par moi soussigné, curé
[ou secondaire, ou prêtre) en présence de N.
et N.) les noms, surnoms et qualités des té-
moins) qui ont signé (ou déclaré ne savoir
signer). »
IV. Forumle d'enregistrement de sipulture lorsqu'elle
s'est faite hors de la paniijse.
Le curé de la paroisse du déFunl écrira sur
ses registres :
« L"an mil... le... jour du mois d..., N. N.
(tci le nom, le surnom et la condition f/tt dé-
funt), fils [ou lillei de N. cl N., (ou veuf on
veuve deN., ou époux ou épouse de N.) est
décédé (ou décédée) en celle paroisse dans sa
maison (ou dans la maison de N.i, rue (ou
place) de N. (// faut mettre ici si le défunt a
reçu les sacrements et lesquels il a reçus\
Son corps a été inhumé d;nis l'église (uu
dans le cimetière de l'église de la paroisse
deN.) (oit dans l'église des religieux N...),
lieu do la sépulture de sa l'aiiuUe (oit suivant
l'intention du défunt), où nous l'avons con-
duit avec les cérémonies ordinaires, le..;
jour du mois d... l'an mil... après l'avoir
porté en premier lieu dans l'église parois-
siale pour y dire lès prières prcscriles par
le Rituel. En foi de quoi j'ai signé en pré-
sence de N. et N. (iCi les noms, surnoms et
qualités des témoins) qui ont signé (ou déclaré
ne savoir signer). »
V. Formule pour l'enregistrement de la sépulture des
petits eulauls.
« L'an mil... le... jour du mois d..., le corps
de N. (le nom de baptême de l'enfant), âgé (ou
(1) ArchiillaPonUs pacem dat ppiscopo priori, d'inde cse-
lensDerordmeiii... Xuuc puiiUlex ruuiuit oLilatam. Ord.
FRA Tu
ilgée d... ans, on mois, ow jours., fils (ou Rl!e)
de N. N. (les nom, surnoms et qualité du
père) elde N. N. (/es nom cl surnoms delnmère)
de cette paroisse, a été inhumé dans le cime-
tière (oît dans l'église) de colle paroisse, par
moi curé foit secondaire) soussigné, en pré-
sence deN. et N. (ici les noms, surnoms et
qualités des témoins) qui ont signé (ou déclaré
ne savoir signer). »
Si l'enfant a été enterré dans une église
antre que l'églisp paroissiale, il faut la nom-
mer, en disant les raisons pour lesquelles il
y a été inhumé, et spécifiant tjue le corps a
été porté en premier lieu dans l'église pa-
roissiale , pour y dire les prières proscrites
par le Rituel.
Si l'enfant est morl en nourrice, hors de
la paroisse de ses père cl mère, on mettra,
à la suite de leurs noms, surnoms, i|ualités
et domicile : Décédé le... chez N. N., sa nour'
vice, épouse (ou reure) de N- N. de cette pa~
roisse.
Si l'enfant est bâtard, on recherchera sou
extrait baptistaire pour s'y conformer. Si ou
ne l'a point, on évitera tJe faire tort à la
réputation de qui que ce soit, cl on mettra
le nom de baptême de l'enfant el son sur-
nom, en marquant seulement le nom de la
nourrice chez laquelle il esl mort, le temps
auquel il lui a été confié, el les personnes
desquelles elle l'a reçu, si elle veut les nom-
mer, sans dire de qui il est fils ; si ce n'est
que le père ou la mère fussent présents el Is
reconnussent, ou à moins qu'il n'y eût quel-
que senlenee, ainsi qu'il a été dit en parlant
du baptême des enfants illégitimes.
Si l'enfant est morl sans baptême, il sera
enterré dans l'endroil du cimetière destiné
aux enfants morts sans baptême , et le curé
se servira, pour en enregistrer la sépulture,
de la formule précédente, en ajoutant que
cet enfant est mort sans baptême.
VI. .icte mortuaire d'un ejifant ondoyé,
n L'an mil... le... jour du mois d..., a été
enterré dans le cimetière (ou dans l'église)
de cette paroisse (ou dans telle église, en
ajoutant les raisons pour lesquelles cet en-
terrement y a été fuit) le corps d'un fils (ou
d'une fille) de N. N. (ici les noms des père et
mère de l'enfant) mort (ou morte) prestiue en
naissant , ondoyé lorsqu'il est venu au
monde, ainsi qu'il coiisle par (ici les raisons
qui ont fait juger de la validité du baptême).
Ont assisté à l'enterrement N. cl N. (ici tes
noms , surnoms el qualités des témoins) qui
onl signé (ou ont déclaré ne savoir signer).»
FRACTION DE L'HOSTIE
RUBRIQUE KT REMARQUES.
(Explication du V. Lebrun.)
A la fin du Libéra nos le prélrerompt l'hostie
sur le calice en disant : Per eun;dem I)o-
minum nostrum. etc.
La fraction de l'hostie se faisait dans les
premiers temps après qu'on s'était donné la
paix (1). Mais depuis huil ou neuf cents aus
roi». I, u. 18 et 19. Ord. II, n. 12.
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. 72
7t
on l'ii un peu avancée (1), pour mettre une
pni celle de l'hostie dans le calice, après avoir
dit : Pax Domini. La fraction s'est faite du-
rant très-longtemps sur le calice, nCn que
les parcelles qui peuvent se détacher en la
rompant tombent dans le calice même.
Le prêtre rompt l'hostie à l'exemple de
Jésus-Christ qui rompit le pain avant que de
dire : Prenez et mangez. Les Orientaux, qui
ont toujours fait des pains fort larges et fort
minces, rompent le pain et ne le coupent pas.
Jésus-Christ donnant son corps à manger
aux apôtres sous le symbole du pain, le rom-
pit aussi et le leur donna suivant la coutume
des Juifs, parmi lesquels rompre le pain ne
signifie que le distribuer. Les Grecs (2) divi-
sent l'hostie eu parties, dont ils font une
croix sur l'aulel, et mettent une de ces par-
ties dans le calice. Suivant le rile romain,
quelquesévéques.dil Amalaire (3), divisaient
une hostie en trois parties, pour imiter la
fraction que Jésus-Christ fit avec les disci-
flcs d'Emmaiis; et communément ou divisait
hostie ou les hosties en trois parties [k) :
l'une qui élait réservée sur l'autel, l'autre
qui était mise dans le calice, et la troisième
pour la communion du prêtre, des ministres
et des assistants. Jean d'Avranches, au on-
zième siècle, détaille (5) l'usage qu'on faisait
de son temps des trois parties de l'hostie:
l'une était mise dans le calice, le prêtre pre-
nait l'autre pour communier et pour donner
la communion au diacre, au sous-diacre ou
au peuple, et la troisième était réservée pour
les malades, ou, s'il n'était pas nécessaire,
elle élait consommée par le prêtre ou par un
des ministres.
Selon le rite mozarabe (G) des anciennes
églises d'Espagne, le prêtre, après avoir di-
visé l'hostie en deux parties égales, divise
la première en quatre, et l'autre en cinq,
pour faire neuf parties qui marquent neuf
mystères : le premier, l'incarnation, qui est
appelé la corporation; le second, la nativité;
le troisième, la circoncision; le quatrième,
la transfiguration, qui est nommé l'appari-
tion; le cinquième, la passion, le sixième,
la mort; le septième, la résurrection. Ces
sept parties de l'eucharistie, qui représen-
tent les mystères opérés pendant la vie de
Jésus-Christ sur la terre, sont rangées en
croix ; et les deux autres mystères, qui sont
le règne et la gloire, sont représentés par
deux autres parties de l'eucharistie mises à
côté de celles qui forment la croix, couimc
on le voit ici.
La Corporation.
La Mort. La Nativité. La Résurrection.
La Circoncision. I
L'Apparition. La Gloire.
La Passion. Le Règne.
Le prêtre veut marquer par cet usage,
qu'il célèbre tous les mystères en célébrant
celui de l'eucharistie.
FRANÇOIS DE PAULE (Saint) ,
( Indulgences aullienliques.)
Les indulgences suivantes sont accordées
à perpétuité à tout fidèle qui, pendant treize
vendredis consécutifs, soit avant la fêle de
saint François de Paule (2 avril), soit dans
tout autre temps de l'année, visitera, en l'hon-
neur de ce saint, une église des Minimes,
étant vraiment contrit, après s'être confessé
et avoir communié, et y priera selon les in-
tentions de l'Eglise (7).
1* Indulgence plénicre un des treize ven-
dredis, à son choix.
2° Indulgence de sept ans et sept quaran-
taines pour chacun des autres vendredis (8).
N. B. Dans les lieux où il n'y a point de
maisons de l'ordre des Minimes, ou lorsqu'il
ne s'en trouve qu'à la distance d'un mille
de leur demeure, les fidèles peuvent éga-
lement gagner les indulgences ci-dessus aux
mêmes conditions, en visitant, à la place
d'une église des Minimes, une autre église
dédiée à saint François de Paule, ou seule-
ment un autel portant l'image de ce saint, ou
enfin, si Ion ne peut faire mieux, l'église pa-
roissiale (9).
FRUITS
Il y a, dans le Rituel romain, une formule
pour bénir les fruits nouveaux qu'on vou-
drait offrir à Dieu comme les prémices de la
récolte, à l'imitation de ce qui était prescrit
aux Israélites. Cette bénédiction peut être
faite par des lecteurs, comme le Pontifical
l'indique dans les prières et cérémonies de
I'Ordination [Voy. ce mot). Mais depuis que
le nombre des prêtres s'est accru, on leur a
communément réservé celte bénédiction,
destinée à demander, comme toutes les au-
tres, le salut de l'âme et du corps.
G
GÉNUFLEXION.
On fléchit le genou dans bien des cas in-
diqués par les rubriques. Cette action con-
siste à abaisser le genou droit jusqu'au talon
(1) Episcopus l'iimpat iinam oblalani, et ex co p.irticn-
Ism miam in corporale miltat, cl aliam in calicfm ilicendo
Sr,?S:,'^:,:"'ca'p' 30.'"- ^°''' '" '""'"-"^^ '"' """y
(2) Eucli. Grœc. p. 81 et 147.
(3) Edog. de OlTic. miss.
(4) Ordo rom., Amal. I. III, c. 35.
(5) Sacerdos corpus Uonjiiii trjplicller dividat , qnaruiu
partium uiiam sacerdos calici immiltens... alia se diaco-
uuro, subdiaconuraque communieet, lertiam Tialicum si
«pus fuent m paima usaue ad Hnem missse réservât été
gauche, en tenant le corps droit. Plusieurs
auteurs prescrivent seulement de l'abaisser
jusque sur le degré de l'autel devant lequel
on se trouve. Cela suffit pour le célébrant et
De Olfic. pag. 23.
(6) Miss. Mozar. ann. 1500.
(7) Saiiit François de Panle est l'auteur de cette dévo-
tion des treize vendredis II avait clioisi le nombre treiie
en mémoire de Noire-Seigneur Jésus-Christ et des douze
apôtres.
(8) Clément XII, bref Cœleslium munerum dispensalio
(lu 2 décembre 1738.
(9) Clément XII, bref également perpétuel NupcredUa
du 20 mars 1739.
75 GEN
8CS ministres pendant la nacssc, afin qu'ils
puissent faire plus faciiemenl tous les mou-
vements qu'ils ont à faire; d'ailleurs, s'ils ne
sont pas in piano, mais sur un degré, et qu'il
fallût abaisser le genou droil jusqu'au talon
gauche, il faudrait que le pied droit fût plus
basque l'autre, ce serait faire plus qu'une
génuflexion ordinaire, et cela retarderait les
mouvements. Mais quand on arrive à l'autel
pour la messe, et quand on en part après, la
génuflexion doit se faire jusqu'à terre, et à
deux genoux quand le saint sacrement est
exposé sur l'autel. La congrégation des Uites
l'a ainsi décidé tout récemment, et cette dé-
cision est bien fondée. En effet, il est na-
turel et conforme aux bienséances même
civiles de donner à quelqu'un de plus gran-
des marques de respect quand on l'aborde
pottr la première fois et quand on le quitte.
D'ailleurs, pendant une génuflexion, la pos-
ture doit être différente de celle où l'on est
quand on reste quelque temps à genoux;
fléchir le genou et être à genoux sont deux
choses que l'on distingue communément.
Ainsi, quand on arrive au bas de l'autel, on
fait la génuflexion jusqu'à terre, et si l'on
restait a genoux, ce serait sur un degré; au-
trement, quand on arrive devant Ip saint sa-
crement exposé, si l'on doit rester à genoux,
pour l'aspersion, par exemple, ou pour la
bénédiction, si on ne le salue qu'en se met-
tant à deux genoux sur le plus bas degré,
se relèvera-t-on pour se remettre de suite à
genoux de la même manière, précisément au
même lieu? et si ou ne se relève pas, tout le
sulut se bornera à une inclination profonde
qu'on fera étant déjà à genoux sur un degré,
ce qui ne parait pas asseï vérifier le mot gé-
nuflexion. 11 en sera de même lorsqu'on est
à genoux avant de partir ; pourquoi se lever
avant de saluer, pour saluer à genoux
comme on l'est actuellement? si l'on doit
faire plus qu'une inclination, il faut donc se
lever du plus bas degré, puis se mettre a ge-
noux par terre, et faire l'inclination pro-
fonde; c'est ainsi que l'entendent les rubricis-
tes modernes en Italie.
Quand il s'agit des offices distingués de la
messe, la congrégation renvoie aux auteurs
qui en ont parlé, et ces auteurs veulent la
génuflexion jusqu'à terre; c'est là la génu-
flexion ordinaire, excepté les lieux ou une
demi-génuflexion est usitée, comme dans le
rite lyonnais.
11 n'est pas nécessaire que la génuflexion
soit accompagiAée d'une inclination de léle;
c'est, dit-on, Vusage en France, mais ailleurs
on le blâme, parce que c'est ajouter à la ru-
briquc^qui distingue bien l'une de l'autre,
c'est s'exposer à faire mal l'une et l'autre,
et que d'ailleurs le plus renferme le moins.
GLAS.
M inière de sonner pour les offices des
morb.
(1) De Virginilale, vers. fin.
(2) L'bymoe est un oanlique de louange en l'honneur
de Dieu : Hymims ergo tria isla comprelteiid'u cl cmiticum
el laudein, et Vei... ( Au(;ust., in psahn. c\lviii; Isidor.
Urig. 1. VI, c. 19 ; Plato, 1. in de Lcg). Le Gloria m excet-
DlCTIUNNlIRE DES RlTKS SACRÉS, il.
GLO 7*
GLORIA.
11 y a deux formules de prière très-usitées
qui commencent par ce mot latin ; Gloria
Pnlri, elc, qu'on dit ordinairement à la fin
des psaumes, des cantiques et du symbole
Quicunque; on doit l'omettre à la messe du
temps de la Passion, et à tous les offices des
trois derniers jours de la semaine sainte.
Dans le rite romain, on le dit à la messe du
samedi saint, à vêpres et à compiles, parce
que le jour de Pâques est censé déjà com-
mencé : celte messe se disait autrefois pen-
dant la nuit, par conséquent après l'heure
de vêpres, qui est le commencement de la
fête.
Le Gloria in excelsis est une prière qu'on
dit à la messe avant l'oraison qui précède
l'Epîlre. Selon certains Missels, c'est tou-
jours après Kyrie eleison, quoiqu'il y ait
plusieurs Epitres, le mercredi et le samedi
dans la semaine de la Pentecôte. On In
dit toujours quand on a dit le Te Deum à
rolïicc nocturne, et que la messe s'accorde
avec cet olBce ; on le dit même aux fêtes de
Notre-Scigneur el de la sainte Vierge, qui ont
pour objet quelque circonstance de la Pas-
sion , comme le couronnement d'épines, etc.
Cela a été décidé pour la fêle des Douleurs
de .Marie, quoique auparavant on s'en abs-
tînt ce jour-là, el qu'on s'en abstienne encore
dans plusieurs rites usilés en France. Dans
le rite romain, on l'omet aux messes votives
des saints, excepté celles des anges, el celles
de la sainte \ iergc le samedi.
GLORIA m EZCELSIS.
(Eiplicalion du P. Lebrun.)
§ I. L'antiquité de celle hymne. Qui en csl l'auteur. Et
depuis quand les prêtres la disent à la me&se.
1. Le Gloria in excelsis a été dit durant
longtemps aux prières publiques et particu-
lières des fidèles avant qu'on l'ait chanté ou
récité à la messe. Saint Athanuse (1) veut
qu'après avoir dit dès le grand malin lo
psaume et le cantique que nous disons en-
core à laudes, Deus , Deus meus; ei Béné-
dicité, les vierges chrétiennes récitent cette
hymne (2) : Gloire à Dieu au plus haut des
deux, etpaixsttr la terre aux hommes de bonne
volonté ; nous vous louons, nous vous bénis-
sons, nous vous adorons, et le reste. Cette
même hymne (à quelques variétés près, que
nous marquerons) est tout entière dans les
Constitutions apostoliques (3) sous ce titre,
prière du matin, suivant l'usage des Eglises,
orientales. Parmi les Latins, on a dit .lussi
en beaucoup d'Eglises celte hymne à l'olfice
du matin, du moins le dimanche, depuis un
temps immémorial. Elle se trouve dans les
psauliers el dans les anciens livres d'église
écrits en France et en Angleterre depuis
huit ou neuf cents ans, où on lit en quel-
ques-uns ce litre. Hymne du dimanche ù ma-
tines, c'est à dire laudes. Il y a aciuellement
sis est l'hymne que les Grecs appellent la grande doxo-
logie, pour la distinguer du Glana Fatri, qui est la pe-
tite.
(3) Lib. vil, c. 47
TS DICTIONNAWE des CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
T6
plusieurs de ces manuscrits en Angleterre (1);
et, ce qui est plus considérable, l'hymne
telle que nous la disons, est tout entière dans
le fameux manuscrit alexandrin de la
Bible grecque conservée dans la bibliothèque
royale deLondres, que des savants regardent
comme un des plus anciens manuscrits du
monde (2).
Plusieurs auteurs latins (3) ont cru que
saint Hilaire était l'auteur de cette hymne.
Mais le seul témoignage de saint Athanase,
contemporain de saint Hilaire, fait voir
qu'ils se trompaient, puisque de son temps
les femmes d'Orient la savaient communé-
ment par cœur. Elle doit être beaucoup plus
ancienne, et il y a apparence que c'est une
de celles que les premiers fidèles chantaient
en l'honneur de Dieu et de Jésus-Christ vrai
Dieu. Il est fait mention de ces hymnes dans
la lettre de Pline à Trajan (4),dans Lucien (5)
et dans Eusèbe (6), et l'on s'en servit vers
la fin du 11" siècle pour réfuter l'hérésie
d'Artemon, qui attaquait la divinité de Jé-
sus-Christ. On ne doit pas espérer de con-
naître plus distinctement l'auteur du Gloria
in excelsis. Les Pères du quatrième concile
de Tolède ont dit sagement que les premières
paroles avaient été prononcées parles anges,
ce qui l'a fait appeler l'hymne des anges, et
que la suite avait été composée par les doc-
teurs ecclésiastiques (7),
Le Pontifical attribué au pape Damasc, ou
plutôt le recueil des Vies des papes, dont on
trouve d'anciens manuscrits, qui finissent
au temps de Justinien, sont les premiers mo-
numents où l'on voit que le Gloria in excel-
«is ait été dit à la messe. On y lit (8) que le
pape Télesphore, qui tenait le siège de
Rome vers le milieu du ii* siècle, ordonna
qu'au commencement de la messe de la nuit
de Noël on chanterait l'hymne des anges,
Gloria, etc. Dans un autre catalogue des
papes (9), aussi bien que dans la collection
d'Anastase (10), il est dit que le pape Sym-
maque, vers l'an 500, ordonna qu'on dirait
le Gloria in excelsis les dimanches et les
fêtes (les saints- Je ne sais si l'on peut comp-
ter sur la vérité de tout ce qui est rapporté
(1) Uslier, arclievêque el primat proleslanl li'Irlande,
r.i|iporie ces faits au iraiié de Rwnance Ecclesia; Symbolo
apo'ilolico vetere. Locid. 1617, p. 42,
(2) Celle Biblp fui envnyée au roi de la Grande-Breta-
gne par Cjfilli^ Lii.;ir, palriarclie grec de Coubiantinoiile
apostat, qui fui éiranglé en 1638, pour des troubles d'Etal
qu'il avait ex('il(':s on mi'on lui imputa.
(5) Beniig. Àiuiss., Lxpus. iniss. Alcuin. c. 40, Robert.
Paiilulus, Honorius. Betethus, etc.
(4) Oirmenyue Clulsio quasi Dec dicere secuni invicem.
Epist. ad Trajan.
CS) Lueian vhilop.
(6) fiiiseb. Hisl. eccles. lib. vu, cap. 27. Sed et psalmi
Tel canlica ab iiiitio scripla iuut, quae a fralribus fidolibus
VerlmniDei esse Clirisluin el Deuni, iota bynniorum suo-
rum lande célébrant. Ec untiqua versione Riifim.
(7) Keliqna quœ ibi sequuntur ecclisiastici doctores
coniposncrnnl. Ci»ic. Toiel. iv, c. 12,
(8) Ilic lerii m .. in injji essu sacrifiiii hymnus dicerelnr
nntSHlicus Gloria m excelsis Dec, etc. taatum noelu Nalalis
Domini. Catnl poniif. iti piopyJ. ad Acta saucl. Maii.
(9) Proptil. SS. Uaii. p, 74".
MOI Anàsl de Vit. poutif. p. 33.
(11) Cette règle n'était peut-être pas exacleineiH obser-
vée. Car Rémi d'Auxerre, vers (a lin du i\* siècle,
dans ces Vies des papes avant la fin du VI*
siècle : ce qui est consiant, c'est que depuis ce
temps, c'est-à-dire, depuis saint Grégoire
le Grand, le Gloria in excelsis devait être dit
les dimanches et les fêles par les évéques
et non par les prêtres. Suivant ce qui est
marqué dans les Sacramentaires (11) écrits
jusqu'au commencement du xi* siècle, on
dit le Glohia in excelsis {«5 dimanche» et
les fêles, quand l'évéque officie, et les prêtres
ne le disent que le jour de Pâques (12).
Mais quelques années après, l'an 1000, Ber-
non, abbé de Richenou, s'appliqua à montrer
dans un chapitre exprès (13) que, puisqu'il
était permis aux prêtres de dire le Gloria in
eaîce/it* le jour de Pâques, il devait, à plus forte
raison, leur être permis de le dire le jour de
Noël; que ce qu'on lisait à la tête des Mis-
sels n'était pas une preuve que saint Gré-
goire eût fait cette défense aux prêtres, puis-
qu'on ne pouvait la trouver dans aucun de
ses ouvrages; et que, pour augmenter les
louanges de Dieu, on devait permettre de le
dire tous les dimanches el toutes les fêles
des saints, parce qu'il ne parait nulle part
que cela ait été défendu par les saints Pères.
Le souhait de Bernon avait déjà été pré-
venu, et il fut généralement accompli bien-
tôt après. Le Gloria in excelsis fut dit par
les prêtres. Gela est évident par les coutumes
deCluni (14), écrites par saint Ulric; par celles
des chartreux institués en 1084; et par l'Or-
dinaire du Munt-Cassin, écrit vers le même
temps.
Un fort beau Sacramentaire de l'Eglir.e
d'Albi, qui paraît être écrit aussi vers l'an
1100, ne met plus de distinction entre les évé-
ques et les prêtres ; il marque simpicmeni (15)
qu'après le Kyrie eleison on dit le Gloria in
excelsis aux jours de fêle. Le Micrologue dit
positivement, vers l'an 1090 (16), qu'dua;
fêtes qui ont un office plein les prêtres, aussi
bien que les évêques, disent le Glorià in ex-
celsis. De sorte qu'on peut dire que l'origine
des chartreux, en 108i, concourt presque
avec le temps de la liberté qu'ont eue le» prê-
tres de dire le Gloria in excelsis comme les
évéques.
ne met aucune différence enlre l'évéque et le prêlre que
sur le Fax vobis , et nulleroeot sur le Gloria in exceltU.
Expos, miss.
(12) Diciiur Gloria in excelsis Deo, si episcopus fuerit ,
lanluniniodo die Domiiiico, sive diebu» festis, A presbyleris
auleiu uiiuime dicitur, nisisolo in Pasctia. &acrani. edil.
el mss.
(13) Super liaec omiiia cum in capite libri Kfissalis, quan-
do prcsbjteri romani, Ciorin in excelsis Deo, canere et non
cancre soIpjmI, leginms solummodo praelitulalnm : nus-
quam auum vel a beaio papa Gregorio , \el alii|uo san-
torum Patrimi nobis inlerdicuini pulo,quin omui die Donii-
nica vel in saiictorum nataliliis liceat nobis sape diciuni
liyninum canere ad aiigmenium laudis divinae, Berno , de
qwhusdam reb. ad miss speclanl.o. 2.
(14) Glorw in excelsis Deo, nunquam omiltilur. nisi in
Advenlu Domini et a Sepluagesima usque ad PascUa. Con-
suel. Ciun. Sptcil. tom.JV, in-4*, p. 45,
(15) Ordoipialiter in catliolicaEccIrsia niissacelebrelnr :
in primis anliphona ad Inlroilum, demde Kyrie eleison ter-
tio, Christe eleison tertio, Kyrie eleismt tertio, posiea Gto-
riu in excelsis Deo diebus festis lantummodo. Sacram, Al-
biense.
(16)Microl. c 2.
n
GLO
I II. Uiiliriquos cl remarques louclianl les messes aiii-
quelles on dit ou l'on omel h; Gloria in excetih.
On dit te Gloria in excelsis toutes les fois
qu'on a dil à malims le Te Deuin, excepté aux
nf.iseF du jeudi sninl et du Sdmedi saint,
axiTiiuelles on dit le Gloria in excclsis, quoi-
qi'on n'ait pas dit le Te Deum à matines, i P.
til. VIII, n. 3.
On ne le dit pas aux messes votives ordi-
naires, même au temps pascal, si ce n'est aux
messes de la sainte Vierge te samedi, et des
aufjes. On ne te dit pas aussi aux messes des
morts, non plus que pendant l'Avent, en Ca-
rême et aux vigiles, i P. til. VIll, n. 4.
1. Le Te Deum est une hymne de joie, de
même que le Gloria in excelsis. C'est pour-
quoi depuis quatre ou cinq cents ans la rè-
gle générale est qu'à la messe, qui est con-
forme à l'office, on dise le Gloria in excelsis
lorsqu'on a dil le Te Deum à matines. La
rubrique exceple le jeudi saint et le samedi
saint ; et cette exception à l'égard du jeudi
saint n'est pas ancienne partout. L'Eglise de
Paris n'a commencé à dire le Gloria in ex-
cf /.VIS ce jour-là que depuis l'an 1015. Pres-
qui! toutes les Eglises de France et d'Allema-
gne ont conservé durant longtemps l'ancien
usage (1) qui s'observe encore à Lyon, à
Clermonl, à Verdun, à Laon, à Liège, etc.
L'oflice de la semaine sainte, qui inspire de
la tristesse et qui exclut le Gloria Patri,
excluait aussi toute hymne de joie. On ne
disait le Gloria in excelsis qu'à la messe
pontificale où se fait le saint chrême, à c.iuse
de la consécration des saintes huiles ; et dans
l.'i suite on a considéré que l'institution de
l'Eucharistie, dont on célèbre la mémoire ce
jour-là, est une assez grande solennité pour
engager à dire le Gloria in excelsis, indépen-
(laiiinient de la consécration du saint chrême.
On le dit à la messe du samedi saint à cause
de la solennité de l'office , qui est le rom-
mcncemenl de la fête de la résurrection.
2. On ne le dit pas aux messes votives qui
ne sont pas pour quelque cause importante
et publique, parce que cette hymne a tou-
jours été regardée comme une marque de
solennité.
3. On le dit aux messes votives des anges,
à cause qu'ils ont chanté les premiers le
commencement de cette hymne, et que c'est
d'eux que nous l'avons apprise.
X. On le dit aussi aux messes de la sainte
Vierge le samedi, parce que dès le milieu du
IX" siècle les religieux (2) , et ensuite les
ecclésiastiques (3) et les laïques, eurent
la dévotion de dire un ofticc de la sainte
(1) Gloria in excelsis cantelurab episcopo, si consecret
cbrisni:!, Missuf. Claromont. an. 1491 Gloriu in excelsis
non (lIciLur iiisi ubi chrisma coiificitiu:, Missal. Vim. an.
1519, iliisni Mtijor. ilonusl. m. 1508, Missal. Casalis be-
netl. ail. lol-j, Missal. ord. S. Joannis Jerosoliim. an,
1353, Missal. Paris an 1359 el i;«6.
(2) Daiiian Opusc. 53, cap. 4.
(3) Baron. Annal. 1056, nomb. Sel 6; Conc. Claromont.
10;i6.
(i) Alcuin. Microl. c. 60.
(5) Décrétai. I. viii. Ut. 41, c. 4.
(di m p., q. 83, a. 4.
(7) Vidi leiapore prisco Gloria in excelsis Deo prajter-
tuiui in (liebus Advenlus Domini. Ainal. Eccles. Offlc. I.
GLO 7f-
Vierge ; que déjà le samedi était particuliè-
rement destiné (i) à l'honorer, el que dans la
suite la plupart des églises ont fait ce jour-Iâ
un office entier de la Vierge, avec le Te Deum,
qui, selon le rite romain, détermine à dire le
Gloria in excelsis à la messe. Mais à l'égard
des autres messes votives de la Vierge, on
observe ce que le p.ipe Innocent 111 écrivait
en 12t5 (5) , qu'à Rome on ne disait pas le
Gloria in excelsis aux messes de la Vierge
qu'on chantait les jours ouvriers.
5. On ne le dit pas aux messes des morts,
non plus qu'aux vigiles, et depuis la Septua-
gésime jusqu'à Pâques, c'est-à-dire dans lout
le temps de tristesse el de pénitence; parce
qu'on n'ose chanter la gloire céleste, dit
saint Thomas (6), lorsqu'on pleure sa pro-
pre misère ou celle des âmes du purgatoire.
6. A l'égard de l'Avent, l'usage de dire ou
de ne pas dire le Gtorin in excelsis a varié en
diverses Eglises, et peut-être dans les mêmes
en divers temps; parce que, l'Avent tenant
un milieu entre le temps de pénitence au-
quel l'Eglise a pris des habits noirs ou vio-
lets-, et le temps de joie auquel elle ne quille
pas \' Alléluia, il y a eu des raisons de dire
ou d'omettre le Gloria in excelsis. Il par;ilt
par Amalaire (7) qu'on le disait l'an 820 el
l'an 8.'i0, et qu'on l'omeltail auparavant. On
ne le disait point au xr siècle, selon le Mi-
crologue (8), qui marque également les riies
d'Italie et des Gaules; el la raison qu'il en
donne, et qu'il tire d'Amalaire, est que l'A-
venl doit être accompagné de moins de so-
lennité , à cause qu'il représente l'ancien
Testament par l'atlenle où sont alors les
fidèles de l'avéncmenl du Messie. Cependant
l'ancien Ordre romain, écrit vers l'an 1140,9),
nous apprend qu'on le disait à Rome. Mais,
enfin, depuis le xir siècle jusiju'à préseut,
on a une infinité de témoignages qu'on a
omis le Gloria in excelsis pendant l'Aveut,
pour le reprendre (10) avec plus de joie el de
solennité le jour de Noël. Celte raison plai-
sait à Amalaire, et elle snflil en effet pour
avoir établi el pour faire louer cet usage.
§ Ht. Rubrique et remarques louchant la manière de dire
le Gluria in excetsis.
Le prêtre, étant au milieu de l'autel, éten-
dant les mains et les élevant jusqu'à la hau-
teur des épaules, dil Gloriu in excelsis : lors-
qu'il dit Deo, il joint les mains et fait utie
inclination de tête à ta croix ; il cunlinue te-
nant tes mains jointes, el en finissant il fait
sur lui te signe de la croix. Tit. W , n. 3.
1. Le prêtre se tient au milieu de l'autel. 11
lu, c. 40.
(8) Ab Adventu Domini nsque art Nalivitatem ejns Te
Deum latidamus, Gloria in excelii-, Deo, Ile, musa est, di-
niuljnuis, quia majingloria iion Tpst:iiii'iiti >|iiaiu vi teris,
cujuslypum infra Advenium Domini obsenamus. Microl.
Eccles. observât, cap. 20.
(9) Cantal missam cum Gloria in excelsis Deo, sicul in
aliis Doniinicis, usque ad Naialeiii Dumiiii. Orào Rom. %i ,
n. 4.
(10) Quasi iiovuni canticum redditur fitotu m excelsis
Deo, Ml nocte ualivitali.* Dimiiiii, ut eo niagis ad uieinoriaoi
nul>is reounatur, tune prmiuni celebralum esse eumdem
canluni lijinuis angeluruiu. Amal. I. iii, u( supra.
19
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. 80
Gloire à Dieu au Gloria in excelsis
plus haut des deux; Deo ; cl in terra pax
et paix sur la terre hominibus bonse vo-
aux hommes de bonne luntntis.
était autrefois indifférent de dire le Glona m
exeelsis auprès de l'autel ou à l'un des côtés.
L'èvêque (1) l'entonnait anciennement de son
siéee en se tournant vers le peuple ; et il
l'entonne encore de sa place lorsqu'il officie
solennellement (2). Depuis le ix^ siècle (3),
on le disait à l'autel au côté droit de l'Epitre,
ce que les chartreux et les carmes ont con-
seryé. Mais l'Eglise de Rome a considéré que,
lorsque rien ne détermine le prêtre à être
devant le livre, il était plus à propos qu'il fût
au milieu de l'autel, vis-à-vis la croix, qu'on
salue aux endroits marqués. Cela s'obser-
vait ainsi au xm* siècle [k).
2. Le prêtre étend et élève les mains. C'est
un geste (5) que l'amour des choses célestes
a toujours fait faire, pour montrer qu'on
voudrait les embrasser et les posséder. La
rubrique veut qu'on n'élève les mains que
jusqu'aux épaules, afin qu'on fasse ce geste
avec bienséance, et qu'on évite les mouve-
ments irréguliers.
3. Il rejoint les mains, fait une inclination
de têle, et s'incline à la croix en disant Deo,
par respect pour le saint nom de Dieu. Il
s'incline devant le crucifix, qui est l'image de
Jésus-Christ vrai Dieu.
k. Comme le crucifix représente l'homme
Dieu, et non pas la personne du Père ou du
Saint-Esprit, le prêtre ne s'incline qu'aux
mots de Dieu ou de Jésus-Chrisl, et non pas
quand il prononce le nom de Père ou de
Saint-Esprit.
6. En finissant le Gloria in exeelsis le prê-
tre fait le signe de la croix selon l'ancienne
règle rapportée par Durand (6), qui dit qu'à
chaque action considérable, à la fia de l'E-
vangile, du Symbole, de l'Oraison domini-
cale, du Gloria in exeelsis, du Sanctus, de
l'Agnus I)ei, du Benediclus , du Magnifi-
cat, etc., on fait le signe de la croix, suivant
la coutume des anciens chrétiens, qui le fai-
saient au commencement et à la fin de
toutes leurs actions. On a conservé cet an-
cien usage à la fin du Gloria in exeelsis et du
Credo. Les carmes font le signe de la croix à
la fin du Kyrie, quand ils ne disent pas le
Gloria in exeelsis (7).
§ IV. Kxplicalioii du Gloria in exeelsis.
Après que les fidèles ont crié à Dieu plu-
sieurs fois de leur faire miséricorde , Eyrie
eleison, ils se souviennent avec joie de celle
que Dieu a faite aux hommes en leur don-
nant son Fils. Ils l'en louent, ils l'en remer-
cient, et ils le pressent par Jésus-Christ No-
tre-Scigneur de leur être favorable. C'est la
fin qu'ils se proposent en chantant ou en
récilant celte hymne. Expliquons-en tous les
termes.
(t)Dlrlgens se poniifex contra populum incipil Gloria
in exceisii Deo, et sialim regyrat se ad orieulem , usque
dum fi.iiaiur. Ordo Rom. i, Uns. liai. p. 9.
(î) Cœrenwn. episcop.
(3) Amal. 1. m, c. 8.
{i) I.ium iDcnnaaao sut ante médium aliaris. Durand
Rali:,n. I. iv, c. IS.
(5) Leveiiius corda Bostra cum maoibus ad Dominum To
cœlos. Fer. Thren. m, 41; Oriq. Hoiti. 2 in cap. ivii
5ï0d. ; Basil, in c. i Isai»; Aug.'de Cura pro mort. c. 5 ;
volonté.
Nous vous louons.
Nous vous bénis-
sons.
Nous vous adorons.
Nous vous glori-
fions.
Nous vous rendons
grâces à cause de
votre grande gloire.
Seigneur Dieu, roi
du ciel,
DieuPèretout-puis-
sant.
Seigneur Jésus-
Christ, fils unique.
Seigneur Dieu a-
gneau de Dieu, Fils
du Père,
Vous qui ôtez les
péchés du monde ,
ayez pitié de nous;
> ous qui ôtez les
péchés du monde, re-
cevez noire très-hum-
ble prière;
Vous qui êtes assis
à la droite du Père,
ayez pitié de nous :
Car vous êtes le
seul saint, vous êtes
le seul Seigneur,
Vous êles le seul
Très-Haut, ô Jésus-
Christ,
Avec le Saint-Es-
prit,
Dans la gloire de
Dieu le Père.
Amen.
Laudamus te.
Bcnedicimus te.
Adoramus te.
Glorificamus te.
Gralias agimus libi
propler magnam glo-
riam tuam.
Domine Deus, rex
cœlestis,
Deus Paler omni-
potens.
Domine fili unige-
nile Jesu Christe,
DomineDeus agnus
Dei, Filius Patris,
Qui tollis peccala
mundi, miserere no-
bis;
Qui tollis peccata
mundi, su>cipe depre-
cationem nosiram;
Qui sedes addexie-
ram Patris, miserere
nobis.
Quoniam tu solus
sanctus, tu solus Do-
minus,
Tu solus Altissi-
mus, Jesu Christe,
CumsanctoSpirita,
In gloria Dei Pa-
tris.
Amen.
Gloria in excelsis Deo, Gloire à Dieu au
phis haut des deux. On entend par les cieux
les lieux les plus hauts, la demeure des es-
prits bienheureux que l'Eglise appelle sou-
vent la milice céleste.
Gloire à Dieu. Rendre gloire à quelqu'un,
c'est en avoir une grande idée, et faire con-
naître celte idée en lui donnant les louanges
qu'il mérite pour quelque grande action.
L'incarnation, qui réunit le ciel et la terre
en unissant l'homme à Dieu, fait découvrir
aux esprits bienheureux des sujets infinis de
louer Dieu, et un nouveau moyen de l'ado-
rer de la manière qu'il mérite. Ils célèbrent
donc ses louanges au moment de la nais-
sance de Jésus-Christ (8), à cause des grandes
Sakian. 1. 1, de Gub. Dei.
(6) Ki'gulariler in omnibus evangelicis verbis debemus
facere signuni crucis el in fine E^aogelii, S.vuiboli, Uonii-
nicœ Oraliouis, Gloria in exeelsis Deo, Sanclits, etc. Du-
rand. Ralional. 1. v, n. IS.
(7) Diclo igilur Gloria in extelsls Deo, vel Kyrie eleison
pro ti^mpnre, sacerdossigaelse slgoo crucis. Uittal.CamL
an. ISIi.
(8) lue. Il U.
81 GLO
merveilles que Dieu opère par ce mystère,
et parce qa'alors un adorateur digne de Dieu
parait dans le monde. Les holocausies et les
sacrificfs, qui n'étaient que Oguratifs , n'é-
taient plus ;igréablps à Dieu ; et ce divin ado-
rateur, entrant dans le monde, dit à Dieu (1) :
Vous n'avez point voulu d'hostie ni d'obla-
tion, mais vous m'avez formé un corps pour
vous être offert en sacrilice. C'est uni- gloire
à Dieu d'être adoré par un Dieu revêtu de
l'humanité, qui doit être une victime vivante,
toujours sainte, toujours agréable.
Kt in terba pax hominibus : Et paix sur
la terre aux hommes. Jésus-Christ, qui fait
rendre la gloire qui est due à son Père, nous
apporte aussi la paix, pacifiant par son sang,
selon l'expression de l'Ecriture (2j, tout ce
qui est dans le ciel et sur la terre.
La paix n'est autre chose que l'union et la
bonne intelligence que nous devons avoir
avec Dieu, avec nous-mêmes et avec le pro-
chain. Or, il n'y a que Jésus- Christ qui ré-
tablisse cet ordre parmi les hommes, en sou-
mettant notre volonté à celle de Dieu par
l'amour et par la pratique de ses saintes
lois; en assujettissant en nous, par l'impres-
sion de sa grâce, la chair à l'esprit, les sens
à la raison; en nous délivrant de notre or-
gueil, de notre ambition, de l'amour des
biens temporels; et en tournant nos vues du
côté des biens solides et éternels, qui ne
sauraient causer de la division parmi les
hommes.
Le fruit de la paix, c'est la tranquillilé qui
exclut tout trouble et qui remplit tous nos
désirs. Les hommes ne pouvaient avoir cette
tranquillité, sentant continuellement le be-
soin de leur libérateur , et le désirant sans
Cesse. Le voilà venu, ce divin libérateur, et
avec lui cette paix tant désirée : tous leurs
souhaits sont remplis.
Mais à qui est donnée cette paix? Homini-
BDs biiNjE viiLUNTATis, aux homtnes de bonne
volonté, pour qui Dieu a une bonne volonté,
qui sont aimés et chéris de Dieu (3), et qui
ont eux-mêmes une bonne volonté pour
Dieu, c'est-à-dire qui l'aimenl et qui lui sont
soumis par amour. Le texte grec et la Vul-
giite nous donnent ces deux sens respecta-
bles, qui ne sont pas opposés, qui se donnent
au contraire du jour l'un à l'autre. L'un fait
coimaîlre la source de la bonne volonté dans
Dieu , et l'aulre marque l'eflet de celle bonne
volonté dans l'homme, parce que l'amour de
Dieu pour l'homme est le principe et la cause
de l'amour de l'homme envers Dieu. De la
bonne volonté parlent tous les saints désirs,
qui ne tendent qu'à l'union des hommes avec
Dieu, en quoi consiste la pais. Celle paix
n'est donc que pour les hommes de désirs,
tel qu'était Daniel , appelé par l'ange
l'homme de désirs (i), pour ces hommes qui
(1) Uebr. I, 5.
(2) Paciticans per sanguiiiem crucis ejiis, sive quae in
«élis, sive quae iii terris suut, Coloss. i, 20.
(5) Selon le lexle grec.
(4) Vir desiderioruni. Dan. 3t, M, 19.
(5) Tu auLeiii in sanclo habita;, Uus Israël. Psal. xxi
C6) II Cor. 1, 2.
GLO
m
sont selon le cœar et la bonno volonté d«
Dieu.
Laudamus te, nous vous louons. Louer,
c'est dire le bien que l'on sait de quelqu'un,
c'est reconnaître et publier ses vertus et ses
qualités. Nous ne saurions louer Dieu qu'im-
parfaitement, parce qu'il est infiniment au-
dessus de tout ce que nous pouvons dire ou
penser. Louons-le néanmoins autant qu'il
nous est possible, et disons : Nous vous
louons. Seigneur, comme le sujet inépuisable
de nos admir;ilioiis et de nos louanges (5).
Benediciml's te, nous vous bénissons comme
la source de tout notre bien. On peut louer
quelqu'un pour quelques grandes actions
qui n'ont aucun rapport à nous. Le bénir,
c'est le louer comme noire bienfaiteur avec
un cœur plein de reconnaissance. Nous bé-
nissons Dieu quand nous le louons et que
nous désirons que tout le monde le loue
comme l'auteur de tout ce que nous avons
et de tout ce que nous espérons. C'est en ce
sens que l'Eglise nous fait dire ces paroles de
saint Paul (6) : Béni soit Dieu et le Pire de
Notre-Seigneur Jéstis-Christ, le Père des mi-
séricordes, et le Dieu de toute consolation,
qui nous console en lotîtes nos afflictions. La
bénédiction ici tient un milieu entre la
louange et l'.iction de grâces
ÂoonAMDS TE, «OMS VOUS odorons comme
notre Créateur, notre conservateur et notre
souverain bien. Orare, c'esl prier, et ado-
rnre, c'est ajouter à la prière des signes do
notre attacheinenl, de notre dépendance, de
notre afTectioii , soit en portant la main à la
bouche, comme pour baiser ce que nous ho-
norons, soit en donnant d'autres marques
de respect et de vénération.
Les respects qu'on rend aux hommes sont
quelquefois exprimés dans l'Ecriture par le
mot d'adorer, et alors ce terme signifie qu'on
leur rend le plus grand honneur qu'on
puisse rendre à des créatures qui n'ont
qu'une grandeur communi({uée, et que nous
ne respectons et ne servons pas pour elles-
mêmes. Mais adorer, par rapport à Dieu,
c'esl rendre à sa souveraine majesté le culte
suprême qui ne convient qu'à lui seul; c'esl
l'aimer et le servir pour lui-même et comme
noire dernière fin. Si l'on ne se met pas
communément dans une posture particulière
qui marque l'adoralion, comme il se prati-
que dans quelques Eglises (7) en disant:./4do-
ramus te, on ne laisse pas d'adorer intérieu-
rement, parce que cela se peut faire en toute
situation.
Globificamus TE, nous vous glorifions. On
ne peut passer toutes ces expressions sans
en remarquer la justesse, la liaison et l'or-
dre. Celui qui rend à Dieu ce qui lui est dii,
le loue, le bénit, l'adore, le glorifle. Louer
est un acte de l'esprit. Bénir est une effusion
(7) A Sens, le prêtre, le diacre et le sous-diacre se met-
tt>nl ii genouv aux ^y Àdorauius le et Svscipe deprecatio-
nem noslram, et tout le clergé se lieut debout , la face
tournée à l'autel. (Hit.aii. 169i, p. 465). Dans lordj;^
r.lteaux, tout le clui'ur s'incline prolondéiiient.
lutsdu chapitre de .Strasliourg , en UOI), ordoii
le cbœur se tourae et se tienne incliué à ces p;
ramus te.
83
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
U
de cœur qui nous porte à la glorificalion;
car adorant l'Etre infini comme le principe
(Je tout ce que nous sommes, nous voulons
que tout ce qui est en nous lui rende gloire;
et c'est ce qu'on entend par glorifier. Nous
ne pouvons rendre à Dieu toute la gloire qui
lui est due , mais nous voulons que nos pen-
sées, nos paroles et nos artions soient con-
sacrées à sa gloire. Nous souhaitons que tout
ce qui est en nous et tout ce qui dépend de
nous soit employé à son scrvico, puisque
nous avons tout reçu de lui. Voilà à quoi
saint Paul nouseshorte quand il nous dit (1) :
Vous avez été achetés d'un grand prix; glo-
rifiez donc et portez Dieu dans votre corps
[et dans votre esprit (2)], puisque l'un et
l'autre sont à lui
Gratiâs AGiHCS... nous vous rendons grâces
à cause de votre grande gloire; de celte gloire
qui éclate dans l'union de la nature hu-
maioe avec la divine, le chef-d'œuvre de la
puissance, de la sagesse et de la bonté de
Dieu.
Pour bien entendre quelle est la grande
gloire dont l'Eglise nous fait ici rendre grâ-
ces à Dieu, il faut se souvenir que toutes les
paroles dont elle a composé ce cantique ne
sont qu'une extension de celles des anges qui
chantèrent Gloire à Dieu n paix aux hommes,
au moment que Jésus-Christ parut dans le
monde. Dieu a tiré une gloire inGnie de la
divine victime qui nous a donné la paix.
Nous le remercions de cette grande gloire
qu'il a fait paraître en nous procurant un si
grand bienfait.
La grâce et la miséricorde de Dieu sont
souvent prises pour sa gloire. Tous ont pé-
ché, et ont besoin de la miséricorde de Dieu,
dit saint Paul (3). H nous a appelés par sa
gloire et par sa vertu, dit saint Pierre fi).
Ainsi la grande gloire de Dieu se prend pour
sa grande miséricorde, parce que, selon
l'expression d'isa'ie, la gloire de Dieu est ré-
vélée en nous pardonnant (5); et cette gloire
ou cette miséricorde éclate surtout dans le
mystère de l'incarnation , Ce grand mystère
d'amour, dit l'Apôtre (C), qui s'est fait voir
dans la chair, qui a été justifié par l'esprit;
reçu dans la gloire. On pourrait donc dire
simplement : Nous vous rendons grâces pour
votre grande miséricorde, qui vous est si
glorieuse ; mais l'Eglise, tout embrasée d'a-
mour, plus occupée de la gloire de son Dieu
que du bien qui nous en revient, nous fait
dire, par une expression noble et généreuse :
(1)1 Cor. VI, 20.
ii) Selon le texte grec.
(3) Omnes eoim peccaverant, et egeni gloria Dei. Rom.
m, 23
II) Vocavit nos propria gloria el virlute. II Pelr. i, 3.
(5) Ëxaltabitur parcens vobis. Isai. iii, 18.
(6) 1 Tint, m, 16.
(7) Il est dans la Bible Polyglotte, et à la fia du Psautier
imprimé en grec el en laliii, à Oxlbrd.
(8) Toyn un Missel de Cologne écrit l'an 1153, m.nrqué
sous le titre de titre d'église , fort micien, dans le Catal.
des mss. de M. Séguier, p. 94, qui apparlipiiuentà présent
■iU.^révêque de Metz; le Missel de Lunden en Djiip-
Kiarcfc, delSli; et la Liturgie de l'archevêque d'Upsal,
i!i1l)rjmi!e à Stokholm en 1576 , sous le titre de Liturgia
SurcàrM. que les Etats protestants de Suède dreai brûler.
Nous vous rendons grâces pour votre grande
gloire, qui éclate en nous sauvant, 6 Sei-
gneur Dieu, roi du ciel, devant qui les iiabi-
lanls de la terre ne sont que néant.
Deus, Pater omnipotens. Toutes les paro-
les précédentes s'adressent aux trois divines
personnes qui sont ensuite dislinclemenl ex-
primées. 0 Dieu, Père tout-puissant, 6 Sei-
gneur, Fils unique; et le texte grec (7J de celte
hymne et quelque'^ liturgies latines mettent
ici leSaint-Espril(8;. Mais depuis huit à neuf
cents ans tontes les versions latines mettent
le Saint-Esprit à la fin du cantique, et c'est
ce que nous suivons.
Domine, Fili unigenite, vous qui êtes aussi
noire Sciijneur, Fils unique, seul engendré du
Père, celui en qui il met toutes ses complai-
sances. Dès que l'Eglise a nommé ce divin
Fils, qui est son Epoux, elle ne peut pas ter-
miner si surcinclen)ent ce qu'elle veut lui
dire. Ses délices sont de s'entretenir avec lui,
et de lui exposer ses besoins avec une con-
fiance pleine de tendresse. Toutes ses eit-
pressions marqueront son amour, et réveil-
leront de nouveaux motifs d'obtenir le salut
qu'elle désire.
Jesu, vous qui êtes notre S'.uvewr. Curiste,
vous qui êtes VOint par excellence, et con-
sacré pour le giand ouvrage de la réconci-
liation.
Domine Deus : Seigneur qui êtes Dieu,
qui pouvez par conséquent ce que vous
voulez.
Agnus Dei : vous qui êtes l'Agneau de
Dieu, cette seule victime qui est agréable à
Dieu votre Père, cet Agneau immolé dès le
commencement du monde, cet Agneau qui
devait s'assujettir toute la terre ^9j par son
sang, cet Agneau à qui toutes les créatures
crient (10) : Bénédiction, honneur, gloire et
puissance, comme à celui qui est assis sur le
trône.
FiLius Patris. Pourquoi encore une fois
Fils du Père? C'esl que Jésus-Christ, pre-
nant par sa résurreclion une nouvelle vie,
devient encore d'une manière particulière le
Fils du Père, qui le glorifie pour être pontife
éternel, en lui disant (H): Y ousétes monfits
bien-aiiné:je vous ai engendré aujourd'hui.
Qni TdLLis (12) peccata mundi : vous ({ui
êtes le prêtre et la victime pure et sans i.irhe,
qui ôlez les péchés du monde, ayez pitié de
nous, miserere nobis.
Qui TOLLis (13,. Qui ôtez les péchés du
monde, recevez nos très-humbles prières. Les
et dont il reste un exemplaire à Paris dans la bibliotlièquu
de M. le cardinal do Kolian,
(91 Dominalorem terr.Te. Isai. xvi, 1.
(10) Sodenli in ilirono, et Aguo benedictio, elhonor, cl
gloria, et polfstas. Apoc. v, 13.
(ll)Psfl;. H, Hebr. i.
(12) A la cathédrale de Noyon, le prêtre, le diacm , Iiî
sOHS-diarre el tout le ctiœur se mettent à genoux :ni pre-
mier Qui tollis, jusqu'à ce qu'on ait chanté deprecmimem
nosiram. A la calliédrale de Liège, on se nii't aussi a yr-
non\ au prend t 0"! loltis ; et on ne se relève qu'4 ces
mots, quoniam tu soltts.
(l.î) Aces mots, selon la rubrique, le prêtre fait une in-
cliiijtiou de tête. \ Pari» et ailleurs , tout le cliosur se
tourne vers l'autel. A Reims, à Lisieux, siÀuxerre el ai!-
ûurs, on s« melli genoux.
.^-
85
GLO
Gdèles, louches de l'iiumense charité du Sau-
veur qui se charge des péchés du monde,
s'arrélent à celle circonslaiice si lendre; et
pour avoir pari à celle charilé iiiGnio, ils
disent encore : Puisque vous vous chargez
d'rffacir les péchés du monde, recevez la
piièrf que nous vous faisons d'expier les
noires.
Qvi SEDKS Qui ites assis à la droite du
Père, ayez pitié' de nous. Nouveau motif
d'engagir Jésus-Christ à nous faire miséri-
corde: sa séance à la droite du l'ère. C'est
comme si nous lui disions : Vous qui avez
déjà payé pour nous, qui jouissez même de la
récompense de ce rachat, étant à la droite du
Peu, I itesnous n ssentir les tHels de votre
mi^érlC■o^llc et de volie puissance. Saint Paul
dit (1) que Jésus-Christ est à ta droite de
Dieu vu il interpelle pour nous. Et ce grand
apôtre dit encore ailleurs (2) qu'iY est tou-
jours vivant pour interpeller pour nous.
Remarquons ici qu interpeller dit beau-
coup plus ((u'intercédir. Celui qui inlerpelle
a droit de parler, d'ajouter de nouvelles rai-
sons, et de dire : Ayez égard à tel ou tel chef.
Jésus-Christ donc, étant à la droite de son
Père et interpellant pour nous, a droit de
dire au Père céleste : Ayez égard à mon sang,
qui est le prix de leur rédemption.
Ainsi nous disons à Jésus-Christ : Vous,
Seigneur, qui êtes à la droite du Père après
avoir payé pour nous, qui élos le vrai pon-
tife pour interpeller pour nous, ayez pitié de
ceux qui doivent aller à vous avec la con-
fiance que marque voire apôtre (3) : Ayant
donc pour grand pontife Jésus- Christ, Fils
de Dieu, qui est moulé au plus haut des deux,
allons nous présenter avec confiance devant
te trône de la grâce, afin d'y recevoir miséri-
corde, et d'y trouver grâce pour être secourus
dans nos besoins.
Oui, Seigneur, c'est de votre Irônc que
doivent émaner toutes les grâces : parce que
vous êtes le seul Saint, quoniam tu solus
SiNCTDs. Premièrement , le seul pontife
saint ('i'), innocent, sans tache, séparé des
pécheurs, et plus élevé que les cieux ; qui
par conséquent n'êtes pas obligé d'offrir des
victimes pour vous avant que d'en offrir
pour le peuple, comme fait le prêtre qui
vous représente à l'autel. Secondement, vous
êtes le seul Saint, le seul qui renfermez dans
vous tous les saints comme vos membres ,
qui n'ont de sainteté qu'en vous et par vous.
To SOLUS DoHtNcs. Vous êtes aussi le seul
(t) Rom. nu, Si.
(2) Uebr. ïii, iS
(3) Habeutes ergo pontificem magnum qui peuetravit
calos Jesum Filiiim Dei , adeamus ergo cum liducia ad
throiMiiu gratis, ul uiisericordiaoi cousei)uaoiur, et gra-
liam iuveulamus ia auxiliu O|iporluao. Hebr. iv, U, 16.
(4) Saiicius, iiiuoceus, impollutus, segregalus a (jccca-
toribus, et eicelsior cœlis laclus ; qui non liabet uecessi-
latem quotidie, qiiemadtnodum sacerdulûs, irlus pro suis
deliclis bostias offerre, deinde pro populi. Hebr. vu, 26.
(5) Les indulgences accordées a la dévotion à saint
Louis de Goniague sont bien propres à exciter les tidèles
à la pratiquer. 11 serait à désirer que la jeunesse cbré-
tienue surtouL se mit sous la protection de cet aimable
saint , que Benoit Xlll lui a douné tout à la fois pour pa-
Irott «i pour uodUe, Notis as iaurious trop rccoiuiuauder.
GON 8<t
Seigneur par nature et par acquisition, nous
ayant rachetés par votre sang. \ Ous êtes le
seul qui exercez toute souveraineté, puis-
que vous êtes le seul qui ayez la même au-
torité que le Père et le Saint-Esprit.
Tu soLOS Altusimus, JesuChriste : le seul
Très- Haut, égal a Dieu, avec te Sainl-lisprit,
dans ta gloire du Père, ci'M san'Cto Spiritu
IN GtoRiA Dei Patris. Amen.
GONZAGUE (Saint Louis de) (5).
(Indulgci.ccs autliunll(|ues )
I.
Indulgence (ilénière accordée à perpétuité à
tous les lidèles, le jour de la tête de ce saint.
Pour gagnercette indulgence, ondoit, après
s'être confessé elavoircommunié, prier pour
les inteiilioiis de l'Eglise devant un autel où
cette fête soit célébrée avec la permission do
l'ordinaire (6).
A'. B. 1" La fêle de saiut Louis de Gonza-
gue est fixée au 21 juin ; mais s'il arrivait que
cettp fèlo »e célébrât un autre jour, avec la
permission de l'ordinaire, l'iiidulgence se
g igncrait ce jour-là, et non plus le 21 juin.
2° Il n'est pas nécessaire que l'autel soit
dédié à saint Louis de Gonzague, il faut seu-
lement qu'on y célèbre la fête de ce saint
avec la permission de l'ordinaire.
II.
Indulgences accordées à perpétuité à tout
fidèle qui célébrera, en l'honneur de saint
Louis de Gonzague, les six dimanches qui
précèdent sa fête, ou même six autres di-
manches consécutifs dans le cours de l'année.
Indulgence plénière pour chacun des six
dimanches, aux conditions suivantes :
1" Que l'on célèbre les six dimanches, et
qu'on les célèbre de suite sans inleruption;
2^ Qu'après s'être confessé on commu-
nie chacun de ces six dimanches.
3* Que l'on sanctiûe ci.acun de ces diman-
ches par de pieuse» tnéJitutions, ou des prières
vocales, ou d'autres œuvres de piété en l'hon-
neur de saint Louis de Gonxague (termes du
rescritl (7).
III.
Indulgence accordée à tout fidèle qui réci-
tera, aiec dévotion et un cœur contrit, la
prière suivante à saint Louis de Gonzague,
avec un Pater et un Ave.
Indulgence de 100 jours, une fois par
jour (8j.
à ce sujet, le petit ouvrage qui a pour litre : Exercices
de dévotion à S. Louis de Gonzague, etc., 1 vol. in-18. Ou
y trouve l'Abrégé de la »ie du saint, des prières en soQ
honneur, et des lectures pour un exercice de trois jours,
pour une neuvaiae, pour les six dimanches et pour le joar
de sa fête. Puissent les jeunes gens apjirendre dans ce
livra 3 imiter lesvertus d'un saint, mon ii la fleur de l'âge,
et pourtant chargé de mérites piiur le ciel!
(6) Brefs de Bennii Xlll, du 22 novembre 1729 ; de Clé-
ment Xtl, du 21 novembre 1737 ; el de BeDoll XIV, du 22
avril 1742.
(7) Clément Xll, décrets de la sacrée congrégation des
Indulgences, du ! 1 septembre 1739, et du 7 janvier 1740
(8) Pie VU, décrei t/i iii.^ el oibis de la sacrée congré-
gation des ludulgeoces, du B mars 180i.
87
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
8K
PRIÈRE.
0 bienheureux Louis, orné d'une angéli-
que pureté, malgré mon indignité, je mets
sous votre protection la pureté de mon âme
et de mon corps. Je vous en conjure, par
cette angélique vertu que vous avez si bien
pratiquée, daignez me recommander à l'A-
gneau sans lâche Notre-Seigneur Jésus -Christ,
et à sa très-sainte Mère, la Vierge des vierges.
Préservez-moi de toute faule grave, ne
permettez pas que je me souille de la moin-
dre tache d'impureté; mais quand vous me
verrez dans la tentation et le danger de pé-
cher, daignez éloigner de mon cœur les pen-
sées et les affections impures , rappeler à
mon esprit lesouvenirde l'éternité et de Jésus
cruçiGé, imprimer profondément dans mon
cœur le sentiment de la sainte crainte de Dieu,
et y rallumer le feu de l'amour divin; afin
qu'après vous avoir imité sur la terre, je
mérite de posséder Dieu avec vous dans le
ciel. Ainsi soit-il. Ptiter, Ave.
GRADUEL.
C'est une petite partie de la messe qui suit
l'Epllre, ainsi appelée des degrés sur lesquels
on montait autrefois pour la chanter. On
donne encore ce nom au livre de chant qui
contient loul ce qu'on chante aux différentes
messes de l'année.
OBIGmE ET EXPLICATION DU GRADUEL.
(ExpUculion du P. Lebrun. )
Après l'Epllre, pour joindre la prière avec
l'instruction, l'Eglise fait succéder un psau-
me entier ou quelques versets qu'on appelle
le Graduel (1), à cause qu'ils étaient récités
ou chantés sur le degré du pupitre, comme
l'observa Raban Maur au ix' siècle.
Ce psaume ou ces versets appelés le Gra-
duel étaient anciennement chantés, tantôt sans
interruption par un seul chantre, et tantôt
par plusieurs alternativement qui se répon-
daient les uns aux autres. Quand le chantre
continuait seul jusqu'à la fin sans interrup-
tion, cela s'appelait chanter en trait, tractim,
tout de suite. Quand le chantre était inter-
rompu par d'autres chantres ou par tonte
l'assemblée qui reprenait quelque verset ,
cela se nommait chanter en antienne, en
verset ou en répons. Voilà l'origine et la
première signification des mots Graduel,
Trait et Bépons.Ceqai séchante après l'Epî.
tre est toujours appelé Graduel. Ce qui se dit
tout de suite par les chantres seuls est nommé
le Trait. Et quand le chœur se joint aux
chantres, c'est ce qu'on appelle un répons (2J
ou un verset (3).
Le psaume avait quelque chose de plus
triste, quand il était chanté par une seule
personne ; c'est pourquoi, dans les temps
consacrés à la pénitence ou à la mémoire
des mystères de la passion de Jésus-Christ,
on a suivi l'usage de chanter en trast. Depuis
le X* siècle plusieurs ont cru que chanter en
trait devait signifier chanter en traînant (4),
d'un ton lent et lugubre; et, suivant cette
nouvelle idée, on n'a plus observé dans la
plupart des églises, de faire chanter le psau-
me par un seul chantre. On le fait chanter
par plusieurs, qui chantent alternativement
deux à deux, et l'on observe seulement de
ne le pas faire interrompre par le chœur.
Mais au temps où l'Eglise est dans la joie,
comme sont le temps pascal, les dimanches
consacrés à la mémoire de la résurrection
de son Epoux, et les autres solennités, on
chante un verset précédé et suivi du mot
Alléluia, auquel toutes les voix non-seule-
ment du chœur, mais de toute l'assemblée,
peuvent se réunir.
GRAND'MESSE. Yoy. Messe chantée.
GRÉGORIEN (Chant). Yoy. Chant.
GRÉML\L.
C'est l'un des ornements de l'évéque,
qu'on lui met sur les genoux et sur lequel il
dépose ses mains, quand il est assis avec la
chasuble. Sa longueur, selon Gavantus, doit
être de deux coudées, un mètre environ; sa
largeur d'une coudée et demie. On l'entoure
de franges en or ou en argent.
H
HABITS SACRÉS. Yoy. Messe, Bénédiction.
HANC IGITUR.
RUBRIQUE.
Le prêtre tient les mains étendues stir le
calice et sur l'hostie, en disant : Hanc igilur,
jusqu'à ces mots : Vi^T Christuin. Til.VlUi
n. i.
REMARQUES.
Jusqu'au xv* siècle, selon l'Ordre romain,
(1) Responsorium islud quidam Graduale vocant, coquod
juxta gradus pul|>iii cautalur. Rnban. Maur. lib. i de Instit.
cleric., c. 32.
(2) Psalmus responsorius. Greg. Turon. lib. viu, c. 2.
Responsorium vero iidem qui supra Iiali Iradlderunl, quos
inde respODsorios caiitus vocant, quod .ilio dcsiuenle id
aller rcspondeat. Amalar. I. ni, c. 11.
(ô) Vuy l'excellente prC-face du cardioal Tbomasi, qui
le prêtre tenait simplement les mains élevées
pendant cette oraison , comme il les tient
en disant les prières précédentes; et dans
plusieurs Eglises de France et d'Allemagne
le prêtre, pour marquer sa bassesse et sa
disposition à s'offrir en sacrifice , se tenait
incliné (o) en disant Hanc igitur, elc. (G),
comme on le voit dans un grand nombre de
Missels, et comme le font encore les jacobins
et les carmes. Mais vers l'an 1500, les ru-
briques de plusieurs Missels de France, d'Al
est il 11 tète de l'Anliphonier et du Responsoriel romaiDS
qu'il fit imprimer à Rome, en 1683.
(i) Dicitur autem Tractus a trahendo , quia tractim et
cum asperitate vocuiii et prolixitate verborum canilur. Du-
rand. 1. IV, c. 21.
(5) liane... sacerdus in quibusdam ecclesiis prufunde se
inclinai. Durand. Ration. 1. iv, c. 30.
(6) Selon le Micrologue , vers l'an 1090, le prêtre s'il»»
89
IIAN
HAN
fo
lemagne, d'Italie, de Rome môme, marquent
que le prêtre étend les mains sur le calice et
sur l'hostie fl). Les chartreux, qui ne met-
taient point anciennement de rubrique dans
lo canon, y ont mis celle-ci dans leur Missel
de UiOJ cl dans les suivants, aussi bien que
dans leur ordinaire de 16il (2). Scortia,
jésuite (.!), qui écrivait il y a cent ans, et
M'nsi, prêtre de l'oratoire de Rome {'*),
croyaient celte cérémonie très-ancienne à
cause du rapport qu'elle a avec l'ancien
Testament, où l'on voit que les prêtres et
ceux qui oflraienl une victime pour les pé-
chés mettaient la main sur la victime (5).
Denys le Chartreux dit (G) que « le prêtre
M)cttait la main sur l'hostie pour mieux dé-
signer son intention, et exciter plus vivement
la dévotion sur le sacrifice extérieur pour
s'attirer les regards favorables de Dieu. » Il
ajoute, sur les remarques des anciens rab-
bins, que celui qui mettait la main sur la
victime témoignait à Dieu par là que celte
victime était siibsliluée à sa place pour souf-
frir la mort qu'il avait méritée par ses pé-
chés. Eusèbe (7) et Théodoret (Sj donnent
plusieurs raisons de cette cérémonie, et,
pour en remplir la signification à la messe,
quand le prêtre étend les mains pour lui et
pour !e peuple sur le pain et le vin, qui vont
être détruits invisibieinent et changés au
corps et au sang de Jésus-Christ, lui et les
fidèles doivent souhaiter d'être détruits et
immolés eux-mêmes devant Dieu d'une ma-
nière spirituelle, c'csl-à-dirc qu'ils doivent
détruire en eux tout ce qui peut lui déplaire,
et se dévouer entièrement et sans réserve à
«on service, comme au premier principe de
leur être et à leur dernière fin.
Explication de la prière Banc igitur.
Cette prière est précédée du titre infra ac-
tinnnn dans la plupart des anciens Missels
manuscrits et imprimés, comme le Communi-
cantes, pour les mêmes raisons qui ont été
marquées à ce dernier article (9). Il y a
dans le Missel trois Hanc igitur propres :
l'un pour le jeudi saint, les autres pour les
veilles et les semaines de Pâques et de la
Pentecôte. Il y en avait autrefois plusieurs
autres dont on parlera ailleurs.
Nous vous prions Hanc igitur obla-
donc. Seigneur, de tionemservilutis nos-
recevoir favorable- trae , scd et cunctîB
ment cette offrande familise tute, quœsu-
rlinait profomlûment, twissant la lête jusqu'à l';iulel , pour
iiiarnuer le profond abaissement àr: Jésus-Clirist dans sa
passic.ii : Cuin dicimiis : Umc igiîiir oblationem, iisqxe ad
(i/lirre iticliunmur , ad cxeiuptny Clirhli, qui se luuniliuvit
pro iiobis usquc iid iiiortein criicis {De F.Cftes. observ cap.
14). li.ioiil di- Tongri's(/JeO&senj. can. propos. 23) et Ga-
briel Bipl ( ieci 33 ), le premier au comraeiicenient , et
l'autre il Ij lin du w biècle, parlent de celte inclinaliOB
du prêtre; ctHecolTeii, religieux augustin , qui écrivait k
Strasbourg l'an 1590, blàmaii celte posture .Conslans, dil-
i\,et eieàa meiilis demtio sufficit.
(I) ("elle rubrique est marquée dans les Missels de Tou-
louse de U90; de Langres , 1491 ; d'Autuii , 1493; d'U-
treclit, 1497 ; de Baveux, ISOI ; dans les anciensimprimés
de Sens, de Paris, 1481 ; d'Auxerre, de l'royes, d'Amiens,
1514; de Grenoble, 1522; de Rome , lo2i; de Cambrai,
lSâ7; de Narbonne, 1528, etc. Dans le Missel de Verdun,
de 1481, il y a : Inclinans se dicai : Hanc, etc. ; et dans
de notre servitude , mus. Domine, ut pla-
qui est aussi l'offran- catus accipias, dies-
de de toute votre fa- que nostros in tua
mille, d'établir nos pace disponas ; atque
jours dans votre paix, ab îeterna damnalio-
de nous préserver de ne nos eripi , et in
la damnaiion éter- electorum luorum
nelle , et de nous ad- jubeas grege nunie-
meltre au nombre de rari : Per Chrislum
vos élus ; Par Jésus- Dominum nostrum.
Christ Notre-Sci- Amen,
gncur. Amen.
Après que le prêtre, de sa part et de la part
des assistants , a représenté à Dieu qu'il lui
offre le sacrifice en union, ou entrant en com-
munion avec toute l'Eglise de la terre et du
ciel, il lui représente ici que cette union avec
toute l'Eglise excite sa confiance en sa divine
bonté, et lui fait espérer qu'il recevra favo-
rablement celte obl.ttion : Hanc igitur ob-
lationem ,.. . QU.ESLMUS, Domine, ut placa-
Tus accipias : Nous vous prions donc , .Sej-
i/neur, derecevoir favorablement cetteoffrande;
comme s'il lui disait : Puisque nous avons
l'avantage d'être en communion avec les
saints du ciel et de la terre, nous vous sup-
plions, en considération de cette sainte socié-
té, de nous être propice, et de recevoir celte
oblalion.
Sbrvitutis nostr£, de notre ssrvitudc : de
nous, qui sommes vos serviteurs, qui appar-
tenons à Jésus-Christ, votre Fils, comme ra-
chetés par son sang ; qui venons ici pour
donner des marques de notre entière dépen-
dance , et pour adorer votre souverain do-
maine sur nous, par l'oblation de ce sacrifice
qui est aussi celui de toute voire Eglise,
cuNCT;E FAMiLidi TC.E. Auialaire et Flore ont
pris eu ce sens le mot de famille. Mais il faut
aussi remarquer qu'un grand nombre d'an-
ciens Missels nous font entendre que ces mots
servittitis nostrœ désignent le prêtre, et qu'on
entend par cunctœ familiœ tous les fidèles
qui pendant la messe composent la famille
ou l'assemblée , dont le prêtre est regardé
comme le père et le président.
Dans ces anciennes messes, oîi la prière
Hanc igitur est quelquefois plus étendue, le
prêtre marque aussi plus distinclement
son oblation particulière : Celle ablution de
ma bassesse (10), dit-il. cette oblation (1 1) que
votre serviteur vous offre. Et quand il dit:
Servitutis nostrœ, on voit que nostrœ est mis
' celui de 1554 il y a : Exlendat manits super hosttam et ca-
licetn.
(2)0rdin. c. 27, n. 4.
(3| De Sacrificio mis<iîe. Liigd. 1616.
(4) Dans le tr.ité iulitulé le Vrai EcclésiaUtqne. impri-
mé irès-souvent en italien, et mis en latin eu 1B92 par le
P. .\drien de Saiut-Krançois, carme. Francof. 1693.
(5) Ponelque manuni super oaput liostiœ, et accepiabihr
eril, atque in expiationeui ejus proficiens. LevU. i, *.
Exod. XXIX, 10.
(6) Dionys. Cart. in Levit. i.
(7) Demonst. evang. c. ult.
8) (Juipst. iii Octaieuch.
(9) Le Missel de 1512, dont on a mis la rubrique à l'ait.
Coinmmicaidcs. renvoie aussi a ceue rubrique.
(10) Hanc ol>lationeniliuiuilUJtis me*. MiSi.lUijr.
(11) Hanc iîilur oblationem qnam libi off/m ego Uiuulu»
uns liudie. Cod. Sacrum. Tkum.
91
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
82
pour»jeœ(l), comme divers auteurs l'ont
remarqué depuis plusieurs siècles.
On ne trouve pas moins distinctement dans
ces messes l'explication des mots sed et cun-
etœfamÙiœ pour signifier l'assemblée actuelle
des assistants; car, à la messe de laDédicace,
dans la prière Hanc igitur, le prélre ajoute :
Toute la famille (2) qui vient se réunir avec
empressement dans ce saint lieu de prière.
L'Eglise, qui nous fait dire dans plusieurs
oraisons : Protégez, Seigneur, votre famille,
ne nous fait parler alors que pour les assi-
stantset quelques particuliers, pour qui l'on
prie spécialement; et ce qui peut encore nous
porter à entendre ici par notre servitude et
toute votre famille \e prélre et les assistants,
plutôt que toute l'Eglise, c'est qu'ils deman-
dent à Dieu d'élre reçus favorablement en
considération de l'Eglise universelle , à la-
quelle ils sont unis.
Cette oblation est donc ceiledetoute l'Eglise
par l'union de tous les membres de Jésus-
Christ , et elle est plus spécialement celle du
prélre et de tous les assistants qui offrent
dans cette union (3). Les prêtres se désignent
ici par le mot deservitude, comme les apôtres
se sont nommés les serviteurs de Dieu (i).
Ce n'est pas que tous les Gdèles ne soient les
serviteurs de Dieu , mais les prêtres le sont
d'une manière plus particulière ; car, outre
leur dépendance entière de la souveraine
majesté de Dieu, qui leur est commune avec
les autres fidèles , ils en dépendent encore
comme des personnes qui ont l'honneur d'être
choisies et consacrées uniquement à son culte
et au service de sa maison. C'est pourquoi
ils peuvent dire plus proprement que les
autres : Servitutis nostrœ.
Le prêtre tenant les mains étendues sur
l'oblalion, selon les rapports et les vues qui
ont été exposés dans la remarque précédente,
demande a Dieu pour lui et pour les assi-
stants de leur être propice. Il fait ensuite
trois demandes , qui ont été ajoutées par le
pape saint Grégoire (5) , et qui renferment
un sens très-relevé et très-excellent , dit
Bède (6). Nous demandons en premier lieu
qu'il plaise à Dieu de nous faire vivre dans sa
paix durant le cours de cette vie , diesquë
NosTROs IN TDA PAGE DispoNAS. Cette paix est
une suite de notre réconciliation avec lui, et
elle est bien différente de cille du monde. Je
vous donne ma paix , dit Jésus-Christ (7) , je
ne vous la donnepas comme le monde la donne.
En effet , la paix du monde , qui consiste à
( t)Servitutisnoslr», id est, meje. Durand. I. iv, c.39,n. 1.
(2) Cuuclam lanjUiam tuaiii a<l aiilse Imjus siiOTragia con-
currentem. In Dedicul. Basil Cad. Sacrant. Thom. Bona.
Rer. lit. 1. II, c. i'2. el Murlen. tom. I dp Antiq. Rit.
(3) Etienne d'Aulun et Eudes de CaiiilJrai , au xii°
siècle, expliqueul fort iiien comment cette ol)l;Uion est
universelle et particulière : Hœc oblali» non Umliim est
iacerdolii, sed cunclœ familiœ , id est cteri et populi ; el
non lantum assistenlis familiœ, sed totius familim. (Steph.
^du. de Sacram. Alt. c. 13. ) Sermlulis, id est cleri. tibi
( qui secundum aeceplos gradus in Itac oblulione sacrificii
servimus ), {sed et cunclœ familiœ tuœ), id est lolius assi-
stenlis coUeclœ. Sotilurii sic intelligunt servitutis noslrœ, id
est mea cwn meo ministro. Sed et cunclœ fainiliœ tuœ, id
est, cunclœ Ecclesiœ (Odo Camer. Expos, can , dist. 2.)
(4) faulus scrvus Jesu Christ!. Rom. i, 1. Simon Petrus
bervus el aposiolus. Il Pelr. i, etc.
jouir paisiblement des biens qui contentent
la cupidité, est une fausse paix, parce qu'elle
ne peut remplir les désirs du cœur humaiu,
ni lui ôler les inquiétudes où il est qu'on ue
lui ravisse ces biens qui lui plaisent pour un
temps, ni apaiser les remords et les reproches
de la conscience qui le lourmenlent. C'est
une fausse paix qui trouble le cœur, loin de
le rendre heureux. Mois la paix de Dieu, la
paix de Jésus-Christ , qui consiste dans la
possession de sa grâce et de ses autres dons,
remplit le cœur d'une joie solide, qui se con-
serve même au milieu des plus grandes af-
flictions , parce qu'elle nous tient toujours
unis à notre souverain bien. Voilà la paix
que saint Paul (8) souhail.iit aux fidèles , et
qui est un bien si granihjue no-us ne pouvons
en comprendre l'excellence.
Ab jETERNA DAMNATIONE NOS ERIPI. En Se-
coiid lieu, nous demandons qu'il nouspréserve
du plus grand de tous les maux, qui est la
damnation éternelle. Nous naissons tous en-
f.inls de colère , nous avons tous encouru
l'indignation de Dieu, nous sommes condam-
nés aux feux éternels de l'enfer , préparés
pour les démons et pour ses anges. C'esl par
les mérites infinis et par la miséricorde de
Jésus-Christ que nous sommes tirés de cet
étal malheureux. Mais tous ceux que la grâce
de Jésus-Christ en relire ne persévèrent pas
dans la justice et dans la sainteté, parce
qu'ils ne font pas un bon usage des grâces
que Dieu leur a faites. Ainsi ii faut deman-
der continuellement qu'il nous préserve de
la inort éternelle en nous accordant le doa
de la persévérance.
Ex IN ELECTORUM (9).... Nous demandons
pour ce sujet, en troisième lieu, qu'il plaise
à Dieu d'ordonner que nous soyons au nom-
bre des élus , que sa miséricorde nous pré-
serve contre toutes sortes d'attaques. Du
côté de Dieu l'élection ne change pas, puis-
que Dieu est immuable, et que ses dons sont
sans repentir; mais pour nous, nous sommes
comme de faibles roseaux exposés à tout
vent, et nous devons nous efforcer d'affermir
notre vocation et notre élection par les bonne»
œuvres (10). Ce sont les moyens par lesquels
elle s'accomplit; c'est par les fruits que nous
faisons que l'on connaît si nous sommes de
bons ou de mauvais arbres. Nous prions donc
le Seigneur de nous faire marcher dans la
voie des élus , pour être éternellement avec
eux (11). Personne n'en sait le nombre , mais
on peut bien dire qu'une grande marque
(5) Joan. Viac. Viu S. Greg. 1, u, n. 17 ; Walfrid. I. de
Rcl). Eccles. c. 22.
(G) Sed in ipsa niissarum celebratione tria verba maxi-
mae perfeclioiiis plena superadjecit : Diesque noslres in
tua pace disponas, atqite ab œlerna dainnaiione nos eripi ,
et in eteclorum luorum jubeas grege nwnerari. Hist. Eccle».
1. II, c 1.
(7) Paceni meamdo vobis, non quomodoaiuDdusdatego
do vol>is. Joan. xiv, 7.
(8) Phit. IV. 7
(9) Selon Aaaaire , saint Ambroiïe a connu cette orai-
son : Ecce lue oralwn est pro œterna vita. Juxla dicta
sancli Ambrosii, in liac oralione bona nobii necessaria
postuUimus (Anial. prœlat. 2 iu lib. de Offic.)
(10) SalagilP ut per bona opéra certaui vesiram vocâUo-
nem facialis. II Pelr. i, 10.
Ul) Conc. rrid..sess. e, c. 12.
93
MON
HON
'Jt
d'élection est d'enlrer dans l'ispril de ces
saintes prières du Canon, de ne souhaiter
que la paix de Dieu , de ne craindre que la
mort éternelle, cl de demander vivement au
Seigneursagrâceet s;i protection coniinuelie
pour persévérer jusqu'à la fin, et élre ainsi
du nombre de ceux qui le béniront élirnel-
lement. Heureux ceux qui feront tous les
jours avec une vive foi celte demande, d'élre
comptés parmi les élus. Per Christum Do-
MiNUM NObTRUM, puf J ésus-Chtist Nutre-Seï-
(j}icur, qui va tire présent à l'autel pour la
sauclificalion des Gdèlcs.
HEBDOMADAIRE.
On appelle ainsi celui qui préside à l'office
divin, à son tour, pendant une semaine.
HEURES CANONIALES. Voy. Office uivi.'*.
HONNEURS.
Sa Sainteté Benoit XIV ayant chargé quatre
cardinaux de rédiger un Cérémonial qui se-
rait observé par rapport aux présiilents, gou-
verneurs, etc., dans les lieux d>; leur juri-
diction , ces cardinaux ayant tenu plusieurs
féances à ce sujet, le même souverain punlifo
a non-seulement approuvé les règles qu'ils
ont rédigées , mais encore il en a prescrit
l'observation cxaile, le 18 avril 17i-l , cl l'a
fait ajouter au Cérémonial des évèques. C'est
uu troisième livre qui ue se trouve pas dans
les anciennes éditions de ce Céréuioniai, et
que nous allons donner ici. On verra par lu
combien l'Eglise lient aux bonnes règles,
même de civilité et de biensteance.
HONNEURS RELIGIEUX.
RÈGLES ET CÉRÉMOMES INSTITUÉES POOR LES
PRÉSIDENTS DES PROVINCES, GOC VERNËl'RS ,
PRÉLATS, ET VICE-LÉGATS APOSTOLIQUES.
(Cérémonial, I. m )
Chapitre I. — Ce que doit faire unprésideiit,
gouieriKur ou vice-léyat envers tes évéques
de sa ville ou de sa province , quuinl il
y arrive, et pendant qu'il y demeure.
1. Aussitôt qu'un prélat, président ou gou-
verneur sera arrivé dans la province ou la
ville conDèe à sa juridiction temporelle, il
enverra le plus digne de sa maison vers
l'archevêque ou l'évêque qui y réside, pour
l'informer de son arrivée, et l'avertir qu'il
tâchera de lui faire au plus tôt une visite pu-
blique, avec toute la solennilé possible.
2. Le prélat du lieu, ainsiaverli, n'allendra
pas cette visite publique du président ou
gouverneur, mais il lui fera une visite privée
et amicale , à l'enirée de la nuit , en habits
courts et noirs. En y allant, il ne se fera pas
annoncer , il demandera seulement s'il est
chez lui ; celui-ci recevra la visite en habits
ordinaires. L'autre à son départ ue souffrira
pas qu'on l'accompagne avec appareil ,
pour ne pas sortir des bornes d'une visite
privée.
3. Le président ou gouverneur fera bientôt
une visite semblable à l'archevêque ou évê-
que,iaus préjudicedela visite publique et so-
lennelle qu'il doit lui faire peu dejoursaprès.
k. Aux approches du jour fixé pour celle
visite officielle, le président ou gouverneur
la fera aunoncir à l'archevêque ou évéque;
le messager se présentera le malin si elle
doit avoir lieu le soir ; et le soir, si ce doit
être le lendemain matin. Eu arrivant au pa-
lais épisciipal, il doit trouver à la porte les
gens de la maison ; le prélat se tiendra au
haut des escaliers, cl descendra même de
quelques degrés à sa rencontre ; il le traitera
avec politesse, et marchera à sa gauche en
l'introduisant dans la salle d'audience. Ils
seront assis en face sur des sièges eg.iux ;
après un entretien familier, le président ou
gouverneur à son départ sera accompagné
jusqu'.iu bas des degrés par l'arclievéque ou
évéque ; ceux de la maison l'accompagne-
ront jusqu'à s;i voilure, et ne se retireront
qu'après si>n départ.
5. L'archevêque ou évéque de son côté ne
différera pas d'annoncer et exécuter une pa-
reille visite au présideiil ou gouverneur, où
l'on observera exacleiiient les mêmes choses
à son égard, relativeruen: à la manière de
lui aller au-Jevant, de le faire asseoir el de
l'accompagner.
G. Si le président réside déjà dans sa pro-
vince, ou le gouverneur dans sa ville, lors-
qu'un nouveau prélat y fait ton entrée,
c'est à Celui-ci a l'annoncer au président uu
gouverneur qui fera au plus lot sa visite, non
un particulier, mais solennellement, après
s'être fait annoncer ; il recevra de même
ensuite la visite do l'archevêque ou évéque.
7. A l'approche des fêles de Noël, le pré-
sident ou gouverneur ira le premier vers
l'archevêque ou évéque lui présenter ses
souhaits, sans rien omettre de ce qui a été
mar<)ué pour la première visite olficielle.
L'archevêijue ou évéque à sou tour fera
une pareille visite.
8. Quoiqu'il soil réglé plus haut que l'ar-
chevêque ou évéque doit placer à sa droite le
président ou gouverneur qui entre chez lui,
il n'en est pas de même hors de la maison ;
car, hors de la maison de l'un ou de l'autre,
l'évêque du lieu et tous ceux de la province
auront toujours le pus sur le président ou
gouverneur, el se tiendront à sa droite.
9. Ce qu'on vient de prescrire pour les
présidents et gouverneurs, sera aussi ex-
actement observé par les vice-légats , à
l'égard des archevêques et évéques non
cardinaux, dans les lieux soumis à leur ju-
ridiction.
Chap. \l. — Dans quel costume les archevéquts
ou évéques, les présidents ou gouverneur»
doivent recevoir et se rendre mutuellement
les visites officielles.
1. Toutes les fois que l'archevêque on
évéque visitera solennellement le président
ou gouverneur, el la première fois qu'il se
présentera en vertu de lettres apostoliques,
il consentira à ce qu'où érige un oratoire
privé dans le palais ; il aura sur la soulana
la nioselte et le rochel à découvert. H aura
K
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
'Jô
le même costume chex lui pour recevoir les
visites annoncées et publiques du président,
gouverneur ou vice-légal.
2. L'archevêque qui a l'usage de la croix
ne permettra pas qu'on la porte devant lui
en pareille circonslance.
3. Ce sera aussi avec l'habit long ou sou-
tane, le rochet et le petit manteau (1). que le
président, gouverneur ou vice-iégat fera sa
visite publique à l'archevêque ou évêque, et
qu il recevra la sienne; il en sera ainsi, tou-
tes les fois qu'il se présentera avec appareil.
Chap. III. — Arrivée du président ou gouver-
neur avec l'archevêque oit évêque, en habit
long,àl'égiisemétropoHtaine ou cathédrale,
aux jours de solennité.
1. Chaqne année, aux fêtes énuniérées
dans le présent Cérémonial, liv. II, chap.
1, savoir : la Nativité de Notrc-Seigneur
Jésus-Christ, l'Epiphanie (2), l'Ascension,
la Pentecôte , la fête des saints apôtres
Pierre et Paul , l'Assomption de la bien-
heureuse Vierge Marie, la Toussaint, la
Dédicace de l'église inélropolitaine ou cathé-
drale, la fête du saint titulaire de ces églises
et du patron de la ville , et autres fêtes
extraordinaires qu'on célèbre solennelle-
ment dans certains lieux et en certaines
circonstances, à l'heure ûxée par l'arche-
vêque ou évêque, et annoncée par un mes-
sager, le président ou gouverneur, accon»-
pagné des magistrats, se rendra dans la cour
de l'évêque. Le pontife descendant sans iJé-
lai, il se joindra à lui ; après les saints réci-
proques, étant précédé par le magistral, le
président ou gouverneur l'accompagnera
jusqu'à la porte de l'église métropolitaine nu
cathédrale, marchant toujours à sa gauche.
2. Dès qu'ils seront tous les deux sur le
seuil de la porte, l'archevêque ou évêque
recevra l'aspersoir, et après s'être muni de
l'eau lustrale, il en présentera, par le con-
tact de l'aspersoir, au président ou gouver-
neur; c'est ainsi qu'il en agira toujours à
son égard <à l'entrée d'une église quelconque
ou d'un oratoire privé ; ensuite il aspergera
le chapitre, les magistrats et le peuple qui
sera autour.
Chav. IV. — Oti adore le très-saint sacrement,
puis on va au grand autel; place et siège
du gouverneur, président ou vice-légat;
sortie de l'église métropolitaine ou cathé-
drale après l'office divin.
1. Après l'aspersion, l'archevêque ou évê-
que s'avance dans le même ordre, avec le
président ou gouverneur, vers l'autel du
saint sacrement pour l'y adorer. Ils se met-
tront tous deux à genoux dans l'enceinte de
la chapelle où est la réserve, le pontife sur
nn escabeau de bois (appelé génullexoire ou
prie-dieu) préparé devant l'autel, couvert
d'une étoffe verte ou violette, selon le temps,
(I) Le petil manteau (iimn(e/((;(Mm) est un babit court,
non terme, qui a des ouvertures pour les bras. Fou. àlarl.
CiiRibioiiuL, lu Cérém. des év. 1. 1, c. 1, n. 1
avec nn coussin pour les coudes et un autre
pour les genoux ; le président ou gouver-
neur sera à un autre prie-dieu placé au côté
de l'Evangile, couvert d'une étoffe toujours
violette, et muni de coussins ; il ne sera pas
sur la même ligne, mais en iravers, ayant
en face celui de l'archi'vêque ou étêque ; à
droite du président ou gouverneur seront
les magistrats, à genoux seulement sur des
coussins.
2. Après l'adoration du saint sacrement,
on va dans le même ordre au grand autel ;
près d'y arriver, aprè'iles >ialutsréciproi|ues,
on se sépare ; le pontife va faire sa prière à
genoux à son fauteuil ou prie- dieu, et le
président ou gouverneur va au siège qui lui
est préparé de cette manière.
3. Près du trône pontifical, entre ce trôna
et le siège immobile destiné au tnagislrat, on
placera un marchepied en bois d'un seul de-
gré, et par-dessus un siège propre ordinaire,
dont le dossier n'aura pas plus de sept ou
huit palmes d'élévation et six de largeur ; on
le couvrira d'une étoffe violette, non lissae
ni ornée d'or ou d'argent. Devant ce siège,
on placera un prie-dieu avec tapis et cous-
sins violets où l'on puisse se mettre à ge-
noux. Ce siège n'y sera pas permanent ;
mais on le mettra quand le président ou gou-
verneur doit assister aux saints offices, et
on l'ôlera à chaque fois, quand ils seront
achevés.
4. Lorsque, pour entendre plus commo-
dément les prédications, le pontife laisse le
siège pontifical fixe pour se rendre en face
de la chaire à un lieu qu'on y a préparé, si
c'est un trône surmonté d'un baldaquin, il
y aura aussi, pour le président ou gouver-
neur, le siège sus-mcnlionné, avec dossier
sur un marchepied. Si l'on n'y a pas placé
un baldaquin, le siège n'aura pas de dossier
élevé, et sera semblable à celui du pontife.
5. Les coutumes variant avec les lieux, il
peut arriver que le président ou gouverneur
entre à l'église séparément , ou lorsque
l'archevêque ou évêque y est déjà, et qu'il
assiste à l'office divin avec les magistrats
dans une église qui n'est pas cathédrale on
métropolitaine ; dans ce cas là encore, il
faut lui préparer sa place de la même ma-
nière, pourvu qu'il y ait là un trône pour
l'archevêque ou évêque, sans quoi il ne
faut jamais élever un autre siège.
6. Le président ou gouverneur pourra
cependant s'en servir lorsqu'il y aura quel-
que thèse publique, ou exercice littéraire,
ou autre chose semblable, et qu'il y prési-
dera comme pretnier el principal patron,
lors même qu'on ne doit pas y placer en
même temps un trône pour l'archevêque ou
évêque.
7. Après les divins offices auxquels l'ar-
chevêque ou évêque en chape aura assisté
conjointement avec le président ou gouver-
neur, un retournera à l'autel du très-saint
(2) On n'indii|np pas ici le jour dr Pâques, ni h l'eiidniif
précité, cil i. s'agit des premières vêpres. C'est ((ue celles
de Pâques sont jointes à la messe do samedi salut.
«T
HON
HON
tacroment pour y faire ta prière et l'aclion
de grâces, en observant poncludletnent tout
ce qui a clé prescrit pour h; niunicnl où on
arrive. Cependant au retour, l'archevêque
ou évéque ne soufTrira pas que le président
du gouverneur l'arcompagne jusqu'à la
porte de son propre palais ; il acceptera seu-
lement une escorte depuis la porte de l'église.
Chap. V. — Manière d'encenser le président ,
Quuverneur ou vice-légal, et de lui donner
la paix; après qui il doit recevoir le cierge,
les cendres, le rameau, et faire l'adoration
de la croix.
1. On observera exactement le Cérémonial
des évéqui'S par rapport à l'encrnsenirnt et
la paix ; le président, gouverneur ou vice-
légal, ne sera jamais encensé par le prêtre
qui assiste l'archevêque ou évéque, et qui
l'encense à son trône lorsqu'il ofCcie ou
assiste à vêpres, ou qu'il assiste à la messe
soleanelle célébrée par un autre ; mais le
ministre chargé d'enci-nser les chanoines du
chœur, quoique revêtus de leurs ornements,
encensera de deux coups le président, gou-
verneur ou vice-légat, après avoir encensé
les trois chanoines ()ui assistent l'archevê-
que ou évéque, et font avec lui un même
corps.
On observera le même ordre pour la paix ;
car le président, gouverneur ou vice-légal,
la recevr;i de celui qui doit ensuite la por-
ter aux chiinoincs qui sont dans le chœur,
comme on l'a dit.
2. Le jour de la Purification et le diman-
che des Riimeaux, l'archevêque ou évéque
donnera lui même le cierge et le rameau au
président, gouverneur ou vice-légat, aussi-
tôt qu'ayant reçu le sien, il en aura donné
un autre au plus digne des chanoines, qui
est en habit de chœur, et dont il a reçu le
sien. Le président, gouverneur ou vice-lé-
gat, en s'approchanl de l'archevêque ou évé-
que pour en recevoir le cierge ou le ra-
meau, ne se mettra pas à genoux; il le re-
cevra debout, en le baisant, ainsi que la
main de l'archevêque ou évéque qui le lui
présente.
3. C'est aussi debout qu'il recevra les cen-
dres, après que l'archevêque ou évéque les
aura imposées au chanoine qui doit chanter
la messe ce jour-là.
4. Le vendredi saint, si l'évêque n'officie
pas, le président, gouverneur ou vice-légat,
ira faire l'adoialiDn de la croix, à la gauche
du chanoine olficiant. Mais si l'évêque offi-
cie, il ira immédiatement api es lui, avant
tous les dignitaires et les chanoines.
CuàP. VL — Comment le président, gouver-
neur ou vice-légat, doit procéder à la com-
munion générale le jeudi saint.
1. Si le président, gouverneur ou vice-
légat, est prêtre ou diacre, il est très-à pro-
pos qu'il communie ce jour-là avec les au-
tres; avant le moment de la communion, il
«S
preniira sur le rochet une aube ou surplis
(cottam) parce qu'il doit avoir aussi une
étnle p.ndante devant la poitrine, ou passée
sur ré|).iule gauchi-. Il recevra la commu-
nion avant tous, baisant auparavant la main
de l'archivêque ou évéque.
2. S'il n'est ni prêtre, ni diacre, il se pré-
sentera néanmoins le premier à la commu-
nion, revêtu seulement du rochet et du pe-
tit manteau.
Chap.VII. — Des snluls réciproques que se doi-
vent les éréi/ues et le président, gouverneur
ou vice-légal; comment le prédicateur doit
tatuer l'un et l'autre
1. Le salut d'un pontife en fonction con-
siste régulièren)ent à bénir les personnes
avec la main étendue; néanmoins cette règle
applicable au commun des fidèles comme à
des enfants spirituels sur qui on a toute au-
torité, souffre une exception en faveur des
présidents, gouverneurs ou vice-légats,
comme il y en a une en faveur des chanoi-
nes, établie dans le Cérémonial, liv. I,
chap. 18 ; il faudra que l'archevêque ou
évéque fasse une inclination de tête pour
saluer le président, gouverneur ou vice-
légal, toutes les fois qu'il montera à son
siège et qu'il en descendra; le président,
gouverneur ou vice-légat, déposant la bar-
rette et se levant aussitôt, y répondra par
une inclination semblable.
2. Mais il faudra bien remarquer, pour
ces sortes de saints, la règle énoncée dans
le susdit chapitre, savoir que, sans égard à
la dignité plus ou moins grande des per-
sonnes, on ail égard à la manière de faire
commodément cette action, et qu'on salue
d'abord celui que l'on quitte , puis celui vers
qui l'on va, sans examiner lequel des deux a
la prééminence. C'est ainsi qu'on préviendra
et qu'on anéantira toutes les conlesiations
qui pourraient s'élever entre les chanoines
et les présidents susdits, au sujet de la préé-
minence.
3. Il faudra omettre ces révérences mu-
tuelles à l'office des ténèbres, à tout l'office
du vendredi sainl, et le samedi saint jusqu'à
la messe solennelle exclusivement, comme
aussi à tous les offices qu'on pourra célébrer
pour les morts. 11 sera conforme à la loi et à
la pratique observée jusqu'à ce jour, de s'abs-
tenir, dans ces différents cas, même des bé-
nédictions tant solennelles que privées du
clergé et des assistants, parce que ce sont
desactesd'un pouvoir exercé solennellement,
ce qui répugne dans les assemblées lugu-
bres.
4-. Mais le prédicateur n'omettra jamais un
tel salut, soit que le vendredi sainl il prêche
sur la Passion, soit qu'après une messe de
morts, il fasse un éloge funèbre, comme il
est statué pour l'un et l'autre cas dans le Cé-
rémonial, lir. II, chap. 11 et 25; ainsi,
après avoir fait à l'évêque ou archevêque
le salut requis, il en fera toujours un au pré-
sident, gouverneur ou vice-légal, en se tour
nant directement vers lui.
99
DimONNAIRE nES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
iOO
Chap. VIII. — Place du président ou gouver-
neur, quand il marche avec l'évéque revêtit
d'habits sacrés.
Ce qui est slalué ci-dessus, chapitre troi-
sième, concernant la place que doit occuper
le président ou gouverneur, quand il vient à
l'église aTec Tévêque ou archevêque, et qu'ils
vont ensuite de l'autel du saint sacrement à
l'autel principal, savoir que, dans ces cas, il
marcherait à la gauche du pontife, doit s'en-
tendre seulement des cas où celui-ci n'est
revêtu que de la chape pontificale (c'est-à-
dire d'un manteau ou d'une robe traînante).
Car, dans tous les cas, s'il marche revêtu
dhabits sacrés, soit pour offrir le saint sa-
crifice, soit pour assister à des prières pu-
bliques et solennelles avec une chape (appe-
lée p/u»«o/), le présidentou gouverncurayant
son habit ordinaire, c'esl-à-dire le rochcl et
le petit manteau ( ou camail ), ne march' ra
pas à gauche, mais immédiatement aiirès
l'archevêque ou évéque.
Chap. IX. — Entrée du pontife à l'église par
un escalier intérieur et une porte particu-
lière.
Si l'intempérie de l'air, la qualité des fonc-
tions qu'il va remplir, ou toute autre cause,
déterminait le pontife à se rendre à la mé-
tropole ou cathédrale par une issue prati-
quée de l'intérieur du palais dans l'église,
pour y exercer les fonctions détaillées dans
le Cérémonial, ou d'autres, le président ou
Eouverneurdoit s'y rendre avec le magistrat,
a l'heure fixée. Il doit présenter ses respects
au pontife, qui descend en habit long, et
l'accompagner, comme on l'a expliqué plus
au long ci-dessus. Le magistrat seul lui ira
de même au-devant, en l'absence du pré-
sident ou gouverneur.
Chap. X. — Place du magistrat auprès de l'ar-
chevêque ou évéque, en l'absence du prési-
dent ou gouverneur; sa place orditwire pen-
dant la marche, en la présence ou l'absence
du gouverneitr.
1. Toutes les fois que le présidentou gou-
verneur est retenu par quelque empêche-
ment légitime, le magistrat séculier ne doit
pas seulement aller a la porte de l'évéque,
il doit monter jusqu'à la salle ou chambre
destinée à cela par le pontife, et attendre là
qu'il ait pris l'habit long, puis l'accompa-
gnera l'église; il marchera immédiatement
devant lui, soit en la présence, soit en l'ab-
sence du gouverneur ou président.
2. Si c'est un archevêque qui se sert de la
crois, le magistrat ira immédiatement de-
vant la croix; car personne ne doit marcher
entre elle et l'archevêiiue, parce que c'est
sa marque distinclive (ce sont les insignes
de sa dignité).
Chap. XI. — D'un archevêque ou évéque élevé
au cardinalat
1. Quand l'archevêque ou évéque ajoute à
la dignité de pontife cclie de cardinal, toutes
les fois que Son Emincnce se rendra à l'é-
glise, le président ou gouverneur se rendra
dans la salle ou chambre désignée pour lui
rendre ses devoirs et l'accompagner quand
on partira; alors le magistrat ne manquera
pas de précéder, et le cardinal permettra au
président ou gouverneur de marcher à sa
gauche.
2. A la porte de l'église, quand le cardinal
évéque ou archevêque aura fait sur soi le
signe de la croix avec de l'eau bénite, il
présentera l'aspersoirà toucher au président
ou gouverneur, qui ensuite se mettra à ge-_
noux près de l'autel du saint sacrement, sur
un seul coussiii placé à terre derrière Son
Eminence, qui sera à genoux au lieu ac-
coutumé.
.'?. On pourra accorder au président ou
gouverneur près du grand autel un siège
orné avec tous les accessoires décrits au
chapitre 4, sans dossier élevé.
i. Si, pour raison de commodité pendant
le temps des prédications, on prépare au
cardinal un lieu plus rapproché du prédi-
cateur, il faut réserver à Son Eminence le
siège le plus distingué, élevé d'un degré sur
un marchepied de bois couvert d'un tapis,
sans omettre un baldaquin au-dessus. Mais
le président ou gouverneur n'aura qu'un
siège plus bis sur le pavé nu, un peu en ar-
rière de celui du cardinal.
5. Le salut que fait ordinairement le pré-
dicateur ne s'adressera qu'au cardinal ; ce
qui sera observé inviolablement toutes les
fois qu'il y aura quelque discours en pré-
sence d'un cardinal.
6. Après les divins offices, à moins que le
cardinal archevêque ou évéque no juge à
propos de les en dispouser, le président ou
gouverneur et le magistrat la'i'que accompa-
gneront Son Eminence jusqu'à la salle ou
chambre d'où l'on était parti.
HONORAIRE.
DIFFICULTÉS SUR l'honoraire DES UESSRS
( Traité des SS. Mystères de Collet. )
1. L'honoraire des messes n'est pas mauvais en
lui-même. — 2. Il faut cependant écarter les
alnts qui pourraient s'y glisser. — 3. Fixa-
tion de l'honoraire. — k. On peut quelquefois
le demander plus fort qu'il n'est, selon les
lieux. — 5. Un prêtre qui a du bien peut-il
prendre des rétributions? - 6. Peut-on ne
dire qu'une seule messe pour plusieurs ho-
noraires dont chacun ne suffit pas? — 7. Un
prêtre qui, sur un grand nombre de messes,
n'en omettrait qu'une, pécherait-il griève-
ment? — 8. Remarques. — 9. Le ministre
peut-il pour un second honoraire céder le
fruit qui lui revient du sacrifice. — 10. Peut-
il retenir une partie d'un gros honoraire,
et faire acquitter les messes par un autre?
— 11. Objections et réponses. — 12. Ob-
servations sur les administrateurs qui re-
tiennent une partie des rétributions. —
13. Peut-on anticiper les messes en faveur
de ceux qui dans la suite en donneront l'ho-
noraire? — H. Que dire de ceux qui reçoi-
101
riON
vent trop de messesàlafois? — 15. Mauvais
tyxtcme sur les messes à perpétuité. — 16.
Satisfdit-on à une messe de llequicm par
une ntesse du jour? — l". La messe duj»ur
gagne-t-elte l'indulgence des autels privilé-
giés? — 18. La messe du second jour de
novembre peut-elle s'appliquer à quelqu'un
en particulier? — 19. Une messe promise
est-elle due comme une autre? Remarques.
L'honoraire", dos messes est si établi dans
toute l'Eglise, quTl n'y a qu'un faux réfor-
mateur qui puisse s'élever contre. On peut en
abuser, cela est vrai : mais de quoi n'abuse-
l-on pas? et que resterait-il dans la religion
et dans la société, si l'on en retranchait tout
ce que de mauvaises vues ont coutume de
pervertir? Ainsi nous pourrions laisser à
l'écart l'auteur de la nouvelle Dissertation
sxr l'honoraire des messes, qui vient d'être
flélrio à Rome. Vengeons cependant en deux
mois une pratique dont la censure emporte
celle de toutes les puissances ecclésiasiiques.
1. Je dis donc que la rétribution des mes-
ses,quoique la cupidité et l'irréligion puissent
souvent en abuser, n'a rien de répréliensible
en soi.
La raison en est, 1* qu'elle est autorisée
par le grand Apôlre, r'est-à-dirc par l'homme
du monde qui fut le plus éloigné de la servi-
tude du propre intérêt. Ne savez-vous pas,
disait-il aux Coriniliiens, que ceux qui ont
quelque emploi dans le temple vivent de ce qui
appartient au temple, et que ceux qui servent
à l'autel ont leur part des biens de l'autel (1)?
Or, vivre des biens du temple et participer
aux biens de l'autel ne peut être autre chose
que recevoir, à l'occiision des fonctions de
son niinislère, une rétribution ou quelque
chose (l'équivalent. 2" On ne peut, sans une
insigne témérité ou quelque chose de pis que
la témérité, condamner une pratique ap-
prouvée par l'Eglise dans toutes les parties
de l'univers. Celle règle est de saint Augus-
tin, et elle est fondée sur celte autre règle
du même saint docteur: que l'Eglise ne peut
approuver, même par son silence, ce qui est
opposé aux bonnes mœurs, non plus que ce
qui est opposé à la foi. Or la pratique des
rétributions est approuvée partout; partout
elle se fait an vu et au su des supérieurs ec-
clésiastiques, qui, sans loucher à la sub-
stance, règlent seulement les conditions.
Ceux mêmes qui n'en reçoivent point par le
principe qui portail saint Paul à travailler de
SCS mains au lieu d'être à charge aux fidèles,
avouent comme lui qu'ils ne feraient point
d'injustice s'ils suivaient une autre méthode.
Tous disent de concert : Si nos vobis spiri-
tualia seminavimus, magnitm est si nos carna-
lia vestra metatnus? On prétend, il est vrai,
q.ue les rétributions n'ont commencé que
dans le xr siècle. Mais quand cela serait
(l)Nescitis ^uoniam qui in sacrario operanUir, qu» de
sacrario sunt eduiii , et qui allari des;rviunl, cuiii altari
parlicipanf? 1 Cor. ix, 15.
(il Si aliquis nui sacerdoti pro missa sua... aliquid in
eleeniosynaui dare voluorit , hoc sacerdos accipiat , et
Ciinde quuJ voluerit lacial. Chrodeq. Uelens.
(5) S TUoni. 2-2, q. 100, art 2.
HON 102
ainsi, que pourrait-on en conclure? Dira-
l-on, dans un enthousiasme de ferveur, que
depuis cinq cenis ans il n'y a plus d'Eglise,
et que celle d'aujourd'hui n'est qu'une épouse
inlidcle, qui mcconnail les vraies règles ou
qui les méprise? Ce serait, pour combattre
une erreur imaginaire, tomber dans une er-
reur bien réelle. L'Eglise tempère quelque-
fois la sévérité de sa discipline; mais elle ne
portera jamais la condescendance jusqu'à
autoriser hautement des abus formels, et
ceux surtout qui tendraient à la simonie. Au
reste, l'honoraire dont nous parlons était
très-connu dès le temps de saint Chrodegang,
évêque de Melz, et ce dign|c prélat en parlait
vers 750 comme d'une chose qui n'était point
nouvelle (2). Elle l'élail si peu, qu'on en peut
faire remonter l'époque jusqu'aux premiers
temps. Alors, si les ecclésiasiiques avaient
peu, la piété altentive des fidèles ne les lais-
sait manquer de rien. Hél qui n'aimerait
mieux, dit Christinnus Lupus, recevoir le
pain et le vin qu'on donnait alors, que quel-
ques peu de sous que l'on donne aujourd'hui?
3* On pourrait confirmer la même vérité par
le suffrage de tout ce que la théologie a ja-
mai.s eu de plus respetlablc. Miis comme un
livre qui est né et mort dans la même se-
maine, et qui n'a fait impression sur per-
sonne, n'eu vaut pas la peine, nous nous
conteiilerons de produire saint Thomas. Ce
docleur si estime et si estimable décide la
question en deux mois. Sacerdos, ce sont ses
termes (3), non accipit pecuniam quasi pre-
tium consecrationis Èucharistice autmissœ de-
cantandœ, sed quasi stipendium sustentatio-
nis;... non tanquam pretium mercedis, sed
tanquam stipendium necessitalis.
2. J'ai dit que l'irréligion et la cupidité
pouvaient faire de la rélribulion un abus cri-
minel : c'en serait indubitablement un très-
considérable de ne célébrer que dans la vue
de l'honoraire qui est attaché à la célébra-
tion. Si un bénéficier qui va à l'église princi-
palemenl pour gagner son salaire est, selon
l'Ange de l'école ('*), coupable de simonie, on
ne peut à plus forte raison en excuser un
malheureux prêtre qui, par un sacrilège ren-
versement de l'ordre (5), ne cherche que le
temporel dans l'action qui demande le plut
à êlre faite en esprit et en vérité.
Or, sans trop donner aux conjectures, on
a lieu de regarder comme suspects de ce vice
ceux qui ne montent à l'autel que lorsqu'il
y a quelque chose à gagner, et qui s'en ab-
stiennent sans aucun mouvement de piété
et de religion, quand il n'y a rien à faire.
C'est à chacun à examiner devant Dieu l'in-
lenlion qui le fait agir. Comme un curé in-
firme se fait quelquefois violence pour célé-
brer un jour de léle, afin de satisfaire à la
piélé de son peuple, un bon prêtre chargé de
messes peut quelquefois célébrer, quoique
H) ClericQS qui vadil ad ecclesiam prjncipaliler propler
relribuUouos qiias recipil lanquam finem sui operis (prin-
cipaliier intenUim), commillit simoniam. S. Thom. quod-
lib 5 ;etquodiib 8,q. 6, art. 11.
(3) Oui e',;ingeliz3i ut manducel, perverso nimis ordine
coelestibus (orrâoa mercalur. S. Bernard. de VUa et Morib.
cteric. c. S.
{03
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
m
sans celle obliRation il ne le f!l pas. Inler-
rogé alors par l'Ange du grand conseil sur le
motif qui le fail agir, il répondra avec con-
fiance que c'esl uniquement pour hâler le
secours qu'on lui a demandé; souvent même
il pourra ajouter ou qu'il célèbre à la dé-
charge d'un autre prêtre, ou que, si par ha-
sard il prend quelque honoraire, il ne le
reçoit qu'au profit de la pauvreté et de l'in-
digence.
3. Pour écarter la cupidité autant que l'ir-
réligion, le ministre du Fils de Dieu doit se
contenter de la rétribution fixée par la loi ou
par la coutume. Si, à parler en général, il
faut en fait de salaire se régler sur l'ordon-
nance du supérieur ou sur l'usage des lieux,
il le faut encore plus quand il s'agit d'une
rétribution qui se perçoit en quelque sorte à
titre d'aumône. Sans cela on donne prise à
la malignité des laïques, qui se pardonneront
tranquillement d'être avares, usuriers, ra-
visseurs du bien de la veuve et de l'orphelin,
concussionnaires, en un mot, tout ce qui
leur plaira, mais qui ne pardonneront rien
à un prêtre. Il y a plus : c'est qu'en exigeant
au delà de ce qui est permis on blesse U jus-
tice, et on est tenu à restitution.
Mais que dire si l'on se trouve dans un
pays où il n'y ait rien de fixé là-dessus"? Quel-
ques casuistes ont cru qu'on pourrait alors
exiger tout ce dont on a besoin pour vivre
honnêtement pendant un jour. Cette opinion
n'a pas l'ombre de probabilité, 1° parce qu'il
en résulterait une liberté arbitraire de pren-
dre à peu près tout ce qu'on jugerait à pro-
pos, et il est sûr que l'homme le moins ver-
tueux et le moins tempérant serait toujours
celui qui demanderait davantage. 2' Parce
que, quoique l'action de la messe emporte un
temps considérable, moins en elle-même qu'à
cause de la préparation qu'elle suppose et
de l'action de grâces qui doit la suivre, elle
n'empêche pas un homme de vaquera quel-
que occupation honnête dont le produit peut
lui tenir lieu d'une fortune plus abondante.
3° Parce que tout prêtre doit, en vertu de la
loi du concile de "rrenlo, avoir un litre qui
lui donne déjà quelque partie de sa subsis-
tance; et qu'ainsi l'intention de l'Eglise n'est
pas qu'il prenne de l'autel tout ce qu'il au-
rait pu en exiger à la rigueur, k" Si un curé
qui passe une grande partie de son temps à
préparer ses instructions, à faire ses caté-
chismes, à visiter les malades, et qui la moi-
tié du temps rend à ses brebis infirmes ce
qu'elles lui ont donné en santé, a souvent,
malgré tant de fatigues, bien de la peine à
vivre de son bénéfice, de quel droit un prêtre
voudrail-il que sa messe seule fournît à tous
ses besoins? Qu'il se contente donc de ce qui
peut, au jugement d'un homme sage, lui
donner une bonne partie de sa subsistance.
Il suivra alors la pratique commune de l'E-
glise, et personne n'aura rien à lui dire.
4. 11 y a deux remarques à taire sur la
quantité des rétributions. La première, qu'un
prêtre peut les recevoir plus fortes qu'elles
ne sont taxées, quand on les. lui donne vo-
lontairement; ce qui est permis à un pauvre
ou à un ouvrier, ne peut être défendu aux
ministres sacrés. Si cependant on avait lieu
de croire qu'une personne ne donne trop
que par erreur, il faudrait l'avertir de l'ex-
cès , afin qu'elle ne fît rien qu'avec connais-
sance de cause. Cet avertissement paraîtrait
superflu à l'égard d'un prince, d'un vieux
financier , etc. L'un par sa naissance est fait
à la libéralité : l'autre doit quelquelois se
faire à la restitution.
La seconde remarque est qu'un prêtre
peut modestement demander quelque chose
au-dessus de l'honoraire commun, à raison
de la peine qu'il doit avoir, soit pour le
temps, soit pour le lieu oii l'on veut qu'il
célèbre. Ainsi, lorsque les messes libres sont
rétribuées à dix ou douze sous , il est juste
que celles qui doivent se commencer dès
quatre heures du malin , se différer jusqu'à
midi , se dire dans une chapelle éloignée,
aient une rétribution plus honnête. On le
ferait par rapport à un mercenaire : le mi-
nistre de l'autel sera-l-il le seul dont les
peines ne soient comptées pour rien ?
Il est jbsle aussi que l'honoraire des mes-
ses chantées soit plus fort. Ce n'est, ni qu'on
mette la voix à prix, comme chez les musi-
ciens ; ni qu'on estime précisément la fati-
gue d'un prêtrequi reste longtemps à l'autel :
mais c'est qu'il est de l'ordre, comme le dit
saint Paul (1], que ceux qui donnent plus de
temps aux fonctions du ministère, soient
traités avec plus d'égards. D'ailleurs il y a
là une espèce de lucre cessant. Un prêtre
obligé de suppléer par un travail honnête à
ce qui lui manque du côté de la fortune , a
moins de temps à lui, à proportion qu'il en
passe plus à l'église.
Ces principes une fois supposés , il est de
notre plan de résoudre un bon nombre de
difficultés, quidoiventleurnaissance, partie
à l'inquiétude de l'esprit humain , partie à
la dangereuse fécondité des mauvais casuis-
tes, partie aussi à la cupidité. Nous lâcherons
de nous éloigner également de tout excès.
La vérité ainsi que la vertu se plait dans un
juste milieu.
5. La première question qui est proposée
ici regarde les prêtres qui ont assez de bien
pour vivre. Oa demande s'ils peuvent,
comme ceux dont la fortune est plus médio-
cre , recevoir des rétributions.
Gerson , le P. Thomas;in et la plupart des
meilleurs théologiens n'en doutent pas. C'est
qu'en général l'ouvrier est digne de récom-
pense : qu'il soit riche, ou non , cela ne
change point la nature des choses. Dès qu'il
sert l autel comme un autre, il a tout comme
un autre, droit de vivre de l'autel. Du reste
il n'y a que les pauvres qui gagnent à cet
arrangement. Tout le superflu d'un ecclé-
siastique leur appartient; soit à litre de cha-
rité , si ce superflu vient d'un bien de patri-
moine ; soit à titre de justice, s'il vient du
sanctuaire, d'après bien des auteurs. On
(1) Qui boue praesuiil presbyieri , duplici lionore digni liabeaiilur. I ad Timoili v, 17.
105
HON
HON
10»
peut voir ce que nous avons dit ailleurs sur
celte iniportanle matière. Si nous n'avons
pas cru devoir embrasser une opinion rigide,
qni nous a paru très-peu fondée, nous avons
tâché d'écarter les mauvaises conséquences
qu'on aurait pu tirer de la nôtre (1).
6. La secondequestion, qui a fait autrefois
plus de bruit qu'elle n'en fera désormais ,
est de savoir s'il n'y aurait point de mal à
recevoir d'une on de plusieurs personnes un
certain nombre de rétributions insuffisan-
tes ; par exemple , deux sous de l'un , trois
de l'autre, etc., et de faire du total un hono-
raire compétent , pour lequel on ne dit qu'une
seule messe, quoique chacun des donateurs
compte en avoir une pour lui.
Quelques docteurs ont prétendu que cela
était permis, et ils en apportaient deux rai-
sons principales : l'une, qu'un pauvre do-
mestique, qui est obligé en se mettant au
service d'un avare , d'accepter des gages trop
médiocres, peut par une compensation se-
crète se dédommager du tort qu'un lui fait;
l'autre , que les évéques sont en droit de
réduire les messes pour lesquelles les fon-
dateurs n'ont pas assigné des revenus suffi-
sants.
Malgré ces prétendues raisons, la sacrée
congrégation statua en 1625 , par les ordres
d'Urbain \'IlI,que chaque prêtre serait obligé
de dire autant de messes qu'il aurait reçu
d'honoraires, soit qu'ils fussent suffisants,
ou qu'ils ne le fussent pas. Elle déclara que
ceux qui feraient le contraire, bien loin de
satisfaire à leur obligation , se rendraient
coupables d'un péché grief, et seraient tenus
à restituer (2). La raison se prête ici tout
entière à l'autorité. Un prêtre qui accepte
cinq sous pour une messe est ctMisé la pro-
mettre à cette condition. De quel droit peut-
il ou tromper ses frères , ou révoquer sa pa-
role? Que deviendra la bonne foi, la probité,
si l'équivoque et les petites finesses entrent
jusque dans le sanctuaire?
Les deux motifs de l'opinioncontrairen'ont
pas même le faible avantage de pouvoir en
imposer.
Le premier est une erreur qui vient à l'ap-
pui d'une autre. Pour s'en convaincre, il n'y
a qu'à se souvenir qu'Innocent XI et le
clergé de France ont condamné celle propo-
silion : Famuii et famulœ domesticœ possunt
occulte suiripere heris suis âd compensan-
dam operam suam, qiiain majorem judicant
salaria quod récipiunt (3)
Le second n'est pas plus solide. Il est vrai
que le concile de Trente a permis la réduc-
tion des messes, mais il ne l'a permise que
dans une position bien différente, savoir:
quand les fonds ont péri; ou que ce qui fai-
sait un honoraire compétent, parce que
l'argent étail rare, et que tout se donnait à
bon compte, ne fuit plus qu'une partie de la
(1) Tom. V Continuât. Tournely, pag. 7i et 83, 48, etc.
(2) Sacra congrcgalio sub nbteslaiioiie divinl judicii
mandai ac prsecijiil ut absolute lot missae dicantur quoi
ad ralioiieni aiiriliul» eleeuiosynse [irescriplse l'uerint,
eliamsi slipcndia fuerint incongrua ; ila ul alioqulii ii ad
quos pertiuet, suse obligationi non salisfacianl , tiuinimo
graviter peccenl et ad resUtuUoneui leueanlur. S. Coiigreg.
DlCTIONNlIRB DBS BlTES SACRÉS. II.
rétribution taxée par les supérieurs. Il n'ea
va pas ainsi dans le casque nous examinons.
On y violo librement la foi donnée :on trompe
dans une matière importante un homme,
qui , s'il eût élé averti , aurait pu suivre la
taxe du diocèse, ou recourir à un prélre
moins indigent ou plus charitable. En un
mot, ou fait, sans qu'il soit arrivé aucun
changement, ce que le dernier concile géné-
ral n'a autorisé que dans le cas d'un chan-
gement considérable. Oiî est donc la parité?
et par quelle souplesse de génie peut-oa
conclure de l'un à l'autre?
7. Mais que penser d'un homme qui sur
un grand nombre de messes n'en omettrait
qu'une ou deux?
Il faut penser qu'il se rendrait coupable
d'un péché mortel; car quoique le vol de
huit ou dix sous, qui sont assez communé-
ment la rétribution d'une messe , soit quel-
que chose d'assez léger à raison de la ma-
tière , il ne peut qu'être considérable à rai-
son des grands fruits du sacriOce , dont il
prive ceux qui aviicnt droit d'y compter. Si
Joas eût tiré par la fenêlre dtux flèches de
plus, il aurait battu lu Syrie jusqu'à l'cxler-
mintr (V). Si ce ministre n'eût pas manqué
deux messes qu'il avait promises, il eût en-
tièrement délivre des flammes dévorantes
celle âme, qui, pour en sortir, n'avait plus
besoin que, de ci'lte dernière aspersion du
sang de l'Agneau sans tuclie. Il y aurait donc
bien de l'imprudence à soustraire un seul
sacriOce du grand nombre de ceux auxquels
on se serait engage. Dans le doute, et même
dans la crainte d un calcul trop peu rigou-
reux , il faut offrir en supplément condition-
nel les messes qu'on a libres. C'est la prati-
que des gens sages : il ne convient pas de ne
célébrer jamais que pour les rétributions.
8. Nous ferons ici deux remarques qui
pourront servir à des scrupuleux. La pre-
mière est que si deux personnes , dont cha-
cune fournit la moitié d'un honoraire, de-
mandent une messe, on n'est pas obligé d'en
dire deux. On n'en promet qu'une, et ainsi
on ne trompe personne. La seconde est que
si en l'absence d'un prélre on apporte chez
lui la rétribution de dix messes, et qu'on en
demande douze, il n'est pas tenu d'on ac-
quitter plus de dix. Si cciiendant il pouvait
avertir ceux qui se sont adressés à lui , ou de
reprendre leur argent, ou de trouver bon
qu'on suive la loi du diocèse, il serait juste de
le faire.
On pourrait aussi faire dire ces messes par
un antre, qui voudrait bien se contenter de
la rétribution telle qu'elle est. D'ordiniire on
ne fait point de tort au donateur , en présu-
mant que c'est là son intention.
Si quelqu'un donnait une somme d'argent,
sans rien déterminer pour le nombre des
messes , il faudrait en dire autant que la
sub Urbano VIII.
(3) Propos. 39 inter damnatas ab Innoc. XI, an. 1676.
Censura clerl Gallic. Hivc piopositio fatsa csl, /ml/s viarn
aperit, et famulorum ficltm labefactal.
(4) SI percussisses quiuquies { jaculo terram ), porous-
sisses Syriam usqne ad consuaiptioncm. IV Reg. m, 19.
«07
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
100
iomme distrlbnée le comporte selon l'usage
ou la loi du lie». C'est à pou près ainsi que
l'a décidé la conpi-f^galion du concile de Trente
sous Urbain MU. Si iribums elecmosynas ,
numprum missarum celebraniarum non prœ-
scripserit, lune lot tniums oporlebit cc/f6ra»-/,
quot prœscripseric ordinarius secundum mo-
rem civitatis aul provincia.
9. Une troisième question est de savoir si
un prêtre qui a déjà reçu un honoraire
pour une messe ne pourrait point en rece-
voir un second dans l'intention d'appliquer
au donateur celte partie du fruit spirituel
qui doit lui revenir en qualilé de ministre?
Quelques casuiles ont clé assez malheu-
reux, assez dépourvus de l'esprit du sacer-
doce de Jésus-Christ , pour prétendre que ce
trafic n'a rien d'illégilime. Alexandre VII a
condamné cette opinion (1), que le seul cri
de la piélé avait déjà réprouvée. Un prêtre
sera-t-il donc assez ennemi de son bien ,
pour renoncer au droit le plus précieux qu'il
puisse avoir? La victime sainte qu'il oITre
agréera-l-elle cet indigne démembrement si
opposé à toutes les règles? n'est-ce pas pour
lui et pour les imperfections sans nombre
que le ministre doit offrir en premier lieu ?
Qui lui a dit que le droit d'aînesse qu'il a à
l'autel peut s'aliéner? D'où sait-il que le
profil qui doit lui revenir du sacrifice équi-
vaut à celui qu'en tire le fHlèle pour qui il
célèbre? Et quand, plus habile que toute la
théologie , qui sur la plupart deces questions
n'a que des conjectures à présenter , il ver-
rait clair oii les autres marchent en tâton-
nant, pourquoi recevra-t-il deux aumônes
pour une action à qui l'Eglise n'en a adjugé
qu'une? Qu'il n'y ait donc désormais qu'une
voix contre celle affreuse proposition : Du-
plicatum stipendium polest sacerdos pro ea-
dem missa licite uccipere , applicando petenli
partem etiam speciilissimam fructus ipsimet
celebranti respondentem, idque post decretum
Vrbani MU.
10. Une quatrième question regarde un
autre genre de commerce, que quelques doc-
leurs de même aloi que ceux que nous ve-
nons de combattre avaient inventé. Il con-
sistait, ce commerce, à recevoir un honoraire
abondant , que donnait une personne libé-
rale pour un assez pi lit nombre de mes>es ,
à les faire acquilter par un autre prélrc à
qui on ne donnait que la rétribution ordi-
naire; et enfin à garder pour soi l'excédant
de la somme donnéi^ On demande si ce
manège est aussi permis qu'il serait com-
mode?
Alexandre VII s'est donné la peine de
répondre pour nous, en censurant cette pro-
position qui marchait à la suite de celle que
nous venons de rapporter : Post decretum
Urbnni V IIJ polest sacerdos cui missœ celé-
brcndœ traduntur, per aliutn salis facerc, col-
lait) illi minore slipendio, alia parte slipendii
sil'i retenin. La facullé de Ihéologiode P:ris
l'i'.vait déjà condamnée comme fausse , scan-
daleuse, favorisant un gain honteux, l'avarice
et l'injustice. Rien de pins équitable que
celle censure dans tontes ses parties. Con-
viendrait-il que le grand, l'auguste sacrifice
delà nouvelle loi, devint une matière de
trafic? Qu'un artiste se décharge sur un antre
artiste de l'ouvrage qu'il ne peut exicuter
par lui-même, il a un titre de récompense
dans l'inspection qu'il doit avoir sur son
subalterne ; il fait corriger on il corrige de
sa main ce qu'il y a de défectueux dans son
travail ; il en est responsable devant le tri-
bunal de celui qui le met en œuvre, et plus
encore devant le tribunal du public qui le
charge du mauvais succès, et qui ne l'em-
ploie plus. Mais quel litre a un prêtre pour
retenir une partie de l'aumône qui lui est
confiée? Il la reçoit sous une condition. Moins
celle condition est gênante, plus on a voulu
qu'il suppléât par l'ardeur de ses gémisse-
ments à ce qui devrait manquer au nombre.
Point du lout : il profite du nombre , si j'ose
m'exprimer ainsi ; et il refuse à un feu étran-
ger ce qu'on avait offert pour lui servir d'ali-
ment. Est-il rien qui sente moins l'esprit
d'amour et de désintéressement? Est-il rien
qui favorise plus l'esiirit d'avarice et d'ini-
quité?
De ce peu de réflexions qui , rapprochées
du flambeau d'une raison libre de préjugés,
paraîtront solides, il suil que le miuislre
qui, sans égard à l'aulorilé du sainl-siége ,
tiendrait la conduilo que nous venons de
combattre, pécherait non-seulement contre
l'obéissance <iu'il doit aux supérieurs ecclé-
siastiques, mais encore, quoi qu'en pense
Bonacina, contre les lois de l'équité , et que
par conséquent il serait tenu à restitution.
Il n'y a qu'un cas où il pût en élre exempt :
ce serait celui où le prêlre, sur qui il se
décharge de son obligation , dûment informé
de tout, voudrait bien se contenter de ce
qu'on lui cède. Car, comme il peut accepter
gratuilement toute la charge , il peul l'ac-
cepter à telle condition qu'il jugera à pro-
pos. Mais il faut prendre garde que cette
remise ne soit un peu forcée et qu'elle n'ait
d'autre principe que la crainte qu'un pauvre
prêlre peut avoir de manquer de rétribu-
tions. Il faut de plus avoir soin que le dona-
teur ne perde pas ce degré de ferveur et
d'amour sur lequel un homme saintement
prodigue a drgit de compter. Les prières de
celui qui a été stipendié en premier lieu peu-
vent y suppléer, au moins pour quelque
chose; toute libcralilé de l'espèce de celle
dont nous parlons demande de la recon-
naissance, et la reconnaissance des ministres
du Seigneur ne transpire jamais mieux
qu'entre le vestibule et l'antel.
Si un mourant laissait à son exécuteur
testamentaire une somme d'argent pour un
nombre déterminé de messes , je n'approu-
verais pas qu'on les fil acquitter à moindres
frais dans un pays éloigné. Car entre que le
te.-taleur a pu vouloir gratifier les prêtres
du Iru où il faisait son séjour, il n'y a ni
décence à mettre le sacrifice en commerce,
(1) Duplicatum slipendium, etc., comme ctaos le texte , prop. 8, ilamntU ab Aleiand. Vil , ann. 1665.
100
HON
HON
m
ni justice à vouloir, pnr de momies iniUis-
trics, se réserver une porlion d'un bien qui
n'.i pas élé destiné pour nous.
11. 11 y .1 deux ohjpclions à f.iire contre la
dérision it'Alex.indre Vil ! la première, qu'un
préire qui, en Ir.iiisporlant ses messes à un
autre, relient une partie du salaire qui lui
élaii affecté , n'est p.is plus coupable qu'un
rirlie prieur qui, faisant desservir 1rs messes
de son liéiicfice, ne les rétribue pas à pro-
porlior) de son revenu, mais selon la taxe
du diocèse ; la seconde, que les administra-
teurs des chapelles sont en possession de
recevoir les niesscsà ((uinze et à dix-huit sous,
cl plus encore de les faire acquitter à dnuze,
quand on les dit chez eux. Si les uns et les
autres sont innocents devant Dieu, pourquoi
damner celui dont nous parlions dans le cas
précédent? Cette difficulté a deux parties :
examinons-les en détail.
Je dis, sur la première, qu'il y a bien de
la différence entre le prêtre dont parle Ale-
xandre \ 11, et le bénéficier dont parle l'ob-
jection. Celui-ci a un ou plusieurs titres
pour garder la très-grande partie des fruits
de son prieuré. Il dit l'office divin; il a soin
du temporel de son bénéfice ; il en fait les
réparations; il en souffre les non-valeurs ;
il on acquitte toutes les charges ; souvent il
étudie pour se mettre eu étal de servir
l'Kgiise ; et c'est dans cette vue que les fon-
dateurs lui ont procuré de quoi subsister,
afin que , libre d'inquiétude , il fournit sa
carrière avec plus de tranquillité et de suc-
cès. L'autre n'a aucune raison semblable, il
n'en a pas même les apparences. C'est pour-
quoi la sacrée congrégation a été aussi fa-
vorable au bénéficier (1) qu'Alexandre VII
a été coulraire à celui qu'on prétend lui
comparer. Ce que nous venons de dire
s'étend à un chapelain qui, sans être vrai-
ment bénéficier, est stipendié comme s'il
l'était.
12. A l'égard des chanoines, marguilliers,
administrateurs et autres qui ont soin des
chapelles, églises, lieux de dévotion, oiî il
se dit plusieurs messes, la congrégation
établie par Urbain VllI, pour résoudre les
difficultés que sou décret avait fait naitre, a
déclaré qu'il n'est permis, ni aux églises, ni
aux lieux de piété (tels que sont les hôpi-
taux), ni aux administrateurs d'iceux, do
retenir aucune porlion de l'honoraire des
messes, sous prétexte des dépenses (|ui se
font d;uis la céiébialion desdites messes, si
ce n'est lorsque les églisus ou lieux de piété
n'ont point d'autie-^ revenus qu'ils puissent
liciiement employer à ces mêmes dépenses ;
et qu'en ce cas la ])orlion qu'ils retiendront
ne doit aucunement excéder la valeur des
dépenses qu'il faut nécessairement faire pour
la seule célébration du sacrifice, en faisant
toujours très-soigneusement acquitter au-
lani de messes que l'on aura perçu de rétri-
butions. Nous mettons ici dans la langue
(1) I.ugo., disp. 22, nui», 50. (JaaH'i , a|i|ieuci. de Sacrif.
q. 4, pmicl. 2, dillic. 3.
(2) Ponlas, v Messe, cas 43.
'31 Prohibenms dkUm opinionem lanauam ulurimis nu-
originale la consiillalion et la réponse, afin
qu'on puisse s'assurer par soi-même que
nous en avons rendu les sens dans notre tra-
duction.
Q. 7. An permtttendum sit administratori-
bus Ecclesiarum, ut retinennt aliquam eleetnO'
si/nartim portionempro expensis manulenlio-
ms ecclesiœ , alUirium inservientium, para-
mentorum, luminum , vint, hosliœ el simi~
liumf
R. Permittendum non esae ut ecclesia, ac
loca pia, seu illorum administratores, ex elee-
mofi/nis minsarum cflebrondnrtcn nllam, vr-
CUMQUE NiyiyfAM, porlionem retineant rations
expensnrum (/tias subeunt in missarum cele-
brulionr , nisi cum ecclesiœ ac pia loca alios
non hnbent reditus, quos in usum earumdem
expensarum erogare licite possinl , el tune
quam portionem retinebunt, nullalenus debrre
excedere valorem expensnrum, quœ pro ipso-
met tantum missœ sacrificio necessario sunt
sttbeundœ ; et nihilominus eo eliam casu cu-
rnndum esse, ut ex pccuniis quœ supersunt,
expensis ut suprd deduclis, absolute lot ntissœ
celebrentur , quoi prœscriptœ fuerint ab offe-
rentibus rleeinosynas.
Cette décision est aussi conforme à l'équité
que respectable par la sagesse de ceux qui
l'ont donnée. Les revenus dune chapelle de
dévotion ne lui ont été légués par la libéra-
lité des fidèles, que pour l'entretien du lieu
et de toutes ses appartenances : pourquoi
donc se faire payer une seconde fois, en dî-
mant sur de pauvres prêtres, ce qui l'a déjà
été parla fondation? Si des besoins extraor-
dinaires demandent une espèce d'imposition
sur les lévites du Seigneur, qu'on la fasse,
à la bonne heure ; mais que les besoins
soient réels et non purement possibles , que
la taxe ne soit pas plus forte qu'elle ne doit
l'être, el qu'elle passe avec les réparations
qui lui ont donné naissance.
13. Une cinquième question est de savoir
s'il est permis d'anticiper le sacrifice, et de
l'offrir d'avance pour ceux qui dans la suite
donneront des rélribulions.
Celte difficulié fut agitée par la congréga-
tion du concile, sous Clément \ III. Mais son
décret ne parut que sous Paul V, à qui, pour
cette raison, Ponlas {-l) et plusieurs autres
l'atlribuent. L'anticipation des messes, (]ui
avail trouvé faveur eu Espagne, fut condam-
née par ces deux pontifes comme dangereuse
à plusieurs égards, capable de scandaliser
les fidèles, et contraire à l'ancienne pratique
de l'Eglise (3). C'est pourquoi il fut enjoint
aux évêques et aux généraux d'ordres d agir
par les censures el, qui plus est, par cello
de toutes qui est la plus terrible, contre ceux
qui refuseraient d'obéir. Ce décret est aussi
juste (ju'il est sévère; car, 1° on ne dit la
messe que selon rinlenlioii d'une personne
relativement à ses besoins. Or, celui qui ,
dans douze ou quinze jours, vous apportera
un ou deux honoraires, n'a dans le temps
minibus ptriculosam, fidellum scandalis et ofriînsiouil)us
oljiioxiani, aiquc a vetuslo Ecclesia more nimiuai aber-
ranlem. Décret. Pauli V, 25 Moeembr. an IGOo.
111
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
112
où vous célébrez ni inlcntion, ni souvent
aucun de ces besoins qui occasionnent l'in-
tention. 2° Comme Dieu, selon ses lois ordi-
naires, ne punit ni ne récompense un homme
à cause du bien ou du mal qu'il fera dans la
suite, il n'y a pas d'apparence qu'il applique
le fruit du sacrifice à cause de la bonne vo-
lonté qu'on pourra avoir dans cinq ou six
semaines. 3° Il est au moins très-douteux
qu'un prêlre puisse à son gré suspendre le
fruit de la messe. Or, s'il l'offre aujourd'liui
pour le premier qui lui en donnera l'hono-
raire, et que Pierre le lui donne six semaines
après, il faut, ou que ce dernier n'en tire au-
cun fruit, ou que le prêtre ait suspendu
l'effet du sacrifice. 4-° Enfin le sentiment que
nous soutenons a toujours été le plus reçu.
Pasqualigo cite trente docteurs qui le sou-
tiennent : on y peut ajouter Gavantus, Me-
rati (1), Sylvius, Poiitas et un grand nom-
bre d'autres.
Si cependant un prêtre prévoyait qu'on lui
demandera des messes pour une personne
décédée , il pourrait dès lors , sans en avoir
été requis, commencer à lis dire, et recevoir
ensuite la rétribution; parce que dès ce mo-
ment il prie pour un sujet déterminé et pour
des besoins Irès-rêels et irès-exislanls. Tout
ce qu'il risque, c'est de perdre son honoraire
en cas qu'on ne s'adresse pas à lui. Ce sen-
timent , qui est de Vasquez et de Quarti, ne
me paraît sujet à aucun inconvénient.
li. La sixième question qu'on peut nous
faire , et qui est bien plus pratique que la
précédente , regarde les prélres et les mar-
guilliers, qui, dans la crainte de manquer de
messes, en reçoivent un si grand nombre ,
qu'on ne peut que de longtemps les acquit-
ter toutes. On demande si dans cette con-
duite il n'y a rien de celle prudence des en-
fants du siècle , que le Fils de Dieu a ré-
prouvée ?
Nous sommes heureux de n'avoir dans
presque toute celle matière à décider que
d'après la congrégation du concile. Il y a
pins d'un siècle (2) qu'elle a défendu à tout
prêtre de recevoir aucun honoraire pour de
nouvelles messes, à moins qu'il n'ait acquitté
les anciennes, ou qu'il ne puisse les acquit-
ter en peu de temps. lit elle n'a excepté que
le cas où le donateur consent au délai ,
comme il est censé faire, lorsqu'il charge un
seul homme d'un annuel ou de quelque obli-
gation semblable. Au fond , la chose parle
d'elle-même. Les messes se demandent sou-
vent pour des besoins qui pressent: tantôt
c'est pour vaincre une tentation qui latigue;
tantôt c'est pour obtenir aux juges de la
terre l'esprit d'équité dans une affaire de la
dernièreconséquencc: aujourd'hui, c'est pour
le succès d'un voyage semé de djingors; de-
main, c'est pour un malade endurci , qui va
faire le plus terrible voyage qui fût jamais,
celui de l'élernilé. Or , pendant que vous
différez, la tentation prend le dessus, le pro-
cès se perd , le voyageur fait naufrage , le
(1) Gavanlus et Merali in p. m, Hulir. tit. 12, uuiii. 16.
(S) Die Jilii 21, an IG^j.
malade meurt dans l'impénitence. D'ailleurs,
quand il serait aussi sûr qu'il l'est peu, que
Dieu compte pour autant l'intention du sacri-
fice, que le sacrifice même , la justice veut
toujours qu'un homme , et plus encore ua
ministre du Dieu de vérité , garde la parole
qu'il a donnée. On la donne, cette parole, au
moins implicitement, quand on accepte des
messes. Il n'y aurait pas presse à en offrir à
ceux qui ne s'engageraient à les acquitter
qu'au bout de cinq ou six mois.
Mais quel intervalle peut-on mettre entre
l'acceptation et l'acquit? Cela dépend des
circonstances. Quelquefois il n'est pas per-
mis de différer d'un jour, comme lorsqu'il
s'agit d'un malade qui tend à sa fin, ou d'une
affaire qui doit être décidée dans deux ou
trois heures. Hors de ces ras pressants, le
sentiment commun est qu'on ne doit recevoir
de messes ,qu'autantqu'on peut en dire dans
l'espace de deux mois. Ainsi, l'on ne peut
excuser de péché mortel ceux qui , dans la
crainte d'en manquer , en prennent un si
grand nombre , qu'à peine pourraient-ils y
satisfaire dans le cours d'une année entière,
à moins , comme nous l'avons dit, que celui
qui les fait dire , ne consente au délai. Or ,
quoiqu'il soit censé y consentir , quand il en
donne un très-grand nombre à un prêlre
seul , parce qu'on sait bien qu'il n'en dira
pas deux dans un jour, je doute qu'il soit
dans le même sentiment, quand il en charge
une nombreuse communauté: puisque celle-
ci, étant composée de plusieurs prêtres, il y a
lieu de croire qu'elle acquittera en moins de
quinze jours ce qu'un particulier ne pourrait
souvent acquitter en quinze semaines. Il se-
rait donc de l'ordre que les sacristains repré-
senlassent modestement que, chargés d'an-
ciennes dettes , ils ne pourront payer les
nouvelles que dans un certain temps. Mais
les communautés elles-mêmes comptent-
elles toujours assez sur la Providence, pour
ne rien faire en cette matière qui ne soit pas
bien dans la ligne du devoir? C'est un cai
dont la décision ne m'appartient point. Je
prie seulement ceux qui entassent tellement
rétributions sur rétributions , qu'ils ne peu-
vent qu'à peine y fournir en huit ou dix
mois , d'examiner devant Dieu s'ils vou-
draient qu'après leur mort un vil et sordide
intérêt les fît demeurer autant de temps dans
les flammes du purgatoire, qu'ils y laissent
les autres? Qui alium doces , te ipsum non
doccs.
15. Puisque nous en sommes sur cet arti-
cle , nous y ajouterons qu'il faut acquitter
les messes pendant tout le lemps pour lequel
elles ont été stipulées;et qu'ainsi il faut dire
à perpétuité celles qui ont été fondées à per-
pétuité. Soto (3) s'est imaginé que les âmes
justes ne souffrent dans l'autre vie que pen-
dant dix ans. 11 se fondait sur la miséricorde
de Dieu: c'est sur le même principe que
s'appuie le déiste pour nier l'élnmilé des
peines. Mais, comme le remarque Saurin ,
(3) Soto iD 4, dist. 19, q. 3, a. 2, apud Siiarem, de Pœn.
disp. 10, sect. 4.
113
noN
HON
1U
dans UQ sermon sur les tourments de l'enfer,
nous no pouvons raisonner sûromcnl , ni de
retendue de la miséricorde du Seigneur , ni
des bornes de sa justice. Transportés en idée
au Miomenl où Dieu allait créer le monde ,
aurions-nous cru que sa miséricorde lui per-
mit d'en faiie un, où la vertu serait errante,
pr()>icrite , fugitive , pendant que le vice sc-
r.iil assis sur le trône et ceint d'un superbe
dadènie ? Aurions-nous pensé que, maître
de faire des hommes qui, sans resser d'être
libres, marchassent toujours dans les son-
tivrs du droit et du vrai , il en fit qui pres-
que tous se livrassent à l'erriîur , à Tidolâ-
li ie , aux plus honteux e-srès ? Kien n'est
donc plus frivole que le fondement de ce
théologien; puisqu'il faut payer une dette
sùieiuent contraclée, jusqu'à ce qu'on ait uu
titre qui excuse sûrement de l'obligation de
payer; il est clair qu'une messe fondée pour
toujours doit être toujours acquittée. L'au-
torité concourt ici avec la raison : tout le
inonde sait qu'un savant pontife condamna
en 1666 la proposition suivante : Annunm
legatum pro anima reliclum non durât plus
fuam per decem annos (1).
Au reste , comme il faut accomplir toute
justice, il ne suffit pas de célébrer; il faut le
faire dans le lieu prescrit parcelui qui donne
les rétributions. Dieu , pour glorifier ses
saints , exauce (luehiuefois dans un sanc-
tuaire ceux (ju'il n'exauce pas dans un au-
tre. Si , comme il arrive dans les nouvelles
solcniiilés, un prêtre ne trouvait point d'au-
tel libre , il fauilrait en avertir le donateur,
afin qu'il peruilt de célébrer ailleurs , ou
qu'il prit ses mesures comme il jugerait à
propos.
16. Celte difficulté nous mène à une autre:
on diinande si un prêtre, ()u'on a prié de
dire une messe de Requiem ou une messe
du Saint-Esprit, satisfait à son obligation en
disant la messe du dimanche ou du saint
dont il fait l'office.
Je rép luds : l" qu'on ne peut dire ni de
messes votives, ni de messes de Reqiiiem les
dimanches et les jours privilégiés, ou d'office
double, si ce n'est corpure prwsente, circon-
siance dont il ne s'agit pas ici. L'Eglise
souhaite même, à parler généralement , (juc
la messe s'accorde avec l'office du jour, au-
tiinl qu'il est possible. Et l'on ne doit pas
communément se dispenser de cette règle
pour les messes votives, sans quelque cause
raisonnable (2).
(I) l'ro|ios. 43, condamnée par Alexandre VII. Voyez
Dominique Viva sur colle proposilioii.
ii) Onines niissœ voliv;e in niissjs privalis dici possunt
pro arl)ilrio sacerdouiin, quandocumque ofBcium non osl
diifilex aul de doniinica, cum commemoralione ejus de
quo lacium esl officiiini , et commenioratioiie item fesli
simplicis, si de aliquo occurral eo die fieri coinmenioralio-
ncmin olBcio. Id vero passiin non fiai, nisi ralionabili da
causa, ei, quoad lieri polest, missa cum offlcio couveniat.
Rubric. part, i, tU. 4, n. 3. Divers décrets ont beaucoup
resserré la liberté que donne celte rubrique. A parler en
général, on ne peut dire des messes de Hequiem ni les di-
manches, ni les fêles doubles, ni les jours où il n'est pas
permis de faire un office double, tels que soiil l'octave de
Noël, eellf-s de l'Epiphanie, de l'àques, de la Penlecôte
et de la Fête-Dieu, le mercredi des Cendres, la semaine
seinte. la veille de Noël, de l'Epiubanie et delà Penio-
Ces causes, pour le dire en passant, sont :
1° la tendre dévotion dont on se sent en-
flammé à l'égard du saint ou d'un mystère
touchant, comme celui de la passion, etc. ;
2" une juste déférence pour celui qui assigne
les messes de la sacristie; 3° la promesse
qu'on a faite à quelqu'un, qui veut honorer
particulièrement un mystère, etc. Mais, pour
se conformer à l'intention de l'Eglise, il faut
avoir soin que cela n'arrive point trop sou-
vent. La vraie piélé sait se subordonner aux
règles. La paresse cl le dégoût des choses
spirituelles font ordinairement donner la
préférence aux messes votives, qui sont plus
courtes que les autres. On ne peut excuser
de tout péché ceux (jui se prêtent à des mo-
tifs si peu raisonnables.
Je dis 2' qu'un prêtre qui célèbre la messe
du jour pour un défunt remplit son obliga-
tion par rapport à lui. C'est le sentiment
unanime des docteurs (.3). En effet, c'est la
victime offerte, et non le rite accidentel, qui
soulage les vivants et les morts, .\insi la sa-
crée congrégation (V) , de l'aveu du papa
Alexandre \ 11 , a défendu qu'on différât les
messes pour les morts à un jour où il fût per-
mis d'en dire de Requiem.
De peur que ce délai ne fût préjudiciable à
des âmes qu'on aurait pu soulager plus tôt ,
voici les termes de son décret : Omnibus et
singulis sacerdotibus, tam sœcularibus quam
reqularibus cujtisvis ordinis , etiam neccssa-
rio exprimendis dislricle prœcipitur, ut mis-
sas privatas pro defuiiclis, seu de Requiem,
in duplicihns nullaienus celebrare aadeanl
vel prœsumant. Quod si ex benefactorum
prœscripto missœ hujusmodi celebrandœ in-
cidunt in festitm duplex, tune minime trans-
feranlur in nlium diein non itnpedilum, ne
dilntio animabus suffragia exspectanlibus de-
trimento sil ; sed dicanlur de festo currente ,
cum applicalione sacrificii juxla mentem eo~
rumdem benefactorum, etc.
17. Mais un prêtre qui dira une messe du
jour à un autel privilégié, gagnera-t-il pour
les défunts l'indulgence qui y est attachée ,
comme s'il la disait de Requiem?
Pontas (5) examine cette difficulté, et il y
répond en ces termes : « H n'importe pas
quelle messe célèbre un prêtre, si le privi-
lège du pape porte seulement qu'il accorde
l'indulgence en faveur d'un défunt pour qui
on célébrera la messe et à qui on appli-
quera l'indulgence : parce qu'on peut appli-
quer aux défunts la messe du jour aussi
côte. Un prêtre qui ne ferait que la férié ne pourrait dire
>ine messe des nions dans une église qui ferait un oflice
double, ainsi que l'a décidé la conf;régaiion des rites le 2
juin 1701- Dans l'usage commun, on ne peut dire des mes-
ses votives quand un ne peut en dire de Requiem. Ainsi
les jeunes prêlres que l'évèque cbarge de dire trois mes-
ses, l'une du Saint-Esprit, l'autre d<; Beala, la iroisième
pour les moris, y satisfont en appliquant celle du jour â
i'inlenlion qui leur est prescrite. On peut lire, sur cette
matière, qui nous mènerait trop loin, Merati in Gavant,
part. I, (il. 4 i,'l5, où l'on trouvera les exceptions à la rè-
gle ij la fin des cérémonies de la messe basse.
(3) Vide Marchini, rract. 3, pan. ii, cap. ÎS {a).
(4) S. R. C. approbanle Alexand. VII. 5 Aug. 166i
(5) Pontas, v° Messe, c.is 38.
■ a) La sacrée congrégation l'a décidé tout récemment
et confirmé eu 1S4S.
115
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
IM
bien que celle de Requiem. Mais,poursuit-il,
si les termes du bref d'iiululgence porlenl
que le pape l'accorde en faveur du défunt
pour qui on dira la messe du Requiem, il est
en ce cas absolument nécessaire, pour ap-
pliquer l'indulgence à ce défunt, que la
messe qu'on célèbre pour lui soit di' Requiem;
parce que , selon l'axiome de la glose , les
indulgences solam prosunt, prout vcrba so-
natit. C'est ainsi que le docte canonisle
Fagnan répond à cette difficulté , et après
lui l'auteur des conférences de Condom.
Mais cela se doit entendre seulement des
jours auxquels il est permis de célébrer des
messes pour les morts : car il faut suivre la
discipline prescrite dans l'Eglise où l'on se
trouve.» Ce sont les termes de ce savant doc-
teur.
Nul autel privilégié, soit qu'il le soità per-
pétuité ou non, pour tous les jours, ou seu-
lement pour certains jours de la semaine, ne
perd son privilège, parce qu'on y dit une
messe d'une fête double au lieu de la dire de
Requiem. Trois papes l'ont ainsi décidé, et
puisque l'Eglise souhaite que la messe soit
conforme à l'office, il était juste qu'ils le dé-
cidassent. Voici leurs décrets, que nous met-
trons ici en entier, parce qu'ils sont impor-
tants.
Missœ de festo duplicî celebralœ in altari
pro animabus in perpetuum privilegiato , et
in qtto proinde etiam in dupUcibus sinl cele-
brandœ missœ de Requietn ex obligalione,
suffragantur ac si celebratœ fuissent pro de-
functis juxta formam privilegiorum. Ce dé-
cret est d'Alexandre ^ II dans son bref Cré-
dite nobis du 22 janvier 16l)7.
Privilegium Akxandri VII, die 22 januarii
1667, circn missas de festo duplici in altari-
bus perpétua privilegiatis célébra tas extendi-
tur etiam ad altaria, non in perpetuum, sed
ad septennium seu aliud brevius, vel longius
tempus, ac non omnibus, sed aliquo, vel ali-
quibus tantum hebdomadœ diebus privilegiata:
ac proinde missœ qnw ibidem de feslo currenti,
in quo missœ defunctorum celebruri non pos-
sunt, sive ex obligatione, sive ex sola fidetiiim
devotione celebrahuntur, suffragantur ; Haut
animœ Christi fidelium pro quibus celebralœ
fuerinl, indulgenlias per privilégia hiijusmudi
concessas consequantur in oinnilius et per
omnia, perinde ac si missœ defunctorum ad
formam eorumdem privilegiorum celebralœ
fuissent. Ce décret, qui est du 20 juillet et de
la congrégation des Rites, fut approuvé le 13
août 1669 par Clément IX, et ce pontife le
confirma le 23 septembre suivant, par son
bref Cum felicis recordatinnis. Le même dé-
cret fut renouvelé par la même congrégation
le 15 septembre 1714 et approuvé par Clé-
ment \1 le 29 du même mois.
Declaraliones Alexandri \ II , 22 januarii
1667, et démentis IX, 23 septembris 16(i9
circa missas defunctorum in altari pro ani-
mabus purgatorii privilegiato non celebran-
das, licet loquatur tantum de festis dupUcibus,
lamen intelligendœ sunt etiam de diebus Domi-
(1) Ces décrets ont été confirmés le 10 sept. 1843, même
pour ceux qui oui le privilège personoel quatre jours par
nicis et infra octavas Pasehalis Itesurreclio-
nis, l'entecostes, Curpuris Christi , aliisque
anni diebus, quibus, licet a festo duplici non
impediantur, adtiuc limen missœ drfanclorum
juxta rilam Ecclesiœ celebruri nequeunl ; qua-
tenus nimirum 7nissœ , quas iisdem diebus
celebrare licitum est, servnta cœleroquin pri-
vilegiorum forma, ad altaria privilegiala rele-
brarentur. Ce décret, donné par la congréga-
tion des Rites le 3 avril ltJ88, fut confirmé le
^ mai suivant par Innocent XI. La même
congrégation l'ayant renouvelé le lïsnplern-
bre 1714., il fut ratifié par Cléincnl XI le 29
du même mois (1).
Tous ces décrets se trouvent d;ins Vlndex
decretorum de Merati, nombres 430, 4.39, WO,
624 et 62'j. En les lisant avec attention, I on y
remarquera qu'ils ne font subsister 1 indul-
gence des autels privilégiés qm? pour les
jours de dimanche, de fête double et autres,
où il n'est pas d'usage de faire dire des mes-
ses de Requiem; d'où il suit que qu.ind on
peut en dire, comme on le peut, les jours de
férié, etc., il faut effectivement les dire pour
obtenir l'indulgence. Ainsi il y a toute appa-
rence que le saint-siège a voulu qu'on ne
s'écartât trop ni de l'intention des fondateurs,
qui ont demandé des messes de Requiem, ni
de la pratique de l'Eglise, qui n'aime pas quo
ces sortes de messes se multiplient à l'excès
Je dis, en troisième lieu, qu'un prêtre qui a
promis une messe de Requiem, doit la dire,
si cela lui est passible, parce qu'il faut rem-
plir sa promesse, (luand on le peut sans in-
téresser ni sa religion, ni sa conscience.
Mais en général il vaut mieux ne s'engager
point à cela, et se contenter de dire qu'on
célébrera pour le repos de l'âme dont il s'a-
git, de la manière qui sera le plus convena-
ble, eu égard aux rites de l'Eglise, à sa propre
utilité et à celle des autres. Car, quoique les
messes propres des défunts aient l'avantage
de renfermer différentes oraisons, qui peu-
vent exciter les vivants à prier pour les
morts, il faut pourtant tomber d'accord que
cet avantage est bien compensé, 1° par l'in-
tercession du saint dont il fait l'office, et qui
ne manque pas de s'intéresser au soulage-
ment de ceux en f.iveur desquels le ministre
implore sa protection ; 2" par la piélé de ceux
qui entendent la tnesse, et qui l'entendent
plus volontiers quand elle est du jour, parce
qu'elle revient moins souvent, quo (juand
elle est de Requiem, par la raison contraire;
3° par la dévotion du célébrant qui dit aussi
avec plus de ferveur une mrsse qui est en
quelque sorte nouvelle pour lui. qu'une au-
tre qu'il sait presque par cœur. Et c'est pour
cela que Sylvestre Mozolin ne fait point de
difficulté de dire que la meilleure messe
pour les défunts est celle qui s'accorde avec
l'office du jour. Panorme ajouti- qu'il est
honteux de voir tant de gens céder en ce
point à la dévoîion mal entendue des parti-
culiers. Il ne faut donc promettre que rare-
ment ces sortes de messes, et supposer, ce
qu'un peuple bien instruit n'ignore pas que
semaine. Journalde* fabr. t. XII, p. 1G0
[ffet» rie ridil«ur.}
«17
HOM
RON
118
quand on demande des messes pour les dé-
funls, on ne demande que des messes qui
leur soient spécialement appliquées.
11 y a cependant des cas où il faut dire des
propres de morts, quand même elles n'au-
raient pas été promises. Gela arrive, 1° lors-
qu'on ne peut autrement éviter le scandale
et le murmure : il y a telle occasion où un
prêtre, qu'on verrait monter à l'autel avec
des ornements blancs ou rouges, serait re-
gardé de mauvais oeil et (]uelquefnis comme
un trompeur; 2° lorsque la circonstance des
tcmp* l'exige, comme le jour d'un cnlorre-
mcnt ou d'un anniversaire ; jours où l'on
peut, malgré l'occurrence d'une fêle double,
dire une messe de liequicm. Il est cependant
plus à propos de transportera un jour non
empêché les anniversairos, ainsi que l'a dé-
clare la congrégation des Rites en 1C08 et
l(jl4. Mais celle discussion est étrangère au
dessein de mon ouvrage.
18. On peut proposer ici deux questions :
l'une, si le jour de la commémoration des
fidèles trépassés il est permis de prendre des
rélributioiis; l'autre, si un prêtre qui a pro-
mis à titre gratuit une messe à plusieurs
personnes, est tenu d'en dire une pour cha-
cune, ou s'il ne sulGl pas qu'il en dise une
pour eux tous.
Gavantus répond à la première de ces deux
difficultés, que la messe du jour des morts
doit, selon l'intention de l'Eglise, être appli-
quée à tous les fidèles trépassés. Neque ideo,
dit-il (1), ^t injuria iis pro quibus quolidiana
forte exstat obligalio missœ; pnrvalel eiiiin
lex lacila ralioniibilis legi privalœ testuto-
rum. Il suit de cette décision, qu'un prêtre
acquitte ce jour-là une fondation particu-
lière par une messe commune ; mais que hors
ce cas il ne peut recevmr d'honoraire; parce
que ce qui est dû à iom les tidèles ne peut
être spécialement appliqué à aucun en par-
ticulier.
Ce sentiment m'avait paru si incontestable,
qu'il ne m'était pas même venu en pensée
qu'on pût en proposer un autre. Je l'ai suivi
jusqu'à ce jour, et je compte encore le suivre
dans la suite. Cependant la congrégation des
Rites décida, le i août 1663, qu'on pouvait ce
jour-là appliquer le sarrifice à quelques dé-
funts en particulier 2). Or, cela posé, il
semble qu'on pourrait ce même jour prendre
un honoraire. Benoit XIV l'a permis au
clergé de Portugal, mais seulement pour la
première des trois messes qu'ils peuvent dire
ce jour -là. Le Père d'Azevedo remarque
dans la lettre qu'il a eu l'honneur d'écrire à
ce pontife, qu'il n'y a presque point de
prêtres qui dans ce jour prennent des rétri-
butions (3).
19. Quant à la seconde difficulté, Sylvestre
Mozolin (4), que d'habiles gens regardent
comme le meilleur des sommistes, mais qui
souvent est trop précis pour bien être intel-
(1) Gavanlus, part, iv, lit. 15, num. 18.
(2) lu die comiiiemoratiouis oiuuium fidelium defunclo-
rum sacrificia possunt asacerdolibns celebraïuibiis appli-
cari ad libiuim, scilicet vel pro oiuaibus Bdi-libiis defuiic-
tis. vel pro aliiiuibus umum. S. C. R. 4. Aug. 1663, apud
ligible, y répond qu un prêtre ne s'oblige eu
promettant, «luautant qu'il V( ut s'obliger et
que par conséquent, s'il ne veut s'obligor
qu'à dire une messe pour plusieurs qui la
lui demandent, il satisfait par une seule à la
dette qu'il a contractée. Il doit seulement
prendre garde d'éviter tout ce qui pourrait
sentir le mensonur ou l'équivoque. Que si
une personne offrait à ce prêtre un hono-
raire, et qu'il le refusât, il seniblc, à moins
qu'il ne déclarât suflisanuiient le contraire,
qu'il serait censé lui promettre une applica-
tion du messe aussi spéciale, que s'il prenait
de lui une rétribution.
Il ne sera pas inutile de remarquer que
les théologiens, qui croient qu'une messe
dite pour vingt personnes ne leur sert pas
moins que si elle était dite pour une seule,
c'est-à dire (]u'ellc sert à chacun selon ses
dispositions, iaisounent ici dans la pratique
comme ceux qui sont d'un senlimcnt con-
traire, lis sont persuadés 1°, que ceux qui
donnent un honoraire pour le prcUe (lui cé-
lèbre ont une meilleure part au sacriûce,
parce que leur aumône est l'Ile-mêmc une
très-lionne et Irès-sainte disposition ; ^"quun
a eu raison de censurer cette proposiiion :
Non est contra justitiitm pro pluribus sacrifi-
ciis stipenditim accipere, et sacrifieium unum
o/ferce; parce que l'honoraire qui se donne
à un ministre ne regarde en aucune manière
la substance du sacrifice, qui est au-dessus
de tout prix , mais la seule personne du prê-
tre relativement aux secours, que la piété
des fidèles doit lui procurer à raison du temps
qu'il se soustrait pour le leur consacrer. Or,
dit Pignatelli, que le sacriûce soit inGui ou
borne ; qu'il diminue en se partageant, ou
qu'il ne diminue pas, la personne du mi-
nistre relativement à ses besoins est toujours
la même : il ne lui faut pas plus, quand il
célèbre pour dix personnes, que quand il ne
le fait que pour une seule. Donc, quelque
parti qu'on prenne sur la valeur du sacrifice
il est clair comme le jour qu'un prêtre doi
se contenter d'une seule rétribution, et qu'il
pèche, et contre l'obéissance, ei contre U
Justice, s'il en prend deux.
Si on leur objecte avec le cardinal Lugo
que, selon ce sentiment, un piètre ne pourra
le jour de Noël recevoir trois honoraires, ce
qui est contraire à la pratique de toute l'E-
glise, ils répondent que cette difficulté est
plus spécieuse que solide. Les rétributions
des messes sont si peu de chose, au moins
dans ce pays-ci, qu'elles ne fournissent aux
ministres sacrés qu'une très-faible portion de
leur subsistance. Ainsi, qu'une fois dans un
an ils reçoivent plus qu'à ronlinaire, ce n'est
pas de quoi leur faire un procès.
Mais enfln, puisque le sentiment de Pigna-
telli n'est qu'une opinion, et une opinion
très-con testée, il est du bon ordre que, dans
une matière comme celle-ci. on ne s'expose
Merati in Indice liecretormn, a. 411.
, (3) II) appeiiJ. de Sacrilicio, pag. 459 et 455.
' (1) Sylvesler Prieras, v* AfisM, I, nuiu., 11, p. mihi
259.
119 DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
120
ni à tromper iC prochain , ni à se tromper
soi-même. Si contre notre intention il nous
était arrivé quelque ciiose de semblable (eh 1
quelle apparence que cela ne soit pas dans
un ouvrage qui n'est qu'un tissu de cas de
conscience?), nous le souraellons de grand
cœur au jugement de la sainte Eglise. Qu'elle
tranche, qu'elle coupe, qu'elle brise à son
gré; ses coups les plus humiliants nous se-
ront plus chers que les louanges frivoles et
empoisonnées de ses ennemis.
Observation du nouvel éditeur.
SaintAlphonscdeLiguori afOrme que l'opi-
nion la plus commune est que les fruits du
«aint sacrifice ne sont pas diminués envers
chaque personne pour qui on l'offre, à pro-
portion de leur nombre, et cette opinion pa-
raît bien fondée. Dira-t-on qu'il est plus
avantageux d'apparlenirà une petite paroisse
qu'à une grande? d'entendre une messe où
il y a moins d'assistants, afin d'avoir une
part plus étendue aux fruits du sacriflce
qu'un curé offre pour ses paroissiens, et que
chaque prêtre offre pour les assistants? Et
omnium circumstantium , dit-il au Mémento
des vivants. 11 y a un fruit particulier pour
ceux que le prêtre recommande en particu-
lier, et un autre pour les assistants; sans
quoi ce serait en vain qu'il les recommande-
rait à Dieu ; ce serait en vain que l'Eglise l'y
autoriserait; mais ce friiit, sans être inflni
dans son application, parce que les sujets en
sont incapables, peut bien être assez grand
pour n'être pas diminué à proportion du
nombre de ceux à qui on l'applique. Autre-
ment, il serait avantageux pour ceux-ci
qu'on ne fît mention que d'un seul à chaque
fois; cependant l'Eglise suppose qu'au Mé-
mento, on nomme, ou du moins on se rap-
pelle plusieurs personnes pour qui on s'est
proposé de prier. Mémento, Domine, famulo-
rum famularumque tuarum N. et N. On ne
peut pas même se dispenser de prier pour
plusieurs dans ce cas-là, pour conserver la
vérité des paroles, et l'on ne voit pas qu'il
faille d'autre prière pour ceux dont on a reçu
l'honoraire de la messe. Mais si l'on doit ici
prier pour plusieurs, n'est-ce pas avant tout
pour ceux dont on a reçu des honoraires?
On peut donc les recommander tous à Dieu
à chaque fois, jusqu'à ce qu'on ait dit autant
de messes qu'on a reçu d'honoraires. Saint
Alphonse de Liguori admet cela. Chaque per-
sonne pourra proGler du fruit de la messe,
autant qu'elle en est capable, non une seule
fois, mais autant de fois que la messe sera
dite pour elle conjointement avec d'autres.
Il y aura au moins cet avantage de n'être
pas exposé à voir une messe acquittée trop
tard, relativement aux besoins pour lesquels
elle a été demandée.
Il ne manque à cette pratique que d'être
appuyée sur une certitude. Quelque proba-
ble que soit l'opinion dont il s'agit, elle peut
laisser des doutes sur l'acquit d'une obligation
certaine; mais on remédie à tout par une
intention conditionnelle ainsi formulée :
«J'offrirai chaque fois le saint sacrifice pour
tous ceux qui y ont droit par justice, sans
préjudice de la personne ou des personnes
qui ont un droit spécial tel ou tel jour. »
Avec une telle intention, on pourvoit le
mieux qu'on peut aux besoins de chacun, on
ne fait tort à personne, on sedispense d'exami-
ner par qui l'on doit commencer, quand il s'agit
de plusieurs personnes dont les besoins sont
également pressants, ou dont on ignore les
besoins et les intentions, on ne s'expose pas
autant à la nullité de l'application et à l'obli-
gation de restituer. Pourquoi donc n'aurail-
on pas une telle intention, lors même qu'on
célèbre pour un mort, car alors on prie
aussi pour les vivants? lors même qu'on
voudrait lui appliquer l'indulgence d'un au-
tel privilégié, car cette indulgence est dis-
tinguée du fruit spécial du sacrifice? On en a
la preuve en ce que le 2 novembre, on l'offre
pour tous les fidèles trépassés; c'est l'inten-
tion de l'Eglise, de leur procurer un soula-
gement général; cela résulte des prières pro-
pres à la messe de ce jour-là ; et cependant
chacune des messes qui sont dites ce jour-là
peut procurer une indulgence plénière pour
quelqu'une des âmes du purgatoire, à qui on
l'appliquerait spécialement. Cette faveur a
été accordée le l(i mai 17(51.
En suivant cette pratique, il faut cepen-
dant prendre garde aux inconvénients qui
pourraient en résulter, si, par exemple, on
promettait la messe pour le même jour à
plusieurs personnes, qui accuseraient en-
suite ou soupçonneraient le prêtre d'accu-
muler des honoraires et de ne pas célébrer
autant de fois qu'il en a reçu. Il faudrait
seulement promettre de s'en acquitter bien-
tôt, le plus lot qu'on pourra, ne pas cepen-
dant faire difficulté d'en fixer le jour; ce sera
donner un droit spécial pour ce jour-là; il
faudra bien se le rappeler ou le noter, et ne
pas faire une pareille promesse à une autre
personne pour le même jour, sans le consen-
tement de celle à qui on a déjà promis
HOSTIES.
L'hostie qui a servi pour l'exposition du
saint sacrement doit être consumée ce jour-
là ou le lendemain, d'après l'instruction du
pape obligatoire à Rome. {Voy. EucHâRUTiB,
Espèces (saintes.)
HUILE.
HCILE SIMPLE.
Le Rituel romain renferme une bénédic-
tion d'huile commune, qu'on suppose faite
d'olives, destinée au salut spirituel et corpo-
rel de ceux qui en feront usage, à éloigner
d'eux tout pouvoir de l'ennemi du salut,
toute langueur, toute infirmité, toute adver-
sité; on le voit dans la formule d'exorcisme
et de bénédiction, oii l'on rappelle que .iésus-
Christ a commandé d'en faire des onctions
sur les malades, afin qu'ayant recouvré la
santé, ils en rendent grâces au Dieu vrai el
vivant, et qu'étant rachetés par le sang pré-
cieux de son Fils, ils ne soient jamais blessés
par la morsure de l'ancien serpent. Voy. Bé-
nédictions SACERDSTALES.
Huiles saintes, Yoy. Jkddi saint, Bap -
TÈUB, etc.
121
INC
INC
ise
INCIDENTS.
UIPFICULTÉS SUR LRS DIVERS INCIDENTS QUI
PKUVENT SURVENIR DANS L' ACTION DU SA-
CKIFICE.
(Trailé dcsSS. Mjslèrcs.de Collet.)
1. Peul-on consacrer de petits pains après
l'offrande de la grande hostie? — 2. Trois
questions à ce sujet. — 3. Doil-on offrir de
nouveau le vin qui a d'abord été o/firt satis
eau'f — 'i.. Règles sur les oraisons de la
messe et sur leur nombre. — a. Cas où il
tombe un insecte dans le calice. — 6. Cas où
les espèces seraient empoisonnées ou frap-
pées de l'i foudre. — 7. Cas où la parcelle
reste au fond du calice. — 8. Cas où l'hostie
n'est pas bien entière. — 9. Cas où l'hostie
tombe dans le calice. — 10. Cas où le vin se
congèle. — 11. Cas où il tombe quelque
goutte du précieux sang : cinq questions
sur ce sujet. — 12. Cas où tout le calice se-
rait répandu. — 1.3. Cas sur le vomissement
après la communion. — ik. Remarques sur
le temps pécessaire pour l'altération des
espèces. — 1,"). Cas où l'hostie tombe sur la
nappe, à terre, etc. — IG. Défauts causés
par l'ignorance des rubriques. — 17. Trois
digressions. La première sur le prêtre qui
donne une partie de son hostie â un laïque.
— 18. La seconde sur les messes sèches. —
19. La troisième sur les ablutions.
La plupart des diffirullés qui peuvent sur-
venir t'I donner de l'inquiétude dans le cours
Uu sacrifice .sont détaillées dans la troisième
Rartie des IKibriques, lit. 10 de Defectibus.
olis les parcourrons ici le plus rapidement
qu'il sera possible, et nous y en joindrons
quelques autres que nous n'avons point en-
core examinées.
1. La première concerne les petits pains
qu'on présente quelquefois au préire après
qu'il a fait l'oblation de celui qu'il doit con-
sacrer. Il s'agit de savoir s'il peut les offrir
après coup.
Presque tout le monde convient qu'on
Peut quelquefois les offrir , même après
oblation de la grande hostie. En effet, cela
n'est défendu ni par aucun décret de l'Eglise,
ni par la nature des choses. L'interruption
que cela peut causer dans la lilurgie est si
peu de chose, surtout avant le canon, qu'elle
doit être comptée pour rien.
2. Mais comment doit-on alors les offrir,
jusqu'à quel temps, et pour quelles raisons
le peul-on faire? Ce sont trois petites ques-
tions sur chacune desquelles il est à propos
de nous arrêter.
Pour ce qui est de la première, nous esli-
iiions qu'il vaut mieux les offrir verbale-
ment. Les rubriques que nous allons citer
l'insinuent, et il est constant que les prières
(l)Uiidc non piilo lutum p.irliciilas in Offerlorio siio
leiii|-ore non olilaus coiisecrare. l'aiserini, de Iwniinuin
Stntil'iis et Olfidis- Toin. Il, q. 187, art. i, u. %3, i> 242.
de l'Eglise sont toujours accompagnées d'une
bénédiction parliculièrc. Au reste celle sorie
d'oblation est aisée à faire qu.ind on pré-
sente les petites formules dans le cours de
l'oblation du p.iin et du vin. |ll ne se fait
alors aucun dérangement considérable et
dont le peuple, qumqu'il se trouble aisé-
ment, puisse être offensé.
Mais cette oblation verbale n'est-elle que
de convenance? ne serait-elle point absolu-
ment nécessaire? Passerini (1), célèbre
dominicain et professeur au collège de la
Sapicnce, la croit indispensable, et de là il
infère qu'on ne peut on sûreté de conscience
consacrer aucune hostie qui n'ait été verba-
lemenl offerte en son temps avec l.i grande.
Ce sentiment est bien rigoureux; il faut qu'il
soit bien insolite chez les théologiens, puis-
que cet écrivain, qui cite volontiers, n'en
produit aucun pour l'appujer. En attendant
une décision précise de la part de ceux à
qui il ap|iarticnt d'en donner, nous croyons
qu'un prêtre peut, en certains cas, consacrer
des pains qu'il n'a offerts que mentalement,
1' parce que c'est le senliment presque uni-
versel des docteurs et de ceux mêmes qui
ont le mieux écrit sur la lilurgie. Ils peuvent
se tromper pour le fond, j'en conviens; mais
jusqu'à ce qy'il soit solidement prouvé qu'ils
se trompent, y aura-t-il du crime à les sui-
vre? 2° Si une oblation mentale sufGt quel-
quefois pour la grande hostie et pour le ca-
lice, qui sont l'unique matière du sacrifice,
elle peut bien suffire pour de petites for-
mules qui ne font qu'une matière accessoire.
Or il est sûr, et c'est par la rubrique même
qu'il est sûr, que l'oblation mentale suffit en
plusieurs occasions, et pour l'hostie princi-
pale, et pour le calice. Pour s'en convaincre,
il ne faut qu'un coup d'œil sur ces paro-
les (2) : Si célébrons ante consecralionem ad-
verterit hostiam esse corruptam, etc., remota
illa. aliam pnnat. et facta oblatione salteu
MENTE concepta, prosequalur. Si celebrans
ante cunsecrationem sanguinis, quamvis post
consecralionem corporis, udvertat aut vinuin,
aut aqaam. aut utrumque non esse in calice,
débet statim apponere vtnum cum agua , et
fada oblatione ut supra, consecrare, etc.
Il est inutile de nous objecter, avec Passe-
rini, que la rubrique approuvée par le pape
Pie V, et confirmée en général (3) par le
saint concile de Trente, prescrit que les pe-
tites hosties soient offertes avec la grande.
Nous avouons volontiers que cela doit être
ainsi dans le train commun. Mais comme
celte loi regarde principalemeul la grande
hostie, qui peut néanmoins eu plusieurs cas
ne s'offrir que mentalement, pourquoi ne
vous accordera-l-on pas (ju'il en est de même
des petites formules? C'est-à-dire qu'à parler
en général il faut les offrir d'une uiauière
(2) Kiibric, pari. m. lit. 3, n. i, et lit. 4, n. l.
(3) Trid. Slss. 7, caû. 13, et ses». 12.
!23 DirTIONNAlRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES,
iU
verbaie avec la principale matière du sacri-
fice ; mais qu'on peut quelquefois pour de
bonnes raisons ne les offrir qu'après coup,
et seulement en esprit.
Nous regarderons donc ce dernier senti-
ment coiiune très- probable et très-sûr jus-
qu'à nouvel ordre. Mais jusqu'à quand peut-
on recevoir et offrir inenlulenienl le> pains
qui n'ont pas été présentés en leur leai[is?
C'est une seconde question qu'il faut exa-
miner.
Et d'abord, il est certain (ju'on ne le prut
plus faire après la coiisccralion. Ce serait ou
faire deux sacrifices, ou donner à un seul et
unique sacrifice doux matières distinctes et
successives : ce qui ne peut être. 11 ne peut
donc y avoir de difficulté que sur le temps
qui s'écoule entre l'Offertoire et la Consécra-
tion.
11 parait encore certain qu'il n'y a plus
rien à faire quand le canon est cotnmencé.
Toutes ces parties ont tant de rapport à la
consécration, et concourent si procbainu-
ment à en préparer la matière, qu'à l'excep-
tion du cas oii le sacrifiée ne pourrait être
parfait, il f.int regarder comme inepte à ce
même sacrifice toute matière qui n'y aura
pas été disposée par les saintes et respecta-
bles paroles que l'Eglise a établies à cet
effet. D'ailleurs il n'y aurait ijue le cas de la
plus extrême nécessité qui piit dispenser de
la règle : or, cette nécessité ne se trouve j,i-
mais. La plus grande qu'on puisse imaginer
est celle d'un malade qui mourra sans viati-
que; mais on peut y remédier : il suffit pour
cela que le prêtre léserve une parcelle de la
grande hostie qu'il va consacrer et qu'il en
communie le moribond , devant ou après
qu'il aura lui-même communié (I). Si, au
lieu d'un infirme, on en supposait quinze ou
vingt, ce qui peut absolument arriver en
temps de peste, j'aimerais mieux, sauf meil-
leur avis, répéter ce que j'aurais déjà dit du
canon que consjjcrer ce que les prières et les
bénédictions dont il est rempli n'auraient
pas sanctifié. Nous avons vu ailleurs que
Sainte-Beuve n'improiivait pas une seconde
messe en pareille occasion.
Il suit de là qu'on ne peut recevoir et offrir
de nouvelles formules que jusqu'à la pré-
face, et même exclusivement, selon l'opinion
la plus commune. Cela est d'autant plus
juste, que, comme l'observe Gavantus (2),
toutes les prières qui se disent jusque-là
sont une espèce de complément de l'oblation
et comme autant de vœux que fait l'Eglise,
qu'il plaise à Dieu de bénir les dons proposés
et de les avoir pour agréables.
Mais faut-il de fortes raisons pour qu'un
prêlrc puisse offrir hors du temps précis les
pains dont nous parlons? Quarti (3), natu-
rellement facile , croit qu'il n'en faut point
d'autres que la commodité de celui qui veut
communier , ou la crainte de faire de la
peine, soit au sacristain, soit à tout autre
qui a trop différé à présenter les pains en
(1) Vide Qiiani, p. », lit. 7, seot. i, dub. 3, in fine. Me-
rali, ibid. iii line.
(2) Gavanlus. oart. m, lit. 10, n. 19.
(luestion. L'autorité de Tambourin est le seul
molifciui le détermine à penser ainsi.
Merati juge avec plus de raison que des
causes si minces ne suffisent pas et qu'on ne
pourrait y déférer sans péché véniel. Kn
effet, une ohiation d'hosties faite à contre-
temps et d'une manière peu conforme aux
rites de l'Eglise ne peut passer pour une
chose presque indifférente : il faut donc de
vraies et solides raisons pour l;i justifier.
Or, personne ne mettra, dans l'ordre des rai-
sons solides, la crainte ou d'affliger légère-
ment un homme qui a fait une petite bévue,
ou de différer do quelques minutes la com-
munion d'une personne qui peut attendre
sans s'incommoder beaucoup. Je voudrais
donc quelque motif plus sérieux : et ce mo-
tif je le trouverais tantôt dans la situation
d'un pauvre domesiique qui a un besoin
pressant du pain des forts, et qui, s'il en est
privé aujourd'hui, ne pourra de longtemps
réparer ses perles ; tantôt dans une afiluence
de pieux voyageurs qui, gênés par le mo-
ment du départ, n'ont à leur disposition que
l'instant de la messe qu'ils entendent; quel-
quefois d.nns la circonstanee du jubilé ou
d'une indulgence qui ne reviendra pas si
tôl, etc.
'■i. La seconde difficulté est de savoir si
lorsqu'on a fait l'oblation du vin sans eau,
et que, s'en étant aperçu avant la consécra-
tion, on mel de l'eau dans le calice, on est
obligé d(? l'offrir de nouveau.
La rubrique semble l'exiger par ces paro-
les (4) : Si célébrons ante consecralionem
sanguinis aciverlal nul vinum aut aquam,elc.,
non esse in calice, dehel slatiin apponere, clc,
et fada oblaiione, consecrare. Nous croyons
cependant que dans ce cas il n'y a point
d'oblalion à faire, tant parce que la matière
principale, qui est le vin, a déjà été offerte,
que parce qu'il en est d'une petite quantité
d'eau mêlée avec du vin sanctifié conmio
d'une petite portion d'huile commune mêlée
avec une plus grande quantité d'huile bé-
nite : or, la primière se revêt, par ce mé-
lange, de l'élat et des conditions de la se-
conde, ainsi que l'a déclaré Linocent III (5).
C'est pourquoi la rubrique, que nous nous
sommes d'abord oi>jcclée, doit s'entendre du
cas où le prêtre n'aurail mis dans le calice
ni vin pur, ni vin mêlé. Rien de plus précis
et qui exclue davantage loule idée d'une
nouvelle oblalion que ces autres paroles
qu'on lit un peu plus bas : .S'j celehrans ante
consecralionem calicis advertal non /"mis** ap-
piisiiam ac/uam, slatim ponat eam et proférât
verba consecralionis.
h. Une troisième difficulté regarde le (on dont
les Secrètes doivent être prononcées , mais
cette dil'ticullé, qui concerne encore plus le
canon , est si imporlanle qu'elle mérite un
chapitre tout entier. Nous nous contente-
rons (le dire pour le présent, que le nombre
et l'ordre des Secrètes doivent répondre au
nombre et à l'ordre des Collectes ; que, si l'o»
(.-) Oiiarti, ibid., di;!). 2, p. 196.
(+) Uiil)ric. I. ai'l. III, lii. i, II. 5.
(5) luuoceai ill, cap. 3, de Ceiebrat. tniuar
lis
INC
àvail omis quelques-unes de ces dernières,
011 p()un;(it y suppléer dans le temps des se-
Ci'èlcs ; que les or;iisoiis, lors même qu'elles
soiii adlUiitiim, doivent toujours se prendre
du Missel, et jamais d'un aulrc livre; ol en-
fin, que c'est un vieille erreurdaiis la plujiart
de ceux qui foni l'officeroinain, des'iniafiiner
qu'il faut loujoiirs (Hie,daiis lessemi-dDiiliIcs
et les simples IcsCollectes, el par conséquent
les Secrèles e( les Postcominunions.soienl en
nombre impair. La première règle est de
n'omelire jamais aucune de celles (]iii sont
marquées par la rubrique ; et celles-ci sont
en nombre impair, hors le temps de la Pas-
sion , l'oclave de Pâques et «le 1 1 Penticôtc,
etc. Mais, quand on y en ajoute quelques au-
tres, soit par ordre du supérieur ecclésiasli-
que , soit par le propre mouvement de sa
piété, il n'est point nécessaire de garder le
nombre impair , ainsi que l'a déciilé la con-
grégation des Rites (1 {.Seulement il faut avoir
soin, 1* de ne pas finir par une oraison pro
defunctis, parce que ce n'est pas l'usage dans
le rite romain, hors des messes de Requiem;
2° de ne passer pas le nombre de sept oraisons,
comme taisait cet homme singulier (2), qui
même dans les doubles en disait ueuF, douze
et quelquefois quinze. C'est mal servir sa
piété que d'accabler celle d'autrui.
Au reste, quoique, selon le sentiment le
plus commun, il n'y ait pas de péché luoriel.
hors le cas de mépris ou de scandale, à ren-
verser l'ordre des oraisons , ni uiéme à dire
l'une pour l'autre, il y en aurai! à renverser
considérablement l'ordre de l'Epîlre ou «le
l'Evangile , à moins que cela ne se fît avec
une espèce de bonne foi. 11 y en aurait en-
core plus à substituer un Evangile àunuuln;
qui n'y aurait aucun rapport ; comme si le
jour de la Passion on disait l'Evangile de
Pâques (3).
Pour ne rien omettre de ce qui regarde ces
matières détachées , nous allons parrourir
les derniers nombres du disièmo titre de De-
fectibus. Nous les mettons dans la langue du
Missel , parce que le détail dans leiiuel ils
descrndcnt, semble l'exiger. Nous joindrons
à chacun d'eux de petites remarques , qui
pourront servir dans l'occasion.
5. l\ubr. n. 5 : Si musca , vel aranea, vel
aliquid ceciderit in cidicein ante consccralio-
ncin , sacerdos projicinl vinum in lociim de-
cenlem , aliud ponat in calice : misceat paruin
aquœ,offural ut supra, el prosequatur missain.
Si posl consecrationeiu cecideril musca , aut
aliquid ejusmodi, et fiât nausea sacerdoti, ex-
il) Non est omittenda una ct assignalis oratinnibiis in
niissa, veluii ténia A cunclis, si secuiida esset de f.'slo sini-
plici ; ut ejus loœ dicalur oraiio iiii[ierala, veluli, Deus re-
fugium : sud post terliam oratimieiii X cunclis, pulesl el
iniperala dici, cum iii missa do semiJuilici, vel simplici,
vel \otiva, non sint nece^sario dicendu; Collecta; iinparcs,
puta très, quiiique vet sepleni. S. RU. Congr. 2 Deceinb.
1684, apud Merati in Indice, nuin 476.
(2) Vide Carokim Guyel in Heorllwloqia, Ijb. iv, cap.
21,q. 25. a . . e
(ô) Uu:irti, part, i, lit. 10, in dnl.iis.
(1) Lbi diflicultasoccurrit, seniicrest aci'ipiendum il-
ludiiuod bjbet minus de nericulo. S. Thoin. ni p. , q. 83,
art. 3, ad 2. f > i >
(3) Si OU a pris l'insecte, 00 peut le mettre dans l'eau,
INC 12e
tranal eam et lavet cum vino , finita missa,
cnmhurat, el combustio ac lotio hujusmodi in
sdcraiiuiii projiciatnr. Si aulem non fuerit ei
nnusea, nec ultum pericutum timeat , sumit
cum sanguine.
Il n'y a que deux remarques à faire sur ce
texte : l'une, que si un prêtre d'une imagi-
natinn vive ne pouvait , sans craindre de
vomir, prendre le calice dont il aurait tiré
un insecte, il faudrait faire une nouvelle
consécration, et fiarder dans le labern;fcle
ou dans un lieu décent b's espèces de la pre-
mière, jusqu'à ce qu'elles fussent desséchées
ou altérées ; l'antre, que quanil une mouche
imbibée du précieux sang en sort d'dlc-
méme et s'envole, il ne faut point se troubler
mal à propos. On la prend, si on peut; sien
ne peut pas, on l'abandonne à la Providence.
En général, selon les sages principes de saint
Thomas ('*}, il faut dans toute cette matière
liiendre je parti où il y a le moins d'incon-
vénients. Or, il y en a moins, dans le premier
cas, à ne se point exposer à rejeter les sain-
tes espèies, el dans le second, à ne rien faire
qui ait un air de puérilité (5).
6. Ruhr. ntim. G : .S'( aliquid venenosum ceci-
deril incalicein, velquodprovocaret vomitum,
vinum consecratuin reponenduin est in alio
calice, et aliud vinum cum aqua apponendum
denuo consecrandum. Et finita inisua , j>a«-
guig 7eposilus in panno lineo vel stiippa tan-
diu serielur, dunec npecies vini fuerint desic-
calœ, et lanc stappa comburatur, et combustio
in s icrarium projiciutur.
En sup|)o»ant que la nouvelle consécration,
dont il est parlé dans ce texte, doive être pré-
cédée d'une oblalion au moins niciitale , il
y a trois dilûcultés à éclaircir sur cette ma-
tière.
On demande donc, 1° si, dans le cas d'un
calice empoisonné le célébrant est absolu-
ment obligé d'en consacrer un autre.
La raison de douter est que d'un côté les
rubri(|ues de defectibus ne sont «1 elles-mêmes
que directives (*>!, et que de l'autre la com-
munion sous l'espèce du vin ne parait pas
absolument nécessaire ; puisqu'il est très-
probable que la participation du pain sacré
confère toute la grâce du sacrement.
Nous croyons cependant, avec saint Tho-
mas (7) et la plupart des théologiens, que la
nouvelle consécration dont il s'agit est de
précepte rigoureux, parce que, quoi qu'il en
soit du fruit et des effets du sacrement , la
communion sous les deux espèces appartient
à l'intégrité du sacrifice.
qui doit ensuite être jetée dans la piscine un ou deux
jours après. Collet, ibid.
{6J Kide Quarti, quaesl. proœmial. sect. 2, puncl. 2,
secl. 6, punct. -4.
(7) Si nuisca vel aranea in calicem post consecrationeni
ceciderit .. débet animal caule capi, et diligenter lavari,
et couiburi, et abliilio cum cineribus in sacrarium mitti.
Si vero vencnum ibi esse depreliendcrit imniibSum, iiullo
modo débet suniere, nec alii daro ; ne calix vitse vertatur
in inorteni : sed débet diligenter in aliqno vasculo .ad hoc
aplocnm reliquiis conservari. lit ne sacramentnm ujaueat
iinperfeclum, débet aliud \iunni appodeie iu caliceru et
denuo resuuiere a consecratione sauguiuis , et sacrificium
suniere. S. Thoin. ibid., ad 3.
i<n
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
m
On demande, 2° si danscc mêmecas il suffit
de consacrer le vin.
Palndanus, Sjlvcslre Mozolin et quelques
autres cités par Suarez (1) , croient qu'il
faul de plus consacrer le pain , surtout quand
le défaut dont nous parions ne se découvre
qu'après la communion del'hoslifi. lisse fon-
dent sur ce que saint Thomas (2) enseigne
que, lorsque la matière du calice était im-
propre à la consécration, par exemple lors-
qu'on avait mis de l'eau pour du vin, il faut
recommencer la consécration de l'une et de
l'autre espèce : ce que la rubrique (3) ap-
prouve, à moins qu'on n(' célèbre dans un
lieu où il y a beaucoup de monde , et par
conséquent du scandale à craindre.
Nous ne croyons pas qu'il soit nécessaire
d'adhérer à ce sentiment , 1° parce qu'il y a
bien de la différence entre le cas où l'Ange
de l'école demande unenouvellc consécration
du pain, et celui que nous examinons. Dans
le premier, la matière du calice n'a nullement
été consacrée, parce qu'il n'y avait rien de-
dans qui pût l'être ; dans le second, les deux
espèces ont été très-réellement consacrées.
Aussi le saint docteur , quand il parle de ce
dernier cas, ne demande point une nouvelle
consécration du pain. Voyez son texte dans
la note, col. 126 ; 2* parce que la plupart des
théologiens croient que, quand une des deux
espèces a été valablement consacrée , il ne
faut jamais répéter que la consécration de
l'autre; rt cela sur ce principe général du
droit (i), qu'en fait de sacrements il faut sup-
pléer avec soin ce qui a été omis inconsidé-
rément, et ne jamais réitérer ce qui a éié lé-
gitimement exécuté. On peut voir ce que
nous dirons sur ce sujet à l'art. Pain kucha-
BISTIQUE.
Knfîn on demande ce que doit faire un prê-
tre, lorsqu'il ne s'aperçoit qu'après la com-
munion que les espèces étaientempoisonnées.
La réponse est que , quand elles seraient
encore tout entières , il doit tâcher de s'en
décharger, fûl-ce en prenant l'huile de la
lampe, comme il est arrivé dansum- certaine
ville. La raison en est que, comme il n'aurait
pu les prendre s'il eût connu le venin qui y
était caché , parce qu'il n'est pas maître de
sa vie , il ne peut les retenir, parce (|ue c'est
se donner la mort. Il faut au reste, si on a le
loisir et la commodité , se servir alors d'un
vase propre, y laisser les espèces jusqu'à ce
qu'elles soient corrompues, et les jeter en-
suite dans la piscine.
Rubr. nuin. 7 : Si aliquod venenatum con~
tijerit hostiam consecratam , lune iilleiam
consecrel , et tumnt modo quo dictum est ; et
illa servetur in tabermiculo , loco sepnidlo,
donec species corrttinpanlur , et curruptœ
deinde millantur in sacrariuin.
Ce texte s'entend de lui-même ; nous y
ajouterons, d'après Gavantus, que ce qui est
(1) Suaroi, iiisp. 8b, § 1, secmula régula.
(2)S. Thoui. ibiil :iii ô. ad 1.
(3) Si succrcio'. lioc ;nl»erlat, scilicet aqttiim loco viiii in
calice posilam f,/î.ssf, pn.si Miiii|jti(iiii'iii porporis vi>l liii-
jusmodi aquse. ;ip[i(iiuiL aliaiii lidsliam ileruni cousecran-
dam, et viiiuiii cuiii a<iua in calice ; olTcral uUumiiue, et
affecté de la foudre est censé empoisonné :
c'eslainsi que ledécidèrenlde gravcsdocteurs
en 1601 , à l'occasion du tonnerre qui était
tombé dans UB calice après la consécration.
Celte décision aurait pu et <lû servir il y a
quelques années à un vertueux et respectable
ami, que nous ne nommons pas.
7. Rubr. num. 8 : Si sumendo sanguinem
parlicula remanserit t'a calice , diijito ad la-
bium cidicis entn adducat et sumat ante puri-
ficalionem vel infundat vinum , et sumat.
De ces deux manières de prendre la par-
celle , lorsqu'elle s'est attachée à la coupe
intérieure du calice , la seconde est le plus
en usage , parce qu'elle est plus décente et
plus commode. On pourrait objecter contre,
qu'elle est opposée au jeûne naturel, puis-
qu'on ne peut prendre ce fragment avec
l'ablution , qu'une partie de l'ablution ne
passe auparavant. Mais celle difficulté n'a
rien de solide. La communion prise en elle-
même et dans sa substance exige un jeûne
rigoureux ; c'est autre chose quand on la
considère dans ses circonstances , et par
rapport à la nécessité de l'achever , et de
traiter avec le dernier respect toutes les par-
lies qui lui appartiennent. C'est par cette
raison que l'on doit prendre avec soin tous
les fragments qui ne s'aperçoivent qu'après
la dernière ablution.
8. Rubr., num. 9 : Si hostia ante conse-
crationem inveniatur fracta, nisi populo evi-
denter apparent, talis hostia consecretur; si
autem scandalum populo esse possil, alia acci-
piritur et offeratur. Quod si illius hosliœ jam
erat fada oblatio, sacerdos eam post oblatio-
nem sumat. Quod si ante oblalionem hostia ap-
pareat confracta, accipiatur altéra, si citra
scandalum nul longum moram fieri poterit.
Celte rubrique, quoique très-claire, donne
lieu à deux questions : l'une, si on pourrait
consacrer licitement une hostie qui ne se-
rait pas entière; l'autre, si, lorsqu'on la
change après l'oblation , on est obligé de
prendre celle qu'on a mise au rebut, après
avoir pris celle qu'on lui a substituée.
Sur quoi je dis, 1° qu'on ne peut excuser
de tout péché un ministre qui pour la con-
sécration se sert d'un pain auquel il manque
quelque chose, soit pour la forme usitée dans
l'Eglise, soil pour la couleur, soit pour l'in-
tégrité. La négligence, qui est répréhensible
partout, l'est encore plus quand il s'agit de
la matière du corps et du sang de Jésus-Christ.
J'ajoute que ce péché pourrait devenir
mortel, à raison des circonstances, comme si
ce même pain était rompu si considériible-
ment qu'on ne pût ou s'en servir sans un
grand scandale, ou le diviser selon la cou-
tume pour en mêler une partie avec l'espèce
du vin.
Je dis, 2° qu'un pain que l'on rejette à cause
de quelque défaut, après en avoir fait l'obla-
siimat.. Vel si iniss:i celpl)rrliir in loro piil)lico, ubi plures
adsint, ad pvitnmium scandalum iiott-rli apponere vinum
cuin a |ua el cimsecrare, ac nliliui •iumpre. llubr. fini, ni,
lit. l, n. 5.
(4) Cap. 1 el 2, de Sacram. non iierandit.
123
INC
INC
no
lion, ne doit pas être profané; qu'il n'est pas
cependant nécessaire de le prendre après la
communion, quoiqu'il soit mieux de le faire.
Qu'il ne doive pas être profané et qu'on ne
pât, par exemple, le jeter à terre comme une
chose vile ou indifférente, c'est une proposi-
tion dont la vérité saute aux yeux. Dès qu'il
a été offert à Dieu, et surtout dans une ac-
tion aussi grande que l'esl celle de la messe,
il a acquis une espèce d'être sacré, et il en
est de lui comme des ornements sacerdo-
taux, qui, lorsqu'ils ont été bénis, sortent de
l'ordre commun. Quare , remarque Quarti
sur cet endroit, hostiam illam projicere con-
culcnndam, esset grave sacrileyium.
Qu'il soit mieux de le prendre après la
communion, *ela esl clair par la rubrique, à
laquelle il est toujours louable de se confor-
mer. D'ailleurs, c'est un moyen siir de le trai-
ter avec tout le respect qui est dû à un pain
très-spécialement bénit.
Mais que cela ne soit pas absolument né-
cessaire, c'est ce qui paraît, tant parce (jue
les rubriques de defectibus ne passent com-
munément pas pour préceptives, que parce
qu'en un autre enilroit (1) elles admettent
une disjonctive qui manque dans le texte que
nous examinons. Elles permettent, au sujet
du pain offert, mais non consacré, que le
prêtre, s'il ne le prend pas lui-même, le donne
à un autre ou le conserve avec respect. S'il
le peut donner à un autre ou le conserver, il
n'est pas absolument obligé à le prendre.
9. Rubr. num. 10 : Si propter fri(jns tel ne-
gligentiam hosiia consecrnia dilabatur in cali-
cem , propterea nihil est reiUrundum ; fed
sacerdos missam proseqwitur, faciendo cœre-
monias et signa consueta citm residua parle
hostiœ quœ non esl madefacla smiguine , si
commode potest. Si vero loin fueril madefa-
cla, non extrahat eam, sed omnia dicat, omit-
tendo signa, et sumat puriter corpus et san-
guinem Domini nostri, etc.
Celte rubrique est fondée sur un principe
de saint Thomas (2), avoué par lous les théo-
logiens, c'est qu'il ne faut renverser l'ordre
du sacrifice que dans la dernière nécessité :
or, il n'est pas absolument nécessaire de sup-
pléer des cérémonies qui ne sont qu'acciden-
telles. Cependant, comme elles ne laissent
pas d être d'une grande conséquence, un prê-
tre qui, par une négligence considérable,
s'exposerait au danger de les omettre serait
coupable de péché mortel.
10. Rubr. num. 11 : 5i in hieme sangitis
conyelelur in ctdice, involvalur calix pannis
calefaclis. Si id non proficeret, ponatur in fer-
venli offua pi ope alture, dummodo in calicem
non mtret, donec luiuefial.
Cette rubri(|ue peut être souvent d'usage
au Canada, où le froid est communément
double de ce qu'il fut en France en 1709. Pour
résoudre en peu de mots les difficultés qui
se présentent à son occasion, nous disons,
1° qu'on ne peut sans crime consacrer du vin
(1) Illam priorera, hostiam corruptam, mit non Iriti-
CêfliK .. siimat posl siimptioneQi corporis et sanguinis, vel
alii siiineiulam tradat, vel alicubi reverenter conservet.
Rubrica, part, m, lit. 3, n. K
gelé, tant parce que cela est contraire à la
pratique universelle de l'Eglise, laquelle doit
avoir el a en effet force de loi, que parce que
d'habiles théologiens soutiennent qu'une telle
consécration serait nulle. El quand même
leur opinion serait fausse, ainsi que le pré-
tendent \ asquez, Hurtado, etc., il y a ton-
jours lieu de douter si elle n'est pas vraie.
Or, peut-on dans le doute risquer un sacre-
ment comme celui de l'eucharistie?
Nous disons, 2° que, quoique l'on puisse
consacrer du vin dégelé, il est beaucoup
mieux d'en mettre d'autre, parce que les vi-
cissitudes que le premier a essuyées en ge-
lant et en revenant ensuite par la chaleur à
son premier élat lui font perdre de sa qua-
lité. Et alors, si on en avait déjà fait l'obla-
tion, il faudrait en raisonner comme d'une
hostie qu'on a rejelée après l'avoir offerte.
Nous disons enfin que, si le célébrant n'a-
vait ni feu ni linges chauds pour liquéfier
l'espèce du vin qui serait gelée après la con-
sécration, il faudrait la mettre avec les doigts
en petits morceaux et les prendre les uns
après les autres. C'est le dénoûment que
donne Suarez, et Gavantus après lui. Je n'en
connais point de meilleur.
il. Rubr. num. 12 : Si per negligentiam
aliquid de sanguine Chrisli cecideril, si gui-
dem super terram seit super tabiilam lingua
lambatur, et locus ipse radatur quantum salis
est, et abrasio comburntur, oints vero in ia~
crarium recondnlur. Si vero super lapident
altaris ceciderit, sorbeat sacerdos stillam, ei
locus bene abluulur, et ablulio in sacrarium
projicinlur. Si super linteum altaris, et ad
aliud linteum stilla pervenerit, si usqtie ad
lerlium, linteaniina ter abluanlur ubi stilla
ceciderit, calice supposilo, et aqua abtulionis
in sacrarium projiciatur. Quod si in ipso so-
tum corparali, aut si in vestibus ipsis sacer-
dotalibus ceciderit, dehenl simililer nblui , et
ablutin in sacrarium pi ojici. Si in substrato
pedibus panno vel tapete, bcne ablnatur ut
supra,
La disposition de cette rubrique se trouve
presque toute dans un ancien canon que
Gratien (3j attribue au pape Pie 1", et M. Pi-
thou à Théodore, qui florissait en Angleterre
vers 680. Les précautions qu'on y prend au
sujet de l'effusion du calice, et cela près de
quatre siècles avant Bérenger (4), montrent
bien que la Grande-Bretagne n'en pensait
pas alors comme elle fait aujourd'hui. Mais,
sans nous arrêter à ce funeste el affligeant
parallèle, lâchons de résoudre un bon nom-
bre de cas qui naissent du texte que nous
venons de transcrire.
Première question. Un prêtre qui ne fait
pas les diligences prescrites par la rubrique
est-il coupable de péché mortel?
B. Quarti, que nous suivons pas à pas sur
toute celte matière, répond qu'un homme qui
manquerait à tout, qui, par exemple, ne la-
verait pas même une fois le linge sur lequel
(2) S. Thom. m p , q. 85, a. 6 ad 6
(3j Cap. Si per negligentiam, 27, de Consecrnl. JIst 2.
(4) Bérenger commença à dogmaLiser un peu avatt ie
milieu du xi' siècle. U ne mourut qu'en 1088.
131
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES
m
il serait tombé une goulle du précieux sang,
pécherait nioitellenicnl; mais que s'il le la-
vait deux fois, |)Ourvu que ce ne fûl pas
dune manière superficielle, il ne ferait qu'un
péché véniel, quoique la rubrique demande
qu'il soit lavé trois fois. La raison en csl que,
dans la première supposition, le sacrement
du Fils de Dieu est traité sans respect ; et (juc
dans la seconde on fait, quant à la substance,
ce qui est nécessaire pour empêcher qu'il ne
soit pi'ofané, quoiqu'on manque un peu à la
manière.
Seconde question. Dn prêtre doit-il être à
jeun pour prendre une goulle ou deux qui
seront tombées du calice aorès la consécra-
tion?
R. Comtiie il est de règle de i\ ■ prendre
l'eucharistie qu'à jeun, il l;iut lâcher de pren-
dre les gouttes dont il s'agit av.int les ablu-
tions. Si on y avait manqué, on pourrait lc<
prendre aprè<, comme on le fait par rapport
aux parcelles du pain sacré qui ont échappé
à une première attention, parce que tout cela
appartient au même sacrifice. Que si on n'a-
vait fait ni l'un ni l'autre, ou par inadver-
tence, on par une mauvaise honte, il faudrait
avertir un prêtre qui fût à jeun d'y suppléer.
Si on ne l'avait pas sous la main, il faudrait
y suppléer soi-même. La crainte de perdre
un sang si précieux, qui pourrait s'imbiber
dans le bois ou dans la pierre, exclut le délai
et dispense de la sévérité du jeûne.
Suarez (li et plusieurs autres remarquent
que, quoique, lorsqu'on a lavé un corporal
ou toute autre chose semblable qui a été
teinte des saintes espèces, le prêtre puisse
décemment prendre l'eau qui a servi à cet
usage, il n'y a point de loi qui l'y oblige.
L'ancien canon que nous avons cité se con-
tente de prescrire qu'on la jette dans la pis-
cine : et la rubrique, qui d'ailleurs ne com-
mande pas ici, n'exige rien davantage.
Troisième question. Faut-il brûler et jeter
au feu les nappes, tapis ou autres choses
semblables ([ui ont été pénétrées de l'espèce
dn vin consacré?
R. L'ancien usage était de le faire, non à
l'égard de la nappe ou du tapis entier, mais à
l'égard de la partie imbibée. On se contente
aujourd'hui de les laver trois fois; les nou-
veaux Missels ne demandent rien de plus. Ce
serait dommage de perdre une riche chasu-
ble pour un malheur qui après tout ne peut
être bien répjiré.
Quatrième question. Un prêtre qui par né-
gligence ré|)and quelques gouttes du pré-
cieux sang est-il obligé de subir la pénitence
marquée dans le chapitre S/ /;prnp(7/(^ejUiam,
c'est-à-dire, selon rinlerprélation commune,
de jeûner et de s'abstenir de la communion
Dcndant quatre ou neuf jours, si l'effusion a
été jusqu'à la seconde ou jusqu'à la troisième
nappe; et pendant quarante, si elle a été jus-
qu'à terre?
R. Le sentiment commun est que ces pei-
nes sont abrogées par Ui nop.-usage ; et
qu'aiusi, ni le coupable n'est obligé de les
(1) 3uare»,dlsp. 58b, secl. 1, Conincb.,q. 85, n. 282, etc.
subir avant la sentence du juge, ni le juge de
les imposer plutôt que d'autres. Si ce der-
nier Iroiiv.iit à propos de les décerner, ou
d'en décerner de semblables, il est hors de
doute qu'on serait tenu d'y obéir : jusque-
là, il suifil de faire une pénitence propor-
tionnée à sa faute; el le canon, qui donne
lieu à la question présente, sert du moins à
faire voir que celte f.iute est quelque chose
de fort grief an jugement de l'Eglise.
Cinquième question : Un prêtre qui répand
quelque chose de la première ou de la se-
ccnle ablution, doit-il , pour réparer celle
fauie, f,iiretoulce.)ue prescrit la rubrique en
cas d'effusion du sang, c'esl-à-dire lécher la
lerrc, racler le pavé , laver jusqu'à trois fois
le corporal ou les autres ling' s?
R. Quarti dit que d'habiles gens ayant
été consultes sur cette dilficulté, répondirent
qu'il fallait prendre absolument les mêmes
mesures dans les deux cas; parce qu'il resie
toujours, surtout dans la première ablution,
quelques gouttes du précieux sang. Ce théo-
logien n'est ni entièrement du même avis ,
ni enlièreuient d'un avis contraire. Il recon-
naît, que de droit naturel il fiiut de justes
précautions pour parer au terrible inconvé-
nient de la prol'analion ; mais il croil en
même leuips qu'il les faut un peu moins
grandes. Cependant, quand il vient au détail,
il réduit à peu de chose la diflércnce qu'il
semblait vouloir d'abord établir, puisqu'il
veut ((ue le prêtre qui aura répandu quelque
ablution, et surtout la première , racle la ta-
ble ou le pavé. Que si elle a été répandue
sur le corporal ou sur les nappes, il croit
qu'on doit les laver, au moins une fois,
quand elles ne sont pas sèches avant la On
de la messe. Si vero exsiccaiœ sint, poursuit-
il , non videlur necessnria alia diligentia ,
quia nullum sequilur inconveniens; ci poiiui
muiuri dvbenC Untea propter inunditiam alla-
ris. Pour moi, je laverais le corporal el les
linges de l'autel, soit qu'ils fussent séchés
ou non, avant la fin de la messe. 11 y a lou-<
jours beaucoup d'incnnvénienls à courir les
risques de traiter avec moins de respect ce
qui peut absolument envelopper le sang ado-
rable de Jésus-Christ.
Que si celle lotion était moralement im-
possible, soit parce qu'on va commencer au
même aulrl un olfice public qui ne doit pas
être relardé, soit parce qu'on scand.ilisera le
peuple, en lui upprenanl une fanle qu'il
ignore, etc. , j'abindonnerais tout à la Pro-
vidence; c'est le parii qui pour lors a le
moins d'inconvénients.
12. Rubr. num. l'i. Al si contingat tolum
sniifjuinem posi consecrationem effundi,siqHi-
dein uliquid vel pnruui remansit ,illud suma-
tur ; et de effuso reliquo sanyitrnc fini, ut dic-
tum est. Si vero nihil omnino remousii, ponal
iterum vinum el aquam, et comccret ab eo to~
co: Simili modo postquain coenatum est,
fada prius tamen calicis obhitione , ut supra.
Ainsi il faut , dans ces fâcheuses conjonc-
tures, en venir quelquefois à une nouvelle
137!
INC
INC
13^
c 'iiS(''rrnlion, et quelquefois s'en abslenir.
On s'en .ilislifnt , qiiMiid il est resté dans le
calice, ou hors du ealice, quoique peu de
saufî, qu'on peut prendre et avaler. Une
goutie qui ne mouillerait que la langue ne
suffirait pas; puisque la nonununion, eu tant
que nourriture el breuvage, demande un
mouvement qui la fasse passer dans l'esto-
niac. On consacre de nouveau , quand loul
s'est écoulé de manière qu'il ne reste rien
qu'on puisse véritablement boire. Et alors il
faut offrir, du moins en esprit, le nouveau
>in qu'on doit consacrer. S'il ne s'en trou-
vait [loinl dans le lieu , ou qu'il fallût atten-
dre trop longtemps, on laisserait le sacrifice
imparfait. C'est ce que prescrit la rubri(iue
dans un autre endroit (1) que nous avons
déjà cité.
13. Rubr. num 14 : Si siicerdoa evomat Eu-
churiyliam,si species inlei/iye appnrcont, reve-
revler sum'nitur , nisi nnusc i fiai : lune enim
species cunsrcrntw caute srparcntnr, et in ali-
quo loco sucru reponanlur , doiuc corrwn-
panttir , et poslea in sacrariu n projiciantur.
Quod si species non apparennl , comburatur
vomitus, el cineres in sacrurium millnnlur.
On a vu au Mans, dans le dernier siècle,
un des plus dignes curés, qu'ail jamais eus
ri'!;;lise ("i) , prendre à terre et consumer
reiicharistie qu'un malade avait rejetée par
U11 vomissement involontaire. Des aclions
qui coûtent tant à la naiure, et qui lui se-
raient souvent impossibles , ne sont pas de
précepte. Mais si un prêtre s'en trouvait ca-
pable, soit par rapport a l'hostie qu'il aurait
rendue lui-même, soit par rapport à celle
qu'un autre aurait vomie, je ne crois pas
qu'il dût nécessairement être à jeun. Quand
il s'agit du corps du Seigneur, la loi du res-
pect va avant toutes les autres. Cette pre-
mière réflexion est contre Quarti, qui veut
qu'un prêtre soit à jeun dans ce cas, à moins
qu'il ne reprenne le sacrement dans le temps
même du sacrifice. Nous serons plus d'ac-
cord avec ce même théologien sur quatre
questions qu'il se propose à l'occasion de la
rubri(]ue que nous examinons.
Il demande donc, en premier lieu, si lors-
que les saintes espèces ne paraissent pas, on
doit aussitôt brûler ce qui a été vomi , ou
s'il faut attendre quelque temps. Sa réponse
et la nôlre, est qu'il ne faut rien jeter au
feu , que lorsqu'on a lieu de juger que tout
ce qui appartient au sacrement, est altéré ou
corrompu. Faire autrement serait s'exposer
à livrer aux flammes le corps du Sauveur : ce
qui ne pourrait se faire sans indécence et
sans crime.
De là on doit inférer avec saint Thomas(3),
que si une partie des espèces s'était gâtée
dans le tabernacle, ou y avait été rongée par
quelque animal, il faudrait, ou conserver le
(l)Sicxs|ieclando aliquandid liabpri possit(maleria nova
ad siip|ileiidum iiaiii-, vel viui defecuim ) : eNspecUmiium
erit, ue sacrilicium remaiieal impeireclum. Rubrica part.
ui, lit. i, n 8.
(2) Pierre Uagoi, curé de la paroisse du Cnicifis , dans
réj;ii>ecalliédi'ale du Mans, mon eu odeur de sainielé le
ij nui 16S3, ùgé de 75 ans.
(j) Observandum est quod ubicumque species intégra
reste, jusqu'à ce qu'il fût aussi altéré, ou
s'en servir pour la communion. Quant aux
corps étrangers qui auraient touché ces mê-
mes espèces, il faudrait, ou les purifier, ou
les jeter au feu, si cela était possible
11 demande, en second lieu, quel péché il y
a à communier cuin periculo vomitus. Sa ré-
ponse, et ce sera encore la nôtre, est qu'un
homme qui prévoit qu'à cause d'une toux
violente ou de quelque autre indisposition ,
son estomac ne pourra souffrir les espèces
sacrées, ou même qui en doute avec quelque
fondement, ne peut sans péché mortel ten-
ter de les prendre: parce qu'il expose le sa-
crement à un danger [trobable d'irrévérence.
Un prêtre, chargé de l'administration du
saint viatique, se rendrait coupable de la
même faule,s'il le donnait à un malade qui
fût dans la même position. Ce qu'on peut
faire de mieux dans cedernier cas, c'est d'es--
sayer, en donnant une formule commune ,
s'il n'y a poiiit trop de risque à en donner
une qui soii consacrée.
H ne faut, pour résoudre les deux difficul-
tés précédentes, qu'un peu de sens el d'al-
lenlion. En voici une troisième qui se pré-
sente d'un air un peu plus embarrassé. Il
s'agit de savoir si un prêtre, qui rejette les
espèces du pain et du vin, peut ou doit en
consacrer d'autres, en cas qu'il ait lieu de
croire que l'accident qui lui est déjà arrivé
n'arrivera pas une seconde fois.
Quarli croit qu'il ne le doit, ni ne le peut:
François de Lugo , frère du cardinal de ce
nom, et jésuite comme lui, croit qu'il le peut,
mais qu'il n'y est pas tenu (4) : quelqu'un ,
dans la suite, jugera peut-être qu'il le peut
et qu'il le doit. Le premier sentiment nous
parait indubitable. La raison eu est qu'un
tel sacrifice a tout ce qui est nécessaire a son
essence et sou intégrité : personne n'a ima-
giné jusqu'ici que la rétention des espèces fût
requise à sa perfection. D'où il résulte que
Consacrer de nouveau ce serait offrir un se-
cond sacrifice après le premier; ce qui ne
se peut faire qu'en recommençant la messe
d'un bout à l'autre, et jamais dans le cas
dont il est question.
Le même Quarti ajoute que l'opinion de
Lugo est inutile dans la pratique: car enfin,
dil-il,ou le vomissement survient au minis-
tre sacré, pendant qu'il est encore à l'autel ,
ou il n'en est attaqué que lorsqu'il est de re-
tour à la sacristie. Dans le premier cas, con-
viendrait-il de faire une nouvelle tentative ,
lorsque la première a si mal réussi ? Dans le
second, comment se persuader, ou qu'on
peut dire deux messes sans y être autorise en
façon quelconque , ou que l'on n'en dit
qu'une, lorsqu'on fait tout ce qui est néces-
saire pour deux.
Ce raisonnement est bon jusqu'à un cer-
inveniunlur, sunt revereuier conservandae, vel eiiam su.
meudœ : quia mauenUbus speciibus nianet ibi corpus
ClirisU... Ea vero in quihus in\ eniuniur, si comniode lieri
polesl, sunt coiiiburenda, cinere sucrario recouJiio, sicut
de rasura tabula; dictuiu est, S. tliom. m p., q. 83, c. 6,
ad 7.
(4) Fr. Lugo, lib. v de Sacram. c. 10, q. 1, d. 23.
15S
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES El DES RITES SACRES.
156
tain point: mais il no pourrait servir dans
toulcs les occasi-ons. Un homme par exemple
vomil, parce qu'il s'est fail violence, pour
prendre une araignée qui était tombée dans
le calice: n'aurait-il pas lieu de croire qu'un
semblable malheur ne lui arrivera pas , s'il
consacre une seconde fois?
Une dernière question est de savoir si
l'on peut quelquefois s'esciler au vomisse-
ment après la communion. La réponse una-
nime est qu'on le peut , lorsqu'on s'aperçoit
que les espèces ont élé imbibées ou de poi-
son , ou de quelque autre chose capable de
faire beaucoup de tort à la santé. Car alors,
fussent-elles encore en entier et sans altéra-
tion, on peut s'en décharger dans le lieu le
plus propre qu'on pourra trouver sur-le-
champ, en prenant au moment même, pour
empêcher toute profanation, les précautions
que nous avons ci-dessus marquées. Hors de
ce cas, qui grâces à Dieu est bien rare, il
n'est jamais permis de s'exciter à vomir, tant
qu'on a lieu de croire que la chaleur natu-
relle n'a pas encore produit son effet ordi-
naire.Et comment serail-ii permis de le faire,
puisqu'on ne peut même cracher sans besoin
et sans prendre de justes et de respectueuses
mesures?
14. Puisque nous en sommes sur cette
matière, on ne sera peut-être pas fâché de
savoir à peu près combien il faut de temps
pour altérer les espèces dans l'estomac.
Le pieux et savant cardinal de Lugo (1),
après avoir consulté sur ce point des mé-
decins expérimentés, établit pour règle que,
dans un estomac médiocre, les petites for-
mules que reçoivent tous ceux qui ne célè-
brent pas, se corrompent dans une minute,
c'est-à-dire dans la soixantième partie d'une
heure; et que les grandes que prennent les
prêtres, ainsi que les espèces du vin, n'ont
besoin que d'un bon quart d'heure pour s'al-
térer. Mais, comme il peut arriver qu'on
prenne pour médiocre uu estomac faible et
paresseux, je crois que, régulièrement par-
lant, un laïque doit, après la communion,
s'abslenir de tout vomissement, au moins
pendant un quart d'heure , et un prêtre
pendant plus d'une demi -heure. J'en ai
connu qu'un intervalle plus long n'a pas mis
à l'abri d'un événement toujours fâcheux ,
lors même qu'on le regarde comme involon-
taire.
15. Rubr. : Si hoslia consecrata vel aligna
ejus particula dilatjutur in terrain, reverenter
accipiutur; et locus uhi cecidil, mimdetur, et
aliquantulutn abradatur, et pulvis seu abrasio
(1) Joannes de Lugo, disp. 10, de Euch., n. Si.
(2) Gavanlus /lie.
(3) Merati, part, ii, lit. 10, n. S9, rapporte ilifférenls
décrets i^nianés, sous Urbain Vil!, di' la coiiijrégation de
la visite apostolique, dont le iiualriàme porte qu'on ne doit
jamais présenter aux coniniuniaiiis eu guise de nap|ie, ni
le voile du calice, ni moins encore ce qn'on ap|ielle le
Lavabo. Les autres décrets ne soi;; pas moins intéressants.
Le premier veut qu'on ne donne jamais la communion
avant la messe sans une grande nécessité; et en ce cas,
quand on lait le Romain, il faut allumer le cierge de l'élé-
vation. Le troisième marque que, quoiqu'on donne lacoiii-
luuDion aux messes de Rêçuiem, on ne tloit point donner
hujitsmodi in sacrarium immittatur. Si ceci-
derit extra corporale in tnappam seu ulio
quovis modo in aliquod linleum, mappa vel
linleum hujusmodi dilif/enler lavelur, et lotio
ipsa in sacrarium effundatur.
Comme la sainte hostie, lorsqu'elle tombe
à terre ou sur du linge, n'en pénètre pas les
parties, la rubrique prescrit moins de mesu-
res que dans le cas de l'effusion du calice.
Elle en veut cependant de proportionnées à
la nature du malheur qui est arrive. Ainsi,
sans exiger, comme lorsque le précieux sang
a été répandu, que le prêtre lèche la terre,
elle veut qu'on la puriGc autant qu'il est
possible, et qu'on la racle tant soit peu. Pour
ce qui est des nappes ou des autres lin-
ges, après en avoir tiré ce qu'on peut de
parcelles certaines ou douteuses (2), elle mar-
que qu'on doit les laver avec soin et jeter
dans la piscine l'eau qui y aura été em-
ployée.
A l'égard des hosties qui s'échappent quel-
quefois du ciboire ou des mains du célé-
brant, et tombent à terre, l'usage est de mar-
quer et de couvrir avec quelque chose de
propre l'endroit où elles sont tombées, de
crainte qu'il ne soit foulé aux pieds par les
passants. On le racle ensuite, et on jette la
poussière dans la piscine.
Si une hostie était tombée sur le voile (3)
ou sur la nappe de communion, il faudrait
aussi marquer l'endroit, le laver ensuite soi-
gneusement et jeter l'eau dans la piscine.
Si elle était tombée sur le linge ou les babils
d'une personne qui communie, ce serait à
elle à les laver, si le minisire de l'autel ne
pouvait le faire avec décence (i). Quarti
veut qu'alors on jette l'ablution dans la pis-
cine : je crois que, si cela ne pouvait se faire
commodément, il suffirait de la jeter dans
les cendres.
Nous ajouterons ici deux questions tirées
du traité que nous venons de publier sur
l'Eucharistie (o).
D. Quœres quid fado opus sit,si inlrapectus
mulieris aut partes interioris tunicœ décidât
hostia ?
R. Ex sapicnli S. Thomœ principio , m p.,
q. 5i6, a.^,ad •?.: Ubi difficullas occurril, sem-
pcr est accipiendum illud quod minus habct
de periculo. Porro minus est periculi et inde-
cenliœ ut femina per se solam malo huic me-
deatur. Unde videat, 1* an non formulnm, an
majorcm ejus partem, ex vestilnis imtnitlere
possit in corporale, quod super scabellum
vel mcnsam in loco secretu ejpansum fuerit;
1° an non eam sallem ope puiificatorii mundi
lie bénédiction à la Gn. Ou a donc tort le jour des lidèles
trépassés de ne donner la communion qu'après avoir chan-
gé d'ornements. Merati, n. 28, prouve solidement contre
Gavanlus, qu'on peut la donner à cette messe comme à une
autre, pourvu que ce soit intra missam. Benoit XIV dans
son traité de Sacrifieio, lib m, e. 18, n. 11 et suiv., adopte
ce sentiment, (lOiirMi que la communion se donne «;i(ra
ilifsum, non anlc vd post.
(i) La rubrique ne parle que du cas où l'hostie est tom-
bée par terre ou sur quelque linge; il semble qu'on peut
ne pas exiger que les habits soient lavés en pareil cas.
(.Voie de l'éditeur.)
(o) Cniilinuat. Tournelii, loin. IX, pari, i, e. 9, pag. 37.
137
INC
fxirnherepossil, prout in insigni tirbis hujns
paruchia faclwn esse scio; 3° si major reqm-
VdCur dilit/entia quiiin in templo fieri non
deceat, recipiat se millier in suain vel vicinœ
alicujus doinum, et invenlum fraijmenlum vel
sumat, si haud nimio turbata sit, et jcjuna,
vel servet reverenter ut ad ecclesiam secreto
reportetar a sacerdote : ipsn vero si sacrum
digitis tetigit, tnanum abluat cl lotiu in pi-
scinam projiciatur, vel in cineres, ut supra.
Quod si sacerdos fragmenli tennis casum so-
ins animadverteril ; ne communicantem plu-
rimum perlurbet, nihil tune dicat, sed pergat
in ministerio suo. Deinde post modicum tcm-
pus, communicalis omnibus, in diiinissimi
sacramenti reverentiam, curet tnulierem vo-
carisecreto, blandeque moneat ne turbetur, sed
adhibeat ipsa diligentiam inveniendi ut supra.
Immo si monilio liœc vel propter tenuitatem
fragmenli prœvideatur inutilis futur a , vel ob
cliquas personœ aut loci circumstantias peri-
culosa, salius est ttt servalo silentio res Iota
divinœ providentiœ committalur.
Q. Sed quid, si, dum monialibut distribui-
tur communia, décidât hostiaintra earumdem
clausuram?
R. Prœcipiendum alicui ex monialibus, ut
hostiam reverenter cum fragmentis, si quœ
subsint, super patenam elevet, seu mediante
palla, vel etiam carta munda, vel, si aliter non
potest, ipsa manu, et per fenestellam porrigat
sacerdoti. Locus porro signari débet, ne pe-
dibus conleratur, et fada communiv7ie, radi
pavimentum, et abrasio in sacrarium prujici.
Habel id commodi opinio hœc, quod nec clau-
suram violari permittut, nec sacramentum in
loco indecentt diu permanere patiatur. Quod
autem mulier contingat sacra, rcs est non li-
citasolum,sed et prœcepta in casunecessitatis.
11 nous reste encore deux difûcullés. La
première esl de savoir qui doit laver les nap-
pes d'autel ou les autres linges semblables,
sur lesquels les espèces consacrées sont
tombées
R. Quand c'est l'hostie qui est tombée, il
suffit que ces linges soient lavés par un ec-
clésiastique qui soit dans les ordres sacrés.
Mais quand ce sont les espèces du vin qui
ont été répandues, il faut, si cela se peut,
qu'ils soient lavés par un prêtre. Cette déci-
sion est de Quarti (1), et elle paraît raison-
nable : les sous-diacres mêmes sont en pos-
session de laver les corporaux qui touchent
l'espèce du pain; ils peuvent donc purifier
les linges où cette même espèce est tombée.
D'un autre côté, les diacres ne touchent pas
communément les espèces sacrées. Or l'es-
pèce du vin est imbibée dans une nappe sur
laquelle elle est tombée depuis peu; comme
donc on ne doit pas différer à la purifier , il
faut que cela se fasse par le prêtre, s'il s'en
trouve qui le puisse faire à temps.
La seconde difficulté concerne les hosties
ou les parcelles d'hosties qui se trouvent
quelquefois sur un aulel où l'on a célébré,
quelquefois méoie sur le marchepied, ou à
(1) Quarli hic, pag. 410.
(2J Ignorantia maler cauctorum errorum, maxime in sa
DlCTIONNAïae des ftjTCg SAGRKS. IL
INC 458
terre. Comme l'on ne sait si elles sont ou ue
sont pas consacrées, que doit-on en faire?
La réponse est que, à cause du doute, il faut
les mellre dans un lieu décent, mais sans so-
lennité ; en avertir le premier prélre qui dira
la messe, et les lui faire prendre avant les
ablutions ; que si on ne les trouve qu'après
la dernière messe, on doit les renfermer ou
dans le tabernacle, s'il y en a un, ou dans
le corporal, afin de les consumer le plus tôt
qu'il sera possible
Il faudrait faire la même chose, si l'on
trouvait chez un homme adonné à la magie
des formules qu'on pourrait soupçonner
avoir été consacrées. 11 en serait de même de
celles qu'un pénitent remettrait entre les
mains de son confesseur. Que si elles étaient
gâtées d'une certaine manière, il faudrait les
conserver dans un lieu convenable, jus(|u'à
ce qu'elles fussent absolument altérées. Mais
gâtées ou saines, on ne pourrait s'en servir
pour la communion des fidèles, parce que
l'on ne peut savoir, au juste, si elles sont
consacrées.
16. Kubr. nuni. 16 : Possunt etiam defectus
inministerioipsooccurrere.sisacerdosignoret
ritus et cœremonias ipsas in eo servandas.
L'ignorance, qui, comme nous l'appren-
nent les saints canons, est la mère de toutes
les erreurs (2), l'est aussi assez souvent des
fautes qui se font dans la célébration des
divins mystères. La négligence, le défaut de
piété, l'esprit de dissipation, y entrent quel-
quefois pour beaucoup; mais l'ignorance en
est la source la plus ordinaire. Semblable à
ces vieillards qui croient encore savoir leur
religion, parce qu'ils l'ont apprise dans leurs
jeunes années, un prélre croit savoir toutes
les cérémonies, parce qu'il les a bien étudiées
dans le temps du séminaire. C'est un abus.
Rien de plus commun que de voir à l'autel
des ministres qui, après vingt ans de sacer-
doce, font plus de fautes à une seule messe
qu'ils n'en auraient fait dans un mois, quand
ils commencèrent à la dire. Cependant la
chose, sous quelque face qu'on la considère,
est imporlanle, et il n'y a que l'irréligioa
seule qui puisse en douter. Que faire donc?
Tâcher de ne s'arrondir jamais sur une ma-
tière si capitale; juger bon et très-bon ce
que l'on jugeait tel dans les premiers temps
d'une ferveur naissante ; se déOer de l'ha-
bitude, mère de la routine et des négli-
gences qui la suivent; relire, au moins
une fois par an , son cérémoniaire; se
former, et cela à tout âge, sur ceux qui cé-
lèbrent avec plus d'exactitude, de dignité,
de modestie; enfin n'oublier pas ce mot si
fameux dans l'ancienne loi (3), et qui dès là
est plus concluant pour la nouvelle : Quod
si audire nolueris vocem Domini Dei lui, ut
custodias et facias omnia mandata ejus et cœ-
remonias, venient super te omnes maledictio-
nes istœ, etc.
17. Comme cet article est une espèce da
miscellanea,yj examinerai encore trois dif-
cerdolibus vilanda est. Concil. Tolelan. iv, an. 655, e. Ht
(5) Deuler. xxvm, 13.
5
159
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
140
Bcullés, que je ne pourrais bien placer nulle
part, à force de vouloir les placer mieux.
La première est de savoir si le célébrant
peut donner une parcelle de la grande hostie
à ui! laïque qui se présente pour la commu-
nion, lorsqu'il n'y en a point d'autre dans le
lieu où il célèbre.
Saint Antonin, Sylvestre de Pricrio, Palu-
danus et plusieurs autres cités par Diana (1)
n'y trouvent aucune dilûculté.Suarez (2) est
du même avis, pourvu qu'il y ait une cause
raisonnable d'en agir ainsi, et il est suivi
par Gavanlus (3). lis se fondent, aussi bien
que Quarli, (lui pense comme eus, 1* sur ce
qu'il n'y a jusqu'ici aucune loi de l'Eglise
qui l'ail défendu ; 2" sur ce qu'il n'y a rien
dans celte conduite qui blesse le respect qui
est dû au sacrement; 3° sur ce qu'on réser-
vait autrefois une troisième partie de l'hostie
consacrée jusqu'à la fln de la messe, ainsi
que le dit un ancien canon (k), faussement
attribué au pape Sergius. Or on ne pouvait
vraisemblablement la réserver que pour la
communion de quelques-uns de ceux qui en-
tendaient la messe.
Le Rituel de Paris défend cette division de
la grande hostie, à moins qu'elle ne soit né-
cessaire, soit pour donner le viatique à un
moribond, soit pour quelque autre raison
considérable (5). Par malheur il n'entre dans
aucun détail sur ce point, et on ne sait trop
ce qu'il entend par ces raisons importantes
qui seules peuvent dispenser de la règle.
Pour moi, après en avoir conféréavecdes per-
sonnes pieuses et savantes, je regarderais
comme cause grave la nécessité de commu-
nier un prince, un ministre chargé des affai-
res de l'Etat, un domestique qui ne pourra
de longtemps s'approcher de la sainte table,
s'il ne le fait pas aujourd'hui; une Monique
qui Gnit sa neuvaine pour la conversion d'un
nouvel Augustin , etc. J'ai ooï dire qu'il y
avait depuis peu un décret de quelque con-
grégation romaine assez conforme à celui
du Rituel de Paris : mais, comme je ne l'ai
trouvé ni chez Merati ni ailleurs , je n'en
puis rien dire de précis.
18. La seconde difflculté regarde les messes
sèches, ou nautiques, c'est-à-dire celles qui
se disent sans oblation ni consécration, soit
parce que le temps ne le permet pas, comme
il arrive souvent sur mer, soit parce que la
matière du sacrifice a manqué.
Estius, Sylvius («), le père Alexandre, les
condamnent absolument. Leurs raisons sont
1° que ces prétendues messes sont pleines de
fausseté, tant dans les faits que dans les
paroles. Dans les fails, parce que le ministre
sacré avec tout l'appareil de la religion se
comporte en sacrilicateur, et cependant ne
(U Diana, part, i, tract. 11 resol. 70.
!:' ^iiarez, m p., disp. 83, 4ect. 2, p. inihi 1076.
(3) GavaiUus, pag. 5, lit. 10, n. 3, lit. A.yuarli, part. Il,
tit. 10, scct. ô, diib. 5, Jimc. 4, |iag. milii 249.
(+) Trilorme esicor|ius Doiniiii : pars oblala in calicem
missa, corpus Cliiisli quod jam rosurrcxit, iiiont^lrat : pars
coniesta, ambulans adhuc super terraui : pars lu allari
usque ad miss;i' liueui rcmanens, corpus jacens lu sepulcro.
Can. 22, de CoHsecr. dist. 2. Ce canon se trouve daosAnia-
laire, lib. m, cap. 55; ainsi il est au moins de 827.
sacrifie pas. Dans les paroles , parce iju'il
promet un sacrifice , et qu'il en rend grâons
à Dieu , quoiqu'il n'y ait rien de tout cela.
2» Parce que ces sortes de me.sses ont été
réprouvées par plusieurs conciles et nom-
mément par ceux d'Ypres el de Cambrai.
S" Parce que si les messes où le prêtre ne
communie point se trouvent défendues dans
les Gupitulaires de Gharlemagne (7) , que
doit-on penser de celles où Ton ne consacre
pas ?
Il y a cependant d'habiles théologiens qui
approuvent les messes sèches, pourvu qu'on
en retranche tout ce qui pourrait promettre
ou supposer un sacrifice. Us se fondent, 1°
sur la conduite de saint Louis, qui, dans son
voyage d'oulre-mer, en faisait célébrer do
telles, quand il ne pouvait en avoir d'aulres.
Or ce religieux prince dans les affaires de
ce genre ne faisait rien que de l'aveu des
évéqucs et des plus habiles docteurs. 2" Sur
ce que les rites de la messe sèche sont dé-
taillées dans Prudence de Troie , dans le
Rational de Durand , et dans le livre Sacer-
dotal approuvé par Léon X. 3° Sur ce qu'on
peut opposer à l'autorité d'Estius , de Syl-
vius et de quelques savants qui pensent
comme eux, celle de Génébrard, qui se trou-
vant à Turin en 1587 assista à une sembla-
ble messe , qui se dit le soir avec diacre et
sous-diacre, aux obsèijues d'un homme de
condition ; ce que cet illustre théologien
n'improuve point. Je ne parle point de
Quarli, qui est de moindre poids : mais je
puis citer Merati, qui avait lu tous les bous
livres de France el d'Italie , et qui ne pense
pas comme Sylvius.
Au reste on convient, 1° que ces sortes de
messes ne peuvent se dire qu'avec la per-
mission de l'évéque ; et je ne vois guère
qu'il puisse l'accorder que pour les voyages
de mer, ou tout au plus pour la consolation
d'un malade, chez qui, pour des raisons
très difficiles à imaginer, on n'en pourrait
dire d'aulres. 2» Que ces messes impropre-
ment dites ne doivent être tolérées ni dans
les églises ni dans les chapelles , si ce n'est
peut-être dans un cas semblable à celui dont
parle Génébrard. Mais je doute qu'on osât
en introduire l'usage , au moins dans les
lieux où il ne serait pas établi. Benoît XtV
ne s'y prêterait pas : il souscrit hautement
à l'opinion de Sylvius (8j.
Je remarquerai en passant que, quoi
qu'en dise l'aulcur de la Théorie et Pratique
des sacrements (9) , il n'est pas vrai que
l'usage des messes sèches ail été abrogé par
le canon 11 du concile de Paris de 1212. Ce
canon défend seulement qu'on dise des
messes sèches pour acauitter les fondatious :
(5) Si desit niinor hoslla, sacerdos de majore, qua utilui
adsacriticium, particulam non frangat, nibi ad cummn lu-
neni ejusqui est in periculo UK)rti3,aut alia gravide causa.
Rituate Paris, p. 58.
(()) Sjlvius, m p., q 83, sub finem, pag. 390.
(7i Capilul.lib. I, cap. ti.
(8) Bened. XIV, de Sacrif. lib. m, cap. 6, n. 7, p,ng.
mi/ii 294.
(9) Théorie, etc., ch. 10, q. 2. Vid. Concil. Paris, apud
Labbe, tom. XI, pag. 61.
Ul
IND
Nec ut a prœdiclis annualibus se exonèrent ,
siccus missas fnciant pro defunctiK. Or il y
a liieii do la différence entre la défense pure
et simple des messes sèches, et la défense de
les dire pour acquitter des fondations.
19. La dernière dilficullé regarde les ab-
lutions. On ne sera pas fâché de savoir,
1* que Pie V voulait qu'à la première ab-
lution on mît autant de vin qu'on en avait
mis à la coiiséiralion, et qu'on fût attentif à
no prendre les ablutions que du côté par où
l'on a pris le précieux sang. 2° Que les
ubstcmes , c'est-à-dire ceux qui ont horreur
du vin , ont besoin de la dispense du pape
pour ne prendre que de l'un à la première
ablution : car pour l'ablution des doigts,
il y a en Italie comme ailleurs des gens qui
croient qu'on la peut faire avec de l'eau
pure , quand on a quelque raison d'en agir
ainsi. 3' Qu'un préire qui aurait fait vœu de
ne point boire de vin devrait ccpcndanl s'en
servir dans les ablutions , parce qu'il n'y a
point de vœu qui oblige à transgresser les
lois de l'Eglise.
INDULGENCES.
La matière si importante des indulgences
doit trouver place dans une encyclopédie
Ihéologique. La matière doit y être traitée
sous le rapport théologique dans le diction-
naire spécialement destiné à la théologie.
Mais il faut un répertoire sûr d'indulgences
authentiques et dos prières et pratiques aux-
quelles elles sont attachées, afin qu'on ne soit
pas induit en erreur par des recueils apocry-
phes et bien incomplets. On trouvera donc
dans ce Dictionnaire, sous les titres qui leur
conviennent, des indulgences trè<-authcnti-
ques. On verra au mol Recoeil l'indication
de différents articles où l'on trouvera la plu-
part de ces indulgences. Voici quelques no-
tions à ce sujet.
DES INDULGENCES ET DES CONDITIONS nEQCISES
POUR LES Gagner.
( ludulgences authtul'uiues. )
Le péché engendre dans les âmes les effets
les plus pernicieux. Les théologiens en re-
connaissent deux principaux : la coulpe et
la peine. La coulpe, ou l'injure faite à Dieu
par le péché(cu//)a),nousdépouille desagràce
et de son amour; la peine, punition du péché,
nous ferme la porte du ciel. On distingue deux
sortes de peines, la peine élcrnelle et la peine
temporelle. Le sacrement de pénitence nous
remet entièrement la coulpe et la peine éter-
nelle que mérite le péché mortel, si nous le
recevons avec les dispositions requises; mais
il nous reste ordinairement une peine tempo-
relleà subir en celte vie par les bonnes œuvres
et la pénitence, ou en l'autre par les flam-
mes du purgatoire.
Mais qui peut sonder les impénétrables
desseins de la justice divine? qui peut con-
naître l'étendue de la satisfaction qu'elle de-
mande de nous eu ce monde? et qui pourra
(1) Dans un ouvrage intimié : Le Chrétien instruit,
m* partie, inslr. 21. L'ouvrage italien , imprimé à Rome ,
doul MOUS dounous la traduction , ne fait pas raenlion de
IND «19
jamais se flatter d'avoir satisfait en tout oq
en partie ? Est-il possible de ne pas trembler
en considérant les feux dévorants du purga-
toire, allumés par le souffle de cette justice
divine pour achever de purifler nos âmes da
leurs souillures?
Soyez béni , 6 divin Sauveur, qui avez éta-
bli dans votre Eglise le trésor inappréciable
des indulgences où vous nous permettez do
puiser, afin que par quelques légères satis-
factions, nous puissions obtenir la remise des
peines dues à nos péchée , quoique effacés
quant à la coulpe et quanta la peine éternelle!
Les satisfactions surabondantes de Jésus-
Christ, de la sainte Vierge et des sainl^ com-
posent ce trésor précieux où l'Eglise puise
les indulgences,
« Afin de bien comprendre ce que nous
Tenons d'avancer, dit le P. Ségneri (1), il ne
faut point perdre de vue que toute bonne
œuvre renferme toujours en soi une qualité
méritoire et une qualité salisfactoire. L'une
donne à son auteur un droit à la récom-
pense, et ce droit lui est personnel; il ue
peut, par conséquent, le transmettre à uu
autre, d'après les paroles de l'Apôtre : UnuS'
quisque propriam mercedem accipiel, secun-
dumsuum laborem. Chacun recevrala récom-
pense qui lui est propre et qui sera propor-
tionnée à sesœuvrcs. L'autre nous remet une
partie plus ou moins grande de nos dettes,
selon que nos œuvres sont plus ou moins
méritoires. Cette seconde qualité diffère de
la précédente, en ce qu'elle n'est pas person-
nelle ; ainsi nous pouvons satisfaire pour
nos semblables, connue un riche peut satis-
faire pour un pauvre eu acquittant ses dettes.
Ceci posé, nous pouvons comprendre facile-
ment tout ce que nous allons dire sur le
trésor où l'Eglise va puiser les indulgences.
«Un grand nombre de saints ont satisfait à
la justice divine au delà de ce qu'ils lui de-
vaient pour leurs fautes , soit eu s'imposant
voluntairenicnt des pénitences, soit en sup-
port.int avec résignation les maladies qu'il a.
plu à Dieu de leur envoyer, soit enfin par les
supplices du martyre. Jean Baptiste, sanctifié
dès le sein de sa mère, fut comblé d'une telle
abondance de bénédictions, qu'on put l'appe-
ler grand devant le Seigneur : Magnus coram
Domino. Néanmoins il passa dans le désert,
au milieu des travaux pénibles de la prédi-
cation et de la pénitence, cette vie si sainte
dès son commencement , et il la termina au
fond d'un noir cachot, où un bourreau lui
trancha la léte. Funeste présent qu'il réser-
vait à une infâme pécheresse 1 Combien d'a-
nacliorètes, de vierges, de suints évéques et
de martyrs qui, tout en menant la vie la plus
pure , ont soupiré après les souffrances, et
désiré la mort la plus cruelle au milieu des
tortures? Les satisfactions de ces serviteurs
fidèles n'excédaient-elles pas les dettes qu'ils
avaient contractées? Or, comme dans le ciel
il n'y a plus de dettes à acquitter, cette sura-
cette note du P. Ségneri. Nous la rapportons néanmoins,
parce qu'elle explique avec lucidité le sujet que nous Irai»
tons ici.
HZ
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
m
Lniidance de sntisfaclioiis va grossir le Irésor
de l'Eglise, qui en devient l'iiérilièrc, comme
une mère hérite des richesses de ses cufaiils.
« Marie, dont les soulTranccs ont surpassé
celles des aulres saints, ne mérita-l-elle pas
le nom glorieux de Ueine des martyrs? Aussi
le prophète Jérémic compare la grauileur de
ses douleurs à l'immensité de la mer. Magna
est velut marc contrilio tua.
« Si donc les satisfactions de celte Vierge
pure sont si grandes, que <levons-nous pen-
ser de celles que nous a méritées son divin
Fils par les travaux pénibles de sa vie mor-
telle et par les supplices de sa douloureuse
passion ? Si , comme la foi nous l'enseigne ,
une seule goutle de son sang suffisait pour
laver tous les péchés du monde , il est facile
de juger de l'étendue de ces satisfactions ,
auxquelles leur divin auteur donne un prix
iuGni. »
C'est là le trésor inépuisable d'où l'Eglise
tire ses indulgences; c'est à cette source in-
tarissable où elle va puiser ses richesses spi-
rituelles , et dont Jésus-Christ , la sainte
Vierge et les saints nous ont constitués les
héritiers par leur mort.
Aussi le concile de ïrentc(§ 21, ch. 9) qua-
lifie-t-il les indulgences de trésors célestes.
Nous trouvons la môme doctrine enseignée
dans la bulle Unigenitus de Clément VI. Jé-
sus-Christ, dit-il, par les mérites de sa pas-
sion, a laissé à son Eglise un trésor d'un prix
infini, qu'il a confié à saint Pierre, auquel il
a donné les clefs du ciel, et à ses successeurs,
afln qu'ils en fissent part aux fidèles. Les
mérites de la sainte Vierge et des saints
coucourent aussi à former ce trésor.
Les richesses de l'Eglise étant infinies ,
elles sont par là même inépuisables ; sem-
blables à la mer qui n'éprouve aucune di-
minution par la quantité d'eau qu'on peut
lui soustraire.
«AHilaboraverunt, et vos in labores eorum
inlroislis, s'écrie ici le P. Ségucri. D'autres
ont semé et vous, vous recueillez en pais le
fruit de leurs travaux. Jésus-Christ a semé ,
mais la moisson qu'il a obtenue ne peut en-
trer en comparaison avec la divine semence.
Les saints aussi ont semé, mais dans une
proportion infiniment plus petite; cependant
leur semence a dépassé leurs besoins, et nous
pouvons jouir du fruit do leurs travaux.
Aussi peut-on nous adresser ces paroles que
(1) Les évÊques jouissent aussi du privilép;i; d'accorder
des iudulgences (Synode diocésain de Benoît XIV, Ijb. ii,
c. 9, n. 6; ellib. v, c. 1, n. 3). Mais les indulgences ac-
cordées par les évéques ne sont que de 40 jours, nu bien
d'un an s'il s'agit de la dédicace d'une église (Conc. de
Lalran, can. 6i). Leurs diocésains seuls prolitent de ces
indulgences (Collet., de InduicjeiUiis, loui. XII, cai». 3,
n. 71).
(2) Comme il arrive très-rarement que l'on réunisse
tomes les conditions voulues pour gagner une indulgence
plénière, il s'ensuit conséquemment que bien peu de per-
sonnes en retirent tous les avantages qui y soûl attachés.
L'indulgence est, comme nous l'avons dit, la remise de la
prine due au péché; mais la remise du péché précède tou-
jours celle de la peine. Donc, pour gagner une indulgence
plenière, il faut être en état de grâce, et de plus être
purifié de ses péchés véniels qui méritent aussi leurs
peines. Pour obtenir le pardon de ses péchés véniels, il
buttes délester entièrement. Or trouve-t-on beaucoup
le serviteur paresseux adressait avec repro-
che à son maître : Mclis quod non seminasti,
A'ous moissonnez ce (|ue vous n'avez pas
semé. Bonté infinie d'un Dieu qui concilie
ainsi sa juslicc et sa miséricorde! Sa justice
en obtenant la réparation de l'injure (lui lui
a élé faite, et sa miséricorde en acceiitant
les cautions qui s'offrent pour nous. Aussi ,
dit saint Thomas, par l'indulgence on ne re-
çoit pas, à proprement parler, la remise de
sa dette, mais l'argent avec lequel on petit la
payer : Çuî indulgentias suscipit, noti absol-
vitur, simpliciler loquendo, a débita pœnœ ,
sed dalur illi unde debitum solvat. »
N'allons pas croire cependant que chaque
fidèle puisse entrer en possession de ces ri-
chesses quand et comme il lui plaît. Il est
des conditions imposées par les souverains
pontifes (1) qu'il faut remplir exactement ;
encore ne peut-on en obtenir que la quan-
tité qu'ils ont désignée. De là deux sortes
d'indulgences, plénières et partielles.
L'indulgence plénière remet toute peine
temporelle réservée aux péchés déjà remis
quant à la coulpe et quant à la peine éter-
nelle : ainsi celui qui viendrait à mourir
après avoir gagné une indulgence plénièro
irait au ciel sans même passer par les ûam-
mes du purgatoire (2).
Les indulgences du jubilé, ou celles don-
nées en forme de jubilé, produisent les mê-
mes effets : ce qui les distingue des indul-
gences plénières ordinaires , c'est qu'elles
sont accompagnées de privilèges particuliers,
tels que le pouvoir d'absoudre de certains cas
réservés, de commuer certains vœux, etc.
L'indulgence partielle , comme l'indique
sou nom, ne remet qu'une partie de la peine
due au péché, déjà remis quant à la coulpe
et quant à la peine éternelle. Il est essenlicl
de bien comprendre ces mots appliques aux
indulgences partielles : indulgences de tant
de jours, de tant d'années, etc. Ces expres-
sions ne correspondent point au nombre de
jours, d'années que l'on doit passer en pur-
gatoire, mais aux pénitences prescrites par
les anciens canons. .Ainsi celui qui gagne
une indulgence de 50 jours reçoit la remise
des peines qu'il devait sul.>ir en cette vie ou
en l'uutre , et pour la délivrance desquelles
il lui aurait fallu se soumettre à une péni-
tence canonique de 30 jours (3).
Il est facile maintenant de comprendre ce
de Ddèles dont la conlrition s'étend jusque sur leurs fautes
les plus légères? donc nous avons eu raison de dire que
l)ien peu de personnes gagnent une indulgence plénière.
Ces réfleiions, loin de nous décourager, doivent nous
inspirer une juste horreur du péché véniel, nnus purtcr à
recourir souvent aux indulgences et û en relirer le plus
de fruits possibles; car si nous ne les gagnons pas dans
toute leur plénitude, nous pouvons du moins espérer do
satisfaire en partie à la justice divine.
(5) Quelquefois on trouve des recueils qui annoncent
des indulgences de plusieurs milliers d'années. L'authen-
ticité de ces indulgences n'étant pas constatée, il faut les
considérer non comme des décisions des souverains pon-
tifes, mais comme des opinions de quelques docteurs par-
ticuliers. Ecoutons ce que Beuolt XIV dit à ce sujet dans
son opuscule du Synode diocésain, livre xni, ch. 18, n. 8 :
« Un voit des indulgences de plusieurs mille ans dont on
attribue la concession au.ï souverains pontifes... Cepen-
dant elles sont regardées comme des iuveuUons par Soius,
145
IND
que c est que les indulgences , leur impor-
tance, les avantages qu'on en peut retirer,
rersonnc ne doute que le pouvoir d'accorder
les indulgences ne réside dans l'Eglise, d'a-
près ces paroles de Jésus - Christ à saint
l'ierre : Toul ce que vous délierez sur la terre
sera délié dans le ciel. Si Jésus-Christ, comme
nous le voyons, donne à son liglise le pou-
voir de remettre toutes sortes de péctiés , à
plus forte raison il lui accorde celui de re-
mettre les peines temporelles qui restent à
expier après le pardon du péclié. Cette vé-
rité est encore enseignée par le concile de
Trente, sess. 25, cli. 21 :
« Comme Jésus-Clirist a accordé à son
Eglise le pouvoir d'accorder des indulgences,
pouvoir dont elle a usé dès les premiers
temps, le saint concile déclare que l'on doit
conserver cet usage approuvé par les autres
conciles, comme étant d'nne grande efficacité
pour le peuple clirétien, et frai)ped'aiiatlième
tous ceux qui proclament <|nc les indulgen-
ces sont inutiles, ou qui refusent à l'Eglise
le pouvoir de les accorder. »
l'assoivs maintenant aux conditions requi-
ses pour les indulgences (1). Il y en a deux
principales. La première, c'est d'être en état
de grâce ; car celui qui par son péché mé-
rite une peine éternelle , ne peut obtenir la
remise d'une peine temporelle. Si donc l'on
se trouvait dans l'impossibilité do recourir
au sacrement de pénitence, il faudrait s'exci-
ter à la contrition parfaite, afin de rentrer
en grâce avec Dieu, si on avait eu le mal-
heur de l'abandonner. Quiconque désire ga-
gner une indulgence plénière dans toute son
étendue, doit non-seulement détester tous
les péehés véniels dont il s'est rendu coupa-
ble, mais encore ne conserver dans son cœur
aucune affection à ces mêmes péchés. Heu-
reux si tous les fidèles qui désirent gagner
les indulgences étaient animés de semblables
dispositions!
La seconde condition indispensable pour
gagner les indulgences est d'observer ponc-
tuellement et avec attention toutes les œu-
vres prescrites par rapport soit au lieu, dans
telle église, devant tel autel ; soit au temps,
à tel jour, à telle heure; soit à la manière, à
genoux , s'etant confessé , ayant communié.
BCcl. i, dist. 20, qiisst. 2. Eslius, secl. 4, disl. 20, § 10;
loin (le les coiisidûrer comme cm.inaiu du sai;il-siVge,
011 doit les regarder comme des iniiovalions faites U plaisir.
Eiiliu te cardinal Thomasius, après avoir lait voir la niodé-
raiion des souverains poiitiles dans la concession des m-
iliilgcnces, qu'ils n'étemlaienl qu'ii un petit nombre d'an-
nées, concluiquecelte extension d'indulgences à mille ans
est d'aut.inl plus incroyable qu'elle se rapporte à un tem|is
cil le cbef de l'Eglise usjit de la plus grande modération. »
Celte concession d'indulgences de plusieurs mille ans peut
êire plus nuisible qu'utile aux Ddèles; car elle est très-
propre à les détourner de s'appliquer à gagner celles dont
l'aiiilieniicité est reconnue, et qui ne s'elenJent qu'à
quelques années, ou qui même sont restreintes à un cer-
tain nombre de jours. Les indulgences les |ilus étendues
que nous ayons trouvées d.ins le recueil italien ne dépas-
sent pas cent et deux eenis ans.
(l) L'intention d'obtenir les indulgences n est pas mise
au nombre des conditions requises dans l'ouirage italien
édité à lioiiie en^ 18U. C'est qu'en effet les iiulles qui
pre'cnvenl ce qu'on doit faire ne prescrivent pas d'inten-
tidii, .lice n'est celle de prier à telle ou telle fin; alors
celte iuteuiioD est requise comme les autres œuvres pres-
LND
146
De sorte que si quelqu'un, par inadvertance,
par Ignorance, par impossibilité même, n'ac-
complissait pas en tout ou en partie consi-
ueralile (luelqu une de ces œuvres prescrites.
ou n observait pas ponctuellement les pres-
criptions de lieu, de temps, de mauière.il
ne gagnerait pas les indulgences.
La récitation de certaines prières est at-
tachée à presque toutes les indulgences en
gênerai; quant aux indulgences plénières,
la confession et la communion sont presque
toujours indispensables. C'est ici l'occasion
de rapporter trois décrets de la congrégation
des Indulgences concernant l'accomplisse-
nient des œuvres prescrites.
Le 1" concerne la confession nécessaire
pour gagner un grand nombre d'indulgen-
ces. Par ce décret du 9 décembre 17tJ3, ap-
prouve par Clément XIII, la sacrée congré-
gation déclare que hs personnes qui sont
dans la louable habitude de se confesser au
moins une fuis par semaine, lorsqu'elles n'en
sont point empêchées par quelque motif lé-
gitime, pourront, sans qu'elles aient be-
soin de recourir à une nouvelle confession,
gagner toutes les indulgences accordées pen-
dunl la semaine, pourvu qu'elles observent
les oeuvres présentes. Il est inutile d'ajouter
que ces mêmes personnes doivent s'appro-
cher du tribunal de la pénitence, si, de-
puis leur dernière confession, elles se sont
rendues coupables de quelque péché mor-
tel (2).
Il ne s agit point ici des indulgences du
jubilé, ou de celles accordées en forme de
jubilé; car, d'après le môme décret, pour
les gagner, la confession est indispensa-
ble.
Le 2' a rapport à la communion, presque
toujours prescrite comme condition néces-
saire pour gagner les indulgences. D'après
ce décret du 12 juin 1822, coulirmé par Pie
VII, la congrégation des Indulgences a dé-
cidé que les jours de fêtes, lorsque l'indul-
gence commence aux premières vêpres, on
peut communier h veille, au lieu du jour
même, quoiiiue l'époque delà communion ait
été fixée à re jour dans la concession de l'tn-
dnlijence (.3).
Le 3' s'applique à certaines prières aui-
criles. Mais ne faut-il pas au moins une intention général* de
ga^'ner les indulgences qu'on pourra obtenir ? c'est ce que
l'auleur italien conseille plus loin, et d'autres le conseillent
aussi; mais ils n'e.KJgcnl à chaque œuvre qu'une iiitenlioa
virtuello ou inierprétative. Voij. Layman, S. Alphonse de
Liguori, Goriiia, etc., contre Suarez, etc.
(2) l'ar un décret du 19 mai 1739, la congrégation des
IndiilgenL'es déclare que l'on satisfait a la condition pres-
crite pour la confession, en se confessant la veille du jour
ou l'indulgence est accordée, et que lorsque la visile d'une
église est enjointe, on peut la faire indifléreuiuieut avant
ou après la confession et la cominunion.
(ô) Quint au temps oii l'on peut accomplir les œuvres
prescrites pour gagner les indulgences, il varie selon qu'il
s'agit d'un jour de tète ou d'un jour ordinaire. Dans le der-
nier cas, on peut satisfaire aux obligations requises, de-
puis minuit jusqu'à l'autre iiiinuil. Dans le premier, au
contraire, on |ieut les coniinencer la veille , à l'heure des
premières vêpres, e'esl-a-dirr au moment où le soleil est
plus près de son couehi-r (|iie de son lever, et les terminer _____
le lendeniaiu, jour de lu fête, vei's le coucher du soleiJ«Sïv"np*>.
( Par un décret de la congrégation des Induljcnccyuji^L- L-'/V
19 mars 1841, le souverain pontife Grégoire XVI a dé '
u^
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
148
quelles sont attachées des indulgenees. Par
ce décret de la sacrée congrégation, du 29
février 1820, Pie VII déclare qu'en récitant
alternativement avec d'aulres personnes cer-
taines prières, comme le chapelet , /'Angélus,
le De profiindis, tes litanies et autres sembla-
bles, on gagne également les indulgences qui
y sont allachées.
Les chréliens qui ont mis en œnvre tous
les moyens laissés à leur disposilion pour
gagner les indulgence^, ne doivent point né-
gliger de faire de dignes fruits de pénitence;
mais travailler à leur salut avec plus d'ar-
deur qu'auparavant, et chercher à apaiser
la justice divine. Car lEglise en ouvrant son
sein pour nous enrichir de ses trésors n'a
point l'inlention d'encourager notre lâchetéi,
mais de soutenir et de ranimer notre fai-
blesse.
Notre intention n^est point de rccu^eillir ici
toutes les prières auxquelles sont attachées
des indulgences, mais seulement celles qui
sont le plus à la portée des fidèles, et qu'ils
peuvent gagner le plus facilement. Ils pour-
ront choisir celles qu'ils croiront devoir leur
convenir davantage. Ne dédaignons point
les trésor» spirituels que l'Eglise étale cha-
que jour à nos yeux; mais allons puiser
à cette source intarissable, c'est là que
nous puriQerons nos âmes des taches dont
elles sont souillées; c'est alors que nous
pourrons espérer de ne pas voir noire bon-
Jieur différé après notre mort, mais d'entrer
immédiatement en possession de celui dont
l'amour fera notre félicité ipendant l'éter-
nité (1).
PRIÈRES POUR LES FINS DE L'ÉaUSE (2).
Presque toujours les souverains pontifes
imposent pour cOfudilion essentielle à ceux
qui veulent gagner une indulgence plénière,
l'obligation de prier pour les intentions de
l'Eglise. On en compte quatre principales :
la prospérité de l'Eglise, la propagation de
la foi, l'extirpation des hérésies, la concorde
entre les princes chréliens. De plus, on est
dans l'habitude de prier pour N. S. P. le
pape.
Ordinairement les souverains pontifes ne
fixent pas les prières à réciter pour gagner
les indulgences ; mais on est dans l'usage de
dire cinq Pater et cinq Ave. Dans l'intention
d'être de quelque utilité aux âmes pieuses
qui se disposent à gagner des indulgences,
nous allons insérer ici quelques prières,
où elles trouveront exposées les diverses
intentions oour lesquelles elles doivent
prier.
que la confession et la communion failes le jour de Piques
suffisent pour obtenir t'indul^ence plénière, et en même
temps pour satisfaire au |irécepte des pâqnes , pourvu
qu'on assiste dévoiement i* ta béuédicliou [lapale. [Rac-
cotla, Romii, 1844, onzième édilinn.)
(1) La vue des tourments qu'endurent dans les feux du
pnrgutoTe uns semblables, nos amis, nos parents, doit snr-
loui nous dét'>miiuer à recourir aux indulgences : car l'É-
glise nous enseigne que non- seulement elles leur sont :ip-
plicaljles, mais encore que par ce moyen on peut les .sou-
lager et même les arraclier a ces flammes dévorantes dans
les)uellcs elles languissent. Qui pourrait être assez insen-
"-»U)Ie |i(Hir leur reluser le secours de ses prières, s'il com-
. Kcèuait lyuie l'étendue de leur siviailice? Heureux celui
Oraison préparatoire.
Dieu souverainement juste et infiniment
miséricordieux, j'ai la douce espérance que
dans le sacrement de réconciliation mes pé-
chés m'ont été remis, non-seulement quant à
la coulpe, mais encore quant à la peine éter-
nelle.Cependant votrejustice ne peut pas en-
core êlre satisfaite. 11 me reste doncune peine
temporelle à subir en cette vie ou en l'autre.
Aussi j'ai recours aux mérites infinis de Jé-
sus-Christ, à ceux de la sainte Vierge et des
saints. Aujourd'hui votre Eglise, qui en est
dépositaire, m'ouvre son sein. Permettez que
je vienne puiscràcette source intarissable les
grâces dont j'ai besoin pour subvenir à ma
fai blesse. 0 Dieu miséricordieux, faites que je
participe aux précieux effets de celle indul-
gence que je sollicite (3). Je déteste dans
toute la sincérité de mon cœur les péchés
de ma vie passée, et je prends en votre pré-
sence la ferme résolution de les éviter à
l'avenir.
I. Prière à Dieu le Père potir Vexaltation
de l'Eglise.
Père éternel, jetez un regard favorable sur
votre Eglise, que votre cher Fils a aimée
jusqu'à répandre pour elle la dernière goutte
de son sang. Ne l'abandonnez pas au mo-
ment du péril, mais daignez la protéger,
l'exalter, répandre sur elle une si grande
abondance de bénédictions, afin qu'au seul
éclat de ses vertus, non-seulement vos fi-
dèles serviteurs, mais encore vos plus cruels
ennemis , puissent reconnaître en elle la
digne épouse de Jésus-Christ ; accordez à
vos enfants la grâce de croire fermement
toutes les vérités que vous avez révélées,
d'espérer en vos promesses, et de vous ai-
mer ici-bas aussi parfaitement que la fai-
blesse de notre nature peut le comporter.
Pater. Ave.
II. Prière à Jésus-Christ pour l'extirpation
des hérésies.
Divin Jésus, lumière des lumières, dai-
gnez éclairer ceux qui sont assis à l'ombre de
la mort et qui languissent enveloppés dnns
les ténèbres de l'hérésie. Ouvrez leurs yeux
obscurcis par les préjugés et l'erreur à la
lumière de la foi, afin que, guidés par ce
divin Hambeau , ils puissent entrer dans le
sein de l'Eglise, leur véritable mère et la nô-
tre. C'est alors que nous pourrons dire avec
vérité, qu'il n'y a plus qu'un seul troupeau
sous la direclioa d'où seul pasteur. Pater.
Ave,
qui, par le moyen des indulgences, aura obtenu la défl-
vrance de quelques-unes de ces âmes! Il en sera rérom-
peusé au centuple. Renouvelons chaque malin l'intention
d'obtenir toutes les indulgences que nous pourrons , au
moyen des prières que nous ferons, et des bonnes œuvres
que nous pratiquerons dans ta journée, selon le conseil du
B. Léonard dans son Msnnel sacré, § 22. [Raccolta, édit.
de 1S44.)
(2) Les prières suivantes ne sont pas dans l'ouvrage ita-
lien imprimé à Rome en 1844.
(3) Si l'on a l'intenliun de gagner l'indulgence pour les
ftmes du purgatoire, après ces mots : qneje sollicite, il faut
ajouter ceux-ci : pour les âmes du purgatoire, et parlicu-
lièremeul pour. etc..
U9
IND
IND
IMO
III, Prière au Saint-Esprit pour la concorde
entre les princes chrétiens.
Espril-Saiiil, qui êtes descendu sur vos
apôlrcs sous la forme de langues de feu , qui
élos venu embraser leurs cœurs de ce feu tic
rhnrilé qu'ils dovaienl eux-niAincs enlrclo-
nir parmi les fidèles, accordez aux princes
cliréltcns qui pouvernenl le monde cet es-
pril do conciliation i]ui animait les premiers
chrétiens, alin qu'ils ne méditent aucun des-
sein, qu'ils ne fassent aucune démarche qui
puissent rompre l'union ((ui doit régner en-
tre eux, et troubler la tranquillité de l'E-
glise. Faites, au contraire, qu'ils emploient
tous les moyens qui sont à leur disposition
piiur conduire en paix au port du salut les
peuples conliés à leurs soins. Pater. Avt.
W . Prière à la sainte Trinité pour la propa-
gation de la foi.
Trinité sainte, seul Dieu en trois person-
nel, vous qui avez tiré l'homme du néant,
qui l'avez créé à votre image, ne permettez
pas (jue l'ouvrage de vos mains périsse. Prê-
tez une oreille atlcnlive aux prières des fi-
dèles et à celles de l'Eglise. Que l'aveugle-
ment de ces peuples barbares ait enfin uu
terme. Envoyez-leur des ministres selon vo-
tre cœur, (jui répandent parmi eux les lu-
mières de la foi, afin que ces peuples com-
mencent enfin à connaître, à adorer et ù
aimer celui (ju'ils ont ignoré jusqu'à ce jour.
Pater. Ave.
Y. Prière pour N. S. P. le pape.
Divin Pasteur de nos âmes, daignez ac-
corder au souverain pontife (jue vous avez
choisi pour être le vicaire de Jésus-Christ
sur la terre et que vous ayez constitué chef
visible de votre Eglise, les grâces dont il a
besoin pour remplir cxacteiueiit les devoirs
de la mission qui lui est confiée. Soutenez
ses efforts, afin qu'après avoir éclairé par
ses vertus le troupeau dont il est le pasteur,
il puisse le conduire dans les pâturages do
la vie éternelle. Paler. Ave.
VI. Prière de tous les matins.
Mille actions de grâces vous soient ren-
dues, ô miséricorde infinie, qui avez bien
voulu accorder à votre Eglise la faveur de
remettre toutes les peines que mérite le pé-
ché I J'accepte en esprit de pénitence toutes
les peines qu'il vous plaira de m'envoyer. Jo
vous offre toutes les prières et les bonnes
actions que je pourrai faire pendant le cours
de cette journée, vous suppliant de ni'ac-
corder la grâce de gagner les indulgences
qui y sont attachées. Heureux si par le se-
cours des mérites de Jésu>-Christ, de la sainte
Vierge et des saints, je puis ainsi apaiser
votre divine justice pour tous les péchés de
ma vie passée et pour ceux que je commets
encore tous les jours !
DÉCUET d'approbation
du Renieit des indiiU/eitccs autlieiuifjues.
Cœlestis Ihesauri dispensatio magni sem-
per fuit in Ecclesia monienli, utChrisli flde-
lium devolio augerelur, Qdes splendescerel,
spes vigercl, et charitas vehementer ineale-
seeret. Sacris proiiide indulgcntiis varias,
pluresque orationes , ac pia opéra suuimi
rom.'iiii pixitifices ditare omni tcmporc slii-
duerunt. S-d aliquando, immo etiam sspe
evenire solel, ut imlulgenti» ipsœ, i|unrQin
usus chrisli ino populo maxime est saliit.iris,
non lucrenlur, vel quia earum concessiones
ignoranlur; vel quia ad cas acquirendas,
quffi indiscriminalim in nonnullis opusculis,
aut impressis foliis reperiunlur, nec sinpulœ,
nec intégra prjEScriptao condiliones decla->
ranlur. (Juamobrem opporiunum ac neces-
sarium jaindadum videbatur, ut quampluri-
niaeorationes, necnon pia opéra, prœcipue illa
quibus ex generalibus concessionibus sum-
moram ponlitieum indulgentite sunt aiinexœ,
ex suis, germanisque fonlibus fideliter hau-
Bta, atque ordine digesta, et simul collecta in
vulgus edcrentur. Id, quod eral in votis, su-
pcrioribus annis perfecit aller ex iis, «[ui a
consullis sunt praeelecti hujus sacr» indul-
gcntiis ac sacris reliquiis prœposilae Congre-
galionis. Prsilictas enim orationes, ac pia
opéra in unum voluiiien. diligeiiler, sed non
levi labore, rcdogit, injunctas condiliones
prn ipsis indulgcntiis asscquendis singillaiim
expojuit, typisque evulgavit.
Cum vero idem auctor septimam hnjus-
tnodi colleclionis Romanam edilionem, mmjis
aitctam, magisque accuratam modo impri-
mere curavcrit, eadcni sacra Congregatio
priElaudatum opus haud duliie perulile pro-
bat, ac uti authenlicum publicari posse cen-
sct. Monct tamen, quod si, in quacunquc
cjusdem opcris editioue, seu versione cujus-
cuni]uc idiomalis, tain in urbc quam extra
exarata, vel quas cxarari conlingat, dubium
aliquod subindc emerserit, sive qiioad in-
dulgentiarum concessiones, sive quoad prœ-
scriplas conditiones adimplendas, orf prœsen-
tem tanlum Romanain editionem lioc anno
willesimo octingenlesimo trige.Hmo primo ly-
pis Perego-Salviani gnaviler excusam, et in
ipsius S. Congregationis srcrelaria asserva-
tam. rccursns habeatur ; ac prselerea |iraesens
dccretum, ut omnibus palefial, typis pariler
impressum ad calceni iiiemoraia cditionis
apponi volnit,atquu mandavil.
Datum Uomœ, ex praefatse sacrs Congre-
gationis indulgcntiaruin ac sac. reliquiarum
secretaria, die 30 Aprilis 1831.
Antonids, card.; Frosim, praefectus.
Loco t sigilli.
A. PiATTi, archiep.; Trapez, secrctarius.
Le même, en français.
La dispensation du trésor céleste des in-
dulgences fut toujours d'unchaute importance
dans l'Eglise, afin que la dévotion des fidèles
s'accrûi, que leur foi devînt plus vive, que
leur espérance se raffermît, et que leur cha-
rité s'enflanimât d'une nouvelle ardeur. Aussi
lessouverainspontifescurent-ils de touttemps
grand soin de distinguer certaines prières et
pratiques (!e piété en les enrichissant de sain-
tes indulgoiices. Mais quelquefois, et même
trop soiivf 'it, il arrive que ces indulgences,
dont l'usjgc est éminemmeul salutaire aa
151
DICTIONNAIUE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. 15»
pîam ex fidelibus curœ
suœ commissis œqro-
tare, non exspectahit,
ut ad euin vocehtr :
sed uUro ad illiim uc-
peuple chrétien, demeurent sans effet, soit
parce qu'on ignore qu'elles aient été accor-
dées, soit parce que dans les petits ouvrages
ou feuilles imprimées dans lesquels on les
trouve rassemblées confusément et sans
choix, on n'a pas indiqué les conditions re-
quises pour en recueillir le fruit. Il semblait
doue depuis longtemps convenable, pour ne
pasdire nécessaire, derassembleretdeclasser
avec ordre un grand nombre de ces prières
et pratiques de dévotion, scrupuleusement
puisées aux sources les plus pures, surtout
celles auxquelles les indulgences ont élé at-
tachées par des concessions générales des
souverains ponlifcs, et d'en publier le recueil.
Ce vœu général a été réalisé depuis quel-
ques années par un membre de la sacrée
congrégation des Indulgences et des saintes
Reliques. Il a réuni avec soin, mais non sans
peine, les susdites prières et pratiques de
piclé en un seul volume; il a expliqué en
particulier les diverses conditions imposées
pour gagner les indulgences accordées à
chacune d'elles , et il a fait imprimer son
ou\Tage.
Le même auteur s'occupant en ce moment
de faire paraître, à Rome, «ne septième édition
(le ce recueil, augmentée et revue avec le plus
grand soin, la même sacrée congrégation
approuve ledit ouvrage, éminemment utile,
et juge qu'il peut être publié comme authen-
tique. Elle déclare en conséquence que si,
dans quelque édition du même ouvrage, ou
dans toute traduction, en quelque langue
que ce soit, déjà cxislanle à Rome ou par-
tout ailleurs, ou qui pût être ultérieurement
publiée, il venait à s'élever par la suite
quelque doute, soit sur les concessions mê-
mes des indulgences, soit sur les conditions
prescrites pour les gagner, on doit avoir ex~
clusivement recours à la présente édition,
faite à Rome avec un soin particulier, sortie
des presses de Ptrego-Salviani, cette année
mil huit cent trente et «n, et conservée dans
ks archives de la sacrée congrégation; la-
quelle, en outre et afin que personne ne
puisse en prélcndre cause d'ignorance , a
voulu et ordonné que le présent décret fût
imprimé à la lin de Indite édition.
Donné à Rome, au secrétariat de la sacrée
congrégation des indulgences et des saintes
Reliques, le 30 avril 1831.
Antoine, card.; Frosini, préfet.
Placefdu sceau.
A. PiATTi, archev.; Trapez, secrétaire.
INFIRMES.
(Elirait du Rituel romain. )
Do la visite et des soins dos
aux iiiBrmes.
1. Un curé doit se
souvenirde mettre au
nombre de ses princi-
paux devoirs le soin
(les malades. Dès qu'il
saura qu'un des fi-
dèles (^ui lui sont
confiés est malade,
il n'attendra pas qu'on
le demande, il s'y
rendra de lui-même,
non-seulement une
fois , mais souvent,
selon le besoin ; il
doit exhorter ses pa-
roissiens à l'avertir
lorsque quelqu'un
d'entre eux est tombé
malade, surtout si le
mal est grave.
2.11 sera utile, sur-
tout dans les grandes
paroisses, d'avoir une
note ou un catalogue
des infirmes qui in-
dique leur état et leur
condition , afin de
n'en point oublier et
de pouvoir les secou-
rir à propos.
3. Si le curé a, des
raisons légitimes qui
l'empêchent de visiter
les infirmes, s'ils sont
trop nombreux, il les
fera visiter par d'au-
tres prêtres, s'il en a
dans sa paroisse, ou
du moins pardo pieux
laïques remplis d'une
charité toute chré-
tienne.
De visilalione etcuraiiiBr-
morum.
1. Parochus impri-
mis meminisse débet,
non postremas esst
muneris sut partes œ-
grotanlium curam ha-
bere. Qnarc cum pri-
mum noverit, <^tcm-
i. En visitant les
malades, il doit ob-
server la modestie et
la gravité qui con-
viennent à des prêtres
du Seigneur, afin d"ê-
tre utile et aux ma-
lades et à ceux de la
maison, et de ne pas
y trouver sa propre perte
cedat, idque non se-
niel tantum, sed sœ-
pius, quatemis opui
fuerit , horteturque
parochiales suos, ut
ipsumadmoneant,cu>n
aliquem in parocliia
sua œgrotare contige-
rit, prœcipue si mor-
bus gravior fuerit.
2. Ad hoc jiivabit,
prœsertim in amplis
parochiis, œgrotorum
notam seu cataloqum
habere, ut cujusque
statum et conditionem
cognoscat, eorumquc
niemoriam facitius re-
tinere, et illis oppor-
tune subvenire possit.
3. Quodsi parochus
légitime impeditus, in-
firmorxim, ut quando
plures sunt , visita-
tioni interdum vucare
non potest, id prœ-
standum curabit per
alios sacerdotes , si
quos hubet in puro-
chia stta, aut saltem
per laicos homines
pios, el christiana
charitate prœditos.
4. ^grotos visitons
ea, qua sacerdotes Do-
mini decet, honestate,
et gravitate se habeat,
ut non œgris solum,
sed sibi, et domesticis
verbo et exemplo pro-
sit adsalutcm.
5. Il prendra un
soin particulier do
ceux qui, destitués
de tout secours hu-
main, ont recours à
la charité et à la gc-
nérosilé d'un tendre
pasteur. S'il ne peut
pas les secourir par
lui-même, s'il n'a pas
le moyen de leur faire
les aumônes néces-
saires, il les fera
faire par quelque
confrérie de charité
ou autre, s'il y en a
dans l'cndroil, ou bien
il pourvoira à leurs
nécessités par des
quélcs privées ou
b.Eorum vcro prœ-
cipuam curam (jeret,
qui humanis auxUiis
deslituli, benigni ac
providi pastoris cha-
ritatem et operam re-
quirunt.Quibussi non
potest ipse succurrere
de suo, et elemosynas
illis, prout débet, si
facultas suppetit,ero-
gare, quantum firri
potest, sive per cltari~
talis, vel alterius no-
minis confraternita-
tem,si ineacivitalevel
loco fuerit, sive per
privatas, site per /jun
blicas collectas el elee-.
mosynas illorum ne-.
153
publiques.
6. Il doit par-des-
sus tout pourvoir aux
besoins spirituels des
malades, et employer
tous ses soins à les
diriger dans la voie
dusalul, à leur four-
nir des secours con-
tre les allai|ucs du
démon, et contre les
pièges qu'il leur
tend.
7. En allant chez
le malade, il doit être
prêt à lui présenter
des raisons convain-
cantes, cl surtout les
exemples des saints,
qui ont beaucoup
d'efficacité ; il s'en
servira pour le con-
soler, l'exciter et le
fortifier. 11 l'exhor-
tera à mettre tout son
espoir en Dieu, à se
repentir de ses pé-
chés, à implorer la
miséricorde divine, à
supporter avec pa-
tience les peines qu'il
endure, à les regar-
der comme une visite
paternelle de Dieu,
comme un moyen de
salut qui doit le cor-
riger et le rendre
meilleur.
8. Ensuite il amè-
nera le malade, avec
prudence et charité,
a la confession sacra-
mentelle ; il l'enten-
dra, qUand inéine il
voudrait confesser
tous les péchés de sa
vie ; s'il en est besoin,
il rappellera au ma-
lade, à ses domesti-
ques, à ses proches,
que le concile do La-
Iran et plusieurs sou-
verains pontifes ont
défendu aux méde-
cins, sous de graves
peines, de visiter
plus de trois fois les
malades, sans s'être
assurés qu'ils ont fait
une vraie confession
sacramentelle.
9. Il aura en outre
grand soin d'empê-
cher ([ue pour guérir
ou soulager le corps,
on uc conseille ou
INF
cessitatihiis succur-
rcndum curabit.
G. ]n primis mitem
spirituiilem œgrotan-
tium curam suscipiat,
omnciiK/ue diligenliam
in eo ponat, ut in via
Siiliitis eos dirigat;
alque a diabulicis in-
sidiis salutitrium ad-
jwnentorum pnesidio
defendat, ac tuealur.
INF
154
7. Accédât autem
ad (cyroluin ita para-
tus, tit in prumptu
habeaC arf/Hincnta ad
persuudendum apla;
ac prœserlim suncto-
rum exempta , quœ
plurimum valent; (/ni-
bus ciim in Domino
consoldur, excilel ac
recreet. Horteturrjue
ut omnem spem sitam
in Deo ponat, pecca-
torum suonim pœni-
teat, divinam miscri-
cordiam imploret, et
infvmitalis pœnas ,
tanquam palcrnam Dci
visilationem, patien-
ter ferat, et ad sala-
tem suam provenissa
credat, ut vilam mo-
resque suos inelius
instituai.
8. Deinde qua par
est prudcntia et cha-
ritale, hominem ad
sacram confessionem
inducat, et confilen-
tem audiat, etiamsi
vclit totius vitœ pec-
cata cnnfiteri ; ac si
opns fuerit tnm infir-
ma, quam ejus fami-
liaribus vel propin-
qiiis in memoriam re-
vocet, quod Lalera-
ncnsis concilii ac pla-
rium summoram pen-
lificum decrelis cave-
tur sub (/ravibus
pœnis, ne medici ultra
lertiam vicem œgrolos
visitent, nisi prias
ipsis certo constet,
illos confessionis sa-
cramcnto rite expia-
tos fuisse.
9. Illud prœterea
diligenler servari cu-
rabit, ne quis pro
corporali sainte ali-
quid œgroto suadeat,
vel adhiheat, quod m
detrimentum animm
<:onvertatur.
10. Ubi vero péri-
culum immineat, pa~
emploie rien au dé-
triment de l'âme.
10. Dès qu'il y a
danger, le curé avcr- ,„.
tira le malade de se rochus'monèlit'œqr'o-
tcnir en garde contre tum, ne dœmonum as-
la ruse dos démons, tulia, neque medico-
les promesses des rumpollicitationibus,
médecins, les vaines neqae propinquorum,
espérances de ses aut amicorum blandi-
proches et de ses tiis, se ullo modo de-
amis qui l'empêche- cipisinat,quominusea
raient de pourvoir à quœadanimœ salulem
temps au salut de son pertinent, opportune
âme, de recevoir au procuret, et qua par
plutôt les sacrements est devotione et cele-
avec la dévotion et ritate, sancta sacra-
la religion convena- menta, dum sana mens
blés, pendant qu'il a est integrique sensus,
l'usage libre de la religiose suscipiat, ci-
raison, et qu'il est tra fallacem illam ac
en pleine connais- perniciosam procras-
sauce ; il le préscr- tinationem, quœ plw
vera de ces pernicieux rimos ad œterna sup'
délais dont le démon pHcia pcrduxit, in
s'est servi bien sou- diesque fallentc dia-
vcnt, et se sert encore bolo perducit.
tous les jours pour
cnlrnlner un grand nombre dans les suppli-
ces éternels
11. Si quelque ma-
lade, malgré les aver-
tissements et les ex-
hortations des prê-
tres, de ses amis, ou
11. Quod si œger
aliquis hortationihui
ac monitis sacerdo-
tum\, vel amicorum
et domesticorum con-
de ses domestiques et siliis adduci non po-
de ses proches, n'a test, ut velit peccata
pas consenti à con- sua confiteri, lune non
fesser ses péchés, il omnino desperanda
ne faut pas désespé- res est, sed quandiu
rer; mais tant qu'il ille vivit , repetendœ
est en vie, il faut re- sunt fréquentes, variœ
courir souvent à des et efficaces sacerdo-
exhortations variées tum et aliorum pio-
ct énergiques ; les rwn hominum exhor-
prétres et d'autres tationes; prœponenda'
personnes pieuses que œlernœ salutis
doivent s'y employer, damna et sempilernœ
lui représenter la pri- mortis supplicia; os^
vation d'un bonheur tendendaque immensa
éternel, les supplices Dei misericordia, cwn
et la mort éternelle à ad pœnilentiam pro-
laquelle il s'expose; vocnntis, ad ignoscen-
il faut lui montrer datn paralissimi : ad-
l'immense miséricor- hibendœ sunt etiam
de de Dieu qui lap- tum privatœ, tum pu-
pelle à la pénitence, blicœ ad Dcum prcce
tout prêt à lui par- ad divinam gratiam
donner. On doit aussi impetrandam pro sa-
adresser à Dieu, soit lute mtsert decum-
cn particulier, soit en bentis.
public, des prières
ferventes, afin d'obtenir que sa grâce toute-
puissante sauve ce malheureux.
12. Enfin le prêtre 12 Videbit deniqua
examinera les tenta- sacerdos quibus po^
lions ou les fausses tissimum lenta'.ijtii-
ISS
opinions du malade,
et fera usage avec
prudence des moyens
convenables pour y
remédier autant qu'il
sera nécessaire.
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. 156
tiœ nota caveatw.
bus aut pravis opinio-
nibus œger sii sub~
jectus , eique, proul
opus \fuerit, apla re-
média prudenler ad-
hibebit.
13. II fera placer
sous les yeux du ma-
lade des images de
Notre -Seigneur en
croix, de la bienheu-
reuse Vierge Marie
et du saint pour le-
quel il a une vénéra-
lion particulière. 11
doit se Irouvcrauprès
de lui un vase d'eau
bénite pour l'en asperger souTent
!'♦. Proponet etiam
13. Sacras imagines
Christi Domini critci-
fixi,beatœM(triœ Vir-
ginis et tancli quem
œger prœcipue vene-
ratur, ob oculos ejus
apponi curabit. Yas-
ciUum item adsit aqux
benedictœ, qua fré-
quenter aspergalur.
li. Il faut suggérer
au malade, s'il en est
capable , quelques
courtes prières, de
fieuses élévations de
âme vers Dieu ,
quelques versets des
psaumes, ou l'Oraison
dominicale et la Salu-
tation angélique, le
Symbole de la foi, la
méditation de la Pas-
sion de Nuire-Sei-
gneur; loi faire envi-
sager les souffrances
des martyr» , les
exemples des autres
sainls, la félicité de
la gloire céleste. Mais
tout cela doit élre
proposé à propos et
avec discernement ,
pour ne pus accabler le malade au lieu de le
soulager.
œgrotantt, prout ejin
conditio fer et, aliquas
brèves urationes et
pias mentis ad Deiun
exr.itationes ; prœser-
tim versiculos e Psal-
morn)7i libro,vel Ora-
tionem. Dominicnm, et
Salutationem Angeli-
cam, Symbolum fidei,
vel Passionis Domini
nostri inedilationem,
et sanclorum marlyria
et exempin, ac cœlestis
gloriœ beatiludinem.
Jlœctamcnopporlnne,
et discrète suggeran-
tiir, ne œgroto mules-
tin, sed levamen affc-
ratur.
lo. Le prêtre con-
solera un infirme en
lui disant qu'il s'oc-
cupera de lui pendant
le sacrifice do la
messe et les autres
prières, qu'il enga-
gera d'autres per-
sonnes à en faire au-
tant, elil tiendra parole.
16. Si le mal est
grave ou dangereux,
il doit engager le ma-
lade, pendant qu'il
est en pleine con-
naissance, à régler
toutes ses affaires, à
faire son testament,
à restituer le bien
d'autrui s'il en a, et
à disposer, selon ses
facultés, de ce qu'il
jugera à propos, dans
les vues de Dieu,
15. Consoletur in-
firtniim dicens, se pro
eo in missœ sacripcio
et aliis precibus ora-
turum, CHralurumque
ut alii itidem pro eo
faciant, idque re ipsa
prœstabit.
16. Si morbui gra-
vier, vel cum periciilo
fuerit,œgrolo suadeat,
ut, dum intégra mente
est, rem suam omnem
recîc constituât , et
testamentutn faciat ;
si quid linbet atienum,
restituai, et ad remc-
dium (inimœ suœ pro
facullatihus quod in
Duniino ei placuerit,
disponal: sed liœc sug-
gerendo omnis avuri-
pour le soulagement
de son âme; mais en
suggérant cela, qu'il prenne garde de ne pas
se faire soupçonner comme avare.
17. Enfin il faut
il
l'exhorler, s'il est
probable qu'il gué-
rira, à venir ensuile
à l'église au plus lot,
afin de commencer
par rendre grâces à
Dieu de la santé qu'il
aura recouvrée, faire
dévotement la sainte
communion, et mener
ensuite une conduite plus parfaite.
18. Sequentes preces
omnes, vel ex parte,
prout tempns et œgro-
toriim conditio feret,
arbitrio sacerilolis.
17, Hortetur dent-
que, nt si convaluerit,
ante omnia ad eccle-
siam veniat, ubi Deo
gratias agat de resti-
tuta valetudine et sa-
crum communionem
pie suscipiat. ac dein-
ceps meliorcm vite?
disciplinam teneat.
18. Le prêtre pour-
ra, eu égard au temps
qu'il a et à l'état des
malades , dire ou
omettre, en tout ou
en partie, les prières
suivantes.
dici vel
sunt.
omilti pos-
19. Dès qu'il esi
dans la chambre du
malade, le prêtre dit :
Pax, etc. Ensuite il
asperge le malade,
son lit et sa chatnbre
en disant : Asperges
me, etc.
19. Sacerdos igitur
infirmi cubiculum in-
gressus, primicm di-
cat : Pjx liuic domui,
^ Et oiimibus h.ibi-
lantibus in ca. Mox
infirmum , et lectum
ejus , et cubiculum
aspergat aqua bene-
dicla, dicens antiphonam Asperges me. Do-
mine, etc
20. Après cela il
remplit son devoir
envers le malade,
comme il est dit ci-
dessus; après quoi,
ou avant de partir, il
pourra dire sur l'in-
firme l'un des quatre
premiers psaumes de
la pénitence, ou le
psaume Qui habitat,
etc., avec Gloria Pa-
tri à la fin; ensuite
il dira :
20. Deinde erga in-
firmum officium suum
prœslet, ut supra di-
ctum est. Quo prœ-
stilo , vel antequam
discedat diccrc poterit
supra infirmum ali-
quem psalinum ex qua-
tuor prioribus pœni-
tentialibus, vel ])sal.
90, Qui habitat in
adjutorio, etc., cum
Gloria Patri in fine;
postea dicat :
Kyrie eleison. Christe eleison. Kyrie elei-
son.
Pater noster, etc.
y Et ne nos inducas in tentationem. i^ Sca
libéra nos a malo.
t Salvum fuc scrvum tuum, ^ Dcus meus,
spernntem in te.
* Mitte ei, Domine, auxilium de sanrio ;
^ El de Sion tuere eum.
f Nihil proficiat inimicus in eo; ^ Et filius
iniquitalis non apponat imcore ei.
^ Esto ei, Domine, turris forlitudinis i^ A
facie inimici.
f Dominus opem ferai illi, i^ Super leclum
doloris ijus.
t Domine, exandi orationem meam ; ^ Et
clamor meus ad te veniat.
y Dominus vobiscum; ^ Et cum spirituluo-
im
INF
INF
iaS
Or«mu$ (1).
Dèns, cni proprium est misereri semper et
parcere, suscipe deprecationcm noslnim, nt
nos, et hune famulum tuum, qnos delictornm
calena consiringil, miseratio tuae pietatis cle-
nienler absolval.
Deus, infirmitatis hunianao sinj»iilarc prîB-
sidium, auxilii lui super infirmuin famulum
tuum ostende virtutem, ut ope misericordiae
liiœ ailjutus. Ecdesiœ tuœ sanctae incolumis
reprîescntari mproalur.
Concède hune famulum luum, qu.-csumus,
Domine Deus, perpétua mentis et corporis
sanitate gaudere; et {jloriosa bealae Marite
semper virg;inis inlercessione a praîsenli li-
berari trislilia, et œterna perfrui laîtilia. Per
Clirislum Dominum nostrum. Amen.
Benediclio Dei omnipolentis, l'atris, f et
Filii, et Spiritus sancii desccndat super le, et
nianeat semper. i^ Amen.
Ensuite il l'asperge Deinde aspergat
d'eau bénite. eum aqiiabencdicta.
21. Le prêtre pour- 21. Qui sequunttir
ra, à volonté, dire les psalmi tl Evangelia
psaumes, les Evaugi- cum precibus pro tern-
ies et les prières qui poiis etiam opportu-
fiuivent, eu égard aux nitale et (vgroluntiuin
circonstances et aux pio desidcrio, sacer-
pieux désirs des ma- dotis urbitiio, dici
iades. poterunt.
Psaume G.
Domine, ne in furore tuo arguas me etc.
{Voy. PÉNITENTS, ?i. 6.)
Gloria Palri, etc.
Dominus voliiscum ; i^. Et cum spiritu luo.
f Sequentia sancii Evangelii secundum
Mattheum. i^ Gloria tibi, Domine.
22. En disant Se- 22. Dum sacerdos
qiienlia, elc. le prôlrc dicic : Sequenlia san-
fail. à l'ordinaire le cU,elc., faciat signiim
signe de la croix sur cruci^ de more super
son front, sa bouche se in fruvtc, ore et in
et sa poilrine; il en pcclore, simililer su-
fait autant à l'infir- pcr infinnum, si fueril
me, s'il est du même masculus, et is ob in-
sexe, et que l'infir- firmitatem non potest
mile l'empêche de le se signare.
faire lui-même
23. Si c'est une ma- 23. Si autem fuerit
lade qui puisse faire femina, dum sacerdos
ces signes de croix se signât, illa per se-
comme le prêtre, elle metipsamin locis prœ-
les fera en même dictts se signet, si po-
temps; si elle ne le test; si vero non po-
pi'ul pas, une autre lest, alia mulier eam
personne du même signet, et hoc idem in
sexe les fera sur elle; sequentibusEvangetiis
ou suil la même règle servetur.
aux Evangiles sui-
vants.
Matlh. n\i.
In illo tempore : cum inlroi^set Jésus Ca-
pharnaura, accessit ad eum cenlurio rogans
(I) Le but de ces prières est d'oblenir di^ Dioi), qui Pst
toujours prêt à pardonner, (jui esl noire souk' ro^souri-e
dans les intirnÉiiés Imniaiues, ia léniission des péiliés, la
guérisoB, la santé de l'àinc et du corps, aUu d'aller aux
cum et dicens : Domine, puer mens jacet iu
domo paralyticus, et maie torquetur. Et ait
illi Jésus : Ego veniam el curalio eum. Et re-
spondens cenlurio, ait : Domine, non sum
dignus ut inIres sub teclum mcum, scd lan-
tum die verbo, et san.ibitur puer meus. Nam
et ego homo sum sub polestate constilutus,
habens sub me milites, el dico huic, Vade, et
vadit; et alio, Veni, et venit; et scrvo meo,
Fac hoc, et facit. Audiens autem Jésus mira-
tus esl, et sequenlibus se dixil : Amen dico
vobis, non inveni lanlam fidem in Israël.
Dico autem vobis, quod molli ah Oriente et
Occidente renient et recunibcnt cum Abra-
liani, Isnac et Jacob in regno rœlorum : Glii
aulem regni ejicicntur in tenebras exlerio-
res : ibi erit (Ictus et siridor denlium. Et dixit
Jésus centurioni : Vade, el sicut credidisti,
fiat libi. Et sanatus est puer in illa hura.
Orcmus.
Omnipotens sempilerne Deus, salus aeter-
na rredenlium, exaudi nos pro infirmo fa-
mulo luo N. pro quo misoricordi.x luaj
imploramus auxilium, ut reddila sibi sani-
late, graliarum libi in ccclesia lua referai
actioncs. Per Chrislum Dominum nostrum.
1^ Amen.
Psaume 15.
Conserva me. Domine, quoniam speravi in
te; dixi Domino : Deus meus es tu, quoniam
bonorum meorum non eges.
Sanrtis qui sunt in terra ejas, miriGcavit
omuos voluntales meas in eis.
Mulii|ilical8B sunt iuGrmitates corum ; post-
ée acceleraverunl.
Non congregabo convenlicula corum de
sanguinibus, nec mentor ero nominum eorum
per labia mea.
Dominus pars hœredilalis mea) et calicis
mei : lu es qui restitues hjEredilalem meam
mihi.
Eunes ceciderunt mihi in praeclarisielenim
haeredilas mea prîEclara esl mihi.
Benedicam Dominum qui tribuil mihi in-
tellcctum: insuper et usquc ad noclem incre-
pueront me renés mei.
Providebam Dominum in conspeclu meo
semper: quoniam a dextrises! mihi, ne coni-
movear.
Propter hoc laelatum est cor meum et exsul-
tavil lingua mea : insnpcr et caro mea ro-
quiescet in spe.
Quoniam non derelinqnes animam meam
in inferno, nec dabis Sanctum tuum videre
corruptionem.
Notas mihi fecisti vias vitse, adimplebis me
iaetitia cum vullu luo : delectaliones in dex-
tera tua usque in finem.
Gloria Patri, etc.
f Dominus vobiscum ; ^ Et cum spirilu tuo.
Sequenlia sancti Evangelii secundum Mar-
cum. ^ Gloria libi, Domme.
Marc. XVI.
In illo tempore : recumbentibus uudecim
.issombloes clirélieiinfs, d'^Ire délivré de li hi^ti-sse pre-
senlr el jouir d'une joio élernclle, par l'inlereession de la
glorieuse Vierge Marie, ajirès a^oir été cornijé par les
cliâlimeuts
159
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
discipulis, apparuit illis Jésus et exprobravit
iiicrcdulitatem eorum cl duritiam cordis, quia
liis qui vidcratit cum resurrexissc non cre-
didcrunt. Et disit eis : Eunles in niundurn
univcrsura, piaedicate Evangelium onini créa-
turœ. Qui credidcrit et baptizatus fucrit, sal-
vus erit; qui vero non crediderit, condemna-
bilur. Signa autoui eos qui crcdidcrint hœc
sequenlur : in nominc nieodœmonia ejicienl;
liiiguis loqucnlur novis; serpentes toUcnt;
et si niorlil'crum quid biberint, non eis no-
ccbit. Super «egros manus imponent, et beuc
habcbunt.
Oremus.
Virlntumcœlestinm Deus, qui ab humanis
corporibus omncm languorein et oiiincm in-
firmilatcm prœcepli lui polestate depellis,
adesto propitius liuic fumulo luo N., ul fuga-
lis infirniilatibus et viribus rcceptis, noiuen
snnclum tuum, instaurata prolinus sanitate,
benedicat. Per Chrislum Dominum uostrum.
1^ Âmen.
Psaume 19.
Exaudiat te Dominus in die tribulalionis ;
protcgat te nomen Dei Jacob.
Miltat libi auxilium de sanclo, et de Sion
tueatur te.
Memor sit oinnis sacrificii tui, et Iiolocau-
stum tuum pingue fiai.
Tribuat tibi secundum cor tuum, et omne
consilium tuum confirmct.
Lœtabimur in salutari tuo, et in nomine Dei
nostri magnificabimur.
Impleat Dominus omnes petitiones tuas:
nunc cognovi quoniam salvum fecil Dominus
Christum suum.
Exaudict illum de cœlo sanclo suo; in po-
tenlalibus salus dextcrœ ejus.
Hi in curribus et hi in equis : nos aulcm
in nomine Domini Dei nostri invocabimus.
Ipsi obligati sunt, et ceciderunt : nos aulem
surreximus et crecli sumus.
Domine, salvum fac regem, et exaudi nos
in die qua invocaverimus te.
Gloria Patri.
f Dominus vobiscum ; i^ Et cum spirilu luo.
f Sequenlia sancli Evangelii secundum
Lucam. ^ Gloria tibi, Domine.
Luc. IV.
In illo tcmpore : surgens Jésus de syna-
goga introivit in domum Simonis : socrus
aulem Simonis tcnebalur niagnis febribus;
cl ropaverunl illum pro ca. Et slans super
illam imperavit fcbri, et dimisit illam, et con-
linuo surgens niinistrabat illis. Cum aulem
sol occidisset, omnes qui babebanl iiifirnios
vnriis languoribus ducebanl illos ad Jrsum.
At ille singulis manus imponens, curabat eos.
Oremus.
Domine, sancte, l'atcr omnipotens, aîlerne
Deus, qui fragilitatem huniana; conditionis,
infusa virlulis luœdigiiatione, confirmas, ut
salularibus remediis pielatiâ tuœcorpora no-
stra, el mentes vegetenlur, super hune l'a-
mulum tuum propitius intende, ul o:iini ne-
cessilate corporeœ infirmitatis cxclusa, gra-
tia ia eo prislin» sanitatis perfeclc rcpare-
160
uostrain.
tur. Per Christum Duminuui
1^ Amen.
Psaume 85.
Inclina, Domine, aurem tuam, et exaudi
me : quoniam inops el pauper sum ego.
Cuslodi animam mcam, quoniam sanctus
sum ; salvum fac servum tuum, Deus meus ,
sperantem in le.
Miserere mei. Domine, quoniam ad te cla-
luavi tota die : laîlifica animam servi tui,
quoniam ad le, Domine, animam meam le-
vavi.
Quoniam tu, Domine, suavis et mitis t
et muKœ misericordiaî omnibus inyocanti-
bus te.
Auribuspercipe, Domine, orationemmeam:
et intende voci deprecalionis mex.
In die tribulalionis meee clamavi ad te :
quia exaudisli me.
Non est similis tui in diis, Domine : et non
est secundum opéra tua.
Omnes génies quascunque fecisli, ve-
nient, et adorabunt coram te, Domine: et
gluriGcabunt nomen tuum
Quoniam magnus es lu, et facieus mirabi-
lia : tu es Deus solus.
Deduc me, Domine, in via tua, et ingre-
diar in verilalc tua : laeletur cor uieuiu, ut
timeat nomen tuum.
Gonûtebor tibi, Domine Deus meus, in
toto corde meo : et glorificabo nomen tuum
in elernum.
Quia misericordia tua magna est super me :
et eruisli animam meam ex inferno infe-
riori.
Deus, iniqui insurrexerunt super me, el
synagoga potenlium qussierunt animam
meam : et non proposuerunt te in con-
spcclu suo.
Et tu. Domine meus miseralor et miseri-
cors : paliens, et multa) misericordi», et
verax.
Respice in me, et miserere mei : da im-
perium tuum pucro tuo, et salvum fac Q-
lium anciilœ tuse.
Fac mccum signum in bonum, ut videant
qui oderunt me, et confundanlur : quoniam
tu. Domine, adjuvisti me, et cunsolatus
es me.
Gloria Palri, etc.
f Dominus vobiscum ; n) Et cumspirilu tuo.
y Sequenlia sancli Evangelii secundum
Joannem. ^ Gloria tibi. Domine.
Joan. V.
lu illo tempore : erat dies festus Judaeo-
rum, cl ascendit Jésus Jerosolymaui. Est au-
lem Jerosolymis probalica piscina, qiiœ co-
gnomiiialurHebraiceBethsaida.quinquepor-
licus babens. In bis jacebat nmititudo magna
languenlium,cœcoruin,claudorum,aridorum,
exspeclantium aquic inolum. Angélus aulcm
Domini desccndcbat secundum Icmpus in
piscinam, et inovebatur aqua. Et qui prior
descendissct in piscin.im posl molionem
aquœ, snnus fiebat a (juacunque delinei)a-
lur inOrmilale. Erat atiloiii quidam hoiiio ibi
triginla et ocio aniios babeiis in infirmitate
sua. Hune cum vidissel Jésus jacentem , et
cognovissel quia mullum jam tempus liabâ'
ICI
INF
INF
462
rct,(li(il ci : Vis sanus fieii? Respondet ci
languidus : Domine, homirieiii non habeo,
ul cum lurhala fucril aqua.niillal nie in pi-
scinam : duni vcnio eniiii ogo, alius antc me
descendit. Dicil ci Jésus : Surge, toile giaba-
tum tuum, cl anibuLi. l'A slaliin sanus l'aclus
e.sl liomo ille, cl suslulit grabalun» suinn, et
.-inii)iilabat. lirai autem sabbaluni in die illo.
Diccbanl crgo Juduii illi qui sanalus fucral :
Sabbalum est, non licet tibi tollere graba-
tuni tuuni. Ilespondit cis : Qui nie sanum
fccit, ille mihi dixit : Toile grabatum tuum,
et anibula. Intcrrogaveiunt ergo cum. Quis
est ille homo, qui dixit libi: Toile grabatum
tuum, et ambula? Is auleni, qui sanus fucrat
cfl'eclus, nescicbat quis cssel. Jésus autem
declinavit a lurba constitula in loco. Postea
invcnit cum Jésus in teniplo, et di&it illi :
Ecce sanus factus es : jam noii pcccare, no
deterius tibi aliquid conlingat.
Oremus
Ilespice, Domine, famulum tuum in linflr-
niitale sui corporis laborantem, et aniniam
refovc , quam creasti , ut, castigationibus
eniendalus, continuo se scnlial tua medicina
salvatura. Pcr Christum Dominum uostrum.
fi Amen.
Psaume 90.
Qui habitat in adjutoiio Altissimi , in
proteclionc Dei creli coinmorabitur.
Dicet Domino : Susceptor meus es lu, et re-
fugium nieum; Deus meus, sperabo in cum.
(juoniam ipse libcravit me de laquco ve-
nanlium, et a vcrbo aspero.
Scapulis sois obumbrabil tibi : et sub pen-
nis rjus sperabis.
Sculo circumdabil te verilas ejus : non li-
mebis a timoré noclurno.
A sagitta volante in die, a ncgotio pcram-
bulante in Icnebris : ab incursu et dœmonio
meridiano.
Cadcnl a latcre tuo mille, et decem millia
a dexiris luis : ad te autem non appropin-
quabit.
Verumtamcn oculis luis considerabis : et
retributioném pcccntorum vidcbis.
Quoniam lu es. Domine, spes mca : altis-
sinium posuisti rcfugium tuum.
Non accedet ad te malum : et OagcUum
non appropinquabil tabernaculo tuo.
Quoniam angelis suis luandavil de te : ut
cuslodiant te in omnibus viis luis.
In manihus portabunt te : ne forte offen-
das ad lapidem pcdem tuum.
Super aspidem cl basiliscum ambulabis; et
conculcabis leonem et draconem.
Quoniam in me spcravit,liberaboeum ;pro-
tegam eum, quoniam cognovil nomen nicum.
Glamabit ad me, cl ego cxaudiaui eum :
cum ipso sum in tribulationc, eripiam eum,
et gloriûcabo eum.
Longitudine dierum replcbo eum : et os-
tendam illi salutare meum.
Gloria Patri, etc
Oremus.
Omnipotens sempilerne Deus, infirmila-
(l) C'est peut-être d'apris cela qu'en certain lieu, i 1»
messe d'un nouveau prttre, on se préseate pour reueToir
tcm Taniuli lui propitius respicc, alquo ai
protcgenduin eum dexteram tu» majeslatii
cxtendc. Per Christum Dominum nostrum-
r^ Amen.
24. Après la dcr- 24. Compléta ora-
nière oraison, le'prè- tione ullima sacerdos
Ire incisa main droite imponat dexleram
sur la léle de l'intir- nuinum super caput
nie, et dit : inprmi, et dical :
« Ils mettront les Super oigros ma-
mains sur les inala- nus imponent (1), et
des, qui s'en trouve- bene habcbunt. Jésus
ronl bien. Que le Sei- Mariœ lilius, mundi
gncur Jésus, fils de salus, et Dominus,
Marie, sauveur du mcrilis, et interces-
niondc, vous soit clé- sione sanctoriim apo-
nient et propice, par slolorum suorum Pe-
lés mérilc's et l'in- tri et l'auli et om-
lerccssion des saints nium sanctorum sit
apôtres Pierre et libi clemens et pro-
Paul et de tous les pitius. Amen,
saints. »
On dit ensuite : Postea dicat :
f Dominus vobiscum ; lî El cum spiritu
tuo
t Inilium snncti Evangelii sccundum Joan-
nem. i^ Gloria libi, Domine.
In prinripio crat Verbum, et Verbum crat
apud Deum , cl Deus crat Verbum. Hoc
crat in principio a|)iid Deum. Oinnia pcr
ipsum facla sunl, et sine ipso faclum est ni-
liil quod faclum est. In ipso vila erat, et
vila erat lux hominum : et lux in Icnebris
lucet, el tenebraî eam non comprchende-
runt. Fuit homo missus a Deo, cui nomen
eralJoannes. Hic venil in Icstiinonium, ut
testirnonium pcrhiberet de lumine, ul omnes
credcrcnt pcr illuni. Non erat ille lux, sed
ut testirnonium pcrhiberet de lumine. Erat
lux vcra, quaî illuminai omnem hominein
venientem in hune mundum. In mundo crat,
et mundus por ipsum factus est, el mundus
eum non cognovil. In propria venit, et sui
eum non rcccpernnt. Quolquol autem rece-
pcrunl eum, dédit cis poleslalcm filios Dei
(leri, his qui credunt in nomine ejus; qui
non ex sanguinibus, ncquc ex volunlato
carnis, ncquc voluntalc viri, sed es Deo
nati sunl. Et Verblm caro factum est, et
habilavit in nobis : et vidimus gloriam ejus,
gloriam quasi unigeniti a Paire plénum gra-
tis et verilatis. i^ Deo gralias.
25. Puis il bénit 23. Postea benedi^
riuQrme en disant : cens infirmum subjuri'
gat, dicens : ,
Benedictio Dei omnipotentis Patris.f et
Filii, et Spiritus sancli descendat super te, et
nianeat semper. ^ Amen
Ensuite il l'asperge Deinde aspergat
d'eau bénite. cum agua benedictu.
2G. S'il y a plu- 26. Si fuerint plu^
sieurs infirmes dans res infirmi in codein
la même chambre ou cubiculo , vel loco,
le même lieu, on ré- preces et orationes
■ d« lui l'iiniKisitiû'x des mains. Toy. Ofthasdi, Mrssï
cito les prières et orai-
sons piécéJenles au
nombre pluriel.
27. Le prélrepour-
ra aussi abréger à
volonté tout ce qui
précède.
DICTIONNAIRE DKS CEREMONIES ET DES lUTES SACHES
prœdiclœdicantur su-
per eus in numéro
plurali.
27. Qu(B omnia
ctiam potcnmt arbi-
trio sncerdotis bre-
viora fieri.
INTONATION. Voy. Choeur, Chant.
INTÉGRITÉ.
DIFFICULTÉS SUR L'INTÉGRITÉ ET SUR LA CON-
TINUITÉ DU SACRIFICE.
Traité dos SS. Mystères, de CoIUt. )
l.On ne doit rien omettre di\ns le sacrifice.
— 2. // faut le continuer jusiiuà la fin.—
3. //n'y a cependant point decensitrcs contre
ceux qui y manquent. — k. N'y a-l-il aucun
cas oii un prêtre puisse laisser le sacrifice
imparfait ?
1. L'intégrité du sacrifice demande deux
choses : l'une , qu'on n'oraeile rien de ce qui
est prescrit par l'Eglise , soit pour les céré-
monies, soit pour les paroles; l'autre, que
quand on a une fois commencé la messe, on
la continue jusqu'à la fin. Toute omission en
fait de cérémonies ou de paroles est un pé-
ché mortel ou véniel, selon que les choses
«mises sont plus ou moins considérables.
Nous donnerons, à l'article Rubriques, des
règles au moyen desquelles on peut éva-
luer ce qui est ou ce qui n'est pas de la der-
nière imporlance dans la liturgie. Nous
nous bornerons donc ici à discuter, !• si le
prêtre peut quelquefois laisser la messe im-
parfaite; 2' s'il ne lui est jamais permis de
l'interrompre.
2. Pour ce qui est du premier article, il
est hors de doute qu'un ministre qui, sans
causes valables et proportionnées, ne finit
pas le sacriGce après l'avoir commencé ,
pèche très-grièvement. Le drojt l'a décidé :
la seule raison le déciderait suffisamment au
défaut des lois. Le prêtre monte à l'autel
chargé des intérêts de l'Eglise, des siens
propres, de ceux de quelques fidèles à qui il
a promis de s'employer pour eux. Il com-
mence sa négociation ; le moment d'après il
se retire brusquement, et se livre à la baga-
telle. Un procédé si injurieux à Dieu, si dé-
favorable au prochain , si scandaleux pour
ceux qui en sont témoins, est au-dessus de
toutes les qualifications.
3. Mais un prêtre qui s'en rendrait coupa-
ble cncourrail-il les censures? C'est sur quoi
on n'est pas d'accord. Nous n'avons dans le
corps du droit que deux canons qui concer-
nent cette matière. Le premier, qui est tiré
du septième concile de Tolède, s'explique en
ces termes : Nullus absque provcnlu patentis
molestiœ minisler vel sacerdos, cum cœperit,
(l)Conoil.Tnlel.in. VII, can. 2, an. 6iG, et refertur à
Gratiano, cap. 16, vu, q. i.
(2) Synod. Uoman.i, c3[i. 13 et 14, apud Gratiauura, cap.
ôT de Cunsecrm , dist. i.
(3) Coniin. Toiirnct. toni. IV, part, i, de Censurb, cap.
2, pag^270. B.ibiii, lom. II, sur les Ceusiires.
(i)Ponl.is, V* ExcomimiàcMion, cas 18.
\n) Vide cap. 8 de Privileg. in 6, lilj. v. tit. 7.
itH
imperfecta officia (Missae) prmsumat omnina
rclinqnerc. Si quis hœc temerale prœsumpserit,
excommunicadonis i^ententiam sustinebit (1).
Le second , qui est d'un concile tenu à Rome
en 743, sous le pape Zacharie , s'exprime
ainsi : Cum ingressus faerit episcopus aitt
prcsbyler ad Missariim sotcmnia celebranda,
nisi passio aliqua intcrvcnerit, nuUo modo
audeat recedere. Si quis vero prœsumpserit
prœtcr quod posuimus aqere, a sacro corpore
et sanguine I). N. J. C sit suspensus (2). Le
premier de ces deux décrets n'est que com-
minatoire, parce (jue le mot sustinebit exige
nno scnlenee. Le second est plus einbarras-
saiil. Allerius, dans son Traité des censures,
y trouve une peine encourue par le seul fait,
il il n'est pas le seul de son avis. Quoi qu'il
en soit, il n'y a rien à craindre en France de
ce côté-là , parce que le décret de Zacharie
n'y fait pas loi, ainsi que nous l'avons re-
marqué ailleurs d'après l'auteur des Confé-
rences d'Angers (3). Par la même raison un
prêtre assez malheureux pour ne pas com-
munier à sa propre messe, ne tomberait pas
dans la suspense, quoiqu'il méritât fort d'en
être frappé.
4. Nous avons supposé qu'un prêtre peut
en certains cas laisser le sacriGce imparfait.
Ces cas sont, 1° lorsqu'il se souvient avant la
consécration qu il n'est pas à jeun; qu'il a
encouru quelque censure ou quelque irrégu-
larité; qu'il ne s'est pas pniiDé d'une faute
mortelle, et qu'il n'a personne qui puisse
l'en absoudre. Mais alors il faut voir cl juger
par les circonstances s'il peut quitter l'autel
sans scandale et sans péril de se diffamer.
2* Lorsqu'un excommunié dénoncé qui ne
cède ni à la force ni aux exhortations veut
assister au sacrifice. Dans cette triste con-
joncture , un prêtre, s'il n'en est déjà aux
paroles Quipridie, ou du moins au Canon (4),
doit se retirer, et cela sous peine de péché
mortel, d'excommunication mineure et d'in-
terdit de l'entrée de l'église. Que s'il a com-
mencé le Canon, il doit poursuivre jusqu'aux
ablutions, ensuite se retirer dans la sacristie,
y réciter la Postcommunion et les autres
prières qu'il aurait dites à l'autel. Tout cela
est fondé sur le droit (o) et sur un usage
constant.
3° Lorsque l'église vient à être profanée
dans le temps même qu'un prêtre célèbre, et
avant qu'il ait commencé le Canon; les ru-
briques (6) et la coutume sont expresses sur
ce point. Il faut seulement observer que si
l'église n'est que bénite, le prêtre peut sur-
le-champ la réconcilier selon la forme pres-
crite dans le Rituel. 11 devrait même le faire
par lui-même ou par un autre prêtre après
avoir commencé le Canon, s'il le pouvait sans
attendre trop longtemps. Si cela ne se peut
commodément, il doit continuer, comme si
(6) Si sacerdute célébrante violetur ecclesia anlc cano-
nem, diniilialur missa : si post canonem, non diiiiillaiiir.
Si linieaUir incursus liosliuni, vel allu.ionis, vel ruina loci
ubi celebralur , airte consecraliuiieiu dimitlalur missa,
post coiisecrationeni vero sacerdos accelerare polerit as-
sumptioueru sacrauieuli ouilssis uuiuibus. Uubrica, pari, ni,
(il. 10, II. 2.
1C5
tNT
INT
166
l'Fglisc n'avait point 6lc violée : ainsi ren-
seignent Suarez, Lugo, Quarli (1), et plu-
sieurs autres.
4" Quand l'Eglise est interdite; et rn ce
CiX'i il faut encore cesser, à moins qu'on n'ait
coininencé leCauon. D'aulres disent, à moins
qu'on n'ait déjà consacré une des deux es-
pèces. Je trois qu'on peut s'en tenir au pre-
mier sentiment. La matière est pénale, le
droit n'est pas exprès, le partage des lliéo-
Icif;iens foriiie un doute; et la comparaison,
tirée de la profanation de l'église, est favo-
rable au parti de la téléhralion.
5^ Lorsque le ministre, en continuant le
sacrifice, expose ou le sacrement à une sorte
d'irrévérence ou sa propre personne à un
(langer considérable. Ainsi, lorsciu'un lieu
saint est menacé ou de l'ennemi, ou d'un
torrent débordé, ou d'un incendie qui s'a-
vance à pas précipilés, le prélre peut et doit
loiit quitter, s'il n'a pas encore consacré.
S'il n'a consacré qu'une espèce, il doit la
prendre, en cas que la proximité du péril
ne lui permette pas de consacrer l'autre. Il
pourrait même, si le feu gagnait déjà, se re-
tirer avec l'espèce du pain enveloppée dans
1(! eorporal, et s'en communier dans un lieu
jilus tranquille. Que si un instant de délai
(levait lui coûter la fie, et qu'ainsi il n'eût
p.is le loisir de prendre le précieux sang,
Sjlvius croit, après Tolet, qu'il peut laisser
tout là et prendre la fuite. Je le pense comme
eux, parce que, tout bien examiné, en se li-
vrant aux flammes on ne remédie à rien.
Après tout, la bonne foi vient aisément au
secours de l'infirmité humaine dans des cas
si propres à bouleverser l'esprit et l'imagi-
nation, et il est difficile qu'un homme pèche
loisqu'il n'a pas un moment libre pour se
décider.
INTERRDPTION.
INTERRUPTION DE LA UESSE.
(Trailé liesSS. Mj^lères, (ie Collet. )
1. Le sacrifice doit être conlinité sans inter-
ruption. — 2. Diverses exceptions. — 3. On
doit reprendre un prélre qui a coupé Vac-
lion du sacrifice. — k. Est-on obligé de
suppléer pour iin prêtre gui ne peut achever
ta messe? — 5. Qui doit te faire? — ti. l'rois
questions sur cette matière. — 7. En quel
cas un prêtre est-il tenu de célébrer pour un
autre? — S. Quel parti prendre quand on
ne sait où en est reste le prêtre qui man-
que? — 9. En quel intervalle de temps doit'
on continuer la messe qu'un autre n'a pu
Unir? — 10. Lorsqu'un prêtre tombe en
faiblesse , faut-il le communier de la même
hostie qu'il a consacrée?
1. Personne ne doute que le sacrifice ne
soit une action entière et totale, dont toutes
(1) Quarli, part, ii, lit. 3, secl. 2, dub. 5, pag. 163. Eclit.
Yenet.
(2) Cum iiigressns fuerit episcopus aul prosl)ylcr ad
missarum solemnia celehranda, nisi passioaliqu:i inicrve-
iienl, (lullo iiioJo audeai data occasione recudece eic
Sijnon. Rom. apud Gralhm disl. i, de Coiisecr , cap 57
(5) Sylvius, 11. ftif 83,art.6,Qua;iilur3, pag. 407, col.
(4) ride Quarti part, ii, lit. 3, sect. 3, dub. i.
les parties doivent, régulièrement parlant,
être liées les unes avec les autres. De ce
principe constaté par les décrets (2), et par la
pratique de toute l'Kglise, il résulte qu'on ne
peut interrompre la messe sans péché, et
que ce péché, mortel de sa nature, est d'au-
tant plus grief que l'interruption est plus
longue et moins fondée en raison : et je crois
fort qu'il le serait bien plus, si un prélre
quittait ses ornemenis pour vaquer à la ba-
gatelle, comme il arriva à Théophylactc, pa-
triarihc de Conslantinople, que si par une
complaisance mal entendue il restait à l'au-
tel une demi-heure ou plus pour attendre un
seigneur ou un ami. Au reste, (luoique Syl-
vius dise assez nettement que l'interruption
de la messe ne va au mortel que (piand elle
dure des heures entières (3), il y aurait de
l'imprudence à se Oer à sa décision. Des
théologiens moins exacts qu'il ne l'est
ordinairement ne demandent qu'un quart
d'heure : et ce terme paraîtra assez long à
quiconque voudra réflecliir sur la grandeur
de la matière , et sur l'indécence qu il y a à
quitter, pour une occupation étrangère, la
plus sainte occupation qu'on puisse imagi-
ner (4;.
2. Il y a cependant des occasions où l'on
peut saintement interrompre le sacrifice,
comme s'il fallait donner l'absoiulion et le
viatique à un homme prêt à expirer, oii
l'extréme-onction à quelqu'un qui n'a pu
recevoir les autres sacrements. Il en est de
même par rapport à l'évéque qui doit confé-
rer les saints ordres; au curé, qui doit faire
son instruction ou publier les ordonnances
de l'Eglise; au supérieur, qui doit recevoir
les vœux de religion. Ce serait encore la
même chose s'il s'agissait de sauver la vie à
un malheureux qui va succomber sous les
coups d'un assassin, si suu pasteur ne lu!
tend nue main secourable. Sylvius ajoute,
d'après Navarre, un autre cas, que je mets
dans les notes (5). Mais en l'admettant avec
lui, je ne voudrais pas admettre avec d'au-
tres, qu'un prêtre qui n'en est pas encore à
rOBertûire, puisse recommencer la messe en
faveur d'un évêque ou d'un prince dont on
lui annonce l'arrivée. Ni l'un ni l'autre no
péchera en manquant la messe qu'il ne peut
entendre. Mais un prêtre pourrait bien pé-
cher en s'écartani, de sa propre autorité,
d'une loi universellement observée. Je trou-
verais moins de mal à dire deux messes sans
prendre d'ablutions qu'à en couper une au
quart pour la recommencer. Si on m'oppose
l'autorité de Navarre, d'Azor cl de Gavan-
tus (G), j'opposerai à mon tour Ledesma,
Saizeelo, et Gavantus lui-même, qui, dans
son Manuel des évéques (7j, cite un décret
du premier concile provincial de Milan, le-
(5) Navarrus, cap. 7 de Oral., n. 69, ait : «Se imerroga-
luni respoudisse ob exoneralioiieui ODiuino ueceîsjriaiii,
miss^in iioo illicite iolerrunipi, si nullalenus usque ad
lineiii differri polesl. » Sylvms, ibid., C.
(6) Gavaulus, part, m, lit. 10, iu One.
(71 Mi«aiii iucho.Uam uemo répétai. Coiicil. Hediut.
apud Gavmiluin in Manuel, episcop. V. Mis»* rilus, ii.
lu. Vide Ûuarti, ibid., dub. i
!67
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES WTLS SACRES.
168
quel défend absolument de répéter la messe
(juand une fois clic a été commencée. Après
tout, dans ces sortes de cas, la coutume des
lieux résout bien des difficultés.
3. Un prêtre, qui pour do légitimes raisons
a interrompu l'action du sacrifice, doit après
la consécration , reprendre où il en est de-
meuré, lorsque l'interruption n'a pas été
assez longue pour rompre l'unité morale do
l'action. Or l'on regarde comme capable de
rompre cette unité toute interruption qui
dure deux heures ou plus; d'où il suit que si
une faiblesse, ou une affaire pressante sépa-
rait le prêtre de l'autel pendant tout ce temps,
il faudrait garder les espèces pour être con-
sommées le lendemain; à moins qu'on n'eût
prévenu cet inconvénient en faisant achever
à temps le sacrifice par un autre prêtre ;
ainsi que nous Talions dire dans un moment.
! Que si on a été obligé de quitter l'autel
avant la consécration, et qu'on revienne dans
l'espace d'une heure, on doit reprendre où
l'on a quitté. Mais si on revient plus tard, il
vaut mieux , si l'heure le permet encore,
commencer une nouvelle messe, que de ten-
ter d'unir, sans une vraie nécessité, des par-
lies trop séparées pour faire sûrement un
tout moral (1). Si nous donnons à l'espace
qui précède la consécration moins d'éten-
due qu'à celui qui la suit, c'est qu'on per-
met plus, pour éviter un défaut substantiel ,
que pour en éviter un autre qui ne regarde
que des cérémonies accidentelles et prépara-
toires.
Nous supposions tout à l'heure que, quand
un prêtre ne peut finir la messe, un autre
doit le faire pour lui. Cette maxime géné-
rale étant enseignée dans la Rubrique (2) ne
souffre aucune difficulté : mais son applica-
tion peut en souffrir quelques-unes qu'il est
bon d'éclaircir.
!^. On demande donc d'abord, si un prêtre
est obligé en conscience à suppléer au défaut
d'un autre? Le sentiment le plus commun,
le plus sûr, le plus probable, est pour l'alfir-
malive. L'interruption du sacrifice est un des
plus fâcheux inconvénients, qui puissent se
trouver dans la célébration de la messe.
Comment donc un prêtre qui a du zèle pour
la gloire de Dieu et pour la religion, n'y re-
méiliera-t-il point, lorsqu'il est en siy» pou-
voir de le faire ? Ainsi pensent saint Thomas,
Suarez (3), et les meilleurs théologiens, qui
croient pour la plupart qu'on ne pourrait y
manquer sans péché mortel.
5. On demande en second lieu quel prêtre
est tenu de suppléer au défaut d'un autre. II
est constant que si celui qui est tombé en dé-
faillance reprenait ses esprits, ce serait à lui
(1) Vide Qiiarli, ibid., dub. 4, pag. milii 168.
(2) Si sacerdos anle consecrationeiii graviter inûrme-
lur, vel in syncopen inciderit, aut nioriauir, prœtcrmilti-
lur niissa. Si post coiisecralioncm corporis laiitum anle
consecralionom sanguinis , vel ulroque consecralo, id
accidit, missa per aliura sacerdolem explealur ab eo loco
ubi ille desiit, et in casii necessilalis etiam per non jéju-
num. Si tamen non obierit, sed fiieril infirmus, adeo lamen
ut possit comiDunicare, cl non adsit alla lioslia consecrata
sacerdos qui missani supplet, dividal bosliam, et unam
parlem praebeat iuûrmo, aliani ipse sumat. Si autem semi-
prolata forma corporis obiit sacerdos, quia non est fada
à finir ce qu'il a commencé. Mais en suppo-
sant que ses forces présentes ne le lui per-
mettent pas, il faut dire que le prèlre le plus
voisin, et à son défaut tout autre qui sera le
moinH éloigné, est tenu solidairement à le
faire. Il est cependant de l'ordre de préférer
ceux qui peuvent faire cette sainte action
avec plus de décence. Ainsi un prêtre qui n'a
pas encore célébré l'emportera sur celui ([ui
a déjà dit la messe ; et celui-ci sur un autre
qui aurait déjà déjeuné. Mais ce choix ne
peut guère, ce me semble, avoir lieu que
dans les villes. A force de chercher à droite
et à gauche dans les campagnes un homme
mieux disposé, on pourrait par une longue
interruption se mettre hors d'état de finir le
sacrifice.
6. Si le seul prêtre qu'on peut trouver pour
le supplément dont nous parlons, avait sur
sa conscience quelque chose qui lui fît une
peine sérieuse, il devrait se réconcilier, ou
par le ministère d'un confesseur, s'il en avait
un à la main, ou par le moyen d'un bon acte
de contrition. Un excommunié, qui ne pour-
rait se faire absoudre, devrait faire la u)émc
chose; car l'intégrité du sacrifice, étant de
droit divin, doit, au jugement de plusieurs
bons docteurs, l'emporter sur les lois humai-
nes, et sur les liens par elle imposés.
S'il ne se trouvait personne pour achever
le sacrifice, il faudrait réserver les saintes
espèces dans un lieu décent : et le lendemain
le même prêtre, ou un autre , s'en commu-
nierait, après avoir pris celles qu'il aurait
consacrées à sa messe. Si cette ressource
manquait absolument , un simple séculier
pourrait prendre les espèces consacrées ,
ainsi que nous l'avons insinué ailleurs : mais
il faudrait qu'il fit tous ses efforts pour se
mettre en état de grâce, s'il n'y était pas.
C'est une question de savoir si dans le cas
d'une messe commencée par un prêtre , et
achevée par un autre, l'application du se-
cond prévaut, ou si c'est celle du premier.
Pour éviter toute difficulté, il faudrait que
le second se chargeât de l'intention de celui
qu'il remplace. Mais comme bien des gens ,
et enlr* autres Quarti, ne l'y croient pas obligé,
il faut prendre un parti. Avcrsa donne la
préférence à l'application du second. Je pense
bien différemment, parce que je suis per-
suadé que l'essence du sacrifice, se trouve
tout entière dans la consécration, et qui
plus est, dans la consécration d'une seule
espèce (4). Mais comme il y a du danger à
se régler dans la pratique sur des opinions
très-contestées, et peut-être très-contestables,
je me ferais une loi dans le cas présent de
n'avoir d'autre intention spéciale que celle
consecralio, non est neeesseut niissa por alinm supplea-
tur. Si vero obierit semiprolata forma sanguinis, lune aller
prosequalur missam, et super cumdem caliccm répétât
inlegram formam ab cotoco : Simili modo. de. Vel posset
super alium caliccm praeparalum inlegram furmam pro-
ferre, et liosliam priuii sacerdolis ac sanguinem a se con
seeralum sumere, acdeinde calicem relictuni semicouse-
cralum. Riibric. v'ti't. m, lit. 10, imm. 5.
(3) S Tliom. /lie q. 83, art. 6, ad i ; Suarez, disp. 85,
secl. I ; Quarli, in Rubr. niox cit., p. 404.
(i) Contin. Tournety, lom. IX, p. 526 et 545.
109
INT
INT
«70
du prêtre au défaut duquel je serais obligé
de suppléer.
7. Ou demande en troisième lieu quand un
prêtre est obligé de suppléer pour un autre.
Nous croyons qu'il n'y est tenu, que lors-
que ce dernier a manqué dans quelque ac-
tion depuis la consécration entière du pain
jusqu'à la communion entière du précieux
sang; parce que ce n'est que dans ce cas que
le sacrifice manque de quelques-unes de ses
parties essentielles ou intégrantes.
De ce principe il suit, 1' contre Fumus, que
si le premier prêtre n'a fait que commencer
le canon, ou même les paroles de la consé-
cration du pain, il n'est pas permis de conti-
nuer sa messe. Ce qu'on peut alors faire do
mieux , selon Suarez, c'est de commencer
Une nouvelle messe, d'y employer la même
matière dont le premier prêtre avait déjà fait
l'oblation, et de l'offrir de nouveau.
Il suit , 2° contre Bonacina et Henriquei,
que, quoique le prêtre, lorsqu'il manque, ait
déjà communié sous l'espèce du pain, il faut
qu'un autre prêtre achève la communion
sous l'espèce du vin; parce que la commu-
nion sous les deux espèces apjiartient, sinon
à l'essence, au moins à l'intégrité substan-
tielle du sacrifice.
Il suit, 3° que si le préire ne tombe qu'a-
près la communion du corps et du sang , il
n'y a rien à suppléer, parce que ce qui man-
que alors n'est qu'accidentel. Ces consé-
quences et les principes dont elles sortent ,
sont admises par les meilleurs théologiens.
On peut consulter Quarti, qui traite très-bisn
toute cette matière (1).
8. On demande en quatrième lieu quel parti
il faut prendre, quand on ne sait pas précisé-
ment en quel endroit le prêtre s'est arrêté;
qu'on ignore, par exemple, s'il avait déjà
consacréle pain, ounon, etc. Nousrésoudrons
cette difficulté par deux petites règles.
Règle 1. Quand on doute si le prêtre a con-
sacré le pain ou le vin, il faut les consacrer,
mais sous condition.
La raison de la première partie est que,
si on ne les consacre pas, on court risque de
n'avoir qu'un sacrifice imparfait; parce qu'il
peut arriver que le prêtre n'en ait pas fait la
consécration.
La raison de la seconde partie est que , si
on les consacre purement et simplement,
on s'expose a consacrer une seconde fois ce
qui l'est déjà. Il faut donc ne le faire que
sou> condition, et il suffit que celte condition
soit mentale. Suarez (i), qui d^nne celle dé-
cision , ajoute que, quand on ne peut bien
savoir si un prêtre avait déjà consacré l'es-
pèce du pain, il est plus à propos de répéter
a capite Canonis,que de reprendre seulement
à C^Mt pridie. Le même théologien conseille
aussi de consacrer alors une nouvelle hostie,
et de prendre celle qui est l'obiet du doute,
(1) Quarli, p. m, lit. 10, p. 405.
(2) Suarez, disp. 85, sect. i.
(5) D'autres excluent seulement le temps d'après midi.
Toyet Quarti; Bened. XIV.
(i) Si post conseeralionem corporls, aut eliam vini , depre-
hendilur defeclug alterius speoiei , altéra jam consocrata;
Vjnc si nnllo modo hab"ri possit, prncediniliim dit, et
Dictionnaire des rites .«acrés. II,
après la communion du précieux sang. Mais
pourquoi s'exposer par une nouvelle consé-
cration à faire un nouveau sacrifice?
Règle 2. Quand on est sûr que le prêtre
a consacré les deux espèces, parce qu'il n'est
mort ou n'est tombé en défaillance qu'après
avoir fait l'élévation du calice, mais qu'on no
peut savoir ce qu'il a dit ou fait depuis ce
temps-là ; celui qui supplée pour lui, doit re-
commencer à Unde et memores. Par la mémo
raison, s'il a manqué après le Pater, il f.iut
reprendre en entier l'oraison Li7;errt nos, qui
vient après. C'est le vrai moyen de n'omeltre
aucun de ces rites, qui, sans être absolunient
essentiels, sont néanmoins d'une grands
conséquence.
9. On demande en cinquième lieu en quel
temps on doit continuer la messe d'un prêtre
qui n'a pu l'achever.
Il est sûr qu'on doit le faire aussitôt qu'il
est possible, parce que le sacrifice n'étant
qu'une action totale, plus on diffère, moins
ses parties ont de liaison : et l'on pourrait
enfin différer si longtemps qu'elles n'en
seraient plus susceptibles. Mais combien de
temps faudrait-il différer pour rompre le
nœud d'union jusqu'à i.a pouvoir le rétablir?
C'est sur quoi on est fort paitagé. Quelques-
uns ont cru avec Henriquez, qu'il n'y a rien
de trop dans I espace de vingl-quatre heu-
res; et qu'ainsi un préire pourrait achever
le lundi matin une messe que lui-même ou
un autre aurait laissée imparfaite le diman-
che d'auparavant. D'autres ont renfermé cet
intervalle dans le courant de la journée en-
tière : de sorte qu'on peut, selon eux, finir à
à six heures du soir une messe interrompue
dès quatre heures du malin ; c'est le senti-
ment d'Azor (3). Enfin la plupart des autres
ont borné cet espace à une heure ou deux :
et c'est le parti que je prendrais. Les trois
autres ont quelque chose qui répugne. Ils
sont même contraires à la rubrique, qui, en
prescrivant qu'un prêtre à qui la malière
du calice manque après la consécration du
pain, attende quelque temps qu'on lui ap-
porte du vin ('i-\ suppose qu'il ne doit atten-
dre, ni des vingl-quatre heures, ni même une
demi-journée entière.
10. Enfin on demande si le préire qui finit
la messe pour un autre à qui une faiblesse
subite n'a pas permis de l'achever, doit lui
donner une partie de Ihoslie qu'il avait con-
sacrée.
Un écrivain, dont le nom sonne assez mal
parmi les théologiens, le croit ainsi. La rai-
son qu'il en rend est que le sacrificateur
doit, selon les canons, participera la victime
de son sacrifice (5j. Or, le préire infirme
dont il s'agit a fait en grande cl très-grande
partie l'office de sacrificateur; c'est donc à
la propre hostie par lui consacrée qu'il doit
participer.
missa absolvenda, ila tanicn ut prastermiitanlur verba el
signa qua; pertinent ad speciem deliclentem. Quod si ei-
speclandu aliquaiidiu lialieri possit, exspeclandura erit, na
sacriticium maneat imperfeclum. Rubr. part.m,tit.i, n. 8.
(S) yuale eril illud sacriticium, cui nec ip-;e sacrilicaiii
parliceps esse coguoscilur. Concit. Totet. %a, cap. 5 ; aynul
Grac. cap. 11, de Consecr. Aht. '
171
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
172
Gavantos no va pas tout à fait si loin.
Selon lui, il convient que le malade commu-
nie sous les mêmes symboies^ dont il a fait
l'oblation ; mais cela n'est pas absolument
nécessaire. Ce tempérament paraît assez mal
imaginé. Car enfin, ou le moribond est en-
core regardé comme ministre du sacrifice, ou
non. S'il est regardé comme tel, non-seule-
ment il convient, mais il est absolument né-
cessaire qu'il communie de la même ho»lie
qu'il a consacrée. Si au contraire il n'est
plus réputé tel, il doit communier comme
les autres fidèles, c'est-à-dire no recevoir
qu'une petite formule, soit qu'il l'ait lui-
même consacrée à la messe qu'il na pu
finir, soit qu'elle ait été consacrée antécé-
demment.
Or, c'est à cette dernière opinion que nous
croyons nous devoir attacher , 1° parce
qu'elle est très-conforme à la lettre de la ru«
brique que nous avons ci-dessus citée : j'en
remets les paroles sons les yeux du lecteur :
elles ne demandent ni ne souffrent de com-
mentaire : Si saccrdos non ohieric, sed fuerit
infirmus, adeo lumen ut posait comnmnicnre,
ET NON ADSIT ALIA HOSTIA CUNSECRAl'A, sacer-
dos qui missam supplet, aividal hosliam et
unam partem prœbeal infirma, etc. Donc, s'il
y a d'autres hosties qui- la grande, c'est de
ceiles-là, et non de celle-ci qu'on doit com-
munier ; 2° parce que la communion du cé-
lébrant, considérée conune telle, doit, de l'a-
veu de tout h- inonde, se faire sous les deux
espèces : or, il est contre tout usage de com-
munier sous les deux espèces un prêtre qui
lonibe malade après les avoir cousacrées
toutes deux. Donc, il n'est plus regardé
comme célébrant, mais comme simple fidèle.
Ces raisons, auxquelles Quarli (1) en
ajoute encore d'autres qu'on peut voir chez
lui, me paraissent si justes que je ne vou-
drais point du tout m'écarter du sentiment
commun. L'objection tirée du concile de
Tolède, qui veut qu'un prêtre ne dise aucune
messe sans y communier, ne regarde de près
ni de loin le cas dont il s'agit. Le concile,
en censurant de malheureux ministres qui
disaient plusieurs messes, et ne commu-
niaient qu'à la dernière, parle de gens qui,
se portant bien, commençaient et finissaient
la messe d'un bout à l'autre ; et nous par-
(I) Quarti, p. m, lit. 10, n. sect. i, diib. 6.
{i) SI quis exlra hujusraodi c.isus necessilalis intégra
sacramenla non sumpserit, gravisslme peccau Rubrita,
part. 111, lit. Il), ". 4.
(5) S. Tlioui. m p., q. 80, art. 12, et q. 82, art. 4.
(4) La rubrique appelle le cdté de l'Epiire le côté gau-
che, de l'autel. Le côlé de l'Evangile est en effet le côté
droil, et le côlé de l'tipitre le côlé gauolie, par rapport au
crucilix qui est a l'autel, comme le Poiititical, imprimé iï
Bome pour la première fois en 1485, et celui qui fui ini-
priuié à Venise en 1520, le font remarquer. Mais de peur
qu'on ne fût embarrassé en lisant les anciens livres d'é-
glise, on doiloiiserver que ces considérations et ces ex-
pressions sont récenles. Il n'y a guère plus de deux siècles
qu'on |iarle aiusi. Tous les anciens Ordres romains, el
tous les auteurs ecclésiastiques jusqu'au \i' siùcle, ont
appelé le cAié de l'Ei'Ilre le eôté droit, parce (pi'ils ont
pris pi'ur ta gauelie et la droite de l'aulei, ce qui e.sl à la
gaueiie ou à lu droite du prêtre ut de ceux qui eaireul
dans régli:>e.
Le p;ipe lunoreiil III, vers l'an 1200. diL Qucore à l'é-
g»rd de l'Iulrdt et de l'Oraison : i Le célébranl se tient au
Ions ici d'un prêlrc qui l'a commencée et
poursuivie jusqyes à la consécration, mais
à qui une faiblesse imprévue n'a pas permis
de l'achever. C'est de ce dernier tjue nous
prétendons qu'il no doit pas plus commu-
nier de la grande hostie qu'il a consacrée ,
que du calice, on supposant qu'il l'ait aussi
consacré.
Nous ne parlons point du péché que coio-
mettrait un prélrc qui ne oommuniorail
point à sa messe , ou qui n'y commu-
nierait que sous une espèce, ou enfin qui,
communiant sous toutes les deux, n'en pren-
drait qu'une partie, et laisserait l'autre sans
nécessité. La rubrique dit qu'il pécherait
très-grièvement (2). Saint "Thomas (.3) et
avant lui le xir concile de Tolède l'avaient
dit d'une manière bien précise. La cliose
parle d'elle-même. Il n'est pas plus permis
de mutiler la communion que la consécra-
tion. L'un et l'autre est injurieux, et au
sacrifice, et à celui à qui le sacriike est
offert.
introït
(Explication du P. Lebrun. )
ri:briqde.
Lcprétre,nyanl baisé l'autel, va aucôti gau-
che (i), qui est celui de l'Epitre, s'y tient de-
bout, la face tournée à l'autel, fait le siqne
de la croix, dit l'Introït d'une voix intelli-
gible, avec le Gloria Patri, et répète l'In-
troït sans faire de nouveau le signe de la
croix. Rubr., tit. IV, n. 2.
REMARQUES
Sur les côtés droit et gauche de- l'autel; sur le lieu, le
nom, la couiposilioii et la répétition de l'Iulroît.
1, Le prêtre va au côté droit de l'EpUre, et
s'y tient longtemps pendant la messe par
une raison naturelle, à laquelle on en a joint
de mystérieuses, qui sont arbitraires, el que
nous omettons. La raison naturelle est que,
dans les anciennes églises, bien orientées ,
la sacristie est au midi, à la droite de ceux
qui entrent, et que le prêtre, placé de ce côlé»»
là, se trouve plus à portée de tous les. mi-
nistres qui vont et vienaent de la sacristie à
l'autel.
C'est aussi pour cette raison qu'on place
de ce côlé-là le siège de l'cvéque ou du célé-
côlé droit de l'autel, Ad dexteram consistil nllaris... ad
dexteram pariem allmis primimi iiccedil. » { lunoc. III, de
MyM., I. u, c. a. ) Uuraud, eu 1286, ue s'énonce p.is au-
Iremcut [Ration., I iv. c. n), el ces mêmes exjiressions
se trouvant dans l'Ordre romain de Gaïelaii (Ordo rom.
XIV, ,Wiis. Ital. p. 296) ; dans celai d'AméHus, qui écrivait
en 1380 ( Ordo rom. xv, p. 4-59') ; dans Haoul de fongres,
qui vivait en UÛO, ilans le Missel de Ljon. de 1610, el,
dans ceux de [ilusieurs autres Eglises, et niôine dans le
Missel romain imprimé a Paris en l!54i, fol. 116, et dam
celui de UesaiiçoB, de IS89, p. 109.
Je crois quelaiwoveUe nwnièra d« désig«er la droite
et U gauche de l'autel a été iiUrocUiite par Patricio, évo-
que de Piouza ; lequel, après a»oir corrigé le PoiitiOcal,
dédia au pape Innoeeiit VIU te Trmté des cérémoiiicsds
fEglke de Rome, l'an U88 Ce traité a été iuiprimé pour
la première foissim» le nom de M.ircel, l*au 1516; et l'on
> lil que le i6lé paiirlie esll.iotéde l'Epîire ; AccedH
ad cornu siiiiilruin altaris tiidelicet em'slote (Cinem., I.
ii,c. 2, fol. lU). La rubrique du Missel du saint pape
Pie V a adopté celte nouvelle expression, el elle a été
suivie par tous les rubriquaires.
175
INT
INT
m
brant aux messes solennelles. L'autel, qui
est le lieu propre du sacrifice, n'est pas la
place nécessaire de l'Introït, ni de tout ce
qui précède l'oblation. Selon les ancieHs Or-
dres romains du viir et du ix° siècle, le
ponlife, après avoir baisé l'autel, allait se
placer à son siège, et ne rurcnait à l'autel
que quand il fallait offrir. Les évéqucs l'ont
encore de même aux messes pontilicales ; et
les Eglises de Reims (1) et de Laon (2) ont
conservé et suivent actuellement cet ancien
usuge à toutes les messes du chœur (3).
11 faut pourtant remarquer que la longueur
de ce qui est lu ou chanté a été la principale
raison qui a porté à se placer hors de l'autel,
pour pouvoir s'y asseoir; car d'ailleurs il
convient parfaitement qu'après être monté à
l'autel et lavoir baisé, on s'y arrête et on y
lise la Collecte. Les oraisons solennelles do
la messe du vcndrcidi saint se sont dites du^
rant plusieurs siècles le mercredi saint et le
vendredi, quatre ou cinq heures avant la
messe , et le célébrant ne laissait pas de les
dire à l'autel (4).
'2. Le prêtre faille signe de hi croix, comme
les chrétiens ont coutume de faire en com-
mençant une action. On disait même eo
quelques Eglises (5) : Au nom du Père, et du
Fils, et du Saint-Jisprit, ou que le secours du
Seigneur soit avec nou.f, immédiatement avant
l'Introït; et ces mots sont toujours accompa-
gnés du signe de la croix. Les jacobins ont
conservé l'usage de dire : Au nom du
Père , etc.
3, Il dit l'Introït. Le commencement de
cette partie de la messe s'appelle Introït ,
c'est-à-dire entrée , parce qu'on le chante
lorsque le prêtre entre à l'autel. C'est là l'en-
trée du prêtre et du peuple, et l'introduction
aux prières de la messe. Dans le Missel am-
brosien il est nommé Ingressa , entrée. Saint
Grégoire l'a appelé antienne pour l'entrée ,
parce qu'il était chanté en antienne, c'ost-à-
dire à deux chœurs; et dans l'uncien Missel
d'Embrun et de Glandève (6), comme dans
tous ceux des églises de Normandie, aussi
bien que dans celui des carmes , il est nommé
office, parce que c'est par là que le chœur
commence l'office de la messe.
L'Introït est ordinairement composé de
deux ou trois versets de psaumespu d'autres
endroits de l'Ecriture , afin d'attirer l'esprit
yl) Voyez Meurier, doy^n Ue Reims, qui écrivait en
loS5. Nous avoiib, dil-il, en celle Kglise d..- Reims encore
une cérémonie pariiculière, au moins qui n'esl pas com-
mune à plusieurs Eglises ; cVsi que nous avons un pupilre
U pa: l, près de l'aulel, où le prêtre se tient jusqu'à l'Utlèr-
toire. Sernum\i de lu messe, loui. 1, p. 112.
(2) Rit. Laudun. p. 98 el 563, Miss. l.'ioV n 1702.
(5) A la calhédrale de Verdun, le célébrant quiUe
l'auiol après y avoir dit l'oraison, et va an troue, où il dc-
naeure jusqu'à ce que le diacre chante l'Evangile.
(4) Voy. le Sacramenlaire du ix" siècle, donné pai' le
p. Menard, p. PI.
(5) Voy. les Mi'îsels de Cli:irtres, en U89; de 'N'ienne,
en 1 19; de Grenoble , en Ibiâ, et plusieurs autres. Les
carmes disaient, il y a ccnl ans^ lu l'umine Paliis, etc. , et
ne le disent plus, suivaal leur Cérémonial de l'an 1616,
p. 335 L'Kglis^ de Mayence et quelques autres, quoi-
qu'elles aient réfornii leurs Mi^stlj sur ce ni du saint
Jiape Pie V, l'onl dire Arijuloruiin ujstrum , etc., immé-
diatement avaul que de commencer .'Introït. Misi. noiitml.
1602. Les chanoines de l'Eglise d'Aix-la-Chapelle disent
de grâce et de prièrt (7), qui este! nécessaire
à la messe.
4. Le prêtre dit l'Introït non-seolemont
aux messes basses, où il doit suppléer lui
seul à tout ce qui se dirait au chœur, mais
môme aux grandes messes, parce qu'il pour-
rait ne pas entendre distinctement ce que le
chœur chante. Selon l'usage le plus anciea
et le plus commun, le prêtre ne le disait
point, comme il parait par les S;icramenlai-
res donnés par le cardinal Thomasi, par Pa-
melius, Rocca, Menard, et par plusieurs au-
tres Missels écrits pour le prêtre jusqu'au
xiv siècle, où il n'y a ni Introït, ni Epître,
ni Graduel, ni Evangile; preuve évidente que
le prêtre ne le disait point : mais il y a aussi
d'anciens Missels écrits depuis l'an 900(8) ,
où on lit les Introït et tout In reste.
5. Il ledit d'une voix intelligible, parc(n\ue
ce qui est chanté au chœur est du nombre
des prières qui doivent être entendues de
tout le monde. Mais, comme il est marqué
tlans l'Ordinaire des chartreux (9j, aux mes-
ses hautes le prêtre doit prononcer de telle
manière l'Introït et le Syrie, qu'il ne soit pas
entendu du chœur.
6. On dit le Gloria Patri. Originairement
on disait pour Introït un psaume entier, et
l'on sait que chaque psaume est suivi du
Gloria Palri. Dans la suite, depuis environ
mille ans, on a abrégé le psaume, mais sans
supprimer le Gloria. Après un ou deux ver-
sels , l'évêquc, étant au bas de l'autel, faisait
signe de dire le Gloria Patri (10). La mes»e
en ( ffft ne peut mieux commencer que par
la louange de la très-sainte Trinité, à qui lo
saint sacrifice doit être offert.
On répète i Introït, cest-à-dire l'antienne.
C est la règle établie pour tout ce qui se
chante alternativement. On répétait même
l'Introït deux ou trois fois. Les Eglises de
Rouen et de Sens, et les carmes (11) le dise.nt
encore trois fois aux principales fêtes (12),
pour une plus grande solennité; ce qui donne
aussi plus de temps au prêtre de faire les
encensements.
Enfin, on ne doit pas négliger la réflexion
d'une infinité d'auteurs (13) depuis le ix' siè-
cle, qui ont regardé l'iniroït composé des
paroles de l'ancien Testaioent comme une ex-
pres.sion des cris et des désirs des anciens pa-
triarches qui attendaient la venue du Messie.
aussi toujours Adiiiloniati , etc., à la mess* du chœur.
(6) Miss, e Bibl. Reg. n. 3878.
(7j Spiritum gratise ei precum. Zach- m, 10.
(8) On voit les liilroït notés avec des points et de petites
notes sans lignes dans un Missel écrit vers l'an 900, qui
est il Saint-Barthélemi de Liège; dans un autre d'Ulreclit,
écrit vers l'an 925, conservé dans les archives de l'église
impériale et collégiale d'Ain-la-Cbapelle; dans no Missel
de ïroyes, de la bibliothèque du roi, écrit l'an 1600; dao»
un autre Missel du comnieuceiuent du \n' siècle, de ta
bibliothèque de M. de Coislin, évéqne de Metz, autrefois
de M. Seguier, etc.
(9) Ordo Carlhus. c. 25, n. U.
(10) Respiciens ad priorem schoUe.annoitclOtdicatgle-
riani. Ordo roui, i el m, p. 8 et 56.
(ll)Orflin lih. n, ftubr. 57.
(12J L'Eglise de Laon et les prénaontrés le disent «ms
trois l'ois; mais ii la second' ils n'eu répètent que la luouié.
(13) Amal. Alciu:-. iiUùcberi. Ivo Carnut. Ruiterl Iwio-
cenl 111, etc.
175 DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
176
INVOCATION DU SAINT-ESPRIT.
(Explication du P. Lebrun.)
Nous avons offert le pain qui doit être
changé au corps de Jésus-Chrisl;nous avons
offert le vin mêlé d'eau, qui iloil être changé
en son sang; et nous souhaitons d'élre chan-
gés nous-mêmes pour pouvoir être offerts à
Dieu comme une hoslie qui puisse !ui plaire :
tout cela ne peut être fait que par Topéra-
Jion de l'Esprit sanclificatcur. Nous l'invo-
quons donc, afin qu'il daigne nous changer
en même temps qu'il est invoqué pour chan-
ger le pain et le vin au corps et au sang de
Jésus-Christ.
RUBRIQUE.
Leprétre se tenant debout, et étendant les
mains, les élève en haut et les joint : il élève
aussi en même temps les yeux, et les baissant
d'abord, il dit : ^ enez , Snnclifienteur. Jl fait
le signe de la croix avec la »\ain droite sur
l'hostie et sur le calice , en disant : Benedic.
Tit. VII, n. 5.
REMARQUES.
i. Il étend les mains, les élève vers le
ciel, et les joint pour exprimer par ce geste
qu'il souhaite le secours d'en haut.
2. Il élève les yeux, qui doivent suivre or-
dinairement l'aclion des mains; et il imite
en cela Jésus-Christ, Noire-Seigneur, qui
éleva les yeux au ciel en invoquant la toute-
puissance de son Père.
3. 11 abaisse d'abord après les mains et les
yeux sur l'oblation qui doit êlre bénite, et il
fait le signe de la croix avec la main sur
cette oblation , en disant benedic, bénissez ,
pour marquer que c'est par la vertu de la
croix qu'il espère la bénédiction qu'on de-
mande dans la prière.
Venez, Sanctifica- Veni , Sanctificalor
leur tout - puissant , omnipotcns , seterne
Dieu éternel, et bé- Deus , et benedic hoc
nisscz ce sacrifice sacrificium tuosaiicto
préparé pourla gloire nouiini pr.Tparalum.
de votre saint nom.
Celte prière a été tirée de l'ancien Missel
gallican, comme le Micrologue (Ij l'a remar-
qué. Elle se trouve dans le sixième ordre ro-
main(2),qui a été au ix' siècle à l'usage des
églises de France , et elle était aussi dans le
Missel mozarabe des églises d'Espagne.
EXPLICATION.
Le prêtre s'élève vers Dieu , comme tout-
puissant, comme l'auteur et la source de
toute sainteté, et le supplie de bénir le sacri-
fice , qu'il reconnaît ne pouvoir être offert
qu'à lui seul.
A considérer simplement plusieurs termes
décode prière, on pourrait croire qu'ils se
(1) ComposlU autem oblalione in aliaii, dicit sacerdos
hanc orationem, juxla gallicanum ordiiiein : Veni, Sancli-
ticalor.... tuo nomini prœparalum : Fer Cliriitum Dûmimun
tiosirum Microl. , c. 11.
(2) Xibl ijraeparalum : Qui vivis, etc. Ord. Rom. vi.
n. 10, p.7i. '
(3) Ego Dominus sanclificator Israël, i'tecft. xxxvn,
(1) Selon plusieurs Missels, on disait ici le Veni, sancle
Spinlus, repie, ou le Veni, Creator tout au long. Fou. les
Missels manuscnls d'Evreux, de Coutances : ceux de Rouen
manuscrits, et imprimés en U85; celui de Uayenxcn iSOl;
de Marnioutier en 1508; de Cliezal-Ben 11 < n 1515; pies-
rapporlent à Dieu lePère,ou indistinctement
aux trois divines personnes. Eneffel, le terme
de tout-puissant s'adresse ordinairement au
Père, ou indistinctement aux trois personnes
en un seul Dieu, aussi bien que celui de
sanctificateur (.3); mais si nous les expli-
quons parles autres liturgies, et parles plus
anciens auteurs, nous dirons que le prèlrn
doit avoir principalemcnl en vue le S:iinl-
Esprit , la troisième personne de la Trinité ,
lorsqu'il dit: Veni, Sanctificator; (ar,
comme on vieni de le voir, cette prière a élé
tirée des anciens Missels de l'Eglise galli-
cane avant Charlemagnc. Or, on s'adressait
alors fort distinctement au Saint-Esprit ; co
qui se voit évidemment dans la douzième
messe de l'ancien Missel des Goths; et cet
usage s'est tellement conservé dans la plu-
part des églises de France (4), qu'on a dit
presque jusqu'à noire temps le Veni, sancl»
Spiritus , reple, et le Veni , crealor Spiritus.
Cela est encore plus évident dans le rite mo-
zarabe, où l'on a toujours dit Veni, sancle
Spiritus sanctificator.
Quoiqu'à présent dans cette prière nous
ne nommions pas le Saint-Esprit, et qu'il
y ait divers termes qui semblent désigner
Dieu le Père, le seul mot veni doit faire voir
que l'Eglise ne s'adresse pas ici au Père
éternel ; car, suivant le langage de l'Eoriture,
l'Eglise n'invite que l'une des deux divines
personnes qui ont élé envoyées, le Fils ou le
Sainl-Espril ; au lieu que, quand nous nous
adressons au Père, nous disons : envoyez-
nous votre Esprit-Saint; ou par rapport au
Fils: envoyez-nous le Rédempteur, l'Agneau
qui efface les péchés du monde. Comme on
ne peut point entendre ici le Fils par lequel
nous faisons celle prière, les mots Veiu' ,
Sanctificator doivent nécessairement dési-
gner le Saint-Esprit.
Ce qui détermine à s'adresser au Saint-
Esprit , est , qu'encore que les effets do la
toute-puissance viennent de Dieu, Père, Fils
et Saint-Esprit, la bénédiction ou la sancti-
fication des dons que nous offrons à Dieu
pour êlre changés au corps et au sang de Jé-
sus-Christ, est pourtant attribuée au Saint-
Esprit, de même que l'accomplis-ement du
mystère de l'incarnalion. et l'effusion des
dons surnaturels sur l'Eglise.
Toutes les anciennes liturgies des églises
grecques et latines, aussi bien que les Pères,
parlent (5) le même langage. On demande
dans ces liturgies, que le fou du Sainl-Espril
vienne consumer le pain et le vin, pour les
changer au corps et au sang de Jésus-Clirist ;
elles nous font entendre que comme le corps
que tous ceux de la province i^e Reims; celui de I.yoi da
1310; de Grenoble de \'iti; et surinul ceux d'Autun do
1493 et 152i, où après le Veni, Sanctificalor, on lit ; Di~
cal : Veni, sancle Spiritus, reple... accpiide. Ileiimique
dicat manibus jtinctis : Veni, veni, ineûabiiis Sanclificator,
u( supra.
(5) Liiurg. Basil. Isid. Petits. 1. i, ep. 109, 313. Ciirill.
Catech. cap. 5, Myslag. Oplnt. Hilev., I. 6, Futg., I. i, ad
Monim. c. 6 et soi]. Beda, honi in boec \erba' Joannis .-
Vidil Joannes Jesum... Panis el vim creaiura in sacraoïen-
lum corporis et sanguinis cjus inelTabili Spirilus sanclifica-
tioiie Iransfertur.
177 ITE
(lu Sauveur a été formé dans le sein de Ma-
rie par l'opération du Saint-Espril; c'est
aussi par l'opération du même Esprit qu'il
doit être produit sur l'nutel.
Omnipotens Dieu tout-puissant. Ces
effets ne peuvent être produits que par la
toute-puissance. Or, le Saint-Esprit est Dieu,
tout-puissant et éternel comme le Père et le
Fils.
Et benedic Et bénissez ce sacrifice.
C'est par tous ces motifs que nous demandons
au Saint-Esprit de bénir ce sacrifice, c'est-à-
dire de sanctifier ces dons en les changeant
par une effusion de sa grâce toute-puissante.
La Secrète de l'ancien Missel des Golhs,
dont nous avons déjà parlé, nous le fait voir
clairement (1) : 0 .S'e/jneur, que le Snint-
Esprit, voire coopéraleur éternel, descende
sur ce sacrifice, afin que le fruit de In terre
que nous présentons soit chanijé en votre
corps, et ce qui est dans le calice en votre
sang.
Quand nous demandons que le Saint-Es-
pril descende sur le sacrifice, nous entendons
aussi qu'il sanctifie celui de notre cœur :
nous demandons alors qu'il change et bé-
nisse ce cœur, pour le rendre digne d'être
offert à Dieu. Car, comme l'Apôtre nous dit
que Jésus-Christ s'est offert en sacrifice sur
la croix par le mouvementdu Saint-Esprit (2),
c'est-à-dire par le mouvement d'une charité
et d'une miséricorde infinie pour les hommes,
il faut de même que le Saint-Esprit nous
inspire l'amour et les autres dispositions avec
les(iuelli'S nous devons accompagner le sa-
crifice intérieur que nous faisons de nous-
mêmes et de tout ce qui est en nous.
Tuo .sANCTO.... préparé pour la gloire de
votre saint nom. L'Eglise intéresse le Saint-
Esprit à tiénir ce sacrifice, en lui exposant
qu'il est préparé pour son saint nom ; car il
est offert ;iux trois divines personnes, et
par conséquent au Saint-Esprit aussi bien
qu'au Père et au Fils.
ITE M ISS A EST.
(Explication du P. Lebrun.)
§1. L'explication, l'antii]uilé de l'ite missa est , ei la
manière de le dire.
RUBRIQUE ET REM.iRQUES.
Le prêtre revient au milieu de l'autel, le
baise, se tourne vers le peuple, dit encore Do-
minus vobiscum; et se tenant ainsi tourné il
(l) Les Missels de Narbonne de 1528 et 1576 ont retenu
cette invocation : Descendal, quccsumits, Domine. Spirilm
saiiclus <«»s super hoc uUare, qui litei: mimera titœ niajestati
obUita, benediceiido ticnedicat , el simctiftcando sunctificel,
el sumentium corda dignutiler emmtdet. Per.
(2j Qui per Spiritual saiictuuj seiuetipsum obtulit imma-
culaium. Uebr. c. 9, v. li.
(3) Le Mierologue,cap.46, Beletb. cap. -49, .Alexandre de
Halès, de Ofjic. mit. el Durand, lib. iv, cap. S7, nianiuenl
qu'on se tourne vers le peuple en disant VUe missa esl, ai in
donueul cette même raison. A Sens, à Laon et a Nojon le
diacre se tourne vers le seiaentrion.elnou directement vers
le peuple. Je ne sais p;is la raison de cet usage particulier.
Peut-être le fait-on à cause (lue le diacre se tourne de ce
côté-là en lisant l'Evangile. Mais au diocèse de Sens on y
fait même tourner le prêtre , selon les cérémonies impri-
mées à l:i liii du Kituel en 1694, oùon lii : Après que le cé-
lébrant u dit )J. minus \obiscuni, il st tunnie conjoiiilement
avec te diacre et k sous-diacre du côté du septentrion pen-
dantquele diacre citante l'Un missa est. (P. 478.) A Laon,
ITE
i7!i
dit, s'il faut le dire, Ite missa est. Tit. U.n.l.
Aux grandes messes le diacre se tourne vers
le peuple en même temps que le prêtre, et dit
Ite missa est, n. .'5.
1. Le prêtre voulant congédier le peuple
commence parle saluer ; et il va d'abord au
milieu de l'autel, qu'il baise, pour en tirer
en quelque manière les bénédiction^ et les
grâces qu'il veut souhaiter au peuple en lui
disant : que le Seigneur soit avec vous.
2. // se tourne vers le peuple, parce qu'il
convient de regarderceux à qui l'on parle (3).
3. // dit : Ite missa est. Nous verrons,
à l'article .Messe, ((u'on dit missa pour niis-
»jo , c'esl-à-dire renvoi. Ainsi ces mois Ite
missa est signifient, ùllez , c'est le renvoi;
pour dire , il est permis de sortir , vous
pouvez vous en aller. Les païens se ser-
vaient d'une formule à peu près sembla-
ble pour annoncer la fin des assemhléi's. On
prononçait en quelques endroits / //ce; (i),
pour ire licel, il est permis de se retirer. En
d'autres on disait, congé aux peuples, popu-
lis missio [ri]. El Aviltis, arclievê(|ue de
Vienne, qui écrivait vers l'an 3<!0, dit ((i)
que non-seulement dans les églises, mais qu'au
palais ou au prétoire on prononçait qu'on
faisait la messe ( c'esl-à-dire le renvoi ) ,
quand on renvoyait le peuple.
Tertullien (7) et saint Cyprien (8 parlent
du renvoi du petiple après les solennels,
c'est-à-dire après la messe. Durant les siè-
cles de persécution, c'était là un renvoi fait
avec précaution pour éviter le bruit el la
foule, plutôt ()u'un congé donné solennelle-
ment. Cela n'a dû se faire avec quelque so-
lennité qu'au cuuimeucemenl du iv* siècle ,
lorsque les assemblées se sont faites en
pleine paix.
Toutes les anciennes liturgies grecques
marquent ce renvoi à la fin du sacrifice.
Dans celle des Conslilulions apostoliques le
diacre dit : Allez en paix (9) ; et dans les li-
turgies de saint Jacques, de saint Basile et
de saint Chrysostôine, allons en paix : sor-
tons en paix (10,.
On ne voit pas Vite missa est dans les sa-
cramentaires des saiitts papes Gélase tt
Grégoire. Mais la seule autorité d'Aviius
nous montre qu'on le disait vers l'an 500
dans les Eglises latines; et il est dans l'ordre
romain qui passait pour fort ancien au temps
de Charlemagne.
il ne se tourne au septentrion qu'en disant : Ile missa est,
au lieu qu'à Sens et a Nnyon, il s'y tourne aussi eu disant
lienedicamus Domino el iiL'qH!<',si«)i( in pace. Chez les
chartreux leiliacre rejjanle l'autel eu disant l'/lemisia t'sl.
(4) Serrius. in Virgil. Martiuii Lexic.
(5) .iput. Falml Miles. I. u.
(6) In ecclesiis, palatiisquesive prsetoriis missa Deri pro-
nuntiatur, ccm popclus ab observatiunc dimittitor. Avit.
epist. 1.
(7) Post iransacta solemnia , dimissa piebe. Ltb. de
Anima.
(8) Dimissus, etadlmc gerens secum, ul assolet, bucba-
ristiam. Cypr. lib. de Speclac.
(9) Conc. Aposl., I. vin, 0. 15.
(10) Selon l'ancien rite des Eglises d'Espagne, la fin de 1«
messe, que le prêtre ou le diacre annonçait, était marquée
en ces termes: Dicat presbiiter vel diaconus; solemnia
eouiplela suut in noiniiie Uoniini Jesu Christi , vutum oo-
strumsit accepiuiii cum pace. i^. Ueo gralias. Isla orutio
supra dicta (il in médium aUaris. Miss. Mozar.
179
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
130
4. Aux grandes messes le diacre dit ■■ Itb
mssA EST. Le diacre annonce ce congé de la
part du prêtre. Les trois premiers ordres
romains marquent (1) qu'il attend que le
ponlife lui fasse signe pour dire l'Ile missa
est. Le prêtre, selon le Missel romain, ne dit
rien au diacre et ne lui fait d'autre signe
que celui de se tenir lui-même tourné vers
le peuple, ce qui le détermine à s'y tourner
aussi. A Paris (2), à Laon (3), à Angers, à
Melz (4), le prêtre dit tout bas au diacre Vile
missa csl. A Verdun, le diacre à genoux reçoit
du prélre Vile missa est, lui baise l.i chasuble,
répond Deo (jratias, se lève et chante vers le
pi'uple Itemissaest, pendant qut' le prêtre dit
Placent, e\c. A Baycux (5), le diacre faisant
une génuflexion, baise aussila chasuble ducé-
lébrant, lequel, après avoir dit tout bas : Ile
missa est, demeure tourné vers le peuple.
Dans les églises cathédrales de Paris , de
Narbonne , de Châlons -sur -Marne et du
Meaux, le diacre dit Ile missa est en tenant
à la main la crosse de l'évéque. Ce qui
marque clairement qu'il annonce le congé
avec l'autorité du pontife. Selon le cérémo-
nial de Paris, le diacre tient toujours la crosse
en disant Ile missa est, quand un évêque of-
ficie, dans quelque église que ce soil.
§ II. Des jours auxquels on dil lie missa est.
RCBRIQDE ET REMARQUES.
1,'Ile missa est se dil toutes les fois qu'on
a dit le Gloria in excelsis. Quand on ne dit
p«« rite missa est, o/i (/if Benedicamus Do-
mino, et l'on répond Deo gratias. Aux messes
des morts on dit Requiescaiit in pace, et l'on
répond Amen. 1 P. TU. XIII, 1.
La règle générale était anciennement de
dire Ile missa esl aux jours auxquels il y
avait concours de peuple, comme aux sta-
tions et aux jours de fêles, auxquels l'assem-
blée était d'obligation; afin que, conformé-
Hftent au canon du concile d'Orléans, on at-
tendît que la messe fût achevée (6). Suivant
celle règle. Vite missa est se disait au ix"
siècle tous les dimanches , sans excepter
ceux du carême. Il paraît même clairement
dans l'ordre romain qu'on le disait à toutes
les fériés du carême ("7): parce qu'à tous ces
jours de jeûne et de prière le peuple assis-
(1) Aspicit ad |ionlificcni ul ci aniiual, et dicit ad popu-
luiii : Ite missa esl. Ord. i, u. 21. Ut ei inuuat, etc. Urd. ii,
n. 15. Ul ei aiuiuai et dicat ad populum : Ite missa est.
Ord ,-5, c. 18.
(2) Cœrem. Pat-it.
(3) Submissa voce indicit diacono : Ile missa esl, yel Be-
uedicamus Domino, vel Requiescant in pace. Miss. Lau-
duii. 170i.
(41 Ccrém. de Melz, 1G97.
(5) Cérém. deBayeux, 1677, p. 149 et 163.
(6) Populns lion anif, discedat, quam miss» solemnitas
comiilalur. Conc.Aurel. i, au. 511, caji. 26.
(7) DicilUP oraiio super popului». Firjila oratione, dicit
diacouHS Ile missa est. Simili, modo agiuir secunda feria,
le, per totamquadra{;esimain. Ord. Rom. i, n. 21. Missa
fiiiila dicit diaconus : Humiliaie capiia vestra Deo , et In-
clinant se omnes ad orientem. Et dicit poniifex oraiionem
Mper jiopuluui ; diaconus, Ile missa est. N. 23.
(8) Semper cum Gloria in excelsis eliam Te Deum et
Ite missa esl recilamus. Microl. de Eccl. observât, c. 46.
(9) Congrue autem el in festivis diel)us Ite missa estdl-
citur, quia lune geiieralis oonventus celebrari sotet , qui
per hujusmodi denuuliationem licentiam discedendi acci-
pere solet. Ad quoiidiaua autem missarum solemnia , U014
tait à la messe , el n'endevaii sortir qu'a-
près la prière qui se fait pour eux, el (|ui
porte encore pour titre prière ou bénédiclion
sur le peuple. Dans la suite, on a regardé le
renvoi solennel aunoucé par le diacre commo
une marque de joie ; c'est pourquoi on a ces-
sé de le dire durant tout le carême, aussi
bien les dimanches que les fériés. Ce qui a
donné lieu à celte rubrique générale, qu«
ïlle missa esl ne se disait qu'aux naesses où
l'on dil le Gloria inexcelsis.
Le Micrologue, au xr siècle, est le pre-
mier auteur qui ail exposé cette nouvelle-
règle aisée à retenir (8), qu'on dirait Ilemis-
sa esl quand on aurait dil le Gloria in excel-
sis. Cet auteur était persuadé (9j que le con-
cours du peuple et l'assemblée d'obligation
étaient la vraie raison d'annoncer le congé
au peuple, et qu'ainsi Vile missa est conve-
nait aux jours de fêles; qu'au contraire aux
fériés, auxquelles il n'y a que des personnes
pieuses qui sans obligation viennent aux
offices, il ne couvient pas de les congédier
en disant Vile missa est, mais plutôt de les
invitera bénir Dieu, en leur disant : Benedi'
camus Domino.
Par cette raison. Vite missa est devrait
être dit tous les dimanches en Avenl el en
carême; mais la nouvelle réflexion, qui l'a
fait regarder comme une marque de joie,
l'a fait ometlre aux dimanches de l'A-
vent, et depuis la Septuagésime, parce que
c'est un temps de tristesse et de pénitence,
auquel on ue dil pas le Gloria in excel-
sis (10)
Comme on était persuadé que Vite mi$sa
esl se disait pour congédier le peuple, on a
cru qu'il fallait faire une exception à cette
règle, qui esl de ne point dire Ite missa est,
lorsqu'il suit un office auquel on souhaite
que le peuple assiste : et en efîet le micro-
logue (il) ajoute à toutes les remarques pré-
cédentes, que la messe de la nuit de Noël fi-
nissait par le Btnedicamus Domino, et non
par Ite missa est, de peur que le peuple ne
crût qu'on le congédiait, el qu'il ne devait
pas s'arrêter à laudes. Belelh fait la même
observation (12). Cet usage a été suivi dans
les églises d'Allemagne (13), comme dans
generaliler ab omnibus , sed a religiosis couvenitur , qui
plus spirilualibus negoliis quam saicularibus iuvigilant,
qui et reliqua, dum licel , oOicia quotidie fréquentant. Er-
go coiiveiMei.tei' dlis posl ui.ssam, ul non slatiu discedanlj
sed ul ûomindm benedicaut, deunDlalttr. lliid.
(10) Scieiiduni laïueu quod lie missa esl liitra Adventuin
Doinini cl Se|ilu;igesiniaui nuu reciletur; non quasi eo
tempore nuUusIiat conventus, quisit dlmitteudns, sed po-
tins pro trislilia temporis iusiuuanUa. Sic eiGloria in ex-
fc/s/sdimillilur. Ibiii.
(ll)Cap. 3.'3.
(12) Sed in prima missa nalalis Domini non debetdici Ile
missa est, ne videatur populus liceoliam babereredeuiidi.
Caii. 40.
(13) Cela est marqué dans un Missel de Cologne, écrit
l'an 1133, el dans ceux d'Ausbourg 1533 , d'Ulreclii 1497
el 1510, de Lunden eu Daneniarck 151 4, dans les rubriques
du Missel de Trêves de 1383, etc. Il paraît même par le»
Missels de Munster et de Slrasbourg de 1520 , qu enfai-
isanl dire Benedicamus Domino , on ne doniiail pas la bé-
nédiclioude peur que re ne fût une espèce de renT<iidu
peuple. En d'autres endroits, comme à irras et Cambrai,
on ne faisait pas difficulté de dire lie missa est , quoiqu'on
dût chauler laudes apcii> la uesse , comiue ou le voit Uaus
<«J
fTE
ITE
i«Z
relies de Liège (où cela S'observe encore (1),
de Mclz, de ïoul , de Verdun , el dans quel-
<|ucs unes de Franco, cuniuie oD le voit par
les Mjâ!»els de ^ ienne de 1519, el di' Nar-
honue 1&26 et 1572 (S . Durand ;ivail pu
(nnii.iître les usa^'es de rcs ('■jïliscs : ce qui
lui fait dire (3i qu'en quelquos endroits la
ineniièie inesse de Noël finil par lienedica-
uiKS Domino. Mais iliins la ipluparl des égU-
M's de Fiance on prit une autre voio d'arrè-
ter 11 s peuples pour lau<lo$ : ce fut de les
dire dans la u)ème messe, entre ranlieniie
de la Communion el de \<a l'oslconimuniun,
après laquelle le diacre dit lie missa est (i).
C est ce qui s'observe encore à Reims, à
Laon, à Paris, à Sens, à Orléans, chez les
carmes el chez les jacobtns.
A Konit', quoique laudes ne Si- disent pas
pendant la messe, on a dit Ile missa est à la du
de celte première messe, dont la station est
marquée à Sainte-Marie-Majeure, peut-être
parce que la station à laquelle on invitait
le peuple, était seulement pour la messe, et
non pas pour laudes. (>uoi qu'il en soit, ces
petilos variétés que nous avons observées,
font voir qu'on a conservé assez communé-
luenl la première notion de r/(e missa ««/,
qui est de le dire jiour congédier le peuple;
au lieu qu'on dil : Benedicumus Dominu ,
quand on ne croit pas qu'il taille le congé-
dier.
A l'égard des messes des aiorls, Etienne
d'Autun a dit, il y a Kix. cents ans (5), qu'au
lieu d'/<c missa est, mi dil Mequiescunl m
pace; el lielctli, peu d'années après, ajoute
que cela ae faisait par une coutume jçénc-
rale (6). Il est visible qu'on est alors tout oc-
cupé de procurer aux morts le soulagement
dont ils oftl besoin en achevant d'expier
leurs fautes et de se purilier avant que de
jouir du repos éternel. 11 ue conviendrait
pas de congédier le peuple en disant lie
missa est, parce qoe la messe est ordinaire-
ment suivie de l'enterrement, ou de quel-
ques prières qui doivent déterminer les as-
sistants à ne pas se retirer.
§ III. Rt''nexions <|u'oii faisait au neuvième siècle sur Vite
misiu est, où h messe Hoissait alors , et de la répoDte
Deo grattas.
Au jx' siècle, la messe finissait absolu-
ment à Vile, missa est. Jean d'.Vvranches, aa
XV, la finit aussi en cet endroit, el elle finit de
même encore en quelques cathédrales de
France. «Tout étant Oui, dit Flore (7), le
diacre annonce au peuple que tout est
achevé, en disant i(c missa est. Il ne faut
donc entendre par ce mol de messe, pour-
suit-il , que l'achèvement et le renvoi. La
messe des catéchumènes se faisait avant
l'aclion des saints mystères. La messe des
fidèles se fait après qu'on y a participé. »
Amalaire donne encore une raison pour
montrer comment tout finit à VJle missa est.
Car, dit-il (8), c'est nous annoncer que l'am-
bassadeur par excellence, qui est Jésus-
Christ Nolre-Seipncur, a élé envoyé poui
nous à Dieu le Pèie, devant lequel il porte
les marques de sa passion. Plaise à Dieu,
ajoule-t-il (9}, que, quand nous entendons
dire au diacre lie missa est, notre esprit se
tourne vers la céleste pairie, où notre chef
nous a précédés, et que nous soyons par
nos désirs là où le désiré dos nations nous
attend avec son trophée.
L'Ite missa est est encore expliqué dans
l'églogue ou le recueil qu'Amalaire écrivit
étant à Rome. « Que pensez-vous, mes frè-
res, que signifie Vite missa est, dit-il (10), si
ce n'est, allez-vous-en en paix dans vos mai-
sons ; la légation a élé faite pour vous à
Dieu, et les prières ont clé portées au ciel
par les anges, s
Grâces à Dieu. Deo gratias.
« Le peuple répond Deo gratias (11], pour
les Oriiinaires et dans les Missels de ces églises
(:U iliss. leod. 1327 el 1G95.
(2) riésemeiLieiit a Narbonne on dit Ite missa est, ce
qui parait plus convenabln , parce C|ue, selon les Ordinai-
res manuscrils de celle Eglise, Ifs laudes sont marqut'es
cnlre l'antienne de la Comniniiion et de la Poslcommu-
uion. Ce qui se voit aussi au Missel manuscrit de ^£gli^>e
de Maguelone , transférée h Montpellier , et qu'ainsi les
landes étant entièrement linies , aussi bien que la messe,
Il y a lieu de congédier le peuple.
(3) Prima lamen missa in natali Domini in quihusdam
locis clauditur per Benedicanms Domino. Durand. I. iv,
c. S7.
(4) Selon l'Ordinaire de Saint-Quentin de 1401, quoique
les laudes fussentditesdans la messe mème.lediacredilà la
fin Beiiedicainus Domino, i cause que cet office était suivi
de la messe de l'aurore. C'est ime des raisons que Durand
donnait de cet usage , qu'il voyait pratiquer en quelques
lieux. Llb. iv, c. 57. tin quelijues endroits, comme à Cliv-
ions sur-Sa6ne, aussi bien qu'à Tournai , selon les Ordi-
naires manuscrits de ces Kglises, on ne disait ni Ite missa
est, ni Benedicamus Domino , mais tout finissait par l'an-
tienne Ecce compléta siml , etc., à laquelle on répuadait
Deo graiias : ce qui s'oliservc encore a Auxerre.
(5) Sleph. yfirfu. de Suer. AU.
(ti) Dicitnr iu missa pro defunctis, Requiescant in pace .
quod ex sola coosueludioe generali nalum est. Belelh.
cap. iO.
(7| Finitis veto omnibus, adstauti el observanii |K)pulo
absulutio datur, iuolamanle diacono : Ite missa est. Missa
erjî" iiiliil aliud intelligitur quam dimissio , id est absolu-
tio. Missa ergo catechumenorum Gebat ante actiouem sa-
erauiuuioruiQ. Missa âdelium fit posi coosecraiioueni tcou-
fecUonem) et participatlooem eorumdem sacramemorum.
Am^n. Flor. de act. miss.
(8) Dicil diaconus : Ite missa est. Singularis etenim le-
gatio Cbrisli missa est pro nobis ad Patrem , habens judi-
oia suse sccum passioni*. Amal. 1. m, o. 36.
(9) 0 utinam quando audivimus a diacono Ite missa est,
mens nostra ad illam palriam tendat, quo caput nostruiti
processif, iil ilii simus dfslderio , ubi dssideratns cunctif
gentibus nos exspeelal cum suo trophaeo. Id. Ibid.
(10) Etlog.de Offic. miss, capit. Franc, tomo II, vol. 1366.
(U) M. de Vert regarde ces paroles comme un addilii.n ,
el il aurait fort approuve qu'on sorllt de ré;;llse dès qw
û? diacre dit Ite missa est. « Les eufants de chœur de
Notre-Dame de Paris , dil-il , sont peul-èire les plus
exacts et les plus justes lU-dessus , car on les voit partir
précisément do leur place à Ite missa est , sans même se
donner le temps de répondre Deo gratias , qui esl appa-
remment une adililiou qu'ils Lie connaissent pas encore ,
non plus que le PUtceal , la bénédiction et l'Èvangde de
saint Jean » ( Tom. I, p. Ul, 2' édit. et lom III, P- *16.)
Mais cette réponse Deo gratins n'est nullement une addi-
tion. Elle est dans Amalaire , comme on le voit ici , aussi
bien que dans tous les Ordres romains, et est par consé-
quent aussi ancienne que Vile missa est. C'est proprement
i celte réponse que l'office limssait : Clero respondeiUt
Deo gratias, o/Zinum ^iiiaf , disait Jean d'Avranchcs au
II* siècle. {De Officio, p. 26.) Et Beleth, au xii«, ne
doutait pas que cette ré|poiise ne fût nécessaire ; Opor-
tet nos retpondere Deo gratias, etc., C. 49. Quoique les
chartreux n'aient pas encore admis à leur messe la béné-
dictiim et l'Evangile de sainl Jean, ils ne s'avisent pasd«
partir |.récisémenl de leurs places i Ile missa est , el leur
usage esl saus doute pritérabld i^ celui des entaots da
ISS
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
184
imiter les apôtres qui, après avoir été bénis
de Jésus-Christ montant au eiel, s'en re-
tournèrent comblés de joie, louant, bénis-
sant et remerciant Dieu sans cesse. »
On ne peut Qnir le plus grand de tous les
mystères et l'action de Dieu la plus merveil-
leuse, que par l'action de grâces. C'est ob-
server ce qui est recommandé dans l'Ecri-
ture (1) : Célébrez la magnificence de Dieu,
ses oiivrages parfaits. Rien de plus court, et
rien de plus grand, dit saint Augustin , que
celte action de grâces : Deo gralias.
Nous faisons la même réponse, lorsqu'au
lieu i'Ite missa est, le prêtre dit : Benedica-
tnus Domino. On demande d'où vient qu'on
ne répond pas Amen, ainsi sait-il. Mais rien
n'est plus juste, plus à propos, ni plus ins-
tructif que cette réponse : Grâces à Dieu.
Car bénir Dieu signifie louer Dieu avec ef-
fusion de cœur et de grâces, dit saint Au-
gustin (2); c'est le louer pour les grâces re-
çues. Ainsi, quand le prêtre dit : Louons le
Seigneur avec effusion de cœur, les fidèles
répondent: Oui, nous le louons avec re-
connaissance, pour les grâces que nous
avons reçues de sa bonté, en nous fai-
sant assister et participer aux saints mys-
tères.
IRRÉGULARITÉ. Voy. Censure.
ITINÉRAIRE.
On appelle ainsi des prières destinées à
être récitées par les ecclésiastiques qui se
mettent en voyage. Les voici extraites du
Pontifical romain. Voy. aussi l'art. Visite
fcPISCOPALE.
De ilioeratione praelaloruni.
Prœlalus incipiens
iter agere, anlequam
equum ascendat, in-
choat hanc antipho-
nam. In viam pacis,
etc.
Voyage des prélals.
Le prélat qui se
met en voyage com-
mence, avant de mon-
ter à cheval, l'an-
tienne suivante, In
viam pacis, etc.
Cantique de Zacharie. Luc. i.
Benedictus Dominus Deus Israël, quia
risitavit, et fecit redemptionem plebis sus.
Et erexit cornu salutis nobis , in domo
David pueri sui.
Sicut locutus est per os sanctorum, qui
a sœculo sunt, prophetarura ejus.
Salutem ex inimicis nostris, et de manu
omnium qui oderunt nos.
Ad faciendam misericordiam cum patri-
bus nostris : et memorari testamentij sui
sancti.
Jusjurandum, quod juravit ad Abraham
patrem nostrum, daturutn se nobis.
Ut sine timoré, de manu inimicurum nos-
trorum liberati, serviamus illi.
rhœur de Paris : « Nous demeurons debout, disent leurt
ordinaires de 1581 et de 1641, jusqu à ce qui- nous ayons
répondu Deo qralias. Slamus donec respmiderimm. l)eo
gralias, vel in inhsis dcftmctoriim : Xmtii. Quo respono
êignamus vos et inclinamus, et singuli p r ordmem eximus.»
Ord. Cartbus. c. 35, n. 16.
(1) Date magniiicemiam Deo nostro, Dei perlecla sant
opéra Ueuler. xxxu 3.
(2) tp. 77.
(3) Dieu a fait sortir Aliralum Ju milieu des Clialdéen»,
In sanctitate et justitia coram ipso, omni-
bus diebus nostris.
Et tu puer, Propheta Altissimi vocaberis :
prœibis enim ante faciem Domiui parare
vias ejus.
Ad dandam scientiara salutis plebi ejus,
in remissionem peccatorum eorum.
Per viscera misericordia Dei noslri : ia
quibus visitavit nos oriens ex alto.
llluminare his qui in tenebris, et in uin-
bra mortis sedent : ad dirigendos pedes
nostros in viam pacis.
Gloria Patri , etc. Sicut erat, etc.
Deinde dicit totam antiphonam et alia fc-
q^ientia.
In viam pacis et prosperitatis dirigat nos
omnipotens et misericors Dominus, et ange»
lus Raphaël comitetur nobiscum in via, ut
cum pace, salule et gaudio reverlamur ad
propria.
Kyrie eleison. Christe eleison.
Kyrie eleison.
Pater noster; reliqua secrelo; deinde dicit :
y Et ne nos inducas in tentationem. ^ Sed
libéra nos a malo.
t Salros fac serves tuos , ^ Deus meus,
sperantes in te.
t Mille nobis. Domine, auxilium de sancto.
^ Et de Sion tuere nos.
y Es!o nobis, Domine, lurris fortiludini»,
^ A facie inimici.
f Nihil proficiat inimicus in nobis ; p Et
filius iniquitatis non apponat nocere no-
bis.
f Benedictus Dominus die quotidie. ^ Pro-
sperum iter faciat nobis Dens salutarium
nostrorum.
t Vias tuas,Domine,demonsIranobis ; ^Et
semitas tuas edoce nos.
t Utinam dirigantur viae nostrœ, i^ Ad eug-
todiendas justificatiunes tuas 1
t Erunt prava in directa, ^ Et aspera in
vias planas.
t Angelis suis Deus mandavit de te ; ^ Dt
custodiant te in omnibus viis tuis.
t Domine, exaudi orationem meam ; i^ Et
clamor meus ad te veniat.
f Dominus vobiscum; ^ Et cam spirita
tuo
Oremus (3)
Deus, qui Glios Israël per maris mediaiu
sicco vestigio ire fecisli, quique tribus Ma-
gis iter ad te, Stella duce , pandisti ; tribue
nobis quœsumus , iter prosperum , tempus-
que tranquillum ; ut angelo tuo sancto co-
mité, ad eum quo pergimus locum, ac demuna
ad œlerncR salutis portum pervenire féliciter
valeamus.
Deus, qui Abraham puerum tuum de Or
Cbaldmornm eductum, per omnes suse pere-
rïDgeKapUaëlaaccompsKné'lobie.jcsIsraélites passèrent
la mei |>icd sec, uneétoile indiquait le. heniin aux Mages.
Excités parloutescesconsidéralions, nous prions le Seictfetrr
de nous garder |.ar son ange. d'Mre lui-même noire délerae
notresoulagement.nolreabrl.notrevi'tement.notre-ouiiea'
un port de salut parmi toutes les variations decette vie a'ù
que, nous conlormant aux exhortailonsdu bienheureux pré-
curseur, nous marchionsdans la voiedu salut, nous reiiinons
chez nous sans aucun mal et pleins de joie, et nous arciïions
enfiu avec conliance devant JésUs-Christ Notre-Seijneur.
115
jes
JKS
4M
grinationis vias illusum cusiodisli, qumsu-
mus.ut no» famulos luos cuslodire dipne-
ris- eslo nobis, Domine, in procinclu suffra-
giu'm , in via solalium , in .tsIu umbraïulum
in pliivi.i ei frigorc It'guinenluin , in l.issilu-
diiii' veliiruluin, in advcrsilatc prœsidium, in
lubrico baculus, in naufragiu purtus ; ut (c
duce i(Uo liMidiiiuis , prospère pervcniainus ,
et demiitii incoluin.s ad prt)pria redeanius.
Aiiesli),(|iuBsueniis, Domiuf, supplicalioni-
biis no>iri>, cl viam famuloruin luorum in
salutis luœ prosp-ntalc dispone; ut inler
omms vise t'i liiuiliujus varielales luo sem-
per protegauiur auiilio.
t'rssia , quesumus, omnipotcns Diiis, ut
familia tua perviam salutis iiiccdat , et boali
Juannis pracursoris bortamonla sectando ,
ad euin (jucin praidixil , Sfcura pprvniat,
Doininuin nosirum Jesurn Chrislum Filiiirn
tuuni , ()ui lecuin vivil et rognai in umlali-
Spiritus sanrti Dcus , per uuinia ssrul.i ^c-
culorum. i^ Amen.
Tum dicit ponlifex :
f Procedamus cum pace. i^ In numine Do-
inini.
Et discedunt.
JÉSUS (Enfant).
VBliHBS KT PBATiyUKS DB PIKTÉ KN l'UON-
NKUH DK JÉSUS ENFANT.
( Iii>tul(;ence9 aulbrnliquvs. )
1 1. bidulgencfs accor.lôps a perpùluilé il loul flil^le qui
fera, oitc un cœur eoiitril, une iicuvamu (-our se prépa-
rer !i Il r«iudeNoël (I).
1* Indulgence de trois cents jours pour
chaque jour de la neuvaine.
2' iiuiulgeiicc plénière pour tous ceux qui,
ayant accompli la neuvaine el s'étanl con-
fessés, communieront le jour de Noël ou un
jour de l'octave de celle fôle, et prieront se-
lon les inlenlions de l'Eglise (2).
3* La confession et la tommunion exigées
pour g.igner celle indulgence plénière pcu-
Tcnt se faire un des jours de la neuvaine
avant la fêle. Alors on gagnera l'indulgence
le jour où on aura communié, pourvu que
l'on prie selon le» inlenlions de l'Eglise, el
qu'on achève ensuite la neuvaine (3).
jV. B. Ces indulgences sont applicables aux
Ames du purgatoire.
I II. Indulgences accordépsi perpéliiili i loul Ddèle qui
fera i tulle époque qu'd lui plaira uue neuvaine en
l'huniKur de I eiifaut Je^us (t).
t' Indulgence de trois cents jours pour
chaque jour do la neuvaine.
'2* Indulgence plénière pour ceux qui fe-
ront enlièremenl la neuvaine, et qui, selant
confesses el ayant communié un des jours de
celle neuvaine, prieronl selon les intentions
de l'Eïlise (5).
N. B. Celle seconde neuvaine ne peut so
faire qu'u/ie seule fois par an, dans le but de
gagner les indulgences qui y sont allachée»
cl qui sonl applicables aux âmes du purga-
toire, en oulre de la neuvaine avanl Noël,
dont nous avons parlé plus haut.
(U If rcjcril qui accorde ces indulgences, ne délermi-
nant (usles [irières que l'on doil récilcr peudanl la ueu-
vaint', clijcuu pourra dioi!>ir celles qui lui suuriroat
davaiilngp.
(t) Pir VU, rpscrii de la secrélairerie des mémoires, du
liaoùi 1815, doiu l'original se conserve dans la secrélai-
rerie du vicariat de Home.
(5) Pie YIII, décret de la sacrée csngrégalion des In-
dulyences, du 9 juillet 1830.
(4) l'our celte neuvaine comme pour la première, le»
prières qui doivent être récitées cbaque jour sonl au clioix
de:, lidèk's.
(5) l'ie VII, rescrit déjà cilé. du H août 1815.
ie) Sine V, bref Ulfidelium Uevolio, du ii octobre 1586.
§111. Indiilgenecs accordées k loul Adèle qui, le jour dt
N< él. irniiacnt repentant, t'éiaiu eonfeui elmianl corn-
munie, récili ra l'olTice du jour, ou même y assistera dam
une église qiicIroïKiue.
!• La veille , pour les premières vê-
pres, 100 ans d'ind.
2* Pour matines el laudes,
ensemble, 100 ans.
.*)* Pour l'assistance à la
sainte messe, 100 ans.
4" Pour prime, iO ans.
5' Pour tierce, kO ans.
G- Pour sexle, W ans.
7' Pour nonc, W ans.
8' Pour les secondes vé-
100 ans.
VO ans (C).
près,
9* Pour compiles,
} IV. Indulgences «cordées i perpétuité k loul Bdèle qi4
récitera les prières suivante* (7), en l'hooneur desdoun
mysières de la sainte enfance de Notre-Seijtneur Jésut-
Christ
!• Indulgence de trois cents jours chaque
fois qu'on les récitera en particulier dam
quelque langue que ce soit.
2° Indulgence plénière , le 25 de chaque
mois, pour tout udèle qui, vraiment repen-
tant, sélant confessé el ayant rommunié.
assistera à ces prières dans quelque église
ou chapelle publique où elles se feront pu-
bliquement, les recitera avec dévotion, et
priera selon l'inlenlion de l'Eglise (8).
N. B. Ces indulgences sonl applicables
aux âmes du purgatoire.
Prières.
f 0 Dieu, venez à t Deus, in adjulo-
nion aide. 1^ Seigneur, rium meum inlende.
hâlez-vous de me se- ^ Domine , nd adju-
courir. vandum me feslina.
Gloire au Père, elc. Gloria Putri Pater
Notre Père, elc. noster.
(7) Ces prières oni élé revues ol approuvées par la sacrée
congrégaliou dcsKiles. Les pères de l'Oratoire ont été lei
priniiers i inlroduirc en France ce pieux exercice en
rhonn.ur de la sainie enfance de Noire-Seigueur Jesu».
Christ. Il est encore pratiqué dans plusieurs paroisses e:
couvents du rojanine des Ueux-Siciles. l, est sur la de-
mande de plusieurs évé.|U«, vioires-ge.iéraux et curés
que Pie Vil l'a enrichi d'indulgences, pour exciter les fidè
Tes ^ considérer souvent les ni.vslèreb de l'incarnation, de
la naissance el de l'enfance de Nolre-Seigneur Je-us-
Christ , el il imiter les vertus donl ce divin enfant nous »
donné l'exomiile. . . . , , .
(8) Pie VII, décret Urbis et orins de la satrée congré-
gation des Indulijences, du 33 novembre 1819.
DICTIONNAIRE DtS CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
^JleChxislestjpro- f Chrislus
cbe. est nobis.
^ Venez, adorons- ^ Venite , adore*
le. Noire Père, elc. mus. Pater nosler.
5. Très-donx en-
fant Jésus, qui, hait
jours après votre nais-
sance, avez été bles-
sé par le couteau de
la circoncision et nom-
mé du {glorieux nom
de Jésus, et désigné
d'avance comme le
Sauv(!ur du monde
par ce nom cl par le
sang que vous répan-
dîtes alors, ayez pitié
de nous.
^Ayezpitiédenoas,
Jésus enfant , ayes
pitié de nous. Je vous
salue, Marie, etc.
6. Très-doux en-
fant Jésu<, révélé par
une étoile aux trois
mages , qui vinrent
vous adorer dans les
bras de votre divine
mère, et vous offrirent
1ns présents mysté-
rieux de l'or, de l'en-
cens et de la myrrhe,
ayez pitié de nous.
^ Ayez pitié de
nous , Jésus enfant,
ayez pitié de nous. Je
vous salue, Marie, etc.
7. Très-doux en-
fant Jésus , qui avez
été présenté au tem-
jile par la vierge Ma-
rie, que le saint vieil-
lard Siméou a reçu
dans SCS bras, et (|ue
la prophétesse Anne
a révélé à Israël ,
ayez pitié de nous.
i^ Ayez pitié de
nous, Jésus enfant,
ayoz pitié de nous. Je
vous salue, Marie, elc-
8. Très-doux en-
fant Jésus, que l'im-
pie Hérode voulait
faire mourir, qui avez
élé porté en Egypte
par saint Joseph et
votre mère, et avez
ainsi échappé au mas-
sacre des saints Inno-
cents qui vous ont
gloriCé par leur mort,
ayez pitié de nous.
^ Ayez pitié de
nous . Jésus enfant ,
ayez pitié de nous. Je
vuussalue,Marie,ctc.
1. Très -doux en-
fant Jésus, qui pour
noire salut avez quit-
té le sein de votre
Père, qui avez élé
conçu (lu Saint-Es-
prit, qui n'avez pas
eu horreur du sein
d"uiie vierge; ô vous
qui vous êtes fait
rh?Mr. en prenant la
forme d'un esclave,
ayez pitié de nous.
^ .\yez piiié de
nous , Jésus enfant,
ayez pitié de nous. Je
vous salue, Marie.
2. Très-doux en-
fant Jé-^us, qui, étant
encore dans le sein
virginal de voire mè-
re, avez vi>i(é sainte
Elisabeth, et avez
sanctifié voire pré-
curseur Jean-Baptis-
te, dès le sein de sa
mère, en le remplis-
gant du Saint-Esprit,
ayez pitié de nous.
^ Ayez pitié de
nous , Jésus enfant ,
ayez pitié de nous. Je
vous s.ilue,]VIarie, etc.
3. Très-doux en-
fant Jésus, qui avez
élé renfermé neuf
mois dans le sein de
Marie , attendu par
celte Vierge sans ta-
che et par saint Jo-
seph, qui soupiraient
après le moment de
votre naissance, et
offert par Dieu le Père
pour le salut du mon-
de,ayez pitié de nous.
^ Ayez pilié de
nous, Jésus enfant,
ayez pilié de nous. Je
vous Siilue, Marie, elc.
4. Très-iloux en-
fant Jésus, né à Bilh-
léem de la vierge Ma-
rie, enveloppé de lan-
ges, couché dans une
crèche, annoncé par
les anges el visité par
les bergers, ayez pi-
tié Ac. nous.
^. Ayez pitié de
nous , Jésus enfant,
ayez pilié de nous. Je
VDuss.ilue, Marie, elc.
O Jésus qui èies né
d une Vierge , que
toute gloire "vous soit
rendue, aveclo Père et
le Saint-Esprit, dans
tous les siècles des siècles. Ainsi 8oi(-iI
1. Jesu infins dul-
cissime, e sinu Palris
propter nostrara salu-
tem descendens , de
Spiritu sanclo con-
ceptus, Virginis ute-
rum non horrens el
Verbum caro factum,
forniara servi acci-
pieus ; miserere nos-
tri.
1^ Miserere noslri,
Jesu iufans, miserere
nostri. Ave , Maria ,
etc.
2. Jesu infans dul-
cissimo, per Virgincm
malremtuam visitans
Elisabeth , Joannem
Baptistain praecurso-
reni tuum Spiritu
sanclo roplens, et ad-
huc in utero matris
suoe sanciificans, mi-
serere nostri.
i^ .Miserere nostri ,
Je^u inf.ins, miserere
nostri. Ave, Maria.
3. Jesu infans dul-
cissimc, novem ine;i-
sibus in utero ciau-
sus, summis volis a
.Maria Virgine et a
sanctoJoseph exspec-
laïus, et a Deo Pâtre
pro salule inundi ob-
lalus, miserere nos-
tri.
i^ Miserere nostri,
Jesu infans, miserere
nostri, Ave, Maria,
etc.
4-. Jesu infans dul-
cissime, in Belhleem
ex virgine Maria na-
ins , pannis involu-
tus, in prœsepio re-
clinatus, ab angolis
annuntiatus et a pas-
toribus visitalus, mi-
serere noslri.
1^ Miserere noslri,
Jesu infans, mise ère
nostri. Ave, Maria.
Jésus, tibi sit gloria.
Qui nalus ( s de Virgine,
Cum Paire el Dlmo Spiritu,
In srmpimrna sxcu!].
Ameo.
m
prope
5. Jesu infans dul-
cissime, in circumci-
■sione post dies octo
vulneratus, gloriosu
Jesu nomine voralus,
et in nomine siinul cl
sanguine Salvalnris
ofûcio praesignatus.
i^. Miserere nostri
Jesu infans, miserere
noslri. Ave, .Maria.
6. Jesu infans àaU
cissime, Stella dulce,
tribus magis demon^
stratus, in sinu Ma--
tris adoralus, et my-
slicis muneribus au-
ro, thure et myrrha
donatus , miserere
nostri.
^ Miserere nostri,
Jesu infaus, miserere
nostri. Ave , Maria,
etc.
7. Jesu infans dut-
cissime, in teuipio a
Maria Virgine prse-
seulatus, inter bra-
chia a Simeoue am-
plcxatus et ab Anna
prophetissa Israeli re-
velalus, miserere uoi-
tri.
h) Miserere nostri,
Jesu infans, miserere
nostri. Ave, Maria.
8. Jesu infans dul-
cissin>c,ab iniquu Hé-
rode ad mortem qua-
situs, a sanclo Joseph
in jEgyptnm cuin Ma-
ire deportalus, a cru-
deli csedesublalus, et
a praeconiis marty-
rum Innoccntium glo-
riûcalus , miserere
nostri.
^ Miserere noslri,
Jesn infans, miserere
nostri. Ave, Maria.
189
J£S
JES
190
Que toute gloire... Jesu.libi sit gloria,
LeCliristestproche... Chrislus.Puter noster
Notre Père (comme (comme plus haut),
plus haut).
9. Très-doux en- 9. Jesu infans dul-
fanl Jésus, qui élfts cissimi', in ^Egyplo
resté en Egypte avec cum Maria sanctissi-
ia très-saiute vierge ma et palriarcha san-
Marie et le patriarche clo .loseph usque ad
saini Joseph jusqu'à obitum Herodis com-
la mort d'Hérode , moralus , miserere
ayez pitié de nous. noslri.
j^ Ayez pitié de lî Miserere nostri,
-nous, Jésus enfant, Jesu infans, miserere
ayez pilié de nous. Je noslri. Ave, Maria,
voussalue, Marie, etc. etc.
10. Très-doux en- 10. Jesu infans dul-
fanl Jésus, qui êtes cissime, ex jEgypto
revenu avec vos pa- cum parentibus in
renis d'Egypte dans terram Israël rever-
la terre d'isiaël, et sus, multos labores
qui, après avoir en- in ilinere peipes>us,
duré de grandes fati- et in civitalem Naza-
gues dans le voyage, reth Ingressus, mise-
êles cnlin rentré dans rere nostri.
la ville de Nazareth,
ayez pitié de nous.
i^ Ayez pitié de ^ Miserere nostri ,
nous, Jésus enfant, Jesu iiifans, miserere
ayez pitié de nous. Je nostri. Ave, Maria.
vous salue, Marie, etc.
11. Très-doux en- 11. Jesu infans dul-
fant Jésus, qui, dans cissime, in sanetaNa-
la sainte maison de zarena domo subdi-
Nazarelh, étiez sou- tus parentibu.s sanc-
mis à vos parents, en- tissime commoratus,
duriez la pauvreté et pauperlalc cl labori-
la fatigue, et croissiez bus faligatiis, in sa-
en âge, en sagesse et pientiae, ielalis et gra-
en grâce, ayez pitié lia; profei tu conforta-
de nnus. tus, miserere noslri.
1^ Ayez pitié de i^ Miserere noslri,
nous, Jésus cnfaiit, Jesu injans, miserere
ayez pitié de nous. Je nostri. Ave, Maria,
vous salue, Marie, etc.
i-2. Très-doux en- 12. Jesu infans dul-
fant Jésus, qui, cou- cissime, in Jerusalena
duilà Jérusalem, vous duodenis ductus, a
séparâtes de vos pa- parentibus cum dolo-
rents qui , plongés re quaesilus, et post
dans la plus profonde triduum rum gaudio
douleur, vous cher- inter doctores inven-
chèrent pendant trois tus, misère nostri.
jours, et eurent enfin
la joie de vous retrou-
ver au milieudes doc-
teurs, ayez pitié de
nous.
^ Ayez pitié de ^ Miserere nostri ,
nous, Jésus enfant, Jesu infans, miserere
ayez pitié de nous. Je nostri. Ave, Maria,
vous salue,Marie, etc. etc.
(1) Jésus signifie Sauveur. Ce nom exprime tout ce que
ce Dieu l'ail homme a souffert pour noire salut, en versant
•on précieux sang et en donnant sa vie sur la crois : il nous
raiipellela reconnaissance infinie que nous lui devons, et
eu même temps l'obligation de mettre dans ce nom sacré
toiile notre confiance ei tout notre espoir : car il n'existe
point de nom dans le ciel pur lequel nous puinsioiis tire suu-
vif, S) ce u'est te mm de Jésus ( Actes des ai^lres, oli, iv,
Que toute gloire,etc. Jesu, tibi sit gluria
(verset cl Noire Père, (verset clPater, com-
comme plus haut). me plus haut).
t Le\ erbc s'est fait t Vcrbum caro fa-
chair ; ctum est ;
i^ Et il a habité par- i^ Et habitavit in
roi nous. nobis.
(Le joui de Noël et pendant l'octave on
ajoute Alléluia au verset et au répons.)
Le jour de l'Epiphanie et pendant l'octave
on dit :
t Le Christ s'est f Christus manife-
manifesté à nous, stavit se nobis, alle-
louez Dieu. luia.
■^ Venez , adorons- 'i^ Venite, adoremus,
le, louez Dieu. alléluia.
Prions. Oremiis.
O Dieu tout-puis- Omnipotenssempi-
sant et éternel , Sei- terne Deus, Domine
gneur du ciel et de la cœli et terrae , qui le
terre, qui daignez révélas parvulis;Coa-
vous faire connaître cède, quiEsumus , ut
aux petits , faites , nos sacrosancta Filii
nous vous en conju - tui infantis Jesu my-
rons, qu'en honorant sieria digno honora
dignement les très- rccolentes , ac digna
saints mystères de imitatione sectanles,
l'enfance de votre di- ad rcgnum cœlorum
vin Fils, et en imitant promissum parvulis
ses vertus, nous mé- pervenire valeamus ;
ritions de parvenir au per eumdem, etc.
ciel qui a été promis
aux enfanis ; par le même, etc.
i^ Ainsi soit-il. i^ Amen.
FRIÀRJSS ET PRATIQUES DE PIÉTts EN l'HOKNBDB
DE NOTRE-SEIGNEUU JÉSDS-CHRtST.
(Indulgences aulliejiliques.)
§ I. Indulgences accordées h tous les fidèles qui iQvoque-
ront le saint nom de Jésus (1).
1° Indulgence de cent jours toutes les fois
que deux personnes se salueront , en disant
en latin ou en toute autre langue, l'une :
Laudetur Jésus Chrislus : loué soit Jésus~
Christ ; et l'autre répondant : In sœcula.
Amen : qu'il te soit à jamais.
i' Indulgence de vingt-cinq jours , toutes
les fois que l'on invoquera avec dévotion les
saints noms de Jésus et de Marie.
3" Indulgence plénière à l'article de la
mort, pour ceux qui , ayant eu pendant la
vie la pieuse coutume, soit de se saluer comme
il est dit plus haut , soit d'invoquer souvent
les saints noms de Jésus et de Marie, et, étant
alors vraiment contrits, invoqueront ces noms
sacrés , au moins de cœur, s'ils ne peuvent
le faire de bouche.
h" Les mêmes indulgences sont accordées
non-seulement aux prédicateurs , mais en-
core à tous les fidèles qui exhorteront les
chrétiens à se saluer de la manière indiquée
et à invoquer souvent les saints noms de Jé-
sus et de Marie (2).
V. 12). Ce sont ces considérations et le désir que les chré-
tiens aient souvent dans le cœur et dans h boucbe les sainls
noms de Jésus et de Marie, afin de pouvoir les invoquer
avec plus de confiance à la mort, qui ont engagé le pape
Sixte V à accorder ces indulgences.
(2) Les susdites indulgences, déjà accordées par Sixte V
dans sa bulle Reddiluri, du 15 juillet 1387, ont été confir-
mées de nouveau etreadaesperpëtaelles par Beooît XIII,
191
DICTIONNAIRE DES CEKEMONIES ET DES RITES SACRES. m
Nous sommes son Populusejusetoves
peuplée! lesbrebisdé pascuœ ejus : introite
son bercail : entrez portas ejus in confes-
dans son temple pour sione , airia ejus in
chanter ses louanges, hyinnis ; confilemini
venez dans ses parvis illi.
pour les faire retentir
m. Indulgences accordées îi perpéluilé à lous les fidèles
qui récilerout avecdévnlioii les cinc] psaumes suivants,
donl les lellres initiales composent le saint nom de Jésus
ïvec les hymnes et l'oraison qui y sont jointes.
1* Indulgence de sept ans et sept quaran-
taines pour chaque fois;
2° Indulgence plénière une fois par mois
pour ceux qui les réciteront lous les jours du
mois. Ils gagneront cette indulgence le jour,
à leur choix , où, s'étant confessés et ayant
communié, ils prieront selon les intentions
de l'Eglise;
3° Ceux qui réciteront fréquemment ces
psaumes pendant le cours de l'année, pour-
ront gagner une indulgence plénière trois fois
par an, savoir : le 1''' janvier, fête de la Cir-
concision de Notre-Seigneur .lésus-Christ il);
le second dimanche après l'Epiphanie , fêle
du très-sainl nom de Jésus ; et le IS octobre,
fêle de Jésus de Nazareth , pourvu que, ces
jours-là, s'étant confessés et ayant commu-
nié, ils prient selon les intentions de l'E-
glise (2).
iV. B. Ces indulgences sont applicables aux
âmes du purgatoire.
Hymne.
Doux souvenir de Jésus, Jesu dnlcis memoria,
qui réiouit vraiment le cœur! Dans vera cordi gaudia ;
mais sa présince surpasse
toute douceur.
Quoi que ce soit qu'on
chante , qu'on écoule ou
3u'on pense, rien n'est plus
eux et plus af;ré:ible que le
nom de Jésus Fils de Dieu.
Jésus, l'espoir des péni-
lents, que vous êtes teudre
pour ceux qui vous prient,
bon pour ceux qui vous cher ■
chent ! mais qu'étes-vous
pour ceux qui vous trouvent?
Sed super niel et oionia
Ejus dulcis praîsenlia.
Nil canilnr suavius,
Nil audiiur jucundius,
Nil cogilaïur dulcius,
Ouam Jesu Dei Filius.
Jesu, spes pœnitentibus,
(^uam plus es petentibus I
Quani bonus te quserenlibusl
Sed quid invenientibus?
La parole ne peut dire,
l'écriture ne peut exprimer,
l'expérience seule peut ap-
prendre ce que c'est qu'ai-
mer Jésus.
0 Jésus I soyei notre joie,
TOUS qui devez être notre
récompense ; que notre
ffloire soit eu vous dans tous
es siècles des siècles.
Ainsi soit-il.
Nec llngua valet dicere,
Nec lillersB expriniere :
Expertus potest credere,
Quid sil Jesum diligere.
Sis, J«su, Dostrum pau-
[dium,
Qui es futurum praemium,
Sil noslra in te gloria
Per euncla semper ssecula.
Amen.
Ant.
PSADMES.
J.
In nomine Jesu.
Psaume 99.
Habitants delà ter-
re, célébrez le Sei-
gneur par des cris de
joie, servez le Sei-
gneur avec allégresse.
Présentez vous de-
vant lui en le bénis-
sant par des trans-
ports de joie.
Sachez que le Sei-
gneurest le même que
Dieu : il nous a faits
lui-même, el nous ne
nous sommes pas faits
uuus-mémes.
Jubilate Deo, omnis
terra; servile Domino
in lœtitia.
Introite in conspe-
ctu ijus, in exsulta-
tioue.
Sciloto quoniani
Dominus ipse est De-
us : ipsc fecit nos, et
non ipsi nos.
dans le décret de la sacrée congrégation des tndul^-ences,
du !2 janvier 1728. r, ,
(Il V^r le restrit de la sacrée congrégation des Indul-
geucos, en date du 13 juin 1813, Pie VII a coulinné et
de vos cantiques; reconnaissez sa grandeur
et ses bienfaits.
Exaltez son nom :
car le Seigneur est
plein de doue eur ; sa
miséricorde est éter-
nelle, et sa vérité s'é-
tend de génération en
génération.
Gloire au Père, etc.
Ant. Au nom de Jé-
sus que tout genou
fléchisse, dans le ciel,
sur la terre et dans
les enfers.
Laudaie nomen e-
jus, quoniarn suavis
est Dominus, in œler-
num misericordia e-
jus :et usque in gene-
ralionem et genera-
lionem verilas ejus.
Gloria Palri, et Fi-
lio, etc.
Ant. In nomine Je-
su omne genu flecla-
tur cœleslium, lerre-
slrium etinfernorum.
E.
Ant. Ego aulem.
Psaume 19.
Que le Seigneur
vous exauce au jour
de la tribuintion ; que
le nom du Dieu de Ja-
cob vous protège.
Qu'il vous envoie
du secours de son
sanctuaire, et que de
la montagne de Sion
il vous défende.
Qu'il se souvienne
de tous vos sacrifices,
et que votre holo-
causte lui soit agréa-
ble.
Qu'ilyousdonnese-
lon votre cœurel qu'il
assure lous vos pro-
jets.
Nous nous réjoui-
rons dans votre salut,
et nous nous glorifie-
rons dans le nom du
Seigneur.
Que le Seigneur
remplisse toutes vos
demandes ; je connais
présentement que le
Seigneur a sauvé son
Christ.
Il l'exaucera de sa
sainte demeure céles-
te : la droite du Sei-
gneur sauve avec
puissance.
Les uns mettent
leur confiance dans
les chariots, les au-
tres dans la cavalerie:
Exaudiat te Domi-
nus in die tribulatio-
nis ; prolegat le no-
men Dei Jacob.
Mittat tibiauxilium
de sancto : el de Sion
tueatur te.
Memor sit omnis
sacrificii lui : et holo-
caustumtuumpingue
fiât.
Tribuat libi secun-
dum cor tuum ; et
omne consilium tuum
confirmet.
Laelabimur in salu-
tari tuo :et in nomine
Dei nostri magnifica-
bimur.
Impleal Dominus
omnespelitionestuas:
Munc cognovi «luo-
niam salvum fecit Do-
minus Christum su-
Uin.
Exaudiet illum de
cœlo sancto suo : in
potentat! bus salus
dexlerae ejus.
Hi in curribus , et
hi in equis : nus au-
tem in nomine Do-
mini Dei nostri invo-
rendu per|ié'uelles les indulgences qui précèdent. Elles
existaient déjà aii| aravani.
(i; Ces deuMli'rnières indulgences plénièresont été ac-
cordées par Pie VU ; décret de la sacrée cougrégatiOB
des indulgences, ea date du 13 Doveinbre 1S21.
•95
JKS
pouriious.nousinvo
queioiis le nom Ju
Seigneur.
Us ont été empêtrés
et ils sont tombés :
pour nous, nous nous
sommes relevés , et
nous sommes demeu-
rés debout.
Seigneur, sauves le
roi, et ex;iucez-nous
au jour où nous vous
invoquerons.
Gloire au Père, etc.
Ant. Pour moi , je
- cabiuius.
Ipsi obligali suntct
ceciderunl : nos au-
tem surreximus et c-
recti sumus.
Domine, salvum fac
regem : cl eiaudi nos
in dit" qua invocave-
rimus te.
Gloria Palri, etc.
Ant. Kgo auieni in
nie réjouirai dans le Domino gaudebo , et
Seigneur, et je Ires- essultaboin Dco Jcsu
«aillerai de joie en meo.
Dieu mon Sauveur.
Ant. Sanctuin et terribile.
Psaume 11.
Sauvez-moi , Sei-
eneur, parce que
rhomme saint man-
que, parce que les vé-
rités sont diminuérs
f)armi les enfanls des
lummes.
Chacun a dit des
choses vaincs à son
prochain : Icnrslèvrcs
sont insidieuses ; ils
ont parlé aiUrcinent
qu'ils ne pensent.
Que le Seigneur dé-
truise toutes les lèvres
insidieuses et la lan-
gue qui se >antc.
Us ont dit : Nous
nous rendrons consi-
dérables par notre
langue , nos lèvres
sont à nous ; qui est
notre Seigneur ?
A cause de la misè-
re des pauvres et des
gémissi'uieiils des in-
digents je nie lèverai
présciiteoienl , dit le
Seigneur.
Je leur donnerai le
salut; j'agirai en cela
avec liberté.
Les discours de Dieu
sont des discours
purs; c'est de l'argent
éprouté par le l'i u,
purifié de la terre, et
raffiné jusqu'à sept
fois.
Seigneur , vous
nous conserverez ,
TOUS nous protégerez
contre celle rat^e éter-
nellement.
Salvum me fac, Do-
mine, qiioniam dcfe-
cit sanctus :quoniam
diminiila; sunl verila-
tes a filiis hominum.
Vana loculi sunl
unusi|uisi|ue ad pro-
ximum suutn ; laliia
do!osa in corde, el
corde locuti sunl.
Disperdat Dominus
universalabiadolosa,
et linguam magnilo-
quam ;
Qui dixcrunt : Lin-
guam iiostrammagni-
ficabimus, labia no-
stra a nobis sunt :
quis iiostcr Dominus
est ?
Propler miseriam
inopuni et gemituni
pauperum, nunc cx-
surgam, dicit Domi-
nus.
Ponam m salutari :
iiducialiter agam in
eo.
Eloquia Domini, e-
loquia casta : argen-
lum igné exanuna-
tum.probatum terrs,
purgalumseptuplum.
Tu, Domine, serva-
bis nos : et custodios
nos a generaliooe in
alernum.
3ES "*
Les méchants rà- In circuitu impii
dent autour de nous ; ambulant : secundum
mais, Seigneur, en altiiudiiiemluammul»
vertu de votre gran- liplicasti filios homi-
deur vous av<z mul- num.
tiplié les enfants des
hommes.
Gloire au Père, clc. Gloria Palri , etc
Son noui est saint Ant. Son nom est
el terrible; la crainte saint el terrible ; la
du Seigneur est le crainte du Seigneur
commcnceuient do la est le commencenicnt
sagesse. de la sagesse.
U.
Ant. Vocabis nomen ejus Jesum.
Psaume 12.
Jusqu'à quand , Usquequu, Domine,
Seigneur, m'oublie- oblivisceris me in fi-
rez-vous?Sera-cepour nem? usquequo aver-
loujours ? Jus(iu'à lis facicm luam a me?
quand délournerez-
vous votre visage de moi ?
Jusqu'à quand met- QuanUiu ponam
trai-je différentes ré- consilia in anima
solutions dans mon mea.dolorem in corde
âme ? jusqu'à quand meo per diem?
m'occuperai-je de ma
douleur pendant le jour ?
Jusqu'à quand mon Usquequo exaltabi'
ennemi s'élèvera -t-ii lurinimicus meus su-
conlre moi? Uegar- per me? respice , el
dez et exaucez-oioi, cxa'udi me , Domine
Deus meus.
Illumina oculos
meos.ne unquam ob-
dormiam in morte :
Seigneur mon Dieu.
Kclairez mes yeux,
depeurqueje nem'en-
dorme dans la mort ;
de peur que mon nequando dicat ini-
ennemi ne dise : J'ai micus meus : Prœva-
eu l'avantage sur lui. lui adversus euui.
Ceux qui me per- Qui Iribulant me
sécutcnt seront dans exsultabunt, si motus
la joie, si je suis dé- fuero : ego autem iu
placé; mais, Seigneur, misericordia lua spe-
j'espère dans votre ravi,
miséricorde.
Mon cœur se ri- Eisullabitcormeum
jouira dans le salul in salutari luo : cau-
que vous lui donne- taboDominoqui bona
rez : je chaulerai les tribuit mihi, el psal-
louanges du Seigneur lam nomini Domini
parce qu'il m'a com- altissimi.
blé de biens; je chan-
terai des cantiques pour célébrer le nom
duTrès-naut.
Gloire au Père, etc. Gloria Palri , etc.
Anl. Vous l'appel- Ant. Vocabis no-
ierez du nom de Je- men ejus Jesum, ipse
sus, car il délivrera enim salvum faciet
son peuple de ses populumsuum a pec-
néchés catis eorum.
S.
Ant. suivit anima mea.
Psaume 128.
Qu'Israël dise pré- Saepe expugnave-
senlement : Mes en- runl me a juvenlute
nemis m'ont souvent
attaqué depuis ma
jeunesse.
mea, dicat nunc l^<
rael ;
lOS
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SÀCIffiS.
Ils m'ont souvent
attaqué, mais iisn'ont
pu ru'opprimer.
Saîpc expui^navc-
runt me a juventule
niea : elenim non po-
tuerunt mihi.
Les pécheurs ont Supra dorsuni
frappé comme des meum fabricaverunl
forgerons sur mon peccatores : prolon-
dos : ils ont exercé gavcrunl iniquitaVem
longtemps l'iniquilé suam.
dont ils étaient rem-
plis.
Le Seigneur est Dominus justus
juste ; il brise la tête conciilit cervicrs pec-
des pécheurs ; que catorum : confundan-
tous ceux qui haïssent tnr, et convertanlur
Sion soientconfondus retrorsum, oinnes qui
et qu'ils tournent le oderunt Sion.
dos honteusement.
Qu'ils soient com- Fianî sicut fenum
me l'herbe qui croît tcctoruni,quod,prius-
sur les toits, el qui se quain evellatur. exa-
fane avant qu'on la ruit.
cueille ;
Qui ne remplit De quo non impie-
point la main du vit manum suam qui
moissonneur , ni le melil, et siniim suuin
sein de celui qui fait qui manipuios colli-
des gerbes. gil.
Les passants ne Et non dixerunl ,
leur ont point dit : qui preteribanl : Be-
Quela bénédiction du nedictioDomini super
Seigneur soit sur vos : benediximus
vous ; nous vous bé- vobis in aomine Do-
nissons au nom du mini.
Seigneur.
Gloire au Père, etc. Gloria Palri, etc.
Anl. Mon âme est Ant. Sitivit anima
comme pressée de mea ad nomen san-
soif pour votre saint ctum tuum, Domine-
nom, Seigneur
Hymne.
Jésus, foi admirable et
grand rtans vos iriompUes ;
douceur ineffable , tout en
vous excite nos désirs.
Quand vous visitez noire
cœur , il voit briller la véri-
té; la vanité du monde n'est
rien pour lui, il s'eDibrasc
de charité.
Jésus, douceur des cœurs,
source d'eau vive , lumière
des âmes , vous surpassez
toute joie et tout désir.
Itecomiaissez Ions Jésus,
demande» son amour; cher-
chez Jésus avec une ardeur
toujours croissaDte.
0 Jésus,que notre bouche
Vous invoque , que. nos ac-
tions vous représentent ,
«tue dos coeurs vous aimeot,
luainlenant et à jamais.
Ainsi soit-il
f Que le nom du
Seigneur soit béni,
Jesu, rex adniiraliills
Et irinmphaior nobtlls ,
Dulcedo ineïfdbilis,
Tolns dcsiderabilis.
Quando cor uostrum visi-
[tas,
Tunclucel ei veritas;
Muadi vilescit vaniias;
Et intus l'ervetcharitas.
Jesu dnlcido cordium.
Fons vivus, lumen menllum,
Excedens omne gaudiani
£l onine desideriuin.
Jesum omoes agnoscite,
Amorem ejus poscite :
Jesum arrienter quserile ;
Quserendo »narde.scite.
Te nostra, Jesu , vox so-
[net,
^fostri te mores exjTlmant :
Te corda nostra diliganl
lîl nunc el ia perpetuum.
Amen.
t Sit nomen Domini
bencdiclum.
1) Cette couronne ou chapelet , nommée couronne de
Notre-Seigneur, parce qu'elle se dit en son houueur, se
tompose de trente-trois Pater, en l'honneur d s trente-
trois années qu'il passa sur la terre, et de cinq Ave Maria,
pour honorer ses cin(i plaies. Un dit un Ave Mutin avant
chacune des trois dlziines de Pntcr, avaut el après les
trois derniers Puler. On termine la couronne en T^cilant,
en rhoDoeur des saints a|iOlrus qui le composèrent, le
ij D(^s maintenant et
dans tous les siècles.
Prions.
O Dieu , qui avez
établi votre Fils uni-
r^ Ex hoc nunc et
Qsque in saecnlum.
Oremus.
Deos, qui unigeni-
tum Filiiim tuuin
que sauveur du genre constiluisti humant
humain , et lui avez generis salvalorem ,
imposé le nom de Je- et Jesum vocari jus-
sus ; daignez nous «isti : concède propi-
accorder la grâce de tins ut cujus sanctuin
vénérer son saint nom nomen veneramur in
sur la terre, el de le terris, ejus quoque
coiilempler dans le aspectu perfruamur
ciel; par le même in cœlis; pereumdem
NoIre-SeigneurJésus- Dominum noslrum
Christ voire Fils, etc. Jesum Christum, etc.
§ m. Indulgences accordées à perpétuité à tout fidèle qui
récite ou porte sur lui la couronse de Nolre-S«i-
gneur (1).
1" Indulgence de deux cents ans chaque
fois qu'étant vraiment conlrit et s'étant con-
fessé, ou au moins ayant la ferme résolu-
lion de se confesser, on récitera cette cou-
ronne.
•2" Indulgence de cent cinquante ans pour
quiconque, s'étant confessé el ayant commu-
nié en portant sur soi une de ces couronnes,
la récitera les dimanche, lundi, mercredi,
vendredi et les jours de fêtes chômées.
3" Indulgence plénière une fois le mois,
pour tout fidèle qui aura récité tous les jours
du mois la dite couronne, le jour oii, vrai-
ment pénitent, s'étant confessé et ayant
communié, il priera selon les intentions de
l'Eglise.
4° Indulgence plénière une fois par an,
pour quiconque aura la dévotion de la réciter
régulièrement quatre fois par semaine ,
pourvu qu'un jour de l'année, à son choix,
il se confesse , communie et prie selon les
intentions de l'Eglise.
5° Indulgence plénière et rémission de
tous les péchés, d l'article de la mort, pour
tout fidèle qui, vraiment contrit et s'étant
confessé, invoquera alors le saint nom de
Jésus, au moins de cœur s'il ne peut le faire
autrement, pourvu que, pendant le cours de
sa maladie, il ait récité une fois la couronne
de Notrc-Seigneur, dans l'inlention de ga-
gner cette indulgence plénière ; et, s'il gué-
rit, indulgence de deux cents ans, au lieu de
l'indulgence plénière.
G Indulgence plénière pour tous ceux qui
mourront en comballant les infidèles, pourvu
que pendant leur vie ils aienl eu la sainte
habitude de réciter la couronne de Notre-
Seigneur trois fois par semaine, el qu'ils
l'aient encore récitée le jour ou la veiile de
leur mort, étant vraiment repentants de leurs
péchés, el en demandant pardon à Dieu.
7° Indulgence plénière pour chaque ven-
Credo qui contient en résumé l'histoire de la naissance,
de la vie, de U mort et de ia résurrection de N.-S.J.-C.
Celle C'uronue a été insliluée, par inspiration divine,
vers l'an lbl6, par le bienheoreux Michel , religieux ca-
malriukï de rioronoe , qni la récita depuis tons lis jours
pendant le reste de sa vio.
I,a loufession de tous Irshuil jours sufDi oour gagner
celte indulgence. (Note de Véàileur.)
197
JES
JE5
m
(Iredi de mars, ponr tout fidèle qui ce jonr-
l<i, s'élant confessé et ayant communié, réci-
tera la dite couronne (1).
8' Indulgence de vingt jours pour ceux
qui, portant une de ces couronnes , feront
l'examen de conscience, et qui ensuite invo-
gueront avec componction te nom adorable
de Jésus, et réciteront trois Pater cl trois
Ave pour la prospérité de l'Eglise.
9* Indulgence de vingt ans pour celui qui
ayant sur lui une de ces couronnes , fera
l'examen de conscience, se confessera et
priera après la confession, selon les inten-
tions de l'Eglise.
10° Indulgence de dix ans toutes les fois
que, portant sur soi une de ces couronnes,
on fera quelque œuvre de piété spirituelle ou
corporelle, en l'tionncMir de Notre-Seigneur
Jésus-Christ, delà sainte Vierge, de quelque
saint, ou même en fhveur dn prochain,
pourvu que l'on récite en outre trois Pater et
trois Ave.
11° Enfin, indulgence de deux cents ans
pour tout fidèle qui, se trouvant hors de
Roiue, visitera, les jours des stations de
Rome (2), après s'être confessé et avoir com-
munié, une église publique quelconque, et y
priera , en portant sur lui une couronne de
Notre-Seigneur , selon les intentions de
l'Eglise.
Indulgence aussi de deux cents ans pour
quiconque serait légitimement empêché de
risiterréglise, pourvu qu'ayant satisfait aux
aulrcs conditions, il récite la couronne de
Notre-Seigneur tout entière, les sept psau-
mes de la Pénitence et les litanies des Saints
y compris les prières et les oraisons qui les
suivent (3).
12° De plus, tous ceux qui ayant cette
couronne auront la sainte habitude de pra-
tiquer une œuvre de piété en usage dans
quelque ordre religieux, se rendront parti-
cipants de toutes les œuvres pieuses qui se
feront dans cet ordre , pourvu qu'ils, aient
l'intention d'y participer.
13° 11 est enfin accordé à ceux qui, ayant
cette couronne, réciteront, après l'audition
de la sainte messe, cinq Pater et cinq Ave,
de suppléer à toutes les distractions qu'ils
auront pu avoir pendant le saint sacrifice,
pourvu toutefois que ces distractions n'aient
point été volontaires ; et s'il leur arrivait, à
raison de quelque empêchement légitime, de
ne pouvoir assister à la messe, un dimanche
(1) Les vendredis de mars sont choisis de préférence,
parce que N.-S.J.-C. est mort dans ce mois. {Noie de
l'édileur.)
(3) Il n'entre pas dans notre plan de parler de l'origine
des stations qui se font à Rome, dans les églises désignées,
pendant le carême et dan.s d'autres temps de l'.innée, et
fies indulgences que les souverains pontifes y ont atla-
ché -s. Nous nous contenterons de désigner ici les jours où
ie font ces stations, lesquels sont nwrqués,. par ordre d«
saint Grégoire le Grand, dans le Missel roniaui. Ces jours,
dans lesquels on pourra gagner l'indul:;ence de deux cents
ans, moyennant les conditions indiquées plus haut, sont :
Le 1" janvier, fôle de la Circoncision ; le jour de i'Kpi-
phanie; les trois dimanches de la Septuagésime , de la
Sexri ;ésime et de la Uuinquagésimo ; tous les jours du
Caréiiie ; le saint jour de Pâques et tous les jours de l'oc-
lavp, jusqu'au dimanche de Qu-asiinodo inclusivement; le
25 avril, (é'iàe saint llarc ; les trois jours des Rogations ;
ou jour de fête d'obligation, ils auront le
même mérite que s'ils y avaient assisté, en
récitant de même cinq Pnter ei cinq Aie (4).
N. B. Toutes les indulgences ci-dessus
sont applicables aux â'nies du purgatoire.
Pour les gagner, il est de rigueur que les
couronnes aient été bénites par les religieux
de l'ordre des Camaldulos, ou par les prêtres
qui en ont reçu le pouvoir spécial. Une foi*
bénites, on ne peut plus les vendre, ni les
prêter à d'autres dans le but de leur comrmi-
ni(juer les induhjences, et si on le fait, les
couronnes perdent pour cela seul lotîtes les
indulgences qui y étaient attachées 3 . En-
fin, une condition indispensable pour gagner
les indulgences attachées à la récitation de la
couronne, c'est de rcfiéchir en la récitant,
chacun selon sa capacité, aux mystères de la
naissance, de la vie, de la mort cl de la ré-
surrocliou de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Au reste, il n'est nullement obligatoire d«
lire les réfiexions suivantes, que l'on n'a-
joute ici que pour aider à la piété de ceux qui
voiidrfmt s'en servir
COURONNE DE NOTRE-SEIGNEUR.
On doit commencer par faire du fand du
cœur un acte de conlritiim.
1^"= Dizaine
L'archange Gabriel annonce à la bienheu-
reuse vierge Marie l'incarnation du > erbe
dans son sein virginal. Aie, Marin.
1. Le Fils de Dii-ii fait homiiie nait de la
vierge Marie dans une crèche. Paler noster.
■2. Les anges se réjouissent et chanlenl :
Gloire à Dieu au plus haut des cieux. Paler.
3. Les bergers, avertis par les anges, vien-
nent adorer l'Enfant Jésus. Pater noster.
i. Le huitième jour après sa naissance cet
enfant divin est circoncis et reçoit le nom
de Jésus. Pater noster.
5. llestadoré parles Mages, qui lui offrent
de lor, de l'onceiis et de la myrrhe. Pater
nosler.
6. Il est présenté au temple et reconnu par
levieillardSiméon pour leSauvcurdu monde.
Paler nosler.
7. Il est porté <n Egyple pour échapper à
la persécution d'Hérode. Paler noster.
8. Hérode no le trouvant pas, fait mourir
les saints Innocents. Paler noster.
9. 11 est rapporté à Nazareth , sa pairie ,
par sa sainte mère et saint Joseph. Pater
noster.
10. A l'âge de douze ans , il dispute avec
celui de l'Ascension ; la veille de la Pentecôte ; le jour de
celte fête et tous les jours de l'octave jusqu'au samedi in-
clusiveiiient; les trois jours des Quatre-Temps de septem-
bre, et l.s trois jours de ceux de l'Avent ; tous les di-
manches de l'Avem ; la veille de Noël, le jour de la fête et
les trois jours suivants.
(.5) Les Bdèles de Rome peuvent gagner cette ind ul-
gence aux mêmes condilious, s'ils se trouvent légitime-
ment empêchés de visiter l'église de la station.
(4) Léon .\, bulle du 18 février 1.^16; Grégoire Xtlf,
bref du 11 février 1573; Sixte V, bref d>i 3 février 1389 ;
Clément X, bref spécial De salule Domiitici (fregis, liaid
juillet l674*Benoll XIII, décret de la sacrée cungrégation
des Indulgences, du 6 avril 1727; Léon XII, décret Uibis
et orhis de la sacrée congrégation des Indalgences, Uu 11
août 1824.
(31 Clément X, au bref cilé plus baut.
199 DICTIONNAIUE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES,
les docteurs dans le temple. Paler nus-
ter{i).
«00
2' Disaine.
Jésus obéit à la bienheureuse Vierge , sa
mère , et à saint Joseph. Ave, Maria.
1. A l'âge de trente ans, il est baptisé par
gaint Jean dans le Jourdain. Paler nosler.
2. Il jeûne quarante jours dans le désert,
et triomphe du démon qui cherchait à le ten-
ter. Pater noster.
3. Il prêche sa sainte loi et la met en pra-
tique. Paler nosler.
k. Il choisit ses disciples, qui abandonnant
tout pour le suivre. Pater noster.
^ 5. Il fait son premier miracle aux noces
de Cana , où il change l'eau en vin. Pater
nosler.
6. Il guérit les malades, redresse les boi-
teux et rend l'ouïe aux sourds, la vue aux
aveugles et la vie aux morts. Pater nosler.
7. Il convertit les pécheurs cl leur remet
leurs péchés. Pater nosler.
8. Persécuté par les Juifs, il ne se sert
point de sa puissance pour les punir; il
ne leur oppose que la douceur. Paler noster.
9. Il est transfiguré sur le Thabor , en
présence de Pierre, Jacques et Jean. Pater
noster.
10. Il entre en triomphe dans Jérusalem ,
monté sur un ânon, et chasse les profana-
teurs du temple. Pater noster.
3' Dizaine.
Jésus prend congé de sa très-sainte mère,
avant d'aller à la mort qu'il veut endurer
pour notre salut. Ave, Maria.
i. Il célèbre la dernière cène et lave les
pieds à ses apôtres. Paler nosler.
2. Il institue le très-saint sacrement de
l'Eucharistie. PoJer noster.
3. 11 suc le sang dans le jardin des Oli-
viers ; ilesl fortifié par un ange. Paler nosler.
k. Judas le trahit par un baiser : il est
pris et lié comme un malfaiteur. Paler nos-
ter.
5. Il est accusé faussement devant quatre
tribunaux et reçoit des soufflels , des crachats
et mille autres outrages. Pater nosler.
6. 11 jette un regard de miséricorde sur
Pierre qui l'avait renié trois fois , et le con-
verlit, tandis que Judas se pend et meurt en
réprouvé. Pater noster.
7. Il est attaché à la colonne et subit le
cruel supplice de la flagellation , où il reçoit
six mille six cent soixante-six coups. Pater
nosler.
8. Après avoir été couronné d'épines , il est
montré au peuple qui crie : Qu'il soit cruci-
fié! qu'il soit crucifié 1 Paler nosler.
9. Condamné à mort, il porti-sur ses épau-
les une croix pesante, et monte péniblement
au Calvaire. Pater noster.
10. Crucifié entre deux voleurs, il meurt
après trois heures de la plus affreuse agonie;
on lui perce le côté avec une lance , cl il est
enseveli. Pater noster
(1) Si l'on dil la couronne pour Ips imes du purgaioire,
on ajoule k la Su de chaque diiaine le Requiem œternam.
(3) Pie Vil, d4cr«i Uibis «l orbis de la sacrée congrc-
Jésus, ressuscité le troisième jour, visite
en premier lieu sa sainte mère. Ave, Maria.
1. Il apparaît aux trois Maries, et leur or-
donne d'annoncer aux disciples qu'elles l'ont
vu ressuscité. Pater noster.
2. Il apparaît aux disciples , leur montre
ses sainles plaies qu'il fait toucher à Thomas.
Pater nosler
3. Le quarantième jour après sa résurrec-
tion, il monte au ciel en bénissant sa sainte
mère et tous ses disciples. Paler noster.
Prions la sainte Vierge d'obtenir aussi pour
nous, maintenant et à l'heure de notre morl,
la bénédiction de son divin Fils. Ave, Maria.
On termine en récitant, en l'honneur des
saints apôtres, le Credo. On peut, si l'on
veut, y ajouter l'oraison que l'on trouvera
à l'art. Passion, § 6.
§ IV. Imiulgences accordées ^ perpétuité à tout fidèle qui
récitera, avec dévolimi et un cœur conlTÙ, les trois orai-
sons jaculatoires qui suivent, pour obtenii' une bonus
mort.
1° Indulgence de trois cents jours chaque
fois que l'on récitera ces trois oraisons jacu-
latoires.
2" Indulgence de cent jours lorsque l'on
n'en récitera qu'une seule.
N. B. Dans les deux cas , l'indulgence est
applicable aux âmes du purgatoire (2).
Oraisons jaculatoires.
Jésus, Marie et Joseph ,je vous donne mon
cœur et mon âme.
Jésus, Marie et Joseph, assistez-moi dam
ma dernière agonie.
Jésus , Marie et Joseph , que je rende mon
âme en paix, dans l'union avec vousl
JEUDI SAINT
TITRE PREMIER.
ART. I. — DU JEUDI SAIHT DANS LES CATHÉ-
DRALES.
(Extrait du Pontifical romain.)
De offido in feria qninta cœnse Domini, cum benedicitor
oleum c:ilechuuienorum et iufirinorum , el conficitur
chris'iia (5).
Hac die, singxdis annis benedicitur oleum
calechumenorum et infirmorum, et conficitur
christna.
Mane itaqiie sacrista,vel iU.e ad quem spé-
cial, omnia quœ ad oleorum benedictionem, et
chrismalis confectionem necessariasitnt parât,
vidclicet : très ampullas oleo mundissimo pie-
nos, quas in sacrario ponil , el diligenter cu-
stodit : itnam ad oleum infirmorum, aliam ad
oleumcateclnimenorum, tcrliam, quœ major sit,
ad citrismu : el hœc lertia cooperiri debel de
panno sericeo albo; prima antem etsecundu,de
sericeo panno alterius coloris sint cooperiœ :
duas mappulas mundas , sive vêla, pro dinco-
nis qui nmpullas oleorum pro chrismate et oleo
calechumenorum de sacristia ad chorum por~
tare debent ; et ultra hœc, sedem seu faldislo^
rium, et credenliam consuetam. Paralur ctiam
alia scdes in prcsbyterio ab opposito allaris ,
juxta gradus circa finem presbyterii ; et antê
galion des Indulgences, du 28 avril 180i.
(3) On trouvera plus loin une traduction et un déTelO|h
pemenl de» rubriquei.
2Ô1
JEU
JEU
éÔ2
ipuatnseâemversus aîtare paralurmensa map-
piK nrnata, quce sil juxta sedem, inter ipsnm
et ultare. Jnxta (lictain scdcm hinc et inde,
mMjis lamen ad fincm jirc.sbi/lcrii , pusita sinC
scamna pro duodecim sacerdotihns, ita ut
ibidem sedentes faciès vcrlunt ad ultare.
Deinde hora compctenti, pontifex venit ad
ecelesiam , ubi parât .se ad missaiii omttihus
potilificalibus ornamentis pretiosia albi colo-
ris. Parant se eliam niinistri pontificis, et ul-
tra illos duodecim presbyteri, seplem diaco-
iii , seplem subdiaconi , acolytlti et alii ne-
cessarii , onincs vcslilnis albi colnris ordini
suo confjruenlibus. Quibus omnibus paratis ,
proeedunt ad altare processionaliler , hoc
modo :
Inprimis procedit tliuriferarius , quem se-
quuntur duo ccroferarii, post hos septem sub-
diaconi bini et bini, et in tertio loco , très
simul vadunt; tum septem diaconi, etiam bini
et bini, et in tertio loco très ; post lios duode-
cim presbyteri bini et bini , quos sequitur
subdiaconus librum L'vanqeliorum portans
ante pectus , cum manipula in eo reposito ;
deinde diaconus, et a dexlris ejus capellanus
assislens, quos demum pontifex sequitur in-
cedens médius inter duos ilii/niurcs canonicos
ecclesiœ, aut in dignitate constitulos , si pon-
tifex sit in ecclesiu sua; alioquin ibit médius
inter diaconum et assit-.lenlcm. El si pontifex
sit archiepiscopus vel patriarclut, et in ec-
clesiu sua, portatur etiam in hujusmodi pro-
cessione crux pcr unum ex minisiris ad hoc
ordinatum, qui médius inter ceroferarios in-
cedit,
Duodecim presbyteri suo ordine juxta se-
dilia in fine presbyterii posila , hinc et inde
slabunt, vel sedebunt , aut yenufleetent pro-
ttt tempus postulabit, faciès semper ad altare
verlcntes; post eos slabunt septem diaconi; et
post iliaconos septem subdiaconi in yradibus
prcsbyterii. Pontifex vero, postquam ante al-
tare pervenerit, facit confessionem: incipitur
Introitus , et proceditur in missa more con-
sueto, usque adillum locum Canonis, ubi di-
citur :
Per quem hœc omnia , Domine, semper
bona créas , exclusive.
Priusquam ergo pontifex verba ipsa dical ,
fada revcrcnlia sacramenlo in altari conse-
crato, rctrahit se ad partcm Epistolœ altaris,
ubi super alium cniicem vacuum abluit diyi-
tos , et ad purificatorium exterijit, et ablutio
usque postcommunionem pontificis réserva tur.
Tum fada iterum sacrainento reverentia, de-
scendit primum gradum altaris, et ibidem
accepta milra , vadit ad diclam sedem sibi
paratam in presbyterio , ab opposito altaris,
et sedet super ipsam, versa facie ad altare,
dictam mensam ante se habcns , circumstanti-
bus ministris, sacerdotibus et aliis paratis
prœdictiSfin suis locis manentibus. Tune ar-
(l) Cet exorcisme a pour but d'éloigner lent esprit im-
nioiuli', toute incursion de Satan, et tout fanlôine, alin (|ue
celte liuile puisse préparer il une onction spirituelle qui
corrobore le temple du Dieu vivant et eu l'asbe la demeure
ûu Sainl-Esprit.
2) Dieu a produit celle huile d'un arbre toujours vert ;
Dictionnaire dss Kites sacbés II.
chidiaconus stans apud ponlifictm dicit alta
voce in tono lectionis.
Olcutn inririiiurutn.
£t mox uHus Subdiaconus ex seplem para-
tis prœdidis cum duobus acolythis , hinc et
inde associatns, vadit ad sacristiam, ubi ac-
cipicns ampullam olei , quod pro infirmis
cunsecrari débet, coopertam, ut invenit , por-
tât eam sinisiro brachio circumdatum ante
pontificcm, ubi eam tradil in manibus archi-
diaconi , plane dicens :
Olcum infirmorum.
Archidiacovus prœsenlat illam pontifici
ad benedicendum , idem dicens, collocans eam
coram eo supra mensam siipradictam.
Pontifex surgens cum milra exorcisât, et
bencdicit illud voce demissa, ita tamen qliod
a circumsianlibus sacerdotibus audiri possit
absolute dicens (I) :
Exorciso te, immnndissime spiritus, om-
nis(iue incursio Salanœ, et omiie phantas-
ina, in iiominc Patlris, et Fiflii, el Spirilus
t sancti; ut rocpd;is ab hoc olco, ut possit
clfici unclio spiritalis ad corroborandum tem-
plum Dei vivi; ul in eo possi! Spirilus sanc-»
Ins habitare, per nomen Dei l'alris oinnipo-
tcnlis, el pcr noinen dilcclissimi Filii pjus
poininl noslri Josu Chrisli , qui venturus est
judicare vivos et mortuos , et saeculum per
igiicm. i^ Amen.
Deinde, depositn mitra , benedicit ipsum
oleum , dicens eadcm voce.
f Dominus vobiscum; ^ Et cnm spirita
tuo.
Oremus (2).
Emilte, quaîsumus , Domine , Spiritain
sanctuni tuum paraclitum de cœlis in hanc
pinguedinem oiivae , quam de viridi ligno
producere dignatus es, ad refectionem men-
tis etcorporis; ul tua sancta bene-^dictione,
sit oinni hoc ungucnto cœlestis medicina; pe-
runcto, tutamen mentis et corporis, ad eva-
cuandos omnes dolorcs , omnes inGrmitates,
omnemque aBgritudincm mentis el corporis,
unde unsisti sacerdotcs, reges , prophelas et
martyres ; sil chrisma tuum perfectum, Do-
mine, nobis a te benediclum, permanens in
visceribus nostris, in nomine Domini nostri
Jesu Cbristi.
His expletis , oleum ipsum eo modo quo
apportalum fuit, ad sacrarium reportatur et
diligcnlissime conservatur. Tune pontifex, re-
assumpta milra, sedet el lavât manus; tum
surgit, et cum milra, et cum ministris suis
[cœteris sacerdotibus et aliis paj'alis in locis
suis manentibus) accedit usque ad gradun\
altaris, ubi, deposila mitra, facit reverentiam
sacramenlo, tum ascendit ad altare, et inci-
piens ubi dimiserat, videlicet, Per quem haec
omnia, etc., procedit in missa usque ad com-
munionem corporis et sanguinis inclusive,
quam pontifex ipse solus sumit. Quo facto,
diaconus ponit hosliam consecratam pro cra-
on le prie d'y envoyer du ciel le Saint-Esprit consolateur,
pour l'uiililé de l'âme el du roriis, alin qu'on trouve un re-
mède céleste pour dissiper toutes les douleurs et les inSr-
iiiilés de l'ànie et du corps dans une onction qui a été
employée fonr les prêtres, les rois, les proplièîes el les
martyrs, (oncùon peut nigniâer ici desiiuuiioii.)
£05
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
S04
stina die reservandum in caliccm seu vascii-
!um ad hoc pnratum, et reverenter collocat
ipsam super médium altaris. Deinde pontifex
commwiicat diaconum et sxibdiaconum , ne
ulios de elero, et poslquam se piiri/icaveril, ac
etiam primam digilorum ablulionem ex alio
falice sumpserit, facta reverenlia sncravicnto
in altari posito , in secundo gradu altaris
mitram accipit, et redit ad prœdictam scdem
cum ministris suis et aliis a^sistcntibus, co
ordine que prœmissum est, et ibi cum mitra
sedet. Tune archidiaconus stans apud ponli-
ficem dicit alla voce in tono lectionis ;
Olcum ad sancluni chrisma.
Lt mox eadem voce, in tono suhjungit :
Olnuni catechumonorutij.
Quo diclo, oblato ponlifici thuribulo, pon-
tifex imponit incensum, et bencdicit more so-
lito. Tum duodecim presbyteri, septcm dia-
coni, et septem subdiaconi parati prœdicli, et
alii ministri, quot necessarii fuerint, eo or-
dine quo tenerunt, peryunt ad sacrarium ad
deferendum cum omni décore et reverentia
oleum chrismnle et olcum calcchumenorum,,
ministris tamcn ponlificis cum eo remanenti-
bus. Inccdunt autein redeunles ad cliorum
cum ampulUs, hoc ordine. Primo thurifera-
rius cum thuribulo fumiijante, qucni. sequitur
subdiaconus crucem deferens , médius inter
duos acolylhos cum ccreis ardenlibus; tum
duo cantores cantanles versus
O Redcmptor,
ut infra habentur; quos sequunlur biiii et
Uni subdiaconi et diaconi; deinde unus sub-
diaconus portons vascuhim cum halsamo; tum
duo diaconi ampuUas olci ad sancluin chrisma
et pro oleo calcchumenorum portantes, qui
iiabent mappulas mundas, sive vêla ad collum,
yicorum exlremilates ante pectus dépendent,
tenentes ipsas amj)uUas sinislris brachiis cir-
cumdatas, et extrcinitutibus mappularum quœ
a dextris dépendent involutas et cooperlns;
ila tamen ut a medio supra videri possint.
Diaconus autem, qui oleum ad sanctum chri-
sma portât, a dextris vadit; hos sequuntur
duodecim sacerdotes , diaconi et subdiaconi
prœdicti bini et bini. Quibus sic a sacristia
versus pontificcm procedentibus, duo cantores
prœdicti contant versus sequentes, ton. 2.
O Redemptor, sume cainien leuiet conci-
ncnlium.
El chorus idem repliât. Deinde dicti duo
cantores prosequuntur sequentes versus.
Audi, judex morluorum, una spes morta-
lium, audi voces proferentium donum pacis
prœviDni.
Chorus repetit versum
O Redemptor.
Deinde dicti duo cantores prosequuntur
persus
Arbor fêta aima luce hoc sacrandum pro-
tulit : fert hoc prona prœsens turba Salva-
lori sœculi.
(I) On prie le Rédempteur, le juge des vivnnis et des "
morts d'agréer les diaiils et les duiis de son Eglise; le
pontife en i^érémonie a fait la consacrai ioii, on prie Jésus-
Christ, roi de l'éternelle patrie, de l'aire de cette liuili- un^
préservatif contre les démons, en la consacrant lui njême
2) C'est Dieu qui prépare les mystères célestes el lou^
Chorus repetit versum
0 Redemptor.
7'um illi duo cantores prosequuntur ver-
sum
Stans ad arani imo supplcx infulalus pon-
tifes deliitum pei'solvit oiniic , coiisecralo
clirisin.ite.
Chorus repetit versum
O Redemptor.
Deinde illi duo cantores prosequuntur ver
sum
Gonsecrare tu dignare, Ilcx perennis pa-
tries, hoc ulivum signuia vivum, jura contra
daDinonum (1).
Chorus repetit versum
O Redemptor.
Eis igilur, ordine prœmisso,'in presbyle-
rium ecclesiœ cantando i:ersus prœmissos pcr
venientibifs, crux cum candelabris et incenso
situalur prope allare, juxta cornu Lpistolœ;
archidiaconus, diaconus et subdiaconus mi~
nistrantes sint circa pontificem hinc et inde.
Sacerdotes vero duodecim parati juxta eos
duo cornua faciunt, sex hinc et sex illinc,
vertentes faciem ad ullare, a lateribus, assi-
stentes pontiftci, tanquam ejus testes et mini-
sterii sacri chrismatis cooperalores. Diaconi
vero post tergum pontificis et post eos sul)dia~
coni parati stant, tanquam ministri et inspe-
ctorcs. Intérim dinroni ampullas olei chrisma-
lis et olei calechumenorum portantes et sub-
diaconus cum bnlsamo s^ibsistunt, quousque
omnes prœdicti in suis lacis fuerint ordinati.
Omnibus iloque dispositis, diaconus ampnl-
lam olei chrismalis ferens venit ante pontifi-
cem, et archidiaconus illam involulam cum
mappula quum diaconus ipse, circa collum
portavii, de manu ejus accipiens, eam sic in-
volutam ostendit pontifici sedenli, et illam
super mcnsam ante episcopum positam collo-
cat diligenler, alio diacono nmpullam niiam
assidue inter brachia tenenle. Tune subdiaco-
nus vasculum cum balsamo portons , illud
tradit archidiacono, qui, balsamum pontifici
similiter oslendcns, ipsnm supra mensam col-
locat. Tum pontifex, deposita mitra surgit,
et versus ad allare, hnbens ante se super men-
sam ampullam olei chrismalis et balsnnmm,
ante omnia benedicit ipsum balsamum, dicens :
^ Dominas vobiscum ; i^ Et cum spirilu
tuo
Or émus (2).
Dcus, mysteriorum cœlcstium et virlulum
omnium prœparalor, noslras quwsumus pre-
ces csaudi , hanc odoriferam sicci rorlicis
lacrjmam ( quœ filitis virgaî profiucndo
sudorem, sacerdotali nos opimat ungueulo)
acceptabilem tuis prœsia mysteriis, et con-
cessa bcnedictione sanctiffica, per Dominum
nostruin Jesum Ciiristum Filiuui tuum, qui
tecum vivit et régnât in unitate Spiritiis
sancti Deus, per omnia sœcula sœculorimi.
ï^ Amen.
les les vertus; en bénissant le baume, le pnniife demanda
qu'il soil sanctifié comme les parfums que Moïse reçut or.,
dre de préjarer; que ceux qui en senint oints aj^rès la
l)aptême, reçoivent une ahoudanle bénédicliou cor|iorella
et spiriiuelle, et la récumpeuse de leur foi daus la bieu..
heureuse éteruiié.
805 ^u
Oremus.
Crcaturarom omnium, Domine, procroator,
qui per Moysi'n r.unuluin luura pcrtDislis
licrhis aroiii^lutu fieri pra2ccpisîi sanclifica-
tioncm iin{;uciiti, clciiiLMiliniii tuani suppli-
(•lier dt'posciiiius, ut huic unguciito, quod
radis pruduxit slir|)oa, spirilualctu gratiaiii
l,ii(;icndo, pleniludiiicai saucliffiralionis iii-
l'uDilas. Sil nobjs, Duoiiiio, fidei hilaritalc
cunclituin; sil sacerdolalis uiigucnti chrisina
pcr|jeluuni; sit ad cœleslis vcxilli iinpressio-
iicni digiiissiuiuiii ; ut quicunquc bapti^iiiate
sacro rcnati islo Tuprint iiquorc peruncii,
corpoiuin atquc aniuiaruni bcncdicUonom
plcnissiniaiu conscMjuantur, el bcalœ fidei
collalo munere pcrcnuiter amplii uiur, per
Duininum noslruin Jcsum Chrisluin Filiuni
luuin, (|ui Iccuin vivil et régnât in unilatc
Spirilus sancti Deus, per ouniia sœcuia sa;-
culoruQi. i^ Amen.
Beinde accepta mitra, stans adhuc pontifcx
miscct super patenam tel in aliquo parvo
rasculo bulsamiiin cum modico olei de ampulla
chrismali sumpli, diccns (1) :
Oremus Doiniiium Dcum noslrum omni-
polentem, qui incotnprelieiisibilcm nnigenili
Filii sui, siliiiiuc co.Tierni diviiiitalem inira-
hili disposilione vera humanitati inseparahi-
liter conjunxil, et coopérante gralia Spirilus
sancti, oleo exsullalioiiis prœ parlici|>ibus
suis linivit, ut honio friiude diaboli perditus,
gemina cl singulari conslans inateria, pe-
rçu ni reddcretur, de qua exe idi rat, hœrcdilali;
qualenus hos ex divcrsis creaturarum spe-
cicbus liciuorcs creatos saiiclœ Trinilalis
perfectione bcncfdicat, cl benodiconda san-
ctifficet , concedal(]ue , ut simul pcrDiiï.ti
unum fiant ; el quicunquc cxtcrius im!e
perunclus fueril, ila interius linialur, quod
omnibus sordibus eorporalis materiaB careiis,
se participcm regni cœleslis effici gratulelur,
per cumdcm Uominuui noslrum Jisum Cbri-
sluin Filium suum , qui cum co \isit et
régnai in unilatc S|iiritus sancli Dcus, per
omnia sœcuia sœculoruni. i\ Amen.
Quo facto sedcl pontifcx, retcnla mitra, et
haliit plane tertio in modum crucis super os
ampulla; chrismalis involulœ ante se super
mensam stantis. Deinde duodecim sacerdotes
parali, qui juxta eum suni, ordinatim facien-
Ics rctcrcnliam sacramento in atlari pusito et
pontifici, ad mensam prœdicta n ncccdunt, et
stantes anie earn sinjuli successive eodem
modo ut pontifcx feccrat, in modum crucis
super os nmpullœ prœdiclœ hâtant. Tum rcve-
rcntiam, lU supra facicnlcs, ad loca sua rcvcr-
tuntur. Quo fado, surgit pontifcx, et stans
cum mitra, legendo dicit exorcismum chri-
smalcm, absolute dicens :
Uenedictio christnatis (2).
Exorciso le, creatura olei, per Deum Pa-
tren» omnipolentcm, qui fecil coelum et ter-
ram, mare cl omnia quœ in cis sunt, ut om-
(I) La ilivinilé iiiconipréhonsible ilii l'ils unique do Diou,
cuéU'mel h son Père, a élc unie insépurablciuout à un
vrai liomme, et par rojiératioii du Saiiil-Espril il a reçu
une oncLiou intomparable, aUn que. riiomiuo composé de
lU'uv natures qui ne fout qu'uae personne ( gemina et sin-
i/uluii comians nuieiia ) 1*. rendu à fliériuge éternel
JEU
•Of
nis virtns adrcrsarii, oninis cxcrcitus dia-
boli omnisque incursio, cl omnc pliantasma
S.'ilano) eradicelur el cITugelur a le; ut fias
omnibus qui ex le imgcn'di sunl, in adoplio-
nem filiorum per Spiritum sanclum. In uo-
mine Dei l'iiflris omnipotenlis , et Jesu f
Clirisli Filii ejus Doiniui nostri, qui cum eo
vivil el régnai Dcus, in unitale cjusdem Spi-
rilus t saucli.
Deinde, depositn mitr-n, txtensis manibut
anie pectus, dicit Prwfilionem :
Per omnia sxcula saeculorum. i^ Amen.
t Dominus vobiscum ; i^ Et cum spirila
tuo.
t Sursum corda, i^ Habemus ad Dominum.
y Gratias agamus Domino Dco nustro. i)
Dignum cl justum est.
V'crc dignum et justum est, xqnum et
saiutare. nos tibi semper cl ubique gratias
agerc, Domine sancle, Paler ouinipolcns,
ijelerne Dcus. Qui iu principio inter cœlcra
bonilatis tuœ munera lerram producere fru-
clircra ligna jussisti, inter qu» hujus pin-
guissimi li(]uoris ministra) olirai iiasccrea-
tur, quaruDi fruclus sacro chrismali descr-
virct. Nam el David prophetico spiritu grali»
tua; sacramcnla prœnosrcns, vullus noslros
in oleo cxhilarandos esse cantavit : et cum
niunili crimina diluviu quondam cxpiarenlur
riïuso, simililudinem fuluri muneris colum-
ba demon«lrans per olivai ramum parem
terris redilit.im nunliavil. Quod in novissi-
mis temporil)Us nianifestis est effectibus de-
claralum , cum baplismatis aquis omnium
criminuui commissa delcnlibus, b,-ec olei
unctio vullus noslros jucundos ellicit , ac
serenos. Inilc etiam Moysi famulo tuo man-
dalum dedisli, ut .Vnron fralrom suum prius
aqua lolum per infusionem hujus unguonli
cnnstituerd saccrdolem. Accessit ad hoc am-
plior hoiior, cum Fiiius luus Jésus Ciiri-
slus Dominus noslcr lavari se a Joannc un-
dis Jordanicis excgissel; ut Spiritu sanclo ia
ciiiumbo; simililudine dcsuper misso Unige-
nilum luum,in quo libi opiime complacuisse
testiiiinnio subsequenlis vocis ostenderes, et
lioc illud esse manifeslissime comprobares,
quod eum oleo laBlitiie praî consortibus suis
ungendum David propheta cecinissel. Te igi-
tur deprecamur, Domine sancle, Pater oin-
nipolens, œtcrnc Deus, per cumdcm Jcsum
Christum Filium luum Dominum noslrum,
ul hujus crealurjB pingueJinem sancliflicare
tua benefdiclione digneris, et sancti f Spiri-
tus ci admiscere virlutem, coopérante Christi
Filii lui polcutia, a cujus nominc sanelo
chrisma nomen accepil, unde unxisti sacer-
dotes, reges, prophetas el martyres; ut spi-
ritualis iavacri baplismo renovandis, crealu-
ram chrismalis in sacramentum perfeclœ
salulis vilaeque confirmes; ut sanclificatione
unclionis infusa, corruplione primœ nalivi-
talis absorpla, sanclum uniuscujusque tem-
dont il était déchu par la ruse du démon. Le pontife de-
mande ijue CCS liqueurs composées forment un Seul lout,
f't que tous ceux (jui on recevront l'onctiou extérieure
soieiit purifiés iulérieuremeul de toute tache, el se félici-
lent d'être partici|ianls du royaume céleste.
(3) Voy. la preiuière uulc de cet arlide.
207
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
203
j)lum accepla"bilis vilae innocenliœ odore re-
dulcscat , ut secunduin coiislilutionis Uia)
sacramentuni, rc^io et sacerdotali proplieti-
coque honore perfusi, vcslinieiilo iiicorrupli
niuneris induantur; ut sit iiis, qui rcnati
fuerint ex aqua et Spiiilu saucio, chrisma
salutis, eosque œlernae vila; pardcipcs, et
cœlestis gloriœ faciat esse coiisortes {quod
sequitur dicil submissa voce Icgendn, ilii la-
men quod a circumstantibus audiri possil),
per cunidem Dominiim noslrutn Jcsum Chri-
stum Filium luum, qui tecum vivit et régnât
in unitate ejusdem Spiritus sancti Deus, per
oninia sœcula sabculorum. ^ Auien (1).
Prœfalione hujusmodi finila, pontifex bnl-
samum cumillo modico oleo ex ampulla chris-
midi snmpto misluin commiscel suncto chris-
mati, reponens ipsum in ampullam chrismalcm
et dicens :
Haec commislio liquorum flat omnibus ex
oa perunclis propitiatio et cuslodia saluta-
ris in sœcula sœculorum. ^. Amen.
Tum diaconns, qui ampullam clirismalem de
sacrislia portavit, drponit mappulam sive vé-
lum de ipsa ampulla, dimissa ei sua serica
veste alba, quam antea habebat, et pontifex
eapite inclinato, salittnt chrisma, dicens :
Ave, sanclum chrisma.
Et hoc secundo et tertio facit, semper
allius dicendo ; quod postquam tertio dixerit,
osculatur labium ampullœ, quo facto, sedet
pontifex, et uccipit milram. Tum sinyuli duo-
decim sacerdotes parati prœdicti accedunt sxic-
cessive per ordinem ad mensam, supra quam
posita est ampulla chrismatis, et factis reve-
rentiis sacramento in altari posilo et pon-
tifici, tertio in varia distantia qenufleclunt
coram ampulla, quolibet vice semper allius
dicendo in lono prœdicto :
Ave, sanctum chrisma.
Quo tertio dicto, labium ampullœ reverenter
osculantur et ad sua loca reverltintur. Quo
peracto, ampulla in uno latere mensœ prœ.-
dictœ collocutur. Et mox diaconus aliam am-
pidlam sua veste coopertam cum oleo catechu-
menorum ferens accedit ad prœsenliam ponti-
ficis, et ampullam ipsam sine mappula, quam
diaconus ipse circa collum relinet, tradit ar-
chidincono, qui illatn suscipiens eam osten-
dit pontifici, et collocat supra mensam prœ-
dictam, in medio antc ponlificem; super
quam ampidlum statim tum ipse pontifex
quam etiam duodecim presbijteri prœdicti
halant, prout supra de ampulla chrismatis
factum est. Quo facto, pontifex surqens cum
milra submissa vuce Icgendo absolule exorcis-
mum olei catechumenorum, dicit :
(I) Dès le commencement du monde. Dieu créa l'arbre
qoi produit la matière du saint chrême; David, par une
conuuissauue anticipée de nos sacrenienls, a prédit que
noire \is3ge serait réjoui par l'huile. Lorsque le déluge
expiait les'crimes du monde, la colombe, démontrant Bgu-
lalivemenl dos biens futurs, annonça par un rameau d'o-
livier que la paix était rendue à la terre ; c'est ce qui se
réalise de notre temps dans le baptême et l'onction qui le
suit. Dieu avait aussi commandé à Moïse que Aaron tût
d'abord lavé et ensuite consacré prêlre. Ce qui est biea
plus honorable, c'est que Jésus-Christ N"tre-Seigneur ayant
voulu èlre lavé dans l'eau du Jourdain, le Saint-Esprit
descendit en forme de colombe, ensuite la voix qui le dé-
clarait le bien-aimé du Père démontra bien co (pie David
aiail prédit, ciu'il recevrait une OQCliou iacomparable. Oa .
Benedictio olei catechumenorum (2).
Exorcise te creatura olei, in numino Dei
Paftris omnipotenlis, et in nomine Jesuf
Christi, et Spirilus f sancli, ut in liac invo-
calionc individuae Trinilalis alque unius
virilité Deitatis, omnis nequissima virliis
adversarii, omnis inveierata nialilia diaholi,
ouiiiis violenta incursio, onine confusiini et
caecum phanlasma eradicolur, et elTugcliir,
et discedat a le ; ut divinis sacramenlis pu-
riGcala fias in adoplionem carnis et spiri-
tus, eisqui ex te ungcndi sunt, in ren)is>.io-
nein omnium pcccatorum ; ut efficiaiilur
eorum corpora ad omnem gratiam spiritua-
lem accipiendam sanclificata, per eiimdem
Dominuui noslrum Jesum Chrislum, qui ven-
turus est judicare vivos et morluos, et s;c-
culum per ignem. ^. Amen.
Deinde, deposita mitra, pontifex stans 6e-
nedicit dictum oleum catechumenorum eadem
voce , dicens :
f. Dominus vobiscam ; i^. Et cum spiritu
tuo.
Oremus.
DeuSjincrementorum omnium et profec-
tuum spiritualium remuncrator, qui virlute
sancti Spirilus imbccillaruni menlium rudi-
nienta confirmas, te oramus, Domine, ut
cmiltere digneris tuam benefdiclionem su-
per hoc oleum, et venluris ad beatœ regene-
ralionis lavacrum, tribuas per unclionem
hujus creaturse purgationem mentis et lor-
poris; ut si quœ illis adversantium spiri-
tuum inhaesere maculœ, ad tactum sancli-
ficali olei hujus abscednnt ; nullus spiritua-
libus nequitiis locus, nulla refugis virtutibus
sit facuUas, nulla insidiantibus malis lalendi
licenlia relinquafur. Sed venienlibus ad
fidem servis luis, et sancli Spirilus lui
opérations mundandis, sit unclionis hujus
prœparalio ulilis ad salutem, quam etiam
cœleslis rcgenerationis nativilale in sacra-
mento sunt baplismatis adepturi, per Uomi-
num noslrum Jesutn Chrislum Filium tuum,
qui veiUurus est judicare vivos et morluos,
elsœculum per ignem. v\. Amen.
Deinde pontifex, et successive duodecim
sacerdotes prœdicti reverenter salutant oleum
ipsum, dicenles tertio in tono leclionis :
Ave, sanctum oleum.
Et postquam tertio id fecerint, osculantur
os ij)sius ampullœ, prout supra de chrismate
posilum est. His itaque peraclis, ambœ am-
pullœ per dictas duos diaconos, co ordine et
décore quo delatœ fuerant, ad sacrarium
sive sacristiam processionaliter reporlantur.
prie le Père tout-puissant par Jésus-Christ son Fils et
Kolre-Seigneur dont celle huile lire son nom, d'accorder
à tous ceux qui eu seront oints après le bapiênic la grâce
d'élre entièrement délivrés de la corrupllon priniiii\e,
d'élre tous un temple rempli de bonne odeur par l'iinio-
cence de leur vie, de paraître avec toute la dignilé des
rois, des prêtres et des prophètes, et de participer à la
gloire célesle et à la vie élernellc.
(2) On demande l'éloignemcnt du démon, et que l'onc-
tion de celle huile serve à la rémission des péchés, à l'a-
doption divine, et à disposer le corps à recevoir tonte
grâce spirituelle; qu'elle cffaci' tomes les taches, et pré-
serve du retour des malins esprits. Tel est l'objet des
prières qui termiaenl colle céréuionie vénérable et !) ja-
mais mémorable.
209
JEU
JEU
Intérim dum reportantur, duo prœmissi cari'
tores cantant hos versus.
Ut novelur sexus omnis uncliono Chris-
malis, ut sanotur sauciata dignitatis çloria.
Chorus replicat lotum versuin
0 Kedemptor.
Tumdicti duo cantores prosequuntur ver-
sum
Lola mente sacro fonic aufufçanlur cri-
iiiiiia ; uncla fronle sacrosancla inlluunt
charismata.
Chorus replicat versum
O Redeniplor.
Veinde dicti duo cantores prosequuntur
versus
Corde natus ex parentis alvum iinpleiis
Virginis, prœsla'luceiii, Claude morlem cliris-
inalis coiisurlibus.
Chorus replicat versum
O Redeniplor.
(Juo replicato, dicti duo cantores prose-
quunlur versutn
S'a liœc dies festa nobis sœculorum sœcu-
lis : sil sacrata digiia laude, ncc sencscat
Icinpore.
Chorus replicat versum
O Redemplor.
Vêtus aulem çhrisma et oleum catechu-
menorum «c infirmorum {si quod remnnse-
rat in ampullis] ponitur in lainpadibus ec-
clesiœ ante sncra)iientum, ut combumlur. lie,-
liquum aulem, quod est t« pyjcidibus, sive
ccipsidis cum bombijce, i<jni comburitur ; et
nnvrim dtinde cuin nova bombyce in pyxi-
dibus sive capsulis imponitur. Intérim dum
chrisma et oleum catechumcnorum ad sn-
cristinm portunlur, pontifex sedens cum mi-
tra lavât manus, deinde redit ud allure ,
prosequilur missum, ut in Missali habelur,
et dicio, Itc, missa est, dat benedictionem, et
dicens Evanqelium sancli Joannis, nccedit ad
faldistorium, ubi sedet cum milra, et jubet
presbytères attente, ut juxia canonum tradi-
lionem chrisma et olea fidcliter cuslodinnt, et
nulli sub prœlextu mcdicimv , vel maleficii
tradere prœsumant ; alioquin honore pri-
ventur.
ART. II. — DES OFFICES ET MESSE DU JECDI
SAINT DANS LES CATHÉDRALES.
(Pontilical romain, expliqué par Dumolia.)
Chapitre I. — Des préparatifs.
L'évoque désirant officier pontiGcalement
le jeudi saint, plusieurs offices se rencon-
trent en ce jour-là : la messe, la bénédiction
des huiles, la procession du saint sacrement,
et le lavement des pieds; bien que je ne me
fusse proposé que de traiter des olQces qui
se rencontrent dans le Cérémonial des évé-
ques, j'ai cru pourtant qu'il ne serait pas
hors de propos de décrire ce qui est traité
dans le Pontifical, touchant la bénédiction
des huiles, afin qu'on puisse avoir en méma
temps et tout de suite la cérémonie entière
du jeudi saint.
i. L'autel et la chaire de l'évêque seront
paii's comme aux fêtes solennelles, la croix
de l'autel couverte d'un voile blanc, et les
cierges de cire blanche.
SIO
2. Le sacristain doit préparer nne cré-
dence au cAié de l'Epttre, couverte d'une
nappe pendante jusqu'à terre, sur laquelle
on met tout ce (jui est nécessaire pour la
messe pontificale, et encore un calice plus
beau et plus grand que les autres, pour t
mettre 1 hoslie consacrée, en sorte qu'elle j
puisse être mise facilement; deux grandes
hosties pour consacrer, et d'autres petites
dans quelque vase pour la communion des
prêlres et autres qui se présenteront; un ca-
lice pour l'ablulion de l'évêque avant que de
faire la bénédiction des huiles; deux encen-
soirs avec les navettes.
3. Il prépare aussi une chapelle et l'orne,
le mieux qu'il est possible, de tapisseries
(non point noires), de fleurs et de lumières,
pour y reposer le saint sacrement après la
messe, et qu'il y ait un autel avec six chan-
deliers et des cierges de cire blanche.
4. Des flambeaux et des cierges pour les
chanoines, bénéficiers et pour les autres
clercs, de cire blanche, difl^érents pourtant
aux poids des uns aux autres.
5. Un cierge peint et orné pour l'évêque,
qu'il fait porter par son chapelain.
6. Un dais blanc avec quatre ou six bâtons
pour le porter.
7. Les ornements pontificaux, qu'il met
dans la sacristie ou eu antre lieu destina
pour s'habiller, comme aussi les ornements
du prêtre assistant, des deux diacres d'hon-
neur, du diacre et du sous-diacre, et pour
les chanoines qui doivent prendre le pluvial
et servir de choristes.
Chap. il — Des préparatifs pour les saintes
huiles.
1. Le sacristain ou autre qui en a la
charge doit préparer dans la sacristie ou en
autre lieu sûr et fermé, trois pots ou vases
d'argent ou d'élain, dont le pied doit être as-
sez ample, sur lesquels doit être gravé à l'un,
oleum infirmorum, à l'autre oleum calechU'
tnenorum, et au troisième, qui doit être plus
grand que les autres, S. chrisma, qu'il doit
tous remplir d'huile très-pure, et une fiole
avec du baume.
2. Ces vases doivent avoir chacun un voile
de taffetas ou autre étoffe de soie de couleur;
celui du saint chrême doit êlre blanc.
3. Deux grands voiles ou écharpes pour
les diacres qui doivent porter de la sacristie
les vases des huiles du saint chrême et des
catéchumènes.
1. Il prépare dans le presbytère ou, s'il
n'est assez grand, dans le chœur, directe-
ment au devant du milieu de l'aulel, un fau-
teuil pour l'évêque, avec une table au de-
vant, en sorte qu'elle soit entre l'autel et le
fauteuil, couverte d'une nappe blanche pen-
dante jusqu'à terre.
5. Près du fauleuil, autour de la table, on
met des escabeaux pour l'archidiacre, le
prêtre assistant et diacres d'honneur, et
bancs, l'un d'un côté et l'autre de l'a
pour douze prêtres, six de chaque côté
doivent assister à la bénédiction des h
su
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
212
en droite ligne, s'il se peut, sinon aux deux
bouts de la lable, tirant vers l'autel.
6. En la sacristie il prépare des amicts,
aubes, ceintures, étoles et chasubles, s'il se
peut blanches pour les douze prêtres ; comme
aussi des amicls, aubes, ceintures et dalina-
tiques pour sept diacres et sept sous-dia-
cres; comme aussi sept étoles pour les dia-
cres, ne prenant point des manipules et des
surplis pour quelques acolytes.
7. Et enfln le l'onlilical, pour être porté
quand il sera nécessaire par celui qui en
aura le soin.
CoAP. III. — De l'entrée de Vévêque dans
l'église, et comme il est revêtu de ses orne-
ments.
1. L'heure étant venue, l'évoque se rend en
l'église accompagné des chanoines, et y est
reçu à l'ordinaire, ri après avoir fait sa
prière à l'autel où re|)ose le saint sacrement,
et après au grand autel, va à la sacristie ou
en autre lieu où il a accoutumé de s'habiller
et tous les chanoines aussi.
2. Si c'est dans la sacristie ou chapelle, y
étant arrivé, il fait une génullexion au cruci-
flx qui y est, va à la chaire qui lui a été pré-
parée et s'assied.
3. Pendant qu'on dit none, il prend les
sandales et dit les psaumes Quam di-
lecta, etc.
4. Quand le chœur dit Christus factiis
est, etc., l'évêque va se mettre à genoux
vers l'aulel, et tous les chanoines se mettent
à genoux là où ils se trouvent, et le Miserero
étant dit, l'évêque dit l'oraison Uespice, etc.
5. Après, il se lève et s'en retourne en sa
chaire; tous les autres se lèvent aussi : l'évê-
que quitte sa chape, lave les mains et en-
suite est revêtu de ses ornements comme en
la messe pontiCcale.
6. Pendant que l'évêque prend ses orne-
ments, les chanoines qui le doivent assister
prennent les leurs.
7. Les prêtres, diacresetsous-diacres, des-
tinés pour assister l'évêque à la bénédiction
des huiles et confection du saint chrême,
prennent leurs ornements aussi, et comme
tous sont habillés, l'évêque, ayant reçu la
mitre et la crosse, fait une génullexion au
cruciGx qui est en la sacristie, et tous les
antres la font aussi en même temps cl vont
à l'autel en ordre qui suit. {?{olex que durant
ces trois jours l'évêque et tous les autres doi-
vent faire la génuflexion à la croix.)
8. Le thuriféraire marche le premier, puis
les acolytes avec les chandeliers après le
maître des cérémonies.
9. Les sept sous-diacres marchent après
deux à deux, les plus jecnes les premiers, et
les trois derniers allant ensemble, puis de
même les sept diacres tenant les mains join-
tes; les prêtres aussi ayant les mains join-
tes, marchent de deux à deux.
10. Ensuite les cliaiioines les plus dignes,
ou s'il y en a revêtus dii pluvial, marchant
les dernier!:.
11. Le sous-diacre marche tout seul, por-
tant le livre des Evangiles devant la poitrine,
avec le manipule de l'évêque dedans.
12. Le prêtre assistant et le diacre vont
ensemble.
13. Et enfin l'évêque avec la mitre et la
crosse, ayant à ses côtés les deux diacres
d'honneur.
14. Les acolytes de la mitre, de la crosse,
du Pontifical, bougeoir et grémial, marchent
après.
15. Si c'est un archevêque dans son église
ou province, il fait porter sa croix par un de
ses chapelains, qui marchera entre les deux
acolytes des chandeliers.
16. Arrivant au chœur, les sous-diacres,
diacres et prêtres qui doivent assister l'évê-
que à la bénédiction des saintes huiles, après
avoir fait une génullexion, s'en vont, les
prêtres aux bancs qui leur ont élé préparés,
les diacres derrière le fauteuil de l'évêque,
et les sons-diacres derrière les diacres.
17. Les chanoines font une génuflexion à
la croix qui est à l'autel, et après vont en
leurs chaires du chœur
18. L'évêque et ses assistants vont au
devant des degrés de l'autel, l'acolyte prend
la crosse et le sous-diacre lui 61e la mitre,
saluent après tous l'autel d'une génuflexion.
19. L'évêque commence la messe, consa-
crant deux grandes hosties avec des petites
pour la communion générale, et la poursuit
tout de même qu'en la messe pontificale, jus-
qu'à ces paroles du canon cxclusivemeat :
Per quem hœc omnia, etc.
CuAP. IV. — De la bénédiction de Vlmile des
infirmes.
1: L'évêque, auparavant que de dire ces
paroles : Per (/uem hœc omnia, etc., ayant
couvert le sainl sacrement du corporal, fait
une génuflexion au milieu de lautel, puis va
au côté de l'Epîtro, où l'acolyte apporte la
burette de l'eau et la présente au diacre, qui
lui donne à laver l'extrémité de ses doigts
dans le calice préparé pour cela, et les essuie
avec le purificatoire, cette ablution étant
conservée jusqu'après la communion, pour
être prise par l'évêque.
2. L'évêque retourne au milieu de l'autel,
où il fait une génuflexion avec le prêtre as-
sistant et le diacre qui sont à ses côlés, le
sous-diacre et diacres d'honneur la font à
u'ême temps en leurs places; l'évêque des-
cend au bas des degrés avec le prêtre assis-
tant et le diacre, le sous-diacre se retire au
côlé de l'Evangile, à la gauche du diacre, et
l'évêque, étant à demi tourné, reçoit la mitre
des mains du diacre de l'Evangile, et la crosse
de l'acolyle, et sans se tourner vers l'aulel
pour le saluer, va pour faire les saintes hui-
les, les diacres d'honneur se melt.int à ses
côtés dès aussitôt que Icvêque a recula mi-
tre et la crosse, le prêtre assistant allant
après; le diacre et le sous-diacre, ayant salué
l'évêque quand il quitte lautel, vont près de
leur banc ordinaire, où ils demeurent debout
et découverts jusqu'à ce que l'évêque soit «le
retour à l'aulel.
215
JEU
3. Le maître des cérémonies marche le pre-
mier, puis i'évêque avec les deux diacres
d'Iionnt'iir à ses côlés, le pièire assislanl ve-
nant après, puis les acolytes de la crosse, de
la mitre et du l'oiitifical.
4. Les prêtres, diacres et sous-diacres sa-
luent i'évêque quand il arrive à son siège,
les diacres et sous-diacres d'une {génuflexion,
et les prêtres dune inclination profonde.
5. L'évêque, étant arrivé à son siège,
quitte la crusse, retenant la mitre, s'assied
la face tournée vers l'autel, la table entre
deux, ses assistants demeurant assis et dé-
couverts, savoir: les deux diacres d'honneur
à ses côlés, le prêtre assistant au bout de la
table, à la main droite de révê(]ue, les prê-
tres demeurant en leur place assis et décou-
verts , les diacres et les sous-diacres aux
leurs.
G. Le maître des cérémonies va quérir
l'archidiacre, lequel, ayant fait une génu-
flexion à l'autel et inclination à I'évêque,
étant à un bout de la table debout et décou-
vert, chante d'un ton médiocre, oleiun i)ifir~
moruin, comme il est noté au l'ontifical, et
après s'assied. (// ne serait pas nécessaire d'al-
ler quérir Varchidiacre s'il assistait en per-
sonne () I'évêque, oit que, étant absent, le prê-
tre assistant le représentât à cet office.)
7. Le maître des cérémonies avertit à
même tem[)s un des sept sous-diacres et lo
conduit, avec les deux acolytes des chande-
liers, à la sacristie, et après avoir fait une
génuflexion à I'évêque, s'ils passent au de-
vant de lui, ils eu font encore une à l'autel.
(Si les vases étaient si grands qu'un seul
snus-di'icre ne pût pas les porter, le maître
des ciréinonies conduirait deux sous-diacres
à la sacristie pour les prendre, et les porte-
roienl par les anses, un d'un côté et l'autre
de l'aulrc, ce qui sertira de remarque pour la
suite.)
8. Le sacristain ou autre qui a préparé et
rempli les vases d'huile donne au sous-dia-
cre le vase où il y a gravé olcuin inlirmorum,
couvert de son voile (lu'il porte des deux
mains, fait une génuflexion à l'autel, entrant
au chœur, et une autre arrivant auprès de
I'évêque, puis donne le vase à l'archidiacre
(ou au prêtre assistant), lui disant, sans
chanter, oleum infirmoruin, fait encore une
génuflexion à I'évêque, puis à l'autel, et se
retire en sa place.
9. L'archidiacre s'étant levé prend ce vase
des deux mains, le présente ou le montre à
I'évêque, lui disant, sans chanter, oleum in-
firmorum, le met au milieu de la table au
devant de I'évêque. [Si ces vases étaient si
grands qu'il fallût deux sous-diacres pour les
porter par les anses, étant arrivés nu devant
de I'évêque, ils mettraient le vase sur la table,
et l'archidiacre le montrerait à I'évêque, lui
disant, sans chanter, oleum inCrmorum.j
10. L'évêque, sans (luitter la mitre, se 1,';-
ve et tous les assistants aussi, et tenant les
mains jointes, dit à voix basse, en telle sorte
pourtant qu'elle se puisse entendre de ses
assistants, Exorcisa le, etc., donuuul sa bé-
JED 2(4
nédiction de la main droite par trois fois sor
le vase, les assistants répondaat Amen, à la
Cn de l'oraison.
11. L'exorcisme fini, le second diacre
d'honneur lui ôte la mitre, et l'éfêque don
même ton, tenant les mains jointes, iiil Do-
minus vobiscum, Oremus et ensuite Emilte,
quwsumus, etc., et bénit l'huile.
12. La bénédiction faite, le maître de»
cérémonies fait revenir le môme sous-diacre,
lequel ayant fait la génuflexion à l'autel et à
l'évêque, prend le vase et l'huile des inûr-
mes bénite, ell'ayant couvert de son voile, le
rapporte à la sacristie, faisant une génu-
flexion à l'autel en passant devant, et rend
le vase au sacristain ou autre qui le doit
conserver soigneusement, puis s'en retourne
auprès des autres sous-diacres, en faisant
les mêmes génuflexions qu'en sortant.
13. L'évêque s'assied, et le premier diacre
d'honneur lui ayant donné la mitre, lave les
mains, le prêtre assistant lui présentant la
serviette pour les essuyer.
i'i-. Puis l'évêque se lève ayant la mitre,
prend la crosse et retourne à l'autel au mê-
me ordre qu'il en est venu, les prêtres, dia-
cres et sous-diacres demeurant en leurs
places, et l'archidiacre retournant à sa
place.
15. L'évéqne arrivant au devant des de-
grés de l'autel, le diacre de l'Evangile et le
sous-diacre l'ayant salué s'approchent de lui
se mettant à ses côtés, le prêtre assistant et
diacres d'honneur demeurant derrière, l'évê-
que donne la crosse à l'acolyte, et le diacre
de l'Evangile étant à sa droite lui ôte la mi-
tre, fait avec tous les assistants, et en même
temps la génuflexion, monte à l'autel avec
les diacre et sous-diacre, le prêtre assistant
passe au côté de l'Evangile près du livre, les
deux diacres d'honneur demeurant au bas
des degrés à l'ordinaire.
1(). L'évêque, étant monté à l'autel, fait
encore avec le diacre et prêtre assistant la
génuflexion, poursuivant après la messe et
disant, Per quem hœc otnnia, etc.
17. Après i'Aynus Dei, l'évêque ne donne
pas la paix, et le maître des cérémonies
ou quelque autre chapelain prend sur la cré-
dence le calice avec la pale et la patène,
qu'on a préparé pour y mettre le saint sa-
crement, et le porte à l'autel avec le petit
voile, le donne au diacre qui, l'ayant décou-
vert, le présente à l'évêiiue.
18. L'évêque après s'être communié, prend
l'hostie consacrée qui doit être conservée
pour le lendemain, et la met dans le calice,
lait après une autre génuflexion, et le diacre
met ce calice au milieu de l'autel, couvert
de la pale et de la patène par-dessus, et du
voile.
1*J. L'évêque, après avoir reçu le précieux
sang, donne la communion à tous les assis-
tants. Le maître des cérémonies étant allé
au chœur conv ie les chanoines , les prêtres,
diacres et sous-diacres, et tous les autres ec-
clésiastiques à venir à la communion, et mar-
chant deux à deux se ils préseutent au de-
vant de révéïiuc; et quaud les deux pre-
SI»
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
216
micrs ontétécommuniés ils se lèvent, et s'élant
retirés, l'un à la droite et l'autre à la gauche,
les deux qui viennent après, s'élant avancés,
font en même temps la génuflexion ; ceux-ci
se mettent à genoux pour recevoir la com-
munion, et les autres s'en retournent au
chœur, l'un d'un côté et l'autre de l'autre,
laissant le milieu pour ceux qui vont à la
communion, les autres faisant les mêmes
génuflexions que les premiers : le maître
des cérémonies ayant soin d'avoir des éloles
pour les prélres quand ils communient, l'é-
vêque ne donnant la paix à personne ce
jour-là. Les acolytes qui ont tenu les flam-
beaux allumés à l'élévation du saint sacre-
ment les tiennent encore jusqu'après la
communion.
Chap. V. — De la confection du saint chrême
et bénédiclioii de l'huile des catéchumènes.
1. La communion donnée, l'évêque se pu-
rifie et se lave, fait après une génuflexion
au milieu de l'autel, tous les assistants la
faisant en même temps, descend au bas des
degrés, où le diacre lui donne la mitre et un
acolyte la crosse, et va à son siège pour con-
tinuer la bénédiction des huiles, au même
ordre que ci-devant; le diacre et le sous-
diacre demeurent en leurs sièges près de
l'autel, assis ou debout comme l'évêque, les
prêtres, diacres et sous-diacres saluant l'é-
vêque en arrivant, comme aussi les chanoi-
nes, si l'évêque entre dans le chœur.
2. Etant arrivé à son siège, il s'assied et
tous les assistants aussi; le maître des cé-
rémonies va quérir l'archidiacre, comme il a
été dit ci-devant, et le conduit près de l'évê-
que,où étant arrivé, après Tavoirsalué d'une
inclination profonde, il lui dit : Oleum ad san-
ctum chrisma, oleum calechumenorum, comme
il est marqué au Pontifical.
3. Le maître des cérémonies va après que-
tir l'acolyte de l'encensoir et le conduit au
devant de l'évêque qui, après lui avoir fait
Une génuflexion, donne la navette au prêtre
assistant, présente la cuiller à l'évêque, qui
met de l'encens par trois fois dans l'encen-
soir et le bénil à l'ordinaire.
h. Le maître des cérémonies conduit à la
sacristie le thuriféraire, les douze prêtres,
les sept diacres et sept sous-diacres mar-
chant comme ci-devant, après avoir fait la
génuflexion à l'évêque et à l'autel en passant
devant, les assistants de l'évêque demeurant
auprès de lui.
b. Au retour de la sacristie le thuriféraire
marche le premier, après un sous-diacre,
portant la croix entre les deux acolytes des
chandeliers, puis deux chantres en surplis
chantant 0 Redemptor, etc., le chœur y ré-
pondant ; suivent après les sous-diacres deux
et trois, puis cinq diacres deux et trois ; suit
après un sous-diacre portant le vase du bau-
me,après, les deux diacres portant, celui qui
est à la droite, le vase où est l'huile pour le
saint chrême, et celui qui est à la gauche
l'huile pour les catéchumènes, ayant sur leurs
épaules les grands voiles ou ècharpcs , et
tenaut de la main droite les vases couverts
du bout du voile, en sorte pourtant que le
devant du vase soit découvert jusqu'à la
moitié, les prêtres marchant après do deux
à deux. (Si lesdits vases étaient trop (/rands,
au lieu d'un diacre il en faudrait deux, comme
il est dit ci-devant.)
(i. Quand ils entrent dans le chœur, tous
saluent l'autel d'une génuflexion ; le thurifé-
raire, le sous-diacre de la croix et les aco-
lytes vont près de l'autel au côté de l'Epître;
les sous-diacres, diacres et prêtres près de
l'évêque le saluent, savoir les prêtres d'une
inclination profonde, et les diacres et sous-
diacres d'une génuflexion, et se placent six
prêtres d'un côté et six de l'autre de la chaire
de l'évêque, la face tournée vers l'autel si le
lieu le permet, sinon se regardant les uns
les autres comme témoins et concourant à
la confection du saint chrême : les diacres
derrière l'évêque et après eux les sous-dia-
cres comme ministres et spectateurs, excepté
ceux qui portent les vases du saint chrême,
des catéchumènes et du baume, qui s'arrê-
tent nn peu à côté de la table au côlé droit,
jusqu'à ce que tous les autres soient en leurs
places.
7. Le diacre qui porte l'huile pour le saint
chrême, étant au devant de l'évêque, le pré-
sente à l'archidiacre, qui étant près de la ta-
ble prend le vase des mains du diacre, et
tout enveloppé de l'écharpe le présente à
l'évêque qui est assis, et après le met sur la
table, ce diacre se tenant toujours près de
la table, l'autre diacre qui porte l'huile des
catéchumènes, le tenant encore entre ses
mains sans quitter sa place. [Si les vases
étaient trop grands, les diacres qui les porte-
raient les mettraient sur la table, et l'archi-
diacre ne ferait que les montrer à l'évêque.)
8. Le sous-diacre qui porte le baume le
donne à l'archidiacre, qui, l'ayant montré à
l'évêque, le met aussi sur la table.
9. L'évêque quitte la mitre, se lève, et
ayant devant lui sur la table l'huile pour le
saint chrême avec le baume, tenant les mains
jointes, bénit premièrement le baume en di-
sant Dominus vobiscutn, et ensuite les orai-
sons J)eus mysteriorum, eic; Creaturarum
omnium, etc.
10. La seconde oraison dite, l'évêque re-
prend sa mitre, el étant debout verse le
baume elun peu d'huile sur une patène ou
dans quelque petit vase, et le mêle ensem-
ble disant : Oremus Dominwn.
11. L'évêque s'assied après avec la mitre,
et fait par trois fois la croix en aspirant sur
le vase du saint chrême couvert encore de
son voile.
12. Les douze prêtres l'un après l'autre,
après avoir fait la génuflexion à l'autel et
l'inclination profonde à l'évêque, s'étani ap-
prochés de la table, font chacun pnr trois
fois la croix en aspirant sur le même vase
cosnme l'évêque, et après font encore l'in-
clination à l'évêque, et s'en retournent à
leurs places.
13. Ces prêtres s'élant retirés, l'évêque se
lève et retenant la mitre dit les mains join-
tes. Exorcisa (e.etc.
217
JEU
JEU
21{!
IV. L'exorcisme flni, l'évdquc quitte la
milro, el étendant les mains devant la poi-
liiiie, il chante la Préface jusqu'à l'er euni-
dem Dominum nostrum, etc., qu'il poursuit
sans chanter, en sorte qu'il puisse être ouï
de ceux qui sont auprès de lui.
15. Après la Préface, l'évêque met dans le
vase du saint chrême le peu de baume et
huile qu'il avait môles ensemble, disant:
Hœc commislio, etc.
IG. Le diacre qui a porté ce vase du saint
chrême ôte l'écharpe qui le couvrait encore,
y laissant le petit voile blanc qu'il avait au-
paravant, et l'évoque ayant (juitté la mitre
et étant un peu incliné, salue le saint chrême
en disant : Ave, sanctum clirisma, comme il
est noté ; ce qu'il lait par trois fois, haussant
la voix à cha(iue fois, et après baisant le
bord du devant du vase.
17. L'évêque s'assied après et prend la
mitre; après, un des douze prêtres tenant les
mains jointes, sortant de sa place conduit
par le maître des cérémonies, s'avance vers
le grand autel éloigné de la table d'environ
cinq ou six pas, fait une génuflexion à l'au-
tel, puis s'étant tourné vers l'évêque lui
fait une inclination profonde; après il fait
une génuflexion, et en même temps chante
d'un ton bas : Ave, sancCtan chrisma, comme
il est noté; il s'avance après de deux ou
trois pa«, fait une seconde génuflexion, chan-
tant pour la seconde fois, d'un ton un peu
plus haut qu'à la première : Ave, sanclum
chrisma; il s'avance après jusque près de
la table, fait une génuflexion et chante en
même temps pour la troisième fois et d'un
ton plus haut que la seconde : Ave, sanclum
chrisma, baisant après le bord du vase
comme a fait l'évêque, fait une inclination à
l'évêciue et s'en retourne en sa place; les
autres prêtres, successivement l'un après
l'autre, font comme le premier, le maître
des cérémonies les avertissant doucement,
s'il est besoin, du lieu oii ils doivent l'aire
les génuflexions et quand il faut chanter.
18. Les douze prêtres s'étant retirés en
leurs places, l'archidiacre met ce vase à un
côté de la table.
19. Et incontinent après, le diacre, qui tient
encore le vase de l'huile pour les catéchu-
mènes couvert de son voile, s'approche de la
table au devant de l'évêque, donne ce vase à
l'archidiacre {si déjà il ne l'avait mis sur la
table pour sa grandeur), retenant sur ses
épaules l'écharpe et se retirant auprès de
l'autre diacre qui a porté le saint chrême;
l'archidiacre, l'ayant reçu, le montre à l'évê-
que cl le met au milieu de la table, sur lequel
l'évêque et les douze prêtres font par trois
fois la croix en aspirant (comme ci-devant
sur le vase du saint chrême), sans baiser le
bord, les prêtres faisant une génuflexion à
l'autelet une inclination profonde à l'évêque
avjint que de s'approcher pour faire ces in-
sufflations, et une autre après.
20. Les prêtres s'étant retirés, l'évêque
ayant la mitre se lève, et tenant les mains
jointes, lit à vois basse l'exorcisme pour
l'huile des catéchumènes, Exorci$o te, etc.
21. L'exorcisme Oni , l'évêque quitte la
Dfiiire cl (lit d'un même ton et les mains
jointes: Dominus vobiscum; Oremus, Deus
incrementum, etc., bénissant l'huile.
22. Celte oraison dite, l'évêque et les douze
prêtres disent par trois fois, l'un après l'au-
tre, haussant la voix à chaque fois : Ave,
sanctum oleum, l'évêque baisant le bord du
vase cl les prêtres faisant les mêmes démar-
ches, génuflexions, inclinations et baisers
du bord du vase que ci-devant pour le saint
chrême, en disant : Ave, sanctum oleurrt, au
lieu de .Ire, sanctum chrisma.
23. Cela fait, les deux diacres reprennent
les deux vases et les rapportent couverts en
procession à la sacristie, au même ordre et
décence qu'ils en sont venus. lit à cet effet le
maître des cérémonies fait marcher le thuri-
féraire, le sous-diacre avec la croix, les aco-
lytes des chandeliers, les sous-diacres, dia-
cres et prêtres, saluant tous l'évêque d'une
génuflexion, excepté les prêtres, et après,
l'autel tous d'une génuflexion, le maître des
cérémonies les conduisant jusqu'à la porte
du cheeur, puis retournant près de l'évéquo;
les chantres chantent cependant : Ut novetur
sexus, etc., le chœur répondant : 0 redem-
ptor, etc., et ainsi des autres versets qui sont
ensuite ; les prêtres, diacres et sous-diacres
quittent leurs ornements à la sacristie, et
prennent les habits du chœur s'ils y ont en-
trée, autrement se retirent.
-l'v. Pendant qu'on porte les saintes huiles
à la sacristie, l'évêque s'assied, et ayant reçu
la mitre, lave ses mains; après, s'étant levé
et ayant pris la crosse, il s'en retourne à l'au-
tel au uiême ordre qu'il en est venu.
25. Arrivant à l'autel, l'évêque, le diacre
et les sous-diacres s'approchent de lui, et
après avoir quitté la crosse, le sous-diacre
lui ôte la mitre, et fait avec les assistants
une génuflexion, monte à l'autel et poursuit
la messe, f.tisanl la génuflexion toutes les
fois qu'il viendra au milieu de l'autel ou qu'il
le quittera; il donnera la bénédiction solen-
nelle sans mitre, prenant garde de ne tour-
ner pas le dos au saint sacrement en la
donnant, ni de faire le tour entier à In fin.
2G. Ce jour on ne public pas les indulgen-
ces après la messe, mais après la procession
dans la chapelle où repose le saint sacrement.
il. L'évêque, disant l'Evangile de saint
Jean, ne fait aucune croix sur l'autel, mais
seulement sur le livre ou sur l'Evangile en
feuille, et sur soi.
28. L'Evangile dit, il va au milieu de l'au-
tel, où, après avoir fait la génuflexion, il va
en son siège pontifical par le chemin le plus
court, sans prendre la mitre, avec le diacre
et sous-diacre à ses côtés; y étant, il quitte
la chasuble, la dalmatique. la tuiiicelle et le
manipule, et prend le pluvial blanc.
29. Les deux diacres d'honneur, précédés
du maître des cérémonies, se retirent à la
sacristie; après avoir fait la génuflexion à
l'autel et l'inclination profonde à l'évêque,
ils quittent leurs ornements et prennent leurs
habits du chœur, puis se rendent auprès des
autres chanoines.
219 DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES
Chav. VI. — De la procession.
220
1. Cepcndanl que l'évéquc quille ses ornc-
nipnls et prend lo pluvial, le maître des cc-
rcmiinies (ait prendre la croix au luéine sous-
diacre qui l'a déjà portée, à deux acolytes
(les chandeliers avec les cierges allumés, et
les fait placer en lieu commode pour pou-
voir facilement sortir du chœur, et ils de-
meurent debout.
2. H fait donner des cierges blancs et allu-
més aux chijnoiucs, aux bénéficiers et au-
tres C(clésiasti(iues ou laïques ; ceux des
chanoines diflercnls des autres, suivant la
coutume de chaque église, les faisant avan-
cer près de l'autel, où ils se mettent à ge-
noux, si la procession ne passe pas au milieu
du chœur; car en ce cas, étant à genoux ru
leurs places du chœur, ils attendraient qu'il
fût temps de marcher en leur rang.
3. 11 fait aussi donner à un chapelain de
l'évéque un cierge qu'on lui a préparé et qu'il
portera allumé, marchant après l'cvcque.
î. Il fait porter le dais le plus près de l'au-
tel qu'il se peut, soit par ceux qui le doivent
porter ou par d'autres; les bénéficiers ou
chapelains qui le doivent porter doivent
prendre auparavant dans la sacristie le plu-
vial sur le surplis.
5. 11 avertit le sacristain ou quelque autre
clerc d'aller allumer les cierges qui sont dans
lachapi'lle préparée pour reposer le saint sa-
crement, y fait porter un corporal sur l'au-
tel, et prendre garde que tout soit préparé
comme il faut.
6. 11 fait prendre à deux acolytes les deux
encensoirs avec la navette, et les conduit à
l'évéque, faisant la génuflexion en passant
devant l'autel, et une autre en arrivant au-
près de révêi;ue; et se mettant à genoux au-
près de lui, l'un d'eux donne la navette au
prêtre assistant.
7. Le diacre donne la mitre à l'évéque, le-
quel, étant debout et ayant reçu la cuiller
du prêlro assistant sans la baiser, met de
l'encens dans les deux encensoirs sans le bé-
nir, rend la cuiller au prêtre assistant qui
rend la navette aux acolytes, qui se lèvent
et attendent pour accompagner l'évéque al-
lant à l'autel.
8. L'évéque, ayant la mitre et la crosse,
va à l'autel accompagné du prêtre assistant,
du diacre et du sous-diacre, et étant arrivé
au bas des degrés de devant, quitte la crosse,
et le sous-diacre lui ôte la mitre, fait après
la génuflexion, puis se met à genoux sur uu
carreau mis sur le second degré, les assis-
tants faisant de même; l'un des thuriféraires
présente au prêtre assistant, étant debout,
un des encensoirs qu'il donne à l'évéque qui
encense le saint sacrement de trois coups,
étant à genoux et lo diacre lui élevant le
pluvial.
9. Le maître des cérémonies prend sur la
crédciice le grand voile ou écharpe qu'on a
préparé dès le commencement, le donne aux
diacre et sous-diacre qui le mettent sur les
épaules de lévèque, cl l'arrêtent avec des
épingles eu sorlc qu'il ne puisse pas tomber.
10. Le diacre monte à l'autel, fait une gé-
nuflexion au saint sacrement, prend le ca-
lice couvert de son voile et le donne à l'évé-
que, qui le reçoit étant à genoux, le tenant
de la gauche par le nœud, et la droite par-
dessus avec le voile, le diacre étant debout
tant qu'il tient le calice avec le saint sacre-
ment, faisant la génuflexion après l'avoir
donné.
11. Le diacre et le sous-diacre couvrent le
calice des extrémités du voile ou de l'écharpe
que l'évéque a sur ses épaules, et s'étant
levé , les chantres commencent à chanter
l'hymne Pange, lingua, etc., qu'on continue
durant la procession qui se fait sans sortir
de l'église.
12. Si les laïques ont des flambeaux ou des
cierges allumés, ils marchent les premiers,
puis le sous-diacre portant la croix avec les
deux acolytes portant les chandeliers, et de
suite les clercs bénéficiers cl chanoines diux
à doux, portant leurs cierges allumés, ceux
du côté droit de la main droite, les autres de
la a'.uche.
il S'il y a des chanoines qui fassent l'of-
fice de choristes revêtus de pluvial, ils mar-
chent après les autres chanoines.
ik. Les deux thuriféraires marchent après
immédialemenl devant le dais, portant l'en-
censoir de la main droite, encensant conti..
ni'ellement le saint sacrement et mettant de
l'encens dans l'encensoir (juand il est néces-
saire, et presque entre deux un chapelain
portant la crosse.
15. Si c'est un archevêque qui fait l'office
dans son diocèse ou dans sa province, il fait
porter sa croix par son chapelain au devant
des chanoines. ■
IG. L'évéque, portant le saint sacrement,
ayant à ses côtés le diacre et le sous-diacre,
se met au-dessous du dais, et tous marchent
pour aller à la chapelle, le prêtre assistant
marchant après, comme aussi le chapelain
de l'évéque portant son cierge allumé, et les
acolytes de la mitre et de la crosse.
17. Quand la procession arrive à la cha-
pelle, les laïques portant des flambeaux ou
cierges s'arrêtent hors de la porte de la cha-
pelle, se rangeant en haie pour laisser passer
le clergé, si ce n'est que la chapelle fût assez
grande pour tous ; et ils se melleul à genoux.
18. Le porte-croix avec les acolytes des
chandeliers s'arrclenl à la porte par dedans
la chapelle, s'il y a place, sinon par dehors,
demeurant toujours debout, quelque part
qu'ils soient.
19. Le maître des cérémonies s'arrête à
l'entrée de la chapelle, pour avertir ceux qui
entrent où ils se doivent mettre.
20. Les clercs bénéficiers et chanoines en-
trent dans la chapelle et se mettent tous à
genoux, les premiers qui arrivent au bas do
la chapelle, laissant l'espace plus près de
l'autel pour les plus dignes des chanoines.
21. L'évéque arrivant à la chapelle, ceux
qui portent le dais s'arrêtent au devant de la
porte sans entrer dedans, le maître des céré-
monies donnant ordre de le faire mettre, par
ceux qui l'ont porté ou par d'autres, eu quel-
2Î1 JEU
que lirn â l'écart pour servir le lendemnin.
lii. L'évoque, étanl entré dans la (-liapellft,
va à l'autel et inontc jusqu'au second dciçré,
où le diacre étanl à genoux sur le marche-
pied reçoit de l'évéquc (jui est debout le ca-
lice avec le saint sacrenieut; révoque, s'étaiit
levé, le met sur l'autel et abat le voile de tous
côtés.
23. L'évcque après se met à genoux sur le
premier degré, le prélre assistant et le sous-
dlaire lui ôlant le grand voile ou écliarpe de
dessus les épaules, et le donnent au maitre
des cérémonies ou à quelque acolyte.
2'i-. L'évéque se lève après, et se tenant un
peu en arrière, un des lliuriféraires s'étanl
rendu auprès d(; lui, et ayant donné au prê-
tre assistant la navctie, l'évéque prend do
SCS mains la cuiller, et met, sans le bénir,
do l'encens dans l'encensoir que le thurifé-
raire lient étanl à genoux à son côté.
25. Le prélre assistant, ayant leçu la
cuiller et rendu la navette au Ihurilèraire,
reçoit l'encensoir qu'il donne à l'évéque, qui,
s'élant misa genoux sur le plus haut degré,
le diacre cl le sous-diacre élevant le pluvial,
cncenselesaint sacrement de trois coups, fai-
sant une inclination profonde avant et
après. En même temps que l'évéque com-
mence à encenser, les choristes cnlonnent 0
saluturis liostia ou Tantiim crgo Sdcrumentum,
etc.; l'évéque rend après l'encensoir au pré-
lre assistant, qui le donne à l'acolyte.
26. Le diacre monte à l'autel, et après
avoir fait une génuflexion, prend le calice el
le met dans le coll'ret où il doit reposer jus-
qu'au lendemain; après avoir fermé le cof-
fret, il fait la génuflexion et descend au bas
des degrés.
27. L'évéque se lève après et monte à l'au-
tel, fait une génuflexion, baise l'autel, et sans
quiltir le milieu el sans mitre, il donne la bé-
nédielion solennelle, disant tout haut : SU
noiiien Domini bcncdictum, de, Adjutoriitm
noslrum, etc. Puis, faisant une génullexion
el se tournant vers le peui)le, se retirant un
peu au tôle de llivangile, prenant aussi en
même temps la crosse de la main gauche, il
dit : l'after, el Fi-j^lius, et Spiriitus sanctus,
bénit le peuple à sa gauche, au milieu, et à
sa droite ; après la bénédirtion, le prêtre as-
sistant, étant au côlé de l'Kvangile cl au bas
des degrés, public les indulgences.
28. L'évéque retourne au milieu de l'aulel,
où il fait la génullexion, descend au bas des
degrés avec ses assistants, où il se met à ge-
noux et fait sa prière.
29. Cepenilant le maître des cérémonies
fait partir la croix et tous les autres au
même ordre qu'ils étaient venus, les chanoi-
nes s'arrêtanl au chœur pour dire vêpres
sans chant.
oO. El l'évéque avec ses assistants et cho-
ristes, s'élant un peu relire, reçoit sa mitre et
va à la sacristie où ils quittent leurs orne-
liienl<.
.'il. Les vêpres étant Qnies, on Uécouvro
les autels.
JEU 228
ART. Ill, — DU LAVEMENT DES PIEDS.
(Dumoliii , Cérémonial, t. ii. )
Chapitiu: L — Des préparatifs.
1. Le lavement des pieds se fait diverse.
ment dans l'Kglise : aux unes on lave les
pieds à treize chanoines, en d'autres à treize
pauvres, qui sont habillés el traités aux dé-
pens de l'évéque ou du chapitre; on laisse
pourtant à la coutume ou à la volonté de
l'évéque d'aimer mieux les laver à des
pauvres ((u'à des chanoines, aux lieux n)ê-
mes où la coutume esl introduite de les laver
à des chanoines; car audit cas il paraît beau-
coup plus d'humilité et do charilé (ju'en les
lavant à des chanoines.
2. Si donc c'est à treize pauvres qu'on lave
les pieds, on préparera dans l'église, ou dans
quel(|ue salle capilulaire,ou en qiiel(|ue au-
tre lieu propre el accoutumé, un fauteuil ou
siège pour l'évéque, au haut boutdela salle.
3. On prépare une table assez grande cou-
verte d'une nappe blanche, sur laquelle on
met deux chandeliers avec les cierges de
cire blanche allumés.
4. On y met aussi plusieurs bassins et
aiguières remplis d'eau liède , au moins
deux.
5. Un autre bassin, dans lequel on met
treize serviettes, pour essuyer les pieds des
pauvres.
G. Un autre bassin, dans lequel sonl les
aumônes qu'il doit donner aux pauvres, et
qui doivent être également partagées entre
tous.
7. Un grand linge dont l'évéque doit élrc
ceint.
8. Deux vases remplis, l'un d'eau chaude
et l'autre de froide.
9. Un bassin, aiguière et serviette pour la-
ver les mains de l'évéque.
10. On prépare un encensoir avec la na-
vette, ((ue l'acolyte lient entre ses mains.
11. Comme aussi un vase avec des char-
bons allumés.
12. Cette table et tous ces vases doivent
être parsemés de fleurs et d'herbes odorifé-
ranles.
13. On prépare aussi au côté gauche de
l'évéque un pupitre couvert d'un drap de
soie ou de toile d'argent, sur lequel on met-
tra le livre quand on dira l'Evangile, el un
autre jupilre un peu plus loin nu et sans
être couvert pour les cbanlrcs.
li. Uu Missel pour l'évéque.
15. Ou prépare un long banc à la droite de
l'évéque, assez haut el couvert d'un tapis
vert, sur lequel s'asseyeront les treize pau-
vres revêtus avant que l'évéque commence
la messe, à laquelle ils doivent assister et
communier de ses mai us. Ces pauvres doivent
aussi se déchausser le pied droit, el le bien
laver avant que l'évéque arrive.
11). Pendant qu'on dit les vêpres, l'évé-
que étant à la sacristie, ayant quitté le plu-
vial, l'ctole el manipule blancs, prend l'étole
cl le pluvial violet; le diacre et le sous-dia-
cre qui ont assisté à la messe l'assistent en-
core avec les mêmes liabits.
223
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
iîi
CHAPiTnB II. — De la sortie de la sacristie
et lavement des pieds.
1. Les vêpres élant dites, tous les chanoines
se rendent auprès de l'évêque à la sacristie,
pour l'accompagner au lavement des piods.
2. Si c'est un archevêque qui fait la céré-
monie, son chapelain y assiste portant sa
croix.
3. S'il n'est pas archevêque, un chapelain
se revêt de l'amict, aube, ceinture et luni-
celle blanche, et porte la croix.
4. Toutes choses ainsi préparées , les vê-
pres élant dites, ou, s'il le trouve plus à
propos, après le dîner, l'évêque va au lieu pré-
paré pour le lavement des pieds, où tous les
pauvres sont déjà assis en leur banc, ayant
le pied droit déciiaussé, qu'ils ont lavé avant
que de s'asseoir, comme il a été dit.
5. Le thuriféraire marche le premier, puis
le sons-diacre portant la croix avec les deux
acolytes des chandeliers à ses côtés , puis
les chantres et chanoines deux à deux, et
enfin l'évêque ayant la mitre et la crosse,
avec les diacre et sous-diacre à ses côtés.
C. Quand ils sont arrivés au lieu préparé,
le thuriféraire, les acolytes et le sous-diacre
se mettent près de la chaire de l'évêque; les
chantres vont au pupitre qui leur a été pré-
paré, et les chanoines se placent, moitié d'un
côté et moitié de l'autre de la chaire.
7. L'évêque va à son siège et s'assied, les
diacre et sous -diacre demeurant debout.
8. Le Ihuriférairc, s'élant avancé, présente
la navette au diacre, qui, ayant pris la cuil-
ler, la donne à l'évêque, qui met de l'encens,
et ayant rendu la cuiller au diacre, bénit
l'encens à l'ordinaire, le diacre rendant ce-
pendant la navette à l'acolyte.
9. Le maître des cérémonies prend le livre
des Evangiles sur la crédence et le porte au
diacre, qui l'ayant reçu se met au devant de
l'évêque, le sous-diacre en mémo temps se
nietlanl aussi au côté gauche du diacre, les
acolytes des chandeliers élant à leurs côlés ;
ils fout ensemble, savoir le diacre el le sous-
diacre, une inclination profonde, et les aco-
lytes une génuflexion, et s'élant relevés, le
diacre, profondiment incliné, dit : Jubé,
dotnnc, benedicerc, et l'évêque étant assis dit:
Dominus sit in corde, etc., et le bénit.
10. Le diacre ayant reçu la bénédiction se
relève, fait une inclination profonde avec le
sous-diacre, el les acolytes une génuflexion,
et vont au pupitre ; y élant arrives, le diacre
met le livre dessus; le sous-diacre étant par
derrière le pupitre lient le livre des deux
mains, les acolytes étant à côié du pupitre
la face tournée vers le diacre; si c'est un ar-
chevêque qui fait la cérémonie, son chape-
lain avec sa croix se tient auprès du diacre,
la face du crucifix lournée vers l'archevêque.
11. L'évêque ayant quille la mitre se lève
et prend sa crosse, qu'il lient pendant qu'on
dit l'Evangile.
12. Le diacre, tenant les mains jointes, dit:
Dominus vobiscum ; \e chœur lui ayant ré-
pondu, il fail le signe de la croix sur le livre et
sur soi, encense le livre, et chaule l'Evangile
à l'urdiuaire.
13. L'Evangile dit, le sous-diacre prend le
livre, le porte à l'évêque pour le lui faire
baiser, et le donne après au maître des cé-
rémonies ; les céroféraires portent leurs
chandeliers sur la crédence; le maître des
cérémonies fait ôlef le pupitre, et le fait
porter ailleurs, et le diacre, ayant pris l'en-
censoir du thuriféraire, encense l'évêtiue,
élant encore debout et découvert, de trois
coups d'encensoir, le saluant avant et après.
14. Le diacre et le sous-diacre se retirent
à côté, les chantres commençant à chanter :
Mandatumnovtim, etc., que lechœur poursuit
comme il est dit au Missel.
15. L'évêque quitte le pluvial retenant la
mitre; ses chapelains, ayant apporté de la
crédence le grand linge, le donnent à l'évê-
que et le ceignent sur sa ceinture.
IG. L'évêque, ayant le diacre et le sous-
diacre à ses côlés, va après au devant du
premier pauvre, se met à genoux sur un
carreau, dont le maître des cérémonies ou
quelque autre a le soin.
17. Les domestiques de l'évêque, qui sont
en habit clérical, apportent de la crédence
les bassins et aiguières; après, l'évêque lave
le pied droit du premier pauvre, le sous-dia-
cre le tenant, puis l'essuie avec une des ser-
viettes que le diacre lui a donnée, baise après
le pied, donnant à chacun l'aumône qu'il lui
avait préparée.
18. L'évêque, ayant lavé le pied au premier,
se lève à l'aide des diacre et sous-diacre élant
toujours à ses côtés : le maître des cérémonies
prend le carreau et le met au devant du se-
cond, sur lequel l'évêque se met à genoux,
et ceux qui ont la charge de porter les bas-
sins et aiguières les ayant portés , l'évêque
lave le pied du second, l'essuie et le baise,
et lui donne l'aumône comme au premier, el
ainsi des autres , changeant de serviette à
chaque pauvre.
l'J. Le lavement des pieds étant fait, l'évê-
que retourne à son siège, et étant assis lave
ses mains à l'ordinaire, le plus digne des
chanoines qui est à son cô(é lui présentant la
ser vielle; après, le diacre et le sous-diacre lui
oient le linge dont il était ceint, et lui don-
nent le pluvial, puis lui ôlenl la milre.
20. Cependant le maître des cérémonies con-
duit les deux acolytes des chandeliers avec
les cierges allumés auprès de l'évêque, qui
étant debout dit à haute voix, Pater noster,
poursuivant le reste toul bas jusqu'à, Et ne
nosinducas in tenlationem, qn"i\ dit tout haut,
le chœur lui répondant , Sed libéra nos a
malo.
21. L'évêque dit au même ton les versets,
Tu mnndasli mandata lua, etc., et les autres
ensuite , le chœur lui répondant , et enfin
l'oraison Adeslo, etc.
22. L'oraison dite , l'évêque, élevant la
maiu sans rien dire, donne sa bénédiclion à
tous ceux iiuisonl présents à celle cérémonie;
après il (luitle ses ornements et se relire,
étant accompagné de ses chanoines à l'ordi-
naire.
Si c'est à des chanoines qu'on lave les
pieds., ils sont assis sur le banc dont nous
sas
JEU
avons pirlé, sans quitter leurs habits ordi-
naires du chœur , ayant le pied droit nu ;
l'évéquele leur lave les uns après les autres,
coniuiençanl par les plus dijjnes, les essuie
el les baise après, mais il ne leur donne uas
l'aumône.
TITI\R SECOND.
bu jeudi saint iluus de la présence de
l'évêque.
§ t. Ce i|ii'on doit pi'é|arer cii ce jour.
1. 11 faut préparer de bon matin ou quel-
ques jours auparavant une rhapelle de l'é-
glise ou un autre lieu fort propre qui soit
orné le plus magnifiquement possible, avec
des lumières, des fleurs et des étoffes précieu-
ses qui ne soient pas noires , sans tableaux
néanmoins et sans reliques, {Mcmoi'ialc ri-
tiium.) Il doit y avoir sur l'autel de cette
chapelle six chandeliers au moins, garnis de
cierges de cire blanche ; un petit coffre ou
espèce de petit tabernacle au milieu, assez
grand pour contenir le calice où le saint sa-
crement sera mis, et un ciboire; il faut deux
corporaux , l'un dans le petit tabernacle et
l'autre sur l'autel.
2. La messe de ce jour étant fort solennelle,
le sacristain doit parer l'autel d'ornements
blancs comme aux fêles de première classe,
sans tableau ni bouquets ; il serait bon d'en
ôtcr le saint sacrement, et de le porter avant
la messe à un aulel préparé pour cela. Tous
les cierges doivent être de cire blanche , le
voile de la croix blanc : il laisse néanmoins
les parements violets aux autres autels. De
plus il met sur la crédence deux calices, l'un
garni à l'ordinaire pour la messe solennelle
avec deux grandes hosties , et l'autre plus
beau, couvert de la patène, de la palle et d'un
voile blanc pour y mettre l'hostie qui doit
être réservée pour le lendemain.
3. 11 prépare dans la sacristie , outre les
ornements blancs des officiers sacrés et les
chapes pour la messe , plusieurs étoles des
plus belles pour les prêtres qui doivent com-
munier : et pour la procession (jui se fait en
ce jour, il dispose une chape el une écharpe
blanche pour le célébrant, (juatre autres cha-
pes pour les clercs qui doivent porter le dais
si c'est l'usage , les ornements blancs d'un
sous-diacre qui doit porter la croix sans
manipule, un second encensoir, des cierges
blancs pour tous les ecclésiastiques, et quatre
ou six flambeaux de même couleur pour
porterdevant le saint sacrement, la croixdes
processions couverte d'un voile violet, et un
dais garni d'une étoffe blanche.
k. 11 doit préparer pour le dépouillement
des autels deux éloles violettes et trois aubes
pour les officiers sacrés , et si bien disposer
toutes choses, qu'on puisse ôler aisément ce
qui sera sur les auiels.
5. 11 prépare pour le lavement des pieds,
une table .couverte d'une nappe en manière
d'autel dans un lieu commode , commi; est
la nef de l'église ; il y met des parements
blancs, un crucifix voilé entre deux chande-
liers garnis de cierges de cire blanche. 11
meta côté une crédence couverte d une petite
uappe sur laquelle il uicl le Missel el le livre
JEU 2â6
des Evangiles, une aignièreet un bassin avec
un essuie-n)ain pour donner à laver au cé-
lébrant après le lavement des pieds , des
n)nnches do linge afin que le célébrant ne
gâte point celles de son aube, un linge un
peu grand en forme de tablier, treize ser-
viettes pliées dans un bassin, un autre grand
bassin pour mellre sous les pieds des pau-
vres , deux vases dans l'un desquels il y
ait de l'eau chaude, et dans l'autre de l'eau
froide , et un petit bassin dans lequel il
met les aumônes qu'on doit faire aux pau-
vres. Il fait mettre des bancs pour ceux aux-
quels on doit laver les pieds, et un tapis à
terre sur lequel le célébrant et ses officiers
se mettent à genoux pour laver les pieds, le
tout parsemé de quelques fleurs et herbes
odoriférantes. 11 faut mettre aussi un pupitre
nu en quelque lieu commode avec un livre
pour chanter les antiennes et les versets du-
rant la cérémonie.
6. Il prépare dans la sacristie une chape
et une élole violettes pour le célébrant, une
dalmaliquc, une tunique, une étole et deux
manipules blancs , pour le diacre et le sous-
diacre , la croix de la procession couverte
d'un voile violet , l'encensoir et les deux
chandeliers des acolytes avec des cierges de
cire blanche.
§ II. De la messe du jeudi saint.
1. Cette messe se célèbre solennellement
comme les autres ; il n'y a que ce qui suit
de particulier. 1" On ne dit pas au commen-
cement le psaume Judica ni Gloria Palri à
l'Introït, ni au Lavabo. 2° Pendant que le
célébrant récite le Gloria ùi cxcelsis après
l'intonation , le premier acolyte sonne la
petite clochette, et pendant qu'on le chante
au chœur, on sonne toutes les cloches, pour
ne les plussonner jusiju'au Gloriain excelsis
de la messe du samedi saint.3 11 faut chanter
fort posément le Graduel, afin que le célé-
brant ait le temps de lire l'Evangile, de bénir
rencens,elde donner la bénédiction au diacre.
k° Le célébrant consacredeux grandes hosties :
il met du côté de l'Evangile celle qu'il doit
réserver, et ne montre que l'autre à l'éléva-
tion. 5° Après ïAgnus Dei on ne donne poiut
lapaix, le diacre passe pour lors à la gauclie
du célébrant et le sous-diacre à sa droite.
2. Pendant la dernière des oraisons qui
précèdent la communion, le cérémoniaire ou
un autre {Cœrem.l. n, c.2;3}, ou bien le sous-
diacre, après la génuflexion va prendre àla
crédence le calice couvert qu'on y amis, et
le porte sur l'autel au côté de l'Epître, faisant
la génuflexion en y arrivant. Après que le
célébrant a pris le précieux sang , le sous-
diacre couvre le calice et passe à la gauche,
faisant aux deux côtés la génuflexion avec le
diacre qui passe à la droite du célébrant. Le
diacre découvre le calice qu'on a apporté, et
le célébrant fait aussitôt la génuflexion avec
sts deux ministres ; ensuite le diacre lui pré-
s 'iile le calice un pou penché, dans lequel le
célébrant met l'iioslie, de manière qu'il puisse
le jour suivant l'en tirer , eu le penchte.t
seulement un peu; puis il fait la génutlexion
blCTIONNAlUE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
227
avec ses ministres, et s'élant relire vers le
côlc de l'Evangile , il se met à genoux avec
le sous-diacre. Le diacre qui csl resté au
milieu de l'autel couvre ce calice de la pale,
de la patène renversée dessus et du voile ; cl
l'ayant un peu avancé du côté de l'Evangile,
il mot l'autre calice du côté de l'Eptlre, l'un
et l'autre sur lecorporal, cl tellement placés
qu'ils n'onipéchenl pas l'ouverture ilu tat)er-
iiacle, s'il i;n doit tirer le ciboire pour la com-
munion générale du clergé qui se lait en ce
jour; ayant découvert le ciboire, il dit IcCon-
fileor à l'ordinaire , et communie avec le
sous-diacre avant tou^ les autres , cl même
avant les prêtres. Si quelque évéquc veut
communier , le cércmoniaire ou (juclque
autre prêtre va le trouver à sa place pour
le conduire à l'autel ; dans ce cas le diacre
et lesous-diacrecommunicntscnlemcntaprès
l'évêque, selon quelques auteurs.
3. Lacommunionaclievé(',le diacre replace
le calice couvert conlcnanH'liostie, au milieu
de l'autel comme au commencement de la
messe ; le célébrant consume les hosties qui
restent, si l'on en réserve pour les malades
à un autre autel; les porle-llambeaux ne s'en
retournent pas, mais restent à genoux jus-
qu'au comnicnccmenl delà procession, el le
clergé se tient debout jus(in'à la fin de la
messe. Le célébrant et ses olGcicrsobservent
les cérémonies prescrites pour la messe qui
se célèbre en présence du saint sacrement.
Les officiers qui doivent servi râla procession,
vont à la sacristie pour y prendre leurs orne-
ments ; on distribue des cierges au clergé, et
on les allume avant la fin de la messe.
§ 111. De la procession du jeudi saint.
1. Lorsque la messe est finie, le célébrant,
entre ses deux ministres, fait la génuflexion
en passant devant le milieu de l'autel , et va
avec eux au côté de l'Epîtrc hors des degrés,
où il quitte la chasuble et le manipule, sans
tourner le dos au saint sacrement, el prend
Une chape blanche aidé de ses ministres, qui
quittent aussi leurs manipules : ils vont en-
suite tous trois par le pavé, les ministres le-
vant les côtés de la chape, et font une génu-
flexion à deux genoux au bas des degrés do
l'autel , cl en même temps tout le clergé se
met à genoux. Ensuite le célébrant avec ses
ministres se mettent tous trois à genoux
sur le plus bas degré pour faire une courte
prière.
2. En mêractenjps deux thuriféraires, sui-
vis d'un sous-diacre en aube el en tunique
avec la croix et des prêtres ou clercs revêtus
de chapes portant le dais, viinnenl de la sa-
cristieauchœnr; le porte-croixs'élantavancé
au milieu du chœur, les deux acoly les partent
de la crédcnce pour se joindre à lui , cl de-
meurent debout à ses côtés sans faire aucune
révérence. Les clercs portant le dais s'arrê-
tent à l'entrée du chœur cl se mettent à
genoux en quelque lieu où ils n'enipécheut
pas la marche de la procession.
3. Les thuriféraires fonl en arrivant la
génuflexion à deux genoux derrière les offi-
ciers sacres, en même temps qu'eux, et se
rangent de part el d'antre près des degrés de
l'aulel , où ils se meltent à genoux sur le
pavé. Ils se lèvent nn moment après; elsans
tourner le dosau saint sacrenienl, ilsuuvrent
et présenlenl , chacun de son côlé , ou du
même côté , leurs encensoirs au célébrant,
qui s'étan'i levé avec ses niinislres , nset de
l'encens dans l'un et dans l'autre sans le
bénir.
k. Le célébrant, s'élant remis à genoux,
encense le saint sacrement, faisant une in-
clination profonde avant cl après, les deux
minisires soutenant le devant de sa chape
et s'inclinanl comme lui; en même temps le
cérémoniaire va prendre le grand voile à la
crédence. Le diacre ayant repris l'enccnsuir,
le n nd au thuriféraire qui était resté du côté
de l'Epître.
5. Après l'encensement, le célébrant monte
sur le plus haut degré, le sous-diacre cl le
cérémoniaire ajustent le grand voile sur les
épaules du célébrant; jjuis le diacre ayant
fait la génuflexion prend le calice où est
le saint sacrement de la main gauche par le
nœud, et de la droite par le pied , se tourne
à gauche el le donne debout sans inclination
ni baiser au célébrant qui, étant à genoux ,
le prend de la main gauche par le nœud cl
met la droite dessus. Le diacre couvre cn-
suile des extrémités de l'écharpe le calice et
les mains du célébrant, fait la génuflexion
an saint sacrement, descend sur le second
degré et se met à genoux à la droite du célé-
brant, le sous-diacre élant à sa gauche.
6. Le célébrant, ayant reçu le saint sacre-
ment, se lève, monte sur le marchepied et se
tourne vers le chœur avec les ministres sa-
crés; tout le clergé se lève et fait la génu-
flexion à deux genoux, à l'exeepliou néan-
moins de ceux qui sont dans les hautes
formes, lesquels ne la font qu'après être
descendus; le diacre passe à la droite du
célébrant et le sous-diacre à la gauche : les
Ihurifér.iires et les porte-flambeaux chau-
genl décote; ceux qui sont du côté de l'E-
pilrc passent du côté de l'Evangile, et les
autres prennent leurs places sans tourner le
dos au saint sacrement ; tous se tiennent
debout la face tournée les uns vers les au-
tres, jusqu'à ce qu'il faille partir pour aller
au reposoir; ou bien tous font la génuflexion
deux à deux et changent de côlé à mesure
qu'ils se placent à la suite île la croix.
7. Sitôt que le célébrants'esl tourne vers le
chœur, les chapiersenlonnenirhy mue /•'fin^e,
linytta , et la procession commence à mar-
cher, dans l'ordre (\u\ suit, par le -plus long
chemin vers la chapelle où l'on doil mettre
le saint sacrement; le clergé suil immédiate-
ment la croix, les moins dignes les pre-
miers; l'on change île côte en sortant du
chœur ou aussitôt qu'on a fait la génu-
flexiim deux à deux, le moins digne passant
derrière l'autre. Après les chapiers viennent
les porte-flambeaux, puis les thuriféraires
qui encensent continuellement [Cœrein. ep.
l. II, c. 2i>, fi. .31; le chemin par où le saint
sacrement doil passer, l'un de la gauche à
la droite, et l'autre de la droite à la gauche,
i)29
JEU
JEU
239
en Ufîilant icgercmcnt leur encensoir. Enfin
le célébrant marche sous le dais au milieu
(le ses minisires qui lèvenl le devant de sa
chape et récitent tout bas avec lui l'hymne
i'aïuje, lingua, ou bien des psaumes, sans
ajoulerG/on'a Patri.{Mcrali,Haldcschi.) Les
prélats et les personnes de condition viennent
Immédiatement après, ayant des cierges à la
main ; mais les laïques qui portent des
flainbeaux aussi bien que les confrères du
Saint-Sacrement précèdent ordinain ment la
croix. L'ordre que ceux (lui portent le dais
doivent garder est que les plus dignes
prennent les bâtons qui sont devant le cé-
lébrant, le premier à la droite, et l'autre à la
gauche.
8. Le porte-croix et les acolytes, étant ar-
rivés à la chapelle, s'y placent à l'enlrée
pour donner lieu à tout le clergé de se placer
entre eux et l'autel, ils demeurent toujours
debout. Le clergé se range de part et d'.iu-
tre, les moins dignes auprès de la croix et
les plus dignes proche de l'autel, laissant un
passage libre au célébrant et à ses ministres:
ils se mettent à genoux quand les.iinl sacre-
ment passe, cl y demeurent jusqu'à ce qu'il
faille se retirer. Les clercs qui ont porié le
dais (s'ils peuvent le laisser à la porte lie la
chapelle), les chapiers de la messe, les thu-
riféraires et les porte-flambeaux s'appro-
chent de l'aulel, les plus dignes les pre-
miers. '
9. Quand le célébrant est arrivé au bas
du marchepied, le diacre y monte, se met à
genoux devant le saint sacrement un peu
du côté de l'Epltre; après avoir ôté les
extrémités de l'écharpe qui couvrent les
mains du célébrant, il prend le calice sans
aucun baiser, niellant la gauche au-dessus
de celle du célébrant et la droite dessus lo
calice; ayant attendu un moment que le
célébrant et le sous-diacre se soient mis à
genoux et aient adoré le saint sacrement, il
se lève, met le calice sur l'aulel au milieu
du corporal , acionimode proprement le
voile, fait la génuflexion et revient à la
droite du célébrant ; quand on est à genoux,
les chapiers commencent Tantiim eryo ;
après les deux premiers versets, le célébrant
ayant quille son écharpe se lève avec le
sous-diacre, met de l'encens dans l'encensoir
du premier thuriféraire ; après s'être mis à
genoux, il le reçoit des mains du diacre, et
encense de trois coups le saint sacrement,
faisant une inclination protonde avant et
après.
10. L'encensement fait, le diacre ou un
prêtre en étole {linldeschi) moule à l'autel ,
fait la génuflexion, met le calice couvert
comme il est dans le petit tabernacle, fait de
nouveau la génuflexion , ferme le taberna-
cle, retourne à la droite du célébrant et fait
une courte prière à genoux avec lui. Re-
marquez que si le diacre est obligé de se
servir d'un petit escabeau pour mellre le
saint sacrement dans le tabernacle, il fait
la première génuflexion avant que de monter
dessus, et en descend pour faire la seconde
avant de fermer Ja porte. Selon lo Cérémo-
nial des évoques , liv. », ch. 2.3, n" 1.1, le
diacre ayant pris le saint sacrement ne le
dépose pas sur l'aulel, mais dans le lieu
préparé ; quand on l'a encensé, il ferme la
jiorle et donne la clef au sacristain ou an
cérémoniaire, et non à des laïques, quelle
que soit leur dignité. [S. R. C.)
11. La petite prière achevée, ou plutôt
lorsque l'hymne est finie, chacun se lève, le
célébrant et lous ses officiers font la génu-
flexion à deux genoux {Ualdeschi), reçoivent
leurs barreltcs, se rangeant pour cela en
demi-cercle , les officiers sacrés les plus
proches du célébrant , à leurs côtés les
porte-dais, auprès de ceux-ci, les chapiers
(le la messe, ensuite les thuriféraires, et les
porte - flambeaux; le cérémoniaire, après
avoir donné les barrettes, se relire entre le
dernier chapier et le second thuriféraire.
Tous retournent deux à deux par le plus
court chemin à la sacristie dans le même
ordre, excepté que les thuriféraires et les
porte-flambeaux précèdent la croix, et que
les plus dignes prennent la droite en sortant
de la chapelle. Après leur ilépart, le clergé
fait deux à deux la génuflexion, les plus
dignes les premiers, et revient aurhfpur par
le plus court chemin pour réciter vêpres que
le célébrant dit à la sacristie avec ses offi-
ciers. Dans le chœur, après la génuflexion
faite en arrivant , chacun debout à sa place
dit le Pater et l'Are; ensuite le plus digne
commence l'antienne d'une voix médiocre,
puis celle du Magnificat, et dit à genoux la
Miserere et l'oraison.
12. Dès qu'on a récité les vêpres, un prêtre
en étole blanche , précédé de deux porte-
flambeaux, va prendre le ciboire au taber-
nacle du grand autel s'il y esl encore; ayant
fait la génuflexion il monte à l'autel, lire le
ciboire, le met sur le corporal, fait une nou-
velle génuflexion , se met à genoux sur le
marchepied, reçoit d'un clerc le grand voile
sur les épaules, se lève, fait encore la génu-
flexion, prend le ciboire pour le porter où
repose le saint sacrement , et le met sur un
corporal; il fait la génuflexion, se met à ge-
noux, dé|iose le voile, se lève, fait une nou-
velle génuflexion, et place le ciboire der-
rière le calice ou à côté; il fait encore la
génuflexion , ferme le petit labernacle, fait
une prière sur le plus bas degré, ensuite la
génuflexion à deux genoux sur le pavé , et
retourne à la sacristie la léte couverte {Me-
iHurialeritHum). Ensuite on éteint la lampe,
et la porte du tabernacle du grand autel doit
êUe toujours ouverte pour ne point donner
lieu au peuple d'y adorer ce qui n'y esl pas.
Après les vêpres et non plus lot, on éteint les
cierges du grand autel : les petits officier»
ôlenl toul ce qui est sur la crédence et déla-
cheat les épingles des parements de l'autel ,
afin que le dépouillcaientse uuissc faire plus
facilement.
§ IV. Du dépouillement des autels.
1. Quand les vêpres sont finies et que le
ciboire est transporté, le célébrant et le
diacre ayant pris des étoles violettes sur
fêl
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
234
l'aube, sans manipules, les officiers entrent
au chœur dans cet ordre : le thuriféraire, les
acolytes, le cérémoniaire et les ministres
sacres, ayant tous les mains jointes, parlent de
la sacristie de la même manière qu'ils le font
pour la messe solennelle; ils vont au bas
des degrés de l'autel, où, après que le céré-
moniaire a reçu les barrettes, ils font tous la
génuflexion, excepté le célébrant qui ne fait
qu'une inclination profonde. Etant mon-
tés à l'autel, le célébrant commence tout
haut l'antienne Divisermit, que le chœur
continue étant debout, et récite ensuite à
voix haute le psaume Deus , Deus meus,
respice, etc. , que le célébrant récite à voix
médiocre avec ses ofQciers. L'antienne Gnie,
le célébrant ôte tous les ornemenls de Tau-
tel, n'y laissant que la croix et les six chan-
deliers ; ensuite il va avec ses ofliciors à tous
les autres autels, y observant les mêmes céré-
monies : on ne dit néanmoins qu'une fois
l'antienne et le psaume. Remarquez qu'en
ces trois jours du moins, si ce n'est pas
l'usage dans tous les temps, tous, excepté le
célébrant et les chapiers (le vendredi tous
sans exception), doivent faire la génuflexion
devant l'autel où on fait l'office, quoique le
saint sacrement ne soit pas dans le taber-
nacle, et non devant le reposoirsi on ne passe
pas auprès. Il ne doit pas non plus y avoir de
l'eau bénite dans l'église (S. K. C. 1831), si
ce n'est pas l'usage.
§V. Du lavement des pieds.
1. Toutes choses étant préparées pour le
lavement des pieds, l'officiant ayant pris
dans la sacristie une aube, une étole et une
chape violettes, les ministres sacrés s'étant
revêtus d'ornements blancs, etl'encens ayant
été bénit à l'ordinaire , on se rend proces-
sionnellement au lieu où le lavement des
pieds doit se faire. Le thuriféraire marche
le premier suivi du sous-diacre , portant la
croix entre les deux acolytes, leurs chan-
deliers à la main; le clergé vient ensuite
deux à deux, et enfin l'officiant, couvert
aussi bien que le diacre qui marche à sa
gauche.
2. En arrivant à l'autel , le sous-diacre
quitte la croix, qu'il met en quelque lieu
convenable au côté de l'Evangile, et attend
ensuite, au coin du marchepied du même
côté, que le célébrant soit arrivé. Les aco-
lytes et le thuriféraire au milieu font d'abord
la génuflexion sur le pavé, et se retirent de
part et d'autre aux deux côtés du marche-
pied, où ils se tournent en face. Ceux du
chœur qui suivent font aussi la génuflexion
doux à deux devant la croix de cet auiel, et
se retirent de part et d'autre. L'officiant étant
arrivé au bas du marchepied, le diacre passe
à sa droite et reçoit sa barrette, le sous-
diacre le joint à la gauche , et les petits
officiers s'étant rangés en droite ligne, sa-
luent la croix de l'autel, l'officiant faisant
seulement une inclination profonde, et les
autres la génuflexion. Les acolytes et le thu-
riféraire vont ensuite à la crédence et ne
quittent noiui les chandeliers ni l'encensoir.
L'officiant monte à l'autel, le baise et se
relire un peu du côté de l'Evangile, et le
sous-diacre se tient au bas du marchepied
derrière l'officiant. Le diacre s'approche de
la crédence, où le cérémoniaire lui donne le
livre des Evangiles qu'il porte au milieu de
l'autel; ensuite il fait bénir l'encens, dit le
Munda cor meum, demande la bénédiction
et va chanter l'Evangile. Le célébrant passe
en même temps au coin de l'Epltre, et se
tient tourné vers le diacre pendant l'Evan-
gile. En un mot, on observe en celte occasion
les mêmes cérémonies qu'à la messe solen-
nelle. Après que l'officiant a baisé le livre et
qu'il a été encensé, il descend au bas de
l'autel où il fait la révérence convenable
entre ses deux ministres, et va ensuite à la
crédence où il quitte sa chape, aidé de ses
officiers qui quittent aussi leurs manipules;
il prend des manches de linge, et se ceint
d'un linge en forme de tablier, puis il va
faire la révérence à l'autel avec le diacre et le
sous-diacre, le thuriféraire et les acolytes
la faisant derrière eux les mains jointes;
et s'approchant des treize pauvres qui sont
assis sur les bancs, il se met à genoux, leur
lave à tous le pied droit, que le sous-diacre
soutient des deux mains à la gauche de
l'officiant, qui l'essuie avec les serviettes qui
lui sont présentées par le diacre, lequel est
à sa droite ; il baise ensuite le pied et donne
l'aumône à chacun. Le premier acolyte à la
droite du diacre verse l'eau, prenant ganlc
qu'elle soit tempérée; le second, à la gauche
du sous-diacre, met un bassin sous les pieds
des pauvres pour la recevoir ; le thuriféraire,
qui a laissé son encensoir entre les mains de
quelqu'un, se place un peu derrière le diacre
pour lui donner les serviettes blanches, et
recevoir celles qui ont servi : le cérémoniaire
présente à l'officiant l'argent qu'il veut don-
ner aux pauvres; le chœur chante les an-
tiennes et les versets des psaumes, ainsi
qu'il est prescrit dans le Missel, et ne cesse
de chanter qu'après que l'officiant a lavé ses
mains.
3. Le lavement des pieds étant achevé,
l'officiant retourne avec ses ministres au bas
de l'autel, y fait la révérence convenable et
se retire au côté de l'Epîlre proche de la
crédence où il lave ses mains; les officiers
sacrés les lavent aussi après lui; les acolyles
versent l'eau et présentent l'essuie-main.
Ensuite l'officiant, aidé de ses ministres,
quitte les manches et le linge dont il est
ceint, et reprend la chape; les ministres re-
prennent aussi leurs manipules, et les aco-
lytesleurs chandeliers; alors tous les officiers
vont au bas de l'autel, où ils se rangent en
droite ligne et font la révérence convenable
à l'antel. L'officiant, ayant les mains jointes,
et au milieu de ses ministres qui soutiennent
le Missel, chante les versets et l'oraison, à
la fin de laquelle le cérémoniaire donne les
barrettes; le sous-diacre ayant fait la génu-
flexion, va prendre la croix à l'endroil où il
l'a mise en arrivant, et se place derrière le
célébrant, où les acolyles vont le joindre :
lorsque l'ofQciaul salue l'autel, tout le clergé
233 JEU
et les officiers, à l'cxccplion au porlo-croix
et des acolylos, font la nénullexioii à l'autel,
et 011 retourne à la sairislic dans le uicuic
ordre qu'on a gardé en venant.
TITKE TROISIÈME.
VV JEUDI SAINT DiMS LES PETITES ÉOLISES.
Dans les églises où il n'y a qu'un seul
prôlre, il faut observer à proportion ce qui
se pratique dans les églises considérables.
En 1821, le pape a déclaré que dans les pa-
roisses où l'on peut avoir trois ou quatre
clercs, on doit observer pendant ces trois
jours, autant qu'on pourra, les cérémonies
indiquées à cul effet dans un petitRiluel, que
Dinolt Xlil a fait publier en 1723 sous le ti-
tre de Memoriale riluum, d'où l'on a extrait
ce qu'on va dire pour les petites églises,
pendant ces trois jours. Le jeudi saint, s'il
n'y a qu'un calice, le prêtre, après avoir
pris les ablutions, l'essuie bien, y met l'iios-
tie qui doit être réstTvéc pour le lendemain,
le couvre et le place comme on fait au com-
mencement de la messe basse, et purifie
ensuite les doigts dont il a touché le saint
sacrement. Après l'Kvangile de saint Jean, il
passe au côté de rL[iître pour quitter la
chasuble et le manipule, et prend une chape ;
mais s'il n'y a point de chape, il ne quitte
point la chasuble, et pour lors il ne va pas
au côté de l'Iipîlrc; mais, après avoir fait la
génuflexion au milieu de l'autel, il descend
sur le dernier degré où il donne son mani-
pule à un clerc, et fait une courte prière à
genoux; ensuite il se lève et met de l'encens
dans l'encensoir, et fait le reste comme ci-
dessus. A la procession, un clerc porle la
croix et le prdtre est précédé du thuriféraire
qui encense le chemin par où il doit passer.
On chanic l'hymne Panye, lingua. Le prêtre,
étant arrivé au lieu où on doit mettre le
saint sacrement, met le calice sur le corpo-
ral, fait la génuflexion; étant descendu sur
le second degré, il quitte son écharpe, met
de l'encens dans l'encensoir, se met à ge-
noux et encense le saint sacrement. Ensuite
il monte à l'autel, fait la génuflexion, met le
calice dans le tabernacle, et fait le reste
ainsi qu'il a été dit ci-dessus. Etant sorti
de la chapelle, il quitte la chape ou la cha-
suble, et porte le ciboire du grand autel dans
le petit tabernacle; ensuite il quitte l'etole
et va au chœur pour réciter les vêpres.
Lorsqu'elles sont tiiiies, il fait le dépouille-
ment des autels, et récite l'antienne Uivise-
riint, etc. , et le psaume Deus, Deus meus
respice. Si le prêtre fait le lavement des pieds,
il prend dans la sacristie une étole et un
manipule blanc ou sans manipule, avec une
chape, et va processionnellement, un clerc
portant la croix, au lieu où ia cérémonie
se doit faire. H bénit l'encens, encense le
missel et chante l'Evangile au coin de l'autel
comme à la messe, après quoi il quitte le
manipule et la chape, et fait le reste comme
il a été dit ci-dessus.
Chapitre I. — Choses à préparer pour ce jour.
A l'autel: 1* le devant d'autel sera des plus
DiCTIONNÀlRB DES RlTES SACRÉS. II.
JEU 231
oeanx, de couleur blanche; 2* la croix au
milieu des chanduliers sera couverte d'un
voile blanc; 3" on mettra le missel sur sou
pupitre, au lôté de l'Epître
5i«r la crédence : l" le calice pour la messe
avec le voile et la bourse de couleur blanche
et deux hosties ; 2' un autre calice avec pale,
patène, voile et ruban de couleur blanche;
3" le ciboire avec des hosties à consacrer
pourlacommunion du peuple et des inUrmes;
4° les burettes avec la bassin et le nianu-
terge; 5° la croix processionnelle couverte
d'un voile violet, mais le voile suspendu au
bâton de la croix doit être de couleur blan-
che; (i° l'encensoir et la navette;"" l'étliarpe
blanche; 8° la nappe qui doit être étendue
au balustre pendant la communion du peu-
ple ; 9' la crécelle pour annoncer la salutation
angclique; 10" on place en un lieu convena-
ble le dais ou l'ombrelle, pour la procession
qu'on fera hors du balustre.
A la sacristie :l' trois surplis pour les
clercs; 2° l'.imicl, l'aube, le cordon, le mani-
pule, l'étole et la chasuble de couleur blan-
che; 3° une clia|)e blanche; k' une élole
violette; 5° un réchaud avec du feu et des
pincettes; G' des torches ou flambeaux, ou
des cierges pour la procession.
.1 In cliapclle où l'on doit déposer le saint
sacrement : 1° cette chapelle doit être séparée
du grand autel, décemment ornée d'étofl'es
précieuses ((jui ne soient pas noires , de lu-
mières, do fleurs, mais sans reliques et sans
images de saints; 2* sur l'autel qu'on doit y
dresser il y aura une espèce de coffre bien
décoré, fait en forme de sépulcre, fermant à
clef, pour y déposer le calice; 3° il y aura
dans ce coffre un corporal étendu ou une
pale ; 4" un autre corporal sur l'autel ; 5' une
petite échelle ou escabeau pour aider à pla-
cer le calice dans le sépulcre.
CuAP. H. — Cérémonies à faire en ce jour.
§ I. De la messe jusqu'à \i procession.
1. Ou sonne les cloches pour rassembler
le peuple.
2. Les clercs, revêtus de surplis, disposent
toutes choses, comme il vient d'être dit.
3. En même temps le curé entend les con-
fessions de ses paroissiens.
'*. A l'heure convenable, le curé qui doit
célébrer se revêt, pour la messe, des orue-
mcnls de couleur blanche.
5. Le premier clerc allume les cierges
du grand autel, met le calice au mi!ieu,°et
plus en arrière, le ciboire qui contient' les
petites hosties.
C. Tous vont à l'autel dans cet ordre : le
premier clerc marche avant tous; viennent
ensuite les deux autres de front, et en der-
nier lieu le célébrant couvert, tous ayant le»
mains jointes.
7. Le célébrant commonco la messe nu bas
de l'autel, en oniL-ttaiit le psaume Judica et
le Gloria Patri.
8. Au Gloria in excelsis, on sonne les cIo-
ches; ensuiie on ne les sonne plus jusqu'aq
samedi .saint.
y. Outre l'hostie pour la messe, on eu
8
'23S
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
23»
consacre anc antre grande, avec les petites
pour la communion du peuple et des in-
firmes.
10. On dit VAgntis Dei, mais on ne donne
pas la puis, quand même on chanterait une
messe solennelle.
11. Pendant que le célébrant dit les orai-
sons avant la rommunion, le premier clerc
porte, de la crédence à l'autel, le calice vide
avec la pale, la patène, le voile et, un rubaa
de couleur blanche.
12. Le célébrant, ajant pris Le précieux
éang et couvert le calice, met l'autre calice
au milieu du corporal et le découvre.
13. Il fait la génuflexion, et met dans ce
calice l'hostie consacrée pour le lendemain;
il le couvre de la pale, met par-dessus la
patène renversée, couvre le tout avec le voile
et fait la génuflexion.
14. 11 prend le ciboire, le place devant le
calice voilé, le découvre, fait la génuflexion
et se retire au côté de l'Evangile, la face
tournée vers le côté de l'Epître [Cœrem. ep.
l. II, cap. 29; Bauldry, pag. 3, cap. 11, art,
10, n. 4).
15. Pendant cela un clerc dit le Confiteor
au côté de l'Epître, étant à genoux, aussi
bien que tous ceux du chœur qui doivent
communier, et tout le peuple; ensuite le cé-
lébrant dit : Misereatur, etc., Indulgentiam,
etc. , à l'ordinaire.
16. Le célébrant fait la génuflexion au mi-
lieu de l'autel, prend le ciboire, se retourne
vers les communiants et dit à l'ordinaire :
Ecce Agnus Dei, etc.
17. La communion du clergé se fait près
de l'autel, ensuite celle du peuple au balus>tre,
chacun tenant la nappe tendue devant sa
poitrine.
18. Après la communion, le célébrant met
le ciboire sur l'autel, le couvre et le remet
dans le tabernacle.
19. Ensuite ayant d'\t:Quod ore, etc., il
prend la première ablution, fait la génu-
flexion, reçoit sur le calice l'ablution des
doigts à l'ordinaire, retourne au milieu, fait
la génuflexion et prend la dernière ablution.
20. On porte le calice de la messe à la
crédence; on allume les flambeaux et les
cierges à la chapelle du sépulcre ; on prépare
le dais ou l'ombrelle, et l'on distribue des
cierges aux confrères du Sainl-Sucrement
(s'il y en a), ou aux plus distingués du peuple.
21. Le célébrant continue la messe en
observant les choses suivantes : ayant essuyé
le calice, il fait la génuflexion, va au coin de
l'Epître, etlil l'antienne appelée communion;
il vient au milieu, fait la génuflexion, baise
l'autel, se relire vers le coin de l'Evangile,
et dit : Dominus vobiscum; il retourne au
milieu, fait la génuflexion et va au coin de
l'Ëpitre où il lit la poslcommunion; il va de
nouveau an milieu, fait la génuflexion, baise
l'autel et se retourne comme auparavant,
pour dire : Dominus vobiscum et Ile misse, est ;
il se retourne vers l'autel, fait la génuflexion,
dit Placeat tibi, baise l'autel, dit BenedicaC
vos, et fait une nouvelle géuuflexioii ; il se
relire un peu vers le côté de l'Evangile,
donne la bénédiction cl va au coin de l'a u! cl j
sans achever le tour et sans revenir au mi-
lieu; il dit l'Evangile de saintJean, faisant le
signe de la croix sur le carton, et non sur
l'autel; à Verbum caro, etc., il fait la génu-
flexion vers le saint sacrement.
22. Le célébrant, ayant terminé la messe,
va au milieu de l'autel, fait la génuflexion,
et va, par le plus court chemin, au bas des
degrés du côté de l'Epître.
23. Là, aidé par les clercs, il dépose la
chasuble et le manipule, et prend une chape
blanche.
§ II. Procession du saint sacrement à la chapelle du sé-
pulcre.
1. Le célébrant va devant l'autel, fait la
génuflexion sur le pavé (à deux genoux, selon
Baldeschi), et se met à genoux sur le plus
bas degré, où il fait une courte prière.
2. Le premier clerc prend l'encensoir et la
navette garnis, et s'approche du célébrant.
3. Celui-ci se lève, met de l'encens dans
l'encensoir, sans le bénir, la navette lui étant
présentée par le second clerc.
4. Le célébrant monte les degrés de l'autel,
se met à genoux sur le bord du marchepied,
et encense le saint sacrement renfermé dans
le calice.
5. Ensuite il reçoit sur ses épaules l'écharpe
blanche, se lève, s'approche de la table de
l'autel, fait la génuflexion, se relève et attache
le voile du calice avec un ruban blanc.
G. Ensuite il prend le calice de la main
gauche par le nœud, pose la droite sur le
calice, et le second clerc étend par-dessus
les extrémités de l'écharpe.
7. Le célébrant ayant pris le calice se
tourne vers le peuple, et commence l'hymne :
Pange lingua, etc.
8. Tous vont à la chapelle du sépulcre dans
l'ordre suivant:
1° La bannière de la confrérie du Saint-
Sacrement.
2' Les membres de cette confrérie ou autres
pieux laïques avec des flambeaux.
3° Le troisième clerc portant la croix pro«
cessionnelle.
4°Le premicrclerc avec l'encensoir fumant.
5° Le célébrant sous le dais ou sous l'om-
brelle, ayant à sa gauche le second clerc
qui relève l'extrémilé antérieure de ses
vêlements, quand il monte à l'autel et quand
il se met à genoux, récitant tous deux l'hymne
Pange lingua, à voix basse.
9. Arrivés à la chapelle, tous se disposent
en deux lignes, de manière que le thurifé-
raire et le célébrant sous le dais puissent
passer au milieu d'eux.
10. Ceux qui portent la bannière et la
croix restent plus éloignés de la chapelle.
11. Le célébrant monte à l'autel, y dépose
le calice, fait la génuflexion, revient sur le
plus haut degré, se met à genoux sur le bord
du marchepied, et quitte l'écharpe.
12. En même temps ceux qui ont porté le
dais le remettent à sa place.
13. Le célébrant se lève, met de nouveau
de l'encens dans l'euceasoir, sans le bénir,
257
JEU
JEU
S!38
el sans qu'on baise sa main ; ensuite il se met
à genoux sur le bord du marchepied, encense
le saint sacrement, el les clercs disent: Tari'
luin ergo, etc.
i^. Le célébrant, ayant quille l'encensoir
se lève, s'approche de l'autel, fait la génu-
flexion, prend le calice et le place dans le
sépulcre, le second clerc lui présentant l'es-
cabeau, s'il en a besoin.
13. H fait encore la génuflexion, ferme le
sépulcre, réitère la génuflexion, et descend
sur le pavé de la chapelle.
16. Le célébrant se met à genoux sur le
plus bas degré de l'autel; après une courte
prière il selèvo, fail sur le pavé la génuflexion
a deux genoux, et précédé de la croix il re-
tourne au grand autel, la tête couverte, au
milieu des deux autres clercs.
§ lU. Trauspori du cibuirc
1. Tous étant arrivés devant l'autel, on
remet la croix à sa place; le second el le
troisième clerc prennent des flambeaux al-
lumés.
2. Le célébrant fait la génuflexion, monte
à l'autel, lire le ciboire du tabernacle, le met
sur le corporal, el fait la génuflexion.
3. Il se met à genoux sur le bord du mar-
chepied, et le premier clerc lui met l'écharpe
sur les épaules.
h-. Il s'approche de l'autel, fait la génu-
flexion, prend le ciboire avec les mains cou-
vertes de l'écharpe et précédé par les clercs
avec des flambeaux, il le porte à l'autel du
sépulcre, le met sur le corporal, el fait la
génuflexion.
5. Ensuite il se met à genoux sur le bord
du marchepied, et quille l'écharpe; il fait la
génuflexion devant l'autel, ouvre le sépulcre,
et y place le ciboire derrière le calice.
(i. 11 fait la génuflexion et ferme le sépul-
cre; puis ayant fait sa prière sur le plus bas
degré, il fait à deux genoux la génuflexion
sur le pavé, et retourne à la sacristie, la této
couverte.
7. Là il quitte la chape et l'étole blanches,
et prend seulement l'étole violette qu'il croise
sur sa poitrine.
§ IV. Dé(iouillemeDt dos aulels.
1. Le célébrant ainsi vêtu va à l'autel avec
ses clercs qui tiennent les mains jointes.
2. Etant di-bout sur le pavé, il commence
à haute voix l'antienne : Diviserunt sibi;\\ dit
le psaume : Deus, Deus meiis,respice in me, etc.,
alternativement avec les clercs.
3. En même temps le célébrant monte à
l'autel, Ole la première nappe, puis les deux
autres.
k. Les clercs prennent les nappes, et ôtent
les vases de fleurs, le devant d'antel, le ta-
pis, etc., en sorte qu'il ne reste à l'autel que
la croix et les chandeliers avec les cierges
éteints.
5. Après avoir dépouillé le grand autel, le
célébrant va dépouiller les autres, s'il y en a.
Nota. 11 doit rester à chaque autel la croix
et les chandeliers droits et non éteadas,
cuiuuie on le fait eu cerlaius lieux.
6. Ayant dépouillé les antres autels, le
célébrant retourne au grand autel; là, le
psaume étant terminé el l'antienne répétée,
il se met à genoux avec les clercs au signal
de la salutation angéliquedonné par un clerc
avec la crécelle.
7. Ensuite le célébrant se lève, fait à la
croix seulement une inclination profonde
(parce qu'il est revêtu de ses ornements) ; les
clercs font la génuflexion, et l'on retourne à
la sacristie.
8. Il quitte ses ornements, fait à l'ordinaire
son action de grâces et veille à ce que chaque
chose soit remise à sa place.
9. Le premier clerc ôte le voile blanc de
la croix du grand autel cl laisse ou remet
le voile violet.
10. Le curé aura soin qu'il y ait continuel-
lement quelqu'un en prière devant le saint
sacrement, à la chapelle du sépulcre, et qu'il
y ait toujours un nombre convenable de
cierges ou flambeaux allumés.
Nota. Tout ceci est extrait du petit Rituel
du pape Benoit XIll pour la ville de Rome.
VARIÉTÉS.
Plusieurs Missels de France mettent la
procession et les vêpres avafit la fin de la
messe, comme le samedi saint. Il en est de
même le vendredi saint. Le lavement des
pieds ne se fait qu'à douze personnes. Le
jeudi saint comme le samedi saint, on sonne
pendant le/'aferpourdonncr lederniersignal
de vêpres. A Lyoî» on sonne même au mo-
ment de la procession au reposoir dans cer-
taines églises. (Si on explique aux fidèles les
raisons de certaines cérémonies, et qu'ils
voient le contraire pratiqué ailleurs, ils
peuvent être déconcertés : preuve des avan-
tages de l'uniformité.)
JEUNE.
(Traité dos saiuts mystères, de Cotlet.)
1. Définition el division du jeûne. — 2. Le
jeûne naturel sévèrement prescrit avec la
communion dès les premiers siècles de l'E-
glise. — 3. Etendue el rigueur de ce jeûne.
— 4. Fausses conséquences que le scrupu-
leux tire de ce principe. — 5. Fumée de la'
bac. — 6, 7, 8. Plusieurs difficultés sur
cette matière. — 9. Le jeûne peut être rom-
pit par une action forcée. — 10. Y a-l il lé-
gèreté de matière en fait de jeûne naturel ?
— 11. liaisons de Giherl peu concluantes.
— 12. Que faire quand on doute si l'on a
rompu le jeûne eucharistique? — 13. On
peut communier sans être à jeun, ou quand
cela est nécessaire pour empêcher la profa-
nation de l'Eucharistie. — 14. Ou quand
on ne s'aperçoit que l'on a bu ou mangé,
qu'après la consécration. — 13. Que faire
si l'on s'en souvient auparavant? — 16.
Conduite à garder lorsqu'on aperçoit des
parcelles après les ablutions. — 17. Trois
autres difficultés sur cette malière. — 18,
19. La nécessité d'éviter le scandale et de
recevoir le viatique excusent du jeûne. —
20. Peut-on célébrer pour communier un
malade, qui autrement mourrait sans sacre-
ment ?— 21. Oupour actievtr la messe qu'un
S50
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
240
autre ne peut finir? — 22. Dispense accor-
dée à Rome pour la messe de minuit. — 23.
Cas d'un prilre qui la veille de Noël se
trompe d'une heure.
1. Le jeûne consiste dans un cerlain genre
d'abstinence : et c'esl pour cela qu'on peut
distinguer autant d'espèces de jeûne qu"il y
a de choses dont on peut s'abstenir par prin-
cipe de raison ou de vertu. 11 y a un jeûne
moral, qui règle la mesure des aliments sur
le degré des besoins du corps ; et celte tem-
pérance exacte a été pratiquée par les plus
sages philosophes du paganisme (1). Il y a un
jeûne spirituel, qui écarte le péché, qui rè-
gle les sens, qui met un frein aux pas-
sions (2). Il y a un jeûne ecclésiastique, qui
exclut certains aliments, et ne permet les
autres que selon une juste quantité. Enfin il
y a un jeûne naturel, qui consiste à n'avoir
rien pris depuis l'heure de minuit, ni par
forme de nourriture, ni par forme de médi-
cament ; et c'est ce genre de jeûne eucha-
ristique dont nous traiterons ici, et sur le-
quel la bonne et la mauvaise théologie for-
ment une fouie de diUGcullés.
Pour aller du plus certain à ce qui l'est
moins, nous disons d'abord que le jeûne na-
turel est commandé de droit apostolique
avant la communion ; et qu'on ne peut, hors
les cas de nécessité, y manquer sans péché
mortel.
2. La première partie de cette propositioa
se prouve par la fameuse règle de saint Au-
gustin (3), que tout usage universellement
observé dans l'Eglise, sans avoir jamais été
introduit par aucun concile, se peut très-
t'ustement rapporter à l'autorité apostolique.
Un effet il est constant, que la pratique de
communier à jeun , quoique d'abord elle
n'ait pas été suivie par les premiers fidè-
les (k), s'est introduite de si bonne heure
dans le christianisme, qu'à parler morale-
ment, ou la voit dès les premiers siècles
faire une loi étroite dans l'Orient et dans
l'Occident (5). C'est la remarque de saint
Augustin, qui eût pu l'établir par l'autorité
de saint Chrysostome, et de saint Basile,
du grand évéque de Carthage et de Tertul-
iien.
Je sais qu'en quelques Eglises on commu-
niait le jeudi saint après le repas du soir, à
l'exemple du Sauveur (6j ; et que cette pra-
tique avait lieu tous les samedis de l'année
(1) Vide S. Hieronyni.,lib. ii adversus Jovinian., cap. 9.
(2) Nonne hoc est magis jejuniuiu quod t-legi ? Dissolve
cogilationes iaipielaiis, Isaiœ lvui. Jejuniiim magnum et
gc'iierale, est absiiuere ab iuiquilalibus, el illicilis'volupta-
libus saeculi; quod est perteclum jejuuiuai. ^u^. Iracl. 17
in Joan.
(3) yund universa leuet Ecclesia, nec conciliis inslitu-
lum, sed semper retenlura est, nonnisi aposlolica auctori-
Ule institulum reclissmie creiiilM. Aug. l. iv de bapt.,
cap. 24.
(i) On l'infère du chapitre xi del.i I" E| ttrc aux Corin-
thiens. Voyez S. Augustin, epwl. 118, c. 6, et i-lusieursan-
très iiiierpi êtes, qui se fondent sur ce que les Oirinlhierr»
voulaient imiter la conduite qu'avait gardée le Sauveur
dans l'institution de l'Eucliaristie. S. Chrysostome, Uoiml.
27, prétend au contraire que les agapes suivaient l.i com-
munion. Le texte de l'Apôlre favorise la première opi-
nioa ; mais il ne nous paraît pas l'établir invinciblement.
(S) Plaeuit Spiritai saucto, ut iu bouoreni lauti sacra-
en plusieurs villes et villages d'Egypte (T) ;
mais le premier cas était une de ces excep-
tions qui affermissent la règle ; et le secotid
ressemble assez à un abus
La seconde partie de notre proposition,
qui détermine au mortel le violeinenl de la
loi du jeûne eucharistique, est fondée sur la
commun sentiment des fidèles, sur les or-
donnances réitérées des pasteurs, et sur
l'importance de la loi dont il s'agit. L'Eglise
naturellement indulgente porte sur ce point
sa rigueur jusqu'à une espèce de judaïsme :
il est hors de doute qu'elle a eu ses raisons.
Sicile se relâchait le moins du monde sur
cette matière, un demi-siècle ne serait pas
écoulé, qu'on verrait renaître les scandales
dont saint Paul se plaignit si vivement aux
Corinthiens. Si dans un siècle où le sang de
Jésus-Christ fumait encore on a pu se livrer
à de fâcheux excès en approchant ou en
sortant de la lable sainte, que ne ferait-on
pas dans un temps où la foi est si rare, la
piété si affaiblie? Nous reprendrons ce sujet
un peu plus bas.
3. Je dis en second lieu que la loi du
jeûne eucharistique veut que depuis minuit
du jour où l'on se propose de communier
on n'ait pris chose quelconque par manière
d'aliment, de boisson, de médecine, rien en
un mot qui puisse se digérer à l'ordinaire.
C'est la doctrine constante des pasteurs et du
peuple, qui, quelque désir qu'ils eussent de
participer au corps du Seigneur, s'en abstien-
uenl, lors mcmt> que par mégarde ils ont bu
ou mangé, etc. La rubrique y est formelle (8);
et l'Eglise s'en explique d'une manière qui
annonce une loi incontestable.
Quoique ce principe soit sûr, on n'est pas
tout à fait d'accord sur les conséquences qui
en résultent. Le scrupule les étend au delà
de leurs bornes; la liberté d'opinion les res-
serre un peu trop : etforçous-nuus d'éviter ce
double écueil.
4. Pour le faire, nous dirons d'abord à
ceux qui s'alarment mal à propos que rien
de ce qui passe dans l'estomac par manière
de salive ou de simple respiration n'em-
pêche le jeûne naturel. Ainsi la pituite, le
sang qui coule des gencives ou du cerveau,
les restes du vin ou d'eau avec lesqtiels on
s'est lavé la bouche (9), les parcelles da
viande qui quelquefois s'attachent aux
dents, et qui sans qu'on y pense, ou malgré
menti in os Christiani prius corpus Domini inlret, quani
cseteri cibi : nam ideo per universum orbem nios iste ser-
valur. Aug. ep. 3i, ii. 7.
(6) lit sacramenta altaris non uisi a jejunis hnminibuj
celebrenlur, exccpio uuo die anniversario: quocœna Duniinï
celebratur, CoiuilH Carlhag. wucmx. i'i, Labb. tom. Il, p.
1171.
(7) In multis urbibus ac vicis iEg)pli, contra rcceplam
omnium cousuetudinem, die sabbaii sub vesperam conve-
nientes, jani piansi sacra mysteria pcrcipiunt. Sozom. (,
vu, c. 19, edil. Vulos.
(8) Si quis fioii est jejiinus posl mediam noctem, eliam
per sumptioneni a(iux-, vel alterius poius sut cibi per ino.
duni etiani medicinse, et in quautumcumque parva quaa-
tiiale, non potesl couimuiiicare, uec celebrarc. Rubric,
m pnil., lil. 7.
(9) Si lavande os, degluliatur slilla aquK praeler inlen<
liouem, nou impeditor cuuuuuuio. Hubrua.
m
JEU
JEU
9(?
qu'on on ait, s'avalent avec la sauve, no
doivent pas empocher la communion.
Il en est de même, scion Sjlvius et les
plus rigides théologiens , si on se borne à
goûter du vin ou un bouillon, à mordre un
fruit, ou queUiue autre chose semblable,
sans rien faire passer, si ce n'est peut-être
par manière de salive : c'est que dans ces
occasions on ne peut dire qu'un homme ait
mangé ou bu. Ce serait autre chose s'il al-
lait jusqu'à avaler : car alors la plus pe-
tite quantité romprait son jeiine. Ainsi, quoi-
qu'on ail de la peine à entrer dans un détail
qui devient odieux à force de devenir mince,
je ne crois pas avec Quarti et Diana qu'un
homme qui avale volontairement quelques
grains d'anis, qui lui étaient restés dans la
bouche, garde le jeûne rigoureux que l'E-
glise prescrit pour la communion. Ce n'est
point du tout là ce qu'on appelle trajecdo
per modum sulivœ ; c'est une manducaliou
très-libre.
5. On ne doit pas non plus s'inquiéter de
ce qui ne passe dans l'estomac que par ma-
nière de respiration , comme la poussière, la
pluie, un moucheron. J'y ajouterai, contre
Poiitas (I) , la fumée du tabac. Autrement
un homme qui voyage avec des fumeurs d«
profession, et qui en avale toujours peu ou
beaucoup, ne pourrait célébrer, quand il est
arrivé au terme. On me dira que c'est mal-
gré lui : j'en conviens; mais outre que celle
raison n'est pas concluante , comme on le
verra plus bas , je ne crois pas que ceux qui
fument, souvent par nécessité, respirent vo-
lontairement ce qu'ils renvoient de toutes
leurs forces. Il en est de même , et parle
même principe, de ceux qui dans une cui-
sine avalent quelque partie de la fumée des
viandes qui s'y préparent. Nous ne pouvons
cependant dissimuler que d'habiles théolo-
giens (2) excluent de la communion ceux
qui de plein gré, ou par le moyen de quelque
instrument, avaleraient la fumée des vian-
des ou du tabac.
6. Mais que dire de ceux qui avaleraient
un louis d'or, un morceau de plomb, un pe-
tit os, de la craie, du papier, et autres choses
pareilles qui, de leur nature, ne sont pas co-
viesliblesT
11 y a des docteurs qui défendent la com-
munion dans tous ces cas : ils en donnent
pour raison, 1° que selon la doctrine de
saint Thomas (3) il n'est pas nécessaire,
pour rompre le jeûne, que ce qui passe dans
l'estomac nourrisse: le poison, par exemple,
ne nourrit pas, mais tue l'homme, et ce-
pendant on ne pourrait communier qu'en
viatique ceux qui en auraient pris ; 2' que
personne n'admettrait à la sainte table une
femme qui, par mauvais goût, ou pour tem-
pérer la chaleur naturelle, aurait mangé de
la terre ou du charbon , comme cela est
(I) Pnnlns, v. Messe, cas 6.
(ajSaluianliceiises, tract, i, cap. 7, n. 7t.
(.■) Noc rpluit, ulruin aliquM Imjiismoili nulriat ve! non
iiiiliiii, aiil |irr so, aut cuni aliis, duiiimodo suiiiatur per
iiiudum oil)i vel polus. S- Tliom. m p , q. 80, ail. 8 ad i-,
Ct» deruières paroles : Dummodo swnatuT, etc., fournis-
arrivé plus d'une fois. Ainsi pensent Bona-
cina, Lnyman, Habert (V), etc.
D'autres, dont le sentiment nous parait
plus juste, croient que parmi les choses dont
nous avons fait l'énumération il y en a qui
ne peuvent rompre le jeûne naturel, comme
l'or, une balle de plomb, des osselets extrê-
mement durs, parce que rien de tout cela
n'est capable ni d'èire digéré, ni de nourrir
en aucun sens. Mais ils raisonnent difTérem-
mentde la craie, du charbon, de la terre, etc.,
parce qu'il s'y trouve un peu d'humeur nu-
tritive, et que cela se peut digérer.
7. Il y a un nouvel embarras à décider , si
le tabac en poudre, l'eau de la reine d'Hon-
grie , et autres drogues pareilles qui se
prennent par le nez, rompent le jeûne eu-
charistique. Pontas le nie du tabac, d'après
Paul Zacchias (5), célèbre médecin de Koinc.
D'autres nient de l'eau de la reine d'Hongrie.
Leur principe est que rien n'est aliment,
breuvage ou médicament, que ce qui se prend
par la bouche.
Mais il me semble que ces décisions ont
besoin d'explication, et d'abord je ne puis
croire que celui qui avalerait volontaire-
ment le sang qui lui découle du cerveau, ne
rompît pas le jeûne naturel. Quoi I de l'aveu
de Quarli, lin homme qui suce et avale trois
ou quatre gouttes de sang qui lui sort du
doigt, ne peut communier; et celui qui en
avale dix fois davantage le pourra, parce
que ce sang ne vient pas du dehors? A ce
compte un homme qui mangerait une partie
de sa langue, serait censé à jeun. J'ai peina
à le concevoir.
A l'égard des eaux qui se prennent par le
nez, ce qu'il en pourrait passer dans l'esto-
mac, n'y va que par manière de salive : ainsi
on peut se tranquilliser en ce cas , à moins
qu'il n'y eût quelque chose de volontaire.
Pour ce qui est du tabac, dont la mode,
comme bien d'autres, est aussi suivie qu'elle
est incommode , on rejette si vite tout ce qui
en va jusqu'au gosier, qu'il ne paraît pas
qu'on doive avoir d'inquiétude là-dessus.
(iepenUant Sylvius (G) croit que s'il passait
jusqu'à l'estomac , fût-il vomi sur-lo-champ, il
nuirait au jeûne; parce que, dit-il , c'est une
sorte de médicament, quoi(iu'il fasse du mal
à beaucoup de monde et du bien à très-peu.
Sur ce principe, auquel l'autorité de celui
qui l'avance donne du poids, il serait à
craindre que ceux qui se couchent tard et
qui prennent du tabac jusqu'à ce qu'ils se
niellent au lit, et quelquefois après, ne
donnent atlcinle au rigide précepte que nous
examinons, quand ils savent par expériencô
que le tabac passe aisément chez eux.
Cependant je vois deux choses : l'une; que
ceux mêmes qui craignent Dieu se font or-
dinairement très-peu de scrupule au sujet
seni une partie de la réponse.
(4) HaliiTt, de F.iicluir. c. 20, q. 2.
(5) l'oiuas, ibid. Zacchias, tom. II Quaestionna) meiiico-
lCi!:llUin.
(G) Si osintret labacut et degluiiatur, commumoiiem im-
pedu ; quia est mcUiciua, Ucel luuliis noceal, etc. Sylvitu
ad q. bO, art 8.
24S
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
2W
da tabac, l'autre, que la raison de Sylvius
n'esl pas pércmptoire. Que le tabac soit un
médicameiil, je le veux ; mais au moins est-il
sûr qu'il n'est pas de la nature de ceux qui
se mangent et qui se boivent. Or, cela joint à
la pratique parait suffisant pour Iranquilli-
«er. Après tout, il n'est pas difficile de parer
aux inconvénients : on peut s'abstenir de
tabac une heure avant de se coucher. Il se-
rait même à souhaiter qu'on s'en passât avant
la messe. Deux conciles tenus, l'un à Lima,
et l'autre à Mexico, l'ont très-sévèrement
défendu (l),et ces conciles ont été approuvés
à Rome. Urbain VIII en a prohibé tout usage
dans les églises du diocèse de Sévilie , et cela
sous peine d'excommunication (2). Si ces or-
donnances ne font pas loi pour nous, elles
peuvent faire des règles de conduite. Au
fond, l'abus de ce côté-là est poussé aussi
loin qu'il peut aller. Le tabac devient dans
le temple du Seigneur un lien de politesse,
de galanterie même. Est-ce pour cela qu'on
se rend à la maison de prière?
8. A l'égard du tabac màchicatoire, quatre
théologiens, que je cite dans les notes (3),
en croient l'usage contraire au jeûne natu-
rel. La raison qu'ils en rendent, c'est qu'il
n'est guère possible que plusieurs des parties
les plus succulentes ne passent dans l'esto-
mac; ou qu'au moins il y a toujours à crain-
dre que cela ne soit ainsi, ce qui, en morale,
doit suffire pour arrêter. On dira peut-être
qu'elles n'y passent que par manière de sa-
live; mais, réplique-l-on, si, pour adoucir
One inQammation , vous aviez mis dans
votre bouche un morceau de sucre qui ,
malgré vous, eût passé en partie avec la
salive, oseriez-vous communier? Il n'y a pas
d'apparence : pourquoi donc le faire dans un
cas dont la différence n'est pas assez mar-
quée pour rassurer parfaitement.
Je ne sais si ces sortes de choses ne dé-
pendent point de la constitution des organes
ou de la vigilance sur soi-même. Sans doute
qu'il y a des personnes moralement sûres
de ne rien avaler. Si cela est, il n'y a rien à
craindre pour elles. J'en dis autant de celles
à qui, dans celte occasion, il n'arrive rien de
plus, que lorsque après s'être rincé la bou-
che , elles avalent quelques gouttes d'eau
sans le vouloir. C'est sur ce fondement que
Pontas (i) décide en général que les feuilles
de tabac, dont on use en màchicatoire, ne
rompent pas le jeûne naturel, non plus que
celui qui se prend en poudre. Nous avouotis
néatimoins, continue cet auteur, qu un prêtre
qui prendrait du tabac de cette tnanière, sous
préiexte de se purijer le cerveau par l'éva-
cuation des eaux, serait très-bldmable; et une
telle indécence serait plus pardonnible à un
soldat qu'à un ecclésiaslique qui va recevoir
le corps et le sang de Jésus-Christ. Ce docteur
eût apparemment excepté le cas de ces be-
(1) Obrevorcntiani, qnœ EucharistiaD pcrcipifiida exhi-
benda est, (iriecipilur, ne ullus sacerdos aiilc coQjmunio-
nem, quisquau. Uib.ici, picietivc, aiit ^iiiiiliiiin, inedica-
meali caui>a, p r uiudum lumalis evaporalioiiis, aut alio
quoTis modo percipiai. Concil. iVeiican. an. ISSo, Roniae
approbnt. an 1:;89, tib. m, /i(. lo,§ 15, Lab. loin. XV,
pag, UH; Limeiue m, act. ô, c. ti.
soins réels qai bannissent l'indécence. Il
y a des gens que la pituite étouffe, et qui
ne peuvent dire la messe de bonne heure.
9. Avant que de passer outre, nous croyons
devoir observer en peu de mots, 1° que le
jeûne naturel peut être rompu par une ac-
tion forcée et involontaire; car, quoique l'E-
glise n'ait pas dû inlerdire la communion à
ceux qui, malgré qu'ils en aient, avalent
quelques-uns de ces petits corps qui nagent
dans l'air, et qui le suivent naturellement
partout où il entre, comme un flocon de
neige, une petite paille, un moucheron ; elle
a pu défendre ce qui ne vient pas de l'air,
mais d'une cause toute différente. Aussi ne
dira-t-on jamais qu'un homme soit à jeun,
parce qu'il a pris un bouillon malgré lui. Si
cela était, une personne à qui on aurait
entonné une bouteille de vin pourrait com-
munier : ce qui révolte. Ainsi pense le car-
dinal de Lugo (o) ; et Henri de Saint-lgnaco
aurait bien fait de penser comme lui. 2" Que
ceux qui, avant que de se coucher, mettent
dans leur bouche du sucre, de la réglisse,
ou quelque autre chose qui peu à peu se
fond et se résout par la chaleur naturelle,
ne peuvent communier le lendemain, s'ils ne
sont moralen)ent sûrs qu'il n'en a rien passé
depuis minuit. Ce qui serait entré dans l'es-
tomac depuis ce temps-là ne serait pas un
de ces restei de nourrilure qui se cachent
sans qu'on en soit maître, ce serait une
vraie partie d'un aliment proprement dit, qui
se prend à mesure qu'il se dissout dans la
bouche. Aussi n'y a-t-il guère qu'une voix
sur cet article. Diana et Quarti se sont récriés
contre le sentiment opposé. 3° Qu'il esta
souhaiter que ceux qui se disposent à la
communion du lendemain soupent plus so-
brement qu'à l'ordinaire, s'ils n'ont pas la
force ou le courage de pousser la mortifica-
tion jusqu'au jeûne, ce qui serait plus diffi-
cile à un prêtre qui célèbre souvent. Au
reste c'est une erreur de croire que, pour
communier, il faille avoir dormi depuis le
dernier repas ou avoir fait digestion. Si
quelque chose, dans ces occasions, devait
faire différer l'action sainte qu'on voulait
faire, ce serait une pesanteur de tête et d'es-
prit qui ne s'allie pas bien avec la ferveur
que demande l'eucharistie.
Il nous faut maintenant entrer dans un
long et pénible examen de plusieurs difficul-
tés qui se présentent tous les jours sur le
sujet que nous traitons.
10. La première est de savoir si la trans-
gression de la loi du jeûne naturel peut
n'être que vénielle, soit à raison de la lé-
gèreté de la matière, comme si une personne
ne mangeait avant la communion qu'une
amande, soit à raison de la brièveté du temps,
comme si on buvait un verre d'eau pendant
que minuit sonne ou quelques minutes
(2) Lrbanus VIII, bulla 161, die 3 Jaiiuar. 1641, tom. IV
Bullar., p. i-27.
(3) Vauroy, lom. II, p. 2i>i ; lilhica amoris, p. 73;
Heujno, p. 151; Paulus a Lugduno capuciiius, toui. n,
pag. 232.
{i) Ponias, V. Messe, cas 6,
[5) Lugo, disp. 15, Q. âH
245
JEU
JE(]
im
après. Ces questions primilives en amène-
roiil souvent d'autres; celle qu'on vient de
proposer a deux parties : disculons-lcs l'une
après l'autre.
Pour conuncncer par la première , j'a-
vouerai d'abord que je fus extrêmement sur-
pris, pour ne pas dire scandalisé, de voir un
homme aussi célèbre que le fut M. Gibert,
décider nettement et sans détour (I) que ceux
gui vont â la communion aprds avoir manfjé
quelque draf/ée ou pomme , noisette ou autre
petite bagatelle, ne pèchent pas mortellement.
Cette idée, abstraction faite de la bonne foi,
et par conséquent d'une ignorance invinci-
ble qu'on ne peut guère supposer , eu égard
aux instructions sans nombre qui se font sur
cetle matière : celle idée, dis-je, est absolu-
ment insoutenable. Et, 1° il faut tomber d'ac-
cord qu'elle heurte de front le commun sen-
timent des fldèles. Tous, dit le savant Syl-
vius, sont persuadés que, quelque peu de
chose qu'ils aient pris, ne fût-ce que par
inadvertance , ils ne peuvent, sans crime,
s'approcher de la sainte table. Or cette per-
suasion intime ne peut être un simple pré-
jugé, puisqu'elle naît de l'instruction aussi
constante qu'unanime des pasteurs du pre-
mier et du second ordre. ^' Il est de prin-
cipe, et nous le répéterons plus d'une fois,
qu'on ne menace point pour une faute lé-
gère des plus rigoureuses peines de l'Eglise,
telles que sont la suspense indéfinie, l'ex-
communication majeure et la déposition. Or
c'est de ces peines terribles que l'Eglise,
dans SCS conciles, a menacé , et peul-élre
frappé en partie, ceux qui oseraient célébrer
après avoir mangé ou bu, en <iuelque petite
quantité qu'ils t'eussent fait (2). Et ici vous
n'avez ni conciles à opposer à d'autres, ni
usages à contrebalancer par des usages dif-
férents, ni distinction établie, insinuée même
entre le ministre de l'autel el le simple
fidèle. Ce qui s'est dit de l'un, quant à la
substance du précepte, s'est toujours entendu
de l'autre : el le casuiste à qui tout était
probable, n'a pas pensé autrement que le
théologien exact (3). Donc, 3° quoii|u'uiie
chose légère en elle-même ne puisse être
précisément comme telle la matière d'une
loi qui oblige sub gravi, elle le peut néan-
moins à raison de la fin que se propose le
législateur, de la signification mystérieuse
qu'il a eue en vue et des autres circonstances.
C'est irès-peu de chose en soi qu'une ou deux
gouttes d'eau mêlées avec le vin pour la
consécration : mais le mystère que ce mé-
lange signifie est aux yeux de l'Eglise quel-
(1) Gibert, ConsuUat. sur l'Eucharistie, consult. li,
pag. 131.
{-2) Si quis presbylPr post hoc edlctum nnstrum in hac
vesania fucrit fleprehensus, id est , ut non jejunus, sed
OUuouMQUE JAM ciBO PEBcEPTO oljlationt.'ni conseciaverit,
coiilinnci ab nfEcio suo privalus, a proprio doponatur epi-
scop». Concil.Bracar. m, an. 342, can. 10. NuUus postcibi
polusve ODEMLiBET MiNiMCM suMPTCM, Missas l'accre pra?su-
niatomnino. Si quis lijec lentarc piaesuinpsiiit, excommu-
nieatlonis senientiam susliuebit. Ctiadl. Tolet. \t\,an 656,
cnn. 2. Pmhibenius sub pœua suspcnsionis, ne ullus post
cibum polumque raniMUM sumptum, audeat celelirare. Con-
eil- Kemausense supra. Or M.. Gibert, expliquant, p. 137,
le deuxième canon du concile de Tolède tenu eu 646, rai-
que chose do si grand, qu'on ne peut y man-
qu( r sans péché mortel. C'est encore assez
peu de chose qu'un verre de vin pris au ca-
baret par un ecclésiastique m sacris; et ce-
pendant le plus grand nombre des évêques
l'ont défendu, et très-justement défendu ,
sous peine de censure à cause des consé-
quences. Or ces deux motifs, je veux dire
celui de la fin et celui de la signification, se
trouvent ici. D'un côté, on a voulu prévenir
jusqu'à l'ombre du scandale qu'auraient in-
sensiblement donné des gens qui , en fait
de boisson, comptent peu pour rien, et beau-
coup pour peu (i) ; de l'autre, on a voulu
apprendre aux fidèles que Jésus-Christ est
leur principal aliment, et qu'ils doivent,
avant toutes choses , chercher cetle nourri-
ture céleste qui donne la vie, et la donne
avec abondance (5). Concluons donc sans
hésiter, qu'en fait déjeune naturel, il n'y a
point de légèreté de matière ; el qu'un évêque
sage eut raison de condamner à trois mois
de retraite un homme qui, dans ce cas, arait
abusé de la maxime : Farum pro nitiilo repu-
latur.
J'ajoute qu'il n'y en a point non plus da
c/')té du temps. C'est encore le sentiment
commun des fidèles (jui n'aiment même pas
à entendre disputer contre. D'ailleurs, pour
peu qu'on se donnât la liberté de franchir la
règle, bientôt on ne garderait plus de me-
sure : c'est de quoi l'expérience répond.
Depuis qu'on a commencé à mettre cet ar-
ticle en question , les uns ont étendu la li-
berté de manger jusqu'au dernier coup de
minuit, d'autres jusqu'au temps d'un Ave
Marin; quelques-uns à un demi -quart
d'heure ; d'autres, plus hardis, à tout espace
au-dessous d'une heure. Et qui doute qu'à
force d'opiner, on n'eût bientôt été plus loin?
La probabilité, féconde en conséquences, ne
s'arrête pas aisément , quand une fois elle est
en train.
Mais, nous dira-t-on peut-être, un homme
de la trempe de feu AI. Gibert, homme qui
ne fut jamais suspect de relâchement, ne
s'est pas raidi contre la multitude , sans da
bonnes raisons. Je conviens que c'est la pre-
mière pensée qui se présente à l'espril; mais
il s'en présente en même temps une autre,
c'est qu'il est difficile que l'univers entier
ait , sans de bonnes raisons, adopté un sen-
timent contraire à l'opinion de ce canoniste.
Quelque habile que soit un homme, le pré-
jugé n'est pas pour lui, quand il est lui-
même contre le reste des hommes. Mais enfin
sonne du simple fidèle comme du prêtre, et du prêtre
comme du simple fidèle. Donc.
(3) r.enspo cum Suario et Dian.i conirariam senientiam
non esse praclice probabilem. Quarii, p. «i, lit. 9, seet. 1,
diib. 1. Voy. Suarez, dlsp. 68, sect. 4; Lugo, disp. 15, n.
22; Sylvius, m p., g. 80. n. 8, p. 348; le père Alexandre,
Tlieolog. Dogmat. lib. u', art. 2, p. 411, in-fol., etc.
(4j On le voit par ces paroles du sixième canon du con-
cile de Màcon, tenu en 1581, et qui apparemment n'ont
pas élé dites à propos d" rieu ; Decernimus lU nulius pres-
bijier couferius cii'o, mit ciapulatus vino missas concek-
brare prasiimat.
(3) Vid. S. Tliomani hic, q. 8.
S47
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. iiS
examinons au moins quelques-unes de ses
raisons.
• 11. La promièrc est que le jeûne spirituel,
qui consiste dans l'abstinence du péché, est
plus nécessaire à la communion que le jeûne
inniériel, qui consiste dans l'abstinence des
aliments, parce qu'il est do droit divin, sans
aucune exception , et que l'autre n'est que
de droit ecclésiastique , qui a eu autrefois
une exception pour le jeudi saint, comme
nous l'avons dit ci-dessus. Or il est certain
^u'on ne pèche que véniellement , lorsqu'a-
vant la communion on n'a violé le jeûne spi-
ritual qu'en matière légère. Donc , par la
raison des semblables, etc.
Mais qui ne voit que la première de ces
trois propositions est absolument fausse dans
le sens de l'auteur, parce que l'Eglise, en
terlu de l'autorité que Dieu lui en a donnée,
peut faire des lois qui obligent sous des
peines plus grièvcs que plusieurs lois de
Dieu même. Que répondrait M. Gibert , si on
lui disait , en raisonnant sur ces principes :
Le jeûne spirituel est plus nécessyire à la
célébration du sacrifice que les ornements
sacerdotaux, puisqu'il est de droit divin , et
que ceux-ci n'en sont pas? Donc, il n'y a
point ou il n'y a que peu de péché à célébrer
sans ornements sacerdotaux. Et encore, en
]e serrant de plus près : Le jeûne spirituel
est plus nécessaire à la communion que le
jeûne matériel. Or il n'y a point de loi qui
défende de célébrer à un prêtre qui n'a qu'un
ou deux péchés véniels sur sa conscience ;
donc il n'y en a point qui le défende à un
prêtre qui n'aura bu qu'un ou deux coups
de vin. Je laisse à tirer de plus fâcheuses
conséquences à ceux qui se sont accoutumés
à croire que' le liquide et le jeûne ne vont
pas mal ensemble.
La seconde des raisons de M. Gibert, c'est
qu'il n'y a point d'autorités assez expresses
pour établir le rigoureux sentiment que nous
avons embrassé. Mais ce savant homme se
^^ompe en ce point (1). D'ailleurs la cou-
tume et le jugement du monde entier ne suf-
firaient-ils pas pour l'établir.
Enfin il argumente par comparaison du
jeûne à la simonie, et il prétend que puisque
celle-ci peut n'être que vénielle, à cause de
la légèreté de la matière , il en doit être de
même de celui-là. Mais nous ne lui passerons
ni le princ-ipe dont nous avons prouvé la
fausseté dans un autre ouvrage (i) , ni la
conséquence qui ne peut être juste dans des
matières aussi disparates.
12. La seconde question que l'on pro-
pose ici regarde la manière de se conduire,
quand on doute si on n'a rien pris depuis
minuit. A cela la plus juste réponse est que
si l'on ne peut prudemment déposer son
doute (3) , il faut s'abstenir de célébrer, à
(I) Voyez los canons oilés col. St.'i, et rrmn7qiipz rn-
coi 0 une fols cjuc Gilliert hit la loi éyalc pour le prêtre et
p<iur lo peupli'.
(-2) Coulinuat. Tournely, lomil, tract, de Sinionia, cap.
3, in-8".
(3) On ppui lié poser le doute, d'après saint Alplionse de
Liguori, en taisaiii usa{,'od'uii principe réûexo; savoir, que
l'ou est en posscision de la liljerlé de couunuuier, laut
moins qu'on ne soit dans quelqu'un des cas
dont nous allons parler tout à l'heure. La
raison en est que dans un vrai doute si telle
ou t(^Ilc action n'est pas défendue, il faut
prendre le parti qui expose le moins, ou plu-
tôt qui soustrait à tout danger. C'est une
maxime contre laquelle les fausses subtilités
ne prévaudront jamais.
Quand il y a dans un lieu plusieurs hor-
loges qui ne s'accordent pas, il est de l'ordre
de s'en tenir à celle qui passe pour aller
mieux. Dès que le premier coup sonne, il
n'est plus permis de manger, pas même d'a-
valer le morceau que vous auriez dans la
bouche. Au reste, un homme sage ne s'ex-.
pose point à toutes ces discussions; elles no
lui serviront tout au plus que dans les voya-
ges. Si , à l'inspeclion des étoiles, un astro-
nome qui en connaît le cours jugeait que les
horloges sont en défaut , il pourrait laisser
celles-ci et se régler sur celles-là.
La dernière question, mais qui se partage
en [ilusieurs branches, est de savoir en quel
cas on peut célébrer sans être à jeun ; car
qu'on le puisse en certaines occasions, c'est
ce dont l'autorité du concile de Constance ne
permet pas de douter (4-).
Il y a des cas sur lesquels tout le monde
est d'accord, d'autres sur lesquels on est par-
tagé. Nous allons les parcourir l'un après
l'autre; et en dire notre sentiment, sans pré-
judice de celui de nos maîtres. Ils savent de
tout temps le profond respect que nous avons
pour eux.
t.'î. Le premier cas est celui où l'on ne
peut empêcher la profanation du sacrement,
si on ne le prend au moment même, quoi-
qu'on ait déjà mangé. Un juif, un magi-
cien, un calviniste forcené s'avance pour ou-
trager la sainte hostie, la jeter au feu, la faire
servir à des opérations damnablcs : il n'y a
ni prêtre ni laïque à jeun qui puisse pa-
rer le coup. Tout homme, s'il ne peut aulre-
ment soustraire le corps du Sauveiir aux
insultes qu'on veut lui faire, peut après dîner
comme auparavant le toucfier, s'en commu-
nier soi-même et le consommer. Il en serait de
même, si dans un lieu écarté, ou dans un
pays infidèle, un prêtre après la consécra-
tion des espèces tombait en défaillance, à ne
pouvoir achever le sacrifice; et qu'il y eût,
faute de ministre capable de suppléer, un
danger réel que les espèces ne se cor-
rompissent, etc., le motif de celle décision,
aussi solide qu'il est court, c'est que la loi
du jeûne n'a été établie que par respect pour
le sacrement de nos autels; or le bon
sens veut que ce qui n'a été introduit que
pour procurer du respect ne subsiste pas ,
quand il produirait un effet tout contraire.
14.. Le second cas est celui où un prêtre
ne peut achever à jeun le sacrifice qu'il a
qu'il n'est pas certain qu'on a rompu le jeûne. ( Noie de
/éditeur.)
(Ij S.icroruni canouum aucloril;is laudabilis : o.t ap|)ro-
bala coiisuctudo Ecrlesil- servavit et serval, ipjod liujiiï-
modi sacrameutuin non debeat coulici pcist oiriiam, cl a lide-
iibns rocipi non jejunis, uisi in c.isu inlirmilalij, aut alte-
Tius necessiiaiis, a jure vel ab lîcclesia coucesso, Ye| ad»
niis;o. Cmcil. Comt. an. HVô, stu. 13
949
JEU
JEU
230
commencé. Cela arrive, 1° quand il ne s'a-
perçoit que lui ou le diacre qui le sort a
mis dans le calioc de l'eau pour du vin qu'a-
près en avoir goûté dans le lein|)s de la com-
munion, et alors il ne doit ni prendre davan-
tage , dès qu'il a connu sa méprise, ni rejeter
ce qu'il a dans la bouche, de peur qu'il ne
rejette en même temps quelque particule de
la sainte hostie. 2° Quand, après la consécra-
tion d'une des espèces ou de tontes les deux,
il se souvient qu'il n'est pas à jeun , eût-il
commencé la messe de mauvaise foi, il fau-
drait la continuer, après s'être profondément
humilié devant Dieu.
15. Mais que faire, quand on se rappelle,
avant la consécration, qu'on a pris quel-
que chose le matin ? Précisément tout ce
qu'on doit faire dans le cas où l'on se rap-
pelle qu'on a encouru quelque censure ec-
clésiastique , c'est-à-dire se retirer si on le
peut sans scandale , et continuer si on ne
le peut pas. C'est la décision du doc-
teur Angélique (1). Mais, quoiqu'elle soit
plus praticable en fait de jeûne rompu qu'en
fait de censure encourue, parce que l'aveu
du premier ne déshonore pas, ce ((uc fait l'a-
veu de l'autre, nous estimons qu'elle ne peut
servir qu'à un prêtre dont la réputation est
bien établie, et qui est aimé de ceux devant
qui il célèbre. Tout nuire s'exposerait au
murmure, et souvent à la calomnie.
16. Si le prêtre, après avoir pris les ablu-
tions, aperçoit sur le corporal ou ailleurs
quelque [lartirules, grandes ou petites, d'une
ou plusieurs hosties (lu'il a consacrées, il doit
les prendre, quoiqu'il ne soit plus à jeun,
parce qu'elles appartiennent au même sacri-
fice (2). Il péchera, s'il y maniiue; et son
péché irait au mortel, s'il en résultait qtiel-
que profanation do ces mêmes particules : co
qui peut arriver en bien des occasions, et
surtout (]uand on célèbre sur un autel où il
n'y a point de tabernacle, et sur lequel on
ne célébrera de longtemps. S'il restait une
hostie tout entière, la rubrique veut ou
qu'on la mette dans le ciboire, ou qu'on la
laisse au prêtre qui doit célébrer après. Que
si on ne peut faire ni l'un ni l'autre, il faut
la conserver décemment dans le calice, ou
sur la patène ; mais si ce dernier parti n'a-
vait pas lieu, comme il arrive aisément dans
de petites chapelles, le célébrant devrait la
prendre (3).
17. 11 se présente ici plusieurs difficultés
incideules, sur chacune desquelles il est à
propos de nous arrêter un moment.
On demande donc d'abord si un prêtre
peut après l'ablution, consommer les frag-
ments qui restent de la messe d'un autre,
comme il peut consommer ceux qui restent
de la sienne. Je suis presque sûr que cette
(1) Tuliii5 roputarem, maxime in casu manducalionis et
«xconimuiiicalionis; i\uoii missam incœptam dcsoreret,
nisi grave scaudaluiii limerelur. S.' Thoin. q. 82 , art. 6,
ail %
(i) Si sacerdos deprehcndat posl sumplioncm corporis
PI sangiiiiiis, aul eliani posl ablulioneni, reliiiuias aln|uus
coBsperalas, cas suinai, sive parva; siiit, sive magn;»;, quia
ad idem sacrificiuiu spectaut. lUibrica, m p., (il. 9, ii. i.
(3) Si vero relicu sit hosiia imegra cousecraia, eam io
difficulté n'arrête personne : elle est cepen-
dant sérieuse, et si sérieuse, que Cajetaii,
Sylvestre, Mozolin, Navarre, Suarez, et le
plus grand nombre des théologiens tiennent
la négative. La raison qu'ils en donnent est
que la rubrique ne permet à un ministre qui
n'est plus à jeun de prendre les parcelles
qu'il découvre après coup, que parce qu'el-
les appartiennent au même sacrifice et à
l'intégrité de la même communion. Or les
fragments de l'hostie consacrée par ïilius
n'appartiennent en rien au sacrifice que j'ai
offert a près lui; donc j'en dois juger comme fait
la rubrique d'une hostie tout entière; c'est-
à-dire, ou les mettre dans le tabernacle, s'il
y en a un; ou les conserver d'une manière
décente sur la patène ou sur le corporal; ou
enfin ne les prendre que quand tous ces ex-
pédients me sont impossibles.
Malgré cela je crois avec quelques autres
docteurs qu'on peut très-bien suivre l'opi-
nion contraire. 1° Parce qu'il est difficile, et
souvent impossible de discerner si une ou
deux parcelles que j'ai devant les yeux vien-
nent de ma messe ou de celle d'un autre. Or
quel trouble, quel embarras dans une con-
joncture où un prêtre a besoin d'être tout à
soi, pour être tout à celui qu'il vient de re-
cevoir, i' Parce que les parcelles du premier
sacrifice appartiennent de plein droit au sa-
crifice suivant; puisque le ministre de celui-
ci doit suppléer aux défauts de celui qui l'a
précédé. Donc ce que la rubri(iue a réglé
distinctement pour l'un est censé implicite-
ment avoir été réglé pour l'autre. 3° Parce
qu'un prêtre, qui purifie le ciboire, ne pour-
rait prendre avec une ou deux ablutions les
fragments qui y sont contenus, puisque do
ces fragments il n'y en a souvent aucun qui
appartienne à la messe qu'il dit actuelle-
ment, et que d'ailleurs il cesse d'êtreàjeun,
aussitôt qu'il a pris la première goutte d'ab-
lution. Concluons donc que ce dernier sen-
timent est beaucoup plus probable que le
premier. J'ajoute qu'il est sûr en ce sens
qu'il pourvoit mieux aux inconvénients, qui
ne peuvent être que très-considérables, quand
il s'agit du corps et du sang de Jésus-Christ,
puisqu'on ne sait souvent ce que deviennent
les parcelles qui n'ont pas été aperçues à
temps. Aussi, dit un théologien étranger (4-),
ai-jo appris que des ordres, célèbres par
leur science et par leur piété, ont pour pra-
tique de consommer sur-le-champ toutes les
particules qu'ils découvrent devant ou après
l'ablution.
On demande en second lieu jusqu'à quand
un prêtre peut prendre les parcelles qu'il
n'a pas aperçues dans le temps de la com-
munion? Il est sûr qu'il le peut tant qu'il
est à l'autel, parce que sa fonction n'est
labernaculo cum aliis reponat : si lioc fieri nequit, sequenti
sacerdoli ibi celel>raiuro, iii altari supra corporale decen-
ler openam, sumeudam uua cum altéra quam est consecr»
tunis, reiiuquHl; vel si noutrum horum tieri possit, in ipso
calice, sru patena deceuter conservet, quousque vel in ta-
bcrnaiiilo rcpuujlur, vel ab altero sumaïur; quod si non
habeat quomodo liouesle conservetur, potest eaan ipsemet
suuiere. Ibid., i:. 3.
(i) Marclaui, iracl. 5, p. ui, cap. 5, n. 19.
251
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
2î)î
censée finiR qu'après qu'il en est sorti ; et
cela serait vrai, quand il aurait passé une
demi-heure ù donner la communion. Mais le
peul-ii encore quand il est rentré dans la
sacristie? C'est sur quoi on n'est pas d'ac-
cord. Plusieurs croient que quand même il
serait encore revêtu de tous ses ornements,
il ne pourrait, ni là ni ailleurs, prendre les
fragments qu'il a découverts, parce que ce
serait in rei veritate une nouvelle commu-
niou , qui lui est sévèrement défendue , si ce
n'est, ajoutent-ils, qu'il ne pût conserver
avec décence ces précieuses parcelles; car
alors il peut ou les prendre, môme après
avoir quitté ses habits sacerdotaux, ou les
donner à quelqu'un qui soit en état de com-
munier : et c'est, dit Quart! (1), ce dont
tout le monde convient. Néanmoins Benoît
XIV pense avec le clergé de Padouc qu'un
prêtre qui n'est pas encore déshabillé peut
prendre dans la sacristie ces particules
comme un complément du sacrifice qu'il
vient d'offrir. Voici ses paroles : Sumptio
harum reliquiarum post missam relicttirim ,
est cumplementum ipsius actionis et sacri/i-
eii, quod moraliter censetur durare, donec
concurrant hœc duo , et quod adsinl talia
fragmenta ex ipso inndver tenter relicta, et
nondum sacris vestihus sacerdos exuttis sit?
dummodo non sludiose nut aliquo impedi-
mento detentus diu distuleril eas exuere; sed
unico contextu, ut péri solet , nb altari ad
sacristiamrecta perrexerit, et ibi sacrœ mensœ
reliquias, paramentu ynissœ depositurus, in-
ventât (2). Cette raison paraît faible. Si un
nion : Rigorose guident in prineipio, disent
les théologiens, et in progressu moroliter.
Or ce que prend un prêtre pour se fortiûer
est si étranger à la communion, qu'il ne
peut être regardé comme faisant un tout
mural avec elle. Donc ce même prêtre ne
peut plus alors être censé à ji'un , ni dans
un sens étroit, ni dans un sens moral. Donc
il ne peut en ce cas prendre les fragments
qu'il aperçoit si lard, à moins qu'il ne put
les conserver, ainsi que nous l'avons dit plus
haut. Reprenons la suite des causes où l'E-
glise a dû suspendre, quant au Jeûne naturel,
la rigueur de ses lois.
18. Le troisième cas est celui où l'on nn
peut autrement éviter un scandale^, ou une
perte considérable. La raison en e^t, que
les lois humaines, et assez souvent mêuic
les lois positives de Dieu, n'obligent pas
dans de pareilles circonstances. C'est le sen-
timent de saint Thomas, et il est reçu com-
munément (.3). De là on a coutume d'infé-
rer qu'un prêtre peut célébrer, lorsqu'en y
manquant, contre son ordinaire, il se fera
soupçonner d'un crime qui s'est commis la
veille, ou qu'il donnera à son peuple un
grand scandale
Plusieurs étendent cette décision à un sé-
culier, qui ne se souvient d'avoir pris quel-
que chose que quand il est déjà à la sainte
table, et qui craint le scandale et l'infamie ;
s'il se retire sans communier. Quoique ce
cas ne soit pas absolument impossible, on
doit le regarder comme très-rare , et par
conséquent arrêter dans la pratique les con-
prêtre ne commence pas le sacrifice pour séquences que l'amour-propre et la crainte
avoir déjà pris ses ornements, pourquoi le du scandale imaginaire en tireraient indu-
continuera-t-il pour ne les avoir pas encore bitablement. Kn effet rien de plus commun
quittés? Si donc quelque chose m'engageait que de voir des laïques de toute espèce quit-
à suivre ce sentiment, ce ne serait guère ter la table de la communion pour quelques
que la crainte de la perte de ces parcelles, moments, ou même tout à fait, à cause de
qui se dérobent facilement aux yeux , ou leurs scrupules. D'ailleurs on y voit tou-
que des prêtres peu précaulionnés enlèvent jours bien des personnes dont les unes ont
avec les franges du voile. Jamais, pour le ^~- --- = '■ -' •-- -■■•—- -•'- — '"-'
dire en passant, le voile ne doit porter sur
le dedans du corporal : pour cela, le plus
sûr est de ne le déplier par devant qu'à l'Of-
fertoire.
On demande encore si un prêtre qui ,
après les ablutions communes, aurait pris
quelque chose pour se fortifier, parce qu'il
tombait en faiblesse, pourrait encore pren-
dre les parcelles qu'un diacre lui ferait
apercevoir sur la patène? Navarre, Lugo et
un très-grand nombre d'autres soutiennent
déjà communié , et les autres n'y pensent
pas, mais cherchent uniquement la propreté
et la commodité du lieu. Enfin, quand un
séculier dirait à tous ceux qui voudraient
l'entendre qu'il s'est souvenu d'avoir mangé
après minuit, risque-l-il beaucoup? et la
communion du lendemain ne peut-elle pas
suppléer à celle dont il se prive aujourd'hui?
19. Le quatrième cas est celui d'un ma-
lade qui doit recevoir le saint viatique. 11
n'y a qu'une voix sur cet article. 11 faut seu-
lement observer que dans les pays où il est
d'usa-ze de communier les criminels avant
et ont raison de soutenir qu'il ne le pour
rait pas sans péché mortel. En effet l'Eglise le dernier supplice, on les regarde comme
ne permet de prendre après l'ablution ce on fait en France les malades qui tendent
qui reste du sacrement, que parce que l'a- à la mort. Au reste, quoique certains Ihéu-
blution, avec laquelle il se mêle nécessaire- logiens (i) fassent à ceux qui sont chargés
ment quelque chose du sang de Jésus-Christ, d'administrer les derniers sacrements, une
est regardée comme faisant une espèce de loi étroite de prendre, pour communier un
tout moral avec la communion : et c'est par moribond, le temps où il n'a encore rien
cette raison que le prêtre est censé à jeun pris, quand il» le peuvent sans se déranger
dans toute la suite de l'action de la commu- considérablement, je ne vois pas, mène
M) Quarli, part, ii. Ut. 10, sect. 2, dub. 4. Heoricus a
8. Igiiat. c. 5a, n. 726.
(2) Rosol. Cleri Patav. apud B^ncd. XIV, «le Sacrif.,
J.lti, cap. 17, >j.S.
(3) S. ïhom. q. 8.", art. 6, ad 2 ; Suaroz, disp. 68, scct.
î> ; Luito. ilisp. 1.^, n. 70, etc.
(l)Ï3mbraiiiisa|iud Quarli, part, m, lU.9,secl. i,dun,
6: Tenta causa, etc.
255
JEU
JEU
SS4
dans les «ommunautés, où de l'église à l'in-
firmerie il n'y a qu'un pas à fairt;, qu'on se
gdne pour cela. Surloul on aurait grand
tort, en attendant une ou deux heures après
minuit , d'exposer un malade à mourir sans
communion, ou à ne la recevoir que dans
un état d'accablement et d'aliénation com-
mencée, où l'esprit ue connaît presque plus
la grandeur du don de Dieu. l". le rit. rom.
20. C'est ici le lieu d'examiner une ques-
tion fort débattue parmi les casuistes. Il s'a-
git de savoir si un prêtre qui n'est plus à
jeun peut célébrer pour consacrer une hos-
tie, faute de laquelle un malade mourra sans
viatique?
Le plus grand nombre des docteurs pré-
tend qu'il ne le peut pas, 1° parce (]ue le
respect et la dignité infinie du sacrement
exigent qu'on ne le consacre qu'avec les
rites marqués par l'Eglise, hors le cas de la
dernière nécessité : or, poursuivent-ils, ce
genre de nécessité ne se trouve point dans le
cas présent, puisque, de l'aveu de tout le
monde , la communion n'est pas absolu-
ment nécessaire au salut, et moins encore
quand il ne dépend pas de nous de la rece-
voir; 2° parce qu'il n'est pas plus permis de
célébrer sans être à jeun, pour communier
un moribond , qu'il n'est permis de le faire
pour la même fin, sans autel, sans orne-
ments, sans calice consacré, en un mol, sans
pouvoir suivre ces rites principaux dont l'E-
glise a fait autant de lois inviolables : or
l'on convient que cela serait défendu dans
tous ces cas : donc; 3° parce que pour célé-
brer après avoir rompu le jeûne, il faut une
dispense de l'Eglise, comme il en faut une
pour communier en pareil cas : or l'on ne
trouve ni trace ni vcslige d'une semblable
dispense. Il faut donc s'en tenir à la loi gé-
nérale, et ne s'exposer pas à faire un mal
pour procurer du bien à un autre. Ainsi
pense saint Antonin: plusieurs habiles théo-
logiens l'ont suivi (1] , et Benoît XIV s'y est
joint d'une manière très-décidée.
C(-peudant il y en a d'autres, et de ceux
mêmes qui marchent le plus à pas comptés
(2) , qui embrassent le sentiment contraire.
Ils disent pour leurs raisons, 1" que si l'E-
glise faisait du jeûne eucharistique un iré-
cepte aussi rigoureux que l'est celui de ne
pai célébrer sans autel ou sans calice, elle
ne permettrait pas même à un malade de
communier sans être à jeun: elle le lui per-
met néanmoins , et plusieurs fois dans la
même maladie, comme nous pourrons le
dire ailleurs; 2° que plusieurs de ceux qui ne
veulent pas qu'on célèbre alors pour donner
le viatique à un moribond permettent qu'on
célèbre pour soi-même, comme si un prêtre
n'apprenait qu'après dîner qu'il va être la
victime d'une main ennemie et barbare. Or,
disint-ils, la charité veut que je fasse pour
un autre ce qu'elle me prescrit pour moi-
même. Quelques-uns ajoutent avecQuarti(3),
que l'Eglise , dans ces sortes d'occasions ,
adoucit la rigueur de ses autres ordonnan-
ces; qu'elle permet, par exemple, qu'on cé-
lèbre sans s'être réconcilié, ou sans avoir de
répondant, ou à une heure prohibée, ou en-
fin deux fois dans un jour.
Après avoir ainsi étayé leur opinion, ils
tâchent de réfuter les preuves de l'opinion
contraire. Ils répliquent à la première qno
la loi du jeûne n'est pas du nombre de celles
dont l'onàission emporte, dans un cas aussi
pressant, une vraie irrévérence.
Us disent à la seconde qu'il y a dans l'E-
glise, relativement à la célébration de la
messe deux sortes de rites : les uns, qui ont
pour objet la majesté du sacrifice, et l'obli-
gation d'inspirer au peuple par un appareil
frappant le juste respect qui est dû à une
action si sainte ; les autres, qui ne regardent
que le prêtre, et qui tendent uniquement à
le mettre en état de recevoir en odeur de via
un sacrement établi pour la donner. Ils met-
tent dans le premier rang de ces cérénu-
nies, l'autel, le calice, le pain azyme , la lu-
mière, etc. Us placent dans le second le jeûne
et la confession. D'où ils concluent que les
rites de la première espèce ne peuvent être
omis dans aucun cas, et que ceux de la se-
conde le peuvent être , quand on ne peut les
garder sans se faire tort ou à son prochain.
El cela , disent-ils, est d'autant plus raison-
nable, que ce qui manque ici d'un côté peut
en quelque sorte se suppléer de l'autre. Une
contrition sincère tient lieu de confession;
quelque mortification sagement entendue
peut tenir lieu de jeûne : et ce jeûne n'esl-il
pas déjà bien compensé par la charité qu'on"
exerce envers un pauvre moribond?
Enfin ils répondent à la dernière raison
que puisque l'Eglise dispense de sa loi les
malades, qu'on pourrait souvent commu-
nier à jeun, on a lieu de présumer qu'elle
dispense aussi les prêtres en faveur de ces
malades à qui elle permet de recevoir dans
ces derniers moments l'absolution d'un ex-
communié et d'un hérétique dénoncé. Que si
elle ne s'est point expliquée sur l'un, comme
ella a fait sur l'auire, c'est qu'il n'arrive
presque jamais qu'un prêtre, pour commu-
nier un infirme, soit obligé de célébrer après
avoir mangé ou bu, et que l'on ne fait pas
de lois pour des tas qui n'arrivent presque
jamais : Pro raro contingenlibus non consti'
tuunlur leges.
Voilà ce que j'ai pu découvrir de plus fort
de part et d'autre. Mais puisqu'on m'a fait
donner parole de dire mon sentiment, bon
ou mauvais, je dirai en deux mots, 1° que,
régulièrement parlant, je suivrais, tant pour
moi que pour tout autre malade, l'opinion de
saint Anlonin, parce qu'elle a des garants
pljs sûrs, ce qui est un grand point eni,mo-
rale,oùil faut souvent voir par les yeux
d'autrui et trouver bon ce que les plus sa-
ges ont trouvé tsi, surtout'quand ils ont ap-
(t) Paludanus, Soto, Lpdesma, Navarre; Siiarpz, disp.
68, sjft. 5 ; ïolet., Bouaeioa, Habeit, etc., bouediclus
XiV. de Sacriacio. lib. m, c. 12, n. 8.
(2) Elliica amoris, c. SS, n. 723.
(ô) Quacli, p. III, Ut. 9, socU i.
S5S
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
256
firofondi la malièrc.et que leurs raisons va- sûr de différer la communion, et de donner
ent bien celles qui leur sont opposées ;2°que le reste du temps à une tendre et affectueuse
je ne condamnerais point du tout ceux qui , méditation du mystère que l'Kglise honore
après y avoir bien pensé devant Dieu , croi- dans ce grand jour. Les autres, en plus petit
raient devoir faire autrement : le Maître que nombre, cl parmi eux était un grand vicaire
nous servons est trop bon pour improuver distingué par son savoir, ont jugé qu'il va
une action qui n'a d'autre principe que la
charité; 3° qu'il y a des conjonctures où je
prendrais ce dernier parti; comme si un ma-
lade mis aux plus violentes épreuves, soit
par la force des douleurs, soil par une es-
pèce d'obsession de l'ennemi du salut, n'avait
de ressource que dans l'euchorislie.
21. Le cinquième cas où l'on peut commu-
nier sans être à jeun est celui où il faut
continuer la messe d'un prêtre qui meurt, ou
qui tombe en défaillance après la consécra-
tion , car alors si on ne trouve personne qui
soit à jeun, comme cela peut aisément arri-
ver par rapport aux messes qui se disent
tard ; un prêtre qui a mangé ou bu , peut et
doit achever le sacriQce. C'est la décision
d'un concile de Tolède (1), et il n'y a qu'une
voix là-dessus : parce que , de droit divin , le
sacrifice doitètrc fini, quand il a élé commen-
cé. La rubrique le veut ainsi, p. m, tit. 10.
22. Le sixième et dernier cas est celui où
l'on aurait obtenu dispense pour célébrer
ou pour communier après avoir pris quelque
peu de nourriture. Je ne sache pas qu'une
pareille dispense s'accorde hors le cas de
maladie dont nous avons parlé , si ce n'est
la veille de Noël, à Home, dans la chapelle
du pape, où il est d'usage qu'un cardinal
commence et finisse avant minuit la première
des trois messes qui se disent dans cette
grande solennité ; ce qui s'observe aussi à
Venise dans l'église de Saint-Marc. Ce fait
donne lieu à bien des discussions, dont je
m'abstiendrai, parce qu'elles seraient inu-
tiles en France. J'examinerai seulement une
difficulté qui s'est présentée autrefois, et qui
pourrait encore revenir. .j
23. Un prêtre, dans une citadelle où il de-
vait dire la messe de minuit, se trompe d'une
heure. Il commence à dix heures trois quarts,
croyant ne commencer (ju'un quart d'heure
avant minuit. Il consacre, et un moment
après p.irail un officier qui l'avertit de son
erreur. H continue, et dans le trouble où il
est il prend les ablutions. On demande deux
choses : 1° s'il n'aurait pas dû différer la
communion jusqu'à minuit ; 2* s'il a pu dire
le lendemain la messe de l'aurore et la messe
du jour.
J'ai proposé la première de ces deux dif-
ficultés à plusieurs personnes sages et Intel- ,„^ „... ^^„ ^ ^
ligcntes ; la plupart ont cru qu'il eût élé plus del'année, pourva que ce jour-ïà il prie sc-
iait mieux continuer la messe à l'ordinaire,
parce qu'une si grande interruption, quoique
quelques saints en aient donné l'exemple,
semble avoir quelque chose de plus irrégu-
lier que l'omission du jeûne dans un tel
cas. Ce sentiment me parait assez juste ; et
il l'est encore plus, quand un prêtre infirme
ne peut, sans s'incommoder beaucoup, at-
tendre si longtemps ; ou quand ceux qui
assistent à sa messe n'ont qu'une très-petite
mesure de patience.
A l'égard de la seconde difficulté, il est sûr
que le prêtre dont il s'agit a pu dire les deux
autres messes de Noël, parce qu'ayant pris
les ablutions avant minuit, il était à jeun lo
lendemain. 11 ne faudrait pas raisonner
ainsi de la messe qui se dit dans la chapelle
du pape, parce que l'usage et la coutume la
font regarder comme célébrée le jour mémo
de Noël. C'est pourquoi les Italiens, qui en
parlent fort au long, enseignent communé-
ment que ceux qui n'entendraient que cette
messe satisferaient au précepte d'entendre
la messe le jour de Noël ; et qu'au contraire
si la vigile de Noël tombait un dimanche, il
ne suffirait pas de l'entendre pour remplir le
précepte d'entendre la messe les dimanches.
On peut lire sur cette matière le docteur
allemand que nous citons dans la note (2).
JOSEPH (Saint).
PRIÈRES ET PRATIQUES DE PIÉTÉ EN l'hONNBUS
DE SAINT JOSEPH.
(lodulgeuces auUieaiiques.)
S I. Indulgences acconiées a pcrpéluilé à tout fidèle qui
réiilera, avec dévotion et u\i cœur contrit, les cinq psau-
mes dont Ips leltrcs initiales furmenl le nom de «aint
Joseph, avec les aniieijnes, Uvmue, verseis ctoraisou
qui 3f sonljoinls (.").
l'Indulgence de sept ans et sept quaran-
taines pour chaque fois.
2° Indulgence plénière une fois par mois
pour ceux qui les auront récités tous les jours
pendant le mois, le jour à leur choix, où,
s'étant confessés et ayant communié, iis prie-
ront selon les intentions de l'Eglise.
3' Indulgence plénière le troisième diman-
che après Pâques, fête de la Protection de
saint Joseph ('i-), pour tout fidèle qui aura ré-
cité fréquenmient ces psaumes dans le cours
(1) Concilium Tolelan. vii, eau. 2, au. 6tG. Lab lom V
p. 18. 39.
(2) Dpcisiones praclicse casuum conscienlise... resolnlo-
rum ,T P. Bouaveulura Lcouardelli S. J , lom. I, cas. 81,
pag. 503.
(^) Le même esprit de dévotion qui avait inspiré aux
6dèl.!S d'honorer les saints noms de Jésus el de Marie par
la réciialioii de cinq ps.iumcsdonl lis lettres initiales lor-
nient ces noms augustes, et que l'on trouvera art. Jésbs-
GHRibT et Marib , les a engagés à lionorer de la môme ma-
nière le nom de saintJoseph, piire nourricier de Jésus, et
chaste épouxde la sainte Vierge. Pie Vll.'aDii d'exciter les
lidèles à recourir ii saint Josepli, pour s'assurer sa protec-
tion pendant la vie, et surtout !< la mort, a approuvé cette
pieuse pratique et l'a enrichie d'indulgences. On trouver^
a l'urt. Jkscs E.-O'iiiTcelles qui sunl accordées à la récitatiuo
des oraisons jaculatoires : Jé.sus, Joseph cl Marin, etc.
(4) Cette ItlP, peu connue en France, est indiquée danj
le Missel romaia sous ce titre : Feslwn patrociiiii sancd
Josrphi.
257 JEU
Ion Ip5 mtenltons de l'Eglise , après s'être
confesse cl avoir communié (1).
N. B. Ces indulgences soDt applicables
nux âmes du purgatoire.
PSAUMES.
J.
Ant. Joseph virum IMariœ.
rsnumc 99.
Jubilale Deo, omnis lerra, clc. (Voij. Jé-
sus-Christ, col. 191.)
^n7. Joseph, époux Ant. Joseph virum
de Marie, de laquelle Mariœ, de qua nalus
est né Jésus, appelé est Jésus qui vocalur
Christ. Cht'islus.
0.
Ant. Joseph de domo David.
Psaume 46.
Peuples, battez des Omncs génies ,
mains, louez le Soi- plaudilemanibus ; ju-
gneur par des cris biiale Doo in voce cx-
d'ailégrcsse : sultationis.
Parce que le Sei- Ouoniam Dorainus
gncur est le Très- excelsus, terribilis,
Haut, le Dieu redou- rex niagnus super
table, le grand roi omncu Icrram.
qui règne sur toute
la terre.
11 nous a soumis Subjecit populos
les peuples; il a mis nobis, et gentes sub
les nations sous nos pedibus noslris.
pieds.
11 nous a choisis Elegit nobis hœfe-
pour son héritage; et dilatein suam , spe-
ce choix fait la gloire ciem Jacob , quam
de Jacob, gloire (jui dilexit.
est l'objet de l'amour
que Dieu a pour lui.
Dieu s'élève aux Ascendit Deus in
acclamations de joie; jubilo, et Dominus in
le Seigneur s'élève au voce lubaa.
son de la trompette.
Célébrez par des Psallite Deo noslro,
chants notre Dieu; psallite; psallite Régi
célébrez, célébrez no- uostro, psallite.
Ire roi , célébrez-lc
par des chants.
Car Dieu est le roi Quoniamrexoranis
de toute la terre; ce- terrae Deus; psallite
lébrez-le avec inlelli- sapienter.
gence.
Le Seigneur régne- Regnabit Deus su-
ra sur les nations; le per gentes; Deus sedet
Seigneur est assis sur super sedem sanctam
le trône de son sanc- suam.
luaire.
Les princes des Principes populo- •
peuples se sont unis rum congregati sunt
au Dieu d'Abraham, cum Deo Abraham,
parce que les dieux ^quoniam dii fortes
puissants de la terre lerrœ vehementerele
sont parvenus à une vati sunt. i
haute dignité.
Gloire au Père, elc. Gloria Palri, etc.
Ant. Joseph était Ant. Joseph de do-
ue la maison de Da- mo David, et nomep
, Jj' ^'® ^"'. ''t<=''et (iu cardinal pro-vicaire , (lu 2G juin
law, et rescrit de la sacrée congrégation des ludulgeo-
vid, et le nom de la virginis Maria,
vierge était Marie.
S.
Ant. Joseph vir ejus.
Psaume 128.
Ssepe expugnaverunt me a juventule mea,
etc. {Voy. Jésus-Chiust, co/. 19V.)
Ant. Joseph, son In/. Joseph vir ejus
époux, étant juste, no cum essel jusius et
voulait pas la dilla- noUcl eam Iraduccre.
mer.
E.
Ant. Joseph, fil! Davia
Psaume 80.
Célébrez par des Exultate Deo adja>
cris d'allégresse le tori nostro; jubilute
Seigneur qui esl no- Deo Jacob.
Ire soutien ; que le
Dieu de Jacob soit l'objet de vos concerts.
lîntonnez des can- Sumite psalmum,
tiques, frappez sur le et date Ijnipanum;
tambour, joignez la psalteriom jucundum
harpe harmonieuse cum cilhara.
avec la guitare.
Sonnez do la trom- Buccinatc in Neo.
pette au retour de la menia tuba, in insi-
nouvelle lune, à ce gni die soleuiuitatis
jour marqué pour vestrœ;
votre solennité.
Car c'est une loi Quia prœceptum in
dans Israël, c'est un Israël est; et -udiciuu)
décret porté par le Deo Jacob.
Dieu de Jacob.
C'est le monument Testimoniura in Jo.
qu'il a établi dans la seph posait illud. cum
maison de Joseph exiret de terra A^SÏ'
lorsqu'elle fut sortie pti , linguam quam
de l'Egypte, où cette non norcrat, audivit.
maison avait entendu
une langue qu'elle ne comprenait pas
Lorsqu'il eut déli- Divertit ab oneri-
vré ses épaules des bus dorsum ejus; ma-
fiirdcaux qui l'acca- nus ejus in cu|ihiDO
blaient, et ses mains servierunt.
de la nécessité de
porter des paniers.
^'ous m'avez invo- In tribulalione in-,
que dans la tribula- vocasti me,et liberavi
lion, et je vous ai te; exaudivi le in abs.
délivré ; je vous ai condilo tempeslatis;
exaucé, quoique je probavi te apud
fusse radié dans le aquam contradictio-
sein de la tempête; je nis.
vous ai éprouvé aux
eaux de la contradiction.
Ecoute, ô mon peu- Audi, populus
pie; je vais te rap- meus, et conleslabor
peler les conditions te; Israël, si audierii
de l'alliance faite me,
avec toi, ô Israël; si Non eril in te deus
lu entends ma voix, recens, neque adora-
tu ne reconnaîtras bis deum alienuiii.
point de dieu nou-
veau et lu n'adoreras point An divinité étraa-
gère.
es, du i^ 'lin 181s.
S59
Car je sais lo Sei-
gneur Ion Dieu, qui
t'ai lire de la terre
d'Iîgypie : ourrc la
bouche, et je la rem-
plirai-
Mais mon peuple
n'a point écoulé ma
voix, et Israël ne m'a
point obéi.
Je les ai donc aban-
donnés aux désirs do
leur cœur; ils ne mar-
cheront plus que dans
la voie de leurs pro-
pres caprices.
Si mon peuple
m'eût écouté, si Israël
eût marché dans mes
voies,
J'aurais pu humi-
lier facilement et
promplement ses en-
nemis, et j'aurais pu
étendre ma main sur
ceux qui l'afUigent.
Mais ces ennemis
du Seigneur l'ont
Irompé; aussi leur
malheur sera-t-ii
interminable.
Cependant Dieu les
a nourris de la plus
pure farine de tVo-
ment; il les a rassa-
siés du miel qui coule
de la pierre.
Gloire au Père, etc.
Ant. Joseph, fils de
David, ne craignez
pas d'avoir Marie
pour votre épouse.
DlCTIONNAinK DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. 2flO
Dominas narrnbil
in scripturis populii-
rum et principum :
horuin qui fucrant iu
ca.
Ego cnini sum Do-
minus Deus (uus, qui
eduxi le de (erra JE-
gypli; dilata os luum,
el implcbo iliud.
Et non audivit po-
pulus meus vocem
mcam; et Israël non
intendil mihi.
El diniisi eos se-
cundum desideria cor-
dis corum; ibunt in
adinvenlionibus suis.
Si populus meus
audisset me; Israël si
in viis meis ambu-
lasset;
Pro nihilo forsitan
inimicos eorum hu-
miliassem , el super
Iribulanles eos misis-
sem manum meam.
InimiciDomini men-
tit! sunt ei; cl crit
tempus corum in sae-
cula.
El cibavit eos ex
adipe frumenli; el de
petra mellc saluravit
eos.
Gloria Palri , etc.
yl»!<. Joseph, ûli Da-
vid, noli limere acci-
pere Mariam conju-
gcm luam.
C'est le Seigneur
lui-môme qui racon-
tera ce fait quand il
fera le dénombrement
des peuples et des
princes qui auront
élé dans la cité de Dieu.
F.
Ant. Joseph, exsurgens a somno.
Psaume 86.
Les fondements de
celle cité sont établis
sur les saintes mon-
tagnes; le Seigneur
préfère les portes de
Sion à tous les pavil-
lons de Jacob.
O cité de Dieu 1 on
a raconlé de vous des
merveilles.
Je me souviendrai
de l'Egypte cl de lîa-
bylone parmi ceux
qui me connaissent.
Voilà les Philistins,
Tyr cl les Ethiopiens;
tels et tels ont été
dans CCS pays-là.
Mais ne dira-l-on
pas à Sion : Un hom-
me y est né, el celui-
là même est le Trôs-
Uaut qui l'a établie?
Fundamenta ejus
in monlibus sanctis :
diligit Dominus por-
tas Sion super omnia
labernacula Jacob.
Gloriosa dicta sunt
de le, civilas Dei.
Memor ero Rahab
cl Babylonis scien-
tium me.
Eccc alienigenaj, et
Tyrus , cl populus
iElhiopum, hi fuerunt
illic.
Numquid Sion di-
cet : Homo , et hotno
nalusesl inea:et ipse
fundavit eam Allissi-
mus?
Alors ceux qui de
meureront en vous
seront comme des
gens transportés de
joie.
Gloire au Père, elc.
Ant. Joseph, après
son sommeil, fit ce
que l'ange lui avait
commandé.
f II l'a établi maî-
tre de sa maison,!^ El
intendant sur toutes
possessions.
Prions.
O Dieu, qui, par
une providence inef-
fable , avez daigné
choisir le bienheu-
reux Joseph pour
époux à votre très-
sainle Mère, faites ,
nous vous en sup-
plions , qu'en véné-
rant ce protecteur sur
la terre , nous méri-
tions qu'il intercède
pour nous dans le
ciel. Vous qui vivez el régnez, etc.
nymne.
Pour obtenir la grjice et _ Dei qui graliam impoles,
SicutliCtantiumom»
nium habilatio est iu
te.
Gloria Patri, elc.
>lnt. Joseph, exsur-
gens a somno, fecit
sicut prœcepit ei an-
gélus.
t Conslilnil eum
dominum domus suœ,
i^Ël principem omnis
possessionis sus.
Oremus.
Deus, qui ineffabili
providenlia bealum
Joseph sanciissimas
Gcnilricis tuaî spon-
sum eligere dignalus
es : prœsta , quaîsu-
mus, ut quem prolc-
ctorem veneramur ia
terris , inlercessorem
habere mercamur in
cœlis.Qui vivis et ré-
gnas, elc.
les (Ions célestes, qu'on in-
voipic le nom de Jose|ili,
qu'on implore liumiiltjmeul
sou SPCOUIS.
Dieu se rend aux pritîres
de ceux qui invoquent le nom
de Josepli ; il efface les pé-
chés el augmente la justice.
Le recours afleiHueux ij
■îosoph est bien récompen-
sé ; il obtient', <lans la iler-
uièi'e lutte, la palme de la
victoire.
S'endormant paisiblement
dans les bras de la Vierge
cl de son divin Fils, il nous
donne l'exemple d'une lieu-
reuse mon.
Aucun n'est plus puissant
que celui ii qui le inallre du
ciel a élé suuniis cl obéis-
sant.
Hien n'est plus sublime
qued'avdir élé destiné pour
époux à la plus pure des
Vierges, d'avoir élé le gar-
dien du 'l'rès-Haul, réputé
son père.
Honneur ;i la bienheu.-
reuse Trinité, au l'ère, au
Verbe, au Saint-Esprit, cl
au saint nom de Joseph.
Ainsi soil-il.
Ant. Le bienheu-
reux Joseph est un
secours dans les Iri-
bulalioDS, un prulec-
Cœlestium dona expelunt,
Josephi nomnii iuvocenl,
Opemquc poscanl supplices.
Joseph vocale nomine
Deus adesl petontibus,
Augel piis juslitiain,
Culpamque delel iuipiis.
Joseph piis quxreutibuj
Dantur beau muncra,
Dalur palma Victoria)
Agonis in cerlamiae.
Amplexus inlcr Virgluis,
r.asljequo Prolis placide.
Viiani sopore deserens,
Moneutium lit régula.
lllo nihil polcntiiis
Cujus pareulem nutibus,
El subdiluni iinpcriis
Deuni vid> runt lelhcra.
lllo iiilnl poifi'Clius,
Qui spousus aima' Virginis
Kleclus est, Altissimi
Custos, pareusquc crcdiluj.
0 1er bcata, cl am|ilia$
Honor sil libi, Triuilas,
Pater, Vcrbumque, et Spi-
[ritu^
Sancto<pie Joseph noniink
Amen.
Ant. Adjutor est in
tribulalionibus , et
prolector ouinibus
bealum Joseph uuuiea
261
JEU
JEU
202
tenr pour tous ceui suutn pie invocanti-
qui invoquent affec- bus
tueusemenl son nom.
f Que le nom du f Sil nomen beati
hicuheureuï Joseph Joseplii bencdictura.
soit béni.i^Dès main- ^ Ex Iioc nunc et
tenant et dans tous usquc in sseculum.
les siècles.
Prions. Oremits.
O Dieu , qui, admi- Deus, qui mirabilis
rabledans vos saints, in sanclis luis, niira-
etplusadaiirabledans biiior in bealo Jose-
le bienheureux Jo- pho, eum cœleslium
seph, l'avez établi dis- donorum dispensato-
pensatenr des dons rem super familiam
célestes dans votre fa- tuam constituisli :
mille, faites, nous prœsla quœsumus.ut
vous en supplions , cujus noraen devoti
que pénétrés de res- veneramur,ejus pre-
pcct pour son nom , cibus et merliis adju-
aidcs par ses prières ti , ad porlum salulis
et ses mérites , nous feliciler pervenia-
ayons le bonheur de mus. Per Dominum,
parvenir au port du etc.
salut. Par Noire-Sei-
gneur, etc.
{ II. Indulgence accordée à perpétuité à tous les fidèles
qui, pour implorer la proleclion de saint Joseph , peri-
d.inl leur vie et à leur mort, réciteront , avec décolion
et un cœur cotUril, le Répons suivant :
Un an d'indulgence pour chaque fois (1).
N. B. Cette indulgence est applicable aux
âmes du purgatoire.
Répons.
Quiconque désire couler Quicumque sanus vivere,
ges jours dans l'innocence, Cursumipie vils claudere
elles terminer en paix, doit lu fine laelus expelit,
recourir à l'intercession de Openi Joseplii postolet.
saint Joseph.
( On répète ce qui précède à chaque strophe. )
Il est l'époux de la plus Hic sponsus aima: Virgi-
pure des vierges, le père [nis,
putalildc Jésus; il est juste, Paterque Jesu crcditus,
Bdèle et chaste; rien de ce Justus, Bdelis, inlegcr,
qu'il demande ne saurait lui QuoJ poscit, orans impetrat.
être refusé. Quicumque, etc.
Quiconque, etc.
Il adore l'Enfant Jésus Feno jacentem Parvulum
dans la crèche, l'assiste plus Adorai, et posl exsulem
tard dans son exil, le perd à Solalur; iude perditum
Jérusalem, le cherche avec Quseril dolens, et Invenit.
douleur, et le retrouve avec Quicumque, etc.
joie.
Quiconque, etc.
Il nourrit par le travail de Mnndi suprenius Artifox
ses mains le Créateur de l'u- Ejus labore pascitur,
nivers;le Filsdu Père Eter- Sunimi pareritis Kilius
nel lui est soumis. Oliedit illi sniiditus.
Quiconque, etc. Quicumque, etc.
Il est assisté sur son lil de Adesse morli proximus
mort par Jésus et Marie, el Cum niatre Jesuni conspicit,
s'endorlavecjoie entre leurs El inter ipsosjubilans
bras du sommeil des justes! Dulcisopore solvitur.
Quiconque, etc. Quicumque, etc.
Gloire soit au Père, etc. Gloria Patri, etc.
Quiconque, etc. Quicumque, etc.
Ant. Voici le ser- Ant. Ecce fidelis
viteur Odèle et pru- servus et prudens ,
dent, que le Seigneur quem constiluit Do-
a établi sur sa fa- minussuper familiam
mille. suam.
t Priez pour nous, f Ora pro nobis ,
bienheureux Joseph, béate Joseph. ^ Ut di-
^ Afin que nous gni efûciamur , etc.
soyons rendus dignes
des promesses de Jésus-Christ.
Prions. Oremus.
O Dieu 1 qui parune Deus, qui ineffabili
providence ineffable providentia beatum
avez daigné choisir le Joseph sanctissiinsB
bienheureux Joseph Genilricis tu» spon-
pour être l'époux de sum eligere dignalus
votre sainte Mère, es: priesta, qutesu-
faites, nous vous en mus, ut quem prote-
conjurons , qu'en le clorem veneramurin
vénérant sur la terre terris , intercessorem
comme notre prolec- habere mereamur in
teur , nous méritions cœlis.Qui vivis et rc-
de l'avoir pour inter- gnas , etc.
cesseur dans les Amen,
cieux : vous qui, étant Dieu, vivez et régnez
dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
§ III. Indulgences accordées à perpétuité à tout Ddèla
qui récitera, avec un cœur conlril, l'exercice suivant, en
l'honneur des sept douleurs el des sept allégresses da
saint Joseph :
1° Indulgence de cent jours une fois par
jour;
2* Indulgence de trois cents jours tous les
mercredis de l'année;
3' Indulgence aussi de trois cents jours
chacun des neuf jours qui précèdent^ le 19
mars et le troisième dimanche après Pâques,
qui sont les deux fêtes de saint Joseph ;
k° Indulgence plénière le 19 mars et le
troisième dimanche après Pâques, accordée
à ceux qui réciteront cet exercice après s'ê-
tre confessés et avoir communié;
5" Indulgence plénière une fois par mois
accordée à ceux qui le réciteront chaque
jour pendant le mois, le jour à leur choix,
où, s'étant confessés el ayant communié , ils
prieront pour les besoins de l'Eglise (2).
A^. B. Toutes ces indulgences sont appli-
cables aux âmes du purgatoire.
EXERCICE EN l'uONNEUR DES SEPT DOULEURS
ET DES SEPT ALLÉGRESSES DE SAINT JO-
SEPH.
I.
0 très-chaste époux de Marie, glorieux
saint Joseph, autant furent poignantes les
angoisses de votre cœur lorsque vous pensiez
devoir vous séparer de votre épouse sans
tache, aulant fut vive votre allégresse lors-
que l'ange vous révéla le mystère de l'incar-
nation.
Nous vous conjurons, par cette douleur et
celte allégresse, de consoler nos âmes main-
tenant el dans nos derniers moments, en
nous obtenant la grâce de mener une vie
sainte el de mourir d'une mort semblable à
la vôtre, entre les bras de Jésus et de Marie.
Pater. Ave. Gloria Patri.
II.
O bienheureux patriarche, glorieux saint
(l) Pie VU, rescrit rendu le 6 septembre 1804 par l'or-
gane de Son Émineuce le cardinal-vicaire, et qui se CDU-
serve dans la seorôiairerie du vicariat, a Rouie
(2) Pie VII, rescrit du 9 décembre 1819, que l'on cou-
serve dans la secrélairerie du tribunal de Sou Emineuce
le cardinal-vicaire.
86S
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES WTFS SACRES.
2C4
Joseph, qni avc2 été élevé à l'cmincnte di-
jçnilé de père putatif du Verbe inciinié, la
douleur que vous éprouvâtes en voy.iiil iiai-
Irc renfjiil Jésus dans une si étrange pau-
vreté se changea bientôt en une joie toute
céleste, lorsque vous entendîtes les conceris
des anges, et que vous vous trouvâtes lé-
moin des glorieux événements de cette nuit
resplendissante.
Nous vous conjurons, par cette douleur et
cette allégresse, de nous obtenir, après le
cours de cette vie, la grâce d'être admis à
entendre les cantiqaes sacrés des anges, el à
jouir de la gloire céleste.
Pater. Ave. Gloria Palri.
III.
0 modèle parfait de soumission aux lOis
divines, glorieux saint Josepii, la vue du
sang précieux que le Sauveur enfant répan-
dit dans sa circoncision, navra votre cœur
de douleur; mais riniposilion du nom de Jé-
sus le ranima cl le remplit de consolation.
Obtenez-nous , par cette douleur et cette
allégresse , qu'après avoir déraciné tous nos
vices pendant la vie , nous puissions mourir
avec joie , en invoquant de cœur et de bou-
che le très-saint nom de Jésus.
Pater. Ave. Gloria Patri.
IV.
0 saint (rès-Gdèle, vous à qui turent com-
muniqués les mystères de notre rédemption,
glorieux saint Joseph , si la prophétie du
juste Siméon vous causa uiie douleur mor-
telle, en vous faisant connaître ce que Jésus
el Marie devaient souffrir, elle vous remplit
en même temps d'une sainte joie, en annon-
çant que ces souffrances seraient un gage de
salut pour une muilitudc innombrable d'â-
mes qui ressusciteraient à la vie.
Demandez pour nous, par cette douleur
et par cette allégresse, que nous soyons du
nombre de ceux (jui, par les mériles de Jé-
sus-Christ et l'intercession de la vierge Ma-
rie, ressusciteront pour la gloire.
Pater. Ave. Gloria Palri.
V.
O vigilant gardien du Fils de Dieu tait
homme, glorieux saint Jose|)h, combien vous
avez soulîert pour servir le Fils du Très-
Haut et pourvoir à sa subsist:ince, surloul
pendant la fuite en Egypte ; mais aussi com-
bien vous dûtes être heureux d'avoir tou-
jours avec vous le Fils de Dieu, et de voir
tomber, à son arrivée, les idoles des Egyp-
tiens 1
Obtenez-nous, par cette douleur et cette
allégresse, que, tenant toujours le tyran in-
fernal éloigné de nous, par la fuite des oc-
casions dangereuses, nous méritions de voir
se briser dans nos cœurs toutes les idoles
des affections terrestres ; queiiliùromcni con-
sacrés au service de Jésus et de Marie, et ne
fivant plus que pour eux, nous leur otTrions
avec joie notre dernier soupir.
Paler. Ave. Gloria Patri.
VI.
Ange de la terre, glorieux saint Joseph, qui
avez vu avec admiration le Roi da ciel vous
obéir, la consolation que vous éprouvâtes on le
ramenant d'Egypte fut troublée parla crainte
d'Archélaùs; cependant, r.issuré par l'ange,
vous restâtes avec joie à Nazareth, dans la
sainte société dé Jésus et de Marie.
Obtenez-nous, par cette douleur et celte
allégresse, que, dégagés de toutes les crain-
tes qui ne pourraient que nous être nuisi-
bles, et jouissant de la paix de la conscience,
nous vivions en sécurité dans l'union avec
Jésus et Marie, et qu'au moment de la
mort nous remettions nos âmes entre leurs
mains.
Pater. Ave. Gloria Palri.
VII.
0 modèle de sainteté, glorieux saint Jo-
seph, qui, ayant perdu l'enfant Jésus malgré
voire vigilance toute paternelle, le cherchâ-
tes pendant trois jours avec une grande dou-
leur, jusqu'au moment où vous éprouvâtes
une des plus grandes joies que votre cœur
ait jamais ressenties, en le retrouvant dans
le temple au milieu des docteurs.
Nous vous supplions du fond du cœur, par
celte douleur cl par celle allégresse, d'em-
ployer votre crédit auprès de Dieu, afin qu'il
ne nous arrive jamais de perdre Jésus par le
pécbé mortel ; et que si ce malheur suprême
nous arrivait, nous le cherchions avec la
plus profonde douleur, jusqu'à ce que nous
le retrouvions favorable, surtout au moment
de la mort, pour ensuite jouir de lui dans le
ciel, ol bénir avec vous ses divines miséri-
cordes pendant toute l'éternité.
Pater. Ave. Gloria Palri.
Ant. Jésus commençait sa trenlième année
lorsqu'on le prenait pour le fils de Joseph.
y Priez pour nous, saint Joseph; i^ Afin
que nous soyons faits dignes des promesses
de Jésus-Christ.
Prions.
0 Dieu, qui par une providence ineffable
avez daigné choisir le bienheureux Joseph
pour être l'époux de votre sainte Mère; fai-
tes, nous vous en conjurons, qu'en le vé-
nérant sur la terre comme notre protecteur,
nous méritions de l'avoir pour intercesseur
dans les cicux : vous qui, étant Dieu, vivez
et régnez, etc. Ainsi soil-il.
KYRIE ELEISON.
(Explitalioadu P. LeDruii.;
§1. Rubrique Pt remarques sur l'ordre cl le nombre dei
Kyrie el sur le lieu de les dire.
Le prêtre, ayant les mains jointes, va au mi-
lieu de l'autel pour dire, alternativement avec
celui qui répond, trois fois Kyrie eleison,
trois fois Chrisle eleison, et trois fois Kyrie
eleison. Tit. IV, n. 2.
1. On n'a pas toujours dit le Kyrie au mi-
lieu de l'autel. On l'a dit autrefois au câté
de l'Epîlre : les chartreux, les carmes et les
jacobins le disent encore en cet endroit, où
ils ont dit rinlroït. Ce qui s'observe généra-
Icuuul à Konie et ailleurs aux grande»
messes.
2. L'ordre et U nombre des Kyrie n'ont
%:'•
KYR
KYR
260
pas nns«i toujours été les mêmes. Au temps
de saint Grégoire, on disait autant de fois
Chrisle que Kyrie (I). Dans le rit ambrosien
on dit trois fois Kyrie après le Gloria in ex-
ceUis{2}; et durant plusieurs siècles, lors-
qiii' le pape disait la messe, on lui deman-
dait s'il voulait changer le nombre des Ky-
rie, et les chantres continuaient jusqu'à ce
qu'il fît signe de cesser (3). L'usage pré-eiit,
qu'on sait depuis plusieurs siècles, est très-
pieux; on dit neuf fois Kyrie ou Chrisle,
pour imiter le chant des anges, «qui compo-
sent neuf chœurs, et l'on dit trois fois Kyrie
au Père, trois fois Chrisle au Fils, et trois
fois Kyrie au Saint-Esprit, pour adorer éga-
lement les trois personnes de la très-saiute
Trinité.
§ II. t'esplicalioQ et l'origine du'Kyrie.
Kyrie eleison sont deux mois grecs qui si-
gnilienl, Seigneur, ayez pilié , et il est clair
par là que celte prière a commencé en
Orient.
Dans les Constitutions apostoliques, qui
contiennent les rites de la plupart des Eglises
grecques des quatre premiers siècles, on
voit que cette prière se faisait premièrement
pour les catéchumènes (4). Du diacre criait :
Catéchumènes, priez; que les fidèles prient
pour eux, et qu'ils disent Kyrie eleison. Le
diacre récitait tout haut diverses demandes
pour les catéchumènes : Qu'il plût à Dieu de
les éclairer des lumières de l'Evangile, de
les remplir de sa crainte et de son amour,
de les disposer au sacrement de la régéné-
ration, pour les laver de toute tache, et d'en
faire une demeure où il daignât habiter,
pour les préserver de tout mal. A toutes ces
prières, les enfants, qui composaient un
chœur, disaient Kyrie eleison, et tout le
peuple répétait ces paroles.
On faisait aussi des prières pour les péni-
lents. Toute l'Eglise disait de même pour eux
Kyrie eleison, et l'on a retenu dans la suite
celte prière pour tous les ûdèles. Dans la
conférence entre Pascenlius Arien et saint
Augustin, dont ^ igile de Tapse est apparem-
ment l'auteur, il est dit (5) que les Eglises
latines gardaient des mots grecs et barbares,
afin qu'on invoquât également la divine mi-
séricorde dans les langues étrangères aussi
bien que dans la latine.
Cette prière, ayez pitié, qui est le com-
(I) rotiez- pfîi.s bas, col. 266.
l'I) Miss. Ambr. 1492, IbiS et 1669.
(3) Ut ei aium:it, si \u!i muuire numerum litaniae. Ordo
roiii. 1, p. 9. P'irh de Crassis in Cucrem.
(i) Coiislil. aposlol. I. Mil, c. 6.
(5) Uiia rogalur ut miserealur a cunctis Latinis et Bar-
baris unius Del iialura, ut a laudiLius Dfi unius nec ipsa
lingua bai'bara sii. ullalenus aliéna. Latine enim dicitur
Domine, miserere. Augusl. lom. II, Append. pag. 44.
(li) nominp, miserere nostri ; te enim e\S|iertavimus.
Isa. xxxiii, 2. Audi, Doniiue, et miserere Baruch. m, 2.
(7) ilullli. XX, 50.
(8) Mallli. XV, 23.
(9) SU'ierunt a longe, et elevaverunt vocem suam,
dicentes:Ji su praeceptor, miserere nostri. Luc. y\u, 13.
(10) At ille muUomagis clamabat : Domine, fili David,
miserere mei. Marc, x, 48.
mcncement des supplications de la messe,
est la plus ancienne (C), la plus commune
parmi les nations, cl la plus répétée dans
l'Evangile. Tous les chrétiens doivent avoir
un saint empressement d'unir leurs voix
pour dire à Dieu avec les plus vifs sentiments
d'un cœur contrit : Seigneur, nous ne sau-
rions jamais vous dire assez souvent , ai/ez
pitié de nous, à cause do la multitude de nos
péchés, et de la grande miséricorde que
nous attendons de votre bonté. Nous vous
demandons celte grâce avec les cris des
aveugles de Jéricho (7), avec la persévé-
rance de la Chananée (8), avec l'humiliié des
dix lépreux (9), avec l'empressement des au-
tres personnes que vous avez daigné écou-
ler, quand elles ont persisté à crier : Sei-
gneur, ayez pilié de nous (10), Kyrie eleison.
Celle prière a toujours paru si belle et si
touchante, que Us Eglises des Gaules, qui
ne la disaient pas encore à la messe Van
529, ordonnèrent, au second concile de Vai-
son, qu'on la dirait à l'avenir, non-seule-
ment à la mtsse, mais aussi à matines et à
vêpres (11).
Le troisième canon de ce concile nous ap-
prend que cette prière était déjà en usage à
Rome, en Italie, et dans toutes les provin-
ces d'Orient au commencement du vi' siè-
cle, de sorte que plusieurs auteurs se sonl
trompés, quand ils ont dit que saint Gré-
goire l'avait introduite à Rome, puisque ce
saint p.ipe n'a occupé le saint-siége que plus
de soixante ans après le concile de Vaison.
Quelques personnes éloignées de Rome s'é-
taient trompées sur ce point au temps même-
de ce saint pontife. C'est ce qui l'obligea de
répondre à des siciliens (12), qu'il n'avait pris
des Grecs ni le Kyrie eleison, ni les autres
rites dont on parlait; qu'ils avaient été éta-
blis avant lui ; qu'il y avait même en ce point
de la différence entre l'usage des Grecs et
celui des Romains; que les Grecs chantaient
tous ensemble le Kyrie; que dans l'Eglise
de Rome les clercs commençaient et le peuple
répondait; qu'on y disait Chrisle eleison au-
tant de fois que Kyrie, ce qui ne se faisait
pas ainsi chez les Grecs; et que dans les
messes de chaque jour, c'csl-à-dire des jours
ouvriers, où l'on omettait diverses prières,
on y retenait toujours le Kyrie et le Chrisle
eleison, comme une prière qui intéressait
davantage tous les fidèles.
(11) Et quia tara in Sede aposlolica,quam etiani per tolas
orientales atque ilalicas provincias dulcis et nimium snlu-
taris consuetudo est intromissa, ul Kyrie eleison frequen-
tius cum grandi affectu et conipunctibne dit-atur, piacuil
eliam nobis ul in onmilius ecclesiis noslris isia tam sancla
consuetudo et admalutinuni, et ad missas, et ad vesperam
Deo propitio intromittatur. Conc. Tas- an. 529, can. 3.
(12) Cui ego respondi : (}uia in nullo eorum aiiani eccle-
siani secuti sumus... Kyrie eleison autem nos neque dixi-
mus, neque dicimus, sicut a Gr.Tcis dicitur : quia m Graecis
siuml omnes dicunt ; apud nos autem a clericis dicitur, et
a populo respondetur, et totidem vicibus eliam Chrisle
É^dsoii dicilur, quod apuj Grœcos nullo modo dicitur. la
quolidianis autem missis alla qnse dici soient tacemus,
lantummodo Kiirie eleison et Cliriste eleison dicimus ul ia
bis deprecaliouis vocibus paulo diulius immoremur.itfr. vi:^
episl. 64.
DlCTIONSAIRE DES RlTKS SACRÉS IL
&67
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES
2C5
LAMPE.
Il doit y avoir uno ou plusieurs lampes
devant l'autel où repose le saint sacrement.
II peut y en avoir aussi devant d'autres au-
tels. Voy. Eucharistie, Sacrifice, Décora-
tion, Propreté.
LAUDES.
Voy. Bréviaire, Choeur, Matines.
LAVABO.
( Explication (lu P. Lebrun. ) •
§ I. Rubrique et remarques.
Le prêtre tenant les 7nains jointes va nu
côté de l'Epître, où il lave ses mains, c'est-
à-dire l'extrémité des doiijls, le ponce et l'in-
dex, en disant : Lavabo, etc., jusqu'à la fin,
avec le verset Gloria Patri, qu'il omet aux
messes des morts et à celles du temps depuis
le dimanche de la Passion jusqu'au samedi
suint. Tit. VU, n. C.
1. Le prêtre à l'autel tient par rcspert les
mains jointes, lorsqu'il n'est pas obligé de
s'en servir pour agir, ou de les tenir élevées
à cause de quelques prières.
2. Il va se laver les mains au côté de l'E-
pître qui est plus à portée de la sacristie et
de l'endroit où on tient l'eau, et où il y avait
autrefois une piscine ou lavoir, c'esl-à-dire
Une pierre creusée, propre à recevoir l'eau,
cl à la faire écouler.
Il y a plusieurs siècles que les évêques ont
fait cette ablution avec plus de cérémonie.
Le sixième ordre romain (1) marque que
l'évêque s'assied sur un siège; que deux aco-
lytes à genoux étendent et tiennent une ser-
viette sur lui, de peur que quelque goutte
d'eau ne tache sa chasuble, et qu'un troi-
sième acolyte se tient aussi à genoux au
milieu des deux autres, pour lui verser de
l'eau. Ces acolytes se tenaient apparemment
à genoux, pour tenir plus aisément la ser-
viette sur les genoux de l'évêque assis ; et les
prélats ont continué de se faire donner de
l'eau et l'essuie-main par deux personnes à
genoux, quoiqu'ils ne s'asseyent pas.
3. Cette ablution s'est faite originairement
pour une raison mystérieuse, à laquelle on
en a joint dans la suite une naturelle et de
bienséance. La raison mystérieuse que la
plus ancienne exposition de la liturgie nous
a apprise, est que, dès le commencement de
la messe des fidèles, qui est celui du sacri-
fice, l'Eglise veut montrer que les prêtres
(1) P-ig. 74.
(i) Ctynf. Calecli. Myst. c. b.
(3 Lib. vm, c. 11.
(4) Cel ordiuaire s'énonce ainsi... Oremus. Deinde inci-
pienlibus in clioroOfferloriimi, quimini.'.tratHri siml ablmnl
inwms. L'Ordre romain marque aussi que l'évêque se lave
les nvjius après rOiCHiMS ( OrU. xiv, p. 301); el il ajoute
( p. 303) qu'après renceusement, pour une grande pro-
preté, il pi!ul se laver les doigis, quoique cela ne s'observe
pas cumrnunéiueni dans l'LgIisede Konie. Opnieer d'Ams-
lerdaui, dans son livre de Oj]icio «lissir, composé en ISliS,
ei imprimé "a Anvers en 1570, mei Pordo mtssœ tel qu'il
elaii usité alors dans ces églises, et on y lit pour L-s mes-
ses basses: Sialim posi Oiïerlonmi sacerdos lavai maiius.
etc., eic.
doivent se puriQer des moindres taches du
péché. Saint Cyrille de Jérusalem, au mi-
lieu du iv siècle, ne donne point d'autre
raison de cette ablution : « A'ous avez vu,
dit-il (2), qu'un diacre donnait à laver les
mains au prêtre qui ofOciait, et aux autres
prêtres qui étaient autour de l'autel ; pensez-
vous que ce fût afin de nettoyer le corps?
Nullement : car nous n'avons pas accoulumé
d'être en tel état, quand nous entrons dans
l'église, que nous ayons besoin de nous
laver de la sorte pour nous rendre nets.
Jlais ce lavement des mains nous marque
que nous devons être purs de totis nos pé-
chés, parce que nos mains signifiant les ac-
tions, laver nos mains n'est autre chose que
purilicr nos œuvres. » Les Constitutions
apostoliques marquent (3) aussi que « l'eau
qu'on donne en cet endroit aux prôlres pour
laver leurs mains est un signe de la pureté
qui convient aux âmes consacrées à Dieu. »
Les Ordres romains, qui ont éié suivis à
Rome jusqu'au xv' siècle, donnent lieu de
croire qu'on n'a eu que cette raison en pla-
çiint le lavement des mains d'abord après
avoir dit Oremus avant l'offr.indo du peuple
et rOblalion : car jusqu'alors rien ne peut
avoir sali les mains des évêques el des prê-
tres, depuis qu'ils se les sont lavées en pre-
nant les habils sacrés. L'Ordinaire du Monl-
Cassin vers l'an 1100 (4-), le quatorzième or-
dre romain, et des Missels du xvr siècle ne
marquent le lavement des mains qu'eu cet
endroit.
k. Depuis le ix" siècle, les Eglises de France
et d'Allemagne ont placé le lavement des
mains après la réception des offrandes , et
après l'encensement, deux cérémonies qui
peuvent salir les mains, el les faire laver par
une raison naturelle et de bienséance. 11 y a
même eu pour ce sujet deux ablutions, l'une
après avoir reçu les offrandes avant l'obla-
tion de l'huslie, el l'aulre après lencense-
ment. Durand, en 1286 (o), fait mention du
double lavement des mains, que les évèiiues,
les chartreux (C) et les chanoines d'Arras
ontconservé (7). Le sixième Ordre romain (8)
pour les églises de France, Amalaire (9j el
llaban Maur (10) marquent la première ablu-
tion après l'Offrande, et la raison de proprelé
qui la faisait faire.
5. La rubrique ne prescrit aux prêtres
que l'ablution de l'extrémité des doigis. Cet
(S) Ration, I. iv, c. 28.
(15) Statut, aut c. 43, § 23.
(7) A Arras, avant l'oblatioa, le prêtre et le diacre se
lavent les mains. A Narbonne, selon l'ordinaire manuscrit,
le diacre se les lavait autrefois après avoir clKiiilé l'Lïan-
gile. A Reims, les diacres et les sous-diarrcs qui servent
à l'autel, les lavent pendant la Préface. A Metz, le prêtre
ue se lave les mains qu'après le Saiictus ; it selon le rit
de Milan, If jirétre lave srs doigts imiiiédialeu.eut avant
ces mots de la l^onsécration, qui jnidie quant piilticlur.
(S) Ut poiilil'ex qui cuiilealeui pauem acceptunis est a
tcrreno pane, qucm jani a laicis acce[iil, niaiius lavauJo
expurgel. Oïd. vi, p. 74.
(9) Ue Eccles. olSc. 1. m, c. 19.
(lO)Delusiil.Cler.l. 1, C. u/t.
2G9
lAV
L.\y
270
tis.iRc est très-aiickn en plusieurs églises ;
et il est loiiclé sur deux raisons ; l'une iia-
tuicllc, l'iiulre myslérieusc. Lu raison natu-
rtllc est qu'on a principalemonl en vue de
tenir forl propres les deux doigis qui doivent
loucher le corps de Jésus-Clirist. Or on ne le
touche qu'avec rexlréiuilc du pouce el de
lindex de chaque main. La raison mysté-
rieuse de cet usaj^e nous a été donnée de-
puis plus de douze cents ans par l'auteur de
la Hiérarchie ccclihia.ttique. « Celte ablu-
tion, dit-il (1), ne se fait pas pour efficer les
souillures du corps, elles ont été déjà lavées,
mais pour n»ar(juer que l'ânie doit se puri-
fier des moindres taches : c'est pour ce sujet
que le prêtre lave seulement l'extrémité des
doigts, et ion pas les mains. »
6. En lavant les mains on dit le ijsanme
Lavabo, qui convient jiarfailenient à celte
action. Quelques églises ont jugé à propos
de ne dire que quelques versets de ce psau-
me. I\Liis le Missel romain , qui le fait
achever, est en cela conforme aux ao-
cieiines liturgies (2j de saint Chrysoslome et
(le saint Basile, où il est marciué qu'eu la-
vant les mains, on le dit depuis le verset L'i-
vabo jusqu'à la fin.
7. Le psaume est terminé par Gloria Pa-
tri, comme le sont ordinairement tous les
autres iisaunies. Mais on omet ce verset awx
messes des morts et au temps de la Passion,
parce que cette hymne de gloriflcation est
un chaut de joie, (jui ne convient pas avec
les marques de deuil; et l'on s'eu abstient
surtout au temps de la Passion, parce qu'où
est alors tout occupé des souffrances de Jé-
sus-Christ, réservant à un autre temps à cé-
lébrer l'égalité de la gloire dont il jouit avec
le Père et le Saint-Esprit.
§ II. Du psaume Lavabo. Iiilroduclion S ce psaume : savoir
si ces i>aroli-s que Jil le pièlrc : Je sitis enivé avec mon
innocence, s'acconleiu avec l'huimlilii chréueurie.^ègleii
Uela vrulehuuiilïlé.
Plusieurs personnes proposent! sur ce
psaume une diliiculté dont la résolution
dépend de quelques réflexions sur l'Iiumi-
lilc, qui peuvent éclaircir divers <'ndroits de
l'Ecriture, et qu'il paraît plus à propos de
détacher de l'explication des autres versets
du psaume. David, qui a composé ce psau-
me, dit avec une sainte hardiesse qu'il s'est
approciié du Seigneur avec son innocence :
Eijo autem in innocintia mea inyressus sum;
cl l'Eglise met ces paroles dans la bouche
de tous les prêtres à la messe. On demande
si ce langage peut s'accommoder avecriiu-
mililé chrétienne, qui doit nous rendre vils
et méprisables à nos yeux, el nous remplir
de confusion et de crainle.
Pour résoudre cette difficulté, il feut mar-
quer le vrai caractère de l'humilUé, et ôter
la fausse idée que la plupart ont de cette
vertu. L'humilité ne consiste ni à ignorer
(1) Viomjs. 1. de Ecoles. Hier. c. 83.
(2) Ltturg. S. CItnjs. Euchol. Grœo. p. 60.
(5) Disciie a me, quia miiis sum, et Immilis corde.
Valtli. SI, "29.
(4) Nou sum aposiolus? nonne Cliriitum Jesum Domi-
num uostrum vidi ? I Cor. n, i.
ce que l'on est, ni à déguiser ce que l'on
connaît évidemment dans soi-même. Jésus-
Christ, qui est véritahleiiient humble, cl qui
veut être notre modèle (3), ne pouvait s'ein-
péchcr de voir ses divines perfections, cl ne
les cachait pas toujours aux autres.
L'humilité du Sauveur consislait à voir et
à reconnaître en son huiuanité comme dé-
pendant de la divinité tout ce qui eft dépen-
dait véritablement: à laisser croire de son
étal aux hommes tout ce qu'il leur plairait;
à attendre avec soumission l'heure el le mo-
nienl de sa inanifeslalion ; a ne rien dire
que ce «lue sou Père voulait qu'il révélai; à
souffrir le mépris des lnnnmes, et à se livrer
avec une parfaite soumission aux peiues les
plus vives el aux humiliations les plus igno-
minieuses. Voilà le parfait modèle qu'il nous
a laissé.
Mais Jésns-Christ si humble sait qu'il est la
Filsdc Dieu, (|u'ilest \a lumière du monde; el
il dit souvent qu'il est le Fils de Dieu, qu'il est
la lumière el la vérilé. En quoi il apprend
aux hommes qu'il y a des temps où il faul
faire connaître les dons el les qualités qu'ils
ont reçus de Dieu.
S.irnl Paul est PiumMe. Il se regarde
comme le rebut du monde, et il consent,
s'il le faul, à être anilhèmc pour tous ses
frères, c'est-à-dire à être à tous les lionimcs
nn objet d'horreur pour l'amour d'eux. Quelle
humilité, et quelle charité tout ensemble I
jMais saint Paul si humble sait qu'il est apô-
tre, (|u'il est inspiré de Dieu, et qn'il peut
dire ('t) : Ne sitis-je pas apôtre? nai-je pas
vil Jésus-CItrist Notte-Seigneiir? T\ ne caehe
pas qu'il avait été ravi au troisième ciel (.ï),
et il savait même qu'il pouvait se glorifier
en Dieu sans blesser llVumilité chrétienne.
Ce grand apôtre veut aussi que tous les fi-
dèles soient humbles, sans qu'on se déguise
le bien qu'on seul en soi. H veut qu'on con-
naisse son état par le ténuiignage de sa con-
science; qu'on s'éprouve ((>), qu'on discerne
ses œuvres pour en porter un jugement se-
lon la vérité.
Ainsi l'huiuilité des chrétiens consiste prc-
mièrciuenl à craindre de ue pas voir en nous
le mal qui y est, à reconnaître qu'il ne s'en-
suit pas que nous soyons justes (7) parce
que nous ne nous trouvons coupables de
rien -.C'est le Seiijneur qui nous jujera (8);
le Seigneur, dont les yeux pénètrent dans nos
plus profondes ténèbres. Il faut donc nous
croire vils et méprisables, el par le mal ((ue
nous voyons en nous, el par les obscurités
que nous ne pouvons approfondir ; et vou-
loir être traités comme le rebut du moude,
s'il est expédient pour notre salut et pour
celui de nos frères.
En second lieu, à l'égard de ce qui est
évidemment bon, l'humilité consiste à ne
chercher jamais à faire connaître ce bien
(5) II Cw. Tii, 1 etseq.
(6) VosuKtipsub leulale, si eslis iu fide, ipsi vos probate.
Il Cor. xiii, 5.
(7) Nihil niihi conscius sum, sed non in hoc JQSliûcïlua
sum : qui autem judical me, Dominus est. I Cor. », i.
(.8J OcuUDouuuimullopluslucidiores, etc. Fccli.xsui, 23
271
DICTIONNAIRE DES CERBIONIES ET DES RITES SACRES.
que par l'ordre de Dieu, el à ne se compa-
rer point à il'aulres pour s'é'lcver au-dessus
d'eux, comme faisait le pharisien; à confes-
ser que ce bien ne vient p.is de nous l'I),
mais de la grâce de Dieu; et à reconnaître
que nous pouvons déchoir du plus haut
état plus facilement que n'en sont déclins le
plus sage des rois, un apôlre choisi de Dieu,
et le premier des anges. Ainsi, quoique fa-
veur que nous ayons reçue de Dieu, il faut
pour être humble dire toujours avec trem-
blement : Que vais-je devenir. Seigneur , si
vous ne me soutenez? Ne retirez point de
moi votre esprit (2), ô Dieu ; fortifiez ce que
vous avez fait en nous (.'i). Je ne suis que
cendre et poussière, el sans voire secours ,
je n'ai ni fermeté ni consistance, le moindre
yent m'emportera. C'est là le vrai caractère
de l'humililé.
Or celui qui entre dans l'esprit du psau-
me XXV, comme David, est véritablement
humble lorsqu'il dit : Je suis entré avec l'in-
nocence de mon cœur : Ego autem in inno-
centia mea ingressus sutn; car cet homme
craint d'être bientôt confondu avec les im-
pies, si Dieu ne l'en préserve : Ne perdez
point, ou selon l'hébreu , n'unissez pas mon
ûme avec celles des impies. 11 dit à Dieu : Je
suis dans l'innocence; mais il ajoute : Bache-
tez-moi, ayez pitié de moi. Quelque témoi-
gnage que lui rende sa conscience qu'il est
innocent, il sent qu'il a besoin continuelle-
ment de la main du Rédempteur et de sa mi-
séricorde. Il connaît donc ce qu'il y a de bon
en lui, il le déclare, et en le déclarant, il
demeure véritablement humble. Tel doit être
le prêtre, qui a reçu des grâces toutes parti-
culières de Dieu, qui s'est purifié par la pé-
nitence et par la régularité de sa vie , avant
que de monter à l'autel, et telle doit être sa
disposition en disant les versets du psau-
me ixv, que nous allons expliquer en les
paraphrasant.
§ III. Explication.
Je laverai mes
mains avec ceux qui
97'2
et enarrcm
Lavabo inler inno-
centes manus meas ;
et circumdabo altare
tuum, Domine.
vivent dans l'inno-
cence , et j'environ-
nerai. Seigneur, vo-
tre autel.
Les mains ont toujours marqué les ac-
tions et les œuvres [U-) , et c'est ce qu'il faut
purifier. Je dois me laver, non pas simple-
ment avec de l'eau, mais je dois purifier mes
actions par l'innocence de mon cœur, dans
la compagnie des gens de bien, qui, par
leurs exemples, me porteront à aimer et à
conserver la droiture et la pureté du cœur.
Les Juifs entouraient l'autel avec des hosties
et des holocaustes, avec le sang des victimes;
mais. Seigneur, vous ne voulez plus autour
de votre autel que nos esprils et nos cœurs
unis aux saints anges qui vous y adorent.
Je viendrai me joindre à vos serviteurs :
Pour ouïr la voix Ut audiam voccm
(1) Quid habesquod non accepisti ? I Cor. iv, 7.
(S) Fsal. i, 13.
mirabilia
pu-
qui annoncera vos landis ,
louanges, et pour ra- universa
contertoutes vos mer- tua.
veilles.
Pour les entendre chanter, et pour ap-«
prendre de vous-même vos grandeurs et la
manière de vous louer. J'y viendrai pour y
chanter moi-même les cantiques qui rappel-
lent dans nos esprits les miracles de voire
puissance. Un prêtre doit être le héraut des
grandeurs de Dieu; il est obligé par son
élat de connaître et de faire connaître ses
merveilles, et de s'en remplir pour les
blier.
Seigneur, j'ai aimé
la beauté de votre
maison, où vous dai-
gnez établir votre
gloire.
La gloire de Dieu réside, pour ainsi dire,
dans le saint temple et dans toutes les as-
semblées où il est glorifié. Nous devons sou-
haiter d'être souvent dans ces lieux sainis',
avec les fidèles qui s'y assemblent.
O Dieu ! ne me fai- Ne perdas cum im>
tes point périr avec piis, Deus, animam
les impies, ni mourir
avec les hommes san-
guinaires.
de-
, et
Domine, dilex
corem domus tui
locum habitalionis
gloriœ tUcB.
meam, et cum viris
sanguinum vitam
meam.
Ne me laissez pas vivre avec les méchants,
avec qui je périrais ; avec ces hommes de
sang qui ne craignent pas d'ôter la vie à
leurs frères, et de les perdre par toutes sortes
de voies
Dont les mains sont
pleines d'iniquités, et
chargées de présents.
In quorum mani-
bus iniquitatcs suut ,
dextera corum re-
pleta est muneribus.
Ils s'abandonnent au crime, et ils sont
toujours disposés à faire de mauvaises ac-
tions , parce qu'ils aiment les présents qui
les corrompent.
Pour moi, je suis Ego autem in in-
entré avec mou in- nocenlia mea ingres-
nocence : rachetez- sus sum : redime me,
moi , et ayez pitié de et miserere mei.
moi.
C'est par votre grâce. Seigneur, que j'ai
mené une vie différente de celle des impics,
et que je suis entré ici avecuiî cœur et des
mains purifiés. Jlais je serais bientôt souillé
si vous ne me préserviez de la contagion des
méchants. Daignez m'en retirer par votre
miséricorde.
Mes pieds ont suivi Pas meus stetit ia
le droit chemin : je directo : in eccicsiis
vous bénirai , Sei- bonedicam le , Do-
gneur, dans les as- mine,
semblées.
Puisque, par les effets de votre divine
bonté, j'ai déjà marché dans la voie droite,
je vous en louerai dans le lieu saint, dans les
assemblées des justes.
(5) Psal. Lxvn, 29.
Orig., lioui. in lib. Reguiu.
275
LIB
UB
S74
Gloire au Père, etc. Gloria Patri, etc.
Pciuliint que le prêtre récite ce psaume et
lave ses mains, les assistants pourraient se
coiitenler île dire : Lavez-moi, Seigneur, de
plus en plus de toutes mes iniquités, et puri-
fiez les pensées de mon esprit et les désirs
de mon cœur, afin que je puisse m'unir aux
dispositions du prélre, et participer à la
grâce et aux fruits du saint sacrifice.
LAVEMENT DES PIEDS.
Voy. Jeudi saint.
LECTEURS.
Voy. Ordinations, Frdits, EpItre , Ma-
tines, Ténèbres.
LIBERA NOS, QUMSVMUS.
( Kxplicalion du P. Lebrun. )
§ I. Rubrique et remarques sur la palène.
Sur la fin du Pater, aux grand'messes, le
diacre va au côté droit du prêtre, et le sous-
diacre va au côté droit du diacre, qui reçoit
lu patène, l'essuie avec le purificatoire et la
présente au prêtre.
Aux messes basses, le prêtre essuie lui-même
la patène, en disant : Libéra nos ; i7 la prend
et la lient entre le second et le troisième dohjt,
sans disjoindre les deux premiers, fait avec
elle le sùjne de la croix sur soi, lorsqu'il dit :
Da propilius pacetu, il la baise et la met sous
l'hostie.
1 . Le diacre reçoit la patène du sous-dia-
cre, pîirce que, dans la plupart des églises,
c'est le sous-diacre qui la garde. Il y a eu
beaucoup de variétés sur ce point, et l'on a
cru , en diverses églises, qu'on pouvait la
laiss;:r sur l'autel sans la faire tenir. C'est
ce qu'on pratiquait à Grenoble, selon le
Missel de 1522, et qu'on observe actuelle-
ment à Sens, à Clermont et au Puy-en-Vc-
l;.^/,^!). En effet, depuis plusieurs siècles, la
p;itèiie est si petite qu'elle n'embarrasse poiut
l'aulel, et qu'on peut l'y laisser, comme l'on
f.iii aux messes basses. Voyez ce qu'on dira
de la Patène en son lieu.
2. Le diacre à la grand'mcsse, et aux petites
le prêtre, essuie la patène avec le purificatoire,
afin qu'elle soit plus propre, sans poussière
et sans humidité.
3. Le prêtre la prend entre le second et le
troisième doigt , pour ne pas disjoindre le
premier et le second, qui sont joints depuis
la Consécration.
k. Il la tient élevée et appuyée sur l'autel,
pour être plus à portée de s'en servir pour
l'aire le signe de la croix.
S. £"11 disant : Da propitius pacem, (7 fait
le signe de la croix avec la patène [i), et la
baise par respect, comme l'instrument de la
paix, et le vase sur lequel on dev/iit rompre
Ici sainte Eucharistie qui est la paix des chré-
tiens ; et il s'en sert en même temps pour
(1 ) A Bourges on ne ta fait tenir qu'aux fêtes solennelles.
(-2) Le Cérémonial des évêques, et la plupart des Missels
des Eglises de France imprimés depuis ceut ans, prescri-
vent ce signe de croix, quand ou dit les paroles qui précè-
dent immédiatement Da propilius, etc. (Noie de l'éditeur)
(5) lj)se est pa.\ noslra... suivons inimicllias iu carne sua,
Eolies. II ii. '
faire le signe de la croix, parce qne c'est par
la croix que Jésus-Christ a détruit en sa
chair (3) tout ce qui s'oppose à notre paix.
6. Il met la patène tous l'hostie, parce que
c'est de la palène qu il prendra plus facile-
ment l'hostie pour la rompre, et où il doit la
tenir jusqu'à ce qu'il ait communié,
§ II. Explicalion de l'oraison Libéra im, où l'on demande
d'être délivré de toutes sortes de maux, et spéciale-
ment de la guerre, comme d'une source de pécbés et
de troubles.
Délivrez-nous, Sei- Libéra nos, qnaesu-
gneur , de tous les mus. Domine, ab otn-
maux passés , pré- nibus malis prœleri-
sents et à venir, nous lis, praesentibus et
vous en supplions , futuris ; et inlorce-
Seigneur; et par l'in- dente beata el glorio.
tcrcession de la bien- sa semper virginc
heureuseMarie.mère Dei génitrice Maria,
de Dieu , toujours cum bealis apostolis
vierge, de vos bien- tuis Petro et Paulo,
heureux apôtres, atque Andréa, et oni-
Pierre, Paul et André, nibus sanclis, da pro-
ct lie tous les saints; pitius paicm in die-
donnez-nous, par un bus nostris , ut ope
effet de votre bonté, misericordiae tuae ad-
la paix dans nos juli, et a peccato si-
jours , afin qu'étant mus semper liberi, et
soutenus par le se- ab omni perturba-
cours de votre misé- tione securl, per eura»
ricorde, nous soyons dem Dominum no-
toujours délivrés de strum Jesuni Chri-
toui péché, el exempts slum Filium luum ,
de toute sorte de irou- qui tecum vivit et
blés. Par le même Je- régnât in unilale Spi
sus-Christ Notre-Sei- ritus sancli Deus ;
gneur, voire Fils, qui Per omnia saecula sœ-
étanlDieu vil et règne culorum. Amen,
avec vous dans l'uni-
té du Saint-Esprit ; Par tous les siècles des
siècles. Amen.
Libéra nos, qu^sumus... Deitvrez-nous de
tous les maux passés [k). Les maux passés
sont nos péchés passés, el les peines qu'ils
ont méritées ; ce sont les mauvais effets que
nos péchés ont causés, et dont nous sommes
responsables ; ce sont les impressions el les
traces qu'ils ont laissées dans l'imagination
et dans les sens. L'expérience n'apprend que
trop quelles impressions laissent après soi
tout ce qui blesse la pureté ou la charité, les
mauvaises lectures, les mauvais discours.
Nous demandons d'en être délivrés (5).
Pr^sentibus. Les maux présents sont les
maux qui nous affligent actuellement, soit
dans l'esprit, soit dans le corps, comme les
tentations , les maladies , les disgrâces, et
généralement tous les maux qui nous vien-
nent du dedans ou du dehors, soit que nous
les sentions ou que nous ne les sentions pas.
Il y a quelquefois des maux intérieurs que
nous ne sentons oas assez, à cause delà
H) De propitiâto peccato noii esse sine melu. Eccli. v,
5. Csecus est, et manu tentans, oblivionem accipiens pur-
gationis veterum siioruui delictorum. Il Petr. v, 9.
(S) Iniquitales uostrae, et peccats noslra super nos sunt,
et in ipsis nos labesciums : quomodo ergo vivere potcii-
raus? Eiec/i. xxi.ii, 10.
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
2TB
laDRuenr de noire ûme ; et il faut demander
la délivrance de celte langueur et de cotte
léthargie, comme d'un des plus grands maux
qui puissent nous arriver.
Et futdris , et enfin de tous les maux à
tenir, c'est-à-dire de tous ceux qui pour-
raient à l'avenir nous alQiger su delà de nos
forces et nous délourner de Dieu; mais sur-
lou' de ces maux que nous craignons pour
l'avenir, comme des suites naturelles de nos
pérhcs, et généralement de tout re qui pour-
rait contribuer à notre perte éternelle.
Et iNTERCEDENTE.... Lc prêtre implorc icï
les suffrages les plus puissants, l'interces-
sion de la Irès-sriinte 1 ierye, mère de Dieu,
la ressource ordinaire de l'Eglise ; des saints
npôlres saint Pierre et saint Paul, qui ont
fondé et consacré de leur sang l'Eglise de
Uonie; et de saint André (1) que Rome a ton
«G
glise ne nous fait demander la paix que
pour nous faireéviter le péché, parce qu'elle
sait qufi les guerres et les divisions sont les
fruits et li's suites du péché {!*■;, et souvent un
sujet de chute aux âmes faibles. C'est ce qui .
a fait dire à l'Eglise ; Donnez-nous ta paix
en nos jours. Enfin, en demandant la paix
extérieure et la cessation de tous les (rou-
bles, elle demande principalement la paix du
cœur, qui ne peut subsister avec le péché,
el qui se conserve au milieu même des per-
sécutions et des troubles. Voilà tout le but
de cette prière qui est terminée comme à
l'ordinaire : Par Jésus-Christ Nolrc-Seigneur,
qui est notre paix et notre libérateur.
LIEU.
DIFFICULTÉS SUR LE LIED DU SACRIFICE.
( ïrailé des SS. Myslères , tic Collet. )
ours spécialement révéré comme le frère de 1- Le sacrifice offert m tomUeux au corn-
I . ' ,; menctment de l Eglise. — '■2. Changements
saint Pierre. , ,. . ;•„„,,,„„■ .,„•„, o r„„ „',,;.■.„.
Et OMNIBUS sANCTis. Après saint André,
on pouvait anciennement nommer les autres
saints auxquels on avait le plus de dévotion,
comme on le voit encore dans plusieurs an-
ciens manuscrits (2) et dans le Micrologue :
et enfln on implore généralement l'interces-
sion de tous les saints, pour être préservé de
tout ce qui s'oppose à la tranquillité, et par
conséquent de la guerre que l'Eglise met au
au nombre des maux qu'elle craint, el qui
lui font dire :
!)a PROPiTius PACEM, donnci-noxis, par un
effet de votre bonté, la paix en nos jours.
Colle demande de la paix est sans doute une
addition faite dans un temps de persécu-
tion ou de guerre. En effet, Durand remar-
que que cette prière était appelée l'intercal-
lation ou l'addition. Mais c'est une addition
très-ancienne, qui se trouve dans les plus
anciens Sacramentaires, et qu'on a continué
de dire en tout temps. Flore, au neuvième
siècle, dit que tous ceux qui nous suivront
feront la même prière jusqu'à la fin du monde,
pour vaquer librement au culte divin. Le
peuple juif priait par l'ordre de Dieu pour
la paix de la ville où il était captif. Priez le
Seigneur pour elle, dit Jérémie (.3), parce que
votre paix doit se trouver dans la sienne.
Ut ope MisERicoRDiJî..., afin qu'étant sou-
tenus par le secours de votre miséricorde ;
nous soyons toujours délivrés de tout péché
et exempts de toutes sortes de troubles. L'E-
(1) Il est marqué dans les anciensOrdres romains que le
pai>e doit célébrer la fêle de saint André coimiic celle de
saint Pierre, el dire une parlie de l'ollice ii saint André,
el l'anire à sai:U Pierre son frère : In (esthhiite sancti An-
dreœ débet esse Uominus pmlifex cnm omnibux schulis ad
smicnm Andieam in Valumio, ibique lionorifice, iicut in
feilivilale aancli Pclri, vespcros ei l'iiyi/ias cetchrwe , nialu-
tinum vcro ud [ratrein ejns (aceve, iu est, ad allare iuncli
Pelri. Ordo rom. XI. (Mus. ilal. pas. ISi.)
(i) Parmi le'* manuscrilsde l'église de Beauvais, on con-
serve uu Sacramenlaire écrit sous Lolhaire, fds de Louis
le Pieux, mon en 810, où après saint André il y a, Ei smi-
clis Luciuiw, QuiiUino.... 11 y a un mol qu'o.i n'a (lu lue.
El au Missel (pii osl dans le trésor de Sainl-Deuis ca
France on lit : Àndreii, Dioni/sio, Riulico el lileulherio.
(.î) Jereni. x\ix, 7.
(4) Unde bella el tites in vobisî nonne hinc ex concu-
ViscHiitiis vesiris? Jac. iv, i.
Ui) « Possunt etiani dct'ecius occurrere in miuisterio
de discipline «wr ce point. — 3. Les égli
doivent être consacrées ou bénites. — 4'.
Chapelles domestiques : leur nombre exces-
sif. — 5. Précautions prises à Rome au su-
jet des chapelles privées. — 6. Plusieurs
sont interdites à Paris, etc. — 7. Quand
peut-on célébrer hors de l'église ? — 8.
Messe sur les nauires. — 9. Eglises où il
est défendu de célébrer. — 10. Quand est-ce
qu'une église est exécrée ? — 11. Cas où elle
est violée. — 12. Premier cas : l'homieide
complet ou commencé : ri^gles et exceptions.
— 13. Second cas : effusion du sang hu-
main. — li. Troisième cas : incontinence.
— lo. Quatrième cas : sépulture d'un
excommunié dénoncé nu d'un infidèle. Di-
verses questions à ce sujet. — 16. Plusieurs
observations sur cette matière. — 17. Ma-
nière de rétablir un lieu saint , à l'effet d'y
célébrer lesdivins offices.
1. Après avoir parlé des défauts qui peu-
vent se trouver dans le ministre, la rubrique
parle de ceux qui peuvent se trouver dans
l'exercice du ministère (5) ; c'est-à-dire dans
la célébration même, quand elle se fait con-
tre les règles et sans les conditions établies
par la loi ou par l'usage. Ces défauts sont
au nombre de quinze ou seize : célébrer dans
un lieu qui ne soit pas destiné à cet usage ,
sur un aulel qui ne soit pas consacré, sans
nappes, sans lumières, sans égard au temps
prescrit, sans avoir dil matines et laudes,
ipso : si aliquid ex requisitisad illud desit : ut si celebrc-
tur in loco non sacro, vel non depnlalo ali cpiseopo, vel in
allari non consecralo, \el tribus niapiis non cooperlo ;
si non adsinl luniinaria cerea, si non sil leuipus debiloui
celelirandi, qnod est ab aurora nsque ad aierldieni coninm-
niler ; si cplebrans salleni nialuliniim cnm lamlilms noB
di\erit;si onullat aliqnid ex veslitxis sacerdolalibus; si
vestes sacerdotales cl mapi ai nonsint ab eiiiscoiii, vel ab
alio Uabente poiestalem bene.lictie, si non .'idsii clericus,
vel alius deserviens in missa ; vel adsit qui d^scrvire non
debel, nlnudier ; si non adsii Calix cum paleua conve-
niens, eiijiis ciilpa deliel esse aurea, vel argenlea , vel
stannea, non srea, vel vilrea ; si corporalia Dou sint niuu-
da <iu« debenl esse ex lino, née serieo in mcdio ornala,
el ab episcopo, vel ab alio hanchabeule poteslalem bi'n«>-
dicla ut eliam »npprius dieiuin est, si celebret capiie ci>o-
perto sine dispeiisaiione, si non adsii Missale, lieet nieiiio-
riter scirel missani quaui inlendil dicure.» Rubrica, part,
m, lit. 10, D. 1.
277
LIE
LIE
278
sans avoii- tous les ornements ou sans ics
«voir tels qu'il les faut, c'est-à-dire bénits
dans les formes : célébrer sans répondant
quelconque, ou sans répondant tel qu'il doit
élro; sans calice ou sans p^.îène convena-
bles, sans corporal propre ou décent, sans
Missel : enfin célébrer la Icte couverte et
sans ^itre au fait des cérémonies (1). Nous
parlons ailleurs de la récitation des nialinca
et des laudes ; nous dirons, à l'article MiNls-
TKE, qu'on ne peut, sans dispense légitime,
célébrer la léle couverte; il ne nous resie
donc plus qu'à parcourir les autres articles
dont nous venons de faire l'énuméralion. Oc-
cupons-nous ici du lieu où se doit offrir le
sacritite.
Il faut premièrement tomber d'accord que
le Fils de Dieu, en instituant sou sacrifice
piiur être continué jusqu'à la fin des siècles,
n'a point déterminé le lieu où il devait être
offert. Ue là vient que les apôtres et leurs
premiers successeurs rompaient le pain sa-
cré partout où ils le pouvaient faire sans
inconvénient. Tout endroit leur était bon.
Du champ, un désert, un navire, une étable
ou une bôlflleric, la prison môme où ils
étaient souvent enfermés leur tenait lieu de
temple. C'est ainsi qut; le raconte cliez Eu-
sèbe saint Denjs d'Alexandrie (2) , et l'on
peut en croire un témoin si digne de foi.
2. Mais ce qu'une invincible nécessité ôta
souvent à la décence, la décence le reprit tou-
jours ([uanil elle en eut l'occasion. Dés la
naissance de l'Eglise il y eut plus d'une l'ois
des lieux spécialement consacrés aux fonc-
tions du plus augiusle ministère (3), et peu à
peu il fut défendu de les f.iire ailleurs. Celte
loi si raisonnable, si juste, n'a fait que se
fortifier avec le temps ; et toute la terre sait
qu'aujourd'hui, à parler moralement, il n'est
plus iiermis de célébrer que dans des lieux
destinés à cet usage.
3. Or les églises n'y sont pas destinées par
la seule structure de l'édifice, ni par l'assor-
timent complet des choses qui sont néces-
saires au sacrifice. Elles ont outrecela besoin
d'être consacrées ou bénites. La consécra-
tion ne se peut faire que par l'ordinaire ou
par le prêtre à qui l'ordinaire en aura donné
la commission.
4. Quoiqu'à la rigueur les chapelles do-
mestiques ou autres n'aient besoin, jour
qu'on puisse y célébrer, que de l'agrément
du supérieur ecclésiastique (4-), il est d'usage
en France de les bénir (5). Mais il serait fort
(1) « PosMiot etiani defecLus in niiiiislcrio ipso occiir-
rere ; si sacerdos ignorel rilus et caBrciiionias ipsas ia co
liervaijd:is. » Ibid., u. 16.
(2) « Quivis tocus, ager, soliludo, navis, staliiiluni, car-
cer, instar lumiill fuil. » Dioujs. .ilex. n)iud Etneb.
(3) Vide Augusl., q. 57 iu Levil. ; Basil, lib. de Bapli-
tDio, c. 8.
(i) Vide Quarli, pari, ui, lit. 10, sect. i, dub. 3.
(5) Voyez plusipurs slaïuls sur ce point, au lora. IV des
Anpi'ilocles du P. Martèae.
(li) Si quis anleni suorum et maxime domeslicoruni cu-
r.nm iinu liabet, Ddeiu negavit, et est iiitideli deterior.
Timolh. v,8.
(7) IJpiiediclus... tibi diœccsis N. qui, ut asseris, de
nobili génère |>ioci'ealus e.xislis, ul in privalû domus luje
solKa; lialjilaiiouis oratorio, ad tiocdoeenler nniro exslru-
cio et uruaio. seu exslrueudo et oruaudo.ab oujuibu» usii
à souhaiter qu'il y fût d'usago d'en diminuer
le nombre qui se multiplie à l'excès, ou du
moins do parer aux inconvénients (jui en
naissent. A l'aide d'une chapelle souvent
assez peu décente et quelquefois interdite,
comme nous le dirons dans un moment, les
paroisses , quoiqu'à la porte du château,
sont désertes. Le plus petit seigneur se trou-
verait déshonoré s'il priait Dieu avec ses
vassaux. L'exemple du maître est fidèlement
suivi par ses domestiques ; une messe brèvit
et rapide sanctifie toute la semaine. Point
d'instruction au logis, point à l'église, où
l'on ne va pas, et où très-souvent, sous
prétexte de service, on ne peut aller. De là
l'oubli de Dieu, et tous les dé-^oidres qu'il
enfante. Tout cela sera un jour la matière du
rigoureuxjugenienlque saint Patil a annoncé
à ceux qui négligent le salut de leurs do-
mestiiiues (0). Mais si les maîtres sont sévè-
rement punis, n'y aura-t-il rien pour ceux
qui se prêtent trop aisément à leur indo-
lence? Après tout, le malheur des temps fait
courber la règle ; il y a encioe moins
de scandale à entendre la messe chez soi en
déshabillé qu'à ne l'entendre point du tout.
5. Cependant pour Iracer un plan de con-
duite ()ui pourra servir , j'observerai qu'à
Rome, où, si l'on eu croit certaines gens
mal informés , les dispenses coulent nuit et
jour comme 1 eau des fontaines, on est
extrêmement précautionné sur l'artiile des
chapelles privées. L'usage n'en est accordé
qu'à des gens de condition. On n'y peut dire
(lu'une messe par jour. Les domestiques qui
l'entendent, si leur maitre n'en a pas besoin,
sont encore obligés de l'entendre à la pa-
roisse. 11 en est de même des roturiers, à
qui l'éloignement de l'église et les mauvais
chemins l'ont moius de peine. Les grandes
fêtes de l'année n'entrent point dans le cours
de la dispense, et elle est toujours révocable
par l'ordinaire. Du reste la chapelle doit être
propre, située dans un lieu dégagé de tout
usage domestique , vue et approuvée par
l'évèque. Tout cela se voit bien distincte-
ment dans la formule (7) que nous mettons
au bas de la page.
6. Ce dernier article, qui ne place les cha^
pelles domestiques que dans un lieu décent
et isolé , mérite beaucoup d'attention ; et
les archevêques de la capitale, à qui de pa-
reilles grâces sont plus souvent deman-
dées , ne l'ont pas négligé. S'il y a encore ,
disait en 1709 M. le cardinal de Noaillcs ,
bus domestlcis libère, per ordinarium loci prius visiiaudo
et approbaudo, acde ipsius ordniarii licenli.i, <j"^ aibilrio
duratura, unam missani pio undiimuiue die, dumniodo iu
eadcm donio cclebrandi licouiia cju^e adluic durel, alleri
conoessa ii m fuerit, per queiucuniciue sai'crdolcui al» co-
deuiordinario approbalum, sxculareni, sru de superiorura
suorum lic^iuia ngularem , sine lauien quorunicunqua
Juriuui parocliialum i rjejudicio, ac Pasdi^lis, Pentroo>ies,
Nalivilalis D. N. J. C. necuon aliis solemuîcnbus anui
fcstis di.bus exceptis : in tua et faïuiliae tu», necnon lio-
spilum tuoruiu nobilium prascnlia, cetebrari tacere lib re
et licite pvissis et valeas indulgeuius, nou oitetanlibus, eu:.
Volumus auiem quod faiiiiliares servitiis tuis nou neccssa-.
rii, ibidem uiissa; inleresseules, ab otJligUioiie audiendi
niissaui iu ccel sia dietnis fesiisdeprxoepto minime liberi
ceiiseautur. Uuium Koiuse, etc. «
279
DICTFONNAIRE DES CERKMONIES ET DES RITES SACRES.
28f)
auelques-unes de ces chapelles à la ville ou à
ta campagne qui soit cotnme une espèce d'ar-
moire, ou fi étroite qu'il n'y aie qu'un autel
dans le mur, et que le prêtre à l'Iniruit soit
dans un lieu profane, comme salle, chambre,
antichambre ou. autres lieux semblables, nous
interdisons dès à présent lesdiles chapelles, et
déclarons que nous n'avons jamais eu inten-
tion de les approuver (1). Je ne doute point
qu'un règlement si sage n'ait lieu en plu-
sieurs autres diocèses. Cependant il est sûr
qu'on n'y a point assez d'égard, et des prê-
tres qui devraient savoir qu'on ne célèbre
pas impunément dans un lieu interdit, le
font tous les jours, ou par ignorance des
statuts, ou par une criminelle complai-
sance.
7. J'ai dit ci-dessus qu'd parler moralement
on ne peut célébrer que dans des lieux desti-
nés à cet usage. Et effet il y a certains cas
où l'on peut le faire ailleurs. Et cela arrive,
1° quand une église est ou inondée ou con-
sumée par le feu , ou entr'ouvorle de ma-
mière à annoncer une ruine entière. 2° En
îemps de peste, comme il arriva à Marseille,
vers la On de la contagion. 3* Quand faute
■d'église, ou d'église proportionnée à la mul-
titude des fidèles, il faudrait qu'un bon nom-
bre d'entre eux perdit la messe [i]. C'est
pour cette raison qu'on célèbre en pleine
campagne pour les troupes, et sur le rivage
<ie la mer pour les mariniers pendant la
tourmente. *° Quand l'usage pour de bonnes
raisons a dérogé à la loi. Ainsi on offre le
sacriflce dans l'appartement des princes, soit
pendant leur maladie, soit après leur mort;
l'Eglise tempère ses lois en faveur de ceux
qui la protègent. Ainsi encore les évéques
ont droit de faire dire la messe partout où
ils se trouvent, parce qu'il ne convient pas
qu'ils soient un jour sans l'entendre. Clément
XI avait voulu que ce privilège n'eût pas
iieu dans les maisons des laïques ; parce que
quelques évéques en abusaient pour procu-
rer aux sèfuliers une commodité à laquelle
ils n'avaient pas droit. Deux de ses succes-
seurs l'ont rétabli (3) pour le cas de visite,
de voyage et de séjour nécessaire dans ces
sortes de maisons.
Plusieurs théologiens célèbres [h.) croient
qu'en.certains jours de dévotion on peut,
quoiqu'il ne soit pas fête de commandement ,
dresser un autel hors de l'église , en faveur
du concours à qui cette même église ne
fiufflrait pas à cause de sa petitesse. Us ajou-
(1) Recueil des Mandements, etc., pag. 498.
(2) « Sicubi.... a Normaïuiis... et a malis Christianis,
seu alio qualicuiique modo ecclesiœ fueniit incensje et
coiiibustœ ; in capellis cum tabula coiisecrala uiissas iuie-
rim celebrari permillinius, donec ecclesise ipsae restaurari
queaiit. In itinerp vcro posais, si ecclesia defueril sub
Uio, seu iu teiuorlis, si tabula altaris consecraia carleraque
sucra ministena ad id ollicium perlinentia ibi afruerim
inissarum solemnia cplel)rari concedinius : aliter omninô
inlerdiciinuj. » IJisi. de Coiisecrat., cap. 30.
(3) Voyez la bulle iposfo/icimwistoii d'Innocent XIII
du 1.3 mai 17-23, vl la bulle Iiisupremo de Konoii Xll'l dû
17 sei.teiuhre llU, ou du moins .Merati in indice Decr'eto-
rwn, n. 919, et Benoit XIV, deSacrif. lib. m. c. 6, n. 6.
(4) Navarre, Suarez ; Lugo, disp. 28, n. 40: Ouai-li
wri. m. tu. lo.seci, 1. dub.V '
tent que la permission de l'évéquc est alors
d'une nécessité , non de rigueur, mais do
simple bienséance. Je suivrais sur cela , et
je suivrais sans peine, un usage que je trou-
verais bien et dûment établi , mais je ne
voudrais pas l'introduire.
8. On a longtemps douté si l'on peut dire
la messe sur mer. Saint Antonin , Navarre ,
et plusieurs théologiens respectables ne les
voulaient pas, parce qu'il y a toujours quel-
que danger ([u'un ouragan imprévu ne ré-
pande le précieux sang. Un savant cardinal
cite plusieurs exemples de permissions re-
fusées à ce sujet par le saint-siège (5). Ce-
pendant Clément XI l'accorda en l'OG à
messieurs de Malte, qui représentèrent (jue
leurs grands navires avaient plus de sta-
bilité. Ce pontife exigea seulement (]u'il y
eût toujours à côté du célébrant un prêtre ou
un diacre qui veillât sur le calire; et qu'on
ne dit la messe que lorsque le ciel serait
serein , la mer tranquille , et le vaisseau
éloigné du rivage. C'est à peu près ce qu'on
fait dans nos vaisseaux : et l'on pourrait en
justifier la pratique par l'usage des temps les
plus reculés (6).
9. Nous allons entrer dans l'examen d'une
question qui nous arrêtera un peu de temps
mais dont la discussion est tout à fait de
notre compétence. Il s'agit de savoir .'i tout
lieu, qui a été une fois consacré ou béni, est
propre à la célébration de nos mystères. Il
est bien sûr que non , puisqu'il u'ist permis
de célébrer, ni dans une église violée , ni
dans celle qui aurait été interdite , ou qui
serait devenue exécrée. Je me sers de ce ui it
parce qu'il n'y en a point dans notre langue,
qui puisse le suppléer.
10. Une église est dans le dernier cas ,
1° quand elle est renversée en tout, ou pour
la plus grande partie, même quant aux mu-
railles. Car alors, fût-elle absolument re-
bâtie des mêmes matériaux , elle a besoin
d'une nouvelle consécration , parce que ce
n'est plus moralement la même église. Ce
serait autre chose s'il n'y avait que le toît
et les bois brûlés , car la consécration se
faisant sur les murs , elle est censée sub-
sister, tant que ceux-ci subsistent (7 . Si
cependant ils étaient tellement rongés en
dedans que leur surface extérieure fût ré-
duite à rien, alors, quoiqu'ils fussent encore
sur pied , leur consécration serait absolu-
ment éteinte. Mais elle demeurerait en son
entier, si cette surface se mangeant peu à
(3) Card. Albitius, lib. de Inconstantia in Dde, c. 34, n-
133.
(6) Voyez Baronins ad ann. 57, 404 et 708 ; Surius, sur
S. Louis, au 23 ani^t, Vericelli, de Àpostol. Mmionih., lit.
8, q. 133, n. 9, etc Mais remarquez avecBenoli XIV que
le privilège d'un autel portatif, avec la permission de célé-
brer in lûco twneslo et lulo, ne suffit pas pour célébrer sut
mer. Bened., de Sacrif., ibid., n. U, pag. 293.
(7) « Ligneis a-dificiis ecclesise veslrœ casu ronsumptis,
pariclibus l:imea illa;sis, ac mensa principalis altaris in sua
extremilatc modicam passa fracturam... inquisiiioui iusb
faliter duxinius respondendum, quod cum parieles in sua
iiite!,'ritat.> permauseriut, et labida altaris mota, vel enor-
miler laesa non fucril; ob causam Ffiediciam nec cccle.-ia,
nec altare débet denuo consecrari » Innoc. III, cap
Ligneis, de consecratione ecclesi.'E; V. lib. in, til. iQ^
Vojez aussi le c»n. 24 de consecrat., disi. i.
88i
LIE
LIE
282
peu , on la rélaoïlssait succnssîvnmcnt ; lant
parce qu'un mur qui ne se refait que peu
à peu est toujours réputé le même, que parce
que la consécration, qui n'est qu'un être
moral, va du tout aux parties; et que celles-
ci , lorsqu'elles sont en plus grand volume ,
la communiquent à celles qui y accrois-
sent (I). A plus forte raison une éjjiise que
l'on blanchit ne perd pas sa consécration.
Il en est de même de celle qu'on incruste de
marbre. 2° Une église tombe encore dans le
cas de ce que nous appelons exécration ,
lorsqu'on l'augmente tellement en long ou
en large, que l'accessoire passe le principal.
Ce serait awire chose, si l'ancien corps l'em-
portait toujours sur les parties qu'on y
ajoute : car il suffirait alors que ces nou-
velles parties fussent bénites ou par l'évê-
que, ou par quelqu'un à qui il donnerait le
pouvoir. ."î* On traite comme non consacrée
une église dont la consécration est vérita-
blement douteuse : et elle est censée telle ,
quand on ne peut la justifier ni par litres ni
par inscriptions, ni par témoins (2). Un seul
homme de bien qui l'attesterait , ne fût-il
témoin que de atiditu , suffirait, selon plu-
sieurs théologiens que je suivrais sans
peine. Les crois que l'on a coutume de
peindre sur les murailles, sont une preuve
de fait, contre laquelle on ne s'inscrit point
en faux. 4° Il y a encore d'autres cas, quoi-
que non exprimés dans le droit , où une
église , sans avoir besoin d'une nouvelle
consécration , ne peut décemment se passer
d'une nouvelle bénédiction. Comme lors-
qu'un temple qui a servi à la superstition
ou à l'hérésie, revient aux catholiques ses
anciens possesseurs , ou qu'ayant clé long-
temps sans porte et sans toît, il a élé livré à
des usages profanes. 11 en serait de même
d'une église où quelqu'un aurait élé battu à
outrance sans effusion do sang. C'est qu'en
général il jie convient pas de passer d'une
extrémité à l'autre, et qu'on ne voit qu'avec
peine un lieu qui, deux jours auparavant,
était traité comme profane, servir aux plus
augustes mystères de la religion. Il est donc
alors très à propos , sur l'avis de l'cvêquc,
d'asperger les murailles d'eau bénite. Dans
le cas d'une église déshonorée par les céré-
monies de l'erreur et de la superstition , on
visite encore les autels, afin de voir s'ils sont
dans l'état requis pour qu'on puisse y célé-
brer, et on y répand de l'eau bénite pour
réparer l'outrage que Dieu y a essuyé.
Quelques docteurs pensent (.3) que tant
que le pavé d'une église qui n'est que bénite
subsiste en son entier, elle n'a pas besoin
(1) «Si parietessuccessivo fuerint reparaît, eadem ac
anle ecclesia intelligitur, et kleo sullieit, si lantiim rccon-
cllietiir cuin anuaexoicisala, el eum sulemnilate niissse. »
S Aulonin. ii part. Summœ Tlieolog., lit. ii, c. 6, §8. Les
autres itiéologiens ne demandent point communément la
réconciliation, dont parle ici S. Antonin. Je n'en ferais une
espèce de nécessité que dans le cas oii l'on aurait] fait de
lrès-f;randes réparations a une église.
(2) « Df' ecclesiaruni consecralione qnoties dubilalur,
et nec certa scriptura, nec certi testes exislunt, a quibus
consecralio sciatur, absque ulladuhilalione scitote cas esse
tonsecrandas : nec talis dubilatio facil ilerationem, quo-
niau Don moostratur esse iteutum,qaocl aescitur facluni.i
d'une nouvelle oeneaiction , quoique ou reste
on la rebâtisse tout à neuf. La raison qu'ils
en rendent, c'est qu'il en est de la bénédic-
tion par rapport au pavé comme de la con-
sécration par rapport aux murailles ; et que
la première est attachée à celui-là, comme
la seconde est attachée à celles-ci. Je n'ose-
rais suivre un sentiment qui n'est ni bien
sûr, ni bien respectueux : les murs sont à
l'égard d'un édifice un tout autre objet que
le pavé.
11. Une église est violée, poUuta , 1° par
un homicide volontaire et grièvement inju-
rieux au lieu saint; i° par l'effusion du sang
humain , pourvu qu'elle soit volontaire et
mortellement coupable ; 3' par le péché de
mollesse et tout ce qui s'appelle votuntaria
humani snnf/uinis effusio; k' par la sépulture
d'un excommunié dénoncé , ou d'un infidèle
non baptisé. Ce serait autre chose s'il étail
question d un catéchumène , ou même d'un
hérétique toléré. Le premier censé mort
avec le désir du baptême; le second, à rai-
son du sacrement de la régénération , n'est
pas absolument traité en infidèle dans le cas
présent. Ainsi pensent d'habiles gens ('*),
et en fait d'usages leur autorité a toujours
du poids. Reprenons ces différents articles,
et donnons-leur au moins une parfie du jour
dont ils sont susceptibles.
12. Je dis donc d'abord qu'une église est
violée par l'Iiooiicide et je dis sans restric-
tion par rajiport aux personnes , parce que
le droit n'en fait point (5). Ainsi qu'on tue
dans le lieu saint un chrétien ou un infidèle,
qu'on se tue soi-même ou qu'on en tue un
autre , qu'il y ait dans ce meurtre effusion
de sang ou qu'il n'y en ait point, tout cela
est égal. Mais il faut que ce meurtre se fasse
véritablement dans l'enceinte du lieu saint,
c'est-à-dire, dans cet espace qui s'étend d'un
bout à l'autre, et du pavé à la voûte inté-
rieure. D'où il suit qu'un honiicide coniiiiis
dans une sacristie proprement dite, dans le
clocher, au dessus du toît, ou même de la
voûte , dans des appartements attachés à
l'église, dans un souterrain qui ne serait pas
fait pour la sépulture des fidèles (G) , ne
violerait pas l'église ; parce que toutes ces
choses étant destinées non aux divins offi-
ces, mais à des usages différents, qui n'y
ont qu'un rapport plus ou moins éloigné ,
n'entrent point dans la notion précise du
lieu saint, tel que nous l'entendons ici.
Par la même raison, si on pendait quel-
qu'un au mur de l'église en dehors, l'église
ne serait pas profanée : il n'y aurait que la
cimetière, en cas qu'il fût contigu à l'église:
Can. 6 d.^ consecrat., dist. 1.
(3) (Juarti, pari, m, lit, 10, ad num. 2, dub. 7, p. 400
edil. Venet.
(4) Vid. Sayr. lib. v. Tliesanri, cap. 16, n. 24; Suarez,
disp. 70, sect. 1 ; Lugo, disp. 20, n. 57.
(5) « Si homicidio vel adulterio ecrlesia violata fuerit...
denno consecrelur. Can. 19 de Consecr., disl. l.Si eccle-
sia non consecrata, cujuscunque seniine fuerit aul san-
guinis effusione potlula, etc. » Greg. IX, cap. 10 de Con-
secr. eccl.
(8') Quand même il serviraitîi la sépulture, si l'on y en •
trait par deliors, sa violation n'entraînerait pas celle Ja
l'église, t Hou de l'éditeur.
2U3
PIGriONNAlRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
2U
car quoique la profanation de 1 "église em-
porte (Pile du cimetière qui la touciie , la
profanation du cimetière n'induit pas celle
«le l'église. C'est que s'il est de l'ordre que
l'accessoire ait le sort du principal, il ne
convient pns que le principal ait l;i destinée
de l'accessoire (l). Lorsqu'un cimetière est
violé, le cimetière voisin ne l'est pas, quand
il y aurait une porte de communication. 11
en serait de [iiéme d'une église de iaqijolle
on entrerait dans une autre. Toutes ces déci-
EiiMis sont autorisées par le suffrage des meil-
leurs théologiens.
L'église serait encore profanée si quel-
qu'un, même sans effusion de sang, y était
frappé d'un coup mortel , quoiqu'il n'en
mourût que quelque temps après dans sa
maison ou ailleurs. C'est que dans le lan-
gage commun dont les canons ne s'écartent
pas, on dira toujours qu'une telle personne
a été assassinée dans l'église. Il faudrait
raisonner antrenienl si un homme, de l'en-
trée de l'église , où il se serait placé pour
mieux couvrir son jeu, tuait d'un coup de
pierre ou d'arquebuse son ennemi dans la
rue voisine , car ré;;lise n'en souffrirait pas,
quand même le blessé viendrait y mourir. Ce
serait tout le contraire, si du dehors on frap-
pait à nihrt celui qui est deilans. La raison
île tout ceci est sensible. Dans le dernier cas,
c'est dans le lieu saint que le crime est con-
sommé; dans le premier cas, il n'est con-
sommé que dans un lieu profane
Mais que faire dans l'intervalle du temps
qui s'éroule entre un coup donné dans l'é-
glise, et la mort très-probable de la personne
qui l'a reçu? Cabassnt (2 fut autrefois con-
sulté sur ce cas à l'occasion de deux femmes,
dont l'une prit l'autre si violonmient à la
gorge, que celle-ci tomba à terre sans con-
naissance et sans respiration. Sa réponse fut
qu'il ne fallait ni réconcilier l'église, parce
que la malade, quoique condamnée par les
médecins, n'élail pas encore morle, ni con-
tinuer, pendant ce temps d'incertitude, à y
faire les divins officos. Ponlas cite coite dé-
cision et l'adopte (3). Gibert est d'un autre
avis (i), et il souiient qu'un lieu saint est
violé, tant par un fait de -cctic nature que
pir une plaie morlelie , qnoi(iue sans eflfu-
sion de sang. Il se fonde sur une décrétale
d'Innocent III (5) ; mais comme elle n'est pas
bien claire , et que l'usaire peut restreindre
les canons aussi bien que les étendre, je
m'en tiendrais au sentiment de (lahassut : à
cela près qu'en attendant l'événement, je cé-
lébrerais dans mon église les jours d < diman-
che et de fête, surtout s'il n'y en avait point
d'autre dans le lieu où je pusse le faire.
(1) « Si ccclosiam pollui sangiiinis effiisione conlingat,
ipsiiis cœmelprium, si coaiiguum sii eideni, censi-tiir esse
piillumni : uni.' a ilequani riiconcilialiim fuciit, non Jebet
aliiHiis in oo sepeliri : si'cus, si romoinm iuerit ab p.aileni.
Non sic qnoque ui casu converso sunlinius, ut xidelicet
polUilo coenielerio, quanivis ccclfsjœ couliguo, d.'beat ec-
clesi.i rppniai i pnllnu : ne minus di»;buiu, ni;pjns, aut ac-
ces<;orium, piincii ali^ ;id se Iraliere vidfnUir. » Bonifac.
Vlll, c;ip. unie, de Coiisecr. eccles., in 6 lib. ni. lit. 21.
(2) Oihassai. Theor. el praxis, lil). v, cap. 21, u. 16, n
AU edit. fol. r , , , , ,i
J'ajoule que l'homicide, pour violer un lieu
saint, doit être volontaire, parce que les ca-
nons ont voulu venger l'injure faite à Dieu,
et qu'il n'y en a point où il n'y a point de
liberté, .\insi lorsqu'une pierre se détache
de la voûte, et qu'elle lue quelqu'un, ou
qu'un insensé se casse la tête ou la casse à
un autre, l'église ne jierd puint son premier
état. Il en serait de même, si un homme en-
core à demi endormi avait moins de liberté
qu'il n'en faut, pour faire un péché mortel.
Dans le doute je prendrais le parti le plus
sûr , c'est-à-dire que je réconcilierais l'é-
glise : mais je ne me croirais pas obligé de
recourir à l'évêque, si ce n'e»t pas une
église consacrée 6)
Enfin j'ajoute de plus que ce même homi-
cide doit être injurieux au lieu sacré dans
lequel il est commis : d'où il suit qu'un
homme qui, en gardant les bornes d'une
juste défense, lue dans l'église un assassin
qui le poursuit en désespéré, ne la profane
pas dans le sens des canons. Il en est de
même d'un suisse, qui frappe plus fort qu'il
ne veut en écartant la foule. Mais un juge
qui y ferait étrangler un voleur la profane-
rait , parce que la maison de Dieu n'est pas
un théâtre destiné aux exécutions publiques.
Le massacre d'un nouveau Thomas de Can-
torbéry la violerait encore. Si le sang des
martyrs consacre les temples du Seigneur, le
crime qui les fait couler les déshonore (7).
13. Je dis en second lieu que l'église est
violée pai l'effusion du sang humain : nous
l'avons déjà vu dans la décrétale de Boniface
\IU. M. lis il en est de cette effusion comme
de l'homicide : elle ne suffit pas toujours
pour opérer cet effet. Il faut qu'elle aille au
péché mortel. D'où il résulte que l'église
n'est pas violée quand de petits enfants s'y
sont battus jusqu'au sang, ou qu'un père,
dans un premier mouvement, a donné à son
Ois un soufflet qui l'aura fait saigner du nez ,
ou qu'un homme en aura blessé un autre,
pour se garantir d'un traitement pareil; ou
qu'un chirurgien ou tout autre aura coupé
le bras à quelqu'un, à qui iji ne pouvait au-
trement sau\ er la vie
Un coup atroce , mais sans effusion do
sang, n'induit pas le genre de profanation
dont nous parlons. C'est un grand mal de
meurtrir le corps d'un innocent. L'Eglise au-
rait pu le punir, puisqu'elle en punit de
moins cnorn)es. Le célèbre Gibert, ainsi que
nous l'avons déjà dit, prétend qu'elle l'a fait;
et il pose pour principe que, comme un lieu
snint n'est jamais violé par une blessure lé-
gère, quoique suivie d'un ruisseau de sang,
il l'est toujours par une blessure sèche, qua\id
(3) Ponlas, v. Eglise, cas n.
(i) Gilierl in C-ibassut ubi slalim; et in rorpore Juris
Canonici. loin. It, lil lo, q. 24 ri 2â, p. ola edil. Genève.
(5) « l'roposui-li quod ( in ccclosia S. Jacolii Coin|io -
slellani) liomicidia conli:>gunl fieri inlordum el aliiiuando
vulnpia iriterunlnr. Fralernilali Hue Uiliicr res[inndemus,
quodiiiauiMiic ccclosia cl aliari, ipsa reconciliaii polcrit
per fl(|U3ni cuni viiio cl ciiiure tjeneUii:lo. » luiioc. Ut,
cap. -4 (le Coiisecr. eccles.
(6) Voij. plus loin, n. 17.
(,7) CabaSâUl ubi su^ra, u. 0 ; PoulïS, ibid. cas 13.
I
S8S
LIE
LOS
336
elle est considérable (1). Mais (ont bien
pesé, nous croyons dovoir suivre le torrtMit
des (iiéulogieiis, qui nous porte d'un autre
côlé (i). Les canons, surtout en matière p(^-
n;ilc, doivent s'entendre selon l'intcrprélation
commune. Le pape el les cvèques d'Italie,
sous les jeus desquels on cnseignii notre
sentiment, ol qui l'ont appris cux-môines
dans les écoles de droit, ne se seraient-ils
jamais expliqués sur une loi toujours mal
entendue? Ainsi en admettant la première
partie de la décision de ce savant homme, par
rapport aux blessures léi;ères , nous conti-
nuerons à rejeter la seconde, en avertissant
avec Zerola, v. Pollutio Ecclesiw, (juc si on
avait l'ail à quelqu'un dans l'église une
grande contusion, qui d'elle-même ou par le
fer (lu chirurf;i(Mi donnât du sang dans la
suite, cette effusion postérieure opérerait la
profanation de l'église où le coup aurait été
donné.
ik. Je dis en troisième lieu que l'église
est violée par l'incontinence extérieure, soit
qu'elle soit jointe au commerce charnel, soit
qu'elle en soit séparée. En effet, la loi parle
d'une manière générale {■)) , et il n'est pas
de l'ordre do distinguer où elle ne distingue
pas, à moins que l'usage ne l'exige ainsi : ce
qui n'a pas lieu dans le cas présent. De là on
infère (|ue si plusieurs personnes se reti-
raient dans un lieu saint , et que les uns y
tombjjsent dans l'adultère ou la fornication,
les autres y exigeassent le devoir conjugal,
ce lieu serait profané; pourvu, comme nous
le dirons dans un moment, que ces dilTe-
rentcs espèces de transgressions vinssent à
éclater Je dis ces di/férentes sortes de trans-
gressions ; car c'en est une d'avoir moins
d'égard pour la majesté de Dieu que l'on
n'en a jionr une longue maindic de son
épouse. Celte décision est de saint Anionin,
de Navarre, de Sylvius el des plus sages doc-
teurs (■'••) .
15. Je dis en quatrième lieu que l'église
est violée, lorsqu'on y enterre ou un excom-
munié dénoncé, ou un pa'ien , ou tout antre
inlidèîe non baptisé. Les deux parties de
cette règle sont établies par le droit (o), et
confirmées par l'usage.
Si un excommunié nommément dénoncé
avait donné avant sa mort des marques de
(1) «RecUiis ilocuissol Cabaisulius ecclesiam [lolliii per
\u\iius alros in ea intlictum, sive cIThsiis fiierit sanguis,
siveiioii fuerit, iioiiMi-o poUiii, si iimdicuin siL viiliiiis,
licet noii moilicn s>it sanguiuis elVasio. > Giberl in nuin. 9 :
Cabassiit. lib. v, cap. 21, p. 423.
(2) Sylvius, in m p., q. 83, art. 5, cl alii comniuniter.
(3) « Si ecclesia non coDsecrala, cujuscuinqne semine
fueril, aul sanguiniselTusione pullula, aqna proiinus exor-
cisuta lavptur. » Greg. X, cap. 10 de Con.secr. eccles.
(.41 «Secundus casus violai iunis est propler adullerium,
et qualemcuniquo seininis cmissionem volunlarie procnra-
lani, sivc cum aliis, sive per se soliim, oliain per aclum
conjugaleni, ut si vir cognoscai uxorem m ecclesia. »
S. Anloiiin. inp., lii. 12, c. 6, § 4; Navarrus, Sylvius: Pon-
tas, V. Eglise, cas l'i.
(S) « CiïmeUria, in quibiis excommunicalomm corpora
sepelri conlingit, reconcilianda cruut aspcrsiune aqujB
solemnuer heiieilicite. » luuoc, III, c. 7 (le recuiicH. eccles.
\id. cap. 27 0128, disl. 1, de Co^isen:
(G) « yuantacuniqne pa'iiitfiui;c signa pi-;ccosserint, si
lanieu moiie pr<evenlus, absoluUoiiis benelieium non po-
lueniobiiaere.Quamvisabsolutusapuil Deutn fuisse cre- -
repentir, et qu'il n'eût pu recevoir l'absolu-
tion des censures , on ne pourrait l'enterrer
dans un lieu saint sans le profaner, parce
que, pour jouir du droit de la sépulture chré-
tienne, et pour larliiipcr aux |)rières com-
munes de l'Eglise, il f;iui y être réincorporé,
quand on a eu le malheur d'être retranché
de sa communion (Cj. Heureusement ce
droit peut se recouvrer après la mort : il
suffit pour cela que l'Eglise lève la défense
qu'elle a faite à ses enfants de prier pour
ceux qui ont mérité sa disgrâce. Au reste il
n'appartient qu'au supérieur de lever les
censures qu'il a portées : ainsi on doit re-
cotirir à lui, quand une pressante nécessité
n'oblige pas d'en agir aulremenl (7).
Quand un homme a été assez malheureux
pour mourir de gaieté de cœur dans l'excom-
uiunication dont il avait été personnelle-
ment frap|)é, et que par surprise ou par fai-
blesse il a été inhumé en terre sainte, il faut
préalablement exhumer son cadavre, si on
peut encore le distinguer des autres, et le
jeter dans un lieu profane (8 . S'il élail ques-
tion d'un païen ou d'un infidèle, le droit
veut qu'on racle les murailles, quand l'é-
glise n'a été que bénite (9). Il suKil, selon
plusieurs docteurs après la Glose , de les
blanchir (10) ; cl je croirais volontiers qu'un
évêque peut dispenser de celte dernière cé-
rémonie, à cause du temps, de reml)arras,
ou de la pauvreté des lieux. Je ne sais si
Ducasse, Cabassut, Giberl el les autres écri-
vains français qui n'en disent rien, n'ont pas
voulu insinuer par leur silence que cela n'est
plus en usage, au moins parmi nous. Au
reste en fait d'exhumation, il ne faut rien
faire sans avoir reçu les ordres de ^év«'^que.
C'est un avis que Van-Espen donne d'après la
Glose (11). La chose parle d'elle-même : rien
de plus sérieux ni de plus défendu que l'ac-
tion de violer les sépulcres. D'ailleurs on
donne quelquefois la sépulture ecclésiasti-
que à ceux auxquels on a pu refuser publi-
(luemenl la communion (12).
Si un enfant mort sans baptême, après
être sorti ou avoir été tiré du siin de sa
mère, y eût été remis, et qu'on l'cûl enterra
dans un lieu saint avec elle, ce lieu serait
prolané (13). Ce serait autre chose s'il y était
toujours resté. 11 est alors regardé comme
dalnr, nondum tanicn liahcmliis est apud ecclesiam abso-
lulus. PolLsi lamcn et débet ei Ecclcsiœ bem-liilo siibve-
niii, ut de ip=his vivenlis pœnlleiilia per evidenlia signa
consliterii, dcfunclo eliani absolniionisbenelicium inipeu-
dalnr. » lanoc. lit, ca|i. iS, de Sent, cxcomm.
(7) a Sialuiiuns ut illiusiuorlui absolinioa scde aposlo-
lica requiraiur,(juicuni vivercl, ali ea Ihcimi ab^olvendns.
Alioruni auleniabïohilioneni... cinieris inihilgcinns, a qiii-
bus, duni viverent, fuerant absolvondi. » Idem ibid.
(8) « lîcelesiani, in qna m'rlnormn cadavera inlidelium
sepelinnlur, sanctiliijre non licet : sed si a|ita videlur ad
consecrandum, inde evulsiscorporibus, et rasis parietibus
vel lignis ( alias lotis lignis ) ejus loci, aedilicelur. » Cap.
28, de Consecr., (i\sl. 1.
(9) Cap. mox citato.
(10) Layman, Pirrliing in tit. 40, lib. m, n. 14, et alii
passini.
(11) Van-Esppi), pan. n, lit. 38, de sepulluris, a. 33.
{M) Mem, ibid. n. 29.
(15) f ieliler croit plus probabli- li- senlinient opposé,
quand IVufant est né de. parents chrétiens. Mgr Gousset ia
pense 3iU9i ; du nioios il cause du doute, on a^il cuiuuiâ
M7
DICTIONNAIRE «ES CEREMONIES ET DES RITES SACRES,
288
une pnriic du tout , et il en suil la condi-
tion (1).
IG. Il y a sur tout ce que nous venons de
dire plusieurs remarquis à faire : nous ne
les ferons qu'en pclit, parce ((u'un long dé-
lai! nous nii^neraiî trop loin. Il faut donc
oltserver 1" qu'une église n'est jamais profa-
née par au( un crime, tant qu'il reste secret,
et il est censé tel, quoiqu'il soit connu du
prêtre el d'une ou deux personnes (2) ; 2°
que la seule notoriété de fait suffit pour
qu'une église soit violée : il'où il suit qun,
si, pendant qu'un prêtre est à l'autel, il se^
commet un lioinicide en présence de plu-
sieurs personnes (3), ce prêtre doit se retirer,
à moins qu'il n'ait commencé le Canon. 3°
Qu'une église peut être profanée par une
action non coupable , comme si on y enterre
de bonne foi un infidèle ou quelqu'un qui
doit en être exclus; i» Que quoique les p(>r-
sonnes dont l'interdit csldénoncé soient com-
parées dans le droit à celles dont l'excom-
niunicalion a élé juridiquement publiée, leur
sépulture ne viole pas les lieux saints, parce
qu'il n'y a aucune loi qui l'établisse, et que
nous sommes ici en matière pénale ; 5° que
quoi qu'en aient pensé des gens éclairés, il
n'y a aucun fondement de croire qu'une
église où l'on a célébré de bonne foi, soit
réconciliée par là ; 6" que quoiqu'on ne
puisse sans crime dire la messe dans une
église profanée, on le fait sans encourir ni
suspense ni irrégularité {'*) ; 7° que quoi
qu'en pense Sylvius, il est faux qu'une église
consacrée ou bénite par un évêquo nommé-
ment excommunié, ait besoin d'être récon-
ciliée avant que l'on puisse y faire l'ofûce.
Ce sentiment n'est fondé que sur des raisons
de parité qui ne font pas loi : et quoiqu'il
ait été autrefois très-suivi à cause de l'auto-
rité de saint Antonin et de plusieurs savants
hommes, qui l'avaient ou trouvé ou adopté ,
Suarez (5), si habile dans ces matières, lui
a porté un coup presque mortel ; 8' qu'un
lieu saint n'est pas non plus violé parce
qu'un excommunié dénoncé a osé y célébrer.
Les peines ne s'encourent pas sans une loi
qui les décerne, et il n'y en a point ici ; 9»
que quand une église est violée, polliita, les
autels le sont aussi; et que par la raison des
semblables elle l'est quand ceux-ci le sont,
ou même un d'eux ; mais que quand elle est
g'ilélait cerlnin que le liou n'esl pas profané; mais il est
(lélendu il'inlimner dans un lieu saiut un enfant mon sans
l)a(iièrne. Yoy. tliéol. morale, l. II, de l'Eucli. ( Noie de
lédiieiir. )
(1) Sylvius, Pyrrliing, etc.
(2) Il est bien vrai, ainsi que le remarque Dueasse, que
c'est le crime, et non la pul)licité du crime, qui fait la
profanation ; mai> je prends ici la profanation rclalivenient
à ses 1 Bl'Is extérieurs, el en ce sens ce savant odicial
pense comme les autres. Voy. Dueasse part, i, cUap. 8,
n. 7.
(3) « Si sacerdole célébrante violetur ecclesia anie
Canoupm. dimitialur missa ; si post Canouem, non dimil-
talur. » Riibiic pari, m, lit. 10, n. 2.
(4) c Is qui in ecclt'si'j sanguinis, aul scminis elTusione
pollut.i, vel qui prseseniibus niajori cxcommunicaliune no-
datis cplebrare pr;e;;uniit; licet in lioc teinerarie agal,
irregularilalis tanicn, (cuni id non sit expressuni in jure )
Uqueum non incurrit. » Bonif. VIII, cap. 18, de Sent. e.r-
com. in G. Le cliapilre 8, de Privilefl., ne décerne des
peines que contre ceux qui célèbrent dans ua lieu intcr-
exécrée, v. g. parce que les murs de la ur I
se sont écroulés, ses aiilels, ()ui restent en
entier avi'C le sanctuaire, ou qucliiui; cha-
pelle, peuvent encore servir au sacrifice. Itl*
que ce que nous avons dit jusqu'ici des
différentes manières dont un lieu saint peut
être profané, ne regarde que les temples pu-
blics, et non les oratoires privés et les clia-
pellcs domestiques oîi l'on dit la messe avec
la permission, soit du pape soit des évêqucs;
parce que le droit ne parle que des édifices
publics, et que les peines ne doivent pas s'c-
lendre. Ce sentiment a quelque chose de re-
butant, mais il est également reçu des théo-
logiens et des canonistes (C).
17. Mais que peut donc et que doit faire
un prêtre dont l'église a élé profanée? Du-
easse (7), qui se propose à peu-près cette
question, y répond, 1° que si celle église
avait été consacrée, il n'appartient qu'à l é-
vêque de la remettre dans son premier étal;
2° qu'en attendant qu'elle puisse recevoir
celle nouvelle consécration, un grand vicaire
peut, selon de savants auteurs (8 , soit ])ar
lui-même , soit par un autre prêtre qu'il
commettra pour ce sujet, l'arroser d'eau bé-
nite avec les prières et les cérémonies pres-
crites dans le Pontifical, et permettre d'y
faire le service divin ; 3' que quand un église
a élé seulement bénite, il suffit, selon Inno-
cent III, dans le di rnier chap. De Cunsecr.
ecclesiœ que aqua exorcizata lavetur, et cette
cérémonie, dit la Glose, peut être faite par
un simple prêtre (9).
Mais ce simple prêtre a-l-il besoin de la
permissioii de l'évêque ou de son grand
vicaire ? C'est sur quoi Dueasse n'a pas jugé
à propos de s'expliquer. Bonacina prétend
que cette permission est nécessaire, et le Ri-
tuel romain favorise ce sentiment, quand il
dit qu'une église violée, si elle n'a élé que
bénite, doit être réconciliée par un prêtre
que révê(ineaura délégué. Cependant le car-
dinal de Lugo,Quarli (10) et plusieurs autres
écrivains d'Italie soutiennent que la commis-
sion de l'évêque n'est nécessaire que de né-
cessité de bienséance. Je m'en tiendrais-là :
j'agirais de concert et sous les ordres du su-
périeur, «i je le pouvais faire : si le temps
pressait, fi que l'évêque fût éloigné, je pas-
serais outre. Le droit m'y autorise, au lieu
dit, comme le remarque Sylvius in m p., q. 83, art. 3, p.
ô9o
(o) Snar, disp, 8), sect. i. « Addunt aliqui sextoin £c^
clesiœ poUitlœ casum, quando bKc ali episcopo excommu-
nicaio consecralur, et beneilicitur id lainen (|uia in Jur«
non habelnr, alii omnes rejiciunt. » Lugo, disp. 20. n 5;),
Ponl.-is, V. Eglise, cas 5, croit (jue dans ce cas irès-ran: il
faut consulter l'évêque. Cela n'est point néces-aire.
(6) Lugo, disp. 20, n. 08. (Juarli, p. lu, lit. 9; cl vulgo
canonisiï" in lit. 40 lil). ni, PernUd.
(7) Ducasso, part. 11, chap. 8, n. 10, p. 182.
(8) Bonac. deilalnm., q. 41, punct. ult., n. 27. Cabas-
sul, lib. v, cap. 21. Ce sentiment nous paraît sûr, ci il 1
élé adopté en Sorbonne. La raison est qu'une église pio-
fanée esl dans le même cas oii ollr se trouvait .iv.inl 1 1
consécralion. Or, un évêqiie et son gr-snd-vicaire peuvent
perniptlre de célébrer dans un lieu qui n'est ni consacra
ni béni. Les chapelles n'ont pas besoia de l'ôtre, de droit
commun.
(0) You. la noie 1 de la pag. suiv.
(10) Lugo, ibid., n. 61 ; Quani, ibid., dub. 10, p. 40t
S80
LIT
LIT
â'Jtt
Ho. ti'v o[ poser (1). Aussi Siînrcz onscigne (2)
iJOe si une église est profanée penil.'iiit qu'un
s Jirétre y célèbre el avant qu'il soit arrive
' au Canon, il peut sur-le-chatiip la réconcilier
par l'aspersion de l'eati bénite, et les autres
courtes et faciles cércinoiiies qui sont pres-
crites dans le Rituel ou Cérémonial. C'est
autre chose , ajoule-l-il quand l'église est
consacrée: car alors on a besoin ou du mi-
nistère de l'évéquc, comme le prétend cet
auteur, ou du luoins de la permission du
grand vicaire, comme Ducasse nous le disait
tout à l'heure. Les supérieurs de l'ordre de
Saint François et des jésuites peuvent récon-
cilier leurs églises, quand même elles ont
été consacrées : c'est ce que dit Pichler sur
le titre De Consecratione ecclesiœ, n. 9.
Nous ajouterons, pour finir cet article
que quoiqu'il n'y ait que les cas dont nous
venons de faire l'énumération qui impri-
ment à un lieu sacré ce caractère de flétris-
sure, au moyeu duquel il n'est plus permis
d'y célébrer nos augustes mystères , il y a
beaucoup d'appa.'euce que tous les péchés
commis dans son enceinte y prennent
l'empreinte du sacrilège soit véniel , si la
matière est légère, soit mortel, si elle est
considérable. Nous avons établi ailleurs ce
sentiment par des preuves qui nous ont para
et qui ont paru à d'autres, capables de faire
impression (.3). Elles seraient toujours for-
midables aux yeux de la foi et de la piété,
quand elles ne seraient propres qu'à répan-
dre du doute. Et peuvent-elles faire moins,
si ce n'est à l'égard de ceux qui vivent d'ha-
bitude, et qui dans un âge avancé rejettent
sans examen ce qu'ils ont, peut-être sans
examen admis dans leur jeunesse.
LINGES SACRÉS.
Voij, Autel, Bénédiction, Propueté.
LITANIES.
Ce sont des prières où l'on invoque tous
les saints et où l'on demande toutes sortes de
grâces; elles sont souvent prescrites dans
les cérémonies publiques. Voyez-les, avec
une analyse française, à l'art. Esuse.
On ne doit se servir que de celles qui sont
approuvées par l'Eglise et imprimées dans
le Bréviaire, le Missel, le Rituel, le Ponti-
fical. Il faudrait une concession apostolique
pour y faire des additions, ou se servir d'au-
tres litanies dans les offices publics, ou
les abréger quand on les chante. {Voy. les
décrets de la congrégation des Rites.)
Il y a obligation de réciter les litanies des
saints le 25 avril, si ce n'est pas le jour de
Pâques, et les trois jours de Rogations; ou
ne peut pas s'en acquitter le jour précédent
après laudes. Dans certains liiux, ce sont
des jours d'abstinence, et cette coutume doit
être observée. (Ibid.)
' Au jour de saint Marc et aux trois der-
niers jours avant la fête de l'Ascension, on
(i) « Si Ecclesia non consecrata cujuscunque seinmg
fuenl aut sauguims effusione polluia : aqua Proliiim
exorcisaia laveiur, »e diviuœ laudis mgana suspemlanlm-
El lameii quam ciuus ûeri poterit, consecranda . Greeor
1)L cap. hu. de Comcr. ecci. « Non possel dici, quod tro'
fait les processions des litanies majeures et
mineures. On y observe les choses qui sont
dites à l'art. Procession, excepté qu'il n'y a
point de thuriféraire , et qu'un sous-diacre
en surplis seulement porte la croix accom-
pagné de deux acolytes.
Lorsqu'on est entré au chœur, tous se lè-
vent après une courte prière, et demeurent
debout pendant qu'on chaule l'antienne
Exsurge, etc., après laquelle tous, excepté
le porte-croix et les acolytes, se mettent à
genoux; alors les chantres commencent les
litanies. Après qu'on a chanté Sancla Maria,
on se lève, la procession se met en marche
comme au jour de la Purification. Ceux qui
chantent sont seulement en surplis et mar-
chent vers le milieu de la procession. Quand
on fait un long chemin, les chantres disent
le verset tout entier, et le chœur répond la
même chose; s'il est court, ils commencent
seulement les versets, et le chœur répond
Miserere nobis, ou Ora pro nobis.
Lorsqu'on est le retour de la procession,
on se met à genoux pour achever les lita-
nies et les prières. Lorsqu'elles sont finies,
l'officiant dit à voix haute l'aler noster, que
l'on continue à voix basse ; après avoir
chanté Et ne 7ios inducas in tenUitionem , il
commente le psaume Deus in adjulorium;
ceux du côté droit continuent le reste du
verset, et ceux du côté gauche disent l'au-
tre verset, et ainsi alternativement on achève
le psaume; ensuite l'officiant continue les
prières auxqueili-s le chœur répond : l'offi-
ciant se lève seulement aux oraisons.
Si la procession est si longue que les li-
tanies ne suffisent pas, il fiul s'arrèier aux
prières qui suivent, lesquelles ne doivent
jamais être récitées en chemin , mais seule-
ment dans l'église et à genoux. Il f;iut donc
eu ce cas répéter les litanies, ou chanter des
psaumes pénitentiaux ou graduels, et nulle-
ment des hymnes et cantKjues de joie, qui
ne conviennent pai à ces processions.
Si dans le cours de la procession on visite
quelque église, en y entrant on chante un
répons ou une antienne du patron de celle
église; si l'on y chante la messe, on dit
celle des Rogations avec des orneuienls vio-
lets, sans luire mémoire d'aucune fêle qui
pourrait se rencontrer en ce jour. Si néan-
moins aux litanies majeures, la messe est
célébrée dans une église dédiée à saint Marc
le jour auquel on célèbre sa fêle, on dit la
messe de ce saint sans mémoire des Roga-
tions. On obser» e la même chose les trois jours
des Rogations, auxquels on chante la messe
du patron, lorsque la station se fait dans
une église le jour de la fête de celle église.
Il faut observer que le lundi seulement on
y doit faire mémoire de la seconde férié des
Rogations, si l'on dit une messe basse, ou
s'il n'y a pa's d'autre grand'messe dans celle
église.
liint$ lavetur Ecclesia, si ibi deberet exspectari maadatuq
episcopi. » Plrrhiiig ui lit. 40 lib. m Décrétai., n. 2i.
(2) Suarez, Jisp. Si, sect. ^, iii Une, p. 1013.
(3) Continuât, prselect. Iheolog. lom. IV <
291
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRKS.
M
'i'jii
MAINS.
Toy. Messe.
MARCHEPIED.
Voy, Autel.
MANIPULE.
(lî.vplicalioii du P. Lebrun. )
Le manipule a oie origiiiairenioni appelé
tnappuhi, qui signifie une pelilc servirlle ou
mouchoir. Les Eglises d'Allemagne l'appelè-
renl fanon (1), qui en alleniaml signifie éten-
due, ser\i('(le, nappe, ou nioucliuir. Les
Eglises d'Angleterre et de France le nom-
mèrent siuipieuient niouclioir, sudarhtm.
Bède (2), l'ancien ordre romain (.3) el Ama-
laire(4), le nomment ainsi, cl ils disent qu'il
sert à essuyer le visage.
Du mot inappula on a peut-être fait mani-
pula, qui se trouve dans des anciens Ponti-
ficaux du is siècle (5J. Il est néanmoins
plus vraisemblable qu'on a tiré manipula et
manipulus de manus, main, à cause qu'on
l'a porté sur le bras, ou plus conununément
sur le poiguei ou à la main même. Ce qui
a fait dire à un ancien vocabulaire que le
manipule esl un ornement île la main A>).
Le manipule a succédé à Vorarium , qui
n'était ancicnncmentqu'un mouchoir, comme
nous allons voir en parlant de l'élole; el ce
manipule ou ce mouchoir était un linge
long et étroit, (lu'on portail communément
sur le bras ou à la main gauche, ainsi que
le représente une manialure faite sous Char-
les le Chauve au ix' siècle. Ou y voit que
ces petites serviettes longues et étroites
avaient' déjà des franges aux. extrémités. Au
X* siècle, ces franges étaient d'or en quel-
ques églises. A la fin du xr siècle on s'en
servait encore comme d'un mouchoir, selon
I»es de Chartres (7); et même au commen-
cement du xir on ne laissait pas d'en pou-
voir essuyer les yeux, selon Etienne d'Au-
tun (8), qui fut évoque en 1113; mais on
garnit enfin si fort ce manipule ou ce mou-
choir, que quarante ou cinquante ans après
on se souvenait seulement que les anciens
l'avaient appelé mouchoir, el qu'on s'en ser-
vait autrefois pour s'essuyer. C'est ainsi
qu'en parle Robert Paululus, dans le traité
(t)Rabau. Maur. 1. 1, cap. 18, Sacram. i«s. Trevir.
(2j lu ilailijrol.
(3) Le plus auc en ordre romain , écrit avant l'an 800,
rarle d'un mouchoir (loiiiié par le sous-diacre eu céréuio-
Die àl'évèijue au cnnum iiceiueul de la messe.
(i) L. u, c. ii, de siiduno.
(5) Ou lit isiius tiKiiiijHdiv djns un Missel manuscrit de
Nojon, d'oniiron huit cents ans, oij sont des préparations
|iour la messe; cl selou uu l'ouiilical manuscrit de Tout,
d'environ deux cent cim|iuuio ans, l'évû jue, après avoir
doiuié le UKuiipule au\ sous-di.icrcs, dit : In vc.^ttoiw Im-
lîiiH m'inipidarum snbniic le. Domine, dqireaimur, etc.
(li) .MuLupulus est oruaiueutuiu manus. NVill. liritx) in
Tucab.
(1) « lu siuistra manu ponilur quaedam mappula, quse
S3iQi: Queuleui oculorum pituiUnu tergat , et ocnloruui lip-
pitudiiieni reiuoveal. » tvo Caruul., seriiu de iigitific.
tmlmn. sacei:d.
' (81 « Mappula qua soient siccari slillicidia ocnîorum ex-
cita, uos a ! vijsilaudum. » SteiJli. ^idueu.. deSaami. Al ■
dos Offices ecclésiastiques, qui a été long-
temps attribué à llugucs de Siint-Victor (Di
Lti manipule était donc dès lors un pur
ornemeui, nullement propre à essuyer le
vi>age. El de là vient (lue vers l'an llDo, le
cardinal Lothaire, connu depuis sous le nom
du pape Innocent III, ne parle plus de ma-
nipule que comme d'un mouchoir figuratil,
propre à essuyer non le corps, mais l'esprit
et le cœur, pour en bannir la craime du
travail , el y faire naître l'amour des bonnes
CEmres(10 . L'Eglise nous a toujours inspiré
cette pensée, soit que le manipule ail été
sans ornemcuts, soit qu'il ail été orné; et
elle a fait dire pour ce sujet di puis six ou
S(!pt cents ans Cette prièie en le prenant:
Que je mérite, Seirjncur, de parler le mani-
pule de douleurs el de larmes, pour recevoir
aicc joie la récompense du traïuil (11).
Il esl visible, et plusieurs anciens Missels
ne laissent pas lieu d'en douter ^12), que celte
prière est faite sur les versets : liunles ibant
et flebanl millenles seinina sua ; ] cnienles
auUrn venienl cum exsullalione portantes ma-
nip dos suos [i'.i) . Manipulus signifie poignée,
ce qu'on porte à la main. Or, ce verset du
psaume présente à l'espiit deux sorles do
manipules ou poignées : l'une, de ceux qui
sèment ce qu'ils ont pris dans leurs m.iins;
l'autre, des moissonneurs qui recueillent.
On sème dans ce monde par le travail el les
souffrances, cl l'on porte dans l'autre avec
joie les manipules ou les poignées, c'esl-à-
dire le fruit de ce travail, .\insi le manipule
de ce monde est un manipule de douleur, et
celui que nous porterons dans l'autre sera
un manipule de joie. L'Eglise, suivant cette
allusion, vent donc que ce manipuio qu'on
a mis à la main ou au bras gauche, et qui
servait autrefois à essuyer les larmes et la
sueur du travail, nous fa^se souvenir qu'il
faut travailler et souffrir en ce monde, pour
avoir part aux récouipeuses éternelles.
OI)scrvai.ioiis sur le mouchoir qu'on a siJiStitué au
manipule.
Lorsque le manipule fut si orné qu'il ne
put plus servir à s'essuyer, on introduisit
au xir- siècle un nouveau mouchoir. Eudes
de Paris ordonna dans son synode, vers
tar.,c. 10.
(9) « Ad exlremum saccrdos fanoncm in sinisiro bracliio
ponil, quein et inanipulum el sud^iriuui appellavenint, per
quem oliui sudur el nariuni surdes eMergebaiilur. » Va
Olfic. EccL, L I, cap. 51; et Uouorius, 1. lycap. 20S.
(10) <i lu sinislra manu qnœdam ponilur map|>ula, quas
m^niiulus Vil sudariuni .ippellainr, (pio sudorein meuiis
abslPr|,'at, et soporem corois excntiat, ut depulëo taedio vel
lorpore, bonis optribus diligeruer invigilel. » Lili. i, c 59.
(Llj lALerear, Domine, puiiare nianipulum fletusetdolo-
ris, ul cum exsullalione rccipiaiu mercedem laboris. »
Miis. Rom.
(12) Lesaucieos Missels du Cbùlons-stir-Marne, de Saint-
Paul de Léon, de l'écaïup» el lous ceux de Paris, jusqu'en
16tt>, faisaient dire simpiemeiil en prenant le mani| ulc :
Vtniciues aideniveiiiciU, de; cl c'est ce que l'évèqua
dit encore aux chartreux,, eu leur donnaul le mauipule t
leur coiisécraliou.
Clô} Psalm. cxxv, G.
S9S
MAN
!an 1200, qu'il y en ainail toujours un pour
CL- siiji't auprès du livr<- (1). Le Missel (les
j.iLobiiis, écrit en l-l'6ï, conforincmenl à
leur ordinaire, et le concile de Cologne en
1"280, ordonnent la même chose ; et Durand
(-" ■ iMende, vers le même temps, fit un clia-
pilre exprès de ce mouchoir, de sudario,
après celui du manipule (2). Et véritable-
Fneut depuis treize ou quatorze cents ans
qu'on a des habits particulièrement destinés
au sacrifice, on trouve l'usage d'une espèce
de mouchoir, soit orarhun ou sudariitm ,
parce que la propreté le demande ainsi. Il
est donc bien à propos que dans les sacris-
ties il y ait toujours pour les prêlres un
mouchoir qui soit assez blanc et assez pro-
pre pour convenir à la décence du lieu, mais
aussi (]u'il ne soit ni orné ni trop be.iu, de
peur qu'on n'ose pas s'en servir, et (ju'il ne
passe encore en pur orncmenl, comme l'étole
et le manipule.
MANUEL.
Outre le Manuel des Cérémonies romaines,
dont il est parlé dans le discours prélimi-
naire de ce Dictionnaire, on a nommé Ma-
nuel ce qu'on appelle maintenant Rituel
{)'oy. ce umt). Beuvelet a l'ait un liésumé
d'un grand nombre de Rituels qui nous a
fourni plusieurs articles. Ce qui suit fera
connaître cet ouvrage dont le style, quoique
vieilli, n'en est souvent que plus précis et
plus énergique. Les règles qu'il donne ,
obligatoires pour certains lieux, serviront
de direction pour les autres dans tout ce qui
n'est pas réglé par l'autorité et par l'usage.
Manuels dont s'esl servi Beuvelol pour composer sou
Résumé.
1. Manuel de Rome ; — 2. Manuel de Mi-
lan, composé par saint Charles; — 3. Jla-
nuel de la province de Reims, et par consé-
quent des diocèses deSoissons, Laon, Noyon,
Cliâlon, Senlis, Beanvais, Amiens, Boulogne,
qui sont les suffragants de Reims, donné en
1585 ; — k. Manuels de Paris, l'un do 1574
et l'antre de 16VG ; — 5. Manuel de Châlons-
sur-Marne, lOii) ; — 6. Manuel de Soissons,
lti22 ; — 7. Manuel de Boulogne, lGi7 ; —
8. Manuel de Rouen, 1651 ; — 9. Manuel de
Besancon, 1C19 ; — 10. Manuel de Toulouse,
11)44.;*— 11. Manuel de Tours, 1570; —
12. Manuels de Bordeaux, loGi et Itiil ; —
13. Manuels de Chartres, 1571 et 1C27;— 14.
Manuel de Beanvais, 1637 ; — 15. Manuel
d'Orléans, lii42 ; — 16. Manuel d'Evreux,
1621 ; — 17. Manuel de Meaux, 16'i3 ; — 18.
Manuel de Périgueux, 15tjl ; — 19. Manuel
d'Aulun, 1541 ; — 20. Manuel de Troyes,
1372 ; — 21. Manuel de Nevers, 1622 ; —
22. Manuels de Châlons-sur-Saône, 1655 ; —
23. Manuel de Poitiers, 1637 ; — 24. Manuel
d'Angouléme, 1637 ; — 23. Manuel du Mans,
1657 ; —26. Manuel d'Angers, 1646; — 27.
Manuel de Malines, 1593, 1643 et 1649 ; —
28. Manuel d'Arras, 1628 ; — 29. Manuel de
Trêves, 1574 ; _ 30. Manuel de Metz, 1603 ;
— 31. Manuel do Toul, 1619; — 32. Manuel
(I) « lîisiricle |irjeci|]ilur, ut quilibct sacerdos lialicat
In celebraiioiie luissiE piO|.ier muiidiiiain vesUmentorum
servaudaia ciiea allare uujmuiaiiulergiuiiipeudeas circa
MAN ':94
de Lausanne, 1636 ; — 33. Manuel de Colo-
gne, 1614; — 34. Manuel de Liège, KJ.Sl ;
— 35. Manuel commun à plusieurs diocèses
d'Allemagne, imprimé à Ingolstadt en 1027;
— 36. Actes de l'église de Bologne-la-Grasse
en Italie, sous le cardinal Paletlus, l.'i94;
— 37. Statuts synodaux de Grasse et Vence,
164i; — 38. Manuel de Valence, archevêché
en Espagne, 1562.
Insliiicliou de Beuvelet sur le Maauel
Qaeslceque le Manuel ?
Le Manuel proprement est un abrégé et un
sommaire de tout ce qu'un prêtre doit savoir
et faire pour bien s'acquitter de son devoir
dans l'adminislralion des sacrements, dans
les bénédictions différentes qui sont en son
pouvoir, ou dans l'instruclion qu'il a ,i faire
au peuple les dimanches , cl semblables
choses qui regardent les fonctions curiales
et parochiales.
Quels noms donnc-t-on encore au Mnntiel ?
Onrappelle.i{('n<«/e, Agenda, Sacerdotale,
Pastorale , Sacrament(de , Promptunrium ,
Lilier officialis ; En Grec : Enchiridion lii-
tunle, parce qu'il contient les cérémonies
qu'il faut observer dans les sacrements, bé-
nédictions, etc. Agenda Sacerdotale ou Pas-
torale, parce que c'est ce qu'un prêtre a
principalement à faire ; Sacramentale, parce
qu'il contient la doctrine et la pratique des
sacrements qu'il doit administrer aux fidè-
les ; Enchiridion ou Manuel, parce qu'on le
doit quasi toujours avoir à la main, ou du
nioins s'en rendre l'usage si familier, que
quand il s'agit de quelque chose on le puisse
trouver à l'ouverture du livre.
Comment se divise le Manuel ?
Quelques-uns le divisent en deux parties
principales, dont la première comprend :
1' le mandement du prélat ; 2° la table des
fêtes mobiles, le calendrier, les fêtes chô-
mées, les vigiles et jeûnes observés dans
chaque diocèse ; 3° les règles générales lou-
chant l'administration des sacrements, puis
toul ce qui concerne chaque sacrement en
particulier, le baptême, la confirmation (là
où par accident il est parlé du catéchisme),
la pénitence, l'eucharistie, rexlrême-onrlion,
après (luoi il est parlé de la visite des infir-
mes et de la manière de les assister à la
mort, et enfin l'ordre et le mariage.
La secondi! partie comprend : 1° toul ce
qui est des sépultures ; 2° les règles généra-
les qui concernent les bénédictions et la ma-
nière de faire chacune en particulier ; 3" le
prône de la messe paroissiale et les choses
qui s'y doivent annoncer; et enfin les for-
mules ordinaires des alteslalions que les cu-
rés sont obligés de donner en diverses ren-
contres.
Quelques-uns y ajoutent les absolutions
qui se font en certains lieux les lundi, mer-
credi et vendredi de carême , les exorcismes
des possédés , la manière de séparer les
lépreux , la façon de faire le service le ven-
Missale, od tergcniiurii os et uares,si fueril necesse. »
SliiluKi Siynorf. Oilonis de Suliaco.
{ij muioii., l. m, C, 16.
29S
DICTIONNAIRE DKS CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
296
dredi saint ; ce qu'il faut observer pour re-
cevoir l'évêque ou rarchidiacre venant faire
sa visite ; d'autres, enfin, pour le soulage-
menl des évéques quand ils sont en visite, et
pour s'exempter de la peine qu'il y a de
porter toujours un Pontifical, y melteiit la
manière de donner le sacrement de confir-
nialion et de conférer les saints ordres, à
quoi celui de Rouen tout seul ajoute la façon
de convoquer, de commencer, de continuer,
de finir les synodes diocésains ; et d'autres
encore, un petit traité de l'habit et tonsure
ecclésiastiques, avec les figures qui repré-
sentent la grandeur différente des tonsures
que doivent avoir les prêtres, diacres, sous-
diacres et autres clercs à proportion de leur
ordre.
Est-il nécessaire que tous les ecclésiasti-
ques soient instruits de la doctrine et de la
pratique des choses qui sont contenues dans
le Manuel ?
Oui, et surtout de l'administration des sa-
crements , s'ils ne veulent encourir la peine
de ces guides aveugles, qui conduisent les
âmes au précipice, et s'y jettent les pre-
miers : car étant par office et par engage-
ment obligés de faire les fondions de leur
ordre, s'ils veulent être en chemin de salut ;
ne pouvant d'ailleurs s'en acquitter comme
il faut s'ils n'en savent la manière, et cette
manière ne se trouvant que dans le Manuel,
il faut de nécessité conclure qu'ils doivent
en être instruits pour y bien réussir.
MARIAGE.
(Extrait du Rituel romain.)
Pu sacrement de mariage.
1. Un curé averti
d'un mariage qui doit
être contracté dans
sa paroisse, doit d'a-
bord, s'informer au-
près des personnes
qui connaissent les
futurs contractants,
s'il n'y a point en-
tre euxquelqueempê-
chement canonique,
B'ils se déterminent
avec une entière li-
berté, et s'ils veulent
le faire avec le res-
pect dû à un sacre-
ment; s'ils ont l'âge
requis, c'est-à-dire,
l'époux quatorze ans
accomplis, et l'épouse
douze ; s'ils connais-
sent i'un cl l'autre les
éléments de la foi ,
étant obligés de les
enseigner dans la suite à leurs enfants.
De sacramento malrimonii
1. Parochus admo-
nitus de aliquo matri-
monio insuaparochia
contrahendo, primum
cognoscat ex his, ad
quos spectat , qui et
quales sint, qui ma-
trimonium contrahere
volunt : an inter eos sit
aliquodcanonicuin im-
pedimentum : ulrum
sponle libère, et se-
ciindum honeslatem
sacratnenti velint con-
trahere : utrum sint
in œtate légitima, ut
vir sallem qualuorde-
cim, mulier vero duo-
decim annos expleve-
rit, et uterque sciât
rudimenta fidei, cum
ea deinde filios suos
docere debeant.
2. 11 doit connaître,
d'après des auteurs
approuvés, quels sont
les empêchements ca-
noniques qui annu-
lent un mariage à
eonlracter ou déjà
Noverit ex pro-
batis auctoribus quœ
sint canonica impe-
dimenta matrimonii
contrahendi , et quœ
conlractitm dirimant;
et qui sint gradus
contracté; les diffé-
rents degrés de con-
sanguinité ou d'affi-
nité, et la parenté
spirituelle qui résulte
du sacrement de bap-
tême, et de celui de
la confirmation.
3. 11 doit surtout
bien connaître les
rgles prescrites par
les saints canons et
par le concile de
Trente pour la célé-
bration des mariages;
il s'appliquera à les
observer et à les
faire observer exac-
tement dans sa pa-
roisse.
h. Il se rappellera
surtout qu'il y a nul-
lité absolue dans les
mariages contractés
entre le ravisseur et
la personne enlevée
pendant qu'elle était
en son pouvoir , et
dans les mariages
clandestins quiont été
contractés sans la
présence du curé ou
d'un autre prêtre dé-
légué par lui ou par
l'ordinaire, et de deux
ou trois témoins,
comme l'exigent les
décrets du concile.
5. Le propre curé,
dont la présence est
nécessaire, est celui
dans la paroisse du-
quel le mariage est
célébré, soit celle du
mari, soit celle de la
femme.
6. Le curé doit
prendre garde à ne
pas admettre facile-
ment au contrat de
mariage les vaga-
bonds, les étrangers
et ceux qui n'ont pas
de domicile fixe; ceux
qui ont déjà été ma-
riés , comme les fem-
mes des militaires, des
esclaves, des pèlerins
ou autres voyageurs;
il doit auparavant
s'informer avec soin
de leur état, en faire
part à l'ordinaire, et
en obtenir l'autorisa-
tion de célébrer de
tels mariages; on l'ac-
corde gratuitement.
7. Avant le mariage,
le propre curé des fu-
consanguinitatis et
uffinitntis , et item
cognaliunis spiritua-
lis ex Baptismi, vel
Confirmalionis sacra-
mento contractes.
3. ïlabeat in primis
ipse bene cognila prœ-
cepta itla omnia, quœ
in matrimoniis rite
conficiendis servari
oportere, sacri cano-
nes, etprœcipuesancta
synodus Tridenlina
jussit , dabitque ope-
ram, ut illa in paro-
chia sua accuraje,.
exacteque serventur.
4. Prœsertim vero
meminerit, malrimo-
nia inter raptorem,
et raptam, dum ipsa
in raptoris potestate
manserit irrita, nec-
non clandestina, et
quœlibet malrimonia,
quœ aliter, quam prœ-
sente parocho, vel
alio sacerdole deipsiiis
parochi, vel ordinarii
iicenlia, et duobus,
vel tribus testibus
contrahuntur, ex ip-
sius concilii decrelis
irrita omnino acnulla
esse.
5. Est autem pro-
prius parochus, qui
adesse débet, is in cu-
jusparochia matrimo-
nium celebratur, sive
viri, sivemutieris.
6. Caveat prœterea
parochus ne facile ad
contrahendum jna-
trimonium admitlat
vagos et peregrinos et
qui incertas habent
sedes : neque item eos
qui antea conjugali
fuerunt, ut sunl uxo-
res mililum,vel capti-
vurum, vel aliorum,
qui peregrinanlur ni-
si diligenterdeiis om-
nibus fada inquisi-
tione, et re ad ordina-
rium delata, ab eoque
habita de ejusmodi
matrimoniicelebrandi
Iicenlia quœ gratis
concedatur.
7. Antequam matri-
moniitm contrahatur,
207
MAR
lurs contractants doit 1er a proprio contra-
les faire connatlrc au henlium parocho con-
public, à trois jours tinuis diebus festis in
de fêlps conscculifs, ecclesia inlra luissa-
dans l'église, pendant rum solcmnia ad ip-
la messe solennelle, siits concilii prœscrip-
comino le concile l'a lum publiée denutilie-
prcscrit. tur, inler quoi malri-
tnonium sit contra-
hendum.
8. Si le mari et la
femme sont de deux
paroisses différentes,
on doit faire les pu-
blications dans l'une
cl dans l'autre; quand
elles ont été faites,
s'il ne paraît aucun
cnipéclieiiient légiti-
me, on doit procéder
à la célébration du
mariage. Mais s'il y
a quelque opposi-
tion, le curé ne doit
pas passer outre.
9. Dans certains
cas où l'on soupçon-
nerait avec quelque
fondement, que quel-
qu'un s'opposera à
ce mariage par ma-
lice, si on fait aupa-
ravant tant de publi-
cations, (juand il y a
quelquemolif raison-
nable approuvé par
l'évoque, on peut,
avec la permission
de l'ordinaire, ou no
faire qu'une publi-
cation, ou du moins
célébrer le mariage
en présence du curé
et de deux ou trois
témoins. Ensuite ,
avant qu'il soit con-
sommé, on fora les
publications dans l'é-
glise, pour découvrir
plus facilement les
empêchemcnis s'il y
l'ordinaire lui-même
ne pas les faire.
10. Le curé ne doit
pas commencer les
publications sans sa-
voir bien que les
deux contractants y
consentent librement.
Si le mariage n'est
pas contracté dans les
deux mois qui sui-
vent les publications,
on doit les réitérer, à
uioins que l'évêque
u'en juge autrement.
DlCTIONRÀlRB
8. Si vero tir et
tnulier parochiœ sint
diversœ, in utraqut
parochia fiant denun-
tiationes; quibus de-
nuntinliunibus fnctis,
si uullum Ugilimtim
opponatur impedi-
menlum, ad celebra-
tionem malriinonii
procidalur. Scd si
qitid obslal, ultra pa-
ruclius non procédât.
9. Quod si nli-
qnando probabitis fue-
rit suspicio, te/ alia
rotionabiliscdnsasub-
sit, arbitrio cpiscopi
tnatrimoninm mali-
tiose irnpediri posse,
si tût prœcesserint
denuntialiones, tune
de licencia ordinarii,
tel una tantuin fiât
denunliatio , tel sal-
tcm parocho, et duo-
bus, tel tribus tcslibus
prœsentibus,matrimo-
nium celcbretur. Dein-
de anle illius consnm-
mntionem denuntia-
tionesinecclesia fiant,
ut si aliqua subsunt
impedimenta, faciliua
deteqanlur,nisi aliter
ordinarius ipse expe-
direjudicaverit.
en a , à moins que
n'ait jugé à propos de
10. Has autem de-
nuntiationesparochus
facere non agqredia-
tur, nisi prius de
utriusquecontrahentis
lihero consens» sibi
bene constel. Si vero
infra duos mcnses
post factas denuntia-
tiones Itialrimoniuni
non conlraltdtur, de-
nuntialiones repctan-
tur, nisi aliter epi-
scopo videatur.
OKS Rites sacrés. |I.
MAR Î9S
11. C'est ainsi qu'on 11. Denuntialiones
fait les publications, autem fiant hoc modo.
Pendant la réiébra- Inlt-r missarum so-
tion do la messe, le lemnia parochus po-
curé parle au peuple pulum admoneat in
dans ce sens, en lan- hanc sentenliam vul-
gue vulgaire.
12. «Toutes les per-
sonnes ici présentes
sauront que N. et N.
de telle ou telle fa-
mille, et de telle pa-
gan sermone.
12. Notumsit omm-
bun hic prœsentibus,
quod N. vir, et iV.
mulier, ex tuli vel
tali fiimilia et paro-
roisse, avec l'aide de chia. Deo adjuvante.
Dieu, se proposent de intendunt inter se
contracter mariage contrahere matrimo-
enscmble. Nous aver- niitm. Proinde admo-
tissons donc chacun netnus omnes, et sin-
de vous, que si quel- gulos, ut si quis no-
qu'un connaît qu'un verit aliquod consan-
empêchement de con- guinitatis, vel affini-
sanguinilé, ou d'afû- latis, aut cognaltonis
nité ou de parenté spiritualis, vel quod-
spirituelle, ou tout vis aiiud impedimen-
autrc , s'oppose à un tum inter eos esse,
tel mariage, il doit quod matrimonium
nous le découvrir au contrahendum tnii-
plus tôt; c'est la pre- cem impediat, illud
miùre, ou la seconde, quam primum nobis
ou la troisième publi- denunliare dcbeat ; et
cation. B hoc admonemus pri-
mo, si fuerit prima;
vel secundo, si fuerit secunda; vel tertio, ii
fuerit tertia denunliatio.
13. Le curé doit 13. Moneat para-
avertir les époux chus conjuges ut anle
qu'avant de recevoir benedictionem sacer-
la bénédiction sacer- dotatemin templo sus-
dotale dans l'église, cipiendam in eadem
ils ne doivent pas ha- domo non cohabitent,
biter dans la même neque tnatrimonium
maison ni consommer consunvnent,necetiam
le mariage , ni même simul maneant; nisi
rester ensetnble, si uliquilms propinquis
ce n'est en présence vel aliis prœsentibus;
de quclcjucs parents quœ benedictio anulto
ou autres personnes ; alio, quam ab ipso
celle bénédiction ne parocho, sexi ab alio
doit êlre donnée que sacerdole dcipsiuspa-
par le curé en per- rochi, vel ordinarii
sonne, ou par un au- licentia fieri débet.
tre prêtre qui ail sa
permission, ou celle de l'ordinaire.
1'». Le curé doit li. Caveat etiam
aussi avoir soin de ne parochus, ne quando
pas bénir aux secon- conjuges in primis
des noces ceux qui
l'ont été aux premiè-
res, quand la femme
ou même le mari
nupliis benedictionent
acceperinC, eos in se-
cundis benedicat, site
mulier, sive etiam vir
passe à de scconiles ad secundas nupti^s
noces. Mais dans les transeat.Scdubieavi-
pays où il est d'usage get consuetudo, ut si
d'accorder celte béné- mulier nemini unquain
diction quand la fem- nupserit, eliamsi vir
me n'a jam;\is été ma- aliam uxorem habue-
riée, quand même le rit, nupliœ benedi-
niariauraileuuneau- cantur , ea servanda
tre femme, on ne doit est. Sed viduce nuplia$
10
29»
DlGTIONNAmE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
:?oo
pas l'omeUre. Il ne non benedicat, ehamsi
peut p;is bénir les no- ejus vir niinquam
uxorem duxerit.
ces d'une veuve,
quand niéine son mari
ii'aurailpasétémarié.
15. C'est dans l'é-
glise qu'il convient
surtout de célébrer le
mariage; mais s'il a domi celebrntum fue-
élé célébré à la mai- rit prœscnle parocho,
son en présence du el teslibus, sponsi ré-
curé el des témoins, niant ad ecclesiam.
15. Matrimoniiim
: ecclesia maxime
celebrari decet ; sed si
benediclionem accep-
turi, et lune caveat
sacerdos ne itcrum a
contrahentibus con~
sensum exigat; sed
tantum benediclionem
illis conférai cele-
brala missa, ut infra
dicelur.
les époux doivent al-
leràl'églisepoury re-
cevoir la bénédiction ;
alors le prêtre doit
prendre garde à ne
pas exiger d'eux un
nouveau consente-
ment au contrai; il
doit seulement leur
donner la bénédiction
verslaflnde lamesse, comme on le dira plus
loin.
16. Il faut encore 16. Admoneantur
avertir les époux de prœlerea conjuges ut
faire,avanl le contrat, antcquam conirahunt,
uneconfession exacte suapeccata dilitjenter
de leurs péchés, de confiteantur , et ad
recevoir avec piété sanctissimam Eucha-
la sainte Eucharistie ristiam atque ad ma-
ct le sacrement de trimoniisacrammtum
mariage; il faut leur suscipiendum pie ac~
apprendre avec soin cédant, el quomodo in
à vivre raisonnable- eo recte et Cliristiane
ment el chrétienne-
ment dans leur, étal,
comme l'enseignent
les divines Ecritures,
les exemples de ïo-
conversari debeant ,
diligenter instrnantur
ex divina Scriptura,
exemple Tobiœ et
Sarœ, verbisquenngcli
bie el de Sara, el les Baphaelis eos edocen-
paroles de l'ange Ra- tis guamsancte conju-
phaël qui leur ap- ges debeant convivere.
prend avec quelle
sainteté des époux doivent vivre ensemble.
17. Enfin les curés 17. Postremo memi-
se souviendront que nerinl parochi, a do-
dcpuià le premier di- minica priwa.Adventus
manche de l'A vont ttsqiie addiemEpipha-
jusqu'au jour de l'E- niœ, cl a feria quarta
piphanie, et di'puis le Cinerum, usque ad
mercredi des Cendres octavain Puscliœ in-
jusqu'àroctavedePâ- clusive , solcmnitnles
ques inclusivement, nuptiarum prohibitas
les solennités des no- esse : ut nnplias bene-
ces sont prohibées, dicere, spuusam Ira-
comme serait de rece- ducerr, ntiplialia ce-
Yoir la bénédiction lebrare convivia. Ma-
nuptiale , emmener trimoniumaulemomni
l'épouse, célébrer des tempore conlraln po-
feslins de noces. Mais test. Nuptiœ vero qiia
le mariage peut être decet modeslia el lio-
conlracté en tout neslale fiant , sancta
(1) Les rubn'ques suivantes sonl lr.i(luit'S en français el
développées iiii peu plus loin, d'après le Uiluel de Toulon.
Ou irouvera a l'art. Formules celles qui ual rapport, au
mariage.
(2) Dans les prières qui onl rapport au mariage, l'Eglise
temps. Les noces, au enim reat$t matrimo-
reste , doivent être nium, sancteque tra-
faitcs avec la modes- ciandum.
tie el riionnêleté convenables; car le ma-f
riage est une chose sainte qui doit être trai-
tée saintement.
18. Presque tout 18. Quœ omnia fert
ceci est pris dans les ex sncri cuncilii Tri-
décrets du saint con- dentini decrelis de-
cilc de Trente ; on sumpln, et item alia,
doit l'observer avec quœ ibidcmalrimonio
soin, aussi bien que rite contrahendo prm-
les autres choses qui cipiuntur, sunt dili-
y sonl prescrites con- genter servanda.
cernant le mariage.
II. Ritus celebrandi Matrimonii sacramenlum (1).
19. Parochus igitnr matrimonium célébra-
turus, publicationibus factis tribus diebus fc~
stis,ut dictum est, si nullum obstet legitimum
impcdimentiun, in ecclesia superpelliceo et
alba slola indutus,adfiibito uno saltem ckrico
superpelliceo pariterindulo, qui librum el vas
aquœ benedictœ cum aspersurio déferai, curam
tribus aut duobus teslibus, virum et mulie-
rem,quos parenlum vel propinquorum suorum
prœscntia cohonesiari decet, de conseusu in
iuatrimuniuni inlerroget utrumque sigillalim
in hune mudiim vulgari sermvne : N., vis ac-
cipere N. hic praisentcm in luam kgitimam
uxorem juxta rituin saiiclœ maliris Ecclesia?
Jieipondeal sponsus: Volo.
Mox sacerdos sponsam inlerroget : N., vis
acciperc N. hic praesenlem in tuum Itgiti-
mum maritum juxta ritum saucla; malris
Ecclcsiœ ?
Respondeat sponsa : ^"olo.
20. Nec sufficil consensus nnius; sed débet
esst umbofum, el cxpressus aliquo signo seu-
sibili, site fiai per se, sive per procuralorem,
Muluo igitur contrahenlium conscnsu inlel-
leclo , sacerdos jube^pt eos invicein jungcre
dexteras, dicens : Ego conjungo vos in ma-
Irimonium. lu nomine Pdlris, t elFilii, et
Spiritus sancli. Amen.
21. Vel aliis ittalur verbis juxla receplum
uniuscujusque provinciœ rilum ; poslea eos
aspergal aqua benedicta; mox benedicat an-
nalum.
Benedictio annuli.
y Adjnlorium nostrum in nomine Do-
mini. ^ Qui fecit cœlum el tcrram.
)< Domine, cxaudi oralioncm mcam. ^ Et
clamor lucus ad te vcniat.
f Dominus vobiscum. ^ El cum spiritu tuo.
Orcmus (2).
Benedic, f Domine, annulum hune, qucm
nos in tuo nomine benedicimus f ut quae
euni gestaverit, fidelitalem inlegr;iin suo
sponso tenens , in pace et >olunlale tua
permaneat, alque in mutua charitale sem-
per vivat. Per Chrislum Doininutu nostrun.
^ Amen.
22. Deincie sacerdos aspergal annulum aqua
reconnaît que Dieu en est r.nileur, qu'il donne la fécon-
dité; elle demande |>our les époux les grâces uéce^sairei
pour l'aCCom|)lissemenl di- leurs devoirs respi'Clils el l'ac-
fpiisiliou de la vie éli riiellc Voyez un dévelo(ipeiiienl do
tout cela dans la formule d'exliorlation qui est ci-après.
30»
MAR
MAR
?.ft2
benedicta in modum crucis, et sponsus acce-
ptum annulum de manu sacerdolis imponit in
digito annulari siuislrœ manus sponsœ. sacer-
doce dicenle : lu noiniue l'alris, + cl Filii, et
Spirilus sancti. Amen.
Mox subjungut :
^ Conûrma hoc, Deus, quod operalus es in
Dobis. ^ A Irmplo sanclo tuo, quod csl ia
Jérusalem. Kyrie eleison. Cbrisle eleison.
Kyrie eleison.
l'aler nosler, etc.
^ Et ne nos inducas in lenlatioaem. i) Sed
libéra nos a iiialo.
t Salves fac servos tues. ^Deus meus, spe-
rantes in le.
t Midc eis, Domine, auxilium de sanclo.
«1 Et de Sion tuere eos.
^ blsto eis, Domine, lurris forlitudinis. ^ A
facie inimici.
f Domine, exaudi orationem meam. i) Et
clamor meus ad le veniat.
t Duminus vobiscum. ^ £t cum spirilu
tuo.
Or émus.
Respice, qusesumus. Domine, super hos fa-
mulos tuos, et instilutis luis, quibus propa-
gationem humanigcnerisordiuasli , benignus
assiste, ut qui te auctore junguntur, teauxi-
liante serventur. Per Christum Dominum
nostrum. i'<| Amen.
23. His expletis, si benedicenda tint nuptiœ,
parodias missam pro sponso et sponsa, ut m
Missali Romano celebret , servatis omnibus
quœ ibi prœscribuntur.
2k. Cœterum, si guœ provinciœ aliis, ultra
prœdiclas, laudabilibus consueludinibus et
cœremoniis in celcbrando malrimonii sacra-
menio uluntrir, eas sancta Tridentina syno~
dus optât retineri.
25. Peractis omnibus, parochus manu sua
describat in libre matrimonioium nomina
conjurjum et lestium, et aliu juxta formulam
prœscriptam : idque licet alius saccrdos v*l a
se, vcl ab ordinario deleyalus malrimonium
cdebraverit.
Nous joignons ici une bénédiction que le
Rituel romiiin place immédiatement après ce
qui concerne le sacrement de mariagp, à
cause de l'afflnité des matières , quoiqu'il
ait réuni la plupart des bénédictions sous un
titre commun.
Bénédiclion d'une femme De benedicliom-' mulieris
qui a enlaiilé. |io$l partuiu.
1. Si quelque fem- 1. Si qua puerpera
me devenue mèrfe, post parlum , jiixta
suivant une coutume piam ac laudubilem
pieuse et louable, veut consuetudincm, nd ec-
venirà l'église rendre clesiamvenirevolueril
grâces à Dieu de son pro incolumitate sua
heureuse délivrance, Deo yralias actura,
et demande la béné- petieritqueasacerdote
diction du prêtre, ce- benediclionein , ipse,
lui -ci, revêtu d'un superpelliceo et stola
surplis et d'une étole alla indutus , cum
blanche, accompagné ministro aspergillum
d'un ministrequipor- déférente, ud fores
te l'aspcrsoir, va à la ecclesiœ accédai, ubi
porte de l'église oîi itlam foris ad limina
ellel'altcnd àgenoux, genuflectentem, et can-
ayant en main un delam accensam in
cierge allumé; ill'as- m/mu tenentem, oQua
perge d'eau bénite, et benedicta aspergat ,
dit ensuite : deinde dicat.
t Adjutorium nostrum in nomine Domini.
^ Qui fecit cœlum et terram.
Antienne.
Hœc accipiet benedictionem a Domino, et
misericordiam a Dec snlutari suo, quia haeo
esl generatio quaerentium Dominum.
Psaume 23.
Domini est terra et pli-nitudo ejus, etc.
{Voy. Entehbement, n. 40.)
2. Ensuite il pré- 2. Deinde porrigens
sente à la femme i'ex- ad manum muUeris
trémité de l'étole, et extremam parlemslo-
l'introduit dans l'é- lœ, eam introducit in
glise, en disant : ecclesiam dicens :
Iiigredere in templum Dei, adora 61inm
beatœ Marize Virginis, qui tibi fecunditatem
tribuit prolis.
3. Elle va se mettre 3. Et ipsa ingressa
à genoux devant l'an- genuflectit coram al-
tel pour faire sa tari, et orat, gratiat
prière, et rendre grâ- agens Deo de bénéfi-
ces à Dieu pour les dis sibi collalis, et
bienfaits qu'elle en a sacerdos dicit :
reçus; le prêtre dit :
Kyrie eleison. Cbrisle eleison. Kyrie elei-
son.
Pater noster, etc.
f Et ne nos inducas in tentationem. ^ Sed
libéra nos amalo.
t Salvam fac ancillam tuam , Domine,
i^ Deus meus, sperantcmin te.
t Mille ei, Domine, auxilium de sanclo.
^ El de Sion tuere eam.
f Nihil proficiat inimicus in ea. ^ Et filius
iniquitatis non apponal nocere ei.
y Domine, exaudi orationem meam. H Et
clamor meus ad te veniat.
) Dominus vubiscnm. ^ Et cum spirilu tuo.
Oremus.
Oninipotens, sémpiterne Deus, qui per
bealaeMariae Virginis parlum Gdelium pa-
rienlium dolores in gaudium vertisti, respice
propitius super hauc famulam tuam, ad tem-
plum sanctum tuum pro gratiarum aciiono
lœtam accedentem, et praesla ut post hanc
vitani ejusdem bealse Mariœ meritis, et inter-
cessione, adœternae beatitudinisgaudia cum
proie sua pervcnire merealur. Per Christum
Dominum nostrum. ^. Amen.
k. Puis il l'asperge k. Deinde illam
encore en forme de aspergit iterum aqua
croix, en disant : benedicta in modum
crucis, dicens :
Pax et benedictio Dei omnipoteniis Patris
t, et Filii, et Spiritus sancti, descendat super
le, et maneat sempcr. Amen.
(Extrait du Rituel de Toulon.)
L'ordre et les cérémonies qu'on doit observer dans
l'aUmiaistralion du mariage.
Le jour et Iheure dont on est couvenu
avec le curé pour la célébration du mariage
étant arrivés, les contractants étant à jeun,
s'il esl possible, se rendront à l'église accom-
pagnés de leurs parents, tuteurs ou cura-
303
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
30S
leurs, el principalement des témoins requis
et de 1.1 qualité prescrite.
Après qu'ils se seront confessés, s'ils en
ont besoin, le curé revêtu d'un surplis et
d'une étole blanche, ou, s'il doit dire la
messe, d'une aube avec une élole croisée
sur la poitrine, se rendra devant le grand
aulel, accompagné d'un clerc qui portera de
l'eau bénite, l'aspersoir, le Rituel et un petit
bassin pour mettre l'anneau lorsqu'on le
bénira.
Le curé, après avoir fait une courte prière
sur le dernier degré de l'autel pour recom-
mander à Dieu l'action qu'il va faire, se tour-
nera vers le balustre : les contractants s'é-
tant présentés devant lui, l'époux à la droite
et l'épouse à la gauche, les assistants der-
rière eux, en sorte que les hommes soient
du côté de l'époux, et les femmes du côté de
l'épouse, il examinera si tous sont dans le
respect, le silence et la modestie convenables ;
il avertira ceux qui n'y seraient pas, décla-
rant même, s'il est nécessaire, que s'ils ne
se rendent pas à ses avis il ne procédera
point au mariage. Puis étant debout et
couvert, le curé fera aux parties contrac-
tantes l'exhortation suivante ou quelque
autre semblable.
Exhortation.
Le mariage que vous allez contracter est
la plus ancienne, la plus sainte et la plus
étroite de toutes les alliances de la terre.
•Slle fut établie et reçut sa première béné-
jliction d'un Dieu créateur dès le commen-
cement du monde. Dans la loi nouvelle elle
a été élevée parNoIre-Seigneur Jésus-Christ
à la dignité de sacrement. Aussi l'apôtre
saint Paul l'appelle-t-il un sacrement et un
grand sacrement; grand par rapport à ce
qu'il représente, puisqu'il est le symbole de
l'union de Jésus-Christ avec son Eglise ;
grand par la grâce que Dieu y confère et par
les devoirs auxquels il engage.
Cet état, si déshonoré chez les païens par
leurs dissolutions, si dégradé chez les Juifs
par leurs divorces, a été ramené par Jésus-
Christ à sa force primitive dans l'unité et
l'indissolubilité d'un même lien. C'est une
société sainte que ce divin Sauveur a rétablie
dans toute sa pureté pour multiplier par
elle les enfants de la foi et former dans le
sein de l'Eglise des héritiers de son royaume.
C'est une alliance dont l'Eglise elle-même
forme les nœuds ; l'offrande de notre auguste
sacriûcc la confirme, la bénédiction du prêtre
y met le sceau, les anges en sont les té-
moins et le Père céleste la raliOe.
Quelles raisons pour vous, mon frère et
ma sœur, d'approcher du mariage avec des
dispositions toutes saintes et propres à atti-
rer sur vous les grâces et les bénédictions du
cii'll V^ous êtes les enfants des saints, et
saints vous-mêmes, au moins par votre vo-
cation; vous ne devez donc pas contracter
cet engagement et y vivre comme ceux qui
ne connaissent pas le Seigneur. Pourquoi
voit-on tant de personnes mariées vivre dans
des chagrins étranges, en division conti-
nuelle, toujours dans le trouble, toujours
dans l'agitation, ]amais ne posséder la paix,
trouver perpétuellement le désordre dans
leurs maisons, être affligées par les enfants
et n'avoir pas un moment de tranquillité?
C'est que ces personnes n'ont pas reçu la
grâce du sacrement ou ne l'ont pas conser-
vée; en se mariant en idolâtres plutôt qu'en
chrétiens, ou en déshonorant par une vie
criminelle un état saint, elles ont attiré sur
elles la malédiction de Dieu.
Saint Paul ordonne au nom du Seigneur à
tous les maris, moucher frère, d'aimer leurs
épouses comme Jésus-Christ a aimé son
Eglise; c'est ainsi que vous devez aimer
celle qui sera la vôtre. Dieu vous commande
de la chérir jusqu'au point d'abandonner
père et mère, s'il le fallait, pour vous atta-
cher indissolublement à elle. Ecoutez ses
avis, supportez ses défauts, traitez-la avec
douceur, n'ayez point de duretés pour elle,
ne la traitez point avec aigreur et rudesse.
Vous serezobligé de vous étudier à lui plaire,
de lui adoucir et faciliter par votre complai-
sance les devoirs de soumission et de dépen-
dance qu'elle va contracter envers vous:
vous devez enfln l'aimer comme vous-même,
et avoir pour elle les mêmes ménagements
et les mêmes attentions que vous voudrez
qu'elle ait pour vous. Et vous, ma chère
sœur, soyez soumise en toutes choses à voira
époux comme au Seigneur, lomme l'Eglise
est elle-même soumise à Jésus-Christ ; por-
tez-lui l'honneur et le respect que vous de-
vez à un chef que Dieu vous a destiné pour
être votre appui et votre protection. Vous
devez l'aimer, l'estimer, l'honorer, excuser
ses défauts, n'en parler à personne, le ga-
gner à Jésus-Christ par la patience et le bon
exemple. Soyez-lui une compagne tidèle,
dont la prudence et le tendre attachement
pour lui fassent ses délices et sa consolation,
qui partage ses soins et ses peines, en qui il
puisse trouver une conOdente discrète de ses
pensées les plus intimes. Vous, nmn cher
frère, travaillez infatigablement à acquérir
et conserver par des voies justes et légitimes
les biens qui vous seront nécessaires pour
supporter les charges de votre nouvelle so-
ciété, pour sustenter et pourvoir, selon votre
état, les enfants dont il plaira à Dieu de bé-
nir votre mariage. Et vous, ma chère sœur,
ménagez et économisez ces biens par une at-
tention toujours vigilante et laborieuse, qui
les fasse fructifier. S'il plaît au Seigneur
d'exaucer nos prières, en vous donnant une
heureuse fécondité, souvenez-vous que vous
serez obligée de lui consacrer au plus tôt
par le baptême les enfants qui naîtront de
vous; et de les préparer pour son royaume,
les formant à la vertu par vos exemples et
vos instructions.
Si Dieu vous donne des enfants , mon
frère et ma sœur, ce ne sera que pour en
faire des saints. Nourrissez-les, intruisez-les,
corrigez-les, supportez-les, ne les irritez
point par une trop grande sévérité; appre-
nez-leur, dès l'âge le plus tendre, à avoir
Dieu dans leur esprit tous les jours de leur
vie. à se garder de conscolir jamais à aucua
805
HAR
MAR
300
péché et de violer les préceptes dn Seigneur
noire Dieu. N'oublici jamais que»vos enfants
seront un trésor précieux que Dieu vous
aura conflé et dont vous lui rendrez compte,
que la piété cl la bonne éducation seront lo
principal bien que vous serez obligés de leur
laisser.
Prenez garde, aujourd'hui que vous rece-
vez un sacrement si saint, de ne pas vous li-
vrer à des réjouissances profanes qui vous
en feraient perdre le fruit et la grâce, atti-
reraient sur vous la colère du Seigneur, au
lieu de sa bénédicSion qui vous esl si néces-
saire. Tout doit être saint dans une noce
sainte, et toute noce doit être sainte parmi
les fidèles. Souvenez-vous enfin, mon frère
et ma sœur, de respecter l'état conjugal, de
le rendre honorable par la pureté de vos
moeurs, par une conduite vraiment digne do
la religion que vous professez, et que deur
chrétiens qui s'unissent par le mariage sont
deux personnes qui s'allient pour travailler
de concert à leur sanctification, pour ache-
ver ensemble le reste de leur course et pour
arriver heureusement au même terme qui
doit être le ciel.
L'exhortation finie, le curé s'adressera à
l'époux, et l'appelant par son nom et surnom
•ans y rien ajouter, et sans l'appeler mon-
sieur, quelque qualifié qu'il puisse être, il
lui dira :
N. N. Voulez-vous prendremaintenant N. N.
(nommant l'épouse par son nom et surnom)
ici présente, pour votre femme et légitime
épouse, en la forme que la sainte Eglise notre
mère le pratique?
L'époux répondra : Oui, monsieur, je le
veux.
Ensuite le curé parlant à l'épouse, l'appe-
lant par son nom et surnom, sans y rien
ajouter, et sans lui donner le titre de made-
moiselle ou madame, de quelque qualité et
naissance qu'elle soit, il lui demandera :
N. N. Voulez-vous prendre N. N. (nom-
mant l'époux par son nom et surnom) ici
présent, pour votre mari et légitime époux,
en la forme que la sainte Eglise notre mère le
pratique?
L'épouse répondra : Oui, monsieur, je le
veux.
11 faut observer que, soit que les parties se
marient en présence l'une de l'autre, ou par
procureur, il est nécessaire que l'une et l'au-
tre donnent leur consentement par paroles
ou au moins par quelque signe sensible, si
elles ne peuvent parler : consentement qui
doit être donné intelligiblement, nettement,
expressément et sans aucune équivoque ni am-
biguïté ; et en cas qu'il parût que l'une ou l'au-
tre ne consentît pas pleinement , il faudrait tout
suspendre, parce que, pour le mariage, le son
des paroles ne suffit pas, mais il faut encore
un consentement intérieur et libre de la vo-
lonté; il faut que ce consentement soit expri-
mé par paroles de présent et d'une manière
absolue et sans restriction.
Le curé s'étant ensuite découvert, et ayant
averti les deux époux de mettre leur. main
droite l'une dans l'autre > il dira : Ego
eonjungo vos in matrimonium : in nomine Pa~
tris V, et Filii, et Spiritus eancti. Amen. En-
suite il jetiera de l'eau bénite sur les non-
ycaux époux; et aussitôt après il bénira en
la manière .suivante lanneau qui lui sera
présenté sur le bassin.
Bénédiction de l'anneau.
f Adjulorium noslrum, etc. {Voy. ci-det-
ius, n. -21.)
Après cette prière, le curé jettera de l'eaa
iénite en forme de croix sur l'anneau; aprèi
quoi il le présentera à l'époux qui le mettra
au doigt annulaire de la main gauche de son
épouse, c'est-à-dire à celui qui est le plus
proche du petit doigt, tandis que le curé,
faisant le signe de la croix dessus, dira : In
nomine Patris f, et Fitii, et Spiritus sancti.
Après quoi, étant toujours découvert, il
fera les prières suivantes :
t Confirma hoc , etc. iVoy. ci-dessus ,
n. 22.)
Cette oraison finie, le prêtre se couvrira
et exhortera en peu de mots les nouveaux
mariés à remercier Dieu de la grâce qu'ils
viennent de recevoir, et à remplir les obli-
gations qu'ils ont contractées par le ma-
riage, ce qu'il pourra faire à peu près eu
ces termes :
Exhortation.
Demandez à Dieu de tout votre cœur, mon
frère et ma sœur, de conserver pendant toute
voire vie la grâce du sacrement que vous
venez de recevoir. N'oubliez jamais les obli-
gations mutuelles que vous venez de con-i
tracter. Souvenez-vous que Dieu, qui vous
a unis par le lien sacré du mariage, vous
ordonne de vous aimer tendrement, non d'un
amour naturel, sensuel et passager, mais
d'un amour véritablement chrétien, tout
saint et tout pur; d'un amour qui persévère
constamment jusqu'à la mort; d'un amour
enfin qui, vous éloignant do toute affection
impure, vous fasse garder l'un à l'autre in-
violablemcnt la fidélité conjugale à laquelle
vous ne pourriez manquer sans commettre
un crime énorme et sans violer la foi que
vous venez de vous donner à la face des
saints autels, et en la présence de Jésus-
Christ Notre-Seigneur et notre Dieu.
N'ayez tons deux, mon frère et ma sœur,
qu'un cœur et qu'une âme; assistez-vous
mutuellement dans vos besoins ; aidez-vous
réciproquement, par vos bons avis et vos
bons exemples, à persévérer constamment
dans son service jusqu'à la mort. Faites que
tous ceux qui dépendront de vous le con-
naissent, le servent et obéissent à ses com-
mandements. Si vous en usez ainsi, vous alli»
rercz toutes sortes de bénédictions sur votre
mariage, sur vos personnes et sur votre fa-
mille; vous passerez doucement votre vie
ensemble dans la pratique des vertus chré-
tiennes, et vous mériterez d'être un jour
réunis dans l'éternité bienheureuse. C'est la
grâce que je vous souhaite et que je pria^
toute l'assemblée de demander à Dieu avec
moi pendant le saint sacrifice de la messe
que nous allons offrir à cette inteution. Je
807
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRBS.
SOS
TOUS exhorte à y assister arec loute la dévo-
tion possible.
L'exhorlation Gnie, les nouveaux mariés
se mettront à genoux près du baiustro; l'é-
poux à la droite et l'épouse à la gauche; et
ils entendront la messe qui se dira comme il
est marqué d;ms le Missel pro spunso et
sponsa ; ou si c'est un jour auquel cette messe
votive ne puisse se dire, on dira celle que
prescrivent les rubriques du Missel, en y
ajoutant la collecte pro sponso et sponsa.
On ne peut pas dire cette messe aux double»
de 1" et 2' classe ni les dimanches et fêtes
de précepte (Décret de 1783).
A l'égard de la bénédiction des nouveaux \
mariés pendant la messe, après que le prê-
tre aura dit Pater nosler, avant que de dire
Libéra nos, etc., il fera la génuflexion, se
tctirera da côté de l'Epîlre , se tournera
vers les nouveaux mariés qui seront à ge-
noux, et se tenant debout, découvert et les
mains jointes, il lira les prières marquées
dans le Missel que le clerc tiendra ouvert
devant lui. Ces prières se trourent dans la
messe pro sponso et sponsa.
11 faut observer : 1° qu'on ne dit ces priè-
res marquées pour la bénédielion nuptiale
et la messe votive pro sponso et sponsa, que
lorsque la nouvelle épouse n'a point été en-
core mariée, soit que l'époux ait été marié
ou non. Si l'épouse est veuve, on dit seule-
ment alors la messe du jonr. 11 en est (t«
même, en France, da cas où la nouvelle
épouse, quoique mariée pour la premiers
fois, aurait mené une vie libertine et serait
tombée dans un désordre public et notoire ;
2° que si lépoux ayantdéjà été marié, épouse
en secondes noces une fille, on observera le»
mêmes cérémonies qu'aux premières noces;
que si l'on célébrait plusieurs mariages en-
semble, et qu'il n'y eût qu'un prêtre pour
dire la messe aux nouveaux mariés, il fau-
drait dire au nombre pluriel l'oraison qui
est marquée dans le Missel ; Deus, qui po-
testate virlutis (uœ de nihilo cuncta^ fe-
eisii, etc.
Cérémonies des secondes noces.
Le saint concile de Trente ayant manifesté
le désir que l'on conservât les louables cou-
tumes et les cérémonies usitées dans certai-
nes provinces pour la célébration du sacre-
ment de mariage, nous avons cru devoir ne
pas retrancher ici les cérémonies particu-
lières qui se pratiquent aux secondes noces
dans certains diocèses.
Les parties contractantes étant devant le
curé, il leur demande leur consentement
dans la forme ordinaire, et après l'avoir reçu,
il dit : Ego conjungo vos in matrimonium, in
nomine Patris et + Filii, et SpiriCus sancti.
)^ Amen.
Dans quelques pays on se sert de la for-
mule suivante : Et ego ex parte Dei omnipo-
tentis et apostoiorum Pétri et Pauli, et sanctce
matris Ecclesiœ, vos matrimonio conjungo,
et ùlud sacramentum inter vos firmo, in no-
nji'nc Pairis f et Filii f et Spirilus f sancti.
Antên.
Ensuite il les conduit devant le grand ao-
Ici, disant :
Psaume 127.
Bcati omnes qui limenl Dominum, etc.
{Voy. BÉNÉDICTIONS, § 12.)
On dit ensuite la messe de l'office du jour,
si c'est une fête double ou un diuianchc.
Aux autres jours on peut dire un(> messe
votive selon la dévotion des nouveaux époux,
pourvu que ce ne soit point la messe Pro
sponso et sponsa, et qu'on ne dise rien do
ce qui y est inséré.
La messe étant achevée, on dit sur les
époux (qui sont à genoux) l'oraison qui suiti
Oremus.
Respice, Domine, super banc conjunctio-
ncm tuam ; ut sicnt misisti sanclum angelum
tuum Raphaelem pacificum Tobiae et Sarae,
aWai Raguclis, ita digneris. Domine, miltere
beiiedictionem tuam super hos famulos tuos;
nt in tua voluntate permaneant, et in amore
tno vivant, et senescant, et multipliccntur
in longitudinem dierum. Per Christum Do-
minum nostrum, etc. i^ Amen.
Benedictio Dei Patris f, et Filii f, et Spiri-
tus t sancti descendat super vos et maneat
semper. ^ Amen.
Le curé ensuite, après leur avoir fait une
exhortation, les asperge d'eau bénite, en di-
sant : Ite in pace.
DU SACREMENT DE MARUQB.
(Résumé d'un grand nombre de Hituels, par BeuveleiJ
§ I. Dps empêctiemenls du mariage.
Quel est le devoir du curé louchant le 5a-
crement de mariage f
C'est de présenter au peuple la grandeur
et sainteté de ce sacrement, les conditions
nécessaires pour le contracter légitimement,
et les dispositions pour recevoir les grâces
qui y sont annexées ; prenant occasion 4
certains jours, comme serait le premier di-
manche de janvier et celui de Quasimodo,
auxquels certains Manuels ordonnent de
publier le décret du saint concile de Trente,
touchant les mariages, de leur parler d'une
manière si importante.
Que faut-il pour contracter un mariage lé-
gitime?
Il faut trois choses principales.
La première, que lis contractants aient
atteint l'âge de puberté, c'est-à-dire, le garçon
14 ans accomplis, et la fille au moins 12. En
France, il faut 15 ou 18 ans. Cod. dv., art. ikk.
La deuxième, qu'il ne s'y trouve aucun
empêchement entre eux.
La troisième, que toutes les cérémonies et
les saintes formalités introduites par l'E-
glise soient exactement observées. »
Combien de sortes d'empêchements y a-t-ilf
De deux sortes : Les uns qu'on appelle
seulement empêchants, c'est-à-dire, qui em-
pêchent bien en effet que le mariage ne se
puisse contracter, mais qui pourtant ne peu-
vent pas le rompre quand il est contracté ;
les autres sont appelésdirimants, c'est-à-dire,
qui n'empêchent pas seulement le mariage
qui serait à faire, mais qui rendent encore
nul celui qui aurait été contracté avec cet
empêchemeut, en sorte que les premiers de
509
MAR
MAR
SlO
ces empêchements rendent bien le mariage
Illicite, c'est-à-dire, font qu'il ne se peut
contracter sans un péché irès-énorme, mais
Ips derniers ne le rendent pas seulement il-
licite, mais encore nul et invalide.
Omis sont les empêchements qu'on appelle
empêchants T
Il y en a encore de deux sortes. Les uns
qui provien'n-enl en suite de quelque crime,
qui sont sept en nombre, autrefois en vi-
gueur, compris en ces vers :
Iiiccslus, raptus spoiisala, mors mnlipris,
Susceplus propriae sobolis, mors presbvteralis.
Vel SI pa'uileal soliuimiler, aul uioiiialeiii
Accipiat, prohibeul liiec conjugiuni sociandum.
Les autres établis de la part de l'Eglise en
divers lieux, compris en ces trois vers : ]
liiclcsia; vt'Uliim, nec nou Ipiiipus fcrialum,
Alque catecliismus, sponsalia, junclin, voluni,
Impecliunl ûcri, perniiltunl làcla teiicri.
Quels sont les empêchements dirimants?
On peut aussi en distinguer de deux sortes.
Les uns qui sont de droit ancien, lesquels no
laissent pas d'élre tous en vigueur, et qui
sont douze en nombre.
Error, ronJilio, voluni, cognatio , crimen.
CuUus tlisparilas, vis, onio, lipameii, honeslas.
Si sis affiiiis, si forte coire uequiliis.
Les autres qui sont de droit nouveau, in-
troduits par le concile de Trente.
Si paruchi et diipliiis desit prœsrniia toslis
Raplave sit niiHier, nec pani rrdJila Inta :
Haecsocianda vetanl oonuubia, fada relractan..
Pour l'explication des empêchements ,
outre qu'elle serait trop longue à melire en
ce livre , se trouvant communément dans les
Manuels et dans tous les auteurs scolas-
liqiics, on a jugé à propos d'y renvoyer le
lecteur.
§ II. Des solennités requises au sacrement de mariage.
Quelles sont les cérémonies et solennités à
observer dans le mariaije?
La première, c'est la solennité des fian-
çailles, lesquelles, quoiqu'elles ne s'obser-
vent qu'en certains diocèses, et ne soient
point absolument nécessaires pour la vali-
dité du mariage, sont néanmoins de très-
grande conséquence, et ont toujours été en
singulière vénération dans l'Eglise. La se-
conde, c'est la proclamation des bans; et la
troisième, la présence du curé ou de quelque
prêtre commis de sa part, spécialement à cet
effet, faute de laquelle le saint concile de
Trente a déclaré les mariages clandestins
et par conséquent nuls et invalides.
Qu'est-ce qtie les fiançailles ?
Ce sont des promesses solennelles que se
font des personnes de l'un et de l'autre sexe
en face de l'Eglise de se prendre réciproque-
ment en mariage.
Que faut-il observer touchant les fiançailles ?
Les Manuels prescrivent cinq clioses prin-
cipales : la première, quo ceux qui se veu-
lent fiancer aient au moins l'âge de sept
ans , et qu'ils soient avtfués de leurs pa-
rents, tuteurs ou autres personnes qui en
ont la conduite; la seconde, que les fian-
? ailles se fassent en présence du propre curé
on de quelque prêtre commis de sa part) et
autant que faire se peut, toujours devant
celui de la fille, tout ainsi qu'au mariage,
pour observer en ce point l'ancienne et reli-
gieuse coutume de l'Eglise; la troisième ,
que ce soit en la paroisse, et non pas en un
lieu profane (tant à cause que l'Eglise le
défend, qu'à cause que les fiançailles étant
une solennité sainte et une préparation au
sacrement de mariage , elles doivent être
faites en un lieu de sainteté) ou en d'au-
tres églises que la paroissiale , si le supé-
rieur, pour de grandes raisons, n'en ordon-
nait autrement par une dispense expresse et
par écrit; la quatrième, qu'elles ne se fas-
sent jamais la nuit, et pour cela le curé ob-
serve de ne recevoir personne à se fiancer
après quatre heures du soir, depuis le 1" oc-
tobre jusqu'à Pâques, ni après six heures,
depuis Pâques jusqu'au 1" octobre; la cin-
quième, que les parties, ^aussi bien qu'au
mariage, déclarent leur volonté nettement
et en termes si clairs, qu'il n'y ait aucun lieu
(l'anibiguité; la sixième, que trois ou quatre
jours avant do se fiancer ( d'autres disent
avant Li publication du premier ban), ils
viennent séparément trouver le curé, pour
recevoir de lui les instructions nécessaires,
non-seulement touchant le sacrement auquel
ils se disposent, et les empêchements qui
s'y peuvent rencontrer, mais encore pour
apprendre les articles de la foi, les romman.-
déments de Dieu et de l'Eglise, le nombre des
sacrements, si déjà ils ne les savent, sans quoi
quelques évêques,dan8 leurs Manuels, défen-
dent très-expressément de publier leurs bans.
Dans quel lien le curé doit-il faire ces sor-
tes d'instruclions et demandes?
Elles se doivent faire à l'égard de la fem-
me, dans l'église, en présence de ses parents,
en sorte néanmoins que personne ne puisse
entendre ce qui se dit, de peur que la ti-
midité ne l'empêche de déclarer librement sa
volonté et les empêchements, s'il y on avait ;
à l'égard de l'hoinme, elles se peuvent faire
au lieu qu'on jugera plus à propos, soit dans
l'église, soit en la maison.
Que doit-on observer dans les cérémonies
actuelles des fiançailles?
La première chose que doit fair^ le prêtre,
c'est de se présenter à l'église revêtu de sur-
plis cl d'élole blanche, le Manuel en mains,
accompagné d'un clerc qui porte un aspcr-
soir trempé dans de l'eau bénite; la seconde,
étant arrivé dans la nef, en présence de l'as-
semblée, ou bien, selon d'autres Manuels, à
la porte de l'églitse, ad fores ecc/esi(E, c'est, si
le clerc ne le fait comme il est obligé, de pla-
cer l'homme à sa ganche, et la femme à sa
droite, ne souffrant point en ce sacrement,
non plus qu'à celui du baptême, qu'aucun laï-
que soit jamais derrière lui, et qu'il s'y fasse
aucune insolence ; la troisième, c'est de con-
vier les assistants, avant de commencer ,
à fjiire quelque prière conjointement avec
lui, disant pour ce sujet tout seul: Veni Crea-
tor ou Veni sunde Spiritus , ou Sub tuum
prœsidium , avec l'oraison; la quatrième,
c'est de garder toute la gravité que demande
une action si sainte, et de faire garder aux
su
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
512
assistants la modestie , leur défendant de
eommetlrc aucun geste, ou de dire chose
aucune qui ne soit digne du lieu où ils sont
et de la céromonic à laquelle ils assistent ;
la cinquième, c'est de suivre ponctuellement
les rubriques du Rituel, et parliculière-
nicnt de demander aux parties le serment
sur les choses qui sont cotées en son Ri-
tuel.
Pourquoi est-ce que l'Eglise demande ce
lerment solennel des parties f
Pour agir avec prudence et éviter toute
sorte de surprise.
Comment doivent jurer les parties?
Par la sainteté du sacrement de mariage,
et par le bonheur qu'ils se désirent et à leur
postérité , et encore qu'ils ne prononcent
point ces paroles-là, cependant ils font au-
tant en jurant que s'ils les disaient.
Que doit faire le prêtre après que la céré-
monie des fiançailles est achevée ?
11 doit exhorter les parties à se préparer,
par tous les moyens possibles, à recevoir
comme il faut le sacrement de mariage, à
se confesser et communier deux ou trois
jours auparavant, à recommander cette af-
faire aux prières des gens de bien, et surtout
au saint sacrifire de la messe, à éviter ton-
tes les superfluités et dépenses excessives
en habits, festins et semblables choses , à
inviter Jésus-Christ à leurs noces, par le
moyen des aumônes et prières, pour attirer
les bénédictions de Dieu sur eux, et à ne
point demeurci* dans un même logis, depuis
qu'ils sont fiancés, ce qui est expressément
recommandé par le concile de Lalran et le
concile de Trente.
Quand se doivent faire les fiançailles?
Devant la publication des bans, dès que
les parties sont d'accord , si faire se peut.
Est-il permis de fiancer et marier en même
jour?
Dans certains lieux cela est expressément
défendu sous peine d'excommunication , de
quelque état, qualité ou condition que puis-
sent être les personnes qui contractent.
Ne pourrait-on pas se rnarier le jour que le
dernier ban atirail été publié, ou qu'on aurait
obtenu quelque dispense?
Les Manuels le défendent encore , sans la
pcrinission expresse de l'évêque , si ce n'est
que ce fût la veille du premier dimanche des
Avents , ou du premier jour de Carême; et
en ce cas il faudrait qu'à la précédente pu-
blication il avertit le peuple que le mariage
se célébrera incontinent après le dernier ban
annoncé.
Combien de temps d'intervalle fàut-il garder
entre les fiançailles et la bénédiction du ma-
riage ?
Cela n'est point déterminé ; mais l'Eglise
semble désirer que le temps ne soit point
long, comme serait un mois ou six semai-
nes : et au reste les Manuels défendent de
différer plus d'un an, s'il n'arrive quelque
empêchement considérable.
Comment faut-il se comporter à l'égard des
inconnus et étrangers? f
11 ne faut pas les recevoir à contracter que
premièrement on ne soit assuré de leur état
et condition, et qu'il n'apparaisse de la li-
cence de l'évêque, ou de son grand vicaire
en son absence, parce qu'encore que tout
prêtre soit censé le propre curé de ces sortes
de gens vagabonds, qui n'ont point de de-
meure arrêtée , et par conséquent capable
d'assister à leur mariage : néanmoins il y a
toujours sujet de se méfier, et souvent il en
arrive de grands inconvénients. Et c'est le
plus sûr en cette occasion d'avoir recours au
supérieur, et ne rien faire sans sa permis-
sion à ce sujet.
S'il se trouve quelque difficulté dans les ma-
riages, que faut-il faire?
Les Manuels ordonnent d'en communiquer
au supérieur, et en tous les doutes qui se
pourront rencontrer en cette matière, ne rien
entreprendre sans l'avoir consulté.
Ces mariages clandestins , c'esl-à-dire qui
se faisaient du consentement des parties ,
lans publication des bans , en l'absence du
curé, avant le concile de l'rente, étaient-il»
licites ?
Nullement , parce qu'ils se faisaient contre
l'ordre de l'Eglise , bleu qu'elle n'eût point
encore irrité ces mariages.
Qu'entend-on par le propre curé?
far le propre curé se doit entendre, non
pas le curé d'origine, c'est-à-dire , du lieu
précisément où on a pris naissance, mais du
lieu de la demeure et du domicile, où d'or-
dinaire pour le présent on fait sa résidence,
en sorte que si l'une des deux parties avait
deux domiciles en deux différentes paroisses,
dans lesquelles elle demeurât également,
c'est-à-dire, moitié de l'année en l'une et
moitié en l'autre , il faudrait à son égard
faire la publication des bans en toutes les
deux paroisses.
Combien de temps faut-il avoir demeuré
sur une paroisse pour en être censé parois-
sien ?
Cela est différent selon les divers diocèses
Dans ceux de Paris et Soissons on se con-
tente de deux mois (pourvu, dit le Manuel ,
qu'on y eût demeuré ce temps-là de bonne
foi , c'est-à-dire, en intention d'y faire sa ré-
sidence ordinaire). A Chàlons on en deman-
de six, cl d'autres demandent un an tout en-
tier , à moins de quoi il faudrait publier les
bans dans la paroisse où ils sont présente-
ment résidants , et en celle d'où ils sortent
immédiatement.
Qu'appelez-vous fairt ia publication des
bans?
C'est faire savoir an peuple qu'il y a
promesse de mariage entre telles et telles
personnes.
Pourquoi se fait cette publication des
bans ?
1* Afin de découvrir les empêchements qui
pourraient faire obstacle au mariage.
2° Afin d'exciter tous les paroissiens , qui
comme membres d'un même corps, doivent
prendre intérêt au bien de chacun en parti-
culier , de recommander cette affaire à Dieu,
le prier instamment que ce mariage puisse
réassir à sa gloire et au salut des parties
Ei5
MAR
MAR
314
qui le contractent. Nnptiarum benedictionem,
$i tempiisdatur,die fitsCo prœcedenti denuniia-
bil, idqite populum graviter monebit, ut
sponsis a Deo graliam ccelestium benediclio-
num precentur, quibus perfusi matrimoiiium
sancte tractent siilutaresque fructus inde ca~
piant. S. Carol. supra.
Qu'y a-t-il à observer en cette proclama-
tion de bans î
1* Que les fiançailles soient faites aupara-
vant , s'il se peut', afin d'êlre assuré par celte
promesse solennelle du consentement libre
et mutuel des parties. Cela est pourtant dé-
fendu en divers diocès<»s. 2' Si les parties sont
de deux différentes paroisses, il faut les pu-
blier en toutes les deux. Et le même se doit
observer à plus forte raison , s'ils sont do
deux différents diocèses, ou si l'an d'entre
eux n'avait pas demeuré près d'un an dans
celui où il veut se marier. El outre cela leB
Manuels d'Orléans, Châlons, Bologne et au-
tres, veulent qu'ils obtiennent de l'évêque
la licence ou permission, qu'ils appellent
communément dispense de non diocèse , sans
laquelle ils défendent à tous curés de donner
la bénédiction nuptiale. 3' H faut que cette
publication se réitère par trois fois en l'église
paroissiale , au milieu de la messe , tout le
peuple assemblé par trois jours de diman-
ches ou de fêtes chômées dans le diocèse,
avec expresse signification que c'est pour le
premier , le second ou le troisième ban :
ajoutant à la fin qu'il y a peine d'excommu-
nication (si elle est en vigueur dans ce lieu) â
ceux qui sciemment, par malice et sans cause
y apportent empêchement , comme pareille-
ment à ceux qui, en connaissant quelqu'un,
ne viendraient point à révélation. Où il est
seulement à remarquer que s'il y avait trois
fêtes de suite, afin de ne pas surprendre ceux
qui auraient quelque empêchement à décou-
vrir, il faudrait laisser au moins un jour d'in-
tervalle entre la première et la seconde, ou
entre la seconde et la troisième publication.
k° Que cette publication se fasse à la réqui-
sition et à la prière des parties qui contrac-
tent, des pères et mères, ou autres personnes
intéressées au mariage. 5° Que dans la publi-
cation on mette les noms et surnoms des accor-
dés, de leurs pères et mères, de leur demeure,
et leur condition ; et si leurs parents sont vi-
vants, on exprime fils ou fille de tel ou telle,
de telle condition, demeurant en telle pa-
roisse. Les Manuels de Châlons, Angers , de
Meaux et de Chartres, ajoutent touchant la
publication des bans en considération des
pauvres de la faire gratis. Ne pauperes, disent-
ils, graventur muUitudine publicalionum.
Si après un espace de temps que tes bans
auraient été publiés , le mariage ne s'accom-
plissait pas?
Il faudrait après deux mois écoulés, selon
le Manuel de Rome , de saint Charles , de
Paris , de Rouen et autres , et selon d'autres ,
après quatre ou après six mois recommen-
cer tout de nouveau les dites publications ,
comme si elles n'avaient point été faites, si
l'évêque n'en jugeait autrement.
5'»; te forme quelque opposition à la célé-
bration des mai'iagesî
Le curé la recevra par écrit, et la fera si-
gner à l'opposant, ou en cas que ledit oppo-
sant ne sache signer, il en fera mention dans
son acte , qui sera signé de deux témoins
avec lui. Aussitôt il en donnera avis aux
parties, auxquelles il défendra de passer
outre, et ne les admettra pas à la bénédic-
tion nuptiale, jusqu'à ce que par l'official il
en ait été ordonné; renvoyant pour cet effet
lesditos parties par-devant lui et surséant la
publication des bans.
Mais s'il se trouve que quelqu'un lui donne
avis d'un empêchement , sans toutefois s'op-
poser?
Il rédigera par écrit lesdits avis, et s'infor-
mera de la vérité, puis renverra le toul clos
et scellé à l'official, duquel il attendra la ré-
ponse, auparavant que de passer outre : et
dans ce cas le dénonciateur pourra servir de
témoin, s'il ne se rend pas partie, et que
d'ailleurs ledit curé connaisse qu'il n'ait pas
donné cet avis par animosité.
Si le supérieur donne dispense de quelqu*
ban, comment faut-il se comporter?
1° 11 faut considérer si elle est en bonne
forme, c'est-à-dire signée et scellée, car on
ne doit pas croire à une simple permission
qu'on pourrait dire avoir été donnée verba-
lement. 2° 11 faut en faire mention dans la
publication du dernier ban, et signifier le
jour que se fera le mariage, afin que ceux
qui sauraient quelque empêchement, sachent
le temps dans lequel ils doivent le révéler.
Ce sonl les Manuels de Châlons , de Rouen ,
de Beauvais et de Périgueux, qui font cette
remarque; si ce n'est, ajoute ce dernier, que
pour de bonnes considérations il ne faille
pas le faire.
} III. De la célébration du mariage.
Quelles précautions doit apporter un curé
pour admettre quelqu'un à contracter le ma-
riage ?
Il y en a quatre principales. La première
regarde les personnes; la deuxième le temps
et le lieu ; la troisième les dispositions avec
lesquelles les fiancés se doivent présenter ;
la quatrième les abus et les superstitions
qu'il faut empêcher.
Qu'y a-t-il à prendre garde pour les per-
sonnes ?
1* C'est de n'admettre jamais aucun héré-
tique à ce sacrement : car encore que l'hé-
résie ne soit pas un empêchement dirimant:
cela ne se peut faire pourtant sans un Irès-
grand péché, et quiconque lentreprcnd
sciemment, était suspendu ipso fado de la
fonction de ses ordres dans le diocèse de
Paris, et de Châlons (avant 165i). 2' N'y ad-
mettre des personnes inconnues ou étran-
gères qu'avec les précautions ci-devant
déclarées au paragraphe des fiançailles
3° Examiner soigneusement ce qui con-
cerne ceux qui , ayant été absents l'un
de l'autre , même pendant un espace de
temps très-notable, pendant leur mariage,
veulent contracter avec d'autres, ayant
ouf dire que leur partie était morte ,
lis
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
SIQ
se gardnnt bien de les admotirc qu'il ne voie
tinrertific.i( aulhenliquede quelque personne
rcclésiasiiqiie en charge ou des orfiricrs
royaux , comme Iclle personne est morte en
tel lirU.en tel jour. En un mol, conime porte
la consCilution de Clément V : Ceitus nuntiiis
de morte allattts sil. C'est ainsi que l'a pa-
reillement ordonné un concile de Tours ,
rapporté dans le Manuel d'Anjjers : Altcro
coiijtigum absente , ei qui domicilium non
drservil , aut ei qui secessil non licere nu-
bere dccernimus , donec certisnmis et indu-
biialis teslimonii.1 de morte alterius illi con-
stiterit, et ab episcopo licenliam obtinueril ,
et un synode de Chartres. k°. Si ce sont des
enfants de famille ou eu la puissance d'au-
trui , ne passer point outre à la célébration
du mariage, s'il ne leur apparaît du consen-
tement des parents , tuteurs ou curateurs ,
ce qui est défendu en certains [lieux, sous
peine d'excommunication, sinon que les pa-
rents s'opposent déraisonnablement au ma-
riage de leurs enfants , ou que lesdils en-
fants fussent âgés de vingt-cinq ans , auquel
cas les lois du royaume, qui sont en cela ap-
prouvées de l'Eglise , demandent qu'il se
fasse après des sommations respectueuses.
Cad. civ., art. 151 et i'6'2. 5° Si l'un ou l'au-
tre, ou tous les deux, sont d'un autre dio-
cèse, savoir depuis quel temps ils rn sont
sortis; car, s'il y a moins d'un an, il
faut, dans certains diocèses, qu'ils fassent
publier leurs bans au diocèse et en la pa<
roisse où ils résidaient immédiatement au-
paravant que de venir en celui dans lequel
ils veulent contracter le mariage; ce qui
est fort à remarquer, et qui, étant observé
exactement , obvierait à quantité d'inconvé-
nients.
Qu'y a-t-il à observer pour les témoins?
1° Si les contractants ne nous sont pas
connus, comme il arrive souvent dans les
grandes villes, ou s'ils nous sont suspects,
ou s'il y a peu de temps qu'ils sont nos pa-
roissiens, il faut que les témoins qui vien-
nent certifier à l'Eglise qu'il n'y a aucun
fourbe ni aucune dilflculté au mariage qui
se présente à faire , nous soient connus , au-
tant que faire se pourra , pour gens de pro-
bité et de conscience. 2" Que si nous ne
pouvons trouver des témoins de cette qua-
lité, et que nous soyons obligés d'en croire
au témoignage des personnes que nous ne
connaissons pas non plus, il faut leur faire
entendre de quelle importance est la pa-
role et l'assurjmce qu'ils donnent; que, par
leur témoignage , ils se rendent caution à
l'Eglise de la vérité du serment que ces per-
sonnes vont faire; que s'il en arrivait du
mal, et qu'on formât dans un temps quelque
opposition , que la chose fût dévolue à la
justice séculière, et qu'il falliil compulser
les registres de l'église, ils seraient respon-
sables non-seulement devant Dieu, mais
même devant les hommes, et qu'on se pren-
drait à eus pour leur faire rendre compte
de leur témoignage, faute de quoi, et de se
pouvoir justilier, ils seraient déclarés faus-
saires et punis exemplairement en leurs
personnes. 3". Pour prendre toutes les sû-
retés que nous pouvons dans de si fâcheuses
affaires, il f.iul bien circonstancier leur nom,
surnom, la demeure et la vacation , etc. , do
ces témoins , et faire signer. Avis qui est
d'une très-grande conséquence, parce qu'il
arrive très-souvent dans les grandes villes,
où on ne peut pas connaître tous ceux qui
se présentent au mariage, que des soldats,
par exemple, ou autres personnes déjà ma-
riées, gagnent des témoins par promesse, par
argent ou autrement, qui déposent en leur
faveur, lesquels s'ils se voyaient intimidés
de la sorte, ne s'engageraient pas sans doute
si aisément à cette sorte de témoignage, k'.
Mais si les personnes qui se marient ont des
parents ou alliés qui soient présents à la
célébration du mariage, ils doivent être choi-
sis pour être témoins par préférence à tous
autres.
Qu'y a-t-il à observer pour le temps et le lieu?
i° Pour le temps , de ne célébrer aucun
mariage après dîner ni devant l'aurore, c'est-
à-dire devant cinq heures du matin en hiver,
et devant quatre heures en été, ni de donner
la bénédiction nuptiale ou de marier, quoique
sans bénédiction en public, avec affluence du
personnes en temps défendu, sous peine, en
quelques lieux, d'excommunication; ni même
de souffrir que l'on fasse aucune assemblée,
festin et noces et semblables réjouissances
en ce temps-là, que l'Eglise interdit la so-
lennité du mariage, faisant tout ce qui est
possible pour qu'on observe ce décret du cé-
lèbre concile d'Aix, recommandé en plusieurs
diocèses, de ne se marier point les diman-
ches, même aux autres saisons de l'année
que les noces sont permises, ni aux jours
déjeune ou de fêtes solennelles. Quelques-
uns ajoutent de ne faire jamais de ma-
riage séparément de la messe. Sed sempcr
inter mifsarum solemnia. Chai. Cologne, .Ma-
lines. 2°. Pour le lieu , il faut que ce soit en
la paroisse, et jamais ailleurs : à la porte de
l'église, suivant quelques-uns, comme à
Reims, à Chartres, et suivant d'autres, de-
vant le crucifix ou devant le grand autel. En
sorte que quiconque prétendrait d'aller trou-
ver son curé avec des témoins , dans son
presbytère ou ailleurs, sans faire les autres
cérémonies. du mariage qui se font dans l'é-
glise, contracterait en effet validement, mais
encourrait excommunication majeure , ipso
facto, au diocèse de Paris, ce qui a été ajouté
à l'occasion du mariage d'un appelé mon-
sieur Gaumain , célébré en présence de
M. Froger, pour lors curé de Sainl-Nicolas-
du-Chardonnet, et pour lequel on a fiiit tant
de bruit dans les tribunaux ecclésiastiques
et séculiers.
Qu'y a-til à observer pour les dispnsilioni
de ceux qui se préicntenl pour célébrer t«
mariage?
1° Il faut qu'ils soient instruits des mys-
tères de noire religion, et qu'on ait témoi-
gnage qu'ils se sont confessés en leur pro-
pre paroisse, sans quoi on ne d' it pas
absolument les admettre. 2 S'ils sont de dif-
férentes paroisses, il faut qu'ils aient at-
517
MAR
testation par écrit de la proclamation def
bans faile par l'autre curé , auxquels per-
sonne ne s'est opposé, ou la dispense de
ceux qui n'auraient pas été publiés; et s'ils
sont de différents diocèses, que celte allos-
tation soit encore autorisée par la signature
et le sceau de l'ordinaire, c'est-à-dire de l'c-
vêque ou du grand vicaire, laquelle attes-
tation il doit conserver et cnfcrnier dans le
même coffre où il garde son registre des ma-
riages.((loclqucs'unsajoutentque celle signa-
ture ou ce sceaudoit ctrc encore reconnu par
l'évêque ou le vicaire général du lieu où se
doit faire le mariage, et qu'il en doit donner
la permission. ) 3° Que les personnes qui se
présentent au mariage soient à jeun et ha-
billées chrétiennement et modestement, sans
fard, sans mouches, sans nudité de gorge, d'é-
paules et semblables, et que dans l'église , il
n'y entre aucun instrument de musique ou
autres ; à moins de quoi les Manuels veulent
qu'on leur diffère le sacrement jusques à
tant qu'ils se soient mis en leur devoir. En-
On , pour les personnes qui y assistent, il
faut, comme il a été dit aux fiançailles, leur
recommander la modestie, et ne soulîrir |ias
les insolences , les risées et les autres irré-
vérences qui se passent souvent; mais les
invitera prier Dieu , pour attirer sa béné-
diction sur ceux qui se marient.
Quels sont les abus et superstitions que doi-
vent empêcher les curés dans le mariage?
Les superstitions qui se pratiquent d'or-
dinaire en ces rencontres, sont : 1° De se
marier devant le jour, de peur de quelque
maléOce, ligature ou sortilège : Mn/c^cium
enim se vitare posse credere debenl, si eo pie-
tatis alJectu ad conjuyium accédant, qui prœ-
scribitur in sacris litleris, videlicet lit cum
timoré Domini, amore filiorum maçiis quam
libidine impulsi copulentur (Sf/nod. Turon.
a. 1583, concil. Remens. a. 1583, tit. de Re~
form. matrim.) ; 2° de faire à dessein tomber
l'anneau, en le mettant au doigt de l'épouse ;
3° faire bénir plusieurs anneaux pour une
même personne; k' renoncer au mariage
quand les parties sonl empéchécsde le pouvoir
accomplir, et d'en contracler un nouveau de-
vant un autre prêtre; 5° faire une messe sèche.
Les abus qui se conmicttent, sont : 1° exi-
ger comme par force quelque somme d'ar-
gent, habits ou choses semblables de ceux
qui se marient dans une autre paroisse que
la leur, comme il se pratique en quantité de
lieux; 2° de faire du bruit et des clameurs
par les rues le soir en quelque manière que
ce soit, casser des pois, etc., quand une des
deux parties qui se marient est veuve, ce
qu'on appelle communément charivaris ,
qui se fait au déshonneur dessecondes noces;
•3° se marier le dernier jour devant le Carême
ou l'Avent, le lendemiiin ou quelques jours
après, faire les assemblées, les festins, les
danses, autres réjouissances, même de con-
duire la femme chez son mari en cérétnonie,
ce que saint Ch;irles dél'ead, sous peine d'in-
lerdil ipso facio; k" faire des dépenses ex-
cessives en habits, en feslins,en jeux et sem-
blables, qui seraient bien mieux employées
MAR 518
ponr les pauvres; 5* boire ef manger avant
que de venir à l'église, et employrr loul le
malin à s'orner, à s'attifer, rc qui oblige de
dire la messe souvent après midi, contre
l'ordre de l'Eglise; 6° souffrir que des boufi
fons fassent des singeries dans l'église, aillent
à l'offrande, portent une serviette en écharpe,
et que le lendemain des noces Ils aillent par
les rues portant des broches chargées de
viandes ; et autres insolences, qui ne seraient
pas lolérables aux païens; 7"' de donner des
présents on faire aucune élrennc dans l'é-
glise ; 8' introduire des violons ou autres in-
struments, qui doivent peu après servir à
l'impudicité.
Entre les abus que commet le curé de sa
part aux mariages, un des principaux est
d'exiger ou retenir quelque i hose dans ses
mains pour son ministère. Ce qui est défendu
en ces termes dans les Manuels de Rouen,
de Beauvais, etc. : Clericis scu sncristis, quo-
rum ipse parochus opéra et minislerio lUitur,
inhibebit ne turpis et sordidi lucri causa a
novis conjugibus munerariumalifjuidcxi'janty
aut aliquid ex eorum bonis pignoris Inco pênes
se relinennt. Nnm inqenua et liberalis esse
débet illornm opéra, et quœ relribuunlurec-
clesiasticis a fideli populo, certe sunt de gé-
nère eorum, quœ honeslius accipiuntur, quam
pelunlur.
Si après qu'un mariage est contracté publi-
quement avec les cérémonies nécessaires, on
vient ci découvrir un empêchement dirimantf
1° 11 faut voir si on peut en avoir la dis-
pense ou non; si la dispense se peut obtenir,
il faut la procurer en diligence, et cependant
avertir les parties de s'abstenir du devoir
conjugal ; 2° la dispense obtenue et l'empê-
chement ôté par ce moyen, il est besoin d'un
nouveau consentement des parties, pour faire
valide le mariage.
Est-il besoin en ce cas de faire de nouvelles
proclamations de bans, et que ce nouveau
consentement se donne en présence du curé et
des témoins dans l'église?
Non, il suffit que par quelque signe exté-
rieur, le mari et la femme renouvellent entre
eux réciproquement le consentement et la
parole qu'ils se sont donnée autrefois; si ce
n'est que l'empêchement soit déjà public ou
qu'il n'y ait sujet de craindre qu'il pourra
être manifesté un jour; car en ce cas il fau-
drait qu ils se présentassent à l'église pour
contracler de nouveau en présence du curé
et des témoins, selon la forme du concile de
Trente, si l'évêque le juge à propos.
Si on ne peut pas obtenir dispense de l'em-
pêchement, parce que ce serait, pur exemple,
au premier degré de consanguinité ou une
impuissance perpétuelle, comment faire?
Il faut les obliger de se séparer et les y
contraindre par sentence de l'ofGcial, si ce
n'est qu'ils voulussent demeurer ensemble
comme frère et sœur, et se comporter tout
ainsi que ceux qui jamais ne se sont mariés.
§ IV. Temps permis de se marier.
En quel temps est-il permis de se marier?
Eu tout temps, excepté depuis le premier
S19
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
S90
dimanche de l'A vent jusqu'à la fête des Rois,
et depuis le jour des cendres jusqu'au di-
manche de Quasimodo inclusivement.
Quelle a été l'intention de VF.glise quand
elle a interdit le mariage à ses enfants dans
ces deux temps de Carême et de l'Avent ?
Ce n'est pas que le sacrement de mariage
ne se puisse légitimement contracter en ces
jours aussi bien qu'en tout autre, et qu'on ne
puisse faire la publication des bans en toutes
sortes de fêtes et de dimanches ; mais ce
qu'elle défend en cette saison, c'est la béné-
diction solennelle qui se fait à la Gn de la
messe, c'est cette pompe et cet appareil avec
lesquels on mène l'épousée à l'église et au
logis du mari, qu'on appelle traductio, ce
Bont les festins, les bals et les autres réjouis-
sances qui se font d'ordinaire aux noces, et
qui ne s'accordent pas avec le deuil où pour
lors est l'Eglise.
Si donc les parties contractantes pour
quelque urgente nécessité étaient obligées de se
marier pendant le Carême ou l'Avent, comment
faudrait-il se comporter ?
11 faut à l'ordinaire, après avoir pris con-
naissance du sujet qui contraint de faire ce
mariage pour lors, faire la publication des
bans, si (comme il semble plus à propos pour
éviter le scandale ) on n'en obtient dispense
du supérieur. Puis au jour préGx, sans appa-
reil, à quelque heure où il y ait peu do
monde dans l'église, en présence seulement
du curé et de (rois ou quatre témoins, surtout
mariage les dimanches ; de peur que la
sainteté du jour n'y soit profanée, que les
Odèles à cette occasion ne soient divertis de
leur messe paroissiale et de la fréquentation
des divins ofGces, et que plusieurs, comme il
arrive souvent, des domestiques ou autres
qui travaillent au festin, ne soient privés
d'entendre la messe.
§ V. De la cérémonie actuelle du mariage.
Qu'y a-t-il à observer dans la cérémonie
actuelle du mariage?
Le prêtre revêtu de surplis et d'élole blan-
che, ou, s'il doit dire la messe incontinent
après, revêtu d'aube et d'étole croisée par
devant , va trouver l'assemblée à la nef ou à
la porte de l'église, selon les différents usa-
ges des diocèses, accompagné d'un clerc qui
porte de l'eau bénite dans un vase, avec l'as-
persoir et le Manuel. Y étant arrivé, après
avoir fait quelque prière à laquelle il doit
convier les assistants, comme il a été dit aux
fiançailles, il prend garde si les parents et
les témoins sont présents pour les placer les
uns du côté du garçon , les autres du côté de
la Gile, il voit si chacun est dans la modes-
tie; puis ayant donné de l'eau bénite aux
personnes qui se présentent , comme il se
pratique en quelque lieu, il peut leur dire
un mot do la dignité du sacrement de ma-
riage; s'il se réserve cela après la publica-
tion qu'il va faire, ou après la bénédiction de
l'anneau, comme il est en usage en d'autres
de parents ou au moins de leur consentement, 'lieux; et du reste pour les promesses des
leur demander leur volonté en la façon ordi
naire, et après avoir dit, Ego conjungo vos,
les renvoyer sans la bénédiction solennelle,
qui a coutume de se faire aux autres temps
avec défense expresse de faire aucune as-
semblée de parents, de festins ou sembla-
bles.
Pourquoi donc l'Eglise défend-elle de se
marier en ce temps-là î
Parce que ce sont des jours de péni-
tence et destinés à la préparation des plus
grandes fêtes de l'année qui ne s'accordent
pas avec les solennités du sacrement de
mariage, qui pour l'ordinaire sont toutes
contraires aux oîuvres de pénitence, à cause
des excès , des mondanités, des superltui-
tés, de la bonne chère, des vaines réjouis-
sances, où il se commet souvent de grands
maux.
jf a-t-il encore queique autre raison Y
Oui, et qui se peut prendre même de l'E-
ci'ilure sainte : Car si saint Paul demande
qu'on s'abstienne du devoir conjugal, qui de
soi est pieux cl nécessaire, pour vaquer à
l'oraison : si Dieu dans le prophète Joël,
c. Il, veut qu'au temps de pénitence, Egre-
dialur sponsus de cubiii smo, et sponsa de
thalnmo sito : combien plus de raison a eu
l'Eglise de défendre les solennités du ma-
riage en ce temps-là, qui se peuvent faire
aussi commodément en tout autre temps, et
qui n'est pas si nécessaire ? Voilà pourquoi
certains conciles ayant égard à ces excès et
aux profanations qui se font d'ordinaire aux
mariagcSj ont défendis de célébrer aucun
mariés, et les oraisons qui sont à dire, ou les
autres choses qui sont à faire, il observe
exactement, pour le temps et le lieu, ce qui
lui est marqué dans son Manuel.
Comment faut-il faire pour bénir l'anneau
et l'argent qu'on présente?
Il faut se pourvoir d'un bassin dans le-
quel on les puisse mettre, pour faire plus
aisément la bénédiction : car de les mettre
sur le Rituel, il semble y avoir quelque in-
convénient, si principalement le prêtre ne
sait point la bénédiction par cœur, ou si le
livre étant ouvert, on vient jeter de l'eau bé-
nite dessus.
§ VI. Des registres des mariages, et des atteslations qu'il
faut donner en ces occasions.
Qu'y a-t-il à observer touchant le témoignage
que doit donner le curé des proclamations par
lui faites des bans de quelqu'un de ses parois-
siens , qui va se marier en quelque autre
lieu?
1° Il faut que celui à qui on donne le té-
moignage, ait résidé deux mois de bonne
foi surla paroisse, sicen'esl qu'il eût aussi de-
meuré moins de deux mois sur la paroisse
prccéilenle ; 2» qu'il ait été à confesse à
quelque prêtre de la paroisse, aGn d en pou-
voir faire mention dans le témoignage qu'on
lui donne; .'{"que le second ban soit au moins
public, et que vingl-quaire heures se soient
encore écoulées depuis celle seconde publi-
cation, dans les diocèses où il est expres-
sément défendu d'accorder aucune attesta-
tion avant ce (emps-là, sous quelque pré-
texte que ce puisse être; k" que les jours
82» . MAR
anxqiiols ont été faites les publications
soieulspéciGés, et comme il n'y a point d'em-
pêchement, à pea près comme il s'ensuit.
Formula lillerœ tcstimonialis super trina
bannorum proclamutione.
Ego N. Pastor ccclesiae S. N. de tali loco,
iiolum facio, me umim, aul duo aut tria, ut
loqimnlur, baniia, seu proclamationes fe-
rissc. Primam scilicct die N. sccundam...
Tertiam die hujus mensis.... inlcr nobi-
Irm (seu honestum virum) N. parochi» nos-
tr.c, vel parochiaî S. N. de tali loco, cl nobi-
lera (seu honestam fcminam) N. parochiae
nostrœ, vel parochiœ S. N. Ex quibus {vel ex
qua) nullum nobis innotuil iinpcdimcntum
quominus possiiit sacramenli malrimonii
vinculo copulari. Testamurque [expritnen-
dum nomcn illius qui, vel quœ est ex paro-
chia sua) peccata sua prius confessum, vel
confessam fuisse, et sacra synaxi rcfectura,
vel refectam fuisse ; si idprœsliierit ut débet.
In cujiis rei Cdem praescnlcs manu niea
Eubsignavi die... mensis.... annn Domini
millesimo, etc.
Quelle est la manière d'enregistrer les m^
riages?
Le jour du mois de de l'année
mil aprùs les fiançailles et la publica-
tion faite des bans de mariage entre N. dt
telle qualité, de\a paroisse de et N. dételle
qualité, de celle de et ne s'ctant découyert
aucuii empêchement; je soussigné, curé ou
vicaire de la paroisse de les ai mariés et
leur ai donné la bénédiction nuptiale {s'il a
dû la donner), selon la forme prescrite par
la sainte Eglise, en présence de tels et tels,
exprimant leurs. qualités.
Si le supérieur donne dispense de quelque
ban?
Il faut en faire mention dans le registre en
cette forme :
Le, etc après les fiançailles et la pu-
blication d'un ou de deux bans de mariage
entre tel et telle; monseigneur ou monsieur
N. grand vicaire les ayant dispensés du se-
cond ou du troisième, je soussigné, etc.
(De même en faut-il faire des rescrits de
Rome).
S'il donne dispense de tous les trois?
Il faut mettre :
Le jour, etc. Vu la dispense do trois
bans de mariage entre tel et telle, de telle
paroisse , qu'ils ont obtenue de monsei-
gneur, ou de monsieur le vicaire général ,
laquelle j'ai entre mes mains; je soussi-
gné, etc.
Si l'évéque ou le curé donnent permission à
un aulra prêtre de faire ou plutôt d'assister
au mariage pour la validité ?
Ledit curé en doit tenir registre en même
livre, et enregistrer ladite licence. Et le
prêtre qui a été présent à la célébration du-
dit mariage avec les solennités requises, re-
tiendra cette licence par devers soi, cl met-
tra dans ledit livre l'acte de la célébration
on la forme susdite, sauf qu'au lieu du nom
de curé, il mettra; je soussigné, prêtre de
telle paroisse, avec la permission do mon-
MâR
321
seigneur l'évéqnc, ou da cnré, etc. Ou bien
le curé lui-môme pourrait enregistrer le ma-
riage, comme s'en suit : N. prêtre, etc., par
ma licence, ou en vertu du pouvoir à lui
donné par, etc., demeuré entre mes mains, a
conjoint en mariage tel et telle, etc. Et moi
N. curé de N. ai souscrit et attesté que la
chose s'est ainsi passée. Après quoi il ne
faut jamais omettre de faire signer les lé-
moins, ou du moins déclarer qu'ils ne peu-
vent signer.
Ne faut-il pas aussi enregistrer les fiançailles?
Il y a certains Manuels, comme ceux de
Boulogne, Meaux, et autres qui le comman-
dent; parce que, faute do cela, il arrive quan-
tité d'inconvénients. Or la manière de les
enregistrer est celle-ci :
L'an... le... jour du mois de... ont été fian-
cés en celle église N. et N. de (elle et telle
paroisse en présence de N. et N. parent*, de
N. et N. témoins, par moi cnré {ou vicaire)
après la publication d'un ban {ou de deux,
ou de trois) faite (tel jour ou tels jours) au
prône, auquel {ou auxquels) il n'y a eu aucun
empêchement.
§ VII. ICiplicaliondos cérémonies do mariagi».
Quelles sont les cérémonies qui se proti-
quent dans l'administration du sacrement de
mariage?
11 y en a qui précèdent, les antres rac-
compagnent, et les autres le suivent.
Cérémonies qui précèdent le luariige.
Quelles sont celles qui devancent le ma^
riiigef
Elles sont de deux sortes : les unes éloi-
gnées , comme les fiançailles et la publi-
cation des bans, dont il a été parlé au § 2;
les autres prochaines, comme de venir à
l'église de la paroisse en la compagnie des
parents et autres personnes intéressées an
mariage; cl se présenter à son propre pas-
teur pour recevoir de lui la bénédiction
nuptiale.
Comment faut-il se présenter à l'Eglise
pour y recevoir ce sacrement?
Il faut : 1° venir bon en ordre, c'est-à-dire
avec modestie, tant de la part des fiancés,
que de la part des assistants; 2* s'y compor-
ter avec grande révérence, sans s'y entrer
tenir, deviser ou faire choses semblables.
Est-il à propos d'être lestement vélul
Non; les saints Pères défendent toute sorte
de mondanité en ces occasions : 1° pour ho-
norer le sacrement ; 2' pour en recevoir les
effets avec plus d'avantage. Ut item die ma-
lrimonii celebralionis et benedictionis ad Ec-
elesiam accédant omni vestium modcralione,di>
gnaque tanclitate Christianœreligionis, ita ut
quanto gcneris claritate illustriores sunt, tanto
sludiosius in luce omnium splendescnnt virtute
prœcellenti, quœ Chrislianœ nobiiitatis pro-
pria, in abjiciendo sœcidi luxu fugiendisque
barbaris vestitus sumplibus tnaxime elucet.
S. Carol. ubi sup. de Sacram. Matrim. Vide
S. Chrysost. homil. 56 in Gènes.
Pourquoi les parents doivent-ils y assister?
Pour montrer que le mariage est légitime
et qu'il se fait de leur bon gré.
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
SS5
Que signifie cet appareil de la parenté ran-
gé avec tant de modestie?
Il luarquo la paix, l'union et la concorde,
qui se doivent rencontrer entre les personnes
mariées.
Par qui doivent être présentés aux prêtres
les fiancés ?
Il est bien à propos, comme l'Eglise le dé-
sire, que ce boicnl les parents ou autres per-
sonnes priées pour cela. A paronlilnis vel
paranywpltis. ConcW. Carthaq. iv,c. 11.
Que signifie celle couronne de ruses, ou ce
chapeau de fleurs , que l'épouse porte sur la
tête?
Cette couronne est une marque de la vir-
ginité qu'elle doit avoir conservée et des vic-
toires qu'elle a remportées sur la cliair.
Idcirco coronœ imponuntur capiti, uî victo-
riœ signa sitil, quod scilicet antea libidini
impenelrabiles, ita demum cubiculum inyre-
dianlitr, quia scilicet voluplale superati non
sunt. S. Chrysost. hom. 9 in 1 Cor. m. Ideo
cliam corona ista oiim bencdiccbatur, sic
enim in veleribus Lilurgiis legilur -. Benedic,
Domine, annulum istum, et coronam islam, ni
sicut annulas circumdat dit/ilum hominis, et
corona capul : ita gralia Spiritus sancti cir-
cumdet sponsum et sponsam, ut videant fitios
et filias usque ad tertiam gcnerationem, qui
collaudenl nomen vivetilis et regnanlis in sœ-
cula sœculorum. Amen.
Céiémoiiies quiacconipagneul le mariage.
Quelles sont les cérémonies qui accompa-
gnent le mariage ï
La bénédiction de l'anneau et de la pièce
de monnaie, appelée en quelques lieux le
Ireizain (si déjà l'anneau n'est bénit), les
promesses mutuelles des deux parties qui
se donnent la main l'une à l'aulre, et la bé-
nédiction solennelle que leur donne le pré-
Ire, leur souhaitant au nom de la sainle
Eglise une heureuse issue ou succès favora-
ble dans leur mariage.
Pourquoi est-ce que le prêtre bénit cet an-
neau, et le donne premièrement à l'époux.
Pour lui témoigner que l'Eglise, comme
parlent les Pères, scelle et cachelte son
cœur par ce sacrement afin que jamais plus
le nom ni l'amour d'aucune aulre femme ne
puisse y entrer, tandis que celle-là vivra, la-
quelle lui a élô donnée. D'où vient qu'an-
ciennement les cachets étaient gravés du
nom et de l'image des per'^onnes qui se ma-
riaient. Unde suffjriant ad cnarrondam feli-
citutem huJHS cunjuyii, quod Ecclesia conci-
liât, confirmât oblatio, et obsiqnalum angeli
renunliant, pater ratumhabel? 'TertuUian. lib.
Il ,id Uxor., cap. 9.
Pourquoi l'époux incontinent après remet-
il l'a7ineau enlamain de son épouse?
Afin que réciproquement elle sache que
son cœur ne doit jamais recevoir d'affection
pour aucun autre homme, tandis que celui
que Notre-Sl'igneur vient de lui donner vi-
vra en terre. Quod annulas a nponso sponsœ
datur, fit Imc, vel propler nmluœ dilcclionis
siijnum, vel propler id magis , ut eodeni pi-
gnore eorum corda junyantur. Uade et
ZH,
quarto annulas diyito inseritur, ideo, quia in
eo vena quœdam, ut ferlur, sanguinis ad cor
usque pervenia! (ce que les médecins pour-
tant disent être faux). Ibid. lib. n de div.
OfGcio.
Que sir/ni fie donc proprement cet anneau t
Il signifie l'amour et la fidélité inviolable
que se doivent le mari et la femme l'un à
laulre, et on n'en donne qu'un, pour mon-
trer que la polygamie est défendue. Anliquis
non amplius una dabalur, ne pluralilalis
amorem unicus caperet. S. Isidor
Pourquoi se met-il à la main?
Afin que les personnes mariées l'ayant
continuellement devant les yeux puissent se
souvenir de la promesse qu'ils se sont don-
née, et comme ressusciter autant de fois
qu'ils le verront, la grâce qu'ils ont reçue
au sacrement de mariage.
L'usage des anneaux est-il fort ancien au
mariage?.
Oui : nous en voyons des exemples, non
seulement parmi les païens, mais même en
l'AncienTestament parmi les Juifs, et aupara-
vant, même dans la loi de nature; ainsi voit-
on encore à présent l'anneau de la sainte
Vierge à Pérouse en Italie, celui de sainte
Anne à Apte, de sainte Ursule à Cologne, et
quantité d'autres. Paliar quod vis (disait
ïhamar à Judas) si dederis mihi arrhabonem.
Ait Judas : quid pro arrhabone vis libi dari.
Bespondit : Annulum tuum. Gènes, xxxviii.
Vide Exod. xxxv, Isa. i.
Quelle prière fait l'Eglise à Dieu bénissant
cet anneau ?
Qu'il lui plaise d'accorder la grâce de son
Saint-Esprit, afin que la personne qui le doit
porter, fortifiée à la vue de cet anneau,
comme d'une arme puissante, puisse résister
à toutes les tentations de l'ennemi et le con-
sidérer comme un gage de la vie éternelle et
de l'amour de Jésus-Christ, aussi bien que
l'amour de sou mari. \'oilà pourquoi les en-
fants bien nés et affectionnés à la mémoire
de leur mère ont coutume de garder après
sa mort l'anneau qu'elle a porté pendant sa
vie comme un gage de sa fidélilé, et pour la
révérence de la bénédiction, ne le oiélant
pas avec des choses profanes. Emilie Spi-
rilum sanclum paractitum super hune annu-
lum, ut qum illum geslaverit, sit armata vir-
tute cœleslis defensionis., et proficial illi ad
œlernam salutem.
De quoi doit être fait cet anneau?
H fut d'abord de 1er et sans pierre; mais
depuis il fut d'or, au rapport de Terlullien, et
maintenant quelques Manuels demandent
qu'il soit seulement d'argent, sans aucune
pierre précieuse ni gravure. Sit unicus, dit
celui de Paris, argenleus, simplex, absque cœ-
latura, gemmis, aut lilleris inscriplus.
Prisca videlicet sœcula, et anliqui rictus
parcimoniam ac frugales mores designans.
Alex. lib. Il Génial, dier. c. 5.
Aurum de malribus nulia norat, prœter in
unico digilo, quem sponsus oppiynerasset
pronubo annula. Tcitul. in .Vpolog.c. 6. Vitio
Pliu. Hisl. Naà. lil>. xxxyii
82S
MAR
MAR
-.25
Que signifie cette pièce de monnnie, ou trei-
zain que le mari donne à son épouse?
!" C'est une inarciiie du iluuuire dunt les
parlies sont convenues, que les lois ap[)ell('nt
pretium virginilalis; 2° c'est pour montrer
qu'ils entrent en communauté réciproque de
biens.
Pourquoi hénil-on cette pièce de monnaie f
1° Pour prier Dieu qu'il lui plaise donner
la bénédiction nu travail dos mariés : et leur
tloiiner suffisance des choses ten)porelles,
d'où vient qu'en certains lieux It^ préire, en
mettant celte pièce de u)onnuie dans la main
du mari, leur dit : Laborcs inanuum veslra-
rwn manducabilis , bcati erilis, et bcne vobis
erit. 2° Pour apprendre à ceux qui se ma-
rient, qu'ils doivent faire un saint usage de
leurs biens, et ne se servir que dis voies
justes et légilinus pour en acquérir.
Pourquoi treize pièces ou trcizuin?
En l'honneur de Jésus-Christ, sanctifica-
teur du sacrement, dit le Manuel d'Arras, et
de ses douze apôtres.
Que signifie cette cérémonie de se présenter
la niuin l'un à l'autreî
Pour témoigner par là, comme par un ser-
ment de fidélité inviolable, l'amitié qu'ils se
vont jurer l'un à l'autre.
Pourquoi présenlc-t-on la main droite?
Parce (lu'elle est plus lorte et plus ferme
d'ordinaire que la gauche, et que deux, mains
droites, jointes ensemble, ont été chez toutes
les nations, le symbole et le hiéroglyphe de
la fidélité; d'où vient que les anciens non-
seulement se portaient honneur et S(; sa-
luaient par la droite, mais avaient coutume
de jurer per dexleram, comme le siège de la
fidélité et de la vertu.
Pourquoi le mari met-il la main sur celle
de son épouse?
Pour montrer : 1° qu'il esl le chef de la
fenmic, comuic parle l'Ecriture, et qu'elle
lui doit élre sujette; 2° qu'il doit être le pre-
mier à garder cette fidélité, et en montrer
l'exemple. Avec quel front, dit saint Grégoire
de Nazianze, voulez-vous exiger la pudicité
de vos femmes, si vous-mêmes vivez en l'im-
pudicitél comment leur demandez-vous ce
que vous ne leur donnez pas? Voulez-vous
qu'elles soient chastes, comportez-vous chas-
tement envers elles. Et, comme dit saint Paul,
qu'un chacun sache posséder son vaisseau
en sanctification ; que si, au contraire, vous-
mêmes leur apportez 4es friponneries, quelle
merveille que vous ayez du déshonneur eu
leur perte.
D'où vient cette cérémonie?
On peut dire qu'elle est aussi ancienne
que le monde, puisque dans la loi même de
nature nous voyons que Ilaguel mariant sa
fille Sara avec le jeune Tobie, chap. vu,
l'Ecriture marque qu'il prit la main droite
de sa fille et la présenta à Tobie; d'où nous
pouvons croire que cotte cérémonie est dé-
rivée, el passée au christianisme.
Que font les époux en se tenant ainsi la
main l'un à l'outre?
Us fout les promesses solennelles de leur
mariage et s'administrent le sacrement l'un
à l'autre, selon l'opinion commune, par la
donation el l'aceeptalion mutuelle qu'ils se
font de leurs corps en présence du curé et des
témoins. C est pourquoi il est bon que le pré-
Ire donne avis que c'est en ce moment que
Dieu répand la grâce du sacrement dans
leurs âmes s'ils sont bien disposés, et que
s'ils sentent on eux quelque chose qui puisse
y faire obstacle, ils tâchent au moins de faire
un acte de contrition avant que de prononcer
les paroles.
A quoi obligent ces promesses î
Ces promesses obligent à quatre choses
principales. La première est la fidélité; la
seconde l'amour réciproque; la troisième la
chasteté conjugale ; la quatrième l'éduca-
tion des enfants dans le christianisme, sous
lesquelles sont comprises la communauté
des biens, le secours et les assistances uiu~
luellesjces promesses étaient signifiées par
une cérénaonie que l'époux faisait ancien-
nement , d'étendre son manteau sur son
épouse, comme il se voit au livre de Huth,
chap. m.
Pourquoi l'Eglise oblige-t-elle de répomlr»
ea-pressément oui à la demande que fait le
prêtre aux parties, s'ils ne reconnaissent ,
confessent et jurent par-devant Dieu et en
face de l'Eglise de prendre un tel ou un»
telle pour époux ou pour epoiif ?
Parce que le mariage, pour être légitime,
doit être libre, volontaire et sans aucune
contrainte, et le consentement si exprès,
qu'il n'en puisse rester aucun doute, d'où
vient qu'il est appelé dans les saints canons :
Volunlatis Sncrameulum, nisi enim voluntus
propria su/fragaterit, et vota succurrerint,
légitima non possunt esse conjugia. Evaristus
papa.
Que signifie celte cérémonie qui se pratique
en certains lietix de lier les mains des parités
ainsi jointes avec l'clole ?
C'est pour exprimer encore davantage
comme le lien de niariage est indissoluble;
car comme ce sacrement est une figure do
l'union de la nature humaine avec la per-
sonne du Verbe, el que l'étole représente
cette humanité, laquelle ayant une fois prise
il ne quittera jamais , cette liaison des mains
qui se l'ait avec l'étole marque à ceux qui
se marient qu'ils ne peuvent non plus se
séparer après avoir une fois consenti au
mariage, que l'humanité de Jésus-Christ ne
sera jamais séparée de la personne du Verbe,
depuis qu'une fois il s'en est revêtu: car qui
a l'ait l'une de ces deux unions, a fait p.ireil-
lement l'autre. Qucmndmodum enim diciiur
de prima quod semel assumpsil nunquam di-
misit; ita de secunda dicitur:Quod Deus con-
junxit, homo non separet.
Qu'opère le consentement des parties en
cette parole, oui?
Le même effet que l'eau et les paroles au
bapième; car c'est en ce temps que se pro-
duit le lien sacré et inséi>arable , une aug-
mentation de la grâce sanclifiante, la grâca
conjugale ou sacramentale, les vertus, les
dons du Saint-Esprit et les bénédictions es-
sentielles du mariage.
327
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
338
Quelle est la dernière cérémonie qui accom-
pagne la célébration du mariage ?
G'esl la bénédiclion solennelle que donne
le préire au nom de l'Eglise par ces paroles :
Ego conjungo vos in mairimoniuin, in nomme
Patris t, ei Filii et Svirilus saticli. Amen.
Pourquoi le préire dit-il ces paroles^ puis-
que le sacrement est déjà fait et le lien con-
jugal produit par le consentement mutuel des
parties?
Pour montrer, disent les Pères, que ce
qui vient d'être fait en terre est ratiGé au
ciel, et que c'est Dieu qui a formé ce nœud
indissoluble. C'est pourquoi en certains lieux
le préire comme ministre et ambassadeur
de Jésus-Christ use encore de ces termes de
l'institution : Quod Deus conjunxit,homo non
separet. Et de là vient qu'on appelle , malri-
moniwnratum. Obsignatwn angeli renunliant
[id est sacerdotes) , pater ralum habet. TcrtuU.
lib. II ad Uxor. cap.9:Quod in ipsa conjunc-
tione connubii benedicunlur, hoc esta Deo in
ipsa prima hominis conjunctione factum, sic
enim scriplum est feciC Deus, etc., et benedixit
tos. Hac ergo similitudine fit nunc in Ecclesia
quod faclum est in paradiso. Lib. de divin.
Off. cap. 9.
' Que signifie cette bénédiction qu'ajoute le
prêtre à ces paroles?- ,.
Que la vie conjugale étant instituée de
Dieu, est aussi bénie de lui : Illa benedictio
quam nupturœ sacerdos imponit, apud fidèles
eujusdam sacrilegii instar est , si ulla Irans-
gressione violetur. Siricius papa epist. 1 ,
an. 580.
D'où cette bénédiction prend-elle son ori-
gine ?
De celle , dit saint Augustin , que Dieu
donna au commencement du monde à Adam
et à Eve quand il leur dil-.CresciCe et muUipli-
eamini. Ce qui a dû depuis toujours être pra-
tiqué comme nous voyons dans la Genèse ,
qu'lsaac donna sa bénédiction à Jacub qui
s'en allait pour épouser une femme, et dans
le livre de Tobie, queRaguel bénit Tobie son
gendre et sa Glle Sara, qu'il lui donnait en
mariage.
^ De quelle bénédiction parle VEglise quand
elle prie Dieu qu'il accomplisse sa sainte bé-
nédiction sur ceux qui sont présents ?
Elle entend parler do toute sorte de biens
temporels et corporels, spirituels et éternels.
Deus Abraham, et Deus Isaac, et Deus Jacob,
ipse vos conjungal, impkatque benedictio-
nem suam in vobis, et ego, etc. Rcspice, Do-
mine, super hos famulos tuus , ut in tua vo-
luntate permaneant, senescant, et multipli-
centur in longitudinem dierum.
Qu'entendez-vous par ces biens temporels ?
C'est une sainte et heureuse postérité ,
une paix et tranquillité, non-seulement dans
la famille , mais dans la ville et dans le
royaume où l'on demeure, les commodités
nécessaires à la vie, et enOn une bonne et
heureuse vieillesse, qui sont tous compris
dans le psaume CLvii : Beaa' omnes , qui se
récite à la bénédiction du lit où il est dit :
llxor tua sicut vitis abundans in laleribus
domus tuœ. Filii tui sicut novellai oliva-
rum., de. Benedicat tibi Dominus ex Sion,
ut videas bona Jérusalem omnibtis diebus vitœ
tuœ : et videas fiiios filiorum tuorum pacem
super Israël.
Qu'entendez-vous par ces biens spirituels?
Les grâces pourpouvoir s'entr'aimer mu-
tuellement pour nourrir et élever leurs
enfants selon Dieu, pour supporter tous les
travaux et les peines du mariage; et enfin
parce moyen pouvoir arriver à la gloire
éternelle.
Cérémonies qai suivent le mariage.
Quelles sont les cérémonies qui suivent le
mariage f
11 y en a trois 'principales : 1" la célébra-
lion de la messe où se fait l'offrande , où se
donne le voile et la paix ; 2* le festin ; 3° la
bénédiction du lit.
Est-il commandé d'entendre la messe après
avoir reçu le sacrement de mariage?
, C'a été de tout temps la pratique de l'Eglise,
que le pape Evariste entr'aulres dans le pre-
mier siècle, etTertullien dans le second, sem«
blent insinuer assez clairement dans leurs
écrits , dont le premier même assure que
cette coutume descend de la tradition des
apôtres, et TertuUien aussi. Aliter enim legi-
timum non fit conjugium nisi ab his qui super
ipsam feminamdominationem habere videntuf,
et a quibus custoditur, uxor petatur , et a pa-
rentibus, et a propinquioribus sponsetur , tt
legibus dicetur et suo tempore sacerdotaliter,
ut mos est, una cumprecibus et obldtionibus a
sacerdote benedicatur , etc. Et paulo post :
Aliter enim , ut a Palribus accepimus , et a
sanctis apostolis eorum successoribus traditum
invenimus, non fit matrimonium
En quelle posture les mariés doivenl-ils en-
tendre la tnesse ?
A deux genoux, hors de l'enclos de l'autel,
etpendanticelle tenir l'un et l'autre une chan-
delle ardente en la main.
Que signifie ce cierge allumé ?
1* La marque d'innocence et de la virginité
conservée depuis le baptême, ouau moins ré-
parée par la pénitence. 2° Il les avertit de se
tenir prêts d'aller au-devant de l'époux, comme
dit l'Evangile, et de conserver la mémoire de
la mort dans la cérémonie qui semble en être
la plus éloignée , afin de pouvoir pratiquer
par ce moyen ce précepte de l'Evangile,
l'empus brève est , reliquum est ut qui habent
uxores tanquam non habenles sint
D'où cette cérémonie prend- elle son ori-
gine ?
Nous en voyons la pratique parmi les
païens , qui faisaient porter des flambeaux
allumés devant les mariés, qu'ils appilaicnt
tœdx jugales , et peut-être que les chrétiens
ont changé cette coutume superstitieuse,
comme plusieurs autres , en une cérémonie
sainte et religieuse.
Pourquoi célèbre-t-on le saint sacrifice de
la messe après le mariage ?
1° Pour confîrmalion , dit Tertullieu , et
vénération plus grande de ce sacrement ; 2°
pour rendre par ce moyen les promesses qui
y out été faites, plus saintes et inviolables,
B29
MAR
MAR
SM
étant comme scellées du sang du Fils de
Dieu; ."}• pour couronnrr cl accomplir la
grâce du mariage, par la parliripntion à ce
divin sacrement (qui pour ce sujet est appelé
toleixis, id est cnntmmutio mnius gratiœ)
sinon réelle et efTective, comme il se faisait
autrefois, au moins spirituelle.
N'y a-t-il point encore quelque aulre
raison?
Oui, et plus considérable que les autres,
ce qui est principalement pour faire conn.iî-
Ire que le mariage des chrétiens est à bon
droit nommé p.ir l'apôtre un grand sacre-
ment en Jésus-Christ et en i'Kg'.ise.
Comment est-ce que le sacnfirr de In messe
tioui fait entrer m connaissance de la sainteté
et l'excellence du mnria(je?
En ce que la messe est une représentation
très-naïve du sacrifice de la croix, où Notre-
Seigneor a consommé très-parfailemcnl l'al-
liance très-étroile et toute mystérieuse qu'il
était venu contracter avec l'Eglise, Inquelle
il avait commencée dès son entrée au monde,
quand il épousa la nature humaine dans le
sein virginal de Marie; il en sortit ensuite :
Tanqi am ^ponsus de ihaliimo sua, il se ren-
dit visible, et conversa parmi les hommes.
Voilà pourquoi saint Jean dit : Sciens Jésus
quoniam omnia consummatn sunt , et cum
nccvpisset acetum , dixit : consummaliim
est, scilicet tnatrimonium tneuin cum Ec-
clcsia.
Que signifie l offrande que font les nouveaux
mariés ?
i° Que l'étal du mariage n'a pas seulement
été béni et approuvé de Dieu, mais de plus,
que c'est une hostie agréable et de bonne
odeur aux yeux de la divine majesté, si on
en use comme il faut. 2° Qu'ils reconnaissent
que tout le succès et le bonheur de leur ma-
riage , soit pour les devoirs de l'un envers
l'autre, soit pour la prospérité dans les biens
temporels, vient de lui, comme étant la source
de loui les biens.
Cette cérémonie est-elle fort ancienne?
Oui : car le pape Nicolas, qui vivait, il y a
huit cents ans, en fait mention comme d'une
chose pratiquée de tout temps dans l'Eglise.
Nostrates tam mares quam feminœ non li-
gaturam auream vel argenteam , aut ex quo-
libet métallo composilam , quando nuptialia
fœdera contrahunt, in capitibus déférant, sed
post sponsalilia fœdera quœ futurarum sunt
nuptiarumpromissio , fœderaquoque consenstt
eorum qui hœc contrahant et horum in quo-
rum potestate stmt celebrantur : et poslr/uam
arrhis sponsam sibi sponsus per digitum fidei
annula insignitum desponderit, doiemque u tri-
que placilam sponsus ejus scriplo , pactum
hoc continente , coram invilatis ab utraque
parte tradiderit , aut mox , ntU aplo tempère
ad nuptialia fœdera perducuntur , et primum
in ecclesiam Domini cum oblationibus quas
offerre debent Deo per sacerdotis lïianum sta-
tuuntur, sicque demum benedictionem et ve-
lamen cœleste suscipiunt.
Que signifie le voile qu'on étend sur la tête
dts mariés , pendant la messe , à ces mots de
canon, Nohis quoque peccatoribus, ou comme
Dictionnaire des Rites sacrés. II.
1/ se fait en d'autres diocèses après l'oraison
dominicale, devant que le prêtre ait dit, Amea
libéra nos, ou, s<ion d'autres encore, immé-
dialeiiient devant la poslcommunion.
11 signifie deux choses principales : 1° Selon
Tertullien , S. Isidore, et quantité d'autres,
expliquant S. Paul, la soumission de la
femme à son mari; 2' selon S. Ambroise,
que les compagnes du mariage, et les plu»
précieux ornements d'une femme , sont la
pudeur et la modestie. \ elamm feminarum
jugnm est: hue spectavit Apostolus cum dicit:
Débet mulier habcre potestatem super caput
(vel ut alii Icgunt velamen, licei mcliores co-
dices leganl potestatem). Potestas autem hic
significat imperium et auctoritatem non mu-
lieris , sed ipsius viri in mulierem. Terlull.
lib. de Veland. Virgin., cap. 17. Quod eœdem
feminœ dum marilando velantur, scilicet ut
noverint per hœc se viris suis esse subjeclas et
humiles, tinde ipsum velamen vulgo mavortem
vacant, id est, Martem, quia signum mnrtia-
lis diijnitatis est in eo. Caput enim mulieris
vir est. Licet proinde velentur dum nubunt ut
verecundiam mulieris agnoscant, quia jam se-
quitur inde quod pudeat. Unde Hebecca cum
adsponsum duceretur, ut eum ipsa conspexit,
salulationem vel ascula non sustinuit , sed
statim sentiens quid esset futura, pallio caput
velavil. Hinc et nuptœ dictœ, eo quod vutlus
suas vêlent : obnubere enim aperire dicitur,
unde et nubes dictœ, eo quod œthera obtegant.
S. Isidor. 1. deEccles.olT., cap. 'J. Nubenlium
capita velari consuevisse nonnulli scribunt,
ut se maritis obnoxias perpétua futuras intel~
ligerent, ac proinde humitilatem prœstarent.
Calius lect. Antiq., lib. xxviii, cap. 15. Cum
veniret Rebecca , vidit Isaac deambulantem,
cui duceretur uxor, et caput obnubere suum
cœpil, docens verecundiam innuptiis prœire
debere. Inde enim et nuptiœ dictœ quod pudo-
ris gratia puellœ caput obnuberent. S. Ambr.
1. de Abraham, cap. 9.
N'y a-t-il pointencorequelqueautreraison?
Saint Ambroise en ajoute encore une troi-
sième ; disant que ce voile étendu sur les
personnes mariées marque les soins et les
embarras du mariage, qui comme une grosse
et pesante nuée , viennent fondre et se dé-
charger sur leurs têtes. Nubes itaque sunt,
et graves nubes quœ nupserint , namque a nu-
bibus verbum nubentium tractum arbitror.
benique operiuntur et nubes cum acceperint
ntipturœ velamina ; et vere graves nubes , su-
stinent sarcinam malrimonii. Idem in exhort.
ad Virgin.
Quelques-uns apportent encore une rai-
son qui estquece voile signifie la protection
de la grâce divine, à l'ombre de laquelle les
mariés seront préservés de tout ce qui pour-
rail préjuJicier à la sainteté et postérité de
leur alliance.
Comment ce voile est-il appelé chez les Pères f
Les uns le nomment velamen sacerdotale,
d'antres velamen cœleste, d'autres encore,
flammeum nuptiale, et le Manuel, velamen
sacrum; chez les Hébreux, legumenlum, Mm-
bella, c'est-à-dire une espèce de dais.
Pourquoi est-il appelé sacerdotale?
11
8S1
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
355
Parce qu'il se donne par le prCilre.
Pourquoi cœleste?
Parce que, (lit la Glose, il signifie quelque
chose de céleste et de spirituel, telle que la
subjection de la fcname au mari, qui est du
droit divin;ou bien céleste, c'est à-dire ec-
clésiastique, dit le même, à cause que ce
Toile est d'institution ecclésiastique.
D'où vient la première institution de ce
voile?
Saint Ambroise l'a fait descendre de la loi
de nature, oii Rebecca, voyant Isaac, à qui
elle était mariée, elle commença dcsecouvrir
et voiler le visage, pour montrer, dit-il, que
la pudeur doit toujours devancer le mariage.
Coput suum obnubere cœpit, docens verecun-
diam in nupliis prœire debere. Le même a
encore été observé parmi les Gentils, où,
comme marque Terlullien, les femmes étaient
menées voilées à leurs maris. Etiam apud
Ethnicos velatœ ad virum ducunlur. Lib. de
Vel. Virg.,cap. 11.
Ce voile ne regarde donc précisément que la
femme?
Non, à proprement parler; néanmoins on
ne laisse pas de l'étendre aussi sur le mari
pour montrer, 1% comme dit saint Isidore ,
qu'il doit avoir grand égard à la pudeur do
sa femme, et traiter son corps avec honneur
et respect, suivant en cela le précepte de l'A-
pôlre; 2° qu'il prend pari aux fardeaux du
mariage.
Quelles prières fait alors l'Eglise?
Elle en fait de générales pour les deux en-
semble, et de particulières qui regardent seu-
lement la femme.
Que demande-t-elle pour tes deux?
Qu'il plaise à Dieu, comme l'auteur et le
sanctificateur du mariage, d'unir leurs cœurs
et leurs esprits , et de leur donner une véri-
table et sincère affection lun pour l'autre.
El pour la femme ?
Que le joug qu'elle s'impose par le ma-
riage lui soit un joug d'amour et de paix, que
ce soit en la vue de Jésus-Christ et selon ses
desseins et ses intentions qu'elle se marie;
qu'elle imite en ses mœurs l'exemple des
femmes saintes et vertueuses de l'Ancien
Testament; qu'elle soit agréable et aimable
à son mari comme une Ruchel ; sage comme
une Rébecca ; fidèle comme Sara ; (jue l'ange
prévaricateur n'ait aucune pari en ses ac-
tions; qu'elle demeure dans une observance
continuelle des couunandements de Dieu ;
qu'elle fuie toutes sortes d'attouchements
illicites ou dangereux; qu'elle soit recom-
niandable par sa gravité, vénérable par sa
pudeur, et instruite des choses divines;
qu'elle soit heureuse dans sa postérité;
qu'elle ail une innocence et une chasteté à
l'épreuve, et qu'elle puisse, parées moyens,
se rendre digne de la compagnie des saints
dans le ciel.
Pourquoi est-ce que ce voile ne se déplie
point sur les femmes veuves ni sur celles qu'on
sait s'être abanilonnées à d'autre qu'à celui
qu'elles épousent?
Parce que, pour lors, les significations du
voile n'ont point de lieu en ces pcrsonues-Ià,
l'Eglise ne considérant que les rierges, c'est-
à-dire celles qui ne se sont jauiais mariées
dans cette cérémonie, à cause du rapport
qu'elles ont avec l'union du S erbe incarné,
qui n'a jamais eu et n'aura jamais qu'une
épouse toute vierge.
Pourquoi, après cette bénédiction solennelle,
porle-t-on la paix aux nouveaux mariés?
1° On pourrait dire que, comme autrefois,
ceux qui participaient au sacrifice de la
messe, recevaient auparavant le baiser de
paix ; ainsi les nouveaux mariés étant
obligés de communier à la messe, sinon
réellement comme autrefois, au moins spi-
rituellement, on leur donne pour cela le bai-
ser de paix. 2° Ce baiser de paix se donne
principalement pour marquer avec quel soin
ils doivent eniretenir l'union , la paix et la
bonne intelligence dans leur mariage, la-
quelle, au dire du Saint-Esprit, est la chose
la plus agréable à Dieu et aux hommes, qui
se puisse imaginer , et sans quoi le mariage
n'est qu'un enfer commencé. In tribus pla-
eitum est Spiriltii weo , qum sunt probnta co-
ram Dco et hominibus , concordia fratrum,
et amor pro.rimorum , t rir et mulier sibi
conseniientes.
Pourquoi reçoit-on la paix premièrement
du prêtre ?
Pour montrer qu'ils doivent attendre cette
paix de Jésus-Christ, représenté par le pré-
Ire, et qu'ils ne peuvent jamais être unis en-
tre eux s'ils ne le sont premièrement avec
Dieu, qui est le vrai prince de paix, comme
le diable est le prince du désordre.
Qui est-ce qui doit recevoir et porter la
paix?
Les anciens Rituels ordonnent que ce soit
le mari qui la reçoive du prêtre, et la donne
à son épouse : et que le clerc la prenne sem-
blablement du prêtre et la donne au peuple;
mais d'autres, plus récents, ordonnent que
ce soit le ministre qui la porte à tous les
deux.
Pourquoi le mari doilil aller prendre lui-
même la paix pour la donner à son épouse?
C'est, 1° pour montrer que c'est à lui ,
comme le chif de la famille, à procurer et
maintenir la paix par toules les voies possi-
bles ; 2° pour lui apprendre qu'il doit souf-
frir avec grande compassion les infirmités de
la femme, la paix et la patience étant le plus
souverain moyen d'y parvenir.
Y a-t-il encore quelque autre cérémonieT
11 reste la bénédiction particulière que leur
donne le prêtre après Ile missa est, et aupar-
avant que de donner la bénédiclioa ordi-
naire au peuple (ce qui pourtant n'est point
en usage en tous les diocèses).
Que contient cette bénédiction?
Plusieurs beaux souhaits que l'Eglise fait
alors pour les nouveaux mariés, savoir,
qu'il plaise à Dieu d'accomplir en eux sa
sainte bénédiction, afin qu'ilsvoient croître et
multiplier leurs enfanis jusqu'à la troisiètne
et quatrième génération, et i|u'ils puissent
après cela jouir de la gloire éternelle.
Ne reste-t-it pas de la cérémonie à faira
avant que de sortir de l'église?
535
MAR
MAR
.13i
Antrerois on b6nissni( nprès la messe du
pain et du vin, que l'on distribuait aux nou-
Te.iux mariés, lesquels on f.iis.iil boire dans
utio mc^me coupe; ce qui se fait encore en
certains lieu'x.
D'iiïl vient celte cérémonieT
Klle peut avoir pris son origine des Hé-
breux; car il est rapriorté dans leur bré-
vi.iire, que : Qui prœest henedictioni, S'imit
calieem vini, et liis rerhis benedicit : Benedi-
clus es. Domine Deus nosler, rex sœntli, qui
creax fructinn ritis; benrdictus es, l'omine
Dnts nosler, rex sœcidi, qui sanclosreddidisti
nos prœceptis tuis; et henedictus es. Domine,
qui snnctum efjicis Israelem per thalnmum
covjiii/alem et consecrationes conjugales. Hoc
recitnlo gusiat, deinde porrigit sponso et
sponsœ.
Jtrt servalur npud Anglos , spnnsa enim
pnstqiKim benedixerit sacerdos in trmplo ,in-
cipil ljibere,tponso et reliqnis aslnntilius idem
moT fiicientibus. Polyd. Virgil., Hb. de Invent,
reruin.
Que signifie celte cérémonie?
1° L'union extrême qu'ils doivent avoir
entre eux, représentée par l'union des di-
vers grains de blé et de raisin, pour faire un
même pain ou même breuvage; 2° la com-
munauté des biens temporels, figurée encore
par le pain et le vin, qui sont les principaux
soutiens de la vie ; 3' les plaisirs et les déplai-
sirs, les joies et les tristesses, les consola-
lions et les fâcheries représentées par la
coupe dans laquelle ils boivent ensemble,
qui leur sont communes.
Reste- t-il encore quelque chose à faire dans
l'Eglise?
Il y a certains lieux où , après toutes ces
cérémonies, le prélre Irur reeommande de
demeurer en chasteté ce jour-là , aux jours
de jeûne et de fêles principales, de se garder
la fidélité l'un à l'autre , de s'entr'aimer
clirôlienncnirol et de vivre dans la crainte
de Dieu; il ne laul jamais onielirccc derniiT
avis, soit qu'on fasse celte petite exhorta-
lion devant le mariage, à l'issue de la mes>e,
ou (ont au moins, comme d'autres veulcni,
à la bénédiction du lit : après quoi, en cer-
tains lieux, les nouveaux mariés vont baiser
l'auiel.
Que signifie ce baiser d'autel?
Le eonsenicment que donnent les mariés
à tout ce qui leur a été prescrit par le prê-
tre de la part de Jésus-Clhrisl, représenté à
l'autel.
Quelle est la seconde chose qui se fuit après
le maringe et après être sorti de l'église ?
C'est le festin qui se fait entre les parents,
les alliée et les voisins.
Que signifie ce festin plein de réjouissance?
C'est une représenlalion de la joie spiri-
tuille de tous ceux qui sont appelés aux
noces de l'Agneau , c'est-à-dire de Jésus-
Chrisl avec l'Église , desquelles il est parlé
en saint Luc et dans l'Apocalypse; ce qui doit
bien obliger ceux qui y assistent de sr com-
porter en sorte que rien ne s'y passe qui
puisse leur interdire l'entrée de ce festin
éternel préparé aux élus. Homo quidam fecil
cmiam tnagnnm et vocnvit multos. Lnc. xjv.
Siinile est regnum cœlurnm liomini régi, qui
fecit nupii is filio suo , et misit serras suos
vocnre invilaios ad tiuptius. Matlh. xxu.
i enerunt nuptiœ agni, et uxor ejus prœpara-
vit se : heali qiti ad cœnam nuptiarum Agni
vocnti sunl! Apoc. ix.
Quelles doivent être ces réjouissances aux
noces des chrétiens?
Pour correspondre au mystère qu'elles
signiûent , elles doivent être toutes saintes
sans excès de bouche, sans paroles ou chan-
sons déshonnêles, mais prises comme en la
présence de Dieu, et en action de grâces de
ce que les mariés ont été honorés de la
réception d'un si grand el si saint sacrement
que celui de mariage.
Depuis quel temps fait-on des réjouissances
aux noces?
De tout temps, non-seulement parmi les
chrétiens mais même parmi les païens et
chez les Juifs : ainsi, Jacob épousant Rachel,
vocniis multis amicorum turbis ad conviciwn
fecit lutpiias; ainsi Uaguel, en mariant sa
fille Sara au jeune Tobie, epulati sunl bene-
dicenles tieum. Tob. vu.
Moribns et legibus scitum est ut nuptiis
epulum fiai, tum nuptiales dcos ut veneren-
tur, lum ni prn tcslimoniis id sit convivis
quod ntiptis placeant suœ nuptiœ. Athenaeus.
D'où vient donc que les saints Pères invec-
tivent si fort contre les festins des noces?
Quand les Pères agissent contre les festins,
ce n'est pas qu'ils en improuvent les réjouis-
sances honnêtes ; mais ils en condamnent
seulement les abus et les suites funestes ,
qui d'ordinaire en arrivent : lesquelles, parce
qu'il est très-difficile d'éviter, il vaudrait
mieux souvent s'en priver tout à fait, ou du
moins ne faire ces réjouissances qu'entre
ceux de la famille et sans bruit.
De la bénédiaioo du lit.
Quelle est la troisième et dernière cérémonie
après le mariage?
C'est la bénédiction du lit.
Pourquoi se fuit cette bénédiction ?
V Pour éloigner tous les esprits impurs, et
munir les nouve.iux mariés contre la malice
de Satan, qui s'efforce, par tous les moyens,
de troubler leur repos et leur salut, jusqu'à
empêcher quelquefois l'usage du niari.ige.
2* Pour réprimer l'ardeur de la concupis-
ceiici', afiu que les mariés se servant di^
mariage dans les termes d'une modestie
vraiment chrétienne, et comme des enfants
de saints, ils rendent leur couche sans tache,
coiiiuie dit l'Ecriture, el ne déshonoreiii ja-
mais une conjonction si sainte : Honorabile
connubium in omnibus el thorus immacuta-
tus. Ad Uebrœos, xiii.
D'où apprenons -nous que l'esprit mahn
s'oppose quelquefois à l'accomplissement et à
la ciiastelé du mariage?
Du livre de Tobie, où nous voyons que le
démon derinipudicité, nonmié.Vsmodée, avait
égorgé les sept premiers maris que Sara
avait épousés ; lequel fui lié e( garrotté par
355
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
33(5
l'ange Raphaël, of relégué au déserl le jour
qu'elle se maria avec Tobie.
Que signifie cette cérémonie ?
Que (out ainsi que la puissance du démon
fut arrêtée par l'ange Raphaël, et par les
oraisons de ces deux jeunes mariés, el qu'il
n'eut plus de force de leur faire du mal : de
même par la bénédiction des prêtres, qui
sont les anges visibles, ainsi appelés dans
l'Ecriture, el par les prières des mariés, les
efforts du malin esprit sont énervés el rendus
inutiles et sans effet.
D'où vient donc que Dieu permet quelque-
fois même après cette bénédiction, que sem-
blable malheur arrive?
C'est en punition de leur infidélité nu de
leurs incontinences passées, ou de l'affection
brutale avec laquelle ils se sont approchés
du mariage.
N'y a-t-il point d'autre raisoti de cette bé-
nédiction?
On pourrait dire encore qu'elle se fait
pour mettre par là les fondements d'une
sainte amitié, et pour montrer que tout doit
être plein de bénédiction chez les chrétiens,
chambre, lit, meubles, enfants, etc., et que
le diable n'y doit avoir aucune part.
En quel temps se doit faire celte bénédiction?
Le matin après la célébration du mariage,
ou du moins l'après-midi avant le soupor,
en présence seulement du père et de la mère,
et de deux ou trois personnes d'honneur, et
les plus sérieuses de la compagnie, sans y
souffrir de jeunesse, remettant plutôt de la
faire, si l'on y prévoit qu'il en doive arriver
du bruit ou du scandale.
Que doit -on observer en cette cérémo-
nie?
Après que les assistants ont été instruits
de l'iniportancc de cette bénédiction , le
prêtre revêtu de surplis et d'étole blanche,
accompagné d'un clerc, après avoir jeté de
l'eau bénite aux nouveaux mariés qui de-
meurent debout auprès du lit, il récite l'o-
raison Visita quœsumus, puis le psaume
Kenii omnes qui timent Dominum : Après
quoi il prie Dieu de bénir ce lit, et verser ses
grâces et faveurs particulièrement sur ceux
qui sont présents, afin de pouvoir demeurer
dans une étroite observance de ses comman-
dements et de son saint amour, et par ce
moyen arrivera une sainte et heureuse vieil-
lesse.
j'ourquoi l'Eglise se sert-elle plutôt de ce
psaume que d'iin autre ?
({) Pic V, Imlles Qmcl a uobis, du ajuiliel. toG8, et Su-
premi omnipnlcmis Dei, du S avril 1371. 11 se préseiile ici
une question très-iniporlaiilo : l'eut-o» obtenir les indul-
gences susdites en récitant l'otlice de la Vierge d'après un
bréviaire quelconque ? D'abord il est clair par ce qui pré-
cède qu'il faut consulter les rubriques du bréviaire ro-
main pour savoir il quels jours l'indulgence est de cent
jours, et à quels jours elle est de cinquante. Hais ne faut-
il uas aussi se servir d'un bréviaire approuvé par le saint
siège? Il semble que la réponse ne saurait élre douteuse
pour quiconque sait bien que le même pape Pie V, dans la
même bulle qui concède cette indulgence , abolit tous les
bréviaires différents du romain, même ceux que les évo-
ques ont publiés dans leurs diocèses, excepté seulement
ceux qui étaient approuvés ou ea usage depuis pins de
deux cents ans. Peut-on croire qu'il ait encouragé par des
iodulgences un usage qu'il réprouve expressément ?
Parce que les biens et les obligations da
mariage y sont plus nettement exprimés.
Cardans le premier verset, le prophète royal
fait voir que le commencement de tout bien
est la crainte de Dieu, et que quiconque veut
bâtir sa famille sur des fondements solides,
doit nécessairement commencer par là pour
y réussir. Dans le second, il montre l'obli-
gation qu'ont les hommes de travailler et
vivre de leur propre travail, s'ils veulent être
heureux et que touie chose leur succède.
Dans le troisième, décrivant ce bonheur en
particulier, il leur promet une postérité
nombreuse, insinuant en passant par ces
paroles, m lateribus domus tuœ, l'obligation
de la femme à demeurer dans la maison,
pendant que le mari est occupé au dehors,
et y travailler selon ses forces. Dans le qua-
trième, il fait voir que ce n'est point assez
d'avoir des enfants, mais qu'il les faut élever
et cultiver avec un plus grand soin qu'on ne
fait de ces jeunes plantes qui sont si belles
et si agréables à la vue et dont on espère de
beaux et bons fruits, enseignant au mari
par ces paroles : In circuitu mensœ tuœ, que
s'il veut jouir de la bénédiction du mariage,
il doit éviter les tavernes et cabarets, les
dépenses superflues et les prodigalités , les
jeux el l'oisiveté , et partager avec sa femme
el ses enfants, qu'il est obligé de nourrir, ce
qu'il peut avoir et acquérir de son travail.
Et enfin dans les trois derniers versets il
confirme et répète ce qu'il avait promis au-
paravant, ajoutant à ces bénédictions tem-
porelles les bénédictions spirittielles et éter-
nelles : Benedicat te Dominas ex Sion, et
videas bona Jeruf^alem omnibus diebus vitœ
tuœ. Et videas filios filiorwn luorum, pacem
super Israël.
MARIE.
PRIÈRES ET PRATIQCKS DE PIÉTÉ EN l'hON-
NEUR DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE MARIE.
(l'idulgences anlhentiques.)
§ I. Indulgences attachées à la récitation de l'ulEce de la
sainte Vierge.
I" Indulgence de 100 jours pour ceux qui,
étant obligés de réciter cet olfire aux jours
indiqués par les rubriques du Brévi.iire ro-
main, le récitent en efl'et, avec dévotion, ces
joiirs-là.
2° Indulgence de 50 jours pour tout fidèle
qui, sans y être obligé, récitera le même of-
fice (1).
Ou bien dira-t-on que la substance do l'office étant la
même, cela suffit pour l'indulgence ' D'abord il est cer-
tain que si l'on omet une partie notable des œuvres pres-
crites, on est privé de l'indulgence qui y est ailucbée ;
mais ceux qui récitent le petit office de la Vierge d'après
certains bréviaires de France, omettent en effet une par-
lie notable de cet olfice tel qu'il est dans le bréviaire ro-
main, et eu fait d'mdulgenies, on ne peut pas rem(ilacer,
de sa propre autorité, une prière par une autre. Je dis
qu'ils omettent une partie notable, par exemple les hym-
nes et les antiennes, sept psaumes .sur neuf dont se com-
pose l'oHice nocturne, les leçons et les répons, cinq psau-
mes ou caniiques sur huit qu'un dit à laudes; au\ peliie4
heures, les psaumes sont transposés ou changés. Dira-l-on
avec cela que l'office est moralement le même? Il ne s'a-
git pas ici de la question de droit, puisque c'est un office
qui n'est pas obligatoire ; il s'agit d un fait , de savoir si
357
MAR
I II. t'adulgeoces attacbécsi a a réciutioQ du rosaire ou
du chapulel (IJ.,
1" Tout fidèle qui récitera le rosaire en-
tier, composé de 15 dizaines, ou eu dira
seulement la troisième partie, connue sous
le nom de chapelet, gagnera 100 jours d'in-
dulgence pour chaque Pater et pour chaque
Ave Maria.
2" Indulgence plénière une fois par an ,
pour tout fidèle qui récitera chaque jour le
chapelet, le jour de l'année, à son choix,
où, s'élant confessé et ayant communié, il
priera pour les besoins de l'iîglise (2).
N. B. Pour gagner ces indulgences, il y
a deux conditions essentielles à remplir : la
première, que les rosaires ou chapelets aient
été indulgenciés par les religieux domini-
cains ou par tout autre prêtre qui en ait
reçu le pouvoir; la seconde, que pendant la
récitation du rosaire ou du chapelet , on
réfléchisse à chaque dizaine aux mystè-
res que l'on trouvera plus bas rangés par
ordre (3).
Nous croyons utile d'insister sur cette der-
nière condition, en général peu connue. Le
grand mérite de la dévotion du rosaire con-
siste surtout dans cette union de l'oraison
mentale et de la prière vocale. Benoît XIII,
qui a accordé ces indulgences, ne dispense
de la considération des mystères du rosaire
que les personnes qui, par défaut d'intelli-
gence, en seraient tout à fait incapables.
Pour ces personnes, mais pour elles seule-
ment, il sulfil de réciter le rosaire ou le cha-
pelet, avec dévotion, pour gagner les indul-
gences qui y sont attachées ('i-).
Mystères du rosaire C5).
Mystères joyeux.
1. L'ange Gabriel annonce à Marie qu'elle
sera la mère du Sauveur; elle répond hum-
blement ; Voici la servante du Seigneur.
Demander la vertu d'humilité.
2. La sainte \ ierge va visiter sa cousine
Elisabeth. Demander la vertu de charité.
3. La sainte \ iergo met au nionde son di-
vin Fils dans l'étable de Bethléem. Deman-
der l'amour de la pauvreté.
celte ri'cilalioii, en usage dans beaucoup de séminaires,
pratiquée par beaucoup de cliréliens , suflil pour obtenir
les indul;;encc s. Il parait bien que non , quoiqu'elles
soient annoncées en tèle de cerlaiiis recueils de prières
où se trouve cet ollice, aussi ditTérenl du romain (|ue nous
venons de le dire. Mais les bréviaires exceptés dans la
susdile bulle , approuvés par conséquent aussi bien que le
romain, doivent jouir du même privilège, puisqu'il est ac-
cordé sans restriclion. Ainsi, pour s'assurer celte indul-
gence, il laut se servir ou du bréviaire romain , quelque
part qu'on suit, ou de celui qui est approuvé expressément
pour le lieu où on se trouve, ou pour la communauté à la-
quelle on appartient.
(1) On sait que ce fut saint Dominique , fondateur de
l'ordre des frères prêcheurs ( dominicains ), qui iuslitua,
vers l'an 1206, la dévotion du Rosaire, d'après une révé-
lation qu'il avait eue de la sainte Vierjje , pour mettre un
terme à l'hérésie des Albigeois , qui faisaient alors de
grands ravages parmi les peuples, surtout en France. Les
succès qu'eut alors celte dévotion, et les effets admirables
qu'elle a touiours produits depuis doivent la rendre chère
h tous les fidèles.
On n'indique ici que les indulgences communes à tous
les fidiles, et non celles qui sont spécialement accordées
aux coulrères du Kosaire.
ii) Benoit -Mil, brei Sanctissvnus, du 13 avril l7ib.
J3) Le mime pape, déire'. de la sacrée congrégalion
MAR 35S
4^- La sainte Vierge se soumet à la loi de
la purification, bien qu'elle n'y fût pas obli-
gée. Demander une grande pureté d'âme.
0. La sainte Vierge retrouve son divin Fils
dans le temple, après l'avoir cherché durant
trois jours. Demander la grâce de ne jamais
oerdre Jésus par le péché mortel.
Mystères douloureux.
1. Jésus souffre une cruelle agonie dans
le jardin des Oliviers. Demander une vraie
contrition de nos péchés.
■2. Jésus est flagellé pour expier nos fau-
tes contre la plus belle de toutes les vertus.
Demander la vertu de pureté.
3. Jésus est couronné d'épines. Demander
la grâce de souffrir avec résignation les af-
fronts et le mépris.
4. Jésus porte sa croix en montant au
Calvaire. Demander la grâce de porter avec
joie les croix que Dieu nous envoie.
5. Jésus est crucifié. Demander la grâce de
crucifier notre propre volonté.
.Mvslères glorieux.
J. Le troisième jour après sa mort, Jésus-
Christ ressuscite et sort glorieux du tom-
beau. Demander à Dieu de ressusciter à la
grâce en menant une vie toute nouvelle.
2. Quarante jours après sa résurrection,
Jésùs-Christ monte au ciel. Demander un
parfait détachement des choses terrestres.
3. Le Saint-Esprit descend sur la sainte
Vierge et sur les apôtres réuiiis dans le cé-
nacle. Demander une ardente charité.
4. La très-sainte Vierge monte au ciel.
Demander une tendre dévotion pour celte
Vierge sainte.
5. Elle est couronnée Reine du ciel et de
la terre, et placée sur un trône de gloire et
élevée au-dessus des anges et des saints. De-
mander la persévérance finale.
§ m. Indulgences accordées ^ tout fidèle qui récitera ou
portera sur lui le chapelet de sainte Brigitte (6).
1° Indulgence de 100 jours pour chaque
Credo, pour chaque Pater et chaque Ave
qu'on récitera
2 Indulgence de sept ans et sept quaran-
des Indulgences, du 12 août 1726.
(4) Le même, constitution Fieliosus, § 4, du 26 mai
1727.
(5) On trouve dans un grand nombre de livres de piété
de courtes méditations sur les mystères du Rosaire. L'ou-
vrage italien ne met que l'indication du mystère , laissant
à cliaoun le soin de faire quelques réflexions sur ce sujet.
J'ai suivi son exemple, en me bornant à ajouter k chaqua
mystère l'indication d'uue vertu à demander.
( Noie du traducteur. )
(6) Il est essentiel de ne pas confondre, comme on la
fait géuéralemenl , le chapelet de sainte Brigitte avec la
chapelet ordinaire dont nous avons parié plus haut. Le
chapelet de sainte Brigitte est composé de six dizaines
suivies chacune du Credo, ce qui fait en tout, y compris la
Pater et les trois Aye de la croix , soixante-trois Ave Ma-
ria et sept Pater. On le nomme ainsi parce que ce fut
sainle Brigitte qui en eut l'idée et qui le lu connaître, dans
le but d'honorer les soixante-trois années que, d'aprèi l'o-
pinion commune, la sainte Viergp passa sur la terre, ainsi
que ses sept douleurs et ses sept allégresses. Cependant,
quoique le chapelet de saiute Brigitte soit composé de six
dizaines, on peut gagner les indulgences qui y sonl atta-
chées, soit en n'en récitant que cinq, soit en disant les
quinze dizaines du rosaire (Archives de la secrétairerieda
la sacrée Congrégatiou des Indulgences, tom. VI, p. 144).
( Note du traducltur. }
DieTIONNAlRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
359
ta'fnes, en sus des indulgences précitées de
100 jours, pour ceux qui, en se servant du
chapelet de sainte Brigitte, diront le rosaire
lie (luiiize dizilnes.
3p Si plusiiiiirs persoancs disent le cha-
pelet en cotnmuti , en se servant de celui de
saillie Brigilâe, chacune d'elles gagnera les
mêmes indulgences qiie si elle récitait seule
ce chapelet.
4° Indulgence plénière une fois par mois,
IGur ceux qui auront récité chaque jour du
mois le chapelet de sainte Brigitte, au moins
de einq dizaines, le jour, à leur chois, où,
s'éfant confessés et ayant communié, ils prie-
ront pour les intentions de l'Eglise, dans une
église publique.
5" II est encore accordé une autre in-
dulgence également plénière , une fois par
an, à quiconque récite exactement tous les
jours de l'année le chapelet de sainte Bri^-
gille , au moins de cinq dizaines. On gagne
celle indulgence plénière le jour, à son choix,
oii, sT-lant confessé et ayant communié, on
priera pour les besoins de l'Eglise.
6" Autre indulgence plénière le 8 octobre,
jour de la fête de sainte Brigitte, pour ceux
qui auront récité, au moins une fois par se-
inaine, le chapelet de celte sainte, au moins
de cinq dizaines, pourvu qu'ils visitent ce
jour-là leur église paroissiale, ou toute au-
tre église, et y prient pour les intentions de
l'Eglise
7" Indnlgence plénière à l'article de la mort,
pour ceux qui, ayant on de ces chapelets ,
recommanderont leur âme à Dieu, seront
disposés à accepter la mort avec résignation,
et invoqueront ( après s'être confessés et
avoir communié, si cela leur est possible )
le saint nom de Jésus, de cœur, s'ils ne peu-
vent l'invoquer de bouche.
8° Indulgence de '>0 jours pour tout fidèle
qu't , portant sur lui ttn chapelet de sainte
Brigitte, prier», d genoux, au son de la clo-
che ijui annonce une agonie, pour la personne
agonisante.
9° Indulgence de 20 jours pour tout fidèle
qui, contrit de ses poches et ayant auprès de
lui un chapelet de sainte Brigitte, fera l'exa-
men de sa conscience et récitera trois Pater
et trois Ave.
(1) Léon X, bulle dulO juillet ISIS; Clémont XF. bulle,
De jo/iife DoDiîmdgrejis, <1u 22 septembre 1714; et Be-
notiXlV.bref du 15 janvier 1743.
(2) Lu grand nombre de personnes pieuses, qui ont la
louable habitude de réciter tous les jours le chapelit , se
priventdes iudulgericesqul sont atlachéps à ce saintexer-
cice , PU ne remplissant pas eNactemenl les eondllions
prescrites, le plus souvent parce qu'elles les ignorent.
Neus exhortons ces personnes à se procurer un chapelet
iiidulgeuclé, et, de préférence, un chapelet de sainte Bri-
giile, ce dernier ayant , comme il est aisé de le voir, de
grands avantages sur le chapelet orduiaire dont ou a parlé
n. 2. Nous ferons observer de plus, qu'avec le chapelet
de siiiilr Brigitte, la considération des mystères du ro-
saire n'est pas exigée pour gagner les indulgences, comme
elle l'est quand on se sert du chapelet ordinaire.
La récitation du symbole à la fin de chaque dizaine rap-
pelle bien les mystères. {Note de réditeiir.)
(3) Les litanies de la sainte Vierge sont Irès-auciennes,
et on pense avec raison qu'elles datent des premiers siè-
cles de l'Eglise. Quoi qu'il en soit, elles contiennent, ainsi
que l'exprime le mot Litanies, des demandes etdes prières
uue oous adressons ï Dieu oar l'eatremiae de la sainte
3t0
10° Indulgence de 100 jours pour tout
fidèle qui, portant sur soi un chapelet de
suinte Brigitte, entendra l;i messe ou écou-
lera la parole de Dieu, ou accompagnera le
saint viatique, ou ramènera un pécheur dans
les voies du salut, ou enfin fera quelque ;iu-
Ire œuvre pieuse que ce soit, en l'honneur
de Noire-Seigneur Jésus-Christ, de la sainic
"Vierge ou de sainte Brigitte, pourvu qu'à
chaque fois il dise trois Pater et trois Ave (1).
N- B. 1° Toutes ces indulgences sont ap-
plicables aux âmes du purgatoire.
2° Pour les gagner, il est de rigueur que
les chapelets (composés de six dixaines, se-'
Ion l'édition de Rome de 18'*V) aient été in-
dulgenciés par les supérieurs de couvents de
l'ordre de sainte Brigitte, ou par tout autre
prêtre qui en ait reçu le pouvoir.
3° Ces chapelets, une fois indulgenciés, no
peuvent plus ni se vendre ni se donner , ni
se prêter, dans le but de communiquer les
indulgences; si on le fait, les chapelets, con-
formément aux décrets généraux de la
sainic congrégation des Indulgences, confir-
més de nouveau par Benoît XIV, le 9 février
17i3, perdent celles qui y étaient atta-
chées (2).
§ IV. Indulgences accordées k perpétuité à tout Bdèle qui
récitera, mec dévotion et un cœur contrit, les litanies de
la sainte Vierge (3).
l" Indulgences de 300 jours, pour chaque
fois.
2° Indulgence plénière aux cinq fêtes prin-
cipales de la sainte Vierge, qui sont : la Con-
ception, la Nativité, l'Annonciation, la Ptiri-
fication et l'Assomption, pour tous ceux qui
récitent les litanies Ions les jours. Pour ga-
gner ces indulgences plénières, on doit, aux
jours de ces fêtes, se confesser, communier
et prier, dans une église publique, pour les
intentions de l'Eglise (4 .
N. B. Ces indulgences sont applicables
aux âmes du purgaioire.
On trouvera les litanies de la sainte Vierge
art. Neuvaines.
§V. Indulgences accordées à perpéluilé à tout fidèle qui,
étant vraiment contrit, récite, h« son de la cloche , \'An-
qetus Domini , ou , dans le temps pascal , le Regina
cœli (.■)).
l'Indulgence de 100 jours pour chaque fois.
Vierge, que nous honorons en même tem| s p.ir les titres
différents sous lesiuels nous l'invoquons Comme la pins
ancienne Irailition nous a transmis ces Litariies qui ont
toujours été récitées par les fidèles, lant dans les église!
publinues que dans les maisons particuli'res , .Alexan-
dre VII, voulant qu'elles se conserv.isseiit toujours intac-
tes, déf'piidil, dans la constitution in Suyiremo , du 28 mai
166t,'d'y faire jamais aurnii chiingenient.
( i) Sixte V avait déià accordé des indulgences à la réci-
tation des Litanies. Elles oui été augmentées et ri-ndues
perpétuelles par Pie Vil , décret f7r(;s el orbis de la
sacrée congrégation des Indulgences, du 30 septembre
1817.
(5) Saint Boiiavenlure fut le premier qui , dans I^ cha-
pitre général de l'ordre de Saint-François, tenu b Pise en
1262, ordonna à ses religieux d'exhoner les Uilèles à ré-
citer, le soir, au son do la cloi lie , trois Ave Hnria, eu
Phonneur du mystère de l'incarnation de notre Seigneur
.Tésus-Christ. Celle dévotion s'introduisit à Saintes, an
commencement du xiv siècle. Ello fut , un peu plus lard^
approuvée par une bulle de Jean XXII, donnée à Avignon
le 13 octobre 1518. Celte bulle accordait de plus quelque*
jours d'iadul£cuces pour réciter ainsi les trois Àve iluria.
S41
MAI
MAR
54'3
2" Indulgence plénière une fois par mois
pour quiconque l'aura récité dans le cours
du mois une fois par jour, au son de la clo-
che , ou le matin , ou à midi , ou lu soir , le
jour , à son choii , où , s'étant confessé et
ayant coromunié , il priera pour les inten-
tions de l'Eglise (1).
N. B. 1 L'angelus doit être toujours ré-
cité à genoux , excepté fe soir du samedi et
toute la journée du dimanche , où l'on doit
le dire debout (2).
2° Dans le temps pascal, c'est-à-dire depuis
le samedi saint à midi , jusqu'au samedi
veille de la Sainle-Trinilé, également à midi,
inclusivemenl, un doit, au lieu de V Angélus,
réciter, toujours debout, le Hegina cnli avec
le verset et l'oraison que l'on iroovera plus
bas (;j).
Les personnes qui ne savent pas le Re-
gina cœli par cœur peuvent gagner les in-
dulgences en continuant à dire \'Angelu$
pendant le temps pascal, pourvu que, pen-
dant (oui ce temps, elles le récitent de-
bout (V).
3" Lorsque les religieux , religieuses et
autres personnes qui vivent en communaulc,
n^ont pas pu rcciler V Angélus ou le Regina
eœli au son de la cloclu-, parce qu'elles se
trouvaient dans ce moment occupées à quel-
que exercice prescrit p.ir leurs règles , elles
peuvent gagner l'indulgence eu le récilaut
aussitôt que ledit exercice est terminé ^5).
'i'° Quoique la récitation de i' Angélus au
ton de la cloche soit une condition essentielle,
ceux qui se trouvent dans des endroits où
l'on ne peut l'entendre en sont dispensés ;
dans ce cas, ils g;igneront l'indulgeuce en
disant V Angélus ou le Hegina cœli à peu près
aux heures où l'on doit le sonner (6).
5° Les indulgences allacliécs à la récita-
tion de YAngeius ou du Regina eœli sont
du petit nombre de celles que l'on peut
gagner pendant l'année sainte du Jubile de
Rome (7).
f L'ange du Sei- J Angélus Domini
gneur annonça à Ma> nuntia\ it MariiB, et
riequ'elledevieudrait concepit de âpintu
la mère du Fils de Sanctu.
Dieu, et elle conçut
par l'opération de l'Ësprit-Saint.
Je vous salue, Ma- Ave, Maria, etc.
rie, etc.
Le même pape renouvela o«Uo concession le 7 luai 1527,
et ordouua en même temps au cardiual-vicaire de faire
sonner, le soir, à Rome, pour rappeler aux lidt''lis de ré-
citer alors les troi? Ave Maria. C'est ï Benoit XIII que l'on
doit les indulgences atlacliées maintenant il la récllalios
de i'Aiigeliis. C'est aussi ce pape i(ui , eu l'2t , ordonna
qu'on lo sunnlt le malin, a nndi et le soir, aliii que h s li-
dèles liouorassenl ams! irois lois par jour le grand mystère
de l'incarnation.
(1) Benoit XIII, bref universel Injimcta nabis, liaU
teptetulire 1724.
(2) Benoit XIV, notilieatioo du 20 avrii 1742.
(3) Benoit XIV et, d'après lui, l'ouvra^ie italien que
uous donnons ici altatlienl l'indulsçenci' de V Angélus pen-
dant le temps pascal à la récitation du Hegiua cmti, avec le
verset et l'oraison qui y correspondcnl. Ici se représente
une question déjà laite dans une note au commencement
de cil anicle. On peut demander si au lieu du verset Ouu-
de et Ixime qu'on trouve ti-api es , il serait égal d'en dire
ua autre iiui se irouve daus ptueieursltréviûresde France.
^ Ecce ancilla Do-
mini, fiai milii secun-
duui vcrbum luum.
Ave, Maria, etc.
t Et Vcrbum c;iro
factom est, et habi-
tavit in nobis.
Ave, Maria, etc.
> Voici la servante
du Seigneur, qu'il me
soit fait selon votre
parole.
Je vous salue, Ma-
rie, etc.
t lit le Verbe s'est
fait ch.iir, et il a ha-
bité parmi nous.
Je vous salue, Ma-
rie, etc.
Quoique l'usage constant soit d'ajouter Iff
verset et l'uraisun gui suivent, cependnnt
cela n'est pas d'obligation pour gagner
l'indulgence.
f Sainte Mère de f Ora pro noliis,
Dieu,pricz pour nous; saucta Dci (lenitrix ;
^ Afin que nous i^ Ut digni efficia^
soyons rendus dignes mur promissiouibus
des promesses de Je- Chrisli.
sus-Christ.
Prions. Oremus.
Seigneur, nous vous Graliamtuam.quae-
conjurons de répan- sumus, Domine, iiien-
dre votre grâce dans tibusnoslris infunde:
nos âmes ; afin ut qui Aiigelo nun-
qu'ayant connu par liante Christi Filii lui
la voix de l'ange incarnalionem cog-
l'incarnation de Je- novimus , per pas-
sus-Cluisl votre Fils, sionem ejus et cru-
nous arrivions, par cem adresurrectionis
sa passion et par sa giorianiperducamur.
croix, à la gloire de Per cumdem Cliri-
sa résurrection. Par stum Dominum no-
ie même Jésus-Christ strum.
notre S igneur.
1^ Ainsi soil-il. i^ Amen.
Pour le temps pascal.
Reine du ciel, ré- Regioacœli,lœ(are,
jouissez-vous, louez Alléluia.
Dieu: Celui que vous Oniaqucmmeruisti
avez eu le bonheur portare. Alléluia,
de porter dans voire Resurrexil sicut
sein, louez Dieu, est dixii. Alléluia,
ressuscité comme il Ora pro nobis
l'avait prédit. Louez Deum. AUeluia.
Dieu. Priez le Sei-
gneur pour nous.
Louez Dieu.
f Réjouissez-vous, t Gaude et fetare,
La chose parait Wen peu importante st l'on n'a égard
qu'au verset en lui-même; mais si l'on fait attention qu'il
est mis au nombre des choses prescrites pour obtenir l'in-
dulgence, on en jugera peut-être aulremcm. (luand il s'a-
git d'un tout moral, il est réputé entier quand il n'en man-
que qu'une bi.n petite parue, comme serait un pareil ver-
set sur une beure entière de l'ollice; mais ici , le Hegma
cœli et ce qui suil est déjà bien court, ce verset n'en se-
raii-il pas une partie notable ? Si l'on prétend que non, je
dirai à mon luur qu'il est lui-même un tout mis aa nombre
descoudilions nécessaires pourcelte indulgence, puisqu il
est pri scrit aussi bien que l'antienne et l'oraison.
(4) Benoit XIV, dans la même noiitication.
(6) Bennti XllI, rescrit de la sarrée congrégation des
Indulgences, du ,•( décembre 17-i7
((j) Fie VI, rescrit du 18 mars 1781.
(7) Benoit XUl, bulle du 10 janvier 1728. Benoit XIV,
Clément XIV et l.éon XU l'ont également déclaré dans les
bulles sur la suspeusion des indulgences pendant l'annôe
sainte.
^43.
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
SU
Virgo Maria, Allé-
luia. ^ Quia surrexit
Dominus vere. Allé-
luia.
Qremus.
Deus, qui per re-
surreclioneniFilii lui
Domini nostri Jesu
Chrisli inundum lœti-
ficare dignatus es;
praesta , quœsumns ,
ul, per cjus Genitrir
cem Virginem Ma-
riam, perpétuas capi.a-
mus gaudia vitae. Per
eumdem Chrislum
Dominum nostrum.
1^ Âmen.
Marie, toujours vier-
ge. Louez Dieu. ^
Parce que le Seigueur
est vraiment ressus-
cité. LouezDien.
Prions.
O Dieu, qui avez
daigné réjouir le mon-
de par la résurrection
de Notre - Seigneur
Jésus - Christ votre
Fils ; faites, s'il vous
plaît, que par l'inter-
cession de la Vierge
Marie, sa mère, nous
goûtions les joies
ineffables de la vie
éternelle. Par le mô-
me Jésus-Christ No-
ire-Seigneur.
â Ainsi soil-il.
g VI. Indulgences accordées îi lout uaèle qui récitera, te
malin, le Suive Regina , et le soir , le Sub tiuim prœsi-
dium, avec les versets que l'on trouvera plus bas , dans
riulemion de réparer les outrages que reçoivent la
sainte Vierge et les saints (I)
1° Indulgence de 100 jours chaque jour
qu'on le fera.
2° Les dimanches, indulgence de sept ans
et sept quarantaines.
3' Indulgence plénière deux dimanches de
chaque mois, au choix, toutes les fêles de
la sninle Vierge et le jour de la Toussaint,
pour ceux qui réciteront ces prières tous les
jours, et qui, ces jours-là, s'élant confessés
et ayant communié, prieront pour les besoins
de l'Eglise.
4° Indulgence plénière à l'article de la
mort, pour tout fidèle qui aura pendant sa
vie récité ces prières, pourvu qu'alors il se
confesse et communie, ou, s'il ne le peut,
qu'il soit du moins siucèremeat contrit de
ses péchés (2J.
Prières.
Le malia.
NunsTOUs saluons,
6 Reine, Mère de mi-
séricorde : notre vie,
notre douceur, notre
espérance, nous vous
saluons. Nous élevons
nos voix vers vous
pauvres exilés, mal-
heureux enfants d'E-
ve ; nous poussons
vers vous nos soupirs
et nos gémissements
Salve, Regina, Ma-
ter misericordiae :
vita, dulcedo, et spes
nosira, salve. Ad le
clamamus exsuies
fllii Evae. Ad te
suspiramus, gemen-
tes et fientes in hac
lacrymarum valle.
Eia ergo , advocala
nosira, illos tuos mi-
séricordes oculos ad
(1) Ce pieux exercice a pris naissance en Allemagne.
(2) Pie VI, décret Vrbis et oibis de la sacrée congréga-
tion des Indulgences , du 5 avril 1786.
(3) Pie VI, rescrit du 21 .novembre 1793.
(4) Marie est le nom de notre mère , de notre média-
trice, de la dispensatrice de toutes les grâces, de la reine
de l'univers, et pour tout dire en un mot , de la Mère de
Dieu; nom qui a tant de significations mystérieuses, telles
(\\i'éloile de la mer, souveraine, lumière du monde; nom
que nous devrions toujours avoir dans le coeur et sur les
lèvres , pendaut notre vie; nom enfin que nous serons
lieureux d'invoquer au moment de la mon. Une des plus
anciennes pratiques de piété en l'honneur de ce saint
uou < «si la récitation des cinq psaumes dool les lettres
dans celte vallée de
larmes; soyez notre
avocate., jetez sur
nous des regards de
miséricorde ; etaprès
l'exil de cetlB vie,
montrez- nous Jésus,
ce fruit sacré de vos chastes entrailles, ô clé-
mente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie I
t Daignez agréer f Dignare me lau-
mes louanges, ^ ierge darete.Virgosacrata.
nos converte: et Je-
sum benedictumfruc-
tum venlris lui nubis
post hoc exsiliuni os-
tende,oclemens,opiaj
o dulcis Virgo Maria I
sacrée. ^ Donnez
moi la force contre
vos ennemis.
j Que Dieu soit bé-
ni dans ses saints.
Ainsi soil-il.
Le soir
^ Da mihi virlutem
contra hostes tuos.
f Benediclus Deus
in sauclissuis. Amen.
Ant. Sub tuuna
praesidium confugi-
mus, sancta Dei Ge-
nilrix : nostras de-
prccationes ne despi-
cias innecessitatibus,
sed a periculis candis
libéra nos semper,
Virgo gloriosa et be-
nedicta.
Ant. Nous implo-
rons votre assistance;
sainle Mère de Dieu :
ne dédaignez pas les
prièresque nous vous
adressons dans nos
besoins, mais déli-
vrez-nous en lout
temps de tout péril,
ô Vierge glorieuse el
bénie.
[Les mêmes versets que ci-dessus.)
§ VII. Indulgence accordée à tout fidèle qui récitera, avec
divolion et un cœur contrit, l'une ou l'autre des oraisons
jaculatoires suivantes.
Cenljoursd'indulgencepour chaque fois (3).
Oraisons jaculatoires.
I. Que la très-sainte et immaculée con-
ception de la bienheureuse vierge Marie soit
bénie.
II. In conceplione tua, virgo Maria, im-
maculata fuisti ; ora pro nobis Patrem, cujus
Filium Jesum de Spiritu sancto conceptum
peperisti.
§ VIII. Indulgence» accordées à perpétuité à tout fidèle
qui récitera , en l'honneur du saint nom de Marie , les
cinq psaumes suivants, dont les lettres initiales for-
ment ce saint nom en latin (4).
1° Indulgence de sept ans et sept quaran-
taines pour chaque fois.
2° Indulgence plénière une fois par mois
pour quiconque les aura récités tous les
jours pendant le mois, le jour, à son choix,
où, s'élant confessé et ayant communié, il
priera pour les intentions ds l'Eglise.
3° Indulgence plénière, le dimanche dans
l'octave de la Nativité de la sainle Vierge,
fêle du Saint-Nom de Marie, pour ceux qui
auront récité souvent ces psaumes dans le
initiales le composent. Elle était déjà connue en Italie, en
France et dans d'autres |iavs dans le xn« siècle. Elle .<ie
propagea rapidement depuis, lorsque le pape Innocent XI
établit dans tout l'univers calliolique la fêle du Saint-Nom
de Marie. Ce même pape établit à Rome l'arcbiconfrérie
du Nom de Marie, dont les membres doivent réciter
ces cinq psaumes, el leur accorda, pour celle réciti-
tion , des indulgences que Pie VII a étendues à tous les
fidèles, désirant que tous pratiquassent cette dévotion.
Nous renvoyons "a l'arl. Jésds-Obist pour les indulgence»
afconJées à ceux qui invoquent le saint nom de Marie,
conjointement avec celui de Jésus. Voyez aussi , ibid-, les
indulgences accordées aux trois oraisons jaculatoiref : Jé-
sus, Joseph el Marie, etc.
349
HAR
MAR
cours oio Tannée, 'pourvu qu'ils prient ce
jour-là pour les intentions de l'Eglise, après
s'élre confessés et avoir communié (1).
iY. //. Toutes ces indulgences sont appli-
cables aux âmes du purgatoire.
PSAUMES.
M.
Cantique delà Sainte Vierge.
AnI. Mariae nomen.
Mon âme glorifie le
Seigneur,
Et mon esprit est
ravi de joie en Dieu
mon sauveur,
Parce qu'il a jeté
les yeux sur la bas-
sesse de sa servante;
car voilà ce qui me
fera appeler bienheu-
reuse dans la suite de
tous les siècles.
Parce que le Tout-
Puissant a fait en moi
de grandes choses, lui
dont le nom est saint,
Et dont la miséri-
corde se répand d'àgt)
en âge sur ceux qur
le craignent.
Il a déployé la force
de son bras; il a dis-
sipé ceux qui s'éle-
vaient d'orgueil dans
les pensées de leur
cœur.
11 a renversé les
grands de leurs trô-
nes, et il a élevé les
petits.
Il a rempli de biens
ceux qui étaient affa-
més, et il a renvoyé
vides ceux qui étaient
riches.
11 a pris en sa pro-
tection Israël son ser-
viteur, se ressouve-
nant de sa miséri-
corde,
Selon la parole qu'il
en avait donnée à nos
pères, à Abraham et
à sa postérité, pour
toujours.
Ant. Le nom de
Marie illustre toutes
les églises ; le Tout-
Puissant a fait pour
elle de grandes cho-
ses, et son nom est
saint.
Magnificat anima
mea Uominum,
Et exsultavil spiri-
tus meus in Deo salu-
tari meo;
Quia respexit hu-
militatemancillœsuse:
ecce enim ex hoc
bealam me dicent
omnes cenerationes.
Quia fecit mihi
magna qui potens
est ; et sanctum no-
uien ejus.
Etmisericordiaejus
1 progenie in proge-
nies timcntibus cum.
Fecit potentiam in
Drachiosuo : dispersit
superbos mente cor-
dis sui.
Deposuit potcnles
de sede, et cxallavit
humiles.
Esurientesimplevit
bonis, et divites di-
misit inancs-
Suscepillsrael pue-
rum suum, recorda-
tus misericordisBsuse-
Sicut locutusestad
paires nostros, Abra-
ham et semini ejus iit
sa'cula.
Domine, libéra ani-
mam meani a labiis
iniquis, et a lingua
dolosa.
Seigneur, délivrez
mon âme des lèvres
injustes et de la lan-
gue trompeuse qui me
déchirent par leurs
calomnies.
Que recevrez-vous,
et quel fruit vous
reviendra-t-il de vos
calomnies, ô langue
trompeuse?
Vous serez percée
avec des flèches poin-
tues poussées parune
main puissante, et
vous serez brûlée avec des charbons dévo
rants.
Quiddelur libi, aut
quiil apponalur tibi
ad linguamdolosam?
S.igitlae potentis a-
rntœ, eum carbonibus
desolalorijs.
Que jo suis mal-
heureux de co que
mon exil est si longl
J'ai demeuré avec les
habitants de Cédar;
mon âme a été long-
temps étrangère par-
mi eux.
Pour moi, je gar-
dais un esprit de paix
avec ceux qui haïs-
seul la paix; mais
pour eux, dès que je
leur parlais, ils s'éle-
vaient contre inoi sans sujet.
Ant. Depuis 10- Ant. A solis ortu
rient jusqu'à l'Occi- lisque ad occasum
dent, on doit louer le laudahile nomen Do-
Heu mihi, quia in-
colatus meus proton-
gatus est ! Habitavi
cum habilantibus Ce-
dar; mullum incola
fuit anima mea.
Cum his qui ode-
runt pacem , eram
pacifieus; cum loque-
bar illis , impugna-
bant me gratis
nom du Seigneur et
celui de Marie , sa
mère.
mini et Mariie matris
ejus.
R.
Je suis étranger sur
la terre : ne me ca-
chez pas vos com-
mandements.
Mon âme a désiré
en tout temps avec
une grande ardeur
vos ordonnances, qui
sont pleines de justice.
Vous avez fait écla-
ter votre fureur con-
tre les superbes :
ceux-là sont maudits
qui se détournent de
vos préceptes.
Délivrez - moi de
l'opprobre et du mé-
(1) Pie VII, décrelde U sacrée coiigrégaiioo des ludulgeuces, du 15 juin ItiVj
Psaume 118.
Ant. Uefugium est.
Accordez cette grâ-
ce à votre serviteur :
faites que je vive et
que je garde vos
eom mandements.
Otez le voile qui
est sur mes yeux, et
je considérerai les
merveilles qui sont
enfermées dans votre loi.
Incola ego sum in
terra : non abscondas
a me mandata tua.
Rétribue servotuo,
vivifica me : et custo-
diam sermones tuos.
Révéla ociilosmeos,
et considerabo mira-
bilia de lege lua
Ant. Mariae nomen
cunclas illustrât ec-
clesias ; eui l'ecit
magna qui potens
est, et sanctum no-
men ejus.
t saume 119
Ant. A solis ortu.
J'ai crié vers le Sei-
gneur lorsque j'étais
dans l'affliction, et il
m'a exaucé.
Ad Dominum, cum
tribularer, clamavi ;
et exaudivit me.
Goneupivit anima
mea desidi'rire jusli^
ficaiioms tuas , in
omni tempore.
Increpasli super-
bos : nialedicli qui
déclinant a mandatis
luis.
Aufer a me oppro-
brium et contein-
M7
pris , parce que j'ai
recherché avec soia
les témoignages de
votre loi.
Car les princes se
sont assis et ont parlé
eonire moi ; mais ce-
pendant votre servi-
teur s'exerçait dans
la pratique de vos
ordonnances, pleines
de justice.
Car vos préceptes
étaient le sujet de ma
méditation, et la jus-
tice de vos ordonnan-
ces me tenait lieu de
conseil.
Ant. Le nom de
Marie est un refuge
dans les tribulations
pour tous ceux qui
l'invoquent.
nivers votre nom est
admirable, ô Mariel
I.
Psaume 125
Ant. In universa terra.
Lorsque le Sei-
gneur a fait revenir
ceux de Sion qui
étaient captifs, nous
avons été comblés de
consolation.
Alors notre bouche
a été remplie de
cantiques de joie, et
notre langue de cris
d'allégresse.
Alors on di a par-
mi les nations : Le
Seigneur a fait de
grandes choses en
leur faveur.
Le Seigneur a fait
pour nous de grandes
choses , et nous en
sommes remplis de
joie.
Seigneur, faites re-
venir nos frères cap-
tifs; qu'ils se répan-
dent dans cette terre
comme un torrenlj
dans le pays du midi.
Ceux qui sèment
dans les larmes mois-
sonneront dans la joie.
En s'en allant, ils
marchaient en pleu-
rant et ils jetaient la
semence.
Mais en s'en reve-
nant ils marcheront
avec des transports
de joie, en portant les
gerbes de leur riche
moisson.
Ant. Dans tout i'u-
DICTIONNAIRE DES CEUEMONIES ET DES RITES SACRES. 34S
terra admirabile est
noinen luum , o Ma-
ria 1
A.
Psaume 122
Ant. Annuntiaverunt.
J'ai élevé mes yeux Ad te levavi oculos
vers vous , ô Dieu 1 raeos, qui habitas ia
qui habitez dans les
cieux.
Comme les yeux
des serviteurs sont
attachés sur les mains
de leurs maîtres.
Et comme les yeux
de la servante le sont
sur les mains de sa
maîtresse, de même
nos yeux sont Osés
vers le Seigneur no-
tre Dieu, en attendant
qu'il ait pitié de nous.
Ayez pitié de nous,
Seigneur; ayez pitié
de nous , parce que
nous sommes remplis
de confusion et dans
le mépris.
En effet, notre âme
est toute remplie de
confusion, étant de-
ptum, quia testiivio-
uia tua exquisivi.
Etenim sederunt
principes , et adver-
sum me lo(|uebantur ;
servus aulem exerce-
b;itur in justificalio-
nibus luis
Nam et teslimnnia
tua meditalio mea
est , et consilium
meum iustincaliones
tuae.
Ant. Refugium est
in tribulalionibusMa-
riœ nomen omnibus
illud invocantibus.
In convertendo Do-
minus caplivitatem
Sion, facti sumus si-
cut consolati
cœlis.
Ecce sicut oculi
servorum in manibus
dominorum suorum,
Sicut oculi ancillae
in manibus domina
suse, ita oculi noslri
ad Dominum Deum
nostrum, donec mise-
reatur noslri
Miserere nostri, Do-
mine ; miserere no-
stri , quia mullUQi
repleti sumus despe-
clione.
op-
Tunc repletum est
gaudio os nostrum, et
lingua noslra exsulta-
tione.
Tune dicent inter
gentes : Magnificavit
Dominus facere cum
eis.
Magnificavit Domi-
nus facere nobiscum,
facti sumus leetantes.
Converte, Domine,
captivitatemnostram;
sicut torrens in au-
slro.
Qui seminant in la-
crymis.in cxsullatio-
ne tnetent.
Euntes ibant et fle-
bant, miltcnles semi-
na sua.
Venienlcs autem
venienl cum oxsullii-
lione, portantes ma-
nipulos suos.
Ant. In universa
Quia multum re-
pleta est anima no-
stia, 0|iprobrium a-
bundantibus et de-
spcctio ïuperbis.
venue un sujet d'
probre aux riches et
de mépris aux super-
bes.
Ant. Les cieux ont
annoncé le nom de
Marie , et tous les
peuples ont vu sa
gloire.
t Que le nom de la
Vierge Marie soit bé-
ni, ^ Dès maint' nant
et dans tous les siè-
cles.
Prions.
Dieu tout-puissant,
accordez à nos priè-
res que vos fidèles ,
qui se réjouissent
sous le nom et la
protection de la très-
sainte Vierge Marie,
obtiennent par sa
pieuse intercession la
délivrance de tout
mal sur la terre, et
méritent de parvenir
aux joies éternelles
du ciel. Par Notre-
Seigneur Jésus -
Christ, etc.
§ IX. Indulgences accordées h perpéUiilé ^ loul fidèle j|ui,
depuis le 29uovenil)re ju^qu'iu 2ï déiembre iuoliisive-
ment, récileri , avec dérolion et un rœnr contrit, les
prières suivaiiles avec (|uarju>(^ Ave Maria (1).
1° Indulsrence de 10!) jours pour chaque
jour où l'on récitera ces prières, bien qu'oa
Ant. Annuntiave-
runt cœli nomen M.i-
riœ, et vi.lerunl om-
nes popuii gloriam
ejus.
f Sit nomen Virgi-
nis Mariae benedi-
ctum, i^ Ex hoc nunc
et usque in saeculum.
Oreinus
Concède , quaîsu-
mus , omiipoten»
Deus, ut fidèles tui,
qui sub sanclissimœ
Virginis Mariae nonii-
ne et protectionc la>-
tantur, ejus pia inter-
cessione a cunctis
malis liberentur in
terris , et ad gaudia
œterna pervenire me-
reanlur in cœlis. Per
Dominum nostrum
Jesum Christuni, etc.
UJ L'or.fiine de cette dévotioa remonie Si «aiiue Catlieriue de Bologuô, qui l'a coiwiammeBt pratiquée. Elle*
s«
MAR
MAR
'M
ne les Oise pas tous les jours du 29 novembre
au 2! décembre.
2 Indulgence plénière pour tous ceux qui,
sur ces 25 Jours, auront récilé ces prières au
moins pendant 20, le jour, à leur ciioix ,
où, s'élanl confessés et ayant communié, ils
prieront pour les intentions de l'Eglise, dans
une é(jlise pithlir/ue (I).
N.B. Cette Indulgence plénière est appli-
cable aux âmes du purgatoire
Prières que l'on doit reciter chaque jour.
Prosternés à vos pieds avec le plus profond
respect, sainte \'ierge Marie, mère de Dieu et
avocate des yéchcurs, nous vous conjurons
humblement, par les mérites du sang précieux
que votre divin Fils a répandu pour nous
misérables pécbeurs, et par l'intercession de
sainte Catbeiine de Bologne, qui fui votre
bien-aimée servante, di- nous obienir la
grâce de pratiquer avec ferveur cette sainte
dévotion, et d'imiter vos vertus cl relies do
sainte Catherine, pour la gloire de votre Fils
unique Jésus. Daignez oublier nos fautes et
ne plus vous ressouvenir de noire borrible
ingraiilude. Uecevez-nous dans les abîmes
sans bornes de votre miséiicorde, cl en vue
de l'amour que vous portâtes autrefois à
votre fulèlo servante sainte Catherine, obte-
nez-nous la rémission de nos fautes, afin
que nous puissions espérer toutes les grâces
que nous désirons pour notre avancement
spirili.'cl. Ainsi soil-il.
A l'imitation de sainte Catherine, nous
continuerons ( le 1" jour , on doit dire :
Nous commencerons, et le dernier : Nous ter-
minerons cette saintedévolion enlouant, etc.)
à louer la sainte Mère de Dieu, en rérilanl
ko Ave Maria et autant de bénédictions pour
honorer le moment où elle mil au monde son
divin Fils, et pour obienir, au moment de la
mort, son assistance cl une véritable con-
trition,' afin qu'après le temps de notre pè-
lerinage ici- bas, nous puissions avoir part
aux joies éternelles.
Première dizaine
En récitant dix fois Wlve Maria, el en bé-
nissant autant de fois la sainte Vierge Marie,
nous contemplerons le mystère inelïable de
l'incarnation du \ erbe, et l'éminente dignité
à laquelle celle ^ ierge sainte a été élevée,
étant choisie pour devenir la mère du Très-
Haut.
(Ici l'on récitera dix Ave Maria, en disant
après chacun : Bénie j-oit, ô Marie, l'heure
où vous devîntes la Mère de Jesus-Christ
Fils de Dieu.
Seconde dizaine.
En récitant dix autres Ave Maria el en bé-
pour but de (irépartr lesliJèles, pendaiu le temps de l'A-
vent, à la naissance du Sauveur. Ceux qui la praUipient
pendant les vingt-cini] jours de suite , se trouvent avoir
récité Miille Ave Maria.
Nous croyons faire plaisir aux âmes pieuses eu dounaul
ici une courte notice sur sainte Catherine do Bologne.
Dès sa pins tendre enfance elle donna des signes de l'é-
nduéule sainteté ii laquelle elle de\ail parvenir. A vingt
ans, elle prit, il Feriare, l'Iiabildes r.'li^ieuses île Sainte-
Claire. A[irès y avoir donné, pendant de longues années,
l'âitimple des plusstiblimes venus, elle fut e'iivo.yée ^Do-
nissant autant de fois la sainte Vierge Marie,
nous méditerons sur rbumilité du Roi du
ciel, qui choisit une vile étable pour le lieu
de sa naissance, el sur la joie qu'éprouva
la sainte Vierge en voyant le Fils unique du
Père éternel devenu le fruit de ses entrailles.
(Ici l'on récitera dix Ave Maria, en disant
après chacun :) Bénie soit, ô M irie, l'henre où
vous miles au monde Jésus-Chrisl le Fils de
Dieu.
Troisième dizaine.
Maintenant, eu récitant ces dix Ave Maria,
et en bénissant aussi dix fols la s.iinte \ ierge
Marie, nous contemplerons avec atlenlloii
l'exaclilude de celle V'ierge suinte à retnpUr
vis-à-vis de -son Fils le double office de
Marthe el celui de Madeleine, en le servant
comme son enfant et le cunlemplaut comme
son rédempteur.
(Ici l'on récitera dix Ave Maria, en disant
après chacun : ) Bénie soil, ô Marie, l'heure
ou vous allaitâtes Jésus-Christ Fils de Dieu.
Quatrième dizaine.
Enfin, en récitant encore dix fois VAve
Maria, et en bénissant autant de fois la sainte
\ ierge Marie, nous considérerons le profond
respect avec lequel celte \ ierge sainte ser-
rait contre son cœur, baisait el adorait son
Dieu elle nôtre, incarné pour notre amour.
(Ici l'on récitera dix .ive Maria, en disant
après chacun :) Bénie soit, ô Marie, l'heure
où vous embrassiez Jesus-Christ Fils de
Dieu.
On dira ensuite:
Bénissons Dieu de ce que, à l'imitation de
sainte Calherine, nous continuons (le 1" jour
on doit dire : Nous ;ivons commencé ; le der-
nier : Nous avons termine) ce pieux exer-
cice. Il ne nous reste plus qu'à supplier la
Reine des anges de vouloir bien, en récom-
pense de mille Ave Maria que nous récitons
en son honneur, et de nulle béné lictions que
nous lui donnons (le dernier jour il fauldire:
Que nous avons récités, el que nous lui
avons données), nous obtenir en sa qualité
de Mère de Jésus naissant, deux seules bé-
nédiclions : l'une pendant noire vie , qui
nous fasse concevoir un sincère repentir de
nos péchés; l'autre, à l'heure de notre mort,
qui nous assure le salut éternel ; et pour cela,
que chacun de nous invoque Marie ilu fond
du cœur, à l'imitation de sainte Catherine,
en disant : De grâce, ô notre s.iinte avocate,
abaissezsurnous vos regards miséricordieux,
el après cet exil montrez-nous Jésus , le
fruit béni de vos entrailles; ô cle.ne'ite, ô
charitable, ô douce Vierge Marie 1
logne pour y fonder un nouveau couvent de son ordrti.
IClle y mourut à l'âge de quarante-neuf ans, eu 1463. Elle
avait une dévotion toute spéciale à la s,iinle enfance do
Kotre-Seignenr; on lit dans sa Vie que, pendant uneouil
de Noël , qu'elle avait passée tout entière daus l'église ,
la sainte Vier^'e lui apparut, el lui remit son divin Enlanl
entre les bras\ Son corps, que l'on vénère a Bologne, esl
merveilleusement conservé. {Note de l'éUueur.)
(1) Pie VII, rescrit de la sacrée cougrégaliou des In-
dulgeuces, du li novembre 1815.
351
DICTIOlN^AlRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
353
Après avoir dit les Litanies de la saiale
Vierge, page 257, on leriiiinera ainsi :
f. Daignez permettre que je vous loue,
Vierge sacrée. ^. Donnez-moi la force né-
cessaire pour combattre vos ennemis.
Prions.
O Dieu, qui avez voulu que votre Verbe,
annoncé par l'ange, s'incarnât dans le sein
de la bienheureuse Vierge Marie, esaucez
nos prières et faites que nous, qui la croyons
vraiment mère de Dieu, nous sentions les
effets de son intercession.
Nous vous en conjurons, Seigneur, puri-
fiez nos cœurs en les visitant, afin que lors-
que Notre Seigneur Jésus-Christ votre Fils
viendra, accompagné de tous ses saints, il
trouve en nous une demeure prêle à le rece-
voir, lui qui,étantDieu, vil el règneavec vous
dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
§ X. Indulgences accordées à perpélnilé à tout fidèle qui
récitera avec dévotion la prière suivante au saint Cœur
de Marie, avec la luuiii;ge qui suit (1).
1° 60 jours d'indulgence, une fois par jour.
2° Indulgence plénièie le 8 septembre, fête
de la Nalivité de la sainte Vierge; le 15 août,
fête de son Assomption, et le jour de la
fêle de son saint Cœur, pour ceux qui, du-
rant toute l'année, réciteront chaque jour
celte prière. Pour gagner ces indulgences
plénières, on devra, après s'être confessé et
avoir communié, visiter une église ou du
moins un autel consacré à la sainte Vierge,
et y prier selon les intentions de l'Eglise.
3° Indulgence plénière à Vurliclede la mort
pour ceux qui auront récité fréquemment
cette prière pendant leur vie (2).
JV. B. Toutes ces indulgences sont appli-
cables aux âmes du purgatoire.
Prière.
0 cœur de Marie , Mère de Dieu et notre
mère, cœur très-aimable, objet de la com-
plaisance de l'adorable ïrinilé, et digne de
l'amour et de la vénération des anges et des
hommes; cœur le plus semblable à celui de
Jésus, dont vous êtes la plus parfaite image ;
cœur plein de boulé et si compatissant à
nos misères 1 daignez fondre la glace de nos
cœurs, et faites que toutes leurs affections
se portent vers celui de Jésus-Christ; met-
tez en eux l'amour de vos vertus; endam-
Boez-les de ce feu sacré dont vous brûlez
sans cesse : veillez sur la sainte Eglise,
prolégez-la, et soyez toujours pour elle un
doux asile el une tour inexpugnable où elle
soit en sûreté contre les attaqu(ïs de l'en-
nemi. Soyez noire voie pour aller à Jésus,
le canal par lequel nous recevions les grâ-
ces nécessaires pour notre salut. Soyez notre
secours dans nos besoins, notre consolation
dans nosafflictions, notre force dans les tenta-
(1) La déiotion au Sacré-Cœur de Jésus s'élant établie
dans l'Eglise, il était convenable qu'on y établit encore la
dévotion au Saint-Cœur de Marie. C'est ce qui a détermi-
né Pie Vit, non-seulemeiil à l'approuver, mais encore à
accorder, par un décret de la sacrée congrégation des
Rites, du 51 août 180.5, uu oflice el une messe propres
pour la fèie de ce saint Cœur. Cet otiice se célèbre Ji dif-
léreuls jours, selou les diocèses.
(3) Pie YII, r«$crii$ de 1» secrétairerie des Mémoiresi
tions, notre refuge dans les persécutions; enGii
notre aide dans tous les dangers ; mais sur-
tout à l'heure de la mort, dans ces derniers
combats de notre vie où l'enfer entier se dé-
chaînera contre nous pour ravir nos âmes à
cet instant terrible d'où dépend notre éter-
nité. Faites-nous ressentir alors, ô Vierge
compatissante, toute la bonté de votre cœur
maternel el toute l'étendue de votre pouvoir
auprès de celui de Jésus, en nous donnant
un refuge assuré dans la source même de la
miséricorde; afin que nous puissions bénir
avec vous ce cœur sacré , dans le ciel, pen-
dant tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Que toujours et partout le cœur divin de
Jésus et le cœur sans tache de Marie soient
connus, loués, bénis, aimés, servis el glori-
Gés. Ainsi soit-il.
§ XI. Indulgences accordées ï tout fidèle qui récitera
chaque jour de la semaine, avec un cœur contrit, une
des prières suivantes, et trois .A.ve Maria en réparation
des blasphèmes proférés contre la très-sainte Vierge par
les infidèles, les hérétiques et tes mauvais chrétiens (3).
1° Indulgence de 300 jonrs une fois par
jour.
2° Indulgence plénière une fois par mois
pour ceux qui réciteront chaque jour du
mois ces prières, le jour, à leur choi$,
où, s'élant confessés el ayant communié, ils
prieront pour les intentions de l'Eglise ('•■).
iV. B. Ces indulgences sont applicables aux
âmes du purgatoire.
Prières pour chaque jour de la semaine
Le dimancbe.
Vous voyez, ô Mère de Dieu, prosterné à
vos pieds un pauvre pécheur qui a recours
à vous et met en vous toute sa confiance. Je
ne mérite pas même un seul de vos regards,
mais je sais que depuis que vous avez vu
votre divin Fils donner sa vie pour les pé-
cheurs, vous souhaitez ardemment de les se-
courir. 0 Mère de miséricorde, considérez
ma misère et prenez pitié de moi. Je vous
entends appeler par tous le refuge des pé-
cheurs, l'espérance de ceux qui sont réduits
au désespoir, l'aide de ceux qui sont aban-
donnés : soyez donc mon refuge, mon espé-
rance et mon aide; c'est à vous à me sauver
par votre intercession. Pour l'amour de Jé-
sus-Christ secourez-moi, tendez une main
secourable à un malheureux qui se recom-
mande à vous après sa chute, pour que vous
l'aidiez à se relever. Je sais que, lorsque cela
est possible, vous vous plaisez à venir au
secours d'un pécheur; aidez-moi donc main-
tenant que vous le pouvez. J'ai perdu à la
fois, par le péché, la grâce et mon âme;
mais je me mets entre vos mains ; apprenez-
moi ce que je dois faire pour recouvrer la
grâce de mon Dieu, el je le ferai sans délai.
C'est lui qui m'envoie vers vous afin que
des 18 août 1807, 1" février 1816 et 26 septembre 1817,
i|ui se conservent à Rouie, dans les archives de la pieuse
llnion duS:icré-Cœur de Jésus, à.Sainli-Marie-de-la-Paix.
Votj. art. Sacré-Coech.
(ô) Ces prières sont tirées des œivres du B. Alpli de
I/iRUori.
(4j Pie VII, rescrit lie lasacrée congrégation dns In-
dulgeuces, du 2t juui 1808, qui est à Koiue dans les ar-
chives de la t>asilique de Saiule-Marie iit cosmediit.
S65
MÂR
MAR
SU
vous m'assistiez; il veut que j'aie recours à
▼olre miséricorde, pour (jue je sois aidé dans
la grande aiïaire de mon salut, non-seule-
ment par les mérites de votre Fils , mais
aussi par vos prières. Eh bien I je recours à
vous; intercédez pour moi auprès de votre
divin Fils, et manifestez tout le bien que
vous faites à ceux qui placent en vous
leur confiance : j'ose espérer que je serai
exaucé. Ainsi soit-il.
Trois Ave Maria en réparation des blas-
phèmes proférés contre la sainte Vierj^e.
Le lundi.
Très-sainte Marie, Reine du ciel, j'ai été
l'esclave du démon, mais maintenant je nie
consacre pour toujours à votre scivice.Oui,
je veux vous honorer et vous servir tant
que je vivrai ; recevez-moi au nombre de
vos serviteurs, et ne me rejetez pas comme
je le mériterais. O ma mère , j'ai placé
toutes mes espérances en vous; je bénis le
Seigneur, qui, dans sa miséricorde, m'a
donné cette confianc*^ en vous. Il est vrai
que, par le passé, j'ai eu le malheur de tom-
ber dans le péché; mais j'espère, par les
mérites de Jésus-Christ et le secours de vos
prières, en avoir déjà obtenu le pardon. Ce-
pendant cela ne suftit pas, Ô ma bonne mère ;
une pensée m'afllige, c'est que je puis per-
dre de nouveau la grâce sanctifiante : les
dangers sont incessants ; mes ennemis ne
s'endorment jamais, et de nouvelles tenta-
tions pourront m'assaillir. Alil protégez-moi
donc, soutenez-moi contre les assauts de
l'enfer, et ne permettez pas que j'offense de
nouveau votre divinFils. Non, que jamais je
nem'exposcàperdreDieu.lecielel mon âme;
c'est là, ô Marie, la grâce que je vous de-
mande , c'est celle que je désire, et que j'es-
père obtenir par votre intercession. Ainsi
soit-il.
Trois Ave Maria en réparation des blas-
phèmes proférés contre la sainte \'ierge.
Le mardi.
O très-sainte Marie, mère de bonté et de
miséricorde, le souvenir de mes péchés me
trouble et me confond lorsque je pense au
moment do la mort. Mère pleine de dou-
leurs, c'est dans le sang de Jésus-Christ et
dans votre intercession que je mets toute
mon espérance. Consolatrice des allligcs, ne
m'abandonnez pas à ce moment; ne refusez
pas de me consoler dans cette grande afflic-
tion. Si mainlenani je suis si fort tourmenté
par les remords, l'incertilude du pardon, le
(langer de la rechute et la rigueur de la
justice divine, que sera-ce alors? De grâce ,
avant que la mort arrive, obtenez-moi une
grande douleur de mes péchés, une sincère
conversion et une fidélité inviolable à Dieu
pendant tout le reste de ma vie; et quand je
serai arrivé au moment de la mort, ô Marie,
mon espérance l aidez-moi dans les cruelles
angoisses oîijc me trouverai; fortifiez-moi,
afin que je ne tombe pas dans le désespoir à
la vue de mes fautes, que le démon no man-
quera pas oe me remettre devant les yeux;
inspirez-moi alors de vous invoquer plus
souvent, afin que je rende le dernier soupir
en prononçant votre doux nom et ce.ji de
voire divin Fils. Vous avez accordé cette
grâce à un grand nombre de vos fidèles ser-
viteurs, je la sollicite avec ardeur, et j'espère
aussi l'obtenir. Ainsi soit-il.
Trois Ave Maria en réparation des blas-
phèmes proférés contre la sainte Vierge.
Le mercredi.
Très-sainte Vierge Marie. Mère de Dieu.
combien de fois mes péchés n'oni-ils pas mé-
rité l'enfer I peut-être, dès le premier, la
sentence portée contre moi aurait-elle été
exécutée, si, dans votre bonté, vous n'aviez
retenu la justice divine; vous avez ensuite
brisé la dureté de mon cœur, vous m'avez
porté à mettre en vous ma confiance; et qui
sait, hélas ! combien de fois je serais re-
tombé dans le péché, au milieu des danger»
que j'ai rencontrés, si vous ne m'en eussiez
pas préservé par les grâces que vous m'avez
obtenues ! .Mais, ô ma souveraine, à quoi me
serviraient vos bontés et les faveurs dont
vous m'avez comblé, si je venais à me dam-
ner? S'il fut un temps où je ne vous ai pas ai-
mée, maintenant , après Dieu, je vous aime
par-dessus toutes choses. Ah ! ne permettez
pas que je vous sois jamais infidèle et que
j'abandonne le service de Dieu, qui, par vo-
tre entremise, m'a accordé tant de grâces;
ne permettez pas, ô mon aimable souve-
raine, (lue mon sort soit de vous haïr et de
vous maudire à jamais dans l'enfer. Souffri-
riez-vous qu'un de vos serviteurs qui vous
aime, se perdît? O Marie, daignez me faire
entendre votre réponse : me damnerai-je?
Ah 1 je me damnerai certainement si je voui
abandonne. Mais qui aurait le courage de
vous abandonner ? qui pourrait oublier un
amour comme le vôtre ? Non, il ne saurait se
perdre celui qui se recommande à vous, et
qui vous implore. Ah ! ma tendre Mère, ne
m'abandonnez pas à moi-même, je me per-
drais: faites que toujours je recoure à vous
avec confiance. Sauvez-moi, ô vous qui êtes
mon espérance; sauvez-moi de l'enfer, et
d'abord préservez-moi du péché, qui seul
peut m'y précipiter (1).
Trois Ave Maria en réparation des blas-
phèmes proférés contre la sainte Vierge.
Le jeudi.
O Reine du ciel, qui, élevée au-dessus de
tous les chœurs des anges, êtes la plus pro-
che ilu trône de Dieu ; du fond de celte vallée
de larmes, j'ose, tout pécheur que je suis,
vous offrir mes hommages et vous supplier
de jeter sur moi un regard de compassion.
Considérez, ô Marie, combien de dangers
m'environnent et m'environneront tant que
je vivrai : je suis sans cesse exposé à perdre
Dieu, mon âme et le ciel; c'est en vous que
j'ai mis toute mon espérance, je vous aime
et je hâte de mes vœux le moment où je
pourrai vous voir et vous bénir dans le cii .
(1) Voyei, col. 356, les autres indulgences accordt5cs h celle prière.
SSS
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
im\
Ah ! quand viendra-t-il ce jour où,, assuré de
mon salul cteniol, je tne verrai à vos pieds 1
Quand mo sern-t-il donné de baiser coite
main qui a répandu sur moi tant de bien-
faits I II est vrai, ô ma tendre mère, que,
pendant ma vie, j'ai été bien ingrat envers
vous; mais si je parviens au ciel, alors je ne
serai plus ingrat : je vous aimerai sans in-
terruption pendant toute l'éternité, et je ré-
parerai mon ingratitude passée par des
louanges et des actions de grâces conli-
nuellos. Je remercii' le S igneur de ce qu'il
me donne celte confi.ince dans les mérites
du sang de Jésus-Christ et dans votre puis-
sante intercession. Vos véritables serviteurs
ont espéré tous ces biens, et aucun d'eux
n'a été trompé dans son altente ; je ne !e se-
r.ii pas non plus. 0 Marie ! priez votre
Fils Jésus, par les mérit;s de sa passion
(fomme je le fais aussi de mon côléj, qu'il
daigne confirmer et accroître sans cesse
cette espérance en moi. Ainsi soit-il.
Trois Ave Maria en réparation des blas-
phèmes proférés contre la sainte Vierge.
Le vendredi.
0 Marie, vous êtes la plus noble, la plus
sublime, la plus pure, la plus belle, la plus
sainte de toutes les créatures. Ohl si tous
les hommes vous connaissaient et vous ai-
niaienl comme vous le méritez 1 mais je me
trouve consolé en pensant que tant de bien-
heureux dans le ciel et tant de justes sur la
terre sont enflammés d'amour à la vue de
votre bonté et de votre beauté. Je me réjouis
surtout de ce que Dieu lui-même vous aime
plus vous seule que tous les anges et tous
les hommes ensemble. Moi-même pauvre
pécheur, je vous aime; mais je vous aime
trop peu, je voudrais avoir un amour plus
ardent et plus tendre pour vous, et cet
amour, c'est à vous à me l'obtenir; car vous
aimer est un grand signe de prédestination,
et une grâce que Dieu accorde à ceux qui se
sauvent. D'un autre côté, ô ma trés-tendre
mère, je reconnais que j'ai les plus grandes
obligations à votre divin Fils, et qu'il mérite
un amour infini. O vous qui désirez par-
dessus tout de le voir aimé, obtenez-moi un
grand amour pour luil Vous pouvez tout
obtenir de Dieu ; c'est là la grâce que je vous
conjure de demander pour moi. Je ne solli-
cite point auprès du vous les biens de la
terre, je ne vous demande ni honneurs, ni
richesses, mais seulement l'amour de mon
Dieu ; c'est ce que vous désirez ardemment.
Serait-il possible que vous ne favorisassiez
pas un désir qui vous est si agréable? Non
sans doute : déjà j'éprouve que vous venez à
mon secours, déjà vous intercédez pour moi.
Priez, priez, ô Marie, et ne vous lassez ja-
mais de prier, jusqu'à ce que vous me \ oyiez
dans le ciel, où je serai sûr de posséder cl
d'aimer à jamais mon Dieu cl vous-même, ma
tendre Mère. Ainsi soit-il.
Trois Ave Maria en réparation des blas-
phèmes proférés contre la sainte Vierge.
(1) Oii trouvera le Salve Regiim col. 5i3.
/a Pie 'VU. décret Urbis et orbis de ta sacrée congréga-
Le samedi.
0 Marie, très-sainte mère, quand je réflé-
chis aux grâces que vous m'avez obtenues,
ctà l'ingratitude avec laquelle j'y ai répondu,
je me reconnais indigne de recevoir de nou-
veaux bienfaits; cependant je ne veux pas
me défier pour cela de votre miséricorde.
0 ma puissante avorate, ayez pitié de moi;
vous êtes 1,1 dispensatrice de toutes les fa-
veurs que Dieu nous accorde, el il ne vous
a rendue si puissante, si riche cl si bonne,
qu'afin que vous vinssiez à notre secours.
Je veux me sauver, et c'est pour cela que je
remets entre vos mains mon âme et mon s i-
Itit éternel. Je veux être du nombre de vos
serviteurs les plus dévoués, ne me repoussez
pas ; vous cherchez sans cesse les malheu-
reux pour les soulager, n'abandonnez pas
un pauvre pécheur qui a recours à vous;
daignez plaider ma cause; votre divin Fils est
toujours prêt à faire tout ce que vous désirez.
Prenez-moi sous votre protection, et cela me
suffit; car, si vous me protégez, rien ne sera
plus capable de meffrayer : ni mes péchés,
parce que j'espère que vous m'en obtiendrez
la rémission; ni les démons, parce que vous
êtes |)lus puissante que l'enfer; ni même Jé-
sus-Christ, mon juge, parce qu'une seule
de vos prières suffira pour l'apaiser. Proté-
gez-moi donc, ô ma Mère, et obtenez-moi le
pardon de mes péchés, l'amonrde Jésus, la
persévérance, une bonne morl, el enfin le
ciel, il est vrai que je ne mérite pas ces grâ-
ces, mais je les obtiendrai si vous les de-
mandez au Seigneur pour moi ; daignez
donc intercéder en ma faveur auprès de Jé-
sus. O Marie, ô ma reine, je me confie en
vous, c'est dans cette espérance que je trouve
mon repos, c'est dans cette espérance que je
veux vivre et mourir. Ainsi soil-il.
Trois Ave Maria en réparation des blas-
phèmes proférés contre la sainte Vierge.
§ XII. laciulgences accordées à perpétuité a tout fidèle
qui récitera, avec dévotion el un cœur coitlrit, la prière ;
Trés-saiiile Vierge Marie, Mère de Dieu (indiquée plus
Ii3ut pour le mercredi, col. 334), el trois fois le Sdvi:
Regiim (l).
1° Indulgence de 300 jours, une fois par
jour.
2 Indulgence plénière une fois par mois
pour (juiconciue récitera celle prière avec les
truis Salve Rcyina. Chaque jour du mois on
gagnera celle indulgence plénière, le jour
du mois, à son choix, où, s'étant confessé et
ayant communié, on priera dans une é<jHse
ou chapelle publiqxie, selon les intentions de
l'Eglise (2;.
A^ B. Ces indulgences sont applicables aux
âmes du purgatoire.
§ XllI. lndul,.,'ence accordée à perpétuité b tout fidèle qui
récitira, avec un cœur contrit, la prière suivante avec
trois Ave Maria.
Deux cents jours d'indulgence pour chaque
/ois (3) ,
lion des Indulgences, du 13 mai 1821.
^ô) Dès IbOi. l'ie VII a\aii attaché k cette priori» uns
S57
M\n
Prière.
Vicrçe (rès -sainte, Mère du Verbe fait
chair, dispensatrice des «frâces et refufîe des
pécheurs, nous recourons avec une loi vive
à votre amour malernei, et nous vous de-
mandons la grâce de faire toujours la volonté
de Dieu et la vôtre; nous vous donnons nos
cœurs, nous vous demandons la sanlédi' l'âme
et celle du corps, et nous espérons fermement
que vous ne dédaignerez pas de nous exau-
cer, parce que vous êtes notre mère et que
vous nous aimez tendrement : c'est pourquoi
nous disons avec une foi vive :
Ici l'on récite trois Ave Maria, et l'on ter-
mine ainsi :
Prions.
Défendez, Seigneur, nous vous en conju-
rons, vos serviteurs de toute infirmité, par
l'intercession de la bienheureuse Marie, tou-
jours vierge; et, pendant qu'ils se proster-
nent devant vous du fond de leurs cœurs,
daignez les protéger avec bonté contre toutes
les embûches de leurs ennemis; par Notrc-
Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soil-il.
§ XIV. Iii(iiilgpiicesaccord«^es i perpéluilé à tout lidèle qui
réfilera les trois prières suivanles l't trois Àve Unria
pour obtenir de la sainte Vierge ijuVlle nous aide dans
la pratique dos vertus dirélieniies, et spécialement de
la sainte vertu de pureté.
l'Indulgence de 100 jours pour chaque fois.
"i" Indulgence plénière une fois par mois
pour ceux qui les auront récitées tous les
jours du mois, un des derniers jours de ce
vwis, à leur choix, pourvu que, s'étant con-
fessés et ayant communié, ils prient selon
les intentions de l'Eglise (1).
N. B. Ces indulgences sont applicables aux
âmes du purgatoire.
Prières.
1. Je vous vénère du fond de mon cœur,
A'ierge sainte, plus que tous les anges et tous
les saints du ciel, comme la fllledu Père éter-
nel ; et je vous consacre mon âme avec tou-
tes ses puissances.
Ave , Maria, etc.
2. Je vous vénère du fond de mon cœur,
Vierge très-sainte, plus que tous les anges
et tous les saints du ciel, comme Mère du
Fils unique de Dieu et je vous consacre mon
corps avec tous mes sens.
Ave, Maria, etc.
3. Je vous vénère du fond de mon cœur,
^ jerge très-sainte, plus que tous les anges
et tmis les s.'iinlsdii ciel, comme l'épouse bien
aimée du Saint-Esprit; et je vous consacre
mon eœur avec toutes ses aftections, en vous
priant de m'obtenir de la sainte Trinité tous
indulgence de cent jours; Léon Xlt la confirma et la dé-
cl:ira perpétuelle par un décret Urbis et orbis de la sacrée
congrégation des Indulgences, du 11 août 1824; il la porla
i drux cents jours par un nouveau rescrit de la même
congrégation, eu date du 10 mai 1838.
|1 1 Léon .\1I, rescrit du 21 octobre Igiî, que l'on con-
sorvf à Home dans les archives des Pères mineurs obser-
vanlins du couvent d'Aracœli.
(2) Pie V:l , rescrit de la sacrée congrégation des In-
dulgences, du 10 janvier 1813.
(3J La dévotion du mois de Marie , connue aujourd'hui
MAT 508
les secours qui me sont nécessaires ponr me
sauver.
Ave, Maria.
§ XV. Indulgences accordées à perpétuité à tout Qdèle
qui réiiLcra, avec (Uvolioii et un cçeur coitfiit, la prière
suivante, en l'iiouneur de la sainte Tierce et de saiote
Anne, sa mère :
1" Indulgence de 100 jours pour chaque
fois.
2 Indulgence plénière, le Sft juillet, fête
de sainte Anne, pour ceux qui réciteront
celte prière au moins dix fois par mois,
pourvu que, s'étant confessés cl ayant com-
munié, ils visilent ce jour-là une église pu-
blique, et y prient selon les inleulions de
l'Eglise (2j.
Prière.
Ave, gratia plena, Dominus tecum; tua
gratia sit mecum; benedicla tu iu mulieri-
bus, et benedicla sit sancta Anna, mater tua,
ex qua sine macula et pcccalo processisti,
Virgo Maria; ex te aulem natus est Jésus
Christus Filius Dei vivi. Amen.
La même en français.
Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur
est avec ^ous; que votre grâce soit avec
moi; vous êtes bénie entre toutes les fem-
mes, et bénie soit sainte Anne, voire mère,
de laquelle vous êtes née sans tache et sans
pèche; ô glorieuse Vierge Marie, qui avez
donné le jour à Jésus-Christ, le Fils du Dieu
vivant. Ainsi soit-il.
§ XVI. Indulgences accordées à perpétuité à tout fidèle
qui consacrera le nwis de mai i) honorer la très sainte
Vierge par des hommages [larliruliers, de pieuses priè-
res, ou d'autres exercices de piété, faits en public ou
en particulier (3).
1' Chaque jour du mois, indulgence de
300 jours;
2° Indulgence plénière un jour du mois, à
volonté, pourvu que, s'élant confessé et
ayant cotnmunié, on prie pour les intentions
de l'E-Hise (4.).
N- B. Ces indulgences sont applicable»
aux âmes du ourgaioire.
M.\TINES
TÏTHF. PREMIER.
DES MATINES, L'ÉVÊQDE OFFICIANT.
(Cérémonial, liv. ii; traduction de Dumolin.)
Chapitre I. — De l'entrée de Vévêque dans
l'église et commencement de matines.
1. L'évétiue, désirant officier pontificale-
ment à matines, l'heure étant venue, se ren-
dra à Icglise avec son habit de chœur ordi-
naire, accompagné des chanoines ; et, y étant
entré, il reçoit l'aspersoir des mains du plus
digne; il s'asperge, ainsi que les chanoines
et autres qui sont autour de lui.
dans presque toute la catholicité , s'est prodigieusement
répandue en France depuis quelques années. On a publié
plusieurs ouvrages sur celte matière , ou y trouvera tout
ce qui se rapporte à cette dévotion. Nous ferons seule-
ment observer ici que le souverain pontife n'ayant point
fixé de prières spéciales jiour gagner les indulgences,
chacun peut suivre dans le choix sa dévotion particulière.
iNoteitel'éà.leur.)
(i) Pie VU, rescrit de la secrétairerie des Mémoires^
du2t mars 181b, coufinné le 18 juin 1822, par un décre
de la sacrée congrégaliou des Indulgeucet.
S59
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. 380
11. Ils s'inclinent tous aa Gloria Pairi,
2. Il va ensuite devant l'autel où repose
le saint sacrement; il y fait sa prière, et
tous les chanoines aussi, puis va devant le
grand autel, où il fait pareillement sa prière,
laquelle étant finie il se relève; et ayant
fait une inclination à l'autel, ou génuflexion
si le saint sacrement était dans le tabernacle,
va à sa chaire du chœur, parée avec tapis et
carreaux, où, étant arrivé, il s'assied tenant
sur sa tête le capuchon de sa chape, en cas
qu'il la porte, ou son bonnet, comme il trou-
vera à propos; son chapelain ou maître des
cérémonies ayant accommodé sa chape en
sorte qu'elle lui couvre entièrement les pieds,
n'ayant aucun assistant auprès de lui.
3. Tous les chanoines après avoir fait leur
prière el salué l'évéque avec inclination
profonde, l'évéque les ayant aussi salués
avec inclination de tête, font une inclina-
lion à l'autel, ou génuflexion s'il y a taber-
nacle, s'en vont à leurs chaires ordinaires,
s'asseyent et se couvrent aussi.
4. L'évéque étant un peu demeuré assis se
découvre et se lève, tenant son bonnet des
deux mains en cas qu'il l'ait; et s'il a sa
chape, en abaissant tant soit peu son capu-
chon par derrière, se tourne vers l'autel, et,
tenant les mains jointes, dit secrètement et
entièrement Pater, Ave el Credo, etc.
5. Ceux du chœur se découvrent et se lè-
vent aussi en même lemps,'itenant leurs bon-
nets des deux mains, et, étant tournés vers
l'autel, disent aussi secrètement et entière-
ment Pater, Ave, Credo, etc.
6. Le Credo fini, l'évéque avec le pouce de
la main droite, tenant la gauche sur sa poi-
trine, fait le signe de la sainte croix sur sa
bouche, chantant après à haute voix : Do-
mine,(abia mea aperies.Le chœur, ayant fait le
même signe de crois sur sa bouche, répond.
Et os meum annuntiabit laudem tuam.
7. L'évéque, sur le même ton, dit, Deus, in
adjutorium meum intende, faisant cependant
le signe de la croix sur soi, du front à la
poitrine, et ceux du chœur aussi.
8. Il fait une inclination médiocre et ceux
du chœur aussi quand on chante Gloria Pa-
iri, et Filio, et Spirilui sancto, se relèvent
après, et VAllelnia ou Laus tibi Domine étant
dit, l'évéque se remet à sa place, ceux du
chœur aussi , la face tournée d'un côté du
chœur à l'autre, demeurant droits et décou-
verts jusqu'à ce que l'invitaloire avec le
psaume 1 enite , exsultemus Domino , et
l'hymne soient dits.
9. L'invitaloire et le psaume Venite est
chantéau milieu du chœur, soit par deux des
choristes qui ont servi à vêpres, soit par
deux ou quatre autres clercs qui sont ordi-
nairement des choristes, les uns ou les au-
tres étant avec leurs habits de chœur or-
dinaires.
10. L'évéque et tous ceux du chœur ,
même les choristes qui chantent l'invitaloire,
font une génuflexion d'un genou vers l'au-
tel, s'ils le peuvent commodément, quand on
chante Venite, adoremus et procidamus ante
lequel étant dit, les choristes ayant répété
l'antienne, le maître des cérémonies invite
le premier choriste par une inclination mé-
diocre qu'il lui lait pour le mener à l'évéque,
et lui annoncer l'hymne, au cas qu'il doive
dire la messe pontificale; et, s'il ne la dit
pas, il, conduit le choriste pour annoncer
l'hymne au plus digne du chœur, soit l'un
soit l'autre; partant du pupitre il fait une
inclination ou génuflexion à l'autel , et
après une inclinalion profonde à l'évéque,
étant arrivé devant lui, lui entonne l'hymne,
laquelle étant répétée par l'évéque, le reste
est poursuivi par le chœur, le choriste ne
bougeant pas de là jusqu'à ce qu'il l'ait ré-
pétée.
12. L'hymne étant finie, lechoristes'avance
au devant de l'évéque, et, après lui avoir fait
une inclination profonde, lui annonce l'an-
tienne, que l'évéque répèle, et puis s'en re-
tourne à sa place accompagné du maître des
cérémonies qui l'avait conduit, faisant en
se retirant inclination à l'évéque, et inclina-
tion ou génuflexion à l'autel.
Règle générale. Quand le maître des céré-
monies conduit quelqu'un qui est obligé de
faire une inclination ou génuflexion, It maître
des cérémonies fait toujours une génuflexion
soit à l'autel, soit à l'évéque. (Ce qui servira
pour l'avenir.)
13. L'antienne dite par le chœur, les cho-
ristes entonnent le premier psaume, qu'ils
poursuivent jusqu'à la médiation du verset,
s'asseyent après et se recouvrent, le chœur
poursuivant le reste.
14. L'évéque et tous ceux du chœur s'as-
seyent et se couvrent pendant qu'on dit le
psaume, se découvrant el inclinant médio-
crement quand on dit le Gloria Palri, et Fi-
lio , et Spirilui sancto, se couvrant après.
(Ce qui servira pour toutes les autres foi»
qu'on le dira, et que /e, chœur se trouvera
assis.)
15. Le premier psaume étant fini, le maî-
tre des cérémonies va quérir le choriste qui
doit donner la seconde antienne, et ayant
observé les mêmes inclinations ou génu-
flexions que ci-dessus, le conduit devant le
plus digne du chœur, si l'évéque a dit la pre-
mière; s'il ne l'a pas dite, au second du
chœur; el, après lui avoir fait une inclination
médiocre, il lui annonce l'antienne, et, après
qu'elle est répétée, il lui fait encore une au-
tre inclination , et s'en retourne à sa place,
accompagne toujours du maître des céré-
monies.
Règles générales. Toutes les antiennes sont
ditespar les plus dignes du chœur, les uns aprèt
les autres.
Quand le maître des cérémonies vient pour
quérir un choriste pour faire quelque chose,
les autres se doivent lever et demeurer debout
et se découvrir jusqu'à ce que le choriste soit
de retour, el que ceux du chmur s'asseyent et
se couvrent.
De même , quand quelqu'un du chœur, di~
gnité ou chanoine se lient debout, pour dite
une antienne, ou fait quelque autre chose qui
561
MAT
HAT
ze<i
i;ni regarde l'office , tous ceux gui sont au
chœur, tant d'un côté que de l'autre, doivent
être debout.
Et quand Vévéqiie est debout, tous le doi-
vent être, soit choristes, chauoines ou clercs.
IG. Sur la fin du second psaume, le miiltrc
dos cérémonies va qtierir un choriste, pour
aller annoncer la troisième antienne, comme
il a été dit ci-devant. Il en sera de môme de
toutes les autres antiennes (lu'on doit annon-
oeraux dignités et chanoines selon leur rang;
tous les psaumes seront chantés comme le
premier.
17. Le troisième psaume étant achevé , et
l'antienne répétée, l'évéque et tous les autres
se découvrent et se lèvent.
IS. Deux choristes ou deux acolytes, pon-
dant qu'on dit l'antienne, s'en vont au milieu
du chœur, et après avoir salué l'autel et
révô(|ue, l'antienne étant achevée , disent lo
verset, et puis s'en retournent à leurs pla-
ces, après avoir salué l'autel et l'évéque,
pendant que le chœur répond au verset.
Chap. il. — Des leçons du premier noctttrne.
1. Pendant qu'on dit le verset, le mallro
des cérémonies va quérir lo chanoine qui
doit dire la première leçon, commençant
toujours par le plus jeune ; et étant au devant
dclui,il lui fait une inclination méiliocre pour
l'inviter à venir, et le conduit au pupitre qui
est au milieu du chœur sans tapis, n'y ayant
rien dessus que le livre des leçons.
2. Etant arrivé devant le pupitre, il fait
une inclination profonde à l'autel, ou une
génullexion s'il y a tabernacle, et après, se
tournant vers l'évéque, il lui fait une inclina-
tion profonde, ne saluant point le rhœur,
f (révoit ( on repardanl tant soit peu le livre)
a leçon qu'il doit dire, et donne son bon-
net au maître des cérémonies.
3. Le maître des cérémonies fait aussi, en
arrivant au pupitre, une i^énullexion à l'au-
tel, puis à l'évéque, et demeure au côté gau-
che un peu derrière le chanoine quand il
dit la leçon.
4. S'il n'y a pas assez de chanoines pour
toutes les leçons , on doit faire dire les
premières A d autres bénoficiers ou clercs les
plus dignes qui soient au chœur, et en ce cas,
ceux qui ne sont pas chanoines étani arrivés
au pupitre, feront une génuflexion àl'aulcl,
puis à l'évéque. Après la leçon dite, ils en
feront une autre à l'autel, cl étant accompa-
gnés du maiire des cérémonies, ils iront se
mettre à genoux au devant de l'évéque, et lui
baiseront la main ; et s'élant relevés, lui feront
la génuflexion, cl une autre à l'autel, et s'en
retourneront à leurs places.
5. Le chœur ayant achevé de dire le ver-
set , l'évéque étant tourné vers l'autel, et
lous ceux du chœur aussi, dit à haute voix.
Piller noster, jjoursuivant le reste tout bas
jusqu'à Et ne nos inducas in tenlationem,
qu'il dit tout haut; le chœur répond Sed
libéra nos amalo.
ti. L'évéque ainsi debout, ayant le livre
au devant de lui, tenu par son chapelain ou
par quelque acolyte, et un autre lui tenant
DXCTIORRÀIRS BKS RlTES SÀCUÉS. II.
le iiougeoir , dit tout hant l'absolalion ,
Exiiiidi Domine, etc. lit le chœur ayant ré-
pondu Amen, le chanoine qui doit dire la le-
çon se tournant vers l'évétiue, étant profon-
dément incliné, dit tout h.iut : Jubé, domne,
henedicere , demeurant ainsi incliné jusqu'à
ce que l'évéque ait dit, lienediclione perpé-
tua benediciit nos Pater wternus , sans que
pourtant l'évéque bénisse de la main ; lo
chœur ayant répondu Amen, l'évéque s'as-
sied et se couvre, et ceux iiu chœur aussi :
le chanoine qui est au pupilre, après que
ceux du rhœur se sont assis, il non plus tôt,
commence la leçon à haute voix, distincte-
ment et modestement au ion ordinaire et
accoutumé , tenant les deux mains sur le
livre.
7. La leçon finie, en disant Tu autem. Do-
mine, miserere nobis, il fait une profonde in-
clination vers l'autel : puis, ayant repris son
bonnet, se tournant vers l'évéque, il lui fait
une inclination profonde, et l'évéque l'ayant
béni de la main droite étant assis cl couvert,
il s'en retourne à s.i place accompagne du
m.iîtro des cérémonies.
8. La leçon finie, les choristes se décou-
vrent, se lèvenl et commencent les répons,
que le chœur poursuit, et sur 1 1 fin le mattro
des cérémonies va quérir celui qui doit dire
la seconde leçon, laquelle dite, il conduit lo
troisième, qui observe les mêmes cérémonies
que le premier et le second.
il. L'évé(|ue qui, à la première bénédiction,
était debout, demeure assis et couvert quand
il dit les Seconde et troisième bénédictions.
Unigenitus Dei filius, etc., et .Spiritus sancti
gratia, etc., et ceux du chœur étant assis, se
découvrent.
10. Au Gloria Patri du troisième répons,
l'évéque se découvre et lous les autres aussi,
et demeurent assis cl inclines pendant i|u'on
le dit; les versets des deux premiers répons
sont dits par deux clercs, mais celui du der-
nier, avec le Gloria Patri, doit être dit par les
choristes.
Chap. III. — Du second nocturne.
1. Vers la fin du troisième répons, le maî-
tre des cérémonies va quérir le choriste, qui
doit annoncer la quatrième antienne, et le
conduit devant le chanoine qui la doit dire,
laquelle étant annoncée et répétée, ils s'en
retournent à leurs places, observant l'un et
l'autre les mêmes inclinations ou génu-
flexions que ci-devant aux premières, chap. 1
{ce qui servira pour les antiennes du second
nocturne).
2. Los psaumes seront entonnés de li
mémo façon que ceux du premier nocturne,
l'évéque et ceux du chœur demeurant assis
et couverts pendant qu'on les dit; se décou-
vrant el s'inclinant au Gloria Patri.
3. Pendant qu'on répèle la dernière an-
tienne du second nocturne, les deux choris-
tes ou acolytes se rendent au milieu du
chœur, où après avoir s, due l'aulel ol l'évo-
que, l'antienne étant dite, ils disent le verset;
puis, saluaut l'aulel el l'évéque, s'en rctour-
12
B6S
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES
5G4
lient a leurs places, pendant que le chœur
répond au verset.
k. L'antienne dite, avant qu'on dise le ver-
Bcl, l'évèque et ceux du chœur se découvrent
El se lèvent.
8. Pondant qu'on dit le verset, le maître
des cérémonies va quérir le l'hanoine qui
doit dire la quatrième leçon, observanl les
uns et les ;iulrcs les mômes cérémonies que
ci-devanl au chapitre 2.
6. Lévéïiue étiint debout dit : Pnter «o-
r(cf,etc., fpsius pietas et misericordii, etc. Et
le chanoine étant incliné vers l'évèque dit,
Jubé, domne, benedicerc. L'évêquo étant de-
bout dit : Deus Pater omnipolens , etc. le
chœur ayant répondu Amen, l'évèque s'as-
sied et se couvre, et ceux du chœur aussi,
puis le chanoine qui est au pupitre com-
mence la leçon, et l'ayant dite, s'en retourne
à sa place, comme ci-devant.
7. Les mêmes cérémonies seront obser-
vées pour les cinquième et sixième leçons ;
excepté que l'évèque, qui a été debout à la
bénédiction d(^ la quatrième leçon, sera assis
et couvert aux bénédictions de la cinquième
et de la sixième leçon : ceux du chœur de-
meurant assis et découverts.
8. Au Gloria Putri, du sixième répons,
l'évèque cl ceux du chœur sont assis, décou-
verts et inclinés, les versets des répons et le
Gloria Palri sont dits par les clercs et cho-
ristes, comme au premier nocturne.
Chap. IV. — Du troisième nocturne.
1. Vers la fin du sixième répons, le maître
âes cérémonies va quérir le choriste qui doit
annoncer la septième antienne, cl le conduit
devant le chanoine qui doit la dire, laquelle
élanl annoncée et répétée, ils s'en retour-
nent à leurs places, observant l'un et l'autre
les mêmes inclinations ou génuflexions que
ci-devant, aux premières antiennes, chap. 1.
Tout se fait de même pour les huitième et
neuvième antiennes.
2. Les psaumes seront entonnés de la
même façon que ceux du premieret du second
nocturne, l'évèque et ceux du chœur demeu-
rant assis et couverts pendant qu'on les
dit, se découvrant et s'inclinant au Gloria
Palri.
3. Pendant qu'on répète la dernière an-
tienne du dernier nocturne, deux choristes,
ou deux acolytes se rendent au milieu du
chœur, saluent l'autel et l'évèque, et l'an-
tienne dite, disent le verset, saluent en-
core l'autel et l'évèque, et s'en retournent
à leurs places pendant que le chœur répond
au verset.
4. L'antienne dite, avant qu'on dise le ver-
set, l'évèque et ceux du chœur se découvrent
et se lèvent.
5. Pendant qu'on dit le verset, le maître
des cérémonies va quérir le chanoine qui
doit dire la septième leçon parmi ceux qui
doivent servir d'assistants à la mes^e, et étant
arrivé au pupitre, salue l'autel et puis l'é-
vèque.
6. L'évèque étant debout dit : Puter noster,
etc., Avinculis peccaloriim, etc. Et le cha-
noine incliné vers l'évèque ayant dit, Jubé,
domne, henedicere, révè(|ue toujours debout,
d'il Evanr/clicn leclio , cic.
7. Pendant que le chanoine chante le texte
de ri';vangile, l'évèque et tous les autres
sont debout, et ne s'asseyent que quand on a
dit Et reliqua.
8. Le chanoine en disant le texte de l'E-
vangile ne fait aucun signe de crois sur lui
ni sur le livre, sur lequel il lient les mains.
9. A la huitième, qui sera dite par celui
qui doit servir d'assistant à la messe, on
observe les mêmes cérémonies qu'aux au-
tres leçons, l'évèque étant assis dit : Vivi-
num auxiliiim, clc. ; ou une autre bénédiction
conforme à l'office.
10. Pendant qu'on dit le répons de la hui-
tième leçon, le maître des cérémonies va au
devant des deux chanoines qui doivent as-
sister l'évèque à laudes avec leurs habits
de chœur ordinaires, et leur ayant fait à
chacun une inclination médiocre, les accom-
pagne auprès de l'évèque ; en y arrivant,
les assistants font une inclination à l'autel
ou une génuflexion, s'il y a tabernacle, et
ensuite une profonde inclinai ion à l'évèque, et
se rangent l'un d'un côlé et l'autre de l'autre
de lévêque, qui a encore auprès de lui un
acolyte pour le bougeoir et un autre pour le
livre ; le maître des cérémonies en les con-
duisant, fait les génuflexions ordinaires à
l'autel et à l'évèque.
11. Au Gloria Palri du huitième répons,
l'évèque se découvre et se lève, ainsi que tous
ceux du chœur, remettant son bonnet s'il
l'a, à son chapelain ou au maître des céré-
monies.
12. Le répons étant entièrement Gni, l'é-
vèque étant avec son habit ordinaire debout
et découvert, et la face tournée vers l'autel
sans bouger de son siège, ayant à ses cô-
tés les deux diacres assistants, el au devant
de lui le ministre du livre, et A la droite de
celui-ci l'acolyte qui tient le bougeoir, dit
tout haut : J ube , Domine , henedicere, le chœur
répondant Amen.
l'i. Si dans le chœur il y arait un antre
prélat de plus haute dignité que celui qui
ol'ticie, l'évèque officiant se tournerait vers
lui, et après s'être réciproquement salués,
dirait : Jubé, domne, benedicere, el le prélat
non officiant debout, découvert et tourné
vers l'olficiant, dirait : Ad societutem, elc. ;
ou, Per evangelica dicta, etc.
ik. L'évèque officiant dit la neuvième le-
çon, à voix haute : cependant tous ceux du
chœur demeurent debout el découverts par
respect pour l'évèque qui chante la leçon ,
laquelle élanl finie, l'évèque s'incline profon-
dément vers l'autel, et dit : Tu aulem. Domine,
miserere nobis ; le chœur répond Deo gratias.
13. Si l'évèque doit célébrer la messe pou-
lificalemenl, le maître des cérémonies, la le-
çon étant dile, conduit au devant lie 1 evcque
le premier choriste ou, autre qui doit lui an-
noncer le Te Dcum, et le lui ayant annoncé,
el l'évèque layaul répété, le chœur poursuit
le reste, se servant mémo des orgues, pour-
vu que ce qui est dit parles orgues suit ré-
86S
HAÏ
MAT
SCO
pété par quelqu'un du chœur, et que le ver-
sel Te ergo cjuœsiimus famuli.i luis, de, soit
chaulé par le chœur il non par les orgues,
el que, quand on le dira, I evéque cl ceux du
chœur soient à genoux à leurs places, tour-
nés vers l'aulcl.
16. Que si l'évoque ofGcianl à matines ne
voulait ou ne pouvait célébrer la messe pon-
tiûcalcnient, en ce cas, il faudrait s'adresser
au plus digne du chœur pour lui annoncer le
Te heum, et non à l'évéque.
(On ajoute ici les laudes, parce qu'elles sont
rarement séparées de matines; et les [leliles
heures, parce qu'il y a peu à dire sur ce
sujet.)
DES LADDBS,
(Uumolin, ibid.)
L'évéque ayant achevé l'offlce solennelle-
ment à matines, il sera très-convcnablc de
le faire aussi solennellement à laudes, où l'on
observera presque les mêmes cérémonies
qu'aux vêpres solennelles, l'évéque ne célé-
brant pas le lendemain.
Chapitre I. — Du commencement des laudes.
1. L'hymne étant dite, ceux qui doivent
servir de diacres d'honneur étant auprès de
l'évéque avec leurs habits de chœur ordi-
naires qu'ils ne changent pas, lui aident à
prendre les ornements épiscopaux, savoir :
l'amict, l'aube, la ceinture, la croix pecto-
rale, l'ctole et le pluvial, qui sont apportés à
l'évéque par chacun des acolytes ou clercs
auxquels le maître des cérémonies les a don-
nés : le prêtre assistant ne se rend auprès de
l'évéque que quand il faut bénir l'encens,
à la fin de l'hymne.
2. L'évéque ainsi revêtu s'étant assis, le
premier diacre d'honneur lui met la mitre,
puis lui donne l'anneau.
3. Quatre ou six chanoines seulement
prennent la chape; servant de choristes , ils
se mettent au banc qui est préparé pour les
choristes, au milieu du chœur, devant le pu-
pitre.
k: L'évéque étant un peu demeuré assis,
le second diacre lui ôte la milre qu'il rend à
celui qui en a le soin; puis, s'étant levé
et tourné vers l'autel, faisant le signe de la
croix sur soi, il chante Deus, in adjuloriitm
meum inlende ; le chœur élant aussi debout,
découvert el tourné vers l'autel, faisant en
même temps que l'évéque le signe de la crois,
répond el poursuit, Domine, ad adjuvandum
me feslina.
5. L'évéque , les assistants et ceux du
chœur inclinent la tête vers la croix de l'au-
tel, quand on chante GloriaPatri, et Filio, et
Spirilui sancto, se tournant après la face
d'un côlé du chœur à l'autre.
6. Le premier choriste, conduit par le maî-
tre des cérémonies, Sunonce à l'évéque la
première antienne qu'il entonne après, et les
choristes ayant entonné au milieu du chœur
le premier psaume, l'évéque s'assied et prend
la mitre, et tous ceux du chœui s'asseyent
et se couvrent.
V. Les autres antiennes sont annoncées
par les choristes, chacun de son côté, aux
chanoines, par ordre, commençant par les
plus dignes qui sont au chœur, observant 1<'S
mêmes cérémonies que nous décrirons à l'ar-
ticle (les vêpres pontificales, soit pour se dé-
couvrir, soit pour se lever ou demeurer assis;
et les choristes entonneront tous les psaumes
comme le premier.
Chap. h. — Du chapitre et de l'hymne.
1. Sur la fin du dernier psaume le maître
des cérémonies, après avoir fait les génu-
flexions ordinaires, va quérir le premier
choriste |)our dire le chapitre : l'invitant par
une inclination médiocre, il i'acrompagne
au lieu où le chapitre doit être dit : ou après
avoir salué l'autel cl l'évéque et reçu des
mains du maître des cérémonies le livre qu'il
tient lui-même entre ses mains, le chorisie
chante à haute voix le chapitre, l'évéque étant
debout avec la milre sur la tête, et tous les
autres du chœur debout et découverts et
tournés vers l'autel.
2. Le chapitre fini, le maître dos cérémo-
nies reprend le livre (ju'il donne à un acolyte.
3. Le chœur ayant répondu Deo gralias,
le maître des cérémonies conduit le même
choriste au devant de lévêque qui est encore
debout avec la mitre, et lui annonce l'hymne,
el l'évéque ayant quille la milre répète
l'hymne, le chœur poursuivant le reste, soit
en plain chant ou en musique, ou avec les
orgues, comme il a été dit, pais le choriste,
accompagné du maître des cérémonies, s'en
retourne à sa place si elle n'est pas éloi-
gnée, autrement il resterait auprès de l'évé-
que pour lui annoncer l'antienne du Bene-
dictus.
I*. Pendant que le chœur chante l'hymne,
l'évéque, demeure debout sans milre, et tous
ceux du chœur aussi, et sur la fin, le maître
des cérémonies reconduit au devant de l'évé-
que celui qui lui a annoncé l'hymne, s'il
s'était retiré à sa place, lequel après avoir
salué l'évéque , lui annonce l'antienne de
Benediclus; et l'évéque l'ayant répétée, s'as-
sied cl prend la mitre, tous les autres demeu-
rant debout.
5. Pendant que le chœur chanle l'antienne,
le thuriféraire porte l'encensoir avec la na-
velle à l'évéque, présente la navette au prê-
tre assistant, qui se rend auprès de l'évéque
un peu auparavant; et celui-ci présente la
cuiller à l'évéque, qui prend et mcl de l'en-
cens dans l'encensoir, et le bénit comme à
vêpres.
6. En même temps les deux acolytes des
chandeliers vont à l'autel, replient le tapis
et le découvrent à moitié.
Chap. 111. — Du Benediclus.
1. Quand le chœur commence à chanter le
Benedictus, l'évéque se lève avec la mitre, et
ayant fait le signe de la croix sur soi el pris
la crosse de la main gauche, ayant ses deux
assistants à ses côtés, les choristes, revêtus
de pluviaux, marchant devant, il va à l'autel;
le maître des cérémonies marche le pre-
mier, et les acolytes de la mitre et de la
R67
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
3G3
I losse marcncnt après l'évéquc. Et étant ar-
rivé devant le dernier degré du milieu de
l'autel, l'évêque quitte la crosse et la iniire, et
a près a voi r fai tu ne incii nation ou génuflexion
s'il y a tabernacle, monte à l'autel et le baise au
milieu, ayant à ses côiés ses deuxassislants ;
les choristes demeurent au bas des degrés
de l'autel.
2. L'évêque reçoit des mains du premier
assi«tant l'encensoir que le thuriféraire lui a
donné, encense l'autel comme il est marqué
aux vêpres pontlûcales.
3. L'autel encensé, et l'évêque étant au
côté de 1 epître, rend l'encensoir à celui qui
leluiavait donné, et celui-ci au thuriféraire,
k. Ensuite l'évêque va au milieu de laulel,
où il prend la mitre et puis la crosse, fait
une inclination à la croix, retourne à son
siège accompagné comme en y venant.
5. Les acolytes qui avaient découvert l'au-
tel avant le Bcnedictus le recouvrent après
que l'évêque en est parti.
6. L'évêque étant retourné à son siège , le
premier choriste ayant reçu l'encensoir des
mains du thuriféraire, fait une inclination
profonde à l'évêque, et l'encense de trois
coups ; l'évêque se tient debout avec la mitre
et la crosse, et donne sa bénédiction à ce-
lui qui l'a encensé ; le choriste fait une pro-
fonde inclination, puis rend l'encensoir au
thuriféraire et se remet à sa place avec les
autres choristes.
7. L'évêque après avoir encensé quitte la
mitre, retenant la crosse qu'il tient des deux
mains, et demeure ainsi debout, jusqu'à ce
que le Benedictus soit entièrement fini.
8. Pendant qu'on dit le Benedictus, après
que l'évêque a été encensé, le choriste qui a
porté les antiennes, ou tout autre qui a cou-
tume de le faire , ayant reçu l'encensoir
du thuriféraire qui l'accompagne fait l'en-
censement du chœur, commençant par les
plus dignes.
9. Si ceux qui sont revêtus des chapes
sont chanoines, on les encense les premiers
de deux coups : s'ils ne le sont pas, on les
encense après les chanoines.
10. Les chanoines qui sont au chœur re-
çoivent deux coups d'encensoir chacun, puis
les autres bénéficicrs et clercs sans inter-
ruption, conmie il est amplement dit à vêpres.
11. Le Benedictus éiiinl Cim , ^é^êque quitte
la crosse, et s'élant assis reçoit la mitre.
12. Le maître des cérémonies ayant fait
prendre aux deux acolytes les chandeliers, et
allumer les cierges, les conduit au devant de
l'évêque, faisant une génuflexion en passant
à l'autel, puis à l'évêque, et y demeurant la
face tournée l'un vers l'autre.
13. L'an tienne étant entièrement répétée par
le chœur ou par les orgues, l'évêque quit-
tant la mitre, se lève, et tourne vers l'au-
tel les mains jointes, il chante : Dominus vo-
biscum, Oremus, etc., et ensuite l'oraison;
tous ceux du chœur sont tournés vers l'autel
découverts et deboui.
14. Après la conclusion de la dernière
«raison, soit qu'il y en ail une ou plusieurs,
l'évéuue dit Dominus voOiscum, les acolytes
s'cnretournenlàrantel, et les choristes chan-
tent Benedicamus Domino.
lo. Pendant que le chœur répond Deo gra-
tias, l'évêque s'assied, prend la mitre et la
crosse, et donne la bénédiction solennelle,
comme à ViiPRKS. Voy. ce mot.
It). Si l'évêque était présent, et qu'il n'of-
ficiât pas après le Benedicamus Domino , il
donnerait aussi la bénédiction solennelle,
étant couvert de son bonnet, et découvert s'il
est archevêque, l'officiant demeurant profon-
dément incliné pendant la bénédiction.
17. Si l'office finit là, l'évêque dit Pater
noster, puis, Dominus det nobis suam pa-
cem; le chœur répond : Et vitam œlernam.
Amen. Puis l'évêque, étant debout ou à ge-
noux, commence l'antienne de la Vierge, se-
lon le temps, que le chœur poursuit sans
chanter; ensuite, l'évêque se relevant, en cas
qu'il se fût mis à genoux, il dit le verset et
l'oraison ; après quoi il quitte les ornements,
et est accompagné par les chanoines jusqu'à
la porte de l'église.
DES PETITES HEURES.
(Dumolin, ibid.)
A toutes les autres heures canoniales l'évê-
que n'a pas coutume de s'y trouver; s'il désire
y assister, il sera à sa chaire avec son habit
de chœur ordinaire et ne fera point l'office;
mais le tout sera fait par le chanoine hebdo-
madier, suivant la coutume de chaque église.
Excepté seulement à tierce où l'évêque
est obligé de faire l'office , en cas qu'il
doive dire la messe solennellement, comme
il est plus particulièrement déclaré au traité
de la messe pontificale.
TITRE SECOND.
Des matines solennelles hors de la présence
de l'évêque.
1. Les acolytes mettent leurs chandeliers'
avec les cierges éteints aux deux coins de
l'autel , et ils allument, quand il est besoin»
les cierges de l'autel, comme au commence-
ment de vêpres.
2. Le clergé va au chœur sans être précédé
des acolytes, ni suivi d'aucun officier revêtu
de chape; mais tous marchent seulement en
surplis, deux à deux, dans cet ordre, selon
le cérémonial, liv. n, c. 6, n° 2 : l" Les maî-
tres des cérémonies; 2° deux clercs-chantres;
3* l'officiant ; ensuite les autres , les plus
dignes les premiers ; les chantres vont devant
le lutrin , ayant derrière eux un siège pré-
paré, comme les chapiers à vêpres. Lorsque
l'officiant est arrivé à sa place, ou devant
l'autel, tous font ensemble une courte prière,
et s'étant levés au signal que le cérémo-
niaire donne à l'officiant par une inclination,
ils disent aussitôt, tournés vers l'autel, le
Pater, l'Ave, et le Credo à voix basse.
3. Ensuite l'officiant chante d'un ton con-
venable Domine, Inbia mea aperies, faisant un
petit signe de croix avec le pouce droit sur
sa bouche, la main étendue et tournée vers
sa face, ce que tous ceux du chœur font en
même temps ; après qu'ils ont répondu Et
os mcum annuntiabit laudnm tuam, l'officiant
dit du même Ion , Detis, in adjuiorium, fai-
5G9
MAT
eanl le siffne de la croix depuis le front jus-
qu'à la poitrine , conimc au commencement
tie vôpres; ce que ceux du ciiœur font aussi,
cl répondent ensuite : Domine , ad udjuvan-
dtim , etc. Tous inclinent profondément la
(été comme à vêpres au Gloria l'atri , et so
redressent à SiciU erat. Après qu'on a dit :
Alléluia , ou Laus tibi. Domine , les deux
chantres entonnent l'invitatoire et le psaume
Venile, exsullemus , à quoi le chœur, qui est
encore tourné vers l'autel, répond en répé-
tant l'invitatoire à l'ordinaire. Quand on
chante ces paroles, \' enite, adoremus et pro-
cidamus ante Deum , tous , même l'officiant
et les chantres, font la génuflexion, puis ils
Be relèvent et l'on poursuit Ploremus co7-am
Domino, etc.
4. Le psaume Venitc, exsultemus étant
achevé, et l'invitatoire répété en partie par
les chantres , le cérémoniaire conduit le
premier chantre, ou même tous kt deux ,
selon la dignité de la fête et la coutume des
lieux , devant l'officiant pour lui annoncer
l'hymne, pendant laquelle tous sont tournés
en chœur et inclinent profondément la tôle
quand on nomme à la fin la sainte Trinité
(Cwrem. ibid. n. 8) ; sur la fin du dernier
verset, il conduit encore le môme chantre
devant lui pour lui annoncer la première
antienne , laquelle étant entièrement ache-
vée, si l'office est double, les deux chantres
entonnent le premier verset du psaume ,
et tous s'asseyent et se couvrent à la média-
tion.
5. Remarquez que les chantres annoncent
toutes les antiennes, et entonnent ensuite les
psaumes de la manière qui sera expliquée
au commencement de vêpres, et que tout le
chœur observe durant les psaumes, le Gloria
Patri et les antiennes, les mêmes cérémonies
qui seront décrites au même lieu.
C. Lorsqu'on répète la dernière antienne
de chaque nocturne, les deux chantres, ac-
compagnés du cérémoniaire, vont au milieu
du chœur, où ayant fait la génuflexion, ils
chantent le verset, durant lequel tous sont
debout et tournés vers l'autel; pendant que
le chœur y répond, le cérémoniaire va in-
viter par une inclination convenable celui
qui doit dire la leçon, commençant toujours
par les moins dignes ; celui-ci ayant rendu
le salut, étant debout et découvert, salue
ses plus proches voisins ; puis il va, la bar-
rette à la main, devant le pupitre , où il fait
avec le cérémoniaire la génuflexion. Dans
les chœurs où les plus dignes sont les plus
proches de l'autel, comme sont plusieurs
d'Italie, celui qui va dire la leçon, ayant fait
la génuflexion au milieu , salue le chœur
avant et après la leçon.
7. Le chœur ayant achevé le répons du
verset, l'officiant comn)ence à haute voix le
Pater noster, qu'il poursuit à voix basse
avec tout le chœur, jusqu'à ces paroles : Et
ne nos inducas in tenlationem, qu'il dit du
niêiiie ton que les premières, à quoi le chœur
ayant répondu Sed libéra nos a malo, l'of-
ficiant dit tout haut l'absolution, à laquelle
le chœur ajant répondu Amen, celui qui doit
MAT 570
dire la leçon se tourne vers l'officiant, sans
tourner iliroctement , s'il se peut , le dos à
l'autel; ét.int médiocrement incliné vers lui,
il dit d'un ton convenable Jubé, domne, bene-
dicerc, sans se redresser jusqu'à ce (lue l'of-
ficiant ait dit les paroles de la béuédictiou ;
alors le chœur, qui était toujours demeuré
d(l)Out tourné vers l'autel, depuis le verset,
ayant répondu Amen, s'assied et se couvre,
demeurant ainsi durant la leçon et lo répons
suivant. Celui qui dit la leçon prononce tou-
tes les paroles distinctement et dévotement
avec le ton et les inflexions convenables ; il
tient les mains appuyées aux deux côtés dn li-
vre, ayant auparavant donné sa barrette au
cérémoniaire, lequel, s'il est besoin, tient une
bougie allumée dans un chandelier à man-
che pour éclairer. Le lecteur, ayant achevé la
leçon ,'conclut par ces paroles : Tu aulem,
Domine, miserere nobis, faisant en même
temps la génuflexion ; puis il retourne à
sa place , saluant ceux qu'il a salués en
partant.
8. Après la leçon , les deux chantres s
lèvent, et commencent le répons que tout le
chœur poursuit ; puis ils disent tout seuls
le verset de chaque répons , ou au moins
celui de la troisième leçon, si d'aulres sont
nommés pour dire les deux précédents
versets. Le chœur, couvert et assis , ne se
découvre point , sinon au Gloria Patri des
troisièmes répons, auipiel tous s'inclinent à
l'ordinaire; lorsque l'officiant donne la se-
conde et la troisième bénédiction , tout le
chœur se découvre sans se lever, quoique
l'officiaiil soit pour lors debout, car c'est un
privilège particulier à l'évêque de donner
ses bénédictions assis, sans être obligé de se
lever qu'aux premières de chaque nocturne
avec tout le chœur.
9. Remarquez qu'on pratique les mêmes
cérémonies au second et au troisième noc-
turne, à la réserve des choses suivantes ,
qu'on doit observer durant les leçons du troi-
sième. 1" Au commencement de la septième
leçon, le chœur se tient debout, tourné vers
le lecteur, jusqu'à ce qu'il ait achevé les pa-
roles de l'Evangile, disant f'f reliqua, sans
faire aucun signe de croix sur le livre , ni
sur lui , non plus qu'aux autres leçons.
2° Pendant la huitième leçon , le cérémo-
niaire fait apporter trois chapes ou un plus
grand nombre, si c'est l'usage, et vers la fia
du répons , il les donne à l'officiant et aux
chantres. ^° Durant le même répons , ou
plutôt, s'il est besoin, les deux acolytes vont
allumer leurs cierges préparés aux deux
coins de l'autel, avec les mêmes cérémonies
qui sont marquées pour Vêpres avant le ca-
pitule; ayant pris leurs chandeliers, ils vien-
nent devant l'officiant, où ils tâchent d'arri-
ver avec les deux chapiers , un peu avant
qu'il commence la dernière leçon. 4° Le hui-
tième répons étant achevé, tous se lèvent et
demeurent debout tournés en face durant la
neuvième leçon par respect pour l'officiant,
lequel l'a dit sans sortir de sa place, après ^
avoir demandé la bénédictiou au plus digne
du chœur, comme les autres, n'apparteuaut
î»
■^
571 DICTIONNAIRE DES CERI-MONIES KT DES RITES SACRES. 572
qu'à l'évêquc de s'adresser en celle rencon- pourqtioi une seule fois à moiliè, quand ou
tre imniédiatemenl à Dieu par ces paroles , l'a répété en entier à cha<|ue verset?
Jubé, Domine, benediccre, à quoi le chœur Selon les bréviaires moJernos, on dit Mi-
dnit seulement répondre Jmen, Lorsque l'of- sererenostri au lieu de nnbis, cela paraissant
ficiant dilTu autem. Domine, etc., il s'incliue plus conforme à la pure latinité; on a cepen-
profondément vers l'autel sans faire la gé- dant conservé nabis aux litanies , à VAynus
nudexion
10. Le chœur ayant répondu Deo gratias,
le premier chapier annonce à l'officiant
l'hymne Je Deum laudamus ; lorsqu'il a ré-
pété l'inlonalion, 1rs chapiers et les acolytes
avec le cérémoniaire le saluent et rclournent
à leurs places comme à l'hymne de vêpres.
Pendant le verset Te erfjo qiiœKumus, etc.,
tous, même l'officiant, font la yénudesion
vers l'autel, et ensuite se tournent en chœur
comme auparavant.
11. Si l'on est obligé de séparer matines
d'avec laudes, ce qui arrive aux matines de
Noël, l'officiant dit, après l'hymne Te Deum, diction n'y a pas rapport,
l'oraison de l'office avec Dominus vubiscum, ..r-r.. .. ..-,
Dei de la messe et au Gloria in excelsis.
Plusieurs bréviaires ont un Gloria Palri
à chaque répons, lorsque le rite est annuel;
comme il n'est pas suivi de la réclame, il faut
que celui qui doit chanter la leçon suivante
vienne auparavant au lieu où il doit la
chanter, pour ne pas marcher pendant le
Gloria Patri.
Plusieurs rubriques récentes indiquent une
bénédiction particulière pour élro dite par
lévêque ou par le prêtre officiant, quand il
n'y a pas d'autre prêtre présent. Quand la
dernière leçon est un évangile, celle béné-
avant et après; puis les chapiers entonnent
Benedi camus Domino, ell'olficiant, sans ajou-
ter Fidelium animœ , etc., va dire la messe.
Mais si le chœur se retire après matines, l'of-
ficiant ajoute Fidelittm animœ, elc, et le
Pater, sans autre chose.
12. Les laudes sont toutes semblables aux
vêpres pour les cérémonies et le nombre de»
officiers ; c'est pourquoi s'il y a plus de deux
chapiers à vêpres, le cérémoniaire fait en-
core apporter, pendant le Te Deum, d'autres
chapes au chœur pour ceux qui les doivent
porter ; ou si la sacristie est proche, ils les y
vont prendre eux-mêmes, retournant ensuite
au chœur avec les révérences convenables, et
se joignant aux deux autres devant le lutrin.
13. Si l'ondil prime immédiatement après
laudes, l'officiant ayant dit Fidelium animœ,
etc., se retire avec ses officiers de la même
manière qu'à vêpres, lorsqu'on dit ensuite
compiles ; un autre du chœur en surplis seu-
lement et dans sa place ordinaire fait l'oflice
de prime. Si prime ne suivait pas imniédia-
temenl, l'officiant dirait avant de sortir l'an-
tienne de la Vierge, comme il fait à vêpres
lorsqu'on ne dit pas ensuite les compiles.
14^. Remarquez qu'il n'y a rien de parti-
culier à observer durant matines et laudt s et
les petites heures en présence du saint sacre-
ment exposé, ou devant l'évêque diocésain ,
que ce qui sera dit des vêpres solennelles ;
d'oii l'on peut aisément inférer comment l'on
doit se comporter en ces rencontres , sans
qu'il soit besoin d'en faire ici d'autres re-
marques plus expresses.
VARIÉTÉS.
Selon les bréviaires modernes, on ne répèle
pas l'invitatoire avant le psaume ni avant la
tin, quand l'office n'est que semi-double
ou simple; mais anssi on le dit tout enlier
à chaque verset aux annuels et solennels;
dans ce dernier cas on le répèle à moitié,
puis en enlier après Sicut erat. On conçoit
bien qu'ici il doit être répété à moitié quand
ou le dit ainsi à tous les deux versets ; mais
(I) Beoult XIV, bulle Quemadttwiwn, du 16 decruibre
17i6.
MEDIIATION.
(Indulgences auUieuliiiucs.)
§ I. Indulgence accordée à |m riiéUiilé k loul fidèle qui
fera, chaque jour, une demi-liettre ou au nwim un quarj
d'heure d'oraison wenlale ou médil'Uioii.
Indulgence plenière une fois par mois, le
jour, à son choix, oii , s'élant confessé et
ayant communié, on priera selon les iuten-
lions de Tliglise (1).
N. B. Celle indulgence plenière est appli-
cable aux àoies du purgatoire.
§ II. Indulgences accordées ^ perpétuité à tout fidèle qui
enseignera sus autres la manière de faire la méditation,
ou qui l'a|iprfndra lui-même.
1* Indulgence de sept ans el sept quaran-
taines à ceux qui, vraiment contrits et ayant
communié, enseigneront aux autres à faire
la méditation, ou l'apprendront eux-mêmes.
■i" Indulgence plenière, une fois par mois,
pour ceux qui enseigneront fréquemment ,
soit en public , soit en particulier, la ma-
nière de faire la méditalion, et pour ceux
aussi qui assisteront fréquemment à ces ins-
tructions. Ils gagneront celle indulgence le
jour, à leur choix, où, s'étant confessés el
ayant communié, ils prieront selon les in-
tentions de l'Eglise (2)
N. B. Cette indulgence plenière est appli-
cable aux âmes du purgatoire.
MEMENTO.
(Explication du P. Lebrun.)
§ I. Premieb Memenio, oii l'on prie pour les bienfaiteurs
de l'Eglise \ivanls, el pour ceux qui assistent a>ecdé-
\olion à la messe.
RUBRIQUE ET REMARQUES.
1. Le prêtre élève et joint les mains un peu
au-dessus de la poitrine. La nouvelle grâce
qu'il demande à Dieu le détermine à celle
nouvelle élévation des mains, qui exprime
le désir d'être exaucé.
2. Il se lient quelque peu de temps en si-
lence, la tête un peu inclinée, pour penser
avec plus d'alleniion aux personnes qu'il
veut recommander à Dieu.
3. La rubrique ajoute que si le prêtre
(2) Ces ii.dulu'ences ont été accordées par Deuolt XIV,
dajiï la biulti Queimdiiioduin.
573
MEM
MEM
574
veut prier pour plnsieurs personnes dans
son Mémento, il peut penser à chacune eu
particulier avant la messe , cl les recom-
mander ensuite en général à l'autel, de peur
d'ennuyer les assislanls (I).
k. Dès qu'il «lit : t^( omnium circumutan-
tium, il ouvre ses mains, et les tient éten-
dues et élevées conmio auparavant , parce
que rien ne le détermine à quelque nouveau
geste.
Souvenez - vous , Mémento, Domine,
Seigneur, de vos famulorum famula-
servileurs et de vos rumque tuarum N. et
servantes N. et N., N- , et omnium cir-
et do tous ceux qui cumstanlium , quo-
sont ici présents , rum libi Odes cogriita
dont vous connaissez est, et nota devolio ;
la foi et la dévotion : pro quibus tibi oITe-
pour qui nous vous rimus , vel qui libi
olïrons ou qui vous olïerunt hoc saerifi-
olîrcnt ce sacrifice do ciuin laudis , pro se
louange, pour eux- suisque omnibus, pro
mêmes, el pour tous redem|)tionc anima-
ceux qui leur appar- marum suarum, pro
tiennent , pour la ré- spo salutis et incolu-
doniplioii de leurs mltatis >uai , tibM]ue
âmes , pour l'espé- reddunt vota sua «e-
rance de leur salut terno Deo , vivo et
et de leur conserva- vero.
tion , el qui vous ren-
dent leurs vœux, à vous, Dieu éternel , vi-
vaul et vérilat)le.
EXPLICATION.
Mémento, Domine, souvenez-vous , Sei-
gneur. On sait que tout est présent à Dieu ,
mais on sait aussi qu'en Dieu se souvenir,
c'est secourir ; et comme David disail (2) :
Souvenez-vous de nous , Seigneur , selon l'a-
mour que vous portez à votre peuple , nous
lui disons de même : Souvenez-vous, Sei-
gneur.
FAMCLOBUMFiMULARCMQUE TUARUM iV., iV.,
de vos sei'viteiirs el de vos servantes N., N.
Après la prière pour les fidèles en général ,
l'Kglise laisse au prêtre la liberté de prier
pour quelques personnes en parliculier. 11
faut cependant remarquer qu'elle a en vuo
de faire recommander particulièrement ceux
qui ont fait des dons et des libéralités pour
le sacrifice et les autres besoins de l'Eglise.
Les lettres N-, N., sont demeurées en cet
endroit à la place des noms des personnes
qui avaient fait des olTrandes à l'église. On
dit famulorum et famularum, parce qu'on
nommait autrefois les bienfaiteurs el les
bienfaitrices : ordinairement toutes ces per-
sonnes étaient présentes à l'église ; mais plu-
sieurs évéques voulaient qu'on ne laissât pas
d'en faire mention, quoiqu'elles fussent ab-
sentes. Saint Cj'prien demande souvent dans
1) Ne circumstaniibus sil niorosus.
("2) Memenlo nostri, Doniiiii', iii beneplacito populi lui.
Psal. cv, 4.
(3) Prius ergo orationes sunt cominendandœ, ac tune
eoriim iioinina, quorum suni, ediceiida, ul inter sacra
uiysieria uouiiueiiiur. Imwc. I, episl. ad Décent.
(4) Hier. comm. in Jeicm. xi, lo.
(SJ PaucoruuuiomiuiLius se adslringat, quia canoade
uiuUiludiae aomiaum proli\alur,etper U<£c cogiuUo dislra-
ses lettres, qu on lui marque ceux qui ont
fait du bien a l'église et aux pauvres, pour
réciter leurs noms à l'autel. Le pape Inno-
cent I" dit (;i) « qu'il faut réciter les noms
des bienfaiteurs après l'oblation, pendant les
saints mystères, et non auparavant, comme
ou faisait en plusieurs églises. » Et saint Jé-
rôme (4) déplore la vanilé de ceux qui fai-
saient dos dons à l'Eglise pour avoir le plaisir
d'entendre réciter leurs noms par le diacre,
et pour en recevoir des applaudissements.
Cet inconvénient a pu être cause que de-
puis mille ans on n'a point nommé les bien-
faiteurs, ou l'on n'a récité leurs noms qu'en
silence, c'est- à-dire d'une voix fort basse,
et qui ne se faisait point entendre. Le prêtre
doit se contentera présent de penser un peu
de temps (5) aux personnes pour lesquelles
il veul ou il doit spécialement prier, c'est-
à-dire, 1» pour ceux qui, par leurs bienfaits
et par leurs aumônes, conlribuent à la célé-
bration di's divins mystères, à l'entretien des
n)inistres de l'Iîglise et des pauvres; c'est
l'ancienne et la première intention du Mé-
mento; 2' pour ceux qui ont souhaité qu'il
fît mention d'eux à l'autel; ."5° pour tous
ceux à (jui il croit devoir souhaiter des grâ-
ces, soit spirituelles, soit temporelles, autant
qu'elles pourront servir à la gloire de Dieu
et au salut de leur âme.
Et omnium (ti) ciRCUMSTANTiDM. On a joiut
anciennement aux bienfaiteurs toits les as-
sistants, parce qu'ils étaient tous bienfai-
teurs en quelque manière, tous, selon leurs
moyens, devant porter leurs offrrandes, et
ne communier jamais de l'oblation d'aulrui.
Mais, quoiqu'ils no portent rien, on prie
toujours spécialement pour tous cexix i]ui
sont présents aux suints mystères, parce que
l'empressement qu'ils font paraître pour y
assi>ler suppose et marque même le désir
qu'ils ontd'élre recommandés à l'autel, el do
participer aux grâces et au fruit de ce divin
sacrifice.
Quorum tibi fides cognita est, et nota
DEvoTio, dont vous coniiuissez la foi et la dé-
votion. Le prêtre prie pour tous les assis-
tants, en qui Dieu voit une foi véritable et
une dévotion sincère. Le Memenlo ne com-
prend donc pas ceux qui n'assistent aux
saints mystères que par bienséance, noo
plus que ceux qui y assistent avec immo-
deslie, sans attention et sans piété. Il prie
pour les personnes qui viennent implorer le
secours de Dieu, et qui savent que rien no
lui est impossible; et quand il parle de leur
foi, c'est comme s'il disait : Traitez-les, Sei-
gneur, selon leur foi, qui vous est connue,
et selon la dévotion qu'ils Ibnl pariîlre au
pied de vos autels, el pour votre service.
Pro quibus tibi offerimus, vel qui tibi
hitur; non liât vocalis expressio, sed mentalis. Bit. 1/iss.
Ecct. Liigd. Voyez la Lettre sur les Céréin. de Lyon, iuipr.
en 1702, p. 65. «
(6) Ou lit circumadstanlium ou circumastantium dsat
presque tous les auciens Missels manuscrits ou iniprimét
avant le saiul pape Pie V. Il y a pourtant circumstanlium
dans un missel romain imprime a Lyon en 1301, dans cehi
de l'église de Ljon de 1310, dans celui de Malte ai
1S53, etc.
ÏIK
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
570
OFFERUNT, pour lesquels nous vous offrons,
ou qui vous offrent. Ces mois pour lesquels,
ou qui, sont relatifs aux bienfaiteurs et aux
assistants; et en voici le sens et la suite:
■■ Souvenez-vous, Seigneur , de vos serviteurs
I N., N., et des assistants pour lesquels nous
vous offrons, ou qui vous offrent.
Quand les assistants portaient leurs of-
frandes au prêtre qui présentait à Dieu ces
dons, qu'il recevait de leurs mains pour être
changés au corps et au sang de Jésus-Christ,
on ne lisait pas dans le canon, pour lesquels
nous vous offrons, mais seulement ces der-
nières paroles , lesquels vous offrent. C'est
ce qu'on peut remarquer dans presque tous
les anciens sacramentaires écrits avant le
dixième siècle. L'addition n'a été faite com-
munément que vers l'an 1000 (1).
Jusqu'alors on ne disait que ces mots, qtti
tibi ojferunt, parce qu'en ce lemps-Ià, outre
les oriraudes des cierges et d'autres choses
qu'on faisait avant et après la messe pour
les besoins de l'Eglise, les fidèles offraient (2)
pendant la messe le pain et le vin qui de-
vaient servir pour l'eucharistie et pour les
culogies, c'est-à-dire le pain bénit.
Mais, depuis le dixième siècle, plusieurs
ne firent plus ces offrandes, soit par négli-
gence, soit qu'ils se reposassent sur les fon-
dations que des particuliers faisaient pour
ce sujet, ou sur les clercs, qui étaient bien
aises de faire les oblations eux-mêmes; soit
qu'au lieu du pain et du vin ils oflrissent de
l'argent, comme Pierre de Damien le marque
assez, lorsqu'il dit (3) que pendant qu'il cé-
lébrait les saints mystères, des princesses
ofTrirenl des pièces d'or, qu'on appelait des
byzantins. Mais il y eut aussi des fidèles qui
continuèrent encore longtemps à offrir du
pain et du vin. Ainsi il était naturel que les
prêtres dissent à l'égard de tous les assis-
tants, pour qui nous vous offrons, ou qui vous
offrent eux-mêmes, puisqu'il y en avait qui
présentaient eux-mêmes les oblations pour
être la matière du sacrifice, et qu'il y en
avait d'autres pour qui le clergé les présen-
tait. D'où l'on peut voir clairement qu'en
(1) Je dis communéiiiem, car cette addition a été faite
avant ce temps-la dans quelques Sacramentaires. Elle est
dans celui de Senlis, coiiservé ij Sainte-Genevièse de
Paris, écrit l'an 880. Les premiers auteurs, où l'on trouve
S ru quibus libiofferimus, vet, sont Pierre de Damien et le
licrologue au onzième siècle. Colui-ci remarque que
c'était une addition, puisque dans les Sacramentaires li s
plus ancii ns et les pins exacts, dit-il, ceux qui offrent ne
sont marqués qu'à la troisième personne. Il faut encore
ajouter ici que ces mois : pro quibus tibi offerimus, vet,
n'ont été mis en quelques endroits que longtemps après
l'an 1000 ; car on ne lit que qui tibi o/ferunt dans un Missel
d'Allemagne du douzième siècle, chez les Pères de Naza-
reth de Paris. Il n'y avait aussi que qui tibi vffenuit iijns
le Missel de l'ordre deCtteaux, institué vers 1100 au dio-
cèse de Langres : ce qui s'est conservé dans leur Missel
imprimé en 1512.
(i'j Voy. le premier capilulaire d'Hincmar, art. 16, et le
concile de Nantes; la réponse du cardinal Humbert am
c.Tiomnies des Grecs; et Honoriusd'Aulun, Gem. an. 1. 1
ca)). 66.
(û) L. V, ep 1.'!.
(■4) Pierre de Damien, lib. Domimis vobiscum, c. 2, re-
marque sur ces deux expressions que les lidèles offrent,
quoique le prêtre oll're aussi pour eux : ce qui t'ait voir
distinctement qu'on n'a pas regardé ces mois, pro quibus
ibi oJTerimus, et les suivants, comme une alternalive.
mettant dans le canon, pro quibus libi offe-
rimus, vel qui libi offerunt, on n'a pas pré-
tendu que ce fût une alternative, pour dire
l'un ou l'autre exclusivement; mais qu'on a
voulu qu'on dit l'un et l'autre conjointement,
pour désigner en môme temps et les fidèles
qui présentaient eux-mêmes la matière du
sacrifice, et ceux pour qui le clergé la pré-
sentait. Dans la suite, quoique les fidèles
n'aient plus porté leurs oblations à l'autel,
l'Eglise n'a pas laissé de conserver dans
le canon l'une et l'autre expression, pro
quibus tibi offerimus, vel qui libi offerunt. Les
auteurs ecclésiastiques, depuis Pierre de Da-
mien C») qui vivait dans le onzième siècle,
n'ont pas cru que ces deux expressions fus-
sent une alternative. En effet, dans la basse
latinité, la particule vel se prend souvent
pour et, c'est-à-dire pour une conjonction,
ainsi que Godefroy sur le code théodosien,
M. de Marca (5) et plusieurs autres sa-
vants (6) l'ont observé. On lit même et qui
tibi offerunt dans un manuscrit (7) d'environ
trois cents ans, qui a été à l'usage d'une
église d'Allemagne. L'on a donc continué de
dire pour qui nous vous offrons, et qui vous
offrent eux-mêmes, parce qu'il est vrai de dire,
et que les prêtres offrent le sacrifice pour les
fidèles, et que les fidèles l'offrent aussi.
Hoc SACRiFiciuM Liuois , ce sacrifice de
louange. Le pain et le vin que le prêtre
présente à Dieu de la part des fidèles est
appelé le sacrifice de louange, comme le pain
a déjà été appelé l'hostie sans tâche, parce
que l'Eglise a uniquement en vue ce que le
pain et le vin vont devenir par la consécra-
tion, c'est-à-dire le corps et le sangdeJésus-
Clirist Notre-Seigneur, qui sont le vrai sa-
crifice de louange ; puisque c'est uniquement
par cotte divine victime que nous louons
(lignenienl le Père céleste.
Les anciens Pères nous apprennent qu'on
peut dire des fidèles qu'ils offrent le sacrifice
en deux manières :
Premièrement, «on est censé offrir le sa-
crifice, dit Hilaire, diacre, au quatrième siè-
cle (8), quand on a fourni les oblations que
mais comme deux expressions qu'on a voulu direconjnin-
lenipnt. Les auteurs, qui ont écrit peu d'années après
Pierre de Damien, ont expliqué de même ces deux ex-
pressions ; Nous ocrons pour eux, dit Hildehert, évèquo
du Mans, pitrce qu'à leur prière et par leur churilé. nous
nous présentons avec des oblations que nous rous offrons,
ou qu'ils vous offrent etix-mimes.
EtiPiiue, évêi|ue d'Autnn en 1115, dit aussi : Offerimus
sucrificium ((Uidis.et ipsi offerunl.{\ie sacram., Alt. c 15.)
Dans le Missel des Récollets on a mis vel en lettres rou-
ges, c'est-à-dire en rubrique : ce qui fait croire il |irésrnt
à quelques personnes que les deux expressions étaient mi-
ses comme une alternative; mais il faut penser au con-
traire que ce vel n'a été mis en rouge que par une inad-
vertance contraire aux missels imprimés auisi bien qu'aux
manu.scrils.
Je n'ai vu aucun Missel où il y ait seulement, pro quibut
tibi offerimus.
(5) Ce manuscrit est chez les Pères de Nazareth à Pa-
ris.
(G) De Concord. Sac. et imp. I. vi, c. 2i, n. 9.
(7) Menard. in Sacram. S. Greg. p. U, et iu Concord.
Regul. Marri Uierolex-, etc.
(8) llle ipse enim seniper dicitur offerre, cujus oblaiio-
nés suiit, quas super altare imiiouit Sjicerdos. Qucett. Ver-
1er. Testam. c. 46.
577
MEM
MEM
578
le prôtro offre à l'autel, et tout ce qui est
nécessaire pour le sacrifice,» co:nmo il est
marqué dans le sacramcntaire de saint Gré-
pnire, et au second conciln de Mâcon , en
585 (1). C'est en ce sens qu'on disait des as-
sistants, et même des bienfaiteurs absents,
qu'ils offrent, qui lihi offerunt. C'est en ce
sens aussi que saint Grégoire parle d'un
homme devenu captif, qui s'était trouvé sou-
lagé certains jours que sa femme offrait (2)
le sacrifice pour lui.
Secondement, les fidèles offrent le sacrifice
de louange en s'unissant au prêtre pour of-
frir avec lui spiriluellemenl le sacrifice de
Jésus-Christ, qui est le vrai sacrifice de
louange et d'action de grâces, le seul capable
d'honorer Dieu et de nous procurer toutes
sortes do grâces pour le salut.
PrO SB SDISQDE OMNIBUS. L'EglisC HC SB COn-
tente pas de prier pour la personne des bien-
faiteurs et des assistants ; elle entre dans tous
leurs désirs, et elle marque même ce qu'ils
peuventdcmanderà Dieupowr eux-mêmes, pbo
SE, el pour tous ceux qui leur sont lies par le
sang et par l'amitié, svisQVE omnibus. L'ordre
de la charité, qui veut que nous aimions le
prochain comme nous-mêmes, c'cst-à-dire que
l'amour que nous avons pour nous soit la
règle de l'amour que nous devons avoir pour
le prochain, veut aussi qu'on commence à
prier pour soi avant que de prier pour les
autres. Le même ordre veut encore que nous
demandions les biens de l'âme avant que de
demander ceux du corps : c'est pourquoi
nous disons pno redemptione animaruiu
SUARUM, pour la rédemption de leurs âmes;
PRO SPE SALUTis, pour obtenir le salut qu'ils
espèrent; et incolumitatis svm , et pour la
conservation de leur santé. Ces trois sortes
de biens nous viennent de Jésus-Christ, et
par son sacrifice.
C'est l°parcedivin sacrifice que sont expiés
les péchés qui rendent lis âmes esclaves du
démon ; et c'est par conséquent par ce sacri-
fice que les âmes sont rachetées et mises en
liberté, pro redemptione animarum suarum.
. 2° C'est en Jésus-Christ seul que nous
pouvons obtenir la persévérance et le salut
éternel (3), et c'est en lui, qui nous fait ses
cohéritiers, qu'est fondée par conséquent la
ferme espérance de notre salut, pro spe sa-
lutis (4.).
C'est enfin par Jésus-Christ que nous vien-
nent tous les autres] biens : or, la santé du
corps est un bien très-considérable, parce
q-u'olle peut contribuer à nous faire remplir
nos devoirs, et que les maladies deviennent
souvent des épreuves et des tentations très-
fâcheuses. L'Eglise nous fait demander la
(1) Slaluimus ut in omnibus dominiris diehiis altaris
oblalio ah omnibus viris et niulieribus offeralur, tani panis
quam vini, ul per bas imniolationes et peccatoriim suoriim
fœcibus careanl, etc. Concil. MatiiC. ii, can. 4.
(i) Pro quo sua conjux diebus cenis sacrilicium offerre
eonsiieverai. L. iv Diul., c. 57.
(3) Non est in alio aiiquosalus. Act. iv, 2.
(4) Spp euim salvi laci'i sumus. Rom. \i»,H.
(5) Nonne decem niundali sunt, et noveai ubi sunl?
Luc. xvn, 17.
16) Auciennement le Mémento des morts était écrit dans
santé du corps dans plusieurs prières, et
Jésus-Christ nous a appris qu'elle est uu
bien dont il fallait rendre grâces à Dieu,
puisque des dix lépreux qu'il guérit il loua
celui qui vint rendre grâces, et blâma les
neuf qui ne revinrent point (5h
TlIlIQUE REDDUNT VOTA SUA iETERNO DkO,
Vivo ET VERO, qui VOUS rendent leurs vœux,
à vous qui êtes le Dieu éternel, vivant el vé-
ritable. Les fidèles, qui offrent le sacrifice
par les mains du prêtre, rendent en même
temps leurs vœux à Dieu, comme au seul au-
teur de leur vie et de leurs biens. Ils offrent
leurs vœux en s'offrant eux-mêmes : car quels
sont les premiers voeux que nous devons à
Dieu? C'est nous-mêmes. Nous lui avons été
voués en devenant ses enfants au baptême,
etnous devons nousdévouercontinuellemcnt
à lui par nos adorations et par notre amour.
L'Eglise regarde ici toutes les personnes
qu'elle reconmiande comme des chréliens
pleins de foi et de charité, soit par la libéra-
lité avec laquelle ils consacrent leurs biens
au service de Dieu, soit par leur désir d'être
recommandés â l'autel, soit enfin par l'om-
pressement qu'ils ont eu d'y assister.
§ II. Mémento pour les morts.
RUBRIQUE ET REMARQUES.
Lorsque le prêtre dit , Mémento etiani,
Domine, etc., il élève et joint les tnains éten-
dues devant la poitrine, ou jusqu'au visage
pour des raisons qu'on a vues au premier
Mémento: et comme Jésus-Christ est pré-
sent sur l'autel pendant ce second Mémento,
le prêtre ne baisse pas seulement les yeux
pour se tenir dans le recueillement, mais
il les baisse pour les tenir attachés sur le
saint sacrement, en priant mentalement pour
les morts.
Souvenez-vous aus- Mémento eliam (G),
si, Seigneur, de vos Domine , famulorum
serviteurs et de vos famularumque tua-
servantes iV.etTV. qui rum iV. et iY. qui nos
nous ont précédés prîecesserunt cum si-
avec le signe de la gno fidei, et dormiunt
foi, et qui dorment du in somno pacis.
sommeil de paix.
Ici le prêtre prie pour ceux pour qui il a
intention de prier.
Nous vous sup- ipsis , Domine, et
plions , Seigneur , omnibus in Christo
qu'il vous plaise par quiescentibus locum
votre miséricorde refrigerii, lucis et pâ-
leur accorder, et à cis, ut indulgcas de-
tous ceux qui repo- precamur ; l'er eum-
sent en Jésus-Christ, dem Christum Domi-
un livre séparé, qu'on appelait les Diptyques. C'est pour-
quoi co3/emcH(o n'est pas dans unSacrarnentairede Wonns
écrit vers la lin du neuvième siècle. II n'est écrit qu'à la
marge dans un Saeramentairede Trêves du di.xiènie siècle.
Et losSacramentaires de saint Grégoire, donnés par Rocca
et par Ménard, mettent pour Litre à celte prière, super
Dip(yc/m; ce qui marque assez qu'elle se disait dans le
livre nièuie qu'on présenlaiL au prêtre, et où étaient les
noms des personnes qui devaient être recommandées à
l'aulel. Cependant Flore parle de ce Mémento, coiuine
étant contenu dans le canon.
S79
le lien dn rafraîchis- num noslrum.
spment, de la lumière Amen
et de la paix ; P.ir le
même Jésus-Christ Noire-Scignenr. Amen.
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. 380
toycn composé de ceux qui, monraul dans
la foi, dans l'amour de Dieu, dans la com-
munion dps saints , ne jouissent pas encore
de la gloire , et ont besoin des prières do
l'Eglise, ou parce qu'ils n'ont pas satisfait à
toutes les peines temporelles dues aux pé-
chés mortels, dont la peine élernellc leur a
été remise dans le sacrement lie la pénitence,
ou parce qu'ils sont encore coupables d'au-
tres fautes qui doivent être expiées. C'est
pour ces peines et pour ces fautes que les
fldèles vivants doivent offrir à Dieu des priè-
EXPUCATION.
Mémento etiaim, Domine, souvenez-vous
aiissi , Seigneur : dans le langage de la reli-
gion , en Dieu se souvenir c'est secourir,
conmie on l'a dit sur le premier Mémento.
Avant la consécration nous avons demandé
le secours divin pour les personnes vivantes,
parce qu'elles peuvent s'unir au prêtre pour res et des sacrifices. « En un mot , dit Flore
offrir avec lui et par lui la victime sainte du au neuvième siècle , nous ne pouvons prier
corps de Jésus-Christ, et se préparer par sa que pour ceux qui meurent fidèles, et que
grâce à y participer dans la sainte commu- nous considérons comme membres de Jésus-
nion. Mais, à 1 égard des morts qui ne sont Christ; mais dont les œuvres ont besoin
plus dans le même élat, on n'implore le se- d'êlrc purifiées avant que d'entrer dans la
cours de Dieu qu'après la consceratioii ; il demeure élernelie , qui n'est ouverte qu'à
qu après
ne leur reste qu'à participer au fruit du sa
crifice : et c'est celle participation que nous
demandons pour eux , lorsque Jésus-Christ
est présent sur l'autel.
Etiam (1), aussi. Toutes les prières précé-
dentes , depuis le premier Mémento , sont
pour les fidèles vivants, et il est bien naturel
qu'en voulant ensuite prier pour les morts :
Souvenez-vous aussi de vos serviteurs et de
vos servantes, l'Eglise ne fasse mémoire que
des personnes mortes dans l'amour de Dieu, pour qui on veut prier, comme sainle Moni
qui méritent par là d'être appelées ses servi- que se contenta de demander (o) qu'on s
leurs et ses servantes. souvînt d'elle à l'autel (6).
Il y a des morts qui, sortant de ce monde, Qdi nos pr^cesserdnt cdm signo fidei
ceux qui sont entièrement purifiés de tous
les restes du péché.
iV. N. Ces lettres sont mises à la place des
noms des personnes (lu'on écrivait autrefois
dans les diptyques, ou tables pliées en deux,
et qu'on récitait à la messe. On observait cet
usage au neuvième siècle. Ici, dit Flore [k] ,
selon l'ancien usnije, on récite les noms écrits
dans les diptyques ou tables. Mais présente-
ment il suffit d'avoir dans sa mémoire ceux
vont jouir de la gloire de Dieu : ce n'est plus
pour eux que nous prions. Us sont au terme
et dans le comble de leurs désirs. Nous de-
mandons leur intercession et leurs prières.
Nous ne prions pas aussi pour ceux qui
meurent sans la foi, qui opère par la charilé,
disent saint Augustin et Flore (2). En vain
offrirait-on pour eux les œuvres de la reli-
gion , dont ils n'ont pas eu le gage étant
dans ce monile , ou parce qu'ils n'ont pis
qui nous ont précédés avec le signe de la foi.
L'Eglise ne prie que pour ceux qui sont
morts avec les marques de la foi ; après
avoir reçu le baptême, qui est le sacrement
de la foi*; après avoir pratiqué les actions de
la religion, et donné aux derniers moments
de la vie des marques d'une foi chrétienne ,
animée de la charilé.
Et noRMiuNT in somno picis, qui dorment
du sommeil de paix. La mort de ces person-
reçu la grâce des sacrements , nu parce qu'ils nés est nommée un sommeil, parce que ceux
l'ont reçue en vain , et qu'ils se sont amassé qui meurent de cette manière doivent res-
un trésor de colère et non de miséricorde.
Ce sont là ceux dont il est dit dans le texte
sacré (3) , qu'en quelque lieu qu'ils seront
tombés ils y demeureront.
Mais toute rauliquilé a connu un élat nii-
(1) Celle coiijonclion a fait croire a diverses personnes,
depuis six ou sepl cents ans, qu'immédialemenl avant ce
Memenlo il devait y en avoir un autre, outre le premier,
qui est fort élnij^né. lin efTet, le Memenlo des morls est
précédé d"nn]Mciiit'/i(o pour le prêlre dans plusieurs Sacra-
menlaires et anciens Mi>sels On le lit en ces termes il^ns
CPlui du trésor de Suint-Denis, écrit vers l'an lOifl.
Memenlo mei, quivso, Domine, el miserere, licel li(rc siwcla
indifjnç libi. iancte Palcr umnipotens, (vleine Deiis, \nris
mimibu/: offeranlm sacrificin. qui nec invoçare snnctum ac
venerabile nomen luum dif/ims swn. Sed quoniam in Ittmurc,
lande cl memoria gloriosissimi atqne tiileclixniini Filii lui
Domini .Jcsn Chrisit offernnlnr. siiut incensuni in ro)is;ifi7u
diviuce Majcslalis lurn cumodore suuvitaùs uccendanlur ;
Ter eumdem,e.\c.
Durand, au treizième siècle, avait vu un semblable Me-
menlo dans quelques anciens Missels; et il ajoute que
plusieurs, qui n'admettaient pas ce Mémento, regardaient
la particule eliam comme superflue. Mais il ne faut ni pla-
cer ici un Wcmeiilo particulier, m retrancher la conjonction
eliam, qui marque; une liaison, non-seulement a»ec le
premier Memenlo, mais avec la prière qui (irécède immé-
dialemem, où le prêlre deiuaude, pour les fidèles vivauis.
susciter pour la vie éternelle. Leur mort est
aussi appelée un sommeil de pais , à cause
qu'ils meuretil dans la communion de l'E-
glise, qui a toujours été nommée la paix.
Selon l'ancien langage. (7) , mourir dans la
qu'ils soient comblés de célestes bénédictions.
(2) Nam qui sine fide, quae per dileclionem operalur,
ejusqnc sacramentis, de corporibus cKierunt, frustra illli
a suis bujusmodi pietatis impendunlur officia, cujus, dnni
hic essent, pignore caruerunt, vel non suscipientes, vel
in vacuum suscipientes Dei gratiain; et sibi non miseri-
cordiam, lliesaurisaules sed iram. Ang. serm. 172. al. 32
de veibis Apost. Flor. seu Bedœ collecl.
(.5) Inquocunque loco ceciderit, ibi erit. Ecoles, xi, 5.
Flor. in can. Miss.
(t| Ces lettres H. H- ne paraissent pas nécessaires, la
ndirique qui est jointe ici dans tous les Missels avertis-
sant assez de rappeler dans la mémoire ceux pour qui ou
veut prier. HIesne sont point ici dans les Missels de Paris,
imprimés dei^iis 1615, ni dans les Missels de Laon, de
1702, pldeMe.iux, de 1709.
(5) Voyez le Manuel de saint .iugnslin (Enchir. c. 110),
et la Cile de Dieu ( 1. xxi, c. 24 ), où il est parlé de ceux
pour <|ui ri£i;lise prie, aussi bleu que dans le traité Dt
cura pro morluis.
(H) Ftor. in can. miss.
(7) Àug. conf. 1. a, 10.
58t
HEM
paix , c'est monrîr avec les marques de la
communion ecclésiastique , dans l'unité et
la société avec Jésus-Christ et son Eglise ,
sans en avoir été séparé par l'hérésie, par le
schisme, pardes péchés mortels, ou si on a eu
le malheur d'y tomber, on sort de ce monde
en paix, lorsqu'on en sort après avoii été
réconcilié par le sacrement de la pénitenre.
Ipsis, Domine, à ce\ix-là, Seif/ucur; c'est-
à-dire à ceux qui ont été désignés par les
lettres N. N., et qui sont morts avec les si-
gnes de la loi et de la paix.
Et omnibus in Christo quiescertibus , et
à tous ceux qui reposent en lésus-Chrisl.
Espérant pour certaines personnes en i)ar-
ticulier, l'Eglise veut aussi qu'on prie géné-
ralement pour tous les (idèles, ufin, dit saint
Augustin (1), que les devoirs auxquels les
enfants, les parents, les alliés, ou les amis
pourraient manquer, soient suppléés par no-
tre mère commune, pleine de tendresse pour
ses enfants.
Les siècles reculés nous font voir le soin
qu'on a toujours eu de prier pour les morts,
et d'offrir pour eux le sacrifice.
Dans l'arince de Judas Macliabée , plu-
sieurs juifs, qui détestaient les idoles, tentés
d'avarice, enlevèrent des temples de Jamnia
des choses qui avaient été consacrées aux
idoles , et les cachèrent sous leurs habits.
Tous ces soldats périrent dans le combat, et
leur faute, qu'on regarda comme la cause de
leur mort, fut découverle lorsqu'on voulut
les ensevelir. Judas était bien persuadé que
des personnes qui avaient perdu la vie pour
une cause aussi sainte qu'est la défense de
la vraie religion , avaient mérité beaucoup
aux yeux de Dieu. Il considérait , dit l'Ecri-
ture ('i) , qu'une grande miséricorde était ré-
servée à ceux qui éttiient morts dans la piété :
il avait aussi lieu de croire, ou que les sol-
dats n'étaient pas assez instruits de la lui
pour comprendre la grièvelé de celte trans-
gression , ou qu'ils s'en étaient repentis
avant que d'expirer, et qu'ainsi ils n'étaient
pas tombés dans les enfers avec les ré-
prouvés. Cependant Judas et tout le peuple
juif reconnurent bien qu'ils avaient besoin
de prières et de sacrifices (3) pour l'entière
expiation de leur faute. C'est pourquoi, ayant
recueilli d'une quête qu'il fit faire, dit le texte
sacré , douze (ij mille drachmes d'arfjcnl , il
les envoya à Jérusalem , afin qu'on offrit un
sacrifice pour les péchés de ces personnes qui
A) Snpiiiicaliones.... pro omnibus in cliristiana et ca-
lliolica socieiaie del'unclis, eliam lacilia nominibus eoriini
sub senerali coniinemoralioiie suscîpit Ecdesia, ulquibus
ad isla désuni pareules, aul lilii, aul quicumque cognali
vel amiri, aduua eisexhibeanlur pia maire OPiniiiuni. Aug,
tract de Cura promorluis, o^p. 4.
(2) Considerabal enim qiiod lii qui cum pietate dornii-
lirtnem acceperint , oplimam liaberenl repositam graiia
Il Muchab. xu 43.
(3) Aique ila ad preres eonversi rogaveruni, ul id quod
faïUim eral deliclum, oblivioni tiaderelur. II Macliab. xii,
il et 43.
(i) H doit s'êlre f;llssé anciennement quelque f.iute dans
les cliilTres de cet endroit. Le t;iec ne niaiciue que deux
mille drachmes. L'ancienne version syriaque eu marque
Il OIS nvili ■.
".) Cntcli. c. S.
itjj Réfutai. Bibl. PP. Max. Suppt., lom. XXVH, cl ap.
MEH 382
étaient mortes pour la défense de h religion.
L'Eglise a élé encore plus soigneuse de
prier pour les morts que ne l'avait été la
synagogue. Elle a voulu qu'on priât pour
eux toutes les fois qu'on offrirait le saint
sacrifice. II n'y a jamais eu de liturgie où
l'on ne voie cetlt; prière; et saint Cyrille do
Jérusaletu, au milieu du quatrième .siècle,
dans sa cinquième catéchèse, instruit les
nouveaux b;iptisés de la nécessité de prier
pour les morts dins la liturgie qu'il leur
explique. « Nous prions, dil-il (.'î), pour tous
ceux qui sont sortis de ce monde dans notre
communion, croyant que leurs âmes reçoi-
vent un très-grand soulagement des prières
qu'on offre pour eux dans le saint et redou-
table sacrifice de l'autel.» d- saint docteur
insiste beaucoup sur ce point, et Eustra-
tius (()), prêtre de Const.inlinople au sixième
siècle, qui cite cette catéchèse, rapporte aussi
plusieurs autres anciens auteurs touchant
l'utilité des prières et des sacrifices pour les
morts.
Saint Chrysostome (7) et saint Augustin
nous assurent que cet usage vient des apô-
tres. « Toute l'Eglise observe, dit saint Au-
gustin (8), que dans l'endroit du sacrifice où
l'on fait mention des morts, on prie et l'un
offre pour tous ceux qui sont décédés dans
la communion du corps de .lésus-Christ.» Et
voici ce qu'on demande pour eux :
LocuM REFRiGEHii. . . . le Heu du rafraîchis-
sèment, de la lumière et de la paix. On de-
mande un lieu de rafraîchissement (9), parce
qu'ils souffrent de très-grandes peines. Et
quoiqu'ils ne perdent ni la foi, ni la confiance
en Dieu, le souvenir de leurs péchés, et tous
les autres moyens dont il plaît à Dieu de les
éprouver, les mettent dans un état d'obscu-
rité et de trouble, ijui nous font aussi de-
mander pour eux le lieu de la lumière et de
la paix. Quelque soutenus qu'ils soient par
l'espérance, ils se trouvent dans un accable-
ment qui nous fait demander à Dieu de les
tirer de cet étal du souffrance, pour les faire
passer dans le lieu du rafraîchissement pro-
mis aux justes (10\ où il n'y aura plus ni lar-
mes,ni cris, ni o/'/Zictions (11); dans le séjour
de la lumière et de la paix, d'où l'obscurité
et les troubles sont bannis.
Les auteurs ecclésiastiques nous ont sou-
vent parlé de cet état de tristesse, de trou-
ble, d'accablement, et d'une espèce d'aban-
donnement dans lequel se trouvent les âmes
Plwl. cod. 171.
(7) Hom. 3, i(i ep. ad Pliilipp. ; et hom. 6f>, at. pop. Ànt.
(8) Hoc euim a Patribus truditum universa oljservat Lc-
clesia, ul pro eisqui in corporis et sanguiiiis Clirisli corn-
munione defnncti sunt, cum ad ipsuni sacriUnium loco suo
comniemorantur, oreiur, ac pro illis quoque id otTerri com-
meiiioretiir. Aug sirm. 172, a/. 52 de Verb. Àpêst.
(9) Ce mot rifriqerium, rafraloliissoment, parait répon-
dre aux ardeurs du teu, qui dessèclie et qui tourniente.
Tertullien se sert de ce terme en disaut qu'une femme
cbrétienne qui a survécu à son mari, pne pour lui procu-
rer du rafrafcbissemeni, et offre tous les ans le jour de sa
mon: Proaiiima eJHs{marili] ornl,elrefrigenuminlennut !•
postultU ei. et offtrl unmiis diebui dormuioms ejus. 1 ertull.
de Mouogain. c. 10, p. 682.
(lOl Justus.si morte prœoccupatus fuenl, m retngerw
erit Sap. iv, 7.
il\) Ajioc. XXI. i.
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. 584
guillemels. Le surplus cepcnaant est quel-
quefois très-important; ce sont quelquefois
des décrets de la coiigrégalion des Rites ;
d'autres fois , l'applicaiioii des règles géné-
rales données ailleurs, ou des principes qu'on
ne doit jamais perdre de vue.
S85
qni expient leurs faute» ; et il n'y a pas lieu
d'en élro étonné, quand on considère que
Jésus-Christ , l'innocence même , dont la
charité a toujours élé parfaite, à cause seu-
lement qu'il avait la ressemblance du péché,
a été saisi de frayeur (1), et pressé d'une
extrême affliction, jusqu'à dire au l'ère éter-
nel : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'uvez-
vous abandonné (2)? Ce divin Sauveur pa-
rut dans un tel combat et dans une telle af-
fliction d'esprit qu'un anr/e dit ciel vint le
fortifier (3); comment serait-on donc surpris
que les âmes des fidèles morts dans la cha-
rité, mais qui expient leurs propres fautes,
aient besoin que l'Eglise, par ses suffrages,
leur obtienne de la consolation.
Per Crristum DoMiNUM NosTRUU. L'Eglise
demande celte grâce par Jésus-Christ Notre-
Seiy7icur, qui descendit aux enfers pour en
tirer les âmes justes et les conduire au ciel.
MESSE.
DES NOMS ET DES PARTIES DE LA MESSE.
(Explicalioa du P. Lebrun.)
La messe est le sacrifice de la nouvelle
loi (4), par lequel les chrétiens rendent à
Dieu le culte suprême, en lui offrant le corps
et le sang de Jésus-Christ sous les espèces
du pain et du vin , par le ministère des
prêtres
Comme Jésus-Christ, en instituant ce sa-
crifice, dit simplement à ses apôtres : Faites
ceci en mémoire de moi, sans donner à cette
action aucun nom particulier, l'Eglise, de-
puis les premiers siècles, lui en a donné
plusieurs, tantôt pour faire connaître ce qui
s'opère dans ce divin office, et tantôt pour
L'auguste sacrement de nos aulels doit en cacher les mystères à ceux qui n'étaient
occuper une grande place dans un diction- pas du nombre ;des fidèles. On l'a nommé la
naire de Rites et de Cérémonies. Déjà, à l'ar- liturgie (5), c'est-à-dire le service; la sy-
licle Eucharistie, on a traité de ce mystère, naxe (6), ou la collecte (7), c'est-à-dire l'as-
comme sacrement, en indiquant les règles de ~
l'Eglise, contenues dans le Rituel romain,
en grande partie, au sujet de la commu-
nion, de l'exposition, de la procession et
de la bénédiction du saint sacrement. Au
mol Sacrifice, on traitera des sacrifices
en général. Ici nous donnons les règles
ordinaires de la célébration de la messe ,
d'après le Missel et le Cérémonial des évê-
ques. On peut en voir le texte au mot Céré-
monial et ci-après à chaque article. Les
règles du Missel devant êtres suivies ponc-
tuellement , il est intéressant de pouvoir
les discerner, au simple coup d'œil , des
explications qu'en ont données les bons
auteurs. C'est ce qu'on a fait ici. Ce qui
est une traduction littérale des rubri-
ques romaines est renfermé entre des
1) Cœpit pavere et taedere. Matllt. xxvi, 37. Marc.
XIV. 55.
(2) Mallli. c. xxvii, V. i6. Marc. c. xm, v. i.
(3) Apparuil auleiu illi angélus de cœlo confortans eum.
El faclus in agonia. Luc. c. xxii, v. 43.
(I) Cbristus dicens:Hoi; est corpus nieum , clc, novi
Teslainenii novam doouit oblationem , quani Ixclusia jl)
aposlolls accipiens, in universo mundo offert. Deo.... Of-
ferens ei cuni graiiarum aclioue ex crealura ejus. S. Iren.
lib. IV, cap. 52, 34.
(5) Euseb. de. Vil. ComlmU. lib. v.
(6) Socrat. Hist., lib. iv ei v. Diouys. Ar. de Hier. eccl.
c. 5. Anas. Sin. de Siinaxi.
(7) Hipron.
(8) S. Hilar. in psat. lxv.
(9) Tertull. lib. de Aiiiina, cl 1. de Fuga sœc.
(10) S. Cyprian. liuseb., Dem. evaug. lib. i. Clirysost.
Cyril. Alex, i/i Conc. Eplies. Fnlgeut., etc.
(II) Couc. Laod. caii. 19 et 38.
(12) Cyril. Hieros. Cateclt. mi/slnjf. S. Chrysostom., Ho-
mil. H in I ud Cor. m; et de Sacer. 1. vi.
(13) S. Hilar. ubi supra.
(14) S. .4nil)ros., episl. 20 ad Marccltin. Sor.
(tb) Depuis près de deux siècles, de savants hébr.iîsants
(Munster, Reuchlin, Génébrard) ont voulu lilrer le nom de
luesse du mot hébreu missacli, qui dans le Deutéronouie
(c. xvi,v.10)signifie oblation volonlaire; et l'on a cru que
c'était l'ancien ternie dont les premiers chréliens s'étaient
servis. Mais ni les Syriens, ni les Grecs, qui ont conservé
et nous ont transmis tant de mots hébreux, comme Àiuen,
semblée; les offices des divins sacrements (8),
les solennels ou les divins solennels (9) , le
sacrifice (10), l'oblalion (11), la supplication,
les vénérables (12), les saints, les divins (13),
les redoutables mystères. Mais, depuis qua-
torze cents ans , l'Eglise grecque s'est fixée
aunomdelilurgie; et l'on voitdepuis le même
temps, dans saint Ambroise (14^) et ailleurs,
que l'Eglise latine a donné le nom de messe
à cet office divin.
Ce mot de messe (15) vient de l'ancien mot
latin missa pour inissio (16), qui signifie ren-
voi, parce qu'on renvoyait autrefois de l'as-
semblée avant l'oblation ceux qui ne de-
vaient pas assister au sacrifice. Saint Augu-
stin, saint Avitus de A'ienne et saint Isidore
de Séville ont marqué trop clairement celte
origine pour pouvoir en douter (17).
Âtlelttia, Sabaolh, Hosanna, n'ont point eu celui de messe.
Il ne se trouve dans aucun écrit qui soit sûrement des Irois
premiers siècles.
(16) Connue on lit dans saint Cypricn remissu iiour r^ni/s-
sio : remissatn peccmorum (de Huiio pal., p. 140, ep. 10 el
73, éd. 0\.) ; et dans saint Jérôme collecta pour colUclio.
(Epist. I'aulx>, et epist. UO.)
(17) Saint Augustin n'exprime pas autrement le renvoi
de ceux qui devaient sortir de l'église avant l'oblalion, car
pour dire : On annonce te renvoi aux catécliumènes, les
fidèles demeureront , il parle de cette sorte : Fil missu ca-
lecliwiienis.mdnelmnt fidèles (Serm. 49, al. 257) : et saint
Isidore, vers l'an COO, dit que c'est de ce renvoi que vient
le mol de messe : Missu lenipore sacrificii esl, quando ta-
lecliumeni (orm millwHw et inde missa. (Isid. Oriijin ,
1. VI, c. 19). Voyez col. 178 le témoignage de saint .Avitus,
Ji rcxplcatinn de VJle missa est. Flore de Lyn i et Hemi
d'Auxcrre, au neuvième siècle, expliquent aussi le mol
de messe par celui de renvoi. Rémi ajoute seulement,
qu'un peut regarder la messe comme l'envoi des prières
et des ublatious que le peuple fait à Dieu par le ministère
du prêtre qui tient la place du Médiateur. (Fhr. in Can.,
Remig. Expos, mi.ss.)
Il y a deux remarques il faire sur ce mot de messe :
l'une, que depuis l'an 400, ce nom fut donné 'a tous les
oflîces ecclésiastiques de la nuit ou du jour. Cassien , qui
écrivait vers l'an 440, emploie Irés-souvent ce mot eu ce
sens : Post missum iioclMiiiiini (1. u, c. 7); post oralionum
missam ( c. 14 ); foiigrcgalioiiis missam (1. m, c. 7); posi
viqilimuin miisam ( c. 8, etc. ). L'autre esl que ver» l'au
585
MES
Apicà que les empereurs (1) curent em-
brassé le chrislianisme cl donné à l'Eglise la
liberté de célébrer solciinellemenl les divins
offices, on permit aux catécliunièiies (2)
d'assisler aux inslructions et aux prières.
Mais on avait soin de les faire sortir de l'é-
glise, et de les renvoyer lorsqu'on voulait
coiiiniencer l'oblalion du saint sacrifice. C'est
ce qui fit appeler ce divin office la messe, ou
le renvoi.
Il était difficile de trouver un mot qui mar-
quât plus sagement ce que l'Eglise voulait
faire secrètement pour les seuls fidèles, et qui
en même temps en donnât une plus haute idée,
puisque ce mot de messe ou de renvoi indi-
quait l'office où l'on ne pouvait admettre
que ceux qui étaient censés avoir conservé
ou recouvré la grâce du baptême. Les chré-
tiens non baptisés, tels qu'étaient les caté-
chumènes, les chrélicns mis en pénitence ,
tous étaient renvoyés aussi bien que les in-
fidèles, pour ne laisser assister aux saints
mystères que ceux qui s'étaient conservés
purs, ou qui s'étaient purifiés par la péni-
îence.
C'est par indulgence que l'Eglise, depuis
longtemps, laisse assister à la messe plu-
sieurs chrétiens qui en auraient été exclus
autrefois. Mais elle a encore soin de faire
avertir au prône, que diverses personnes
doivent être renvoyées; et elle fait assez
souvent entendre qu'elle ne souhaiterait d'y
admettre que ceux qui ont conserve la grâce
du baptême, et ceux qui l'ont recouvrée, ou
qui travaillent à la recouvrer par la péni-
tence. Ainsi, le seul mot de messe ou de
renvoi doit faire penser à plusieurs de ceux
qui vont assister à ce divin ol'ficc, qu'ils
mériteraient souvent d'être renvoyés eux-
mêmes ; et qu'ils doivent être dans de vifs
sentiments d'humilité et de douleur pour
travailler à recouvrer l'innocence qu'ils ont
perdue, et à mériter le nom de fidèles dont
ils sont honorés.
Quoique la messe soit toujours essentiel-
lement la même, diverses circonstances lui
ont fait donner les divers noms de messe pu-
blique, solennelle, haute, grande, privée,
basse ou petite.
BÛO, on se servit du mol de inissce au pluriel, cl de mis-
sariim solciiinia, pour marquer le sacrilice de la messe.
C'est ce qu'on voit daus saint Césairc d'Arles, qui dit :
Tune (iiiiu missœ, quando nmnera offerunlur , cl corpus et
sanguis Domini consecrantur ( Serm. 81 ); daus l'Histoire
Tripartite, traduite par Liiipliaue vers l'an 510, et quel-
ques années après dans le concile de Vaison ; et dans Gré-
goire de 'tours. Socrate avait déjà employé le mot de
sym.res au pluriel pour signifier la messe des lidèles ; et
Epiphane traduisant ces endroits, met missas facere o\i
celebraie {Hiit. Tripml. lib. iv, cap. 13). Cette expression
au pluriel venait sans doute de ce que la messe des chré-
tiens était composée de deux assemblées et de deux ren-
vois : l'un des catéchumènes avant l'oblalion ; l'aulre des
fidèles après l'aclion de grâces , qu'on appelle la post-
communion.
(1) Au commencement du quatrième siècle.
(2) On appelait catéchumènes ceux qui croyaient en
Jésus-Christ, mais qui n'avaient pas encore re^u le bap-
tême et qui se faisaient catéchiser, c'est-à-dire inslruire.
On en parlera ailleurs.
(3) A proprement parler il n'y a point de messes pri-
vées. Le prêtre agit toujours comme ministre public de
l'Eglise. Il ne change rien dans le canon ni dans les autres
MES S!?e
Depuis douze cents ans, la messe qui srst
dite dans une église où l'on invitait tout le
monde, hommes et femmes, a été appelée
messe publique, pour la distinguer des mes-
ses appelées quelquefois privées, qui se di-
saient dans des oratoires particuliers, ou
qu'on disait pour les morts, auxquelles on
n'invitait que les parents et les amis, ou de
celles qu'on célébrait dans les églises des
monastères (3). Celles que saint Ambroise(4),
les prêtres d'Hippone (5) sous saint Augus-
tin et Théadoret (6), disaient dans des mai-
sons ou dans une cellule, n'étaient point
censées publiques, non plus que celles que
le concile d'Agde (7), en uOli, permettait de
dire dans des lieux de la campagne éloignés
de la paroisse. Le second concile de Vai-
son (8), en 529, ordonne qu'aux messes des
morts on dira le Sanctus de la même ma-
nière qu'aux messes publiques ; et saint Gré-
goire le Grand écrit â l'évéque de Uimini de
ne point dire des messes publiques (9) dans
les monastères, de peur de troubler la re-
traite des serviteurs de Dieu par le concours
des hommes et des femmes.
On a|ipelle la messe grande ou solen-
nelle (10), quand on la célèbre avec plus d'ap-
pareil et de cérémonies : haute, quand le
prêtre et le chœur chantent; et, [tar la rai-
son opposée, la messe a été appelée basse,
lorsqu'elle se dit sans chant; et petite, parce
qu'elle est célébrée sans l'appareil et les cé-
rémonies de la messe solennelle. Mais on y
dit également toutes les prières, et l'on n'y
omet rien de ce qui appartient au sacrifice.
Nous traiterons successivement de la messe
basse, de la messe chantée, de la messe poa-
tificale et de la messe solennelle.
FHEMIÈHE PARTIE MESSE BASSE.
SOMUAIRE.
Messe ordinaire.
Article I. De la préparation à la messe.
Art. U. Dp la sortie de la sacristie et de l'entrée à l'autel.
Abt III. Du ciinmienccmcnl de la messe.
Art. IV. De Vlnlroit, du Kyrie, et du Gloria in excelsis.
Art. V. Des Oraisons.
Aht. VI. De l'Epilrejusqu'a l'Offertoire.
Art. VII. De l'Offertoire ju.squ'au Canon.
Aht. VllI. Du Canon de la messe jusqu'après la Consécra.
lion.
prières. Il parle de même que si tout le peuple était as^
semblé. Il dit toujours Doimnus vobiscum... elonmiwn cir-
ciimslaiiliuiH.. sed el plebstua, elc, avant toujours en vua
que la communion des saints que nous |.rolessons, peut
faire assister en esprit tous ce\ix qui sont aliseiiis de
corps. Voyez le traité de Hissa publica cl privant de Claude
d'Espence, et celui de Missa publica proroqundu fait en
1S36 par Loricliius, qui avait été séduit duiant quelque
peu de temps par Luther.
(4) Paulin,\\l. S. Ambr.
(5) Aug. de Civ. Dei, l. xxn, c. 8, n. 6.
(fi) Hist. Relig. c. 20.
(7) Cun. 21.
(8) Can. .3.
(9) Missas autem illic publicas per episoopum fieTtotrmi.
modo proliibemus, ne in servorum Dei recessibus, popu-
laribus occasio prsebeatur ulla conveniibus, elc. Greg.,
(. n, episl. 41.
(10) rerlullien et saint Cyprien appellent les solenneli
la célébration des saints mystères jusqu'à la communion
du peuple. Posl Iransacla solciwiia (TerLull.,1. de Anima),
Solemiiibua adimplelis, calicem diaconus offerre prœsenti-
bus cœpil (S. Cypr. de Lapsis, pag, 9iJ.
m
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
388
Ani. IX. Du Canon oprès la Consécration.
Art. X. De l'Or aisoii (i»mini(::ile jusqu'à la Communion.
Abt. XI. Dos Oraisons aprèîi la communion jusqu'à la fin
lie l:i in( ssp, el de la Communion qu'où donne
Uoi-s de la messe.
Messe des inortt.
AnT. XII. En quels jours on la peuidire, el ce qu'il y faut
obii^r\ er.
Art. XIII. Ce qu'il faul omellreaux messes des morts.
Abt. XIV. De la messe basse en présence du saiul sacre-
ment exposé.
Abt. XV. De la messe basse qu'on célèbre devant le sou-
verain poHlife, on un cardinal, en fjuelque
lieu quecesoii, ou devant Un nonce et légat
aposloli(|ue dans les lieux de sa lé^iation, un
arclievêiiue dans sa province, un évéque ilaiis
sou diocèse, et un abbé bénit dans son mo-
nastère.
A»t. XVI. Sommaire des cérémonies de la messe basse.
ARTICLE PllEMIlîR.
De prœparalione sacerdolis celebratitri.
(Rubriques.)
i. Sacerdos cclebraturus missam, praevia
confessione sacramentali, quando opus est,
cl saltem malulino cum laudibus absoluto ,
oralioni aliquanlulum vacet : el oralioncs in-
ferius posilas pro lemporis opporlunilale di-
cal. Deinde accedil ad locuni In sacrislia vel
alibi prœparalum, ubi paramenta aliaque ad
celebraliunem nocessaria habentur: accipil
Missak', perquirit missam, pei'Iegit, cl signa-
cula ordinal ad ea qua diclurus esl. Postea
lavai iiianus, diccns oralioncni inl'eriiis posi-
lam. Deinde prœparal caliccm (qui débet esse
vel aureus, vel argenletis, aut saliem habere
cuppam argenleam inlus inauralnm, et simtil
cum paleua ilidein inaurata, ab episcopo
consecralus) ; super cjus os ponit purifica-
lorium mundum, et super illud palenam cum
hoslia inlt'gra, (juam levilercxlergil, si opus
est, a fragineiilis, et eam tegil parva palla
linca,lum vélo st^rico : supof vélo ponil bur-
sani coloris paramentoi'um, inUis habenicm
corporale plicatuin, quod ex lino {vel emi-
nabe, cxder.r. PU Vil) taiiluni esse dcbel,
nec serico vel auro in medio inlexium, sed
Vo'tani album, el ab episcopo vel alio habenle
facullalein, simul cum palla bcnediclum.
2. Qtiibus ita disposilis , accedil ad para-
menla, quœno'n debent esse lacera aul scissa,
sed intégra, el dcccnter munda, ac pulchra,
el ab episcopo itidcm, vel alio facullatcm ha-
benle, benedicta ; ubi calccatus pcdibus , et
indulus veslibus sibi eonvenienlibus , qua-
rumexterior sallem lalum pedis altingal, in-
duit se, si sit prseialus regularis , supra ro-
cheltuni; si sit prœlatus secularis, vel alius
sacerdos secularis, supra superpelliceum, si
(1) La rubrique romaine dit expressément qu'il fanl ré-
citer matines el laudes avant de célébrer une messe basse.
Cette expression aumoins ( saltem ] insinue (|^u'il convien-
drait d'avoir récité en outre lapai lie de l'ollice qui cor-
respond au temps où l'on célèl)re, ou bien qu'il convien-
drait de se conformer à la règle qui est donnée pour la
messe couveuluelle ou solennelle. Vojcî plus loiu Messe
SOLENNELLE.
Plusieurs Missels de France n'exigent pas qu'on ait ré-
cité laudes, cpiand on célèbre avant le lever du soleil; ils
assignent cependaul, [lour la messe basse , aussi bien que
le Missel romain, l'intervalle del'aurore à midi. Ou ne peut
pas célébrer la messe avant l'aurore prise iiKiraleiiient, tt
c'est précisément l'bcnre de laudes , sien ne les aniicipe
pas ; car dans plusieurs ùles différeul.s, l'aurore est men-
liounic dans les hymnes de laudes : JTwic aurora novœ
commode habcri possil , alioqnin sine co ,
supra vestes communes , dicens ad singula
singulas oralioncs infcrius posilas.
3. Ac primum accipiens aniictuni circa ex.
Iremilales , cl chordulas, osculalur illud in
medio, ubi est crux, et ponil super caput , et
mox déclinât ad collum , et eo veslium col-
laria circuinduccns , ducil chordulas sub
bracliiis, et circumducens pcr dorsurn ante
pcctus reducil el ligat. Tum alba induitur,
capul submillens , deinde manicani dcxlram
brachio dexlro, el sinislram sinislro impo-
ncns. Albam ipsam corpori adaptât , élevât
anlc,ela latcribus hinc inde, el cingulo, per
niinistrum a tergo sibi porrecto, se cingit.
Minisler clevatalbam super cingulum circum-
circa, ut honeste dependeal, et tegat vestes ,
ac ejus Qmbrias diligenler aplat, ul ad lali-
tudiiiem digiti , vel circiler, super lerram
sequaliter flual. Sacerdos accipil manipulnm,
osculalur cruceni in medio, el imponil bra~
chio sinislro. Deinde ambabus manibus acci->
picns stolam , simili modo deosculalur, et
imponil médium ejus collo, ac Iransversando
eam ante peclus in moduni crucis, durit par-
tcm a sinislro humero pondeniem ad dex-
tram, el parlem a dexlro humero pendentem
ad sinislram. Sicque utramque parlctn stola
exlrcmilatibus cinguîi hinc inde ipsi cingulo
conjungil.
4. Si célébrons sit episcopns vul abbns ut
supra, non ducil stolam anle pectiis in modum
crucis ; sed sinit hinc inde ulrasijue eœtremi-
tates pendere : et anteqnnm accipiat stolam,
accipil parvam crucem pecloralem , quam
osculalur, et collo impositam sinit antepectus
chordulis pendere. Manipulum quoque non
accipil ante stolam, nisi in niissis defuncto-
rum, sed accipil ad altare, cum in confessione
dicit Iiidulgcntiam, illumque prias osculalur.
Posiremo sacerdos accipil planclam.
b. Si sit episcopus vel abbas, ut supra, ha-
bens usum ponlificaliwn , el solemniter cele-
brct, accipit paramenta et alia ut in Ponli^
cali et Cœremoniali.
De la préparation à la messe.
.(Traduction et développements.)
1. a Le prêtre qui veut célébrer la sainte
messe (l).doit avoir dit au moins matines et
laudes, » cl il est fort à souhaiter a qu'il ait
donné quelque temps à l'oraison » mentale.
« S'il désire se confesser, » il doit le faire
avant de prendre les habits sacerdotaux ; si
la commodité le lui permet , il est à propos
nuntia lucis, etc. Aurora nwic Sfiargil polmn, etc. Il con-
vient donc de dire laudes avant la messe, comme pour ser>
vir de préparation , à moins qu'il ne reste adirés la messe
un temps suUisaul avant le lever du soleil. Les Missels qui
séparent ainsi laudes de l'ollice nocturue supposent qua
c'est une partie distinguée , et comptent huit heures ca-
noniales, une pour la nuit el sepl pour le jour. Voyez ()p-
FICE DIV».
Mais cette obligation de dire matines avant la messa
basse est-elle grave? Plus de vingt auteurs l'affirment, au
rap|<urt de Barbusa ; on compte parmi eux saint Ântonin el
saint Kayiiioiid; mais saint Liguuri et d'autres n'y voient
pas une ubligalinn grave ; ils disent même qu'un motif rai-
sonnable de célébrer auparavant excuae de tout péché
Vuy. M. Gousset, Iliéol. morule, t. il, n. 346.
589
MES
qu'il dise les oraisons préparatoires qni sont
dans le Missel. Il sera du moins Irès-avan-
tageux do réciter dévotement la prière sui-
vante (outre riniliilgciice de cinquante ans
que Grégoire Xlll y a attachée , clic sert
non-seulement à prier en général pour tous
les fidèles vivants et morts, mais encore pour
faire une application individuelle du saint
sacrifice à ceux pour qui on doit l'nlTrir) :
Ego volo iiiissam cclcbrure et con/icere cor-
pus et sanrjuinem Domini noslri Jeau Christ^
\uxla rituin sanctœ romnnœ Ecclesiœ, ad hm-
dem omnipotentis Dci lotiusque ciihœ trium-
phantis, ad utilitalein iiieain totiusquc cnriœ
militantis, pro omnihus qui se commend'irunl
orationibus vieis in génère el in specic, ac pro
(elici slattt sanctce romanœ Ecclesiœ. Amen,
Gaudium cum pace , emendalionem vitœ,
spalium verœ pœnilenliœ, graliam el conso-
tationeiii sancli Spiritus, perseveranCiam in
bo7iis operibiis tribuat nobis omnipotens et
misericors Dutninus. Amen.
Nota. La rubrique romaine, en parlant du
Mémento pour les vivants , dit que, pour ne
pas fatiguer dans ce moment-là les assislants
(ne circiunstanlibus sit morosus) , si l'ou se
propose de prier pour plusieurs, vivants ou
morts , on peut se les remettre dans l'esprit
avant la messe, se proposer de prier pour eux
au Mémento, et quand ce moment est arrivé,
se dispenser de les nommer, et se contenter
de rappeler confusément à sa mémoire (lyene-
raliler unico conleactu) ceux pour qui on s'est
proposé avant la messe de prier pendant la
messe. Pro qnibus ante missam orare propo-
sait in missa (Rtibr. infni, art. 8).
2. Ayant fait sa préparation, il quitte son
manieau ou sa robe, s'il en a ; « il cherche
dans le Missel la messe qu'il veut dire; il la
prévoit et dispose les signets aux lieux où il
est nécessaire, » pour ne pas y employer du
temps quand il sera à l'autel. En règle géné-
rale, la messe doit s'accorder avec l'ullice ,
ou du prêtre qui célèbre, ou de l'église où
il célèbre, selon la distinction suivante : si
les deux offices, quoique différents, exigetil
la même couleur, le prêtre doit se conformer
à son propre office; il en est de même s'il
célèbre dans un oratoire privé (i'./{. ^'. 1831);
il peut aussi se confonaer à son jjropre of-
fice, si celui de l'église où il célèbre n'est
que semi-doUble [Baldeschi], et n'exclut p,is
les messes votives ; le prêtre de celte église
pouvant prendre ce jour-là une couleur dif-
férente pour dire des messes votives, il est
clair que les prêtres étrangers le peuvent
aussi, lorsque rien ne s'y oppose ; ils peu-
vent dire une messe votive si leur propre of-
fice le permet ce jour-là ; sinon, s'y confor-
mer pour la couleur; mais ils peuvent aussi
dire la messe de l'église où ils célèbrent ,
quelque jour que ce soit, quand les cou-
(1) La partie supérieure de la pale ne doit pas êu-e en
soie, selon un ilétret de 170). OuU'e qu'elle représente,
aussi bien que le corporal, dont elle ne fut pas d'abord
distinguée, les linges qui enveloppaient le corps de Nuire-
Seigneur dans le sépulcre, il faut la laver quand elle en a
liesuia; on le fuit moins volontiers quaml il faut en séparer
la partie supérieure. 11 n'j aurait pas lie diûiculté, si cetw
MES o'ii
leurs sont différentes, d'après le décret pré-
cité. La messe conventuelle doit être con-
forme à l'office de chaque église.
3. On ne doit point dire de messe votive
sans un sujet raisonnable. S'il arrive quel-
que occasion d'en dire, on le peut faire,
pourvu que ce ne soit pas un dimanche ou
une fêle double, ou un jour où l'on ne peut
faire d'une fête double; savoir, durant les
octaves de Noël, de l'Epiphanie, de Pâques,
dt! la Pentecôte el de la Fête-Dieu; le mer-
credi des Cendres, toute la semaine sainte,
et les veilles de la Nativité de Notre-Sei-
gneur, de l'Epiphanie et de la Pentecôte.
4. Il prépare ou fait préparerles ornements,
s'ils ne sont déjà préparés , >( puis il lave ses
mains, disant tout bas : Da, Domine, virtu-
tem manibus meis ad abslergendam omnem
maculam, ut sine pollutione mentis cl corpo-
ris valeam tibi servir e. »
5. Ensuite, si le calice n'est pas préparé,
« il met un purificatoire dessus, puis la pa«
lène avec une hijstie entière, autour de la-
quelle il passe doucement les pouces et les
index pour faire tomber les petites parcel-
les; il couvre la patène avec la pale (1),
sur laquelle il met le voile, qui doit êlre
de soie, et sur le voile la bourse dans la-
quelle est le corporal plié. » S'il trouve le ca-
lice déjà préparé, il suffit qu'il mette lui-
même l'hostie sur la patène, après avoir
passé les doigts autour, ou qu'il s'assure si
celle qu'on y a mise est bien entière, il est
à désirer que le moule y ait imprimé une
raie pour la rompre plus facilement; si on
en trace une avec la palène , ce doit êlre
fort légèrement (2j. Les rubriques et la Con-
grégation des Rites (1810) veulent que le
prêtre, et non le servant d'une messe basse,
prépare le calice ; on peut regarder comme di«
rerlivc et non préceplive celte rubrique avec
son interprétation, ou, du moins, comme sus-
ceptible d'exceptions dans certains cas (3).
C. Observez que « le corporal ne doit pas
être marqué d'une croix au milieu, » ni
même aux quatre coins, mais à un doigt et
au milieu du bord qui doit être tourné vers
le prêtre. Il est à propos qu'il soit plié eu
trois, et que les deux bouts soient repliés
en dedans avant de le plier par le milieu,-
en sorte que les bords du corporal ne pa-
raissent point au dehors.
7. « Toutes ces choses étant ainsi prépa-
rées, il s'approche du lieu où sont les orne-
ments, lesquels ne doivent point être déchi-
rés , mais entiers, propres et bênils par un
évêque, ou par quelque autre qui en ait le
pouvoir. » Il s'en revêt dans la sacristie, oa
ailleurs hors de l'autel; si la nécessité néan-
moins l'oblige de s'habiller à l'aulel, il faut
mettre les ornemeuls du lôté de l'Evangile
parlie élall seulement brodée sans soie ni métal; elîa
pourrais n'en êlre pas moins riche, cl on la laverait avec
le reste.
(2) La ppt'te raie 'avec la raie du milieu ei le bord de
l'IiosiïH, dot former un triangle d'cnvii on huit à dix lignes.
(i:érém. de Ltjon. IS'iO, n. 'il-:.)
(7,) VAj. V'art. Rubriques.
391
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
et non pas au milieu; ce qui n'appartient
qu'aux évéques.
8. « Il se revêt premièrement d'un surplis,
«'il le peut commodéuient (1), puis de l'a-
micl, qu'il baise à l'endroit de la croix qui
est au milieu, » sans faire aucun signe de
croix sur lui avec l'amict, mais auparavant',
s'il le veut (s'il n'y avait point de croix, il ne
devrait pas en former une avec le pouce pour
la baiser, ce serait contre la rubrique du
Missel, p. 2, tit. i, n. 1); «il le met sur la
tête, puis le fait descendre sur le cou, en
sorte que le collet ne paraisse point ; après
avoir mis en croix les cordons sur sa poi-
trine, » celui du côté droit par-dessus celui
du côté gauche, « il les passe par derrière,
et les noue ensuite sur le devant, disant tout
bas : Impone, Domine, capiti meo galeam sa-
lutis ad expugnandos diabolicos incursus. »
9. « Il prend l'aube, » ou bien une autre
la lui présente, alors « il baisse un peu la
tête pour la recevoir; puis il passe les bras
dans les manches, commençant par le bras
droil. Il ajuste l'aube proprement à son
cou, l'attache avec des cordons ou agrafes ,
et serre les manches avec des épingles , s'il
est besoin .disant pendant celte action : I)e-
alba me, Domine, et munda cor mewn ; ut in
sanguine Agni dealbatus , gaudiis perfruar
sempiternis. »
10. a II reçoit la ceinture des mains du
servant, et se ceint de telle sorte que l'aube
étant également pendante de tous côtés, éle-
vée de lerre environ d'un travers de doigt, »
ne puisse descendre plus bas, ni l'empêcher
de marcher; celle ceinture ou cordon peut
être de la même couleur que les ornements,
mais plutôt de lin que de soie (5. R. C. 1709
etilOi); « il dit en la prenant : Prœcingeme,
Domine, cingulo puritalis, et txstingue in
lumhis tneis humorem (2) libidinis, ut maneat
in me virtus continentiœ et castitatis. » Puis
il est bon d'attacher un mouchoir à sa cein-
ture par devant, en sorte qu'il soit caché par
la chasuble lorsqu'il l'aura prise.
11. a II prend le manipule, dont il baise la
croix, et le met au bras gauche» près du
coude, mais au-dessous, et l'arrête de fuçon
qu'il ne glisse point, «disant: Merenr, Do-
mine, porlare manipulum flclus et doloris, ut
cum exsullatione recipiam mercedem laboris.»
12. «11 prend l'élole des deux mains par
le haut, dont il baise aussi la croix, puis la
(!) La rubrique dit : Si fil prttlatiis regularis, vel atiiis
mcerrtos sœcuiaris, siipra juperpeiliceurn, si commode
hubeii possil ;uiie raison de cninmodilé excuse donc d'avoir
un surplis. Les prélats séculiers ont le rocbel, cela n'est
pas incommode. Il parait que dans certains lieux on s'est
servi de surplis sans manches, uiais ce n'est pas le surplis
romain. Les manches de celui-ci ne présentent pas plus
d'olislacle pour l'oubo que l'habit des religieux a manches
larges. Mais enlJn_on u'est pas obligé de s'en servir, si on
De le peut comm'bdément, soit qu'on entende ainsi ces
paroles : Si commode liaberi possit, soit d'après les règles
générales du droit positif, soit en admettant qu'ici la ru-
brique n'impose pas une obligation. Voy. l'article Ro-
(2) Dans la prière qu'on rècile en prenant le cordon,
en dit, selon le rite romain : Exslingue in Iwnbis meis hbmo-
Kbu libidinis ; et selon d'autres rites, ardoreu libidinis.
Les modernes ont jugé sans doute que le suns du mol
cxitjigiiere convient mieux i ardoiem qu'ai liumorem; mais
592
met sur son cou, et l'ajuste sur sa poitrine,
faisant passer la partie qui pend sur le côté
gauche au droit, et celle qui pend sur le
côté droit au gauche par-dessus l'autre en
forme de croix ; et il fixe l'élole avec les bouts
de la ceinture » réunis d'un côté, ou devant
ou derrière suivant leur longueur, ou arrê-
tés de chaque côté, « disant : Redde nùhi,
Domine, stolam immortalitatis quam perdidi
in prœvaricatione primi parentis ; et quamvis
indignus accedo ad luum sacrum myslerium,
mercar tamen gaudimn sempilernum. »
13. «En dernier lieu, il prend la chasu-
ble » sans la baiser, et l'allachc avec les cor-
dons, «disant: Domine, qui dixisti , jugum
meum suave est et onus meum levé, fac ut istud
portare sic valeam,quod consequar tuam gra-
tiam. Amen. »
Ik. Pendant qu'il prend les ornements , il
ne doit parler à personne, mais être attentif
aux oraisons, qu'il dit toutes à voix basse, et
penser au sens mystérieux des mêmes orne-
ments.
ARTICLE II.
De ingressu sacerdotis ad altart.
(Rubriques.)
1. Sacerdos omnibus paramentis indulus
accipit manu sinistra calicem, ut supra prae-
paralum,quem portât elevalum ante peclus,
bursam manu dextra super calicem tenens,
et facta reverentia cruci vel imagini illi qu»
in sacrislia erit, capile cooperto accedit ad
altnre, ministro cum Missali, et aliis ad
celebrandum necessariis (nisi ante fuerint
prseparata) prsecedenle superpeliiceum in-
dulo. Procedit autem oculis demissis, incessu
gravi, ereclo corpore. Si vero conligerit, cum
transire ante allare majus, capile cooperto
facial ad illud reverenliam; si ante locum
sacramenti, genuflectat. Si ante allare ubi
celebretur missa, in qua elevatur, vel lune
minislralur sacramentum simililer genuflec-
tat, et deteclo capile illud adoret, nec ante
surgat quam celebrans deposuerit calicem
super corporale.
2. Cum pervenerit ad allare, stans ante
illius infimum gradum, caput delegit, bire-
tum ministro porrigit, et altari, seu imagini
crucifix! desuper positse profunde se inclinai.
Si autem in eo sit labernaculum SS. sacra-
menti, genuflectens debitam facit reveren-
liam. Tune asceudil ad médium altaris, ubi
la signification primitive de ces deux mots ex tinçiere, dont
on a fiirnié exslinguere, convient parfaitement a himwrem;
on y reconnaît mieux l'anliquilé qui conservait aux mois
composés de plusieurs, la signification de chacun; c'est ce
qu'on voit souvent dans le latin de la Vulgale. Je n'en cite
qu'un exemple : Nec sic exiudiem me, dicit Dominus.
(1 Cor. Iiv,21). Les hommes n'exaucent pas le Sei;;iieur,
dans le sens que nous attachons au mot exaucer, mais ils
peuvent l'écouler parlant du haut des cieui. El aodiekt.
(Foi/. Cei.mubï.)
Si l'on réunissait par derrière les extrémités du cordon,
elles pourraient descendre au-dessous de la chasuble, ce qui
est jugé inconvenant, ou présenter de l'inconvénient quand
on s'assied pendant la messe. S'il est trop long, on peut en
ramener devant les extrémilés, ou bien en l'altachaul
devant la première fois, le raccourcir autant qu'il faui, eu
laissant pendre la partie du milieu comme les extrémilés:
on éviterait par b le Irottemeni sur un seul poiiit du aii-
, lieu, qui l'a bieutOl coupé ea deux.
393
MfcS
MES
594
aa cornu Evangelii sislit calicem, cxtialiit
corporale de bursa, quoil extendit in mudio
altaris, et super illud calicem vélo coopertuin
collocaJ, bursam autem ad cornu lîvaugelii.
Si in allari paramenla accipil, hoc idem fa-
cit, antequam descendat ab aitari, ut missam
inchoct.
3. Si est consecraturus plures hostias pro
communione facienda, quœ ob quantilateui
super patenam niancre non possint, locat eas
super corporale ante calicem, aui in aliquo
calice consecrato, vel vase mundo benedicto ;
ponit cas rétro post calicem, et alia patena
seu palla cooperit.
k. CoUocato calice in aitari, accedit ad
cornu Epistolœ , Missale super cussino ape-
rit; reperit missam, et signacula suis locis
accommodât. Deinderediens ad médium alta-
ris, facta primum cruci reverentia, vertens
se ad cornu Epislolîe, descendit post infimum
gradum altaris ut ibi faciat confessioncm.
De la sortie de la sacristie, et de l'entrée à
l'autel.
(Traduction et dôvcloppemenls.)
1. « Le prêtre étant revêtu de tous les or-
nements,» se couvre d'un bonnet carré ou
barrette, puis il «prend de la main gauche
le calice par le nœud, et met la droite sur la
bourse, » dont l'ouverture doit êlre tournée
vers lui, et sur laquelle il ne doit mettre ni
mouchoir ni autre chose semblable. Si le
voile descend de tous côtés, il le relève d'un
côté sur la bourse ; de l'autre côté il doit
descendre assez pour couvrir le pied du ca-
lice (1). Il ne paraît pas défendu de porter
sur le calice la clef du tabernacle ou un vase
contenant des hosties, et de rapporter do
même ces objets, parce qu'ils doivent servir
à l'autel (2); mais il vaudrait mieux les faire
porter par le sacristain.
2. « tjortant de la sacristie, il fait, » sans
se découvrir, «une inclination profonde à la
croix ou image qui doit y être ; » mais il se
découvre s'il ne porte point de calice.
3. Remarquez qu'outre les prostrations et
les génuflexions il y a trois autres sortes de
révérences, qu'on appelle inclinations, sa-
voir : l'inclination de tête, la médiocre, et la
profonde. L'inclination profonde se fait en
courbant entièrement la moitié du corps, de
telle façon que si l'on étendait les bras en
bas, les mains pussent toucher les genoux.
L'inclination médiocre se fait en courbant à
demi la tête et les épaules. L'inclination de
tête est de trois sortes , selon quelques au-
teurs, savoir: la plus grande, la moyenne
et la plus petite. La plus grande inclination
(1) Quelques-uns trouvent commode de relever le voile,
non sur la bourse, mais sur lui-même, et le bissent ainsi
sur l'autel, pour le prendre a l'offertoire par ce c6lé rele-
vé. Les rubricisles ne l'ont pas entendu ainsi : ils ne par-
lent que du trajet qu'on fait de la sacristie i> l'autel ; il ne
paraît pas dans l'ordre qu'on laisse paraître sur l'autel un
cOlé du voile qui souvent n'est pas de la couleur requise,
ou qui n'est qu'une doublure peu élégante, et non en soie,
comme le prescrit la rubrique. Voij. M. Carou, Cérémonies
de la meise basse.
(2) On cite quelque Cérémonial monastique qui défend
de rien porter sur la bourse avec le calice, en allant à
l'autel; mais ce n'est qu'uni^ règle particulière. Un décret
Dictionnaire des Rites sacrés. II.
de tête se fait en baissant la tête sur le devant,
et penchant lantsoit peu les épaules : on la doit
faire (niaïul on prononce le nom de Jésus,
quand on dit Gloria Patri , Oremus ; au mot
Deo du Gloria in excclsis , et à ces paroles,
Adoramus te , Gralias ayimus tibi , Suscipe
deprecntionem nostram ; de même au mot
Deum du Credo , et à ceux-ci , Simul adora-
txtr ; pareillement au mot Deo de la préface.
L'inclination de tête moyenne se fait en bais-
sant la tôle notablement sans pencher les
épaules : on doit la faire de la sorte quand
on prononce le nom de Marie. Enfin, la plus
petite inclination de tète, qui consiste à bais-
ser la tête légèrement, se l'ait (juaiid on pro-
nonce les noms des saints auxquels on doit
s'incliner , et le nom du pape vivanl. SI l'on
ne veut pas distinguer ces trois inclinations
de têle, il faut toujours baisser tant soit peu
les épaules {lialdeschi, etc.) ; mais elles sont
distinguées dans le Cérémonial des évêques,
1. II, c. 8, n. 46. Cum profert nomen Jesu vel
Mariœ, inclinât se, sed profundius cumdicit,
Jésus; quod et omnes faciunt.
k. «Il va à l'autel avec gravité et modes-
tie, tenant le corps droit et la vue baissée ;»
il porte le calice élevé à la hauteur de la poi-
trine, regardant par-dessus pour se pouvoir
conduire. C'est une pratique universelle et
très-louable de prendre de l'eau bénite en en-
trant dans l'église. ( 5. R. C. 1808.)
5. « S'il passe devant le grand autel, il fait
une inclination profonde à la croix, et une
génuflexion si le saint sacrement y est; ayant
toujours la têle couverte» s'il porte son ca-
lice, et découverte s'il ne le "porte pas. Il no
fait aucune inclination aux croix des autres
autels , à moins, selon Romsée, qu'il ne pas-
sât immédiatement auprès et qu'il n'eût en
face un autel à son passage; c'est une règle
générale que le célébrant salue un autel
quand il passe devant le milieu, et seulement
dans ce cas; cette règle n'est pas applica-
ble aux autels qu'il peut y avoir à droite et
à gauche, quand même on y dirait la messe;
mais s'il passe devant un autel où soit ex-
posée avec solennité (luelqlie insigne relique
d'un saint dont on fasse l'office ce jour-là, il
lui fait une inclination profonde, comme à la
croix du grand autel; si c'est une relique de
la vraie croix, il fléchit le genou, étant
couvert. (*.'. R. C. l"i(j.)
6. Remarquez que lorsqu'on parle de la
génuflexion, sans spécifier si on la doit faire
a deux genoux ou d'un genou seulement,
cela se doit entendre de la génuflexion sim-
ple, qu'on fait d'un seul genou, c'est-à-dire
du droit en le pliant jusqu'à terre sans cour-
de la coogrégalion des Kites défend seulement de porter
ainsi un mouchoir ; la convenance seule l'aurait interdit,
maison s'accoutume quelquefois à ne pas même observer
les convenances. H ne paraît pas qu'on y manque en por-
tant ce qui doit servir au sacritice, comme des hosties, si
ce n'est à cause du vase qui les coulienl Quant aux lu-
nettes, cela paraît étranger an sacritice; ou peut se Tes
faire porter par le servant. Le Cérémonial de Lyon dit
qu'on peut mettre sur la bourse la clef du tabernacle, aiusi
que le ciboire, quand on le porte ou qu'on le rapporte,
pourvu qu'il n'y ait pas danger de le laisser tomber; pour
^ cela il ne faut pas se couvrir ni se découvrir, mais le tenir.
13
ms
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
596
bcr le corps, sans pencher ou penchant seu-
lement un peu la lêlc et les épaules en même
temps qu'on fléchit le genou ; ce qu'on doit
faire d'une même action, et non pas sépa-
rément en faisant une inclination de tête
après qu'on a mis le genou à terre. Hors de
France on blâme celte inclination.
7. S'il passe devant quelque autel lors-
qu'on Y dit la messe, depuis la consécration
jusqu'à la communion inclusivement, il fait
la génuQexion sans se découvrir [Merali ,
etc.) (1); s'il passe devant un prêtre qui
donne la communion ou qui porte le saint
sacrement, ou devant un autel où il soit ex-
posé, il se met à deux genoux et adore le
saint sacreriacnt, inclinant profondément la
tête; il est bon qu'il se découvre dès qu'il en-
Ire au lieu où il est exposé, donnant au ser-
vant sa barrette, qu'il ne reprend qu'à la
sortie; et pour se découvrir il s'arrête un
peu, n'étant pas à propos qu'il le fasse en
marchant quand il porte le calice; il suffit
même qu'il se découvre quand il esta genoux;
il pcutserecouvriravantde se lever. [S.R.C.
1638; Merati, etc.) S'il passe devant un au-
tel au temps qu'on y fait l'élévation, il ob-
serve la même chose; mais il ne se relève
que quand le calice est remis sur l'autel.
Quand il se découvre, il appuie la main sur
la bourse, et non la barrette, qu'il peut don-
ner au servant. S'il ne portait pas le calice,
il se découvrirait, comme il sera dit pour la
messe solennelle.
8. S'il passe devant un cardinal, ou devant
l'archevêque de la province, ou l'évêque dio-
césain, ou bien devant un prince souverain
ou du sang royal, il le salue d'une inclina-
lion médiocre, la tête couverte, s'il porte son
calice, et d'une inclination profonde, la tête
découverte s'il ne le porte pas. Il lait aussi une
inclination médiocre aux prêtres revêtus des
ornements sacrés qu'il rencontre en son che-
min,sans néanmoins s'arrêter, si ce n'est dans
quelque passage étroit où deux ne puissent
passer ensemble commodément; en ce cas si
l'un est beaucoup élevé en dignité an-dessus
de l'autre, ou s'il est accompagné de ses mi-
nistres pour unemcsse solennelle, il doit pas-
ser le premier; entre égaux ou presque
égaux, celui qui va dire la messe doit céder
à celui qui vient de la dire et le laisser pas-
ser; mais en marchant ils se saluent au lieu
où ils se rencontrent sans aucune déférence
(t) Qiiana li^ saint sacrement est sur l'autel devarK le
prêtre, celui-ci «e conduit comme sM était exposé sur le
même autel, puisque la rubrique du jrudi saint a la fin de
la messe a servi de règle pour les cas où il est exposé.
Mais par rapport, à ceui qui ne sont pas immé<liatemeiU
devant l'autel, le saint saorenient est caobé comme s'il
était dans le tabernacle. VoilU nourquoi on prescrit dans
ce cas, au prêtre qui porte le calice, une génuflexion sans
se découvrir; quelques-uas voudraient qu'on se décou-
vrit {Cérém. de Lyon, n. 251) ; mais l'usage de Rouie, se-
lon Merati, est de' ne pas se découvrir, pour ne pas s'expo-
ser à laisser rien tomber, ce qui serait à craindre si on
faisait la génuflexion sans tenir une main sur le calice.
C'est pour cela que quand le saint-sacrement est exposé,
et dans les autres cas où il faut se découvrir, on ne le. f;iit
qu'aiirès s'être mis à genonx, et on se recouvre avant do
se If ver. FoyesGardellini, Comment, sur l'instruction du
pnpe pour tes quarante Iteures.
(2) Le décret cité ici, sous la date de 1831, prescrit l.i
génuflexion jusqu'à terre, in accessu et recessu. Voyei-en
particulière. Quant aux autres prêtres, le
célébrant ne leur fait aucune inclination.
9. Quoiqu'on ne doive point passer par te
chœur quand on y fait quelque of6ce , si
néanmoins on ne peut faire autrement , le
prêtre qui y passe doit saluer le clergé d'une
inclination médiocre de part et d'autre, dès
qu'il est assez avancé pour le voir. Il doit
s'arrêter et s'incliner si on y chante Gloria
Palri ou autre chose semblable. (Merafi, clc)
10. «Etant arrivé à l'autel, il s'arrête de-
vant le plus bas degré, se découvre et donne
sa barrette au servant.» S'il n'a pas ôlé sa
calotte dans la sacristie, il la doit ôter ici au
plus tard , si ce n'est qu'il ait permission de
la porter durant la messe ; en ce cas il la peut
tenir jusqu'au canon , au commencement
duquel il doit la quitter, pour ne la reprendre
qu'après la communion.
11. «Il fait une inclination profonde à la
croix de l'aulel; si le saint sacrement y est,
au lieu de l'inclination il fait la génuflexion »
sur le pavé [S. B. C. 1831) ; « puis il monte
au milieu de l'autel, et y étant arrivé il met
le calice vers le côté de l'Evangile (2). »
12. 11 abaisse le voile, s'il était replié sur
la bourse ; il prend la bourse et la porte sur
l'autel, puis <il lire le corporal» avec la main
droite, et l'ayant mis sur le milieu de l'autel,
ail pose la bourse » droite contre ou sur le
gradin «du côté de l'Evangile» , en sorte que
le cierge ne puisse dégoutter dessus. « 11
élend» àdeux mains «le corporal au milieu de
l'autel «.laissant la partieantérieure repliée;
« il met dessus le calice couvert deson voile, »
prenant garde qu'il soit sur la pierre sacrée,
etque le voile couvre le calicedetoutes parts,
ou s'il n'est pas assez grand, qu'il couvre au
moins le devant du calice. el nedescende qu'à
fleur du corporal. 11 doit être assez loin du
bord de l'autel , afin qu'en le baisant , le
prêtre ne le louche pas de la tête (3).
13. «Si! y a plusieurs hoslies à consacrer,
qui ne puissent tenir sur la patène, il les met
sur le corporal au-devant du calice» ou un
peu à gauche ; « si elles sont dans un vase
bénit (couvert d'une pale ou d'une patène »
s'il n'a son couvercle propre), «il le place à
sa droite et un peu « derrière le calice »,
mais toujours sur la pierre sacrée et sur le
corporal.
i\. «Après avoir accommodé le calice,»
kl raison 5 l'art r.^.NDPLESiOH. Plusieurs Missels de France
veulent une génuflexion h deux genoux sur le plus bas
degré, et nue inclination profonde; c'est bien plus qu'une
génuflexion simple sur le plus bas degré; mais cela con-
toiid un peu l'autel oil le saint sacrement est renfermé
dans le (aberiiacle, avec celui oii il sf-raii exposé. Ce> Mis-
sels les confondent aussi un peu lors de l'cncensemcnl à
la grand'messp. C'est donner plus a b foi, et moins aux
apparences. Votj. Messe soleuxelie. Encensement
(3) La rubrique dit expressément qu'on élend le corpo-
ral. Il est bien étendu en grande partie, quoiqu'on laisse
la partie antérieure repliée, dans la crainte de lai.sser traî-
ner le voile sur l'endroit où la sainte hostie a été déposée
aux messes précédentes. On éviterait cet inconvéncenl si
le voile ne descendait qu'au piid du calice, sans toucher
le corporal. Mais on peut croire que la rubrique n'est ici
que directive, ou qu'elle est snOisamment observée qiiaii'l
on déplie presque cnlièrcmeiit le corporal, comme l'iiidi
quent les auteurs et comme on l'a marqué Ici.
S97 MES
il fait à la croix une inclination de léte, sa-
voir, la plus grande ; ce qu'il observe toules
les fois qu'il part du milieu de l'aulel ou qu'il
y arrive , à moins qu'itnmédiatemenl avant
ou après il n'ait fait ou dû faire la même in-
clination ou une inclination profonde. Il
suffit cependant d'observer la rubrique (S.
R. C. 1831), qui ne prescrit cette inclination
que dans le cas où le prêlre va descendre pour
commencer la messe, etcelui où il transporte
le Missel pourl'Evangile; mais la même rai-
son existe dans les autres cas , et l'on en a
fait une règle générale. Ensuite il se tourne
vers le côté de l'Kpllre , « il y va les mains
jointes, ouvre le Missel, revoit si les signets
sont aux lieux qu'il avait marqués,» et laisse
le livre ouvert à l'endroit où est l'Introït de
la messe qu'il doit dire.
l.'j. « 11 revient ensuite » les mains jointes
«nu milieu de l'autel, où il fait une inclina-
tion de tête à la croix», et sans s'arrêter «il
se tourne vers le côté de l'Epltre, » se reti-
rant un peu au côté de l'Evangile, afin de ne
pas tourner directement les épaules à la
croix {BaUL, etc.), ce qu'il observe toujours
en pareil cas ; «il descend,» les mains join-
tes devant la poitrine , « au-dessous du plus
bas degré.» S'il y avait un grand nombre de
degrés , le célébrant pourrait s'arrêter au
troisième, ou sur celui qu'il trouverait plus
commode.
ARTICLE m.
De principio missœ et confessione facienda.
(Rubriques.)
1. Sacerdos cam primum descendent sub
infimumgradum altaris, convertit se ad ip-
sum altare, ubi stans in medio, junclis ma-
nibus anle peclus, extensis et junctis pariter
digitis, et pollice dextro super sinistrum po-
sito in iiiodum crucis (quod semper servatur,
quando junguiitur inanus, prsBlerquam posi
r.onsccrationeui), delecto capite, facla prius
cruci vcl altari profunda reverentia, vel, si
in eo sit tabernaculum sanclissimi sacra-
menti, facta gcnufloxione, erectus, incipit
n)issam.
2. Si celebraturus sit coram summo ponti-
ficc, sistit se (in(e infimum graduin altaris <t
cornu Evangeiii ante ipsiim ponlificein, ubi
genuflexus exspectat : accepta benedictione
erigit se, et stans aliquantulum versus ad ai-
tare, incipit missam. Si autein sit coram car-
dinali,le(jato sedis apostoticœ aut patriarcha,
archiepiscopo et episcopo in eorum residenliis
vel loco jurisdictionis, stans anle infimum
gradumn cornu Evangilii ut supra, exspectat :
dalo signa, facit profundam reverentiamprœ-
latu, et versus ad altare incipit missam.
3. Siaittem solemniter celebret coram summo
pontifice aut ulio ex prœlatis prœdictis in ec-
clesiis eorum jurisdictionis, stans a sinislris
prœlati, facit cum eo confessionem, et alla ser-
vat ut in Pontificali et Cœremoniali romano
ordinatur.
i. Sliuis igiturcclebrans ante infimum gra-
duai altaris ut supra, produccns manu dex-
tra a fronle ad peetus signum crucis , dicit
MES
533
intelligibili voce : In nomine Patris, et Filii^
et Spiritus sancti. Amen. Et postquam id
dixeril.non débet advertere quemcunque in
alio altari celebrantem, etiamsi sacramen-
lum elevet, sed continuale proseqni missam
suara usquc ad finem. Quod item observatnr
in missa solemni, et simul etiam a minisiris.
5. Cum seipsum signât, semper sinistram
ponit infra peclus; in aliis benedictionibos
cum est ad altare, et benedicit oblala, vel
aliquid aliud, ponit eam super altare, nisi
aliter notetur. Seipsum benedicens vertit ad
se palmam manus dextrse, et omnibus illius
digitis junctis et extensis, a froute ad peetus,
et ab humero sinislro ad dextrum, signum
crucis format. Si vero alios vel rem aliquam
benedicit, parvum digilum vertit ei cui bene-
dicit, ac benedicendo, tolam manum dextrano
extendit, onmibus illius digitis pariter junc-
tis et extensis : quod in omni bénédiction»
observatur.
6. Postquam dixeril In nomine Patris, etc.
ut supra, jungens ilerum manus anle peetus,
pronuntiat clara voce aniiphonam Introibo
ad altare Dei. Minister rctro post eum ad si-
nistram genullexus, et in missa solemni mi-
nistri hinc inde stantes prosequuntur : Ad
Deum qui lœtificat juventutem meam. Deinde
sacerdos eodem modo stans incipit et pro-
sequitur cum ministro vel ministris alterna-
tim psalmum JurfiCrt me, Deus, usque ad finem,
cumGloria Patri. Quo ûnito repetit aniipho-
nam Introibo, cum ministris, ut supra. Qui
psalmus nunquam prœtermittitur , nisi iii
missis defunctorum et in missis de tempore
a dominica Passionis inclusive ad sabbalum
sanctum exclusive, in quibus semcl lantum
dicta antiphona Introibo, cum ministris, ut
supra, sacerdos statimsubjungit^j4(//((toriu»n
nostrttm, etc. ut infra. Cum in fine psalmi
dirit, Gloria Patri, etc., caput cruci inclinât.
7. Uepelita antiphona Introibo, dextera
manu produccns signum crucis a fronte ad
peclus, dicit f Adjutorium nostrum in nomint
Domini, ^ Qui fecit cœlum et terram. Deinde
altari se profonde inclinans, junctis tnani-
bus, dicit Confiteor Deo, ut in ordine missœ;
et prosequitur eodem modo stans inclinatus,
doncc a ministro vel ministris dictum sit
Misercatur. Cum incipilur a ministris Con-
fiteor, se origit. Cum dicil mea culpa, 1er pee-
tus dextra manu percutil, sinistra infra pee-
tus posila.
8. Si est coram pontifice, cardinali, legalo
sedis apostolicœ vel patriarcha, archiepiscopo
et episcopo in eorum provincia, civitate vel
diaeccsi constitutis , ubi dicit vobis fratres,
dicat tibi paler; simili ter in fine, ubi dicit
vos fratres, dicat te pater, quod dicens summo
pontifia genuflvctit, aliis prœlatis profunde
se inclinât.
9. Cum minister et qui inlersunt ( etiamsi
ibi lueril summus ponlifex) respondent Con-
fiteor, dicanl , tibi, pater, et <e, paier, ali-
quantulum conversi ad celebrantem.
10. Facta a circumstanlibus confessione,
colebrans stans respondel : Misereatur vestr-i,
etc. Deinde produccns manu dextra a fronte
ad peclus signum crucis dicit : Indulgentiam,
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
400
etc. et , si est episcopus vel abbas, ut supra,
accipil manipulum, osculando illum in medio,
et stans inclinatus, junctis manibus prose-
quitur : Deus, tu convcrsus , et quœ sequun-
lur in ordine rnissse clara voce usque ad
orationcm Auferanobis, etc., et cuQi dicit
Oremus, extendit et jungit manus.
11. Et tune, si coram summo pontifice mit
aliis prœlalis, ut supra cclebrel , facia summo
pontifici genuflexione, aliis prœlalis profunda
reverentia,accedit ad médium allaris anlein-
fimum gradum, et ibi incipit secreto : Aufer
a nobis,u{ in ordine missœ.
Bu commencement de la inesse.
(Traduction et développemenls )
1. « Le célébrant étanldescendu se louine»
par sa gauche « vers l'autel, se lient au mi-
lieu, les mains jointes devant la poitrine,»
dans la même direction que les bras , sans
qu'elles touchent la chasuble et sans les en
tenir éloignées, « le pouce droit sur le pauche
en forme de croix , et les doigts joints et
étendus, » en sorte qu'il n'y ait aucun es-
pace entre eux, et que l'extrémité regarde
flutôt la face du célébrant que le devant de
auiel ; « il fait une inclination profonde à
)a croix de l'autel, ou la génuflexion sur le
degré si le saint sacrement y est. »
2. « S'étanl redressé, il fait le signe de la
croix avec la main droite, touchant du bout
des doigts son front, sa poitrine et ses deux
épaules, et tenant la gauche au-dessous de
la poitrine, disant en même temps d'une
voix intelligible : In nomine Patris, et Filii,
et Spiritus Sancti. Amen , et rejoignant ses
Biains à ce dernier mot. »
3. Remarquez, 1° que « le prêtre doit tou-
jours faire le signe de la croix avec la main
droite étendue et les doigts joints ensemble
( sans séparer pourtant le pouce d'avec l'in-
dex après la consécration); » lorsqu'il le fait
sur lui, il tourne la paume de la main vers
sa face ; quand il le fait sur les autres ou sur
quelque chose que ce soit, il tourne le petit
doigt vers les personnes ou les choses qu'il
bénit, excepté quand il fait le signe de la
croix avec le pouce pur le Missel au com-
mencement des deux Evangiles, auquel cas
il tient la paume de la main tournée vers le
livre.
k. Remarquez, 2° que lorsque le prêtre fait
le signe de la croix ou quelque autre chose
d'une main seule, il ne doit jamais tenir en
l'air l'autre main qui n'agit point, mais la
porter en même temps, ou sur la poitrine, ou
sur l'autel, ou sur le livre. « Il la met sur
la poitrine quand il fait le signe de la croix
sur lui ou sur les assistants, ou quand il bé-
nit quelque chose proche de l'autel « en lui
lournant entièrement le côlé, comme lors-
qu'il bénit l'encens ou le diacre avant l'E-
vangile. H la met sur le livre quand il fait le
signe de la croix sur le livre même. « Il la
met sur l'autel quand il fait le signe de la
cruix sur quelque autre chose qui soit sur
l'autel » ou proche de l'autel , comme lors-
(I) Â Paris et ailleurs on omet le psaume Jiidica et le
Gloria Pairi aux messeï votives de la croix et de la Pas-
qu'il bénit les cendres, les cierges, les ra-
meaux, le sous-diacre après l'Epltre , et au-
tres choses, en sorte qu'il demeure tourné
au moins en partie vers l'autel. Il la met
encore sur l'autel à l'Introït d'une messe de
morts, quand il tourne les feuillets du Missel
ou qu'il fait quelque autre action d'une main
seule, demeurant tourné vers l'autel.
5. « Ayant fait le signe de la croix, il ne
doit plus avoir égard à ce qu'on fait aux au-
tres autels, » c'est-à-dire qu'il ne doit faire
ni génuflexion, ni inclination, ni s'arrêter
en considération de ce qu'on y fait, « quand
ce serait même l'élévation. » {Rubr. miss.)
6. Le célébrant doit particulièrementpren-
dre garde de ne pas prononcer trop vite, ni
trop lentement, ni d'un Ion trop élevé et ca-
pable d'interrompre les autres prêtres qui
célèbrent en même temps dans l'église. Sa
voix doit être grave, uniforme et distincte,
pour être entendue de ceux qui ne sont pas
fort éloignésde l'autel et les exciter à la dé-
votion, l'ourles choses qu'on doit dire tout
bas, il les prononce assez bas pour qu'il n'y
ait que lui qui les entende. Kof/. l'article Se-
crètes.
7. « Il dit l'antienne /n/roi6o et le psaume
Judica » tl'une voix intelligible, jusqu'à l'o-
raison Aufcr a nobis, où il commence à par-
ler bas jusqu'à Vlntroit. On n'omet jamais
le psaume Judica, si ce n'est aux messes
des morts, et depuis le dimanche de la Pas-
sion inclusivement jusqu'au samedi saint
exclusivement; et cela seulement aux messes
du temps , c'est-à-dire , des dimanches et
des fériés , et non à celles des saints
dont on fait l'office dans la semaine de la
Passion, ni aux messes votives, même à
celle de la croix et de la Passion, si l'on en
dit pendant ce temps-là; car en toutes ces
messes on doit toujours dire le psaume Ju-
dica (1).
8. H incline la tèle durant lout le verset
Gloria Palri, et Filin, et Spiritui sancto; ce
qu'il fait touies les fois qu'il dit ce mciuc
verset. « Il répète l'antienne Iniroibo ad ai-
tare Dci, cl f;iil le signe de la croix sur lui,
disant : Adjulorium nostrum etc. »
9. «Quand il dit Confiteor,'\\ tient les mains
jointes, étant incliné profondément, jusqu'à
ce que le servant ail dit Miscreatur ; il ne se
redresse qu'après avoir répondu Anun. » Il
ne doit ajouter au Conjiteor le nom d'au-
cun saint, soit patron, soil autre. Quand il
dit vobis, fratres, ou vos, fratres, il ne se
tourne pas vers le servant, el ne dit jamais
ces paroles au singulier, quoi(|u'il n'y ail
point d'autre personne présente.
10. «En disant Meaculpa, etc., il frappe
trois fois sa poitrine avec la main droite, »
non pas du plat de la main, mais du bout des
doigts unis ensemble, « tenant la gaucho
au-dessous de sa poitrine, » en quoi il prend
garde de ne pas frapper la poitrine avec
grand effort, et de ne pas étendre la main
droite hors de la largeur du corps. Ayant
slon, pendant la semaine de la Passion et la semaiue
sainte, si on en célébrait dans ce temps-là.
40t
MES
MES
4ue
dit mea maxima culpa, il rejoint aussitAt les
uiains.
11. « Quand le servant a achevé le Confi-
teor, le célébrant reprend Misereatur vestri ,
etc., cl fuit le si^ne de la croix sur lui , di-
sant : Indidgenliam, etc. Après cela, s'élant
incline iiiéiliocri'ment, il dit : Deus, tu con-
t'prsws, clc, el il ne se redresse point qu'il
n'ait dit Oremus tout haut; en disant ce mot,
il étend et élèv<' les mains » qu'il rejoint et
abaisse aussitôt. Puis étant droit, « il dit
tout bas l'oraison Aufer a nobis en montant
à l'autel » sans se presser, en sorte qu'elle
soil achevée quand il y arrive.
AHTir.LE IV.
De Introitu, Kyrie eleison et Gloria in
cxcelsis.
(Rubriques.)
1. Dum dicit : Aufer a nobis, etc., crie-
brans junctis maiiibus ascendit ad médium
altaris, et ibi inclinalus , luanibusque item
junclis super eo posilis, ita ul digiti parvi
duntaxat frontem, scu médium anterioris
partis tabulœ, seu niensœ altaris tangant ,
residiio manuum inler altarc et se retento,
poliice dexlro super sinistrum in modum
crucis posito (quœ omnia semper observan-
tur, cum manus junctiB super allare po-
nunlur) , secreto dicil : Orainus te, Domine,
etc., et cuui dicit : Quorum reliquiœ hic sunt,
osculalur altaro in medio , nianibus exten-
sis lequalilcr bine inde super eo positis :
quod semper servatur, quaudo osculatur
allare; sed post consecrationem pollices ab
indicibus non disjunguntur. In omni etiaiu
deosculalione sivc allaris, sive libri , sive al-
terius rei, non producitur signum crucis
poliice vel manu super id quod osculandum
est.
2. Osculalo allari, accedit ad cornu ejus
sinistrum, id est Epislola;, ubi stans versus
altare, produccns a fronlc ad pectus signum
crucis, iiicipil iiilelligibili voce Jyitruilum
roisso;, cl prosequitur junctis nianibus. Cum
dirit Gloria l'ulri, teuens junctas manus,
capul inclinât versus crucem. Cum repetit
Jntroilum, non signal se, ut prius ; et eo re-
pelllo, junctis mauibus ante pectus accedit
ad médium altaris; ubi stans versus illud si-
militer manibus junctis, dicit eadem voce ter
Kyrie eleison, ter Clirisle eleison, et iterum
ter Kyrie eleison, allernatim cum uiiDistro.
Si minister vel qui inlersunt celebranti non
rcsponileant, ipse solus novies dicit.
3. Diclo iillimo Kyrie eleison , sacerdos
slans in medio altaris, et manus extendens,
elevansque usque ad bumeros (quod in omni
manuum clcvatione observalur) , voce prœ-
dicla incipil, si dicondum sil, Gloria in ex-
celsis. Cum dicit Deo, jungens manus, caput
cruci inclinai ; quo crecto, slans junctis ma-
nibus ante pectus , prosequilur usque ad
fincm. Cum dicit : Adoramus te; Gratias agi-
mus tibi , et Jesu Christe ; Suscipe dcpreca-
tionem nostram, el ilerum Jesu Christe , ca-
pul cruci inclinai. Cum dicit in fine cum
sanclo Spiritu , seipsum a fronle ad p(2clus
signât , intérim absolrens in Gloria Dei Pa-
tris. Amen.
De /'Introït, du Kyrie et du Gloria in excelsii.
(Traduction el développements.)
1. Etant arrivé au milieu de l'autel , « il
fait une inclination médiocre, et sans se re-
lever il appuie les mains jointes sur le bord
de l'autel, en telle façon qu'il louche du bout
des petits doigls toujours unis aux autres,
le devant du même autel, et qu'il n'appuie
dessus que les exlrémités des aulres doigts;
c'est de celle manière qu'il doit tenir les
mains jointes sur l'autel en toutes les aulres
rencontres, » même après la consécration.
«Il dit en cette posture : Oramus le. Domine, etc.
Quand il dil ces mois : Quorum reliquiœ hie
sunt, il étend égaleinetil les deux mains de
part el d'autre sur l'aulcl » hors du corporal,
en sorte que la paume des mains touche la
nappe, « el il baise l'autel au milieu » el non
pas à côté ; ce qu'il doit observer toutes les
fois qu'il baise l'autel , si ce n'est qu'après
la cousécralion il met les mains sur le
corporal.
2. Il est à remarquer, 1" que lorsqu'on
doit baiser l'autel , ou le livre , ou quelque
autre chose, il ne faut point faire le signe de
la croix dessus avec le pouce ni avec les
mains ; 2° quand le corporal est étendu sur
l'autel, on peut baiser le corporal à l'endroit
de la croix s'il y en a une, préférablemenl à
la corniche qui est autour de quelques autels;
aGn de le baiser plus commodément , il faut
s'en éloigner lant soit peu , ce qu'il est bon
d'observer aussi lorsqu'on fait quelque in-
clination médiocre ou profonde, quoiqu'on
ne baise pas l'autel.
3. < Le prôlre ayant baisé l'autel, va, les
mains jointes, au côlé de l'Epître, » et mar-
che droit devant lui , en sorte qu'il tourne le
côlé, et non pas la face vers l'autel ; ce qu'il
doit toujours observer quand il marche le
long de l'autel. Etant arrivé au lieu oii est le
Missel, a il se tourne vers le livre et com-
mence ïlntroit tout haut, en faisant le signe
de la croix sur lui, puis il continue les mains
jointes. »
k. « .\u Gloria Pntri , il fait une inclina-
tion de télé vers la croix , jusqu'à Sicut
erat , etc., » tournant aussi tant soit peu le
corps, et « tenant toujours les mains jointes;
puis il répèlc ïlntroit sans faire aucun signe
de croix. »
5. « On dit toujours le Gloria Palri à
Vlntroit, excepté aux messes des morts , et
aux messes du temps, depuis le dimanche de
la Passion jusqu'à Pâques ; mais on ne l'omet
jamais aux messes des saints ni aux votives.
Au temps pascal on ajoute à l'Introït deux
Allcluia. »
6. « Le prêtre, ayant achevé VlntroU, Ta,
les mains jointes , au milieu de l'autel, où il
dit tout b.iiil alternativement avec le servant
trois fols Kyrie eleison, autant de fois Christe
eleison , et do nouveau trois fois Kyrie elei-
son; B mais il ne les commence qu'après être
arrivé au miliuu et avoir fait uae ioclia«r
WS DICT^O^NAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES^
«04
lion de tête à la croix. « Si le «crvant ou les
assistants ne répondent point, le prêtre les
dit neuf fois d'un même ton de voix, » et il
supplée ainsi d'une voix intelligible aux au-
tres choses que le clerc doit dire s'il y man-
que , excepté Suscipiat après Orate, fratres,
que le prêtre doit dire à voix basse au dé-
faut du servant, parce qu'il ne le dit pas
alors au nom du clerc, mais en son propre
nom, disant de manibus mets, etc.
7. « Après avoir dit le dernier Kyrie elei-
son , étant encore tout droit au milieu de
l'autel , il étend et élève les mains selon la
largeur du corps efà la hauteur des épaules,
sans remuer les poignets (ce qu'il observe
toujours lorsqu'il lient les mains étendues et
élevées) » et sans qu'il soit nécessaire de le-
ver les jeux; « il dit du même ton de voix
Gloria in excelsis Dco , s'il le faut dire ; à ce
mot Deo , il rejoint les mains » devant les
yeux {Cœrem. episc. l. I, c. 19, 43), les
abaisse « devant la poitrine et fait une in-
clination de tête à la croix , puis il se re-
dresse et continue , ayant les mains jointes
jusqu'à la fin. Il fait une inclination de tête
lorsqu'il dit , Adoraimis le ; Gratias agimus
tibi , Jesu Chrisle ; suscipe deprecationem
noslram , et encore Jesu Christe; à la fin,
quand il dit Cum sancto Spirilu, etc., il fait
le signe de la croix sur lui ; » il n'est pas
nécessaire qu'il rejoigne les mains (S. R.
C. 183n.
8. « On dit le Gloria in excelsis toutes les
fois qu'on a dit l'hymne Te Deiim à matines,
et que la messe s'accorde avec l'office. » Sui-
vant cette règle on ne le dit point aux mes-
ses votives, même dans le temps pascal , si-
non en quelques cas ci-après exceptés, ni à
la messe des Rogations qu'on dit le mardi
avant l'Ascension, ui aux messes des morts,
ni aux messes des veilles des apôtres saint
Pierre et saint Paul, et de l'Assomption de
la sainte Vierge, parce qu'en ces cas, quoi-
qu'on ait dit le Te Deum à matines, la messe
ne s'accorde pas avec l'office.
9. De cette règle sont exceptées les messes
suivantes où l'on dit le Gloria in excelsis,
quoiqu'on n'ait pas dit le Te Deum à ma-
tines, ou qu'elles ne s'accordent pas avec
l'office : les messes du jeudi et du samedi
saints, les messes votives des anges en quel-
que jour que ce soit , celles de la sainte
Vierge au samedi en tout temps , et celle
d'un saint au jour de son décès , quoiqu'on
n'en ait pas fait l'office ni la mémoire; enfin
les messes votives qu'on chante solennelle-
ment avec le concours du clergé et du peu-
ple pour une affaire importante ou qui re-
garde le bien public de l'Eglise, si ce n'est
que suivant les rubriques, ces messes re-
quièrent les ornements violets , avec les-
quels on ne doit jamais dire le Gloria in
excelsis, selon le décret de la sacrée congré-
gation des Rites du 19 mai 1607, ni même le
Credo, sinon le dimanche.
VARIÉTÉS.
Dans plusieurs Missels usités en France,
l«e rubriques prescrivent le Gloria in ex-
celsis à la plupart des messes votives du Sei-
gneur et des saints et autres qui ne se célè-
brent pas sous le rite quadragcsimal. Cela
est marqué dans les rubriques générales et
aux différentes messes votives. Les décrets
de la congrégation des Rites l'excluent de la
messe votive même solennelle pour un
mariage.
Le mercredi et le samedi des Quatre-Temps
de la Pentecôte , le Gloria in excelsis est
placé dans le Missel romain immédiatement
avant Dominus vobiscum ; et dans le Missel
viennois, il est indiqué après le Kyrie. Dans
ce Missel il n'y a Fleclamus yenna que le
vendredi saint, et dans l'ancienne édition, le
mercredi des Quatrc-Temps de l'Avent ; il
ne dit pas qui doit répondre Levate aux
messes basses; la rubrique de Paris veut que
ce soit le prêtre lui-même.
Dans le rite lyonnais le prêtre fait une
petite inclination à la croix en disant Do-
minus, puis se tourne vers le peuple pour
dire vobiscum. Dans les autres rites il ne
faut pas séparer ces deux mots
ARTICLE V.
De oratione.
(Rubriques.)
1. Dicte hymno Gloria in excelsis, vel, si
non sitdicendus, eo omisso, celebrans oscu-
latur altare in medio, manibus hinc inde sU'
per eo, ut supra, extensis : tum illis anto
pectus junctis, et demissis ad terram oculis,
verlit se a sinistro lalere ad dextram versus
populum, hoc est, per eam parlera quœ respi-
cit cornu Epistolœ, et extendens ac jungens
manus ante pectus, ut prius, dicit voce praî-
dicta Dominus vobiscum, vel, si sit episco-
pus, Pax vobis (quod dicitur tantum hoc
loco, quando diclus est hymnus Gloria in
excelsis), ^ Et cum spirilu luo; et junctis ut
prius manibus revertitur per eamdem viain
ad librum, ubi eas extendens et jungens ante
pectus, caputque cruci inclinans, dicit Ore-
mus; tum exlendit manus ante pectus, ita ut
palma unius manus respiciat alteram, et di-
gitis simul junctis, quorum summitas hume-
rorum altitudinem distantiamque non excé-
dât; quod in omni cxicnsione manuuin ante
pectus servatur.Stans autem, ut supra, exten-
sis manibus, dicit orationem. Cum dicit Per
Dominum nostrum, jungit manus, casque
junctas tenet usque ad finem. Si aliter con-
cludituroratio Qui tecum, vel Qui vivis, cam
dicit in unitate, jungit manus.
2. Cum nominatur nomen Jésus, caput
versus crucem inclinât : quod etiam facit
cum nominatur in Epistola. Et similiter ubi-
cunque nominatur nomen bealae Mariœ vel
sanctorum, de quibus dicitur missa vel fit
commcmoralio, item in oratione pro papa,
quando nominatur, semper caput inclinât,
non tamen versus crucem. Si plurcs oratio-
nes sint dicend», idem in eis, in voce, exten-
sione manuum.et eapitis inclinatione, quod
supra dictum est, observalur.
3. Si altare sit ad orientera versus popu-
lum, celebrans versa facie ad populum, non
yertit bumcros ad ultare, cum dicturns est
405
MES
MES
40C
Dominiis vobiscum; Orale, fratres; Ile,missa
est, vel daturus benedictionera : sed osculalo
allari in medio, ibi expansis et junclis mani-
btis, ul supra, salutal populum et dat beae-
diclioncm.
i». In Quatuor Temporibus, vel alias, quan-
do dicendae sunt plures oraliones cum pro-
phetiis, diclo Kyrie eleison, in medio allaris,
rcvcrlilur ad cornu Epislolœ, ubi slans anio
librum, cxlensis et junctis anlepeclus raani-
bus, caput cruci inclinans, dicit Oremus,
Flectamus genua, et illico manibus super ai-
tare exlensis, ut seipsuni ad allare sustineal,
genufleclit et, sine mora siirgens, cadern
voce ininislro respondenle Levate, manibus
ex(ensis dicit oralionem ut supra, et in con-
clusione eas jungil. Dum aulem legit pro-
phctias, tenet manus super librum vel super
altare positas, ut mox dicelur de Epislola-
Des oraisons.
(Traduction et développements.)
1. « Le Gloria in excelsis étant dit ou, si on
doit l'omettre, après le Kyrie, le célébrant
baise l'autel, ayant les mains étendues des-
sus de part et d'autre; puis, les joignant de-
vant la poitrine et baissant la vue, il se
tourne vers le peuple par le côté de l'Epttre ;
étendant jusqu'à la largeur dos épaules les
mains, qu'il rejoint aussitôt comme aupara-
vant, il dit tout haut Dominus vobiscum, »
sans aucune inclination de tête, et sans ap-
puyer le dos contre l'autel, cl> qu'il observe
toujours en semblables occasions.
2. Kemarquez, 1° que quand le célébrant
étend les mains pour les rejoindre, il peut
en môme temps les élever , selon l'usage
conforme au Cérémonial des évoques {Liv. i,
ch. 19), où il s'agit de quelque célébrant qu«
ce soit, per episcopuin vel aliuni celebrantem.
Cependant, selon le même Cérémonial {Liv.u,
ch. 8, n. 39, 33 et G6) et la congrégation des
Rites, il n'estpas nécessaire d'élever les mains
quand on s'adresse auxassistanls par ces paro-
les : Dominus vobiscum, Oremus, Orate fratres;
mais à Gloria in excelsis, Credo, Veni,Sancti-
ficator, et autres paroles auxquelles la ru-
brique marque cette élévation; le célébrant
étend premièrement les mains, puis il les
élève tant soit peu (c'est-à-dire jusqu'à la
hauteur des épaules, suivant la rubrique du
Missel, lit. 4, n. 3, et le Cérémonial, liv. ii,
chap. 8, ou devant les yeux selon le même
Cérémonial, liv. i, ch. 19, n. 3); ensuite il
les rejoint vers la poitrine comme aupara-
vant. Il y a encore d'autres endroits où
suivant le Missel et le Cérémonial des évo-
ques, on doit un peu élever les mains; mais
(1) En suivant la règle du Cérémonial, c'est-à-dire en
élevant les mains toutes les fois qu'on les étend pour lei
rejoindre, on s'épargne la peine de distinguer les casoii
la rubrique prescrit de les élever. Quelques-uns trouvent
plus de grâce, de Ijienséance et môme de piélé k les éle-
ver ainsi. On peut toujours le faire, puisque le Cérémonial
desévéques, 1. i, c. 19, en fait uue règle générale sous
ce titre : Orào et tmdus jungendi .. manus, etc. Au n. 3,
il applique cette règle à Dominus vobiscum, Oiênius, et
autres paroles semblables. Cum ea verba inciint proferre,
aliquantulum dhjungit {martus), et mox, dum prommlial ul-
tiimi veiha ex prœdktis , eus iterum mile oculos etevutas
iungil. Il semble, d'après cette citaiiou, qu'on devrait tou-
nous les marquerons ci-après dans leur pro-
pre lieu (1).
3. Remarquez, 2" que ceux qui se servent
de lunettes doivent les ôter et les mettre sur
l'autel hors du corporal, avant de se tourner
vers h; peuple, s'il n'est pas d'usage de les
garder quand on se tourne ; mais il ne parait
pas plus inconvenant de garder les lunettes
pour se tourner un instant vers le peuple,
que d'iulerrompro les prières et les cérémo-
nies pour les quitter et les reprendre.
4. Si le célébrant est à un autel tellement
disposé qu'en disant la messe il ait la face
tournée vers le peuple, il ne se tourne point
lorsqu'il doit dire Dominus vobiscum; Orate
fratres, et Jte, missa est, ni quand il doit
donner la bénédiction; mais ayant baisé
l'autel au milieu, il salue le peuple par les
paroles susdites, ou lui donne la béné-
diction.
5. Quand il a dit Dominus vobiscum, il fera
bien d'avancer le |iiod droit le premier, pour
retourner au livre avec plus de gravité et de
bienséance; car, par ce moyen, en faisant
trois pas, il arrivera comme il faut devant le
livre.
6. « Il retourne au livre ayant les mains
jointes; étant arrivé, il les étend, puis les
rejoint aussitôt devant la poitrine, comme
nous l'avons dit, et faisant en mémo temps
une inclination do lête, un peu tourné vers
la croix, il dit tout haut Oremus, et poursuit
l'oraison du même ton, étant debout et te-
nant les mains séparées et élevées, en sorte
que la paume d'une main regarde l'autre,
et que l'extrémité des doigts joints ne passe
ni la hauteur des épaul>:s, ni la largeur du
corps ; ce qu'il faut observer toutes les fois
qu'on tient les mains étendues et élevées. »
7. « A la conclusion Per Dominum no~
slrum, il joint les mains jusqu'à la Gn; mais
si l'oraison se conclut autrement, savoir :
Qui tecum, ou Qui vivis, il ne joint les mains
qu'à ces mots, In unitate , etc., » quoique
immédiatement avant cette conclusion, Qui
tecum, ou Qui vivis, il ait dit ces paroles,
Dominum nostrum Jesum Christum Filium
fMum, qui sont dans l'oraison de saint Etienne
et quelques autres. Il ne se tourne pas vers
la croix aux conclusions des oraisons, sinon
quand le nom de Jésus s'y rencontre, « lequel
on ne prononce jamais dans la messe sans
faire une inclination de tête à la croix » ou
au saint sacrement s'il est sur l'autel, excepté
que pendant l'Evangile on fait l'inclination
vers le Missel, comme il sera dit ci-après (-2).
8. u II fait aussi une inclination sans se
tourner vers la croix toutes les fois qu'il
jours en agir ainsi. Mais comme la rubrique du Missel se
contente de dire en plusieurs cas ( c'est-à-dire, quand on
s'adresse aux assistants ) qu'il faut joindre les mains, de-
vant la poitrine; fomme la congrégation s'est bornée à
dire : Servenlur rubricœ, il s'ensuit qu'on est libre dans
les cas oii la rubrique ne prescrit pas l'Élévation des mains.
(2) Selon les rubriques parisiennes et viennoises, on sa
tourne vers la croix au commencement de la conclusion,
et l'on ne joint les mains qu'à unilale ; mais pourquoi sa
tourner vers la croix quand on ne prononce |ias le nom de
Jésus, surtout quand on ne s'adresse pas à lui, mais au
Père, par ces paniles: Quitecwn vivit cl ccfliiaf.' Serait -ce
pour 'rei)résenter l'unioa des trois .oersonnés divines qu'on
407
DiCT.iONNAlRK DES CEREMONIES ET DES RITES SACRUS.
403
prononce le nom de la saintcVierge ou celui
des saints dont il dit la messe ou fait la mé-
moire, si cette mémoire est prescrite; et pa-
reillement au nom du pape, » soit dans l'o-
raison qu'on dit quelquefois pour lui, soit
dans le canon de la messe (1).
9. Remarquez touchant cette inclination
qu'on doit faire au nom des saints , 1° que
selon l'opinion jugée plus probable par Me-
rati et Romsée, conformément à la rubrique
qui dit ubiciinque nominalur, on doit incli-
ner la tête en prononçant le nom sous lequel
l'Eglise honore ces saints, quand il se trouve
dans le titre des Epîtres et des Evangiles, où
quelques-uns sont exprimés , aussi bien
qu'aux autres endroits de la messe, oti on les
profère avec quelque vénération particu-
lière, comme aux oraisons, à l'Epîlre, à l'E-
vangile, au Canon, etc.; 2" qu'on ne la fait
point dans la mémoire commune des saints,
savoir: l'oraison A cunctis, mais seulement
dans les mémoires particulières, comme sont
celles qu'on fait aux fêles des saints, ou dans
leurs octaves ; 3° qu'on la fait aussi bien dans
les messes votives des saints , qu'à celles
qu'on dit le jour de leur fêle; k° que par le
nom des saints auquel on doit faire inclina-
tion l'on entend seulement le nom propre
sous lequel ils sont connus et nommés com-
munément dans l'Eglise, et non pas celui do
dignité ou d'offlce.
10. S'il y a plusieurs oraisons, le prêtre ne
dit Oronu.i qu'à la première et à la seconde;
il dit Per Dominum, etc., ou autre conclusion
convenable, à la première et à la dernière
seulement; « il dit toutes ces oraisons de la
manière qui a clé marquée ci-dessus. »
11. Aux Qualre-Temps et autres jours où
il faut dire plusieurs oraisons et prophéties,
ayant dit au milieu de l'autel Kyrie eleison, il
fait une inclination de léle à la croix, et re-
tourne au côté de l'Epîlre, où il dit Oremus
de la manière ordinaire, et ensuite Flectamus
genua, s'il le faut dire, faisant la génuflexion
au même lieu, d'un seul genou, les mains
étendues et appuyées surl'aulel, el se rele-
vant incontinent; après que le servant a ré-
pondu Levate, il dit l'oraison les mains éten-
dues, lesquelles il rejoint à la conclusion ;
mais lorsqu'il lit 'les prophéties, il tient les
mains sur le livre ou sur l'autel, comme
nous le dirons ci-après en parlant de l'Epître.
12. Aux fêtes doubles on ne dit qu'une
oraison, si ce n'est qu'il faille ajouter quel-
que mémoire qu'on ait faite à l'ofGce. Sur
quoi il faut remarquer que quand on a fait
mémoire d'une fête simple aux premières
vêpres de l'ofCce, on en fait aussi mémoire à
la messe; mais quand on n'a fait mémoire
joint les mains à «iiiwîe ? nVst-ce p^s plutôt pour mar-
quer la prière, comme a Orcmiu ? Celte jonction de mains,
selon Gavanlus, est un signe de dévotion et d'humilité, par
lequel on termine la prière comme ou l'a commencée.
(1) La rubrique ne dit pas clairement s'il faut faire in-
clination au nom de Marie à toutes les messes; le Missel
viennois de 178i, à la \tTiérii Communicantes, indique l'in-
clination au nom de Jésus, et non à celui de Marie ; la ru-
brique de 18i0 l'indique aussi au nom de Marie, confor-
mément au Cérémonial des évoques, 1. II, cli. 8, n. i6,
qui dit exiiressément : Ctim profeiL nomCH .lesn vel Mariw,
incunAT Ht, mi proftmàiui cmn dicil Jésus; quoii el unmes
d'une fête simple qu'à laudes setilement, on
n'en fait point de mémoire aux grand'mes-
ses, mais seulement aux messes basses. Il eu
faut excepter le dimanche des Rameaux et la
veille de la Pentecôte, auxquels jours on ne
dit jamais qu'une oraison à la messe, et l'on
n'y fiit aucune mémoire, quoiqu'à l'ofQce on
en ail fait de quelque fêle simple.
13. On fait mémoire du dimanche quand
on célèbre en ce jour-là quelque fête double,
et lorsque dans une octave on fait l'office du
dimanche ou de quelque fêle, on fait mé-
moire de l'octave, si ce n'est que la fête soit
des plus solennelles et de celles qui excluent
celle mémoire, selon les rubiques du Bré-
viaire.
14. On fait mémoire des fériés de l'A vent,
du Carême, des Quatre-Temps, des Roga-
tions et des veilles, quand quelque fêle dou-
ble ou semi-double se rencontre ces jours-là ;
mais dans les églises cathédrales et dans les
collégiales on dit pour lors deux messes
hautes (excepté aux fériés de l'Avent qui
n'ont point de messe propre) ; la première
est de la fêle, et la seconde est de la férié, et
l'on ne fait point mémoire de l'une à la messa
de l'aulre. Si la fête est de première classe ,
on ne fait rien de la veille, ni à la messe ni
à l'office.
15. Lorsqu'on fait mémoire de la férié des
Quatre-Temps, il faut prendre la première
oraison après Vlntroit, qui est la même qu'on
dit à l'office divin.
16. Aux dimanches et aux fêtes semi-
doubles, on dit trois oraisons, comme elles
sont marquées dans le Missel , si ce n'est
qu'il faille faire plusieurs mémoires qui obli-
gent d'en dire davantage. Il faut excepter les
dimanches suivants : 1° celui des Rameaux,
où l'on ne dit jamais qu'une oraison à la
messe, comme il a été dit ci-dessus ; 2° celui
de Quasimodo, où l'on n'en dit aussi qu'une,
à moins qu'on n'ait fait à l'office la mémoire
de quelque fête simple ; 3* celui de la Pas-
sion, où l'on n'en dit que deux , et s'il faut
faire mémoire d'une fête simple, on omet
l'oraison pour l'Eglise ou pour le pape, la-
quelle devait être la seconde : car les mé-
moires communes cèdent en tout temps de
l'année aux mémoires particulières des saints
qui se rencontrent, de sorte que le nombre
de deux oraisons prescrit par la rubrique
propre de ce dimanche avec exclusion d'une
troisième étant rempli par la mémoire d'une
fête simple, on doit par conséquent omettre
l'oraison pour l'Eglise ou pour le pape : on
le pratique ainsi à Rome; '•■"on n'en dit
aussi que deux au dimanche de la Trinité ,
en tous ceux qui se rencontrent dans les oc-
faciunl. C'est ainsi que l'Eglise dislingue le culte de Marie-
de celui de Dieu et de celui des saints.
Les Missels français qui marquent une inclination au
nom de Jésus, el n'i'ii marquent point i celui de Marie qui
précèdeidans la prière Communicantes, peuvent induire eu.
erreur. Il est a remarquer que l'Eglise a inslilué une fête^
en l'honneur du nom de Marie, comme en l'honneur du
nom de Jésus, mais d'un degré inférieur; et que dans les
processions oii l'on chante les litanies on est d'abord à ge-
noux, et on ne se lève qu'aiirès l'invocation de Marie , se-
lon le Itiiuel romain, Procession du io avril.
m
MES
ME9
4U)
laves , excepté quand il faut faire quelque
mémoire d'une fêle simple.
17. Dans les odaves de Pâques el de la
Penltcôle, on ne dit que deux oraisons , la
première du jour, el la seconde pour l'Eglise
ou pour le pape ; on omel celle seconde
quand on fait mémoire de quelque fêle sim-
ple qui arrive en ce temps-là, pour la raison
rapporlée au numéro précédenl; mais dans
les autres octaves on dil Irois oraisons,
et quand il n'y a point de mémoire particu-
lière à faire, la seconde oraison est Concède
nos, el la troisième pour l'Eglise ou pour le
pape. Il n'y a point d'exception quant à la
troisième, mais bien pour la seconde, au lieu
de laquelle on dil dans l'oclaTe de l'E-
piphanie : Deus,qui salutis, el dans l'octave
de la Toussaint el dans celles de la sainte
Vierge, Deus, qui corda (ideliuin. Quant au
jour de l'oclave, comme l'office est double ,
on ne dil qu'une oraison, si ce n'est qu'il y
ait quelque mémoire à faire.
IS. On dil aussi trois oraisons aux messes
des vigiles, à la réserve de celle de la Pen-
leiôte el de celle de Noël, dans lesquelles on
n'en dil qu'une , si ce n'est quand celle-ci
arrive un dimanche , duquel on doit faire
mémoire à la messe de celle vigile.
19. Aux fêles simples el aux fériés on dit
trois oraisons, comme aux semi-doubles ; on
peut même ces jours-là en dire cinq ou sept,
selon la dévotion du célébrant; on en dit
quatre ou six, lorsque les commémorations
qui sont à faire exigent ce nombre; car il
n'est pas prescrit par la rubrique qu'aux
fêles, soit semi-doubles, soit simples, el aux
fériés, les oraisons que l'on dit à la messe
soient en nombre impair, comme il a été dé-
claré parle décret de la sacrée congrégation dii
2 décembre 1684. On peut donc, aux jours
simples, ne dire que quatre oraisons, s'il n'y
en a pas davantage à dire, selon la rubrique
des comméinoraisons. Quant aux fériés du
temps de la Passion jusqu'au mercredi saint
inclusivement, on n'y dil que deus oraisons,
omeltanl celle qui est marquée en second lieu
pour l'Eglise ou pour le pape, quaml on fait
mémoire d'une fêle simple, selon la réponse
que la congrégation a faite, ayant été inter-
mgée sur ce sujel, le 15 septembre 1731). Il
n'en est pas de même des messes qu'on dit
aux fêtes semi-doubles dans la semaine de la
Passion; car on y dit à l'ordinaire trois orai-
sons, savoir, celle de la férié au second lieu,
el celle pour l'Eglise ou pour le pape au
troisième. Mais dans les églises cathédrales
el dans les collégiales où l'on célèbre en ces
jours-là deux grand'messcs, une du semi-
double et l'autre de la férié, on ne dil en
l'une el en l'autre que deux oraisons, savoir,
celle du jour el celle pour l'Eglise ou pour
le pape. Si dans celle même semaine de la
Passion quelqu'un disait une messe votive
avec cause raisonnable, il devrait dire Irois
oraisons, dont la seconde serait de la férié,
et la lioisième pour l'Eglise ou pour le pape.
:^.0. Aux mcssL's votives on observe pour
le nombre des oraisons ce qui vient d'être
marque pour les fêles simples el les fériés.
La seconde oraison est toujours celle de
l'office qu'on a dit, et la troisième celle qui
devrait être dite la seconde, si on eût dit la
messe conforme à l'office; pour celle (|u'on
eût dite au troisième lieu à la messe du jour,
si c'est une mémoire particulière qu'on ne
doive pas omettre , on la dit la quatrième ,
sans qu'on soit obligé d'en ajouter une
cinquième pour garder le nombre impair; si
ce n'est pas une mémoire particulière qu'on
ail faite à l'office , mais seulement une
commune , encore qu'elle fût déterminée
par la rubrique, on peut l'omettre, à moins
que par dévotion on ne voulût dire cinq
oraisons ; car alors il faudrait qu'elle fût du
nombre de celles qu'on veut ajouter. On
observe la même chose quand on dit la
messe d'un saint titulaire d'un autel au jour
de sa fêle, dont on n'a pas dit l'office. Il faut
excepter les messes votives solennelles qu'on
dil pour une affaire de grande importance ou
qui regarde lebien public de l'Eglise, dans les-
quelles on ne dil qu'une oraison , à la ré-
serve de celles qu'on dit pour action de
grâces, où l'on ajoute une seconde oraisou
marquée en son lieu, laquelle on joint à la
première sous une même conclusion. Si la
messe votive pour l'action de grâces est
basse, on ne dil qu'en troisième lieu l'orai-
son marquée pour l'action de grâces.
21. On n'omet point les oraisons com-
munes qui sonl marquées dans le Missel
pour le second el le troisième lieu, sinon
quand le nombre des oraisons est rempli par
les mémoires particulières qui se rencon-
trent dans l'office du même jour; s'il n'y a
qu'une mémoire particulière à faire, on dit
au troisième lieu l'oraison qui était mar-
quée pour le second, omeltanl celle qui était
assignée pour le troisième.
22. Lorsqu'aux messes des fêles simples
et des fériés, on ajoute par dévotion quel-
ques oraisons qui ne sont pas marquées
dans le Missel pour ce jour-là, on ne les
doit dire qu'après les oraisons communes
qui sonl prescrites pour le second et le troi-
sième lieu. Quand pour un sujet important
au bien public, l'evêque ordonne de dire
chaque jour pendant quelque temps l'orai-
son Deus, refugium nostrum ou autre con-
venable, on la doit ajouter comme une nou-
velle mémoire, en sorte qu'on n'omette au-
cune des oraisons prescrites par le Missel
(5. C). Quand elle devient ainsi la qua-
trième aux simples, aux fériés et aux messes
• votives, il n'esl pas nécessaire d'en ajouter
une cinquième, quoiqu'on puisse le faire.
On omel la susdite oraison aux fêles de la
première classe ; on l'omet aussi aux messes
solennelles des fêles de la seconde. On ne la
dit, ni la veille de Noël, ni la veille de la
Pentecôte, ni le dimanche des Rameaux.
23. L'ordre qu'on doit garder entre les
oraisons est de dire celle du dimanche avant
celledu jour in/"/a oc^ni-(i»i, celle-ci avant celles
d'une férié majeure cl d'une vigile; ces der-
nières avant celle d'une fêle simple; celle des
simples avant les communes qui sonl pour le
second el le troisième lieu, el celles-ci avant
m
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
m
les oraisons votives qu'on dit par dévotion.
Entre les oraisons votives on dit celles de la
sainte Trinité , du Saint-Esprit, du Saint-
SacToment et de la Croix, avant celles de
Noirc-Dame ; ces dernières avant celles des
Anges, de saint Jean-Baptiste, de saint Jo-
seph; et celles-ci avant celle des A poires, etc.,
Bplon l'ordre suivi dans les litanies. Si l'on
fait mémoire des défunts , soit en général,
soit en particulier, on la met toujours au pé-
nultième lieu.
24. Quand la troisième oraison est laissée
par la rubriqt*' t là volonté du prêtre, il ne
laut pas entendre cela dans ce sens qu'il
lui soit libre de la dire ou de l'omettre ,
mais seulement qu'il lui est permis de choi-
sir dans le Missel celle qu'il voudra, suivant
l'ordre prescrit par les rubriques; et même
en ce cas , s'il célèbre en présence d'une per-
sonne supérieure ouduclergé asseuiblédans
une messe solennelle, il doit s'abstenir par
modestie de dire l'oraison qui a pour titre Pro
seipso sacerdote, et choisir plutôt celle qui
peut convenir aux supérieurs ou au clergé.
25. Dans l'oraison A cunctis, et dans sa
Poslcommunion, on doit prononcer à la let-
tre N le nom du patron ou titulaire de l'é-
glise où l'on célèbre, le nommant en son
rang, c'est-à-dire, après les apôtres, s'il est
moins digne, et avant eux, s'il les doit pré-
céder, comme si c'est saint Michel ou saint
Jean-Baptiste, ou saint Joseph , auquel cas
on dit ainsi : Cum bealo Michaele archangclo,
ou cum beato Joanne Baplista, ou cum beato
Joseph alque beatis aposlotis luis Pelro et
Paulo et omnibus snnctis. Si l'on dit une
messe votive du patron, on doit omettre son
nom dans l'oraison A cunctis, sans nommer
un autre saint dont on fait mémoire à vo-
lonté, ou dont on a une insigne relique
dans cette église, ni un autre saint selon sa
dévotion ; ou bien on substitue l'oraison
Concède, qui précède l'oraison A cunctis, et
qui a le même objet ; on fait de même lorsque
le titulaire de l'église où l'on célèbre est la
très-sainte Trinité ou Notre-Seignéur Jésus-
Christ. Si l'église a pour patrons deux saints
qu'on a coutume de joindre ensemble, comme
saint Gervais et saint Protais, on les nomme
tous les deux dans l'oraison il c«nca«; mais si
elle a pour patrons deux saints qu'on n'a pas
coutume de joindre ensemble, comme saint
Biaise et saint Charles , alors il ne faut nom-
mer que celui qui est le principal patron.
26. S'il arrive que deux oraisons qu'on
doit dire à la messe se trouvent semblables ,*
il faut changer celle qu'on devait dire la
dernière, et en prendre une autre au com-
mun. Si la seconde oraison qu'on doit chan-
ger est d'un dimanche ou d'une férié qui
peut être la même en quelque cas que celle
d'un saint dont on fait la fête, comme à la
fête des Quaranle-Martyrs, lorsqu'elle arrive
le jeudi après les Cendres, et à la fêle de
saint Martin, confesseur, quand elle arrive
le 22' dimanche après la Pentecôte, dont les
Secrètes sont semblables, pour lors on doit
prendre celle du dimanche ou de la férié qui
suit. Dans la messe votive des apôtres saint
Pierre et saint Paul, on dit l'oraison de la
Vierge Concède nos, au lieu de l'oraison A
cunctis, quand elle est marquée pour ce
temps-là. Quand on dit la messe votive de
saint Pierre ou de saint Paul, alors la se-
conde oraison est celle de l'un ou de l'autr»
de ces deux apôtres, et la troisième celle de
l'offlce; il n'est pas nécessaire de dire eu
quatrième lieu l'oraison de la Vierge.
27. On termine les oraisons de la manière
suivante : si l'oraison est adressée au Père,
la conclusion est Per Dominum nostrum
Jesum Chrislum, etc.; si elle s'adresse au
Fils, Qui vivis et régnas cum Deo Paire in
unilate , etc.; si l'on fait mention du Fils
au commencement de l'oraison, on dit Per
eumdetn Dominum; si c'est à la On, on ài[Qui
tecumvivit et régnai, etc. EnOn, si l'on l'ait
mention du Saint-Esprit dans l'oraison , on
ajoute ejusdemà la conclusion, disant in uni'
taie ejusdem Spirilus sancti, etc. Lorsqu'on
dit deux ou plusieurs oraisonssousuneméme
conclusion, quoique dans l'une il soit fait
mention du Saint-Esprit, si ce n'est pointdans
la dernière, on ne dit point dans la conclusion
in unitale ejusdem Spiritus sancti , etc.
28. Le premier jour de chaque mois (hors
de l'Avcnt, du Carême et du temps pascal )
qui n'est point empêché par un office double
ou semi-double, et le lundi de chaque se-
maine qui n'a pas un pareil office, même au
temps de l'Avent , mais non pas dans le Ca-
rême, ni au temps pascal, on doit faire,
même aux messes basses , mémoire des dé-
funts par l'oraison Fidelium.
VARIÉTÉS.
La rubrique viennoise n'admet pas les mé-
moires des semi-doubles ni des simples à la
messe des dimanches de l'Avent et du Ca-
rême, et à celle des annuels et solennels ma-
jeurs; cependant le jour de l'Annoncialion ,
solennel majeur, on fait mémoire d'une férié
de Carême; et le jour de la Conception de
Marie, solennel mineur, on fait mémoire
dune ferie de l'Avent. Selon la nouvelle édi-
tion, la mémoire des simples est exclue dans
l'Avent après le 16 décembre , dans t-out le
Carême et les octaves, excepté celle de l'an-
niversaire de la Dédicace des églises. La ru-
brique de Paris prescrit à la messe les mêmes
commémoraisons qu'à laUdes, excepté le di-
manche des Rameaux.
Selon le Missel viennois, dans les octaves
de l'Epiphanie, de l'Ascension et de la fête
du saint sacrement, on ne fait pas mémoire
de l'octave à la messe du dimanche; on sup-
pose que l'objet de l'office est le même, quoi-
que l'Evangile soit différent.
La rubrique viennoise ne prescrit plu-
sieurs oraisons qu'aux fériés et aux messes
volives. Ce qui est prescrit par la rubrique
romaine est permis par la viennoise , an-
cienne édition, à toutes les messes basses, et
même à la grand'messe, quand l'office est
semi-double ou simple; on peut même croire
qu'elle a permis une oraison votive à la
grand'messe, quand l'office n'est pas annuel
ou solennel ;on pourrait par conséquent dire
deux oraiâous tous les dimaucUes qui eu tfi\^
(15
MES
MES
«lA
(li'ut 0.1 .rois dans lo Missel romain. Je dis
()ii'«)n peut croire cela permis dans l'an-
cienne édition ;car il y a une fiiule dans celle
plniise: Nullam addere pateril in duplicibus
et infra in missis majoribus; \u rubrique de
Toulouse et l'ancienne de Paris, «jui s'ex-
priment dans les mêmes termes , mellent
unam au lieu de nullam. C'est ainsi que l'ont
entendu les statuts diocésains de Valence, qui
portent : «On peut fuire autant de commé-
moraisons qu'on h' jupe à propos dans les
messes privées; mais à la messe solennelle
on ne doit en faire qu'une,» outre relies qui
sont prescriles. La nouvelle édition vien-
noise a conservé le mot nullam, en ajoutant
ex devotione privata; quant aux messes bas-
ses,ellene permetdes oraisons votivesqu'aux
doubles mineurs et au-dessous. La nouvelle
rubrique de P;iris les permet aux doubles
majeurs avec quelques exceptions. Celle de
Vienne admet même la mémoire de Nupliis
et de Defuncto, corpore prœsente , les jours
solennels. Fie VI a ordonné, en )78i, qu'on
fasse mémoire de la messe pro Sponso et
Sponsa, même les dimanches et les fêtes de
précepte de première classe; la nouvelle ru-
brique viennoise ne le permet qu'aux solen-
nels mineurs el au-dessous.
La rubrique viennoise veut qu'on dise
pour deuxième oraison celle de l'ofûce du
jour, lors même que la messe votive est so-
lennelle pro re gravi , de mandata antistitis;
cela doit s'entendre des mémoires qu'on n'o-
mettrait pas un jour de fête solennelle , et
des églises où l'on ne chante pas en ouire la
messe du jour ( Yoy. Homsée , t. V, p. 260).
L'ancienne rubrique parisienne et celle de
Toulouse, aussi bien que la romaine, excep-
tent la messe solennelle pro re gravi.
La rubrique viennoise exige que les mé-
moires i)our les défunts se fassent après cel-
les de l'ofûce. La romaine veut que ce soit
avant la dernière (car elle n'admet d'oraison
pour les défunts que quand on en dit trois) ,
afin, t(it Innocent III, qu'on finisse comme
on a commencé, par une oraison pour les vi-
vants , ou bien pour signifier , selon Durand
de Mende , que les âmes du purgatoire ne
peuvent pas aider les vivants , ce qui cepen-
dant n'est pas certain.
Les statuts diocésains de ^ alence portent
que « les jours annuels ou solennels majeurs ;
toutes les oraisons se disent sous une seule
conclusion. »
La rubrique viennoise donne cette règle
pour le cas où il y a deux oraisons. La ru-
brique de Paris et celle de Toulouse reten-
dent même aux solennels mineurs; mais elles
ajoutent que s'il y a plus de deux oraisons ,
il y a deux conclusions; cela est supposé
dans la rubrique viennoise, mais les Ordo
sont contraires.
ARTICLE VI.
De Epistola, Graduait et aliis usque ad
Offertorium.
(Rubriques.)
1. Dictis orationibus, celebrans positis su-
per librum vel super altare manibus, ila ut
palma librum langant, vel (ut placuerit) li-
brum tenens, legit Épistolnm inlelligibili
voce, et respondetur a ministro Deo grntias,
et simililer slans eodem inodu, prosequilur
Gradunle, Alléluia, et Tractum ac Seguen-
tiam.si dicenda sint. Ouibus dictis, saccrdos,
si privatim celebret, ipsemet, seu luinister
portât librum Missiilis ad alleram parleiii al-
iari» in cornu l<>ange!ii , et duin transit ante
médium altaris, ra|)ul eruei inclinai , et Mis-
sale sic locat, ut poslerior pars libri respiciat
ipsuin cornu altaris, el non ail pariclein ,
sive ad parlem ejus contra se directain.
2.Locato Missali in allari, celebrans redit
ad médium altaris , ibique stans junclis ma-
nibus ante pectus , levalisque ad Ueum ocu-
lis, etsialim demissis,lum profunde inrlina-
lus, dicil secreto: Munda cormeum, elJube,
Domine, bcnedicere. Dominus sil in corde meo,
ut in ordinario. Quibus dictis, vadil ad li-
brum Missalis,ubi slans versus illuni junclis
manibus ante peclus, dicit intelligibili voce
Doinintis vobiscam. i^ Et cum spiritu tuo.
Dcinde poilice dexirœ manus signu crucis
signât primo librum super principio Evau-
gclii.quud est lectùrus; poslea seipsum in
fronic, ore, el peclore,dicens 5cvafn<io vel
Jnilium san'cti Evangelii , etc. H Gloria libi ,
Domine. Tum junclis ilcrum manibus ante
peclus , stans ut supra, prosequilur Evan-
gelium usque ad finem. Quo linilo, minisler
stans in cornu Epistolœ posl inûmuin gra-
dum altaris, respondet Laus tibi, Christe, et
sacerdos elevans parumper librum , oscula-
tur principium Evangelii , dicens : Per evan-
gelica dicta, etc., praeterquam in missis de-
ifunclorum, et nisi celebret corum suinnio
ponliûce, cardinal! et legato sedis apostolicœ
vel patriarcha, archiepiscopo et episcopo,in
eorum residentiis ; quo casu deferlur cuilibet
prœdictorum osculandus liber, et celebrans
lune non osculatur illum, nec dicil Per evan-
gelica dicta. Cum aulem nominalur Jfïus.ca-
put versus librum inclinât; et eodem modo
yersus librum genuflectil, cum in Evangelio
csl genuflectendum.
3. Dicto Evangelio, slans in medio altaris
versus crucem , elevans el exlendens uia-
nus , incipit ( si dicendum sil ) Credo ; cum
dicit in unum Deum , jungit manus et caput
cruci inclinât; quo ereclo, slans ibidem junc-
lis ante pectus manibus , ut prius, prose-
quilur usque ad finem. Cum dicil Jesum
CItrisium caput cruci inclinai. Cura dicit El
incarniitus est , usque ad Et homo factus est,
inclusive, genuflectil. Cum dicit , simul ado-
ratur, caput cruci inclinai. Cum dicit. Et vi-
tam venturi sœculi. Amen, producil sibi manu
dextera signum crucis a frontc ad pectus.
De VEpitre jusqu'à l'Offertoire
(Traduction et Jéveloppenieiits.)
1. « Les oraisons étant achevées, le prêtre
dit l'Epître du même Ion de voix, ayant les
mains séparées sur l'autel ou sur le Missel,
ou sur le pupitre, pourvu qu'il touche le livre
de la paume des mains, ou bien le tenant,
si bon lui semble. » Il baisse un peu le tou
«le la voix aux dernières oartdes de l'EpUre,
415
DICTJONNAmE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
416
afin de faire connaître au servant, par cette
inflexion de voix, quand « il doit répondre
Veo gralias. » Il fait de même, en finissant
l'Evangile. Après l'Epîlre, « il dit de la même
manière le Graduel, les versets ou le Trait et
la Prose, s'il les doit dire. » S'il faut faire la
génuflexion à quelques mots de l'Epîlre ou
à quelque verset suivant, il la fait d'un seul
genou , appuyant les mains sur l'autel, et se
relevant aussitôt.
2. Durant toute l'année, hors les temps
spécifiés ci-dessous , on dit le Graduel après
l'Epître , avec deux Alléluia avant le verset
qui suit, auquel on ajoute un autre ^He/uta.
3. Dans le temps pascal, au lieu du Gra-
duel , on dit deux versets et quatre Alléluia,
selon l'ordre qui est marqué au samedi in
Albis. Si , dans l'octave de Pâques , on chan-
tait une messe solennelle pour une affaire
importante , on y devrait dire , au lieu du
Graduel , deux versets et quatre Alléluia.
On omet V Alléluia avec son verset, depuis le
dimanche de la Septuagésime inclusivement
jusqu'au samedi saint exclusivement, comme
aussi aux messes de la férié dans l'Avent,
où l'on reprend la messe du dimanche pré-
cédent , aux Quatre-Temps et aux vigiles où
l'on jeûne, excepté la vigile de la Nativité de
Notre-Seigneur, quand elle arrive le diman-
che, et la vigile de Pâques et celle delà Pen-
tecôte, avec les Quatre-Temps (^ui sont dans
son octave. On l'omet aussi a la fête des
saints Innocents, à moins qu'elle n'arrive
le dimanche. Au lieu de VAlleluia et de son
verset, on dit un Trait depuis la Septuagé-
sime jusqu'à Pâques , excepté à quelques
fériés du Carême, comme il est marqué en
leur propre lieu , et aux fériés depuis la
Septuagésime jusqu'au Carême, quand on y
reprend la messe du dimanche.
b. « Le prêtre, ayant dit le graduel ou les
autres choses qu'on doit dire après l'Epilre,
va au milieu de l'autel ; les mains jointes
devant la poitrine , et sans les étendre ni les
appuyer sur l'autel , il élève les yeux et les
abaisse aussitôt, et s'étant profondément in-
cliné, il dit tout bas : Munda cor meum, etc.
Jubé, Domine, benedicere. Dominus sit in
corde meo , etc. S'il transporte lui-même le
livre, il fait en passant une inclination de
tête à la croix ; il place le livre de manière
que le dos soit tourné vers l'angle des gra-
dins, ensuite il revient au milieu de l'autel
faire ce qu'on vient de dire. » [Rubr. 7niss.)
5. « Celte prière étant finie, il va au livre,
où , étant tourné à demi vers l'autel , et
ayanl les mains jointes, il dit tout haut :
Dominus vobiscum; puis il ajoute : Sequeniia
ou Initium sancti Evangelii, etc., faisanl un
petit signe de croix sur le commencement de
l'Evangile avec le dedans du pouce de la main
droite , » lequel il sépare un peu pour cet
effet des autres doigts qu'il tient joints en-
semble el étendus. Il met en même temps la
main gauche sur le livre, et la porte ensuite
sur la poitrine, « pendant qu'il fait avec le
pouce droit trois autres petits signes de
trine, » tenant pour lors la paume de la
main tournée vers lui.
6. « Il rejoint les mains et poursuit da
même ton de voix l'Evangile, à la fin duquel
il élève un peu le Missel, » et sans faire au-
cun signe de croix dessus, a il baise le com-
mencement du texte de l'Evangile, en disant :
Per evangelica dicta, etc. S'il profère le saint
nom de Jésus pendant qu'il lit l'Evangile, il
fait une inclination de tête vers le livre;
s'il faut faire quelque génuflexion pendant
ce même temps , il la fait aussi vers le Mis-
sel, » les mains appuyées sur l'autel.
7. 11 approche le livre avec le coussin ou
le pupitre, sans le traîner, et le dispose de
telle sorte proche du corporal , qu'il puisse
lire commodément du milieu de l'autel. En-
suite, s'il ne doit pas dire le Credo , éiant
arrivé au milieu de l'aulel, il le baise; « mais
s'il y a Credo , il étend et élève les mains , »
sans qu'il soit nécessaire de lever les yeux,
et dit tout haut : Credo ; « il abaisse et re-
joint les mains, disant unum. et incline la
tête à Deum, poursuivant le reste, les mains
jointes. »
8. « Il fait une inclination de tête à ces
mots : Jesum Chrislum , et simul adoratur.
Disant Et incarnatus est, etc., il fait dé~
votement et posément la génuflexion, jusqu'à
ce qu'il ait dit : Et homo faclus est , après
quoi il se relève. Quand il dit : Etvitam ven-
turi sœculi , il fait le signe de la croix sur
lui , » comme à la fin du Gloria.
9. On dit le Symbole après l'Evangile, tous
les dimanches de l'année , même lorsqu'on
fait l'office d'un saint , à la messe duquel ou
ne le dirait pas, s'il arrivait un autre jour.
On le dit aussi aux trois messes de la Nati-
vité de Notre-Seigneur, et jusqu'à l'octave
de saint Jean inclusivement , à la fête de
l'Epiphanie, au jeudi saint, à Pâques, à l'As-
cension, à la Pentecôte, à la Fête-Dieu, à la
fête de tous les Saints, à toutes les fêtes de
la sainte Vierge, aux fêtes des apôtres et
évangélistes, et durant toute l'octave des
susdites fêles. On le dit encore aux fêtes des
deux Chaires de saint Pierre, de saint Pierre
aux liens , de la Conversion el la Commé-
moration de saint Paul , de saint Jean devant
la porte Latine, de saint Barnabe, apôtre,
de l'Invention et de l'Exallalion de la sainte
croix, de la Transfiguration, des anges, de
sainte Madeleine , des saints docteurs Gré-
goire, pape, Augustin, Jérôme, Pierre Chry-
sologue, Isidore de Séville, Anselme, Thomas
d'Aquin, Bonaventure , Athanase , Basile,
Grégoire de Nazianze , Jean Chrysoslome,
Pierre Damien et Bernard ; aux jours des
octaves de saint Jean-Baptiste et de saint
Laurent ; aux dédicaces des églises de Saint-
Sauveur et des apôtres saint Pierre et saint
Paul; au jour anniversaire de la dédicace de
l'église propre, el durant son octave; au
jour de la consécration d'une église ou d'un
autel; aux fêtes des saints au nom desquels
l'église est dédiée, et de ceux dont on a la
corps ou quelque insigne relique, comme la
tête , le bras, la jambe ou la partie du corps
'«roix. au fronts à la bouche et à la poi-:^ en laquelle la martyr a souffert, pourvu
417
MES
MES
413
qu'elle soit onliôrc et d'unp médiocre gran-
deur; au jour de la création el du couroniie-
inent du pape, et à celui de son anniversaire ;
au jour et à l'anniversaire de l'élection et
de ia consécration d'un évéque. On le dit
aussi à toutes les fêles qui se rencontrent le
dimanche ou dans une octave durant laquelle
ou le doit dire ; à la fête du patron du lieu
ou du titulaire de l'église , mais non pas du
titulaire d'une chapelle ou d'un autel ; aux
fêles principales des ordres religieux et du-
rant leurs octaves. On entend par ces fêles
principales celles des saints de ces ordres
qu'on célèbre sous le rite double de la se-
conde classe avec grand concours de peuple.
On ne dit jamais \eCredo aux messes de ceux
qui ne sont que béatifiés. Enfin on le dit aux
messes votives qu'on célèbre solennellement
pour une affaire de grande importance ou
qui concerne le bien public de l'Eglise, même
quand on la dit avec les ornements violets ,
si c'est un jour de dimanche.
10. On ne dit jamais le Credo aux messes
des morts ni à la messe des Rogations, quoi-
que saint Marc tombe le dimanche, ni à cel-
les des vigiles, encore qu'elles arrivent dans
une octave, pendant laquelle on le doit dire
aux autres rnessci. Il faut néanmoins excep-
ter les vigiles de Noël et de l'Epiphanie, dans
lesquelles on dit [e Credo quaud elles se ren-
contrent le dimanche.
VARIÉTÉS.
Le Missel viennois met quatre Alléluia
au temps pascal, tous avant la Prose s'il y
en a une.
La nouvelle rubrique viennoise supprime
les mots Jubé, Domine, benedicere, à la messe
"basse. Puisque l'évêque dit ces paroles dans
nn office public à matines, selon le Cérémo-
nial romain et celui de (Grenoble, le prê-
tre peut bien s'adresser de même h Dieu
dans une messe basse, comme quand il dit
le Hréviaire romain étant seul. C'est une
prière de plus; faut-il qu'il annonce l'Evan-
gile sans mission? qu'il attende une bénédic-
tion sans la demander?
Les anciennes rubriques ne marquent pas
la jonction des mains à la fin du Credo,
après le signe de la croix; quelques auteurs
le vculcfiU ainsi; d'autres, n'en voyant pas de
raison ni de nécessité, regardent cette pra-
tique comme arbitraire, et par conséquent
comme répréhcnsible, parce qu'en fait de ru-
brique il nelaul pas plus ajouter que retran-
cher.Ce|iendant cela a passé dans la rubrique
parisienne el viennoise, dernière édition.
Les Missels français indiquent le Credo à
un plus grand nombre de messes que le
Missel romain.
ARTICLE Vil
De Offertoiio et aliis usque ad Canonem.
(Kubric|ues.)
1. Diclo Symbolo, vel, si non sitdicendum,
posl Evangelium celebrans osculalur altare
in medio, et junclis manibus ante pectus,
ibidem a manu sinislra ad dexlram (ut dic-
tuin est supra) vertil se ad populum, el cx-
tendens ac jungens manus dicil Dominus vo'
biscum, et junclis manibus revertilur per
eamdem viam ad médium allaris, ubi exlen-
dens et jungens manus, caputque cruci incli-
nans, dicil Oremus; lum junclis ut prius ma-
nibus, dicil Offerloriiim el omnia quae usque
ad finem missœ in medio altaris dicenda sunt,
dicit ibidem stans versus ad aliarc, nisi ubi
aliter ordinatur.
2. DictoO/7ertorio, discooperil caliceni et
ad cornu Epistola sistit, et manu dextra
amovet parvam pallam dcsuper hostiam,
accipit patenam cum hoslia, cl ambabus us-
que ad pectus cam elevatam tcnens, oculis
ad Deum clevatis, el stalim demissis, dicit:
Suscipe, sancte Paler, etc.
3. Si fuerint aliœ hostiae non super pate-
nam, sed super corporale, vel in alio calice
seu vase pro communione populi conse-
crando;, calicem illum, seu vas dextra dis-
cooperil,et intenlionem suam eliam ad illas
offerendas et consecrandas dirigens, dicit,
ut supra, Suscipe, etc., ut in ordlne miss».
Quo diclo, patenam utraque manu lencus,
cum ea facil signum crucis super corporale,
et deponit hostiam circa médium anterioris
partis corporalis ante se, el patenam ad ma-
num dexlram aliquanlulum subtus corpo-
rale; quam. exterso calice, ut dicetur, coo-
perit purificatorio. Si autem adsil vas, seu
calix cum aliis hosliis, ipsuin cooperit alla
patena vel palla.
4. Deinde in cornu Epistolse accipit cali-
cem, purificatorio extergit, et sinislra tenens
illius nodum , accipit ampullam vini de
manu ministri (qui osculalur ipsam ampul-
lam, non autem manum celebranlis , et po-
nit vinum in calicem. Deinde eodem nioJo
tcnens calicem, producit signum crueis su-
per ampullam aquae, el dicit : Deux, qui hu-
manœ substantiœ , ci infundens paruni aiju»
in calice, prosequilur : da nohis per hujus
aquœ et vini mysleritim, etc. Si vcro célébrât
pro defunelis, non facil signuu) crucis super
aquam. Sed imponit absque benediclione,
dicens orationem, ut supra.
5. Imposita aqua in calice, et finita ora-
lione prœdicla, accipit manu dextra caliceui
discooperlum, stans ante med:um allaris,
ipsum ambabus manibus clevalum tenens,
videlicel cum sinislra pedem, cum dextra
autem nodum infra cuppam, intenlis ad
Deum oculis, offert, dicens Offerimus Ubi,
Domine, etc.; qua oralione dicta, facil si-
gnum crucis cum calice super corporale, et
ipsum. in medio posl husliam collocat, et
palla cooperit. Deinde junclis manibus super
altare posilis, aliquanlulum inclinatus dicit
secrelo : In spirilu humilitntis, etc. Postea
ereclus, elevans oculos, manusque cxpan-
dens, et stalim jungens anle pectus iquod
semper facil, quando aliquid est bencdiclu-
rus), dicit : Yeni, sanctificntor, etc. Cum di-
cil cl benedic, signât manu dexlra coramu-
niter super hostiam et calicem , sinislra
posiia super altare.
ti. Tum junclis ante pectus manibus acce-
dil a.l cornu Epistolae, ubi stans, ministro
aquam fundente, lavât manus, id est exlrc-
419
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES,
WO
mitâtes digitorum poUicis et indicis, dicens
psalmum Lavabo inter innocentes, cum Glo-
ria Palri, etc.; qui versus, Gloria Pntri prœ-
termiltitur in missis defunctorum et in mis-
sis de tempore a dominica de Passione usque
ad sabbatum sanctum exclusive.
7. Celebrans, lotis manibus, eas tergit, et
illis ante pectus junctis revertilur ad médium
altaris, ubi stans, ocuiosque ad Deum ele-
yans, et statim demillens, manibus junctis
super altare, aliquantulum inclinatus dicit
secreto orationem Siiscipe, sancta Trinitas,
etc. Qua dicta , manibus hinc inde extensis,
ot suoer altare positis, osctiiatur illud in me-
dio ; tum junctis manibus ante pectus, de-
niissisque oculis ad terram, a sinistra manu
ad dexlram vertit se ad populum, et versus
euni extendens et jungens manus, dicit voce
aliquantulum elata : Orale, fralres, et secrelo
prosequens ut meum ac vestrum sacrificiiim,
etc., perficil circulum, reveiieiis junctis ma-
nibus ante poclus a manudexlra ad médium
altaris. Et rcsponso a ministre vcl a cir-
cumslantibus, Sitscipiat Dominus sacrificium
de manibus titis , elc. (aiioquin per scipsum,
dicens sacrificium de manibus mets), ipse ce-
lebrans subinissa voce dicit Amen, et mani-
bus ante pectus extensis, ut fit ad orationem,
stdns in medio altaris rersus librum , dicit
absolute sine Oremus el sine alla interpo-
silione Orationem, vel Orationes sécrétas.
Cum dicit Per Dominum, jungit manus;
cum dicit Jesum Christum , caput inclinât;
quod facit iu prima oralione et in ultima, si
plures sinl diceudœ.
8. Pervento autem in conclusione ullimae
secretœ ad verba illa : Per omnia sœcula sœ-
culorum, exclusive , sacerdos stans in medio
altaris, dcpositis super eo manibus hinc inde
extensis , dicit convenienti et intelligibili
\ oce Prœfalionem. Cum dicit |SMrswm corda,
élevât manus hinc inde extensas usque ad
pectus , ila ut palma unius manus respiciat
alleraro. Cum dicit Gralias agamus Domino,
jungit manus ; cura dicit Deo nostro , ocuios
élevât , et statim cruci caput inclinai. Rcs-
ponso Dignum et justum est , elevatis et ex-
tensis ut prius manibus , prosequitur Prœfa-
tionem propriam vel communem, ul tempus
requiril. Cum dicit Sanctus , junctis ante
pectus manibus el inclinatus, voce mediocri
prosequitur , ministro intérim parvam cam-
panulam puisante. Cum dicit Benedictus qui
venit in nomine Domini , etc., erigit se et
signum crucis sibi producit a fronte ad pec-
tas.
De rOffertoire jusqxi'aii Canon
(Traduction «t développements.)
1. « Le Symbole étant dit, ou si on ne le
doit pas dire, l'Evangile étant achevé, le cé-
braiit baise l'autel au milieu et se tourne
vers le peuple pour dire Dominus vobisciim.
de la manière accoutumée. »
2. «i 11 retourne par le même côlé au mi-
lieu de l'autel, où , étendant et joignant les
ii.ains devant la poitrine , il fait une incli-
nation de tète à la croix, disant Oremus; puis
ayant les maius jointes il dit tout haut l'of-
fertoire ; » au temps pascal il ajoute un
Alléluia
3. S'il y a offrande du peuple, ce qui n'est
usité dans l'Eglise romaine qu'à la consé-
cration des évêqucs, la bénédiction des ab-
bés, l'ordination ol autres cas semblables
(S. C. 1665), le prêtre, après avoir dit l'of-
fertoire , fait une inclination de tétc à la
croix , puis il se tourne et présente l'in-
strument de la paix ou quelque autre image
à baiser, et non pas la patène , ce qui a été
défendu par le pape saint Pie V; ensuite il se
retourne vers l'autel.
k. « L'Offertoire étant fini » et l'offrande
achevée, «le prêtre découvre le calice, » plie
le voile si le servant n'est pas en étal de le
faire décemment , et le met auprès du gradin
entre le corporal et le coin de l autel, du côlé
de l'Epître.
3. Il prend ensuite de la main droite le ca-
lice par le nœud, « et le met au côté de l'E-
pître » hors du corporal , tenant la gauche
sur l'autel ; « ensuite il lève la pale avec la
main droite , » et la met droite sur le corpo-
ral , ou bien l'élève un peu sur le bord du
voile, afin qu'elle soit plus aisée à prendre
quand il faudra.
6. « 11 prend de la main droite la patène
sur laquelle est l'hostie , et la porle devant
lui , la prenant aussi avec la main gauche;
et la tenant ainsi élevée à la hauteur de la
poitrine » et environnée du pouce et de l'in-
dex de chaque main , les autres doigts étant
élendus et joints au-dessous, «il élève les
yeux au ciel , et les abaissant bientôt, il dit
tout bas : Suscipe, sancte Pater, etc. »
7. « S'il y a d'autres hoslies à consacrer
sur la patène ou sur le corporal» {Meraii,
elc), il dresse son intention pour les offrir
et losconsacrcrtoutesensemble, etdit comme
ci-dessus , Suscipe , sancte Pater , etc. Celte
prière étant finie , il fait le signe de l'a croix
au-dessus du corporal avec la patène qu'il
tient des deux mains » élevée à la même hau-
teur; « puis il met l'hostie au milieu du de-
vant du corporal » sur la pierre sacrée , ce
qu'il peut faire sans toucher l'hostie de la
main; « ensuite il met la patène à moitié
sous le corporal du côlé de l'Epitre, » l'éloi-
gnant du bord de l'autel autant qu'il faut
pour qu'il ne la louche, ni avec la main eu
la posant sur l'autel, ni avec le coude à la
consécration.
8. «Remarquez que si les petites hosties
sont dans un calice ou dans un autre vase »
(qui doit être placé sur la pierre sacrée der-
rière le calice qui sert pour la messe, ou s'il
n'y a pas assez d'espace , du côté de l'ÈpIlre),
«il le découvre avant de commencer Suscipe,
sancte Pater ; » mais il n'est pas nécessaire
de l'ôter de sa place, ni de l'élever pour faire
l'oblation; quand il a achevé et mis l'hostie
et la patène chacune en son lieu, « il recou-
vre le vase avec une patène ou avec une
pale , » s'il n'a pas son couvercle propre ;
s'il l'avait approché de lui, il le remellraità
sa place après l'avoir couvert. Si les petites
hoslies sont sur le corporal , il les laisse au
milieu ou au c6lé de l'Evangile , sur la
m
MES
MES
£23
pirrro sacrée, à doux doi;;ls environ de la
grande. S'il n'y en a pas beaucoup, il peut
les offrir sur la patène avec la grande
9. Si après l'oblalion faite ou lui apporte
de I eliles hosties à consacrer, il peut les
recevoir, s'il y ajuste cause, pourvu que ce
soit avant la préface , ou du moins avant le
canon ; il suffit qu'il les offre mentalement
par uni" élévation d'esprit , sans répéter .S'««-
cipe, etc.
10. linsuite, ayant les mains jointes , il fait
une inclination de léte à la croix , « ya au
cAté de rKplIre , et prend en passant le ca-
lice » avec la main gauche par le nceud, et
de la droite « il nettoie la coupe avec le puri-
ficatoire, » qu'il enfonce à cet effet avec deux
ou trois doigts jusqu'au fond , tenant par le
dehors le pouce sur le purificatoire , et fai-
sant ainsi légèrement un ou deux tours de
la coupe. Il est à projios de tenir de la main
gauche le calice par le basdi' la coupe i|uand
on le nettoie , de peur que le pied ne se
rompe ou ne se démonte.
11. «Tenant ensuite le calice de la main
gauche par le ncrud , » conjoinletnenl avec
le purificatoire , qu'il laisse pendre sur lo
pied du calice, « il prend de la droite la bu-
rette du vin des mains de celui qui sert la
messe, » et en verse autant (ju'iljuge à pro-
pos dans le calice , qu'il tient ap|)uyé sur
laulcl et penché du côté qu'il verse, il lient
aussi la burette sur le bassin ou sur le puri-
ficatoire étendu, afin qn'il ne tombe aucune
goutte sur la nappffdc l'autel.
12. Il rend la burette du vin et <c fait le
signe de la croix sur celle do l'eau, disant
tout bas : Deim , qui humanœ substantiœ, etc.;
puis il la prend et met quelques gouttes
d'eau dans le calice, disant : Da nohis per
liitjus aqnœ et vini mysterium, etc. »
13. S'il y a quelques gouttes séparées, il
les unit en tournant doucement de côle et
d'autre le vin qui est dans le calice , ou bien
il les essuie avec le purificatoire, ce qui est
une pratique louable {S. C . 1816); avant de
partir du coin do rEpltre, il avance un peu
le calice vers le milieu île l'autel , en sorte
qu'il le puisse prendre commodément lors-
qu'il y sera arrivé; puis il met en passant
ou en arrivant le purificatoire sur la partie
découverte de la paiéne.
1'*. Etant retourné au milieu , et mettant
la main gauche sur l'autel hors ducorporal,
c il prend le calice de la droite par le noeud ,
puis de la gauche par le pied, » et l'élève on
sorte que la coupe ne soit pas plus haute que
ses yeux, ni plus basse que sa bouche. « te-
nant les yeux élevés, pendant qu'il dit tout
bas Offerimus tibi, etc., jusqu'à ce que cette
oraison soit achevée. »
15. «Cette prière étant finie, il fait le signe
de la croix au-dessus du corporal avec le
calice» qu'il tisnl toujours à la même hau-
teur , sans passer, s'il se pe\it, par-dessus
l'hostie; «puis il place le calice au milieu du
corporal derrière l'hostie » , en sorte qu'il y
ail deux ou trois pouces de distance entre
deux, si l'étendue de la pierre sacrée sur la-
quelle l'hostie et le calice doivent être posés.
le permet ; « ensuite il couvre le calice de la
pale,» qu'il prend de la main droite, et on la
niellant de^sus il peut aussi porterla gauche
sur le pied du calice , pour faire celle action
arec (dus di' liii-nséance cl sans danger de
renverser le calice.
16. ( Ayant les mains jointes sur l'autel,
et s'étani médiocrement indiné , il dit tout
bas : /n spiritu huimltl(Uis,elc. ; puis s'étani
retevé, il sépare et élève les mains, qu'il re-
joint aussitôt devant la poitrine ; en menu»
temps II élève aussi les yeux et les abaisse
incontinent, disant tout bas : Veni, Suncti-
ficator , etc. , quand il ilit benedic , il fail le
signe de la croix sur le calice et sur l'huslie
ensemble, tenant la main gauche surl'autel.»
17. Komarqucz, 1° que pour bien former le
signedelacroix il ne faut pas désigner quatre
points, lamain sautant, pourainsi dire, d'un
côté à l'antre ; mais il faut former une ligne
droite, ainsi | , tirant la main vers soi s.ins
lui donner d'autn- mouvcmcnl. et sans l'a-
baisser quand elle passe sur l'hoslio ; aprèa
cela on tire sur le devant d(! la pale entre lo
calice et l'hostie, une auire ligne é;rale (|ui
traverse la première, ainsi t- l^" liriinl celle
seconde ligne , la main doit être étendue et
droite comme quand elle a formé la première:
chacune de ces lignes no doil être au plus
que d'un pied ordinaire. Quand on fail le
signe delà croix sur le calice seulement, les
lignes doivent être proporiionnées à la grao-
deurdel a pale; et quand on le fait suri hostie
seule , elles doivent être un pou moindres ;
elles se doivent former par le bout du pelit
doigt. Quand on fail lo signe de la croix sur
le calice et sur l'hoslie ensemble , on com-
mence ta première ligne vers le milieu de la
pale, et on n'abaisse point la main lorsqu'on
continue cette ligne sur l'hostie ; on forme
ensuite la seconde ligne d'un bout de la pale
à l'aulrc par le devant. Lo prêtre forme ains»
en deux lignes droites et égales les croix
qu'il fail avec lo c.ilice, ou avec la patène et
l'hostie, ou avec l'encensoir aux messes so-
lennelles. Quant aux autres signes de croix,
nous on avons parlé ci-dessus, art. 3, n. 3
18. Remarquez, 2' que « toutes les fois que
le prêtre doil bénir quelque chose, il joinl les
mains av:int de faire le signe de la croix
dessus » ; ce qui s'entend seulement quand il
a les doux mains libres , et non pas quand
l'une est occupée à tenir l'hostie ou le ca-
lice, etc.
19. Le prêtre, ayant fail le signe de la croix,
rejoint les mains, fait une inclinalion de léte
à la croix, et «va les mains jointes au coin
de l'EpItre, où il lave le bout du pouce el de
l'index de chaque main , disant tous bas
Lavabo, etc.. avec le Gloria Palri», pendant
lequel il fail une inclinalion de tcle vers la
croix étant au coin de l'Epîlre , « et il re-
tourne .lussitôt au milieu de l'autel », disant
Sicnt ei-nt, etc.
' -20. a On omet le Gloria Patri à la fin du
Luvwo aux messes des morts », sans dire à
sa place Requiem œternam , etc. « Ou l'omet
aussi aux messes du temps seulement, de-
(S5
DICTIONNAIRE DES CEREMOPÎIES ET DES RITES SACRES.
tu
puis le dimanche de la Passion inclusive-
ment jusqu'au samedi saint exclusivement. v
IRubr. miss., loco proprio.)
' 21. «Le prêtre, étant au milieu de l'autel,
élève les yeux , les abaisse aussitôt , et s'in-
clinant médiocrement , il appuie les mains
jointes sur l'autel , disant à voix basse Siis-
cipe, sancta Trinitas, etc.; puis il baise l'au-
tel , rejoint les mains et se tourne vers le
peuple » de la même façon qu'à Dominus
vobiscum; «et étendant les'mains qu'il rejoint
incontinent devant la poitrine, il dit d'un ton
de voix médiocre , Orale , fratres , et pour-
suivant tout bas, ut meum ac vestrum , etc.
[Rubr. miss. Cœrem. l. ii , c. 8, n. 66), il re-
tourne au milieu de l'autel, non par le côté
de l'Epltre , mais par celui de l'Evangile,
faisant le tour entier» ; puis il fait une incli-
nation à la croix, selon Romsée. « Quand le
Servant a achevé suscipiat Dominus , etc. , il
répond tout bas Amen (1).»
22. «11 étend les mains, comme durant les
oraisons qu'on dit avant l'Epîlre, et sans quit-
ter le milieu de l'autel, il se tourne tant soit
peu vers le livre ; il lit à voix basse l'oraison
ou les oraisons secrètes , sans dire Oremus
au commencement», observant pour la con-
clasion les mêmes choses que nous avons
marquées ci-dessus pour les oraisons, art. 5,
n* 7 et 27, mais il répond lui-même Amen à
la conclusion de la première secrète, « et lit
tout à voix basse jusqu'à ces mots de la der-
nière secrète, Per omniasœcula sœciUorum,
chose aux messes votives qui n'ont point de
préface particulière. 3° Lorsque deux pré-
faces propres se rencontrent dans un même
jour, on doit ordinairement préférer celle
qui convient à la fête dont on a fait l'office :
par exemple, si durant le temps pascal on
dit la messe de saint Marc ou de saint Phi-
lippe et de saint Jacques, on doit dire la pré-
face des apôtres. On excepte néanmoins de
cette règle quelques cas ci-après exprimés.
k° Dans l'octave de Noël on dit toujours
la préface propre de la Nativité avec son
Communicantes , même à la messe de saint
Jean l'Evangéliste et à quelque messe votive
que ce soil qui ait sa préface particulière.
On la dit encore au jour de l'octave de saint
Etienne , bien qu'il se trouve dans l'octave
de saintJean, qui en a une propre; mais non
pas au jour même de l'octave de saint Jean,
auquel s'il arrive une fêle qui n'ait point de
préface propre, comme celle de sainte Gene-
viève à Paris , on dit alors la préface des
apôtres, à cause du jour de l'octave de saint
Jean. 5' Aux messes des morts on ne dit
jamais d'autre préface que la commune , ni
d'autre Communicantes que l'ordinaire , ce
qu'on observe aussi aux messes des fériés
privilégiées, comme des Qualre-Temps et des
vigiles, quand elles arrivent dans les octaves
qui ont des préfaces propres , et qu'on les
chante dans les églises cathédrales et collé-
giales, outre la messe de l'octave, ainsi qu'il
arrive lorsqu'une férié des Qualre-Temps se
qu'il dit à haute voix, après avoir trouvé la rencontre le jour de l'oatave de la Nativité
préface, ayant les mains étendues sur l'autel ou de la Conception de la très-sainte Vierge,
hors du corporal , et les tenant encore ainsi
à Dominus vobiscum. n
23. «Lorsqu'ildilSursum corda, ilélève les
mains étendues de part et d'autre , jusqu'à
la hauteur de sa poitrine , en sorte que la
paume de l'une regarde celle de l'autre.
Quand il dit Gratias agumus Domino», il les
élève un peu plus , selon le Cérémonial du
ou lorsque la veille de saint Jean-Baptiste
ou des apôtres saint Pierre et saint Paul
arrive dans l'octave du très-saint sacrement ;
mais si celte férié privilégiée arrive dans
l'octave d'une fêle de la très-sainte \ ierge,
on dit la messe de la férié, avec mémoire de
l'octave et avec laPréfacede lasainteVierge,
ainsi que porte le décret de la sacrée congré-
pape (/.II, miss, de Nativit. Domini), «elles galion du Ik décembre 171!i.. 6° A la messe
rejoint aussitôt devantsa poitrine ; en disant
Deo nostro, il élève les yeux , et fait une in-
clination de tête à la croix.»
24. « Quand le servant a répondu Dignum
etjustum est, il poursuit, les mains étendues
et élevées , la Préface commune ou propre,
selon que le temps le requiert.»
25. Sur quoi il faut remarquer, 1° qu'on
prend toujours la Préface commune quand
il n'y en a point de propreà la messe que l'on
dit, ni au temps dans lequel on la dit; 2° que
les préfaces propres qui sont marquées pour
certains temps et pour quelques octaves se
disent les dimanches et fêtes qu'on célèbre en
ce temps-là , si ces fêtes n'en ont point de
propre ; quoique peut-être , à cause de la
dignité de la fêle qui se rencontre, on n'ait
fait aucune mémoire de l'office auquel cette
préface se rapporte. On obsei;ve la même
(1) Il est contraire h la rubrique romaine et au Cérrmo-
nial des évêques, lie rester tourné vers le peuple pour»
achever VOralt, fratres. La rubrique de l'aris et celte de
Nevers le prescrivent, mais sans qu'on abaisse la voix. Si
l'on est tourné vers le peuple pour lui parler, il faut bien
<)u'il puisse eDiendre te« paroles qu'on lui adresse.
des litanies majeures et mineures qui se dit à
la procession le jour de saint Marc, et aux
fériés des Rogations, on dit toujours la préface
fériale du temps pascal. 7" Tous les di-
manches, hors du Carême eldu temps pascal,
on dit la préface de la sainte Trinité, lorsque
les fêtes ou octaves qu'on célèbre n'ont pas
de préface propre. {Clem. XIII, 1739.)
26. La préface étant achevée, « le prêtre
s'incline médiocremenl, joignant les mains
devant la poitrine, sans les appuyer sur l'au-
tel et sans frapper sa poitrine, et il dit d'un
ton de voix médiocre : Sanclus, Sanclus, etc.
A ces mots, lienedicttis qui venit, elc, il se
redresse et fait le signe de la croix sur lui, »
tenant la gauche au-dessous de la poitrine;
la rubrique ne prescrit pas de rejoindre ici
les mains, et il suffit de l'observer {S. C.
1831) (2.
(2) Romsée veut qu'on joigne les mains après avoir cher-
che le Canon, parce que, dit-il, la rulirique veut qu'on les
étende ensuite; mais on peut Ijien les étendre en les éle-
vant, comme j« ces mots : Fiai, dileclissimi, avant lesquels
«ne main fait les signes de croix, pcntlant que l'antre est
sur l'autel. Ce n'est pas avant d« dire Sancliti qu'il faut
425 MES
AUTICLK Vlir.
De Canone missœ ttsquc ad Consccratiunem.
(Riil)ii(|ues.)
Finifa praefnlionc , ut supra , sacordos
ttaiis arile médium altaris versus ad illud,
aliiiuantuluin élevât manus, oculisque elcva-
tis .1(1 Dcum, et sine mora dévoie deniissis, ac
luaiiihus juiictis, et super altarc posilis, pro-
funde incliiialus, incipit canunem , srcreto
dicens : Te iijititr, clv., ut in ordine missaî.
Cura dicit, ut accepta haheas et henedicas,
prius osculalur allare in medio, deindc erigit
se, cl stal junctis maMil)us ante pcclus. Cuui
dicil, Inec f dona hœc | munera, liac snncta
■\- Sdcrificûi, dcxlra manu signal 1er conimu-
iiitor super liosliam et caliccm. Deinde ex-
tensis inanibus anto pcclus, prosequitur in
primis, quœ iibi offerimus, etc.
2. Dbi dicit una cum famnlo tuo papa
nostro N., expriniit nonien p.ipœ; se<li' aulcui
vacante verha prœdicla omitliinlur. Ubi dici-
tur cl antisliie noslro N., spcciticalur nomen
palriarcha;, archiopiscopi vel episcopi onli-
narii in propria diœcesi, ri non allerius supc-
rioris, cliamsi colebrans sit «mnino exemptas
vel sub alteritis episcopi jurisdiclionc. Si vero
cpiscopus ordinarius illius loci in quo missa
cclebralur sit vila funclus, pra;dicla vcrba
omittunlur : qux etiaui omillunlur ab iis qui
Koniœ célébrant. Si ceiebrnns est cpiscopus,
arcbiepiscopus vel palriarcha, omissis prae-
dictis verbis, eorum loco dicit, et me indigna
servo tuo. Sumnius aulpin ponlifex cum célé-
brai, omissis verbis, tma cum famulo tuo
papa noslro N. et antislite nostro N., dicit,
xtna ciitn me indirjno famulo luo, quem gregi
tuo prœesse voluisli. El continuant omnes ut
scquilur, et omnibus orthodoxis, etc.
3. Cum dicit Mémento, Domine, elevans et
jungens manus usquc ad faciem vel pectus,
sic junclis nianibus stal paulisper in quielc,
deniisso aliquantulum capite, facicns com-
memorationem vivorum Chrisli fidelium ad
suam volunlatem, quorum numina, si vult,
secrelo cumraemorel; non tanicn necesse est
ea exprimera, sed mente tanlum eorum ine-
nioriam babeat. Polesl eniiii celebrans, si pro
pluribus orare inlendit, ne eircumstantibus
sit niorosus, ante missam in anime propo-
nere sibi omnes illos tam vives quam defun-
clos, pro quibus in ipsa missa orare inlendit,
et Iioc loco generaliler unico conlexlu ipso-
runi vivorum commemoralionem agere, pro
quibus ante missam orare proposuil in missa.
4. Commemoralione vivorum facta. deniissis
et exlensis ut prius manibus, continuai, et
omnium circitmslantium, etc. Siinililer sians
prosequitur, Communicantes. Cum dicil Jesu
Christi, capul cruci inclinai; in conclusione,
quaudo dicil Per eumdem, jungit manus. Cum
dicil, Hanc igilur ohlalionem, expandit ma-
nus simul super oblata, ila ut palmœ sint
apertae versus ac supra calicem et hosliam,
quas sic tenel usque ad illa verba, Per Chri-
slum Dominum nostrum; lune enim jungit
manus, el sic prosequitur, Qiiam oblationem
chercjjer
saus iulerruplii
Dictionnaire dbs Rites sacrés. II.
MES
12(1
te canon; après dicentes, il tant dire Sancttts, qu'o
rruplion, les mains jointes. 11 est dans l'ordre lire.
tu, Deus, in omnibus, quœsumus, el cum dicif,
lje)ie-]^dictam. ailscrijptam,raf tam.cn\\\ii\\i-
niler signal 1er super hostiara et calicem
simul ; deinde cum dicit, ut nobis corpus,
separalini signal scmel super liosliam tan-
lum; et ciim dicil, et sanguis, semel super
calicem tanlum; deinde elevans et jungens
manus ante peclus prosequitur, fiât dilectis-
simi Filii tui Domini nostri Jesu Chrinti ; et
inelinans capul cruci, exlcrgit, si opus fiierit,
polliccs et indices super corporale. el dicit
secreto, ul prius, Qui pridie quam pateretur,
et accipiens pi)llice et indice dextrae manus
hosliam, el eam cum illis ac indire et poljice
sinislrœ manus tenens, stans ereelus ;inlc
mrdiuni allaris, dicil, accepit panem in san-
clas ac venernbiles manus suas; elevansque ad
cœlum oculos, et stalim demitiens dicil, et
elcvatis oculis in cœlum ad le Deum Palrem
suum omnipotentem, caput(|ue aliquantulum
inelinans, dicit, Iibi grattas agcns, et lenens
hosliam inler pollicem et indieem sinisira
manus, dextra producit signum crucis super
eam, dicens, beiie-^dixit, fregit, dfditque dis-
cipulis suis, dicens ; Accipite et manducate ex
hoc omnes.
5. Si adsit vas cum aliis hosliis consecran-
dis, anlequam accipial hosliam, discoopcrit
manu dextra caliecm, scu vas aliarum hostia-
rum. Cum aulem finierit supradicta verba,
cubilis super allare posilis, slans capile incli..
n.ilo, distincte, rcverenlcr el secrelo profert
verba consecralionis super hosliam, et simul
super omnes, si plures sinl consecramlje, et
bostiam suam pollicibus et indicibus tautiliU
tenens, dicil : Hoc est enim corpus meum.
Quibus prolàlis, celebrans tenens hosliam
inler pollices et indices praedictos super ai-
tare, reliquis manuum digitis exlensi, et
simul junctis (el hosliis, si plures sinl conse^
cralaî, in loco in que a principio missao po-
silae suni, super corporali vel in alio vase,
aul calice demissis) genullcxus eam adorât.
Tune se erigens, quantum commode potest,
élevai in allum hosliam, el inlentis in eam
oculis I quod et in elevatione calicis facit)
populo rcverenlcr oslendit adorandam, et
mox sola manu dextra ipsam revcrenter re-
ponil super corporale in eodem loco unda
eam levavit, cl deinceps pollices et indices
non disjungit, nisi quande hosliam conse-
cralam îangere vel Iractare débet, usque ad
ablulionem digiloruni post communionem.
6. Ileposila hosiia consecrala super corpo-
rale, genudexus ipsam veneratur; si adsit
vas aliarum hosliarum, palena vel palla ct>-
operil, ul supra. Intérim dum celebrans éle-
vai hostinm, accenso prius intortilio (quod
non exstinguilurnisi |)ostquam sacerdos sau-
guinem sumpseril, vel alios communicaveril,
si qui erunl communirandi in missa), mi-
nister manu sinisira élevai fimbrias poste-
riores pl.mela, ne ipsum celebrantem impe-
dial in elevatione brachiorum; quod et facit
in elevatione calicis, et manu dextra puisât
campanulam 1er ad unamquamque elcvatio-
'Ott ne tourne les feuillets qu'à mesure qu'on doit j
ik
427
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
in
iicm, vel conlinuate quousqiic saccrdos ilc-
|ional liosliain super corporale, et simililci'
posiuioiluni ad elevationcin calicis.
7. Ct'k'braus ailoralo sacramcnlo surgit
et discooperit calicein in qiiem, si opus sil ,
cxtergit digito:$, quod semper fdcial si aii-
qiiod fragmeuluin digilis adliœrout, el stans
ereclus dicil : Siinilt modo poslr/uam cœnn-
tum est, el aiububus nianibus accipieiis cali-
ccm juxla iiodum infra cuppam, el aliciuaii-
lum illum elevans, ac slaliin deponcns dicit,
nccipiens el hune pradnrum calicem , etc.
quand le siège épisropril n'esl pas rempli. «On
oiiK'l encore ces diTiiicrs mots quand ontcl;^-
brc à Komo, ou dans un lieu (jiii n'usl d'aucun
diocèse, il exprime aussi le nom propre du
roi dans les royaumes où celle couluuic est
reçue, comme en France; mais il ne faii una
inrlinalion de lêie qu'au nom du pape (1).
k. « Il dit le Mémento toul bas , el le com-
mcneo en élevanl, non pas les yeux, mais
si'ulcnienl les mains jusqu'au bas de la faca
ou vers le haut de la poitrine , el il les joint
aussitôt, » les tenant ainsi élevées et la lêlc
Cum dicit, ilem tibi gratias agens, caput in- un pou baissée, « pcnd;.al qu'il prie pour les
clinal, cum dicit, hcncdixit, sinistra calicem
infra eu ppa m tenens,dexlra signal super eum,
ctprosequ(:ns,rfedi/7He discipulis suis, etc., et
ambabus manibus lenens calicem, videlicel
sinistra pcdem, dextra nodum infra cuppam
cubitis super altare posilis, et capile iiieli-
nato, profert attente, conlinuate el secreto,
ut supra, verba consecralionis sanguinis ;
Hic esl eniin calix, etc. Quibus diclis reponit
calicem super corporale, dicens secreto :
Uœc quoli:- iinqne feceritis , etc. , genu-
ilcxus sanguiiiem reverenler adorai. Tuni se
erigit, el accipiens calicem discoopertum
cum sanguine ambabus manibus, ul prius,
élevai eum, el erectum, quantum commode
polesl, ostendil populo adoraudum, mox
ipsum reverenler reponit super corporale ia
locuui pristiDum,et manu dextra palla coope-
rit, ac geuullexus sacrameutum veneralur.
DuCunondelamesse,jusqu'àlaConsécration.
(Traducliou et développements.)
1. « Après la préface, le célébrant, étant
droit au milieu de l'autel, étend les mains et
les élève, les abaissant et rejoignant aus-
sitôt ; il élève aussi en même temps les yeux
el les abaisse incontinent ; el profondément
incliné (S. C. 1816) , les mains jointes et ap-
puyées sur l'autel, il dit tout bas : Te igilur,
clemenlissime Pater, etc. »
2. « Après ces mots, Rogamus ac petimus,
il baise l'autel au milieu, » les mains posées
hors du corporal , ce qu'il observe toujours
avant la consécration ; « en disant, M(t ac-
cepta habeas et benedicas, il rejoint les mains
et se redresse ; puis il fait trois signes de
croix sur le calice et sur l'hostie lout ensem-
ble, disant liœc f dona, Itœc f vmncra, hœc
•}• sancta sacrificiu, » la main gauche étant
appuyée sur l'aulel, comme il a été dit ci-
devant.
3. « Ensuite, étendant les mains à la hau-
teur des épaules comme à la préface, il pour-
suit toul bas, in primis quœ tibi ofj'crimus,
etc. Il profère le nom propre du pape el ce-
lui de l'évéque du lieu où il célèbre, et non
d'aucun autre supérieur, quoique le célé-
brant soit tout à f.iil exempt, ou qu'il soit
soumis à la juridiction d'un autre prélat. Si
le sainl-siége esl vacant, il omet ces mots,
una cumfamulo luo papa noslro N. ; il laisse
pareillement c«ux-ci, et antistite nostroti.,
(1) La rubrique viennoise, la rubrique parisienne et
relie de 't'uiilouïe et deiNevers font dire à l'e\iqiieoe rpie
le p:ipe seul doit (lire : Qiiem gregi Iko pixesse volitisli
< llul). roni. ). l.e beicail du Seigneur est unique : Uiiuin
vivants durant un petit espace de teiiips, »
autant (juil en faut pour dire uu Pater,
[Romsc'e, etc.)
5. « Les lettres N. N. marquent tju'il peut
exprimer ici toul bas les noms de ceux pour
qui il désire prier; mais cela n'est pas né-
cessaire : il sulfit qu'il en fasse mémoire
mentaleiiienl (2). 11 peut même, pour n'clre
pas ennuyeux aux assistants, se proposer,
avant de commencer la messe, ceux pour
lesquels il désire y prier, et puis les com-
prendre ici tous en général, sans s'arrêter à
chacun en parlicnlier, se contentant de re-
nouveler expressément son intention princi-
pale. » Lorsqu'on célèbre pour un mort, il
ne faut pas attendre le dernier Mémento
pour diriger son intention; mais il est néces-
saire de la diriger avant, la consécration,
pour qu'on n'ait rien à craindre sur la vali-
dité de l'application (Bened. XJY, de Sucriji-
cio mis^sœ).
G. « Après qu'il a prié pour les vivants , il
étend les mains comme auparavant, et con-
tinue lout bas, et omnium circumstantium,
poursuivant de même Communicantes, etc.;
à la un, il joint les mains à ces paroles :
Per eumdem. »
7. Disant le Communicantes, « il fait une
inclination de tête, non-seulement aux nomà
de Jésus » et de Marie, suivant la règle gé-
nérale expliquée ci-dessus, mais encore au
nom du saint dont on fait la fêle, ou une rné-
luoire prescrite, s'il esl noniméd;ins leCanon.
8. Remarquez qu'on doit quelquefois dire
le Commanjcan/es propre d'une fête , quoi-,
qu'on n'ait pas dit sa Préface : par exemple,
si durant l'oclave de l'Ascension, on dit des
messes votives qui aient une préface parti-
culière, ou si l'on célèbre la fête de saint
Jacques ou de saint Philippe, apôlres, il
faudra dire le Communicantes de l'Ascen-
sion, quoiqu'on n'ait pas dit sa préface,
mais celle des ai.ôlres, ou celle qui est pro-
pre pour la me^se votive.
9. «En disant : Flanc igitur ohlalionem,clc.,
il étend les deux mains ensemble sur le ca-
lice et sur rhoslie, en sorte que les paumes
des mains soient ouvertes vers le calice cl
l'hostie» quelles couvrent en partie, sans
toucher la pale, et que le pouce droit ."lit
sur le gauche en forme de croix , non [jas
en dedans, mais au-dessus des mains; « il
ovile et unus pastor.
(-2) Li s iMissels (pil ne meUent pas au Mémento les let-
tres N.N. luiïsent iguorer si l'ou peuluu si l'eu doit uoi-
iner qucltiu'ua
{Ç9 MES
les tient ainsi jusqu'à ces mois : PerChri-
stiim Dominum nustnm ; alors il joint les
ni.iins, et poursuit : (Jumn oblnlionem, etc. »
Durant les octaves do l'âqucs et tic la Pen-
tecôU', celte prière : Ilanc iijitur obUitio-
ttein, lîr., est particulière, aussi bien que le
jeudi saint.
10. Quand il a dit quœswmis, il met la
main gauche sur l'autel proche du corpo-
ral, et de la droite « il fuit trois si-^nis de
croix sur le calice et sur l'hostie ensemble,
disant, liene-fdictam, adscrip-ilam, ra-\tam ; »
il joint les mains, en disant rationahilem
acceplabilei),{nie faceie dirjneris [Merati); ou
bien il lait jjIus lentement le dernier signe
de croix, en disant ratmn,ratioiutfiilem, elc.
{liuldcschi); après quoi « il fait un autre si-
gne de croix, sur l'hostie seule, disant, «{
nolns for|/)its; et un autre sur le calice, di-
sant, et sani-guis. »
i I. « Ensuite élevant les mains et les rejoi-
gnant devant la poitrine, il dit, (iut dilectU-
simi Filii lui Doinini nostri, et l'ait une incli-
nation de lêle à ces mots, Jcsu Chrisli. Il es-
suie le pouce et l'index de chaque main, les
frottant sur le corporal pendant qu'il dit Qui
pridie ([wirn paterelur ■» (il y a, le jeudi saint,
quelques paroles à ajouter), « et prenant
d'abord l'hostie avec le pouce et l'index do
la main droite, puis avec ceux de la gau-
che, il dit, uccepit pancm in sanctas ac ve-
uerabilcs manus suas. »
i-2. Pour mieux prendre l'hûslie, il est bon
d'appuyer l'index do la main gauche sur le
bord de l'hostie, afin qu'elle s'élève un peu
du côté de la droite, et ensuite on la tient
un peu élevée entre les extrémités du pouce
et de l'index de chaque main, les autres
doigis étant étendus et joints ensemble avec
le reste de la main.
l'I. « 11 élève les yeux au ciel cl les abaisse
aussitôt, disant, et elfvalisoculisincœltim, a
sans élever les mains ni l'hostie, « puis il
fait une inclination de tête » (la plus grande)
« quand il dit tibi (jratias agt^ns. »
14-. « Tenant l'hostie des deux doigts de la
main gauche, il fait le signe de la croix des-
sus avec la droite étendue, disant bene-fdixil ;
et reprenant l'hostie de même façon qu'au-
paravant, il poursuit, fregit, dedilque disci—
puits suis dicens : Accipite el manducate ex
hoc omnes. »
15. « S'il y a des hosties à consacrer dans
quel<iue vase, il l'approche et le découvre
avant de prendre l'hostie; .» si elles sont sur
le corporal, il les laisse à leur place, et ne
les élève jamais avec la grande, quand même
il n'y en aurait qu'une.
IG. « Ayant les coudes appuyés sur l'au-
tel » hors du corporal (autant que faire se
peut), « la télé inclinée, » et les pieds éga-
lement posés sur le marchepied, :( il dit dis-
tinctement, avec révérence et tout bas, sur
l'hostie qu'il tient, et tout ensemble sur les
MES
MU
autres qui sont sur le corporal, ou dans
un vase, s il y en a plusieurs à consa-
crer : noc EST EMM CORPUS MEUU, » paro-
les qu'il doit prononcer tout de suite, sans /
aspiration véhémente, sans remuer la léle
en formi; de cruix, ni autrement, et sans
approcher trop l'hostie de sa bouche, pour
ne pas l'humecter de son haleine.
17. Unsuite il se redresse; il pose les deux
mains jointes sur le corporal jus(]u'au poi-
gnet, tenant toujours l'hostie, el les doigts
qui ne la louchent pas étant étendus et joints
ensemble, comme il a été dit, « il adore le
saint sacrement, » faisant la génuflexion du
seul genou droit jusqu'à terre, a S'étanl re-
dressé, il élève l'hostie respectueusement en
ligne direcle au-dessus du corporal, sans
cesser de la regarder ; » il l'élève un peu plus
haut que la léle, sans la porter néanmoins
dessus, et sans la pench,?r d'aucun côlc, « en
sorte qu'elle puisse élre vue et adorée do
tous; et l'ayant tenue élevée fort peu de
liMops, il l'abaisse posément, » ayant tou-
jours les yeux dessus; ce qu'il doit encore
observer à l'élévation du calice.
18. « Avant de remettre l'hostie sur le cor-
poral, il la (juille premièrement de la main
gauche « qu'il remet sur le corporal, puis
tenant les trois derniers doigis de la droite
étendus en dehors, ou fermés en dedans, ce
qui est mieux, « il remet doucement l'hostie
à sa place, et l'adore ensuite par une génu-
flexion. S'il a consacré d'autres hosties dans
un vase, il le recouvre et le remet à sa
place, » après avoir adoré l'hostie en faisant
la génuflexion.
il). Remarquez que, depuis la consécra-
tion jusqu'à l'ablution, le prêtre doit avoir
les mains séparées el étendues sur le corpo-
ral. lorsqu'il baise l'autel, ou qu'il fait la gé-
nuflexion, sans relever les doigis en ce der-
nier cas; et «tenir toujours le pouce et
l'index joints ensemble, si ce n'est quand il
faut prendre ou toucher l'hostie. »
20. « S'étanl relevé, il découvre le calice »
avec la main droite, se servant du doigt du
milieu, el tenant la gauche appuyée sur le
corporal ou sur le pied du calice; « puis il
frotte légèrement le pouce el l'index de cha-
que main l'un contre l'autre, au-dessus du
calice, » et non pas à la coupe, « pour y
faire tomber les particules, s'il y en a , ce
qu'il observe en semblables occasions; et
étant droit, il dit Simili modo, etc. » yBal-
deschi.)
ai. « Il prend le calice avec les deux
mains par le nœud, » de telle sorle que le
pouce et l'index (toujours joints ensemble),
el le petit doigt de chaque main soient par
devant, el les autres doigts par derrière (1);
« puis il l'élève » de trois ou quatre pouces,
« disant accipiens et hune prœclarum culicem,
et aussitôt il le rabaisse sur le corporal sans
le quitter, fait une inclination de tête (la
(l)Le petit doigt de la main droite peut être dei-- moment de la consécration. Celle des hosties renfermées
rière la tige du calue avec h-s autres doigts, pour que les dans un vase couvert serait valide. Il est l)ien prescrit de
deux mains se joignent mieux au nawd, el <iue la droite li; découvrir, mais non de voir dedans. Il doit en être dq
soit plus prête a faire un signe de croix. lutme du calice. Voy. M. Caron el Baldcschj.
11 u'ekt Das nécessaire de voir le via dans le calice au
431
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
4-2
lins grande) A la sainte hostie, disant, (ibi
ijrulias agens, puis tenant le calice de la
main gauche seule, il fait le signe de la
croix dessus avec la droite en même temps
qu'il dit benedixit,ei il poursuit, deditquc dis-.
cipnlis, elc. »
22. « Ensuite, prenant le calice de la droite
par le nœud, et de la gauche jiar le bord du
pied, » en sorte que le pouce et Tindex unis
soient par-dessus, et les trois autres doigts
par-dessous, « il l'clève un peu )> sur la
même place où il était, sans le courber et
sans mettre la bouche jusque sur la coupe,
« ayant les coudes sur l'autel hors du cor-
poral, et la tête inclinée, il profère lout bas,
avec attention et sans interruption, les paro-
les de la consécration du sang : hic est
ENiM CALix, etc. »
23. « Ayant achevé ces paroles, il remet
le calice sur le corporal, et disant tout bas
Hœc quotiescunque, etc., il adore respec-
tueusement le sang de Notre-Seigneur , en
faisant la génuflexion; puis il se relève et
prtnd le calice, qui est encore découvert,
avec les deux mains comme auparavant ; »
savoir : de la droite par le nœud, et de la
gauche par le pied, « et l'élève droit sur sa
place ordinaire, autant qu'il peut commo-
dément, cl en telle sorte que la coupe passe
toute sa tête pour le faire voir et adorer au
peuple, » ayant cependant toujours la vue
dessus, et prenant garde que le manipule ne
touche l'hostie.
24.. « Ayant tenu le calice élevé fort peu
de temps, il le remet sur le corporal au
même lieu où il était, le couvre de la pale
avec la main droite, et fait ensuite la génu-
Oexion. »
23. Il est à propos de mettre la main gau-
che sur le pied du calice lorsqu'on le dé-
couvre de la droite et lorsqu'on le couvre,
pour éviter le danger de le renverser, en le
heurtant par mégarde avec la pale; inais il
faut tenir le bras élevé, s'il y a de petites
hosties sur le corporal.
ARTICLE IX.
De Canone post Consecrationetn usaue ad
Oralionem Dominicain.
(Rubriques.)
1. Reposito calice et adorato, sacerdos,
stans ante altare extensis manibus ante pec-
lus, dicit secreto : Vnde et memores, elc. Cum
dicit, de tuis donis ac datis, jungit manus
ante pcctus; et cum dicit, fiostiam f piaam
hostiam f sanctam, hosliam f immaculalam ,
manu sinistra posita super altare intra cor-
porale, dextra signât ter comnmniter super
hostiam et calicem, et semel super hostiam
tantum, et semel super calicem tantum, di-
cens, panctn f sanctum vilœ œternœ, et cali-
cem f salatis perpêtiiœ; dcinde stans ut prius
extensis manibus prosequitur : Supra quœ
propilio, etc. Cum dicit : Supplices te roga-
mtis, etc., inclinât se ante uieditun altaris,
manibus junctis super illo positis Cum di-
cit, ex hac ahuris pnrticipntione , oscula-
tur altare, manibus hiiic inde super corpo-
ralo positis. Cum dicit, sacrosanctum Filii
lui, jungit manus; et dextra signans semel
super hostiam tantum, et semel super cali-
cem, sinistra super corporale posita, dicit :
Cor-\pus , et San-lguinem sumpserimus : et
cum dicit, omvi lienediclionc -f cœlesti, scip-
suni signât a frontc ad pectus signo crucis,
sinistra posita infra pectus, et prosequitur,
et gratia repleamur. Cum dicit Per eumdcm,
jungit manus.
2. Cum dicit Mémento etiam. Domine, fa-
mulorum famularumque luarum, elc, exten-
sis et junctis manibus ante pectus, et usque
ad faciem elevalis, et inlentis oculis ad sa-
cramenlum super altare, f;icit commemora-
lionem fidelium defunclorum, dequibus sibi
videtur, eodcm modo ut diclum est de coni«
mcmoralione vivorum.Quacommemoratione
facla, stans ut prius, extensis manibus pro-
sequitur,/psi.«, Domine, et omnilius in Chri-
s^o, etc., et in fine ad Per eitmdem, jungit ma-
nus, et caput inclinât.
3. Cum dicit : Nobis quoque peccatoribus ,
voceni aliquaiitulum élevai, et dextra manu
peclus sibi per(*utit, sinistra posita super
corporale, et prosequitur secreto famidis
tuis, etc., stans manibus extensis, ut prius.
Cum dicit : Per Christum iJominum nostrum.
Per quem hœc omnia, Domine, semper bona
créas, jungit manus ante pectus; deinde
manu dextra ter signans conmiuniter super
hostiam et calicem, dicit, sanci' lificas, vivi~
■fficas, bene-fdicis , et prœstas nobis. Postea
discooperit manu dextra calicem, et genu-
flexus sacramentum adorât; tum se erigit et
reverenter accipit hosliam inler pollicem et
indicem dextrae manus, et cum ea super ca-
licem, queni manu sinistra tcnet circa nodum
infra cuppam, signât ter a labio ad labium,
dicens : Per ipfsum, et cum -f ipso , ef in f
ipso. Et similiter cum hostia signal bis inler
calicem et peclus, incipiens a labio calicii,
el dicit, est tibi Deo Pa\lri omnipotenti in
tmilate Spiriius-];sancti. Deinde tcnens manu
dextra hostiam super calicem , sinistra cali-
cem élevât eum aliquantulum simul cum
hoslia, dicens, omnis honor el gloria; et sla-
tiin ulrunique deponens, hostiam collocat
super corporale, el, si opus sil , digitos ex-
tergit ut supra, ac pollices el indices ut prius
jungens, calicem palla cooperil, el genu-
flexus sacramentum adorât.
Du Canon après la consécration.
(Traduction el développemeiUs.)
1. « Le célébrant ayant remis le calice sur
l'autel et adoré le saint sacrement, se relève,
étend les mains, et dit à voix basse : Unde
et memores, etc.,» se tournant tant soit peu
vers le livre. « A ces mots , de tuis donis ac
datis, il joint les mains; ensuite il met la
gauche sur le corporal , et fait le signe de la
croix de la droite sur l'hostie et sur le calice
ensemble, disant, hostiamjpuram, hostiam
f satictam, hosliam-fimmaculatam; sur l'hos-
tie seule , disant , panem f sanctum vilœ
œternœ, el sur le calice seul, disant : Et ca-
licem-f saUtlis perpeluœ. .\près cela il étend
les mains el poursuit : Supra quœ propilio ,
elc. »
435 MES
2. « Il (lit Supplices le rof/mints, clc, étant
]iroroiiilciiK'iit incliné, ri ayanl les mains
jointes snr l'aulci, » lie la niéinc façon que
nous avons dit ci-ticssus, art. V, n" 1, excepté
que le pouce denicure joint à l'index (1).
.'i. « A ces paroles, ex linc allaris parliri-^
pnlione, il baise l'auti-l » prenant garde de ne\
pas toucher l'hostie, « et joint les mains
quand il dit, sncrusunclum l-'ilii ttii; puis
mettant la main gauclie sur le corporal, il fait
le signe de la rroix de la droite sur l'hostie
seule, disant Corppu.s-, sur le calice, disant ,
et san-\guiuem, et sur lui, disant , omni bcne-
diclione l cœlesti, tenant alors la main gau-
che au-dessous de la poitrine. 11 joint les
mains ù ces jiaroles : Per eiimclcm CItristuin
JJominum nostrurti. Amen.»
k. « Lors(iu'il dit tout bas Mémento ctiam.
Domine, il étend et élève les mains » sans
lever les yeux , « et les joint à ces paroles,
in somnn pacis; après quoi il fait une petite
panse, tenant la vue sur le saint sacrement,
la tête un peu inclinée, et les mains jointes
et élevées jusqu'à la face, comme au premier
Mémento, et prie ainsi pour les trépassés,
pour qui il dnit ou veut prier.»
5. « Cela fait, il abaisse et étend les mains
comme auparavant, et poursuit, Ipsis Do-
mine, clc. Il les joint et in( linc la tête à cette
conclusion, Per eiimdem Chrislum, » qui est
l'unique endroit où ion s'incline au mol
Cliristum, quand il ne suit pas immédiate-
ment Jcsi(»i.
G. « Ensuite il met la main gauche sur le
corporal, et » sans faire aucune inclination de
télé, il « frappe sa poitrine des trois der-
niers doigts de la main droite seulement, di-
sant d'un ton de voix médiocre. Nabis quo-
qne peccaloribits; puis il poursuit le reste
tout bas, les mains étendues comme aupa-
ravant. 11 les joint quand il dit : Per Chri-
slum Dominum noslrum, poursuivant ainsi :
Per quem liœc omnia, etc. (2). »
7. Ayant mis la main gauche sur le cor-
poral,» il fait trois signes de croix delà droite
sur le calice et sur l'hostie ensemble, disant
sancli-llicas, vivilficas, bcneldicis, et prwstas
nobis; puis il découvre le calice, et fait la
génuflexion.»
8. « S'étant relevé, il prend l'hoslie, » non
par le bas, mais par le côté, un peu au-
dessous du milieu, entre le pouce et l'index
de la main droite; « et tenant le calice de la
gauche par le nœud, il fait trois signes de
croix avec l'hostie sur le cilicar d'un bord à
l'autre sans le toucher, disant tout bas :
Per f t'psMm, et cum f ipso, et in f ipso ; puis
il fait deux autres signes de croix entre lo
calice et sa poitrine, disant, est tibi Dec
Patri f omnipotenti , in tmilatc Spiritus f
tancti, » en sorte que l'hostie ne soit pas
plus élevée que le calice, et que les ligues no
(t) C'est sur l'autel, pt non sur le corporal, qu'on pose
les main.s joinles, même aprè» la consécraiioii; la congié-
palion des HItes l'a décidé en ISlli. Mjis quand on pose
ItîS mains séparées, c'est sur le corporal, après la consé-
rr.iiion, jusqu'à ce qu'on ail purifié sesdoiyls.
^J) Dans colle prière comme ailleurs, il laut s'incliner
61 ironon^aut les noms des saints dont ou dit la messe
OU doui ou fait une luémoirc prescrite par la rubriguc. Oa
MES 404
s'étendent point hors du corporal, ni ne pas-
sent par-dessus le bras gauche du prêtre,
qu'il doit pour cet cfTel un peu écarter.
0. « Ensuite , tenant de la main droite
l'hostie sur le calice, qu'il (jcnt toujours de la
gauche par le nœud, il élève l'un et l'autre
ens' mble à la hauteur de trois ou quatre
pouces, « disant tout bas, omnis honor et
i/luria, » sans s'incliner ni llechir le genou.
11 remet aussitôt le calice à sa place et
l'hostie à la sienne, et frotte légèrement les
doigts au-dessus du calice, après quoi il le
couvre de la pale et fail une génuflexion.
AHTIOLK X.
De Oralione Dominica et nliis usque ad fa'
ctam Communionem.
(Rubriques.)
1. Cclebrans, cooperto calice, adoratoque
sacraniento, crigit se, el manibus extensis
hinc iiiile super allnre infra corporale posi-
tis, (licit intelligibili voce : Per omniii secula
seculorum, el cum dicil Oremus , jungitraa-
nus, caput sacr.imenlo indinans. Cum inci-
pit Palcr nosler, extemlit nianus, et stans,
oculis ad sacramenlum intenlis, prosequitur
nsi]uc ad linem. Kesponso a minislro : Sed
libéra nos a maUi, cl a célébrante subuiissa
voce Amen, manu dextra, pollice et indice
non disjunctis, patenam aliquantulum puri-
ficatorio extergens , eam accipil inter indi-
cem el médium digitos; qiiam tencus super
altare ercctam . sinislra super corporale
posila, dicil secrcto : Libéra nos, quœsu-
mus, clc.
2. Antequam celebrans dicat, dn propi~
tins pncem, élevai manu dextra patenam do
altari, el seipsum cum ca signal signo cru-
els, dicens, ila propilius pacem in diebus
nostris. Cum signal se, manum sinistram pu-
nit infra peclus ; deindc patenam ipsam os-
culalur, et prosequins, ut opemisericordiœ
lu(P, etc., submillit patenam hosliœ, quaiu
indice sinistro accommodai super patenam,
discooperit calicem, et genuflexus sacramen-
lutii adorât; tum se erigens accipil hosliam
inter pollicem et indicem dextraî manus, et
cum illis.ac pollice et indice sinistrs manus
cain super lalicem tenens ; reverentcr fran-
gil per médium, dicens : Per eumdem Domi-
num noslrum Jcsum Chrislum Filium tuum;
et inediam partem , quam inter pollicem et
indiccm dextra; manus tenct, ponil saper
patenam ; de alia média, quam sinislra manu
tenet, frangit cum pollice et indice dextrao
manus particulam, prosequens, Oui lecum
virit et régnai, etc.; cl eam inter ipsos dex-
tcra; manus pullicem et indicem rctinens,
partem majorem, quam sinislra tenet, ad-i
jungit medi;e super patenam posils, intérim
dicens, in unitate Spiritus sancii Deus, et
particulam hostiœ, quam in dextra manu
a souvent demandé si c'est an\ fêtes de saint Jean-Baptis-
te ou à celles de sainl Jean ri'.vansélisle qu'il faut faire
incliualiiin an mol Joitniie dans celte oraison du Canon,.
La congrégation des Hiles à décidé, le 26 mars 182*,
c'est saint Jean-Haplisle qui est nommé dans cet en
On peut voir les niulifs qui l'ont délerraiuée dans
lection de Gardellini, n. iiU et 4452.
435
DICTIONNAmE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
43ti
rctinuit, tenons super caliccm, qucm sini-
stra per nodum infra cuppntn relinet, inlcl-
ligibili voce dicit : Per omnia secula seculo-
rum. i} Amen; et cum ipsa parliciila signans
ter a labio ab labium calicis, dicit : Pax Do-
mini fit semper vobiscttm. Responso per mi-
nistram, El cum spirilu tuo, parliculam,
quam dextra manu tenet, immitlil in cali-
cem, dicens secrcto : Hœc commixtio et con-
secratio corporis, etc. Deinde polliccs et in-
dices super calicem aliquantulum tergil et
jungit, calicem palla coopcril, et genufloxus
sacraraenlum adorât, surgit, cl stans junclis
manihus antc pectus, capite inclinato versus
sacramenlum, dicit inlcliigibili \oce : Agnus
Dei, qui tollis peccatamundi, et dextra per-
culiens sibi pcclus, sinistra super corporalc
posila, dicit miserere nobis, et deinde non
jungit manus, sed iterum perculit sibi pec-
tus, cum dicit secundo miserere nobis, quod
el tertio facil, cum dicit dona nobis pacem.
3. Tune manibus junctis super altare po-
silis, oculisque ad sacramentura intentis,
inclinatus dicit secreto Domine , Jesu Christe,
etc. Qua oratione finita, si est daturus pa-
cem, osculatur altare in medio, et instru-
mentum pacis ci porreclum a ministre juxta
ipsum ad dexteram, boc est, in cornu Epi-
slolœgenuflexo, et dicit : Pax tecum. Mini-
ster respondet : Et cum spirilu tuo. Si non
adsitqui hujusmodi instrumenlo pacem re-
cipiat a célébrante, pax non datur, etiamsi
illius datio missœ convcniat; ncc osculatur
altare, sed dicta pra;missa oratione, sta-
tim subjungit alias orationes, ut in ordine
misses.
4. Si vero celebret pro dcfuncUs, nonper-
cutit pectus ad Af/nus Dei, quia dicit, dona
eis requiem, nec dicit primam orationem Do-
mine, Jesu Christe, qui dixisti apostolis luis,
etc., non dat pacem, sed dicit alias duas se-
quentes orationes, Domine , Jesii Christe ,
Fili Dei vivi, etc. Pcrceptio corporis lui.
Ouibus oralionibus diclis, gcnullectcns sa-
cramcntum adorât, et se erigens dicit se-
crcto : ^Poriem cœleslem accipiam, etc., quo
dicto dextra m,-!;;u accipit do patena reve-
renler amhas partes hostiœ, et collocat inter
polliccni el indicem sinislraî manus, quibus
pnlenam inlcr cumdom indicem et médium
digilos supponit, et eadem manu sinistra
tenens parles hujusmodi super patonam in-
ter pectus et calicem parum inclinatus,
dextra tribus vi< ibus perculit pectus suum,
intérim etian» tribus vicibus dicens voce ali-
quantulum elevata : Domine, non sum dig-
nus, et secrcto prosequitur, ut inlres, etc.
Quibus tertio dictis, es sinistra accipit ambas
partes prœdictas bostiœ inter pollicem el in-
dicem dextree manus, el cum illa supra pa-
tonam signal scipsuiii signo crucis, ita ta-
men ut hoslia non egrodiatur limites pa-
tonœ, dicens : Corpus Domini nostri Jcsu
Chrisli custodiat animammenm in vilam œter-
nam. Amen; et se inclinans, cubitis super
altare posilis , reverenler casdcm anibas
..partes sumit ; quibus sumptis deponit pate-
nain super cor|iorale, et erigens se, junclis
indicibus clpollicibus, ambas quoque manus
antc facicm jungit, el aliquantulum quiescit
in meilitalione sanctissimi sacramenli. Deinde
dcpusitis manibus dicit secrcto : Quid retri-
huam Domino pro omnibus quœ reiribuit
miluT et intérim discoopcrit calicem, genu-
flcclil, surgit, accipit patonam, inspicil cor-
porale, colligit fragmenta cum patona , si
quaî sinl in eo, patenani quoque diligentcr
cum poUice el indice dcxtrœ manus super
calicem exlorgit, el ipsos digilos, ne quid
t'ragmentorum in eis rcmaneat.
5. Si vero adsint liostiœ consecralœ super
coriKirale positae, pro alio temporo couscr-
vaiida;, facta prius gonulloxione, reponil eas
in vas ad hoc ordinatum, et diligonler ad-
vortit ne aliquod fragmenlum, quantuincun-
que minimum, romaneat super corporale ;
quod si fueril, accurate reponit in calicem.
Post p\tersioncni patcnse, junctis pnUicibus et
indicibus calicem dextra manu infra nodum
cuppiB accipit, sinistra patenam , dicens:
Calicem snintaris, etc., et signans se signa
crucis cum calice, dicit : Sanguis Domini no^
stri, et manu sinistra suppunens patonam
calici, stans reverenler sumit tolum sangui-
nom, cum particula in calice posila. Quibus
sumptis dicit, sccrelo: Quod ore sumpsimus,
etc., et super altare porrigit calicem niinistro
in cornu Epistolse , quo vinum fundenle, se
■purificat, deinde vino claqua abluit pollices
et indices super calicem, quos abslergit pu-
rificatorio , intérim dicons : Corpus tuum.
Domine, quod sumpsi, etc., ablutioneni su-
mit, et exiergit os cl calicem puriPicatorio :
quo facto purificalorium exlendil super ca-
licem, et dosupor patonam, ac super pate-
iinm parvari) pallam; et plicalo corporali,
quod reponit in bursam, cooporit calicem
vélo, et bursam desupcr p(mit, el collocat iu
medio allaris, ut in i)iincipio missae.
6. Si qui sunl c )mmunicandi in missa,
sacerdos post sumptioncin sanguiiiis, aule-
quam se purifîcet , facta genuHexione ponat
particulas consecralas in pyxide , vel, si
pauci sint communicandi, super patenam,
nisi a principio posiliB fuerinl in pyxide sou
alio calice. Intérim minislor ante oos exlen-
dil linteum seu vélum album, et pro eis facil
confossioncm, dicens : Confiteor Deo, etc.
Tum sacerdos Iterum genuflectit, et manibus
junclis vertcns se ad po])ulum in cornu
Evangelii, dicit : Miserealur veslri, el Indul-
gentiam, absoluliovem el remissionem pecca-
torumveslrorum, etc., et manu doxlra facil
signum crucis super cos. Posloa genuflectens
accipit manu sinistra pjxidem, sou patenam
cum sacramonlo, dextra voro sumit unara
parliculam, quam inter pollicem el indicem
tenet aliquantulum clevatam super pyxidem
seu patonam, el conversus ad conimunican-
dos in rtiedio allaris dicit : Ecce Agnus Dei,
ecce qui tollit peccata mundi. Doinde dicit :
Domine, non sum dignus ut inlres sub tectum
incum, sed lantum die verbo, et sanalnlur
anima mea. Quibus verbis tertio ropotilis ,
accedil ad eorum doxteram, hoc est, ad latus
Epislolœ, et uniiuiquc porrigit sarramen-
tum, facicns cum co signum crucis super
pyxidem vel patenani, el simul dicens: Cor-
«r,7
SI ES
MES
à-A
pus Doinini nostri Jestt Chrisli cvstoâiat ani-
«!fim luum in rilnm (vlcrnnm. Amen. Oiiinibti5
(•(iiniiiuiiicjttis, rcvcrlittir ml all;tro, niliil
(lirciis; ri non ilal cis licnciliilioncm, iiiii.i
illMui (lalurus csl in fine misère. Si p.irticul.'B
pnsilîc eranl super cnrpomlo, cxlorgit illuJ
ruiii pnlona,ct si qnrn in co fiicriiil fragmen-
ta, in caiiccni itninillil. Dciiidc dirit secrelo :
Qn()d orr sumpsimus, i'nnnnr, olr., cl se pu-
rilicat, diccns : Corpus Imim, Domine, quod
sumpfi, cl nlia facit ut supra. Minisler au-
lem dexlra manu lencns vas cuni vino et
n(iua, sini<ilra vcru niiippulam , ali(|iianlo
posl sarordolem, cisporrigil purificalionem,
cl niappulain ad os abslcrgcndiiin.
7. Si in allari rcmaneanl particulaî in ca-
lice seu in alio vase usquc ad linem missaî,
servenlnr ea quaî in feria quinla CœiiîB Uo-
iiiini prœscribunlur cirta fincni missœ.
Depuis l'Oraison dominicale jusqu'à la Com-
munion.
(Traduclion el développpDiPnls )
1. «Le prêlre s'élant relevé el ayanl les
lieux mains étendues sur le corporal, dil lout
haul : Per omnia sœcula sœculorum; puis,
joignant les mains, et inclinant la tôle au
sainl sacrement , il dil Oremus ; s'élant
reilressé , il lient les mains joinles jusqu'au
Pater, durant lequel il les a étendues à l'or-
dinaire, el les yeux arrêtés sur le saint sa-
cremenl. » [Rubr. miss.)
2. « Le servant ayant répondu : Sfd Jt^prii nos
onio/o, le prêtre dil jlmen à voix basse; puis il
met la main gauche sur le corporal, el de la
droite, avec les tiois doigts libres, il relire
la palcnc de dessous le corporal, el la nelloic
légèrement avec k- purifnatoire , qu'il tient
entre l'index ou le doigt annulaire et le doigt
du milieu ; » ayanl ensuite avec les mêmes
doigts pris le purificatoire par le liaul, il le
met sur l'autel du tôle de rEpître, un peu éloi-
gné du corporal, pour placer le calice entre
les deux après l'abiulion ; « il prend la patène
entre l'index el le duigt du milieu, la tenant
droite » , appuyée par le bord sur l'autel hors
du corporal , ou même sur le purificaloire,
en sorte que le dedans soit tourné vers
l'hostie, et que la main soil au-dessus de la
patène ; puis il dit tout bas Libéra nos, etc.
3. « A ces paroles, du propilius pa-
crm, etc. (1), il fait avecla patène le signcde
la croix sur lui depuis le front jusqu'à la
poitrine , tenant la main gauche appuyée
au-dessous de la poitrine ; puis » en retenant
son soufQe « il baise légèrement la patène »
en dedans par le bord proche de la main,
« et poursuivant, ut ope misericordiw, c\c.,
il met la patène sous l'hoslie, qu'il accom-
mode dessus avec l'index de la main ^au-
(I) Les Misspls de Paris, de Vienne, d*^ Toulouss indi-
q\UMit rtniis le Canon le signe de croix après le Paler aux
mois Pelro el Paulo. cl cepeudant dans les rubriques gé-
nérales ils le marquent a du propilius pacein ; e'esi à ces
mois qu'il est marqué dans le Mi^' ' romain, et avec rai-
son ; car qu.l rapport y a-t-il enr If si^ne de la croix
01 les noms des apôires? els'il '. i.l laire inoliualion en
jirorir.nçanl ces noms, nouvelle dillicullé. Il est vrai que le
CéiéciHiiunl des évêques indique le signi! de la croix avant
ces mois da propilius, mais il renvoie en mi^me ti'nips au
Missel ; ou peut donc bien croire qu'il n'a pas voulu s'en
écarter, ui lï ni ailleurs, et sue disant les choses olui
rhe, » en sorte qu'elle ne passe pas le bord
de la patène, mais seulement un peu la cou-
cavité du dedans vers le côté d'en haut, afin
quelle soi' plus aisée à prendre ; il est bon
(pie la patène soit alors sur U- bord nnlérieur
du corporal, ou bien appuyée sur le pied du
calice ; mais on peut la laisser à la place de
l'hostie plutôt que de faire loucher l'hostie
au pied du calice quand on la prendra ; en la
mettant sous l'hostie il faut presser un peu
le corporal, afin que s'il y avait des parti-
cules elles passassent sur la patène au lieu
de s'y attacher en dehors. « Le prêtre pour-
suit ensuite le reste de l'oraison, dérouvre
le calict- , fait la génuflexion el se relève. »
4. « Il prend l'hostie par le haul avec le
pouce et l'index de la main droite, » en la
poussant un peu par le bas avec l'inilex de
la gauche; « l'ayant portée sur le cal;ce, il la
prend aussi avec le pouce et l'index de la
gauche, el la rompt doucement par le milieu
en deux parties égales, disant lout bas : Per
eumitcm Dominnm nostrum, j> el faisant une
inclination d'* tête quand il dil Je^iim. Il la
doit rompri^ , non pas en la déchirant, mai»
en la repliant en dehors à trois ou quatre
reprises , commençant par le haul. ensuite
par le milieu, et i uis par le bas, et enfin par
le milieu pour achever de la rompre , en la
plianl dans le sens opposé. On ne saurait
être trop attentif dans colle action ponr éviter
qn'il ne se détache avec éclat des particules.
5. « Il met sur la patène la moitié de
l'hostie qu'il tenait de la main droite; » après
avoir fait passer le pouce el l'index de la
même main tout le long de l'autre moitié
qu'il tient avec la gauche, pour en détacher
les particules qui y sont an bord el les faire
toniher dans le calice, « il rompt avec les
mêmes ponce et index une petite partie du
bas de celte même moitié, disant : Oui lecum
vivit et ref/nat, cl retenant celte petite pirtie
sur le calice avec les deux mêmes doigts de
la main droite, il remet de la gauche la moi-
tié dont elle a été séparée, sur la patène, la
joignanl à l'autre moitié, en disant ces mots,
in unitate Spiritus sancti Dcus. »
0. « Ensuite il prend le calice de la main
ganrhe par le nœud, el tenant de la droite
la particule de l'hostie sur le calice, il dit
tout haut : Per omnia sœcula sœculorum, et
puis du même ton de voix : Pnx •{• Domini,
sit f semper vobis f cum, faisant trois signes
de croix, avec la particule d'un bord du calice
à l'autre » sans le louiber avec l'hostie ; et
le servant ayant répondu : El cum spirilu
tuo, il laisse tomber celle pelile portion de
l'hostie dans le calice, disant tout bas : Jlœc
commixlio, etc., « sans omettre l'inclinalion
succinctement, il inlcrvcrlit quelquefois l'ordre selon
lequel on doit les l'aire ; par exemple, à Te igilur, il mar«
que qu'on élève les yeux lorsqu'on est incliné. Il doit être
subordonné au Missel, son objet élaul de régler des céré-
nionies accessoires an saint sacrinre; mais les rubriques
dii Missel doivent i^tre observées in OTïmibus cl per omnia,
selon L'rbain VIll. dans un déeret imprimé pa'- son ordre
en télé du Missel romain. Opeii'laiit la nouvelle rubrique
de Paris, celles dc> L\on et de Nevers marquent le si;;ne
de la croiv aux mots l'eiro cl Paulo, aussi bien que la i In-
p.irt des Missels de France inipriniés depuis deux cents
ans. Vcy. le P. Lebrun.
«3i)
DICTIONNAIRE DES CEKEMONIES ET DES RITES SACRES
i40
de tête à Jesu Christi ; « puis il froUe un peu
au-dessus du calice les uns contre les au-
tres, les doigts qui ont touché l'hoslie, et les
ayant rejoiuts, il recouvre le calice de la
pale, et fait une génuflexion. »
7. « Etant debout, les mains jointes devant
la poitrine, et incliné médiocrement, il dit
tout haut : Agnus Dei, etc. ; puis il met la
main gauche sur lecorporal dès la première
fois qu'il dit Miserere nobis, d'où il ne l'ôle
point qu'il n'ait achevé les trois Ai/nus Dei;
il frappe sa poitrine « du bout des trois der-
niers doigts seulement « de la main droite,
à chaque fois qu'il dit Miserere nobis, cl en-
core à ces mots : Dona nobis pacem , » sans
appuyer cette main sur l'autel.
8. ft Ensuite, ayant les mains jointes sur
l'autel, » et non sur le corpora! (S. C. 1816),
«et étant médiocrement incliné, il dit tout
bas les trois oraisons : Domine, Jesu Christe,
etc., tenant les yeux arrêtés sur le saint sa-
crement, » si ce n'est qu'il n'ait besoin de re-
garder dans le Missel ou sur le carton.
9. « S'il faut donner la paix, c'est après la
première oraison Domine, Jesu Christe ; »
mais on ne la doit donner aux messes basses
qu'aux prélats, aux princes et aux person-
nes d'une dignité éminente, et à ceux qui
se marient, de quelque condition qu'ils
soient, si c'est la coutume du lieu ; dans
tous ces cas cela se doit faire par un clerc
revêtu d'un surplis, et « avec un instrument
de paix, que le célébrant baise après avoir
baisé l'autel , disant au clerc Pax tecxun. »
10. « Ayant achevé ces oraisons il fait une
génuflexion , et se relevant il dit tout bas :
Panem cœlestem accipiam, etc. ; puis il prend
par en haut les deux parties de l'hostie qui
sont sur la patène avec le pouce et l'index
de la main droite, » s'aidant pour cela , s'il
est besoin, du pouce et de l'index de la main
gauche, avec lesquels « il reçoit aussitôt par
le bas les deux parties de l'hostie, » en sorte
qu'une partie soit un peu sur l'autre , et
qu'elles forment néanmoins une figure
ronde, ou à peu près ; « il met ensuite au-
dessous de l'hostie la patène, en la prenant
entre l'index et le doigt du milieu de la même
main. »
11. « Tenant ainsi de la main gauche la
patène et l'hostie droite dessus entre le ca-
lice et sa poitrine, » et l'élevant deux ou
trois doigts au-dessus du corporal, sans ap-
puyer les bras ni les coudes sur l'autel, sans
tourner le corps pour montrer Ihostie au
peuple, et sans fléchir le genou ni reculer le
pied par derrière, mais « étant médiocrement
incliné, il dit par trois fois, d'un ton de voix
médiocre, ces paroles : Domine, non sum di-
gnus, disant les autres qui suivent à voix
basse. A chaque fois qu'il dit : Domine non
sum dignus, il frappe sa poitrine du bout des
trois derniers doigts de la main droite, » qu'il
fait mouvoir lentement, ou bien il la pose à
chaque fois sur le corporal.
12. Après cela le prêtre se redresse ; il
prend avec le pouce et l'index de la main
droite la partie de l'hostie qui est à sa gau-
che, et la porte entièrement sur l'autre par-
tie, « évitant de les frotter ensemble ; puis
retenant la patène dans la main gauche, »
il prend de la droite par le bas les deux par-
ties unies de l'hoslie ; ensuite il fait le signe
de la croix avec l'hostie, « sans toucher ni
sa face ni sa poitrine, mais tirant la première
ligne de haut en bas devant lui sur la pa-
tène qu'il tient de la main gauche, conmie
auparavant , » il dit Corpus Domini, etc.,
« avec une inclination de tête à ces mois,
Jesu Christi, et formant le travers de la croix
a sans excéder les limites de la patène, il dit :
custodiat animam meam, etc. »
13. vi II communie ensuite, tenant la pa-
tène dessous l'hostie , et les coudes appuyés
sur l'autel, » s.ans s'arrêter quelque temps à
méditer. Pour communier commodément, il
s'humecte bien la bouche de salive , et porte
environ un tiers de l'hostie dans la bonche,
appuyant doucement les dents et non les lè-
vres dessus pour lui donner un pli ; ensuite
il avance dans la bouche une autre partie de
l'hostie de la même façon que la première ;
laquelle il replie en dedans ; puis il porte lo
reste de l'hostie dans la bouche, repliant
toujours en dedans les parties précédentes,
en telle sorte qu'étant toutes roulées l'une
sur l'autre et suffisamment humeclées, elles
puissent être facilement avalées ; il faut évi-
ter en cette action de rompre indécemiiient
la sainte hostie avec les dents. L'ayant ainsi
prise, « il remet la patène sur le corporal, »
près du bord antérieur, ou bien il l'appuie
sur le pied du calice (1), et frotte les uns contre
les autres les doigts qui l'ont touchée, pour
que les particules qui y seraient attachées
tombent sur la patène ; « puis s'étant re-
dressé et joignant les mains devant la face,
sans séparer les extrémités des mêmes doigts,
il s'entretient un peu dans la méditation du
saint sacrement. »
14. « Ayant mis la main gauche sur le
corporal ou sur le pied du calice , il le dé-
couvre » de la droite, «fait la génuflexion »
et recule le calice, s'il le faut, pour «recueilli?
plus commodément les fragments, disant
tout bas en même temps : Quid rctribuam
Domino pro omnibus quœ reiribuit mihi? »
Ensuite, prenant entre les deux doiçts qui
sont joints , et celui du milieu de chaque
main, les deux bouts du corporal en devant,
il le secoue sur la patène et non sur le pied
du calice; puis il prend la patène entre le
doigt du milieu et l'index de la main droite,
lequel est toujours joint an pouce, prenant
garde de ne pas la prendre par l'endroit où
il y aurait des fragments; et tenant de la
main gauche le corporal par une extrémité
qu'il a soin de relever afin de faire tomber
les fragments sur la patène, il les ramasse
avec soin , prenant garde qu'il n'en reste
aucuu et que la manche de l'aube ne touche
point le corporal; pour cela il avaqce à deux
oii trois reprises la patène qu'il tient de la
main droite , sur le corporal, verë sa main
(1) La rubrique prescrit seulement de remettre la paliDo sur le corporal sans indiquer h quel endroit.
lu
MES
MES
U2
gînidic sans la pousser tout à fait vers les
esirémilés, de peur de rejeter les fragments
au lieu de les ramasser; il prend garde aussi,
en avançant la patène , de ne la pas faire
passer sous le pied du calice avec danger de
le renverser. Il prend ensuite de la main
gauche la patène tout près du même endroit
et de la môme manière (|u'il la tenait avec la
main droite , cl il la fait passer à deuK ou
(rois reprises sur le corporal vers sa main
droite.
15. S'il a consacré d'autres hosties sur le
corporal pour les distribuer à la messe , il
ne doit point ramasser les fragments de la
grande , jusqu'à ce qu'il ait distribué les pe-
tites aux communiants; il se contente de
faire passer la patène sur la partie du cor-
poral qui est devant le calice pour ramasser
les fragments qui y pourraient être, et il est
aussi à propos qu'il diffère de nettoyer la
patène jusqu'à ce qu'il ait donné la commu-
nion , si ce n'est qu'il y aperçoive quelque
fragment, lequel il doit mettre dans le calice
avec le précieux sang. « Si les petites hosties
qu'il a consacrées sur le corporal doivent
être conservées pour un autre temps , après
avoir pris le corps de Nolre-Seigucur, il fait
la gcnullexioii, et les met dans le ciboire ,
s'il est sur l'autel; puis il ramasse les frag-
ments, prend le sang de Notre-Seigneur » et
met ensuite le ciboire dans le tabernacle do
la manière indiquée ci-après, n. 22. Mais s'il
fallait tirer le ciboire du tabernacle pour y
mettre les hosties nouveller)ienl consacrées ,
il le tirerait seulement après avoir pris le
f précieux sang, et observerait en tout cela
es génuflexions prescrites au n. 18.
10. Après qu'il a recueilli les fragments
qui peuvent être sur le corporal , le prêtre
approche de lui, avec la main droite, le ca-
lice « sur lequel il porte la patène; la tenant
de la main gauche , il la nettoie soigneuse-
ment avec le pouce et l'index de la droite, »
les séparant pour cet effet , en sorte néan-
moins qu'ils soient toujours sur la patène
ou sur la coupe du calice. 11 se sert particu-
lièrement de l'index pour faire tomber les
fragments, passant ce doigt-là premièrement
à l'entour du bord , et puis sur le milieu de
la patène, laquelle il touche , non pas avec
le côté, mais avec le dedans du doigt. Dans
cette action, qu'on ne saurait faire avec trop
de soin, on lient la patène tant soit peu pen-
chée sur la coupe du calice, et en remuant
à propos le poignet de la main gauche, on
fait que la partie du bord que l'on nettoie
réponde toujours à la coupe du calice; on
commence par la partie du bord de la patène
qui est près du pouce et de l'index de la
main gauche , et après qu'on a nettoyé la
moitié du bord, rejoignant le pouce et l'index
de la main droite, on prend la patène entre
ces doigts et celui du milieu par le côté ou
elle a été déjà nettoyée, et ensuite de la main
gauche par le même côté, puis on achève de
nettoyer le reste du bord de la palène ; après
quoi on passe le pouce ou l'index à deux ou
trois reprises au milieu de li patène , ayant
soiu de pousser tout de suite les frasmenls
jusqu au bord pour les faire tuiuber daus le
calice, et de frotter doucemeut de temps en
temps ces doigts entre eux, non pas contre
le calice, alin qu'il n'y demeure aucun frag-
ment attaché, mais qu'ils tombent lous dans
le calice.
17. « Le prêtre, tenant de la main gauche
la patène sur le corporal, prend de la droite
le calice au-dessous-du nœud , le pouce et
l'index étant toujours joints ensemble , il dit
Culicein salutaris, etc. Tuis il lait le signe de
la croix avec le calice >■ tirant la première
ligne de haut en bas « en disant : Sanguis
Domini noslri, etc. » avec une inclination de
tête à ces mots , Jesu CItristi ; puis il remonte
un peu le calice pour coujjer la première
ligne au milieu par une ligne transversale
de gauche à droite , en disant, custodiat
animam mcam, etc. a Ensuite il prend tout
le précieux sang avec la particule de l'hostie
qui est dedans, tenant la patène sous la coupe
du calice » vers le haut de la poitrine et assez
proche du menton. 11 ne doit porterie calice
ù la bouche que trois fuis au plus , pressant
un peu à la On ses lèvres contre la coupe du
calice, afin qu'il ne laisse rien au bord des
espèces du précieux sang : il est plus conve-
nable de ne pas le lever et l'abaisser chaque
fois {Baldeschi) ; « si la particule de l'hostie
était demeurée au fond du calice » sans cou-
ler avec les espèces du vin , il est à propos
« (|u'il prenne du vin par-dessus, » même
jusqu'à deux fois (Direttorio di RiCi), plutôt
que de « la tirer avec le doigt jusqu au bord
du calice pour la prendre, «parce que, suivant
la rubrique, le vendredi saintrofliciant prend
la particule avec du vin seulement.
18. « Si quelqu'un désire communier , le
prêtre, ayant pris le précieux sang , remet
le calice sur l'autel sans y faire mettre du
vin pour la puriGcation , et le couvre avec
la pale seule sans le purificatoire. Ensuite, si
les hosties sont sur l'autel , il fait la génu-
flexion , et les met dans un ciboire ou un
autre vase, si elles n'y ont pas été mises dès
le commencement ; s'il y en a peu, il les met
sur la patène. » Mais si les hosties sont daus
le tabernacle, il l'ouvre et fait une génu-
(lésion; ensuite il tire le ciboire qu'il met
sur le corporal, et, ayant poussé la porte du
tabernacle, il découvre le ciboire, « fait une
seconde génuflexion et se tourne vers le
peuple, se retirant un peu au côté de l'Evan-
gile » et y tournant le dos , de façon qu'il soit
tourné à moitié vers le peuple et à moitié
vers le côté de l'Epttre; là « ayant les mains
jointes sans séparer le pouce d'avec l'index,
le servant ayant dit ConfiCeor, il dit tout haut
Miserealur vestri, etc., » au pluriel, quoiqu'il
n'y ail qu'une personne à communier; puis
il dit aussi au pluriel « Indulç/entiam, uhso-
lutionem, etc., faisant le signe de la croix
sur celui ou ceux qui doivent communier;
après cela il retourne au milieu de l'autel ,
fait une génuflexion, prend avec la maia
gauche la patène ou le ciboire où esl le saint
sacrement )> (si le ciboire n'a pas un cou-,
vcrcle fixé par des charnières , il esl bou de
tenir la patène contre la lige du ciboire pour
4i3
DiCTroNNAmr: des cérémonies et des rites sacres.
lu
recueillir irs parcelles qui pourraionl tom-
ber; pour tenir le tout plus farilement, on
peut purifier auparavant le pouee et l'index
de la ninin gaueho {Cennr Mont.). Il en est
niéine (lui, pour embrasser la lijie du ciboire,
séparent ces doigls sans les purifier, et les
rejoignent de sui(e); dans une communion
générale un prêtre en surplis peut tenir la
patène {BaUIeschi). « Il lire avec le pouce et
l'index de la main droite une liostic qu'il
tient un peu élevée sur le ciboire ou sur la
patène, » sans en séparer la main ; « et s'élant
tourné tout à fait vers les communiants au
milieu de l'anltl, >; ayant les yeux arrêtés sur
le saint sacrement qui! tient entre ses mains,
« il dit tout liant : Ecce Agnus Dei, ecce qui
tollil peccntamundi ; puis il dit du même ton
par trois fois : Domine, non sum (Ut/nus, elc, »
enlièremenl, et (oujoiirs au masculin, encore
qu'il ne doive comtnunier que des religieu-
ses ou antres personnes du même sexe.
19. Après cela, sans rien dire, «il s'ap-
proche de ceux qui doivent communier, com-
mençant par le côté de l'Epttre (si les com-
niunianls sont au côté de l'Kvangile , il doit
descendre et remonter par les degrés anté-
rieurs {S. C. 17oC );» chaque fois qu'il a
achevé un rang, il doit recommencer par le
côtéde l'Epîire; « il fait devant chacun d'eux
le signe de la croix avec l'Iiostie sur la pa-
tène ou sur le ciboire » tirant la première
ligne du haut en bas, et faisant le travers de
la croix en telle sorte qu^e l'hostie ne passe
point les limites de la patène ou du ciboire.
« Il dit à chaque fois : Corpus Domini noslri
Jesu Chrisli cuslodiat animam lumn in vitam
œlernam. Amm,r> faisant une inclination de
têle à Jesu Christi , s'il n'est déjà incliné ,
selon quelques auteurs : et achevant ces pa-
roles il donne le saint sacrement, ayant les
trois derniers doigts de la main droite re-
pliés en dedans; en posant l'hostie sur la
langue par le côté le plus éloigné de ses
doigts, il la fait avancer avec le pouce eu
reliranl un peu l'index, sans toucher la lan-
gue ni humecter ses doigts. 11 doit prendre
garde de ne pas la faire heurter contre les
lèvres, et encore moins con(re les dénis des
communiants , de peur (lu'il no s'en délaelie
des fragments; il ne doit pas trop éloigner
le ciboire des communiants , afin que les
fragments qui se détachent y soient reçus
dedans ou sur la patène; mais aussi il ne
doit pas le tenir devant la bouche des com-
muniants, de peur qu'en respirant ils ne
fassent tomber quelque hostie. Il est bon,
avant de faire ou après avoir fait le signe
de la croix avec la sainte hostie , de donner
un petit coup avec l'index sur le bord du
ciboire, afin que , s'il y avait quelques frag-
inenls prêls à se détacher de l'Iioslie , ils
tombassent dans le ciboire. Le [irêtre ne
doit pas retirer sa main (]ue l'hostie ne soit
entièrement dans la bouche de celui qui com-
munie. Lorsqu'on distribue longtemps de
suite la sainte communion, on ne doit point
frotter ses doigts du côté qui a touché l'ho-
stie contre un purificatoire qu'où tient de la
uiffiii «çaurhe, à cause qu'ils sont humectés
de salive ; on s'exposerait à faire tomber à
terre des fragments qui se seraient attachés
aux doigts; on devr.iit secouer ses doigts
dans le rilioire , les essuyer extérieuremeni
à un purificatoire autre que celui de la mes-
se, ou bien , comme le conseille saint Char-
les , retourner un moment à l'autel pour j
purifier ses doigts dans un petit v;;sc. Bal-
desclii ne veut rien de tout cela, parce que
ni la rubrique, ni le Rituel, ni aucun auteur
accrédité, dit-il, n'en font mention.
20. Il est à remarquer 1° que si le prêlre
est obligé de se servir de la patène pour
donner la communion à plusieurs personnes,
il est à propos qu'il tienne le pouce et l'index
de la main gaucho sur les petites hosties, de
peur que quelqu'une ne tf>mbe à terre;
2" qu'en donnant la communion il ne doit
faire ni inclination, ni génuflexion, quoiqu'il
passe devant le milieu de l'autel où b' saint
sacrement est exposé, ou quoiqu'on le porte
en sa présence aux malades, ou qu'on fasse
l'élévation à quelque autre autel qu'il ait en
vue; 3° que lorsqu'il dit la messe <à un autel
où il n'y a point ,1e tabernacle, s'il reslequel-
qiieg hostiesaprès la communiondu peuple, il
doit les prendre avant de purifier le calice,
comme aussi, quand, après la même action,
il trouve au fond du calice quelques gouttes
du précieux sang, il est à propos qu'il les
prenne avant de faire mettre du vin pour la
pMrifiiation ; 4° que la communion du peuple
se doit faire, autant qu'on peut, à la messe
après la communion du prêlre, suivant l'in-
tention de l'Eglise , qui paraît clairement ,
tant par les règles qu'elle a prescrites sur ce
sujet dans le Missel et le Rituel romain, que
par les oraisons qu'elle a ordonnées à la fin
de la messe pour tous ceux qui ont communié.
On peut néanmoins, selon le même Rituel,
donner la communion hors de la mess: pour
une cause raisonnable, comme serait l'infir-
mité ou les occupations nécessaires de ceux
qui défirent communier, ou même, suivant
le sentiment de plusieurs , le grand nombre
de communiants qui retarderait trop la fin de
la messe ))our ceux qui ne communient pas.
En cas qu'il la donne hors de la messe , il
doit observer ce (|ui est dit dans l'arlicle
suivant, n. 15; 5° que la communion du
clergé se fait près de l'autel et celle des laï-
ques au baluslre , ou du moins au bas des
degrés de l'autel.
21. >< La communion étant finie, il remonte
à l'aulel sans rien dire,» tcuaiil le pouce et
l'index de la main droite sur la patène ou
sur le vase où étaient les bosties; «il ne
donne aucune bénédiction, parce qu'il doit
la donner à la fin de la messe. Il ramasse
avec la patène les fragments qui pourraient
êlre sur le corporal, et la nettoie ensuite sur
la coupe du calice, comme il a été dit.» S'il
s'est servi du ciboire pour donner la commu-
nion, il le met après sur l'autel, frottant un
peu le pouce et l'index l'un contre l'autre
par-dessus le ciboire, et fait aussitôt la gc-
nudexioii ; puis il le couvre et le met daits le
tabernacle, qu'il ferme après avoir fait une
autre génuflvxioa. Le reste comme ci-dessus.
145
MES
MES
i + G
22. S'il doit purifier le ciboire (ce qu'il ost
à proji s de faire pour l'ordinaire de quinze
en quinze jours), il observe ce qui suit.
Aprùs avoir pris 1<! précieux sang, il tire le
ciboire du Inbei nacle et donne la communion
de la manière ci-dessus marquée, si quel-
qu'un désire communier; puis, s'il doit con-
sommer les hosties qui restent, il le fait en
ce moment; sinon il les met sur la patène,
avec le poure et l'index de la main droite;
il ramasse soigneusement tous les fragments
qui sont restés dedans, lesquels il ne porte
pas avec le doigt dans la bourbe, ni ne les
jirend avec la bourbe au bord du ciboire, ce
qui serait indécent et l'exposerait au danger
d'en perdre quelques-uns, mais il les fait
tomber dans le calice sur le vin (ju'il j' a fait
nietlre auparavant, afin que les fragments
ne s'altarbent point au fond. Puis, s'il est
nécessaire, il purifie le riboire avec du vin
qu'il loiirne dedans de toiis (ôtés, et le verse
après dans le calice. Ensuite, ayant essuyé
le ciboire avec le purificaloire, en sorte qu'il
n'y reste aucune humidité, il y met premièro
ment les nou^ elles hosties, s'il en a consacré,
et puis les vieilles, afin qu'elles soient distri-
buées les premières. linfin il couvre le ciboire
et le renlernie dans le tabernacle, observant
les génullexions prescrites au numéro précé-
dent. Ensuite il prend les fragments avec le
vin qui est dans le calice et fait l'ablution des
doigis et le reste à l'ordinaire.
ii.J. « S'il ne doit pas donner la communion
ni purifier le ciboire, dès qi\'il a pris le pré-
cieux sang, il dit loul bas san>i se retirer du
milieu de l'autel : Quod ore sumpsimus, etc.,
en présentant le calice au servant du côlé de
l'Epître sur l'autel» sans l'appuyer dessus,
pour y recevoir du vin; si le servant est trop
petit, on lui présente le calice abaissé hors
de l'aulel; puis il tourne le calice, en sorte
que le vin passe par les endroits où le pré-
cieux sang aura t(mchc, tenant la main gauche
avic la patène sur le corpora!; « il preiul le
vin» par le méuu' endroit du calice par où il
a pris le jirécieux sang, tenant la paléne au-
dessous du calice, comme quand il a pris les
espèces saciées; et pour n^connatlre plus
facilement l'emlroil par où il les a prises, il
serait à propos qu'il y eût une croix ou une
image gravée au pied du calice.
ik: Ensuite, ayant remis le calice et la pa-
tène sur le corporal, il prend le calice a>cc
les deux mains, l'environnant des six der-
niers doigts p.ir la coupe, et mellanl hs pou-
ces et les index par-dessus, puis il le porte
ainsi sur le coin de l'Epître, où «il reçoit
sur ces quatre doigts du vin cl de l'eau;» il
est bon de ne pas laisser verser beaucoup
de vin, pour que le purificatoire n'en soit
pas beaucoup taché lorsqu'on essuiera le
calice. Si depuis la consécration on avait
par hasard touché la sainte hosiie avec d'au-
tres doigts que les pouces et les index, ou
avec quelque autre partie de la main, il fau-
drait les laver exactement eu y recevant
l'alilution. «Durant cette action le prêtre dit
tout bas cette prière : 6'o»/;«s Cuuin, Domine,
ui'.od sumpsi, etc. ;» en la coutiuuaut il rap- -
porte le calice de la même façon proche du
corporal, et secoue légèrement ses doigis
dessus; puis laissant le pouce et l'index gau-
che au-dessus de la coupe, il prend le purifi-
catoire avec le pouce et l'index de la main
droite, il le met sur les mêmes doigts de la
gauche, et «les essuie tous ensemble en re-
tournant au milieu de l'autel, où il fait une
inclination de tète en arrivant. » l'our n'être
pas ennuyeux aux assistants, il est à propos
de ne pas porter le calice à la bouche plus de
deux fois, soit à la purification, soit à l'a-
blution.
iJ'i.all prend l'ablution au milieu de l'au-
tel,)' tenant le calice par le nœud avec la
n)ain droite, et le purificatoire avec l.i gauche
au-dessous du calice (les pouces et les iudex
étant séparés), a puis il essuie aver le purifi-
catoire ses lèvres et le calice,» qu'il nettoie
de la mém(> fnçon que nous avons dit ri-de-
yant à l'Offertoire; après l'avoir fait une fois
il tourne le purificatoire et l'essuie encore
une lois. Il le met ensuite hors du corporal
du côté de l'Evangile, comme il a fait en ar-
rivant à l'aulel. si le .Missel ne l'en empêche,
ou bien au cùlé de l'Epître.
21). «11 élend le purificaloire sur le calice,
avant ou après l'avoir mis hors du corporal;
il met dessus la patène el la pile, puis il plie
le corporal ; » preuantd'abord en même temps
les angles du côté du tabernacle, il élève el
secoue un peu la partie postérieure et les
côtés; ensuite il fait la même chose par-
devant, et plie celle partie la première;
l'ayant entièrement plié, «il le met dans l<i
bourse» qu'il laisse à la place du corporal,
jusqu'.î ce qu'il ail « couvert le calice avec le
voile; puis il met la bourse par-dessus el porte
ensuite le calice au milieu, comme au com-
luencement de la messe.» Il n'est pas périma
au servant d'une messe basse, fùt-il sous-
diacic, diacre ou prêtre, de préparer le calice
et ensuite de l'essuyer après les ablutions
comme il le ferait a une messe solennelle,
parce ()ue les rubriques s'y opposent (S. C.
1810); si la rubrique n'est quedireciive pour
ce qu'on fait avant la messe, c'est au moins
ici que tombe la délense. i V oy. ci-derant art.
i,n. o. et l'art. Cébémonul, /. i, c. -2'.).)
27. Remarquez que comme le célébrant
doit tourner l'ouverture de la bourse vers
lui, quand il marche en portant le calice
couvert, il doit avoir égard à cela lorsqu'il
remet la bourse sur le calice après la com-
munion; c'est pourquoi si le voile penJ éga-
lement des deux cotés et qu'il ne soit pas plus
beau d'un côté que d'un autre, il doit tourner
l'ouverture de la bourse vers lui, parce qu'en
partant de l'aulel il repliera le voile par-des-
sus la bourse, et prendra le calice par le de-
vant. Mais si le voile ne couvre que le devant
ou qu'il y ait quelque figure qu'il ne soit pas
à propos de replier par-dessus la bourse, il
tourne l'ouverture de la même bourse vers
la croix, parce qu'en parlant de l'aulel il
doit retourner le calice pour le prendre de ca
côté-là.
28. «S'il restait des hosties consacrées sur
l'autel dans un ciboire ou autre vase Jusqu'à
m
DICTIONNAIRl!: DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
4i8
la fin do la messe, il doit les laisser sur le
corporal sans le plier, si ce n'est la partie
antérieure, et «se comporter» comme lorsque
le saint sacrement est exposé, selon cc(]Mi
est dit ci-après, art. l'i, et a comme le jeudi
saint.»
VARIÉTÉS.
Première remarque. On a généralement
laissé intactes toutes les paroles du Canon
dans les nouveaux Missels. On a cependant
fait une petile addition au Communicantes:
c'est la particule que ajoutée au mot semper
de celte manière : Gloriusœ sempergue vir-
ginis Mariœ, au lieu de semper virqinis qui
est dans le Sacrainenlaire de saint Grégoire,
et d'anciens manuscrits français. Ces paroles
expriment la perpétuelle virginité de Marie,
comme dans le Confiteor... bealœMariœ sem-
per virgini... heatam Mnriam semper virgi-
nem. Voudrait-on traduire G/onoso" semper
virginis par : La glorieuse et toujours vierge
A/arie?N'est-il pas plus naturclel plus simple
de dire «la glorieuse Marie toujours vierge?»
Il no fallait donc pas ajouter la particule
gue, ce qu'on a cependant eu soin de faire à
tous les Cotumunicantes propres à certaines
octaves. Quant à celui de la Pentecôte, plu-
sieurs Missels mettent igneis linguis au lieu
de innumeris linguis qui est dans le Sacra-
nienlaire de saint Grégoire et dans le Missel
romain, d'après l'exemplaire approuvé par
Urbain VIII, ainsi que l'a déclaré la congré-
gation des Rites en 180i. Le plus grand nombre
des exemplaires portent innumeris linguis.
Deuxième remarque. Q\}!\\\i\ on dit la tiicsse
pour des époux présents que l'on doit bénir,
cette bénédiction se fait immédiatement après
le Pater, selon le Missel romain; il ne mar-
que pas coiument on doit tenir les mains,
mais il s'exprime ainsi : Dicit super eos se-
quentes orationes, ce qui suppose qu'on les
tient étendues comme à toutes les oraisons,
comme auPater qui précède immédiatement.
Les Missels français placent cette bénédic-
tion avant le Pax Dumini; avant de laisser
tomber dans le calice la parcelle de l'hostie,
on la dépose sur la patène; on la reprend
ensuite après la bénédiction; cela est moins
commode, et l'on n'eu voit pas la raison; la
prière particulière pour les époux paraît
aussi bien placée après le Pater. (C'est là
aussi qu'ils placent la bénédiction pontificale
à la grand'messe, après que le diacre, tourné
vers le peuple et tenant des deux mains le
bâton pastoral, a chanté : Humiliate vos ad
benedictionem, et que le chœur a répondu:
Deo gratias.) Ces mêmes Missels disent que
pendant l'oraison on lient la main droite
étendue sur les époux et les mains jointes en
disant: Deus Abraham avant la bénédiction.
Le Missel romain suppose aussi les mains
jointes à celte dernière prière, puisque c'est
immédiatement après Ite missa est.
Le Pontifical romain, à la messe de l'ordi-
nation, veut que les communianls répondent
Amen , quand l'évéque a dit custodint le, etc.
Le Missel et le Rituel ne séparent pas le mot
Amen; on en conclut que c'est au prêtre à le
dire; le Cérémonial de Lyon, celui de Gre-
noble le marquent ainsi , d'après l'usage ,
quoique le .Missel viennois et bien d'autres
veuillent qu'après ces mois Corpus Domini
nostri Je.?u Clirisii, le communiant fasse un
acte (le foi en interrompant le prêtre pour
dire Amen. Cette pratique est ancienne, mais
difficile; l'acte de foi est bien manifesté par
d'autres signes.
Plusieurs Missels disent que si le nombre
des hosties est insuffisant, on les divise en
deux ou trois parties au plus, retournant
pour cela à l'aulel; il faut lâcher de n'être
pas dans cette nécessité.
Les rubriques ne prescrivent pas au prê-
tre qui donne la communion de tenir la
patène de la main gauche pour recueillir
les parcelles (jui pourraient tomber; un linge
propre est destiné à celle fin. Cependant le
Cérémonial du pape (t. Il, p. 207) dit ([uc
ce sérail prudent : Esset lamcn seciirilus ,
quod... pnpa sinislra manu leneret patenam.
Le Cérémonial des évêqnes veut que le
sous-diacre la tienne. Selon le Pontifical
romain, à l'ordination, l'évéque tient la pa-
tène où sont les hosties prés de celui (jui
communie : Ori ejus supposila patena..
Il est donc très-conforme à l'esprit de l'E-
glise de tenir en même temps le ciboire et la
palèue entre lr>s doigts de la main gauche,
selon l'usage d'un grand nombre de diocèses
de France. Dans une communion générale
il est permis de la faire tenir par un prcirc
revêtu du surplis [GardelHni, n. l'JSO) ; l'étole
n'est pas nécessaire , puisqu(! le sous-diacre
tient ainsi la patène à la messe ponlificale.
Le Cérémonial de Toulouse conseille de se
servir de ciboires qui, outre le couvercle or-
dinaire, en ont un autre, doré en dedans et
fixé à un des bords par une charnière, que
l'on abat sur le devant du ciboire, pendant la
communion. Quelques-uns, pour plus grande
commodité, se servent d'une patène garnie
par-dessous d'un anneau , dans lequel ou
passe un doigt de la main gauche {Cérémo-
nial de Belley, 182o).
Quand le prêtre a achevé de donner la
communion et qu'il retourne à l'autel, s'il
n'y a plus d'hosties dans le ciboire ou sur la
patène, doit-il saluer l'autel au bas des mar-
ches? Il doit faire comme après avoir reçu
l'offrande du peuple, le cas paraissant exac-
tement le même, et comme lorsque étant assis
pendanl la grand'messe, il revient à l'autel,
c'est-â-diie qu'il fail la génuflexion sur la
plus basse marche. Si un autre que le célé-
brant prend le ciboire pour distribuer la
communion ou pour la porter à un malade
pendanl la messe, le prêtre qui la dit se met
à genoux conmie à la grand'messe, lorscjue
le diacre prend et remet le ciboire dans la
tabernacle.
AIlTICLt; XI.
De Communione et Oralionibus post coinmu-
nionem dicendis
(Uubri(|ues.)
1. Célébrante purific.ilo, dum calicem col-
locat in allari, liber .Missalis defertur per
miuistruui ad cornu Epistoise , et cullocatur
449
MES
MES
^SO
ut in Iiuioitu. Ipsc aufom minister g^nufle-
ctit juxia cornu Evangelii, ut in principio
missœ. Deinde celebraiis slans jiinctis mani-
hns ]vg\ltintipliontim qu;c dicitur Communia;
qua lecla, jnnclis ilidi-ni nianibus anlc pe-
clus, vadit ad médium allaris, it co osculato
vurtil se ad populum a manu sinisira ad
(li'xlerani, q\. A\ii'\\. Dominus vobiscum, o.\ pcr
raindcm viam redit ad librum , ac dicit ora-
liones post communionem, eodcm modo, nu-
inoro et ordine, ul supr.i diclœ sunt collcctte.
(Jiiibus finitis claudit librum et jun^cns ma-
nus ante pectus, revertilur ad médium al-
laris, ubi eo osculato verlit se ad populum ,
et dicit ut supra Lominiis vobiscutn; quo
dicto, stans junclis manibus anlc pectus
versus populum, dicit, si dicendum est, ftc,
«lissa c,s(, et pcr eamdcm viam revcriitiir ad
allare. Si vero non sit dicendum , dicto Do-
minus vobiscum, reverlitur codom modo per
eauidein viam ad mcdium allaris, ubi slans
versus ad illud, junctis ante pectus manibus
dicit Benedicamus Domino. lu rnissis aulcui
dcfunctorum eodem modo stans versus ai-
tare, dicit Requiescant i)i pacc.
2. In Quadragesima autcm, a ferla quarta
Cinerum usque ad feriam quartatn majoris
hebdomado!, in feriali officio postqnam ccle-
brans dixit orationes post communionem
cum suis solitis conclusionibus , antequam
ûical Dominus vobiscum , stans eodcm loco
ante librum dicit Oremus. Ilumiliate capita
veslra Deo , caput inclinans, et extensis ma-
nibus subjungit eadcm voce oj'ationem su-
per populum , ibidem positaui; qua finita ,
osculalur altare, et vertcns se ad populum ,
dicit Dominus vobiscum, et alia ut supra.
S.Dicto/^e, »nissa es(, vel Benedicamus Do-
mino, ut supra , celebrans anlc médium al-
laris slans junclis manibus super eo, et
capitc inclinato, dicit secreto : Placent tibi,
sanctaTrinilas, etc., quo dicto extensis ma-
nibus bine inde super altare positis, ipsum
in mcdio osculalur; tum erigens se, adbuc
stans versus illud, élevât ad cœlum oculos
et nianus, quas exlendit el jungit, caputque
cruci inclinans dicit voce inlelligibili : Bene-
dicat vos omnipotens Deus, et junctis mani-
bus, ac demissis ad terrain oculis, vertens
se ad populum a sinislro lalere ad dexlrum,
cxlensa manu dextera, junctisquc digitis et
manu sinistra infra pectus posita, seniel be-
nedicit populo , dicens : /"aier , et Filiusf,
et Spiritus sanctus. ^ Amen, et circulum per-
ficiens accedit ad cornu Evangelii, ubi dicto
Vominus vobiscum, ct^ Et cum spirilu tuo ,
pollice dexlro signans primum signo crncis
allare, seu librum in principio Kvangelii ,
deinde fronlem , os et peclus, dicit : Ini-
liumsancti Evangelii secundum Joannem ,
\el Sequentia sancti Evangelii, ut dicluiu
est in rubricis generalibus ; et i^ Ghria tibi.
Domine, junctis manibus legit livangelium
Inprincipio, vel aliud, ut convenit. Cum di-
cit : Et Verbum caro factum est, gcnuflcctit
versus cornu Evangelii, et surgens prose-
quilur ut prius; quo finito, minister stans a
parle Epislolao respondel Deo gratins.
h. Si celebrans in altari vertit fuciem ad
populum, non vertit se, sed slans ut eral,
benedicit populo, ut supra, in mcdio allaris;
deinde accedit ad cornu Evangelii , et dicit
Evangelium sancti Joannis.
5. Si celebravil coram summo pontifico,
cardinale et legato sedis apostolicœ, vel pa-
triarcha, arcbiepiscopo et episcopo in pro-
vincia, civitalc vol diœcesi sua existentc,
celebrans dicto : Placent tibi , sancta Trini-
tas , etc., dicit : Bencdicat vos omnipotens
Deus, et convertens se ad summum pouti-
flcem gcnuflexus, ad cardinalem vero et le-
gatum, vel alium ex supradiciis praelatis,
capile inclinalo, quasi licenliam benedicendi
pelons, proscquitur : Pater, et Filius f, et
Spiritus snnclus, bcncdiccns adstantcsa parte
ubi non adest ponlifex , cardinalis, legalus,
aut prœlalus prœdicli. Si autcm celebravil
coram palriarctia, arcbiepiscopo etepiscopo,
cxlra eurum provinciam, civitatem vel diœ-
cesim constilutis, eis absque alio respecta,
ul cœteris qui inlersunt, more consueto be-
nedicit.
(). Si aulem celebravil pro dofunclis, dicto
Placent tibi, sancla Trinilas, ut supra, et
osculato allari, accedit ad pornu Evangelii,
et dicit Evangcliuin sancti Joannis, praiter-
missa benediclione, qua; in rnissis defuncto-
rum non dalur.
7, Finilo Evangelio in fine missee , si cele-
bravil coram summo pontifico , cardinali el
legato sedis aposlolicae, vel patriarcha, ar-
cbiepiscopo et episcopo, convertit se ad il-
lum, coram quo ex praidiclis celebravil , el
facit revercnliam convenienlem. Si non ce-
lebravil coram aliquo prœdictorum, hujus-
modi revcrentiam pr.Tetermittit.
8. Quibus omnibus absolutis, cxstinguun-
lur per minislrunicandelîe, intérim sacerdos
accipit sinistra calicem, dexleram poncns
super bursam, ne aliquid cadat , descendit
anle infimum gradum allaris; el ibi in me-
dio vertens se ad illud, caput inclinai ( vel si
in eo est tabernaculum sanctissimi sacra-
menli, genuflectil) et facta reverentia, acci-
pit birelum a ministro, caput cooperil , ac
pr€8cedenle eodem ministro , eo modo quo
veneral redit ad sacrisliam , intérim diccns
aitliphonam Trium puerorum, et canlicuiu
Benedicite. Si vero sit diuiissurus parainenta
apud allare ubi celebravil, finilo Evangelio
prœdicto, ibidem illis se exuit, et anliplto-
nain Trium puerorum, cum c.inlico et aliis
oralionibus dicil, ut suo loco ponuntur
Des Oruisons après la communion jusquà la
fin de la messe el de la communion qu'on
donne hors de la messe.
(Tradoclion et développements.)
1. «Le célébrant , ayant mis le calice aa
milieu de l'aulei comme il a été dit ci-dessus,
joint les mains, » fait une inclination de léte
à la croix, « et va au côlé de l'EpItre, où il
lit tout baut l'antienne dite Communion; »
au temps pascal il ajoute à la fin un AlU"
luia. « Puis il retourne les mains jointes aa
milieu de l'autel, le baise, se tourne vers lu
peuple, et dit Dominus vobiscum. »
151
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
452
2. « Il revient au livre par le môme che-
min, et liil les oraisons qu'on npiielle [jost-
commnnions, de la même façon , en même
nombre et dans le même ordre qu'il a dit au
comnicncemcnl de la messe celles qu'on ap-
pelle collectes, ou siniplemcnl oraisons. »
3. « En Carême, depuis le mercredi des
Cendres jusqu'au mercredi de la semaine
sainle , lorsqu'il dit la messe de la fêric,
après avoir achevé les oraisons avec les
conclusions ordinaires, il dit aw même côlc
de rE[iilre devant le livre, Oremus, de la
manière accoutumée, avec une inclination
de télé à la croix, ajoutant ces paroles du
même ton de voix : Humiliate capila veslra
Z)eo, » pendant lesquelles il est encore in-
cliné vers la croix; s'étant ensuite redressé,
il poursuit l'oraison qui est après, tenant
les mains élevées et étendues comme aux
autres oraisons.
4. « Les oraisons et leurs conclusions étant
entièrement Gnies, il ferme le Missel » avec
la main droite, en sorte que l'ouverture du
livre regarde le calice. Mais s'il y avait un
autre évangile à dire que celui de saint
Jean, il laisserait le Missel ouvert, pour
avertir le servant de le transporter; « après
quoi il va, les mains jointes, au milieu de
l'autel » (il faut bien se garder de finir les
oraisons en y allant) ;« après avoir baisé
l'autel, il se tourne vers le peuple , et dit
Dominus vobiscwn; le clerc ayant répondu ,
El ciim spiritu tuo , il dit du même ton de
voix, les mains jointes, et toujours tourné
vers le peuple : lie, missa est , s'il a dit le
Gloria in excclsis au commencement de la
messe. S'il ne l'a pas dit, il se retourne vers
l'autel, et au lieu d'/te, missa est, il dit Be-
nedicnmus Domino. » Durant toute l'octave
de Pâques, il ajoute deux Alléluia à Vite,
missn est.
5. « Ensuite, ayant les mains jointes sur
Taule! cl étant médiocrement incliné, il dit
tout bas : Placeat tibi, sancta Triiiitas, etc.
La prière finie, il pose les mains sur l'autel
elle baise au milieu; puis s'étant redressé,
il lève les jeux au ciel, et sans joindre au-
paravant les mains, il les étend , les élève ,
les rejoint nussilôt devant la poitrine , et
dit en même temps tout haut : Bniedicat vos
omnipotens Dcus , accompagnant ces der-
nières paroles d'une inclination de tête à la
croix. Après quoi il se retourne vers le
peuple, ayant les mainsjoinlcs et les yeux
baissés, et lui donne la bénédiction , disant
du même ton de voix : Puler, et Filins \, et
Spirilus sanctus. »
6. Remarquez qu'en donnant celte béné-
diction, il tient la main gauche sur la poi-
trine, et qu'avec la droite étendue il forme
un seul signe de croix, tenant la main à la
hauteur de sou front, et un peu éloignée,
l'abaissant jusqu'à la poitrine en la rappro-
chant (Merali) , et disant ces paroles, Pain-,
et Filins; il dit les autres quand il forme le
travers de la croix , le petit doigt étant tou-
jours tourné vers le peuple qu'il bénil. Ou
peut donner à ce signe de croix sur le peu-
ple environ le double de l'étendue qu'on
donne à celui qui se fait sur le calice et sur
l'hostie pris ensemble.
7. Après qu'il a donné la bénédiction, « il
fait le tour entier et va au côté de l'Evan-
gile, où, ayant le corps droit et les mains
jointes, il dit tout haut : Dinninus vubiscMn.
Knsuite, avec le dedans du pouce de la main
droite étendue, la gauche étant posée à côlé,
« il fait le signe d(; la croix au commence-
ment du texte de riivangiie sur le livre ou
sur le carton, s'il y en a, sinon il le fait sur
l'autel , puis sur lui , comme au premier
Evangile, disant tout haut : liiitiian, ou Sc-
qucntia sancti Evaufjelii, et il poursuit le
reste les mains jointes. »
8. « Quand il dit : Et Verbum caro fnctum
est, il lait la génuflexion, tourné comme il
était, vers le coin de l'Evangile, » et non pas
directement vers l'aulel, tenant ccpendjnt
les mains appuyées dessus.
9. <i 11 achève l'Evangile au même lieu,
ayant le corps droit et les mains jointes; »
à la fin il ne baise point le livre ou le carton
et ne dit point : Per evangelica dicta, etc. S'il
s'est servi du livre, il le ferme avec la main
droite, de telle sorte que l'ouverture du livre
regarde le côté de l'Evangile et non pas le
calice; car en cette action on n'a égarl à
aucun mystère, mais seulement à la bien-
séance qu'il y a de fermer le livre de la main
droite plulôl que de la gauche (Gai'., Baul-
dnj, Diretturio).
10. On dit toujours l'Evangile de saint
Jean à la fin de la messe, si ce n'est quand
on fait l'olfice d'une fête qui arrive le diman-
che ou un jour de férié qui a un Evangile
propre; car pour lors on dit à la fin de la
messe l'Evangile du dimanche ou celui de la
férié, au lieu de celui de saint Jean. Néan-
moins, dans les églises cathédrales et dans
les collégiales où l'on dit deux messes hautes
le même jour, l'une de la fête et l'autre de la
férié qui a son Evangile propre, on prend à
l'une et à l'autre pour dernier Evangile celui
de saint Jean. De plus, quand la veille de
Noël se rencontre au quatrième dimanche de
l'Avent, on lit à la fin de la messe l'Evangile
de saint Jean, et non pas celui du dinjunche,
parce qu'il n'a pas été lu à l'office. En 1631,
la sacrée congrégation, consultée au sujet
d'un prêtre qui, ne pouvant dire l'Evangile
de saint Jean qu'en balbutiant, en substi-
tuait arbitrairement un autre, répondit qu'il
devait être suspens de la célébration de la
messe jusqu'à ce qu'il se fût accoutumé à le
bien prononcer [Merali, n. 2b8).
11. Il faut encore remarquer, touchant le
dernier Evangile, 1° qu'à la fin de la troi-
sième messe du jour de Noél on lit l'Evangile
du jour des Rois, Cum nnlus esset Jésus ; ±'
que le dimanche des Rameaux on dit aux
messes basses l'Evangile qui est marqué
pour la bénédiction des rameaux, et à la
messe solennelle on dil celui de saint J'-an;
3° qu'on ne dit point l'Evangile des vigiles
qui arrivent en Carême et aux Quatre-
ïemps, quoiqu'on en fasse mémoire à la
messe, parce qu'il n'a pas été lu à l'office;
k' qu'on ne dit jamais d'autre Evangile aux
4r;3 MES
mipssos votives et à celles des morts que celui
de saint Jean.
1-2. A|)i(^s (]uc le prétro a aciiové fEvaii-
^ilc, s'il s'étaii li.'iliillé à l'autel, il va au mi-
ii'ii de rautel, sehin quelques auli'urs [Me-
rati, etc.) ; et après avoir lait une inclinalioii
à la croix il revient au côté de l'Evangile
d'où il était parti, pour s'y déshabiller. <( 11
(lit en se désliahillaiil l'antienne Trium jiue-
rorum, ete., avec le cantique Jienedicite et
autres prières. Il double l'anlienne quand il
a dit l;i messe d'un oliice double, ou une
jnesse votive solennelle pour une aiTairc ini-
|iorliinl(>, » ou môme, selon queUiues-uns,
iors(iu'il a dit une messe des morts avec une
seule oraison. Au temps pascal il ajoute
Alléluia à l'antienne, Inrs mèn)e, selon quel-
ipies auteurs, (lu'il a dit la messe <los morts.
S'il doit se désliabiller ailleurs, comme il est
plus à propos, il va au milieu de l'autel, lait
une inclination de tête à la croix, et aviiut
relevé proprement sur la bourse la pailie du
voile (jui doit ôlre relevée, selon ce (jui a été
dit art. 10, n. ±1, « il prend le calice de la
main g.iuclie par le nœud, metlani la droite
sur la bourse, » et sans laire d'autre ii\rli-
nalion, il se tourne du côté de l'Epitre, et se
retirant un peu vers celui de l'Evangile, « il
descend .'lu bas des degrés. »
\'A. Etant descendu, « il l'ait une inclination
prol'onde à la croix ou une génullexiou sur
le pavé {S. C. 18J1), si le saint sacrement y
est; puis, ayant reçu sa barrette et s'étant
couvert, il retourne à la sacristie avec gra-
vité et modestie, comme il était venu, disant
tout bas raniienue Trium puerorum , avec
le cantique Beiicdicite, » et autres prières;
étant arrivé dans la sacristie, il Lit à la
croix la même inclination qu'il avait faite eu
sort.inl.
14. 11 met le calice à sa place ordinaire, de
la même manière qu'il était sur l'autel à la
Du de la messe; puis il ôte sa barrette et
quitte ses ornements, commençant par ceux
qu'il a pris les derniers et baisant ceux qu'il
a baisés en s'babillant, savoir, l'élole, le ma-
nipule et l'amict, prenant garde de ne pas
tirer l'aube par-dessus sa tête; mais après
avoir tiré la manche du bras gauche, et fait
passer une partie de l'aube par-dessus sa
tète, il tire ensuite la manche du bras droit.
lo. Quoi(iu'il n'ait pas loutlié le saint sa-
crenu'nl depuis la dernière ablution, il est
néanmoins à propos qu'il Une jcs mains si-
tôt qu'il est dcsbabillc. C'est une pratique
Irès-louable et insinuée par tous les auteurs,
dit Bakieschi. L'évcque le l'ait après la coui-
niunion : c'est, dit-on, pour que les mains
déposent en quehiue sorte une espèce
d'être sacré, avant de loucher dis choses
profanes [Merali, etc.). il convient de metTe
l'eau qui a servi à cela dans un lieu décent,
et même qu'on ait pour cet effet un essuie-
mains difl'érent de celui dont on se sert avant
de dire la messe. Eiilin il fait son action de
grâces avec la dévotion convenable a la
grandeur du bienfait qu'il a reçu dans cet
auguste mystère.
Iti. S'il donne la communion hors de la
MES
45i
messe, il doit observer les choses suivantes :
l°ll lave ses mains et prend un surplis et
une étole de la couleur de l'ofûce du jour
[Rit. rum.], à moins que ce ne fût le noir; il
peut aussi se servir d'une étole blanche, se-
lon ({uelques aul(;urs. Il faut qu'elle soit
pendante, à moins (|u'il ne lût revêtu d'uu
amiel et d'une aube; c.r alors il doit croiser
l'étole par devant. 2» 11 va ainsi à l'autel
avec modestie, la tête couverte, les mains
jointes illit. rum.), précédé d'un clerc (|ui
pot te la bourse avec un corporal et un puri-
ficatoire dedans, s'il n'y en avait point sur
l'autel, et la clef du tabernacle; ou bien le
prêtre porte lui-même tous ces objets, sur-
tout si le servant est un laïque {Baruffnldus
in Rit. rom., UnUieschi). 3' Arrivant au bas
des degrés, il donne sa barrette au clerc, fait
!a génullexion sur le pavé, et prie un peu de
teni()s à genoux sur le marchepied. 4° H
monte à l'autel, où il étend le corporal sur
la pierre sacrée, met la bourse au côté de
l'Evangile el le purilicaloire au coté de i'Epî-
tre, observant ensuite ce qui a été dit à l'ar-
ticle précédent, n. 18, 19 cl 20, touchant la
communion que l'on donne pindant la
messe. 5' Ayant achevé de distribuer la com-
munion, il remet le ciboir(; sur le corporal
el fait aussitôt la génullexion. Il peut dire
alors l'antienne 0 sacrum cunviiium, etc.,
avec le verset et l'oraison du saiiit sacre-
ment, ajoutant, au temps pascal et dans
l'octave du très-saint sacrement, les Alléluia
convenables, le clerc répondant quand il le
faut. 11 couvre le ciboire, après quoi il
trempe les doigts avec lesquels il a louché le
saint sacrement dans un petit vase où il y a
de l'eau, lequel doil êlre proihj du taberna-
cle du côté de l'Epître; un bien, à ion défaut,
il l(S lave au coin de l'Epître sur quelque
bassin, le clerc versant de l'eau, et il les
essuie avec le purilicaloire. L'usage est de
jeter dans la piscine sacrée l'eau de l'ablu-
tion , quoique, selon le Rituel romain, il
puisse la prendre lui-même, s'il a célébré,
ou la donner à ceux qui ont communie. 11
n'est pas, au reste, nécessaire de jeter cha-
que l'ois dans la |)iscinc l'eau de l'ablution :
on peut la laisser dans le petit vase, qu'on A
soin seulement de vider de temps en lem|)s
dans la piscine, afin (luc l'eau qu'il contient
soit toujours nette, aussi bien que le purifi-
catoire qui y est par-dessus, (ju'il faut pour
cela avoir soin de changer quelquefois (]' Le
prêtre, ayant essuyé ses doigts, ouvre le ta-
bernacle, y met le ciboire, fait la génullexion.
C'est l'ordre indiqué par le Rituel romain;
mais on peut supposer que cet ordre n'est
pas de précepte, puisqu'on le suivant il fau-
dr.iit encore prendre cette ablution si on a
célébré, ou la donner à ceux ijui ont com-
munie, ou la jeter dans la piscine, avant de
remettre le saint sacrement daus le taber-
nacle : on peut donc préférer l'ordre indiqué
dans le Cérémonial monastique et se puri-
fier Us doigls après la bénédiction, ou biea
avant, comme le veulent Merali et Baldeschi.
Ainsi, après avoir leruié le tabernacle, la
prêtre , s'ctaul puriilé les doigls , 1ère ks
m
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
m
yeax vers la croix, étendant et élevant en
uiéme temps les mains, qu'il rejoint aussitôt
devant la poitrine, et dit tout haut : Bene-
dictio Dei omnipotentis, accompagnant ces
paroles d'une inclination de tête à la croix
(/fn/desc/ti, etc.) ; après quoi il se tourne vers
ceux qui ont communié, ayant les mains
jointes et les yeux baissés, et leur donne la
bénédiction, disant du même ton de voix :
Palris, et Filii f, et Spirilus sancti descendat
super vos et tnaneal semper. 7° S'élant tourné
vers l'autel, il plie le corporal, le met dans
la bourse, qu'il donne au servant ou qu'il
porte lui-même {Baldeschi). Ayant fait une
inclination de tête à la croix, il descend et
se retire, comme il est marqué à la Cn de la
messe, n. 13. 8° S'il donne la communion im-
médiatement avant de commencer la messe,
ce qu'il ne doit faire que pour une cause
raisonnable, ou s'il la donne pour une sem-
blable cause incontinent après, il ne quitte
point la chasuble ni le manipule, mais il met
le calice du côté de l'Evangile, tire de la
bourse le corporal, qu'il étend au milieu de
l'autel, et pratique ce qui vient d'être pre-
scrit, ne manquant pas de donner la bénédic-
tion, comme il a été dit.
VARIÉTÉS.
Le Missel viennois n'ajoute pas Alléluia à
Vile, Missa est dans l'octave de Pâques; ce-
pendant les livres de chant grand in-folio
l'ajoutent à Benedicamus Domino.
ARTICLE XU.
DE LA MESSE DES MORTS.
En quel jour on peut la dire, ce qu'il y faut
observer.
1. On peut dire les messes des morts (ainsi
que les votives) tous les jours de l'année,
excepté les dimanches , les fêles doubles
(même transférées, S. C. 1665) et les jours
auxquels il n'est pas permis de faire un
office double. Ils sont assignés au premier
art., n. 3. Les prêtres qui font l'ofûce d'une
fête semi-double, s'ils célèbrent ce jour-là
dans une église cathédrale, collégiale ou pa-
roissiale, ou dans une église de religieux ou
de religieuses {S. C . 1702), dans laquelle on
fait publiquement l'office d'une fêle double,
ne peuvent point y dire une messe des morts,
selon le décret de la sacrée congrégation
du 2 juin IdOl. Certains réguliers peuvent,
les jours qu'ils font un office double, dire
la messe des morts, s'ils la célèbrent dans
une église où l'office n'est que semi-double,
si l'on y célèbre des obsèques, selon le dé-
cret de la sacrée congrégation du 23 août
170i {Gardellini, n. 3551). Dans un oratoire
privé, la messe doit s'accorder avec l'office
du célébrant (S. C. 1831) , et même ailleurs,
si la couleur de l'église convient à cet office.
Durant l'exposition du très-saint sacrement,
à l'occasion des prières des quarante heures,
on ne doit pas régulièrement dire des messes
basses des morts, vu le décret de la sacrée
congrégalioa du 2 décembre I684; quand
même elles seraient fondées et ordonnées par
testament, il est plus convenable de ne pas les
dire ni les chanter alors, vu le décret de la
sacrée congrégation du 27 avril 1697.
2. Dans une fêle double , même de pré-
cepte pour les fidèles, pourvu que ce ne soit
pas la l'été titulaire de l'église ou une fête de
première classe célébrée dans celte église
avec beaucoup d'appareil et de pompe exté-
rieure , on peut dire une messe haute des
morts, si le corps du défunt est présent dans
l'église sans être inhumé (5. C. 1808, Gar-
dell. n. 4358) , ou même sans qu'il soit pré-
sent, pourvu qu'il y ait dans l'église un signe
qui indique que le corps n'est pas inhumé
(5. C. 25 avril 1781). Aux jours de dimanches
et de fêtes d'obligation , même dans les égli-
ses où elles sont célébrées avec beaucoup de
pompe, pourvu que ces dimanches ou ces
l'êtes ne soient pas de la première classe [S.
C. 17i4) , et que l'on n'omette point pour
cela la messe principale ou conventuelle, on
le peut aussi selon le décret précité de l'an
1808. Si on a fait une sépulture le soir, on
peut chanter la messe le lendemain, si ce
jour-là n'est pas un double de première ou
seconde classe , ou un jour où la messe est
de précepte (5. C. 1816, Gardell. n. 1376).
Les trois derniers jours de la semaine sainte,
on ne peut que réciter l'office et les prières,
en présence du corps (S. C. 11 août 1736).
On ne doit pas non plus chanter, selon Me-
rati, une messe des morts en présence da
défunt le premier dimanche de l'Avent, lo
jour des Cendres, le premier dimanche da
Carême, celui de la Passion, et durant toute
la semaine sainte ; ce qu'il conclut de ce qu'il
n'est pas permis ces jours-là de chanter la
messe du titulaire d'une église qui y arrive-
rait, quoi(jue la rubrique le permette lors-
qu'il arrive à certains jours de première
classe. Quoique le corps du défunt soit présent
dans l'église, il n'est jamais permis de dire des
messes basses des morts aux fêles doubles,
même non chômées, selon un décret de la sa-
crée congrégation du 10 janvier 1693. Remar-
quez, l°quelesdoublesde première classesont
Noël, l'Epiphanie, Pâques avec les trois jours
précédents et les deux suivants, l'Ascension,
la Pentecôte avec les deux jours suivants, la
fête du saint sacrement, la Nativité de saint
Jean-Bupliste, la fêle de saint Pierre et saint
Paul, l'Assomption, la Toussaint , la fêle du
patron principal du lieu, celle du litre et celle
de la dédicace de l'église où l'on veut célé-
brer, commede celle à laquelle onappartienl.
Remarquez, 2° que les doubles de seconde
classe sont la Circoncision, la fêle du saint
Nom de Jésus, la fête de la sainte Trinité, la
Purification, l'Annonciation, la Nativité et la
Conception de Marie; la fêle principale de
chacun des douze apôtres ( excepté saint
Pierre et ceux qui seraient patrons ou titu-
laires, dont la fêle est de première classe ) ;
les fêtes des évangélistes, de saint Etienne ,
premier martyr, des saints Innocents, de
saint Joseph, de saint Laurent, de l'Invention
de la sainte croix, de la Dédicace de saint
Michel archange.
Remarquez , 3" que les doubles majeurs
sont la Transfiguration de Notre-Seigneur,
457
MES
MES
158
l'Exnilation de la sainte croix; neuf fêles de
M.iiic!, qui sont Noire -Dame des Neiges, 5
noûl ; la Visilalion, 2 juillet ; la Présenlalion,
21 novembre ; la lète 'lu saint Nom de Ma-
rie, dimanche dans l'ocluve de sa Nalivilé;
la l'ôtc de ses Douleurs, vendredi après le
dimanche de la Passion et troisième diman-
che de septembre ; Nolrc-Damc de la Merci ,
2'i- septembre ; la fêle du Mont-Carmel , 16
juillet; celle du saint Rosaire, premier di-
manche d'octobre ; la Conversion de saint
Taul, apôtre ; les deux fètcs de la Chaire de
saint Pierre ; la fêle de saint Jean devant la
porte Laline ; l'apparition de saint Michel ; la
félc de saint Barnabe, apôtre ; celles de sainte
Anne, saint Pierre aux liens, saint Joachim ;
la décoUalion de saint Jean-Baplisle ; la fêle
des patrons secondaires. C'est ainsi que ces
fêles sont classées dans les nouvelles éditions
du Bréviaire romain.
3. Le premier jour de chaque mois (hors
derAvenl,du Carême et du temps pascal)
qui n'est point empêché par un ofÙce double
ou semi-double, on doit dire dans les églises
cathédrales et dans les collégiales la messe
conventuelle des morts; savoir, la quoti-
dienne, avec les trois oraisons accoutumées.
S'il se rencontre en ce jour-là une fête sim-
ple ou une férié qui ail une messe propre ,
ou s'il faut reprendre la messe du dimanche
précédent qui n'a pu être dite, ni ne le peut
être en aucun jour de la semaine, alors on
doit dire deux messes hautes : l'une des morts
cl l'autre de la fête simple ou de la férié sus-
dite. On peut aussi dire la messe conven-
tuelle des morts, le lundi de cha({ue semaine,
auquel on fait l'office de la férié , même au
temps de l'Avent , mais non pas dans le
Carême ni au temps pascal; s'il arrive ce
jour-là une fête simple, ou s'il y a une messe
propre de la férié ou du dimanche précédent
qu'il faille prendre, on doit dire la messe du
jour , avec mémoire des défunts. Pour les
messes basses qu'on dit au premier jour du
mois, et au lundi de chaque semaine, il suf-
fit d'y faire mémoire des défunts par l'orai-
son Fidclium, dans les cas ci-dessus marqués.
4. Les anniversaires et les messes des
morts qu'on célèbre tous les ans au jour de
leur décès , pour accomplir leur dernière
volonté , peuvent se chanter, encore qu'en
ce jour il arrivai une fête double majeure
non chômée, selon les décrets de la sacrée
congrégation du 22 novembre 166'», et du 20
juillet 1669, le premier approuvé par Alexan-
dre Ml, et le second par Clément IX. Si le
jour auquel ces anniversaires sont fixés ar-
rive un dimanche, ou en quebjue fêle de
commandement, on peut les mettre au jour
suivant, selon le décret de la sacrée congré-
gation du 26 septembre 1608, ce qui a
aussi lieu pour le troisième jour, le sep-
lième et le trentième après le décès , aux-
quels certaines messes des morts ont été as-
signées par les fondations ou autres obliga-
tions des personnes décédées ; on peut les
transférer au jour suivant avec la même so-
lennité, selon le décret de la sacrée congréga-
Uou du 23 mai 1603. Lorsque l'anniversaire
Dictionnaire des Rites sacrés. U.
(il faut en dire autant des messes snsoitcs) est
transféré au jour suivant ou au jour pré-
cédent , il faut également dire à l'oraison ces
paroles : Cujiis anniversurium depositionis
diem commemoramus, d'après un décret de la
sacrée congrégation du 'i- mai 1668, quand
mêtne ces messes auraient été transférées à
quelques jours de là, d'après un autre décret
du.ï juillet l(i98. Lesanniversaires, ou autres
messes fondées, transférées à cause du di-
manche ou d'une fête d'obligation, au jour
suivant ou au jour précédent, peuvent y être
chantées , quoiqu'on y fasse une fête double
majeure non rhômée, selon le décret de la
sacrée congrégation du 'i mai 1686. Si l'on
voulait faire dans les messes fondées un
changement pour toujours, il faudrait avoir
recours à celui qui peut commuer les derniè-
res volontés , suivant la Clémentine , Quia
contingil. De Reliij. dom. Si l'anniversairo
fondé arrive au jour d'une fête double de la
seconde classe, on ne peut pas la chanter ce
jour-là, d'après un décretde la sacréecongré-
^;ation du o juillet 1698. On ne doit point non
plus chanter des messes dis morts dans l'octave
du très-saint sacrement, à moins que le corps
du défunt ne soit i>résent, d'après un décret
du 12 septembre 1671. On peut dans les égli-
ses de la campagne, pour satisf.iire à la dé-
votion des paroissiens, qui demandent sou-
vent dans le cours de l'année des anniversai-
saires pour leurs parents décédés, on peut,
dis-je, y chanter des messes de morts un jour
de fêle double mineure, pourvu qu'on chante
une autre messe de la fêle, là où il y a- plu-
sieurs ou du moins deux prêtres, pourvu
aussi que ce soit le véritable jour annuel de-»
puis le décès, d'après un décret de la sacrée
congrégation du 19 juin 1700. Pour ce qui est
des messes basses des morts; quoique fon-
dées, il n'est point permis de les dire aux fêtes
doubles, ni même de les transférer à un autre
jour suivant non empêché, à cause du préju-
dice que les âmes des défunts pourraient
souffrir de ce relarîleiïicnt ; mais on doit
appliquer la messe du jour poiir les défunts,
selon l'intention des bienfaiteurs, selon lo
décret de la sacrée congrégation du a août
1662, approuvé par Alexandre MI.
o. Les messes d'une fête double célébrées
à un autel privilégié à perpéluilé pour les
âmes du purgatoire leur appliquent l'indul-
gence, aussi bien que si on y avait célébré
des messes de morts, selon que l'exige la
teneur du privilège ; c'est ce qu'a déclaré
Alexandre Vil le 22 janvier 1667. Ce décret
d'Alexandre VII a été étendu même aux au-
tels qui ne sont privilégiés pour les défunts
que pour un certain nombre d'années, par le
décretde la sacrée congrégation approuvé par
Clément IX, le 23 septembre 166l>. Quoique
ces décrets d'Alexandre ^ II et de Clément IX
ne parlent que des fêles doubles , ils doivent
s'enlcndreégalement des dimanches, des jours
dans les octaves de Noël, de l'Epiphanie, de Pâ-
ques, de la Pentecôte, du très-saint sacrement
et de louslesaulresjoursde l'année, où, seloa
les rubriques, on ne peut pas dire la messe
des morts : c'est ce au'ont déclaré Innocent
15
!-9
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
KF, le \ mai IfiPS, et Clément XI, le 59 scp-
i. inbrc 1714. M.iis il s'.igil d'iiuleis fixes cl
non porlalil's, à moins ii'iiiu> concession spé-
ri.ile {S. R. C. 1841 K Un prélre cepenriant
ijui ferait en son p.irliculicr un office iloiil)le,
ne pourrait, pnur jouir du privilcf^e, dire la
messe des morts, quoi(|ue dans l'église dû est
l'autel privilégié, l'office ne fût point doub'e
en ce jour-là 5. 6'.). On ne doit point, au
reste, à rocea!>ion d'un autel privilégié qu'il
y a dans une église, y faire des ociaves pour
les niorls, sans un induit spécial du siège apo-
stolique,d'après ledécret de la sacréccongré-
gationdu 13aoûtl(iG7. Comme dans la conces-
sion d'un aulel privilégié pour les morts on a
cnninmede me'.tre celte clause, Dummodo in
Ecclesia lot missœ qxiolidie celebrenlur, on a
demandé si le privilège se perdait, ou du moins
était suspendu, lorsque ce nombre de messes
requis ne s'y célébrait pas, l'a causeque plu-
sieurs religieux étaient absents pour aller prê-
cher durant le temps de l'A vent et du Carême^
ou que les supérieurs les envoyaient célébrer
ailleurs, à raison de quelque fête ou funé-
railles; 2° à cause de la maladie des prêtres,
soit séculiers, soil réguliers; 3' lorsque ce
nombre de messes ne se célébrait pas dans
les églises séculières , à cause que les cha-
noines et les prêtres en étaient absents pen-
dant quelques jours el quelques mois. La sa-
crée congrégation du concile, le3août 1606, fit
celte réponse, confirmée par Cléiuent XI: Sa-
cra cotiijregalio Concilii censuil ad priinum,
quoad priinum parlcm pro tempore Advenlus
el Quadraçjesimœ , remanere suspensas , non
ttulcm in reliquis , dwnmodo raro conlingal.
Ad secundiitp, non remanere suspensas. Ad
tertiiim salis provisum in primo.
G. La messe qu'on doit dire au jour de la
mort ou de renlerrcmenl du pape, d'un car-
dinal el d'un évêque, comme aussi aux troi-
sième, septième et trentième jours d'après,
et au jour anniversaire, est la première des
quatre messes qui sont pour les morts, dans
le Missel, c'est-à-dire celle qui est pour la
commémoration de tous les défunts. Le jour
de la sépulture d'un prêtre et le jour anni-
versaire, on dit la première ou la seconde ,
pourvu qu'on dise l'oraison Dcus , qui inter
aposlolicos sacerdotes,clc. {S.C. 1752), avec
la Secrète el la Postcommunion corrcsjjon-
dantes, qui sont à la quatrième messe ; on ne
change point cotte oraison, quoiqu'il n'y soil
fail aucune mention du décès , ni des troi-
sième, septième et Ircntièuie jours, ni de l'an-
niversaire. Quant aux deux autres oraisons
propres Da nobis el Prœsla, qui sont mar-
quées pour l'évêque et pour le prêtre entre
les oraisons diverses pour les défunts, elles
peuvent servir de mémoires , quand on en
doit faire plusieurs, alin de les diversifier.
7. Pour toute autre per.sonuc, aux jours
susdits, et pour les prêtres, aux troisième,
septième el trentième jours, on doit dire
la seconde messe (lui est marquée pour le
jour du dér.ès ou de l'enterreincnl d'un ilé-
lunl, avec l'oraison propre à chacun de ces
jours, excepté le jour anniversaire des dé-
lunls non prêtres, auquel ou dit la troisième
460
messe qui est propre pour ce jour-là.
8. Hors des jours ci-dessus spécifiés au n.O,
on dit pour toutes sortes de personnes décé-
dées la messe ordinaire de> défunts, qui est
la quatrième, et au lieu de la première orai-
son, on en dit une autre conven;\ble à la per-
sonne pour laquelle on célèbre, avec les deux
suivantes, savoir, Deus veniœ largitor et
Fidrlium. On peut même dire pour seconde
oraison une autre oraison iiour les morts à
sa dévotion, pourvu ([ue la dernière soit l'o-
raison Fidelium [Vid. n. seq.). Si toutefois la
personne était décédée loin de l'endroit où
l'on célèbre, on peut dire, lorsqu'on a appris
la nouvelle de sa mort pour la première fois,
la messe propre au jour du décès ou de l'en-
terrement avec une seule oraison, savoir, si
ce n'est pas un prélre, celle qui est marquée
pour le troisième jour, omettant le mol ï'er-
Hum. On peut même alors chanter une messe
des morts un jour de fête double majeure non
chômée, d'après le décret do la sacrée con-
grégation du k mai 1686.
9. On ne dit qu'une oraison le jour de la
Commémoraison des moris, le 2 novembre,
comme aussi le jour du décès ou de l'enter-
rement, et les troisième, septième cl tren-
tième, avec le jour anniversaire, seulement
celui de la première année depuis le décès,
et non pas des années suivantes, à moins
qu'on ne le chaule par fondation ou avec
quelque appareil; aux messes des morts
qu'on chante le premier jour libre de chaque
mois, ou le lundi de chaque semaine auquel
on f.iit l'office de la férié, selon ce qui est
marqué au n. 3, on dit trois oraisons. Tou-
tes les oraisons (ju'on dit aux messes des
morts doivent être propres des défunts.
Quand on en dit plusieurs, la dernière doit
toujours être Fidelium; il est à la liberté du
prêtre de dire la Prose Dies irœ , ou de l'o-
mettre; mais quand on ne dit qu'une orai-
son, il y a obligation de dire la Prose.
10. ExCi'plé le jour du décès ou de l'enter"
remenl, el celui de l'anniversaire, on n'ex-
prime point dans les oraisons d'autres jours
que les troisième, septième et trentième. On
les compte ordinairement du jour de la dé-
position ou sépulture du défunt, comme on
le peut inférer de l'oraison propre à ces
jours-là, si ce n'esl que la coutume des lieux
l'interprète autrement. On exprime dans les
oraisons le nom du défunt quand cela est in-
diqué par la lettre N., savoir, aux oraisons
du jour du décès, du troisième, septième et
trentième, pour toutes sortes de personnes,
el au jour anniversaire d'un prélre, ou évê-
que, ou cardinal, même diacre.
11. Le jour de la Commémoraison des
morts, 2 novembre, les prêtres peuvent ap-
pliquer la messe pour quelque défunt en par-
ticulier, selon le décret de la sacrée congréga-
tion du 4- août 1663. On doit ce jour-là, lors-
que le corps d'un défunt est présent, célébrer
la messe du jour du décès, outre celle qu'on
célèbre pour tous les défunts, d'après un dé-
cret de la sacrée congrégation du 4 avril 1646.
12. La pratique de dire trente messes de
suilc pour les défunts, qui a été instituée ou
(Gl
MES
approuvée par saint (licgoiro le Grand (t.iv,
(// iloij. 5^5), n'a poiiil été (léfeiiduc par In sa-
crco cDiigiéiîatioii dos Uiirs, cotiiinc clli' l'a
(Ici laïc le 28 oclobrc 10^7, mais spulernent
liciili! inpsscs votives ilitïércntes (lui se Irou-
veiit à la fin de (luclqiies Missels sons ce ti-
tre : Missœ S. Grcijnrii pro vivis et defunctis,
et qui sont faussement attribuées à ce saint
doclciir, selon le décret de la sacrée congréga-
tion du 8 avril 162S. Or pour snivi-o en cela
l'usage approu\é de l'Eglise, on doit, 1° dire
durant trenle jours l.i messe pour les morts,
soit celle qui est propre aux défunis, soil
celle du jour, laquelle il faut dire à l'ordi-
naire lorsque les rubriques ne permettent
pas ce jour-là une messe de Hequiem. 2° Il
n'est pas nécessaire qu'un même prêtre cé-
lèbre ces trente messes, mais elles peuvent
être dites par plusieurs, savoir, une chaque
jour sans interruption (excepté les trois di-r-
niers jours de la semaine sainte), quoiqu'on
doive éviter l'allaclie superstitieuse au nom-
bre, la(]ucllc est défendue par le concile de
Trente [sess. 22, dccr. de Obscrv.). .'I' Si l'on
commence à dire ces messes dès le jour du
décès ou de l'enlcrrenient du défunt, il faut
observer ce qui est particulier aux troisième,
septième et Irenlième jours, comme il a été
marqué ci-dessus.
VAluiîTÉS.
Les Missels français n'admettent pas sans
nécessité des messes votives, les jours, même
simples, qui en ont une propre. Les statuts
diocésains y mettent des modifications que
rbacun doit connaître. La nouvelle rubrique
de Paris n'exclut pas de tout le Carême les
messes basses pour les défunts; p. i, n.l5, 25.
Le Missel viennois et celui du i'oulouse
indiquent la même messe |)our le pape, les
évêques et les prélres ; ils distinguent ces
personnes par les oraisons; mais ce ((ui est
élonnaul, c'est qu'ils distinguent rarchovê-
ijue d'un évêqne, et ne le distinguent pas du
pape; ils disent de l'un et de l'autre: Ad api'
cein scicerdiilii eveclum.
La dernière édition dos rubriques pari-
siennes et viennoises indiquent quelle messe
on doit dire tel ou tel jour après le décès ;
cclle^-ci ont cela de particulier, qu'elles font
mention du ncuvièmi! jour au heu du scp-
llèmc ; la Prose Dics irw n'y est prescrite ([ue
le 2 novembre. A Paris elle est prescrite à la
messe d'enlerretncul, au premier anniver-
saire et même aux anniversaires suivants,
quand on les célèbre avec solennité; on ne
la dit jan)ais à la messe quotidienne. La ru-
brique viennoise laisse la liberté; mais l'ar-
bitraire peut occasionner des muruuires de
la pari des fidèles.
AUTICLIÎ XIII
De his quœ omittunlur in missapro defunctis.
(Rul)riques.)
In missa pro defunctis anle confessionein
non dicitur psalmus JiuHca me, Deus, scd
pronuuliata antiphona Inlroibo ad allarc Dci,
et responso a ministro Ad Deum qui tœtifi-
cat, etc.. dicitur f Adjutorium nostritm, et
Confcssio, cum reliquis ut supra. Cum cele-
MES 462
brans ad altarc .nripit Introilum, non si-nat
se, sed manu dextra exiensa, facit signuai
crucis super librum, quasi aliquem bencdi-
cens. Non dicitur Glorin Patri, sed posl psal-
mum repclilur licqaiem wlernam; nec dicitur
Uona in cxcclsis, nec Alkluin, nec Jubé
nominn, hcncd'.cere, nec DominussiC in corde
mfo, née osculalur librum in fine. Non dici-
litr Credo, non benedicilur uqua in calicem
undenda; dicitur lamen oialio Deus, qui
liutmnœ subslnnliœ, etc. Cum lavai manus,
in fine ps.almi Lavabo in 1er innocentes , non
dicitur Gloria Patri. Ad Aijnns Dci, non di-
citur miserere nobis , cujus loco dicitur dona
ei.i requiem, nec tcrlio dona nobis pacem^^
ctijiis loeo dicilur dona eis requiem sempiter-
nain , nec perculilur pcclus. Non dicitur
prima oralio anle conimuiiionem , scilicet :
Domine, Jcsu Cliristc, qui dixisli apnstulis
luis, etc., nec dalur pax; in fine non dicilur
Ile, missa est, nec Bentdicamus Domino, sed
]{rquiescanl in pacc. Et non datur benediclio;
sed dicio Placent, et osculalo altari , dicitur,
ut supra, Jn principiu erat Verbum, clc. Alla
umnia ut in aliis niissis.
Ce qu'il faut omettre aux messes des morts.
(Trailuclioti et dével ppem'nts
1. Si le prêtre dit avant la messe les psau-
mes marqués pour la préparation, il doit
dire à In fin le Glorin Patri, et dans le temps
pascal Alléluia, parée que celte préparaiion
n'est pas une partie dc^la messe ni de l'office
des morts (Baldeschi); il doit, en s'habillant,
baiser l'amicl, le manipule cl l'élole.
2. Ayant dit/n(roi'fco ad altare Dei, « il (unel
tout le psaume Judica r.vcc le Gloria Patri,
ci dit seulement Adjrtlorium nostrum, etc.,
faisant lo signe de la croix, et il continue le
reste à l'ordinaire. »
■J. « .\ rinlrml, au lieu de faire le signe do
la croix sur lui, il le fait sur le livre avec la
main droite étendue,» sans le loucher, tenaiil
la gauche sur l'autel. {S. C. 181 (i.) «Il ne dit
point Gloria Patri, ujais il rc[ièl« Itequiem
œternm, etc. Il ne ùil point non plus le
Gloria in excclsis ni le Credo.
k. Après Munda cor meum, il ne dit point
Jubé, Domine, benedicere, ni Dominus sil in
corde meo ; il ne baise pas le livre à la fin do
l'Evangile, et nedit point Pcr evangelica,c[c. »
a. « Il ditroraisdu Deus, qui Itumanœ sub-
slanliœ ; mais il ne bénit pas l'eau. Il ne dit
point Gloria Patri, ni Requiem aternam à 1^
fin du psaume Lavabo. »
C. a .\. VAqnus Dei , il tient toujours les
mains jointes devant lui , sans les appuyer
jur l'autel, parce qu'il ne frappe point sa
poitrine; au lieu de Miserere nobis, il dit
Dona eis requiem, ajoutant la troisième fois
sempilernam. »
7. « Il omet la première oraison des trois
qui sont marquées avant la communion, et
il ne donne point la paix.»
8. «A la fin de la messe, au lieu d'//e,
missa est, ou Bencdicnmus Domino, il dit,
tourné vers l'autel et les mains jointes, Re-
quiescant in pace , » toujours au pluriel.
9. u 11 ue douce point la béuédictiou an
idi
dictionnairp: des ceremonii^s et des rites sacues.
/,ci
j)eiiple; mais après avoir dit Pincent cl baisé
i'aulol, il va les mains jointes au eôlé de
l'Evangile, où il dil celui de saint Jean, » et
jamais d'autre.
10. On peut, et il est même à propos de
donner aux messes des morts la communion
après celle du prêtre : c'est ce que prouve
Merati fort au long et par de très- bonnes rai-
sons, dans son Commentaire sur Gavantus;
il y démontre que la sacrée congrégation a
suspendu en 1711 son décret de 1701, où elle
avait répondu qu'il n'était pas permis de don-
ner la communion aux messes des morts. Il
fait voir aussi que le décret suivant, que quel-
ques auteurs ont rapporté du 2 août I70."j,
est supposé; le voici : 5f/cerrfos in missa de
Requiem nonpotest populo minislrare Eucha-
ristiam cxun particulis existenlibus inpyxide;
potest tamen minislrare particulasa se conse-
cratas in eadem viissa. D'où il conclut que
rien n'empêche de donner , durant une
messe de morts , la communion avec les
hosties consacrées à une autre messe; il
ajoute qu'on ne doit point donner la com-
munion avant de commencer la messe des
morts, ou à la fin de la messe. La con-
grégation, consultée de nouveau, a répondu
en 1823 qu'elle renvoyait la décision; d'où
l'on conclut qu'il faut se conformer à ce qui
a été fait jusqu'ici dans l'église où l'on cé-
lèbre, ou dans l'église cathédrale (Érnrrf('//)ni) ;
on peut du moins partout donner la commu-
nion avec des hosties consacrées à celle messe.
{S. C. 17il.) Urbain Mil a fait ajouter cette
rubrique dans le Missel propre des défunts :
Si qui sint communicandi, eos communicet
antequamse pwificel. On ne peut point hors
de la messe donner la communion avec des
ornements noirs.
VARIÉTÉS.
A Paris, à Lyon, à Grenoble, le prêtre met
la main gauche sur le livre à l'/niroU; selon
un décret de 181G, il faut la mettre sur l'autel
comme aux bénédictions.
ARTICLli XIV.
De la messe basse en présence du saint sacre-
ment exposé.
1. Il est très-convcnable de ne pas célé-
brer des messes basses à l'autel sur lequel le
saint sacrement est exposé {Cœrem. episc. l. i,
c. 12, n. 9); si on le fait, aussitôt que le cé-
lébrant entre au chœur, ou bien dans la ci)a-
pelle où repose le saint sacrement, d'aussi
loin qu'il l'aperçoit, il se découvre et donne
sa barrette au servant, s'il lient le calice,
sinon il peut la porter lui-même.
2. Lorsqu'il est arrivé à l'aulel, il s'arrête
devant le plus bas degré, et s'il porte sa bar-
rette, il la donne au servant, puis il se met à
deux genoux sur le pavé et adore le saint
sacrement, inclinant profondément la tête.
3. Etant monté à l'autel, il met le calice
au côté di; l'Evangile, et fait aussitôt la
génuflexion d'un seul genou ; ce qu'il observe
dans le reste de la messe toutes les fois qu'il
arrive au milieu de l'autel, ou qu'il le quitte,
ou qu'il passe par devant, ou qu'il se tourne
vers le peuple. Voici plus en particulier les
cas auxquels il doit faire cette génuflexion :
'i'. Après avoir accommodé le corporal et
le calice, avant d'aller ouvrir le Missel.
i3. Etant revenu au milieu de l'autel, avant
de descendre.
G. Lorsqu'ilest descendu au basdesdegrés,
avant de commencer la messe; plusieurs se
mettent alors mal à propos à deux genoux;
on doit le faire seulement in accessu et reres-
sti, a dit la congrégation des Rites en I8:ii.
7. Etant remonté à l'autel, avant et après
Ornmus te, Domine, etc.
8. Avant de dire Kyrie eleison.
9. Toutes les fois qu'il se tourne vers le
peuple pour dire Dominus vofnscum, ou chose
semblable, et lorsque ensuite il s'est retour-
né vers le milieu de l'autel.
10. Sur quoi il faut remarquer deux cho-
ses : la première, que s'il y a déjà quelque
temps que le prêtre est au milieu de l'aulel,
avant qu'il se tourne pour dire Dominus vo-
biscutn.on Orate, fralres, il doitbaiser l'autel,
puis faire la génuflexion, et ensuile se tour-
ner vers le peuple; mais s'il arrive d'un des
côtés de l'autel au milieu pour y dire Domi-
nus vobiscum, il fait premièrement la génu-
flexion, puis s'étant relevé, il baise l'aulel et
se tourne vers le peuple; la seconde, que
lorsqu'il dit Dominus vobiscum ou chose
semblable, il ne se tourne qu'à demi vers le
peuple, se retirant un peu au côté de l'Evan-
gile, pour ne pas tourner le dos au saint sa-
crement; étant retourné au milieu, il fait
une autre génuflexion. 11 fait aussi vers le
saint sacrement toutes les inclinations qu'il
devrait faire vers la croix.
11. Il la fait encore avant de dire Munda
cor meuiii, et après qu'il l'a achevé, quand il
va lire l'Evangile.
12. Après l'Evangile, lorsqu'il arrive au
milieu de l'autel.
13. Après l'oblalion de l'hostie, avant d'al-
ler au côté de l'Epître mettre du vin et de
l'eau dans le calice, et étant de retour au
milieu de l'autel avant l'oblalion du calice.
l'i-. Avant de laver ses mains et après, ce
qu'il fait hors des degrés ou du marchepied
de l'autel du côté de l'Epîlre, ayant la face
vers le peuple, s'étant auparavant tourné
de la droite à la gauche, afin de ne pas tour-
ner le dos au saint sacrement.
15. Avant de se tourner pour dire Orate,
fralres; et alors il ne fait pas le tour entier,
mais il revient par le même côté et fait la
génuflexion.
16. Après avoir pris la puriûcalion, i(
fait la génuflexion, prend le calice, va au
côté de l'Epîlre recevoir l'ablution des doigts
à l'ordinaire, se tournant le plus qu'il peut
vers le saint sacrement {Baldescfii, etc. );
étant revenu au milieu, il fait la génuflexion
et prend l'ablution de la manière acioulumée.
17. Après avoir accommodé le calice, avant
d'aller au côté de l'Epîlre dire l'antienne
appelée Communion, il l'ait la génuflexion.
18. Après avoir lUiJte, Missa est, ou s'il
faut dire Benedicamus Domino, après Domi-
nus vobiscum, il fait la génuflexion cl le dit
la face tournée vers l'autel.
465
MES
MES
4â(i
10. Pour donner la bénédiction, il baise
l'autel , et dit : Benedicat vos omnipotens
Vms, sans incliner la tétc, parce que aussitôt
après il fait la génuflexion , et s'étant retiré
un peu au cdté de l'Evanuile, il poursuit :
Pater, et F(7ù<st, et Spiritus sanctun; après
quoi il n'achève pas le tour, et ne retourne
pas aussi au milieu de l'autel, mais au coin
de l'Kvangile, où, sans faire la génuflexion,
il dit le dernier Evangile à l'ordinaire.
tiO. Il ne fait pas le signe de la croix sur
î'autcl, selon la rubrique du jeudi saint, mais
sur le livre ou sur le carton, s'il y eu a un,
et sur lui.
21. A ces paroles : Et Verlium caro faclum
est, il fait la génuflexion un peu tourné vers
le saint sacrement; ce qu'il observerait en-
core au premier P>angiie et même à l'Ept-
tre, s'il arrivait qu'il y prononçât quelques
mois auxquels il fallût faire la génuflexion.
22. L'Evangile étant dit, avant de prendre
le calice pour s'en aller, il fait la génuflexion,
et en descendant il prend garde à ne pas
tourner le dos au saint sacrement.
23. Etant descendu au bas des degrés, il
fait la génuflexion à deux genoux sur le
pavé, comme en arrivant, et ne reçoit sa
barrette qu'au même lieu où il l'a quillée;
puis il se couvre et s'en retourne à la sacristie.
2i. S'il donne la communion durant la
messe, lorsque tenant entre ses mains le
saint sacrement, il dit : Ecce Agnus Dei;
il a, connue à l'ordinaire, le dos tourné au
milieu de l'autel.
2a. Ou doit observer tout ce qui vient
d'être dit lorsque le saint sacrement est ex-
posé, quand même il serait voilé ou renfermé
dans le ciboire, selon un décret de la sacrée
congrégation des lliles, du 22 décembre 1752.
VARIÉTÉS.
Quand on vient au milieu de l'autel, la
première chose à faire, c'est la génuflexion.
La rubrique viennoise manque à celle règle,
disant qu'après avoir lu la Communion, ou
baise l'autel, puis on fait la génuflexion.
On pourrait croire qu'il faut se placer
hors de l'autel pour recevoir la dernière
ablution comme pour le lavement des mains;
mais il y a de la difl'ércnce entre ces deux
cas. Il faut se laver les mains hors de l'aulcl
parce que la rubrique romaine du vendredi
saint le marque ainsi : Aliquantuhim extra
altare in cornu Epislolœ ; la congrégation
des llitesl'a déclaré en lti82. S'il fallait rece-
voir la dernière ablution dans la même
posture, la rubrique romaine du jeudi saint
le marquerait ; son silence prouve le con-
traire. Les autres rubriques viennent à l'ap-
pui de cette décision. Elle est aussi fondée
sur ce que le calice doit être sur l'autel au-
tant qu'il est possible, quand on reçoit les
ablutions.
ARTICLE XV.
De la messe basse qu'on célèbre devant le sou-
verain pontife ou im cardinal en quelque
lieu que ce soit, ou devant un nonce et lé-
(jat apostolique dans les lieux de sa léga-
tion, un archevêque dans sa province, un
ivêque dans son diocèse, et un abbé bénit
dans S071 monastère.
1. «Le prêtre allant à l'autel pour célébrer
devant un des prélats que nous venons de
nommer, s'arrête au lieu convenable; il lui
fait une inclination profonde,» la tête décou-
verte, s'il ne porte pas le calice, ou s'il le
porte, il lui fait une inclination médiocre
la tête couverte; puis il salue l'autel au mi-
lieu et y monte. (Si tout est prêt sur l'aulel,
il ne va pas au milieu pour le saluer.) H est
plus à propos que le calicr; et le Missel soient
préparés sur l'autel, et même que le célé-
brant y arrive avant le prélat, l'attendant
sur le pavé au côté de l'Evangile (si la place
du prélat n'est pas de ce côté), la face tour-
née vers le côté opposé. (Baldeschi.)
2. Si le prélat est arrivé avant lui, après
avoir préparé le calice et le Missel, s'ils ne
l'étaient déjà, il descend au bas des degrés du
côté de l'Kvangile, supposé que le prélat soit
au milieu de l'autel ou au côté de l'Eplire,
« et il se lient debout tant soit peu tourné
vers le prélat, jusqu'à ce qu'il lui fasse signe
de commencer» {Rub. miss. p. ii, tit.'S,n.2),
ou bien sans attendre ce signe, si ce n'est
pas l'usage (Baldescln), «ensuite le célébrant
fait une inclination profonde au prélat sans
changer de place, puis il se tourne vers l'au-
tel et fait aussi une inclination profonde à
la crois, ou la génuflexion si le saint sacre-
mont y est, et commence la niesse. S'il devait
célébrer devant le souverain pontife, il at-
tendrait sa bénédiction, à genoux sur le pavé,
tourné vers lui.» {Rubr., ibid.)
3. «Au Confiteor, au lieu de dire vobis,
frntres, et vos, fratres; il dit tibi, Pater, et te,
Pater, s'inclinanl profomlément vers le pré-
lat, faisant la génuflexion si c'est le pape.»
{Ibid., n. 8.) S'il y avait plusieurs prélals,
l'usage est de dire au pluriel, vobis, Patres,
et vos Patres.
4. Après avoir dit Oremus, il fait une in-
clination profonde au prélat (une génuflexion
au souverain pontife), et va au milieu de
l'autel, devant le plus bas degré, où il com-
mence l'oraison Aufer anobis, etc., en mon-
tant les degrés, et continue le reste à l'ordi-
naire, excepté ce qui est marqué ci-après.
5. A la On de l'Evangile, il ne dit pas, Per
evangelica dicta, et ne baise point le livre,
parce qu'il doit être porté au prélat par son
aumônier, s'il est en surplis, ou par le clerc,
comme il sera dit en son lieu. S'il y avait
plusieurs prélals, ou ne porterait le livre
qu'au plus digne; s'il étaient tous égaux en
dignité, on ne le porterait à aucun, et le
prêtre ne le baiserait pas. C'est le célébrant et
non l'évêque qui bénit l'eau. {Cierein. episc.
l. I, c. 30, n. 3).
6. Après l'Agnus Dei, si ce n'est pas une
messe des morts, le célébrant ayant dit la
première oraison, baise l'autel au milieu, et
ensuite l'inslrumenl de la paix qui lui est
présenté, disant Pax tecum. S'il y a plusieurs
prélats, on commence par donner la paix au
plus digne, et s'ils sont tous égaux, on com-
mence par celui qui occupe la première place,
ou qui est le plus près de l'autel
467
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACJŒS.
4«D
7. « Après avoir dit Sencdicat vos omnipo-
tens Dcus, ri s'être lourné, il fail une incli-
nation profonde au prélat (uiio génufloxion
au souverain ponlifc), comme lui ilrniiiiid.iiit
permission de bénir, et puis il poursuit :
Pater, et Filins-];, et Spiritus sancius , don-
nant la bénédiction du côté où le prélat n'est
/las ; » s'il est tiu milieu, le prêtre bénit le
côté de l'Evangile. [Baldcschi.)
8. Sitôt qu'il a achevé le dernier Evan-
gile, « il se tourne » au môme lieu où il l'a
dit, « vers le prélat, et lui fait une inclina-
tion profond', comme au commcnceuuînt de
la messe. » [Ruhr. miss. tit. 12), et attend là
qu'il soit parti. [Baldeschi.)
9. S'il ne part pas encore, le prêtre va au
milieu, prend le calice, descend, salue l'au-
tel et le prélat, se couvre et retourne à la
sacristie.
10. S'il célèbre devant un légat hors du
lieu de sa légation, un archevêque hors de sa
province, ou un évêquc hors de son diocèse,
mais que ce soit dans une chapelle domesti-
que, il observe tout ce qui vient d'être mar-
qué; mais si c'est dans une église publique
qu'il célèbre devant eux, il fait tontes les ac-
tions de la messe comme s'il n'y avait aucun
prélat , si ce n'est qu'il peut leur faire pré-
senter l'instrument de la paix, et les saluer
d'une inclination médiocre avant et après la
messe, si c'est la coutume. Il peut aussi O'b-
server la même chose quand il célèbre la
messe en présence de quelques grands prin-
ces ou princesses ; si en quelque lieu l'usage
est de présenter l'Evangile à baiser aux hom-
mes de cette qualité, on leur doit porter un
autre livre que celui dont se sert le prêtre, le-
quel baise toujours le sien à l'ordinaire ; mais
ilneiefauljamaisprésenleraux femmes, ni au
seigneurdulieu,nià un commandeur de Mal-
te, selon le décret de la sacrée congrégation
du 17 septembre 1611, ni même à un vicaire
apostolique, s'il n'est évéque, d'après le dé-
cret du 8 mars 1813 ; dans celui du 2 septem-
bre i;^o9, il est établi que si l'évêciue assiste
à une messe célébrée pontificalement par un
abbé, on lui doit faire baiser le livre des
Evangiles, s'il est l'évêque diocé-.ain. Pour
ce qui rrgarde les rois et les reines, et au-
tres princes souverains, on doit suivre la
coutume louable des lieux, qu'on peut ap-
prendre de leurs chapelains.
VAniÉTÉS.
Les Missels français ne supposent pas
qu'on se place au côté de l'Evangile ; il fau-
drait le faire si l'évêque était devant le milieu
de l'autel.
Les rubriques parisiennes et viennoises
veulent que le célébrant baise le livre de
l'Evangile après l'évêque. Celles de tienne
veulent que l'évêque bénisse l'eau; ceci est
contraire au Cérémonial des évoques, ch. 30,
n. 3. Saint Liguuri décide qu'on doit s'en ab-
stenir, et le silence des autres auteurs cou-
firme sa décision, dit M. Caron.
ARTICLE XVI.
Sommaire des cérémonies de la messe bn^se.
U y a trois sortes de révérences en géné-
ral. La première s'appelle prostration , qui
se fait en prosternant tout le corps à terre;
ce que le célébrant avec les ministres sacrés
pratii]uent le vendredi saint au comnicnce-
nient de l'office et le samedi saint pendant
qu'on chante les litanies. La seconde est la
génuflexion que le prêlre fait ordinairement
d'un seul genou et quelquefois de tous les
deux. La troisième est l'inclination , dont il
y a trois espèces. La première est l'inclina-
lion profonde, pour laquelle le prêtre baisse
la moitié du corps, en sorte qu'il puisse tou-
cher les genoux de l'extrémilé des mains; la
seconde, l'inclination médiocre qu'on fait en
courbant à demi la tête et les épaules; et la
troisième, l'inclination de tête, qui est de
trois sortes ; savoir , la plus grande , la
moyenne et la plus petite. La plus grande in-
clination de tête se fait en baissant la tête sur
le devant, et penchant aussi tant soit peu les
épaules. L'inclination de tête moyenne se fait
en baissant la tête notablement sans pencher
les épaules. La plus petite inclination de télé
consiste à baisser légèrement la tête.
Inclinauoii de lêlc.
1. Le prêtre fait la plus grande inclination
de tête, quand il a accommodé le calice au
milieu de l'autel, avant d'aller revoir les si-
gnets du Missel au côté de l'Epîlre, et quand
il y est revenu avant de descendre (Ruhr,
miss.) ; dans la suite de la messe, quoiijue la
rubrique ne prescrive pas cette inclination,
si ce n'est quand le prêtre transporte lui-
même le Missel, il convient qu'il la fasse
toutes les fois qu'il va au milieu de l'autel
ou qu'il s'en retire, ou qu'il passe par devant,
si la rubrique ne l'oblige à quelque antre in-
clination plus grande, ou à baiser l'autel.
2. Au Gloria Putri du psaume Judica; à
celui (le l'Iniroïl, et celui du Lnvaho.
3. Pendant le Gloria in excclsis , à ces
mois ; Deo ; Adoramus le; Gratias aç/imus
tibi; JesH Cliriste; Suscipe deprecationem
noslram;Jesn Christc.
k. Toutes les fois qu'il dit Oremus.
o. An saiotnom de Jésus.
6. A ces mots du symbole : In jinum
Deum ; Jcsitm Christum ; Simul adoi'atur.
7. A ces deux mots de la préface, Deo noS'
tro, après Gratins agmmis.
8. Aux deux Mémento, il demeure la tête
inclinée durant la mémoire mentale des vi-
vants et celle des morts.
9. A libi gratias aijens, tant avant la con-
sécration de l'hostie qu'avant celle du calice.
10. A Per cumdem Christum, avant Nobis
quoque peccaloribus.
11. En Carême à Humiliate cnpilavestra.
12. En achevant ces paroles, Benedicat vos
omnipotens Deus.
Pendant que le saint sacrement est exposé
sur l'autel, on fait vers lui toutes ces incli-
nations , on les ferait vois la croix s'il n'était
pas exposé, excepté à l'Evangile; alors ou
les fait veis le livre dans tous les cas.
Le prêtre fait l'inclination de tête moyenne
au nom de Mario ; il fait la plus petite incii-'
nation de télé aux noms des saints dont il dit
la messe, ou desquels il l'ail méuioire par
469
MES
obligation, et non a volonté, ni à une niesso
des morts, et enfin à celui du pnpe ; on fait
toujours vers le livre ces deux sortes d'incli-
nations.
Iiicliiialion niéiliocro :
1. A Deus Iti conversus, jusqu'après Ore-
r/ius de l'oraison Au fer a noOis.
■2. A l'oraison Oiamus le, Domine, étant
arrivé à l'autel.
3. A Jn spiritu liumilitnlis.
h. A Suscipe, sancta Trinilas.
5. A SiincCus, jusqu'à lienedictus exclusi-
vement.
G. Lorsqu'il profère les paroles de la Con-
sécration.
7. A Agnus Dei, jusqu'à la fin.
8. Aux trois oraisons avant la Communion.
9. A Domine, non sniii dir/nus, et pendant
qu'il communie sons l'espèce du pain.
10. A Placent lilii, sancla Trinilas, jusqu'à
la fin de cette oraison.
lucliuation profoiiJi; •
1. A la croix de la sacristie, lorsqu'il part
pour aller à l'aulel.
2. Arrivant à l'autel, s'il n'y a que la croix
dessus.
3. Etant descendu do l'autel, avant de
commencer lu messe , si le saint sacrement
n'y est pas.
11. Disant le Confileor, et jusqu'à ce qu'il
ait répondu Amen, après que le servant a
achevé Miscrcalur lui, etc.
5. A Munda cor meum; Jubé, Domine, hc~
nedicere : Dominas sit, etc.
G. A Te ii/iiur, au commencement du ca-
non, jusqu'à pclinms.
7. A Supplices le roijamus, 'jusqu'à, ul que t-
(juot inciusivemeiil.
8. \ la liu de la messe au bas des degrés
avant de prendre sa barrette, s'il n'y a point
de tabernacle où repose le saint sacrement.
9. Arrivant à la sacristie, devant la croix.
10. 11 esta reiiiarciuer, touchant les diiïé-
rcnles inclinations ci -dessus rapportées,
qu'mcore que les rubriques du Missel seiii-
blent ne pl■e^erirc (lu'nue inclination de lote,
lors(iuc le prêtre prolére les paroles de la
consécration, el quand il dit [ Aijmis Dci, et
J'iaceal tibi, sancta Trinilas, néanmoins on
infôre d'ailleurs avec raison <]ue cette incli-
nation de tète doit élre aeeou)p. ignée de celle
des épaules, qu'on appelle médiocre : c.ir,
pour la preniicre, il est évident que le prélrc
ne peut avoir les coudes apptiyés sur l'autel,
comme la rubrique le prescrit au même lieu,
sans pencher aussi les épaules, à moins que
l'autel ne fût très-haut ou le piètre lrès-(ie-
tit ; et pour les deux autres, la rubrique in-
sérée dans le canon, disant absolument que
le prêtre est incliné ou qu'il s'incline aux
susdites paroles, l'ail assez connaître par là
qu'elle ne restreint pas cette inclination à
celle de la tête, mais qu'elle entend parler de
l'inclination médiocre , qui est ordinaire-
ment exprimée par le nom commun d'incii-
uation. On infère aussi que l'inclination de
léte (jui est prescrite par la ruliri(ine, lors-
que le prêtre se relire de l'auiel après la
uiessc, doit être accompagnée de celle des
MES 470
tpaules et du corps, qu'on appelle profonde ;
vu que 1,1 raison et l'usage reçu requièrent
une même inclination en quittant l'autel
qu'eu y arrivant : or, selon la rubrique du
Missel, le prêtre s'incline profondément ar-
rivant à l'autel, et révê(|ue même, revêtu
ponlificalemcnl, fait dans la même occasion
une profonde révérence à l'autel, selon leCé-
rém. I. H, c. 8. Cependant il suffit de faire ce
que dit littéralement la rubrique dans chaque
circonstance. (S. C. 183t.)
Le célélranl fail le signe de la croix sur lu: :
1. Au commencement de la messe, disant
In nomine Palris, etc.
2. .\ ces mots, Adjutoriitm nostrum
3. A InduUjenliam.
h. A V Introït, excepté aux messes des
morts, dans lesquelles il le fait sur le Mis-
sel, sans le toucher.
5. A la fin du (iloria in cxcelsis.
G. Aux deux Evangiles, il le fait avec le
pouce de la main droite, au front, à la bou-
che et sur la poitrine.
7. A la fin du Credo.
8. A la fin de la préface, disan(, Beneaic-
tus ijui venit, etc.
9. A ces paroles du canon, omni benedic-
tione ccclesti, etc.
10. A ces paroles, da propitius pacem, etc.
du Libéra nos, avec la patène.
11. Disant Corpus Domini nostri Jesit
Christi, il le fait avec le saint sacrement ; et
avec le calice, disant, Snnguis Domini, etc.
Il étend les mains et les rejoint cnsiiilc :
1. A Oremus, toutes les fois qu'il le dit,
même avant Aufer n nobis.
2. .\ ces mots Gloria in excclsis, les joi-
gnant A Deo.
•f. A Dominus vobiscum , toutes les fois
qu'il le dit tourné vers le peuple, ce qui ar-
rive (|uatre fois: 1" Avant les oraisons;
2' jiv.int l'offertoire; 3° avant les oraisons
diies poslcommnnioiis ; 't-" avant Ite, tnissa
est, ou licnedicumus Domino, ou Ilequiescant
in pctce, selon la qualité de la messe.
4. A ce mut Credo, les rejoignant ensuite
à in iinum Deitm.
5. A ces mots Orale, fratres.
C. A Veni, Sanctificafor.
7. A Sursum corda, il élève les mains jus-
qu'à la poitrine, et un peu plus haut à UrO"
tins ayamus, selon le Cérémonial du pape.
iS. A Te igilur, au commencement du Ca-
non.
9. A l'un et à l'autre Mémento.
10. A fiai dileclissimi Filii lui.
11. A Uenedicat vos omnipotetis Deus, les
joignant à Deus.
Dans tous ces cas, il peut élever les mains
à la hauteur des ép.iules ; il faut même qu'il
les tienne à cette hauteur ou à la hauteur
des yeux dans la plupart de ces cas, comme
on le voit en leur propre lieu; mais la rubri-
que ne prescrit pas de les élever à Dominus
vobiscum, Oremus, Orale, fratres.
11 lienl les mains joiules sur l'aulel
1. A Oramus le. Domine, jut ■ l'à quorum
rcliquiw hic sunt exclusiyemeul
C71
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES MITES SACRES.
472
2. Ain spiritu humilitatis.
3. A Stiscipe, snncta Trinilas.
h. A Te i(jilur, clemenlissime Pa<er, jusqu'à
petimus inclusivement.
5. A l'adoration de l'hoslie avant l'éléva-
tion.
G. A Supplices te rogamus, iusqu'à ces mots,
ttt quotquol inclusivement.
7. Aux trois oraisons avant la connnuuion.
8. A Placeat libi , sancta Trinilas.
Il baise l'aulel :
1. A Quorum reliquiœ hic sunt.
2. Toutes les fois qu'il doit se tourner pour
dire Dominus vobiscuin , ce qui arrive quatre
fois, comme il a été dit ci-dessus.
3. Avant Orate, frnlrcs.
h. A uti accepta habeas, au commencement
du Canon.
5. A ex hnc altaris participatione , après
la Consécration.
6. S'il doit donner la paix, avant de dire
Pax tecum.
7. A la fin de la messe, après avoir dit
Placeat, encore qu'il ne donnât pas ensuite
la bénédiction, comme aux messes des morts.
Il a les mains séparées et élevées jusqu'aux épaules :
1. Aux oraisons qu'il dit au commence-
ment de la messe, et à celles qu'on appelle
postcommunions.
2. A la préface.
3. A la plus grande partie du canon.
4. Au Pater noster.
Il lient les mains séparées sur l'aulcI
1. Toutes les fois qu'il doit baiser l'autel
ou faire la génuflexion.
2. À l'Epître, il a la paume des mains con-
tre le livre , par-dessous ou autrement , ou
bien il le tient des deux mains.
3. A ces paroles de la préface , Per omnia
sœcula sœculorum, et Dominus vobiscum.
k. A Per omnia sœcula, avant le Pater.
Il a la main gauche sur l'autel :
1. Lorsque la droile est occupée à faire
quelque chose , si ce n'est en certains cas
qu'on la doit poser sur le livre, ou au-dessous
de la poitrine, suivant ce qui a été dit à l'ar-
ticle 3, n. h.
2. Toutes les fois qu'il fait le signe de la
croix sur l'hostie , ou sur le calice , ou sur
les deux ensemble.
3. A Nobis quoqite peccatorihxis.
4. A Libéra nos, quœsumus, Domine, jus-
qu'à cè qu'il élève la patène de la main
droite, avant da propilius pacem.
5. Depuis le premier miserere nobis de
VAijnus Z>eî, jusqu'à dona nobis pacem in-
clusiveinent.
Il a la main droite sur l'autel :
1. Toutes les l'ois que la gauche est occu-
pée à tourner les feuillets.
2 A Domine , non sum dignus, chaque fois
qu'il a frappé sa poitrine, s'il ne le fait pas
bien lentement.
Il élève les yeux :
1. A Munda cor meum.
2. A Suscipcy sancte Pater,
3. A Offerimus tibi , Domine , durant l'o-
raison entière.
4. A Veni, Sanctificator.
P Avant Suscipe, sancla Trinitas.
G. A Deo nostro, après Grntias agamui
Domino, au commencement de la préface.
7. Avant Te igitur , au commencement
du Canon. j
8. A el elevatis oculis, avant la consécra-
tion de l'hostie.
9. Aux deux élévations du saint sacrement,
il a toujours les yeux dessus.
10. A Benedicat vos , à la fin de la messe.
La prononciation est de trois sortes, haute,
médiocre el basse.
Prononeialion basse
1. A ces prières, Aufer a nobis; Oramut
te. Domine, etc.
2. A Munda cor meum, etc. Jubé, Domine,
benedicere, etc. Per cvangelica dicta, etc.
3. Depuis qu'il a dit l'oHerloirc, jusqu'à la
Préface exclusivement, excepté à ces deus
mots Orale, fralres.
!y. Durant le canon jusqu'à Per omnia se-
cula seculorum avant le Pater, excepté à ces
trois mots Nobis quoque peccatoribus.
5. Depuis qu'il a dit le Pater, jusqu'à l'an-
tienne dite communion exclusivement, ex-
cepté à Per omnin secula, clc, à Pax Do-
mini, etc., à Agnus Dei, etc., et à ces quatre
mots : Domine, non sum dignus.
6. A Placeat tibi, sancta Trinilas, etc.
Proiwucialion médiocre :
1. A Orate, fratres.
2. A Sanctus, etc., Benedictus, etc.
3. .\ Nobis quoque peccatoribus.
!*■. A Domine, non sum dignus.
A tout le reste la prononciation est haute ,
comme il est marqué au litre 16 des rubri-
ques générales.
11 est nécessaire de savoir par cœur tout
ce qu'on doit dire sans avoir le livre ou le
carlon devant soi, cl quand on doit tenir les
yeux élevés ou fixés sur le saint sacrement,
savoir : les prières que le prêtre doit réciter
en se lavant les mains et eu se revêlant des
ornements ; le psaume Judica jusqu'à l'in-
tro'it; Munda cor meum; Deus , qui humanœ
substantiœ ; Offerimus ; Lavabo ; Orale, fra-
tres ; Sanclus; Qui pridie, jusquà Unde et
memores; après Libéra nos , depuis le signe
de la croix jusqu'à l'antienne appelée com-
munion ; Benedicat vos, etc. Si on n'a pas le
dernier évangile In principio sur le carton,
on le trouvera sur le Missel , à la lioisièaje
messe de Noël.
VARIÉTÉS.
Dans les Statuts diocésains de Valence,
«Lorsqu'il y a une véritable nécessité de
dire deux messes à la fois, il est défendu, de
sonner la clochette au Sanctus, à l'élévation
el à la communion, pour la seconde messe,
jusqu'à ce que la première soit finie.»
Saint Charles avait recommandé la même
chose pendant les messes conventuelles, sur-
tout aux jours de fêtes et de dimanches. La
congrégation des Rites a décidé , en 1620,
473
MES
MES
in
qu'il ne faut pas célébrer de messes basses
au grand aulcl pendant qu'on récite en
clioeur les heures canoniales; et, en 1G81,
elle a décide qu'il ne faut pas sonner à une
messe basse pendantlcs processions qui se font
dans l'église, quoiqu'on ne porte pas le saint
sacrement; mais que si on sonne et que l'au-
tel soit en vue, ceux qui passent devant doi-
vent fléchir les deux genoux, et ne continuer
la marche que quand l'hostie est déposée ; il
en est de môme pour ceux qui passent pen-
dant l'élévation du calice. Les auteurs disent
aussi qu'on ne doit pas sonner pendant une
absoule, aOn que les assistants ne soient pas
distraits de celte cérémonie par des génu-
flexions répétées. Tout cela suppose que si
on sonne, quoique mal à propos , il faut y
avoir égard (Romsée, t. V, n. 7;! et 7'^).
II* PARTIE MESSE CHANTEE.
AHTICLE UNIQUE.
Manièrede chanter la tnesse avec deux acolytes,
selon Baldesclii.
i. Les acolytes destinés à cet emploi met-
tront en pratique tout ce qui est prescrit
quand on sert la messe basse; ils observeront
en outre les choses suivanles :
2. Avant le dernier coup de cloche, ils se
revêtent du surplis , préparent toutes les
choses nécessaires, savoir : sur l'autel, le
corporal étendu, le calice dessus , le ciboire
en arrière, s'il y a des communiants, le Mis-
sel ouvert avec les signets à leur place.
3. Sur la crédence , les burellos , le manu-
terge, le Missel pour chanter l'Epîlre (que le
premieracolyte doit avoirprévuepour la bien
chanter), et la nappe pour la communion.
Nota. II n'y a pas d'encensement à une
telle messe ; l'usage de le lairc , s'il existe
dans certaines églises , est contraire à un
décret de la sacrée congrégation des Rites,
donné le 18 décembre 177'J.
4. Au dernier signal de la cloche , le pre-
mier acolyte revél le célébrant, et le second
allume les cierges de l'autel.
5. Quand le célébrant est revêtu, les aco-
lytes se placent à ses côtés , tons trois font la
révérence à l'image ou au crucifix de la sa-
cristie; ensuite, marchant de front, les
mains jointes , ils précèdent le célébrant en
allant à l'autel: le premier présente de l'eau
bénite au célébrant, puis à l'autre acolyte.
Nota. Us marchent aux côtés du célébrant
pour soutenir les côtés antérieurs de la
chape, quand il va faire la procession ou
l'aspersion. Si le célébrant n'a pas la chape,
ils marchent de front , parce qu'ils sont
égaux en dignité et en costume , ce qui n'a
pas lieu à l'égard du diacre et du sous-diacre
qui marchent l'un après l'autre.
6. En arrivant à l'autel, ils se mettent aux
côtés du célébrant ; le premier reçoit la bar-
rette de sa main avec les baisers accoutu-
més, et quand ils oui fait la génuflexion, il
la porte sur le siège du célébrant. Le second
acolyte se met à genoux à la gau«lie du célé-
brant, un peu en arrière, et le preu)ier s'é-
tant aussi mis à genoux à sa droite, ils ré-
pondent ensemble.
7. A ces mots : Domine, exaudi orationem
meam , après la confession, ils se lèvent tous
deux pour soulever un peu le bas de l'aube;
pendant que le prélrc monte sur le marche-
pied, eux se mettent à genoux sur le plus bas
degré, et répondent quand il faut.
8. Après avoir récité le Ki/rie, si le célé-
brant veut s'asseoir, ils se lèvent, se rappro-
chent, font la génuflexion ( toujours sur le
pavé ), et vont au banc, le premier se met-
tant à droite et le second à gauche ; là, ils
élèvent la chasuble du célébrant afin (lu'il n'y
soit pas assis dessus; le premier lui présente
la barrette avec les baisers ordinaires , et
tous deux restent debout, les mains posées
sur la poitrine, tournés en face l'un de l'autre,
sans tourner le dos à l'autel.
• Nota, ils sont debout parce que l'un fait
l'office de cérémoniaire ; si c'est l'usage qu'à
la messe solennelle lecérémoniairc soitassis,
les acolytes peuvent aussi s'asseoir, jjourvu
qu'ils se lèvent quand l'un d'eux doit avertir
le célébrant.
9. Au dernier /i'yrie, le premier avertit le
célébrant de partir, reprend la barrette, la
remet sur le banc; tous deux vont avec le
célébrant au milieu de l'autel, font la génu-
flexion sur le pavé, élèvent l'aube et se met-
tent à genoux à leur place.
Nota. Us observent la même chose quand
on va s'asseoir au Gloria et au Credo, étant
bien attentifs à se lever dès qu'ils s'aperçoi-
vent que le célébrant salue l'autel pour aller
s'asseoir; quand on chante quelque verset
qui exige une inclination, ils la font, tour-
nés vers la croix ; le premier acolyte aver-
tissant toujours le célébrant de se découvrir
et de se recouvrir. Pendant le Credo, quand
le chœur chante ces mots : Et incarnatus est,
ils se mettent à genoux tournés vers l'autel
10. Quand le célébrant commence la der-
nière oraison, ils vont au côté de l'Epître; le
second se tient debout près du célébrant, le
premier prend le Missel sur la crédence, et
se place derrière le célébrant sur le pavé;
aux mots Jesum Christum de la conclusion ,
il s'incline vers la croix ; puis il va au mi-
lieu, y fait une génuflexion vers l'autel, re-
tourne au même lieu pour chanter l'Epîlre
avec gravité et faisant les inflexions requi-
ses : quand il a fini, il salue l'autel, et sans
baiser la main du célébrant ( Ruh. miss. p.
II, tit. G, n. 8), il porte le Missel sur la cré-
dence, etrevientsemettreàgenouxàsa place.
Nota. Quand on a chanté l'Epîlre, s'il y a
une prose ou un long Irait, le célébrant va
s'asseoir comme au Kyrie ; au dernier verset
il retourne à l'autel par le plus court chemin
pour dire : Mxinda cor meum.
il. Le second acolyte transporte le Mis-
sel, quand il en est temps, par le chemin le
plus long, et se remet encore à genoux à sa
place. Au commencement de l'Evangile ils
se lèvent; à la fin ayant répondu : Laits tibi,
Christc, ils se mettent de nouveau à genoux, ,
jusqu'à ce que le célébrant ayant récité le
Credo, aille s'asseoir
12. Lorsque après le Credo il a chanté Do-
minus vobiscum et Oremus, \is selèveut, foui
475
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES niTES SACRES.
ilO
onsemblc 1,1 génuflexion au milieu, vont à.
\:\ créileiKC lour .-ipporlcr les burelles sur
l'aulcl ; II' premier présente celle du vin, et
le sneonil à sa gauche celle de l'eau ; le pre-
mier verse l'eau sur les mains du célébrant,
et le second lui présente le nianutergo, pour
les essuyer, ayant soin de faire ensemble l'in-
clination au célébrant avant et après, comme
à la messe solennelle.
13. Ayant déposé les burettes, ils retour-
nent au milieu de l'autel, font la génuflexion
sur le pavé, et se remettent à genoux à leur
place.
Ik. A l'élévation , ils élèvent tous deux
la chasuble et font le reste comme aux au-
tres messes.
15. Le prêtre ayant communié et fait la
génuflexion, le premier acolyle se lève et va
présenter le vin et l'eau avec les révérences
accoutumées; en même temps lesecond aco-
lyte va au Missel, et pendant que le premier
vaaucôtéde l'Evangile pour couvrir lecalice,
le second descend sur le pavé avec le Missel,
fait avec l'autre la génuflexion, place le Missel
au côté do l'Epître, cl retourne à sa place,
après avoir fait la génuflexion avec l'autre.
16. Le premier acolyte ayant porté ie ca-
lice sur la crédence, fait la génuflexion au
milieu avec le second, comme; il vient d'être
dit, cl chacun se remet à genoux <à sa place.
17. Au dernier Evangile ils se lèvent, et le
premier va prendre la barrette; à Verbum
raro ils font la génuflexion, et le célébrant
étant doscendu de l'autel, ils font de nouveau
la génuflexion avec lui ; on lui donne la
barrette, et l'on retourne à !a sacristie comme
on en est venu.
18. Arrives à la sacristie, ils font l'inclina-
tion ; le premier aide le célébrant à se désha-
biller, tandis que le second va de suile étein-
dre les cierges et replacer chaque chose en
son lieu.
Nola. S'il y a communion, quand le célé-
brant a pris la sainte hostie et qu'il a fait
ensuite la génuflexion, \'i premier acolyle
seul va prendre la nappe de co.nmnnion, re-
lourne au milieu, et se met à genoux avec
l'autre sur le pavé. Quand le prêtre prend le
précieux sang, ils disent le Confitcor, pro-
fondément inclinés. Après Indulgcntiam , ils
se lèvent, font la génuflexion pendant que ie
célébrant la fait, et se metlenl à genoux sur
le bord du marchepied, pour communier;
ensuite ils se lèvent, font la génuflexion, se
séparent et se remettent à genoux pour tenir
la nappe. .\près la communion du clergé et
du peuple, le premier acolyte retire à lui
toute la nappe, ils font tous deux la génu-
flexion, et le premier va présenter les ablu-
tions, comme il est dit ci-dessus. S'il y avait
une nappe suspendue au balustre pour la
communion du peuple, il en faudrait une au-
tre à l'autel pour celle des clrrcs.
Selon Bauldry. le célébrant couvre lecalice
et le place sur l'autel après la communion,
comme il l'était au commencement de la
nie^^se, ( lùi France il est d'usage que les
acidylcs ne louchent p:is les vases sacres
sans une permission de l'évèque .)
Selon le même auteur, quand il y a i as-
persion avant la messe, le premier acolyte
porte le bénitier à droite du célébrant, en-
suite il soutient le livre au même c6lé, après
l'aspersion ; en même temps l'autre acolyl(!
apporte de la sacrislie au côté de l'Epître, le
manipule et la chasuble, puis remporte la
chape
S'il n'y a qu'un acolyle, Bauldry dit encore
que le célébrant répond lui-même : Deo
gratins , à la fin de 1 Epître ; un autre lecteur
en surplis peut la chanter selon le Missel
romain. {Rubr. p. ii, lit. 6, n. 8.)
lU'' PARTIE. — MESSE PONTIFICALE.
SOMMAIRE.
Abticie I. De la messe jionlificale.
Art. II. De ruffice du nnîlre des cérémonies.
AnT. lit. Dp rollice dp l'évéqup.
Anx. IV. Dp l'olTicedu prêtre assistant.
Art. V. Dp rciflip" des deux diacres «l'honneur.
Art. VI. De IVidice du diacre de l'Evangile.
Abt. VII. De l'offlco du sous-diacre.
Art. VIII. Dr l'office Je celui qui lient le livre.
Art. IX. Do l'oflice de colin qui tient le bougeoir.
Art. X. De l'ofTiep du porte-crosse.
Art. XI. De l'iiHicp de celui qui tient la mitre.
Akt. XII. De l'odipe du Ihuriféraire.
Art. Xlll. Dp l'oflicp des deux acolytes qui portent le»
cli.indpliers.
Art. XtV. De l'oflice du ministre des burettes.
Art. XV. De l'oBice de celui qui a soin du gréoiial.
ARTICLE PREMIER.
DE LA MESSE PONTIFICALE.
f Cérémonial, 1. ii, c. 8; trad.de Dumolin.)
L'Eglise, qui ne cherche rien tant que
d'honorer le saint sacrifice de la messe,
comme n'ayant rien de plus excellent ni de
plus auguste, fait néanmoins des différences
notables, quant à l'extérieur, entre la messe
basse, la solennelle et la pontidcale. Elle
veut qu'en la messe basse on ne se serve que
des choses tout à fail nécessaires, pourvu
qu'elles soient ncilcs cl propreraenl dispo-
sées ; qu'en la messe solennelle ou ait des
ornemenls plus beaux; que l'église soit mieux
parée, etque lecélébranlsoitassistê dequel-
ques ministres, ayant égard au jour et à la
dignilé de celui qui doit «lire la messe. Mais
en la messe pontificale l'Eglise ne laisse rien
en arrière, elle veut que les ornements soient
précieux, que les églises soient magnifique-
ment parées, cl que les ministres soient con-
sidérables, lant pour leur nombre que pour
leurs qualilés.
C'est ce que j'ai dessein d'expliquer, avec
l'aide de Dieu, le plus succinctement et le
plus clairement qu'il me sera possible, en la
suile de ce traité, oîi, après avoir déduit les
préparatifs nécessaires pour la célébration
de kl messe pontificale et le nombre des mi-
nistres qui doivent y assister et servir l'évè-
que, je décrirai les cérémonies particulières
que chacun d'eux est obligé d'y observer, s'il
veut s'acquiller dignement de sou office.
Chapitre l. — Den préparatifs pour la messe
pont'jicide; cl preihicrement de l'autel.
1 . L'autel doit êire paré des plus beaux ei
p. us riches ornemenls qu'on pourra avoir
convenables à ia fê.e ; sur lequel il y aurq
sept chandeliers, trois de chaque cOlé, et uu
477
MES
MES
«78
aumilioii de l'aulcl plus haut que les autres,
au ilcvaiitduquel on mettra la croix. {Ce sep-
tième chandelier n'est pas en usage en France.)
2. S'il y a des châsses d'argent avec des
reliques, elles se mettront aux côlés de la .
croix dans la distance des chandeliers, s'il se
peut commodément.
:i. Le marchepied et les degrés de l'autel
doivent <!'tre couverts d'un lapis.
CiiAP. II. — Des ornements épiscopaux.
1. Les ornements épiscopaux se mettront
sur le milieu de l'autel, savoir, l'anneau en-
fermé dans une boite séparée du reste, la
chasuble, les ganis, la dalmatique, la tuni-
que, i'étole, la croix prclorale, la ceinture,
l'aube et l'amicl, mettant à part le manipule
pour être présenté p.ir le sousdiaire à l'évo-
que après qu'il aura dit InduUjenliam , etc.
2. Si l'évoque s'habille en la sacristie ou
en quelque autre lieu destiné pour cela, com-
me nous dirons au chapitre 5, on mettra sur
la table les ornements épiscopaux selon l'or-
dre marqué ci-dessus ; et s'il s'habille en sa
chaire pontificale, on mettra les ornements
sur le grand aulel, comme il est dit au même
chap. 5.
3. Si c'est un archevêque qui a l'usage du
pallium, et que ce jour-là il le i^iisse porter,
il le faudra mettre sur l'autel, plié dans quel-
que voile. Or l'archevêque porte le pnl-
linm en toutes les églises de sa province, et
non ailleurs, et cela seuletnent quand il y cé-
lèbre la messe pontificale en certains jours
qui ont coutume d'être exprimes dans les
privilèges de son église métropolitaine. Mais
s'ils n'y sont point spécifié*, il use du pallium
seulement aux jours déclarés par la coutume
et l'usage comniun, qui sont ceux-ci : le jour
de Noël, de Saint-Eliennc et de Saint-Jean
l'Evangéliste; la Circoncision, l'Epiphanie,
le dimanche des llameanx, le jeudi et sa-
medi saints, le jour de l'iViUi^s et les deux
jours suivants, le dimanche in Albis , l'As-
cension, la l'entecôle, la Eète-Uieu, Saint-
Jean-Baplisle, les fêles des douze apôtres,
les quatre fêtes de la sainte \'iergo , sa-
voir sa Purification, son Annonciation, son
Assomption et sa Nativité ; le jour et fêle de
la Toussaint, les Dédicnces des églises, les
principales fêles de l'église métropolitaine;
en la collation des ordres sacrés, en la consé-.
cration des évêques et des vierges, aux jours
anniversaires de la consécration épiscopale
et de la consécration de l'église principale.
En tous les autres jours et cas non spécifiés
ci-dessus, ni dans les privilèges de son
Eglise, s'il veut célébrer pontificalement, il no
doit pas user du pallium.
Chap. III. — De la crédence.
1. La crédence doit être assez grande pour
y pouvoir mettre commodément tout ce qui
esl nécessaire à la solennité de celte messe.
Elle sera au côté de l'Eiiître au plan de
la chapelle, c'est-à-dire hors de toutes les
iiarches de l'aulel, et éloignée de la muraille
dcdeux piedsouenviron, alinquelesdomcsti-
()uesdel'évè4uc destinés à iui donner à laver
les mains, y puissent demeurer, si ce n'est que
la petitesse du lieu ne le permît pas.
2. Elle sera couverte d'une nappe blanche
pendante jus(iu'à ti'rre de tous les côtés.
3.11 n'y aura par-dessus ni croixniimago,
mais seulement deux chandeliers avec deux
cierges blancs sur les coins de devant, et au
milieu un calice et un purificatoire; par-des-
sus, la patène, la pale, et couvert di; sou
voile, et au-d.'ssus la bourse avec le corpo-
r.il dedans ; auprès du calice on mettra la
botte des hosties, le bassin et les burettes à
vin et eau ; le tout couvert du grand voile,
donl le sous-diacre pourra se servir pour
tenir la patène
■t. Il faut mettre sur la même table deux
mitres, l'une précieuse à la droite, l'autro
simple à gauche, et une calotte, au cas que
l'èvéque n'en porte point d'ordinaire qu'avec
la mitre : comme aussi un voile p^>ur celui
qui tiendra la mitre, un bnssin ( t une ai-
guière d'argent pour laver les mains, et qua-
tre serviettes ou essuie-mains, l'encensoir
avec la navette, la cuiller et l'encens dedans,
le gréiiiial; etdans un bassin <iu dans un
voile, les brodequins et sandales couveils
d'un autre voile, le livre pour la préparation
de la messe; et enfin tout ce qui peut servir
à la messe pontificale, excepléles ornements
épiscopaux pour la messe dont nous avons
déjà parlé, et la crosse que le ministre (jui
en a le soin tiendra en sa main, ou étant em-
pêché ailleurs, il la mettra proche de l'autel
au côté de l'Eiillre.
5. On y nieilra aussi les livres qui servent
pour l'Eptlre et l'Evangile.
6. Si l'evêque s'habille en la sacristie ou
autre lieu desliné à cela, une partie des
choses susdites se prépareront sur la cré-
dence, qui y sera dressée.
Chap. IV. — Du siège épiscopal.
1. Le siège épiscopal est placé diversement
dans l'église, selon la diverse situntion de
l'autel, auprès duquel il doit être mis.
Si l'autel est au milieu, sous la tribune et
le chœur des chanoines par derrière , alors
le siège épiscopal doit être au fond du choeur,
en sorte que l'èvéque assis regarde en droite
ligne le milieu du grand autel , et aura les
sièges des chanoines à droite et à gaucho
entre lui et l'autel.
•2. Que si le chœ;ir est au milieu de l'église,
et l'aulel contre la muraille, ou tant soit peu
séparé, comme ils sont en France, alors le
siège épiscopal doit être du côté de l'Evan-
gile contre la muraille , entre l'autel et la
chœur, s'il se peut au milieu , ou en autre
lieu le plus commode qui se trouvera de ce
côté-là.
3. Ce siège étant au fond du chœur ou au
côté de l'Evangile, doit être couvert de tous
les côtés de drap de soie de la couleur des
ornements de l'autel. Il doit y avoir trois
degrés des deux lôlès et par devant, pour y
monter, et ces degrés doivent êlre couverts
d'un lapis ou dr.!;), et doivenl êlre l-irgcs
chacun il'iiii pied et demi et d'un demi-pied
de hauteur, afin qu'on y puisse touimodé-
4T9
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
MU
ment placer les escabeaux pour le prêlre
assistant cl pour les diacres d'honneur, les-
quels escabeaux ne doivent être couverts
d'aucun lapis.
4. Sur ce siège épiscopal on doit mettre un
dais de la couleur des parements, si faire se
peut, pourvu qu'il y en ail un autre sembla-
ble ou plus somptueux sur le grand autel ,
ou bien quelque ouvrage magnifique d'ar-
chiteclure en saillie , couvrant le dessus de
l'autel au lieu d'un dais.
5. Outre le siège épiscopal ci-devant dé-
crit, il y en a encore un autre appelé /'a/f/îs-
toire ou fauteuil , duquel l'èvêque se sert
lorsqu'il officie pour les trépassés, le ven-
dredi saint, ou qu'il est hors de son diocèse.
Ce siège ne doit être guère éloigné du der-
nier degré de l'autel du côté de l'EpîIre , et
doit être couvert de chaque côté et par de-
vant jusqu'à terre d'un drap de soie de la
couleur des autres ornements , avec un
coussin sous ce drap de soie. Pour l'ordi-
naire le faldistoire se met sur le plan ou
pavé du presbytère : mais si l'autel avait
plusieurs degrés, en sorte que ce siège étant
ainsi sur le plan fût par trop abaissé, on
pourrait le mettre sur une petite élévation d'é-
gale hauteuravec le troisième degré de l'autel.
6. Le vendredi saint le faldistoire n'est
couvert d'aucun drap ou tapis , et se doit
placer au côté de l'Epîlre , en sorte que
i'évcque étant assis regarde le côlé de
'"Evangile.
(On trouvera, à Vart. Office pontifical,
lu manière d'officier au fauteuil bien détaillée,
d'après l'usage actuel de Rome].
Chap. V. — Du lieu où se doit habiller
l'évéque.
1. 11 est très-convenable el conforme à
l'ancienne discipline ecclésiastique (comme
l'enseigne le Cérémonial desévéques, liv. ii
chap. 8), que dans chaque église cathédrale
il y ait une chapelle, ou sacristie, ou autre
lieu , dans lequel l'évéque qui voudra célé-
brer soleiuiellement la messe pontificale
puisse commodément se rendre avec tous ses
ministres, chanoines, el autres du chœur,
s'y revêtir de ses ornements épiscopaux , y
chanter tierce , el aller de là procession-
nellement à l'aulel ; puis , la messe finie , y
retourner de même , toujours accompagné ,
allant el revenant de l'autel , tant de ses
chanoines que de ses assistants et ministres,
et enfin quitter ses ornements sacrés.
2. Ce lieu doit être bien proprement ac-
commodé avec un autel paré d'ornements
convenables à la solennité du jour, el par-
dessus une croix avec des chandeliers el des
cierges allumés , et les ornements épisco-
paux pour la messe, chacun en son rang,
comme nous avons dit ci-dessus, au chap. 2.
Le reste qui y sera nécessaire doit être mis
sur une crédence préparée à cet effet proche
de l'aulel. 11 y aura aussi un siège pour
l'évéque au côlé droit ou gauche de l'autel ,
selon la situation el commodité du lieu, avec
les sièges ordinaires pour ses assistants^ et
d'autres tout autour, tant pour les cha-
noines que pour les autres officiers et pré-
bendiers qui y chanteront tierce.
3. Mais comme, par une coutume presque
générale do France , les évêques prennent
leurs ornements en leur siège épiscopal près
de l'autel , en ce cas on préi)are les orne-
ments pontificaux sur le grand autel (si ce
n'est que le saint sacrement fût exposé, car
alors il faudrait préparer les ornements sur
une table couverte d'une nappe, comme la
crédence , auprès de l'autel , du côté de
l'Evangile ou autre lieu commode) , et on
prépare tous les autres ornements, tant pour
les assistants que pour les autres minisires,
dans la sacristie.
Chap. VI. — De ceux qui doivent assister
l'évéque officiant ponlificalement.
1. L'èvêque qui veut célèbrerla messe pon-
tificale avec commodité et décence doit être
assisté de plusieurs ministres. Le premier
de tous est le prêtre assistant, les second et
trnisième les deux diacres d'honneur, le qua-
trième le diacre do l'Evangile , le cinquième
le sous-diacre.
2. Outre ceux-là, s'il se peut commodé-
ment , il faut sept autres ministres bien
choisis el en habit et tonsure décente, avec
surplis ; dont le premier est celui qui tient le
livre, le second celui qui tient le bougeoir,
le troisième celui qui lient la crosse, le qua-
trième celui qui tient la mitre, le cinquièuie
le thuriféraire, le sixième et le septième les
acolytes portant les chandeliers.
3. Et par-dessus ce nombre il en faut en-
core six, savoir, deux en babil clérical avec
surplis, l'un pour le grèmial el l'autre pour
les burettes; les quatre autres peuvent être
drs domestiques de l'èvêque qui demeurent
debout près de la crédence, entre elle el la
muraille, la face tournée vers l'évéque, les-
quels lui donneront à laver chacun en son
rang , com.iiençant par le plus jeune ou
moindre d'entre eux la première fois que
l'évéque se lave les mains, cl ainsi de suite
aux trois autres ablutions des mains. Ils
serviront aussi à le déchausser et le chaus-
ser, et aideront à lui mettre et ôter les bro-
dequins et sandales.
4. Ceux qui portent la crosse , la mitre ,
l'encensoir, les chandeliers et les burettes,
doivent avoir, s'il se peut commodément,
l'ordre d'acolyte , afin de conserver, autant
qu'il est possible, l'honneur et la dignité de
la discipline ecclésiastique.
5. Tous les susdits acolytes, non toutefois
les quatre domestiques, qui ne seront point
empêchés en quelque autre action de leur
charge , serviront aussi à porter el reporter
les ornements épiscopaux quand on habille
el déshabille l'èvêque.
(). Si révêquc officie au faldistoire, il ne se
sert point des deux diacres d'honneur, mais
seulement du prêtre assistant et des diaerc
et sous-diacre de l'Evangile el de lEpître,
qui donnent la mitre et le grémia/1 à l'évéque,
et l'ôtenl aussi quand il eu est besoin.
«1 MES
ARTICLK ir.
DE l'office du maître DES CÉRÉMONIES.
(Ibid., 1. I, c. 5.)
Chapitre I. — Du maître des cérémonies.
1. Avant que de parler des cérémonies que
chacun doit pratiquer en la messe pontifi-
cale, il est bien nécessaire de parler du maî-
tre des cérémonies, puisque sans lui les char-
ges ecclésiastiques ne sauraient être digne-
ment exercées ; et il serait inutile d'établir
des lois pour les cérémonies, si on n'établis-
sait quelqu'un pour les faire observer. El
même il serait fort à propos qu'aux grandes
églises et auxjours solennels il y en eût deux,
ou qp tout cas qu'on lui donnât un aide pour
l'assister , lorsqu'il se trouve empêché près
do l'autel, pour accompagner, etc.
2. Celui donc qui aura la charge de maî-
tre dos céréuionics doit être instruit de tout
ce que l'évêque et les ministres doivent faire,
afin qu(^ doucement et avec modestie il les
puisse avertir quand il en sera besoin.
3. 11 doit prendre garde de bonne heure
que tout ce qui est nécessaire pour la eélé-
bration de la messe pontificale, à l'église, à
l'autel, à la crédence et à la sacristie , soit
préparé comme il faut.
't. Il aura soin que les officiers servant au-
près de l'évoque ou faisant quelque autre
i'onction que ce soit de leur charge, la fassent
exactement , en temps convenable, avec
modestie et sans bruit, les avertissant douce-
ment s'ils oubliaient quelque chose de leur
office ; et lui-même aura très-grand soin de
faire toutes ses actions posément et avec
gravité et bienséance.
5. Quand tout est prêt il lave ses mains,
prend le surplis cl attend l'arrivée de l'évê-
que dans le lieu qu'on lui a préparc pour
prendre les ornements. L'cvê(iue y étant ar-
rivé, il lui fait une génuflexion et se lient
près de lui pour avertir les ministres do leur
office ou pour suppléer à leur défaut.
C. Si quelqu'un des ministres doit rlianler
le chapitre de tierce , il lui donne le livre,
l'accompagne au lieu accoutumé, reçoit le
livre de lui , faisant les génuflexions ordi-
naires à l'autel et à l'évêque
Chap. II — De 1(1 première entrée à
l'autel.
1. L'évêque étant habillé el voulant partir
pour aller à l'autel, le maître des cérémonies
avertit tous les assistants et ministres du
lieu où ils doivent être pour saluer la croix,
si c'est la sacristie ou la chapelle, et aussi
l'évêque; pour lui, il se place derrière l'évê-
que et fait en même temps que les autres
une génuflexion à la croix qui est sur l'au-
lel de ce lieu-là, puis une autre génuflexion
à l'évêque quand il se tourne pour aller à
l'autel; et s'il s'habille eu son siège, il fera
comme nous dirons en l'office de l'évêque,
chap. 3.
2. Allant à l'autel il marche seul après les
deux acolytes qui portent les chandeliers et
devant le sous-diacre, tenant les mains join-
tes ella léle découverte
MES
482
3. S'il faut saluer les chanoines, ayant,
avant (juc de sortir de ce lieu, averti tous les
assistants et minisires de l'endroit où ils le»
doivent saluer, il les salue aussi avec eux.
4. Etant arrivé à l'autel il laisse passer
les sous-diacre, diacre, prêtre assistant,
cl l'évêque qu'il salue ; lesquels s'étant mis
au devant du plus bas degré el découverts,
il reçoit leurs bonnets qu'il donne à quelque
acolyte pour les porter sur les bancs où ils
se doivent asseoir durant la messe. Puis il
reçoit des mains du sous-diacre le livre des
Evangiles el le manipule de l'évêque qui est
dedans.
5. Il fait la génuflexion en même temps
que tous les minisires la font , et se met à
genoux durant la confession, au côté de l'E-
vangile, derrière le sous-diacre.
(i. Quand l'évêque AU, Jnchtlgenliam ,abso-
lutioticm, etc., il se relève el donne an sous-
diacre le manipule qui était dans le livre des
Evangiles, et se remet à genoux.
7. L'évêque montant à l'autel, il va au
côté do l'Epître, faisant une génuflexion en
passant au milieu de l'autel, monte les de-
grés, et se met entre le diacre et le thurifé-
raire pour les aider, s'il en est besoin. Il
reçoit pourlant la navette, des mains du dia-
cre pour la rendre après au thuriféraire ,
afin que celui-ci puisse plus commodément
donner l'encensoir au diacre ; puis il descend
les degrés et demeure au côlé de l'Epître du-
rant l'encensement, tourné vers l'autel.
8. L'encensement fini, il se met derrière
le sous-diacre et à la gauche du thuriféraire,
un peu derrière , el y demeure pendant que
le diacre encense l'évêque, faisant une gé-
nuflexion à l'évêque avant et après.
CnAP. III. — De rintroït.
1. Il accompagne l'évêque à son siège et
demeure jusque vers la fin des oraisons pro-
che de lui, debout sur le plan ou basses mar-
ches, la f:»ce tournée vers l'autel, en sorte
qu'il puisse être vu des ministres qui sont
près de l'évêque, et des chanoines qui sont
au chœur ; lesquels il doit avertir avec une
inclination de tête , faite premièrement vers
l'évêque, puis se tournant vers le chœur tou-
tes les fois qu'il faut ôter la mitre , et les
autres ôter le bonnet , faire une inclination,
se relever debout ou se mettre à genoux , et
(juand on doit présenter la milre, le grémial
et la crosse, et les reprendre.
2. A la dernière oraison il va à la crédence,
après avoir fait une génuflexion à l'évêque et
une autre à l'autel en passant au milieu,
prend le livre des Epîlres, le tenant des deux
mains élevé par les côtés, le donne au sous-
diacre et le salue.
3. Il se met à sa gauche , va au milieu de
l'autel avec lui , fail une génuflexion à l'au-
tel, et puis se tourne vers l'évêque el lui en
fait une autre ; ensuite il accompagne le
sous-diacre au lieu où il doit dire l'Epître, et
demeure à son côlé gauche un peu en ar-
rière, lui tourne le feuillet, s'il en est besoin,
pendant qu'il dit 1 Epître.
4. L'Epître dite il conduil le sous-diacre aa
185
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
lU
milieu de l'aulel, où il fait une géniidexion,
el ;!|irès il va vpi's l'évéïiuo, cju'il salue d'une
géiuillcxic/n en arrivant et d'une autre en
s'en retournant avec le sous-diacre.
b. ]1 reçoit le livre des lipilres des mniiis
(lu sous-diiicrc et le porte sur la crédence,
faisant la génuflexion en passant au milieu
de l'autel.
CnâP. H'. — De l'Evangile.
1. Qu'ind le chœur chante le Graduel, il
prend sur la crédence le livre des Evangiles,
qu'il tient des deux mains élevé par lescôlés,
et le donne au diacre, le saluant auparavant
pour le porter sur l'autel, saus qu'il l'accom-
pagne.
2. Il comluit le thuriféraire à l'évéque pour
bénir l'encens, fait la génuflexion en passant
au milieu de l'autel, el elanl arrivé de» anl le
Irônc épiscopal il l'ait une génuflexion à l'é-
véque et l'aide à la bénédiclion de l'encens ,
s'il en est lu soin. L'inecns béni , il fait en-
core une génuflexion à l'évéque, et va au
milieu de l'autel où sont les diacre cl sous-
diacre.
3. (Juand il est temps de partir pour aller
dire l'Evangile , il fait la génuflexion der-
rière le diacre, et ensuite marche le premier
pour aller vers l'évéque, où il demeure à
genoux avec tous les autres, durant la bé-
nédiction. Puis il va dans le même ordre au
lieu destiné |.our dire rE\angile; y étant
arrivé, il laisse passer devant lui les aco-
lytes, les diacre et sous-diacre, et se met à
la droite du thuriféraire derrière le diacre,
OU(iuel il pié^enle l'encensoir qu'il reçoit du
thuriféraire, pour encenser le livre ; quand
il l'a encensé, il reprend l'encensoir et le
rend au thuriféraire.
k. L'Evangile dit , avec une inrlinalion de
léte, il fait signe au sous-diacre de porter le
livre à baiser à l'évciiue, et une autre au
prêtre assistant, afin qu'il encense l'évéque.
5. Ensuite il reçoit du sous-diacre le livre
des Evangiles et le va porter sur la crédence,
faisant une génuflexion en passant au milieu
de l'autel.
Chap V. —Du Gicdo
1. Durant le Credo , il se tient en la même
place qu'au Gloria , avertit l'évéque et ses
assistants, ainsi que ceux qui sont au chœur,
de ce qu'ils doivent faire, par une inclination
de tête, comme il a élé dit ci-devanl au cha-
pitres, art. 1. il se meta genoux , quand
l'évéque dit : El incarnalus est, et derechef,
quand le chœur ch.inte le même verset.
2. Le diacre venant à la crédence pour
prendre la bourse des corporaux , il la lui
donne, en sorte que l'ouverture soit vers le
diacre, et ne l'accompagne point à l'autel.
3. Pendant que l'évéque lit l'oflertoire, il
accompagne ses domestiques allant à lui el
portant le bassin et l'aiguière pour laver les
mains, et les reconduit à la crédence, faisant
Une génuflexion en passant el repassant de-
vant l'autd, el se tenant à genoux pendant
lîue l'évéque lave ses mains. S'il en a le loi-
gir^ il doit accompagner le prêtre assistant,
en cas qu'il reporte le livre à l'autel , après
([ue l'évéque a lu l'offertoire.
'i. Il accompagne l'é\ê(iuc à l'autel, mar-
chant devant lui, cl faisant une génuflexion
à l'autel.
0. Il aide au sous- diacre à prendre le
grand voile sur ses épaules , et après il va à
l'autel, pour assister l'évéque quand il bénit
l'encens , comme au premier enci'n.semeni ,
puis se relire auprès de la crédence, où il
demeure jusqu'à la fin de la préface.
CuàP. VI. — Du Canon.
1. Vers la fin de la préface, il accompagne
les acolytes à la sacristie, cl les ramène à
l'autel au commencement du canon , niar-
chant le premirr devant le Ihuriféraire. Etant
arrivé à l'aulel , il fait la génuflexion en
même temps que les autres, puis il se mel à
gi'noux au côié de l'Epîlre sur le plan , au
côté gauche du thuriféraire.
2. Après l'élévation du saint sacrement, il
remmène lesdils acolytes à la sacristie
(api es avoir fait ia genuilixion au milieu de
l'aulel ) , si ce n'est que l'évéque doive don-
ner la coinmunion , auquel cas il ne recon-
duit que le thuriféraire.
3. Il revient à l'autel , et après avoir fait
la génuflexion , il se lient proche de la cré-
dence.
'*. Vers la fin du Pater, il reçoit au côlé
de l'Epilre le grand voile du sous-diacre,
le plie et le porlc sur la crédence.
â. 11 va au devant du plus bas degré au
milieu de l'aulel au même temps que le prêtre
assistant en descend, et après avoir fait la
génuflexion, il l'aciompagne au chœur,
marchant devant lui , el fait eu y arrivant
une inclination d'un côlé et d'autre du chœur,
conduit le prêtre assistant à ceux aux(|uel$
il doit donner la paix , el leur l'ail une incli-
nation. Il fait aussi une génuflexion, en
passant et repassant d'un côté à l'autre du
chœur.
(i. La paix étant donnée, il sort du chœur,
en le saluant d'un côlé cl d'autre, reconduit
le prêtre assistant à l'autel , où, a|irès avoir
fait la génuflexion devant le milieu de l'autel,
il reçoit la paix du prêtre assistant; et ayant
fait une autre génuflexion , il va la donner
au thuriféraire, et le thuriféraire l;i donne au
premier acolyte, si ce n'est qu'ils fussent
encore à genoux , tenant les flambeaux.
7. Si la paix se doit donner à quelque
la'Hjue , il la lui porte avec l'instrument de
paix, qu'il fait premièrement baisera celui
qui a reçu la paix immédiatement de l'é-
véque.
8. La communion finie , il accompagne à
la sacristie les acolytes portant les flambeaux
allumés, pour les éteindre.
9. 11 se met à genoux, quand ré\éque vent
donner la bénédiclion , el après, il prend les
bonnets du prêlre assislani, des deux diacres
d'Iionneur, du diacre de l'Evangile el du sous-
diacie, et donne à chacun le sien.
10. Lorsque rêvè(;ue est descendu de l'au-
tel, il fait la génuflexion en même temps i|uo
les autres, el s'cu retourne au lieu où i'o-
I»S
MKS
MES
480
T^quo s est habilla, inarchnnt après les aco-
lytes qui porlcnl les eliamlclifirs , et de la
même façon qu'il est venu à l'aulel, saluant
aussi le chœur, si l'évoque le salue.
11. Klant là, si c'est la sacrislio ou une
fli.ipelle , 'il salue la croix eu uk^uic temps
que les autres; ensuite il salue révè(iue et
reçoit les ornemenls qu'il donne après aux
acolytes , pour les rapporter sur lu table
ou autel.
12. Si l'évoque quitte ses ornements à son
siège pontifical, il fera coujoic nous dirons
ci-après à l'offee de l'évcque , chap. 9,
11. l't et suivants; puis il va quiltir son
surplis hors de ce lieu , fait son action de
grâces, cl se retire en paix. Au cas que l'é-
vêque prenne et ((uille ses ornements en son
siège épiscopal, il en avertira les assistants et
acolytes , a/in d'observer ce qui sera dit au
chap. 3 et au chap. 0, n. Il, de r Office de
l'évéque.
ARTICLE III.
DE l'office de l'évéque.
(Cérémonial, I. ii, trad. de. Duinolin.)
Chapitre 1. — De son entrée à l'église.
1. L'évéque désirant célébrer la messe
pontificalemcnt en son église , l'heure étant
venue, revêtu des babils qu'il porte d'ordi-
naire dans l'égliso, s'y rend en compagnie
des chanoines revêtus de leurs habits de
chanoines, qui, l'étant allés prendre au lieu
accoutumé, marchent après lui deux à deux,
les anciens les premiers, marchant immédia-
tement devant l'évéque, les gentilshommes,
s'il y en a, et autres personnes de considé-
ration , et devant ceux-ci les domestiques de
i'évôiiue.
2. Si c'est un archevêque, et qu'il soit dans
son diocèse ou dans sa province, il fait por-
ter sa croix par son aumônier ou autre cha-
pelain immédiatement devant lui, l'iuiage du
crucifix tournée aussi vers lui.
3. Quand il entre dans l'église, on sonne
les cloches et on commence à jouer des
orgues jusqu'à ce qu'il ail fail sa prière et
que l'oltice soit près de commencer. Il se
découvre tenant sou bonnet du la main gau-
che, reçoit l'aspersoir qui lui est proseulé
par le plus digne du chapitre, qui baise pre-
uiièrenienl l'aspersoir et après la main de
l'évéque en le lui donnant; l'évéque s'as-
perge, et après asperge les chanoines et tous
les autres qui sont autour de lui, coinmen-
çanl par les plus dignes.
t. Ayant rendu l'aspersoir à celui qui le
ïui avait présenté, sans se couvrir, il mar-
che dans le même ordre el la même compa-
gnie que ci-devant, el va à l'autel oià repose
le très-saint sacrement, cl après avoir fail la
géuuQesion d'un genou à terre, il se met à
genoux sur un prie-dieu.
Cuap. II. — De l'office de tierce et de la ma-
nière que l'évéque se revêt de ses ornements
épiscopaux dans la sacristie ou la cha-
pelle.
1. Sa prière faite, il se lève , fait une gé-
uuflexioii d'un genou à lerre, va à la sacri-
stie ou à la chapelle, ou autre lien destiné
pour prendre ses ornements, où, après avoir
salué la croix qui esl sur l'autel, il s'assied
sur la chaire qui lui est préparée jusqu'à ee
que les rbanoincs soient revenus de prendre
leurs ornemenls, les deux diacres d'honneur
demeurant auprès de lui.
2. Quand lous les chanoines sont de re-
tour, ayant salué l'évoque qui les salue aussi
d'une inclination de léle sans se découvrir,
il se lève, se découvre tenant son bonnet des
deux mains devant la poitrine, el tourné
vers l'autel il dit tout bas : Pater noster,
etc.; Ave, Marin, etc. Ensuite, faisant le
signe de la croix sur soi , il chanie : Deus , in
adjutoriam meum intende, etc.; le chœur
jjoursuil : Domine , ad adjuvandum me fes-
tinn, etc., et l'Iiymnc Nunc sancte nubis Spi-
rilus. elc. ,
3. L'hymne achevée, le chœur ayant com-
mencé les psaumes Legem pane, etc., l'é-
véque s'assied, se couvre et lil dans le livro
qui lui est présenté par l'acolyte qui eu a la
soin : Ne reminiscaris, elc. , et les psaumes
accoutumés pour la préparation de la messe,
qu'il dit alternativement avec les deux
diacres d'honneur qui sont à ses côtés
4. Pendant ([u'il dil les psaumes on lui
chausse les brodequins el sandales, disant
l'oraison Calcea me. Domine, elc. Ayanl ré-
pélé l'antienne Ne reminiscaris, il se lève, se
découvre el étant tourné vers l'autel, dil les
Kyrie, les versels el les oraisons.
5. Cela fini, il quitte la chape et dit l'orai-
son Exue me. Domine, etc., cl ayanl dit l'o-
raison Da, Domine, etc., les diacres d'hon-
neur lui ayant ôié ses anneaux, il lave ses
mains, les essuie et reprend ses anneaux du
diacre d'honneur qui les lui avait ôtés.
6. 11 reçoit des diacre et sous-diacre les
ornements sarrés, el premièrement l'aiiiict,
qu'il baise au milieu où il y a une croix, dit
sant par cœur, ou lisant au livre que l'aco-
lyte lient devant lui, l'oraison Pone, Domine,
gcdeam, ele.
7. Eu second lieu, il reçoit l'aube, disant
l'oraisou Deatba me, Domine, elc.
8. Eu troisième lieu, la ceiuture, disant
l'oraison Prœcinge me, elc
9. En quatrième lieu, la croix pectorale,
qu'il baise et dit l'oraison Munire digne-
ris, elc.
10. En cinquième lieu, il reçoit l'étole , di'.
sant l'oraison Redilemihi, Domine, etc.
il. Enfin il recoil le pluvial el la mitre, el
si les psaumes de tierce ne sont pas achevés;
l'évéque s'assied, attendant qu'ils soient en-
tièrement finis.
12. L'antienne répétée, il se lève avec la
mitre, se tourne durant le chapitre veri
celui qui le chanie, et à la fin du répons du
dernier verset il s'assied afin qu'on lui ùlo
la mitre, laquelle ôtée, il se lève aussitôt. E(
alors le prêtre assistant lui tenant le livre, il
chanie, Dominus vobiscum , et l'oraison;
puis il s'assied cl reprend la mitre.
13. Le chœur ayant dit L'enedicamus Do-
mino, elc, l'évéque étant assis on lui Ole la
mitre; il se lève après et quille le pluvial,
487
DICTIONNAIRE DES CEREMONIE? ET DES RITES SACRES.
m
et les uiacre et sous-diaere lui donnent la
tunique, l'évéquc disant l'oraison Tunica JU'
cunditatis, Ole, puis de la même façon la
dalinatiquc, disant l'oraison Indue me, Do-
mine, etc.
1'». Après cela l'évêque s'assied et prend
les ganls qui lui sont présentés, savoir,
celui de la main droite par le diacre, et celui
de la {lauche par le sous-diacre, et dit l'orai-
son Cii'cumdn, Domine, etc.
lo. Puis il se lève et reçoit la chasuble,
disant l'oraison Domine, qui dixisti, etc.
16. Si c'est un archevêque qui a l'usage
du paltium, et qu'en ce jour il le puisse por-
ter, il le reçoit des mains du diacre et baise
la croix, savoir, celle qui doit être mise par
derrière.
17. L'évêque étant assis , le diacre lui met
la mitre, disant l'oraison Mitram Domine,
etc.
18. UnGn le prêtre assistant lui met l'an-
neaa pontifical au doigt annulaire de la main
droite par-dessus le gant, disant loraisoa
Cordis et corporis mei, etc.
19. Il dit ensuite l'oraison Merear.precor,
Domine, etc., d'autant que celle oraison ne
se peut pas dire lorsqu'il prend le mani-
pule.
20. Ainsi révéla de tous ses orncmenls
épiscopaux, étant assis , il reçoit des mains
du prêtre assistant la cuiller, prend Irois lois
de l'encens dans la navette, et en met par
trois fois dans l'encensoir, disant Ab illo be-
nedicaris, etc., et rend la cuiller à celui de
qui il l'a reçue; puis il bénit l'encens, faisant
le signe de la croix sur l'encensoir, en te-
nant la main gauche sur la poitrine.
Chap. III. — De l'office de tierce et de la ma-
nière que l'évêque se revêt de ses ornements
pontificaux en son siège épiscopal près de
l'autel.
Au chapitre précédent j'ai décrit ce qui
doit être observé par l'évêque s'il prend ses
ornements dans la sacristie ou la chapelle ,
comme le Cérémonial des évêques les ex-
horte à le faire; néanmoins, puisque c'est
presque la coutume générale de France que
les évêques prennent leurs ornements en
leurs sièges épiscopaux près du grand autel,
j'en fais ici un chapitre particulier, afin que
l'évêque s'en puisse servir au cas qu'il trouve
bon de s'y habiller, aussi bien que ses assis-
tants et ministres.
1. L'évêque, ayant fait sa prière à l'autel
où repose le saint sacrement, se lève, fait
une génuflexion d'un genou à terre, va au
devant du grand autel, et l'ayant salué d'une
inclination médiocre, fait sa prière, se met-
tant à genoux sur un carreau que ses do-
mestiques lui ont mis sur le plus bas degré
de l'aulel, et qu'ils retirent après qu'il a fait
sa prière; les chanoines qui l'ont accompa-
gné la font aussi auprès de lui.
2. L'évêque, ayant fait sa prière, se lève,
fait une inclination à l'autel, et s'étant un
peu tourné, les chanoines, debout, le saluent
d'une inclination profonde, et il les salue
aussi; les chanoines saluent encore l'aulel
et s'en vont au chœur en leurs piaces.
3. L'évêque va et monte à son siège, ac-
compagné de deux des plus dignes du chœur,
qui demeurent auprès de lui avec leur habit
ordinaire du chœur, jusqu'à ce que ses assis-
tants et ses ministres soient arrivés auprès
de lui , se retirant en même temps qu'ils
arrivent au chœur, après avoir salué l'évêque
et l'autel.
'*. Ceux qui doivent servir de prêtre et de
diacres assistants, diacre et sous-diacre et
autres ministres, s'élant rendus au lieu où
ils doivent prendre leurs ornements , les
prennent avant que l'évêque arrive, et atten-
dent que le maître des cérémonies vienne les
avertir d'aller auprès de l'évêque
5. Quand l'évêque est en son siège, il com-
mence tierce, et l'hymne dit, il s'assied et se
couvre, puis lit les psaumes accoutumés pour
la préparation de la messe.
6. En même temps qu'on commencetierce,
le prêtre assistant et autres qui doivent
assister et servir l'évêque , conduits par le
maître des cérémonies, vont au chœur, le
prêtre assistant marchant entre les deux
diacres d'honneur, puis le diacre et le soas-
diacre, et ensuite les ministres et acolytes
deux à deux; que s'ils ne pouvaient marcher
en cet ordre, ils iraient l'un après l'autre, le
prêtre assistant le premier.
7. Quand ils entrent dans le chœur, ils le
saluent d'un côté et d'autre, et étant arrivés
au devant de l'autel le saluent, puis s'appro-
chant de l'évêque le saluent au bas des de-
grés de son siège, et montent auprès de lui,
pour l'aider à prendre les ornements pon-
tificaux que les acolytes portent l'un après
l'autre de l'autel, comme il est décrit ci-
après en l'office de chaque ministre parti-
culier.
8. Pendant que l'évêque dit les psaumes,
on lui chausse les brodequins et sandales;
ensuite il se lève, quitte sa chape où son
camail, et lave ses mains.
9. L'évêque reçoit après les ornements
l'un après l'autre, comme il est dit ci-devant
au chapitre 2
10. L'évêque étant revêtu, lé diacre et le
sous-diacre lui font ;une profonde inclina-
tion et se retirent au banc qui leur est pré-
paré au côté de l'Epître, où ils demeurent
debout ou assis, comme les assistants qui
sonl auprès de l'évêque, saluant l'autel en
passant.
11. L'évêque étant assis, le premier diacre
d'honneur donne la mitre à l'évêque; le
prêtre assistant lui donne l'anneau pontifi-
cal, puis il bénit l'encens.
12. L'évêque se lève, reçoit la crosse et va
à l'autel, ayant ses deux diacres d'honneur
à ses côtés , et le prêtre assistant qui vient
après, et ensuite les acolytes de la mitre et
de la crosse.
13. L'évêque approchant des degré» du
milieu de l'autel, les diacres d'honneur se
retirent un peu en arrière; le prêtre assis-
tant se met à la droite de l'évêque, et les
diacre et sous-diacre passant par derrière
l'évêque se mettent, le diacre à la gauche de
189 MES
l'évoque, et .e sous-diacre à la gauche du
diacre, tant soil peu en arrière; puis Icvé-
que ayant rendu la crosse à celui qui en a le
soin, le diacre de l'Evangile lui Ole ia tuilrc
et la donne à l'acolyle.
1'*. L'évêque commence ensuite la messe
pontificale, comme il sera dit ci-après.
CiiAP. IV. — De la première entrée à
l'autel.-
1. L'encens bénit, l'évêque se lève, et ayant
à ses côtés les diacres d'honneur, il reçoit de
la main gauche la crosse des mains de l'aco-
lyte, el s'il s'est habillé en la sacristie ou en
la chapelle, il salue avec tous les autres la
croix qui est sur l'autel.
2. Allant à l'autel il marche entre les deux
diacres d'honneur , qui le soutiennent et
l'aident à marcher, portant la crosse de la
main gauche, la partie courbe tournée vers
le peij*iile, el de la droite bénissant le peuple,
pourvu qu'il soil dans son diocèse, ou, s'il est
archevêque, dans sa province.
3. L'évêque passant devant le chœur se
tourne vers les chanoines, qu'il salue d'une
inclination de tête médiocre ; s'il y avait
quelquecardinalou quelque prince, l'évêque,
avec la mitre en tète , le saluerait avant les
chanoines.
4. Etant arrivé au-devant du plus bas de-
gré de l'autel, après avoir rendu la crosse à
l'acolyte, et le diacre lui ayant ôté la mitre,
les mains jointes il fait une inclination mé-
diocre à la croix, ou une génullexion s'il y a
tabernacle, fait le signe de la croix sur soi,
et continue lereslecommeauxmesses basses,
si ce nesl qu'il se tourne un peu de côté el
d'autre en disant ces mots : Vobis, et vos,
fratres, el Miserealur vestri, etc.
5. Ayant dit Absolutionem, etc., il baise à
la croix le manipule que lui présente le sous-
diacre, qui le lui met au bras gauche.
G. Montant à l'autel et tenant les mains
jointes, il dit l'oraison Auftr a nubis, etc.
Arrivé à l'autel, il s'incline médiocrement,
tenant les mains jointes contre l'aulel, dit
tout bas Oramus te, Domine, et baise l'aulel
au milieu en disant : Quorum reliquiœ hic
sunt, étendant alors les deux mains égale-
ment sur l'aulel. Ensuite il se tourne vers le
sous-diacre qui est à son côté gauche tenant
le livre des Evangiles ouvert, met les deux
mains sur ce livre, el baise le texte de l'Evan-
gile qu'il doit dire à la messe.
CniP. V. — Du premier encensement de
l'autel.
1. Sans sortir du milieu de l'autel, il se
tourne du côté de l'Epîlre, et recevant la
cuiller de la main du diacre, il prend de l'en-
cens et le bénit comme ci-devant, chap. 2,
D. 20.
2. Il reçoit l'encensoir des mains du dia-
cre, et le tient de la main gauche au haut
des chaînettes, et de la droite les chaineltes
jointes au bas près de l'encensoir, afin qu'il
puisse plus commodément et avec plus d'as-
surance faire l'encensement, durant lequel
il ne dil aucune çrière.
DlCTI0NNAIR£ D£S RlTKS SACRÉS. II.
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Reliques.
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21 25 2G
27 28 29
3. Il fait une inclination ou génuflexion
s'il y a tabernacle (ce qu'il suffit d'avoir ici
remarqué pour toutes les autres fois) ; puis il
encense la croix de trois coups d'encensoir,
aux chiffres 1, 2, .1; il fait une inclination
ou génuflexion, et sans se retirer du milieu
de l'autel il encense les reliques s'il y en a
sur l'aulel , au côté de l'Evangile, de deux
coups d'encensoir, le premier au chiffre i, et
le second au chiffre o.
k. Les reliques du côté de l'Evangile en-
censées, il fait une inclination ou génuflexion
au milieu de l'autel ; puis sans se retirer dn
milieu il encense les reliques qui sont au
côté de l'Epîlre de deux coujis d'encensoir, la
premier au chiffre 6 el le second au chiffre?.
5. Puis, sans autre révérence , il encensa
le derrière de l'aulel, donnant trois coups
d'encensoir d'une égale dislance de la façon
que sont placés les chandeliers, soit qu'il y
en ait plus ou moins, depuis le milieu jus-
qu'au coin de rE|/ître, aux chiffres 8, 9, 10.
G. En abaissant la main il encense le côté
de l'EpItre, donnant un coup d'encensoir au
chiffre 11 et un autre au chiffre 12.
7. Se tournant vers l'autel et levant la
main, il encense le plan de l'autel qui est le
plus proche de lui de trois coups d'encensoir,
aux chiffres 13, li. 15.
8. H fait une inclination ou génuflexion au
milieu de l'autel, et encense le derrière de
l'autel du côté de l'Evangile de Irois coups
d'encensoir, aux chiffres IG, 17, 18.
9. En abaissant la main il encense le côté
de l'Evangile, donnant un coup d'encensoir
au chiffre 19 et un autre au chiffre 20.
10. Sans quitter le coin de l'Evangile, éle-
vant un peu l'encensoir, il encense le plan
de l'autel de devant, comme il a fait au côté
de l'Epilre, de trois coups d'encensoir, aux
chiffres 21, 22,23.
11. Ensuite , abaissant la main , il encensa
le devant de l'autel jusqu'au milieu, de trois
coups d'encensoir, aux chiffres 2i, 25, 26.
12. Il fait une inclination ou génuflexion,
el continue d'encen>er le devant de l'aulel
jusqu'au coin de l'Epîlre, de trois coups, aux
chiffre 27, 28, 29.
13. Elaut au côté de l'EpItre au bout du
16
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. 492
ci-devant , et demeure assis , jusqu'à c ■ iiue
le cliocur ait achevé de elianlcr l'hymne, in-
cliuaiil la t^^Cc quand le chœur chante ces pa-
roles, Adoramus te, etc.
(). Sur la fin de l'hymne chantée par le
chœnr, l'cvéque étant encore assis, les dia-
cres d'honneur lui ôlcnt le grémial et la mi-
tre ; puis il se lève, et tourné vers le peuple,
levant, puis joignant les mains, il dit tout
haut : l'axvobis, puis se tourne vers i'.iutel,
fait une inclination de tête, étendant, et après
joignant les mains, dit : Oremus, et ensuite
l'orai.soh, (enant les mains disjointes et éle-
vées jusqu'aux épaules, comme aux messes
basses. {L'évéquedit Pax vobis toutes les fois
qu'il dit le Gloria à la messe.)
7. A la conclusion, Per Dominumnostrum,
etc., il joint les mains jusqu'à la fin, incli-
nant la léte vers l'autel lorsqu'il profère le
saint nom do Jésus , et toutes les fois qn'il
profère le nom de la sainte Vierge ou des
saints desquels il dit la messe ou desquels il
fait commémoraison ( c'est-à-dire de celles
qui ont été faites à l'office), et du pape, il fait
une inclination moindre que la précédente,
et sans se tourner vers l'autel.
8. Ensuite il s'assied, les diacres lui remet-
tent le grémial et la mitre, et l'acolyte du li-
vre s'élant mis à genoux devant lui, et tenant
le livre ouvert, il lit l'Epître , le graduel, etc.
9. Ainsi assis, il lit l'Evangile, et avant que
de le commencer, sans faire aucune inclina-
tion, il dit ril/unria cor 7neum,c{c.;Jul)e, Do-
mine, benedicere; Dominus sit in corde meo,
elc.;Dominus vobiscum; et disant, /ni/ùon ou
Sequentia snncli Evanrjelii, avec le pouce de
la main droite, les autres doigts joints et
étendus, il fait le signe de la croix sur le li-
vre au commencement du texte de l'Evangile
qu'il doit dire, tenant pour lors la main gau-
che sur le livre, et ensuite ladite main gau-
che sous sa poitrine, faisant le signe de la
croix avec le pouce de la droite au front, à
la bouche et à la poitrine. Les mains rejoin-
tes il poursuit l'Evangile, et à la fin il ne baise
pas le livre etneditpointi'er etîong'c/icarficta.
10. Le sous-diacre, ayant achevé l'Epltre,
porte le livre, et le met sur les genoux de
l'évêque , qui met sa main sur le livre; le
sous-diacre la baise, et l'évêque lui donne
ensuite sa bénédiction,
il. Le diacre, ayant remis le livre des Evan«
giles sur l'autel, vient au-devant de l'évêque
qui lui présenle sa main pour la baiser.
12. L'évêque, ayant achevé de dire l'E-
vangile et donné sa main à baiser au .«ious-
diacre et au diacre , comme nous avons dit
n. 10 et 11, reçoit des mains du prêtre assis-
tant la cuiller, met de l'encens dans l'encen-
soir, et le bénit, comme au chap. 2 , n. 20
Chap. yiL — De l'Evangile.
t. Quand le diacre dit : Jubé, domne, bene-
dicere, avant que d'aller dire l'Evangile, I é-
vêque, encore assis et tenant les mains join-
tes , dit : Dominus sit in corde tuo, etc., lait
le signe de la croix sur le diacre avec la maiu
droite, tenant la gauche au-dessous de lapoi»
trine.
401
marchepied, il rend l'encensoir au diacre de
l'Evangile ; le premier diacre d'honneur lui
met la mitre, et il est encensé de trois coups
d'encensoir, tenant alors ses mains jointes;
et, après l'encensement, sans faire ancnne in-
clination de télé à celui qui l'encense, il le
bénit de la main droite, tenant la gauche
sous la poitrine.
14. Aux reliques, on donne toujours deux
coups d'encensoir de chaque côté , soit qu'il
y en ait plusieurs ou qu'il n'y en ait qu'une
de chaque côté.
15. Que s'il n'y avait point de reliques,
après avoir encensé la croix aux chiffres 1,
2, 3, on suivrait les chiffres 8, 9, 10, et les au-
tres ensuite, et l'on omettrait d'encenser les
chiffres 4-, 5, 6, 7.
16. Si le saint sacrement était exposé, l'é-
vêque l'encenserait étant à deux genoux sur
le marchepied de l'autel, puis étant monté à
l'autel et ayant fait une génuflexion , il en-
censerait les reliques, s'il y en avait, comme
nous avons dit ci-devant ( sans encenser la
croix, car il n'y en doit point avoir quand le
saint sacrement est exposé ) , et après avoir
encensé l'aulel et rendu l'encensoir au dia-
cre sans permettre qu'il lui baise la main,
il descendrait hors du marchepied de l'autel
du côté de l'EpItre, sur le deuxième degré, la
face tournée vers le peuple, pour être en-
censé par le diacre.
Chap. VI. — De Tlntroït.
1. L'évêque ayant été encensé, sans quit-
ter la mitre il retourne au milieu de l'autel,
où il fait une inclination de tête à la croix ,
reçoit la crosse de l'acolyte, et s'en va à son
«iége, où, étant debout la face tournée vers
le côté qui représente le midi, il rend la
crosse à l'acolyte et s'assied ; le diacre lui
ôte la mitre, et il se relève, lit l'JnfroU dans
le livre qui lui est présenté par l'acolyte du
livre, se signant au commencement de l'In-
troït.
2. Ensuite il dit le Kyrie, etc., alternative-
uient avec ses assistants ; ayant achevé, il
s'assied, reçoit la mitre et le grémial, tenant
ensuite ses deux mains sur ses genoux, au-
dessus du grémial.
3. Lorsque le chœur chante le dernier Ky-
rie, l'évêque étant encore assis, les deux dia-
cres d'honneur lui ôlent l'un le grémial et
l'autre la mitre
k. Les Kyrie finis par le chœur, l'évêque
se lève, et la face tournée vers l'autel, les
mains jointes devant la poitrine, et ayant le
livre devant soi, il chante haut, Gloria in
txcelsis Deo, ouvrant les mains en disant
Gloria, les élevant en disant, in excelsis, les
joignant devant la poitrine, et inclinant la
tête à Deo, et poursuit le reste tout bas, avec
le prêtre assistant et les diacres d'honneur,
inclinant la tête quand il dit Adoramus le ,
Gratias agimus tibi, Jesu Christe, Suscipe de-
precationem noslram, et encore, Jesu Christe,
et se signant à la fin , quand il dit Cum
sancto Spirilti.
5. L'évêque ayant achevé l'hymne, s'as-
sied et reprend le grémial et la mUrCj comma
«93 MES
2. Le diacre voulant commencer l'Evan-
gilo.Ios diacres d'honneur, s'étant découverts
ei levés, ôtent le grémial cl la mitre à l'évé-
qne encore assis ; puis il se lève, se tourne
vers le diacre, et prend la crosse de la main
gauche, et à Initiitm ou Sequcntia sancli
t'vangelii, etc. , avec le pouce de la droite il
fait le signe de la croix, encore au fronl, à la
bouche et à la poitrine ; et ensuite lient !a
crosse dos deux mains jointes.
3. Si le diacre disant l'Iîvangile profère le
sailli nom de Jésus, l'évèque incline la tête
vers la croix qui est à laulel, cl y fait les gé-
nuflexions s'il en faut faire.
U. L'Evaugile clanl fini, il donne la crosse
a l'acolyle qui en a le soin, puis baise le li-
vre que le sous-diacre lui porte à baiser,
mettant les deux mains sur le livre et disant,
Per evangelicn dicta, etc., et enfin debout et
tenant les mains jointes, est encensé île trois
coups d'encensoir par le prêtre assistant,
qu'il bénit après de la main droite.
5. Ayant été encensé, et étant encore de-
bout, le préire assistant lui tenant le livre,
tourné vers l'autel comme au Gloiia, il
chante tout haut : Credo in unum Deum, ou-
vrant et élevant les mains en disant, Credo,
les rejoignant devant la poitrine en disant, in
unum, et inclinant la tète à Deum; puis il
poursuit le reste tout bas avec ses assistants,
incline la lête à ces mots, Jesum Chrislum.
cl fimul adoratttr, et fait une génullexion d'un
seul genou, quand il dit : Et incarnatus est.
(). Le Credo fini il s'assied, et reçoit le gré-
niial et la mitre comme ci-devant.
7. Quand le chœur chante, El incarnatus
est, etc., il s'incline vers l'autel avec la mi-
tre en tète, jusqu'à ce qu'il ait dit : Et liomo
(iictus est ; mais aux trois messes de la Nati-
vité de Noire-Seigneur , et ;.u jour de l'An-
nonciation'de la sainte \ ierge, il se met à
deux genoux proche de son siège, sans quit-
ter la mitre.
8. Le Credo entièrement fini par le chœur,
l'évêque se lève, les diacres d'honneur lui
ayant auparavant ôlé le gréoual et la mitre,
et ainsi debout tourné vers le peuple il dit :
Dominiis vobiscum, et Oremus, les mains un
]ieu étendues, et aussitôt rejointes, et ainsi
debout il lit roffertoire d'un ton plus bas,
mais intelligible.
GHâP. MIL — De l'0(fertoire.
1. L'Offertoire dit, il s'assied ; les diacres
d'honneur lui remettent la mitre cl le gré-
mial, lui ôtent ensuite l'anneau et ses gants
Puis , sans dire aucune prière , il lave ses
mains et les essuie.
2. Cela fait , ilreprend l'anneau des mains
du premier diacre d'honneur, et le second
lui Ole le grémial. Ensuite il se lève, et te-
nant sa crosse de la main gauche , la droite
posée contre sa poitrine , il va à l'autel , mar-
chant entre les deux diacres d'honneur.
3. Etant arrivé au milieu et proche le plus
bas degré de l'autel , il quitte la crosse, et le
diacre lui ayant ôté la mitre, il salue l'autel
avec tous ses assistants , puis monte les de-
grés ayant le prêtre assistant à sa gauche et
MES 4W
le diacre de l'Evangile à sa droite , liaiso
laulel au milieu , étendant également ses
deux mains par-dessus hors des corporaux.
'i^. Il reçoii des mains du diacre la patène
avec l'hostie pour l'olTrir, et tenant la pa-
tène des deux mains devant et à la hauteur
de la poitrine, les yeux élevés , et aussitôt
abaissés , il dit, Siiscipe , sancte Pater, etc.,
lequel fini , tenant toujours la palèuc avec
les deux mains élevées , comme âuparavanl,
fait le signe de la croix sur le corporal , et
laisse l'hostie vers lu milieu du devant du
corporal , et la patène un peu sous le corpo-
ral du côié droit.
'6. 11 prend garde quand le diacre met le
vin dans le calice, et le sous-diacre lui pré-
sentant la burette de l'eau ",11 la bénit de la
main droite, tenant pour lors la main gau-
che sur l'autel, et disant l'oraison Dcus , qui
humanœ siihstantiw, etc.
G. Ensuite il reçoit des mains du diacre le
calice pour l'offrir, et, le tenant de la droite
par le nœud et de la gauche par le pied, l'élève
en sorte que la coupe ne soit pas plus haute
que les yeux , ni plus basse que la bouche ,
tenant les yeux élevés, qu'il n'abaisse que
quand l'oraison O/ferimuS libi , Domine, etc.
(au cas qu'il la sache par cœur), est finie.
Alors il fait le signe de la croix avec le calice
tenu des deux mains sur le corporal , le met
au milieu , et le laisse couvrir au diacre.
7. Les mains jointes sur l'autel, incliné
médiocrement, il dit tout bas : In spirilu hu-
mUitatis, etc.
8. Etant droit , élevant les yeux et les
abaissant aussitôt, étendant les mains, les
élevant et les rejoignant devant la poitrine,
il dit : Y(ni, Snnclificator , etc., et quand il
dit, benedic, il fait le signe de la croix surlo
calice et l'hostie , tenant la main gauche sur
l'autel.
9. Ensuite, sans sorlirdu milieu de l'autel,
tourné vers le côlé de l'Epître , il reçoit des
mains du diacre la cuiller, et met del'encens
dans l'encensoir , comme ci-devant chapitre
2, n. 20, en disant: Perinlercessionem, etc.,
et à ce mot, benedicere (ayant déjà rendu la
cuiller au diacre), il fait le signe de la croix
sur l'encensoir pour bénir l'encens.
10. Ayant reçu l'encensoir de la main du
diacre, sans faire aucune révérence à la
croix , il encense le calice et l'hostie , faisant
par-dessus trois signes de croix avec l'en-
censoir, puis Irois tout à l'enlour, savoir:
deux de sa droite à sa gauche, conduisaut
premièrement l'encensoir entre le calice et la
croix, et un desa gauche à sa droite.
il. Au premier signe de croix il dit : /n-
censum isttid; au second, a te benediclum;
au troisième , ascendat ad te , Domine.
Au premier tour qu'il fait de droite à gau-
che, il dit, et desceadal super nos. Au se-
cond et au troisième, misericordia tua.
12. Ensuite il fait une inclination ou génu-
flexion, et encense la crois , les reliques , s'il
y en a à l'autel , comme au commencement
de la messe, disant durant cet encensement ,
Dirigalur , Domine , eic. , qu'il continue ot finit
en même temps que l'encensemeut, distri-
195
DICTIO.NNAIRR DES CEREMONIES ET DES RITE S SACRES.
1%
liîiaiit les mots ainsi qu'il siiil , ou eu toile
;iatro manière qu'il jugera plus commode,
pourvu qu'il continue et finisse en nicmc
temps les paroles et renccuscment.
13. En donnant un coup d'encensoir au
rliilTie 1, il dit IHrigalur; au 2, Domine;
au 3, oraiio mcn; au i, sicul; au 5, incensum;
au 6 , in conspecltt ; au 7, tuo ; au 8, Elevaiin ;
au 9. manuum; au 10, mearum; au 11, sncri-
ficium; au 12, vespertinum; au 13, Pone,
Domine; au IV, cuslodium; au l!i, ori meo ;
au 16 el au 17, ostium; au 18, circnmslantiœ;
au 19, labiis; au 20, »)iei«; au 21, «i non;
au 22, declinet; au 23, cor mcum; au 24-, m ;
au 25, verba; au 26, maliliœ; au 27, arZ ea;-
cusandas; au 28, excusaCiones; au 29, in
peccafts.
14. S'il n'y a point de reliques, il pourra
dire aux chiffres 1, 2, 3 : Dirigutiir, Domine,
oraiio men , siciU incensum in conspeclu luo,
el aux chiffres 8 et suivants poursuivre les
autres paroles comme ci-dessus.
13. L'encensement fini , étant au côté de
l'Epîlre au bout du marchepied, la face
tournée vers le diacre, il lui rend l'encensoir
en disant : Accendat in nabis , etc., et ayant
reçu la mitre du premier diacre dhonneur,
étant en la même place, il est encensé par
le diacre , auquel il donne la bénédiction.
16. Aussitôt il lave ses mains à l'ordinaire,
et le même diacre d'honneur lui ayant ôté
la mitre, il va au milieu de l'autel , où,
incliné elles mains jointes sur l'autel, il dit
l'oraison Suscipe, sancta Trinilas, elc
17. Si le saint sacrement esl exposé , après
avoir encensé l'hostie et le calice, il se met
à deux genoux sur le marchepied de l'autel,
el encense le saint sacrement de trois coups
d'encensoir , et s'élant relevé, il retourne à
l'autel, où, après avoir fait une génuflexion, il
encense les reliques, s'il y en a (il ne devrait
pas y en avoir), el l'autel , comme il a été dit
au premier encensement, chap. 5.
Chap. IX. — De la Préface et du Canon.
1. Jusqu'à l'Oraison dominicale, il n'y a
rien de parliculier que l'on n'observe en la
messe basse, sinon que l'évéque chaule la
Préface, eldil Sanctus toul bas, el au lieu de
dire au Canon, Anlislilc nostro , il dit ; wte
indigna servo iuo , etc., ne découvre point le
calice, ni ne remet poinl la pale par-dessus,
ce que fait le diacre. Et le Paler étant fini ,
il reçoit la patène de la main du diacre.
2. 11 dit Agnus Dei tout bas , et après la
première oraison , Domine, Jesu Christe, etc.,
il baise l'autel au milieu , el se tournant du
côté de l'Epîlre vers le prêtre assistant , lui
dit, Pax lecum , en l'embrassanl : et l'un et
l'autre approchant la joue gauche, l'évéque
met ses deux mains sur les épaules de celui
à qui il donne la paix , el celui qui la reçoit
met ses deux mains au-dessous des bras de
l'évéque qui la lui donne.
3. Si l'évéque donne la communion , il fera
comme nous dirons au chapilre de la commu-
nion générale, à la fin de lolûce du diacre
lie l'Evangile.
4. Ayant pris l'ablution, sans se retirer du
milieu de l'autel , il reçoit la miire des mains
du diacre , puis va au côté de l'Epîlre, oii il
lave ses mains comme ci-di-vant.
5. Ayant lavé et essuyé ses mains, et le
diacre lui ayant ôté la mitre, il lit l'antienne
dite communion tout bas.
6. Revenu au milieu de l'autel , après que
l'antienne a été chantée par le chœur, il baise
l'autel et se tourne pour dire, Dominus vo-
biscum.
7. Il retourne au livre par le même che-
min , pour dire une ou plusieurs oraisons
toul haut; quand il les a entièrement finies
avec leurs conclusions, sans fermer le livre,
il revient au milieu de l'autel , le baise, se
tourne, chante Dominus vobiscum, et sans
dire , lie, missa est , il demeure ainsi tourné,
jusqu'à ce que le diacre ail achevé, Ite,
missa est, et ne commence à dire Placeat, etc.,
que quand le chœur a achevé de dire , Deu
gracias.
8. Ayant dit Placeat, etc., el étant au mi-
lieu de l'autel, il reçoit la mitre, el de-
bout , avec le pouce de la main droite il fait
le signe de la croix sursa poitrine, chanlant
toul haut : Sî7 nomcn Domini bcnedictiim,
tenant cependant la main gauche sur l'autel,
et y remeltaiU aussi la droite, jusqu'à ce ijue
le chœur ait répondu , Ex hoc nunc et itsqu*
in sœculum.
9. Ensuite disant du même ton , Adjuto-
riumnoslrnm , etc., de la main droite il fait
le signede la croix sur soi en cette manière :
quaud i\ dil, Adjutorium , mettant la main
au fi-ont, nostrum, au-dessous de la poitrine,
in nomine , à l'épaule gauche, Domini , à la
droite , mettant cependant la gauche sous
la poitrine, el derechef toutes les deux sur
l'autel , jusqu'à ce que le chœur ail entière-
ment répondu : Qui fecit cœlutn et lerram.
10. Puis disant, lienedicat vos omniputcns
beus, élevant en même temps les yeux elles
mains au ciel , puis rejoignant les mains de-
vant la poitrine ; il prend la crosse de la
main gauche, el quand il dit, Pater, il se
tourne par le côté de l'Epîlre, bénissant le
peuple qui esl de ce côté ; disant , et Filins ,
il se loui no drôil vers le peuple au milieu de
l'Eglise , le bénissant aussi ; el enfin disant ,
et Spiritus sanctus, il se tourne entièrement
vers le côté de l'Evangile , bénissant le peu-
ple qui y est, pour la troisième fois, faisant
le tour entier.
11. S'il esl archevêque, il donne la béné-
diction de cette même façon , excepté que son
chapelain esl à genoux devant lui avec sa
croix, tant soit peu à côté; l'archevêque
étant sans mitre, dèsquil commence à dire.
Sit nomen Domini benedictum, il se tourne,
el fait l'inclination à la croix quand il dit,
Benedicat vos. La bénédiction donnée, le dia-
cre lui Ole le pallium qu'il remet sur l'autel.
12. Les indulgences se publient par le prê-
tre assistant , après que l'évéque a donné la
bénédielion.
13. La bénédiction donnée et les indul-
gences publiées, l'évéque étant au côté de
l'Evangile, après avoir auUté la crosse el la
4m
MES
MES
498
mitre, dit, Dominus vobiscum, et après aroir
fait le signe de la croix sur l'autel et sur soi,
comme à l'Evangile, dit, Initiam sancti Evan-
(jelii secimdum Jo(innem,cic.\ ayant repris la
mitre et la crosse, il dit l'iivangile en des-
cendant les degrés de l'autel et s'en allant au
lieu où il s'est habillé.
14. S'il y a un Evangile à dire autre que
celui de saint Jean, l'évéque le dit au côté
de l'Evangile, avant que de s'en aller, et
l'ayant achevé, il reçoit la mitre et la crosse
et s'en retourne à son siège, s'il s'y est ha-
billé, accompagné de sos assistants et de ses
ministres, qui aident à le désh.ibiller ; les
acolytes rapportent les ornements les uns
après les autres sur l'autel.
15. L'évéque reprend la chape ou son
camail, et ses assistants et ministres le sa-
luent, saluent l'autel eu passant, et vont à la
sacristie quitter leurs ornements, puis se
retirent.
IG. L'évéque fait son action de grâces, les
chanoines s'approchent de lui, et l'accom-
pagnent tous ou partie, si l'ofQce n'est pas
achevé au chœur.
17. Si l'èvcque s'est habillé en la sacristie
ou chapelle, il s'y en retourne de la même
façon et au même ordre qu'il en est venu, sa-
luant eu passant ceux qu'il avait salués eu
venant à l'autel.
18. Etant arrivé à la sacristie, il salue la
croix qui est sur l'autel et quitte la crosse;
on lui Ole la mitre, puis il est dévêtu de
tous ses ornements pontiflcaux parle diacre
et le sous-diacre ; il reprend ses habits ordi-
naires, fait son action de grâces, et s'en re-
tourne à sa maison, les chanoines l'accom-
pagnant aussi en leur habit ordinaire jus-
qu'à la porte de l'église.
ARTICLE IV.
DE l'office do prêtre ASSISTANT.
(Cérémonial, 1. i, c. 7).
Entre tous ceux qui assistent et servent
l'évéque à la messe pontifictile, le premier
et le plus considérable est le prêtre assis-
tant. C'est pourquoi il doit être le plus digne
des prêtres, soit chanoine, soitdignilé, qui ont
séance ordinaire dans le chœur avec les au 1res,
et quel que soit le nom, archidiacre ou ar-
chiprêtre, pourvu qu'il soit le plus digne de
tous, qu'il ait l'ordre de prêtrise, «ne parfaite
connaissance des cérémonies de son office,
afin qu'il puisse dignement et décemment
l'exercer, et servir l'évéque officiant ponti-
ficalement quand il en sera besoin.
Chapitre I. — De ce qu'il fait avant et du-
rant que l'évéque s'habille.
Si l'évéque prend ses ornements en sa chaire
épiscopale près de l'autel, voyez le chapitres
de l'office de l'évéque, ci-dessus col. i87. Si
c'est dans la sacristie, voyez col. 486.
1. Le prêtre assistant, lorsque l'évéque
veut officier pontificalemcnl, doit prévoir
et parcourir la messe, disposer les signets
aux lieux qui seront nécessaires, et prévoir
aussi les cérémonies et autres choses que l'é-
véque doit faire, afin de pouvoir les lui sug-
gérer doucement et les lai montrer, particu-
lièrement quand il sera à l'autel.
2. S'ètant rendu à l'heure convenable
dans la sacristie, et ayant fait sa prière, lavé
ses mains et pris son habit ordinaire, il va
à la rencontre de l'évéque, et l'accompagne
à l'autel où repose le saint sacrement, puis
au lieu où il doit prendre ses ornements
épiscopaux.
3. Quand l'évéque commence à dire les
psaumes pour la préparation de la messe,
étant debout à sa main gauche, il répond
alternativement avec lui.
4. Sur la fin de tierce, il prend la chape
sur le surplis, et l'évéque voulant dire l'orai-
son de tierce , il soutient le livre des deux
mains, l'appuyant sur sa lête.
5. L'évéque lavant ses mains, il lui pré-
sente pour les essuyer la serviette que quel-
que domestique de l'évéque lui aura donnée,
il la lui rend après.
6. L'évéque ayant pris les ornements épis-
copaux, il lui met l'anneau pontifical au
doigt annulaire de la main droite, baisant
premièrement l'anneau, puis la main de l'é-
véque.
7. Avant que do sortir du lieu où l'évéque
s'est habillé pour aller à l'autel, il reçoit des
mains du thuriféraire la navette où est l'en-
cens, et prenant la cuiller, il la présente à
l'évéque, la baisant ainsi que la main do
l'évéque; l'encens mis, il la reprend baisant
la main de l'évéque ainsi que la cuiller.
Chap. II. — De la première entrée à V autel.
Si l'évéque prend ses ornements en sa
chaire épiscopale près de l'autel, voyez le
chapitre 3 de l'office de l'évéque ci-dessus,
col. 487. S il les prend en la sacristie :
1. Le prêtre assistant, étant derrière l'é-
véque entre le diacre et le sous-diacre, fait
une inclination médiocre à la croix qui est
sur l'autel de la chapelle ou sacristie (si l'é-
véque y a pris ses ornements), la tête dé-
couverie, tenant des deux mains sou bonnet
devant sa poitrine; puis quand l'évéque se
tourne, il le salue aussi d'une incliuatiun pro-
fonde.
2. Allant à l'antel, il marche avec gravité
et modestie, tenant le corps droit, les mains
jointes, et couvert de son bonnet, à la droite
du diacre de l'Evangile. Si l'éTéque s'arrête
pour saluer les chanoines, il s'arrête aussi,
se découvre et les salue.
3. Etant arrivé près de l'autel, il s'arrête
devant le plus bas degré , au côté droit do
l'évéque, se découvre et donne son bonnet au
maitre des cérémonies ou à quelque acolyte.
4. Etant à la droite de l'évéque, il joint
les mains et fait une inclination à la croix
en même temps que les autres, ou une génu-
flexion s'il y a tabernacle. (Ce qui servira
pour les autres cas semblables.)
5. H s'incline médiocrement vers l'évéque
quand il dit : Misereatur tui, et poursuit le
reste, la face tournée vers lui jusqu'à ce
qu'il l'ait achevé.
0. 11 s'incline profondément vers l'autel
disant le Confiteor, se tourne ainsi incliné
499
DlCTfONNAIRE DES CEIIEMONIES ET DES RITES SACRES.
5(J(»
vers l'cvéquc, disant, tibi, Pater, el te, Paler,
élant debout à Indidijenlùim.
7. 11 inonle à l'autel avec l'évéque à sa
gauche, en lui relevant de la main droite son
aube et ses vêtements par devant, tenant la
droite sous sa poitrine.
8. Etant à lautel, il aide le sous-diacre
quand il présente le livre des Evangiles à
baiser à l'év'éque. Ensuite il se relire avec le
livre au côté de l'Evangile, hors du marche-
pied de l'autel, et y demeure, durant l'encen-
§ement, tourné vers l'autel.
Chap. 111. — De /'Introït.
1. L'évéque ayant été encensé, le prêtre
assistant le suit allant à son siège, après
avoir fait ensemble avec les autres la révé-
rence due à l'autel, comme il a fait en arri-
vant, et demeure proche de lui quand il di(
l'Introït, et lui répond au Kyrie. '
2. Quand l'évéque s'assied, il s'assied aussi
Bur l'escabeau qui lui est préparé, soit à la
droile, soit à la gauche de l'évéque, suivant
la commodité du lieu (pour l'ordinaire c'est
à la droite), pourvu qu'il ne tourne pas en-
tièrement le dos à l'autel, ni au chœur, ni à
l'évéque, mais à demi-tourné.
3. Si l'évéque était assis au faldistoire au
côté de l'EpîIre, il serait assis sur un banc
à la gauche do l'évéque, avec les diacre et
sous-diacre ensuite.
Chap. IV. — Bu Gloria in excelsis.
1. Les Kyrie étant finis par le chœur, le
prêtre assistant se lève, met son bonnet sur
son escabeau, prend le livre des mains de l'a-
colyte, va devant l'évéque, lui fait une incli-
nation pro.fonde, et lient le livre ouvert, sou-
tenu de ses deux mains et appuyé sur sa tête,
jusqu'à ce que l'évéque ail clianlé Gloria in
exce/si»Z>eo. Ensuite il rend lelivreàTacolyte,
fait une inclination;! révé(iue, et élant debout
à sa place, achève l'hymne avec l'évéque et
autres ministres; puis il s'assied et se couvre
jusqu'à ce qu'il soit achevé par le chœur.
Règle générale. Le prêtre assistant tient
le livre des deux mains appuyé sur sa télé,
devant l'évéque, toutes les fois qu'étant en
ton siéf/e il chante quelque chose tout haut,
comme les oraisons, le Gloria, le Credo, etc.,
et lui fnt une inclination avant et après qu'il
a chanté; et quand l'évéque lit tout bas, c'est
ù l'acolyte de tenir le livre.
2. L'iiymne fini par le chœur, il se lève, se
découvre et après que l'évéque a dit Oremus
après Pax vobis, il fait une inclination à l'é-
véque, lui présente le livre qu'il tient comme
il a é(é dit ci-devant, pour dire l'oraison, ou
plusieurs s'il faut les dire; lesquelles finies
il ferme le livre, fait une inclinalion à l'évé-
que, rend le livre à l'acolyte, se retire à sa
place, s'assied et se couvre.
3. Quand le thuriféraire vient à l'évéque
pour faire bénir l'encens, il se découvre cl se
lève, met son bonnet sur son escabeau, re-
çoit des mains du Ihuriléraire la navetieavec
l'encens, et piésenlc la cuiller à l'évéque
comme ci-devant au chapitre l,num.", rend
eusuite la navette au thuriféraire, se remet
eu suu 6iég*i el so couvre.
k. 11 se découvre et se lève quand le diacre
commence l'Evaiif^ile el se tourne vers lui,
sans toutefois tourner le dos à l'évéque, se
signant et faisant les inclinations el génu-
flexions nécessaires vers la croix de l'autel.
5. L'Evangile fini, il descend du Irône et
reçoit l'encensoir des mains du maître des
cérémonies, et élant debout encense l'évé-
que, à moins que l'évéque ne fût au faldis-
toire; car en ce cas c'est au diacre de l'Evau-
gilc à encenser l'évéque.
Chap. V. — Du Credo.
1. L'évéque ayant été encensé, le prêtre
assistant rend l'encensoir, prend le livre des
mains de l'acolyte, el le présente à l'évéque
pour chanter Credo in unuin Deum; il rend
ensuite le livre à l'acolyte, se remet en sa
place, et continue le reste du Symbole avec
l'évéque et les autres, étant debout et dé-
couvert.
2. Il fait la génuflexion en même temps
que l'évéque, en disant Et incarnalus est,
etc.
3. Le Symbole fini par l'évéque, il s'assied
et se couvre, et quand le chœur chante Et
incarnalus est, etc., il se découvre et s'in-
cline profondément vers l'aulel, excepté à
Noël et à la fête de l'Annonciation de la
sainte Vierge, où il se met à genoux proche
de son siège, puis s'assied el se couvre.
4. Le Symbole fini par le chœur, il se lève,
se découvre tenant son bonnet à la main,
pendant que l'évéque dit : Dominus vobis-
cnm, Oremus, et l'offertoire. Cela dit, il prend
le livre avec le coussin des mains de l'aco-
lyte, cl après avoir salué l'évéque, il porte
le livre à l'autel au côtéde l'Evangile, ouvert
à ce que l'évéque doit dire , et altend audit
côié que l'évéque vienne à l'autel ; ou bien
il envoie l'acolyte du livre le porter, afin
qu'il puisse êlrc libre pour présenter à l'évé-
que la serviette à essuyer ses mains quand
il les a lavées.
5. L'évéque retournant à l'autel, il lui aide
à monter les degrés , étant à son côlé gau-
che, en lui relevant avec la main droite le
devant de son aube et de sa soutane. Quand
l'évéque baise l'autel , il fait une génu-
flexion à la croix, et demeurant à son côlé
gauche il a soin du livre , el lui montre dou-
cement avec l'index de la main droile ce qu'il
doit dire.
6. Durant l'encensement de l'oblation et
de l'autel , il prend le Missel el le coussin ,
se relire hors du marchepied , et le remet
après l'encensement.
7. Quand l'évéque lave ses mains , il lui
donne la serviette comme ci-devant.
8. 11 se tourne un peu vers le diacre quand
il le veut encenser.
9. 11 dit Sanctus avec l'évéque , et incliné
comme lui.
CuAP. VI.— /Ju Canon et de la fin de la Messe.
1. Le prêtre assistant demeure auprès du
livre , sans élre oblige de tenir les mains
jointes , montrant à l'évéque ce qu'il doit
dire.
2. 11 se met à genoux à. l'élevaliou du
50i MES
saint sacrement au côté gaucho de l'évéque
sur le inarcliepied de l'autel , se relève s'il
est besoin, et se remet â giiioux à l'élévalion
du calice , aidant avec la tnain droilc ù l'évé-
que à se relever quand il fait les génu-
flexions. {Ce qui servira pour tous les autres
cas semblables.)
3. Quand l'évéque fait quoique génuflexion,
il on fait aussi eu même temps.
k. Il s'incline et dit avec l'évéque, Agnus
Dei, et l'ayant dit, il fait une génuflexion en
sa place , va au côté de l'Epilrc , en niènié
temps que le diacre va au côté de l'Kvan-
gile , passant entre le diacre et l'évéque , et
y étant arrivé il f.iit une autre génuflexion.
5. L'évéque ayant dit la prcniièrc oraisOn,
Domine Jesu Chrisle , il fait une génuflexion,
se relève , et baise l'autel en même temps
que l'évéque , duquel il reçoit la paix , ap-
prochant sa joue gauche contre celle de
i'évêqne et ses deux mains sous ses bras ,
et l'évéque disant, Vax tccum, il lui répond,
Et cum spirilu luo. El fai.sant une génu-
flexion au saint sacrement, il porte la paix
au chœur, accompagné du maître des céré-
Diunies.
0. Allant au chœur il marche avec gravité
et modestie , va au plus digne du chœur pour
lui donner la paix, savoir (si les ordres sont
distincts) au premier di-s chanoines prêtres,
puis au premier des chanoines diacres , et
enfin au premierdes chanoinrssous-diacres.
Mais aux lieux où les prébendes ne sont
point distinctes, il donne la paix au premier
de chaque côté , et celui-ci la donne à celui
qui vient après, et ainsi des antres. Et tous
ceux qui la reçoivent ainsi par le saint bai-
ser doivent être debout , et non à genoux ni
assis. Après les chanoines il la donne au
uiiillrc des cérémonies ou à (luelque acolyte
qui la porte aux autres du tlicrur, et le prê-
tre assistant fait les inclinations et génu-
flexions nécessaires en arrivant et en sortant
du chœur, passant et repassant d'an côté à
l'autre.
7. Sil y a des choristes qui soient cha-
noines et en chape , le prêtre assistant
donne la paix à chacun d'eux avant de la
donner aux autres chanoines. Et s'ils ne
sont chanoines ils la reçoivent après les cha-
noines, avant les autres bénélieiers, par l'a-
colyte ou le maître des cérémonies qui l'aura
reçue du prêtre assistant.
8. Quant aux laïques seigneurs qui ont
droit de recevoir la paix : elle doit être por-
tée à chacun d'eux avec l'instrument de pais,
par l'acolyte ou le maître des cérémonies,
qui doit premièrement baiser cet instrument
de paix.
9. Quand il donne la paix, il ne salue per-
sonne avant de la lui donner; mais après
qu'il l'aura donnée il fera une inclination
convenable à la dignité de celui à qui il l'aura
donnée.
10. S'il est de retour quand l'évéque dit :
Domine, non sum dignus, étant du côté de
l'Evangile, il s'incline, frappe sa poitrine,
et demeure incliné pendant que l'cvéïiue
MES
509
reçoit le précieux corps et le sang d« Noire-
Seigneur.
11. Si l'évéque donne la communion, il se
retire hors du marchepied au mêralc côté de
l'Evangile, et y demeure debout la face
tournée vers l'évéque.
12. L'ablution prise par l'évéque, il prtitttf
le livre avec le coussin, le porte au côté de
l'Epltre, faisant une inclination ou génu-
flexion en passant au milieu de l'autel, Si le
diacre ne l'avait déjà porté.
Vi. Etant au côté de l'Epltre, il reçoit des
domestiques de l'évéque la serviette qil'il lui
présente pour essuyer ses mains après les
avoir lavées.
14. Puis il lui montre l'antienne et l'orai-
son qu'il doit dire; quand elles sont dites,
il ferme le livre el le donne à l'acolyte,, à
moins qu'il ne fallût dire un autre Evangile
que celui de saint Jean.
lo. 11 va devant l'autel, où, étant au mi-
lieu des diacres et sous-diacres, il reçoit la
bénédielion debout el incliné.
1(). S'il fallait dire un Evangile particulier
autre que celui de saint Jean, il prendrait
le Missel avant que l'évéque donnât la bé-
nédiction qu'il recevrait en passant au mi-
lieu de l'autfl, debout et incliné comme ci-
dessus.
17. S'il faut publier les indulgences, la
bénédielion donnée, il fait une incliuation
profonde à l'évéque pour lui en demander
la permission, ei l^s publie la face touruéa
vers le peuple, selon la formule ci-dessouâ
décrite.
18. Quand l'évéque descend de l'autel, il
se met à son côté gauche du côté de l'Epltre,
descend avec lui, se tourne vers l'autel, et
étant alors à la droilc de l'évéque, il fait
l'inelinalion ou la génuflexion à l'autel
connue au coramoncement de la messe, s'en
retourne au lieu où l'évéque s'est habillé, et
de la même façon qu'il en est venu. Si c'est
à son siège épiscopal, il fera comme nous
avons dit à l'office de l'évéque, chapitre 9,
nuni.H-etsuivants. Si c'est à la sacristie ou
a la chapelle, il fait la révérenee à la croix
et à l'évéque; il laisse à l'écart ses orne-
ments, fail son action de grâces, accompa-
gne l'évéque à son retour, et se retire eu
paix.
Formule pour publier les indidgences.
Ilrrerendissitnus in Christo pater et domi-
nus, dominus N. Det et apostolicœ sedis gralia
hujus sanctœ N. Ecclesiœ episcopus, dut et
concedit omnibus hic prœsenliOus quadra-
ginta dies de lera indulgentia in forma Ec-
clesiœ consueta. Jiogate Deum pro felici slalu
sanctissimi domini nostri N. divina provi-
detilia papœ N., dominationis suœ reverendis-
simœ, et sanctœ viatris Ecclesiœ.
Ou bien :
Monseigneur l'illustrissime et réverendis-
sime archevêque, ou évêque, accorde à tous
ceux qui sont ici présents quarante jours
d'indulgence : priez Dieu pour noire saint
père le pape, pour vionseigneur l'archcixnuci
OU évéque, et pour l'Eglise.
SOB
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
50i
ARTICLE V.
DB L'oFTICE DBS DEUX DIACRES d'hONNEUR.
(Cérémonial, 1. 1, c. 8).
L'évoque ordinaire du lieu voulant célé-
brer la messe ponliOcalement doit être as-
sisté de deux diacres d'honneur, pourvu qu'il
ofCcie au siège épiscopal; mais non pas s'il
ofGcie au faldistoire; car en ce dernier cas il
n'a que le prêtre assistant, les diacre et
sous-diacre de l'Evangile et de l'EpIlre qui
l'assistent.
Si les ordres des chanoines sont distincts,
ce sont les deux premiers chanoines de l'or-
dre des diacres : mais s'il n'y a rien de dis-
tinct, ce seront les deux dignités après la
première, ou s'il n'y a point de dignités, les
deux chanoines après le premier,
Chapitre I. — De ce qu'ils font avant et
pendant que l'évéque s'habille.
Si l'évéque prend ses ornements en sa
chaire épiscopale près de l'autel, voyez le
chapitre 3 de l'office de l'évéque, col. 4S7 ;
si c'est dans la sacristie, voy. ce qui suit.
1. Ils se rendront dans l'église à heure
convenable, et ayant fait leur prière, lavé
leurs mains, et pris leurs habits ordinaires,
ils iront, quand il sera nécessaire, à la ren-
contre de l'évéque, et l'accompagneront à
l'autel où repose le très-saint sacrement, et
après au lieu où il doit prendre les ornements
épiscopaux. Et si c'est une chapelle ou sa-
cristie, ayant salué la croix qui est sur l'au-
tel conjointement avec les autres, ils font à
l'évéque une inclination profonde, et demeu-
rent un d'un côté et l'autre de l'autre de l'é-
véque, jusqu'à ce que les autres ministres
aient pris leurs ornements, et après ils vont
prendre les leurs, savoir la dalmatique sur
le surplis et amict, ou sur l'aube et amici,
faisant une inclination à l'évéque avant de
sortir.
2. Ainsi revêtus, ils reviennent au lieu où
est l'évéque; et après avoir salué la croix,
s'il y en a, et l'évéque, ils restent debout et
découverts près de leurs sièges, et répon-
dent alternalivcment à l'évéque quand il dit
l'nnlienne et le psaume Quum dilecta taber-
nacula, etc., pour la préparation de la messe.
3. L'évéque voulant se laver les mains
après avoir quitté sa chape, ils lui font une
inclination et lui ôlent son anneau, qu'ils
remettent après que l'évéque a essuyé ses
mains.
4. L'évéque étant revêtu de tous ses orne-
ments pontiGcaux, ils se mettent un d'un cô-
té et l'autre de l'autre, savoir le plus digne à
la main droite, et l'autre à la gauche. ( Ce
qui s'observera toutes les fois qu'ils seront
près de lui.)
Chap. n. — De la première entrée à l'autel.
1. Avant de sortir du lieu où l'évéque s'est
habillé, si c'est la sacristie ou une chapelle,
ils font une inclination médiocre à la croix
qui est sur l'autel, en même temps que l'é-
véque la fait, ayant la tête découverte, tenant
leurs bonnets des deux mains devant la poi-
trine, et après se tournent vers l'évéque, et
lui font une inclination profonde.
2. S'il y a procession, ils marchent à côté
de l'évéque, et lui soulèvent les côtés de de-
vant du pluvial.
3. S'il n'y a point de procession, allant à
l'autel ils marchent à côté de l'évéque, et, s'il
est besoin, le soutiennent et lui aident à
marcher plus facilement. (Ce qui servira pour
les autres occasions semblables. ) Et quand
il s'arrête pour saluer les chanoines, ils se
découvrent et les saluent tous ensemble.
4. Etant arrivés au bas de l'autel, ils s'ar-
rêtent derrière l'évéque environ deux pas,
( laissant le prêtre assistant, et les diacre et
sous-diacre aux côtés de l'évéque ) font la
révérence à l'autel en même lemps que l'é-
véque, et demeurent là jusqu'à ce que l'é-
véque descende de l'autel pour aller à son
siège, si ce n'est le premier diacre, qui,
après l'encensement de l'autel, s'approche
de l'évéque, et lui met la mitre précieuse
que l'acolyle lui a donnée, faisant avant et
après une inclination à l'évéque, et puis s'en
revient à sa place.
5. L'évéque allant à son siège, après avoir
fait avec lui la révérence à l'autel, étant
descendu au bas des degrés, ils se mettent à
ses côtés, et l'évéque y étant arrivé el assis,
le second diacre, qui est à la main gauche,
fait une inclination à l'évéque, lui ôle la mi-
tre, et après lui fait une autre inclination, et
rend la mitre à l'acolyte qui en a le soin. Le
preoiier diacre qui est à la droite, avec les
mêmes inclinations avant et après, lui ôte la
calotte ( si l'évéque veut la quitter) et la garde
pour la lui remettre quand il reprendra la
mitre, lui aplanissant doucement les che-
veux avec les bords de la même calotte pliée,
laquelle il baise après l'avoir ôtée, et encore
quand il veut la remettre, { Ce qu'ils obser-
veront aussi en pareils cas. )
Règle générale. Tant à la messe qu'àvépres,
l'évéque étant à son siétje, on lui ôlc et on lui
mcl toujours la mitre étant assis. Quand il est
à l'aulel on lui ôle el donne la milre étant rfc-
boul. Mais quand il s'agenouille pour faira
sa prière on lui ôle la mitre étant à genoux et
on la lui donne étant debout.
Chap. III.
De /'Introït
1. Quand l'évéque lit l'Introït, les deux
diacres mettent la main sur le livre. Le pre-
mier qui est à la droite y met la main gau-
che, et tourne les feuillets quand il est besoin;
le second qui est à la gauche y met la main
droite, et montre avec le doigt à l'évéque ce
qu'il faut dire.( Ce qu'ils observeront toutes
les fois que l'évéque lira à son siège. )
2. Ils répondent ensemble aux Kyrie que
l'évéque dit, lesquels finis, et l'évéque s'ètant
assis, le premier ayant reçu la mitre pré-
cieuse la donne à l'évéque avec la calotlo
s'il l'a quittée, comme il a été dit ci-dessus,
chapitre 2, num. 5. Le second aide de son
côté, et accommode les fanons de la mitra
( ce qui servira pour les autres occasions «ew-
olables); et lui met aussi sur les genoux la
SUS
MES
MES
590
grémial, qui lui a élé donné par l'acolylo
qui en a le soin.
Rèj^Io générale. On donne la mitre à l'évé-
que avant de lui donner le grémial; et an con-
traire on lui Ole le grémial avant de lui ôler
la mitre.
3. Ils s'asscyenl sur leurs escabeaux à
droite el à gauche, un degré plus bas que le
siège de l'évéque.
CuAP. IV. — Da Gloria in excclsis.
1. Les Kyrie finis par le chœur, ils se dé-
couvrent, se lèvent, et mettent leurs bonnets
sur leurs sièges ( ce qui pourra servir pour
l'avenir ); el l'évéque étant encore assis, le
premier lui ôte le grémial et le second la
mitre, qu'ils rendent aux acolytes qui en
ont le soin; le premier lui ôte encore la ca-
lotte, comme ci-dessus, chapitre "•!, n. îi.
2. Lorsque l'évéque veut se lever de son
siège, ils lui aident à le faire, chacun de
sou côté, lui mettant une main sous le l)ras;
( ce qu'ils feront toujours en cas semhinbles ) ;
et quand il dit Gloria, ils le disent tout has
avec lui; lequel étant fini, et l'évéque s'é-
tant assis, le premier lui met la calotte et
la mitre simple, et le second le grémial, et
ils s'asseyent en leurs places.
3. L'hymne étant achevée par le chœur, ils
se lèvent : le premier ôte le grémial et le
second la mitre, l'évéque étant encore assis,
comme il a été dit à la fin du chapitre 2.
4. Après la conclusion de la dernière orai-
son l'évéque s'étant assis, le premier lui met
la mitre simple , et le second le grémial, et
puis ils s'asseyent.
5. Quand l'évéque lit l'Evangile, ils lui ré-
pondent, disant : Et cumspiritu tuo, Gloria
tibif Domine, comme .aussi, à la fin, Laus
tibi, Christe.
0. Le diacre voulant commencer Dominus
«o6iscum , avant l'Evangile , ils se décou-
vrent et se lèvent. Le premier ôte le gré-
mial, et le second ôte la mitre de l'évéque :
puis étant tournés vers le diacre sans tour-
ner entièrement le dos à l'évéque, ils font
sur eux le signe de la croix au front, à la
bouche et à la poitrine avec le pouce de la
main droite. Us font aussi les mêmes incli-
nations ou génuflexions que le diacre, mais
vers l'aulel.
Chap. y. — Du Credo.
1. Quand l'évéque dit leCredo ils le disent
tout bas avec lui, se mettent à geuoux à
leur place quand ils disent ht incarnatus
est, etc. , et se signent à la fin avec l'évéque
en disant , Et vitam venturi swculi. Amen.
Le Symbole fini, l'évéque étant assis, le pre-
mier lui met la mitre simple, et le second le
grémial.
2. Quand le chœur chante Et incarnatus
est, etc., ils se découvrent tenant leurs bon-
nets des deux mains , inclinent la télé assis
à leurs places, excepté aux trois messes de
la Nativité de notre Sauveur , cl au jour de
l'Annonciation de la sainte Vierge , où ils se
mettent à genoux près de leurs places.
3. Le Symbole étaot fini par le chœur, ils
se découvrent et se lèvent. Le premier Ole le
grérnial, et le second la mitre.
4. L'offertoire fini, l'évéque étant assis, le
premier lui met la mitre précieuse, le second
le grémial. Puis le premier lui Ole l'anneau,
el tous deux les gants , chacun de son côté ;
et ayant lavé ses mains, le premier lui re-
met l'anneau , si le prêtre assistant n'y est
pas, el le second lui Ole le grémial .
5. Quand l'évéque va à l'autel ils sont à
ses côtés, et l'accompagnent jusqu'au pied
des degrés de l'autel, où ils restent debout
les mains jointes. Etbien que l'évéque avant
de monter les degrés de l'autel quille la mi-
tre, c'est alors le diacre de l'Evangile qui a
soin de la lui ôler.
G. Après l'encensemenl de l'autel le pre-
mier monte les degrés, et parce que le dia-
cre de l'Evangile est empêché, il donne la
mitre précieuse à l'évéque, et après qu'il
a lavé SCS mains, il lui Ole la mitre cl se re-
tire à sa place.
Chap. VI. — Du Canon et de la fin de la messe.
1. Durant le canon ils ne font aucune in-
clination ni génuflexion , encore que l'évé-
que les fasse, sinon qu'ils se mettent à ge-
noux à leurs places à l'élévation du saint
sacrement.
2. Après que l'évéque a donné la paix aa
prêtre assistant, au diacre et au sous-diacre,
ils vont à l'autel pour la recevoir l'un après
l'autre, faisant une génuflexion au saint sa-
crement avant el après sur le marchepied ê(
côté de l'évéque, sans pourtant baiser l'autel.
Mais si le diacre et le sous-diacre communient
à celte messe, les deux diacres d'honneur
iront recevoir la paix de l'évéque après le
prêlre assistant.
.'}. Quand l'évéque donne la bénédiction,
ils restent debout el inclinés à leurs places.
'*. L'évéque étant descendu de l'autel, ils
se mettent comme au commencement de la
messe , font la révérence due , el s'en re-
tournent de la même façon qu'ils sonl venus
Si c'est au siège épisco|);il près de l'autel, ils
feront comme nous avons dit à l'office de
l'évéque, chapitre 9, num. l'i- et suivants.
5. Etant arrivés au lieu où l'évéque doit
se déshabiller, si c'est à la sacristie ou à la
chapelle, ils font la révérence à la croix ; et
après se tournant vers l'évéque, ils lui font
une inclination. Le premier lui ôte la mitre,
puis tous deux se retirent à l'écart pour
quitter leurs ornements, font leurs actions
de grâces, accompag'nent l'évéque à son re-
tour, et se retirent en paix.
ARTICLE VI.
i>E l'office du diacre de l'évawgile.
(Cérémonial, I. i, c. 9.)
Le diacre qui doit chanter l'Evangile à la
messe pontificale doit être un des chanoines
diacres, et n'impoile qu'il soit des anciens
ou nouveaux , d'autanl que quelquefois ils
assistent à tour de rôle, ou selon que l'évé-
que le trouve bon ou autrement, selon la
coutume de l'Eglise.
Si l'évéque orend ses orueuients eu sa
S07 DICTJONNÂIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
508
cliaire épiscopale près de l'autel, voyez le
chapitre 3 de l'ofûce de l'évêque col. 487,
Si c'est dans la sacristie, ce qui suit :
Chapitre I. — De ce que le diacre fait
avant et pendant que l'évêque s habille.
i. Le diacre s'étant rendu dans la sacristie
à heure convenable , ayant fait sa prière,
prévu l'Evangile qu'il doit dire , lavé ses
mains , pris son habit ordinaire , il va à la
rencontre de l'évêque , l'accompagne à l'iiu-
Icl où repose le très-saint sacrement , où il
se met à genoux, et fait sa prière pendant que
lévéque fait la sienne, et après l'accompagne
au lieu où il doit prendre ses ornements
épiscopaux, et ayant salué la croix mise sur
l'autel de ce lieu, conjointement avec les au-
tres, il fait une inclination profonde à l'évo-
que, et se relire à l'écart pour prendre les
ornements sacrés.
2. Assisté de quelque acolyte, il se revêt
de ses ornements, savoir, premièrement , de
l'amict, en baisant la croix qui est au milieu,
et le met au tour du cou, en sorte que le
collet de la soutane ne paraisse point. Après,
il prend l'aube et la ceinture qu'il serre, en
sorte que l'aube également pendante ne
(raine point par terre, et ne l'empêche de
marclier, puis l'élole, qu'il baise au milieu
où est la croix, la met sur son épaule gau-
che, et fait passer les deux bouts sous le
bras droit, les lie et arrête, en sorte qu'ils ne
se délient point ; enfin il prend ladaimatique
sans être obligé de dire les oraisons à cha-
cun desdits ornements, s'il ne veut.
3. 11 ne prend point le manipule, que l'évê-
que ne soit entièrement habillé.
h. S'il a besoin d'un mouchoir ( comme il
est très à propos d'en avoir un), il doit l'atta-
cher à sa ceinture sur le devant.
5. Etant ainsi revêtu, ainsi que le sous-
diacre, il va au lieu où l'évêque s'habille, et
après y avoir salué la croix et l'évêque, il se
met à son côté droit, et y demeure debout
f tendant que l'évoque achève les oraisons de
a préparation de la messe, et qu'il lave ses
mains.
6. L'évêque ayant lavé ses mains, il s'ap-
proche de lui pour aider à le revêtir des or-
nements pontificaux , assisté du sous-diacre
qui l'aide de son côté quand il en est besoin,
et recevant les ornements qui leur seront
portés l'un après l'autre par les acolytes.
7. Premièrement, ayant reçii l'amict de
l'acolyte qui le porto, il le présente à l'évê-
que à baiser au milieu où est la croix, le lui
met sur la tête, et le fait descendre sur le
cou, en sorte que le collet de la soutane ne
paraisse point, et après avoir mis les cordons
en croix sur la poitrine et les avoir jjassés
par derrière, il les relie ensuite sur le devant.
8. 11 reçoit en second lieu l'aube, qu'il
présente à l'évêque pour la vêtir.
9. Puis il reçoit la ceinture, qu'il serre et
lie, en sorte que l'aube couvrant la soutane
et étant également pendante, environ un
travers de doigt plus haute que la terre, ne
puisse descendre plus bas.
10. Après il reçoit la croix pectorale.
L'ayant baisée au pied, il la présente à l'évê-
que, pour la baiser, et passant le cordon à
sou cou, la fait pendre par devant sur sa
poitrine.
1 1 . Il reçoit des deux mains l'étole, la baise
à côlé de la croix , et la présente à baiser à
l'évêque, et la met sur ses épaules, en sorte
qu'elle ne couvre point le cou, et «(u'elle ne
soi( point en croix devant la poitrine : ce (|ui
se fera commodément, s'il y a des cordons
pour lier, et empêcher que l'élole ne penche
plus d'un côlé que de l'autre.
12. 11 donne le pluvial à l'évêque, et lui
donne aussi la mitre, lui faisant après une
profonde inclination ; puis il s'assied à sa
place, quand l'évêque s'assied, et se relève
après comme lui.
13. A la fin du répons de tierce, il ôte la
mitre à l'évêque assis, qui se lève pour dire
l'oraison, et le chœur ayant d'd, Benedicn-
mus Domino, etc., l'évêque s'étant assis, il lui
donne la mitre.
14. Les acolytes ayant apporté le reste des
ornements de l'évêque, il lai ôte la mitre,
qu'il rend à l'acolyte, puis le pluvial, assisté
du sous-diacre, et tous deux revêtent l'évê-
que de la tunique et de la dalmatique , liant
les cordons qui sont à l'une et à l'antre.
15. L'évêque étant assis, il lui met le gant
de la main droite, en lui baisant première-
ment sa main, et puis le gant.
10. L'évêque étant debout, assisté du sous-
diacre, comme ci-dessus, il lui donne la cha-
suble, et attache les cordons comme ceux
de l'amict.
17. Si c'est un archevêque qui officie en sa
province, et que ce jour-là il puisse porter
le pallium, selon que nous l'ayons spécifié
ci-dessus au titre des préparatifs de la messe
pontificale, chapitre deuxième, un sous-dia-
cre l'apporte de dessus l'autel, avec les deux
mains couvertes d'un voile. Le diacre de
l'Evangile le reçoit, le présente à baiser à
l'archevêque à l'endroit de la croix, qui
doit être mise derrière, prenant garde en le
recevant de tenir delà main droite la partie
double du pallium, et de la gauche l'autre
partie qui est simple ; il l'accommodera eo
sorte qu'il environne égalementles épaules de
l'archevêque, et que la partie double soit sur
son épaule gauche, le sous-diacre élevant
avec la main droite la partie qui doit pendre
par derrière. Cela fait, lediacre prend la plus
belle des trois aiguilles qu'un acolyte lui aura
apportées dans un bassin, la met à la croix
de devant du pallium, et en met une autre à
la croix qui est sur l'épaule gauche. Le
sous-diacre cependant met la troisième à
la croix de derrière. En quoi ils observe-
ront que chaque aiguille doit passer trois
fois par la croix où elle sera mise, sans néan-
moins percer le pallium ni toucher la cha-
suble, et que la tête de l'aiguille soit vers la
main droite de celui qui l'aura mise.
18. L'évêque étant assis, il lui met la mi-
tre qu'il a reçue de l'acolyte, lui faisant une
inclination profonde, et après fait place aux
diacres d'honneur qui se mettent aux côiés
de l'évêque, cl alors il prend soa mauipule.
509 MES
Ghàp. h. — De la première entrée à l'autel.
1. Etnnl derrière lY-véque, et au rôté Jroit
du prêtre assistant, si c'est la sacristie ou
une chapelle, il fait une inclination médio-
cre à la croix qui est sur l'autel, la tête dé-
couverte, tenant le bonnet des deux mains
devant la poitrine, et après lorsque l'évéque
so tourne avant de partir, il lui fait une in-
clination profonde.
2. Il se couvre pour aller à l'autel, et
marche à la gauche du prêtre assistant, avec
gravité otniodestie, tenant le corps droit, les
mains jointes, et la vue baissée.
'3. Si l'évoque doit s'arrêter pour saluer
les chanoines, il s'arrête aussi, se découvre,
et les salue.
k. Etant arrivé au presbytère, il s'arrête
devant le plus bas degré de l'autel, et se met
au côté gauche de l'évêque, se découvre,
donne son bonnet au maître des cérémonies,
se tourne vers l'évêque, lui fait une profon-
de inclination, lui ôte la mitre, lui fait en-
core une autre inclination, rend la mitre à
l'acolyte qui en a le soin ; et après tenant
les mains jointes devant lu poitrine, fait une
profonde inclination à la croix en même
temps que l'évêque, ou une génudexion s'il
y a tabernacle , et lui aide à se relever
s'il a fait la génuflexion au suint sacrement.
( Ce qui servira pour les autres génuflexions
que l'évêque fera, lorsque le diacre sera à côté
de lui. }
5. Se tenant droit, il se signe avec la main
droite en même temps que l'évêque dit: In
iwtnine Palris, etc. ; comme aussi en disant:
Adjulorium nostrum , etc. ; rejoint les
mains, et lui répond au psaume, Judica
nie, Deus, etc. , incline tant soit peu la têtu
au verset entier Gloria Palri, et Filio, et
Spiritui sancto.
(j. II se tourne et s'incline médiocrement
vers l'évêque quand il dit, Miserealur <iii, et
poursuit le reste, la face tournée vers lui
jusqu'à ce qu'il ait achevé.
7. Il s'incline profondément vers l'autel ,
disant le Confiteor, les mains jointes jusqu'à
ce que l'évêque ait dit le Miserentur, etc.; et
étant ainsi incliné, il dit: Amen.
8. il frappe trois fois sa poitrine avec la
main droite, tenant la gauche sous la poi-
trine en disant : Mea culpa, etc.
9. Il se tourne vers lévêque en disant:
Tibi, Pater, ou te, Pater; et l'évêque ayant
dit le Misereatur, il se tient debout à Inditl~
gcntiam.
10. Il s'incline médiocrement à Deus tu
convenus, etc. jusqu'à ce que l'évêque so
redresse ayant dit Oremus.
11. L'évêque montant à l'autel, il monte
avec lui, eu lui élevant son aube et ses vê-
tements par le devant avec la main droite ,
tenant la gauche sous la poitrine.
Chap. III. — Du premier encensement.
1. Etant arrivé à Tautel, et pendant que
l'évoque le baise, il fait une génudexion à
sou côté gauch«, les mains jointes devant sa
poili'iue, saus baiser l'autel, et saus appuyer
MES hio
SCS mains dessus et se relêv<J tout aussi-
tôt, et passe au côté de l'Epître eu mémo
temps que le prêtre assistant passe au côté
de l'Evangile, le diacre lui laissant da degré
plus haut pour passer.
2. Il reçoit des mains du thuriféraire la
navette ouverte, prend et présente la cuiller
à l'évêque, baisant premièrement la cuiller,
puis la main de l'évêque, en disant, Bénédi-
cité, Pater revercndissime. L'encens pris et
mis dans l'encensoir par l'évêque , il reçoit
en sa main la cuiller, baisant la mnin de
l'évêque, puis la cuiller, qu'il remet dans là
navette, et la rend au maître des cérémonies
ou au thuriféraire.
3. Il baise le haut des chaînettes qu'il
tient de la main droite, et les met en la
muin gauche de l'évêque, et met le bas des
chaînettes , qu'il tient de la gauche, en la
droite de l'évêque, et la baise.
V. Durant l'encensement il lève avec sa
main gauche la partie de la chasuble qui est
sur l'epuule droite de l'évêque, tenant sa
main droite sous sa poitrine, faisant la génu-
flexion lorsque l'évêque passe au milieu du
l'autel, et lui aidant à se relever lorsqu'il
fait les génuflexions, selon la règle mise ci-
dessus, ch. 2, n. i.
5. L'encensement fini , se tenant droit sur
le second degré du côté de l'Epître, il reçoit
l'encensoir en croisant les mains, c'est-à-
dire prenant de la main droite le bas des
chaîiielles, et de la gauche le haut, et se re-
tirant un peu de l'autel, après que l'évêque
a reçu la mitre, il l'encense de trois coups
denicnsoir , lui fait une inclination pro-
fonde avant et après, et rend l'cucensoir au
thtiriféraire.
COAP. IV.
De /'Introït
1. Il ne suit pas l'évêque allant à son siège,
mais il s'arrête au côté de l'Epître au banc
qui lui est préparé, ou il se lient debout
ayant le sous-diacre à sa gauche, avec lequel
il dit les Kyrie, alternativement, quand l'é-
vèiiue les dit, et après s'assied, et se couvre
de son bonnet eu même temps que l'évêque
s'assied.
2. Si l'évêque était assis au faldistoire au
côté de l'Epitre, le diacre, serait assis sur un
banc, entre le prêtre assistant et le sous-dia-
cre, et ôlerait la mitre à l'évêque, et la lui
mettrait quand il serait besoin.
Chap. y. — Du Gloria in excelsis.
1. Les Kyrie finis par le chœur, il se décou-
vre et se lève, tenant son bonnet des deux
mains devant la poitrine ; et l'évêque ayant
commencé à chauler le Gloria in excelsis, il
le dit avec le sous-diacre tout bas. sans quit-
ter sa place, et sans prévenir lévêque, mais
plutôt suivant sa voix , inclinant la tête
quaud il ti'tl Adoramus te; Gratins agimus tibi,
jesu Christe, suscipe depreeationem nostram,
et encore Jesu Christe , se signant à la fin
quand il dit Cum sancto Spintu, etc., et s'as-
sied, l'évêque s'élant assis.
2. L'hymne fini par le chœur, il se décou-
vre et se lève, leuaut sou bouuel cornue ci-
Sll
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
512
dessus, pendant que l'évêque dit les oraisons;
après il s'assied.
3. Quand le chœur chante le dernier verset
du graduel, du trait, etc., ou plutôt, selon
que la distance de l'autel l'exigera , il se dé-
couvre, se lève, laisse son bonnet à sa place,
prend le livre des Evangiles des mains du
mailre des cérémonies, ou lui-même va le
quérir sur la crédence, le porte fermé contre
sa poitrine, va à l'autel et, avant d'être ar-
rivé au milieu, fait une inclination profonde
à l'évêque tourné vers lui, puis étant au mi-
lieu de l'autel , fait une génuflexion sur le
plus bas degré, monte à l'autel , met le livre
sur le milieu, et fuit une génuflexion.
!i. Il va aussitôt à l'évêque par le rôle le
plus court, lui fait une profonde inclination
avant de baiser sa main, et après l'avoir
baisée, retourne devant le milieu de l'autel,
se met à genoux sur le plus bas degré ; les
mains jointes, et la tête inclinée, il dit,
Munda cor meum, etc.; lequel uni , il se re-
lève , monte à l'autel, et avec les deux
mains il prend le livre des Evangiles qui est
sur l'autel, le porte contre sa poitrine, les
feuillets du livre tournés vers sa gauche ,
fait une génuflexion, et descend au bas des
dégrés, où il attend le thuriféraire, et les
autres qui doivent l'accompagner pour dire
l'Evangile.
5. Si l'évêque officie au faldistoire au côlé
de l'Epitre, il ne baisera la main de Vévêi^ue
qu'après avoir demandé et reçu sa bénédiction.
6. Vers la fin du dernier verset duGraduel,
Trait, etc., portant le livre fermé devant sa
poitrine, tourné comme ci-dessus, et ayant
fait, conjointement avec les sous-diacre et
autres, une inclination au milieu de l'autel ,
ou génuflexion, sur le plus bas degré, s'il y
a tabernacle, il marche après le sous-diacre
pour aller derechef à l'évêque : là, étant
profondément incliné devant lui, il lui de-
mande la bénédiction, disant , Jubé, dumne,
benedicere. L'ayant reçue , et s'étant redres-
sé, il lui fait une inclination, et va au lieu
destiné pour chanter l'Evangile marchant
après le sous-diacre.
7. Y étant arrivé, il donne le livre des
Evangiles ouvert entre les mains du sous-
diacre , ou le met sur le lutrin , ou ailleurs ,
suivant la coutume de l'Eglise, et joignant
les mains devant la poitrine, il chante , J)o-
minus vobiscum.
8. En disant Scquenlia ou Initinm snncti
Etangelii, avec le pouce de la main droite ,
les autres doigts joints et médiocrement
étendus, il fait le signe de la croix s-ur le
commencement du texte de l'Evangile qu'il
doit dire, tenant la main gauche sur le livre :
et après, la tenant sur sa poitrine, il fait le
signe de la croix sur soi avec le pouce de la
droite , au front, à la bouche el à la poi-
trine, se donnant bien garde lic ne pas faire
le signe de la croix sur sa bouche durant le
temps qu'il profère quelque parole.
9. En se tournant un peu du côté droit, il
reçoit l'encensoir des mains du thuriféraire
ou du maître des cérémonies, et, se reraet-
taiit devant le livre, il l'eacense de trois
coups, le premier au milieu, le second au
côté droit, el le troisième au côté gauche,
pendant que le chœur chante Gloria tibi, Do'
mine, faisant une inclination avant et après
l'encensement vers le livre.
10. Ayant rendu l'encensoir à celui qui le
lui a donné, il poursuit l'Evangile, les maùis
jointes, inclinant la tête, ou faisant la génu-
flexion vers le livre, quand il en est besoin.
11. L'Evangile fini, il montre au sous-
diiicre le commencement de l'Evongile qui a
été lu, tourne le feuillet, s'il est à la page
précédente, et attend le sous-diacre pour re-
tourner a .sa place, faisant en passant les ré*
vérenres dues à l'évêque et à l'autel.
Si l'évêque officiait au faldistoire au côté
de l'Epitre, le diacre après avoir chanté l'E-
vangile, irait par le plan de la chapelle au
milieu de l'autel , ou , après avoir fait la gé-
nuflexion, et reçu l'encensoir, il encenserait
l'évêque de trois coups , avec une profonde
inclination avant et après.
Chap. VI. — Du Credo.
1. Etant au côté de l'Epitre, debout contre
son banc l'évêque ayant commencé de
chanter le Credo, il continue le reste du
Symbole tout bas avec le sous-diacre , sans
quitter sa place , et découvert comme au
Gloria, incline la tête à ces mots : Jesum
Christum, simul adoratur , fait une génu-
flexion d'un seul genou vers l'autel en même
temps (|ue l'évêque la fait en disant Et in-
carnatus est, etc., et se signe à la fin quand
il (lit Et vitam venturi sœculi. Amen. Après,
il s'assied comme l'évêque, et se couvre.
2. Quand le chœur chante Et incarnatus
est, etc., il se découvre et s'incline assis à sa
place , excepté aux trois messes de la Nati-
vité de Notrc-Seigneur et au jour de l'An-
nonciation de la sainte Vierge, auxquels il
se met à genoux près de sa place.
3. Le chœur ayant achevé de chanter Et
homo faclus est, il se découvre, se lève,
laisse son bonnet à sa place, va à la cré-
dence, prend la bourse avec le corporal qui
est dedans, la porte des deux mains, élevée
jusqu'aux yeux, le côté ouvert vers soi,
marchant seul d'un pas grave et honnête
par le plan de la chapelle, c'est-à-dire par
devanV les degrés de l'autel , où étant tourné
vers l'évêque, il le salue d'une inclination
profonde; et après , se tournant vers l'autel,
il fait une génuflexion, monte à l'autel, tire
de la bourse le corporal qu'il étend au milieu
de l'autel jusqu'au bord, qui est couvert
de la nappe, el met la bourse au côlé de l'E-
vangile , en sorte qu'elle n'incommode point
à l'autel. Après, il fait une génuflexion, retour-
ne à sa place par le chemin le plus court,
prend son bonnet, s'assied et se couvre.
k. Le Symbole fini par le chœur, si l'évêque
était au faldistoire au côté de l'Epitre, il lui
ôterail la mitre, et l'offertoire dit, il la lui
remettrait, et ôterail l'anneau el les gants
conjointement avec le soits-diacre.
5. Mais si l'évêque est à son siège , c'est
aux diacres d'honneur à lui ô(er la mitre el
les gants.
SiS MES
G. Le Symbole fini par le chœur, il se dé-
couvre, et rcsle debout à sa place, jusqu'à
fc que l'évêque ait lavé ses mains.
Chàp. Vil.— De iO/ferloire.
1. Comme l'évêque vient à l'aulcl, après
avoir quille sou bonnet sur son banc, il va
devant les degrés de l'autil, fait une inclina-
lion profonde à l'évêque tourné V(!rs lui, et
une autre vers l'aulcl, ou génuflexion, s'il y
a labernacle, et étant à la droite de l'évêque,
il lui aide à monter les degrés de l'autel, lui
relevant do sa main gauche son aube et ses
vélemens, tenant la droite sous sa poitrine.
2. II va au côlé de l'Epîlrc, découvre le ca-
lice qui y a été porté cl mis sur l'aulel par
le sous-diacre, Ole la pale, qu'il met près
du corporal, prend la palène, sur laqueih^ il
doit y avoir deux hosties; puis, de la main
droite il prend une desdites hosties, avec la-
quelle il touche l'autre hostie, la patène et le
calice dedans et dehors, et donne ensuite
celte hostie à manger au sacristain, ou à
tout autre qui a préparé la crédenee.
y. Il présente à l'évêque la palène, sur la-
quelle est l'hostie pour le sacrifice, baisant
premièrement le bord de la patène, puis la
main de l'évêque, relenant son haleine de
peur de salir la palène et l'hostie.
4. S'il y a de petites hosties à consacrer
dans quelque vase, il le découvre, et l'élève
tant soit peu quand l'évêque dit Sttscipe,
sonde /'a/er, etc., lequel fini, il remet le vase
entre le calice et la croix , sur le corporal et
la pierre sacrée, et lecouvre
5. Il verso un peu de vin et d'eau des bu-
rettes, que l'acolyte a portées à l'autel, dans
quelque vase qu'il donne à boire au sacris-
tain. Après il nettoie le calice avec le puri-
ficatoire, et reçoit la burette du vin des
mains du sous-diacre, verse du vin dans le
calice autant qu'il faut, l'évêque y prenant
garde, et rend la burette au sous-diacre,
lequel met quelques goulles d'eau dans le
calice. S'il y a des gouttes séparées, il les
unit en tournant le vin qui est dans le calice
d'un côté et d'autre, ou les essuie avec le
purificatoire, qu'il remet après sur la pa-
tène.
C. Tenant le calice de la main gauche au
pied, et de la droite au-dessous du nœud, il
le présente à l'évêque, après avoir baisé le
pied du calice et la main de l'évêque.
7. Tenant le pied du calice de la main
droite, et soutenant le bras droit de l'évêque
de la main gauche, les yeux élevés, il dit
avec lui Ojferimus libi , Domine, etc., le
calice rerais sur l'autel , il le couvre de la
pale.
8.11 prend la patène, la metàlamain droite
du sous-diacre qui est au côlé de l'Epître, en
sorte que la concavité regarde le sous-diacre,
et la couvre du bout du grand voile qu'il a
sur ses épaules
Chap. VIII. — Du deuxième encensement.
1. L'évêque ayant achevé les oraisons de
l'oblatiou, il lui présente la navette de l'en-
cens pour le bénir endisaut, Benedicite , pa~
MES
eu
ter reverendissime, comme il a été dit au pre-
Diier emenscmcnt, chapitre 3, n. 2 et 3.
2. Pendant que l'évêque encense le calice
et l'hostie, il a sa main droite sur le pied du
calice, et de la main gauche il lève la par-
lie de la chasuble qui est sur l'épaule droite
de l'évêque; cl après avoir fait une génu-
flexion il ôte le calice qui est au milieu, le
met vers le côlé de l'KpIire toujours sur le
corporal, s'il se peut, afin qui> l'évêque en-
cense la croix; et l'ayant encensée, il remet
le calice au milieu.
3. Durant tout l'encensement il est à la
droite de 1 évoque, et se comporte comme
nous avons dit ci-di-ssus au chapitre 3,
n. 4.
k. Si le saint sacrement était exposé, il
n'ôterait pas le calice; parce qu'au lieu d'en-
censer la croix (qui alors ne doit pas êlre
mise à l'autel) l'évêque encenserait le saint
sacrement, élant à deux genoux sur le pre-
mierdcgré, cl lui serait en ce cas là à genoux
à son côté droit.
.'). L'autel encensé, il reçoit l'encensoir de»
mains de l'évêque au côlé de l'Epltre, (ornme
il a été dit au chapitre 3, n. î». Et après que
l'évêque a pris la mitre, il l'encense de trois
coups d'encensoir, et lui fait une inclination
profonde avant et après.
6. Il descend au bas et au coin des degrés
du côlé de l'Epltre, encense de deux coups
d'encensoir le prêtre assistant qui est au
côlé de l'Evangile. Et après, se tournant vers
les diacres d'honneur, les encense aussi cha-
cun de deux coups d'encensoir, faisant à
chacun une inclination médiocre avaut et
après l'encensement.
7. Il fait une génuflexion vers l'autel, et
va au chœur, portant, en y allant, renceii-
soir des deux mains, accompagné du thuri-
féraire qui marche devant. Entrant au
chœur, il salue les chanoines d'un côlé, et
puis de l'autre, va au plus digne du chœur,
qu'il encense de deux coups d'encensoir, lui
faisant une inclination devant et après, et
ensuite fait la même chose aux autres di-
gnités et chanoines. Après, il encense les
bénéliciers et autres clercs, sans s'arrêter,
faisant une inclination à la crois, ou génu-
flexion, s'il y a tabernacle, en passant d'uu
côté à l'autre du chœur.
8. Si les choristes sont chanoines et eu
chape, il les encense les premiers du chœur,
chacun de deux coups d'encensoir. S'ils no
sont point chanoines , il les encense de deux
coups avant d'encenser les bénéficiers et au-
tres clercs.
9. Il peut se rencontrer dans le chœur des
personnes extraordinaires, soit ecclésiasti-
ques ou laïques, qui doivent êlre encensées :
en te cas le diacre ayant encensé l'évêque
célébrant ou même un autre célébrant non
évêque, il encenserait les cardinaux, puis les
archevêques et évéques chacun de trois coups
d'encensoir, et après eux le prêlre assistant,
diacres d'honneur, et le chœur ensuite,
comme ci-dessus.
10. Si le roi y était, il serait encensé ^'r
trois coups après le célébrant et avant l^
SIS
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
M6
cardinaux, archevêques el évcques même du
lieu, s'ils ne céI6braieiU pas.
11. Les princes et gouverneurs des pro-
vinces seront encensés de trois coups, après
les érèques.
12. La reine, les princesses et les femmes
des gouverneurs des provinces seront aussi
encensées de trois coups d'encensoir, au
même rang et ordre que leurs maris s'ils y
étaient, conformément au Cérémonial: le
reste qui s'y trouve arrive peu souvent, ou
n'est pas en usage.
13. Ceux du chœur encensés, il salue les
chanoines d'un côte cl d'autre en sortant du
chœur; retourne à l'aulel, où il fait une gé-
nuflexion au côlé de l'Epître, et encense le
sous-diacre de deux coups d'encensoir, lui
faisant avant et après une inclination. 11
rend l'encensoir au thuriféraire , et après
s'être mis à sa place, entre les deux diacres
d'honneur, sans faire une génuflexion , et
étaut un peu tourné vers le thuriféraire, il
est par lui encensé de deux coups d'encen-
soir, avec une inclination avant et après.
Chap. IX. — De la Préface et du Canon.
1. Durant la préface il se tient au même
lieu que ci-dessus, entre les deux diacres
d'honneur. Et sur la fin, après avoir fait une
génuflexion à sa place, il monte à l'autel au
côté droit de lévêque, et dit avec lui Sanctus,
s'inclinant et tenant les mains jointes jus-
qu'à Benedictus, où il se relève et se signe
en poursuivant : Qui venit in nomine Do-
mini, etc.
2. Le Sanctus dit, il fait une génuflexion
et retourne derrière l'évéque; et qu;ind
l'évêquc dil Quam oblalimiein, etc., il fait
une génuflexion à sa place, et va à son côté
droit, prenant garde d'élever de la main
gauche la partie de la chasuble qui est sur
le bras droit de l'cvêque, quand il fait l'élé-
vation des mains, ou quand il bénit l'hostie
ou le calice, ou soi-même, de découvrir et
couvrir le calice de la pale quand il sera
besoin.
3. Il se met à genoux sur le marchepied
de l'autel (juand l'évéque s'agenouille , et
durant l'élévation du saint sacrement il élève
de la main gauche le derrière de la chasuble
de l'évéque.
4. Il se relève en même temps que l'évéque
se relève après avoir adoré le saint sacre-
ment, et avec la main droite il découvre le
calice, et tout aussitôt se remet à genoux, et
élève le derrière de la chasuble durant l'élé-
vation du calice.
5. Après l'élévation du calice il se relève
tout aussitôt, et couvre le calice de la pale,
et ayant fait la génuflexion, retourne der-
rière l'évéque, comme ci-dessus, n. 2.
6. S'il y avait un vase avec des hosfies à
coniacrer, avant de se metire à genoux au
moment de la consécration de l'hostie, il dé-
couvrirait ou ouvrirait ce vase, qui doit être
derrière le calice, et après l'élévation de
l'hostie, il le couvrirait ou fermerait, et en-
suite ferait la génuflexion avec l'évéque;
et s'étanl relevé, il découvrirait le calice.
7. Quand l'évéque dit Per quem hœc omnia,
etc., il fait la génuflexion à sa place, et monte
à la droite de l'évéque.
8. Après que l'évéque a dit Sanclificas,
vivificas,benedicis, et prœstas nnbis, et qu'il a
fait les trois bénédictions sur le calice el l'hos-
tie, il découvre le calice, faisant une génu-
flexion avant et après avec l'évéque.
9. Pendant que l'évéque fait les signes de
croix avec l'hostie sur le calice, en disant:
Peripsuin, et cum ipso, etc., il tient le piid
du calice avec les deux doigts de la main
droite, sans faire aucune inclination de tête,
quand l'évéque dil : Omnis honor el gloria.
10. L'hostie étant remise sur le corporal,
il couvre le calice, fait la génuflexion avec
l'évéque et reste au même côté de l'Epître,
jusqu'à ce que l'évéque commence ]e Pater.
Chap. X. — Z)e l'Oraison dominicale et de la
fin de la messe.
1. L'évéque commençant le Pater, il fait
une génuflexion, descend au milieu de l'autel
au second degré, derrière l'évéque, et y reste
debout jusqu'à ce qu'il dise Et dimitte nubis;
alors il fait une génuflexion à sa place et
remonte à l'autel à la droite de l'évéque. où
il reçoit des mains du sous-diacrc la patène
(lui ou le maître des cérémonies ayant ôté le
voile qui la couvrait), la frotte avec le puri-
ficatoire et la baise. Et quand l'évéque com-
mence ces paroles du Canon : Libéra nos, etc.
et non plus tôt, il met la patène entre l'index
et le doigt du milieu de la main droite do
l'évéque, laquelle il baise aussi, sans être
. oblip^é de répondre : Sed liberanos a malo, ni
Amen, ni Et cum spirilu tuo
2. Il se signe avec la main, quand l'évéque
se signe avec la patène et découvre le calice
lorsque l'évéque met la patène au-dessous
de l'hostie. L'évéque ayant mis la petite por-
lion de l'hostie dans le calice, il le couvre,
faisant une génuflexion en même temps que
l'évéque.
;î. Etant un pou incliné vers le saint sacre-
ment il dit Agnus Dei, frappant sa poitrine
avec la m.iin droite, tenant la gauche sous la
poitrine. Il fait ensuite une génuflexion à sa
place, va au côté de l'Evangile en même
temps que le prêtre assistant va au côté de
l'Epître passant derrière lui; et y étant ar-
rivé, il fait une autre génuflexion el montre
à l'évéque ce qu'il doit lire dans le livre.
k. 11 retourne au côté de l'Epître, où il re-
çoit étant debout la paix de l'évéque, après
que l'évéque l'a donnée au prêtre assistant;
ce qu'il fait approchant sa joue gauche de
celle de l'évéque et lui répondant Et cum
spiritu tuo. Puis il assiste au livre ju-qu'au
retour du prêtre assistant, el ne donne la
paix à personne. Mais s'il communie à celle
messe, il ne reçoit la paix qu'après avoir
communié, comme nous dirons au chapitre
suivant.
5. Quand l'évéque dit Domine, non sum
dignus, el pendant qu'il communie, le diacre
frappe sa poitrine et s'incline profondénieut
vers l'autel lenaut les mains jointes devant
la poitrine.
517
MES
0. Si le prôlre assistant pst de retour au
chœur, le diacre passe au côté de l'Kpllrf,
où il reçoit les burettes des mains de l'arDiyle,
verse du vin pour la purification, et ensuite
du vin et de l'eau pour l'ablution, etc., eoninio
nous dirons à l'ofOce du sous-diacre, chap. G,
art. 7.
7. Si on donne la communion, voyez le cha-
pitre suivant, où la cérémonie est amplement
décrite, me contentant seulement de dire que
Icdiacre et le sous-diacre doivent commntiier
ù la messe pontificale, s'ils ne sont pas prêtres,
et ne veulent pas célébrer ce jour-là.
8. Si le prôtre assistant n'est pas de retour,
le diacre demeure au fôl6 de l'Evangile jus-
qu'à ce que l'évêque ait pris l'ablution ; alors
il prend lo livre et le porte fermé au côlc de
l'Epître, faisant une génuflexion en passant
au milieu de l'autel sur le plus haut degré,
en même temps (jue le sous-diacre la fait
derrière lui.
9. 11 ouvre le Missel où est l'antienne dite
communion, reçoit la mitre précieuse de l'a-
colyte et la met A l'évêque, lui faisant une
inclination avant et après.
10. Quand l'évêque a lavé ses mains, il lui
ôtc la niilre, lui faisant une inclination avant
et après, et se retire à sa place derrière lé-
vé(iue, où il se tient droit pendant (ju'il dit
Dominus vohiscum.
11. Il Ta au côté de l'Epître, toujours sur
le second degré et s'y tient droit, jusqu'à ce
que les oraisons soient entièrement finies.
12. Cela dit, et non plus tôt, il va au milieu
de l'autel sur le second degré et reste droit
quand l'évoque dit Dominus vobiscum; et
le chœur ayant répondu Et cwn spiritu tuo,
il fait une génuflexion se tournant par le
côté de l'Epître vers le peuple et ehanle
Ile Missa est.
l.'J. 11 s'approche de l'évêque et après
avoir reçu de l'acolyte la mitre précieuse, il
la met à l'évêque, lui faisant une inclination
avant et après; puis se relire et reçoit la
bénédictiondebout et incliné, étant à la droite
du prêtre assistant et en même ligne.
ik. Si c'est un archevêque qui officie, la
bénédiction donnée et les indulgences pu-
bliées, il s'approche de l'archevêque, et après
lui avoir fait une inclination, lui ôte le pal-
lium, qu'il remet sur l'autel.
15. L'évêque ayant dit, étant au côté de
l'Evangile, Dominus vobiscum, et Inilium
snncti Evangelii secundum Joannem , il lui
donne la mitre ; si c'était un autre Evangile,
il ne lui donnerait pas la mitre qu'il ne fût
dit; et ensuite, descendant de l'autel, il se
met à son côté droit, se tourne pour saluer
l'autel, étant alors à la gauche de l'évêque,
comme au commencement de la messe, s'en
retourne au lieu où l'évêque s'est habillé, de
la même façon qu'il en est venu; y étant
arrivé, il fait la révérence à la croix, si c'est
la sacristie ou la chapelle, et à l'évêque; aide
à le déshabiller, rendant les ornemenls l'un
après l'autre aux acolytes, qui les reportent
en leur lieu. L'évêque étant déshabillé, il
lui fait une profonde inclination et va se
déshabiller un peu à l'écart^ fait son action
MES M 8
de grâces, accompagne l'évêque à son retour
et se relire en p.iix.
Si l'évêque (]uiitc ses ornements à son
siège épiscopal, il fera conmie il est dit au
chapitre 9, n. li, de l'office de l'évêque.
CnAP. XI. — De la Communion générale
1. Si l'évêque doit donner la communion
générale, après qu'il a reçu le précieux sang,
il communie les diacre et sous-diacre (jui
baisent la main de l'évêque avant de recevoir
le saint sacrement et la joue gauche de l'é-
vê(iiie après l'avoir reçu, répondant Et cum
spirilu tuo à l'évêque qui leur dit Pax tecum.
2. Ensuite le diacre va au côté de lEpîtra
sur le second degré de l'autel, et là, un pi-u
incliné vers l'évêque l(\n\ est au côté de lE-
rangile sur le marchepied avec le sous-diacre
derrière lui au second degré tous deux tour-
nés vers le diacre), les mains jointes, il chanta
le Conpleor, au Ion or<linaire déclaré dans lo
Cérémonial, tous ceux qui doivent commu-
nier étant à genoux, et tous les autres qui
sont au chœur étant debout.
."}. L'évêque dit Misereatur vestri , etc.,
Indulgentiam, etc., et fait lo signe de la croix
sur le peuple. Ils changent ensuite de place,
de celte manière; l'évêque va au milieu do
l'autel et le salue, et le sous-diacre, après
avoir fait la génuflexion au saint sacrement,
au milieu de l'autel, va au côlé de l'Epîlre,
et le diacre au côté de l'Evangile, où, après
avoir fait la génuflexion, il prend avec révé-
rence le saint ciboire ou le vase dans lequel
sont les hosties consacrées, qu'il découvre;
et l'évêque s'étant tourné, le diacre est à sa
droite, tenant ledit vase en la main, tourné
aussi vers le peuple; et le sous-diacre étant
à la main gauche de l'évêque, tenant la pa-
tène de la main droite, fait en sorte qu'elle
soit toujours au-dessous de la main droite de
l'évêque, toutes les fois qu'il prendra une
hostie du saint ciboire, et jusqu'à ce qu'il
ait communié quelqu'un.
4. L'évêque ainsi tourné prenant une hostie
consacrée (le sous-diacre mettant la patène
par-dessous) dit Ecce Agnus Dei, etc., et
par trois fois, Domine, 7ion sum dignus, etc.;
et après donne la communion, le sous-diacre
portant toujours la patène sous le menton
de celui qui communie.
5. Deux acolytes étant à genoux sur le
second degré, un du côté de l'Evangile, et
l'autre de l'Epîlre, tiennent des deux mains
une nappe blanche par les quatre coins, jus-
qu'à ce que la communion soit finie.
6. Ceux qui doivent recevoir la commu-
nion viendront deux à deux, ceux qui sont
revêtus de la chape les premiers, puis les au-
tres; et après avoir fait une génuflexion an
saint sacrement, et une inclination à l'évê-
que, se mettront à genoux au milieu de
l'autel sur le bord du marchepied, baiseront
la main de l'évêque avant de communier; et
après avoir communié se relèveront, feront
une génuflexion au saint sacrement, et une
inclination à l'évêque, et se retireront au
côlé de l'Epîlre, où ils recevront la purifica-
tion des mains de quelque acolyte, qui leur
S19
DICtlONNAlRE DES CEREMONIES ET DES RITI.-S SACRES.
îiîO
présentera une coupe avec du vin et une scr-
vielle pour s'essuyer les lèvres.
7. Si quelque prélat veut communier,
pourvu qu'il ne soit pas évoque sacré, il doit,
avant de recevoir la sainle communion, bai-
ser la main de l'évêque; et après avoir com-
munié, le baiser à la joue gauche; tous les
chanoines revêtus de pluviaux, de chasubles,
dedalmatiques ou tuniques, feront de même.
Mais les autres, tant du clergé que du peu-
ple, même les magistrats, baiseront seule-
ment la main de l'évêque, immédiatement
avant la communion; elles évêques sacrés
seulement la face, et non la main de l'évêque.
8. Los prêtres , quand ils communient,
doivent avoir une élole, s'ils ne sont revêtus
comme il est dit au num. précèdent.
9. La communion finie, on reporte les
flambeaux à la sacristie, et l'évêque avec ses
ministres se retourne vers l'autel; le diacre
remet le saint ciboire sur l'aulel; le sous-
diacre la patène, el font avec l'évêque une
génuflexion au saint sacrement : le diacre
couvre ou ferme le vase ou ciboire et le met
dans le tabernacle, et fait après une génu-
flexion; et s'élant relevé il ferme le taber-
nacle. Cependant l'évêque et le sous-diarre
sont au côté de l'Epllre. Ensuite l'évêque,
ayant pris la purification, lave ses doigts,
prend l'ablution, et poursuit le reste de la
messe.
10. S'il ny a point de tabernacle sur l'au-
tel, et qu'il soii demeuré des hosties après la
communion, le diacre remet le saint ciboire
couvert sur l'autel, jusqu'après la messe;
auquel cas tous observeront les génuflexions
et autres cérémonies en se tournant vers le
peuple, passant ou quittant le milieu de l'au-
tel, comme on fait quand le saint sacrement
est exposé à découvert en quelque lieu émi-
nentsur l'aulel, et l'évêque ne prend plus la
mitre. Ou bien un prêtre revêtu d'un surplis
et d'une élole, ou même d'un pluvial, porte
le saint sacrement au lieu oiî il a accoutumé
d'être gardé; et est précédé des acolytes qui
tiennent leurs flambeaux allumés à la main,
et sous un dais, s'il se peut commodément,
accompagné aussi de quelques autres clercs
ou ecclésiastiques _^
ARTICLE VII.
DE l'office du SOUS-DIACRE.
(Cérémonial, I. i, c. 10.)
Le sous-diacre qui doit chanter l'Epître à
la messe pontificale, doit être chanoine, des
filus anciens ou plus dignes sous-diacres, si
es prébendes sont distinctes, ou autrement
suivant la coutume de l'Eglise.
Chapitre I. — De ce que le sous-diacre fait
avant et vendant que l'évêque s'habille.
Si l'évêque prend ses ornements à sa
chaire épiscopale près de l'autel, voyez le
chnp. 3, de l'office de l'évêque, col. kHl ; et,
s'il les prend à la sacristie, ce qui suit :
1. Le sous-diacre s'étant renilu à heure
convenable à la sacristie, fiiit sa prière, lave
ses mains, lit lEpître qu'il doit dire, el ayant
prit son habit ordinaire, va à la rencontre
de l'évêque, et l'accompagne à l'antel oîi
repose le Irès-sainl sacrement, oîi il se met
à genoux, fait sa prière pciulanl que l'évêque
fait la sienne, cl après va ;iu lieu où il doit
prendre ses orncinenls épiscopaux; et ayant
salué la croix mise sur l'autel de ce lieu,
conjoinlciiient avec les autres, il fait une in-
clination profonde à l'évêque, et se retire à
l'écart pour prendre ses ornements sacrés.
2. Assisté de quelque acolyte, .il se revêt
de ses ornements, savoir, premièrement de
l'amict en baisant lu croix qui est au milieu,
et le met autour du cou, en sorte que le col-
let de la soutane ne paraisse point : après
il prend l'aube et la ceinture qu'il serre, en
sorte que l'aube également pendante ne
traîne point par terre, el ne l'empêche do
marcher; et en dernier lieu la tunique, sans
être obligé de dire les oraisons à chacuu
desdils ornements, s'il ne veut.
3. Il ne prend point le manipule, que l'é-
vêque ne soit entièrement habillé.
k. S'il a besoin d'un mouchoir (comme il
est très à propos d'en avoir un), il doit l'atta-
cher à sa ceinture sur le devant.
5. Etant ainsi revêtu, il va de concert avec
le diacre au lieu où est l'évêque, el après
avoir salué la croix et l'évêque, il se met à
son côté gauche.
G. Lorsque l'évêque commence à dire le
psaume Quam dilecta, etc., il va à la cré-
dence, ou au lieu où sont les brodequins et
sandales, et les apporte dans un bassin, cou-
verts d'un voile de taffetas, avec les deux
mains élevées jusqu'aux yeux, ou sans bas-
sin, mais les mains couvertes alors d'un au-
tre voile. Puis à l'aide de deux domestiques
de l'évêque, étant à genoux, il chaussera
l'évêque, commençant par le pied droit.
7. L'évêque étant chaussé, il se rdève, et
se met à sa gauche, afin d'aider avec le diacre
à le revêtir des autres ornements. El encore
que ce soit au diacre principalement de l'ha-
biller, il aide pourtant quand il en est besoin.
8. L'évêque ayant lavé ses mains, il s'ap-
proche de lui pour aider à le revêtir des or-
nements pontificaux avec le diacre, chacun
de son côté, et recevant les ornemenls qui
sont portés l'un après l'autre par les acolytes :
et premièrement l'amicl, l'accommodant eu
sorte qu'il couvre entièrement le collel de la
soutane; après , l'aube el la ceinture; puis
aide à accommoder la croix pectorale et l'é-
tole, cl attache les cordons, s'il y en a. Enfin,
il lui aide à prendre le pluvial. Et l'évêque
ayant pris la mitre, il en accommode les fa-
nons par derrière. {Ce qu'il fait toutes les fois
que le diacre lui met la mitre, s'il n'est occupé
ailleurs.)
I: 9. Si c'est l'usage de celle Eglise-là que le
sous-diacre chante le chapitre, les psaun)es
de tierce étant finis, il se lève, fait une incli-
nation profonde à l'évêque, reçoit le livre
des mains du maître des cérémonies, va au
lieu où l'on a coutume de chanter l'Epîtie:
y étant arrivé, cl ayant fait en passant nue
incliuation profonde à l'autel, ou géniille-
xion, s'il y a tabernacle, el prenant garde
Ue ne tourner le dos, nia l'autel, ni à levé-'
K21
MES
MES
K55
qup, tenant lui-môiiic son livre, il chante le
cii.ipitre. Puis il rend le livre nu maître des
cérciiiunies, du(|uei il l'a reçu, et qui l'a
accompagne, et retourne à sa place, avec les
mêmes révérences qu'il a faites auparavant
à l'autel et à l'évéque.
10. Le chœur ayant achevé de dire tierce,
après que le diacre a ôlé la mitre à l'évéque,
il aide à lui ôtor le pluvial, comme aussi à.
lui donner la tunique et la dalinalique : et
l'évéque étant assis, il lui met le gant de la
main gauche; baisant premièrement la main
de l'évéque, et puis le gant.
11. L'évéque étant debout, il aide à lui
mettre l;i chasuble et à attacher les cordons,
comme ceux de l'amicl.
12. Si c'est un archevêque, et que ce jour-
là il use du palliuin, il aidera au diacre à le
mettre, élevant avec la main droite la partie
du palliuin qui doit pendre par derrière, et
l'accommodant en sorte qu'il environne éga-
lanient les épaules de l'archevêque; il mettra
aussi la troisième aiguille à la croix de der-
rière, en la manière expliquée ci-dessus, à
l'office du diacre, chap. 1, n. 17, où il peut
la voir.
13. L'évéque étant habillé, il prend alors
son manipule, qu'il met à son bras gauche.
Il prend aussi le livre des Evangiles, dans
lequel il met le manipule de l'évéque.
Chap. II. — De la première entrée à l'autel.
1. Etant derrière l'évéque, etaucôtégauchc
du prêtre assistant, si c'est à la sacristie ou
à la chapelle, le sous-diacre fait une incli-
nation profonde àla croix, la tête découverte;
et comme l'évéque se tourne avant de partir,
il le salue aussi en s'inclinant profondément.
2. 11 se couvre pour aller à l'autel, et mar-
che seul portant le livre des Evangiles fermé
devant la poitrine, dans lequel le manipule
de l'évéque est enclos, le prêtre assistant
et le diacre marchant immédiatement après
lui.
3. Si l'évéque salue les chanoines, il les
salue aussi.
k. Etant arrivé au presbytère, il s'arrête
devant le plus bas degré de l'autel, du côté
de l'Evangile, et se met au côté gauche du
diafte, un peu en arrière, se découvre et
donne son bonnet au maître des cérémonies,
auquel il donne encore pour lors le livre des
Evangiles. Ensuite tenant les mains jointes
devant la poitrine, il fait une inclination
prtifonde à la croix en même temps que
l'évéque la fait, ou génuflexion, s'il y a taber-
nacle.
5. Il se signe et répond à l'évéque durant
la confession , comme nous avons dit ci-
dessus à l'office du diacre, fait le signe de
la croix quand il dit Adjutorium nostrtim,
etc., s'incline médiocrement vers l'évéque
quand il répond Miserealur , et poursuit le
reste , la face tournée vers lui, jusqu'à ce
qu'il ait achevé.
6. 11 s'incline profondément vers l'autel en
disant le Confiteor, et se tourne vers l'évé-
que en disant Tibi, pater, ou Te, pater.
7. Après que l'évéque aura dit Induli/en-
DlCTIONNAIRE DES RlTES SACntis. II.
liam, etc., le sous-diacre prend le manipule
(jui est dans le livre des Evangiles, ([u'il
avait remis au maître des cérémonies, le
baise à côté , cl après le présente à l'évéque
pour le baiser où est la croix ; et ayant baisé
la main de l'évéque, il met ledit manipule à
son bras gauche, et l'arrête eu sorte qu'il ne
glisse point.
8. Il prend le livredes Evangiles des mains
du maître des cérémonies , et quand l'évé-
que monte à l'autel, il y monte aussi, por-
tant ledit livre fermé contre sa poitrine. L'é-
véque ayant baisé l'autel, il lui présente le
livre ouvert pour lui faire baiser le texte de
l'Evangile qui se doit dire en cette messe, lui
faisant une inclination avant et après , et
rend !e livre, après qu'il a été buisé , au
prêtre assistant.
9. Quand l'évéque bénit l'encens , il se
lient au côté de l'Evangile, un peu retiré
derrière l'cvéquc; et pendant l'encensement
de l'autel , il élève avec la main droite la
partie de la chasuble qui est sur l'épaula
gauche de l'évètiue, tenant sa gauche sous sa
poitrine, et aidant à l'évéque à se relever
lorsqu'il failles génuflexions. {Ce qui servira
pour 1rs autres génu/lexions que l'évéque fera
étant à l'aulel.)
10. L'encensement de l'autel fini, il des-
cend les degrés de l'autel du côté de l'Epî-
Ire, se met à la main gauche du diacre,
tourné vers l'évéque, et tenant les mains
jointes ; et il ne fait aucune inclination
avant que le diacre encense l'évéque, ni
après.
Chap. III. — De /'Introït.
1. Le sous-diacre ne suit pas l'évéque aU
ianl à son siège , mais il s'arrête au côté de
l'Epître au banc qui lui est préparé, où il
reste debout ayant le diacre à sa droite, avec
lequel il dit alternativement les Kyrie ,
quand l'évéque les dit ; et après il s'assied et
se couvre de son bonnet, l'évéque s'étant
assis.
2. Si l'évéque était assis au faldistoire au
côté de l'Epitre, le sous-diacre serait assis sur
un banc à lu main gauche du diacre, et met~
trait le grémial sur les genoux de l'évéque , ou
Volerait quand il en serait besoin. comme nous
l'avons spécifié ci-dessus à l'office des deux
diacres d'honneur.
Chap. IV. — Du Gloria in excelsis.
1. Les Kyrie finis par le chœur, le sous-
diacre se découvre, et se lève, tenant son
bonnet des deux mains devant la poitrine;
et l'évéque ayant commencé à chanter la
Gloria in excelsis , il le dit tout bas avec le
diacre, sans quitter sa jilace, et sans préve-
nir l'évéque , mais plutôt suivant sa voix,
s'inclinant quand il iiil Adoramus le, Gratias
agimus, etc., Jesu Christe, Suscipe depreca-
tionem nostram, cl encore Jesu Christe , su
signant à la fin quand il dit Cum sanctoSpi-
rilu, etc., et s'assied et se couvre après qu^
l'évéque s'est assis.
2. L'hymne finie par le chœur, il
couvre et se lève, tenant son bonnet
17
625 DICTIONNAIRE TES CEREMONIES ET DES RITES SACRES
ci-devant, pendant que l'évéque dit les orai-
(
sons.
3. Sur la fin delà dernière oraison, il quitte
son bonnet à sa place, et reçoit des mains
du maître des cérémonies le livre des Epîtrcs,
ou va le quérir sur la crédence. lîl aprcs,
étant accompagné du maître des cérémonies,
et portant le livre fermé contre sa poitrine ,
les feuillets du livre tournés vers sa gauche,
il va devant le milieu de l'autel au-dessous
des degrés , fait une profonde inclination à
la croix, ou génuflexion , s'il y a taberna-
cle : puis se tourne vers l'évéque , lui fait
une profonde inclination , ou, s'il doit passer
devant lui, attend à la faire en passant, et
s'en va accompagné comme ci-dessus au lieu
destiné pour dire l'Epître.
k. La conclusion de la dernière oraison
entièrement finie , il commence l'Epître
d'une voix haute et distincte, tenant des
deux mains le livre, ou bien les mettant des-
sus , si le livre est sur un lutrin : lEpître fi-
nie, il ferme le livre, et le porte sur sa poi-
trine, le tenant des deux mains.
5. il va au milieu de l'autel, accompagné
du maître des cérémonies , fuit une inclina-
lion ou génuflexion comme ci-dessus , et
après il vadevant l'évéque, et profondément
incliné, met son livre sur les genoux de l'é-
véque, et lui baise la main droite, quand il
la met sur le livre ; et, ayant reçu la bénédic-
tion, se relève, remet son livre contre sa poi-
trine , fait une inclination profonde à l'évé-
que, donne son livre au maître des cérémo-
nies , et s'en retourne à sa place près du dia-
cre, faisant la révérence due en passant
devant l'autel.
6. Si l'évéque officie hors de son diocèse
( parce qu'alors il officierait au faldistoirc),
le sous-diacre , après avoir baisé la main de
l'évéque , tiendrait le Missel ouvert devant
lui,
7. Vers la fin du dernier verset du gra-
duel ou du trait , etc., lorsque le diacre va
demander la bénédiction à l'évéque , il y va
aussi , fait une inclination ou génuflexion à
l'autel, étant à la main gauche du diacre, et
marche devant lui les mains jointes , fait une
inclination à l'évéque quand il arrive près
de lui , ou qu'il s'en retourne, et reste in-
cliné pendant que le diacre demande la bé-
nédiction.
8. Allant au lieu destiné à dire l'Evangile ,
il marche devant le diacre, ofi étant arrivé,
il se met au milieu des deux acolytes , la
face tournée vers le diacre, prend avec les
deux mains le livre que le diacre por-
tait, et le tient ouvert et élevé , l'appuyant
contre sa poitrine, ou plus haut, s'il est be-
soin.
9. S'il y avait un lutrin , après que le dia-
cre a mis dessus le livre des Evangiles, il se
met derrière, en embrassant et tenant le li-
vre des deux mains, la face tournée vers le
diacre, et ne fait aucune inclination ni génu-
flexion, soit qu'il tienne le livre sans lutrin,
ou avec lutrin. Si le lutrin est contre la
"; muraille, ou fait de quelque autre manière
"; qui empêche le sous-diacre d'être derrière,
524
il se met au côté gauche du diacre, tourné
vers le livre , et fait les inclinations et génu-
flexions coniuH; lui.
10. 1.'livangile (ini , il porte le livre ouvert
à 1 évéquc pour le lui faire baiser (sans lui
faire aucune inclination pour lors, ni même
à l'autel en passant , quand le saint sacre-
ment serait exposé, et l'élève des deux
mains pour le faire baiser plus facilement.
Le livre étant baisé , il le ferme, fait une in-
clination profondii à l'évéque, remet le livre
au maître des cérémonies , et s'en n-tourno
à sa place comme il en est venu , faisant en
passant la révérence due à l'autcL
Chap. V. — Du Credo.
1. Etant au côté de l'Epître debout contre
son banc, l'évoque ayantcommencc de chan-
ter le Credo, le sous-diacre continue le resta
du Symbole tout bas avec le diacre, sans
quitter sa place, incline la tête à ces mots
jesum Christum, Siinul ndoratur, fait une
génuflexion d'un seul genou vers l'autel ,
en même temps que l'évéque la fait en di-
sant Et incarnatus est , etc., et se signe à la
fin , quand il dit Et vilam vcnturi seculi.
Amen. Après il s'assied , l'évéque étant
assis.
2. Quand le chœur chante Et incan^alus
est , etc., il se découvre et s'incline assis à
sa place , excepté aux trois messes de la Na-
tivité de Noire-Seigneur, et au jour de l'An-
nonciationiie la sainte "Vierge, auxquels ilse
met à genoux près de sa place.
3. Pendant que le diacre va porter la bourse
des corporaux sur l'autel , il se lève , et reste
debout et découvert à sa place , et après
s'assied et se couvre avec le diacre, quand il
est de retour.
4. Le Symbole fini par le chœur, ilse
découvre . et reste debout à sa place , jus-
qu'à ce que l'évéque ait lavé ses mains.
5. Si l'évéque officiait au faldistoire , il lui
ôlerait le grémial, et l'o/ferioire dit, le lui
remeHr<nt , et lui ôterail les gants conjointe-'
ment avec le diacre.
6. L'évéque ayant lavé ses mains , le sous-
diacre quitte s«n bonnet à sa place , et va à
lacrédence, où.àl'aidedu maître des céré-
monies il met le grand voile sur ses épaules,
en sorte qu'il penche plus du côté droit
que du côté gauche : il prend de la main
gauche le calice par le nœud, avec le purifi-
catoire par-dessus, et la patène , avec deux
hoilies couvertes de la pale, et couvre le
tout de la partie du grand voile qu'il a au
côté droit, et y met la main droite par-des-
sus , de peur que quelque chose ne tombe, le
porte à lautel par le plus court chemin , et
fait en sorte qu'il arrive à l'autel en même
temps que l'évéque. Ayant mis le calice ..u
côté de l'Epître , et le diacre l'ayant déou-
vert et pris la patène pour la présenter à l'é-
véque , il donne après cela le calice et le
purificatoire au diacre.
7. 11 reçoit des mains de l'acolyte la bu-
rette du vin , qu'il présente au diacre, en
sorte qu'il la puisse prendre par l'anse, la
BSÎi
MES
MES
reprenant après que le diacre a mis du vin
dans le calice.
8. 11 reçoit aussi la burolte à l'eau par
l'anse, qu'il lient un peu élevée, et la pré-
sentant à l'évéque il dit , Benedicite , pater
reverendissitne , et l'évé(iue ayant fait la bé-
nédiclion dessus, il verse quelques gouttes
d'eau dans le calice, et remet les deux bu-
rettes dans le bassin.
9. Etant au côté de l'EpItro debout , il re-
çoit des mains du diacre la patène couverte
de son grand voile, et la tientde la main droite
nue , en sorte que la concavité de la patène
soit tournée vers lui.
10. Ou après avoir fait une génuflexion,
il va au milieu de l'autel devant le degré par
le chemin le plus court derrière l'évéque,
en sorte que le diacre soit entre deux, tenant
la patène devanl sa poitrine en y allant : il
lient la patène élevée et tournée vers lui , jus-
qu'après le fa^cr, sans qu'il fasse aucune
inclination ou génuflexion durant l'encense-
mcnl de l'autel ; cl soutenant , si bon lui
semble , son bras droit de la main gauche,
répondant Suscipiat Dominus , etc., lorsque
l'évéque dit Orale fnttres, étant médiocre-
ment incliné, cl abaissant sa patène au-des-
sous du visage.
11. Quand le diacre l'encense, il se tourne
vers lui, et lui fait une inclination devant et
après, abaissant pour lors un peu la patène
contre la poitrine.
Chap. VI. — Du Canon, et de la fin de la
messe.
1. Durant le canon, le sous-diacre ne fait
aucune inclination , ou génuflexion ; il se met
seulement à genoux à sa place durant l'élé-
vation du saint sacrement.
•2. Quand levêniie dit Et dimitte nohis ,
etc., de l'oraison dominicale, après avoir fiiit
une génuflexion à sa place, il monte à l'autel
à la droite du diacre, et au côlé de l'Epître,
présente la patène au diacre, qui, l'ayant
découverte (si le maître des cérémonies ne
le fait pas) , la donne à l'évéque : et le sous-
diacre ayant remis le grand voile entre les
mains du maître des cérémonies, ou de quel-
que acolyte, fait une génuflexion, et s'en
retourne à sa place derrière l'évéque.
3. Après que l'évéque a donné la paix au
prêtre assistant, le sous-diacre fait une gé-
nuflexion en sa place, monte à l'autel du
côlé de l'Epître, où il fait une autre génu-
flexion, et reçoit la paix de l'évéque, après
que le diacre l'a reçue, et demeure là pen-
dant que le diacre supplée au livre en l'ab-
sence du prêtre assistant. Mais s'il communie
à cette messe, il ne recevra la paix qu'après
avoir communié.
'*. Quand l'évéque dit Domine, non sum
dignus, et qu'il se communie, il frappe sa
poitrine , et s'incline profondément vers l'au-
tel, tenant les mains jointes devant la poi-
trine.
5. Il découvre le calice lorsque l'évéque
commence à disjoindre les mains, et avant
la géauQexioD, qu'il fait eu même temps que
lui.
526
C. Si l'on donne la communion, voyez le
chapitre particulier mis à la fin de l'ollice
du diacre, où la cérémonie est amplement
décrite, mécontentant seulement dédire que
le diacre et le sous-diacre doivent commu-
nier à la messe pontificale, s'ils ne sont pas
prêtres, et qu'ils veulent célébrer ce jour-là.
7. Après que l'évéque a reçu le précieux
sang, si le prêtre assistant n'est pas revenu
de donner la paix, ou si Icvêque donne la
communion, il reçoit, quand elle est achevée,
des mains de l'acolyte la burette de vin, et eiî
verse dans le cilice , qui lui est présenté
par l'évéque sur l'aulel pour la purification.
Après il reçoit la buielle de l'eau, et verso
(lu vin et de l'eau ])our l'ablution, et rend
les burettes à l'acolyte. Mais si le prêtre as-
sistant est lie retour au livre, il laisse faire
ces choses-là au diacre.
8. Il passe au cAlé de l'Evangile, faisant
la révérence au milieu de l'aulel, prend le
calice, le nettoie avec le purificatoire, qu'il
met dessus avec la patène et la pale, plie le
corporal, qu'il met dans la bourse; et ay;int
reçu le petit voile des mains de quelque aco-
lyte , il en couvre le calice , et met la bourse
dessus, le porte à la créilente , fiii»ant une
inclination ou génuflexion, passant au mi-
lieu de l'autel, et non près de l'autel, en
partant.
9. Ayant remis le caliee sur la crédence,
et le Toile étant entièrement abattu sur le
devant, en sorte que le calice ne paraisse
point, il se rend derrière le diacre, et y de-
meuré droit et les mains jointes , jusqu'à
ce que les oraisons soient entièrement ache-
vées.
10. Quand l'évéque dit Dominus vobis-
cum , et le diacre, Ile missa est, il demeure
droit , sans faire aucune inclination.
11. L'évéque donnant la bénédiclion , il se
met à la main gauche du prêtre assistant,
où il la reçoit debout et incliné.
12. La bénédiction donnée, il s'approche
de l'évéque, lui ôle la mitre, et va ensuite
au bas des degrés attendre que l'évéque des-
cende pour saluer l'autel comme au com-
mencement de la messe , et s'en retourne au
lieu ou l'évéque se doit déshabiller, de la
même façon qu'il en est ^ enu. Y étant arrivé,
il fait la révérence à la croix et à l'évéque,
et après que le second diacre d'honneur lui
a ôlé la mitre et s'est retiré, il aide à ledésha»
biller; l'évéque étant deshabillé, il lui fait
une profonde inclination, et va se désha-
biller un peu à l'écart, fait son action de
grâces, et accompagne l'évéque à son retour,
puis se relire en paix.
13. Si l'évéque quille ses ornements sur
son siège épiscopal , il fera ce qui est dit aa
chapitre 9, num. li , de l'office de l'évéque.
ARTICLE VIII.
DE l'office de celui QUI TIENT LE LIVBE.
(Cérémoiiiai, I. i, c. 11.)
Chapitre I. — Préparation.
1. Celui qui est employé à tenir le livre à la
messe pontificale (s'il n'est pas chapelain or-
dinaire de l'évéque) , s'élant rendu de bonna
557
DlCTIONNAinE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
628
Iicurc i 1.1 sacristie cl ayaiil fait sa prièr-c,
ciiit prendre le Missel doiil l'évoque se ser-
vira , voir si les sigiicls sniil mis en leur
place, do peur que quand il faudra dire quel-
que chose, il ne soit obligé de tourner avec
incommodité les l'euiliels ; il aura soin du
livre, elle mettra en quelque lieu décent.
2. Il doit laver SCS mains, prendre le sur-
plis , et attendre l'arrivée de l'cvêque au lieu
qu'on lui a préparé pour prendre les orne-
nienls.
3. Le premier psaume de tierce étant com-
mencé , il va devant l'évêque , lui fait une
génuflexion , et lui présente le livre ouvert
a l'endroit de l'antienne et des psaumes pour
la préparation de la messe.
Régie générale. Toutes les fois qu'il vient
devant l'éoéqiie, ou qu'il se retire d'auprès de
lui, ou qu'il passe devant lui, il doit faire
une génuflexion.
4. Si l'évêque est assis , il demeure à ge-
noux, et soutient le livre des deux mains,
l'appuyant sur sa tête.
5. L'évêque se levant pour dire les orai-
sons de la préparation , qui sont avant celle
pour le lavement des mains , il se lève aussi ,
et tient le livre des deux mains , appuyé sur
sa tête, ou contre la poitrine, à la commo-
dité de l'évêque.
6. Aux autres oraisons que l'évêque doit
dire quand il se lave les mains, ou qu'il prend
les ornements (s'il ne les sait par cœur),
l'acolyte lui tiendra le livre ouvert pour les
dire; lorsqu'elles seront dites, il fermera le
livre, et se tiendra debout près de l'évêque.
7. Quand l'évêque voudra dire l'oraison
de tierce , l'acolyte donnera le livre au prêtre
assistant, et lui aidera un peu à le soutenir,
se tenant au côté g.iuche de l'évêque, cl le
reprendra lorsqu'elle sera achevée. Ce qui
servira pour les autres fois que le prêtre «5-
sistant tiendra le livre devant l'évêque, ce qui
arrive toutes les fois que l'évêque chante quel-
que chose tout haut; mais quand il lit toitt
bas, c'est à l'acolyte du livre de le tenir.
Chap. II. — De la première entrée à l'autel.
1. L'évêque voulant aller à l'autel, l'aco-
lyte du livre se met derrière avec les autres
acolytes, fait une génuflexion à la croix, si
l'on est à la sacristie ou à la chapelle, et à
l'évêque quand il se tourne , et marche après
lui avec l'acolyte du bougeoir, derrière les
acolytes de la crosse et de la mitre ; et comme
il ne porte point de livre (le sous-diacre
l'ayant pour lors), il doit tenir les mains
jointes et la tête découverte.
2. Si l'évêque salue les chanoines, il le
fait aussi d'une inclination profonde.
' 3. Etant arrivé au presbytère, il fait une
génuflexion à l'autel, soit ((u'il y ait taber-
nacle ou seulement la croix. Ce qui servira
pour toutes les fois qu'il passera ou repas-
sera d'un côté à l'autre de l'autel, qu'il en ap-
prochera, ou le quittera.
4. Après il va au côté de l'Evangile, hors
des degrés, se met à genoux, et y demeure
durant la confession ; laquelle étant finie, il se
lève, et reçoit là le livre, que le prêtre assis-
tant lui donne, et le garde jusqu'à ce quo
l'évêque, étant sur son siège, en ail besoin.
5. Si révê(|ue a pris ses ornements sur sa
chaire épiscupale près de l'autel, voyez le
ch. 3 et y de l'office de l'évêque.
Chap. III. — Ue /'Inlro'it.
L'évêque ét;inl arrivé à son siège, l'aco-
lyte du livre va au-devant de lui, portant le
livre fermé devant la poitrine, lui fait une
génuflexion, ouvre le livre, et le présente à
l'évêque pour lire l'inlroïl, le tenant appuyé
sur la têle. L'Introït étant achevé, il ferme
le livre, fait une géiuitlexion à l'évêque, et
se retire vers le côté gauche de l'évêque,
et s'assied sur les degrés du siège épiscopal ,
s'il n'aime mieux demeurer debout.
Chap. IV. — I)ii Gloria in excelsis.
1. Quand le chœur chante le dernier Kyrie,
l'acolyte du livre s'approche du prêtre as-
sistant, lui donne le livre, et le reprend
après ijue l'évêque a citante Gloria in excel~
sis Deo ; il le tient ouvert jusqu'à ce que
l'évêque l'ait entièrement dit ; puis il le ferme,
fait une génuflexion à l'évêque, et se retire
à sa place.
2. L'hymne finie par le chœur, il s'approche
du prêtre assistant, et lui donne le livre afin
que l'évêque dise les oraisons; après les-
quelles il reprend le livre, se met a genoux
devant l'évêque, lui présente le livre ouvert
pour dire lEpîlre, le Graduel, etcetl'Evan-
gile, sans faire jamais aucune inclination ou
génuflexion, quand même il serait debout, et
encore que l'évêque fût obligé d'en faire
quelques-unes : Ce qui servira pour toutes
les fois qu'il tiendra le livre ouvert devant
l'évêque.
3. Quand le diacre vient pour recevoir la
bénédiction de l'évêque, il se met à genoux en
sa place, jusqu'à ce que le diacre l'ait reçue.
k. Durant l'Evangile il est tourné vers lo
diacre qui le dit, se signant cl faisant les in-
clinations et génuflexions vers l'autel, si le
diacre en fait quelques-unes.
Chap. \
Du Credo.
1. L'Evangile fini, l'acolyte du livre s'ap-
proche du prèlre assistant, lui d<mne le livre
et le reprend dès que l'évêque a chanté Credo
in unumDeum; puis illcliontcommeci-devant
sans faire aucune génuflexion quand l'évo-
que la fait en disant Et incarnalus est, etc.
2. Le Symbole fini n;ir l'évêque, il ferme
le livre, lui fait une génuflexion, se retire à
sa place cl s'assied, se mettant à genoux
quand le chœur chante Et incarnatus est, etc.
3. Le Symbole fini parle chœur, il se lève,
et l'évêque ayant dit Dominus vobiscum, il
s'approche et lui tient le livre pour lire l'of-
fertoire; lequel étant achevé, il porte le
Missel sur l'autel, au côté de l'Evangile,
ouvert sur son coussiu si le prêtre assistant
ne le porte.
k. Quand l'évêque est à l'autel, ce n'est
plus à lui d'avoir soin du livre, mais c'est au
prêtre assistant.
629 MES
Chap. VI. — Du Canon et delà fin de la messe.
1. S'il est nécessaire (au défaut des domes-
liques de l'cvêque) que l'ncolyle du iivrcï
porte un (lambeau pour l'élévalion du saint
sacrement, il ira à la sacristie vers la fin do
la préface, et viei\dra à l'autel avec les autres
acolytes au commencement du canon; et
étant au devant de l'aulcl sur la même ligne
que les autres acolytes, il fera une génu-
flexion en mémo temps que les autres, et se
mettra à genoux sur le pavé du presbytère à
côté du sous-diacre qui lient la patène ou
aux côtés de l'autel, et élèvera son (lambeau
plus haut à l'élévation de l'hostie jusqu'à la
Un de l'élévation du calice. Après il se lève-
ra, fera la génudexion, et s'en retournera à
la sacristie comme il en est venu, si ce n'est
qu'on ne doive donner la communion; car
en ce cas, il demeurerait à genoux avec lo
flambeau allumé jusqu'après la communion.
2. S'il n'est pas obligé de tenir un flan)beau,
il demeurera près de l'autel et se comportera
comme les autres ministres, soit en demeu-
rant debout ou à genout.
3. 11 reçoit étant debout la paix du maître
des cérémonies, à moins qu'il ne soit occupé
à tenir le (lambeau , auquel cas on ne lui
donnerait point la paix.
4. Il se met à genoux durant la communion
de l'évéque, et la communion générale, au
cas qu'elle se donne.
5. Lorsque les oraisons sont entièrement
achevées, il reçoit des mains du prêtre assis-
tant le livre, à moins qu'il n'y ail un Evan-
gile à dire autre que celui de saint Jean ; car
alors il ne recevrait le livre qu'au côté de
l'Evangile.
6. Quand l'évéque donne la bénédiction,
l'acolyte se met à genoux au bas des degrés
au plan du presbytère, et après se relève; et
quand léTéque est descendu de l'autel, il fait
la génuflexion vers l'autel et s'en retourne
au lieu où l'évéque s'est habillé, de la même
façon qu'il on est venu.
7. Etant arrivé, il fait la génuflexion à la
croix, s'il y en a, et à l'évéque, et lui pré-
sente le livre ouvert s'il veut lire les psau-
mes et oraisons pour son action de grâces.
Cela dit ou si l'évoque ne sosert pasdu livre,
après la génuflexion, il fait son action de
grâces et se retire en paix.
ARTICLE IX.
DE l'office de celui QUI TIENT LE BOUGEOIR.
( IbM. )
Chapitre l.— Préparation.
1. Celui qui est employé à tenir le bou-
geoir (s'il n'est pas un chapelain de l'évéque)
s'étant rendu à bonne heure à la sacristie,
fait sa prière et lave ses mains, prend le sur-
plis et attend l'arrivée de l'évéque au lieu qui
lui est préparé pour prendre ses ornements.
2. L'évéque étant arrivé, après l'avoir
salué il prend le bougeoir, dont la bougie
est allumée, et se met au côlé gauche de celui
qui ,1 le livre; et lorsque celui-ci s'approche
(ii: 1 cvêque pour lui présenter lo livre, il y
va aussi, fait la génuflexion à l'évéque en
MES
5ôù
même temps que l'acolyte du livre la faii; et
étant debout, il tient le bougeoir de la main
droite proche du livre tant que l'évêquo lit
dedans, si l'évéque trouve !>on de s'en servir;
et se retirant après que l'évéque a lu, il lui
fait une autre génuflexion. Ce qu'il obxervera
aux autres cas semblables, faisant toujours
une génuflexion à l'évéque toutes les fuis qu'il
viendra près de lui, ou, s'en retirera, ou passera
devant lui.
3. Il approche aussi le bougeoir du livre
quand le prêtre assistant tient le livre devant
l'évéque.
Chap. 11. — De la première entrée à l'autel.
1. Quand l'évéque veut sortir du lieu où il
s'est habillé pour aller à l'autel, l'anolyte du
bougeoir se met derrière lui avec les autres
acolytes, fait une génuflexion à la croix, et
à l'évéque quand il se tourne, et marche à
gauche de l'acolyte du livre, après les acolytes
de la crosse et de la mitre, portant de la
main droite le bougeoir éteint.
2. Si l'évéque salue les chanoines, il les
salue aussi d'une inclination profonde.
3. Etant arrivé au presbytère, il fait une
génuflexion à l'autel, soit qu'il y ait taber-
nacle ou seulement la croix. Ce qui servira
pour toutes les fois qu'il abordera, passera ou
repassera d'un côté à l'autre de l'autel, et
qu'il en sortira.
!*■. Après il va vers le côté de l'Evangile,
où il se mot à genoux la face tournée vers
l'autel et y demeure durant !a confession ; la-
quelle finie, il se lève et demeure là jusqu'à
ce que l'évéque aille à son siège, où il le suit
comme auparavant.
Chap. 111. — De /'Introit, Gloria, et Credo.
1. L'acolyte du bougeoir se tient toujours
proche de l'acolyte du livre, et quand il porte
le livre devant l'évéque sur son siège, il
porte le bougeoir allumé, qu'il tient de la
main droite près du livre, faisant une génu-
flexion à l'évéque en arrivant, et une autre
en se retirant, et se tenant ensuite debout ou
assis sur les degrés du trône épiscopal avec
l'acolyte du livre.
2. Quand il tient le bougeoir proche du
livre, il ne fait aucune inclination ni génu-
flexion, lors même que l'évéque en fait quel-
ques-unes.
3. Il se met à genoux quand le chœur
chante El incarnalus est, etc.
Chap. IV. — De l'Offertoire et de la fin de la
messe.
1. Quand l'évéque est à l'autel, après l'of-
fertoire, l'acolyte du bougeoir se tient au côté
de l'Evangile à la gau4:he du prêtre assista lit, et
présente la bougie prochedulivre, demeurant
toujours debout, même durant le canon,
excepté à l'élévation du saint sacrement,
pendant laquelle il se met à genoux.
2. 11 reçoit debout la paix du maître dos
cérémonies et se met à genoux durant ia
communion de l'évéque et à la générale, au
cas qu'elle se donne.
3. Après la communion, il passe au côlé
de lEpître, et fait une génuflexion au miUi'U
de l'autel au bas des degrés, sur le plan du
S5I
DICTIONNAIKE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
nzi
presbytère, et étant à la main droite du
prêtre assistant, il lient le bougeoir proche
du livre pendant que l'évêque lit la Post-
communion et les oraisons.
4. Après la conclusion de la dernière orai-
son, il va au bas des degrés devant l'autel,
où il se met à genoux sur le plan du presby-
tère à côté de l'acolyte du livre, quand l'é-
vêque donne la bénédiction. Après il se relève
et attend là debout que l'évêque desren'Je.
5. Si l'évêque doit dire un autre lîvangiie
que l'ordinaire de saint Jean, après avoir
reçu la bénédiction comme ci-devant , il va
au' côté de l'Evangile pour présenter le bou-
geoir avec la bougie allumée pendant que
l'évêque lira l'Evangile.
6. L'évêque étant descondii, il f;iit la génu-
flexion vers l'autel en même temps que l'é-
vêque, le salue , puis s'en retourne au lieu
où l'évêque s'est habillé, de la même façon
qu'il en est venu.
7. Etant arrivé, il fait la génuflexion à la
croix et à l'évêque, et s'il a besoin du livre,
il tiendra la bougie proche du livre tant qu'il
lira. Après il fera une génutlexion à l'évê-
que, fera son action de grâces, et se retirera
en paix.
ARTICLE X.
DE l'office du porte-crosse.
(Ibid.)
Chapitre I. — Préparation.
1. Celui qui est employé à porter la crosse
s'étant rendu de bonne heure à la sacristie,
fait sa prière, se lave les mains et prend le
surplis.
2. Il a soin de la crosse et la porte quand
il en est bi^soin. Il ne la tient jamais la main
nue, mais il l'enveloppe des manches ou du
bas de son surplis : il la présente pourtant
à l'évêque sans être enveloppée d'aucune
chose. Quand il la porte, c'est avec les deux
mains, et la partie cmirbe tournée en dehors;
et quand il la présente à l'évêque, c'est de la
main droite seule, la partie courbe tournée
devers soi.
3. S'il doit aider à porter les ornements
épiscopaux, il va à l'autel où ils sont , mar-
chant avec graviié et modestie , tenant les
mains jointes.
k: Avant de recevoir l'ornement, il fait
«ne génuflexion à l'autel , et après il le re-
çoit, le porte des dfux mains , élevées jus-
qu'aux épaules, fait la génuflexion à l'évê-
que , s'il le peut commodément , présente
l'ornement au diacre et au sous-diacre, et
ceux-ci l'ayant reçu, il fait une autre génu-
flexion à l'évêque ; mais si l'ornement est
trop ample, il omet la prenvière génuflexion.
Ensuite il se relire à l'écari avec les autres
acolytes ; où il demeure debout, tenant les
mains jointes.
5. Pendant que l'évêque bénit l'encens, ou
plus tôt s'il est nécessaire, il prend la crosse
et s'approche de l'évoque, où il reste à sa
gauche. Après la bénédiction de l'encens
il lui présente la crosse, qu'il baise pre-
mièremciii, puis la miin de l'évêque; après
quoi il fait une génuflexion.
Règle générale. Voulant présenter la crosse
à l'évêque, étant devant lui, il baise le bâton de
la crosse, fait la génuflexion , se relève pour
baiser la main de l'évêque , lui fait une autre
génuflexion et se retire <! sa place. Et quand
il vient pour recevoir la crosse, se tenant de-
vant l'évêque, il lui fait une génuflexion, se
lève pour hniser la main de l'évêque, baise en-
suite le bâton de la crosse, fait une seconde
génuflexion à l'évêque, et se relire à sa place.
Et s'il arrive que, tenant la crosse , il passe
devant l'évêque, il lui fait aussiune génuflexion .
Ghap. II. — De la première entrée à l'autel.
1. Quand l'évêque veut aller à l'autel , le
porte-crosse se met derrière lui avec les au-
tres acolytes, et si c'est dans la sacristie ou
dans la chapelle, il fait en même temps que
les autres une génuflexion à la croix et à l'é-
vêque quand il se tourne, et marche après
lui à la droite de l'acolyte qui a soin de la
mitre , tenant les mains jointes et la tête
découverte.
2. Si l'évêque salue les chanoines, il les
salue aussi d'une inclination profonde.
3. L'évêque étant arrive au devant du der-
nier degré, il reçoit la crosse et la lient, de-
mourant à la gauche de l'évêque tant soit
peu en arrière; il fait la génuflexion avec
les autres, soit qu'à l'autel il y ail tabernacle
ou non; et après il se met à genoux durant
la confession au côté gauche du sous-diacre.
4.. Quand l'évêque monte à l'autel , il se
relève et se relire vers le côté de l'Epltre, et
y demeure durant l'encensement de l'évê-
que , tenant toujours la crosse, comme nous
avons dit ci-devanl.
Chap. m. — Cerintroït
1. L'encensement fini , il s'approche de l'é-
vêque (après avoir fait une génuflexion à
l'autel), il lui donne la crosse et le snil jus-
qu'à son siège, où étant arrivé, il lui fait
une génuflexion, reprend la crosse, fait une
autre génuflexion, et se relire au côté gauche
de l'évêque sur la troisième marche du trône
épiscopal, où il demeure debout tenant la
crosse entre ses mains.
2. Quand le diacre veut commencer l'E-
vangile, il s'approche deTévêque et lui donne
la crosse , et l'Evangile dit , il la reprend
avec les génuflexions ordinaires avant cl
après.
Chap. IV. — De l'Offertoire et de la fin de la
messe.
i. Après que l'évêque étant sur son siège
s'est lave les mains , l'acotyle charge de la
crosse la lui donne, et le suit jusqu'au devant
des degrés de l'autel , où étant à sa gauche
il reprend la crosse avec les génuflexions
ordinaires, puis se retire au côté de l'Epître,
faisant une génuflexion en passant au milieu
de l'autel, et demeure là debout, tenant la
crosse comme ci-devant.
2. A l'élévation du saint sacrement , il se
met à genoux sur le plan du presbytère.
."î. Il reçoit debout la paix du maître des
cérémonies , donnant cepenlant la crosse à
tenir à quelque autre acolyte. El il se met à
S33
MES
MES
554
genoux durant la communion de l'évêquo et
à la communion générale, au cas qu'elle se
donne; après laquelle il se relève.
V. A la fin de la messe , quand l'évêque
veut donner la bénédiction, il s'approche de
lui, montant sur le marchepied de l'aulcl du
côté de l'Ëpltre, où étant à genoux, lorsque
l'cvéque se lourne pour donner la bénédic-
tion, il lui présente la crosse. La bénédiction
donnée, il descend au bas des degrés, et at-
tend que l'évêque soit descendu pour faire
la génuflexion en même temps qu'il saluera
l'aulel; et après il suit révé<iue , quand ce-
lui-ci va au lieu destiné pour quitter les or-
nements, roiiime il en est venu.
5. Si l'évêque doit dire à la On de la messe
un autre Evangile que relui de saint Jean,
après avoir reçu la bénédiction, il va au côlé
de l'Evangile pour reprciidri» la crosse, qu'il
lui présente derechef après l'Evangile.
(). Etant arrivé au susdit lieu , après y
avoir salué d'une génuflexion la croix (si
l'on est à la sacristie ou à la chapelle ) cl l'é-
vêque, il reprend la crosse et la remet en
lieu décent, et s'il a aidé à porter les orne-
ments pour habiller l'évêque, il aide aussi
quand on le déshabille, reportant sur l'autel
l'ornement que les diacre et sous-diacre lui
remettent. L'évêque étant déshabillé , le
porte-crosse fait son action de grâces et se
retire en paix.
ARTICLE XI.
DE l'office de celui QDI TIENT LA MITRE.
( Ibid. )
Chapitre I. — Préparation,
1. Celui qui est employé à tenir la milre,
s'élant rendu de bonne heure à la sacristie,
fait sa prière, et s'étant lavé les mains, il
prend le surplis, et atlend l'arrivée de l'évê-
que au lieu qui lui est préparé pour prendre
ses ornenienis ; et lorsqu'il est arrivé , il le
Ealue, lui faisant la génuflexion.
2. 11 a soin de la mitre et doit avoir une
écharpe, ou taffetas assez long, pendant des
lieux côtés de son cou , pour la porter sans
la toucher des mains nues. Quand il la porte,
c'est des deux mains élevées jusqu'à la poi-
trine, en sorte que les fanons soient vers lui;
et quand il la pose sur la crédence ou sur
l'autel , les fcinons doivent toujours pendre
du côlé du peuple.
3. S'il doit aider à porter les ornements
à l'évêque , il va à l'autel où ils sont, mar-
tliunl avec gravité et modestie, et tenant les
mains jointes.
k. Avant de recevoir l'ornement il fait
une génuflexion à l'autel ; ensuite il le re-
çoit et le porte des deux mains élevées jus-
qu'aux épaules , fait une génuflexion à l'é-
vêque, s'il peut la faire commodément, et le
présente au diacre et au sous-diacre. Ceux-ci
l'ayant reçu , il fait une autre génuflexion à
l'évêque ; mais si roruement est trop empê-
chant, il omet la première génuflexion en
arrivant.
5. Pendant que l'évêque achève de s'ha-
biller il va prendre l'écharpe ou taffetas,
qu'il met sur ses épaules, et prend la .nitrc
simple. Et tandis que l'évêque reçoit la
chape, il s'approche du diacre de l'Evangile,
auquel il la présente avec les révérences
ordinaires, et se retire arec les autres aco-
lytes.
6. 11 prendra garde à présenter celle des
mitres qui convient (soit la précieuse ou la
simple), au temps que l'évêque s'en voudra
servir. Or il se sert ordinairement de la mi-
tre simple, premièrement à tierce, seconde-
ment depuis qu'il a dit l'hymne Gloria in
cxcelsis , jusqu'à ce qu'il ait lu l'offertoire;
il se sert de la précieuse en tout autre temps,
savoir : 1° toutes les fois qu'il va à l'autel
ou qu'il en sort ; 2° les deux fois qu'il est en-
censé à l'autel ; 3° aux deux lavements des
mains durant la messe ; 4* quand il donne la
bénédiction solennelle à la fin de la messe ;
à moins qu'il ne soit archevêque, auquel
ras il donnerait la bénédiction sans mitre.
L'évêque néanmoins, pour sa commodité,
peut user plus souvent de la simple.
7. Règle générale. T'oMîes lesfoisqitel'acolyte
de la mitre vient clevanl Vévéqne pour donner
la mitre à celui qui la doit mettre à l'évêque,
ou pour la recevoir de celui qui l'a ôtée, on
pour quelque autre sujet que ce soit , il fait
a<ne fjénuflexion, et une autre en se retirant;
comme aussi toutes les fois qu'il passe devant
et proche de l'évêque , il lui fait une génu-
flexion : ce que font tous les autres acolytes
en semblables cas.
8. Avant que l'évêque dise l'oraison de
tierce il reçoit la mitre du diacre et se re-
tire au même lieu que ci-devant.
9. L'évêque étant revêtu de tous ses or-
nements épiscopaux, même de la chasuble
(et s'il est archevêque ayant prisle pallium),
il présente au diacre de l'Evangile la milre
précieuse.
Chap. II. — De la première entrée à l'autel.
i. Quand l'évêque veut partir pour aller à
l'autel, l'acolyte de la milre se met derrière
lui avec les autres acolytes, et si c'est dans
une chapelle ou une sacristie , il fait une
génuflexion à la croix, en même temps que
les autres la font, et à l'évêque quand il se
lourne, puis il marche après lui à la gauche
du porte-crosse, portant des deux mains la
milre simple, au cas que l'évêque se soit ha-
billé à la sacristie ou à la chapelle. *■
2. Si l'évêque salue les chanoines, il les
salue aussi d'une inclination profonde.
3. L'évêque étant arivé au devant du der-
nier degré, il reçoit la mitre, ayant aupara-
vant mis l'autre mitre en un lieu commode,
ou entre les mains de quelque acolyte ; et
après avoir fait la génuflexion avec les au-
tres, il se met à genoux durant la confession,
du côlé de l'Epître.
k. La confession finie, pendant que l'évê-
que monte à l'autel, il se lève, et, l'encense-
menl de l'autel étant fini, il porte des deux
mains la mitre précieuse au côté de l'Eplire
au premier diacre d'honneur, et après avoir
fait une génuflexion à l'évêque, il le suit
quand il va à son siège, faisant une génu-
flexion en passant au milieu de l'aulel. En-
L35
DICTIONNAIRE HES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. 556
suite il reçoit la mitre et se relire au bas des
degrés du trône épiscopal, où il demeure
debout ou assis comme il voudra, tenant la
mitre des deux mains.
Lorsque Vévêque est au siège épiscopnt et
que l'acolyte doit présenter la mitre , sa place
sera du côté du premier diacre d'honneur; et
au contraire, elle sera du côté du second pour
la recevoir de lui. Il présente aussi toujours
la mitre au premier diacre d'honneur, et la
reçoit du second.
Chap. III. — De rintroit et du Gloria in
cxccisis.
1. Quand l'évêque a dit les Kyrie, l'aco-
lyte présente la mitre précieuse au premier
diacre d'honneur et retourne à sa p!arc.
2. Il reçoit des mains du second diacre la
itiilre quand le chœur achève les Kyrie.
.S. L'évêque ayant fini l'hymne, il porte la
mitre simple au premier diacre, et se retire
à sa place, et quand la même hymne est
achevée par le chœur, il reprend la mitre des
mains du second diacre.
!*. Les oraisons entièrement finies, il pré-
sente la même mitre simple au premier dia-
cre et se retire à sa place.
5. Quand le diacre veut commencer l'E-
vangile, il reprend la mitre et demeure à sa
place debout.
Chap. IV. — Du Credo.
1. L'acolyte de la mitre se met à'^enoux
quand l'évêque fait la génuncxion en disant
El incarnatus est, etc.
2. L'évêque ayant achevé le Credo , il
porte la mitre simple au diacre , et après il
se relire à sa place ; jiuis, lorsque le chœur
chante Et incarnatus est, etc., il se met à
genoux sur le plan, la face tournée vers
l'autel.
3. Le Credo fini par le chœur, il reprend
la mitre.
4. L'évêque ayant lu l'offertoire, il porto
la mitre précieuse au diacre ; et quand l'évê-
que va à l'autel il le suit, et étant à sa droite
par derrière, il reçoit du diacre de l'Evan-
gile la mitre, qu'il porte ensuite sur la cré-
dcnce, près de laquelle il demeure debout.
5. Après l'encensement de l'autel il porte
la mitre précieuse au diacre d'honneur, au
côté de l'Epître, et la reprend après que
l'évêque s'est lavé les mains ; puis il la re-
met sur la crédence, auprès de laquelle il
demeure debout.
Chap. V. — Du Canon et de la fin de la
messe.
1. S'il est nécessaire (au défaut des do-
mestiques de l'évêque) que l'acolyte de la
mitre porte un flambeau pour l'élévation du
saint sacrement, il ira à la sacristie vers la
fin de la préface, et viendra à l'autel avec les
antres acolytes au commencement du canon.
Etant devant l'autel sur la même ligne que
les autres acolytes, il fera une génuflexion
en même temps que les autres, et se mettra
à genoux sur le pavé à côté du Bous-diacro
qui tient la patène, ou à côté de l'autel, éle-
vant son flambeau plus haut durant l'éléva-
tion. Celle du calice étant faite, il se lèvera ,
fera la génuflexion , et s'en retournera à la
sacristie , comme il en est venu, si ce n'est
qu'il y ait communion ; dans ce cas il ne
partirait qu'après.
ARTICLE XII.
DE l'office dc thuriféraire.
(IbiJ.)
Chapitre 1. — Préparation.
1. Pour servir de thuriféraire à la messe
pontificale.il faut choisir un des plus forts d'en-
tre les acolytes, lequel préparera de bonne
heure en quelque lieu à l'écart, du feu dans
un vase avec des charbons, des pincettes
pour prendre lesdits charbons, et de l'encens
dans la navette, à moins que le sacristain
n'ait préparé le tout.
2. S'étant rendu dans la sacristie à l'heure
convenable, après avoir fait sa prière et
s'être lavé les mains, il prend le surplis, et
attend l'arrivée de l'évêque au lieu où il doit
prendre ses ornements épiscopaux.
3. Lorsque l'évêque est presque habillé,
il met du charbon allumé dans l'encensoir,
qu'il tient de la main droite, et de la gaucho
le pied de la navette, l'ouverture de celle-ci
en dehors.
4. L'évêque étant revêtu de tous ses orne-
ments, il change de main l'encensoir et la
navette, dont l'ouverture est alors de son
côté; il s'approche de l'évêque, et après lui
avoir fait une génuflexion, il présente dc
la main droite la navette au prêtre assistant,
sans rien baiser, et se mettant à genoux de-
vant l'évêque, il lui présente l'encensoir,
élève le couvercle jusqu'en haut, prend le
milieu de toutes les chaînettes avec la main
droite, élôveaussil'cncensoir, les deuxmains
également haussées à la hauteur et proche do
la navette, pour y mettre commodément de
l'encens. Lorsque l'encens est bénit, il ferme
l'encensoir, se relève, reçoit la navettedu prê-
tre assis tant, et fait une génuflexion à lé vêij ne.
Règle générale. // ne doit rien baiser quand
il présente quelque chose à ceux qui assistent
l'évêque.
Chap. IL — De la première entrée à l'autel.
1. Quand l'évêque veut aller à l'autel, le
thuriféraire se met derrière avec les autres
acolytes, et si c'est dans la sacristie ou dans
la chapelle, ils font tous ensemble une génu-
flexion à la croix, et a l'évêque quand il se
tourne.
2. En allant à l'autel, il marche le pre-
mier, la tête découverte, portant de la main
droite l'encensoir sans le remuer, mettant
le pouce dans le grand anneau, et l'autre
doigt dans le petit anneau des chaînettes; do
la main gauche il lient le pied dc la navette
fermée, dont la partie qui s'ouvre est alors
en dehors, tenant les deux mains égalem.ent
élevées.
3. Il salue les chanoines d'une inclination
profonde, si l'évêque les salue.
k. Etant arrivé à l'autel il se mot du côtéde
l'Epître, et l'évêque étant arrivé et saluant
l'autel, il fait en même temps que les autres
S37
MES
MES
538
acolytes la pénuflcxion vers l'autel , soit
qu'il y ail labernade ou non.
5. Il se relire vers la crédcncc ou vers le
côlé (le l'Eptlrc, cl se met à gi-noux jusqu'à
ce que l'évoque monte à l'aulcl; il remue
cependanl l'encensoir tout douccmenl, sans
être oblige de se signer ni de f.iire aucune
inclination quand lus autres qui assistent
l'évéque la font.
CuAf. m. — Du premier encensement.
1. Quand l'évéque monle à l'autel, le thu-
riféraire y monte aussi par les degrés du
côté de l'Kpitro, et s'approche de l'évéque
jusqu'au milieu de l'autel, sur le marche-
pied; portant alors l'cncnnsoir de la main
gauche, et la navette ouverte vers lui de
la droite, oùaprès avoir fait la génuflexion en
même temps que le diacre et le sons-diacre la
font, il donne au diacre la navelli' à ileini-
ouverte, et se mettant à genoux, il présente
l'encensoir à l'évéque, de la même façon que
ci-devant, chapitre 1, numéro 4. Après que
l'évéque y a mis de l'encens, et l'a hénil,
il ferme l'encensoir, le donne au diacre cl
fait ensuite une autre génullexion.
'2. Après il descend au bas des degrés de
l'autel du côté de l'Epitre , remet la navette
sur la crédence, près de laquelle il demeure
durant l'encensement , tenant les mains
jointes.
3. L'encensement Gni, il reçoit des mains
du diacre renccnsoir, qu'il remet sur la cré-
dence avec la navette, après avoir vidé le
feu dans le vase un peu à l'écart de l'autel
et de la crédence, où il demeure debout
avec les céroféraires, tenant les mains join-
tes. Si c'est une messe de féricd'Avent, etc.,
il se met à genoux durant les oraisons,
comme ceux du chœur.
Chap. IV. — De l'Evangile.
1. Quand le chœur chante le Graduel, ou
plus tôt s'il le juge nécessaire, le thuriféraire
met du charbon allumé dans l'encensoir, le
prend de la main gauche, el la navette de la
droite; et quand le diacre se met à genoux
pour dire Munda cor mctim, il va vers l'é-
véque, qui est à son siège, fait une génu-
flexion en passant au milieu de l'autel, et
étant arrivé devant le trône épiscopal, fait
une génuflexion à l'évéque, se relève, donne
la navette au prêtre assistant, el s'appro-
chant de l'évéquese mel à genoux sur la plus
haute n)arche, présenterencensoiràl'évêquc
pour y mettre de l'encens el le bénir, comme
ci-devant, chapitre 1, n. 4.
2. Ensuite il ferme l'encensoir, se relève,
reçoit la navette du prêtre assistant, el fait
une génuflexion à l'évéque, change l'encen-
soir de la main gaucho à la droite, el de
même la navette de la droite à la gauche,
puis va au devant de l'autel, où les acolytes,
le diacre el le sous-diacre l'attendent, el il
se met derrière le diacre au milieu des
acolytes.
.3. Quand il est Icmps d'aller chanter l'E-
Tangile, après avoir fait la génuflexion avec
les autres, il marche le premier, va à l'évê-
qae, et se tient à genoux à la gauche du
sous-diacre , jusqu'à ce que le diacre ait reçu
la bénéiiitlion. Puis il se relève, fait la génu-
flexion à rcvê(iue, marche après le maltro
des cérémonies, cl va au lieu destiné pour
dire l'Evangile, où étant arrivé, il se mel à
la gauche du maître des cérémonies, tous
deux derrière le diacre.
4. Quand le diacre dit Initium, ou Sequen-
tia sancti Evangelii, etc. , il présente l'en-
censoir au maître des cérémonies.
5. Le livre encensé, il reprend l'encensoir
des mains du maître des cérémonies, et du-
rant l'Evangile il remue doucement l'encen-
soir, tenant le couvercle un peu ouvert, et
faisant les inclinations cl génuflexions vers
l'autel quand le diacre en fait (juclqu'uno.
• C. l'Evangile étant fini , il retourne à
l'évéque, et après lui avoir fait la génu-
flexion, il s'approche du prêtre assistant
afin de lui donner l'encensoir pour encenser
l'évéque ; l'ayant reçu du diacre, il fait une
autre génuflexion à l'évéque, se retire à la
crédence, faisant une génuflexion à l'autel
en passant, où il pose la navette : puis il va
vider les charbons comme ci -devant, cl re-
met l'encensoir sur la crédence, auprès de
laquelle il demeure debout les mains jointes.
Chap. V. — Du deuxième encensement
L'évéque revenant à l'autel après l'ofTer-
loire, le thuriféraire met du charbon allumé
dans l'encensoir, et à l'oblation ilu calice ,
il monle à l'autel sur le marchepied, par le
côté de l'Eptlre, portant l'encensoir de la
main gauche et la navette de la droite ; puis
il fait la génuflexion el présente la navette au
diacre, etc., comme il a fait au premier en-
censement, chapitre .1, numéro 1. Après
avoir donné l'encensoir au diacre, il fait
une génuflexion, descend au bas des degrés,
et se tient près de la crédence, comme ci-ilc-
vant. Quand l'encensement de l'autel est fini,
il accompagne au chœur le diacre qu'il en-
cense à son retour à l'aulcl.
Chap. AI. — De la Préface et de la fin de la
messe.
1. Lorsque l'évéque commence la préface,
ou au temps qui lui est le plus commode,
après avoir fait la génuflexion à l'autel, le
thuriféraire va à la sacristie pour préparer
les flambeaux, qu'il donne ensuite tout al-
lumés aux acolytes, qui viennent pour les
prendre vers la fin de la préface ; et, s'en al-
lant à l'aulcl, il marche après le maître des
cérémonies, tenant l'encensoir de la main
droite, cl la navette de la gauche.
2. 11 fait unegénuflexionen arrivant à l'au-
tel , au milieu des acolytes , puis il se met à
genoux sur le plus bas degré, vers le coin
de l'Epître, et. sans faire aucune bénédiction
sur l'encens, il en mel dans l'encensoir lors-
que l'évéque prend l'hostie pour la con-
sacrer.
3. 11 met la navette sur le premier degré,
et encense par trois fois le saint sacrement
à chaque élévation, savoir, un coup quand
l'évéque l'adore, le second quand il l'élève,
et le troisième quand il le remet surl'aalel,
839
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
340
observnnf de faire une inclinalion profonde
avant et après l'encensement.
4. Il reprend la navette, se relève, fait la
génuflexion, va quitter l'eneensoir à la sa-
cristie ou ailleurs, et se remet près de la
crédence, où il demeure debout ou à ge-
noux, avec les autres acolytes, selon la di-
gnité du jour ou de la messe.
5. Sur la fin de l'oraison dominicale, il va
à l'autel pour recevoir le grand voile du
sous-diacre au défaut du maître des cérémo-
nies , et le rapporte à la crédence, après
avoir fait une génuflexion en arrivant à l'au-
tel, au côté de i'Epîtrc, et l'aulre en partant;
il plie le dit voile, et le remet sur l;i crédence.
0. Quand l'évcque liH Aijnus Dei , etc., il
s'incline profoniléu>ent, et frappe de trois
coups sa poitrine.
7. Etant debout, il reçoit la paix du maî-
tre des cérémonies.
8. S'il communie à cette messe , il le fait
avant les acolytes.
9. Aux oraisons d'après la communion, se
tenant à la crédence, il s'y comporte comme
aux premières oraisons.
10. Quand l'évéque donne la bénédiction,
il se met à genoux en sa place, se signe et
demeure debout à l'Evangile.
11. L'évéque descendant de l'autel, il va
au devant des degrés de l'autel, et lorsque
l'évéque étant descendu salue l'autel, il fait
la génuflexion en même temps que les autres
la font, et restant derrière l'évéque.
12. Après quoi il marche le premier, te-
nant les mains jointes, la vue baissée; il sa-
lue les chanoines si l'évéque les salue, et
étant arrivé au lieu où l'évéque doit quitter
ses ornements, si c'est une chapelle ou la sa-
cristie, il fait la génuflexion à la croix qui
est sur l'autel, et à l'évéque, comme il a l'ait
en sortant. Puis ( s'il n'est employé à repor-
ter les ornements épiscopaux sur Tantel), il
fait son action de grâces et se retire en paix.
ARTICLlî XIII.
DE l'office des DEUX ACOLYTES QUI PORTENT
LES CHANDELIERS.
(luid.)
Chapitre I. — Instruction préliminaire.
1. Ceux qui doivent porter les chandeliers et
faire la fonction d'acolytes doivent, autant
que faire se peut, être de même hauteur,
afin qu'ils portent les chandeliers également
hauts.
2. Quand ils prennent les chandeliers, ce-
lui qui est du côté droit met sa main droite
au nœud du milieu du chandelier, cl la gau-
che au pied; et au contraire, celui qui est
du côté gauche met la main gauche au nœud
du milieu du chandelier, et la droiie au piod.
Que si en marchant ils changeaient de cô-
té, c'est-à-dire que celui qui était au côté
droit allât au côté gauche, et relui du côté
gauche au droit, ils changeraient aussi Tor-
dre ci-devant prescrit, en sorte que celui
qui est au côté droit ait toujours la main
droite au nœud, et la gauche au pied du
chandelier; cl celui qui est au côté gauche
ait toujours la main gauche au nœud , et la
droite au pied du chandelier.
8. Ils tiendront tous deux leurs chandeliers
droits également élevés, tenant le pied au-
dessous de la poitrine, et à la hauteur de la
ceinture.
4. Quand ils marcheront, ce sera avec
gravité et modestie, d'un pas égal, le corps
droit, la vue baissée et la tête nue.
5. Toutes les fois qu'ils font une inclina-
lion ou génuflexion, ou qu'ils se relèvent,
ils le font tous deux en même temps.
6. Toutes les fois qu'ils présentent quelque
chose au diacre , sous-diacre ou autres mi-
nistres, ils ne baisent point la chose offerte,
ni la main de celui à qui ils la présentent;
mais seulement ils font semblant ,de vouloir
baiser la chose offerte , et font une inclina-
lion avant de la présenter et après l'avoir
présentée; ils font de même quand ils reçoi-
vent quehiue chose des ministres.
Chap. II. — De ce que les deux acolytes font
à la sacristie , et de la première entrée à
l'autel.
1 Les deux acolytes serendent àheurecon.
venable à la sacristie, où, après avoir fait
leur prière et lavé leurs mains, ils prennent
le surplis et attendent l'arrivée de l'évéque.
2. Lorsque l'évéque est arrivé à la sacri-
slieou dansunautre lieu où ildoit prendre ses
ornements, ils le saluent et se mettent pro-
che de lui, levant le bas de sa chape et de sa
soutane pendant qu'on lui chaussera les
brodequins cl sandales.
3. Quand l'évéque lave ses mains, ils se
iDcltent <à genoux; après ils vont à l'autel où
sont les ornements, font une génuflexion et
reçoivent l'un après l'autre l'ornement, qu'ils
portent des deux mains élevées jusqu'aux
épaules, font la génuflexion à l'évéque, s'ils
le peuvent commodément, et les présentent
au diacre et au sous-diacre; puis ils font une
génuflexion à l'évéque, et retournent à l'au-
tel quérir les autres ornements l'un après
l'autre, avec les autres acolytes. Ils aident
aussi à accommoder l'aube, en sorte qu'elle
descende également , et qu'elle couvre la
soutane.
4. Au chapitre de tierce, ils vont prendra
leurs chandeliers avec les cierges allumés,
viennent devant l'évéque, et'après lui avoir
fait la génuflexion, ils se mettent un d'un
côté et l'autre de l'autre du prêtre assistant,
se regardant en face, pourvu qu'ils ne tour-
nent pas le dos à l'autel ni à l'évéciue, et de-
meurent là pendant qu'il chante l'oraison.
5. L'oraison achevée, ils se retirent un
peu et attendent que l'évéque étant entiè-
rement habillé veuille partir pour aller à
l'autel.
6. Alors se tenant l'un d'un côté et l'autre
de l'autre, s'ils ne sont point près du porte-
croix, ils font avec tous les autres une génu-
Hesion à la croix (jui est sur l'autel, si c'est
dans la sacristie ou une chapelle, et à l'é-
véque, et suivent le thuriféraire pour aller
à l'autel, marchant à côté de celui qui porto
la croix.
Kll
UES
7. Ils s'arrêtent un pcn pendant que l'évê-
quc salue les chanoinos; eux ne doivent sa-
luer personne à cause de la croix qu'ils ac-
conipagnent.
H. lilant arrivés à l'autel, le premier aco-
lyte se met au côté de l'Eptlre , el le second
au rùlé de l'Evangile, de manière à se trou-
ver les derniers et sur la même, ligne que
l'évêque et autres; puis ils font une génu-
flexion en môme temps que révé(|ue fait une
inclination ou génunexion, et s'étanl relevés,
ils vont mettre les chandeliers un d'un côté
et l'autre de l'autre de la crédtnce, sans que
celui qui est au côté do f Evangile soit ol)ligé
de faire une génuflexion en passant au mi-
lieu de l'autel. Us se mettent à genoux pro-
che de la crédencc, tenant les mains jointes,
se signant et répondant tout bas à l'évéquc à
la confession, etc.
9. Quand l'évêque monte à l'autel, ils se
relèvent et demeurent près de la crédcnce ,
tenant les mains jointes, jusqu'à ce qu'il
faille aller à l'Evangile; mais si la qualité de
la messe exige la génuflexion durant les
oraisons, ils se conforment au chreiir.
Chap. III. — De l'Evangile jusqu'au Canon.
1. Ouand le diacre se met à genoux pour
dire Mtinda cor meum, les deux acolytes
prennent les chandeliers de la crédence. vont
à l'autel, et s'étant placés un au côté de l'E-
pitre , et l'autre au côté de l'Evangile der-
rière le diacre, ils font tous ensemble la gé-
nuflexion.
2. Sur la fin du graduel, etc., ils font une
génuflexion à l'autel, et vont à l'évêque, mar-
chant tous deux après le thuriféraire, puis ils
se mettent aux deux coins des marciics ihi
trône, à genoux, la face tournée vers l'évê-
que, pendant que le diacre demande la bé-
nédiction. Lorsqu'il l'a reçue, ils se relèvent,
font la génuflexion à l'évêque, et vont au
lieu destiné pour dire l'Evangile, marchant
tous deux après le Ihurifcraire, el devant le
sous-diacre el le diacre.
3. Quand ils sont arrivés au lieu où l'E-
vangile se doit dire, ils se mettent un d'un
côlé et l'autre de l'autre du livre, la face
comme tournée vers le diacre, jusqu'à la fin
de l'Evangile, sans faire aucune inclination
ou génuflexion , el demeurant tout a fait
immobiles.
k. L'Evangile étant fini, ils s'en retournent
à i*autel de la même manière qu'ils en sont
venus, faisant en passant la génuflexion à
l'évêque, et à l'autel au devant du dernier
degré; ils vont ensuite déposer leurs chan-
deliers sur la crédence, el demeurent auprès
comme il est dit plus haut, se menant à ge-
noux quand l'évêque dit Et incanialus est,
etc., el encore quand le chœur chante ce
même verset.
5. S'il n'ij a point de jninistre particulier
destiné pour servir les burettes, le premier cé-
roféraire suppléera à son défaut, observant
ce que nous en dirons ci-après à l'office du
ministre des burettes.
Chap. IV. — Du Canon et de la fin de la messe.
1. Vers la fin de la préface, les deux aco-
MES -iiS
ly tes vont à la sacristie, faisant la génuflexion
on passant devant l'autel ou en sortant du
presbytère, cl ils reçoivent les flambeaux al-
lumés, des m lins du thuriféraire. Etant ar-
rivés au milieu de l'aulel.ils font une gé-
nuflexion, se relirent, un au côté de l'Epltre,
cl l'autre au côlé de l'Evangile, el se mettent
à genoux sur le pavé, élevant jjIus haut leurs
flambeaux à l'élévation de l'hostie et du ca-
lice.
■2. Après l'élévation du calice, ils se lè-
vent, vont au milieu de l'autel faire la génu-
flexion, et s'en retournent à la sacristie, si
ce n'est qu'on doive donner la communion ;
car en ce cas ils demeureraient à genoux
avec leurs flambeaux allumés jusqu'après la
comniunion, comme aussi aux messes des
jours déjeunes, etc., encore qu'on n'y don-
nât point l;i communion.
'3. Ayant éteint les flambeaux, ils retour-
nent à la crédence et demeurent debout ou à
genoux, comme le chœur.
4. S'ils ne tiennent point les flambeaux ,
quand l'évêque dit Agnus Thi , et Domine,
non sum diqnus, ils s'inclinent profondément
vers l'autel, frappant leur poitrine delà
main droite, tenant la gauclie sous la poitri-
ne; el alors le premier reçoit debout la paix
du thuriféraire, lui faisant une inclination
devant et après; puis il la donne au second
avec une inclination seulement après la lui
avoir donnée.
5. S'ils veulent communier à la messe, ils
doivent remettre les flambeaux à d'autres
acolytes, et recevoir la communion après le»
autres ministres.
fi. Quand l'évêque reçoit le précieux sang
de Notre-Seigneur, s'il n'y a point d'officier
desiiné pour les burettes, \o, premier acolyte
qui est au côté de l'Eplire (s'il ne tient point
de flnmbeau, el, au ras qu'il l'ait encore,
après l'avoir donné à quelque autre) supplée
à son défi ut en portant les bure il es à l'au-
tel, etc., comme nous dirons à l'office du mi-
nistre des burettes.
7. Le second acolyte prend sur la crédence
le petit voile du calice, le porte au sous-dia-
cre au côlé de l'Evangile, faisant une génu-
flexion en passant et repassant par le milieu
de l'autel.
I 8. Etant de retour tous deux à la crédence,
ils y demeurent debout ou à genoux, comme
ci-devanl.
9. Quand l'évêque donne la bénédiction,
ils se mettent à genoux près de lacréJence,
et se signent.
10. Us se lèvent à l'Evangile, se signent
et font la génuflexion vers la croix.
11.11s prennent leurs chandeliers déposés
sur la crédence, et vont au devant du der-
nier degré, un au côlé de l'Epîlre , et l'autre
au côté de l'Evangile; et. lorsque l'évêque est
descendu et qu'il salue l'autel, ils font en
mê ne temps la génuflexion, et s'en retour-
nent au lieu où l'évêque s'est habillé, comme
ils en sont venus, saluant les chanoines s»
l'évêque les salue.
12. Eiant arrivés , ils font la même révé-
rence à la croix et à l'évêque qu'ils ont faite
B45
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
en sortant . vont déposer leurs chandeliers
sur l'autel, retournent proche de l'évêque
pour l'aider à se déshabiller , cl portent sur
l'autel les ornements qu'ils recevront des
inains du diacre et du sous-diacre, en faisant
les révérences dues, comme auparavant.
■ 1.3. L'évêque étant déshabillé, ils font leur
action de grâces et se retirent en paix.
ARTICLE XIV.
DE l'office du ministre DES BURETTES.
(Ibid.)
Encore que cet office se puisse faire aisé-
ment par les cérofcraires , néanmoins nous
avons été obligés d'en traiter séparément ,
puisque le cérémonial veut que ce soit un
ministre différent des céroféraires.
Chapitre I. — De ce qu'il fuit pendant que
l'évêque s'Iiabille.
1. Le ministre des burettes doit avoir à
tout le moins l'ordre d'acolyte, et venir à la
sacristie à l'heure convenable; où ayant fnit
sa prière, et s'étant lavé les mains, il pren-
dra un surplis et attendra l'arrivée de l'évê-
que au lieu destiné pour prendre les ornc-
nienls pontificaux.
2. Quand l'évêque arrive en ce lieu-là
(qui est le même que celui où l'on doit chan-
ter tierce), il lui fait une génuflexion.
3. Pendant que l'on chausse les brodequins
et les sandales de l'évêque, étant à genoux
avec les autres acolytes, il élève avec eux le
bas de la chape et de la soutane de l'évêque.
Ce étant fait, il accommode avec eux la
chape d'un côté et d'autre et sur les pieds de
l'évêque, et se relire vers l'autel ou la cré-
dence , après avoir fait une génuflexion à
l'évêque.
4. Quand l'évêque se lave les mains, le mi-
nistre des burettes se tient à genoux.
5. L'évêque s'étant lavé les mains, il porte
avec les autres acolytes les ornements pré-
parés sur l'autel, lesquels il reçoit des mains
du maître des cérémonies; et avec les deux
mains il les tient élevés jusqu'aux épaules ,
et les présente au diacre et au sous-diacro ,
faisant les génuflexions ordinaires à l'évê-
que, avant et après , à moins que l'orne-
ment, trop ample, ne l'oblige d'omettre la
première génuflexion en arrivant.
Chap. II. — De la première entrée à l'nutd.
1. L'évêque voulant partir pour aller à
l'autel , le ministre des burettes fait avec les
autres une génuflexion à la croix de l'autel ,
si l'on est dans une chapelle ou à la sacris-
tie, et à l'évêque, qu'il suit avec les autres
acolytes , allant deux à deux à l'autel où la
messe doit être dite, tenant leurs mains join-
tes et la têle découverte.
2. Si l'évêque salue les chanoines , il les
salue aussi d'une inclination profonde.
3. Quand l'évêque fait l'inclination à l'au-
tel , il fait une génuflexion , et puis se relire
vers la crédence ou autre lieu commode,
où il se conforme aux autres acolytes.
Chap. III. — De l'Offertoire et de la fin de la
messe.
1. Après le Credo, ou bien après l'Evangile
si on ne dit point le Credo, le sous-diacre por-
tant le calire de la crédence à l'autel , le mi-
nistre des burettes prend sur cette crédence
avec les deux mains, le bassin et les burettes
dessus (les domestiques de l'évêque ayant
fait l'essai et goûté du vin et de l'eau ) et le
porte devant la poitrine sans toutefois la
touelier.
2. Il met le bassin et les hurelles sur l'au-
tel, au côté de l'Epître , sans (aire aucune
génuflexion en y arrivant, et présente les bu-
rettes au sous-dincre , savoir: la burette du
vin, de manière que l'anse soit vers lui, afin
que le diacre la reçoive plus facilement par
l'anse lorsque le sous-diacre la lui présen-
tera; cl au contraire, pour la burette d'eau,
en sorte que l'anse de celle-ci soit vers la
sous-diacre.
3. Il ne baise point les burettes, mais fait
semblant de les vouloir baiser , faisant una
inclination médiocre avant de les présenter,
et après.
!i.l\ reprend avec les deux mains le bassin
et les burettes , et sans faire aucune génu-
flexion , il les rapporte sur la crédence de la
même façon qu'il les avait apportées.
5. S'il doit tenir un flambeau allumé du-
rant l'Elévation, il se comportera de la même
manière qu'il a été dit des céroféraires.
(3. Quand l'évêque reçoit le précieux sang
de Noire-Seigneur, s'il lient un flambeau , il
le remet à quelqu'aulre , s'en va à la cré-
dence, cl porte le bassin avec les buretlos au
côté de l'Epître, les présente au sous-diacre,
les anses des burettes étant tournées vers lo
dit sous-diacre, et les rapporte ensuite,
comme nous avons dit ci-dessus, cl retourne
à sa place.
7. La messe finie , il vient devant l'autel ,
fait la génuflexion avec les autres, salue l'é-
vê(iue en passant, et s'en retourne au lieu où
il a pris les ornements pontificaux , dans lo
même ordre cl de la même façon qu'il en es(
venu.
8. Etant arrive là (si c'est à la sacristie ou
dans une chapelle), il fait une génuflexion à
la croix et à l'évêque, et aide a le déshabil-
ler, recevant et reportant les ornements en
leur lieu ; puis il fait son action de grâces et
se retire en paix.
ARTICLE XV.
DE l'office DE CELUI QUI PORTE LE GRÉMIAL.
( Ibid. )
Chapitre I. — Préparation,
1. Celui qui doit porter le grémial s'étant
rendu de bonne heure à la sacristie , fait sa
prière, et après s'être lavéles mains, il prend
le surplis et attend l'arrivée de l'évêque au
lieu préparé pour prendre ses ornements.
2. Lorsque l'évêque est arrivé, après l'avoir
salué , il se met près des deux acolytes, s'il
doit aider à porter lesornements à l'éiêque,
cl il va à l'autel où ils sont, marchant avec
gravité et modestie , et tenant les mains
jointes devant la poitrine
3. Avant de recevoir l'ornement, il fuit une
génuflexion à l'autel , et le porte de.s deux
mains, élevées jusqu'aux épaules , et ayant
îiZ
MES
MES
m
fait t:iio génuflexion à l'évêquc, le préscnlc
au diaci c el au sous-diacro ; el ceux-ci l'/iyanl
reçu , il fuit une aulie gémidexion à lévé-
que ; mais si l'ornemiiil est Irop grand , et
que cela empêche la première génuflexion,
il l'omet , n'en f,iisanl qu'une après aToir
donné l'orncmenl,
V. Pendant que l'évéque achève de s'Iia-
Mller, il va prendre le grémial , qu'il porte
plié à deux mains devant la poitrine.
CuAP. II. — De la première entrée à l'autel.
1. L'évéque étant rcvélu de tous ses orne-
ments , el voulant partir pour aller à l'aulel,
le porte-grémial se met derrière lui avec les
autres acolytes , et si c'est dans la sacristie
ou une chapelle, il fait une génuflexion à
la croix en même temps que les autres la
font , et à l'évéque quand il se tourne , puis
il marche en rang avec les acoljles du livre,
du bougeoir et des burettes, après révé(iue,
tenant les mains jointes et découvert.
2. Si l'évéque salue les chanoines , il les
salue aussi d'une inclination profonde.
3. Etant arrivé au presbytère , il s'arrête
avec les autres acolytes derrière les diacres
d'honneur , fait la génuflexion en même
temps que les autres , va au côlé de l'Evan-
gile, où il se meta genoux, et y demeure
durant la confession , sans être obligé de se
signer ni de frapper sa poilrine. Cette prière
finie , il se lève et reste debout au même
endroit jusqu'à ce que l'évéque aille à son
siège, où il le suit.
Chap. III. — /)e/'Introit.
1. Quand l'évéque est arrivé à son siège et
s'est assis , le porle-grémial s'approche , lui
fait une génuflexion , et présente le grémial
déplié au second diacre d'honneur , pour le
mettre sur les genoux de l'évéque, lui aidant
à le bien poser ; et après avoir fait une au-
tre génuflexion à l'évéque , il se relire au
bas des marches du trône à sa place , qui est
ordinairement à la droite de l'évéque , si la
commodité ne l'oblige de changer de côté ;
et il y demeure debout ou assis , comme il
voudra.
2. Quand le chœur achève les Kyrie , il
reçoit des mains du premier diacre d'hon-
neur le grémial, qu'il lient des deux mains
plié devant sa poilrine.
Règle générale. Il présente toujours le gré-
mial au second diacred'honneur, et le reçoit des
mains du premier , et fuit une gcnu/lexion à
l'évéque avant de le présenter ou de le recevoir,
et une autre après l'avoir présenté ou reçu.
Mais si l'évéque officie au fauteuil, il pré-
sente le grémial au sous-diacre, el le reçoit
des mains du diacre de l'L'vangilc.
Chap. IV. — Du Gloria in excelsis.
1. L'évéque ayant achevé l'hymne et s'é-
lant assis, l'acolyte du grémial le porle au
second diacre, el fait la génuflexion avant
cl après, et se relire à sa place. Il le reprend
ensuite du premier diacre quand la même
liymne est achevée par le chœur.
2. Lorsque les oraisons sont entièrement
finies, il présente le grémial an second di.Tcre,-
cl se relire à sa place.
3. Quand le diacre veut commencer l'E-
vangile , il reprend le grémial , et demeure
debout à sa place tourné vers le diacre, sans
tourner le dos à l'évéque.
Chap. V. — Du Credo.
1. Le porlc-gréminl fait une génuflexion
quand l'évéque la fait disant. Et incarnatui
est de Spiritu sancto, etc.
■2. L'évéque ayant achevé le Credo, il porte
le grémial au second diacre, puis se relira
h sa place ; il se met à genoux quand le
chœur chante El incarnatus est de Spiritu
sancto, elc.
.'!. Le Symbole Gni par le chœur, il reprend
du premier diacre le grémial.
4. L'évéque ayant lu l'offertoire, il poric
le grémial au second diacre.
à. Quand l'évéque s'est lavé les mains, il re-
prend du premier diacre le grémial, le plie
cl le porle sur la crédence, faisant une gé-
nuflexion en p.issant par le milieu de l'aulel,
puis il demeure debout auprès de la crédence,
tenant les mains jointes.
CuAP. M. — Ilu Canon et de la fin de la
7nesse.
1. S'il est nécessaire (au défaut des domes-
tiques de l'évéque) que l'acolyte du grémial
porte un flambeau pour l'élévation du saint
sacrement, il va à la sacristie vers la fin de
la préface avec les autres acolytes , vient
avec eux à l'autel au commeneemenl du ca-
non,et étant tous devant l'aulel sur une ligne
droite, il l'ail une génuflexion en niême temps
que les autres, se mel à genoux sur le pavé,
le sous-diacre qui tient la patène clanl au
milieude tous, ou bien aux côlés de l'autel,
élevant plus haut son flambeau aux deux
élévations.
2. Après celle du calice, il se lève, fait la
génuflexion el s'en retournera à la sacristie
comme il en esl venu, à moins que l'on no
doive donner la communion ; car en ce cas
il demeurera à genoux avec le flambeau al-
lumé jusqu'après la communion.
3. S'il n'esl pas obligé de tenir un flam-
beau, il demeurera près de la crédence et
se comportera comme les antres minisires ,
frappant sa poilrine quand l'évéque dil, Ag-
nus Dei, et Domine, non sum dignus.
k. Il reçoit debout la paix du maître des
cérémonies, si ce n'est qu'il soit ocrupé à
tenir le flambeau ; car en ce cas on ne lui
donnerait point la paix.
5. Il se mel à genoux durant la communion
de l'évéque et durant la communion géné-
rale, au cas qu'elle se donne.
G. Il se met aussi à genoux en sa place
quand l'évéque donne ia bénédiction. En-
suite il se lève, va devanl l'aulel derrière l'é-
véque avec les acolyles du livre et du bou-
geoir, fait une génuflexion vers l'autel quand
l'évéque le salue, salue aussi l'évéque en
passant, elle suit au lieu où il doit se désha-
biller, et de la même manière qu'il en est
venu.
7. Etant arrivé en ce lieu, si c'est la sa-
S47 DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES
cristie ou une chapelle, il faitunegénuflexioa
à la croix el à l'évêque, et s'il a aidé à por-
ter les orneineiils pourl'liabiller.il aide aussi
à les repoi 1er, fail son aclion de grâces et se
relire eu paix.
PARTIE.
548
IVo PARTIE. — MESSE SOLENNELLE.
SOMMAIUE.
AaTicLE I. De la [iréparatiou du célébrant el de ses nii-
iilslres.
Art. II. De l.i s&rlie de la sacristie et de l'arrivée à
l'autel.
Abt. III. Du commencement de l.i messe jusqu'à l'/iUroïf.
Abt. IV. De i'inlruit. du Kyiie, Gloria in excelsis, etc.,
jusqu'à rK[,ltre.
Abt. V. Del'Kiiîlre, Graduel, etc., jusqu'à l'Evangile.
Ami. VI. De l'Evangile que le diacre chante, et du Syui-
boh'.
Abt. VII. De l'Olfcrloire jusqu'à la Préface.
Ani. VIII. Depuis la Préface jusqu'à l'oraison dominicale.
Art. I.\. De l'Oraison dominicale jusqu'à la lin.
Abt. X. Depuis l'autieuue appelée Counnumon jusqu'à la
liu de la messe.
Art. XI. De la messe solennelle pour les morts.
Art. XII. De la nu-sse solennelle en présence du saint sa-
crement exposé.
Abt. XIII. De la messe solennelle en présence de l'évêque
diocésain.
INTRODUCTION.
De la messe solennelle.
1. Comme le Missel romain ne fait men-
tion que de deux sortes de grandes messes ,
l'une solennelle, qu'on célèbre avec tous les
officiers sacrés et non sacrés, part, ii, lit. 2,
n. 5, el l'autre qu'on dit seulement avec un
ou deux acolytes, lit. 6, n. 8, il est bien à
propos d'observer celle distinciion dans la
célébration des messes hautes ; de sorte que
si l'on ne peut avoir tous les orûciers néces-
saires pour la messe solennelle, on se con-
tenle plutôt de la chanler avec un ou deux
acolyles, que de la célébrer avec une partie
des autres officiers. Si (oulefois il ne man-
quait que le cérémoniaire, le thuriféraire
pourrait suppléer à son défaut. Les supé-
rieurs peuvent permellre qu'un minoré
chante l'Epilre, à défaut de sous-diacre, mais
sans manipule, quoique en dalmatique. (S.
li. C. 1G98. ) On ne doit pas faire l'encense-
ment quand il n'y a pas diacre et sous-diacre
[S. C. 1779).
2. Lorsqu'on chante la messe sans ofûciers
sacrés, il faut, suivant la rubrique, qu'un
acolyie ou un clerc, revêtu seulement d'un
surplis , chante l'Epîlre au lieu ordinaire,
sans baiser ensuite la main du célébrant, et
que le prêlre chaule l'Evangile au même
lieu où il le dit aux messes basses, el à la fin
lie Missn esl , ou Benedicamus Domino ; de
plus , en Carême , Iliimilidle capita vestra
Deo; mais il dit ces dernières paroles, aussi
bien que Benedicamus Domino, étant tourné
vers l'autel. S'il y a deux acolyles , ils ob-
servent tout ce qu'ils feraient à une messe
basse, el en outre ce que feraient le diacre
et le sous-diacre, quand le célébrant va s'as-
seoir et se relève ; mais ils foui toujours la
génuflexion sur le pavé. Ils peuvent aussi ,
du moins avec une permission , préparer le
calice sur l'autel avant la messe , et le rem-
porter après les ablutions. Quand on est
assis , le premier acolyie avertit le célébrant
lorsqu'il doit se découvrir oq se lever; ils
se mettent à genoux à ces mots Et incar-
nalus esl. C'est ce qu'on fail à Rome {Bal-
desclti.) Voy. ci-devant Messe chuntée.
3. Les préparatifs que le sacristain doit
faire pour la messe solennelle sont marqués
à l'article sacristain.
ARTICLE (PREMIER.
De la préparation du célébrant et de ses
minisires.
1. L'heure étant venue et le signal donné
pour les officiers, ils se rendent à la sacri-
stie, où , après une courte prière, s'ils no
l'ont déjtà faite à l'église , ils lavent leurs
mains el se revêlent des ornements qui leur
sont préparés. Le cérémoniaire , le thurifé-
raire et les acolytes prennent des surplis , et
ceux-ci aident le diacre et le sous-diacre à
s'habiller. Il est à propos que les minisires
sacrés, prenant leurs ornemenls, récitent les
■oraisons qui sont marquées pour chacun
dans le Missel , el qu'ils baisent l'amict , l'é-
tole cl le manipule ; mais ils ne doivent
prendre ce dernier qu'après que le prêlre est
entièrement habillé. Le cérémoniaire ou le
sous-diacre Va porter le calice sur la cré-
dence.
2. Le célébrant ayant fait ses préparations
el lavé ses mains, s'approche d"s ornemenls.
Le diacre et le sous-diacre lui font alors une
inclination médiocre, puis le révèlent de
tous les ornemenls sacerdotaux, et quand
ils l'ont tout à fait habillé, ils prennent leurs
manipules.
3. Pendant que les officiers s'habillent, on
sonne le dernier coup, et le clergé se rend
en diligence à la sacristie , si elle est assez
spacieuse, sinon au lieu accoutumé, où cha-
cun se revêt de surplis , et les chapiers pren-
nent des chapes par-dessus. Le thuriféraire
prépare son encensoir ; les acolytes, après
avoir aidé les ministres sacrés à s'habiller,
vont allumer les cierges à l'autel.
4. Si le clergé et les officiers de l'aulel
doivent aller séparément au chœur , ainsi
qu'on l'observe aux félcs moins solennelles ,
comme il est amplement déclaré ci-devant,
arlicle Choeur, le supérieur, ou celui qui 1<î
représente, donne le signal pour partir, et le
clergé va au chœur , faisant auparavant une
inclination profonde à la croix de la sacri-
stie, deux à deux, les moins dignes les pre-
miers, ou selon l'usage des lieux; ayant fait
la génuflexion à l'autel, ils se saluent par
une inclinalion médiocre, en se séparant
pour aller à leurs places aux deux côtés du
chœur, sans saluer ceux qui les ont précédés;
le supérieur ou le plus digne du clergé étant
arrivé à sa place, tous font une courte prière
à genoux, après laquelle ils s'asseyent et se
couvrent au signal qui en est donné. Peu de
temps après , les chapiers ayant salué la
croix de la sacristie , se couvrent , viennent
au chœur deux à deux, les mains jointes,
les moins dignes les premiers ; ils vont faire
la génuflexion sur le pavé devant l'autel ,
ou seulement une inclination profonde , si
le saint sacrement n'y est pas , comme lob-
549 MES
srrvont aussi les chanoinos ; ils font ensuite
leur prière sur le dernier degré, s'ils entrent
par le côlé du chœur, selon iusugo plus or-
dinaire dans les chœurs distants de l'aulel ,
tomme ceux de France , dont nous parlons
seulement ici, .ly.inl trailc des autres au
lieu ci-dessus imliqué. Après, s'él.iiil le-
vés et ayant fait la génuflexion, ils salumt
le chœur en entrant d'une inclin, ilion mé-
diocre de part et d'aulre, commençant par le
côlé de l'Epîlre, à quoi le chœur répond en
se levant el laisanl un salut réciproiiue;
lorsqu'ils sont à leurs places, tout le clergé
s'assied et se couvre avec eux jusqu'à l'arri-
vée des ofGciers de l'autel.
5. Quand le célébrant est habillé, si l'on
doit mareher processionnellemeut avec la
croix (Ccercin. /. ii, c. 8, n. ■25), il met <te
l'encens dans l'encensoir, le diacre tenant la
navette de la main gauche, et lui présentant
de la droite la cuiller qu'il baise par le boni,
el puis la main du célébrant, auquel il dit,
la léte inclinée : Beneclicite, paler révérende,
et le célébrant prend trois fois de l'encens ,
et en met aulant de fois dans l'encensoir,
savoir : au milieu, à droite et à gauche, di-
sant à la première fois, Ab illo benedicaris ;
à la deuxième, in cujus honore; à la troi-
sième, cremaberis. Amen. Ensuite, ayant
rendu la cuiller au diacre, que celui-ci re-
çoit en lui baisant la main et puis la cuiller,
il fait le signe de la croix sans rien dire ,
ayant pendant loute celte action la main
gauche sur la poitrine. Après cela, il reçoit
sa barrette, que le diacre lui présente avec
les baisers accoutumés, tant de la chose que
de la main ; alors il descend sur le pavé au
milieu de ses ministres, ayant à sa droite le
diacre, le thuriféraire et le premier acolyle,
el à sa gauche, le sous-diacre, le cérénio-
niaire el le second acolyte , tons découverts
et r.ingés en ligne droite devant la croix de
la sacristie, qu'ils saluent par une inclina-
lion profonde, dès que les chapiers sont en-
trés au chœur et que le signal pour partir
est donné ; et puis les ministres font une
inclination médiocre au célébrant, à laiiuello
il répond par une inclination de lêle d'un
côté et d'un autre. Si la sacristie était trop
étroite, le thuriféraire et les acolytes salue-
raient la croix derrière le célébrant el les
ministres sacrés, après quoi le célébrant se
tournerait tout à fait vers ses ministres, pour
recevoir d'eux et pour leur rendre le salut,
et partir de suite.
6. Remarquez, !• que lorsque les minis-
tres présentent quelque chose au célébrant
revêtu de ses ornements, ils baisent premiè-
rement la chose, el puis sa main ; et quand
ils reçoivent quelque chose de lui, ils bai-
sent premièrement sa main et ensuite la
chose, selon le Cérémonial, !iv. i, c. 18. On
excepte de cette règle les messes des dé-
funts, dans lesquelles on omet toutes sortes
de baisers, et celles qu'on dit en présence du
sainl sacrement exposé , particulièrement
pour ce qui regarde l'encensement et quel-
ques autres cas marqués ci-après en leur
propre lieu. C'est aussi l'usage de ne baiser
MES
sso
qu'à demi la barrette du célébrant lorsqu'on
la lui présente, ou (ju'on la reçoit de lui.
Pour les ministres entre eux, quand ils se
donnent quelque chose, ils s'abstiennent de
baiser la main.
7. Remarquez, 2° que les acolytes doivent
porter leurs chandeliers droits cl également
élevés, celui qui est au côté droit tenant le
sien de la main droite par le nœud, et de la
gauche par le pied ; et, au contraire, celui
qui est au côlé gaucht; tenant le sien de la
gauche par le nœud, el de la droite par le
pied; el si, en se tournant, ils changent de
côté, ils changent aussi en même temps de
main, en sorte qu'ils aient toujours la main
qui esl en dehors au nœud, el celle qui est
en dedans au pied, lequel ils doivent tenir
environ à la hauteur de la ceinture. De
même quand ils portent des flambeaux, ce-
lui qui est au côté droit iloil tenir le sien de
la droite, et celui qui est au côté g lucha
doit tenir le sien de la gauche, tous deux
ayant l'autre main qui est libre appuyée
sur la poitrine.
8. Remarquez, 3' que lorsque le thurifé-
raire porte son encensoir avec quél(]ue so-
lennité, marchant prucessionnellemenl, il le
lient de la main droite, ayant te p»uce dans
le gros anneau, el le doigt annulaire dans le
pelil, par lequel il élève un peu la chaînette
du cauverele , afin que le feu se conserve
mieux, el de la gauche il porte la navette
par le pied; elle doit être fermée el l'ouver-
ture lournée vers sa poitrine; il lient ainsi
l'un et l'autre des deux mains également
élevées à la hauteur de la poitrine, en sorte
que l'encensoir ne louche pas ses vêtements.
Mais quand il porte l'encensoir au célé-
brant pour faire bénir l'encens, soit à la sa-
cristie, soit à l'aulel, il tient l'encensoir de
la main gauche, el de la droite la navette à
moitié ouverte, qu'il présente toujours de
celte main au diacre ou au prêtre assistant;
puis, ayant fait une inclination médiocre au
célébrant, la main droite appuyée sur sa
poitrine, il lève de cette main le couvercle
de son encensoir, en tirant l'anneau de la
chaînette qui y est joinle, el de la même
main il prend toutes les autres chaînettes
ensemble par le milieu, élevant ainsi l'en-
censoir proche de la navette, el demeurant
debout, la main gauche appuyée sur la poi-
trine, pendant que le célébrant met de l'en-
cens el le bénit (s'il le faut bénir); après
quoi, et non pas plus tôt, il abaisse le cou-
vercle de l'encensoir, salue le célébrant
comme auparavant, reçoit de la gauche la
navette du diacre, auquel il donne de la
droite seule l'encensoir, si le célébrant doit
pour lors encenser ; sinon il reçoit de la main
droite la navette sans quitter l'encensoir, et
ayant salué le célébrant avec le cérémo-
niaire, comme il a fait eu arrivant, il se re-
lire el se dispose pour marcher, prenant de
la gauche la navette, el de la droite l'en-
censoir, ainsi qu'il a été dit ci-dessus
9. Remarquez, 1° que si le célébrant pos
sède !c privilège d'avoir un prêtre assista
celui-ci prend un surplis , prévoit la mes
651
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. fîSi
CCS doubles; selon la nouvelle rubrique île
Paris, ce n'esl qu'à la messe solennelle.
ARTICLE U.
Cl la marque avec les signets du Missel ; el
s'ctant revêtu d'une chape, quand le célé-
brant est habillé, il lui présente la cuiller
pour mettre de l'encens dans l'encensoir (le
diacre étant au côté gauche entre le célé-
brant et le sous-diacre); puis il fait les ré-
vérences convenables à la croix et au célé-
brant, après lui avoir donné sa barrelle avec
les baisers accoutumés. Un usage iinménio-
rial suffit pour qu'un chanoine soit assisté
d'un prêtre en chape, à la messe solennelle
(S. 6'. 1602).
VARIÉTÉS.
N° k. Selon la rubrique de Paris, tous font
seulement inclination à la croix, si lesaintsa-
crement n'est pas à l'autel où l'on va célébrer
la messe; il en doit être ainsi, même selonla
liturgie romaine pour le diacre et le sous-
diacre, si ce sont des chanoines de l'é-
glise cathédrale , d'après Bauldry et Mé-
rati ; s'ils ne sont pas chanoines, ils doi-
vent faire la génuflexion toutes les fois qu'ils
passent devant la croix (/{utr. rom., p. il,
tit. 4, n. 7); le diacre même la fait à l'ab-
soute , en accompagnant le célébrant; il
doit donc la faire en arrivant à l'autel. La
rubrique viennoise et celle de Toulouse le
supposent ainsi au moment du départ. Fac~
tis iteriim inclinntione {sous-enlendu per ce-
lebrantem) et genuflexione per diaconum et
siibdiaconum, redit, etc. 11 doit en être de
même quand on arrive, pour eux et pour
tous les ministres inférieurs.
N° 5. Selon les rubriques parisiennes et
viennoises, on dit au célébrant Benedic, et
non Benediciie, pour mieux se conformer à
la pure latinité; on dit Ab illo benedicaris,
non en mettant l'encens dans l'encensoir,
mais en faisant le signe de la croix dessus.
Selon la nouvelle rubrique de Paris, on part
de la sacristie pendant le chant de VJntroil;
c'est après le Gloria Pulri, selon le Cérémo-
nial de Belley et celui de Grenoble. L'an-
cienne rubrique de Paris, celles de \ ienne,
de Toulouse, de Nevers, ne s'expliquent
pas là-dessus; mais, selon le Cérémonial des
évêqucs , on ne commence pas le chant
avant que le célébrant soit au bas de l'au-
Icl; la congrégation des Rites a prononcé
dans le même sens en 1753.
N° 9. Les anciennes rubriques parisiennes
et viennoises, celles de Nevers et de Tou-
louse ne font pas mention de prêtre assis-
tant. Gardellini dit que c'est un abus qu'au-
cun prétexte ne peut justifier. Cet auteur,
sous-promoteur de la foi et assesseur de la
congrégation des Rites , dont les ouvrages
sonl loués à Rome, démontre qu'un prêtre
assistant ne convient qu'aux évêques , aux
abbés qui officient pontificalement et à ceux
qui en ont l'autorisation expresse. [Collec-
tio decretorum, appendix 3, p. 9. Les nou-
velles rubriques de Parissupposent un prêtre
assistant, qui peot être remplacé par le thuri-
féraire, quand il s'agit d'ôter et de remettre
le Missel sur l'autel pendant l'encensement.
Dans les rites parisien et viennois, l'en-
censement ne se fait à l'Introït qu'aux offi-
Le la sortie de la sacristie et de l'arrivée à
l'autel.
(RubrKines.)
In missa solemni , Missale apertiim super
altare , cnlix vero et alia necessni ia prœpa-
rcntur in credenlia cooperia linteo antequtim
sacerdos venial ad altare. Ipse aulem procedit
cum diaconu et siibdiacono , qui , capite coo-
perto, simul cum eo tenent maints junclas
anle pectus. Acohjthi vero ante eos déférant
candelahra cum cajidelis accensis, quœ deindc
collocanlur super credenlia. El cum perte-
7ierit anle in/imum gradum altaris, ibi médius
inter diacomim a dextris et subdiaconum a
sinistris , anteqnam ascendat ad altare , facit
cum ipsis [ut infra) confessionem.
In missn ponlificnli omnia serventur, ut in
Pontificali el Cœremoniali romane ordinatiir :
cujus Ponlificaiis ordinem cpiscopus , sive
abbas, ut supra, nunquam prœteritnltal, quan-
docunque cum diacono et subdiacono p'iralis
célébrai.
(Dévelopiiements.)
1. Si l'encens a été bénit , le thuriféraire
raarchc seul le premier , tenant de la main
droite l'encensoir avec solennité , et de la
gauche la navette fermée. Si l'encens n'a pas
été bénit, le thuriféraire s'approche (luand
on monte à l'autel ; « les deux acoljMes le
suivent portant leurs chandeliers, » puis le
cérémoniaire sans barirelte et les mains join-
tes; «ensuite le sous-diacre, après lui le
diacre, et enfin le prêtre, ces trois derniers
ayant la tête couverte et les mains jointes, »
tous marchant posément et la vue modeste-
ment baissée.
'2. Si la sacristie est derrière l'autel, et
qu'il y ait une porle de chaque côlé, le célé-
brant et tous les ministres sortent par la
porte qui est au côté de l'Evangile, et s'en
retournent après la messe par la porle qui est
au côté de l'ÈpUre , quoique le clergé doive
sortir par les deux portes et rentrer de
même. Le cérémoniaire présente de l'eau
bénite au diacre et au sous-diacre , confor-
mément à une pratique louable cl univer-
selle {S. C. 1808).
3. Sils passent devant quelque autel où
l'on dise la messe , depuis la consécration
jusqu'à la communion, ou si le saint sacre-
ment y est renfermé, ils font la génuflexion
d'un seul genou dans le même ordre qu'ils
gardent en marchant, excepté le célébrant ,
qui la fait ayant le diacre à sa droite et le
sous-diacre à sa gauche; si on y élève le
saint sacrement, ils demeurent à deux ge-
noux jusqu'à ce que le calice soit remis sur
l'autel; puis, s'élanl levés , ils se couvrent
aussitôt. S'ils passent devant un prêtre qui
donne la communion, ou devant un autel où
le saint sacrement soit exposé, ils se mettent
à deux genoux et adorent le saint sacrement,
inclinant profondément la tête; en ce cas ils
ne se couvrent que lorsqu'ils sont sortis du
553
SIES
MES
5S4
lieu où il est exposé, comme ils s'étaient dé-
couverts en y entrant. S'ils passent devant
le grand autel, ils font tous la génullexion à
la croix, si l'usage n'est pas contraire, ex-
cepté le célébrant qui ne fait qu'une incli-
nation profonde; mais si le saint sacrement
y est présent , quoique enfermé dans le ta-
bernacle ou suspendu au-dessus, le célébrant
fait toujours la génuflexion. Devant les au-
tres autels ils ne font aucune inclination à
la croix, ni à aucune image, si ce n'est au
grand cruciGx de l'église, qu'on garde par
dévotion en certaines chapelles , suivant la
coutume de quelques lieux , et aux insignes
reliques des saints dont on fuit l'office ce jour-
là , si elles sont exposées avec solennité,
comme il a été dit plus amplement dans l'ar-
ticle 2, n. 5, de la messe basse. Quant aux
personnes considérables qu'ils peuvent ren-
contrer en chemin, voyez ce qui est dit au
même lieu, n. 8 , et ci-après , art. 13.
i. S'ils passent devant le chœur ou par
dedans, dès que le thuriféraire, les acolytes
et le cérémoniairc paraissent à l'entrée, le
clergé se lève et se découvre, et ils le saluent
de part et d'autre d'une inclination médio-
cre, commençant par le côté de l'Epitre, et
ceux du même ordre seulement leur rendent
le salut; après quoi les susdits ministres se
retirent aux deux coins de l'autel, sans faire
aucune révérence en passant, et demeurant
tournés en face Us uns des autres, le thuri-
féraire étant pour lors à la g;auche du pre-
mier acolyte. Ensuite le célébrant et les
ministres sacrés à ses côtés saluent le chœur
par une inclination médiocre , et reçoivent
de tout le clergé un semblable salut; puis ils
vont dans le même ordre au milieu de l'autel
sans se couvrir, et l'un après l'autre, s'il est
éloigné; quand ils sont arrivés, les petits
offlciers se joignent à eux en droite ligne ,
comme à la sacristie. Alors le célébrant pré-
sente sa barrette au diacre qui , l'ayant reçue
avec les baisers ordinaires, la donne avec la
sienne au cérémoniairc , quand il vient les
prendre. Celui-ci, en arrivant à un côté des
degrés, reçoit la barrette du sous-diacre qui
passe devant lui , puis celles du célébrant et
du diacre à côté de ce dernier, et là tous font
la génuflexion sur le pavé devant le dernier
degré de l'autel , les deux ministres sacrés
soutenant d'une main les coudes du célé-
brant et tenant l'autre appuyée sur leur poi-
trine, ce qu'ils observent toujours en pa-
reille occasion , si ce n'est qu'ils aient une
main occupée, comme quand le sous-diacre
lient la patène ; mais s'il n'y a point de ta-
bernacle, le célébrant fait seulement une in-
clination profonde, et les ministres sacrés ne
lui soutiennent point les coudes.
5. Si le célébrant, les ministres de l'autel
et les chapiers vont au chœur processionnel-
lement avec tout le clergé, comme il est
convenable aux fêtes solennelles, ainsi qu'il
est marqué ci-devant, àl'art.CHOECR, le thuri-
féraire, les acolytes et le cérémoniairc ayant
salué la croix de la sacristie par une incli-
nation profonde, marchent les premiers dans
l'ordre accoutumé, et vont faire la génuflexion
DlCTIONNAlUE DES UlTliS SAURtS. II.
devant le milieu de l'autel; puis ils se sépa-
rent , comme nous avons dit ci-dessus , le
cérémoniairc se retirant à la droite du »e-
cond acolyte, au côté de l'Evangile. Le clergé
suit deux à deux, ainsi qu'il a été dit dans
l'art, précédent, n. k. Les chapiers marchent
immédiatement après, observant ce qui a ét6
dit au même lieu, excepté qu'à l'entrée du
chœur ils saluent l'autel et puis le clergé, se
séparant ensuite avec inclination mutuelle
et se rangeant des deux côtés le long des
basses formes , si cela est nécessaire pour
laisser passer le célébrant , et là ils demeu-
rent debout la tête découverte. Enfin les of-
ficiers sacrés viennent l'un après l'autre, et
le célébrant s'élant avancé à l'entrée au mi-
lieu de ses deux ministres, ils si: découvrent
tous trois et saluent le chœur à l'ordinaire,
après quoi ils continuent leur chemin vers
l'autel dans le même ordre qu'ils sont venus,
sans se recouvrir. Aussitôt qu'ils sont pas-
sés , les chapiers , s'ils se sont arrêtés, vont
à leurs places devant le lutrin , oii ils se
mettent à genoux , comme font tous les au-
tres près de leurs sièges; après une courte
prière, les chantres se lèvent et commencent
l'introit. Cependant le célébrant étant ar-
rivé à l'autel se comporte avec ses ministres
comme il a été dit au n° précédent.
G. Remarquez, 1" (lue ceux qui viennent
à l'autel de quelque lieu hors do son enceinte,
comme du chœur ou de la sacristie , ou qui
le quittent pour aller en quelqu'un de ces
lieux, doivent toujours faire la génuflcxioa
en partant de l'autel ou en y arrivant , en-
core qu'ils n'arrivent pas au milieu de l'au-
tel ; celte génuflexion se fait sur le pavé, la
première et la dernière fois seulement; dans
les autres cas, les ofliciers sacrés la font sur
le bord du degré devant lequel ils se trou-
vent, soit à la messe, soit aux autres offices ;
les petits officiers la fout sur le pavé , s'il
n'est autrement réglé en son lieu.
7. Remarquez , i° tiuc s'il y a un prêtre
assistant, il va à l'autel la tête couverte et
les mains jointes , à la droite du diacre , et
qu'il salue le chœur et l'autel à la droite du
célébrant , les deux ministres sacrés étant à
sa gauche. Si le saint sacrement n'est pas
sur l'autel, il fait seulement une inciinatioa
profonde à la croix , comme le célébrant, la
rubrique ne prescrivant iju'au diacre et au
sous-diacre de faire la génuflexion, toutes
les fois qu'ils passent devant la croix pendant
la messe; s'il y est présent, il fait la génu-
flexion, ce qu'il observe toutes les fois qu'il
passe devant le milieu de l'autel, se compor-
tant pour le reste comme il est dit ci-dessus,
n. '*, touchant le diacre; celui-ci se tient à
la gauche du célébrant avec le sous-diacre
qui est à sa gauche, et un peu retiré derrière
lui.
ARTICLE m.
Du commencement de la messe jusqu'à /'Introït.
(Rubriques )
In missn soicmnisacerdos, fada confessione,
uscendic cumministria ad médium altaris; ubi
18
5S5
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
55C
dicto Oranius lé, Domine, el osculaCo allari,
ponit incensiim in Ihuribulum , ministrante
diacono naviculnm, el thuriferurio Ihuribu-
lum. Diaconus parum inclinutiis versus celc-
hrdtitemdicit :]ien(:û\cile, paler révérende; et
osruldtur cochlear, et mnnum cclebranlis anle
etposlea;celebrans ter incensum ponit in tliu-
rthultim, dicens intérim : Ab illo benedicaris ;
et dcposito coclUeari, producens manu dextra
signum crucis super thus in thuribulo, illud
benedicit. Poslea diaconus, dimissa navicula,
accipit thuribulum et dat celebranti, osculuta
prius catenuinrum summitate et uianu illius
dextra; qui fada cruci profunda reverentia ,
cani ter incensat, nihil dicens; et facta ilerum
cruci reverentia , incensat allare ter ducens
timribulum cequali dislantia, prout dislri-
buunlur candelabra , a mcdio cjus ustjiie ad
cornu epistolœ ; ubi, demissa manu, Ihurificat
illius poslremam partem inferiorein , tnox su-
periorcm , bis ducto tliuributo; et conversus
ad altare, élevons manum, incensat ejus pla-
nitiem seu meiisam in parte anteriori, ter du-
cens thuribulum usque ad médium ; ubi, facta
cruci reverentia , procedcndo thurijical ati'.id
latus altaris triplici ductu usque ad cornu
Evangelii; et pariter incensata inferiori et
superiori parte ipsius cornu Evungclii du-
plici duclu, adhuc stans ibidem, élevai thuri-
bulum et 1er incensat superiorem tabulœ par-
tem versus mcdium allaris , ut fccil in cornu
epistolœ; deinde manu aliquantulum demissa,
incensat antcriorem ejus partem se^l frontem,
ter ducens thuribulum, dum proccdil a cornu
Evangelii usque ad mcdium altaris , el fi'cta
cruci reverentia , incensat simililer triplici
duclu reliquam partem anleriorcm usque ad
cornu epistolœ ; ubi reddito thuribulo ipsi
diacono, ab eo ipse solus inccnsatur.
Si vcro in allari fucrint rcliquiœ, seu ima-
gines sunclorum, incensala cruce el fada ei
reverentia, anleguam discedat a medio altaris,
primum incensat eas quœ a dextris sunt , id
est a parte Evangelii prnpc crucf^m , bis du-
cens thuribulum; et ilerum fada cruci reve-
rentia , simililer incensal bis alias quue sunt a
sinistris , hoc est a parte Epistolœ; deinde
prosequitur incensationem allaris , ut supra,
ter ducens thuribulum in unoquoque latcre,
eliamsi in eo essenl plures rcliquiœ , vel ima-
gines, seu eliam plura vel pnuciura candelabra.
Si in iiltari fueril tnbernnculum sanclissimi
sacramenli , accepta thuribulo, anlequam in-
cipiat incensationem genufledil, quod item fa-
cil quoliescumque transit anle médium altaris.
Diaconus el subdiaconus hinc indeassislunt
celebranti dum incensat ; et cum iranscunt
anle cruccm semper genuflcclunl. Deinde ce-
lebrans, diacono a dextris ejus, subdiacono a
dextris diaconi stanlibus in cornu epistolœ,
logit Introitum et Kyrie eleison. Cum vero in-
tonal hymnum Gloria in excelsis Dec, diaco-
nus et stibdiaconus, unus posl alium, slanl a
tergo celebrantis , poslea ascendant ad altare ,
et hinc inde, diaconus a dextris, subdiaconus
a sinistris, cum célébrante hymnum submissa
voce prosequuntur usque ad finem; quod eliam
servatur cum dicilur Craûo; et cum dicilur
Dominus vobiscum, oralio, prjefalio et l'aler
noster, diaconus el subdiaconus simililer stant
unus post aller um a tergo celebrantis.
(Xiaduclion et ilévelo[ipeiiifms.)
1. Dès que le célébrant el ses ministres ont
salué l'aulel, le thuriféraire, s'il est venu
avec les autres, va se mettre à genoux du
côté de l'EpSlre, el le cérémoniairc à sa gau-
che, après avoir porté les barrettes sur le
banc. Les acolytes portent en même temps
leurs chandeliers sur la crédence, puis se
mettent à genoux près de la même crédence
el répondent tout bas au prêtre , faisant les
signes de croix, les inclinations, etc., comme
les ministres sacrés.
2. «Le célébrant étant entre les deux mini-
stres sacrés commence la messe d'une voix
médiocre de la manière ordinaire,» excepté
qu'il se tourne un peu vers le diacre et le
sous-diacre quand il dit el vobis,fratres, el
vos, fratres, demeurant cependant incliné, et
eux tout droits. Les ministres lui répondent
d'un ton semblable, font le signe de la croix
lorsqu'il le fait sur lui, s'inclinent médiocre-
ment vers lui pendant qu'ils disent Miserea-
tur, el profondément vers l'autel durant le
Confiteor, se tournant un peu vers le célé-
brant à ces paroles el Ubi, paler, et le, pater,
sans se relever enlicrcment; puis s'étaiit re-
dressés à Indulgcntiam, ils s'inclinent médio-
crenienl avec le célébrant à Deus, lu conver-
sus, etc., jusqu'après Oremus.
3. « Sitôt que le célébrant a dit Oremus, il
monte à l'autel avec les deux ministres sa-
crés.» qui lèvent un peu le devant de son
aube et de sa soutane d'une main, tenant
l'aulre sur la poitrine; re qu'ils font toujours
en pareille occasion. Alors les ministres in-
férieurs et tous ceux du chœur qui étaient à
genoux se lèvent, cl ces derniers observent
durant le reste de la messe les cérémonies
particulières du chœur qui sont marquée*
ci-devnnl, art. Choeur.
k. « Le célébrant elant monté à l'autel, le
haise au milieu, disant l'oraison accoutu-
mée,» elles deux ministres sacrés ayant les
mains jointes , font la génuflexion à ses cô-
lés ; le cérémoniaire el le thuriféraire qui
vient alors à sa droite, s'il n'est pas venu
avec les autres, montent ensuite sur le mar-
chepied et saluent le célébrant; «celui-ci,
sans quitter le milieu de l'aulel, met de l'en-
cens dans l'encensoir, et le bénit de la ma-
nière ci-dessus exprimée, art. 1, n. o. Puis le
diacre, ayant rendu la navette avec la cuiller
dedans au thuriféraire, reçoit de lui l'encen-
soir, » et le tenant de la main droite par le
haut des chaînettes, cl de la main gauche
par le bas , il baise le haut des chaînettes
qu'il met ensuite dans la gauche du célé-
brant, et le bas dans sa droite qu'il baise
sans lui faire aucune inclination avant ni
après. « Le célébrant s'étant tourné aussitôt
vers l'autel, l'encense à la manière exprimés
au numéro suivant;» durant celle action les
ministres sacrés élèvent un peu d'une main
le d Trière de sa chasuble de chaque côté
vers les épaules, ayant l'autre main appuyée
sur leur poitrine; « et ils font toujours la gé-
nuflcxiou en même temps qu'il fait la rêvé-
557 MES
rcnro au milieu de l'aulol;» so tenant un
peu écarti'S de lui. Le «éréinoniaire ôto le
pupille et le Missel de dessus l'aulel, quand
il faut, et le remet ensuilc, après que les mi-
nislres sacrés ont fait la génufli xiou. F^e thu-
riféraire ayant donné son encensoir au dia-
cre descend du côlé de l'Kpîlre.
3. « Le célébrant, ayant reçu l'encensoir
du diacre, fait une inclination profonde à !a
croix ou la génuflexion, s'il y a un taberna-
cle, » tenant les extrémités des deux mains,
ou seulement de la gauche, appuyées sur le
bord de l'aulel, sans loucher, s'il se peut,
ses ornements, ni le devant de l'autt'l avec
l'encensoir; et s'étunt relevé, (il encense la
croix de trois coups vers le milieu, sans rien
direduranttout l'encensement ; puisayantfait
l'inclination ou la génuflexion, il encense de
trois coups, dans une égale distance, le des-
sus de l'autel vers la partie postérieure, en
marchant depuis le milieu jusqu'au coin de
l'Epîlre, où, étant arrivé, il donne deux
coups d'encensoir au côté de l'aulel, l'un
plus bas en baissant la main, et l'autre plus
naut en la relevant; et se tournant vers la
croix , il encense de trois coups» comme eu
demi-cercle «le dessus de l'autel vers la par-
tie antérieure , depuis le même côté de l'E-
pitre jusqu'au milieu, où, ayant fait la révé-
rence convenable , il encense aussi de trois
coups dans une égale distance le dessus do
l'autel vers la partie de derrière, depuis le
milieu jusqu'au coin de l'Evangile ; étant là,
il encense le même côlé de l'autel de deux
coups, le premier en bas, et le second en haut,
comme il a fait à celui de l'Epîlre ; » el se
tournant vers la croix, sans sortir du même
lieu, mais avançant seulement le bras et le
pied droit vers le milieu, a il enct nse de trois
coups en demi-cercle l'autre partie du dessus do
l'autel ;» puis retirant le pied droit qu'il avait
avancé, «et abaissant un peu la main, il en-
cense de trois coups dans une égale dislance
le devant de l'autel, en marchant depuis le
côté de l'Evangile jusqu'au milieu, où, ayant
fait comme auparavant la révérence conve-
nable, il encense de trois coups l'autre partie
du devant de l'autel, depuis le milieu jus-
qu'au coin de l'ËpUre, où il rend l'encensoir
au diacre, » qui le reçoit, baisant première-
ment la main droite du célébrant, tenant avec
sa main droite le bas des chaînettes, el les
prenant avec sa gauche par le haut qu'il
baise en même temps; « il descend aussitôt
au bas des degrés, et encense le célébrant. »
6. aS'il y a des reliques sur l'autel enchâs-
sées en des reliquaires entie les chandeliers,
ou des images de saints en bosses et séparées
du tabernacle, le célébrant ayant encensé la
croix, failinclinalion ou génuflexion, encense
du même lieu, sans aucune inclination, pre-
mièrement les reliques ou images qui sont
au côté de l'Evangile, commençant par celles
qui sont les plus proches de la croix, et don-
nant seulement deux coups d'encensoir,
quoiqu'il y eût plus ou moins de reliquaires
ou d'images de chaque côté de l'autel; puis
ayant tait deuouveaul'inclination à la croix,
ou la génuflexion au sainl sacrement, il en-
censé de la même façon celles qui soni au
eôlé de l'Epîlre; et sans faire d'aulres révé-
rences, il continue l'encensement du même
côté de l'autel, ainsi qu'il a été dit au nu-
méro précédent. »
7. L'encensement de l'autel étant fini , lo
sous-diacre desrend sur le pavé, où il de-
meure devant le coin do l'Epître, pendant
que le diacre encense le célébrant de la ma-
nière ordinaire , c'cbt-à-dire de trois coups,
avec une inclination profonde avant el après,
laquelle, le cérémoniaire qui est à sa gauche
cl le thuriféraire qui est à sa droite, tous
deux un peu retirés derrière, font en même
temps que lui. Ensuite le thuriféraire ayant
reçu du diacre l'encensoir va le porter au
lieu destiné à cela, el retourne aussitôt à la
crédence, si ce n'est qu'il soit occupé ailleurs
au défaut du cérémoniaire.
8. Remarquez, 1° que la rubrique du Mis-
sel, lit. 4, n. G, qui porle que le célébrant fait
la génuflexion toutes les fois qu il passe par
devant le milieu de l'autel où est le tabernacle
du saint sacrement, ne se doit entendre que
durant l'encensement , selon le senlimciit
commun des auteurs; comme aussi lorsqu'il
est dit au til. VJ, n. '*, des Rubriques géné-
rales, que les ministres font toujours la gé-
nuflexion avec !e célébrant , cela s'entend
seulement d'^ ceux qui sont pour l(jrs à ses
côtés, suivant l'usager communémeiil reçu,
si ce n'est que le contraire soit expressément
indiqué en son propre lieu.
9. Remarquez, 2° que, outre le cas ci-des-
sus exprimé, les ministres sacrés doivent
faire la génuflexion durant la messe, 1* tou-
tes les fois qu'ils passent par devant la croix
de l'autel, si le contraire n'est exprimé en
son propre lieu. 2' Quand de leurs places ils
montent aux côtés du célébrant qui i'>l au
milieu de l'autel, ou (ju»! de ses côtés ils
descendent derrière lui à leurs places, ils
font la génuflexion au lieu d'où ils partent,
sans en faire au lieu où ils arrivent, même
après la consécration, ou lorsque le saint
sacrement est ex|)osé. 3° Quand de quelque
autre part que des côtés du célébrant, ils
vont à leurs places an milieu de l'aulel der-
rière le célébrant, ou qu'ils en parlent pour
aller ailleurs, ils doivent faire la génuflexion
à leurs places, lorsqu'ils arrivent uu qu'ils
en parlent. 4° Quand ils vont d'un lôlé du
célébrant, <iui est au inilien de l'aulei, à l'au-
tre côté, ils font la génuflexion à ses deux
côtés ou bien au milieu, avant la consci ra-
tion el après la communion ; m, lis, quand ils
vont d'un coin de l'aulel à l'autre, ils font
seulement la génuflexion en passant au mi-
lieu, sans en faire aux extrémités, même
après la consécration, ou en présence du
saint sacrement exposé. 5° De ces rèj^les
générales on excepte quelques cas particu-
liers,savoir, au commencement de la messe,
où le célébrant b lisant l'autel, quoiqu'il ne
fasse pas la génuflexion, les ministres sacrés
la font néanmoins à ses côtés, parco que
c'est la première l'ois qu'ils arrivont devani
la crois. De plus, le sous-diacre portant le
"livre des Evangiles à baiser au célébrant, ne
Er.st
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES
fail en passant aucune révérence à la croix,
ni même au saint sacrement exposé; et le
même ayant porté la patène à la fin du Pater,
fait la génuflexion en partant du coin de
l'aulel, et non pas en arrivant à sa place.
6° Les minisires sacrés font toutes lesdiles
génuflexions durant la messe solennelle, en-
core qu'il n'y ait que la croix sur l'autel sans
tabernacle, et que le célébrant ne fasse
qu'une inclination profonde.
10. Remarquez, 3* que tous les autres mi-
nistres inférieurs doivent à proportion ob-
server les règles rapportées au numéro pré-
cédent louchant les génuflexions qu'ils font
à l'autel durant la messe, excepté qu'ils les
font ordinairement sur le paré. A quoi il faut
ajouter que comme ils sont du corps des mi-
nistres de l'autel, ils doivent plutôt se con-
former au célébrant et aux ministres sacrés
qu'à ceux du chœur, sinon en quelques cas
ci- après spécifiés. 1" Ils font les signes de
croix que le célébrant fait sur lui. 2° lis s'in-
clinent comme lui vers la croix à ce mot
Oremus, avant les oraisons, comme aussi au
nom de Jésus, et devant eux aux autres pa-
roles auxquelles le célébrant fait inclination
de tête, observant là-dessus ce qui a été mar-
qué pour le célébrant dans l'art. 16 de la
première partie. 3° Ils s'inclinent médiocre-
ment avec le célébrant au Sanclus jusqu'à
Benedictus, à VAgnus Dei et au Domine, non
tum dignus. k° Ils frappent leur poitrine à
ces deux derniers mots, aussi bien qu'à iVo-
bis quoque peccatoribus , et à Mea culpa du
Confiteor. 5° Ils s'asseyent seulement(sans se
couvrir) lorsque le célébrant et les ministres
sacrés sont assis ; si quelqu'un d'eux se lève,
ils se lèvent en même temps; néanmoins
le cérémoniaire ne s'assied point durant la
messe, si ce n'est pas l'usage, quoique tous les
autres soient assis; mais il se tient debout
proche des officiers sacrés pour les avertir
quand ils doivent se découvrir ou se lever de
leurs sièges. 6° Us font la génuflexion d'un
seul genou, lorsque le célébrant la fait en
disant certains versets , comme Adjuva nos,
Deus, etc., \ eni, sancte Spiritus, etc.. Et
procidentes adoraierunl eum, Et procidens
aduravit eum. Et incarnatus est, etc., Et
verbum caro factumest. Or, afin que les aco-
lytes et le thuriféraire puissent plus aisément
se conformer en toutes ces choses au célé-
brant, ils doivent, soit debout, soil à ge-
noux, être un peu tournés vers l'autel pen-
dant qu'ils sont à leurs places proche de la
crédence. 7° Quand le chœur chante quel-
ques-uns des susdits versets, comme Adjuva
nos, Deus, etc., Yeni, sancte Spiritus, etc..
Et incarnatus est, elc, ils se conforment au
chœur, se mettant à deux genoux, encore
que le célébrant et les ministres sacrés fus-
sent assis, comme ils le sont d'ordinaire à
ces paroles, Et incarnatus est, etc. Us s'y
conforment encore se tenant à genoux, non-
seulement au commencement de toutes les
messes, mais encore durant les oraisons, et
depuis Sanctus jusqu'à Pax Domini, aux
messes des morts et des fériés majeures, dont
il est parlé eu l'article suivant u. 9, si ce
S6C
n'est pendant qu'ils sont occupés à faire
quelque chose de leur office, comme l'est or-
dinairement le cérémoniaire; lequel pour cet
effet se tient debout dans la plupart des cas
qui sont ici marqués. 8" Us ont les mains
jointes depuis le commencement de la messe
jusqu'au premier encensemont ; depuis ï'Jn-
troït jusqu'à ce que le célébrant ait achevé
le Kyrie; pendant que le célébrant dit le
Gloria, l'Evangile et le Credo; durant les
oraisons que chante lo célébrant au commen-
cement et à la fin de la messe ; pendant que
le célébrant dit Oremus cl lit ensuite l'offer-
toire ; durant la préface ; depuis la consécra-
tion jusqu'après la communion ; à la béné-
diction ; durant le dernier Evangile ; en un
mot, quand le célébrant chante ou rérite
quehiue chose, et pendant tout le temps qu'ils
sont à genoux, s'ils ont les mains libres. De
plus le cérémoniaire a les mains jointes lors-
qu'il assiste le célébrant à l'autel ou qu'il
conduit quelqu'un des officiers qui les a
jointes, ou qu'il marche dans l'enceinte du
sanctuaire, soit à la messe, soit à quelque
autre office solennel , s'il n'est occupé à tenir
quelque chose. Le thuriféraire et les acoly-
tes observent la même règle, suivant laquelle
on doit entendre tout ce qui est dit ailleurs
sur ce sujet. Hors des cas ci-dessus spécifiés
tous les ministres inférieurs ont les bras mo-
destement croisés sur la poitrine.
11. Remarquez, 4* que lorsqu'il y a un
prêtre assistant, il demeure à la droite du
célébrant pendant \e Confiteor, lui répondant
et faisant les mêmes actions que les mini-
stres sacrés qui sont tous deux à la gauche :
ensuite il laisse le diacre monter à I autel à
la droite du célébrant (Ce're'm. /. n, c. 8,
n. 33 ). Pour lui, ayant fbit une révérence
convenable à l'autel, lorsque le célébrant le
baise, il se retire au coin de l'Epitre, proche
du livre ; le diacre fait bénir l'encens et as-
siste à l'encensement à l'ordinaire, pendant
lequel le prêtre assistant relire, quand il faut,
le livre de dessus l'autel, et le remet ensuite,
le cérémoniaire demeurant à sa place auprès
du thuriféraire.
VARIÉTÉS.
N° 5. Selon les Missels français, il faut être
à genoux pour encenser le saint sacrement
dans le tabernacle, comme s'il était exposé;
ensuite on encense l'autel sans faire génu-
flexion au milieu, comme si le saint sacre-
ment n'y était pas ; puis le diacre est à ge-
noux au côté de l'Evangile pour encenser le
célébrant. A Grenoble et à Valence, on a
trouvé la rubrique romaine bien mieux fon-
dée en raison. Quoique aux yeux de la foi
Notre-Seigneur ne soit pas moins présent,
lorsqu'il est renfermé dans le tabernacle,
l'Eglise romaine veut beaucoup plus de dé-
monstrations extérieures quand il est ex-
posé. Quoiqu'on ne l'encense pas quand il
est dans le tabernacle, on fait la génuflexion,
même avant d'encenser la croix, pour hono-
rer Notre-Seigneur et son image. Le cérémo-
nial de Grenoble dit qu'alors on encense de-
bout le saint sacremcat ; je ne vois cela
nulle part ailleurs.
BGf
MRS
MES
56Î
Il ne parait pas d'inconvénient à ce que,
pour dire encensé, le célébrant soit tourné
conimc pour se laver les mains ; si l'on veut
que le di;icre passe du côté opposé, c'est ap-
paremment afin qu'il se incite à genoux sur
un degré de l'autel ; mais selon les rubriques
roiiiiiines, le pape seul est encensé par un
ministre à genoux, les reliques mêmes de la
vriiie croix sont encensées par un prêtre
debout.
Le» rubriques ne disent pas de quelle voix
il faut prononcer les prières qui accompa-
gnent la bénédiclion de l'encens et l'encen-
semciil ; elles supposent que le prêtre lui-
inénie dit Amen, ce qui indique une prière à
voix basse. Runisée dit qu'on prononce se-
crtlo ; la nouvelle rubrique de Paris dit me-
diocri voce. Le Missel viennois el celui de
Toulouse mellenl la lettre i^ avant le mot
Amen, à la bénédiction de l'encens qui se
fait après l'offerloire ; le nouveau Missel vien-
nois a celle lettre pour la bénédiction du dia-
cre avant l'Evangile ; le Missel romain ne la
met dans aucun de ces cas, et cette unifor-
mité parait prélerable.
A la bénédiction de l'eau comme a celle de
l'encens, on dit Bcnedicite au prêtre. Il faut
qu'il l'entende, mais il ne dit pas pour cela à
haute voix la bénédiction.
N" G. Les Missels de Paris , de Nevers, de
Toulouse, etc., ne parlent pas de l'encense-
ment des reliques el des images des saints ;
le nouveau Missel viennois a rétabli ce culte
des reliques.
ARTICLE IV.
De /'Introïl, Kyrie, Gloria in excelsis, etc.,
jusijuà t'Epîire.
(Kiibriques.^
In missa solemni cnm dicitiir Dominus
vobiscum et oralio, diaconiis et subdiuco-
nus stant rétro post celebrnntem. Fleclamus
genua dicilur a dincono, a subdiacono vero
Levate, illo primum genuffcctenle, hoc pri-
tnum surgente ; célébrons vero non genufleclit.
(TraJuction et dévcloppcmeius.)
1. « Le célébrant étant tourné vers l'autel
au coin de l'Epître, lit » tout seul d'une voix
niédiocre « l'Jntroit , ayant à sa droite le
diacre sur le second degré, et le sous-diacre
à la droite du diacre » sur le pavé, supposé
que le grand aiitelait trois degrés aux côtés,
aussi bien qu'au devant. Le cérémoniaire se
tient proche du livre, tourné vers l'autel,
pour indiquer au célébrant ce qu'il doit dire.
« Après VJntroit le célébrant dit au même
lieu, alternativement avec ses ministres, les
Kyrie ; » quand il les a finis, ils demeurent
là jusqu'à ce que le chœur chante le dernier
Kyrie, ou s'il reste encore jusque-là ua
temps assez notable pour aller s'asseoir ( ce
qui arrive seulement aux grandes fêtes, oii
le clinnl est plus solennel), ils font une incli-
nation de têle vers la croix, et vont directe-
ment à leurs sièges , où ils observent ce qui
est dit ci-après ii. k.
2. Pciidanl qu'on chante au chœur le der-
nier Kyrie elei$on, si le célébrant et ses deux
ministres sacrés ne sont pas assis, « le diacre
et le sous-diacre parlent, se mettent en
droite ligne l'un derrière l'autre, pour aller
tous trois ensemble au milieu de l'autel, » le
diacre par le sccoud degré où il était , et le
sous-diacre par le pavé, sans faire de génu-
flexion, et ils demeurent ainsi l'un derrière
l'autre. S'il n'y a pas plusieurs degrés, ils se
tiennent écartés l'un de l'autre dans une
égale dislance. S'ils étaient assis, ils se dé-
couvrent; le diacre el le sous-diacre ayant
mis promptcmcnl leurs barrettes sur le banc,
le premier reçoit, avec les baisers convena-
bles , celle du célébrant qui est encore assis;
puis tous deux vont avec lui l'un après l'au-
tre par le plus long chemin à l'autel, où ils
font la génuQexion en arrivant au milieu sur
le dernier degré; mais, s'il n'y a point de ta-
bernacle, le célébrant fait seulement une
inclination profonde; après quoi les deux
ministres sacrés élèvent ses vêtements, sa-
voir, le diacre jusqu'au second degré, où il
monte avec lui el y demeure, et le sous-dia-
cre jusque sur le plus bas degré seulement,
d'où il descend aussitôt à sa place ordinaire
sur le pavé.
3. Le ilernier Kyrie étant chanté, « le cé-
lébrant entonne à haute voix le Gloria in
excelsis Deo , » s'il le faut dire , et le chœur
continue à chanter le reste. Il est contre l'u-
sage de l'Eglise romaine qu'un rhoriste an-
nonce cette intonation (S. C. 1GG5 . Lorsque
le célébrant dit Deo, tant lui que tous les au-
tres font une inclination de tête; « ensuite
les deux ministres sacrés font la génuflexion
et montent ensemble aux côtés du célébrant,
le diacre à la droite, et le sous-diacre à la
gauche, où ils continuent l'hynmc avec lui, m
sans le prévenir, faisant les mêmes inclina-
tions que lui, cl le signe de la croix à la fin.
!*. Après que le célébrant a dit l'hymne,
s'il veut s'asseoir, comme il est à propos
qu'il le fasse, au moins aux jours de fêtes
commandées , il fait , avec ses deux mini-
stres, la révérence à l'aulel ; puis ils vont au
côté de l'Epître, l'un après l'autre, s'il y a
une distance considérable jusqu'à leur siège ;
ou si le chemin est court, les ministres sa-
crés vont à côté l'un de l'autre, suivis du cé-
lébrant, et étant arrivés au siège qui leur est
préparé, le célébrant s'assied, les deux mi-
nistres levant en même temps le derrière de
sa chasuble , et le diacre lui présentant la
barrette de la manière accoutumée ; ensuite
ils prennent tous deux leurs barrettes, font
une inclination méJiocre au célébrant, et,
s'élant salués d'une petite inclination , ils
s'asseyent à ses côtés, levant chacun le der-
rière de leur daimalique et tunique, el se
couvrent. Ils prennent g;irde de ne pas aller
s'asseoir pendant que le chœur chante quel-
ques versets du Gloria, auquel le clergé se
découvre el s'incline ; et si cela arrivait lors-
qu'ils sont en chemin, ils devraient s'arrêter
et s'incliner vers l'autel ; mais depuis qu'ils
sont assis , ils se découvrent seulement ,
tenant leurs barrettes d'une main sur le ge-
nou droit, cl s'inclinent en ce cas comme le
clergé, de quoi le cérémoniaire les avertit
S6!;
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
S6(
par une inclination. Le reste do temps Ils
(temeiirent couverts, ayant les mains éten-
dues sur les genoux.
5. Lorsque le célébrant et les ministres
.sacrés sont assis, les acolytes et le thurifé-
raire s'asseyent aussi à leurs places sans se
couvrir, tenant les bras croisés sur la poi-
trine, s'inclinant comme le célébrant et les
I ministres sacrés.
6. Vers la fin de l'hymne, à ces paroles
Cum sancto Spirilu, le célébrant et les mini-
stres sacrés, sans faire le signe de la crois,
se découvrent et relournenl à l'autel comme
il a été dit ci-dessus, n. 2, le diacre se reti-
rant un peu en arrière quand il est arrivé
devant 1(3 coin de l'Epîlre sur le pavé, afin de
laisser le passage libre au célébraiil, auquel
il fait une inclination de léte ; ce qu'il faut
toujours observer en pareille occasion. Les
acolytes et le thuriféraire se lèvent en mémo
temps que les ministres sacrés, et demeurent
deboul à leurs pl.ices ; si le célébrant passe
devant eux, ils lui font une inclination mé-
diocre. Si le célébrant ne s'assied pas, les
deux ministres sacrés demeurent debout à
ses côtés et un peu derrière, s'inclinant avec
lui aux mômes versets que le chœur ; lors-
qu'on chante le dernier, « ils font tous deux
ensemble la génuflexion, puis descendent à
leurs places ordinaires l'un derrière l'autre.»
Les ministres inférieurs ne s'asseyent point
en ce cas, ni même lorsqu'un seul des mi-
nistres sacrés est deboul, quoique le chœur
soit assis, comme il a été remarqué ci-dessus.
7. L'hymne étant finie, « le célébrant baise
l'autel et chante Dominus vobiscum ; puis il
>a au coin de l'Epître, où les deux ministres
sacrés vont en même temps, marchant eu
droite ligne l'nn derrière l'autre, » sans faire
de génuflexion en parlant du milieu, ni d'in-
clination au célébrant quand il se tourne
vers eux ; ce qu'ils observent en semblables
occasions. < Ils demeurent là durant les orii-
sons » que chante le célébrant, ayant tou-
jours les mains jointes, et s'inclinant aux
mômes endroits que lui , sans répondre
Amen ; ce ((u'ils observent en toutes les au-
tres choses auxquelles le chœur répond. Le
cérémoniaire est à côlé du livre, il montre
au célébrant les oraisons (ju'il doit dire, et
tourne les feuillets, s'il est besoin ; savoir, de
la main droite, ét.int au côlé do l'Epître, et
de la gauche au côté de l'Evangile. Les dcu^
acolytos avec le thuriféraire sont debout à
leurs places, tenant lus mains jointes et s'in-
clinant quand il faut, comme les ministres
sacrés.
8 « Lorsqu'on doit dire F/pc<ami(s 7mHa,
c'est iu diacre à le chanter en fléchissant le
premier le genou ; puis le sous-diacre chante
Leva.'e en se relevant le premier, et tous, ex-
cepté le célébrant, fléchissent le genou à
leurs places. »
9. « Aux messes des fériés de l'Avent, du
Carême, des Quatre-Temps et des vigiles
dans lesquelles le jeâne a été prescrit de droit
commun, quoiqu'il soit supprimé, comme
aussi aux messes des moris, tous les minis-
tres inféri-eurs de l'autel et tous ceux qui
sont au chœur demeurent à penoux durant
les oraisons que chante le célébrant, tant au
commencement qu'à la fin de la messe ;
comme aussi depuis le Sanclus inclusive-
ment jusqu'à Pax Domini exclusivement.
On excepte de cette règle les vigiles de Noël,
de l'Epiphanie, de Pâques, de l'Ascension,
de la Penlerôte, de Saint-Laurent, les Qua-
tre-Temps de la Pentecôte, et le jeudi saint.»
10. S'il y a un prêtre assistant, après que
le célébrant a été encensé, il se met à son
côlé droit hors du marchepied, la face tour-
née vers le côlé de l'Evangile, et montre au
célébrant le commencement de la messe, fai-
sant avec lui le signe de la croix et les incli-
nations qu'il faut faire. Il indique au célé-
brant le Gloria in excelsis, s'il le doit dire ;
puis il retourne au coin de l'Epître, où il
s'incline aux mêmes versets que lui, et fait
le signe de la croix à la fin. Si le célébrant
s'assied au Kyrie ou au Gloria, il marche
après lui et se place à la droite du diacre sur
son siège, étant tourné à demi vers l'autel
et la tête couverte, se découvrant et s'incli-
nant de même que le célébrant. Sur la fin, il
se lève avec les ministres sacrés, salue le
célébrant, comme il doit avoir fait avant de
s'asseoir, et retourne sans autre révérence
par le plus court chemin an côté de l'Epître,
où il montre au célébrant les oraisons qu'il
doit dire, et ensuite l'Epître, le graduel, etc.,
jusqu'à l'Evangile.
VARIÉTÉS.
A Grenoble le prêtre assistant reçoit du
premier choriste l'intonation du Gloria in
excelsis, et la donne au célébrant; il en est
de même du Credo- Cette triple intonation
n'a pas lieu , même à l'égard du pape ; c'est
le sous-diacre qui , aux premières vêpres ,
lui annonce la première antienne et celle du
Magnificat. Celle intonation ne doit être
annoncée que lorsque ce qui précède est
achevé. Il ne convient pas surtout que pen-
dant l'Evangile, auquel tous doivent être
attentifs, on porte au célébrant l'intonation
du Credo.
Selon les Missels français, c'est au diacre
à chanter Levale, aussi bien que Flectamus
genua.
ARTICLE V.
De VE pitre, du Graduel, etc., jusqu'à
l'Evangile.
(Rubriques.)
In missa solemni subdiaconus circa finem
ultimœ oralionis accipit ambnlms manibus
librum Epistolarum, deferens illum supra
pectus ; et facta altari genuflexinne in medio,
vadit ad partent epislolœ contra altarc , et
cantat epistolam , quant etiam cekbrans in-
térim submissa voce legit , assistenle sibi dia-
cono a dextris, et itemgraduale, tractum,elc.,
usque ad Munda cor mcum. Epistola canlata,
sitbdiaconas facit iterum g enu flexion em altari
in medio , ac redit ad celebrantem , et genu-
flectens osculatur ejus manum, et ab eo bene-
dicitur, prœterijuam in missis defunctorum.
Postca idem subdiaconus accipit Missale
celebranlis , dcferl ad cornu EvingeUi in al~
CCS
MES
MRS
5C«
t'tri, et ibi tninisiral celebranli ; qui in »/ie-
dio iiHaris suhminsa voce diclo Munda cor
incum, etc., eC deinde Icclo Evangclio, quod
in fine non oscnlalnr, delalo eliain per dia-
conam libro EvanyeUvrum nd altare, imponil
inrensum in Ihuribuliim. l'osten diaconus ge-
nuflexus unie allure dicit Miiiida cor Dicuin ,
et accipiens librum Evanyeliorum de attari ,
petit brnedictionem a célébrante similiter i/e-
nuflexus in superiori gradit (dtnris ; et oscu-
lata illiusmanu, prœcedentibus tliitriferario
et duobti$ acolythis ctiitn candetahris accensis
de credentia sumplis , vadit cnm suhdiacono
a sinistris ad lociun Evan<ielii contra altare
versus populum ; ubi subdificono librum te-
ncnte , medio inter duos acolylhos tcnentes
candelabra accensa, dicit Domiiuis vobiscuin,
junclis manibus. Cuiii dicit Scqucntia , elc,
signât librum iti principio Evangelii, fron-
tem, os et pcctus ; posten ter librum incensal,
hoc est, in medio, a dextris et a sinistris; et
prosequitur Evangelium junctis manibus. In-
térim célébrons post datam diacono benedic-
tionem retrahens se ad cornu epistolœ , ibi
stat junctis manibus. Et cum diaconus dicit
Seiiaentia sancli Evangelii , sacerdos etiam
signât se; et cum nominatur Jésus , caput in-
clinât versus altare. Finito Evangelio sacer-
dos osculatur librum a subdiacono sibi dela-
tum, dicens Per evangelica dicta, etc., et a
diacono ter incensntur. Si sit coram prœlato
in sua residenlia, liber defertur ad prœlatum,
ut supra , et ille incensatur, ut in Cœremo-
niali. Postea stans in medio allaris versus ad
crucem, incipit, si dicendum sit, Credo, stan-
tibus post eum diacono et subdiacono, deinde
ad altare accedentibus et cum eu prosequen-
tibus , ut dictum est ad Gloria in exccisis.
Si autem sit prœdicandum , concionator,
finito Evangelio , prœdicet ; et sermone site
concione expleta, dicatur Credo, vel, si non
eil dicendum, cantetur ollertorium.
Cum vero in Symbolo cantutum fuerit Et
incarnatus est, diaconus accepta bursa de cre-
dentia, ambabus manibus eam defert elevatam
cum solilis reverentiis ad médium altaris , in
quo explicat corporale , et revertitur ad cele-
brantem. Cum non dicitur Credo , subdia-
conus defert bursam iimul cum calice, ut in-
fra dicetur.
Si quandoque celebrans cantat missam sine
diacono et subdiacono , Epistolam cantat in
loco consueto aliquis lector superpelliceo in-
dntus , qui in fine non osculatur manum cele-
brantis. Evangelium autem cantat ipse cele-
brans ad cornu Evangelii, qui et in fine missœ
cantat Ite missa est, vel Benedicamus Do-
mino, aut Requiescant in pace, pro temporis
diversilale.
(Traduction et développements.)
1. Au commencement de l'oraison ou de
la dernière oraison, s'il y en a plusieurs, le
cérémoniaire ou, à son défaut, le thurifé-
raire , prend le livre des Epîtres sur la cré-
dence, et le tenant par les côtés en sorte que
l'ouverture soit à sa droite, il le porte fermé
au sous-diacre « qui le reçoit des deux
maius » par le bas , ayant l'ouverture du
livre à sa gauche, « et appuyant le haut sur
sa poitrine, » avec une inclination récipro-
que avant et .iprès ; puis , s'ctanl relonriiô
vers l'autel , il demeure à sa place jus-
qu'a|irès ces paroles , Jesum Christum de la
conclusion de l'oraison , auxi|Ufllos il S'in-
cline vers la croix, ou jusqu'à Qui vivis, ou
autres sctnblahlcs ; ol alors « il va faire la
génudexioii ,iu milieu de l'autel » sur le
plus has degré, ayant le cérémoniaire à sa
gauche, qui liiccompagne dans toute cette
action; « puis, étant de retour à sa place, il
chante l'Epitre » à hîiute voix , tenant lui-
même le livre, aidé du rérénioniaire, ou bien
s'il y a un pupitre, il y met le livre et tient
les deux mains étendues dessus. S'il chante
ces paroles , Ut in nomine Jesu omne genu
fleclalur, clc, qui se rencontrent dans l'Epl-
Ire des messes de la Croix et du dimanche
des Hameaux , il fléchit le genou comme
aussi le cérémoniaire ((ui est à sa gauche ,
et les ministres inférieurs avec tous ceux du
chœur à leurs places jusqu'à Infernorum in-
clusivement. Si le célébrant n'est pas oc-
cupé pour lors à diio le gradiiel ou le trait,
comme lors(|u'il dit lui-même les susdites
paroles à l'Epitre , il fléchit un seul genou
avec le diacre qui est à sa droite.
2. Dès que le sous-diacre commence l'Epi-
tre, « le diacre monte à la droite du célé-
brant, » un peu derrière lui, et il ne re-
tourne point à sa place que le célébrant
n'ait achevé ce qu'il y a à lire : « en môme
temps le célébrant lit d'une vois médiocre
l'Epître et le reste jusqu'à Munda cor meum
exclusivement. » Le diacre s'incline , fléchit
le genou avec le célébrant , tourne les feuil-
lets quand il faut, et répond à la fin de l'Epi-
tre Deo gratias. Le célébrant demeure au
même lieu jusqu'à ce qu'il ait béni le sous-
diacrc.
3. « L'Epître étant achevée , » l'on com-
mence à chanter au chœur le graduel et ce
qui suit ; et le thuriféraire va mettre du feu
dans l'encensoir, puis revient à l'autel avant
le dernier verset du graduel ou du trait ,
faisant en sortant et en rentrant la génu-
flexion sur le pavé.
4. « Le sous-diacre a'yant fait la génn-
flexion au milieu de l'autel , » et étant ac-
compagné du cérémoniaire , comme ci-de-
vant, « va par le plus long chemin au coin
de l'Epître, » d'où le diacre s'est retiré un
peu vers le coin de l'autel , « et là il se met
à genoux sur le bord du plus haut degré
devant le célébrant, qui lui présente sa main
droite à baiser ; » il la met à cet effet sur le
haut du livre des Epîtres , tenant la gauche
sur l'autel, « et puis il lui donne sa béné-
diction » sans rien dire ; ensuite le sous-
diacre se lève et rend le livre au cérémo-
niaire qui le porte à la crédence, si ce n'est
que le même livre serve aussi pour l'Evan-
gile , auquel cas il le retient potir le donner
au diacre dès que le célébrant aora com-
mencé l'Evangile.
5. Si le célébrant n'a pas achevé de lire le
trait ou la prose, lorsque le sous-diacre ar-
rive, il continue de lire ce qui reste, le sous-
567
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
568
diacre attendant au même lieu jusqu'à ce que
le célébrant ait achevé, pour se mettre à ge-
noux et baiser sa main.
6. Remarquez que s'il y a dans la messe
plusieurs Epîtres, comme il arrive aux Qua-
tre-Temps et en quelques autres jours, on les
doit chanter au lieu et du ton ordinaires de
l'Epltre, avec une génuflexion avantetaprès,
vis-à-vis le milieu de l'autel ; mais le seul
sous-diacre baise la main du célébrant après
la dernière qu'il doit toujours chanter ; et si
d'autres que lui chantent les premières,
comme il est convenable, il demeure au côté
du diacre , de la même façon qu'à VlntroU,
sans faire aucune révérence lorsqu'il y va
ou qu'il se retire derrière à chaque oraison.
Pour les prophéties qu'on chante avant la
messe les veilles de Pâques et de la Pente-
côte, on y observe le ton propre des leçons,
avec une inflexion particulière à la fln.
7. «Lesous-diacreayantreçula bénédiction
du célébrant, prend JeMissel qui est sur l'au-
tel, le porte » avec le coussin ou pupitre par
le plus court chemin, faisant la génuflexion
au milieu de l'aulel; puis, ayant mis le livre
«sur le coin de l'Evangile,» il se retire à côté
et comme derrière le livre sur le second de-
gré, «où il répond au prêtre. »
8. «Le célébrant, après avoir béni le sous-
diacre , va au milieu de l'autel , oîi il dit
Munda cor meim, etc. ; puis, étant arrivé au
livre . il dit d'une voix médiocre l'Evangile
avec les cérémonies ordinaires , sans baiser
néanmoins le livre à la fln ni dire Per evan-
gelica dicta, etc.;» ce qu'il ne fait qu'après
que le diacre a chanté l'Evangile. Le sous-
diacre lui répond, en faisant les mêmes signes
de croix sur lui avec le pouce, et les mêmes
inclinations et génuflexions que lui. Il dit à
la fin Laus tibi, Christe,et approche le Missel
du milieu de l'autel, laissant assez d'espace
pour mettre le corporal , puis il demeure là
debout jusqu'à ce qu'il faille aller chanter
l'Evangile ; il se tourne vers le célébrant à
la bénédiction de l'encens , puis il descend
sur le pavé. Le célébrant demeure pareille-
ment debout entre lecoin delEvangile et le
milieu de l'autel, jusqu'à ce qu'il ait béni le
diacre.
9. Silôt que le célébrant a commencé l'E-
vangile, le diacre qui est demeuré au coin
de l'Epître descend sur le pavé, et reçoit du
cérémoniaire le livre des Evangiles , de la
même manière qu'il a été dit pour le sous-
diacre; puis il faitlagénuflexionsur le milieu
du plus bas degré ; « ensuite il monte à l'au-
tel, il met au milieu le livre fermé, » et reste
au même lieu sans autre génuflexion (Bal-
deschi).
10. Si l'on chante quelque prose , et que
le célébrant ne veuille pas s'asseoir , il de-
meure debout avec ses deux ministres qui
sont à ses côtés, jusqu'à ce qu'il faille bénir
l'encens pour l'Evangile. Mais s'il va s'asseoir,
il observe , avec ses ministres , les mêmes
choses qui sont prescrites ci-dessus après le
Kyrie et le Gloria , excepté qu'ils doivent
retourner tous trois assez à temps pour bé-
nir l'encens et faire le reste avant que le
chœur ait cessé de chanter.
11. Aux fériés du Carême , le célébrant se
tient à genoux avec ses ministres sur le bord
du marchepied, lorsque le chœur chante le
verset Adjuva nos, Deus, etc.; mais il est à
propos qu'il ait lu auparavant en diligence
son Evangile, et mis de l'encens dans l'en-
censoir, et que, pendant qu'on chante le sus-
dit verset, le diacre dise Munda cor meum,
afin qu'ensuite il n'ait qu'à prendre le livre
des Evangiles pour recevoir la bénédiction,
et que par ce moyen il y ait moins d'inter-
ruption dans la messe. On doit aussi, pour la
même raison, en user de la sorte aux messes
votives du Saint-Esprit où l'on chante le ver-
set Veni,sancte 5/)îri<ns,etc.;dans la semaine
de la Pentecôte , on se met à genoux à ce
verset, avant d'aller s'asseoir.
12. Lorsqu'il y a un prêtre assistant , le
diacre demeure à sa place derrière le célé-
brant, pendant que le sous-diacre chante
l'EpîIre ; quand celui-ci vient recevoir la bé-
nédiction du célébrant, le prêtre assistant se
relire un peu au coin de l'Epltre pour lui
faire place ; après quoi il porte lui-même le
missel par le plus court chemin au côté de
l'Evangile, où il répond au célébrant; puis il
approche le livre vers le milieu de l'autel
sans faire aucune révérence , et se tient au
même lieu, à la gauche du célébrant, jusqu'à
l'Evangile que le diacre doit chanter. Le
sous-diacre demeure pendant tout ce temps-
là sur le pavé derrière le célébrant , le sui-
vant à l'Evangile, sans monter sur les degrés
de l'autel.
VARIÉTÉS.
N* k. Dans le rite parisien et viennois, le
sous-diacre ne baise la main du célébrant
après lEpître qu'aux fêtes annuelles et so-
lennelles, qui correspondent à peu près aux
fêles de première et de seconde classe du rile
romain. 11 en est de même du diacre avant
l'Evangile.
ARTICLE VI.
De l'Evangile que le diacre chante , et du
Symbole.
1. Avant le dernier verset du graduel ou
du trait qu'on chante au chœur, « le célé-
brant met et bénit l'encens de la manière
ordinaire,» après quoi lethuriféraire descend
avee le sous-diacre, et tous se disposent pour
aller à l'Evangile. « Le diacre se met à ge-
noux sur le bord du marchepied , et dit un
peu incliné : Munda cor meitm, etc. Ensuite,
s'étant levé , il prend le livre des Evangiles
de dessus l'autel , et se remet à genoux sur
le milieu du marchepied, un peu tourné vers
le célébrantpourluidemandersa bénédiction,
disant d'une voix intelligible Jubé, domne.
benedicere. Le célébrant s'étant tourné vers
lui , dit les mains jointes , Dominus sit in
corde tua, etc.; quand il dit : /n nomine
Patris , etc., il met la main gauche sur sa
poitrine , et fait le signe de la croix sur le
diacre delà droite, qu'il lui donne aussitôt à
baiser, la niellant sur le haut du livre que
le diacre lui présente à cet effet.» Après quoi,
569
MES
MES
S70
le diarrc se lève . descend sur le pav6 cl se
pl.icc à la droite du sous-diacre.
'i. Pendant que le célébrant hénil le diacre,
le Ihuril'èraire portant son encensoir avec
solennité, comme il est marqué art. 1, n. 8,
et les deux acolytes tenant leurs chan<leliers,
viiiii (lovaiil if milieu de l'autel pour faire la
penuflcxiou sur le pavé, derrière le diacre et
le siius-iii.icre , en même temps que ceux-ci
la font sur li- dernier degré ; «ensuite tous
vont au côié de l'Kvangilc en cet ordre. Les
acolytes marchent les premiers ; » on bien
c'est le cérémoniaiic qui a fait la {jéiiudcxion
à la paucbe du sous-diacre ; puis le Iburl-
feraire , ensuite les acolytes , «et après eux
le sous-diacre les mains jointes, à la gauche
du diacre, » selon le Missel , ou devant lui,
s(don le Cérémonial ; celui-ci porte son livre
des deux mains par le bas, ayant l'ouverture
du livre à sa gauche; il le poi-te droit devant
îa poitrine, sans l'y appuyer. Kinnt arrivé au
côléde l'Evangile, ils se placentdecelte sorte:
Le cérémoniaire el le thuriféraire se retirent
près du plus bas degré de l'autel , ayant la
face tournée vers le sepleutrion ou la partie
qui le représente ; les acolytes se inellent à
l'opposite , ayant la face tournée vers eux ;
«le sous-diacre se place entre les doux acoly-
tes, » el le diacre devant lui . ayant le céré-
moniaire à sa droite , et le thuriféraire à sa
gauche, tous deux un peu derrière lui, selon
leCércmonial. SelonCavaliéri, lethuriféraire
doit se mettre à la droite du cérémoniaire,
et lui présente ainsi l'encensoir plus com-
niodémeni ; s'il n'y avait pas de cérémoniaire,
le thuriféraire se placerait à la droite du
diacre. Celui-ci donne aussitôt le livre ouvert
au sous-diacre, qui le reçoit «et le soutient»
des deux mains par le bas devant sa poitrine,
appuyant le haut sur son front, selon la com-
modité du diacre. Si c'est la coutume du lieu
de ch.interl'Kvangilesurun pupitre, le diacre
mot son livre dessus , et le sous-diacre se
place derrière , louchant des mains les côtés
du livre, sans faire d'inclination ni de génu-
flexion {S. C. 1591),
3. « Le célébrant, après avoir donné la
bénédiction au diacre, » fait une inclination
de tête à la croix, « et va aussitôt au coin de
l'Epltre, où il se tourne vers le diacre lors-
qu'il commence à chanter Dominus vobiscum ;
il demeure ainsi les mains jointes «jusqu'à
ce qu'il ait été encensé après l'Evangile.
'i-. Si tôt que le chœur a cessé de chanter,
« le diacre entonne Dominus vohiscum; puis,
quand il dit Iniliuin ou Sequentia snncli
Evaiigelii, etc., » ayant la main gauche éten-
due sur le livre, « il fait avec le pouce droit
le signe de la croix sur le commencement du
texte de l'Evangile, ensuite sur son front,
sur sa bouche et sur sa poitrine, » ayant
alors sa main gauche étendue au-dessous de
la poitrine. « Le célébrant » el tous les au-
tres du clergé « font aussi eu même temps le
signe de la croix » sur leur front, sur leur
bouche et sur leur poitrine, excepté le sous-
diacre, les acolytes et le thuriféraire ; le cé-
rémoniaire avertit auparavant par une in-
clination le célébrant de faire ces signes de
croix ; il l'avcrlil de même des inclinations
qu'il fant faire durant l'Evangile , « en s'in-
clinant lui-même vers l'autel, au nom de Jé-
sus, » de Marie et du saint dont on fait la
fête. Quand le chœur répond Gloria (ibi. Do-
mine, ce qu'il doit faire fort posément, le cé-
rémoniaire ayant reçu du thuriféraire l'en-
censoir fermé, le présente au diacre, « le-
quel encense de trois coups le livre, l' au mi-
lieu, 2° à la droite du livre, '-i" à la gauche, »
faisant avant et après une inclination pro-
fonde au livre, ce qu'observent eu même
temps le cérémoniaire et le thuriféraire;
puis le diacre, ayant rendu l'encensoir au ce-
rémoniiire, « poursuit l'Evangile, les mains
jointes, » après que le chœur a répondu Glo-
ria lilii, Domine; et le cérémoniaire rend
l'enrensoir au thuriféraire.
5. Lorsque le diacre profère le nom de
J-ésus durant l'I'^vangile, il s'incline vers le
livre; et le célébrant, le cérémoniaire, le thu-
riféraire, avec tous ceux du chœur, s'incli
nent vers l'autel. Ils observent la même
chose quand il faut fléchir le genou; car le
diacre le fait vers le livre, et tous les autres
vers l'autel; mais au nom de Marie el aux
autres auxquels il faut s'incliner durant l'E-
vangile, tous, excepté le cérémoniaire, le
font vers le livre. Le sous-diacre et les aco-
lytes ne font aucune inclination ni génu-
flexion durant l'Evaiigile.
6. « Le diacre ayant achevé de chanter
l'Evangile, » en indique le commencement
au sous-diacre, et s'étant un peu retiré à
gauche, « le sous-diacre va droit au célé-
brant, » auquel il porte le livre ouvert et
élevé sans lui faire aucune révérence en ar-
rivant, ni même à l'autel en passant ;iu mi-
lieu, encore que le saint sacrement fût exposé;
puis il indique avec la main droite au célé-
brant le commencement de l'Evangile, « el le
lui fait baiser; » ayant aussitôt fermé le livre,
il lui fait une inclination médiocre, s'étant
un peu retiré de lui; ensuite il descend an
bas des degrés, à la gauche du cérémoniaire
auquel il rend le livre, el puis sa lient
tourné vers l'autel vis-à-vis du célébrant ,
ou bien il porte lui-même le livre à la cré-
dence, s'il n'y a point de cérémoniaire, et
retourne aussitôt à sa place derrière le célé-
brant, ou il fait la génuflexion sur le degré
au milieu.
7. Pendant que le sous-diacre porte le
livre à baiser au célébrant, le thuriféraire
s'écarte un peu pour laisser passer les aco-
lytes qui se placent au milieu; le cérémo-
niaire qui s'en va le premier vers le côté de
l'EpUre, fait la génuflexion entre les deux
acolytes. Le diacre, suivi du thuriféraire, va
sans faire la génuflexion vers le coin de l'E-
vangile; ou bien ayant fait la génuflexion
au milieu du plus bas degré, il demeure au
même lieu pour encenser le célébrant, ayant
le thuriféraire à sa gauche, lequel est un
peu retiré derrière, et fait avec lui une incli-
nation profonde avant et après l'encense-
ment. Après leur génuflexion, les acoly-
tes relnurnent ensemble à la crédenre, où
ils metlent leurs chandeliers; «le diacre,
571
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
!Î72
après avoir encensé, » rend l'encensoir au
thuriféraire, « ol monte à s-a placo «Jorriére
le célébrant ; » il y fait Ki génuflexion en
même temps que le sous-diacre et le thurifé-
raire, s'il a encensé du côté de l'Evangile. Le
thuriféraire fait la génuflexion on même
temps que le sous-diacre, avant ou après
que le célébrant ait entonné le Credo; il re-
riorle son encensoir au lieu ordinaire, sa-
uant le chœur, s'il passe par devant; après
qu'il a ôlé le charbon de l'encensoii-, il re-
tourne à la crédence, où il demeure pendant
qu'on chante le symbole; mais si un ne le dit
pas, il fait la génuflexion après que le célé-
brant a dit VOremiis de l'offertoire, et s'en va
à la crédence. S'il y a prédication ou piône
à la messe, on le doit faire immédiatement
après l'Evangile.
8. « Sitôt que le célébrant a été encensé,
H va au milieu de l'autel, où il chante à haute
voix Credo in timtm Deum, s'il le faut dire, »
et le chœur continue le reste. A ce mol Deum,
tous font une inclination de tête ; ensuite « les
deux ministres sacrés » ayant fait la génu-
flexion à leurs places, « montent ensemble
au côté du célébrant, et continuent avec lui
le Symbole. » Au verset Et incarnatus esi, etc.,
ils font comme lui la génuflexion d'un seul
genou, sans s'appuyer sur l'aulel, ce qu'ils
observent toujours en semblable occasion ;
à la fin ils font le signe de la croix, puis de-
meurent debout sur le marchepied, un peu
retirés en arrière; ou bien ils vont s'asseoir,
observant ce qui a été dit au Gloria in
excelsis.
9. S'ils sont assis quand on chante au
chœur Et incarnatus est, etc., ils se décou-
vrent et s'inclinent médiocrement sans se
lever; mais aux trois messes de Noël, et à la
fête de l'Annonciation, même transférée, ils
vont se mettre à genoux sur le plus bas de-
gré du côté de l'Epître. S'ils ne sont pas as-
sis, ils font une inclination de tête à la croix
nés qu'on chante Descendit de cœlis; puis
descendent sur le second de; ré et se mettent
à genoux sur le bord du marchepied, au
susdit verset Et incarnatus est, etc. Ensuite
ils se lèvent, ils remontent sur le marche-
pied, font une inclination à la croix, et de-
meurent debout; ou bien ils font une génu-
flexion et vont s'asseoir.
10. « Quand on a chanté Et incarnatus
es^etc, le diacre, » s'il est assis, se lève,
laisse sa barrette à sa place, salue le célé-
brant avec une inclination médiocre, et « va
à la crédence, où ayant reçu » du cérémo-
niaire la « bourse du corporal, il la porte
fermée et élevée » à la hauteur des yeux,
ayant l'ouverture tournée vers sa face; étant
arrivé par le pavé au milieu de l'autel, a il
fait la génuflexion sur le plus bas degré, et
monte a l'autel, où il étend le corporal de la
manière qu'il a été dit art. 2, n. 12, de la
messe basse. Ensuite il fait la génuflexion au
même lieu, et revient par le plus court che-
min au côté droit du célébrant; » avant de
s'asseoir il le salue, comme au commence-
ment, la barrette à la main, et s'assied en
même temps que le sous-diacre, lequel s'est
levé à son arrivée, s'il n'était pas demeuré
debout à sa place, aussi bien que les aulr( s
ministres inférieurs, jusqu'à ce que le diacre
soit de retour et assis. Si le célébrant ne va
s'asseoir qu'après le verset Et incarnatus
est, etc., le diacre le précède à la façon ordi-
naire, et lui ayant présenté sa barrette, il va
porter la bourse à l'autel, comme il a été dit.
Mais si le célébrant ne va point s'asseoir, le
diacre étant remonté avec lui sur le marche-
pied, fait la génuflexion et descend par le
plus court chemin à la crédence, où il prend
la bourse et la porte à l'autel, comme ci-
dcssus, sans saluer le célébrant, lequel se
relire un peu avec le sous-diacre vers le côté
de l'Evangile, pour donner commodité au
diacre d'étendre le corporal et de placer la
bourse au côté de i'Evangile; après quoi ce-
lui-ci s'étant un peu retiré vers le côté de
l'Epîire, le célébrant et le sous-diacre se
remettent comme ils étaient auparavant, et
tous trois demeurent ainsi debout jusqu'à la
fin (lu Symbole.
11. Lorsque le chœur chante le pénultiè-
me verset du Symbole, si le célébrant et ses
deux minisires sont assis, ils se lèvent et
retournent à l'aulel de la manière qui a été
dite au Gloria in excelsis. Mais s'ils sont de-
bout à l'autel, les susdits ministres font alors
la génuflexion sur le marchepied où ils sont,
et descendent à leurs places derrière le cé-
lébrant.
12. « Si l'on ne dit pas le Credo, le sous-
diacre porte la bourse à l'autel avec le calice
après que le célébrant a chanté Oremus, ainsi
qu'il sera dit ci-après. »
13. S'il y a un prêtre assistant, il se retire
dès que le diacre a reçu la bénédiction, et
va au coin de l'Evangile hors du marche-
pied, où il attend, la face tournée vers l'au-
tel , que le diacre commence l'Evangile ;
alors il se tourne vers lui, faisant sur soi les
signes de croix au commencement, comme
les autres, et les inclinations au nom de Jé-
sus, aussi bien que les génuflexions vers la
croix. L'Evangile étant achevé, il demeure
au coin de l'autel du même côté , la face
tournée à demi vers la croix, jusqu'à ce que
le célébrant ail été encensé ; puis, étant
monté sur le marchepied, il lui indique ce
qu'il doit dire; s'il y a Credo, lorsque le cé-
lébrant l'a entonné, il se relire au coin de
l'Evangile, où il fait les mêmes inclinations,
génuflexions et signes de croix que les offi-
ciers sacrés. Ensuite, si l'on va s'asseoir,
il fait la révérence convenable à l'autel
comme le célébrant, qu'il suit immédiate-
ment, se comportant pour le reste ainsi qu'il
a été dit ci-dessus, art. 4, n. 10. 11 se décou-
vre et s'incline médiocremenl à ces paroles,
Et incarnatus est, etc.; mais il demeure cou-
vert et assis pendant que le diacre porte la
bourse à l'autel. Quand le célébrant y re-
tourne vers la fin du Symbole, il le suit par
le plus long chemin, faisant derrière lui sur
le pavé la révérence à l'autel; et passant in-
continent à sa gauche, il lève, en montant
avec lui, le devant de ses habits, au lieu du
sous-diacre qui va à sa place ordinaire.
073 MES
TAhiÉTés.
N° 1. Selon le rite parisien et viennois, le
célébrant ne met pas l'encens dans l'encen-
soir pour rEvan{!;ili', mais il le bénit dans la
navette après avoir béni le diacre ; celui-ci
et le thuriféraire se mettent à genoux devant
11' célébrant qui se lève, s'il est assis, et va
n l'autel par le plus court chemin, dès que le
eliœur a cessé de chanter. On suppose un
ou deut ambons où l'on chante l'Evan-
gile et mônie l'Epllre. ( A Grenoble on se
conforme à la rubrique romaine. ) Aux
fêles solennelles, on porto la croix pour
chanter l'Evangile. Quand le célébrant en
baise le livre, le sous-diacre lui dit : Hœc
sunt vcrba sancta, et il répond ; Credo et Con-
fiieor (1); il en est de même de tous ceux qui
baisent l'Evangile.
Dans le rite viennois, le célébrant n'est en-
censé a près l'Evangile qu'aux doubles-majeurs
et au dessus; à Paris ce n'est (ju'aux solennels
el annuels. Aux solennels-tnajeurs et an-
nuels, dès que le célébrant a baisé l'Evan-
gile, le sous-diacre va le présenter au prési-
dent du chœur et aux chanoines de chaque cAlé
qui font tous la génuflexion devant le livre,
avant et après. (Juand le sous-diacre portant
le livre passe d'un côté du chœur à l'autre ,
tous font la génuflexion. Selon le cérémonial
lyonnais cela ne se fait qu'après le sermon ,
s'il y en a. A Paris, ce n'est qu'après le ver-
set: Et incarnatus est; on se présente d'a-
bord au premier choriste, puis à l'autre, et
s'ils sont dans les ordres sacrés, on les en-
cense de trois coups. Le sous-diacre et le
thuriféraire parcourent ainsi tous les rangs
du clergé, et, en passant vis-à-vis le milieu
de l'autel, ils font une inclination. Getic cé-
rémonie est un peu longue quand le clergé
est nombreux ; le sous-diacre peut être en
relard pour ses fondions ; elle ne se pratique
pas à Grenoble ni à Valence. Si on l'omet
envers les ministres de l'autel, ne doit-on pas
romellrc envers ceux du chœur qui leur
sont inférieurs dans la hiérarchie?
N' 8. Selon les Missels de Paris, de Tou-
louse, de Nevers, de Vienne, on fait baiser
la patène àceuxqui présentent leur offrande;
on présente la partie concave à ceux qui
sont dans les ordres sacrés, el la partie con-
vexe aux autres. Dans les rubriques géné-
rales, on parle d'un instrument de paix, et
non de la patène. On dit à chacun Pax le-
cum, et aux messes pour les morts Requic-
scant in pace; chacun répond Et cum spiritu
tuo, ou Amen. Dans le même endroit du Mis-
sel, on trouve la formule de bénédiction du
pain qui est la première des deux qui sont
dans le Rituel romain. Il est dit expressé-
ment que celte offrande du clergé ou du
peuple doit précéder l'offrande du pain et du
vin. L'usage contraire a prévalu; la patène
ayant l'hostie dessus en ce moment, il faut
bien faire l'offrande du pain et du vin aupar-
avant, ce qui paraît moins conforme à l'an-
tiquité, ou se servir d'un instrument de paix
M) On supprime une Oemande, la rémission des pé-
cliés, pour taire ua acte de foi, n'est-ce pas favoriser ce
MRS
'.74
selon les règles do Rome. 9i le célébrant est
évêque, on baise son anneau selon la ru-
bri(|ue de Paris; à la messe d'ordination,
on baise sa main droite selon le pontiGcat
romain.
ARTICLE Vit.
De l'Offertoire jmqtt'à la Préface.
(Rubriques.)
In missa solemni dicto Oremus, diaconus
el subdiaconus accedunt ad allure in cornu
Epistolœ : diaconus amovet caticem , si est in
attari, vel, si est in credenlia, ut magis decel,
accipit eum de manu subdiaconi : aui illum
cum pnlena et hoslia , coopertum paila et vclo
a collo sibipendenle, manu sinislra tenens, el
alleram manum superponens vélo, ne aliquid
décidai, de credenlia delulit , comitatus ab
acolylho ampullas vint et aquœ portante : ipse
diaconus cnlicem delegit, el dat palenam cum
hoslia celcbranti , osculando ejus manum :
subdiaconus exterqit calicem puripcalorio :
diaconus accepta ampulla vint de manu sub-
diaconi, imponit vinum in calice : subdiaco-
nus intérim ampullam aquœ ostendens celc-
branti, dicit : Benedicite, paler révérende,
qui facto versus eam sii/no crucis, dicit ora-
tionem, D'-us, qui humaiia;, etc. Intérim sub-
diaconus iiifundit paututum aquœ in cali-
cem , diaconus illum celcbranti dat , et pedeni
calicis tangens, seu bracliium dexlrum cele-
branlis sustentans, cum eo dicit Offerimus
tibi , Domine , etc. , quem postea positum in
allari, ut supra cooperit. SubJiacono deinde
slanti in cornu Epistolœ ponit in dextra
manu patenam, quam cooperit exlremilale
veli ab ejus humero pendentis ; qui vadil post
celebrantem (tnle médium altaris, el fada ge-
nuflextone ibi slat, suslinens eam elevatant
usque ad finem orationis Dominicœ , ut dice-
tur. In missis autem defunclorum, et in feria
sexta parasceves, patena non tenetur a sub-
diacono.
Dicto Veni, Sanctificator, ut supra, celé-
brans, ministranle diacono naviculam et di-
cente Benedicite, paler révérende, ponit in-
censum in thuribulum dicens, Per interces-
sionem, etc., ut in ordinemissœ. Deinde ac-
cepta Ihuribulo per manum diaconi, nullam
lune faciens cruci reverenliam, incensal obla-
ta, 1er ducens thuribulum super calicem et
hostiam simul in modum crucis, et 1er circum
calicem et hostiam ; scilicel bis a dextra ad si-
nistram, et semel a sinislra ad dexiram {dia-
cono intérim pedem calicis lenenle manu dex-
tra) dispensons verba in qualibel incensatione
hoc modo. In prima incensatione Incensuni
istud, in secunda a te benedictum, in tertia
ascendat ad te, Domine, m quarla et dcscen-
dat super nos, in quinta et sexta misericor-
dia tua. Deinde fada reverentia , incensat
crucemetaltare,ut diclum est supra, assistente
eodem diacono, intérim rficcn.» Dirigatur, Do-
mine, oralio mea, e^c, el cum incensatut
crux , diaconus amovet calicem ad parlein
Epistolœ, el inccnsata crace reponit in loco
suo. Cum reddit thuribulum diacono, dicit
principe, que latoi seule justifieT
575 niCTIONNAinE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
57C
Accendat in nobis, etc.; et incensalur ab eo ;
deinde diaconus incensat choi'um et postre-
mo subdiaconiim lenenlem patenam; et ipse dia-
conus incensalur a llturiferario, et llrurifera-
rius poslea incensat acolytlios et populum.
Celelirii7is postqttrim incensalus fur.rit, lavât
maniis , ministrantibus acolythis ampuUatn
aquœ cum pelvicula et manulergio.
(Traduction et développements.)
1. Le Symbole élant achevé, ou, s'il ne le
faul pas dire, le célébrant ayant élé encensé
après l'Evangile, cbanle Doininus vobiscum
et Oremus, el dit ensuite l'olTerloire, que le
chœur chante en môme temps. « Les deux
niinistrcs sacrés, » ayant fait une inclina-
tion de tête à ce mot Oremus, « font aussitôt
la génuflexion à leurs places ; ensuite le
diacre monte à la droite du célébrant ; si le
calice était sur l'autel, ce qui est moins con-
Tenable, il l'ôlerail du milieu » {Rubr. miss.);
« sinon le sous-diacre va à la crédence, » où
il ôte le petit voile qui couvre le calice, el le
donne à plier au second acolyte , ensuite le
cérémoniaire, ou à son défant le premier
acolyte, lui étend le grand voile sur les épau-
les, en sorte que la partie qui penche du
côté droit soit plus longue que l'autre, « le
sous-diacre prenant le calice à nu de la main
gauche par le nœud, le couvre cl tout ce qui
est dessus avec le bout du grand voile qui
pend à son côié droit, meltaul encore la main
droite par dessus tout cela, de peur que
rien ne tombe. » 11 monte de la sorte à l'au-
tel par les degrés du côté de l'Epltrc à la
droite du diacre, sans faire aucune révérence;
il met sur l'autel le calice ainsi couvert du
grand voile, dont il relire en même lempi
sa main.
2. « Le premier acolyte accompagne le
sous-diacre au coin de l'Epître , portant les
bureites du vin el de l'eau » sans couvercle
Di essuie-main.
3. « Le diacre » ayant relevé le grand voile
qui est sur le calice , « ôte la pale » qu'il met
contre le gradin , prend lui-même , ou reçoit
des mains du sous-diacre « la patène avec
l'hostie, qui! présente (avec les baisers or-
dinaires) au célébrant , » lequel offre lui
seul l'hostie de la manière accoutumée, et
met ensuite la patène à sa droite sur l'autel.
k. S'il y a plusieurs hosties à consacrer , le
cérémoniaire, ou quelque autre à son défaut,
les porte sur l'aulel dans an ciboire , un peu
avant que le sous-diacre y arrive, ou bien
l'un des acolytes les porte après lui. Le dia-
cre ayant ouvert le ciboire avant de présen-
ter la patène, le mrl sur le corporal, et, pen-
dant que le célébrant offre l'hostie , il le tient
un peu élevé; puis il le couvre el le met sur
la pierre sacrée, en sorte qu'il n'empcche
point de découvrir commodément le calice,
étant placé en arrière ou un peu à côté.
5. Sitôt que ledi.icrea reçu la patène, «le
sous-diacre nettoie le calice avec le purifiea-
toire , » de la même manière que le prêtre à
la messe basse, part, i, art. 7, n. 10; puis il
donne l'un et l'autre au diacre, lequel prend
le calice de la main gauche par le nœud ,
« et y verse du vin de la burette que lui a pré-
sentée le sous-diacre, » laquelle celui-ci re-
prend de la rnain gauche; ayant reçu aussi-
tôt de l'acolyie la burette de l'eau, « i.' l'élève
un peu pour la montrer au célébrant, lui di-
sant » avec inclination de léte : « Betttdicite,
pater révérende. »
Alors le célébrant met la main gaui he sur
l'autel , el de la droite « fait le signe de la
croix sur la burette de l'eau, disant l'oraison
Deus, qui humanœ substantiœ , etc.; après ce
signe de croix , le sous-diacre verse quel-
ques gouttes d'eau dans le calice, » puis il
rend les deux burettes à l'acolyte, qui les
reporte à la crédence. S'ilya quelques gout-
tes séparées dans le calice , le diacre les unit
avec le vin en le tournant un peu, ou bien il
les essuie avec le purificatoire; ensuite il le
prend de la droite au-dessous du nœud, et de
la gauche par le pied,« el le présente ainsi au
célébrant , avec les baisers ordinaires; puis
il l'offre avec lui , ayant la main gauche sur
sa poitrine , et tenant de la main droite le
pied du calice ou le bras droit du célébrant,
jusqu'à la fin de l'oraison Offerimus libi ,
Domine, etc., qu'il dit comme lui les yeui
élevés; après quoi il couvre le calice de la
pale. »
6. « Ensuite le diacre met la patène dans la
main nue du sous-diacre , el la couvre de
l'extrémité du voile qui pend à son côté
droit. Le sous-diacre l'ayant reçue, » eu
sorte que le dedans soit tourné vers lui ,
l'appuie sur sa poitrine (ce qu'il observe tou-
jours en marchant ou faisant quelque ac-
tion); il « descend par le plus court chemin à
sa place ordinaire au milieu de l'autel sur le
pavé, où ayant fait la génuflexion sur le der-
nier degré , il demeure debout, tenant la pa-
tène couverte du voile , tournée vers lui ,
comme il a élé dit , et élevée à !a hauteur de
ses yeux, jusqu'à ces paroles de l'Oraison do-
minicale, dimilte nobis débita nosira, etc., »
sans faire aucune génuflexion pendant tout
ce temps-là, sinon lorsqu'il doit partir de sa
place au Sanctus , pour monter à l'autel, el
durant l'élévation.
7. « Quand on ne dit pas le Cri-do , le cé-
lébrant ayant dit Oremus pour l'offertoire , le
sous-diacre porte à l'autel la bourse avec le
calice, » et le célébrant s'éiant un peu retiré
vers le côté de l'Evangile , le diacre prend la
bourse des deux mains , étend le corporal sur
l'autel; puis il présente la patène au célé-
brant et fait avec le sous-diacre les autres
choses ci-dessus rapportéi'S. Selon le Céré-
monial du pape (1. n, de Missa Nativil. D.),
on dépose la bourse entre la croix et le cor-
poral , ou dans un autre lieu convenable , où
elle ne gène pas ; on peut donc la mettre au
côté de l'Epilre, lorsqu'on est gêné parle
livre ou le célébrant si on voulait la mettre
du côté de l'Evangile.
8. Si le peuplevient à l'offrande (ce qui
n'est usité dans l'Eglise romaine qu'à la con-
sécration d>i évéques.à la bénédiction des
.ibbés à l'ordiiMlion el aiilre< cas semUla-
bles(S. C. 1605), cela se doit faire immédiule-
ment après que le célébrant a dit l'offertoire
677 MES
avant l'oblalion de l'hostie et du calice ; alors,
ayant fait une inclination de léte à la croix,
il descend sur le plus bas degré ou même
jus(|u'au baluslre , selon la disposition des
lieux, faisant en ce cas avec ses ministres la
révérence requise au bas des degrés de l'au-
Icl, avant de le quitter. Durant celte action ,
il se tient debout et découvert , ayant à sa
droite le diacre qui lui présente, avec les
baisers ordinaires, l'iuslrunient de la paix
qu'il a reçu du céréinoni;iirc , et à sa gauche
le sous-diacre qui lient le bassin où le peuple
met ses offrandes. Cela étant achevé , le cé-
lébrant sans donner la bénédiction , monte à
l'autel, ayant fait eu bas la révérence conve-
nable, s'il était allé jus(|u'au balustre; le
soub-diacre ayant fait la génuflexion, porte
le bassin à la crédence, où il prend en iiièiiœ
temps li^ calice , qu'il porte à l'autel comme
il a été dit ci-dessus.
9. « Après que le célébrant a dit \'eni,
Sauclificcitor , etc., il met de l'encens dans
rencen>oir, disant celle prière : Per inter-
cessionem, etc., el faisant la bénédiction des-
sus à ce mol bencdicere. Ensuite, lecélébrant,
ayant reçu l'encensoir du diacre de la ma-
nière indiquée ci-dessus , art. '.i, n. 'i-, en-
cense (avant de faire aucune génuflexion ,
quand même le saint sacrement serait expo-
sé) le calice et l'hostie ensemble, l'aisant trois
signes de croix dessus avec l'encensoir, puis
abaissant la main, trois tours alentour ; sa-
voir, les deux premiers de sa droite à sa
gauche , et le troisième de sa gauche à sa
droite, s'arrélanl un moment après chacun
de ces trois derniers aûn de les distinguer :
le diacre lient pour lors sa main droite sur le
pied du calice , » el élève un |ieu de sa gau-
che le derrière de la chasuble vers les épau-
les. Le célébrant dit pendant cet encense-
ment la [)rière suivante, qu'il partage ainsi :
Au premier signe de la croix, il dit Jncensitm
islud; au deuxième, A te Oenediclum ; au troi-
sième , Asctndut ad te. Domine. Au premier
tour, Et descendal super nus; au deuxième,
tnisericordia ; au troisième, <ua. Ensuiie le
célébrant ayant fait la révérence convena-
ble à Tautel, et le diacre la génuflexion,
« celui-ci relire le calice du milieu de l'autel
vers le côié de rE|jîlre , » sans l'ôler néan-
moins, s'il esl possible , de dessus le corpo-
ral , et le célébrant encense la croix de Irois
coups ; après quoi le diacre « remet le calice
au milieu de l'autel, » el fait ensuite une se-
conde révérence avec le célébrant, « lequel
encense les reliques, s'il y en a , et puis l'au-
tel comme au commencement de la messe,
disant celle prière qui est dans le Missel,
Dirigatur, Domine, oralio, etc., » dont il dis-
tribue tellement les paroles à chaque coup
d'encensoir, qu'elles puissent sul'Cre durant
tout l'encensement. « 11 dit à la fin, en ren-
dant l'encensoir au diacre, Accendat in no^
bis, etc., » el il demeure tourné vers lui jus-
qu'à cequ'ilait été encensé. Le cérémoniaire
et le thuriféraire observent en cette occasion
les mêmes choses qui ont été ci-dessus mar-
quées au premier encensement, art. 3, a. k,
tixceplé que le cérémoniaire , après que le
MES
578
célébrant a mis de l'encens dans l'encensoir,
s'en va faire la génuflexion derrière le sous-
diacre, el monte ensuite à l'autel du côté de
l'Evangile pour ôler le pupitre el le Missel
quand il faut, el le remettre ensuite sans
faire les génuflexions sur le marchepied arec
les ministres sacrés.
10. Sur la fin de l'encensement de l'autel ,
les deux acolytes vont ensemble au côté de
l'Epîlre : li- premier portant des deux mains
l'essuie-main plié, laissant l'espace qu'il faut
pour le diacre ; le second portant le bassin
de lu main gauche , et la burelle à l'eau de
la droite. «Ils saluent profondément le célé-
brant après l'encensemenl ; puis s'ctant ap-
proché, le second lui verse l'eau , et le pre-
mier étend sur ses doigts l'essuie-main »
qu'il retient toujours par un bout; celui-là
baisant à demi la burette, et celui-ci l'essuie-
main avant et après; tous deux, l'ayant sa-
lué, retournent à la crédence, où ils versent
l'eau du bassin dans un vase ou dans un
coin ; ils remettent les burettes dans le bas-
sin, et l'essuic-main dessus comme aupara-
vant. Lecélébrant poursuit la messe à l'or-
dinaire et aussi posément qu'il est requis
pour donner le temps au diacre d'encenser le
cliœuretde retournera sa place un peu avant
le Sunclus. Le cérémoniaire demeure durant
tout ce temps-là à la gauche du célébrant ,
pour tourner les feuillets du livre quand il
est nécessaire ; à Orale, fratres, le sous-diacre
répond Siiscipiat, etc., tenant la patène ap-
puyée sur sa poitrine.
11. K Dès que le diacre a encensé le célé-
brant , il va encenser le chœur , » portant
l'encensoir des deux mains , ayant à sa gau-
che le thuriféraire qui marche un peu de-
vant lui. Il lait avec lui la gcimflexlou à côté
du sous-diacre; en enlrant au ch(cur,il ^aluc
d'une inclination médiocre tout le clergé,
qui lui rend le salut , étant debout cl décou-
vert ; puis il va par le côté de l'Epîlre encen-
ser les chanoines de chaque côte , s'il y en
a , commençant par le côte droit , chacun de
deux coups avec inclination médiocre avant
el après; ensuite les cliapiers et les prêtres
du côlé où il se trouve, chacun d'un coup
double , après une inclination particulière
ou commune, selon leur position et l'usage ;
ensuite les autres du même côté , sans autre
inclination el sans s'arrêter. H fait la génu-
flexion et va encenser l'autre côlé de la
même manière; après quoi il se tourne el
salue le chœur de part et d'autre , commen-
çant par le côlé qu'il a devant lui. « Ensuite
il va faire la génuflexion à la droite du sous-
diacre, et l'encense » de deux coups avec
inclination mutuelle avanlel après, le sous-
diacre s'étanl alors tourné vers lui, el tenant
la patène appuyée sur sa poitrine. «Le diacre
rend aussitôt l'encensoir au thuriféraire , »
el monte à sa place, où il fait la génuflexion
en arrivant, el, s'étanl tourné à droite, «il
esl encensé de deux coups par le même thu-
riféraire, » qui le salue d'une inclination mé-
diocre avant el après, à quoi le diacre répond
par une inclination de tète. « Puis le Ihuri-
(éraire encenscles deux acoly les chacun d'un
(179
WCTIONNAIKE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
^8^
coup , loul do suite, avec une mutuelle in-
clination de tête; et si du sanctuaire où il cs(,
ou de l'enlrée da chœur, il peut voir aisé-
ment le peuple , il l'encc-nse » de trois coups,
le premier au milieu , le second à la droite
du peuple , et le troisième à la g.iuclie, avec
les inclinations convenables; après quoi,
ayant Tait la génuflexion à l'autel et salué le
chœur, s'il passe par devant, il va à la sa-
cristie mettre du feu dans l'encensoir et aver-
tir qu'on allume les flauibeaux. pour l'éléva-
tion.
12. Remarquez, 1° que, suivant le Cérémo-
nial, liv.I, ch. 23, dansles égliscscathédraics
et dans les collégiales, le diacre encense les
dignités et les chanoines selon leur rang,
chacun de deux coups, séparément, avec une
inclination avant et après, conmic il a été
dit au numéro précédent; puis il encense les
chapiers et les bénéficiers intérieurs d'un
coup seulement, avec une inclination, ou
particulière , ou commune à Ions, srlon l'u-
sage des lieux , et les autres s,.ns s'arrêter.
Dans les autres églises on observe , à l'égard
des officiers de l'autel et des chapiers, tout
ce qui a été dit ci-dessus ; et pour le reste
du clergé , on suit la coutume loual)le des
lieux, en plusieurs desquels , excepté le su-
périeur et autres personnes considérables ,
qui sonl encensés de deux coups après les
chapiers , on encense tous les autres sans
s'arrêter, de la manière ci -dessus expri-
mée, afin que l'encensement du chœur soit
achevé avant la fin de la préface. Voyez ce
qui en est dit ci-devant, à l'article Encen-
sement.
13. Remarquez, 2' que s'il y a un prêtre
assistant, il montre au célébrant l'offertoire;
et quand le célébrant encense le côté de l'E-
vangile, il Ole le Missel et le remet ensuite.
Il se tourne vers le diacre quand il est revenu
du chœur, pour être encensé avant le sous-
diacre, avec une inclination réciproque
avant et après. Le cérémoniaire doit en ce
cas accompagner le diacre à l'encensement
du chœur, et l'encenser lui-même au retour,
quand il est monté à sa place; puis, ayant
rendu l'encensoir au thuriféraire, il se retire
vers la crédence au milieu des acolytes, pour
être encensé comme eux.
VARIÉTÉS.
N* 9. La rubrique viennoise et celle do
Toulouse no parlent pas de croix à faire avec
l'encensoir sur l'hostie et le calice; mais il
parait que c'est une omission ; on ne voit pas
le moyen d'observer littéralement les mou-
vements prescrits, d'abord vers la croix de
l'autel, ensuite deux fois de droite à gaucho,
le tout sur 1 hostie et le calice. A Grenoble,
on fait ces croix selon la rubrique romaine
et parisienne.
Aux doubles-mineurs et au-dessous, selon
le rite parisien et viennois; aux doubles-ma-
{"eurs et au-dessous, selon le Missel de Tou-
ouse, le diacre reçoit du ihuriféraire l'en-
ci nsoir fermé, c'est-à-dire que le thuriféraire
y a mis l'encens; si lo saint sacreiiietil est
dans le tabernacle, le célébrant, à genoux,
l'eucense <je trois coups avec les oblalions,
sans rien dire, et il est seul encensé, étant
debout entre le coin do l'Evangile et le mi-
lieu de l'autel, par le diacre à genoux devant
le milieu de l'autel. Si le saint sacrement
n'est pas prcsenl,lc célébrant debout encense
de la inênie manière la croix et les oblations,
selon la rubrique de Paris. L'usage de Rome
s'observe dans la province de \'ienne.
N° 11. Aux fêtes d'un degré supérieur au
double-mineur, selon le Missel viennois, le
diacre ayant encensé le célébrant, fait la gé-
nuflexion devant lo milieu de l'autel et va
au chœur accompagné du thuriféraire qui
porte la navette. Il encense d'abord do trois
coups l'évêquc ou le supérieur du lieu, en-
suite les chapiers d'un seul coup. Eu l'ab-
sence du supérieur, il encense le premier des
chanoines à droite, puis à gaucho, chacun de
deux coups, ensuite les chantres d'un seul
coup.
Selon le Cérémonial de Grenoble, on en-
cense les choristes des deux côtés avant les
chanoines, puis ceux-ci avec le reste en
chœur d'un côté avant do passer à l'autre
côté. Puisque, après avoir encensé l'autel, le
célébrant est encensé sans qu'on mette de
nouveau de l'encens dans l'encensoir, il ne
paraît pas qu'on doive y en mettre pour en-
censer le chœur, et dés lors le thuriféraire
ne doit pas porter la navette.
A Paris, le curé ou supérieur dn lieu est
encensé avant le choriste, quand il a l'élole.
Tout cet encensement se fait par le thurifé-
raire après le verset Et incarnalus est aux
solennels majeurs et au-dessus, et pendant
la préface aux solennels mineurs et au-des-
sous. Ne serait-ce pas mieux d'être attentif à
la préface?
ARTICLE VIII.
Depuisla préfacejusqu'à l'oraison dominicale.
(Uuliriques.)
Cttm dicitur praefalio, diaconus et sub-
diaconus stant relro posl celebrantem, et
paulo anicqiiam dicntur Sanctus, acecda;i< ad
altare, iibi cum célébrante liinc inde dicunt
Sanclus, et quœ sequunlur iisque ad aiaoncm.
Deinde diaconus accedit ad sinistram ccle-
brantis, ei assislens, dam dicitur canon , nisi
aliiis sacerdos assistât, quia lune ipse slaret
ad dextram aliquunluni post celebrantem.
Subdiaconics vero tune slat posl celebrantem.
In missa solemni ad finein prœfalionis uc-
cendunlur duo saltem intorlicia ub acolytkis,
quœ exsdu'juiintttr po^t elevalionem calicis,
nisi aliqui sint coitimunicandi, et tune exstin-
gnunltir posl communioncin. in diebas etiam
jejuniorutn, et in inissis pro defunclis, tencn-
lur accfiisn usque ad communionem. Cum
autcm celebrr.ns diritQuiUU ohlaiionem, eif .,
diaconus accedit ad dcxlerutn; et ihi in supe-
riori grada al taris yenu/lexus, cum sacranten-
lum elevatur, ^mbrias planctœ élevât, et
quando opus est, se erigcns, calicem discoopc'
rit et cooperil, et cvm célébrante gcnuflectit,
svhdiaronuf genipectit in suo loco. Thunfc-
rarius (jenufhxus in cornu £pistolœ ter in-
censat hosliam, cum elevatur, et similitcr
calicem, posiio incenso in thunbulum absque
561
MES
beuaUctione. Reposito calice, dinconus redit
nd liliniin, nisi alius assistât. Cœteri suryiinl
et statiC in locis suis.
(TraJuclion el cléveloppeiiipiils.)
1. «Pendant la préface les doux ministres
sacrés, étant debout derrière le célébrant,»
Ton! les mêmes inclinations que lui; avant
les deux derniers mois ils font la génuflexion
à leurs places, «et montent à ses côtés,» le
diacre à la droite et le sous-diacre à la gau-
che, oiî ils disent, inclinés comme lui, trois
fois Sanctus, etc., ce que font aussi les mi-
nistres inférieurs à leurs places. A Benedic-
tus, tous se redressent et font le signe de la
croix, excepté le sous-diacre, qui tient du-
rant tout ce temps-là la patène appuyée sur
sa poitrine, et tourne avec la main gauche
le feuillet du livre avant de se retirer. En-
suite, le sous-diacre ayant fait la génuflexion,
descend au bas des degrés à sa place ordi-
naire, «et le diacre passe à la gauche du cé-
lébrant» (lour tourner les feuillets du livre,
faisant la génuflexion aux deux côtés ou au
milieu; ce que les ministres sacrés obser-
vent toujours quand ils passent d'un côté du
célébrant â l'autre, comme il a été ci-devant
remarqué, art. .3, n. 9.
2. Le céréinoniaire, ayant fait la génu-
flexion à la gauche du célébrant, en même
temps que les ministres sacrés l'ont faite à
leurs places vers la On de la préface, passe
au côté de l'Epitre; ou bien il va à la sacris-
tie, saluant le chœur, s'il passe par devant,
et pourvoit à ce que tout soit bientôt prêt
pour l'élévation. La préface étant achevée,
le chœur diante le Sanctus jusqu'à Benedi'
dus exclusivement, el pendant ce temps on
sonne la grosse cloche de l'église, si c'est la
coutume ; ou bien le premier acolyte sonne
seulement la clochette de l'autel, comme aux
messes basses, pendant que le célébrant dit
le Sanctus.
3. « Ensuite les deux acolytes,» ayant fait
les révérences convenables a l'autel et puis
au chœur, s'ils passent par devant, «vont à
la sacristie prendre des flambeaux,» sans al-
lumer les cierges qui servent pour l'éléva-
tion aux messes basses. Ils retournent incon-
tinent après à l'autel, seuls ou précédés du
cérémoniaire, qui marche à la gauche du
thuriféraire, portant l'encensoir de la maia
droite et la navette de la gauche; tous qua-
tre s'étant rangés en droite ligne à l'entrée
du chœur, ils le saluent à l'ordinaire, et vont
faire dans le même ordre la génuflexion à
l'autel sur le pavé derrière le sous-diacre;
puis ils se mettent à genoux, le cérémoniaire
et le thuriféraire au côté de l'Epître sur le
pavé, comme au commencement de la messe,
et les deux porte-flambeaux vis-à-vis les
deux coins de l'autel, ou bien aux deux cô-
tés sur le pavé, la face tournée l'un vers
l'autre, s'il est nécessaire pour la commodité
des communiants, conformément au Cérémo-
nial, liv. 11, chap. 8.
i. Quand il y a plusieurs clercs au chœur,
il est plus à propos que deux d'entre eux
portent les flambeaux que les acolytes ; el si
MES 8«2
à raison de la solennité de la fête on en doit
porter quatre ou six, il faut autant de clercs
pour cela , dont les moins dignes marchent
les premiers ; tous saluent le chœur deux à
deux après le cérémoniaire et le thuriféraire,
g'ils passent par devant; puis, à mesure
qu'ils arrivent devant l'autel , ils s'écartent
sans faire la génuflexion , en sorte que les
plus dignes soient au milieu ; ayant fait tous
ensemble la génuflexion, ils se mettent à ge-
noux sur le pavé, formant une ligne droite,
ou bien ils vont au côté de l'autel, comme il
a été dit, et pour lors les plus dignes en doi-
vent être les |)lus proches, moins cependant
que le thuriféraire et le cérémoniaire.
5. Le chœur, ayant achevé de chanter le
Sanctus, se met à genoux , et les acolytes
aussi , s'ils sont à la crédence , sans atten-
dre que les porte-flambeaux soient arrivés.
Le célébrant continue la messe à l'ordinaire;
« lorsqu'il dit Qucm oblationem, le diacre »
fait la génnflexion et « passe de la gauche
du célébrant à sa droite, où il s'agenouille ;
ce que le sous-diacre fait aussi en même
temps sur le plus bas degré, » tenant la pa-
tène appuyée sur sa poitrine, jusqu'à ce qu'il
se relè\e. « Durant l'élévaiion de l'hostie et
du calice, le diacre élève de la main gauche
le bas de la chasuble du célébrant, » sans la
baiser avant ni après ; quand le célébrant a
remis l'hostie sur l'autel et qu'il l'a adorée,
le « diacre se lève avec lui pour découvrir le
calice, puis se remet aussitôt à genoux ; après
l'élévation du calice il se relève pour le cou-
vrir » avant que le célébrant fasse la génu-
flexion, laquelle il l'ait avec lui; « il retourne
au côté de l'Evangile, » oii il fait une autre
génuflexion , tourne les feuillets du livre
quand il est besoin, fait les signes de la croix
que le célébrant fait sur soi, et s'incline
comme lui excepté à Supplices te rogamus ,
et aux oraisons avant la communion, dont il
sera parlé ci-après.
fi. S'il y a un ciboire sur l'autel avec des
hosties à consacrer, le diacre, étant arrivé à
la droite du célébrant, ayant fait la génu-
flexion aux deux côtés ou au milieu, le dé-
couvre et le met au côté du calice proche de
la grande hostie ; quand le célébrant l'a mise
et adorée sur l'autel après l'élévation, le dia-
cre se lève incontinent et couvre le ciboire
qu'il remet à sa place; puis il découvre le
calice et fait le reste comme ci-dessus.
7. « Le thuriféraire ayant fait mettre de
l'encens dans l'encensoir par le cérémo-
niaire, s'il y en a un, ou en ayant mis lui-
même sans aucune bénédiction, encense à
genoux l'hostie et le calice de trois coups
chacun durant l'élévation, » avec une incli-
nation profonde avant et après. Pendant ce
temps le cérémoniaire, ou le premier acolyte,
sonne la clochette trois fois ou continuelle-
ment à chaque élévation, et l'on ne chante
rien au chœur; mais on adore en silence le
saint sacrement, quoiqu'on puisse jouer des
orgues d'un ton grave et dévot, selon le Cé-
rémonial, liv. I, ch. 28.
8. Le célébrant ayant fait la génuflexion
après l'élévation du calice , tous se lèvent
S85
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. S84
avec lui, et le chœur chante Benediclus qui
venir, etc., faisant le signe de la croix. Les
porte-dauibeaux, le céremoiiiaire el le Ihu-
riféraire s'étant joinls, font ensemble la gé-
nuflexion au devant de l'aulel, derrière le
sous-diacre ; ensuite ils saluent le chœur,
s'ils passent par devant ; le cérémoniaire va
porter la clochette sur la crédence, les autres
vont porter les flambeaux et l'encensoir dans
la sacristie ou autre lieu commode. Aux
messes où il y a communion du clergé ou du
peuple , el en celles où le chœur se lient à
genoux durant les oraisons, comme il a été
dit ci-devant art. 4, n. 9, les porte-flambeaux
demeurent à genoux à leurs places avec les
flambeaux allumés jusqu'après la commu-
nion , et le thuriféraire va seul quitter son
encensoir, après les révérences convenables.
9. « Lorsque le célébrant dit : Per quem
hœc omnia, etc., le diacre passe à la droite
du célébrant avec les génuflexions requises
aux deux côtés , découvrant néanmoins le
calice en arrivant avant de faire la seconde
génuflexion;» pendant que le célébrant fait
les signes de croix avec l'hostie, disant Per
ipsutn el cum ipso, etc., le diacre appuie deux
doigts de sa main droite sur le pied du ca-
lice, selon le Cérémonial, liv. i, ch. 9 , sans
incliner la tête à ces paroles omnis honor et
gluria ; l'hoslie étant remise sur le corporal,
il couvre le calice, fait la génuflexion avec
le célébrant, el demeure à sa droite jusqu'au
commencement du Paler.
10. Le cérémoniaire, ayant fait sur le pavé
la génuflexion quand le diacre la fait pour
passer à la droite du célébrant, monte à l'au-
lel à sa gauche, ei fait la génuflexion avec
lui dès que le calice est découvert. Il demeure
au môme lieu jusqu'à Pax Voinini, etc., s'il
n'est obligé d'en partir plus tôt pour aller au
défaut d'un autre recevoir le voile du sous-
diacre à la fia du Pater.
11. Si! y a un préire assistant, ce que la
rubrique suppose pendant le canon , il de-
meure proche du livre jusqu'après i'Agnus
Dei, tournant les feuillets, montrant au célé-
brant ce qu'il doit dire, quand il est besoin ,
faisant comme lui les génuflexions, les incli-
nations de télé et les signes de croix, el frap-
pant sa poitrine à Nobis quoque peccatori-
bus. 11 se relire néanmoins au côté de l'E-
vangile pour faire place au sous-diacre au
Sanctus e^. àVAynas I>ej, qu'il dit avec le
célébrant el les minisires .sacrés, étant mé-
diocrement incliné comme eux vers la croix.
11 se met à genoux au même côté du célé-
brant un peu avant la consécration, et ne se
relève qu'après l'élévation du calice, s'il n'y
en a quelque nécessité. Le diacre demeure à
la droite du célébrant el tant soit peu der-
rière, depuis le Sanclus jusqu'au Paler, sui-
vant les rubriques du Missel, lit. 7, u. 11, et
lil. 8, n. 8.
VARIÉTÉS.
A Paris, le sous-diacre ne tient pas la pa-
tène ; elle reste sur l'aulel jusqu'après le
Sanetus; alors il la donne au ministre qui
en est chargé, el il va lui-même à la gauche
du célébrant pour tourner les feuillets du li-
vre au défaut du diacre dans certains cas. Il
y a dans le rite parisien beaucoup de parti-
cularités qu'il serait trop long de rapporter.
ARTICLE IX.
De l Oraison dominicale jusqu'à la fin.
(Rubriques.)
In missa solemni cum célébrons dicit :
Per quem hœc omnia, etc., diaconus fada
sacramenlo (jenuflexione, accediC ad dexterum
celebranlis, et quando opus est, discooperit
calicem, et cum célébrante adorât : similiter
cooperit et iterum genufleclit. Cum incipil
Paler nosler, idem vadit rétro post celebrun-
lem, fada prius sacramenlo genuflexione, ubi
stat, dum dicitur oratio Dominica.
Jn missa solemni diaconus stans rétro post
celebrantem, cum in oratione dominica dicitur
Et dimille nobis debila noslra, fada ibidem
genuflexione vadit ad dexteram celebrantis,
et subdiaconus circa finem oralionis Domi-
nicœ, fada itidem genuflexione revertitur ad
altare ; et stans in cornu Epistolœ porrigit
palenam diacono, qui eam discooperit, et pit-
rificaturio abstergens dat celebrunti , illius
manum osculando ; et, quando opus est, dis-
cooperit calicem, et cum célébrante adorai,
subdiaconus reddita patenn, el deposilo vélo
quod ab humeris cjus pendebat, genufleclit tt
descendit rétro post celebrantem, et cum di-
citur paxDomini, iterum ijemtflectens accedit
ad sinistram celebranlis, et simul dicunt
Agnus Dei. Deinde fada ibidem sacramenlo
genuflexione. redit post celebrantem, diu'
conus vero a dextris gcnuflexus exspedat
pacem : et cum celebrans osculatur altare,
ipse se eriyens simul oscul<ilur illud extra
corporale, cl a célébrante dicente Pax lecuni
complexus, accipil pacem sinistris genis sibi
invicem appropinquantibus, et ei respondel Et
cum spirilu luo. Postea iterum sacramenlo in
altari adorato, vertit se ad subdiaconum rétro
post celebrantem, et similiter dat ei pacem;
subdiaconus, accepta pace a diacono, et [acta
altari genuflexione , comitalus ab acoUjtho
vadit ad chorum; et dat pacem primo cujus-
que ordinis, dignioribus prius, deinde minus
dignis, et reversus ad altare, fada genu-
flexione, dat pacem acolytho, qui ipsum comi-
taverut, qui el aliis acolytliis circa altare dat
pacem; deinde subdiaconus vadit ad dexteram
celebranlis, et, quando opus est, discooperit
calicem, accipit ampullam vini, el infundit
quando celebrans vult purificare. Diaconus
post datam pacem subdiacono vadit ad librum ;
et, dum celebrans se communical, slant ipse et
subdiaconus profunde inclinali versus altare.
Jn tnissa ponlificali assistens accipU et
deferl pacem, ut in Cœremoniali habelur. Si
in missa solemni fiât communia, omnia sêr-
ventur ut supra, sed prius commumcet dia-
conum et subdiaconum, deinde alios per ordi-
nem; et diaconus purificalionem ds tninistret.
Intérim a choro canlalur antiphona, quœ di-
citur Communie.
(TraducUoii et dévcloppeiheots.)
1. « Lorsque le célébrant commeme le
Paler nosler, le diacre fftil la génuflexiou cl
B«S
MES
va derrière lui ; à ces paroles : Et dimitte
nobis débita nostra, il fait la génuflexion
avec le sous-diacre, chacun à sa place, et
montent tous deux au côté de l'Epflrc, où le
diacre ayant reçu la patène que le sous-
diacre lui présente sur l'autel, il l'essuie avec
le purificatoire, » cl la tenant des deux mains
par les côtés, « il la baise » par le bord d'en
naut, « puis la présente au célébrant en lui
baisant la main, » pendant que le chœur ré-
pond Sed libéra nos a malo. « Le sous-diacre,
ayant donné la patène au diacre, quitte le
voile qu'il portait, » et le laisse entre les
mains du thuriféraire ; lequel, ayant fait aus-
sitôt la génuflexion avec le sous-diacre, va
le plier à la crédence, et l'autre « retourne à
sa place derrière le célébrant, » sans y faire
une seconde révérence, suivant la rubrique
du Missel, tit. 10, n. 8.
2. Lorsque le célébrant fait le signe de la
croix sur lui avec la patène, tous les mi-
nistres de l'autel qui n'ont pas les mains oc-
cupées le font avec lui ; puis « le diacre
découvre le calice et fait la génuflexion avec
le célébrant; quand la particule est mise
dans le calice, il le recouvre et fait la génu-
flexion avec le célébrant et avec le sous-
diacre, qui est monté de l'autre côté, à ces
paroles, Pax Domini, après avoir fait la gé-
nuflexion à sa place. Alors le célébrant dit à
l'ordinaire VAgnus I)ei entre les deux mi-
nistres sacrés, qui le disent aussi * en frap-
pant leur poitrine, étant inclinés comme lui
vers le saint sacrement. En même temps le
chœur chante VAgnus Dei, et ensuite l'an-
tienne appelée communion, pourvu que le
célébrant ait pris le sang de Notre-Seigneur,
et qu'il n'y ait personne à communier, au-
quel cas le chœur est assis et couvert durant
cette antienne.
3. « Après que le célébrant a achevé 1'^-
gnus Dei, le sous-diacre fait la génuflexion
et descend à sa place » ordinaire, où il de-
meure debout. « Le diacre s'étant mis en
même temps à genoux à la droite du célé-
brant, attend la paix » ayant les mains join-
tes; sur la fin de la première oraison, « lors-
que le célébrant est prêt de baiser l'autel, il
te lève et le baise avec lui hors du corporal »
sans mettre les mains sur l'autel, « puis ap-
prochant sa joue gauche de celle du célébrant,
>! reçoit de lui la paix par un baiser » avec
Une inclination médiocre avant et après, le
célébrant lui mettant les mains par dessus
les bras, et «lui disant Pax tecum, et le
diacre » étendant ses mains par-dessous et
« répondant : Et cum spiritu tuo; » ce que
tous les autres observent en donnant et en
recevant la paix. Le célébrant ne fait point
la génuflexion avant de donner la paix au
diacre, ni après l'avoir donnée ; « le diacre
l'ayant reçue fait la génuflexion au même
lieu devant le saint sacrement, descend à la
droite du sous-diacre sur le pavé, et lui donne
la paix de la manière susdite, » sans lui faire
aucune inclination auparavant, mais seule-
ment après; le sous-diacre la reçoit lui fai-
sant une inclination avant et après. « Le
diacre monte aussitôt au côté du livre » où il
Dictionnaire des Rites sacrés. II.
MES 586
fait la génuflexion en arrivant, et sert le cé-
lébrant sans s'incliner comme lui aux orai-
sons Domine Jesu et Perceptio, etc.
k.u Le sous-diacre, ayant reçu la paix, fait
la génuflexion au même lieu; 'et, ayant à sa
gauche le cérémoniairc qui l(» précède un
peu, ou à son défaut le thuriféraire, il va
au chœur sans le saluer et y donne la paix
au premier de chaque rang, » le saluant seu-
lement après, et non pas auparavant, et
commençant toujours par les plus dignes,
comme il est plus amplement rapporté ci-
après, à l'article Paix. Puis, s'étant avancé
vers le milieu, il salue le chœur, commen-
çant par le côté droit, « et retourne à l'autel,
où il fait la génuflexion au milieu sur le der-
nier degré, et donne la paix à celui qui l'a
accompagné, lequel la donne aux aulrc-s mi-
nistres inférieurs qui sont debout dans le
sanctuaire, » mais non pas à ceux qui sont à
genoux. S'il doit donner la paix à quelques-
uns avec un instrument, il observe ce qui
est dit ci-après, art. Paix.
5. « Cependant le sous-diacre ayant donné
la paix, monte à la droite du célébrant, » où
il fait la génuflexion en arrivant, si le célé-
brant n'est pas sur le point de la faire; il
s'incline médiocrement vers le saint sacre-
ment, et frappe sa poitrine comme le diacre
au Domine, non sutn dignus ; si c'est l'usage,
un acolyte ou le thuriféraire sonne la clo-
chette; pendant que le célébrant communie
sous l'une et l'autre espèce, ils demeurent
tous deux profondément inclinés vers l'autel ;
mais non pas durant l'espace qui est entre
l'une et l'autre communion. Les ministres
inférieurs observent les mêmes choses à
leurs places, excepté ceux qui tiennent les
flambeaux. « Le sous-diacre découvre le ca-
lice » lorsque le célébrant commence à sé-
parer ses mains, et fait la génuflexion aussi
bien que le diacre avec le célébrant.
6. Si le sous-diacre n'est pas revenu du
chœur après que le célébrant a pris le pré-
cieux corps de Notre-Seigneur, le diacre fait
la génuflexion et passe à la droite du célé-
brant; y étant arrivé, il découvre le calice
(lorsque le célébrant commence à séparer
ses mains), et fait avec loi la génuflexion;
ensuite il lui présente la purification et l'a-
blution ; mais quand le sous-diacre arrive, il
lui cède la place et lui laisse achever le reste
de son office, retournant en même temps au
livre avec la génuflexion accoutumée, si co
n'est qu'il y eût communion du clergé ou du
peuple ; car, en ce cas, le diacre demeurerait
à la droite du célébrant, et le sous-diacre
ayant fait la génuflexion en bas monterait à
la gauche, où ils observeraient avec les auires
ce qui est prescrit a l'article de la commu-
nion générale. Voy. Commdnion.
7. Lorsque le célébrant est sur le point
le prendre le sang de Notre-Seigneur, le pre-
mier acolyte, ou à son défaut le rhurifératre,
porte sur )e côté de l'Epîlre les burettes,
sans faire aucune génuflexion, et les pré-
sente l'une après l'autre au sous-diacre,
«qui verse du vin dans le calice» quand le
célébrant le lui présente pour la purification j
w
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
puis, s'étant retiré au coin de l'Epflre, et
ayant reçu de l'acolyte la burette de l'eau de
la main gauche, il verse le vin et l'eau de la
droite, rendant pour cet effet la burette du
vin à l'acolyte dès qu'il s'en est servi, et
observant en celte action envers le prêtre les
révérences requises, et les baisers dos bu-
rettes seulement, comme il sera dil à l'arli-
clc Servant de la messe basse. Ensuite ayant
pris la pale qu'il porte appuyée sur la poi-
trine, il change de place avec « le diacre ; le-
quel transporte le livre sur le pupitre au côté
de l'Epîtrc,» faisant tous deux l'un derrière
l'autre la génuflexion seulement ;iu milieu :
en même temps le second acolyle , ay;int
pris le petit voile du calice qui est sur la
crédence, le porte sur l'autel au côté de
lEvangile, faisant au milieu la génuflexion
tant en allant quen revenant.
8. Le diacre ayant ouvert le livre à l'en-
droit où est l'antienne appelée comm'union,
la montre au célébrant, «et se retire derrière
lui sur le second degré. Le sous-diacre étant
arrivé au côté de l'Evangile, essuie le calice
avec le purificatoire qu'il met ensuite dessus;
il le couvre de la patène et de la pale, plie le
corporal de la même manière que le célébrant
aux messes basses, et le met dans la bourse;
puis, ayant mis le voile sur le calice et la
bourse par-dessus, il le prend de la gauche
par le nœud, tenant la droite dessus, et le
porte ainsi à la crédence par le plus court
chemin, faisant la génuflexion seulement au
milieu sur le dernier degré; ensuite il re-
tourne derrière le diacre,» où il fait la gé-
nuflexion, si c'est au milieu, mais non pas si
c'est au côté de l'Epitre.
9. S'il y a un prêtre assistant, aussilôt que
YAgnus Dei est dit, il fait la génuflexion avec
les minisires sacrés, qui se retirent à leurs
places, pendant qu'il va par le plus court
ch' min à la droite du célébrant où il se met
à genoux, allendani la paix qu'il reçoit après
la première oraison, de la manière qui a été
dito ci-dessus, n. 3. Ensuite il Ja donne pre-
mièrement au diacre, puis au chœur, et en-
fin à celui qui l'a accompagné; après quoi
il monte à la gauche du célébrant, obser-
vant en tout cela ce qui a été dil, n. k. Le
diacre ayant reçu la paix du prêtre assistant,
fait la génuflexion à sa place, descend sur le
pavé du côlé de l'Epîlre, et la donne au sous-
diacre puis tous deux, ayant fait la génu-
flexion sur le plus bas degré, montent aux
côlès du célébrant; savoir, le diacre à la gau-
che, et le sous-diacrr à la droite. Mais lors-
que le prélre assistant, étant revenu du
chœur, fait la génuflexion en bas pour mon-
ter au côlé de l'Evangile, les deux ministres
sacrés la fout aussi en même temps, le sous-
diacre descendant en bas à sa place ordinaire,
et le diacre passant à la droite du célébrant,
auquel en ce cas il donne la purification et
l'aululion, selon le cérémonial, l.i, c.QetlO.
Si néanmoins le sous-diacre avait déjà com-
mencé à donner la purification quand le prê-
tre assistant retourne au livre, il continue-
rait, et le diacre se retirerait à sa place
ordinaire. Ensuite le orélre assistant porte
588
le livre au côté de l'Epitre par le plus court
chemin, avec une révérence convenable au
milieu, les ministres sacrés faisant en même
temps la génuflexion derrière lui ; puis le
sous-diacre monte au côlé de l'Evangile pour
accommoder le calice; le diacre suit le célé-
brant au côté de l'Epitre, sans monter à sa
droile, et le prêtre assistant demeure au livre
comme à l'Introït.
VARIÉTÉS.
Selon les Missels de Paris, de Toulouse cl
de Aienne, en donnant le baiser de paix au
diacre, le célébrant dit : Pax tibi, (rater, et
Ecclesiœ sanclœ Dei. Il n'y est pas dit (jue le
diacre doit élre àgenoux pendant la première
oraison ; mais la rubrique de Paris veut (ju'il
soit à genoux pour présenter l'inslHumcnl
de la paix après avoir baisé l'autel; jusqu'à
ce qu'il ait répondu : Et cum spiritu tuo
ARTICLE X.
Depuis l antienne appelée cummunion jusqu'à
la fin de In messe.
(Rubriques.)
Jn missa solemni diaconus defert librum
Missatis ad cornu Epistolœ , deinde vadit
rétro post celebrantem, subdiaconus vero va-
dit ad cornu Evitngelii, ubi calicem mun~
dat, aptat cum purificatorio, pattna et palla
cooperit, plient corporale, reponit in biirsam,
et illam ponit super calicem coopertum vélo;
quem coïlocat in altari, tel super credentia,
ut prius : postea redit ad locitm suum rétro
post diaconum, qui cumdicil Ite Missa est,
cum célébrante vertit se ad populum, et in
Quadragesima dicta per celebrantem Oremus,
diaconus in cornu Epistolœ vertens se ad po-
pulum, junctis manibus dicit, ut supra, Hu-
miliale, etc. ; quo dicto vertit se versus altare
a tergo celebranlis, et célébrons dicit oratio-
nem super populum.
Jn missa solemni célébrons eadem voce et
modo quo in missis privalis, semel tantum be~
nedicit populo, nisi sit episcopus, vcl abbas,
ut infra, et dicto Evangelio secundum Joan-
nem, velalio ut supra, ministrante subdiacono
librum, si opus est, discedit cum minislris,
ordine et modo quo veneral.
Episcopus autem ter benedicit populo, etium
in missis privalis, ut in Cœremoniali habetur.
( Tiaduclion et développemenls.)
1. Le célébrant ayant lu au coin de l'Epitre la
communion va au militu de l'autel, suivi du
diacre qui est sur le second degré ; puis il
baise l'autel, chante Dominus vobiscum; et,
étant aussilôt retourné au livre, il chante
l'oraison ou les oraisons, lui et tous les au-
tres observant les mêmes choses qui ont
été dites ci-dessus aux oraisons avant l'Epîlre.
2. «En Carême, aux messes de la ferie, le
célébrant ayant dit le dernier Oremus pour
l'oraison sur le peuple, le diacre se tourne à
droite vers le peuple sans faire aucune génu-
flexion, et chante, les mains jointes elles
yeux baissés, Humiliate capita vestra Deo;
puis se tourne aussitôt par le même côté vers
l'autil, et le célébrant, qui n'a point dit de
son côlé Humiliate capita vestra Deo, chan\.Q
celte oraison. »
3. L'oraison, ou les oraisons étant entière-
589
MES
incnt finies, le cérémoniairo ferme le livre;
lo célébrant suivi de ses deux minislres,
l'un derrière l'autre, va au milieu de l'autel,
et l'ayant baisé, chante Dominus vobùcuta
à la façon ordinaire, sans dire ensuite Ile,
missa est; mais il demeure toujours tourné
vers le peuple jusqu'à ce que le diacre l'ait
chanté; celui-ci se tourne pour cela vers le
peuple par sa droite, après avoir fait la
génuflexion, «et, le dos tourné vers le célé-
brant, i\ chi\nlc Ite, missa est. Il le sous-dia-
cre demeure tourné vers l'autel sans s'incli-
ner. Si au lieu d'Ile, missa est, il faut dire
Benedicamus Domino , le diacre le chante
étant tourné vers l'autel; le célébrant dit de
son côté Benedicamus Domino.
U. Le diacre ayant dit : Ite, missn est, ou
Benedicamus Domino, se relire un peu vers
le côté de l'Epîlre, et se met à genoux sur le
bord du marchepied, lorsque le célébrant dit
Bi'iiedicat vos; ce que le sous-diacre fait
aussi, éiant monté en même temps à la gau-
che du diacre, sans faire auparavant la
génuflexion à sa place. «Le célébrant» dit :
Placent tibi, sancla Trinitas , etc., et le
chœur ayant achevé de chanter, il «donne la
bénédiclion de la même manière qu'aux
messes basses,» chacun s'inclinaut à la place
uù il est, et faisant sur lui le signe de la
croix. Tous les ministres de l'autel sont pour
lorsàgenoux, mais le chœur est debout, si ce
n'est qu'il ait été à genoux durant les orai-
sons; car en ce cas il y demeure encore du-
rant la bénédiction.
5. Aussitôt que la bénédiction est donnée,
tous se lèvent, et les ministres sacrés vont
au coin de l'Evangile, où ils se comportiut
comme au premier Evangile, le diacre étant
à la gauche du célébrant. Tous ceux du
chœur, aussi bien que les minislres de l'au-
lel, font avec le pouce les mêmes signes de
croix que le célébrant fait sur soi; et lors-
qu'il dit Et Verbum caro faclum est, ou au-
tres paroles auxquelles on fléchit le genou,
lui et ses deux ministres sacrés font la génu-
flexion vers le livre, et tous les autres vers
la croix, sans sortir de leur place. «S'il est
nécessaire pour la commodité du célébrant
que le sous-diacre soutienne le carton où est
l'Evangile,» il doit le tenir des deux mains,
sans le quitter ni faire la génuflexion.
6. S'il y a un autre Evangile à dire que
l'ordinaire de saint Jean, dès que le diacre a
achevé Ite, missa est, ou Benedicamus Do-
mino, le sous-diacre prend le livre des mains
du cérémoniaire, fait la génuflexion en sa
place et va le déposer, s'il en a le temps,
avant de se mettre à genoux; sinon, ayant
reçu la bénédiction à genoux à gauche
du diacre, sans faire le signe de la croix, il
porie le livre sur le coin de l'Evangile, et
l'ouvre au lieu où il faut, répondant à la fin
Deo gralias, et laissant le livre fermé sur
l'aulel, si ce n'est que le célébrant doive
chanter quelques oraisons après la messe,
comme il est dit au numéro suivant.
7. Remarquez qu'on ne doit ajouter dans
la messe aucune oraison ou prière sans or-
dre exprès des supérieurs ecclésiastiques;
MES rm
mais si c'est la coutume du lieu de dire im-
médiatement après la messe quelques an-
tiennes et oraisons pour lo roi ou pour le»
néeessilés publiques, après l'Evangile, le
célélirant et ses deux minislres sacrés vont
au côté de l'Epltre, marchant ensemble l'un
derrière l'antre par le chemin ordinaire, le
célébrant faisant une inclination de tête à la
croix, les autres une génuflexion [Kubr.,
p. II, tit. k, n. 1) quand ils pussent au milieu.
Si le célébrant a dit un Evangile particulier,
le sousdiacre rapporte le livre, descendant à
sa place, et là il le donne au cérémoniaire, qui
le porte sur l'autel au coin de l'Epître, où le
célébrant étant arrivé, chante les versets
(s'il en doit dire), et l'oraison ou les oraisons
tout de suite d'un ton férial, sous une seule
et courte conclusion, ayant toujours les
mains jointes, et les minislres sacrés demeu-
rent derrière lui. Ce serait plus cunlorino
aux décrets de la congrégation des Rites, si
lecélébrant quittait pour cela la chasuble, ou
qu'un autre dans le chœur chantât ces orai-
sons après son départ.
8. S'il n'y a point d'oraisons à chanter
après la messe, le célébrant, ayant dit l'E-
vangile, retourne au milieu de l'autel, où
étant entre ses deux ministres, il fait avec
eux une inclination de léte à la croix; puis
ils descendent tous trois au bas des degrés de
l'autel, le célébrant et le sous-diacre se tour-
nant à droite, et le diacre à gauche. Cepen-
dant le cérémoniaire et le thuriféraire qui
ont les barrettes des officiers sacrés vont,
avec les acolytes portant leurs chandeliers,
au milieu de l'autel sur le pavé, où ils tâchent
d'arriver eu mdmc temps que le célébrant et
ses deux ministres; et là, s'étant rangés de
part et d'autre en droite ligne, ils font tous
la révérence convenable à l'autel, comme au
commincemenl de la messe; puis le thuri-
féraire donne au diacre sa barrette et celle du
célébrant, et le cérémoniaire, qui est à la
gauche du sous-diacre, lui présente la sienne.
Enfin tous se tournent ensemble, et vont à
la sacristie dans le même ordre qu'ils sont
venus, le thuriféraire marchant pour lors
les mains jointes. S'ils passent par devant
le chœur, ou par dedans, ils le saluent à l'en-
trée, ou dès qu'ils en sont assez proches et
qu'ils l'ont en vue. Si néanmoins le clergé et
les officiers de l'autel sont venus ensemble
et tout de suite de la sacristie, ils y retour-
nent de la même façon , sans se saluer les
uns les autres en partant du chœur, mais
seulement en arrivant à la sacristie.
9. Lorsque le clergé entre dans la sacristie,
il salue deux à deux la croix ; puis il se range
en haie de pari et d'autre , si le lieu le peut
permettre, en sorte que les plus dignes
soient les plus proches de la croix; quand le
supérieur ou celui qui le représente est en-
tré, tous le saluent, et observent la même
chose à l'égard de- officiers et du célébrant,
s'ils viennent ensuite, à quoi ceux-ci répon-
dent par une incinialion convenable, et la
léle découverte; puis le clergé quitte le sur-
plis. Pour les officiers, soit qu'ils viennent
immédiatement après le clergé, soit qu'ils
691
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
894
Tiennent séparément et avanl les aulres, ils
s'avancent près de la croix de la sacristie,
et se rangent au devant en droite ligne de
part et d'autre, en sorte que les plus dignes
soicntau milieu etles plus proches des niinis-
tressacrés ; lorsque le célébrant est arrivé en-
tre se&deux ministres, tous saluenlla crois, et
puis le célébrant de la même manière qu'en
partant de la sacristie. Ensuite le sous-diacre,
accompagné du cérémoniairc , ou celui-ci
tout seul, va à la crédence pour reporter le
calice, faisant avant et après les génuflexions
convenables. Le cérémoniaire a soin en même
temps de rapporter à la sacristie les livres
et autres choses qui sont sur l'autel et sur
la crédence, si le sacristain ou quelque autre
n'est chargé de le faire. Pendant ce Icmps-là
les ofGciers sacrés aident le célébrant à se
désliabiller, lui donnant à baiser les orne-
ments qu'il a baisés en s'habillant, et lui
faisant une inclination quand il est entière-
ment déshabillé.
10. Les acolytes, après avoir éteint les
cierges de leurs chandeliers , vont éteindre
ceux de l'autel. Ils marchent ensemble les
bras croisés, et font la génunesion sur le
pavé devant le milieu de l'autel. Ensuite,
ayant pris les éteignoirs, ils montent sur le
marchepied chacun de son côté où ils étei-
gnent les cierges : savoir, le premier ceux du
côté de l'Epîlre, et le second ceux du côté de
l'Evangile, commençant tous deux en même
temps par ceux qui sont les plus éloignés de
la croix, et continuant tout de suite par les
autres ; puis, ayant mis les éteignoirs au lieu
où ils les ont pris, ils font la génuflexion en
bas devant l'autel, comme ils ont l'ait en ar-
rivant, et retournent à la sacristie pour ai-
der les ministres sacrés à se déshabiller. Le
thuriféraire se lient prêt pour conduire le
célébrant au lavoir et lui présenter sa robe
ou son manteau, etc., comme fait le servant
après la messe basse. Knfin tous se retirent
après avoir fait leur prière.
11. Lorsqu'il y a un prêtre assistant il re-
çoit la bénédiction à genoux à la droite du
diacre, et puis assiste au dernier Evangile
comme au premier. S'il y a un autre Evan-
gile que celui de saint Jean (lu'on dit orili-
nairemcnl , aussitôt que le diacre a chanté
Jte, viissd est, ou Benedicamus Domino, il
prend le livre avec le coussin , et ayant reçu
la bénédiction à genoux comme ci-dessus,
sans faire le signe de la croix, il porte le li-
vre sur le coin de l'Evangile, et l'ouvre au
lieu où il faut; puis l'Evangile étant achevé,
il ferme le livre et le laisse au milieu ; ou si
le célébrant doit dire quelques oraisons im-
médiatement après, il le rapporte au côté de
l'Epttre , faisant au milieu l'inclination à
la croix derrière le célébrant en même temps
que lui. Le sous-diacre reçoit la bénédiction
à genoux sur son degré, et suit le célébrant
au côté de l'Evangile sans monter. Le diacre
assiste au dernier Evangile à la gauche du
célébrant, puis il descend sur le second de-
çré. Ensuite le prêtre assistant ayant fait
Une inclination à la crciix à la droite du cé-
lébrant , descend avec lui, salue l'autel et
le chœur, et retourne à la sacristie à la
droite du diacre, comme il a fait en venant.
VARIÉTÉS.
A Paris, le célébrant dit, comme l'évêque,
l'Evangile de saint Jean en quittant l'autel ,
si l'on ne doit pas en dire un autre ; dans
ce cas on le dit à la sacristie. Le Missel vien-
nois est ici conforme au romain dans la ru-
brique générale. Il se contredisait dans l'or-
dinaire de la messe : on l'a corrigé. Celui
de Toulouse de 1774 a la même contradiction ;
il dit aussi comme l'ancien viennois, qu'aux
messes pour les morts , après avoir baisé
l'autel, le célébrant s'en va ou bien récite
l'Evangile selon saint Jean.
Quant aux oraisons que l'on peut ajouter,
voyez la note sur les oraisons de la messe
basse. Selon le Missel de Paris et le nouveau
de Vienne on peut ajouter à la postcommu-
nion une oraison pour le roi sous la méuie
conclusion que l'oraison précédente.
ARTICLE XI.
De la messe solennelle des morts.
(Rubriques.)
In inissa solemni non incensntur iiUaiê
ad Inlroitum et subdiaconus finila epistola
non osculatur manum celebrantts, nec benedi-
citur : diaconus non petit benedictionem :
nec osculatur celebrantis manum : non tenen-
tur luminarin ad Evangelium , nec jiortatur
incensum, sed duo lantum acotyti sine can-
delabris stant umts a dexiris, et aller a sini~
sirissubdiaconitenenlislibrumEvangeliorum.
Non incensatur liber, n<^c in fine célébrons ;
nec deferlur liber Evangeliorum osculandus.
Oblata et allare incensantur ut supra : incen-
salur solus c^lebrans, et non incensantur
nia. Subdiaconus non tenet pitlenam posl ce-
lebranlem : sed lempore elevalionis sacra-
menti, genuflexus in cornu Epistolœ illud
incensat. Minislri, cum aliquid porrigunl
celebrnnli in hac missa, non osculantur ejus
manum, neque rem quœ porrigitur.
(Traduction et tléveloppeuienls.)
1. « Les ministres de l'autel ne baisent ni
la main du célébrant, ni aucune des choses
qu'ils lui présentent ou qu'ils reçoivent de
lui, » tant à la messe qu'à l'absoute pour les
morts, quoiqu'ils lui rendent toujours les
saluls ordinaires à la sacristie et à l'autel ;
ce qu'ils ne se font pas les uns aux autres ,
ni même au chœur quand ils passent par
devant, soit en entrant, soit en sortant; ce
que ceux du chœUr observent pareillement,
s'abstenant de tous les saluls accoutumés
entre eux.
2. Le célébrant ne met point d'encens dans
l'encensoir avanl de partir de la sacristie, et
le thuriféraire marche les mains jointes,
suivi des acolytes qui portent leurs chande-
liers à l'ordinaire.
3. .Après la confession, les deux ministres
sacrés ne montent pas avec le célébrant sur
le marchepied, mais ils élèvent à l'ordinaire
ses vêtements, et se placent, savoir, le diacre
sur le second degré, et le sous-diacre sur le
plus bas seulement; quand le célébrant baisu
K05
MES
MKS
SM
l'aulol ils font la génuflexion à leurs places
l'un (leirièrc l'autre ; puis ils vont ensemble
au côté de l'Eptlre pour assister à V Introït ,
auquel on no fait point le signe de la croix
sur soi, et « l'on n'encense point auparavant
l'autel, » ni le célébrant. Celui-ci f.iit un si-
gne de croix sur le livre, sans le toucher, la
main gauche étant posée sur l'autel, au
cominencemont de l'Introït.
!*■. « Tout le chœur, même les chanlres et
les petits officiers de l'autel, sont à genoux
durant les oraisons que le célébrant chante,
comme aussi depuis le commencement du
5rt«c/«s jusqu'à l'ax Domini exclusivement,
et depuis la dernière oraison de la postcom-
munion, jusqu'au dernier Evangile exclu-
sivement. X
5. « Le sous-diacre ayant chanté l'Epllre
et fait ensuite la génuflexion au milieu du
plus bas degré , rend le livre à celui qui le
lui a donné, et transporte le Missel au côté
de l'Evangile, sans baiser auparavant la
main du célébrant ni recevoir sa bénédiction.
S'il faut distribuer les cierges » au chœur,
selon la coutume des lieux (ce qu'on observe
particulièrement aux messes plus solennel-
les, comme à celle des obsè(iues, et à «jucl-
ques autres où il y a absoute), « cela doit se
faire après l'Epître ou durant la prose ; on
les tient allumés durant l'Evangile, depuis
l'élévation jusqu'à la communion inclusive-
ment, et après la messe durant l'absoute. »
6. « Le diacre, avant d'aller chanter l'E-
vangile, ne demande point la bénédiction, et
ne baise pas la main du célébrant ; » mais il
dit seulement, quand il faut, Munda cor
ineum, etc. ; ce qu'il fait commodément au
verset Oro supplex de la prose, quand on la
chante. Si le célébrant est pour lors assis
entre ses deux ministres sacrés, le diacre se
lève au susdit verset, salue le célébrant, et
va seul à l'autel par le plus long chemin ;
ayant fait la génullexion sur le dernier de-
gré, il monte et se met à genoux au lieu or-
dinaire, oîi il dit Munda, cic. Lorsqu'il se
lève pour aller prendre le livre sur l'autel ,
le sous-diacre, le cérémoniaire et les acoly-
tes sans chandeliers et les mains jointes ,
viennent au devant de lui par le p.ivc ; étant
descendu sans tourner le dos au célébrant,
il fait avec les autres la génuflexion dans
l'ordre accoutumé, après avoir fait inclina-
tion à ces mots Pie Jesu ; ensuite tous vont
au côté de l'Evangile , le cérémoniaire mar-
chant le premier, puis le diacre devant le
sous-diacre, et enfin les acolytes. Le thurifé-
raire demeure à sa place ordinaire, parce
qu'on n'encense point le livre ni le célé-
brant; lequel, s'il est assis, monte au coin de
l'Eptlre par le plus court chemin lorsque le
diacre est sur le point de commencer. Au lieu
de rester seul assis, il peut s'asseoir dès
qu'il a récité la prose , et se lever ensuite
lorsqu'il en reste cinq ou six strophes à
char.ter, pour dire son Evangile, lorsque le
diacre va porter le livre sur l'autel , et faire
tout le reste [Hnldeschi). « Durant l'Evangile
l«s deux acolytes demeurent aux côtés du
sous-diacre, les mains iointes, » faisant les
signes de croix au commencement, et les in-
clinations au nom de Jésus , comme les au-
tres, parce qu'ils ne sont point alor^ occu-
pés. L'Evangile étant fini, « le célébrant va
au milieu de l'autel sans baiser le livre, r
que le sous-diacre ferme aussitôt et rend au
cérémoniaire ; puis tous s'en retournent
comme ils sont venus, et ayant fait la génu-
flexion devant le milieu de l'autel, les mi-
nistres sacrés se mettent en leurs places der-
rière le célébrant, et les deux acolytes vont à
la crédence. Le thuriféraire part en même
temps pour aller préparer le feu dans l'en-
censoir.
7. Le célébrant ayant chanté Ornnus avant
l'Offertoire, le diacre et le sous-diacre font la
génuflexion à leur place; le premier monte à
la droite du célébrant à l'ordinaire, et le se^
cond va prendre le calice couvert du petit
voile et de la bourse qu'il porte sur l'autel
sans aucun voile sur ses épaules. Le diacre
prend la bourse et étend le corporal, comme
aux autres messes solennelles. Le sous-dia-
cre ôtc le petit voile que le second acolyte
reporte à la créilence ; puis il verse l'eau
sans demander la bénédiction, et il ne tient
point la patène derrière le célébrant; mais
le diacre la met à moitié sous le corporal,
couvrant le reste avec le purificatoire.
8. Remarquez que si le clergé va à l'of-
frande aussi bien que le peuple, suivant la
coutume des lieux, le diacre fait la génu-
flexion a l'ordinaire derrière le célébi-ant
après qu'il a dit Oreunts, et monte aussitôt
sur le marchepied, au côlé de l'Epître ; le cé-
lébrant, ayant lu l'Offertoire, fait une incli-
nation lie tête à la croix, et se tourne, s'a-
vançant un peu vers le bord du marchepied ;
puis le diacre lui donne, sans aucun baiser,
l'instrument de la paix qu'il a reçu du céré-
moniaire, et descend pour faire avec le sous-
diacre sur le plus bas degré la génuflexion
à l'autel et une inclination médiocre au cé-
lébrant ; ils baisent l'image, étant montés
sur le second degré, et mettent la monnaie
qu'ils ont reçue dans le bassin que le cérémo-
niaire ou quelque acolyte lient pour lors.
Ensuite, ayant réitéré les mêmes révérences
à l'autel et au célébrant, ils montent à ses
côtés, le diacre passant à sa droite et le
sous-diacre à sa gauche ; lequel tient le
bassin pour recevoir les offrandes. Les cha-
piers, s'il y en a, et tous les autres du chœur
avec lès ministres inférieurs de l'autel, seloa
leur rang, viennent deux à deux à l'offrande,
chacun baisant l'image, et mettant dans le
bassin du sous-diacre la monnaie qu'il a re-
çue, sans omettre avant et après les révé-
rences convenables à l'antcl et au célébrant.
Après l'offrande du clergé, le célébrant des-
cend sur le dernier degré pour recevoir
celle du peuple, ou, s'il est nécessaire, il va
jusqu'au balustre, faisant tous trois avant et
après la révérence convenable devant le plus
bas degré, et le reste se tait à l'ordinaire
9. Le sous-diacre ayant rendu la burette
de l'eau à l'acolyte, passe à la gauche du cé-
lébrant, faisant la génuflexion au milieu do
l'autel : et « lo célébrant avant mis et be-
DICTIONNAIRE DES CEREMOiNito El uES RITES SACRES.
im
nit l'encens, comme aux autres messes, il
encense de la mémo façon l'hostie et le ca-
lice, et ensuite l'autel : les deux ministres
sacrés soulevant sa chasuble par derrière;
I>uis il est encensé, » et l'évêque diocésain ,
s'il est présent, ainsi qu'il est dit ci-après
en son propre lieu.
10. Immédiatemenl après l'encensement
le diacre ayant reçu l'essuie-main du pre-
mier acolyte, et le sous-diacre la burette et
le bassin du second, ils donnent à laver au
célébrant avec une inclination métiificie
avant et après; puis, ayant rendu les ( Imses
susdites aux acolytes, ils se retirent dirrière
le célébrant, et vont avec lui à leurs places
ordinaires au milieu de l'aulcl, où le diacre
répond Suscipiat à Orale, fratres ; après
quoi, s'il n'y a point de cérémoniaire, il
assiste le célébrant durant les secrètes, et re-
tourne derrière lui au commencement de la
préface, pendant laquelle, et le Sanclus qui
suit, lui et le sous-diacre, aussi bien que les
nunistres inférieurs, se comportent de même
qu'aux autres messes solennelles.
11. Quand le diacre fait la génuflexion à
ces paroles, Quam oblalionem, pour passer
de la gauche du célébrant àsa droite, le sous-
diacre fait la génuflexion à sa place, et va
au côté de l'Efiître, où il se met à genoux
sur le plus bas degré, étant tourné vers le
côté de l'Evangile ; ayant reçu l'encensoir du
thuriféraire, lequel y a mis de l'encens sans
aucune bénédiction, il encense le saint sa-
crement de trois coups à chaque élévation
avec une inclination profonde avant et après.
Le thuriféraire se lient cependant à genoux
à la droite du cérémoniaire, où il fait les
mêmes révérences que le sous-diacre. Après
l'élévation du calice le sous-diacre rend l'en-
censoir au thuriféraire et retourne à sa place
derrière le célébrant, où il fait en arrivant
la génuflexion, et demeure debout jusqu'à
PaxDomini; le diacre seul fait la génu-
flexion à sa place et monte à l'autol à ces
paroles, El dimitte nobis, pour présenter la
patène an célébrant. Le thuriféraire ayant
reçu l'encensoir, le reporte au lieu ordi-
naire , et les porte-flambeaux demeurent
à genoux jusqu'à la communion inclusive-
ment.
12. A VAgnus Dei, les ministres sacrés sonl
à l'ordinaire aux côtés du célébrant, et le
disent avec lui sans frapper leur poitrine.
On ne donne point la paix, et les susdits mi-
nistres changent aussitôt de place avec les
génullexions requises aux deux côiés , le
diacre passant à la gauche du célébrant , et
le noiis-diacreà la droite, où l'un et l'antre
font leur ofGce comme aux autres messes.
Le diacre dit Requiescant in pace, le célé-
brant le dit aussi tout bas, toujours au plu-
riel; le diacre ne se tourne point alors vers
le peuple, et il ne se met point ensuite à
genoux avec le sous-diacre, parce que le
célébrant ne donne point de bénédiction à la
fin de la messe; mais aussitôt que le célé-
brant a baisé l'autel , ils montent sans faire
la génuflexion au coin de l'Evangile , où ils
assistent pendant qu'il dit l'évangile de saint
Jean ; pnis ils se retirent à l'ordinaire sans
saluer le chœur.
1'}. Si l'on doit faire après la messe l'absoute
pour les morts, on observe ce qui est mar-
qué ci-dessus, à l'article Absoute. S'il y a
quelque oraison funèbre, on doit la f.iiie
après la messe avant l'absoute. Celui qui la
fait ne demande point la bénédiction, ni ne
dit point la salutatiixi anjélique; mais, ayant
fait une prière devant le milieu île l'aulil , il
monte en chaire en habit noir, selon le Cé-
rémonial, liv. II, c. 11, n. 10, fait le signe de
la croix, commence el poursuit son discours
sans interruption. Le célébrant y assiste
avec la chape et les ministres sacrés avec
leurs ornements sans manipules.
VARIÉTÉS.
Selon la rubrique de Paris, le célébrant
se met à genoux sur le plus bas degré de
l'autel |)endant la strophe i'î'e Jesu. Selon le
Cérémonial de Bidley, s'il est à l'autel, il se
met à genoux au milieu de la plus haute
marche; s'il est assis, il se met à genoux
dessus ou devant son siège. Selon la nou-
velle rubrique de Paris, on porte la croix et
les chandeliers pour le chant de l'Evangile.
Les Missels de France disent encore ici
que s'il y a offrande du clergé ou du peu-
ple, on fait baiser la patène; Mérali attesta
que Pie V l'a défendu : il ajoute qu'on peut
présenter une croix ou une image.
ARTICLE XII.
De la messe solennelle en présence du saint
sacrement exposé.
1. Quoique le Cérémonial des évéques ,
liv, I, c. l'2, n. 8, nous avertisse qu'il est
convenable de ne point célébrer de messes
solennelles à l'autel où est le saint sacre-
ment, même enfermé dans le tabernacle, el
qu'au cas qu'on y doive célébrer, il est à
propos de le transporter auparavant sur un
autre autel; néanmoins, parce que la cou-
tume contraire est introduite depuis long-
temps en divers lieux, et que selon le même
Cérémonial on peut être quelquefois obligé
(lecélébrerdevant le saint sacrement exposé,
comme au jeudi saint, à la Fêle-Dieu et du-
rant son octave, et pendant les prières des
quarante heures, il est nécessaire de spéci-
fier les cérémonies particulières qu'il y faut
observer, outre celles qui sont communes
aux autres messes solennelles , que nous
supposerons ici sans les répéter.
2. L'autel doit être orné comme eu un
jour de tôle de la première classe, ou de la
seconde pour le moins. Il faut laisser la
croix sur l'autel, si c'est l'usage, d'après le
décret de la sacrée congrégation du k mai
17i6. Il faut y mettre au moins six cierges,
ou un plus grand nombre si l'on peut; les-
quels, et même ceux qui sont aux environs
de l'autel, doivent être allumés pendant
la grand'messe et les autres ollllces so-
lennels.
3. Dès que les officiers de l'autel entrent
au chœur, ils se découvrent, et, sans saluer
le chœur à l'ordinaire, ils vont à l'autel où
ils fout la géuuQexion à deux genoux sur le
K'J7
MES
UES
59J
pave, intlinanl la léle profondément; mais
après ils nu la font plus que d'un genou , si
ce n'est pendant qu'on encense le saint sa-
crement. Après la confession, le célébrant
et les deux ministres sacrés, étant montés
sur le marchepied , font d'abord la génu-
flexion, sans eu faire d'autre lorsque le cé-
lébrant baise ensuite l'autel à ces paroles :
Quorum reliquiœ hic sunt. Sur quoi ils doi-
vent observer cette règle générale , que
toutes les fois qu'ils arrivent au milieu de
l'auiel, ou qu'ils en partent, ou qu'ils pas-
sent par devant , même en compagnie du
célébrant, soit à côté, soit derrière lui , ils
font la génuflexion d'un seul genou ; mais
lorsqu'ils montent à l'autel pour dire avec
le célébrant le Gloria, le Credo, le Sancliis,
ou pour faire quelque autre chose, ils font
seulement la génuflexion au lieu où ils ont
accoutumé de la faire dans les messes so-
lennelles où le saint sacrement n'est pas
exposé. De plus, le célébrant fait la génu-
flexion et se retire un peu au côté de l'E-
vangile, en se tournant à demi vers le peuple
pour dire Dominas vobiscum et Orate, fra-
tres ; mais pour lors les minisires sacrés
demeurent à leurs places sans se remuer.
Si le célébrant, après avoir dit Dominus vo-
biscum, doit aller au côté de l'Kpîlrc , le*
ministres sacrés font seulement la génuflexion
quand il la fait, étant retourné au milieu de
l'autel pour en partir incontinent après.
k. Le thuriféraire et le cérémoniaire s'é-
tant avancés au côté de l'EplIre, pour faire
bénir l'encens, font en arrivant la génu-
flexion au saint sacrement; et le célébrant,
ayant baisé l'autel, se retire tant soit peu
au côté de l'Evangile sans faire la génu-
flexion, et bénit l'encens comme aux autres
messes, mais le diacre ne baise rien ; puis le
célébrant et ses deux ministres , sans faire
la génuflexion, descendent sur le second de-
gré, et se mettent à genoux sur le bord du
marchepied. Alors le thuriféraire, qui est
aussi descendu sur le même degré avec les
ministres sacrés, présente son encensoir au
diacre, et, ayant fait la génuflexion, il se
retire au côté de l'EpStre où il se met à ge-
noux sur le pavé pendant l'encensement du
saint sacrement, comme font aussi à leurs
places tous les autres officiers de l'autel ,
sans s'incliner ni avant, ni après : ce qu'ils
observent encore quand on l'encense à l'of-
fertoire. Le diacre ayant reçu l'encensoir du
thuriféraire le donne sans aucun baiser au
célébrant, lequel ensense le saint sacre-
ment de trois coups gravement, les distin-
guant par une petite pause, et faisant une
inclination profonde avant cl après avec ses
deux ministres sacrés, qui ont soin de rele-
ver un peu, mais également, sa chasuble;
ensuite s'étanl relevé, il monte à l'autel et
fait la génuflexion sans encenser la croix; il
commence par le côté de l'Epître l'encense-
ment de l'autel (parce que, selon les instruc-
tions données à Rome pour l'exposition du
très-saint sacrement, et publiées par ordre de
Clément XII, il uedoit point y avoir de reli-
uues ui de statues de saiuls «lacées sur l'au-
tel lorsque le saint sacrement y est exposé).
Après qu'il a achevé l'encensement de l'au-
tel, il rend l'encensoir au diacre, et aussi-'
tôt sans tourner le dos à l'autel il des<ciid
sur le pavé, ou au moins hors du marche-
pied, et là, ayant la face tournée vers le peu-
ple, il est encensé par le diacre avec les in-
clinations accoutumées ; puis étant remonté
par le même chemin an coin de l'Epttro,
sans faire aucune révérence, il commence l'/n-
troït. Il esta remarquer que le célébrant est
encensé au même lieu après l'offertoire, et
qu'il y lave et essuie ses mains ayant tou-
jours la face tournée vers le peuple ; mais
après l'Evangile il est encensé comme aux
autres messes.
5. L'instruction pour l'exposition du saint
sacrement à Kome, publiée de nouveau par
ordre du pape Clément XII, suppose, n. 2.5,
que les ministres sacrés peuvent s'asseoir
comme aux autres messes. Telle était eu
1819 la pratique des églises patriarcales et
principales de Rome, au rapport de Gardel-
îini, dans son Commentaire sur cette ins-
truction, apjirouvé par le maître du sacré
palais , comme préférable à celui de Cava-
lier!. 11 est vrai que le Cérémonial des évé-
ques, liv. i, ch. 12, n'admet pas que l'on
puisse s'asseoir quand le saint sacrement est
sur l'autel ; mais il parle du jcmli et du ven-
dredi saints et de la messe qu'on dit pour
l'exposition des quarante houres, et dans ces
cas on ne chante pas le Gloria et le Credo
pendant que le saint sacrement est sur l'au-
tel. Le même Gardellini , assesseur de la
congrégation des Rites, dont il a publié les
décrets jusqu'en 1835 , croit plus adap-
tée à la circonstance d'une messe eniière
chantée devant le saint sacrement exposé
cette autre règle du Cérémonial, liv. ii,
ch. 33, n. 33 : « 11 serait convenable que, par
respect pour un si grand sacrement , l'évê-
que, les chanoines et tous ceux qui assistent
au chœur demeurassent debout ; mais si la
longueur de l'ofQce les oblige à s'asseoir,
ils doivent du moins rester découverts. » Il
serait louable de ne pas se couvrir, lors
même que le saint sacrement serait entière-
ment caché par un voile épais, selon un dé-
cret de la sacrée cono;régation de 1796.
6. Le sous-diacre a la Ou de l'Epître, et le
diacre avant l'Evangile , baisent à l'ordi-
naire la main du célébrant, comme aussi le
diacre en lui donnant la patène et le calice
à rOlTertoire, et encore la patène après l'O-
raison dominicale , baise ces choses et la
main du célébrant de la même manière que
pendant les autres messes. Mais, hors de ces
cas, les ministres ne baisent ni la main du
célébrant, ni les choses qu'ils lui présentent
ou qu'ils reçoivent de lui , comme on l'in-
fère du Cérémonial, liv. i, chap. 23 , et liv. ii,
chap. 33.
7. Si après l'Evangile le célébrant veut
faire une exhortation, il doit la faire debout
et découvert sur le marchepied au côté de
l'Evangile , les deux ministres sacrés éiaiit
aussi debout à sa droite sur les degrés. Si
l'un fuit rexborlalioa daus la chaire urdi-
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES 600
le célébrant lorsqu'il la fait , étant retourné
au milieu de l'aulel, et le sous-diacre tâche
de la faire en même temps sur le dernier
degré, pour aller ensuite accommoder le ca-
lice au côté de l'Evangile de la manière ac-
coutumée.
12. Le diacre ayant fait la génuflexion
quand le célébrant est revenu au milieu de
l'aulel, la réitère et chante : Ite, missa est,
tourné à demi vers le peuple, hors du milieu
de l'autel, au côlé de l'Evangile, de la même
manière que le célébrant; puis tous trois
font la génuflexion au milieu. Le sous-dia-
cre monte sur le second degré à la gauche
du diacre, où ils reçoivent tous deux à ge-
noux la bénédiction, et assistent au der-
nier Evangile, comme aux autres messes
solennelles.
13. Le célébrant, ayant achevé l'Evangile,
retourne au milieu de l'autel entre ses deux
ministres, et tous trois ayant fait la génu-
fltsjon, descendent en bas sans tourner le
dos au saint sacrement, le célébrant et le
sous-diacre se retirant à cet effet un peu vers
le côté de l'Evangile, et le diacre vers le
côté de l'Epître ; puis il font avec les autres
ministres inférieurs la génuflexion à deux
geuoux sur le pavé comme ils ont fait en
arrivant; s'étant levés, ils reçoivent leur bar-
rettes et s'en retournent de la même façon
qu'ils sont venus, se couvrant seulement à
la sortie du chœur. Si l'on doit chanter après
la messe quelque prière pour le roi ou pour
les nécessités publiques , selon ce qui a été
dit ci-dessus , art. 10, n. 7, l'Evangile étant
Oni, les deux ministres sacrés descendent à
leurs places derrière le célébrant , et vont
au côté de l'Epitre, faisant comme lui la gé-
nuflexion en passant au milieu , où, étant
retournés après les oraisons, ils font une
autre génuflexion, et tout le reste qui a été
dit.
i^. Si l'on doit exposer le saint sacrement
avant la messe, et ensuite le renfermer, ou
bien faire quelque procession, il faut obser-
ver ce qui est dit ci-dessus, à l'article Eucha-
ristie. Les autres choses particulières au cé-
lébrant, qui ont été ici omises, ou rapportées
seulement en général, sont amplement dé-
crites part. 1, art. li, de la messe basse de-
vant le saint sacrement ; et pour le reste qui
regarde la messe solennelle , on doit suivre
ce qui a été dit ci-dessus de la messe solen-
nelle ordinaire.
VARIÉTÉS.
1. Le Missel viennois et celai de Tou-
louse disent qu'en présence du saint sa-
crement exposé, la grand'messe principale
doit être célébrée sous le rite solennel avec
Credo, quand même ce serait la messe de la
férié. La rubrique romaine le marque seule-
ment aux messes votives solennelles pro re
gravi, vel pro publica Ecclesiœ causa ; on met
de ce nombre les messes votives des qua-
rante heures.
2. La rubrique de Paris, celle de Tou-
louse et l'ancienne viennoise prescrivent
doter la croix auand le saint sacrement es(
599
naire ou assis près de l'autel, il faut remet-
tre le saint sacrement dans le tabernacle, ou
le couvrir d'un voile.
8. Quand le chœur est prêt à chanter le
verset Et incarnatus est, etc. , le célébrant,
sans faire la génuflexion, descend avec ses
deux ministres sur le second degré, et se
met à genoux sur le bord du marchepied;
étant remonté, il fait avec eux la génu-
flexion. Ensuite, le diacre va par le plus
court chemin prendre la bourse à la cré-
dence, faisant au retour la génuflexion sur
le plus bas degré; puis étant monté, il étend
à l'ordinaire le corporal sur le milieu de
l'autel, d'où le célébrant se retire tant soit
peu à côté, pour lui donner moyen de l'é-
tendre commodément; après quoi le diacre
se tient à la droite et un peu, eu arrière du
célébrant, lequel se remet au juillet» sans
faire la génuflexion pour lors , non plus
qu'auparavant, parce qu'il ne quitte pas en-
tièrement le milieu de l'autel.
9. A l'Offertoire le diacre et le sous-diacre
se comportent de même qu'aux autres mes-
ses solennelles; le célébrant bénit l'encens,
et sans faire la génuflexion, encense l'hostie
et le calice delà manière accoutumée, après
quoi il descend sur le second degré; puis
s'étant mis à genoux sur le bord du mar-
chepied, il encense le saint sacrement comme
il a été dit ci-dessus, n. 4, excepté qu'en allant
se mettre à genoux il tient l'encensoir à la
main, et qu'en encensant le saint sacrement il
commence l'oraison Dirigatur, Domine, etc.,
laquelle il continue à l'ordinaire durant
l'encensement de l'autel. Le diacre ne re-
tire point le calice du milieu, parce qu'il n'y
a aucun danger de le renverser avec l'en-
censoir, puisqu'on n'encense pas la croix ;
le thuriféraire ayant fait à l'ordinaire la
génuflexion après la bénédiction de l'en-
cens, se retire au côté de l'Epître, où il se
met à genoux, aussi bien que les autres mi-
nistres de l'autel.
10. Le sous-diacre, avant d'être encensé,
fait la génuflexion à sa place, lorsque le
diacre la fait à son retour du chœur à sa
droite; ensuite il se retire un peu au côlé de
l'Evangile où il est encensé; étant retourné
au milieu, il fait une seconde génuflexion ;
le diacre la fait en même temps à sa place,
et se retire vers le côlé de l'Evangile où il
est encensé à l'ordinaire par le thuriféraire;
puis il revient à sa place au milieu, y fait en
arrivant la génuflexion , et y demeure de-
bout durant la préface. Si le thuriféraire doit
encenser le peuple, suivant ce qui a été dit
ci-dessus, art. 7, n. 11, il le fait étant un peu
retiré au côté de l'Evangile pour ne pas tour-
ner le dos au saint sacrement.
11. Quand le célébrant fait la génuflexion
pour aller au côté de l'Epître recevoir la der-
nière ablution, les deux ministres sacrés qui
sont à ses côtés la font avec lui; puis le
sous-diacre va au coin de l'Epître pour lui
donner le vin et l'eau, et le diacre se retire
un peu vers le coin de l'Evangile, où il se
«lisposc à transporter le Missel , faisant à
l'ordinaire la génuflexion au milieu, derrière
COI
MES
MES
60t
exposé. VoyAc Traité des saints Mystères, par
Collet, à l'article Préparation de l'autel.
3. L'ancienne rubrique parisienne , cel-
les de Toulouse et de Vienne disent que
le diacre et le sous-diacre font la génuflexion
in accessupropealtare. La nouvelle rubrique
de Paris dit : Quuties altare conscendunt,aut
ah eo descendunt, ce qui est équivalent à ce
que dit Roinsée : In termina a quo. Coci pa-
raît bien fondé: puisqu'ils font la génuflexion
au lieu d'où ils parlent, lorsqu'il n'y a que la
croix sur l'aulel , il doit en être de même
lorsque le saint sacrement y est au même
lieu ; on le voit bien quoiqu'on soit derrière
le prêtre; il est vrai que, quand il est sur
l'autel, après la consécration, on fait la gé-
nuflexion aux deux côtés du prêtre ; mais
le cas est différent : le prêtre alors empêche
de voir 1p saint sacrement, et le sous-diacre fait
la génuflexion sur le marchepied après avoir
déposé la patène, quoiqu'il ne la fasse qu'à
sa place, au milieu du plus bas degré, quand
il l'a reçue à l'Offertoire. Ainsi on peut donner
pour règle que quand le saint sacrement est
sur l'autel devant le prêtre, on fait la génu-
flexion à ses côtés, en y arrivant et en par-
tant ; mais, quand il est exposé plus haut ,
on fait la génuflexion comme à l'ordinaire,
au lieu d'oii l'on part. Les rubriques non
romaines, qui prescrivent delà faire en ar-
rivant aux côtés du célébrant, n'en prescri-
vent aucune quand le saint sacrement n'est
pas exposé, lorsque le diacre et le sous-dia-
cre montent aux côtés du célébrant avant lo
canon; elles ne pouvaient donc pas dire que
la génuflexion se fait comme à l'ordinaire
quand il est exposé.
5. Los Missels de France disent que, si
l'on prêche, il faut voiler le saint sacrement.
La rubrique de Paris ajoute que, malgré
cela, il doit y avoir au moins deux cierges
allumés. S'il est entièrement caché par un
voile, on peut être assis et couvert, soit en
chaire, soit dans le chœur. {Décr. 1796, V.
Gardellini, app. 2, p. 222); mais il serait
louable d'être découvert quoi qu'assis (Ibid.).
11 vaut mieux être près de l'autel pour prê-
cher, afin que les auditeurs ne se tournentpas
vers le côté opposé au saint sacrement.
10. La congrégation des Bites a décidé
que, pendant la messe, les ministres font
la génuflexion d'un seul genou ; il semble
qu'il doit en être de même des autres qui
viennent communier et qui s'en retournent;
si on la faisait à deux genoux, il faudrait la
faire ainsi toutes les fois que l'on est près du
prêtre qui distribue la communion, comme
Gervasi et Merali l'exigent du servant qui
doit communier à une messe basse. Ces au-
teurs veulent qu'après avoir dit le Confiteor
à sa place, il fasse la génuflexion à deux ge-
noux in plana terra, avant de se placer sur
un degré pour communier, et qu'après il ré-
pète la même génuflexion , mais la décision
susdite le dispense de cela; et il semble
qu'elle est applicable aux autres qui vien-
nent communier après lui. On s'est mis d'a-
bord à deux genoux pour le Confiteor, et
pour la communion cela parait suffisant.
Les dominicains ne font qu'une inclination,
comme lorsque le saint sacrement est dans
le tabernacle.
ARTICLE XIII.
De la messe solennelle en présence de l'évéque
diocésain.
1. Avant que lévêquc vienne à l'Eglise ,
le sacristain lui prépare au côté de l'Evan-
gile, s'il se peut, entre l'autel et le chœur, un
siège élevé par devant et aux côtés de trois
degrés couverts de tapis, avec un carreau
tout proche pour s'agenouiller, quand il
faut, s'il ne désire pas pour cela descendre de
sou siège. 11 dresse encore en bas devant
l'autel un accoudoir ou prie-Dieu couvert
d'un lapis violet, avec un carreau de même
couleur sur lequel l'évéque s'agenouille en
arrivant et en sortant , pour faire sa prière;
connue aussi, s'il veut, durant la messe, à
l'élévation et à quelques autres endroits ci-
après marqués, n. 16. Si c'est la coutume de
donner la paix à l'évéque avec un instru-
ment, comme on le pratique en plusieurs
églises de France, le cérémoniaire mot sur
la crédence cet instrument, auquel doit être
attaché un pelit voile do soie ou de lin pour
l'essuyer avant de le présenter à baiser. Il
prépare de plus un beau Missel qu'un clerc
soutient, quand il faut, devant l'évéque du-
rant la messe, et un bougeoir avec son cierge
qu'un autre clerc lient allumé à son côté, si
c'est la coutume ou s'il le désire.
2. L'évéque diocésain doit être reçu à la
porte de l'église par le clergé en surplis avec
l'eau bénite, tous lui faisant une révérence
convenable quand il arrive ; le supérieur ou
le plus digne du clergé lui ayant présenté
l'aspersoir avec les baisers accoutumés, il
prend de l'eau bénile cl en donne aux autres;
puis il va, suivi du clergé, devant l'autel où
repose le saint sacrement, et ensuite devant
le grand autel, s'il est différent de celui-là .
faisant sa prière à genoux devant l'un et
l'autre. Le clergé , ayant fait sa prière der-
rière l'évéque, se retire au chœur où chacun
prend sa place. Si l'évéque en entrant dans
l'église n'a pas son camail et son rochet, il va
les prendre dans la sacristie, après avoir
fait sa prière devant le saint sacrement , et
il revient ensuite devant le grand autel ,
comme il a été dit.
3. Aussitôt que l'évéque entre au chœur,
le célébrant et ses ministres sortent de la sa-
cristie et vont à l'autel (si ce n'est qu'on
n'eût pas encore achevé quelque office);
après avoir salué l'autel , ils saluent l'évé-
que lorsqu'il est relevé de sa prière; savoir,
le célébrant par une inclination profonde , et
tous les ministres par une génuflexion, si
c'est l'usage; ce qu'ils font durant la messe
toutes les fois qu'ils passent devant lui.
k. L'évéque élaul arrivé au bas des degrés
du milieu de l'autel, le célébrant se met à
sa gauche, et les ministres sacrés se retirent
à la gauche du célébrant, un peu derrière
lui. L'évéque commence la messe , et le célé-
brant et ses ministres lui répondent , se
tournant vers lui quand ils disent : Et tibi,
pater, et Et te, pater.
«03
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
OOi
5. Après que l'évoque a dit Indtilgen-
ttam , etc., le célébrant et ses ininislrcs le
saluent, s'étant un peu écartés des dogrcs de
l'autel pour le laisser passer à son siège où
il poursuit : Deus , lu conversits vivificabis
nos, elc, jusqu'à Aufer a nobis, etc., exclu-
sivement. Le célébrant, s'étant avancé devant
le milieu de l'autel, continue la messe à l'or-
dinaire entre ses deux ministres; avant de
monter sur le marchepied, il salue avec eux
l'évéque, s'il est assez proche de l'autel. Si
l'évêque ne désirait pas commencer la messe
et faire la confession, quoiqu'il soit à propos
qu'il le fasse toujours, le célébrant la com-
mencerait de la même manière qui a été dite
pour la messe basse en présence de l'évéque
diocésain ; et ses minisires ne se conforme-
raient pas à lui dans les révérences qu'il fe-
rait pour lors à l'évéque, d'autant plus
qu'elles sont toutes particulières au célébrant.
6. Le diacre ayant fait la génuflexion à la
droite du célébrant, quand il baise l'autel à
ces paroles : Quorum reliquiœ hic sunt , va ,
accompagné du cérémoniaire à sa gauche et
du thuriféraire à sa droite, trouver l'évéque
à son siège ; l'ayant salué avec eux en bas
par une génuflexion, il lui fait bénir l'en-
cens, lui présentant la cuiller avec les bai-
sers accoutumés, et disant : Benedicite,palcr
reverendissime , ou, s'il était cardinal, emi-
nentissime , pendant que le (huriféraire tient
à genoux l'encensoir ouvert devant l'évéque ;
ensuite, ayant rendu la navette au thurifé-
raire , et salué l'évéque comme en arrivant,
ils retournent tous trois à l'autel, où le dia-
cre, ayant reçu l'encensoir du thuriféraire,
le présente au célébrant, qui fait l'encense-
ment à l'ordinaire. H fait bénir l'encens de
la même façon , après l'offertoire , avec les
susdits ministres; mais, avant l'Evangile, le
cérémoniaire fait bénir l'encens pendant que
le diacre dit : Munda cor tneum, etc. Si l'é-
véque a auprès de lui un prêtre assistant en
surplis , il se sert toujours de lui pour bénir
l'encens et pour être encensé ; et en ce cas ,
le diacre ne vient point trouver l'évéque
pour ce sujet , mais seulement le thuriféraire
et le cérémoniaire ; ce qu'il suffit d'avoir dit
en ce lieu pour tous les autres cas sem-
blables.
7. Après l'encensement de l'autel, le diacre
encense le célébrant de deux coups , mais
non pas l'évéque, lorsqu'il n'est pas revêtu
des ornements pontificaux , comme de la
mitre et de la chape; car, en ce cas, il ne doit
être encensé qu'une seule fois à la messe,
savoir : après l'offertoire , encore qu'il fût
cardinal et légat , selon le Cérémonial , liv.
1", chap.23.
8. L'évêque étant à son siège lit quand il
faut les choses suivantes dans le Missel ,
qu'un de ses aumôniers ou quelque clerc sou-
tient sur sa tête devant lui , pendant qu'un
autre tient à côté le bougeoir avec le cierge
allumé, s'il a coutume de s'en servir. 1° Il lit
debout et découvert Vlntroit, le Kyrie et le
Gloria in excelsis , en même temps que le
célébrant les dit. 2* 1! lit assis et couvert
l'Ëpitre, le graduel, ï Alléluia, la prose ou le
trait, jusqu'à l'Evangile. 1° Il lit debout le
Symbole, l'offertoire et le Snnctus. k" Il lit
debout VAgnus Dei et l'antienne appelée
communion. Pour ce qui est des cercles que
les chanoines doivent faire devant révé(]ue
dans les messes où il assiste : savoir, à l'/n-
troil jusqu'après le Gloria , si on le dit , au
Credo , au Sanctus et à VAgnus Dei , ils ne
se pratiquent pas clans les églises où il n'y a
point de chanoines, ni aux messes des morts,
ni au vendredi saint, en quelque lieu que
ce soit.
9. Quoique l'évéque ait son siège près de
l'autel, le célébrant peut s'asseoir à l'or-
dinaire avec ses ministres au Gloria , au
Credo, etc. Les clercs qui suivent l'évéque
s'asseyent sur les degrés de son trône ou en
quelque autre lieu commode; quand le célé-
brant retourne de son siège au milieu do
l'autel , il fait avec ses ministres les révé-
rences convenables à l'évéque , après avoir
salué l'autel.
10. Le sous-diacre, étant accompagné du
cérémoniaire à sa gauche, fait la génuflexion
à l'autel , puis à l'évêque, avant de chanter
l'Epître ; et l'ayant achevée, il fait la génu-
flexion à l'autel, et va devant l'évêque, où,
étant à deux genoux , il appuie son livre sur
ceux de l'évéque, dont il baise la main et
reçoit la bénédiction, et non pas du célé-
brant; puis, ayant fait la génuflexion au bas
du tiône de l'évéque , il retourne à l'autel ,
où il quille son livre entre les uiains du cé-
rémoniaire.
11. Le diacre ayant reçu du cérémoniaire
le livre des Evangiles , le porte sur l'autel ,
saluant l'évéque en passant , comme il a été
dit du sous-diacre; ayant mis le livre sur
l'autel et fait la génuflexion , il va trouver
l'évêque, baise sa main à genoux, et se
retire après lui avoir fait la révérence; puis
il va dire : Munda cor meuni , etc., sur le
dernier degré de l'autel, selon le Cérémonial,
liv. n, ch. 8. Etant monté, il prend le livre,
fait la génuflexion, et descend en bas , au
côté de l'Epltre, où il attend qu'il soit temps
de partir. Ensuite, ayant fait la génuflexion
à l'auiel , il va avec les autres dans l'ordre
accoutumé devant l'évêque , où tous étant à
genoux, comme en droite ligne, si le lieu le
permet, le diacre qui est un peu plus avancé
que les autres demande à l'évêque sa béné-
diction , disant : Jubé, domne , benedicere;
et l'ayant reçue, sans baiser sa main, tous se
lèvent, font la génuflexion à l'évêque, et
vont au lieu destiné pour chanter l'Evangile,
où ils se placent comme aux autres messes,
sans tourner le dos ni à l'autel, ui à l'évêque.
12. L'Evangile étant achevé, le sous-
diacre , sans faire aucune révérence , porte
le livre à baiser à l'évêque ; puis l'ayant
salué par une génuflexion , comme font les
autres s'ils passent devant lui , il s'en re-
tourne de la manière accoutumée, le célé-
brant ne baisant point le livre et n'étant
point encensé; après quoi, et non pas plus
tôt , le célébrant entonne h^ Credo ou Domi-
nus vobiscum. S'il y avait quelque aulro
prélat présent, plus considérable que l'é-
605 MES
véque diocésain, comme un cardinal, on le
tlonne à baiser seulement au plus digne, et
s'ils sont plusieurs d'égale dignité avec l'é-
vêque diocésain, on ne le présente à per-
sonne {Cérém. liv. i, ch. 30).
13. S'il y a sermon durant la messe, le cé-
lébrant s'assied entre ses deux ministres sur
son siège ordinaire comme au Gloria ; si
eu'iuite le prédicateur publie des indulgences
accordées par l'évéquc , selon ce qui est
jiorlé au Cérémonial , liv. i , cliap. 22, le cé-
lébrant, pendant cette publication et la con-
fession que le diacre fait auparavant, de-
meure debout ctdécouvertaucoiii do l'EplIre,
comme lorsqu'on chante l'Evangile, ayant
de plus la télé inclinée , et tous les autres
sont à genoux de la manière ci-après expri-
mée, n. 19.
14. Le sous-diacre, avant de mettre l'eau
dans le calice, se tourne vers l'évéquc, te-
nant la burette de l'eau élevée pour la lui
faire voir; et faisant une demi-génuflexion,
il lui dit : Benedicite , pnler reverendissime,
ou , s'il est cardinal , eminenlissime , et l'é-
véquc la bénit de son siège ; mais si le sous-
diacre, étant à l'autel, ne pouvait être com-
modément aperçu de 1 évéque, il irait devant
son siège , accompagné du cérémoniaire ,
pour faire bénir l'eau , observant les révé-
rences requises , tant en allant qu'en re-
venant.
15. Après l'oblalion du calice , le diacre ,
accompagné du thuriféraire et du cérémo-
niaire , va faire bénir l'encens à l'évéque ,
comme il a été dit ci-dessus, n. 6; étant re-
tourné à l'autel, au côté de l'Epître, il reçoit
l'encensoir du thuriféraire , et le donne au
célébrant qui encense l'autel comme aux
autres messes. Ensuite le diacre encense le
célébrant de deux coups seulement , puis il
va encenser l'évéque de trois coups avec les
révérences convenables , et reçoit de lui la
bénédiction ; après, il encense à l'ordinaire
le chœur, et il est lui-même encensé par le
thuriféraire , comme aussi les acolytes et le
peuple. Si l'évéque avait un prêtre assistant,
ce serait à celui-ci à l'encenser, après quoi
il serait lui-même encensé par le diacre qui
continueraitensuite l'encensement du chœur
comme il a été dit.
16. Un peu avant l'élévation , l'évéque se
met à genoux sur un carreau à sa place, ou
bien il descend de son Irôue et s'agenouille
devant l'autel sur un accoudoir qu'on pré-
pare auparavant ; en ce cas, le sous-diacre
ne s'agenouillerait pas au milieu de l'autel ,
mais un peu vers le côté de l'EpUre , et les
porte-flambeaux pourraient se retirer pour
Une plus grande commodité aux deux côtés de
l'autel, ayant la face tournée l'un vers l'autre,
suivant ce qui a été dit ci-dessus, art. 8, n. 3.
Après l'élévation , l'évéque retourne à son
siège, s'il en est descendu, si ce n'est aux
niesses des morts et des fériés privilégiées ,
dont il a été parlé ci-dessus, art. i, n. 9,
auxquelles l'évéque demeure à geuoux,
comme ceux du chœur, depuis Sanclus in-
clusivement jusqu'à Pax Dumini exclusive-
iKCul , et pendant les oraisons que le celé-
UES doc,
branl chante ; ce qu'il observe encore à cer-
tains versets, comme AJjitva nos, Dem, etc.;
Veni, sancte Spiritus, etc.
17. Le sous-diacre, ayant reçu la paix du
diacre, va, accompagné du cérémoniaire, la
porter à l'évéquc, mettant les mains sous ses
coudes, lui disant comme aux autres, Pax
tecum, et ne le saluant point auparavant,
mais seulement après; puis il la porte au
chœur de la manière ordinaire : mais si c'esl
la coutume du lieu de donner la paix à l'é-
véque avec un instrument, le diacre, après
avoir donné la paix au sous-diacre, reçoit
du cérémoniaire l'instrument de la paix, et
l'ayant baisé, le donne nu sous-diacre qui le
porte des deux mains, élevé à la hauteur de
la poitrine, et le présente à baiser à l'évoque,
l'essuyant auparavant avec le voile qui y est
attaché; puis il le rend au cérémoniaire, et
observe le reste qui a été dit.
18. Si l'évéque a auprès de lui quelque
personne considérable qui lui serve de prê-
tre assistant, celui-ci va à l'autel, et reçoit
seul la paix du célébrant, laquelle il porte à
l'évéque, comme il a été dit du sous-diacre,
ou avec le baiser, ou avec l'instrument qu'il
baise et essuie auparavant. Ensuite le sous-
diacre vient recevoir du même prêtre assis-
tant le baiser de paix, qu'il donne après an
chœur, puis au diacre et au cérémoniaire.
Mais si le célébrant avait un prêtre assis-
tant, il irait recevoir la paix du prêtre assis-
tant de l'évéque, et la distribuerait ensuite
au chœur, puis au diacre, au sous-diacre et
au cérémoniaire.
19. Le célébrant, ayant dit Placeat et baisé
l'autel, ne donne pas la bénédiction, mais il
fait une inclination à la croix, ses deux mi-
nistres étant à leurs places l'un derrière
l'autre, et se retire avec eux au côté de l'E-
pître, où il demeure debout sur le second
degré, la face tournée vers le côté de l'Evan-
gile, et profondément incliné, ayant le dia-
cre à sa gauche, et le sous-diacre à la gauche
du diacre, tous deux à genoux sur leurs do-
grés ordinaires, pendant que l'évéque donne
la bénédiction, suit de son siège, soit du mi-
lieu de l'autel; ce qui dépend de sa volonté.
Si le siège épiscopal était au côté de l'Epître,
le célébrant recevrait la bénédiction au côté
de l'Evangile ayant le diacre à sa droite, et
le sous-dIacre à la droite du diacre, de la
manière qui a été dite. Si l'évéque renvoyait
au célébrant à donner la bénédiction, ce qui
ne semble pas néanmoins convenable, alors
le célébrant, ayant dit Benedicat vos, omnipo-
tens Deus, à l'ordinaire, et s'étant tourné,
ferait une inclination profonde à l'évéque, et
puis donnerait la bénédiction du côté où il
n'est pas.
20. Après la bénédiction de l'évéque, le
célébrant va avec ses deux ministres pour
dire l'Evangile au lieu accoutumé, faisant
en passant, lui, une inclination, et ses mi-
nistres la génuflexion. Aussitôt qu'il a achevé
l'Evangile, il se tourne vers l'évéque et le
salue avec ses deux minisires; puis, s'étant
retourné vers l'autel, il attend que l'évéque
soit parti j ensuite il va au milieu de l'autel
m
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
«0»
avec tous ses minisires, et retourne de Isi
manière ordinaire à la sacristie. Les ecclé-
siastiques qui sont au chœur doivent ac-
compagner l'évéque quand il s'en va, ou au
moins une partie d'entre eux, s'il est néces-
saire que les autres demeurent au chœur
pour dire quelque office immédiatement
après la messe.
21. Remarquez, 1° qu'on doit observer
toutes les mêmes choses à l'égard d'un ar-
chevêque dans sa province, d'un légat apo-
stolique dans le lieu de sa légation, et d'un
cardinal en tous lieux, pourvu qu'ils soient
en rochet et en camail; si le légat et le car-
dinal ne sont pas prêtres, le célébrant doit
donner la bénédiction à la fin de la messe,
de la manière qui a été ci-dessus marquée
sur la fin du n. 19.
22. Remarquez, 2° que si l'évéque diocé-
sain, ou quelqu'un des autres ci-dessus nom-
més assistait à la messe revêtu pontificale-
ment avec la mitre et la crosse (ce qui n'est
pas ordinaire), outre toutes les cérémonies
ci-dessus décrites, on l'encenserait avant
Y Introït immédiatement après le célébrant,
comme aussi après l'Evangile, à l'exclusion
du célébrant, qui n'est point encensé; après
la messe, le célébrant et ses ministres, ayant
salué l'autel, salueraient ensuite le prélat,
qui demeure à son trône pour y quitter ses
ornements ; et comme en ce cas il doit tou-
jours avoir un prêtre assistant, celui-ci fe-
rait à la bénédiction de l'encens, à l'encen-
sement de l'évéque et à la paix ce qui a été
dit aux n.6, 15 et IS.
2.3. Remarquez , 3° que si, au contraire,
l'évéque diocésain, ou quelqu'un des autres
prélats susdits n'était qu'en habit long, sans
rochet et sans camail (ce qui n'est pas con--
venable et ne devrait jamais arriver), on lui
rendrait moins d'honneur que lorsqu'il est
dans l'habit propre de sa dignité , et l'on se
contenterait de le saluer en entrant à l'autel
et à la fin de la messe, de lui porter le livre
à baiser après l'Evangile, et de l'encenser
de trois coups à l'offertoire immédiatement
après le célébrant.
24. Remarquez, 4° que lorsqu'un évêque
hors de son diocèse, ou un archevêque hors
de sa province, assiste en rochet et en ca-
mail à la messe solennelle, on observe seu-
lement les choses suivantes : 1. 11 n'est pas
ordinairement placé dans le sanctuaire,
mais dans un des sièges les plus honorables
du chœur. 2. Le célébrant et ses ministres le
saluent par une inclination profonde au
commencement et à la fin de la messe, avant
de saluer chaque côté du chœur. 3. Le dia-
cre l'encense à l'offertoire immédialemcnt
après le célébrant, lequel est encensé de trois
coups, aussi bien que lui. h. Le sous-diacre
lui porte la paix de la manière indiquée au
I II. 17, avant do la donner aux chapiers. On
observe à peu près les mêmes cérémonies
à l'égard d'un prince souverain ou autre
grand prince ou princesse, auxquels toute-
fois on ne présente jamais la paix qu'avec
un instrument. Pour les prélats inférieurs,
comme les abbés bénits hors de leur mo-
nastère, et les seigneurs ou magistrats con-
sidérables, il suffit, si la coutume u'oblige à
faire autrement, de les encenser de deux
coups, et de leur porter la paix après les
chapiers. Voyez ce qui a été dit sur cela au
sujet de la messe basse, art. 13, n. 10.
25. Remarquez, 5" quant aux révérences
qu'on doit faire à l'évéque et aux autres
pendant la messe, 1. que le célébrant soit à
la messe solennelle, soit à la messe basse,
ne doit faire la génuflexion ni aux prélats,
ni aux princes, mais seulement au pape, et
aux autres une inclination profonde ; 2. (jue
les ministres sacrés et tous les ministres in-
férieurs, si l'usage contraire n'a prévalu,
font la génuflexion à l'évéque diocésain re-
vêtu de rochet et de camail, comme aussi à
l'archevêque dans sa province, à un légal
apostolique dans le lieu de sa légation , et à
un cardinal en tous lieux ; mais aux autres
évêques ils font seulement une inclination
profonde, si ce n'est quand ces prélats offi-
cient. Les réguliers font en pareille occasion
les mêmes génuflexions que les ministres
sacrés, et, selon la sacrée congrégation des
Rites, les chanoines des églises collégiales
les doivent faire aussi, si la coutume n'est
contraire; 3. que selon l'usage communé-
ment reçu, et le sentiment de quelques cé-
rémoniaires instruits, tous ceux du chœur
qui sont prêtres, ou qui ne l'étant pas sont
revêtus de chapes, font seulement une incli-
nation profonde à l'évéque diocésain et aux
autres, en quelque habit qu'ils soient, k. Si
l'évéque diocésain n'est pas placé dans un
trône proche de l'autel, mais dans le pre-
mier siège du chœur, les ministres de l'autel
le saluent seulement au commencement et à
la fin, et lorsqu'ils vont le trouver à son
siège durant la messe, auquel cas ils saluent
aussi le chœur après l'évéque, toutes les
fois qu'ils y entrent, ou qu'ils en sortent, se-
lon la règle générale. S'il est placé près de
l'autel, et qu'on n'entre point dans le chœur
pour aller à son siège, comme il arrive dans
les églises de France où les chœurs sont dis-
tants de l'autel, il suffit en ce cas de saluer
l'autel, si l'on passe par devant, et l'évéque
quand on l'aborde ou qu'on le quitte, sans
saluer le chœur.
26. Remarquez , 6° qu'aux messes des
morts qu'on célèbre en présence de l'évéque
diocésain, et des autres ci-dessus nommés,
on observe à proportion les mêmes cérémo-
nies, excepté celles qu'on retranche dans les
autres messes solennelles pour les moris.
1. Il fait la confession avec le célébrant. 2. 1|
bénit seulement l'encens à l'ofTerloire sans
les baisers ordinaires de la cuiller et de la
main, et il est seul encensé après le célé-
brant. 3. 11 se met à genoux sur l'accoudoir
devant l'autel aux oraisons, et depuis le
Sanclus, inclusivement, jusqu'à Pax Domini
exclusivement, comme il a été dit n. 16. k. Il
ne bénit point l'eau ; on ne lui porte point la
paix; il no donne point la bénédiction à la
fin de la messe; on ne publie point d'indul-
gences, et le reste se fait à l'ordinaire.
M9 MES
VARIÉTÉS.
Selon les Missels de Toulouse et de Vienne
on l'ail baiser le livre de l'Evangile non-seu-
lement à l'évêque, mais encore aux archi-
diacres qui l'assislent et aux chanoines qui
8onl dans le chœur.
MES
610
SUPPLEMENT ▲ LA IV* PARTIE.
DE L.\ MESSE SOLENNELLE.
(bue lïOnnais DSiii avant 1838.)
DK LA GRAND MESSE A DIACRE ET SOUS-DIACRK.
Chapitre premier. — ObservaCions générales.
§ L
1. Le préire qui célèbre les divins mys-
tères cl les ministres qui l'assistent doivent
se pénétrer de la sainteté de leurs Fonctions ,
cl se faire un honneur et un devoir de s'en
acquitter avec toute l'exactitude, la décence
et la piété convenables. Chacun doit s'ins-
Iruire avec soin de toutes les cérémonies
qu'il a à faire, s'y exercer d'avance, et ob-
server ponctuellement tout ce que prescrit
la rubrique, sans rien omettre ni rien chan-
ger.
2. Avant de commencer ses fonctions, on
doit toujours s'y préparer par le recueille-
ment et la prière , offrir à Dieu l'action que
l'on va faire , et lui demander la grâce de
s'en acquitter dignement. Pendant tonte la
cérémonie, il faut entrer dans les sentiments
dont les rites sensibles sont les signes et les
symboles , accompagner toutes ses actions
extérieures d'actes intérieurs de religion , et
ne jamais manquer de faire son action de
grâces après la cérémonie.
3. Le respect dû à la souveraine majesté
de Dieu exige qu'on ne se présente pour
exercer quelque fonction qu'avec l'habit
ecclésiastique , la tonsure de son ordre , et
dans un costume propre et décent, qui an-
nonce les sentiments dont on est pénétré.
'*. Kn se revêtant des ornements , on doit
éviter toute conversation inutile, et réciter
avec piété les prières prescrites, qui sont si
instructives , si touchantes et si analogues
aux dispositions requises dans les ministres
des autels.
5. On doit observer en officiant la plus
exacte modestie , faire toutes les cérémonies
avec dignité, et en même temps d'un air aisé
et naturel, sans hésiter et sans paraître con-
(l) Ces baluslres, pl.icés .lutour des aulels, sont de toute
aiiliiiiiité; Ils avairul ordinairement trois portes pour en-
trer dans le sanctuaire. La principale Otait lu parle suinte,
a deux ballants, vis-à-vis l'autel; les deux autres, plus
simples, triaient aux côtés de l'anlel : l'une à droite, l'au-
tre à «auclie. La porte sainte était pour l'entrée solennelle
du célébrant; les fortes collaiérales étaient pour les mi-
nistres intérieurs. A Lyon, la nuit de Noël, monseigneur
l'archevêque, ou le grand prêtre en son absence, entrait
seul par la porte sainte, pour baiser l'autel pendant l'invi-
Uloire ; les chantres et les- chanoines entraient et sor-
taient par les portes collatérales. Excepté le tem|>sdela
messe, la balustrade était toujours fermée; on ne l'ouvrait
avec «éréuionie et majesté qu'avant le Benedielus et le
traint et embarrassé ; tenir la tête droite
sans affectation, les yeux modeslenient bais-
sés, et tout le corps dans une attitude grave
et respectueuse.
('). Il faut, en marchant, éviter la préci-
pitation et une trop grande lenteur ; si l'on
marche deux à deux , se tenir toujours à la
même distance , et ne point se devancer l'un
l'autre ; mais aller toujours de front cl d'un
pas égal , ayant soin pour cela de se regar-
der de temps en temps du coin de l'œil.
7. Chacun doit mettre une grande préci-
sion dans toutes ses actions, et faire chaque
chose en son temps, afin qu'il n'y ait point
d'interruption dans les cérémonies ou dans
le chant.
8. Lorsque plusieurs officiants agissent
ensemble, ils doivent être très-attentifs à
faire en même temps et de la même manière
les cérémonies qui leur sont communes , et
avoir grand soin de se lever, s'asseoir, s'in-
cliner, se mettre à genoux tous ensemble,
avec une parfaite uniformité ; car il n'est
rien qui contribue davantage à la beauté
des cérémonies. Pour cela , il est important
de s'exercer d'avance , et pendant la cérémo-
nie chacun doit observer celui qui officie en
chef, afin de se régler sur lui
§IL
Pour l'intelligence des cérémonies que
nous allons décrire, il est nécessaire de con-
naître la position de l'autel et du sanctuaire,
et la manière de tenir les mains, de faire les
inclinations et les génuOexions.
Position de l'aitel. — Selon le rite lyon-
nais , le maître-autel doit cire entièrement
séparé du mur, de manière que les officiants
puissent librement circuler autour. Dans
l'église primatiale de Saint-Jean , et dans
quelques autres, l'autel était autrefois en-
touré d'une balustrade distante de trois pieds
environ de la marche inférieure. L'espace
renfermé entre les balustres s'appelait le
sancluaire ; celui qui s'étendait hors des ba-
lustres jusqu'au chœur, et derrière l'autel
jusqu'au fond de l'abside, était appelé le
presbytère. La place des diacres était mar-
quée par un parquet, hors de la balustrade,
au milieu du presbytère; et c'était là que le
prêtre faisait la confession au conuuence-
ment de la grand'messe. Le chœur élait
placé devant l'autel, et séparé du prcsbylère
par deux marches , au haut desquelles on
faisait toujours une inclination à l'autel, en
montant ou en descendant (1).
Disposition des mains. — 1. Lorsqu'on
ilagnilicat, pour l'encensement de l'anlel, et le célébrant
entrait solennellement par le milieu, et non [lar le côté.
Il est aisé de juger combien cette balustrade devait con-
tribuer ii inspirer du respect pour l'autel, et à régulariser
les cérémonies, en leur donnant plus de solennité. La si-
tuation actuelle du rhanr, derrière l'autel, rend l'cxérn-
lion de plusieurs cérémonies imposbible ou très-diflicile,
et l'on a été obligé de les suipriiner ou d'y faire des chan-
gements que nous aurons soin d'indiquer, après avoir
marqué exactement ce que prescrit la rubrique. Voyei
les Réflexions sur la filufilion actuelle de t'uulel et du
chœur de la catliédrale de Lijon, p. 52 du Cérémouial de
Belley.
011 DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
lient les mains jointes et étendues sur la
poitrine, le pouce droit doit être sur le gau-
615
che en forme de croix , et les autres doigts
également étendus et joints , de manière
que l'extrémité soit un peu relevée vers le
visage.
2. Les prêtres assistants , les diacres et
Bous-diacres tiennent les bras pendants et
les doigts entrelacés au-dessous de la poi-
trine, de manière que la paume ne regarde,
ni le visage , ni les pieds , mais qu'elle soit
tournée du côté du corps.
3. Lorsque les induis, les acolytes ou au-
tres, portent l'encensoir ou quelque autre
chose de la main droite, ils tiennent la gau-
che pendante sur le côté, les doigts étendus
et joints.
GÉNUFLEXIONS. — 1 . On distingue trois
sortes de génuflexion : la génuflexion à deux
genoux , ou prostration , que l'on fait en se
mettant à genoux, et s'inclinant profondé-
ment ; la génuflexion profonde , qui se fait
en portant le genou droit jusqu'à terre; et
la petite génuflexion , lorsqu'on plie le ge-
nou droit jusqu'au milieu de la jambe gau-
che, au-dessous du genou.
2. On fait rarement la génuflexion pro-
fonde ; et toutes les fois que la rubrique
prescrit une génuflexion , sans distinction ,
il faut toujours entendre la petite.
3. Tous les officiants font cette génu-
flexion lorsqu'ils sont debout : 1° toutes les
fois que l'on prononce dans le chant, soit à
l'autel , soit au chœur, les saints noms de
Jésus et de Marie ; 2' toutes les fois qu'ils
quittent leurs places ordinaires pour aller
s'asseoir, et lorsque de leurs sièges ils sont
de retour à leurs places ; 3° toutes les fois
qu'ils arrivent derrière l'autel ou qu'ils en
partent ; k" quand ils montent à l'autel ou
qu'ils en descendent , en observant néan-
moins que, lorsqu'on monte à l'autel, on ne
fait pas la génuflexion en partant de sa
place, mais seulement quand on est arrivé
a l'autel. 5° Lorsqu'on arrive à une place où
l'on doit s'arrêter devant ou derrière l'autel,
on fait la génuflexion ; mais si l'on passe
devant le milieu ou le derrière de l'autel
sans s'arrêter, on fait seulement une incli-
nation. G" Lorsque le célébrant est assis,
tous ceux qui ont leurs sièges près du sien,
lui font une génuflexion avant de s'asseoir
et quand ils se lèvent. 7° Tous ceux qui s'ap-
prochent du célébrant [jour remplir quelque
fonction auprès de lui , le saluent de méine
par une génuflexion , en s'approchant et
avant de se rclirer.
4. Pour bien faire la génuflexion, il faut se
tourner resprctucusement vers la personne
ou vers l'objet que l'on salue, porter le pied
gauche un peu en avant, puis flé( hir grave-
ment le genou, tenant le corps droit, sans se
pencher de côté ni d'autre. Lorsque le prê-
tre fait la génuflexion profonde à l'autel , il
porte le pied droit en arrière, et appuie les
mains sur l'autel.
Inclinations. — 1. 11 y a deux sortes d'in-
clination : l'inclination profonde, que l'ou
fait en courbant la moitié du corps, de ma-
nière qu'on puisse toucher les genoux du
bout des doigts (l) ; et l'inclination médio-
cre, qui se fait en baissant un peu moins la
tête et les épaules (2).
2. Toutes les fois que l'on descend du
presbytère dans le chœur, ou que l'on monte
par le milieu du chœur dans le presbytère,
on fait l'inclination médiocre au milieu du
plus haut degré, ou à quelques pas devant
l'autel, s'il n'y a point de degrés à l'entrée du
presbytère ou du sanctuaire. Si on ne mar-
che pas par le milieu du chœur, on fait l'in-
clination vis-à-vis l'angle du marchepied, en
passant par le chemin le plus court.
3. Lorsque le saint sacrement est exposé,
(3) outre l'inclination à l'entrée du presby-
tère, on fait de plus une génuflexion médio-
cre à l'angle du marchepied. Mais si le saint
sacrement est renfermé dans le tabernacle,
on ne fait que l'inclination ordinaire [k).
k. On peut voir dans le Missel, chap. 1 do
la messe solennelle, ce qui regarde le nom-
bre des officiants aux différents jours, la mi-
tre dont on se servait autrefois dans les col-
légiales , la manière de chanter le gra-
duel, etc.
(1) Marati, part, ii. Ut. 2, n. 2, Ronisée, elc.
[i) Quelques auteurs disliiigiienl trois inclinations de
tête : telle qu'on fait au saint sscrenient, à la croix, et
au nom de Jétns; celle qu'on fait au nom dt; Marie, et
celle qu'on t'ait au nom des saints ou du pape : la première
doit être plus grande que la seconde, et cille-ci plus
grande que la troisième. On doit loujotirs se souvenir que
ces différents saluls sont autant d'actes de religion qui ne
doivent pas être faits avec précipitation, mais avec mo-
destie et gravité. Merati, Ronisée, Bonavent, etc.
(5) Rit., Miss, solem., cap. 10, 1 et 5.
(4) Il peut paraître étonnant que l'on ne fasse qu'une
inclination à l'autel, tandis que l'on fait souvent une génu-
flexion au prêtre. Pour répondre à crtte dltlicullà, qui
nous a été proposée plusieurs fois, il sulHi de rappeler ce
que prescrit la rubrique : l»!! y a dans le rite lyonnais deux
manières de saluer l'autel, plus ou moins profondément,
selon les différents cas. Lorsqu'on passe devant ou derrière
l'autel sans s'arrêter, on ne fait que le petit salut, ou une
simple inclination, parce que ce n'est, pour ainsi dire,
que par occasion que l'on salue l'auto!, et qu'alors la ré-
vérence doit être moins profonde que lorsqu'on vient il
l'antel ex professa. Mais lorsqu'on s'en approche pour y
leiuplir quelque fonction, le salut doit être plus res-
pectueux et plus grave, et l'on fait toujours la génuflexion.
2° On ne cLange rien à cette rubrique, quoicpie le saint
sacrement repose dans le tabernacle, parce qu'autrefois
on ne le conservait point sur le maltre-autel, mais dans
une chapelle séparée, comme cela s'observe encore dans
les cathédrales. Si l'usage a changé à cet égard dans 1^
plupart des autres églises, on y a néanmoins toujours con-
servé l'ancienne règle. Cette rubrique, au reste, n'est pas
particulière à notre rite, puisque, dans plusieurs diocèses,
on salue l'autel lors même que le saint sacrement y r epose,
tantôt par une génuDexioa, tantôt par une inclination, se-
lon que l'on est près ou loin de l'autel.
3° La rubrique, ne prescrit aucun salut à l'égard du prê-
tre, lorsqu'on ne fait que passer auprès de lui sans s'arrê-
ter, et par conséquent on ne lui tend pas autant d'hoimeur
qu'à l'autel, que l'on salue toujours en passant; mais toutes
les fois qu'il faut servir le prêtre dans ses fomlions, sur-
tout pendant l'oblation du diun sacrilice, la rubrique veut
que tous les ministres inférieurs ne s'approchent de lui
qu'avec un profond respect, et le saluent toujours par nna
génuflexion ; parce que, le regardant alors plus i.articu-
lièrement comme le représeuiaut de Jésus-Chnst n. l'aine,
et le dispensateur des mystères divins, elle ne saurait
trop honorer, dans sa personne, la dignité sacordotjie. Sic
nos exislimet liomo ul minUtros Cliristi, cl dispensalorci
musiertormn Dei LI 0>c. iv, ij.
CÏ5
MES
MES
en
Chap. II. — De la bénédiction solennelle, et
de l'aspersion de l'eau avant la grand'-
messe.
La bénédiclion de Ipaii se fait tous les di-
manches et le jour de Noël ; ou I'oujpI le jour
de Pà(|ues cl do la Penlccôte dans les éfjli-
ses où l'on a fait la veillo la bénédiclion des
fonls ; on l'omel aussi à la messe ponlifi-
cale (1).
S I". Office du célébrant.
1. Le prêtre rcvêlu des habits sacerdotaux
cl de la chape, au lieu de la chasuble, ou du
surplis, de l'élole cl de la chape de la couleur
convenable au jour, s'il ne doil pas célébrer
la messe, et couvert du bonnet carré, se rend
processionnellcment au grand bénitier do
l'église, précédé des acolytes , du sous-dia-
cre portant la croix ou le loxte, de deux
clercs et du diacre, el suivi de tout le clergé,
qui se place en chœur dans la nef, île ma-
nière que les plus dignes soient les plus éloi-
gnés de l'autel
2. Etant arrivé au bénilier, le célébrant se
découvre, cl, ayant à sa droilo le diacre et le
clerc qui porle le vase destiné à prendre l'eau
bénite, et à sa gauche un autre clerc qui
tient le livre ouvert devant lui, il fait sur soi
le signe de la croix eu disant à voix basse :
Adjutorium nostj-um, etc., et il chanle les
cxorcismcs et les oraisnns sur le ton des pe-
tites heures, tenant la main g luche appuyée
sur la poitrine, et la droite étendue sur ce
qu'il bénit, pendant les exorcismes, et les
deux niains jointes pendant les oraisons.
Ensuite il met par trois fois le sel dans l'eau
en forme de croix, en prononçant d'une voix
intelligible, mais sans chanter : Commix-
tio, etc.
3. La bénédiction faite, il revient au chœur
dans le même ordre, excepté le ministre du
bénitier, qui marche après lui; arrivé au bas
de l'autel, il se découvre, fait une génufle-
xion, et jette par trois fois de l'eau bénite sur
le devant de l'autel : 1° ;iu milieu, 2" au côté
de l'Evangile, 3' au côté de l'Epître ; et ayant
fait une nouvelle génuflexion, il fait le tour
de l'autel, en commençant par le côté de l'E-
vangile, et asperge le sanctuaire en récitant,
alternativement avec le clerc qui l'accompa-
gne, l'antienne Asperges ou Effundam, que
l'inlonaleur commence cl que le chœur con-
tinue. Si le saint sacrement est exposé, on
doit le voiler et agir comme s'il était dans le
tabernacle.
k. De retour devant l'autel , il le salue, se
tourne sur la droite, et asperge trois fois la
croix que le sous-diacre tient au milieu du
chœur , faisant une génuflexion avant et
après ; ensuite il donne de l'eau bénite une
seule fois au sous-diacre, à chacun des aco-
lytes, au diacre, et remet le goupillon au
clerc.
5. De là il se rend vers le plus digne du
chœur, et ayant repris raspersoir,il l'asperge
séparément, si c'est l'usage, avec une incli-
nation avant et après. S'il y a d'autres per-
(I) Caerem. episc, 1. n, cap. 31. Romsée, t. V, n. 126.
[2J Bauldrv, part. h. cap. 7, n. 7. Ueraii, part, iv, lit.
sonnes auxquelles il soit d'usage de donner
séparément l'eau bénite, il leur fait l'inclina-
tion seulement après, et non avant. Ensuite
il salue, d'une inclination commune, tout le
premier côté du chœur, et l'asperge, sans
s'arrêter, jusqu'à l'extrémité des stalles. Là,
il se tourne sur la gauche, fait une inclina-
tion au milieu du chœur, et va asperger le
second côté du chœur de la même manière
que le premier (2).
6. Après l'aspersion du clergé, il asperge
le peuple à droite et à gauche, selon la dis-
position des lieux, saluant l'autel d'une in-
clination toutes les fois qu'il passe devant le
milieu.
7. L'aspersion du clergé et du penple étant
Unie, il retourne nu milieu du chœur ou à
quelques pas devant l'autel, suivant le local,
fait une génuflexion, et se tournant à droite
et à gauche, il asperge le ministre du livre et
celui du bénitier ; puis il s'asperge lui-même,
en portant le goopillon à son front, le rend
au clerc, ch.inle Dominns vobiscum et l'orai-
son Exancii nos sur le ton de» petites heures,
fait une génuflexion et retourne à la sa-
cristie.
8. Si monseigneur l'évoque est présent, le
célébrant, avant d'asperger le clergé, se rend
auprès du prélat et lui présente l'aspersoir ;
le prélat l'ayant reçu, le porle à son front, et
asperge le prêtre cl le clerc, qui s'inclinent
proibndément devant lui, baisant l'anneau,
et font une génuflexion avant et après ; alors
le célébraiitne s'asperge point lui-môme, ni
le clerc du bénitier, avant de chanter l'orai
son (3).
§ II. OŒ«e des autres ministres.
1. Le diacre, revêtu de l'aube, du mani-
pule et de l'étole, marche devant le célébrant,
portant des deux mains le vase du sel , et se
place à sa droite auprès du bénitier. Après
la bénédiction, il présente l'aspersoir au cé-
lébrant, revient au chœur dans le même or-
dre, remet le vase du sel au sacristain, à
l'entrée du chœur, et se place à droite, ali
bas des degrés du presbytère, où il se tient
debout en chœur.
2. Le sous-diacre, revêtu de l'aube et du
manipule, marche à la suite des acolytes,
portant la croix, et s'arrête avec eux, au mi-
lieu de la grande nef, tourné du côté de l'au-
tel pendant la bénédiction de l'eau. Au lieu
de la croix, il porte le texte depuis le second
dimanche de Carême inclusivement, jusqu'à
Pâques exclusivement. Après la bénédiction,
il revient dans le même ordre, se place au
milieu du chœur, an peu en arrière des aco-
Ijtes, et dépose le pied de la croix à terre.
3. Les deux acolytes partent les premiers
de la sacristie, avec leurs chandeliers et des
cierges allumés, pour se rendre au bénitier.
Là, ils s'arrêtent au milieu de la nef, tour-
nés vers l'autel ; ils reviennent ensuite dans
le même ordre jusqu'au milieu du chœur, où
ils tiennent leurs chandeliers élevés pendant
l'aspersion.
4^. Deux clercs en habits de chœur on en
19, n. 12. Man descérém. rom., part, iv, art. 5, n.e.
(3) Cœrem. episc.^ ibiJ.
G15
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. 61C
2. Arrivé près de l'aulel, à îa place ordi-
aube, s'ils doivent faire induis à la messe,
luarchenl l'uu après l'autre, à la suite du
sous-diacre : le premier portant le bénitier
vide avec le goupillon, et le second portant
le livre fermé sur la poitrine.
Le ministre du bénitier se place avec le
diacre à la droite du célébrant pendant la bé-
nédiclion ; ensuite il prend de l'eau bénite, et
accompagne le prêtre pendant l'aspersion,
en se tenant à sa droite un peu derrière lui,
et relevant de la main gauche le devant de la
chape, et la manche du surplis, s'il est néces-
saire. En même temps il récite alternative-
ment avec le prêtre l'antienne Asperges oa
Effundam, qu'il doit avoir prévue d'avance ;
il doit être attentif à lui présenter à propos
le goupillon ou le bénitier.
Le ministre du livre se tient à la gauche
du célébrant pendant la bénédiction de l'eau,
tenant des deux mains le livre ouvert devant
lui. Pendant l'aspersion, il se tient au milieu
du chœur, tourné vers le côté droit, et à la
fin il s'approche du célébrant, qu'il salue
naire du diacre, c'est-à-dire à deux ou irois
pas devant le marchepied (3) , il se décou-
vre, remet son bonnet au diacre; et, debout
au milieu des prêtres et des diacres assistants,
de manière que le premier diacre soit le plus
près de lui à sa droite, il fait avec eux une
génuflexion à l'autel, et commence la messe
selon la rubrique de la messe basse. A ces
mois du Coupleur, Vobis, fratres, et Et vos,
fralres , il se tourne un peu à droite vers le
diacre, et ensuite à gauche, s'il y a d'autres
ministres.
3. Il monte à l'autel, qu'il baise comme à
l'ordinaire, ou bien le texte, s'il y en a un,
va au côté de l'Epître, où il lit l'Introït, et
dit au même endroit \e Kyrie eleison, alter-
nativement avec le diacre ou les prêtres as-
sistants qui sont auprès de lui.
h. Sur la Dn du dernier Kyrie chanté par
le chœur, le célébrant revient au milieu de
l'autel, et ayant fait une inclination, il en-
tonne le Gloria in excelsis, qu'il continue à
d'une génuflexion, s'incline, ainsi que l'au- voix basse avec les mêmes cérémonies qu'à
tre clerc, pour recevoir l'eau bénite, et lui la messe privée (4). Lorsqu'on chante ^doro-
préseute le livre ouvert pour chanter l'o- mus te, et Jesu Christe, il fait une génu-
flexion. A ces mots : Suscipe deprecationem
présent
raison.
Chap. IU. — De l'office du célébrant à la
grand'messe.
§ I. Avis généraux.
1. Le célébrant fait une petite génuflexion
avec tous les ministres, lorsqu'il est debout,
toutes les fois que l'on prononce en chantant
les saints noms de Jésus et de Marie ; mais si
c'est lui-même qui chante, il ne fait qu'une
inclination de tête (1), et les autres font uue
génuflexion.
2. Lorsqu'il va du milieu de l'autel au côté
de l'Epître, ou revient au milieu de l'autel,
il fait seulement une inclination à la croix ;
mais s'il quitte l'autel pour aller à son siège,
ou retourne de son siège à l'autel, il fait une
génuflexion.
3. Lorsqu'il est salué par quelqu'un des
ministres inférieurs, il lui rend le salut par
une légère inclination, sans se découvrir.
k. Quand il est debout, il tient les mains
jointes et étendues devant la poitrine ; lors-
qu'il est assis, il a les mains jointes et les
doigts entrelacés comme les autres officiants.
§ II. De la grand'messe ordinaire.
1. Au Gloria Patri de Vlntroit, le célébrant,
revêtu des habits sacerdotaux, fait une incli-
nation à la croix de la sacristie avec tous les
ofOciants, et, leur ayant rendu le salut à
droite et à gauche, il se couvre, si c'est l'u-
sage (2), et marche à la suite du diacre ou des
prêtres induts, s'il y en a, les mains jointes
devant la poitrine.
(1) La rubrique du Missel dit au contraire que le célé-
brant fait la génuflexion aux noms de Jésus et de Marie,
lorsqu'il cbaule lui-même , et seulement uue inclination,
si ce n'est pas lui qui chante ou qui lit, cb. ), S. L'an-
cien Missel de M. de Rochobonne est plus exact et plus
conforme a l'usage : Fil geimftexio eliam a célébrante, si
lamen non ipse cantel aul Icgat ; lune eriiiii capul lanlum
inclinai. Le célébraut ne fait pas la génullexion aux noms
de Jésus daus les oraisons ou la préface, qu'il chante ï
l'autel, mais il la faitau Glorta in eiceliis et au Credo, que
le «liœur chante.
nostram, il se met à genoux sur la plus haute
marche de l'autel, faisant une génuflexion
avant de descendre et en remontant.
5. Après le Gloria in excelsis, ou s'il n'y
en a point après \e Kyrie, le célébrant baise
l'autel ou le texte, chante Dominus vobiscutn
comme à la messe basse, et va au côlé do
l'Epître chanter l'oraison ou les oraisons.
6. A ces mots Per Dominum de la dernière
oraison, il incline la Ictc à la croix, et re-
vient les mainS jointes au milieu de l'autel : en
y arrivant, il fait une seconde inclination à la
croix à ces mots : iie^nat/>eus; l'oraison Gaie, il
fait une génuflexion, et va par le chemin le
plus court, en précédant les autres officiants
(5), à son siège du côté de l'Epître, où il s'as-
sied le plus éloigné de l'autel, ayant à sa
droite la moitié des prêtres induis; ensuite
le diacre et les diacres induts.
7. Là, étant couvert, il lit à voix médiocre
l'Epître et ce qui suit jusqu'à l'Evangile : il
se découvre ensuite, dit Domine, labia, etc.,
Dominus vobiscum, et lit l'Evangile sans bai-
ser le livre à la fin. Puis il récite le Credo,
faisant une inclination à ces mots : Jesum
Chrislum; Et Homo factus est; Simul adora-
tur. Enfin il dit Dominus vobiscum, Oremu»,
et l'offertoire , après quoi il se couvre.
8. Lorsque le diacre vient demander la
bénédiction avant l'Evangile, le célébrant
assis, la lèle couverte, et les mains joinies,
la lui donne en disant : Corroboret Dominus
sensum luum et labia tua, ut recte pronuntics
{i) Dans les églises collégiales, où l'on n'avait pas droit
de porter la mitre, on officiait toujours tête nue; mais dans
les autres églises, on se servait du bonnet carré. Uubr.
Miss., cap. 1, 7, de niitra.
(.5) Voyez ci-devant, col. 610.
(i) Recueil des cérém. de Lyon.
(b) Dans les processions , il est de règle que les moins
dignes marchent les premiers; mais lorsque les minislr»!
agissent autour de l'autel, les plus dignes précèd«nt or»
dinaircment les autres. (Eglise primaliale).
en
MBS
MES
6iJ
nobis rlutjuia sua sectuxlinn trani/elium, et
pax (ecum sit, in nomine Pdlrix, et riflii, et
Spiritid! sancli. Le diacre répond Amen.
9. Il roçoil ensuite du di;icre la navette ou-
verte, met une seule fois de l'encens dans
l'encensoir, que lui présente le thuriféraire,
et le bénit sans so découvrir, en disant : Ab
illo sanctificeris in cujus honore cremaberis,
in nomine Patiis, el Fii-lii, et Spiritus sancti.
Le thuriféraire répond Amen, el le célébrant
dépose la navette près de son siège.
10. Lorsque le diacre commence Dominus
vobiscum avant l'Evangile, le célébrant se
découvre, met son bonnet sur son siège,
monte le premier au coin de l'Epitre, fait
une génuflexion, et se tourne vers le livre
de l'Evangile, les mains jointes sur la poi-
trine.
A Gloria tibi, Domine, il se tourne du'côlé
de l'autel et fait le signe de la croix sur sou
front, sur sa bouche et sa poitrine, faisant
en même temps une génuflexion à la croix.
Si le diacre prononce les noms de Jésus et de
Marie, il fait la génuflexion du côté du pupi-
tre de l'Evangile.
11. Lorsque le sous-diacre lui présente le
texte et lui dit : Hœc sunt sancta Evangelia,
il le baise en disant : Credo el Confileor. Si
c'est le livre qu'on lui présente, il le baise
au commencement de l'Evangile; s'il y a ser-
mon, il ne baise le texte qu'après (1).
12. L'Evangile chanté, le célébrant attend
que le thuriféraire ail encensé la croix, et
retourne au milieu de l'autel, où il fait une
inclination el entonne le Credo, s'il faut le
dire.
13. H fait une génuflexion à Jeftwi Chri-
tlum;k ces mots. Et incarnalns esl, il se met
à genoux sur le plus haut degré, s'incline à
ces mots, Et homo factus esl, et remonte à
l'autel, faisant une génuflexion avant et
après, comme au Gloria in excelsis; il fait
ensuite une génuflexion à simùl adoratur.
ik. Il ne doit, sous aucun prétexte, com-
mencer l'oblalion avant que le chœur chante
l'offirloire.
15. Après le Credo, ou si l'on ne le chante
pas, après l'Evangile, le célébrant chante
Dominits vobiscum et l'Oremiis de l'offer-
toire; puis il baise le texte, que lui présente
le sous-diacre, s'il ne l'a déjà baisé; el fai-
sant une inclination à la croix, il va au côté
de l'Epitre se laver les mains pour la pre-
mière fois, sans rien dire, et revient au mi-
lieu de l'autel, où il fait une inclination.
16. Si l'on offre du pain à bénir, le célé-
brant le bénit après VOremus de l'offerioire,
en récitant la prière marquée dans le Missel
ou dans le Rituel; puis, ayant reçu l'asper-
soir de la main du diacre, il jette trois fois
de l'eau bénite sur le pain en forme de croix,
et donne à ceux qui le présentent la croix ou
l'inslrumenl de paix à baiser; mais jamais
la patène (2).
17. S il y a offrande du clergé ou du peu-
ple, le célébrant, avant de se laver les mains,
tandis que le chœur chante lofifertoire, prend
M)Rubr. gêner., cap. 6, § 1, ii -li.
(3) Riluel, part, ii de la liturgie.
DlOTIONNAlRE DES RlJES SÀCRjSS. II.
l'instrument de paix sur l'autel, fait une gé-
nuflexion, et descend au plus bas degré ou
à la balustrade, ayant le diacre à sa droite,
et le sous-diacre à sa gauche. Il présente
l'instrument de p.iix à baiser à chaque per-
sonne, en disant : Pax tecum, Hj El cum spi-
ritutuo. Aux messes de mort, il dit Requiescat
ou Requiescanl in pace, el chacun répond
Amen (3).
Après avoir reçu les offrandes, il retourne
à l'autel, dépose l'instrument de paix, fait la
génuflexion el va se laver les mains commn
ci-dessus.
18. Le célébrant s'étant lavé les mains
pour la première fois, attend au milieu de
l'autel que le diacre lui présente le Cilice;
el alors se tournant à demi, il lui dit par ma-
nière d'interrogation : Quid retribuam Do-
mino pro omnibus quœ retrihuit mihiT Le
diacre tenant toujours le calice , répond :
Immola Dca sncrificium laudis, et redde Al-
lissimo vota lua; et le célébrant ayant lait
un signe de croix sur le calice, le prend par
le nœud et par le pied, en disant : Culicem
salutaris arcipiam, el nomen Dominiinvocabo.
10. Il fait aussitôt l'oblation comme à la
messe basse, en disant : Hanc ohlutionem,
etc., In spiritu humilitalis, etc.; puis, ayant
déposé le calice et l'hostie sur l'autel, il re-
met la patène au diacre, el couvre le calice.
•20. Après avoir dit \ eni, sancli jicator, il
reçoit du diacre la navette, met une seule
fois de l'encens dans l'encensoir, et le bénil
comme ci-dessus; puis il rend la navette au
diacre, reçoit l'encensoir de l'acolyte, cl le
tenant de la main gauche par le haut dis
chaînes, el de la droite par le biis, près du
couvercle, il encense trois fois horizontalement
sur l'hostie et le calice en même temps, faisant
une génuflexion a vaut el a près, en disant :/>iM'-
gatiir. Domine, oratio mea sicul incensum in
con.f/jcc/iWMo; en suite il encense l'autel de cette
manière : l"ll donne trois coups surla surface
de l'autel, en s'avançant au coin de l'Epitre;
2° deux coups au côté de l'autel , en de-
hors : le premier coup en haut, le second
en bas ; 3° trois coups par-devant l'aulel, en
revenant au milieu; 1" il fait une génu-
flexion à la croix, et se reculant un peu, il
l'encense trois fois, fait une seconde génu-
flexion, el va encenser le côté de l'Evangile
comme le côlé de l'Ëpître : 5° de reloor au
milieu de l'autel, il fait une inclination à
la croix, et, sans encenser davantage, il va
au côté de l'Epîlre, où il remet des deux
mains l'encensoir au diacre, qui l'encense do
deux coups, debout à la même place, et il lui
rend le salut par une petite inclination. Re-
marquez que Ion donne chaque coup d'en-
censoir de suite, sans y entremêler autant de
petits coups comme dans le romain.
21. Il se lave pour la seconde fois le»
mains, ou plutôt les doigts, en disant : La-
vabo , etc., revient au milieu de l'autel, et
continue comme à la messe basse ; il chante
la préface sur le ton solennel, à tous les dou-
bles mineurs et au-dessus; et sur le ton le-
(3) Ordinanujii rnissas.
20
19
DlCliOiSNAlRE DtS CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
620
rial, aux semi-doubles majeurs el au-des-
sous (i).
22. Au Libéra nos, le célébrant reçoit, en-
tre l'index et le doigt du milieu, la patène,
que lui présente le diacre, el fait le signe de
la croix à ces mots : Petro et Paulo alque
Andrœa, etc.
23. Après la première oraison avant la
communion, le célébrant baise l'autel el en-
suite l'instrument de paix présiiité par le
diacre, en disant : Pax tecum ^ Et cum spi-
ritu tuo.
2i. S'il se scrl de la pale, »1 doit la déposer
du côlé de l'E.vangile, afin que le diacre
puisse la prendre plus commodément et
l'emporter avec lecorporal.
25. Si l'on (loil donner la sainte commu-
nion, le célébrant ayant déposé le c.ilice à
gauche, se retire un peu du côlé de l'Evan-
gile, où il se tient debout, tourné du côlé du
saint sacrement, pendant que le diacre lire
le ciboire du labernacle et le découvre; en-
suite il revient au milieu de l'autel, faii une
génuflexion piofonde, se tourne vers ceux
quidoivi-ntcommunier, dit : Misereatar, etc.,
etc., et distribue la sainte connnuiiinn cdui-
me aux messes basses, ayant le diacre à
sa droite , el le sons-diacre à sa gauclie.
26. Après la communion, il revient à l'au-
lel avec sos ministres, el il fait avec eux une
génuflexion ; le diacre couvre le ciboire et
le remet dans le tabernacle, qu'il ferme après
avoir fait une seconde génuflexion.
27. Le célébrant ayant pris les ablutions,
essuie le calice avec le purificatoire, qu'il
met tout entier dans le calice, et la patène
par dessus ; et tenant le calice penclié ho-
rizontalement de la main droite sur la pa-
tène, el de la gauche par le pied, les deux
mains étendues el tournées l'une contre l'au-
tre, il fait une inclin.ition à la croix, el, s'a-
vançanl au coin de l'Epltre, il donne le ca-
lice au diacre, en lui faisant une inclination.
28. Les dimanches et les fêles chômé s par
le peuple, oii l'on a chanté dans le chœur le
verset Domine, iolvum fac regem, le célé-
brant, après la dernière postcummunion, dit,
sous la même conclusion, l'oraison pour le
roi : Qiicesumus, omnipolens , tic.
29. Après les oraisons il revient au milieu
de l'autel sans fermer le livre, chante Domi-
nus vobixcum, et dit : lie, missa esl ou Bcne-
dicamus Domino, ou llequiescant inpace.
30. Après avoirrécitéP/acea<, il donne, sans
chanter, la bénédiction au peuple, se tourne
vers le milieu de l'autel, dit J)o)niniis vobis-
cum, auquel les minisires qui sont près de
lui répondent; fiil un signe de croix sur
l'aulel en disant : Initiuin sancti Evangclii,
etc. ; puis, ayant fait au même endroit une
génuflexion avec les autres ofQeiants,il des-
cend par le chemin le plus courl, se couvre
et retourne à lasacristie dans le même or-
dre qu'il est venu, en récitant l'Evangile de
saint Jean.
A la calhédrale, le célébrant ne bénit ja-
(11 Le cilèlire l.ulli, reganlé comme le créalonr de la
nmsiciue lïuiiçaise, t-icfcrail, dit-on, le chaut de Ij | réfacg
mais le peuple, parce que monseigneur l'é-
vêque esl toujours censé présent, el que
c'est à lui à donner la bénédiclion solen-
nelle. Mais après avoir dit Placeil, il baise
l'autel, dit Dominas vobiscum, el commence
l'Evangile.
31. Si l'Evangile de sainl Jen n'est pas
fini, en arrivant à la sacristie, le célébiant
fait, avec tous les ministres, la jçénnnexion à
cesmots:^'^ ] erbiitn ctro fuctum esl (2). S'il
y a un Evn:igile propre, il le lit à la sacristie,
assisté du diacre el du sous-iliacre; ensuite
il salue la croix, puis les officiants à dioilc
et à gauche, et quitle les ornements.
§ m. De l;i graïui'messe pour les morls.
1. Le célébrant o!)serve les mêmes céré-
monies qu'aux autres graud'uies^es, excepté
ce quisuil :
2. Si la messe esl du rit solennel, ou |>our
un enterrement, on ehaiite la prose. A laslro-
phe i'je JesK, le célébrant, s'il esl à l'aulel,
se meta genoux au milieu de la plus haute
marche; s'il esl assis, il se met à genoux des-
sus ou devant son siège. A la rathéilrale. le
célébrant et les ministres se tiennent (Ivboul
el découverts, près de leurs sièges pendant
celte strophe.
3. Il bénit le diacre el l'encens avant l'E-
vangile et baise le texte, comme à l'ordi-
naire, quoiqu'il ne baise pas le livre à la
messe basse.
k. Il bénit l'encens et encense l'autel à
l'offertoire ; mais il ne donne pas la paix,
ni II bénéiliclion à la fin de la messe.
5. Si l'on fait l'absoule après la messe, le
célébrant se rend derrière l'autel nu à la sa-
cristie, (|uitte la chasuble el le manipule, dé-
noue son élole, el la laisse pendre des deux
côtés, prend une chape noire ; ot , la léle
couverte, il va , parle côté de l'Evangile,
vers le cénotaphe, préeédé des acolytes, du
sons-di,icre, du diacre et des prêtres imluts,
el suivi des chapiers el de toui le clergé.
6. Il se place du côté de l'Evangile, ayant
le diacre à sa gauche. Après le Libéra nos et
le Kyrie eleison , il reçoit le goupillon de la
main ilu clerc; et, tourné vers le cénotaphe,
il dit à haute voix : Pater nusler ; puis, con-
tinuanl à voix basse, il jelle de l'eau bénite
en forme de croix , el remet l'aspersoir au
diacre; si monseigneur l'é»ê(iue esl présent,
il asperge le cénotaphe immédlatenient après
le célébrant.
7. Le prêtre dit à haule voix : Et ne nos
inducas in tentalionem, et chante les versi is
cl oraisons marqiiésdans le Processionn.il ou
dans le Missel que le diacre soutient devant
lui. En même temps, les ofÛ iants, les chan-
tres el le clergé des hautes stalles aspergenl
le cénotaphe ; après quoi, le<élébraiil dit
seulement : Kequiescant in pace ; A Amen; 1 1
retourne à la s icristie d ins le même oidre ,
avec tous les officiants.
§ IV. De la griiid'niessc en présence du saint sacremenl.
1. Si l'aulel où l'on célèbre la messe solen-
nelle a un tabernacle où le sainl sacreoieot
et du Pater à ses pin» tielles composilions.
(2j £ccl. prlin. Cérém. de Bourg, elc.
an
m&
MES
622
repose, on ne doil rien njouler ni changer aux
léromonies oïdiiuiiies (1).
2. Si le saint sarretin'iil est exposé pubii-
quciiieiit, iecélcbr;inl observera tout ce qui
est prescrit pour la messe basse, avec les
excellions suiviintcs :
3. S'il ost couvert, Il se dccoiivrc à ren-
trée du chœur et (ail devant l'aulcl une gé-
nudexio» plus profonde qu'à l'ordinaire ,
mais non la prostration.
4.. Il bénit l'encens comme à l'ordinaire
(2), et tenant l'encensoir d s deu\ mains , il
encense de suite trois fois les Ubiata, faisant
une génullexion avant et après; ensniie il
se met à genoux sur la plus li.iule marche de
l'autel, et encense trois fois le s.iint sacre-
ment, faisant avant et après une iiiclinaiiou
profonde, et tous les minisires étant debout.
Il se lève, remonte à l'autel, fait une génu-
flexion profonde, et l'encense comme à l'or-
dinaire, excepté au milieu, où il f.iit seule-
ment la génuflexion profonde toutes les fois
qu'il y pas>e (3).
5. Ajant rendu l'encensoir au diacre, il
descend hors de l'.iulel, du côlé de riijjîire,
sans tourner le dos au saint siicremcnt; là,
debout sur le second degré, le vi>agc tourné
vers le peuple, il est encensé par ladi.tcie, et
»e lave les mains la première cl la seconde
fols.
G. Si l'on donne la bénédiction du saint sa-
crement aprè» la messe, leprélie commence
l'Evaiigile In principio, au milieu de l'autel;
le coniinue en descendant, cl encense après
qu'il l'a leroiiné. S'il y a un auire Evangile,
il le dit après la béi\cilictiun, lorsqu'il est de
retour à la sacristie.
7. Le saint sacrement doit Aire voilé pen-
dant l'aspersion de l'eau bénile, la bénélic-
tion du pain et le sermon. On ne l'expose ja-
mais à la messe où l'un duil dire ou chauler
la Passion (i).
;§V. Delà grauJ'inesse en inésence de monseigneur
révêiiue.
1. Le célébrant et tous les ministres, avant
la confession, se rendent auprès de monsei-
gneur révéque, sans saluer l'autel en ce mo-
ment, à moins que le saint sacreuii'iil ne
soit exposé; auijuel cas, ils font deux à deux
la génuflexion en pas>anl. Ils se placent de-
vant le prélat, va demi cercle, le célébrant
au centre, et les acolytes aux deux extré-
mités, lui font tous enseaitilc une génuflexion,
s'inclinent pour recevoir sa bénédiction; et,
après avoir fait une seconde génuflexion, ils
(t) Voyez col. (ill, noie i.
{•1) l'arce qu'il tloil encenser autre chose que le saint
SaCl'emeril.
(5) Parce qu'il n'encense jamais le saint sacremenl de-
Doul Voyez ce qui Bbl du (lu diacre, cap. 10, u 9, m nuv.
edil. MiSbalis. Cérém de Bourg, p. 20.
(i) C'esl ce qui s'ubserve a la primaliale de Lyon, et
avec rjison, [larce que la pré.M'Uoe du saiiil sacrement
deinaud • toujours plus de scileiuulé qu'eu n'eu leul niet-
Ire, loPMiue l'Iiuli'-e ra|.p.lle le souvenir douloureux des
Suuffi .Il 'esilc sou é(Miux.
(.■)) L)'ai>iè-i la luiiriiiue. l'évèque ne baise le texte qu'a-
pri> le pi êlie ; uu'isil nous paraît qu.- cVsi une faute;
uui.Nqu'ii la iiiesse bas>e l'éiôque .-.eu! Iiaise I livre, el que
le célébraul ne le b.iise point par |■e.^p.■cl pour le pontile.
tsl-ce ttue l'oQ rendrait moius d'honneur à la diguiie épi-
vont tous à leurs places ordinaires, saluent
l'aiiiel, ("I le prêtre couim ncel^i messe.
2. C est le pontife el non le célébrant (|ui
béni' le diacre el l'encens pour Tlivangile cl
l'olïerliiir.'.
.3. L'Evangile chanté, le célébrant baise le
texte apiès le prélat (5).
4. Le célél) anl baise l'inslrnmcnl de paix,
comme à l'ordinaire, et le diacre le porte cn-
suile au pontife.
5. Au dernier Dominua voliisrnm, tous les
ministres se p ac -nt devant l'autel comme à
la secon le élévation ; el apiè. Vile, missaes!, ■
le céié^rant se tourne .iviu' loiis les olli iaiils
veis monseigneur révé.)U<', qui donne la bé-
nédiction solenne le, pendant laquelle tous
sont profondément inclinés.
§ VI. De l'office des prêtres induis.
1. Celle fonction ne peut être exercée que
par des prêtres qui sont revêtus des mêmes
ornements que le célébrant.
2. Les prêtres induis, lorsqu'ils sont assis
ou deboul, tiennent les doigts entrelacés au-
dessous de l:i poiirine, de manière que la
paume des mains niî regarde ni leur visage,
ni la terre; mais lorsi]u'iis sont à l'autel,
ils mettent leurs mains jointes dessus.
3. V,n allant à l'autel, ils marchent deux
à deux avant le cé'cbrani, ils se placent de-
vant l'autel à ses côtés, sur une même ligne,
de manière que le diacre principal soit im-
médiatement à la droite du célébrant.
!*■. Ils fonl tims ensemble la génuflexion
cl répondent , vec I • diacre au commence-
ment de la messe, tenant les miins jointes
et étendues devant la poitrine, et faisant les
signes de croix et les incliualions que fait le
célébrant.
5. ils montent à l'aulcl avec le célébrant ,
en passant par les marches collatérales ; ils
se placent de chaque côlé face à face, ceux
qui sont les plus élevés en dignité, les plus
près du célébrant, fonl tous ensemble la
génuflexion, et lorS(iu'il baise le texte, ils
baisent eux-mêmes les côtés de l'autel, et
meUenl sur le bord leurs mains jointes, les
doigts entrelacés. Ceux qui sont du côté de
1 Epîlre récitent le Kyrie avec le célébrant.
6. .\ ces mots : Ailoramiis le, du Gloria in
excdsis, ils fonl une génuflexion avec le cé-
lébrant, et vont s'asseoir sur leurs sièges ,
les |ilus dignes marchant les premiers, ils
se met lent à genoux à la même place à Sus-
cipe deprecaliunein noslram , reviennent à
l'autel sur la lin de l'hymne, fonl la génu-
scopale dans une c rconslaiice solennelle, b ta face de tous
les lidèles assemblés, qu" dans uu eralnire, oil t'évéque
n'est ordinaireineul accompagné que d'un p li; i;oiil)rede
persouiies? A la messe solennelle, le cél lira U el li smi-
ni>lr. s ne cunnnencenl leurs fonctions qu'iprèi :.ïoir de-
mandé . t reçu la liéuélicûon du iircmur pasieur ; c'est
lui qui bénit l'encens et qui donne la béué'lction solen-
uell." au peuple à I • fui de la masse ; el cette dernière l)é-
nédiciid.i lui esi t- lleuient lé-cr ée à ta calliéilrale, qu'un
simple prêtre ne la lonne j.unals à la :,'r md'messe, l^rs
même que le pou ne est abseni. Il faut doue, pour être
couscquent, suivre l'ortlre que nous indiquons, et qui a
&ui\i dans toutes les autres liiurgies. Gav. el !U
l'art. 11, lit. 14, u. 29. Bauld., part, v, bb. u, chj
Man. des Cérém. rora. , p. u , art. l.'S. Céièm. d
louse, etc. Le l^éréiu. de Lyou esl contraire.
6i5
DlCTlO.NiNAlRE DliS CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
63i
flcicion et appuient leurs mains jointes sur
l'autel.
7. Après les oraisons, ils font la génu-
floxion et vont à la suite du célébrant s'as-
seoir pour la s(>conclo fois. Ceux qui sont du
côlé de l'Epîlre s'asseyent iminédiaieinent
à lu droite du célébrant, auquel ils font une
génuflexion avant de s'asseoir, et lorsqu'ils
se lc\onl, le di;icre s'assied après eux (Ij.
8. Au roinmcncoment de l'Evangile, ils
monicnt à l'autel à la suite du célébrant,
font une génuflexion, et se tournent du côlé
du livre de l'Evangile. A ces mots, Gloria
tibi, Domine, ils font le signe de la croix sur
le Iront, la bouelie et la poitrine, faisant en
piéme temps la génuflexion à la croix de
l'autel.
9. A ces mois, Jesum Christum du Credo ,
ils font une génuflexion et vont s'asseoir
pour la troisième fois ; ils se mettent à ge-
noux ci ces mois, Et incarnatus est, jusqu'à
ceux-ci, Crucifixus, etc.; font la génuflexion
à Simul adoraiiir, et reviennent à l'autel à la
fin du Symbole.
10. Après VOremus de l'offertoire, ils font
une génuflexion, vont s'asseoir pour la qua-
trième fois, et reviennent lorsque le diacre,
après l'encensement de l'autel, a rendu l'en-
censoir au premier acolyte. Si le saint sacre-
ment est exposé, ils se tiennent debout pen-
dant que le célébrant l'encense à genoux.
11. Lorsque le célébrant dit : Qid pridie ,
les préires induis font la génuflexion , se
mettent à genoux avec tous les autres offi-
ciants , s'inclinent pendant l'élévation de
l'hoslie et celle du calice; après quoi, ils se
lèvent. et font une seconde génuflexion.
12. Même cérémonie à la seconde éléva-
tion, pendant le Pater.
13. Si l'on donne la sainle communion,
après que le célébrant a pris le précieux sang,
les préires induis se retirent derrière l'aulel,
d'où ils reviennent après que la communion
est distribuée.
14. A la fin do la messe, ils sinclinent pour
recevoir la bénédiction, fontlagénuflexion en
même temps que leH:élébrant la fait au haut
de l'aulel, et retournent à la sacristie dans le
même ordre.
15. A la messe pour les morts, ils se met-
tent à genoux devant leurs sièges, pendant
la strophe J'ie Jesu ; à la cathédrale, ils se
tiennent debout. Pendant l'absoute, ils se
placent de chaque côté du catafalque, le
diacre étant immédiatement à la gauche du
célébrant, et ils jettent de leau bénite, à leur
tour, en forme de croix.
Chap. IV. — De l'office du diacre.
§ 1. Avis geiicr:iu\.
1. Les ornements du diacre sont l'amicl,
l'aube avec la ceinture, le manipule, l'étole
qu'il place en travers de l'épaule gauche ,
au-dessous du bras droit, et la dalmalique
avec le collet. Le premier el le second di-
manche de Carême, le dimanche de la Pas-
sion, et aux messes de la ferie que l'on cé-
llj Uub , cap. 1, i.
lèbre après none , il prend la planète au
lieu de la dalmatique, ou, s'il n'y a point
de planéle, il prend seulement le manipule
et l'étole.
2. Lorsqu'il n'agit pas, il tient les bras pen-
dants et les doigts entrelacés au-dessous de la
poitrine, de manière que la paume des mains
ne regarde ni le visage ni la terre. Quand il
officie avec la planète, il lient la main gau-
che dessous et la droite dessus, appuyées et
étendues sur la poitrine.
'.i. Sa place ordinaire pendant la messe est
au milieu du presbytère, où il se tient de-
bout, tourné du côlé de l'autel, à peu près à
deux ou trois pas du marchepied [-l . Lors-
qu'il va s'asseoir, il fait une génuflexion
avant de partir; il la fait de même toules les
fois qu'il revient à sa place. S'il va de sa pla-
ce à l'autel, il ne fait pas la génuflexion eu
partant, mais seulement lorsqu'il arrive à
l'autel et lorsqu'il en descend.
k. 11 fait la génuflexion, 1° tontes les fois
que l'on prononce en chantant le saint nom
de Jésus ou de Marie; 2' lorsqu'il s'approche
du célébrant, en arrivant et avant de se re-
tiier; 3'quand ils'assied auprèsducélébrant,
avant de s'asseoir et quand il se lève. Mais
il ne fait pas à sa place les génuflexions ou
inclinations que le prêtre fait à l'autel, eu
découvrant le calice, en encensant l'autel,
ou en d'autres semblables occasions.
5. Il lira avec attention les observations
générales, chap. 1 de la messe solennelle, ei
il aura soin de préparer d'avance le chant
de l'Evangile, se souvenant que c'est la pa-
role de Dieu même qu'il va faire entendre
aux fidèles, et que, par conséquent, il ne
saurait s'acquitter de cette fonction avec trop
de respect.
§11. De la grand'niesse ordinaire.
1. Le diacre, aprèsavoirfail sa préparation,
se rend à la sacristie et se revêt des orne-
ments de son ordre, à la droite du célébrant,
en récitant les prières prescrites. .\u Gloria
Talri de Vlntroit, il fail avec le célébrant et
les autres ministres uneincliiialion à la croix
de la siicrislie , salue ensuite le célébrant, se
couvre, si c'est l'usage, et se met en marche
à la suite du sous-diacre ou des diacres in-
duis, s'il y en a.
2. En aprochant de l'autel, il se découvre,
se place hors de la balustrade, ou à deux ou
trois pas devant le marchepied, immédinle-
ment à la droite du célébrant, lors même
qu'il y a des préires induis, reçoit le bonnet
du célébrant, le remet avec le sien au thu-
riféraire, et fait une génuflexion avec le prê-
tre et les autres officiants. Ensuite il fait le
signe de la croix; et tenant les mains jointes
et les doigts étendus devant la poitrine, il ré-
pond au commencement de la messe.
3. Le célébrant ayant achevé le Confiteor,
le diacre se lourne vers lui en disant Mise-
jed/ifr (((i ; puis il récite le Confiteor, pro-
fondément incliné vers l'autel, se relève et
se tourne vers le prêtre à ces mots : Et libi,
(8) Voyei position de l'aulel, col. 610, £ It.
e-2S
MES
MRS
GW
patcr, et te, pater. Il se frappft trois fois la
poitrine à men culpa, cl demeure incliné
jiis(|u'à ce que le célébrant ail dit Miserea-
tiir vrstii; api(^s quoi, il conlinue à répon-
die, faisant les inclinations cl les signes de
criiix que fait le prêtre.
■V. Après y Or émus , lorsque le célébrant
moule à l'autel, le diacre remet ses mains
commi' à l'i'ulrce di; la messe, et s'avançant
au milieu (In presbytère, à la place où était
le prêtre, il fait une inclination profonde à
rauli'l. se relève, se tourne sur la droite vers
le chœur, (|u'il salue de même par une incli-
nation; puis, revenant par le même côté,
sans saluer île nouveau l'autel, il va aussitôt
au coin de l'Evangile, baise le bord de l'autel
sans appuyer les mains dessus, et ayant fait
une génuflexion, il [lasse derrière l'autel, fait
une inclination au milieu, et va sans s'ar-
rêter au coin de l'I^pîtrc, oii il dit le Kyrie
elcisoti, allernalivenient avec le célébrant,
faisant une génuflexion avant et ajirès; en-
suite il revient à sa place, où il fait une gé-
nuflexion à l'autel.
5. S'il y a des induis, le diacre ne fait pas
le tour de l'autel; mais après avoir salué le
cbœur, il demeure à sa place au milieu de
ses indnts, et les prêtres assistants répondent
au Kyrie.
6. \\i Gloria in excelais, il fait une génu-
flexion avec le célébrant à ces mots : Ado-
raitnis te et Jesu Cliriste; et lorsqu'on chante
Suscipe deprecdlionem tiostram, il se met à
genoux à sa place et s'incline.
7. Lorsque le célébrant se tourne vers le
peuple, en chantant Dominus vobiscum, le
diacre lui fait une inclination profonde avec
ses induis, salue ensuite le chœur, et se
tourne vers l'autel sans autre salut; ce qu'il
observe toutes les fois que le célébrant dit
Dnminux vohiscum, excepté la dernière fois,
avant Ile, Missa est, où il salue seulement le
prèlrect non le chœur.
8. S'il lantdire Flectainit<t genna, lediacre le
chante, en faisant une génuflexion profonde,
avec les antres ministres, et après une petite
pause, il continue Levatf, en se relevant.
9. A la Hn des oraisons, le célébrant étant
de retour au milieu de l'autel, s'il n'y a
point d'iiuluts, le diacre monte à l'autel, fait
une génuflexion avec le prêtre , prend (c
Missel avec le pupitre, le porte derrière
l'autel; et ayant déposé le pupitre sur la
crédence, Il porie le livre sur le pupitre placé
devant la siège du célébrant, lui fait uni;
génuflexion avant et après, s'assied à sa
droite, se couvre et lui répond.
S'il n'y a pas de -pupitre auprès du siège,
il remet le livre au tliuriféraiie, qui le sou-
tient dcv.int le prêtre.
10. S'il y a des induts, le diacre ne monte
pis à l'autel pour emporter le livre; maig
ayant fait la génuflexion à sa place, il va
(I) Rul)r. C3p. 6, §2, alinéas.
(21 l'.l non Jubé, domne, beiiedicere. Voy. la rubrique et
l'onlinaiie île la niasse.
(5) fEvaiigile n'était chanté autrefois dans le iresbj-
lère qu'aux fériés et aux simplrs; les autres jours, on le
Chantait à l'ambon ou jubé, a\ ec uu9 solennité capable
s'asseoir, non immédiatement à la droite du
célébrant, mais à la suite des prêtres induts.
11. Au commencement de VAIleltiia on du
Irait, ou vers le milieu d^' la prose, le diacre
se découvre, fait une génufli-xion an célé-
brant, dépose son bonnet sur son siège, et
va à la crédence avec le sous-diacre : là, il
prend des deux mains la patène et l'hostie, la
met sur la crédence, et impose les mains
dessus, en disant : Dixil Jésus discipulis
suis : Eyo sum panis vivus r/iii de cœlo de-
scendi ; si qi.nsmanducnverit ex hoc pane,vivet
in œlernum, sans faire le si^fiie de la croix.
Puis, tenant de la main gauche le calice par
le nœud avec le puriBcaloire, il y verse du
vin, en disant : De lalrre Domini nostri Jesu
CItrisli exivil sanguis; et le sous-diacre y
met de l'eau en continuant ; ICt aqiin pariter
pro redemptione mundi lempore passionis (1).
S'il officie avec la planète, il la quitte en
ce moment et ne la reprend plus.
12. .\ la cathédrale , l'administration se
fait comme il est marqtié dans la rubrique
du Missel, chap. 5, n. 11, et chap (i, 2.
i'S. Après l'administration, le diacre por-
tant la navette ouverte des deux mains par
le pied, devant la poitrine et suivi du pre-
mier sous-diacre indutou du thuriféraire, se
rend auprès du célébrant, qu'ils saluent tous
deux ensemble par une génuflexion ; et ayant
le thuriféraire à sa gauche, il s'incline pour
demander la bénédiction, en disant : Domne,
jubé benedicere {'2), et après l'avoir reçue, il
répond Amen, remet la navette au célébrant,"
lui fait une seconde génuflexion, et va au
coin de l'Epitre. Là, il fait la génuflexion à
l'autel, baise li; texte ou l'autel, en disant :
Pax Christi, quam nobis per Evan-gelium
siium tradidil, conservel el confirmet corda
el corpora noslrii in vitum œlernoin. amen,
et après avoir fait une nouvelle génuflexion,
il va, sans autre salut, à la suite du sous-
diacre et du thuriféraire, au lieu où il doit
chanter l'Evangile, portant le texte appuyé
sur la poitrine. Si l'Evangile se (liante dans
le presbytère, il fait une inclination avec le
sous-diacre, en passant devaut le milieu do
l'autel (3).
iï. Arrivé au pupitre, il remet le texte au
sous-diacre, el chante Dominus vobiscum, les
mains jointes ; puis, tenant la main gauche
appuyée sur le livre, il l'ail avec le pouce de
la droite le signe de la croix sur le commen-
cement de l'Evangili', en disant : Inidum ou
Sequentia sancli Evangelii ; el (luand le
chœur répond fcr/ortf( n'6t,Do/()iHe, il se tourne
du côté de l'auli'l avec les autres ministres,
et fait une génuflexion, f.iisanl (ii même
temps le signe de la croix sur son l'ronl, sa
bouche et sa poitrine. II lient les mains
jointes pendant qu'il chante l'Evangile, et il
fait la génuflexion toutes les fois qu'il pro-
nonce les saints noms de Jésus et de Marie.
d'inspirer aux fidèles un grand respect pour la parole du
Dieu. D'après la rubrique, le pupitre doit être placé au
seplentrion; ce qui suppose ([Ur; l'église est tournée ver$
l'orient, suivant l'ancien usage dont on s'est écarté trop
facilement dans les temps modernes.
f57
DICTIONNAIRE DES CEREMONIFS F.T DES RITES SACRES.
«98
13. L'Evniiîïi''' fi'i', '' haiso le livre nu com-
mencctiipnl de l'Iîvjnigilp, et le remet ouvert
au sous-diacrc, auquel il indique l'Evangile
qu'il vicnl de lire, en disant : Hœc sunl sancta
Evanf/ilia; s'il y a un Icxie, il le baise au
lieu du livre, cl le reini't fermé au sous-
diacre, en lui disant les mémos paroles ; puis
il revient dans le uiéuic ordre à sa place,
devant l'and'l, où il fait une génudoxion.
16. Pcndaul le Credo, il lait une génu-
flexion av(!i' le té:éhrant à Jestmi Chrisluin,
ei Simili adoralur. A res mois, Et incarnutiis
eft, etc., il se niel à genoux à sa place et
s'iriclinc à Homo factus est.
17. Si Ton olVre du pain à bénir, le diacre
préseule l'aspersoir au célébrant; et s'il y a
offrande du clergé oiulu peuple, il se lient à la
droite du prcire, et le sous-diacre à la gauche,
tenant chacun un bassin pour recevoir les of-
frandes, qu'ils remcllent ensuite àlacrédence.
18.' Le célébrant s'élant lavé les mains
pour la première l'ois, le diacre monte à côlé
de lui à dioite, fait une génuflexion, reçoit
des deux uiains, par le pied, le calice que
lui remet le sous-diacre, et le présente un
peu élevé au célébrant. Lorsque cilni-ci a
dit, par forme d'interrogation ; Qiiid reiri-
buam Domino pro omnibus qiiœ relribuit miln?
le diacre, tenant toujours le calice, lui ré-
pond : Immola iJeo sacrificiwn laiidis, et
redde Altissimo vota liia; et il le lui remet,
en lui baisant le br,;s droit.
19. L'oblation faite, il reçoit la palène du
célébrant, la remet au sous-diacre, en reçoit
en même temps la navette, et la présente au
célébrant ; il se relire un peu en arrière
landis que i'acolyle présente l'encensoir au
prêtre, remet ensuite la navette à l'acolyte,
fait une génuflexion avec le (élébranl, et
de-cend au bas de l'aulel, vers le coin de
l'Eptlre, hors de la balustrade.
20. A 11 fin de reiicenseiiieni, il reçoit l'en-
censoir des mains du célébrant, et se lour-
naiil sur la droite, il s'éloigne un peu et
l'encense de deux coups, en loi faisant une
génonexion avant et après. Ensuite il en-
cense auloiir de l'autel, hors de la balu-
strade, lançant conti uellement l'encensoir
en haut de toute la longueur des chaînes, et
tenant la main gauche peodanle sur le côté.
En passant devant le milieu de l^uU'l, il en-
cense trois fois la croix, avec une génufleirion
avant et après; ce qu'il fait aussi derrière
l'autel.
21. Ayant achevé le tour, et étant arrivé à
l'angle du m.-.'rch'pied du côlé de l'Epîlre, il
remet l'encensoir au premier actdyle, et il
se rend avec ses induis à sa place oïdinaire,
où ils saluent tous ensemble l'autel et le
chœur. Si la préface est commencée, ils font
seulement la génuflexion à l'autel, sans sa-
luer le chœur.
22. Au Sancins, le sous-diacre étant arrivé
à côté de l'autel, le diacre fait la géuiflixion
avec Ions les ministres; et lorsque le célé-
lébranl essuie ses doigts sur le corporal, en
disant : Qui pridic, il s'avance derrière lui,
un peu à sa droite, se met à genoux sur le
second degré , s'incline et relève un peu
l'extrémité de la chasuble, pendant l'éléva-
tion (le l'hostie et celle du calice. Tous se
redressent entre les deux élévations.
2.'{. Le célébrant ayant fait la dernière gé-
nuflexion après l'élévation du calice, le diacre
se lève, fait la génuflexion au méoie endroit,
avec les autres officianls, et retourne à sa
place devant l'autel.
24. Au l'ater, il fait la génuflexion avec les
autres ministres, et à cis mots, Fiat vo-
lunias tun. Il se met à genoux à sa place, s'in-
cline pendant l'élévation, se relève et fait
une seconde génuflexion avec le célébrant.
2'i. Au Libéra nos, il monte à la droite du
célébrant en même temps (|ue le sous-diacre,
fait avec lui une génuflexion, eu reçoit la
palène, l'essuie avec le purificatoire et la
donne au célébrant entre l'index et le doigt
du milieu; et ayant fait une seconde génu-
flexion à ces mots : Génitrice Maria, il suit
le sous-diacre derrière l'autel, où ils font en-
semble une génuflexion.
26. Quand le chœur enlonne VAgmis Dei,
il revient à l'autel, lait une génuflexion, et
lorsque le célébrant a baise l'auiel, il lui
présente à baiser l'instrument de paix, en lui
répondant£'t cumspiritii tuo; ensuite il baise
lui-même ledit instruminl, le remet à sa
place; et api es avoir fait une nouvelle gé-
nuflexi<in, il se rend derrière l'autel, où il
f.iil une génuflexion, et va, précédé du sous-
diacre, se placer avec liii du côlé de l'Evan-
gile, hors de la baluslrade, où ils font en-
semble une géniifl.'xion en arrivant.
27. Au Domine, non stim dignus, il s'incline
vers le s;iinl sacrement et se frappe trois fois
la poitrine en même temps que le célébrant,
tenant la main gauche appuyée au-dessous.
28. Lorsque le sous-diacre, après avoir
transporté le Missel, monte à l'aulel du côlé
de l'Epîlre. le diacre y monte en même temps
dù'cô éde l'Evangile; et ayant fait tous deux
ensemble la génuflexion, Il lire doucement
à lui le corporal, toujours étendu sur l'autel,
et 11! plie avec soin, de manière que les par-
celles sacrées, s'il y en a, ni; se perdent
point (1). Ensuite il baise ré|)aule gauche
du célébrant, l'ail la génuflexion avec le sous-
diacre, retourne derrière l'autel par le côté
de l'Evangile, portant sur les pouces et les
index des deux uiains le corporal et la pale,
et les remet dans la bourse que le sous-diacre
lui présente.
29. Si l'on donne la communion, le célé-
brant ayant pris la sainte hostie, le diacre
fait une génuflexion, passe derrière l'autel
en faisant une génuflexion par respect pour
le saint sacrement, (lui est encore sur le cor-
poral. vient à la suite de l'acolyte au coin
de TE, Itre, et monU' à la droite tlu prêtre, où
il lait nue nouvelle génuflexion; il ouvre le
t;ibernacle, lire le cilmire cl le découvre,
faisant avant et après une génuflexion pins
profonde qu'à l'ordinaire; après (|uoi il se
retire au coin do l'Epîlre; et debout, médio-
(i) Voir la manière de plier le corporal, page B7, note i, du Cérimonial de Betley.
••29
MES
MFS
650
crrment incliné vers le célébrant cl les mains
jointe^ sur la poitrine, il dit S(!ul, d'une voix
iniclliptiblc, le ConfiCeor, que les autres réci-
toui à voix basse.
30 S'il (loil communier, i^ li- fait le pre-
mier, à genoux sur le plus ti;iu( d>gré avr-c
le sous-di.irre; puis, ayant f.iil une géuu-
flcxioti profonde au milieu, il passe au cô'é
de I Evangili- cl se lieiii à la droili- du cé!6-
branl avec la palène, qu'il présente sous le
menton de ceux qui cnumuinitMil.
31. Lorsque le célébrant revient à l'autel,
après la communion, le diacre el le sous-
diacre se croisent de nouveau, font ensemble
la génnfloxiou avec le prêtre; el le diacre,
placé à sa droite, couvre le ciboire el le re-
niei dans le tabernacle, qu'il ferme, après
avoir fait une seconde fois la génuflexion.
Ensuite il passe par derrière l'autel, iiu'il
salue par une inclination; cl, eu même temps
que le sous-diacre monte au célé de l'Epîire,
il moule au calé de l'Evangile pour plier le
corporal, comme ci dessus.
32. Après les ablutions, il va au cAlé de
l'Epltre, reçoit des deux mains le calice, que
le célclir.int lui présente peiulié boriz utale-
menl, le baise en uiéuie temps au nœ: d, en
faisant la génuflexion, se tourne el le remet
aussitôt au sous-diacre, de la mêoie manière,
avec une inclination de léti-; puis il se rend
à sa place devant l'aulel.fait une génuflexion,
el quand le célébrant cbante Doiuiniis vobis-
cum, il fait les saluts ordinaires à l'aulcl et
au choeur.
.'î.'t. Au dernier Dnminiis vohisrum, il s'in-
cline seuleuieni vers le célébrant, répond
J)eo gralias à llle, misfn est; el. tourné vers
l'an'el, il clianle aussiiôt : Ile, misan exl, si on
a dit le Gloria in excelsis; ou Benediccmus,
si on ne l'a pas dit; oli Rerjuiescint in pace,
aux messes de morls.
34. Quand le célébrant donne la bénédic-
tion, il s'incline pour la recevoir, el ayant
fail avec les autres officiants une génuflexion
à sa place, au commencement de l'Evangile,
sans attendre que le prêtre soit descendu de
l'aulil, il pari, se couvre on sorlanl du pres-
bytère el se rend à la sacristie dans îe même
ordre qu'on est venu. Là, placé à la droite
du célébrant, si le dernier Evangile n'est pas
encore dit, il fait une génuflexion à ces mots,
-Et Veibttm caro; et ayant fail avec tous les
olficianis une inclination à la croix, et salué
le céléliranl, il se déshabille, aidé de l'acolyte
qui remet les ornements sur la crédence, et
fait son action de grâces.
§ ttl. De l:i messe Jes inurts.
i. Le diacre demande la bénédiction an
célébrant avant l'Evangile, lui piésenle la
navette el l'encens, et encense autour de
l'autel, à l'offei toire, comme à l'ordinaire;
mais il ne lui fail pas baiser l'instrument de
paix.
2. Pendant la strophe Pie Jesu de la prose,
il se met à genoux auprès du pupitre, s'il
chante l'Evangile au bas du chœur; ou en
passant devant le milieu de l'autel, s'il le
chanta dans le presbytère; à la cathédrale.
il ne se met pas à genoux, mais il fait la gé-
nuflexion vers l'autel.
3. Après la messe, si on fail riibsoul<', il
se rend derrière l'aulel ou à la sai rislie, e!
va auprès du catafalque par le côté de l'E-
vangile, en précédant le célébrant el portant
le livre: il se place ;'i sa gauche du côlé de
l'Evangile, reçoit de sa n)ain l'aspersoir, jette
de l'eau bénile en forme de croix et le rend
au clerc. Pendant les versets et oraisons, il
présente le livre au prêtre et retourne dans
le même ordre à la sacristie.
{ IV. De la messe devant le s,iint sacremenl exposé.
1. Le diacre se découvre à l'enlrée du
chœur, el fait avec le célébrant une génu-
flexion plus profonde" (ju'à l'ordinaire.
2. Lorsqu'il saine le ( hœur, il se retire tin
peu du côté de l'Rvangile. pour no pas tour-
ner le do» au saint sacrement ; el après avoir
(ertniné le salut, il fait une génuflexion au
saint sacrement. Il fait aussi la génuflexion
toutes les fois qu'il passe à l'angle du mar-
chepied.
3. Après avoir reçu l'encensoir des mains
du célébrant, il se relire pour le laisser des-
cendre, et il l'encense au coin de l'EpîIre,
hors de l'autel.
i. En l.iisantle lourde l'aulel, il n'cncenso
point le saint sacrenu-nl de trois coups au
milieu, ni devant ni derrière l'aulel, mais il
fail seulement une génuflexion en passant,
el continue l'encensement.
§ V. De b messe d<>v.int monseigneiir l'evèquc.
1. A vaut le commencement de la messe, le
diacre s'approche de monseigneur l'évêque
avec !es autres ministres, sans saluer l'anteli
à moins que le saint sacrement ne soit ex-
posé; el, placé» devant lui en demi-cercle,
le diacre el le sousdiacre à la suite des pré-
Ires induis, ils lui foni une génuflexion, s'in-
clinent pour recevoir sa bénédiction ; «'t ayani
fail une seconde génuflexion, ils vont à leurs
places, saluent l'aiitel, et font la. confession
comme à l'ordinaire.
2. Avant l'Evangile, le diacre ne demande
pas la bénédiction .iu célébrant; mais il va,
suivi du iburiféraire. la deminderà monsei-
gneur l'évêque, en disant, comme à l'ordi-
naire : Doiune, juhe henedicrre, baise l'an-
neau et fait une génuflexion avant et après;
ce (ju'il observe toutes les fois qu'il se pré-
sente devant le prélal.
3. L'Evangile chanté, il se rend auprès da
prélal, à la --uite du sous-diacre, fuit avec
lui une génuflexion, reçoit le texte, le pré-
scnie à baiser au prélat, fail une nouvelle
génuflexion, rend le texte el retourne à sa
place.
k. Lorsque le célébrant a fiil l'oblalion,
le diacre ayant reçu la navette du sous-diacre
à l'autel, va, suivi de 1 acolyte, faire bénir
Fencens au prélat, auquel ils font ensemble
une génuflexion avant d après; puis il se
rend, à la suite de l'aeolyle, du côté de l'E-
plire in pinno.
5. Après que le célébrant a baisé l'inslru- .
ment de paix, le diacre fait une génuflexion
651
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
fi^t
et va le piésenler nu prélnt avrc les saluts
ordinaires; étant de retour à l'autel, il fait
nue nouvelle génuflexion, baise lui-même
l'instrument de paix et le remet à sa place.
6. Après l'Ile, missa est, il se tourne de sa
place vers le pontife et s'incline profondé-
ment avec tous les autres ministres pour
recevoir la bénédiction, excepté aux messes
de morts.
§ VI. Office des diacres induis.
1. Les diacres induis, revêtus de l'aube,
dn cordon, de la dalmatiquc et du collet,
tenant les bras pendants et les mains entre-
lacées au-dessous de la poitrine, de manière
que la paume ne regarde ni le visage ni la
terre, font une inclination à la croix de la
sacristie, saluent le célébrant et partent deux
à deux après le sous-diacre.
2. Les sous-diacres s'étant arrêtés sur
deux lignes au milieu du chœur, les diacres
passent au milieu d'eux, se séparent insen-
siblement pour aller se placer de chaque
côlé devant l'autel, à deux ou trois grands
pas du marchepied, sur une même ligne, à
Ja suite des prêtres induts, laissant entr'eux
une dislance plus ou moins grande, selon
Li solennité, pour les officiers supérieurs.
Dès que le célébrant est arrivé, ils font la
génuflexion avec lui; et tenant les mains
jointes et étendues sur la poitrine, le pouce
droit croisé sur la gauche, ils répondent au
commencement de la messe, se conformant
en tout au diacre principal, pour les signes
de croix, les inclinations, etc.
3. Lorsque le célébrant monte à l'autel,
ils remettent leurs mains comme à l'entrée
de la messe, s'approchent ensuite du diacre
qui prend la place du célébrant, au milieu
du presbytère, les plus dignes étant les plus
près de lui; ils font tous ensemble une incli-
nation profonde à l'autel, se relèvent, se
tournent vers le choeur, s'inclinent de la
même manière et reviennent du côté de l'au-
tel sans autre salut.
i. Lorsque le saint sacrement est exposé,
ils se tiennent un peu de côté, en saluant le
chœur, afin de ne pas tourner le dos au saint
sacrement, et après avoir terminé le salut,
ils font une génuflexion vers l'autel.
5. A la fin des oraisons , ils font tous en-
semble une génuflexion, et ceux qui sont du
côlc de l'Epître vont, avec le grand diacre ,
s'asseoir à sa droite sur les sièges préparés,
après avoir fait tous ensemble une génu-
flexion au célébrant; ce qu'ils observent tou-
jours avant de s'asseoir et en se levant. Ceux
qui sont à gauche vont en même temps s'as-
seoir de l'autre côté, après les prêtres induts.
6. Quand le diacre chante le Dominus vo-
bitcum, au commencement de l'Evangile, les
diaeres induts se rendent à leur place, de-
vant l'autel, à la suite des ministres supé-
rieurs, font une génuflexion à l'autel et se
tournent vers le pupitre de l'Evangile. A ces
mots : Gloria tibt, Dqmint, ils font une se-
conde génuflexion à l'autel, faisant en même
(l) Si un clerc iuférieiir fait sous-diacre, il ne se sert
point d'amicl; il ne prend point le manipule au bras, mais
lUe porte entre le doigt du railivu et le doigt annulaire de
temps le signe de la croix avec le pouce sur
le front, la bouche et la poitrine; après quoi
ils se tournent du côté du diacre, et font la
génuflexion vers le livre, aux saints noms
de Jésus et de Marie.
7. Lorsque le diacre monte à l'aulel pour
l'offertoire, et fait la génuflexion à rôle du
célébrant, ils la font avec lui et vont s'as-
seoir ; ils reviennent à leur place à la suite
du diacre, après qu'il a encensé autour de
l'autel, et font avec lui les saluts ordinaires.
8. A la grande élévation et à celle du
Pater, ils s'approchent un peu du diacre
principal, s'il est nécessaire, pour faire place
aux sous-diacres induts, font tous ensemlde
une génuflexion , se mettent à genoux, s'in-
clinent pendant les deux élévations, se re-
lèvent avec les autres officiants, et repren-
nent leurs places : ils ne s'inclinent pas entre
l'élévation de l'hostie et celle du calice.
9. S'ils veulent communier, ils se présen-
tent après le diacre et le sous-diacre , et
avant les autres officiants , font ensuite une
génuflexion profonde , et vont de chaque
côté de l'autel, où ils demeurent debout tour-
nés face à face.
10. A la fin de la messe, ils reçoivent la
bénédiction , inclinés, font à leur place la
génuflexion avec le célébrant et tous les
autres officiants , se tournent en dehors, et
partent dans le même ordre qu'ilà sont ve«-
nus , saluent tous ensemble la Croix de la
sacristie et le célébrant , se déshabillent
et arrangent proprement les ornements sur
la crédence.
11. A la messe des morts, si l'on fait l'ab-
soute, ils se rendent nu catafalque à leur
rang , se placent de chaque côté face à face,
et jettent de l'eau bénite en forme de croix.
12. Lorsque monseigneur est présent, ils
reçoivent sa bénédiction au commencement
et à la fin de la messe, comme il a été dit
ci-dessus, § 5, n. 1 et 6.
Chaf. V. — De l'office du sous-diacre.
5 I. Avis généraux.
1. Les ornements du sous-diacre sont
l'amict, l'aube avec la ceinture, le manipule
et la tunique, avec le collet ou la planète (1).
2. Le sous-diacre, lorsqu'il est debout ou
assis, et qu'il n'agit point , tient les bras
pendants et les doigts entrelacés au-dessous
de la poitrine, de manière que la paume
des mains ne regarde ni le visage ni la terre.
Quand il officie avec la planète, il lient la
main gauche dessous et la droite dessus,
appuyées sur la poitrine.
3. 11 fait une petite génuflexion , 1* aux
saints noms de Jésus et de Marie ; 2° toutes
les fois qu'il monte à l'autel ou qu'il en des-
cend ; 3* lorsi]u'il arrive derrière l'autel
pour s'y arrêter ; 4" en partant de derrière
l'autel.
4. Toutes les fois qu'il va du presbytère
dans le chœur, ou qu'il en revient, il fait
une inclination à l'autel , sur le plus haut
la main gauche; il ne doit point non plus verser l'eau dani
le calice ï l'administration.
«3r.
MKS
ilc^ré du presbytère, ou à quelque dislance
ilii niaicliepicd de l'aulel, selon Ip IociiI.
11. Il doit lire altcnlivi-nu'iil les observa-
limi'» générales, chap. 1 de la messe solen-
nelle , cl préparer d'avance le chanl de
l'I^pitre.
§ II. De la grand'incssc ordinaire.
1. 1,0 sous-diacre ayant fait sa prépara-
lion, se rend ;\ la sacristie, se place à la
gauche du célébrant, et se revêt des orne-
ments de son ordre, en récitant les prières
prescrites. Au moment du départ il fait, avec
le célébrant et les autres minisircs, une in-
clination à la crois de la sacristie, salue le
préire, se couvre si c'est l'usage, et part à
la suite des acolytes ou des sous-diacres in-
duis, s'il y en a.
ii. Arrivé devant le milieu de l'autel, il se
découvre, fait une inclination, se tourne sur
la droite, et va lentement, en précédant les
acolytes, à la première slalle inférieure, du
côte de l'Epltre, au fond du chœur, où il fait
une génuflexion , et s'assied de suite sur la
stalle élevée, pour se conformer au chœur ;
s'il n'y a pas de stalle mobile, il se tient
debout jusqu'à ce que le prêtre monte à
l'aulel (1'.
.t. Si l'entrée se fait par le bas du ehœur,
il s'avance jusqu'au milieu, se dérouvre, se
place du côté droit en chœur, à la gauche
du premier acolyte ou du premier sous-dia-
cre indul, fait avec eux une génuflexion au
célébrant lorsqu'il passe, puis il revient de-
vant le milieu de l'autel enlre les induis, fait
une inclination pendant que le célébrant fait
la génuflexion à l'aulel, et descend par le
milieu du chœur à son siège (2).
4. A ces mots : l'ropter maf/nam gloriam
tuam, ou au premier ChrisCe, eleison, si l'on
ne dit pas le Gloria in excelsis, le sous-dia-
cre part de son siège et remonte vers l'aulel,
fait une inclination à l'entrée du presbytère,
au milieu de la plus haule marche, et va ,
par le côlé de l'EpUre, derrière l'aulel, où il
fait une génuflexion , prépare le livre de
l'Epître, el se lient debout tourné vers le
célébrant.
5. Au commencement de l'oraison, le sous-
diacre portant des deux mains le Missel
fermé el appuyé sur sa poitrine, vienl au
coin de l'Epître, auprès du célébrant, fait
une génuflexion au bas des degrés; puis, se
tournant du côlé de l'Orient, c'est-^-dire vers
le fond du sanctuaire, il l'ait une inclination,
monte à l'aulel, baise l'épaule droite du cé-
lébrant, ou son bras s'il ne peut y atteindre,
descend in p/(ino, fait une nouvelle génu-
flexion, et se tournant du côté de l'aulel , il
va dans le chœur, faisant à l'ordinaire in-
clination sur le degré du presbytère. Lors-
que le chœur a répondu Amen, après la der-
nière oraison, le sous-diacre s'assied sur la
slalle élevée el clianlc l'Epître dune voix
distincte, mais d'un Ion plus bas qu'à l'Evan-
gile. S'il se sert de la planète, il la quitte
(l) La rubrique dil sans disliuction qiu' le sous-diacre,
en ce cas, doit se tenir debout; mais l'usage est qu'il
b'a-^ied, après la ronlëssioa, sur ua tabouret, au bas du
MI'.S i.r.4
av.int d'aller chanter l'Epître, el ne la re-
prend plus.
(>. L'Epître chantée, le sous-diacre por-
tant le livre comme auparavant, va au mi-
lieu (lu eliœur, où il fait quatre inclinations,
!• ;i l'aulel, i" au côté droit du chœur, .'1° au
côlé gauche, !i-° de nouveau à l'autel; ensuite
il fait l'inclination ordinaire à l'entrée du
presbytère, et passe derrière l'autel où il fait
une génuflexion au milieu, el s'assied avec
ses induis.
7. .\u commencement de la prose, le sous-
diacre, précédé des induis, va à son siège au
bas du chœur, d'où il revient assez lot. avec
ses induis, pour la préparation de l'Evan-
gile, faisant le salul ordinaire à l'autel, en
allant et en venant. S'il n'y a pas de prose,
ou si elle est trop courte, il demeure der-
rière l'aulel. Le moment de l'adininistralioii
élanl arri\é, il va à la crédence avec le dia-
cre; el pendant que celui-ci impose les mains
sur riioslie el la patène, il essuie le calice
avec le purificatoire, le remet au diacre, et
le diacre y ayant mis du vin en disant : De la-
tere Domini nostri Jesu CItrisli esit-it fin-
guis, le sous-diacre y verse de l'eau, en con-
tinuant : El aqua pariler pro redeiiiptione
tnumii , teinpore passionis in reinissionem pec-
calorum.
8. Lorsque le diacre va auprès du célé-
branl, le sous-diacre monte à l'aulel par le
chemin le plus court, portant la pale, si l'on
s'en sert, le corporal el le purilicaloire sur
les pouces et les index des deux mains, à la
hauteur de la poitrine, mais sans les ap-
puyer dessus. 11 fait une génuflexion au mi-
lieu de l'aulel, dépose ce qu'il lient du côlé
de l'Evangile, baise le texte et le porte avec
le coussin sur le bord de l'aulel. au coin de
l'Epître. Il revient au milieu, étend le cor-
poral, de manière que le côlé où est la croix
soil sur le devant de l'aulel, à deux doigts
du bord , met la pale contre le gradin, el le
purificatoire à droite du corporal, el fait une
seconde génuflexion.
9. Le diacre s'étant saisi du texte, le sous-
diacre prend le coussin, qu'il porte des deux
mains appuyé sur la poitrine , marchant à
la suite des acnlyles, el précédant le thuri-
féraire, pour se rendre au (lupilre de l'Evan-
gile , au bas du chœur. Si l'Evangile se
chante dans le presbytère, il fait une incli-
nation avec le diacre, en passant devanl le
milieu de lautel.
10. Il nçoit le texte des mains du diacre,
lui fait une génuflexion el se place derrière
le pupitre, où il fait toutes les génuflexions
que fait le diacre.
11. Après le chanl de l'Evangile, il pré-
sente le texte fermé ou le livre ouvert au
diacre, qui le baise en disant : Hœc sunt
sanctd Eiuiigelia; puis ils reviennent à l'au-
tel dans le même ordre, avec cette différence
que le sous-diacre qui porte l'Evangile mar-
che après le thuriféraire; ensuite il moule
à l'aulel, à la droite du célébrant, lui lait
chœur du côté de l'Epiire.
[i] Rit miss, ponlif., cap. î.
655
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
65<î
une génufl(>xion el lui présente à baiser le
lexie l'eriiié ou lo livre ouvert, en disah'l :
Hœc sunt sanctaEvungelin; puis ;iy;int IVriné
le livre et f;iit une setomle gémin'xion, il le
donne à baiser aUK prèires assistant'-, s'il y
en a. d'abord du côté de lEpîlre, puis du eôlé
de l'Evaiiorile, en passant derrière l'autel, où
il fait riiiclinalion.
12. Si l'on dil le Credo, il descend de l'au-
tel, fait une inclination à l'entrée du presby-
tère, et va dans le rliœur faire baiser le
lexle au clergé des stalles supérieures, di-
sant les mêmes paroles : Hœc funl, etc.; à
quoi chacun répond Ciedu el confitenr. Il ne
salue personne avant qu'il ail baisé le lexle,
mais il fait ensuite une génufl''xion aux plus
dignes et une inclination aux aulres, selon
l'usage.
13. En passant par le milieu du chœur
pour aller au côté gauche, il fut une incli-
nation à l'aulel, et après qu'il a fini, il re-
tourne derrière l'autel par le côté de l'Epî-
tre, et y dépose le texie. Il ne se met point à
genoux avec le chœur à ces mots : El incar-
natus est, etc.; mais il continue à faire bai-
ser le texte; et ceux à qui il le présente se
tiennent debout (1). S'il y a sermon, il ne fait
baiser le lexle qu'après.
14. A la bénédicuon du pain, il présente
l'instrument de paix au prêtre. S'il y a of-
frande ilu clergéou du peuple, il se tient à la
gauche du célébrant avec un bassin, qu'il
dépose ensuite sur la créilence.
13. Leeélébrants'élant lavé les mains pour
la première l'ois, le sous-diacre portant des
deux mains le calice par le pied, avec la pa-
tène el i'hoslie par dessus, monte à l'hôtel,
fait une génuflexion avec le diacre, el lui pré-
sente le calice.
16. Il reçoit ensuite la navette de l'acolyte,
la donne au diacre, de la m'ain droite, et en
reçoit en même temps de la gauche la patè-
ne, qu'il tient avec le manipule, à la hau-
teur des yeux, de manière que l'intérieur de
la patène soit tourné du côlc de l'oreille gau-
che; puis il lait une génuflexion, va derrière
l'autel et s'assied. Il peut quitter la paiène
sur la crédence; mais il doit la reprendie
pour les deux élévations.
17. Dès que le chœur chante, Pleni sunl
eœli et terra, etc., le sous-diacre portant la
patène comme ci-ilessus, part i\ la suiie des
acolytes ou des iniluts, et s'arrêle vers le coin
de l'Epîire, où il fait une génuflexion en
même temps que le diacre.
18. Lorsque le célébrant dit : Qui priâie,
etc., il se met à genoux sur la plus basse
marche, s'incline avec tes autres offiriants
pendant l'élévation de l'hostie, se redresse
ensuilp el s'incline de nouveau à lélévalion
du calice. Ensuite il se lève, fait une génu-
flexion à la niéioe place, avec tous les autres
ministres, attend un peu pour laisser passer
devant lui les acolytes cl les induis, les
suit derrière l'autel et fait avec eux la gé-
nuflexion.
19. Au commencement du Pat(?r, il revient
au côté de l'Epî're dans le même ordre et
avec les mêmes cérémonies; il se met à ge-
noux à ces mois : Fiat voinnias tua , s'in-
cline lorsque le prêtre élève le saint sacre-
ment; piiis ayant l'ail la génuflexion, il re-
tourne derrière l'autel, où il fait une nou-
velle génuflexion.
20. Au Libéra 7ios, il revient une troisième
fois, monte à l'autel du côté de l'Epîire, l'ait
une génuflexion avec le diacre, lui présente
la paiène, qu'il tient, comnae on a dit, avec
le manipule ; et ayant fait ensemble une se-
conde génuflexion à ces mots : GenilriceMa-
via, il va di rrière l'aulel en précédant le
diacre, el ils y font la génuflexion,
21. Quand le diacre vient de faire bniser
l'instrument de paix au céléhranl, le sous-
diacre l'ait avec lui une génuflexion el ta
précède au coin de l'Evangile, où ils s'arré-
tenl, et font une génuflexion hors de la ba-
lustrade.
22. Au Domine, non sum dignus, ils s'in-
clinent versle saint sacrement et se frap-
pent trois fois la poitrine avec le prêtre, en
ten-int la main gauche appuyée au-dessous.
23. Lorsque le célébrant a prislasainle
hostie, le sous-diacre monte à sa gauche,
fait une génuflexion, baise l'épaule du célé-
brant, ferme le livre , fait une seconde gé^-
niiflexion et porte le Missel au côté de l'Ë-
plire , en pissant par derrière l'aulel, où il
faitla génuflexion. Il monle à l'autel en même
temps que le diacre y monle de l'antre côté;
el ayant fait enseioble une génuflexion, il
ouvre le Missel à l'endroit où est la commu-
nion. Ensuite, ayant reçu la burette du pre-
mier acolyte, il verse du vin dans le calice ,
que lui présente le célébrant, fait la génu-
flexion (n même temps que le diacre, mais
sans baiser de nouveau l'épaule du prêtre ;
retourne derrière l'aulel après avoir rendu
la buretle à l'acolyte, et présente la bourse
au diaere, qui y met le corporal.
ai. S'il y a communion, le sous-diacre reste
du côié de l'Evangile; et lorsque le diacre ,
après avoir fait le tour de l'autel et décou-
vert le ciboire, récite le fon/î/por d'une voix
intelligible, le sous-diacre, debout comme
lui, tourné vers le célébrant, méiliocrcment
inclinéet lesmains jointes, le récite en même
temps, mais à voix basse.
23. S'ils veulent communier, ils le font les
premiers à genoux sur la plus haute m,ir-
chc ; puis's'étant relevés, ils font une génu-
flexion profonde au milieu, se croisenl, et
le sous-diacre passeà la gauche du célébrant,
qu'il accompagne pendant la cimmunion ,
tenant les mains jointes au-dessous de la poi-
trine ; ou, si c'est l'usage, il "donne un peu
de vin à chacun des communiants, et leur
présente une nappe blanche pour s'essuyer
la bouche.
26. Lorsque 1? cé'ébrant retourne au mi-
lieu de l'autel après la communion, ils se
croisent de nouveau ; le sous-diacre va à la
(1) Ceci n'a lieu que lorstiu'il se trouve engagé dans les oU le. clergé esl b genoux. 11 est même à propos qu'il fasse
lalles; car il ne conviendrait pas qu'il y eairàt au luomeni alors l'inclinatiou en passant au milieu du chœur.
«57
MES
MKS
038
gauche, au côlé de l'Iîviingile, où il fail les
génuflexions i|ue fait le prôlie, et, quand le
labenijicle est fermé, il pieml le livre fi le
|)oile au côlé (le rK|ilirc, en passant derrière
l'autel, où il fait rmclinalioii.
27. Après l.i deiiiière alilulion, le sous-
di icre va au côlé de l'Kpilre, à la suite du
diacre, reçoit de ses iii,iiiis le calice, d.- la
même manière qu'il lui est pré^enlé, eu bai-
sant le na-ud au milieu, cl faisant une tïc-
nuflexioM, et il le dé ose sur la crédence.
■28. A la fin des posicoinniunioiis, s'il n'y
a poini (l'induis, il va prendre le pupitre
avec le Missel ; l'I ayant fait une sciilo gé-
nuflexion, il le porte fermé derrière l'autel,
d'où il revient aussitôt se placer vers le coin
de l'autel, du cÔ!é de l<i sacristie. Là, il s'in-
cline pendani la bénédiction ; et, ayant fait
une géimllexion au coiniiiencement du der-
nier Évangile avec les autres ministres, il se
couvre et reioiirne , à sou rang, à la sacris-
tie. Si l'Rvangile n'est |)as fini, il fait une
génuflexion à ces mois : Et Verbu i> euro fuc-
tiim est; puis il Tiit une inclinallon à la
croix, s;ihie le céléhraul, quitte les orne-
ments sacrés, et fjii son adion de grâces.
§ III. Ue Id messe ile.s iiiorls.
1. A la strophe Pie Jesu de la prose, le
sous-di.icre se met à genoux avec, le diacre
auprès du pupitre, si un chante l'Rvangile
au bas du chœur, on en passant deviinl le
milieu de l'auicl. si on le chante dans le pres-
bytère. A la cathédrale , il fait seulement la
génuflexion.
2. Il f.iit hTiiscr le texte au célébrant et aux
prêtres induis, s'il y en a, et il passe aussi-
tôt dernèie I autel.
3. Si l'on lait r.ihsonle après la messe , le
sous-diacre, ayant i|iiilie sou manipule der-
rière l'autel ou à la sacristie, prend la croix
et va se placer un peu en arrière des deux
acolytes, ;iux pieds du défunt, c'est-à dire,
au-dessous du cercueil ou de la représenta-
tion, la face tournée vers l'autel, si c'est un
prêtre; et entre le cercueil et t'auiel, la face
tournée vers le peuple, si c'est un cicrc in-
férieur ou un liiïi|ue (1).
!*■. Arrivé auprès du cercueil ou du céno-
taphe, il pose le pied de la croix à terre, la
tourne du côlé de la face du défunt, jelio de
l'eau bénite à son tour en forme de croix, et
après l'ahsoiile, il retourne à la sacristie
dans le même ordre.
§ IV. De !a mossp (levant le s:iinl sacrement exiiosé.
1. Le sous-diacre se découvre à l'entrée
du lieu où le saint sacrement est exposé, et
fait avec ses iniluts une génuflexion plus pro-
fonde qu'à l'ordinaire, au lieu d'une incli-
nation, au commencement de la messe. Mais
(l) Lii raison de eeue différpBce , c'est que la pnsilion
du ciirps varivj selfiii la qualiltî du dériuil. On pLice Ips
lirêlies et tous les l■c^lésia^li^lues dans le ctiipur, et les
\.f\ |((((s iiaiis la iiol'; mais les jirêlr.s seuls oui les | ii'ds
tnniTiés viTS.le peu le; ions IpimillM eaJtslasU |U' iMs
ont lournés vers 1' uli'l, ai:isi que les laî.|iie«. Lorsqu'on
poriH le corps a l'.''gllse (ju au lieu de la sépulture. li>s
pieds doivent toujours être en avaui, même |;our les prê-
tres. On place sur le cercueil des prêties rii.ibit de clinur
avtic une étole violette , de manière qu'élit) paraisse dé.'r-
ensuite, toutes les fois qu'il passe sur les de-
grés (lu presbytère, soit en allant au chœur,
soii en reven;inl, il fiil seu'ement une intli-
n.'ili >n à l'onliniiire, et de p^us une génu-
flexion ;iu saint s.icrement, en passant à
l'angle d 1 marchepied.
•2. .Vprès rEptire. il fait les quatre incli-
nations comme à l'urdinan'e à l'aiitel et au
chœur, et il y .ijoute cusuileune génnnexion.
'.i. Lorsiid'il passe devant ou derrière le
milieu de I atilel. il f.iit une géntinexion ; il
observe l.i méiiie chose à la messe ordinaire,
tandis que le saint sacrement est sur le cor-
poral.
§ V. De 1:1 messe devant monseigneur l'évêque.
1. Avant le coinmencenient de la messe ,
le soiis-diarre, sans saluer l'autel, à moins
que le saint sicicment ne soit exjiosé, va,
avec lotis les nfficianls, se placer devanj
monseigneur révê(|ue en demi-cercle, lui
fait une génunexion, s'incline pour recevoir
sa bénédo lion; ettyanl fdl une seconde gé-
nnnexion, il salue l'auicl comme à l'ordi-
naire, et va au bas du chœur. Toutes les
fois qu'il passe devant le prélat, pnd.int la
messe, il le sa ue par une inciination (2).
2. L'Eplire chantée, il oniei les quaire sa-
luis au milieu du chœur , et va auprès da
pontife, s'incline pour recevoir sa béné-
diciioii , et lui lait une genullexion avant et
après.
3. Après le ch int de l'Evangile , il se rend
avec le diacre auprès du prélat, et lui fait
une génuflexion ; ensuite il remet le texte
au diacre, qui le présente au prélat ; s'in-
cline pour recevoir la liénédiction , et ayant
fait une seconde géniin''xion , il reprend le
texte et le porte a b.Tiser au célébrant et au
clergé, comme à l'ordinaire.
k. .\u dernier Dominus robiscum,\\ revient
au cô;é de l'Eplire comme à la seconde élé-
valion, et après ['lie, missa est , ou le Bene-
dicamus Doinino. il se tourne avec tous les
autres ministres vers monseigneur révé(iue,
pour recevoir la bénédiction solennelle ,
pendant laquelle tous sont profondément in-
clinés.
§ VI. De la grand'mosse les jours de fériés (3).
1. Aux fériés majeures et aux vigiles , le
sousdiacre fait l'inclinatton à l'entrée de la
messe derrière l'.icoyte; s'il ofticte avec la
planète, il la quille au Dominu<i vobiscum,
et ne la reprend plus ; après l'Kpîlre il salue
le chœur et dépose le livre sur le coin de
l'autel du côté del'Epîlre, où le diacre vient
le prr iidre pour aller chauler l'Evangile.
Après radoiinislration , il porte à l'ordinaire
lec<irporai elle ptirifi(aio reà l'auicl. revient
derrière l'autej.va prendre leMissel du célé-
cendre du cou du dérunt ; sur celui des diacres, l'Iialiil da
ctiœur et une /Mole en sauteir; et sur celui des sous-dia-
cres, un maidpule aiis<i vielel. Il n'v a d'autre ornement
sur le cercui-d des clercs iuléripurs ipie l'habit de chœur.
-r^. VoyMie UiUiiit o-\ .«uckhiI le l'r«cessiumi»li q«ie imkis
avons suivi préférahleiueui an .Missel, parce qne tout cnei
y fst expliqua d'une manière i^u* claire et plus précise.
(2) (juaiid le prélat ollicie, on lui tait la génuflexion en
passant dp.vain lui llii. Miss.c pont, cap. S, a. 3.
(3)Rubr.,cap. 5, n. 1. 5, S, 7,8.
6'.9
niCTlONNAlRR DES CIÎUEMONIES ET DES RITES SACRES
biant, à qui il fail une génullixion avant et
après , s'il est encore à son siège, et l'ap-
ap
porte (ierrière l'aulel. A\)Tès \e Gloria tibt ,
Domine , il porte le Missel avec le pupitre à
l'aulel, au côlé de l'Iîvangile, fait une génu-
flexion, et, passant derrière l'aulel, il va à
l'entrée du presbytère, du côlé de rEiiîlrt',où
il se lient debout , tourné vers le- pupitre,
jusqu'à la fin de l'Evangile ; alors il va, sans
saluer l'aulel, recevoir du diacre le livre ou-
vert,et marchant entre l'acolyle et le diacre,
il le porte à baiser au célébrant , et passe
derrière l'autel par le côlé de l'Epitre; si
l'Evangile est court, il descend par le coin
des marches, pour aller vers le diacre, sans
passer derrière l'aulel.
2. Aui fériés de l'année et aux fêles sim-
ples, le sous-diacre officie en aube et mani-
pule sans tunique. Apiès l'Epitre il porle le
livre sur le pupitre de l'Evangile dans le
presbjlére, et le diacre, après avoir reçu la
bénédiction du célébranl, baise le coin de
l'autel, en disant Fax Chrtsti, etc., et va
seul au pupitre, sans porter le livre, faisant
une inclination en passant devant le milieu
de l'autel. Après le Gloria tibi , Domine, le
sous-diacre porte le Missel à l'aulel, et va
derrière le pupitre, où il se lient tourné vers
le diacre ; puis il porle le livre à baiser au
célébranl, et retourne derrière l'aulel.
J vu Des sous-diacres inJuls.
1. Les sous-diacres induis se rendent de
bonne heure à la sacristie et se révèlent de
l'aube, du cordon, de la luniquc et du collet.
Au signal du départ, ils font une inclinalion
à la croix, saluent le célébranl; et, tenant
les bras pendants et les mains entrelacées
au-dessous de la poitrine , comme le sous-
diacre en chef, ils se réunissent et marchent
devant lui, deux à deux, à !a suite des aco-
lytes pour aller au chœur.
2. Si l'on entre près de l'autel, arrivés aux
degrés du presbytère, ils se placent sur une
même ligne, le grand sous-diacre au milieu;
el, ayant fait tous ensemble l'inclination, en
même temps que le célébrant fait la génu-
flexion, ou une génuflexion si le saint sacre-
ment est exposé, ils se tournent en dehors ,
c'est-à-dire dos à dos, et vont , en précédant
les acolytes, à leurs sièges, au bas du chœur,
où ils font une génuflexion, el s'asseyent
lorsque le célébranl monte à l'autel, les uns
a droite, les autres à gauche, se conformant
en tout au chœur.
3. Si i'eiilrée se fait par le bas du chœur,
ils se séparent insensiblement en s'avançant
jusqu'au milieu du chœur : là ils se rangent
sur deux lignes,.à la suile des acolytes, tour-
nés face à lace , el font tous ensemble u-ne
génuflexion au célébranl, lorsqu'il passe de-
vant eux; puis ils se placent sur une ligne
droite en travers, derrière les acolytes , font
une inclinalion quand le célébranl fait la
génuflexion <à l'aulel, ou une génuflexion ,
si le saint sacrement est exposé, el descen-
dcnl au bas du chœur.
(i) Rubr., ca|). 4, n. l.
(ï) La riihrique du le premier iadat; c'est une faute;
6iO
k. A ces mots, Snscipe deprecalionem no-
stram, ils font lentemeiil la génuflexion, tan-
dis que le chœur est à genoux; ensuite ils
remontent processionnellenienl vers l'aulel,
font successivement deux à deux une incli-
nation à l'entrée du presbytère; ce (ju'ils
observent toutes les fois qu'ils passent au
même endroit, soil en allant, soit en reve-
nant : puis ils se rendent derrière l'autel, où
ils font tous ensemble une génuflexion, el
s'asseyenl les plus digues au milieu.
li. Si le saint sacrement est exposé, après
avoir fail une inclinalion sur la marche du
presbytère , ils foni déplus une génuflexion
toutes les fois qu'ils passent à l'angle du
marchepied de l'autel.
6. Lorsque le sous-diacre va chanter l'E-
pitre, le premier indut le précède, monte à
l'aulel , fait une génuflexion sans mettre les
mains sur l'autel, prend le lexlc el le cous-
sin , qu'il porte appuyés sur sa poiliine, fait
une «econde génuflexion en môme temps
que le sous-diacre; descend de l'aulel, el
ayant fait ensemble, comme à l'ordinaire,
une inclinalion sur la marche du presbytère
ou une génuflexion à l'angle du marchepied,
si le saint sacrement est ex[iosé, il marche
devant lui jusqu'à son siège au bas du chœur;
avant d'y arriver, il se détourne un peu et
se lient en chœur pour laisser passer le sous-
diacre, et quand celui-ci est assis, il se lient
debout devant lui, et soutient le livre de l'E-
pitre sur le texte.
7. L'Epitre chantée, le premier indut pré-
cède le sous-diacrejusqu'au milieu du chœur,
où il s'arrête à droite, le visage tourné vers
le côté gauche, pendant que le sous-diacre
fail les saluts ; après quoi, conlinuaut à
marcher devant lui, il monte à l'autel par le
milieu des marches, y dépose le lexte sur le
coussin , faisant la génuflexion avant el
après , el retourne derrière l'autel. Si le
chœur est derrière l'autel , il porte de suite
le texte à l'autel, el le sous-diacre va seul
faire les quatre saluts au milieu du chœur.
Ils se lèvent tous lorsque le grand sous-
diacre revient, font la génuflexion et s'as-
seyent avec lui (1).
8. Lorsque le célébranl retourne au mi-
lieu de l'autel , à la fin des oraisons , le
second sous-diacre indut (2) y monte, fait
une génuflexion avec le célébrant, emporte
le Missel avec le pupitre derrière l'autel, dé-
pose le pupitre sur la crédence , porte le
Missel sur le pupitre devant le siège, l'ouvre
à l'endroit propre, fait une génuflexion avant
el après au célébrant , et retourne derrière
l'autel. S'il n'y a poinl de pupitre auprès du
siège du célébrant, il tient des deiix mains
le livre devant lui, pendant qu'il lit, puis il
le porle derrière l'autel, el après Gloria
tibi, Domine, il va le placer sur l'autel, au
coin de l'Evangile, comme il sera dit plus
bas.
9. Au commencement de la prose, si elle
est assez longue , les induis se rendent à la
suile des acolytes , au bas du chœur, où ils
le premier indut est alors dans le cbceur avec le soui><
diacre.
G^t MES
s'iisseyent; ils reviennont avoc le sous-dia-
cre , sans les acolyles, faisant deux à deux
une iiiciinalion comme à l'ordinaire , lors-
qu'ils passent sur le de^ré du presbytère, eu
allant et en revenant , et une gcnuilcsion à
l'angle du marchepied, si le saint sacrement
est exposé.
10. Après l'administration , le premier
sons-diacre indut , portant l'encensoir de la
main droite, va auprès du célébrant, À la
suile du diacre, pour faire; bénir l'encens, et
ilfailen loul la l'onction de thuriféraire pen-.
dant l'Evangile, lin même temps les autres
induts se liennrnl debout à leurs places ,
tournés vers le livre de l'Kvangile , imilant
les autres officiants et le chœur. A ces mots,
EC incarnatus est du Credo , ils se mettent à
genoux.
11. Le second sous-diacre indut, après
avoir fait une génuflexion et le signe de la
croix sur sim front, sa bouche et sa poitrine,
à Uloriit libi , Domine, va prendre le Missel
du célébrant, l'apporte à la crédcnce, le re-
met sur le piipilre , l'ail une génuflexion et
porte l'un et l'autre du côlé d.; l'Iïvangile ,
près du corporal , l'ait une génullexion, et
revient à sou siège derrière l'autel.
12. A ces mois, Plcni sunt cali, \\s (onl
une génuflexion el vont à la suite des aco-
lyles , se ranger de chaque côté devant l'au-
tel, sur la même ligne que les diacres ; ils
font tous ensemble une génuflexion, se met-
tent à genoux et s'inclinent pendant les deux
élévations, se relèvent, font une seconde gé-
nuflexion et retournent derrière l'autel, où
ils font une génuflexion, lis font la même
cérémonie à l'élévation du Pater, se tien-
nent ensuite debout derrière l'aulel, el s'as-
seyent avec le chœur. Au Libéra nos, ils font
la génuflexion à ces uiots. Ginitrice Maria,
et à la conclusion l'er Dominiun, elc.
13. S'ils veulent communier, ils le font
immcdialemenl après les diacres induis ; et
ayant fait une génuflexion profonde, ils se
placent de chaque côlé de l'auit'l , tournés,
face à face.
14. A la conclusion de la dernière oraison,
le premier sous-diacre indut moule à l'autel,
fait une génuflexion et emporte le Missel
avec le pupHre derrière l'autel, où il fait
une génuflexion.
15.11s vont aussitôt se placer de chai^ue
côlé de l'autel , tournés face à face , ou de-
vant l'autel comme à l'élévation (1), font une
génuflexion en arrivant, s'incliisent pour re-
cevoir la bénédiction du prêtre, s'il la donne,
font avec lui une seconde génuflexion, et
partent de suite pour retourner à la sacristie.
Lorsqu'ils y sont arrivés , il lonl la génu-
flexion à ces mots : Et Verbum caro factum
est , du dernier Evangile , s'il n'est pas en-
core achevé, saluent ensuite la croix et le
célébrant, se déshiibillent en silence et
font leur action de grâces.
IG. Aux messes des morts, le premiersous-
(l) Kil., miss, soi., cap. t!, ». 8.
(2j Cwicin. i'|iisi.u|i., lib. i, cap. 11, n. 8, Gavanl. el
MES
fliS
diacre indut ne porte pas le texte à l'EpSlre.
Si l'on fait l'absoute, ils vont tous proces-
sionnellemeul au catafalque, à la suite des
acolyles et du grand sous-di.icre qui porte
la croix; ils se placent de chaque côtelés
plus près de l'aulel, et jettent de l'eau bénite
à leur tour, en forme de croix.
17. Lorsque monseigneur est présent, ils
observent au commencement et à la fin de
la mes.-e ce qui a été dit du sous-diacre ,
§ 5, n. 1 et 'f,col. G.38. Après l'Epître, le pre-
mier indut va avi c le sous-diacre recevoir la
bénédiction du prélat, en lui faisant une gé-
nuflexion avant et après. Il accompagne le
diacre lorsqu'il va faire bénir l'encens au
prélat, avant l'Evangile.
Chap. VL — De l'office des acolytes.
§ I. .\\is généraux.
1. Les acolyles, lorsqu'ils ne portent rien,
tiennent toujours les bras croisés devant la
poitrine, le droit sur le gauche. Lors(|u'ils
portent l'encensoir ou quelque autre chose
de la main droite, ils tiennent la gauche pen-
dante sur le côlé, les doigts étendus et joints
ensemble.
2.11s doivent toujours marcher avec mo-
destie et gravité, le corps droit, les yeux à
demi-baisses et d'un pas égal. Ils tâcheront
aussi de faire ensemble, el avec une parfaite
uniformité, les génuflexions, les inclina-
tions et toutes les autres cérémonies. Ils
ne <loivenl point s'asseoir pendant toute la
messe.
3. Us prennent leurs chandeliers en quatre
temps, de la manière suivante: Celui (|ui est
à droite porte, 1° la main droite au cierge ;
2° la gauche à la coupe; 3° la droile au
nœud ; k° la gauche au pied, le pouce par-
dessus, et les autres doigts repliés par-des-
sous; celui qui est à gauche, au contraire,
porte, 1° la main gauche au ciirgc; -2' la
droile à la coupe, etc. f2) ; ils les élèvent tous
les deux en même lemps, de manière que la
coupe soit à la hauteur des yeux, et les
portent toujours devant eux, parfaitement
droits , sans changer de main, lorsqu'ils
changent de place en se tournant (3 . Lors-
qu'ils les déposent, ils portent la main qui
lient le pied, à la coupe, el celle qui lient le
nœud, au cierge, ayant soin de se regarder
du coin de l'œil pour agir ensemble.
'*. A regard des flambeaux, ils les portent
de la même manière que les chandeliers,
droits devant eux, et non de côté; qu.ind
ils se meltenl à genoux, ilg les déposent à
terre, et les tiennent des deux mains par le
milieu.
5. (^uand ils font l'inclination avec leurs
chandeliers, ils doivent prendre garde de ne
pas pencher leurs cierges en avant ; et pour
cela , ils doivent allonger les bras devant
eux, el tenir les chandeliers droits et un
peu éloignés de leur poitrine, pendant qu'ils
s'inclinent.
.Merati, ii.irl. ii, til 2 Bauldry. .Man. des céréœ. roin , p;c.
(5; Kecui il Jes céiém. de Lyon, p. 8.
M
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
6.4
6. Ils font une inclination «.ur le plus haut
ài'^ié ilii presbytère, ou à iiuchpie ilLslance
(levant l'aiiU'l, selon le local, toutes les fois
qu'ils entrent dans le presbytère ou qu'ils
en sortent pour descendre dans le cliCBur.
Ils font de mêine une iiiciiiiaiion lorsqu'ils
passent devant ou derrière l'aulel sans s'y
arrêier.
7. Ils font la génullexion, 1* toutes les fois
qu'on prononce dans le chint les saints
noms de Jésus et de Marie; i° toutes les fois
qu'ils montent à l'auti'l ou qu'ils en descen-
dent; -i" lorsqu'ils pré-.entent quelque chose
au célébrant, au diacre ou au sous diacre en
chef; 4-° quand ils arrivent derrière l'autel ,
ils le saluent p<ir une (;cnu(lexion , après
quoi ih se tournent en chœur et se tiennent
debout, imuiobiles, dans une i;rande modes-
lie; 5° ils font de même une génuflexion
toutes les fois (]u'ils parlent de derrière l'au-
tel. Si l'on ne peut faire le tour de l'autel,
ils seplaci'nt au fond du sanctuaire, dans la
même altitude.
8. Ils liront attentivement les observa-
tions générales sur la manière de bien olfi-
cicr, col. (JOii, etc.
§11. De la yraiid'iiipssp ;inx semi-Joubles majeurs et
au-dessus.
1. Les acolytes, après avoir fa't leur prière
et s'être lavé les mains , se rcvétinl de
l'aube el (lu cordon; ils s'aident l'un l'autre
à s'habiller, el ai rangent leurs aubes de
manière qu'elles ne Irainent point , mais
qu'elles si)ienl élevées égalciiuMit de tous
côtés environ un travers de doigt au-des-
sus de terre. S'ils devaient sortir de l'église
pour une procession, ils auraient soin de
relever un peu plus leurs aubes.
2. Après qu'ils sont habillés, ils aident le
diacre et le sous-diacre a s.' revèlir de leurs
oriiemeiils, el se placi'iil ensuite sur une
Diéiiie ligne, avec les autres oiticanis, ou
bii n par derrière, suivant le local, le pre-
mier à droite et le seroiid à gauche.
3. Lorsqu'il est temps de partir, ils élèvent
leurs chandeliers, font av: des autres minis-
tres une iiu'liuation à la croix de la sacri-
stie, saluent le célébrant et parlent avant le
sous-diacre ou les soudiaçrts induis, s'il
y en a, marchant gravement l'un à côté de
l'autre.
h. Si l'on entre par le haut du chœi^r ou
par le presbytère, ils s'arrétciil devant le
milieu de l'autel, font une inclination en
nié'')e temps que le célébrant lait une gé-
nuflexion , et descendent jusqu'au milieu
du chœur : là , ils déposent leurs chande-
liers, croisent les bras, font une nouvelle
incliiiaiion, et se tournant en dedans, ils
vont lentement à la suite du sous-diacre, à
leurs places près de la porte du chœur, où
ils se tiennent debout, lace à fice. S'il n'y
a pas de degrés à l'entrée du presbytère,
ou si le local n'est pas assez vaste, ils dé-
posent leurs chandeliers à quelques jias des
marches de l'autel, aussitôt après -la pre-
mière inclination, ti ensuite ils les remet-
tent toujours à la même place.
5. Si l'entrée se fait par le bas du chœur,
les acolytes se séparent peu à peu , en s'a-
vançanl jusqu'au milieu du cliœur : là, ils
s'arréient sur deux lignes avec les sous-
diacres, tournés face à faci;, font tous ensemble
une génullexion au célébrant lorsqu'il passe,
se plaeeni ensuite sur uiu; ligne ilevanl les
sous-diacies tournés vers l'autel qu'ils sa-
luent par une inclination en même temps
que le célébrant fait la génuflexion; dépo-
sent leurs chandeliers, font une nouvelle
inclination et vont au fond du chœur.
6. Au dernier Kyrie, ils vont à leurs
chandeliers, les élèvent au rouiraencement du
Gloria in excelsts, font une inclinaiion à
l'autel au mot Deu, et reiournenl à leurs
places, où ils se tiennent debout cl en chœur,
avec leurs chandeliers élevés. A ces mots :
Adortimus le el Jesu Chrisle, ils font une
génuflexion face à face; et pendant que le
chœur se met à genoux en chantanliSMSCf'yjc
dfprerdlioncm nastrain, ils font leulemeiii la
génuflexion médiocre. Si l'on ne dit pas le
Gloria in excelsis, ils vont à leurs chande-
liers sur la fin de Vlntroïl , les élèvent au
commencement du Kyrie, et descendeut au
bas du (hœur.
7. Sur la fin du Gloria in rxcelsis ou du
dernier Kyrie, \\> s'avancent au bas des de-
grés du presbytère , déposent leurs chan-
deliers lorsque le prêtre chante Dominas
vobiscum, les reprennent à Oreinus, les tien-
nent éle\és pemlaut toutes les oraisons ; el
à la dernière conclusion, ils montent les de-
grés, s'inclinent comme à l'oidinaire, à l'en-
trée du presbytère; y déposent leurs chan-
deliers; et, ayant fait Une nouvelle inclina-
tion, ils vont derrière l'autel ou ils font une
génuflexion et se lournenleii chœur. S'il n'y
a pas de degrés à l'entrée du presbytère, ils
élèvent leurs chandelu'rs et les déposent à
la même place qu'.iu coinmenceinent de la
messe, font une inclinaiion et vont deirièrc
l'autel en faisant rinclinaiiou à l'angle du
marchepied.
8. Au commencement de la prose, ils vont
à leurs places au bas du chœur, saluent l'au-
tel en passant el se tieiuienl face à face, les
bras croisés jusqu'à la lin de la prose. Lors-
que le diacre vient demander la bénédiction
au cé.ébrant avaiitrEvangile, ils reviennent
à leiiis chandeliers, les p.enneni, fini une
inclination en mêuie temps que lesminislres
sacrés font la génuflex;ion à l'autCi; cl, se
rapprochant l'un de l'autre, iU vont en pré-
cédant le sous-diacre au lieu où l'un doit
chanter l'Evangile, c'est-à-dire au bas
du chœur ou dans le presbytère, et se pla-
cent de chaque côlé du pupitre, tournes face
à face.
9. S'il n'y a point de prose, ou qu'elle soit
trop courte, ils ne partent de derrière l'autel
qu'avec le diacre et le sous-diacre qu'ils pré-
cèdent pour aller prendre leurs chandeliers,
couime il a été dit.
10. Lorsque le chœur chante Gloria libi ,
Domine, ils lonl la génuflexion du côie de
l'autel avec tous les autres niiiiislres, mais
sans faire le sigue de la croix ; ils font aussi
6u5
MES
uuo géuuflexion aux noms de Jésus et de
Mûrie, sans se tourner vers l'aiilcl.
11. L'Kvaiigile fini , ils reviennent dans
le niênie ordre à l'cndroil où élaienl leurs
chandeliers , alteiideiil que le diacre soit
arrivé à sa place (1), dé|io>ent leurs ihande-
lier», l'ont Aine iiicliuuliun, et retournenl der-
rière l'auiel.
12. Peniiant le Credo, ils font la génu-
flexion face à face à ces mois : Jesum Chri-
slum et siinul adurulur; ils se iiielleul à ge-
noux avec le chœur lorsqu'on (liante Et
incarnatus est , et s'inclinent à Homo fac-
^us est.
13. Sur la fin du Credo, le second aco-
lyte passe derrière l'autel en fnis.int une
inclination ou une géiiuriexiun si le saint
sacreuienl est expose, se jjlace à la gauche
du premier, et va avec lui à la crcdi'nte, où
le premier prend la hurotle d'rau avec
le bassin; et le second, le roanuterge ,
qu'il porte déployé sur le bras gauche, te-
nant le bout (le la main droite. A l'Oremus
(le rofff'rtoire, ils vont en m.irchant de front
donner à laver les mains au célébr.jnt , le
saluent par une génulli'xion avaiil et aprè'*,
el retournent iler( ière l'auiel r.ù le second se
lient en chœur à la place ordinaire du pre-
mier, tenant toujours le inanuterge de la
Qiéuie manière, jus(|u'du second lavement des
mains.
Ik. Le premier acolyle ayant déposé la
buretlc et le bassin à la ciédence, va les
bras croisés, auprès du siège du célébrant ,
prendre la- navette, qu'il ouvre et porte de
la main droite par le pied à la hauteur de
réfi.iule, cl la remet an sous-diacre au coin
de riilpilre en lui faisant une génuflexion.
15. Il revient derrière l'autel, reçoit l'ea-
censoir du thuriféraire on se saluant l'un
. l'auirepar une inclinaiinu , et le portant de
lu main droite par l'i^xliémité des chaînes,
à la hauteur de l'épaule, il monte à l'autel
derrière le sous-diacre, el lorsque celui-ci
s'est relire, il prend sa place, fait une génu-
flexion, ouvre l'encensoir el le préî.'nte pour
ri. cevoir l'encciis; après la bénédiclioii il le
ferme cl le remet fui-inéoie au céiel)ranl, de
la Diaindruile par le iiaut des cliaines, el de
la gauche par le bas en lUi faisant une ge-
nutlexion; puis, ayant reçu la navette ries
mains du diacre, il fait avec lui et le célé-
brant une génuflexion, et va derrière l'autel
déposer la navette et prendre la burette et
le bassin.
lO. Aussilôl que le diacre a encensé le
célébrant, les deux acolytes reviennent pour
le second lavemeut des mains comme pour
le premier; puis ayant déposé à la crédence
ce qu'ils tenaient, le second retourne à sa
place en saluant l'autel, lorsqu'il passe au
milieu el reçoit un flambeau du Ihurlfé-
raire; en même temps le premier va à l'an-
gle du marchepied du côte de l'Epîlre, où
il se tient la face tournée vers ie fond du
sanctuaire, et répond à l'Orale pro me,
[r air es.
\\) Hit., misi. sol., caji. 5, ii. 2Q.
MES Mi
17. Lorsque le diacre a terminé l'encen-
sement auiour de l'autel, il reçoit de sa
main l'encensoir en lui faisant une génu-
flexion ; et ayant fait le salut ordinaire à
l'au'el, il va dans le chœur pour encenser
le clergé en coinmençant par le côté droit.
Pendant rencenseinent , il lient le cordon
de son aube un peu de côlé avec la main
gauche.
18. Voici l'onlre que la rubrique pres-
crit pour l'enceiiSRinent dans les chapitres.
Si monseigneur l'évéque est présent, l'aco-
lyte l'encense de deux coups, en lui faisant
une géiiufl 'xion avant el après. S'il y a un
prince, un éiéjuc ou quelque autre per-
soiuKî de grande considération , il les en-
Ci'iised'un seul coup, eu leur faisant une ou
deux génuflexions, selon leur dignité [i).
Lorsqu'il y a des chapiers au milieu du
chœur nour entonner la messe, il les en-
cense avant le clergé, et fait une génuflexion
aux chanoines cl une inclination aux au-
tres. Il entre ensuite dans les hautes stalles
du côté de rEjiiire, si elles sont ass( z lar-
ges, el encense chacun d'un seul coup, fai-
sant eu>uite une génuflexion aux dignités
et une inclinaiion aux autres membres du
chapitre, sans se détourner ni s'arréler, pour
ne pas retarder l'encensement. Il encense
le doyen (l'un seul coup en face.
19. Dans les autres églises, l'acolyte en-
cense d'abord le curé ou celui qui préside
au chœur , en lui faisant une génuflexion
avant et après; puis les autres prêtres, à
qui il fait seulement une génullexion après,
sans les saluer auparavant. Ensuite il salue
loul le clergé par une inclination , et l'en-
cense en comniiMiçant p ir le bas du chœur,
et m.'irchaut le long des stalles jusqu'au haut,
sans s'arréler. Après avoir encensé le côté
droit, il traverse le i liœur, laisant une incli-
nation devant le milieu de l'auiel, ou une
génullexion, si le saint sacrcjiicnl est expose,
et v.i encenser lu côté gauche de la même
uk; Il ière.
20. Il se rend ensuite vers l'angle du
marchepied de l'autel , du côlé de l'Epîlre
faisant le salut ordinaire à l'entrée du pres-
bytère ; se tourne du côlé du diacre , l'eu-
c use (l'un seul coup, lui fait ensuite une
génuflexion , et retourne derrière l'autel, où
il fait la génuflexion , remet l'encensoir au
Ihui iléraire , qui lui donne en méuie temps
un fl,.mïieau , en se .^alua:lt mutuellement
par une inclinaiion, el retourne à sa place,
où il se lient en chœur.
21. Au commencement du Siinclas , les
deux acolyie.i élèvent leurs flambeaux ; et à
ces mots : Pleni sunt cœli , ils vont, en pré-
cédant le sons -diacre el ses induis , devant
l'autel , où ils se placent de chaque côlé vis-
à-vis le chandelier du milim, et f.inl une
génuflexion. Ls se mettent à genoux avec les
autres ministres , mais ils ne s'inclinent pas
à l'élévation ; ils se relèvent tous ensemble ,
font une géuuflexion à la même place, et
retournent daus le même ordre derrière
(.2) Rub;-
tl,9.
047
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
648
l'anlel , où, après avoir fait avec le sous-
diacre une goiuiflexioii du cô!é de l'aulel ,
ils éli'igneiU el déposent leurs flambeaux ,
et se rctnellciil on chœur à leurs places. Si
l'on doit donner la communion , ils n'élei-
gncn! pas les flambeaux.
22. Au commencement du Pater, ils re-
viennent devant l'autel et observent les
mêmes cérémonies qu'à la gramic élévation,
avec celle différence qu'ils ne portent pas de
flatnbeaux, et qu'ils s'inclinent pendant que
le prêtre élève le saint sacrement.
23. Lorsijue le sous-diacre transporte le
Missel au côlé de l'Ej^ître, le premier acolyte
le suit , porlanl la burette du vin de la main
droite, par le pied, et la lui remet lorsqu'il
a déposé le Missel , en lui faisant une génu-
flexion. 11 revient aussitôt prendre celle de
l'eau, qu'il porte aussi de la main droite,
mais qu'il prend de la gauche par l'anse , en
montant à l'autel ; reçoit celle du vin de la
main du sous-diacre, lorsqu'il descend de
l'autel, et lui fait la génuflexion; puis il
donne lui-même la seconde ablution au cé-
lébrant , ((u'il salue par une génuflexion
avant et après.
2k. Si le prêtre donne la communion, les
a«olytes reprennent les flambeaux et vont
se placer de chaque côté de l'autel, en même
temps que le diacre passe du côté de l'Epilre
S'ils doivent communier, ils donnent leurs
flambeaux à d'autres clercs , communient à
genoux sur la plus haute marche de l'autel ,
après les sous-diacres imluts ; et , ayant fait
une génuflexion profonde , ils reprennent
leurs flambeaux et accompagnent le prêtre
pendant qu'il distribue la sainte communion.
Deux autres clercs tiennent en même temps
la nappe, s'il est nécessaire, en observant ce
qui est prescrit aux servants de messe en
pareil cas.
25. A la conclusion de la dernière oraison,
ils vont à leurs chandeliers el reçoivent,
debout et un peu inclinés, la bénédiction du
prêtre ; après quoi ils élèvent les chande-
liers, saluent l'autel avec le célébrant et les
autres ministres, et partent, sans attendre
que le prêtre soit descendu de l'autel. Arri-
vés à la porte de la sacristie en dedans, ils se
tiennent en chœur, font une génuflexion au
célébrant (juand il passe, se tournent vers
la croix de la sacristie, font de la même place
les mêmes inclinations que les autres olfi-
cianls, et déposent leurs chandeliers. S'ils
ne peuvent entrer dans la sacristie avec les
chandeliers , après avoir salué le célébrant
à son passage , ils les déposent au même
endroit où ils les ont pris , et vont se placer
dans la sacristie, comme avant la messe;
là , ils font la génuflexion à ces mois : Et
y erbwn euro factuin est du dernier Evan-
gile , s'il n'est pas fini ; saluent la croix el le
célébrant , et vont aider le diacre et le sous-
diacre à quitter leurs ornements. Ensuite ils
se déshabillent eux-mêmes en silence, plient
leurs aubes et font leur action de grâces.
•2i>. A la messe des raorls, les aco)yics se
(1) Voyei ci-ilessus, cul. 6J7, n. 5.
mettent à genoux devant leurs chandeliers'
pendant la strophe Pie Jesii de la prose ; 4
la cathédrale , ils font seulement la génu-
flexion. A l'absoute , ils vont avec leurs
chandeliers, précédant les antres officiants , '
se placer avec le sous-diacre au-dessous du
cénotaphe , tournés contre l'autel , si le dé-
funt est un prêtre, ou entre le cénotaphe et
l'autel, tournés vers le peuple, si c'est un
autre ecclésiastique ou un la'ique (1).
27. A la messe devant le saint sacrement
exposé, les acolytes font une génuflexion en
arriv;int au commencement de la messe, au
lieu d'une inclination. Lorsqu'ils entrent
dans le presbytère ou qu'ils en sortent, ils
font à l'ordinaire une inclination sur le plus
haut degré, et de plus, une génuflexion ,i
l'angle du marchepied de l'autel, chaque fois
qu'ils y passent; ils font aussi la génuflexion,
toutes les fois qu'ils passent devant ou der-
rière l'autel. Aux deux lavements des mains,
ils se tiennent tous deux le visage lourné
contre le fond du sanctuaire , et donnent à
laver les mains au célébrant, qui se tourne
vers le peuple, hors de l'autel.
28. Lorsque monseigneur est présent, 1rs
acolytes vont recevoir sa bénédiction avant
la messe, comme il a été dit col. 621, n. 1.
Toutes les fois qu'ils passent devant le pré-
lat pendant la messe, ils le saluent par une
inclination ou par une génuflexion, si c'est
lui qui officie. A l'offertoire , le premier
acolyte ayant remis la navette au sous -dia-
cre, comme à l'ordinaire, prend l'encensoir
et va, à la suite du diacre, faire bénir l'en-
cens au prélat, à qui ils font tous les deux
une génuflexion avant et après; puis il re-
vient, en précédant le diacre, présenter l'en-
censoir au célébrant , et va derrière l'autel,
prenant en passant la navette de la main du
diacre, au bas des marches. Au dernier Do-
tninits vobiscum, ils vont tous les deux devant
l'autel ou auprès de leurs chandeliers, s'in-
clinent profondément pendant la bénédiction
solennelle, saluent ensuite l'autel et partent.
§ III. De la grand'mecje aux semi-douhles mineurs et aix
fériés majeures.
1. Aux semi-doubles mineurs, il n'y a
qu'un acolyte qui porte un chandelier et
observe tout ce qui a été dit ci-dessus du
premier acolyte , avec les exceptions sui-
vantes : A l'entrée de la messe, il dépo*e son
chandelier au milieu du chœur, et va, à la
suite du sous-diacre, à la place ordinaire du
premier acolyte, où il se tient en chœur. Au
Gloria in excetsis ou au commencement du
Kyrie, il porte son chandelier comme à l'or-
dinaire au bas du chœur ; il précède le sous-
diacre à l'Evangile , et se place à côté'du
pupitre, tourné vers le fond du sanctuiiire.
Aux deux lavements des mains, il porte le
manuterge attaché devant lui par un coin à
son corilon, et pendant par derrière l'épaule
gauche, et il se tourne un peu à droite pour
le présenter au célébrant.
Au commencement de la préface , deux
céroféraires partent de leurs places et vont
^19
MES
MES
«oO
derrière l'aulcl, où ils font une génuflexion ,
(luillent le camail , s'ils s'en servent , et re-
çoivent (les flambeaux qu'ils portent à l'élé-
vation. L'acolyte suit celui du côté ilo l'E-
pitrc et va se placer à sa gauche devant
l'autel. A l'élévation du Puter, il revient seul,
sans les céroféraires , qui reprennent le ca-
mail et retournent à leurs pinces, lorsque
le célébrant commence : l'cr omnia sœcula
avant le Pater.
2. Aux fériés majeures et aux vigiles, l'a-
colyte se place, pendant l'Evangile, derrière
le pupitre , en face du diacre. Aux férios de
Carême, on place au milieu du chœur, de-
vant l'autel , un prie-Dii'U , sur le marche-
pied duquel l'acolyte dépose d'abord son
chandelier (1). Il le porte au bas du chœur
pendant le Kyrie , et à la fin, il remonte vers
le prie-Dieu ; à Dominus tobiscuin, il dépose
son chandelier sur le marchepied, se met à
genoux lî'n piano à Oremi/s,et, lorsque le
diacre chante Flcctmnus genua , il baise le
pied du chandelier, ap|)uyant les deux mains
sur le bord de chaque côté; se lève à Levalc,
prend le chandelier, qu'il lient élevé pendant
les oraisons , le dépose à la dernière conclu-
sion et passe derrière l'autel en faisant les
saints ordinaires. Il va ensuite au milieu du
chœur, à la place des chantres, portant un
graduel , à moins qu'il n'y en ait un sur le
pupitre; fait une génufli xion en arrivant,
et chante le graduel et le trait, si c'est l'u-
sage (2); après quoi il fait les quatre incli-
nations à l'autel et au chœur, dépose son
livre à l'entrée du presbytère ou sur le prie-
Dieu , prend le chandelier, et va , en précé-
dant le diacre, se placer derrière le pupitre
de l'Evangile. S'il chante le trait, il se lient
debout pendant le y Adjuva nus, etc.; s'il
ne le chante pas, il se met à genoux avec le
di.icre auprès du pupitre, tourné vers l'autel.
A la conclusion de la troisième poslcomniu-
nion, il revient à son chandelier, l'élève, et
s'mcjiiio pendant que le diacre chante Humi-
linle cnpitn leslra Deo, avant l'oraison sur le
peuple, et pendant cette oraison.
§ IV. De la grand'messe aux féi les simples, etc
Aux fériés de l'année et aux fêtes simples,
l'acolyte, revêtu de l'habit de chœur sur
l'aube, entre au chœur les bras croisés, en
précédant le sous-diacre, fait une inclination
à l'autel et va de suite à la première stalle
basse du côté droit, où il fait une génuflexion,
• et se tient debout ou assis sur la miséricorde.
A la conclusion de la première oraison, il va
derrière l'autel, quitte l'habit de chœur, prend
un graduel si c'est l'usage, va au milieu du
chœur, fait la génuflexion, et chante le gra-
duel ou VAlleliiia. H fait ensuite les quatre
inclinations, retourne derrière l'autel, pré-
pare l'encensoir, et l'agite pendant l'Evan-
gile à la place du premier acolyte. A VOre-
mus de l'offertoire, il donne à laver les mains
au célébrant, et observe jusqu'après la com-
munion les cérémonies marquées ci-dessus
(1) Hubr., cap. 5, ii. 10.
(2) Kulii-., cap. 4, 11. 3 et 7; cap. ,1, n. 7. Lorsque le
tliœur esl derrière l'aulcl, l'acolyte omet le trait ou le gra-
DlCTIONNAIRE uns RlTES SACRÉS. II.
pour les semi-doubles mineurs. A la fin de
la première postconununion, il prend son
camail ou son rochet sur le bras gauche,
croise les bras, salue l'autel, et se retire seul
à la sacristie (;j).
Chap. Vil. — De l'office de l'ussistant.
D'après la rubrique du Missel, chap. I,n..'{,
celle fonction ne devrait être exercée que
par un prcire. Dans lis églises où il y a peu
de prêtres, il conviendrait du moins ini'clle
fût remplie, autant que possible, par un
clerc dans les ordres sacrés. A la cathéiirale,
il n'y a un assistant que lorsque le grantl
prêtre officie.
1. L'assistant, en habit de chœur, aide le
célébrant à se revêtir des ornements sacer-
dotaux, et se place derrière lui, les mains
relevées sous le camail, ou pendantes de côté
et d'autre sous les manches du surplis; au
signal du départ, il fait les mêmes saluls quo
les autres ministres, marche à la suiie du
célébrant, jusqu'au bas do l'autel, fait der-
rière lui une génunexion, et va derrière l'ati-
tel, où il fait la génuflexion au milieu, ei se
tient debout pendant la confession.
2. Lorsipie le célébrant nutnic à l'autel, il
y moule en même temps du côté de l'Eptlre,
fait une génuflexion (re t\fi'\\ observe toutes
les fois qu'il monte à l'autel ou qu'il en des-
cend\ et montre au célébrant V Introït avec
la main droiie renversée. Quand le prêtre va
au nulicu de l'autel, l'assistant se place de-
vant le livre, et, quand il relient auprès du
Missel, il se lient un peu de côlé pour lui in-
diquer tout ce qu'il doit lire, ayant soin de
tourner les feuillets quand il est nécessaire.
Pour cela, il est à propos (|u'il prévoie et
marque exactement, avant la messe, tout ce
que le célébrant doit dire, et l'ordre dans le-
quel il doit le dire. Il fait toutes les génu-
flexions ((ue fait le célébrant, mais il ne fait
que la génuflexion médiocre, quoique celui-
ci fasse la génuflexion profonde. Il se relire
un peu en arrière lorsque le diacre ou le
sous-diacre s'approche du célébrant.
3. A la fin des oraisons, il suit le célébrant
à son siège, se lient debout à sa gauche, et
lui montre l'Epître et toutes les autres priè-
res jusqu'il l'offertoire inclusivement. Quand
le célébrant a fini de lire, l'assistant s'assied
à la même place, ou bien il fait une géiiu-
flesion au prêtre, et va s'asseoir derrière
l'autel auprès des sous-diacres. Il se lient
debout derrière l'autel pendant l'Evangile, et
remonte aussitôt après à l'autel, à la gauche
du célébrant, pour lui montrer l'intonation
du Credo.
h. Il fait la génuflexion avec le célébrant
avant l'encensement de l'autel, descend au
bas des marches du côté de l'Evangile, où il
se tient debout en face du diacre, jusqu'à ce
que le célébrant s'étant lavé les mains se
tourne pour revenir au milieu de l'autel; il
monte alors à l'autel, fait une génuflexion,
et montre au prêtre la secrète, la préface et
(iuel, aliii de ne pas faire attendre le diacre pour l'Evan-
'(5) Ruhr., cip. 2, 8; c. 5, 21 ; c. 5, 6; c. 8, 19.
21
051 DICTIONNAIRE DES CEKKMONIKS ET DES UlTES SACRES
le c.inon, tournanl les feuillets de la n:ain
ganclie
G52
5. A lélévalion, il se met à genoux sur le
marchepied du côlé de l'Evangile, s'inclini-,
se relève, cl f.iil avant et après la génu-
flexion à côté du céiébrani, en inênie temps
que les autres ministres. Même cérémonie à
la seconde élévation pendant le Pater.
6. Lorsque le diacre et le sous-diacre se
rendent au côlé de l'Evangile, il fait une gé-
nuflexion, descend à la droite du sous-diacre,
s'incline, et se frappe trois fois la poitrine au
Domine, non sum dignus ; puis, ayant fait
une génuflexion, il se rend derrière l'autel à
la suite du sous-diacre.
7. Après les ablutions, il monte à l'autel
pour indiquer au célébrant la communion et
les dernières oraisons; fait une génuflexion
avec lui à l'autel, et le suit à la sacristie,
où il fait les mêmes saluls que les autres
olGciants.
8. A la cathédrale, lorsque le grand prê-
tre célèbre à la place de l'évêque, T.issi-
stant porte le bougeoir, en observant les
mêmes cérémonies; lorsqu'il est à l'autel,
il dépose le bougeoir à côté du livre ; quand
il est derrière l'autel, il le dépose sur la cré-
(lencc ; il le lient auprès du céiébrani lors-
«|u'il esta son siège, el il le Iransporte d'un
côlé de l'autel à l'autre, quanil il est iiéces-
«aire, passant toujours par derrière, et fai-
sant chaque fois une inclinaliun à l'autel, ou
une génuflexion si le sainl sacrement est
exposé. Quand le grand prêtre olûcie seule-
ment comme président du chœur, l'assistant
ne porte pas le bougeoir.
Chap. ^111. — De l'office du tliuriféraire.
1. Le Ihurifèraire , revêtu de l'habit de
chœur, aidelesacrislain àpréparer loulce qui
est nécessaire pour la grand'uiesse; ensuiie,
s'il n'y a point d'assisianl pour habiller le
célébrant, il lui présente les ornements, et
les arrange d'une manière convenable. Dès
que les officiants sont sortis de la sacristie,
il se rend au chœur par la voie la |ilus
courle, les mains pendantes ou relevées sous
le camail ou l'aumusse. 11 fait une inclina-
tion en passant devant l'autel, ou une génu-
flexion si le sainl sacrenienl esl ex|iosé; se
tourne du côlé où il doit se placer, el va
gravement à sa place ordinaire, ou, si c'est
l'usage, à une des slalles inférieures près de
l'autel, du côlé de l'Epîlre, où il fait une gé-
iiuflixion, et .-e conforme aussitôt au chœur.
2. Si les officiants se serveul de bonnets
carrés, le thurifeiaire vlenl, du côlé de l'E-
pîire, recevoir celui du célébrant el celui du
diacre; f;iil une génuflexion, va les déposer
sur leurs sièges respectifs, sans les confon-
dre, el retourne à sa place, où il (ail une
géuuQoxion. S'il n'y a poiiil d assistant, le
Ihurifèraire peut marcher à la sui e du céié-
brani, en sortant de la sacrislic, pour rece-
voir les bonnets au bas de l'autel.
3. Au graduel, il quitte sa place, el va
derrière l'autel, où il lait une génuflexion
(U Kul>r., cap. 5, n.9 t. li, u. i.
dépose sur la crédence son livre et son ca-
mail, s'il s'en serf, et met du feu dans l'en-
censoir pour l'Evangile. Quand le sous-
diacre rapporte le livre des Evangiles, il le
porte sur le grand |)upilre, l'ouvi e, el revicut
aussitôt derrière l'autel, faisant une inclina-
tion à l'angle du marche[iied, eu allant el en
Tenant. Lorsque le célébrant a fini de lire, il
va prendre le Missel <lont il ^'esi servi, en
lui faisant une génuflrxion avant et après; le
met sur le pupitre qui est à la crédeurc. fait
une génuflexion, el le porte à l'autel, du
côté de l'Evangile, où il le place près du
corporal, de m.inière qu'il ne pêne pas le
prêire pour l'encensemi ni, el il fait une gé-
nuflexion avant et après.
4. S'il n'y a point de pupitre devant le
siège du célébrant, il sorl de sa place à la lin
des oraisons, va di'rrièrc l'autel recevoir le
Missel des mtins du diacre, le porte au célé-
brant en préeé lant le diicre; el ay.inl fait
ensemble une génuflexion au célébrant, il le
tient des deux mains ouvrrl devant lui pen-
dant qu'il lit; après quoi il ferme le Missel,
fait une génuflexion au céiébrani, le pnrle
au (Ole de l'Evangile, cl revient derrière
l'autel (1).
5. Toutes les fois qu'il passe devant ou
derrière le milieu de l'autel, il fait une incli-
nation, ou une génufl 'xiou si b- saint sarre-
menl est exposé. Il fait aussi une inclination
lorsqu'il enlre dans le presbytère, ou qu'il
en sort, et une génuflexion â l'angle du mar-
chepied, si le saint sacrement esl exposé. Il
fait une génuflexion loutes les fois (juil
monte h l'autel ou eu descend, et quand il
arrive derrière l'autel, pour s'y arrêter, ou
qu'il en part.
fi. Tout le temps qu'il demeure di rrièra
l'autel, il se lient debout à la gauche el un
peu en arrière du premier acolyte, el tenant
l'encensoir entr'ouverl de la maiu gauche,
par rexlrémité des chaînes, et de la droite
par le milieu, il l'agile modérément pour
eitlrelenir le feu. Quand il esl occupé ail-
leurs, il le remet au premier acolyle, ou il
le dépose à terre, et le découvre. Quand il
n'est pas occupé, il lient les bras croises de-
vant la poitrine, veillant à ce que rien no
manque à l'autel.
7. Lorsque le diacre part avec la navette,
il le suil, portant l'cncensuir fermé de la
main droite, à la hauteur de l'épaule, la
main gauche pendante sur le côlé; et; placé
à la gauche du diacre, il fait avec lui uno
génuilexion au célébrant. Si le sainl saere-
menl est exposé, ils fonl l'un el l'autre la
génuflexion à l'angle du marchepied, avant
d'arriver auprès du prêtre. Pendant (]ue le
diacre reçoit la bénédiction, le thuriféraire
ouvre l'encensoir, prend la place du di.icre,
lorsqu'il se relire, présente l'encensoir au cé-
lébrant, el lui répond Amen. Ensuite il ferme
l'encensoir, fait une génuflexion au prêtre,
se tourne du côlé de l'autel, fait une incli-
nation en même temps que le diacre fait la
génuflexion à l'autel, ou une génuilexion si
053
MES
UES
fiSi
le saint sacreraenl est exposé, cl il le pré-
cède, cnrcnsant conliiiuellemeut le Icxla
d'une seule main.
8. Il se place devant le milieu de l'aulel,
\is-a-vis du pupitre, et balance sou encen-
soir de droite à gauche, à la liaulcur des
épaules. Lorsque le chœur chante Gloria
libi. Domine, il encense la croix du trois
coups , l'aisaut une génuflexion av.int et
après, et il continue d(^ balancer l'encensoir
évitant de faire du bruil. A la fi i di? l'Kvau-
gile, il encense encore trois fois la croix de
ta même uianière, faisant en sorte (|ue l'eii-
censcment et le chaiil de l'iivangile se ter-
minent eu même temps. Si le saint sacre-
ment est exposé, il n'encense pas au com-
niencemenl ni à la fin de l'Evangile, mais il
fait seulement la génuflrxion en arrêtant son
encensoir. Si le diacre prononce les saints
noms de Jésus ou de Marie, il fait seulement
une inclination sans arrêter l'enci nsoir.
9. Après le chant de l'Evangile , il re-
monte vers l'aulel en précédant le sous-dia-
cre qui porte le texte, et continue l'encense-
menl jusqu'à l'entrée du presbytère, ou jus-
qu'à l'angle du marcbepiid, suiv.nil le local ;
fait une inclination et une génuflexion si lo
saint sacrement est expose, et va derrière
l'autel. S'il n'a pas encore porté le Missel du
célébrant à l'aulel, il le porte eu ce mo-
ment, l'ouvre à la secrète, et reprend l'en-
censoir,qu'il agile pendant le Credo. 11 se met
à genoux avec le chœur à Homo faclus csl.
S'il faut voiler le saint sacrenieiu pcndaul
la bénédiction du pain ou le sermon, il porte
le voile à l'autel, et prie le célébrant di^ re-
hver un peu le corporal, pour ne pas placer
le voile dessus.
10. Après le premier lavement des mains,
il remet l'encensoir à l'acolyte, en se taisant
l'un à l'autri! une légère inclination ( ce
qu'on observe toutes les fois qu'on donne
ou qu'on reçoit quelque chose) , et après le
second lavement, il plie le m.inuterge. Au
conimenccment de la préface, il allume deux
flambeaux, et en porte un de la main droite
au second acolyte, en passant derrière le
sous-diacre, si le lieu le permet. 11 prend
ensuite l'autre flambeau, se place du c6lé de
l'EpîIre , le remet au premier acolj te quand
il est de retour, et en reçoit en même temps
l'encensoir, le dégarnit et le remet à la place
où U l'a pris ; puis, ayaiil pris sou camail et
son livre, il faitune génuflexion, et retourne
à sa place dans le chœur , oii il fait une gé-
iiufl 'xiou à l'autel.
11. A \'Jte, inissa est, il va prendre les bon-
nets sur les sièges, devant lesquels il reçoit
la bénédiction, incliné, fait ensuite la génu-
flexion à l'autel avec le célébrant et le dia-
cre, leur remet leurs bonnets quand ils
parlent , en les saluant chacun par une pe-
tite génuflexion, et se rend à la sacristie, où
il aille le célébrant à quitter les ornenienls.
S'il y a un Evangile propre, il emporte !e
Mis-el à la sacristie, et le présente ou\ci t au
célébrant, ou bien il le remet au premier
sous diacre indut, qui le souli ni devant le
prêire.
1-2. S'il y a des induis, le thuriféraire n'a
d'aulre fonction que de recevoir les bonnets,
(le préparer l'encensoir, d'allumer les flaïu-
he.nix, et de les remetire quaiul ou en a be-
soin.
ià. Si l'évêque est présent, le thurifé-
raire va lui faire bénir l'encens avant l'E-
vangile ; il le salue par une inclination
toutes les fois qu'il passe devant lui , ou
par une gcnuncxiou, si c'est le prél.il qui
olficie.
t:HAP. 1\. — De l'office (le l'ossistiinl faifciut
en même temps les fonctions de Itiuiiferali e.
I.orsijue, à raison du petit nombre d'ec-
clesiabtii|ues, l'assistaiil exerce en mê.iio
leiiijïs l'office de lliuiilèraire. ainsi (in'nii lo
pratique d ins plusieurs églises, il observe
eu gênerai toutes les cérémonies délaillées
dans les deux chapitres piécédenls , en sui-
vant l'ordre ((ue nous allons indiciuer.
i. Il aide le célébrant à s'hal.iibr, salue- la
crois de la sacristie et le céléhiani, le suit
à l'autel, reçoit le bonnet du côlé de l'Epîlre,
fait une génuflexion, et va dcrrièie l'autel.
■2. Apiès la confession, il o.onlc à l'autel,
nioulre Vlntrott au célebr.ini, se relire un
peu en arrière lorsque le diacre vient répon-
dre au Kyrie, fait une génuflexion à ce?
mots, Adoramus te, du Gloria in ercelsis,
cl va derrière l'iiulcl, où il s'as&ied et se
conforme au clncur.
•J. Au Dominiis lobiscnm, il retient au
coin de l'Epîlre montrer les luaisons au cé-
lébranl , fail une génuflexion avec lui à la
conclusion de la dernière, ei va derrière
l'autel. S'il n'y a jias de pupitre devant li»
siège, il soutient le livre peiuliul i]ue le
piêlre lit, porte l'nsuile le Missel avec le
pupille sur l'autel, au coin de l'Evangile;
puis il va faire bénir l'encens, et encense à
l'Evangile, observant ce qui a clé dit dans le
chapitre prècédeul. n. 7, 8, 1).
!*■. Il monte à l'aulel du côté de l'Evangile,
lors(iuc le sous-diacre porte le calice d^
côté de l'Epîlre; fail une génuflexion, pré-
pare le Missel, fait une seconde génullexiou
avec le célébianl. cl descend au bas des
marches, où il se lient eu l'ace du iliaero
pendant renceiiscmeul; après le secgud 1;;-
\euient des mains, il remonle à l'autel, fait
une géniillexion, répond à Orale prç me, fra-
1res, et monire au urélre les secrèles, la pie-
face, etc.
5. lise mel à genoux sur le marchepied
du colé de l'Evangile, à l'élévati.in et au
Pater ; descend à la droite du sojs-diacre au
Domine, non siim digniis, et relourne der-
rière l'autel à la suite du sous-diaci'e.
0. Après les ablutions, il \:i auprès du
Missel préparer la couu)iunion, el se relire
un peu pour laisser passer le di.icri- , qui
vient recevoir le calice; il se rapproche
aussilôt, moulre au prêtre la conKunniou el
les dernières oraisons, l'ail une gonuflexiou,
et va derrière r,.,;tol. \ la fin de la me>se,
il donne les bonnels au célebiaul cl au dia-
cre, el lelmirue à la sacristie à la suite du
prclro
65S
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
TITRE SKCOND.
6S0
DK LA GRAND'mESSE DANS LES PETITES
ÉGLISES.
Comme on ne pcutnvoir, dans les ^glisrs
peu considérables, un nombre suffisant d'ec-
clésiastiques pour observer tontes les céré-
monies de la grand'messe, et que, néan-
moins, on n'est pas dispensé de célébrer les
offices divins avec toute la décence conve-
nable, en se rapprochant le plus qu'on peut
des intentions de l'Eglise , nous avons n)is
ici l'ordre qu'on doit observer à la grand'
messe qui se célèbre seulement avec quel-
ques ministres inférieurs. Il n'est point de
paroisses où un pasteur zélé ne puisse trou-
ver un certain nombre d'enfanls de cliœur,
auxquels il inspirera le goût des saintes cé-
rémonies, et qui, revêtus de surplis ou d'au-
bes et de ceintures , l'aideront à célébrer le
service divin avec dignité. Les dimanches
simples, on peut se contenter de deux clercs
en surplis, qui servent comme à la messe
basse. Aux solennels, on aura deux aco-
lytes avec des chandeliers; et l'on y ajou-
tera, selon la fête, un assistant et un thuri-
féraire, ou un seul clerc, qui fera l'une et
l'autre fonctions.
<î Stisripe dcprerationcm nostrnm, faisant une
génuflexion avant et après.
k. A la fin des oraisons, il ne revient pas
au milieu de l'aulel, mais il reste auprès du
livre, tlianle l'Epilre. et réelle 1<! graduel et
ce (jui suit jusqu'à l'Evangile. S'il y a une
prose qui soit assez longue, il peut s'asseoir
après l'Epître, et réciter à son siège le gra-
duel et la prose; il fait une génuflexion à
l'autel en descendant et en remontant.
5. Sur la fin de V Alléluia ou de la prose, il
bénit l'encens à l'autel ou à son siège, comme
à la messe solennelle, col. 017, n. il; re-
vient au milieu île l'autel, s'incline en di-
sant : Domine, labia mea, etc., et va chanter
l'Evangile au coin de l'autel. A Gloria tibi.
Domine, il f lit une génuflexion du côlé de
la croix , en faisant en même temps le signe
de la croix sur son front, sa bouche et sa
poitrine ; mais, pendant l'Evangile, il fait
seulement l'inclination du côté du livre, aux
noms de Jésus et de Marie, suivant la règle
générale (I).
G. 11 entonne \c Credo , qu'il continue à
voix basse, fait la génuflexion à Jesum Cliri-
stum et à SimfU adorntur, et se met a genoux
à ces mots : Et incartiatus est, etc., comme
au Gloria in excelsis.
Chapitrh premier. — De l'office du célébrant.
7. Après le Credo, 'il chante Dominas vo-
biscwnel Oremus, récite l'offertoire, se lave
Le prêtre qui célèbre la grand'messe sans les mains sans rien dire, èl met le vin et l'eau
_: A.. ,.k„ „ „„ „Ar,A....i »,..,t„„ jg^^ 1^ calice, comme à la messe basse, cl
non plus lot. Après avoir dit : Veni sancCifi-
cator, etc., il bénit l'encens, encense les
ministres sacrés observe en général toutes
les cérémonies de la messe basse , excepté
ce qui suit.
1. S'il veut faire la bénédiction solennelle
de l'eau, comme il est à propos de la faire
au moins de temps en temps, il suit exacte-
ment ce qui a été dit au cliapitre 2 de la
messe solennelle, f.iisant porter la croix et
le vase du sel par des clercs, à la place du
diacre et du sous-diacre. S'il fait seulement
l'aspersion de l'eau bénite , il se revêt de la
chape, au moins les jours des grandes fêtes,
et se rend à lautel, précédé du premier aco-
lyte, portant le bénitier. Arrivé au bas de
l'autel, il fait la génuflexion, et observe ponc-
tuellement ce qui a été dit dans le chapitre
déjà cité, § t, n. 3, 7. L'acolyle observe les
cérémonies marquées § 2, n. k, etc. Un au-
tre clerc lui prés<nte l'oraison.
2. Il est à propos qu'il place, avant la
messe, le calice sur l'autel , el le Missel ou-
vert sur le pupitre. Au Gloria Palri de Vln-
tro'it, il sort de la sacristie, précédé des
deux acolytes et suivi de l'assistant, s'il y
en a un. 11 salue l'autel, et récite le Confi-
teor, comme à la messe basse, sans se tour-
ner vers les répondants quand il dit : Et
vobis, et vos, fratres.
3. Au dernier Kyrie chanté par le chœur,
il vient au milieu de l'autel , récite le Kyrie
alternativement avec l'assistant, entonne le
Gloria in excelsis, qu'il continue à voix
basse , observant les mêmes cérémonies
qu'à la messe basse ; il fait de plus une gé-
nuflexion à Adoramxis te et Jesu Chrisle, et
il se met à genoux sur la plus haute marche
vblata ei l'autel, commff à la m'esse solen-
nelle, col. 618, n. 20; rend l'encensoir au
thuriféraire, qui l'encense deux fois au cuin
de l'Epttre, etselave ensuite les in:iins,n. 21.
8. Les dimanches et les lêtes chômées, il
chante, après la dernière postcommunion et
sous la même conclusion, l'oraison pour le
roi, Quœsumtts, etc. ; il chante Ile, missa est,
tourné du côlé de l'autel, et non vers le peu-
ple (2); et après avoir donné la bénéditlion
à voix basse, il récite le dernier Evangile au
coin de l'autel, et se retire.
9. Aux grand'messes de morts, et lorsqu'il
célèbre devant le saint sacrement ou devant
un évêque, il observe les cérémonies mar-
quées ci-dessus, chap. 3, | 3, col. (520, etc.
Chap. li. — Office des autres minisires.
Acolïtes. — 1. Lorsqu'il y a un assistant
ou un thuriféraire pour répondre à la messe,
les acolytes observent les mêmes Cérémonies
qu'à la messe à diacre et sous-diacre ,
excepté ce qui suit. 1* Ils vont gravement
avec leurs chandeliers au coin de l'Evangile,
et se tiennent face à face pendant que le prê-
tre le chante à l'autel. 2" Après le Credo, ils
vont tous deux donner à laver les mains au
célébrant; après quoi, le premier vient seul
présenter les burettes au prêtre, pour met-
Ire le vin et l'eau dans le calice, comme à la
niesse basse ; puis, ayant déposé les burettes,
il prend l'encensoir avec la navette, ((u'il
porte de la main droite par le pied, et va
(1) Ch.ip. ?i Je h messp solennelle, n. I.
(S) Ancien Directoire du diocèse de Lyon, cilé dans le Hecucil des rérémonios, imrrinic clici Valfrav.
C51
MES
MIN
G58
faire bénir l'encens. Après avoir remis l'en-
censoir au célébrant, il rcprcml la navclte,
la porte de la main droite derrière l'aulpl. et
rcviciil de suite au bas des degrés du côté de
l'Epître, où il l'ait une (iéiiuflexioii, et se
lient debout les bras croisés. Après roiicen-
senient de l'autel, il reçiiil l'encensoir des
mains du célébrant, l'encrnse de deux coups,
en lui faisant une génuflexion avant et après,
cl va encenser le clergé. .'{" Le second aco-
l^-le vient seul pour le second lavetnenl des
mains, portant le uianutergo sur l'épaule
gauche, attaché par un coin à la ceinture et
pendant par derrière, et il se tourne vers le
ibnd du sanctuaire, pour le présenter au
prêtre. Si le nianulcrge n'est pas assez grand,
il le porte sur le bras gauche.
2. Lorsque les acolytes sont seuls, ils
précéilent le célébrant avec leurs chandeliers
jusqu'à l'autel, font avec lui une génuflexion,
déposent leurs chandeliers, se mettent à ge-
noux, et observent les mêmes cérémonies
qu'en servant la messe basse, avec les excep-
tions suivantes : 1* Ils tiennent les bras
croisés pendant toute la messe, quand ils ne
sont pas occupés, i" Au dernier Kyrie, ils se
lèvent, prennent leurs chandeliers au Gloria
in excelsis, descendent au bas du chœur,
font la génuflexion à suscipe deprecationein
riostrum, et remontent vers l'autel à ces
mois : Citvi sancto Spirilu. 3° Ils déposent
leurs chandeliers à Dominus vobiscum , les
élèvent pendant l'oraison, et les déposent
ensuite, k" Après l'Eptlre, le premier aco-
lyte monte à l'autel, porte le livre au coté
de l'Evangile , et revient sans délai à la
même place, passant derrière l'autel, en al-
hint et en revenant. îj° Ils portent les chan-
deliers à l'Evangile, reviennent ensuite, font
une génuflexion, déposent leurs chandeliers,
et se tiennent debout face à face, aux coins
du marchepied devant l'autel pour ne pas
laisser le prêtre seul. Us se mettent à ge-
noux et s'inclinent du côlé de l'autel, à tfomo
factus est du Credo, cl observent ce qui a
été ail ci-dessus pour le lavement des mains
el l'encensement, s'il a lieu. 6' A la préface,
ils vont derrière l'autel prendre des flam-
beaux allumés, et viennent devant l'autel
pour l'élévalion, les reportent derrière l'au-
tel, les éteignent, el retournent à leurs places.
Assistant et thuriféraiue. — 1. S'il y a
quelque ecclésiasii()ue qui puisse décemment
assister le prêtre à l'autel , il observe ce qui
a été dit à la col. (ioO. Il se tient debout à la
droite du célébrant, pendant la c«)nfession,
et demeure constamment auprès de lui, sans
aller s'asseoir derrière l'aulel, au Gloria el
au Credo, pour ne pas le laisser seul.
Lorsqu'il y a un Ihiiriféraire distingué de
l'assistant, il exerce sa fonction comme il a
été dit ci-dessus, cha*!). 8, col O.'il.
Si l'assistant lait en même temps l'office
du thuriféraire, il observe les cérémonies
inar<iuées au chap. 9, col. 05't.
2 S'il n'y a que des laïques pour servir le
praire à la grand'messe, avec les acolytes;
(IJ Ces foiiclions soûl réservées ii.ir la rubriiiue avi orélre
quoiqu'ils aient la permission de porter l'ha-
bit de chœur, ils ne doivent pas se tenir de-
bout pour répondre au Confiteor^ ni monter
à l'aulel pour indiquer au prêtre les prières
delà messe (1); mais ils doivent servir la
messe à genoux, comme à la messe basse,
excepté depuis Mnlroit jusqu'à l'Ornée pro
me, fratres, où ils sont debout à leurs places,
ou assis de chaque côlé de l'autel, quand ils
n'ont aucune fonction ;\ remplir. Lorsqu'ils
sont assis, ils se lèvent toutes les fois que le
prêlre chante, et se mettent à genoux au bas
de l'autel à Suscipe deprecntionem du Gloria
in eorcelsis, cl à Hotno factus est du Credo.
Celui qui est à droite encense à l'Evangile,
et prépare l'encensoir et 1rs flambeaux pour
les acolytes, s'il y en a, comme il a été dit ea
parlant du thuriféraire.
MINISTRE.
On appelle ministres les ofTicicrs sacrés el
les officiers inférieurs qui servent le célé-
brant à l'autel ou ailleurs. Les fonctions de
chacun sont détaillées sous le nom qui lui
convient. Nous mettrons ici seulement ce qui
concerne l'eau bénite.
Du minisire de l'eau bénite à l'absoute et à un
enterrement.
1. Le ministre de l'eau bénite prend, à la
fin de la messe, sur la crédence, le bénitier,
qu'il lient de la main droite, ayant l'autre
appuyée sur la poitrine ; il se met à la gau-
che du thuriféraire et va faire avec lui la
génuflexion devant le milieu de l'autel, après
quoi étant toujours à sa gauche, il se place
devant la représentation du côté de l'Epître.
Quand le célébrant a dit Pater noster, il
donne l'aspersoir el le reprend après l'as-
persion ; quand on a chanté Requiescanl in
puce, il retourne à la sacristie avec le Ihuri-
léraire.
2. A un enterrement il marche le premier
devant la croix, la tête découverte, à moins
qu'on n'aille loin ou qu'il ne fasse mauraii
temps : lorsqu'il est arrivé au lieu où est le
corps, il se met un peu derrière l'officiant à
la droite du cérémoniaire, à qui il donne
l'aspersoir et de qui il le reçoit après l'as-
persion. Ensuite il va à l'égfise dans le môme
ordre qu'il est venu; en y arrivant il saliie
l'aulel, el va mettre le bénitier sur la cré-
dence, où il le reprend après la messe ou
l'office qu'on chante. Mais si l'on ne dit au-
cun office, il se met vers les pieds du défunt,
cl se comporti! comme à l'absoute. Lorsqu'il
faut aller à la fosse, il y va à la gauche du
thuriféraire, qu'il ne quitte point, ainsi qu'à
la fin quand il faut retourner à la sacristie.
MINISTRE DB L'EtCU ARISTIB.
(Traité d^s SS. Mystères, de Cotlct.)
1. Divers genres de défauts.— 2. Défaut d'or-
dre.— :i. Deux difficullés à ce .•^ujel, el leur
solution.— k. Rcmar(iuesuliles.—^. Défaut
d'intention, et ses suites. — 6. Défaut de dis-
position par rapport aux censures et aux
assisliiil el au Jiacre. Cap 1,5; cap. 2, n. ».
ïj.j DICTIONNAIUE DKS CI.IU'MDMF.S ET DES RITES SACRES
irrigularith. — 7. Deux observations im
660
portantes. — 8. Disi'Ositions extérieures,
l-'xcès à blâmer. Usage île lu calotte pendant
la célébration des saints mystères.
1. Un hoinine qui célèbre peul avoir dos
défauls ; el de ces défauls, les uns empê-
clienl de célébrer validcmenl, comme le dé-
faut d'ordre ou d'inicnlion; les autres, sans
détruire la substance du sacrifice, fonl qu'il
n'est pas offert comme il devrait l'être ; et de
ce genre sont le défaut des dispositions de
l'âme, du corps, etc. (1) Uc'prenoi:s-les par
parties ; nous le pouvons sans lombor dans
la redite.
2. Il n'y a point de défant si capital (lue
celui d'ordre ; mais il est si rare, si sévère-
ment puni par les lois, quand il est volon-
taire, qu'il serait inutile de nous y arrêter.
Il ne peut donc, ce me semble, se présenter
ici ((ue deux difficultés : l'une de savoir ce
qu'il y aurait à faire, si un malheureux, en
contref;:isant le préire, avait mêlé des pains
non consacrés avecd'aulres qui l'eussent été
par un préire véritable; l'autre, quelle con-
tluile devrait garder un homme qui commence
à douter s'il a été légitimement ordonné.
3. Le premier de ces deux cas se trouve
résolu par les prmcipes que nous avons éta-
blis ailleurs. Il y faut seulement ajouter
que si avec de pareilles hosties on avait com-
munié un malade en viatique, ou le peuple
à Pâques, il faudrait recommencer, à moins
qu'il n'y eût du scandale à craindre ; ce qui
est rare, parce que quand ces sortes de cri-
mes transpirent, ils deviennent bientôt d'une
notoriété si publique, qu'il n'y a plus rien à
ménager.
Pour ce qui est d'un homme qui commence
à douter s'il a valablement reçu les ordres ,
car c'est li^ seul cas qu'on puisse proposer
ici sans sortir des bornes de la vraisemblan-
ce, il faut d'aliord poser pour principe que
Iti plupart des doutes qui naissent sur celle
matière sont de vrais scrupules et rien de
plus. L'évéque qui ordonne, le maîiie des
cérémonies, et les autres prêtres qui assis-
tent à l'ordination, regardent à tout de si
près, qu'il est moralement impossible mie
rien d'essentiel se dérobe à leur attention.
Le déf.iut d'intention de la part de l'évéque
est un de ces cas dont il n'y a point d'exem-
ple; ee qu'on a débité à ce sujet 'JeM. de La-
v.irdin, ciêque du Mans, est une fable et
rii n plus.
Il faut encore observer que l'ignorance fait
souvent regarder comme essentielles certai-
nes parties de l'ordination (jui ne le so:it
pas. Quelqu'un, que je nommerais bien, tou-
che la (latène et ne tourbe point, ou s'i-
magine n'avoir point louché le pain qui est
dessus : xoilà un homme |ierdu; la tête lui
tourne, il ne sait nique faire, ni que deve-
nir. Mais, sans discuter à fond la matière de
(1) Defpclus oï parle miiiislri [lOssunl conliiigrre qiioail
eaqua; jii ipso reperiuntur. HstL' aiiieni siiiii, in piimis iii-
It'inio, (ieinde disi'Osilio auiins, liisposiiu) curiKuMli^, .lis-
piisiiii) vealiriientoruin, disposilio in miiiislcrio ij'S i, i|ii..a/
la quœ iii ipso pnssuiil nccuri xTi'. lluliric. |i. i i, l.l U
{ij Le Poniill ,11 n.' presrrii pasiuêmc de louclicr jtioi-
l'ordination, il n'y a qu'à lui dire qu'on est
censé loucher l'hosUc en touchant la patè-
ne (2), eomnie on est censé toucher le vin en
touchant Icialice dans lequel il est renfermé.
Enfin, il faut encore remar(iuer que plus
le doute vient lard, moins il doit être écouté.
Quoiqu'un ordinand ne sache pas tout ce que
sait un vieux théologien, il en sait assez pour
voir comment font les aulres , et pour l'aire
comtne eux ; ainsi il n'y a point d'apparence
qu'il ( ùt été si longtemps à rcconnaitre son
erreur, s'il y en avait eu.
Ces liois principes suffisent plus que mora-
lement pour calmer les inquiétuilcs dont
on est quelquefois atteint au sujet de l'orili-
nation : mais pour prendre les choses dans
la dernière rigueur, il faut supposer (ju'ori
homme doute, el doute avec fomlement, s'il
a été bien ordonné ; et alors, quoi qu'en
aient pensé quelques docteurs (3;, nous
croyons qu'il doit s'abstenir de l'exercice de
son ordre. Les stiites en sont trop importan-
tes , tant par rapport à la majesté du sacre-
ment, que par rapport au bleu des fidèles ,
pour qu'on puisse le risquer impunément.
Que si ce doute survenait à l'autel, il fau-
drait quitter avant la consécration. Si on no
pouvait le faire sans un grand scandale , on
se bornerait pour ne point exposer les fidè-
les à une fausse communion, à prononcer la
forme sur In seule hostie qu'on doit prendre.
Mais après la consécration il faudrait pour-
suivre : il est plus sûr d'achever un sacrifice
qui peut être vrai, que de le laisser imparfait.
Si au lieu du simple doute sur la validité
do l'ordination, on supposait une vraie cer-
titude de sa nullité, il faudrait s'arrêter tout
court, devant ou après les paroles de la con-
sécration, parce qu'autrement on usurperait
en tout ou en partie un ministère dont ou
se connaît incapable. Quarti ('i) permet en
pareil cas l'usage des équivoques pour se ti-
rer d'afîaire ; mais je crois que sans avoir
recours à ce mauvais remède, le trouble et
le saisissemenl tl'un homme iiui se croyait
ce qu'il n'est pas, le mettent, sans rju'il parle,
dans un état qui le justifie assez aux yeux
du public.
4. En voilà plus qu'il n'en faut sur une
matière dont il y a très-peu d'exemples. Ajou-
tons cependant en deux mois : 1' qu'à parler
en général, on a eu raison de blâmer autre-
fois la conduite de certains évêques , qui ,
avant que d'in)poser les mains , déclaraient
qu'ils n'avaient pas intention d'ordonner
ceux qui auraient tel ou tel cmpêihement
canonique ; on peut en avoir sans y pen>er,
ou sans oser se retirer crainte d'infamie ;
et de là quelle source d'embarras jjour !a
suite ? 2° Que (juand une ordination a été
mutilée , on ne peut sans dispense du pape
en suppléer le défaut, que le jour même ou
à l'ordination suivante. C'est la décision do
Ue. Voy. OriDiHATiO!»
(3) Garcias, Marcliiiii, etc., apud Quarli p.irt. iti, lit I,
dub. 16.
(t) Quarti, p.in. n, ui. S, sect. 2, dub. 7, | ag. tW,
i:dii. Venet. 1727.
661
MfN
MIN
Gr.3
(Irojîoii'e IX (1) , et clic est fondée sur l'iiii-
porlaiiciï (l(î ne donm-r les ordres (jcio dans
un Icnips où l'Eglise tout entière s'intéresse
à demander à Dieu des minisires selon son
ca'ur.
5. L'intention de faire ce que fait l'Eglise
est aussi absolument nécessaire pour la va-
lidité de In consécration. L'intention exté-
rieure suffit-elle, ou ne suffit-elle pas ? C'est
une grande (jueslion (jue nous avons traitée
ailleurs avec b(>aucoup d'étendue ('i), et sur
l,i(|U('lle nous avons pris le plus sûr parti ,
c'est-à-dire celui qui seul peut tranquilliser
en matière de sacreuicut. En parlant de là,
il est aisé de concluri! qu'un prêtre ne con-
sacre que quand il veut consacrer : ainsi
celui (jui serait assez malheureux pour fein-
dre, ou assez insensé pour ne vouloir consa-
crer que trois pains sur quatre ciu'on lui
aurait présentes, sans délorniinor celui ((u'il
veut exclure, no ferait rieo, comme nous le
dirons ailleurs (3j d'après la Rubrique (i).
Un prêtre doit faire son possible pour avoir
l'intention actuelle au mijuient de la consé-
cration ; mais il ne laisse pas de consacrer
validement lor>qu'une disiraclioji , toujours
fâcheuse , mais plus fâcheuse dans ces pré-
cieux motnenls, l'enlève à liii-mèriie. L'in-
tention virtuelle, suite ordinaire de celle ()ui
i'a conduit à l'auiel, lui sulfil (5). Demander
à un homme faible, qui souvent est distrait
par la crainte de l'être, qu'il soit toujours
maître d(? son imagination' , ce serait lui de-
mander l'impossible.
(i. l'our ce (jui est des dispositions de l'â-
me, la Rubrique en exige deux : l'une que
le prêtre soit libre de tout euipêchement ca-
noiii(iue ; c'est-à-dire, qu'il ne soit ni sus-
pens, ni excouiniunié, ni dégradé, ni ir'régu-
lii r, etc. (ti) ; l'autre, ((u'il soit exempt de
tout péché mortel, et que par consé(iucnt il
se réconeilie, ou par le moyen du sacrement
de péiiiteme, si cela lui est possible, ou par
le Uiojen d'un grand acte de contrition, s'il
ne peut trouver personne qui l'entende (7).
Nous avons irailé fort au long ce dernier ob-
jet à l'article Confession. Disons un mot du
pren)ier.
El d'abord il est sûr qu'un prêtre excom-
munié, ne le fûl-il que d'une excommunica-
tion mineure, ne peut célébrer. La raison en
est que celte espèce de censure, et à plus
forte raison l'excommunicatiou majeure ,
prive directement de la participation des sa-
crements ; or, un prêtre ne peut célébrer
sans recevoir l'eucharisUe. Donc :
(1) OuofI si omissnm fucrit, non est aliquatenus ileran-
du{ii, sedslaiiilo leinpore ail Inijusmocli ordines cmifercn-
ilosciiiilt; suppleiidiim. Greg. IX, cap. ô, de Sacrain. non
ilcrjiid., lil). T lit. 16
(2) f. n\iiiiiat. 'l'oumplv, lom. Vit, a pag. t'j'l ad 227.
(S) An. \ IN EHCHARISTIQCE.
(4) Siquisnon iiueiidat conlicere, sed detusorie aliquid
asorH;iU'm si ali(iu5e lioslise ex oblivioiie rpinaneant in
allai i, vel altqua pars vini, vel aliqna lioslia lateal, cum non
iiilpiidat conseerare nisi quas videl ; item si quis li^ibeat
corain se uiidecim hoslias, et inteiid^it eonsi;cnre soliim
decein, non deienuinaiis quas deceni iiilendil : in liis ca-
nlius non conspcrat quia requirilur inlentio. Secus, si pu-
. tal (piident esse decem, laineu ouuies \oluit co[isocrare
ipja»eorani se li.ibebal; nain lune omiies erunt coiisecra-
U' ; aique adeo (juilibei sacerdos lalemseinper iuunliuueiu
l" Il ne laisse pas ce|ieiidant d'y avoir ,
quant aux effcls, une grande différence eiitr('
l'une et l'autre censure, (^cliii qui célèbre
avec une exeommuiiicatiou majeure, outre
l'énorme péché dont il se rend coupable, en-
court l'irrégulariié; mais l'autre ne l'encourt
pas, parce qu'elle n'est nulle part portée
dans le droit, et que la communion no lui est
interdite que coniino elle l'est aux simples
fidèles , c'est-à-ilire que comme la récep-
tion d'un sacremenl, et non pas comme
l'exercice d'un ordre.
2° Il n'est pas moins sûr qu'un prêlro sus-
pens de son ol'lice, <d) officiu, pèche mortel-
leiiient, s'il csl assez téméraire pour monter
à l'autel. La raison en est que cotte sorte de
sus|iensc, quand elle est portée indéfiiiiiueat,
prive do l'exercice de l'ordre et de la juri-
diction, ainsi que je l'ai prou>é dans mon
Traité des Censures. Ce même prêtre encourt
aussi l'irrégulariié.
.'i'Il est encore sûr qu'un prêtre interdit
personnellomeui, ne fût-ce que d'une ma-
nière générale, ne peut offrir le saint s.icri-
fico : il viole une censure imporlanle ; il ne
la peut violer sans crime, et ce crime est
puni d'une nouvelle peine, c'est à-dire de
l'irrégularité. Tout ceci demanderait à être
expliqué plus au long ; mais je ne f.iis pas
ici un traiié des Censures.
Enûn il est ;ûr qu'un prêtre irrégulier,
déposé, ou dégradé, est tenu de s'abstenir du
la célébration dos divins mystères. La simple
définition des termes ne permet pas d'en
douter.
". Nous ferons ici deux observations. La
première, qu'il se trouve des occasions où
un homiiio lié de censure peut, et même sans
encourir d'irrégularité, faire les fonctions de
son ministère. Cela a lieu dans les cas tjue
nous avons ci-devant détaillés ; c'est-à-dire,
quand d'un côté il ne peut liic et nunc êlra
absous ou dispensé, et que de l'autre une
pressante nécessité l'oblige à faire par lui-
n)ème ce qu'il ne peut faire par nn antre. La
seconde, qu'il est à craindre que bien des
gens, sans trop y réfiéchir, ne soient dans lo
cas de l'irrégularité, de la suspense, ou
dune censure encore plus forte. Combien do
ministres sacres en courent les risques, soit
en se faisant des titres frauduleux, et éva-
lués par de faux témoins au delà do leur
produit; soit en lisant, sans une permission
qui s'obliendrait aisément, des livres prohi-
bés, soit en violant de justes et salulaires
statuts, qui leur défendent la chasse, le ca-
liabere debel : scilicet conspcrandi eas onines quas anlc se
ad lonsecranduui pusilas liabet. Rabrica , pan. m, lit. 7,
n. o.
(S) Si intentio non sit aclualis in ipsa consecralione ,
propter evagalienem mentis, sed virliialis, cum accedens
ad allare iuteiidal facere iiuod faoit Eeclesia, cnnficilur
sacramcnluiii, elsi curare débet sacerdos ut etiani actua-
lem inteniioiicm adhibeat. Kuliric, iliid., n. 4.
(fi) Si quis siispensus, eicommunicalus, dégradâtes, Ir-
rfgularis, vel alias canonice iinpedltus, cplebrel; conlicit
quidemsacramenluni, sed gravissiiue peccat, tani propier
cuniuiuiiionein quam indigne siniiil, qnain proplrr exsecu-
lionem ordiniiin, quae sibi erat iuterdicla. Rubrica. lit. 8,
n. t.
(7) Si quis habens copiaoi confessons, celebrcl in pcc-
caio morluli, graviter peccat. Ibid., u. 1.
C65
DICTIONNAIUE DES CEIIEMONIES' ET DES RITES SACRES.
694
bari't, ou eeil;iins jeux peu convenables à
leur élal. Il ne faut souvent qu'un lionime,
iiioins habile peut-être, mais plus hardi qu'un
autre, pour luctlre en te genre le désordre
dans tout un canton, il en devient le Sainte-
Beuve, non par la supériorité de ses lumiè-
res, mais par le ton im|)osanl de ses décisions
l'rivoles. 'route loi qu'il n'a ni l'humilité ni
la forn! de pratiquer est, au jugement de son
orgueilleux tribunal, une loi (|ui ne peut
faire peur qu'aux enfants. A ses yeuxiout
ce qu'il méprise mérite do l'être, et il n'y a
que (les imbéeiles qui ne pensent pas comme
lui. On le croit parce <|u'on n'ose le contre-
dire, (!t quiconque marche par une autre
route que la sienne est l'objet de son impla-
cable satire. Les premiers remords sont
élouffés; ils étaient bons pour le séminaire;
ils ne valent plus rien quand on est loin du
soleil. On monte à l'autel; on y lave ses
mains parmi les innocents : on n'était que
suspens, on devient irrégulier. La nom-
breuse compagnie de ceux qui sont dans le
même cas rassure : et on no commence guère
à s'alarmer que quand il n'est plus temps.
Fili mi, si te lacluvcrint peccutoies , ne ac-
quiesças eis 1(1). La leçon du plus siîr est
souvent la leçon de l'unique sûr.
8. Après ce que nous avons dit des dispo-
sitions (lu corps, il n'y a presque plus rien
qui puisse nous arrêter à cet égard. Nous
ajouterons seulement qu'un prêlie, surtout
quand il célèbre, doit annoncer ce qu'il est,
par la modestie, par la décence, par la régu-
nous épargner et d'épargner aux autres
bien de petits sujets d'affliction et de sean-
dale.
MISSEL.
Tout le monde sait qu'on appelle de ce
nom le livre qui contient tout ce qu'un dit
à la messe, avec les règles qu'on y doit ob-
server dans la plupart des cas, et qu'on ap-
pelle RUBRIQUES. Nous douuerons sous ce
titrii le texte latin de ces règles qui sont dé-
veloppées dans un grand nombre d'articles.
On trouvera en divers lieux la solution des
difficullés qu'elles peuvent présenter.
On trouve dans le Dictionnaire de Liturgie
plusieurs des variations qu'ont subies les
Missels en France.
B'i LLE-i POUR LA PUHLICATION, ET CONTltE
L'ALIKRATION UU MISSEL ROMAIN.
Plus EPISCOPUS SERVUS SERVORUM DEi, ID
PEBPETUAM REl MEMORIAM
Qho primum tempore ad apostolalus api-
cem nssitmpti fuimus, ad ea libentcr ani)num
viresqiie 7ioslras intendimus , et coljilationes
omnes dircximits , i/uœ ad ecclennsticum pu-
riim relinendum cultum perlinerent , eaque
parafe, et Deo ipso adjuvante, omni udhiinto
stiidiu efficere contendimus. Cumqne inler
alia sac'ri Triâenlini concilii décréta, nobis
statuendum essel de sacris libris, Catecltismo,
Missali, et Breviario, edendis atque emendan-
dis, editojam, Deo ipso annuente, ud populi
erudilionem Catechismo, et ad débitas Deo
iarilé, par l'exacte composition de tout son persolvendas laudes Breviario casligato, um-
cxlérieur. Point de ces négligences affectées nino ut Breviario Missale responderet, uti
ou naturelles, qui font plus de pitié qu'elles conijruum est et conveniens (cum unum in
ne donnent d'édification : mais beaucoup Ecclesia Lei psallendi modum, unum missœ
moins de ces propretés étudiées qui n'of- celebrandœ ritum esse maxime de'ceat), necesse
frent au lieu d'un ministre de Jésus-Christ, jam videbatur ut quod reliquiim in hac parle
qu'un vil esclave des modes et de la monda- esset, de ipso nempe Missali edendo, quampri-
nilé. Si on n'a pas les cheveux gras à faire
mal au cœur, qu'on les ait encore moins ar-
rangés au compas, et tels qu'un homme qui
va au spectacle. Que la tonsure paraisse, et
qu'elle soit réglée sur l'ordre dont on est re-
tnuin coqilaremus. Quàre eruditis deleclis vi-
ns 07XUS hoc demandandum duximus : qui
primum diligenter collatis omnibus cum ve-
tustis nostrœ Vaticanœ bibliothecœ , aliisque
undique conquisitis, emendutis atque incor-
\êtu ; qu'on ne célèbre jamais sans soutane, ruplis codicibus, nec non veterum consultis ac
pas même dans les diocèses où on le pourrait probatorum auctorum scriptis, qui de sncro
sans encourir la suspense (2) ; que hors le
cas d'une pressaule et subite nécessité on ne
s'ingère point de porter la calotte à l'autel
sans une dispense bien et dûment obtenue ;
dispense qui est si considérable aux yeux du
satnt-siége, qu'il se l'est réservée; et qu'un
abbé régulier, (|ui communément a de grands
pmivoirs, ne peut l'accorder à ses frères (."i).
Les étrangers en sont à savoir si l'on peut
eoruindem rituum institiUo monumenta nubis
reliqnerunt, udpristinnm Missale ipsum san-
clorum Palrum normam ac ritum restitue^
runl. Quod recoqnilum jam et castiqatum
mature adhibita consideratione, ut ex hoc in-
slituto, cœptoque labore . fruclus omnes per~
cipiant, Rumœ quamprimum imprimi atque
imprcssum edi maudavimus; nempe ttt sacer-
dotes intelliganl , quibus precibus uti, quos
célébrer avec l'amiet sur la léle. 11 faudrait ritus,quasve cœremonias in missarum ceUbra
décidera Paris si pen.lani l'hiver on peut ne donc relinere poslhac debeant. Ut autem a
l'avoir pas. Toute parlic qui ne se conforme sacrosancta Bomana Ecclesia, cœterarum
pas au tout, est hors de l'ordre : ce seul mot Ecclesiarum mnlre et mugislra, tradila ubi-
d'un saint doctcurilccide lesdeiix questions, que amplectantur omnes et observent , ne in
Vivons à Rome comme à Kome, et ailleurs posterum perpetuis futuris temporibus in om-
comme l'on vit ailleurs; c'est le moyen de nibus Chrisliani orbis provinciarum palriar-
(1) Proveib i. 10.
ii II y a plusieurs iliocèses oti colle ceinur(! s'encourl
i;isj 'aclo jinr ceux ([ui céièbri'iu sans soutane. Tel csl le
diocèse de l'aris, elc.
^3J Ce jiniiil a (ilé JC'culé plusieurs fois par la c-niji é^x-
ticn (les Rites, et par celle (Jes évéques. En France les évf-
iiui's |iernieilenl de porter la cal(jlle jusqu'aux secrètes,
et après la cunununion. Il estfâcbeux que plusieurs eccli}-
siasliqucs ne fassent aucune difficulté de se dispenser
eux-mêmes sur ces articles.
eG5
MIS
MIS
G86
chttliints, calhedratibits, cutleijiaCis, et paro-
chialibtis, sœcularibus, ctsjiiormnvis ordimim,
monnslcviorum, tain virurum iiuain mulierum
etiam militioriati rcgidaribns, ac sine cura
ecclesiis, vel capcllis, in quibus missa conven-
tiuilis ulta voce cum clioro, aut demissa ccle-
brtvi jnxta Itomanœ t'cclesiœ riluin consue-
rit, vel débet, alias quain juxla Missalis a
nobis edili fonnulam decuntelur, attl recite-
tur, etiam si eœdem ctclesiœ (luovis modo
exempta- npostolicœ sedis indulto, consuelu-
dine, privilégia, etiam jnramcnto, confirma-
lionc (tpustolica, vel aliis quiOusvis facultali-
bus iminitu; sint : nisi ab ipsa prima inslitu-
lioiie a sede apostolica approbata, vel consue-
tiidine, (juœ, vel ipsa institutio super ducentos
annos missaruin celebrandarum in eisdcm
ecclesiis assidue observiUa sit : a quibas , ut
pifcf.itam cclebrandi conslilutionem vel con-
sHcliidinem nequaqnam auferimus, sic si Mis-
sulelioc, quod nunc in lucem edi curavimus,
iisdem muijispluceret, de cpiscoj)i,vel prœlati,
capitalique universi consensit, ut quibusvis
non ubslanlibus, juxla illud missus cehbrare
possint, permittimus : ex aliis vero omnibus
ecclesiis prwfalis eorumdem miss(dium iisun
tollcndu, illaque penilus et omnino rejiciendo,
ac huic missali nostro nuper edilo, nihil uti-
quani addendum, detraliendum. aut immulan-
duin esse deccrnendo, sub indiqnatiunis no-
sira^ pœna, Itac nostra perpcluo valitura con-
stitulione slatuimus etordinamus.Mattdr.ntes,
ac districte omnibus et singulis Ecclesiarum
prœdiclarum patriarcliis , administratoribus ,
aliisqae prrsonis quacunque ecclesiaslicn dx-
ijnHatc l'ulijenlibus, etiam S. R.E. cardina-
les, aut cujusvis allerius yradus et pncemi-
nentiic fuerinl, illis in virtutc sanctœ obedien-
tiœ prœcipientes,ul cœlcris omnibus ratiunibus
et rifibus ex aliis Missalibus quantumvis ve-
tustis liiicicnus observari consuctis, in poste-
tuin pcnitus omissis, uc plane rejeclis, inissam
juxta ritum, modum ac nnrmam, quœ pcr
Missate hoc a nobis nunc traditur, décantent,
uc leijant : neque in missœ celebratione alias
ca'iemonias, vel preces, quam quœ hoc missali
continentur, addcre, vel recilure prwsumnnt.
Alque ut hocipsnm Missale in missa dccan-
tanda, nut recilanda, in quibusvis Ecclesiis
absque ullo conscicntix scrupulo, aut aliqua-
rum pcenarum, senlenliaruin,etcensurarumin-
cursu posthac omnino sequantur , euquc libère
et licite uli pussint cl vùieant auctoritate
apostolica, Icnore prœsenlium. etiam perpcluo
concedimus et indulgemus. Nevc prœsules ,
adminislratores, canonici, ccipellani, et alii
quocunque nomine nuncupati presbijleri sœ-
culures, aut cujusvis ordinis regulares, ad
vrissam aliter quam a nobis statutuui est, ce-
lebrandum leneantur ; neque ad Misside hoc
immulandum a quolibet cogi et compelli,prœ-
lentesque litlerœ ullo unquam tempore revo-
cari, nul moderari possint, seil firmœ semper
et validée in suo existant robore, similiter sta-
tuimus et declaranius. Non obstanlibus prœ~
mtssis, ac constitulionibus et ordinationibus
apostolicis, ac in provinciidibus et synodali-
bus conduis editis generalihus, vel specialibus
cumlitutionibus et ordinationibus ; ncc non
ecclesiarum prœdietarum uî«, longissima et
immemurabili prcescriptione, nonlamen supra
ducentos annos, rnborato, slatulis et consue-
tudinibus conlrariis quibuscunque. Volumus
nulem, et eadcm auctoritate decernimus, ut
posthujus noslrœ constitutionis ac Missalis
editionem, qui in Romana adsunt curia pres-
bijleri post mensem; qui vero inlra montes,
post très, et qui ultra montes incolunt, post
sex menses, aut cum primum illis Missale hoc
vénale propositum fuerit, juxta illud missam
decantare vel légère teneantur. (Juod ut ubi-
que lerrarum incorruplum, ac mendis et erro-
ribus purgalum prœservetur, omnibus in tio-
stro et sanctœ Romanœ Ecclesiœ dominio mé-
diate vel immédiate subjecto commorantibus
impressoribus, sub amissionis libroruni ac
centum ducatorum auri, camerœ aposloUcœ
ipso facto applicandorum, aliis vero in qua-
cunque orbis parte consistentihus sub excom-
municationis latœ sententiœ, et aliis arbitrii
nostri pœnis, ne sine nostra, vel specialis ad
id aposlolici commissarii in eisdem partibus
a nobis constituendi, licenlia, ac nisi per
eumdem commissarium eidem impressori I\Iis-
sidis exemptum, ex quo aliorum imprimendo-
rum ab ipso impressore erit accipitnda norma
cum Missali in Urbe secundum magnam im-
pressionem impresso collatum fuisse, et con-
cordare, nec in nullo penitus discrepare prius
plena fides facia fuerit, imprimere, vel propo-
ncre, vel recipere, ullo modo audeant vel prœ-
sumant, auctoritate apostolica, et tenore
prœsenlium similiter inhibemus. \ rrum, quia
difficile esset prœsentes litteras ad quwque
Chrisliani orbis loca dcferri, ac primo quo-
que tempore in omnium noliliam perferri, illat
ad V(dvas basilicœ principis apostoloruw, ae
cancellariœ aposlolicœ , et in acie Compi
Florœ de more publicari et affigi, ac earum^
dem litterarum exemplis etiam impressis, ae
manu nlicujus publici labellionis subscriptis,
nec non sigillo personœ in dignitate eccle-
siastica constitutœ munitis, eamdem prorsus
indubilatam fidemubique genlium et locorum
habcri prœcipimus, quœ prœsentibus habere-
Inr, si oslenderenlur, vel exhiberentur. \ullt
ergo omnino hominum liceal hanc paginant
noslrœ permissionis , slatuti, ordinationis ,
mandati , prœcepti , concessionis, indulti, et
declarationis, voluntatis, decreli, et inhibi-
tionis infringere, vel ei ausu lemerario con-
traire. Si quis aulem hoc atlentareprœsumpse-
rit, indignationem omnipolenlis Dei ac bea-
lorum Pclri et Pauti aposlolorum ejus, se
noverit incursurum. Dalum Romœ apud san-
ctam Petrum, anno Incarnalionis Dominicœ
millcsimo quingenlesiino scptuagesimo , pridie
idusJidii, pontificatus anno quinto.
Cms. Gi.orierius. h. Cumyn.
Anno a Nalivilate Domini millesimo quin-
genlesimo sepluagesimo , indictione décima
tertia , die vero viqesima nona mensis Julii;
ponlificalus sanctisdmi in Christo patris et
domini nostri. domini PU divina Providen-
tia papœ quinti anno quinto, retroscriptœ
litlerœ publicntœ et affixœ fuerunt ad valvas
basilicw principis aposlolorum, ac canccU.i-
riic apost.jlicœ et in acie Campi rivra', u!
667 DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. G8S
morts est, per nos Joannem Andrcam Rofjc- conformément aux rilos de l'Eglise ro-
rium, et Pliiiiùertum Cnppuis cursores. m;iin(! ; cl cola lors même qno ces Fglises ,
^ciPio DE OcTAviAfiis, q'ioiqiK! exemples, ser.iienl en possessioa
m.igisler cursorum. d'imlull du siéjje aposl(ili(ine, de couluiiios,
TRADUCTION. privilèges, ou loiiles autres faciillés confir-
PIIÎ, É\ÈQiiE, sEiiviTEun DES SEHVITEURS Miécs par sorinenl ou autorilé aposloiiquo;
DE DiEC. A 1.4 pEiipÉTUKLLE MÉMOIRE. à Hioins qu'cn vorlu d'uixi insliinlion pri-
Du moiiicnl (|ue nous lûmes élevé au niilivc , on d'une coutume précéiienle et
suprême pontificat, nous dirigeâmes avec ayant une ancienneté d'au moins deux ci'iits
une application empressée nos forces, notre ans et au delà, on ait observé, dans ces
es[)rit et toutes nos pensées vers le soin Eglises, avec assiduité, une coutume p.irli-
parliculier que nous devions prendre de rulicre dans la céléhr.ition des messes ; tel-
tout ce qui devait procurer la pureté du lemenl que, ne leur enlevant pas l'usage
culte divin, et tous nos efforts, aidés du susdit de cette coutume, il leur soit permis,
secours ilc Dieu, tendirent à obtenir ce ré- si cela leur convient mieux, toutefois après
sultal. Et comme entre les autres décrets en avoir obtenu le consentement de l'évéque
du saint concile de Trente, nous devions ou du prélat et du Chapitre entier, de se
faire obserrer celui ((ui concerne la publi- servir du présent Missel que nous publions,
cation cl la correction des livres sacrés , En ce qui regarde toutes les autres Egli-.es,
du Catéchisme, du Missel et du Bréviaire ; nous abolissons et rejetons complètement
comme d'ailleurs, avec la gràrc du 'Très- et absolument l'usage des mêmes Missels
Haut, nous avions publié pour rinstruclion dont elles se servent.
du peuple le Catéchisme, et corrigé leBré- Nous statuons et ordonnons, par cette
viiiire, dans lequel nous jiayons à Dieu le Constitution, qui doit être observée à pcr-
tribut des louanges qui lui sont ducs, et (ju'il pétuité, sous peine d'encourir notre indi-
étail convenable et même nécessaire que gnation, de n& jamais rien ajouter, relran-
diins l'Eglise de Dieu il n'y eiit qu'une seule cher ni changer à Cr; Missel par nous publié,
manière de psalmodier, et un seul rite pour Nous mandons et enjoignons strictement,
la célébration de la mi'sse, nous devions en vertu de là sainte obéissance, à tous et
achever ce qui nous restait û faire, en nous à chacun des patriarches , administrateurs
occupant de la publication d'un nouveau des Eglises susdites, et à toutes autres per-
Misscl qui répondît au Bréviaire déjà pu^ sonnes jouissant d'une dignité ecclésiasti-
biié. C'est pourquoi nous avons jugé (jue ce que quelconque, niêmc aux cardinaux de
soin devait cire confié à des hommes érudits la sainte Eglise romaine, de quelque aulra
et choisis par nous; et ceux-ci après avoir degré ou prééminence qu'elles puissent
soigneusement comparé les uns avec les être revêtues, de chanter et réciter à l'a-
aiilres tous les plus anciens manuscrits de venir la messe selon le rite, le mode et la rô-
notre bibliothèque du Vatican, après en gle que nous établissons en publiant ce pré-
avoir i-echerché un grand noml)ro d'autres seul Missel, en omell.int et rejetant tout à f.iit
coriigés et non altères, ainsi qu'après avoir à l'avenir toute autre furinule, tout autre
consulté lés écrits des auteurs anciens et rite des autres Missels, quelle que soit leur
approuvés, qui nous ont transmis des mo- ancienneté, et leur faisant expresse défense
numl-nts sur les rites sacrés, ont fe-titué le d'avoir la présomption d'ajouter d'autres
Missel lui-^n.'ôme, en le rendant conforme à rites, ou de réciter d'autres prières que
la règle cl au rite des anciens î'ôres.Ce Mis- celles qui sont contenues dans ce Missel,
sel ayant été reconnu et corrigé a\'ec le plus En outre, par notre autorité apostoli(iue,
grand soin, pour que tout le monde puisse cl par la teneur des préseules nous concé-
relirer les fruits de ce travail, nous avons dons et permettons (lue l'on puisse user li-
ordonné qu'il lût imprimé au plus tôt pus- brement et licitement de ce Missel, dans les
sible et ensuite publié, afin que les prêtres messes chantées ou récitées, en quelques
s.iehenl (juelles prières, quels lites et (jnelles Eglises que cela puisse être, sans aucun
cérémouies ils doivent employer dans la scrupule de conscience et sans être passi-
tôlébration des messes. Mais, afin que tous ble d'aucune peine, sentence et censure :
et (n tous lieux embrassent et observent les voulant (lue les prélats, administrateurs,
traditions de la sainte Eglise romaine, mère chanoines, chapelains, et lous autres prê-
et maîtresse des autres Eglises, nous f;ii- 1res de quelque titre ou dénomination qu'ils
sons expresse défense, pour les temps à ve- soient revêtus, ainsi que les religieux dn
nir, et à perpétuité, ()ue la messe soit chan- tout ordre, ne puissent être contraints et
tée ou récitée d'une autre manière que sui- forcés par qui tjue ce soit de célébrer la
vaut la forme du Missel public par nous messe en toute autre forme que celle par
dans toutes les Eglises patriarcales, cathé- nous réglée, ni de ch.inger ce présent Missel,
dralcs, collégiales, paroissiales, tant sécu- Nous statuons cl déclaronscn même temps,
lières que convenluellcs, de quelque ordre que ces présentes lettres ne pourront en
ou monastère que ce soit, tant d'hommes aucun temps être révoquées ou modifiées;
que de femmes, cl même des militaires ré- mais qu'elles resteront stables et investies
guliers, et dans les églises ou chapelles sans de toute leur validité, nonobstant tout co
charge d'âmes, dans lesquelles la messe de qui a piécédé, les constitutions, les ordres
communauiédoit être, selon la coutume ou le aposlo iques, même publiés dans les conci-
droii, chantée ou dite à voix basse au chœur, les provinciaux et les assemblées synodales,
conformément aux rilcs de l'Eglise ro-
ong
MIS
Mis
:70
les dispositions générales rt spéciales, l'u-
fn^c imtnéniorial des lîglises, la longue prps-
cripjion, si cet usage no rornonl'.- pas au delà
do doux cenls ans; nonobsianl los slaluls et
les coulunios qiielcoiuiues coiiliaiies aux
présentes letiri's. Nous voulons, ol par la
niénic aulorilé nous déciétons qu'après la
publication de la présente con<<tilution et de
ce Missel, tons seront tenus de s'y conformer
dans la célébration de la mcs^e soicnnelli; et
privée; los prêtres qui sont à Home après un
mois; ceux qui sonl en deçà des monts, après
trois mois; cl ceux qui sont au delà après
six mois, ou du moins dès qu'ils trouveront
ce Missel en vente. Pour le conserver intact
et le préserver de failles dans tout l'univers,
nous défendons à tons les imprimeurs qui
habitent des lieux assujettis médi.itement ou
irnmédialeirienl à notre domination et à celle
de la sainte Eglise romaine, sous peine d'en-
courir par le seul fait la perle des livres, et
l'amende de cent ducats d'or applicable à la
chambre anostoli()ue ; et aux autres quelque
part qu'ils demeurent, sous peine d'excom-
munication encourue |)ar le seul fait, el sons
d'autres peines à notre vol.inté, d'imprimer,
débiter ou recevoir ce Mis--ci sans notre per-
mission ou celle d'un (omuiissaire aposto-
lique qui sera spécialement établi par nous
dans les divers lieux, cl sans que le niôinc
commissaire ail attesté selon les règles à
l'imprimeur (|ue le Missel qui lui servira dp
rnodèle a élé comparé à relui de Hooie. el
trouvé parfailement conforme ; nous défen-
dons, d'auloriié apostoliiiue, el par la teneur
des présentes, toute Icntalive de ce genre.
Mais, parce qu'il serait difficile que les
piésenles Ictlres fussent portées à tontes
les parties du monde chrétien, ol parvins-
sent bienlôl à la connii-'Sance de tous, nous
ordonnons de les publier ol aflicber selon
l'usage aux portes de la basilique du prince
des apôtres, à celle de la chancellerie apo-
stolique, el sur la place du Champ de Flore;
que les exeni|>laires de ces mêmes lettres,
mémo imprimés, souscrits de la main de
quelque notaire public, cl munis du sceau
d'un ecclésiastique conslUoc en dignilé ,
soient tenus pour ceriains et aulhpnli(]ues
dans tous les lieux du monde, aussi bien que
l'original. Que personne donc n'aii la témé-
rilé de violer ou transgresser les présentes
par lesquelles nous permettons, statuons,
oriloitnons, commandons, prescrivons, con-
cédons, accordons, déclarons notre volonté,
décréions ol défendons. Si quelqu'un ose le
tenter, qu'il s'attende à l'indignation de Dieu
loul-puissant, et de ses bieniHurenx apôlrcs
Pierre et Paul. Donné à Rome, à Saint-Pierre,
l'an 1570 de l'Incarnalion du Srigneur, la
veille des ides de juillet, la cinquième année
de notre pontifical.
C-ES. Glorierius. h. Cumyn.
La publication fut faite le 29 juillel lo70.
CLEMENS PAPA VIll An pf.rpetuam rei
UEMORIAM.
Cuin sanclissimiim e^iclmristiœ sncrnmen-
(Hm,guo nos Chrisius Dominus sacri sui cor-
poris participes effecit , atque apud nos usqut
(td consamm ttionrm sœcuti permunere decre-
vit, maxirnum sil omnium sacrntnenlorum ,
illu(lqi(e in sacrd miss-i conficintur, ne pro
pcccdtis toiiiis populi Dco l'atii ofTeralur;
snne omnino convenicns est ut r/ui omncs
unum sumns in nno corpore. r/uod est Ecclc^
siii, et de uno corpore Chiisti pnrticipnmus,
una et cadem cdchrandi ratione iiniiisr/ite offi-
cii , et ritus olisirvatinne in hoc ineffabili et
tremendo ^ncrifirio iitomur. Qnod inm Ro-
mani pontifice.i prœdccessorcs^ 7iosiri scmper
opt/irint, atque in hoc diu multumque dexu-
dtirint, tuin in primis fel. rec. Pins papa V,
Missale Itomanuin ex dccreto sacri concilii
Tridenlini ad vrierein el emendaliorem nor-
iiiam reslilui, Itoinwque imprimi curavit. Qui
etsi mnllis proposiiis pcenis secerissime cnie-
ril, ne (juvl illi tri adderelur, vet ulla ratione
dcineretur ; tanen proijressu lemporis sive
lijpofirdphoruin , sive aliorun lemcritas et
audacia efj'ecil, ut nnilli in ea (jute his proxi-
mis aunis excusa sunt Missalia, errores ir-
repserinl, quibus vetustissimn illa sncrorum
bihlioruin versin, quœ eliam ante S. Hiero-
lujmi t empara relrUris habita est in Ecclesia,
el ex qua omnes fere missurunt introitus , et
quœ dicuntur (jrndu'ile, et offerloriu nccepti
sunt, omnino sublala est : l'piftolnrum et
Ernitr/elioruin lexlus, qui hucusque in inissa
soleinniis perlerlus est, mullis in locis perlur-
b lius. ipsis Ei'nnqeliis dirersn ac prorsus in -
solitu prœfixa inilia : plurima denique passint
pro arbitrio immutala sunt : cujus rei prœ-
tejtus fuisse videtur, ul omnin tiil prœscri-
plum sacrorum bibliorum Y uhjiitœ ediïionis
revocnrenlur, quasi id alicui propria aucto-
rilnle atque oposlolicù sedc inconsulta fucere
licitum sil. Quod nos nniniadvertcnles, pro
nosira paslorali sollicitudine, quù omnibus in
rébus, ac prœcipue in sacris Ecclesia riiibus,
optimam, enmque velerem normnm studemiis
lueri et conservare , primum prœdict't Missa-
lis impressio sic depravala, prohiberi et r.bro-
gnri, eorumque usum in celebratiùne missaruni
iulerdici jussimus, nisi nd prcescriptuin cxem-
plarissubipso l-io V cditi inlei/re in omnibus
emendaretur ; deinde mnnilaiimus nonuutlis
venerabilibus frntribus noslris S. R. E . cardi-
nnltbus in sacris litleris rersalis, et ecclesiasii-
cœ iintiquitalis peritis, ut enram Missale ad
prislinam et quam maxime emendatam formain
reslitucndi susciprrent, qui pro sua crga nos
fille, et in Romannni ecclesiam pietate et stu-
dio, adhibilis eliam in aliis remm ccclcsiasli-
cnrtimperilis et erudiiis viris,et rcleribus Mis-
salibus, aliisquc prœlerea libris qui ad eam
rem opporluni ridebantur , nccuratc perqui-
sitis, et diliqenter inspectis, Missale Roma-
num suœ inteqritnti restituere , ac ipsius
PU V et eorum qui ab eo delccti fuerant, la-
boremet diligentiamconfiriiiarc et comprobara
curarunl. ]'ero in eo munere peraqendo fac-
tum esl,ut nonnulla ex diligcnti libroruman-
tiquorum collatione in meiiorem formam re-
dacta , et in regulis et rnbricis aliqua ube-
rius et clarius expressa sint, quœ lamen ex
illorum principiis et fundamcntis quasi de-
dticto, illorum senswn imiiari potius el sm;i-
671
DlCTlO.NNAIRb. DfS CEKKMOMKS Eï DES RITES SACRES.
672
plere, qnam alUjuid novi afferre videanlur.
Missale itnque quod idem Pius V ediderat ,
sic rccogniCam, in nostrn typographia \'(Ui-
catiti c/uam emendatissime iinpriini , el ad
communem ulilitatem publicai'i jussimus. Ut
aulein illius usus in omnibus Christiiini orbis
jiartibus perpetuis fiituris tempoj-ibns con-
servetur, ipsum Missale in aima Urbenustra
in eadem lypograpliia lanlum, et non alibi
iniprimi passe decernimus : extra Urhem vero
juxta exemplar in dicta typofiraphia nunc
editwn et non aliter, hac lerje imprimi passe
permiltimus, ut nimirum lypoijraphisquibus-
cnnque illud imprimere volenlibus, id facere
ticent ; rcquisita tamcn prius et in sciiptis ob-
tenla dilectorum filiorum inquisitoramhœre-
licœ pravitatis in iis locis in quibus fuerint,
ubi vero non fuerint, ordinariorum locorum
licentia : alioqain si tibsque hujusmodi licen-
tin dictwn Missale snb quacunque forma de
cœtero ipsi imprimere, nul bibliopolœ vendere
prœsumpserint, typoqraphi et bibliopolœ ex-
tra Statum nostrum ecclesiatticum existentes,
excommunicationis lut œ sent enliœ, aquànisi
a Romano ponlifice, prœterqitam in mortis
articula constituli, absolvi ntqueant : in ai-
ma rero Urbe, ac reliquo statu ecclesiastico
commorantes, quingentorum dacatorum auri
de caméra, ac amissionis librorum , et typo-
rum omnium caméra; prœdiclœ applicando-
rum pœnas ubsque alia declaratione irremis~
sibiliter incurrant eo ipso. Et nihilominus
eorumdem Missaiium per eos de cœtero abs-
que hujusmodi, licentia imprimendorum aut
vendendorum usum ubique locorum et gen-
tium sub eisdem pœnis perpétua inlerdicimus
et prohibemus. Ipsi aulem inquisitorcs, seu
ordinarii locorum , antequam hujusmodi li-
cenliam concédant, Missaliaabipsis typogra-
phie imprimenda, et pastquum impressa fue-
rint, cum hoc Missali auctoritate noslra reco-
ynilo et nunc impresso , diligentissime confé-
rant, nec in iÙis aliquid addi vel delrahi
permutant, nec inprœmissis pretexlu incuriœ
lypographorum, aut non factœ per correcto-
res, vel alias ab ipsis forsitan depulandos di-
tigenliœ, se aliquo modo excusare, quodque
in infrascriptas pœnas non incurrerint aile-
gare valennt ; et in ipsa licentia originali de
collaliime fncta, et qnad omninu concordent,
manu propria attestenlur ; cujus licentiœ co-
pia initia vel in cnlce cujusque Missidis scm-
per imprimatur. Quod si secus fecerint , in-
quisitorcs videlicct privatianis suoram offi-
ciorum, ac inbnbilitatis ad illa, et aha in
pnsierum oblinenda ; antistites autem et or-
dinarii locorum suspensionis a divinis , ac
inlerdicti ab ingrcssu iLcclesiœ; eoruni vero
vicarii.privationissimiliter officiorum et bene-
ficiorum suorum , et inliabililalis ad illa, et
alia inposterum obtincnda, acprœlerea excom-
municationis absque alia di-clnratione , ut prœ-
fcrlur pœnas incurrani in ipso. Cœlrrumpau-
perum ccclcsiarum , clericarum et persannrum
ecclesiaslicarunt,<ic lypograpliorum, et biblio-
polarum qujrumcunque indemnilatis ex beni-
gniiate apasloUca rationem habcnles, eisdem
Missalia hactcnus imprrssa pênes se Uaben-
t\bus ( lis dunlaxat exciptis quœ auctoritate
nostra, ut supra dictum est, interdicta et
abrogata fuerunt) ut eu retinere , et illis uli
eaque vendere respective pos.sint , simititer
permiltimus et indulgemus. Non abslantibus
licenliis, indultis, et privilegiis quibuscunque
lypagraphis hactenus per nos, seii ïlomunos
pontifices prœdecessores nostros Missale prœ-
dictum PU 'V imprimendi concessis, quœ per
prœsentes expresse revocamus, etrevacala esse
volumus ; nec non canstitulianibus et ordina-
tianibus apastolicis, generalibus vel speciali-
biis, in contrariam prœmissorum quamodo-
cunque concessis confirtnatis et apprabatis.
Quibus omnibus, etiamsi de illis, earumque
totis tenoribus, specialis,specifica, et expressa
mentia habenda esset, tenores hujusmodi prœ-
sentibus pro expressis habenles, hic vice dun-
laxat specialiter et expresse derogamus, cœtC'
risque contrariis quibuscunque. Volumus au-
tem, ut prœsenlium transumptis etiamimpres-
sis ,velmanualicujusnotariipublici subscriplis
et sigillo alicujus personœ in dignilate eccle-
siastica constitutœ munitis, eadem prorsus/îdes
habeatur, quœ ipsis prœsentibus haberelur si
esscnt exhibitœ, vel ostensœ. Diilum Koma
apud Sanctum-Marcum, sub annula piscatoris
die 7 Juin 1G04-, ponlificatus noslri anno 13.
M. A ESTBIOS Babbianus.
TUADUCTION.
CLÉMENT VIII, PAPE, A LA PERPÉTUELLE
MÉMOIRE.
Le très-saint s.icremcnt de l'eucharistie ,
par lequel Nolrc-Seigneur Jésus-Christ nous
fait participer à son sacré corps, ayant voulu
demeurer par là avec nous jusqu'à la ron-
somtnation des siècles, est le plus grand do
tous les sacrements ; c'est à la sainte messe
qu'il s'opère, et que le Fils de Dieu est offert
à son Père pour les péchés de tout le peu-
ple; il est certainement hien convenable que,
ne formant tous qu'un seul corps, qui est
l'Kglise, participant tous au corps uniijuc de
Jésus-Christ , nous n'ayons qu' une seule et
même manière de célébrer cet ineffable et
redoutable sacrifice, que les cérémonies ([ui
l'accompagnent soient partout les mÔMii-s.
Tel a été le vœu des pontifes romains nos
prédécesseurs, qui se sont donné beaucoup
de peine dans celte vue, surtout Pie V, d'heu-
reuse mémoire, qui d'après ledécretdti saint
concile de Trente, a fait rétablir le Missel
romain dans son ancienne forme la plus cor-
recte, et l'a fait imprimer à Home. Quoiqu'il
ail défendu sous de 1res - graves peines d'y
rien ajouter ou retrancher pour aucune rai-
son, cependant avec le temps, les iraprimeurâ
ou autres ont laissé glisser beaucoup do
fautes dans les Missels imprimés ces derniè-
res années ; on a porté la témérité el l'au-
dace jusqu'à faire disparaître entièrement
celte version très-ancienne des livres saints,
qui était célèbre dans l'Eglise avant le temps
de saint Jérôme, d'où l'ou avait tiré presiiua
tous les introtls de la messe, el ce qu'on ap-.
pelle graduels et offertoires ; le texie des
Epîtres et des Evangiles, qu'on a lus jusqu'à
présent à la messe, a élé changé en beaucoup
d'endroits; ou a U)is aux Evangiles uicmuii
673
MIS
MIS
OU
1111 (ommonccmcnt ili(Tércn(, et toulà f;iit in-
solKo ; enfin on a fait (;à el là Iteaucoup do
changemenls arbitraires, apparcmmenl sous
prétexte de rendre tout conl'orinc à l'édilioii
Vulgaledes livres saints, coiniiie si (|iielqu'iiii
pouvait le l'aire de sa propre aulorilc et sans
consulter le siège apostolique. Ayant reconnu
cela, notre sollicitude pastorale nous obli-
geant à proléger et conserver en tout et prin-
cipalement dans les rites sacrés de l'Eglise ,
les bonnes et anciennes règles, nous avons
d'abord prohibé et défendu l'iaipressiou des
Missels ainsi dépravés, nous en avons inter-
dit l'usage dans la célébration des messes, à
moins qu'on ne les corrige, pour les rendre
entièrement semblables à l'exemplaire pu-
blié par l'ic V; ensuilc nous avons chargé
quebjucs-uns de nos vénérables frères les
cardinaux de la sainte Eglise romaine, très-
versés dans la connaissance des saintes let-
tres et de l'antiquité ecelésiasliciue, du soin
de rétablir le Missel dans son ancienne for-
me la plus correcte. Agissant par le motif
de leur fidélilé envers nous, de leur attache-
ment et de leur dévoûmcnl à l'Eglise romai-
ne , aidés par d'autres hommes instruits et
versés dans les matières ecclésiastiques , ils
ont recherché avec soin les anciens Missels
cl les autres livres qui paraissaient u'iile.s au
but qu'ils se proposaient ; ils les ont exa-
minés attentivement, et ont tâché de rétablir
le Missel romain dans son intégrité, procu-
rant ainsi l'heureux effet du travail c't des
soins de Pie V lui-même, et de ceux qu'il s'é-
tait adjoints. Dans ce travail, en compa-
rant avec soin les anciens livres, on a pré-
senté certaines choses sous une meilleure
forme ; quehiues règles et rubriques sont plus
développées cl plus claires: ce sont des consé-
quences déduilesdes principes et des sources,
plutôt que de nouvelles règles. Le Missel (luo
Pie V avait publié élanl ainsi revu, nous
avons ordonné de l'imprimer avec la plus
grande exactitude dans notre typographie
du Vatican, et de le livrer au public
Clément VIII intime ensuite aiix impri-
meurs et libraires toutes les prescriptions déjà
intimées pour le /hé' iaire (N'oy. Office divin),
sans qu'ils puissent rejeter lu faute stir les
correcteurs qu'ils auraient employés. Il fait
les mêmes concessions et dérogations que dans
sa bulle pour le Bréviaire.
Donné à Rome, à Saint-Marc, sous l'an-
neau du pêcheur, le 7 juillet 1604, l'an treize
de notre pontificat.
M. VESxaius Barbianus.
URBANCS PAPA VIII, AD FUTURAM REI ME-
MURIAM.
Si quid est in relms humants plane divinum,
quodnobis superni cives [si ineos invidia ca-
deret) invidere passent ; id ccrte est sacro-
sanclum Missœ sacrificium, cujus bénéficia fit
ul homines quadam anticipatione possideant
in terris cœlum, dum ante oculos Itabent et
manihus contrée tant ipsum cœli terrœque
Conditorem. Quo mnijis est mortalihus labo-
randumiit hoc tantum privilegium cultu at-
uue honore di-bilo tusantur , caveantquc on-
fjelos nef/ligenliœ osores, qui sunt œmuH re-
nerulionis. Ilinc faclum est ul hujus sacri
mysterii celehrondi rationem , «c preces,
quas summi i" uiiftces prœdecessores nnslri
Plus V et i" mens Y III diligenlissime co~
gnosci algn 'ustaurari ciiraverunt, nos quo-
que eoruiii ccstii/iis inhicrentes iterum exa-
minuri, et si quid forte in ils assiduus [quod
plerumi/tie contingit) temporis cursus corru-
perit , restituijusserimns. Quamobrem sicuti
nuper ad divini officii nitorcm reformari Brc'
viarium , ita demum hujus exemplo ad divini
sacrilicii ornainentum corrirji Missalemanda^
vimus, et quoniam h'isce qitasi alns, quas sa-
cerdos instar cherubim prisci mystici taber-
naculi quotidie pandit ad vrum mundi pro-
pit'tntorium, dccet esse plane geminas algue
uni firmes, hujus rei curam commisimus viris
eruditis ac piis, quorum diligenlia ita opus
perfertum est, ut nihil desiderari amplius pos-
sil. Nam rubricœ, quœ sensim ab usu riluque
veterc degeneravcrunt, in pristinum restitutœ,
qwe vcro non itn captui legentiwn accommo-
datœ ridcbnntur, clarius explicatœ : prœterea
collnta omnia cum cndice sacrœ Scripturœ
Yulgatœ cditionis, quœque diversœ irrepseranl
ad ejus unius exemptum normamque correc-
ta sunt. \' crumtamen ])arum prodcsse consue-
vil solerlia corrpCtoram,nisi ad eam par ty-
pographorum accédât industria : propicreu
dilecto filio .\ndrece Brogiotto, typographia:
nostrœ apostolicœ prœfecto mandavimus ut
Missalc ita expurgatum in lucem cmiltat ;
sed quœ in postcrum extra Urbcm iniprimi
contigerit, ea non aliter quam ad excmplar
in dicta typographia nunc edilum imprimi
passe ])crmitlimus, requisita tnmen prias, et
in scriptis oblenta dileclorum fdiornm im/ai-
sitoruiii hœrelicœ pravitalis m ils locts in
qtiibus fuerint, ubi vcro non fuerinl, ordina-
riorum locorum facultate; alioquin si absque
ca dictiim Missnle ipsi poslhac impiimere ,
aut bibliopolœ venderc prœsumpscrinl, li/po-
graphi et bibliopolœ extra statum nosirum
ecclesidsticuin exis tentes excommunicalionis
latœ scntentiœ,a qua nisi a Bomano ponlifice,
prœlerquam in mortis articula constituti «6-
solvi nrquani ; in aima vero Urbe, et reliquo
Statu ecclesiiistico comnioi'antes, quingento-
ri(/;i dncatomm auri de caméra, ac amissionis
libr.irum, rt tijporum omnium cimerœ prœ-
dictœ applicandorum pœnas absque alin de-
clarntione irremissibiliter incurrant eo ipso .
et niliilominus corumdem Missalium pcr eos
de cœtcro absque hnjusmodi licentia impri-
mendorum , aut vendendorum u,vu»t ubique
locorum et gcnliam sub eisdem pœnis inter-
dicimus et prohibemits. Ipsi anlem inquisilo-
res, seu ordinarii locorutn, antequam hiijus-
viodi licentiam et facultatem concédant, Mis-
salia ab ipsis typographis imprimenda , et
postquam impressa fuerint, cum hoc Missati
auctorilate noslra recognito diligentissime
conférant, nec in illis atiquid addi vel mi-
nui permittant. In ipsa vero licentia origi-
nal! obtinenda, de collatione fada, et quod
omnino concordent , manu pvopriaattestcntur,
cujus licentia' copia inilio , vel in fine cujus-
que Missalis sempcr imprimatur, Quod n »««
673
DICTIONNAIKE DES CEliEMONIES ET DES RITES SACHES.
riTfl
eus fecerint, inqinsitorcs privalionis suonim
officiorum, oc inhaliititalis ad illa, et nlia in
jiosCerum oblinenda ; ordinarii autein locu-
ruin suspensionis a divinis, ac interdicti ub
iiiijressit ecdesiœ, eorum vero tncarii priva-
lionis similHer offtciorum , et ''eneficiorunx
fiiurain, et inliabililatis nd illa , et aliii in
pastel u,n oblinenda, ac instipcr excominuni-
cjtionis abs(jue alla declaralione panas in-
curranl eo ipso. Cœterum paupcrum ecclesia-
rtim, clericonim. et pcrsonriruin ecclcsiaslica-
ruin ac typo jiaphorum et bibtiopolarnin (fuo-
rumcunque indcninitalis ex bcnujnilale upo-
slolica rationem luibenles , cisdem Miasalia
haclenus imprcxsa pcncs se liubenlibus, ut ea
retinere, et illis uli enque vendvre respective
possinl, similitcr pcrmitlinius, et induh/emus.
Non obstantibus licetiliis, indallis, et privi-
leyiis quibuscunijue lijpugrapltis per nos seu
Itomnnos ponli/ices prœdcccssorcs noslrus
Missale imprimcndi concessis , quœ per prœ-
sentes expresse revocamus, et revocata esse
vuluiiitis, ncc non constilulionibus et ordina-
tionlbus aposloticis ijeneralibus, vel speciali-
bus, in cuntrariwn prœniissurum quomodo-
cunque concessis, approbalis, et confirmuti.i.
Qui'ius omnibus , cliamsi de illis eorumqne
lotis lenoribus specialis specifica, et expressa
mcntio habenda esscl, lenores hujasmodi prœ-
senlibus pro expressis haOentcs, liac vice dun-
taxal spccialilcr , et expresse deroijamus .
Volumus aulem ut prœsenlinm Iransumptis
ttiain impressis, manu alicujus noturii pu-
blici subscriplis , et sigillo alicujus personœ
in dignitale ecclesiastica conslilulœ muniiis,
cadem prorsus fuies adliibeatur, quœ ipsis prœ-
ienlibus adliiberelur, si essenl exhibilœ vel
oslensœ. Datiini lionue apud Sunctam Marinin
Majurcin sub annulo Piscatoris, die secunda
Scptembris 1G3V , ponlificalus nostri anno
duodecimo.
M. A. MaAaldus. J. Savenikr.
TIUDUCTION.
URBAIN VIII, PAPE, POUR LA FUTURE MÉ-
MOIRE.
S'il y a p.irini les hommes quelque chose
de divin capable il'i'xciler l'envie des habi-
tants du ciel (s'ils en ét.iient susceptible^) ,
c'est sans conlroilit le frès-saiul sacrifice de
la messe, où les liommos trouvent l'avantage
de posséder le ciel sur la terre d'une ma-
nière anticipée, lorsqu'ils ont devant les
yeux, et qu'ils touchent de leurs mains le
Créaleurinénicdu ciel et de lalerre.Les mor-
tels doivent donc s'efforcer de correspondre
à un si grand privilège, en lui rendant le
culle et l'honneur qu'il exige, el craindre que
les anges, émules de noire vénération, ne
deviennent les vengeurs de notre négligence.
C'est pourquoi les souverains jionliles, nos
prédceessiurs. Pic V et Clément VIll, ayant
donné les plus grands soins pour faire re-
voir et rétablir les règles el les prières qui
concernent la célébration de ce .«acre mys-
tère, nous aussi, lunrehinl sur leurs traces,
nous avons ordonne qu'on les examinât de
nouveau, et que si le temps comme il arrive
J'ordinaire) j avait altéré quelque chose, on
le rétablit. Ainsi, ayant tout récemment fait
réformer U\ Bréviaire, en vue de rendre à
l'olfice divin loui son éclat, nous avons aus.sj
fait corriger le Missel en rhonneur du di\ iti
sacrifiée ; ce sont là comme deux ailes (\uj
le préire, semblable au chérubin de raniieti
tabernacle figuratif , clend cbaijue jour de-
vant le vrai propitiatoire du monde ; il con-
vient qu'elles soient entièrement semblables.
Nous avons donc confié ce soin à des hommes
savants et pieux ; cl leur application a ren-
du l'ouvrage si parfait, qu'on ne peut rien
désirer de plus. Car les rubriques , qui
avaient iuiensildement dévié de l'antiiiuo
usage, ont été rélablies ; celles qui parais-
saient peu proportionnées à l'intelligence
du lecteur ont été plus durement expli-
quéi's; outre cela tout a clé com|iaré au
texte de la Bible Vulgate; on y a conformé
tout ce qui s'était glissé de contraire. iMais
peu importe l'habilelé des correcteurs, s'ils
ne sont pas secondés par les imprimeurs....
tùisuile le pape fait les mêmes pnscriplions,
concessions et déroqnti'ons que pour le Bré-
viaire H'oycz la bulle préccdenicj.
Donné à Rome, à S linle-.M irii'-Majeure ,
sous l'anneau du pécheur, le 2 sepiembre
lC3i, l'an 12 de noire pontificat.
M. A. Maraldus. J. Savemer.
E\ rcgisiro decreloniin s^cise Hituimi cougregalionis.
Sacra Rituum congregalio, inhœrendo de-
crelis alias faciis, prohibct omnino missas a
sacra Rituinn cungrcgalione non approbatas ,
et signantcr missas nuncupatas sancii Gre-
gorii pro vivis et defunclis, missas quindecim
nuxilialorum, missam de -Paire œlerno, et
quascunque alias ut supra, non approbatns,
cxceptis lamen ùiissis Rosarii, de. Monte C :r-
melu, quœ sunt permissœ iegiilaribus quibus-
dam, el iisdcm dunlaxnt, née possunt ab aliis
celebrari, etiam in ipsurum Regularinm ec-
clesiis.
l\'emo audcat uli pileolo in celebraitone
missaruin sine expressa ticenlia scdis upu-
slolicœ, non obslante quacuntjue contraria
( onsuetudine.
Item probibetur usus roclictti. cxceptis la-
men quibus de jure competil, et prœter hoc
slatuilur, et declaralur, nemini licere inser-
vire mit assislere in celcbrationc misfarum
(in divinorum officiorum cum rvchellu, ne-
que cum cotta habentc manicas angustas ai
instar roclictti ; et idem scrvanduin est in
concionibus.
l'aramcn'.a non debcnt sumi de altari pro
celebralione missaruin, cum id competal tan-
tum episcopis, sic- solemniler, siée privplim
célèbrent; inferioribus vero liub^ntiOus usuin
ponlificatntm, non nisi (juando in ponlific»^
libus célébrant.
Demain renovando décréta ali'is fada ,
mandat sacra congieqalio in omnibus et per
omnia servari rubricas Jilissalis Homani, nu(»
obslante qaocunque prœtexlu , el conlruri^
consueludine. quam abusuin esse déclarât.
El ficla rclalione horuin decreluram S. D.
A'. Urbanu Wll, Sanclitis sua annuil, el ab
«77 "'S
ovivUiusubiquescriari, et in Missnli l'.oma-
no novilerimpriinendo apponi mandavit.
JuLius RosPiGLiosus, sccrel.
■MlADLJl/nON.
tCxlrait dps rei;islres des déon is dr la sacrée coiigrégalioii
(les llilcs.
Lii sacrée congrégalion dos Riles.confor-
tiiémciil aux dcciels prcredi'iils, proliibe ab-
soluinenl les uu'sscs non approuvées par
clic, et notanimciU les messes dites de saint
Grégoire pour les vivants et les .morts, les
messes des quinze auxiliaires, la messe du
Père éternel, et autres quelconques non ap-
prouvées. Celles qui sont permises à certains
religieux, et à eux seulement, ne peuvent
pas être célébrées par d'autres, méuie dans
les églises de ces religieux.
(Jue personne n'ose se servir de calotte en
célébrant la messe, sans une permission ex-
presse du siège apostolique, nonobstant toute
coutume contraire.
L'usage du rocbel est aussi prohibé pour
tous ceux qui n'en ont pas le droit ; en ou-
tre, on déclare qu'il n'est permis à personne
de servir, ou d'assister à la célébration de
la messe ou des divins offices avec le rocbel,
pi avec autre chose qui ait des manchrs
étroites comme le rochet, suns camail; il en
est de même pour les prédications. <
Ou ne doit pas prendre les ornements sur
l'autel pour célébrer la messe ; cela n'appar-
tient qu'aux évéques à la messe solennelle
ou privée ; les intérieurs no le peuvent que
(juand ils célèbrent pontificalement, s'ils en
ont le pouvoir.
Enfin la sacrée congrégation, renouvelant
des décrets déjà faits, ordonne d'observer en
tout el très - exactement les rubriques du
Missel romain, nonobstant tout prétexte et
coutume contraire, qu'elle déclare être un
abus.
Ces décrets ayant été présentés à N. S. P.
Urbain VllI, Sa Sainteté les a apjirouvès ;
elle a commandé de les observer partout, el
(le les ajouter aux nouvelles éditions du
Missel romain.
Jules Rospigliosus, secret.
MISSEL.
(Traité des SS. Mystères, d(> Collet.,
DIFFICULTÉS SUR LE MISSEL.
t. Nécessité d'un Missel. — 2. Peut-on quel-
quefois s'en passer? — 3. Doit-il toujours
être conforme au Bréviaire? — 'a. Peut-on
toujours suivre le rite de ceux doni on suit
le Missel? — 5. Un aumônier de religieuses
peut- il régler sa messe sur leur office par-
ticulier?
Il y a sur le Missel deux difficultés prin-
cipales. Eu faut-il nécessairement un , et
doit -il être conforme à l'office du Bré-
viaire ?
1. On convient d'abord que, généralement
parlant, un prêtre ne doit pas célébrer sans
Missel , parce qu'il s'exposerait au danger
(1) Ville Uiiarli. pan. ii, lii. 2, dul) 2.
(2) SJiiil Cliailes voulait qu'on Itt loul, el iiii'ini ne se
Ml i>u '» sa iri4ni(?lr«(
MIS 678
nu (le changer souvent les termes de la lilur
gie, ou d'eii omelire plusieurs ; ce qui, il.iiis
une matière aussi sérieuse que l'est eelle du
sacrifice, ne pool être que d'une très-grande
conséquence, .\ussi saint Anlonin et le com-
mun des docteurs (1) laxen -ils de péché
mortel celui qui manque à une pratique si
légilii'iemenl établie
2. Il y a |)lus de difficulté à décider si un
prêtre dont la uiémoire est extrêmement
sûre peut au moins quelquefois se passer
di' Missel. Quelques-uns le pensent ainsi ,
d'autres le nient, el je crois que l'on doit
s'en tenir à celle dernière opinio.i, suiloul
lorsqu'on dit la messe dans un lieu fort fré-
quenté; car outre qu'il n'est pas rare de \ oir
broncher ceux qui paraissaient le plus im-
perturbables , il ne laul souvent que le bruit
d'une chaise ou le cri d'un enfant pour dé-
rouler un homme. Et de plus, combien de
gens se trompent par la seule crainte de se
tromper'? Je sais qu'il y a bien des pré'.ies
qui disent le canon par cœur ; mais outre
qu'ils n'en font pas mieux (à), el (juc d'ail-
leurs on sait toujours plus p irraitc;iieiit le
canon (jui revient tous les jours que le reslo
d'une messe, même de Keqtiicm ou de Beata,
qu'on ne peut dire sans cesse ijue par une
dispense spéciale, il est constant que la pré-
sence du Missel rassure, el qu'elle suffit pour
parer à bien des incouvénicnls. Combien de
I)rédic,iteurs , sans se servir do leur c.ihier,
ne niau()ueraicnl jamais s'ils l'avaient à la
main !
Pour ce (jui est de la'iable des secrètes ,
c'est-à-dire de ceile carte qui se met au mi-
lieu de l'autel afin que le préire soit moins
gêné dans quelques-unes de ses actions ;
quoique la rubrii|ue l'exige el qu'on doive
toujours lâcher de n'en manquer point, on
peut absoliimont célébrer sans en avoir,
parce que le Missel peut y suppléer.
3. Ouanl à la secmide diffieullc. il est évi-
dent que le Missel doit, auiant (|ue faire se
peut, élre conforme au Bréviaire : dans tes
voyages on prend ou le Missel romain, qui
se trouve presque partout, ou le Missel du
diocèse par lequel on passe : si ce dernier
répond mieux ;iu Bréviaire, il faut le préfé-
rer (Voij. Messe basse, art. 12).
4. Mais, en suivant un Missel particulier,
peul-on toujours suivre le nie des éiilises à
qui ce Missel est propre? Un préire, par
exemple, passe quelques jours à la (liaude-
Chartreuse, pour respirer dans cet ujj'ieux et
charmant désert l'esprit de saint Bruno, ([ue
tant de siècles n'y ont point altère : peul-il
dire la messe à la manière des cliarireux'?
El si de là il va à Milan, pourra-l-il suivre
le rite ambrosien, qui y est en usage ?Quarti,
qui se propose ces difûculiés (3), y repond,
qu'on peut suivre à Milan le rile ambrosien,
mais qu'on ne peut, ni chez les chartreux
ni chez les carmes, suivre le rite qui leur est
propre. La raison qu'il en rend est que les
rites qui sont en usage dans certaines con-
(3) Oi'ii'li. pai'l ■•• l''- 1*. ''"1^ 2. Il ue parle iiue dei
cdioies el lies cloiiiiiiicains; mais ce qu'il en dii conclol p'juf
le» RB. PP. charlr«ux.
679
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SAdRES.
680
grégalîons particulières, sont des privilèges
peisdiincls qui n'affectcnlquc les membres de,
ces mêmes coiigrégalions, au lieu que le rite
ambrosien esl le rile commun d'une grande
et nombreuse Eglise; et que ceux qui -font
assez de séjour dans un territoire peuvent
sans scrupule se conformer à ses lois.
11 suit, ce nie semble, de la première par-
lie de celte décision, qu'un étranger qui cé-
lébrerait à Tolède dans la chapelle du cardi-
nal Ximénès, ne devrait pas y dire la luessc
selon le Missel mozarabe, dont ce fameux
ministre n'a rétabli l'usage que pour ce seul
endroit (1). Cependant si la coutume con-
traire avait prévalu, à quoi il n'y a guère d'ap-
parence, je n'aurais point de peine à la suivre.
5. Ce peu nous sulfit sur une dillicullé qui
ne se présente guère : en voici une qui est
plus pralitiue. Elle consiste à savoir si, lors-
que des religieuses ont un Bréviaire propre,
leur aumônier peut dire la messe du saint
dont elles célèbrent la mémoire, quand il
fait lui-même l'offlce d'un autre saint. On
voit du preutier coup d'oeil que la messe
d'un confesseur ne va pas bien avec les ma-
tines et les laudes d'un martyr; cependant
la congrégation des Rites (2J a décidé qu'un
prêtre séculier, chapelain ou confesseur
de religieuses qui ne se servent pas du
Bréviaire romain, peut dire la messe d'un
saint de leur ordre duquel elles font l'of-
fice, mais à deux conditions : l'une , qu'il
se servira alors du Missel romain ; l'au-
tre, qu'il dira une messe du commun, quoi-
que l'ordre en ait une propre. Cette règle
ne souffre jusqu'à présent d'exception qu'en
faveur des carmes, dfs bénédiciines et des
chanoinesses séculières de Lalran , éta-
blies dans le diocèse de Bagnarea (3) ; car
il est permis, par différents décrets, à tous
ceux qui vont y célébrer par dévotion, de
dire la messe propre de sainte Thérèse ,
de saint Benoît et de la sainte couronne
d'épines , qui sont honorés dans ces diffé-
rents lieux d'un culte particulier. Merati,
dont j'emprunte ces remarques (k) , dit ,
d'après un de ses confrères, que ce qui est
accordé pour le jour de la fêle doit s'étendre
à l'octave , quand il y en a une, parce que
toute l'octave est réputée le nniilice d'un
saint cl le jour de sa fêle. En France, je ne
vois personne qui se fasse scrupule de dire
la messe propre d'une église où il va célébrer
par dévotion. C'est que les lois purement
positives n'obligent que ceux chez qui elles
sont publiées.
VARIÉTÉS
Voici comme échantillon un des Missels
qui existaient en France avant la réforme du
pape Pie V. Ce Missel est manuscrit et propre
(1) Vo}'( z le V. Lebrun. Explicalion liilérale , lom. III,
pag. 298 el suiv.
(2) Capcllani sseculares propriis in ecclesiis monialium
quse Roiuano non uUiiilur Breviario, diccre jiossuiil niis-
sam (je sanclo ordiuis de qiio moniales recitanl ofricium :
sed cum Missali Uomano. ut in proprio de sanclis vel de
conminui. S. R. C, 20 Nov. 1628. Facultas iclobrandi cum
Missaîi Koiuano pro lapellauis monialium inlelligi débet
pro oMuiibus el singulis qui ex detiilo lenenlur cctebrare
Ml 1 cclesiiï ipsarimi monialium, duuimodo celp|)rcnl cum
Missali Kunianu. liad, C.ongr,, H Fcbr. HOi. LIcel In l'O-
à l'Eglise de Die. Ce qui prouve qu'il était pro
pre à celle Eglise, c'est ce titre qui précède lo
commun des sainls -.Incipit commune siincto-
rutn Missalis secundum umm Ecclesiœ JJiensis;
ce qui le prouve encore, c'est la fête de la Dé-
dicace de cette église, fixée dans le calen-
drier au 16 octobre, avec la date de l"2o0.
Ce Missel n'est pas complet, et parait avoir
été à l'usage des chantres plutôt qu'à l'usage
de l'autel, puisqu'on y trouve notées en
.plain-cbant les parties de la messe chantées
dans le chœur, et qu'il ne contient pas les
messes des dimanches , excepté ceux de
l'Avent ; on y trouve celles des principales
fêtes, et celles du commun des saints , les
messes pour les morts el plusieurs messes
votives, le tout à peu près comme le Missel
romain actuel, avec certaines marques d'an-
tiquité dans les titres, comme dans le Sacra-
menlaire de saint Grégoire.
On peut y puiser des notions sur l'état de
la liturgie dans celle contrée à l'époque dont
il s'agit. Il est à regretter qu'il manque à ce
Missel les trois quarts du calendrier ; t)n y
verrait les saints vénérés alors dans ce pays;
ce qui en reste fournit cependant quelques
notions de ce genre : on y voit, le 5 octobre,
saint Apollinaire ; le 7 novembre, saint Res-
titut, évêque du Tricastin ; le 17 décembre,
saint Lazare, ressuscité par Notre-Seigneur,
évêque d'Aix ; le 30 décembre, saint Tro-
phimc, évêque d'Arles.
Après la bénédiction ell'aspersion de l'eau
bénite, le Gloria in excelsis et le Credo tels
que nous les avons maintenant, on trouve
le canon. Cette partie de la inesse n'ayant
guère subi de changements depuis l'anti-
quité la plus reculée, les moindres diffé-
rences méritent d'être reniarquées.
Avant Te igitur, il y a Oremus.
M n'est pas lait mention du roi au mémento
pour les vivants; afirès Omnium circumslan-
litim, on ajoute : Omniinn fidetium chrislia^
norum.
Au second mémento, après ; Famularumque
luarum, on ajoute : El omnium fideliiim defitn-
ctorum; ensuite. Qui nos prœcesserunt , etc.
Après le Pater, le mot Amen est noté pour
être chanté.
Après VAfjnus Dei, il y a bien des diffé-
rences dans l'ordre des prières, quoique le
contenu soit à peu près le même.
Le jour de Noél n'a (ju'une messe ; l'ni-
Iroit est celui de la troisième des Missels ac-
tuels ; l'Epitre et l'Evangile sont de la se-
conde; cependant une note marginale fait
mention de trois messes.
Les messes des jours suivants sont comme
celles d'aujourd'hui, même pour le chant, à
peu de chose près.
slprum luMi confessario, lumcapellani'îqnarumcunque mo-
nialium serviiio adiliclis, missas sanclorum de quibusipsa
récitant oliicium celebrare, sed cum Missuli Bouianu el de
commuui, non vcro nussas proprias corumdem sanclorum
variis ordinilms a sacra congregatione roncessas S. R. C,
20 Nov. 1717.
(3) Il tant niainlenani y ajouter tes frères mineurs de
l'élroite oiiservance, avec les capucins, et les religieuse»
du même ordre. Collccl. décret., apud Komsie, n 7>H
\i) Merali, part, m, lit. li. in line.
681 MIT
A la procession de la Purificalion, on in-
dique la bénédiclion du l'eu nouveau.
Les messes de Pâques, de la Pentecôte, du
Saint-Sjcremciit, n'ont pas de prose.
Le jour de l'Assomption, on indique pour
la procession, avant la messe, l'oraison \ e-
neranda, qui est dans le Sacramcntaire de
saint Grégoire et dans le Missel viennois , et
qui déclare la résurrection de Marie : Nec
tamcn mortis nexibus deprimi poluit, etc.
A la fêle do saint Barlliélemy , l'Kvangile
n'est pas celui d'aujourd'hui.
A celle de la nativité de Marie on indique
une procession.
Le premier dimanche de l'Avent a pour
Evangile l'entrée triomphante de Jésus-Christ
dans Jérusalem.
Lu second a la description du jugement
dernier.
Parmi les messes votives, il y a un Introït
pour les morts propre au temps pascal.
Pour la messe de mariage, la bénédiclion
de l'épouse est une préface notée.
A toutes les messes, la postcommunion est
désignée par ces mots : Ad complendum ,
comme dans le Sacramentaire de saint Gré-
goire.
MITRE.
C'est l'un des ornements de l'évêque des-
liné à lui couvrir la léle. La mitre est sur-
montée par deux espèces de cornes; il en
fiend sur les épaules deux bandes assez
arges terminées par des franges. On les
appelle fanons.
EXTRAIT DU CÉRÉMONIAL.
(Voij. I. I, c. 17, du texte latin, à l'arl Cébémonial.)
1. L'usage de la mitre est très-ancien. 11
y en a trois espèces : l'une appelée précieuse,
parce qu'elle a ordinairement dans sa con-
lexture des pierres précieuses , des lames
d'or ou d'argent ; une autre brodée , sans
pierres précieuses , n'ayant pas des lames
d'or ni d'argent, mais elle est formée d'un
assemblage de petites perles, ou d'une étoffe
en soie blanche mêlée d'or, ou d'une simple
étoffe en or, sans lames et sans perles ; il y
en a une autre appelée mitre simple, sans or,
faite d'un simple damas ou autre étoffe en
soie, ou même d'une toile blanche de lin ;
les franges sont rouges selon le Cérémo-
nial (1).
2. L'évêque se sert de la mitre précieuse
aux plus grandes solennités, et générale-
ment toutes les fois qu'on dit le Te Dcum à
l'oflice , et Gloria in excetsis à la messe.
Néanmoins ces jours-là, il peut se servir de
la mitre brodée ; c'est pour sa commodité ,
pour n'être pas si fatigué qu'il le serait en
portant la mitre précieuse pendant tout un
ofOce; c'est pourquoi il est d'usage que l'é-
vêque se serve de la mitre précieuse au com-
mencement et à la fin des vêpres et des mes-
ses solennelles ; en allant à l'église et en s'en
retournant ; quand il prend les ornements et
quand il les quitte; quand il se lave les
{t)F.n France les franges de la mitre simple sontcora-
nuuiériicnl blanches. On a peut-être suivi pn cola l'usage
de M.lan, CLuiime on l'a suivi pour la couleur des orne-
DlCTIONNAIRE DES RlTES SACRÉS. II.
MOI 682
mains et quand il donne solennellement la
bénédiclion. Dans les temps intermédiaires,
au lieu de la mitre précieuse, il prend la mi-
tre brodée, tomme il est marqué au 1. i , c.
11 du même Cérémonial , où l'on parle des
devoirs du ministre chargé de la mitre. Voy.
Messe pontificale.
3. L'évêque se sert de la mitre brodée pen-
dant l'Avent jusqu'à Noël , excepté le troi-
sième dimanche de l'Avent, où l'on dit ['In-
troït, Gaudele : car alors en signe de joie, il
se sert de la mitre précieuse. Il en fst de
même depuis la Septuagésimc jusqu'au
mercredi saint inclusivement , excepté le
quatrième dimanche de Carême, qui a pour
Introït, Lœtare , Jérusalem , etc. Il se sert
encore de la mitre brodée à toutes les vigiles
qui portent jeûne, aux Uuatre-Tenijis , aux
Rogations , aux litanies et processions (|ui
respirent la pénitence ; à la fête des S:iiiiis-
Innocenls, si ce n'est pas un dimanciie: aux
bénédictions et consécrations qu'il f.iit en
particulier. Dans ces ten)ps, l'évêque ne se
sert pas de la mitre précieuse. 11 pourra aussi
se servir alternativement de la mitre liroJée
et de la mitre simple, comme on l'a dit de la
mitre précieuse et de la mitre brodée.
'•■. L'évêque se sert de la milre simple le
vendredi saint, et à tous les offices et mes-
ses pour les défunts.
Pour savoir en détail quand l'évêque se
sert de la mitre, il faut consulfer les iliffé-
rents articles où sont mentionnées des fonc-
tions pontificales. Certains abbés ont aussi
le droit de s'en servir, et même autrefois les
chanoines de Lyon, depuis que le souverain
pontife donna leur costume aux cardinaux.
Les fonctions du ministre chargé de la
milre sont détaillées à l'article Messe ponti-
ficale.
Les chanoines qui ont l'usage de la mitre,
non plus que les abbés et les cvêques, ne
peuvent la porter aux processions du s tint
sacrement. La congrégalinn des Rites a dé-
claré que l'usage de la porter dans ce ras est
un abus. Voyez la Colluclion des décrets,
n. 28.'}5 et '.075.
MlTRÉ.
Les livres liturgiques se servent du mot
milratus, mitre, pour designer ceux qui ont
droit de porter la mitre. Le Cérémonial se
sert aussi des mots episcoptis initratus, en
disant que l'évêque qui assiste à la messe
solennelle doit être encensé trois fuis ; il f.iut
pour cela qu'outre la mitre il ait aussi chape
et pluvial [Collect. décret., n. 3269'.
MODE.
On désigne en latin par le terme modus
les huit tons usités dans,le plain-cliaiil. Voy.
Chant.
MOINE.
Ce terme, qui dans son étymologie signifie
seul, a été donné aux religieux qui vivent
dqns des cellules séparées, et, par extension,
à tous les religieux. Les décrets de la con-
grégation des Rites, qui règlent bien des
incnts dans d'autres circonstauces. Gavanlus parle d'unô
mitre simple blancbe usitée dans la province de Milan.
22
é85
DICTIONNAIUE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
684
choses concernant les religieux, distinguent
les mendiants dos moines, et donnent la pré-
séance à CCS derniers sur les autres; ces
décrets déterminent les processions aux-
quelles ils doivent assister. L'évêquc peut y
obliger tous les religieux quand la proces-
sion a pour objet une cause de bien public
ou des honneurs publics.
Les moines bénédictins qui se servent do
leur propre bréviaire reformé sont obligés
de réciter les offices des saints ajoutes au
calendrier romain depuis qu'ils ont accepté
le Bréviaire bénédictin.
On ne permet pas aux moines l'usage de
la barrette commune aux prêtres , quand
môme ils auraient le grade de docteur.
Voyez la Collection des décrets et l'indica-
tion de chacun dans la table générale, au
mot MONACHI.
Plusieurs Bréviaires et Missels de France
ont un ofGce propre aux religieux, moines
ou autres, sous ce titre : Commune ubbatum,
monachorum, etc. Dans le rite romain, ils ont
le litre de confesseur, comme les autres jus-
tes dont Notrc-Seigneur a dit : Celui qui me
confessera devant les hommes, je le confes-
serai devant mon Père.
MORT.
(Indulgences authentiques )
PRIÈRES POUR LES AGONISANTS
Ij-
Indulgences accordées k perpéluilé à tout fidèle qui réci-
tera, mec dévotion et un cœur contrit, pour les agunlsanls,
trois Pater en mémoire de la passion et de l'agonie de
Noire-Seigneur Jésus-Christ, et trois.U'e J/fliio en mé-
moire des excessives douleurs de la sainte Vierge.
1° Indulgence de trois cents jours, une
fois par jour.
2° Indulgence plénière, une fois par mois,
à celui qui récitera ces prières chaque jour
pendant un mois, le jour, à son choix, où,
s'étant confessé et ayant 'communié, il
priera pour les intentions de l'Eglise (2).
N. B. Ces indulgences sont applicables
aux âmes du purgatoire.
PRIÈRES POUR OBTENIR UNE BONNE MORT (3).
§ I. Indulgences accordées à perpéluilé à tout fidèle qui
récitera, avec un cœur contrit, les litanies de la Bonne-
Mort. (1).
1" Indulgence de cent jours , une fois par
jour.
2" Indulgence plénière, une fois par mois,
pour tout fidèle qui les récitera tous les
jours du mois, le jour à son choix où, s'é-
tant confessé et ajant communié, il visitera
une église ou chapelle publique , et y priera
selon les intentions de l'Eglise (5).
(1) C'est dans les derniers instants de la vie que les âmes
sont souvent le plus exposées à se perdre pour loule l'é-
lernilé. Aussi tous les chrétiens doiveiil-ils se faire un
devoir de dilater les entrailles de leur charité pour leurs
frères agonisants, et de les aider, par leurs ardentes
prières, à soutenir ce dernier et périlleux combat. C'est
pour les exciter à remplir cette œuvre de miséricorde
cjue chacun de nous désirera un jour que l'on exerce b soi!
égard, que Pie VII y a attaché des indulgences.
Oulre cilles mentionnées ici, on peut voir aussi celles
atlachéesaux prières en l'Iiounenr do l'agonie de Jésus-
Chrisi dans lesquelles on prie aussi pour les ngonisanis
m Pie \ II, décret, en date du 18 avril 1809, rendu par ■
N. h. Ces indulgences sont applicables
aux âmes du purgatoire.
Litanies de la bonne mort
Seigneur Jésus, Dieu de bonté. Père de
miséricorde, je me présente à vous avec un
cœur humilié, brisé et confondu; je vous
recommande ma dernière heure et ce qui
doit la suivre.
Quand mes pieds, privés de mouvement,
m'avertiront que ma course en ce monde va
finir, miséricordieux Jésus, ayez pitié do
moi 1
Quand mes mains , appesanties et trem-
blantes, ne pourront plus serrer contre mon
cœur votre image, ô Jésus crucifié 1 et que,
malgré moi, elles la laisseront tomber sur
mon lit de douleur, miséricordieux Jésus,
ayez pitié de moi !
Quand mes yeux, obscurcis et troublés
aux approches de la mort , porteront vers
vous leurs regards tristes et mourants, mi-
séricordieux Jésus, ayez pitié de moi 1
Quand mes lèvres, glaci-es cl tremblantes,
prononceront pour la dernière fois votre nom
adorable, miséricordieux Jésus, ayez pitié
de moi I
Quand mes joues, pâles et décharnées,
inspireront la compassion et la terreur aux
assistants , et que mes cheveux , baignés
des sueurs de la mort, se dressant sur ma
tête, annonceront ma fin prochaine, miséri-
cordieux Jésus, ayez pitié de moi !
Quand mes oreilles, prêtes à se fermer
pour jamais aux discours des hommes, s'ou-
vriront pour vous entendre prononcer l'ar-
rêt irrévocable qui doit fixer mon sort éter-
nel , miséricordieux Jésus , ayez pitié de
moi I
Quand mon imaginatioq, agitée par des
fantômes sombres et effrayants, sera plon-
gée dans une tristesse mortelle; que mon
esprit, troublé par le souvenir de mes ini-
quités et par la crainte de votre justice , lut-
tera contre l'ange dès ténèbres qui cherchera
à me dérober la vue de vos miséricordes, el
à me jeter dans le désespoir, miséricordieux
Jésus, ayez pitié de moi I
Quand mon faible cœur, accablé par les
douleurs de la maladie , sera en proie aux
horreurs de la morl, et épuisé par les ef-
forts qu'il aura faits contre les ennemis do
mon salut, miséricordieux Jésus, ayez pitié
de moi!
Quand je répandrai mes dernières larmes,
symptômes de ma destruction prochaine,
recevez-les en sacrifice d'expiation, afin que
j'expire comme une victime de la pénitence,
l'organe du cardinal pro-vicaire, et qui se conserve da-is
la secrélairerie de son Eminence.
(5) Voyez , col. aOO , les trois oraisons jaculatoi'es
pour oulenir une bonne mort. '
(4) Ces litanies sont dues à la piété d'une demoiselle pro.
lesl.iDie, convertie au caihulicismo a l'âge de quinze ans.
el morte à dix-liuit en odeur de smiiieté
,^, p ... (Noie Ile Véaileur.)
8(U ont éle confirme, s par Léon X\l, par un rescnt Vr.
bis Cl orbis de la sacrée congrégation des Indul-encés en
d« sa:ut Paul, a Rome, conservent dans leurs archives.
685 MOR
et dans ce rcdoulnble momont, mis6i'icor-
dietix Jésus, ayez pilio de moi !
Quand mes parents et mes amis, rassem-
blés autour de moi, s'attendriront sur mon
état, et vous invoqui^ront pour moi, miséri-
cordieux Jésus, ayez pitié dr moi 1
Quand j'aurai perdu l'usage de mes sons ;
quand le monde entier aura disparu pour
moi, et que je serai dans les oppressions de
ma dernière aponie et dans le travail de la
mort, miséricordieux Jésus, ayez pitié de
moi 1
Quand les derniers soupirs de mon cœur
presseront mon âme de se séparer de mon
corps, acceptez-les comme l'elTct d'une sainte
impatience d'aller à vous; miséricordieux
Jésus, ayez pilié de moi 1
Quand mon âme, sur le bord de mes lè-
vres, s'envolera pour toujours de ce monde,
et laissera mon corps pâle, glacé et sans vie,
acceptez la destruction de mon être comme
un hommage rendu par moi à votre divine
majesté; miséricordieux Jésus, ayez pilié do
moi !
Enfin, quand mon âme, paraissant devant
vous, verra pour la première fois l'éclat de
votre redoutable majesté, ne la rejetez pas
de devant votre face; mais daignez me rece-
voir dans le sein de votre miséricorde, afin
que je chante éternellement vos louanges;
miséricordieux Jésus, ayez pitié de moi !
Oraison.
O Dieu qui, en nous condamnant à la
mort, nous en avez caciié l'heure, faites (lue,
passant dans la justice et dans la sainteté
tous les jours de ma vie, je mérite de sortir
de ce monde avec la paix d'une conscience
pure, et de mourir dans votre amour : par
Notre-Seigneur Jésus-Chrisl, qui vit et rè-
gne avec vous, dans l'unité du Saint-Esprit.
Ainsi soit-il.
§ II. Indulgences accordées a perpéliiiié a loiil Bilèle qui
récitera avec démlion et un conir contrit les prières et
aiilieiines suivantes pour demauder à Diou de nous pré-
server de la mort subite, si frr'(|ueiU6 de nos jours (l).
1° Indulgence de cent jours, pour chaque
fois ;
2' Indulgence plénière le 3 mai, fête de
l'Invention de la croix; le 14 septembre,
fête de son Exaltation; le jeudi et le vendredi
saints, pour quiconque récitera ces prières
tous les jours de l'année, pourvu que, ces
jours-là, après s'être confessé el avoir com-
munié, on prie selon les intentions de l'E-
glise, dans une éylise où soit le saint sacre-
tnent (2).
N. B. 1' Ces indulgences plénières sont
applicables aux âmes du purgatoire.
■1" La communion faite le jeudi saint suf-
fit pour l'indulgence de ce jour et celle du
vendredi saint.
OnAlSOHS ET i>TlE5NES.
Prions. Oremiis.
Exaucez - nous, ô Exaudi nos , Deus
Dieu notre Sauveur, salularis noster , et
( 1) Ces oraisons et antiennes ont élé choisies el rassem-
hleesd'upies l'ordre de Clément XI, par le bieuheureiu
JosepU-Jlarie Tommasi, cardinal.
non
CRC
et ne mcltez fin à nos ne dies nostros anic
jours qu'après nous finiri jubeas , quani
avoir pardonné nos peccata dimittas ; et
péchés ; et, parce que quia in inferno super-
dans l'enfer il ny a fiua pœnilentia est,
plus do pénitence ni et nullum spaliuni
d'amendement, nous rorrigendi , hinc le
vous supplions, puis- supplices rogamus et
que vous nous don- potimus, ut ubi das
nez le temps pour lipatium supplicandi,
prier, de daigner nous jubeas et pecrata di-
remettre aussi nos milli. Per Dominum.
péchés. Par Notre- etc.
Seigneur Jésus-Christ.
Ainsi soit-il.
Prions.
Détournez , Sei-
gneur, nous vous en
conjurons, tout pé-
ché do vos fidèles ser-
viteurs , et préservez
les malades de tout
malheur imprévu ,
afin que ceux que
.\men.
Or émus.
A verte. Domine, a
fidelibus luis cunclos
miseralus errores, et
sœvienlium morbo-
rum re[ieiilinam dc-
pelle pernic! 'in : ut
qnos iiierito (lagollas
ilevios, foveas tua mi-
vous châtiez avec jus- soralione correclos.
lice pour leurs pé- Pcr Dominum, elc.
chés, soient salulai- Amen,
rement corrigés par
voire miséricorde. Par Notre Seigneur Jé-
sus-Christ. Ainsi soit-il.
Antienne. Anliphona.
O mou àme, cessez Anim i moa, cessa
enfin de pécher; pen- jam peccare; cogita
sez à la mort subite de subitanea Iran^po-
et aux tourments silione ad îelern i lor-
éternels ; là la péni- nienta. Ibi enim non
tence n'est plus ac- suscipilur pœuitcn-
ceplce ; les larmes ne lia, nec lucrif.iciunt
servent de rien. Pen- latrym». Dnm Icm-
dant que vous avez pus adest converlere
le temps de vous con- clama dicens : Deus
venir, élevez la voix, meus, miserere mei.
disant : Mon Dieu .
ayez pitié de moi.
Antienne. Anliphona.
Au milieu de la vie Media viti in morte
nous touchons à la sumus : quom quee-
mort : où trouver du rimus adjulorem,nisi
secours , sinon en te. Domine, qui pro
vous , 6 Dieu , que peccatis nostris iras-
nous a\ons irrité par reris? Sanclus Deus
nos péchés ? Dieu Sanctus forlis, S iiic-
saint, Dieu fort. Dieu tus misericors, sal-
miscricordieux. Dieu valor, amara; moiti
sauveur, ne nous netradasnos.
abandonnez pas à
1 horreur d'une mort imprévue.
V Do peur que , î Ne subilo prœoc-
surpris par la mort, cupatidie moriisfjuse-
nous ne cherchions ramus spalium pmiii-
les moyens de faire lentiœ , et invcniro
pénitence, sans pou- non possimus,
voir les trouver;
1^ Abaissez vos re- r% A'tende, Domine,
gards sur nous el et miserere quia pec~
(2) Pie VII, décret de la sacrée congrégation des ladulx-V
gences du 2 mars 1816. -'- '
\
687 DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES
miséricor- cavimus tibi.
088
soyez
dieux ; car nous
avons péché contre
Prions.
Votre peuple , re-
doutant votre cour-
roux, se jette entre
vous.
Oremus.
Populum tuum ,
quœsumus, oniuipo-
lens Deus, al) ira tua
vos l)ras, ô Dieu tout- ad te conCugientom
puissant 1 nous vous paterna rccipe pie-
prions do le recevoir laie; ut qui tuic ma-
avrc une compassion jcstalis nagcllo in
paternelle, afin que repentina moite for-
ceux qui craignent le aiidant, de lua nie-
fléau de la mort su- reantur vcnia gra-
hite, puissent se ré- tulari. Per Domi-
jouir d'avoir obtenu iium, etc.
irte voire miséricorde Amen.
]c pardon de leurs
péchés. Par Notre-Seigneur.
Ainsi soit-ii.
Prions.
O Dieu , dont les
regards pénétrants
troublent tous les
cœurs et cpouvaiilent
toutes tes conscien-
ces , répandez sur
nous votre miséri-
Prions.
0 Dieu tout-puis-
sant 1 jetez un regard
de bonté sur votre
Eglise, et traitez-nous
avec miséricorde ;
OreniHs.
Ecclesiœ luœ, quœ-
sumus , omnipotens
Deus , placatus in-
lendo conventum, et
Diisericordia tua nos
qu'elle désarme votre polius quam ira prœ-
colère : car si vous vcniat : quia si ini-
voulcz tenir compte quitales iiostras ob-
de nos iniquités, nulle servare volueris, nul-
créature ne pourra la poterit crcatura
subsister devant
vous; mais par cette
ineffable bonté qui
vous porta à nous
créer , pardonnez-
nous, tout pécheurs
que nous sommes ,
subsisterc; scd admi-
rabili pictale qua nos
fecisli, ignosce pec-
cantibus , ut opéra
nianuum tuarum re-
pentina morte non
facias interire. Per
afin que les ouvrages Dominum, etc.
de vos mains ne pé- Amen.
rissent pas d'une mort
imprévue. Par Noire-Seigneur Jésus-Christ.
Ainsi soit-ii.
Prions. Oremus.
Exaucez-nous, Soi- Exaudi , Domine ,
gneur, et n'entrez pas preces nosiras, et ne
en jugement avec vos vclis cum servis tuis
sérviJeurs ; car , il adin; judicium : quia
ne se trouve en nous sicut in nobis nulla
aucune justice dont justilia rcperitur, de
nous puissions pré- ((ua piœ-iumere va-
sumcr, nous savons icamus, ita te t'onlein
qu'en vous se trouve pictalis agnoscimus,
un abîme de miséri- a quo et a peccalis
corde; cl par vous noslris ablui , et a
nous espérons être necessitalibus ac re-
puriûés de nos ini- pentina morte libd-
quités , et préservés rari confidimus. Per
de tout mal et de la Dominum, etc.
mort subite. Par No- Amen,
trc- Seigneur Jésus-
Christ. Ainsi soit-il.
(t) CcUe iiidiilgriicc remonic à une origine irès-aii-
cieniie, comme il est lacile de le voir d'.ipriiî la 13« épitre
de saint Cvpiien, martyr, dans le troisième siècle. Baro-
iiius, cil 878, raiiporlc que le papu Jean VIII aceorda ceUe
indulgence aux chrétiens qui périraionl dans la guerre
■■xontfp les Sarrasins. Dans le ciualorzième siècle, Clé-
niciil VI et Grégoire XI l'accordèrenl dans des temps de
Oremus.
Deus , sub cujus
ocnlis oiniie cor tre-
piiial, et omiies con-
scioiitia; pavescunl,
misoricordiam luain
effundc supplicibus :
ut qui de meritor.um
corde, nous vous en qualilale diffidimus ,
conjurons ; afin que non judicium tuum
ne pouvant espérer in repentina morle
dans nos propres mé- nostra, sed indulgcn-
rites, nous n'éprou- liaiii luam senliamus.
vions pas les effets de Per Dominum, elc
votre jnslice par une Amen,
mort imprévue, mais
plutôt que nous recevions le pardon de nos
péchés. Par Noire-Seigneur Jésus-Christ.
Ainsi soit-il.
Prière.
0 très-miséricordieux Jésus 1 délivrez-
moi , je vous en conjure, par votre ago-
nie, votre sueur de sang et votre mort,
de la mort subite. O Irès-doux Jésus ! je vous
supplie humblement, par votre cruelle et
ignominieuse flagellation , par votre cou-
ronnement d'épines , par votre croix, par
votre bonté infinie et par votre douloureuse
passion, de ne pas permettre que je sois sur-
pris par la mort sans avoir reçu les sacre-
ments de l'Eglise. 0 mon bien-aimé Jésus !
je vous supplie ardemment de me préser-
ver de la mort subilc; je vous en conjure
par vos travaux, par vos souffrances, par
votre sang précieux, par vos sacrées pluies ,
et par ces paroles que vous prononçâtes sur
la croix : Mon Dica, mon Dieu, pourquoi
in'avez-voiis abandonné? Mon Père, je re-
mets mon esprit entre vos mains. Ce sont vos
mains, 6 mon divin rédempteur, qui m'ont
donné l'être et la vie; ne me laissez pas enlè-
vera l'improvisleparla mort ; donnez-moi, je
vous en supplie, le temps de faire pénitence,
et accordez-moi la faveur inappréciable de
passer heureusement et dans votre sainte
grâce, du temps à Téternité, pour \ ous y ai-
mer de tout mon cœur, vous y louer et vous y
bénir à jamais. Ainsi soit-il.
On termine ce pieux exercice en récitant
cinq Pater et cinq Ave eu l'Iionneur de la
passion de Notre-Seigneur Jésus-ChrisI , et
l'on y ajoute trois Ave Maria en l'honneur de
Notre-Dame de Douleurs.
S m. De l'indulgence pléniérc, à l'ariicle de la mort (1).
Dans le nombre des prières et exercices
de piété contenus dans cet ouvrage, il s'en
trouve un certain nombre à la récita-
tion fréquente ou journalière desquels est
accordée l'indulgence plénière à l'article de
la mort. C'est ici le lieu de faire observer
que, outre l'état de grâce et l'accomplisse-
ment exact des œuvres prescrites pendant
ppsle; et à des époques plus rapprochées de nous, Paul V,
Alexandre VII et tous les souverains pontifes, leurs suc-
cesseurs, ont accordé celte indulgence avec une pieuse
libéralité, afin que les lidcles pussent, en la gagnant a
leurs derniers moments, satisfaire à la .justice divine pour
les peines temporelles dues à leurs péchés, et mériter
ainsi de passer immédiatemeut à réternclle béatitude.
089
MOL
MOU
690
lu vie, il esl une autre condition absolument
indispensable pour gagner cette indulgence
plénièrc, savoir : que le malade accepte [a
mort des tnains de Dieu avec im esprit de ré-
signation et une entière conformité à sa di-
vine volonté (1). Voy. col. G(»l, ci-aprùs.
A'. B. L'indulgence plénière à l'arlicle de
la mort ((jue l'on gagne aussi lorsqu'on re-
çoit la héiiédiction, in nrliculo 7nortis,qa(i
donnent le souverain pontife, les évoques et
les prêtres qui en ont reçu le pouvoir), n'est
jamais suspendue pendant l'année du ju-
bilé t2;.
MOTET.
On appelle ainsi quelques paroles sacrées
mises en musique pour être chantées dans
les églises. Klles sont courtes, selon l'expres-
sion : comme si l'on disait petit mot. Voyez
Chant, Organiste.
MOURANTS.
Nous donnons, sous ce titre, ce (jui con-
cerne les derniers moments d'un chrétien;
on a vu, au mot Infihmiîs, le délail des soins
qu'un pasteur doit à cette partie de son
troupeau.
TITRE rUEMlER.
(Extrait du Rituel romain.)
1. Quand la mala-
die s'aggrave, le curé
doit multiplier ses vi-
sites auprès du ma-
lade, et ne p;is cesser
de pourvoir avec soin
à son salul; il recom-
mandera qu'on le
fasse appeler quand
la mort paraîtra pro-
chaine, après que le
malade a reçu le
saint viatique et l'ex-
trême-onction , pour
lui faire la recom-
mandation de l'âme.
Mais s'il en a le temps,
il remplira à son
égard les devoirs de
piété marques ci-
après, selon qu'il le
jugera avantageux,
eu égard à l'état de la
personne.
'2. D'abord , si le
malade peut obtenir
une indulgence accor-
dée par l'autoiilé com-
pétente, il la lui rap-
pellera, et lui propo-
sera ce qu'il faut faire
pour l'obtenir, sur-
tout il l'cxliurtcra à
invoquer, d'un cœur
coiiliit, une ou plu-
sieurs fois, le très-
saint nom de Jésus.
i.Ingravescente mor-
bo parochus infirmum
freguentius visilabit,
etadsalutrindiligenter
juvarenondesinet : mo-
nebitque instante pe-
riculo se confestim
vocari, ut in tempore
prœslo sit morienti :
siimptoque sanctissimo
viatico, et sacra unc-
tionc adliibita, si pe~
riculuin immineat,
statiin commendnlio-
nis animœ offtcium
prœstabit, dequo infra.
Sedsitempiissuppclat,
scquenlia pietatis offi-
cia prœstare potcrit,
si ita cxpcdire jiidica-
verit pro conditione
personœ.
2. Ac primo, si œgro-
tus indulgentiam légi-
tima auctorilale con-
cessamconsequipossit,
eam illi reducat ad
mentem, proponatque
quid ad eam consequen-
dain agi debeal, prcu-
sertim, ut conlrilo
corde sanclissiinum
nomen Jesu semel, vel
sœpius invocel.
(!) Conslitutlon Fia Mala-, do Douoîl XIV, ou d.itc du
5 avril 1747.
("2) Déclarations spéciales de Benoit XIV, Clément XÎV
el Léon XII, dans des bulles relatives à 1 aunée S'aïute.
;J. Ensuite il doit 3. iJeinde hortelur
exhorter le malade et infirmum, et excitet,
l'exciter, pendant ut dum mente viget,
qu'il jouit de ses fa- eliciat acius fidei, spei
culte?, à produire des et charitatis, aliarum-
actes de foi, d'espé-- que virtutum, nempe :
rance et de charité,
ainsi que des autres vertus indiquées ci-
après (3) :
Ut firmiter credat omnes urliculus fidei, et
quidquid sancta liomana Ecclesia catholica
el apostolica crédit et docet. Ut spcrct Chris'
tum Oominum nostrum, pro sua immensa
clementia, sibi fore propilium, et mcrito ejus
snnctissimœ passionis, et per intercessionem
beatœ Mariw, el omnium sanctorum se vilam
wternam conseculurum ;
Ut loto corde diligat, et maxime dili lere
cupial Dominum Deum ea dilectione,quaillum
diligunt beati snnctique omnes;
Ut ob amorem Dei doleat ex corde de omni
offensa, quatilercumque contra Doiiiinunt
Deum, et proximum commissa.
Ut ex corde ob amorem Dei jxircul omnibus,
qui sibi quoquo modo fuerint violesti, aut ini-
mici.
Ut ab iis veniam poslulcl, quos aliquando
diclis, aut factis offendit.
Ut quem palilur dolorem, et morbi mole-
stiam proplcr Deum, in pcenitentiam prccalo-
rum suorum patienter tuleret;
Lt si Dominus sibi salutcm corporis prœ-
stare dignabitur, proponat de cœtero pro
viribus suis a peccatis cavere, et ejus mandata
scrvare.
4. 11 doit ensuite h.JIorteturprœlerea
l'exhorteràprierainsi ut eo modo quopotest,
par intervalle, comme S(i!te}n ex corde ita per
il pourra, au moins intcrvalta prccetur.
de cœur.
Miserere mei, Deus, secundum magnam
misericordiam luara.
In te. Domine, speravi : non confundar in
telernum.
In manus tuas. Domine, comincnJo spiri-
turu mcum. Kedemisti me, Domine Deus
verilalis.
Dpus, in adjutorium meum inlende ; Do.
mine ad adjuvandum me festina. Esto mihi,
Domine, in Deum protcctorem. Deus, propi-
tins esto mihi peccalori.
Dulcissime Domine Jesu Chrisie, per vir-
tutem sanctissimœ passionis tuœ rccipe me
in numerum electorum tuorum.
Domine Jesu Christe , suscipe spirilum
meum.
Maria mater graliœ, maler misericordire,
tu nos ab hoste protège, et hora morlis
suscipe.
Sanctc angeie Dei, mihi cusios assiste.
Omnes sancti angeli, et omnes sancti inter-
cedite pro me, et mihi succuriite.
5. On laisse à la ^. Hœc, elhis simi-
prudence du prêtre lia polerit prudens
de suggérer au mou- sacerdos vulgari vel
(ô) Ou en irouvtra des l'orriiules en français à la fin de
cet article; elles serviront de traduction el de développe-
ment ù ce qui suit en latin.
691
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
692
ranl cos prières ou Latino sermone pro
autres scnililabk'S, en personœ captu tno-
laiigue vulgaire ou lienli sugtjcrere.
en laliii, selon la ca-
pacilc delà pL'rsonnc.
Béiiûdiclion apostoliqui", que les prOtres diMégiiés a cetUi
lin peuvent doiiiKT a l'arlitle do la nioil.
f). Puisqu'on donne ordinairetnent celle
hénéiliclion à l'arllcle de la morl aux mala-
des qui, ayaiil reçu les sacrenienls do péni-
tence, d'eucharislie cl d'cxlrèiiic- onction,
l'ont demandée pendant qu'ils avaient rns.ige
delà raison ri des sens, ourauraicntvraisem-
blablenieiU demandée, on ont donné des si-
gnes de conlrilion, on doit la leur accorder
quand niême ils auraient peidu ensuite l'u-
sage de la parole et des autres sens, ou se-
raient tombés en délire ou en démence. Mais
il faut absolument la refuser aux excommu-
niés, aux impéniienls, et à ceux qui meurent
dans un pécbé mortel manifesle.
7. Le prêtre qui a ce pouvoir, en entrant
dans la chambre du malade, dira : Pax lutic
domui, etc.; ensuite il aspergera d'eau bénite
le malade, la chambre et les assistants en di-
sant l'anlicnne Aspcrijes me, etc.
8. Si le malade veut se confesser, il faut
l'entendre; sinon, il faut l'excitera produire
un acte de conlrilion; l'instruire, si on a le
temps, de refficacité cl do Ii vertu de celte
bénédiction; l'exhorter à souffrir de bon cœur
les incommodités elles douleurs de la mala-
die en expiation de sa vie passée, à s'ofl'rir
à Dieu dans la disposition d'accepter volon-
tiers tout ce qui lui plaira, el de souffrir avec
courage la morl même en satisfaction des
peines qu'il a méritées par ses péchés. Il faut
lui adresser des paroles de consolation, et
lui faire espérer que par un effet de la mu-
nificence divine, il obtiendra la rémission de
ses peines, et la vie éternelle.
9. Ensuite le prêtre dira ce qui suit :
Ordo et modiis coiiiiminicaïuJi indulsciUiani plenari:iin
morieiilihiis.
t Adjutorium nostrum, elc.i^Qui fecil,ctc.
Ant. Ne reminisraris. Domine, dcliela fa-
njuli lui (tel ancillœ tua;;, nequc vindielam
sunias de peccatis ejus.
Kyrie eleison, Christc eleison, Kyrie elei-
son. Paler nosler, elc.
f El ne nos inducas in tenlationem. i^ Sed
libéra nos a malo.
y Salvum lac servum tuuni tel salvam fac
aneillam luam, et siccleinceps). i\ Deus meus,
sperantem in le.
^ Domine, cxaudi oralionem n^eam. i^ Et
clanior meus, etc.
> Dominus vobiscum. T^El tum spirilu luo.
Oieinus.
Clcmcntissimc Deus, Pater misericordia-
rum, et Dons lolius consolationis, qui nemi-
iicm visperire in te crcdcnlcm,al(iue speran-
tem, secundum mullitudincni miseraliomun
tuarum respite propilius faniulum luum N.
(t) Ci'Ue bi'nédiclion consiste ii dire lieiiedical le, clc ,
d'après Calatan, comineDlalPur du Kiluel rojnaiii. Cei au-
teur observe que Beuoil .\1V ayant prescril la lormuli-
|)rceôJeule, el l'ayaul l'ail ajouler au Riluel roaiaiu, ou nu
quem tibi vera ûdes, et spes Christiana com-
mendanl. Visita eum in salutari tuo, et per
IJnigeniti lui passioncm, et mortem, omnium
ci delictorum suorum remissionem et veniam
clcnicnler indulge, ut ejus anima in hora
exilus sui te judicem propitialum inienial,
et sanguine ejusdem Filii lui ab omni ma-
cula ab'ula Iransire ad vilam tnercatur per-
peluam. Per eumdem Cliristum Dominum
nostrum.
Juin diclo ab iino ex clericis astantibus
Confiteor, eic. ,sacerdo$dicat Misereatur, elc.
Dcindc :
Dominus noster Jésus Chrislus Filius Dei
vivi, qui beato Pelro apostolo suo dcdil po-
leslalem ligandi atquc solvendi, per suam
piissimam misericordiam recipial confcssio-
nem tuam, et restituai libi stolam primain,
quam in baptismale recepisli ; et ego facul-
lale mihi ab aposlolica sede tribula indul-
gentiam plenariam et remissionem omnium
peccatorum tibi concedo. In nomine Pa-
tris, elc.
Per sacrosancla humanae reparalionis mys-
teria remillat tibi omnipotcns Deus omnes
praîsentis et fulnrœ vitie pœnas, paradisi
portas aperiat, el ad gaudia sempiterna per-
ducut. Amen.
Benedicat le omnipolens Deus, Paler, Fi-
lius, el Spirilus sanctus. Amen.
10. Si le malade est tellement près de la
mort qu'on n'ait le temps ni de faire la con-
fession générale, ni de réciter les prières
préiédentos, le prêtre lui donnera de suite la
bénédiction (1).
11. Ensuite il dira
les prières suivantes
avec loule la dévotion
possible, el avertira
ceux de la maison et
les assistants de prier
aussi pour le mou-
rant.
Recommandation de l'Jme.
12. Le curé qui va
faire la recommenda-
tion de l'âme à un mo-
ribond , doit avoir
avec lui , s'il est pos-
sible (si ce n'est pas
un couvent cloîtré),
au moins un clerc qui
porte un vase d'eau
bénite, le surplis el
l'éloie violette dont le
iPrêlrc se revêtira de-
■■vant la chambre du
malade, et dira en y
entrant : Pax liuic
domui, etc.
1.3. Ensuite il as- i3. Dcinde aspeigaC
pergera d'eau bénite œfjrotum, leclum, cl
le malade, son lit, el circumslantesaquabe-
les assistants, en di- nedicta , dicens : As-
doit pas en employer d'anli'c. Nous n'avons fait que tra-
duire la rubrique que ce pape a jointe i h formule prticé-
Ut'ule.
1 1 . Deindc sequen-
les preces quunln po-
Icrit majori devotione
dical , admonealque
domeslicos, et circum-
stanles, lit simul orent
pro morienle.
Ordo comniendalionisaiiiuise.
12. Paroclius adde-
cedenlis animer coiit~
mendalioiiemacccdens
clericumsaltem iinnm,
si polest, secum lid'
beat, qui déferai vas-
culuin aquœ bcncdic-
tw, saperpelliccum, et
stulnmviolaceam, qui'
ÔK.ç ip^e sncrrdos ante
iiifirmi cubiculiim in-
diiCtis, locum ingre-
dicns dicat : Pax htiic
domui , el omnibus
habiianlibus in ea.
693
MOU
sanl : Asperges me, perges me, Domine,
etc. Iiyssopo, et munda-
bor, Ole.
14. Après cela, il H. J'osteaSalvalo-
fera baiser au malade ris noslri crucifiai
une image du Sau- imagineni œgroto os~
veur en croix, l'cxci- culandam prœbeil ,
lera, par des paroles vcrbis efficacibus ctiin
énergiques, à l'espé- ud spem œlernœ salu-
rance du salut éter- lis erigens, ipsamqiie
nel , et mettra ccKe imagincm coram co
image ou ce crucifix ponat, ut ilUnn uspi^
devant lui, aûn que ciens salutis suœ spem
celte vue nourrisse sumat.
en lai l'espérance du
salut.
Ensuile un cierge Deindeaccensacan-
étant allumé, lui et delà gerùbus flexis
tous' les assistants é- cum omnibus circum-
tant à genoux, il ré- slmUibus brèves lilu-
citera dévotenicnl les nias devule recilel in
litanies abrégées ([ui hune modum.
suivcat.
Kyrie olrison.
Ghristc eleison.
Kyrie eleison.
Sancla Maria, ora pro eo.
Omncs sancti angeli cl arclianguli , orale.
Sancle Abel, ora.
Omnis chorus juslorum, orate.
Sancle Abraham, ora.
Sancle Joanncs Baplisla, ora.
Sancle Joseph, ora.
Omnes sancli palriarchseel proplielaî, orate.
Sancle Petre, ora.
Sancle Paule, ora.
Sancle Andréa, ora.
Sancle Joannes, ora.
Omnes sancli aposloli et evangelislœ, orale.
Omnes sancli discipuli Doniini, orale.
Omnes sancli Innocentes, orale.
Sancle Stéphane, ora.
Sancte Laurenli, ora.
Omnes sancli martyres, orate.
Sancle Silvcsler, ora.
Sancle Gregori, ora.
Sancte Augusline, ora.
Omnes sancti ponlillces et confessores, orale.
Sancte Bénédicte, ora.
Sancle Francisée, ora.
Omnes sancli monaclii cl eremilaj, orale.
Sancta Maria Magdalena, ora.
Sancla Lucia, ora.
Omnes sanct» virgines et vidu», orale.
Omnes sanclietsanctœDei, iiilcrcedilcproeo.
Propilius esto, parce ci, Domine.
Propilins eslo, exaudi eum, Domine.
Propilius esto, libéra eum Domine.
Ab ira lua, libéra.
A periculo morlis, libéra.
A mala morte, libéra.
A pœnis inferni, libéra.
Ab omni malo, libéra.
A poleslate diaboli, libéra.
Per nalivitalem luam, libéra.
Per crucem et passionem luam, libéra.
Per niortem et scpulturaiii tuam, libéra.
Per gloriosam rcsurrectionem luam, libéra,
tu Oa trouvera la iraduclion de ces prières gi-ai)rss,tit,
MOU 694
l'cr admirabilcm ascensionem tuam, libéra
Per graliam Spirilus sancli paraclili , libéra.
In dio judicii, libéra.
Peccalores, le rogamus.
Ul ei parcas, ic rogamus.
Kyrie eleison. Chrisle eleison.
Kyrie eleison.
13. Lorsque le ma- la. Deinde cum in
lade esta l'agonie, on agone sui exitus ani-
dit les prières suivan- tnu anxiatur, dican-
'cs. itir sequentes oratio-
nes (1).
Proficiscere, anima chrisliana.de hocmun-
do, in nomine Dei Palris omnipotenlis, qui
te creavit; in nomine Jesu Chrisli Filii Dei
vivi, qui pro le passus est; in nomine Spiri-
lus sancli, qui in te effusus est; in nomina
angeloruni et archangelorum; in nomina
thronoruni et dominalionum; in nomine
principatuuiii et poleslalum; in nomine chc-
rubim cl scrapliim ; in nomine palriarcha-
ruin et prophclaruin ; in nomine sanclorum
apostolorum cl evangelislarum ; in nomine
sanclorum marlyrum et confessorum ; in no-
mine sanclorum monachorum el ereinita-
rum; in nomine sanctarum virginum , et
omnium sanclorum et sanctarum Dei : hodie
sit in pnce locus tuus, et habitalio lua in
sancta Sion. Per eumdem Ghrislum Domi-
num nostrum. i^ .\men.
Oralio.
Deus misericors, Deus clemens, Deus qui
sccundum mulliludinem miserationum lua-
rum peccala pœnilenlium deles, et prœlerilo-
rum criminum culpas vcnia remissionis éva-
cuas, rcspice propilius super hune famulum
tuum N. et remissionem omnium peccalorum
suoruni tnta cordis confessione poseentem
deprecaius exaudi. Renova in eo , piissime
Paier, (luidquid lerrena fragililale currup-
tum, vel quidquid diabolica fraude violaluai
est, et unitati corporis Ecclesise membruiu
reclemplionis annecle. Miserere, Domine,
gcmituum, miserere lacrymarura ejus : et
non hnbentemfiduciam nisi in lua misericor-
dia ad tuœ sacramenlum reconcilialionis
adrnille. Per Ghrislum Dominum nostrum.
^ Amen.
Gommendo leomnipolenti Deo, charissime
fraler, el ei cujus es crcalura committo : ut
cum humanilatis debitum morle interve-
nienle persolveris, ad auclorem luum, qui le
de limo terrce formaverat, reverlaris, Egre-
dicnli ilaque aninijje luœ de corpore splendi-
dus angelorum cœtus occurral ; judex aposto-
lorum tibi senatus adveniat; candidalorum
libi marlyrum Iriumphalor exercilui obviel;
liliala rulilanlium to confessorum lurma
cirrumdel; jubilantium te virginum chorus
excipiat; et bealcc quielis in sinu palriarcha-
rum te complexus astringat; mitis ulque
feslivus Chrisli Jesu libi aspeclus appareat,
qui te inler assislentes sibi jugiler intéresse
décernai. Ignores omne quod horret in lene-
bris, quod stridcl in flammis, quod rruciat
in lormentis. Cédai libi lelerrimus Salanas
cum satellilibus suis; in advenlu luo te eu-
5. L'ordre des i>rières y est différeot.
695
DlCTIONNAlIlt; OES CKKiaioNltS KT DES RITES SACRES.
696
niitantibiis aiigclis contiPiniscal . atqiio in
alcrnic noclis chaos imniano iliiïiisiat. Kx-
surj^rit Dcus, cl dissipoiilur inimici ojus; et
fugianl (|ui odorunl oum, a f.icic cjiis. Siciil
(Icliiil fuinus, (IcCiciaiit; sicul lliiit lera a fa-
cio ifîiiis, sic iicrcaiU prccalort-s a facic \)v.\;
et jusli opuleiiUir, cl cxsultcnt in conspcciu
Dei. Conruiidanlur igilur et erubescanl om-
iics taitarccf! Icgioncs, cl niinistri Salanœ
itcr liium impcdirc non audcant. Libcrct le;
a crucialu Cliristus, qui pro le rrucilixiis est.
Libeict te ab œleiiia morte Cbristus, (jui pro
le niori diî,'natus est. ConsliluaL te Chrislus
Filius Dei vivi inlra paradisi sui seniper
anurna virciUia, cl intcr oves suas U; vcrus
ille l'aslor agnoscat. llle ab omnibus pcccatis
tuis ie al)solvat, alque ad dexlerain suam in
clecloruni suorum te sorte constituai. Re-
derii|)toriin luum lacio ad taciem vidcas, et
priBsens scmpcr assistens, manil'estissimaui
iiealis oculis aspicias vorilalem. Coiislitulus
igitur inleraguiina bcaloruni, conlemplatio-
iiis divinœ dulcedine poliaris in sœcula sœ-
culorum i^ Amen.
0 ratio.
Suscipc, Domine, servuni luum in locum
sperandie sibi salvationis a misericordia tua.
i^ Amen.
Libéra, Domine, animam servi lui ex om-
nibus periculis inferni, cl de iaqueis pœna-
rum, et ex omnibus Iribulalionibus. ij Amen.
Libéra, Domine, animam servi lui, sicut
liberasli Enoch, et Eliam de communi morte
muiidi. 1^ Amen.
Libéra, Domine, animam servi lai, sicut
liberasli Noe de diiuvio. f^ Amen.
Libéra, Domine, animam servi lui, si-
cut liberasli Abraham de Ur Chaldaeorum.
j'^ Amen.
Libéra, Domine, animam servi lui, sicut
liberasli Joi) de passionibus suis, rj Amen.
Libéra, Domine, animam servi lui, sicut
liberasli Isaac de hoslia, et de manu palris
sui Abrahaî. i^ Amen.
Libéra, Domine, animam servi lui, sicut
liberasli Lot de Sodomis, et de flamma ignis.
lîl Amen,
Libéra, Domine, animam servi lui, sicut
liberasli Moysen de manu Pharaonis régis
.(Egypliorum. i^ Amen.
Libéra, Domine, animam, servi lui, sicut
liberasli Danielem de lacu Iconum. i'^ .Amen.
Libéra, Domine, animam servi lui, sicut
>iberasli très pueros de camino ignis arden-
iis, el de manu régis iniqui. i^ Amen.
Libéra, Domine, animam servi lui, sicut
liberasli Susannam de faiso criiiiine. ^ Amen.
Libéra, Domine, animam servi lui, sicut
liberasli David de manu régis Saul, el de
manu Golife. i^ Amen.
Libéra, Domine, animam servi lui, sicut
liberasli Pelruin et Paulum de carceribui.
ï^ Amen.
El sicul bealissimam Thec'am virginem el
marlyrcm inam de tribus atrocissimis lor-
mcnlis liberasli, sic liberare digneris animam
hujus servi lui, et tecum facias lu bonis cun-
gaudcre cœlestibus. i\ Ameu.
Oratio.
C.ommendamus libi. Domino , animam fa-
muli tui N., precamurque le. Domine Jesu
Clirisle, salvator mundi, ut propler qnam ad
terram misericordiler dcscendisli palriarcha-
rum luorum finibus insinuare non renuas.
.Xgnosce, Domine, crcaluram luam, non a
diis alienis crcatam, scd a te solo Dco vivo
el vero : quia non est alius Deus prailer te,
et non est secundum opéra lua. Lœlifica,
Domine, animam ejus in conspcciu lue el ne
niemineris iniquilalum ejus anliquarum, cl
ebrielalum, quas suscitavit furor, sive fervor
mali desiderii. Licet enim peccavcril, lamen
Palrem, et Fiiium, et Spirilum sanclum non
negavit, sed credidit, el zulum Dci iu se lia-
buil, cl Deum qui fecil omnia fideliler ado-
ravit.
Oratio.
Delicla juvcnlulis et ignorantias ejus ,
quiesumus, ne rnemineris. Domine; sed se-
cundum magnam misericordiam tuam me-
mor eslo illiiis in gloria clariialis li;œ.Ape-
rianlur ci cœ!i, collœtenlur ilii angeli. In
regnum Inum, Domine, servum luum sus-
spice. Suscipiat eum sanctus Michad angélus
Dei, qui militia; cœlestis nicruil principaium.
Venianl illi obviam sancli angeli Dci, d per-
ducant eum in civilalem cœleslem Jérusa-
lem. Suscipiat eum beatus Petrus apustidus,
cui a Deo claves regni cœlestis IradiUe sunl.
Adjuvel eum sanctus Paulus apostolus, (]ui
dignus fuit esse vas eicctionis. Intercédai pro
co sanctus Joannes eieclus Dei aposlolus.
cui revelala sunl secrcla creleslia. Orent pro
co omnes saiicU aposloii, quibus a Onmino
data est polestas ligandi alque so'.vendi. In-
tercédant pro eo omnes sancti el eU'Cli Dei,
qui pro Chrisli nomine lormcnta in hoc sœ-
culo suslinuerunt : ut vincuiis carnis cxnlus,
pervcnire mercalur ad gloriam regni cœle-
stis, prœslanle Domino noslro Jesu Chrislo,
qui eum Paire el Spirilu sanclo vivit cl ré-
gnai in saecuia sœculorum. i^ Amen.
10. Si l'agonie dure 16. Si vero diuiiits
plus longtemps , on laborat anima, pote-
pourra lire cet Evan- rit legi super eum
gile de saint Jean. hoc Évanijelium san-
cti Joannis ( Jonn.
XVII ).
Sublevatis oculis in cœluni Jésus liixit :
Pater, venit hora; clarifica Fiiium luum, ut
Filius luus clarificet le. Sicut dedisli el po-
teslalem omnis carnis, ut omne quod dedisli
ci dei eis vilam aelernam. Hœc est aulem vita
»lerna:Ul cognoscanl te solumDeum vcrum,
el quem niisisli Jesum Christum. Ego te glo-
rificavi super lerram; opus consummavi
quod dedisli mihi ut faciam; el nunc ci.iri-
flca me, tu Paler, apud temetipsum clarilali-
quam habui, priusquam mnndus cssel, apud
te.Manifeslavi nomen luum hominibus. quos
dedisli milii de mundo. lui erani, et miiii
cos dedisli, el sermoncm luum sorvavernnt.
Nunc cognoverunl quia omnia qua^ de li^ti
mihi abs le sunl, (jnia verbi quîe dedisli niilii
dedi eis; et ipsi acceperunl, el cognoverunl
v(?>e quia a le exivi, el crediderunl quia lu
C97
MOU
MOU
f.98
me niisisti. ligoprocis rog():iion pro niundu
rogo, sed pio liis quos dedisli milii, quia lui
siiiit, ut iiiea omnia tua sunt, et tua nien
sunl, et clarificalus sum iu eis. Et jaiu non
suiii in niuiulo, et hi in mundo sunl, et ogo
ad le venio. Paler sancle, serva eos in no-
iniiic luo, quos dedisli mihi, ut sint unum
sicul et nos. Cuni essein cum eis, ego serva-
bani eos in noniine luo. Ouos dedisli milii,
custodivi; et nenio ex eis periit, nisi filius
perditionis , ut Scriplura impleatur. Nunc
autem ad le venio, et liœc loquor in mundo,
ut liaheant gaudium nieum implcluni in se-
melipsis. Ego dedi eis semionem tuum, et
mundus eos odio habuit, quia non sunt de
mundo, sicut et ego non sum de mundo.
Non Fogo ut tollas eos de mundo, sed ul ser-
ves eos a malo. De mundo non sunt, sicut
et ogo non sum de mundo. SancliGca eus in
vrrilate. Sermo tuus verilas est. Sicut tu me
misisli in mundum, et ego misi eos in mun-
dum. Et pro eis ego sanctifico me ipsum, ut
siot et ipsi sanctificati in verilalc; non pro
eis autem rogo tanlum, sed et pro eis qui
crediluri sunt pcr verbum eoruni in me, ut
onines unum sini, sicut lu, l'aler, in me, et
ego in le, ut et ipsi in nobis unum sint : ut
credal mundus, (|uia tu ,ii)e misisli. Et ego
claritalem (]uan> dedisli milii dedi eis, ut sint
unum, sicul et nos uuum sunms. Ego in eis,
cl tu in me, ul sint consumu)ati in unum, et
cognoscal mundus quia lu me misisli, et di-
lexisli eos, sicul et me dilexisli. Paler, quos
dedisli milii, volo ut ubi sum ego, et illi sint
mecum, ut videant clarilalcm meam, quam
dedisli mihi, quia dilexisli me anlc conslilu-
tionem mnndi. Pater juste, mundus le non
cognovil. Ego autem le cognovi, et hi cogno-
verunt quia lu me misisli. Et nolum l'eci eis
nomen tuum, et notuin laciam, ut dileclio
qua dilexisli me lit ipsis sit, et ego in ipsis.
Passio Domini vostri Jesu Chrisli sccundiun
Joannem {Cap. xviii).
In illo tempore, egrcssus est Jésus cum
discipulis suis trans lorrenlem Cedron, ubi
erat horlus, in queni inlroivil ipse, et disci-
puli ejus. Sciebat autem et Judas, qui-lradc-
bat eum, locum, quia fre(iuenler Jésus con-
venerat illuc cum discipulis suis. Judas orgo
cum accepisset coliorlem, el a ponlificibus et
pharisœis minislros, venil illuc cum lalernis,
et facibus, et arinis. Jésus itaque, sciens
omnia qua; venlura erant super cum, pro-
cessit, et dixit eis : Quem quœrilis? Ucspon-
derunt ci:JesumNa2arenum. Dicil eis Jésus :
Ego sum. Slabat aulem el Judas, qui Irade-
bat eum, cum ipsis. Ul ergo dixit eis : Ego
sum, abiorunt relrorsum, el teciderunl in
Icrram, Ilerum ergo inlerrogavit eos. Quem
quœrilis? Illi autem dixcruiil : Jesum Naza-
rcnum. Respondit Jésus : Dixi vobis quia
ego sum; si ergo me quœrilis, sinile hos
atiire. Ut implerctur sermo quem dixit : Quia
quos dedisli mihi, non perdidi ex eis quem-
quam. Simon ergo Pelrus habens gladium
eduxit eum : el percussil ponlificis scrvum et
abscidilauriculam ejus dexlcram. Erat aulei^
nomen scrvo Malchus. Djxit ergo Jésus Pe-
tro : Mille gladium luum in vaginam.Calicem
quem dedil mihi l'aler non biham illum?
Cohors ergo, et Iribunirs, et ministri Jud;ei)-
rum comprehenderunt Jesum, et ligavcruiit
eum, el adduxcrunl eum ad Annam primum.
Erat enim sorcr Caiphœ, qui erat pontifex
anni illius. Eral aulem Caiphas qui consi-
Mum dederat Judaïis : Quia expedit unum
honiinem mori pro populo. Sequebalur autem
Jesum Simon Pelrus, et alius discipulus. Dis-
cipulus autem ille erat notus ponlifici, et in-
troivit cum Jesu in atrium ponlifu is. Pelrus
autem slabat ad ostium foris. Exivit ergo
discipulus alius, qui erat notus pontiGci, et
dixit osliarire, et iniroduxit Petrum. Dicit
ergo Pclro ancilla osliaria : Nunquid et lu
ex discipulis es hominis istius? Dicit ille:
Non sum. Slabanl autem servi et ministri ad
prunas, quia frigus erat, et calefaciebant
se : erat aulem rum eis et Pelrus stans, et
calefaciens se. Ponlifex ergo inlcrrogaVit
Jesum de disci(iulis suis, et de doctrina ejus.
Respondit ei Jésus : Ego palam locutus sum
mundo; ego semperdocui in synagoga, et in
templo, quo omties Judœi conveniunt, et in
occullo locutus sum nihil. Quid me interro-
gas? Inlerroga eosqui audierunl quid locutus
sim ipsis : ecce hi sciunt qu;e dixerim ego.
Hœc aulem cum dixissel, unus assistens mi-
nislrorum dédit alapam Jesu , dicens : Sic
respondes ponlifici? Respondit ei Jésus: Si
maie locutus sum, leslimonium perhibe de
malo ; si aulem bene. quid me caedis?Etmisil
eum Annas ligalum ad Caipham pontificem.
Erat aulem Simon Pelrus slans, el calefaciens
se. Dixerunt ergo ei : Nunquid et lu ex dis-
cipulis ejus es? Negavit ille, el dixit : Non
sum. Dicit ei unus ex servis ponlificis, co-
gnalus ejus cujus absciilit Pelrus auriculam :
Nonne ego te vidi in horlo cum illo? Ilerum
ergo negavit i'elriis ; cl slaliui gallus canlavil.
Adducuiil ergo Jesum a Caipha in prœlo-
rium. Eral aulem mane : et ipsi non inlroie-
runt in prœlorium, ut non coulamiiiarentur,
seii ul manduf arent Pascha. Exivit ergo Pi-
latus ad eos foras, et dixit : Quam acciisa-
lionem alTerlis adversus hominem hunc?Ue-
spondernnl, el dixerunt ei : Si non esset hic
malrfaclor, non libi Iradidissemus eum. Dixit
ergo eis Piialus : .\ccipite eum vos, et secun-
dum legein vestram judicato cum. Dixerunt
ergo ei Judjei : Nobis non licel interficere
quemquam. Ul sermo Jesu implcretur, quem
dixil, significans qua morle essel moriturus.
Inlroivil ergo ilerum in prœlorium Piialus,
el vocavit Jesum, el dixit ci : Tu es rcx Ju-
dœorum? Respondit Jésus : A lemelipso hoc
dieis, an alii dixerunt libi de me? Respondit
Piialus : Nunquid ego Judœus sum? Gens lua
el pontificos tradiderunl te mihi ; quid fecisli ?
Respondit Jesu» : Regnum mcum non est de
hoc mundo ; si ex hoc muiido esset regnum
meum, miuistri mei ulique decerlarenl, ut
non Iraderer Judœis; nunc autem regnum
meum non est hinc. Dixit itaque ei Piialus :
Ergo rcx es lu? Respondit Jésus : Tu dicis
quia rex sum ego. Ego in hoc natus sum, el
ad hoc veni in mundum, ut leslimonium per-
hibeam verilali : omnis qui est ex yeritale
699
DICTIONNAlftE DES CEKEMONIES ET DES RITES SACRES.
700
audit vocem meam. Dicit eiPilatus : Quid est
Veritas? El cuin hoc dixisscl, ileruni cxivit
ad Judœos, et dicit cis : Ego nuiluin invenio
in co causam. Est autcin consueludo vobis
ul uniim dimiltain vohis in Pascha; vultis
ergu dimiltain vobis regem Judœuruin? Cla-
niaverunt ergo ruisuin omnes,diceiites : Non
Iiunc, sed Barabliain. Erat autctii Barabbas
latro. Tune ergo appreliendit Pilalus Jesum,
et llagellaviî. Et milites pleclcnlcs coronani
de spiiiis imposueriinl capiti ejiis, et veste
purpurca circumdederunt eum. Et veniobant
ad eum , et dicebanl : Ave rex Judœorurn ; et
dabant ei alapas. Exivitergo ilcrum Pilalus
foras, et dicit eis : Ecce atiduco vobis eum
foras, ut cognoscalis quia nullain invenio in
eo causam. Exivit ergo Jésus porlans coro-
nam spincam, et purpurcum vestimeiilum ;
et dicit cis : Eccc homo.Cum ergo vidissent
eum pontiGces et ministri, clamabant, di-
centes : Crucifigc , crucifige eum. Dicit eis
Pilalus : Acci|)ite eum, vos, et crurifigite ;
ego enira non invenio in eo causam. Respon-
derunt ei Judœi : Nos legem habenius, et se-
cundum legem débet mori , quia Filium Dei
se fecit. Cum ergo audissct Pilalus hune ser-
monem, magis timuil. Et ingressus est prœ-
lorium iterum , et dixit ad Jesum :Unde es
tu? Jésus aulem responsum non dédit ei.
Dicit ergo eis Pilalus : Mihi non loqueris?
nescis quia pole^talem habco crucifigere te,
et poteslatcm habeo dimillere le? Respondit
Jésus. "Non haberes poteslatcm adversum me
ullam,nisilibi dalum esset desuper.Propler-
oa qui me Iradidit libi, majus peccatum
habel. Et exinde quaerebat Pilalus dimillere
eum. Judpei autem clamabant diccntes : Si
hune dimiltis, non es amicus Caesaris.Omnis
enim qui se regem facil , conlradicit Caîsari.
Pilalus autem cum audisset hos sermonns,
adduxit foras Jesum, et sedit pro tribunali,
in loco qui dicitur Lithostrolos , Hebraice
nulem Gabbalha. Erat autem paresceve Pas-
cliœ, hora quasi sexta: et dicit Judœis : Eccc
rex vesler. llli autem claniabanl : Toile,
lolle, cruciGge cum. Dicit eis Pilalus :
Regcm veslrum crucitigam ? Rcspondé-
runt pontifices : Non habeinus regem ,
nisi Csesarem. Tune ergo Iradidit eis iîlum,
ut crucifigerelur. Susceperunt autem Jesum,
et eduxerunl. Et bajulans sibi crucem exivit
in eum qui dicitur Calvarise locuin, Hebraice
aulem Golgolha : ubi crucifixerunt eum, et
cum eo alios duos hinc et hinc, médium au-
tem Jesum. Scripsit aulem et tiiulum Pila-
lus, et posuit super crucem. Erat aulem scri-
plum : Jésus Nazarenus, rex Judœorum.
Hune ergo litulum muiti Judaeorum lege-
runt, quia prope civitatem erat locus ubi
cruciGxus est Jésus; et erat scriptum He-
braice, Graece et Latine. Dicebant ergo Pi-
lato pontifices Judaeorum : Noli scribereRex
Judœorum, sed quia ipse dixit Rex sum Ju-
dsBorum. Respondit Pilalus : Quod scripsi,
scripsi. Milites ergo cum crucifixissent cum,
acccperunl veslimenla ejus (et fecerunl qua-
tuor parles, unicuique niiliti parlem) et lu-
iiic mi. Erat aulem tunica inconsutilis, desu-
per coiitcxia ncr toluni. Dixerunt ergo ad
invicem : Non scindamus cam, sed sortia-
mur (le iila cujus sil. Ul Scriplura iraplere-
tur, dicens : Partili snnt veslimenla mea sibi,
et in veslem meam iniserunt sortcm. Et mi-
lites quiilem lisec fecerunl. Slabant autem
juxta crucem Jesu mater ejus, el soror ma-
Iris ejus. Maria Cleopha;, et Maria Magda-
lene. Cum vidisset ergo Jésus matrem, et
discipulum stantem quern diligebal, dicit
mairi suœ : Mulier, eccc filius luu«. Deiinle
dicit discipulo : Ecce malcr tua. Et ex illa
liora acccpit eam discipulus in sua. Posiea
sciens Jésus quia omnia consummnta sunt,
ut consummaretur Scriplura, dixit : Silio.
Vas ergo erat positum acelo plénum, llli au-
tem spongiam plenam acelo, liyssopo cir-
cumponeiiles, obtulerunt ori ejus. Cum ergo
accepisselJesusacetum,disil iConsummalum
est. E(inclinatocapite,tradidilspi ri lum. Judœi
ergo (quoniani parasceve eral,ulnon reiiia-
nerenlincrucecorporasabbalo,eral enimma-
gnus dies ille sabbati) rogavcrunt Pilalum, ut
frangerenlur eorum crura , et tollerentur.
A'enerunt ergo milites, et primi quidem frege-
runl crura, et allerius qui crucifixusest cum
eo. Ad Jesum aulem cum vcnissent, ut viderunt
eum jam inorluum, non fregerunt ejus crura,
sed unusmilitum lancealatus ejus aperuit, et
conlinuo exivit sanguis claqua. El qui viilil,
teslimonium perhibuit, el verum est tesli-
nionium ejus. El ille scit quia vera dicit, ut
el vos credalis. Fada sunt enim hœc ul Scri-
plura implerelur : Os non comminuelis ex
eo. Et iterum alla Scriplura dicit : Videbunt,
in quem Iransfixerunt. Post hœc aulem ro-
gavit Pilalum Joseph ab Arimalhœa (eo quod
esset discipulus Jesu, occultus autem prop-
ter melum Judaeorum ) ut lolleret corpus
Jesu. Et pormisit Pilalus. Venit ergo, et tu-
lit corpus Jesu. ^^enit autem et Nicodemus,
qui venerat ad Jesum nocle primum, fereiis
inixturam myrrhœ, et aloes, quasi libras
centum. Acceperunt ergo corpus Jesu, cl
ligaverunt illud linleis cum aromalibus, si-
cut mos est Judœis sepelire. Erat autem in
loco ubi cruciûvus est horlus, et iii horlo
monumentum novum in quo nondum quis-
quam posilus erat. Ibi ergo propter parasce-
veu Judœorum, quia juxta erat monumen-
tum, posueruul Jesum.
17. Oraison à No- M.Oralioad Domi-
Ire -Seigneur Jésus- num Jesum Cliristum
Christ sur chaque cir- de singulis articnlis
constance de sa pas- pasnonis ejus diccnda
sion que le mourant a moriente, vel ab alio
dira, ou quun autre pro eo.
dira pour lui.
y Adoramus le, Chrisle, et benedicimus
libi. 1^ Quia pcr sanclam cruceiu luam re-
demisti mundum.
Deus, qui pro redemplione iJiundi voluisti
nasci, circumcidi, a Judœis reprobari, a Juda
Iraditorc oscuio tradi, vinculis alligari sicut
agnus innocens ad victimam duci, atquo
conspeclibtis Annœ.Caiphœ, Pilali et Hcrodis
indeccnter offerri, a falsis leslibus accusari ,
fliigellis et opprobriis vexari, spulis coiispiii, >
SQinis coronari, coiaphis cœli, arundiiio
perculi, fucie velari, veslibus cxui, cruci
701
JIOU
MOU
702
clavis affigi, in cruce levnri, inler lalroiies
dcputiri, feilc el acolo potari, el lancea vul-
iicrari, lu, Duiniiie, per lias saiictissiiiias
prenas (uas, quas ego iiidigiius recolo, el per
saiiclani crucem et niorlein luam libéra me
{vcl, si altiis dicit pro eo, libéra l'ainulutn
tiiiJin iV.J a pœnis inferni, el pcrducqre <Ji-
giiei'is quo perduxisli lalroncin lecuni cruci-
(ixuai, ()iii cutn t'atro et Spirilu sanclo vivis
elrcgiias isi sieiula sœculoiuin. Anion.
18. On peut aussi 18. Vici prœlerea
ajouter les psaumes possunCsequenlespsal-
suivants. tni.
Psalinus 117.
Connietnini Doniino quuniam bonus, (juo-
niam insœcuhni) misericordia ejus.
Dical nunc Israël quoniain bonus, quo-
niani insaeculum misericordia ejus.
Dical nunc domus Aaron, quoniain in sœ-
culum misericordia ejus.
Dicant nunc qui liinenl Don>inum, quo-
niam insœculnm misericordia ejus.
De tribulaliune invocavi Doininuni , et
exaudivil mu in latiludinc Douiinus.
Dominus miiii adjulor, non liincbo quid
facial mibi homo.
Dominus mibi adjulor, el ego despiciain
inimicos mcos.
Bonuni esl conQdere in Domino, ciuain
conPidere in liomine.
Bonum est sperare in Domino, quam spe-
rare in principibus.
Omnes génies circuierunl me, et in no-
mine Doiniui, quia ullus sum in eus.
Gircumdanies circuuidederunl me ; el in
nomine Domini quia nllus sum in eos.
Circumdederunl me sicul apes, el exar.'.e-
runl sicul igiiis in spinis : el in noiiiiiie Dû-
mini, quia ultus sum in eos.
Impulsus eversus sum ul caderem ; et Do-
minus suscepil me.
Fortiludo mea el laus niea Dominus; et
faclus esl mibi in salulem.
Vox exsultalionis cl salutis : in laberna-
culis juslorum.
Dexlera Domini fecit virtulem,dexlera Do-
mini exallavil me : dexlera Domini l'ccil vir-
lulein.
Non moriar,sed vivam : el narrabo opéra
Domini.
Cusiigans casiigavil me Dominus : cl morli
non tradidil me.
Aperile mibi portas juslitiai, ingressus in
eas conlilebor Domino ; bœc porta Domini,
justi inirabunt in eam.
Confilfbor libi quoniam exaudisli me : et
faclus es mibi in salulem.
Lapidein, quem reprobavcrunt œdiflcan-
tes : lue faclus esl in capul anguii.
A Domino factuin esl islud:cl est mirabile
in oculis nosiris.
Hœc esl dits quain fecil Dominus ; exsul-
lemiis el iœlenuir in ea.
O Domine, salvuin me fac; o Domine bene
prosperare : bcnedictus qui venit in nomine
Domini.
IJencdiximus vobis de domo Domini :
Deus Duuiiiuis, et illuxit nobis.
Consliluile diem solemncm in condensis :
usquo ad cornu allaris.
Deus m'eus eslu.el confilebor libi : Deus
meus es lu, ri exailabo le.
Confilebor libi quoniam exaudisli me : et
factus es inihi in salulem.
Confilemini Domino quoniam bonus, quo-
niam in sœculum misericordia ejus.
Gloria Palri, etc.
Psalnms \^8.
Beati immaculati in via, qui ambulant in
lege Domini.
IJeati qui scrulantur teslimonia ejus, in
loto corde exquirunl eum.
Non enini (lui operantur iniquilalem, in
viisejus ambulavcrunt.
Tu mandnsli mandata tua cuslodiri nimis.
Ulinam diriganlur via; mca, ad cuslodien-
das juslificaliones luas.
Tune non confundar, cuin perspexero in
omnibus mandalis luis.
Confilebor libi in dircclione cordis : in co
quod didici judicia juslitife tua;.
Juslificaliones tuas cuslodiam, non me
derelinquas usqucquaque.
In quo corrigil adolescentior viam suam?
in cuslodiendo sermones luos.
In loto corde ineo exquisivi le : ne repellas
me a mandalis luis.
In corde mec abscondi eloquia (ua : ut
non peccem libi.
Benediclus es, Domine : doce me juslifica-
liones luas.
In labiis meis, pronunliavi omnia judicia
oris lui.
In via lestiriioniorum luoruni delectatus
sum, sicut in omnibus divitiis.
In mandalis luis exercebor, el considcrabo
vias luas.
In justificalionibas luis medilabor ; non
obliviscar sermones lues. Gloria Patri, etc.
Uelribuc servo tuo, vivifica me ; el cuslo-
diam sermones tuos.
Révéla oculos mecs, ctconsiderabo mi-
rabilia do loge tua.
Iiicola ego sum in terra; non abscondas
a me mandata lua.
Concupivit anima nieadesiderarc juslifica-
liones luas, in omni tempore.
Increpasli superbes : maledicli qui décli-
nant a mandalis luis.
Aufer a me opprobrium et contemplum,
quia leslimonia lua exquisivi.
Elenim scdcrunt principes, et adversum
me loquebanlur; servus autcni luus exercc-
batur in jusliQcalionibus tuis.
Nam et teslimonia lua medilalio mea est :
el consilium meum juslificaliones luîe.
Adbsesit pavimenlo anima mea : vivifica
nie secundum verbum tuum.
Vias meas enuntiavi, et exaudisli me :
doce me juslificaliones luas. •
Viam juslificalionum luarum instrue me,
et exercebor in mirabilibus tuis.
Dormilavit anima mea prœ lœdio ', con-
firma me in verbis luis.
Viam iniquilatis amove a me, cl de lege
lua miserere luei.
70S
OiaiONNMRlC OES CEREMONIES ET DES lUIES SACRES
704
Viani vci ilalis cicgi ; jiidicia lua non sum
oblitus.
A«lhœsi lostimoniis luis, Domine; noli nie
coiifiinilcic.
\ian) uiandaloruni luorum cucurri, cum
dllalasli cor meum. Gloria Palri.
19. On peut dire 19. Trespiœ, et uli-
ulilcment pour les les morientibus ora-
niourants, pendant lioncs , cum iribus
leur agonie, les Irois Pater nosler, tt lri~
oraisons suivantes, bus Ave Maria , in
pleines de piélé. ngone inortis recitan-
dœ.
On dit d'abord : Primo dicitur :
Kyrie eleison, Chrisle eleison, Kyrie elei-
son, Pater nosler, Ave Maria.
Oiatio (1).
Domine Jesu Chrisle, pi.r tuam sanctissi-
mam agoniam, cl oralionem, qua orasii pro
nobis in monte Oliveli, quando faclus est su-
dor tuus, sicut gullœ sanguinis decurrenlis
in terram ; obsecro te, ut muliiludinem su-
doris lui sanguinei, qucm prae limoris an-
guslia copiosissime pro nobis effudisli, of-
l'erre cl osteiulere digneris Deo Palri omni-
potcnli contra multiludineni omnium pec-
olorura hujus famuli lui N.; et libéra eum
in hac liura morlis suse ab omnibus pœnis, et
aiigusiiis, quas pro peccalis suis se limet
meruissc. Qui cum Paire, cl Spirilu sancto
vivis, cl régnas Deus in sîecula saeculorum. v)
Âmen.
Ou dit ensuite
Secundo dicitur:
Kyrie
Kyrie eleison , Chrisle eleison ,
eleison, Paler nosler, Ave Maria.
Oralio.
Domine Jcsu Chrisle, qui pro nobis mori
dignalus es in cruce, obsecro te, ul omnes
amariludinespassionum etpœnarumtuarum,
quas pro nobis miseris pccoalorihus susli-
nuisti in cruce, maxime in illa hora quando
sanctissima anima lua egrcssa est de san-
clissimo corporeluo, offerrc, et oslendere di-
gneris Deo Palri oiiinipotenli proanima hu-
jus famuli lui N., et libéra cum in hachura
mortis ab omniluis pœiiis el passionibus,
quas pro peccalis suis se limel meruisse.
Qui cnm Paire, el Spirilu sanclo vivis et ré-
gnas Deus in sœcula tœculorum. Amen.
On dit cnûn : Tertio dicitur :
Kyrii' eleison, Chrisle eleison, Kyrie eleir
son, Paler nosler, Ave Maria.
Oratio.
Domine Jesu Chrisle, qui pcr os prophelœ
(Il Voici l'originb des trois onisniis suivantes. On dit
giie Ift cliapelaiii U'un pape ipii était à l'extrémité, s'of-
l'raiil à lairo loul ce qu'il voiidrail pour le soulager après
sa mort, le pape lui demanila seiilenicnt que, quand il le
verrait a l'agonie, il dit trois fois l'oraison dominicale, ajou-
tant à cli3(|ue fols l'une des oraisons suivantes, en l'Iion-
neur de l'a^oiiio de Jcsus-Clirisl, de loulessessouOiances
el de sou iuelTahIe cliarllé. Après sa mort, ce pa|'c lui ap-
parut loul éclalani de gloire, lui rendant de grandes ac-
dixisli : In rharilate perpelua dilexi le, ideo
atlraxi te miscrans ; obsecro le, ul ratiidem
charilalrm luam, quœ te de rœlis in lerram
ad lolerandns omnium passionum tuarum
amariludines allraxil , oiTcrre et oslendere
digneris Deo l'atri omnipolcnti pro anima
hujus famuli lui jY. , cl libéra curaab omnibus
passionibus et pœnis, quas pro peccalis suis
limel se meruisse. Et salva animam ojus in
hac hora exitus sui. Aperi ei januam vilai ,
el fac eum gaudere cum sanctis tuis in gloria
œterna. El lu, piissime Dominiï Jesu Chrisle,
qui rcdemisli nos pretiosissimo sanguine
luo , miserere animœ hujus famuli lui , et
eam introducere digneris ad semper viren-
lia , el amœna loca paradisi , ul vivat libi
aii'ore indivisibili , ([ui a le , et ab eleclis
tuis nunquam scparari polesl. Qui cum Pa-
ire, el Spirilu sanclo vivis el régnas Deus iii
sœcula sœculorum. i^. Amen.
De l'e.xpiralioii. In exspiralione.
20. C'est aux ap- 20. Cum vero tem-
proches du dernier pusexspirandiinslite-
soupir que tous les rit , tune maxime ab
assistants à genoux omnibus circumstan-
doivent surtout prier tibus flexis genibuste-
avec ferveur. Le mou- hementer oralioni ins-
rant, de son rôle, s'il tandttm esl. Ipse vero
le peut , sinon un moriens si potest , di-
autre en son nom, cat; tel sinon potest,
dira à haute voix : nssislens , sive sacer-
Jésus , Jésus , Jésus, dos pro eo clara voce
11 le prononcera près pronunliel : Jesu, Je-
de ses oreilles, aussi su, Jesu. Quod, et ea
bien que ce qui suit , quœ sequuntur, ad il-
niéme plusieurs fois, lius aures , si videbi—
s'ille jugea propos. tur , etiam sœpius ré-
pétât.
In manus luas , Dotninc , commendo spi-
rilum meum. Domine Jcsu Chrisle, suscipe
spirilum meum. Saiicla Maria, ora pro me.
Maria, mater graliîe, maler misericordiœ, lu
me ab bosle protège, el hora morlis suscipe.
21. Alors, si c'est 21. Tune uli viget
la pieuse coutume du pia consuetudo , pul-
lieu , on sonne quel- setur campanç paro-
ques coups de cloche chialis ecclesiie aliqui-
à l'église paroissiale, quibus iciibus nd si-
pour avenir les fi- gniftcandum fidelibus
ilèlcs qui sont dans la !fl nrbe, vel loco , aut
ville ou près du lieuj extra in suburbnnis
delà mort prochaine existeiitibusinslantem
d'un agonisant, afin mortemexspironlisœ-
qu'ils puissent prier groti,ut pro eo Ueuin
Dieu pour lui. rogare possiul.
22. Dès que l'âme 22. Egressa anima
s'eslséparcedu corps, de corpore, statiin di~
ou lit ce répons. calur hoc rcsjjonso-
rium.
tionsde grâces, et disant qu'il était délivré de toute peine;
(|u'a la première oraison, Jésus-Clirist oOiil pour lui !i soD
Père sa sueur de san^, et le délivra de toute angoisse;
qu'à la seconde, p.ir l'amcrlnme de toutes ses souirrances
il elTaça tous ses pécliés comme un nuage qni se dissipe;
qu'il la troisième il ouvrit le ciel par sa cliurité, et l'y in-
'iroduisit plein do joie. Tel est en effet l'objet de eu»
trois oraisons. (Voy. Burrufalduni. Comiuenl. in Kit. rem.)
705
MOU
MOU
106
Subvenitc , sancli Doi ; occurrile, anpeli
Domiiii , suscipieiitcs aniniam ejus , oITe-
rciiles cain in toiispectu Allissinii.
f Sustipiat le Clirislus, (jui vocavil le, el
in siiium Abralia; augeli (Ictlucanl le. i^ Sus-
cipientcs animam ejus, offeroalcs eam in
conspeclu Allissimi.
^ Uequiem sternam dona ei , Domine.
1^ Et lux perpétua , etc. Offorcntes eam in
conspcctu Allissimi.
Kjiic eleison, Christe eleison, Kyrie elei-
son . Pater nosler.
f Et ne nos inducas in tentationcni. i^ Sed
libéra nos à malo.
^ Requiem œternam dona ci, Domine.
1^ Et lux perpétua luceal ei.
î A porta inferi. ^ Eruc, Domine, ani-
mam ejus.
* Kequiescat in pacc. i^ Amen.
^'Domine, exaudi orationen mcam. v^ E
clamor meus ad te vcnial.
f Dominus vobiscum. i^ Et cum spiritu
luo.
Oremus.
Tibi , Domine, commendamus animam fa-
muli lui N. ut dcfunctus saeculo tibi vivat, et
()u<e pcr fragilitatem humanœ convcrsalioiiis
peccata commisit, tu venia mi^ericordisslinœ
pictalis absterge. Pcr Christum Doniinum
nostrum. ^ Âmcn.
23. En même temps 23. Intérim detur
on sonne la cloche , campana signuin Iran-
selon l'usage du lieu, situs defuncli pro loci
jiour annoncer le tré- consuetudine, lut au-
pas , afin que ceux dientes pro ejus ani-
qui l'entendent prient ma Deum precenlur.
Dieu pour celle âme. Deinde corpus de more
Ensuite on accom- honeste composilum ,
mode le corps bonne- loco deccnti cum lu-
temcnt, selon l'usage; mine collocetur , ac
on le place avec de la parva crux super pec-
lumière dans un lieu tus inler manus de-
convenable , on met funcli ponnlur, inter-
une petite crois sur dumque uspergatur a-
la poitrine du défunt, gua bencdicla , et in-
enlre ses mains ; on terim donec eff'eratur;
l'asperge d'eau bénile qui adsunl , sive sa-
de temps en temps , cerdoles , sive alii ,
et jusqu'à ce qu'on orubunt pro defuncto.
remporte, les assis-
tants, piètres ou autres, prieront pour le
défunt.
TITRE SECOND.
MÉTHODE TRÈS - DTILE POUR ASSISTER LES
MOURANTS.
{Exliail d'un supplément au RiUiil romain.)
Quand un malade est à Vexlrcmité , le curé
ou vicaire est obligé, en sa qualité de pasteur,
à ne plus l'abandonner en cet état; c'est pour-
quoi il doit exhorter ceux qui sont auprès du
malade à le faire avertir aussitôt qu'ils le
verront en danger.
Le prêtre, entrant dans la chambre du ma-
lade , dit ;
Vax huic domui , et omnibus habitantibus
in ra.
Et ayant jeté en même temps de l'eau bénite
sur le malade el sur les assistants , s'il le re-
connaît proche de sa fin , il dit les prières
de la recommandation de l'âme , comme ci-
devant ; mais s'il juge qu'il a du temps, il doit
faire son possible pour le porter à renoncer
au péché , en mourant contrit , etc. , produi-
sant des actes de foi , etc. , ce qu'il peut faire
en lui suggérant ceux qui suivent.
Il est aussi de la prudence de celui qui as-
siste le malade, de choisir entre ces actes ceux
qui sont les plus touchants , selon la disposi-
liondu malade, et de i g fuiri- arrêter plus long-
temps, se donnant bien garde de ne l'impor-
tuner pas trop, mais de les insinuer dans son
esprit dévotement et avec douceur, l'un après
l'autre, lui donnant te temps de s'y appliquer,
et lui conseillant de s'y entretenir et de les
produire de cœur, s'il a de la peine à parler.
Si le malade n'entend point le latin , il doit
les lui expliquer et les lui faire entendre , en
l'exhortant à prier Dieu de les imprimer dans
son cœur , pour qu'il s'y excite autant qu'il
pourra , les lui offrant en esprit el en vérité.
Il doit aussi se donner bien garde de ne pas
faire mentir le malade devant Dieu , en le fai-
sant parler seulement de bouche ; et parce que
Dieu ne refuse point sa grâce à ceux qui la lui
demandent bien, il peut lui suggérer les prières
suivantes , pour tâcher de l'obtenir.
PRIÈRES POUR SE BIEN DISPOSER A LA MORT.
Au Père éternel.
Père éternel , je vous supplie par les mé-
rites de Jésus -Christ , votre cher Fils, de
mettre dans mon cœur les dispositions avec
lesquelles je dois prier votre divine majeslc,
et de me fortifier de votre puissance à celte
heure de la mort.
Au Fils de Dieu.
Sagesse incréée, éclairez, s'il vous plaît,
mon esprit d'un rayon de voire divine lu-
mière, pour ne pas me laisser surprendre
par les ruses de mon ennemi.
Au Saint-Esprit.
Glorieux Saint-Esprit , embrasez ma vo-
lonté de votre saint amour; détruisez et con-
sumez par vos feux divins celui des crca-
lures dont mon cœur pourrait encore ôtro
échauffé.
Oraison de saint Vincent à Jésus-Christ.
Mon Sauveur Jésus, qui désirez le saiiil
de tous les hommes et qui avez prononcé de
votre bouche sacrée que tout ce que je de-
manderai en votre nom me sera accordé ,
je vous supplie par ce nom adorable de me
donner une entière liberté de mes sens et de
ma parole , une véritable douleur de nits
péchés, une foi vive, une espérance certaine
et une parfaite charité, afin que je puisse
vous dire d'un cœur pur et net : Je vous re-
commando mon esprit et mon âme, ô Sei-
gneur Jésus, qui êtes béni dans tous les siè-
cles. Ainsi soil-il.
Acte de contrition.
O Dieu 1 mon Seigneur, ayez pitié de moi,
selon votre grande n>iséricorde , et selon
707
DICTIONNAIRE OES CEREMONIES ET DES RITES SVCRES.
708
l'excès de votre compassion, pardonnez-moi
mes péchés.
Détournez, mon Seigneur, vos saints yeux
de la vue de mes crimes, cl effacez-les pour
jamais.
Ne vous sonvcnez plus des péchés de ma
jeunesse, que j'ai commis plus par impru-
dence que par malice.
Il est vrai, ô mon Dieul que j'ai été bien
malheureux de vous offenser en voire pré-
sence ; mais je vous offre en satisfaction un
cœur qui en est extrêmement repentant , et
une âme nojée dans ramcrlumc de ses fautes,
et je veux mourir dans voln- saint amour,
moyennant votre sainte grâce.
Miserere mei , Deus, sccundum magnam
misericordiam tuam.
Et secundum mullitudincm , etc.
Tibilsoli peccavi, et malum coram te fe-
ci , etc.
Averte faciem tuam a peccatis meis, etc.
Corcontritum et humiliatum, Deus , non
despicies.
Non inlres in judicium cum serve luo.
Acte de contrition d'avoir fait mourir le Fils
de Dieu très-innocent.
Dolor meus in conspeclu nieo senipcr, et
cogilabo pro peccalo meo. J'aurai toujours
cet objet de ma douleur devant mes yeux, etc.
Acte de Foi.
Je crois un seul Dieu , Père , Fils et Saint-
Esprit, et en Jésus-Christ, Fils de Dieu, qui
s'est fait homme, qui est mort sur une croix,
et ressuscité pour me donner la vie éternelle.
Je crois aussi tout ce que l'Eglise catho-
lique croit et enseigne , parce que vous , ô
mon Dieu 1 qui êtes la vérilé même , me l'a-
vez ordonné.
Je proteste solennellement que je veux
mourir véritablement enfant de l'Eglise , et
j'ai de l'horreur pour toutes pensées con-
traires, que mon ennemi voudrait tâcher de
me suggérer.
En jetant les yeux sur le crucipx.
Dixi , Deus meus es tu.
Oui, mon Seigneur, malgré toutes les in-
famies de votre mort, je crois que vous êtes
le véritable Fils de Dieu.
Credo , Domine, quia tu es Christus Filius
Dci vivi.
Le malade peut faire réciter ou réciter lui'
même, de bouche ou de cœur, le Credo in
Deum , etc., protestant devant le ciel et la
terre, et en présence des assistants, qu'il croit
tout ce qui y est contenu.
Après il faut exciter le malade à espérer en
la miséricorde de Dieu, qu'il faut extrêmement
animer en cette occasion , lui faisant com-
prendre le grand amour de Dieu pour l'homme,
d'avoir donné son propre Fils pour chacun en
particulier.
Qui proprioFiiio suo non pepercil, sed pro
nobis omnibus tradidil illum : quomodo non
omnia cum ipso nobis donavit?
Comme aussi la promesse de Jésus-Christ ,
qui a dit : .\mcn dico vobis , quidquid petie-
rilis Patrem in nomine meo , crédite quia
accipiolis et fiel vobis.
Petite et accipielis, quœrilc et invenielis,
pulsate cl apcrietur vobis.
Discile quid est : Misericordiam volo, et
non sacrificium ; non cnim veni vocare jus-
los, sed peccatores.
Acte d'espérance.
Mon Dieu, quoique le grand nombre do
mes crimes et leur énormité me rendent tout
à fait indigne de pardon , votre bonté néan-
moins et votre miséricorde est si grande, que
je l'espère de vous.
Je l'espère, ô Dieu miséricordieux, par les
mérites de Jésus-t^hrist votre cher Fils , qui
a voulu souiïrir et mourir pour moi ; je l'es-
père par les mériies et par l'intercession de
la sainte Vierge et de tous les saints, en qui,
après vous , je mets toute ma confiance.
^'ous êtes, 6 mon Dieu 1 toul mon appui ;
j'ai une confiance inébranlable en votre pa-
role incarnée , Jésus-Christ votre cher Fils ,
et en votre promesse, suivant laquelle je
vous supplie de me recevoir, afin (jue je vive
éternellement avec vous.
A Jésus crucifié et en l'état qu'il n mérité et
assuré notre salut.
Misericordia tua anie ocuios meos est.
Que ne dois-je point espérer"?
Quoi! mon Sauveur, vous voyant mourir
sur une croix, et verser pour mon salut tout
le sang de vos veines avec tant de douleur et
tant d'amour, ne dois-je pas tout espérer?
In te, Domine speravi , non confundar in
œtcrnum.
Adjutor et susceptor meus es tu , cl in vcr-
bum luum supersperavi.
Misericordia mea , refugium meum , cl li-
berator meus.
Acte d'amottr de Dieu et du prochain.
Ah! que je vous aime, majesté très-ai-
mable 1 je vous aime plus que ma vie, et je
suis content de la perdre pour l'amour do
vous.
Je vous aime de tout mon cœur, par-dessus
toutes choses, et je n'aime que vous, ô mon
Seigneur et mon Dieu! parce que vous êtes
le seul aimable.
J'aime aussi mon prochain , y., mes en-
nemis même, pour l'amour de vous. O mon
Dieu! je demande pardon de toul mon cœur
à ceux que j'ai offensés, et je pardonne aussi
volontiers à tous ceux qui me veulent du
mal et à tous ceux qui m'en ont fait.
Oculi mei defecerunl in salutare luum.
Mes yeux m'ont f.iit pâmer et souffrir d'a-
mour, voyant l'auteur de mon salut crucifie
pour moi.
() ignis , qui semper ferves et nunquam
exslingueris 1 O amor qui semper ardes cl
nunquam topescisl accendar lotus abs le, ut
lotus (liligam le.
Diligam te, Domine, forliludo mea, elc.
Dimilte nobis débita noslra , sicot et
nos , elc.
Pater , ignosce illis , elc.
709 MOU
Acte d'adoration.
Je vous adore de lout mon cœur, ô mon
Dieu 1 cl en l'unilé de voire essence, cl en la
trinilé de vos personnes ; je vous reconnais
avec toute la soumission de mon âme pour
mon créateur cl pour le souverain seigneur
de toutes choses.
J'adore, ô mon Dieu, l'arrél que vous avez
porté dans l'élernilé, du moment de ma vie
et de ma mort.
Regardant le crucifix.
Je vous adore, mon Sauveur Jésus-Christ,
en tous vos états et toutes vos souffrancos
intérieures et extérieures, vous reconnais-
sant pour mon créateur et pour ma fin der-
nière.
Adoramus le, Christe, et benedicimus libi.
Venile , adorcmus , et procidamus ante
Deum , etc.
Acte de remerciment.
Mon Dieu, je vous rends gr.âccs très-hum-
blement des années de vie et de santé que
vous m'avez données , comme aussi des pei-
nes et des douleurs que je souffre présente-
ment , puisque tout vient de voire amour.
Je vous rends grâces, ô mon Dieu ; je ne
saurais jamais vous en rendre assez, de tous
les biens que j'ai reçus de votre bonté pen-
dant ma vie. Dec gratias.
Sit nomen Domini benedictum.
Benedicam Dominum in omni lemporc.
Benedictus es , Domine , in firmamento
cœli, etc.
Benedielus Dominus Deus Israël , quia vi-
sitavil et fecit redemptionem plcbis sua;.
Acte dlmmililc.
Que je m'estime heureux de souffrir, ô mon
Dieu 1 au lieu que je devrais être damné.
Je reconnais, mon Seigneur, que vous me
traitez avec trop de douceur, puisqui' par
mes péchés j'ai mérité des peines inriiiiment
plus grandes.
Justus es , Domine , et rectum judicium
tuum.
Nos juste, nam digna faclis recipimus.
Iram Domini portabo, quia pcccavi ei.
Acte d'offrande.
Mon Dieu, je vous offre mon cœur, ma vie,
mes douleurs cl la mort même, en union des
souffrances et de la mort de Jésus-Christ
votre cher Fils sur la croix.
J'abandonne mon esprit entre vos mains ,
ô mon créateur! gardez-le, mon Seigneur ,
comme une chose qui vous appartient.
Hic ure, hicseca, modo in œlernum parcas.
Acte de désir.
Je soupire après vous , ô mon Dieu! de
toute l'ardeur de mon cœur ; je ne désire rien
tant que de vous voir dans votre gloire, pour
vous louer et vous aimer clernellement avec
les anges et les saints.
Cupio dissolvi et esse cum Christo.
Lœlalus sum in bis quœ dicta sunt mihi;
in dornum Domini ibiraus.
Unam pelii a Domino , banc rcquiram , ut
MOU
710
inhnbitem in domo Domini omnibus dicbus
vilffi nicic.
Inlroibi) in domum tuam, adoraboad tem-
plum sanclum tuum , et confitebor noiiiini
luo.
Acte de résignation.
Que votre sainte volonté soit faite , mon
Seigneur! et non pas la mienne; vous vou-
lez, ô mon Dieu, que je meure : eh bien ! je le
veux aussi.
Je me soumets et m'abandonne absolu-
ment à vos saints jugcmenis; je les adore
et je les révère avec tout le respect et Idute
l'affection de mon âme, vous disant du fond
de mon cœur et dans l'esprit di; J^-sus Christ
votre cher Fils : Oui, mon Pèi c, je veux mou-
rir, puisque c'est voire bon plaisir.
Ita , Pater, quia sic fuit platilum ante te.
Fiat voluntas lua.
Non sicut ego volo, sed sicut tu.
Scriptum est de me ut l'acerom voluntatem
tuam : Deus meus, volui.
Acte d'acceptation.
Vous frappez à ma porte, mon Dif>u, mon
Seigneur, afin que je vous ouvre; voici mon
cœur ouvert pour vous recevoir : je suis prêt
(le passer en l'autre vie , puisque vous lo
voulez.
J'accepte, ô mon Dieu I toutes mes souf-
frances cl la mort même, en satisfaction de
mes péchés.
J'accepte la mort en esprit d'obéissance,
et à l'exemple de Jésus-Christ votre cher
Fils qui mourut sur la croix pour vous obéir.
Je l'accrpte encore, ô mon Dieu! comme
mon Jésus , en esprit d'amour ; el n'ayant
rien de plus cher que ma vie, je vous la
donne , ô mon Dieu! en témoignage de mon
amour.
Je la reçois enfin, ô mon Dieu! par le zèle
de votre honneur, comme une amende hono-
rable qui! je fais devant voire divine majesté,
devant les anges et les hommes et devant
toutes les créatures, comme un supplice ((ue
je veux souffrir en réparation de mes crimes,
cl pour vous rendre , autant que je le puis,
par ma mort, la gloire que je vous ai ôlée
pendant ma vie.
Acte de demande.
Failes-moi la grâce, ô mon Dieu! de rece-
voir la n)ort comme je dois cl comme vous
voulez; donnez-moi les dispositions et la
force (l'exécuter parfaitement tous vos des-
seins.
Sanclificz-la, mon Dieu, par les mérites
de celle de voire cher Fils ; el que la divine
parole qu'il dit sur la croix, Palcr, diinille
illis, etc., m'ohlienne de voire bonté une in-
dulgence plénière de toules mes offenses.
Que la soif brûlante qu'il eut de voire
gloire et de mon salut , el <|u'il exprima ,
disant Sitio , répare toules mes froideurs , et
allume en mon cœur un désir ardent de vous
glorifier.
Que les paroles qu'il dit en vous recomman-
dant son âuie au moment de sa mort , vous
portent à recevoir la mienne au dernier sou-
pir de ma vie.
7M
DICTIONNAinE DES CiiRKMONŒS ET DES niTES SACRES.
712
Qui! celles qu'il proféra en disant, Consutn-
malum est, m'obliennent la {,'râcc que vous
consommiez cl accomplissiez parfailcmenl
en moi , avant que je meure , tous les des-
seins que vous avez sur moi , pour voire
honneur.
Que l'eau sacrée qui coula de son côlé lavo
mes souillures, et (jue son coeur percé pour
moi me serve de retraite, pour éviter le juste
courroux de votre justice que j'ai si souvent
irritée par mes crimes.
Cachez-moi, ô mon Dieu! en ce jour de
crainte et de danger; empèchez-iuoi de tom-
ber dans l'abSuic de maux.
Cachez -moi dans votre tabernacle qui est
le cœur amoureux de voire cher Fils mon
Sauveur; mettez-moi à couvert des embû-
ches demes ennemis dans ce divin sanctuaire
et dans ses plaies sacrées.
Souvenez-vous , ô mon Dieu ! que c'est
vous qui m'avez fait sortir du sein de ma
mère et qui m'avez conservé en ce monde,
et ne m'abandonnez pas maintenant.
En regardant la croix.
Quœrens me sedisti lassus, redemisli cru-
cem passus, tanlus labor non sit cassas.
Conserva me , Domine , quoniam spcravi
in le.
ïuus sum ego, salvum me fac.
Tu es protector meus, ne discesseris a me,
quoniam tribulalio proxima est quoniam
non est qui adjuvet.
Avec un cœur humilié.
Respice in me, et miserere mei, (juia uni-
cus et pauper sum ego.
^'ide bumilitatcm ineam et laborcm mcuin,
et dimilte univcrsa delicta mea.
Avec le bon larron.
Mcnicnto mei, Domine , dum veneris in
regnum tuum.
Sonet vox tuadulcisin auribus meis : Ho-
die mecum eris in paradiso.
// faut recommander au malade d'avoir
grande confiance aux prières de la sainte
Vierge, qui est le refuge des pécheurs.
Sainte Marie , mère de Dieu , priez pour
moi pauvre pécheur , à celte heure de ma
raorl.
Maria, mater gratiœ, mater misericordise,
tu nos ab hoste protège, et hora morlis su-
scipe.
Monsira te esse malrem , sumat pcr te
procès , qui pro nobis natus lulit esse luus.
Sub luura praesidium, etc.
Il le faut aussi porter à avoir recotirs aux
prières de son ange gardien, de ses patrons
et de tous les saints.
Saint ange gardien, qui avez été commis à
ma garde, ne me refusez pas voire sainte
protection dans rexlrémité où je suis.
Glorieux saint Michel , venez me favoriser
à cette heure ; chargez-vous de mou âme pour
la conduire en paradis.
Mon saint [)atron , secourez-moi par vos
prières.
Saint JV., patron de ma paroisse, soyez
mon intercesseur et mon avocat auprès de
Dieu ; doiinez-moi, s'il vous plaît, votre pro-
tection dans le péril où je suis.
Ksprils bienheureux , saints cl saintes du
paradis, employez toutes >os prières pour ce
misérable pécheur, afin que Dieu me fasse
miséricorde , et que je puisse le bénir à ja-
mais dans le ciel avec vous.
Quand le malade ne peut plus parler, il [nul
l'exhorter à faire ces ttcles de caur , pendant
qu'on Us prononce de bouche, ou bien le faire
répondre à ces interrogations, comme :
Ne croyez-vous pas, etc. Oui.
N'espéiez-vous pas, clc. Oui.
N'aimez-vous pas, etc. Oui, etc.
On peut aussi exhorter le malade à offrir à
Dieu tousses soupirs et toutes ses respirhtioiis,
en sorte que chaque battement du cœur soit un
acte de religion; et pour l'y mieux porter, il
faut lui faire adorer et baiser souvent le crucifix
qu'il tient en main , en disant : .lésus , Marie.
On peut lui suggérer en français, s'il n'en-
tend pas le latin, quelques-uns de ces ver.'^ets.
Deus, propilius csto mihi peccalori. Miserere
mei, Deus, etc.
Jesu Fili David, miserere mei.
Ne derelinquas me , Domine , Deus meus ,
ne discesseris a me.
Esto mihi in Deum protectorem,
Non intres in judicium cum servo tuo.
In te, Domine, spcravi , etc.
Fiat volunlas tua.
In manus tuas. Domine, commendo spiri-
lum mcum, etc.
Domine Jesu, suscipe spirilum meum.
Maria, mater gratia;, mater misericordia' ,
tu nos ab hosle protège, et hora mortis sus-
cipe,
Sancle angele cnstos, ora pro me.
Onnies sancli angeli, orale pro me.
Omnes sancti et sancia; Dei, intercedite pro
me.
Mon Dieu, je veux tout ce qu'il vous plaît
de moi. Je recevrai la mort en pénitence de
mes péchés, lorsqu'il vous plaira me l'en-
voyer. Je veux mourir pour l'amour de vous.
Lorsque le malade est à l'agonie , il faut lui
jeter souvent de l'eau bénite , disant :
Ëxsurgat Deus , et dissipciitur inimici
cjus, etc.
Lui faire prononcer de bouche ou de cœur
trois fois le norn de Jésus avec une véritable
contrition, et dans l'intention de gagner l'in
dutfjcncede sa confrérie ou dequelque médaille,
la lui faisant baiser s'il le peut, ou la lui met-
tant au cou.
Allumer le cierge bénit et le lui mettre en
main, disant :
Doininus, illuminalio mca, et salus mca,
qijcm liinebo ?
Et s'il ne donne plus de signe qu'il entende,
il faut prier Dieu pour lui , et lui dire du
temps en temps à l'oreille : Jésus , Marie ;
mon Sauveur Jésus , je crois en vous , j'es-
père en vous, j" vous aime de tout mon C(cur.
Jésus, fils de David, ayez pitié de moi.
Mon Sauveur Jésus , recevez mon espril
ei\lre vos mains ; Jésus, -ésus, Jésus.
715 MOU
TITHE TROISIÈME.
DIVERSES PRIÈRES POUR LES MALA.DE$.
Il suffit de faire allcnlion à l'importance
du salut d'une ânic, cl de savoir qu'il dépend
beaucoup des derniers moments de sa vie
uiorlelie, pour ne rien négliger dans cos mo-
ments décisifs. On vient de voir des prières,
des acles, des sentiments propres à être sug-
gérés aux mourants , dans le style le plus
simple , afin que les pensées soient saisies
sans peine. Mais souvent le malade a perdu
la connaiss/incc, quand on est là pour l'as-
sister : il n'y a plus (|u'un moyen, c'est de
prier pour lui. D'ailleurs, s'il peut compren-
dre ce qu'on lui dit, il ne peut avoir les sen-
timents qu'on lui suggère , sans le secours
de la grâce : il faut donc la demander pour
lui. Quand même tout serait inutile à cer-
tains pécheurs endurcis, on aurait au moins
le mérite d'avoir exercé la charité à leur
égard, de s'être exercé soi-même aux actes
et aux sentiments qu'il faudra qu'on nous
suggère quand notre tour viendra, et d'édi-
fier ou faire rentrer en eux-mêmes ceux qui
entendront ces prières. Elles sont extraites
d'un opuscule à l'usage du diocèse de \ a-
lence; elles renferment à peu près une pa-
raphrase des prières du Rituel romain, con-
tenues aii titre premier de cet article.
Prières pour accompagner le saint sacrement
quand on le porte aux malades.
Avsnl de sortir de l'église.
O mon Sauveur et mon Dieu! que de
marques de bonté et de charité vous donnez
à tous les enfants des hommes dans l'au-
guste sacrement de nos autels 1 il n'en est
pas un, quelque pauvre, quelque miséra-
ble, quelque pécheur qu'il soil, en faveur
de qui vous ne descendiez de votre trône
pour aller le visiter dans sa maison lors-
qu'il est malade, à qui vous ne donniez vo-
tre corps et votre sang pour lui servir de
remède et de viatique, que vous ne proté-
giez contre les efîorls de ses ennemis, en
lui servant vous-même de bouclier, et que
vous ne veniez chercher pour le conduire au
ciel, et le mettre en possession de votre
royaume.
Soyez mille fois béni, mon Sauveur, de
lonles les bontés que vous avez pour cette
âme que vous allez visiter dans ce moment,
et auprès de laquelle j'aurai le bonheur de
vous accompagner. Daignez, je vous en con-
jure, lui donner un véritable esprit do pé-
nitence, afin qu'elle déteste sincèrement ses
péchés , et se convertisse à vous de tout son
cœur; rendez-lui la robe d innocence qu'elle
a perdue par le péché ; augmentez en elle
la fui, l'espérance et la charité ; mettez-la
dans toutes les dispositions qui lui sont né-
cessaires pour vous recevoir dignement.
Entrez, ô mon Jésus I entrez dans celte
âme, pour la purifier, pour la sanctifier,
pour la guérir, pour la fortifier, pour la
posséder et pour la protéger contre ses en-
nemis : c'est votre héritage, c'est le prix de
votre sang, c'est votre conquête ;conservez-
vous-en soigneusement la possession, et ne
DlCTIONNlIRB PE9 RlIEJ SACRÉS, II.
MOU 1i4
soufTrez pas que vos ennemi» vous l'enlèvent.
£q allaot chez la malade, le prêtre récite le Uitertie, et
les lidètes doivent lui répondre.
Ayez pitié de moi , Misereremei,Deus,
mon Dieu, selon lé- secundum magnam
tendue de votre misé- misericordiam luam ,
ricorde , et effacez et secundum mullilu-
mon iniquité, selon dinem miseralionum
lagrandeur et la mul- luaruin, dele iniqui-
titude de vos bontés, latem meam.
Lavez-moi de plus Aniplius lava me
en plus de mes souil- ab iniquilate mea, et
lures, et purifiez-moi a peccato meomunda
de mon péché. me.
Car je reconnais Quoniam iniquita-
mon injustice; et ma tem meam ego co-
faule est toujours gnosco , et peccatum
présente à mes yeux, meum contra me est
seuiper.
C'est contre vous Tibi soli peccavi,
seul que j'ai péché; cl malum. coram le
j'ai commis le mal en feci ; ut jusiificeris in
votre présence: par- sernionibus luis, et
donnez-moi, afin que vincas cum judicaris.
vous soyez reconnu
fidèle et irréprochable dans vos jugements.
Vous savez que j'ai Ecce enim in ini-
été engendré dans quilatibus conceplus
l'iniquité , et que ma sum , et in pcccatis
mère m'a conçu dans concepit ine mater
le péché. mea.
Vous aimez la vé- Ecceenim verilatem
riié,Si'igneur;el vous dilexisti ; incerla et
m'avez instruit des occulta sapienlii» luœ
mystères de votre sa- manifcstasli mihi.
gesse.
PuriSez-moi donc Asperges me hys-
avecl'hysope, et alors sopo et mundabor :
je serai pur : lavez- lavabis me, et super
moi, et je deviendrai nivcm dealbabor.
plus blanc que la
neige.
Faites-moi enten- Auditui meo dabis
dre une parole de gaudium et latitiam ;
consolation et de joie, et exsultabunl ossa
et mes os que vous humiliata.
avez brisés tressail-
leront d'allégresse.
Détournez vos yeux A verte fanicm tuam
pour ne plus voir mes a pcccatis meis , et
offenses , et effacez omnes iniquitates
tous mes péchés. meas dele.
Créez en moi un Cor mundum créa
cœur pur, ô mon Dieul inme, Deus; et spi-
et renouvelez au fond ritum rectum innova
de mes entrailles l'es- in viscenbus meis.
prit de droiture et de
justice.
Ne me rejetez pas Ne projicias me a
de votre présence, et facie tua; et Spiritum
ne relirez pas de moi sanciom luum neau-
volre Esprit saint. feras a me.
Rendez-moi la joie Reddemihilaelitiam
de votre assistance salutaris lui ; el Spi-
salutaire, et fortifiez- ritu principali confir-
moi par votre Esprit ma me.
souverain.
J'apprendrai vos Doceboiniquosrias
voies aux pécheurs ; tuas ; et impii ad ta
23
715
et les impies se con-
Tcrliront à vous.
ODieuI ô Dieu,
mon Sauveur 1 déli-
vrez-moi des peines
que méritent mes ac-
tions sanguinaires : et
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES
convertenlur.
71&
Libéra me de saii-
guinibus, Deus, Deus
salutis moïD ; et exsul-
tabil lingua mea ju-
slitiam tuam.
ma langue publiera avec joie voire justice.
Seigneur, vous ou-
vrirez mes lèvres , et
ma bouche annonce-
ra vos louanges.
Si vous aimiez les
sacriûces, je vous en
offrirais ; mais les
holocaustes ne sont
pas ce que vous de-
mandez.
Le sacrifice que
Dieu demande est un
esprit pénétré de
douleur : vous ne
mépriserez pas , ô
mon Dieu 1 un cœur
Par un effet de vo-
ire bonté, Seigneur,
répandez vos béné-
dictions sur Sion, et
bâtissez les murs de
Jérusalem.
Vous agréerez alors
les sacriûces de jus-
lice , les offrandes et
les holocaustes: alors
on vous offrira des
victimes d'actions de
grâces sur vos autels.
Ainsi soit-il.
Domine, labia mea
aperies, el os meum
annuntiabil laudem
tuam.
Quoniam si voluis-
ses sacrificium , de-
dissem ulique : holo-
causlis non delecla-
beris.
Sacrificium Deo
spiritus conlribula-
tus; cor contritum et
humilialum , Deus ,
non despicies.
contrit et humilié.
Bénigne fac. Domi-
ne, in bona voluntate
tua Sion, ut œdificen-
tur mûri Jérusalem.
Tune acceptabis
sacrificium jusliliae,
oblationes et holo-
causla ; tune impo-
nent super allare
tuum vituios.
Amen.
En revenant de chez le malade on récite le Te Deum.
Nous vous louons,
6 grand Dieu 1 et nous
vous reconnaissons
pour le Seigneur de
l'univers.
Toute la terre vous
révère comme le Père
et la source élernelle
de tout être.
Les anges et toutes
les puissances céles-
tes ;
Lcschérubins elles
séraphins chantent
sans cesse pour vous
rendre hommage :
Saint, Saint, Saint,
Est le Seigneur, le
Dieu des armées.
Les cienx el la
terre sont remplis de
la grandeur et de l'é-
clat de votre gloire.
L'illustre chœurdes
apôtres,
La respectable mul-
litude des prophètes,
La brillante armée
Te Deum lauda-
mus , te Domiuum
confitemur.
Te œternum Patrem
omnis terra venera-
tur.
Tibi omnes angcli,
tibi coeli et universœ
potcstates ;
Tibi cherubim et
seraphim incessabili
voce proclamant :
Sanclus , Sanctus ,
Sanctus,
Dominus Deus sa-
baolh.
Pleni sunt coeli et
terra majeslatis glo-
rifie tuae.
Te gloriosus apo-
stolorum chorus.
Te prophelarum
laudabilis numerus.
Te martyrum can-
des martyrs célèbre
vos louanges.
L'Eglise sainte, ré-
pandue par tout l'u-
nivers , confesse et
publie votre nom.
O Père! dont la ma-
jesté est infinie;
Elle adore voire
Fils unique et vérita-
ble,
Et le Saint-Esprit
consolateur.
Vous éles le roi de
gloire, ô Jésus !
Vous êtes le Fils
éternel du Père.
Nous n'avez point
dédaigné de vous re-
vêtir de la nature hu-
maine dans le sein
d'une Vierge , pour
sauver les hommes.
Vous avez brisé
l'aiguillon de la mort,
et vous avez ouvert
aux fidèles le royau-
me des cieux.
Vous êtes assis à
la droite de Dieu ,
dans la gloire de voira
Père.
Nous croyons que
vous viendrez un jour
juger l'univers.
Nous vous sup-
plions donc de secou-
rir vos serviteurs ,
que vous avez rache-
tés de votre sang
précieux.
Mettez - nous au
nombre de vos saints,
pour jouir avec eux
de la gloire élernelle.
Seigneur, sauvez
voire peuple, et bé-
nissez ceux que vous
avez choisis pour vo-
tre héritage.
Conduisez - les, et
élevez - les , jusque
dans l'éternité bien-
heureuse.
Nous vous bénis-
sons tous les jours.
Et nous louons vo-
ire nom à jamais, et
dans la suite de tous
les siècles.
Daignez, Seigneur,
nous conserver en ce
jour purs el sans pé-
ché.
Ayez pitié de nous,
Seigneur, ayez pitié
de nous.
Répandez sur nous
vos miséricordes, Sei-
didalu» laudat exer-
cilus.
Te per orbem ter-
rarum sjincla confi-
telur Ecclesia.
Patrem immens»
majeslatis ,
Venerandum tuum
verum, el unicum Fi-
lium,
Sanclum quoque
par;iclitum Spiriiuin.
Tu rex gloriœ ,
Christel
Tu Palris sempi-
ternus es Filius.
Tu, ad liberandum
suscepturus honii-
nem , non horruisli
Virginis ulerum.
Tu, devicto mortis
aculeo, aperuisli cre-
dentibus régna cœlo-
rum.
Tuaddexieram Dei
sedes , in gloria Pa-
tris.
Judex crederis esse
venturus.
Te ergo , quaesu-
mus,famulis tuissub-
vcni quos preliosa
sanguine redemisti.
iElerna fac cum
sanclis luis in gloria
numerari.
Salvum fac popu-
lum tuum , Domine,
et benedic hseredilati
tuœ.
Et rege cos , et ex-
tolle illos usque in
œternum.
Per singulos dies
benedicimus le.
Ellaudamus nomen
tuum in sœculuin, el
in saeculum saeculi.
Dignare, Domine ,
die i!>lo sine peccuto
nos custodire.
Miserere nostri ,
Domine, miserere no<
stri.
Fiat misericordia
tua, Domine, super
717 MOU
gneur, selon que nous nos, quemadmodum
avons espéré en vous, speravimus in le.
Car c'est en vous In le, Domine, spe-
quo j'ai mis ma con- ravi : non cunlundar
fiance : ne permettez in selernum. Amen,
pas queje sois confonduàjamais. Ainsisoil-il.
Prière qu'oa pourrait taire à l'église quand on est de
retour.
Je VOUS remercie mille fois, ô mon Sau-
veur I de la bonlé que vous avez eue de vous
donner à cette âme : j'en bénis votre saint
nom, et je conjure toutes les créatures du
ciel et de la terre de vous en bénir et de vous
en remercier avec moi. Comme ce pauvre
malade est dans l'impuissance de vous mar-
quer la juste rcconnaissaiiL'c qu'il devrait
«voir d'une si grande faveur, je ;iens le
faire pour lui autant qu'il est en mon pou-
voir. Je vous aime donc, Seigneur, je vous
adore, je vous bénis, je vous glorifie pour
lui, -et je v,ous offre en actions de grâces
toute la gloire que vous arez reçue et que
vous recevrez à jamais de toutes les créa-
tures qui sont sur la terre ou dans le ciel.
Opérez dans celle âme, ô mon Jésus! les
effets de votre visite ; pardonnez-lui ses pé-
chés ; réconciliez-la avec voire Père ; éta-
blissez en elle votre demeure et votre em-
pire ; affermissez-la dans votre crainte et
dans votre amour ; donnez-lui la force de
supporter son mal avec patience; préservez-
la des embûches de lennemi , afin qu'elle
ne retombe plus en sa pui:-sance; élevez
son esprit et son cœur à vous , afin quelle
sanctifie ses peines, qu'elle ne s'occupe que
de vous , qu'elle n'aime et ne désire que
vous ; et si son heure est venue , donnez-lui
une mort précieuse devant vos yeux ; mais
si c'est votre bon plaisir de la laisser encore
sur la terre , rendez-lui la santé, afin qu'elle
bénisse votre saint nom, et faites qu'elle
l'emploie uniquement à votre service ; je la
laisse entre les bras de votre divine charité ,
et la recommande à votre divin cœur.
Je vous conjure par tout l'amour que vous
lui portez et qui vous a fait mourir pour elle
sur la croix , et par celui que vous voulez
que nous ayons les uns pour les autres , de
la conduire toujours dans vos voies , sans
jamais la quitter que vous ne l'ayez intro-
duite dans le ciel. Vierge sainte , bienheu-
reux saint Joseph , saint Michel archange ,
ange gardien , et saint patron de cette âme,
vous tous bienheureux esprits et saints du
ciel , je la recommande à votre ardente cha-
rité. Ainsi soit-il.
Prières devant le saint sacrement, quand il
est exposé pour les agonisants.
1* Quand on expose le saiul sacrement, on cUanle ce qui
suit :
0 victime du salut, qui 0 salularis liostia,
nous ouvrez la porte du ciel, Qiiœ coeli paiidis ostium,
nos ennemis nous livrent de Bella prémuni hoslilia,
rudes combats ; Jonnez-nous Da robur, fer auxilimu.
ilu secours, remp)issez-uou^ je^u, tibi sit gloria,
de force pour réstster à Quûalus esde Virgiae.
leurs attaques. ^ °
Ou bien :
Gloire vous soit rendue, Qui carne nos pascis tua,
bon pasteur, qui nous uour- Sit laus tibi, l^astor boue,
rissez de votre ctiair : gloire Cum Patte, cunique Spirilu
MOU
713
soit aussi rendue au Père et In scmpiterna saecula.
au Saint-Ksprit , pendant Amea.
toute l'éternité. Ainsi soit-il.
Antiennes.
Nous vous prions , Subvenirc, quiesu-
Seigneur , de secou- mus , Domine , cou-
rir notre con frère ago- fratri nnslro agoni -
nisant (ou notre sœur santi qucm (vet con-
agonisante), que vous sorori iiostrœ agoni-
avez racheté au prix santi quam) prctioso
de votre sang pré - tuo sanguine rede -
cicux. misti.
f Prions pour no- f Oremus pro con-
tre confrère (oit pour fratre nostro [tel pro
notre sœur), qui est consorore nostra) a-
à l'agonie. gonisante.
^ Faites miséri- i^ Salvum fac sur-
corde à votre servi- vum luuni (te^ anoil-
leur, ô mon Dieu, qui lam tuam ) , Dcus
espère en vous. meus, sperantcm in
te.
t Soyez pour lui , f Esto ci. Domine,
Seigneur , une forte turris furlitudiuis,
tour,
i^ Contre les alla- i^ A facie inimtci.
ques de l'ennemi.
f Que l'ennemi t Nihil proficiat
n'ait aucun avantage inimicus in co (te/ in
sur lui. ea).
lij Et que l'esprit i^ Et filius iniqui-
de malice ne puisse tatis non apponat no-
lui nuire en aucune cere ci,
manière.
f Tendez- lui du f Mille ei, Domi-
haut du ciel , Sei- ne.auxilium de sun-
gneur, une main se- cto.
courable.
i^ Et défendez- le i^ El de Sion tuero
de Sion. eum (te/ c;im).
Oraison. Oremus.
ODieu, dont l'es- Dcuscui proprium
sence est d'être misé- est misereri semper
rirordieux 1 recevez et parrcre , suscipe
notre instante prière, deprecationem no-
aliu qu'ayant pille , slram, ut confratrem
par votre miséricor- noslrumagonisantem
de, de notre confrère quem (te/ consoro-
agonisant {ou de no- rem nostram agoni-
Ire sœur agonisante), sanlcm quara^ deli-
vous rompiez de plus clorum catena con-
en plus les liens qui stringit , aut morbi
le tiennent au péché, vis detinet, miseralio
en lui accordant un tuœpietalis démonter
pardon qu'il attend absolvat ; per Chri-
de votre divine bon stum Dominum no-
té; par Jésus-Christ strum.
Notre-Seigneur. Ainsi Amen,
soit-il.
2° Prières pour la recommandation de l'ime, qu'on peut
faire devant le saint sacrement, qnand il est exposé
pour les agonisants, et qu'il est à propos de faire aussi
auprès du malade.
Seigneur, ayez pitié de son âme.
Jésus-Christ, ayez pitié de son âme
Seigneur, ayez pilic de son âme.
Sainte Marie, priez pour son âme.
Saints anges et saints archanges, priez
Saint Abel, prier.
Tout le chœur des justes, prie?.
Saint Abraliaui, priez.
71Ô
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES KITES SACRES.
730
Saint Jean-Baptiste, priez.
Saint Joseph, priez.
Saints patriarches et saints prophètes,
priez.
Saint Pierre , priez.
Saint Paul, priez.
Saint André, priez.
Saint Jean, priez.
Saints apôtres et saints évangélisles, priez.
Sainis disciples du Seigneur, priez.
Tous les saints innocents, priez.
Saint Etienne, priez.
Saint Laurent, priez.
Tous les saints martyrs, priez.
Saint Silvestre, priez.
Saint Grégoire, priez.
Saint Augustin, priez.
Saints pontilcs et saints confesseurs, priez.
Saint Benoît, priez.
Saint François, priez.
Saints moims et saints ermites, priez.
Sainte Marie-Madeleine, priez.
Sainte Luce, priez.
Saintes vierges et saintes veuves, priez.
Saints et saintes de Dieu, priez pour son
âme.
Soyez-lui favorable, pardoiuiez-lui, Sei-
gneur.
Soyez-lui favorable, délivrez-la. Seigneur.
De votre colère, délivre;;.
D'une mort imprévue, délivrez.
D'une mauvaise mort, délivrez.
Des peines de l'enfer, délivrez.
De tout mal, délivrez.
De la puissance du démon, délivrez.
Par votre naissance, délivrez.
Par votre croix et votre passion, délivrez.
Par votre mort et votre sépulture, délivrez.
Par votre glorieuse résurrection, délivrez.
Par votre admirable ascension, délivrez.
Par la grâce du Saint-Ksprit consolateur,
délivrez.
Au jour du jugement, délivrez.
Pécheurs que nous sommes, nous vous
prions, écoutez-nous.
Pardonnez-lui,Seigneur, nous vous prions,
écoutez-nous.
Seigneur, ayez pitié de nous ; Jésus-Christ,
ayez pitié de nous; Seigneur, ayez pitié de
nous.
Notre Père, etc.
Oraison.
Dieu tout-puissant, aimable Sauveur de
tous les hommes, nous vous recommandons
lame de votre serviteur {ou de votre ser-
vante), et nous vous prions de la recevoir
dans le sein de votre miséricorde, puisque
vous avez bien voulu descendre sur la terre
pour son amour. Reconnaissez , Dieu de
bonté , votre créature , l'ouvrage de vos
mains, que vous avez tiré du néant, et en-
suite racheté au prix de votre sang ; don-
nez-lui la consolation de vous voir dans la
splendeur de votre gloire, pour vous louer
et vous bénir éternellement. Oubliez, Père
des miséricordes, ses iniquités passées, et
tous les excès où la violence de ses passions
l'a malheureusement entraîne; car encore
qu'il ait péché, il n'a pas cependant perda
la foi, mais il a toujours reconnu votre puis-
sance, il a confessé et adoré la grandeur de
votre nom. Il sait que vous êtes son souve-
rain maître, et que votre seule main peut le
retirer de l'abtme des feux éternels qu'il a
mérités par ses crimes. Ainsi soit-il
Oraison.i.
Nous vous supplions, Seigneur, d'oublier
les ignorances et les péchés de sa jeunesse ,
de vous souvenir de cette pauvre âme selon
la grandeur de votre miséricorde , et de lui
faire part de l'éclat et de la splendeur de vo-
tre gloire. Faites, Dieu des miséricordes,
que les cieux lui soient ouverts; que les an-
ges se réjouissent de son bonheur; que saint
Michel, le chef de la milice céleste, la prenne
en sa protection ; que saint Pierre, le pre-
mier des apôtres , à qui vous avez donné les
clefs du royaume des cieux , lui donne en-
trée dans ce glorieux sé|our ; que l'apôtre
saint Paul, ce vase d'élection, l'accompa-
gne; que saint Jean, votre bien-aimé dis-
ciple, intercède pour elle; et que tous les
sainis et saintes du paradis prient pour elle ;
afln qu'étant dégagée des liens de la chair ,
elle puisse parvenir à la gloire de la Jérusa-
lem céleste.
Vous êtes, 6 divin Jésus I l'unique Sau-
veur de celte créature ; c'est par un effet de
votre bonté infinie qu'elle a reçu la grâce
du baptême , par laquelle d'esclave du dé-
mon vous l'avez faite enfant de l'Eglise.
C'est par un effet de votre grande miséri-
corde qu'elle a reçu si souvent le pardon de
ses péchés , et que vous lui avez donné par
là l'héritage éternel , quoiqu'elle méritât
l'enfer ; c'est ainsi de vous seul qu'elle es-
père la grâce de mourir saintement , et de
recevoir la récompense que vous avez méri-
tée auxsaintsparvos souffrances. Ainsi soit-il.
Cinq fois le Pater et TAve, en l'honneur de
Noire-Seigneur agonisant.
Oraisons.
Mon Sauveur Jésus-Christ, qui, pour le
salut de nos âmes, avez été réduit à l'agonie
de la mort, et qui renouvelez incessamment
la mémoire de votre passion dans le mystère
de l'eucharistie, soyez sensible aux gémis-
sements de votre serviteur N. [ou de votre
servante N.), que vous avez racheté de votre
sang précieux ; pardonnez-lui les offenses
de sa vie passée, pour lesquelles vous êtes
mort ; acceptez ses douleurs pour la satis-
faction qui est due à votre justice. Comme
vous avez garanti de tous les dangers de
cette vie Abraham, Isaac et Jacob; comme
vous avez délivré vos martyrs, et tous ceux
que vous aviez prédestinés à votre gloire ;
préservez cette âme du danger où elle est
exposée, et fortifiez-la, durant son agonie,
contre les attaques et les surprises des dé-
mons. Ne permettez pas qu'après qu'elle
vous a coûté si cher, vos ennemis vous la
ravissent des mains. Exaucez les prières de
la sainte \'ierge , votre digne mère , que vous
avez établie pour être le refuge des pécheurs.
Exaucez celles de votre Eglise, qui demande
le salul de cette âme ; ordonnez à vos anges,
721
MOU
MOU
724
à vos apôtres, à vos martyrs, à vos confes-
seurs et à vos vierges du paradis, de l'aider
en son extrême nécessité, et de l'introduire
après sa mort dans le séjour de votre gloire,
pour qu'elle vous y glorifie avec vos bienheu-
reux , dans la suite de tous les siècles. Ainsi
soit-il.
O mon Dieu, mon Sauveur 1 qui êtes mort
pour nous sur la croix, et qui avez répandu
votre sang précieux pour le salut de nos
âmes, après avoir souffert avec tant de pa-
tience les amertumes de votre douloureuse
passion et les rigueurs d'une longue ago-
nie ; nous vous supplions d'offrir au Père
éternel toutes vos peines et toutes vos souf-
frances, pour le salut de notre confrère ago-
nisant ; afin qu'aidé par vos mérites infinis,
il puisse souffrir avec patience les douleurs
de l'agonie, et que, soutenu par votre grâce,
il puisse regarder la mort avec consolation,
dans l'espérance d'obtenir le pardon de ses
péchés et d'avoir part à l'héritage éternel
que vous avez promis à tous vos fidèles ser-
viteurs. Ainsi soit-il.
Cinq fois le Pater et TAve, en l'honneur de
Jésus-Christ mottrant.
Oraison.
Nous vous supplions, ô divin Jésus I le
Soigneur de nos corps et de nos âmes, par
l'ardent amour qu'il vous a plu avoir pour
nous, en mourant sur la croix, par le prix
du très-précieux sang que vous avez ré-
pandu pour nous, par les mérites de votre
bienheureuse Mère, faites paraître, s'il vous
plaît, votre bonlé et voire miséricorde en la
personne de votre serviteur malade ( ou de
votre servante ) . qui va quitter cette vie,
pour aller paraître devant le tribunal de
votre terrible justice. Préparez, Seigneur,
son âme et disposez-la ; ne souffrez pas
qu'elle quitte son corps sans une vraie dou-
leur de ses péchés, visitez-la d'un des rayons
de vos divines lumières, que vous employez
pour visiter les pécheurs. Envoyez-lui, ô
doux Sauveur! votre secours du haut de
votre gloire ; faites découler votre grâce sur
sa pauvre âme. Enfin, ayez pour lui la
môme bonté que vous avez eue pour le bon
larron, à qui vous promîtes le ciel le même
jour de sa mort; et commandez que son
âme aille à vous , pour recevoir l'effet de
vos miséricordes infinies : ô Sauveur du
monde! roi de gloire, prince des vertus,
souverain juge, qui vivez et régnez avec le
Père et le Saint-Esprit dans les siècles des
siècles. Ainsi soit-il.
Nous vous recommandons à Dieu, mon
cher frère { oit ma chère sœur), et nous vous
mettons sous la protection de celui dont
vous êtes la créature; afin que, quand vous
aurez payé le tribut à la mort, vous retour-
niez à l'auteur de votre vie. Nous prions le
Seigneur de tout notre cœur, que, quand
votre âme quittera votre corps, la céleste
troupe des anges la reçoive, tous les saints
et les saintes du ciel l'accompagnent, pour
(1) L'utage étant daos certaines égtises de chanter les
litanies de saint Josepli une lois par mois, nous avons cru
avoir part à jamais au souverain bonheur.
Plaise à Dieu que vous ne ressentiez jamais
l'horreur des ténèbres, l'ardeur des (lauimes
et la rigueur des tourments de l'enfer; que
tous les démons disparaissent devant vous
comme la fumée, et que Jésus-Christ, notre
vrai pasteur, vous reconnaisse pour une de
ses brebis fidèles? Enfin, nous prions le Sei-
gneur qu'il vous fasse participant de la
gloire "de ses élus, en sorte que vous puis-
siez le contempler et le louer pendant toute
l'éternité. Ainsi soil-il.
Cinq fois le Pater et /'Ave, en l'honneur de
la mort de Jésus-Christ.
Oraison à la sainte Vierge.
Vierge sainte, le refuge dos pécheurs et la
consolation des affligés, nous vous prions
d'employer votre pouvoir auprès de Jésus-
Christ votre cher Fils, en faveur de notre
très-cher frère agonisant ( ou de notre très-
chère sœur agonisante ), et de lui obtenir
les grâces nécessaires pour mourir chrétien-
nement. Souvenez-vous, reine des anges,
souvenez-vous qu'il s'est f.iit gloire de vous
honorer, et qu'il s'est souvent prosterné au
pied de vos autels pour vous rendre ses
hommages et implorer votre protection. Il
est temps, digne mère de Dieu, mère de mi-
séricorde, que vous lui f.issiez ressentir les
effets de votre bonlé, et que vous redoubliei
vos soins, dans l'extrémiîé où il est, pour
préparer son âme à paraître devant le tribu-
nal de la justice do Dieu, et pour en recevoir
un arrêt favorable; nous vous en conjurons
par votre chaste sein, qui a porté Jésus-
Christ notre Sauveur, et par la tendresse et
l'amour maternel que vous eûtes toujours
pour vos fidèles serviteurs. Ainsi soil-il.
Litanies de saint Joseph (1).
Seigneur, ayez pitié. Kyrie, eleison,
Jésus- Christ , ayez Chrisle, eleison
pitié.
Seigneur, ayez pitié. Kyrie, eleison
Christ, écoutez-nous. Christo, audi nos.
Christ, exaucez-nous. Chrisle, ciaudi nos.
Père céleste qui êtes Pater de cœlis Deus,
Dieu, ayez pitié de miserere ei.
son âme.
Fils, rédempteur du Fili, redomptor mun-
monde qui êtes di Deus, miserere
Dieu, ayez pitié. ei.
Saint-Esprit, quiètes Spirilussancte.Deus,
Dieu , ayez pitié de miserere ei.
son âme.
Sainte Trinité, qui Sancta Trinilas,unus
êtes un seul Dieu , Deus, miserere ci.
ayez pitié.
Sainte Marie, reine de Sancla Maria, regina
tout le monde, priez tolius mundi, ora
pour lui {ou elle). pro oo {tel pro ea).
Saint Joseph, époux Sancle Joseph, beatae
de la vierge Ma- Virginis sponse ,
rie, priez. ora.
Saint Joseph, qui Sancte Joseph, in ven-
avez été justifié Ire justiticate, ora.
par une faveur particulière de Dieu, priez.
devoir les mettre ici en français et en lalin. Voy. l'art.
LlTAMJES.
725
Saint Joseph , qui
avez été exempt de
péché mortel, priez.
Saint Joseph , qui
avez été affermi ea
{^ràce, priez.
Saint Joseph, le som-
met des patriar-
ches, priez.
Saint Joseph , qui
avez éié choisi
pour cire l'époux
do la Vierge, priez.
Saint Joseph , qui
avez élé comblé de
bénédictions inef-
fables, priez.
Saint Joseph, que la
reine du ciel a ser-
vi, priez.
SaintJoseph,quiavez
clé appelé père de
Jésus-Christ, priez.
Saint Joseph, tuteur
très-zélé de Jésus-
Christ, priez.
Saint Joseph, nourri-
cier Irès-fidèle de
Jésus-Christ, priez.
Saint Joseph, qui, le
premier après la
Vierge, avez adoré
Jésus-Christ, priez.
Saint Joseph, qui avez
garanti Jésus-
Christdcla cruaulé
d'Hérode, priez.
Saint Joseph, qui n'a-
vezpoint voulu dés-
honorer la sainte
Vierge, priez.
SainlJoseph, qui avez
été très-cher à Jé-
sus-Christ et à sa
mère, priez.
SaintJoseph, qui avez
élérempli en abon-
dance des dons du
Sainl-Esprit, priez.
Saint Joseph, homme
angéliquc, j)riez.
Saint Joseph, quisui-
vant l'avis de l'an-
ge, avez pris soin
de conserver Jésus-
Chrisl, priez.
Sailli Joseph, qui avez
porté , comme un
ange, les ordres do
Dieu, priez.
,. Saint Joseph , qui ,
comme une princi-
pauté des esprits
célestes, avez con-
duit Jésus-Christ ,
qui était l'ange
du grand conseil,
priez.
Saint Joseph , qui ,
niCTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. 724
Sancte Joseph, a pec- comme les vertus virlus, minister
cato niortali im- des ordres cél^estes, Chrisli fuisli, ora.
munis facle , ora.
Sancle Joseph , in
gratia confirmate ,
ora.
Sancle Joseph , pa-
triarcharum cul-
men, ora.
Sancte Joseph, inler
omnes in Virginia
connubium electe,
ora.
Sancte Joseph, inef-
fabilibus benedi-
clionibus dolatc ,
ora.
Sancte Joseph, cui re-
gina cœli miuistra-
vit, ora.
Sancte Joseph, Christi
pater vocale, ora.
Sancte Joseph, Chrisli
tutor amantissime,
ora.
Sancte Joseph, Christi
nutritieGdclissime,
ora.
Sancle Joseph, Chrisli
pueri post "^ irgi-
nem adoralor pri-
me, ora.
Sancte Joseph , qui
Chrislumab Hero-
de liberasti , ora.
Sancte Joseph , qui
Virginem Iraducere
noluisli, ora.
Sancle Joseph, Chri-
sto et matri caris-
sime, ora.
Sancle Joseph, Spiri-
tus sancii donis a-
bundanlissimo, ora
pro eo (velca).
Sancte Joseph, viran-
gelice , ora.
Sancle Joseph, qui,
monilione cnslodis
angcii in Christo
curam exercuisti ,
ora.
Sancle Joseph, qui, ut
angélus, divinaora-
cula relulisti, ora.
Sancte Joseph, qui, ut
principatus, Chri-
slum magniconcilii
angeluni gul>er-
nasli, ora.
Sancle Joseph, qui, ut
comme les vertus
des ordres célestes,
avez servi Jésus-
Christ, priez.
Saint Joseph , plus
grand que les do-
minateurs,qui avez
élé servi par le roi
et par la reine du
ciel, priez.
Saint Joseph , entre
les bras et sur le
sein duquel Jésus-
Christ s'est reposé
comme sur un trô-
ne, priez.
Saint Joseph , qui ,
comme un chérubin
du paradis, avez eu
la garde de la Vier-
ge, priez.
SaintJoseph, homme
scraphique, priez.
Saint Joseph , très-
sublime contem-
plateur, priez.
Saint Joseph, qui avez
rendu l'âme entre
les bras de Jésus-
Christ, priez.
Saint Joseph, qui avez
entendu les con-
certs des anges,
priez.
SainlJoseph, qui avez
élé le précurseurde
Jésus-Christ aux
limbes, priez.
SaintJoseph, qui êtes
monté au ciel avec
Jésus-Christ, com-
me les autres pa-
triarches, priez.
Saint Joseph, jouis-
sant de la gloire du
ciel, priez.
Sainl Joseph, notre
protecteur et notre
défenseur, priez.
Parla passion de votre
Irès-cher Fils, Sei-
gneur, exaucez vo-
tre peuple.
Par la virginité de la
bien -aimée Mère
de votre Fils, Sei-
gneur, sauvez votre
peuple.
Parlafidélilé de saint
Joseph , Seigneur,
protégez votre peu-
ple.
Agneau de Dieu, qui
ôlez les péchés du
monde, pardonnez-
lui. Seigneur.
Agneau de Dieu, qui
ôlez les péchés du
Sancle Joseph, domi-
nationibus major,
cui rcx et regina
cœloruin serviunt ,
ora.
Sancle Joseph, in cu-
jus brachiis et gre-
mio , lanqiiam in
throno , Chrislus
inscdit, ora.
Sancle Joseph, qui, ut
cherubiiQ paradisi,
Virginis custodiara
habuisli, ora.
Sancle Joseph, virse-
raphice, ora.
Sancte Joseph, con-
templator altissi-
nic, ora.
Sancte lose^îh , inler
brachia Chrisli de-
funcle, ora.
Sancte Joseph, ange-
lici concenliis au-
dilor, ora.
Sancle Joseph, ad lim-
bum Pairum Chri-
sli prœcursor, ora.
Sancte Joseph , qui
cuni Christo inler
alios resurrexisti ,
ora.
Sancle Joseph . qui
corpore et animo
peculiaribusgloriœ
donis frueris, ora.
Sancle Joseph, palro-
nc et defensor nos-
lerdulcissime, ora.
Per passionemdulcis-
simi Filii lui,exau-
di populum tuum,
Domine.
Per virginilalem di-
leclac matris Filii
lui, salvum fac po-
pulum luuin, Do-
mine.
Per fldelilaleni sancii
Josephi , protège
populum luuiu. Do-
mine.
Agnus Dei, qui tollis
pcccalamundi, par-
ce ei , Domine.
Agnus Dei, qui toIIis
peccala mundi ,
725 MOU
monde, cxauccz-lo cxaudi eum ( tel
[on la), Seigneur. eam), Domino.
Apneaude Dieu, qui Apnus Dci, qui lollis
ôlez les péchés du prceata muiidi, mi-
monde, ayez pitié serere ei , Domine,
de son âme, Sei-
{;neur.
Triez pournous, saint Ora pro nobis, sanrle
Joseph, afin que Joseph, uldigni ef-
noussoyionsdignes ficiamur promissio-
dcs promesses de nibus Christi.
Jésus Christ. Amen.
Ainsi soit-il.
Oraison. Oremus.
Nous vous prions, Sanclissimaî geni-
Seigncur , aidés par tricistuœsponsi.quœ-
Icsmériles de l'époux sumus, Domino, me-
de votre très-sainte ritis adjuvomur ; ul
Mèro,quecequenous quod possibililas no-
ne pouvons obtenir stra non obtinet, ejus
par nos f;iiblcs prié- nobis intorccssionc
res, nous soit accordé donelur : Qui viviset
par sa puissante in- rognas, in sœcula sae-
lercession : Vous qui culorum. Amen,
vivez et régnez dans
les siècles dos siècles. Ainsi soit-il.
Oraison à saint Joseph.
O mon divin Sauveur 1 qui avez toujours
aimé tendrement saint .loseph, le glorieux
époux do votre sainte mère, qui l'avez com-
blé de grâces dans celte vie et de consolation
à l'heure de sa mort, daignez regarder votre
serviteur agonisant {ou votre servante qui
est à l'agonie ), qui s'est mis sous la protec-
tion de ce grand saint, et l'ailes-lui la grâce
de mourir dans le sein de votre miséricorde
et en présence de la sainte Vierge, comme
saint Joseph est mort entre vos bras et en
présence do sa sainte épouse. Ainsi soit-il .
Cinq fois le Pater et IWvc, pour honorer
Jésus-Christ crucifié.
Oraisons.
Sortez de ce monde, âme chrétienne ; sor-
tez au nom de Dieu le Père tout-puissant,
qui vous a créée; au nom de Jésus-Christ,
Fils du Dieu vivant, qui vous a rachetée ; au
nom du Saint-Esprit, qui vous a été com-
muniqué ; au nom des anges et des archan-
ges, au nom des patriarches et des prophètes,
au nom des apôtres et des évangélistes, au
nom des saints martyrs et des confesseurs,
au nom des saints solitaires et des saintes
vierges, au nom de tous les saints et de toutes
les siiintes du paradis ; que voirc demeure
soit aujourd'hui dans la paix et dans la sainte
Sion, par les mérites de Notre-Scigneur Jé-
sus-Christ. Ainsi soit-il.
O mon Dieu, infiniment miséricordieux I
ô Dieu très-clément et très-doux 1 6 Dieu ,
qui selon la grandeur de vos divines miséri-
cordes, effacez les péchés des âmes |iéni-
tentes, regardez, nous vous en conjurons ,
d'un œil favorable votre serviteur agonisant
(oM votre servante qui est à l'agonie), et ac-
cordez-lui le pardon de ses péchés, que nous
vous demandons avec toute l'humilité de
wotre cœur, lléparoz, Seigneur, loutco qu'il
MOU 126
a contracté de mauvais par sa propre fai-
blesse, ou qu'il a commis par la tentation du
démon. Unissez au corps de l'Eglise cette âme
que Jésus-Christ votre Fils a rachetée au prix
de son précieux sang, et recevez en réconci-
liation celui qui n'espère qu'en votre miséri-
corde. Nous vous en prions par les mérites de
Jésus-Christ Noire-Seigneur. Ainsi soit-il.
t Recevez, Seigneur, votre serviteur au
lieu du salut, que votre divine miséricorde
lui a fait espérer, i^ Ainsi soit-il.
t Délivrez, Seigneur , l'âme de votre ser-
viteur des peines et des tourments de l'enfer.
i^ Ainsi soil-il.
f Délivrez, Seigneur, l'âme de votre ser-
viteur, comme vous avez délivré Enoch et
Elio de la mort commune à lous les hommes.
i^ Ainsi soit-il.
t Délivrez, Seigneur, l'âme de votre ser-
viteur, comme vous avez délivré celle deNoé
du déluge universel, et Abraham de la fureur
de ses ennemis, i^ Ainsi soit-il.
t Délivrez, Seigneur, l'âme de votre ser-
viteur, comme vous avez délivré Isaac du
bûcher, et Job de ses peines. & Ainsi soil-il.
t Délivrez, Seigneur, l'âme de votre ser-
viteur, comme vous avez délivré Loth do
l'cmbrasomenl de Sodome, et Moïse de la
cruauté de Pharaon, i^ Ainsi soit-il.
t Délivrez, Seigneur, l'âme de votre ser-
viteur, comme vous avez délivré Daniel de
la fosse aux lions, et les trois enfants de la
fournaise, i^ Ainsi soil-il.
f Délivrez, Seigneur, l'âme de votre ser-
viteur, comme vous avez délivré Susanne do
la calomnie, et David des mains de Sntil.
^ Ainsi soil-il.
f Délivrez. Seigneur, l'âme de votre ser-
viteur, comme vous avez délivré saint Pierre
et saint Paul do prison, i^ Ainsi soit-il.
f Et comme vous avez f.iil paraître votro
divine miséricorde en délivrant sainte Tbècle
de trois cruels tourments, nous vous sup-
plions d'exercer votre même bonté en faveur
do votre serviteur, afin qu'il vous possède
éternellement dans le séjour de la gloire cé-
leste, i^ Ainsi soit-il.
Cinq fois le Pater et l'\\(i,en l'honneur des
cinq plaies de Jésus-Chrift.
5° OïLind le malailo est mort, on dil les prières suivantes :
Venez, saints de Dieu, accourez, anges du
Seigneur, pour recevoir son âmo, et pour
l'ottrir nu Dieu très-haut.
O divin Jésus, qui l'avez appelée, recevez
la; que vos anges la portent dans le sein
d'Abraham.
Vous, qui recevez son âme, offrez-la nu
Dieu très -haut.
Donnez-lui, Seigneur, le repos éternel, et
que la lumière éternelle l'écliire.
Seigneur, ayez pitié de son âme; .lésus-
Christ, ayez pitié do son âme ; Seigneur,
ayez pitié de son âme.
Notre Père, etc., * K' "f """'* laissez pas
succomber à la tentation.
^ Mais délivrez-nous du mal.
Psaume 129.
. Du fond de l'abîme , Seigneur, je pousse
fgl ^ DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
dM crU vers vous : Seigneur, écoulez ma
728
Que vos oreilles soient allenlivcs a la
voix de ma prière.
, Si vous lenrï un compte exact des ini-
quités, 6 mon Dieu, qui pourra, Seigneur,
subsister devant vous?
Mais vous êtes plein de miséricorde, et
j'espère en vous , Seigneur, à cause de
TOlre loi.
Mon âme attend l'effet de vos promesses:
mon âme a mis toute sa confiance dans le
Seigneur.
Que licpuis le malin jusqu'au soir Israël
espère dans le Seigneur.
Car le Seigneur est rempli de honlé; et la
rédemption qu'il nous a préparée est abon-
dante.
C'est lai qui rachètera Israël de toutes ses
iniquités.
f Donnez-lui, Seigneur, le repos éternel;
^ Et que la lumière éternelle l'éclairé.
J Arrachez son âme. Seigneur, à la puis-
sance de l'enfer.
^Quc son âme repose en paix. Ainsi soit-il.
y Seigneur, écoulez ma prière ;
k El que mes cris aillenl jusqu'à vous.
Oraison.
Nous vous prions. Seigneur, de délivrer
l'âme de voire serviteur {ou de votre ser-
vante) N., afin qu'étant mort (on morte) en
ce monde, il (ou elle) ne vive plus que pour
vous, et qu'il (ou elle) obtienne de votre
très-grande miséricorde le pardon des of-
fenses que rinfimiilé de la chair lui a pu
faire conmiellre pendant qu'elle était sur la
terre, par Nolre-Seigneur Jésus-Christ.
Obaisons pcdr demaitoer a dieu la dél;vbakcx de u'a^ie
Dn DÉKIÎIT.
Oraison au Père éternel.
O Dieu Irès-clénit-nl et très-doux 1 qui ne
demandez qu"à faire miséricorde, regardez
d'un œil de compassion celle pauvre âme, si
elle souffre dans le purgatoire. Ne différez
p;is, Seigneur, [ilus longtemps son élargisse-
ment, et recevez en satisfaction des peines
qu'elle a méritées, les extrêmes douleurs
que Jésus-Christ , votre Fils , a souffertes,
afin qu'elle devienne digne de posséder éter-
nellement les souveraines félicités du para-
dis. Ainsi soil-il.
Oraison à Jésus-Chrisl.
Adorable Jésus, Sauveur des liommes ,
agréez la prière que nous vous faisons pour
celle personne; qu'il [ilaise à votre divine
miséricorde de délivrer des feux du purga-
toire son âme, que vous avez l'achetée par
l'effusion de voire sang précieux, et que vous
avez destinée à votre gloire. 0 divin Jésus 1
qui voulûtes bien tirer auln-fois du tombeau
Lazare, louché par les larmes de Marthe et
de Madeleine, ne soyez pas moins favorable
aux prières que nous vous faisons en faveur
de celte âme. Nous supplions votre souve-
raine bonlé de la tirer des feux (iu purga-
toire, où ses péchés l'ont condamnée, afin
que, par la participation de vos mérites, elle
puisse vous louer et vous aimer pendant
toute l'éternité. Ainsi soil-il.
Oraison à la sainte Vierge.
Mère de miséricorde, véritable consola-
trice des affligés, nous recourons à vous avec
une pleine confiance, pour vous demander
le soulagement de la personne qui vient de
mourir, si elle est détenue dans les feux du
purg.iloire pour ses péchés. Reine du ciel et
de la terre, qui avez tant de pouvoir auprès
de Dieu, rompez les liens qui tiennent cille
âme d.ins les brasiers ardents; modérez les
flammes qui la brûlent, et conteniez le dé-
sir iiu'elle a de vous voir dans voire gloire.'
Vierge sainlf;, intercédez pour elle, [luisciue
vous vous intéressez pour le salul de toutes
les âmes que Jésus-Christ, voire cher Fils, a
lavées de son sang. C'est la grâce que nous
attendons de votre bonlé, pour que cette
âme puisse vous honorer dans le ciel et glo-
rifier Dieu pendant la suite des siècles dans
l'éternilé. Ainsi soil-il.
4* IJuand on donne la liétiil'fiiction du très-sainl sacrement
pour un agonisant, on clianle ti' Pange , liiigua, ou au
moins le TaïUuin er(jo, ei on dil les oiaibons suivantes :
Yofi lîrcHARisTiE, de l'exposition, etc.
^ Vous nous avez t Panem de cœlo
nourris du pain du preestitisli eis;
ciel;
Hi Et remplis de tou-
tes sortes de délices.
t Vous l'avez aimé.
Seigneur, cl l'avez
rempli de richesses.
Bl Vous l'avez re-
vêtu d'une robe de
gloire.
f Tendez - lui du
haut du ciel une main
secourable.
i^ Et de Sion veil-
lez à sa défense.
y Que le Seigneur
soit avec vous.
i^ El avec votre es-
Oraisons.
0 Dieu qui nous
avez conservé le sou-
venir de voire pas-
sion et de votre morl,
en établissant un sa-
crement admirable,
faites que par une
vénération profonde
pour le mystère sa-
cré de votre corps et
de voire sang, nous
éprouvions sans cesse
le fruit de la rédemption que vous avez ope
rée.
Nous vous prions,
Seigneur, aidés par
les mérites du glo-
rieux époux de votre
sainte mère, que ce
que nous ne pouvons
obtenir par nos fai-
bles prières , nous
i^Omncdeleclamen-
tum in se habcntem.
f Amavit eum {vel
eam) Doniinus, et or-
navit eum (vel eam).
i^ Stolam gloriae
induit eum {vel eam).
f Mitleei, Domine,
auxilium de sanclo.
i\ El de Sion tuere
eum {vel eam).
f Dominus vobis-
cum.
^ Et eum Spirilu
tuo.
Or émus.
Deus , qui nobis
sub sacramenio mi-
rabili passionis tua;
raemoriam reliquisli,
Iribue , qusesumus ,
ila nos corporis et
sanguinis lui sacra
mysleria vcnerari,
ul redemplionis tuœ
fructum in nobis ju-
giter scnljamus.
Sanctissimœ geni-
tricis luae sponsi,
quaesumus, Domine,
merilis adjuvemur ;
ul quod possibililas
noslra non oblinct,
ejus nobis inlerces-
sioncdonetur.
789
MYS
MYS
750
soit accordé par sa puissante intercession.
Dieu loul-puissant Oriinipolens cl mi-
el miséricordieux , scricors Deus , qui
«|ui avez donné aux lium.ino gcneri , el
hommes des moyens salulis remédia, el
de salul el le gage de vitœ îclernœ mimera
la vie éternelle , dai- conlulisti , respice
gnez abaisser des re- piopilius Tamulnm
gards de bienveii- luiim (vel l'atnulatn
Jarice el de pilié sur luam infirniitale cor-
volre serviteur (ou poris lalioranlcm . et
sur votre servante), animam refove.quam
qui souffre d ins sou creasti , ut absque
corps de violenles peccali macula libi
douleurs, el sauvez creatori suo per ma-
son âme, que vous nus sanclorum ange-
avez ciéée , afin qu'à loruin repriesentari
l'heure de sa mort, merealur : qui vivis
étant sans aucune cl régnas in unilatc
tache de péché, elle Spirilus sancii Deus,
soit trouvée digue de per omnia suicula
vous étie présentée saîculorum. Amen,
par le chœur des
anges : vous qui vivez et régnez en unité du
Sainl-K.spril, dans les siècles des siècles.
Ain^i soii-ii.
MUSIQUE RELIGIEUSE.
Voy. CuANT, Organiste.
MYSTÈRE.
La sainte eucharislie est le mystère par
excelienci-, tnys^erjum ^(/ei, dil le prêtre au
moment de la consécration du vin. Collet a
fait un excellent traité à ce sujet, connu sous
le nom de Trtiilé des suints niyslcres. Nitus le
donnons en divers arlicles,d'a|)rès une édition
revue par l'auteur, el non d'après les der-
nières éditions qui sont une propriété. On y
a fail quelques suppressions el quelques ad-
ditions qui empêcheront de trouver l'auteur
trop rigide, et actualiseront son excellent
ouvrage. On pourra s'en former une idée
d'après ce qui suit.
Préface.
« Comme la religion catholique n'a rien
de plus grand, de plus respectable que le
sacrifice de Jésus-Christ, il n'est pas surpre-
nant que ses ministres n'aient rien omis de
ce qui peut contribuer à maintenir la sub-
stance cl la manière de son culte. Les uns
ont soutenu sa réalité par des ouvrages qui
ont fait pâlir l'hérésie. Les autres ont réglé
jusqu'à la dernière précision ses rites et ses
cérémonies. Ceux-ci en ont développé l'es-
prit et le dessein. Ceux-là ont examiné en
Ihéiilogiens moraux et la faute el le degré de
la faute de ceux qui, par ignorance ou par
négligence, ont le malheur Ue s'en écarter.
« La France a donné des écrits sur ces
trois premiers genres de matière. La Perpé-
tuité de la foi a porté jusqu'à la dcmonslra-
tion la vérité de l'eucharistie. Le Manuel des
Cérémonies romaines les a expliquées dans un
détail où tout est réglé jusqu'à la minute.
L'Explication littérale, historique el dogma-
tique de la messe et de toutes ses parties, en
a découvert les sens et les mystères avec
tant d'onction, tant d'intelligence, qu'on l'a.
à très-juste titre, regardée comme un des
meilleurs ouvrages qui aient paru dans ces
derniers temps.
« Il n'en a pas été ainsi de cette autre par-
tie qui résout les cas sans nombre qu'offre
à chaque pas une matière aussi inléres-ante
qu'elle est étendue. Si quelques .théologiens,
comme Ponlas el l'auteur des Conférences
d'Angers, en ont parlé; leur plan, qui ren-
fermait une infinité d'autres matières, ne
leur a pas permis de donner à celle-ci toute
l'attention qu'elle mérite : el, quoique des
écrivains d'une capacité aussi distinguée
n'aient pu dire que de bonnes choses, on a
chaque jour le chagrin de voir qu'il y en
manque une infinité d'autres ; et que celles
qui y manquent ne sont ni les plus aisées ni
les moins importantes.
« Il est vrai qu'on peut trouver ailleurs co
qu'on ne trouve pas chez eux : el qu'il y a
peu de difficultés sur le sacrifice qui n'aient
été résolues par le H. P. Paul-Marie Qoarti,
dans le savant commentaire qu'il a fiil sur
les rubriques du iMissel. Mais, outre que son
livre fait un bon volume in-folio, el qu'il n'a
jamais été imprimé qu'en Italie, l'auteur a
écrit dans un temps où la fausse probabilité
faisait du ravage ; et d'ailleurs il n'a pu se
servir d'un grand nombre de décisions, soit
du siège apostolique, soit des congrégations
romaines, qui n'ont paru qu'après lui.
« Ce sont ces motifs qui m'oiil déterminé
à entreprendre l'ouvrage (pie je donne au-
jourd'hui. J'ai tâché d'y répandre tout le jour
dont la matière est susceptible. Je mr suis
surtout attaché à la précision ; et persuadé
qu'une ou deux bonnes raisons suffisi-nl à
un esprit judicieux , je n'ai multiplié les
preuves que dans un seul article, qu'un abus
trop conjinun m'a fail regarder comme un
point de la dernière conséquence. Au reste,
bien ou mal , j'ai pris mon parti partout; et
Dieu veuille que je ne l'aie pas pris dmis des
matières où il sied bien à un faible écri-
vain d'imiter la modestie de ceux qui l'ont
précédé.
« Mon dessein est de traiter dans le
môme ordre, et selon la même méthode
tout ce qui regarde les sacrements : mais
il y a actuellement quelque chose de plus
pressé à faire ; el l'on me prie si vivement
de finir ma Théologie morale, que quel-
que pénible que soit ce nouveau genre de
travail , je suis déterminé à en courir les
risques. Heureux si ceux qui m'y enga-
gent veulent bien seconder mes efforts par
leurs prières cl m'oblenir du Pères des esprits
la force el les grâces dont j'ai besoin pour y
réussir.
« A cotte première faveur je les supplie
d'en joindre une autre, qui ne peut qu'être
utile au public. Quelque soin que j'aie pris
de rassembler dans le volume que je leur
offre présentement les difficultés, petites ou
grandes, qui ont rapport à la célébration des
saints mystères, il est difficile qu'il ne m'en
soit beaucoup échappé. Il est encore plus
difficile que je les aie toutes résolues d'une
manière qui contente. En partant de ce dou-
m
DICTIONNAIRE DES CEREMONIF.S ET DKS RITES SACRES.
732
ble principe; dont l'aveu n'a rien de trop
flaltenr, je demande deux choses : l'une,
qu'on prenne la peine de me proposer les cas
que j'aurais omis; l'autre qu'on daigne me
faire part des raisons que l'on pourrait avoir
de ne pas souscrire à mon senlinienl. Tout
bien examiné, je serai celui à qui il en cdû-
lera le plus pour remplir les clauses du con-
trat. Les objections coûtent peu : les cas de
conscience coûtent encore moins. N'ai je
donc pas lieu de croire que deux sortes d'ec-
clésiastiques voudront bien se prêter à mes
vues? Ils peuvent du reste compter sur ma
parfaite reconnaissance. Quoique avance
qu'ils fassent, je ne demeurerai point en
arrière. J'ai, grâce à Dieu, du côté de la
gratitude des fonds inépuisables. Je ne tar-
derai pas à faire conn.iître aux premiers
combien je suis disposé à leur obéir, et aux
seconds, combien j'ai de déférence pour leurs
lumières.
« Si avant que de finir il m'était permis
de prier humblement ceux qui sont mes
frères dans le sacerdoce de Jésus-Christ,
et mes maîtres en tout autre genre, de lire
une fois par an ce petit ouvrage, je le fe-
rais très-volontiers , et je suis sûr qu'ils
s'en trouveraient bien. Les difficultés pré-
vues ne frappent pas : celles qui ne l'ont
point été désorientent absolument. Il est
fâcheux de ne recourir à la Uubrique que
lorsqu'on est à l'autel : et il est plus fâ-
cheux encore de n'y trouver que des prin-
cipes généraux, dont l'agitation et la crainte
de scandaliser la multitude ne permettent
pas de tirer les conséquences dont on a
besoin. Je sais qu'ici, comme chez tous les
théologiens qui traitent les choses avec
étendue, on trouvera des questions un peu
métaphysiquei; mais je sais aussi, et par
ma propre expérience, et- par celle de plu-
sieurs autres , que le très-grand nombre
n'est pas de ce genre : et je ne doute point
que parmi ceux qui prendront la peine de
lire ce petit traité, il n'y en ail quelques-
uns qui n'avouent d'abord qu'en telle ou
telle occasion il ne leur aurait pas été inu-
tile. Plaise à Dieu, plaise à Jésus-Christ,
le souverain Prêtre, d'y donner sa bénédic-
tion. Il sait que je n'ai d'autre vue, d'autre
ambition sur la terre que de contribuer à
la dignité de son culte et à la sanctification
de ses ministres. Fils d'un père et membre
d'un corps dévoué par état et par inclina-
tion au service du clergé, ce n'est que pour
lui que je respire? ce n'est qu'à lui que
je veux consacrer mes travaux et mes veil-
les C'est sou bien, il peut en disposer. Rien
de plus touchant pour moi que de voir
un illustre auteur profiter amplement de
mon traité des Dispenses. Je souhaite que
celui-ci ait le même sort. La première rè-
gle est de vouloir le bien; la seconde,
d'être charmé qu'un grand nom lui donne
un prix qu'un homme obscur ne peut lui
donner. »
Lellre de monseiijnmr Vévéque de Montauban
à l'auteur.
«J'ai lu, monsieur, votre traité dos saints
Mystères avec le même plaisir que les au-
tres ouvrages qui sont déjà sortis de votre
plume. Voire zèle pour ladéfense de l'Eglise,
vos lumières el la so|idité de vos décisions
vous ont attiré depuis plnsieurs années l'ap-
probation publique. La saine morale se
montre et semble acquérir de l'agrémenl
dans tous vos écrits; très-propres, parla
même, à servir de digue au relâchement qui
se glisse jusque dans la célébration de ce
que la religion a de plus auguste. Les incré-
dules font leurs plus grands efforts pour
rendre nos mystères méprisables; et les mi-
nistres des saints autels n'en font pas assez
pour leur concilier la vénération des peu-
ples. Un traité dans le même goût sur la ré-
citation de l'office divin doit faire naturelle-
ment le second tome de celui des saints mys-
tères ; l'état ecclésiastique , et surtout les
chapitres vous auront de grandes obligations
si vous y travaillez : je ne doute pas du
succès, pourvu que le Seigneur daigne vous
conserver une santé qui nous est très-pré-
cieuse. Je suis avec respect, monsieur, votre
très-humble et très-obéissant serviteur.
« t Michel, évêque de Montauban.
« A Montauban, ce 12 jnars 17o3. »
Voici les ma'ières traitées dans l'ouvrage
de Collet, avec l'indication des articles de ce
dictionnaire où elles sont placées.
Chapitre I. Difficultés sur les rubriques
en général. Voy. Rubriques.
Chap. IL Dilfieultés sur la préparation in-
térieure du prêtre qui va célébrer.
§ 1. De la confession avant la messe.
Voy. Confession.
§ 2. De la récitation des matines el des
laudes. Voy. Récitation.
Chap. IIL Difficultés sur la préparation
extérieure.
§ 1. Du jeûne. Voy. Jeune.
§ 2. Des autres dispositions du corps.
Voy. Préparation.
Chap. IV. Difficultés sur la matière du sa-
crifice.
§ 1. Du pain eucharistique. Voy. Pain.
§ 2. Du vin eucharistique. Voy. Vin.
Chap. X. Difficuliés sur la forme de l'eu-
charistie. Voy. Consécration.
Chap. Vl. Difficultés sur le ministre
Voy. Ministre.
Chap. VIL Difficultés sur le lieu du sacri-
fice. Voy. Lieu.
Chap. VllI. Difficultés sur l'autel, les nap-
pes, la croix, les cierges Voy. Préparation,
Chap. IX. Difficultés sur le calice, le cor-
poral, le purificatoire, la pale. Voy. ces mots.
Chap. X. Dilfieultés sur les ornements sa-
cerdotaux. Voy. Ornements.
Chap. XL Difficultés sur le temps, l'heure,
le jour, et la répétition du lacrifice.
7".3
IVAT
NI- 13
774
§ 1. Do l'obligalion de célébrer en cer-
tains Ipriip». Voy. CÙLÙBRATION.
§ 2. De rhourc, dis jours et de la répé-
tilion (lu sncrificp. Ibid.
Chnp. XII. Difficullés sur le Missel et sur
le sirvaiit. Voy. Missel, Servant.
Cliap. XIII. Pilïicullés sur l'intégrité et
sur la coniinuilédusacrifice. Voy. Intéqbitk.
Chap. XIV. Difficullés sur divers incidents
qui peuvent survenir dans l'action du sacri-
fice. Voy. Incidents.
Chap. XV. Difticultés sur la manière dont
on doit réciter le canon. Voy. Secrètes.
Chap. XVI. Difficultés sur ceux pour qui
l'on peut offrir le sacrifice, f o//. Sacrifice.
ehap. XVII. Difficullés sur ceux pour qui
l'on doit offrir le sacrifice. Ibid.
Chap. WIII. Difficultés sur l'honoraire
des messes. Voy. Honoraires.
Sommaire des cérémonies de la messe
basse.
Résolutions de quelques difOcnltés.
Traité de la célcbrntion des sainCi mystère.'!,
dan.t lequel on résout les prineipales dif-
ficultés qui regardent cette matière.
(Nous suivrons dans cet ouvrage le mémo
ordre que suit le prêtre dans la célébratioa
des saints mystères, .\insi, après avoir exa-
miné la nature et la forco dos rubriques,
nous parlerons des dispositions tant inté-
rieures qu'extérieures du ministre qui va
célébrer ; de la matière sûre ou douteuse du
sacrifice qu'il veut offrir ; des difficultés qui
peuvent l'arrêter à l'occasion de la forme
eucharistique ou même do sa propre per-
sonne; de celles qui coacernenl le temps,
le lieu, les vases et les ornenicnls de la
messe, etc. Ce début, qui n'annonce rien que
de Irès-commun nous mollra cependant à
portée d'examiner cl de résoudre nn nombre
prodigieux dedifficullés. Dieu veuillequ'il ne
nous mette pas à portée d'apprendre bien
des choses qui n'auraient pas dû être si
longtemps ignorées.)
N
N.\PPE.
Deux sortes de nappes sont nécessaires
dans l'Eglise : celles de l'autel et celles de la
communion. Voy. Autel, BÉNÉDiCTior^, Sa-
crifice, Communion, Linqes sacrés.
La nappe supérieure de l'autel doit des-
cendre des deux côtés trois doigts plus bas
que la surface du marchepied, selon Gavan-
tus, d'après les actes de l'Eglise de Milan.
La rubrique du Missel veut qu'elle descende
jusqu'à terre. Les deux autres nappes peu-
vent être plus courtes, ou bien on double
une des longues.
Le Cérémonial de Lyon de 1838, dit aussi
que la nappe de dessus doit , autant que
possible, descendre jusqu'à terre.
La Rubrique de Paris exige seulement que
la nappe supérieure descende un peu des
deux côtés, et que la plus courte s'étende
au delà de la pierre sacrée. Gavanlus veut
que celle-ci couvre toute la table de l'autel.
Il ne veut pas qu'il y ait au bord des orne-
ments de couleur.
Si on étend des nappes de communion sur
les bancs ou les baluslres, elles les égale-
ront en longueur, dit le Cérémonial francis-
cain; les auires uappes auront trois cou-
dées de longueur, et deux de largeur; on peut
en orner les extrémités. Voyez Propreté.
Pour plus de détail sur ce qui concerne
les nappes d'autel, voyez l'art. Préparation,
d'après Collet.
NATIVITÉ.
L'Eglise célèbre sous ce nom la naissance
de saint Jean-Baptiste , celle de la vierge
Marie et celle de Notre-Seigneur Jésus -
Christ. Voy. Noël. Elle ne célèbre pas la
naissance des autres saints, parce qu'ils
sont nés pécheurs; mais elle appelle dies
natalis, le jour de leur fête, quand même ce
ne serait pas le jour où ils sont nés à la vie
éternelle.
Nativité {Temps de là).
Plusieurs liturgies de France appellent
Temps de la Nativité l'intcrvailede Noël à la
Septuagésime, ou bien de Noël à la PuriQca-
tion. Il en résulte ciuelquefois de l'embarras
pour faire concorder le temps de Noël, qui
est joyeux, qui a des prières analogues, avec
le deuil de la Septuagésime. Voy. Bréviaire,
Epiphanie. Voyez aussi, à l'article Cérémo-
nial, le Cérémonial des évéques, 1. ii, c. 15,
au sujet des fêles qui peuvent suryenir pen-
dant ce temps-là.
NAVETTE.
Navicula, petit vaisseau, est le nom qu'on
donne au vase destiné à présenter l'encens
au célébrant. La navette doit être d'argent
ou do cuivre, assez grande pour contenir
plus d'encens qu'il n'en faut pour la messe.
Elle doit être accompagnée d'une cuiller de
la même matière.
NÊCROLOGE.
Dans plusieurs lieux on a un nécrologe
ou catalogue des morts, dont on fait lecture
au prône de la messe paroissiale, en y ajou-
tant le De profimdis. l'iusieurs bréviaires le
placent à l'office de prime, où il est pareil-
lement suivi du psaume De profundis, même
le dimanche ; mais si on ne lit pas le nécro-
loge le dimanche, on laisse aussi ce psaume
avec le reste de l'absoute. Le rite romain ne
prescrit pas cela ; mais le premier jour du
mois et de la semaine sont consacrés au
soulagement des morts par l'office et la
messe. Voy. Office des morts. On excepte
le Carême et le temps pascal; mais dans le
Carême, il y a à la messe une oraison pour
les vivants et les morts, et dans le temps pascal
on prie pour les défunts aux litanies des saints.
NEUMES.
(Explicalion du P. LebruD.)
iYet4ma,ou pneuma,est un mot grec qui si-
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
735
gnifie lesouffle,larespira(ion,unesuileouun
porldcvois;et quand on soutient la voix pour
exprimer quelques sentiments de joie, cela
s'appelle parmi les Latins jubilatio; car « la
jubilation, dit saint Augustin, n'est autre
chose qu'un son de voix sans paroles (1).
Ceux qui se réjouissent aux champs , en
recueillant une abondante vendange ou en
fais.int une copieuse moisson, chantent, et
quittent souvent les paroles pour ne faire
retentir que des sons (2). » L'assemblée des
Juifs et des chrétiens s'est aussi répandue
souvent, à l'égard de Dieu, en cette espèce
de jubilation, qui fait entendre qu'on vou-
drait produire au dehors ce qu'on ne peut
exprimer par des paroles. C'est un langage
ineffable (.3) ; « et à qui peut-on plus pro-
prement adresser un tel langage qu'à Dieu ,
qui est ineffable? Il faut le louer : les paroles
nous manquent; que nous reste-t-il donc
que de nous laisser aller à la jubilation ,
afin que le cœur se réjouisse sans paroles,
et que l'élendue de la charité ne soit pas
restreinte par des syllabes? »
I L'Ordre romain (4) et Amalaire nous
apprennent que cette jubilation ou ces notes
redoublées sur le dernier a de VAlleluia
s'appellent sequenlia , c'est-à-dire suite de
l'AUeluiar C'est le nom que les coutumes
de Cluny (5J leur donnaient encore au
x' siècle' Amalaire (6), Etienne d'Autun (7)
et l'abbé Rupert (8) remarquent que celte
jubilation sans parole nous rappelle l'état
bienheureux du ciel, où nous n'aurons plus
besoin de parole, mais où la seule pensée
nous fera connaître ce qu'on a dans l'esprit.
Ce cri de joie ne saurait être mieux placé
qu'au moment où on se dispose à écouler la
bonne nouvelle qui va être annoncée, c'est-à-
dire l'Evangile.
NEUVAINES.
PRÉPARATION A0X CINQ FÉTES PRINCIPALES DE
LA TRÈS-SAINTE VIERGE.
Indulgences accordées à perpiiluilé a tout fidèle qui, seul
ou en commun avec d'aulres, fera les iieuvaines sui-
vantes, en préparation aux cinq fêles principales de la
très-sainte Vierge :
1° Indulgence de trois cents jouis pour
chaque jour de la neuvaine.
2° Indulgence plénière pour chacune des
cinq fêles, avant laquelle on aura fait enliè-
rement la neuvaine marquée pour celte fêle,
pourvu que le jour de la solennité, ou un
des jours de l'oclave, on prie, après s'être
confessé et avoir communié selon les inten-
tions de l'Eglise (9).
N. B. Ces indulgences sont applicables
aux âmes du purgatoire.
(1) Sonus quidam est Iseliliae sine verbis. Aug. in psal.
Lixxix, n. i.
(2) Maxime jubilant qui aliquid in agris operantur copia
frucluum jucundali, etc. Aug. ibid.
(5) Ouem decel isla jubilatio, nisi ineffabllem Deum?
Ineffabilis enim est, quem fari non potes, cl lacère non
debes : quid restai nisi ut jubiles, ut gaudeat cor sine ver-
bis, et immensa latiludo gaudiorum mêlas non habeal syl-
labarum? Aug. psal. xxxii, n. 8.
(4) Sequitur jubilatio, quam sequenliam vocanl. Ordo
7.^6
Première neuvaine en préparation à la fête
de l'immaculée conception.
(Klle commence le 29 novembre.)
Venez, Esprit-Saint, remplissez les cœurs
de vos Gdèles et allumez en eux le feu du
divin amour.
y Envoyez votre Esprit-Saint, et tout sera
créé de nouveau.
If Et vous renouvellerez la face de la
terre.
PRIONS.
O Dieu, qui éclairez les cœurs de vos fi-
dèles par les lumières du Saint-Esprit, don-
nez-nous cet Esprit-Saint qui nous fasse
aimer le bien et répande toujours en nous
ses consolations : par Notre-Seigneur Jésus-
Christ. Ainsi soit-il.
Prière préparatoire qu'on doit réciter chaque
jour.
Vierge très-pure, conçue sans péché, qui
fûtes toute belle et sans fâche dès le premier
instant de votre vie; glorieuse Marie, pleine
de grâce, Mère de mon Dieu, Reine des an-
ges et des hommes, je vous honore humble-
ment comme la Mère de mon Sauveur. Quoi-
que Dieu, il m'a appris, par la vénération,
le respect et l'obéissance qu'il eut pour
vous , quels élaienl les honneurs et les hom-
mages que je devais vous rendre. Daignez,
je vous en supplie, agréer les prières que je
vous offre pendant celle neuvaine. Vous êtei
l'asile assuré des pécheurs pénitents ; j'ai
donc raison de recourir à vous : vous êtes la
Mère de miséricorde; vous ne pourrea pas
être insensible à mes misères : vous êtes,
après Jésus-Chrisl, toute mon espérance ; la
tendre confiance que j'ai en vous vous sera
certainement agréable ; rendez-moi digne
d'être appelé voire fils , afin que je puisse dire
avec confiance : Montrez que vous êtes notre
mère, Monstra te esse mairem.
Ici on dira neuf jlve Maria, un Gloria Pa-
tri, une des prières suivantes, et l'on termi-
nera par les litanies et oraisons que l'on
trouvera plus loin.
Prière pour le premier jour — (29 novembre).
Me voici prosterné à vos pieds, Vierge
sans tache; je me réjouis vivement avec
vous de ce que vous avez été choisie de
toute éternité pour être la Mère du Verbe di-
vin, et de ce que vous avez été préservée du
péché originel. Je remercie et je bénis l'ado-
rable Trinité qui vous a accordé ce privi-
lège dans voire conception , et je vous prie
humblement de m'oblenir la grâce de triom-
pher des tristes effets que le péché originel
a produits en moi; de grâce, faites que je
Rom.
(5) Spicil. p. 48 et 50.
(6) Lib III, c. 16.
(7) DeS;icram. allar., c. 12.
(8j Office div., 1. i, c. 35.
(9) Pie Vil, rescriis donnés par l'organa du canlinal
pro-vicaire, en daie du 4 août et du 24 novembre 1808, et
du 11 janvier 1809. On les conserve dans la secrélairerin
du vicariat de Kome.
Î37
NEU
NEU
738
les surmonte et que je ne cesse jamais d'ai-
mer mou Dieu.
Second jour — (30 novembre).
O Marie, lis de pureté immaculée, je me
réjouis avec vous, de ce que, dès le premier
mumciit de volru concepiion, vous avez été
comblée de grâces et douée du parf lil us.ige
de voire r.iisoii. J'adore la très-sainte Tri-
niié, et je la remercie de vous .ivoir enrichie
de dons si précieux ; je me confonds en
votre présence, en me voyant si dépourvu
do grâces. O vous qui avez reçu unesi gr.inde
abond.mcede dons célesles, daignez en f;iire
pari à mon âme, ainsi que des trésors de
votre iumiaculée concepiion.
Troisième jour — ( i" décembre).
O Marie, rose mystique de pureté, je me
réjouis avec vous de ce que, dans votre im-
maculée concepiion , vous avez triomphé du
serpent infernal , étant conçue sans la
laclie du péché originel. Je remercie cl je
loue de tout mon cœur la sainte Trinité ,
qui vous a accordé un si glorieux privilège,
et je vous conjure de m'obtenir l.i l'orcc né-
cessaire pour échapper aux embûches du
démon et ne plus souiller mon âme par le
péché. Ne me refusez jamais votre tout-
puissant secours, el fuiles (jue je triomphe
toujours, par votre protection, de tous les
ennemis de mon salut.
Quatrième jour — (2 décembre).
0 Vierge Marie, miroir de pureté imma-
culée, je me réjouis plus que je ne saurais le
dire, en pensant que, dès l'instant de votre
concepiion, vous avez possédé, avec tous
les dons du Saint-Esprit, les vertus in-
fuses les plus parfaites et les plus sublimes.
Je remercie et je loue la très-sainte Trinité,
qui vous a favorisée de ces privilèges : je
vous conjure. Mère de bonté, de m'obtenir
la grâce de pratiquer la vertu et de me ren-
dre par là digne de recevoir les dons et les
grâces de TEsprit-Saint.
Cinquième jour — (3 décembre).
0 Marie, astre éclatant de pureté, je me
réjouis avec vous de ce que le mystère de
votre immaculée conception a élé le prin-
cipe du salut du monde et la joie de toutes
les nations. Je remercie et je bénis la très-
sainte Trinité de vous avoir ainsi exaltée et
gloriûée : je vous conjure de m'obtenir la
grâce de profiler de la passion el de la mort
de Jésus, afin que le sang qu'il a répandu
pour moi sur la croix ne me soil pas inutile ;
mais que, menant une vie sainte, je puisse
me sauver par ses mérites.
(I) Au lieu des litanies, on peul, pour .a nouvaiuo de la
Cniii:eplion seulemeut, dire les versets el répons suivants,
qu'un termine, comme les litanies, par le verset el les
or.iisons qui se trouvent col. 740, 741.
V- Vous êtes toute belle, Û V. Tota pulchra es. Maria.
Marie.
R. Vous êtes toute belle, ô R. Tola pulchra es. Mari».
Mario.
V. lit la tacbe originelle V. Et macula originjlis non
u'esl pas eu vous. est in te
Sixième jour— {!i décembre).
O Marie, étoile resplendissante de pureté
immaculée, je me réjouis avec vous de ce
que votre imm.iculée conception a causé
une grande joie à tous les anges du ciol. Je
remercie et je bénis la très-sainle Trinité
de vous avoir fait part d'un si glorieux pri-
vilège : oblcnez-moi la grâce de participer
un jour à cette joie, et de pouvoir, dans la
compagnie des anges, vous louer et vous bé-
nir à jamais.
Septième jour — (5 décembre).
O Marie, aurore naissante do pureté im-
maculée, pénétré d'admiration, je me rejouis
avec vous de ce que, dès le moment de votre
concepiion, vous avez élé confirmée en grâce
et rendue impeccable. Je remercie et je loue
la très-sainte Trinité, qui n'a accordé qu'à
vous seule ce privilège tout spécial : obte-
nez-moi, "V^ierge sainte, une horreur pro-
fonde et continuelle du péché, qui est le
plus grand de tous les maux, et la grâce de
mourir plutôt que de le commettre jamais.
Huitième jour — ( G décembre).
O \ ierge Marie, soleil sans tache, je me
réjouis avec vous de ce que, dans votre im-
maculée conception, le Seigneur vous a ac-
cordé plus de grâces que n'en eurent jamais
tous les anges et tons les saints au comble
de leurs mérites. Je remercii" et j'admire la
bonté infinie de la très-sainte Trinité, qui
vous a accordé ce privilège : faites que je
corresponde toujours à la grâce divine, el
que je n'en abuse jamais ; changez mon
cœur, et que je commence dès à présent à
rcconnaîlre mes fautes et à m'en corriger.
Neuvième jour — (7 décembre).
O Marie, vierge el mère tout à la fois, lu-
mière brillante de sainteté cl de pureté im-
maculée, à peine conçue, vous adorâtes pro«
fondement le Seigneur et vous lui mani-
festâtes votre reconnaissance de ce qu'il
daignait se servir de vous pour détruire l'an-
cienne malédiction et répandre des bénédic-
tions abondantes sur les enfants d'Adam.
Faites que cette bénédiction allume dans
mon cœur l'amour de Dieu; enflammez-le
vous-même ce cœur, afin que j'aime con-
stamment mon Dieu, el qu'il me soil donné
de jouir de lui dans le ciel, où je pourrai le
remercier avec plus d'ardeur des privilèges
extraordinaires dont il vous a favorisée, et
me réjouir de vous voir couronnée avec
tant de gloire.
Litanies de la sainte Vierge (1).
Seigneur, ayez pitié Kyrie, eleison ,
de nous.
H. Et la tacUe originelle
n'est pas eu vous.
V. Vous la gloire de Jérusa-
lem.
R. Vous la joie d'Israël.
v. Vous l'honneur de notre
peuple.
R. Vous l'avocate des pé-
chi'urs.
V.OMariel
R. Et macula originalls non
est in te.
y. Tu gloria Jérusalem.
B. Tu Isetilia Israël.
V. Tu honorifictnlia populi
no>lri.
11. Tu advocata pcccatorum^
v. 0 Maria'
759
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
Vaisseau
Christe, audi nos.
Chrisle , exaudi nos.
Pater de cœlis Deus,
miserere nobis.
Christ, ayez pitié de Christe, eleison
nous.
Seigneur, ayez pitié Kyrie, eleison.
de nous
Christ, écoutez-nous.
Christ, exaucpz-nous.
Dieu le Père des cieux
où vous êtes assis,
ayez pilié de nous.
Dicu^e Fils, réiienip- Fili, rcdemplor mun-
tour du monde , di Heus , miserere
ayez pitié de nous. nobis.
Esprlt-Sainl, qui êtes Spirilussanclc, Deas,
Dieu, ayez pitié de miserere nobis.
nous.
Sainte Trinité, qui SanctaTrinitas, unus
êtes un seul Dieu , Deus, miserere no-
ayez pitié de nous. bis.
Sainte Marie, priez Sancta Maria, orapro
pour nous. nobis.
Sainte Mère de Dieu, Sancta Dei Genitrix ,
priez. ora.
Sainte Vierge des Sancta Virgo virgi-
vierges, priez. num, ora.
Mère de Jésus-Christ, Mater Chrisli, ora.
priez.
Mère de la divine Mater divinœ gratiae,
grâce, priez. ora.
Mère très-pure, priez. Mater purissima, ora.
7*0
ora.
Mater castissima, ora.
Mater inviolala, ora.
Mater intemerata ,
ora.
Mater amabilis, ora.
Mater admirabilis ,
ora.
Mater Creatoris, ora.
Mater Salvatoris, ora.
Virgo prudentissima,
ora.
Virgo veneranda ,
ora.
Virgo prœdicanda ,
ora.
Virgo potens, ora.
Virgo clemens, ora.
Virgo fidelis, ora.
Spéculum justitiae ,
ora.
Sedes sapientise, ora.
j
Causa nostrse leelitise,
ora.
K. 0 Maria!
T. Viryo prudentissima.
R. Maier clemeulissima.
V. Ora pro nobis.
R. Inlercedi; pro nobis ad
Doininum Jesiini Chri-
slum.
On voit par les prières de cetl«' neiivuine cl par le ver-
set et l'oraison qui suivent ici .les litanies de la saiiile
»ierge, que son immaculée conc eptiou y est exp' vssé-
ment déclarée, et en ogn/a, que Ut'îs le premier iusiani d«
Mère très - chaste
priez.
Mère sans tache ,
priez.
Mère sans corruption,
priez.
Hère aimable, priez.
Mère aâmrrable,priez.
Mère du Créateur ,
priez.
Mère du Sauveur ,
priez.
Vierge très-prudente,
priez.
Vierge vénérable ,
priez.
Vierge célèbre, priez.
Vierge puissante ,
priez.
Vierge clémente ,
priez.
Vierge fidèle, priez.
Miroir de justice ,
priez.
Siège de sagesse ,
priez.
Cause de notre joie , ■
priez.
R. 0 Marie !
V. Vierge très-prudente.
R. Mère remplie de clé-
mence.
V. Priet pour nous.
R. Intercédez pour nous
auprès du Seigneur Jésus-
Christ.
spirituel ,
priez.
Vaisseau honorable,
priez.
Vaisseau insigne de
la dévolion, priez.
Rose mystique, priez.
Tour de David, priez.
Tour d'ivoire, priez.
Maison dorée, priez.
Arche d'alHimct; ,
priez.
Porte du ciel, priez.
Etoile du malin ,
priez.
Santé des inGrmps ,
priez.
Refuge des pécheurs,
priez.
Consolatrice des affli-
gés, priez.
Secours des chré-
tiens, priez.
Reine des anges ,
priez.
Reine des patriarciies ,
priez.
Reine des prophètes,
priez.
Reine des apôtres ,
priez.
Reine des martyrs ,
priez.
Reine des confes-
seurs , priez.
Reine des vierges ,
priez.
Reine de tous les
saints, priez.
Agneau de Dieu , qui
effacez les péchés
du monde, pardon-
nez-nous,Seigneur.
Agneau de Dieu , qui
effacez les péchés du
. monde , exaucez-
nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui
effacez les péchés
du monde, ayez pi-
tié de nous, Sei-
gneur.
Christ, écoutez-nous.
Christ, exaucez-noui.
^ Vous avez été
conçue sans péché ,
divine Vierge.
1^ Priez pour nous
Dieu le Père , dont
sa conception, elle a été comblée de grâces et douée du
parfiiil usage de la raison ; qu'à cet instant le Seigneur lui
a conféré plus de grâces que n'en eurent jamais lous les
anges et tous lessaiuls au comble de leurs mérites, qua
dans ce moment elle a été conlirmée en grâce et rendue
impeccable, par un privilég ■ accordé à elle seule ce qui
peut s'entendre d'une ini|iuissaucc morale de pécher
comme celle des bienbeureui dans le ciel. L Eglise au-
torise donc chaque lidèic à croire tout cela et à l'e-vprimer
dans des prières privies; elle l'a autorisé pour les prières
publi(iues quand les ovO jucs l'ont demanJé.
Vas spirituale,
Vas honorabile, ora.
Vas insigne devotio-
nis, ora.
Rosa mystica, ora.
Turri^ davidica, ora.
Turris eburnea, ora.
Donius aurca, ora.
Fœderis arca, ora.
Janua cœli, ora.
Stella raatutina, ora.
Salus inCrmorum ,
ora.
Refugium peccato-
rutn, ora
Consolatrix afflicto-
rum, ora.
Auxilium christiano-
rum ora.
Regina angelorum ,
ora.
Regina patriarcha-
rum, ora.
Regina prophetarum,
ora.
Regina apostolorum,
ora.
Regina marlyrum ,
ora.
Regina confessorum,
ora.
Regina rirginum, ora.
Regina sanctornm
omnium, ora.
Agnus Dei , qui toUis
peccala mundi ,
parce nobis, Domi-
ne.
Agnus Dei, qui tollis
peccala mundi, ex-
audi nos, Domme.
Agnus Dei, qui tollis
peccata mundi, mi-
serere nobis.
Chrisle, audi nos.
Christe, exaudi nos.
^ In concpptione
tua , Virgo, immacu-
lata fuisli.
^ Ora pro nobis Pa-
trem , cujus Filium
■fy
741
NEU
NEU
742
vous avez engendré le peperisti.
Fils.
O Dieu qui, en pré- Dcus qui, per im-
scrvant latrès-sainlc niaculalam Virginis
Vierge du péché ori- coiiceptioiieiiulignum
ginel, avez préparé Filio luoiiabilaculum
une demeure à vi>lre praep aasli , quaesu-
Fils dans le sein do mus ut, siculexmorle
celle Vierge imiuacu- ejusdem Filii lui prae-
lée, nous vous conju- visa, eaoi ab omni la-
rons, comme vous l'a- be prseservasli , ita
vez |)réservéo de lout nos quoque mundos,
péché par les mériles ejus iiilcrcessioiie, ad
prévus de la morldece te pcrvoiiire conce-
mêiiieFils(l), dedai- das -. per cuindera
gner aussi, par son Chrislum Doiiiinum
intercession, nous ac- noslrum.
corder la grâce d'ar-
river à vous, puriQés de lout péché : par
Notre-Scigneur Jésus-Christ.
O Dieu, pasteur et Deus, omnium fide-
chefde tous les Gdè- lium pustor et reclor,
les , daignez jeter un famulum tuuin (N) ,
regardde prédilection quempastoremEccle-
sur votre serviteur siœ tuœ praeesse vo-
(iV), qu'il vous a plu luisli , propilius re-
de donner pour su- spice : da ei, quaesn—
prêmepaslcurà voire mus, verbo et excm-
Eglise ; faites-lui la plo , quibus prjeest
grâce de former à la proficere, ut ad vitam
Tertu, par ses paroles una cum grege sibi
et ses exemples les â- credito perveniat
mes qui lui sont cun- sempitcrnani.
fiées, afin qu'il par-
vienne à la vie élerneUe, avec le troupeau
commis à sa garde.
O Dieu, qui êtes no- Deus, refugium no-
tre asile el notre for- strum et virlus, ad-
ce , daignez écouter eslo piis Ecclesise tu»
favorablement les fer- precihus, auctor ipse
ventes prières de vo- pietalis ; et prcesta ut
tre Eglise, vous qui quod fideliier peli-
êles l'auteur de la mus, efficaciter con-
piété même qui la fait sequamur; per Chri-
prier; accordez-nous, stum Dominum no-
par une grâce puis- slrum. ^ Amen,
sanle, ce que nous
vous demandons avec une foi vive : par No-
tre-Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soit-il.
Nos cum proie pia bcnedicat Yirjo Maria.
Seconde neuvaine, en préparation à la fêle
de la Nativité.
(Elle commence le 30 août.)
Chaque jour de la neuvaine , on fait les
prières suivantes :
Venez, Esprit saint, col. 736.
O très-sainle Marie , élue et destinée de
toute éternité par l'auguste Trinité pour
être la Mère du Fils unique du Père, an-
noncée par les prophèies , ailendue par
les patriarches et désirée par toutes les na-
tions ; sanctuaire et temple vivant du Saint-
Esprit, soleil sans tache, parce iiuc vous fû-
tes conçue sans le péché originel : souve-
(1) Oureeoimatiiciiiue c'esl par la pr6\ision de la mort
de soa Fils que Pieu a préservé Uvie Ue tout péciié. Cela
raine du ciel et de la terre, reine des anges .-
humblement prosternés à vos pieds , nous
vous honorons , nous nous réjouissons de
la coniincinoralion annuelle de votre heu-
reuse naissance, et nous vous prions du
fond d(î nos cœurs , de naître spirituellcinent
dans nos âmrs , afin que , touchées de voire
amabilité et de voire douceur , elles soient
toujours unies à votre doux el aimable^œur.
1. — Maintenant , dans ces neuf saluta-
tions, nous dirigerons noire attention sur les
neuf mois pendant lesquels vous fuies ren-
fermée dans le sein nialernel ; nous dirons
que, issue de la race royale de David , vous
p.irûles avec honneur à la lumière, en sor-
tant du sein de sainte Anne , votre heureuse
mère. Ave, Maria, elc.
• II. — Nous vous saluons , enfant céleste ,
colombe très-pure, qui, en dépil du dragon
infernal, fuies conçue sans le péché originel.
Ave, Maria , etc.
m. — Nous vous saluons, aurore resplen-
dissante, qui annonçâles le Soleil de ju^lir.•
et apportâtes la première lumière à la terr.
Ave, Maria, elc.
IV. — Nous vous saluons, ô vous choisir
de Dieu, qui , au milieu de la nuit obscure du
péché, parûtes au monde comme un soleil
sans tache. Ave, Marin, elc.
y. — Nous vous saluons, astre brillant ,
qui éclairâtes le monde plongé dans les plus
épaisses ténèbres du paganisme. Ave , Ma-
ria, elc.
VI. — Nous vous saluons , guerrière re-
doutable , qui forte comme une armée en-
tière , avez seule mis en fuite lout l'enfer.
Ave, Maria, etc.
Vil. — Nous yous saluons, âme toute belle
de Marie, que le Seigneur posséda toujours.
Ave, Maria, etc.
V'III. — Nous vous saluons, divine enfant,
nous vénérons voire corps très-saint , les
langes qui vous oui enveloppée, le berceau
dans lequel vous fûtes couchée , cl nous
bénissons l'instant de votre naissance. Ave ,
Maria, etc.
IX. — Nous vous saluons, enfant bien-
aimée, ornée de toules les vertus dans un
degré infiniment plus élevé que les autres
saints. C'est pour cela que , trouvée digne
d'être la Mère du Sauveur, vous mîtes au
monde, parla verlu féconde du Saint-Esprit,
le Verbe incarné. Ave, Maria, elc.
Prière.
0 aimable enfant, dont la naissance a con-
solé la terre, réjoui le ciel et épouvanté l'en-
fer ; ô vous qui, en paraissant au monde,
avez apporté la miséricorde aux pécheurs, la
consolation aux affligés, la santé aux mala-
des et la joie à tous les hommes; nous vous
conjurons , avec l'ardeur la plus vive , de
prendre aujourd'hui une nouvelle naissance
spirituelle dans nos âmes par votre saint
amour; renouvelez nos esprits , enflammez
nos cœurs pour mieux \ous servir et vous
aimer à l'avenir, el faites fleurir en nous les
peul servir à fixer les oiJiuioas.
W3
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
741
vertus qui nous rendront plus agréables à
vos youx, 0 Marie l soyez-nous vraiment
Marie en nous faisant ressentir les salutaires
cITels de voire doux nom. Que l'invocation
de ce nom soit notre consolation dans les
peines, notre espérance dans les dangers,
noire bouclier dans les tentations, notre sou-
tien à l'heure de la mort : Sit nomen Mariœ
ntel in ore , melos in aure et jubilas in corde.
Amen.
Ici, l'on dira les litanies, col. 738, que
l'on terminera ainsi qu'il suit :
t Votre nativité, ô t Nativitas tua, Dei
Vierge, mère de Dieu, genitrix Virgo,
^ Gaudium annun-
tiavit universo mun-
do.
Oremus.
Famniis luis, quae-
sumus , Domine, cœ-
leslis gratiee niunus
imperlire; ut quibus
beataeVirginis partus
exstitit salutis cxor-
dium, Nalivitatis ejus
voliva solemnilas pa-
cis tribuat incremen-
tum.
^ A été un présage
de joie pour tout i'u-
iiivers.
Prions.
Soigneur, accordez,
s'il vous p!;itl, à vos
serviteurs le don de
votre grâce céleste ,
afin quecommeilsont
reçu le commence-
mont de leur salut
dans l'enfantement de
la bienheureuse Vier-
ge Marie, ils reçoi-
vent un accroisse-
ment de paix dans la solennité de sa Nativité.
Les deux autres oraisons, col. 7il.
Nos cum proie pia benedicat Virgo Maria.
Que la Vierge Marie nous bénisse avec ses
pieux enfants.
Troisième necvaine , en préparation à la
fête de l'Annonciation.
(Elle commence le 16 mars.)
Chaque jour de la neuvaine , on fait les
prières suivantes :
Venez, Esprit-Saint, etc., col. 736.
I. — Je vous vénère et je vous admire ,
très-sainte Vierge Marie, qui , le jour de vo-
tre annonciation, vous abaissiez devant Dieu
au-dessous de toutes les créatures , au mo-
ment même où il allait vous élever à la plus
sublime de toutes les dignités en vous choi-
sissant pour sa mère ; faites, ô Vierge sain-
te, que je reconnaisse mou néant, moi qui
suis un misérable pécheur, et que j'apprenne
à m'abaisser du fond du cœur au-dessous de
tous les hommes. Ave, Maria, etc.
II. — 0 très-sainte Vierge Marie, qui sa-
luée par l'archange Gabriel, et élevée par le
Seigneur lui-même au-dessus de tous les
chœurs des anges , confessâtes humblement
que vous n'étiez que laservantedu Seigneur:
Ecne ancilla Z>omini ; obtenez-moi une hu-
milité sincère , une pureté vraiment an-^é-
lique et la grâce de mener toujours une vie
capable de m'altirerles bénédictions de Dieu.
Ave, Maria, etc.
III. —Je me réjouis avec vous, 6 Vierge
bienheureuse , de ce que par un sful fiai
prono.iceaveclantdhumiliié, vous fitcs des-
cendre le Verbe di\in du sein du Père éternel
dans le vôtre. Daignez diriger toujours vous-
bile par sa grâce et que je puisse bénir sans
cesse le fiât sorti de votre bouche virginale,
en ra'écriant avec piété et du fond du cœur :
Ofiat puissant ! 6 fiai efficace ! ô Gat viiéra-
ble sur tout autre (ial \ {S . Tlnjmas de Ville-
neuve.) Ave, etc.
IV.— O sainte Vierge Marie , que l'ar-
change Gabriel Irouv/i, le jour de l'Annon-
ciation, si bien préparée et si disposée à vous
conformer à la volonté divine el aux désirs
de l'auguste Trinité, qui voulait votre con-
sentement pour la rédemption du genre hu-
main : faites que, dans tous les événements
favorables ou malheureux , j'aie recours à
Dieu , en disant toujours avec résignation :
Fiai, fiât mihi secundum verbuni tuum ; qu'il
mesoitfaitselon votre parole. Ave, Maria, etc.
V. — Je comprends , ô sainte Vierge Ma-
rie, que votre obéissance vous a unie si
étroitement à Dieu, qu'une union aussi par-
faite est impossible à toute autre créature.
Oui, il est impo.ssible d'être uni plus étroi-
tement que vous à Dieu , à moins d'être
Dieu lui-même : Macjis Deo conjungi, nisi
fieret Deus , non potuit { B. Albert le
Grand ). Mais je rougis de me voir si éloi-
gné de Dieu par mes péchés. Mère pleine de
bonté, aidez-moi à en concevoir un sincère
repentir, afin que je puisse contracter de
nouveau une sainte union avec Jésus votre
Fils bien-aimé. Ave, Maria, etc.
VI. — Si votre modestie fut alarmée, très-
sainte Marie, à l'apparition de l'archange
Gabriel dans votre demeure, pour moi, en
paraissant devant vous , je suis effrayé à la
vue de mon orgueil; néanmoins, j'ose vous
supplier, en vertu de celte incomparable
humilité qui a donné aux hommes un Sau-
veur, qui leur a ouvert le paradis et les a dé-
livrés de l'enfer [Saint Aug. ), de vouloir
bien me retirer de l'abîme où mes péchés
m'ont plongé, et m'oblenir la grâce de faire
mon salut. Ave, Maria, etc.
VII. — Quelque impure que soit ma lan-
gue, ô Vierge toute pure, j'ose vous saluer
à toutes les heures par ces paroles : Ave,
ave, gratiaplena; et, je vous supplie, du fond
du cœur de faire part à mon âme d'une pe-
tite portion de la grâce si abondante dont
vous combla l'Esprit saint en veuant en
vous. Ave, Maria, etc.
VIII. — 0 très-sainte Marie, je crois que
le Seigneur, qui, depuis le moment de votre
conception, a toujours été avec vous, Domi-
nus tecum, vous est uni d'une manière bien
plus étroite, maintenant qu'il s'est incarné
dans votre sein virginal; et je vous conjure
de m'oblenir la grâce de lui être toujours
uni moi-même par la grâce sanctifiante. Ave,
Maria, elc.
IX. — Bénissez mon cœur, bénissez mon
âme, ô très-sainte Vierge Marie, comme
Dieu vous a bénie vous-même entre toutes
les autres femmes : Benedicla tu in miilie-
ribus ; car j'espère fiiineinenl (|ue, .si vous
me bénissez pendant ma vie, ô mu leiulre
mère, je serai béni dans la gloire.
niPi. O "-o"^' >iiiii5ei luujuuis vous- merc, je serai ueni Uans la gloire, apie- ma
même mon cœur vers Dieu, afin qu'il y ha-^ mort, pour toute l'éternité. Ave, Maria, elc.
74?i NKII
Ici, on dit les lilanics, col. 73S, que l'on
termine ainsi :
f L'ange du Sei- * Angélus Domini
teneur annonça à Ma- nunliavit Mario;,
rie,
1^ lit elle conçut i^ Kl concepil de
parropérationderEs- Spirilu Kanclo.
pril-Sainl.
Prions. Orcmus.
O Dieu, qui avez Deus, qui de bealfe
vouliique voire Verbe Mariœ \irp;inis utero
s'incarnàlilaus le sein Verbum Imiiiii , an-
de la bienheureuse ^elo uunlianti-, car-
Vierge IMaric, selon iienv sus<;ipcrc vo-
la parole de Taiige, luisli ; pra;sla sup-
accordez à nos prié- plicibus luis, ut (]ui
rcs, (]ue, comme nous vcre cam (ifiiilricein
croyons qu'elle est l)ei credimus , ejus
véritablement Mère apud le iiilercessio-
do Dieu, nous soyons nibus adjuvemur.
aillés auprès de vous
[lar son inlerccssion.
L(>s deux autres oraisons, col. 7'i I .
Nos cum proie pia beiiedioal Virgo Marii.
Que la A'ierge Marie nous bénisse avec ses
pieux enfants.
Quatrième neuvaine, en préparation à la
fête de la Purification.
(V.Wr. coimnencc le H janvier.)
Chaque jour de la neuvaine, on dit les
prières suivantes :
Venez, Ksprit-Sainl, etc., col. l'M>.
I. — Très-sainte 'N'ierge Marie, miroir (rès-
pur de toutes les vertus, à peine les qua-
rante jours qui suivirent votre enfantement
furent-ils écoulés, que vous voulûtes vous
présenter au temple, quoique vous fussiez
la plus pure des vierges, pour être purifiée
selon la loi ; faites qu'en suivant votre
exemple, nous conservions nos creurs purs
de tout pécl'ié, afin que nous méritions d'ê-
tre présentés au temple de la gloire. Ave,
Maria, etc.
II. — Vierge très-obéissante, en vous pré-
sentant au temple, vous avez voulu offrir le
sacrifice prescrit par la loi, comme toutes
les autres femmes; faites qu'à votre exem-
ple nous sachions offrir constamment à Dieu
le sacrifice de nous-mêmes, par la pratique
de toutes les vertus. Ave, Maria, etc.
III. — Vierge très-pure, en observant les
préceptes de la loi, vous ne vous êtes point
mise en peine d'être réputée impure aux
yeux du monde ; obtenez-nous la grâce de
conserver nos cœurs purs , quand même
nius devrions paraître coupables aux yeux
dis hommes. Ave, Maria, etc.
IV. — Très-sainte Vierge, en olîrant au
Père éternel votre divin Fils, vous fûtes
agréable à tout le ciel ; daignez présenter
nos pauvres cœurs à Dieu, afin qu'il les
préserve par sa grâce de tout péché mortel.
Ave, Maria, etc.
V. - Vierge très-humble, en remettant
votre divin Fils entre les bras du saint vieil-
DlCTlONNAIRB DES RlTES SACnÉS. II,
NEU rm
lard Siméon, vous remplîtes son esprit d une
joie toute céleslc; présentez nos cœurs à
Dieu, alii) qu'il les remplisse de son Saint-
Esprit. Ave, Maria, etc.
VI. — Vierge très-diligente, en rachetant
votre divin Fils .lésus selon la loi, vous avez
roopéré au salut du inondi'; rachetrz , s'il
vous plaît, nos pauvns cccurs de l'iscla-
vage du péché, afin qu'ils soient toujours
purs devant Dieu. Ave, Maria , etc.
\ II- — V'ierge Irès-clénunte. en cnlen-
d.inl saint Siméon prophétiser vos doulcuis,
vous vous résignâtes immédiatement à la
volonté divine ; faites, nous vous en conju-
rons, (|ue nous aussi nous nous résignions
toujours aux décrets di- la Providence, r-t
que nous supporlions avec patience luules
les tribulations. Are, Maria, etc.
\ III. — Vierge très-compatissante, <oiis
éciaiiàtes, pnr le moyen de votre divin ImIs,
la prophétesse Anne d'une lumi'''re iliiine,
.ifiii (]ue, reconnaissant Jésus pour le sau-
veur du tr.onde, elle célébrât les misi ricordes
du Seigneur; renipli-scz nos esprits d'iino
grâce céleste, afin (lue nous puissions soûler
avec abondance les fruits de la di\ine ré-
den)plinn. Ave, Maria, etc.
IX. — \irrge très-résignée, qui eûtes
l'àrne transpercée d'un glaive de douleur, en
prévoyant la doulouicuse passion de volto
Fils, et qui, connaissant la part que s.iiiit
Joseph, votre époux, prenait à toutes vos
souffrances, lui adrcssâies des paroli-s do
consolation, transpercez nos âmes d'une vé-
ritable douleur de nos péchés, alin i\yn\ nous
puissions goûter la joie d'une participation
élernelle à votre gloire dans le ciel. Ave.
Maria, etc.
Ici, l'on dit les litanies, col. 738, et l'on
termine ainsi :
t Le Saint-Esprit y Kesponsnm ::c^
révéla à Siméon, cepit Siméon a Spi-
rilu sancto,
i^ Qu'il ne mour- i^ Non visnrnm so
rait point sans avoir mortem, ni^ videret
vu le Christ du Sei- Christum Domini.
gneur.
Prions. Oreihus.
O Dieu tout-puis- Omni|)Otens seiii-
sant et étemel , nous pitcrne Deus, majes-
conjurons très-hum- lateiu tuam siippli-
blement votre ma- ces exoramus ; ut si-
jesté. que comme vo- eut unigeiiilus Filius
tre Fils unique, re- luus cum nostrœcar-
vêtu delà substance nis subslantia in ti-m-
de notre chair, fut plo est priTsenlalus;
présenté dans votre ita nos tarias purifi-
temple , vous nous calis lihi nientibus
fassiez aussi la grâce prœsenlari.
de vous être présen-
tés avec la pureté que vous demandez a nos
âmes.
Les deux autres oraisons, col. 7'*1.
Nos cum proie pia benedicat A irgo Maria.
Que la ^ierge Marie nous bénisse avec ses
pieux enfants.
24
Hymne.
O la plus glorieuse
enlic loutcs les vier-
ges, élevée au-dessus
des astres, vous al-
laitez votre Créateur
devenu enfant.
^ eus nous rendez,
par votre heureuse fé-
condité,cequela mal-
heureuse Eve nous
avait fuit perdre, et
vous ouvrez aux af-
fligés l'entrée du cé-
leste séjour.
Vous êtes la porte
qui conduit au Roi de
gloire ; la cour écla-
tante de lumière où
il fait sa résidence.
Peuples rachetés de
la mort, réjouissez-
vous : la vie vous a
Vierge. _
Gloire à vous, Jé-
sus, qui êtes né d'une
Vierge, gloire au Père
et au Saint-Esprit,
dans les siècles éter-
nels. Ainsi soit-il.
DICTIONNAIRK TES CrRF.MONIKS ET DES RITES SACRES. 7i3
quelle nous puissionsarriverausalutélernnl.
Trois Ave Maria.
Nous admirerons le zèle de Marie à se
préparer à une sainte mort; et, pour célé-
brer sa gloire, nous nous unirons, pendant
celte neuvaine, aux neuf chœurs des anges
qui l'accompagnèrent dans son assomption
au ciel, disant aujourd'hui en union avec le
premier chœur.
Ici l'on dira les litanies, col. 738, oue l'on
terminera ainsi :
y La Mère de Dieu
a élé élevée dans les
demeures célestes,
i^ Au-dessus des
chœurs des anges.
Prions.
Nous vous prions ,
Seigneur, de pardon-
ner à vos serviteurs
les fautes dont ils se
sont rendus coupa-
bles, afin (]uc, dans
l'impuiss.inceoùnous
sommes de vous plaire
par nos œuvres, nous
soyons sauvés par
l'intercession de la sainte Mère de votre Fils
Notre- Seigneur .lésus-Christ.
Les doux autres oraisons, col. "4.1.
Nos cum proie pia bencdicat \'irgo Maria.
Que la \ iergc Marie nous bénisse avec ses
pieux enfants.
Second jour — (7 noûl).
Venez, lisprit-Saint, col. 7.'16.
Hymne :0 gloriosa Virginum, col. 7i7
747
CiNQi}ii^ME NEUVAINE, oi préparation a la fêle
de rA.fsomplion.
(Elle commencfi le 6 août.)
Premier jour.
Venez, Esprit-Saint, etc., col. 730.
Hymnus.
O gloriosa Virgi-
num,
Sublimis inicr sidéra;
Oui te creavit, par-
vulum
Laden tenu Iris ubere.
Quod Kva trislis
abstulit,
Tu rcddis aimo ger-
mine :
Inlrenl ut astra llcbi'
les,
Cœli recludis cardi-
nes.
TuRegisaltijanua,
Et aula lucis fulgiila:
Vitamdatam per Vir-
ginem,
Genlcs redemplœ ,
plaudile
y Exallala est san-
cta Det Genitrix,
i\ Super choros an-
gelorum, ad cœlcstia
régna.
Or émus.
Famulorum tuo-
rum, quœsumus. Do-
mine,delictis ignosce,
ut qui libi placere de
actibus noslris non
valemus, Genitricis
Filii lui Domiiii nosiri
intercessione salve-
mur.
élé rendue par une
Jesu, tibi sit gloria,
Qui nalus es de Vir-
gine,
Cum Paire, et almo
Spirilu,
In sempiternas88cula.
Amen.
Gloire de Marie à la mon, de s'êlre [irèparée à bien
mourir.
Considérons que la mort de Marie fut glo-
rieuse, parce que pendant sa vie elle s'était
préparée à bien mourir par un désir ardent
de posséder Dieu, par une union continuelle
avec son divin Fils, et par le mérite ineffa-
ble d'une perfection consommée ; puis, en
réfléchissant combien notre préparation à
la mort est loin de ressembler à celle de
Marie, adressons-lui les prières suivantes :
O très-sainte Vierge, qui, pour vous pré-
parer à une sainte mort, avez véru dans le
désir incessant de voir Dieu face à face dans
le ciel, faites que nous renoncions aux vains
désirs des biens fragiles de la terre.
Trois Ave Maria.
O très-sainte Vierge, qui, pour vous pré-
parer à une sainle mort, avez soupiré si ar-
demmiMit pendant votre vie après le moment
011 vous seriez réunie pour toujours à votre
divin Fils ; obtenez-nous la grâce de lui être
fidèles jusqu'à la mort.
Trois Ave Maria.
O très-sainte Vierge, qui, pour vous pré-
parer à une sainte mort, vous files pen-
dant le cours de votre vie un trésor immense
de mérites et de vertus , obtenez-nous de
bien comprendre que la vertu, jointe à 1 1
Etfâce du Seigneur, est la seule voie par la
Gloire de Marie à b mort, d'avoir joui, à ce moment, non-
si-nlenienl de la présence des apôtres, mais encore da
celle son di\iu Fils hii-niûme.
Considérons que la mort de Marie fut glo-
rieuse, parce que sion-seulement les apôires
et les saints, mais encore son divin Fils lui-
même, vinrent la consoler <à ce moment ; puis
en contemplant les transports de joie que lui
causèrent des faveurs si extraordinaires, re-
commandons-nous à elle en lui disant:
O glorieuse Vierge, qui eûtes la consola-
lion de mourir en présence des apôtres et des
saints, oblenez-nous la giâce d'être assistés,
à notre dernièic heure, par vous et par nos
saints protecteurs.
Trois Ave Maria.
0 glorieuse Vierge, qui fûtes consolée au
moment de votre mort par la présenrc de
votre Fils Jésus, obtenez nous la consoliition
de le recevoir à ce moment dans le saint via-
liiiue.
Trois Ave Maria.
O glorieuse \ierge, qui remîtes votre c;-
pril entre les mains de Jésus, daignez nous
accorder voire protection, .ifin que nous aussi
nous remettions notre âme entre ses mains,
pendant noire vie et à l'heure de notre mort,
et (jne nous soyons toujours empressés à faire
sa Irès-saiiile volonlé.
Trois Ave Marin.
Kxalions la gloire de Marie, qui fut assistée
719 NEU
au moment de sa mort parles apôtres et par
.losus-Ciirist son divin Fils; applaudissons à
.s(in triomphe, et disons avec un sentiment
de consolation, et en union avec le second
chœur des anges :
Les litanies, le verset cl les oraisons comme
au premier jour.
Troisième jour — (8 août).
Venez, Esprit-Saint, col. 7.JG.
Hymne :0 gloriosa Virginum, col. 7V7.
Gloire de Marie à la mort, d'avoir expiré par un mouve-
ment d'amour.
Considérons que la mort de Marie fut glo-
rieuse, parce qu'elle fnl reffct d'un mouve-
ment de l'amour divin; puis, ilcsiranl ardem-
ment d'être nous-mêmes emhrasês de ce Icu
sacré, recourons k elle eti disant :
Très-heureuse Vierge Marie, qui n'avez
quitté cette vie mortelle que par un jiur efTet
de l'amour divin qui vous consumait, daignez
employer votre crédit auprès de Dieu, pour
que cette vive flamme d'amour s'allume en
nous dans le degré que le Seigneur demande
de nous.
Trois Ave Maria.
Très-henreuse ^ iergc Marie, (|ui en mou-
rant de l'amour divin, nous avez appris com-
bien devrait être vive l'ardeur de nos alTec-
lions pour Dieu; obtenez-nous la grâce de ne
jamais être séparés de lui, ni pendant la vie,
ni à la mort.
Trois Ave Marin.
Très-heureuse Vierge Marie, qui, en quit-
tant la vie par un pur effet de l'amour divin,
nous découvrîtes par là combien était vivo
l'ardeur du feu sacré dont votre cœur fut
toujours consumé; obtenez-nous au moins
une étincelle de ce feu, alin (|ue nous conce-
vions un sincère repentir de nos fautes.
Trois Ave Marin.
Exaltons avec le Iroisièmecbœur des anges
la gloire inexprimable de Marie cnllammce
d'amour pour son Dieu, et disons en union
avec ce chœur :
Les litanies, le verset et les oraisons comme
au premier jour.
Quatrième jour— (9 août)
Venez, Esprit-Saint, col. 730.
Hymne : O gloriosa Virginum, col. 747.
Gloire de Marie après sa mort, daus sa driiouilie
mortelle.
Considérons que le corps de Marie fut glo-
rieux après sa mort, en ce qu'il parut revêtu
d'une majesté et d'un éclat prodigieux, qu'il
répandit une odeur toute céleste, et' qu'il
opéra des miracles sans nombre; puis réflé-
chissant à nos misères, adressons-lui ainsi
nos supplications :
O Vierge immaculée, c'est à votre pureté
que votre corps virginal dut la gloire d'être
ainsi revêtu de splendeur et de majesté;
obtenez-nous la force de chasser loin de nous
tontes les pensées impures.
Trois Ave Maria.
O Vierge immaculée, c'est à raison de vos
rares vertus que votre dépouille mortelle
exhala l'odeur d'un céleste parfum; oblenez-
NEU
ÏSO
nous que notre vie soit l'édificalion de notre
prochain, et que dorénavant nous ne le scan-
dalisions pins par nos mauvais exemples.
Trois Ave Maria.
O Vierge sans tache, dont la dépouille
mortelle opéra la guérison d'un grand nom-
bre de maladies et d'infirmités, obtenez-nous
la guérison des infirmités de nos âmes.
Trois Ave Maria.
Réjouissons-nous de la gloire de Marie
dans son saint corps, et unissons-nous au
quatrième chœur des anges, pour exalter ses
grandeurs, en disant :
Les litanies, le verset et les oraisons comme
au premier jour.
(Cinquième jour-~{lO août)
Venez, Esprit-Saint, col. 73C.
Hi/mne : O gloriosa Virginum, col. TV7.
Gloire de Marie après sa mort, dans son corps
ressuscité.
Considérons la gloire de Marie après sa
mort, lorsque, rcssuscilée par la vertu du
Tout-Puissant, son saint corps fut aussitôt
doue (le clarté, de subtilité, d'agilité et d'im-
passibilité; puis, remplis de consolation à
la pensée d'une gloire si éminente, invo-
quons-la en lui disant:
O sublime reine, qui fûtes si glorieusement
ressuscitée par votre Dieu, soyez-nous pro-
pice, afin que nous aussi nous ressuscitions
glorieux comme vous, au jour du dernier
jugement.
Trois Ave Maria.
O grande reine, qui, en récompense de
la régularité et de l'humilité de votre vie
mortelle, fûtes glorifiée après votre résurrec-
tion par l'cclal et la subtilité de votre corps;
daignez intercéder pour nous, afin que nous
n'alîeclions jamais vis-à-vis de nos frères
des airs de dédain, et qu'après avoir déraciné
l'estime déréglée que nous avons de nous-
mêmes, nous puissions acquérir la sainte
vertu d'humilité qui sera l'ornement de nos
âmes.
Trois Ave Maria.
O sublime reine, qui, en récompense de
la diligence spirituelle et de la patience à
toute épreuve qui vous ont distinguée sur la
terre, avez reçu cette agilité et cette impas-
sibilité qui ont rendu si glorieux votre corps
ressuscité, obtenez-nous le courage de châ-
tier courageusement notre chair, et île ré-
primer avec patience ses inclinations déré-
glées.
Trois Ave Maria.
Rendons à Marie le tribut de nos .ouanges,
et, en exallant la gloire de son saint corps
ressuscité, disons, en union avec le cin-
quième chœur des anges ;
Les litanies, le verset et les oraisons
comme au premier jour.
Sixième jour — (11 août.)
Venez, Esprit-Saint, col. 73G.
Hymne: O gloriosa ^ irginum, col. 747.
Gloire de Marie après sa mort, daus sou Assomption
au ciel.
Considérons que le cortège de Marie fut
infiniment glorieux, puisqu'elle fut accom-
751
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. 732
pagnée, dans son assomplion , par un grand
nombre de légions célestes, el par les âmes
que ses prières avaient délivrées du purga-
toire ; puis en applaudissant à la majesté de
son triomphe, adressous-lui ainsi nos hum-
bles supplications :
0 grande reine, qui fûtes élevée avec tant
de nijijcsté au royaume de l'éternelle paix,
obtenez -nous de détacher nos esprits de
loules les pensées de la terre, pour nous
occuper sans cesse de la contemplation des
biens immuables du ciel.
Trois -4ve Maria.
O grande reine, qui fûtes escortée, dans
votre glorieuse assomplion, par les hiérar-
chies angéliqucs, obtenez-nous la force de
résister aux insinuations des ennemis de no-
tre salut, el la grâce de suivre les inspira-
tions de notre ange gardien.
Trois Ace Maria.
O grande reine, qui avez eu la gloire d'être
escortée, dans votre assomplion, par les
âmes du purgatoire, dont vous aviez obtenu
la délivrance, faites que, délivrés de l'es-
clavage du péché, nous nous rendions di-
gnes de vous louer ocndant toute l'éter-
nité.
Trois Ave Maria.
Ne cessons d'applaudir au triomphe plein
de majesté de Marie, et à la gloire de son
assomplion, et en joignant nos hommages à
ceux du sixième chœur des anges, hono-
rons-la en priant ainsi :
Les litanies, Icverset elles oraisons comme
au premier jour.
Septième jour — (12 août).
Venez, Esprit-Saint, col. .736
Hymne: O gloriosa \ irginum, col. 7'^7.
Gluii'e lie Marie a|irès sa niorl, ila;is le poste cinincnt
qu'elle occupe djns le ciel.
Considérons la gloire do Marie dans le
ciel, où elle est proclamée reine de l'univers,
et où elle reçoit un tribut continuel de
louanges el d hommages de l'infinie multi-
tude des anges el des saints; et prosternés
nous-mêmes au pied de son trône, implo-
rons son secours en lui disant :
O reine de l'univers, qui , en récompense
de vos incomparables mériles, avez été éle-
vée dans le ciel ci nnc si grande gloire ,
abaissez un regard de compassion sur nos
misères, et soutenez-nous par la douce in-
fluence de votre protection.
Trois Ave Maria.
O reine de l'univers, qui recevez conti-
nuellement les hommages unanimes de la
cour céleste , daignez, nous vous en sup-
plions, recevoir nos supplications, el obte-
nez-nous la grâce de vous les offrir toujours
avec le respect qui convient à votre gran-
deur el à votre éminente dignité.
Trois Ave Maria.
O reine de l'univers, qui recevez tant de
gloire du poste éminent que vous occupez
dans le ciel , veuillez nous recevoir au nom-
bre de vos serviteurs, el nous obtenir la
grâce d'être toujours prêts à observer fidè-
Icmonl les commandements oe notre Dieu.
Trois Ave Maria.
Prenons part à la consolation qu'éprou-
vcnl les anges à louer Marie , et, en nous
réjouissant de la voir élevée au rang glo-
rieux do reine de l'univers, disons avec le
seplièmc chœur des anges :
Les litanies, le verset elles oraisons comme
au premier jour.
Uuilicme jour — (l3now<).
Venez, Esprit-Saint, etc., col.73G
Hymne : O gloriosa \'irginum, etc., co..
7i7.
Gloire de Marie après sa mort, dans son couronnement.
Considérons la gloire que reçoit Marie
dans le ciel du diadème royal dont la cou-
ronne son divin Fils , el de la connais-
sance presque infinie qu'elle a des choses
passées, présentes el futures les plus subli-
mes et les plus secrètes; et, pleins de véné-
ration pour l'honneur signalé que reçoit
celle grande reine, recourons à elle et di-
sons-lui :
Reine incomparable, qui jouissez de la
gloire ineffable d'avoir élé couronnée d'un
diadème royal par la main de votre divin
Fils, daignez nous rendre participants de
vos éminentes vertus et intercéder pour
nous, afin qu'après avoir purifié nos cœurs,
nous soyons trouvés dignes d'être couronnés
avec vous dans le ciel.
Trois Ave Maria.
lU'ine incomparable, qui avez reçu une
vaste connaissance de toutes les choses de
la terre, pardonnez-nous, nous vous en
conjurons au nom de voire gloire, pardon-
nez-nous notre peu de retenue, el ne per-
mettez pas que désormais nous vous déplai-
sions encore par une liberté déréglée dans
nos sentiments et dans nos paroles.
Trois Ave Maria.
Reine incomparable, qui souhaitez ar-
demment de voir tous les hommes purs et
sans tache, afin qu'ils soient dignes de Dieu,
obtenez-nous la rémission de nos péchés , et
accordez-nous votre protection , pour que
désormais nos regards, nos gestes et nos ac-
tions soient agréables à sa divine majesté.
Trois Ave Maria.
Purifions nos cœurs pour nous préparer
à louer dignement Marie, et ajoutons à la
gloire qu'elle lire de la couronne ijui orne
son front royal , les humbles hommages de
notre affection, en disant avec joie, en union
avec le huitième chœur des anges :
Les litanies, le verset el les oraisons comme
au premier jour.
Neuvième jour — (14 août).
Venez, Espril-Sainl, etc., col. 736.
Hymne :0 gloriosa Virginum, elc, col.
747.
Gloire de Marie après sa mort, dans la proleclion qu'elle
accorde aux hommes.
Considérons la gloire de Marie dans le
ciel, à raison de la proleclion qu'elle accorde
aux enfants d'Adam, et du pouvoir qu'elle a
reçu de subvenir promplemeut à leurs be-
733
NOB
NOB
784
soins; puis, animés d'une vive conGance en
ponsaniqiic nous avons pour protectrice la
More méniede notre Dieu, invoquons-la ainsi
du fond do nos cœurs:
O Marie, noire puissante protectrice, qui
vous glorifiez d'être l'avocate des hommes,
arrachez-nous des mains de rcnnemi infer-
nal, et remettez-nous entre les bras de Dieu
notre créateur.
Trois Ave Maria.
O Mirie, notre puissante protectrice, qui,
en qualité d'avocate des hommes dans le ciel,
désirez ardenimont que tous soient sauvés,
ne permette/ pas que la vue des iniquités
que nous avons commises nous jette dans le
désespoir.
Trois Ave Maria.
O Marie, notre puissante protectrice, qui
souhaitez d'être invoquée continuellement
par les hommes, afin de pouvoir exercer les
fonctions de leur avocate, obtenez - nous
l'esprit de la vraie piété, et faites que nous
vous invoquions tous les jours de notre vie,
et surtout au terrible moment de notre mort.
Trois Ave Maria.
Célébrons par les plus grands honneurs
la gloire de Marie; et , remplis de consola-
lion dans la pensée que dans le ciel elle est
notre avocate, unissons-nous au neuvième
chœur des anges pour la louer, en disant :
Les litanies, leverset et les oraisons comme
au premier jour.
NICHE.
C'est un enfoncement pratiqué dans l'é-
paisseur d'un mur pour y placer une statue.
C'est aussi un petit trône décoré sous lequel
on expose le saint sacrement. Voy. Eucha-
tllSTIB.
NOBIS QUOQUE PECCATORIBUS
(Explication du P. Lebrun.)
RUBIUQDES ET REMARQUES.
Lorsque le prêtre dit : JVo/iis quoqiie peccalnribus, il élève
un peu la voix, et frappe sa poitrine avec la main droite
'lit. 9, n. 3).
1. Ce changement de voix (1) est marqué
par Bède (2), qui écrivit vers l'an 700 ; par
Amalaire (3), qui le cite ; et par le Microlo-
gue (4). Ce ton un peu élevé doit servir à
renouveler l'attention des assistants, et les
fdire entrer dans les sentiments que les pa-
roU's expriment.
*2. Le prêtre se frappe la poitrine. C'est un
geste qu'on fait naturellement en se décla-
rant pécheur et coupable.
Et à nous pécheurs, Nobis quoque pec-
vos serviteurs, qui caloribus , famulis
espérons en la multi- tuis , de mullitudine
tude de vos miséri- miserationum tua-
corde?, daignez aussi rum speranlibus.par-
nous donner part et tem aliquam et socie-
nuus associer avec tatem donare digne-
vos saints apôtres et ris cuni tuis sanctis
(I) L'usage d'élever la voix n'a pas dû être observé gé-
néralement dans le temps des auteurs ciiés. Les anciens
st.ilijis d s cliartieiix de tij9 marquent que ces paroles
doivent êlre dites en silence comme le reste. Leur ordi-
naire de ttiS^ et de IGU prescrivent la même chose, et
tel est encore leur usaae.
marlyrs, avec Jean, apostolis et martyri-
Mienne, Matthias, bus, cum Joanne,
Barnabe, Ignace, Stephano, Matthia.
Alexandre, Marceilin, Barnaba , lenatio .
Pierre. Félicité, Per- Alexandro, M.rcelli-
pctue, Agathe, Luce, no, Petro, Felicitate,
Agnes, Cécile, Anas- Perpétua, Agatha, Lu-
tasio, et avec tous vos cia, Agnete, Cœcilia,
saints, dans la corn- Anastasia , et omni-
pagnie desquels nous bus sanctis tuis, in-
vous prions de nous tra quorum nos con-
recevoir, non pas en sortium non aîslinia-
considérant le mé- tor meriti,sed venitB,
rite , mais en nous quœsumus , largitor
faisant miséricorde ; admitte ; per Chri-
par Jésus-Christ No- stum Dominuin no-
tre-Seigneur. strum.
EXPLICàTIOX.
NOBlS QUOQUE PECCATORIBUS, et à 7)0US pé-
cheitrs. Après avoir demandé pour les âmes
du purgatoire que Dieu leur accorde le
bienheureux séjour de la lumière éternelle,
le prêtre demande la même grâce pour lui ;
et comment en effet demanderions-nous le
bonheur éternel pour les âmes du purgatoire,
sans soupirer après cette grâce inestimable,
et sans la demander pour nous inslamineiit?
Le prêtre, touché de son indignité, la de-
mande en frappant sa poitrine, s'avouant
pécheur comme le publicain de l'Evangile;
et il élève un peu la voix, afin que les assis-
tants puissent l'entendre, s'unir à lui, et
s'humilier, afin qu'ils implorent tous ensem-
ble la divine miséricorde.
FàiUDLis TUIS vos serviteurs, qui espé-
rons en la multilude de vos miséricordes, dai-
gnez nous donner part, et nous associer. Il
représente à Dieu que, (|uoiqu'ils soient pé-
cheurs, Hs ont riiDimeur d'être ses servi-
teurs, et qu'ils ont lieu d'espérer d'être favo-
risés de ses grâces, parce qu'ils ne se con-
fient qu'en sa bonté, et qu'ils peuvent dire
avec Daniel (o) : Ce n'est point par la con-
fiance en noire propre justice , que nuus vous
faisons notre prière ; ynais c'est dans la vue de
la multitude de vos miséricordes.
CuM SANCTIS TUIS avec vos saints apô-
tres et martyrs, avec Jean, etc. Avant la con-
sécration, nous avons fait mémoire île la
communion des saints, dans laquelle il était
nécessaire d'offrir le sacrifice universel du
ciel et de la tene. Présentement nous ne
faisons mention des saints que pour deman-
der à Dieu quelque part à leur éternelle fé-
licité. On nomme ici plusieurs saints mar-
tyrs des différents états qui sont dans l'Eglise,
et qui ont été piirliculièremenl honoiés à.
Rome : saint Jean- Baptiste, de l'ordre des
prophètes (ce saint se trouve de mcine mar-
qué après la consécraticin d;tns les liturgies
de saint Basile et de saint Chrysoslome) ;
saint Etienne, de l'ordre des diacres ; saint
(2) Tract, in Luc.
(3) Lib. lu, c. 26.
Ii) <:'M'- "• ...,..,
(o) Neiiue enmi ui justmcaiioiiibus nostns prosternlmui
preci's aute raclem luaie sed 'm luiseraliouibus luis multiiî.
Uan. IX. 18.
75S
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
758
Mallhias, do l'ordio des apôlres; saint Bar-
nabe, de l'ordre des disciples; saial Ignace (1),
de l'ordre des évoques; saint Alexandre (2),
de l'ordre des papes ; sainl Marcellin (3J , de
l'ordre des prélres ; saint Pierre, exorciste
de l'ordre des clercs; sainte Perpétue et
sainte Félicité, de l'ordre des personnes ma-
riées ; sainte Agathe, sainte Luce, sainte
Agnès, sainte Cécile et sainte Anastasio, de
•'ordre des vierges.
Au IX' siècle, quelques Eglises de
France joignirent les saints confesseurs aux-
quels on avait le plus de dévotion, comme
saint Martin, sainl Hilaire et d'autres saints.
Mais on revint à l'ancienne règle de ne
mettre dans le canon que dos martyrs, qui
par leur mort ont montré que le Sauveur
av;iit mis en eux sa parfaite charité, puis-
qu'il a dit qu'on ne saurait la porter plus
loin que de donner sa vie pour ceux qu'on
;iime. Ils ont aussi mérité cette distinction
par l'effusion de leur sang, qui représente
plus parfaitement celle que Jésus-Christ a
fuite du sien sur la croix, et qu'il fait encore
dans le sacrifice de l'autel d'une manière
mjsiique.
IVT OMNIBUS SANCTIS TUIS, et UVeC tOUS VOS
saints. Quoique nous ne nommions que les
saints martyrs, comme néanmoins tous les
saints se sont sacrifiés en leur manière, et
qu'ils jouissent de la gloire céleste, nous les
nommons tous en général dans le sacrifice,
en demandant à Dieu avec humilité d'être
admis dans leur société.
Intra quorum ('^) Dans la compagnie
desquels nous vous prions de nous recevoir,
non en considérant le mérite, mais en iious
faisant miséricorde. Le prêtre et les fidèles,
qui viennent de prolester qu'ils ne se con-
fient qu'en la miséricorde infinie de Dieu, le
prient de nouveau de n'avoir pas égard à
leurs mérites, parce que nos œuvres, qui
liaraissenl bonnes à nos yeux, paraissent
souvent viles aux yeux de Dieu. Tout ce
que nous ne faisons pas comme régénérés,
ou comme nouvelle créature par l'esprit de
Jésus-Christ, n'est d'aucune valeur pour la
gloire éternelle. El si Dieu nous regardait
aulrement que comme les membres de son
Fils, nul ne pourrait soutenir son jugement.
Or, ce n'est que par miséricorde que nous
sommes régénérés; et quoique nous ayons
le glorieux avantage d'être les membres de
Jésus-Christ, il y a toujours en nous un le-
vain de concupiscence, un fond de faiblesse
et d'ignorance, qui ne produisent que des
fautes ou des inutilités. Nous sommes, dit
saint Augustin, une terre où il y a deux
arbres, dont le bon ne porte jamais de mau-
vais fruit, et le mauvais n'en peut jamais
porter de bon. Nous avons donc toujours
besoin de la miséricorde de Dieu par Jésus-
Christ Notre-Seigneur.
(1) Martyr à Home, l'an 107.
(2) Martyr à Rome, Pan 117.
(3) Uarcclliu et Pierre martyrs ensemble sous Dio-
etéUeiL.
ii) Sailli Jv^rOiB« [i»ratt avoir fait allusion à ees paroles
NOËL.
Du latin Natale ou Nativitas Domini on a
fait ce mot Noël. Voici ce qu'il y a de par-
ticulier à observer la veille et le jour de cette
grande fête {Voyez aussi Décoration)
DE LA VEILLE DE NOËL.
(Cérémonial, 1. ii, cti. U.)
1. La veille de Noël, tous les ornemcnis
sont violets, et, en quelque jour qu'elle ar-
rive, les ministres sacrés portent la dalma-
tiquo et la tunique. On ne se met point à ge-
noux pendant les oraisons de la messe.
2. A prime le Martyrologe se lit avec plus
de cérémonie qu'à l'ordinaire, afin d'annon-
cer plus solennellement la naissance de No-
tre-Seigneur; et quoique le Cérémonial des
évéques n'ait rien réglé sur cela, et que
l'usage des lieux varie, il faut au moins ob-
server la rubrique du Martyrologe, et ce qui
est plus universellement reçu, savoir : que
tout le chœur soit debout depuis le coramen-
cement jusqu'à ces paroles In Bethléem Judœ,
auxquelles tous doivent être à genoux jus-
qu'à celles-ci inclusivement : Nativitas Do'
mini nostri Jesu Christi secundum carnem.
•i. Dans les églises considérables, il est à
propos d'ajouter quelque solennité à celle
cérémonie, et suivre, par exemple, celle qui
est prescrite dans le directoire du chœur ro-
main : pendant qu'on chante le petit répons
Clirisle Fitii Dei vivi, un prêtre revêtu d'un
surplis, d'une étole et d'une chape violette,
part de la sacristie, précédé du thuriféraire
avec l'encensoir non fumant, des deux aco-
lytes avec leurs chandeliers et leurs cierges
allumés, et du cérémoniaire, marchant tous
dans l'ordre accoutumé. Etant arrivés au
chœur, ils font ensemble la révérence requise
à l'autel, saluent le clergé et vont dans le
même ordre au pupitre, qui doit être couvert
d'un voile violet sur lequel est le Martyro-
loge ; les acolytes se rangent de part et d'au-
tre tournés vers le livre, cl le prêtre se met
devant, ayant le cérémoniaire à sa droite et
le thuriféraire à sa gauche. Quand on dit au
chœur Deo gratias après la première oraison
de prime, le prélrc, après avoir mis et bénit
l'encens comme à l'ordinaire, reçoit l'encen-
soir des mains du cérémoniaire, cl encense
de trois coups le livre comme fait le diacre
avant que de chanter l'Evangile, le cérémp-
niairc elle thuriféraire tenant les deux cô-
tés de sa chape. Ensuite, ayant les mains
jointes, il commence le Martyrologe sans
faire aucun signe de croix sur le livre ni sur
fsoi. Tout le clergé est pour lors debout,
tourné vers lui ; et lorsqu'il dit In Bfthlecm
Judœ, il se met à genoux aussi bien que
tout le clergé, à l'exception des deux acoly-
tes, et y demeurejusqu'après ces paroles Nnti-
vitas Domini nostri Jesu. Chrisli secundum
carnem. Après une petite pause chacun se
lève, le prêtre et ses officiers saluent le
du canon dans l'explication du dernier verset du |isaume
ivxn, qu'il conclut ainsi : Ail capesaeiidam fuluiam beutilu-
dinem ciini eleilis ejiis, in quorum nés consottium, uen me-
riiorum iiispecior, icd veniœ Iwgiior admitlal Cliriilui Vo
viimi$. Amen.
T57
NOE
chœur et l'aulel, et retournent a ni sacristie.
Un lecteurachùve ensuite la lecture du Mar-
tyrologe, tout le chœur étant assis à l'ordi-
iiairc.
DE LA FÊTE DE NOËL.
1. Le sacristain doit orner, dès la veille,
loule l'église le plus proprement et le plus
niagniliqnement qu'il peut : outre les choses
ordinaires aux autres fêles, il a soin, 1 " do
mettre sur le gradin de chaciue aulel au côlc
de l'Epîlre , un vase propre couvert d'un
carton blanc ou d'une paie pour recevoir
l'ablulion des doigts des prêtres aux deux
premières messes, et sur la crédence il doit
metire une boîte où il y ail de grandes hos-
ties. 2° II dispose avant matines au milieu
du cliœur un pupitre pour chanter les leçons,
cl des chandeliers dans les endroits où on
peut en avoir besoin. 3° 11 prépare di'ux
bougeoirs avec des bougies, l'un à l'usage
du célébrant, soit au chœur, soit à l'autel,
et l'autre pour le cérénioniaire , qui doit
éclairer ceux qui chantent les leçons, aussi
bien que le diacre et le sous-diacrc à l'Epî-
lre et à l'Evangile.
2. On son ne les mnli nés à l'heure convenable
selon l'usage des lieux : on y observe les cé-
rémonies suivantes, outre celles qui sont
marquées à l'arl. MixiisES. 1° Il est à propos
que le diacre qui doit servir à la messe so-
lennelle chante la septième leçon, et que le
plus considérable du chœur après l'officiant
chante la huitième. 2° Sitôt que l'on a com-
mencé à chanter l'Jiymne Te Deum, le diacre
et le sous-diacre, qui doivent servir à la
messe, vont à la sacristie pour se revêtir des
ornements; ils sont aidés par le thuriféraire,
qui prépare ensuite son encensoir. :J Outre
les deux premiers chapiers qui doivent pren-
dre des chapes avant la dernière leçon, qua-
tre autres, vers la fin du Te Dcum, vont
en prendre à la sacristie, et reviennent au
chœur se joindre aux deux autres, en faisant
les révérences requises à l'autel et au chœur.
h' Lorsque les chapiers ont chanté Bcneilica-
vms Domino, cl que le chœur a répondu
Deo (jralias, l'officiant, sans ajouter Ficle-
/(«m «rîim(C, etc., salue le chœur, el va par
le plus court chemin à la sacristie pour se
revêlir des ornements sacrés, étant précédé
seulement des deux acolytes et du cérénio-
niaire, aveclcsquels il salue l'autel en pas-
sant. 5° Les chapiers ne l'accompagneut
point; mais après lui avoir fait une inclina-
lion, lorsqu'il passe au milieu d'eux, ils se
retirent à leurs places.
3. Cette messe se célèbrje solennellement
delà manière accoutumée. Il y a ceci de par-
ticulier: l'Que pendant qu'on chante le Glo-
ria in exceiiis, on sonne toutes les cloches
de l'église ; et pendant que le célébrant le ré-
cite, le premier acolyte sonne la clochette
qui sert à l'élévation. Il est à propos de ne
point sonner les cloches depuis la fin de ma-
tinesjusqu'à ce temps-là. 2° Lorsquelc chœur
chante Et incarnatus est, le célébrant et les
ministres sacrés se lèvent, s'ils sont assis, et
vont, 'a barrette à la main, se mettre à ge-
noux sur le dernier desré de l'uutcl vis-à-vis
NOE -ii
leurs sièges : s'ils sont encore à l'autel, ils
descendent sur le second degré à ces paroles
Descendit de cœtis, el se mettent à genoux
sur le bord du marchepied ; ce qu'ils obser-
vent aux trois messes de ce jour. 3° Le célé-
brant ne prend point les ablutions à cette
messe ni à la seconde ; mais ayant pris en-
tièrement le précieux sang, il lave ses doigts
en disant les or.iisons Qaud oie, etc. et Cor-
pus luHin, Domine, etc., le sous-diacre ver-
sant dessus du vin cl de l'eau dans le vase
destiné à cet usage, 'r Le sous-diaere, sans
essuyer le calice avec le purificatoire qui
iloil être mis dans la bourse, le couvre de la
pale sur laquelle il renverse la patène;
ayant mis le voile el !a bourse par-dessus,
il le porte à la crédence, el met un corporal
dessous à cause des espèces sacrées qui y
restent ordinairement : après la messe, le
sacristain ou quelque autre ecclésiastique
dans les ordres sacrés, porte le calice dans la
sacristie sous lequel i! doit toujours y avoir
un corporal jusqu'à la messe suivante.
.')' Enfin le cérémoniaire doit se souvenir d'é-
clairer le diacre el le sous-diacre à 1 Eplire
et à l'Evangile ; ce que le sous-diacre doit
faire à l'égard du célébrant pendant la com-
munion du clergé et du peuple, si l'usago
l'autorise à celte messe.
'•■. Après l'Evangile de saint Jean, le célé-
brant s'avance au milieu de l'autel ; ayant
tait avec ses ministres la révérence re(]uise à
l'autel , il va à son siège au côté de l'Epilre,
où, assisté de ses deux ministres, il (luille la
chasuble cl le manipule, et prend une chape
que le cérémoniaire a eu soin de faire ap-
porter un |ieu auparavant. Après avoir reçu
sa barrette et fait une inclination de tête
à ses deux ministres qui lui en font une mé-
<iiocre, il va au bas des degrés devant le mi-
lieu de l'autel où les chapiers viennent le
joindre; étant tous rangés en droite ligne
avec le cérémoniaire cl les acolyles, ils font
ensemble la révérence requise à l'autel ( l au
clergé, cl conduisent l'officiant au chœur,
gardant les cérémonies qui s'observent à
vêpres. Les niinislres sacrés restent auprès
do leurs ségcs jusqu'à ce que l'olficiant soit
entré au chœur; alors étant précédé du thu-
riféraire ils vont, la barrette à la main, faire
la génuflexion au milieu de l'autel, et sans
saluer le chœur, retournent ensemble à la
sacristie la tête couverte el les mains jointes.
Aussitôt que l'officiant est arrivé au chœur,
il commence les îaudes en chantant Dciis in
udjuloritim, sans dire auparavant Poler ni
Ave. Cet office se chante solennellement, et
on y observe les mêmes cérémonies qu'à
vêpres.
5. La seconde messe, que l'on appelle
celle de l'aurore, se doit célébrer immédiate-
ment après prime , et la troisième après
tierce. II faut observer, l°que si on ne peut
commodément célébrer solennellement la se-
conde messe dans les églises où il n'y a pas
d'obligation de la chanter, il est à propos de
célébrer à la même heure une messe basse
servie par deux clercs en surplis. 2" Le sous-
diacre n'essuie point le calice à l'offertoire
750
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DliS RITES SACRES.
700
des deux dernières messes avant que le dia-
cre y verse du vin, ni après que le célébrant
a pris le précieux sang à la messe de l'aurore,
devant y observer 1rs règles données pour la
première mi's$e. 3° Le célébrant ayant pris la
purification à la troisième messe, et ayant
ensuite lavé ses doigts à l'ordinaire, fait ver-
ser aussitôt dans le calice l'ablution des deux
premières messes. S'il ne la prend pas, pour
quelque raison, on peut la verser dans la
piscine, ainsi que le Rituel romain le dit de
l'ablution des doigts, quand on a donné la
communion hors de la messe. V' L'Kvangilc
de l'Kpiphanie se devant dire à la lin de la
troisième messe, le sous-diacre ou le prélre
assistant, s'il y en a un, porte le Missel au
côté de l'Evangile.
(). Ce qui vient d'être dit pour la messe so-
lennelle se doit à proportion garder aux
messes basses. On y doit observer les règles
suivantes, que le sacristain doit faire écrire
sur une carte pour les exposer dans la sa-
cristie, afin que tous les prêtres qui veulent
célébrer puissent les lire auparavant.
I Stii va nt l'opinion commune et l'usage reçu
en France, il est permis en ce jour de dire
les messes depuis minuit jusqu'à midi, soit
séparément, soit toutes les trois de suite. 2"
Il n'est pas à propos de commencer les mes-
ses basses avant l'élévation de la messe so-
lennelle do minuit, ou au moins avant l'of-
fertoire, pour ne pas faire la consécration
aux messes basses avant qu'elle soit f.iite à
la grande. .'! Il est mieux de dire trois mes-
ses, ou une seulement, et non pas deux, ce
nombre n'étant pas conforme au mystère re-
présenté par celle fêle. Si on n'en dit iju'une,
ce doit être la troisième, parce (;ue l'oraison
convient mieux à l'office que celle de la pre-
mière et de la seconde : si nécinmoins on la
célèbre pendant la nuit, on peut dire la pre-
/nière. 'i-' Soit iju'on célèbre les trois messes
le jour ou la nuit, il ne faut rien changer au
('ommunicanten, mais dire toujours noctem
à la première, et cliein aux deux autres. 5-
Lc célébrant ne doil point prendre la puri-
(i'alion aux deux premières messes; mais
ayant pris le précieux sang le plus exacle-
nieiil qu'il peut, il met le calice sur le cor-
por.tl, (|ii'il laisse déplié, el lave ses doigts
en d:s:inl les oraisons Quod ore, elc, et Cor-
pus tititm, Domine, elc. Le servant verse des-
sus du >in el de l'eau dans le vase destiné à
cet usage, el non pas dans le calice, si l'on
doit s'en servir le même jour ouïe lendemain.
yoyez la rubrique du .Missel, lit. !), n" i,
JJe defect. fi" Le célébrant, après avoir es-
suyé ses doigts avec le purificatoire, n'es-
suie pas le calice, mais le couvre première-
ment de la palène sur laquelle il remet une
hostie (s'il doit dire une autre messe immé-
diatement après), et ensuite de la pale et du
«oile, et non pas de la bourse. S'il arrive
qu'il reste quelques gouttes du précieux
sang dans le calic', le célébrant ne doit pas
pour cela faire la génullexion lorsqu'il quitte
le milieu de l'aulel ou qu'il y arrive. 7" A la
(1) 1.0 fliaiit (11! la généalo.ïie a lieu aussi dansd'aiitrps
nies, ainsi uuc la manière du teiminer la misse aurès
première et à la seconde messe, le dernier
Evangile étant achevé, le célébrant retourne
aussitôt au milieu de l'autel, fait une incli-
nation do tête à la croix, descend sur le pavé,
et ayanl fait la révérence ordinaire il com-
mence une autre messe qu'il célèbre comme
la première, excepté qu'il n'essuie point le
calice à l'offertoire, qu'il ne le pose pas sur
l'autel; si ce n'est sur le bord du corporal
ou sur la pale renversée, et qu'à la lin de la
troisième illepurifieetfaiU'abluliondesdoigls
àrordinaire;après(iuoiil verse ou fait verser
dans son calice l'ablution des messes pré-
cédentes. A la fin de la troisième messe il dit l'E-
vangile de la fêle de l'Epiphanie Cwn nalus es-
set Jésus, etc. 8° Si le célébrant ne dit pas les
Irois messes tout de suite, après la commu-
nion de la première elde la seconde, il laisse
sur le corporal le calice, qu'il couvre de la
paie, sur laquelle il renverse la patène et
met le voile par-dessus. Après la messe, il le
porte dans la sacristie et le pose sur un cor-
poral dans un lieu décent ; un prélre qui
veut se servir ensuite de ce calice connail
par ce moyen qu'il n'a pas encore été purifié,
et que par conséquent il ne doit point l'es-
suyer avec le purificatoire à l'offertoire de la
messe qu'il va célébrer.
VARIÉTÉS.
(Kxliail du Cérémonial de Besançon.)
§ I. De l'iiflice de la messe de minuit.
1. Les matines, qui sont pareillement so-
lennelles, se séparent de lîyjdes par la célé-
bration de la messe de minuit , et n'ont
rien de particulier que l'Evangile de la
généalogie, qui se chante de la manière qui
suit(l).
2. (luand on chante le dernier répons, un
prêtre du chœur ou un diacre va à la sa-
cristie se revêlir do chape; les acolyles s'y
rendent aussi pour prendre leurs chande-
liers. Pendant i'inviotnta ils sortent de la
sacristie, les acolytes marchant les premiers
avec leurs chandeliers et les cierges allumés,
le prêtre suit revélu de chape, portant de-
vant sa poitrine le livre de la généalogio,
ayant la lêle découverte. Après avoir fait la
révérence à l'autel, ils vont sur le jubé (s'il
y en a un) ; le prêtre met le livre sur un
lutrin, et le.* acolytes se rangent de part el
d'autre tournés en face. S'il n'y a point de
jubé, il se tient devant l'autel au milieu du
presbytère, où l'on prépare un lutrin à cet
effet, qui doit être couvert conformémenl à la
solennité du jour, sur lequel il met le li-
vre; les acolytes se rangent comme il vient
d'êlrc dit.
3. La prose /nvio/afa étant finie, le prêtre
commence l'Evangile de la généalogie, qu'il
chante d'un chant particulier à cet ollice ,
tenant les mains jointes, el ayant la f.ice
tournée vers l'autel. .\près qu'il a achevé
de chanter, il reprend le livre, fait la génu-
flexion à l'autel, comme en venant, cl s'en
retourne à la sacristie.
\. Pendant qu'on chante le Te Deum, celui
704
NOE
NOE
76i
qui doit (lire la premiôio messe va se revêtir à
las.icristie avec le diacre et le sous-diacre, et,
le Tu Deum fini, il va à l'autel avec tous les
iiiiiiistresen la manière ordinaire de la messe
soliMiiiolle, pendant laquelle il est à remar-
quer que la propliétie se chante au ton
dtï leçons de matines par un chantre dans
le presbytère, ou à son défaut par le sous-
diacre.
5. Au Credo, le célébrant et ses minisires
se mettent à genoux à ces paroles lit in-
cainatus est, quand même ils seraient al-
lés s'asseoir, comme il a été dit en la messe
solennelle; ce qu'ils observent aussi à la
seconde et à la troisième messe du môme
jour.
0. Le célébrant, après avoir pris le pré-
cieux sang, fait l'ablution des doigts en la
manière qu'il est dit au § 3 de ce chapitre.
7. Pendant qu'on chante au chœur la
communion, le premier choriste va annoncer
la première antienne des laudes au célé-
brant, de la même manière qu'il a fait pour
le Gloria in exccisis à la messe. Dès que le
chorisle est retourné au chœur, si la com-
munion est achevée, le célébrant entonne
l'antienne au coin de l'Epîtrc, tourné vers
l'autel, et le premier choriste commence le
premier psaume; les autres antiennes et
psaumes se disent comme aux autres laudes
jusqu'à Laudnte Dominum in sanclis ejiis,
avant que l'on ajoute le Gloria Putri , et
on répète l'antienne Nnto Domino. Pcnd.int
qu'on la répèle, deux chantres avec l'habit
ordinaire du chœur vont au bas du chœur,
et chantent seuls l'antieiuie Pustores tout
entière, après laquelle deux enfants de chœur
étant au lutrin répondent Infanîem vidi-
mus , etc. ; lequel étant fini, le premier cho-
riste commence le psaume Laudalc Dominum
in sanclis ejus, que le chœur poursuit, et le
verset Sicut erut étant achevé , les deux
mêmes choristes disent derechef au même
endroit Pasiores dicite, à quoi les enfants de
chœur répondent comme à la première fois,
Infanîem , etc. Ensuite le second choriste
entonne le verset Laudate eum in sono tubœ,
que le chœur poursuit; et après (juc les
chantres et les enfants de chœur ont répété
pour la troisième fois Pastores, etc., Infan-
îem, le premier choriste entonne le verset
Laudate eum in cymbalis bene sonantihus ,
le chœur demeurant assis pendant tout ce
temps-là, se découvrant et s'inclinant au Glo-
ria Palri.
8. Le célébrant cependant, après avoir
dit la communion, et entonné la première
antienne des laudes, récite à basse voix les
laudes au coin de l'Epilre alternativement
avec le diacre et le sous-diacre, qui sont
à son côté droit , ou bien il va s'asseoir par
le plus court chemin , comme il a fait au
Gloria in eoccelsis de la messe; et étant assis
et couvert, il récite les laudes avec ses mi-
nistres.
y. Pendant que les chantres répèlent
pour la quatrième fois Pastores dicite. le
[jreinier chorisle va annoncer l'antienne du
Jianediclus au célébrant , lequel pour cet
effet remonte au côté de l'Eiiîlrc par le plus
court chemin et les ministres derrière lui,
et tous trois se tournent du côté du choriste
lorsqu'il annonce l'antienne, de la même
manière qu'il a fait à la première antienne
des laudes.
10. Les enfants de chœur ayant achevé
pour la dernière fois Infantem vidimus, le
célébrant, tourné du côté de l'autel, entonne
au coin de l'Epître l'antienne du lienedictus,
que le chœur poursuit; le célébrant récite le
reste de l'antienne et le Benedictus à basse
voix avec les ministres sacrés, qui se met-
tent pour ce sujet à son côté droit, après
quoi il va au milieu de l'autel avec ses mi-
nistres ; le diacre monte à sa droite et le
sous-diacre à sa gauclie, faisant auparavant
tous deux génuflexion. Ensuite le thurifé-
raire s'étant av.incé et ayant présenté l'en-
censoir, le célébrant bénit l'cnrens et fait
l'encensement de l'aulel à l'ordinaire, après
quoi il est encensé de trois coups pur le
diacre, qui rend l'encensoir au thuriféraire,
et se met derrière le célébrant pour être
encensé : le thuriféraire , sans sortir du
côté de l'Epître, encense le diacre et le sous-
diacre, puis va encenser le chœur comme d
la messe.
11. Après l'encensement, le célébrant de-
meure au coin de l'Epître avec ses ministres
à son côté droit, et le chœur ayant répété
lanliiiiMxe ilu Benedictus, il va au milieu de
l'autel suivi de ses ministres, le baise et se
tourne vers le peuple pi)ur dire Dominus vo-
biscum; puis il retourne au coin de l'Epître
dire l'oraison, et va derechef dire /'onu'n«.< vo-
biscum; et, après que le diacre a chanté Bene-
dicamus Domino, il donne la bénédiction, dit
le dernier Evangile et se retire comme aux
autres messes.
ii. Le chœur pendant les laudes se com-
porte comme aux autres laudes solennelles,
se mettant néanmoins à genoux pour rece-
voir la bénédiction; puis étant relevé, il se
tient debout tourné en face pendant qu'on
chante les trois antiennes qui sont à la fin
delà messe. La première de ces antiennes se
chante par deux enfants de chœur, la se-
conde se dit par deux chantres qui sont au
lutrin, et la troisième par le chœur, qui se
retire après qu'elle est achevée.
.§ II. De l'office de ce jour dans les églises où il n'y a qn'ua
prêtre.
1. Dans les églises où il n'y a qu'un prêtre,
il commence matines à sa place ordinaire du
chœur, étant revêtu du surplis et de l'étole,
après avoir chanté Domine, labia mea apc-
ries, etc. , Deus in adjulorium, etc. , deux
chantres commencent l'invitaloiro et le
psaume Ycnite; lequel étant fini, le célébrant
entonne l'hymne après laquelle il entonne
la première antienne. Ceux qui doivent
chanter les leçons du premier et du second
nocturne vont au milieu du chœur proche
le balustre de la communion, pour les chan-
ter, faisant avant et après une révérence
convenable à l'autel. Le célébrant, sans sor-
tir do sa place, chante les trois dernièro
763
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
76i
leçons après en avoir donné la béhédiclion,
qu'il fait dcmaïuier par un de ceux qui ont
chanté les précédonles. Sil y avait un autre
prêtre ou un diacre, il irait chanlor les deux
premières du troisième nocturne à l'ontiroit
où l'on a chanté les autres, et le célébrant
en ce cas ne ch.inlerail que la dernièic,
dont il demanderait la bcnédiilion à celui
qui a chanté les deux piérédcntes s'il était
prêtre, ou la lui donnerait s'il n'élail que
diacre.
2. Pendant qu'on chante le dernier ré-
pons et VJnviulala, le célél)rant va à la
sacristie prendre une chape sur son snrplis
et son étoîe. Ensuite il vient, précédé de deux
acolytes portant leurs chandeliers, chanter
la généalogie sur un lutrin devant l'autel. La
généalogie achevée, il entonne le Te Deum,
et pendant qu'on le poursuit au chœur, il
retourne à la sacristie en la manière qu'il en
est venu. Là, il se revêt pour dire la messe
immédialement après le Te Deum ; s'il y avait
un autre prêlre ou un diacre, il pourrait aller
chanter la généalogie, et pour lors le célé-
brant entonnerait le Te Deum en sa place
ordinaire.
3. Le célébrant pendant la messe observe
ce qui a été dit au chap. des messes sans
diacre ni sous-diacre {Voyez l'article Messe
CHANTÉE. Après avoir pris le précieux sang,
il observe à l'égard de l'ablulion des doigts
ce qui sera dil .ui paragraphe suivant.
4. Après qu'il a achevé l'antienne appe-
lée Communion, il entonne au même coin
de l'Epîlre la première antienne des laudes,
puis va s'asseoir au côté de l'Epîlre proche
l'autel, sur un siège (luil a fait préparer à
rcl effet, se couvre et continue à chanter le
reste des laudes a\ ce les autres.
5. Au psaviiac Laudalc Dominum in sanctis
eji.is, on choisit deux de ceux qui savent
mieux le chant pour chanter l'antienne
J'astores , et deux enfants pour chanter
Infanlem vidimus, et lorsque les enfants ré-
pèlent pour la quatrième fois 7n/'a»icm ti-
dimus, le célébrant monte à l'autel au coin
de l'Epître par le plus court chemin , où il
entonne l'antienne du Benediclus , que le
chœur poursuit, pendant laquelle il récite
le reste de l'antienne et le cantique à voix
basse; puis il va au milieu de l'aulcl, bénit
l'encens et encense l'autel comme il a fait à
la messe. Après qu'il a été encensé , il de-
meure au coin de l'Epilre, et, l'antienne du
Benediclus étant répéiée par le chœur , il va
au milieu de l'autel dire Dominus vobiscitm,
et achève la messe comme ci-dessus.
§ lU. De la manière de faire l'ablulion aux deux iireuiièrcs
messes.
1. Remarquez que le célébrant devant
dire trois messes en ce jour, le sacrislaiu a
soin de préparer un vase avec un purifica-
toire qu'il met sur l'aulel ; le célébrant ,
après avoir pris le précieux sang aux deux
premières messes et avoir apporté un soin
particulier à le prendre entièrement , va au
,coin de l'aulel, où il fait l'ablution des doisls
dans le vase préparé, en disant les oraisons
accoutumées dis la purification et do l'ablu-
tion, le sous-diacre verse le vin et l'eau à
l'ordinaire pendant que le célébrant essuie
ses doigts avec le purificatoire. Le sous-
diacre prend la pale du calice, et change de
place avec le diacre qui transporte le Mis-
sel au coin de l'Epître comme aux messes so-
lennelles.
2. Le sous-diacre n'essuie point le calice,
mais il met seulement dessus la patène, la
pale et le voile , et sur le voile le corporal
plié, laissant la bourse et le purificatoire sur
l'aulel ; il le reporte ensuite sur la crédence,
et met dessous le pied le corporal sans le dé-
plier, puis il retourne auprès du célébrant.
Après la messe, il a soin de porter le calico
à la sacristie et de le mettre en un lieu dé-
cent et de sûreté, sur un corporal, pour ser-
vir aux autres messes, auxquelles on ne
doit point l'essuyer avant que d'y mettre le
vin. Il aura aussi soin de le préparer sur la
crédence avant les autres grandes messes, et
de mettre dessous un corporal, n'était que
quelque prêlre, s'en étant servi à la messe,
en eûl l'ait la purification.
3. Dans les églises où il n'y a point de
sous-diacre, le célébrant, après avoir purifié
ses doigts dans le vase préparé comme il est
dit ci-dessus, laissera le calice au milieu de
l'aulel sur le corporal, mettant dessus la
patène sans purificatoire, la pale et le voile,
et après la messe, il le porte en la sacristie
cl le met en lieu décent et de sûreté sur ua
cor^joral.
4. \ la troisième messe, le célébrant fait
la purification du calice et l'ablution des
doigts à l'ordinaire, et après l'ablulion des
doigts, le sous-diacre ou le servant verse
dans le calice le vin et l'eau de l'ablulion
des deux messes précédentes réservés dans
le vase.
5. Si le célébrant ne peut pas prendre le
vin et l'eau dont il a fait l'ablution des doigts
aux premières messes, parce qu'il est obligé
de dire la Iroisième à une autre église, il la
doil mettre lui-même après la messe dans la
piscine. Si l'on ne doil plus se «ervir du
cali.ce ce jour-là , après la première ou la
seconde messe, le célébrant, après la messe,
pourra mellrc le calice dans le tabernacle
et le couvrir de la patène ou le porter en la
sacristie en un lieu décent et de sûreté,
mettant dessous un corporal , et à la pre-
mière messe qu'il dira avec ce calice, il ne
l'essuiera pas avant que d'y mettre le vin et
leau pour la consécration.
G. Si on ne peut pas mettre commodé-
ment le calice dans le tabernacle, ou le res-
serrer dans la sacristie en lieu décent et de
sûrelé, alors le célébrant , après avoir pris
le précieux sang, laisse le calice couché sur
la patène pendant qu'il achève la messe , et
après le dernier Evangile, il achève de pren-
dre ce qui est resté du précieux sang autant
iiu'il pourra ; puis il met le purific.ntoire dans
lecalici-, l'enveloppe d'un linge et le resserre
d.ins son étui. Les prêtres qui ont deux mes-
ses à, dire les dimauches cl autres •"êtes ob-
7f)5
OBL
OBL
760
servent la même chose que ci-ilessus pour
l'ablulioa de la première messe.
§ IV. Des secondes vùpros.
1. Aux secondes vêpres de ce jour cl des
deux suivants auxquels il y a trois iJ/nf/ni^Cfi/.
le répons et l'antienne du second Magiuficnc
se commencent et se chantent comme il est
dit aux secondes messes solennelles , et le
répons avant le Magnificat de la commémo-
raison de Notre-Dame se commence au lu-
trin p.ir les choristes, et le verset se chante
par deux acolyles au milieu du chœur à ge-
noux : loul le chœur se met aussi à genoux.
Pendant le répons le premier choriste va
annoncer à l'oUiciant l'antienne du troisième
Magnificat à la manière ordinaire, et après
que le célébrant l'a entonnée, les deux cho-
risles commencent le Magnificat, qui se
poursuit du côté droit du chœur.
2. Ce dernier répons avec son Magnificat
se chantent encore tous les jours suivants
jusqu'à la PuriGcalion, et aux jours où il y
a deux chapiers. Après qu'ils ont commencé
lerépons, le seeonil choriste va annoncer
l'antienne à l'officiant, et tous deux com-
mencent le Magnificat, qui se conlinue du
côlé gauche du chœur; lorsqu'il n'y a point
do chapier, un chantre du côté opposé à celui
où l'on a commencé ie premier Magnificat
commence le répons, deux enfants de chœur
disent le \erseleii la même manière que ci-
dessus, et rolliciant entonne l'antienne sans
qu'elle lui soit annoncée. On observe la
même i:liose aux répons et à raiilicnue du
second fienef/lc^(s, qui se dit à laudes pour l;i
commémoraison de Notre-Dame , n'y ayant
néanmoins point de verset.
o
OBLATION.
(Eïplicaiion du P. Lebrun.)
AKTICLK PliEMIKU.
Commencement de l'oblalion; distinction en-
tre la messe des catéchumènes et celle des
fidèles.
Le mot d'oblalion a plusieurs significa-
tions. Il se prend ici pour cette partie de la
messe qui renferme les prières et les céré-
monies qu'on fait pour offrir la matière du
sacrifice jusqu'au Canon ou à la Préface.
Le prêtre et le peuple commencent celle
partie de la messe en se souhaitant mutuel-
lement le secours de Dieu.
Que le Seigneur Dominus vobiscum.
soit avec \ous.
1 Qu'il soitaussi avec Et cum spiritu tuo.
votre esprit.
Le prêtre se tourne vers l'autel, et il dit :
Oremus, prions. Cette exhortation à prier est
ordinairement suivie d'une oraison. Cepen-
dant , durant plusieurs siècles, le prélre ,
après avoir dit Oremus, demeurait absolu-
ment en silence pendant l'oblalion jusqu'à la
secrète. Ainsi cet Oremus a dû être regardé
siinplementcomme une exhortation à se tenir
en esprit de recueillement et de prière du-
rant tout le temps de l'oblalion. Présente-
ment, entre VOremus et la secrète, le prêtre
dit l'offertoire et plusieurs prières.
Les prières et les instructions qui précè-
dent celle partie delà messe ne sont qu'une
préparation à laquelle les catéchumènes
pouvaient autrefois assister , on les ren-
voyait dès qu'elles étaient finies ; et c'est ce
qui a fait appeler ces préparations, la messe
ou le renvoi des catéchumènes.
Ce renvoi étant faii, tout le reste de l'of-
fice, qu'on célébrait pour les fidèles qui com-
posaient l'assemblée, a été appelé simple-
ment la messe, ou la messe des fidèles. Ce
(1 ) DeciTiiiinus ut s:icrosancta Evangelia ame munerum
It'aUoueu) iu iiiissa caiecUumenornm in ordioe Uclioauni
terme élait usilé en ce sens au iv siècle. Lo
concile de Valence, l'an 374, appelle messe
des caléchumènes tout l'office qui précède
l'oblalion; car il ordonna (Il qu'on lirait l'E-
vangile pendant la messe des catéchumènes,
avant que d'offrir. Et saint Ambroise (2 , peu
d'années après, écrit à sa sœur qu'après
avoir renvoyé les caléchumènes, dimissis ca-
tecfiumenis, et donné le symbole dans lo
haptistairo ù roux qui devaient rerevoir lo
hapléme, il continua ses fonctions dans l'é-
glise, et commença à rélébror la messe :
Mis.iam facere cœpi'. 11 ajoute, et pendant gu^
j'offrais, ce qui ne laisse aucun lieu de dou-
ter que par le mol de messe il n'( nlcmill la
célébration du sacrifice. Il semble que ce ukjI
de messe ou de renvoi n'ilait pas propre
pour signifier une assemblée qui se faisait
avant ou après le renvoi. Mais la signifn a-
tion des mots est arbitraire; et souvent le
commencement ou une seule circonslance
d'une action donne le nom à tout ce qui la
suit, ou qui la précède. C'est ainsi que d ins
l'Ecriture le mot de sabbat, c'est-à-dire re-
pos, qui est le mot propre du septième jour,
a été donné depuis deux mille ans à toute la
semaine. Il n'y a donc pas lieu d'être surpris
que les Pères du ly siècle, et les auteurs ec-
clésiastiques qui les ont suivis, aieul nommé
messe des catéchumènes l'office qui précède
le renvoi, et absolument messe, ou messe
des fidèles, tout ce qui se fait après ce renvoi.
Dès que l'oblalion devait commencer, on
ne laissait dans l'église que ceux qui étaient
censés avoir conservé la grâce du baplême.
ou ra\oir recouvrée par la pénitence; car,
après avoir fait sortir de l'église tous les ca-
léchumènes, on en faisait aussi sortir les
pénitents, suivant les canons.
Ce serait ici le lieu d'exposer ces anciens
usages, qui feraient connaître quelle purcio
et quelles préparations l'Eglise exigeait des
fidèles qui devaient assister aux saints mystô-
perleganuir. Concil. Valenliu. cap. 1.
LU Efislol. ad Marcell. tac.
767
DICTIUNNAIRE DES CERRMONIES ET DES RITES SACRES.
7Ô8
res; mais nous devons nous borner à expli-
quer ce qui se pratique [)résenternci)l. Les
seules prières de l'oblalion feront coniiatlrc
suKisaiiimeut aux fidèles quelles doivent être
leurs dispositions, pour mériter de s'unir au
qui peut-être étaient aussi sans levain. Ces
pains étaient ronds. I.e pape Zépl)yrin,. au
conimencenient du iir siècle, leur donner
pour ce sujet le nom de couronne (.'l); saint
Grégoire le Grand (C) se sert aussi du même
préire, et d'offrir par ses mains à la divine terme. Ils avaient une marque qui les dislin-
■ '" guait du pain commun. On voit, par un
grand nombre d'anciennes figures, ((u'on y
majesté le saint sacrifice.
AKTICLE .SECOND.
De la matière du sacrifice. Quel doit être le
pain que le prêtre offre à l'autel, et depuis
quand on se sert du pain azyme.
La matière du sacrifice nous a été mar-
quée par Jésus-Christ (I), qui consacra du
pain et du vin. L'Eglise a voulu que le pain
fût sans levain, de la plus pure farine, et
qu'il eût des marques qui le distinguassent
du pain commun et ordinaire.
1. A l'égard du pain sans levain, il n'y a
pas de décret formel qui l'ail ordonne avant
le xr siècle ; jusqu'alors on ne se fondait que
sur l'usage d'un temps immémorial; et il n'y
avait point eu de dispute là-dessus avec les
Grecs, qui consacrent avec du pain levé.
Mais, depuis le milieu du xr siècle, on a tou-
jours dispu'.é. Les plus sages ont dit que c'é-
tait là un point de pure discipline assez in-
différent, et qu'il fallait que chaque Eglise
suivit sa pratique, sans se blâmer les unes
les autres. Les Grecs croient qu'on s'est tou-
jours servi de pain levé parmi eux. Les La-
tins peuvent clairement montrer que les azy-
mes sont en usage dans nos églises depuis
le viii' siècle, c'est-à-dire depuis environ
mille ans, sans qu'on en puisse trouver le
commencement. A Icuin, vers l'an 790, écrit (2)
que le pain doit être fait simplement d'eau
et de farine sans levain. Raban-Maur, dans
son Traité de institution des clercs, qu'il
composa l'an 819 (.'î), prouve, par l'Ancien
Testament et par l'exemple de Jésus-Christ,
que le pain du sacrifice doit être sans levain.
Il dit même, dans un ouvrage qui n'a pas
encore été imprirnc \k), qne les prélres doi-
vent faire tous les dimanches des eulogies
avec du pain azyme, et les distribuer après
la ftiesse. Ce qui fait assez voir qu'on ne se
servait alors que du pain azyme pour l'eu-
charistie, puisque le pain, qui n'en était
qu'une représentation, devait l'être aussi.
2. Oulre ces preuves incontestables de
l'usage des azymes depuis le vin siècle,
nous voyons qu'avant ce temps-là l'E-
glise se faisait ( faire des pains exprès,
(1) Accepil panem, elc. MaUl). xxvi, 26. Marc, xn-, 22.
I Cor. XI, 23.
(2) r.inis qui in corpus Chrisli couscci'aliir, ahsque fer-
mcnto ullius altcrius iiifecUoni debei esse muDdissimus.
Kpisl. (iO ad Lugduiiens.
(3j Quod auleiii panem sacrificii sine fprmenlo esseopor-
leai, luslauir liber Levilioiis, eie. Rab. 1 de Insl. Cleric.
cap. 31.
(4) M. Ciampini a vu ce manuscrit, inliUilii D» Eulogia,
d.ins la bibliothèque du Valican, n" 201, et en a lire ces
mois : Facial flii/mos panes per singiUos Domimcos, el del
poputo eiilogiam in Doatimco die poil iiiissui», Itis qui non
siimniil saciificimn Domini. (De :i7vnio el ferm. Konia?,
U188,p. 158.)
(5) Voij. l'ancien cutalo^ut des papes, donni- par le Père
Honsdieiiiu^, Propyl. .Maii, où on lit col ordre du pape
Zéplijrin : ui... ex eu consennlione, de manu cpiscopi,
pim coronam consi:craiain acciperel pieit'yter, tradendunt
imprimait le signe de la croix. Le concile
d'Arles, en '6'6't, ordonne (7) « que les obla-
tions (jue tous les évéques de la province
feraient offrir à l'autel auraient la même
forme que celles de l'Eglise d'Arles. » La
reine sainte Uadegondc, qui établit son mo-
nastère à Poitiers sous la règle de saint Cé-
saire d'Arles, vers le temps de ce concile,
s'appliquait avec beaucoup de dévotion à
faire de sa propre main les pains du sacri-
fice, pour les distribuer à beaucoup d'égli-
ses ; et Fortunat dit qu'elle y employa tout
un carême, suivant le conseil de saint Ger-
main (8). Le concile de Tolède de l'an (i93
blâme fort des prêtres qui avaient souffert
qu'on eût coupé en rond un morceau d'un
pain commun (9), pour l'offrir à l'autel. Il
ordonne (10) que le pain qu'on présentera sera
entier, propre, préparé avec soin, et qu'il
ne sera pas trop grand, mais une petite obla-
tion, suivant la coutume ecclésiastique.
Les prêtres mêmes ont voulu faire ces
pains, ou les ont fait faire (11) en leur pré-
sence par leurs clercs. Et rien n'est plus édi-
fiant que le soin et le respect avec lesquels
les premiers moines de Cluny et les autres
religieux (12) préparaient le blé, la farine, et
tout ce qi?i était nécessaire pour faire les
pains destinés à devenir le corps de Jésus-
Christ. L'Eglise latine n'exige pas toutes ces
préparations; mais elle prescrit de ne se ser-
vir que de pain azyme, en quoi elle est au-
torisée par l'exemple de Jésus-Christ, qui
institua l'eucharistie après avoir mangé l'a-
gneau pascal, et qui, par conséquent, con-
sacra du pain azyme; car, dès que l'agneau
pascal était immolé, il n'était plus permis de
manger ni de conserver du pain levé.
ARTICLE TROISIÈME
Des cérémonies et des prières qui accompagnent
l'oblation du pain et du vin à l'autel.
Origine dci f rii res qui prccè icnl la si-crèle.
Jusqu'au xr siècle, suivant l'Ordre romain,
on ne récitait point d'autres prières sur les
oblalions que la secrète. Le Micrologue, vers
populo
(6) Dial.l. iï,c.5o.
(7) IJl oblau-e quae in sacre otTerunlur allarin a compro-
vincialibus episco|>is, ad Turmaiu Aretaleusis ollcranlur
Ecclesiœ. Conc. Arel., c. 1.
(8) Evêquedc Paris, qui éUilson directeur.
(9) Tonierario ausu provocali... de pauibus suis usibus
prseparalis crustulara in rolunditalcm auferant. Couc. To-
iel. IC, can. 6.
(10) Ll non aliter pauis in allari Domini sacerdolali be-
nedictione sanctilicandus profionalur Disi inleger el nilidus,
qui rx studio fuerit prxparalus, neque grande aiiquid, sed
uiodioa lanlum oblata, etc., ibid.
(11) Theoilulf. .\urel. c. 5.
(M) Voy. le P. Marlène. De antiq. roonachoruni Rilil>us,
I. Il, c. 8; les (Munîmes de Cluny, cbap. 13, lotne IV du
Spicilége, p. 196 et sniv.; el M.' Bocquillol, Traité de la
Liturgie, u. 18'J el suiv.
709
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770
l'an 1090, le marque expressément (I). Cette
prière en effet exprime l'oblalion de nos
lions : et d'ailleurs l'oblatiou est essenlielle-
nuMit dans le canon. Mais plusieurs saints
évèques ont jugé à propos de distinguer l'o-
blatiun du pain et du vin, l'oblalion de nous-
inèuies, l'invocation du Saint-Esprit, et de
délailler les motifs de notre oblation dans
des prières qui pussent réveiller l'attention
des prclres, et leur donner lieu de l'aire sain-
tement cette grande action. Les quatre pre-
mières prières Suscipc... Offcrimus... In spi-
rilu... et Veni, Sanclificator sont en
substance, et presque en propres termes
depuis plus de mille ans dans l'ancien Mis-
sel (-2) des Eglises d'Espagne; et il paraît que
l'Eglise de Home, qui vers la fin du xi* siècle
leur ôlii ce Missel pour leur donner U: ro-
main, emprunta ces prières de l'oblalion de
ce même Missel, qu'elle supprima. Elle admit
aussi au xii= siècle la prière Suscipe, sancta
Trinilas, qui était en usage à Milan, et dans
plusieurs Eglises de France. C'est depuis ce
temps-là que le Missel romain renferme tou-
tes ces prières, selon l'ordre qui suit.
nUBRI(iDE ET REMARQUES.
§ I. Sur le eoiporal, la pale, la |iatène et l'Iiostie.
Aux messes solennelles , après que le praire
a dit l'offertoire, le diacre étend le corporal
sur l'autel, s'il ne l'a déjà fait, et lui présente
la patène avec l'hostie. Aux messes basses, le
prêtre étend lui-même le corporal avant ta
messe ; ici il ôle le voile et la pale qui couvrent
le calice, prend lu patène sur laquelle est
l'hostie, la tient avec les deux mains élevée à
ta hauteur de la poitrine; il élève les yeux, et
les abaisse aussitôt après en disant : Suscipe,
saiicte, elc. TH. 7, n. 2 et 9.
1. On étend le corporal. Outre les nappes
qui couvrent l'autel, pour une plus grande
propreté, et à cause des inconvénients qui
pourraient arriver , on étend sur l'autel un
linge qui est appelé corporal, parce qu'il est
destiné à toucher le corps de Jésus-Christ.
Le Sacramentaire d'Albi du xr siècle,
les Missels de Toulouse de l'i90, de Nîmes
1511 , de Narbonne 1328 et 1376, marquent
une prière en élendant le corporal (3). Dans
le rite ambrosicn on l'appelle le linceul , à
cause qu'on le regarde comme le linceul ou
le suaire avec leciuel le corps de Jésus-Christ
fut enseveli. L'oraison qu'on dit selon ce rile,
en commençant l'oblalion, est nommée Ora-
tio super sindoncm. Ce nom fut conserve à
(1) Uomanus tamen Ordo iiiillani oratioiiem inslitiiil post
oiïeroiul:im aiiU'. secrelam. Microl.c. 11.
(2) Koy. le Missel Mozarabe. l,e Micrologue n'en parle
poiiil parce qu'il parait qu'il ne connaissait point le rite des
Eglises d'Espagne. On voit une partie de ces prières dans
un Saciameniairo de Tours d'environ 800 ans, et dans
deux d'Albi écrits depuis plus de 600 ans.
(3) Ad corporaliii : In tuo conspectu, Domine, quaesu-
rouslinleamiua lise sint accepta, ut et nos tibi placere va-
learaus. Amen. Le Missel de Grenoble, en 1S22, marque
une autre prière.
(4) Ce terme est dans les plus anciens Ordres romains,
dans le Sacramentaire de saint Grégoire, page 233, dans
saint Isidore, episf. peimd., dans les capitulaires des rois
de France de l'an 801,1. vn, n. 4H, dans -\malaire l'an
820. Sinttvnc, qumn solemus conioiale nomiuare, etc.
L.ni, c. 10.
Milan, et il y a plus de dix ou douze siècles
qu'on se serl du terme de corporal (i).
2. On Ole la pale. Ce mot vient (Ui prillium,
qui signifie manteau ou couverture; et il se
trouve en ce sens dans Grégoire île TourSj
Les nappes et les corporaux qui rouvraient
l'aulel étaient appelés pallœ , palla corpo-
ralis (o). Le corporal élait autrefois aussi
long et aussi large que le dessus do l'autel;
et il élait si ample qu'on le repliait sur le
calice pour le couvrir ((i;. Les chartreux
suivent encore cet usage. Mais comme cela
était embarrassant , surtout depuis qu'on a
fait l'élévation du calice , que quelques-uns
voulaient tenir couvert même en l'élevant,
on a fait deux corporaux plus pctils ; l'un
qu'on étend sur l'autel, et l'autre plié d une
d'une manière propre à couvrir le calice.
L'on a mis ensuite un carton entre deux
toiles , afin qu'il fût ferme et qu'on le prît
plus commodément; et on lui a toujours
laissé le nom de .pale.
3. On prend la patène , ou, comme par-
laient nos anciens , la plalcne ou la plaline ,
c'est-à-dire un pelit plat propre à tenir les
dons qu'on offre et qu'on distribue. Un plat
grand ou petit est nommé dans les bons au-
teurs (7) latins patella et patina, et dans les
auteurs ecclésiastiques patcna, du verbe pa-
tere , qui signifie être grand et ouvert. Les
patènes sont à présent beaucoup plus petites
qu'elles n'étaient il y a cinq ou six cents
ans, parce qu'on s'en servait potir disiribuer
la communion , et qu'à présent , quand il y
a un gi-and nombre de communiants , on se
sert du ciboire.
i. Le pain qu'on met sur la patène s'ap-
pelle hostie (8), c'est-à-dire victime, à cause
qu'il est destiné à être changé au corps de
Jésus-Christ , qui est l'hostie cl la victime
du sacrifice.
5. Le diacre présente la patène avec l'hos-
tie , parce qu'il est à propos qu'il paraisse,
du moins aux messes solennelles , que lo
prêtre n'offre que ce qui lui est offert par
le peuple, représenté par le diacre.
G. Le prêtre tient avec la palène IhosUe
élevée , et lève les yeux au ciel pour l'ofirir
à Dieu qui veut qu'en le priant nous disions :
Notre Père, qui êtes dans les deux.
7. Il abaisse ensuite les yeux sur l'hoslie
qu'il présente et qui attire ses regards, il a
aussi lieu de les abaisser, parce qu'il va
prier pour ses péchés et se reconnaître un
serviteur indigne.
(3) Le Sacramentaire de saint Grégoire dislinji[He les
pales, c'est-à-dire les nappes qui couvraient l'autel, et
qui étaient au-dessous du corporal, d'avec celles i|ui étaient
au-dessus, qui ont été appelées pcUlm corporales , on, d'un
seul mol, le corporal : pultœ quœ sunl in siibstralorio, in
(ilio vase dehent Imari, in atio corporales pallœ. Ordiu.
subdiac. Vo>i. Ordination.
(6) Greg. Tur. Hist. I. vu, c 12.
(7) Columel. Horal.
(8) Amalaire, au commencement du ix' siècle, dit que
le prêtre, par sa prière secrète sur les ohialions, leur lait
prendre le nom d'hostie et de sacrilice... Facil cain trans-
ire per siuuii secretam orationem ad nomen tiosliœ , sive
muneris, donive tel sacrificii seu oblalionis. Praefat. 2, ia
lib. de Offie. Kccles.
77i DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
511. Prière en offrant le pain.
llccevez.Pèrcs.iint, Suscipc, snncle Pa-
772
Dieu lout-puissanl et
éleriiei, celle hostie
sans lachequejcvous
offre , moi qui suis
voire indigne servi-
teur, a vous qui élos
mon Dieu vivant et
véritable, pour mes
péchés , iiu's offenses
et mes négligences qui
sont sans nombre ,
pour lous les assi-
stants , et pour tous
les fidèles chrétiens
vivants el morts, afin
qu'elle me profile et
à eux pour le salut et
lavieéternelie.Araen.
1er, omuipotcns aîter-
ne Deus, hanc imma-
culalani hosliam ,
quain ego indignus
famulus luus offero
tihi Deo nieo vivo et
vero , pro innumera-
billl)us pcccalis et
offensionibus et ne-
gligenliis nicis,et pro
omnibus circuinstaîi-
tibus, sed et pro om-
nibus fidelibus cbri-
stianis vivis atque
defunclis , ut mihi et
illis proGciat ad sa-
lutem in vitam ieler-
nam. Amen.
EXPLICATION.
ScsciPE, SANCTE Pater, recevez. Père saint,
L'Eglise nous fait adresser l'oblalion au
Père élernel, pi'ur iniilcr Jésus-Christ Nolrc-
Seigncur, qui offrit son sacrifice sur la terre
à .'on Père. Ce divin Sauveur l'appela dans
sa prière (1) Père saint : nous l'appelons de
même el nous ajoutons omnipolens œlcrnc
Deus, parce que Dieu, seul tout-puissant ,
peut remettre les péchés dont le prêtre de-
mande ici la rémission.
Hanc... celle hostie sans tache. Ce que le
prêtre tient sur la patène n'est que du pain ;
mais c'est un pain qui n'est offert que parce
qu'il doit devenir le vrai pain de vie, Jésus-
Christ Nolre-Seigncur, la seule victime sans
tache et sans défaut. Véritablement ce pain qui
est sur la patène pourrait être appelé une
hoslie sans tache , c'est-à-dire nette, pro-
pre, choisie, dans le sens qu'il a toujours
iailu offrir des victimes sans défaut, choisies
avec soin ; mais le prêtre l'appelle l'hostie
sans tache dans un sons plus réel et plus
relevé. L'Eglise , qui lui prescrit cette ex-
pression , suppose qu'on est instruit qu'il
faut offrir à Dieu le Père une hoslie pure et
sans tache, qui soil agréable à ses yeux;
qu'il n'y a que Jésus-Christ qui puisse lui
plaire; cl que nous devons avoir tellement
en vue d'offrir celle divine victime, qu'en
(1) Joan. XVII, 11.
(21 Eccicsiae lux. quœsiimus, Domine, doua propiiius
inluere, quil)us non jam auruin, Ihus et myrrha protertur,
sed quod eisdem munpribus dudaraïur, immolatur, el sii-
milur, Jésus Clirislus Doniiiius noslrr.
Celle oraison se trouve dans les anciens Sacramen-
taircs(Sacram.Greg. p. 15 Missal. Gotb. Thomas, p. 210).
En voici le sens : » Recevez f.norablemenl les dons de
votre Eglise. Nous ne vous offrons ici ni or, ni encens, ni
myrrhe, mais celui-là même à qui les mages offrirenl ces
trois surtos de présents, c'est -a-dire votre Fils, que
nous vous immolons dans ce sacrilice, et que nous rece-
vons par la sainte communion. » Cela fait \oirque quand
on offre il Dieu la m^ilièrc du sacrilice, le prêtre est beau-
coup moins occupé do cette matière qu'il ne l'est de Jé-
sus-Christ, qui doit être proluit par le changement du pain
en son corps, pour être offert à son Père.
Dans le Missel gélasien, etd.nns l'ancienne liturgie des
Français, on lit celle prière ; Rejetant toutes les ombres
des iiclimes chayiuilei., nous vuks cffions, l'ère éternel,
li'K lioslie miUtiellc. aui est toujours immolée, el qu'on
commençant à offrir le pain, nous parlions
déjà comme si nous offrions cette hostie sans
tache, qui est l'unique dont l'offrande puisse
nous laver de nos péché*.
Toutcl'aiicienne Eglise nous fait clairement
enlemirc , dans un grand nombre d'oraisons
appelées secrètes, que l'on n'offre du "pain
que pour eu faire le corps de Jésus-Christ,
et pour offrir Jésus-Christ même, ainsi que
nous le disons encore dans la secrète du jour
de l'Epiphanie (2) : 0 S eir/neur, recevez avec
des yeux favorables tes dons de votre Eglise
(c'est-à-dire le pain et le viu qui sont sur
l'aulel ) pnc lesquels on vous offre, non pas
de l'or , de la myrrhe el de l'encens; mais on
offre , on immole et on prend cela même qui
est signifié par ces' /)r^sen<s,c'csl-à-dirc JésuS'
Christ Noire-Seigneur
QuAM EGO INDIGNUS... queje vous offre, moi
qui suis votre indigne serviteur. L'oblalion
est faiie par un prêtre, qui a toujours lieu
de se reconnaître serviteur indigne par l'in-
finie disproportion qu'il y a entre lui el la
divine viclime qu'il doit offrir.
Deo meo vivo et vebo... à mon Dieu vi-
vant et véritable. Il l'offre au vrai Dieu, la
source de la vie, à qui le seul sacrifice doit
être offert, au seul Dieu vivant, comme parle
Daniel (3 .
Pro innumerabilibus peccatis , pour mes
péchés, qui sont sans nombre. Il offre pre-
mièrement pour obtenir le pardon de ses pé-
chés , qui sont en si grand nombre qu'ils ne
peuvent être comptés; car nous tombons
lous dans beaucoup de faules, dit saint Jac-
ques (4).
Offensionibus et negligentiis, mes ofj'en-
ses el 7nes négligences- Il distingue les péchés
de commission et d'omission. Les offenses
sont les péchés commis contre la loi de Dieu;
les négligences sont les manquements d'a-
ctions ou des dispositions qui doivent accom-
pagner nos actions. Ce n'csl pas assez do
faire en quelque manière ce qui est prescrit;
il faut le faire pleinement et avec amour,
sans quoi on agit frauduleusemeni , parce
qu'on soustrait de l'action ce qui en fait le
mérite. Or, malheur à l'homme qui fait l'œu-
vre de Dieu frauduleusement ou négligem-
ment (5'. Quel sujet n'avons-nous pas de
recourir à la miséricorde de Dieu pour nos
négligences aussi bien que pour nos offenses?
offre toujours la même, qiii est tout ensemble el le jtréseni
des liilèles qui se consacrent à vous, el lu récompense que
leur donne leur céleste bienfaiteur. Miss. Gelas, thomasii,
pag. 117. Miss. Franc, miss. 22, ibid. p. iîH. Lilurg. Gall.,
page ,ï-5.
Et dans quelques églises de Tolède on dit encore celte
ancienne secrète, qu'on trouve dans l'ancien nie niozi-
rabe : « Nous, vos indignes serviteurs el vos humljles prê-
tres, offrons à voire redoutable majesté celle hoslie sans
tache que le sein d'une mère a produite par sa virgimié
inviolable, que la pudeur a enfantée, que la sanclilicalion
a conçue, que l'inlégrité a lait naiire; nous vous offinns
cette lioslie qui vit étant immolée, et qu'on immole vivan-
te;- hostie qui seule peut plaire, parce que c'est le Sei-
gneur lui-même. »
(3) Non colo idola manu facia, sed viventem Deiim (|ui
creavit cwlum, etc. Dan. xiv, i.
(i) lu mullisenim oHindimusomiies. Jac. m, 2.
(Il) .Malcdicliis Ihiinu qui facit opus Domiiii frandnienler,
selon la Vuhi.iie ri nié''reu; iiegligenter, selon l'Italique
et les Scvlanlc. Jerem. xi.viii, 10.
773
OBL
Et pro omnibds cmcuMSTANTiBUS , el pour
lotis les assistants. L'Eglise a une altenlion
particulière pour tous ceux qui assisleul au
sacrifice. Le prclre ne prie poinl pour lui
sans prier pour eux; il suit seulemenl l'or-
dre que marque saint Paul (1), qui est d'offrir
premièrement pour la rémission de ses péchés,
et ensuite pour ceux du peuple ; il offre pour
les assistants , qui otîreiit avec lui autant
qu'il leur est possible, el (jui ont besoin de
la miséricorde de Dieu , avant que de prier
eux-mêmes pour les antres.
Sed et pro omnibus... et pour tous les fidè-
les chrétiens vivants cl morts. L'Kglisc com-
prend tous ceux qui sont dans sa commu-
nion , vivants et morts. Le prêtre offre ici
pour eux en général, cl il le fera plus en
particulier dans la suite.
Ut muii et iLLis proficiat, afin que celle
hostie pure et sans tache profite à moi et à
eux. Voilà l'ordre. Le prêtre prie preiniôre-
ment pour lui , secondement pour les assi-
stants, troisièmement pour tous les fidèles.
Al) SÂhVTEM... pour le salut. La principale
vue qu'on doit avoir en offrant le sacrifice ;
c'est qu'il nous procure le salut el la vie
éternelle en expiant nos péchés. Le S.icra-
menlaire du pape Gélasc s'exprime ainsi :
Afin que cette hostie salutaire soit l'expiation
de nos péchés , et notre propitiation devant
v:>trr majesté sainte. Tel est le langage de
saint Cyrille de Jérusalem {-2) dans sa lilur-
pie, et de toute l'ancienne Itglise, qui a tou-
jours appelé ce sacrifice l'hostie de propitia-
tion pour les vivants et pour les morts.
In vitam iETERNAM , pour la vie éternelle.
Le salut de l'ânie , qui consiste dans la jus-
lice chrétienne, n'est pas toujours suivi de
la vie éternelle , parc(! qu'on peut ne pas
persévérer. C'est pourquoi l'Eglise ne nous
fait pas demander seulement ciue le sacrifice
serve pour le salut , mais que ce salut soit
suivi de la vie éternelle.
Signe lie croix avec la pal^ne.
En finissant cette prière le prêtre fait un
signe de croix avec la patène sur le corpo-
ral, et y place l'hostie au milieu. En quelques
Eglises on dit In nominc Patris, etc., ce qui
seul détermine à faire le signe de la croix.
Mais , soit qu'on le dise ou qu'on ne le dise
pas , on fait toujours le signe de la croix, et
l'on montre par ce signe sensible qu'on
place (3) l'hostie sur la croix oii Jésus-Christ
s'est offert à son Père pour nos péchés.
Aux messes basses, le prêtre , après avoir
1) Priiis pro suis deliclis.hosUas ofTerre, deinde pro
liopiili. Hebr. vu, 27.
(2) Calecli. c. 5.
(5) Hoiiorius, Gemm. an. I. i, cap. 90. Durand, I.
c. ôO, n. 17.
(l) Au VI' siècle, les Arméniens ne mirent point d'eau
(l.iMj le calice, et prélendirenl s'autoriser d'une des lionié-
lies de saint Chrysoslome sur saitit Matlliicu. Mais les
Pères du concile m Trullo, assemblés on 69i a Constanti
nople, où saint Chrysostome avait été évt juo, tirent voii
(pie les Arméniens entendaient tort mal tes écrits de ce
siuiu docteur, qui avait seulement combattu les hérétiques
nui ne sacrillaient qu'avec de l'eau. Les Pères ajoutent
que l'us3i;,ede mêler de l'eau avec du vin est fondé sur la
tradition universelle des Eglises depuis Jésus-Christ; et
ils déclarent que l'évêque ou le prêtre qui ne mettra que
OBL m
placé l'hostie sur I autel , met la patène à
moiiié sous le corporal , et couvre ensuite
l'autre moitié avec le purificatoire, afin de
la conserver plus proprement jusqu'à ce
qu'il en ail besoin pour la fraction de l'hostie.
§ m. Mélange de l'eau et dn vin dans le calice.
RUBRIQUE.
Le prêtre, étant au côté de l'autel, tient le
calice de la main gauche, reçoit la burette du
vin et en met dans le calice. Il fait ensuite un
signe de croix sur la burette de l'eau, en met
lin peu dans le calice , et dit la prière Deus ,
qui humaiicc , etc. A la messe des morts, il
récite celte oraison .lans faire le signe de la
croix sur l'eau. Til. 7, n. 4-.
Aux messes solennelles, le diacre met le vin
dons le calice. Le sous-diacrc présente la btt-
retle de l'eau au célébrant en lui disant : Bé-
nissez, mon révérend Père, lequel, après
avoir fait le signe de la croix, dit l'oraison
Deus, etc., pendant que le sotis^diacre met
un peu d'eau dans le calice. N. 9.
REMARQUES.
.Sur l'origine elles raisons du mélange de l'eau tlduvin,
sur la bénédiction de l'eau, cl sur la quaulilé qu'il fjul
en meure.
1. Le prêtre met du vin dans le calice. Le
vin, aussi bien que le pain, est la matière
du sacrifice; c'est ici le temps de l'offrir, et
par conséquent de le mettre dans le calice, si
on ne l'a déjà mis, comme on le fait dans
quelques Eglises.
Aux messes solennelles, c'est le diacre qui
met le vin dans le calice, parce que c'est au
ministre à préparer ce qui est nécessaire.
2. // titel de l'eau dans le calice {'*), pour
imiter Jésus-Christ, qui, dans la dernière
pàque qu'il fit avec ses apôtres, consacra la
coupe pascale dans laquelle, selon le rite des
Juifs, il y avait du vin et de l'eau. En effet,
saint Justin (oj, saint Irénée (6), saint Cy-
pricn (7), les Pères du troisième concile de
Carthage (8), et ceux du concile in Trullo (9),
nous apprennent que, selon la Iradilion , le
vin que Jésus-Christ consacra était mêlé
d'eau.
Outre cette raison naturelle et essenliello,
les Pères ont cru qu'il fallait mettre de l'eau
dans le calice pour deux raisons mystérieu-
ses. La première, pour marquer que le peu-
ple fidèle, représenté par l'eau, est uni avec
Jésus-Christ et offert avec lui dans le calice,
parce que l'eau, dit saint Jean (10), repré-
sente les peuples. Saint Cyprien (11) s'est ap-
du vin dans le calice sera déposé comme un novateur qui
ne suit pas l'ordre prescrit par les apôlrps, et qui n'expri-
me qu'imparfaitement le mystère du sacrilice (Conc. Trull.
can. 32). Le décret d'union avec les Arméniens, dans la
concile de Florence, déclara aussi qu'il était nécessaire
de mettre de l'eau dans le calice : Cni (viiio) mite come-
aationem aqiia modicissima admisceii itebel, etc. Conc
lom. XII, col. bô6
(.5)Apul. 2.
(6) Adv. Hseres. 1. iv, c. S7.
(7) Epist. 63.
(8) Gao. 4.
(91 Can. 52.
(10) Aqua; populi snni, Apec, xvn, IS.
(11) Epist. cg.
775 DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. 776
nliqué à développer ce mystère en inonirani deiice, ainsi que cela se faisait à Soissons,
la nécessité de mêler l'eau, qui marque le suivant l'ordinaire écrit au xir siècle, il dit
pouple, avec le vin qui représente Jésus- lui-même la prière de la bénédiction Dciu
Christ. Ce rapport fut répété et mis dans un
niiuveau jour par les Pères du quatrième
concile de Urague, en 675 ; et c'est cette rai-
son mystérieuse qui a fait placer en cet en-
droit l'oraison suivante, Deus, qui huma-
nœ, etc.
qui humanœ, etc.
5. Aux messes des tnorts le prêtre ne hénit
pas l'eau par le signe de la croix. C'est imc
suite de la raison mystérieuse. On n'emploie
pas ce signe extérieur pour bénir l'eau, qui
(i(P, etc. signifie le peuple, parce qu'on est tout oc-
La seconde raison est pour représenter cupé des âmes du purgatoire, qui ne sont
l'eau et le sang qui sortirent du côlé de Je- plus en voie d'être bénies par le prêtre.
sus-Christ sur la croix. C'est pourquoi, dans 0. Il ne met qu'un peu d'eau, parce que ce
le rite ambrosien, et selon un grand nombre qu'on met dans le calice, pour le consacrer,
d'anciens Missels, en mettant le vin et l'eau doit être censé du vin. Los chartreux (12) se
._ j:. h\ . n.. ./!.„' j. !„'„,.„ ri.irici ^nriii ri „ scrvenld'uue petite cuiller pour n'y mettre
on dit (1) : Du côté de Jésus-Christ sortit du
eang et de l'eau; ce qui a été suivi et con-
servé à Laon, chez les chartreux, etc. Tou- „ v,..„., ^..-., ^ „....,. -. „,.«
les ces raisons que nous venons d'exposer laquelle on met trois gouttes d'eau; et le con-
ont été rapportées par le papo Eugène IV au cile de Tribur, tenu en 81)3, dit (14) qu'il faut
concile de Florence, dans le décret pour les mettre deux fois plus de vin que d'eau (13),
arméniens (2), et par le concile de Trente {'■]}. afin que la majesté du sang de Jésus Christ y
3. Aux gr.indes messes le sous-diacre met soit plus abondamment que la fragilité du
l'eau dans le calice. Cet usage est récent, peuple représenté par /'en». Voilà encore la
On voit, dans le premier Ordinaire des pré- •■•>icnn ....rdArionoD /mi Hnnno lion à rm-ni^nn
montrés (4), qu'ils avaient pris de Rome et
de Laon, et dans un grand nombre d'anciens
^^. .»,..- « «..« ,^-.. — I -. j
que quelques gouttes d'eau. L'Ordre romain
d'Amélius (13) parle ainsi de la cuiller avec
raison mystérieuse qui donne lieu a 1 oraison
suivante.
Prière en meltant l'eau dans le calice (16)
O Dieu, qui ave» Pcus, qui humanes
admirablement formé substantiœ dignita-
l'homme dans un état lem mirabililer con-
si noble, et qui l'a- didisti, et mirabilius
vez rétabli d'une ma-
nière encore plus ad-
mirable , faites que
par le mystère de
cette eau et de ce vin,
reformasli, da nobis
per hujus aquœ et
vini mysterium ejus
divinilatis esse con-
sortes, qui humanita-
Missels, que c'est le diacre qui met 1 eau
aussi bien que le vin, ce qui s'observe en-
core parmi les chartreux (5), dans les Egli-
ses de Laon, de Soissons, etc.
A Rome, ça été durant quelque temps le
célébrant même qui l'a mise. Voyez le pape
Innocent 111 (6), Durand (7), et le quator-
zième Ordre romain de Gaielan (8) ; mais on
voit dans celui d'Amélius (9), qui vivait en
1393, que le prélat sacriste qui servait d'as-
sistant au pape, mettait l'eau dans le calice.
Depuis ce temps-là c'est le sous-diacre qui
l'a mise aux messes solennelles des évêques
ou des prêtres, comme il est marqué dans le
Cérémonial de Rome (10), écrit en U88 par
Patrice, évêque de Pienza, imprimé pour la
première fois en 151G, sous le nom de Mar-
cel (11). Tout cela a pu être pratiqué indiffé-
remment par le prêtre, l'assistant, le diacre
ou le sous-diacre, parce que ce n'est ici que
la préparation et non pas l'oblation.
h. Le prêtre bénit l'eau, cl auTL messes so- j,^^,^ ^ Dki^^â'avèz admirablement
lennelles le diacre 1 averl^it de le faire en di- .^^ Vhomme dans un étal si noble. Lbomme
sant : Bénissez, mon révérend père C est le '^^^ admirablement composé de corps ol d'es-
prélre seul qui peut benir al autel, parce .j, ^^ y^^^-^^ ^^ ^^^ j^^x substances est
qu II y représente Jesus-Chnsl. Tons les au- ^^^^' „,pj.veille toujours nouvelle. Sa no-
ires officiers qui sont autour de lui ne sont a j,,^,^^^ ^^ ^j^^^^^^ij ^,{.^. ,„3 ,j puisque,
l'autel que comme ses ministres. Mais quand j, commencement du monde, Dieu lé
le diacre prépare le vin et 1 eau a la cre-
nous ayons part à la tis nostrie fieri digna
divinité de celui qui lus est parliceps Je-
a daigné se faire par- sus Chrislus, Filius
ticipant de notre bu- tiius , Domiiius no-
manité, Jésus-Christ, ster : qui tecuin vi\it
votre Fils , Notre- et régnât in unitale
Seigneur, qui étant Spiritus sancti Dcus,
Dieu vit et règne per omnia saecuia sae-
avec vous en l'unité culorum. Amin.
du Saint-Esprit, dans
tous les siècles des siècles. Amen.
EXPLICATION.
(1) De lalere ChrisU cxivil s.inguis el aqiia.
(2) Conc. l. XII, col. b36.
(5) Sess. 22, cap. 7.
(4) Ordin. in bibliot. Prxmonslr., pag. 89i.
(5) Ordin. CarUis. c. 26, n. 20.
(6) 1.. 11 de Myst., c. 38.
(7) Ration. 1. iv, c. 30.
(8) Ordo Kom. 14, pag. 321.
(9) Ordo 15, p. 500.
(10) Caeremon. I. ii, c. 2, p. 115.
(11) Cela eslde même dans la messe ponlilicale impri-
mée en 1520, avec le Pontifical romain, p. 225.
(12) Glapit cochlear, et unam aiil duas aquae gullas infnn-
dii. Ordin. Carlus., c. 52, ». 10.
(15) Et post aquse benedictionem, ponit cum coiiileari
1res gullas aquae. Ordo Rom. 15.
llij Lldu» j)artes sinlvini, lerliavero aquï : quia ma-
jor est majestas sanguinis Domini quam fragililas populi,
qui i)er aquain designatur, juxta dlud : Populi molli aqua
niuliœ. Can. 19. , , ,
(l.j) On ne doit donc point avoir de scrupule, lor.squ on
n'a mis qu'un tiers d'eau. (La plupart des théologiens sonl
d'un avis dilTérent, fondés sur le décret du pape Ku-
gène IV ad Armenos, qui dit : Viiio aqua mod:cissima
nrfmijiaTideto.Voy. Collet, Traité des Saints Mysl., à
l'art. Vin, n. G. „,,, .
(10) Cette oraison est dans l'ancienne messe dllljrio
vers l'an 900 dans celle de Du Tillet. i:ile est tirée d'une
ancienne oraison de l'office de Noël (Cod. Sacr., p. 16).
Elle est aussi avec quelque différence dans le missel de
Milan d'à-préscnt, de même que dans l'ancienne me:^e
ainbrosienne donnée par Pamélius (Liturg. , lomc II,
pag. 297.)
777
OBL
OBr>
770
forma lui-même à son iinngo et à s.i rc.'sem-
blnncc, pour présider à loulcs les créalures
de la lerre.
IST MIRABIL1US REFORMASTI, Et ijui l'nvCZ
rétabli d'une manière encore plus admirable.
Cet homme est déchu de la noblesse cl de la
dignité de son état par sa désobéissance. Son
corps et son esprit, loin d'entretenir un ac-
cord mutuel entre eux et avec Dieu, ont élé
dans lies soulèvements continuels. Mais
Dieu, par son infinie miséricorde , a renou-
velé cet accord, et l'a rendu fixe et perma-
nent en unissant en .lésus-Christ par l'incar-
nation, la na'ure humaine avec la divine :
c'est ainsi que l'homme a élé plus .idmiralile-
mcnt réparé ; et c'est ce qui fait dire à l'E-
glise , en parlant du péché du premier
homme : O heureuse faute , qui a mérité d'a-
voir un tel réparateur 1)1
Da nobis Faites par te mystère de cette
enit et de ce vin. Le mot de mystère signifie
.secret ou signe secret. L'Eglise est accoutu-
mée depuis les premiers siècles à regarder le
mélange du vin et de l'eau dans le calice
comme la représentation secrète (2) de l'u-
nion <u peuple fidèle avec Jésus-Christ. C'est
ce qui lui a fait ajouter ces mots à cette
prière, qui était originairement une collecte
du Missel ambrosien, et du Sacramentaire
gclasien (3), avant saint Grégoire, pour l'of-
iicc de Noël. Elle demande que ce mystère
du mélange du vin et de l'eau soil suivi de
l'union qu'il représente.
Ejus DiviNiTATis ESSE CONSORTES, Que nottt
participions à sa divinité. Ces paroles sont
lirées de la seconde Epître de saint Pierre, où
il est dit que Dieu nous communique par Jé-
sus-Christ ce qu'il nous a promis de grand eC
de précieux, pour nous rendre participants de
la nature divine {'■*■). Les dons grands et pré-
cieux que Jésus Christ comiuuniquc aux fidè-
les les font participer à la divinité ; premiè-
rement, par la demeure de l'Esprit de Dieu
dans eux, qui en dirige tous les mouve-
ments, et les fait ainsi parliciper à la saintelc
et à la pureté de sou être ; car (o) celui qui
adhère au Seigneur, en suivant tous ses mou-
vements, est un même esprit avec lui. Secon-
dement, les fidèles participent à la divinité
plus particulièrement par la divine eucharis-
tie, le plus grand et le plus précieux de tous
les dons, qui, les faisant entrer en communi-
cation avec la chair sacrée de Jésus-Christ,
qui est Dieu, les fait coumiunier à Dieu
même.
(1) Sab. S. Ben. Cer. Pascli.
(2) Clem. .\lfi. Psedag., 1. ii, c. 2. Videniiis in aqna po-
puium inlelligi, in vino vero oslendi sanguineni Chrisli.
(Juando auleni in calice vino aqna miscplur, Chrislo popn-
- lus adunalur, l'I credentimn plehs ci in quem credidlt, co-
pnlatur et conjungilur. Cypr. epist. 63 ad Oecil.
(3) Deus qui humanx subslanli* dignilateni et niirabi-
liter condidisli, et mirabilius refurmasli; da, qusesumus,
ut ejus el'ficiamur in divina consortes, q»i iioslrse liumani-
talis fieri dignatus est particeps Chrislus !• ilius tuus.Per, etc.
Codic. Sacram. Tboinasii, p. 16.
(i) Per quem maxima etpretiosa nobis promissa dona-
VJt : ut per Use efficiamiui divinae cousorles naturx,
llPeir. 1, 4.
(5) Qui aulem adbaeret Domino, unusspirilus est. I Cor.
«, 17.
Dictionnaire des Ritks sacrés. IL
Qt'i iii'MANiTATi? Qui a daigné s" faire
participant de notre himianilé. La divinité ne
peut participer à l'humanité, que l'humanilé
ne participe à |,i divinité. Nous demandons
que, comme cette p.irlicipalion ne cessera
jamais en Jésus-Chria , nous lui soyons
aussi tellement unis, cpie nous ne soyons ja-
mais séparés de sa ilivinc personne : et nous
faisons celte prière m mettant dans le calice
l'eau efle vin, qui ne sont point séparés, non
plus que Jésus-Christ pi son Eglise, ainsi
que parle saint Cypricn ((>)
§ IV L'oblalion du calice.
■(. Rl'BRIQlE.
t-
Le prêtre au milieu de l'autel prend le ca-
lice, le tient élevé avec les deux mains pour
l'offrir à Dieu; et. tenant les yeux élevés, il
dit la prière Oflerimus libi, Domine, etc.,
après laquelle il fait sur le corporal le «if/nc
de la cioix iivec le calice, le place au nniien
derrière l'hostie, ri le couvre de la pale. 'l'il. 7.
n. .*).
Aux messes solennelles le dinfre présente le
cnlice au prêtre, l'aide ù te soutenir, cl dit
avec lui Offcrinnis, etc.
1. Le prêtre élève le calice, comme il a
élevé le pain pour l'olTrir à Dieu ; et il lient
toujours les yeux élevés parce qu'aucune
dci paroles de la prière ne le détermine à lis
baisser.
2. Aux grandes messes, il reçoit le calice des
mains du diacre. Le vin devait être offert par
le peuple comme le pain, et le diacre lient
lieu du peuple. Comme les calices étaient .lu-
trcfois fort pesants 7) parce qu'on devait
consacrer assez de vin pour la communion
<ln prêtre, du clergé et du peuple, il eiait
bien nalurel que le diacre aidât le prêtre à
le soutenir; le diacre d'ailleurs a une part
spéciale au calice, dont la dispensation lui
était autrefois confiée, et la formule de la
prière exprime le pluriel : ^'ous vous offrons,
afin qu'elle puisse être dite par le prêtre et
par le diacre qui représinlc le peuple.
3. Le prêtre fait un signe de croix (ivre te
calice. Selon l'ancien Missel dos Eglises d'Es-
pagne, la prière Offerimus conunençait par
Jn nontinc Patris, etc. Ce qui déicrm'inait à
faire un signe de croix avec le calice. Et
quoiqu'on ne dise point es paroles, <l(s au-
teurs pieux (8) , depuis l'an 1100, ont sou-
haité (lu'on fît un signe de croix , afin qu'il
parût par ce signe visible qu'on plaçait l'o-
blation sur la croix , autant qu'il était possi-
(6) Qox coputatio et conjunctin aquK et vini sic mii.cc-
lur in calice Duniini, ni cuninii\lio illa non possit ab irivi-
cem si'par.iri.Uiide Ecclesiani... uulla res separarc poteril
a Chrislo. Cypr. ep. 65.
(7) Dans les Vies des papes Adrien I et Léon III, on voit
des calices qui pi^saieiu dii, quinze et vin;;! livres. Il v
en a pourtant toujours eu de forts petits. Au irésor de
Saint-Servais de Maestriclit, on conserve celui qu'on croit
avoir servi à ce saint, qui, du temps d'Attila, transféra la
siège de Tongres à Maestricbt. Ce calice a deui anses, et
il est aussi petit (|u':uicun de notre temps. La patène est
plate et très-petite. A Saiiit-Vaast d'Arras, on a un calica
de saint Thomas de Canlorbéry. Il n'a (oint d'anse, le pied
est fort bas, et la coupe large à peu près comme nos ci
boires. C'étaient peut-être des calices de voyage.
(8) Honorius Geuim.
33
779
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
780
ble. On a voulu pour ce sujet qu'on plaçât
l'hostie et le calice sur l'cudroit de la croix
qui est formée sur la pierre (IJ de l'aulel, et
par conséquent au milieu.
k. Derrière l'hostie. Jusqu'au quinzième
siècle, selon le rile rou>ain, on plaçait le ca-
lice à la droite de l'hostie. Mais en France cl
en Allemagne on plaçait plus communément
l'hostie eulre le calice et le prêtre (2). C'est
ainsi que le marquent les anciens us de Ci-
teaux , l'ordinaire des jacobins in I2'6k , et
celui des guiilemiles dressé en 127D pour les
couvents de France et d'Allemagne. C'est
aussi l'usage que l'Eglise de Rome a prescrit
dans le Pontifical, imprimé pour la première
fois en 1485 ; dans le Sacerdotal , et ensuite
dans tous les Missels. Cette disposition pa-
rait plus convenable, parce qu'elle met sous
les yeux et sous la main du prêtre l'hostie ,
qui doit être consacrée la première ; et elle
met davantage le calice hors de la portée des
mouvements des mains du prêtre, qui pour-
raient causer quelques inconvénients.
5. On couvre le calice avec la pale , non
par mystère, dit le Micrologue (3), mais par
précaution , pour empêcher que rien n'y
tombe.
De la prière Offerimus, elc, en offrant le calice.
Nous vous offrons, Offerimus tibi, Do-
Seigneur, le calice du mine, calicem salula-
ris, luam deprccantcs
clemcntiam , ut in
conspectu divinae ma-
jestalis tuae, pro no-
slra et totius mundi
salute , cum odore
suavilatis ascendat.
Amen.
ialut , et nous sup-
plions voire clémence
de le faire monter
comme un parfum
dune agréable odeur
en présence de votre
divine majesté, pour
notre salut et celui
de tout le monde.
Amen.
Cette prière est dans le Missel mozarabe ,
c'est-à-dire dans l'ancien Missel des Eglises
d'Espagne, dans l'ancienne Musse donnée par
lllyric, écrite vers l'an 900, dans le Sacra-
mentaire de Trêves du dixième siècle , et
dans un Sacram(;nlaire romain d'Aibi écrit
au onzième. Mais dans ces anciens manu-
scrits on ne lit pas pronustra et tolius mundi
salute; ces mois paraissent tirés d'une autre
oraison de la Messe d'Ulyric, oii on lit prn
reUemptione nostra, et etiam totius mundi.
EXPLICATION.
OrrEBiMus... Nous vous offrons, Seigneur,
Saint Augustin remarque (ij qu'on ne s'est
jamais avisé de dire : Nous vous offrons à
vous, Pierre, Paul, ou Cypricn ; mais que
ce qu'on offre est offert à Dieu.
Le prêtre n'avait parlé qu'en son nom
dans l'oraison Suscipe, en offrant le pain. Il
parle ici au pluriel, offerimus, nous offrons;
(1) Collncat directe super crucom in consecralione alia-
ris cuni chrisniate faclani. Durand, liv. iv, cap. 30, n
17 et -22.
(21 Voyez ce que dit Grunei. qui écriTait on UIO, à
Vouverlure de l'Académie de Leipsirk : Aliqui secuiirlum
co suetudinem Romamm tocant calicem ad dexlerum liiiiia
bosiiœ... vel sccuudiiin (diwn usum oblala l»calur iiUer su-
cei dolent et cuiicein. Ue Oflieio niissa.
(S) Cou|>erilur catii noo tam causa n\yslerli auam cau-
le peuple, pour qui il vient de prier , et ([ui
a été béni et représenté dans le calice par
le mélange de l'eau , prie présentement el
offre avec lui; et, dans les messes solennel-
les, il présente en quelque manière le calice,
que le diacre, comme au nom du peuple
chrétien , lient avec le prêtre.
Calicem saliitaris, le calice du salut. Le
prêtre et le peuple oiïrent ensemble celle
coupe, qui va être le calice du sang de Jé-
sus-Christ, el qui est appelée pour ce sujet
le calice du salut.
TUAM DEPBECAKTES... NoUS SUppUoUS VO-
tre démenée de le faire monter comme un par-
fum d'une agréable odeur en présence de voire
divine majesté. Le sang de Jésus-Christ ne
peut manquer d'être agréable au Père cé-
leste ; mais l'obîalion, qui est très-agréable
par elle-même, peut ne l'être pas à cause
de l'indignilé de ceux (]ui l'offrent : c'csl ce
qui nous fait implorer la divine clémence.
Pbo nostra Pour noire salut el celui
de tout le monde. Le prêtre et les assistants
prient pour leur propre salut, et ils doivent
aussi prier pour celui de leurs frères, (|ui
sont répandus dans le monde : Priez les uns
pour les autres, afin que vous soyez sauvés ,
dit saint Jac(iues (a). Il n'est point de prière
plus elGcace pour le salut que celle qui se
fait en offrant le sacrifice, que saint Epipha-
ne (6) appelle le salut continuel de l'Eglise.
Le sacrifice est principalement offert pour
le salut de tous les fidèles ; mais l'Eglise ne
prie pas tellement pour eux, qu'elle ne sou-
haite aussi que tous les tiommes soient sau-
vés (7), et qu'ils viennent à la connaissance
de la vérité. Elle ne perd pas de vue les priè-
res qui se font le vendredi saint pour les hé-
rétiques, les juifs et les païens, où nous di-
sons : Dieu toul-puissnnl , qui ne désirez pas
qu'aucun périsse, qui ne voulez pas la mort
du pécheur , mais sa conversion et sa vie , re-
tirez-les de leurs ténèbres, et faites-les entrer
dans votre sainte Eglise, pour la louange et
la gloire de votre nom. C"esl ainsi qu'elle de-
mande le salut de tout le monde. Le foiule-
menl de cette prière est dans ces paroles de
saint Jean (8) : Jésus-Christ est ta victime de
propitiation pour nos péchés, et non-seule-
meni pour les nôtres , mais aussi pour ceux de
tout te monde.
§ V. Usage do ta patène au\ grandes messes.
RUBRIQUE.
Après la prière précédente Offerimus, le
sous-diacre reçoit du diacre la patène , qu'il
couvre avec l'extrémité du voile qu'il a sur le$
épaules; il vient se placer derrière le célé-
brant, et la tient élevée jusqu'à la fin du Pater.
Aux messes des morts et au vendredi saint, U
sous-diacre ne tient point la patène. Tit. 7,
n.9.
Ida;. Microl. e. 10.
(4)Conlr. Faust. 1. xx, c. 11.
(3| J;ic.v, 16
fU) Epist. ad Joan. .lerosol.
(7) il iiin. u, 4.
(Hj Ipse est propitiatio pro pcceatis noslns; non |.ro
nusiris autcm lanlura, sed etiam uno totids udndi. I Juan.
11,4.
7SI
OBL
OBL
7X-2
HEMARQUES
Sur l'usage de tirer l.i |):iiftne de l'autel pour la fairfi tenir
fiiir un sous-diacre ou |);ir uu clerc. V ariélés de plusieurs
K'iisi'ssnr ce point, l'ourquoi on la montre en certains
iHirs iiliiloi (pi'en d'autres.
1. On ôlfi (le dessus l'aiilol la patène dont
on s'nsl servi pour offrir le pain , parce qu'on
n jugé pins à propos, deptiis plus de mille
ans, de poser sur un linRC (1) les dons of-
ferts, et qu'ainsi depuis qu'on se sert du
corporal, on n'a plus eu besoin de la patène
<|ue pour y rompre l'Iioslie (2' ou pour la
distribuer à la communion : aussi voit-on
dans ces deux oraisons du Pontifical, que
la patène n'est consacrée que pour la frac-
tion (3) et Tadministration ('i! ou distribu-
lion de l'eucharistie.
On aurait pu laisser la patène sur l'autel
sous le corporal comme on la laisse aux.
messes basses, si elle avait toujours clé aussi
petite qu'elle est à présent; mais lorsqu'il
y avait peu d'églises , (jue les assemblées
étaient fort nombreuses , et qu'un très-grand
nombre de fidèles y communiaient, la pa-
tène qui devait contenir tout ce que le prêtre
consacrait était un fort grand plat (o) dont
il était à propos de débarrasser l'autel après
l'ublution.
2. Au lieu de porter la patène à la sacris-
tie et de l'y laisser jusqu'à la fraction, elle
«si gardée par le sous-diacre selon le rite ro-
main, ou par un acolyte selon le rite de plu-
sieurs Eglises, afin qu'elle puisse être don-
née au moment qu'on en aura besoin. Il y a
sur ce point, en plusieurs Eglises, quelques
petites variétés dont on peut voir l'origine
dans Amalairc au xir siècle (ti), qui rap-
porte ce qui était marqué dans l'aucieu
Ordre romain. Il y est dit qu'au commence-
ment de la préface 5!(ri'«)n rort/d, qu'il ap-
pelle le commencement du canon, un acolyte,
ayant une écharpe au (7) cou, apporte de la
sacristie ou de l'armoire (8J la pulènu qu'il
couvre avec l'écharpe, et la tient devant la
poitrine, jusqu'à ce qu'elle fût prise au mi-
lieu du canon par le sous-diacri' , qui la te-
nait découverte, et la donnait ainsi à la fin
au diacre.
A Paris, pour tenir la patène plus com-
modément et plus proprement, un chanire
de l'église cathédrale nommé Aubcrt donna
un bassin d'argent (9), pour y meltre la pâ-
li) Miss. Anibr. Lilurgicon, tom. I, p. 297.
(2J Kurant les six premiers siècles on consacrait l'eu-
charislie sur la palèiie. C'est pourquoi on lit dans les plus
auciens Sacra[neuiaires de saint Grégoire : Nous coi.sa-
iTons et nous sanci liions cette patène pnur y consacrer le
corps de Jésus-Christ : Consccramus el gmiàificiimui Itcmc
pnlenmn ad coiilicienrium in ea corpus Domini noslii Jem
Clirisli (Sacrafu. S. Greg. Menard , p. loil.KojM aussi le.
l'ère Martène, tom. III. Dans la suite on a ciianijé celte
expression, el l'on a mis dans le Pontifical, ad confringen-
diiin in ea. Ponlilic.an. 1485. Ce qui s'observait à Vieinie,
selon le Missel de 1319. Les Grecs consacrent encore
dans la patène. — Il faudra peut-être encore ôter du Ponti-
fical le mol ad confringendum in en, parce qu'on rompt
l'hostie sur le calice, et non dans la patène.
(31 Divinœ grallae benediclio consecret et sanclificet
liane palenain ad confringendum in ea corpus Doniiiii. Poii-
tif Hom.,deCousecr. patenae.
(4) Conseorare digneris banc palenam in admini^lratio-
iiem Eucharistiae. Ibid.
(o) Dans les anciennes Vies des papes, qu'on appelle le
tènc jusqu'à ce qu'il fallût annoncer la com-
munion. On lit cette particularité dans l'an
cien Nécrologuc de Noire Dame. Tel est à
présentie rite parisien. Un enfant de chœur,
ou un clerc en chape, la garde d.ms un bis-
sin d'argent jusqu'à ce que le sous-diacre la
prenne au commencement du Pater, et la
tienne élevée jusqu'à ces mots Pnnem no-
slrum, pour la donner au diacre, qui la mon-
tre aussi et la remet au prêtre à la fin du
Pater. \ Notre-Dame de Paris , on se sert
d'une espèce de chape renversée le devant
derrière, dont le chaperon, qui se trouva
par devant , est ouvert pour laisser passer
les bras ; on appelle celle espèc- de chape un
soc. On s'en sert aussi à Chàlons-sur-Marne,
à Tournai et à Saint-Pierre de Lille, où ou
l'appelle taharre;10). Selon le Missel de tirc-
noble de 1522, on enveloppait la patène dans
le voile du calice, et on la laissait ainsi en-
veloppée sur l'autel au côté droit du prêtre.
3. On voit partout que celui (jui lient l£^
patène, soit couverte pour la conserver plus
proprement, soit découverte pour la laisser
voir, l'élève un peu. Ce qui se fait pour deux
raisons : la première, afin qu'on voie iiu'il
est prêt à la donner dès (ju'on lui fera si-
gne; Ja seconde, pour avertir rassemblés
que le temps de la communion approche (11).
5t. Aux messes des moris et au vendredi
saint , on ne montre point la palène. Pre-
mièrement, parce qu'en ces messes on omet
presque toutes les cérémonies solennelles ;
secondement, p;irce qu'aux messes des morts
on communie rarement , el que selon les nou*
vcllcs ruliriques écrites dejjuis deux cents
ans, (elles que nous les avons aujourd'hui ,
on ne donne point la communion au peuple
le vendredi saint. *
§ VI. L'oblation des fidèles.
RtBBlQUE ET REMARQUE.
Le praire s'incline et tient les mains jointe$
sur l'autel en (lisant : In spirilu humililalis ,
pour s'd/frir humblement à Dieu avec tout la
peuple.
Gomme nous avons lieu de craindre que
noire indignité ne mêle dans l'oblation quel-
que chose qui soit désagréable à Dieu, il fjiit
que nous nous y préscniions avec les dispo-
sitions exprimées dans l'oraison suivante.
Pontifical de Damase, il est parlé d'un grand nondjn' de
patènes d'or et d'argent, qui pesaient vingt-cinq et tirme
livres. Parmi les Grecs, la patène est encore u:i grand
plat assez profond. Goa;.. in Eucliol , p. 116
(6) Amal. de liccles. Offic. 1. m, c. 27.
(7) Comme en plusieurs Eglises, selon l'ancien usage,
la patène a été gardée |iar un acolyte, qui ne peut pas lou-
cher les vases sacrés, l'on s'est servi d'nn voile, afin <iu'on
ne la toucliM pas à main nue. On l'a fail aussi pour se con-
former à l'ancienne loi, qui défendait aux leules de tou-
cher les vases sacrés et de les porter découverls : Tune
eitini intidhwtt fiHi Caalh ut iiorlenl involuta,et non langant
viua sancluarii, lie moi ianUiy ^um. ly.
(8) Acolylhus cducil patenam de exedris, quando dici-
lur, Sursiîin co>da. Anial. 1. m, c. 27.
• (9) Qui dédit nobis vas argenleunj ad patenam ibi col-
locandam , usque dum ad communionem ostendalur. INe-
crol. Paris. , t .■ . / i
(lu) L'usage de celle c'.iape a été aboli tians ces églises
depuis la publication de cet ouvia^e,. [Note de lEdU.)
(Il) In s gnum mstanl'is comniuuiOiiis. .Wis.5 }'ars
785
DICTIONNAIRE DES CEnEMONIES ET DES RITES SACRES.
73i
Prière.
In spirilii humili-
talis et in animo coii-
Irito siiscipianinr à
le , Domine ; cl sic
fiât sacrificiuin nos-
triim in conspeclu tuo
hodie,nl placeat libi ,
Domine Deus.
Nous nous préson-'
Ions devant vous avec
un ('sprit'humilié et
un cœur contrit ; re-
cevez-nous, Seigneur,
et f.iites que noire sa-
crifice s'accomplisse
de telle sorte aujour-
d'hui en votre pré
sence, qu'il vous soit agréable , Seigneur,
qui êtes notre Dieu.
Cette prière est dans le Missel mozarabe ,
dans deux anciens Missels d'Utrecht, l'un du
neuvième siècle, l'autre écrit peu après l'an
900, conservés à Liège et à Aix-la-Chapelle,
et dans les autres Missels d'Utrecht manu-
scrits et imprimés jusqu'au xvi' siècle;
dans un Missel écrit après l'an 1020, à l'usage
de Notre-Dame et de Saint Servais d'Aix-la-
Chapelle ; dans le Sacrameniaire d'Albi du
XV siècle , dans les Missels de Lyon , de
Vienne et des chartreux, dans ceux de
Paris, des carmes , des jacobins , et dans tous
les Missels imprimés que j'ai vus.
EXPLICATION.
SusciPiAMUR, recevez- nous. Ce seul mot
fait voir clairement que le prêtre et lès as-
sistants s'offrent ici ensemble. L'Eglise leur
fait emprunter pour ce sujit les paroles des
trois jeunes hommes captifs à Babylone, qui,
à la vue de la fournaise ardente oii ils al-
laient être jetés pour n'avoir pas voulu ado-
rer l'idole , s'offraient avec tant de courage
en holocauste pour la gloire du vrai Dieu
qu'ils adoraient : « Recevez-nous, Seigneur,
disaient-ils (1), avec l'offrande d'un cœur
contrit et d'un esprit humilié. Comme si nous
nous présentions avec des holocaustes de bé-
liers et de taureaux, et des milliers d'agneaux
gras : que notre sacrifice se consomme au-
jourd'hui devant vous de manière qu'il vous
soit agréable ; parce que ceux qui niellent
leur confiance en vous ne tomberont point
dans la confusion. Et maintenant nous vous
suivons de tout notre cœur : nous vous crai-
gnons, et nous cherchons votre présence fa-
vorable. »
Cet esprit humilié, ce cœur contrit, avec
lequel les trois jeunes hommes prièrent Dieu
d'agréer le sacrifice de leur vie, qu'ils of-
fraient dans les feux de la fournaise, nous
avertit de nous offrir nous-mêmes avec cet
esprit humilié et ce cœur contrit qui sont le
vrai sacrifice que Dieu demande, comme
parle le Prophète-Roi (2) : Le sacrifice que
vous demandez et que vous aimez , Seigneur ,
c'est te sacrifice d'un cœur pénilenl brisé de
douleur. Le pécheur est humilié quand il rou-
git de ses fautes, et qu'il se regarde à cause
do ses péchés, comme la plus vile des créa-
, (1) In animo conlrito et spirilu humiliUlis siis(ipi,imiir.
Siciil il) hoiocansto arietuni et lauroruiii, cl sicut in mllli-
Ijusagnorum vungiiiuiu, sic fiât sacriliciiiin nos.lrum in con-
speclu luo hodic, ut ptaceat tibi; quoiiiam non e-t confusio
conOdpnlibus iii le. El mine sequimur le in loto corde, et
limennis te, cl quserimus hciem luani. Ne confundas nos;
sedfacnobiscumjuxtamansuetudinem luam, et secuodum
niuliiludinem misericordiï tuae. Dan m, 59, etc.
(2) Psal. L.
tures ; et son cœur est conlrit quand il est
percé de douleur d'avoir offensé un Dieu ,
qui doit cire l'unique objet de son amour.
OCCURRENCE.
Il y a occurrence, en style de rubriques,
lorsque deux offices se rencontrent le même
jour, par exemple, un dimanche ou une félc
mobile avec une fête fixe, ou bien une fête
générale avec une fête locale. Il y a dans le
Bréviaire romain une table des occurrences
qui montrent ce qu'on doit faire en pareil
cas. Voy. BnÉviAiRE, Translation, Commé-
MORAISUN.
OCTAVE.
Voy. TlTliLAIRE
OFFERTOIRE.
C'est une partie de la messe que le prêtre
récite, et que le chœur chante avant l'of-
frande du pain et du vin qui sont la matière
du sacrifice. Dans le temps pascal, elle se
termine par alléluia.
Dans le Missel romain, à la messe pour les
défunts, cette partie delà messe est prolon-
gée, par suite de l'usage où étaient les fidè-
les de venir à ce moment présenter leur of-
frande. L'usage s'en est conservé dans cer-
tains lieux, à certains jours. Plusieurs Missnli
prescrivent de présenter à baiser le dos de la
patène aux laïques et le creux aux prêtres;
il a été défendu de présenter ainsi la patène
qui doit servir au sacrifice. Les missels dont
nous parlons supposent une autre patène,
puisqu'ils recommandent de recevoir ces of-
frandes avant d'offrir l'hostie du sacrifice, et
que cette hostie est alors sur la palène. D'ail-
leurs ils n'indiquent la patène à baiser qu'aux
messes pour les morts; dans les rubriques
générales, ils parient d'un instrument de
paix.
USAGE DE l'offertoire
(Explication du 1'. Lebrun.)
L'offertoire est le verset que le prêtre ré-
cite immédiatement avant l'oblalion, et que
le chœur chante dès qu'il a dit Domiitus vo -
biscum. On l'appelle offertoire, parce qu'il
devait être dit pendant que le peuple faisait
son offrande, comme le remarquent saint
Isidore, Amalaire (3), et, après eux, Rémi
d'Auxerre (4), vers la fin du ix siècle. Celto
offrande s'est faite en silence jusqu'au iv"^
siècle. Mais au temps de saint Augustin on
introduisit à Carlhage l'usage de chanter
quelque hymne tirée des Psaumes (5) pendant
l'offrande et la communion du peuple. Cet
usage fut soutenu par ce saint docteur con-
tre la critique d'un tribun nommé Hilarus,
et il se répandit dans toute l'Eglise latine.
L'Antiphonairede saint Grégoire marque les
versets qui doivent être chantés, dont le
commencement qui était regardé comme une
(3) Lib. ni, c. 19.
(i) Expos, uiissae.
{'6) Hitarus morem qui lune esse apud Carihaginem
cœperal, ut liymui ad allare dicerenlur de Psalmomm
libro, sive ant'e oblalioneni, sive cum dislribuerelur po-
pulo quod fuisset oblaluin, nialedica repreliensione ubi-
cunque poterat lacerabat , asserens fieri non oporlere.
Aug., Retract, lib. ii, c. 11
785
orr
OFF
786
aiilienne était répété entre les versets autant
de fois qu'il le fallait pour continuer de
chanter jusqu'à ce (jue l'ollrandc fût finie, et
que le prêtre, faisant signe aux clianlres de
cesser, se tournât vers le peuple pour lui
dire Orate, priez (I); cl Rémi d'Auxerre rroit
que ces mots qu'on répétait plusieurs fois,
étaient appelés versets a rcvertendo, à cause
qu'on y revenait, c'est-à-dire qu'on les re-
prenait autant de temps que durait l'offrande.
Il n'y a plus peut élre que l'église de Lyon
(jui ait eonservé aux jours solennels l'usage
de faire chanter plusieurs versets à l'offer-
toire. Présentement l'offrande du peuple ne
se faisant presque plus, si ce n'est aux mes-
ses des morts auxquelles, en plusieurs églises,
on offre encore du pain et du vin, les autres
églises se sont contentées de dire le commen-
cement ou le verset qui servait d'antienne.
Et comme aux messes basses des morts le
peuple n'offre rien, l'Eglise de Paris n'y fait
pas dire Hoslias et preces, etc., ni répéter le
commencement de l'offertoire. Quelqu'un
même pensera peut-être que, l'offrande ne
se faisant pas , on pourrait entièrement
omettre l'offertoire. Cependant le prêtre le
dit toujours avec raison, parce qu'il renferme
tantôt une prière, tantôt des paroles de louan-
ges, et souvent une exhortation ou une ins-
truction par rapport aux mystères ou à la
fête que l'on célèbre. Le rhœur, qui le chante
pendant que le prêtre offre à l'autel le pain
et,le vin, imite, comme le remarque saint
Isidore (2), les enfants d'Aaron (3), qui pen-
dant loblation faisaient retentir les trompet-
tes on un chœur de musique auquel le peu-
ple joignait sa voix et ses prières. D'ailleurs
ce chant convient encore dans le temps que
le peuple présente, comme l'on fait en quel-
ques endroits, du pain à bénir et quelques
offrandes, • '
OFFICE.
On désigne ainsi tantôt des prières à réci-
ter, tantôt des fonctions ecdésiasliques à
remplir; sous ce dernier rapport, on en
parle sous le titre qui convient à chaque
ministre. Voyez Célébrant, Diacre, Sous-
DiACRE, etc.
Nous parlerons brièvement de l'office des
morts et de l'office de ténèbres; puis fort au
long de l'office divin, et enfin de l'olfice pon-
tifical.
TITRE PREMIER.
OFFICE DES MORTS.
(Cérémonial, I. ii, c. 10.)
Chap. I. — De l'office des morts en général,
1. L'office des morts a beaucoup de rap-
port aux offices des trois derniers jours de
la semaine sainte, particulièrement dans la
(1) Voy.\e second Ordre romain, n. 9; l'Antiplionaire
de saint Grégoire, iiui esl au iroisième tome de ses Œu-
vres de l'édiiiou de 1703; les Aniiphoiiaires qu'a donnés
le cardinal Tliomasi, et sa prélace. Aiitiq. libri Miss.,
p. 5i. Voici les lernies de Rémi d'Auxerre : Deimle sequi-
titr offerenda, qiiœ iiulc hoc noiiien accepit, qiiod lune po-
piiliii sua inuneiii vffeiiU. Seqminlur versus a verteiido
dicii, niiod in ojferendis reveitaïUur, dum offerenda r«pe-
lilw. Lxpos. Uiss.
manière de le commencer et de le finir, et
dans le retranchement du Glorin Piilri, des
cn|iitules, des hymnes, de l'encensement à
Magnificat et à ÏSeneiHclus et d'autres choses
qu'on omet pour mieux si^inifier le deuil qui
est convenable à cet office. C'est encore pour
cette raison que, selon l'usage le plus ap-
prouvé, on ne salue point le chœur lorsqu'on
y entre ou qu'on en sort; que l'officiant et
les chanlres sont assis sur des bancs nus
sans tapis, et que ces derniers ne vont point
annoncer les antiennes , mais les commen-
cent eux-mêmes devant le lutrin, aussi bien
que les psauiiies et les versets.
2. Il n'y a point d'obligation générale de
dire l'office des morts, sinon au jour de la
commémoration de tous les défunts; l'obli-
gation de le réciter hors le temps pascal, le
premier jour de chaque mois «jui n'est pas
empêché par un office de neuf leçons, et
tous les lundis seulement de l'Avent et du
Carême, excepté la semaine sainte, regarde
particulièrement les églises cathédrales et
les collégiales qui en ont conservé l'usage,
et ne s'étend pas aux autres, ni aux person-
nes qui récitent l'olfice hors du chœur. On
peut néanmoins y être obligé d'ailleurs par
des fondations particulières, pour l'acquit
desquelles il est permis de le réciter dans les
jours auxquels, selon la rubrique du Missel,
on peut dire la messe de Requiem. On pour-
rait même encore, selon Gavanlus et autres
graves auteurs, le réciter en chœur en d'au-
tres jours, auxquels il ne serait pas permis
de dire la messe de Requiem, si la coutume
du lieu n'était contraire; ou le peut quand
on fait l'office ordinaire du dimanche, si c'est
une fondation (S. C. 9 mart. 1597); mais
on doit au moins en excepter les fêtes de
première et de seconde classe. Quant au jour
de la déposition d'un défunt, on peut tou-
jours dire l'office des morts, si ce n'esi le
vendredi saint et le jour de Pâiues, dans les-
quels on doit remettre (si l'on peut) la sé-
pulture au lendemain. On doit aussi le jeudi
saint et le samedi saint, dire sans chanter
l'office et les prières des morts, d'après ua
décret de la sacrée congrégation du 11 août
17.'!0. Si, dans les autres fêtes principales de
l'année, on ne peut commodément ni chanter
la messe en présence du corps (cela étant per-
mis aux fêtes de seconde classe (S. C. 1808_/,
ni différer la sépullure au jour suivant, on
doit la faire sur le soir avec le susdit office,
après que celui du jour est entièrement
achevé.
'.i. Cet office n'a ni secondes vêpres, ni com«
plies, ni petites heures; dans les chœurs où
l'on doit le réciter aux jours prescrits parla
rubrique, on dit les vêpres des morts après
celles de l'office ordinaire, quoiqu'il soit
(2) De Eccles. OOic. I. i, c. li.
(3) Porrexil manuni suam iu libatione, et libavit da
sanguine uvae. Effudit in luiidamento allaris odorem divi-
num exceiso l'rincipi. Tnnc exclaniaverunl lild Aaron, io
tul)is [iroducliliLius sonuerunt, et audilani lecerunt vocem
niatjnam in memoriani corani Deo. Tune oninis poputui
siniul properaverunt... Et ampliBcaverunt psallenles in
vucibus suis, etc. Eccli.L, 16 et seq.
.787 DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
788
doublé, pourvu que le jour suivant désigné
f),ir la rubrique n'ail pas un office de neuf
pçons; et même selon le décret de la sacrée
congrégation du 23 mai 1703, si le premier
jour du mois est libre, l'on doit dire les vê-
pres des moris après celles du jour précédent,
quoiqu'il soit fêle de commandement. On dit
de même les matines et les laudes des morts
après les laudes du jour. Pour roffice des
rnoris qu'on dit exlraordinaircment, on le
peut joindre de même à l'office ordinaire du
jour lorsqu'il le suit imméilialemtMil, si ce
n'est dans le cas ci-dessus excepté; muis
quand on le dit séparément, soit dans le
chœur, soit en particulier, il n'y a point
d'obligation de dire, avant ni après, lePdier,
ni autre chose, le Rituel romain n'eu fai-
sant aucune mention. Si l'on divise matines
d'avec laudes, on doit dire à la fin les priè-
res sans le psaume, avec l'oraison ou les
oraisons, afin de conclure celte partie de
l'office d'une manière convenable.
4. Si l'on chante matines avant la messe en
présence du corps, on ne doit pas dire vê-
pres auparavant, parce que le matin n'est
pas un temps convenable pour les vêpres;
quand on chante l'après-dinée matines de
trois leçons, on prend le nocturne du jour
suivant auquel cet olfice appartient propre-
ment, si ce n'est lorsqu'on le dit à l'enterre-
Bient d'un défunt, auquel cas on prend ton-
jours le premier nocturne, si l'on n'en doit
dire qu'un.
5. On fait l'office double des morts au jour
de la commémoration de tous les défunts, le
2 novembre, et au jour du décès ou de la
déposition d'un défunt, selon la rubrique de
l'office double, n. 1. A quoi le Rituel romain
ajoute les 3' , 7' et 30° jours après la déposi-
tion (c'est-à-dire, selon quelques-uns, après
la sépulture, mais selon le sentiment le plus
commun, et qui paraît le plus conforme aux
rubriques, après le décès), avec l'anniver-
saire. Quoiqu'on dise en d'autres jours les
trois nocturnes, on n'y doit point doubler
les antiennes; si au jour du décès, ou en
quelqu'un des autres jours ci-dessus nom-
més on ne dit qu'un nocturne, on ne laisse
pas de doubler les antiennes, comme on le
peut inférer du Rituel romain.
G. Quand l'office est double, on ne dit
qu'une oraison des huit qui sont placées à
la fin des vêpres des morts ; savoir: Fidelium
au jour de la commémoration de tous les dé-
funts, et les autres, selon que le titre de
chacune le désigne; l'on doit en ce cas leur
ilonner la conclusion entière. Mais dans l'of-
fice commun qu'on dit au commencement du
Snois et aux fériés secondes de l'Avent et du
f.aréme, on dit les oraisons sous une seule
et courte conclusion. On observe le même
nombre et la même façon de conclure les
oraisons dans tout autre office non solennel,
mettant au premier et second lieu les orai-
sons particulières qu'on doit dire, et l'orai-
son Fidelium après toutes les autres, l'our
les noms propres des personnes, ou les ex-
prime dans les oraisons où l'on trouve la
lettre iV., et on les omet dans les autres.
7. On dit toujours les prières prescrites
après les vêpres et les laudes des morts ; si
l'on fait l'ollice pour un seul défunt, on dit
les versets et les répons de ces prières au
nombre singulier , aussi bien que l'oraisou
suivante; s-i c'est pour une femme, l'on y
observe le genre féminin ; mais ou ne fait
point d'autre changement dans tout l'office,
pas même aux deux versets Jiequiem œler-
nam, etc., RcquiescanC in pace, qu'on dit après
l'oraison toujours au pluriel. Pour les psau-
mes Laitda cl De profiindis, qui sont mar-
qués dans les mêmes prières, on ne les omet
qu'au jour de la commémoralion des morts,
et au jour de la déposition d'un défunt ; ou
doit les dire aux autres offices, quoique dou-
bles, d'après les décrets de la sacrée congré-
gation du 5 juillet 1G98 et du 23 juin 173G.
8. On prépare dans la sacristie deux chan-
deliers avec des cierges pour les acolytes,
sans encensoir, et une chape, ou du moins
une étole de couleur noire pour l'officiant ,
dont il se sert seulement à vêpres et à lau-
des, et non point à matines, si ce n'est qu'il
ait été obligé de la prendre auparavant ,
comme il arrive aux obsèques des défunts ,
auquel cas il la peut retenir durant les ma-
tines, qu'on dit en cette occasion. On ne
donne point de chape aux chantres , si la
coutume des lieux ne demande qu'on en use
autrement. On n'a pas coutume d'exposer la
représentation mortuaire aux vêpres ni aux
matines des morts
9. Si l'on doit dire les vêpres ou les ma-
tines des morts immédiatement après les vê-
pres ou les laudes du jour, dès que les cha-
piers ont chanté Benedicamiis Domino, le
sacristain change les ornements de l'autel et
des officiers du chœur par le moyen de quel-
ques clercs, faisant rapportera la sacristie
la chape de l'officiant avec celles des autres ;
ce qu'il doit faire avec tant de diligence
qu'on puisse commencer bientôt après la
première antienne de vêpres ou de matines,
l'officiant omettant toujours en ce cas le ver-
set Fidelium animœ, ete
10. Les matines de l'office des morts sont
composées de trois nocturnes et de neuf le-
çons ; mais, dans l'olBcc ordinaire durant
l'année, on ne dit qu'un nocturne avec trois
leçons, qu'on diversifie selon l'ordre des
jours marqués dans le même office. La ru-
brique prescrit seulement les trois nocturnes
au jour de la commémoration de tous les
défunts, et au joui- de la déposition; en ce
dernier cas, le Rituel romain permet de ne
dire qu'un nocturne avec cause rai>onnable;
ce qui a lieu à plus forte raison aux 3' 7' et
30 jours et à l'anniversaire, si ce n'est que
les bienfaiteurs ou fondateurs eussent de-
mandé expressément les trois nocturnes. On
dit l'invitatoire, selon la même rubrique, au
jour de la commémoration de tous les dé-
funts, et au jourdu décès ou de la déposition,
lors même qu'on ne dit qu'un nocturne,
comme il est porté dans le Rituel ; selon la
coutume et le sentiment des meilleurs au-
teurs , on le dit toutes les fois que l'office est
solennel, et régulièrement i^uaud on dit iruia
m
OFP
nodurnes. Quant au répons Libéra me. Do-
mine, de morte, etc., on le dit senlrmcnt au
jour de la commémoradon des défunts , et
toutes les fois qu'on dit trois nocturnes.
11. On ne peut point réciter d.ins le chœur,
après couiplies, le jour de tous les saints,
le^ matines des morts; on ne doit les dire
qu'après les laudes du jour, d'après le décret
de 1.1 sacrée congrégation du 22 janvier 1701;
on pcul cependant, dans les égli^'S callic-
drales, en présence de i'évéque, les din; le
jour de tous les saints , même avant co:u-
plk's, selon le déeret de la sacrée congréga-
tion du 5 juillet 1098. Quant à ceux qui, liors
du chœur, récitent l'ol'Gce divin, ils peuvent
dire le soir malines et laudes des morts,
après avoir dit les malines et les laudes du
lendemain.
CuAP. H. — Des vêpres solennelles pour les
morts.
1. Si on ne dit pas les vêpres des morts
immédiatement après celles du jour, mais en
quelque autre temps, l'heure étant venue,
les acolytes allument les cierges de l'autel
et ceux de leurs chandeliers, et le clergé
s'étant assemble au chœur de la manière or-
dinaire, l'ofGciant y va revêtu d'une chape,
ou au moins d'une étole noire, selon le Cé-
rémonial, liv. u, c. 10. 11 est précédé des
deux acolytes et du cérémoniaire. Après
avoir fait une courte prière sur le dernier
degré de l'autel , il va dans le môme ordre
à sa place sans saluer le chœur en entrant ;
el dès qu'il y est arrivé, les deux chantres
commencent l'antienne Placebo, qu'on no
double pas, non plus que les autres, sinon
aux jours ci-dessus marqués.
2. Après l'antienne, les deux chantres en-
tonnent le premier verset du psaume, comme
il sera dit aux vêpres solennelles, et tout le
chœur s'assied et se couvre à la médiation
du même verset, demeurant en cette posture
jusqu'à Magnificat, sans se découvrir au
verset Requiem œternam , qu'on dit à la fin
des psaumes toujours au pluriel, et divisé
en deux parties, comme le Gloria Patri. Les
deux chantres s'asseyent aussi devant le lu-
trin sur un banc nu, après qu'ils ont entonné
le premier verset du psaume ; mais ils se
lèvent à la fin de chariin pour répéter l'an-
tienne et chanter la suivante, avec le pre-
mier verset du psaume.
3. Tous les psaumes étant finis, et la der-
nière antienne répétée, les deux chantres ,
sans quitter leur place , chantent le verset
d'un ton particulier à cet office ; et le chœur
y ayant répondu, sans se lever ni se décou-
vrir, suivant le Cérémonial, les chantres
commencent l'antienne de Magnifient , que
tout le chœur continue étant assis, si on la
double ; puis les deux chantres entonnent 1«
cantique Magnificat, durant lequel tous sont
debout à l'ordinaire, el l'officiant n'encense
point l'autel.
k. Sur la fin du cantique, les deux aco-
lytes, sans saluer le chœur, vont allumer
les deux cierges de leurs chandeliers, faisant
avant el après la génuflexion à l'autel ; puis
OFF 7K>
ils vont avec leurs chandeliers devant l'offi-
ciant, qu'ils saluent en arrivant, et se tour-
nent en face jusqu'à la fin de l'office. L'an-
tienne étant répélée, tous se metlenl à ge-
noux durant les prières qui suivent, exceplé
les deux acolytes. L'officiant commence 1rs
prières par ces deux mois, Pater noster, qu'il
dit tout haut étant debout; et s'étant mis à
genoux, il continue le reste à voix basse
jusqu'à ces paroles : Et ne nos inducas, etc.,
qu'il dit du même ton que les premières ; à
(luoi tout le chœur répond Sed Uheranos, etc.
Ensuite chaque côté récite altcrnaliveinent
le psaume L'iuda aniinn, etc., s'il le faut
dire; l'officiant dit les versets suivants, aux-
quels le chœur répond jusi)u'à la fin. Puis
l'officiant se lève pour dire le verset Domi-
nas vobiscxim el l'oraison ou les oraisons ,
suivant la qualité de l'office, ajoutant à la
fin le verset Requiem œternam, dona eis. Do-
mine, el les chantres entonnent Requiescant
inpace; après quoi l'officiant, sans ajouter
autre chose, va à la sacristie, précédé des
acolytes cl du cérémoniaire , comme il est
venu, et le clergé se relire à l'ordinaire.
Chap. m. — Des matines solennelles pour Ut
morts.
1. Quand on ne dit pas malines immédia-
tement après les laudes du jour , le clergé
s'assemble au chœur de la manière qui a élé
dite à l'art. G, des Matines ordinaires; après
une courte prière à genoux, tous se lèvent,
el deux chantres commencent linvilaloire
avec le psaume Venite exsultemus, etc., si on
le doit dire , le chœur y répondant debout et
tourné vers l'aiitel.
2. Les deux chantres enlonnenl les an-
tiennes , les psaumes et les versets à la fia
de chaque nocturne devant le lutrin, elle
chœur demeure assis el couvert depuis la
médiation du commencement du premier
psaume , jusqu'à ce qu'il ait chanté h; ré-
pons du verset qu'on dit avant les leçons;
alors tous se lèvent cl disent à voix basse le
Pater noster, que l'officiant n'annonce point.
Puis le lecteur, qui a élé conduit par le cé-
rémoni^iire au milieu du chœur avec les ré-
vérences convenables à Tanlel, commence la
leçon sans absolution , sans bénédiction et
sans titre, el la finil par une inflexion de voix
particulière à cel office, sans dire Tu auten.
Domine, etc. Tout lechœur est assis pendant
les leçons el les répons suivants, que les
deux chantres commencent; el le clergé
poursuit, comme aux matines ordinains,
sans y diviser le verset Requiem œter-
nam, etc.
3. Si l'on dit les trois nocturnes , on ob-
serve au second et au troisième les mêmes
choses qu'au premier; il n'est pas nécessaire
que l'officiant dise la dernière leçon , mais il
est plus convenable qu'elle soit dite par un
autre. Après la neuvième leçon on ne dit pas
le répons Libéra me. Domine, de viis inferni,
etc., qui suit immédiatement, mais cel autre.
Libéra me , Domine, de morte œterna, elc,
qui est marqué après.
4. Si l'on dit laudes ensuite, le cérémo»
7'JI
PICIIONNAlHi: 1)KS CERlJIONIES KT DES RITES SACRES.
l'JÏ
iiiairo a soin de itnY'iir l'officianl d'une chape
noire dès le coninicnccinciil. I.es clianlrcs
entonnent l'anlienne Exsultnbunl Domino, et
la pouisuiveni avec le chœur, si l'office est
double; l'on observe pour le reste les mêmes
cérémonies qui ont été marquées pour vêpres
dans l'article précédenl.
5. Aux obsô()ues d'un défunt où le corps
est présent , après qu'on a répété l'antienne
de Bcnedictus , roificiant ne dit point le
psaume De profundis , mais seulement les
versets et l'oraison Absolve , etc., comme ils
sont marqués dans le Rituel à la suite du
répons Siibvcnile sancli, etc., qu'on chante
en enirantà l'église, sans rien ajouter après
celle oraison.
TITRE SECOND.
I. DE LOIIICE DE TÉMÈDRES
(Cérémonial, 1, ii, c. 22.)
1. Le mercredi saint le sacristain a soin de
préparer, après complics, ce qui est néces-
saire potir l'office do ténèbres, savoir : sis
cierge de cire commune sur l'autel , quinze
autres plus petits d'égale grandeur sur un
chandelier triangulaire : on renouvelle ces
cierges les deux autres jours, si cela se peut
commodément. Il faut placer le chandelier
un pi u en arrièic de la place où le sous-dia-
cre a coutume de chanter l'Epîlre, et mettre
auprès i\\\ éti'ignoir. On prépare aussi un
pupitre [lu iiour chanter les leçons , et le
banc des rhantn s , qui doit aussi être nu.
■2. (]ct oflire comiDence ordinairement à
quatre heuies après midi ou environ. "S'oici
ce (|u'ii f.iiil ot)s(jrvcr. 1" Tous les cierges
élanl allumés, le clergé entre au chœur,
les plus dignes les premiers, et salue l'autel ;
mais on iies'entrc-saluc point, si ce u'esl pas
l'usage; après avoir dit ÏApeii à genoux
chacun à sa place, ou dit debout et à voix
Lasse le Pater, VAve et le Credo. Au signal
d(! Celui i|ui préside au chœur, les choristes
chantent la première antienne, puis coni-
incnccnt le psaume ( Cœreiii. l. u, c. 22.
Balde.'chi). Ils eutonnent de même les autres
antiennes. Après que le premier verset du
premier psaume a été entonné par les chan-
tres, tous s'asseyent, se couvrent et ne se
relèvent plus pendant l'office jusqu'au canti-
que Henediclus , que pour réciter le Pater
iiosler, avant les Uçous de chaque nocturne.
2" Les chantres ne (luitlenl point leurs pla-
ces |)our chanter les versets avant les -le-
çons. 3' L'olfieianl ne commence point lout
haut le Pater noster , avant les leçons, et ne
dit ni absolution, ni bénédiction, h" Les le-
çons et les psaumes se terminent par une
inflexion de voix particulière, parce qu'on ne
dit ni (iloria Putri, ni Tu autcm , Domine.
o" Le HcnediciHS se chante debout et plus
solennellement que le reste de l'oliicc.
(J"Tout !e clergé se met à genoux quand ou
chante Christtis foetus eut , et y demeure jus-
qu'à la fin del'olfice. 7 Après Christus faclus
est , on dit tout bas le Puler noste.r, cl en-
suite l'officiant commence le il/isercre, que
les deux côtés du chœur récitent allernati-
vemenl d'une vois médiocre sans aucune
iullexiyn. 8° Le psuwiue éUnl Oui , l'officiant.
encore à genoux et la tète un peu baissée,
dit sur le même ton, sans Dominas vubiscunif
l'oraison Respice quœsumus , etc., jusqu'à ce»
paroles Qui tecum vivit, etc., «lu'il achève
tout bas. Quand elle est achevée, le céré-
moniairc et tous les autres avec lui frappent
de la main trois ou quatre fois leurs siège»
ou leurs livres, et après ce bruit chacun se
lève et sort du chœur.
3. Après le premier psaume, le clerc dési-
gné pour éteindre les cierges va faire la gé-
nuflexion devant le dernier degré de l'autel,
et , prenant l'éteiguoir , il éteint un cierge
du chandelier triangulaire, commençant par
celui qui est le plus bas du côté de l'Evan-
gile; le second psaume achevé, il éteint le
cierge le plus bas du côté de l'Epître , et
continue d'éteindre ainsi successivement
les autres après chaque psaume de matines
et de laudes : il remet ensuite l'éteignoir à sa
place, fait la génuflexion à l'aulel, s'il passe
devant le milieu , et rev ient à sou siège , qui
doit être le dernier du côté de l'Epltre.
V. Un peu avant ces paroles , Ut sine ti-
moré, etc., du cantique Benedictus, ce même
clerc fait la génuflexion au bas des degrés,
et, lorsque ce verset est fini , il éteint uu
cierge de l'autel du côté de l'Evangile, com-
mençant par le plus éloigné de la croix; il
passe ensuite au côté de l'Epître, faisant en
passant la génuflexion sur le marchepied, cl,
à 1:1 fin du verset suivant , il éteint le cierge
le plus éloigné de ce côté-là, et continue
ainsi alternalivcmcnl de chaque côté aux
autres versets , eu sorte que lous les cierges
soient éteints à la fin du cantique.
5. A la répétition de l'antienne du Benedi-
ctus, le clerc qui a éteint les cierges prend
sur le chandelier triangulaire le cierge le
plus élevé qui csl resté allumé , et s'étant
mis à genoux au coin de l'Epltre il le tient
un peu élevé. Quand les chantres commen-
cent T/irisf us factusest , il le cache derrière
l'autel ou autrement ; au bruit qui se fait
dans le chœur à la fin de l'office, il le fait
paraître de nouveau, le bruit cesse, il le re-
met à sa place sur le chandelier triangulaire,
le laisse brûler un moment, ensuite l'éteint
et se retire avec le clergé. Il ne doit paraître
aucune autre lumière dans l'église, excepté
la lampe qui brûle devant le tabernacle du
saint sacrement.
6. Ce qui vient d'être dit pour les ténèbres
regarde également le jeudi et le vendredi
sainl , excepté que l'autel ne doit avoir ni
nappe, ni tapis, mais seulement six chande-
liers et la croix. {Cœrem., ibid.) Les autres
heures canoniales se récitent ces trois jours
comme il est marque dans le Bréviaire, d'une
voix médiocre sans chant et sans lumière.
On allume néanmoins deux cierges aux pe-
tites heures du jeudi saint à cause de la pré-
sence du saint sacrement; si on dil compiles
immédiatement avant matines , après avoir
dit à genoux le psaume Miserere, on se lè»e
pour dire Pater, Ave, Credo.
VARIÉTÉS.
1. Selon le Cérémonial de Besançon di' l'aii
IGtJO, lia clerc va éleiudre lous les cierjjcs
W5 OFF
de l'iuilel suc la fin du Benedictus , coru-
meiicant du côlé de l'Evangile par celui qui
est le plus éloigné de la crois, et ensuite
les deux antres du même côté; puis, faisant
une génuflexion au milieu de l'autel , il va
éteindre ceux du côté de l'Epître en niciiic
ordre, en sorte qu'il ait achevé avant que le
Benedictus soit fini, ce qu'il pourra faire
commodément , s'il les éteint pendant les six
derniers versets. Le Benedictus Uni, il prend
le cierge qu'il a laissé allumé sur le chande-
lier triangulaire , et le cache sans l'éteindre,
en quelque lieu commode proche l'autel ou
la crédence, en sorte que la lumière ne pa-
raisse point; et après qu'on a fait le bruit,
comme il est dit ci-après , il le remet tout
allumé à sa place sur le chandelier , et ne
l'éteint qu'après que le clergé est sorti.
Les leçons se vont chanter dans le lieu
ordinaire, comme aux autres matines non
solennelles, et après que l'officiant a dit à
haute voix : Et ne nos inducas in lentutio-
ncm, et que le chœur a répondu : Sed libéra
nos, etc. On commence les leçons sans bé-
nédiction, sans titre, et sans dire à la fin :
Tu nutem, etc., et on les termine avec les
mêmes inflexions de voix que celles des
morts, excepté les trois premières, qui ont
un ton particulier.
A la fin du dernier répons, tout le chœur
se lève pendant que l'officiant chante le ver-
sel sacerdotal; lequel étant fini, l'officiant
commence la première antienne des laudes,
qu'on poursuit à la manière ordinaire.
Après que le chœur a répété l'antienne du
Benedictus, les deux acolytes commencent
au bas de la nef Kyrie eleison; tout le chœur
se met à genoux et répond comme il est
marqué dans le Bréviaire. Après chaque
Kyrie ou Christe chanté par les acolytes, ils
avancent deux ou trois pas : en sorte qu'ils
se trouvent à la porte du chœur pour chan-
ter le dernier Kyrie. Puis, entrant dans le
chœur, ils chantent Mortnn aulem crucis :
après ((uoi on dit le Miserere alternalive-
iiient , d'une voix intelligible sans chant.
Puis l'officiant dit sans se lever l'oraison
Respice, après laquelle, et non plus tôt, on
fait un peu de bruit en frappant sur leS'
bancs pendant un Paler, le sacristain ayant
soin d'empêcher qu'on ne le fasse trop grand
ni plus longtemps.
Pendant ces trois jours on ne fait que re- -
citer les petites heures au chœur, d'une voix ,
intelligible sans les chanter, observant ce .
qui est marqué dans le Bréviaire.
2. Dans le rite lyonnais, on éteint un
cierge de l'autel après chaque deuxième ver-
sel du Benedictus. Quand l'officiant a terminé
l'oraison Bespice, il frappe trois ou quatre ;
coups sur sa stalle, cl après ce bruit, chacun
se lève et se retire en silence. On observe
que ce bruit, après (ju'on a éteint ou l'ait
disparaître les lumières, désigne les ténèbres
qui s-e répandirent sur la terre à la mort de
Jésus-Christ et la confusion qui régna alors
dans toute la nature; qu'on s'éloignerait de
l'esprit (le l'Eglise en souffrant que des en- '
lants dissipés lissent un tuuiuUe indéceiil^
OFF
104
dans le lieu saint; que si cet abus existe
dans quelijues églises, on ne doit rien négli-
ger pour le détruire.
Plusieurs Bréviaires de France disent (juc
le célébrant donne par ce bruit le signal de
la Sortie : Fit slrepitus a célébrante in si-
gnitin cjceundi.
(Test bien le moyen d'empêcher le tu-
multe; mais en assignant à ce bruit une fin
toute naturelle, on ne laisse pas soupçonner
ou apercevoir une signification mystérieuse
que l'antiquité y a attachée.
Dans le rile lyonnais, aux petites heures
du jeudi saint, ou chante rantieniie Christus
factus est, à la fin
H. DE l'office de TÉNÙBBES en PnÉSENCE DB
l'ÉVÉQL'E.
(Cérémonial, 1. ii, c. 22 )
CuâPiTRE I. — Des préparatifs.
1. On pratique ce qui est maniué pour le»
matines ordinaires; voici ce qu'il y a de
particulier :
2. L'autel et le siège épiscopal seront pa-
rés le mercrerti de violet; sur l'autel point
d'images, ni reliques, ni fleurs.
3. Le jeudi et vendredi, l'autel et la chaire
de l'évêciue seront sans tapis ni parements.
h. Sur l'autel il y aura six chandeliers,
avec six cierges de cire jaune.
5. Ou préparera un chandelier triangu-
laire, capable d'y mettre quinze cierges de
cire jaune, du poids de 2 ou 3 onces chacun
ou environ, qui sera luis au lieu où le sous-
diacre chante ordinairement l'Epître; ou les
allumera en même temps que ceux de l'au-
tel , avant que l'évêque vienne à l'église.
Puisque l'Eglise n'admet point de musique
depuis le premier dimanche de Carême jus-
qu'à Pâques, si ce n'est à la messe du jeudi
saint, il est bien convenable qu'à ténèbres
on ne s'en serve point', mais bien du chaut
grégorien.
Chap. n. — De l'entrée de Vévéque dans
réglise, et des matines.
1. Vers les quatre heures du soir, l'évêque,
revêtu de sa chape ordinaire , viendra à
l'Eglise accompagné de ses chanoines ; en
eiiirant dans l'église, il couvrira sa tête du
capuchon de sa chape.
2. Si c'est un archevêque, il ne fera point
porter de croix au devant de lui aux matines
de ces trois jours.
3. L'évêque étant arrivé à l'église, après
avoir pris et donné de l'eau bénite aux cha-
noines et autres qui l'accompagnent, il va au
lieu accoutumé pour faire sa prière, laissant
traîner la queue de sa chape sans que per-
sonne la porte. Après sa prière, il se rend à
son siège et s'assied, n'ayant aucun des cha-
noines pour assistants, mais seulement quel-
ques chapelains en surplis qui restent au-
tour de lui.
k. La prière faite, les chanoines vont en
leurs places au chœur et s'asseyent ; deux
d'entre eux au moius vont au banc qui ciî
795
DICTIONNAIRE D«S CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
7M
au milieu du chœur, destiné pour les clio-
risli's.
L'évéque ferait une action digne de louante
s'il allait au chœur prendre place parmi les
chanoines.
5. L'évéque ayant demeuré un peu assis
sur son siège, le maître des cérémonies l'a-
vertit que tout est prêt pour commencer.
Alors il se découvre, se lève, et se tour-
nant vers l'autel, il dit secrètement Pater,
Ave et Credo, jus(iu'à la fin.
6. Ceux du chœur s'étant découverts et le-
vés en même temps que l'évéque, e( s'élanl
tournés vers l'autel, disent aussi Pater, Ave
et Credo, etc.
7. Un peu avant la fin du Credo, le maître
des cérémonies va quérir les deux choristes,
et après avoir salué l'autel il les conduit au
devant de l'évéque, qu'ils saluent dune in-
clination profonde s'ils sont chanoines, et
d'une génuflexion s'ils ne le sont pas (le
maîlre des cérémonies faisant toujours la
génuflexion). Le premier lui annonce l'an-
tienne, après la répétition de laquelle ils sa-
luent l'évéque comme ci-dessus, et l'autel, el
retournent en leurs places, demeurant de-
bout jusqu'à ce que l'anlienne soit enlière-
nicnl dite ; enfin, après avoir entonné le pre-
mier psaume , l'évéque et ceux du chœur
s'asseyent el se couvrent.
8. A la fin du premier psaume, les cho-
ristes et ceux qui chantent au lutrin se lè-
vent pour chanter l'antienne, l'évéque et
ceux du chœur demeurant assis et couverts.
9. Après le chant du [)rcmier psaume, un
acolyte, après avoir salué l'autel el l'évéque,
ou avoir fait une génuflexion à l'autel s'il
en est peu éloigné, s'approehe du chandelier
triangulaire, éteint avec un éteignoir le plus
bas cierge du côté de l'Evangile; et à la fin
du second psaume en fait autant pour le
cierge le plus bas du côté de l'Epître, étei-
gnant ainsi alternativement les autres d'un
côté et d'autre à la fin de chaque psaume,
tant de matines que de laudes, ne laissant
que celui qui est au plus haut du chan-
delier.
10. Quand le chœur répèle l'antienne, le
maître des cérémonies conduit le second
choriste au devant du plus digne du chœur,
après avoir salué l'autel et l'évéque, et puis
celui à qui l'on annonce l'antienne, à qui
l'on fait avant cl après une inclination mé-
diocre, ce qu'on observera à toutes les au-
tres antiennes de tous les trois nocturnes.
11. A la fin du troisième psaume de cha-
que nocturne, el pendant (lu'on répète l'an-
tienne, l'évéque et ceux du chœur se décou-
vrent, se lèvent et se tournent vers l'autel
jusqu'à la fin du Pater; et après l'antienne,
les deux choristes ou acolyles qui sont au
milieu du chœ,ur disent le verset.
12. Le chœur ayant répondu au verset,
l'évéque dit secrètement Pater noster, après
quoi il s'assied et se couvre , el ceux du
chœur aussi.
13. Pendant qu'on dit le verset, le maître
des cérémonies va quérir celui qui doit
cbauler la première lamentation, et le cou-
duit au pupitre ou autre lieu, suivant la
coutume de chaque église. En conduisant
celui qui doit chanter la lamentation, il sa-
lue l'autel el l'évéque, en f.iit autant après
qu'elle est dite, observant la même cbuse
pour les deux suivantes.
Ces lamentations peuvent être chantées par
quelque enfant de chaur suivant le chant
prescrit par l'Eglise, mais non en musique.
14. Les leçons du second et du troisième
nocturne , quand l'évéque officie , doivent
être chaulées (lar des chanoines, commen-
çant par les plus jeunes. Ceux-ci saluent
l'autel cl ré»êque, soit en arrivant, soit en
quittant le pupitre, et ne disent point Jubé,
domne, benedicere, ni à la fin, Tu autem, Do-
mine , miserere nobis. L'évéque , quoiqu'il
fasse l'office, ne dit point de leçon, si la cou-
tume est telle.
CuAP. 111. — Des laudes.
1. Le dernier répons du troisième noc-
turne étant achevé, l'évéque et tous ceux du
chœur se découvrent el se lèvent. Le maîlre
des cérémonies ayant conduit les deux cho-
ristes à l'évéque , le premier lui annonce
l'anlienne, et ils se retirent en leur place
lorsqu'elle est répétée. .\près qu'elle est en-
tièrement dite par le chœur, ils entonnent le
premier psaume, les choristes continuant à
donner les antiennes aux plus dignes du
chœur et à entonner les psaumes comme à
matines.
2. L'évéque et ceux du chœur demeurent
assis el couverts jusqu'au Benedictus, ceux
du chœur se lèvent quand le choriste an-
nonce une antienne à une dignité ou cha-
noine, jusqu'à ce qu'elle ait été répétée, et
ceux (jui chantent au lutrin se lèvent quand
il faut réiiéler les antiennes.
3. L'acolyte ordinaire, à la fin de chaque
psaume, éteint un cierge d'un côté el d'aulre
du chandelier triangulaire , comme à ma-
tines.
k. Vers la fin du dernier psaume des lau-
des, l'évéque et ceux du chœur se décou-
vrent et se lèvent, le maître dos cérémonies
conduit les deux choristes à l'évéque ; et
ayant salué l'autel, el puis l'évéque en arri-
vant près de lui , le premier lui annonce
l'antienne du Benedictus, et après qu'elle est
répéiée.tous deux retournent en leurs places
arec les révérences ordinaires.
5. L'antienne étant entièrement dite par le
chœur , un des choristes , ou autre ayant
charge, entonne le Benedictus.
6. (^)uand on dit le verset Ut sine timo-
ré, etr., on éieint le dernier cierge du côté
de l'Evangile; et au verset suivant, In sancti-
tate, etc., on éteint le dernier cierge du côté
de l'Epître, et ainsi alternativement à cha-
cun de ces six derniers versets.
7. On éteint aussi toutes les lampes de
l'église, excepté celle qui esl devant le saint
sacrement.
8. On na laisse allumé que le seul cierge
qui esl au plus haut du chandelier triangu-
laire. L'acolyte le prend lorsqu'on répèlo
l'anlienne du benedictus, et se mettant à ee-
7Û7 OFF
nous, il le lient élevé au coin du devant de
l'aulel, du côté de l'EpUrt".
9. Pendant qu'on répète l'anlienno du Be-
nediclus , l'évéque descend de son siège , se
met à genoux et s'appuie sur un l'.iulcuil
préparé devant l'autel : tout le chœur el ceux
qui sont auprès de l'évétiue se mettent à ge-
noux en leurs places.
10. Quand on commence à chanter Chri-
stiis factus est, elc, l'acolyte cache le cierge
qu'il louait élevé, sous l'autel ou ailleurs,
en sorte que la lumière ne paraisse pas.
11. Etant ainsi à genoux, le chœur dit se-
crètement , Pater noster, etc., et ensuite le
Miserere.
12. Le psaume Miserere étant fini , l'évo-
que, à genoux et la léle un peu inclinée, dit
par, cœur ou avec le livre, à voix intelligible,
l'oraison Respice, etc., justiu'à la conclusion.
Qui tecum vivit , etc. , qu'il achève secrè-
lemenl.
13. L'oraison finie, le maître des cérémo-
nies frappant de la main son siège ou son
livre, trois ou quatre fois pour faire du hruit,
tous les autres le font aussi en leur.-; places ;
et l'acolyte faisant paraître la lumière qu'il
avait cachée derrière l'autel, chacun cesse
de faire du bruit.
14. L'évéque se relève ensuite, et, ayant
salué l'aulel, se retire. Les chanoines, s'élant
également relevés , se rendent auprès de
l'évéque, et après avoir salué l'autel ils l'ac-
compagnent comme de coutume.
15. On observera la même chose aux ma-
tines des deux jours suivants , excepté que
l'autel et le siège de l'évéque sont sans pa-
rements. Ou peut pourtant laisser un car-
reau au siège èpiscopal, si l'évéïiue le trouve
à propos pour sa commodité.
TITRE TKOtSlÉMIÎ
OFFICE DIVIM.
Une matière si importante de la liturgie
mérite un traité complet. Nous le donnons
d'après Collet, dont les ouvrages sont géné-
ralement estimés pour l'abondance des re-
cherches et l'ordre qu'il a su y mt tire. On
en a retranché ce qui paraissait trop rigide,
ttu bien ou l'a accoiupagné de notes et de
tilations, extraites particulièrement de saint
Alphonse de Ligori , dont les écrils sont
exempts de toute censure , d'après le saint-
siège lui-même. D'ailleurs, Collet ne donne
souvent son opinion rigide que par forme
d'exhortation à la perfection. On y recon-
naîtra un grand zèle pour la décence du
culte divin, pour la réforme des abus, pour
que chacun assure son salut en se jugeant
sévèrement. Puisse; son Traité, que nous
donnons ici , produire ces heureux effets !
Préface.
J'aurais du, pour acquitter la promesse
que j'ai osé faire au public, commencer par
OFF
708
l'examen des difficultés qui concernent les
premiers sacrements. Deux raisons m'onl
engagé à préférer celles qui regardent l'of-
fice divin : l'une, que celle matière a beau-
coup de rapport au Traité des Saints Mys-
lères : l'autre , que des prélats dun mérite
distingué ont-cru qu'on ne pouvait trop tôt
discuter un snjcl qui intéresse également <'t
les simples prêties. et les chanoines, et celle
nombreuse troupe de personnes que Dieu a
tirées du siècle, et qu'il veut sanctifier dans
la religion.
D'ailleurs, je m'étais imaginé que l'exécu-
tion de ce nouveau projet ne suspendr.iit
p.is beaucoup le plan général que je me
suis formé. Gomme j'ai parlé , dans un (le
mes premiers ouvrages, de la récilalion des
heures canoniales , je crus , comme bien
d'autres le croient encore, que je n'aurais
presque qu'à traduire du latin en français ce
que j'en avais dit. Je n'ai pas lardé à reve-
r.ir (le mon erreur. Quelle différence entre
cinq ou six feuilles d'impression et un vo^
lume qui en demande quatre ou cinq fois
davantage? Que dematièn-s, ou supprimées,
ou peu approfondies , dans la crainte de
grossir trop un livre, et d'accabler la mé-
moire des jeunes gens qui sont chargés d'eu
rendre compte 1 On sait quelque chose quand
on sait un bon abrégé; mais, disait un illus-
tre magistrat, on ne sait jamais bien que ce
qui est disculé avec le dernier détail dans
les traités particuliers.
A celte réflexion , qui est beaucoup, plus
importante en matière de devoir (ju'en ma-
tière de spéculation, il s'en joint une autre :
c'est que la piélé doit entrer pour (luelijue
chose dans des ouvrages de la nature de
ci'ux-ci. Or, les théologies de l'école en sont
bien moins susceptibles. On ne peut y glisser
que quelques courles réflexions : re qui est
de plus embarrasse ; on le trouve bon pour
une conférence spirituelle ; il paraît déplacé
dans un livre où l'on ne cherche que la
science.
Je souhaiterais de tout mon cœur avoir
réuni dans l'ouvrage que je donne présente-
ment ces deux objets, la science et la piété.
J'espère que ceux qui voudront bien le lire
m'aideront à le perfectionner dans l'un et
l'autre genre. Mais je prie les gens de bien
à qui Dieu en donnera la pensée, de le faire
le plus tôt qu'il sera possible (1). J'ai reçu
depuis pou des réflexions sur le Traité des
Saints Mystères. Elles viennent d'une main
savante, d'un homme qui possède la ma-
tière, et qui sait redresser ceux qui ont be-
soin de l'être. Ce vertueux anonyme, qui
me prie de ne le pas deviner, et qui peut
compter que je ne le devinerai pas, m'a plus
obligé par sa censure que tous les aulres ne
l'avaient fait par leurs éloges. Plus sa cri-
tique est sérieuse , plus elle me rassure sur
la totalité morale de mon livre. Mais enfin.
(I) Un pieux et savant chanoine de Bourges l'a fait à
temps pour ce présent Traité. Je lui en rends mille très-
en jour. C'est pour cela qu'à l'exceplion des difficultés qui
regardent mes propres écrits, je ne répondrai plus à aucun
humbifs actions de grâces. Si j'ai mal ré|iondu il ses vues, cas qu'on pourrait me proposi'j des provinces. Je ne sais
ce ne sera pas tout il fait ma faute. Les lumières de l'es- pouKiuoi, malgré une déclaration si souvent réitérée, on
prit oui des nuances, ci les mieunes s'aQuiiilbseui de jour - couUuue à m'en assommer.
799
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
800
coinme deux ou Irois écarts sont toujours
un objet qii;ind il s'apit de l'auguste sacri-
fice, il est juste de profiler de ses remarques.
Le mal est qu'elles ne viennent qu'après
trois éditions ; et qu'on n'achète pas deux
l'ois un livre dont on est souvent fâché
d'avoir fait une première emplette.
Pour remédier à cet inconvénient, je met-
trai à la fin de ce volume, et la plupart de
ces rédexions, et la réponse que j'ai faite à
quelques difficultés qui m'ont été proposées
sur la même matière. Je supprimerai celles
qui ne regardent que le style. Je l'avoue de
bonne foi, le désir de plaire à des gens qui
ont besoin de lire, et qui ne lisent volontiers
que quand on les réveille ; une sotte envie
de me soutenir moi-même, de m'égayer dans
un travail qui épuise à la fin ; le dirai-je ?
l'applaudissement de bien des personnes
d'un rang élevé et d'une vertu peu com-
mune ; le succès d'un tour qui n'a jamais
blessé dans la conversation , et qui dès le
second jour d'une retraite ecclésiastique où
mon livre fut lu, en fit demander cent exem-
plaires ; la crainte du sort de tant d'ou-
vrages d'ailleurs solides , que la même se-
maine voit naître et mourir ; toutes ces con-
sidérations m'engagèrent à laisser couler
ma plume : et sans les salutaires avis qui
me sont venus de différents endroits , j'au-
rais vraisemblablement suivi jusqu'au bout
la route que j'avais enfilée.
Mais, et je me suis déclaré là-dessus dans
la préface du troisième tome des Dispenses ,
mon parti est pris ; et désormais j'éviterai ,
autant qu'il me sera possible , tout ce qui
serait capable de blesser le plus austère lec-
teur. J'ai tâché de le faire dans ce nouveau
volume. Ai-je réussi ? N'ai-je point donné
contre un écueil en voulant éviter l'autre?
c'est sur quoi j'attends la décision de ceux
qui sont capables d'en juger. Ce que je puis
dire, c'est que devenu timide jusc^u'à l'excès,
j'ai changé bien des choses qui dans un au-
tre temps m'auraient paru hors d'atteinte.
Mais enfin l'on ne se refond pas dans un
jour. La nature, chassée d'un côté, rentre
par l'autre. C'est une ombre qui suit le
corps : on la croyait dissipée , le premier
rayon la reproduit.
Plaise à Dieu de réformer en moi l'homme
tout entier! De sages avertissements contri-
buent à la bonté d'un ouvrage , mais il n'y
a que de ferventes prières qui puissent chan-
ger le cœur. Il me semble que j'ai quelque
droit à celles de tant de saints prêtres , qui
avouent que mes faibles essais ne leur sont
point inutiles. Il ne leur faut qu'un moment
pour se souvenir de moi au saint autel (1) :
il me faut des mois, et plusieurs mois, pour
faire quelque chose qui ne soit pas absolu-
ment indigne de leur être présenté.
Je finis en conjurant le lecteur de ne faire
à qui que ce soit aucune application de ce
(1) J'ai fait la même prière dans la Vie de M. Bourdon;
et je ne pnis m'enipêclier de publier qu'un respeclable
doyen ipii jusr|ni;-l;i m'éliijt inconnu m'a écril en ces Icr-
Uies, qu'une profomle reconnaissance conservera toujours
dans mon cccur : « Je i.cjs vous assurer bien sincèrement
que j'ai pu dire contre certaines maximes
dont je n'ai pas cru devoir citer les auteurs.
S'il est nécessaire que tous ceux qui aiment
la pureté de la morale connaissent les coups
qu'on peut lui porter, il e^t inutile à plu-
sieurs de savoir en particulier que tel coup
vient d'une main plutôt que d'une autre.
Quand les jugements qu'on fait en ce genre
ne seraient que téméraires, la charité oblige-
rail à s'en abstenir; mais souvent ils vont
plus loin ; ils sont très -contraires à la jus-
tice. Je n'étais pas chargé d'en donner la
preuve , parce qu'un ouvrage comme ce-
lui-ci ne tend pas à réformer tous les travers
de l'esprit humain; je l'ai fait cependant en
plusieurs occasions, et je pourrais assurer
que je l'ai fait d'une manière fort désinté-
ressée, si le plaisir d'obliger ne portait avec
lui sa récompense.
TRAITÉ
DE L'OFFICE DIVIN.
Nous diviserons cet ouvrage en deux par-
ties. La première aura pour objet la récita-
tion de l'office pris en lui-même, cl sans
rapport au service public. La seconde, qui
ne sera pas moins intéressante, traitera de
l'office eu tant qu'il fait partie du culte so-
lennel que l'Eglise rend à Dieu. Dans l'une
et dans l'autre nous mettrons, autant qu'il
sera possible, la théorie à l'écart, pour ne
nous attacher qu'à la pratique.
PBEMIÈRE PARTIE.
DE LA RÉCITATION DE l'OFFICE COySIDÉRÉ EN
LUI-MÊME.
Après avoir donné dans le premier chapi-
tre une notion exacte de l'office divin , nous
examinerons dans les suivants qui sont
ceux que l'Eglise oblige à le réciter; de quel
Bréviaire ils doivent se servir; quel ordre ,
quel temps, quelle forme ils doivent garder
dans celte importante fonction ; quelles peines
ils encourent lorsqu'ils s'en dispensent sans
sujet ; et quelles raisons peuvent les en dis-
penser. Tous ces chapitres, à l'exception du
premier, que nous ne pouvions pas omettre,
nous donneront lieu de discuter et de résou-
dre un grand nombre de difficultés, d'autant
plus importantes, qu'elles se présentent tous
les jours.
Chapitre premier. — Idée et définition
de l'office divin.
1. — La prière est essentielle à la vraie reli-
gion , et pratiquée par les anciens justes.
'— '± Le Fils de Dieu en a fait une loi, qu»
les premiers fidèles ont exactement suivie.
—3. Différents temps destinés à la prière.
— /•-. Rigueur des premiers offices. — 5. On
les diminue. — 6. Conséquences des princi-
pes qu'on vient d'établir. — 7. Différents
noms qui ont été donnés à l'office. — 8.
devant Dieu que je suis déjà entré en payement, et que je
ne compte être quitte envers vous que lorsque le Père
des miséricordes dis|iosera de celui qui est avec le plus
tendre respect, elc.»Que jenie trouTerai bien di^.lomm?<*»J
de mes peines si ce bel exemple peut être suivi!
601
OFF
.S'a définition. — 9. Nombre des heures qui
le composent. — 10. Raisons que l'Eglise a
eues de le partager.
1. La prière, qui suppose un sentiment
réfléchi de nos besoins, et une parfnile con-
fiance en celui qui peut les soulager, est si
essentielle à la religion, qu'on peut regarder
comme fausses toutes celles à qui l'esprit
d'oraison est étranger. Le législateur de la
nation choisie, formé sur le modèle des jus-
tes qui l'avaient précédé, connut tout le
prix de ce saint exercice. Il s'en servit en
quelque sorte contre ])ieu même, et plus
d'une fois il arrêta sa fureur qui ne deman-
dait qu'à éclater. David ne lut un prince
accompli que parce qu'il sut offrir au Très-
Haut des vœux dignes de lui. Le feu sacré
qui s'allumait dans son cœur pendant sa
méditation répand encore et sa lumière et sa
chaleur sur ceux qui étudient ses canti-
ques. La prière du jour, quoiqu'il y revînt
jusqu'à sept fois, ne sulfisait pas à son ar-
deur : il se levait au milieu de la nuit pour
célébrer la grandeur de son Mattre ; et il ne
la célébrait que pour le rendre attentif à ses
besoins et à ses gémissements. Salomon
marcha sur les traces de son père. Les jours
où il s'humilia en priant furent les jours de
sa gloire ; et ce ne fut (]ue parce (jne déjà
près du bout de sa carrière, il eut h; malheur
de s'arréler, que son salut est devenu un
problème aussi effrayant qu'impossible à ré-
soudre. Daniel priait trois fois par jour ,
Esdras quatre. Et qui doute que ces prières ,
dont le texte sacré nous a conservé la mé-
moire, ne fassent coupées par bien d'autres
qui n'ont jamais transpiré'?
2. Le Fils (le Dieu, qui devait former un
peuple d'adorateurs en esprit et en vérité,
apprit aux siens, par ses exemples et par ses
paroles, le grand art de prier. Leur chute
dans un tcuips où ils se flattaient d'une fidé-
lité à toute épreuve fut pour eux une vive
leçon du besoin qu'auront toujours les chré-
tiens de joindre la prière à la vigilance. Ils
ne lardèrent pas à en faire usage, et ce fut
par une prière unanimci et constante qu'ils se
disposèrent à recevoir le Saint-Esprit. Ils
apprirent aux autres ce qu'ils avaient eux-
mêmes appris de leur divin Maître. Les pré-
cieux monuments qui nous restent d'eux se
terminent presque tous à l'amour et à la
prière qui l'obtient. Celte semence féconde
germa et produisit le centuple chez les pre-
miers fidèles. Dans le temps que la fureur
des tyrans leur défendait d'avoir des tem-
ples, ils savaient s'en faire de la mer et de la
terre, des déserts et des campagnes, des pri-
(t) Ciim ab oniniliiis fugnremur alque op|irimerennir,
nitiiloniiiius lune mioque feslos liies egimns. yi\ivis lociis,
agor, soliludo, iiavis, ilabulum, carcer, instar lempli ad
jacros convenliis perageiidos fiiil. Dionys. .\lexaiid. apud
Tiiisph.
(2) Votiez l'Apologéiique de Terlulticn, où il appelle
CCS asseniljlil'es AiUelucani cœtm. l'iine, lib. x, epist. 97.
Origène conlre Celse.
(ôj Maiie, liora tertla, sexla, nona, respere, noclis me-
ilio, per ordinem Psalierium caiitabant. Hieroiiym. in
Epiiapli. sanctœ l'aulie.
(i) Illam doceat et assuescat suo exeniplo ad oraliones
OFF Si
sons mômes où Néron et Domiticn les en-
chaînaient (1). Leur prière, comme leur foi,
s'aniionç lit dans tout l'univers. Amis et en-
nemis, tous concouraient à la publier. Ter-
tuUien dans son Apologie célébrait celles de
leurs assemblées qui devançaient l'au-
rore (2j ; le philosophe Celse leur en faisait
un crime; Pline le jeune en informait les
empereurs.
'3. Mais quoique la vie des premiers chré-
tiens ne fût pour ainsi dire qu'une prière
continuelle, il y avait néanmoins des temps
qui lui étaient plus particulièrement desti-
nés. Saint Basile, saint Jérôme, saint .^m-
broise, parlent des sept heures que nous
appelons aujourd'hui canoniales. Cassien ,
après avoir dit que les moines d'Egypte et
de la Tbébaïde ne s'assemblaient, à l'excep-
tion du dimanche, que le soir et la nuit
pour chanter ensemble les psaumes à la
louange de Dieu, observe que ce doux et
glorieux emploi réunissait six ;fois par jour
chacun des monastères de l'Orient, de la
Palestine et de la Mésopotamie. Les vierges
consacrées au Seigneur étaient dans le même
usage (3). On le voit en plusieurs endroits
de saint Jérôme. Mais rien n'est plus frap-
pant que ce qu'il écrit à Léta. Il veut qu'on
mette auprès de sa fille, qui ne faisait que
sortir de l'enfance , une personne sage qui
par son exemple lui apprenne à se lever la
nuit pour réciter des psaumes, à chanter le
matin des hymnes, à se tenir en faction,
comme une guerrière de Jésus-Christ, à
l'heure de tierce, de sexte et de uone ; et
enfin à couronner la journée en offrant, à la
lueur d'une lampe, le sacrifice du soir {'*).
4. Cette multitude de prières a longtemps
subsisté dans l'Eglise, et elle y a subsisté
avec tout ce qu'elle a de dur pour la nature ;
je veux dire la longueur des offices et l'obli-
gation d'en faire une partie pendant la nuit.
Un concile de Tours tenu après le milieu du
sixième siècle veut que vêpres et matines
n'aient jamais moins de douze psaumes, et
que celles-ci en aient trente pendant le Ca-
rême (5). Les antiennes allaient à propor-
tion ; et les unes et les autres étaient suivies
d'un grand nombre d'oraisons. A l'égard de
l'office de la nuit, il se disait dans un bon
nombre d'églises à l'heure où il se dit en-
core la veille de Noël. Ce pieux usage s'est
soutenu longtemps. Le meurtre de deux
chanoines, assassinés pendant qu'ils allaient
à matines, l'arrêta à Rouen et à Chartres (6).
Il ne .subsiste plus aujourd'hui que dans
la métropole de Paris (7), et dans la plupart
des communautés religieuses.
5. Les choses changèrent de face dans le
et psalmos nocte consurgere, mane hymnes canere, tertia,
sexla, nona st.nre in acie, qnasi bellatricem Cliristi, arcen-
saque lucernula, rcddere sacnficium vesperlinum. Idem,
ep. al Lsetam.
(5) Concil. Turon. ii an. K67, can. 18. Voyez les Confé-
rences de Lnçon, lom. sm, pag. 12.
(6) Voyez sur ceue matière Grancolas dans son Traili
de lu Messe et de rOffice divin, p. 20.5.
(7) Cet usage a été également supprimé dans cette
église depuis la publlcatio.i de l'ouvrage de Collet
(iVoie de lEdit.)
803
DICTIONNAIRE DES CEUEMONIES F.T DES RITES SACRES.
804
Xm* siècle. Raoul ou Radulphe , doyen
de Tongres, nous apprend que ce fut dans
la chapelle du pape que l'on commença d'a-
bréger l'office, dont la longueur prenait un
ipiDps considérable sur dos devoirs qu'on ne
pouvait différer. Cet office, ainsi mutilé dans
presque toutes ses parties , fut appelé Bre-
viariam, ou Officium brevialum curiœ Ro-
manœ. Les disciples de saint François, obli-
gés par leurs constitutions à se conformer
dans le service divin aux usages de la pre-
mière Eglise , et d'ailleurs occupés nuit et
jour aux plus pénibles missions de l'Europe,
delà Tartarie, de la Chine nicinc, crurent
qu'un office comme celui-ci était plus assorti
à leurs fondions, et ils l'adoplcrent. Hay-
mon, un de leurs généraux, le dégrossit, et
le mil à peu près dans l'état où nous l'avons
aujourd'iiui. Grégoire IX l'approuva. Nico-
las m voulut qu'on s'en servît dans toutes
les églises de Rome. L'église de Lalran fut
la seule qui conserva, cl qui conserve en-
core, au moins en partie, son ancien of-
fice (11. Les églises particulières crurent de-
voir profiler de l'indulgence du saint-siége.
Les uns adoptèrent le Bréviaire des francis-
cains (2), les autres retranchèrent quelques
parties de ceux dont ils s'étaient servis jus-
qu'alors. La piété moins accablée ful-elle
plus vive? C'est une question dont l'examen
ne m'appartient pas.
6. De ces observations préliminaires dont
on ne pouvait guère se dispenser, il suit :
1° que l'office divin, pris en lui-même et se-
lon la substance, est de la plus haute anti-
quité, et (jue c'est de la Synagogue qu'il a
passé à l'Eglise; 2° que les justes de l'an-
cienne et de la nouvelle loi s'en firent une
occupation aussi consolante qu'elle était
pénible à différents égards; 3° qu'ayant de-
vant nous une nuée de témoins, qui nous
ont pré('édés dans un ^sentier aussi étroit
alors qu'il est facile aujourd'liui, nous som-
mes inexcusables si nous ne le parcourons
pas comme il faut. C'est de quoi les différents
noms qu'on a donnés à l'oifice en différents
temps, les raisons qu'a eues l'Eglise de le
partager en plusieurs heures, et plus encore
la juste notion qu'en donnent les vrais théo-
logiens, nous instruiront de plus en plus.
Tout ceci au reste ne nous arrêtera que le
moins qu'il sera possible.
7. Pour commencer par les noms qu'on a
donnés à la prière publique en différents
temps, il y en a (jualre ou cinq qui ont été
plus en usage. Et d'abord ou l'a plus com-
munément désignée par le nom d'office di-
vin ; c'est-à-dire, de dette, d'obligation, de
devoir qu'il faut remplir par rapport à Dieu:
Officium, ici est, quod quisque débet cfficere.
C'est dans ce sens que ce nom a été pris par
rOralcur Romain et par saint Ainbroi.se dans
les ouvrages qu'ils ont composés, l'un sur
(I) Sola ecclesia Lalerauensis aiitiqiiuni leiiel otTiciiini,
riiillj liliaruni suarura in hoc eam sequeiiie. l'elrus Abai-
lanl. episL. 3.
(^1 lioilie in Ronia oiniies iil)ri sunt no\i el Fiaiiciscuni.
Ha lulplms itecauiisToiigrcns. de Canon, obscrv. n. -li.
(.ï) Ca|'. 47, (le Cursu. Grc^oriii? Turun. lib. ;, lieGluria
Ul<n bruni, cap. 11 : v Exsurgento ubLialo. cum mouaihld ad
les devoirs de la vie civile, l'autre sur les
engagements de la vie chrétienne.
On lui a aussi donné le nom de cours,
cursus. L'on dit communétncnt d'un jeune
hotnme qu'il a bien f.iil son cours de philo-
sophie (juand il a exactement suivi les le-
çons de ceux qui l'enseignent. On a pu dire,
par la même raison, que les ecclésiastiques
ont pendant toute leur vie un cours de priè-
res dont ils doivent s'acquitter fidèlement.
C'est en ce sens et eu ces termes que saini
Colomban en a parlé dans sa règle (3). For-
tnnat , dans la Vie de saint Germain de Pa-
ris, el Grégoire de Tours en plusieurs en
droits (le ses ouvrages, se sont expliqués de
la même manière.
Saint Benoît en a donné une juste idée cii
l'appelant tantôt opus Dei, tantôt amenda. En
effet, dès que c'est l'œuvre de Dieu, c'est par
excellence la grande affaire qui doit occu-
per ses ministres.
Les Grecs se sont servis pour l'exprimer
du terme de canon, règle ou mesure (4) ;
soit parce que l'office a été établi par les dé-
crets des conciles, soit parce que, comme le
disait Jean Mosch, il est la mesure du tribut
que les ministres de l'autel doivent chaque
jour payer à Dieu. C'est de ce nom qu'est
venu celui d'heures canoniales; et elles le
portent moins parce qu'elles font la plus
importante obligation des chanoines, que
parce que les canons de l'Eglise en ont ré-
glé le temps et la manière.
Le nom de Rréviaire est si connu de nos
jours, qu'il est presque inutile de s'y arrê-
ter. Tout le monde sait ([u'on le donne à
l'office divin, soit parce qu'il n'est qu'un
diminutif de celui qu'on récitait autrefois,
officium brevialum; soit parce que c'est un
précis et comme un abrégé de tout ce qu'il y
a de plus touchant et de plus instructif dans
l'Ecriture, dans les Pères, dans les soupirs
des justes de l'un et de l'autre Testament.
C'est à ce triple objet qu'on peut rapporter
tout l'office divin. Si chacune des parties
qui le composent ne réunit pas toujours ces
différentes propriétés, au moins est-il sûr
qu'on s'instruit par l'historique de l'Ecri-
ture et par les homélies des Pères, qu'on
loue par les canti(iues, qu'on prie par les
versets et les oraisons qui terminent l'of-
fice public et particulier : brève orarium.
8. Il suit de là que le Bréviaire n'esl à
proprement parler iiu'une suile de pieuses
lectures , de louanges el de prières vocales,
dont certaines personnes doivent tous les
jours s'acquitter au nom el par ordre de
l'Eglise, dans le temps qu'elle leur a mar-
qué. Ce temps est parfaitement exprimé par
le nom de chaque heure particulière; à cela
piès que la plus importante de toutes s'ap-
pellerait mieux matines que noelurnes dans*
celeliratidum rursuni. » Forlnnat.,in Vita S. Ccrnirin. l'a-
ris : « E()uila"'' cursum nndo capile dicebat, cl si liienis sut
nix nrgerel, etc. »
(^J^^Si i|Uis non oecurr^it adosse canoni psalnKnliac. »
Hasil. in Rcg. I)i-ev. n. 117. » Tsalinodia veslra (anon ap«
p^llaUir. >i Mosch, Pral. spliil. c. 40.
«os OFF
Ifis églises qui ne la disent plus pendant la
nuit.
9. On dispute quelquefois sur le nombra
des heures canoniales. Il faut opter cnli-t
sept et huit. 11 n'y en aura (juc sept si ma-
tines et laudes n'en font qu'une, cl huit si
laudes sont aussi séparées de matines que
vêpres le sont de cotnplies. Il est sûr que le
nombre de ces heures n'a pas toujours été
le même dans l'Eglise : les Constitutions
apostoliques ne marquent que les six pre-
mières (1). Saint Fructueux , dans sa règle,
en marque dix; saint Colomban n'en met
que neuf. Aujourd'hui le senlitiient commun
en admet sept et pas davantage. Toute heure
proprement dite est leriiiinée par une col-
lecte, c'esl-à-dire par une oraison ; et il n'y
en a point après matines. 11 est vrai, comme
nous le ferons voir dans la suite, qu'on peut
les séparer de laudes; mais on peut aussi
séparer les nocturnes, et on le faisait autre-
fois aux grandes solennités ; jamais cepen-
dant on n'a regardé les trois nocturnes
comme trois heures différentes. D'ailleurs
le nombre d(! sept est ici consacré par l'au-
torité du droit el drs conciles {i).
10. L'Eglise, toujonrs sage, toujours con-
duite par l'Esprit Siiinl, a eu ses motifs pour
diviser l'office en sept heures <lilTéreiiles.
Barlliéleini de saint Fausle, religieux Feuil-
lant, en rapporte jusqu'à dix-neuf (3). Tout
nombre septénaire est décisif eulre ses
mains. Il n'omet ni les sept planètes, ni les
sept âges du monde, ni les sept lampes du
temple, ni les sept trompettes (|ui renver-
sèri'nt Jéricho, ni les sept chandeliers d'or
que saint Jean vit dans son Apocalypse, ni
même les sept démons dont la pécheresse de
l'Evangile lut possédée. Ces allégories ne
réussissent pas aujourd'hui. Il vaut donc
mieux dire, et le même théologien ne l'a pas
omis, que l'Eglise s'est proposé d'imiter un
saint roi, qui sept fois par jour chantait la
justice de son Dieu, et qu'elle a voulu, en
l'imitant, honorer, ou les dons que l'Esprit-
Saint communique à ses fidèles, ou les sept
principaux mystères qu'accomplit en sa
jiassion l'auteur et le consommateur de no-
tre foi. De là ces vers, où la richesse du
sens supplée à l'indigence de la poésie :
Haec sunl seplcnis profiler qme iisallimiislioris.
Malutina tigal Clirisluin qui eriiiiina solvit.
Prima replet spulis, dal causam ténia inorlis.
Sfi((icruci iicclit, latiis ejiis nomi Ijipcrlil.
Fespera depoiiii : tumulo coiuplela repouii.
L'auteur des Instructions du Rituel d'AIct
ne croit pas que ces considérations, quoique
capables d'entretenir la dévotion paiticu-
lière de ceux qui disent l'office , foient con-
formes en tout à l'institution de l'Eglise.
Voici donc, poursuit-il, ce qui paraît plus
selon son esprit.
«Matines nous représentent ce qui s'est
(1) Lit). VIII, cap. 40.
(i) Voyez le chap. Presbyter, de Celelirat. niissar. La
riCMienliue i, de Hcliq. el Vouerai. SS. Le cliap. .'59 du
second concile de CliMons-snr-Saône.
(ô) De Horis cauouicis TracUlus... Auctore Barlhol. k
» Fan-to. lib. ii, q. 2, pag. 322. Inslrurlions du Kiluel
OFF
S06
passé la nuit de la passion; et ainsi pour
cette heure on convient avec ceux qui rap-
portent tout l'office à la passion du Sau-
veur.
« Lauacs, qui se doivent dire au point du
jour, qui est l'heure à laquelle Jésus-Christ
est ressuscité, sont aussi particulièrement
destinées pour honorer sa résurrection ; et
c'est pourquoi cet office commence les di-
manches par Ip psaume Dominus rrgnutil,
qui est un chant de triomphe pour le règne
de Jésus-Christ ressuscité.
« L'heure de prime a été ajoutée à l'of-
fice comme une prière particulière pour de-
mander à Dieu son secours et sa grâce, afin
de faire saintement toutes les actions de la
journée, comme il paraît par les oraisons,
qui sont toujours les mêmes : et ainsi elle
ne parait pas avoir été destinée à célébrer
en particulier la mémoire d'aucun mystère,
^iéanmoins, comme ce fut environ a celto
heure que Notre-Seigncur fut mené à l'ilate,
après avoir été si indignement Irailé dans la
maison de Caïphe, on la peut appliquer à la
considération de ces humiliations prodigieu-
ses du Fils de Dieu.
« L'office de tierce est pariiculièrem.nt des-
liné à rendre grâces à Dieu de la sanctifica-
tion de l'Eglise par le Saint-Esprit, et à lui
demander ([u'il continue toujours de l'ani-
iiuri l de la ^ivifier par ce même Esprit qui
distendit visiblement sur les apôires en celte
même heure
« Sexte est pour honorer le crucifiement de
Nolrc-Seigneur, cl cet excès d'amour qui l'a
attaché à la croix plutôt que les bourreaux,
pour offrir le sacrifice de notre rédemption.
« Noue est destinée pour adorer le mystère
de la mort de Jésus-Christ, qui arriva à celte
heure-là, et pour demander à Dieu , selon
qu'il est dit dans l'hymne, que la lumière
divine qu'il nous a méritée en mourant nous
accompagne dans la mort même.
Il L'office de vêpres semble particulière-
ment desliné pour rendre grâces à Dieu de
l'avènement de Jésus-Christ, qui s'est fait
sur le soir du monde, conmie chante l'E-
glise : Vergenie mundi vespere.
a Pour les complies, c'est une heure ajou-
tée à l'ancien office, aussi bien que prime.
Et il paraît par l'hymne , par l'oraison et
par les psaumes, qui sont toujours les mê-
mes, qu'elle a été principalement instituée
pour demander à Dieu sa protection durant
la nuit, comme on la lui a demandée à prime
pour la journée. »
Jusqu'ici ce sont les termes de ce fameux
Rituel. Comme ce n'est point pour cela qu'il
a été condamné par Clément IX (4) , rieu
n'empêche de s'y conformer. Mais hélas I
qu'on pense peu, en récitant son office, aux
raisons qu'a eues l'Eglise de l'établir, et aux
mystères qu'elle veut honorer.
d'Atet, insirncl. 19. de l'OlBce divin, pag. 513.
(i) Le Uiliiel d'AU'l, doiil les inslruclious avaienl été
revues par M. Arnaud, fui imprimé /jour la première foii
en l(j67, el cond.ininé le 9 avril 1668.
807
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. 803
poinc de conseil dans un aulrc , il est juste
d'examiner si les religieux sont vérilable-
nicnl obligés au Bréviaire.
CiiAP. II. — Des personnes ohligécs à la réci-
tation de l'office.
Nous l'avons déjà dit : tous les chrétiens
sonl obligés à la prière, et même en un sens
à une prière conlinuelle (1). Celles qui sont
autorisées par l'Eglise, et qui se font dans un
esprit d'union avec ses ministres, ont par
cela même un grand avantage sur les autres;
et l'on doit féliciter ce grand nombre de
pieux séculiers qui , à l'exemple de saint
Louis, disent assidûment ou le grand office
de l'Eglise, ou du moins celui de la sainte
Vierge. Mais enfin il n'y a point de loi qui les
y oblige, le magistral, le marchand , le la-
boureur ont des devoirs d'clal à remplir : et
ces devoirs ne leur permettent ni d'entrer
dans le temple quatre ou cinq fois par jour,
pour s'unir au minisire public, ni même de
se retirer autant de fois à l'écart pour s'as-
socier à l'ecclésiastique qui récite en parti-
culier. Il n'y a donc de difficultés qu'à l'égard
de ceux qui sont dans les ordres, qui ont des
bénéfices, ou dont létat emporterait l'obli-
gation de réciter l'office. Examinons chacun
de ces articles en particulier.
§ I. Obligalion des clercs par rap|iort à l'oflicp.
{Voyez ce paragraphe à l'art. Clerc.)
§ II. De l'obligalion des bénéfieiers.
( Voy. ce paragraphe, au Supplément qui ter-
mine ce Dictionnaire, art. Bénéficiers.)
§ III. De l'obligalion des religieux.
1. — Les novices cl les convers ne sonl point
obligés à l'office. — 2. Il en est de même de
certains ordres qui ne sont pus destinés au
chœur. — 3. // faut raisonner différemment
de ceux qui y sont destinés. — 4. Première
preuve. — 5. Seconde preuve. — G. Troisième
preuve. — 7. Pitoyable raisonnement de
Caramuel. — 8. Extension de notre prin-
cipe. — 9. Que dire d'un religieux fuijiliff
— 10. De cebii qui se serait fait chasser ? —
1 1 . Qui, de religieux de chœur, serait devenu
convers ? — 12. Qui aurait une dispense
pour vivre hors du monastère? — 13. Ou
pour se marier? — Ik. Le supérieur régu-
lier peut-il dispenser du bréviaire son re-
ligieux qui n'est pas dans les ordres sacrés ?
— 15. Frères et saurs du tiers-ordre. —
16. Obligation des chanoinesses. — 17. Sont-
elles obligées à restitution ?— 18. Que pen-
ser des nièces? — 19. Décision de Sorbonnc
sur les chanoinesses.
C'est du clergé séculier que les religieox
ont emprunte l'usage de la psalmodie, et ils
l'ont poussée bien plus loin; et on ne peut
lire sans admiration ce que saint Grégoire de
Nysse , saint .lérôme et Cassien nous ont
transmis de la ferveur et de la continuité des
louanges que chantaient à Dieu les solitaires
et 1rs vierges consacrées au Seigneur. Ce-
pendant , comme on fait bien des choses
(ju'on n'est pas obligé de faire, et que celles
qui sont de précepte dans un temps sont à
(l) Oporlet scmper orarc. Lac. ïviii. Sine inlermis-
£iohe orale. I Tliessal. v, 17.
(2j S. Antonin. pari, iv til. 3, cap. 8. Taludan. in 4. dist.
'S. 1] 3. Tabiena, verb. Hoba.
(Si tribunal P. M. Wigand compendialuni ■> Ludo-
1. Cette question ne regarde ni les simples
novices, ni les frères convers , ni à propre-
ment parler ceux des clercs qui sont à la fois
profès et dans les ordres sacrés.
Los premiers, quoi qu'en ait pensé Pierre
de la Palii, en sont exempts, parce qu'ils ne
sont encore que dans la voie de la religion,
et non pas véritablement religieux ; qu'ils ne
sont nulle part compris sous ce nom dans
les dispositions onéreuses, comme celles-ci ;
et qu'enfin il n'y a ni loi, ni coutume qui les
y assujettisse, il est vrai qu'en qualité même
de novices, ils vivent comme les autres des
aumônes du peuple fidèle, et qu'ils jouissent
du privilège du canon ; mais ces raisons va-
gues ne suffisent pas pour induire l'obiiga-
lion étroite dont nous parlons, il y a peu de
maisons religieuses qui n'aient des domesti-
ques séculiers : ceux-ci vivent, commiî leurs
n)aîtres, du grand fonds de la providence, et
cependant ils n'ont d'autres devoirs à rem-
plir que ceux de simples chrétiens. Les ton-
surés, ceux qui n'ont que les ordres n)inriirs
et les frères convers, jouissent du privilège
du canon, et personne ne leur fait une loi
du Bréviaire.
Pour nous bornera ces derniers, on croit
partout, contre le sehti'ment de saint Anld-
nin et de quelques a'ulres (2), qu'ils ne sont
point obligés aux heures canoniales. La
coutume, qui fuit ici l'argument le plus vif,
n'a rien statué pour eux. Leurs fonctions
sont toutes temporelles. Nous les recevons,
dit un écrivain de l'ordre de saint Domini-
que (.S), pour manger leur pain à la sueur
(le leur visage , el pour servir les clercs du
monasière. Et s'ils s'en acquittent négligem-
ment jusqu'à un certain point, dit un ihéo-
logien feuillant, ils sont coupables de péché
mortel , parce qu'ils violent une condition
qu'ils se sont engagés de remplir fidèle-
ment ('i.). Il faut ajouter avec le même au-
leur qu'il n'y a presque point d'ordres reli-
gieux où les frères laïques ne soient obligés
à certaines prières qui leur tiennent lieu d of-
fice.
Il ne' peut encore être question des reli-
gieux qui sont dans les ordres sacrés. Comme
tels, ils suivent la loi de tous les ecclésiasti-!
quos qui ont le même honneur. Ce qu'il y a
de plus pour eux , c'est qu'ils doivent par
deux raisons ce que les derniers ne doivent
que par une seule.
2. Enfin il ne s'agit ni des ordres mililal-
res, tels que sont ceux de Malle et de Saint-
Jacques, ni de ceux qui; consacrés par élat
au service du prochain, n'ont point été établis
pour le chœur, tel qu'est celui des PP. jésui-
tes. Toute la difficulté regarde donc les com-
munautés religieuses de l'un et do l'autre
sexe, qui par la nature de leur institut sont
vico Fliegen, Colonii- 1737, >ibi sic pag. lit : t Non pro-
filenlur m vacenl choro, sed operibus maniialibiis; ni io
sudore vullns sui vescaiilur jiane suo, cl sinl scrvilores
clericorum nionaslerii. »
(i) Barth a S. Fauslo, ibid., 70.
809 OKF
destinées d'une cerlaine manièrft à chanlor
les louanges du Seigneur. C'est de celles-ci
qu'on demande si ceux ou celles qui y ont
lait profession, sont tenus à rollice , même
en particulier; et si celle oblii^alioii, suppc^é
qu'il y en ail, ne peut être violée en malière
grave sans péché mortel.
Il était dilficile, en égard à la damnable fé-
condité des mauvais casuisles, que tout le
monde fûl d'accorJ sur un point aussi impor-
tant que l'est celui-ci. Il s'en est donc trouvé
qui ont nié que les religieux cl les religieu-
ses soient obligés à réciter l'olfice en parli-
culier, lorsque quelques taisons ne leur
permettent pas de le dire en pui)lic. U'auti es
n'ont pas manqué do regarder celte opinion
comme probable. C'était l'autoriser dans la
pratique, parce que dans leurs principes,
dès qu'une opinion est iirobable, il est per-
mis de la suivre. Atnad:eus Guiniénius les a
rassemblés avec complaisance (1;. Caranuiel
y figure comme de raison , et on l'associe à
des écrivains qu'on ne cite (lu'une fois dans
un siècle, et qu'on aurait lionte de citer pour
établir un scnlimenl raisojinablc. Ces opi-
nions pernicieuses ne s'enseignent peut-être
plus dans les livres, mais je sais de science
certaine qu'elles s'enseignenl encore aux
grilles et ailleurs. Les vierges les plus péni-
lentes , les plus obligées à l'ollice solennel ,
en sont dispensées en particulier. La déci-
sion d'un seul homme est la règle de cin-
quante autres, lît connue l'on tombe toujours
(juand une lois on est sur le penchant , peu
à peu les plus constantes maximes devien-
nent douteuses , et bientôt après suspectes
d'un outré et dangereux rigorisme.
'3. Quoi qu'il en puisse arriver, je dis que
les personnes de l'un et de l'autre sexe qui
ont fait profession de l'état religieux sont
par cet état même , s'il n'y a en leur faveur
une exception formelle, obligées ù réciter
roffiee en public ou en particulier. Je n'ap--
puierai ce sentiment que sur un petit nombre
de raisons , mais dont chacune formera une
preuve sans réplique aux yeux de la piété et
du bon sens.
k. La première est tirée de l'autorité des
docteurs. On peut dire qu'ici il y en a cent
contre un, et qu'à parler généralement, ceux
qui sont pour l'emporlent autant par la sa-
gesse et par l'érudition qu'ils l'emporlent par
le nombre. Quand même l'opinion relâchée
()ue nous combattons aurait une douzaine
de garants du mérite de Cajetan, ne laudrait-
il rien de plus pour tranquilliser les con-
sciences? Richard, Gerson et quclqnes au-
tres ont excusé de péché mortel les ecclé-
siastiques ùi sacris qui omettent une ou deux
fois tout leur Bréviaire , pourvu qu'il n'y ait
(1) Guiinem. de lloris Canonic. prop. 2, pag. 214 et
sea.
(2) J'ai rapporté dans le Iruisième tome du Traité des
Dispenses une décision de Sorbonue au sujet des djines
ursulines, dont l'obligation était mal à propos contestée.
On y parle par occasion des (illes de Saint-François de Sii-
1,'S.' Koi;t!t la leUre U.
(3) Elliica aincir. tom. Il, lib. x, cap. 17, pag. 17. Hur-
tado, lib. VI, lesol. 6.
(1) Ooiislans est omnium opinio religiosos ad clio-
DlCTIONNAIRE DES RlTES SACRÉS. II.
OFF
810
point de mépris. Leur nom fiii-il encore plus
grand , suffirait-il pour rassurer ? Ce n'est
pas ainsi qu'ont jugé de l'affaii e présente les
plus savants docteurs qui fussent en Espagne^
Le cardinal lîorja , archevêque de Séville,
ayant appris que l'opinion qui affranchit
les religieuses de la réiilation privée du bré-
viaire commençail à s'introduire , et qu'il y
en avait déjà qui la suivaient , lit agiter la
matière dans l'université de celle ville. Il n'y
eut pas un seul régent de théologie qui ne
s'élevât contre cette dangereuse innovation.
Le savani de Mendoza la traita d'improbable
et <le pernicieuse. Cyprien de llneda la qua-
lifia de_suspectc , de scandaleuse , de répré-
hensible,de téméraire. Chaque ordrclui porta
son coup,ctsurtout le grand couventde Saint-
Augustin , qui n'en |)aria que comme d'une
malheureuse chicane inventée contre une
coutume aussi sainte qu'elle est générale et
importante : Adverfus sanctam, (jeneralem, et
unaiit ex mugis momeulosis Ecclesiœ consuetu-
(Unibus, cuvillari. Enfin elle fui condamnée
par les trois fameuses académies de Séville,
de Saragosse et de tloïmbre, comme fausse,
téméraire, aussi pleine de danger, que desti-
tuée de probabilité^). Henri de Saint-Ignace
n'était pas homme à manquer ce détail : ceui-
qui ne voudront pas le lire chez lui le trouve-
ront dans les Résolutions morales de Thomas
Hurlado (.i).
Ce que nous venons de dire des Espagnols
se peut dire des théologiens de toutes les au-
tres nations. Et c est pour cela qu'un théo-
kigieu de nom a cru pouvoir dire que tous les
docteurs sont d'arcord sur ce point, tant par
rapport aux religieux, avant même qu'ils
aient reçu les saints ordres, qu'à l'égard des
vierges consacrées à Dieu {'t-) ; part'e qu'un
petit nombre d'hétéroclites qui ont pris à
gauche sur cette matière n'empêche pas
i'unanimilé morale. Caramuel lui-mên/e,
dont, au rapport de Gobât, le sentiment avait
beaucoup dépiu dans l'ordre de Citeaux, l'a
formellemenl révoqué, en tant qu'il touchait
les jeunes profès et les religieuses de cet in-
stitut (o). Ce que ce théologien a fait pour
lui-même, le saint-siège l'a tait pour Emma-
nuel Sa.Ce dernier avait osé regarder comme
probable l'opinion contraire à la nôtre : le
maître du sacré palais eut ordre de faire re-
trancher cet article de l'ouvrage dans lequel
il avait été inséré. Ce préjugé est violent :
voici une seconde preuve, qui n'est pas moins
forte.
5. Il est difficile qu'un sentiment, qui quoi-
que onéreux, est si universellement établi, ne
soit appuyé sur des raisons importantes. Le
P. Alexandre en trouve une de cette nature
dans les statuts que les fondateurs d'ordres,
rum... députâtes, debere liorarias preces canonicas recl-
tare, tamcisi ad niillum onlinfiu sacrum promoii fuerint
(iino et si fugcriiU t monaslerio, iiifrn). Idem juris i si de
sanclimouialibus reminis eodi'iii modo | infessis, ul expresse
Iradiderunt Antoidn. m p , lit. 13, lap. i, § l. Turrecro
mata, Navarrus. Azor. loiii. 1, bb. x, cap. 6, q. 1.
(b) De alils religionibus judicare non possuiu... Intré-
pide affirrao apud Cisloicienses esse etinstanteni pomsuc-
tudinem privalini le.ijpndi. Caranuiel, lib. \ liieol reiiu-
lar., n. I.ïb2, pag. milii 54. Voyez la note U.
26
6ii
niCTIOiNNAlRE Or.S CEUEMONIES ET DES RITES SACHES.
812
on d'antres personnes également respecta-
bles . ont dressés pour les religieux. Il cile
les règles de saint Basile, de saint Pacôme ;
celle de saint Benoît , qui seule en renferme
tant d'autres ; des saints Paul et Etienne, de
saintFerréol.du Maître, et deHuguesV, abbé
de Cluny . Il aurait pu y joindre celle de saint
François et un grand nombre d'autres. Or,
de ces règles, les unes font une loi générale
de l'office à tous les religieux , comme celle
de saint Basile ; les autres le prescrivent ex-
pressément à ceux qui sont hors du mona-
stère, comme celles de saint Pacôme, de saint
Benoît et du Maître.
A CCS autorités, qui s'expriment toutes de
'manière à indiquer un précepte, il joint cel-
les de Benoit XII cl de Grégoire IX, dont le
premier veut que les bénédictins qui ne pour-
rontse trouver au chœur disent dansles lieux
où ils se trouveront l'office aux heures mar-
quées par l'Kglise ; et le second, que les moi-
nes qui vont en campagne s'en acquittent
dans leurs voyages : Ut ipsi horas (Jicant in
via.
Comme on peut lire tous ces textes chez
lui (1) aussi bien que ceux qu'il cite au su-
jet des religieuses, je n'ai pas cru devoir les
rapporter. Je me contenterai d'en ajouter un
qui lui a échappé. 11 est tiré du second con-
cile de Châlons-sur-Saône , tenu en 813 par
l'ordre de Charlemagne , prince qui ne sut
pas moins faire observer les canons que les
observer lui-même. Voici comme parlent les
Pères de ce concile au chapitre 57 : Snncti-
moniales in monasterio constilutœ habeant
studiwn in Icgcndo et in canlando , in psal-
inorum celebratione , sive oratione ; et horas
canonicas , tmitutinam vidcUcct , primam, no-
namqiie', veuperlinam et coinplctorium pariter
cclebrenl (2). Ce n'est point là nnc loi nou-
velle : dans une matière aussi sérieuse on
ne les établit pas si aisément, cl moins encore
sans entendre les parties. Ce ne peut donc
être qu'un ordre d'accomplir avec ferveur
un précepte ancien , dont le fond subsistait
toujours , mais dont la manière était peut-
être négligée.
6. Enfin, et ce sera notre dernière preuve,
tout ce qui concourt à établir l'obligation
qu'ont les ministres sacrés de réciter l'office
établit celle dont nous parlons. Nous fondons
l'obligation des premiers sur la coutume gé-
nérale de l'Eglise : coutume qui étant raison-
nable,universelle, légitimement prescrite, doit
avoirforcede loi. Or, tous ces motifs ont lieu
dans l'affaire présente. Il est vrai que le pré-
tenduGuiménius-nous cite des gens qui dou-
tent ou de cette coutume , ou qu'elle soit
obligatoire ; mais comme il en cite aussi (3)
qui doutent s'il ne suffit pas d'aimer Dieu
une fois par an , ou même à l'heure de la
mort , c'est-à-dire une fois dans la vie ; et
que par cette méthode de chercher de tous
(1) Nat. Alex. tom. II in append. ad Tract, de Ordine,
cap. 8, art. 2, reg. 3 et 6, pag. 62 et 63 edit. fol.
(2) Tom. VII Concil. Labb., pag. 1283.
^5) Amad. Guimen. de Cbaril., prop. 1, pag. 117, etc.
(4) Idem unde supra, n. lô.*)*, pag. oaci. « Ad introdu-
cendam consueludinem qu<e halieat vim legis, necessaria
est ni introductoribus aucloritas. Alqui puerisimberbibus
côtés ce qui s'est vomi de plus impur contre
la sainte morale , il n'y a point d'horreur
qu'il ne rende problématique ; il trouvera
bon que nous le laissions douter à son aise,
ou même que le simple doute nous soit une
raison d'aller au plus sûr. Mutins \itelleschi,
général de la compagnie de Jésus, l'avait fait
dès 1025, et il avait défendu à tous les siens
de regarder comme probable l'opinion que
nous combattons. 11 est difficile que la pré-
somption ne soit pas pour le supérieur, sur-
tout quand il joint à la piété , et sa science
propre et celle d'un conseil éclairé.
7. Nous pourrions nous faire une nouvelle
preuve de la faiblesse de cellesdont s'étayent
les casuistes relâchés que nous avons en vue.
Croirait-on que Caramuel, homme qui avait
beaucoup d'esprit, mais qui en fit un assez
mauvais usage , ne se détermina au mau-
vais parti, quesurce pitoyable raisonnement,
qu'il empruntait de Villalobos ? «Pour intro-
duire une coutume qui soit capable d'obli-
ger, il faut en avoir l'autorité. Or, de jeunes
gens qui n'ont point encore de barbe n'ont
pas encore cette autorité; et il en estdeméme
des religieuses, qui no sont que des femmes.
Donc, etc. » Voilà ce qui s'appelle chez ce
grand docteur ratio efficacissimn (4). A l'abri
de ce bouclier il se croit invincible, et le
monde entier ne le forcerait pas dans ce re-
tranchement.
Mais sont-ce des jeunes gens, ou des fem-
mes, qui ont établi l'état religieux? Les con-
stitutions de chaque ordre régulier n'ont-
elles pas eu besoin de l'approbation des su-
périeurs ecclésiastiques 1 Ce qui n'y était
d'abord qu'un vieil usage n'y est-il jamais
devenu une loi proprement dite, ou quelque
chose d'équivalent? Etaient-ce des femmes ou
de jennes religieux qui formaient en Espagne
la censure dont j'ai parlé ; qui obligeaient le
siège apostolique de faire reirancher du livre
de Sa un texte dangereux ; qui inspiraient
aux plus sages docteurs de s'armer en ce
point , comme dans une infinité d'autres,
contre la profane nouveauté ? Ici les ré-
flexions se présentent en foule. Je me borne
à une. Soutenons la foi jusqu'à donner
notre sang pour elle , mais n'outrageons
point la morale.
Je me serais moins appesanti sur cette ma-
tière si je ne savais qu'on fait encore de nos
jours de puissants efforts pour l'obscurcir ;
que des directeurs passagers renversent le
bien que les confesseurs ordinaires tâchent
de faire ; et que des prélats qui font la gloire
et le soutien de l'Eglise en ont été aussi af-
fligés que scandalisés. Que les vierges con-
sacrées à Dieu ne se rassurent donc pas sur
toute espèce de décision ; qu'elles craignent
une fausse sécurité; qu'elles se souviennent
que, selon la prédiction qu'en avait faite
et feminis nullus dédit lalem aucloritatem. Ergo, etc. » Je
remarque après tout que cet auteur ne s'est rétracté qu'à
demi pour CUeaux. Il y admet uue coutume de réciter
l'office en particulier , nwis ipii n'oblige pas sub culpa
gravi, ibidem, n. 13>i, uu plul#t, qui a'oblife point du
tout, ibid., n. 1338.
813
OFF
OFF
SU
sainte Lufgarde (1) quatorze do sos filles pé-
rirent non pour avoir nian(|ué l'ofticc pen-
dant qu'elles étaient à rinfiraieric (les ca-
suistes du temps ne les en dispensaient pas),
mais pour l'avoir récité avec trop peu d'at-
tention.
8. Ce que nous avons dit ailleurs qu'un
homme dans les saints ordres serait toujours
obligé à la récitation du Bréviaire quoiqu'il
eût le malheur d'être excommunié, d'être
condamné aux galères , de subir l'esclavage
en Barbarie ou ailleurs, il faut le dire d'un
régulier dans les mêmes circonstances, et
avec "les mêmes modifications ; c'est-à-dire
que, dans le cas de l'excommunication, l'un
çt l'autre devraient au lieu de Dominus vo-
biscum, qui marque une communication sui-
vie avec les fidèles, se servir de Domine, ex-
audi orationem meam; et que dans le cas où
la récitation de son olfice pourrait l'exposer
à être considérablement maltraité, il pour-
rait y suppléer par d'autres prières. De sim-
ples railleries de la part des autres forçats ,
ou le mépris slupide d'un musulman, ne suf-
Graient pas pour l'en affranchir. Ce serait
autre chose si l'accomplissenienl de ce de-
voir occasionnait des blasphèmes contre Jé-
sus-Christ et sa religion, ou qu'elle l'exposât
à la mort, aux tourments, à la bastonnade.
L'Eglise veut que ses lois soient observées ,
mais elle ne le veut qu'en mère sage et com-
patissante.
9. On propose ici trois difficultés. La pre-
mière esl de savoir si un religieux fugitif,
ou qui pour sa mauvaise conduite s'est fait
chasser de son ordre, continue d'être oblige
aux heures canoniales.
Pour ce qui esl du religieux fugitif, il est
sûr que ses obligations le suivent partout:
personne ne doil profiter de son iniquité. Si
un apostat ne vit pas comme ses frères du
bien de la religion , c'est à lui-même qu'il
doit s'en prendre.
10. Il y a plus de difficulté sur le religieux
qui s'est fait expulser ; parce que n'étant pas
in sncris, comme on le suppose, il n'était
obligé à l'office qu<> comme député au choeur,
et qu'il ne l'est plus quand on l'a chassé.
Sur cette raison, Solo, Bonacina el Barthé-
lémy de Saint-Fauste l'ont décharge du Bré-
viaire. Azor et Navarre (-2) sont moins indul-
gents, et je crois qu'ils ont raison. Ce mau-
vais sujet, tout chassé qu'il est, ne cesse pas
d'être religieux. S'il ije peut plus s'associer
aux chants de ses anciens amis, ce n'est pas
leur faute, c'est la sienne ; et il n 'est pas
juste qu'elle rende sa condition plus com-
mode. D'ailleurs le laisser libre sur son of-
fice, c'est lui ôteruii des plus grands moyens
qu'il ait de revenir à Dieu. En se rappelant,
sur le bord des fleuves de Babylone , les
heureux moments où il chantait avec ses
(1) Vila S. Lulgardis, cap. 10, seu lib. m, num. H,
a|iihi Surium ad diera 16 Junii, pag. mibi 673 edit. Colon.
1?;?:!.
(i) Soto, lib. X, de Jiist. , q. 5, arlic. 3. Bon.ic. disp. i,
f\. 2, p. 2, n.5.B:»tliol a S. Faiisto, lib.ii, q. 6o.Navar. de
t)ral. cap. 7 , n. 20 Azor, eodem lib. x, cap. 6.
frères les sacrés cantiques de Sion, il pourra
se rappeler ses écarts, en gémir, rentrer pro-
fondément en lui-même, et dire avec le dis-
sipateur dont parle l'Evangile : Stirgam, et
ibo ad Patrem meutn. Car, et c'est utie nou-
velle preuve, la religion ne l'a pas vomi
pour ne le reprendre jamais ; et sûrement il
trotivera en elle les sentiments d'une mère,
pourvu qu'elle découvre en lui les sentiments
d'un fils.
11. La seconde difficulté concerne un reli-
gieux de chœur qui, par ordre de ses supé-
rieurs serait devenu frère convers. On de-
mande s'il conlinueraitd'être obligé à l'office.
Dominique Soto, Azor et les autres le
nient. Un religieux, disent-ils, n'est tenu à
l'office ni par vœu, ni en vertu de sa pro-
fession seule, mais à raison d'une ancienne
et sainte coutume que l'Eglise a ratifiée. Or,
cette coutume ne regarde point les frères
convers. 11 en est donc de celui qui fait le su-
jet de notre question, comme d'un clerc qui
n'élant point dans les ordres quitte son bé-
néfice, et qui dès lors n'est plus tenu à rien.
De ce principe on conclut qu'un malheu-
reux, ou chassé de son ordre, ou condamné
aux galères pourrait être affranchi de la ré-
citation de l'olBcc, pourvu qu'il ne fût pas
encore sous-diacre. Pour cela, il suffirait
qu'une autorité légitime opérât en lui le
changement d'état dont nous venons de par-
ler. Tout ceci me paraît fort raisonnable.
12. La troisième difficulté consiste à sa-
voir, 1" si une religieuse dont le riionastère
a été détruit, et qui Cbt obligée de vivre en
particulier, parce qu'aucun ordre ne veut la
recevoir, est dispensée de l'office ; 2 s'il
en serait de mêiiie d'un régulier à qui le
pape aurait permis de vivre hors du mo-
nastère.
Cabassut se déclare pour l'affirmative dans
le premier cas : Atque ita, dit-il, definiri vi-
dimus ab episcopis et regularium prœlatis (.3).
Gibert n'a point touché à cette décision ; et
Pontas l'adopte, pourvu qu'il n'y ait point
de règle dans l'ordre qui oblige au contraire.
Les principes que j'ai établis avec Suarès
me font penser différemment, et je n'oserais
me charger de rien, sans consulter le saint-
siége.
Azor et quelques autres dispensent aussi
du Bréviaire le régulier qui est dans le se-
cond cas, pourvu qu'il ait permission de ne
revenir jamais au couvent ;4). Leur raison,
qui revient plus d'une fois en celte matière,
est qu'un homme qui ne doit plus vivre en
commun ne peut plus être destiné au chœur.
Il est bien religieux, mais il n'est plus ré-
gulier.
Navarre et Suarès (5) sont d'un sentiment
contraire; et ce sentiment, qui a ra\antage
du plus sûr, me paraît au moins aussi pro-
(3) Cabassut, lib. i Tlieor. et praxis, cap. 23, n. 18.
Pontas, verb. Office, cas. 11.
(i) Solo, ibid. Azor, ibid., q. 8. A. S. Fausto, q. b7. Bo-
nacina, etc.
(S) Navar. de Orat. cap. 7, n. 22. Suarès., loni. Il;de Be-
lig., lib. IV, c. 17, u. 8. Pontas. verb. Office cas. 10 el 11
31'
DIOTIONNAilU; DES CCIUCMONIKS ET DtS (UT£S SACRLS.
bable que l'opposé. En effel. le religieux
donl i! s'agil ne change pas d'état. Il porte
toujours et l'Iiabil d'un piofès pourleclireur
cl la tonsure cléricale. Si le pape révoque sa
dispense, il ne se placera- point parmi les
convers. 11 est donc de lui comme d'un re-
ligieux que son ordre aurait dispensé pour
toujours de l'.issistance aux offices publics.
Or. l'on ne conteste pas que celui-ci ne soit
obligé à l'office en son parliculier.
13. Ce serait autre ( hosc si, comme il est
quelquefois arrivé, le pape dispensait un re-
ligieux,qui n'est point encore dans les ordres
sacrés, à l'elTel de contracter mariage. Com-
me alors il cesserait d'être religieux, il ne
serait plus sujet aux obligations de son état.
Et s'il y rentrait jamais, la religion qui n'au-
rait aucun engageiuent avec lui, pourrait
aussi bien ne le recevoir qu'à titre de con-
vers qu'en ciualilc d'ecclésiastique.
J'ai dit UH religieux qui n'est point encore
dans les ordres sacrée. Car s'il y était déjà,
il faudrait, quoi qu'en pense Sinchez (1), ou
qu'il récitât son office, ou qu'il obtînt une
dispense parliculicre pour s'en affranchir.
C'est que d'un côté un sous-diacre demeure
toujours sous -diacre, et que de l'autre la
dispense est odieuse, et, comme telle , doit
être resserrée autant qu'il est possible (2).
14. Mais un supérieur régulier peut-il dis-
penser de l'office de jeunes religieux qui ne
sont pas encore dans les ordres sacrés ?
.te crois 1° que, s'il le peut, ce ne sera ja-
mais que pour de bonnes et valables rai-
sons, et je ne mettrais pas de ce nombre la
seule facilité d'étudier. L'oraison mentale ou
vocale attire les grâces qui font réussir, et
qui multiplient en quelque sorte le travail.
Suarès et ses vingt-deux volumes in-folio en
sont une bonne preuve.
Je crois 2* que, si le supérieur est en pos-
session d'accorder une dispense de cette es-
pèce, rien ne doit l'en empêcher. Les jeunes
jésuites ne sont tenus à l'olficeque lorsqu'ils
sont in shcc/s : scrait-ilsurprenanl que d'au-
tres religieux en fussent quelquefois dispen-
sés ? Jules II permit en lo07 aux bénédic-
tins du Mont-Olivct, et en lal2 aux chanoi-
nes réguliers de Siint-Sauveur, de dispenser
du Bréviaire les proies qui ne sont point dans
les saints ordres, quand, eu égard à leurs
charitables en)plois, ils ne pourraient le ré-
citer sine taljore el tœllio : ce sont ses termes,
donl il ne faut point abuser (3). J'ajoute
(]u'un supérieur même local peut et doit ju-
ger si son religieux clerc ou prêtre est dans
le cas d'être au moins pour un temps affran-
chi de l'office, soit à cause de ses scrupules ,
.Suit à cause de ses infirmités.
1o. Barthélémy de Saint-Fauste se propose
ici une question, savoir, si les frères et les
.susurs du tiers-ordre de Saint-François sont
(1) Sancbez, lib. viii de Mjlrim , disp. 8. n. tl.
(i) Aior, lib. x, c. 5, q. 5. A. S. Fausio, q. .'10 ci G9.
(3) Henri de Sainl-Isnace, lib. s, n. 107 el t08. dil que
rien u'citi]iêctie que les réguliers des autres ordres ne
con;nmniqueiil au privilège ci-dessus (Mioiicé. I.énn X en a
accordé de semblables ans canialdulcs, et Cléfiienl Vit
aux lliéalins.
obligés à l'office. Pour y repondre, il l»?
distingue en deux classes. La première vit
en commun, fait les vomix solennels de la
religion, a des supérieurs. La seconde suit à
la vérité une espèce de règle dressée en par-
tie par Nicolas 1V^ mais ceux qui la compo-
sent vivent chacun dans son iiicnage, sans
vreux, et sans autre liaison que celle de la
charité. 11 est hors de doute que les pre
miers, comme vrais religieux, sont tenus
aux heures canoniales, et que les seconds,
par une raison contraire, en sont exempts.
IC). L'obligation des chanoinesses sécu-
lières forme une difficulté bien plus intéres-
sante. On sait que ce sont des dames d'une
liauti! naissance qui, à l'exception de ce qui
est interdit à leur sexe, font en matière d'of-
fice public tout ce qui est le propre des cha-
noines, et le font en plusieurs eniiroils avec
cet air de dignité que donne la vertu quand
elle est jointe à un beau nom. 11 ne s'agit (|ue
de savoir si elles sont obligées de sui)pléer
en particulier ce qu'elles ne peuvent dire
en commun.
Quelques-uns les en dispensent avec Lcs'
sius, pourvu que cette omission ne dure pas
plus d'un mois oudu moins plus d'une se-
maine (4). D'autres, sans oser les en affran-
chir, les dispensent de restilution (juand
elles y manquent (5). Je suis au contraire
très-persuadé que leurs obligations par rap-
port aux heures canoniales, vont de pair avec
celles des chanoines ; que par conséquent
elles sont obligées en conscience de les ré-
citer hors du chœur; et que celles qui au-
raient le malheur d'y manquer seraient te-
nues de restituer au prorata de leur omis-
sion.
Les motifs de celle décision sont 1" que,
dans une affairé où il s'agit de la conscience
et du salut, il faut se régler sur le sentiment
des docteurs les plus sages, et qui ont le plus
solidement écrit. Or. ceux-ci obligent à la
récitation privée une chanoinesse qui ne l'a
pu faire en public. Tels sont Malderus, sa-
vant évêque d'Anvers; Jean Wigers, célèbre
docteur de Louvain et chanoine de Sainl-
Omer; Louis-Bertraïul Loi h, liabile domini-
cain; Van-Roy, Henri de S. liiit-Ignace, aux-
quels on pourrait i'.jouter le P. Thomassin,
Lamet el Fromageau (6) , qui ne déci-
daient pas seuls les cas qu'on proposait en
Sorbonoe, el un grand nombre d'autres sa-
vants écrivains. Il est vrai que parmi ces
messieurs il y en a quelques-uns qui font
profession d'une morale rigide ;mais, à deux
près, les autres ignorent toute extrén:ilé.
2° 11 est juste que des personnes qui en un
sens viveni de l'autel, et à qui l'église ne
donne un revenu honnête que pour chanter
les louanges de Dieu, remplissent ce devoir
en particulier quand cl/es ne peuvent s'en
(i)Siad longiim lenipus oniiaerom, V. g. aJ mensem
iiilc.^rnMi. vri lorle eliain ad tiebdiimadam unam. credihile
esl éas niorlatiler peccarc. Lessius iii Aucluario ad \,i,
verb. Hok;e cAWONiciE, cas. 10, \Kr^. 197.
(5) Wiijand, tr. 10, n. 81, pag. 501.
(G) Diclionn. de Lamet, verb. CnANOiNESSi, cm 2.
817
OFF
OFF
«13
acquitter on public. Or, il est avou6(le toutes
paris que les biens de ces daines sont ecclé-
siastiques. Prétendre avec le 1*. Bllluart que
cela ne conclut licn, parce qu'un organiste
ou tout autre séculier peut avoir une pen-
sion de l'église, c'est fair(î une comparaison
qui n'est ni juste, ni décente. L'emploi pour
lequel nn bedeau est gagé n'a point de rap-
port à la destination d'une chauoinesse. C'est
])ar la (in de l'institut qu'il faut juger des
obligations.
■'{ 11 y a toute .'ipparence que les prében-
des des cbanoinesscs sont devrais bénéfices,
ainsi que le soutient le P. Thomassin. N'est-il
pas vrai en effet que celles qui en sont titu-
laires les résignent comme on le fait pour
les bénéfices ; qu'il est détendu d'en accumu-
ler plusieurs, parce (jne In pluralité des héné-
jices est défendue (I) ; qu'elles font partie du
patrimoine de l'Eglise; et qu'au moins en gé-
néral elles sont chargées de l'obligation de
célébrer les divins offices? Mais quand mémo
on réserverait le nom de bénéfices propre-
ment dits à ceux qui sont destinés aux clercs,
il est sûr, conune l'observait M. Rallier, pro-
fesseur de Sorbonne et depuis évéquc de
Cavaillon, que ce sont au moins des qiiasi-
héiu'fices, et qu'il n'y a à leur sujet qu'une
p ur(! question de non). Or, sera-ce une i|uestion
de nom qui changera la nature des choses?
4-' Enfin, et cette raison, si elle n'est con-
cluante pour tous les chapitres de cet institut,
le sera au moins pour quelques-uns et vrai-
semblablement pour le plus grand nombre,
il est de principe que quand on succède aux
avantages, on doit succédei- aux charges. Or,
il est constant que les chanoinesses ont
succédé , du moins en certains endroits ,
à des religie'uses qui étalent obligées à
l'office en public cl en particulier. J'en suis
s'ùr par rapport à l'illustre chapitre de Ke-
mifcmont. J'ai vu, en 1739, dans une maison
de bénédictins qui est sur le sommet d'une
montagne voisine i2j, les statuts des dames
qui précédaient celles d'aujourd'hui. Elles
étaient vraiment »"e//r/jeitses; et dom Mabillon,
dont la vaste érudition (il tant d'honneur au
royaume, a cru que cet état y avait subsisté
jusqu'au coainiencemeut du xvr siècle
(3). Je serais très-porté à croire que la plu-
part des chanoinesses d'aujourd'hui ont été
sécularisées de la même manière, à moins
que le contraire ne fût démontré par les ti-
tres des fondations. Disons donc qu'il n'y a
point de daiiger à suivre un sentiment aussi
raisonnable, et qu'il y en aurait beaucoup à
s'en écarter. Prétendre avec Lessius qu'on
n'a prescrit à ces lilles l'office public que
pour les former à la vertu, c'est deviner et
prouver mal.
17. Mais au moins, me dira quelqu'un,
vous ne ferez pas à ces dames une loi sévère
(U nias vero canonissarum abbalissas (juse duobus col-
legiis conlra decreu S6. Palruiu praeposilœ sunt, Pl duo-
ruiii iu se siisci|jiunl curas, cimv\i\uni regeiuli) sufliciaul,
censeiidasdecerninius juxtadecreUim de reslringeiida plu?
lalilate beiieficioruiu iutra subjeclum. Conuil. Colon, ii,
(i) Le Saint-Mont.
(3) Ces dames ont soutenu le contraire dans leur ré-
pouse au \uciwn d.j ia dune Doroléii de Satm, abbesse de
de la restitution quand elles auront manqué
un jour ou deux à la récitation de leur Bré-
viaire. Wigand, religieux dominicain, les en
exempte [\) ; mais la piété présumée des fon-
dateur», qui est l'unique raison sur laquelle
il s'appuie, n'est rien moins que décisive.
C'esl quel(|ue chose de bien plus terrible d'o-
bliger sous peine de péché mortel, que d'obli-
ger sous peine de restitution. Si, comme le
prétend cet auteur, la bonté des fondateurs
n'a pas laissé d'obliger les chanoinesses sous
peine de l'un, n'a-t-elle pas pu les obliger
sous peine de l'autre, surtout celle-ci pou-
vant contribuer à faire éviter celle-là?
11 y a, dit le même auteur, quelques en-
droits où ces dames ne s'assemblent pour
l'office que les dimanches et les fêtes; mais,
poursuit-il, et celte réflexion est très-ju-
dicieuse, il faut mûrement examiner si ce
n'est point un abus. Il s'en trouve dans les
corps les plus accomplis. C'en serait un très-
déplorable aux yeux de la religion que des
vierges qui appartiennent bien plus à Dieu
que les personnes du siècle, entrassent au
chœur avec un air et des habits pleins de
mondanité. Quel triomphe pour le libertin si
jamais il les voyait paraître dans une altitude
très-peu modeste; saluer l'autel et celui qui
y réside avec bien moins de respect qu'elles
n'en auraient en se saluant les unes les au-
tres; ménager leurs voix à l'église, et la
réserver pour de profanes concerts 1 11 faut
espérer que, plus grandes par leur vertu
que par leur naissance, qui après tout
n'est devant Dieu qu'une orgueilleuse chi-
mère, elles ne donneront jamais des scènes
si affligeantes. Celles de Mons, sous les aus-
pices d'une vertueuse princesse , méritent
sans doute de plus b(;aux éloges que ceux
qu'eu a faits la reine Marguerite (■'j).
18. Si l'on me demandait ce que je pense
d'une nièce qui à la vérité est reçue, mais
qui n'est point encore prébendée, je n'aurais
point de peine à l'obliger aux otfices du
chœur pendant qu'elle séjourne avec sa tante.
Comme alors elle vil de l'autel, il est juste
qu'elle serve l'autel. Mais si ses affaires l'ap-
pelaient ailleurs, comme elle ne tirerait rien
de l'église, je ne pourrais décider do ses obli-
gations que par l'usage des plus timorées.
Une expectative n'étant pas une prébende,
il se pourrait faire qu'elle n'en eût pas les
charges.
19. H ne sera peut-être pas hors de pro-
pos d'observer avec messieurs de Sorbonne
(G), 1° qu'une chanoinesse qui dit son Bré-
viaire en particulier ne satisferait pas à sou
devoir si elle le disait en français, parce
que cette langue n'est pas celle de l'Eglise
dans les offices divins; 2° que celle qui ne
peut chanter au chœur doit le suivre avec
attention, et ne pas réciter d'une manière
Remiremunt. Voyez les Mémou-es Uisloriqucs d'Aïuelot da
la Houssale, pag. 23 et suiv.
(i) Tribunal Confess. pag. SOt edit in-4. Idem compei.-
diatum, pag. 143 edil. quarlae
(S) Daiis ses Mémoires imprimés à Paris en 1328. On J
peut joindre \ti Mercure Français, lom. XVII.
((i) Lamet et Fromsgeau; ibid., cas i, suite.
819
DlCTlONNAIRIi UliS CLKEMONIES ET DES RITES SACRES.
8-20
qui en soit imlépeiidanlc ; 'î' qu'elle fuit mieux
d'écouler ou de lire les leçons que de s'ar-
rêter à la nicdilalion dts cndroils qui la
touchent : c'est le moyen de garder la con-
formité et l'union, qui sont un des grands
mérites de la prière publique; k° qu'elle peut
dire en sa langue maternelle l'office de la
sainte Vierge, cl les psaumes de la l'énitence,
(|uand ils ne sont pas d'obligation.
. J'ajoute qu'il est mênic à souhaiter que
les personnes qui n'entendent pas la langue
de l'Eglise s'en procurent une sorte d'intel-
ligence par le moyen d'une traduction sûre;
mais il faut que cela se fasse sans inquiétude.
C'est le cœur qui gémit; et Dieu sait former
en lui par toutes les langues ces gémisse-
ments ineffables qui sont toujours exaucés.
D'ailleurs le plus fjrnnd mérite de ces prières
vient de ce qu'elles sont fuites au nom de l'E-
glise, et ne dépend pus principalement de la
dévotion sensible des particuliers. C'est la
réflexion d'un écrivain que je citerai souvent.
Chap. III. — De quel Bréviaire l'on doit
se servir.
1. Bréviaire d'un régulier; cas où il peut en
prendre un autre. — 2. Un ecclésiastique
n'est pas libre de choisir tout Bréviairequ'il
jugera à propos. — 3. Le Bréviaire d'un
homme attaché à une église est celui de cette
même église. — h. Suite de ce principe par
rapport aux évéques. — 3. Règle pour un
homme qui ne tient à un diocèse qu'à raison
du domicile. — Q. Peut-il suivre l'usage de
son diocèse dans un diocèse étranger oùU
est pourlongtemps? — l.Un bénéficier peut-
il garder ailleurs le Bréviaire du lieu ouest
son bénéfice? — 8. Remarques sur la bulle de
Pie V. — 9. Celui qui a dit quelques heures
avec le chœur d'une autre église est-il obliijé
à répéter? — 10. Le privilège de dire un Bré-
viaire plus court s'étend-il à celui qui récite
avec le privilégié? — ii. Certains privilèges
sont-ils révoqués par la bulle de saint Pie?
— 12. Un évèque chez qui on dit le romain
peut-il permettre de dire le parisien? — 13.
Un homiitequisait l'hébreupourrait-il réciter
son office en cette langue? — ih. Cas sur le
vœu de dire tel jour i«»i certain office.
Puisqu'il y a plusieurs sortes de Bréviaires,
et que dans chaque bréviaire il y a plusieurs
sortes d'offlces, il est à propos d'examiner si
chacun de ceux qui sont obligés aux heures
canoniales peut choisir ou tel office, ou du
moins tel Bréviaire qui sera plus deson goût.
1. Pour commencer par le Bréviaire, il
faut remarquer, 1° qu'un religieux est obligé
de se servir du Bréviaire de son ordre, soit
qu'il lui soit propre, comme ceux des béné-
(1) Voyez Gavanlus.au tiitede iDefcclib. in offlcio,
» cbap. 5, lit. 2, a. 2.
! (2) Tbeologia Regularis, disp. 117, dab. 3 et *.
• (3) L'office nommé ambrosien , parce qu'eu croit qu'il
1 \ieiii de saint Ambroise, se dit dans l'église de Milan.
t'oOjce niozarabique se disait par ceux des cbrétiens d'Es-
pagne qui vivaient sous la domination des Maures ou Ara-
bes. On les nommait Mozarabes, l'aice qu'ils étaient mêlés
diclins et des chartreux; soit qu'il ne dif-
fère pas du Bréviaire romain, comme celui
des enfants de saint François. Cette règle ne
souffre guère d'exceptionque dans le cas où
un régulier devient évêque, curé, ou desser-
vant d'une paroisse. La congrégation des
rites (1) ayant décidé, le 11 juin IdOo, qu'un
religieux qui est élevé à l'épiscopat doit sui-
vre pour l'office et pour la concurrence des
fêles l'usage de son diocèse, et non pas ce-
lui de sa règle, semble avoir par identité de
raison décidé la même chose pour le curé et
pour le desservant. Il en serait de même si
un religieux n'avait ni ne pouvait avoir le
Bréviaire de son ordre. On paye comme on
peut quand on ne peut payer commeon doit.
Caramuel en a dispensé un abbé régulier, et
même à la rigueur un simple religieux (2).
Pour bien décider, il suffit assez souvent de
prendre le contre-pied de ses décisions.
2. Il faut remarquer , 2" qu'un ecclé-
siastique n'a pas la liberté de choisir
toutes sortes de Bréviaires à son gré. C'est
le sentiment commun ; et on aurait raison
de traiter de singulier et même de téméraire
un homme qui à Paris suivrait le rite ambro-
sien ou le mozarabique (3).
S'il est doncpermisd'opter, ce ne peut être
qu'entre les différenlsBréviaires d'une Eglise
à laquelle on tient par quelque endroit. Or,
un homme tient à l'Eglise romaine parce
qu'elle est le centre nécessaire de l'unité; il
tient au diocèse dans lequel il est né, parce
que c'est lui qui l'a fait nazaréen du Sei-
gneur, et qui l'a consacré à son rulte. Il
tient au diocèse où il a un bénéfice, soit
qu'il y doive résider, comme lorsqu'il y est
curé ou chanoine ; soit qu'il puisse séjourner
partout ailleurs, comme s'il n'y possède
qu'un prieuré simple ou quelque bénéfice
de même nature. Enfin, il tient au diocèse
dans lequel il a dessein de passer un temps
considérable, ou pour faire ses études, ou
pour se former à la vertu. Il s"agit de savoir
s'il peut prendre de tous ces différents Bré-
viaires celui qui lui agréera davantage.
3. Sur quoi, je dis 1" qu'un bénéficier ou
tout autre prêtre attaché à une église qui a
son Bréviaire propre, doit s'y conformer, et
qu'il ne peut en réciter d'autre. L'auteur des
Conférences publiées sous Mgr de Laval ,
évêque de La Uochelle, dit que tous les ca-
nonistes et autres auteurs qui ont écrit de
celle malicre, conviennent que les bénéficiers
sont obligés de dire l'office de l'église ou du
diocèse dans leqwl ils sont bénéficiers i4).
(Il aurait bien fait de restreinare sa propo-
sition à ceux dont les bénéfices demandent
résidence, ainsi que l'a fait l'auteur des Con-
férences de Luçon.) Saint Thomas enseigne
la même chose (5), et l'enseigne d'une ma-
nière très-rigoureuse. Comme un clerc, dit ce
avec ces inlidèles. Voyez sur ces différents offices les
Conférences de La Rochelle, part, u, num. 13, p. 34u et
363.
(4) Conf. de La Roch. § 17. p. 387. Conférences de Luçnn
sur la prière, q. 1, ton). XllI, pag. 85.
(5) Oueniailmodum clericus, quia Ecclesiae manii| alus
atqtie addictus est , ad oQicium ecclesiasticum obligatur
8-21
OFF
OFr
8i2
saint docteur, est obligé à l'office parce qu'il
est attaché à V Eglise, il est obligé A tel office
parce qu'il est attaché à telle église. A celte
autorité, que Bi'llarmin n'a p.is manquée (1),
ce savant et pieux cardinal joint une preuve
tirée du concile de Vienne. Clément V, en
perniellant aux ecclésiastiques tant sécu-
liers que religieux qui sont atlactiés au ser-
vice des cardinaux ou des prélats, de réciter
le même office que ces derniers, se sert du
mot (.i'indulgemus. A oici son texte, qui est
rapporté dans les Clémentines (2) : Quoi
clerici tam religiosi guam alii, cardinalium
S. R. E. ac quorumcunque ponlificum... com-
mensales domestici... illud quod iidem cardi-
nales seuponlifices dicent officium licite dicere
valeant, nec ad dicendum aliquod aliud te-
neantur... indulgemus. Or, le mot à'indul-
gemus fait voir que c'était une grâce que le
concile leur accordait, et que sans cette dis-
pense ils auraient été obligés de dire l'of-
fice de leur église ou de leur ordre. Les
Conférences de La Rochelle ont adopté ce
raisonnement, et l'auteur do la Théorie et
Pratique des sacrements l'a employé (3).
k. Quoi qu'il en soit, il ne faut point aban-
donner le principe que nous avons établi. Il
est si important, que Cajelan ayant écrit
dans sa Somme (4) qu'un clerc ou un reli-
gieux peut sans péché mortel réciter le Bré-
viaire romain au préjudice du Bréviaire de
son diocèse ou de son ordre, Bellarmin, qui
a écrit depuis la bulle de Pie V de laquelle
nous parlerons dans un moment, dit, d'après
Dominique Soto, que cela n'est ni bien cer-
tain, ni bien sûr : Tamen non est id usque
adeo ccrlum vel tutum (5). C'est sur ce fon-
dement qu'il a été décidé depuis peu par des
personnes éclairées, qu'un évèque ne peut,
au moins dans son diocèse, réciter le Bré-
viaire d'une autre église, quand même il y
posséderait une abbaye. Il est fâcheux que
le Bréviaire romain, qui devrait l'emporter
sur tous les autres, le cède à plusieurs ;
mais il serait encore plus fâcheux que les
chefs ne se conformassent pas aux membres
de leur église. La piété doit garder les règles.
Par là elle gagne d'un côté ce qu'elle pour-
rait perdre de l'autre.
De là il résulte qu'un prél.it ne peut ré-
gulièrement permettre à un bénéficier obligé
au chœur, de dire un autre office que celui
du diocèse. Il ne conviendrait même pas de
le lui accorder pour le temps des vacances.
Cette bigarrure de rites et d'offices dans la
sic etiam, quia lali Ecclesi» ratione beneliciii addictus est,
talis licdesi* otiicium recilare deliet. S. Tliom. QuodI. 6,
art. 8.
(1) Bellarmin. lib. i de bonis Operib. iu parliculari, cap.
38, tom IV.pag 1199 edit. Colon. 1619.
i2) Clément. Digniim, 2; De celebr. Missar. t. ni.
(3) Jueniii, lom. lit, Traité ilu Bréviaire, chap. S, § I,
q. 5, pas. 143 édît 2.
(4) Cajelan, verb. Horje canonic^, §2. Dans mon édition
riul est de Lyon et de 1S39, loi. 150, verso, Cajetan ne
parle bien cliirenienl que des moines.
{5)Bellarm. ubi supra. Il ne s'agit que des Bréviaires
autorisés par la susdite bulle, qui avaient alors deux cents
ans d'antiquité, puisque tous les autres furent interdits.
((j) Uuiversls et siiigulis ecdesiaslici ordiuis liomiiiibus,
etiam regularibus, qui jure, cousuetudiae, ctc , Anibro-
nièmc personne n'es! pas conforme à l'esprit
de l'Kglise. L'Ecrittirc, les psaumes, la plu-
part des homélies sont les mêmes dans tous
les Bréviaires. Si pour nourrir sa dévotion
on a besoin des légendes, ou de quelques
autres semblables morceaux d'un Bréviaire
étranger, on peut s'en faire une lecture spi-
rituelle. Mais combien d'antiennes paraissent
la plus belle chose du monde quand elles
sont détachées, et la plus pitoyable quand on
les rapproche de leur source!
5. ,!e dis en second lie^ qu'un ecclésias-
tique qui ne lient à un diocèse que parce
qu'il y est domicilié, ou pour toujours, ou
pour un temps considérable, satisfait à l'of-
fice en récitant le Bréviaire de Home, ou
celui du diocèse dans lequel il réside, ou
même celui du diocèse dout il est originaire,
quand il doit y retourner; mais qu'il fait
mieux, s'il n'est chanoine ou curé, de suivre
le rite du lieu dans lequel il doit faire un
assez long séjour.
Tout cela est fondé sur la coutume : c'est
un usage reçu, dit le Rituel d'Alet, mysté-
rieusement cité par Juenin, que tous ceux
qui disent leur office en particulier, et même
les bénéficiers qui ne sont pas obligés d'as-
sister au chœur, peuvent dire le romain. C'est
que l'Eglise romaine, comme mère de toutes
les Eglises, agrée ce que font ses enfants
pour se conformer à elle, quand il n'y a point
de loi qui le leur défende. Car à Milan, par
exemple, il était très expressément défendu
par saint Charles Borromée de dire d'autre
office que celui de saint Ambroise (6).
C'est encore assez l'usage qu'un ecclésias-
tique du Mans (jui va passer cinq ou six
ans à Angers pour y prendre des degrés, s'y
serve du Bréviaire de son diocèse, quand il
n'a point d'emploi qui l'oblige à prendre
celui d'Angers.
Saint Anlonin et Navarre, cilés et suivis
par Bellarmin (7), croient même, sur l'auto-
rité d'un ancien directoire, qu'un clerc or-
donné sous un tilre patrimonial, et qui n'est
attache à aucune église ni à aucun ordre,
peut prendre l'office de quelque église que
ce soit. Mais Suarès 8), Bonacina, et un
grand nombre d'autres ont combattu ce sen-
timent, 1' parce qu'il n'est appuyé ni sur le
droit, ni sur la coutume, et qu'au contraire
celle-ci y résiste; 2° parce que, comme le dit
l'auteur des Conférences de La Rochelle (9),
ce n'est que par tolérance que l'Eglise souffre
les ordinations qui se font sous un titre pa-
siano more divina officia obire debent... in virtute sanclo
obedientiae jubenius prsecipiniusque ut ad hujus nostri Am-
brosiani Broviarii praescriptum , canonicas lioras... deia-
ceps perpétue tam publiée quam privatim prœstent. Quod
si quis secus fecerit, eum officio quod débet non salisfa-
cere declaramus. S. Carol. apud Bonacin. disp. 1, q. 5,
pag. 2.
(7) Qui neccerta; Ecclesi», nec alicui ordnii religiose
addicti sunt, ut nomiulli qui ad soluin palrimonii lilulum
ordinantur, ils libenim est cujuscunque Ecclesise lormam
sequi, ut ex direclorio juris docent S. Anionin. 3 p., til,
13, ca|i. i, § 2. Xavarrus, cap. 2o Manual., nuni. 107 (p^g.
rnilii 8«J0). Bellarm. eod. cap. 18. Mavarre a varié r "—
matière. Vid. cap. 19 de rat. D. 211.
(8) Suares., to:n. Il de Relig., lib. iv, c. 23, i
(9) Suares., §19, pag. 392.
825
DICTIONNAIRE OES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
824
Irimonini; car, selon le vérilable espril de
l'Eglise, elles no (Icvraienl se faire que sous
lios" titres ccclésiasliiiues. Or, il n'est pas
iraisemblable que Cftle lolérancc alîran-
cliisse des luis communes ceux envers (lui
ou l'exerce. D'ailleurs il est conslaut que
tous les ecclésiastiques d'un diocèse, sous
quelque lilre qu'ils soient ordonnés, sont
membres du clergé de ce diocèse. Or, dès lors
il convient que dans les fonctions de leur
élat il« se cinformcnt et à l'évêque qui est
leur chef, cl aux autres membres du même
corps.
Je n'ai point de peine à admellrc celle con-
veufiuce, mais je dois avouer qu'il y a des
docteurs qui vont plus loin, et qui disent
nelienienl avec Poiilas (1), que tout ecclé-
siastique, bénéficier ou non, qui passe de son
diocèse dans un autre, pour y demeurer un
temps considérable, comme l'est celui de (rois
ans, DOIT se conformer à l'usage de l' Eglise où
il a fixé son domicile. Ils le conCrmenl, et
par l'aulorité de saint Augustin, qui veut
qu'un homme sage se lasse une règle de
suivre la coutume des lieux où il se trouve (2);
et parce qu'un ecclésiastique qui ^éjou^ne
dans un diocèse éiranger doit en célébrer les
fêles, ce qu'il ne pourrait faire en disant un
autre bréviaire, puisqu'il ferait quelquefois
de la férié ou li'un simple pendant qu'on cé-
lébrerait une fêle de patron ou quelque aulre
fêle solennelle.
6. J'ai cru devoir rapporter ces différentes
preuves, afin de ne pas engager dans un
mauvais pyrli. J'avoue qu'elles me louchent
peu. Je ne voudrais donc ni me permettre
toutes sortes de Bréviaires avec Bellarmin,
parce que celte liberté a queUiue chose qui
blesse, el (ju'elle n'est fondée sur rien ; ni me
croire nécessairemenl obligé à quitter, dans
un diocèse étranger où je ne dois passer que
quelques années, le Bréviaire de mon propre
diocèse. L'aulorilé de saint Augustii\ et de
saint .\mbroise ne prou\e point le contraire,
ïoulc la terre sait qu'il y a des lois locales
qu'on doit suivre, quand on ne passerait
qu'un jour dans le territoire pour lequel
elles sont portées : telle est celle du jeûne
ou de la messe dans un jour de solennité
particulière. Ponlas en conclura-t-il qu'un
ecclésiastique qui ne passe que trois ou
quatre mois dans ce même lieu est obligé
en conscience d'en prendre le Bréviaire? Je
ne le crois pas ; el dès lors il renverse en
partie la raison qu'il lire de l'inconvénient
de faire de la férié ou d'un simple pendant
que le diocèse, où l'on se trouve, fait d'une
(1) PoiUas, verb. Office, pIc, cas. 2i, pag. IGOO.
(2) Nc.c disciplina ulla est lu liis luelior gi-avi piudenli-
que Clirisliaiio quam ul eo modo agat quo agere videril Ec-
clpsiain ad quauicuiique forte deveiiei'it. Augu-i. episl. 54,
atlas 118, u. 2. Quid possuni, inqiilt Amlirosiiis, liiiic do-
cere ampliiis quam ipse facio?... Ouando liic .smu, non je-
juno sabbalo; quaiido Roma^ sum , jejuno sabbâlo. Idem
August. episl. 96, :ilias 86, in fine.
(3) Je Iroiive après coup que cette décision a été donnée
par la congrégation des Rites. Meratl l'a rapportée en ces
lernifis, n i : Qui sunl de gremio nlicitjus Ecclesiœ debent
•"Tfiiiare iilJiciiim quod inclibro dicilitr, licet inoreiilur alibi .
'"" '■ ' ■ nplouient : Qui siuit de gremio Ecciesiœ de-
rimn quod in clioro dicitur; et Hcet extra
/ 'y^^'Tfiilmcvliiciiimq
."^ / Gavaiitiis du simp
.-y ton rtfixàfe offiri
fêle solennelle. Cei inconvénient prétendu
est-il plus grand pour un chanoine ou pour
un simple sous-diacre deNoyon qui séjourne
à Paris, que pour un bénédictin de Saint-
Germain des Prés, et tant d'autres commu-
nautés régulières, dont pas une ne suit le
propre du diocèse? D'ailleurs, qui ne sait
que les fêtes de l'église principale d'un dio-
cèse, comme celles de Sainte-Geneviève, de
Saint-Marcel, etc., se célèbrent an moyen
d'un supplément, dans tous les monastères,
quoiqu'ils aient un Bréviaire particulier ?
Disoiis-donc qu'un ecclésiastique qui, sans
être attaché à aucune Eglise, court la licence
à Paris, fait bien d'en prendre l'office, mais
qu'il n'y est pas étroitement obligé.
7. Je dis enfin qu'un chanoine ou tout
aulre bénéficier attaché à une église fait
aussi bien de garder son Bréviaire que d'en
prendre un aulre quand il change de terri-
loire, même pour un temps considérable. La
raison en est qu'un comte de Lyon lient
beaucoup plus à son Eglise quand il est à
Paris, qu'il ne tient à celle de la capitale. Il
remplit mieux l'intention des fondateurs
lorsqu'il célèbre lour à tour les saints de
son illustre métropole, que quand il célèbre
ceux qui sont honorés dans un diocèse
étranger. Qu'il fête ceux-ci avec les habitants
du lieu, rien de plus jusle, c'est l'esprit do
l'Eglise , mais qu'il ne paraisse pas oublier
ceux qui doivent être le premier objet de
son culte, comme ils sont le principe de sa
dignité (3).
Si cependant pour se conformer aux lois
d'un séminaire, ou être à portée de rendre
quelques services à une église, il en prend
l'office, personne ne le trouvera mauvais. La
charité des saints n'est point sujette à l'en-
vie. Ils connaissent mieux que personne le
prix du bon ordre et d'une sage uniformilé.
8. On pourrait nous demander comment
peuvent s'allier les décisions précédentes
avec la bulle par Inquelle Pie V défend l'u-
sage de tout autre Bréviaire que du romain
à toutes les Eglises qui n'étaient pas en pos-
session d'en dire un autre deux cents ans
avant son décret.
La réponse la plus simple est, qu'il n'ap-
partient pas aux particuliers d'examiner ce
que peuvent ou ne peuvent pas leurs supé-
rieurs en ces sortes deimatières. Faites, di-
sait à Casulan saint Augustin {'^], el faites
sans scrupule sur wn tel point ce que fait
votre évêque. Conlenlez-vous d'obéir. Vous
n'êtes pas chargé d'examiner s'il passe ses
pouvoirs (5).
Ecclesimn rcl diœcesim iiiorciiliir, decet eos recilare offi-
cium proprimn Ecclcsur //i.mhhhi. L'un <-l l'aulre placent
cette réponse eu ttiOi. iii;ii^ G:i\anlus la met au 8 de sep-
tembre, el Merali au .50 iinùl. En les examinant un peu, il
est aisé de voir qu'elles ne sont point inalllables. Gnyi-l
croit aussi qu'un lioinmc aUaché U une église doit , lors
même qu'il en est absent , en réciter l'oflice. Lib. n, cap.
17, q. 2, pag. 227.
(i) Episcopo luo bac inre noli resislere; et quod lacil,
ipse sine ullo scrupulo vel disceptatione sectare. Augusl.
cil. op. 96.
(.">) Collet a dit comme d'aulrrs que le sainl pontife Pie V
n'a eu dessein d'obliger à prendre le Bré.ijire lélormé
que les églises oui de droit ou de coutume, de jure wd
82.';
OFF
OFF
S^G
9. Il csl à propos de résoudre cinq ou six
questions dclachées (|ue les théologiens ont
coiilume de se proposer.
On demande donc 1" si un ecclésiasliqur,
qui en passant a assisté à quelques heures
de l'ofOce dans une église ou dans un diocèse
dont le Bréviaire ou l'oflico csl différent du
sien, a satisfait à son ohligalion, en sorte
qu'il ne soit pas oblige à répéter ces mêmes
heures.
Les Conférences de la Hoclielle soutiennent
([u'il a rempli sou devoir, et (|ue ceux (/ui
onl, traité de celle malirrc ru demeurent tous
(/Vicco»Y<( 1 ). 11 me semble (|ue trois ou quatre
des principaux, cités eu détail, n'auraient
rien gaié. J'outas prétend le conlraiio (2) ;
parce qu'un homme qui ne se trouvi' qu'on
passant ou que pour peu de temps dans un
diocèse n'a pas droit d'en suivre; l'usage. Je
ne pense absolument ni comme l'un ni comme
l'autre. C'est, ce nie semble, par les circon-
stances qu'il faut décider. Je vais aider mon
voisin à célébrer la fête du patron de son
église, et je chante chez lui une partie de
l'oflice. Rien ne m'oblige à le répéter. La
piété ne doit causer ni charge, ni scrupule.
Si au contraire j'entre dans une église où
l'on se passera fort bien de mes services, et
que j'y p.salmodic tierce ou sexte tomme
pourrait faire un séculier, il m'est plus sûr
pour lors de répéter en particulier ce qui fait
la din'érenc(! des deux offices. Je pourrais,
sans chanter avec le chœur, m'unir à lui,
comme je puis m'unir au prêtre qui dil la
messe, (luoique je ne la dise pas moi-même.
10. On demande 1° si, lorsqu'un homme
peut, en vertu d'un privilège apostolique, dire
un Ùréviairc plus court, celui qui a cou-
tume de le réciter avec lui csl en droit d'en
proQter.
Henriquez le croit ainsi. J'aimerais mieux
dire avec Barthélémy de Saint-Fausle(.'î), (|ue
si le privilégié a besoin d'un homme qui
l'aide, la grâce qui lui a été accordée va de
♦
consiicluiliiic, L'iaienl ol)ligéi'S lie suivre dans leurs oflices
l'usiiyr lie rK^lisft lie Uorne. Mais quelles sont les églises
cpii n'y élaienl pas obliyéi-s? I^e bainl |iontif<! iiiijjosaul une
ubli^'atioii sous peine de ne pas sati.slaire à l'oflice , par
eon.séiiiient um^ peine très-grave, a dit indiquer bien net-
leineni ceux ;i qui il imposait celte cilili;;alinn. 11 l'a fait en
n'exceptant que les églises ou coniminiautrs q\ii avaient
lui autre brtviaire depuis 200 ans, ou qui seraient autori-
sées par le saint-siège à eu avoir un autre Voila eeuv qui
ne sont pas tenus au rite rouiain de jure vcl cousueludinc.
C'est ainsi que les auteurs l'ont entendu. l'oy.Gavantus, Bo-
nacina, elc HcnoilXlV (de Canouiz. I. iv, part, ii, cap. 15,
II. 6 et 7) appelle nid/flciéiu' Grancolas et l'outas, qui ont
pensé autrement, et le pape Grégoire XVI, dans sou bref
à Mgr l'archevêque de Reims du G aoitt 1842, attirme que
saint Pie V n'a voulu CNOopler de l'oliligatiou de recevoir
le Missel et le Bréiiaire léloruiés ipie feux qui depuis
aOO ans au moins avaient coiUurne d'user d'un liré\iaire <'t
d'uu Missel diirérents : Eos tanUim ub obliijnl'wne cornm rc-
àpieitdornm exceplps voluil, qui n bis 'phium sallem (inms
uti comurnssent Hremaiw tml Mi.s.'.uti ub iilis diverso. il
ajoute qu'il ne leur fut pas permis de cliaiiger et remanier
à leur volonté ces li\res parliculiers, mais simplement de
les conserver si bon leur semblait.
Bonacina, d'après Suarès et autres, en conclut qu'on ne
peut réciter l'olfice sous un autre rite, même dans les lieuv
cil, par la néuligence ou la résislance des prélats, le bré-
S'aire romain n'a pas été reçu. Azur prétend le contraire,
régoire XVI déclare encore, dans le su.sdit bref, que,
redoutant les graves dissensions qui pourraieiil s'en tui-
l'un à l'autre; parce que sans cela elle de-
viendt^ait inutile ou même onéreuse, mais
que s'il peut assez aisément réciter seul, la
dispense qu'il a obtenue, n'est que pour lui.
Toiilc grâce qui fait une brèche à la loi doit
se prendre à la rigueur, quand rien n'oblige
de ! étendre au delà des termes.
11. On demande, 3 si le privilège en
vertu duquel Innocent IV' ;i permis aux
frères mineurs , et Martin \ aux hiéro-
nyniites de dire un oKice plus court eu
temps de maladie, est révoqué par la bulle
de Pie \', qui interdit tout autre Bréviaire que
celui qui a été rèfornié par ce saint ))ape.
Je crois avec tjai cias et Ledesnia que ce
privilège subsiste toujours 4- . pje Va bien
voulu que sou Breviiiire fiit suivi dans lu
train commun, mais il n'a rien statué pour
1rs cas extraordinaires. On laisse tout l'oflice,
lorsqu'on ne peut i'u dire aucune partie; oii
en dil une partie, lorsqu'on ne peul dire le
tout .pourquoi, quand on a permission, n'en
dirait-on pas un petit, lorsqu'on ne peul eu
dire un grand'?
12. On demande V" si un évêque peut per-
mellre à son diocésain perpétuel (jui n'est
ni curé, m chanoine ,• de réciter un autre
Bréviaire, tel que serait celui de Paris, du
iMans, etc.
Je suppose d'abord qu'il peut lui permettre
de prendre le Bréviaire romain, ou plutôt
que cette permission est comme de droit dans
lotis les diocèses où il n'y a point de loi sem-
blable à celle de Milan '(.')).
Je suppose encore que dans les lieux
mêmes où la bulle de saint Pic est en vigueur,
il peut lui permettre pour un temps lusage
d'un Bréviaire «Iranger : eommc si le Bré-
viaire du diocèse se réimprimait et qu'on ne
pût avoir l'ancien (|u'à beaucoup de frais ou
qu'un mal d'yeux l'obligeât de continuer
pendant quelques mois à se servir d'un Bré-
viaire qu'il sait presque par cœur, parce
qu'il l'a récité pendant un grand nombre
vre, il a cru devoir s abstenir pour le moment de presser
rexéeulicn des bulles de Pie V, (pi'il désrerait voir ob-
servées parmi nous. Il félicite un prélat qui a prolilé des
circonstances |joiir siip[irimer les divers livres liturgii|iies
qu'il avait trouvés dans sou tglise, et ramener tout son
clergé aux iustitulioiis de l'Eglise romaine. Il a accordé
bien volontiers à ce [irélal (celui de Laugres) un ofiice vo-
tif pour plusieurs jours dans l'année, afin que les prêtre*
occupés au saint ministère aient moins souvent à r.ciler
un long olfice.
Le même pape espérait, comme une bénédiol ion de Dieu,
que peu à peu les aiiiresévêques de France suivraient cet
exemple, aliii suriont d'y faire entièrement cesser celle
dangereuse facilité de ciianger les livres liturgiques.
Voila au moins l'opinion d'un grand pape sur les litur-
gies de l'rance; il en déjilore la variété; il regarde connue
lrès-| érdlcuse la facilité du changement eu fait de livres
liturgiques. Voudrail.on penser aulrement que lui'? Ber-
gier, quoique gallican, dit (pie ■■ Binghain a voulu en im-
poser lorsqu'il a souli'iiii que dans les premiers siècles,
chaipie évé|ue avait li libellé de composer une liliirgie
pour sou Eglise, el d'v arrau,'er le culte di\in comme il
le trouvait bon. » (Dii t. de Thénl. art. Lituhgie.I
(1) Conf.de Luçon, §21, p. 596:
(2) Ponlas, verb. Office, cas. .'54, à la Gn, [lag. 1601.
i3) B. a .s. l'austo, q. 12t, p. ^.ïo.
\i} Garcias, de Benef pan. m, cap. 1, n, 179. Ledesma,
Tract. '.), c. 4. A. S. Kauslo, lib. i, q. Mi.
(o) Voyeï ci-dessus, o. 5, col, 822.
h'2l
DICTIONNAIRE DES CEUEMOMES LT DES lUTES SACRES.
828
d'années. Des dispenses de cette nature sont
bien fondées, et elles ne peuvent perler de
préjudice à l'autorité supérieure. Si on les
accorde bien dans les autres lois ecclésiasti-
ques, on peut bien les accorder en celle-ci.
Il s'agit donc d'une dispense perpétuelle.
Un prélat est-il en droit de l'accorder? Na-
varre, Suarès, et la plupart des théologiens
étrangers soutiennent, contre saint Antonin,
qu'il ne le peut pas (1). Ils se fondent sur la
bulle desaintPie, qui.en n'établissant qu'un
seul Bréviaire, a par une suite nécessaire ôlé
le pouvoir d'en introduire un autre. Celte
raison mérite d'être pesée en France même,
dans les diocèses qui, par la fondation de l'E-
glise matrice, sont obligés au romain. Hors
de là elle prouve seulement qu'en général il
faut que le rite d'un diocèse soit uniforme,
et qu'il y aurait de l'abus à y multiplier ces
sortes de permissions.
Mais enfin un évêque peut-il les donner
dans ce royaume? Oui, sans doute; mais
comme il peut donner des dispenses dans les
matières qui sont de sa compétence, c'est-à-
dire pour des causes graves et importantes.
Or j'assurerais bien que ces causes ne se
trouvent presque jamais. Un jeune prêtre
dira tout haut qu'il récite avec plus de piélé
le Bréviaire de Paris que celui de son dio-
cèse, mais il dira tout bas que celui de son
diocèse est beaucoup plus long que celui de
Paris, et que quoiqu'on ne changeât ni ver-
sets, ni répons, il retournerait au sien si on
le rendait beaucoup plus court que celui où
il trouve tant de matière à sa dévotion. Après
tout, et nous l'avons déjà dit, la vraie piété
ne méconnaît point l'ordre. Une pensée com-
mune lui sert d'aliment ; moins elle frappe
l'esprit, plus elle touche le cœur. Les an-
tiennes de l'otTice de saint Martin ne sont,
je crois, tirées que de Sulpice Sévère. En est-
il une seule qui ne puisse servir de médita-
tion pendant une année? Quelle force de sen-
timent et d'expression dans ces paroles :
Oculis ac manibus in cœluin semper intentas,
invicttim ah oratione spiritum non relaxa-
bât.... Domine, si adhuc populo tuo sum ne-
cessnrius , non recuso laborem.... O virum
ineffabilem, ncc labore vicliim, nec morte vin-
cendum; qui nec mari timuit, nec vivere re-
cusavit, etc.
13. A ces difficultés qui se rencontrent
souvent, j'en ajouterai une o,u deux autres,
qui paraissent un peu plus métaphysiques.
La première est de savoir si un homme qui,
pour s'entretenir ou pour trouver de nou-
velles richesses dans les languA savantes,
réciterait les psaumes et les leçons de l'Ecri-
ture en hébreu ou en grec, ne serait pas ré-
préhensible. La seconde si, ayant fait vœu
de dire l'office de saint Augustin le vingt-cinq
lie ce mois, qui est un jour de férié, je ne
salisfais pas à mon obligation en récitant
l'office de ce grand docteur, lequel est beau-
coup plus long.
(Ij Navar. de Orat. eap. Il, n.2i. Snares., lib. iv, cap.
It, n. G, el cap. 25, n. 17. Bonac. ibid., puncl. 1, n. 19.
S. Anloii. part. KV, lit. 15, cap. 4, § "2.
(2) Navarriis, Cousit. 12, de Celel)rat. miss.
Suarès et Navarre, qui se proposent la pre-
mière de ces deux questions, y répondent(2),
que celui qui dirait son office dans une langue
étrangère remplirait la substance du pré-
cepte, parce qu'il réciterait ce que l'Eglise
veut qu'on récite; mais ils ajoutent qu'il ne
pourrait le faire sans péché, parce qu'il y en
a toujours à s'écarter d'un rite sagement et
légitimement établi. Ce serait autre chose si
un bénéficier avait perdu son Bréviaire. Nous
l'avons déjà dit : on s'acquitte comme on
peut, quand on ne peut s'acquitter comme
on voudrait.
\k. Pour ce qui est du second cas, un
homme qui aurait fait vœu de dire l'office
d'un saint serait obligé d'en dire deux, l'un
pour remplir son vœu, l'autre pour obéir à •
l'Eglise. Ce n'est pas aux particuliers à
changer ia loi générale. L'Eglise n'adopte
que ce qui se fait en son nom; el si (|ucl-
quefois elle use de condescendance, ce ne
sera jamais dans des changements qui vont
du lout au tout, et qui n'ont pour principe
qu'une dévotion arbitraire. D'ailleurs, je ne
crois pas qu'un homme, à moins qu'il ne
l'eût ainsi réglé avec lui-même, satisfit par
un seul office à deux obligations aussi dis-
parates.
Chap. IV. — Quel office il faut réciter.
1. Comme il y a un Bréviaire, il y a un office
marqué. — 2, 3. // y aurait du mal à le
changer, quand cela n'arriverait que rare-
ment, à moins qu'il n'y eût quelque l'aisun
de le faire. — k. A quoi est tenu celui qui
par inadvertance a dit un office pour «n
autre ? — 5. Faut-il répéter le lendemain un
office qu'on a dit mal à propos le jour précé-
dent? — C. Remarques pour tes clercs qui
appartiennent à ïine église, sans être obligés
au chœur. — 7, 8. On ne peut par dévotion
faire double un office simple, à moins qu'il
n'y ait dans le lieu une relique considérable
du saint que l'église honore. — 9. Un évêque
ne peut étendre certains offices à tout son
diocèse. — 10. On doit céUbrer la fête du
patron d'un lieu. Ce mot renferme-l-il le
patron de la paroisse? — 11. Quel office
doit dire un homme qui se trouve par hasard
dans un lieu où l'on fait une fête dont il ne
fait pas lui-même? — i-2. Cas particulier.—
13. Les psaumes graduels sont-ils d'obliga-
tion?— ik. Remarques sur cette matière.
Il suit de ce que nous avons dit dans le cha-
pitre précédent que l'Eglise ne laisse pas
à sesiiiinisiresla libertéd'adoptertelBréviaire
qu'ils jugeront à propos. Nous allons présen-
tement examiner si elle est aussi rigide sur
l'espèce qu'elle l'est sur le genre.
1. Tous les théologiens conviennent, au
moins depuis la bulle de Pie V (3), qui en ce
point fait loi chez ceux mêmes qui ne suivent
pas son Bréviaire, qu'on ne peut séloignrr
de la forme qu'il a prescrite sans commettre
(5) Neminem ex liis quibus hoc dicpndi munus necessa-
rioimposituin est, iiisi liac sola formula salibfacere posse.
Pius V cit. Imll. Voyez Vivasur la irenie-qualtièine pro«
posilluu d' Alexandre; VU.
829
OFF
OFF
830
un péché; et que ce péché va au mortel, à
moins nue la légèreté de la matière n'en ex-
cuse. Un aveu si précis aurait dû résouilre la
plus grande partie des diflîcullés qui se pré-
sentent ici. L'inquiétude dos casuislcs ne l'a
pas permis. Ils ont cru trouver la forme
commandée par ce saint pontife partout où
il y a sipl heures différentes. De cet heureux
principe ils ont tiré celte heureuse consé-
quence, qu'un homme qui le jour des 15a-
meaux, où l'office de la nuit est composé de
dix-huit psaumes, récite celui de Pâques, qui
n'en a que trois, satisfait au préccpte(l). En-
core un pas, et ils nous auraient donné pour
vêpres de toute l'année celles du samedi
saint, où il n'entre qu'un psaume de deux
versets avoc le Magnificat.
Uae doctrine si peu sage n'a ni pris, ni pu
prendre dans l'Eglise; et c'est avec elle que
nous disons d'abord, que pour remplir son
devoir par rapport à la récitation de l'office
divin, il est au moins aussi nécessaire de
dire chaque jour celui que l'Eglise y a atta-
ché, qu'il est nécessaire de se servir du Bré-
viaire qu'elle a spécifié. La raison en est
1° que le pape et les évéques, en prescrivant
l'un, ont toujours prescrit l'autre, et quil
n'y a rien ni dans la loi, ni dans l'usage, qui
l'ait adoucie sur le point que nous exami-
nons; 2' qu'un homme qui dirait l'office à sa
fantaisie ne remplirait le précepte ni quant
à la manière, comme il est évident; ni quant
à la substance. On ne l'accomplit pas, selon
le texte de saint Thomas que nous avons
cité (-i), lorsqu'on dit un Bréviaire étranger
au lieu du Bréviaire do son ordre ou de son
diocèse; pourquoi l'accomplirail-on lors-
qu'au lieu d'honorer un martyr dont l'Eglise
propose le culte aujourd'hui, on célébrerait
un confesseur, ou peut-être on ferait de la
férié? D'ailleurs en gardant la substance, on
peut pécher mortellement par l'omission de
la manière. Un prêtre qui ne met point d'eau
dans le calice n'omet rien d'essentiel : per-
sonne ne nie qu'il ne soit Irès-conpàble.
Enfin le mauvais sentiment que nous com-
battons n'est bon qu'à renverser l'économie
du culte divin. Si jamais il était reçu qu'on
peut substituer un office à un autre office,
il n'y aurait bienlôt plus d'uniformité dans
le service. On reprendrait sans cesse celui
qu'on dirait avec plus de facilité. Le plus
court aurait indubitablement la préférence,
et l'on en viendrait ou à croire avec Cara-
muel, que l'office de Tâques va parfaitement
bien le dimanche des Rameaux, ou à présu-
mer caloinnieusement queSuarès n'en disait
point d'autre , puisqu'il étudiait dis-huit
heures tous les jours. N'insistons pas sur un
point que son auteur a lui-même désa-
voué (3), et qu'on n'oserait pas enseigner
publiquement.
2. Mais ne peut-on du moins sans péché dire
volontairement un office pour l'autre, quBind
(l) In die Palniaruni recilans ol'ficium pascliule salisfacit
prctcepto. Proi osit. 34 iiUer damnalas ab Ale\,-inJro Vil.
(i)S.Tliom. quodiib. 6, art, 8. Voy. col. 8->0. :
(3) Viva remarque que Caraiimel changea de senlinient
dans la b 'cwide édiliou de son livre, n. 1189.
entre les deux il y a peu de différence pour
la longueur, et qu'on fait rarement celte
substitution? Plusieurs théologiens le croient
ainsi, et ils n'exceptent de celte prétendue
règle que le cas où l'on substituerait à l'office
d'une grande fête, comme est celle de Noël,
un office (lui n'y aurait point de rapport. La
raison qu'ils en rendent, c'est que ce chan-
gement n'a rien que d'accidentel , et qu'un
prêtre peut sans péché dire une messe pour
une autre.
Cette opinion n'esl ni assez prouvée, ni
assez sûre, pour qu'un homme qui craint
Dieu ose la suivre dans la pratique. Le prin-
cipe dont il faut partir, et qu'on ne doit ja-
mais abandonner , c'est que l'Eglise veut un
office et un tel office; qu'il est du moins in-
certain si elle ratifie comme fait en son nom
celui qui n'est dirigé que par le caprice, et
que courir de gaîté de cœur les risques d'un
péché grief, c'est l'avoir déjà commis. Il est
vrai que la simplicité , la bonne foi, le sen-
timent de quelques écrivains d'ailleurs très-
rigides (4) peuvent excuser a ianto, ou même
atoto, ainsi que parle l'école: mais pour-
quoi faire de propos délibéré une action qui
ait besoin d'excuse? Nous n'en aurons que
trop d'autres de cette nature à porter an ju-
gement de Dieu.
3. Je penserais différemment si un homme
qui change d'office avait quelque juste rai-
son de le faire causa cohonestans , comme
parlent nos maîtres. Ainsi, qu'un ecclésias-
tique qui fait de la férié récite avec un autre
l'office d'un saint, soit pour calmer le scru-
pule qui le dévore , soit pour lui apprendre
par une leçon sage et tacite que la rapidité
avec laquelle il s'en acquitte ne peut attirer
sur lui la bénédiction de Dieu, je ne lui ferai
pas un crime de ce changement. L'Eglise
condamne le caprice, mais elle ne condamne
pas la piété. Que si pour réussir dans ce
dessein , un ou deux jours ne suffisaient
pas, j'exposerais le fait aux supérieurs, et
m'en rapporterais à leur décision. S'ils sa-
vent se raidir contre l'indolence , ils savent
se plier à la gloire de Dieu et aux intérêts
du prochain.
A l'égard des deux difficultés qu'on pro-
posait ci-dessus , pour faire voir que le chan-
gement des offices, lors même qu'il est ar-
bitraire, ne peut être un péché quand il
arrive rarement, et que les deux offices sont
à peu près égaux, il faut y répondre en deux
mots , 1° qu'il n'est point sûr que ce chan-
gement ne soit qu'accidentel ; et que quand
il le ser^l incontestablement, il pourrait
encore être susceptible de péché mortel,
comme nous l'avons déjà fait voir.2°Qu'il est
faux, à parler en général , qu'on puisse tou-
jours dire une misse pour une autre, puis-
qu'un prêtre qui le jour de la Toussaint dirait
celle du lendemain serait trèsrépréhensible,
et ne manquerait pas d'être interdit, s'il était
(4)Ellilca amoris, totn. II, lib. x, cap.2t, n. 131, el Ponus,
verl). Office cas. 30 , fondi sur Navarre, n'osent décider
qu'il y ail un [léché morlel dans ce chaugemeul , quand II
B'jirrive que rarement, et qu'il n'y a pas autre le» daix
offices une différence uolable.
851
DlCTlOiSNAlUK DliS CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
assez dér.iisomi.ible pourconliuuer. 3° Qu'il
n'y . a point de conséquence de la messe à
l'oflice canonial; que l'Eglise, qui pornicl à
SCS ministres de ne pas célébrer tous les
jouiS , leur permet dans les temps libres de
dire une messe ou votive, ou de Ueiiiiicin:
qu'au contraire elle ne souffre pas qu'on se
dispense jamais de la récitation du Bréviaire;
et qu'on ne peut prouver ni par ses canons,
ni par sa pratique, qu'elle laisse jamais à
ses enfants la liberté de dire sans raison
quelconque tel office qu'ils jugeront à propos.
'i-. C'en est trop sur un eas dont il \ a peu
d'exemples. En voici un qui arri\ e tous les
jours. C'e>.t celui d'un homme qui par inad-
vertance dit un office pour l'autre. Doit-il
le répéter en tout ou en partie? Je parle
d'une vraie inadvertance , c'est-à-dire de celle
qui dans le droit est comparée à l'oubli , ou
à l'ignorance invincible. Un homme sage,
ainsi que l'observe lellituel d'Alet, commence
par consulter son bref, ou quelque personne
capable de l'instruire. Quand on se trompe
pour y aroir manqué, c'est étourderie ou
témérité.
Dans une aiïaire où les sentiments sont
si partagés , il est difficile de rien décider
d'une manière assurée. Sans me charger
des opinions d'autrui , ni vouloir faire une
loi des miennes, je crois 1" qu'un homme
qui s'aperçoit de sa méprise , doit , après
avoir fini l'heure qu'il récite actuellement,
reprendre et continuer l'office sur lequel il
s'est trompé. C'est le sentiment du cardinal
d-e Lugo, et Henri de Saint-Ignace l'a trouvé
juste. Il en résulte que si on reconnaît son
erreur après matines et laudes , mais avant
la messe , il faut la dire, non sur l'office
qu'on a récité mal à propos , mais sur l'office
qu'on va continuer (1).
Je crois, 2° que si l'office qu'on a par nié-
garde pris pour un autre est beaucoup
plus court, comme si dans le Romain on
a fait d'un saint au lieu de faire du di-
manche, il faut pour le moins , en tout sys-
tème , dédommager l'Eglise par une juste
compensation, en disant par exemple les
neuf premiers psaumes du premier noc-
turne dii dimanche. C'est ainsi que l'ensei-
gnent Layman, Bonacina ^2) et un bon
nombre d'autres qu'on n'accuse point d'ou-
trer la morale.
Enfin je crois qu'un homme qui a confessé
toute la journée, qui recommencera dès le
matin du jour suivant , qui ne s'est mépris
que parce qu'il n'en pouvait plus^de besoin
et de lassitude , peut s'en tenir à ce qu'il a
fait ; mais que hors de ce cas , qui n'est pas
le plus commun, il doit répéter ce qui diffé-
rencie principalement les deux offices ,
comme les hymnes, les autienues, les le-
(1) J'ai averti dans le Traité des Saints Mystères, ctiap.
2, n. 3, que si l'on avait dit un ollice pour un autre, on
pourrait lonjours célébrer la messe comme ayant dit nia-
lioes.
(:^) Layman, lib. iv, tract, t, cap. S, n. 5. Bonacina,
«lisp. 1, q.3, puiict. 1, n. 18.
(3) C'est ce «lui irrive orilinairenient dans les nouveaux
BréTriires, (]» lis |is.iuinis changent ions les jours, [JOur
tiouorei' cliaque jour un nouveau mystère,
çons du second nocturne, les répons et les
versets, et même le totit, si les deux offices
nont rien de commun 3), et tiu'il le puisse
sans s'incommoder considérablement. Je sais
bien qu'il y a des gens habiles qui sont plus
indulgents, et que le mot (Vof/ir.ittm pro
officia a presque passé en proverbe ; m.ils
je sais aussi que beaucoup de personnes
éclairées s'en tiennent dans la pratique au
sentiment que j'ai proposé. Je sais que c'est
ainsi que le décida le respectable l'olet
dans les conférences de Saint-Nicolas du
Cbardonnel, et que Navarre, Tolet ('(), et
plusieurs autres sont du même avis. Enfin
je sais qu'il faut être bien peu à vous , ft
mon Dieu , pour chicaner sur une affaire qui
ne deiiidiule guère qu'un quart d'heure de
temps, et que nous ne devrions pas vous
refuser , quand elle en demanderait beau-
coup davantage. Cependant, pour donner
quebiue chose à la faiblesse humaine , je
presserais moins la' répétition des psaumes
que celle des versets, des répons, et des
autres parties semblables. Dans le Romain
les psaumes pour un confesseur ont si peu
de rapport à lui , qu'on peut, ce semble,
l'avoir suffisamment honoré par ceux qui
composent l'office des vierges. C.'est autre
chose dans les grandes solennités , comme
celles de Noël, des Rois, etc. Chaque mor-
ceau de l'office a une liaison marquée avec
le mystère que l'Eglise veut célébrer.
5. Cette difficulté nous mène à une autre.
On demande quel parti doit prendre un prê-
tre qui , au lieu de faire d'un martyr a fait
d'un confesseur doiU la fêle n'arrive que le
lendemain. On suppose que cet ecclésiasti-
que n'est plus à portée de réparer sa faute.
Pontas prétend qu'il n'y a qu'à faire la
lendemain l'office du martyr que l'on a omis
inconsidérément (o). Cela "lui paraît si clair ,
qu'il n'a pas cru devoir le prouver. Nous
croyons au contraire, avec Lugo et plusieurs
autres , qu'il laiit alois faire une seconde
fois l'office du saint confesseur, et laisser
pour cette année le saint martyr. La raison
est , qu'une première erreur ne donne point
droit de s'en pardonner une nouvelle. Quand
l'Eglise attache l'office d'un saint à un tel
jour, elle ne permet pas aux particuliers
de le transporter de leur autorité privée.
D'oi^iilsuit qu'un office comme celui-là ne
doit pas être récité au premier jour libre ,
primn die non impcdila; parce que les offi-
ces , ainsi que les jcîines , répondent à ries
jours précis , et que cette règle ne souffre
d'exception que dans le cas où une fête pu-
blique, au moins dans un lieu, concourt
avec une autre fêle : car alors il est décidé
qu'on remettra la moins solennelle, pour
célébrer en son jour propre celle qui lest
(4) Cum ex inadvcrtentia olBcium mulatnm est... tune
uqn est opus omnia repelere, seU solum quod fuit particu-
lare l'eslo vel l'criae, ui iiymnus, nnliphonae , oratio, trina
lectio, si luit matuUiumi... (Juaudo tolnm est proprium,
loturn débet repeti. 'l'olet. lib. vu, cap. 13, n. 2.
(5j Pomas, ibid. eas. 50, ii ta lin. Mgr Gnusset, Tliéul.
iiiurale, t. II, u. 699, le croit assez probable, d'après in
Liguori.
S53 OIT
davantage. Si coia était autrement, (III liominn
(]UL' la liialadio a empêché de dire son olfice,
lii'iidant trois semaines ou un mois, serait
iilili^^é à reprendre par oidre tous les saints
qu il a omis. Pratique qui, en rompant l'uni-
liirmitc, l'eiait un grand mal, sous prétexte
.l'un bien assez léger. ,
Nous ajouterons ici quelques remarques,
(jui presque toutes sont tirées de la congré-
gation des Rites. Quand elles ne serviraient
(|u'une fois dans la vie , c'en serait assez
pour ne les pas omettre.
<î. La première est que les clercs qui sont
attachés à une église et (jui la servent, sans
être obligés au chœur , ne sont point obli-
gés à réciter les otTices propres qui se disent
dans le chœur de celte même église. Il en
est de même, et à plus forte raison, des au-
tres ecclésiasli(|ues séculiers ou réguliers du
même diocèse (I). Cela est évident à Paris :
on lait dans la métropole certains oltices
plus solennels que dans toutes les autres
églises du diocèse.
". La seconde, qu'il n'est pas permis de
changer le rite qui est prescrit pour un offi-
ce ; et qu'ainsi un particulier ne peut même,
par un principe de dévotion, dire ritu clu-
plici un olfice qui est simple ou semi-
double (-2).
8. La troisième, qui est une exception à
la règle précédente, c'est que dans les égli-
ses où il y a une relique considérable d'un
saint, on peut faire son office double-mineur
au jour de sa fêle (3), pourvu que cette reli-
que soit autlicnliquement approuvée. Par
lelique considérable on entend la tète, le
bras, la jambe, la partie ou le saint a souf-
fert, pourvu (]u'elle soit, ou que par la réu-
nion qu'on a faite des différents morceaux
qui la composent, elle paraisse tout entière.
L'os qu'on nomme libiu, le pied, la main,
(I) Cleiici liccl .iscripli alicui Ecclesiae , non Linien
omiyaU choio, non leiieiilur recilaie oflicia quœ in clioi-o
propila dicunlur eaJeni die. S. H. C. die 5U Aug. I(i02.
ljuicnn(iuc alii clerici s;uculares regularesve , In civiuae
vel dlii'ccbi comnioianles, non lenculur recilarc oflifi.i
jirupria Siimlornin illiusdia'cesis, vel iiuœde consueludine
In eadeni ecilosia recilanmr in clioro. Éad. S. 0. die 8 Sept.
lOÛi, apnd Gavant, lit. 2 de Delectib. in ollioio, sert. 1,
cap. S.
{■2) Gav.Tnliis, ibid. ii. 5.
(5) Di; sancicj cujus iiisignis reliqnia hal)elur, lieri po-
luslolliuiurnduplux in ejus l'eslo. S. H. C.die 2-3 Kov. [liOi,
modo sit ov sjjictii approbalis, et posais in Marlyrnlogiu
Romano. Ead. I^ong. 3 Junii 1617. Insignes reliquire (ipia-
runi ralioni' polesl recilari oflicium snb rilu duplici ininori)
suntcapnl, braclilimi, crns, aut illa pars ccrpoi is in qua
passus est nianyr, inodo sit intégra, et non parva, et légi-
time ab oïdinariis approbala. Kad. Cdn^. 8 April. lG2iS.
Celibi'ari non polesl per lolani civitaleni vo\ dio.'cesim,
pliam de cnjnscunqup ordinarii anctoiilate, feslnni cuiii
ollicio de saiioto, eo (jnod in loco adsit eccicsia pnrochia-
lis, vel regularis, \el abbalialis, anl aldiua reliqnia; sed
lanluni in ecclesia ipsius saiieii litnlaris, sen nbi a^serva-
lur corpus anl insignis reli(|uia, et non alibi. Kad. Cong.
8 April. 1628. Episcopus non polesl slalnere dieni Doniiiii-
l'.ini ad celebrandum feslinii alicujns sancti marlyris de qi!o
.i.ssiTvasur reliquia insignis in aliqna ecclesia ; nec de eo
I rlebrari debere ofliciuoL et missam in ip.ça die sui marty-
iii, iiisi reliquia silde saiictosr,ri|iloin Marlyrelogio Rom.,
el nisi constat de idenlitate reliquia; ejn.sdeni sancti. Ti-
bia anlem non estreliqnia insignis. Kad. Cong. 5 Junii 1662...
ijuibus lanien reHiliiiis ab i)rdiuariis locirnni a|)prohatis
débita lidelinni veneralio exUibealm', scd absque ollicioet
niissa, sub pa-nis de non salislaciendo [irœceplo recilandi
ullicium aliisque in consliluiione S. l'Ii V contenlis. Ead.
OFF 831
ne sont poini reliqnin ittaignif. .\u reste la
concession de faire double l'office dont il s'agit
ne regarde que ceux dans l'église desquels so
trouve la relique, et elle ne ieiirdonne pas droit
de transporter la fête au dimanche. De plus ,
le nom de suint se prend ici dans toute la ri-
gueur des leniies, c'est-à-dire qu'il ne s'en-
tend que de ceux qui ont élé canonisés, ou
que l'Eglise regarde comme tels depuis un
temps immémorial. .Ainsi la grâce dont nous
parlons n'a pas lieu pour ceux qui ne sont
encore que béatifiés, quoique leurs noms se
trouvent dans le Martyrologe.
9. La quatrième est qu'un évêque ne peut
élendre à tout sou diocèse ni l'oflice d'une
fête qui se célèbre dans la ville épiscopale,
ni les leçons qui sont propres au même
office (ï).
10. La cinquième est que tous les ecclé-
siastiques sont tenus de célébrer la fête du
patron du lieu où ils sont, et même les régu-
liers ; mais ceux-ci sans en faire l'octave. La
congrégation l'a plus d'une fois décidé (5).
Elle a décidé en même temps que le patron
d'une paroisse n'est point censé le patron
d'un lieu. On ne donne ce nom qu'aux saints
qu'un royaume, un diocèse, ou du moins une
ville ont adopté pour proli (leur fC). Nous
rapportons d'après .Merati les décrets qu'elle
a faits sur cette matière. Tout le monde n'est
pas à portée de consulter l'ouvrage qui les
renferme, et ceux qui le pourraient faire ne
trouvent pas mauvais qu'on leur en épargne
la peine.
IL A cette occasion j'examinerai une dif-
ficulté qui m'a eiiibarrassé plus d'une fois. Il
s'agit de savoir quel office doit réciter un
prêtre qui par hasard se trouve dans un lieu
où l'on célèbre, soit dans la paroisse, soit
dans l'église principale, une fête qui n'est
point dans son Bréviaire, ou (ju'il a peul-
S. n. c. Il Aug. 1691. Consueludo triginta annorum non
liabel vim ad boc, ul contiimari possil recitalio nflicil dn
ali(iuo saiiclo iii ecclesia in qua asservalur ejus corjais,
nisi docealur an sil descripius lu Marlyrologio, et de ejus
idenlitale constel. Ead. Coug. 5 Jnlii 1608.
(i) Non potest episcopns exlendcre a<I suani diœccsim
olficiuni illnd quod lieri solel in civitate. S. R. C. 16 Ja-
nuarii 1607.
(5) Fesluni palroni [irincipalis loci lenentur omncs cum
oflicio de eodeni, eliain regulares, celebrare , sed isli ad
oal;ivam non leneuun', lenelur vero ad octavain clerus
secnlaris ejusdem civitalis. S. R. C. il Mail 1628 et 28
Septembris 1638. Si duplex sit ejusdem loci paironus,
de principaliori dunlaxal patrono celebrandum est cnni
octava. Ead. Cong. 2o Marin 1639. Regulares qui non
possunl iiti calendario diœcesano, teneuiur tamen ad re-
ciiaiionem ollicii pairord principalis loci ,- ac lilularis oc-
clesiLC calbedralis; sed ad eorunidrm octavas celebran-
das non tenenUir. Inio nec possunl de dicta octava recilare
ad libiluiii. Ead. Cong. àO Marlii 1683. Dedaralio quod re-
gulares non possinl recilare olliciuni de octaïa palroni
principalis sine speciali indnilo, couqireliendil eliani mo-
niales ordinariis subjeclas. Nec debent e,-e recilare ofli-
cium de ocia\a Dedic;ili(pois ecxle.sia; c:illif(lralis, nec pos-
.Mint ad libitum ; et lanluin lenenlur praj li (uin olSciuin re-
cilare snb rilu dnplici secuud;e clasbia sine octava. Ead.
Cong. Il Febr. 1702.
(6) Noniiue palroni loci de quo juvla bullam Grego-
rii .\ill regulares lenentur recilarc ollicium snb rilu dn-
plici prinise classis, non venil patronns parocliiae in qua
comniuranlur. S. K. C. die I i Febr. 1703. Gnjet avait sou-
tenu la même chose d'après Gavanlus. Néanmoins ce der-
nier avoue qu'il est louable pour les réguliers de l'aire ces
sortes d'ollices en faveur du peuple. Guyet, lib. ii, r. 16,
t;. 7, p. 224. Gavanlus, scd. ô, cap. 12, n. 7.
«55
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
être (!éj<i faite en son jour, mais qui pour la
commodité du peuple a été remise au diman-
che. En un mot, j'arrive à Roye la veille de
saint Florent , dois-je en faire l'office ? J'ai
fait à Paris l'office de saint Germain, le fe
saint que d'un autre, et qu'alors on n'en fait
pas même commémoration. Mais il veut que
dans cette conjoncture on se conforme pour
les ornements au lieu dans lequel on célè-
bre (k). 11 cite, sans le nommer, pour garant
rai-je une seconde fois, parce que je me d^ sa réponse, un fameux consulteur de la
trouve dans la ville qui porte son nom, et '" '" ''"" ""'* " '■-•■' •
où il n'est fêté que le dimanche suivant?
Un habile homme que l'on a consulté sur
ce cas y répond avec distinction. Ou le prêtre
dont il s'agit, dit-il, doit partir dès le matin
de l'endroit où il est arrivé le soir, ou bien
il doit y faire quelque séjour ; et dans cette
seconde supposition, où il fait lui-même l'of-
fice d'un saint qu'il supprimerait celte année
( ou du moins qu'il serait obligé de trans-
porter ), ou il fait de la férié. Dans toutes ces
hypothèses, s'il veut célébrer , il doit tou-
jours (1) dire la messe ritu duplici majori, à
l'honneur du saint dont on fait la fête dans
le lieu de son passage ou de son séjour, et
cela quand même il l'aurait déjà dite, ou qu'il
devrait la dire quelques jours après dans le
lieu de son domicile ordinaire. Il n'en est pas
ainsi de l'office. Car 1» s'il ne fait que passer,
il doit le dire tel qu'il lui est prescrit par
YOrdo de son diocèse. 2° Il le doit aussi ,
quand même il devrait faire quelque séjour,
s'est-à-dire, passer toute la fête dans ce lieu,
supposé qu'il fasse l'office d'un saint qu'il
cerait obligé de supprimer celle année, ou
du moins de transporter; parce qu'il n'y a
ni règle, ni décision, qui autorise un particu-
lier à faire ce changement d'office. 3° Il le
doit encore, quand il a déjà fail cet office ,
ou qu'il le fera quelques jours après selon
les lois de son Eglise. k° Enfin si l'office du
jour n'était chez lui que de la forie, on croit
qu'il pourrait se conformer à l'office du lieu
où il séjourne, mais qu'il n'y serait pas obli-
gé; puisque de droit commun (2) les régu-
liers eux-mêmes qui y ont un séjour fixe n'y
sont pas obligés.
12. Mais un habitant de Vienne ou d'An-
gers qui fait double de première classe la fête
de saint Maurice, patron de ces deux diocè-
ses, doit-il le préférer pour la messe à une
fêle de même solennité qui se célèbre dans le
diocèse où il se trouve ?
Merali (3) répond que, quoiqu'on puisse
absolument parlant dire la messe du dernier
avec mémoire du saint dont on a fait l'office,
il est plus d'usage de la dire de son propre
(1) Ce mol est de trop. Voyez le numéro suivant. Re-
marquez que ce que l'on dit ici de la fêle n'a pas lieu pour
l'octave. Si donc je ne fais pas de saint Pierre, tel jour de
son octave, je ne suis pas tenu d'en dire la messe, même
dans une église qui lui est dédié«; et si je la dis, je ne la
dirai que comme votive; parce qu'on doit regarder comme
votive toute messe qui ne répond pas àrol'tice. roi/«îGa-
vanius, part, i, lit. U, de ordinanua missa , clc.
(2) Je dis de droit commmi à cause du décret cité dans
h note G, col. 854 Si les réguliers n'étaient, comme ou
le prétend de quelques-uns, admis dans une paroisse qu'à
condition d'en célébrer les fôtcs, ils ne devraient pas s'en
dispenser.
(51 Merali, in part, i Gavanli de Rubric. gênerai, lit. de.
duplici, n. 1.
(4) Missa non pnterit celebrari de S- confessore, si color
fueritrubous. S. C.7 Mail, 1746.
(5) Toute la question est résolue dans celte décision que
congrégation des rites, qui, élant premier
maître des cérémonies de Clément XI, ne de-
vait pas les ignorer (3). ;
Il ajoute que, quoiqu'on dise la messe d'un
saint dans une chapelle qui lui est dédiée ,
on ne peut la dire que sous le rite que l'église
( du lieu ) a prescrit pour son office ; et
que si ce saint n'était pas dans VOrdo, on no
pourrait même dire qu'une messe votive
avec Gloria in excelsis. Encore faudrait-il,
ainsi que l'observe Guyet, que celte fêle m;
concourût ni avec une fêle double, ni avec,
un jour de dimanche, ou tout autre dont l'of-
fice ne peut être changé.
Nous avons remarqué dans le Traité des
Saints Mystères (6) qu'un aumônier de reli-
gieuses qui ont un Bréviaire propre, telles
que sont les bénédictines, peut dire la messe
du saint dont elles font l'office , c'est-à-dire
réciter assez souvent son office d'une façon,
et dire la messe de l'autre. C'est un incon-
vénient ; mais on l'a passé, soit parce que peu
de prêtres auraient voulu changer leur Bré-
viaire contre un Bréviaire beaucoup plus
long; soit parce que l'on a cru avec Quarli
(7), qu'à parler généraloment, il est plus
louable de suivre, dans une action publique,
le rite de l'église où l'on célèbre, selon cette
ancienne maxime : Cum Romœ fueris, Ro-
mano vivito more; et qu'il y a une sorte de
charité et d'union à prendre de ceux avec
qui l'on ne vit même que pour un temps,
tout ce que l'on peut en prendre, sans inté-
resser les règles essentielles.
1.3. On a coutume d'examiner ici une
question que nous ne devons pas négliger.
11 s'agit de savoir si les psaumes graduels ou
pénilentiaux, l'office de la Vierge ou des
morts, et quelques autres semblables prières,
qui sont quelquefois marquées dans les ru-
briques, sont d'obligation pour ceux qui di-
sent le Bréviaire romain.
Rien de plus juste à mon sens, que la ré-
ponse que fait en très-peu de mots Barthé-
icmi deSaint-Fauste à celte difficulté (8).
U soutient d'abord, contre Navarre, que
l'office de la Vierge ne fait point partie des
la congré^alion des Rites a donnée le 12 novembre 1851
( Apnd Gmddlini n. 4b20, ad 31 ). « Missani concordarc
debere cum ofUcio quod quisque recitavit, dumniodo cuni
colore Ëcclesia; in qua célébrât «iptetur. In oratorio aulem
privato seniper concordarc débet. » On doit donc dire la
messe conformément à son propre oflicc toutes les fois
qu'on célèbre dans un oratoire privé ; et si c'est dans une
église publique, toutes les fois que la couleur de celle
église convient a l'ollice qu'on a dil; si elle ne convient
pas, on dit la messe de celte église; ou pourrait en dire
une volive qui c.vigerait la même couleur, si l'office que
l'on a dit n'exclut p.is les mc.sses votives, pourvu que I ni-
fice de celte église en admette co jour-la.
(6) Voyez l'art. Mksi i,. n. -i.
(7) Quarli, part, i, lit. 4, dub. 10.
(H) B. a S. Fauslo, lib. n, q. 300, et seq.. contra Navar.
de Orat. c. 10, n. 3. Navarre chaugea de seallmcat. Mi-
sccl. 77
n?
OFF
OFF
838
heures canoniales, lant parce qu'il n'a élé
prescrit (1) que longtemps après, c'est-à-
ilire par Urbain II en 1095, à l'occasion de
la prcmii-re croisade, que parce qu'il n'y a
point de décret qui l'érigé en portion essen-
lieilo du grand oftice. Il soutient ensuite que
cous qui récitentle Bréviaire de Pie N ne sont
point obligés à ce petit oflice , parce que ce
saint pape les en décharge, à moins qu'il n'y
soient d'ailleurs obligés par la coutume. Ce
(lu'il statue encore expressément par rap-
port aux psaumes graduels, aux psaumes de
la pénitence, et à l'office des morts (•!).
Mais il faut bien remarquer que l'indul-
gence de ce saint pontife ne sert de rien , ni
à ceux qui, disant en public ou en particulier
un autre Bréviaire que le sien , sont par les
lois propres de leurs diocèses obligés à ces
différents offices , ni à ceux qui , quoiqu'ils
fassent le romain , sont obligés par la cou-
tume , les statuts ou l'institution de leurs
églises, à dire ces mêmes offices dans le
chœur ou hors du chœur. Pie V l'a lui-même
décidé, et personne n'entend mieux le sens
d'une loi que celui qui l'a dictée (3).
C'est sur ce principe d'une coutume sui-
vie et constante que Fagnan ot le Père
Alexandre (k) décident, l'un que les religieux
de Cîtcaux, l'autre que les enfants de saint
Dominique doivent , hors du chœur comme
au chœur, réciter l'office de la Vierge et l'of-
fice des morts. Les premiers auraient tort
de dire que saint Pie et Paul V ont en ce
point dérogé à la coutume , parce qu 'ils
n'ont point parlé des coutumes spéciales ,
qui , affermies par la suite des années, font
une loi invariable. Les seconds ne pourraient
pas non plus prétexter que leurs constitu-
tions n'obligent point par elles-mêmes, sous
peine de péché. Ce n'est pas la règle qui les
lie, c'est le précepte de l'Eglise qui s'y joint.
La règle fait que ces offices particuliers
entrent dans le tout du grand office ; le pré-»-
cepte de l'Eglise fait qu'aucune des parties
de ce tout ne peut être omise sans péché, et
que ce péché est mortel , quand la partie est
considérable. Ces deux auteurs ajoutent que
Pie V n'a déchargé les clercs des offices dont
nous parlons qu'à cause de la multiplicité
des besoins de la vie présente, qui ne leur
permettent guère de vaquer à tant d'offices
différents , et que cette raison n'a pas Heu
pour les religieux que leur état doit, selon
les canons, éloigner des occupations sécu-
lières. C'est prouver Une bonne thèse par un
argument très-équivoque. Il y a mille reli-
gieux qui dans l'ordre de Dieu ont plus d'oc-
cupations, même temporelles, que beaucoup
(1) Je dis prescrit, car il élait en usage dans les Eglises
creoque et latine, 300 ans avant saint Pierre Daniien, que
UaroQiusen fait auteur eu lÛo6. Votiez le card. Bona, lib.
de Divina Psalmodia, c. 12.
(2) Quod vero in rubricis noslri liujDS officii prœscribi-
lur, quibus diebus ollicium B. Virginis et delunctorum,
item septem psalmos pœnitentiales et graduales dici ac
psalli oporteat : nos propter varia hujusvil;e negotia.mul-
lorum oceupationibus indulgentes, peccati quidem pericu-
luni ab ea prœscripUone removenduni duxinius. Plus V,
bul. Quod a noMs:
(3) Hoc autem concedimussine ■pru'judicio consuetudinis
illaruni occlesiaruni in quibus oniciumpar\ uni 6. &lariaein
«boro dici consueverat : ila ut in ipsls ecclesiis servetur
d'ecclésiastiques «éculiers. Leur défendra-
t-on d'avoir du bien , de le faire valoir pour
eux et pour les pauvres, dont ils sont la
ressource ; de le soutenir contre la soif et les
fureurs de la cupidité, du luxe et du scan-
dale qui les environnent? Ne mettons jamais
en preuve ce qui peut donner lieu à des ex-
ceptions capables de renverser une partie de
notre système.
li. Je finirai ce chapitre par quelques ob-
servations qui ne lui sont point étrangères.
La première est que ceux qui sont tenus à
l'office, sont, en certains diocèses, obligés
anx litanies des saints le jour de Saint-Marc
et les trois jours des Hogalions, non préci-
sément parce qu'elles sont marquées dans la
rubrique, puisque la rubrique marque aussi
les psaumes graduels ; mais parce que la
coutume en a fait une loi en plusieurs en-
droits, surtout en ceux qui font l'oflice ro-
main , et que Pie V en ne les exceptant pas,
comme il a fait l'office de la \ ierge , par
rapport à ceux qui n'y étaient pas particuliè-
rement obligés , est censé en avoir confirmé
l'usage.
Mais suffit-il à ceux qui, pendant ces trois
ou quatre jours , assistent aux proces-ions ,
de dire avec piété les grandes litanies sans
dire les prières qui y sont jointes? Bonacina
croit que ces prières ne sont pas de précepte.
Quelle apparence en effet qu'un homme soit
plus chargé parce qu'il fait plus qu'un autre,
c'est-à-dire parce qu'il assiste à la proces-
sion ? Cette raison me paraît solide pour
ceux qui n'y sont pas obligés. Doit-on dire
la même chose d'un curé ou d'un chanoine
qui de droit y sont tenus? c'est ce qui n'est
pas si évident. Je jugerai volontiers on leur
faveur; mais ils feront bien de juger contre
eux-mêmes et d'aller au plus sûr. Le fait-on
bien dans ces processions où l'on semble
étaler le faste et l'orgueil, où l'on garde en
saluant à droite et à gauche tontes les bien-
séances du siècle, et aucune de la modestie;
où une file dissipée de jeunes clercs qui ,
frisés et poudrés, ouvrent la marche, feraient
croire , s'ils n'avaient point de surplis ,
qu'ils vont à une fête profane ou même au
spectacle?
■ La seconde remarque que je dois au Père
Alexandre (.5), c'est que les religieux qui,
étant obligés à dire une fois par semaine
l'office des' morts, le renvoient au dimanche
suivant, ne satisfont pas à lenr obligation ,
parce que le dimanche est le premier jour
de la semaine qui commence, et non le der-
nier de celle qui finit , et c'est pour cela que
dans le langage de l'Eglise le lundi se nomma
ipsa laudabilis et sancta consuetudo celobr.mdi more solilo
pra:dictuni officium.
Nota. Ces paroles ne sont pas dans la constilutiou Quod
a nobis de Pie V, telle qu'elle se trouve dans le Bullaire,
tom. II, pag. 260. Et Juenin, pour n'en avoir pas aveiti,
eml)arrasse ses lecteurs; mais elles se trouvent dans
Fagnan, iu cap. Presbyter. de Célébrât Missar. u. 33, et
quant au sens dans la bulle Supemi, qui est la 122 du
même pape.
(4) Fagnan, ubi stalim. Nat. Alexander, in Append. da
Ordine, cap. 18, rcg. 12. Les dominicains m'ont dit qu'ils
n'étaient obligés ii l'office de la sainte Vierge qu'en cer-i
lains jours pou solennels.
(3) Natal Alcxaml ibi I i ai. GO, edit. fol.
559 DICTIONNAIRE DKS CKl\EMONlk;S ET liES KiTKS SACHES.
S40
ferin secnndn. Cn savant homme fait à ce
sujet iiiii; IJi'lle et vive sortie sur ceux qui
dillcTcnl cet ofdce , sous prétexte que , pen-
dant le cours de la semaine ils sont trop
accablés d'affaires; il les renvoie à l'exemple
de deux saints rois, l'un de France, l'.iutre
d'Angleterre, qui avaient bien plus d'ociu-
palions que n'en ont les plus grands |jrédi-
calcurs, et qui avec cela trouvaient (baque
jour le len)ps de dire le grand ollice, celui
de la Vierge , et celui des mûris , à neuf le-
çons.
Je n'ajoute pas que ce dernier office est
d'obligation le second jour de novembre ,
pour tous ceux qui sont obligés au Bréviaire,
parce que c'est un point dont personne ne
doute ; mais je puis bien ajouter qu'il a été
décidé par la congrégation des Rites que les
matines de cet office iic doivent point se dire
le soir du jour préeédent (1), parce que c'est
un fait dont peu de personnes honi instruites.
.le crois bien que cela ne fait pas une loi
aussi élroile pour ceux qui récitent en par-
ticulier, et moins encore lorsqu'ils ne joi-
gnent pas à cet oIUcl" celui de l'ottavc ,
comme à Paris ; mais je crois, en même
temps qu'il est toujours bon de savoir et
mieux encore de suivre les règlements d'un
tribunal qui ne décide qu'après y avoir bien
pensé (Il s'agit de l'office dit en chœur).
Savoir si ceux qui sont tenus chaque se-
maine à l'office des morts peuvent le par-
tager, et dire un jour le premier nocturne ,
et le second un ou deux jours après, c'est un
article que je ne puis décider. Si la pratique
des religieux timorés y est conforme , je ne
m'en ferais aucune difficulté.
La troisième remarque est qu'un religieux
peut dire très-exactement tout son office , et
remplir fort mal ses obligations , comme
quand il le dit en particulier, au lieu de le
dire au chœur avec ses frères. Quatre ou
cinq religieux ( et sous ce nom , dans les
choses qui sont favorables, on con)prend les
novices ) suHisenl pour le chœur. Quelques-
uns les en dispensent lorsque, réduits à un
si petit nombre, ils sont si chargés de con-
fessions , de prédications , de visites des
malades , qu'ils ont à peine le loisir de res-
pirer. Je ne m'y oppose pas ; je souhaite
seulement que les raisons de l'absence soient
aussi réelles, aussi fréquentes que l'absence
même. J'ai vu avec édification deux per-
sonnes seules faire l'office du chœur aussi
régulièrement que si la communauté eût été
fort nombreuse. Ce qui est bien sûr, c'est
qu'on ne peut sans quelque péché s'absenter
du chœur lorsqu'on n'a point de raison lé-
gitime de le faire. AVigand croit même
qu'une abseiice d'un jour suffit jiour un pé-
ché iiuiik'l [-2:. C{'.\u vbl bien rigide pour un
auleui q "i n'a pas couliune de l'être. Nous
reviendrons à cette matière dans la seconde
partie. Vayez l'arlirlc Chanoink.
l.a dernière remaniuc est qu Alexandre VII
a condumiié cette proposition : t/n homme,
pur un icul ojfkc, peut rrmijlir deux ublifji-
tioiis , celle du jour /iicsenl et celle du len-
demain (.'i \ Celle admirable invention avait
pour base le fécond et inépuisable; principe
(le 11 probabilité. (]e n'étaient pas seulement
les docteurs , c'étaient les horloges (|ui
avaietit force de raiion probable. <juand,d(!
deux, l'une avance et l'autre retarde dune
demi-heure, il est. probable qu'en commen-
çant matines à onze heures et demie du soir,
selon la première , je satisfais pour le lundi.
Or. par identité de raison , je dois sati^faire
pour le jour -suivant , parce qu'il est pro-
bable, selon celle qui sonne inimédiatenieril
après, (jue le mardi est déjà commencé, etc.
Mais chaque jour n'a-l-il pas son office
propre? Oui ; mais avec cela il est probable
et plus que probable que tout office est bon
et valable, même celui de Pâques pour le di-
manche des Rameaux. Ainsi ce système n'é-
tait pas mal lié ; il ne manquait â ses diffé-
rentes parties que la piété et la raison.
Nous dirons plus bas (jue le Martyrologe
fait partie de l'office public ; et c'est pour
cela que saint Charles Rorromée en fait une
loi tiès-expresse pour la métropole et pour
toutes les collégiales de son diocèse. Mais il
exhorte, cl nous le ferons a\ec lui, tous
ceux qui , étant dans les ordres sacrés, sont
obligés à dire l'office en particulier, à ne
passtT aucun jour sans en faire la lecture,
afin de s'animer par l'exemple des saints à
marcher sur leurs traces [h^]. Cet avis, qui
fut bon dans tous les temps, est aujourd'hui
plus nécessaire que jamais.
CniP. \ . — Du temps: où Von doit ycciler
l'office.
î. Ancienne division dex lieurcs : l'Uglirte s'y
conformait le jour et lu nuit. — 2. Jl n'y
a pas lie péché mortel à di/j'crer beaucoup
son office. — 3. Fausse conséijuence à évi-
ter. — k. On pèche toujours lorsque, sans
raison, on s'éloiijne licauconp des heuret
canoniques. — .'i. Ce péché serait ijrief, s'il
y (ivnil mépris ou scandale. — G. Sayes rai-
sons de Jiellarmin pour dire toujours l'of-
fice au temps marqué par l'Et/lise. — 7. On
peut s'en écarter (juand on a des motifs lé-
<jitimcs de le faire. — S. Faut- il réciter
(1) Maluiiinim defunclorum progcncrali eorum oonime-
inoralioiie proliibiuim esl cant.nri pridie vespcri in Ic^lo
omnium saïKlorum ; sed recilaiidum esl maiio die setiinda
Novemliii,, posl laudes diei. S. R. C. die 1 Sepl. 1607 et
die "22 Janiiarii 1701.
Nola. .Meiali, qui rapporte ce décret, ol que l'on pput
en croire, piiisqu'd riait, comme Gavanuis, un des plus
savants cousnllcurs de la sacrée cougrégalion des rites,
en rapporte un autre du o juiltel 1()98, par Ipcpicl il est
permis aux églisrs cathédrales de dire ces matines le pre-
mier de novembre après les vêpres de ta Toussaint.
(2) VVigand, tract. 10, exani. 3, n, 8i, p. 604.
(5) Lnico officie poiest quis satisfacere duf.licl prsceplo
pro die pr.-esenli cl crastino. Propos, ô'i inlor damiiatas ab
Alo\and. Vit. Voyez la fliéologie ton(l:imenlale deCara-
nni(d. t'undam. 31.
(l) Sacerdoies et satris iniliatO'^, qui divini ofKcii in
clioru culle^'iatiin recilandi l.ge devincii non suot, liorta-
mw ut pro pielatis saci>rdntalis studio, (|uo ardeiiliussan-
ctorum cveinplis, cn Martjiologii eiiam leclione ad imila-
lionfni prnposiiis, ad.sancl:e vita: cursuni progredianlur ;
iditni ip.oqui: inslilntuin nsurnque cum l'atrurii regulisoon-
ï;ruriiicm pia solliritudine suscipiant. S. Caret, io synod.
diœces. xi, an. 1384.
«il
OFP
WF
un
vêpres avant midi, pendant te Carême f —
9. Peul-on dire matines des la veille? —
10. Le peut-on sans cause ? — 11. L'étude
est-elleun motif suffisant? Sentiment d'Ives
de Chartres. Apparition de saint Séverin
de Cologne. — 12. Jleure à laquelle on peut
dès la veille commencer matines. — 13.
Peut-on faire la même chose pour les petite»
heures ? — IV. Est-il permis de réciter son
office pendant la messe d'obligation?
1. Le jour et la nuit se partageaient autre-
fois en douze heures ou parties, qui l'hiver
étaient plus longues la nuit que le jour, et
l'été plus longues le jour que la nuit. La
première de ces heures commençait toujours
aussitôt que le soleil était couche; et ainsi, à
l'exception des deux équinoxcs, elle variait
pour ainsi dire tous les jours. Il n'y avait de
fixe que la sixième heure, soit du jour, soit
de la nuit. Le jour elle tombait toujours à
midi , et la nuit, toujours à minuit (1).
L'Eglise suivait nuit et jour ce partage des
heures dans la célébration des divins olGccs;
et ainsi les termes des nocturnes, de veilles
du matin, de prime, etc., n'étaient pas pour
le temps, comme ils ne sont que trop aujour-
d'hui, des noms sans réalité. Les nocturnes
se disaient au milieu de la nuit cl so parla*
geaient môme comme trois heures différen-
tes dans les grandes solennités ; les laudes,
qu'on nommait vigiliœ matutinœ, se réci-
taient un peu avant le commencement du
jour. Elles étaient suivies do prime, qu'on
chantait vers le temps où le soleil parait sui-
l'horizon, et par conséquent à la première
heure du jour, selon ces paroles que nous
disons encore : Jam lucis orto sidère.
Cet ordre, qui se gardait jusque dans les
églises de campagne, oîi il n'y avait souvent
qu'un prétre(2),paraltraitaujourd'hui un joug
intolérable. Nous ne pensons pas à le rétablir ;
mais on ne peut nous défendre d'examiner
s'il n'y a point de mal à s'en écarter jusqu'à
Un certain pomt. Sur quoi nous croyons
qu'on peut établir les maximes suivantes :
2. Règle L Quelque tard qu'on dise l'of-
fice d'un jour, il ne parait pas qu'on se rende
coupable de péché mortel, pourvu que le
même jour on le finisse avant minuit. C'est
la décision de saint Anlonin (.3), et elle a été
suivie par Sylvestre Mozolin, par Navarre,
par Ponlas et plusieurs autres. La raison est
qu'en ce cas on remplit toute la substance
du précepte, et qu'on n'omet qu'une cir-
constance que les docteurs ne croient pas
assez considérable pour mener au péché
mortel.
3. On aurait cependant tort d'inférer de
ce principe, comme l'ont fait quelques théo-
i\) Voyelles Confér. de La Rochelle, § 6, p. 140.
(2) Prsecipimus quod quitibel sacerdos in parocliia sua,
Beu capellanus in capella sua, dicat maluliiias de uocte, et
omnes horas tioris comiieleniibus, ei pulset horis debitis
ad quamlibet lioram. Petrus de CoUeniedio (de Coliniea
Flamand) cardinalis, Rothomag. archlcp. in sialuUs, m.
1236.
(3) Non videtur de se esse tnonale, qoandocunqoe quia
tavde dical otlicinm, duni non transeal difs, qm quanuini
ad hoc videlur terminaricirca mediam nocUMii. S. Anlonin.
in part., lit. 13, c.ip. 4, § 4. Ponlas, \crl). On':rE, cas. 20.
DlCTIOXTtAIBE DES RlTES SACRKS. II.
logiens, qu'un homme satisfait à la loi quoi-
qu'il ne finisse une bonne partie do i'olfice
qu'après minuit, pourvu qu'il l'ait corn-
Dicncé auparavant: puisque, selon le senti-
ment de l'Eglise, dont l'unanimité morala
des docteurs fait foi, tout l'office doit finir
dans l'espace du jour pris mathématique-
ment et à la rigueur. Ainsi un ecclésiastique
qui dit Tépres cl compiles après minuit no
satisfait pas plus pour cette partie qu'il no
satisferait pour le tout s'il avait différé jus-
qu'alors. Il est bien vrai (luo si je me trou-
vais dans ce cas, je continuerais ce qui me
resterait à dire ; mais ce serait ou à titre de
pénitence, si mon délai était coupable, ou à
litre d'une espèce de compensation, s'il était
involontaire. Lorqu'un dimanche on a oublié
quelqu'une de ses petites heures, on la dij^
fort bien le jour d'après : mais c'est pour
s'avertir soi-même d'être plus attentif, et
non pour remplir une obligation, qui d'elle-
même passe avec le jour auquel elle est
attachée.
U. Règle II. Il y a péché véniel à s'écarter
considérablement et sans aucune raison da
temps que l'Eglise a prescrit pour les heures
canoniales. Ainsi on ne peut excuser do
faute, ni celui qui, dès le malin, dit sans né-
cessité vêpres et complies, ni celui qui no
dit qu'après midi matines et laudes. C'est la
décision deBellarmin et, selon lui, du gros
des théologiens et des canouistes (i). C'en
serait assez dans une affaire comme celle-ci,
quand la chose ne parlerait pas d'elle-même.
J^'Eglise a tout réglé dans son culte, et le
fond et la manière. On ne peut donc man-
quer à l'un ou à l'autre sans lui désobéir : et
toute désobéissance est une faute. On nepeuC
nier, dit Ponlas (3 , que la négligence d'ua
homme qui diffère souvent les matines du
jour courant jusqu'à huit ou neuf heures du
8oir, ne soit fort condamnable, puisqu'il agit
contre la coutume généralement observée dans
l'Eglise, et contre l'esprit qui lui a fait éta-
blir cette coutume qui, comme nous l'avons
déjà dit ailleurs, est de remettre en mémoire
aux ecclésiastiques, par la récitation des heu-
res canoniales, faite en différentes heures du
jour, les différents mystères de la passion du
Sauveur.
5. J'ajoute que ce péché irait au mortel
s'il y avait, ou mépris de la part de celui qui
réciterait ainsi son Bréviaire , ou scandale
de la partdeceux qui en seraient témoins. Quel
malheur si un prêtre avancé en âge appre-
nait par son exemple à une foule de jeunes
ecclésiastiques que ces sortes d'infractions
ne tirent point à conséquence, qu'il n'y a
que des esprits faibles et superficiels qui
s'en formalisent, et qu'enfin l'office, pourvu
Navarrus.îin Man. cap. 2, S, n. 97.
(4) L'i pfccatum quodcunquL-, etiam veniale, viietur,
debent olïicia singubruni liorarum illis lioris celebrarl
undo nomen accepennit... Kssp. autem peccaïuin saltem
veniale, a canoaico tempère in ofSeio pcrsolvendo recède-
re, conmiunis est sentenlia thedogorum et caaonislarun»,
quorum ingeniem nuuiepuni citât Marcellus Francoli-
mvs.tlc.Bellarniin. lib. i de bonis Operitius in partie, cap.
18, tom. uiilii IV, pag. 1200.
(5) Ponlas, «nde supra, lia?. 1386.
27
€43
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
qu'il se ûtsc, est toujours bien ditl II n'y a
point de désoriJrcs dont, en concluant de
l'un à l'autre, ces téméraires maximes ne
soient la source.
Cependant , comme mon dessein ne fut
jamais d'outrer les choses, j'observerai en-
core avec le savant et respectable cardinal
rait pas non plus à taxer do prévarication
des personnes sages et vertueuses, qui no
font que suivre l'usage constant de leur»
Eglises.
De là il suit, 1° qu'un ecclésiastique peut
dire vêpres dès le matin, quand il prévoit,
ou qu'un voyage tumultueux et nécessaire.
que j'ai déjà cité (1), qu'on n'est censé réci- ou qu'un abîme d'affaires indispensables no
ter hors du temps prescrit que lorsqu'on '■•■ ~ii-«-> — - j~ i«- j:— :i
s'en éloigne considérablement, et qu'on ne
s'en éloigne ainsi que lorsque la partie de
l'office que l'on a différée ou anticipée n'a
plus de rapport avec le temps dans lequel on
s'en acquitte. On sent que Jam lucis orto si^
dere ne va pas bien deux ou trois heures
avant l'aurore, cl que Jum sol recedit igneus
ne se dit d'une manière juste qu'après midi.
Il est vrai, et BcUarmin l'a reconnu, qu'il
faut avoir égard à la coutume des lieux,
quand la science et la piété l'autorisent,
comme elles font par rapport à matines ;
mais il est juste qu'on ne donne à ces adou-
cissements de la loi que le moins d'étendue
qu'il est possible.
6. Il esl même constant, poursuit ce grand
homme, qu'on ne dit jamais l'office d'une
manière plus parfaite, plus utile, plus aisée,
que lorsqu'on dit chacune des heures qui le
composent dans le temps qui lui est assigné.
C'est que, par ce moyen, l'on suit l'intention
lui permettront pas de les dire comme il
faut dans le cours de la journée. Les mêmes
raisons lui suffisent pour différer matines
jusqu'au soir. Dans la nécessité d'opter entre
le délai et l'anticipation, saint Antonin cl
Pontas après lui (2) veulent qu'on s'en tienne
à la dernière; parce que prœvenire est provi-
dentia, tardare vero est negligentia. 2" Que
toute la matinée est en quelque sorte le
temps des petites heures , et qu'on peut
commencer vêpres après midi, hors le temps
du Carême. C'est ainsi que le pratiquent un
grand nombre de bons serviteurs de Dieu. Il
y aurait néanmoins quelque chose de cho-
quant à dire none dès six heures, et vêpres
immédiatement après midi, si l'ordre d'une
maison ou les emplois dont on est chargé
permettaient de faire mieux. (3) Prime et
tierce se disent fort bien vers les neuf heu-
res, sexto et none sur le midi ; parce que
chacune de ces heures en renferme en quel-
que sorte trois autres. Prime va depuis six
tierce depuis neuf jusqu'à
de l'Eglise, qui veut que ses ministres louent jusqu'à neuf,
souvent Dieu et la nuit et le jour; l'on a oc- midi, etc.
8. La restriction que j'ai faite en passant,
au sujet des vêpres du Carême, est tirée du
Père Alexandre. Ce docteur enseigne, et il a
raison, que ceux même qui disent leur office
casion de rentrer fréquemment en soi-même
et d'enlever son esprit à la dissipation que
causent le tumulte et les occupations exté-
rieures; et enfin la division du tout en tant
de parties diflérentes en diminue le poids et
le rend beaucoup plus supportable. A ces
raisons, qui sont sensibles, ce pieux écri-
vain ajoute la pratique des saints Pères, et
indique en gros un exemple terrible de pu-
nition rapporté par saint Pierre Damien,
d'oii il conclut avec lui : Dislinguenda sunt
ergo pcr momcnla temporum ecclesiasticœ
instilulionis officia.
7. Règle 111. Il n'y a point de péché, à dire
ses heures hors du temps qui leur est assi-
gné, quand de justes raisons le permettent,
bu que l'on y est autorisé par la coutume
des gens de bien. Cette règle est encore de
Pellarmin, et elle est tiès-cquitable. L'Eglise
yeut le bien, mais elle ne peut le vouloir
en particulier font mieux de le dire avant
dîner (k), à l'exemple des chanoines et des
religieux (5). En effet, il est toujours très -
décent que la plus faible portion du clergé
se conforme à la partie la plus considérable,
elsurtoutauxmétropolcs, qui doivent être la
règle des autres églises. D'ailleurs, comme
on sent qu'il ne convient pas de dire vêpres
de trop bonne heure, on sent par une suite
nécessaire qu'il faut différer son repas. Enfin,
au moyen de cette pratique qui coûte peu,
on a l'avantage de garder une ombre de l'au-
cienne discipline. On sait que pendant plus
de mille ans on ne rompait le jeûne qu'après
vêpres, et que vêpres signifiaient alors dune
manière très-rigoureuse l'office du soir. Ga-
que d'une manière digne d'elle, c'cst-à-dirc vanlus, qui prétend que la récitation de vê-
toujours sage, toujours éclairée. Or il n'y près avant midi n'est pas de précepte hors
jurait ni prudence, ni lumière à exiger que, du chœur, avoue qu'elle est convenable (6).
pour faire chaque chose à point nommé, on C'en est autant qu'il en faut pour ceux qui
pianquât à la charité qu'on doit au prochain aiment le bon ordre. Tolet croit même qu'il
pa qu'on se doit à soi-même. Il n'y en aur y aurait péché véniel à faire autrement, à
(I) Intelligendum est auleni tune solum psccauim esso
reces horarias uon siio lemporc celebrare, qiiando €1
nge receditur a icmpore canouico, el absque ulla causa
ntionabiii id praesumilur ; nisi forte consueludo jam mullis
J 1 tocis reeepta el a piis doclisque viris tacito quodam
Cpnsensu approbata excuset. Censelur auteni longe recc-
ôeie a legiiimo Icmpore qui luuc officium alicujus liorae
per,-olvit,cum verba qua; l('gunlur aul canunlur, cuni tom-
por ■ luilla ralioLie coiivoniuiU ; ut si qiiis ante luciiiii dical,
Jaii! lucis orlu sidère, etc. Ijcllann. ibid. — Tenipus boia-
Tuni iucipil a média nocle ad mcridiem : vespurarum et
completorii, a ir.cridie ad mediam noctcm. S. Lig. Examen.
«dioand. n. 74.
(2) S. Antonin el Ponlas, ibid. cas. 19.
(3) On ni'objecle qu'il v a des séminaires où l'on dii
noni? VOIS sept lienres, même en hiver; el des chapitres
où l'on ne dit prime qu'à neuf, môme en élé. Je puis a.s
snrer que celle conduite, et surtout dans des cliafiitres,
qui soiJl maîtres de leurs temps, a toujours fait peine i
ceux qui aiment le bon ordre. Au reste, il y a peu de
chapitre'! qui soient dans ce cas; et ceux qui y sont, n'y
sont jpiiaienimeut que pour de boimes raisons.
(i) Vers rUeurc où elles se disent à la catiiédrale.
D. Bouvier.
(o) Nat. Alex, ut supra, cap. 8. Beg. 9, p. 5G.
(01 Gavanlus, leci. C. caii. lOdeFeria ^ Cinpi'uns. C'«»t
8iS
OFF
OFF.
M»
moins qu on n y soil obligé : c'est aussi lo
sonlimcnl du P. Alexandre (t).
9. A ces principes généraux nous joindrons
quelques décisions particulières.
On demande s'il est permis de dire ma-
linrs dès la veille; si on le peut sans cause,
et à quelle heure on pcul les commencer.
On csl si accoutumé aujourd'hui à dire
matines dès la veille, qu'on ne pense pas
même qu'il puisse y avoir du désordre à le
faire. Il ne faut pas, dit l'auteur des Confé-
rences de La Rochelle (2), condamner abso-
lument ceux qui en usent ainsi. Car dans
i'usage de lËglise, la nuit commence aussitôt
après le soleil couché, ou du moins aussitôt
après que le jour est entièrement fermé. Et
c'est pour cela qu'aux grandes solennités on
chantait autrefois le premier nocturne à la
fin do la première veille de la nuit, c'est-à-
dire vers les neuf heures du soir. El ainsi
c'est dire en quelque façon les matines dans
le temps de la nuit , et ne se pas éloigner
tout à fait de l'ancien usage de l'Eglise, que
de les dire dès le .soir avant minuit.
10. Mais, poursuit ce théologien, pour no
pas manquer en cela , il y a deux choses à
faire.
La première est de prendre garde à quel
temps on commence matines, quand on les
dit dès la veille. Nous en parlerons au nom-
bre 12. La seconde ist de ne les pas avan-
cer sans quelque raison , et moins encore
pour dormir à son aise , ou pour en être
plus tôt délivré, comme il arrive à un grand
nombre d'ecclésiastiques, qui les regardent
comme un fardeau dont ils ne peuvent se
décharger trop tôt. C'est saint Thomas qui
prescrit cette règle: Considcranda est, dit-
il (3), intcntio ejus qui prœvenit tcmpus in
malutinis dicendis, vel in quibuacuntiue lioris
canonicis. Si enimhoc facit propter lasciviam,
tit scilicet quictius somnolenliœ et voluptnli
tacel,no>i est ahsque peccato. Si vero hoc fa-
cit propter neccssilalrm licilaritm et honesld-
rum occnpntionttm {puta si magister aitt cte-
ricus débet videre Iccliones siins de nocte , vel
propter aliquid iiliud luijiismodi), licite potest
sera dicere matutinas, etinaliis horis canoni-
cis tempus prwvenire... quia melius est Dco
utrnmqxie reddcre, scilicet et deliitas laudes,
et alla honesta officia , quam quod per unum
atiud impediatur : où il faut observer que lo
saint docteur, qui savait peser les termes, ne
dit pas propter commoditalem, mais propter
aussi le sentiment de Sylvestre Mozolin, de CajéiDii, de
Navarre, cités et suivis par Bartli. de Saiut-Fuuste,
q. 197.
{l)Tcmpore quadragesimali, qui privaiim dicerel ves-
peras post prandiuui, nequaquaiu peccaril uiorlaliter...
Quod si sine ulla causa fieret, peccatum veiiiale esset.
ïolet. lib. II Insi. Sacerd. cap. 13. Qui sine ulla causa ves-
perarum recitalionem posl prandiuni sacro (Juadragesimœ
leniporedifferrel, venialispeccati reusesset Nat. Alexand.
ibid. reg. 9.
(2) Confér. de La Rochelle, § 10, pag. 239.
(ô) S. Thomas, quodiib. ."i, q. li, art. t.
(i) Permillimus necessitalis causa, ut matutinas diei so-
qiii litis posr.ilis dicere seru précédente, :iut niauc lotuin
ofliciuni successive usque ad Vi-speras , et scro vespera s
cuni completorio, si ulilibus ncgoliis occupât! osiis, ni stu-
dio et piocessionibuii. Sed si e.<L souiuoleutia aul dcUciis
necessttatem lieitarum et honestarum occupa-
lionum. Ce qui fait voir que, selon lui , cette
anticipation doit se régler sur la nécessilé et
passer avec elle. Le Père Alexandre dit la
même chose d'après Etienne de Poncher ,
évéqne de Paris (4), et Prosper Fagnan d'a-
près Sylvestre Mozolin (5). Le texte de Pon-
cher a quelque chose de plus doux que celui
de saint Thomas. Gavantus csl encore plus
mitigé (G). Paul de Lyon, le Pèro Antoine,
l'auteur des conférences d'Angers (7) le soûl
encore davantage : ils regardent ce pouvoir
d'anticiper comme de droit , parce qu'au-
jourd'hui l'Eglise lo donne sans condition.
Plaise à Dieu qu'au moin» la lerveur la dé-
dommage do sou indulgence 1
11. Mais en admettant avec ce» théolo-
giens qu'on peut sans scrupule dire matines
dès la veille, je n'admettrais point du tout
.avec ceux de Salamanque qu'on puisse, pour
cause d'étude, différer ses heures jusqu'au
soir, à moins qu'il ne fût question d'un tra-
vail qui pressât beaucoup; par exemple,
d'un sermon dont on aurait été chargé très^
tard. La raison en est que les païens métnes
ont reconnu que la Divinité doit avoir les
prémices, A Jove principium, et qu'il ne con-
vient pas qu'on ne donne à Dieu que les res-
tes et comme les débris de son temps. Je
sais que l'étude est une espèce de prière, et
je souhaite de tout mon cceur que cela soit
bien vrai par rapport à tous ceux qui s'en
mêlent. Mais je sais aussi que ce genre de
prière est très-propre à dessécher ; je sais
qu'il a besoin d'être animé par quelque chose
qui répare l'épuisement du cœur et qui le
rapproche de son véritable centre; je sais
enfin, et l'exemple de saint Thomas en est
une bonne preuve, que deux heures d'appli-
cation sanctifiées dans l'ordre valent mieux
en tous sens que dix heures d'un travail
opiniâtre que Dieu ne bénit pas , ou qu'il
ne bénit, si j'ose le dire , que dans sa colère.
C'est pour cela qu'lves de Chartres, prélat
aussi distingué par sa piété que par l'étendue
de ses connaissances, gémissait de ce que ses
occupations sans nombre no lui permettaient
pas de dire chaque partie de son office au
temps marqué (8), ainsi que le rapporte le
Père Thomassin d'après Baronius. Et ces
deux derniers , qui valaient bien certains
prétendus dissertateurs de nos jours , n'ont
point fait de difficulté d'écrire que saint Sé-
verin, évéqiie de Cologne, déclara après sa
mort à un de ses clercs qu'il souffrait des
facitis, sine pcccaio facere non potcslls. Steph. Poncher,
JOi episc. Paris.
(o) Fagnan in cap. Presbyler. de Celeb. niissar. n. 2,
pag. 306, edit. Colnn.
(6) Gavantus, secl. 1, cap. 5, tit. 6. « Matulinum et lau-
des ex justa causa possunt reciiari in vesperis prsecedenlis
diei, puia ut devotius orct, vel studiis niane operam det,
vel quia non pniprit niaue ita recitare.» Il cite saint Thon».,
quodiii>. 3, art. 28.
(7) Matutinum diei sequfnlis cnni laudibns recitari po-
test pridie. Paulus a Luj,'duno, lom. iv, p. 428. Licet ma«
lutiuniii cum iau libus rocil:iro [iri lie. Anloinp , toin. II,
p. II. « Tout le moade sait que l'usage est depuis long-
teinps que nv.itini's et laudes .^e peuvent dire le soir poor
le leiKiemain. n M. le Gou llo, Coul, .sur les étals, p. 227.
(S) Uarniujs, ad an 103j. Ives de Chaires luourul eu
1115, ù m aiis.
«IT
ACTIONNAIRE DES CEREMONIES W DES RITES SACRES.
849
peines caisantes dans les feux où Dieu puri-
fie les taches de ses élus , parce que accablé
du poids des affaires de l'Etat, il avait, con-
tre l'ordre prescrit, récité toutes ses heures
dès le matin (IJ.
12. Mais à quelle heure peut*on commen-
cer les matines du lendemain , quand on les
dit dès la veille?
Le plus tard serait le meilleur, parce qu'il
serait moins éloigné du vrai temps. Mais on
peut à ta rigueur, en France comme ailleurs,
commencer lorsque le soleil est plus près di>
son couchant, qu'il ne l'est du midi. Voici
une table de l'imprimerie de la chambre
apostolique, laquelle fut dressée en 1701).
Nous la donnons selon les heures de l'Ile de
France. 11 ne sera pas difficile aux ecclésias-
tiques de Provence et de Languedoc de lui
donner toute la précision dont elle peut avoir
besoin par rapport à eux (2). On peut com-
mencer matines :
Le 20 janv., â deux heures et un quart.
Le 13 fév., à deux heures et demie.
Le 1" mars, à deux heures trois quarts.
Le 18 mars, à trois heures.
Le k avril, à trois heures et un quart.
Le 20 avril, à trois heures et demie.
Le 10 mai, à trois heures trois quarts.
Le 8 juin, à quatre heures.
Le 30 juillet, à trois heures trois quarts.
Le 28 août, à trois heures et demie.
Le 7 sept., à trois heures et uu quart.
Le 24 sept., à trois heures.
Le 13 oclob., à deux heures trois quarts.
Le 20 octob., à deux heures et demie.
Le 18 nov., à deux heures et uu quart.
Le 15 décembre, à deux heures
13. Quelques théologiens cités par les
carmes de Salamanque (3) se sont imaginé
qu'on pouvait dire les petites heures dès la
veille, pourvu qu'on eût de bonnes raisons
do le faire. Ils se fondaient snr ce que l'of-
fice est ouvert dès les premières vêpres, et
qu'ainsi on no s'écarte point du vrai temps
que l'Eglise a prescrit. Ce sentiment est in-
soutenable, et la seule pratique de l'Eglise
suffît pour le mettre dans un décri universel.
Si elle a bien voulu s'adoucir pour matines
et laudes, elle ne l'a jamais lait pour les pe-
tites heures. Au reste, il n'est point sûr que
l'office d'un jour commence aux vêpres du
jour précédent. Bien des gens éclairés sou-
tiennent que même dans les solennités qui
ont des premières vêpres, il ne commence ja-
mais qu'à matines ('n. L'Eglise donne en
quelque sorte un office et demi à ces grands
jours; mais les vêpres, quoiqu'elles diffè-
rent, pour le rite, de l'olfice précédent, en
sont toujours la conclusion : de manière que
dans l'opinion la plus relâchée, un homme
qui manquerait ces vêpres et les matines
qui y répondent commcllrait denx péchés
mortels, parce qu'il omettrait deux offices
très-distingués. Mais cette discussion est Inu-
(1) Baronius ad an. 1062. Tbomassia tom. II , part, i ,
Ub. I, c. 8i, n. 3.
(2) Foi/. Ai'bore cl Calendrieb.
(S) îîalmamtcmses, traci. 10, cap. S, n. 15.
tilo dans une matière où le cri général de
l'usage parle et décide.
11 suit de là qu'un homme qui prévoit
qu'un redoublement de fièvre le mettra la
lendemain hors d'étal de dire ses petites heu-
res n'i'St point obligé de les dire la veille. Il
en résulte encore qu'un homme qui la veille
dit et achève matines avant le temps prescrit
est obligé de les répéter en tout ou en par-
tie, selon qu'il a plus ou moins prévenu
l'heure marquée. C'est le parti que j'ai pria
dans l'occasion. Il y a cependant des gens
éclairés qui n'obligent point à cette répéti-
tion un homme que sa montre aura trompé
de six ou sept minutes. Ils prennent morale-
ment l'heure à laquelle on peut commencer.
J'y souscrirai, si l'on veut, pourvu qu'on n'en
abuse pas et qu'on se souvienne que daua
les concessions où il entre beaucoup d'indul-
gence d'une part, il faut toujours beaucoup
de précaution de l'autre.
ik. Une dernière difficulté sur le temps de
l'office est de savoir si un homme qui y est
obligé peut le réciter les dimanches et les
fêtes pendant la messe.
11 y a là-dessus partage de sentiments en-
tre les théologiens les plus judicieux. Les uns
croient qu'il n'y a point de mal à le faire.
Ainsi pensent Tolet, Comitolus, Syivius et
Cabassut, que Pontas a suivis (5). Leurs rai«
sons sont : 1° que l'on satisfait au précepte
d'entendre la messe, lorsqu'élant présent de
corps et d'esprit au sacrifice, on élève son
cœur à Dieu par de bonnes et saintes priè-
res : et c'est ce que fait on homme qui récite
dévotement son office ou qui accomplit sa
pénitence; 2° que l'Eglise n'exige pas que
pour entendre la messe on en suive les pa-
roles et les actions ; mais qu'on y assiste
avec piété et dévotion, soit qu'on entende le
prêtre, ou qu'on ne l'entende pas. Autre-
ment il faudrait dire, ce qui est très-faux,
qu'une multitude de gens grossiers qui ue
peuvent guère répéter que leur Pater n'ac-
complissent jamais la loi de lEglise. Or cette
piété, cette dévotion se trouvent très-bien
dans un homme qui récite son Bréviaire;
'6° qu'on a tort de supposer qu'un fidèle ne
peut jamais par une seule action remplir
deux préceptes, puisque celui qui a fait vœu
(le jeûner tout le Carême satisfait en même
temps à son vœu et au commandement de
l'Eglise, et que celui qui a pour pénitence
d'entendre la messe tous les jours n'est pas
obligé d'en entendre deux les dimanches.
Les autres croient que cela ne pourrait se
faire sans quelque péché. On cite pour ce
sentiment Sylvestre et Ange de Chivas. Les
Conlércnccs de Luçon (6) penchent de ce
côté-là. On dit pour cette opinion : 1" que
l'Eglise, à moins qu'elle ne dise le conlralrc,
veut que chaque obligation ait son temps;
2° que ceux qui assistent au sacrifice doi-
vent l'offrir avec le prêtre, autant que cela
leur est possible. Or, c'est ce que ne fait pas
(4)Barih. a S. Fauslo, lilt. i, q. 198,
(5) CabassQl.lil).ii,C3i). .^2 Poulas, verb, 0»»icE,cas.21.
(6) Conférences de Lu«,;on, tom. II, pag. W.
«4lt
OFF
OFF
(tfiit
un liummequi récite des psaumes. Cortfesse-
Ml SOS péchés avec le ministre? s'offrc-t-il
avec des dons ? communic-t-il spirituelle-
Dient? Que Dieu evigo moins d'un pauvre
paysan qui ne peut aller jusque-là, qu'est-ce
que cela conclut pour un homme qui, étant
dans les ordres sacrés, doit beaucoup plus
qu'un simple villageois?
Quoique ces dernières preuves ne soient
pas péremploircs , et qu'ainsi je n'osasso
taxer d'un pécbé grief ceux qui une fois ou
doux auraient récité leur ofQcc pendant la
messe, j'avoue que je serais plus raidc à l'é-
gard de ceux qui s'en feraient une habitude.
Il y a dans celte conduite tant de tiédeur et
si peu d'amour , qu'on a de la peine à la to-
lérer dans ceux qui peuvent faire autre -
toenl. Cela est d'autant plus vrai , que ces
sorlesdc persunnesqui voudraient tout faire
à la fois, ne donnent d'ordinaire qu'à la ba~
galclle ou à quelque chose de pis le temps
qu'ils disputent si rigoureusement à Dieu.
CuàP. VI. — De l'ordre et de ta continuité
de l'office.
1. // faut suivre dans lardcitation des heures
l'ordre établi par iE(jlisc.— 2. Quel péché y
a-t-il às'enéloigner sans cause? — 2.LepeiU-
on faire pour de bonnes raisons? et quelles
sont ces raisons? — k. Elles doivent être plus
fortes quand il s'agit d'un dérangement
considérable. — 3. Récitation de matines et
laudts avant la messe. — G. Principes et con-
séquences sur l'interruption de l'office. — 7.
Esl-on censé interrompie l'office quand on
sépare matines de knides?-~S. licgles à gar-
der dans celle division.— *). Peul-oméparcr
les nocturnes de matines ? pourquoi, cl com-
ment ? — 10. Conduite à garder lorsque l'on
doute si l'on a omis un psaume ou une pe-
tite heure. Doit-on se régler par rapport à
"unelà l'autre sur les mêmes principes?
Les heures canoniales ont un double rap-
port, l'un des parties aux parties qui les
composent : tel est celui du second nocturne
au premier et au troisième; l'autre des heu-
res aux heures qui les précèdent ou qui les
suivent : tel est celui de tierce à prime et à
sexte.Ou peut joindre à ce dernier le rapport
de matines et laudes au sacrifice de la messe.
l.Il ne s'agit pas de savoir s'il est louable
et saint de suivre cet ordre. Il ne s'agit pas
mémo do savoir s'il y a quelque mal à s'en
écarter. Dès que l'Eglise du Fils de Dieu l'a
élabli , on ne peut ni le suivre sans fruit , ni
s'en éloigner sans quelque sorte de prévari-
cation. Le désordre peut n'être qu'un petit
ni;il, mais il est toujours un mal.
îl n'y a donc ici, à parler proprcmenl,que
deux questions à résoudre ; la première, si
l'on peut quelquefois pour de bonnes raisons
ne pas suivre cet ordre à la rigueur ; la se-
conde , s'il y a péché mortel à s en écarter
sans raison.
(t)Nut. Alexanil. utsupra, lteg.9, toin. Il.p. ()6. t:thlca
ainor. 1. .\, n. 150 l'oulas, verb. Office, cas. i5. licllaroilu.
cil. cap là. Vasijui'ï, île Bc.ncfic. caii 1, etc.
(âlllanliol. a S. F.msiu. q. 206, 208 et !>eq.
(3) CunU-flUius m ulmtispeoio manJalorum |Wi [londere
3. Pour commencer par cette dernière dif-
flcullé qui n'a point de branches, je dis d'a-
bord que le renversement de l'ordre des heu-
res, même sans cause légitime, pourvu qu'il
ne se fasse ni dans les offices publics ni par
mépris , ne fait qu'une faute vénielle , quoi-
que considérable dans son espèce.
Et !• il ne fait qu'une faute vénielle ,
parce qu'il ne détruit pas la substance du
précepte, et que les plus habiles docteurs
n'ont jamais regardé l'ordre des heures
comme une loi qui oblige sub murlali. On
peut le voir dans Sylvestre de Pricrio , dans
le P. Alexandre, dans Henri de Saint Ignaco
et dans Poulas (1), gens qui savent trou-
ver du péché mortel où il y en a , el quel-
quefois même où il n'y en a pas.
2' Cette faulo , quoique vénielle , ne laisse
pas d'être considérable intra lineam venialis ,
comme parle l'Ecole. C'est qu'elle Ole à l'of-
fice le bel arrangement de ses parties , et
qu'en transgressant la manière du précepte,
elle semble ne pas respecter assez l'autorité
sainte dont il émane. Celte réilesion est d'ua
théologien, d'ailleurs peu difficile, el que je
cite volontiers (i).
Il raisonne bien différemment de l'onico
public , et il ne doute point qu'un renverse-
ment de cette nature fait dans le chmur n'al-
lât au pccbé mortel ; parce que le peuple en
serait Irès-choqué , cl qu'un désordre aussi
public aurait un certain caractère de mépris
et d'irréligion.
Au reste, ce mépris suffirait pour un péché
mortel, même dans la récitation particulière;
puisque , selon la doclrine de saint Bernard ,
il change en fautes grièves celles qui de leur
nature ne sont que vénielles (3). Vasquez
croit même qu'un homme à qui il arriverait
souvent de changer l'ordre de ses heures ne
pourrait être excusé de péché mortel {'*).
Grâces à Dieu, tous ces cas sont si rares chez
ceux qui n'ont pas encore perdu l'esprit ,
qu'il serait inutile de s'y arrêter plus long-
temps.
3. Ainsi , pour avancer , je dis en second
lien qu'il n'y a point de mal à déranger l'or-
dre des heures , quand il y a quelques rai-
sons de le faire. Il n'est pas même nécessaire
que ces raisons soient de la dernière consé-
quence. Tout cela est fondé sur le sentiment
unanime des plus sages docteurs. D'ailleurs,
il est évident que dans les choses de cette
nature il ne faut qu'un bien médiocre pour
compenser la brèche qui se fait â la loi.
De là , quoi qu'en aient pensé quelques
scrupuleux de ma connaissance, il suit na-
turellement qu'un religieux qui n'a pas as-
sisté à matines doit chanter prime avec le
chœur, el non réciter matines en particulier
pour se mettre dans l'ordre. Il en est de
même d'un chanoine qui n'a pas dit sexte et
qui entre au chœur quand on y dit none. Si
l'un et l'autre arrivent au milieu de ces mé-
gravis et communiter damnabilis est. S. Rernard. Iitj. da
Praecopto el Dispensât, cap. 8. Couvertil in crimen gravi»
rebellioDis nœvuni salis levem simplicis iransgressioiiis.
Ibid cap. 11.
(ij Va»qiK'X, de Bçniliciis, <'3p. 4, § 1, ar<. % u. CG.
8S1 DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITEj SACRES.
85t
mes heures, il vaut mieux les continuer avec
le chœur, et reprendre ensuite ce que l'on
avait omis. Des personnes pieuses et éclai-
rées le pratiquent ainsi ; et saint François de
Sales l'a forinellemeal décidé dans un de ses
Entretiens. II y a dans ce petit désordre un
amour de l'ordre qui le justifie. Par une rai-
son à peu près semblable , celui qui , au mi-
lieu de complies se souvient qu'il a oublié
vêpres, doit poursuivre et suppléer ensuite
ce qu'il avait omis. Enfin un voyageur qui
sait par cœur ses petites heures peut les
dire, quand il en est temps , sans avoir dit
matines et laudes. Cela vaut beaucoup mieux
que de renvoyer tout à midi ou au «oir, c'est-
à-dire à un temps où, épuisé de besoin et de
fatigue , on ne peut donner à une longue
suite de prières toute l'attentiou qui leur se-
rait nécessaire. Il ne faut cependant pas
pousser ce principe trop loin. Ainsi, quoi
qu'en pensent Suarès et saint Fausle (1) , si
un évéque priait quelqu'un de dire vêpres
avec lui , ce quelqu'un , à moins qu'il n'y
eût d'autres raisons , ferait bien de lui de-
mander le temps de réciter none.
4. Plus le renversement d'ordre qui se fait
quelquefois dans l'office est considérable,
plus les raisons qui le justifient doivent être
fortes. Ainsi ce n'est que lorsqu'un homme
ne peut guère faire autrement qu'on lui per-
mettra de dire les psaumes de matines, qu'il
sait par mémoire, avant que de dire les le-
çons et les répons, qu'il ne peut dire actuel-
lement faute de Bréviaire. Sans doute qu'il
vaut encore mieux réciter l'office de cette
manière que de courir les risques de ne le
point dire du tout ou de le dire dans le sein
du trouble et de la confusion ; mais comme
le dérangement des parties est bien plus op-
posé à l'esprit de l'Eglise que le dérange-
ment des heures, il ne faut jamais se le per-
mettre que pour des raisons importantes.
Celles qui ne tendent qu'au plaisir, qu'à un
délassement superflu, ne seraient pas rece-
vables dans ces occasions.
5. Ce serait ici le lieu d'examiner si, hors
les cas de nécessité, il faut avant la célébra-
tion de la messe avoir récité matines et lau-
des ; mais nous l'avons fait dans le Traité des
Saints Mystères. 11 nous suffira donc de ré-
péter en deux mots, d'après Benoît XIV,
1° qu'il n'y a point de péché à changer cet
ordre, lorsqu'on a des raisons de le faire ;
2» qu'il est bien difficile, perdifficile, d'eicu-
(1) Suares., ibid. lib. iv, cap. 2i, n. 4. Barlb. a S. Faus-
.10, q. 210, pag. 566.
(2) Si sermo sitde missa convenluali, videtur esse pec-
caium mortale eam ante malulinum et laudes celebrare ;
id onim est conlra generalem Eccipsiaî consuptudinem. Ii'i
niissis vero privaUs, si qua sit légitima causa, puia si priu-
cepsaul praelalus missam expeleret, videri pusset eiiam a
peccalo veniali inimunis qui eam cekbraret, non recitalo
malutino et laudibus. Si vero absil causa, perdiOicile vide-
tur ne veniali quideni peccalo non e.sse locum.... Quod si
quis, nulla causa urgeute, perpeluo id faceret , ut videre-
tur quasi statuisse animo nunquam celebrare diclo matu-
Uuo tl laudibu»; tuni cuui illis S5 aucloribus quos... affert
Clericatus.... concludi posset hujuscnodi sacerdolcm pec-
care mortaUter. Benedict. XIV, lib lu deMIssaî Sacrilicio,
cap 13, n. i, pag. 53b. Par Messe conventuelle le pape enl
tend celle des chapitres, comme on le voit, ibid., cap. 3,
n. ft. Je veux bien croire qu9 celte décision no legarde
scr de péché véniel celui qui le fait sans au-
cune raison; 3' qu'un homme qui le ferait
habituellement, et pour ainsi dire dans la
ferme résolution de ne vouloir pas changer,
se rendrait, ou coupable, ou, cetjui revient
au même, trôs-susperl de péché mortel;
4° qu'il faut raisonner de la même façon dnn
chapitre qui dirait la messe du chœur sans
avoir dit cette parlie de l'office (2). Ce même
pontife, qui avait beaucoup lu, après avoir
remarqué avec Grancolas (lu'il y a des pro-
vinces dont les conciles ont détendu, sous
peine d'excommunication, de célébrer avant
que d'avoir dit matines et laudes, observe
que cette peine ne regarde que ceux (]ui,
vivant dans le lieu où se sont tenus ces syno-
des, sont soumis à leurs lois. J'ajoute qu'il
faut de plus que ces mêmes lois continuent à
y être en vigueur. .V Paris il était autrefois
défendu, sous les plus rigoureuses censures,
de dire la messe avant prime (.3). Aujour-
d'hui, lorsqu'on y célèbre avant l'aurore,
on peut le faire avant que d'avoir récité
laudes {'*].
6. i'arlons maintenant de la continuité de
l'office. Il est sûr que tontes les parties do
chaque heure canoniale doivent, autant qu'il
eît possible, être récitées sans interruption.
C'est l'esprit de l'Eglise, c'est sa méihodo
invariable, c'est l'enseignement commun des
plus grands maîtres. Tous déposent, d'après
la nature, qu'il est juste de ne pas couper,
pour de frivoles raisons, l'entretien que Dieu
veut bien nous permettre d'avoir avec lui.
Un prince de la terre ne le souffrirait vis-à-
vis de lui qu'avec indignation. L'arbitre sou-
verain des rois, le Dieu jaloux, le verrait-il
d'un œil indifférent? Ce n'est pas ainsi qu'en
ont jugé les saints. Charlemagne ayant mandé
saint Ludger, évéque de Munster, celui-ci
lui fit dire qu'il irait à l'audience quand il
aurait fini son office qu'il avait commencé.
L'empereur, impatient de le voir, envoya
jusqu'à trois fois pour le presser; mais il
n'interrompit point ses prières. Quand il eut
fini, il alla saluer l'empereur, qui lui repro-
cha son délai avec quelque émotion. Grand
prince,\a'i répondit Ludger, j'oi cnt devoir
préférer Dieu à vous et à tous les hommes.
C'est ce que vous m'avez vous-même enjoint
en me donnant un évéché. L'empereur fut
très-édifié de cette réponse (5). On sait que
le pieux Gourdan (6) l'a presque renou-
velée de nos jours.
que le corps du chapitre qui chanterait la messe sans avoir
chanté matines, et non pas un particulier qui serait en
semaine. J'ai cependant connu un prélat fort éclairé qui
pensait autrement. J'ajoute ici que Concina kii-niéme a
taxé de rigorisme, et d'un rigorisme mal fondé, l'opinion
du P. Antoine qui taxait de péché mortel un prêtre qui
dirait la messe sans avoir dit matines. Antoine, de Virt.
Relig. cap. 1, q. i, § 2. Concina, lom. II , Theol. Chr. lib.
II, dissert. 2, q. 6.
(3) Statuimus sub pœna escommunicalionis ne ali(|Uis
sacerdos missam celebraverit nisi prius dixeril maliitinas
et primam de die. Siffridus episc. Paris.
(4) Sacerdos celebraturus... saltem nocturnis (aut eliam
sisolortussit, laudibus) absolulls, etc. Kubr. Paris, parl.u.
Rubr. Vienn. etc.
(5) Histoire de l'Eglise Gallicane, t. V, p. ISi
(6) Vio de Gourdan, p. 108.
853
OFF
opr
m
Il ne faut cependant pm ontror les consé-
quences qui pariiîlraicnt liées à ce principe.
Ainsi en réduisant à k'iir juste valeur et le
principe et les conséquences , on peut dire,
l- qfl'il y a toujours quelque péché à inter-
rompre son office sans cause ; 2° q'ae la me-
sure de ce péché doit se régler sur la durée
de l'interruption ; 3° que l'interruption est
plus odieuse, selon que la partie qu'où ré-
cite est moins longue. Il est plus aisé de dire
tierce ou sexte d'un seul trait, que matines
on laudes : or plus la loi est aisée, moins il
est pardonnable de la violer; k° qu'une cause
juste d'interruption excuse de péché , comme
lorsqu'il faut quitter quelque temps pour re-
cevoir la visite d'une personne supérieure ;
5° que dans ce cas on n'est point obligé de
répéter ce qu'on a déjà dit, lorsqu'on est un
peu avancé ( à moins qu'il n'y ait entre la
cessation et la reprise un long intervalle, tel
que serait celui d'une heure entière ou da-
vantage (1) ; 6° mais qu'un temps plus court
pourrait suffire pour un péché mortel, si
l'interruption n'avait pour principe que la
légèreté, lacuriosité, ou d'autres causes égale-
ment futiles. Il me semble que c'est le senti-
ment de Ponlas (2). J'avoue'que bien des gens
ne mettent ici qu'une faute vénielle, parce
qu'ils ne trouvent dans cette discontinuité
qu'un accident qui ne nuit point à la subs-
tance ; mais j'avoue en même temps que
cette raison ne suffirait pas pour me tran-
quilliser. Des vêpres qui deviendraient dou-
bles ou triples par les coupures qu'un parti-
culier jugerait à propos d'y faire seraient
moins l'oiuce de l'Eglise que celui de ce par-
ticulier.
7. Il se présente ici deux ou trois ques-
tions que nous ne pourrions négliger sans
faire tort au lecteur , puisqu'il s'agit d'une
matière très-pratique et qui revient tous les
jours. La première est de savoir s'il est per-
mis de séparer matines de laudes.
Cela ne forme aucune difficulté par rap-
port à la plupart des diocèses qui ont des
Bréviaires particuliers. Uien n'y est plus
commun que cette division, et elle est auto-
risée par les rubriques des lieux. 11 ne s'agit
donc que des diocèses où l'on fait l'office ro-
main. Or il y a beaucoup d'habiles gens qui
prétendent qu'on ne peut y séparer laudes de
matines sans péché véniel. Barthélémy de
Saint'-Fauste (3) cite pour ce sentiment To-
let, Azor et Navarre. Le premier est contre
lui, au moins dans mou édition (k). Le second
(1) s. Alphonse de Liguori n'oblige pas i la répélition,
lors même que l'interruplion est coupable. « Fada tamen
inlerruptione, adhuc culpabili, probabilius non teneris
lioram repelere, cum quilibet psaliiiof iiui versus suam ha-
beal sIgniBcalionem. » S. Lig. Examen ordinauJ., n. 74.
« Ce senlimeut est plus probable que l'opinioa de Collet,
et nous pensons qu'on peut le suivre en sûreté de con-
science. » Mgr Gousset, Tliéol. morale, t. II, u. 701.
(2) Ponlas, verb. Office, cas. 22.
(3i Barth. a S. Fauslo, eoJ. lib. ii, q. 107.
(1) Possunt separari laudes a matulino, ut dicaiurnoctu
matuliuum, et jam incipienle die laudes. Tolet. lib. ii, c.
13, pag. 180, fol. vers. Je prends cet ut pour ila ut.
(5) Azor, tom. I, lib. x, cap. 8, q. l, p. S58. Navar. tom.
lil de Oral., c. 3, n. 27, p. 341. Il aurait mieux valu citer
le nombre 64.
n'est ni pour ni contre. Le dernier lui appar-
tient (.>) ; et j'ai vu un fort habile homme qui
pensait comme lui. Leur raison est que ma-
tines et laudes ne font qu'une seule heure de
l'office, et qu'une heure ne peut se partager
en deux, à moins qu'il n'y ait quelque cause
raisonnatlc, ainsi que parle Gavantus (6).
Beaucoup d'autres, de l'aveu même du P.
Antoine (7) , sont d'un avis contraire ; et ils
ont, ])(5ur l'appuyer, des raisons très-plausi-
bles, que ce théologien n'a pas cru devoir
s'objecter. Ils disent donc, 1° qu'on séparait
autrefois laudes de matines, au moins dans
plusieurs Eglises, et que cela se pratique en-
core dans l'ordre de Saint-Benoît cl de Cî-
tcaux ; 2» que laudes commencent, comme
toutes les autres heures, par Deus, in udju'
toriwit; 3" que les rubriques, en joignant ma-
tines à laudes, font attention à l'ancien
usage de les réciter toutes deux au point du
jour, et non pas à l'indulgence que l'Eglise
accorde de les réciter dès la veille; i enfin
qu'il est plus à propos de faire cette divisiou
quand on récite matines dès le soir ; parce
qu'il y a dans les laudes, surtout du romain,
plusieurs choses qui ne s'accordent bien
qu'avec l'aurore, Iclles que sont celles-ci :
Deus, Deus meus, ud te de luce vigilo. Eccs
jam noctis tenuatur umlira. Aurorajam spar-
gilpolum. Ainsi raisonne l'auteur des Confé-
rences de La Rochelle (8) ; et il en conclut
que, bien loin qu'il y ait du péché à séparer
ces deux parties, comme les casuisles mo-
dernes l'ont avancé, l'on aurait bien plu$
raison dédire, conformément au sentiment de
Bellarmin et de tant d'autres théologiens et
canonistes, quon ne peut sans péché, du
moins véniel, réciter les laudes dès le soir
d'auparavant. L'auteur des dernières Confé-
rences de Luçon est du même avis (9) ; à
cela près qu'il ne taxe point de péché ceux
qui le soir précédent récitent laudes avec ma-
tines ; et je crois qu'il a raison. Tant de pieu-
ses communautés, tant de vertueux ecclésias-
tiques, qui suivent une roule opposée, se-
raient-ils dans l'habitude du péché véniel ?
Parla même raison je ne désapprouverai pas
qu'on sépare laudes d'avec matines. Je le
fais très-fréquemment, disait Navarre (10),
parce que je ne puis, après le repas, soutenir
asaez de temps mon attention pour m'acguil-
ter tout de suite de l'un et de l'autre comme il
faut. C'est que ce respectable vieillard, qui a
vécu près d'un siècle, disait matines dans
leur temps, c'est-à-dire vers minuit. U est
(6) Inilium illud, Deus, ht adjulorium, dalum est anle
laudes, ut possil ex causa matulinum dividi a laudibus. Ija-
vant. sect. 4, cap. 2, n. i. Barth. a Sancto Fauslo, q. 106.
royei Merali sur l'endroit de Gavantus que je viens de
citer.
(7) Antoine, deVirt. Relig. cap. 1, q. 4, resp. o.
(8) Confér. de La Uochelle, § 11.
(9) Confér. de Luçon, Coiif. 2 q. pag. 44.
(10) Je donne plutôt le sens que les paroles de ce rametix
docteur. Voici son texte : « Quia olflcinm nocturnum et
laudes interdum sunt tauta pars, quantam quis cœnaïus
uuo contexlu satis attente et dévote non potest facile
dicere, fréquenter soleo ipse dicercnocUirnos tanluni sei u,
hora eis fere propria circa mediam noctem, et laudes liora
etiam illis propria sub auroram. s Navir. de Orat, cap. 3,
11.28.
fS55
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
SS6
vrai que c'est là une raison : mais il y en a
beaucoup d'autres, et un homme de bien en
a toujonrs assez. Tout est saiut pour les
saints, dit l'Apôtre : malheureusement c'est
ttu principe dont les moins saints sont tou-
jours prêts à abuser.
8. Il faut remarquer quelorsqu'ou sépare
matines de laudes, on doit terminer ces mê-
mes matines par l'oraison du jour, et com-
mencer les laudes par le Pater à l'ordinaire.
Si l'Eglise ne le fait pas à la messe de minuit,
c'est qu'elle ne veut pas couper son chant,
et que les prières qu'on vient de faire sont
one préparation sufGsante à celles qu'on va
commencer. Il y a des diocèses, comme celui
de Paris, où pendant l'Avent, le Carême et
dans les vigiles des fêles, on doit après ma-
tines réciter à genoux les prières que l'on
récite ces mêmes jours après les trois derniè-
res petites heures. Je ne crois pas que ceux
qui font le romain y soient obligés.
9. La seconde difficulté concerne les noc-
turnes : on demande s'il est permis de les sé-
parer.
La réponse commune est que cela se peut
absolument (t), mais qu'on ne le doit faire
que pour de justes raisons. Qu'on le puisse,
cela paraît prouvé, et par l'aveu des meil-
leurs théologiens, et par l'ancienne pratique
(le l'Eglise qui, quoi qu'en ait pensé un sa-
vant homme, en usait ainsi (2). Qu'on ne
doive le faire que pour de bonnes raisons,
c'est ce qui n'est pas moins évident. Car, ou-
tre que l'ancienne Eglise ne le faisait que ra-
rement et dans les grandes solennités, il est
sûr que celle manière d'agir est contraire à
sa pratique actuelle, et que celle-ci demande
toujours de très-grands égards.
Cependant pour séparer un nocturne de
l'autre, je ne demanderai pas des raisons
bien extraordinaires. Une longue visite, mais
qu'il faut essuyer d'un bout à l'autre ; «n
quart d'heure qui nie reste pour un noc-
turne, et que j'aurai de la peine à retrouver
pour trois; la peine de dire tout à la lumière,
etc., c'«n est antant qu'il m'en faut. Si cela
ne sulTit pas à d'autres, je ne leur ferai pas
un crime d'aller au plus sûr, ou du moins au
plus parfait.
J'avertirai seulement que je n'oserais éten-
dre la séparation des nocturnes au delà de
trois heures, parce que je ne vois pas que
l'Eglise lui ail jamais donné plus d'étendue :
c'est le sentiment do Bonacina et de quelques
autres. Ainsi je répéterais ie matin un ou
deux noclurnes que j'aurais dits la veille;
mais je n'oserais trop condaiiuier ceux qui
seraient moins rigoureux.
Les offices où il n'y a que trois leçons
D'ayant qu'un uoclurne, si on le coupaii, ce
(l)Ethica amor. tom. II, lib. ï.taji. 25, n. 15G, Bona-
cina, disfi. i, q. 3, pucct. 3, uuni. barih. a S. Fauslo,
q. 103, pag. 43(i.
i2)Iii primillvaEecIcsia niinisiri Kcclesi» terdenocte
iifflVpellatiin surKsbant ad diviiuim ofliciiiin celebraiidum.
Durand, lib. m Ration. <liv. Oflic. rap. 3, n, 3, pas. 'i'ir,,
fol. vers. cdit. LugJun. IGO'i. Vide S. Tliom. in l Coriiilli.
iiv, leci. ti.
(3) « Caiisce just» iiitorrmnpoDdiolDi iiim suiit : quolibet
uUlitas propria vet alia (pi.-w iiicoiniuoile differretur; iit-in
UStanitïs, sut 4.evoll«) a{ dio«ri; mi$>jiui, •;x«e(iui waiitiaia
lie serait pas division, ce serait interruption
proprement dite ; et eellc-ci ne souffre jamais
autant d'intervalle que celle-là (3).
10, Lorsqu'on croit avoir omis un ou plu-
sieurs psaumes dans une partie de l'office, il
ne faut point se troubler, mais continuer et
reprendre ensuite ce qui a échappé, ou quel-
que chose d'équivalent, si l'on ne peut savoir
au juste ce que l'on a manque. Dans le
doute si l'on n'a point passé quelque chose,
il faut prendre le parti le plus slir et répé-
ter. Chez les mauvais casuistes la possessioa
est pour la liberté ; chez ceux qui craignent
Dieu, la possession est pour la loi ; et dans le
doute la condition de celui qui possède est
toujours la meilleure (i).
Mais en général on est moins obligé, à
raison du doute, de répéter un psaume ou
une leçon qu'une heure touf entière. La
raison en est que dans le premier cas on
peut aisément déposer son doute, sur ce qu'il
n'arrive pas dans le train commun qu'un
homme qui n'est point interrompu passe du
premier psaume au troisième. D'ailleurs
s'accoutumer à ces sortes de répétitions, c'est
ouvrir la porte aux scrupules. Quelques
précautions que prennent les personnes qui
ont l'imagination extrêmement vive, elles ne
savent souvent qu'elles ont dit la première
leçon que parce qu'elles se trouvent à la se-
conde. Il faut cependant ici, comme en toute
autre matière, avoir égard aux circonstan-r
ces. Un homme qui a été interrompu, ou qui
en général est si distrait, si peu maître de
lui-même, qu'il va sans réflexion d'un feuil-
let à l'autre, doit se juger plus sévèrement
qu'une personne naturellement tranquille.
Comme l'on n'a pas des règles si sûres
pour se calmer sur l'omission d'une heure
entière, et que souvent on ne croit l'avoir
dite que parce que le temps où l'on a cou-
tume de la dire est passé, il faut revenir à la
grande régie que nous avons indiquée et
qui n'a jamais damné personne : In dubiis
semitmn debemus eligere tiUiorem. Le droit
(5) l'a consacrée : le bon sens et l'équité l'a-
vaient consacrée avant; lui. Pour éviter tout
embarras, il n'y a qu'à se faire une habitude
de marquer exactement l'endroit où l'on est
demeuré.
CuAP. MI. — Des conditions que doit avoir
la récitation de l'office divin.
C est ici sans contredit la plus importante
partie de notre ouvrage. Go que nous avon»
dit jusqu'à présent ne regarde guère que le
corps et, pour ainsi parler, le mécanisme de
la prière extérieure. Ici, à pou de chose près,
nous allons développer sa plus intime subs-
tance, cet esprit sans lequel et nos voix et
«nperioruin ; si excipias conrfssioncm aliciijus qui non:
lil)onter esspectaret; si velis aliquid apcrc autnolareiu
lolias distraclionem sive solliciliKlinem ne oblivlscari»,
modo hoc non flal Creqiicnlpr. Licite eliam poiest inlfr-
milli alloua brevis oratio inler orandum vel affrcliis. »
S, Alph. (iel.ig. 1. IV, n. 168. I). Gousset, t. Il, n. 70t.
(4) loi la loi est en possession, quand on doute avec fon-
dement, sans pouvoir déposer son doute. Voij, Mgr Gous-
set. Théul. mor. t. 11, n. TOI.
(5) Kirf.cap. 12, 18, 24, de Hoœicidio, lib. v, (11. 12.
857
OFF
OFF
888
nos chants ne sont qa'un airain qui résonne,
qu'une cymbale qui fait du bruit.
L'Iiglise, qui connaît mieux que personne
nos besoins et nos devoirs , veut que, pour
bien réciter l'office divin, on le dise distinc-
tement, entièrement, dévotement, attentive-
ment. Ces quatre conditions vont nous oc-
cuper : nous joindrons ensemble les deux
premières, parce qu'elles font plus naître de
réflexions que de difficultés. Par une raison
contraire nous traiterons les deux autres
séparément.
S I. Il lïul dire l'ofCice d'une manière dislinclc, cl lo dire
ciilièremeut.
1 . L'office est de lui-même une prière vocale.
— 2. On doit le réciter distinctement. —
3. Faut-il réciter assez haut pour être en-
tendu,— 'Î-. ou du moins pour s'entendre
soi-même? — 3. Un bénéficier qui ne
pourrait parler devrait dire son bréviaire
mentalement. — 6. L'omission d'une petite
heure est-elle un péché mortel? — 7. Que
penser de l'omission d'une partie moins
considérable ? — 8. Peut-on omettre dans le
chœur la lecture du Martyrologe ? — 9. On
peut réciter le Bréviaire avec «n autre, et
comment.— 10. Pourrait-on réciter de cette
manière un office que l'on devrait par vœu
ou par pénitence? — 11. Celui avec lequel
on récite est-il obligé de réciter avec atten-
tion, lorsqu'il n est pas obligé au Bréviaire?
1. On convient d'abord que l'office divin
est une vraie prière vocale. Le s<!ul mot do
récilalion emporte celte idée; la définition
du Bréviaire l'exprime ; et je ne l'observe
que parce que j'ai vu un homme d'esprit s'y
tromper , et croire qu'un bénéficier est hors
d'atteinte quand il parcourt des yeux ou
qu'il parle du cœur. Ce dernier langage est
bien le plus essentiel, mais il ne suffit pas.
I! est vrai que celui (jui sonde les cœurs et
qui voit à découvert nos plus intimes pensées,
n'a pas besoin , comme Baai , du son de no-
ire voix pour nous entendre ; mais il est vrai
aussi que Jésus-Christ sur la croix et en
plusieurs autres occasions, saint Etienne un
moment avant sa mort , saint Paul et Siias
dans les chaînes, ont prié à haute toIx. Il est
encore vrai que la prière vocnlc, en morti-
fiant le corps, donne du ressort et de l'éléva-
lion à l'esprit ; qu'elle porto son feu dans le
cœur de ceux qui en sont témoins; et que,
puisque l'homme est composé de deux sub-
stances, il est juste que chacune d'elles paye
à sa manière le tribut de louanges qui est dû
à son auteur. On peut lire sur cette matière
Bellarniin. qui l'a traitée à son ordinaire,
c'est-à-dire avec beaucoup de précision cl de
solidité (1).
2. On convienlencore que l'office demande
tme récitation distincte, et que par consé-
quent il exclut celle qui se fait du gosier,
v\\\.re les dents ou sans articuler comme il
faut. Non cursim, non perturbate, non osci-
(1) Bellarmin. lib. i de Bonis Operib. in particulari,
«p. 16.
{•2) Non in gutiure, vel inter dénies, seu deglutiendo
aui sjnwpando diciiones ei verb», sed revËrtialer. vefbis
tanter, led leniter, distincte ac studiose, disaiH
saint Charles dans son premier concile de
Milan ; et c'est ce qu'avait dit longtemps au-
paravant le concile de Bâle (2). Mais pour-
quoi citer des autorités dans une matière
qu'une étincelle de sens commun décide
pleinement ? En effet, dit l'auteur de la Mo-
rale de Grenoble (3), si lorsqu'on parle à un
prince, on lui parle distinctement, et on fait
attention à ce qu'on lui dit, parce que ce se-
rait manquer de respect que d'agir autrement ,
n'est-on pas à plus fur te raison obligé de par-
ler distinctement et de faire attention à tou-
tes ses paroles lorsqu'on prie Dieu en disant
son office
En supposant donc ces deux vérités, dont
la dernière sera un jour pour un nombre
prodigieux d'ecclésiastiques la matière d'un
jugement rigoureux , il n'y a ici qu'une dif-
ficulté qui puisse arrêter. Elle consiste à
savoir si un homme qui récite si bas , qu'il
ne peut ni être entendu des autres, ni s'en-
tendre lui -môme, satisfait à son obliga-
tion. On suppose qu'il n'u pas l'oreille dure
et qu'il récite sans compagnon. S'il en
avait un . il faudrait bien qu'il l'entendit et
qu'il en fût entendu, puisqu'il ne peut rem-
plir son devoir qu'en écoutant, lorsqu'il ne
parle pas.
3. Or sur ce point Médina a cru qu'il fal-
lait réciter assez haut pour être entendu de
ses voisins, lorsqu'il ny a point d'obstacles.
Cajetan, moins sévère, veut qu'un homme
puisse s'entendre ; mais il n'exige point qu'il
soit entendu de ceux qui sont à côté de lui.
Sylvius, l'un des plus judicieux écrivains qui
aient jamais paru, croit que toute pronon-
ciation, pourvu qu'elle soit distincte et arti-
culée, suffit , soit qu'elle soit entendue , soit
qu'elle ne le soit pas.
Le sentiment do Médina ne s'est point
soutenu. Bien loin qu'il soit nécessaire de
réciter assez haut pour être entendu, il y a
mille occasions où il faut éviter de l'être.
Vingt prêtres qui, chacun de leur côté, réci-
teraient à haute voix leur Bréviaire dans une
petite église édifieraient peu et dérange-
raient beaucoup. D'ailleurs une prière, pour
être vocale , n'a pus besoin d'être entendue.
Anne, mère de Samuel , ne priait pas men-
talement, et néanmoins personne ne l'enten-
dait. Après tout, que veut l'Eglise de ceux
de ses ministres qu'elle a chargés do priei
pour les autres? Une seule chose ; c'est que
dans cet emploi ils joignent l'action du corps
à celle de l'esprit : or ils peuvent faire très-
bien l'un et l'autre sans former la voix jus
qu'à se faire entendre de ceux qui les envi-
ronnent. Enfin la manière dont le prêtre
récite et doit réciter à l'autel les secrètes, et
la pratique des plus gens de bien suffisent
pour anéantir le fatigant et scrupuleux sys-
tème de Médina.
4. Celui de Cajetan est mieux appuyé ; il
dislincUs, sivesoli.sive soclaii cura aliis. Concil. Basileen-
se, sess. 21,§i.
(5) Munile de Grenoble, lom U, irjilé 1, cap. 10
11. 2(i.
859
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACHES.
800
?
a des preuves capables de faire impression.
On dit en sa faveur : 1° que les conciles , et
nouiniément celui de Bâle , ne se contentent
pas que l'on récite gutture vel inler dentés ;
et cependant cetle manière de réciter serait
vocale, et il ne lui manquerait à la rigueur
que de pouvoir être entendue; 2" que l'E-
glise en ordonnant la récitation vocale a eu
intention d'élever l'Iiomine à Dieu par le
moyen des signes extérieurs. Or les signes
n'opèrent que par I impression qu'ils font
sur les sens : et quelle impression peut
faire un son qu'on n'entend pas ou plutôt
qui n'existe point? 3° que lorsqu'on n'arti-
cule pas jusqu'à se pouvoir entendre soi-
même dans le temps du plus grand silence,
il est à craindre qu'on ne prenne pour prière
vocale ce langage intérieur qu'accompagne
le mouvement des lèvres, et qui ne peut
s'appeler une vraie parole. Barlliélemi de
Saint-Fauste se déclare pour ce sentiment ,
et il cite pour lui Valentia, Tolet , Navarre
et quelques autres théologiens (1).
Malgré cela , il se trouve beaucoup de
docteurs qui pensent comme Sylvius (2). Us
disent pour leurs raisons que l'Eglise veut
bien qu'un homme récite extérieurement,
mais qu'elle n'a jamais exigé qu'il s'enten-
dît lui-même; qu'il est possible de prier vo-
calcment sans s'entendre, puisque la prière
vocale ne demande qu'une certaine impul-
sion de l'air vers les parties extérieures de
la bouche; et qu'enfin les plus pieux ecclé-
siastiques s'efforcent bien de réciter dislinc-
lement et avec attention, mais qu'ils ne s'a-
musent point à examiner s'ils s'entendent ou
s'ils ne s'entendent point. Pontas, qui rapporte
cetteopinion,ne la condamne point (3). Je ne le
ferai pas non plus ; mais je crois que les motifs
du sentiment de Cajetan valent bien la peine
qu'on y pense. Pourquoi se livrer au doute
et à l'inquiétude, lorsqu'on peut à si peu de
frais prendre un bon parti ? Il faut presque
de l'étude pour parler distinctement sans se
pouvoir entendre. 11 faut de plus s'aimer
beaucoup pour se ménager si excessivement.
Laissons celle délicatesse aux femmes :
comptons même que les plus sages en au-
raient honte.
5. Si un bénéflcier, ou tout autre obligé
au Bréviaire, avait perdu l'usage de la pa-
role , Suarés (4) et la plupart des théolo-
giens croient qu'il ne serait pas tenu de le
réciter mentalement. Je n'oserais ni con-
damner tant d'habiles gens, ni les suivre.
Lorsqu'on ne peut faire ce qu'on voudrait,
il faut au moins faire ce qu'on peut. L'Eglise,
dit-on, n'a point fait de loi là-dessus. Je le
crois fort : sa maxime, comme colle du droit
civil, est que pro raro conlingentibus non
(1) Barthol. a S. Fausto, q. Ib9, pag. SOo.
(2) Sylvius, Résolut, var. verb. Hor^ canomic* , n. 5.
(3) Ponlas, verb. Office, cas. 26.
(4) Suares., lib. iv, cap. 28, n. Il, pag. 281.11 cite pour
ce senliinent Panoriue, Navarre, et Paludanus. Barlh. de
SaJDt-Fauste, q. 211, cite ce dernier pour l'opinion coa-
traire.
(5) Bruno Neusser, cordelier allemand , écrit après Ro-
derique, que Léon X a permis aux religieux de son ordre
de dire l'office menulemenl : et cela, sans au'H lût oues-
constitmtnlur leges. Mais le droit naturel
n'a-t-il point suppléé à la loi humaine? Et
ne demande-l-il pas le fond, quand on ne ^
peut lui donner l'accessoire? Vous convenez
tous que c'est, principalement l'esprit que
Dieu cherche dans la prière vocale. Hé 1
donnez-le lui donc , quand il vous dispense ,
du reste. L'ofGce prononcé au fond du cœur '
lui sera sans doute très-agréable. L'Eglise
refusera-l-elle de l'accepter , lorsqu'on ne
pourra lui en donner un autre? Ajouter,
comme fait Neusser, que ceux qui auraient
un privilège pour réciter mentalement, ne
seraient pas alors obligés de s'en servir,
c'est une nouvelle absurdité (5).
11 y a un peu plus de difficultés sur l'in-
tégrité de l'olfice; nous allons parcourir cel-
les que l'on a coutume de proposer sur cette
matière.
On demande en premier lieu si l'omis-
sion de toute partie du Bréviaire, quand elle
n'est fondée sur aucun motif raisonnable,
est un péché grief.
G. H faut d'abord répondre avec Suarès (6)
que l'omission de chacune des sept heures
qui composent l'office est un péché mortel,
parce que chacune des sept heures est dans
l'estime commune une partie considérable
du Bréviaire. Marchini ayant avancé le con-
traire, la congrégation de l'Index le fit effacer
de son livre (7).
Par la même raison, un ecclésiastique qui,
en récitant seul ou avec un autre, omettrait
volontairement ou de dire ou d'entendre
tant de versets, qu'il en résulterait une omis-
sion équivalente à celle d'une petite heure,
serait aussi criminel que s'il l'avait omise en
entier. Il est vrai que depuis que la liberté de
tout penser et de tout écrire s'est introduite
dans rEcole,il s'est trouvédesgens quiontcru
qu'il ne pouvait y avoir dé péché griefà omettre
une petite heure ou quelque chose de sembla-
ble, parcequecelànefait jamais unehuitième
partie; et que ce qui est ttu-dessous d'une
matière si peu considérable ne peut faire un
péché qui damne. Par bonheur ce mauvais
sentiment a été étouffé presque dans sa nais-
sance. Diana lui-même a fort bien remar-
qué qu'à ce compte, un homme qui sur mille
écus n'en prendrait que cent, ne ferait pas
un péché mortel; et qu'il n'y en aurait pas
non plus à couper le doigt ou la main de
quelqu'un, parce que dans l'un et l'autre cas
on ne ferait pas tort d'un huitième. 11 suit
de là qu'un religieux qui a encore le temps
de réparer la faute qu'il a faite, soit en
omettant, soit en récitant mal une septième
partie de son Bréviaire, doit la réparer avant
minuit : et alors je crois qu'il évitera le pé-
ché mortel, parce que ce péché n'est, ce
tion ni d'infirmes, ni de scrupuleux. Je crois que ces RR.
PP. ont toujours été trop sages pour demander uue dis-
pense auss> singulière, et Léon X trop judicieux pour l'ac-
corder. Au reste le même anienr avoue qu'on ne s'en est
point servi dans son ordre ; cl que par conséquent, puis-
que ce n'était qu'un oraf /« de rive voix , on ne pourrai!
s*en servir. Neusser, disp. 9, q. 7, u. 24 etseq.
(6) Suares., ibid., cap. 25.
(7) Ye;ez N«usser, pag. 187
eoi
OFF
OFF
802
semble, consommé que lorsque le temps de
remplir le précepte est passé; et qu'un
homme, s'il ne prend une résolution for-
nitlie du conlrairt-, est censé avoir une in-
tention générale de répéter son office, lors-
qu'il s'apercevra de l'avoir mal dit.
7. Il faut, en second lieu, dire avec Van-
Roy, Ponlas (1} et les plus exacts lliéolo-
giens que, quoi qu'en aient pensé saint An-
lonin et Navarre, on ne peut dire en général
que l'omission de la troisième partie, ni
même de la moitié de chacune des sept
heures, soit toujours un péché (jui aille au
moilel. En effet , quoique la moitié ou
même la troisième partie d'une petite heure
soit toujours quelque choie de considérable
par rapport à elle, il se peut faire que ce
soit peu de chose, tant en soi-même que par
rapport à la totalité de roffice. Ainsi la rè-
gle la plus sage qu'on puisse suivre dans
cette matière est de considérer la partie nou
comme partie, mais selon sa quantité abso-
lue. Or, de ce principe, qui est de Suarès, il
sera aisé de conclure qu'en ne regardant,
selon la coutume, matines et laudes que
comme une seule heure, l'omission d'un noc»
lurne, qui en est à peine la quatrième par-
tie, sera une faute mortelle; et qu'au con-
traire, l'omission des vêpres du samedi
saint, quoiqu'elle retranche une heure en-
tière, pourra n'être qu'un péché véniel (2).
Mais à Dieu ne plaise qu'un ecclésiasti-
que laisse jamais la moindre partie do son
Bréviaire, sous prétexte qu'il le peut faire,
sans tomber dans la disgrâce do son Maître.
Celui qui craint Dieu ne néglige rien, dit
l'Ecriture ^3) ; et il néglige bien moins en-
core ce qu il ne peut omettre sans se rendre
coupable.
J'ajoute, avec un théologien de Paris (V),
que ces sortes d'omissions iraient plus aisé-
ment au mortel, si on les faisait dans le
chœur, que si elles n'arrivaient qu'en parti-
culier. La difformité et le scandale ne bles-
sent jamais plus que dans le sanctuaire.
8. Quelques docteurs examinent ici s'il y
aurait du mal à supprimer dans l'ofûce pu-
blic la lecture du Martyrologe. Les plus re-
lâchés, en avouant qu'il y aurait un péché
véniel, craignent qu'il n'y eût quelque chose
de plus : 1° parce que la coutume de le lire
est très-ancienne dans l'Eglise, comme on le
voit dans Gavantus et dans le V. Mabillon
contre M. de Valois (5); 2° parce que rien
n'est plus propre à porter à la piété qu'une
notice, quoique courte, de ce qu'ont fait et
souffert pour Dieu les vierges, les martyrs,
les confesseurs qu'il a donnés à son Eglise
dans tous les temps. El c'est pour cela que
Grégoire Xlll souhaitait que ceux mêmes
qui récitent en particulier n'omissent jamais
le Martyrologe. On ne peut donc, dit Neus-
(1) Pontat, verb. Office, cas. b.
(2) Je diï, pourra n'être. Il y a des théologiens d'ailleurs
peu exacts, qui prétendent que l'omission des vêpres du
samedi saint serait mortelle ; quUi licel ilUv vesi>erœ in se,
quoad aumilitalem, tion sint inagnœ, altmnen sunt taies ra-
lione qualilolis, el qualenus sunt hora ob cerlum miisteriiun
cerlo tempore prœscripta. Ita Iheoioni communiter , dit
r^vusïvr Uaus son irailé de Uoris Cmiunicit, lUsp. 8, q. 1^
ser, excuser de péché véniel ceux qui n'y
donnent point ou presque point d'attention.
9. On demande en second lieu si l'on
peut, sans faire tort à l'intégrité de l'ufGce,
le réciter avec un autre.
11 n'y a qu'une voix sur ce point : tout le
monde convient que la récitation alternative
n'a rien de mauvais ; qu'elle l'emporte même
sur celle qui se fait en particulier, parce j
qu'elle imite de plus près celle qui se fait '
au choeur.
Mais il y a ici quelques abus à éviter. C'en
serait un de s'arranger do manière, qu'un
des deux qui récitent ensemble, dît le pre-
mier psaume, l'autre le second, el ainsi du
reste. Il est vrai que cela se peut faire par
rapport, aux leçons, et même qu'un seul
peut les dire toutes en présence de son com-
pagnon. Mais, puisque l'Eglise ne le permet
que dans celte circonstance, il serait contre
l'ordre de franchir les bornes qu'elle a po-
sées. Par la même raison il ne serait pas
permis à un nombre de jeunes ecclésiasti-
ques qui se trouveraient ensemble, de faire
trois ou quatre chœurs, dont l'un dit le pre-
mier verset, le second celui d'après, et ainsi
du reste. Il est vrai que cela pourrait avan-
cer l'ouvrage, mais on le fait bien mal quand
on le fait contre les règles.
Quoiqu'il soit assez d'usage, lorsqu'on a
récité les psaumes à l'alternative, de dire
les antiennes en commun , je crois avec
Suarès qu'il serait pour le moins aussi bon
de les faire rouler comme si c'étaient des
versets. En ce cas, fût-on dix, on n'en perd
jamais aucun, parce qu'il suffit de prêter
l'oreille. Si on le fait bien pour les capitules
et les oraisons, on peut bien le faire pour
les antiennes.
10. C'est une question de savoir si un
homme qui a fait vœu de réciter l'office de
la \ ierge, ou à qui son confesseur a donné
pour pénitence les sept psaumes, pourrait
les dire tour à tour avec un autre.
Navarre, Suarès, Azor et plusieurs autres
le pensent ainsi (6), surtout par rapport à
l'office de la \ ierge; parce que, de quelque
manière qu'il soit imposé, il doit, ce sem-
ble, suivre la condition de l'office en géné-
ral, à moins qu'on ne se la soit interdite.
J'aimerais mieux dire le contraire avec l'on-
las, au moins sur le fait de la pénitence ;
tant parce qu'en récitant avec un autre, on
s'épargne une partie de la peine, que parce
que le pénitent doit se regarder comme un
coupable qui, uniquement chargé de prier
pour soi , n'a rien de commun avec un
homme qui prie pour l'Eglise et en son nom.
Je dirais à plus forte raison la même chose
des sept psaumes : ils ne s'imposent que
comme une pieuse et sainte lecture. Or ,
chargé par mon confesseur d'un chapitre
(3)' (lui tiinet Deum, nihil negligit. Eccles. vn, 19.
(4) Martin Grandin, bic,pag. 213. .
(5) Mabillon, praelal. 2 in saicul. iv, cap. 6, n. 174, ou il
cite le concile de Cliffe ou Cloveshaw en Angleterre , da
(6) Vide Barth. a S. Fauslo, q. 170, pag. 5U. PoDUs,
vert». PïKiiwc», cas. 3.
805
DICTIONNAIRE DES CEFiEMUNIES ET DES RITES SACRES.
Ui
t!a NoDveau Testament ou de l'Imitation , je
n'oserais en dire les versets ou les nombres
tour à tour avec un autre. Si la chose im
valait la peine, il faudrait consulter son di-
recteur. C'est lui qui fait la loi, c'est à lui à
l'interpréter.
11. Pour dire valablement son Bréviaire,
il n'est pas nécessaire que celui avec qui on
le dit, y soit obligé. Ainsi l'on peut prendre
un écolier, un domestique, pourvu qu'ils
prononcent bien et qu'on évite l'indécence
et le scandale. Qu'ils aient de l'attention ou
qu'ils n'en aient pas, c'est la même chose
par rapport à vous. Vous satisfaites en en-
tendant, et vous pouvez écouter avec beau-
coup de religion ce qu'un autre dit très-mal.
Mais cet autre qu'on suppose n'être point
obligé à l'ofûcc, ne se rend-il point coupable
s'il le dit avec vous sans piété et sans atten-
tion 7 Lessius (1), Emmanuel Sa, Rcginald,
Filiucius, etc., prétendent que non; parce
qu'un homme s'engage bien alors à réciter,
mais non pas à prier; que l'Eglise ne lui en
fait pas une loi ; et qu'on serait à plaindre si,
pour faire plaisir à un ami, on s'esposait à
offenser Dieu. Quand je pense que l'office
divin n'est qu'un tissu de l'Ecriture et des
saints Pères qui l'expliquent, et que la pa-
role de Dieu demande un profond respect
lors même qu'on la lit ou qu'on l'entend
sans y être obligé, j'ai peine à concevoir
qu'on puisse la traiter avec si peu de pré-
caution. Je conçois qu'un bénéficier et un
sous-diacre doivent plus qu'un homme qui
n'est ni l'un ni l'aalrc; mais que celui-ci ne
doive rien, et qu'il puisse réciter les sacrés
Cantiques de David, à peu près comme les
Odes d'Anacréon, c'est, à mon sens, ce qu'on
grain de foi no peut digérer. Pour moi, j'ai-
merais mieux dire mon Bréviaire avec peine,
que me faire aider par une personne qui le
dirait si mal; et si j'avais saronfiance, je
lui prescrirais on de changer, ou de ne pas
continuer. Sancta sancte : c'est une règle
qui peut avoir des nuances , mais qu'il ne
faut jamais réduire à rien.
§ II. Il faut (lire l'oOîce avec piété.
1. Idée de la dévotion, ses espèces. — 2. La
re'citation de l'office demande la dévotion
extérieure. Preuves cl remarques. — 3. Celte
dévotion exclut certaines actions qui ne
s'ailient pas bien avec elle. — k. Celtes de
marcher ou de se promener sont-elles de ce
nombre? — 5. (Quelle posture convient mieux
à un homme qui dit son Bréviaire? —
6. Quand on le dit en particulier, faut-il
dire à genoux les prières férialcs? — 7. Né-
cessité de la dévotion intérieure- — 8. Elle
demande tme préparation d'esprit cl de
ccEur. — 9. Manière et conditions de cette
préparation. — 10. Tristes et terriljles con-
séquences de ce principe. --11. Un homme
qui a le malheur d'être dans l'habitude du
péché peut-il satisfaire à son obligation ?
Sentiments de quelques docteurs. — 12. £a
(t) l.essius, lib. Il, c.i|). 37, diib. 9, n Si, e( alil apud
Barlh. a S. Faiislo.q. 1li3, p. .'iti.
(2) Cogiiomiis nus siili cons|iovtu Doi stare : piacendum
dévotion est-elle nécessaire à celui qui n'a
qu'tme pensioti , comme à celui qui a un bé-
néfice ? — 13. Un homme qui n'a ni pension
ni bénéfice doit un certain dédommagement
à l'Eglise qtiand il a mal récité son office.
1. La dévotion prise en général est, selon
saint Thomas, une affection intérieure par
laquelle l'homme se consacre , se livre ,
se dévoue en quelque sorte au service de
Dieu. On la prend ici pour cette ferveur
qui fait qu'un chrétien se porte avec joie,
avec une sainte impétuosité, vers une dea
plus considérables parties du culte divin :
Devotio est promptitudo voluntatis, et fervor
affeclus ad ea quœ sunt cultus divini.
La dévotion est ou intérieure, et elle con-
siste dans un pieux mouvement qui nong
fait tendre à Dieu ; ou extérieure, et elle con-
siste dans un maintien modeste, respectueux,
bien composé; ou mixte, et celle-ci renferme
les deux autres. Il n'y a même guère que
l'hypocrisie qui ait le (aient de séparer les
deux premières. Il est rare qu'un homme
qui devant Dieu se tient dans cette attitude
de respect et de frayeur où l'Ecriture nous
représente les séraphins, ne commence au
moins à l'honorer intérieurement; et il est
encore plus rare qu'un homme qui voit l'In-
visible comme s'il était présent à ses yeux,
ne se tienne devant lui dans la posture où
le Père des croyants était devant son maître:
Et de là, grand Dieu! quelle foule de consé-
quences; et qu'elles sont capables d'humilierl
2. Pour les développer avec plus d'éten-
due, disons d'abord que, pour se bien ac-
quitter de la récitation du saint office, il
faut pour le moins une dévotion extérieure.
La raison en est tonte simple. L'office n'est
qu'un tissu de prières que l'on fait à Dieu ,
et de louanges qu'on le conjure de recevoir,
comme il reçoit celles des esprits bienheu-
reux. Or une posture aisée, libre, indécente,
sied-elle bien à an homme qui prie et qui
ne demande pas moins que le prix du sang
de Jésus-Christ? Est-ce avec un air sec el
dissipé qu'un faible mortel osera chanter ta
justice cl la miséricorde de celui devant le-
quel les chérubins se voilent la face, et dont
ils ne louent la sainteté qu'en tremblant ?
C'est la grande leçon que l'Eglise, qui n'en
fait jamais qu'avec une noble et majestueuse
simplicité, nous donne tous les jours dans
la préface de la Liturgie. Elle y joint la
louange à l'adoration, et le tremblement à
l'une et à l'autre : Majestalem tuam laudant
angeli, adorant dotninationes , tremiint po-
testates; cum qtlif)^^s el nostras voces ut ad-
mitti jubeas deprecamur. Pensons donc, di-
sait un Père, que nous sommes sous les yeiîr
de Dieu: efforçons-nous de lui plaire, et par
la bienséance extérieure du corps, et par la
manière dont nous lui parlerons (2). ."^aint
Germain, évêque de Paris, était si persuadé
de ces grandes maximes, qu'il ne récitait ja-
mais son office que dans une situation pé-
est divinis oculis, et hebitu cof poris, et modo voeu. S. Cy-
priao. lib. de Orat. Domia.
865
0F9
OFP
nibic. Dans ses voyages . lorsqu'il priait
Dieu, il avait toujours la léle nue; et il n'y
avait, dit Fortniiat, ni neige, ni froid qui
pût l'en dispenser (1).
11 y aurait assurément beaucoup et do
bien tristes réflexions à faire sur ce sujet ;
et pour en trouver la matière, il sufGrait
d'entrer le malin ^ et pas trop matin, dans
l'appartement d'un jeune abbé qui se déter-
mine enfin à dire son oflicc, d'étudier sa
posture cavalière; de voir combien de fois
il coupe sa prière pour des bagatelles; de
suivre, si cela se pouvait, le rapide torrent
de SP9 paroles ; de le comparer lui-même à
lui-même, lorsqu'il parait devant le prince,
chez qui son devoir ou ses iiiléréts rap-
pellent. Sans lui demander s'il compte qu'on
puisse servir deux maîtres, il serait aisé de
déméicrcelui auquel il a voué ses hommages.
Nous sommes bien éloignés de croire que les
plus dangereux emplois n'offrent que de pa-
reils exemples. 11 s'en trouve à la cour qui
donneraient de l'émulation aux anges de
Scélé. Dans tous les étals il y a sept mille
justes qui ne fléchirent jamais le genou de-
vant l'idole de la mauvaise coutume. Ideo
ipsi judices vestri erun(. Matib. xii, 27.
3. Si la dévotion extérieure doit bannir
certaines attitudes du corps, certaines com-
modités peu convenables à l'état d'un mi-
nistre qui demande grâce pour lui et pour
ses frères, elle doit à plus forte raison ex-
clure tonte action étrangère qui marque-
rait moins de respect dans celui qui prie.
Si quis intcr recitationein officii confabutetur,
pingat, coqninatn faciat, dit à peu près saint
Antonin, videlur mortale.
Il est vrai qu'il y a des actions extérieures
avec lesquelles la prière n'est pas inalliable;
et c'est pour cela que le prêtre récite quel-
ques oraisons lorsqu'il prend ses ornements,
ou même qu'il lave ses mains avant le re-
doutable sacrifice. Mais eu général , à moins
qu'on no soit pressé, il faut faire chaque
chose en son temps. C'est le ménager mal
que de le ménager au préjudice du respect
qui est dû à Dieu, et surtout dans une affaire
qui n'est point de surérogation.
k. 11 y a mémo des personnes qui préten-
dent qu'il nest pas permis de dire l'office en
se promenant. Il est sûr qu'un concile du
Trêves l'a défendu en 1519, que saint Charles
ne le voulait pas (2), et qu'Alain de Solmi-
niac, rigide et inflexible observateur de la
discipline, menaça d'interdit un prêtre qu'il
aperçut le disant ainsi. Il est sûr encore qu'il
vaudrait bien mieux s'associer en esprit au
publicain de l'Evangile, et former comme
lui au bas du temple ces vœux qui y trou-
(1) Equitans, ciirsiim, id est Horas, nudo capite dicc-
I>at, etsi hiems aul iilx nrgeret. Fortunal. in Vila saucli
Germani Paris.
(2) Admonemus omncs et singulos nostrae diœcras ot
nrbis Mediolaneiisis ecclesiasticus hoinines, m cuui pre-
cum canonicaruni ofGciuiii privatim praesiant, ne deanibii-
lando, aliudve agendo, id oiuiieris expleaul. In Ecclesiam,
Bi ei doiQUs sit conjuncta, aut saltem domi in locum, quoaiî
(ieri potesl, iirecalioni apliorem se recipianl ; ut auiiiio
qui di'aiiilmlalioiiibus ei aliacuin rcruui aclioiiibiis di>U'alii
quaudui^e solet.sii colligentes ac pielalis studio acceusi,
orerrt. spirilu, orent ttariier et même. Synod. rv Mediol.
me
Tent an Dieu de près (3), et qui sont plus
favorablement exaucés. Enfin il est sûr que
cette conduite serait très-propre à édifier les
peuples, et qu'on no peut voir sans émotion
qu'un Dieu qui pour notre amour réside jour
et nuit daus son tabernacle, n'v soit guère
plus visité de ses ministres que d'es séculiers.
Mais en proposant celle pratique comme la
meilleure en tout sens, nous n'en ferons pas
nn précepte. Nous dirons avec le saint ar-
chevêque de MUan , Admonemus i mais nous
nous en tiendrons là. Si nous ne croyons
pas qu'on doive dire son Bréviaire dans ua
chemin tumultueux où chaque pas enfante-
rait des distractions, nous nous donnerons
bien de garde de condamner le pieux pasteur
qui en revenant de chez un malade , ou de
conférer avec son voisin, donne à la prière,
quelle qu'elle soii, un temps dont il n'est
avare que pour en consacrer tous les mo-
ments à Dieu. Il en sera de même de l'hom-
me d'étude qui, pour respirer une ou deux
fois par jour dans un lieu solitaire et cham-
pêtre, s'y fera un pieux délassement de son
office. Condamner sans miséricorde ceux qui
le font , ce serait quelquefois , sous prétexte
d'en vouloir à la tiédeur, condamner la na-
tion sainte des enfants de Dieu (i). Bientôt ,
disait quelqu'un , on trouverait mauvais
qu'un grand chantre et des chapiers se pro-
mènent dans le chœur ou qu'on chante dans
les processions.
5. On peut résoudre sur les mêmes prin-
cipes une question que se propose l'auteur
des Conférences de la Uochelle (o). Il de-
mande quelle posture est la plus convenable
pour réciter l'olficc divin. Après avoir sage-
ment observé que le maintien d'un ecclésias-
tique qui parle à Dieu dans la prière n'est
pas one chose indifférente; qu'étant un aveu
de notre soumission et une marque de la
frayeur dont nous sommes saisis en la pré-
sence d'une si haute majesté, il fait une
grande parlie du respect extérieur que nous
sommes obligés de lui rendre; et qu'en-
fin les diverses situations où se met un
homme qui prie, soit en se tenant debout,
soit eu fléchissant les genoux , soit en éle-
vant les mains , soit en se prosternant contre
terre, contribuent à augmenter l'humilité et
la ferveur de sa prière (6) : après tous ces
principes qu'on ne peut contester , ce Ibéo-
logieii vient au fait et décide qu'il vaut
mieux se tenir debout pendant l'office que
de le réciter à genoux. 11 avoue bien que
cette dernière position est pleine de respect
et d'humilité, mais il prétend qu'elle a tou-
jours été regardée dans l'Eglise comme une
marque d'humiliation; que dans les premiers
p. Il, décret. 21.
(5; Je ne fais qu'une allusion à ces paroles de Jérémie,
xxur, 23. « Putasne Deos e vicino ego suid? »
(i) Si d(cebani, Narrabo sic; ecce nationem (ilioram
tuoniin renrobavi. Psalm. l\mi, IS.
(3) Conter, de La Rociielte, § 54, pag. i28.
(6) Nescio quomodo, cum lii motus corporis fieri, dw«
motu animi praecedente, non possint, eisdom rursus exle
rius visibiliter factis, ille interior invisibilis qui eos t'ecit
augplur; ac per lioccordis affectus, qui, ut fliMeiil "*
piœcessit, quia facia sunl, crescit. August. lib. doCun
ntortuis, cap. S.
m
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
SCS
siècles elle était comme le caractère de la
pénitence publique ; que dès lors elle con-
vient moins aux psaumes , qui n'élanl, à
proprement parler, qu'une louange conti-
nuelle de Dieu , doivent être dits ou chantés
avec joie , et par conséquent avec une éléva~
lion d'esprit et de corps vers Dieu.
Il ajoute, et il prouve fort au long, que
cette discipline fut suivie dans les temps les
plus reculés ; que saint Benoît et Glirode-
gang, évéquedeMetz, réglèrent que l'office,
à l'exception des leçons et des répons, se di-
rait debout; qu'un concile d'Aix-la-Chapelle
tenu sous l'empereur Louis le Débonnaire
en fit une loi pour la France et pour l'Alle-
magne (1) ; que saint François d'Assise y
était si soumis que, malgré ses fréquentes
infirmités, il demeurait toujours debout et
découvert pendant l'office divin , sans s'ap-
puyer même contre la muraille ; et qu'enfin
c'est encore l'usage des cathédrales, des col-
légiales et de la plupart des ordres religieux,
de n'être assis, peudantlechant des psaumes,
que sur cet appui qui est au haut des sièges
du chœur quand ils sont levés : car n'être as-
sis que de celte façon, c'est en quelque sorte
être debout. Et même cet appui s'appelle en-
core en beaucoup d'églises , indulgence ou
miséricorde, parce qu'il n'a été introduit que
pour soulager la faiblesse de ceux qui ne
peuvent pas demeurer entièrement debout
pendant tout l'office. Preuve que l'esprit de
l'Eglise est toujours qu'on soit debout pen-
dant la psalmodie.
Ainsi raisonne cet écrivain. L'auteur des
Conférences de Luçon et le P. Juenin, dans
sa Théorie et pratique des sacrements, pen-
sent comme lui (2), à cela près que le der-
nier ajoute que, lorsqu'on dit l'office en par-
ticulier, on peut réciter les psaumes assis, ou
debout, ou à genoux; mais que pour les can-
tiques, les capitules et les versets, il convient
d'être toujours debout. Il n'y a là rien d'ou-
tré, tout y est conforme à ces judicieuses
paroles de saint Augustin (3) : Non est prœ-
scriptum quomodo corpus constituatur ad
orandum, dummodo animus Deo prœsens per-
agat inlentionem suam. Nain et slantes ora-
inus, sicut scriplum est : Publicanus de longe
slabat ; et ftexis genibus, sicut in Actibus
apostolorum ; et sedentes , sicut David et
Elias. Je remarque cependant que la plu-
part des saints des derniers àiècles ont tou-
jours dit leur Bréviaire à genoux. Comme
cette situation est pleine d'humilité, qu'elle
coûte à la nature, que d'ailleurs les psaumes
prient bien autant qu'ils louent, je penche-
rais beaucoup à lui donner la préférence.
(1) Oranes ab oliosis sermocinalionibus .ludilum pariter
castigeiit el lingiiam : in Ecclesia cum limore el veiiera-
tione STAHTES, aul orenl, aul caïueiU, aul audiaiu. Concil.
Aquisgran. an. 816, cap. 191.
(2) Coafér. de Luçon, loui. II, sur la Prière, pag. 129.
Théorie et pratique, loai. 111, cli. o, § 5, q. 4.
(3) Aug. lib. u ad Simplic. q. i.
(1) Irreverens est assidere sub couspcctu contraque
conspi-clum ejus qiieni quani maxime revcrearis ac vene-
jeris; quauto magis sub coiispo.clu Dei vivi, augelo adliuc
ijfiuii ni astante? l'"aclui)i isuid irrcligiosum est, nisi cx-
■ Hro[>(;,inius Deo quod nos oralio faligavcril. Aique cum
uKideslia et buoiililaïc adorantes, magis couiiuendabi-
Mais enfin, puisque ce n'est que par in-
dulgence qu'on peut dire le Bréviaire étant
assis ; que les saints n'en ont presque jamais
profité, et que l'austère Tertullien condam-
nait hautement celte posture ik) , au moins
faut-il avoir soin de ne pas prendre alors ses
commodités et ses aises, comme on le ferait
pendant une lecture profane.
Il faut encore moins, dans les plus rigou-
reuses saisons et sous prétexte de quelque
petite infirmité, dire dans ton lit quelque
partie des divins offices. Ce n'est qu'avec
peine qu'on entre dans un détail si bas; mais
des docteurs éclairés , des saints même, y
sont entrés avant nous ; et le B. Pierre Da-
mien, cité par le P. Alexandre , raconte que
le démon insulta un prieur d'ailleurs plein
de vertu, parce qu'étant si décharné, si ac-
cablé de langueur, qu'il pouvait à peine se
soutenir, il avait cru pouvoir se permettre
ce genre d'adoucissement (5).
G. Enfin il est bon, pour les prières fé-
riales, preces flebiles, que l'on récite à la fin
de laudes, de prime, etc., de se conformer au
chœur, et par conséquent de les dire à ge-
noux pendant le Carême, etc. C'estl'avis que
donnent les conférences de la Uoclielle, et il
convient de le suivre quand on le peut com-
modément. La partie fait toujours bien
quand elle se modèle sur le tout (6).
J'avertirai, si Ion veut, avec Gavanlus ,
qu'un homme qui récite seul doit dire il/îse-^
reatur nostri, et Dominus vobiscum ; que
lorsque deux personnes récitent ensemble,
celui qui fait l'office d'hebdomadaire doit
dire el vobis fralres ; que, selon un décret
donné en 1629 par la congrégation des Rites,
les religieuses ne doivent pas changer le
mot de pater en celui de mater, ni celui
de fratres en celui de sorores. Mais ces
rubriques ne s'observent à Paris ni dans
le premier, ni dans le dernier cas. Le pieuiL
et savant Père Thomassin (7) ne croyait
pas qu'un ecclésiastique qui récite en par-
ticulier dût substituer au Dominus vobis-
cum le Domine , exaudi orationem meam ;
et saint Pierre Damien a fiiil un traité ex-
près pour s'y opposer (8 u Quand on intro-
duit de nouveaux riles, il fiut y penser mû-
rement ; quand une fois ils sont établis, ce
n'est pas aux particuliers à les changer. La
liturgie orientale est fort différente de celle
des Latins : chaque nation doit suivre la
sienne.
7. La dévotion intérieure est d'une toute
autre nécessité que celle dont nous avons
parlé jusqu'ici. Sans elle les plus beaux can-
tiques de Sion ne sont qu'un corps sans âme;
mus Deo preces nostras, elc.Tertull. lib. de Orat. cap. 15,
aliis 1-2.
(o) Tune, (ait cxorcisatus dœoion a priore eremi Fonlis
Avollani), ille es qui sub coitoquotidie completofium uisu-
surras, et modo me quasi sanclus ejicere, el juris uici
vasculum de meo vis (lominio liberare? Pelrus Daniiaiii,
Opusc. -l, cap 6, apud Nal. .41exand. ubi sup. reg. 8.
(b) On admet communément que la posture n'est obli-
gatoire que dans le cliccur. Voy. S. Alph. de Lig. I. iv,
u. 179.
(7) Tliomass. Discip. Eccles. part, iv, lib. i, cip. 40.
(8) S. Pierre Oamieii lut t'ait cardinal et évéqi^ed'Otlie
eu 1037
8C5
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870
le feu dont ils sont pleins n'est tout au plus
qu'une mèche qui fume encore, linum fumi-
gans. Telle était la pharisaïquc dévotion de
ceux dont le Fils de Dieu disait : Ce peuple
m'honore des lèvres ; mais son cœur est loin
de moi (1).
8. Or cette dévotion si importante, si es-
sentielle à la prière, demande avant toutes
choses une préparation d'esprit et de cœur.
Quoique la chose parle d'elle-même, l'Espril-
Saint a djigné nous en avertir : Anle ont-
tionem prœpara animnm tnam , nous dil-il
dans l'Ecclésiastique (2), et noli esse quasi
homo qui tentât Deum. C'est en effet tenter
Dieu que d'entreprendre, sans sa participa-
tion et comme à son insu, une affaire qui le
regarde directement et qui ne peut réussir
qu'autant qu'il veut bien en être le premier
mobile. La prière est son don, son ouvr;igc
et son grand ouvrage, opus Vci. Or c'<'st
d'un édifice de celte nature qu'il est vrai de
dire, comme le roi-prophète : Si le Seigneur
ne met la main à l'œuvre, ceux qui veulent
lui bâtir un temple font de vains et inutiles
efforts (3).
9. Mais que doit faire un prêtre pour se
préparer dignement à chanter ou à réciler
les louanges de Dieu ; à lui demander avec
l'Eglise, et en son nom, les grâces dont il a
besoin ; à faire monter jusqu'au ciel cumuic
un encens de bonne odeur, et ses vœux et
ceux du peuple fidèle, qu'il ne doit jamais
oublier?
La réponse est aisée, et j'assure d'avance
avec le législateur du peuple choisi [h], que
sa pralique n'est pas une de ces pénibles
lois qu'on ne puisse accomplir qu'en pas-
sant les mers. Il faut d'abord que le tribut
que nous voulons payer à la majesté sou-
veraine ne soit point avili par les vues d'un
bas et sordide intérêt. Que le ministre qui
sert l'autel vive de l'autel, rien de plus juste ;
mais que le royaume de Dieu, sa justice et
sa gloire soient le premier el le principal
objet de son service. Que le sacritice qu'il
offre soit un sacrifice de cœur, de goût, d in-
clination : Yoluntarie sacriftcabo tibi. Si la
rétribution est son unique motif, dit saint
Augustin (5), c'est moins Dieu qu'il cherche
que son propre intérêt. Son oblation n'est
plus volontaire, et l'Ange de l'Ecole , qui ne
décide que le compas de l'équité à la maiu,
la traite de simoniaque (6).
A cette disposition qui ne fait que bannir
les obstacles, il faut eu joindre deux autres ,
qui sont immédiates et positives. La pre-
mière consiste à demander à l'auteur de tout
don précieux cet esprit de grâces et de
(l)Populus hic labiis me honorât ; cor autera eorum
longeost a me. Matlli. xv, 8.
Ci) Eccli. xvm.
(5) Nisi Doniiiius aedificaveril clomuni, ia vanum labora-
veriiiU<|ui sedificaiit eam. Psalin. «xxvi.
(4) Mandatum lioc, quod ego prœcipio libi ligdie, «on
suivra le est, neque prociil positiini, nec in cœlo siliim...
neque trans mare positum, ut causeris et dicos ; Quis
ex uobis polerit transfietare mare, etc. Deuler. xxx,
12 et 15.
(5) Si propter aliud laudas Deum, ex necessUatc laudas.
Si adesset tibi quod amas, noa laudares Deum... Si ergo
prières que Dieu promit autrefois de répan-
dre sur ses fidèles. Il faut peu d'étude pour
sentir ses besoins, il faut quelque chose do
plus pour prier de manière à être exaucé.
C'est un talent que la nature ne donne point.
C'est à l'esprit, et ce n'est qu'à lui, qu'il ap-
partient de le former par ces gémissements
dont parle saint Paul (7). Compter qu'il s'em-
parera de nous , comme il faisait autrefois
des prophètes, et qu'un feu à qui l'on ne
donne pour aliment que du bois vert s'en-
flammera tout d'un coup, c'est outrager la
foi et démentir l'expérience.
La seconde disposition, et plût à Dieu ((ue
jamais nous ne la perdissions de vuel c'est
de nous dire, et avant l'office, et dans le
cours de l'office, que nous sonmies sous Ir-s
yeux du Seigneur, de ce roi immortel di s
siècles, qui a droit d'exiger et qui exige ef-
fectivement que nous l'aimions comme Père,
que nous le respections comme Maître, que
nous le redoutions comme Juge. C'est par
ces motifs, aussi solides qu'ils sont simples,
que saint Benoit animait ses frères à s'ac-
quitter saintement do la psalmodie, qui fait
encore aujourd'hui tant d'honneur à son
institut. Ubique, leur disait-il, divin'im cre-
dimus ense prœscntiam, et oculos Domini spe-
culari bnnos et malos : maxime lomen hoc sine
dubitativne credamus, cum ad opus divinum
assislimus. Reg. cap. 19. A cette double
préparation, saint Vincent de Paul joignit
toujours relie de faire un acte de contrition de
ses [léchés avant que de commencer l'office.
Cette pratique est si aisée, si sage, si propre
à faire trouver grâce devant Dieu, que je ne
me lasser.Ti jamais de la recommander.
10. \'oilà une faible idée, une esquisse des
mesures qu'il faudrait prendre pour su bien
acquitter des divins offices, 'l'oule légère,
tout imp.Trf.iite qu'elle est, je le dis péné-
tré de douleur comme l'Apôtre, el saisi de
frayeur comme un coupable qui ose annon-
cer lu justice et les peines préparées à ceux
qui la violent (8), il n'y a rien dans toute
cette matière qui prouve plus invincible-
ment qu'il est très à craindre que l'office
seul ne damne une infinité d'ecclésiasticiues.
Quelle préparation y apportent la plupart
de ceux qui vivent dans le monde? Livrés à
celle foule de bagatelles, que saint Augus-
tin appelait catervam vanilatis; plongés dans
un labyrinthe d'intérêts étrangers, répandus
une grande partie du jour dans les cercles
les plus dangereux, pleins des nouvelles et
des futilités qui s'y disent, attentifs à ne le
céder à personne en genre de plaisanteries
de toute espèce, souvent désespérés de la
propter prcuniam laudas Deum, non voluntarie sacriticas
Deo... quia prseter illuni nescio quid aiiud amoj. Âugust.
in id psalmi lui, Voluntarie sacrificubo tibi.
(6) Clericus qui vadit ad ecclesiam priiiei) aliter propter
relribullones, quas recipit tanquam tinem siii oiktIs (pria-
cipaliter inlenliim), committit simoniani. S. Tljomas
quodiil). 5, q. 8, art. 1:2, el quodiib. 8, q. 6, art. 11.
{7j yuid oreniuSjSicutoporlet, uescimus; sed ipse Siiiri-
tus postulat pro nobis gemitibus ineuarrabilibus. liom.
VIII, 2(3.
(8) Pcccatori dixit Deus : Quare lu enarras juslitia»
meas etc. Psaim. xux, 16.
87»
DICTIONNAIRE DES GEHEMONIES ET DES RITES SACRES.
874
perle qu'ils ont faite ou jeu, presque hors
d'eux-mêmes à force de murmures et d'im-
précations ; pour profiter du peu de temps
qui leur reste, après un demi-signe de croix,
•sans se recueillir un moment, sans fléchir le
genou, sans jeter un coup d'oeil sur la mon-
tagne d'où ils pourraient recevoir du se-
cours , ils s'écrient avec une conliancc que
David n'eut jamais : Seigneur, ouvrez mes
lèvres, ma bouche va rhanter vos louanges.
Jugez-moi, et montrez d'une manière écla-
tante que ma cause n'est pas celte de l'impie.
Vous le savez, ô mon Dieu (I), la méditation
de votre loi fait ma plus douce occupation.
Les richesses du monde entier me plaisent
moins que vos saintes ordonnances : je les
préfère à des millions d'or et d'argent. Toute
ma douleur est de voir que les enfants des
hommes, stupides jusqu'à l'abrutissement,
s'en occupent si peu. J'ai vu l'iinpie les trans-
gresser, j'en sèche de doideur. Mon zèle me
consume et me remplit d'amertume. Les puis-
sants de la terre me persécutent pour me dé-
tourner de vos sentiers; je ne fais que m'y
aiïcrmir davantage. Mon parti est pris, j'en
ai fait le serment, je garderai vos lois avec la
plus inviolable fidélité. Voyez, Seigneur,
combien j'aime vos commandements ; et que
mon ardeur vous intéresse à me secourir :
Vide quoniam mandata tua dilexi, Domine;
in misericordia tua vivifica me. Quel con-
traste 1 quelle opposition de la conduite aux
paroles 1 peut-elle être plus marquée, mais
peut-elle être plus effrayante?
11. Mais veux-je qu'on ne puisse utile-
ment prier sans être dans les sentiments du
saint roi, dont je viens de paraphraser les
paroles? La prière d'un pécheur est- elle
toujours un nouveau péché? Un bénéficier
qui pendant plusieurs années a mené une
vie moins pure ou, pour ne point trop mé-
nager les termes, qui a vécu dans le désor-
dre, n'a-t-il point satisfait à son obligation ?
et faudra-t-il, si par un miracle de la grâce
il vient à se convertir, l'obliger à restitu-
tion? C'est une question qu'on a coutume
d'agiter ici et qui vaut biea la peiue d'être
éclaircie.
Un auteur connu se propose celte diffi-
culté (2); et pour la prendre dans son entier,
il dit 1° qu'un homme qui récite l'office sans
aucune attention ou avec des distractions
volontaires qui l'occupent pendant une par-
lie considérable du Bréviaire, ne satisfait
pas, parce que, selon un principe d'Inno-
cent 111, faire mal une chose et ne la pas
faire, ce sont termes synonymes (3).
Il dit 2- que ceux qui récitent le Bré-
viaire avec attention du côté de l'esprit,
mais sans aucune piété du cœur, sont cen-
sés l'avoir omis. Il le prouve, et par le con-
cile de Latran, qui veut qu'on dise l'office
(1) Psalm. cxvm.
(3) Théorie, toui. III, ch. 6, §3,q. 1.
(3) « Idem est aliquid nou facere, et non fscere recie
quoad subslaïuialia. » Juenin cile ces mois du chap. Ve-
niens exlra. de Presbylero iiOQ baplizato. Ils ue sont ni
dans ce chapitre ni dans tout ce (iire j mais celte maxime
est de bon sens,
studiose et dévote, dévotion qui ne peut être
sans quelque bon mouvement du cœur; et
par l'autorilé du célèbre Fagnan, qui sur
ces mêmes paroles observe que les Pères de
Latran exigent, non une dévotion purement
extérieure, mais celle qui est un don de
Dieu et un acte de vertu {k), c'est-à-dire qui
affecte le cœur même, et qui le met en mou-
vement.
11 dit en troisième lieu qu'un ecclésias-
tique qui récite son Bréviaire dans l'affection
habituelle au péché mortel, satisfait au pré-
cepte de l'Eglise. Car, poursuit-il, afin que
son action suit pieuse et faite avec dévotion,
il n'est pas absolument nécessaire que son
cœur soit sans affection habituellement do-
minante au péché mortel. H suffit au con-
traire qu'il prie dans un désir, quoique fai-
ble, commencé et imparfait , de se détacher
de son péché, et qu'il demande à Dieu les
forces nécessaires pour rompre ses liens.
Une prière faite dans celle disposition est
animée de l'esprit de Dieu, quoique non pas
encore inhabitant ou dominant : et par con-
séquent c'est une prière qui est faite avec
quelque dévotion et avec la piété essentiel-
lement requise pour la prière.
Enfin il dit qu'un bénéficier qui sait qu'il
est dans l'habitude du pécîié mortel, et qui,
bien loin de désirer faiblement et en quel-
que manière de sortir de cette habitude, est
au contraire dans la résolutiou actuelle d'y
continuer, ne satisfait point au précepte
ecclésiastique de la récitation du Bréviaire.
Pour le prouver, il rappelle ce qu'il a dit,
savoir, que la prière est essentiellement,
non-seulement une pensée du côté de l'es-
prit, mais encore un pieux désir, du moins
faible et commencé, du côté du cœur. De là
il conclut que l'ecclésiastique dont il s'agit,
n'ayant, comme on le suppose, aucun bon
désir dans son cœur, en ayant au contraire
un qui est criminel, savoir, de vouloir de-
meurer dans son iniquité et continuer dans
ses crimes, cet ecclésiastique, dis-je, ne prie
pas véritablement.
Il suit clairement de ces principes, 1° que
la prière du pécheur n'est pas toujours un
nouveau péché; 2° qu'un pécheur prie
quelquefois si mal, qu'on peut dire de lui :
Oratio ejus fiât in peccatum, c'est-à-dire fiel;
parce que ces sortes d'expressions ne sont
pas un souhait, qui serait impie, mais une
prédiction. Savoir à qui et en quels cas on
peut en faire l'application, c'est ce qu'on ne
peut décider qu'en examinant bien toutes
les circonstances. L'état du péché a des va-
riétés infinies. Il y a des personnes qui, après
s'y être livrées, sont furieuses jusqu'à se
vouloir tuer elles-mêmes. Il y en a dont il
fait la plus douce et quelquefois même asseï J
longtemps la plus tranquille occupation. 3a M
(i) Hsec verba (Concilii Laleran. ; Dimum officium
studtose cetebreiU cl dévote) aperte ostendum coiiclllam
prscepisse devoiiunem illaiu quae est doniim Dei, et sic
devolionem foriiialem et internaDi, qu», cum sitaeius vir-
lutis, divitio iiidiget auxilio etc. Fagnan iii cap. Dolentes,
de Célébrât. Ml&sar. n. 40.
;;7S
nvF
OFF
Hli
ciiiis (|ii(; ces derniers, s'ils coiiliiiuciit à dire
rollkc, lie penseni guère h Dieu; et (|ue
Unaïul ils uuraiciil quelques bons inouve-
nienls passagers, il csl à propos, dans le
iloulc, de les traiter coiiinie gens (|iii pour-
raient bien n'avoir pas rempli toute justice.
Au moins doivent-ils faire vis-à-vis d'eux-
mêmes à lilre ilaumAne, ce qu'un confesseur
qui ne peut jamais* bien pénétrer leur étal
n'ose presque leur commander à litre de
justice. Jamais personne ne fut plus obligé
i|u'cux à s'appliquer ce mot d'un prophète :
l'cccata lua rieemosi/nis reitime 1). Il y a
plus de vingt ans (]ue (|ucl(|ues docteurs
de Sorbonnc (lue je consultai sur ce cas
malheureusement trop commun, gens d'ail-
leurs qui n'étaient point suspects sur l'arti-
cle, m'obligèrent à faire restituer ces sortes
de liénéficiers.
12. Ce ([ue nous avons dit de la piété avec
laquelle on doit réciter l'office regarde les
pensionnaires comme les bénéficiers. L'E-
glise, en les déchargeant du grand IJréviaire,
n'a pas prétendu les décharger du seul
moyen (juils aient d'attirer sur eux et sur
elle les bénédictions du Seigneur. C'est à
ceux qui quelquefois remuent ciel et terre
pour procurer des pensions, soit à des en-
tants, soit à des personnes d une très-mé-
diocre vertu, à penser aux suites. Faut-il
qu'ayant déjà de notre propre fonds un compte
si terrible à rendre, nous prenions tontes les
mesures possibles pour le rendre plus ri-
goureux ! Filii hominuin , usquequo gravi
corde?
13. Un prêtre qui n'ayant ni pension , ni
bénéfice, s'est mal acquitté de son Bréviaire,
n'est pas tenu à restituer comme ceux qui
ont l'un ou l'autre. Mais coiimic il n'est
établi prêtre que pour prier, d'abord pour
ses propres besoins, et ensuite pour ceux du
peuple, il est juste que lorsque sj prière n'a
été pendant quelques mois qu'un sel alTadi ,
il dédommage par un redoublement de fer-
veur l'Eglise de kl perte qu'elle a faite. Mais
sort-on bien aisément du desordre quand on
s'y est laissé aller dans la lerre des saints (2i"?
Ou ■ ce mot d'un ancien : Quis vidit clericum
i(tu pœnileiUcin •'!) , est effrayant! Mais <|u'il
effraie peu si Dieu ne le dit lui-même de
cette \ oix qui ébranle les cèdres et qui brise
les rochers I
§ lit. Il faut ilwc l'oniceavec atleniioii
I . (Ju'csl-ce que l'intention ? — 2. Ses espèces.
— ■ 3. Attention : ses divisions. — '►. yé-
cessité de l'intention. — o. L'a-t-on quand
on ne veut pus siitisfqire au précepte ? —
6. Conduite à garder dans ce cas. — 'î. L'at-
tention très-nécessaire. — 8. Objections et
réponses. — 9. Instance résolue. — 10. Suite
importante du principe établi. — 11. L'at-
tention actuelle n'est pas nécessaire. —
12. Diverses espèces de distractions : il en
est qu'on croit involontaires et qui ne le
sont pas. — 13. Faut-il aisément permettre
(1) Daniel IV, 2i.
{i} In leira sancloruin iniqiia gessit, et non videbil gto-
riam Doniiui. Is. ïxm, 10.
'5î (diis aliquiinJovidil clericum cito poenitemiaiu a^eii-
UlCTlONNAlRB BES RlTES SACHES. II.
qnunliomme répète sonoffice? — 14. Moyens
d'entretenir son attention. — 15. Artiorts '
qu'on ne doit pas se permettre lorsqu'on
récite le Bréviaire. — 16. Quel doit être
l'objet de l'attendan de celui qui le dit. —
17. .Sentiment de sninl Bcrnar t cou forme à
celui de r.aint Aujustin. — 18. // est très à
souhaiter que ceux qui sont obligés à l'of-
fice entendent bien les psaumes. — 19. Les
vierges consacrées il Dieu peuvent s'en pro-
curer quelque intelligence ; et comment.
1. Nous avons remarqué dans un autre ou-
vrage (4) (lu'il no faut pas confondre l'in-
tention avec l'attenlion. L'inlenlion est un
désir, un propos, bon ou mauvais, de faire
une chose. L'attention est une advertance,
une applicaiion à la chose qu'on fait. Ainsi
l'inlenlion précède, l'atlcnlion accumpagne.
L'intention appartient à la volonté, 1 atten-
tion est du ressort de l'enlendement.
2. L'intention est ou actuelle, ou. vir-
tuelle, ou habituelle, ou inlerprétativa
L'intention acinelle n'est rien auiic chose
que la volonté présente et réfléchie de faire
telle ou telle action qu'on se propose de faire.
Telle est l'inlention d'un prôlrc qui veut
actuelli'meni consacrer.
L'intention virtuelle est une volonté d'a-
gir qui ne subsiste plus en elle-niême, mai."!
qui continuedans le pi einier dessein (ju'on a
eu d'opérer. Telle est l'intention d'un prêtre
qui , ayant eu un des>-ein formel de consacrer
de petits pains qu'on lui a présentés à l'of-
fertoire, n'y pen^e point dans le temps de la
consécration.
L'intention habituelle est, ou une volonté
d'agir qui n'a point été révoquée, mais qui
a été si longteinfis interrompue, qu'elle n'est
plus censée subsister; ou une facilité de
vouloir et de faire une chose qu'on a con-
tractée à force de vouloir et de faire souvent
celte même chose. Telle serait celle d'un
prêtre qui, trouvant au sortir di' vêpres un
ornement qu'on no met que pour lui, le pren-
drait sans réflexion et monterait à l'autel.
Enfin l'inteution interprétative est celle
par laquelle on voudrait faire, et on ferait
effectivement une action, si l'on s'avisait de
penser qu'il faut la faire. Telle serait celle
d'un prêtre qui, uniquement pour appren-
dre à un autre (Oinment on doit dire la
messe, en ferait toutes les cérémonies, et
qui n'aurait pas manqué de la dire effective-
ment, s'il avait su qu'il fallait consacrer
pour donner le viatique à un moribond.
3. L'attenlion se peut considérer, ou rela-
tivement au sujet dans lequel elle se trome,
ou relativement à l'objet vers lequel on la
porte.
L'attention prise du côté du sujet se divise,
comme l'intention, en actuelle, virtuelle, etc.
Les notions que nous venons d'en donner
suffisent; il n'y a qu'un terme à changer.
L'attention considérée par rapport à son
lem ? Sed elsi depreliensus hnmiliaverii se, nec weo dole;
quia peccavit, sed qni.i coulundilui-, (]uia peididil gloiiaiu
fuani. Auclor Operis iiiiperf. jii Mauli.
(t) Moral. ln-«°, loni. VIII, pag 154.
28
K-5
DICniOiNNAlUE Di.S CKlUOMOiNltS 1;T DES RliLS SACIlLS.
S7b
objet, qui dans la rnaliôre présente est l'of-
(îce divin, peut aller ou aux paroles, ou au
sens des paroles, ou à Dieu, soit que nous
nous appliquions à considérer sa grandeur,
soit (jUG, plus attentifs à noire indigence,
nous lui exposions nos besoins, soit que,
par une vue qui renferme à la fois quelque
chose de général et de particulier, nous tâ-
chions de nous occuper de quelqu'un des
mystères de la foi, comme de la naissance de
Jésus-Christ, de ses anéantissements, de son
amour pour nous, etc.
Après CCS notions, qui nous tiendront lieu
de principes , il faut examiner quelques
difficultés qui concernent cette matière.
k. 11 n'est pas question de savoir si un
homme qui veut remplir son devoir par
rapport à l'office a besoin de quelque sorte
d'intention. La chose est iudubitable. La
récitation du Bréviaire est commandée à
titre d'obligation envers Dieu, qu'un prêtre
doit honorer; envers le prochain, pour qui il
doit prier; envers lui-même, que ses propres
besoins doivent autant et plus intéresser
que ceux d'autrui. Or, pour remplir -elle
triple obligation, il faut vouloir réciter d'une
certaine manière plutôt que d'une autre.
Et c'est pour cela qu'un homme qui lirait
les psaumes par manière d'étude ou par
pure curiosité ne serait nulle part regardé
comme un homme qui dit l'office. Il en se-
rait de même de celui qui les chanterait
pour essayer sa voix ou pour la faire ad-
mirer.
Au reste, cette intention ne peut inquiéter.
Un homme qui vient d'être ordonné sous-
diacre ou de recevoir un bénéfice ne com-
mence à réciter le Bréviaire que parce que
le Bréviaire est un devoir pour lui, et qu'il
veut s'en acquitter. Dans la suite il continue
sur le même plan; et c'en est assez. Cepen-
dant l'Eglise, qui vu au plus parfait, lui met
quelque chose de mieux en main. La prière
par laquelle il conjure Dieu de lui ouvrir la
bouche pour bénir sou nom , de purifier son
âme, d'en éloigner non-seulement les mau-
vaises pensées, mais encore celles qui se-
raient étrangères ; d'éclairer son esprit ,
d'échauffer, ou plutôt d'enflammer son cœur:
celle prière qu'il finit en unissant son inten-
tion à celle qu'eut le Sauveur lorsqu'il priait
sur la terre, lui rappelle ses devoirs et l'ar-
dent désir qu'il doit avoir de les remplir
d'une manière digue de Dieu : Digne, dévote,
attente. Un bon ecclésiastique ne doit ja-
mais l'omettre. 11 n'en peut faire de plus sa-
lutaire.
5. Mais que dire d'un prêtre qui réciterait
son office dans l'intention formelle de ne pas
satisfaire actuellement à son obligation, parce
qu'il se proposerait de la remplir dans un
autre temps? L'examen de celte difficulté
peut servir à en résoudre d'autres sembla-
bles. Jecommunie le dimanche des Rameaux,
très-déterminé à ne faire ma communion
pascale que le jeudi saint ou le jour de
Pâques : serais-je iufracteur de la lui si je
m'en tenais à celle première communion?
(jrégoire de Valence , Suarès, et l'ontas
avec eux (1) soutiennent qu'un homme dans
ce cas remplit son obligation. Les raisons
qu'ils en donnent, sont 1" que l'on accom-
plit suffisamment un précepte lorsqu'on fait
la chose commandée; et c'est ce qui arrive
alors. J'entends la première messe un jour
de dimanche, dans le dessein d'en entendre
une autre. L'Eglise ne s'embarrasse pas de
mon dessein , clic veut (|ue j'entende la
messe, et je l'ai entendue ; 2' s'il y avait une
censure portée contre celui qui manquerait
à son office, il est sûr que celui qui l'aurait
dit une bonne fois, sans avoir intention de
remplir la loi, n'encourrait pas celle censure.
Et pourquoi? si ce n'est parce qu'il aurait
rempli la lui, malgré sa prétendue inlenlion
de ne la pas remplir.
Si vous objectez à ces théologiens qu'ua
homme qui a fait vœu de dire les psaumes
graduels, et qui les récite dans l'intention
précise de n'accomplir pas son vœu, est
tenu de les réciter une seconde fois pour
l'accomplir; et que si Pierre doit à Jean cent
écus, il ne cesse pas de les lui devoir, quoi-
qu'il l'en ait gratifié par aumône ou par li-
béralité : ils vous passent volontiers le prin-
cipe, mais ils se récrient sur la conséquence.
Un homme, dit Suarez, qui récite les psau-
mes graduels sans vouloir accomplir son
vœu, a dessein de retenir et de proroger le
lien qu'il s'est librement imposé , el dès lors
il fait implicitement un nouveau vœu qu'il
se propose d'accomplir en son temps. H n'en
est pas ainsi dans le cas que nous exami-
nons. Un bénéficier n'est pas maître de
s'imposer un précepte ecclésiastique. Ainsi,
puisque c'est de ce précepte que dépend
toute son obligation, et non pas de sa vo-
lonté, dès qu'une fois il a donné en bonne
forme la substance de la chose commandée,
on n'a plus rien à exiger de lui.
Il faut, poursuit ce savant docteur, rai-
sonner de la même manière par rapport au
second exemple. Je suis très -maître de don-
ner à titre gratuit ce que je dois à litre
onéreux; et ainsi lorsque je n'ai donné que
dans le premier sens, je reste toujours obligé
à donner dans le second. Il s'en faut bien
que les choses aillent de même quand il
s'agit d'un devoir qui m'est imposé par la loi
du supérieur : ce devoir ne m'est point su-
bordonné; je ne puis ni l'augmenter, ni
me l'imposer de nouveau. Lors donc que je
l'ai rempli une bonne fois, tout est fait, il
n'y a plus à revenir.
G. Quoiqu'il en soit, il est certain, I* qu'un
homme qui en récitant son office, en assis-
tant à la messe, en communiant, a un des-
sein formel de ne pas remplir la loi, fera
beaucoup mieux de répéter son action. Il l'a
promis au moins tacitemont : pourquoi man-
quer à sa parole? 2° que lorsqu'un craint
de changer de résolution, ou de ne pouvoir
réaliser celle qu'on a prise , il est plus sage
de ne s'engager que conditionnellement. Eu
(1) Suares., lit. iv de Horis Caii., ca|). 2B, ii. 7, p-i^' 269. Poutas, verb. OmcE, cai. 15; el verb. ArrERtiwii cas. 2.
87Î
OFF
OFF
ce cas on manquera peut-élrc à un bon pro-
pos, mais on sera au moins sûr de n'aveir
niJinqué ni à la messe, ni à roffice. En voilà
plus qu'il n'en faut sur une difficulté qui ne
peut guère avoir lieu que pour la commu-
nion annuelle. Parlons présentement de l'at-
tention : c'est une matière qui revient tous
les jours.
7. Or, je commence à dire avec toute l'E-
glise, qu'elle est nécessaire dans la récita-
tion des divins offices. Le quatrième concile
de Lalran veut que ceux qui y sont obligés
s'en acquittent avec toute l'application et
toute la piété qui leur sera possible : Vis-
Iricle prœcipimus , nt divinum officium ,
nocturnum pariler et diurnum, quantum eis
dederit Deus , studiosc pariter célèbrent et
dévote (1). Ceux qui l'avaient précédé et
ceux qui l'ont suivi ont tous tenu le même
langage. A Dieu ne plaise, disaient les Pères
assemblés à Trêves en 1349, que ceux qui
disent les heures canoniales semblent ja-
mais penser à toute autre chose qu'à ce
qu'ils disent. Qu'ils craignent sans cesse
qu'on ne leur applique un jour ces mots
d'isaïe : Cette nation tn honore des lèvres ,
mais leur cœur est éloigné de moi. Qu'est-ce
que chanter ou réciter extérieurement pen-
dant que l'esprit s'occupe voloiitiiirement
des embarras du ménage ou bat la place
publique, si ce n'est tromper les hommes et
se moquer de Dieu? Est-ce^donc en pure
perte qu'il est écril: Maudit soit celui qui
fait l'œuvre de Dieu avec une frauduleuse né-
gligence?
Ces autorités et autres semblables qu'in-
dique le P. Alexandre (2j , portent leur
preuve avec elles. L'office divin est essentiel-
lement une prière; c'est l'œuvre de Dieu;
c'est, après l'auguste sacrifice, le plus grand
hommage que nous puissions lui rendre. Et
qui doute que toutes ces considérations ne
nous obligent à le dire avec tout le recueil-
lement dont nous sommes capables"? C'est
donc avec bien de la sagesse et de l'équité
que le clergé de France dans son assemblée
de 1700, si formidable aux mauvais casuis-
tes, proscrivit comme directement contraire
à la parole de Dieu, comme favorisant l'hy-
pocrisie, comme réprouvée par Jésus-Christ
et par les prophètes, cette proposition de Ca-
ramuel : On satisfait au précepte de la réci-
tation lorsque volontairement on ne prie que
du bout des lèvres, sans prier de cœur et
d'esprit (3). L'auteur avait fait l'essai de son
système; et il avoue avec une scandaleuse
ingénuité qu'il avait des distractions quel-
quefois involontaires, quelquefois consen-
ties, mais qu'il n'en avait ni doute ni scru-
pule, parce qu'il était bien et dûment per-
suadé qu'à la vérité l'atlenlion intérieure
est une bonne chose, mais qu'on peut s'en
(1) Concil. Lateian. iv, can. 17; et referlur cap. Do-
/eiitvs 9 de Célébrât, missar. Concil. Trevirense ii, au. IS49,
cap. 6. « Omnes qui lioris canonicis persoUeiidis depulali
suiil, dent operam ut coUectis aiiimis, quoad liiri potest,
(tebiluiii pensum absolvant; uec ita se habeanl ut dum
voce psalUmt, quidvis poiius quam Deum aniino cogitare
videantur; seniper cavenlesne proplielicuni illud audiant :
labiis aviUein me Itonorani : cor autem eorwn tonne en a
873
p.isser. Distractiones non évita, involunta-
rias millies , inlerdum eliam volunt.irins ;
et nihilominus nullo crucior scruputo , nullô
duhio ungor, qui prudcntcr suppono me ad
altcnlionem inlernam non tcneri ; eam ha-
bere bonum esse, et ea carere ne quidem levem
esse cutpam, etc. C'est en grande partie à la
mauvaise probabilité que sont dues ces hor-
reurs : qu'on juge de l'arbre par les fruits.
Nous remarquerons en passant qu'on a
mis cette monstrueuse opinion sur le compte
decertains théologiensqui en étaient foitéloi-
gnés. Azor est de ce nombre : il décide net-
tement qu'il y a péché mortel à réciter l'of-
fice avec des distiactjons volontaires (i). Il
est vrai qu'il n'est pas si ferme quand il faut
définir s'il y a obligation de répéter, et par
conséquent de restituer en cas qu'on y man-
que; mais enfin il se déclare avec Navarre et
Sotopourl'affirmativc, comme étant plus pro-
bable et plus conforme au sentiment des
personnes qui ont de la science et de la piété.
Ecclesia enim, dit -il, non solum prœcipil
ut recites, sed ctiam ut attente récites. Il
serait aisé de faire voir que \asquez, San-
chez, Lessins, Valentia et Suarès, que j'ai
toujours préféré à bien d autres, ont posé le
même principe, quoiqu'ils en aient quel-
quefois trop resserré les conséquences.
8. Mais quelles raisons ont pu déterminer à
unsi mauvaisparti des personnes qui, comme
Caramuel, ne manquaient point d'esprit, et
qu'on ne peut soupçonner d irréligion ? Les
voici. La première est que l'Eglise ne peut
commander les actes purement intérieurs, et
que l'attention est de ce nombre. La seconde
est qu'un homme involontairement distrait
n'a pas plus d'attention que celui dont les
distractions sont volontaires, et que malgré
cela il satisfait à son obligation. La troi-
sième, c'est que le mode, la manière de la
loi ne tombe pas sous le précepte de la loi :
Modus legis non cadit sub legem. C'est de ces
principes qu'on a conclu qu'une communion
sacrilège remplissait le devoir pascal. Eft
faudrait-il davantage pour faire senlir com-
bien il est dangereux de leur donner trop
d'étendue?
Pour y répondre en deux mots, je dis,
1° qu'il n'est point sûr que l'Eglise ne puisse
commander les actions intérieures. Et quand
même elle ne le pourrait faire directement,
elle le pourrait toujours d'une manière
indirecte , parce qu'elle peut commander
une action qui ne remplisse ses vues, que
lorsqu'elle se fera aveecerlainesdisposilions
d'esprit et de cœur. C'est ainsi qu'en faisant
une loi de la confession annuelle, qui n'est
qu'une action extérieure, elle coumiande
par une suite nécessaire , l'examen de ton-
science qui doit la précéder, et qui ne fui
jamais une action mécanique. C'est ainsi
me. Quid aulem est voce quidem psaUere, mente autciii
douiuiu »ut forum circumire, nisi buminés faiieie et Deum
irridere?»
{•2) Nat. Alexand^r, reg. 8, p.ig. 64.
(3) Lisez, ou pluiôt ne Usez pas cet écrivain, in Theolo;?.
RcKul. u. 1374, pjg. S97.
(4) Azor, ion). 1, lib. x, cap. 12, q. 6, p. 666; cap. 14,
q. 8, p. tùTÎ.
STJ
DICTIONNAIRE UKS CKUli.MOMKS ICT UliS RITKS SACRES. 880
encore qu en ordonnant à ses ministres de
conférer les sacienicnts , elle leur prescrit
d'avoir ce genre d'inlenlion dont le défaut
rendrait leur célébration ou nulle ou du
moins illégitime. Eh ! que serait-ce donc que
l'Epouse du Fils de Dieu, celle Eglise sainte,
dont la beauté, comme celle de la fille de
Sion, vient de l'intérieur, si son pouvoir se
bornait à un corps sans âme, sans mouve-
ment et sans vie ?
J'ajoute avec un théologien de Paris que
quand cette objection serait en général aussi
solide qu'elle est frivole, elle ne conclurait
rien en faveur des bénéficiers, que les ca-
suisles voulaient principalement ménager
.le dis enfin (jue le prétendu axiome, Mo-
dus leyis non cadiC sub leyem, ne peut re-
garder les préceptes dont la manière fait l'â-
me et la partie essentielle : et telle est sans
doute l'attention par rapport à la prière. Elle
en est moins un mode que la substance. Ou
le Fils de Dieu nous a trompés, ou le simple
mouvement des lèvres ne fut jamais oraison,
9. Mais poursuit-on, il est sûr qu'un hom-
me qui se distrait volontairement lorsqu'il
récite son office, pèche contre le droit naturel.
Or, il ne péchera plus dans notre senti-
ment , parce qu il ne peut pécher qu'en
priant mal, et qu'on ne peut dire qu'il prie
mal quand il fait une action qui, par cela
Supposons pour un moment que l'Eglise ne seule qu'elle est faite sans attention, n'est
■ " ■ '■ • •' ■ plus selon nous une véritable prière.
Ce raisonnement, que l'on trouve dans
Platel, dans la Croix (i) et dans vingt au-
tres, prouve évidemment, comme je l'ai vu
remarquer par un grand évêque, et long-
temps après par Benoît XH', que rien n'est
plus dangereux en morale qu'une vaine et
pointilleuse métaphysique, qui embarrasse
iesprit et ne l'éclairé pas. Un homme vo-
lontairement distrait ne péchera plus, parce
que son action n'est plus une vraie prière.
Rare et subliiiie découverte! Son action n'est
plus une vraie prière! Mais ne doit-elle pas
l'être ? Mais sa dissipation volontaire ne
blesse-t-elle point le respect qui est dû à l'E-
criture, aux instructions des Pères, aux orai-
sons qui composent l'office ? Mais n'y a-t-il
ni dérision, ni mensonge, ni hypocrisie à
prendre sans aucun sentiment de religion le
ton, l'accent et le langage d'un homme qui
supplie ? Mais le prince, s'il pouvait sonder
les cœurs, serait-il content d'un coupable
qui à l'abri d'une pareille subtilité préten-
drait ne l'outrager pas en lui demand<int en
termes magnifiques une grâce dont sou es-
prit ne serait nullement occupé? C'en est
trop pour une puérilité, par laquelle il n'y
aura de séduits que ceux qui sont détermi-
nés à l'être. Poursuivons.
10. 11 suit du principe que nous venons
d'établir qu'un bénéficier qui a des distrac-
tions volontaires pendant une partie consi-
dérable de son Bréviaire pèche mortellement.
Et de là je crois pouvoir conclure qu'il est
obligé à restituer au prorata de sa faute. Ji
est vrai que quelques-uns de ceux qui accor-
dent la première conséquence ne passent pas
la seconde. Parce que, disent-ils, la loi de la
restitution étant pénale, ne doit s'entendre
que de ceux qui omettent absolument le Bié-
viairel; et que le bénéficier dont il s'agit le
dit d'un bout à l'autre, quoiqu'il ne le dise
pas bien (5).
Mais s'il est vrai devaul Dieu que, ne dire
peut leur commander l'attention intérieure,
on ne niera pas qu'ils ne puissent s'y enga-
ger ; comme un pauvre à qui je fais l'au-
mône peut me promettre de prier pour moi
avec attention. Or je ne crois pas qu'on s'a-
vise jamais de nier qu'un homme qui reçoit
un bénéfice s'engage au moins implicitement
à prier pour les fondateurs d'une manière
qui leur soit utile. Le fera-t-il sans atten-
tion ? Oui, dit l'indigne écrivain que j'ai déjà
cité (1) ; et cela ne souffre pas de difficulté.
Non, dit la religion avec le clergé de Fran-
ce ; et il n'y a que l'hypocrisie qui puisse
penser autrement.
Je dis, 2" qu'il y a une différence to-
tale entre deux hommes dont l'un n'est
distrait que malgré lui, l'autre se re-
paît volontairement de pensées étrangères
ou mauvaises. Le premier fait ce qui dépend
de lui pour plaire à Dieu. Il gémit de ses
absences ; il ne rétracte point ce premier
mouvement d'attention et de piété, avec le-
quel il a conjuré le Seigneur de lui faire
trouver grâce devant lui. Est-il surprenant
que celui qui connaît tout le faible du li-
mon dont il a formé l'homme, ne lui impute
pas des misèrcS par lesquelles il veut l'é-
prouver (2) ? C'est , dit si bien Rodriguez,
c'est un père qui va voir son fils en délire.
Ce dernier lui parle d'abord raison, et lâche
de lui prouver sa tendresse. Un moment
après il bat la campagne : mais jusque dans
ses écarts on voit qu'il est fils : la seule voix
de celui qu'il aime le rappelle à lui-même. Il
est vrai qu'il retombe bientôt; mais c'est la
force du mal, et d'un mal dont il n'est pas
maître, qui le fait retomber. Quelle compa-
raison d'un homme si bien disposé avec ce-
lui qui pose pour maxime, que pourvu qu'il
remue les lèvres etqu'il articule bien, l'Eglise
n'a rien à lui demander; que si elle allait
plus loin, elle passerait les bornes de son au-
torité ; et qu'on ne serait pas obligé de lui
obéir (3) ?
(1) Qai cumsula atlentione exirinseca legit boras, sa-
tisfacil... ergo cilra conlroversiam merelur. Carara., ibid.,
11. 1379. Etiamsi morose deleclarelur de re illicila. Il)id.,
n. 1574
(2) Quomodo niiserotiir pater Clioruiti , miserlus est
Domiiius liineiilibus se; quoniam ipse cogaovil tigmeutum
nusiruin. l's;jl. eu, 14.
(3) Licel pcr impossibilft devolio inlenia prseciperclur,
11011 leiieremur obedire; quia legistator excedeiet limites
su;e jurisdictionis. Caram., n. 1576, p. 398.
(4) La Croix, lom. I, lib. iv, ii. 1341, p. 648.
(b) Tum ob doctorum aucloritalcm, quœ non est coii-
lemnenda, lum ob rationes non levibns fundameulis in-
iiixas, sallem quia non constat adosse prseceplum de atton-
tione inteTna in reciiaticne diviiii officii... non acidercni
ad rcsUlulioneni damnare beiielitiariuiu qui huiia lide olli-
ciuui recilassel cum dislraclione volunlaria, et lioua lide
pariler fructus percepisset, prout ab ea excusant, lia S. At.
Liguori, I. IV, n. 177. La Croix, I. iv, n. 1213, et apud ipsum
Solus, Tolet, Azor, K. Medin. Garcia, Gobât, etc..
881
OFF
OFF
88^2
point et dire mal, c'est la même chose; que
r^i^lise iiavoue ni ne peut avouef cotniue
l.iile en son nom, une prière d'illusion el
(le mensonge ; qu'en exifçeant la rérilalion
de rdifice. elle exige un acte de religion ;
qu'une prière labiale n'est à ses yeux, comme
à ceux de son Kpoux, que de l'or réprouvé :
il est éviilent qu'on ne donne trop d'étendue
ni à ses lois ni à ses peines, quand on y as-
sujettit ceux qui violent si pleinement les
premières, et qui méritent si bien les se-
condes.
Mais de quel genre d'attention a besoin
une personne qui, s'il était possible, vou-
drait se mettre en règle devant Dieu, et n'a-
voir rien à se reprocher? Rappelons-nous
que l'attention est ou actuelle, ou virtuelle,
etc. ; qu'elle peut ou se fixer au sens des pa-
roles, ou s'attacher à Dieu, etc.
11. Cela posé, il faut dire avec tous les
théologiensque l'allention actuelle n'est pas
nécessaire, que l'attention habituelle ne suf-
fît pas ; qu'il faut donc et qu'il suffit d'avoir
cette espèce d'attention que nous appelons
virtuelle.
L'allention actuelle n'est pas absolument
nécessaire : toute la théologie en convient,
et elle a bien raison. Une attention suivie,
et qui ne se démente jamais, passe les forces
des enfants d'Adam. Un homme qui ne perd
presque jamais de vue la présence de Dieu
est dans l'ordre de la grâce un phénomène
plus rare que les comètes ne le sont dans
l'ordre de la nature. Notre imagination vo-
lage nous emporte malgré nous. La crainte
des distractions suffit seule pour en procu-
rer. Les nouvelles qu'on sait, et celles qu'on
attend en donnent. Où en serions-nous si tout
cela nous était imputé? au système de Calvin
ou à quelque chose d'approchant.
12. Pour entendre ceci un peu mieux, ar-
rêter les conséquences que l'erreur el l'a-
mour-propre tirent quelquefois des prineipes
les plus raisonnables, il faut remarquerqu'il
y a des distractions qui , sans être volontai-
res en elles-mêmes, le sont dans leur cause.
Il y a peu de gensassez impics pour vouloir,
lorsqu'ils se mettent à dire leur office, pen-
ser à toute autre chose qu'à leur office; mais
il y a bien des gens assez peu précautionués
pour ne pas voir que le commencer dans
certaines positions, c'est s'exposer à le dire
très-mal. Un homme qui au sortir dune dis-
pute longue et animée, d'une compagnie eni-
vrante, d'un entrelien plein de bagatelles ,
et de ces bagatelles qui atlachenl, qui font
sensation, qui dérobent l'âme à elle-même ;
un homme qui dans ces conjonctures passe
d'une salle dans une autre, et dès le trajet
commence son Bréviaire, peut-il se flatter,
lorsque son imagination et quelquefois son
Notant commuiiiter quod si quis, advertcns se distrahi,
liabeat mediocrem diligeuliam ad attendendum.Dullomodo
lipccet. S. Alpli. de Lig. 1. iv, n. 177.
Licet redtans seiniplene adverteret ad dislractionem
et venialiter peccaret, adliuc lainen sul)staiiliuliter oiricio
saiisfacerel. Ibid.
(1) C'est l'auleur d'un livre intitulé : Vltnaqe d'une re-
trieuse parfaite el d'ww imparfaite. Il remaniue qu'il y
t\ des distractions iiu'un jnut noniiucr diilracliom du cvur,
cœur lui rappelle tout ce qu'il vient de dire
et d'entendre, que sa langueur et sa dissi-
pation n'ont rien de volontaire ? Pour déci-
der, je ne demande qu'une minute de ré-
llexion : mais pour se dire sérieusement et
devant Dieu, que l'on est très-souvent dans
le cas, il faudrait quelque chose de plus. Une
heure ne suffit pas toujours.
Au reste , je pense différemment d'un
ecclésiastique qui , occupé du matin au soir
des fonctions du ministère, ou d'une étude
qui est dans l'ordre delà Providence, ne
peut si bien en effacer les vestiges, qu'ils ne
viennent souvent à la traverse. Ces pensées,
lors même qu'elles se trouvent où on ne les
voudrait pas, y portent l'empreinte de la
charité qui en est le principe : et le maître
que nous servons est trop bon pour condam-
ner les suites inévitables d'une opération qui
ne se fait que pour sa gloire. Il ne faut point
s'en troubler, ni faire de grands efforts pour
s'en délivrer , mais se contenter d'en détour-
ner son esprit, pour les laisser passer comme
des nuages et des ombres que l'on mcprise, et
que l'on ne veut pas seulement envisager.
Cela est plus utile contre ces distractions,
que les grands efforts et les violences qu'on se
voudrait faire, et qui troublent sotivcnl et
affaiblissent l'âme plus que le mal même
qu'on veut clinsscr. C'est le conseil que
donne un auteur cité dans les Conférences
de La Rochelle (1).
On serait sans doute moins indulgent pour
ces ouvragi'S profanes qui ne sont bons qno
pour la fusiosité, dont ni l'Eglise, ni l'Etat
n'ont besoin; et qui quelquefois sont plus
propres à nourrir les passions qu'à orner
l'esprit
Mais quelque confiance que doive avoir eu
Dieu le minisire qui s'efforce de lui donner
tous ses moments, il est toujours de l'ordre
que pour réciter saintement son office, il
choisisse, quand cela se peut, le temps le
plus favorable, qu'il ne s'y mette jamais
qu'après avoir élevé son cœur à Dieu, qu'il
s'accoutume à commencer par un acte de
contrition. Si par un malheur qu'on ne peut
trop déplorer, tout ou presque tout ne de-
venait pas routine, quel acte plus sérieux de
douleur que dans ces paroles d'uneoraison
que nous disons sans cesse : Dimitle nabis
débita nostra, etc?Je reviens.
L'attention habituelle ne suffit pas. Celle
sorte d'attention, si c'en est une, ne consis-
terait qu'à dire des prières par habitude ,
sans les avoir offertes à Dieu avant que de
commencer, sans les lui offrir pendant qu'on
les continue, et l'esprit appliqué à toute au-
tre chose. Or, ce n'est pas là avoir une vraie
attention : c'est réciter sans penser, à peu près
comme les personnes qui parlent en dormant {2).
parce qu'elles viennent de l'attache qu'on a pour quelque
chose que Dieu ne nous oblige point d'aimer, ou qu'il ue
veut pas que nous aimions de la sorte. Il ne donne d'autre
remède pour celles-ci que de se défaire, autaut que l'on
peut, avec la grâce de Dieu, de ses mauvaises habitudes
C'est le plus sûr, on plutôt l'unique. Confér. de La Uo-
chelle, pag. i6i.
(2) Confér. de La Rochelle, § 9, pag. 402
8S3 DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES
13. L'attention virtuelle sufût : c'esl-à-
dire qu'il faut commencer avec une attention
834
actuelle, la soutenir autant qu'on peut, n'ad
m'Ilre aucune distraction volontaire , ne
s'effrayer point lorsqu'on s'aperçoit qu'il
s'en est glissé malgré nous, et continuer en
esprit de paix et de tranquillité jusqu'à la
On.
Quoiqu'il arrive souvent que dans ces oc-
casions lin homme de bien ait lieu de gémir
de sa misère el (le sa dissipation, il ne doit
point s'accoutumer à répéter son ofûcc; et
les confesseurs doivent le défendre, surtout
à ceux de leurs pénitents quisonl scrupuleux
ou disposés à le devenir. Les répétitions ont
deux inconvénients. Elles servent à peu de
chose, et elles peuvent beaucoup nuire. Elles
servent de peu, parce que la seconde ne
vaut souvent pas mieux que la première.
Elles sont très-dangereuses, parce qu'il en
nnît des troubles de conscience, des per-
plexités qui ne unissent point, un mortel dé-
goût pour le service de Dieu, une espèce d'a-
brutissement de l'homme tout entier, une
impuissance de s'appliquer à quoi que ce
soit, et quelquefois un si grand bouleverse-
ment de tête, que, pour éviter des suites plus
fâcheuses, il faut avoir recours aux supé-
rieurs pour en obtenirdispense.
11 y a donc ici, comme ailleurs, deux ex-
cès à combattre : une présomptueuse et
folle sécurité, qui fait qu'on ose de but en
blanc traiter avec Dieu comme l'on n'oserait
traiter avec son égal; une crainte excessive,
une fausse idée de perfection, qui dans ce sé-
jour de trouble et d'anxiété voudrait le calme
profond qui ne convient guère qu'aux habi-
tants du ciel. Jitnc m tolo corde clamutur,
quando aliunde non cogitatur, dit saint Au-
gustin (1). Mais, poursuit ce grand docteur.
Taies orationesrarœ sunt multi.i, crehrœ au-
tem paucis : omnes vero utriim cuiquam,ne-
scia. Et dans un autre endroit (2) : Exami-
nons noire cœur sans nous flatter , car il n'y
a lien de moins raisonnable que de se séduire
soi-même. Que d'agitations, que de. vainespen-
se'es au dedans de nous-mêmes I Souvent nos
oraisons en sont semées. A peine notre cœur
peut-il se fixer à son Dieu. Il le voudrait, et
aumomenl il s'échappe à lui-même. Il s'e'va-
porc, il court à droite et à gauche, sans trou-
verni obstacles ni barrières qui Varrêtenl. Si
dans ces maximes il y a do quoi humilier, il
y a un peu de quoi consoler (3).
l'r. Dussé-je ennuyer à force de m'appe-
santir sur cette matière qui n'est pas encore
épuisée, j'emprunterai du religieux Pierre le
Fèvre quelques moyens dont on peut se ser-
vir pour avoir et pour conserver l'attention
dans les divins offices. Ce saint homme, qui
connaissait par expérience leur efQcacité,
f (1) Aiigustlu., serm.29 in psalm. cxvui, n. 1, tom. IV,
\ pag. liai.
^. {i) DicDm tamquani liomo in hominlbus et ex hominibus.
' Ferai qulsque cor suum, et iiitUL'atur se sine adulatione
et palpalione. Nihil enim est stullius quam ut scipsimi
«Uiiiqiie (Kilpct atque seducat. .4lteiiciat ergo el vidcat
_ quanta aguuUir in corde humano, quemadmodum ipsae
pSerumque oratioiies impleanuir variis cogiialionibus, lia
Ul viit stet cor ad Dcum suum,- et vult se lenere ut stet et
veut qu'avant de commencer on s'occupe de
la passion du Sauveur, qu'on se propose d'i-
miter le saint dont on fait l'office, d'étudier
ses paroles ou ses actions ; que dans le cours
de la récitation on élère par de courtes et
ferventes aspirations son esprit à Dieu;
qu'on fasse avec soi-même un pacte de bien
dire le psaume courant; qu'on se rappelle
la présence de Dieu el le bonheur attaché à
un exercice qui fait le plaisir des saints pen-
dant l'éternité; qu'on s'afflige en passant
d'une prière à l'autre, quand la première
n'a pas bien réussi. Il ajoute, et cela s'entend,
qu'il faut choisir un lieu commode, et ban-
nir autant qu'on le peut, toute idée des af-
faires du jour et des inquiétudes du lende-
main.
15. Je crois aisément qu'un homme si exact
n'aurait pas regardé comme affaires bien
compatibles avec la grandeur et la décence
de l'office divin celles qui suivent, et que je
transcris de deux théologiens : Sntisfacit
qui orat non omninoproperanter se vestiendo^
exuendo, colligendo herbas, vel uvas, in~
struendo focum, pectendo caput, calceando,
manus et faciem lavando, prospiciendo in ri-
pam vel fluvium ; à quoi quelques-uns ajou-
tent, (iptando calamum ad scribendum. A la
bonne heure, qu'on rassure un ecclésiasti-
que qui extrêmement pressé aura sur la fin
de son Bréviaire fait quelqu'une de ces ac-
tions : mais du moins faut-il dire qu'en gé-
néral un homme qui craint et qui respecte
Dieu ne se les permet point. Il faut même,
avant que d'entamer le Bréviaire, disposer
si bien tout ce qu'on doit dire, qu'on ne
cherche point une leçon pendant qu'on finit
un psaume. C'est ici que doit avoir lieu cet
avis du Saint-Esprit : Faites valoir tout le
bien que l'on vous confie, et qu'il n'y en ait
pas une partie qui vous échappe ['*).
16. Mais quel doit être l'objet de notre at-
tention lorsque nous récitons les divins of-
fices ? Le sentiment commun est qu'il n'est
pas nécessaire qu'elle se porte au sens des
paroles, mais qu'il suffit qu'elle aille à Dieu,
considéré en lui-même, ou relativement à
nos besoins; bien entendu qu'on aura grand
soin de bien prononcer tout ce qu'on est
chargé de dire.
La première partie de cette réponse est
fondée sur ce qu'il y a bien des personnes
obligées aux heures canoniales, qui ne sont
pas en état deles entendre. Tels sont de jeu-
nes clercs encore peu avancés , et presque
toutes les religieuses qui n'entendent point
la langue de l'Eglise.
La seconde partie se prouve par la nature
môme de l'office. C'est une prière et une
prière vocale. Or, dès lors elle demande une
quodam modo fngit a se, nec iuvenit cancellos quilius se
in lud.it, aut obices quosdani qiiibus reliiieat avolaliones
suas el vagos qnosdani motus, et sld jocundari a Deo suo.
Idem in psalm. ix\xv, n. 7, p. 90a.
(3) Utdicatur aliquis oflicio non satisfacere, nun solutu
requiritur ut voluniarie se distralial, scd pleiie aJvertai se
dislraliere. S. Lig. n 177.
(i) Pariicula buui don! non te prœtereat. Eccli. xrv li.
883
OFF
OIT
mr,
prononciation exaclc cl une élévalion de
l'esprit vers Dieu.-
t". Que ce dernier genre d'attention, qu'on
peut nommer spirituelle, suffise à ceux qui
ii(> peuvent en avoir d'autre, c'est ce qu'il
est Irôs-aisé de concevoir : l'on ne doit que
(C que l'on peut ; mais qu'un homme dans
les saints ordres, qui grâees à Dieu est en
^lat de saisir en grand ce qu il y a de plus
beau, (le plus touchant dans les psaumes,
s'occupe d'autre chose, c'est ce qui ne parait
pas hien dans l'ordre. L'Ejçlise n'ayant dirigé
ses offices que parla coniluilc du Saint-Es-
prit, qui ne l'abandonne jamais, on doit re-
garder les pensées et les affections saintes
qui y sont renfermées comme les seules of-
frandes que Dieu veut que nous lui fassions
pendant que nous sommes occupés à ce
saint exercice. C'est donc en quelque façon
aller contre l'ordre de Dieu, et faire autre
chose que ce qu'il demande de nous, que de
vouloir en ce temps-là nous entretenir d'au-
tres pensées, quelque saintes et dévotes
qu'elles nous paraissent. C'est l'instruction
(pie saint Bernard donnailà ses religieux. Il
voulait que pendant la psalmodie ils ne pen-
sassent qu'à ce qu'ils chantaient : yihil
ttliud iliiin psiillitis, quain qitod psallili.t co-
giiclis. Ce n'étaient pas seulement les pensées
vaincs ou celles de li-urs emplois qu'il pré-
teiulait bannir d'eux, c'était le souvenir de
leurs pieuses lectures ou de ces magnifiques
entretiens qu'il leur faisait, et que nous ad-
mirons encore aujourd'hui, qu'il leur con-
scillîiit de mettre à l'écart. 11 convenait bien
que ces pensées étaient salutaires en elles-
mêmes, mais il ne jugeait pas qu'il fût salu-
taire de s'en nourrir pendant que Dieu four-
nissait dans les psaumes un autre -genre de
nourriture : Salitbria sunt, sed minime illa
snluhriter intcr pmillendum revolvitis. C'est,
ajoutait-il, que l'Esprit-Sainl n'agrée pas
qu'on lui offre une bonne chose quand on
doit lui en olïrir une autre ; Spiritus enim
sanctus illa liora gralum non recipit quid-
quid aliitd quam debes, neglecto eo quod de-
tcs-, ohtulcris (1). ,
Il parait bien que saint Augustin était du
même avis, lui qui veut qu'en récitant les
saints Cantiques du roi-prophète, on prie
quand le psaume prie, on gémisse quand il
géinit, on espère, on craigne, on se réjouisse,
quand on y trouve des sentiments de joie,
de crainte, d'espérance : Si oral psalmus,
orate ; et si gémit, gemile; et si gratulatur,
gaudele; et si speral, sperntc; et si timet, ti-
mete. Omnia enim quw hic conscripta sunt,
spéculum nostrum sunt (2).
Cassien disait à ce même sujet qu'un soli-
taire qui a assez de force pour s'élever et
pour se nourrir des plus hauts mystères
qui nous ont clé enseignés par les prophè-
tes et par les apôtres, doit exciter en lui-
même toutes les affections qui sont exprimées
dans les psaumes et les chanter comme si
c'était lui et non le prophète qui leseiit com-
(1) SaiiU Bernard, serai, 47 ia Caut., nutn. 8, lom I,
f»H. 1451.
(2) August. eouc. 4 in Psalm. xm, n. 1, p. 162. ^
posés ; Omnes psuliiiurumaffectus in se reci-
piens, ita incipiet decantare, ul eos non lan-
quam a propheta composilos, sed velul a se
edilos, quasi orationem propriam profunda
cordis compunctione depr ornai (•■}).
A ces rérti'xions qui sont solides et bien
prouvées, l'auieur dont je les emprunte (V)
ajoute, 1° que les pensées qui nous parais-
sent plus saintes, et où nous trouvons plus
de goût, plus de dévotion sensible, ne sont
souvent que des éblouissements causés par
l'amour-propre ou même par le démon, qui
lâche de nous faire prendre une vaine com-
plaisance dans nos prières, afin d'empêcher
par ce moyen le fruit qu'en remportent ceux
qui suivant avec liumililé l'ordre de l'Eglise,
ne cherchent d'autres entretiens avec Dieu
que ceux que cette sainte mère trace à ses
ministres dans les paroles qu'elle leur fait
prononcer; 2 qu'on ne parle raisonnable-
ment et comme doit faire une personne sage,
que lorsque les paroles de la bouche ren-
dent les pensées de l'esprit cl les sentiments
du cœur.
\ oilà, poursuit-il, ce qui parait le plus
dans l'ordre de Dieu, et le plus conforme à
l'esprit de l'Eglise. // ne f'iut cependant pas
condamner ceux qui n'ont qu'une attention
générale à Dieu, ou qui pendant l'office s oc-
cupent de quelques autres pensées de piété et de
dévotion que celles qui nous sont marquées par
les paroles que nous prononçons. La légèreté
de notre esprit ne nous permet pas d'être tou-
jours les muilres de nos pensées. Il ne s'é-
chappe que trop souvent, malgré que nous en
ai/ons : et ainsi quand nous »ie pouvons l'ar-
rêter au sens des paroles de l'office, c'est tou-
jours beaucoup que de lui donner Dieu pour
objet.
.Âlais déplus, ceux qui n'ont pas l'intelli-
gence du sens des paroles ne peuvent avoir
d'autre attention - il leur suffit donc, quand
ils assistent à l'office divin, qu'ils chantent
avec le chœur ou qu'ils récitent en particu-
lier, de se tenir en la présence de Dieu, de
se joindre de cœur aux prières de l'Eglise, de
vouloir entrer dans tous ses sentiments, ou
de s'entretenir dans la méditation de quel-
que piystcre ou de quelque autre pensée de dé-
votion.
18. Me permettra-t-on d'ajouter à ces ju-
dicieuses réflexions qu'il serait à souhaiter
que tousles ecclésiastiques eussent une tra-
duction française du Psautier, et qu'ils y joi-
gnissent au moins un petit commentaire. 11
n'y a personne, quelque habile qu'il soit,
qui se suffise seul pour l'intelligence de la
sublime poésie des Cantiques de David.
Ceux mêmes qui les ont longtemps expliqués
sont quelquefoisobligés de revenir sur leurs
pas, et de recourir aux interprètes. Nous
n'en manquons pas aujourd'hui ; et s'il y en
dont la longueur effraie, il y en a qui di-
sent en peu de mots tout ce qu'il suffit de
savoir. Tout le monde connaît le prix du
travail qu'ont fait sur cette matière Géné-
(3) Cassi.in. collai. 10, cap. 11.
(4) Confér de La Rochelle, § 37, pag. 4SI.
887
mCTIONiNAlRE DES CEHRMONIES ET DES RITES SACRES.
S88
brard, Ferrand, Bellarmin, etc. J'y joins
toujours volontiers 1rs noies de Bellangcr,
parre qu'elles développent très-bien le sens
littéral. Or ce sens, qui isl celui de l'Esprit-
Saint, ne peut manquer d'avoir des riches-
ses que n'offriront jamais toutes les allégo-
ries des hommes. L'illuslre François de
Galaup de Chasleuil, que sa retraite et sa
_i pénitence au mont Lihan ont rendu si fa-
wmeuxdans le dernier siècle, trouva dans la
seule lettre de l'Ecriture le germe de toutes
les vertus qui l'ont fait admirer, et dans la
Provence sa patrie, et dans les régions les
plus éloignées (1). Mais il faut avouer que
les livres sont relatifs au goût de ceux qui
les lisent. Feu Mgr de Mérinvilie, évèiiue de
Chartres, trouvait dans VInconnn sur les
Psaumes des beautés qu'il ne découvrait
point ailleurs. J'en ai vu dont les louanges
n'étaient ni mendiées, ni suspectes, qui
croyaient en lisant Bellarmin lire l'Esprit-
Saint qui l'avait inspiré. Qu'on suive donc
son attrait: maisqu'il ne soit pas dit qu'un
bénélicier qui récite son Bréviaire depuis
trente ans reste muet lorsqu'on lui demande
ce que veut dire, Tecum principium in die
virlutis tiiœ.
19. Ce que je dis des ministres de l'Eglise,
je retendrais volontiers, niais avec propor-
tion, aux vierges consacrées à Dieu. Serait-
ce pour elles un fardeau trop onéreux de lire
chaque jour un ou deux psaumes dans la
belle traduction qu'en ontdonnéeouMgrLan-
guet, archevêque de Sens, ou le H. P. Lalle-
mand de la compagnie de Jésus? Ne pour-
raient-elles pas au moins savoir peu à peu
l'argument de tous les psaumes, et par là
être plus à portée d'en prendre d'une ma-
nière un peu plus distincte l'esprit et les
sentiments ? Malheur à moi, disait par humi-
lité saint Bernard, et je dois le dire par jus-
tice : malheur à moi qui donne des leçons
que je ne suis pas I Au moins voudrais-je
être le premier à les mettre en pratique. Je
me repens d'y avoir été si peu fidèle : je
suis fâché d'y manquer encore. Faites, Sei-
gneur, que je n'y manque plus. Super sin-
gula verba divinœ Scrip(urœ diliyenler inten-
dns. Non qiiod ego isln faciam dico ; sed quod
facere vellem, et non fecisse pœniteC, et non
/"acer-e ptV/ei (2). Hélas! continuait ce grand
homme, Dieu visite toutes les montagnes qui
m'environnent. Le centenier Corneille m'of-
fre des militaires qui dans la plus tumul-
tueuse profession savent donner une partie
de leur temps à la prière. Ciotilde me pré-
sente des reines qui par leurs soupirs font
descendre sur un peuple infidèle la ;,'râce qui
retond les cœurs et qui les justifie. Je
trouve sous le toit le plus rustique et dans
les plus brutes campagnes des hommes ri-
ches en foi, qui, comme le roi-prophète, se
lèvent au milieu de la nuit pour glorifier le
nom du Seigneur, et pour attirer ses miséri-
(1) Vnijez le livre intitulé. Vie de de Chasleuil, soli-
taiie du nionl Liban, par M arcliery, prêtre de Marseille,
Paris, rli,?. Petit, 167tj, ch. 4 et 5.
(i) l.il> Méditât, cap. 6, n. 16 édit. Mabil., toni. Il, pag.
S2b. Le P. Mabillon ne croit nas (jiie cet ouvrage soit de
cordes. Plus à plaindre que les montagnes de
Golboé, il n'y a pour inon cœur ni pluie, tii
rosée (3'. Desséché, consumé par le l'eu :'e
mes passions, je ne découvre en moi que
celte terre de rebut où il ne croît que di-s
épines et des ronces, et dont le dernier sort
est d'être réduite en cendres. Percez, Sei-
gneur, percez ma chair de votre crainte , et
que cette crainte salutaire soit la première
grâce qui me rappelle à vous.
Chap. VIII. — Des causes qui exemptent de la
récitation de Voffice.
1. Deux sortes d'impuissance de dire l'of/ice.
— 2. L'impuissance physique en dispense ,
mais elle n'excuse pas toujours de péché.
— 3. Celui qui ne peut dire une partie de
l'office est-il obligé à Vautre? et s'il n'en
peut dire aucune , est-il obligé à quelques
autres prières? — k. Objection et réponse.
— 5. Un prêtre qui a perdu l'usage des
yeux doit-il prendre quelqu'un pour réci-
ter avec lui ? — 6. Un chanoine sourd et
aveugle est-il obligé d'assister au chœur?
— 7. Décisions sur l'oubli, l'ignorance et
le doute. — 8. Impuissance morale : quand
se trouve-t-elle? — 9. Règles pour Us cas
de maladie. — 10. Le danger de mort ou de
blasphème peut excuser chez les infidèles.
— 11. Les devoirs decharité excusent aussi.
— ii. Si on les prévoit , il faut anticiper
l'office. — 13. Remarques importantes. —
l'(.. Les voyageurs ne sont pas exempts de
l'office. Bien qu'ils peuvent faire avec des
séculiers. — 13. Peut-on , et qui peut dis-
penser , ou être dispensé de l'office? — 16.
Un enfant à qui le pape confère un bénéfice
est-il toujours exempt du Bréviaire? —
17. L'évêque peut-il quelquefois en dispen-
ser? — IS. Peut-il permettre à un jeune
bénéficier de dire le petit office au lieu du
grand? — 19. Restriction importante.
Si quelque chose peut dispenser de l'office,
c est l'impuissance de s'en acquitter, puis-
qu'elle dispense de toutes les autres obliga-
tions. Mais comme on prend quelquefois
l'ombre de l'impuissance pour l'impuissance
même, et qu'on peut regarder comme totale
celle qui n'est que partielle, cette matière
demande de nous une discussion plus
étendue.
1. L'impuissance est ou physique, ou mo-
rale. On est à l'égard de l'office dans le cas
de la première , lorsqu'on ne peut absolu-
ment le réciter. Tel est l'étal d'un homme
qui n'a point de Bréviaire, qui ne peut s'en
procurer, et qui ne le sait pas par mémoire.
On est dans le cas de la seconde , quand on
ne peut réciter l'office sans s'incominoder
considérablement. Tel est l'élat d'un bon
nombre de malades. On peut rapporter l'i-
gnorance et l'oubli involontaire à l'impuis-
sance physique, et certains dcvoirspressants
de charité à l'impuissance morale.
saint Bernard.
(3) Heul ûinnes montes in circuitu meo visitai Dominus,
ad nieauteni non appropinijuat, etc. S. Bernard, serra. 55
in Canlica, n. 8, toni. I, p. 143.5.
889
OFF
OFK
im
2. Tout le monde convient que l'impuis-
sance physique , comme étanl la plus forte ,
1.1 plus iiiviiiciblo de loules, dispense de la
récitalion des heures canoniales. .Mais il faut
bien remarquer qu'elle n'excuse pas lou-
jours de péché, parce que , (onime nous l'a-
vons dit des dislraclions , elle peut élre vo-
lontaire dans sa cause. Ainsi un homme qui
aurait perdu au jiu son Bréviaire, ou qui en
s'.embarqiiant l'aurait jelé dans la mer , n'en
scrail pas quitte devant Dieu pour dire qu'il
ne lui est pas possible de le réciter. On re-
monterait à la source de son impuissance, et
on ne mauqucrail pas de la trouver coupa-
ble. Cependant comme les miséricordes de
Dieu sont infinies, il pourrait par un dé-
plaisir sincère arrêter le cours de sa faute,
et rentrer en grâce. On ne demande pas à
un homme ((ui a ruiné son tempérament par
la débauche de jeûner le Carême, maison
lui demande de gémir des excès qui l'ont
mis hors d'état de suivre le train commun
des fidèles.
Ce que nous disons d'un ecclésiastique
qui se serait défait de son Bréviaire , il faut
le dire à proportion de celui (|ui aurait né-
gligé de le prendre en partant pour un lieu
oiî il n'était pas sûr d'en trouver un. Ce se-
rait autre chose, si par un accident qu'il
n'aurait pu prévoir , il n'en trouvait point où
il devait naturellement en trouver.
3. Mais un ecclésiastique qui faute de Bré-
viaire ne pourrait dire aiatines et laudes ,
serait-il obligé de dire les petites heures,
qu'il a dans son Diurnal , ou qu'il sait par
cœur? Et s'il n'en pouvaitdire aucune, parce
qu'il n'en sait point, serait-il tenu de faire
quelque autre prière pour dédommager l'E-
glise? (îette difficulté a deux parties : il faut
les examiner l'une après l'autre.
Quelques théologiens cités par Dominique
Viva ont cru que , lorsqu'on ne peut réciter
la plus grande partie de l'office, on est dis-
pensé du tout. Ils en donnaient pour raison,
que , selon le droit , la partie dominante ai-
lire à soi la moins considérable (1); que l'ac-
cessoire suit le principal; que toutes les heu-
res ne forment qu'un tout indivisible; que
l'Eglise demande ce tout en entier; et qu'ainsi
elle n'exige rien lorsqu'on ne peut lui don-
ner qu'une portion de ce quelle exige.
Ces principes étaient d'autant plus com-
modes, qu'on se gardait bien d'en resserrer
les conséquences. Au moyen de ces belles
maximes, un homme qui ne pouvait jeûner
la plus grande partie du Carême n'était
point du tout obligé de jeûner; celui qui ne
pouvait faire maigre à dîner pouvait souper
le soir; celui qui ne pouvait entendre la
meilleure partie de la messe s'en retournait
tranquillement chez lui lorsqu'il la trouvait
avancée. C'est dommage que, par la même
raison , celui qui devait cent pistoles , ne fût
déchargé du tout lorsqu'il n'en pouvait payer
(1) Vkl cap. 1, de his que fiunl a niajori pane, elc.
Accessorium natiiram sequi congruit piincipalis. Reg.
42 iii 6.
(2) Qui non polesl recitarc malulhmm et laudes, polest
auleiu reliijiiiis lioriis, :id iiilill lenelur; quia major pars ad
que quarante. Malheureusement les dettes
sont du ressort d'un tribunal, qui consulte
plus la nature que les vaines siibtiliiés.
Ces hideuses eonséqu<'nees démontrent la
fausseté du principe d'où elles sortent, et il
ne nous en faudrait pas davantage pour l'a-
voir en horreur. Cependant l'Eglise a bien
voulu le proscrire. Innicent XI, en lli"!) , a
flétri cette (iroposition : Celuiqui ne peut dire
matines et laudes , nuns ipti pourrait dire les
petites heures, n'est tenuàrien, elc. Le clergé
de France a joint sa voix à celle du premier
siège, il a censuré la même assertion comme
fausse, téméraire, sophistique, injurieuse à
l'Eglise et à ses lois les plus saintes (2;.
Au reste rien n'était moins solide que les
fondements de cette mauvaise opinion et de
tant d'autres qui ont défiguré la morale. Car
1" de ce que dans un cor(is tel qu'est un cha-
pitre , le plus grand nombre emporte ou
plutôt efface le plus petit, il ne s'ensuit point
que celui qui doit douze et ne peut payer
que cinq , puisse les garder en conscience.
2' Sans observer qu'on* ne voit pas bien
pourquoi les petites heures ne sont qu'un
accessoire de niatines, il n'y a qu'à dire sur
la fameuse règle du Sexie , qu'elle soulTre
des exceptions. Le testament est cassé pour
son chef princi^yal qui est l'institution de
l'héritier; et les legs, quoique purement
accessoires qui y sont eonlonus , ne laissent
pas de subsister. On doit toujours l'agneau,
quoi(|ue sa mère soit morte, etc.
■i" Enfin il est faux et très-faux que loules
les parties du Bréviaire soient commandées
comme un tout indi\isil)le {.3]. Nous ne
croyons pas même que le jeûne d'un seul
jour doive élre répulé lel. Viva remarque
fort bien, que si toutes les heures ne fai-
saient qu'un tout commandé per modum
unius , dans le sens des auteurs que nous
combattons, celui qui ne peut dire compliei
serait dispensé de tout le reste. Au lieu qu'il
faut (lire que quand il ne pourrait réciter
que cette seule heure avant minuit, il ne de-
vrait pas la manquer.
Or , de là je crois pouvoir conclure qu'un
homme qui ne peut dire matines en entier
doit du moins dire ce qu'il en sait, lorsque
ce qu'il en sait fait une partie assez ronsidé-
rabl.î du tout. Ainsi ceux qui savent les
psaumes, sans savoir les leçons, doivent
les dire , parce que les psaumes entrent pour
beaucoup dans la composition de l'office , et
qu'ils sont regardés comme sa partie subs-
tantielle.
Savoir si celui qui ne saurait que les le-
çons, ou les capitules avec les \ ersets et l'o-
raison, serait obligé de les dire, c'est sur
quoi l'on n'est pas d'accord. D'habiles gens
croient que ces lambeaux détachés font si
peu ce qu'on appelle l'office ecclésiasli(;ue .
qu'il n'y aurait point d'obligation de les réci-
ter. Cependant , comme il est toujours bon
se trahit niinorem. Prop. ai Iiinoc. XI. Hsec proposilio
l'alsa est, temeraria, cavillaloria, ac prajcepilis ecclcsiasli-
cis illudil. Clerus Gallic. an. 1"00.
■ (3) La preuve en osl, qu'un sous-diacre ordonné "a midi
est icuu à sexte, sans l'élre aux lieures précédeules.
891
DICTIONNA-IRE DES CEREMONIES KT DES RITES SACRES.
892
de faire ce qu'on peut, quand on ne peut
pas tout ce qu'on doit, il nie semble qu'il
serait plus sûr et plus agréable à Dieu de
prendre le parti contraire. Parla même rai-
son , si je ne savais qu'un psaume de cha<iuc
heure , je me ferais un devoir de le réciter.
Sept psaumes différents valent presque deux
'petites heures. En vertu de quoi ne les comp-
ter pour rien? L'Eglise leur ôlera-t-ellc la
bénédiction qu'elle y a attachée? Dédai-
gnera-t-ellc le petit présent d'un homme qui
ne peut en faire de plus grand? Non : la
veuve qui ne donna que deux oboles fut
louée , et mérita de l'être.
Pour ce qui est de la seconde question ,
l'auteur de la théorie et pratique des sacrc-
nicnls (1) y répond que Vecclésiusliquc qui
ne saurait par cœur aucune partie de l'office
devrait suppléer à ce défaut en louant Dieu
en quelque manière, soit par parole , soit par
méditation, soit par quelqueautrebonne œuvre.
Car , dit-il, on est obligé de foire ce que l'on
peut, pour rendre à Dieu, selon les intentions
de l'Eglise , le devoir de sa servitude. 11 n'y a
dans celte pieuse décision que le mot un
peu général do quelque autre bonne œuvre, qm
m'embarrasse. L'aumône est une fort bonne
œuvre, mais je ne crois pas quelle ait assez
d'analogie, assez de rapport avec l'office di-
vin, pour le bien remplacer. J'aimerais donc
mieux que l'on fit des prières, et même des
prières vorales, à peu près dans le temps et
autant de temps qu'on a coutume d'en don-
ner au Bréviaire. Un ecclésiastique sait au
moins ce que savent les simples fidèles : qui
l'empêche de dire son chapelet? 11 est vrai
que la répétition de ces paroles : Je vous sa-
lue, Marie, paraît insipide à certaines dévotes
du temps. J'ai vu un homme assez vif pré-
dire à une d'elles qu'elle ferailune très-mau-
vaise figure au ciel , parce qu'on y chante
sans cesse , incessabili voce, ce caniiqne des
séraphins Saint, Saint, et trois fois Saint est
le Dieu des armées :Eh\ disait-il avec émo-
tion , que pourraient faire des gens si habi-
les dans un lieu où l'on rebat toujours la
même chose?
(Quoique cette déciiion soit bonne pour
tous les ecclésiastiques, elle paraît avoir
plus de force pour les bénéficiées, qui sont
obligés par un litre spécial à iiuioniniserlcs
fondateurs ; et c'est aussi d'eux qu'ont prin-
cipalement parlé Navarre, Silveslre de
Pricro, Paludanus et ce petit nombre d'au-
tres qui , en exigeant une sorte de compen-
sation d'un homme qui ne peut dire ses
heures , se sont midis contre le torrent
de leurs contemporains qui les en dispen-
saient.
pourrait pratiquer sans s'incommode^ beau-
coup.
A cela deux réponses. La première, qu'un
bénéficier doit l'office à titre particulier, et
qu'un fidèle ne doit le jeûne qu'à titre géné-
ral. Le simp4e prêtre ne sera donc pas plus
oblige à l'office que le simple fidèle ne l'est
au jeûne ; mais cela ne conclura rien pour
le bénéficier. La seconde, que, sans définir
au juste ce que doit ou ne doit pas un
homme qui ne peut jeûner, il est bien à
plaindre si, sans dédommager en aucune
manière la justice de Dieu, surtout quand il
le peut citrnxdlum incommodum, comme dit
l'auteur, il jouit à l'aise de sa prétendue
bonne fortune. 11 semble qu'avec un peu de
christianisme on ne disputerait pas le terrain
si vivement. Qu'on ne doive pas à la ri-
gueur (;J), mais qu'on fasse comme si l'on
devait.
5. Tout ceci peut servir de principe pour
résoudre quelques autres difficultés qu'on a
coutume de proposer ici. On demande si un
ecclésiastique que Dieu éprouve comme To-
bie par la perte de la vue, doit prendre quel-
qu'un pour réciter avec lui ; si, supposé
qu'il ne puisse faire sa partie, il est au moins
obligé d'enlendre l'autre ; et enfin ce qu'il y
aurait à faire s'il devenait sourd et aveugle.
On convient d'abord assez communément
que si celui dont il s'agit peut sans peine
trouver un compagnon, il doit en profiter.
C'est, dit dans une autre occasion saint Tho- ,
mas, que nous sommes censés pouvoir par
nous-mêmes ce que nous pouvons par nos
amis ; et que celui qui est tenu à la fin est
tenu aux moyens, quand ils ne dépen-
dent que de lui. Ainsi pensent Suarès ,
Azor (4) , etc. Guimcnius avait prétendu le
contraire. La faculté de théologie de Paris ,
par son décret du -3 février 1CG5, condamna,
entre i)lusieurs autres de ses propositions,
celle qui suit : Eum qui non potest soins rc-
citare, non teneri admitlere socium ; quia re-
cilare cum socio est favor unicuique con-
cessus, et nemo tenetur xiti favoribus invitus.
Hœc propositio, disaient les docteurs, falsa
est, et in contemptnm officii temere et inepte
excogitata, atque a débita ejusdem recitatione
abdiicens.
La question est donc de savoir si celui qui
ne pourrait avoir de compagnon qu'à ses
frais serait obligé d'en prendre un.
Quelques-uns semblent le soutenir, et ils
se fondent sur la dernière raison, dont nous
avons appuyé la décision précédente. D'au-
tres distinguent entre le bénéficier ek celui
qui no l'est pas. Us croient que l'un doit
beaucoup plus faire d'efforis que l'autre. On
Mais, dit quelqu'un qui pense comme peut dire qu'il est payé pour cela; et que
ces derniers (-2), un infirme que son élatdis- pour arriver au terme, il doit prendre les
pense du jeûne n'est obligé d'y suppléer, voies qui y mènent, quand il les a en sa dis-
ni par d'autres actes de mortification , ni position. Je suivrais ce sentiment, qui est
^léme par certains actes de vertus, qu'il celui d'Azor, de Vega, de Suarès, de Na-
(1) Théorie, etc., c.li. •*,§ 2, p. 130.
(2) B,irlliol. a S. Fauslo, I. ii, q. 228, pag. b81.
(3) On voit par les niaiidomenls de tous les cvèriues,
qui pcrmeUeiil seultmeut lusage des œufs peiidaiil le
Carèoie combien ils soni éloignés de croire qu'un adoucii»-
semenl, même nécessaire, no demande aucune compen-
saUon.I.'aumùne, qu'on prescrit en plusieurs diocèses sous
le nom de lait cl beurre, en est une nouvelle preuve.
(4) Apud Bartli. a S. Fausto, ibiJ. q. 230.
803
OFF
varrc cl de plusieurs autres (1) ; mais je
n'en ferais une loi que pour le bénéficier
qui peut faire celle dépense sans s'incommo-
der beaucoup. Un curé à portion congrue, et
tout autre qui a do la peine à vivre , ne me
paraîtrait point dans ce cas.
A regard de celui qui ne lire rien de l'é-
glise, je le louerais si à prix d'argent il
s'associait quelqu'un pour l'aider. Mais s'il
ne le faisait pas, je ne vois point de prin-
cipe pour lui en faire un péché. Il ne faut
pas oublier qu'il sérail alors obligé de sup-
pléer d'une façon à ce qu'il ne pourrait faire
de l'autre. Que s'il pouvait s'associer quel-
qu'un à titre d'amilié, il serait obligé d'en
profiter : c'est la décision de Suarès.
J'applique la même distinction à l'ecclé-
siastique qui ne peut réciter avec un compa-
gnon , mais qui peut l'entendre. J'exige
moins du simple prêtre , jarce qu'il ne doit
qu'à litre de religion. J'exigo plus du béné-
ficier , parce qu'il doit à titre de justice (2).
(). Mais que dire d'un chanoine qui serait
sourd et aveugle ? Faudra-t-il l'obliger à se
trouver au chœur , où il ne peut ni voir ni
entendre ?
Suarès se propose cette difficulté (.3) ; et
il y répond qu un chanoine a deux obliga-
tions, l'une de réciter l'office, l'autre d'as-
sister au chœur ; cl que l'impuissance de
remplir la première ne le dispense pas de la
seconde, quand il peut y satisfaire. C'est tou-
jours beaucoup que de s'unir de corps et
dispril à SOS frères , autant qu'on le peut
faire. Cet ecclésiasiique doublement affligé,
en priant intérieurement et en rccitanl les
choses qu'il sait par cœur, édifiera du moins
par sa présence et contribuera en sa manière
à la solennité de l'office. C'est la sage réflexion
d'un auteur que je cite dans la note ('^). Il
l'appuie de l'autorité de Navarre, chez lequel
je ne trouve que ces paroles , dont le sens
peut être disjouclif : lix hue conclusione sc-
qiiilur , neque surditalcm , neque cœeitalem ,
infirmilalcm esse sufficientem ad lucrifacien-
dum distributioncs quotidianis , non eundo
ud chorum. Ce fameux docteur avait déjà dit
qu'un aveugle ne satisfait pas s'il se contente
d'écouter ce qui se dit de l'autre côté du
chœur ou du sien, sans chanter, quand cela
lui est possible. A l'égard de celui qui est
sourd, Navarre veut qu il chante à son tour
et qu'il récite à voix basse ce qu'il ne peut
entendre. Je le croirais volontiers de ces
parties de L'office qui se disent d'un ton
grave et lent, mais je serais moins rigide
sur celles qui se disent si rondement, que
la psalmodie en est en quelque sorte plus
rapide que la récitation qui s'en fait en par-
ticulier. J'exhorterais donc un homme à
faire de son mieux, mais toujours , ex œquo
(1) Pontasl'a aussi suivi, vorb. Ûff:cf., cas. 16.
(-2) Suarès me païaUdire la même cbose, lom. Il,!ib.iv,
cap. 28, nimi. 15.
(ô) l.leui, ibid., n. 18, pag. 182, edit. I.ugd. 1G30.
(il 'lliéorie des S.crem. cli. 4, § 2, p. 131. Navarro,
de Oral. c. 19, n. 82, p. 421, et n. S'O et 81.
(S) Suarès., eod. cap. 2'J, u. 15.
(()) A celte occasion ou lue demande si les religieuses
de la Visitation sont obligées au petit ollice sous peine de
OFF 894
et bono, c'est-à-dire sans se faire de ces vio
lences qui épuisent en très-peu de temps
Il vaut mieux donner un peu moins , et
donner pendint dix ans , que de donner un
peu plus et ne donner que pendant dix
mois. Ainsi je dirais sans crainte d'un cha-
noine (jui n entend pas, ce que Suarez dit
d'un chanoine qui ne voit point : Salisfaciet
hujusmodi cœcus, attendendo ad ea quœ alii
dicunl, et dicendo cum suo choro, si poluerit.
(Juod si fortasse non potneril, quia vel mémo-
riam non hahel, vel alios canentes in suo
choro non intelligit, neque eos sequi polest ;
non tenetur iterum poslea privalo recitnre :
sed proferendo versus psalmorum quos potne-
ril , salisfacitt , quia per iltum non stat, sed
facit quod in ipso est ; neque sunt tôt onera
illi imponendn (5'. Kn changeant très-peu
de chose à cette décision, il ne sera pas dif-
ficile de saisir celle que je veux donner.
7. Puisqu'on rapporte à l'impuissance
physique l'oubli et l'ignorance, il est juste
d'en dire un mot. L'un et l'autre excuse
plus ou moins, selon qu'il s'y trouve plus
ou moins de volontaire. En général il ne se
peut faire que l'ignorance de droit puisse
servir d'excuse à un ecclésiasiique qui est
dans les ordres sacrés. Il n'y a tout au plus
qu'un homme qui les recevrait furtivement
qui puisse ignorer l'obligation que la loi et
la coutume y ont attachée. Il y a, comme
nous l'avons remarqué ailleurs , plus de dif-
ficulté par rapport à ceux qui n'ont qu'un
très-petit bénéfice. Il peut même y en avoir
par rapport à certaines communautés dont
les constitutions sont ambiguës. Dans ces
sortes de cas , la grande règle est de ne pas
croire à loul esprit, de se défier beaucoup
de ceux qui, à la lueur d'une foule de prin-
cipes équivoques, jugent toujours en faveur
des personnes qui les consultent; de recou-
rir de Irès-bonne heure au voyant; de lui
demander la loi ; de la recevoir de sa bouche
.ivec soumission, et de commencer dans le
doute par se l'imposer dans toute sa rigueur,
jusqu'à ce qu'il ait parlé (G).
L'ignora nce(/f/'niï excuse beaucoup plus son-
vent. On peutignorerun nouveau saint, pren-
dre un office pour l'autre, et surtout croire qu'on
s'est acquitté d'une certaine heure, parce
que le temps ou l'on a coutume delà dire est
passé. Pour prévenir ces différentes espèces
de méprises, il faut toujours consulter son
Ordo, et marquer par quelque signe l'heure
qu'on a finie ou celle qu'on doit commencer.
Quand on en a omis quelqu'une de bonne foi,
il suffit de s'en humilier devant Dieu. Il y a
cependant des personnes qui les répètent,
non pour remplir un devoir qui passe avec
le jour auquel il est attaché, mais pour se
faire une leçon qui les rende plus attentifs.
péebé mortel. Le doute vient de ce. qu'une assemblée de
cardmaui et d'évêques consultés sur ce point n'a rien
voulu décidei'. Mais a-t-on besoin de décision quand on
voit la K. fondatrice s'exprimer ainsi dans ses réponses sur
la constitution 18 de folfice : « Nous avons la même obli-
gation à dire notre petit oflice que les autres religieuses
ont à dire le grand ; et l'on tient que celle obligation est
sur peiue de péché mortel, etc. » rayez ci-dessus ch. 2,
§ 2, n. 5 et SUIT.
898
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES iilTES SACRES.
COG
Celte méthode n'était pas absolumeut du
gi;ût de saint Tliomas (I); cependant elle
n'a rien de mauvais. On peut , mémo dans
un temps de joie, s'oeruper sainlenicnt d'un
inj'sière douloureux. Seulement il faul oli.ser-
ver ((u'un oubli involunlaire en soi peut être
volontaire dans sa cause. C'-lui qui est oc-
casionné par une visite fâcheuse n'est pas
imputé; celui qui naît d'une dissipation peu
convenable pourrait bien l'élre. On passe un
premier , et peut être un second défaut de
mémoire, parce qu'il est imprévu : on n'en
passera pas un troisième, parce que de sa-
ge'* mesures auraient pu le prévenir. ,
II faul pour la pratiijue, ainsi que nous
l'avons déjà observé, distinguer entre la
crainte d'avoir omis un psaume, et l;i crainte
d'avoir omis une heure tout entière. Le
doute d'avoir passé un psaume dans le cours
de matines ou de quelque autre heure par-
ticulière est plutôt un scrupule qu'un véri-
table doute. Il est d'usage, lorsqu'on récite
sans interruption, de ne rien passer. Traiter
de doutes raisonnables toutes les inquiétudes
qui se présentent à l'esprit dans ces occa-
sions, ce serait ouvrir la porte au trouble
et à des répétitions éternelles, qui altére-
raient cette paix, intérieure sans laquelle le
service de Dieu n'est plus qu'un joug acca-
blant. L'on est et l'on doit être un peu plus
rigide lorsqu'il s'agit d'une heure entière;
el quoique le scrupule ne doive jamais y être
regardé que comme scrupule, le doute s'y
prend à la rigueur, et dans ce doute on prend
le paiti le plus sûr (2).
8. Voilà ce que j'ai pu découvrir de plus
intéressant sur l'impuissance physique. Il
est temps d'examiner ce qui concerne l'im-
puissance morale, je veux dire celle qu'on
pourrait surmonter absolument, mais qu'on
ne surmonterait pas sans beaucoup d'incom-
modité. Ce dernier terme mérite d'être pesé
dans la juste balance du sanctuaire. Combien
de lois violées sous prétexte qu'il en coûte-
rait trop pour les garder ? Ci'lle du jeûne,
ou même de l'abstinence pendant le Carême,
en fournit une preuve qui n'est que trop
incontestable.
La maladie, certaines occupations pres-
santes, les voyages et autres choses de même
nature, forment ou peuvent former le genre
d'impuissance dont nous parlons. Comme
l'indolence lui donne trop d'étendue, et que
le scrupule ne lui en donne point assez, tâ-
chons d'établir des principes qui écartent
également ces deux défauls.
9. Pour commencer par la maladie et l'in-
firmi'é, il est sûr qu'elles dispensent quel-
quefois de la récitation de l'office, et que
d'autres fois elles n'en dispensent pas. Il y a
■*■"- ^nfirmités si vives, qu'elles" excluent
des
(1) Siciit in officiis divinis exsolvendis obsorvanda est
coni-ruilas loci, ita oliain congruitas temporis... Ideo non
videiuri'ssi'ncon/i'ssnn'oiHJuiigpiidum ei quiomisit dici re
diviniim nfûcinm, (jiiod lioras easdem répétai, seu alii|iiic|
ad laiidem diiinam porlinoii-s, piila ul dical septem psal-
nios, vel uniim psallpriuni, vol aliquid aniplius secuudum
qua iîaiem delicli. S. riintii. quodlil). 3, c\. i.5.
{^) 'rhéorie dos Sarroiiieius, ibid. pa;;. t33.
(3; Sacordos, cleiicusvu sacris inilialus, aut ecclosiasli-
presquc toute sorte d'applicalion. Il y en a
de moins fatigantes, et malgré lesquelles ua
homme de cabinet ne laisse pas de donner
chaque jour un cerlain |iiii()s à l'étude. Les
premières exemptent de l'oHire, à peu près
Comm(! elles exemptent du jeûne : les se-
condes peuvent dispenser de l'abstinence
même, sans dispenser de l'office. C'est ce
qu'enseigjie très-expressément saint Charles
Borroméo dans son quatrième concile de
Milan (3). Il veut que chaque infirme exa-
mine sérieusement ce qu'il peut faire en
conscience, et qu'il ne; se flatte point mal à
propos; »ie horas omillrnilo gravilcr pcccct,
et Ôeneficii, si quod habet, fntctus suos non
faciat. Mais comme l'austère vertu croit tou-
jours ne jamais faire assez, et que la mol-
lesse s'imagine toujours être aux abois, la
meilleure règle d:ins les cas ambigus est de
s'en rapporter au jugement, ou d'un médecin
sage et expérimenté, ou de quelque personne
pieuse et droite, qui soit en étal de pronon-
cer sur la situation du malade. Dans le doute
si la récitation des heures l'incommode
considérablement, il faut, contre l'ordinaire,
décider en sa faveur, et jamais ne l'abandon-
ner à sa propre conscience. Ce serait expo-
ser l'homme tiède à s'abstenir tous les jours
de son Bréviaire, parce qu'il a la fièvre
tierce; et l'homme vertueux à n'y pas man-
quer dans le temps même d'un long et rruri
accès. Or si rEglis,e est trop sage pour llatler
mal à propos ses enfants, elle est Iroj) ten-
dre, trop charitable, pour les exposer à un
danger considérable. C'est la réllexion que
fait Silvius par rapport au jeûne, et on peut
l'appliquer ici. En général, disent Navarre el
Grégoire de A'alence, un homme que son
mal n'empêche pas de vaquer à certaines
affaires qui demandent de l'application, ne
peut se croire exempt des divins offices. Dans
les convalescences on reprend son ancien
Irain peu à peu. On dit d'abord une petite
heure, et puis une autre; insensiblement on
va plus loin. La prière obtient la patience,
elle fait porter en paix la visite du Seigneur :
souvent elle donne des forces et rappelle la
santé fugitive.
Il y a des théologiens qui dans le doute si
la maladie suffit ou ne suffit pas pour dispen-
ser de l'office, conseillent de recourir à l'é-
vêque. Mais outre que cela n'est point d'u-
sage, au moins dans les maladies ordinaires,
et que cela serait très-incomniodc pour ceux
qui vivent dans les campagnes, le supérieur
lui-même ne pourrait rien faire de mieux
que de renvoyer le malade à ceux qui sont à
portée de juger do son état. Ces mêmes théo-
logiens rencontrent plus juste quand ils ob-
servent que ce qui n'est qu'un mal léger
pour une personne saine, comme certaines
ciiin boneficinmolilinens,lioranimfanonicarum officio curji
aslricUis sil, meminoril se febri, niorl)Ovc aliquo vel ad-
veisa valetudiiic lo\ilei- labor ulcni, non jiislam propiprea
excusai ioneni liahere (piamol)rem illud intermiual oiiiil-
lahe. Ilaque si, quaiido corpons inlirniilale alleclus esl,
ipse pn) sna cmiscientia rcole videal (]Uod pnrslare possil,
an m; onilUciido, cic. l'.nncil. Mt^dinl. iv, an. 1576, pan. i,
lii. 3, de viia el honesuio ckricorum.
897
OFK
OFF
8';;
pesanteurs de tête, la lassitude dans les
membres, etc., peut être quelque chose de
sérieux par rapport à une personne déjà
épuisée. II ne faut qu'un souffle lcj;ir pour
renverser un enfant, un honiuic forme aurait
de la peine à en sentir l'impression.
10. Il suit de CCS principes qu'un prêtre
qui, se trouvant au milieu d'une nation hé-
rétique ou iiiGdèle, ne pourrait dire son of-
fice sans se mettre en danger de mort, en se-
rait dispensé : c'est la décision de la Morale
de Grenoble (1). Nous y ajouterons sans hé-
siter qu'un danger beaucoup moindre que
celui de la mort pourrait être une cause très-
suffisante d'exemption. Je compterais pour
peu de chose les avanies de l'insensé maho-
métan; mais, et je l'ai déjà observé ailleurs,
si je prévoyais qu'il dût en venir jusqu'aux
bastonnades, ou se livrer aux blasphèmes et
à la fureur contre la religion de Jésus-Christ,
je suspendrais pour un temps dans une terre
étrangère les cantiques de Sion; et je tâche-
rais de réparer par les gémissements de mon
cœur ce que ma voix injustement captivée
ne pourrait exprimer. Je ne sais si un angli-
can serait plus fier sur son terrain que sur
celui d'un autre, mais je sais que souvent
dans les voitures il respecte plus le temps
qu'un prêtre donne à son Bréviaire que bien
des catholiques.
11. Gomme on peut quitter Dieu pour
Dieu, on peut manquer à un devoir de reli-
gion pour remplir un devoir de charité. Ainsi
un curé peut être dispensé de l'office lorsque
la gloire de Dieu et le salut du prochain le
jettent dans des occupations qui ne lui per-
mettent pas de s'en acquitter. Une maladie
contagieuse règne, il faut assister beaucoup
de personnes à la mort. Il s'est élevé une
sédition; tout est en feu dans une paroisse ;
il n'y a qu'un pasteur accrédité qui puisse
éteindre l'incendie. Il y vole, il faut écouter
les parties, leur donner le tort sans qu'elles
s'en aperçoivent, les adoucir; chercher, pro-
poser, faire agréer des tempéraments. En-
fin il se trouve à une grande fête un con-
cours de peuple, et parmi ce peuple bien
des lépreux qu'on ne rattrapera pas aisé-
ment si on les manque : il faut être au con-
fessionnal toute la journée; à peine a-t-on
le temps de donner au corps une partie de
ses besoins, il n'en faut pas davantage pour
se tranquilliser sur l'omission de son Bré-
viaire. A Dieu ne plaise, disait saint Ber-
nard (2), qu'une fonction qui n'a été établie
que pour nourrir la charité mette jamais
d'obstacle à son exercice; et qu'on laisse un
très-grand bien pour un autre qui est beau-
coup moins important. Aussi n'y a-t-il qu'une
(t) Morale de Grenoble, lom. II. Traité des Béoéfices,
(11. 10, q. 19, pag. "2i8.
(2) liiiquum foret si slatuta pro scia rliarilate contra cha-
lilalein lenereiilur. S. Bernard, lil). do Prœcepto et dis-
pensât, cap. 2, n. 5, p. 502
(3) Pontas, verli. (Jffice, cas. 6. Coiifér. do La Rochelle,
^ 24. Théorie aesSacreiu.,pag. 128. Morale de Grenoble,
pag. 229
(i) Vid. Heiiric. a S. Ignal. lin. x, cap. 27.
(5) Conlér. de La Rochelle, § 14. Pontas, verb. Of-
fice, cas. 6.
(6) Voyez Suarès, liv. iv, chap. 28, n. 3o, où il prouve
voix (3) sur ce point : malheur à ceux qui
en abuseraient. Il y a des gens qui trouvent
du temps de reste pour manger et pour dor-
mir, et qui n'en trouvent jamais assez pour
l'office. D'ailleurs ce qui suffit dans une con-
joncture ne suffit pas toujours dans une au-
tre. Comme on peut différer le jubilé, on
peut quelquefois n'entendre pas jusqu'à la
Un ceux qui se présentent pour le gagner.
12. Mais un prêtre qui prévoit de grands
embarras pour le reste de la journée est-il
obligé de dire ses heures dès le matin? Se-
rait-il obligé de réciter la veille matines et
laudes, s'il jugeait qu'un accès de fièvre ou
quelque occupation indispensable ne lui
permettront pas de s'en acquitter le lende-
main?
Un homme fameux par son relâchement
soutient que cette anticipation n'est point
du tout nécessaire. C'est, dit-il, un privilège
de pouvoir dire matines dès la veille. Or il
est plus clair que le jour qu'un privilège est
une grâce dont personne n'est obligé de se
servir. Après des prémisses si lumineuses la
conséquence ne peut arrêter.
Lessius, Sanchez, Diana ei un grand nom-
bre d'autres (i) pensent le contraire, et ils
ont raison. La pratique constante de tous
ceux qui craignent Dieu suffirait pour éta-
blir leur sentiment. La piété et la droite rai-
son le déaionlrent. Quand on peut acquitter
une dette, il faut l'acquitter; et on le doit
faire sans délai, quand le délai ne peut man-
quer d'en rendre le payement impossible. Le
pouvoir d'anticiper n'est un privilège qu'en
ce sens qu'on n'est pas obligé de le faire
lorsqu'on peut faire autrement. C'est toute
autre chose quand il faut, ou anticiper, ou
manquer à une obligation importante. Bien
ne m'oblige à faire ma communion pasca'.e
le dimanche des Rameaux, cependant je dois
la faire dès la première semaine de Carême,
et même auparavant, si je prévois qu'un
voyage de long cours me mettra hors d'état
de m'en acquitter.
13. Deux célèbres écrivains (o) font quel-
ques remarques qui peuvent trouver place
ici. La première est que toute occupation
pieuse n'est pas une raison d'omettre le saint
office. 11 faut, pour en être dispensé, que la
chos« qu'on entreprend ne puisse se différer
sans péché ou sans scandale, ou du moins
sans un notable dommage de soi-même ou du
prochain (6). La seconde, qu'à parler en gé-
néral, on ne doit pas se charger d'une fonc-
tion incompatible avec la récitation du Bré-
viaire, quand on en prévoit les suites et
qu'on n'y est pas obligé par son propre de-
voir. La troisième, qu'on a raison de rcgai-
fort liien contre Henri et Silvestre, que pour être dispensé
de l'olûce il cause d'une bonne action, il n'est pas néces-
saire que celle-ci soit commandée sous peine de péché
mortel. Un homme n'est pas obligé sub qravi A concourir
pour une chaire de théologie ; si néanmoins il ne pouvait
se préparer dans l'espace de cinq ou six heures qui lui
restent, sans manquer son oflice, il pourrait l'omettre. De
même je ue serais pas toujours obligé à voir hic el mina
un malade, dont ma présence calme beaucoup les agita-
tions ; cependant je ferai aussi bien d'y aller que de dire
mon Bréviaire
S99
DICTIONNAIRE DES CEUEMONIES ET DES RITES. SACRES
900
der comme devoir ce qui est prescrit par l'o-
béissance. Ainsi un prédicateur qu'on oblige
la veille d'en remplacer un autre dans une
occasion Irès-solennelle, et qui ne peut s'en
acquitter dignement et à l'éditication du peu-
ple s'il n'emploie à digérer sa matière tout
le temps qui lui reste aujourd'hui , peut
omeltre son Bréviaire.
il faut cependant avouer que cette déci-
sion, quoique donnée par l'ancien sous-péni-
tencier de Paris, ne peut servir que rare-
ment. On ne prêche guère sans avoir la lan-
gue assez libre; el quand on l'a telle, l'ofûce
prend si peu de temps, qu'il est difficile de
n'en pas trouver pour tout. Mais enfin il vaut
toujours mieux s'en tenir à Pontas qu'à Léan-
dre. Ce dernier affranchissait de lolfice tous
les prédicateurs. A sa faible autorilo nous
opposerons celles de Xavier et de François
de S lies. Ils savaient prêcher et faire quel-
que chose de plus, cependant ils ne manquè-
rent jamais à réciter les divins offices; et le
premier refusa constamment de dire un Bré-
viaire beaucoup plus court, quoique le sou-
verain pontife, qui connaissait l'étendue et
le prix de ses travaux, le lui eût permis et
qu'il ne manquât d'aucune des raisons qui
peuvent autoriser l'usage d'une dispense.
14.. Ce que nous venons de dire de ceux
qui prêchent peut s'appliquer à ceux qui
voyagent. S'ils le font uniquement par plai-
sir, ils ne peuvent s'en faire un prétexte
d'exemption; parce que ceux qui sont tenus
à l'observance d'une loi ne peuvent ni ne
doivent mettre d'obstacle à son exécution.
S'ils le font par nécessité, il est rare qu'en
prenant de justes précautions ils ne puissent
faire face à tout. Les voyages qu'on fait à
pied ou par eau s'allient très-aisément avec
la récitation du Bréviaire. H n'en est pas
tout à fait de même de ceux qu'on fait à
cheval ou dans les voitures publiques. Mais
si l'on prend bien ses mesures, l'on peut se
tirer d'affaire. En disant matines el laudes
dès le soir, aussitôt qu'on est arrivé, on
trouve sans peine le temps de réciter les pe-
tites heures, ou dans le carrosse, ou du moins
à l'auberge. Si l'accablement d'une journée
fatigante n'avait pas permis de suivre cet
ordre, on pourrait commencer par le-i petites
heures et finir par matines. Jamais on n'a
plus besoin de vigilance, et par coaséqueat
de prière, que dans les voyages, qui d'eux-
mêmes sont dissipants, et où il règne sou-
vent un genre de démons qui , ne pouvant
guère alors se chasser par le jeûne (1), doit
se chasser par l'oraison. Nous avons déjà
remarqué que saint Germain de Paris, dans
ses courses apostoliques, qu'il faisait à che-
val, disait exactement sou office; et que ni
la pluie, ni la neige ne l'empêchèrent jamais
de le réciter tête nue. Sainl Grégoire de
Nysse raconte lui-même i2) que dans un
il) Je ne veux pas dire qu'un voyageur sou Jispense
du jeûne : je veux dire que commiinémenl il ne jeûne
guère que quand la loi de l'Eglise l'y oblige : el plût à
Dieu qu'alors il fit toujours abstinence 1
(2) Veliiculum nobis pro ecclesia et nioaasterio crat,
Omnibus pcr totam \iam | sillcmibus. Gregor. Nysscii.
15J Pontas, après avoir dii, 'u mol Ciusoms, cas 9, qu'il
voyage qu'il fit en Arabie, ses compagnons
el lui firent de leur voiture une espèce de
temple et comme un monastère ambulant,
où tous chantaient de concert les louanges
du Seigneur. Nous avons eu le bonheur de
voyager plus d'une fois avec des évêqnes
qui dans ces occasions ne se contentaient
pas de l'office, mais y joignaient d'autres
prières de pure dévotion, et surtout l'Itiné-
raire. C'est par cette prière pleine de sens et
de religion, qu'un ecclésiastique doit chaque
jour commencer sa course. 11 y engage ai-
sément ses compagnons de voyage, lorsqu'à
un peu do zèle il joint ces manières douces,
engageantes, toujours mesurées, qui enlè-
vent les suffrages et charment une compa-
gnie. S'il s'y prenait du ton sec et ardent de
certains dévots, il perdrait tout.
Les personnes timorées qui disent l'office
au chœur sont quelquefois dans un état de
perplexité, soit par rapporta ce qui se tou-
che sur l'orgue, soit parce que, chargées d'en-
censer ou de faire d'autres fondions sem-
blables, elles ue peuvent manquer de perdre
quelques versets. Dans le premier cas le seul
jmrti est de récitera voix basse ce qui se
touche sur l'orgue, ou d'entendre ceux qui
sont commis pour le réciter à haute voix,
comme il se pratique dans les églises bien
réglées. Prétendre que l'Eglise adopte comme
chant les fantaisies, quelquefois même les
airs peu décents d'un organiste, c'est une
idée qui n'a point de fondement (3).
A l'égard des fondions qui font perdre
quelques versets , elles ne doivent point
donner d'inquiétude. Celui qui les fait prie
avec son Eglise, et son Eglise pour lui- Ce
serait autre chose s'il remettait au temps
de lolfice à préparer ce qui se peut faire
auparavant. Mora sua , dit la loi , cuilibcl
est nociva. Si quelque fonction devait occu-
per un homme pendant une grande partie
de roffi:e, il faudrait le dire devant ou
après, ou du moins profiler de quelque in-
tervalle qui donnât assez de temps pour le
réciter d'une manière suivie ou peu inter-
rompue.
15. Une dernière cause qu'on regarde
comme pouvant exempter de la récilalioa
de l'office, c'est la dispense qu'en donne-
raient les supérieurs. Mais peuvent-ils la
donner'? à qui, pourquoi'? etc. Ce sont au-
tant de difficultés qui méritent d'être éclair-
cies.
Quelques théologiens ont cru que l'office
était d'institution divine, et qu'ainsi le pape
même n'en pouvait dispenser. D'autres ont
prétendu qu'il pouvait bien en dispenser
une personne qui n'y est obligée qu'à raison
de l'ordre ou de sa profession; mais qu'il
n'en pouvait dispenser un bénéficier, parce
que celui-ci est de droit naturel tenu à prier
pour ses bienfaiteurs. L'opinion la olus
semble qu'on ne doit poiut condamner de pêcbé un cba-
noine qui ne récite pus à voix basse ce qui se louche sur
l'orgue, parce que ce n'est pas la coulunie générule, ajoute
qu'on ne voit pas sur quel fondement un peut omettre lu
m litié entière des luimnes ei des canliqnes que joue t'or-
que. C'est, ce me séiuble, dire à peu près le pour el le
contre.
901
OFF
OFF
902
commune est qu'une dispense comme celle-
ci ne passe pas les pouvoirs du saint-siégc.
La prière est sûrement d'inslilulion divine ;
mais ce genre de prières que nous nom-
mons heures canoniales n'en est pas. Un
bénéficier doit prier pour ceUK qui lui ont
donné de quoi vivre; il doit même faire
pour eux les prières prescrites par l'Eplise,
parce qu'il s'y est formellement engagé.
.Mais si l'éblouissement de ses yeux, la fai-
hlcsse de sa tête, des vertiges, d'affreux
scrupules qui le metti-nt en danger de per-
dre l'esprit, lui détendent pour un temps
ou pour toujours toule applicatioi! sérieuse
et d'une certaine durée, faudra-l-il, s'il n'a
pour subsister qu'un peu de bien de l'Eglise,
l'en priver sur ses vieux jours, et le réduire
aune humiliante et cruelle mendicité? Di-
sons donc qu'il peut alors , et qu'il doit
même quelquefois avoir recours au iiéné-
lice de la dispense. Au reste, si l'on en ex-
cepte les cas où le scrupule aurait trait à la
démence, ce sera moins une dispense qu'une
commutation qu'il obtiendra. En le déchar-
geant d'un fardeau qu'il ne peut porlcr, on
lui en imposera un plus doux. Quelque in-
capable qu'il soit d'une altei\tion suivie, il
pourra lever de temps en temps les yeux
vers le ciel, offrir son cœur à Dieu, lui faire
un sacrifice de ses peines, en appliquer le
fruit et les mérites à ceux (jui par leurs au-
mônes lui ont préparé une ressource dans le
temps de l'épreuve. C'est ainsi qu'on allie le
jugement et la miséricorde.
Comme l'office est une chose importante,
on ne peut en dispenser que pour de gran-
des raisons. Celles que nous venons de tou-
cher sont de ce nombre : il peut s'en trouver
d'autres. C'en serait une considérable d'ê-
tre obligé de voyager pour la gloire de Dieu
au travers d'un pays où l'on ne pourrait
sans danger de mort découvrir sa profes-
sion. Quand on doute si les motifs qui fe-
raient souhaiter une dispense sontsulfisanti;,
il faut les exposer avec simplicité et droi-
ture, attendre en paix la décision, et s'y
conformer. Comme la dispense de l'office
dépend uniquement des raisons qui l'ob-
tiennent, quand ces raisons viennent à ces-
ser, on rentre dans la voie commune.
16. Si le pape donnait à un enfant un bé-
néfice, pour des raisons qui peuvent quel-
quefois avoir lieu en Allemagne, où il faut
enlever aux ministres de l'erreur les moyens
de se servir des biens de l'Eglise pour la
combattre, il serait censé le dispenser pour
un temps de la récitation du Bréviaire, et
sans doute qu'il prescrirait alors des aumô-
nes à titre de compensation. Mais s'il avait
cru que cet enfant, sans être en âge de pos-
séder telle et telle prébende, pouvait lire et
réciter, il est sûr qu'il aurait besoin d'une
nouvelle dispense. Qui de deux liens n'en
Ole qu'un, laisse subsister l'autre (1).
(1) Azor, lomel, lib. x, cap. 13, q. 12. Barlb. a S.
Faubto, lib. ii, q. 263.
(2);Suares, lib. iv, n. 40, pag. 287. Ponlas, verb.DispKUSE
wv Bréviaire, loin. I, pag. HOl.
(3) Banh. a S. Fausio, q. itji, et apud eura Navarrus,
17. Mais la dispense de l'office est-elle si
réservée au saiiit-siége, qu'un évoque ne
puisse l'accorder?
Navarre, le cardinal de la Tour-Brûlée,
Panorme, Suarés, la plupart de nos auteurs,
et Pontas entre les autres {-l), le pensent
ainsi. La raison en est que les évéques ne
peuvent contre le droit commun que ce qui
leur est accordé ou par ce droit mémo, ou
par la coutume. t)r, ni le droit ni la cou-
lumc ne les autorisent à dispenser véritable-
ment et proprement dans le cas dont il s'agit.
Mais ils peuvent faire par voie d'interpré-
tation ce qu'ils ne peuvent faire par voie de
dispense, et accorder par rapport à l'office,
dans les cas douteux, ce qu'ils accordent
dans des cas à peu près semblables, soit par
rapport à l'usage de la viande pendant le
carême, soit par rapport aux œuvres scrviles
dans les jours où elles sont prohibées.
Les supérieurs de communauté ont au
moins le même pouvoir par rapport à leurs
frères; et ils en usent plus fréquemment,
parce qu'on est pitis à portée de les consul-
ter. Il en est de même des abbcsses à l'égard
de celles qui vivent sous leur conduite (■'{).
li<. Une question d'une toute aulre impor-
tance, parce qu'elle revient souvent, est de
savoir si un évêque peut permettre à un
jeune bénéficier de ne dire que l'oflice de la
\ ierge au lieu du grand office, qu'il devrait
nalurellement réciter.
Des auteurs de nom (V) soutiennent qu'il
ne le peut pas, ou plutôt que toute dispense
accordée par la seule raison de la jeunesse
et des éludes est absolument nulle : 1° parce
qu'un jeune clerc peut fort bien dire le
grand Bréviaire et s'acquitter de ses devoirs
d écolier; et que plus il priera, plus il atti-
rera sur ses travaux les bénédictions du
ciel; 2^ parce que celui qui a le profil doit
sentir les charges, surtout quand elles sont
nécessaires.
10. Le célèbre Rabin pense différem-
ment ',■)), ainsi que je l'ai remarqué dans
mon Traité des Dispenses. Il se fonde sur la
pratique des évêques, qu'il connaissait aussi
bien qu'un autre, et qu'on aurait tort de
censurer. Mais il met à ce sentiment deux
resirictions, ou plutôt il les y suppose mises
par l'usage : la première, c'est qu'on ne
permet la récitation du petit office qu'à ceux
qui n'ont pas encore atteint l'âge de quinze
ans; la seconde, c'est que ceux-ci mêmes
ne sont dispensés de la récitation du Bré-
viaire que lorsque le revenu de leur béné-
fice est si mince, qu'il ne peut seul servir de
tilre clérical. S'il y a deux taxes dans le
diocèse, ce même auteur veut que ce qui va
à la plus pelite soit censé considérable. Ce
dernier sentiment est conforme à la pra-
tique de l'Eglise romaine, et je ne doule
point qu'on ne puisse le suivre en bien des
occasions, comme l'ont fait d'habiles doc-
lib. de Orat. cap. Il, n. 2a; et BonaciRa, disp. 1, q. 6,
puncl. 3. Ville el Suares., cap. 28, ii. 20.
(i) Pontas, verb. Dispense dv Bréviaire, cas 4. TbéoriA
des Sacreni. pa^. 118.
(.■)] Couler. d'-Vn^'oi-j, sur les Coutrals, t. Il, pag. 274.
905
DICTIONNAIUK DF-S C.PJiKMONlER RT DF.S RITES SACHES.
90«
tours lie Sorbonnc que j'ai connus. Il a sni-
toiil lieu lorsqu'un jeune homme est d'une
siinlé délicate, que j'élude lui coûte, que la
distance de sa maison au collège lui prend
un temps considérable.
Un évoque pourrait quelquefois dispen-
sera» prêtre de l'office, en lui donnant un
emploi important, qui ne lui lai.sserail pas
un moment de libre. Mais fût-il question
d'une chaire de droit ou de théologie, cette
dispense indirecte ne pourrait durer long-
teuipsi II y a, dit le P. Alexandre (1). il y a
aujourd'hui tant de prédicateurs , tant d'ha-
biles régents, qui peuvent allier leur emploi
avec la récitation exacte du Bréviaire, qu'un
homme qui ne pourrait en venir à bout de-
vrait quitter un fardeau qui l'empêcherait
d'en piirter un autre. Il n'y a que le cas du
scandale et quelques autres presque imagi-
naires qui puissent ie justifier.
Chap. IX. — Des peines et des obitijutions
de ceux qui ont manqué l'office.
1. Le péché, peine la plus rigoureuse de ceux
gui manquent l'office. — i- Il est bien à
craindre que plusieurs de ceux qui le disent,
ne le disent pas. — 3. — ï. Le droit natu-
rel et le droit positif les obliqent à resti-
tuer. ■ — 5. Mesure de lu restitution, et sur
qui elle tombe. — 6. — 7. Court-elle pour
les six premiers tnois, ou pour ceux qui
n'omettent leur office que rarement? —
8. Celui qui a omis le Bréviaire, mais qui a
rempli ses autres devoirs , est-il obligé à
restituer tous les fruits? — 9. Quelle por-
tion peut-il retenir? — 10. Doit-il resti-
tuer avant la sentence du juge? — 11. Le
devrait-il, s'il avait fait dire son Bréviaire
par un autre ? — ii. S'il l'avait manqué
par oubli? — 13. S'il l'avait répété le len-
demain ? — 14. De quel bien se doit faire la
restitution.? — 15. £t à qui faut-il l'ap-
pliquer? — 16. Quatre renuirques impor-
tantes— 17. Ji(slitue-t-on par des auinù-
nes qui ont précédé oit suivi l'omission du
Bréviaire ? — 18. /;'n est-il du pension-
naire comme du bénéficier ? — 19. Doivent-
iis restituer l'un et l'autre, s'ils n'omettent
que quelque partie d'une heure, sans omet-
tre l'heure tout entière?
1. Il ne peut y avoir pour un cœur chré-
tien de peine qui punisse plus sévèrement
l'omission du Bréviaire, que le péché mor-
tel, dont sa négligence l'a rendu coupable.
Celle décision , considérée d'un premier
coup-d'œil, effraye peu de personnes, parce
qu'il y a peu de personnes assez malheureu-
ses pour violer de sang-froid la loi que l'E-
glise leur a imposée. La plupart son ac-
quittent même avant le temps, pour être
dIus sûrs de n'y manquer pas.
(l)NaialisAlexander, louie II, art. 1, reg. 1, pag. 61.
('2) Iju hoiiiiiie (le bien qui s'arrêta longUinps daii^ une
église no put jamais eiileudre que ces paroles : Non est
Deus. Cela esljusle, disail-il; s'il y avait un Dieu, il serait
servi avec plus de respect et de dignité.
(3) lu augelis suis reperil pravitatem. Job. iv, 18.
(4) Ego juslilias judicabo. l'salm. l\xiv, '2.
(•'>) Halediclus qui facit opus Doniiui t'rauduleoler (mi,
•2. Cependant lorsqu'on fait réllexion qu'un
grand nombre de minislics sacrés, et un
nombre cnroro plus grand de jeunes béné-
Gciers, récitent les divins oITnes sans prépa-
ration, ni éloignée, ni prochaine; que sans
observer le lieu et le tetnps, ils le disi'Ut
avec la plus énorme rapidité ; que plusiiurs
portent ce scandale jusque dans le sanc-
tuaire; qu'un homme qui les suit pendant
un (juart d'heure, ou plutôt qui ne peut les
suivre, tant leur course est impétueuse, ne
saurait découvrir ce qu'ils disent, ni même
s'ils parlent grec ou latin (2); qu'un chœur
antjciiie souvent sur l'autre; qu'au sortir
du temple ils pourraient rendre un compte
exact de tous ceux qui y sont entrés et qui
en sont sortis ; que par conséquent ils nour-
rissent une foule de distractions volontai-
res; (juo peut-être ils sont encore par plus
d'un autre endroit très-mal avec Dieu : lors,
dis-je, qu'on fait toutes ces réflexions, et
qu'on pense qu'il est un Maître qui Irouve
des taches dans ses anges (3 , qui juge la
justice même {'*), qui maudit ceux qui font
négligemment son œuvre (3) ; quelque insen-
sible qu'on ait le malheur d'être, on est
saisi d'une secrète horreur; et si l'on ne dit
pas absolument avec les disciples : Qui
pourra donc se .sauver? l'on dit avec le roi-
prophète (6) : N'entrez pas en jugement avec
votre serviteur, 6 mon l)ieu. Est-il sur la
terre un homme qui puisse se /lutter d'être in-
nocent à vos yeux? Si vous examinez à lu
rigueur mes iniquités, pourrai-je. Seigneur,
pourrai-je un moment soutenir le poids de
votre justice ?
Si ce motif tout spirituel ne fait point as-
sez d'impression sur des hommes de chair et
de sang, il en est un autre qui les prend par
leur faible; c'est l'obligation de restituer
qu'encourent de droit naturel et de droit
positif les bénéficlers qui omettent l'olDce,
ou qui le disent si mal, qu'ils ne peu\enl se
llaller d'y avoir salihfail.
3. .le dis de droit naturel et de droit positif,
car l'un et l'autre est précis sur celte ma-
tière. Il est de principe, comme partout ail-
leurs, que ce qui est donné sous une condi-
tion ne peut appartenir qu'à ceux qui la
remplissent. Or la récitation publique ou
particulière de l'office est unedes principales
conditions sous lesquelles le bénéfice est
conféré; souvent même c'est la seule que les
fondateurs aient stipulée. De là ce mot que
les plus jeunes écoliers n'ignorent pas :
Beneficium propler officium. C'esl donc le
cri même de la nature qui condamne à la
restitution des fruits un homme (|ui par sa
mauvaise volonté s'en est rendu indigne.
k. Mais parce que ce cri, tout aigu, tout
perçant qu'il est, pourrait n'aller pas jus-
qu'aux oreilles de ceux qui n'étudient point
M verlunl LU, negligenier). Jereni. xlvui, tO.
(0) Non intrës in Judicium cum servo luo; quia non
jusiiticabilur in conspectu luo onuiis vivens. Psalni. cxlh,
2. Si iniquilates ol)servaveris, Domine; Domine, quis sus-
linebil? Psalm. cxxix. Voyez sur celle importante matière
Cabassut., lib. vi Tlieor. et praxis, cap. 14;clPonlas,
verb. Restitptiok, cas 149.
905
OFF
OFF
800
leur conscience, rEg)isc y a joint le sien, et
dans un concile nombreux, et par la voix
d'un des plus dignes ponlifos qui se soient
jamais assis sur la chaire di» saint Pierre.
Comme la décision de l'un renferme colle de
l'autre, qu'elle est capitale dans la matière
que nous traitons, qu'elle éclaircit bien des
difficultés, qu'elle en fait naître quelques-
unes, nous allons la rapporter. Voici comme
y parle Pie V.
« Ex proximo Lateranensi concilio (1) ea
salubris sanctio emanavit, utquicunque ha-
bens beneficium ecclesiasticum, cum cura,
et sine cura, si post sox menses quam illud
obtinuerit, divinum officium, Icgiliiiio ces-
sanle impedimenlo, non diseril, beneficio-
rum suorum fruclus , pro râla omissionis
ofQcii et temporis, suos non faeiat; sed eos,
tanquam injuste perceptos, in fabricas ipso-
rum bcneficiorum, vel pauperum cleemosy-
nas erogare leneatur. Verumtamen niullo-
rum animi suspensione tenentur cujusmodi
ratje prœdictae ratio sit habcnda. Nos huic
rei cvidentius alque expressius providere
volentes, statuimus ut qui horas omnes
canunicas uno vel pluribus diebus inlermi-
serit, oinnes bencficii scu benrficiorum suo-
rum fructus qui illi vel illis diebus respon-
dercnl si quotidie dividerenlur ; qui vero
maCutinum tantum, dimidiam; qui cœtcras
omnes horas, aliam dimidiam; qui harum
singulas, sextani partem fructuum ejusdem
diei amiltat. Tamelsi aliquis choro addiclus,
non recitatis omnibus horis canonicis, cum
aliis prœsens adsit, fruclusque et dislribu-
tiones forte aliter assignatas, sola prœsen-
tia juxta stalula, consuetudinem, fundatio-
necj, vel alias sibi lucrifecisse prsetendal, is
etiam prœter fructuum et distributionum
amissionem, item ilie qui primis sex mensi-
bus offlcium non dixerit, nisi Icgilimum
impedimcntum ipsum excusaverit , grave
peccatum intclligat admisisse. Déclarantes,
prœstimonia , prce^timoniales portiones, et
qualiacumque alia beneGcia, eliam nullum
omnino servitiuni habentia, oblinentes, cum
praeJiclis pariter convenir!. At quicunque
pensionem, fruclus aut alias ros ecclesias-
ticas, ut clericus percipil, eum modo prae-
dicto ad dicenduni officium parvum beatœ
Mariœ Virginis decernimus obligalum; et
pensionum , fructuum , rerumque ipsarum
amissioni obnoxium. Nulli ergo omnino ho-
minum, etc. (2). »
5. 11 résulte de cette sage constitution
qu'un homme dont le bénéfice produit six
livres par jour, doit restituer cette somme
tout entière lorsqu'il omet tout son office;
qu'il doit en restituer la moitié, s'il omet
matines et laudes, ou que les ayant dites il
omette tout le reste ; et qu'eufin il doit res-
(1) Sess. 9, sub Leone X.
(2 Dulla 13o, an. 1571, tom. II BaUarii, p. 34i.
(ô) Je dis la sixième partie de cette moitié, parce qu'on
ne doil pas lui diminuer ce qu'il a déjà g;igné : or en réci-
laul malijies et laudes, il a déjà gagné irois li\res. l'uis
donc qu'il n'a que irois livres à perdre ou à gagner sur les
peliles heures qui lui resienl, c'est de ces Irois livres qu'il
doit diviser le gain ou la perle, selon qu'il dit ou qu'il
omet les heures, dont elles sont le salaire. Cum dicitur
Dictionnaire des Rites sacrés. II.
tituer la sixième partie (3) de cette moitié,
s'il omet quelques-unes des petites heures,
comme prime, vêpres ou compiles. Ce calcul
est aussi jusie qu'il puisse être dans une
afîairc morale, où l'on a dû éviter toute
précision fastidieuse.
Il en est de même, 1° des chanoines qui,
en vertu de quelques statuts ou d'une cou-
tume particulière, croiraient avoir droit à
tous les fruits du jour, quoiqu'ils n'eussent
assisté qu'à certaines heures ; 2* de ceux qui
ayant des pensions ou des fonds ecclésiasti-
ques omettent en tout ou en partie la récita-
lion du petit office auquel ils sont obligés.
Pie V veut que ces trois sortes de personnes
soient traitées de la même manière, et qu'el-
les perdent à proportion de ce qu'elles ont
manqué.
6. Ce qui fait un embarras considérable,
c'est que ce vertueux pontife ne soumet à
la restiluiion que ceux qui continiienl à
omettre l'officedivin six mois aprèsavoir pris
possession de leurs bénéfices : Qui post sex
menses diiinuin ofpcium, légitima cessante
impedimenlo, non dixTit. Est-il donc permis
de retenir le fruit d'un bien , quand on n'a
pas acquitté les charges qui y sont annexées?
Navarre {'*) et plusieurs autres écrivains,
fondés sur les (paroles que nous venons de
rapporter, ont cru que l'obligation de resti-
tuer ne court point pour les six premiers
mois. Ce sentiment n'est ni assez siir , ni
assez équitable , pour que nous puissions
l'eiiihrasser. Un bénéficier est tenu par con-
trat à la récitation du Bréviaire; il y est donc
tenu par les lois de la plus rigoureuse justice,
comme un homme gagé l'est à faire la tâche
dont il est convenu. Or, une obligation de
contrat induit , quand on ne la remplit pus,
l'obligation de restituer. Je n'examine point
si la bulle de Pie V aurait pu y déroger sans
l'aveu des parties intéressées , je prétends
seulement qu'elle ne la pas fait. Il est vrai
qu'elle oblige à restituer après les six pre-
miers mois ; mais elle ne dispense pas de re-
stituer avant ce terme. 11 en est d'elle à peu
près comme de la loi qui déclare coupables
ceux qui manquent la messe de paroisse
pendant trois dimanches consécutifs : elle
n'absout point ceux qui n'y manquent qu'une
ou deux fois sans cause raisonnable. 11 y a
plus : c'est qu'en examinant les choses de
près, on trouvera que Léon X dans son con-
cile de Latran , et Pie V dans sa constitution,
établissent indirectement l'obligation que la
lettre de leurs paroles semblerait ébranler.
Ils déclarent l'un et l'autre qu'un bénéficier,
en quelque temps qu'il manque son office,
commet un péché considérable : Grave pecca-
tum intelligat admisisse. Or , ce péché est,
devant comme après les six mois, un péché
sexlam partem esse restitueiidam pro sinqulis horis, iiUelli-
gendum id est de sexta parte (nicluum dimidii diei natura^
lis, vel de fruclibus diei artificinlis ; ita M qui uno die re-
cipit, 1). g. 12 argenteos, si omillal liorain, teneatur tanlum
reddere uimm argenlenm; quia illa est sexia pars [rucluwn
diei artijicialis ; imn alii sex lespomlenl olficio malutino.
Barlhol. a S. Fausio, q. 28o.
(4) Navar. de Oral. cap. 21, n. 58.
29
907
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
SOS
d'injustice : cl co geiirci de pi-ché oblige tou-
jours à reslilulion. lùilin il est sûr qu'on ne
doit donner aux lois ecclésiastiques quun
seus fivorable à li piété. Or, quel avanliige
tirera la religion de la grâce que fera l'Eglise
à un iuiiigne bénéficier en lui adju-reanl des
revenus qu'il a négligé d'acquérir? Elle pri-
vera les fondateurs d'un droit qui leur ap-
partient ; elle fomentera la criminelle indo-
lence d'un malbeurcux titulaire ; elle per-
suadera à un tas de casuistes relâcbés que
la récitationderoffico nesl àlarigueuriiu'un
devoir arbitraire : et Dieu sait les conséquen-
ces qu'ils tireront de ce principe. Concluons
donc qu'un bénéficier qui manque son Bré-
viaire quand il peut le dire , est toujours
oblige à restitution.
7. .le sais que quelques auteurs ont cru
avec Lopcz et Médina que buit ou dix jours
sur une année entière ne doivent pas se
compter ; parce que, comme l'avait dit Solo
avant eux, un bon maître ne diminue pas les
gages deson doracstiquepourquebiues jours
de bon temps qu'il se sera donnés. Mais ce
raisonnement na pas même le faible mérite
d'èire spécieux. Car outre qu'il y a bien des
maîtres qui comptent à ceux qui les servent
«luelque chose de moins que la perte volon-
taire de dix jours ; que ceux qui la sacrifient
sont en droit de l'évaluer; qu'un domestique
peut réparer une semaine le :orl qu'il .1 fait
l'autre : il est sûr que la bas^e et odieuse
comparaison d'un ministre sacré avec un
domestique n'a rien d'exji t , rien de con-
cluant, 'rous deux doivent servir leur maître :
mais Ton exige beaucoup plus de celui à qui
ou a plus donné (Ij, et d'un autre côlé l'on
en exige beaucoup moins. 11 ne lui faut pas
deux heures par jour pour \)^)ev sa de te tout
entière. Ainsi , quoique d'une part il soit
traité comme le fils de la maison, de l'auirc
il est sujet à un compte plus rigoureux.
Tierce ou compiles ne lui demandent que
très-peu de temps ; les vêpres du samedi
saint lui en demandent encore moins : il est
sûr néanmoins qu'il pèche mortellement s'il
omet compiles ; et il n'est pas bien sûr qu'il
ne pèche que véniellemenl s'il omet les vêpres
du samedi saint.
Mais quelles raisons ont pu avoir Léon X
( l Pie V de ne parler de restitution qu'après
les six premiers mois? C'est ce qu'il nous est
permis d'ignorer, comme beaucoup d autres
choses. Les législateurs, et ceux qui Ira-
vaillent sous eux, font bien des réflexions qui
passent avec le temps. 11 se servent souvent
de locutiunsmoinsclaires, et c'estparsagessc
(luils s'en servent. On croit cependant que
l'hérésie de Luther , qui commença sous le
pontificat de LéonX, et qui n'avait jeté que
de trop profondes racines sous i'ie \ , fut une
des principales raisons qui engagèrent ces
deux papes à ne montrer aux bénéficiers
qu'une partie de la vérité. Les noviiteurs qui
s'élèvent avec fureur contre les anciennes
dévolions, ne pouvaient souffrir leBréviairc,
(l) Cui coinmcQj;\vp.ruiil niullu.-n, plus peleiil ab eo.
Luc. xii, i8.
(3) Oiiiues l)tiicli-ii seu beneOciorum suoruai fructus.
dans lequel on invoque les saints et on prie
pour les morts. La paresse trop naturelle à
l'homme était d'intelligence avec eux. Kn
disant loul,on aurait pu découragerouaigrir.
En présentant une fice plus douce, on affer-
niissailles pieds de ceux qui élaicnlébraulés,
on les ramenait au devoir. Quand la brebis
est une fois dans le bercail , elle ne tarde
pas à sentir ses anciens écarts, à en gémir,
à les réparer.
8. Mais un cnré qui en omettant son Bré-
viaire a rempli les autres devoirs de sa
charge -, qui, par exemple, a prêché, admi-
nistré les sacrements , tisilé ses mala<les,
entretenu le temporel de son bénéfice ; doit-
il restituer comme s'il n'avait rien fait de
tout cela ?
Celle difficulté peut se résoudre, ou selon
la teneur du décret de Pie V ou selon les
maximes du droit naturel. Si on la résout
aux termes de la constitution de saint Pie,
il paraît que ce bénéficier, pour avoir man-
qué en un point, est traité comme s'il avait
manqué en tous les autres, c'est-à-dire (ju'il
est obligé à une pleine et entière restitution
des fruits qu'il a perçus. Il est difficile de
donner un autre sens à la bulle de ce grand
pipe. Car il veut que le bénéficier, et ceux
mêmes qui ont charge d'âmes, restituent. tous
les fruits qui répondent aux jours où ils ont
manqué l'olfice (2). Or , s'il leur permettait
d'en retenir une partie, à proportion des au-
tres services qu'ils ont rendus à l'Eglise , il
ne pourrait leur faire une loi de restituer le
tout. Ainsi raisonne Suarès (.3) ; et je ne vois
pas ce qu'on peut lui répondre.
Ce profond théologien ajoute que par ce
mol Staluisiius Pie Vétablit un droit nouveau ;
et que d'ailleurs il met une très-grande diffé-
rence entre ceux qui après les six mois omet-
tent l'office , et ceux qui y m.inqueut pen-
dant ce premier semestre. Or , il n'y aurait
ni différence des uns aux autres , ni droit
nouveau établi par rapport à eux, si le béné-
ficier qui man(|ue à réciter son office après
les six premiers mois n'était privé que d'une
partie de ses fruits, lorsqu'il a fait ses au-
tres fonctions. 11 serait après la bulle dans
la position où il était auparavant. Avant la
bulle il jouissait des fruits proportionnés à
son travail , quoiqu'il n'eût pas dit l'office ;
après la bulle il ferait la même chose, .\insi
Pie V, portant une lui nouvelle, n'aurait rien
établi de nouveau. Peut-on lo croire ? Peut-
on le soupçonner ?
Le droit naturel est beaucoup plus indul-
gent. Il se contente de proportionner la peine
au délit ; et s'il punit, comme il est juste,
l'omission del'oflice par la soustracliond'uue
p.irlie des fruits , i! compte pour beaucoup
l'acquit des autres charges , et il leur adjuge
un salaire convenable. C'est à quoi l'on peut
s'en tenir en France, et vraisemblablement en
bien d'autres pays , où l'ancien usage a pré-
valu contre la nouvelle disposition du saint
qui ilti vcl illls dielms responderenl , amillal. Biilt. £x
proximo.
(5) Suares., eod. lib. n, cap. 30, n. 6.
909
OFF
OfF
910
pontife que nous avons tant de fois nommé (1).
9. Henriqucz prétend qu'un évéque ou un
curé qui seraient dans ce cas ne devraient
rcsiilucr qu'un cinquième ; parte que rolfico
ne fait que la cinquième partie de leurs char-
ges. Wigand veut qu'ils resliluent un tiers.
On ne peut donner de règle Gxe sur un point
qui dépend des circonstances. De deux per-
sonnes qui ont manqué l'offlce , l'une peut
avoir donné beaucoup de temps aux autres
fonctions de son ministère, Taulre les avoir
beaucoup négligées. Celui-ci e^t chargé de
travail pendant le cours de l'année; celui-là
n'a-' presque qu'un bénéfice simple , etc. On
ne peut traiter d'une manière uniforme des
personnes dont la condition est si différente.
Je ne voudrais pas même qu'un homme qui
n'a eu rien à faire le jour qu'il a manqué son
ofGce restituât tout ce qui répond à ce même
jour. Un curé ne confesse, ni ne prêche tous
les jours : le travail des jours pleins doit être
reparti sur ceux qui se trouvent vides. En
tout cela il faut de l'équité : il n'y en a ja-
mais moins que chez ceux qui ont peu d'a-
mour pour Dieu, jamais plus que chez ceux
qui reviennent sincèrement à lui.
10. Mais celte restitution qui nous occupe
depuis si longtemps est-elle due par le seul
fait ? et ne peut-on pas la dilîérer jusqu'à ce
qu'on y soit contraint par la sentence du
juge ?
(Quelques-uns l'ont pensé ainsi, sur ce que
les peines qui demandent une action du cou-
pable ne s'encourent qu'après la senlence.
Or, disaient ils, il est clair que la restitution
ne peut se faire que par une action du béné-
ficier qui est en faute. 11 n'en est donc pas
d'ellecommede i'irrégularitéet delà censure,
qui sont de pures et simples passions. Cel-
les-ci doivent s'encourir par le seul lai(,
celle-là ne s'encourt qu'après la condamna-
lioiv du juge.
Ce sentiment , comme plusieurs de ceux
que nous avons rapportés , était très-com-
mode. Un bénéficier qui ne dit point de Bré-
viaire n'a pas coutume de s'en vanter : il
caciie sa faute , et rien ne lui est plus aisé.
Ainsi jjoint de dénonciation , point de sen-
tence, et par conséquent point de restitution.
11 est fâcheux que le saint-biége soit venu à
la traverse, et qu'il ait troublé la joie nais-
saute de ces hommes de paix , en llélrissaut
par l'organe d'Alexandre VII cette proposi-
tion : Restilulio a Pio V imposiCa beneficiariis
non recitanlibus , non debelur in conscientia
ante scntenliam dedaraloriam judicis , eo
quod sit pana (2j.
Au fond rien n'était plus mal imaginé que
(1 1 C'est ce i^ue remarque l'auteur des Conférences de
La liochclle, § 26, et Habert pour la France, Van-Koi,
lome 11, pjy. i60, pour la Flandre, Heniiiiuez pour le
Poiliigal.
(2) l'rop. 20 inter damnatas, an. 166"î. ul niinimum tan-
quani scandalosas. De ea sic clenis Gallicauus, an. 1700 :
Hœc proposilio falsa est, icmeiaria, ciimlla!oria, ac proe-
ceplii ecclesiasiicis illudU.
(3) Omnes diviua peb se, et non per subslitulos, compel-
lantur obire oflijia. 1 riU. sess. 2i, ca|). ti. I'ra;beudalus
debiluni quod débet Deo, per se ipapu débet ensolvere.
S. 'l'Iiom. quodiib. t, q.7, an I.
t4j i'roposilio 2t iuter proscriplas, an. 1663. Ceosura
ce téméraire et dangereux sentiment. Dès
que Léon X et Pie V ont décliré qu'un ecclé-
siastique qui omet ses heures relient injusle-
ment les fruits qu'il perçoit de son bénéfice,
il est pins clair que le jour qu'il < st dans le
cas du détenteur de mauvaise f u. Or, faut-il
être grand dialecticien pour voir «jue le dé-
tente ur de mauvaise foi est avant toute sen-
tence obligé à restituer'/ Qu il y ait donc des
peines qu'on ne doit subir qu'après que le
juge a parlé, et même que la plupart des
privations soient de ce nombre, c'est de quoi
nous conviendrons volonliers. Mais nous
soutiendrons en même temps que celles qui
sont imposées par le droit naturel , pour
avoir manqué à un devoir de justice , sont
d'un ordre très-différent.
11. Mais un homme qui, n'ayant omis son
Bréviaire que pour donner tout son temps à
l'étude, l'aurait fait dire par un autre, ou qui
aurait répété le lendemain celui qu'il a man-
qué , ou qu'il a oublié de dire aujourd'hui,
serait-il au^si tenu de restituer?
Il y serait obligé dans le premier cas, tant
parce que l'obligation de réciter l'office est
aussi personnelle que l'obligation d'entendre
la messe dimanches et fêtes, de jeûner, do
faire sa pénitence, etc. (3), que parte que A-
lexandre^ II a condamné l'opinion contraire
en censurant la proposition suivante (4) :
Habens capellaniam collalivam (o), aul qiiod-
vis uliud beneficium ecclesiasticum, si siudio
litlerarum vacel, salisfacit suœ oblijalioni, si
per aliiim rccilet.
En vain nousobjeclerait-on qu'un chanoine
est pour cause d'elude dispensé de la rési-
dence, et qu'un chapelain peut acquitter par
un tiers les messes qu'il ne peut dire lui-
même, ces comparaisons n'auraient rien de
solide. L'Eglise veut qu'un jeune clerc étu-
die , et il ne peut aller en même temps au
chœur et au collège, au lieu qu'il peut, mo-
ralement parlant , étudier et dire son Bré-
viaire, comme font une infinité d'autres. Pour
ce qui est du chapelain, s'il peut célébrer par
un tiers , c'est que le fondateur veut bien y
consentir. Si son bénéfice était sacerdotal (6j,
il serait obligé à le desservir lui-même. Mais
vit-on jamais les fondateurs se contenter que
ceux à ((ui ils font du bien fassent prier pour
eux ?Et ces prières, que l'Eglise n'avouerait
pas, auraient-elles la même force que si elles
étaient faites en son nom?
12. Le second cas a deux parties, qui doi-
vent être décidées par des principes diffé-
rents. L'oubli qu'on n'a pu ni prévoir, ni
empêcher, ne doit pas être traité comme
l'omission volontaire. Celle-ci est une faute
cleri fialMcani eadem qna pra>cedenlis.
(.ï) Capetlunia ccHativa C'est celle qui se donne par
l'évêque sur la présentaiioii d'un patron quel qu'il soit.
Non cuUaliva est un certain tonds laissé par quelqu'un
pour aider un jeune homme daii» ses éludes; et qui n'ayanl
point encore été érigé en béuélice, peut se donner de
plein droit par un séculier.
(6) S'il est sacerdotal A (tindalione ; car s'il ne l'est qu'a
lege, il suflit que celui qui en est (lourvu prenne la prê-
trise dans' un certain temps. Yo^ez mon petit Traité des
Bénéflces, Moral, tom. II, 111-8°, cap. 1, pag. 3i8. Voifei
aussi la Déclaration du roi, donnée au mois de janvier
1732.
DU
DICTIONNAlRR DES CEREMOiNIES 1:T DES RITES SACRES,
0!2
(pi'on no pout excuser de péché mortel ;
colle-là n'est qu'une suite de la Hiiblesse liu-
niaine, (innl rhoinmo le plus attentif no peut
sefl.illor délielOMJours exempt. Disons donc
que celui qui a involontairement oublié quel-
que pjirtie de son Brévi.iiro fait siens les l'ruils
qui y répondent, sans répéter après coup ce
qu'il a omis ; et que celui ([ui y a manqué
volontairement ne gagne rien, malgré toutes
les répétitions qu'il peut faire.
La raison de la première partie est qu'on
a lieu de présumer que ni les fondateurs, ni
l'Kglisc, qui est l'interprète de leur volonté,
ii'oiit pas intention de punir un homme qui
n'a point mérité de l'être. Or, quelle punition
a mérité un homme qui ne peut gémir devant
Dieu de sa conduite, comme d'une véritable
faute, (juoiqu'il puisse s'en humilier comme
on le fait des imperfections ?
Mais, nous dira-t-ou peut-être, un ouvrier
qui pour cause de maladie ne peut achever
Une entreprise, quelque innocent qu'il soit,
doit restituer ce qu'il avait reçu d'avance,
l'ourqnoi un eccésiasiiquo sera-l-il mieux
traité dans le cas d'oubli ou même d'infir-
mité ? Pourquoi ? C'est parce que l'Eglise ne
veut ni ne peut vouloir que ses ministres
aient le sort d'un mercenaire. C'eit (jue ce
dernier dans toutes les parties du monde
n'est payé qu'autant qu'il travaille; et qu'au-
trement pour un ouvrier il faudrait souvent
en payer trois ou (juatre ; au lieu qu'il est
reçu partout qu'un bénéficier ne perde que
quand il l'a mérité. C'est, enfin, que dans les
affaires qui n'ont i\ac Dieu pour juge, et (|ui
rarement peuvent être déduites au for con-
tentieux , on s'en rapporte à la conscience,
qui dans un ecclésiastique h'alarme aisément
à la vue d'un péché mortel , ou suspect de
l'être ; et (jue le for extérieur se conduit par
des maximes opposées.
A l'égard de l'omission volontaire, on ne
peut la réparer par la récitation du lende-
main. 11 en est de l'office comme de l'obliga-
tion d'entendre la messe du dimanche. Cha-
cun de ces devoirs est attaché à son propre
jour, et passe avec lui. D'ailleurs Pie V prive
le bénéficier de ses fruits pour le seul fait de
sou omission; et ce qui est une fois fait ne
peut pas ne l'être point.
13. 11 est bien vrai qu'un prêtre obligé à
dire la messe le jeudi, peut quelquefois ré-
parer ce défaut en la disant le jour d'après ;
mais ce n'est que parce que le fondateur,
auquel l'Eglise s'en rapporte est alors censé
y consentir, ce qu'il ne fait pas toujours; au
lieu que l'Eglise fait la loi quand il s'agit du
Bréviaire ; qu'elle n'alloue que celui qui est
dit en son temps, et qu'il n'y a point de fon-
daleurqui puisse l'obliger à changersa règle.
ik. Mais de quel bien doit se faire la res-
titution dont il s'agit, et à qui doit-elle être
appliquée? Ce sont deux questions très-im-
portantes , et sur lesquelles il serait dange-
reux de prendre le change.
(t) Conf. de La Roclielle, § 27, p. 4t0.
(i) Viv.i, in proposU. 20 Alexandri Vit, il. 10.
(3j ïos (ruclus laiiiiuam injuste pcrcepios, in fabricas
Nous répondons à la première avec l'au-
teur des Conférences de la Rochelle (1),
1" que les bénéficiors qui ont consumé les
fruits de leur bénéfice , et qui doivent resti-
tuer pour avoir omis leur liréviaire, doivent
le faire aux dépens de leurs biens de patri-
moine, s'ils en ont. La raison en est que,
comme nous croyons l'avoir solidement
prouve ailleurs, ils doivent aux pauvres à
litre de justice tout ce qui leur reste après
leur juste et raisonnable entretien. Or une
nouvelle dette ne se paye point au moyeu
d'une somme qui est déjà due.
2 Que s'ils n'ont aucun bien de patrimoine,
ils doivent épargner sur la dépense qu'ils
pourraient légitimement faire pour leur pro-
pre personne , afin de satisfaire , autant
qu'ils pourront, à l'obligation qu'ils ont con-
tractée.
3* Que si le revenu de leur bénéfice est si
modi(|uo qu'ils n'aient précisément que ce
qu'il leur faut pour vivre, ils sont déchargés
de l'obligation de restituer, et qu'il leur suf-
fit d'expier leur faute par une vraie et sin-
cère pénitence. Ils sont vis-à-vis d'eux-mêmes
les premiers pauvres , et ceux-ci doivent
naturellement être préférés.
Viva ajoute que (dans les grandes resliln-
lions), on peut avoir recours à l'évêque qui,
par manière de componende , prendra une
partie de la dette, pour l'appliquer aux be-
soins de son diocèse , et laissera l'autre au
bénéficier (2). L'examen de cette pratique ,
qui est commune en Italie, nous mènerait
trop loin. Elle ne pourrait guère servir que
dans les dettes incertaines. Quand un homme
sait ce qu'il a manqué d'offices, et à peu près
ce qu'il a reçu, le plus court est de restituer
à proportion
15. La seconde question est formellement
décidée par la Constitution Ex proximo.
Saint Pie y déclare, d'après le cinquième con-
cile de Latran , que la restitution dont nous
traitons doit être faite ou aux fabriques dos
églises où le bénéfice est situé , ou aux
pauvres (3). Quand les besoins sonl égaux ,
on doit partager entre les pauvres et la fa-
brique; quand ils ne le sonl pas, on préfère
celui qui souffre davantage.
16. Il y a ici plusieurs observations à
faire : la première , qu'il ne convient pas
qu'un bénéficier, dans le temps qu'il ne fait
que réparer son injustice, s'érige en homme
qui fait une action de libéralité. Je n'exige
pas qu'il public sa faute, mais aurai-je tort
d'exiger qu'il n'ose ni demander des prières
comme fondateur, ni mettre ses armes sur un
ornement, comme un bienfaiteur volontaire?
Cependant, dit quelqu'un (4) , il n'arrive que
trop souvent que ct's sortes de personnes
veuillent paraître aux yeux du monde fuire
par générosité ce qui n'est que l'expiation du
péché qu elles ont commis.
La seconde, c'est que, quoi qu'en pensent
ipsorum bfneficioriim, vol | aiiperuin eloeiiioçyiias erogare
lejieaiur Bulla i'x proxitiio.
(ij Confér. de La Roclielle, ibiJ, pag. iil.
913 OFF
quelques Ihéologicns (I) , il ne parati pas
que par la fabrique lioiil parlent Léon X et
Pic V, on doive entendre les réparations du
bénéfice : ce serait s'enrichir soi-niémc,
<'t non pas reslilucr. Il n'y aurait que le cas
d'un besoin pressant, où ce genre de substi-
tution pourrait élre permis ; et il faudrait
dans la suite dédommager l'Eglise ou les
pauvres.
La troisième, c'est qu'il semble que les
pauvres du lieu où le bénélice est situé doi-
vent avoir la préférence. Il est vrai que
d'habiles gens (2) prétendent qu'on satisfait
par toute restitution, quelque part qu'elle so
fasse; parce que la bulle Ex proximo n'a
rien spécifié sur ce point, comme elle l'a fait
«ur celui des fabriques ; que d'ailleurs celle
pratique est très-conforme à la charité, qui
s'étcnil à tous les malheureux; et qu'enfin
cela facilite la restitution. Mai< puisque ce
sentiment peut après coup donner de l'in-
quiétude , il vaut mieux suivre le parti op-
posé. Qu'on laisse en paix ceux qui ne l'ont
pas suivi , j'y consens ; il ne faut point alar-
mer mal à propos. Mais pourquoi, lorsqu'ils
■demandent conseil pour l'avenir, Itur indi-
quer une voie moins assurée'? .Si cependant
Je père ou la mère, les frères ou les sœurs du
bénéficier étaient dans un vrai besoin , on
pourrait, sans égard au territoire, les préfé-
rer à tous les autres. Ce qu'il pourrait y
avoir de moins exact à raison du lieu, serait
abondamment compensé par l'ordre de la
charité. Mais dans ces cas il faut avoir soin :
1" d'exposer le juste état des choses à un di-
recteur éclairé : c'est le vrai moyen d'écar-
ter les illusions de la chair et du sang; â" de
ne pas faire du bien à l'un aux dépens de
l'autre. Un chanoine aurait grand tort de
donner à ses parents ce qui par les lois de
l'Eglise ou do son chapitre doit revenir à ses
confrères, ou être consacré à d'autres usages.
La quatrième remarque, c'est que plu-
sieurs savants écrivains (3) prennent le nom
Acpnuvres employés par l'ie V dans une
signification très-étendue , de sorte qu'ils
l'appliquent aux morts aussi bien qu'aux vi-
vants. Mais puisque ce terme dans l'usage
commun ne s'entend que de ceux qui vivent
dans l'indigence , ou qui , eu égard soit à
leur fortune passée soit à leur naissance, se
trouvent à l'étroit, j'aimerais mieux m'alla-
clior à ce sens simple et naturel qu'à tout
autre. Qu'on soulage par l'auguste sacrifice
les défunts, et surtout les fondateurs, quand
une église est bien pourvue d'ornements, et
que les pauvres peuvent se tirer d'affaire ;
«[u'on aide même par d'abondantes rétribu-
tions une pieuse communauté qui n'a pas le
nécessaire , tout cela est dans l'ordre. Hors
de là je m'en tiendrais à la lettre : elle vivi-
fie, quand on peut l'allier avec l'esprit : ici
c'est son moindre avantage.
(1) Suares., lib. iv de Horis, disp. 30, n. 19. Barlliélemy
de Saiiil-Fausle, qui le suit, avoue iiue Tolel cl la plus
grande pallie des aulres, plerique atii, sonl de l'opiaiou
toiiiraire.
{-1) Suares., ibid. n. 20, pag. 291, Bonacina dip. 1, q. S,
puncl. i, n. i. Barlliol, a S. Fauslo, q. 294.
OFF 014
l'7. Mais un nénéficier qui, avant que do
se livrer à l'esprit d'assoupissement qui lui .i
fait négliger son office , faisait beaucoup
d'aumônes, ne peut-il pas les mettre en ligne
de compte, et les regarder comme une resti-
tution anticipée?
Quelques théologiens l'ont cru, fondés sur
ce principe qu'un homme qui , sans penser
à une dette de justice, donne à litre gratuit
l'cquivalenl, est censé vouloir implicitement
remplir avant toutes choses l'obligation qu'il
avait conlraftée,ou dont il était chargé, soit
par vœu , soit par ordre de son confesseur.
Alexandre VU en a jugé bien différemment.
Ce pontife, qui a si bien mérité de l'Eg'ise en
flétrissant l'alTreuse morale qui la défigurait,
entre plusieurs autres propositions a cen-
suré celle-ci, qui était la trente-troisième:
liestitulio fructuiim ob omissionem hornnim
suppleri polesl per quascunriue rlcemosynas
(jiins antea bénéficiai ius de fructibus sui be-
neficii fecerit. Uicn de plus juste que cette
décision. Car outre que la libéralité qui
donne à litre gratuit, est fort opposée à la
justice qui donne en payement, il est sûr
qu'un bénéficier n'est pas plus exempt de
restituer, parce qu'avant son péché il a fait
l'aumône, qu'un vobur ne le serait en pareil
cas. Or qui s'avisera dédire qu'un homme
qui a dérobé cent écus à un pauvre soit
dispensé de les lui rendre, parce qu'il les lui
avait autrefois donnés en aumône? D'ailleurs
pour acquitter une dette, il faut au moins le
vouloir implicitement : or l'on ne peut vou-
loir en aucun sens acquitter une dette (jui
n'est point, et dont on est souvent bien éloi-
gné, quand on fait l'aumône.
Tout ce qu'on pourrait donc dire de mieux
en suivant le principe qui a donné occasioa
à l'erreur condamnée, c'est qu'un ecclésias-
tique qui après avoir omis son Bréviaire fait
l'aumône sans penser actuellement à sa
dette, ne laisse pas de la payer; comme le
débiteur qui donne gratuitement un c.ilice,
auquel il ne se souvient point de s'être en-
gagé par vœu, remplit son obligation ; parce
qu'un homme sage est censé avoir une in-
tention générale et confuse de faire marcher
la justice avant les vertus qui ne sont que de
surérogation.
18. Ce que nous avons dit jusqu'ici du
bénéficier s'entend conimunément du pen-
sionnaire. Cependant quelques docteurs ont
cru que ce dernier, quand il a manqué l'of-
fice, ne peut ni exiger, ni recevoir sa pen-
sion, et qu'il doit la laisser à celui dont il
la lire, parce qu'il n'y a aucun droit. Ainsi ,
disait-on, il en est de lui à peu près comme
d'un excommunié qui , à raison de son in-
capacité , ne peut jouir d'aucun revenu ec-
clésiastique, selon cette règle d'Innocent III;
Itli provenlus ecdesiastici merilo sublrahun-
tur, eut Ecctesiœ communio denegalur (4).
(3) Suares., eod. cap. 10, n. 18. Navar. in Siinima, cap.
2S, u. 122; et Mb de Oral cap. 7, n. ôi. Bonacina, ibid.
Barlhol. a S. Fausto, q. 297.
(4) Cap. Pailoralis 53, de Appellat. entra, lit. 28,
tib. u.
915
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
9i<>
Malgré cela , il faul dire avec le gros des
théologiens (1) que le pensionnaire peut re-
cevoir son revenu à l'ordinaire , mais qu'il
est obligé en conscience de resliluer à la
manière du bénéficier. Ce sentiment est ap-
puyé sur deux raisons péremploires. L'une,
que selon Pie V le pensionnaire perd ses
fruits dans la même forme que celui qui a
un bénéfice : Esse ohnoxium amissioni fru-
cCuum prœdicto modo. Or le bénéficier les
perd, en ce sens qu'après les avoir reçus , il
doit les appliquer à la fabrique ou aux pau-
vres. L'autre , que si le pensionnaire devait
laisser sa pension à celui dont il la tire, il ne
pourrait en demander la condonaiion au
pape, parce que le pape ne donne point à
Pierre ce qui appartient inconteslableanent à
Paul. Or, dit Suarès : Compeiisatio hœc de fa-
cto concedilur a pnpn , lanquam de restiiu-
tionc quw non dthelur certœ pcrsonœ ; non
autem concedcretur in prœjudicium teriii.
Signum ergo est tion deberi beneficiario....
neque ipsum posse fritctus tllos denegare. Sa-
voir si un bénéûcirr ijui est bien sûr que son
pensionnaire prendra toujours et ne resti-
tuera rien, pourrait le faire pour lui , c'est
tine diffirulté générale qui appartient au
Traité du droit et de la justice.
L'excommunié est encore traité plus ri-
goureusement , s'il est vrai , comme le pré-
tend Suarès dans son admirable Traité des
Censures (2), qu'il n'a pas même le droit de
percevoir sa pension ; et que celui sur lequel
elle est éiablio n'est pas obligé dj la lui payer.
Mais c'est une autre difficulté que nous ne
pouvons examiner ici , et qui ne se résout
pas en France comme ailleurs (3).
19. il suit de' ce que nous avons dit dans
tout ce chapitre qu'un bénéficier et tout au-
tre (|ui a des revenus ecclésiasiiques s'ex-
posent à d'affligeantes et cruelles discus-
sions , lorsqu'ils omettent en tout ou en
partie les divins offices. C'est un labyrinthe
dont au bout d'un nombre d'années on ne
peut presque plus sortir, et qu'on franchit
bien mal dans l'étcniilé , quand on n'a pas
su s'en tirer dans le temps. ! laise à Dieu de
faire par son infinie miséricorde que chacun
de nous le dise , comme il doit, intègre, de-
vote , attente. J'insiste de nouveau sur le
premier de ces trois mots, bien persuadé (h)
qu'un bénéficier et un pensionnaire qui, sans
omettre une heure tout entière, en omettent
une partie notable, ou par-ci par-là, plu-
sieurs petites parties, qui réunies ensemble
font à l'égard de l'olfice de tout un jour une
masse considérable, sont compris, pour la
nécessité de restituer, dans le décret du con-
cile de Latran et dans la bulle ds Pie V. En
eflet, il faut raisonner des parties par rap-
rort aux heures entières, comme on raisonne
'!'une heure par rapport à tout l'office, selon
cette maxime du droit et du bon sens r Qua;
(1) Suarès., eod. cap. 30, n. 21. Garci.ns, part, m de Be-
neiic. cap. 1, u. 57. Bonacina, ibid. piinct. 4. Barlhol. a S
Fauslo, q. 299.
{'-) Suarès., ubi supra; et inTracl. de Censuris, disp. 13,
secl. 2.
(3) Voyez les Coiif. d'Angers, sur les Consiires, (]. 2,
«1 avril 1712, pag. 33; ou mon Traité sur la mima matière,
ralio est tolius ad lotiim, endem est partis ad
parlem. Puis donc que les constitutions dé-
clarent que ceux qui ont omis tout l'office-
doivent restituer tous les fruits ; que celui
qui n'a omis ((u'une petite heure doit en res-
tituer la sixième partie : ne déclarent-elles,
pas indirectement que celui qui a omis dans-
toutes les heures une quantité de l'office
équivalente à une heure entière est obligé à
la restitution du sixième des fruits, et d'une
moindre somme, mais toujours de celle-ci ,
si la quanlilé omise pendant une journée
n'équivaut pas à une heure entière? Qu'un
chanoine qui pour être arrivé trop tard au
chœur a manqué un psaume d'une médiocre
longueur, soit donc exempt de restitution, je
n'irai pas contre; mais que celui à qui la
même chose ou l'équivalent arrive quatre ou
cinq fois par jour se croie tranquille , «'est
ce qu'une saine morale ne lui passera pas.
.\u reste, je ne raisonne pas du bénéficier
qui cha(]ue jour omettrait un psaume, comme-
de celui qui en omettrait un à chaque heure
du même jour. Le premier ne ferait qu'une
légère plaie à des offices qui, étant autant
de toiils séparés, n'ont point de liaison entre
eux. Le second ferait à un même office une
brèche qui jiourrait atteindre ou passer l'o-
mission d'une petite heure tout entière. Mais
je n'aurais point de peine à regarder comme
comme grièvement coupableun homme assez
malheureux pour former le dessein de muti-
lerions les jours son Bréviaire. Jamais homme
craignant Dieu ne formera un projet si mal
entendu; et nous verrons plus bas un théo-
logien aussi habile qu'éloigné de toute extré-
mité vicieuse, lui en faire un très-grand
péché.
SECONDE PARTIE.
DE l'office public.
(Trailé de t'OlBce divin , de Collet.)
Les chanoines et les religieux députés au
chœur ont deux obligations à remplir : l'une
(!e dire l'office , l'aulre de le dire avec les
solennités que l'Eglise a prescrites. Ce que
nous avons dit dans la première partie les
regarde conuTie tous les autres ecclésiasti-
ques qui sont sujets aux heures canoniales;
mais ils ont des pouvoirs bien plus étendus;
et ils peuvent se perdre en faisant beaucoup
plus que ne font ceux qui récitent en parti-
culier. Ce sont ces devoirs, aussi sérieux
qu'ils paraissent méconnus, que nous allons
développer. Nous marcherons d'un pas sûr
dans cette route épineuse , parce que nous
n'y marcherons qu'à la suite de plusieurs
docteurs qui nous y ont précédés. Jamais
matière n'a été plus consultée et plus souvent
éclaircie que celle qui regarde l'office pu-
blic. Un pieux chanoine de l'Eglise de Noyon
a rédigé ces décisions (5), et il en a fait un
corps de règles qui coule peu , que l'on peut
part. Il, cap. l, art. 3, soct. 5.
(4) Théorie, eh. 6, § 2, q. 9, pag. 199
(b) Recu-il de décisions iiiiporiantes sur les obligalimis
des chanoines, sur l'usage que les bénéficiers doivejit faire
de.s revenus de leurs béuéUces, cl sur la pluralité des bi-
néSces, par M. du Candas, chanoine, etc. A Nojoa, che»
Pierre RocUer, 17tSl.
917 OFF
porter parlout, qu'il est aisé de consulter
(l;iiis SOS iloulcs. C'est . à mon sens, nn vrai
service rendu à i'KsIise. La réiiiiioii liicii
entendue de ce qu'un élat iuiportaul doit à
Dieu et se doit à lui-mètnc , sera toujours
quelque chose de précieux pour ceux (|ui ai-
ment à connaître et à suivre l'oidie. Cet aveu
est reconnaissance de notre part. H nous
aurait fallu beauroup de temps iiour cher-
cher des résolutions dispi rsées dans un assez
grand nomlircdc volumes : il nous en faudra
très-peu pour les 'uivre ().i8 à pas. Si quel-
quefois nous nous en éloignons , ce ne sera
jamais qu'avec tous les égards que mérilenl
ceux qui les ont données.
Chapitiie premier. Combien il eut important
(jiic l'office public se fasse avec piété et avec
décence.
i. Motifs généraux de faire l'office d'une ma-
nière (lif/nc de Dieu. — •!. Motifs particu-
liers Il rj va du sidut de ceux (pti y sont
obligés. — .'}. Il y va de leur intérêt, —
4. de ceux de la religion , — 5. de l édifica-
tion dru peuples, — (i. de leiirsanctific'ition.
— 7. Fautes prinripides à éviter dans les
offices publics. — 8. Moyen général de les
éviter. — 9. On n'exige rien des petits cha-
pitres dont ils ne puissent s'acr/uitter.
Quoi<|uc je ne prétende pas faire une con-
férence de piélc, je crois pourtant devoir ex-
poser en peu de mots, et les raisons qui doi-
vent engager un chapitre à s'acquiller digne-
menl des saints offices, cl les fautes qui s'y
glissent plus ordiuairemenl , el les moyens
de faire l'un et d'éviter l'aulrc.
1. Je pourrais d'abord faire valoir quel-
ques-uns des niolifs dont on s'e>l toujours
servi pour soutenir dans le long et pénible
cxerci<e de la prière publique ceux ((ue la
Providence y a engages. Quoi de plus pro-
pre «à toucher un ((cur chrétien (|ue de se
dire que la periuis<ion que son Maître lui
donne de le voir et de lui (iirler toujours est
.un de ses plus glorieux pritiléges ; que la
nécessité dont il s'atllige aurait été pour les
Paul, les Antoine, loSlylite, l'uniciue objet
de leur ambition; que c'est de la portion de
Marie <)u'il se pl.iinl; que l'exercice qui l'en-
nuie, qui le dégoûte , est lélernel el conso-
lant emploi des esprits bienheureux; qu'un
prince , accablé du soin d'un |ieu|)le aussi
nombreux que le sable de la nier, ne con-
naissait de jours fortunés que ceux qu'il
passait dans la maison du Seigneur; (lu'il
soupirait après le moment où il lui serait
permis d'y paraître; qu'il y préludait dans le
temps à la partie qu'il devait faire pendant
l'éternité; qu'il se dédommageait de ses ab-
sences forcées par la composition et par le
cjianl de ces cantiques sacrés que l'Esprit-
Saint a dictés et qu'il a ménagés à son Eglise;
(pie le feu qui le consumait s'est perpétué de
kièrle en siècle dans tous ceux qui ont véri-
tablement aimé Dieu; et que, malgré le l'roid
OFF
UIB
t<îrrible qui règne de nos jours, il est encore
des l'héba'ides où de pieux solitaires, mal
nourris et grossiôreincnl velus, trouvent,
dans la multiplicité des offices du jour el de
la nuit, non des raisons tie souhaiter qu'où
en réforme l'excessive longueur, mais des
motifs de la plus douce cl ile la pins solide
consolation. Kt pourquoi, disait à Augustin
toujours flotlanl la jilus aimable des vertus,
ponrquoi seriez-vous le seul à ne pouvoir
pas ce que tant d'autres trouvent possible,
aisé, délicieux"?
Mais laissons à l'écart ces grands, ces su-
blimes motifs. Disons, cl lout le monde pourra
l'entendre, qu'un chanoine et toute autre
personne destinée au cbu'ur, doil s'acquitter
dignement de celte auguste fonction , parce
qu'il y va de sou salul, de l'inlcrèt de l'E-
glise el du sien propre, du bonheur el do
l'édification des peuples.
■2. Il y va de sou salut. Il ne s'agit pas
d'une aelion qu'il puisse bien ou mal faire
sans que cela tire à conséquence. Il peut eu
dire ce que disait le grand apôtre du mi-
nistère de l'Evangile , que malheur à lui s'il
ne s'en acquitte pas comme il f.iut; que c'est
pour lui un engagement nécessaire; que c'est
un emploi qui lui a été confié (î). Heureux ,
si, connue le môme apôtre, il pouvait ajouter
qu'il ne s'y est point ingéré de lui-ménie ,
qu'il ne l'a point brigué, el qu'il met sa gloire
à le ri raplir gratuitement (2). Quelle réflexion
plus capable de saisir l'esprit et le cœur, d'y
répandre la frayeur el le trouble, que celle-
ci : Pour se sauver, il faut remplir les devoirs
de sa profession : c'est la voix du christia-
nisme entier? Dans l'étal ou la Providence
m'a mis, mon grand, et en un sens mon uni-
que emploi est de chanter les louanges de
Dieu d'une manière qui soil digne de lui. Jo
ne suis chanoine, ni pour dévorer celle mul-
titude de volumes que l'oisiveté ou l'envie
de paraître eiifanle tous les jours; ni moins
encore pour me f.iire dans une province la
frivole réputation de galant homme; ni mê-
me , hors le cas d'une destination spéciale,
pour tonner dans la chaire contre Judas et
ses prévarications. Ce que Dieu demande de
moi, lanl qu'il me laissera dans le pénible et
laborieux métier qu'il m'a fait prendre, c'est
que je le fasse de manière à soutenir un jour
ses regards el ceux de mon ennemi. C'est
là-dessus que je serai jugé. Mes absences,
mes infirmités prétendues , la dissipation de
mes yeux , l'égarement trop volontaire de
mes pensées, les lectures, peut-être bonnes,
mais étrangères , tout cela me sera imputé.
On ne me passera pas même une poslura
moins modeste , ni un dégoiit un peu con-
senti. Ce sont des défauts : le Juge des justi-
ces saurait-il les dissimuler? Ces principes
ne sont pas bien propres à rassurer. Il est
encore temps de parer aux conséquences ,
Juravi et statui : j'en prends aujourd'hui la
résolution. Bénissez- la. Seigneur; affermis-
sez l'euvrage de vos mains. A quoi serviront
(1) NecessiUs iiulii iiicuinbil : \x niilii si nou evaiigeliza-
vero... dispensutio milii crediia est. 1 Cor. ix. 16.
(2) yiirp est ergo inerces niP3?ut... sine sumplu ponav
EvjiigelRim. Ibirt. . IS
019 DlCTIONNAUŒ DES CEREMONIES ET DES niTES SACRES
mes taibies cfforis, si vous ne défendez mon
esprit, mon imagination , mon cœur, comme
un homme armé défend une citadelle? iVài
Dominns cuslodieril civitatem, frustra vigilat
qui custodit eam
020
armes à l'ennemi qui vous poursuit. Que
voire modestie , votre exactitude ferme la
bouciie à la calomnie (7). Consacrés par état
au culte de rEtcrnel, quel malheur pour
vous si à votre occasion son nom était blas—
3. 11 y va pour ceux qui sont obligés à phémé parmi les nations (8)1 Le recueille
l'office public, et plus encore pour des cha
iioincs , de leur intérêt et de ceux de la reli-
gion. Et d'abord il s'agit de leur propre in-
térêt. C'est ordinairement des fruits de leurs
bénéfices qu'ils tirent leur subsistance. Or,
nous lavons dit et prouvé, les fruits ne leur
appartiennent qu'autant qu'ils s'acquittent
bien de leurs fonctions. Qu'ils aient des
mœurs pures , qu'ils résident exactement,
ment du simple fidèle fut, dans les premiers
temps , une preuve de la vérité de notre foi
qui enleva aux idoles leurs plus fiers adora-
teurs (9) ; et nous savons que de nos jours la
modestie constante d'un saint prêtre a ouvert
les yeux à un protestant. Perpétuez ces mi-
racles : un peu d'attention sur vous-même,
un peu d'amour en viendra à bout. Si ce
qu'on vous demande souffrait de grandes
qu'on voie en eux un goût marqué pour les difficultés, vous ne devriez pas l'omettre (10),
cérémonies; qu'ils entrent les premiers dans parce que vous vous y êtes engagé : un essai de
le temple, qu'ils en sortent les derniers, qu'il quelques jours vous apprendra que c'est la
ne leur arrive jamais d'y dire un mot mal à
propos : s'ils n'y font pas leur partie, autant
qu'ils peuvent la f.iire au souverain jugement
de celui qui sonde les reins et les cœurs,
ils ne sont qu'un or réprouvé (1). Mis dans
la sévère balance di)nt parlait un pro-
phète (2) , ils y seront trouvés d'un poids trop
léger. Il fallait faire ce qu'ils ont lait, mais
il ne fallait pas omettre ce qu'ils ont omis (3)
chose du monde la moins difficile. La grâce
et l'onction de l'Esprit vous l'apprendront
encore davantage.
5. Il y va de l'édification et du salut des
peuples. C'est surtout en leur faveur que
l'Eglise a établi ses cérémonies. Elle savait
que, quoique le vrai culte soit celui qui se
rend en esprit et en vérité, la faiblesse hu-
maine a besoin d'êlre soutenue par le minis-
4. Mais il y va encore moins de leur propre tère des sens; et que comme le spectacle de
intérêt que de celui de la religion. Ils ne la nature conduit au Créateur, le spectacle
peuvent ignorer le violent orage qu'a formé de la religion , la religion elle-même de-
conlre elle l'impiété déguisée sous le titre
fastueux de philosophie du bon sens. Le
Juif érigeait des tombeaux à ceux que ses
pères avaient massacrés (V) : le séculier d'au-
jourd'hui renverserait volontiers les tom-
beaux de ses pères , pourvu qu'il renversât
avrc eux le sanctuaire où ils sont placés
venue en (luelque sorte maniable, conduit à
celui qui est l'auteur et le consommateur de
la foi. Or celte fin, l'Eglise l'obtient toujours
lorsque la décence, le respect, la piéié ac-
compagnent son culle extérieur. Quand on
voit un nombreux clergé marcher d'un pas
grave, s'avancer vers le chœur les yeux mo-
L'insaliable cupiilité fait oublier à un père destement baissés, faire devant l'autel la gé-
que c'est à la subsistance de son propre fils nudexiou jusqu'en terre, ou une inclination
qu'il en veut. Il ne se contente pas de cher- respectueuse;suivre,àrexempled'Israël(ll),
cher l'iniquité où elle est, il fouille jusque le mouvement général, comme si la même
dans la maison du juste pour y en trouver main l'imprimait en même temps à tous ;
des traces (3). Il n'eSaminepas si, pour jeter s'accorder si bien , soit dans le chant , soit
la première pierre sur le coupable, il fiiut dans la psalmodie, qu'on ne juge de la mul-
élre innocent (6). Adultère , rapacité , hor- titude des voix que par la mesure de leurs
reurs de toute espèce, il se pardonne tout, forces; garder une médiation constante et
et ne pardonne rien aux ministres de la re-
ligion, qu'il hait encore plus qu'eux. Comme
l'aspic, il n'a point de venin pour lui-même;
il le garde tout entier pour ceux qui l'incom-
modent. Or, c'est des offices publics qu'il
prend acte plus volontiers. Ce n'est pas qu'il
ne s'en dispense avec la plus scandaleuse
facilité; mais c'est qu'il y trouve de plausi-
bles prétextes à son indomptable fureur. \'ous
la détestez cette fureur : faites tous vos efforts
pour ne la pas servir. Ne prêtez point des
(I) Argenluni l'eprobum vocale cos. Jerem. \i, 30.
{•2) Appensus es ia slalera, et inveulus es minus liabens.
Daniel, v, 27.
(3) Hsec oporluit facere, et illa non omilterc. MaUh.
xxiu, 23.
(1) Vœ vobis qui sedificalis monumenta proplielarum;
paires auleui vestri occiderunl illos. Luc. xi, 47.
[5) Ne insidieris, el qua;ras impiclalem in donio justi.
Prov. xxiv, 13.
(6) Qui sine peccato est veslrum, prinius . lapiJem niil-
iJt .loau. vin, 7.
(71 Obslruclum est os lo(|uenlium iiilipia. Psahn.LSii, 12.
(8) Nomen IJeiper vos blaspliemalur iiiler génies, siciit
toiipiuin fst. «oni ii, 'H
uniforme ; se couvrir et se découvrir tous à
la fois ; marcher dans les processions publi-
ques aussi recueillis que dans un désert, où
nul objet ne pourrait partager l'attention :
lors, dis-je , qu'on voit toutes ces choses, on
découvre la grandeur du maître auquel elles
se rapportent; et fût-on anglican, si la fu-
reur de contredire ne possède pas, ou en est
altendri (12). Quelle différence dans ces of-
fices, où il n'y a ni dignité, ni concert, ui
recueillement, ni modestie, et peut-être en-
(9) Voyez les Mœurs des premiers Chréliens, par l'alibé
Fieury.
(10) Pater, et si rem grandem dixisset libi prnpheta,
certe facere debueras : quanlo niagis, etc. IV Reg. v, 13.
(11) ligressi sunl populus Israël quasi vir unus. I Rcg.
XI. 7.
(12) ln.processionesolemni quandoque abundanliusflevi,
cum qui forte una aderant, coniradicendi sludio, et prœju-
dicio caci, immodlco riau dlHluerent. Rellgio Mfedici, sect.
3, pag. 8, edil. Argenlorali 16.Ï2. L'auteur de cet ouvrage,
lequel était anglais, le donna d'abord en sa langue mater-
nelle. Un lullierien modéré le traduisit eu lalin, et le lit
imprimer à Strasbourg.
921
OFF
OFF
Oiî
corc moins île piélédans le cœur que d'cxac-
«iluiie dans les cérémonies ! Je n'en Irncerai
pas le portrait. Plaise à Dieu que dans le
inonde il n'y ait pas une église qui en four-
nisse un modèle.
0. J'ajouterai donc que la sainteté des
offices publics intéresse le salut des peu-
ples et leur vrai bonheur, qui en dépend
beaucoup. Je ne puis ni ne veux examiner
jusqu'à quel point ceux qui , sur la monla-
çne , sont chargés des olfices publics , doi-
vent prier pour ceux qui combattent dans la
plaine. Un écrivain qui a caché son nom a
attaqué sur ce point l'auteur de la Prière
publique. Au moins faut- il avouer que la
cotnmunion des sainls rend les fidèles parti-
cipants des bonnes œuvres qui se font dans
l'Eglise ; et qu'il y a dans l'office un grand
nombre de prières qui, comme le souhaitait
saint Paul, ont pour objet la paix et la pros-
fiérilé des empires, la sanctification des rois,
a justice et la sainteté des sujets. Or cette
grande opération ,.. qui quel(|uefois demande
tant de grâces par rapport à un seul Augus-
tin, sera-t-elle l'effet d'une prière dont le
moindre défaut est d'être languissante '? Des
liomiiies qui ne savent pas prier pour eux-
mêmes seront-ils bien sûrement exaucés
pour ce genre de péché qui va à la mort , et
dont l'apôtre chéri nous a donné une <i ter-
rible idée (1) ? Des cris confus, qui n'ont de
sensitde que l'ennui qui les étouffe , que le
dégoût qui les accompagne , s'élèveronl-ils
jusqu'aux nuées '? Y seront-ils cet encens de
bonne odeur que le Dieu jaloux reçoit vo-
lontiers ■? J'en fais juge la tiédeur même. Se-
rait-ie à des vœux aussi faibles qu'elle ac-
corderait des grâces signalées?
7. Je ne dirai qu'un mot sur les fautes qui
peuvent se faire dans les offices publics, lin
prenant le contrepied de ce que je disais il
n'y a qu'un moment, il sera aisé de les dé-
couvrir toutes. Les plus frappantes aux
yeux de ceux qui ont de la religion, et peut-
être plus encore aux yeux de ceux qui n'en
ont point, sont l'ignorance des cérémonies ,
que les séculiers du premier rang appren-
nent quelquefois pour avoir le plaisir de
nous trouver en défaut ; la mollesse et l'in-
décence de la posture , si contraire à l'an-
ciennepratique ^2j; la rapidité dans le chant
ou dans la psalmodie ; l'anticipation d'un
cô;é sur l'autre ; l'évagaiion des yeux , tou-
jours inutile, souvent dangereuse ; la mal-
propreté rebutante des ornements ; la pro-
(1) Est l'eccalum ad niorlcm : non |iro iilo dico ul rogel
quis. I Joan. v, 16. Yoijez ce que j'.ii dit sur ce passjge,
loin. II de Kelig. cap. 2, an 8, el moins mal, lom. .\, part.
ic, cap. 2, a. 19.
(ij Pierre Damien a fait un traiié contre ceux qui sont
as^is dans le temps de l'oflice. Eccc. dil-il, tibi seruphiin
ietleie non audei, sedel livmu litteus. 11 \eut que cela soit
défendu, même aux 1jii|uls de l'un el de l'autre sexe .
Prohibendmn e»(, non modo clericis.scd eiiam laicis ulritis-
qiie sexiis , ul nisi, skia mos est, iiiler tiocUirni lectiones
oflkii nemo sedeaC. Tliéopliile Renaud dit <iu'en Espagne
ou ne sait encore aujourd'liui ce que c'est que d'èlre assis
pendant l'office. G raucolas, dans son 'l'railé de l'Ollice
divin, p. 263, prétend que Vusage des bancs dims les église»
e>,l un ubiis, que l'hiléiél el la ne de quelque léqer profit
a Ul fabrique des églis^'s oui iiin oduii dans les derniers
prête trop éîuii'i de la personne ; la substi-
tution d'une lecture qui plaît à un exercice
qui ennuie ; l'excessif ménagement de sa
santé, qu'un zèle indiscret ne doit pas rui-
ner, mais pour laquelle on ne tremble guère
que quand il s'agit de Dieu. Je ne parle
point des indispositions du cœur, qui ne
sont peut-être pas les moins rares , el <iui
sont toujours les plus funestes. J'en laisse
le jugement à ce Maître formidable , qui la
lampe à la main visitera un jour Jérusa-
lem ('!), et qui pourra bien ne trouver que
du foin et de la paille (V) dans des magasins
qu'on croyait richement fournis.
8. Pour éviter ce maliieur, il y a un moyen
aussi précis, que les suites en sont étendues:
et ce moyen, qui a sanctifié les élus de tous
les temps , c'est de ne faire aujourd'hui que
ce qu'on sera bien aise d'avoir fait un quart
d'heure avant sa mort. Mais cette leçon si
courte, ce n'est ni la philosophie qui l'ensei-
gne, ni les forets de la nature qui la prati-
quent. Elle ne s'apprend bien qu'aux pieds
de la croix du Sauveur ; el ce n'est guère
là qu'on fait ses principales études. L'exem-
ple de nos voisins nous rassure, une com-
paraison tacite d'eux avec nous nous fait
croire que nous sommes bien , parciî qu'ils
sont mal; nous voyons trop leur indigence,
nous ne voyons pas assez la nôtre. Mettons
sur nos yeux un collyre salutaire ; il est
encore un médecin qui guérit \cà aveugles ,
ou qui règle la vue : approchons-nous de
lui avec foi, nous serons éclairés. Bien loin
de nous faire rougir par un rebut humiliant,
il se fera un plaisir de dissiper nos ténè-
bres (•')). Alors nous le servirons dans la
sainteté cl la justice tous les jours de notre
vie (6). En entrant dans nos temples, ceux-
niémes qui avaient peine à le croire recon-
naîtront que le Dieu de majesté y fait sa ré-
sidence ("7). On nous trouvera tels qu'était
Salomon devant l'autel du Seigneur (8). At-
tendris , enchaînés par nos exemples , les
peuples rendront gloire au Père qui habite
dans les cieux (9). Les moins vertueux se
reprocheront leur tiédeur, au lieu de nous
faire un crime de la nôtre.
9. Mais vcux-je donc qu'un chapitre peu
nombreux, souvent composé en grande par-
lie de vieillards el d'infirmes, réduit d'ailleurs
par le malheur des temps à la plus incom-
mode médiocrité, fasse l'office avec cel air
de dignité et de grandeur qu'on admire dans
la première église de Paris'? Non sans doute ;
temps.
(5) Scrutabor Jérusalem in lucernis. Sophon. i, 12.
(4) Si quis autem superaedilicat... auruin, argentuni, la-
pides preticsos, ligna, fœnum, stipulam, uniusciijusque
opus manil'esluiu erit. I Cor. lu, 12 et 13.
(o) Accedite .id i.um, el illumiuamini ; et faciès veslra
non confundenlur. Psalin. xxxiii, 5.
(6) lu sanctilate et juslilia coram ipso, omnibus diebui
nostris. Luc. i, 73.
(7) Vere Dominus est in loco isto, et ego nesciebam.
Gènes, xxviu, 16.
(8) Ftexis genibus , et palmis in cœtum extensis.
111 Kfg. ïi.
(9) Ut... glorificeut Palrem veslruin, qui iu cfelis es!.
M.-mU V, 10.
025
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
9 H
il n'y cul jninais de loi pour l'impossible. Je
no lui demande donc, ni celte multitude d'of-
ficiers, ni ce grand nombre d'ornements, ni
celle confusion de voix de tout genre, qu'on
fait si bien valoir dans les grandes ciithé-
drales. Je demande, et je suis sûr que la re-
ligion qui connaît la mesure de ses droits, ne
nie désavouera pas , je demande que l'église
la plus pauvre soit tenue aussi proprement
qu'elle pourra l'être ; que son linge, ses or-
nements, ses livres soient ménagés avec soin
et respc( t ; que le peu d'enl'anls de chœur
([ui s'y trouvent soient bien formés ; que les
cérémonies, et principalcmenl celles qui ne
reviennentqu'unefois par an.soienlloujours
préparées ; que chacun se fasse une règle
d'arriver plutôt un quart d'heure avant le
commencement de l'office qu'une minute
après; qu'on ne traîne point sur ce qui doit
se dire rondement, qu'on ne coure point sur
ce qui doit êlre dit avec gravité ; qu'on évite,
en baissant les stalles, ce fracas énorme qui
rappelle les ténèbres de la semaine sainte ;
qu'on n'y souffre jamais, ni dans la musique,
ni sur l'orgue, ces airs profanes qui respirent
toute autre chose que la piété (1) ; qu'il n'y
ait au chœur que ceux que leur état et leur
sexe n'en excluent pas, et que de tous ceux
.jui le composent il ny en ait pas un seul
qui n'annonce par son recueillement profond
et par tout son extérieur que le mouvement
de ses lèvres n'est qu'une faible expression
du mouvement de son esprit (2). Or, la vertu
dit qu'en tout cela il n'y a rien que d'aisé :
je me contente de dire qu'il n'y a rien d'im-
possible.
Cbap. II. — De l'obligation des chanoines par
rapport à l'office en général.
[Voficz ce clia|iilre à l'art. Chanoines.)
Chap. III. — Ve robligation des chanoines par
rapport à certains offices.
(Vnijez ce chapitre à l'art, cité.)
Chap. IV — Des causes qui exemptent de la
résidence.
(Voyez ce cliaiiitre h l'art, cité.)
Chap. V. — Suite de la même matière.
{ Vutjez ce chapitre a l'art, cité.)
Chap. ^ I. — Des peines, soit d'un chanoine
gui mangue à l'office, soit de ceux qui le
favorisent.
(Voyez ce chapitre à l'art, cité.)
Chap. VU. — Ors moyens d'exciter et rf« nour-
rir sa ferveur dans les offices publics.
(l'oi/fs ce ch.Tpitre à l'art. Fekxecb.)
TITltE QUATlilÉME.
OFFICE PONTIFICAL.
Les cérémonies de cet office , exécuté
dans la cathédrale, qui en est le lieu ordi-
(l) Districte probibetniis in pcclesiis ac capftilis, etiam
quae exemptioiiem prœtendunt, prolaiii.s ac ssoiilaribus
iiiodis fraclas miisicas, organa canlileiiis ac sonisniodcsti.i
et gravilale cantus ecclesiastioi indignis resonantia, etc.
Statula-Franci.sci de Harlai, Paris, archiep. an. Ifi7l, an.
32. 1,'auieiir du livre intitulé, Principes de la )ierfection
chrélkme, A\i, pag. 451, a (|ue la mélodie et la musique
s'assortissent mal à la vocation des religieuses; que la gra-
vité en souffre, parce qu'elle ne s'accorde point avec cet
naire, oîi rien ne manque pour la solennité,
sont détaillées aux arl. Messe pontificale,
Vêpres PONTIFICALES, elc. Maisl'évéqne n'est
pas toujours dans sa cathédrale; il visite son
diocèse, il administre le sacrement de con-
firmation dans les paroisses, il confère quel-
quefois les saints ordres hors de son église ,
il célèbre sans avoir un trône, mais un fau-
teuil au côlc de lEptlre ; ou bien c'est un
évéque qui est hors des lieux de sa juridic-
tion.On trouvera ici détaillées les cérémonies
à faire dans ces circonstances, d'après Bal-
deschi , cérémoniaire du Vatican, avec des
observations extraites du Cérémonial de
Lyon, etc.
Quand l'évéque doit se rendre dans une pa-
roisse ou une église, dit ce Cérémonial, n.
ik32, celui qui est à la télé de cette église
aura soin de distribuer parmi les membres
de son clergé les fonctions des officiers dont
on va parler , et de choisir parmi les cnfanis
de chœur les plus grands et les plus adroils
pour remplir celles de porte-insignes. Le prê-
tre, qui est seul dans sa paroisse, priera sps
confrères voisins de venir l'aider à recevoir
dignement le prélat, et confiera à l'un d'eux
la fonction de maître des cérémonies ; il
priera un vicaire de vouloir bien se charger
de celle de cérémoniaire et les plus jeunes
rempliront celles de porle-insignes, tâchant
de ne laisser aux enfants de chœur que le
soin de porter la croix et la crosse.
Rien n'est plus propre à causer le trouble
et le désordre dans une cérémonie que lors-
que plusieurs veulent commander et que les
minisires ne savent à qui obéir ; c'est ce qui
arrive ordinairement dans les cérémonies
rares et extraordinaires, où faute de person-
nes exercées, chacun, par zèle et empresse-
ment, veut aider les autres de ses lumières.
Il est donc important en pareil cas que quel-
qu'un soit charge de diriger les cérémonies,
et que tous les autres officiers lui obéissent ;
on l'appelle maître des cérémonies.
Celui qui remplira cette fonction aura soin
de lire ce qui le concerne selon la cérémonie
dont il s'agit ; il aura soin aussi de lire et de
savoir les fonctions de tous les autres ofû-
ciers, afin de pouvoir veiller à ce que chacun
y soil fidèle.
Il s'assurera que le sacristain a préparé
dès la veille tout ce qui est de son devoir ; et
lorsque tous les préparatifs de l'église seront
terminés, il ira en avertir le prélat. Quand
on se rend à l'église, c'est lui qui dirige la
marche.
Dans l'église, le maître des cérémonies se
place à l'endroit le plus commode pour di-
riger les cérémonies, et donner ses ordres à
tous les officiers, cérémoniaire, sacristain et
autres ; mais il ne sort de sa place que rare-
air de gaieté et de triomphe, ce Irndro, ce langoureux,
ces poris et ces roulements de voix, ces éclats perçants
qui régnent dans la musique. Il ajoute que les agréiiienti
de la voix peuvent frapper aussi dangereusement que les
traits du visage, ou la parure de la tête, etc. » Je laisse
aus supérieurs à juger de ces réflexions.
(2) Oraho spiriiu (id est voce), orabo et mente : ps»l-
laro spiritu, psallam et mente. I Cor. xiv, 15.
fl55
OFF
OFF
ne
nienl; c'est le cércmoniaire qui est chargé
d'allor et de Tenir. Arant la cérémonie, il
Joit donc s'entendre avec lui ; ils doivent
convenir entre eux de leurs signaux, se par-
tai^er les emplois at prévoir ce qu'il y aura
à faire. (/6id., n. IVaS-îo.)
Voyez le titre variétés à la fin de cet arti-
cle.
CÉRÉMONIES
PI t'OFFICE P NTIFICAL CONFORMES AU CEREMONIAL DIS
ÉVÊQUES ET A l'usage COMMUN DE HOME.
ARTICI.E l'REMlElt.
DE LA MESSE PONTIFICALE
(Cércinoiiial, 1. ii, c. H.)
Dans beaucoup d'églises, la préparation et
l'action de grâces se font à la sacristie ; dans
d'aulros il y a un nombre suflisant de clorCs
et assez de place dails le cliœur pour cela ;
c'est pourquoi l'auteur a mis dans le courant
des chapitres quelques notes pour diriger le
cérémoniaire dans l'Iiypothèseoù tout se fait
au chœur.
Chapitre I. — Choses à préparer pour la
messe.
1. Dans la sacristie, les ornements ordi-
naires du diacre et du sous-diacre sans ma-
nipule, et dans un lieu convenable, un petit
tapis avec un siège dessus ; de plus un livre
ou carton pour la préparation, le bougeoir ,
et, tout près, les vêtements des rainistresavec
les souliers et les bas de l'évêque.
2. On prépare le grand autel, on ôte les
carions ; si le saint sacrement y est, il est
bon de le porter à un autre autel préparé pour
cela.
3. Sur le grand autel, les ornements do
l'évéïiue, savoir: la chasuble, ladalmalique,
la tunique, l'élole, la croix pectorale, la
ceinture, l'aube, l'amict, les gants sur un
plateau d'argent ; le tout sera couvert avec
le voile qui doit servir de grémial à l'évêque.
Au côté de l'Evangile, la mitre précieuse
avec un voile que prendra le porte-mitre; it
au côté de l'EpîIre, la mitre en drnp dor, les
fanons pendant un peu devant l'autel.
ï. Sur la crédciice, deux chandeliers pour
les acolytes, et au milieu le calice avec pu-
rificatoire, patène, hostie, pale, bourse con-
tenant le corporal, le Missel enfermant le
manipule pour l'évêque à l'endroit de l'Evan-
gile du jour, un autre Missel pour chanter
l'Epître et l'Evangile, un coussin ou pupitre,
les burettes garnies de vin et d'eau, la son-
nette, la chape pour le prêtre assistant, les
manipules du diacre et du sous-diacre, un
bassin et un vase d'eau pour laver les mains,
un manuterge sur les burettes, une serviette
pour essuyer les mains de l'évêque, l'encen-
soir et la navette.
5. Dans un lien convenable, un réchaud
avec des charbons allumés pour renouveler
le feu dans l'encensoir, des pincettes, et qua-
tre flambeaux pour l'élévation.
6. Si la crédence ne peut pas recevoir tout
cela, le cérémoniaire en prépare une autre,
et sur la première, c'est-à-dire la plus rap-
prochée de l'autel, on mettra le calice, les
( liamieiiers, les burettes, et plusieurs choses
sur l'aulel, si on le trouve plus commode.
7. Sur le dernier degré de l'autel au niiliou,
un carreau violet ; au lieu où l'on a coutume
de chanter TEpIlre, un marchepied couveil
d'un tapis sur lequel on met le fauteuil cou-
vert d'une couleur convenable à la fête ; et
si les ministres sacrés sont constitués en
quelque dignité, on pourra mettre au côté de
l'Epître un banc couvert convenablement.
CuAP. 11.^ Depuis que les ministres parlent
(le la sacristie jusqu'à ce que l'évêque s7ia-
Oille.
1. L'évêque arrivé dans la sacristie s'as-
sied sur le siège qu'on a préparé ; un clerc
se met à genoux devant lui avec le canon
ou le livre ouvert pour la préparalioii, et le
jirétrc assistant vêtu d'un surplis tient le
bougeoir près de lui pendant toute la pré-
paration. Dès que l'évêque a commencé les
psaumes , son domestique se présente devant
lui pour lui mettre les bas et la chaussure ;
en même temps les ministres sacres pren-
nent leurs ornements, aidés par les acolytes.
■2. Quand l'évêque a terminé les oraisons,
et qu'on lui a niis ses bas et ses souliers, le
cérémoniaire fait porter à la créJence le li-
vre et le bougeoir. Le diacre et le sous-dia-
cre sans manipules, ayant leur barrettes en
main, font inclination à l'image ou à là
croix, puis à l'évêque, se couvrent et par-
tent de la sacristie, précédés du second cé-
rémoniaire , et suivis des acolytes et des
clercs qui doivent servir à l'autel pour por-
ter les ornements de l'évêque. Si l'on passe
devant l'autel du saint sacrement , le diacre
et le sous-diacre se découvrent, font ensem-
ble la génuflexion, et arrivés à l'autel où
l'on doit chanter la messe, ils y font aussi
la génuflexion ; ces deux ministres vont au
fauteuil, le diacre se pince à droite, et le
sous-diacre à gauche dudil fauteuil, la face
tournée vers le peuple comme le fauteuil et
les mains jointes, ayant donné leurs barret-
tes au second cérémoniaire. Les clercs aussi,
ayant fait la génuflexion, vont à leurs places.
;{. Les ministres et les clercs ainsi dispo-
sés, révê(iue part de la sacristie, revêtu de
son camail et la barrette en main, accom-
pagné du prêtre assistant et du premier cé-
rémoniaire, et va au grand autel (le diacre
et le sous-diacre lui font la révérence quand
il arrive} ; il y fait seulement une inclina-
tion à la croix, se met à genoux sur le car-
reau qu'on y a préparé, et après une courte
prière il se lève, fait inclination à la croix ,
et va au fauteuil ( le second cércmoniairo
levant de suite le carreau et If plaçant der-
rière le fauteuil ) ; il est accompagné du pre-
mier cérémoniaire et du prêtre assistant. En
même temps les minisires sacrés saluent
l'évêque ; celui-ci s'assied et se couvre lui-
même (ce qu'il doit faire toutes les fois quil
est besoin de se couvrir de la barrette et de
se découvrir, comme l'a déclaré la sacrée
congrégation des Rites le 21 août IGO'i- et le
24 juillet 1683 . Ensuite le di;;cre lui Ole la
croix pectorale, qu'il lai donne à baiser, el
927
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
92^
lecamail; il livre (oui cela aucéréuioniaire;
il se présente devant l'évêque pour lui don-
ner à laver, ou le fait faire par quelqu'un
des domesliques, pourvu que ce ne soit pas
un officier en uniforme; et ce domestique se
tient à genoux, les ministres sacrés tenant
l'essuie-main et l'étendant ensuite sur les
mains de l'évêque (1).
k. Quand l'évêque se lève pour prendre
les habits sacrés, le céréinoniaire délie sa
queue par derrière, et la laisse tomber à
terre.
Ciup. III. — Comment l'évêque doit s'habiller.
1. Pendant que l'évêque se lave les mains,
le second cérémoniaire va à l'autel pour dis-
tribuer les ornements à des clercs selon l'or-
dre assigné ci-dessus Col. 925, n. 3), donnant
d'abord l'amict, puis ie reste successivement.
Les ganis doivent élre portés avant la chasu-
ble, et l'anneau épiscopal après la mitre. Si
les clercs sont en petit nombre, chacun ayant
remis l'ornement qu'il portait, fait inclina-
tion à l'évêque et retourne à l'autel en pren-
dre un autre successivement jusqu'au der-
nier.
2. Le clerc qui porte la mitre, se met au
cou , avant de la prendre , un voile en forme
d'étole, étendu par derrière sur les épaules ,
et prend avec les extrémités de ce voile la
mitre précieuse, dont il tourne vers lui les
fanons, ce qu'il doit observer toutes les fois
qu'il tient la mitre.
3. Après la distribution des ornements, le
second cérémoniaire enlève de l'autel la mi-
tre simple avec le voile qui couvrait les or-
nements , et met tout cela sur la crédence (2).
4. Le diacre ayant reçu l'amict des mains
du clerc, le donne à baiser à l'évêque , et le
lui ajuste (c'est principalement au diacre de
mettre les habits sacrés , et au sous-diacre
de l'aider. Cœrem. Episcop. l. n, cnp. 8,
§ 12.) Pendant que le prêtre présente l'amict
à révê(iuc, celui-ci se découvre, donne sa
barrette au cérémoniaire, et se lève ; le cé-
(1) Si l'évêque fait sa pri^-parallon a l'aulel pour les rai-
sons indiquées ci-(Jessus, le cérémoniaire préparera sur
la crédence IfS bas et la cliaussure sur un plateau, le voile
qui doit servir à celui qui le portera, le canon ou livre de
préparation ei le Imugeoir. Les minislres et l'évêque étant
venus au fanleud comme on vient de le dire, celui-ci s'as-
sied et se rouvre ; un cleri: à genoux tient devant lui le
livre de préiaruliui, et le prêtre assistant a sa gauche
tient le bouijeoir. L'évè(pie lisant la préparation, se dé-
couvre au Gloria Patii; en même temps quatre ou six
clercs viiMinent devant lui pour former un demi-cercle,
après lui avoir fait la révérence; un clerc, avec un voile
sur ses épaules comme le sous-diacre il la messe, porte,
couvert du même voile, le bassin où sont les bas et la
chaussure, accompagné du domestique, qui les pl'ace
d'abord au pied droit, ensuite au pied gauche; cela étant
fait, tons les clercs font inclination et partent. L'évêque
en étjnt au Kyrie de la préparaiiun se découvre, se lève
(les ministres sacrés changent de place) et lit ce qui suit
tourné vers l'autel, le clerc desliiié à cela soutenant de-
bout le livre appuyé sur sa tête. Les prières étant liiiies,
il s'assied de nouveau (les ministres reprennent leurs
places) et s'étant couvert, il ht les prières relatives aux
habits épiscopanx. Lorsqu'il lésa achevées, il se découvre,
et le diacre luiôie la croix pectorale, la lui faisant baiser,
ensuite le camail; et remettant tout cela entre les mains
du cérémoniaire, il va lui présenter ij laver, comme il est
dit plus haut.
(î) Si l'église est une de celles dont on a parlé au r.om-
uieocemeni du chapitre , dont le cbœur est spacieux, la
rémoniaire la porte au même lieu que le ca-
mail : il est contre le Cérémonial que l'évê-
que s'habille étant couvert de sa barrette.
(Bauldri, l. xxi , cnp. 8, § 17.)
5. L'évêque s'assied quand il est revêtu
de la tunique et de la dalmatique ; alors le
diacre lui ôte l'anneau du doigt, et conjoin-
tement avec le sous-diacre il lui met les gants
(qui sont placés dans un bassin de manière
que le droit soit du côté du diacre, et le gau-
che du côlé du sous - diacre ) ; il baise la
main, puis le gant [Cœrem. Episcop-, ibid.,
§ 19); il place celui de la main droite , et le
sous-diacre celui de la gauche de la mêtne
manière. Les gants étant mis, l'évêque so
lève, se revêt de la chasuble, et s'assied de
nouveau ; le diacre lui met la milre pré-
cieuse, faisant inclination avant et après.
C'est principalement au diacre à mettre la
mitre à l'évêque ; à son défaut le cérémo-
niaire le remplace. La milre étant posée , le
diacre et le sous-diacre passent à la gauche
de l'évêque après lui avoir fait une inclina-
lion , et prennent tous deux leurs manipules,
aidés parles acolytes {Cœrem. Episcop., ibid.,
§19,21, 23).
6. Pendant que l'évêque se revêt de la
chasuble, le prêtre assistant prend la chape,
se place devant lui, le salue et lui met au
doigt annulaire l'anneau qu'on doit apporter
sur un bassin ou plateau; il baise l'anneau,
puis la main {Cœrem. Episcop., ibid., § 22),
réitère l'inclination et se met à sa droite.
7. L'évêque ainsi revêtu se lève , va à l'au-
tel avec ses ministres dans l'ordre où ils se
trouvent, savoir : le prêtre assistant à droite,
et à gauche le diacre et le sous-diacre avec
le Missel dans lequel on a mis le manipule
de l'évêque ; viennent après lui le porte-mi-
tre , le caudataire et le second cérémoniaire.
8. Quand l'évêque va à l'autel, il doit y
avoir au milieu à la place du carton l'ordi-
naire de la messe , que le second cérémo-
niaire y a porté quand l'évêque s'est revêlu
des habits sacrés, et qu'il a ouvert aux mots
cérémoniaire choisira onje clercs , si l'anneau doit être
porté par un autre que celui qui porte les gants , autre-
ment dix suffisent. Ceux-ci, avertis par le cérémoniaire,
vont l'un après l'autre au côté de l'Epilre. Le premier
clerc qui arrive fait la génuflexion sur le marchepied, re-
çoit du second cérémoniaire l' imict, qu'il prend des deux
mains, descend sut le pavé, et après une nouvelle génu-
flexion, il se place près du fauteuil, la face tournée vers
l'autel. Pendant que le premier descend, le second monte,
fait la génuflexion sur le marchepied quand le second la
fait sur le pavé, prend l'auhs, fait en bas une nomelle
génuflexion et va se meure à côlé du preuiier; ainsi fout
successivement tons les autres. Apre* la dislrihution de»
ornements, le second cérémoniaire fait la génuflexion sur
le marchepied , pendant que le dernier clerc la fait sur le
pavé, et enlève de l'autel la mitre simpL- avec le voile qui
couvrait les ornements, et met le tout sur la crédence.
Les clercs ainsi disposés font la génuflexion an signal du
cérémoniaire, puis se tournent par leur droite, c'esl-à dire
par le côlé de l'Epître, vers le peuple. Cela étant fait, ils
marchent tous sur une seule ligne vers l'évêque, de ma-
nière qu'ils se trouvent l'un derrière l'autre , celui qui
porte l'amict étant le iiremier : les clercs ainsi placés font
tous ensemble une inclination k l'évêque. Le premier clerc
ayant donné l'amict, so relire à gauche devant le diacre;
le second vient à sa place; ils font lous deux l'inclination,
le premier part et va à sa place; le second clerc ayant
donné l'aube, se relire ii gauche; le troisième vient il sa
place, lous deux font inclination, et le second part; c'est
ainsi que foDl successivemeot lous les autre».
î)'29 DFF
Aufcr à nobis ; il y mettra aussi le bougeoir.
Ciup. IV. — Depuis le commencement jusqu'à
l'Evangile.
1. L'évéque étant arrivé à l'aulrl avec ses
ministres cominc un Ta dit, le diacre lui ôte
la niitrc. Après cela révê(|iie fait une pro-
fonde incliiialion ou une génufloxiDn si le
saint sacrement est sur l'autel ou dans le ta-
bernacle, ce qu'il observe toujours en pareil
cas {Cœrcm. Episcop. l.i, c. i'2, § 9), et les
ministres une gônullexioii sur le pavé; il
commence la messe, le prélre-assistant étant
à sa droite, le diacre à sa gauche, et près
de lui le sous-diacro {Ihid., l.'u,cap. 8,
§30).
2. Le cérémoniaire ayant pris le Missel
dans les mains du sous-diacre , tiendra le ma-
nipule prêt, pour le donner, quand il sera
temps, au sous-diacre, qui le présentera à
l'évoque au mol InduUjenliam (le diacre se
retirant un peu en arrière pour faire place
au sous-diacre) ; il le baise par un côté , le
fait baiser à l'évéque sur la croix, et le lui
mcten lui baisant la main {Cœr. Episc, ibid.,
§ 32). Pendant la confession au bas de l'au-
tel, tous ceux du chœur et les bas ofûciers
sont à genoux, excepté les personnes con-
stituées en dignité, s'il y en a.
3. Après la confession, tous montent en-
semble à l'autel, le prélre assistant se relire
sur le second degré au côlé de l'iipilrc , et le
diacre va à la droite de l'évéque, le sous-
diacre restant à sa gauche. L'évéque baise
l'autel au milieu, puis lu conmiencement de
l'Evangile du jour , présenté par le sous-
diacre (Cœrem. Episc. ibid., § 33) ; ensuite
le second cérémoniaire emportera le Missel ,
l'ordinaire de la messe appelé canon , le bou-
geoir , et mettra le tout sur la créJence.
4. L'évéque ayant baisé l'Evangile, le dia-
cre présente l'encens à l'ordinaire , disant
Benedicile , paler reverendissime. Dès que
l'évéque a encensé l'aulel, il rend l'encen-
soir au diacre , le cérémoniaire lui met la
mitre, et le diacre accompagné du sous-dia-
cre étant descendu sur le pavé, encense l'évo-
que à l'ordinaire.
5. Quand il a été encensé, il se tourne
vers l'autel, fait inclination à la croix avec
ses ministres, et va par le (ilus court chemin
à son fauteuil , ayant le prélre assistant à sa
droite, et le diacre avec le sous-diacre à s,i
gauche. Y étant arrivé, il s'assied ; le diacre
vient lui ôtcr la mitre, ayant à sa droite le
prêtre assistant et le sous-diacre à sa gau-
che, ce qui s'observe toutes les fois qu'il faut
mettre ou ôter la mitre; il fait inclination
avant et après.
6. Quand on lui a été la mitre , l'évéque
se lève , se tourne vers l'autel par son côié
gauche ; de même quand il se retourne pour
s'asseoir, c'est par son côté droit, comme il
ferait si son siège était devant lautel ; ce
qu'il observe toutes les fois qu'il doit ou en-
tonner le Gloria, ou dire Pax vobis , ou Do-
minus vubiscum ( Cœrem. EJpisc. l. i, cap. 19,
S 4, 5 ). Ayant à sa droite le prélre assistant
qui tiendra le bougeoir, le diacre et le sous-
OF?
930
diacre de chaque côté, il lit sur le Missel
soutenu par un clerc \'-Inlroil de la messe ,
dit ensuite le Kyrie avec ses ministres alter-
nativeminl ; ;niiès cela, si le chant est pro-
longé il s'assied, le diacre lui met la mitre en
drap d'or [Cœrcm. Episc. l. ii, cap. 8, § 3G),
et le sous-diacre le grémial ; puis se mettant
en ligne avec le prêtre assistant, ils font à
révé(iue l'inclination requise, puis la génu-
flexion à la croix vis-à-vis le milieu de l'au-
tel, et vont s'asseoir de manière que le prê-
tre assistant soit plus près de l'évéque , le
diacre et le sous-diacre ensuite du même
côté, et le premier cérémoniaire de l'autre
côté do l'évéque, un peu en arrière [Par.
cruss. l. i, cap. 4. Bauldri, p. iv, cap. Il,
art. 1, n. o). Le second cérémoniaire leur
présente les barrettes.
7. Après le Kyrie, les trois ministres sa-
crés se présentent devant l'évéque, si on est
allé s'asseoir, et après lui avoir fait inclina-
tion , le sous-diacre lui Ole le grémial , et le
diacre la mitre ; ensuite l'évéque se lève, cl
tourné vers l'autel il entonne le Gloria, un
clerc tenant devant lui le canon , et le prêtre
assistant le bougeoir. Le diacre et le sou'-
diacre étant l'un derrière l'autre, pendant
l'intonation du Gloria, se mettent ensuite
aux deux côtés de l'évéque pour le continuer
avec lui
8. Le Gloria étant fini , l'évéque s'assied ;
on lui met la mitre et le grémial , on lui fait
une inclination cl l'on va s'asseoir, comme
il est dit plus haut. Aux mots Adoramus te ,
Grattas uyimus tibi , l'évéque toujours assis
tourne un peu la tète vers l'autel pour faire
inclination à la croix ; il fait de même au
nom de Jésus dans lEpitre ou ailleurs , cl
les ministres sacrés se découvrent.
9. N'ers la fin du Gloria, les ministres re-
viennent devant l'évéque, lui ôtent le grc«
mial et la niitre comme on l'a dit ; il se lève ,
et tourné vers le peuple , il dit : Pax vobis ,
le diacre et le sous-diacre étant l'un derrière
l'autre tournés vers l'autel [Cœrem. Episc.
/. I , c. 9). Ensuite l'évéque se tourne vers
l'autel, chante les oraisons dans le Missel
qui est soutenu par un clerc comme on l'a
dit ; au commencement de la dernière orai-
son, le sous-diarre reçoit le Missel du second
cérémoniaire, et après le mot /esum de la
conclusion, il va saluer l'autel au milieu du
plus bas degré, accompagné du même céré-
moniaire, puis il vient devant ^c^êlllle à une
dislance convenable avec le Missel fermé.
10. Après les oraisons, l'évéïiue s'assied,
le diacre lui mel la mitre et le grémial, en-
suite lui fait inclination avec le prêtre assis-
tant. Celui-ci et le diacre sétanl retirés, le
sous-diacre salue l'évéque, ouvre le Missel
et chante l'Epître ; quand elle est finie, il sa-
lue de nouveau l'évéque, puis l'autel au mi-
lieu, revient devant l'évéciue, où il se met à
genoux, lui baise la main et reçoit sa béné-
diction
11. Après la bénédiction, le sous-diacre
se lève, ouvre le Missel pour faire lire à l'é-
véque l'Epître, le graduel, le verset, etc., et
951
DICTIONNAIRE DES CEREMONIKS KT DES RITES SACRES.
95»
le Munda cor tneum (pour lequel le cérémo-
Diairc porte lo canon), et l'Evangile.
12. (juand l'Epîlre est finie, le prêlre as-
sistant se lève, el va à la pauche de l'évêque
avec le bougeoir ; pendant ce temps le dia-
cre reste assis. L'évêque ayant lu l'Evan-jile,
le prélre assistant duuMC le bougeoir au cé-
réuioiiiaire, et reste là ; le sous-diacre ayant
aussi rendu le Missel au second cérémo-
niaire, s'arrête devant l'évêque à une dis-
tance convcDdble.
13. Au dernier verset du graduel, ou de
ï Alléluia ou de la prose [Cœrein. Episc. l. ii,
c. 8, ?i. 42 ), le diacre se lève, prend k- livre
de l'Evangile, el après avoir salué l'évêque,
il le porte Terme à l'autel ; il l'ail la génufle-
xion sur le pavé ( ou sur le plus bas degré,
S. C. 1831), le place au milieu, et réitérant
la génuflexion sur le marcliepied, il va par
le plus couVt chemin à la droite de l'évêque
pour faire nieltre l't ucens ; le thurilérairc
ayant salué l'évêque, lui présente l'encensoir
à genoux. A ce moment les acolytes pren-
nent leurs chandeliers à la créJente, et vont
devant l'évêque à une distance convenable.
Nota. Si un doit chanter la prose on quel-
que chose d'un peu long, dès que l'évêque a
lu l'Evangile, le sous-diucre et le prêlre as-
sistant lui font inclination et vont s'asseoir.
S'il y a pendant l'Evangile une génuflexion
à l'aire, l évéque le lisant en particulier ne la
fait pas ; ainsi l'a décidé lu sacrée congréga-
lion'des Rites, le 28 avril 1708.
14-. L'encens étant bénit, le diacre va par
le plus court chemin dire Munda cor meum
sur le bord du marchepied, et le thurilérairc
s'ctant levé, va au milieu des acolytes. Le
diacre ayant dit Munda cor meum, prend le
Missel, lait la génuflexion, el vient directe-
ment à l'évêque lui demander la bénédiction,
à genoux d( vaut lui, disant Jubé, doinne, be-
nedicere; l'ayant reçue, il se lève et se met à
la droite du sous-diacre, ayant derrière lui le
second cérémoniaire; tous ensemble saluent
l'évêque, l'ont la génuflexion au bas de l'au-
Icl, et vont au lieu où l'on chante l'Evan-
gile.
15. Tendant que les minisires vont chan-
ter l'Evangile, le cérémuniaire Ole à l'évêque
le grémial, la mitre cl la calotte; il lui remet
ïelle-ci dès que l'Evangile est achevé. L'évê-
que découvert se lève, se tourne vers le dia-
cre qui commence alors à chanter l'Evan-
gile ; ie prêtre assistant est à la gauche de
l'évêque un peu en arrière.
Xota. Si i.cndant qu'on chante l'Evangile
il faut l'aire la génuflexion, le sous-diacre et
les acolytes ne. la font pas {Cœrem. Episc.
t. I, cap. 11, § 8), et le cérémoniaire ap-
porte le coussin sur lequel l'évêque la fera,
la face tournée vers le livre de l'Evangile.
Chip. \.~ Depuis l'Evangile jusqu'à la com-
munion.
1. L'Evangile étant chanlé, le sous-diacre
va directement en donner à baiser le com-
uicnccuient à l'évêque; il lui fait inclinatioa
seulement après avoir fermé le Missel, el se
relire à la gauche du prêlre assistant. Les
acolytes vont immédiatement déposer leurs
chandeliers, faisant la génuflexion au n)ilicu,
et l'inclination à l'évêque, s'ils passent de-
vant lui. Le diacre, du lieu même où il a
chanté l'F.vangile,' encense l'évêque après
qu'il a baisé le Missel, fait au [uilieu avec le
thuriféraire la génuflexion à la crois, et se
met avec le sous-diacre derrière révé(iue,
qui entonne le Credo , assisté comme au
Gloria.
2. Après l'intonation du Credo , le diacre
el le sous-diacre vont aux deux côtés de l'é-
vêque, comme pendant le Gloria. A VJncar-
nalus est, le' cérémoniaire prend ie coussin,
qui est derrière le fauteuil, le met suus les
genoux de l'évêque, puis le reporte à sa
place. Le prêlre assistant el le clerc qui tieut
le canon ouvert, ne font pas alors la génu-
flexion.
3. Dès que l'évêque a lu le Credo, on lai
met la mitre en drap d'or et le grémial
commeauparavant, le diacre reste à sa droite
et les deux autres ministres vont s'asseoir;
si le chanl est leni, tous vont s'asseoir.
Quand on chanle dans le chœur le verset Et
incarnatus est, l'évêque incline la tête vers
l'autel, les ministres se découvrent, et les
clercs se mettent à genoux ; il faul excepter
le jour de Noël el celui de l'Annonciation,
auxquels l'évêque se meta genoux devant le
fauteuil avec la mitre en tête, et les minis-
tres à leurs places {Cœrem. Episc, innocte
Nativ.)
h. Dès qu'on a clianlé le verset Et incar-
natus est, le diacre se lève, s'il était assis,
prend la bourse des mains du cérémoniaire,
fait les saints accoutumés, et la porte à l'au-
tel ; il en tire le corporal, le place déplié au
milieu, mettant la bourse au côté de l'Evan-
gile, fait la génuflexion sur le marchepied, va
directement à son siège, et salue les deux
ministres d'une inclination médiocre.
5. Au signal du cérémoniaire, les trois
ministres sacrés viennent devant l'évêque;
on lui ôte le grémial et la mitre, puis le dia-
cre et le sous-diacre se placent l'un derrière
l'aulro. L'évêque se lève et chante Vominut
vobiscum ; ensuite tourné vers l'autel il
chante OreHîMs, et lit l'offertoire dans le Mis-
sel. Le diacre et le sous-diacre inclinent la
tête à Oremus, et vont aux deux cotés de l'é-
vêque, le prêtre assistant étant à sa droite
avec le bougeoir.
(j. L'évêque ayant lu l'offertoire, s'assied
de nouveau, et le diacre lui met la mitre pré-
cieuse (on ne se sert plus que de celle-là) ;
les trois ministres font inclination el chan-
!;ent de place, le diacre va à la droite, lo
sous-diacre à la gauche de l'évêque, et le
prêlre assistant à la crédence ; le diacre lui
Ole l'anneau et le gant de la main droite, et
le sous-diacre celui de la gauche ( Cœrt.ii.
Episc. l. I, aip. 9, § 1), mettant tout bur un
plaieau porté a cet effet par un cierc ; puis
on lui donne à laver comme on l'a déjà dil,
ensuite le diacre lui remet l'anneau avec les
baisers ordinaires.
7. Peodaut que l'evéque se lave les mains,
933
OFF
OFF
le piéirc assistant prend à la crédencc le
Coussin ou pupilre avec le Missel , le canon ,
le iiougcoir, cl porte loul à l'autel pur le plus
long clii'Diin, accompagne du second céréuio-
iiiaire, sans oinetirc les inelinalious à l'évè-
que. Arrivé à l'aulcl, il l'ail sur le pavé la gé-
nuflesion, monte à l'aulel et accommode
avec soin le canon et le Missel à leur place,
avec l'aide du même cérémoniaire. ( L'évè-
que étant à l'aulci, c'est au prêtre assistant à.
lui indiquer convenablcnuMit avec la main ce
qu'il doil lire. [Cœicin. Episc. 1. 1, c. 7, § o.)
8. L'cvêque ayant rtçu l'anneau se lùve,
ayant à sa droite le diacre, le sous-diacre à
sa gauche, et après lui le porle-mitre et le
caudataire ; après les saints accoutumés, il
va à l'autel, et avant d'y monter, le diacre
ôtc la milre à l'évêquc, qui l'ail ensuite une
profonde inclination, et ses ministres la gé-
nullexion. En même temps le prêlre assis-
lant vient au devant de l'évêque sur le pre-
niierdegrê(Cce/em. Episc. ,ibid.) pendanlqu'il
monte avec le diacre el le sous-diacre ; ce-
lui-ci ayant fait la gcnullexion, cède la place
au prêlre assistant, et va à la crédeuce.
9. Quand le sous-diacre est à la crédencc,
le second cérémoniaire lui met le voile sur
les épaules; il prend avec la main gauche le
calice par le nœud, et va à l'autel comme à
l'ordinaire, suivi de l'acolyte qui porte les
burettes. Le sous-diacre ayant déposé le ca-
lice au côté de l'Epitre, ôlc le voile, donne
la patène au diacre, qui la présente à l'évê-
que avec les baisers ordinaires. Pendant
qu'il offre l'hoslie, le diacre rs>iiie le calice
{Cœrein. Episc. l. n, cap. 8, § 62 ) ; il prend
delà main du sous-diacre la burelti' du vin
et en verse dans le calice autant qu'il plaît à
l'évêque ; le sous-diacre élève un peu vers
lui celle de l'eau, en disant Benedicile, paicr
rcvereiulissiine ; l'évcque fuil dessus un signe
de croix, en commençant l'oraison Deus qui
humanœ, ele, pendant que le sous-diacre
verse un peu d'eau.
10. Ensuite le diacre présente le calice à
l'évêijue, comme il est d'usage pour l'offer-
toire, puis mel la patène dans la main droite
du sons-diacre, el la recouvre avec l'extré-
milô du voile du côté droit. Le sous-diacre
ayant reçu la patène va sur le pavé derrière
l'évêque, y fait la génullesion {iiubr. mis-
sal.), et la tient élevée jusqu'au Pater.
11. Le prêlre assistant restera près du
Missel depuis l'offertoire jusqu'à VAijnus Uei,
tournant les feuillets quand il faul, el pen-
dant l'encensement il ôlera le Missel de des-
sus l'autel, selon un décret de la congréga-
tion des Rites du 8 avril 1702; il se relire hors
du' marchepied du côlé de l'Evangile, et
après l'encensement, il remet le Missel à sa
|iiace. Quand l'évêque a lu les secrètes, il
Ole le Missel de dessus le coussin ou pupilre,
y met le canon, qu'il remettra à sa place
quand l'évêque prendra l'ablution des doigts.
12. Dès que l'évêque aura dit V eni sancti-
ficalor, il bénira l'encens, et encensera, se-
lon l'usage, l'hostie avec le calice et l'autel.
Après l'encensement , le cérémoniaire lui
mettra la milre précieuse et le diacre l'en-
931
censera ; ensuite l'évêque se lavera les mains
en disant le psaume Lavabo; le cérémoniaire
lui ôlera la mitre avant qu'il dise Gloria Pu-
tri ; ensuite il ira au milieu de l'aulel et
continuera la messe à l'ordinaire. Le céré-
moniaire aura soin d'ôler la calotte à l'évê-
que quand il aura terminé les secrètes.
LJ. Le diacre ayanl encensé l'évêque, en-
censera le chœur, s'il y a des ecclésiastiques,
puis le prêtre assistant et le soiis-diacro ;
ensuite ayanl remis l'encensoir au thurifé-
raire, il ira derrière l'évêque, y fera la gé-
nullexion, se lournera vers le thuriféraire
pour être encensé, cl restera là jusqu'au
Sanctus. Le thuriléraire ayant encensé le
diacre, encensera le cérémoniaire, les clercs
servant à l'aulel el le peuple.
14. Dès que l'évêque sera au Sanctus, le
diacre ira à sa droite pour le dire avec lui ;
ensuile il retournera derrière lui, où il res-
tera toujours, excepté quand il faut couvrir
ou découvrir le calice. Le Sanctus élaiil dit,
quatre clercs sortiront di' la sacristie avec
des flambeaux, accompagnés du second cé-
rémoniaire ; ayanl fait au milieu la génufle-
xion, ils se placeroiil aux deux cùies du
sous-diacre, un peu en arrière.
15. Pendant que l'évêque prie en silence
a\i Mcmentu, le prêtre assistant s'éloigne un
peu de l'aulel. A ces mots Ouam oblalionem,
le diacre va à sa droite, el tous deux lèvent
le bas de la chasuble à l'inslaiit de leléva-
lion, étant à genoux sur le bord du marche-
pied ; le sous-diacre est à genoux à sa pl.ice.
Le thuriféraire ;iyanl mis de ieiic.ns dans
l'encensoir, étant à genoux du côlé de l'Epî-
Ire, encense le saint sacrenienl à chaijue élé-
vation. Après l'élév.ilion du calice, le diacre
retourne derrière l'évêque, sans faire la gé-
nuflexion au milieu, el les acolytes partent
après une simple génuflexion à ï'autel.
10. Lorsque I évéque arrive aux mots Di-
mitlc nobis du Pater, le diacre d le sous-
diacre ayanl f;iit la génuflexion, vont à sa
droite ; le diacre ayant pris la patène, l'essuie
avec le puriûcaloire, la donne à l'évêque
avec les baisers accoulumés, el qu.ind il eu
est temps, il découvre et recouvre le calice.
Le sous-diacre ayanl rendu la p;itèiie el
quille l'écharpe, l'ail la génuflexion et re-
tourne à sa place.
17. L'évêque ayant dil Pax Jtomini sit
.sem/jer, etc. le sous-diacre fail la génuflexion
à sa place {Rubr. Missil. p. ii, lil. 10, n. S},
liioiite à la gauche de l'évêque pour dire avec
lui VAijnus Dei, à la droite du prêtre assis-
tant un peu en arrière; quand il est dit, les
trois ministres font la génuflexion et chan-
gent de plaie, le piélri- assistant allant se
mettre à genoux à la droite de l'évêque sur
le UKirchepied, le diacre faisant en même
temps la génuflexion près du Missel où il
arrive, et le sous-diacre retournaDl à sa
place.
18. Après l'oraison Domine Jesu Clirisle,
qui dixisti, etc., le prêlre assistant se lève,
ayant les mains jointes il baise l'autel avec
le célébranl, et reçoit la paix ; il réitère la
génuflexion, le diacre la fait en même temps
§^
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
9S«
à sa place, et tous deux s'unissent au milieu; l'usage, les trois ministres étant à genoux
là, le préire assistant donne la paix au dia- sur le bord du marchepied , savoir : le diacre
cre, qui se tourne ensuite vers le sous-diacre du côlé de l'Epîlre , ie sous-diacre du côté
pour la lui donner. Après avoir donné la de l'Evaiigiie et le prêtre assistant sur le
paix, le préire assistant va au Missel, et le bord latéral.
diacre à la droite de l'évêque, faisant tous 5. Dès que l'évêque a donné la bénédic-
deux la génuflexion en arrivant. Le sous- tion , le diacre lui ôle la mitre , ensuite il
diacre ayant donné la paix au premier cérd-
moniaire, monte a la droite du diacre, y fait
la génuflexion, et y demeure. Le cérémo-
niaire la donne aux clercs.
va dire le dernier Evangile , ayant à sa gau-
che le préire assistant avec le bougeoir, le
sous-diacre soutenant le canon , et le diacre
étant à sa place, au milieu des degrés. Après
Nota. Le prêtre assistant donne la paix le dernier Evangile, l'évêque prend la milrc,
aux occlésiasliqucs, s'il y en a dans le chœur,
avant de la donner au diacre, comme il vient
d'êlre dit.
19. Pendant que l'évêque communie sous
l'une et l'autre espèce, le préire assistant est
profondément incliné aussi bien que le dia-
descend au bas des degrés, fait avec ses
ministres la révérence ordinaire à l'autel et
va au fauteuil pour quitter les habits sacrés.
Alors le second cérémoniuire été de l'autel
le canon el le bougeoir.
6. Arrivé au fauteuil, l'évêque s'assied,
cre, qui présentera en son temps la puriûca- el les trois minisires sacrés lui font une pro
tion et l'ablution, recevant les burettes du
sous-diacre. Dès que l'évêque a pris le pré-
cieux sang, le cérémoniaire lui remet la
calotte, et pendant qu'il reçoit la dernière
ablution, le prêtre assistant accommode le
canon sur l'autel et le Missel sur le coussin
ou pupitre. ;
Chap. VL — Depuis la communion jusqu'à
la fin.
1. Pendant que l'évêque prend la dernière
ablution, le prêtre assistant porte le Missel
au côté de l'Epître (selon un décret de la
congrégation des Rites du 28 avril 1702) , et
fait la génuflexion en passant au milieu en
même temps que le sous-diacre qui va ou
côté de l'Evangile pour essuyer et accom-
moder le calice, et le portera l'ordinaire sur
la crédence.
2. Dès que l'évêque a pris l'ablution , le
diacre lui met la mitre précieuse , il se lave
les mains , le prêlre assistant tenant l'essuie-
maiiis conjointement avec le diacre, qiii lui
Ole ensuite la mitre; et l'on continue la
messe, le prêtre assistant étant près du
Missel avec le bougeoir , el les ministres l'un
derrière l'autre.
3. Quand l'évêque a chanté les oraisons,
il va au milieu pour dire Dominus vobiscum,
le diacre devant lui tourné vers le peuple
chante lie missa est; ensuite l'évêque se
tourne vers l'autel pour dire Placeat , ayant
le diaore à sa droite et le sous-diacre à sa
gauche. Pendant Vite niissa est , le prêtre
assistant va au côté de l'Evangile pour assis-
ter l'évêque à la bénédiction , et au dernier
Evangile.
Nota. S'il faut transporter le livre pour
le dernier Evangile, le cérémoniaire le donne
au prêlre assistant.
k. Après Placent, le diacre met la mitre à
l'évêque , qui donne la bénédiction selon
(1) Si l'évêque a fail sa préparalion b l'aiilel , comme on
l'a dit au cniiuneucomenl de t'aniclo, il y faii encore son
action de yràces. 11 s'assied quand il a pris son c.miad, 11
se cuuvre la lêle, cl les mnnslres élanl a ses côiés, il lit
tes prières de l'action de grâces, comme il a lu relies de
la luéparalion, cinq ou six clercs venant faire te ciTCle,
pondant 'lu'uu donieslique lui ôle tes pamouDes el les bjs,
et lui remet ses souliers. Alors le second céréiminiaire met
le coussin au milieu du plus bas degré de l'aulcl. Quand
fonde inclination. Le prêlre assistant part et
va quitter la chape, et les minisires sacrés
de leur côlé quillent la manipule {Cœrem.
Episc. /. I , c. 9 , § 8) ; le sous-diacre Ole à
l'évêque le manipule , le diacre lui ayant
fail la révérence , ôle la mitre , puis aidé par
le sous-diacre il lui ôle les habils sacrés,
el les remet aux clercs qui sont venus pour
cet effet devant l'évêque.
7. Le premier clerc lui ayant fait inclina-
tion avec tous les autres, reçoit la mitre, se
relire à gauche, laisse sa place au second ,
qui fait avec lui l'inclination ; le premier
porte la mitre à l'autel (faisant la génu-
flexion sur le pavé en arrivant ), la doune
au cérémoniaire, qui doit se trouver prêt.
Le second clerc ayant reçu la chasuble, se
relire à gauche , le troisième prend sa place ,
ils font inclination, puis il va comme le
premier porter la cliasuble à l'autel; ainsi
font successivement les autres.
8. L'évêque ayant quitté l'amict se couvre
do la barrette , que lui présenle le cérémo-
niaire , et Ion vient lui donner à laver
comme avant la messe. Il prend ensuite le
camail , reçoit du diacre la croix pectorale
avec les baisers ordinaires, et s'assied. Les
deux ministres lui font inclination, et s'en
relournenl comme ils sont venus, se couvrant
dès qu'ils sont sortis du sanctuaire.
9. Les ministres élanl partis, au signe du
cérémoniaire , l'évêque découvert va devant
l'aulel , y fail une courte prière à genoux
sur le coussin qu'on y a mis , puis il se lève,
fait inclination à la croix et va à la sacristie
accompagné du préire assistant el du céré-
moniaire ; là il s'assied, le prêtre assistant
se présente avec le bougeoir, un clerc à
genoux lient le canon, el le domestique lui
ôle les pantoufles el les bas , puis lui remet
ses souliers, etc. (1).
l'action de grâces est finie, lesdeui ministres font inclina-
tion , et vont à la sacristie, comme il est dit ci-dessns.
Quand le cérémoniaire en avertit, l'évêque se découvre,
se lève, \a au milieu du plus bas degré de l'autei, y fait
une courte prière, accompagné du cérémoniaire el du prê-
tre assisl;int, à l'erdinaire.
Quand l'évèqne célèbre solennellement un iour de dl
Biaurlie, ou omet l'as, ersion, ainsi que le prescrit le Cé-
rémonial des évi'qui's, 1. ii, c. 51, n. i.
9S7 OFF
AnrICLE SECOND.
DES VÊPRES PONTiriCAUtS.
(Céri'îmoiiial, I. ii, c. 1.)
Chapitre i. — Choses à préparer.
1. A la sucrislic on préparera des chapes
pour les assistants el les clianlrcs.
2. Le grand autel sera préparé comaie il est
ditart. 1, ch. l,n.2,ell'on nipllra dessus la
chaie étendue, l'élolc , la croix pectorale ,
la ciinlurc, l'aube, l'ariiict , el tout sera
couvert d'un voile de la couleur des nrnc-
iiicnts : au côté de l'Evangile on mettra la
mitre précieuse, avec un voile pour le clerc
qui doit la porter, cl au côté de l'Epîlrc celle
en drap d'or.
3. Sur la crcdcnce, les chandeliers pour
les acolytes, le livre de chœur, le canon
pour la bénédiction, le bougeoir. Au côté
de l'Epître , le fauteuil et le coussin , comme
il est dit art. 1, chap. 1, n. 7.
4. Dans le chœur, deux escabeaux pour
les cliapiers chantres , l'encensoir et la
navette â leur place, et dans un lieu conve-
nable , un réchaud avec des pincettes.
Chap. II. — Depuis le départ de la sacristie
jusqu'au commcnccvient des vêpres.
1. Les chapiers sortent de la sacristie la
tétc couverte, précédés du second cérénio-
niaire el suivis des clercs qui doivent servir
l'évéquc (s'ils passent devant l'autel du saint
sacrement ils font la génuflexion). Arrivés
au grand autel , les chapiers se mettent eu
ligne pour faire la génuflexion, les deux
assistants donnent leur barrette au second
cérémoniaire , et se |)lacenl, le premier à
droite , le second à gauehe du fauteuil , res-
tant debout, la l'ace tournée vers le peuple
el les mains jointes. Les deux chantres vont
à leur siège, où ils se tiennent debout, la
face tournée vers l'autel. Les clercs ayant
aussi fait la génuflexion, vont à leur place (1).
2. Les assistants et les chantres étant
ainsi disposés, l'évéque accompagné du
premier cérémoniaire va au grand autel
( observant ce que nous avons prescrit à
l'art. 1 ) , ensuite au fauteuil , où il sera salué
par les assistants et les clercs.
3. Dès qu'il est assis, le second cérémo-
niaire va à l'autel pour distribuer les orne-
ments aux clercs, cl tout se fera comme il
est dit art. 1, excepté qu'on ne donne pas
à laver à l'évéque. Pendant qu'il est levé
pour prendre l'amict , le cérémoniaire lui
abaisse la queue. Quand l'évéque est ha-
billé, on lui met la mitre précieuse, ses
assistants lui font la révérence et changent
de place, le premier se metlanl à gauche et
le second à droite de l'évéque, la face tour-
née vers le peuple.
!*. Tous étant ainsi disposés , les deux
chapiers chantres viennent faire la génu-
(1) Djns les églises où c'est l'usage de prendre les cha-
jies, non à U sacristie, mais ii l'auiel.ou melsui' lu cré-
deiice deux chapes pour les assistants, et les autres sur
les escalieaux. Les deux prèiresqui doivent servir d'avsi-
slants à l'évéque, étant revèlusde surplis, piarlenl de la
sacristie la barrette eu jnain, précédas du second cérénio-
liiaire et suivis des clercs qui doivent servir l'éiêiue. Ar-
DUTIONNAIRE DES BiTBS SACRÉS. IL
OfF
038
flexion devant le milieu de l'autel , puis se
rendent devant l'évéque. Alors les assi>tant$
vont au milieu des chantres , et tous ainsi
placés en ligne directe font la révérence à
i'évéiiue ; le premier assistant lui Ole la mi-
tre, il se lève , se tourne vers l'autel avec
les chapiers, jiyant le premier assislaiil à
droite , le second à gauche , el les deux t h.in-
tres eu arrière.
Chap. III. — Depuis le commencement des
vêpres jusqu'à la fin.
1. L'évéque s'étanl tourné vers l'autel dit
tout bas : Pater nosler et Ave Marin; (bux
clercs viennent devant lui, l'un avec le livre
de chœur , l'autre avec le bougeoir. Après
ï'Ave, Marin, il chante Deus, in udjutorium,
etc., le premier assistant élevant de son côté
le bord de la chape aDii que l'évéque puisse
faire le signe de la croix sans gêne ; à Gloria
Palri , lous inclinent la tête vers la croix.
Quand on a chanté Deus, in adjutorium. etc.,
le premier chantre s'approche de la droite
de l'évéque pour lui donner le ton de la pre-
mière antienne; après cela ils se tiennent
tous deux derrière l'évéque ; quand il a en-
tonné l'anlieime, les clercs qui portent le
livre elle bougeoir font inclination à l'évé-
que , déposent loul sur la crédence, el vont
à leur place.
2. Pendant qu'on entonne Dixit Dominus.
l'évéque se tourne et s'assied comme il est dit
art. 1 , c. i, n. G. Le cérémoniaire étend sa
chape de manière qu'elle couvre le fauteuil ,
le premier assistant lui met la mitre en drap
d'or, ensuite les deux assistants étant au
milieu des chantres en ligne droite , ils font
lous la révérence à l'évéque cl la génu-
flexion devant le milieu de l'autel; les deus
assistants vont s'asseoir près de l'autel , le
premier restant plus près de l'évéque ; le
second cérémoniaire leur donne la barrette,
el les chantres s'étanl salués mutuelleiuenl ,
vont s'asseoir à leur place.
3. Le premier cérémoniaire se lient de-
bout, pendant tout le temps des vêpres,
à la gauche de l'évéque, pour l'avertir des
inclinations à faire à Gloria Patri, aux noms
de Jésus, Marie, etc.
4. Les cinq psaumes étant achevés , les
chapiers chantres vont devant l'autel; en
même temps les deux assistants se lèvent
(donnent leurs barrettes au second cérémo-
niaire ) , el placés au milieu des autres , ils
font lous ensemble la génuflexion à l'autel ,
puis l'inclination à l'évéque , en arrivant
devant lui. L'évéque se lève et se tourna
vers l'autel, ayant à droite le premier assi-
stant, el le second à gauche. Le dernier eha-
pier, ayant reçu le livre de ciiœur du second
cérémoniaire, chante le capitule à l'endroit
où on a coutume de chanter l'Epître. {Cœrem.
Episc. /. II, c. 1, § 2.)
rivés àl'aulet. ils font la génuflexion au milieu, se placent
aux côtés du fauteuil connue on l'a dit, donnent leurs bar-
reltps au cérémoniaire, les acolvles vienneul leur met-
tre la chape, et ils.iliendeul l'évéque comni'' il vient d'être
dit Pend^int que l'évéque prend ses hibits épiscopaui,
les chantres aidés par les acolytes preuiieut la cliape , et
fou', le reste comme il ^nit.
30
959
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
doux assistants qui élèvrnl les côtés d(
910
5. Le cnpitulc él.inl terminé , le premier
chantre annonce à l'évoque l'intonation de
l'hymne; celui-ci s'assied, le premier assi-
Sl-inl lui met la mitre ; il se lève , se tourne
vers l'autel, ayant les assistants à ses côtés
comme au commencement des vêpres , et
entonne l'hymne sur le livre de chœur sou-
enu par un clerc, un autre tenant le bou-
geoir.
6. Après l'intonation de l'hymne, l'ôvé-
que et les chapiors assistants restent debout
tournes vers l'autel; les chantres ayant l'ait
la génuflexion devant le milieu de l'autel
vont à leur place, et le thuriféraire va mct-
Ire du feu dans l'encensoir.
Nola. Si l'on chante l'Iiytiine Veni Creator,
ou Ave, Maris s<e//a , l'évêiine l'ayant en-
tonnée, se met à genoux devant te fauteuil
sur un coussin préparé par le cérémonlaire,
et restera à genoux avec les assistants jus-
qu'à la fin de la première strophe; les chan-
tres iront se mettre à genoux sur le plus bas
degré de l'autel. La première strophe étant
terminée, tous se lèvent et restent debout jus-
qu'à la fin de l'iiymne {Cœrein. Episc, ibid.,
§ 12). Les chantres ayant fait la génuflexion
vont à leur place.
7. A la fin de Ihynine , les chapiers chan-
tres vont au milieu du chœur chanter le
verset, faisant avant et après la génulli-xion.
Ensuite ils vont au Tauteuil ; le premier
chantre donne à l'évéque le ton de l'antienne
du Magnificat; ils retournent au milieu,
font la génuflexion et vont s'asseoir à leur
place.
8. L'évéque , ayant entonné l'antienne ,
s'assied; le premier assistant lui met la mi-
tre précieuse avec les saints accoutumés.
Ensuite les deux assistants changi'nt de
place. Le thuriféraire arrive, fait inclination
à l'évéque, ei, tenant son encensoir, il attend
à genoux ( Bauldnj , /. ii , c. 1 , § 11 ) qu'on
y ait mis l'encens présenté dans la navette
par le premier assistant. En même temps les
acolytes viennent devant l'évéque avec le
second cérémonlaire ; quand l'encens a été
mis, le thuriféraire va derrière les acolytes
à la droite du second cérémonlaire; ils lont
tous ensemble l'inclination à l'évéque , et
vont devant le milieu de l'autel.
9. Quand on entonne M(if/ni^ca/, l'évéque
se lève avec la mitre, fait le signe de la croix,
les côtés de sa cbape étant soulevés par ses
deux assistants iCœrem. Episc, ibid., § li).
Pendantque l'évéque fait le signe de la croix,
les chantres viennent faire la génuflexion ,
se présentent devant lui, le saluent, chan-
gent de place; le premier se mettant près du
premier assistant , et le second à côté du se-
cond; ils vont devant l'autel, y font ensem-
ble la génuflexion en même temps que les
acolytes , le thuriféraire et le ccrémoniaire ,
l'évéque faisant une profonde révérence.
10. Après les saluls requis à la croix , les
chapiers changent de place et vont dans cet
ordre à l'autel du saint sacrement. Le second
cérémonlaire marche devant , à la droite du
thuriféraire; suivent les aculyles, ensuite les
chantres, puis l'évéque au milieu de ses
chape ; viennent ensuite le premier.rérénio-
niaire, le clerc porte-mitre et le caudalaire.
11. Les ministres se couvrent au soitir
du sanctuaire; arrivés à l'aulel du saint
sacrement ils se découvrent; le premier assi-
stant au bas des degrés ôli- la mitre et la ca-
lotte à révè(iue , et tous ensemble font la gé-
nuflexion sur le pavé, sans coussin pour
l'évéque, selon le Cérémonial, liv. i, c. lo,
§ 5. On encense l'autel à l'ordinaire, tous ,
excepté les assistants, étant debout en face
les uns des autres. Après reneensemont . on
fait inclination et l'on descend , et tous font
la génuflexion. Le premier assistant remet
la calnlle et la mitre à l'évéque, et l'on s'eti
retourne comme on était venu. S'il faut en-
suite encenser un autre autel , on fait comme
à celui du saint sacrement, excepté qu'on
n'ôle que la mitre à l'évéque au bas des
degrés, qu'on la lui remet sur le marche-
pied , et qu'il ne fait point de génuflexion.
12. Après avoir encensé l'autel du saint
sacrement, et même un autre, comme il vient
d'être dit, on retourne au grand autel de la
même manière qu'on l'avait (initié. A l'en-
trée du chœur, les acolytes se divisent, le se-
cond céréunjniaire et le thuriféraire se reti-
rent au côté (le l'Epître, et les chapiers
chantres de chaiiue côté. L'évéque étant ar-
r\\é devant l'autel avec ses assistants, le
premier lui Ole la mitre, l'évéque fait une
profonde inclination, et tous les autres la
génuflexion. Ensuite les acolytes vont dépo-
ser les chandeliers sur la ciéJence, l'évêiue
avec ses deux assistants monte sur le mar-
chepied, les autres demeurant à la même
place tournés en face les uns des autres ; ou
fait l'enceiisemenl à l'ordinaire, après (luoi
l'évéque étant sur le marchepied au côté de
l'Epître reçoit la mitre précieuse, fait une
inclination à la croix avec les deux chapiers,
descend sur le pavé, et après les révérences
requises, on va au fauteuil.
13. L'évéque étant debout, la face tournée
vers le peuple, est encensé par le premier as-
sist.int, puis il s'assied; le même assistant
rendant de suite l'encensoir au thuriféraire,
lui Ole la n)itre. Après cela il se lève, se
tourne vers l'autel, ayant les deux assistants
à ses côtés, et demeure ainsi jus(iu'à Sicut
erat. Quand l'évê(jue est encensé, le second
chantre fait la génuflexion au milieu, va vers
son siège, où il reste debout, et le premier à
qui le thuriféraire donne l'encensoir encense
d'abord les deux assistants (qui se tournent
pour cela vers le premier chantre), puis l'au-
tre chapier, le thuriféraire soulevant en
niéaie temps le côté droit de sa chape ; re-
tourné à son siège, il est encensé par le Ibu-
rilcraire, qui encense ensuite les cérémoniai-
res, les clercs et le peuple.
14. Aux mots Sicut erat , après Gloria
Patri, l'évéque s'assied (les chantres aussi),
et le premier assistant lui met la mitre pré-
cieuse; tons deux ayant la face lournée vers
le peuple aux côlés du fauteuil , attendent
qu'on ait répété l'antienne; alors le premier
assistant ôte la milrc à l'évéque , qui se \è\a
9il
r)FF
ensuite, se tourne avec ses assistants vers
l'au(el pour chanter l'oraison, un clerc te-
nant le livre de chœur et un autre le bou-
gi oir, au milieu des acolytes avec leurs
chandeliers. Les chantres assistent aussi à
l'oraison, et pour cela ils se lèvent en niéuie
temps que l'cvéïiue, l'ont la génuflexion au
milieu, et vont derrière les deux assistants.
iVo/a. S'il y a des coniméaioraisons, dès
que la première oraison est terminée, les
chantres vont au milieu, et quand il en est
temps ils chantent les versets des comnié-
jnoraisons, et demeurent là jusqu'à ce qu'ils
aient chanté Benedicamiis Domino.
lo. A la fin de la conclusion de l'oraison,
les chantres partent et vont au milieu du
chœur chanter Bcnedicamus Domino (Ccerem.
E/jisc. l. Il, c. 1, § 18). Après les oraisons et
Dominus vobiscum, les acolytes font la révé-
rence à l'cvêque av( c les clercs du livre et
du hougeoir, portent tout sur la crédence, et
relournenl à leur place. Après cela le se-
cond cérémoniaire met sur l'autel le canon
ouvert à Sitnomen Domini, etc., avec le bou-
geoir.
16. Les chantres ayant dit Itenedicamiis
Domino, font la génuflexion, et vont devant
Tévéque, qui s'élant assis, reçoit du premier
assistant la mitre précieuse, et tous ensemble
lui l'ont inclination, rangés en ligne; puis
changeant de place, les premiers vont à la
droite, et les seconds à la gauche de l'évéque.
Après cela, l'évéque se lève, va à l'autel,
ayant les chapiers à ses côtés, et sans qu'on
lui ôte la mitre il fait une profonde révé-
rence, et les autres la génuflexion; il monte
sur le marchepied, accompagné des deux as-
sistants (les chantres demeurant sur le pavé),
cl donne la bénédiction à l'ordinaire.
17. Après la bénédiction, il descend avec
ses assistants sur le pavé, tait l'inclination
requise à la croix, va au fauteuil, s'y assied
et tous les chapiers lui font inclination ; les
chantres restent debout devant l'évéque un
peu en arrière, et les assistants lui ôlent ses
ornements, comme il est dit au chapitre pre-
mier. Après que le premier assistant a re-
vêtu l'évéque de son camail , et qu'il lui a
mis la croix pectorale, tous s'étant rangés
en ligne lui font inclination et vont faire la
génullexion devant l'autel, en même temps
que les acolytes et le second cérémoniaire;
puis ils vont à la sacristie comme ils en sont
venus, et l'évéque aussi (1)
Nota. Si les cardinaux assistent à vêpres
(il faut en dire autant de la messe), l'évéque
attend qu'ils soient à leur place, et leur lait
inclination avant de commencer l'office, et
ensuite avant de donner la bénédiction ,
comme pour en demander la permission.
Pendant vêpres on ne se sert pas de bou-
geoir, et les cardinaux sont encensés de trois
coups.
OFF 9iî
AIITICLE TU
DE LA MESSE PONTIFICALE PODR LES MORTS.
(Céremouial, I. ii, c. 11.)
Chapitre I". — Choses à préparer.
1. Dans la sacristie, les ornements noirs
ordinaires pour le diacre et le sous-diacre.
2. Sur l'autel, six chandeliers sans orne-
ments avec une croix analogue, les orne-
ments épiscopaus mentionnés art. 1, c. 1,
n. 3; on y met aussi le manipule, et non
des gants ; et la mitre simple au côté de
l'Kpîire avec un voile pour le clerc qui doit
la porter. Les deg:rés de l'autel doivent être
couverts d'un petit lapis, avec un carreau
au milieu. On met le fauteuil à sa place or-
dinaire sur un petit tapis, cl tous les orne-
ments, tant de l'autel (jue du f luteuil doivent
être noirs. {Cœrem. Episc.l. ii, c. 11, § 1.)
.3. Sur la crédence, deux chandeliers pour
les acolytes, le calice préparé au milieu, un
bassin, un vase d'eau tout simple, deux Mis-
sels , le canon, le bougeoir, le bénitier avec
l'aspersoir, les burettes, la sonnette, l'encen-
soir et sa navette, la chape noire pour le
prêtre assistant, deux manipules pour les
ministres, et un coussin ou pupitre pour le
Missel. A côté, la croix proressionneile et
quatre flambeaux ; et dans un liou convena-
ble, un réchaud avec des charbons allumés
et des pincettes.
4. Au milieu de l'église ou ailleurs, selon
l'usage on préparc la représentation du cer-
cueil avec des lumières autour, un fauteuil
pour l'absoute, placé à l'exlrémiié du côté do
l'autel, à l'opposé de la crois que tiendra le
sous-diacre. (Cœrcm. Episc. ibid., § 16.)
Chap. il — Depuis le départ de la sacristie
jusqu'au commencement de la messe.
1. Le diacre et le sous-diacre revêtus de
leurs ornements et accompagnés des clercs
partent de la sacristie et vont à l'autel, comme
il est dit au chapitre deuxième d(! l'article
pren)ier, col. 926, et l'évéque eu fait autant.
2. Des qu'il est au fauteuil, deux clercs
viennent devant lui, l'un avec le bougeoir,
l'autre avec le canon, qu'il lient , à genoux ,
ouvert à l'endroit des prières qui concernent
les habits sacrés (car on ne dit pas celles de
la préparation devant l'autel), laissant celles
qu'on dit en prenant les pantoufles et les
gants, dont on ne se sert pas pendant cette
messe. (Cœrem. Episc. l. ii, c. 11, § 2j.
3. Pendant que l'évéque lit ces prières, les
clercs vont prendre les ornements, comme il
est dit à l'article premier. L'évéque, ayant
achevé ces prières, se lave les mains et
prend les ornements, comme il est dit au
même lieu, excepté qu'on lui met le mani-
pule avant la croix pectorale. {Bauldry, l. ii,
cap. 11, art. 1, n. 4.)
Nota. On omet les baisers accoutumes, soit
en revêtant l'évéque, soit pendant toute la
messe. (Ibid., § 3).
k. L'évéque étant habillé, le diacre et le
(1) Si les chapiers ont pris leurs chapes devant fautel, faire la génuflexion au milieu du chœur, et se rendent t
dus tjue les vêpres sont linies , ils vont devant l'évéque leurs sièges pour " ' "
ei lui font tous ensemble la révérend; ; les chantres vont
y déposer les chapes; quauJ l'évêiiua
est parlij'les assistants déposent aussi les leurs, etc.
DICTIONNAIRE DliS CEREMONIES ET DES RITES SACRES,
Ô15
6ous-diacie lui font inclination et vont à sa
g;iMche, où ils prennent leurs manipules; en-
suiie le prélre assisiant le salue, se met à sa
ilroile, et l'on va à l'autel comme il est dit à
l'ariicle premier.
Chap. m. — Depuis la confession jusqu'à
l'u/ferloire.
1. On fait au bas de l'autel la confession à
l'ordinaire, exceplé que le >ous-diacre ne met
pas le manipule à révéquc, pui>q(i'il l'a mis
ail fauteuil. L'évêque ayant ilil Orumus te,
Domine, eic., haise seulement l'autel et non
le commencement de l'iwaiigile, et ne fait
pas l'eiicensemeut; mais ayant reçu la mitre,
il va droit au fauteuil pour dire VltUroit à
l'ordinaire.
2. Quand on a chanté Kyrie, l'évêque se
lève et dit Dominus vobiscum au lieu de Pax
vobis. Pendant qu'il dit les oraisons, tous
sont à genoux, excepté les ministres sacrés,
et le clerc qui lient le Missel. (Cœrem. Fpisc,
î7/id., §5.)
3. Après les oraisons, le sous-diacre va
chanter l'Epîlre; ensuite il vient devant l'é-
vêque, lui fait inclination sans se mettre à
genoux pour la bénéiiiclion, et sans lui bai-
ser la main; il ouvre le Missel, où l'évêque
lit l'Epîlre, le graduel, le trait, la prose, et
Munda cor meum dans le canon, puis l'E-
vangile, le prêtre assistant demeurant à sa
gauche avec le bougeoir; quand il a terminé
l'Evangile, on s'assied.
4. Pendant que le chœur chante la prose,
les clercs distribuent les cierges qu'on doit
tenir allumés pendant tout l'Evangile, de-
puis le SanctiiS jus(iu'à la communion, et
pendant l'absoute. (Cœrem. Episc, ibid., § 6.)
5. Vers la On de la prose le diacre se lève,
porte le livre de l'Evangile sur l'auiel avec
les saluts accoutumés, le place au milieu et
se met à genoux sur le bord du marchepied
pour dire Munda cor lyieum. En même temps
viennent devant l'évêque le sous diacre avec
les deux acolytes sans chandeliers, et le
sous-cérémoniaire, en attendant le diacre,
qui sans demander la bénédiction et sans
baiser la main Cœrem. ISpiiC, iOid.), se met
à la droite du sou?-diacre; tous font la ré\é-
rence à l'évêque et l'on va chanter l'Evan-
gile à l'ordinaire, excepté qu'on ne porte pas
le livre à l'évêque pour lui faire baiser le
commencement de l'Evangile; mais le sous-
diacre ayant fermé le Missel, le donne au
second cérémoniaire, fait génuflexion avec
les autres, ell'on continue comme aux au-
tres messes.
Chap. IV. — Depuis l'offertoire jusqu'à
la fin de la messe.
1. L'évêque ayant lu l'offertoire, s'assied ;
le diacre lui met la mitre, et il se lave les
mains; en même temps le prêtre assisiant
porte à l'autel le coussin ou pupitre avec le
Missel, le canon et le bougeoir, comme on l'a
dit à l'article premier.
2. Quand il s'est lavé les mains, il va à
l'autel; le sous-diacre prend sur la crédence
le calice avec la bourse, sans voile sur ses
épaules, et va à l'autel, ou il fait son oftice
m
à l'ordinaire sans faire bénir l'eau {Cœrctn
Episc. l. II, cap. 11, § G); puis il \a à la
gauche de l'évêque, à la droite du prêtre as-
sistant, un peu en arrière.
3. Quand l'évêque a dit Y eni sancli ficator ,
il bénit l'encens et fait lenoensemenl, ayant
le diacre et le sous-diacre à ses deux cAtcs,
et le prêtre assistant ô'e, quand il le faul, le
Missel de dessus l'autel. Après l'encense-
ment, le cérémoniaire met la mitre à l'évê-
que, et le diacre n'encensera que lui [ibid.).
Ayant rendu l'encensoir au ttiuriféraire, il
souiienl l'essuie-main avec le sous-diacre,
pendant qu'un domestique ou un autre à ge-
noux verse de l'eau sur les mains de l'é-
vêque.
h. (Juand il s'est lavé 1rs mains, le diacre
lui Ole la mitre, tous trois vont au milieu
l'un derrière l'autre, et le diacre répond Su-
scipial, quand il en est temps.
5. Au Sanclus, ils vont aux deux côtés de
l'évêque, le sous-diacre se tenant un peu en
arrière. Pendant ce temps, quatre clercs
viennent de la sacristie avec des flambeaux,
et restent là jusqu'après la communion sous
l'espèce du vin.
6. Aux mots Quam oblatiunem, le sous-
diacre fait la génuflexion au milieu, et va au
côié de l'Epîlre pour encenser pendant l'é-
lévation ; l'encens est mis dans l'encensoir
par un acolyle [Cœrem. Episc, ibid. § 8).
Après l'élévation le sous-diacre retourne à sa
place derrière l'évêque.
7. Lorsque l'évêque est aux mots Dimitte
nobis du Pater, le diacre va seul présenter la
patène ; après avoir dit Agnus Dei, il reste là
pour présenter l'ablution , ne devant pas
donner la paix; la messe continue à l'ordi-
naire jusqu'à Placeat, comme il est dit à
l'article premier.
8. Quand l'évêque a chanté le dernier Do-
minus vobiscum , le diacre tourné vers l'au-
tel chante Requiescant in pace , l'évêque le
disant aussi à voix basse, selon le décret de
la congrégation des Rites du7seplembre 181G.
9. Quand l'évêque a dit Placeat, il baise
l'autel, et sans donner la bénéd'iction il va
dire le dernier Evangile selon l'usage, les
ministres se tenant comme il est marqué
art. 1, c. C, n. o6; quand il est fini, le
diacre lui met la milre, et tous vont directe-
ment au fauleuil, après avoir fail inclination
à la croix.
10. L'évêque étant assis, les ministres quit-
tent leurs manipules [Cœrem. Episc, ibid.,
§ 9j, et le prêtre assisiant, la chape, qui doit
servir à l'évêque pour l'absoute [Grass. l. ii,
cap. 39, et Bauldry , l. ii, cap. 11. art. 1,
n. 11); les deux ministres ôlent à l'évêque le
manipule, la milre, la chasuble et la d.ilma-
tique, et lui mettent la chape et la mitre.
Chai-. V. — De l'absoute.
1. L'évêque ayant reçu la chape et la mi-
tre, les deux ministres lui font une inclina-
tion, le diacre se met à sa gauche, le sous-
diacre prend la croix processionnelle, les
acolytes tenant leurs chandeliers allumés, il
marche avec eux vers le milieu du chœur,
945 OFF
précédé du thuriféraire et du clerc qui porte
le béuilicr et le Rituel. Arrivés ;iu milieu, le
thuriféraire et le porte- bénilier (ont la géiiii-
flexiou et vont vers la représentation. Après
la croix viennent ceux <lu chœur, deux à
deux, qui font In génuflexion à raulel,et
enfin l'évêque ayant le diacre à sa pauchc
qui élève le bord de sa chape, le premier
cérémoniairc les suit, tous ayant Tiil à l'au-
lel la révérence requise (Cccrem. Episc. l. u,
cap. 11, § 11), ei. le diacre se couvre.
2. Arrivés à la représentation, le thurifé-
raire cl l'autre clerc s'arrêtent à la droite du
faul(Uil, la face tournée vers la croix, que le
sous-diacre tient à l'opposite au milieu des
acolytes (Ibid., § IG), la face tournée vers le
fauteuil, et assez éloignée de la représenta-
tion pour que l'évèque puisse y passer avec
ses assistants pendant l'absoute. Le cleigé
se divise, formant deux lignes qui l'entou-
rent, la face tournée en dedans , étant un
peu éloigné comme le sous-di;icre. Arrivé
au fauteuil, l'évèque s'assied {Ibid.), le céré-
nioniaire lui étend la chape, et le diacre se
découvre, restant à sa gauche.
''i. Tous étant ainsi disposés, les chantres
entonnent le répons Libéra me, Vomine, elc.
Quand on le répète, le diarre passe à la
droite de l'évèque pour présenter l'encens
sans baisers, le thuriféraire s'approihanl
pour cela, cl lévêque met et bénit l'enccus
à l'ordinaire.
k. Avant que le chœur chante Kyrie, le
diacre ôte la milrr à l'évèque, ()ni se lève
ensuite ; (|uand on a «hanté le dernier Kyrie,
il dit à haute vois Paler noster ; il continue
tout bas, reçoit l'aspersoir, sans baisers, du
diacre (qui est à sa droite Jusqu'à ce «[u'il lui
ait remis la mitre)» et va asperger trois fois
chaque cô;é de la représentaiion, commen-
çant par sa droite; quand il passe devant la
croix du sous-diacre, il fait inclination, et le
diacre génuflexion. {Ibid., § 18.)
5. Dès que l'évèque a fait cette aspersion,
il rend l'aspersoir au diacre, prend l'encen-
soir et encense les deux côtés de la mémo
manière; il rend l'encensoir au diacre et va
au fauteuil, où il dit le verset El ne nos in-
ducas in tentalionem, cic, avec l'oraison, le
Rituel étant soutenu par un clerc {liiluale
Bornamun, de exsequiis ) ou par le diacre
[Rubr. Missnlis, p. ii, /('(. Ki, n. k), un autre
clerc tenant le bougeoir. Le ch(cur ayant
répondu Amen, l'évèque fait un signe de
croix vers la représentation en disant Re-
quiem (vternam, etc. {Rit. Rom. et Rubr.
Missal. ibid.)
6. Les chantres ayant dit Rer/uiescant in
pace, l'évèque ajoute, soit au jour anniver-
saire, soit en présenre du corps : Animaejus
et animœ omnium fidelium defunrtorum per
misericordiam Dei requiescnnt in paee [Ruhr.
Miss. ibid. et S. congr. Rit. 2, dec. iCià't-);
puis il s'assied, le diacre lui met la mitre, et
l'oji va au chœur ou à la sacristie quitter les
habits sacrés. [Cœrem. Episc, ibid., § 23).
(1) In niissa servient minisiri, l'tte libro, 2- de candola,
5*de baculo paslorali, i'da milra, 3« de Ihurib , 6* el "• de
OFF Sir,
Chap. XI. — De l'absoute en présence du corps.
1. Si l'on fait la cérémonie des obsèques
en présence du corps, le sous-diaere avec la
croix sera toujours vers la tète {Rit. Rom.
de exsequiis el sacra conqr. Rit.,:] sept. 17i6),
et le fauteuil sera placé aux pieds du défunt
{Cœrem. Episc. l. ii, cap. 11, § 2'^).
2. L'évèque étant arrivé au fauteuil, le
diacre lui ôte la mitre, et il dit debout, sur
le (on des leçons, la prière Non inlres inju-
dicium cum servo tuo, etc., sans changer ces
derniers mots en serra tua si c'est une femme,
comme l'a déclaré la sacrée congrégation
des Kites, le 21 janvier i~'*\, le Rituel étant
soutenu par un clerc ou par le diacre, comme
il est dit art. 1, c. h, n. 10 : après celle prière,
l'évèque s'assied, le diacre lui met la mitre,
et l'on continue comme ci-dessus.
3. Si le corps doil immédiatement être
porté au sépulcre, quand l'évèque a terminé
l'oraison Ucus, cui proprium, etc.. les clian»
très entonnent l'antienne In paradisum, etc.;
on fait tout ce que prescrit le Rituel romain
au titre De exsequiis; en retournant du sé-
pulcre à léglise ou à la sacristie, l'évêqaa
dil sans chanter .Si iniquitatcs, et les clnn-
tres le psaume De profundis. \^Rit. Rom.,
ibid.)
k. Si l'on ne porte pas de suite le corps
au sépulcre, l'évèque ayant dit l'oraison
Deus, cui proprium est, elc, entonne E(jo
sum, el les chantres Rmcdiclus {Rit. Rom.,
j"ij(/.); les chanlres ayant répété l'antienne,
il dit Kyrie et Pater noster; il asperge le
corps trois fois, de sa place, cl cuiiiinue
comme porte le Rituel.
5. Si le défunl est un cardinal, un évcque,
un prélat pré rc, l'empereur ou le roi, etc.,
on observera tout ce qui est prescrit à cet
égard dans le Pontifical romain De exsequiis,
cl dans le Cérèaionial des évèques, livre ii,
chap. 11.
VARIÉTÉS.
(Exirait d'un Cérùmonial viennois.;
Voici quelles sont, dans certains diocèses
de France, les cérémonies de l'office ponti-
fical.
Avant chaque office, deux chanoines as-
sistants ou, à leur défaut, deux autres prê-
tres, précédés du suisse ainsi que d'un aqué-
féraire, et suivis du domestique caudalaire
el du bedeau, vont prendre l'évèque à son
palaisel le reconduisent de mèuie après, le
premier assistant lui présentant, avec les
baisers ordinaires, le goupillon à la porte d«
l'église.
§ I. DE L.V GBAITO'sIESSE PONTIFICAtE
Nota. Tout ce qui n'est pas spécifié ici se
pratique comme à la grand'messe ordinaire.
1. Pré|.ar:ilirs.
.' Au premier son de la cloche, tous les offi-
ciers se rendent à la sacristie, où ils se revê-
tent à l'ordinaire de leurs habits de chœur,
el de plus, s'il est possible, de gants blancs,
à l'exception du thuriféraire. Ensuite ils
vont chercher l'évèque, qu'ils saluent pro-
fondément en l'abordant (1). Or ils doivent
candelabris, 8' deKremiali.a'deatnpullis. (Caerem. Episc.
I. I, c. 9, n. 1 et 2.)
947
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES,
défiler dans l'ordre suivant, et sur deux lignes
parallèles, si l'espace le permet : 1" Le suisse ;
2* l'aquéféraire; 3° le maître des cérémonies;
4° le porte-plateau; 5° le porte-grémial ;
6» le porte-bougeoir; 7° le porte-livre; 8 le
ministre de la mitre simple; 9° celui de la
mitre précieuse; 10° le porte-crosse; 11" les
deux assistants, en liabit de (hœur; l:i' le
prélat,donnants.i bénédirtion auxassistanls,
lesquels se mettent tous à genoux, excepté
les chanoines, qui demeurent debout, en
s'inclinanl louli-fois profondément; 13° le
domeslique caudalaire; 14" le bedeau. Arrivé
à la porte de l'église, le prélat reçoit à l'or-
dinaire le goupillon de sou premier assistant,
prend lui-même de l'eau bénite, se signe et
asperge les assistants qui se tiennent encore
comme nous avons dit. Ensuite l'assistant
reprend, avec les baisers accoutumés avant
et après, le goupillon, qu'il rend à l'aquéfé-
raire, lequel retourne à sa place et rentre de
suite à la sacristie, après avoir fait la révé-
rence convenable à l'autel. A l'entrée du
chœur, les officiers s'/irréleiil et se rangent
sur deux lignes parallèles aux stalles, dans
l'ordre suivant, savoir: du côlé de l'Evan-
gile, 1° le maître des cérémonies; 2" le porte-
gréniial ; o* le porle-livre; 4° le ministre de
la mitre simple; 5" le minisire de la crosse.
Du <ôlé de l'Epîire, 1° l'aquéféraire ; 2° le
porle-i'lateau ; 'S° le porte-bougeoir; k' le
ministre de la mitre précieuse, 'fous ensem-
ble avec le prélat, ils saluent d'une inclina-
tion médiocre, à droite et à gauche, le chœur,
qui doit rendre le salut à l'évéque par une
inriinailon profonde; puis ils continuent
leur marche et se placent dans le même or-
dre autour de l'autel, où le prélat s'age-
nouille au milieu de tous les officiers, sur le
plus bas degré, ce que fait en même temps
le clergé, chacun à sa place respective. Alors
le diacre et le sous-diacre d'honneur en dal-
maliques viennent remplacer auprès de l'é-
yêque ses deux assistants, qui prennent aus-
sitôt leurs places au chœur.
2. Chant de tierce pendant qu'on habille l'évêi|ue.
Après une courte prière, tout le monde se
lève, et le prélat, suivi de tous ses officiers,
monte sur son trône, d'où il se tourne vers
l'autel, qu'il a salué avec tous ses officiers
avant de le quitter; puis il dit tout bis et
debout avec le chœur Pater et Ave; après
quoi il entonne tierce en disant à l'ordinaire
Deus, in adjutorium, etc., que le chœur con-
tinue comme de coutume; le premier cho-
riste porte à l'ordmaire l'antienne au prélat ;
pais celui-ci s'assied et se couvre, ainsi que
le chœur, après l'intonation du premier
psaume. Cependant les officiers saluent pro-
fondément l'évéque, après s'être placés en
couronne devant lui, dans cet ordre : 1° le
diacre et le sous-diacre d'honneur, assis et
récitant avec lui les prières de la préparation
à la messe; 2° le ministre du livre, à genoux
sur un des degrés du trône, tenant des deux
Dans le rite romain, les porte-insignes précèdent ordi-
nairement le prélat, qui est suivi des cliauoines quand on
l'accompagne sans procession; les porle-inslenes le suiTent
94S
mains le livre ouvert, le haut appuyé sur sa
tête, et ayant à sa gauche le ministre du
bougeoir, lequel demeure debout, ainsi que
tons les officiers ; ',\° à la droite du premier
assistant sont les ministres de la mitre pré-
cieuse, et plus lanl, celui du bougeoir, enfin
le porte-plateau; '•■"A la gauche du second
assistant les ministrei de la crosse, de la
mitre simple et du grémial ; 5" enfin le mailre
des cérémonies au milieu, vis-à-vis de l'évé-
que. Pendant que celui-ci lit les psaumes,
son domestique lui met ses bas et ses sou-
liers; ensuite le prélat et ses deux assistants,
ainsi que le ministre du livre, se lèvent pour
lire debout, découverts et tournés vers l'au-
tel, les prières Kyrie, etc., et les oraisons
suivantes; après quoi le diacre d'honneur
lui ôte son anneau, qu'il baise, après avoir
baisé sa main. Aussilôl son domestique, à
genoux, lui donne à laver; et le prélat ayant
essuyé ses mains, reprend l'anneau, que lui
met le diacre en le baisant, ainsi que sa
main (ce qu'il observe toujours en pareil
cas). Ensuite le diacre d'honueur'ôte au pré-
lat la croix pectorale, et le sous-diacre le
camail, qu'ils déposent dins le plateau. Ce-
pendant un clerc auxiliaire ayant salué l'au-
tel et le poiilife, va, par le chemin le plu»
court, prendre successivement et des deux
mains, les bras étendus, chacun des orne-
ments pontificaux, qu'il remet ainsi au maî-
tre des cérémonies, et celui-ci au diacre et
au sous-diacre d'honneur, lesquels en revê-
lent conjointement le prélat. Or ces orne-
ments, à moins qu'il ne s'habille à la sacristie,
doivent être disposés sur l'autel, devant le
tabernacle, par un chapelain en babil de
chœur, dans cet ordre : 1* la chasuble, qui
touche la nappe de l'autel; 2" la dalmatique;
3" la tunicelle; 4° l'étole; 5' la ceinture;
6° l'aube et l'amicl ; le manipule doit êtra
placé séparément des autres ornements, du
côlé de l'Evangile. Pour les ganis, la croix
à glands, les bas et les souliers de l'évéque,
un acolyte les porte dans un plateau, qu'il
dépose ensuite à la crédence pour prendre sa
place au chœur dès que le prélat s'est revêtu
de ces ornements. On lui donne d'abord l'a-
micl, dont on lui fait baiser la croix; puis
l'aube, la ceinture (et non un cordon), et en-
suite l'étole, qu'on lui fait aussi baiser et
qu'il ne doit pas croiser ; après quoi, le sous-
diacre d'honneur lui donne la chape et le
diacre la mitre précieuse. Ensuite le prélat
s'assied avec ses assistants et les porte-insi-
gnes, si les psaumes de tierce ne sont pas
achevés. Pendant le capitule, qui est chanté
par le chanoine hebdomadier, le prélat est
debout avec la mitre, que le diacre d'hon-
neur lui ôte vers la fin du répons bref; le
pontife chante ensuite â l'ordinaire l'oraison
de tierce ; et après le lienedi camus Domino,
chanté par les choristes, le prélat ayant
quitté la chape et la mitre, est revêtu de la
tunicelle et de la dalmatique, dont le iliacre
et le sous-diacre attachent les cordons sur
quand on marche processionnelement, exceplt" le por e
crosse à la proce(Si0D du saint sacrement
949
OFF
les épaules. Alors l'évêquc s'assied , et le
diacre avec le sous-diacre lui mellenl ses
ganis en les haisant après avoir baisé ses
mains. Aussilôt il se lève et ses deux assi-
stants le révèlent de la chasuble. Le prélat
s'étant assis de nouveau, le di.icre lui met la
mitre précieuse et l'anneau, avec les baisers
accoutumés. Cependant, à la fin de tierce,
les choristes l'ayant salué et l'autel, se ren-
dent à la sacristie, précédés du maître des
cérémonies, pour preiulre les chapes et re-
venir de suite à l'oidiiiaire au chœur, i)rccé-
dés (les olliiiers inférieurs cl suivis du sous-
diacre et du diacre d'office ; puis en dernier
lieu, du (ircire assistant, lequel doit être un
des plus (lignes du rh-ipitre Après une révé-
rence convenable à l'autel et à l'évêque,
tous les officiers se tournent ensemble vers
le prélat, et ransés sur une ligne devant lui,
ils le saluent d'une inclinalion profonde et
se rclirenl, sans refaire la géuddexion, sa-
voir : les choristes au lutrin, apr(''s avoir sa-
lué le chœur à l'ordinaire; li! thuiiléraire
avec les acolyles <à I,i crédence, le diacre et
le sous-diacre d'office sur dos sièges prépa-
rés en face de l'évéïiue ; le prêtre assisiant à
la droite du diacre d'honneur, au trône ; et
le inaîire de< cérémonies sous la lampe.
Alors les choristes entonnent ['Introït de la
messe. Au cominencenicnl du psaume, le
maître des cérémonies se renl devant l'autel,
avertit le thuriféraire et les acolytes, (|ni
viennent de la crédence se réunir à lui; ils
font ensemble la géiuiflexiou, viennent de-
vant révc(iue qu'ils saluent prolondéuient ;
le maître des cérémonies avertit le prêtre
assistant, qui vient se placer au milieu d'eux,
et fait mettre à l'ordinaire de l'encens dans
l'encensoir par le prélat, en disant Benedic,
paler reverendissime. Le thuriféraire met le
genou droit à terre, en présentant son en-
censoir (ce qu'il fait toujours en pareil cas,
même à l'autel). Ensuite ils saluent tons en-
semble le prélat, et se tournant en face, ils
s'inclinent pendant le Gloria Pnlri. le préire
assistant ayant repris sa place. A Sinul erat,
le porle-gréniial va prendre cet ornement
sur les genoux, de l'évêque, dont il baise la
main en se ineliant à genoux luiniênie sur
les degrés du trône, puis il se relire; et le
porte-crosse s'approchant du prélat, qui se
lève, le salue profondément, met aussi le
genou droit à terre, et lui remet la crosse
qu'il baise, ainsi que sa niain, en le saluant
de nouveau (ce qu'il fuit toujours en pareil
cas). Pour la prendre au contraire, il baise
d'abord la main, puis la crosse.
Remarquez, 1° que le prélat porte toujours
de la main gauche la crosse, en tenant (dans
son diocèse) la partie recourbée tournée en
dehors, et l'acolyte au contraire la porte do
la main droite, la partie recourbée toujours
retournée en dedans.
Remarquez, 2° que, pour mettre et ôler
commodément la mitre, il fjut, en la met-
tant, l'appliquer d'abord sur le Iront, puis
l'enfoncer doucement sur le derrière de la
tête; eu l'ôlant, on doit d'abord relever les
deux bandes qui tombent sur les épaules et
OFF gnn
retirer adroilemenl la mitre, en la penchant
un peu sur le derrière de la tête.
Remar()uez, .'i° (jne pour la messe le prélat
prend toujours la mitre précieuse, et la milre
simple, au lavement des mains, seulement à
l'autel, ainsi qu'aux messes des Morts.
Remarquez, V que l'évêque est toujours
encense à l'autel par le diacre d'office, et à
son trône par le préire assistant, et que c'est
le diacre d'honneur qui lui met et Ole tou-
jours la milre, soit au trône, soit à l'autel,
avec inclination profonde avant et après.
5. Arrivée h l'aulel, commeiicf ment de ta messe et
pnceiiseiiieiil.
Dès que l'évêque se lève, le chœur se lève
en même temps, et le maître des cérém(mies,
de sn place, avertit le prêtre assistant, avec
le diacre el le sous-diacre d'office, qui se réu-
nissent devant le prélat, le prêlre-a'-sistnnt
étant au milieu. Ils lui font une inclination
profonde, et tous les officiers ayant laissé
leurs bonnets sur leurs sièges, se rendent à
l'autel dans l'ordre suivant : les officiers in-
férieurs allant se placer sous la lampe, et,
après la géonncxion commune, à la cré-
dence ; les porte- insignes se rangeant de
suite de chafiue côlé de l'autel; les sous-dia-
cres et les diacres, puis le préire assistant;
et enfin le prélat, tenant la crosse de la main
gauche et appuyant la droite sur la poitrine.
Après la révérence convenable à l'autel, il
quitte la crosse avec la mitre et commence
aussilôt la messe à l'ordinaire, ayant à sa,
droite le prêtr/> assistant , avec le diacre
d'honneur, et <à sa gauche le diacre avec le
sous-diacre d'office et le sous-diacre d'hon-
neur. A Induh/cntinm, le sous-diacre d'office,
passant derrière le diacre, attache au bras
g.iucbe du prélat le niani[)ule, qu'il prend
sur l'autel el dont il lui fait d'abord baiser la
croix, après l'avoir baisée lui-même à côlé,
et baisant ensuite la main gauche de l'évê-
que. Cependant les porte-insignes s'age-
nouillent autour de l'autel, comme en en-
trant au chœur, mais in piano. Dès que le
prélat est monté à l'autel et l'a baisé, le sous-
diacre d'office lui fait encore baiser le com-
mencement de l'Evangile du jour sur le .Mis-
sel, que lui présente le porte-livre, à qui il
le rend imméilialement après; puis le pontife
bénit l'encens à l'ordinaire, assisté seule-
ment du diacre et du sous diacre d'olfice; le
diacre, toutefois, disant Benedic, paler rêve-
rendissi)ne. Après avoir encensé l'autel ,
comme de coutume (le prêlre assistant se
tenant debout in piano au coin de l'Epîlre,
et le diacre, avec le sous-diacre d'honneur
également sur le pavé, mais aux angles des
degrés de l'autel), l'évêque rend l'encensoir
au diacre d'office, reçoit aussilôt la milre et
la crosse; puis il est encensé comme les au-
tres célébrants par le diacre d'olûce, qui se
tient in piano du côlé de l'Epîlre, avec le
thuriféraire à sa droite, le maîire des céré-
monies à sa gauche : pour le sous-diacre il
reste in plane au milieu de l'autel, et le prê-
tre-assislant remonte sur le second di gré,
auprès du livre. Après renccnsemcnl du
prélat, qui aussitôt dépose la crosse et la
951
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES EN DES RITES SACRES.
9o2
milrc, le diacre et le sous-diacre d'office re-
montent à SCS côtés sur le ninrchcpicd, des-
cendent avec lui et le prêtre assistant in
piano devant l'autel, où ils reprennent leurs
places comme auparavant. Aussitôt le prél;it
reçoit la mitre et la crosse, fait une inclina-
lion à l'autel, tandis que tous ses ministres
font eux-mêmes la génuflexion et se rendent
tons au trône, où l'évêque est salué d'une
inclination profonde par tous les officiers,
qui reprennent aussitôt leurs places comme
auparavant, le thuriféraire étant resté à la
crédencc avec les acolytes. Ensuite le prélat
quitte la crosse avec la mitre, et dit à l'ordi-
naire, debout, Vlntro'it dans le livre que sou-
tient le ministre qui en est chargé, lequel a
le ministre du bougeoir à sa gauche. Le pré-
lat dit aussitôt Kyrie alternativement avec
ses deux assistants, puis il s'assied. Alors le
diacre d'honneur lui met la mitre précieuse;
ensuite, conjointement avec le sous-diacre,
il arrange sur ses genoux le grémial, dont ils
tiennent, chacun de son côté, le bout du ru-
ban avec la main intérieure étendue à l'or-
dinaire, de même que l'autre sur leurs ge-
noux. Cependant les ministres du livre et du
bougeoir, ayant salué profondément le pré-
lat, se retirent à leurs places, où ils s'as-
seyent; ce que font aussi tous les ministres
sacrés, ainsi que le chœur, en se couvrant.
i. Du Gloria in ixcelsis à l'offertoire.
On porte, on récite et on chante Gloria in
excelsis comme de coutume, s'il y a lieu; le
prélat «-n recevant toutefois l'intonation avec
la mitre et la crosse qu'il quitte sitôt
aprè'i, pour lire dans le livre, avec ses deux
assistants, l'hymne, à la fin de laquelle il
s'assied et reçoit la mitre précieuse. Cepen-
dant, avant de chanter à l'ordinaire la col-
li'Cte, révê(]ue quille la mitre et dit Pax vo-
bis, après le Gloria in excelsis; mais si l'on
ne dit pas cette hymne, il dit Dominiis vobis-
c«?n, comme de coutume. Après avoir chanté
l'oraison, il s'assied , reçoit la mitre pré-
cieuse avec le grémial, et lit à l'ordinaire
dans le Missel tout ce qui suit, jusqu'à
l'Evangile inclusivement, ses deux assistants
tournant au besoin les feuillets et lui mon-
trant du revers de la main droite ce qu'il
doit dire. Après le chant de rEpître,le sous-
diacre reçoit à genoux (mais debout et pro-
fondément incliné s'il est chanoine) la béné-
diction du prélat, sur les genoux duquel il
repose le haut du livre, où il baise la main,
après toutefois que le prélat a fini de lire
l'Evangile, à la fin duquel ses assistants ré-
pondent Latis tilii, CItriste, comme aussi Léo
gralias après l'Epîlre et le dernier Evangile.
Pendant qu'on chante au chœur le verset du
graduel, ou vers la fin de la pro^e, si elle a
lieu, le maître des cérémonies, a\ant de por-
ter le livre des Evangiles au diacre d'office,
transporte le Missel de l'aulel au côté de
l'Evangile; et le prélat, toujours assis, bénit
à l'ordinaire l'encens que lui présente le
prêtre-assistant ; ensuite il bénit aussi le
diacie, qui est à genoux ou profondément
incliné s'il esl chanoine; après quoi il quitte
le grémial et la mitre, se lève avec tout le
chœur, reçoit la crosse, qu'il tient des deux
mains, après toutefois s'être signé, comme le
diacre, à Iniliiim ou Srqnrnliit, etc. Alors il
écoute le chant de l'Evangile, en se compor-
tant comme le célébrant ordinaire. Cepen-
dant, l'Evangile étant fini, l'évêque, sans
mitre, après avoir été encensé par le diacre
d'office, quitte la crosse et entonne, s'il y a
lieu, le Credo, qu'il lit à l'ordinaire dans le
livre avec ses deux 3s<^islants, et à la fin du-
quel il s'assied, de même que tout le cliirur.
et reçoit la mitre avec le grémial. Aux trois
messes de Noël el à celle de l'Annonciation,
le prélat, sans quitter ta mitre, va, avec tous
ses assist'ints cl les porte-insignes, s'age-
nouiller sur le plus bas degré de l'autel.
s. De l'ofTerloire a la Pn de la messe.
Dès que le chœur a fini de chanter le
Credo, le prélat quille la mitre et le grémi.il,
se lève et chante à l'ordinaire Dominiis vo-
biscum; puis il dit l'offertoire et s'assieil.
Alors le diacre d'honneur lui met la mitre
précieuse et reçoit son anneau; puis, con-
jointement avec le sons-diacre, ses gants,
que le maître des cérémonies porte sur le
plateau. Ensuite le prélat reçoit à laver,
comme nous avons dit plus haut ; a|)rès
quoi le diacre d'honneur lui met l'anneau,
avec les baisers accoutumés. Aussitôt l'évê-
que se lève, reçoit la crosse et va à l'autel
avec tous les officiers, comme au commen-
cement de la messe. Dès qu'il y esl arrivé, il
quille la crosse et la mitre; le diacre d'office
à droite et le prêtre-assistant à gauche, re-
levant à l'ordinaire son aube, montent avec
lui à l'aulel. Pour le diacre et le sous-diacre
d'honneur, ils demeurent debout in piano,
vers les deux angles des degrés , pendant
toute la messe, s'agenouillant toutefois pen-
dant la consécration. Après que le prélat a
baisé l'autel, s'il y a offrande du clergé ou
du peuple, il s'assied et reçoit la mitre; il
présente son anneau à baiser à ceux qui
viennent offrir, el, s'il y a lieu, il descend au
balu«ti-e pour recevoir l'offrande du peuple.
Cependant le porte-bougeoir se tient in piano,
debout , à la gauche du prêtre-assistant.
Quant au diacre et au sous-diacre d'office,
ils se comportent comme de coutume, depuis
l'offertoire jusqu'à la fin de la messe, le prê-
tre assistant recevant seul du pontife le bai-
ser de paix, pour le donner ensuite au dia-
cre d'honneur et reprendre aussitôt sa place
auprùs du livre, tandis que les autres offi-
ciers se le transmettent comme de coutume;
mais s'ils sonl chanoines, ils le reçoivent
tous snccessivemcnl de l'évêque, jusqu'au
sous-diacre d'office inclusivement. En fai-
sant bénir l'eau à l'oflertoire, le sous-diacre
dit Benedic, pater reverendissime. Après l'en-
censement do l'offertoire, qui se fait à l'ordi-
naire, le prélat reçoit la milre simple, mais
non la crosse; el, tenant les mains jointes, il
est encensé conmie de coutume par le diacre
d'office. Ensuite il reçoit à laver, et ayant
quitté la milre, il continue la messe à l'or-
dinaire^ son domestique lui ôtant, s'il l'a eu-
9S5
OFF
OFF
9S4
corp, la caloltc à la fin de la préface, et no
la lui lemcltnnl qu'après la communion.
Kpn's la rtrrnièro alilulion, le prélat reçoit la
iiiilrc simple et lave de nouveau ses mains.
Aussilôl le prêlre assistant et le diacre d'of-
'ic(! lui meltent ses gants et son anneau,
jvec les cérémonies ordinaires ; puis il quitte
la mitre et lit la communion. Après l'oraison
ordinaire l'iacnit, l'évéque reçoit la mitre
précii'use avec la crosse et donne la béné-
diction, comme il est marqué dans li^ Céré-
monial des cvéques, liv. i, tliap. 2.'>. Or, pen-
dant celle bénédiction, tout le monde esl à
genoux, excepté les chanoines, qui s'incli-
nent seulement profondément vers le prélat.
Sitôt après le dernier Evangile de la messe,
que le prélat récite en se rendant à son
siège, après avoir toutefois fait le signe de la
croix, comme à l'ordinaire, sur la petite la-
blelie et sur soi-mêtnc; mais, s'il y a un
Ev.ingile propre, il le dit à l'autel, comme
de coutume. Après quoi le prêlre assistant
se relire à la sacristie après avoir fait la
génuflexion au bas de l'autel, avec tous les
ministres. Quand le pontife donne la béné-
diction dite papale, tous les ofûciers, excepté
ic prêtre assistant, se rendent au trône pré-
paré à cet effet, sur deux lignes et dans l'or-
dre suivant : le maître des cérémonies et le
thuriféraire, les acolytes, les porte-insignes,
le ministre du livre nortnnt lo Pontifical, le
diacre et le sous-diacre d'office, le diacre et
le sous-diacre d'honneur, qui se placent sur
des sièges préparés aux quatre angles du
trône, les ministres d'office étant en avant;
enfin le prélat avec la mitre et la crosse,
montant sur le trône, où il s'assied. Les
acolytes déposent leurs chandeliers au pied
du trône. Après la publication de l'indul-
gence et l'exhortation, le diacre d'office,
tourné vers l'autel , chante le Covfileor ,
comme il est marqué dans le Pontifical, le-
quel est soulenu devant lui par le ministre
du livre, qui ensuite le présente ouvert à
l'évéque, en se mettant à genoux sur les
marches du trône. Pendant la publication de
l'indulgence et la bénédiction, tous sont à
genoux, excepté les chanoines. Ensuite on
retourne dans le même ordre à l'autel; et
après la bénédiclion du saint sacrement, qui
se donne toujours alors, et pendant laquelle
le prélat est assisté immédiatement par le
diacre et le sous-diacre d'office, tous les offi-
ciers accompagnent l'évéque à son trône,
avec ks mêmes cérémonies et dans le même
ordre qu'ils l'avaient précédé en venant à
l'autel avant la messe; et pendant le chant
du Te Deum (ou de sexte, qu'enlonne le cha-
noiue hebilomadier et qui se dit au chœur à
l'ordinaire), on déshabille le prélat de la
même manière qu'on l'avait habillé, le mi-
ni.^lre du plateau et le clerc auxiliaire reve-
nant alors pour cela joindre les autres porte-
insignes, tandis que le thuriféraire, les aco-
lytes, avec le diacre et le sous-diacre d'office,
rentrent seuls à la sacristie, après avoir sa-
lué le prélat et l'autel avec les révérences
convenables. Dès qu'il a fini de lire les priè-
res marquées dans le Missel pour l'action de
grâces, on le reconduit de la même manière
et au même lieu où on était allé le chercher,
deux chanoines venant alors pour cela rem-
placer le diacre et le sous-diacre d'honneur,
qui vont se déshabillera la sacristie.
§ II. DE LA MESSE PONTIFICALE DES MORTS
Si l'évéque célèbre la grand'messe pour
les morts, outre les cérémonies ordinaires,
voici ce qu'il y a de particulier :
Le prélat ne se sert ni de bas, ni de sou-
liers brodés, ni de gants, ni de la crosse. Il
omet les prières de la préparation à la messe
marquées d.ins le Missel. Il prend alors le
manipule avant l'élole. H n'a avec lui que le
prêlre assistant, le diacre et le sous-diacre
d'office. Après les prières et la confession
ordinaire au pied de l'autel, le prélat moule
sur le marchepied, baise l'autel sans l'encen-
ser, redescend, reçoit la mitre simple (la
seule dont il se serve à cette messe), et re-
tourne aussitôt à son trône, où il se com-
porte, ainsi que ses officiers, comme à la
messe pontificale ordinaire , en oljservant
toutefois ce qui est marqué ci-dessus, au
numéro 2. A la fin de la messe il ne donna
point de bénédiction et l'on ne publie pas les
indulgences. Sitôt après le dernier Evangile,
le prêtre assistant se retire à l'ordinaire à la
sacristie, tandis que tous les autres officiers
accompagnent l'évéque à son Irône, où il
quitte la chasuble et la dalmalique, la luni-
cclle et le manipule, pour prendre la chapo
et aller faire l'absoute, accompagné du diacre
et du sous-diacre. Le prélat ne quitte la mi-
tre que pour dire Pater iiosler et les autres
prières après le Libéra me. Du reste il se
comporte, ainsi que ses officiers, comme à
l'absoute ordinaire des morts, à moins qu'on
ne fasse l'absoute solennelle dont il esl parlé
au liv. Il, chap. 11, du Cérémonial des évê-
ques, qu'on peut consulter, l'oy. Absolte.
OFFICIANT.
Celui qui préside à un office distingué de
la messe esl appelé officiant; à la messe on
l'appelle célébrant. Voy. ce mot.
Lorsque l'officiant est revêtu d'habits sa-
crés, il précède tous les autres, même le
premierdignitaire; s'il n'est pas ainsi re\êlu,
on doit suivre l'usage de l'église où l'on se
trouve. Ainsi l'a déclaré la congrégation des
rites, le 2'^ octobre 1609. ( Collecl. Decr.
n. 270).
Outre que les fondions de l'orficiant sont
délaillécs aux articles propres à chaque of-
fice, il est bon de les trouver ici réunies et
séparées des fonctions des autres minisires,
afin qu'on puisse plus facilement el en moins
de temps se les rendre présentes à l'esprit.
§ I. De l'olEciaut aux vêpres solennelles.
1. L'officiant, après avoir annoncé tout
haut dans la sacristie l'office avec les mé-
moires et autres choses particulières qu'on
y doit observer, prend une chape, et s'élant
placé au milieu des chapiers, salue la croix
de la sacristie par une inclination profonde,
et ensuite les chapiers à droite et à gauche
9SS
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
93r,
pnrnnc inclination de (é(e ; puis il se couvre
et va au clireiir les mains jointes enire les
deux premiers chapiers.
2. L'olBrianl se découvre lorsqu'il appro-
che de l'aultl, donne, s'il le veut, sa barrelte
au céréinoniaire, el après avoir fait au bas
des degrés la révérence convenable, t'esl-
à-dire la génuflexion jusqu'à terre, si le
saint sacrement est dans le tabernaile, ou
seulement une inclination profonde s"il n'y a
que la croix (re qui doit êire dil en général
pour toutes les autres occasions), il se met
à genoux sur le dernier degré et y fait une
courte prière, ordiuairenicul VAperi, après
laquelles'étanllevéetayant fait une révérence
convenable à l'autel, il salue d'une inclina-
tion médiocre le chœur des deux côtés, com-
mençant par le côié de l'EpîIro, si les plus
dignes y sont, et va la tête découverte à son
siège, où après avoir salué les officiers par
une inclination de tête, il s'assied el se cou-
vre, s'il le veut ou si c'est l'usage. C'est
ainsi qu'il salue les chapiers, s'il ne leur est
pas supérieur en dignité, toutes les fois qu'ils
arrivent devant lui ou qu'ils se retirent; et
s'il est assis, il sulfit qu'il se découvre.
3. Lorsqu'on dil tione immédiatement avant
vêpres, l'officiant ne se met point à genoux
pour faire la prière après qu'il est arrivé.
4.. L'officiant ayant étéquelque temps assis,
se lève lorsque le cérénioniairc l'avertit, et
récite tout bas le Pater et ÏAve; ensuite
ayant mis sa barrelte entre les mains du cé-
rémoniaire, il chante d'un ton de voix con>=
venable : Deus, inadjulorium meum intende,
faisant en même temps le signe de la croix
sur lui, touchant do la main droile. d'abord
le front, puis la poitrine el ensuite les épau-
les, joignant ensuite les mains ; il s'incline
médiocrement pendant le verset Gloria Patri,
etc., et entonne la première antienne, après
qu'elle lui a été annoncée par le chapier.
5. A la médiation du premier verset du
premier psaume, l'officiant s'assied et se
couvre, et demeure toujours assis et couvert
jusqu'au capitule; il se découvre seulement
au Gloria Patri de chaque psaume, aux
noms <ie .lésus et de Marie et à celui du saint
dont on fait l'office.
G. La dernière antienne étant achevée,
l'officiant chante le capitule debout el les
mains jointes, ensuite il eulonne l'hymiie;
si on chante Vcni Creator ou Ave, JiJaris
ttella, après l'avoir enlDnnée il se met à ge-
noux pendant la première strophe. 11 se lient
debout pendant qu'on chaule l'hymne, et ne
s'assied qu'après avoir entonné l'antienne de
Magnificat.
7. L'officiant se lève quand on commence
Magnificat, et, quand les chapiers sont venus
. devant lui, il leur fait une inclination de tête,
puis ilsalueaussitôldtsa place les deux côlés
du chœur, commençant par celui où il est, ou
par sa droite s'il est au milieu. Ensuite ayant
quitté sa barrette, il descend de son siège et
s'en vadroitàl'autfl lesmains joinlesenireles
deux plus dignes chapiers ; s'il faut se déiour-
lier, il se détourne à sa droite, de préférence,
suit en allant, soit en revËnant. Quaud il est
arrivé au bas des degrés, il fait la révérence
convenable à l'autel; puis, étant monté, il
le baise, les deux mains appuyées dessus.
8. L'officiant, ayant baisé l'autel, se tourne
vers le thuriféraire, reçoit la cuiller du pre-
mier chapier, et met trois fois de l'encens
dans l'encensoir, disant à la première : Ah
illo benedicaris ; à la seconde : in ciijus
honore; à la troisième : cremaberis. Amen.
Ensuite, ayant rendu la cuiller au premier
chapier, il fait sur l'encensoir le signe de la
croix saiis rien dire , ayant pendant toute
celte action la main gauche sur sa poitrine
ou sur l'autel; puis ayant reçu l'encensoir,
il encense l'autel de la manière qui a été
marquée à l'article Messe, partie seconde,
article troisième.
9. L'encensement de l'autel étant achevé,
l'officiant rend l'encensoir au premier cha-
pier, ou au cérémoniaire s'il n'y a pas de
chapiers; puis il retourne au milieu de l'au-
tel, où il fait une inclinalion de Icte à la
croix, el étant descendu au bas des degrés,
il fait la révérence convenable à l'autel; en-
suite il salue le chœur et retourne à son
siège dans l'ordre qu'il en est venu.
10. Remarquez que l'offieianl encense pre-
mièrement l'autel où repose le saint sacre-
ment, puis le grand autel cl ensuite celui
devant lequel on chante l'office, s'ils sont
différents, et qu'il observe à lous les mêmes
cérémonies, excepté qu'il ne bénit l'encens
qu'à l'autel, (|u'il encense le premier.
11. Quand l'officiant est arrivé à son siège,
il y est encensé par le premier chapier, à
qui il a fait une inclination de léte avant et
après, puis il reprend sa barrette el se lient
debout jusqu'à la fin da Magnificat. Lors-
qu'on répète l'antienne, il s'assied el se cou-
vre, et lorsqu'elle est finie, il se lève pour
chauler les mains jointes l'oraison de l'office
el celles des mémoires, s'il y en a.
12. Après que l'officiant a dil ces paroles,
Fidelium aniinœ, etc., il salue de sa place le
chœur de part et d'autre comme à i\lagnifi-
cat, et s'en retourne à la sacristie dans le
même ordre qu'il est venu, saluant l'aulel
en passant au lieu convenable ; il se couvre
à la sortie du chœur, et en arrivant à la sa-
cristie il salue la croix el les officiers de part
el d'autre.
l;î. Si l'officiant sort du chœur procession-
nellemenl par la grande porte qui est au
bas du chœur, il donne le temps à ses offi-
ciers de sortir du chœur devant lui, et, après
avoir salué le clergé de part cl d'autre, il
descend de son siège, salue l'aulel derrière
le banc des chapiers, et s'en retourne à la
sacristie.
H. Si l'on ne doit pas dire les compiles
immcdiatemenl après les vêpres, l'officiant
ayant dit Fidelium animw, etc., et ensuite
Pater nosler tout bas, ajoute d'une voix mé^
diocre Dominus det nobis suam pacem; après
que le chœur a répondu, il commence du
même ton l'antienne de la \ ierge, el se tient
debout ou à gpnoux selon que le temps lo
demande; il ajoute dans la mèuie poslure lo
verset, et dit toujours debout l'oraison con-
{»S7
OFF
venable, et puis d'un Ion plus bns nivinum
nuxilhim, rlc, après quoi il s'en rolournR
avpc ses officiers à la sarrislie, comme il a
<■'!(■ dit ci-dessus, soil avant le clergé, s'ils no
sont pas venus ensemble, soit immédialc-
iDcnl a|>rès le clergé, s'ils sont venus con-
jointement, et en ce di-rnier cas il ne salue
point le clergé avant de sorlir, mais seule-
inenl en arrivant à la sarrislie.
15. Si l'on (lit les complies immédiatement
après les vêpres, l'officiant rctoui iiejiu chœur,
quand on a dit le Gloria i'atri; il salue l'autel
et le chœur en eniraiil, el va eiisuilc à la place
qui lui convient selon son rang, et non pas
à celle où il était pendant les vêpres, si ce
n'est qu'il soil le supérieur du lieu.
VABIÉTÉS.
Les Bréviaires modernes ne prescrivent
l'anlienne de la V^ierge qu'après complies,
ménie eu chœur. Cependant l'usage romain
s'est conservé; il n'est peut-élre pas une
seule paroisse où l'on ne clianlc celle an-
tienne après vêpres, lor.s iiicine qu'on n'y
ajoute pas les compiles. On a supprimé les
versi'ts Dominnx dcl nobis, clr.. el Divinnm
uurilium, etc. On nedil pas Fidelium (tniinœ
après vêpres, quand elles sont immédialc-
nienl suivies de coaiplies ; ce sont des prières
de moins.
§ II. De l'olliciant, a vêpres, df vanl 1r saint sacrement
1. Outre les choses ((ue l'officiant pratique
aux vêpres solennelles ordinaires, il prciid
une étole, s'il doit donner la bénédiction, et
observe, en la présence du saint sacrement,
les choses suivantes.
i. Il se découvre dès qu'il enlre au chœur,
et l'ait au bas des degrés de i'aulel la génu-
flexion par terre à deux genoux avec une
inclination de Icte, avant et après la prière
qu'il fait sur b; dernier degré en arrivant au
chœur. 11 se tient toujours découvert pendant
vêpres.
•i. A Magnificat, l'offi.iant étant arrivé au
bas de l'autel, au milieu des chapiers, fait
avec eux la génuflexion à deux genoux,
comme il a l'ail au comnienccmenl, et. étant
moulé sur le marchepied, il fait la génu-
flexion d'un seul genou, puis il baise l'autel,
et s'étanl un peu retiré vers le côté de l'E-
vangile, il met et bénit l'encens à l'ordinaire;
ensuite, sans faire aucune génuflexion, il
descend sur le second deijré, el, s'élanl mis à
genoux sur le marchepied, il reçoit l'encen-
soir du pieinier chapier, cl encense le saint
sacrement de trois cotips, faisant une incli-
nation profonde avanl et après. Il se relève
ensuite el, l'encensoir à la main, il monte à
l'autel, où après avoir fait la génuflexion, il
encense l'autel à l'ordinaire. L'encensement
fini, il rend l'encensoir au premier chapier,
puis il retourne au milieu de l'autel, où il
fait la génuflexion; ensuite se retirant un
peu vers le côté de l'Evangile, pour ne pas
tourner directement le dosa l'autel, il des-
cend au bas des degrés, où il fait la génu-
flexion à deux genoux sur le pavé comme
en arrivant, et s'en retourne au chœur à la
manière «Tccoutumée, sans le saluer. Quand
les vêpres sont finies, il s'en retourne à la
sacristie, ayant fait la génuflexion à deux
genoux au lieu convenable.
k. Si l'on expose le saint sacrement immé-
diatement avant vêpres, l'officiant observe
ce qui suit. 1 II salue le chœur en passant,
et l'autel en arrivant au bas ries degrés, en-
suite il se met à genoux sur le plus b.is degré.
2" Lorsque le premier chapier ou le sacris-
tain a disposé le soleil, ou qu'il a ouvert le
tabernacle, l'officiant se lève et met de l'en-
cens dans l'encensoir sans le bénir et sans
rien dire; puis s'étanl mis à genoux, il re-
çoit l'encensoir el encense île trois coups le
saint sacrement avec une inclination pro-
fonde avant et après. '\ Après que le soleil
est mis dans le lieu où il doit être exposé,
l'officiant, sans dire aucune oraison, fait la
génuflexion à deux genoux sur le pavé el
va au chœur de la manière ordinaire, sans
le saluer.
5. Si l'officiant donne la bénédiction du
saint sacrement après les vêpres, il prali(|uo
les choses suivantes. 1° Après la génuflexion
à deux genoux sur le pavé, si le saint sacre-
ment est exposé, il monte à l'autel accompa-
gné des deux premiers chapiers (ou du cérémo-
niaire el du thuriféraire s'il n'y avait pas de
chapiers); il y fait avec eux une simple gcnu-
floxion, el, après avoir baisé l'aulel, il des-
cend aussitôt el se met à genoux sur le pitis
bas degré. 2° Un peu avaul que les chantres
coinuiencenlàclianlerr«nn(m ergo,oii après
ces mots, Venereinur cernui, l'officiant sa
lève et met do l'encens dans l'encensoir, sans
le bénir et sans rien dire ; puis, s'étant remis
à genoux, il reçoit l'encensoir, et lorsciu'on
commence à chanter Tatitum ergo, ou Geni-'
ton, il encense de Irois coups le saint sacre-
ment, faisant une inclination profondeavant
et après ; ensuite il rend l'encensoir au cha-
pier. .'i° Après que les versels sont chantés,
il dit debout l'oraison avec sa conclusion :
Qui rivis et régnas in sœcula, etc., ou les
oraisons, si l'on en doit dire plusieurs, qu'il
termine par une courte conclusion convena-
ble à la dernière, 't" Après h s oraisons l'of-
ficiant se met à genoux (si le saint sacre-
ment n'est pas sur l'aulel, un prêtre ou
un diacre en étole l'y dépose) ; et après qu'on
lui a mis lécharpe sur les épaules, il se lève,
monte à l'autel, y fail la génuflexion, et prend
le saint sacrement de la main droite par le
nœud, et de la gauche par le pied , couvrant
ses mains du voile, et faisant en sorte que lo
devant du soleil el de l'hostie soil vers lo
peuple quand il sera tourné. 5° L'oflicianl se
tourne par le côté de l'Epîlre, el donne la
bénédiction au peuple par un seul signe de
croix, sans rien dire, de la manière suivante.
Il élève le soleil jusqu'à la hauteur des yeux,
puis l'abaisse un peu au-dessous de la cein-
ture; il le relève ensuite jusqu'à sa poitrine,
où il l'ait le travers de la croix de l'épaule
gauche à l'épaule droite; et après avoir
achevé la croix il retourne, s'il le veut "
milieu, et aussitôt il achève h- tour, rc,
saint sacrement sur l'autel, fail un
9S9
DICTIONNAIRE DES GEHEMONIES ET DES RITES SACRES.
960
f
flexion cl revient à sa placp, où il se met à
genoux. Aussitôt on lui ôlc le voile de des-
sus les épaules, et si le salut sacrement doit
resicr exposé , ou si l'on chante quelque
chose, il peut l'encenser de nouveau, fi"
Après que le saint sacrement est renfermé,
il fait la génuflexion, reçoit sa barrette, salue
le ciiœiir et retourne à la sacristie.
G. Lorsque resposilion et la bénédiction
du saint sacrement ont lieu séparément do
quelque office, l'officiant se comporte conmie
il vient détre marqué, excepté qu'à l'exposi-
tion il chante l'oraison debout, comme il a
été dit à la bénédiction; et quand l'oraison
est finie, Il fait la génuflexion à deux genoux,
sur le pavé, reçoit sa barrette et s'en re-
tourne à la s.icrislie. Si l'on expose et si on
renferme ensuite le saint sacrement durant
une même action, comme à un salut qu'on
célèbre exprès, alors il l'encense deux fois,
l'une au commencement et l'autre à la fin,
avant de dire l'oraison.
S ni. De l'officiant aux vôpres des morts.
1. L'officiant va au chœur de la manière
ordinaire, revêtu d'une chape noire ou au
moins d'une clole de la même couleur; après
avoir fait une courte prière sur le dernier
degré de l'autel, il va à sa place sans saluer
le chœur. Lorsque le premier verset du
premier psaume est entonné jusqu'à la mé-
diation, il s'assied et se couvre demeurant
dans cette posiure jusqu'à Magnificat, sans
se découvrir au \'vrsc[ Requiem œternam, qu'on
dit à la fin des psaumes.
2. L'officiant se découvre et se lève lors-
qu'on entonne Magnificat , pendant lequel 11
n'encense point l'autel, mais II demeure à sa
place. Lorsqu'on répèle l'antienne, il s'assied
et se couvre, etlorsqu'elleestfinle,ilserelève
el commence debout les prières par ces deux
mois ■ Pater nosler , qu'il dit tout haut; puis
il se met à genoux, continuant le rcsle à
voix basse justju'à ces paroles : Et ne nos
inducas, etc., (ju'il dit du même ton que les
premières; ensuite il ajoute les versets sui-
vants; puis il se lève , dit l'oraison ou les
oraisons selon la qualité de l'office, et dit
à la fin : Requiem ceternam doua eis. Domine.
Quand les chantres ont entonné : Requie-
scanl in pr.ce, l'officiant, sans ajouter autre
chose, retourne à la sacristie.
3. Si on commence les vêpres des morts
immédiatement aprèscelles dujour, l'officiant
ne dit pas Fidelium animœ, etc., après qu'on
a chanté Beneilicamus Domino , et pour lors
il quille la chape qu'il avait, pour en pren-
dre une de couleurnoirc; puis il se comporte
cjmme il vient d'être dit
§ IV. De l'oniciant aux matines solennelles. '
1. L'officiant, étant arrivé au chœur, fait
au bas de l'autel ou à sa place une courte
prière à genoux, après laquelle il se lève,
lorsque le cérémoniaire l'en avertit, et dit
aussitôt tourné vers l'autel, le Pater, l'.^reet
leCredo, à voix. basse. Ensuite il chante d'un
„ Ion convenable. Domine, labia mta apcries ,
faisant un petit signe de croix avec le pouce
droit sur la bouche, la main étendue et tour-
née vers sa face ; et, après que le chœur a
répondu, il dit d'un même Ion, Deus, in ad-
julorium, etc., faisant le signe de la croix
depuis le front jusqu'à la poitrine, comme au
commencement de vêpres. Il se tient debout,
tourné vers l'autel pendant l'invitatoire et le
psaume
2. A ces paroles Venile, adoremus el pro-
cidamus ante Deum, il fait la génuflexion : le
psaume Venile, exsultemus étant achevé, et
l'invitatoire répété, il entonne l'hymne el en-
suite la première antienne, el, lorsqu'on a
chanté le premier verset du psaume jusqu'à
la médiation, il s'assied et se couvre.
3. La dernière antienne de chaque noc-
turne étant finie, il se lève pendant qu'on
chante le verset , et, lorsque le chœur a
achevé d'y répondre, il dit à haute voix : Pa-
ter nosler, qu'il poursuit à voix basse jusqu'à
ces paroles, £■(«« nos inducasin tentalionem,
qu'il dit du même ton que les premières ;
ensuite il dit tout haut l'absolution; et
quand celui qui doit dire la leçon a dit Jubé,
domne, benedicere, il dit les paroles de la bé-
néiliclion ; puis il s'assied cl se couvre.
4. Il donne debout la bénédiction des se-
conde et troisième leçons de chaque noc-
turne, quoique le chœur ne se lève pas.
Quand la troisième antienne des deux autres
nocturnes est finie, il se lève et pratique ce
qui vient d'être marqué pour la fin du pre-
mier nocturne. Au commencement de la
septième leçon , il se lient debout et tourné
vers le lecteur, jusqu'à ctî qu'il ait achevé
les paroles de l'Evangile, disant Et reliqua.
5. Pendant le huitième répons , il prend
une chape que le cérémoniaire lui donne;
ensuite , sans sortir de sa place , il de-
mande la bénédiction au plus digne du
chœur pour dire la neuvième leçon; lorsqu'il
dit Tuantem, Domine, de. , il s'incline pro-
fondément vers l'autel sans faire la génu-
flexion ; puis il entonne l'hymne Te Deum
laudamus, et, pendant le vcrsel Te ergo quœ-
sumus, etc., il se met à genoux.
6. Si l'on est obligé de séparer matines
d'avec laudes, comme on l'observe aux ma-
tines de Noël, l'officiant dit, après l'hymne
7"e ZJeu»!, l'oraison de l'office avec Dominus
vobiscurn avant et après, sans ajou'.er Fide-
lium animœ, elc; mais si le chœur se relire
aprèsmaiines,roflririant ajoute Fideliumani-
mœ, etc., et le Pater sans autre chose.
7. Les laudes sont toutes semblables aux
vêpres pour les cérémonies.
§ \. De l'officiant aux matines des morts el à un cnler-
rcnicnt
1. L'officiant a cela de particulier aux ma-
tines des morts , qu'il ne dit pas tout haut
Pater voster, qu'il ne donne point d'absolu-
tion ni de bénédiction avant les leçons , et
qu'il nedit point la dernière leçon, éianl plus
convenable qu'elle soit dite par un autre.
2. SI l'on dit laudes à la suite de matines,
il prend une chape noire au commencement,
et pour le reste il observe les mêmes céré-
monies qu'à vêpres; el si l'on doit chanter
6gi
OFF
OFF
9o"2
la messe des morts après laudes, il sort vers
la fin pour s'habiller à la sacristie , et en ce
cas un autre dit les prières qui sonl à la fin.
3. Pour les cnlerrenients, l'officiant ayant
pris une élole ou môme une chape noire, va
au lieu où est le corps; y étant arrivé, il se
découvre et se met aux pieds du corps vis-à-
visde la croix .qu'il salue parune inclinalion
profonde; puis il asperge le corps sans rien
dire, et, ayant rendu l'aspersoir, il com-
mence d'un Ion unilornie l'antienne Si ini-
Ç'i(i7a<cs; celle antienne étant rcpélée, il en-
tonne l'anlienne Exsullabunt Domino. Il va
ensuite à l'église la léle couverte, précédant
ceux qui portent le corps.
4. Lorsqu'il entre dans l'église, il salue
l'autel et se met aux pieds du corps vis-à-vis la
croix pendant qu'on chante Subvcnile; mais
si l'on doit dire quelque office des morts, il
se place dans le siège de l'officiant et ob-
serve ce qui a été dit ci-dessus. Si l'on doit
dire la messe, il va s'habiller à la sacristie.
5. Après le répons Subvenite, ou si l'on a
dit la messe ou quelque office, lorsqu'il est
fini, il dit à haute voix, sans chanter, les
mains jointes et la tète découverte, l'oraison
Non inlres injudiciam, etc. Sur la fin du ré-
pons Libéra me. Domine, l'officiant met et
bénit l'encens de la manière ordinaire ; et,
après qu'on a chanté Kyrie eleii>on,'\l dit tout
haut Pater noster, et, poursuivant le reste à
voix basse, il donne sa barrette et reçoit
l'aspersoir : ensuite il fait le tour du cercueil,
qu'il asperge par trois l'ois de chaque côté
en trois divers endroits, commençant par le
côté de sa main droite , et, quand il passe
devant l'autel ou la croix que tient le sous-
diacre, il fait une révérence convenable.
G. L'aspersion finie, il rend l'aspersoir ;
puis il reçoit l'encensoir et encense le cer-
cueil de chaque côté, de la même manière
qu'il l'a aspergé-, fais. ml les mêmes révérences
en passant : après l'encensement, il rend
rencenso>r;puis,s'élant tourné vers la croix,
il dit tout haut, les mains jointes : Et ne nos
inducas in tentationem avec les versets qui
suivent et l'oraison Deus cui proprium est,
etc., après laquelle il se couvre, si on doit
porter le corps hors du chœur; mais si le
lieu de la sépulture est dans le chœur, il s'en
approche la tête découverte et se met vis-à-
vis de la croix.
7. L'antienne Jn paradisum étant finie,
l'officiant bénit le tombeau, disant l'oraisoa
Deus cujus miseralione, laquelle ou doit dire
quoique le lieu de la sépulture soit dans l'é-
glise ou dans le cimetière, si ce n'est que le
tombeau ait déjà été bénit, soit un peu avant
l'office, soit en quelque autre temps , ce
qu'on peut reconnaître quand on met le
corps dans un caveau où plusieurs autres
ont été ensevelis.
(1) Apol.c. 2.
{•î) L. IV, c. 34.
(3) De Opère et Eleem,
(i) Accipil sacerdos a le quod pro te offeral, quando vis
jlacare Deum pro peccalis luis In ps. cxxis, u. 7.
(."i) Srcret. Domiuic. 5 postPeiilec.
(6) yui llbi offeruut.
(7j S. Cjpr. lit)r. de Opère et Eleeinos, S- Csesar. Arel.
8. Après l'oraison , l'officiant met et bénit
l'encens à l'ordinaire; puis, sans sortir de sa
place, il asperge par trois fois le corps du
défunt, et ensuite le tombeau ou la fosse
autant de fois; ayant rendu l'aspersoir et re-
çu l'encensoir, il encense de même par trois
fois le corps, puis la fosse, et aussitôt il
entonne l'antienne £"^0 sum. Puis il achève
la cérémonie, comme il est marqué à l'art.
Enterrement, n. li.
OFFRANDE.
C'est au célébrant à recevoir les offrandes
à la messe ou immédiatement après la messe.
Dans d'autres circonstances , c'est au plus
digne de l'église, qui est présent (S. C.ièjan.
lG5S)..Voj/. Messe solennelle.
DE l'OKFKANDE du PEUPLE, ET DE l'eNDROIT
DE LA MESSE OU ELLE A ÉTÉ PLACÉE.
(F.\|ilicalion du P. LiUirun.)
On voit dans saint Justin (1), dans saint
Irénée {2} et dans saint Cyprien (3 , que les
fidèles ont toujours compris qu'ils diM aient
ofl'rir à l'église ce qui est nécessaire pour le
service divin, et surtout le pain et le vin, qui
sonl la matière du sacrifice déterminée dans
l'Lvangile. « Le prêtre reçoit de vous, dit
saint Augustin ('*), ce qu'il offre pour vous,
quand vous voulez vous rendre Dieu propice
pour vos péchés. » Le? anciennes oraisons
qu'on faitoiicoie sur l'oblation (5),aussi bien
que celle du canon (C), supposent cet usage;
et les Pères (7) ont souvent repris ceux qui
manquaient à ce devoir. Le second concile
de Mâcon, en 58o, apprit avec indignation (8)
« que plusieurs fidèles, n'offrant aucune hos-
tie à l'autel, ne contribuaient point au ser-
vice de Dieu. C'est pourquoi il ordonna sous
l)eine d'amithèine que tous les dimanches les
liomines et les femmes offriraient du pain et
du vin à l'autel, afin que par ces oblalions
ils pussent expier leurs péchés, et mériter
les récompenses qu'ont eues A bel et les au-
tres justes, qui ont l'ail à Dieu leurs offran-
des. »> L'oblation s'est faite assez communé-
ment jusqu'au neuvième siècle de la manière
que l'Ordre romain le décrit en ces termes (9):
« Pendant que le chœur chante l'offertoire
avec ses versets, les fidèles, premièrement
les hommes et ensuite les femmes, font leurs
offrandes de pain et de vin sur des nappes
blanches. L'évêiiue, recevant les oblalions
qui sont mises par un suus-diac're dans une
nappe tenue par deux acolytes, l'archidia-
cre reçoit les burettes, amiilas, en verse le vin
dans un grand calice tenu par un sous-dia-
cre, qui, dès qu'il est plein, le verse dans un
vase porté par un acolyte. L'oblation du
peuple finie, l'évêque va s'asseoir à sa chaire,
s'y lave les mains, va à l'autel, le baise, y
fait une prière, reçoit en pain seulement l'o-
blation des prêtres et des diacres, qui seuls
AppeHd. S Aug. serm. 265.
(8) Cognovimus quosdam Clirlstianos... Ita ul nullus eo-
rum legiiimo obsecuiidalionis parère velit olliclo Ueilatis,
diiiu sacris allaribus niillain aciiiioveiil bosiiain, propierea
decernimus ul omnibus doiuiiilcis dtebu» allaris oblalio ab
oiniiibns viris et niiiiiei'ibusotferatur, Um paoisquam viui,
elc. Conc. MaU-\c. n, e. 4.
(9) Ord. Il, n. 9.
965
DICTIONNAIUE DES CEREMONIES ET DE§ RITES SACRES.
UCi
peuvent approcher de l'aulel. L'archidiacre
prend du sous-diacre obliitionnairc deux
ob.alion<, c'esl-à-dire deux pains, el les pré-
sente à i'évéque, qui les met lui-mérae sur
l'aulel. Le uiêaie archidiacre reçoit une bu-
rette di; vin, amulain, qu'il verse au travers
d'un couloir dans le calice ; un autre sous-
diacre va recevoir du premier chantre la
burette à l'eau, fontem, vient la présenter à
l'archidiacre, qui en verse en forme de croix
dans le calice, le place sur l'autel devant le
pontife auprès des oblations à droite. » C'est
en abrégé ce qui est contenu dans le second
Ordre romain, qui paraît avoir été en usage
au IX' siècle dans les Eglises de France.
Après l'an 1000 ce bel ordre de l'offrande
va insensiblement disparaître; el, avant qu'il
nous échappe, il est bon de remarquer, 1*
que le peuple offrait du pain et du vin ; 2°
que le clergé n'offrait que du pain ; 3° qu'on
coulait le -vin, de peur qu'il n'y eût quelque
ordure: ce qui marque qu'on se servait du
vin offert par le peuple pour consacrer ; i"
qu'il paraît qu'on préférait pour la consécra-
tion le pain offert par le clergé : mais aOa
que ce pain fût aussi bien l'offrande du peu-
ple que celle du clergé, les fidèles donnaient
de la farine. Honorius d'Autun, qui écrivait
au xirsièclc, nous apprend (1) qu'on se sou-
venait encore de cet usage ; et selon Maldo-
nat (2), qui écrivait en 1569, cela se faisait
alors en Espagne.
11 ne reste plus que quelques vestiges pré-
cieux de ces ancien s usages. A Lyon, aux fériés
de Carême, depuis le lendemain du premier
dimanche, dans l'église primatiale, les deux
premiers prêtres, un de chai|ue côté du chœur,
offrent le pain cl le vin dont on se sert pour
la consécration. A la célèbre abbaye de Saint-
A'aast d'Arras, le supérieur, au nom de la
communauté, porte tous les jours à l'offrande
de la messe conventuelle le pain et le vin
qui y doivent être consacrés. Ce qui se fait
ainsi : vers la fin de l'Evangile ou du Credo,
si on le dit, le supérieur présidant au choeur,
averti par le sacristain, va picmlre derrière
l'autel un calice avec du vin, et une patène
dans laquelle est le pain. Il vient ensuite à
l'autel au côté de l'Evangile, où il se tient
tourné vers le chœur, aussi bien que le sous-
diacre qui tient le calice et la patène vides ,
qui doivent servir à la messe. Le célébrant,
après avoir dit Ôrenuis, pré.sente à baiser la
croix du manipule en disant : Pax tecum, ré-
vérende paler. Le supérieur répond : El cum
spiritu tuo, el mol le pain sur la patène, et
le vin dans le calice, qui sont entre les mains
du suus-diacre. S'il y a deux messes solen-
nelles, ce qui arrive souvent, le sacristain,
ou en sou absence l'aumônier, offre à la pre-
(1) Fi^rlnr qiiod olim sacerdoUs e singulis domibus vel
faniiliis lariiiam accipii'bant. Quod adbuc Grieci servant.
Gemni. .miiD. 1. i, c. 06.
(2) Tract, ms. de Cœrpiii. liccl.
(5) OITcro Deo aique dedico omnes res qns bac in char-
luli icnenliir inserla*... ad servieiulum ex his Deo iii sa-
criiiciis iiii&sarum solemaiis, oralio.iibusi, lumiiiarii'i, pau-
periini ac clerirorum aliiiiuiiiis, el cseieris diviiiis cultilms,
alqiiK illius eculesiae uliliutibus. Capit. I. vi, c. 370.
(i) Foj/eî l'ierre de Uaïuieo, Houorius d'Auiun, Beletli,
mière le pain cl le vin au nom de ceux qui
l'ont fondée, de ménie que le supérieur, au
nom du couvent, offre à la messe conven-
tuelle. ,\ Saint-Marliii des Champs, les reli-
gieux qui doivent communier el qui seuls
vont à l'offrande, présentent au prêtre une
hostie qu'ils mettent sur la patène, et en-
suile je chanlre présente et met le vin dans
le calice, (]ui est tenu par le diacre. A An-
gers, le chanlre, suivant l'ancien Ordre ro-
main, présente l'eau qui doit être mise dans
le calice.
On ne connaît plus d'église où le peuple
offre à la messe le pain el le vin de la con-
sécration. La raison du changement vient
de ce que les prêtres ont cru devoir offrir à
l'aulel des pains préparcs avec plus de soin
que ceux qui étaient offerts communément
par le peuple, et de ce que les fidèles ont fait
dis dons considérables à l'Eglise en char-
geant les clercs de tout ce qui est nécessaire
au service divin. Les capitulaires des rois de
France au ix' siècle (3j autorisaient les do-
nations qu'on venait apporter à laulel sous
colle formule : >< Je donne et j'offre à Dieu
tout ce qui est écrit dans ce papier, pour
servir au saint sacrifice, à la solennité des
messes, au luminaire, à l'enlrelien des clercs
el des pauvres. » Ainsi, quoique le pain des-
tiné à être la matière du sacrifice n'ait plus
été offert par le peuple, il peut être toujours
regardé comme l'offrande des fidèles, parce
qu'il vient de leurs fondations ou de leurs
bienfaits.
Les auteurs qui ont écrit depuis l'an
1000 (4) ont parlé des offrandes du peuple
en argent et en autres choses utiles à l'é-
glise ; el comme ce qu'on offrait ne servait
pas actuellement pour la consécration, on a
varié sur l'endroit de la messfr auquel on
devait l'aire l'offrande. Le Missel romain n'a
jamais marqué l'offrande du peuple qu'avant
l'oblaiion du prêtre (3) ; cl le refroidisse-
ment des peuples est sans doute cause que
depuis le saint pape Pie V il n'y est plus fait
monlion d'offrande. Le Sacerdotal imprimé à
Venise en 11)0-3 marque néanmoins encore
que, si quelqu'un veut offrir, on recevra son
offrande avant l'oblaiion ; et Gavantus dit,
dans son Coinmentairi' sur les rubriiiues en
1627 .6), t\ue l'offrande du peuple doit se faire
nvant l'oblaiion de ilioslie. Sur quoi il cite
les actes de Milan sous saint Charles.
L'usage des Eglises de France a été un
peu différent. Selon l<s capitulaires ( d'Hinc-
mar ) rapportés par Reginon (7 , les cierges
et tout ce (lue le peuple voulait donner à
l'aulel devaient être offerts avant la messe ,
ou du moins avant l'Evangile ; el depuis le
xr siècle l'offrande du peuple a été placée
Durand, i ic Ou en a |ar!é !^ur lus mou du caiiou l'ro
quibus M ofleriiims, art. Meuehto.
(b) Voijei les derniers Ordres romains imprimés à 'tome
en inn, 1H29; à Venise, 1537, etc.
(6iP. II. lil. 7, n.5.
(7) SiofferentPS instmal (rresbyler;, ul randelam, vel
quidquid aliud ad allare déterre "(iliicueril, aiile niissaiii
vel antequam Evangeliuin legalur offerant. Regia. I. i de
Eccles. Disïiiil., |>. 27.
9G5 ORA
après l'oblation du prêtre, avant qu'il se la-
vAt les m.iiiis. Cela est évident dans Hildc-
berl du M.ins, qui écrivait vers l'an lO'JO (1),
dans Etienne d'AuIun (2), dans un très-Rr.ind
nombre de Missels de diverses Eglises (3) et
dans tous ceux de Paris, manuscrits cl im-
piniés, jusqu'au xvir siècle. C'est ce qui se
pratique encore à Notre-Dame et dans pres-
que tout cediocèse, quoiquedepuis l'an 165'v
les Missels parisiens marquent l'offrande du
peuple avant roblalioii de l'hostie cl du ca-
lice. Depuis peu quelques paroisses de Paris
la l'ont conformément à la rubrique des nou-
veaux Missels et aux plus «Inciens usages.
Et véritablement il paraît à propos que les
offrandes soient reçues et que le pain qu'où
présente soit bénit dès le commeiicen)ent de
l'offertoire, afin que le prêtre ne soit pas
obligé d'interrompre l'oblation et de se dis-
traire après l'avoir commencée.
ORAISON.
(Cérémonial dei évi^qnes, I. i, c. 7. )
11 faut savoir qu'il y a deux tons pour
les oraisons, l'un solennel ou festival , l'au-
tre simple ou fcrial ; on se sert du premier
aux fêles doubles cl semi-doubles, et du se-
cond aux fériés, aux fêtes sim(>les , aux
olfices des morts et autres qui sonl distin-
gués de matines, de la messe et des vêpres,
quoiqu'on les célèbre à des jours soit unels,
tels que sont les autres heures canoniales,
les béiiédietions des cier^tcs, des rameaux et
autres semblables. La différence entre le ton
solennel et le Ion simple, c'csl que, suivant
l'ancien usage , qui se pratique dans la cha-
pelle du pape, le ion solennel a deux varia-
lions, et que la première se lait régulière-
menl en deseeudant d'une tierce cl en re-
montant au même ton, fa, »iî, rc, fa, comme
on le voit lom. 1, col. oC7. C'est apiès la pre-
mière partie de l'oraison qui renferme uu
sens, ordinairement terminée pardeux points,
comme on le voit dans l'exemple noté : Dnts,
qui intir cœtera, etc. (Ibid.).
La seconde variation se fail en descen-
dant d'une noie à la fin de la seconde partie
qui est marquée par deux points ou par
point et virgule : fa, mi [Ibid., col. 5G8.).
Ensuite on termine loraison d'un Ion
uniforme sans inllexion de voix comme Ut
qui, elc. [Ibid.).
Les conclusions des oraisons sur le Ion
solennel varient suivant les paroles qui les
composent. En premier lieu,s'ily a PerDomi-
nuin noslrum, c\c., l'inflexion n'est que d'une
note au premier repos : fa, mi [Ibid.].
Après le second repos, l'inflexion est de
deux notes, savoir : fa, mi, re, fa [Ibid.).
A la fin de la conclusion, il n'y a point de
variation, comme on l'a dilde l'oraison [Ibid.)
En second lieu quand on dit : Qui viiis eC
rognas, etc., la conclusion n'a que deux par-
lies ; alors, au premier repos, on descend de
deux notes : fa, mi, re, fa [Ibid., 509).
La fin de la conclusion n'a poinl de variation.
(1 ) l'ust lijec olTert sacranda minisier dona : aeUiuc po-
(iiiliiï (itiod sibi lege licel. Hildeb. de Sacriticio.
{i) De Sucraœ. iUar. c. 13.
ORA
M6
Le ton simple ou ferial est sans variation,
le ton des oraisons est uniforme depuis le
commencement jusqu'à la fin ; il en esl de
même de leurs coudusioiis , comme on le
voit dans l'exemple noté : Deus , qui inler
apostolicos , etc. [Tom. I, col. Sil'.t).
On excepte de cette règle les oraisons et
les versets qui se chantent pour les défunts
hors de la messe, comme à vêpres, à matines
et aux autres olfices; alors, à la fin des orai-
sons et des versets, on descend d'une tierce
de fa en re) sur les dernières syllabes, comme
dans rexciiiple, Pater noster, elc. [Ibid.]
Kégulièremenl, quel ((ue soil le ton, il faut
réciler les oraisons d'une voix grave et con»
venable, faire une pause à chaque partie,
surtout à la fin , avec une gravité convena-
ble. Quant à la manière de chanter les Evan-
giles, les Epîlres, les cipiliibs, les anlion-
nes, cl beaucoup d'autres choses en usage
dans les églises , on n'en f.iil pas mention
dans le Cérémonial, parce que cela esl au
long dans dautres livres, comme le Pontifi-
cal romain, le Directoire du chant cl autres
semblables que chacun peut avoir. On n'a
mis ici que ce qui concerne personnellement
le célébrant, quant aux différentes manières
de réciler les oraisons.
0raiso>s de la messe [Voy. Rubriques).
Quand le rite esl semi-double ou simple,
il faut régulièrement trois coUecles, trois se-
crètes et trois postcommunions; on peut
même, dit la Rubrique romaine, en dire cinq
ou sept aux fêles simples et aux fériés; ott
peut toujours en dire plus de trois lorsqu'elles
sont prescrites ; mais peut-on en dire plus de
trois aux semi-doubles? La congrégation des
Ritesadécidé,le2décembrel0^2,qu'àlamcsse
privée d'un scmidoubl'j, on peut dire, pour
péoullième oraison quelque oraison pour les
morts, sans ometirc aucune de celles qui sont
prescrites; el qu'aux semi-doubles et aux
simples, après la Iroisiènie oraison el d'au-
tres qui seraient comniandées on peut en
ajouter plusieurs. Gavantus dit qu'aux semi-
doubles on ne dil pas plus de trt)is oraisons,
si ce n'est pour faire quelque commémorai-
son; cela peut s'entendre de la grand'messe,
puisque nous venons de voir que la congré-
gation en permet une pour les morts aux
messes jirivées des semi-doubles, sans dis-
tinguer s'il y en a ou s'il n'y en a pas déjà
trois autres. V. Collecte; Votives (Messes).
ORilSON DOMINICALE.
(Ex|ili(aiioa du P. Lebrun,)
§ I. Ancien usage de dire celle orjison pour se préparer
il la coDiniunion.
Après les prières de la consécralion, on
ne trouve point d'autre préparation à la
communion que l'oraison dominicale. Celte
divine prière était aussi la dernière instruc-
tion qu'on donnait aux caléchun ènes pour
les préparer à recevoir le baptême el l'eu-
charistie. Rien en effet ne peut mieux dispo-
ser les chrétiens à s'unir à Dieu el à recevoir
ses grâces que celle prière, puisqu'elle ren-
(3) On le voit dans les Missels manuscrits et imprimés
de Lisieux et d'Evreui, de Verdun (Mss e BibliotU. Reg ,
a, 5872, 4), de PoiUers (Mss ibid., n. 445U).
9G7
DICTIONNAIRE DES CERKMeNIES ET DES RITES SACRES.
«G3
ferme tout ce que nous pouvons lui deman-
der, el tous les motifs de notre amour pour
lui, pour nous-mêmes et pour lu prochain.
L'ancienne Eglise souhaitait que, pour dire
celle prière avec fruil à la messe, on fût
réconcilié avec Dieu et avec les hommes.
Optât de Milève(l) nous apprend qu'immé-
diatement après le canon l'évéque ou le pré-
Ire imposait les mains pour la rémission des
péchés à ceux qui avaient besoin d'être ré-
conciliés, et qu'ensuite il se tournait vers
l'autel pour dire l'oraison dominicale. l'E-
glise grecque l'a pia( ée au même endroit que
nous la disons, comme on le voit dans les
liturgies de saint Cyrille (2) et des autres
Pères, avec cette différence que, dans l'E-
glise latine , elle est chantée ou récitée
posément par le prêtre, el que, dans l'Eglise
grecque, elle est chantée par tous les assi-
stants , ce qui s'observait de même autrefois
dans les Gaules (3) ; mais elle s'est toujours
dite à haute voix, cl c'est la raison pour la-
quelle on n'obligeait pas ceux qui devaient
recevoir le baptême de la réciter par cœur
comme le symbole, parce qu'on supposait
qu'en entendant tous les jours celle prière à
la messe ils l'apprendraient aisément.
L'Eglise la fait dire à la messe après une
préf/ice, pour imprimer à tous les fidèles les
sentiments de respect avec lesquels ils doi-
vent faire celle prière à Dieu, ([u'ils n'ose-
raient appeler notre Père, si Jésus-Christ
ne le leur avait ordonné.
S II. Préface du Pater.
Prœceplis salulari-
bus monlli, et divina
institulionc formati,
audemus dicere.
Instruits par des
préceptes salutaires ,
et suivant la forme
d'institution divine
qui nousaélédonnée,
nous osons dire :
PRyECEPTis sALDTARiBus. Les demandes du
Pater sont des préceptes, parce que Jésus-
Christ nous a ordonné de les faire : C est
ainsi que vous prierez ; et ces préceptes sont
appc\és salutaires, parce qu'ils coniiennent
loul ce que nous devons demander pour ob-
tenir le salut.
Et divina iNSTiTLTioNE FORMATI, et siiivaut
la forme divine qui nous a été donnée. Jésus-
Glirist ne nous a pas seulement donné des
règles pour prier, il a bien voulu nous don-
ner la tbrmule niême de la prièic.
Audemus dicere, nous osons dire. Celle
prière nous élève à un si grand honneur, et
renferme pour nous un avantage si considé-
rable, en nous faisant appeler Dieu notre
Père, que nous n'oserions le faire si Jésus-
Ciirist ne nous en avait fait un précepte et
ne nous en avait dicté les termes.
Cette préface esl très-ancienne. Saint Jé-
rôme y fait allusion, lorsqu'il dit que Jésus-
(I) L. Il cont. Parmeii.
{'2) Saim Cyrille de Jérusalem place le Paler entre la
consécraiion el la coimiiuiiion.
(3J Greg. Turnn. 1. ii de Mirac. sancli Martini.
(4) Sic docuil aj.oslolos sues, ul quolidie in corporis
illiu.s sacriQcio credenies oiideam loqui Puter lios/er. Hier.
1. 111 conl. Felag.
(■i) Cyor. de (3ral. Domin.
Christ (4) o «msi appris aux apôtres d'usER
DIRE tous ics jours, dans le sacrifice de son
corps: Notre Père, qui êtes aux deux; el elle
est presque eu propres termes dans saint
Cyprieii (5;, qui remarque que Jésus-Chrisl,
parmi ses instructions salutaires el ses divins
préceptes, nous a donné la forme de la prière,
elnous a instruits de ce qu'il fallait demander.
L'Iiglise, ainsi animée par Jésus-Christ,
dit Tcrtullien (G), s'élève jusqu'à Dieu le Père.
La prière qu'elle fait esl courte, mais elle
contient en abrégé toui l'Evangile. El saint
Augustin admire que, dans sept demandes,
elle renferme loul ce qu'on peut demander.
Ce doit être une grande consolation pour les
fidèles que l'Eglise nous fasse faire celle
prière dans un lemps où Jésus-Christ, qui
en est l'auteur, esl immolé sur l'autel pour
nous obtenir de son Père toutes les deman-
des qu'elle contient.
§ III. Eiplicalion du Pater.
Notre Père, qui êtes Pater nosler, qui es
in cœlis, sanclificelur
notneii tuum ; adve-
niat regnum luuiu;
fiai voluntas tua si-
cul incœloet in terra;
panem nostruin (|uo-
tidiaiium da nobis ho-
die : el dimilte nobis
débita nosira , sicut
et nos dimittimus de-
biloribus noslris ; et
ne nos inducas in
tenlationem , sed li-
béra nos a malo.
Amen.
aux cicux, que votre
nom soit sanctifié; que
votre règne arrive;
que votre volonté soil
faite en la terre com-
me au ciel ; donnez-
nous aujourd'hui no-
pain quotidien ; et re-
ineltez-iious nos det-
tes comme nous les
remettons à ceux qui
nous doivent ; et ne
nous induisez point
en tentation , mais
délivrez-nous du mal.
Ainsi soil-il.
Pater. Ce mol de Père, qui marque (ant
oe tendresse, et qui esl si glorieux aux
hommes, nous engage à prier avec con-
fiance (7). Dieu est le père des chrétiens ,
parce qu'il les a adoptés en Jésus-Chrir-t. //
leur a donné, dit saint Paul (8), l'esprit d'a-
doption des enfants de Dieu, par lequel nous
crions : Mon Père, mon J ère. Considérez, dit
saint Paul 9), quel amour le Père nous a té-
moigné de vouloir bien que nous soyons appe-
lés, el que nous soyotis en effet ses enfants.
Nous ne pouvons donc prononcer ce doux
nom de Père sans exciter en nous des senti-
ments d'amour el de recoiin;iissance, el en
même lemps sans penser que les enfants de
Dieu sont ceux qui ne vivent pas selon la
chair, mais qui sont conduits par son es-
prit (lOj.
Noster, notre. Ce terme nous avertit pre-
mièrement que noas sontmes tous les mem-
bres d'un même corps (llj, les enf.ints d'une
même famille, et que nous ne (le\ons es-
pérer d'être exaucés que comme faisant par-
(6) Brcviarium lolius Evangelli. Terlult. de Oral.
(7) Aug. 1. II de Serin. Doui. iu moule, c. 4 el 5, Ber-
nard, serm. 15 in Canlic.
(8) I Joan. m, I.
(9) Koin. VIII, 13.
{in)Ibid. 15 el U
(11) Uniiies enim vos unum esUs in Cluislo Jcsu Galai.
ui,-Jl
0.9
ORA
lie lie ce corps et de celto famille; secoude-
nienl, que nul n'a lieu de se préférer <iux
nuircs, p.irce que nous devons uniquement
estimer dans nous et d^ins les autres ce qui
nous rend les vrais pnf;inls de Uieu et les
membres vivants du corps de Jésus-Christ ;
troisièmemiMit, que nous devons souliaiter
les vrais biens pour nos fièrcs comme pour
nous; quatrièmemcnl, (jue nous devons en-
treienir avec eux une union de charité, et
par conséquent élouffer en nous toute se-
mence de division et de discorde.
Ces deux mots, noire Père, i|ue nous ve-
nons d'expliquer, doivent lever d'abord une
difficulté que plusieurs proposent : d'où vient
que nous ne fai>ons point mention de Jésus-
Christ dans aucune des sept demandes du
Pater, quoiqu'il nous ait expressément or-
donné de ne rien demander qu'en son nom.
On doit répondre que, quoi(|ue nous ne
nommions pas Jésus-Christ, nous faisons
nécessairement celte prière en son nom ,
puisque c'est sa prière, et que d'ailleurs,
quand nous disons : Noire Père, nous ne
pouvons user de ces termes qu'en marquant
que nous avons l'honneur d'être les frères
de Jésus-Christ, et que nous ne nous pré-
sentons et nous ne prions qu'en cette qua-
lité, suivant ce qu'il nous a dit (1] : Je monte
vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et
voire Dieu.
Qui ES IN coELis , gui êtes dans les deux.
Nous entendons par le ciel la demeure des
bienheureux , où l'on possède Dieu sans
craindre de le perdre.
Dieu remplit par son immensité la terre el
les cieux (21. Il est également partout; mais
nous disons qu'il hiibilc princip;ilement d.ms
les cieux, parce qu'il y communique pleine-
ment ses biens et sa gloire aux esprits cé-
lestes.
Ces termes , Notre Père qui êtes dans les
cieux, sont très-propres à nous portera faire
avec confiance les demandes suivantes. On
demande avec confiance quand on s'adresse
à celui qui veut et qui peut nous faire du
bien. Dieu est noire Père: il veut donc nous
faire du bien; et il peut tout ce qu'il veut,
puisqu'il est le Père céleste.
Enfin ces mots, qui êtes dans les cieux, nous
marquent quelles doivent être nos demandes.
Nous ne devons demander que ce qui peut
nous mener au ciel, où est l'héritage que
notre Père nous doit donner comme à ses
enfants; nos pensées, nos actions el nos es-
pérances ne doivent donc tendre qu'à cet
héritage, afin que nous travaillions sans cesse
à nous rendre dignes de l'obtenir.
§ IV. Explicalion des trois premières demandes du Pater.
11 est à propos de remarquer avec les
Pères de l'Eglise que, des sept demandes du
Pater, les trois premières ont rapport à l'é-
ternité, el que les quatre dernières convien-
nent à l'élal de celte vie.
(I) Ascendoad Palrem meiim elPatrem veslrum.Doum
ineiiiii el Deimi veslnmi. Jojn. \x, 27.
(■2t Caluni el li-rram ego impleo. Jerem. .\xm, 2*.
(3) Deeaiilaveruiil, Domine, nomeii sauclum luum. Sap.
Dictionnaire des Rites sàcbés. II.
ORA 970
Première demande. — Sanctificetuh no-
MEN TuuM, que votre nom soit sanctifié. Noua
ne demandons p,is que Dieu acquière quel-
que degré de sainlelé, il est la sainteté même.
Il renferme toutes les perfections, el ne peut
rien acquérir de nouveau; mais nous sou-
hailoiis que son suint nom soit sanctifié^
c'est-à-dire, selon le langage de l'Ecriture ,
qu'il soit célébré, loué et glorifié.
Premièrement, sanctifier, selon les Hé-
breux, c'est célébrer, comme on dit sanctifier
le jeûne el le sabbat, au lieu de célébrer le
jeûne et le sabbat, pour marquer qu'on ré-
vère ces jours et qu'on les distingue de tous
les autres par un culle particulier : ainsi,
sanctifier ou célébrer le saint nom de Dieu,
c'est le distinguer de tout autre nom, le re-
lever au-dessus de loul autre, el n'en parler
jamaisqu'avccla vénération la plus profonde.
Sicondement, sanctifier le nom de Dieu,
c'est louer et glorifier Dieu comme l'auleur
do tous les biens, comme toute sainteté et
toute vérité. Nous souhaitons que toutes les
créatures publient sa puissance et ses infi-
nies perfections, comme il est dit dans la Sa-
gesse (3) : Ils ont chanté, Seigneur, votre
saint nom. Qu'on publie que tout honneur et
toute gloire lui appartiennent ('t) ; que tous
les enfants de l'Eglise aient en vue sa gloire
dans toutes leurs actions, et qu'enfin on
puisse chanter partout avec les anges que
Dieu est saint, saint, saint.
Seconde demande. — Adveniat reonum
Tvvu,que votre rè(jnearrive. Afin que Dieu soit
généralement glorifié, il faut qu'il règne
dans les esprits et dans les cœuis des hom-
mes comme il règne dans le ciel sur les es-
prits bienheureux. Nous souhaitons que le
règne de Dieu s'accroisse tous les jours, qu'il
s'éiende par son Eglise dans toute la terre,
que les infidèles et les hérétiques se conver-
tissent à lui et se réunissent à son Eglise,
que les pécheurs ne laissent plus régner le
péché dans eux, que Dieu règne seul dans le
cœur des fidèles comme il règne dans tous
les esprits bienheureux , el qu'enfin son
règne soit parfait par la réunion de tous les
élus dans le ciel.
Troisième demande. — Fiat voluntas
TUA siccT IN COELO ET IN TERRA, que vutre
volonté soit faite en /{i lerre comme au ciel.
Dieu règne où sa volonté s'accomplit. Nous
souhaitons qu'elle s'accomplisse sur la terre
comme elle s'accomplit dans le ciel, c'est-à-
dire que les hommes ne veuillent faire que
ce que Dieu veut qu'ils fassent; qu'ils aiment
et qu'ils respectent tout ce qui vient de
Dieu, qu'ils se soumettent à sa divine pro-
vidence avec une résignation parfaite, et
qu'ils exécutent les ordres de sa divine vo-
lonté comme ils s'exécutent dans le ciel par
les saints anges (5), qui se disposent à en-
tendre parfaitement toutes les volontés de
Dieu par la promptitude à exécuter celles
qu'ils connaissent.
XX, 20.
(i) Soli Dfio lioiior el gloria. I Tim. i, 17.
(o) Facieiues verL u;ii illius ad audieudam voceiii serNO
num ejus. fsal. cxii.
31'
97»
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
97 J
Saint Angu»tin fait remarquer, dans tous
ses sermons sur le Pater, que ces trois pre-
mières demandes conviennent à celle vie et
à la vie éterneHe. et que les quatre der-
nières ne conviennent qu'à ceux qui sonl
d.ins celle vie : parce qu'en effet les bien-
heureux souhaitent que le sainl nom de
Dieu soit sanctifié , que son règne arrive , et
que sa volonté soit faite sur la terre comme
elle l'est dans le ciel ; au lieu qu'ils ne de-
mandent rien par rapport aux qualre der-
niers articles, parce qu'ils n'onl pas besoin
de nouvelles grâces, qu'ils n'ont pas d'enne-
mis, et qu'ils n'ont ni tentation ni maux à
craindre.
Ces besoins et ces crainles exprimés dans
les qualre dernières demandes sonl de notre
étal; mais nous faisons les trois premières
dans ce monde, parce qu'elles tendent à no-
tre propre sanclificalion , et que , tirant
avantage de la communion des saints dans
laquelle nous sommes, et qui est un objet de
notre foi (1), nous vivons dans le ciel comme
en étant en quelque manière citoyens.
Nous demandons parla première que Dieu
soit sanctifié en nous, cest-à-dire que nous
puissions le glorifier par nos désirs, par
nos paroles el par nos actions; car c'est
ainsi que nous le glorifions (2) et le portons
dans noire corps el dans notre esprit, comme
parle saint Paul. Nous souhaitons donc de
pouvoir rendre gloire dans nos cœurs à son
saint nom, de craindre le péciié comme dés-
honorant Dieu, cl de Iraviiiller de toutes les
manières qui nous sont propres à le faire
glorifier par tous les hoaimcs.
SccondtiULMU, nous demandons que son
règne vienne dans nous, qu'il prenne dès à
présent possession de notre â;ne, el que,
nous faisant renoncer à l'amour ùc la vie
présente el de tout ce qui peut nous atta-
cher à ce monde, nous no désirions rien plus
arderamonl que d'avoir pari au royaume
éternel avec les justes.
Troisièmement, nous demandons que sa
sainte volonté se fasse, c'csl-à-dire qu'elle
soit faite en nous ; que nous puissions faire
avec amour sa volonté, dit saint Cyprien;
qu'il nous secoure dans le combat continuel
de la chair contre l'esprit, el dans tout ce
qui s'oppose à sa loi sainte; (iiie nous ne
voulions dans toutes les choses de celle vie
que ce qui peul contribuer à notre salul (3),
cl que nous acceptions avec soumission et
de bon cœur tous les événements qui nous
affligent.
\'oilà de quelle manière nous faisons ces
trois demandes pour notre salul : les qualre
dernières renferment les moyens de faire
11) Nosira aulem con\ersalio in cœlis est. Pliilipp. m,
20.
(2) GloriBcale el poriale Deuin U\ corporc veslro. I Cor.
VI, 20.
(3) Hsc est enim voluntas D.'i sanciificalio veslra.
I Tliess. IV, 3.
(i) Joan. M, 52.
(.ï) Noire \ ul^ale .i traduil le mot eiiiousion p.ir quoli-
dianum dans s;iiiit Luc, et i^r siipersubslaïUiatcin il:ins
sailli Maliliipu.Djnsraiirieiine Vulgaie ;ivjni sainl Jéiâme
on VxsaU qiiolidianwn dans saint Mauliieii comme dans saint
Luc ■ ce ijui a été Sun i |iar tous les Pères latins, saint Cy-
saintement el élerncllemcnl les trois pre-
mières. Nous allons voir le rapport qu'elles
ont entre elles. La première de ces quatre
demandes a rapport à la première que nous
avons l'xpliquéi'; la secomle a rapporta la
seconde, et les deux dernières sonl liées à la
troisième
§ V. Explicalion des qualre dernières demandes du Pater.
Quatrième demande. — Pinem nostrum
QUOTiDiA.NUM DA NOBis HODiE , donnez-noui
aujourd'hui notre pain quotidien. Puisque le
nom de Dieu doit être sanctifié, c'esl-à-dir^
que Dieu doit être loué el glorifié comme
l'auteur de tous les biens, c'est à lui que
nous devons demander noire pain.
Le mol de pain se prend, dans l'Ecriture,
tantôt pour ce qui est nécessaire à la vie
corporelle, lanlôl pour les besoins de la vie
spirituelle, el lanlôt pour la divine eucha-
ristie, qui est le pain par excellence, dont
Jésus-Chrisl a dit : Le pain que je vous don-
nerai c'est ma chair [h-]. Toutes ces nourri-
tures sont un pain quotidien, car nous avons
tous les jours besoin de nourrir l'âme el le
corps : eireucliarislie est un pain quotidien
pour l'Eglise, si elb" ne l'est pas pour cha-
que fidèle en particulier. Le mot quotidien
répond au terme original (5) «piousiun, qui,
selon les Pères grecs ((5), signifie ce qui est
nécessaire à notre subsistance , ou qui doit
clie ajouté à noire substance : ce qui con-
vient à ces Irois sortes de pain. Mais la
prière que nous faisons renferme-t-ellc la
demande de ces trois sortes de nourriture,
ou ne se rapporte-l-eile qu'à l'une des trois?
C'est ce (jui a besoin de quelques réflexions,
comme remarque sainl Augustin (7l.
Nous ne pouvons pas dire (jue Jésus-Christ
vent que nous demandions ici principale-
ment les besoins du corps, fomme sonl le
vivre et le vêlement, puisque Jésus-Christ
nous dit dans ce même chapitre (8) : Ne
vous mettez point en peine de ce que vous
mangerez ou de quoi vous vous vêtirez, et
qu'il ajoute (0; : Cherches premièrement le
royaume de Dieu el sa justice, et toutes les
autres choset vous seront données comme par
surcroît ; c'est-à-dire que Dieu les donnera
sans qu'on les lui demande, lorsqu'on s'ap-
pliquera à obtenir les biens spirituels (10),
el il donne même ces biens temporels aux
méchants aussi bien qu'aux bons.
Nous ne pouvons pas dire non plus que
Jésus-Chrisl nous ordonne de demander ici
spécialement l'eucharistie; car, outre que
Jésus-Christ a fait celle prière longtemps
ayanHinstilulion du divin sacrement, elle
prien, saint .injjuslin et les autres; et c'est toujours la
même cliuse, puisqu'il est iiidillérenl de dire le iiaiii qui
couvirnl à notre subsistance, ou le pain dont uons avons
besoin chaque jour.
(6) Gregor. Nysseo. oral, i, in Oral. Dnmin. Basil. Cîe-
sar. in Regul. brev. inlerrog. 252 Chrysosloni. iuGi'nes.
liiiinil. 54, m psal.cxxviii, etc. Tljeodori l. in cap. it EpisU
ad l'hilipp. Thi'oplijlacl. in cap. vi Maltti. et iu ii 1 uc.
(7) L. Il de Serni. in moule, cap. 7.
(H) MatlU. VI, 31.
(9) Ibid. 55.
(10) Âug. serm. 56 ia Uatlb.
doit être dite tous les jours par tous les
chrétiens qui ne communient pas tous les
jours; et elle est dite plusieurs fois d.ins la
journée, le soir et la nuit, quoiqu'on ne
coinuiunie pas alors.
Il reslo donc que, pnr le pain quotidien ,
nous entendions principalement les hiens
spirituels qui doivent nourrir notre âme
pour la vie éternelle, et dont nous avons
besoin continuelleiuenl. La vie de I âme con-
siste dans l'union qu'elle a avec Dieu pour
qui elle est faite. Quund elle est séparée de
Dieu, elle est dans la mort. Ainsi sa nourri-
ture, son soutien et tout ce qui la fait vivre,
c'est ce qui la remplit de Diiu : c'est la
foi (1), la connaissance et l'amour de Jésus -
Christ; parce que celte connaissance et cet
amour nous donnent la vie, en nous déta-
chant de tout ce qui peut donner la mort à
notre âme : c'est sa parole, c'est la médita-
lion de SCS lois saintes et le goût qu'il nous
y fait trouver; c'est enfin la grâce qui nous
est nécessaire pour observer ses commande-
ments. Voilà le |)ain quotidien qu'il convient
aux enfants de Dieu de demander continuel-
lement, parce qu'ils en ont besoin sans
cesse. Quand on se dispose à communier, on
entend alors par le pain quotidien la divine
eucharistie, la chair sacrée de Jésus-Christ,
par laquelle toutes les autres grâces sont
données; on entend ce pain par excellence
qui nous soutient dans nos langueurs, et nous
fortifie dans le chemin que nous devons faire
pour arriver à la vie éternelle. C'est aussi
pour demander ce pain céleste que l'Eglise
nous fait dire à la messe l'oraison dominicale
avant la communion. L'eucharistie était vé-
ritablement un pain quotidien pour les pre-
miers chrétiens; elle l'est encore pour un
grand nombre de personnes qui ont le bon-
heur de la recevoir tous les jours, et tous
les fidèles devraient s'appliquer à vivre de
telle manière qu'ils pussent mériter chaque
jour le même bonheur.
Enfin, après avoir eu principalement en
vue nos besoins spirituels, nous pouvons de-
mander les besoins de la vie temporelle; tels
que la nourriture, le logement et le vête-
ment; mais il faut les demander comme on
demande du pain, c'est-à-dire ne demander
que co qui est purement nécessaire. Il faut
les demander liodie, pour aujourd'hui, afin
d'éloigner toute avarice et toute sollicitude
pour l'avenir. Il faut les demander pour nous
tenir dans une continuelle dépendance de
Di(;u en toutes choses. En effet, à l'égard de
tous ces besoins, toutes nos prévoyances de-
viendraient inutiles, si Dieu ne nous secou-
rait. Car, dit Jésus-Christ (2), en quelque
abondance qu'un homme soit, sa vie ne dépend
point des biens qu'il possède. En quel<iue état
que nous soyons, pauvres ou riches, nous
devons mettre uniquement notre couûance
(!) .Iiislusautcm meus ex fide vivit. Het)r. x, 38.
{'1) Viil>-li' et cavele ab oinui avarilia, quia uon iu abun-
damia cujusijuaui viia ejus esl ex lus quiC possidet. Luc.
Ml, IS.
(.j) [a manu Dei piosperitas bominis. Ecch. x, S.
(4) Psal. cm
ORA
971
en Dieu, et vouloir dépendre absommcnt d«
la puissance et de la bonté du souverain
Seigneur, qui peut en un moment faire ces-
ser l'indigence du pauvre (.'{), et réduire le
plus riche dans l'clat où était Job sur son
fun)ier. Le prophèle-roi nous fait bien en-
tendre cette confiance et celte dépendance,
lorsqu'il dit (i) : Toutes les créatures ntlen-
dent de vous que vous leur donniez teurnour-
riturc en leur temps. Vous la leur donnez, et
elles la recueillent. \ ous ouvrez voire main,
et elles sont rassasiées de vos biens. Vous dé-
tournez les yeux, et elles entrent dans le trou-
ble. ] ous en relirez l'esprit, et elles tombent
dans la défaillance, et retournent dans la
poussière doit elles ont été tirées. Il fiiul donc
tous les jours demander à Dieu notre p.iiu
comme dis indigents. Ce pain esl une grâce
et non une dette. Nous devons bénir le Sei-
gneur quand il nous donne peu comme
quand il nous donne beaucoup, parce que la
privation nous est souvent plus utile que
l'abondance.
Cinquième demande. — dimitte nobis dé-
bita NO.sTKA, SICUT ET NOS DIMITTIMDS DEBI-
ToiUBUs NosTBis; remettez -nous nos dettes
comme nous les remettons à ceux qui nous
doivent. Nos dettes (5) sont nos péchés. Ils
sont appelés dettes, parce qu'ils nous ren-
dent reilevables à la justice de Dieu, à la-
quelle il faut satisfaire en ce monde ou en
l'autre. Et, par les dettes que nous nous en-
gageons de remettre, il faut aussi entendre
principalement les offenses, plutôt que les
dettes d'argent ou d'autres choses, suivant
la remarque de saint Augustin (6;. Jésus-
Christ nous le marque assez clairement lors-
qu'à la fin de celte prière il nous dit que (7),
si nous remettons aux hommes leurs péchés,
le Père céleste nous rcmellra les nôtres.
Ainsi, c'est avec raison qu'on exprime ordi-
nairement celte demande en ces termes :
Pardonnez-nous nos offenses comme nous
pard3nnons à ceux qui nous ont offensés.
Mais on doit remarquer en premier lieu
que, quoique par les dettes il ne faille pas
entendre précisément les dettes d'argent ou
d'autres choses, il ne faut pas aussi exclure
les offenses qui peuvent se commettre à l'oc-
casion des dettes; mais qu'il faut entendre
généralement tous les loris qu'on peut nous
faire par rapport à nos biens, à notre hon-
neur et à nos personnes.
Jésus-Christ veut nous engager ici à être
miséricordieux envers tous nos frères. La
règle qu'il veut que nous nous prescrivions
en demandant à Dieu qu'il nous remette nos
dettes n'est pas restreinte. Il faut que nous
remellions les injures qu'on nous a failes,
de quelque nature qu'elles soient, et il y a
toujours, à l'égard même des dettes d'argent,
des règles qu'il faut observer pour remettre
l'olfense et pour êlre miséricordieux com. ne ^
(3) DimiUe nnbis peccata nosira, siquidem et Ipsi di-
miiiiumsoiuni dehenii uol)is. Luc. xi, i.
(6) L. Il de Serin, in nionlo, c. 8.
(T) Si eniin dimlseriUs hoininibus peccata eorum, diniit-
let et vobis Paier cœleslis delicta veslra. MaUh. vi, ii.
«76
DICTIONNAIRE DPS CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
m
Jésus-Christ nous engage à l'élro, si nous
voulons quo Dieu le suit à noire égard.
Preniièrcment, relui i)ui ne veut pas nous
payer ce qu'il nous doit nous fait injustice;
il faut lui remcllre celle offense dans le fond
du cœur, sans en conserver de ressciilinienl.
ScciMidenienl , quand nous exigeons la
dette par des voies légitimes, comme nous
avons droit de le faire, soit pour avoir soin
de notre bien, soit pour porter le détiileur
niême à rein|)lir son devoir, il faut le faire
sans dureté, par les voies \c> plus douces, et
exercer en cela même la mis.érieorde.
Troisièmtnient, quand celui qui nous doit
devient si indigent qu'on ne peut le con-
traindre à payer sans le réduire à une ex-
trême nécessité, il laut alors non-seulement
pardonner l'injustice iju'il nous a faite de ne
Une troisième remarque importante est
que celle demande a un rapport nécessaire
à la seconde, dans laquelle nous désirons
que le règne de Dieu vienne en nous; car
toute la peine que nous sentons à remettre
les offenses vient de ce que nous voulons
régner it dominer sur nos frères. Si nous ne
désirons sincèrement d'autre règne dans nos
creurs que celui de Dieu, nous ne cherche-
rons que son lionncur et sa gloire, nous
rougirons de nous compter pour quelque
chose, nous lui abandonnerons tout ce qui
nous regarde, cl nous serons bien éloignés
de vouloir exercer sur nos frètes la vea-
geance que Dieu seul s'est réservée (3).
L'homme, dit le texte sacré (4), garde sa co-
lère contre un homme, et il ose demander à
Dieu quil le guérisse l II est sans miséricorde
nous avoir pas payé quand il le pouvait, pour un homme semblable à lui, et il demande
mais il faut lui remettre la dette même, le pardon de ses péchés! Lui f/ui n'est que chair
parce que nous ne pourrions l'exiger sans
blesser la charité, et par conséquent sans
pécher contre la miséricorde que nous vou-
lons que Dieu exerce envers nous.
Enfin il ne faut jamais perdre de vue ce
que Jésus-Christ a dit, à légard même des
dettes d'argent, dans la parabole qui a une
liaison nécessaire avec la cin(|uième de-
mande du Pater. Le serviteur à qui le maître
avait remis une somme très-considérable
voulut impitoyablement se faire payer une
petite somme qui lui était due; et le maître
en colère lui dit (1) : Méchant serviteur, ne
fallait-il pas que tu eusses pitié de celui qui
était serviteur comme toi de la même manière
gue j'ai eu pitié de toi?
11 faut remarquer en second lieu avec
saint Augustin que (2), « des sept demandes
que Notre-Seigneur nous ordonne de faire
en priant, celle sur laquelle il a appuyé da-
vantage est' celle qui regarde le pardon des
péchés : en quoi il nous a marqué qu'un des
plus sûrs moyens que nous ayons de nous
délivrer de nos misères, c'est d'être miséri-
cordieux; aussi est-ce la seule demande de
l'Oraison dominicale oii nous prions Dieu
comme si nous composions avec lui; car
nous lui disons : Remettez nous nos dettes
comme nous tes remettons à ceux qui nous
doivent. Si, dans ce traité que nous faisons
avec lui, nous agissons de mauvaise foi cl
que nous mentions, nous ne tirerons aucun
fruit de notre prière : Car, dit-il, si vous
pardonnez aux hommes les u^'enses qu'ils com-
mettent contre vous, votre Père, qui est aux
deux, vous pardonnera aussi celles que vous
commettez conti'e lui; mais, si vous ne leur
pardonnez pas, votre Père ne vous pardon-
nera pas non plus. » Il nous rend les arbitres
de l'arrêt qu'il doit prononcer, et il nous
donne le choix de sa,bonté ou de sa rigueur,
selon que nous userons envers nos frères
de l'une ou de l'autre.
(1) Serve, neqiiam, nonne ergo oporluil el lo inisereri
consLTvi lui.sicui cl egolui niisertcis sum? Mauh. x»iii,
53.
(2) L. Il de Serm. in monto.
(ô) Mihi viiidicia, el ego reliibiiani. Rom. xu, 19.
(+j liomo bomini roservai iram, el a Dec qiiœril mede-
garde sa colère, et il demande miséricorde à
Dieu! Qui osera prier pour lui ? Quand même,
par les calomnies les plus sensibles et les plus
humiliantes , on noircirait notre réputation
d'une manière irréparable, il faudrait encore
étouffer tous les ressentiments contre ceux
qui nous porteraient des coups si doulou-
reux. Or comment nous mettre si fort au-
dessus de tous les mouvements de l'amour-
propre, si Dieu ne règne absolument dans
nous, et ne possède toute notre âme? Le
pardon des offenses est donc une suite de la
seconde demande.
Enfin, comme le désir du règne de Dieu est
le désir même de la vie éternelle, le pardon
des offenses est une suite du désir du règne
de Dieu, parce que c'est l'amour de nos frères
qui nous fait jouir par avance de la vie bien-
heureuse. Nous vivons tous d'un même es-
prit en Jésus-Christ, comme membres de ce
divin chef : notre union est notre vie; et,
comme celle union ne se fait que par l'amour,
nous ne vivons ensemble que par l'amour;
ainsi nous nous faisons mourir nous-mêmes,
et autant qu'il est en nous nous donnons la
mort à notre fière en lui ôlani celte vie qu'il
a en nous, el que nous devons tous avoir
dans le corps de Jésus-Christ où nous vi-
vons tous ensemble. Nous reconnaissons, dit
saint Jean (o , que nous sommes passés de la
mort à la vie, parce que nous aimons nos frè-
res; et celui qui n'aime point son frère de-
meure dans la mort : tout homme qui huit son
frère est homicide; et vous savez que nul ho-
micide n'a la vie éternelle résidant en lui.
Nous avons donc en nous la vie cl le règne
de Jésus-("ilirisl, en aimant nos frères et en
pardonnant les offenses. Sans celle disposi-
tion, nous demandons notre condamnation
à Dieu, qui ne doit pas nous pardonner,
puisque nous ne pardonnons pas.
Sixième demande. — Et ne nos inducas
IN TENTATiONEM, Cl nc nous induiscz point en
lani! In hominem siniileni .silii non liabct niisTicordiam,
et de peccalissiiis dc|irec3lnr ! Ipse ciiiii c:iro sil, réservai
iram, el |iropiiiatioiieiii p. lii a Dec! Quis exorabil oro da
liclis illius? Ki.vii. xsviii, 3.
(j) Jujd. m, li.
•77
OllA
tentation, .-es Icntations auxquollcs nous
sommes exposés nous cmpôchenl souvent
d'areoinplir la volonté de Dieu ; ccsl pour-
quoi nous demandons de n'être point induits
en tentation. Expli<iuons tous ces termes
pour rn bien coinpreiiiire le sens.
Tenter, c'est ordinairement éprouver pour
ronitaîlrc ou faire connaîlre quelcjue chose.
On peut tenter un homme, premièrement,
pour tàclier de ('Oiin;iiire sa disposition ,
quand on l'ignore. Uieu ne tente pnint en
cette manière, parce que tout est à découvert
à ^es yeux (I).
SecnndeinenI, on peut tenler un homme,
c'est-à-dire l'éprouver, pour faire connaStrc
sa vertu. C'est ainsi que Dieu éprouve ((uel-
quefois les justes, pour leur donner lieu de
mériter la gloire, et les faire servir d'exem-
ple. C'est ainsi qu'il a tenté Abraham (2),
Job, Tobie (3) et plusieurs autres. Mais ces
deux manières de tenter ne conviennent [loinl
à ce que nous demandons dans notre prière.
La tentation s'y prend en mauvaise part,
puisque nous demandons de n'y être pas in-
duits; et il faut remarquer avec soin com-
ment il peut convenir à Dieu d'induire en
tentation.
On peut induire quelqu'un en tentation,
premièrement, en le portant au mal; secon-
dement, en ne détournant pas les tentations
dont il va être attaqué; troisièmement, en le
laissant sans les secours qui l'empêcheraient
de succomber à la tentation.
Nous n'avons garde de demander à Dieu
qu'il ne nous porte pas au ma! : nous savons
tous qu'il ne nous tente pas de celte ma-
nière (V), et qu'il ne peut nous induire en
lentalion que dans les deux derniers sens;
ainsi nous demandons, à cause de notre fra-
gilité, que Dieu ne nous laisse pas entrer en
tentation. C'est la prière que Jésus-Clirist dit
aux apôtres de faire (5); et c'est en ce sens
que saint Cyprien et plusieurs autres Pères
expliquent ces paroles : Ne nous- itictiilscz
point en lentalion; c'est-à-dire ne souffrez
pas que nous soyons tentes.
Mais comme cette vie est une tentation
continuelle, tl que nous ne pouvons pas es-
pérer d'éviter toutes les tentations, ayant à
combattre contre le démon, le monde et la
chair, nous demandons aussi que Dieu ne
nous laisse pas succomber à la teniaiion en
nous abandonnant à nous-mêmes. Nous ne
nous éloignons de la volonté de Dieu, et nous
ne succombons à la tentation, qu'en man-
quant de lumière et de force. La grâce de
Dieu est toute notre ressource pour l'aire le
bien et pour vaincre les tentations : « et
comme nous sommes victorieux quand Dieu
nous assiste, dit le pape Innocent I", il est
nécessaire que nous soyons vaincus quand
il ne nous assiste pas;» ainsi, si Dieu (6)
ll'br ?v""l'- '"'^'" ""^^ '*' '"'"''''* ^""' "'""'^ ®J"^-
(2) Teiilavit Abraliani Deus. Gen. xxii , 1.
_(5) .Necesse luit ut lemalio probarét le. ïob. xii ,
(1) Deus eiiim inleiilator malorum est, ipse aiitcni ue-
iniiiem tentai : unusquisque vcro leulalur a loucupiscen-
lia sua. Jac. 1, 13, 14. Concupisceolia qiise non est ex
; oiu !)7a
nous laisse à nous-mêmes, il nous induit ca
tentation, non en nous ij poussant, mais en
nous ahnndonnani, dit saint Augustin. Nous
demandons donc que Dieu ne nous aban-
donne pas et ne nous laisse pas succomber
A la tentation. Nous savons qu'étant fidèle à
ses promesses il ne nous laissera pas tenter
au delà de nus forces (7); cl nous espérons
qu'il ne permettra la tentation que pour nous
en faire sortir avec avantage.
Septième demande. — Sed libéra nos a
MALo, mais délivrez-noxts du mal. C'est ici la
c inclusion de la prière et la demande qui
doit nous procurer l'elTet et le fruit de toutes
les autres. Nous trouvons continuellement
des obstacles aux dispositions que ces de-
mandes supposent en nous; toute notre res-
source est que Dieu nous préserve du mal,
non de quelque mal eu particulier, mais gé-
néralement de tout ce qui peut nous empê-
cher de sanctifier le saint nom de Dieu, de
désirer son règne, de faire sa sainte volonté,
de recevoir les biens qui nous sont néces-
saires, de pardonner les offenses, et d'ob-
tenir le pardon des nôtres, et de nous pré-
server de tentation. Jésus-Christ nous fait
demander ici ce qu'il demanda lui-ujême
pour ses apôtres la veille de sa mort; priser-
vez-les du mal (8), c'est-à-dire préservez-les
de lotit ce qui nuirait à leur salut.
11 ne faut donc pas restreindre ici le mot
de mal pour l'appliquer au péché, au démon
ou à (itfelque autre objet particulier. Le
péché est sans doute un mal et le plus grand de
tous les maux ; mais ce n'est pas seulement du
péché qu'on demande ici la délivrance; nous
avons déjà demandé d'être délivrés tie nos
péchés, et même de la tentation qui nous
porterait au péché. Le démon est aussi un
mal : il est appelé dans l'Lcriture /em j/m .9).
Mais nous ne demandons pas seulement d'être
délivrés des attaques du démon ; car il y a
d'autres causes qui nous portent au mal. 11
faut prendre le mot de mal généralement
pour tout ce qui nous détourne des vrais
biens, soit en nous faisant tomber dans de
nouveaux péchés, soit en renouvelant les
fâcheuses impressions que les péchés passés
ont laissées dans notre esprit et dans notre
cœur. En un mot, nous demandons à Dieu
de nous délivrer des maux , quels qu'ils
soient, ijui nous détournent de notre saigt,
et qui mettent en nous des oppositions à sa
sainte volonté.
§ VI. Riibri(iue et remarques sur ce que le peuple dit :
Sed libein nos amato, el le prêtre lépond : Aiiien.
Aux grantli's messes le clergé et le peu] le, et aux messes
liasses le ministre pour les a.ssislants, disent ; Sed libéra
nos a inido, et le pièlre ré|ninil a voiv basse : Amen.
1. Dans l'Eglise grecque, et autrefois avant
Charlemagne dans les églises des Gaules le pré>
Paire. I .Toan. ii, IG.
{5) Orale ne inlretis in tentalionem. Luc. xxn , 40.
(6) Non cogeiido, sed deserendo. Aug. serni. 57, in
Maiili. IX.
(7) Non palielur vos teulari supra id quod potestis, sed
faciel etiam cum tenlatione provenlum. I Cor. x, 13.
(SI Si'd ut serves eosa malo. Joan. xvn, 13.
"Jl .Maligims non tangit eum. Juan. v. 18.
979
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
08O
tre el le ppuple disaient ensemble l'oraison
dominicale (I). EnAfrique au contraire, selon
le témoignage de saint Augustin (2), le peuple
l'écoulait seulement : c'est ce qui s'observait
à Uome au temps de saint Grégoire. « Chez
les Grecs, dit ce saint pape (3), l'oraison
dominicale est dite par tout le peuple ,
et chez nous par le prêtre seul. » L'Eglise
romaine avait juge à propos que le prélre
récitât seul le Pater à haute voix, dans la
vue, ce semble, que tout le monde l'entendît
plus distinctement; et, dans la suite, afin
que le peuple y prit également part, on lui
a fait réciter la dernière demande qu'il doit
dire comme une espèce de récapitulation de
l'oraison dominicale : car c'est comme s'il
disait : Délivrez-nous du mal. Seigneur, afin
que vous soyez toujours glorifié en nous,
que vous y régniez seul, que nous fassions
votre volonté, que nous obtenions de votre
bonté les biens spirituels el temporels, que
nous méritions le pardon de nos péchés par
l'amour sincère de nos frères, et (juc notre fiii-
blesse ne soit point exposée aux tentations.
2. Le prêtre répond Amen à voix basse.
Selon de très-anciens Sacranientaires il n'y
a point ici A^Amen, {h), parce qu'en effet la
prière suivante Libéra nos est comme une
suite du Pater, après laquelle on répond :
Amen, Cependant, comme dans les évangé-
lisles le Pater est terminé par Amen, on a
jugé à propos de le terminer de même à la
messe; et il paraît, par Flore et par Rcmi
d'Auxcrre, qu'il était ainsi communément
terminé au neuvième siècle.
Le prélre, qui est à l'autel pour appuyer
les di'mandes du peuple, dit cet Amen; et
comme il parle souvent seul et en secret
avec Dieu, il reprend la récitation secrète
pour dire : Amen. Conime s'il disait : Oui,
Seigneur, nous sentons la grandeur et l'é-
tendue des maux qui nous détournent dû
bien; délivrez-nous-en
Oramos te. Domine.
l'Explication du P. Lebrun.)
nuBniQDE.
Le prêtre étant monté ii l'autet dit secrètement Orumus
te. Domine; nous vous prions, Seigneur; et lorsqu'il est
venu à ces paroles, donl les reliques sont ici, il baise
l'autel Siins faire aucun signe de croix sur l'endroit qu'il
baise. TH. i, n. 1.
REUiHQUES.
1. Celte prière, que la rubrique prescrit,
(1) Votiez, pour les Crocs , les liturgies et l.éonlius
dans la Vie de saint Jean l'AumOnior, évêipie d'Alexan-
drie; et po\u' les Gantes, saint Grégoire de Tours, au livre
II lies Miracles, c. 30.
(2) In licclesia enim ad altare Dci qunlidie dicitur Ista
douiinica oratio, etandiunt illam iidc les... et si qnis ve-
slruin non polerll lenere, pcrfecle audiendo quolidie tene-
l)it. Serni. 38, iu Mallli. vi, de Orat. Doniui., v. 10.
f.5) Lib. vil, ep. m.
(4)11 n'est point dans le Sacramenlaire de saint Gré-
goire donné [>ar le père Ménard, ni dans le Sacramenlaire
de Worms, écril vers l'an 900.
(61 La messe d'illyric, vers la fin du ix* siècle, met Oro
te. Domine, etc., it on lit : Smicii Dei quorum curporu et
reliquia; in liis snnclis lucis liabcn'.ur recomlilœ, uic, dans
un Missel d'Ulreclit écrit vers l'an 900, et conservé dans
les arcliives de l'église collégiale de Saiot-BarlUélemy de
Liéee.
est dans plusieurs anciens Sacramcntaires (3l,
dans un Pontifical de Narhonne de quatre
ou cinq reiils ans, et dans l'Ordre romain
du XIV* siècle (6), où les prières sont détail-
lées : cependant les chartreux el les domi-
nicains ne la disent pas. Les carmes ne la
disaient pas non plus avant la réi'ormalion
de leur Missel en 1584, sous Grégoire X!H,
parce qu'on ne la disait pas dans les églises
d'où tous ces ordres ont tiré leurs Missels.
On ne l'a dite à Paris qu'en l(il5, lorsqu'on
a pris VOrdo tnissw du saint pape Pic V.
2. Le prêtre, arrivé à Taulel , le baise. Le
baiser est un salut (7)' et un signe de res'-
pect el d'amour (8). Le prêtre baise raiitpl.(9)
par respect et par amour, comme le lieu où
notre Sauveur s'immole. Qu'est-ce que l'au-
tel, dit Optai de Milève, si ce n'est le siéf/e du.
corps el du sang de Jéstts-Christ (10)? Et se-
lon l'auteur du Traité des Sacrements, parmi
les œuvres de sainl Amiiroise : Qu'est-ce que
l'autel (11), si ce n'est la forme ou la figure
du corps de Jésus-Christ, sur lequel il s'im-
mole et s'offre en sacrifice, comme il s'est
offert dans son corps?
3. Sans faire aucun signe de croix. Autre-
fois le prêtre, en montant à l'autel, baisait
la croix marquée dans les anciens Missels.
Qucl(jucs-uns se conlenlaienl de faire un
signe de croix avec le pouce sur l'endroit de
l'autel qu'ils devaient baiser. Les domini-
cains onl conservé cet usage. Mais la croix
qu'on met sur l'autel depuis cinq ou six
cents ans a été regardée comme un moyen
suffisant de renouveler dans l'esprit du prê-
tre la véfiéralion de la croix; et d'ailleurs ,
en baisant l'autel il est censé baiser la croix
par laquelle l'autel a été consacré, et qtii y
demeure imprimée.
k. Le prêtre en baisant l'autel baise aussi,
autant qu'il lui est possible, les reliques ,
c'est-à-dire les restes précieux des corps
des saints qui y sont renfermés, poiir ex-
primer son respect et son amour pour ces
glorieux membres de notre communion, qu'il
prend ici pour se» (irotecteurs et ses inter-
cesseurs. Dés les premiers siècles, le saint
sacrifice a été offert sur les lieux où les mar-
tyrs avaient répandu leur sang, ou bien
dans les endroits où l'on a conservé les pré-
cieux restes de leurs corps. El il était bien
convenable que le sacrifice de Jésus-Christ
fût offert sur les corps des sainls qui onl
l'honneur d'être ses membres, cl qui pour
(6) Page 330.
(7) Ommune salulationis ollicium. Optât. Milevit. lib.iv.
(8) Hcbra'i juxla linguîe sua; proprietalem, deoscnla-
tionmi pro veueratioue uonunt. Hier. .4pol. ad Rut. tom.I,
pu-. 729.
(!1) Anciennement les fidèles no s'approcliaienl point des
autels sans les baisiT. Les soldats envoyés par l'impér.i-
tiice Justine dans l'église où sainl Ainliroise était avec le
peuple, dès qu'ils apprirent qu(! l'empereur avait révoqué
l'ordre df se saisir de la b:isilique, y entrèrent, coururent
aux autels, et les baisèrent en signe de respect el du
paix : Irriienles in allaria osculis significare pacis insigne.
Amhros. episl. ad Marcel, soror. n. 2G.
(10) puid eniiu est ail ire, nisi sedes corporis et sangui-
uisCbrisii? Opiat ailv. Parmen. •
(11) Quid enim es' alure, nisi forma corporis Christi?
Ainbr. de Sacr. 1. iv, c. â, et 1. v, c. i.
081 ORA
son amour se sont offerts visiblement en
saciifice, dit un ancien auteur parmi les œu-
vres de saint Augustin. Ce saint docteur dit
aussi (ju'il convenait hien de donner pour
sépulture aus martyrs le lieu où la mort
lie Jésus-Christ est tous les jours célébrée (1).
Lorsqu'on bâtissait des églises dans des
lieux où il n'y avait pas encore eu de reli-
ques, comme saint Ambroisc fit à Milan , on
en mettait sous l'autel , pour placer sous
l'autel lie la terre ceux dont saint Jean avait
vu les âmes sous l'autel du ciel (2).
Comme on n'a pas toujours eu des corps
des saints à mettre sous l'autel, on a inséré
du moins quelques portions de leurs reli-
ques dans la pierre sacrée. El cet usage de
ne point consacrer l'autel sans reliques a été
si fort établi par la tradition, que le septième
concile général ordonna à tous les évcques,
sous peine de déposition, de l'observer (."!).
5. Quelque recommandée qu'ait été celte
pratique, on ne laisse pas de trouver depuis
longtemps des autels sans reliques. C'est
pourquoi le Missel romain, imprimé à Bâlo
en li87, marque que, s'il n'y a point de re-
liques, on omettra ces mots, ijiioriim rcliquiœ
hic sunt. Le Sacerdotal romain cl le Céré-
monial des carmes ('••) marquent la môme
chose. Alors il est indifférent de baiser l'au-
tel au commencement ou à la fin de l'orai-
son. Il est certain qu'on ne le baise à ces
mots qu'à cause des reliques, cl quelles ont
donné lieu à l'oraison même.
Nous vous prions, Oramus te, Domi-
Seigneur, par les mé- ne, per mérita san-
rites de vos saints ctorum tuoruni quo-
dont les reliques sont rumreliquieeliicsuut,
ici, et par les mérites et omnium saiicto-
de tous les saints , rum , ut iiululgerc
qu'il vous plaise me digneris omnia pec-
pardonner tous mes cala mea. Amen,
péchés.
EXPLICATION.
Oramds... Nous vous prions, Seigneur,
par les mérites de vos saints. Le prêtre, mon-
tant à l'autel avec quelque crainte pour ses
péchés, fait attention que les saints peuvent
être de puissants intercesseurs pour lui faire
trouver grâce au saint autel, parce qu'ils
ont été trouvés dignes d'entrer au sanctuaire
céleste. C'est pourquoi il prie Dieu d'avoir
égard aux mérites des saints, pour lui taire
miséricorde et le laisser entrer au sanc-
tuaire de la terre sous leur protection.
Ut iSDCLGERE DIGNERIS. Les mérites des
saints martyrs qui ont souffert et prié, non-
seulement pour eux-mêmes, mais pour tous
les fldèles, seront toujours un moyen d'en-
(1) Convenienter ibi iiiartyribiis sepuUvira décréta est
ubi mors Domiiii qiiotiilie celebraliir. Ang. serm. 2.
("2) Vidi siiblus allare animas iiUerrecloriim. Apec, vi, 13.
(3) Coric. Nicseii. ii, cap. 7.
(4) Lib. 1], riibr. 33, n. 6.
(5) Divin. Offic. c. 41.
(B) Versus adstanles divinœ meditalioni insislere, iiuli-
bns elvoce supplicat. Consuet. Cluii.
(7) Sacerdos parai fratrum mentes, etc. Cypr. de Orat.
Doniin.
(8) Act. I. 15, etc.
(9) In Psal.
OR.-^
98?
gager Dieu à user d'indulgence à l'égard des
peines qui sont dues à nos péchés, si nous
implorons leur intercession, en combattant
les désirs de la chair et du siècle, et en gé-
missant de mener une vie si peu semblable
à la leur.
Orate, fratres.
(lixplicalion du P. I.ebrnn.)
§ I
nOBBlOCE.
La prière Siiscipe, simcta Triiiilas étant finie, le prêtre
baise Tautcl, se tourne vers le peuple, étend les mains,
le.'î rejoint, dit d'une voix un peu élevée : Ora/e, fia-
Ires ; el poursuivant le reste secrètement, il achève le
cercle, el retourne au milieu par le côté de l'Evaogile.
HEUAnOOES.
1. // baise l'autel, qui représente Jésus-
Christ, pour le saluer avant que de saluer
le peu[ile, vers lequel il va se tourner. Il le
salue tacitement, sous-entcndanl Dominus
vobiscum, dit Belelh au xir siècle (o).
'2. Il étend les tnains et les rejoint en di-
sant : Ouate, pour engager les assistants,
par les gestes et par la parole, à la médita-
tion (6], selon la rem;irque des anciennes
coutumes de Cluiiy.
3. // dit d'une voix un peu élevée : Oratk,
FRATRES , pour être du moins entendu de
ceux qui sont autour de l'autel. 11 appelle les
assistants mes frères. S.iint Cyprien les appe-
lait de même ("), après saint Paul. C'est
ainsi que les chrétiens se sont nommés les
uns les autres depuis le commencement de
l'Eglise (8). Vous (les tous frères, dit Ar-
nobe (9), nés d'un même père, Jésus-Christ, et
d'une même mère, V lùjlise. Le préire n'ajoute
point : Et vous, mes sœurs, quand il n'y au-
rait presque que des femmes à la messe. Il
s'adresse au principal sexe de l'assemblée ,
sans exclure l'aulre, p.irce qu'à l'égard de
tous ceux qui ont été baptisés, dii saint
Par.l (10), »7 n'y a ni homme ni femme: vous
tt'éles tous qu'un en Jésus-Christ. On lit pour-
tant dans la messe donnée parillyric, écrite
vers l'an 900, et dans un Missel d'Ulrecht
vers le même temps (il) : Priez pour moi,
qui suis pécheur, vous, mes frères et mes
sœurs; el cet usage devint assez commun,
aux XII' et xiip siècles, en plusieurs églises
éloignées de Rome (1-i) ; ce qui s'est même
conservé à Paris jusqu'en 1615, et à Meaux
jusqu'en 164.-2. Mais on est revenu partout
au plus ancien usage.
Quaiidles prêtres à la inesse, et les prédi-
cateurs en chaire, disent mes frères, s'adres-
sant au principal sexe, les femmes compren-
nent bien qu'elles doivent s'appliquer tout ce
qui s'adresse à l'assemblée (13).
4. Il poursuit secrètement : ut meuu ac
(10) Non est niasculus npque femina :omnes enim vos
uu\mi estis in Christo Jesu. (ialal. in, 28.
lit) Orate pro me pecialorc , Iratres el sorores. Miss.
Illyric. Miss, lillraj. niss.
(12) On lit : Orate pro me, fratres et sorores, ut meuin,
etc., dans le Missel de Oiogne de l'an 1135, aussi bien
(pie dans Albert le (.rand, rie Sacrif. miss, tract. 3. c. 2.
Ile mol sorores n'est poiui dans le Traité du pape Iniio-
eent 111, ni dans Beleth, ni dans Renii d'Auxerre, ni dauf
le faux Alcuiii.
(13) Clirysost. in Matlli v, ÎS
983
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES aiTES SACRES.
93»
VESTRiiM, etc. Anciennement le prctre ne
disjiil (lue J'riez (I), ou Priez pour liwi (2),
ou /*/•)'■- pour moi pécheur (3). On ne voit
d;in« k's us de Cîlenux que ces mois : Priez
pour moi, mes frères (i) ; el les chartreux ne
dispiil encore que ci'ux-ci (5j : Priez, mes
m<!'me lorsqu'il dira Dominus vobiscum, quoi-
que ce soil une salutation qui se fait tou-
jours en rognrd.inl Ici personnes qu'on sa-
lue. SLiis dans relie conjoncture, tout occupe
du granil mystère qui va s'opérer, il demeure
tourné vers l'autel ; et comme s'il élail ren-
fréres, pour moi pécheur, le Seigneur notre fermé dans le saint des saints, bien éloigné
Dieu. Les paroles suivantes n'ont été d'abord
mises que pour faire cnlendre ce que le
prèlre doit avoir en vue en invitant les
fiilèles à prier. Hemi d'Auxerrc, vers l'an
880, est le premier qui nous les a données
ciimme une exp'ication : Priez, mes frères,
dil-il (6), c'esl-à-dire Priez que mon sacri-
fice, qui est aussi le vôtre , soit agréable au
Seigneur. Comme ce n'éiait donc là qu'une
du peuple (8), il ne terminera ses prières
secrètes qu'en criant fort haut, pour ex-
horter les fidèles à tenir leur âme élevée à
Dieu.
Quand il se tourne vers eux à présent, en
leur (lisant; Orate, fralres, c'est comme s'il
leur disait: Je vais entrer dans un plus grand
recueillement, pour faire seul les prières se-
crètes; mais de votre côlé priez aussi, de-
cxplication, dont on a cru que les assistants mandez à Dieu d'agréer le sacrifice que nous
étaient instruits, le prêtre, ou ne l'a point offrons ensemble.
dite, ou la dite en silence, comme le mar
queiit le faux Alcuin, vers l'an 1000, el le
Missel romain d'à présent, presque dans les
mêmes tirmes.
o. Le prêtre se tourne entièrement et
revient au milieu de l'autel par le côlé de
l'Evangile, parce que c'est de ce côté-là
qu'est le Missel (7), dans lequel il doit lire
les oraisons qu'on appelle secrètes
§ II. Mollis de l"in\ italien a prier, et réponse du peuple. J
Le plus ancien motif de la nouvelle invi-
tation à prier est venu de l'offrande du peu-
pJe , qui durait longtemps el qui pouvait
causer des distractions. Mais le principal
niolif qu'on aura toujours, quoiqu'il n'y ait
pas d'offrande, c'est que plus le moment du
sacrifice approche, plus aussi la prière et le
recueillement sont nécessaires. Le prèlre se
On voit , depuis huit ou neuf cents ans,
dans beaucoup d'anciens livres, que les as-
sistants faisaient à celle exhortation diverses
réponses vives et tendres. Atnalaire nous
apprend qu'on disait en quelques églises (9] :
Que lieu vous envoie son secours de son
sanctuaire , et son assistance de .Sion; qu'il
se souvienne de votre sacrifice, et qu'il rende
parfait votre holocauste. C'est le souhait que
les Israélites faisaient à David lorsqu'il of-
frait des sacrifices. Les carmes disent encore
ce verset : Que le Seigneur se souvienne , él
le suivant. On disait en d'autres églises : Le
Saint-Ksprit viendra sur vous, et la vertu du
Très-Haut vous couvrira de son ombre {W),
ou d'auires prières plus longues, que Kemi
d'Auxerre rapporle (11); et l'on pouvait aussi
se contenter de prier en silence (12). On ne
répond rien chez les chartreux, ni chez les
dispose à entrer dans le saint des saints, et jacobins(l3). Selon Durand, au treizième siè-
il prend pour ainsi dire congé des fidèles, cle (li , les assislanis devaient dire secrèle-
qu'il ne verra plus jusqu'à ce qu'il ail cou- ment quelques-unes de ces formules : Memor
«ommé le sacrifice. Durant tout ce temps il sil, ou Suscipiat, ou Spiritus sanclus, ou
ne se tournera point vers le peuple, non pas Mitlat tibi, ou Immola Deo. L'Eglise de
(l)Oral. Ord. rom.2, n. 9.
(2) Orale pro me. Ord. 6, n. 10.
(3) Orale pro me pecialore. Satrjjm. mss. Trev.
(4) Orale, fialres, pro nie. Us. Cislerc. c. 5-5.
(o) Orale, fralres, pro me peecalore ad Doniinum Deum
nosiruin. Ordiii. Carlus. c. 26, n 2!
(G) Orale, fralres : id est, M mcmn el veslrum partler
tacrilicivm ncceiilmn »i( Domino, lixpus. miss.
(7) Auliefoisle Missel élaa placé un peu plus loin du
milieu (le l'autel qu'a pré.senl. D'où lient que, selon ri'au-
cieiis ordinaires, le prêtre devait faire le lour euiierponr
se trouver au livre, et s'approcher ensuite du milieu de
l'autnl, après avoir lu les secrètes : Conversus ud rhoiiim
tlicnl : Oinle, (rares ... Uum aiUem ad altare vuliitm re-
dux'-vil, non ex en pmte qwise mi liwium coinrilU.sed el
ad tibimn in sinistrn pnrie iwcedens... Ul aulem sact'rdos
ser.reliis finieril, relruluil se conlia iiieUiuin altaiii. Ordin.
Priçinonsir. in Bilil., p. 891.
(8) Pour aider le prêtre à entrer dans ce recueillement,
il serait a propos qu'on écirtàl les hiiques, el surtout les
femmes, qui viennent se placer jusqu'au pied de l'autel,
et qu'on renouvelât les lois qui jusqu'au commencement
du XV' siècle défendaieut cet usage déteslahle, comme
parle Grimez, qui vivait en ce lemps-lii. Denelimi slutiiit,
dil-il, qitd nulli laicoritm liceal t/i eo ussislcic hco ubi
misua celebraliir, ni sacerdos absque imvedinu'iiio el iiiie
dislraclioiie celebralionis offiàwn expédiai. Viide quod
nimc lit. scilicel quod viri ci imdieresin (aciem proipiciiir.t
succrdolis. et staitl contra ejus (aciem, niutlmn dclesUdiile
est, el divinœ jitblitiœ conlrarimn. De OOicio Miss,i!.
(0) Audivi dicere qund plebs eadem liora très versiculos
cantct pro sacerdote : Miltat tibi Dominus auxilium de san-
cle, ft duos seijuemes Ainal. de Eccles. Oflic lil) m.
cap. 29.
(10) Dans la liturgie de saint Chrjsoslome le prêtre et le
diacre se disent mntUHlleinent : Le SamI-Espril viendra
sur vous, etc. (tuchol , p. 75.) Dans la liiiirgie de saint
Jacques, les assistants disent ces paroles au prèlre un peu
avant la préfjce. On trouve celte même formule dans les
Mis'iiK d'Orléans jusqu'en IBOI.
(11) Expiisit. miss. — On voit plusieurs de ces prières dans
la messe d'illvric, dans un niauuscril de sainH)enys, que
le père Mariène croit être du temps de Charlemagne,
dans le Poiililieal de sainl Prudence, évêque de Tinyrs,
dans un Missel manuscrit de celle église de 1000, et dans
plusieurs autres manuscriis. Voici ci-llesqui se trouvent
d:ins les Heures de ("b.irles le C.bauvc, écrites vers l'an
87(1 : Quid ornudùm sil ad niissam pro sacerdoie, quaiido
petit pro se orare : Spiritus sanclus supervcniai iu te, et
virluj Allissimi olHiniliret le Memor sil sacrilicii lui, et
hnlocausluni luum pingue liât, 'triliuai tiiii secuiiduin cor
tuuni, el omnein pctitionem tiiam coutinnel. I)a, Domine,
pro nosiris peccalis acceplabile et susceptibile Ueri sacri-
ûcium in conspectii tuo.
(12) Selon les us de Oleau-t et l'ordinaire des guille-
niilps, tout le chœur se tournait vers l'autel, et priait en
silence l'espace d'un Pater.
(1.5) Ou n'a marqué aucune réponse dans les Missels de
Parisjusqu'en IGIo.nidans ceux de Meaux jusqu'en I6i2.
Il n'y en a point dans le Sacramenlaire d'Albi du m' siècle,
ni dans le Missel de Cologne de 1135, ni dans ceux de
l'ordre de M.ilte de looô, de Vienne 1519, de Cambrai
)ri27, de Liège 1313, 1327, 1342, de Bourges lW6ct
Vriùi, de Châlous-sur-Marne 1543.
(Il) Lib. IV, c. 52, n. 5.
085
ORD
ORD
Itoiiifî a liiil répondre depuis ce Cemps-îa ic
Susripiat en ers termes •
Que le Seigneur re- Suscipiat Dominus
9R6
foive de vos mains le
sacrifice à l'honneur
et à la gloire de son
nom, pour noire uli-
lilé et pour celle de
toute sa sainlcEglise.
sncrifK'iun) de manî-
bus luis ad laudem et
gioriam noniinis sui,
ad utililatem quoque
noslram , loliusquc
Ecclesiœ suœ sanclœ.
EXPLICATION.
SusciPiAT . . . Que le Seigneur reçoive de
vos mains le sacrifice. C'est un prélre établi
de Dieu et de l'Eglise qui doit offrir le sacri-
fice. Il offre sans restriction, parce que c'est
le sacrifice de toute l'Eglisi'. le même qui a
élé et qui sera toujours offert dans tout le
monde : c'est pourquoi on dit le sacrifice, et
non pas ce sacrifice. Les ordinaires de la
messe , qu'on imprime trop souvent sans
l'oi'dre des é?ê(|ues, mettent à présent mal à
propos hoc sacrificiutn, quoique la particule
hoc n'ait jamais élé dans le Missel romain.
Ad laudem .. . à l'honneur et â la gloire
de son nom. La gloire de Dieu est la princi-
pale fin du sacrifice, qui doit toujours êlrc
offert pour reconnaître son souverain do-
maine sur 1rs créatures.
Ad utihtatem. . .pour notre utilité. Les
(rois autres lins du sacrifice sont de remer-
cier Dieu des bienfaits reçus, d'obtenir le
pardon de nos péchés et toutes les grâces qui
nous sont nécessaires. Ces trois dernières
fins sont reniermées dans ces mots : pour
noire tUililé ; car, qu'y a-t-il de plus avan-
tageux pour nous que de rendre à Dieu nos
actions de grâces (1), d'espérer le pardon
de nos péchés et tous les nouveaux se-
cours dont nous aurons besoin? .\insi,i]uand
on dit le Suscipint, on peut avoir en vue les
quatre fins du sacrifice.
ÏOTiDSQUE EccLEsi* . . . f^ pour celle de
toute sa sainte Eglise. Quoiqu'on puisse prier
spécialement pour quelques personnes au
Mémento, le sacrifice néanmoins est pour
toute l'Eglise; il ne saurait être restreint au
seul bien d'un particulier. C'est ce que plu-
sieurs anciens martyrs faisaient comprendre
à ceux qui leur demandaient des prières, en
leur répondant , selon l'esprit de l'Eglise,
qu'ils priaient pour tous les fidèles
ORDINATION.
C'est la cérémonie par laquelle l'évêque
confère le sacremeiil.de l'ordre. Il y a pour
cela des prescriptions générales qu'on trou-
vera à l'article suivant où l'on suppose un
certain nombre d'ordinands réunis pour cha-
cun des ordres mineurs et majeurs. Quand
il n'y a qu'un seul ordinand, les formules
doivent être prononcées au nombre singu-
lier. 11 serait embarrassant de le substituer
bien des fois au pluriel qu'on a sous les
yeux sans que rien en avertisse. C'est pour
faciliter la cérémonie, déjà compliquée par
elle-même, qu'on a fait un extrait du Ponti-
fical pour le cas dont il s'agit ; on l'a placé à
la fin du volume, et nous le donnons ici,
pour ne rien omettre de ce qu'il contient.
Les rubriques y sont à peu de choses près,
comme pour une ordination générale ; cesl
pourquoi nous ne les répéterons pas à l'article
suivant, ordinations générales, mais nous
en donnerons la traduction française et des
noies explicatives.
La confirmation devant quelquefois pré-
céder l'ordination, même d'un seul, c'est par
là que commence l'extrait suivant, approuva
comme le reste du Pontifical par l'autorité
compétente. On trouve au mot confibmatioi*
les règles générales à observer, la traduction
des rubriques et le sens des prières; c'es/
pourquoi nous ne répétons pas ici tout cela
TITnE PRIiMlEK.
Formules pour conférer la confirmation et le$
ordres à un seul.
'lixtriit liu Ponlîiical romain.)
§ I «WFIBMATIOX,
1. Choses nécessai- 1. Confirmation!
res pour la confirma- conferendîe necessa-
ria : Chrisma, sluppa
aul gossipion ad ler-
gendum fronlem eiqui
non habel vitiam ; ba-
cile cum huccati; ma-
nutergium ; medulla
panis.
tion: Lesaintchrême,
de l'étoupe ou du co-
lon pour essuyer le
front, à défaut de lin-
ge ; un bassin et une
aiguière, un maiiu-
terge , de la mie de
pain.
2. Choses nécessai-
res à celui gui doit
être confirmé : La con-
fession préalable, un
parrain ou une mar-
raine, une bande de liftge propre
.'{. Le pontife ayant
sur le rochel ou, s'il
est religieux , sur le
surplis, l'amicl, l'é-
lole et une chape de
couleur blanche, avec
la mitre simple et le
bâton pastoral; ou si
ce sacrement est con-
féré moins solen-
nellement, ayant une
étolc blanche sur la
moselte et la mitre
sim[)le, s'approche du
fauteuil qu'on lui a
préparé devant le mi-
lieu de l'autel s'il est
dans quelque chapel-
le, ou qu'on a placé
dans quelque lieu
convenable; il s'as-
sied et fait une courte
allocution aux assi-
stants et au confir-
mant ; après cela il
se lave les mains ; en-
suite ayant déposé la
mitre il se lève, et la
2. Confirma ndo ne-
cessaria : Prœiia con-
fessio ; patrinus vel
matrina ; vitla linea
manda.
3. Ponlifex supra
rochelum vel, si sit re-
gularis, supra super-
pelliceum , paratus
amictu, slola et plu-
viali atlti coloris, cum
mifra simplici et ba~
culo paslorali, vel si
hoc sacramenlum mi-
nus solemniler confe-
ralur, stola alba su-
pra moseltam, et mi-
Ira simplici paratus,
accedit ad fnldislo-
rium ante médium al-
taris, si sit in aligua
capella , aiit in ulio
convenicnli loco sibi
paralum , et sedens
brevi sermone alloqui-
tur aslantes et con-
firmandum ; quo facto
lavât manus, deinde
deposita milra surgit,
et versa facie ad con- ■
firmandum ante se ge-
nuflexum, junctis ma-
nibus, dicit:
face tournée vers le confirmant, qui est à
genoux devant lui, il dit, les mains juiutes:
(l)Cum gratiarum aciione peiiliones vesirse innotescant apiiJ Deum. Pbilipp. iv, 6.
987
DICTIONNAIltE DES CEREMONIES ET DES HHES SACRES.
98li
Que l'Esprit-Saint
descende en vous, et
que la vertu du Très-
Haut vous préserve
des péchés, i^ Ainsi
Spiritus sanctus
superveiiial in te, et
virtusAllissimi custo-
dial le a peccalis.
1^ Amen.
soil-il. {Voy. Confirmation.)
4. Deinde signons se 7nanu dextera a fronte
ad pcctus siyno criicis, dicit :
f Adjutorium noslruni in nomine Domini.
i^ Qui fecil cœlum et terrain.
t Domino, esaudi orationem meam
i^ Et clanior meus ad (e veniat.
y Duniinus vobiscum.
^ El cuui spiritu tuo.
5. Tuin exiensis versus confirmandum ma-
nibus, dicit:
Oreinus.
Omnipolens scmpilerne Deus, qui regone-
rare dignalus es hune famuluni luum (vei
hanc famulam tnain), ex aqua et Spirilu
sancto; quique dedisli ei reinissionem om-
nium peccatorum ; omilte in cum {vel in
eani) septiformem Spirilum luum sanclum
Paraclilum de cœlis. i^ Amen.
Spiritum sapienlia et inlellectus. i^Àmen.
Spirllum consilii et fortitudinis. i^ Amen.
Spiritum scicntia; et pietalis. ^ Amen.
Adimple eum (vel eam) Spirilu timoris lui,
et consigna eum (te/ eam) signa crufcis
Chrisli, in vilam propitiatus seternam , per
eumdem Doniinumnostrum Jesura Christum
Filium luum, qui tecum vivit et régnât in
unilate ejusdem Spiritus sancii Deus, per
omnia sœcula sseculorum. ^ Amen.
6. Pontifex accepta mitra sedet in faldisto-
rio, et inquisito confirmandi nomine sibi per
patrinuin vel malrinam flexis genibus prœ-
senCiiti , et siimmitate pollicis dextrœ manus
chrismale inlincla dicit : N. Signe le signe
crufcis , quod dum dicit producit pollice
signum crucis in frontem illius , deinde pro-
sequitur.
Et confirmo te chrismale salulis : In no-
mine Paflris, et Fiflii, et Spiritus t sancii.
R| Amen.
7. Deinde leviter eum in maxilla cœdit di~
cens :
Pas tccum.
8. Unclione peracta, pontifex lergit cum
mica panis, cl luvat pollicem et manus super
pclvim, et aqua lotionis cum pane funditur
in piscinam sacrarii.
9. Intérim dum lavai manus legilur a mi-
nistris sequens anliphona.
Confirma hoc, Deus, quod operatus es in
nobis a templo sancto tuo, quod est in Jéru-
salem.
y Gloria Palri, etc. Sicut eral, etc
10. Deinde repetitur anliphona; qua repe-
tita pontifex, deposita mitru, surgit, et stans
versus ad allare,junclis ante pectus manibus
dicit :
t Ostende nobis, Domine, misericordiam
luam.
ik Et salutare tuum da nobis.
(1) On trouvera des noies e.\plicatives au titre suivant :
OipiNATions eîNÉftALss. Les sillocutionsdu ponlire aax ordi>
^ Domine, exaudi oralionem meam.
lî El clamor nieus ad le veniat.
y Dominus vobiscum.
l'V Et cum spirilu lue.
Oremus.
Deus qui aposlolis luis sanctum dcdisli
Spiritum. ol per eos corumquc succcssnrcs
caîteris fidclibus Iradondiim esse voluisli,
rospice propilius ad humilitatis nostrœ fa-
mulatum; et praîsla ul illius ror cujus fron-
tem sacro chrismale dclinivimus, et signo
saiiclaî crucis signaviirius , idem Spirilus
sanclus in eo [tel in ea) superveniens, lem-
plum glorix suae dignantcr inhabilando
pcrficiat. Qui cum Pâtre et eodein Spiritu
saiiclo vivis et régnas Deus, in sacula sas-
culorum. ^ Amen. ,
1 1 . Deinde dicit :
Ecre sic benedicelur omnis home qui ti-
met Dominum.
X^.Et vertens se ad conprmalum, et faciens
super cum signum crucis, dicit :
Benefdicat le Dominus ex Sion, ut videas
bona Jérusalem omnibus diehus vilœ luœ,
et habeas vilam œternam. ^ Amen.
§ n. DE LA TOKSCRE.
i. Objets nécessaires 1. ïonsurœ confe-
pour conférer la ton- remise necessaria:
sure : Des ciseaux Forfices, pro inciden-
pour couper !es che- dis capillis ; bacile
veux ; un bassin pour minus pro illis impo-
les y mettre ; le gré- nendis ; gremiale.
mial.
2. Choses nécessaires
pour recevoir la ton-
sure : Confirmation
reçue; attestation du
baptême ; confession
préalable; soutane;
surplis; un cierge si
l'on reçoit la tonsure
pendant une messe
solennelle ; la prière
Dominus pars , sue
de mémoire.
3. Si le pontife con-
fère la tonsure hors
de la messe , sans
solennité, sans dis-
tinction de jour,
d'heure et de lieu , il
prend sur le rochel,
ou sur le surplis s'il
est religieux, la mo-
setle et une étole
blanche, se couvre de
la mitre simple, et va
s'asseoir au fauteuil
placé devant le mi-
lieu de l'autel , ou
dans un lieu conve-
nable , s'il est dans
une chapelle (Voyez
Ordinations, lit. 2, col. 1032) (1).
nands et aux assiiliinls, les dilTérenles prières (lo'il adresdo
Il Dieu daDS lo cours de la cérémonie, préseiueiil le pl^i
2. Tonsurando ne-
cessaria :'Confirmatio
unie susiepta, attesla-
tio baplismi; prœvia
confessio ;tunica tala-
ris ; superpclliceutn;
candela si inlra mis-
sarum solemnia ton-
5ura recipialur. Ora-
lio : Dominus pars
haerediiatis, etc., lue-
moriter.
3. Si extra miss arum
solemnia quocunque
scilicet die, hora et
loco minus solemniler
tonsura conferatitr ,
pontifex, supra ro~
chetum, vel, si sit re-
ligiosus, supra super-
pelliceum, stola alba
supra mosettam , et
mitra simplici para-
lus, arcedens ad fal-
distorium ante mé-
dium altaris, si sit in
capella vel in loco
convenienti sibi para-
twn, sedet.
980
ORD
ORD
990
Vel si ante immédiate , vel post missam
privatim celebratam confcratur , pontifex ,
deposila planela vel ca indttlus et mitra sim-
plici, accedens ad fuldislorium ante médium
allaris positum, sedet.
Vel denique si tonsuram tantum in privatœ
missœ celcbnitione cum mitra simplici , aut
etiam cum aliqno ex majoribus ordinibus in-
tra missarum solemnia pontificaliter paratus
conférât episcopus, in missa de sabbato ante
doininicam Passionis, et in aliis missis in
guibus non dicllur Gloria in excelsis , post
introitiim tonsiira conferri débet. In missis
vero de Quatuor Tcmporibus , de Sabbato
siniclo , et in aliis missis in quibus dicilur
Gloria in excclsls , dicta Kyrie eleison, ad
tonsuram proceditur.
k. Ponlifice iyitursedcnte in faldistorio, vo-
catur tonsurandus nominatim et respondens
Adsam , aecedit : tum facta profunda reve-
renlia puntiftci, r/enu/leclit coram illo.
3. Deinde surgit pontifex cum mitra , et
dicit :
f Que le nom du f Sil nomcn Doaii-
Seignour soit béni. ni benedictum.
R) Maintenant et i^ Ex hoc nunc et
dans tous les siècles, usque in sœculurn.
^ No(rc secours est t Adjutorium no-
dans le nom du St'i- slrum in non.iine Do-
gneur. mini.
^ Qui a fait le ciel i^ Qui fecit cœlum
et la terre. et tcrram.
ïrès-chers frùres , Oremus , fralres
prions Notre - Se;- cliarissimi,Domiiiuni
gneur .lésus-Christ nosirum Jesuiii Cliri-
pour son serviteur, slum, prol'ioc famuîo
qui, par amour pour suo, qui ad deponen-
lui, s'empresse de iium comas capilis
déposer la chevelure sui pro cjus auiore
de sa lête , afin qu'il festinat, ut dunel ei
lui donne son Esprit- Spiriluui sanctum ,
Saint , pour lui con- qui habitum religio-
server à jamais le nis in eo in perpe-
vélement sacré de la tuum conscrvet, et a
religion , et défendre mundi impedimento
son cœur des désirs ac sœculari desiderio
et des embarras du cor ejus defendal,ut,
monde ; afin que sicut immutatur in
comme il est changé vultu , iia dextera
à l'extérieur , de manus ejus virtutis
même aussi sa droite tribuat incrementa ,
puissante le fortifie et ab omni cjecilate
dans la vertu, le pré- spiriluali et humana
serve de tout aveu- oculos cjus aperiat ,
glemrnt spirituel et et lumen ei œlerniB
humain, el lui accor- graliae concédât. Qui
de la lumière de la vivit' cl régnât cum
grâce éternelle. Lui Dco Paire in unilale
qui élanl Dieu vit el ejusdem Spirilussan-
règne avec Dieu le cii Deus , per omnia
Père , en l'unilé du sscula saeculorum.
même Saint-Esprit , Amen,
dans tous les siècles
des siècles. ^ Ainsi soit-il.
6. Post hœc sedente pontifice , schola seu
graDtl iiilél'êt. C'est pour cette raison qu'au lieu d'indiquer
sommairenieut le seus de ces prières el de ces formules,
nous en donnons une traduction aussi littérale qu'il est
ininistri inchoanl rt prosequuntur anlipho-
nam et psalmumsrquentes.
C'est vous, Sei- Tu es Domine, qui
gneur , qui me rcn- restitues liseredila-
drez mon hérilage. lem meam mihi.
Psaume 15.
Conservez - moi, Conserva me, Do-
Seigneur, parce que mine, quoniam spe-
j'ai espéré en vous; ravi in te ; dixiDomi-
j'ai dit au Seigneur : no, Deus meus es lu,
Vous êtes mon Dieu , quoniam bonorum
vous n'avez pas be- meorum non eges.
soin de mes biens.
Il a fait paraître Sanctis , qui sunt
d'une manière admi- in terra ejus , miriQ~
rnble mon affection cavit omnes volunla-
pourceux qui sont à les meas in eis.
lui sur la terre.
Leurs infirmilés se Rlulliplicatœ' sunt
sontmultipliées ;plus infirmilales eorum ;
lard, ils onl marché à postea accelerave-
grands pas. runt.
Je ne les rassem- Non congregabo
hlerai point pour of- conventicula eorum
frirdes victimes san- de sanguinibus , nec
glantcs ; le nom memor ero nominum
même n'en sera pas eorum per labia mea.
sur mes lèvres.
liepclitur antiphona. Tu e» Domine, etc.
7. Incepto psalmo, pontifex cum furficibus
incidit tonsurando extremitates capitlorum
in quatuor lacis , videlicet in fronle , in occi-
pitio , et ad utramque aurem , deinde inmedio
capitis ùliquot crines capillorum, et in bacile
dcponil, dicente eo qui tundctur.
Le Seigneur est la Dominus pars ha-
portion qui m'est reditatis mes et cali-
échue ; c'est vous qui cis mei : lu es qui
me rendez mon héii- restitues haefeditalem
lage. meam mihi.
8. Tansa clerica , pontifex, deposila mitra,
surgit et stans versus ad illum, dicit :
Prions. Oremus
Dieu toul-puissani, Pr8èsta,qu3Bsumus,
nous vous en sup- omnipolens Deus , ut
plions, faites quevo- hic famulus tuus cu-
ire serviteur dont jus hodie comas capi-
nous venons de re- lis pro araore divino
trancher la chevelure deposuimus , in tua
pour votre amour, dilectione perpetuo
persévère à jamais maneal , et eum sine
dans voire grâce , et macula in sempiler-
soit toujours exempt num custodias , per
de lâche. Par Jésus- Chrislum Dominum
Christ Notre - Sei- nosirum. ^ Amen,
gneur. i^ Ainsi soit-il.
9. Tune schola seu ministri inchoant et pro-
sequuntur antiplionam et psalmum sequentes,
qua incepta pontifex sedet cum mitra.
Antienne.
Celui-ci sera béni Hic accipiet bene-
du Seigneur , et aura dictionem a Domino,
part à la miséricorde et misericordiam a
possible, eu faveur des ordiftands, qui les méditeront eu
se iirépar.iiit à l'ordination, et en faveur de tous ceux qui
seront présents a celle imposante cérémouie.
9V1
(le Dîeu son sauveur,
parce que c'est une
géiiéraliun qui cher-
che le Seigneur
Psaume
La terre est au Sei-
gneur , avec tout ce
qu'elle contient ; le
globe terrestre, et
tous ceux qui l'habi-
tent.
Car c'est lui qui a
affermi la terre au-
dessus des eaux , et
qui l'a élevée au-des-
sus du niveau des
neuves.
Qui montera sur la
niontjigne du Sei-
gneur? qui demeu-
rera dans le lieu qu'il
s'est choisi?
Celui qui a les
mains innocentes et le
cœur pur, qui n'a pas
reçu son âmo en
vain, qui n'a p;is
trompé son prochain
avec serment.
C'est lui qui rece-
vra la bénédiction
du Seigneur, et la
miséricorde de Dieu
son sauveur.
C'est une généra-
lion qui chen he le
Seigneur, qui cher-
che la présence du
Dieu de Jacob.
Princes, ouvrez vos
portes; élevez-vous ,
portes éternelles, et
le Roi de gloire en-
trera.
Qui est ce Roi de
gloire? le Seigneur
fort et puissant , le
Seigneur puissant
d;Mi!> le combat.
Princes, ouvrez vos
portes ; soulevez-
vous , portes éter-
nelles, et le Roi de
gloire entrera.
Qui est ce Roi de
gloire? Le Seigneur
des armées est lui-
même ce roi d ■ gloire.
Gloire au Père, etc.
Deo salulari suo, quia
haeu est gencralio
qucerentium Donii-
num.
2;}.
Domini est terra ,
et plenitudo ejus ; or-
bis lerrarum , et uni-
versi qui habitant in
DICTIONNAIHK f>ES CERr.MOMKS ET DES RITES S.VCRE5. 992
Ponlifex versus ad tonsum, dicit :
Seigneur, exaucez Adeslo , Domine
nos prières, et dai-
gnez bénir voire ser-
viteur à qui nous
donnons en votre nom
le saint habit de reli-
gion ; afin que , par
votre grâce , il soit
constamment dévoué
au serv^-îe de votre
Eglise , et qu'il mé-
rite la possession de
la vie éternelle. Par
Jésus-Christ Notre-
Seigneur , etc. Ainsi
soilil.
11. Tiim ponlifex accepta milra sedet, etac-
ccpliim prœ uianibus stiperpelliceitin, tonsum
tolalher induit, dicens :
Que le Seigneur
vous revête du nou-
vel homme, ()ui a été
créé selon Dieu, dans
la vraie justice cl la
vraie sainteté.
12. Qiio expedito , pontifex depositu mitra
surgit , et veisiis ad illum, dicit :
Quia ipse super
maria fundavit euni,
et super flumina prœ-
paravil eum.
Quis ascendet in
moiitem Domini ? aut
quis slabit in loco
sanctoejus?
Innocens manibus
et mundo corde, qui
non accopit in vano
animani suam , nec
juravit in dolo proxi-
mo suo.
supplicalionihus no-
stris.elliuncfamuluin
luum benefdicerc di-
gnare , cui in tuo
sanclo nomine habi-
lum sacraî religionis
iniponimus : ut to
largientc et dévolus
in Eeclesia tua per-
sislere, et vilam per-
cipere merealuraeter-
nam , per Chrislum
Dominuni nostrum.
lî Amen.
Induat le Dominus
novuinhominem, qui
secundiini Dcuiu
creatus est in justi-
lia et saiictitale ve-
ritatis.
Hic accipiet beno-
diclioneni a Domino,
et misericiirdiam a
Deo saUilaii suo.
Hœc e^t gcneratio
quaerentium
quserentiiiin
IJei Jacob.
eum,
faciein
Attollile portas ,
principes, vestras, et
elcvaniini portœaeler-
nales, et inlroibil Uex
gloriœ.
Quis est islc Rex
gloria;? Dominus for-
lis et potens, Dominus
potcns in piselio.
Attollile portas,
principes, vestras, et
eleva.nini porlîeœler-
nales.etintroibii Rex
gloriîe.
(Juis est istc Rex
glori»? Dominus vir-
lulum ipse est Rex
gloriœ.
Gloria Patri , etc.
Sicul cral , etc.
Repetitur antiphona Hic accipiet, etc.
10. Quafinita, pontifex deposita milra sur-
gi<, et conversus ad altare, dicit :
Prions.
Dieu toul-puissant
et éternel, soyez pro-
pice envers des pé-
cheurs , et purifiez
voire serviteur de
l'esclavage d(' Thahit
séculier, afin que ,
puisqu'il en dépose
l'ignominie, il jouisse
à jamais de votre grâ-
ce ; et que comme
nous mettons sur sa
tête l'image de votre
couronne , il mérite
par votre grâce de
posséiler dans son
cœur l'hérit.ige éler-
nel : vous qui étant
Dieu, vivez cl régmz
avec le Père et le
S.iint-Esprit , dans
tous les siècles des
siècles, i^. Ainsi soil-il.
Or émus.
Omnipolens sen)pi.
terne Deus , prupi .
tiare peccalisnostris,
et ah omni servitule
Scecularis habitas
hune fjmiilum tuuin
emuiida ; ut dura
ignominiani ssecula-
ris habilus deponit ,
tua semper in œvuni
gralia perfniatur : ut
sictit siniililudinem
coronœ tua eum ge-
slare facimus in ca-
pi!e, sic tua virtute
hœrcditalem snbsc-
qui mereatur œter-
nam in corde. Qui
eum Paire et Spiritu
sancto vivis et ré-
gnas Deus, per om-
nia sœcula sœculo-
runi. l'ç Amen.
13. Deinde pontifex accepta mitra sedet et
clericum sic alloquilur :
Oremus.
El mini s tri die un t :
Fléchissons les ge-
uoux. H Levez-vous.
Prions.
Flectanius
^ Levate.
genua.
Très-cher lils, n'ou-
bliez pas qu'aujour-
d'hui vous avez été
assujetti à la juridic-
tion ecclésiastique, et
vous avez pris part
aux privilèges des
clercs. Soyez donc
attentif à ne pas les
perdre par vos taules;
et efforcez-vous de
plaire à Dieu par un
extérieur décent, par
Fili charissime ,
animadverlere debes
quod hodie de foro
Ecclesise faclus sis ,
et privilégia cleriea-
lia sis sorlilus. Cave
igitur ne propter cul-
pam tuam illa per-
das , et habilii lio-
neslo, bonisque mo-
ribus atque operibus
Deo placere sludcas ;
quod iose tibi concc-
933
ORD
ORD
904
•Je bonnes inoÈurs pt dat pcr Spiritum sanc-
p.ir vos œuvres. Qu'il tum suum. ^. Amen,
vous accorde lui-mê-
me celle grâce parson Sainl-Espril. r^ Ainsi
suit il.
Dites une fois les Die semel seplein
sept psaumes péni- psalinos pœnilenlia-
lenli;iux, avec les li- les, cuin lilaniis, ver-
tanics , versets et siculis , et orationi-
uraisuiis , cl priez bus, et oninipotenlem
aussi pour moi le Deuin etiam pro me
Dieu lout-puissant. ora.
§ III. DES ORDRES MINEURS.
i. Objets nécessaires 1. Minoribus con-
pour conférer les or- fereiidis necessaria :
dres mineurs: Les v,\oh Ctaves ecclesiœ in ali-
de l'église dans un qua pelvicula; cam-
bassin;uuc clochette, panula, si non adsint
s'il n'y a pas de c!o- campanœ majores; co-
chcs ; le livre du lec- dex lecluris ; liber
leur; lelivre des exor- exorcismorimi , vel
cismes, ou le Pontifi- Ponliftcale seu Mis-
cal , ou le Missel ; un sale, candelnbrum cum
chandelier avec un cerco exstincto ; ur-
cierge éteint; une hos- ceotus vacuiis ; hostia
tieavec la nappe pour cum mnppa pro ordi-
la communion de l'or- nandi communione, si
dinand, s'il est ordon- ordines intra missam
né pendant la messe, recipiat.
2.Cliosesnécessaires 2. Ordinando ne-
à r ordinand : La con- ccssaria: Prœvia con-
fession préalable ; les fessio , in capillis mo-
cheveux mudesles; la destin; corona tnino-
couronne des ordres ruin ordinuin ; tunica
mineurs; la soutane; talaris ; superpelli-
le surplis ; un cierge ceuin ; cundela pro
pour l'offertoire s'il offertorio si ordines
est ordonné pendant intra missam recipian-
la messe. tur.
3. Si l'ordination se 3. Si extra missa-
fail moins solennel- rum solemnia Domi-
lement , hors de la nicis diebus , scilicet
messe, mais le matin, et festivis in tnane
un jour de dimanche tantum , minus so-
ou de fête, le pontife, Icmniter conferuntur,
revêtu comme on l'a pontifex supra ro-
dit pour la tonsure, chettum , vel , si sit
va s'asseoir au fau- retigiosns , siipra su-
teuil qu'on place de- perpelliceum , stola
vant le milieu de alba supra uiozetlam,
l'aulel. et milra simplici pa-
valus , accedens ad
faldislorium ante médium altaris sibi para-
tum , sedet.
Si c'est immédiate- Vel si ante ini-
meut avant ou après médiate , vel post
la messe, sans solen- missim privatim ce-
nité, le pontife avec lebratam conferantur;
ou sans chasuble , pontifex sine vel cum
s'assied au fauteuil planeta et mitra sim-
avec la milre simple, plici accedens ad fal-
dislorium sedet.
Soit que l'évêque l el denique si
conlère seulement les minores tuiitum or-
ordres mineurs à une dines in privala mis-
me<se basse avec la sœ celebralione cum
luitre simple , soit mitra simplici , aut
(1) Pour 1« r«il« des rubriiiues, voye* lit. 2, part, ii, col.
qu'il confère aussi etiant cum aliquu ex
quelqu'un des ordres mnjoribus ordinibus
majeurs en célébrant intra missarum so-
solennellement la lemnia pontifical il er
messe avec tous les paratus conférât epi-
ornements ponlifi- scopus , in missa de
eaux, si c'est le sa- sabbato ante Domi-
niedi avant le diman- nicam Passionis , et
elle de la Passion , in aliis missis , in
comme aux autres quibus non dicilar
messi's où l'on ne dit Gloria in excflsis ,
pus Gloria in excelsis, post Kyrie eleison,
lous les ordres mi- omnes minores ordi-
neurs sont conférés nés conferantur : In
après Kijrie eleison, missis vero de snb-
A la messe du samedi bnlo sanrto , et in
saint, et aux autres, a/n'« missis in quibus
où Ion dit Gloria in dicitur Gloria iii
excehis, c'est après cxcelsis , eu dicto ,
l'avoir (lit que l'on ad quatuor minores
procède à la collation ordines proceditur.
des quatre ordres mi- In missis vero de
neurs. Aux messes Quatuor Tempuribus,
des Qu.itre- Temps , dicta prima leclione
après la première le- ordinatur osliarius ,
çon on ordonne le post secundam le-
portier , après la se- clionem lector, poit
condc le lecteur , lertiam exorcista ,
après la troisième post quartam acoiy^
l'exorcisle , après la tlius.
quatrième l'acolyte.
Ordiuulioii d'un porlier.
1. Lorsque la 1. Dum pontifex
pontife est assis de- ante médium altaris ,
vant le milieu de i« faldistorio sibi
l'autel, la face du parato .<edet , j;»u-
côlé opposé à l'autel, bus al tari versis, ar-
l'archidiacre ou un chidi<iconus uut alius
autre ministre ap- minisler vocal ordi-
pelle l'ordinand (1). nandum dicens :
Que celui qui doit Accédai qui ordi-
être promu à l'oflice nandus est ad ofû-
de portier s'approche, cium ostiariorum.
2. Max noiarius appellat eum nominc suo,
qui respondens Adsum accedit , el fada pro-
funda ponlifici rcverentin, genuflectit coram
eo. Tumponlifex illum admonet , dicens:
Très-cher fils, vous Suscepturus , fili
allez recevoir l'office charissime , ofûciuin
de portier; considérez ostiariorum, vide <iuaj
quelles seront vos in domo ])ei agere
obligations dans la debeas. Ostiarium o-
niaison de Dieu. Le portel percutere cym-
porlier doit sonner balum el campa-
ies cloches , ouvrir nam ; aperire eccle-
l'église el la sacris- siam et sacrarium ;
lie, et ouvrir le livre et librum aperire ei
à celui qui prêche, qui pijedicat. Provide
Veillez donc à ce que igiiur ne per ncgli-
rien de ce qui est geniiam tuam , iila-
dans l'église ne se rum rerum quse in-
détériore par votre Ira ecclesiam sunl
négigence; et soyfz aliquid depcreat ; cer-
attentif à ouvrir, aux tisque horis doinum
heures réi;lécs , la Dei aperias fidelibus,
maison de DifU aux et scmper claudas in-
fidèles, et à la tenir fidelibus. Slude eliaiu
10i7, où elle« soot eu fr^ngaù.
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACftES. OOG
G. El statim pontifex conversus ad genu'
flexum stans sine mitra , dicil :
995
toujours fermée aux
infidèles. Commevous
ouvrez et vous fer-
mez , avec des clefs
matérielles , l'église
visible , appliquez-
vous aussi à fermer
au démon et à ouvrir
à Dieu sa maison in-
visible , c'est-à-dire
les cœurs des fidèles,
par vos paroles et par
vos exemples ; afin
qu'ils retiennent dans
le cœur les divines
paroles qu'ils auront
entendues , et qu'ils
les mettent en pratique. Que le Seigneur lui-
même vous accorde celle grâce par sa misé-
ricorde.
Hujitsmodi acJmoniliones non fiant cardi-
nali, nec episcopo electo.
3. Deinde claves ecclesiœ , quas manu dex-
tera tamjil ordinandus, tradiintur a ponlifice
dicente :
ut , sicut matcriali-
bus clavibus eccle-
siam visibilem ape-
ris et claudis , sic
et invisibilem Dei do-
mum, corda scilicet
fidelium , diclis et
exemplis luis clau-
das diabolo, et ape-
rias Deo; ut divina
verba , (juœ audie-
rint, corde retineant
et opère compleant;
quod in te Doininus
perficiat per niiseri-
cordiam suam.
Sic âge quasi red-
dilurus Deo ralionem
pro iis rébus quœ bis
clavibus recluduntiir.
Agissez comme de-
vant rendre compte à
Dieu des choses qui
sonl renfermées avec
ces clefs.
k. Post hœc archidiaronus , vel alius vices
ejus lenens, ducit cxiin ad oslitïm ecclesiœ aut
capellœ , et fncit illum claudere et aperire;
Iriulit etidrn illi archidiaconns funcm campa-
narutn , faciens cum campanas , atU illaruin
dcfecta campanulam pulsare , deinde reducit
illum ad ponlificnn , quo coram ponlifice
yeiiua flcclenle , stans cum mitra pontifex,
versus ad ipsum , dicit :
Nos Irès-ehers frè- Deum Patrem om-
rcs , supplions avec iiipolcntem , fralres
instance Dieu le Père charissimi , supplici-
lout - puissant , afin ter deprccemur , ut
qu'il daigne bénir son
serviteur qu'il a bien
voulu choisir pour
l'office de portier ;
qu'il lui donne une
très-grande fidélilé à
soigner la maison de
Dieu jour et nuil, à
appeler le peuple
aux heures marquées
pour invoquer le
nom du Seigneur.
Qu'il soit assisté par
Notre-Seigneur Jésus-
Christ qui vit et rè-
hunc famulum suuni
benefdicere dignetur,
quem in officium os-
liariorum eligcre di-
gnatus est ; ut sit ei
fidelissima cura in
domo Dei dicbus ac
nuclibus , ad dislin-
ctionem certarum ho-
rarum, ad invocan-
dum nomen Domini ,
adjuvante Domino
nostro Jesu Christo ;
qui cum co vivil et
régnai in unilale Spi-
gne,élanl Dieu, avec ritussancti Deus, per
le Père en l'unité du omnia sœcula i-œcu-
Sainl-Kspril, etc. lorum. ^. Amen.
i^ Ainsi soil->l.
5. Tum mitra deposila stans pontifex, et
conversus ad altarc , dicit:
Prions. Oremus.
Ministri subjunijunt :
Fléchissons les ge- Flectamus genua.
uoux $ Levez-vous, li) Levate
Seigneur saint. Père
tout-puissant, Dieu
éternel, daignez bénir
votre serviteur par
rapport à l'office de
portier, afin que de-
venu gardien de votre
église il soit soumis
et obéissant, et mé-
rite d'avoir part avec
vos élus à la récom-
pense que vous leur
donnerez. Par Notre-
Seigneur, etc.
Domine sancte ,
Pater omnipotens ,
œtorne Deus, benef
dicere dignare hune
famulum luum in of-
ficium ostiariorum ,
ut inler janitores ec-
clesiœ luo pareal ob-
sequio, et inter ele-
ctos tuos, parlem tuse
mcreatur liabcre mer-
cedis , per Doiiiinum
noslrum Jesum Chri-
slum Filium luum ,
qui tccum vivil et
régnât in unilate Spiritus sancti Deus, per
onmia saecula sœculorum. i^. Amen.
Ordination d"un lecteur.
1. Pontifex in fatdistorio ante médium
all'tris posito reassumpta mitra sedei: tum
archidiaconus vacal lectorem hoc modo:
Que .celui qui doit Accédât qui ordi-
être ordonné pour nandus est ad officium
l'office de lecteur s'ap- leclorum.
proche.
2. Mox per notarium ut supra nominatum
et genuflexurn admonet pontifex, dicens:
Très-cher fils, choi- Electus, fili charis-
pour être lecteur sime, ut sis leclor in
dans la maison de
notre Dieu, connais-
sez votre devoir, et
remplissez-le; car la
puissance de Dieu
peut augmenter en
vous sa grâce, la per-
fectionner et la ré-
compenser élcrnelle-
inent. L'office du lec-
teur consiste à lire à
celui qui prêche (ou
les choses (\\i'A prê-
che), à chanter les
leçons , à bénir le
pain ellous les fruits
nouveaux. Appli-
quez-vous donc à pro-
noncer les paroles
de Dieu, c'est-à-dire
les saintes leçons ,
d'une manière claire,
distincte, sans aucune
altération, afin qu'el-
les soient plus facile-
ment entendues , et
retenues avec plus
d'édification; que ja-
mais la vérité des
divines leçons ne soit
altérée par votre
faute , au préjudice
de ceux qui les écou-
tent. Gravez dans vo-
tre cœur et retracez
dans votre conduite
domo Dei nostri, offi-
cium luum agnosce
et impie. Polens est
enim Deus tit augeat
tibi graliam pcrfe-
clionis ifeternœ. Lecto-
rem siquidem opor-
tet légère ca quœ (vel
ci cui) prâedicat ; et
lecliones cantare, et
benediecre panem, et
omnes fructus novos.
Sludc igilur verba
Dei videlicel lecliones
sacras distincte cl
aperte ad inlelligen-
liam, et œdiûcalio-
nem fidelium absque
omni mendacio falsi-
lalis , proferre ; ne
veritas divinarum
leclionuin incuria tua
ad instructionem au-
dienlium corrumpa-
tur. Quod aulem ore
legis, corde rredas et
opère compleas; qua-
tenus audiiores tuos,
verbo parilerel exem-
plo luo docere pos-
sis. Ideoque duin le-
gis stes in alto loco
ecclesiœ, ut ab onmi-
bus audiaris et vi-
dearis, figurans po-
silloae corporali le
997
ORD
ORD
998
fie que TOUS Iiser , in alto virlutum gra-
aHii de pouvoir ins- du debereconversari;
Iriiire à la fois par qualcuus cunclis a
vos paroli'S et vos (]uibus audiris el vi-
cxcmples ceux (pii deiis, cœlestis vilœ
vous écouleront. Pen- formam prael)eas ;
dant que vous li- quod in te Deus im-
sez, vous êli'S placé pleal per gratiam
à l'église dans un lieu suam.
élevé, afln que tous
puissent vous voir et vous entendre, et que
la position de voire corps soit la fiiçure du
haut degré de verlu où vous devez être
arrivé; en sorte que tous ceux (|ui vous
voient et vous enlendent aient eu vous le
modèle d'une vie céleste : que Dieu opi^rc en
vous tout cola par sa grâce.
3. Deinde pontifex accipit et tradil ordi-
nando codicein de quo lecturus est , quein
manu dextera tangil, pontifice intérim di-
cenle :
Recevez ce livre et Accipe, et esto ver-
lisez la parole de bi Dei relalor, habi-
Dieu; si vous reni- lurus, si fideliter et
plissez tidèlemenl et utililer iutpleveris
ulilcment voire ot- olficium luuui, par-
ficc, vous serez as- teui cutu iis qui ver-
soeié à ceux qui dt-s buin Dei bene admi-
le l'oninieucenient ont nistraveruut ab ini-
été de bons ministres tio.
de cette parole.
k. Stans pontifex cum milra converstis ad
(jenufîexum, dicit :
Nos très-cliers tn'-- Orcmus , fratres
ris, prions Uieu le cliarissiuii, Deum Pa-
Pùre tout - puissant trem omnipotcnlem,
de répandre une ut super huiic faniu-
abondaiite bénédic- Inm suuni,quem in
tion sur son serviteur ordineni iecloruni di-
qn'il daigne élever à gnulur assumere ,
l'ordre des lecteurs, beiie f dictioneni
nfin qu'il lise distinclc- suani clcnienlor ef-
nuMil ce qu'il l'aul lire fiinilat, qualenus Ic-
dans l'église de Diou, gat disliiicli' quae iii
et qu'il le mette en Exlesia Dei legenda
pratique. Par Notre- suni, et eadcm opori-
Seigneur, etc. bus impleat ; ])er
Dominum nostrum
Jesum Chi'istum Filium suuni qui cutii co
vivit et régnai in uiiilatéSpirilus sancii Deus,
per omnia saîcula sieculorum. Oj Amen.
o. Tum pontifex, mi Ira deposita , slans
conversus ud allare, dicit :
Prions. Oremus.
Minislri subjungunt :
Fléchissons les ge- Fleclamus genua.
nous. 1$ Levez-vous, i^ Levale.
G. Deinde stans conversus ad ordinalum
genuflexum, sine mitra, dicit :
Seigneur saint , Domine sancle ,
Père tout- puissant , Pater omnipotens ,
Dieu éternel, daignez œterne Deus, bene f
bénir votre serviteur dicere dignare hune
dans l'ortice de Iç^c- famuîum luuni in of-
leur, afin qu'instruit ficium lectoris ; utas-
et formé par l'assi- siduitate lectionum
ûuilé à la lecture, il Instruclus sit , at(|ue
accomplisse ce qu'il ordinatus; cl agenda
aura lu, et que par dicat, et dicta opère
ces deux moyens, la impleat, ut in ulro-
parole el la sainteté que sanclœ Ecclesiœ
de ses exemples, il exen)plo sanclitali
procure le bien de suœ consulat; per
l'Eglise. Par Notre- Dominum nostrum
Seigneur Jésus- Jesum Christum Fi-
Christ, etc. liumluum.qui lecum
vivit et régnât in
unitatc Spiritus sancii Deus, per omnia sse-
cula sœculorum. ^ Amen.
Ordiiialioii d'un cxorcisle.
1. Pontifice in faldislorio ante médium
altaris posito sedente cum mitra, vocntur
exorcista per archidiaconum modo consueto.
Que celui qui doit Accédât qui ordi-
étre promu à l'office nandus est ad olQ-
dcs exorcistes s'ap- cium exorcislarurn.
proche.
2. Mox per notarium ut supra nominalum
cl genuflexum admonet pontifex, dicens :
Très-cher fils, ^]u\ Ordinandus, fili
oies appelé a l'ordre charissime , in offi-
des exorcistes, vous cium e\orcistarum ,
devez connaître le noscere debes quiJ
pouvoir que vous re- suscipis. Exorcistam
cevez. C'est à l'exor- etenim oporlet abji-
cisle à chasser les cere dœmones, et dl-
démons , à dire au cere populo ut qui
peuple que celui qui non communicat det
ne communie pas locum; et aquam in
doit faire place, et à minlsterio fundere.
préparer l'eau pourle Accipis itaque pote-
ministère. ^'ôus ce- slatemimponendi ma-
cevez donc le pouvoir nuni super cncrgu-
d'imposer les mains menos;et per imposi-
sur les énergumènes; tionem manuum tua-
et par celte imposi- rum, gralia Spiritus
lion de vos mains , sancii et verhis exur-
joinle aux paroles cisnii pelluntur spi-
des exorcismes et à rilus immundi a cor-
la grâce du Saint- poribus obscssis.Stu-
Espiit , les esprits de igiiur ut sicul a
immondes sont chas- corporibus aliorum
ses des corps des pos- dœmones expellis, it.i
sédés. Conmie vous ab animo luo et cor-
chasscz le démon du pore omnera immun-
corps des autres , ditiain et ncquiliam
appliquez-vous à pu- ejicias; ne illi suc-
rifior voire âme et cumbas quem ab aliis
voire corps de toute tuo effugas niiniste-
souillure el de toute rio. Disce per offi-
malico , de peur de cium luum viliis im-
succomber sous celui perare, ne in tuis mo-
que par votre minis- ribusaliquid sui juris
1ère vous chassez des inimicus valeat vin-
autres. Apprenez de dicare. Tune etenim
votre office à vaintre recte in aliis daemo-
vos passions, afin que nibus imperabis, cura
l'ennemi ne trouve prius in teipso corum
rien en vous qu'il omnimodam superas
puisse revendiquer; nequiliam. Quod tibi
car vous aurez un Dominus agere con-
vrai pouvoir sur les ceiiat per Spirituui
démons par rapport suum saoctum.
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
•09
aux autres , lorsque vous aurez trioaiphé
envous-uiénie de toute leur méchanceté. Que
le Seigneur vous accorde cela uar sou Esprit-
Saint
3. Post hœc acceplum exorcismi librum
tradil pontiftx, vel illius toco Pontificale,
seu Missale, et dum ordinandas librum tan-
git manu dexiera, dicil ponlifex :
Recevez
Accipe.et coinmen-
da mémorial, ft habe
potestalem imponen-
di manus super ener-
gumenos, sive bapii-
zalos , sive calechu-
nienos.
livre,
coiiGfz-leà votre mé-
moire, et ayez le pou-
voir d'imposer les
mains sur les éner-
gumènps, soit bapti-
sés, soit catéchumè-
nes.
k. Postea stans cum milra ponlifex conter
sus ad genu/lexum, dicit :
Nos Irès-chers frè-
res, conjurons avec
instanccle Dieu tout-
puissant de daigner
bénir son serviiour
pour la fonction des
exorcistes, aGn qu'il
soit un souverain spi-
rituel , capable de
chasser du corps des
possédés les démons
avec leur malice, qui
prend toutes les for-
mes ; par son Fils
unique Notre - Sei-
gneur Jésus-Christ ,
etc.
Dcum Pnlremomni-
polentem, fratres ciia-
rissimi , suppliciter
deprecemur, ut hune
famulum suum benef
dicere dignelur in ol-
ficium exorcistarnm ;
ut sit spiritualis im-
peralor ad abigendos
dœmones de corpori-
bus obsossis , cum
omni nequitia eorum
mulliforini ; per uni-
gi'uitum Filium suum
Dominuin nosirum
Jesuin Christum , qui
cum eo vivit et regiiaî
genua.
genu-
in unitate Spirilus snncii Deus, per omnia
sscula sœculorum. i^ Amen.
5. Tum conversus adaltare, deposita milra,
dicit :
Prions. Oremus.
Et ministri .
Fléchissons les ge- Flectamus
noux. èj Levez-vous, i^ Levate.
6. Mox conversus ad ordinalum
flexum , dicit :
Seigneur saint ,
Père tout-puissant ,
Dieu élerni'l, daignez
bénir votre servi-
teur pour l'ofûcc des
exorcistes, afin que
par l'imposition des
mains et par sa pa-
role, il ait l'autorité
et le pouvoir de ré-
primer les esprits im-
mondes , qu'il soit
dans votre Eglise un
mcdi'cin éprouvé ,
couronné de succès
et doué d'une force
céleste ; par Notre-
Seigiieur Jésus-
Cliriiit, Pic.
Domine sancte ,
Pater omnipolens ,
îEterne Deus, benef
dicere dignare hune
famulum (uum in of-
ficium exorcistarum ;
ut per impositionem
manuum , et oris
ofliciuru, potestalem
et imperium iiabeat
spirilus immuniios
coercendi, ut proba-
bilis sit mediciis Ec-
clesiœ lusB gralia cu-
rationum virlulcque'
cœlesii confinnatus;
per Dominum nos-
irum Jesum Christum
Filium tuum , qui
tecum vivit el rognai
10)0
in unitate Spirilus sancli Deus , per omnia
ssecula sœcuiorum. i^ Amen.
Ordinaiion d"iiii acoljle.
1. Ponlifex in faldislorio ante nudium al-
taris reassutnpta milra sedet , tum archidia-
conus aculytlium vucat, dicens :
■ Que celui qui doit Accédât qui ordi-
étre ordonné pour nandus est ad t)fli-
l'oflice (les acolytes cium acolylhorum
s'approche.
2. Mox nominalum xit supra el genuflexum
udmonet ponlifex, dicens :
Très-rher Gis , des- Suscepturus, Gli
liiié à l'olficed'acoly- charissime, ofGcium
le, appréciez ce que
vous recevez. L'aco-
lyte doit porter le
chandelier , allumer
les flambeaux dans
l'église , présenter
l'eau el le vin pour
l'eucharistie. Appli-
quez-vous donc à
remplir "dignement
ces fonctions , car
vous ne pourriez
plaire à Dieu si, por-
tant en main la lu-
mière dans les fonc-
tions saintes , vous
étiez assujetti aux
œuvres de ténèbres,
et donniez par là aux
autres des exemples
funestes. Mciis, com-
me la Vérité mêmel'a
dit, Que voire lumière
luise devant les hom-
mes, afin qu'ils voient
vos œuvres, et qu'ils
glorifient votre Père,
qui est dans les deux.
Et, selon la parole
de l'Apôtre , brillez
au milieu d'une na-
tion perverse et cor-
rompue, comme un
astre dans le monde,
portant en vous la
parole de vie. Ayez
donc les reins ceints
el des lampes arden-
tes dans vos mains,
afin d'être un en-
fant de lumière. Re-
jetez les œuvres de
ténèbres , et revétez-
vous des armes de
lumière , car vous
étiez autrefois ténè-
bres; mais mainte-
nant étant lumière
dans le Seigneur ,
marchez comme un
enfant de lumière.
Or r.Vpôtre indique
lui-même quelle est
acolythi, pensa quod
suscipis. Acolyllium
etenim oportel cero-
ferarium ferre, lumi-
naria ecclesiae ac-
cendere, vinum et
aquam ad euchari-
sliam minisIrare.StU'
de igilur susceplum
officium digne im-
plere. Non enim Dco
placere polcris si lu-
cem Deo manibus
praeferens, operibus
tenebrarum inser-
vias, et pei hoc aliis
exempla perfiitiœprae-
béas. Sod justa quod
Veritas dii il : Luceat
lux lua coram homi-
nibus, ut videanl opé-
ra tiKi bona, el glori-
ficent Palrem tuum
qui in ccelisest. El se-
cundiim quod ait
apostolus Paulus : In
mcdio nationis pravae
et perversœ luceas
sicut luminare in
mundo, vcrbum vitse
continens. Sinl ergo
lumbi lui praîcincli,
et lucernœ ardentes
in manibus luis, ut
sis Glius lucis. .^bji-
cias opéra tenebra-
rum, et induaris ar-
ma lucis. Eras et-
enim aliquando iene-
brœ. nunc autem lux
in Domino, ut Glius
lucis ambula. Quée
sit vero isla lux ,
quam lantopere in-
culcat Apostolus, ipse
dcinonstrat,subdens :
Fructus cnim lucis
est. in omni bonitatc
et justilia el verilalc.
Esto igilur sollicitus
in omnijustitia, boni-
tateelveritatOfUtelle
el alius, et Dei Ecclc-
1001
ORD
ORD
Uk'l
celte lamièro qu'il ra* liam illomin«g. Tune
commande arec tant etenim in Dci sacrl-
de soin, quand il ficiodigne vinnm sug-
ajoute : La lumière gères et aquam, si tu
produit toute sorte de ipse Deo sacriGcium
bonté, de justice et per castam vitam et
de vérité. Soyez donc bona opéra obiatus
appliqué à tout ce fueris. Quod tibi Do-
quiest vraiment juste minus concédai per
et bon, afin de vous misericordiatn suam.
éclairer vous-même,
d'éclairer les autres et l'Eglise de Dieu.
Car vous offrirez dignement le vin et l'eau
pour le sacrifice, lorsque vous vous serez
offert vous-même en sacrifice à Dieu par
une vie .chaste et par de bonnes œuvres.
Que le Seigneur vous l'accorde par sa .mi-
séricorde.
3. Post hœc accipit et tradit pontifex aco-
lylho candelabrum cum candela exstincla ,
quod ipse manu dextera tangit , pontifice di-
cent» :
Recevez le chande- Accipe cerofera-
lier avec la cierge, rium cum cereo|, et
au nom du Seigneur, scias te ad acccn-
et sachez que votre denda ecclesiae lu-
fonction est d'allu- minaria mancipari.
mer les flambeaus In nomine Domiui.
de l'église, i^ Ainsi ^ Âmen.
soit-il.
4. Tum accipit et tradit urceoium vacuum,
guem similiter tangere débet acolythus, et di-
cit pontifex :
Recevez la burette Accipe urceoium ad
au nom du Seigneur, snggerenduui vinum
pour présenter le vin et aquam in eucha-
et l'eau destinés à risliam sanguinis
devenir, dans l'eu- Christi,innomineDo-
charistie, le sang de mini, i^ Amen.
Jésus-Christ. ^ Ainsi
soit-il.
6. Postea stant pontifex cum mitra versus
ad eum genuflexum, dicit :
Nos très-chers frè- Denm Patrem om-
res, prions humble- nipotentem , fratres
ment Dieu le Père charissimi, supplici-
tout-puissant de dai- ter deprecemur , ut
gner bénir son ser- hune famulum suum
viteur dans l'ordre benefdicere dignelur
des acolytes, afin que in ordine acolylho-
porlant en main une rum ; quatenus lu-
lumière visible , il mon visibile manibus
suit aussi une lumière praferens , lumen
spirituelle par sa con- quoque spirituale
duite, avec le secours moribus prœbeat :
deNotre-Seigneur Je- adjuvante Domino
sus-Christ, etc. nostro Jesu Christo ,
qui cum eoet Spiritu
sancto vivit et régnât Deus, per omnia sœ-
cula sœculorum. ^ Amen
6. Tum pontifex stans sine mitra,et conver-
,tens se ad altare, dicit :
Prions. Or émus.
Et minislri:
Fléchissons les ge- Flectamus genua.
iioux. ^ Levez-vous, i^ Levate.
DlGXIONNAlRli: DES RlTES SACRÉj. II
7. Et mox pontifex convtrsus ad aaolij-
thum genuflexum , dicit :
Seigneur saint. Domine sancte, Pa-
Père tout-puissant, ter omnipotens,œler-
Dieu éternel , qui , ne Deus, qui por Jp-
par Jésus-Christ, vo- sum Ghristum Filium
tre Fils Notre-Sei- tuuni Dominum uo-
gneur, et parses ;ipô- strum et nposlolos
très, avez éclairé le ejus, in hune mun-
mondc de votre lu- dum lumen claritatis
mièro, et qui, pour tua) misisli , quique
abolir l'antique dé- ut niortis noslrœ .in-
cret de mort porté ticjuum aboleres chi-
contre nous, avez rographum , glorio-
voulu qu'il fût atia- sissimœ illiim crucis
ché à l'étendard de sa vcxillo affigi ac san-
très-glorieuse croix, guinem et aquam ex
et que le sang et Tenu lalere illiiis pro sa-
coulasscntde son côté lutc gencris humani
pourle salul du genre elfluere voluisli, be-
humain : daignez bé- nefdiccre dignare
nir votre serviteur hune famulutn tuum
pour la fonction di s in officium acolylho-
acolytes, faites qu'il rum; ut ad accen-
accomplisse Gdèle- denJum lumen ec-
nient son ministère clesiae tuœ.et ad siig-
dans votre église, en gerendum vinuin et
allumant les cierges aquam ad conficien-
à l'autel et ailleurs, dura sanguiiiem Chri.
et présentant le vin sti Filii tui in offe-
ct l'eau pour le sa- rcnda eucharistia ,
crifice du sang de vo- sanctis altaribus tuis
tre Fils. Seigneur, fidelitersubministret.
éclairez son esprit, Accende , Doniine ,
enflammez sou cœur cor ejus et mentem
de votre amour, afin ad amorem gratiai
que, guidé par l'éclat tu»; ut illuminatus
de votre splendeur, vultu spiendoris tui,
il vous serve Cdùlc- fideliter tibi in sancta
ment dans votre sain- Ecclesia dcserviat ,
teEglise. Parlemênie per eumdeiu Chri-
Jésus- Christ Notre- stum Dominum no-
Seigneur. ^ Ainsi strum. ^ Amen,
soit-il
Prions. Oremus.
Seigneur saint, Domine sancle, Pa-
Pèr» tout-puissant, teromnipolens, œter-
Dieu éternel, (\m ne Deus, qui ad Moy-
avez dit à Moïse et à sen et Aaron loculus
Aaron de tenir dos es , ut accenderentur
lanpes allumées dans lucernae in taberna-
le tabernacle du té- culo testimonii, be-
moignage , daignez nefdicere dignaro
bénir votre serviteur hune famulum tuum,
afin qu'il soit acolyte ut sit acolythus in
dans votre église, ecclesiatua; perChri-
Par Jésus-Christ No- stum Dominum no-
tre-Seigneur. i^ Ainsi strum. i^ Amen,
soit-il.
Prions. Oremui.
Dieu tout-puissant Omnipolens sem-
el éternel, source de piterne Deus, fous
lumière et de bonté, lucis et origo bonita-
qui avez éclairé le tis, qui per Jesum
monde par Jésus- Christum Filium
Christ, votre Fils, lu- tuum, lamen verum,
mièru véritable , et muudum illuminasti,
lavez racheté par le cjusquc oassionia
02
1005
DlGTIOiNNAlRE DES CERKMONIES KT DES RITES SACRES.
10U«
mystère de votre piis-
siuii, daiguez l)éiiir
ce serviteur que nous
consacrous pour l'of-
fice des acolytes, de-
mandant à votre clé-
meace d'éclairer son
esprit par votrescieu-
ce , et de répandre
dans son cœur la ro-
sée de votre amour,
afin que, par votre
secours, il exerce si
dignement les fonc-
tions dont il est cliur-
gé, qu'il mérite de
parvenir à la récom-
pense éternelle. 1 ar
le méaie Jésus-Gliiist
Notre-Seigneur.i^ Ain-
si soit-il.
8. Dcinde pontifex accepta milra sedet , et
ad min'ores ordines ordinalum sic alloquitur :
Très-clier ûls.con- Fili dileclissime ,
sidérez attentivement diligeaier considéra
mysterio redemisli ,
benefdicere dignarc
hune fatauluni tuum,
quem in ofûcium aco-
lylhorum consecra*
mus. poscenles clc-
mentiam luam ut ejus
mentem , et luminc
scicntiiB illustres, et
pietatis tuie rorc ir-
riges; utitaacccptum
minislerium le auîi-
lianle peragat, qua-
leuus ad œternain re-
munerationem per-
venire mereatur; per
eumdem Christum
DoMiinuiu noslruni.
^ Amen.
les ordres que vous
avez reçus; appliquez-
vous à vivre sainte-
ment et avec religion,
à plaire au Dieu lout-
ordines per te sus-
ceptos ; stude sanctc
et religiose vivere al-
que oninipotenti Deo
placera, ut gratiam
puissant , aiin (lue suaui possis acqui-
vous puissiez obtenir rere, quam ipse tibi
sa grâce ; qu'il vous
l'accorde lui-môme
par sa miséricorde.
Dites une fois les
sept psaumes de la
pénitence, avec les li-
tanies, versets elorai-
sons, et priez aussi
pour moi le Dieu
tout-nuissant.
per suam misericor-
diam conceJore di-
gnetur.
Die semel seplcm
psalmos pœnitentia-
les, cum iitaniis, ver-
siculis et orationibus,
et oranipotenteiu
Deum etiam pro me
ora.
§ IV. OBDIMATIO.N d'dN SODS-DUCRE.
1. Objets nécessaires
pour célébrer la messe,
juand on confère les
ordres sucrés. L'autel
plus propre , orné
d'une couleur conve-
nable; un la pis étendu
sur les degrés de l'au-
tel ; un carreau ; un
fauteuil; quatre chan-
deliers avec des cier-
ges blancs; une croix
au milieu de l'autel ;
au pied de cette croix,
le carton des secrètes ;
le carton de l'Evan-
gile In principio , au
côté de l'Evangile; les
ornements ponlili-
caux placés au milieu
de l'autel , dans l'or-
dre indiqué au com-
mencement du Missel,
et recouverts d'un
luug voile de même
1. Missae celebran-
dae pro sacris ordi-
nibus conferendis
necessaria : Altare
decenliori pallio co-
loris convenienlis, to-
baleisqtie miindis or-
nalnm ; tapete super
yradus altaris exten-
dendum; pulvinus ;
faldisturium ; quatuor
candelabra cum cereis
albis ; crux in medio
altaris , ad cujus pe-
dein tabella secreta-
rum ; tabella Evan-
gelii In principio ,
in cornu Evanijelii;
pontificalia ornamen-
ta secundam seriein
sub initiuin Missalis
descripta in medio al-
taris prceparata , et
oblongo vélo coloris
paramentorum coo-
coulcur; la mitre sim-
ple au milieu de l'au-
tel ; le bâton pastoral
au côté de l'IipUrc;
sur le coin de lEpître,
le coussin cl un Mis-
sel où l'on ait mar(iué
la messe du jour, l'o-
raison pour l'ordi-
nand, Exaudi , etc. ,
qui est à la un du
Missel , cl tes cominé-
moraisons , s'il faut
en faire; le Pootifical;
le bougeoir sur la cré-
dence ; le calice avec
un purificatoire pro-
pre par-dessus ; la
patène avec deux
grandes hosties; une
ou plusieurs petites
hosties , s'il y a plu-
sieurs ordinands; une
pale propre de lin ,
sans couleur, et non
d'une autre matière;
un petit voile sur le
calice, de la couleur
des ornements ; par-
dessus, une bourse de
même couleur, ayant
une croix au milieu ,
et le corporal au de-
dans ; uu petit bassin
avec, dos burettes en
verre, tant qu'il est
possible, remplies de
vin et d'eau, ayant
leur couvercle; un
bassin avec quatre
vases d'eau, et même
cinq, s'il fautconférer
la prêtrise. (Ce sont
des vasos dans les-
quels on plonge les
mains pour les mieux
laver; c'est pour cela
qu'il on faut un nou-
veau à chaque l'ois
que l'évéque se lave
les mains , ce qui a
lieu quatre fois à la
messe d'ordination. )
11 faut un essuie main avec de la mie de pain,
et deux éloles ou un plus grand nombre pour
les prêtres qui imposeront les mains avec
l'évéciue ; une nappe pour la communion ;
un calice avec du vin , et un petit linge pour
la puriûcation de l'ordinand, après la tom-
munion.
per ta ; milra timplex
in medio altaris ; ba-
Cttlus pasturalis u la-
tere Epistolœ ; Mis-
sale cum cussiHo ia
cor»« Epistolœ , in
quo missa diei , oralio
pro ordinwndo, Exau-
di, quKsumus, Domi-
ne : circa fmem Mis-
salis édita , et com-
memoraliones, si quœ
sint faciendœ , cum
signaculis disponan-
tur ; Pontificale ; bu-
gia super credentiam;
calix cum purificato-
rio mundo desaper ;
palena cum duabus
hostiis majoribus; una
aut plures purliculœ
seu hostiœ,si plaribus
diversi conferunlur
ordines ; palla linea
manda, non 4:oiorata,
aut alterius malerite.
Veium parvum colori-i
paramentorum super
ipsum calicem ; biirsa
desuper ejusdem co-
loris , habens cruceiH
in medio ; et intus cor-
p orale; pelvicula cum
umpullisvitreis, quofU'
tum fieri pôles t, ciuH
suis operculis, vino et
aqua plenis ; bacile
cum buccali quadru-
plex , *j vero presby-
teratus ordo confera-
tur quint uplex ; ma-
nutergium cûm me-
dulla panis, et duce
aut plures stolœ pro
sacerdolibus tminuum
imposilionem cum e-
piscopo facturis; map-
pa pro communiune :
calix cum vino et
mappula pro ordi-
nandi purificalione
post communionem.
•2. Il faut à l'aspi-
7-ant au sous-diaconat :
Un mandat aposto-
lique, s'il est ordonné
hors des jours qui y
sont destines : la sou-
tane , les cheveux mo-
destes , la couronne
du sous - diacre , la
2. Ordinando sub-
diacono : Mandatum
aposloiicum , si ordi-
nctur extra lempora ;
veslis talaris; modes-
lia in capillis ; corona
subdiaconalis, prœvia
confessio ; amictus ;
alba ; cingulum; ma-
1005
ORD
ORD
ma
roiifossion prcaiabio, nipulus et lunicellu
i'ainicl , l'aube, le ulhi coloris ; cnlix va-
cordoii , 11! manipule cttus , cnm patcna su-
cl une lunique de perposila; bucilc cum
couleur blanche; un urveolix et manuler-
calice vide et la pa- i/io ; liber Epislula-
lùiic par-dessus; le riim ; cnndelu pro vf-
bassiii avec les h«- ferturio.
ruttes et le iiiaiiu-
lerge ; le livre des lîpîlres ; un cierge pour
l'oflerloire.
;!. Lcpontifeconiï're 2.PonlifeacumPon-
le snus-diaconal après ti/icali paratns ul sub-
avoir lu lu cinquième dinconatus ordinem
leçon au côté de l'E- confinU in missis de
pitre , quand c'est à Qitaluor Tcmporibus,
la messe des Quatre- dicta quintn leclione
Temps; mais à la in cornu Epistolœ; in
messe du samedi missis vero et sabbalis
avant la Passion et anle Vouiinicmn l'as-
avant 'l'àqui's, et aux sionis , oui liesurrec-
messes des doubles lionis Doinini, aut in
fêtés ou (les diman- tnissis de feslivo die
elles , c'est après la diiplici , vct de domi-
coUecte et l'oraison nicis , dicta collecta
pour l'ordination et cum oratione pro or-
les commémoraisons, dinatis siib uua con-
s'il faut en l'aire; clusione et factis corn-
ayant reçu la mitre, tnemorntionibus , si
il se rend au fauteuil quœ sint facicndœ; ac-
placé devant le mi- cepta viitraaccedit ad ,
lieu de l'autel, et s'y faldistorium ante me-
assied. dium ullaris sibi pa-\
rutum, et scdet. i
h-. Alors l'archi- V. Tum archidia-
diacre ou celui qui conus aut illius lo-
va lient lieu appelle cum tenons vocat or-
l'ordinand, en disant: dinundiim , et dicit :
Qu'il s'approche , Accédât qui ordr-
cclui qui doit être or- naudus est subdiaco-
doniié sous-diacre. nus.
5. Ensuite le no- 5. Deinde notnrius
laircrappellede l'une sub una ex triplici
de ces trois manières: formula convenicnti
euni vocat , dicens :
N. Au litre de l'é- JS. Ad lilulum cc-
glise de N. N. clesitu N. iV.
A titre do patri- Ad tituluni patri-
moine, monii sui.
Frère N. , profès de Frater N. professus
l'ordre de iV. , à titre ordiuis iV. , ad titu-
de pauvreté. lum pauperlatis.
[Pour la suite des rubriques, en français,
voyez le litre suivant.)
6. Ordinandus vero , quisquis sit , respon-
det, Adsum , et accedit versus episcopum ,
quem profunda reverentia stdulut. Denique
slanlem ordinundum pontifex cum mi ira se-
dens admonet , dicens :
Très-cher fils, au Filidileclissime, ad
moment d'être élevé à sacrum subdiacona-
l'onlre sacré du sous- tus ordinem promo-
diaconat, vous devez vendus, ilerum atquc
considérer mûrement ilerum considerare
et aUentivement le debes altenti- (luod
fardeau dont vous onus hodic ullro ap-
voulez aujourd hui pelis. Uactenus cnim
suontanéiueul vous liber es , licctque tibi
charger ; car vous pro arbilrio ad sretu-
étes encore libre en luria vola transirc ,
ce moment : il vous qnod si hune ordinem
est permis de porter susccpcris , amplius
vos vues dans les en- non lici bit a propo-
gagements du siècle ;
mais si vous recevez
cet ordre , vous ne
pourrez plus vous dé-
gager du licnqui vous
sito resilire; sed Dco,
cui servirc regnarc
est , perpetuo famu-
lari ; et caslitateni ,
illo adjuvante, serva-
aMachera pour tou- re oporlebil. atque in
jours à Dieu, dont les Ktclesiaî ministerio
serviteurs sont rois ; semper esse manci-
avcr son secours , il patum. Proinde, dum
faudra garder la chas- l( mpus est, cogila, et
télé et être toujours si in sanelo proposilo
assujetti au servicede perscvcrarc placet,
l'Eglise. Rélléchissez in noniinc Domini
donc, pendant qu'il en hue accède,
est temps, cl s'il vous
plaît de persévérer dans votre pieux dessein,
au nom du Seigneur, approchez.
Hœc admonilio non fit religioiis.
1. Illo tune accedente et genua flectenlc
coram ponlifice , si sit alius ad allibrem ordi-
nem promovendus , arclùdiaconus vocat euin
dicens :
Qu'il s'approche , Accédât qui ordi-
celui qui doit être or- nandus est diaconus
donné diacre ou pré- vcl presbylcr.
tro
' 8. Mox ordinandus saper tapele se pro-
sternit. Pontifex vero', cum missa fiai sine
cantu , super pulvinum genufleclil unie fal-
distorium et incipit lilanias : dicens Kyrie
eleison , prosequendo tolas , genuflexis rt-
spondenlibus ministris.
9. Poslquam autem dictiim fuerit, Ut om-
nibus ûdelibus defunctis, etc., i^ Te rogamus
audi nos, pontifex surgit cum luilra, et bu-
culum pastoralem in sinistra tenens, conver-
sas ad ordinandum.
Primo dicit ;
Daignez bénir cet
élu.
^ Nous vous en
prions, écoulez-nous.
Secundo dicit :
Daignez bénir
sauclitier cet élu.
et
Ut hune cleclum
benefdicerc digneris.
1^ Te rogamus audi
nos.
Ut hune clectum
benefdicere et sanc-
tifficare digneris.
i^ Te rogamus audi
^ Nous vous
prions, écoutez-nous, nos
Tertio dicit :
Daignez bénir, sanC' Ut hune electucc
tilier et consacrer cet bene f dicere , sanc-
élu. ti t Gcare , et cou-
se t crare digneris.
1^ Nous vous en i^ Te rogamus audi
prions, écoulez-nous. nos.
10. Si pluribus diverses ordines conférât
pontifex, supradictam in plurali dabiC be-
nediclionem, dicens : Ut hos eleclos, etc
11. Deinde reddilo baculo pastorali
sus anta faldistorium genufleclil pon
1007
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
Ut nos exau
1008
e( perficit litanias , dicendo
dire, etc.
12. Quibus finitis, sttrgens pontifex cummi-
tra sedel ttC supra; si vcro sit aliquis aliusintra
eadem missarum solemnia ordinandus, alla
voce dicit archidiaconus aut capellanus vices
illius gerens :
Qu'il retourne à sa Recédât in partem
place , celui qui doit qui ordinandus est
êlre ordonné diacre diaconus vel pres-
(o!« prêtre). byter.
13. Tum pontifex subdiaconum ante se ge-
nuflexum aàmonet , dicens :
Très-cher fils, au Acccplurus, fili di-
moment de recevoir lecllssiuie , olQciuin
la fonction du sous- subdiaconaliis , se-
diaconat , considérez dulo attende qualc
avec soin la qualité luinislerium tibi Ira-
du ministère qui vous ditur. Subdiaconum
est confié. Un sous- eniin oportet aqiiam
diacre doit préparer ad ministerijm alta-
l'eau qu'on doit pré- ris praîpararc , dia-
senter à l'autel, ser- cono ministrare, pal-
vir le diacre, laver las altaris et corpo-
les pales et les cor- ralia abluere ; cali-
poraux , et offrir au cem et patonam in
diacre le calice et la usum sacrificii eideni
palènepourlacélébra- offerre. Oblationes
tion de la messe. Les quse veniunt in alta-
offrandes présentées à re, panes propositio-
l'autcl sont appelées nis vocanlur:Qe ipsis
pains de proposition; oblalionibus tantuin
il ne faut en mettre débet in altari poni
sur l'autel que ce qui quantum populo pos-
est nécessaire pour le sit sufficere , ne ali-
peuple, de peur que quid putiidum in sa-
le reste ne se cor- crario rcmaneat. Pal-
rompe. Les couver- lœ, quœ sunt in sub-
tures de l'autel doi- slratorio altaris, in
vent être lavées dans alio vase debent la-
un vase, et les corpo- vari , et in alio cor-
raux dans un autre, porales oallae.Ubi au-
L'eau qui a servi à tem corporales pallœ
cet usage ne doit pas Iota fuerint, nullum
être employée pour aliud linteamen dcbet
laver d'autre linge : lavari, ipsaque lotio-
ondoit la verser dans nis aqua in baptiste-
le baptistère. Appli- rium débet vergi. Stu-
quez-vous donc, en de itaque ut isla visi-
remplissant ces fonc- bilia minisleria, quaî
lions visibles avec un dixinius , nilide , et
très - grand soin , à diligenlissime com-
perfeclionner la pu- plens, invisibilia ho-
reté invisible qu'elles rum exemplo perfi-
représentent. L'autel cias. Altare quidem
de la sainte Eglise est sanclae Ecclesiœ ipse
Jésus-Christ , suivant est Christus , teste
saint Ji'an, qui, dans Joanne, qui in Apo-
son \pocalypse, dit calypsi sua altare au-
avoir vu un autel reum se vidisse per-
d'or, placé devant le hibet slare anle Ihro-
trône de Dieu. C'est num, in quo et per
en lui et par lui que quem oblationes fidè-
les oblations des fidè- lium Deo Patri conse-
les sont consacrées à crantur. Cujus altaris
Dieu le Père. Les lin- pall» et corporalia
ges sacrés de cet au- sunt uiembra Christi,
ici sont les meuibres scilicet fidèles Dti ,
de K'snsChrist, c'est- quibus i^ommus
à-dire les fidèles, dont quasi vestimentis prè-
le Seigneur se revêt tiosis , circumdatur,
comme d un vêlement ut ait Psalmista : Do-
précieux , suivant minus regnavit, déco-
celte parole du Psal- rem indulus est. Bea-
misle : Le Seigneitr tus quoque Joannes
sur son trône s'est re- in Apocalypsi vidit
vêtu de gloire. Saint filium houiiiiis prœ-
Jean vit aussi , dans cinctum zona aurea ,
l'Apocalypse , le Fils id est , sanctorum
de riiomme orné caterva. Si itaque bu-
dune ceinture d'or , mana fragilitate con-
c'est-à-dire entouré tingat in aliquo fide-
de la multitude des les maculari , prîB-
saints. Si donc , par benda est a nobis
suile de la fragilité aqua crelestis doctri-
huinaine, les fidèles nte , qua purificati ,
contraclent quelque ad ornamentum al-
souillure, vous devez taris et cultum di-
leur présenter l'eau vini sacrificii redeant.
de la céleste doctrine, Esto ergo talis qui
qui les purifiera et sacrificiis divinis et
les rendra dignes Ecclesiae Dei, hoc est,
d'orner de nouveau corpori Christi digne
l'autel, et de partici- servire valcas, in ve-
per au divin sacrifice, ra et catholica fide
Soyez donc tel qu'il fundatus , quoniam ,
convicut à un digne ut ait Aposlolus, om-
miiiistre du divin sa-
crifice et de l'Eglise
de Dieu , c' est-à dire
du corps de Jésus-
Christ, établi et fondé
dans la foi véritable
et catholique ; car,
commeledit l'Apôtre,
ne quod non est ex
fide , peccalum est ,
schismalicuiii est et
extra unitatem Eccle-
siœ est. Et ideo , si
usque nunc fuisti tar-
dus ad ecclesiam , a-
modo debes esse assi-
tout ce qui n'est pas duus. Si usque nunc
selon la foi est péché, somnolentus , araodo
est schismatique, est vigii. Si usque nunc
hors de l'unité de l'E- ebriosus , aniodo so-
glise. C'est pourquoi brius. Si usque nunc
si jusqu'à ce jour inhouestus , amodo
vous n'avez pas été caslus. Quod ipse tibi
empressé à vous rcn- prœstare dignelur ,
drc à l'église, désor- qui vivit et régnât
mais soyez-y assidu ; Deus in sœcuia sajcu-
si jusqu'à ce jour vous lorum. i^. Amen,
avez été nonchalant ,
devenez vigilant ; que la sobriété succède
en vous à l'intempérance , la chasteté à
l'incontinence. Que Dieu daigne vous ac-
corder ces grâces , lui qui vit et règne dans
les siècles des siècles. ^ Ainsi soit-il.
\h. Deinde pontifex adhuc sedens accipit
et ordinando calicem vacuum tradit cum pa-
lena vacua superposita , quem ille manu dex-
tera tangit, pontifice intérim dicente:
^ oyez quel minis- Vide cujus ministe-
tère vous est confié, rium tibi traditur :
ideo te admoueo, ut
ita te exhibeas , ut
Deo placera possis.
c est pourquoi je vous
avertis de vous con-
duire de manière à
pouvoir plaireàDieu.
lo. Et archidiaconus accipit et tradit ei
tirccolos cum vino et aqua, ac bacile cum
iiutnutergio, quœ omnia simililer ordinandus
tiingerc débet.
4009
ORD
ORD
1010
16. Postea surgit ponliftx, et vtrtui aà
populwn stans cum mitra, dicit:
Prions Dieu et No- Oremus Déum ac
tre-Seigncur , mes Doniinum nostrum,
Irès-chers frères, de fratrcs charissiiui, ut
répandre sa f;ràco et super hune scrvum
sa bénédiclionsurson suum, quem nd sub-
serviteur qu'il a dai- diaconalus ofGcium
gné appeler à l'oflice vocare dignatus est,
du sous-diaconat, afin infundat benetdictio-
que, s'en acquittant nein suani et gra-
fulèlement en sa pré- tiam; ut in conspectu
sence, il mérite les ojusfideliterserviens,
récompenses desti- prjgdestinala sanclis
nées aux saints, avec praîmia conscquatur,
le secours de No- adjuvante Domino
trc-Seigneur Jésus- noslro Jesu Cliristo,
Christ, etc. qui cum eo vivil et
régnât in unitate Spi-
ritus sancliDeus, per omnia sîecula sœculo-
rum. i^ Amen.
17. Tum deposita mitra, conversus ad ai-
tare ponlifex, dicit;
Prions. Oremus.
Et ministri dicunt :
Fléchissons les ge- Fiectamus gcnua.
nous, i^ Levez-vous i^ Levate.
18. Mox ponlifex versus ad ordinandum
genuflexum dicit sine mitra.
Seigneursaiiit,Père Domine sancte,Pa-
tout-puissanl , Dieu toromnipotens,œler-
élernel, daignez bénir ne Di-us, bcnefdicere
votre serviteur que dignare hune famu-
vous avez choisi pour lum tuum, quem ad
l'office du sous-dia- subdiaconatus ofû-
conat; établisscz-Ie cium eligere dignatus
dans votre Eglise es, uteuraiu sacrario
coaiuie une coura- tuo sancto strenuum,
gcusc et vigilante sollicitumquecoelestis
sentinelle de la milice militiae instituas ex-
céleste; qu'il soit un cubilorem , sanctis-
fidcle ministre de vos que altaribus tuis G-
saints autels ; faites déliter subminislret,
reposer sur lui les- et requiescat super
prit de sagesse et euni Spiritus sapicn-
d'intelligence, decon- tim et inleliectus, Spi-
seil et de force, de ritus consilii et for-
science et de piété; liludinis, Spiritus
remplisscz-lc de l'es sticntiœ cl pictutis;
prit de votre crainte; et repleas eum Spiri-
confirmez-le dans le tu limoris lui ; ut eum
divin ministère, afin in minislcrio divino
que docile aux ordres confirmes, ut obe-
qu'il recevra, il vive diens facto, ac diclo
dans l'obéissance et parens, tuam graliam
obtienne votre grâce ; consequatur ; per Do-
par Noire-Seigneur minura nostrum Je-
Jésus-Christ, etc. sum Christum Filium
tuum, qui lecum vi-
vit et régnât in unitate Spiritus sancli Dcus,
per omnia sœcula sceculorum. i^. Amen.
19. Tum ponlifex sedens cum mitra, accipit
amictum, qui in collo ordinandi jacet, impo-
nitque super caput ejus, dicens:
Recevez l'amict , Accipe amictum,
qui désigne la modéra- per quem designatur
tion dans les paroles, castigalio vocis , In
Au nom du Père, etc. nomiiio Pa+tris, et
Fiflii , et Spirituif
sancti. ^ Amen.
20. Tum immillit pontifex manipulum in
sinislrum bracitium ejusdem, dicens:
Recevez le mani- Accipe manipulum,
puie qui désigne les per quem designan-
fruits des bonnes œu- tur fructus bouorum
vrcs. Au nom du Pè- operum. In nomine
re, etc. Paftris, et Fiflii, et
Spiritus t sancti. i^.
Amen.
21. Posthmc tunica illum totaliter induit,
dicens :
Que le Seigneur Tunica jucundita-
vous revête de la lu- lis et indumcnto lae-
niquo d'allégresse et liliœ induat te Domi-
du vêlement de joie. nus. In nomine Paf
Au nom du Père, etc. tris, et Fiflii, et Spi-
ritusf sancti. ^.\men.
2'2. Tandem tradit illi librum Epistolarum,
quem tanyit manu dextera, dicenle intérim
pontiftce;
Recevez le livre des Accipe librum Epi-
Epîlres ; ayez le pou- stolarum ; et habe po-
voir de les lire dans testatem Icgendi cas
la sainte église de in ecclesia sancta
Dieu , tant pour les Dci , lam pro vivis
vivants que pour les quam pro defunctis,
défunts. Au nom du In nomine Paftris,
Père, etc. et Fiflii, et Spirilusf
sancli. i^ Amen.
2'î. Jlis peractis, archidincono su(jqercnte,
subdidconus surgit, et fada ponlifici pro-
fundd révèrent ia, redit ad locum suum, et
gcniiflectit. Tum pontifex surgit et accedil
ad cornu Epistolœ, ubi deposita mitra prose-
quitur missam.
2k-.Lecto aulem offertorio, pontifex, accepta
mitra, in faldislorio ante médium ahuris po-
sito, sedet; mox subdiacunus cnndelam uccen-
sam dextera sustinens, sinistra pectori ad-
mota, accedil; tum facta ponlifici profunda
reverenlia, genufleclit, cujus manum dexte-
ram, dwn tradit cnndelam, osculatur; deinde
surgit, et facta iterum reverenlia, redit nd
locum suum. Facta oblalione, pontifex an-
nulum et chirolhecds dcponit, et lotis mani-
bus, resumit annulum et surgit, sublaloque
faldistorio, accedil ante médium allaris, ubi
deposita mitra, prosequitur missam : secretœ
diei ordinandi sécréta adjuncta. sub uno Per
Dominum, cum aliis secretis, si quœ sint di-
cendœ.
25. Dum ponlifex dicit orationem Domine
Jesu Christe, qui dixisti. etc., subdiaconus
accedit ad dexteram pontifîcis, et oratione
dicta, utcrque simul osculatur altare ; et con-
versa facie ad invicem, pontifex dat osculum
pacis subdiacono, dicens, Pax tecnm ; cui ille
respondet. Et cum spiritu luo. Tum subdia-
conus, facta ante et post profunda reverentia
ponlifici, et gentiflexione SS. saeramenlo,
vadil ad locum suum.
26. Postquam vero pontifex se communica-
verit et tolum sanguinem sumpserit, prius-
ion
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DF.S ItlTRS SACRES.
ini'i
(juam sepurificrt, palln ctUx tegitur, cl ùlirn
médium corponilùi ex parle IUvangelii , non
extra ipsum collocalur. Tum pontifex snppo-
nit palenam hostiœ, cjua communicandas cft
ordinalus ; qui antc médium altnris accedens,
genuflexus dicit intcllùjibili foce; Confiteor
Dt'O, etc. ; quo peracto, pontifex fne.ta gcnu-
fexione SS. sacramcnlo, surgit et alifjuan-
tuhim se rctrahit ad cornu Evangelii; et ver-
sus ad ordinatitm, junctis munibus, dicit, licet
unicus sit communicandus :
Miscronlur vesiri
omnipolcns Deus , cl
diinjssis peccalis vcs-
Iris, perducat vos ad
vitam œlernani.
QueDicu lout-puis-
sant ail pitié de vous,
qu'il vous pardonne
vos péchés et vous
conduise à la vie éter-
nelle, i^ Ainsi soil-il.
Que l'indulgence ,
l'absolution cl la ré-
mission de vos péchés
vous soitaccordé î par
le Seigneur toul-puis-
sant et miséricor-
dieux. ^ Ainsi soit-ii.
i'^ Amen.
lndulgcntiam,|ab-
solulioncm et romis-
sionem peccaloruin
veslrorum (ribuat vo-
bis oninipolens et ini-
scricors Dominus.
i^ Amen.
27. Tum accedit ordtnatus ad supremiimal-
taris gradum, ubi genuflexus et communi-
calurus mappulam rccipit. Pontifex vero ver-
tus ad allare, facit :;enuflexionem SS. sacra-
jiento : deinde sur g en s , sinistra patenam ,
dexlera vero hostiain revercnter accipil, quam
aliguantuhim elevatam tenct super palenam ,
et conversus ad ordinalum in medio altaris,
dicit :
Voici l'Agneau de
Dieu ; voici celui qui
ftle les péchés du
inonde; Seigneur, je
ne suis pas digne de
vous recevoir chez
moi, mais dites seule-
ment une parole, et
monâinosera sauvée.
28. Ttim accedens.
Ecce AgnusDei,ec-
ce qui lollit peccala
mundi. Mox ter sub-
jungit , Domine, non
sum dignus ut inlros
sub Icctum meum ;
scd tanlum die verbo,
et sanabilup anima
mea.
ordinato porrigit SS.
eacramenlum, fuciens citm eo signum crucis
super patenam, et simul dicens :
Que le corps de
Notrc-Seigncur Jésus-
Christ vous conserve
jusqu'à la vie éter-
nelle. ^ Ainsi soit-il.
Corpus t Domini
noslri Jesu Christi
custodiat te in vitam
eelernam : et respon-
det, Amen.
29. Tum manum pontificishosliam lenenlem
oscutatur, et communionem revercnter sumit,
ori ejus supposila patena. Deinde nnus mi-
nistrorum purificat ordinalum calice , aut
idio vase cumvino ad hoc destinato; et cum
ordinalus os ad t)iappulam exlerserit, redit ad
locum situm.
30. Commnnione peracta, pontifex colligit
fragmenta patena, quam supei- ealiccm suum
exlergit, purificalionem sumit , cum digiio-
runi ablutione ; quo facto mitram accipil et
lavât manus, quibus exlcrsis, stalim depo-
sita milra, stans in cornu Epistolœ tnissam
prosequitur , postcotnmunioni diei ordinan-
di posicommunione adjuncla sub uno l'cr
Dominum, cum aliis postcommuniojxibus , si
qum sint dicendw.
■H. Data henedictinne, nt moris est, et rcd-
dito baciilo pastorati , sedet pontifex in fil-
distorio anic intditim (dtnris posito ; mox or-
dinalus accedii, qui, fucta profunda ponlifici
reverenlin, genuflectit ; tum his verbis sub-
diaconum aut diuconum alloquitar pontifex,
dicens :
Fili dileclissime, diligcnter considéra or-
dinem per te susceptum ac onus humeris
tiiis impositum : studc sancle et religiosc vi-
verc, alque omnipolenli Deo placere, nt gra-
liam suam possis acquirere, quam ipse libi
per miscricordiam suam concedere dignelur.
Ad subdiaconaluiii ( vel ad diaconaium ) or-
dinato, die iiocliirniun hujus diei, et oinniro-
tentem Deum eliam prô'me ora (?'oy. col.
100.3, n. 8).
32. Tum surgit pontifex, et amoto fddisto-
rio , convertit se ad cornu Evangelii, ubi ,
deposita milra, dicit intelligibili voce Domi-
nus vobiscum. Deinde Initium sancti Evan-
gelii sccundum Joanncm. In principio cral
A'erbum ; cl signal labellam in qua est Eian-
gelium ; aut ( si deficiat ) signal allure, et se.
Mox acceplis milra et baculo, prosequitur ,
factaque critci débita reverentia in infîmo
gradu altaris, reverlitnr ad faldislorium, ubi
exuitur sacris veslibus. Si vero aliud Evan-
fjelium sit dicendum, illud in cornu Evangelii
dicit, eoque dicto, recedit ut prius.
§ V. ORDINATION d'un DIACRE.
Pour conférer le Missœ celebrandœ
diaconat, il faut pré- prodiaconalus ordine
parer tout ce qui est conferendo neressa-
nccessaire à la messe,
comme il est marqué
ci -de vaut pour le sous-
didconal.
1. Choses nécessai-
res à un aspirant mi
diaconat : Un mandat
diis.iinl-siége, s'il e-t
ordonné hors du
Icnips ; la soutane ;
la modestie dans
les cheveux ; la cou-
ronne d'un diacre; la
confession préalable;
l'amicl ; l'aube ; le
cordon; le manipule;
l'étole et la dalmati-
que de couleur blan-
che ; le livre de? Evan-
giles et un cierge pour l'offerloire.
ria. nt sxvpra, de ordi-
naiione suùUioconi
1. Ordinando dia-
cono : Mandatum
aposlolicum, si ordi-
neUir extra tempora ;
vestis lalaris ; mode-
slia in capUlis ; corona
diaconalis ; prœvia
confessio ; amiclus ;
alba ; cingulum ; ma-
nipulas ; stola cl dal-
malica alhi coloris ;
liber Evangeliorum ,
c mdela pro offcrlorio.
2. L'évéque, revêtu
des ornements ponti-
ficaux , ayant ajouté
à l'oraison de la mes-
se du jour, loraison
pour l'ordinand, E-
xaudi, quœsumus, qui
est à la fin du Missel,
ne disant qu'une fois
Per Dominum , ay.iiil
aussi fait les auins
commémoraisons, s'il
y en a à faire, lit l'E-
2. Pontifex »'^u
ponlificali parttus ,
ut ordinulionem dia-
conalus conférai, in
dominicis aut fcstivis
diebus, aut stalulis a
jure temporibus ; dic-
ta oralione pro ordi-
nando Exaudiqua'sii-
mus, Domine, elc.,ul
in fine Missalis habe-
tur,cum oralione diei
sub uno l'er Doiui-
MIS
ORD
ORD
pitre. (On ne la f.iit mim, et fuctis aliis
pas lire par un nou- commemoralirDiilnis ,
veau sous-tliacro , si quœ sint fncirndœ ,
quand il n'y a pas or- Irgit Epistolam. Qua
(linationRéncrale. De- finita, accipitmitram,
cret de IH.'Jl.) Lepon- et accedens ad ftthiis-
tife s'assied avec la tnrixm atile médium
mitre devanlle milieu allarisparatum,sedet.
de l'autel.
lOU
verdi orationem sunm nd ordinnndnm, quem
sic admonet :
3. On appelle l'or-
dinand diacre, en di-
sant : qu'il s'appro-
che celui qui doit élro
ordonné pour le dia-
conat. ( V oy. lo titre
suivant, Ordinations
GÉNÉRALES.)
3. Intérim promo-
vendus ad ordinem
diaeonritus, per arclii-
diaconum, uut ilVms
locum Icnentem voca-
tur, dicendo :
Accédai qui ordi-
nandus est ad diaco-
natum.
'i. Mox ordmanaus per notarium nomina-
ttis accedit, et factit pontifici profundu reve-
renlia, genuflcctit.
5. Tum archidinconus illum offcr en s ponti-
fici sitb lus verbis loquitur, dicens .-
UCvérendissimepè-
re, là sainte Eglise
catholique notre mère
voiis demande d'éle-
ver à la fonction du
diaconat , ce sous-
diacre ici présent.
Reverendissimepa-
ter , postulat sancla
mater Ecclesia catho-
lica, ut iiunc prœsen-
tcm subdiaconum ad
onus diaconii orJinc-
tis.
6. Pontifex interrogat, dicens :
Savez-vous s'il en Scis illum dignum
est digne ? esse ?
7. Respondet archidiaeonus :
Autant que la fai- 0"anlum liumana
blesse humaine per- fragilitas nossc sinit,
met de le connaître , cl scio, et teslificor
je sais ctj'attestequ'il ipsunidignumesse ad
estdignod'élrechargé hujus onus offlcii.
de cet ofCce.
8. Mox pontifex respondet :
Rendons grâces à Deo gratias.
Dieu.
9. Et ad ejus ordinationem procedit. Im-
primis pontifex sedcns cum mitra, ctero po-
puloque annuntiat dicens :
Avcclc secours du Auxilianlc Domino
Seigneur notre Dieu , Doo et Salvalorc no-
et de notre Sauveur stro Jesu Cliristo, cli-
Jésus-Christ , nous ginms huuc-prœsen-
choisissons ce sous- tem subdiaconum in
diacre ici présent ordinem diaconii. Si
pourl'ordredudiaco- quis habet aliquid
nat. Si quelqu'un a contra illum, proDeo,
quelque chose contre et propter Deum cum
lui,, au nom de Dieu fiducia eseat etdicat;
et pour Dieu, qu'il se verunilamcn mcmor
présente avecconfian- silconditionis suœ.
ce et qu'il le dise; cc-
pendautqu'il n'oublie pas sa condition.
1^. pMta aliquali monta pontifex con-
Trés-cher fils, qui
allez être éievd à l'or-
dre des lévite», pen-
sezmûrcnient à quelle
éiuinenle dignité de
l'Eglise vous aspirez;
car undiaereeslchar-
pc de servir à l'autel,
di; baptiser et de prê-
cher. Dans l'ancienne
loi , parmi les douze
tribus, Diea avait
choisi celle de Lévi
pour lui confier à ja-
mais la garde du ta-
bernacle, et le minis-
tère sacrédeson culte;
il releva à une dignité
si grande , que per-
sonne ne pouvait
remplir ces fonctions
saintes, s'il n'appar-
tenait à celle tribu ;
tellcrnenlque par un
grand privilège héré-
ditaire ellie devint et
fut appelée la tribu du
Seigneur. G'estde cet-
te tribu, très-cher fils,
que vous avez au-
jourd'hui le nomel les
fonctions ; parce quo
vous ôles choisi pour
l'office lévitique dans
le service du taberna-
cle, c'est-à-dire de l'E-
glise de Dieu, qui,
toujours sous les ar-
mes, combat sans
cesse contre ses enne-
mis ; ce qui a fait dire
à l'A pôlre : a Nous n'a-
vons pas à combattre
contre la chair et le
sang, mais contre les
principautés et les
puissances ;contreles
princes du monde, do
ce siècle de ténèbres ,
contre les esprits ma-
lins répandus dans
l'air. )> Celte église est
comme le tabernacle
qu'il fallait porter et
garder ; vous devez
l'orner saintement ,
par une prédication
divine et des exemples
de perfection. Lévi
signifie ajouté ou
choisi ; et vous, très-
cher Gis, qui héritez
de ce nom, soyez éle-
vé au-dessus dos dé-
sirs charnels et des
concupiscences ter-
Provehendus, * fili
dilcctissime, ad levi-
licumordinem,cogila
magnoperc ad quan-
tum gradum f-xclesi»
ascendis. Dinconum
cnirn oportet mini-
strareadaltare.bapli-
zare, et prœdicare,
Sane in veteri lege ,
ex duodec.im, una tri-
bus Levi clecta est ,
quao speciali devotio-
ne tabernaculo Dei
cjusquesacrificiisritu
perpeluo deserviret.
Tanlaque dignitas illi
concessa est , quod
nullus , nisi ex ejus
stirpe, ad divinum il-
lum cullum atque of-
ficinm ministraturus
ascenderet ; adeo ut
grandi quodam privi-
logio bœreditatis, et
tribus Domini esse
mererelur cl dici :
quorum hudie, filidi-
leclissime, et numen,
et officium tenes ;
quia in ministerium
tabcrnaculi testimo-
nii, id est, Ecclesia
Dei, oligeris in leviti-
coofficio, quœscmper
in procinctu posita ,
inccssabili pugna
contra inimicosdimi-
cat ; unde ait Aposto-
lus, « Non est nobis
colluctalio adversus
caruemeisanguinem,
sed adversus princi-
pes et potestates, ad-
versus mundi redores
lenebrarum harum,
contra spiritualiane-
quiti«,incœlestibus.»
Quani Ecclesiam Dei,
vcluli tabernaculum,
portare , et munire
debes ornatu sancto ,
prsedicalu divino, e-
xemplo perfecto. Levi
quippe interpretatur
addjius, siveassump-
tus. Et tu, fili dilec-
tissirae, qui ab bae-
reditate paterna no-
men accipis, estoas-
gumptus a carnalibus
desideriis, a terrenis
concupiscentiis, quaB
miUtanladversusaui-
mam. Esto nilidus ,
mundus, parus, cas-
nirUONNAIRE PF.S CEREMONIES ET DES RITES SACRES 1016
le Saint-Esprit dans les siècles des siècles.
12. Deinde surgens cum mitra ponlifex,
stans versus ad ordinandum, dicit alla voce
10!3
restres qui combat-
tent contre l'âme.
Soyez pur, chaste ,
sans souillure et sans
tache comme il con-
vient à un ministre
de Jésus-Christ, à un
dispensalcurdes mys-
tt'-resde Dieu,afinque
vous soyez diprne d'ê-
tre compté dans la
hiérarchie de l'Eglise,
dans l'héril.ige et la
tribu chérie du Sei-
gneur. Et comme vous
'Jevez coopérer àl'ad-
minislraliondu corps
et du sang du Sei-
gneur,soyezcn garde
contre tous les attraits
de la chair ; car l'E-
criture dit : Soyez
pvrs, vous qui portez
les vaseit du Seiqneur.
Pensez à saint Etien-
ne, que son éminente
chasteté fit choisir par
les apA'.res pour la
même (onction. Ayez
soin de retracer dans
vos aclioiislEvangilc
que vous annoncez ,
afin qu'on dise de
vous : Bienheureux
les pieds 'h celui qui
annonce hi paix, qui
annonce les vrais biens. Ayez pour chaussu-
res les exemples des saints, afin de prépa-
rer les voies à l'évangile de paix. Que le
Seigneur vous l'accorde par sa grâce.
11. Deinde si non sit ordinntus subdi^co-
nus, ordinmdus diaconus se prosternit ad
cornu Evangelii, vel uhi nenuflectebat. Pon-
tifex vero cummilrn ante fahlistorium sw.nn
genufleclens récitât litanias. Ordinandus au-
tein per pontificem benedicitur prout siipra
dictum est, in ordinntione subdiaconi. Post
hœc ordinando ah accubitu survente, et ta-
men genuflexo manenle, pontifcx sedens in
faldislorio cum mitra, intelligibili voce allo-
quitur clerum et populum, dicens :
Continuons nos Commune votum
vœux et nos prières communis bratio pro-
en commun, afin d'ob- sequatur, ut hic to-
lenir , par les prié- tius Ecclesije proce,
res de toute l'E- qui ad diaconalus mi-
glise, à celui qui se nisterium preepara-
prépare auministè- tur, leviticae bene f
re du diaconat, la bé- dictionis ordine cla-
nédi«tion de l'ordre rescat , et spiriluaii
lévitique, qui le fas- convcrsaiione prae-
se briller par la grâce fulgens , gratia sanc-
éclatante d'une con- lificationis eluceat ;
Yersalion spirituelle prsstante Domino
et d'une sainteté par- nostro Jesu Christo ,
faite. Par Notre-Sei- qui cum Pâtre etSpi-
gneur Jésus -Christ, ritu sancto vivil et
qui étant Dieu, vit et regnatDeusin s»cula
règne avec le Père et sseculorum.
tus, sicut decetminis-
trum Christi, et dis-
pensatorem mysterio-
rum Dei ; ut digne
addaris ad numerum
ecclesiastici gradus ;
ut h8ereditas,ettribus
amabilis Doraini esse
merearis. Et quia
comminister et coo-
peratores corporis et
sanguinis Domini ,
esto ab omni illecebra
carnis alienus ; sic
enim ait Scriptura :
Mundamini qui fertis
vasa Domini. Cogita
beatum Stephanum
merito prœcipuœcas-
tilatisab apostolis ad
officium istud elec-
tum. Cura ut quibus
Evangelium ore an-
nunlias, vivis operi-
bus exponas, ut de te
dicalur : Beati pedes
evangelizantis pa-
cem , evangelizantis
bona. Habe pedes tuos
caiceatos sauctorum
exemplis, in prapara-
tioneEvangeliipacis.
Quod tibi Dominus
concédât per gratiam
suam.
legendo :
Nos très-chers frè-
res, prions Dieu le
Père tout-puiïsaut de
répandre , dans sa
miséricorde, ses bé-
nédictions les plus a-
bondantessurson ser-
viteur, qu'il a daigné
choisir pour l'office
du diaconat; conju-
rons-le de conserver
en lui la grâce de sa
consécration, et d'ex-
aucer nos prières
dans sa clémence ,
afin que sa grâce con-
firme les actes de no-
tre ministère, et qua
sa bénédiction sanc-
tifie celui que nous
croyons devoir con-
sacrer au service de»
saints autels; par son
Fils unique Notre-
Seigneur Jésus-Christ
qui, élaalDieu, vit ci
règne avec lui en l'u-
nité du Saint-Esprit.
Oremus, fratres
charissimi, Deum Pa-
trem omnipotentem,
ut super hune famu-
lum suum, qucm ad
officium diaconatus
dignatur assumere ,
benedictionissuje gra-
tiam clementer effun-
dat ; eique consecra-
tionis indultcB propi-
tius doua conservet,
et preces nostras cle-
menter exaudiat ; ut
quœ nostro gerenda
sunt ministeriu , sua
benignus prosequa-
tur auxilio; et quem
sacris mysteriis exse-
quendis pro nostra
intelligentiacredimus
olTerendum, sua bene
t dictione sanctifi-
cet, et confirme! ; per
unigenitum Filium
suum Dominumnos-
trumJesum Christum,
qui cum eo et Spiritu
sancto vivil et régnât
Deus.
13. Deinde depositamitra et extensisantepec-
tus manibus, dicit :
Dans tous les siè-
cles des siècles.
^ Ainsi soit-il.
* Le Seigneur soit
avec vous.
^ Et avec votre es-
prit.
t Elevons nos
cœurs.
^ Nous les avons
vers le Seigneur.
^ Rendons grâces
au Seigneur notre
Dieu.
1^ Cela est juste et
raisonnable.
Il est vraiment jus-
te et raisonnable, il
est équitable et salu-
taire de vous rendre
grâces en tout temps
et en tous lieux. Sei-
gneur saint , Père
tout -puissant , Dieu
éternel , qui donnez
tous les honneurs ,
qui distribuez toutes
les dignités , et qui
dispensez tontes les
fonctions ; qui, im-
muable en vous-mê-
me, renouvelez toutes
Per omnia sacula
Sfflculorum.
^ .\men.
f Dominus vobis-
cum.
^ Et cum spiritu
tuo.
t Sursum corda.
i^ Habemus ad Do-
minum.
t Gratlas agamus
Domino Deo nostro.
i^Dignumetjuslunr.
est.
Veredignumetjus-
tum est , sequum et
salutare, nos tibi sem-
per et ubique gratias
agere, Domine sancte
Pater omnipotens, es-
terne Deus,|honorum
dator ordinumque
distributor, atque of-
ficiorum dispositor ,
qui ia te manens in-
novas omnia , et
cnncta disponis pe»
V'erbum, virlutem la-
pienliamque tuam,
Jesum Christum Ft>
1017
ORB
ORD
lOtS
choses, et disposez liuni luum Dominum
lout par Tolre Verbe, nostrum sempilcrna
votre vertu, votre sa- providenlia pr«pa-
fçossc, Jésus -Christ ras, cl singulis qui-
volre Fils,Notre-Sei- busqué temporibus
gneur; vous dont la aptauda dispensas,
providence éternelle Cujus corpus, Eccle-
piépaio et distribue siam videlicet tuam,
toutes choses, suivant cœlestium gratiarum
le temps ellcscircon- varielate distinclum,
stances; vous qui ac- suorumque conne-
cordez à son corps, xum dislinctione
c'est-à-dire à votre membrorum, per le-
Eglise, ornée par la gem mirabilem to-
variété des dons ce- tius compaginis uni-
lestes, et ne formant tum, in augmenlum
qu'un tout, par une tenipli tui crescere,
loi admirable, malgré dilalariquc largiris;
la multitude de ses sacri muncris servi-
membres, de s'élen- tutem trinis gradibus
dre au loin pour a- minislrorum nomini
grandir votre temple ; tuo militare constitu-
vous y élablisspztrois ens.eleclis ab initio
ordres de ministres Lcvi filiis , qui in
pour y remplir les myslicis opcralioni-
fonctions sacrées et bus domus tuaî fideli-
agir en votre nom, bus excubiis pcrma-
comme autrefois vous nentes i,lijercdilaleni
choisîtes les enfants benediclionis aelernae
de Lévi, qui, par sorte perpétua possi-
leur Odélité à des dorent. Super hune
fonctions mystérieu- quoque famulum
ses exercées dans vo- tuum , qusesumus ,
tre temple, ont acquis Domine, placatus in-
l'héritage éternel do tende, quem luis sa-
la bénédiction pro- cris altaribus servi-
mise à leur père. IVe- lurum in officium
gardez aussi avec diaconatus supplici-
bonté volreservitcur, ter dedicamus. El nos
que nous vous consa- quidem tanquam
crons pour servir à homines, divini scn-
l'autel dans l'office du sus et summa ratio-
diaconat. Nous som- nis ignari , liujus
mes hommes , nous vitam, quantum pos-
coniprenons peu vo- sumus , tcstimamus.
tre divine sagesse et Te autem Domine,
votre souveraine rai- quîenobissunt igaota
son ; mais nous ap- non transeunt , le
précions sa conduite, occulta non fallunt.
autant que nous le Tu cognitor os sccrc-
pouvoiis. ^'ous, Sei- torum ; lu scrulator
gneur, à qui rienn'é- es cordium. Tu istius
chappe decequi nous vitam cœlesti poleris
est caché, qui n'igno- examinarc judicio,
rez pas ce qui nous quo semperprasvalos,
est inconnu, qui con- et admissa purgare ,
naissez les secrets et et eaquœ sunlagcnda
sondez lies cœurs , concedere.
vous pouvez, par vo-
tre jugement céleste
et infaillible, exami-
ner la vie, réparer les fautes commises,
et faire remplir les devoirs.
14. Hic solus pondfex exlcnsam manum
dexteram ponit super caput ordinandi, dicens.
Recevez l'Esprit- Accipe Sijiritum
Saint qui vous don- sanctum, ad robur et
uera la forceJerésis- ad rcsistendum dia->
ter au démon clà ses bolo, et tcntationibus
tentations ; au nom cjus , in numiue
du Seigneur. Domini.
15. Postea prosequilur ut prius, exlen>am
lenens mamim dexteram usque in tinem prœ-
falionis :
Répandez sur lui, Emilie in eum ,
nous vous en prions, quœsumus. Domine,
Seigneur, votre Es- Spiritum sanctum ,
prit-Saint, qui le for- quo inopus ministerii
tiûe par la communi- tui ndeliterexsequen-
cation de ses sept di sepliformis gratiae
dons , pour remplir luœ munerc robore-
avcc fidélité votre mi- lur.
nislère.
Que toutes les ver- Abuiidet in eo
tus éclatent en lui ; totius forma virlulis,
une gravité pleine de auctoritas modesta ,
modestie , une pu- pudor constans , in-
deur qui ne se dé- nocenliaî puritas , et
mente jamais, la pu- spiritualis obsorvan-
reté de l'innocence , lia disciplina), in
le zèle pour le main- moribus ejus pr»-
tien de la discipline|; cepla tua fulgeant;
que vos préceptes ut suœ castitalis
brillent dans sa con- exemplo imitationeni
duite; que le peuple saiictam plebs acqui-
soit saintement imi- rat; et bonum con-
talcur de sa chasteté; scientia; leslimonium
faites qu'ayant le té- praîfcrens, in Chrislo
moignage d'uue bon- firmus et slauilis
ne conscience, il de- perseverct dignisque
meure ferme et sta- successibus de infe-
ble en Jésus-Christ ; riori gradu per gra-
(|ue par votre grâce liam tuaui capere
il mérite d'être élevé potiora mereaiur;
à une plus haute di- per eumdern Domi-
gnité. l'ar le même num iiosirum Jesuoi
Noire - Seigneur Je- Chiistuni Filium tu-
sus-Christ voire Fils, uni, qui lecum vivit
qui, etc. et régnai in ujjitalc
Spiritus sancli, etc.
16. Posl hœc pontifex scdens cum mitra,
ordinando ante se genuflcxo slolmn imponit
super humerum sinistrum, dicens :
Recevezl'éloleblan- Accipe stolam f
che de la main de candidam de manu
Dieu , accomplissez Dei : adimple minis-
votre ministère, car terium luum, potens
Dieu a le pouvoir enim est Deus, ut
d'augmenter en vous augeat libi graliam
sa grâce; lui qui vil suam. Qui vivit et
et règne dans les siè- régnât in sœcula saj-
clés des siècles. culorum. i^ Amen.
i^ Ainsi soil-il.
17. Fnciens super ordinandum signum
crucis : aliquis vero minister refleclel capila
stoUe, et alligabil sub brachio dexlro.
18. Deinde pontifex accipiens dalmaticam
ealotaliter induit ordinandum, dicens :
Que le Seigneur luduat te Dominus
vous revêle d'un ha- indumenlo salutis, et
bit de salut; qu'il vestimenio lœlitiîe, et
vous environne à ja- daimalica justiti»
mais d'un vêlement circumdel le seniper,
de joie et de la dal- in noiuiue Doiuiui.
f0!3
nicTiONNAmf; des ceremon'ie* i;t des rites sacres
1020
inati(iufl do juslice : i^Amcn
au nom du Seiftneur.
i^ Ainsi suil-il.
10. Poslremo pnntifox accipil et ordinan-
do iriidit lUirum KvdiKjeiiorum, (jnem manu
dextrra tangenli dicil :
Hpccvpz le pouvoir
tlolirel'Evangile dans
l'K;;lis(' de Dieu, l.int
pour les vivants que
pour !<'9 défunts. Au
nom du Suiçneur.
^ Ainsi soit-il.
Accipc polpsfnfcm
le«ji'ndi l'^viitigclium
in Eccicsi.i l)oi, l,im
pro vivis (|ii.im pro
defuflciis, lu noininc
Domini.
I? Amen.
20. Quo facto, ponli[ex stans sine mitray
(id allure conversas, dicit :
Prions.
Minislri dicunt :
Fléchissons les ge-
noux. ^ Levez-vous.
Orcmus.
FIcclamus genua.
i^ Le va le.
21. Dcinde verlcns se ad ordinalum, dicit ;
Exaucez nos prié- Exaudi , Domine ,
res, Si'igiicur, el re
paudcz sur volrc ser-
viteur l'aliondance di;
vos bénédiclioiis, afin
qu'enrichi des dons
cèlcslos, il puisse être
agréa;!)le à votre ma-
jeslé,et prôscnteraux
autres un modèle de
bonne conduite. Par
Nolrc-Seigneur Jésus-
Christ, etc.
prcees nostras, et su-
per huuc l'aïuulurn
(uum Spiiilum luaj
bi'netdiclioiiisemilie;
ut cœlesli muuere di-
l<itus, et luœ majesla-
lis graliam possil ac-
quirere, et beac Vi-
vendi aliis exemplum
prœbere ; per Domi-
num nostruia J es uni
Christum Filium
luum, qui tecum vi-
vit el rognât in unilale ejusdem Spiritu*
sdocti Dcus, per oinnia saecula sœculorum.
^ Amen.
Prions.
Seigneur saint, au-
teur de la foi, de l'es-
pérance cl de la grâce,
rémunéraleurdes pro-
grès, qui avez établi
dans le ciel et sur la
terre le ministère des
anges, et vous servez
de tous les élén>ents
pour exécuter votre
volonté, daignez ré-
pandre les effets de
votre bonté sur votre
scsrvileai' , afin que
docile à vos ordres,
et minislr>! irrépré-
hensible de vos au-
tels , voire grâce b;
rende encore plus
pur , et digne du
haut rang où vos
apôtres , inspirés par
le Saiut-Espril, éle-
vèrent sept des pre-
miers disciples sous
la direction et la con-
«luiledesaiatElienne;
que doué de toutes
Oremus.
Domine sancto, Pa-
ter fidei, spei et gra-
liœ , cl profecluum
rcmuncrnliir, qui in
cœlestibus et terrenis
angelorum minisle-
riis ubique dispositis
per omnia eicmenta
volunlalis lu;e dil-
fuiulii effoctuin:hunc
quoque famulum
tuum spirilunli dig-
nare illiislrare affec-
lu ; ut luis obsequiis
expedilus, s.inclis al-
laribus tuis minisler
purus arcrescat , et
indulgenlia lui pu-
rior , corum gradu ,
quos apostoli tiii in
seplenarium nume-
rum beato Stephano
duce ac praîvio Spi-
rilu sancto auclore ,
clegerunt, dignus
existât ; virltitibus
uaiversis, quibus tibi
servire oportel in-
les vertus nécessaires
pour vous servir, il
vous soit agréable.
Par Notre- Seigneur
Jésus-Clirisl, etc.
slructus, lib» compla-
ceal ; per I')ominum
nostrum Jcsum (',hri-
slura Filium tuum ,
qui tecum vivit et ré-
gnât in unilale ejus-
dem Spiritus sancii Deus, per oinnia saecu-
la sœculorum. ii| Amen.
22. /lis per.iclis, archidiarnno sugr/erentr,
dincomiK surgit, factaque ponti/ici prafiinda
rcrrrenlia, redit 'xd lociim sinim, ibiqnc i/e-
nnjjeclit , poniifex vero surgit et accedit ad
coi'nti Epistoliv, ubi deposita mitra prose-
quilar missam , el fe gerit in offertnrio sus-
cipiendo et in ownihns aliis, proitC ftabetur
supra in ordinalione suhdiuconi.
§ VI. OnDINATION d'dn pnÊTRE.
Il faut pourla messe Missœcelehrandmpro
confercndo presliglc-
ralus ordiiic necessci-
ria, ut supra ibid.
1. Onlinando pre-
sbytero : ManiUUtan-
apostnlicum, si ordi-
nelur extra Icinpora;
veslis lalaris; tnodes~
lia in capillis ;coro)ia
sacerdotalis ; prœvia
confcssio ; amiclus ;
cin>guluin ; munipa~
lus; stola et planeta
albi coloris ; olcu»^
catechumenorum : ca-
lix cum vino et nguu;
palenn et hostia dcsu~
per posita ; villa li-
nea pro sustenlandis.
manibus post unctio-
neni^, si sil consue-
tudo; pehis cl vas
aqiuœ;, medulla panis
et manaiergiuiH pro.
presliyterandi ma-
nuntn lolione; cnn-
delà pro offcrlorio ,
Missale ad legendain
missam cum ponlifice;
saccrdos udjuvans in.
missœ recituione.
ce qu on a indiqué
à l'ordination d'un
sous-diacre.
1. Choses nécessai-
res à l'aspirant à la
préirise : Un mandat
du sain-l-siégc , si
l'oi'diaalion' a lieu
hors du temps ;
la soulane, les che-
veux modestes , la
couronne sacerdo-
tale , la confession
préalable , l'a miel ,
l'aube , le cordon, le
manipule , l'étole et
la chasuble de cou-
leur blanche ; l'huile
des catéchumènes ,
un calice avec du vin
et de l'eau, la patène
avec une hostie des-
sus , une bande de
linge pour soutenir
les mains après l'onc-
tion, si c'est la cou-
tume; un bassin et un
vase d'eau ; de la
mie de pain et un
manulerge pour es-
suyer les mains du
nouveau prêtre ; un
cierge pour l'olTer-
loiro, un Missel pour lire la messe avec In
pontife, un prêtre qui l'aide à réciter la messe,
2. L'évé(iue vêtu 2 Poniifex nruatu
ponlificalcment con- pontificali indutiis ,
fère la prêtrise avant ut ordinein. presbyte -
le dernier verset du ratus conférât , in
trait ou de la prose, missis de QtMtuoi>
s'il y en a ; sinon , Tempoiibus, et in do-
avanl V Alléluia après minicis ac f-stivis die-
le graduel de la messe, bus a Dominica .S'«/>-
II reçoit la mitre et tuagesimœ iisque nil
va s'asseoir devant le Pascha exclasivr.antc
milieu de l'autel. ultimum versum trrr-
tus; in sabdatn infra
octavam Penlecostes , cl in feMis qnw ba'lnxt
soc/uentiam, ante uUimwn serpfentiœ versitm ,
in IJomiiHcin autem el fis^ivis dkelnis eer an
1031
OUD
ORD
losa
num et per Adventum antc versuin Allcluia.
Accipil mitram, et accedem; ad faldiatorinm
ante médium allaris sihi piiralnm, sedet.
3. En même temps 3. Intérim ad ordi-
l'archidi.u're ou co- nempresbt/leraluspro-
lui qui en tienl lieu movend.un archidia-
.ippelle l'ordinand on conus, mil iliius lo-
cum tenens evocat ,
dicens :
Accédai qui onli-
naiidus est ad ordi-
nem prcsbytcratus.
disant:
Approchez , vous
qui devez recevoir
l'ordre de la prêtrise.
( Voy. La Iraduciion française des liuliri-
qaes au titre suivant : Ordinations génk-
lULES. )
•'i.. Mox oréinandus per notaritvm nomina-
les aceedit , et farta pontifici profunda re-
verentin, genufleclit.
5. Tum archidiaconus illum offcrens ponti-
fici, sub kis verhis loquitur dicens ;
Père Irès-vénéra- Reveri^ndissimc pa-
l)ie, la sainte Eglise ter, posiulal sangla
calholiqiUo notre mè- mater Ecclesia catlio-
re vous prie d'élever lica ut hune prœsen-
ce diacre ici présent tcnidiaconumadonus
à la cliarge de la pré- presbyterii ordinetis.
Irise.
G. Et pontifex inlerrogat, dicens:
Savez-vous s'il en^ Scis illum esse di-
cst digne ? gnum ?
7. Respondet archidiacomis.
Autant que la fra- Quantum humana
gililé humaine per- fragilitas nosse sinit,
met de le connaître, et scio et lestificor
je sais et j'altesic ipsiim dignum esse
qu'il est digne d'être ad hu'us onus officii.
chargé de cet emploi.
8. Mox pontifex dicit :
Rendons grâces à Deo gratias.
Dieu.
9. Et annuntiat clero et populo, dicens :
Nos très-chers frô- Quoniam , fratrcs
res, puisque les rai- charisissimi , rcclori
sons de craindre ou navis et navigio de-
dcspérer sont com- ferendis eailem est,
munes au conducteur vel securilatis ratio,
du navire et aux pas- vel communis timo-
sagers, il faut com- ris, par eorum débet
juirer les sentiments esse sentcntia, qno-
de ceux qui ont les rum causa commu-
riiêmes intérêts. Ce nis exislit. Nequc
n'est pas en vain qu'il enim fuil frustra a
a élé établi par les Patribus inslitutum
Pères que, quand il ut de eicclione eorum
s'iinirait de choisir qui ad rcgimen alta-
ccux qui doivent être ris adhibendi sunt
préposés au service consulalur etiam po-
de l'autel, le peuple pulus ; quia de viia
même soit eonsullc; et conversalione prse-
car ce qui, dans leur
vie et leur conduite
est quelquefois ignoré
de la mnllitudc, peut
senlandi, quod non-
nunquam ignoratur
a pluribus, scitur a
paucis ; et nece«se
d'ol)éir à celui qui a sum prtebueril ordi-
étè ordonné , quand nanilo. Hujus siqui-
on a consenti à son dcm diaconi in pres-
ordinalion. La vie de bylerum , auxiliante
ce diacre qui, par la Domino, ordinandi
gràre de Dieu, doit conversatio ( quan-
clre ordonné prêtre, tum mihi videlur )
a été exemplaire (au- probala, et Deo pla-
tant que je puis en cita existit et digna
juger), agréable à (utarbi(ror) Eccle-
Dieu , et digne ( ce siasiici honoris aug-
semble) d'un plus mcnto. Scd ne unum
haut rang dans l'I'lgli- forlasse, vel paucos,
se. Maisdans la crain- aut decipiat assensio,
te qu'un seul ou un velfallat afrectio,sen-
pelil nombrene soient tenlia est cxpetenda
égarés par l'affection mnltorum. Ilaque ,
ou par la prévention, qnid do cjus aclibus ,
il faut demander l'a- aut niorihus noveri-
vis d'un grand nom- lis, qnid de merito
bre. Dites donc libre- sentiatis , libéra voce
ment ce que vous sa- tradatis ; ac ilii tes-
vez sur sa vie et ses timonium sacerdotii,
mœurs, ce que vous mngis pro merito
pensez de son mérite; qnam affectione ali-
que votre témoignage qua Iribualis. Si quis
relativement au sa- igilur liabet aliquid
cerdocc soit fondé conira illum , pro
sur le mérite, et non Deo,etpropterDeum,
sur quelque affection cum fiducia exeat et
particulière. Si donc dicat : verumiamen
quelqu'un a des griefs memor sit conditio-
conlre lui, qu'il se nis suae.
présente avec con-
fiance, et qu'il le dise; cependant qu'il n'ou-
blie pas sa condition.
10. Poslea pontifex, alitiun inlerjcctw mo-
rula, converleiis scrmonem sumn ad ordinan-
dum, admonet eum, dicens :
être connu de piu- est ut facilius ei quis
sieurs; et sans con- obeilientiamexhibeat
tredil il est plus facile ordinal», cui assen-
Très-cher fils, qui
allez être consacré
prêtre , applip.uez-
vous à recevoir di-
gnementcelte charge,
et ensuite à vous en
bien acquitter.
La fonction d'un
prêtre est d'offrir, de
bénir, de présider, de
prêcher et de bapti-
ser. C'est donc avec
une sainte frayeur
qu'il faut monter à ce
haut degré, et lors-
qu'on s'est rendu re-
eommandableparune
sagesse céleste, par
des mœurs pures, et
en pratiquant depuis
longtemps la justice.
Aussi le Seigneur or-
donnant à Moïse de
choisir dans tout Is-
raël, pour le secon-
der, soixante et dix
hommes sur qui il
voulait répandre les
dons du Sainl-Esprit,
Consecrandus , fili
dileclissinie, in pres-
byleratus officiucn ,
illud digne suscipere
ac susceptum lauda-
biliter exsequi slu-
deas.
Sacerdotem enim ,
oporlet offerre be-
nedicere , prœesse ,
prœJicare cl bapti-
zarc. Cum magno
quippc limore ad lan-
tum gradum ascen-
dendum est ac pro-
videndum ut cœleslis
sapientia, probi mo-
res, et diulurna jus-
liliiB observatio ad id
electos commendent.
Unde Dominus prse-
cipiens Moysi ut sep-
tuaginta viros de uni-
verso Israël in adjn-
torinm suum eligeret,
quibus Spiritus sanc-
tidona divideret, sug-
gessit, quos lu nosli,
quod senes populi
1025
lui dit
parmi ceux que vous
savez être les anciens
du peuple. A'ous étiez
figuré par ces soixante
et dix hommes, par
ces anciens, si, par
les sept donsduSaint-
Espril et par l'obser-
valion de la loi, vous
montrez la probité et
la maturité dans vo-
tre science et dans
votre conduite. Dans
le Nouveau Testa-
ment, le Seigneur
choisit aussi soixante-
douze disciples , et
les envoya deux à
deux prêcher devant
lui, afln d'apprendre,
par sa parole et par
ses exemples , aux
ministres de son
Eglise, qu'ils doivent
être parfaits dans la
foi et dans les œuvres,
ou qu'ils doivent être
affermis dans l'amour
de Dieu et du pro-
chain. Appliquez -
vous donc à être tels
par la grâce de Dieu,
qu'on puisse digne-
ment vous choisir
pour coadju leurs de
Moïse et des douze
apôtres, c'est-à-dire,
des évêqucs catholi-
ques figurés parMoïse
et par les apôtres.
Certes, celte admira-
ble variété d'ordres
divers entoure, orne
et gouverne la sainte
Eglise; ou y consacre
dus pontifes, et au-des-
sous d'eux des prêtres,
des diacres, dos sous-
diacres et des minis-
tres de divers ordres;
et ces divers mem-
bres, ces diverses di-
gnités,formentlc seul
corps de Jésus-Christ.
C'est pourquoi, très-
cher fils, vous que le
suffrage de nos frères
a choisi pour être
consacré comme no-
tre aide , conservez
dans vos mœurs l'in-
tégrité d'une vie
sainte et pure. Ap-
préciez ce que vous
faites; imitez ce que
vous opérez; en cé-
lébrant le mystère
de la mort de Nolre-
DICTIONNAIRE DES CERKMONIES ET DES RITES SACRES
Choisissez
1021
sunt. Tu siquidcm in
septuaginla viris et
senibus signalus es,
si pcr Spiritum sep-
tiformem, decaiogura
legis custodiens, pro-
bus et matuius in
scienlia similiter et
in opère fucris. Sub
codem quoque my-
sterioet eailem figura
in novo Testamento
Dominus septuaginla
duos clegil, ac binos
ante se in piaedica-
tioncm misit; ut do-
ceret verbo simul et
facto, ministros Ec-
clcsiae suaî , fide et
opère debere esse per-
fcctos ; seu gemiuae
dileclionis , Dei scili-
cet, et proximi vir-
tute fundatos. Talis
itaque esse studeas,
ut in adjutorium
Moysi , et duodecim
apostolorum, episco-
porum videlicet ca-
Iholicorum , qui per
Moysen et apostolos
Cgurantur, digne per
gratiam Dei eligi va-
Icas. Hac certe mira
varietale Ecclesia
sancla circumdalur,
ornatur, cl regitur ;
cum alii in ea ponti-
fices, alii miiioris or-
dinis sacerdoles, dia-
coni , et subdiaconi
diversorum ordinum
viri consecrantur; et
ex multis et alteriise
dignitalis membris
unum corpus Christi
efficitur. liaque, fili
dilcclissime, quem ad
nostrum adjutorium
fratrum noslrorum
arbilrium consecran-
dum eligit, serva in
moribus luis caslae et
sanclee vilaj inlegri-
latem. Agnosce quod
agis ; imitare (|uud
tractas ; quatenus
mortis Dominicîe my-
sterium celebrans ,
mortificare membra
tua a vitiis et concu-
piscentiis omnibus
procures. Sil doclrina
tua spirilualis medi-
ciiia populo Dei. Sit
odor vilœ tuse delec-
lamcntum Ecclesiee
Christi ; ut preedica-
tione aiaue cxemolo
Seigneur , efforcez-
vous de faire mourir
en vous tous les vi-
ces et toute concupis-
cence. Que votre doc-
trine soit un remède
spirituel pour le peu-
ple de Dieu. Que l'o-
deur de votre vie
fasse les délices de
l'Eglise de Jésus -
édifices domura , id
est , familiam Dei ,
quatenus nec nos de
tua provectione, nec
tu de tanti officii sus-
ceptione damnari a
Domino, sed remune-
rari potius merea-
mur. Quod ipse nobis
concédai per gratiam
suam. ^. Amen.
Christ; que votre prédication et vos exem-
ples édifient la maison de Dieu , afin que
nous ne méritions pas d'être condamnés ,
nous, pour vous avoir admis à ce ministère,
et vous, pour y avoir été élevé, mais plutôt
que le Seigneur nous en récompense. Qu'il
daigne nous l'accorder par sa grâce.
iîl Ainsi soit-il.
11. Deinde si non sit ordinatus subdiaconus
vel diaconiis, ordinandus prcsbyter se pro-
sternit ad cornu Evangelii, vel uhi genuflcc-
tebat; pontifex vero ciun milra ante faldisto-
rium suttm genufleclens récitât lila7iias tit
infra (Ordinations générales). Ordinandus
autem per ponlificem benedicitur, prout dic-
tum est in ordinalione subdiaconi.
12. Post hœc ordinando ab accubilu sur-
gente, et ante ponlificem genuflexo manente :
pontifex, cum milra, stans ante faldistorium
suum simul ulramque manum super ordinandi
caput imponit nihil dicens ; idemque faciunt
post eum omnes presbyleri prœsenles super-
pelliceo et stola a collo pendente parati. Quo
facto tam pontifex quam sacerdoles tcnent
dexteras manus extcnsas super illum, dum
pontifex stans, cum ynitra, dicit :
Nos très-chers frè- Oremus , fratres
res, prions Dieu le charissimi, Deum Pa-
Père tout-puissant de
mulliplier les dons
célestes sur son ser-
viteur qu'il a choisi
pour les fonctions du
sacerdoce, afin qu'il
remplisse par le se-
cours de sa grâce, le
ministère qu'il reçoit
de sa miséricorde. Par
Jésus-Chrisl Notre-
Scigneur. i^ Ainsi
soit-il.
13. Pontifex deposita mitra convcrsus ad
altare, dicit :
Irem omnipotenlem ,
ul super hune famu-
lum suum , quem ad
presbyterii munus
clegil, cœlcstia doua
multiplicet ; et quod
ejus dign ilione sus-
cipit , ipsius conse-
quatur auxilio ; per
Cbrislum Dnniinum
noslrum. v) Amen.
Prions.
Et ministri dicunt
Fléchissons les ge-
noux. ^ Levez-vous.
Oremus.
Flectamus
1^ Levate.
genua.
1'». El inox convcrsus ad ordinandum
dicit :
Nous vous prions
de nous exaucer ,
Seigneur notre Dieu,
et de répandre sur
votre serviteur la bé-
nédiction de l'Espril-
Saint cl la vertu de la
Exaudi nos , quao-
sumus. Domine Deus
nostcr, cl super hune
famulum tuum be-
ncfdictionem sancti
Spiritus , et gralia)
sacerdotalis infunJe
1025
grâce sacerdotale ;
nous l'offrons aux re-
ganis de votre clé-
mence pour être con-
sacré ; comblez -le
pour toujours de l'a-
bondance de vos dons.
Par Notre-Seigneur
Jésus -Christ votre
Fils, etc.
15. Titm extensis
dicit :
Dans tous les siè-
cles des siècles, i^
Ainsi soil-il.
t Le Seigneur soit
avec vous.
^ Et avec votre es-
prit.
t Elevez vos cœurs.
^ Nous les avons
vers le Seigneur.
t Rendons grâces
au Seigneur notre
Dieu.
1^ Cela est juste et
raisonnable.
11 est vraiment
juste et raisonnable,
il est équitable et sa-
lutaire de vous ren-
dre grâces on tout
temps et en tout lieu,
Seigneur saint, Père
tout- puissant , Dieu
éternel, de qui vient
tout honneur, de qui
procède toute dignité,
qui donnez à tout
l'accroissement, qui
affermissez toutes
choses, ajoutant tou-
jours, dans un ordre
parfait, a la dignité
de la créature raison-
nable. Ainsi la di-
gnité sacerdotale et
l'ofûcedes lévites que
vous aviez établis
sous des signes mys-
térieux, ont reçu un
nouvel éclat , lors-
qu'aux souverains
pontifes chargés de
gouverner les peu-
ples, vous avez asso-
cié des hommes d'un
ordre moins élevé et
d'une dignité infé-
rieure, pour partager
leur sollicitude et
leurs travaux. C'est
•Tinsi que dans le dé-
sert vous avez com-
muniqué à soixante-
dix houuncs prudents
OIVD
virtutem , ut qucrn
tuae pietatis aspecti-
bus offerimus conse-
crandum , perpétua
muneris tui largitatc
prosequaris ; per Do-
niinuni nostrum Je-
sum Christum Filium
tuum , qui tecura vi-
vit et régnât in uni-
tate ejusdeni Spirilus
sancti Deus ,
manibus ante pectus ,
Per omnia sœcula
sœculorum. i^ Amen.
f Dominas vobis-
cum.
i^ Et cum spiritu
tuo.
^ Sursura corda.
â Uabcmus ad Do-
minum.
f Gralias agamus
Domino Dec nostro.
^ Dignuin et jus-
lum est.
Veredignumet jus-
lum est , ajquum et
salutarc , nos tibi
semper , et ubiquc
gralias agere. Do-
mine sancle, Pater
oranipotens , œlcrne
Deus , honorum nuc-
tor , et distributor
omnium diguitalum ;
per quem proficiunt
nniversa ; per quem
cuncta fjrmanlur,ain-
plificatis semper in
mclius naturœ ralio-
nalis incrementis ,
per ordinem congrua
ratione dispositum.
Unde et sacerdotales
gradus , atque officia
levilarum sacramen-
tis mysticis instituta
creverunt : ut cum
pontiGces summos re-
gendis populis pra-
fecissos , ad eorum
societatis et operis
adjumentnm, sequen-
tis ordinis viros , et
sccundœdignitatis eli-
geres. Sic in ercmo
per septuaginta vi-
rorum prudentium
mentes Moysi spiri-
tum propagasti ; qui-
bus ille adjutoribus
usus, in populo innu-
meras niultiludines
facile gubcrnavit. Sic
ORD
1028
l'esprit de Moïse, qui, et in Eleazarum et It
avec leur assistance, hamarum filios Aa-
gouverna facilement ron palernae plenilu-
un peuple innombra- dinis abundantiam
ble. C'est encore ainsi transfudisti : ut ad
que vous répandîtes
avec abondance sur
Eléazar et sur Itha-
mar flls d'Aaron les
dons accordés à leur
hostias salutares , et
frequentioris ofGcii
sacramenta ministe-
rium sufflceret sacer-
dotum. Hac provi-
père, afin qu'il y eût denlia , Donnne ,
assez de prêtres pour aposlolis Filii tui ,
la répétition salu- doctores fidei comités
taire des sacrifices et addidisti, quibus illi
des cérémonies. Par orbetn tuum secundis
celte même provi- prœdicationibus im-
dence, Seigneur, vous pleverunt. Quaprop-
a vez associé aux apô ter infirmitati quoque
très de votre Fils des noslrse, Domine, quse-
docleurs qui, ayant sumus , hœc adju-
la même foi, ont pré- monta largire , qui
ché avec succès dans quanto fragiliores su-
tout l'univers. Nous mus, tanto bis pluri-
vous prions donc, Sii-
gnour, d'accorder à
notre faiblesse de pa-
reils secours; nousen
avons d'autant plus
besoin que nous som.
bus indigemus. Da ,
qua;sumus , omnipo-
tens l'atcr , in hune
fainiilum tuum pres-
bylerii dignitalem ;
innova in visceribus
mes plus fragile^, ejus Spiritum sancli-
Père tout-puissant . ialis ; ul acceplum a
nous vous en prions, le, Deus, secundi me-
donnez à votre ser- rili munus obtineat ,
viteur la dignité du censuramque niorum
sacerdoce; renouve- exemplo suse couver-
iez au fond de son sationis insinuet. Sit
cœur l'esprit de sain- proviilus cooperator
leté, afin qu'il mérite ordinis nostri ; luceat
de recevoir les grâces in eo lotius forma
attachées à son ca- justitiae , ut bonam
ractère sacré, et que ralionem dispensalio-
toule sa conduite soit nis sibi crcdilJB red-
la censure des mœurs dilurus, ajternœ bca-
dépravées. Qu'il soit tiludinis prœmia con-
pour nous un prudent scqualur ; per eum-
coopéraleur, qu'on dcm Dominum nos-
voie briller en lui IrumJesum Christum
toute sorte de justice, Filium tuum , qui te-
afin qu'un jour, ren- cum vivit et régnât
dant un compte exact in unilate ejiisdem
de l'administration Spirilus sancti Deus,
qui lui aura été con- per omnia sœcula sbb-
fiée, il obtienne les culorum. i^. Amen,
récompenses de la
béatitude éternelle. Par le même N «tre-
Seigneur Jésus-Christ, votre Fils, etc.
16. His dictis pontifex sedet , et accepta
mitra reflectit orarium sive stolmn ab liu-
mero sinislro ordinnndi, capiens partem qnœ
rétro pendet , et imponens super dextenim
humerum , aptal eam ante pectus , in modum
crucis , dicens :
Recevez le joug du
Seigneur ; car son
joug est doux, et son
fardeau léger.
Accipe jugum Do-
mini : jugum enim
ejus suave est , et
onus ejus levé.
17. Tum pontifex imponit ordinando C(i~
salmn iisque ad scapulas , remamniem lamtn
10Î7
super Inmeros complicatam , et a parte an-
teriori deorsum dependenlem, intérim dicens ;
Accipe vestem sa-
ccrdolalem, per quam
charilas inlclligilur ;
poleiis est enim Dcus
ut augeat libi chari-
taleni et opus per-
fectuDi.
1^ Dco gratias.
serviteur que nous
élevons à l'honneur
du sacerdoce ; qu'il
montre la maturiiéde
l'âge parla gravité de
ses mœurs et la régu-
larité de sa vie, formé
par les leçons de saint
Paul à T'ite et à Ti-
molhée ; que médi-
tant jour et nuit vo-
ire loi sainte, il croie
ce qu'il aura lu , il
enseigne ce qu'il aura
cru , il pratique ce
qu'il aura enseigné ;
que la justice , la
constance, la miséri-
corde , la force , et
toutes les autres ver-
tus brillent en lui ;
qu'il confirme par ses
avis les exemples
qu'il donnera ; qu il
conserve pur et sans
taclic le caraclùre de
son ordination ; que
par une sainte béné-
dicl on , le pain et le
vin offerts par voire
peuple soient trans-
formés au corps et
au sang de votre Fils;
«jue par une charité
iuviolable, étant par-
venu à l'étal d'homme
parfait , à la mesure
^île l'âge de la pléni-
tude de Jésus-Christ,
il mérite de ressusci-
ter au jour du juste et
éleinel jugement de
Dieu, avec ane cons-
cience pure , une foi
véritable, un cœur
rempli du Saint-Es-
prit, l'ar le même No-
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. 1C.2*
tre-Snigneur Jésus- rum. ^ Amen.
Christ, voire Fils, etc.
19. Tum ponlifex sine mitra convenus itd
nltare (jenuflectil ante faldisluriuin : inox in-
telligiliili voce incipit primiim ^ liijinni V'cni,
Creator Spiiitus, eC prosequxmtur ministri
cum astimtibus, et dicilur usque ad finem.
20. Finito primo f seii prima siropha ,
surgit ponlifex , el sedet in faldistorio ante
médium altaris , et assumpla mitra dcponil
annulum et cliirolhecas ; resumit annulum, cl
ponilur ei gremiide sive mnppula super gre-
mium a ministro , et ordinandus uccedens
fada profunda reverentiti coram eo genuflec-
tit , et ponlifex cum oleo calecliumenorum
inungit ipsi ambas manus simiU junclas in
modum crucis, producendu cum poUice siw
dextro in diclum oleum inlinclu duas lineas ,
vidclicet a pnllice dexterœ tnanus , usque ad
indicem sinistrœ , el a pollice sinistrœ usque
ad imlicem dextrœ , ungendo mox lolaliler
palmas, dicens :
Seigneur , daignez
consacrer et sancli-
Der ces mains p.ir
celle onction et noire
bénédiction. ^ Ainsi
soit-il.
•21. Mox ponlifex producit manu dextera
signum crucis super manus iltius quem ordi-
nal, et prosequitur :
Afin que tout ce
qu'elles auront béni
soit béni, et que tout
ce qu'elles auront
consacré soit consa-
cré et sancdfié , au
nom de Noire-Sei-
gneur Jésus-Christ.
Recevez l'habit sa-
cerdotal , qui rcpré-
senle la charité; car
Dieu est assez puis-
sant pour augmenter
en vous la charité et
la .perfection.
^ Rendons grâces
à Dieu.
Î8. furgit pontipx sine mitra , tt ordt
nando genuflexo, dicit :
O Dieu de qui pro-
cède tonle sanctifica-
tion , la vraie consé-
cration et la bénédic-
tion parfaite, répan-
dez la grâce et la
bénédiclion sur votre
Deus sanctificalio-
num omnium auctor,
cujus vera consecra-
tio , pleaaque bene-
diclio est, tu Domine,
super hune famulum
tuum. quem ad pres-
byterii honorera de-
dicamus, munus tuae
benetdictionis infun-
de , ut gravitate ac-
tuum et censura Vi-
vendi , probet se se-
niorem, his inslitutus
disciplinis quas Tito
et Timotheo Paulus
exposuit ; ut in lege
tua die ac nocte me-
ditans , quod legerit
credat , quod credi-
derit doceat, quod do-
cuerit imitetur ; jus-
tiliam, constautiam ,
misericordiam, forti-
tudinem , caeterasque
virtules in se osten-
dat , exemplo prœ-
beat , admonilioiic
confirmet , ac purum
et immaculalum mi-
nisterii sui donum
custodiat , et per ob-
sequium plebis luœ
panem et vinum in
corpus et sanguineni
Filii lui immaculata
henedictione Irans-
formet ; et inviolabili
charitaie in virum
perfectum, in uiensu-
ram aetatis plenitudi-
nis Christi , in die
jusli el aelerni judicii
Dei, conscienlia pa-
ra, fide vera, Spiritu
sancto plenus resur-
gat; per eumdem Do-
minum nostrum Jc-
sumChrislum Filium
tuum , qui lecum vi-
vit , el régnât in uni-
talc ejusdem Spiritus
sancli Deus , per om-
nia ssecula sseculo-
Consccrare et sanc-
fificare digneris, Do-
mine, manus istas per
istam unctionem, el
nostram benefdictio-
nem. i^ Amen.
Ut quscunque be-
nedixcrint benedi-
cantur, et quascun-
que consecraverint
coniecrenlur et sanc-
tificentur, in nomino
Domini nostri Jesu
Christi.
•22. Tum ordinandus respondet, Amen.
23. Deinde ponlifex clnudil seu jungit illi
tnnnus, quas sic consecratas aliguis ministro-
rum pontificis idbo pannicnio lineo simul, vi-
delicet dexteram super sinistram, alligal, si
consuetudo fei-al.
2i. Tum ponlifex, pollice mica panis ex-
terso, accipit et ordinando tradil caliccm cum
vino et aqua, et patenam superposilam cum
hoslia, el ipse illam accipit inter indices cl
medios digitos, cuppam calicis et patenam si-
mut tangcns, dum ponlifex dicit •
Recevez le pouvoir Accipe poteslritem
offerre sacrificium
Deo, missasque ccle-
brare, tam pro vivis
quam pro defuuctis,
in nomiue Domini.
^ Amen.
d'offrir à Dieu le sa-
crifice, et de célébrer
la messe , tant pour
les vivants que pour
les défunts ; au uoin
du Seigneur. ^ Ain.si
soil-il.
25. His per actis ordinandus surgit, et fada
pontifici profunda reverentia, paulum rece-
dit el genufledit. Pontifex vero amolo an-
nula, lavât manus cum mica panis, et aqua
lotionis hujusmodi projicilur in sacrarium ;
tum acceptis chirotliecis et annula , surgit, et
accedit ad cornu t'pistolœ, ubi deposiia mitra
1039
ORD
ORD
1030
vrosequilur missamnfque ad offerlorium. In-
tciim ordinatus sacerdos slniis lavift iiuinus
Cdin inedulln punis, et ikjuu bcne mundala-i
CJletyil linleu illo (/uu cranl liyalie, tel alla
VKipputa, et nqua lotioms liujusmodi projici-
tur in sacrurium, tum t/etui (ledit.
20. Punlifex aalcin levln offcrlorio, accipit
inilram, et in faldislorio ante médium allai is
posilo sedet. Mox ordinatus cnndclam ucccn-
sain dextcra suslinens sinistrn pectori ad-
moUi , arccdit ; tutn fnclti profunda r-everen-
tia ycnii/leclit, et ponli/icis manitm dexteram,
dnm Iradit candelam , osciihitur : deinde
surf/it , et fada itenim rcverentia paulam re-
tiocedens yenuflcdit : si vero aliquis sit ordi-
natus stibdiaconns aut diaconus , eadem ob-
servât ad oblutionem acccdens.
27. Facta oblutione, ponlifex annulum et
chirothecas depunil, et lotis manibus rcsumit
annulum, et sunjit, tum sublato faldistorio ,
aecedil ante médium altaris, ubi àcposita mi~
tra prosequitur missam.
28. Sacerdos autem ordinatus post pontifi-
cem (jenuflexas habeat librum coram se,
dicens : Suscipc santle l'aler , etc., et omnia
alla de luissa prout dicit puntifex,qui Sécrétas
morose cl aliquanlulumaltedical ; ilu ut ordi-
natus sacerdos possit secum omnia diccre, et
prwserlim xcrba constcrationis quœ dici de-
benl eodem momento per ordiiiatum quo di-
cuntur per pontificem.
29. Sécréta pro ordinato, quœ dicitur cum
secrcla tnisfcc diet suh uno Per Dominum, tic.
'l'iiis, qiKi'Sumus, DoiiiiiKi, opiTare niysle-
riis, ut tiutc tibi iiiunera digiiis lui'iilibus
offeiamus , per Dominum iioslruin Jcsuiu
Chrisluin Filiuin tiiuni, qui tccuiu vivit cl
rcgii.it iii uiiitiile Spirilus saiuli Ucus , per
omnia ssecula s;oculoruin. ^ Amen.
30. Z'iim dicit alias sécrétas, si quœ di-
cendœ sinl (Voy., plus loin, Messe des nou-
veaux prêtres).
:il. Duin ponlifex dicit orationem Domino
Jcsu Chrislc, qui, clc. ; Ordinatus accedit ad
dexlcramponlificis : etoratione peracta, ambo
simul oscutantur altare , et conversa facie ad
inviccm, punlifex dut osculum pacis ordinuto,
dicens, Pax tccuin. Cui ille rcspondet. Et
cum spirilu tuo. Tum ordinatus fada ante
et post profunda revcrenliapontifici, et yenu-
flexione SS. sacramento, vadit ad iocuni
suum. Si vero sit aliquis subdiaconus aut
diaconus ordinatus, eodem rilu pacem a pon-
tifice recipit.
32. Poslquam vero ponlifex se communica-
veril, et tolum sanyuincm sumpseril , prius-
qunm se puri/iccl, ordinatus presbyter non
prœmissa confessione ncc data absolulione ,
(quia concélébrai pontifici) ad supremum al-
taris yradum accedit, ubi yenuflexus mappu-
lam recipit ad communionem sumendam. In-
térim ponlifex lioslia consecrata supra pate-
nam posila, genufledit, surgit, et palenam si-
nistra, hostiam vero dextera reverenter acci-
piens conrertil se ad ordinalum presbylerum,
cui purriyit SS. sacramentum cum eo faciens
siyniun crucis super patenam et simul dicens :
Corpus t Dotnini nostri Jcsu Chrisli casto-
diat Icin vitaui îBlcriiaiji.£<re«/)iynder Amen.
33. Tum manum ponliftcis liostiam tenen-
teia osculatur , et communionem reverenter
sui)iii,uri communicandi supposila pclntu.
Deinde unus minietrorum purificat presbyle-
rum calice ad hoc deslinalo, vel eo potiius
qucm paulo aille Ictiye.rul, ex quo vinuin cum
aqua puratum in purificitli(,nem exliaurit.
•t'i. Si sil aliquis subdiaconus aut diaconus
ordinatus, ad comintinionein accedit, eo rilu
quo didum est supra in ordinnlione subdia-
coni. Communione peracta , ponlifex colliqit
fr-iymenta palenn, quam super calicem suum
exteryil , purificdttonem sumit et diyitoruin
ablutionem ; quo fido, accipit milrain et luvut
maints : quibus cxtersis , slulim depusila mi-
tra, stans in cornu lipislolœ, versus ad illud
inchoal ministris prusequenlibus responso-
rium, quod a Scptuayesima usgue ud Pcucha
dicilur sine Alléluia (1).
Juin non dicam vos se.rvos, 6id amicos
racos, quia omnia cognovislis qua; opérai us
suni in medio veslri. Alléluia. Accipile Spiri-
lu m sauclum in vubis Paraclilum : Ille est
qucui Pater millel vobis, Alléluia, y ^ os
aiiiici oiei eslis, si fecerilis qua; ego pra;ci-
pid vobis. Accipile. Gloria l'alii, et Filio, el
Spirilu.i saocto. Ille est.
35. Incœplo responsorio, ponlifex, accepta
iriiira vcrtit se ad presbylerum ordinal i m, qui
unie altare coram ipso stans profUetwr jidein
quam prœdicalurus est, dicens :
Credo in Deum Palrem omnipolenlem ,
crealorem cœli el Icrrae ; el in Jesum Cbris-
lum Filium ejus unicum Dominum uoslrum,
qui conceplus est de Siiirilu s.iiiclo, nalus
ex .Maria Virgine, passus sub l'onlio l'ilalo,
crucilixus, muriuus et sepullus ; descendit
ad inferos, terlia die rcsurrexil a morluis,
ascendil ad cœlos, sedet ad dcileram Dei Pa-
tris omuipolonlis, inde \enlurus est judicare
vivos el morluos. Credo in Spirilumsanelum,
snaclam Kcclosiaiu calbolicam, saiicloruoi
communionem, rcniissionem pecailoruui.
Garnis resurrecliODem,vilam a;lernam. Amen.
3G. Quo finito, ponlifex cum miira sedcns
super faldislorium, unie médium altaris, im-
panit ambas manus supa- caput illius coraiH
se yenuflexi, dicens illi :
Accipo Spirituin sanclum , quorum rcmi-
seris pcccala, reuiitlualur eis, el quorum re-
tlnueris, letenla sunl.
37. Deinde explicans casulam, quam ordi-
natus liabet complicatam super humeros, ea (w-
duit ittum, dicens :
Slola iiinuccnliiB induat le Domiuus.
3S. Tum yenuflexus adliuc ordinatus ponit
manus suas junclas inter manus pontificis in-
térim dicenlis :
Si sxius sit ordinariut.
l'romitlis mihi et successoribus mois rer
renliam el obedientiam ?
£t ille respondet : Promillo.
39. Si vero ponlifex non est suus ordina^
rius, cum manus ejus intur suas lenet, M
prœfertur, dicit presbytère sœculari ;
(I) Vujvz le sicus Je loutcs les prières cl l'uruiules suivautcsà la lin .lu titre suivïut, OaouiAiio.ts 3û<ÉiiAi.ts.
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
1031
PromiUis ponlifici ordinario luo, etc. Sa-
eerdoti vero regulari. PromiUis praeiato ordi-
nario tuo, etc.
PromiUis ponliCci vel prœlalo ordinario
tuo pro teraporc existenli reverenliam et
ubedientiam ?
Et ille respondet, Promillo.
40. ïum pontifex adhuc lenens manus il-
lius inter suas osc.nlalur ipsum, dicens ;
Pax Domini sit scmper lecum. Et ille
respondet , Amon.
kl. His expletis , pontifex sedens cum mi~
tra et bnculo, ndmonct eum, dicens :
Quia res quam traclaturus es salis est pc-
riculosa , fili dileclissime, moneo te iitdili-
genter lotius misnae ordinem, atque hostioe
consccrationem, ac fraclioncm, et cominu-
nioiiem, ab aliis jam doctis sacerdotibus
discas, priusquam ad celebrandum missam
accédas
42. Pontifex surgit cum mitra et baculo,
et presbytère coram eo adhuc genuflexo bene-
dicit, dicens :
■ Benediclio Dci omnipotentis Paftris , et
Fiflii, et Spiriliis f saueti, descendat super
te, ut sisbenediclus in ordine sacerdotali, et
offeras placabilos hostias pro peccalis atque
offensioiiibus populi omnipotenli Deo , cui
est honor et gloria, per omnia ssecula sacu-
lorum. ^ Amen.
43. Post hœc, depositis baculo et mitra, et
umoto faldistorio , converlitur ad altare , et
prosequitur missam dicens in cornu EpistoUr.
cotnmunioncm, et postcommunioni missœ diei
ttdjungitur sub una conclusione sequens
Postcommunio.
Quos tuis. Domine, reScis sacramenlis,
conlinuis atlolle benignus auxiliis ; ut luœ
redcmptionis effectum , et mysleriis capia-
nuis et moribns , per Domioum noslrum Je-
sum Christum Filium tuuin , qui tecum vivit
et régnât in unitate Spirilus sancli Deus ,
per omuia sœcula sœculorum. ^ Amen.
kk. Deinde aliœ postcommuniones, si quœ
lintdicendœ. Tum pontifex dicit : Ite, missa
est; vel Benedicamus Domino , prout tempus
requirit; post hœc , V\aceal tibi sancta , etc.
Quo dioto, pontifex, accepta mitra, dicit : Sit
noinen Donilni l)enedi(;tum , et alios.i Tum ,
accepta pastorali baculo , dat solitam benedi-
ctionem.
45. Qua concessn et reddilo baculo, sedet
pontifex , et ordinatum sacerdotem sxib his
verbis alloquitiir.
Fili dileclissime , diligenter considéra or-
dinem per le susceplum , ac onus hnmeris
tuis impositum; stude sancte et rcligiose vi-
verc atque omnipotenti Deo placere , ut
graliam suam possis acquirere, quam ipsc
tibi per misericordiam suam concedere di-
gnetur.
Die post primam tuam missam très alias
inissas , videlicel , unam de Spiritu sancto ,
allam de beala Maria semper virgine, lerliam
pro fidelibus defunctis , et omnipotentem
Deura etiam pro me ora. Quod ille dévote
suscipit , et respondet se faclurum.
46. Verum sipluribus ordines, sed singulis
1051
diversoi , contulerit , his terbis tos univtrsim
alloquetur pontifex, dicens :
Fiiii dilcclissimi, diligenter considerale or-
dinem per vos susceplum , ac onus humcris
vestris impositum; studete sancte et rcligiose
vivere , atque omnipotenti Deo placere , ut
graliam suam possitis acquirere , quam ipse
vobis per suam misericordiam concedere di-
gnetnr.
47. Tum ad singidos ista singulariter dicit :
Clerico et IV MiNORiBus iNiTiATO : Promolc
ad primam tonsuram {vel ad quatuor mino-
res ordines), die semel septem psalmos pœ-
nitcnliœ , cum litaniis , versiculis et oralio-
nibus;
SuBDiACONo et DiACONO : Ordinale ad sub-
diaconatum (vel ad diaconatum), die no-
clurnom hujùs diei ;
Sackrdoti : Ordinale ad presbyleralum ,
post primam tuam missam , die très alias
missas, videlicel , unam de Spiritu sanclo ,
aiiam do beata Maria , tertiam pro fidelibus
defunctis
Et omnipotentem Deum etiam pro me
orale. Quod illi dévote suscipiunt, et respon-
dent se facturas.
48. Tum surgit pontifex , et , amoto faldi-
storio , convertit se ad cornu Evangelii, ubi ,
dcposita milra , dicit intelligibili voce : Do-
minus vobiscum. Initium sancli Evangelii
secundumJoannem. Inprincipio, etc.; signât
fabellam in qua est Evangelium , aut {si defi-
ciat) signât altare et se. Max, acceptis mitra
et baculo, prosequitur ; factaque cruci débita
reverentia in infimo gradu aliaris , revertilur
ad faldislorium , ubi exuitur sacris vestibus.
Si aliud Evanyelium sit dicendum , illud dicit
in cornu Evangelii; coque dicta , recedit , ut
prius dicitur.
TITRE SECOND.
Ordinations générales.
(Extrait ilu Pontifical Tomain.)
PBEBUÈaE PARTIE.
RÈGLES POUR LES ORDINATIONS.
1. Lorsque l'évêque
aura résolu de confé-
rer les ordres, il réu-
nira dans la ville épi-
scopale,lc mercredi
avant l'ordination ,
ou tel autre jour qu'il
lui plaira , tous ceux
qui voudront s'enga-
ger dans le ministère
sacré des autels. L'é-
vêque , alors assisté
de prêtres et d'autres
personnes prudentes
versées dans la con-
naissance de la loi
divine, et expérimen-
tées dansles fonctions
ecclésiastiques, exa-
minera avec soin et
exactitude la condi-
tion , la personne ,
l'âge, l'éducation, les
i.Qunndo episcopus
ardinationem facere
dispasuerit, om nés qui
ad sacrum tinni.<ite-
riitm accedere value-
rint, feria quarta unte
ipsam ardinationem,
vel quando episcopo
videbitur , ad civita-
tem evocentur. Epi-
scopus autem, sacerdo-
tibus et aliis pruden-
tibus viris peritis di-
vines legis, ac in eccle-
siasticis functionibus
exercitatis, sibi asci-
tis , ordinandorum
genus, persanam , œ-
tatem, institutionem ,
mares, dactrinam et
fidem diligenter inve-
stiget et examinet.
105:^ ORD
mœurs, la doctrine et la foi do ceux oui vou-
dront être ordonnés (l).
2. Personne ne 2.Nullus adsubdia-
sera pronm à l'ordre conalus ordincin ante
de sous-diacre avant vigesimum secundum ,
d'avoii atteint sa ad diaconntusante vi-
vingt-deuxièmc an- ç/esimum tertium , ad
née; à celui de diacre presbyteratus antevi-
avant sa vingt-lroi- gesimuiiuiuintumœtu-
siènie, et à la prêtrise tis suœannum promo-
avant sa vingt-cin- ventur. Sciant tamen
quiènic année. Que episcopi non singulos
les évêques sachent ineaœtute conslilutos
cependant que tous debere <id ho.t ordines
ceux qui ont cet âge assumi , sed dignos
ne doivent pas pour duntaxat , et quorum
cela être élevés à ces probata vita sencctus
ordres, mais ceux-là sit. Regulnres quoque,
seulement qui en sont nec in minori œlale,
dignes, et dont la bon- nec sine ditigenti epi-
ne conduite tient lieu scopi examine ordi-
d'un âge plus avancé, nentur.
Les réguliers seront
soumis aux mômes règles, et les évêques
ne les ordonneront pas sans les avoir bien
examinés, et sans qu'ils aient l'âge prescrit.
3. On ne donnera S.Primatùnsuranon
pas la tonsure à ceux inidentur qui sacra-
qui n'auraient pas menlum confirmalio-
reçu le sacrement de nisnon susceperinl; et
confirmation , et qui fidei rudimenta edocti
ne seraient pas in- nonfuerinf.quique le-
struils des premiers gère et scribere ne-
principes de la foi; ni sciant, et de quibus
à ceux qui ne sau- probabilis conjectura
raient ni lire, ni écri- non sit, eos non sœcu-
re , et dont on ne laris fudicii fugiendi
pourrait probable- fraude,sedutDeo fidc-
ment conjecturer lem cullum prœstent,
qu'ils ont choisicegen- hocvitœgenusetegisse.
re de vie pour servir
Dieu plus ûdèlement, et non pour se sous-
traire par fraude à la juridiction séculière.
4. Ceux qui vou- k. Ad minores ordi-
dront être promus nés promovendi bo-
aux ordres mineurs num a parocho , et a
auront un certificat mugislro scliolœ , in
de bonne conduite de qua educantur, testi-
leur curé et du mai- monium habeant. Hi
tre qui les aura éle- vero, qui ad singulos
vés; t't quant à ceux majores erunt assu-
qui aspireront aux tnendi , per mensem
ordres majeurs, cha- ante ordinationem e-
que fois qu'ils vou- piscopum adeant , qui
dront les recevoir, un parocho, aut alteri ,
mois avant l'ordina- oui magis expedire vi-
tion , ils se présente- debitur ,committat , ut
ront à l'évêque , qui nominibus ac deside-
enjoindraà leur curé, rio eorum qui volent
ou à tout autre qui promoveri, publiée in
lui conviendra le Ecclesiaproposilis,de
mieux , de publier ipsorum ordinando-
dans l'église les noms rum natalibus, œtale ,
et le désir de ceux moribus et vita a fide
qui voudront être dignis diligenter in-
{,!) Les épreuves auxquelles l'Eglise soumet successive-
ment les lévites av.int de les adinellre aux divers ordres
ijui les conduisent à la prêtrise, suffiraient seules, s'il en
Dictionnaire niss Rites sacrés. II
ORD 103 i
promus; de prendre quirut , et lilteran
auprès des personnes testimoniales, ipstmi
dignes d(! foi des in- inquisilionem faclam
formations de leur continentes, ad ipsum
naissance , de leur episcopum quampri-
âge , de leurs vie et mum transmitlal.
mœurs , et de lui en
envoyer au plus tôt le résultat par écrit.
o. Les ordres mi- ?,. Minores ordines
neurs ne seront con- iisquisaltem J.atinam
férés qu'à ceux qui , linguam intellignnt ,
au moins, entendront per temporum inter-
le latin. On observera stitia, nisi aliud epi-
entre chaque ordre scopo magis expedire
les intervalles de videretur , conferan-
temps appelés inter- tur lut eo uccxtratius,
stices, si toutefois quantum sit hu jus di-
l'étêque ne juge à sciplinœ pondus, pos-
propos d'en accorder .sintedoceri;acinuno-
la dispense , afin que quoque munere, juxla
ceux qui les auront prœscriptum episcopi,
reçus puissent être se exerceant, idque in
mieux instruits de la ea cui ascripti erunt
grandeur et de l'im- ecrlesia, nisi forte ex
portance de leur pro- causa studiorum ab-
lession , et s'exercer sint;alqueitadegradu
aux fonctions de leur in gradum ascendant,
ordre . suivant la vo- ut in eis cum œlate
lonté de l'évêque , et vitœ meritum , et do-
cela dans l'église à ctrina major accre-
laquelle ils seront at- scnt.Quod,etbonorum
tachés, à moins qu'ils morum exemplum, et
ne soient forcés de assiduum in Ecclesia
s'en absenter pour minislerium,atquema-
leurs études. C'est par jor erga presbyleros,
cette application à et superiores ordines
leurs devoirs qu'ils recerrntia,et crebrior
mériteront de monter qwim nntea corporis
de degré en degré, et Christi communia mu-
qu'en avançant en xime comprobabunt.
âge, ils croîtront en Cumque liinc ad altio ■
vertu et en science, resgradus, et sacra-
On connaîtra leurs tissimamysteriasitin-
progrès par leur assi- gressus , nemo iis ini-
duité au service de tielur,quemnonscien-
l'église , par le bon tiœ spes majoribus or
exemple d'une con- dinibus dignum oslen-
duile régulière , par dut. Hi vero non nisi
un respect plus grand post annum a suscep-
pour les prêtres et tione postremi gradus
ceux qui leur sont minorum ordirium, ad
supérieurs dans les sacros ordines promo-
ordres, enfin par une veantur; nisi necessi-
communion plus fré- tas aut Ecclesiœ utili-
quente. Comme les tas, judicio episcopi ,
ordres mineurs ou- aliud cxposcal.
vrent l'entrée aux
plus hauts degrés de la hiérarchie , et aux
plus sacrés de nos mystères , personne n'y
sera reçu s'il ne fait espérer que par sa ca-
pacité il se rendra digne des ordres majeurs.
On ne conférera les ordres sacrés qu'à ceux
qui auront reçu le dernier ordre mineur
depuis an an, à moins que, d'après le juge-
ment de l'évêque, la nécessité ou l'ulilité de
l'Eglise ne demande qu'on îgisse autrement.
était besoin, pour montrer la haute importauce qu'elle at-
tache à n'avoir à ses autels que des ministres dignes d'eu
célébrer les augustes mystères.
33
DICTIONNAIRE [)KS CEREMONIES ET DES RITES SACRES
6. Sitbdiaconi et
diaconi ordinenlurha-
bentes bonum teslimo-
1C35
(i. On n'admcllra
aux ordres du sous-
diaconat et du diaco-
nat que ceux qui se-
ront en réputation de
bonne conduite , qui
(Ml auront déjà donné
des preuves dans les
ordres inférieurs , et
qui seront instruits
dans les lettres et tout
c« qui regarde l'exer-
cice de l'ordre auquel
lis aspirent. Il faut de
plus qu'avec l'assis-
lancedeDieu ils puis-
sent se promettre de
garder la continence,
qu'ils soient appli-
qués au service des
églises auxquelles ils
sont attachés, et qu'ils
sachent qu'il serait
très-convenable que
les jours de dimanche
et autres jours solen-
nels, quand ils servi-
ront à l'autel , ils
s'approchassent de la
sainte table. Ceux qui
auront été promus à
l'ordre sacré de sous-diacre ne pourront être
admis à monter plus haut, s'ils n'en ont
exercé les fonctions au moins pendant un
an (à moins que lévêque ne juge à pro-
pos de les en dispenser). On ne conférera
point deux ordres sacrés en un jour, même
aux réguliers.
ÎOSO
nium, et in minoribus
orclinibusjamprobnti,
ac litteris et iisquœmi
ordinem cxercendum
pertinent instructi.
Qui sperent, Deo an-
ctore , se conlinere
passe, ecclesiis quibus
ascribenlur inser~
vianl ; scianlque ma-
xime decere, si sallem
diebus Dominicis et so-
lemnibus , cum altari
minislraverint . sa-
cram commnnioneni
perceperint. Promoti
ad sacrum diaconatus
ordinem, sipcr annum
sallem in eo non sint
versati , ad alliorem
gradum [nisi aliud e-
piscopo videalur) as-
cenderenonpermiltan-
tur. Duo sacri ordines
non eodem die etiam
regularibus conferan-
tur.
1. Ceux qui , après
avoir donné des mar-
ques de leur piété et
de leur fidélité dans
les fonctions précé-
dentes , sont élevés à
la prêtrise , doivent
premièrement avoir
un bon témoignage ;
il faut ensuite qu'ils
aient non-seulement
servi au moins un an
entier dans la fonction
de diacre (si pour le
bien ou le besoin de
l'église, l'évêquen'cn
ordonne autrement),
mais encore qu'après
avoir été examinés a-
vec soin , ils soient
reconnus capables
d'enseigner aux peu-
ples les choses néces-
saires au salut, et de
leur administrer les
7. Qui pieetfideliter
in ministeriis ante-
aclis se (jesserint et ad
presbylerntùs ordinem
assunnmlur , bonum
liabeant lestimonium:
ètlii sint qui non modo
in diaconatu, ad mi-
nus annum integrum,
nisi ob Ecclesiœ ulili-
lalem ne necessitatem,
aliud episcopo videre-
tur, ininistraverint ;
sed etiam ad poputum
doccndum eaquœscire
omnibus necessarium
eft ad salutem, ac ad
ministrnnda sacra-
menta, diligenti exa~
mine prœcedente, ido-
nei comprobentur; at-
que ita pietate et castis
moribus conspicui, tit
prœclarum bonorum
operum exemplum, et
(1) L'Eglise a voulu entourer ses minisires de uni de
considéralion, qu'elle a refusé d'admettre dans leurs rangs
ceux auquels elle a craint que l'illégilimilé de leur nais-
sance ne fit perdre, daus l'esprit des peuples, queliiue
cliose du respect dû à leur caraclèie sacré.
(2) Celle condilion, décrétée par les conciles, mais que
i'éliii actuel du clergé ne permet presque plus d'exiger.
sacrements; enfin, ils vila; monita ah ei$
doivent être si recom- possint exspectari.
mandablcs par leur
piété et leur chasteté, que les peuples puis-
sent attendre d'eux des exemples éclatants
de toutes les bonnes œuvres, et des instruc-
tions pour régler leur vie.
8. Les enfants illé- 8. Illegitimi sine
gitimes ne pourront dispensatione aposlo-
être élevés aux ordres
sacrés sans une dis-
pense du pape (1) ;
cependant ils pour-
ront recevoir les or
dres mineurs, moyen-
nant une dispense de
leur évéque ; l'ordi-
nation doit être aussi
refusée aux furieux,
aux insensés, aux es-
claves , aux homici-
des, aux irréguliers ,
aux manchots , et à
lieu, ad sacros ordines
promoveri non pos-
sunt, ad minores ta-
men possunt ex dispo-
silione sui episcopi
ordinari; neque etiam
furiosi, amentes, ser-
vi, homicidœ, irregu-
lares, insigni corporis
vilio déformes , aut
manci ordinari pos-
sunt.
ceux qui ont à 1 exté*'
rieur une difformité considérable
9. Que ceux qui se
présentent pour être
ordonnés soient exa-
minés surl'ordredans
lequel ils sont; qu'on
sache (luand et de qui
ils l'ont reçu.
10. Un clerc sécu-
lier, en qui d'ailleurs
on aurait trouvé les
mœurs, la science et
l'âge requis, ne sera
promuaux ordres sa-
crés qu'après qu'il
auraété constaléqu'il
possède paciQque-
ment un bénéfice ec-
clésiastique dont il
peut vivre honnête-
ment (2) ; il ne pour-
ra résigner ce béné-
fice sans faire mention
que c'est avec le titre
de ce bénéfice qu'il a
été promu aux or-
dres, et sans qu'ilsoil
consfant qu'il a d'ail-
leurs de quoi vivre
convenablement; au-
trement la résigna-
lion sera nulle. Quant
à ceux qui jouissent
de biens patrimo-
niaux oude pensions,
on ne pourra les or-
donner dans la suite
si ce n'est ceux que
l'évêque jugera utiles
9. Examinentur de
ordine in quo sunt
constiluti, el quando,
et a quo illum recepe-
runt.
10. Clericus sœcu^
laris , quamris alias
sit idonetts, morihus ,
scientia et œlate , ad
sacros ordines non
promoveatur , nisi
prias légitime constet
eum beneficium eccle-
siaslicum quod sibi ad
viclum honeslc suffi-
ciat, pacifiée posside-
re. Jd vero beneficium
resignare nonpossit ,
nisi fada menlione ,
quod ad illius bencficii
titulum sit promotus,
neque ea resignalio
admitlalur, nisi con~
stito, quod aiiunde vi-
vere commode passif,
et aliter faclaresigna-
tio nulla sit. Patri-
moniumvcro, vel pen-
sioncm obtinentes or-
dinari posthiic non
possint, nisi illi quos
episcopus judicaierit
asswnendos pro neces-
sitatc vel commoditate
ecclesiarum suarum ,
eo quoque prias per-
niontre encore jusqu'à quel point l'Eglise lienl à l'Iioo-
neur de ses minisires. Condilion pleine de sagesse, dont
le but est non-seuleinenl d'assurer à un prêtre les moyens
de vivre toujours d'une manière convenable aux yeux du
monde, mais encore de moins distraire des secours desti-
nés aux pauvres , ou des fonds affectés au culte, pour les
consacrer à l'entretien des ministres de l'aulel.
1057
ORD
ono
1038
ou nécessaires au specto ; patrmomum
service de ses églises; itlnd , vel pcnsiouem
et alors il examinera vere ab eis oblineri ,
avec soin s'ils possè- taliaque esse quœ eis
dent réellement ce ad vitam sustentan-
patrimoine ou celle dam salis sint ; atque
pension . et si ces illa deinceps sine li-
biens suffisont pour centiaepiscopialiem-
les l'aire subsister. A- ri , aut exstingui, vel
près leur ordinalion, remUlinullalcnmpoS'
ce patrimoine ou cette sint, donccheneficiitm
pension ne pourront, ecctesiasticum suffi-
sans la permission de ciens sint adepti , vel
i'évéque,6lrealiénés, aliunde haOeant unde
vendus, ou remis en vivere possint.
d'autres mains jus-
qu'à ce qu'ils'soient pourvus'd'un bénéfice
ecclésiastique suffisant, ou qu'ils aient d'ail-
leurs de quoi vivre
11. Lorsqu'un évê- ii. Advertal dili-
que confère les or- genter ponlifex , cum
dres, il doit apporter ordincs confert, ne in
une grande attention exprcssione fohnarum
à bien prononcer les vel coltaiione instrii-
paroles qui sont la meniorumipsorum or-
forme du sacrement, dinum dcficiat; fre-
ct à faire toucher les qnenter Pontificale
instruments à ceux respiciat cl tnuture
qu'il ordonne, il re- procédât. Moneul or-
gardera donc souvent dinundos quod instru-
le Pontifical, et agira menta in quorum Ira-
avec une sage len- ditione character im-
teur. Il avertira ceux primitur tangant. Se-
qu'il ordonne, de lou- cretas morose dicat ,
cher les instrumenis ut ordinali ad sacer-
dont la mise entre dotium possint illas
leurs mains confère cum eo dicerc, debent
un caractère (1). Il enim ex consuetudinc
récitera posément les concelebrare, et etiam
secrètes , afin que verba consecraliunis
ceux qu'il élève à la proferre.
(1) Quelqu'un ayant des scrupules de ce qu'il n'avait pas
louché physiquement le calice dans sou ordiiuilinn pour la
prèirise, la sacrée congrégation répondit le 5 décembre
1ti61 : oPossecouliuuare celebrationemSS.sacriOciiabsque
uUo scrupulo, ac luta prorsus conscieutia. » Onrd. n. 1996.
(2) Quand on confère la tonsure hors de la messe, la
chasuble n'est pas nécessaire ; on peut cependant l'avoir,
quand c'est immédiatement avant ou après la messe. Votiez
la Uu du PoniiDcal, qui est contenue dans le litre précé-
dent. Yoyez-v, d'une manière plus précise, ce qui est né-
cessaire a chaque ordinand.
(3) Il faut uou-seulenient que la fétc soit du rite double,
mais encore qu'elle soit fêlée ; feslkis dnplicibtts diebus,
dit le Pontifical.
La question suivante a été proposée a la congrégation
du Concile : Ati diebus (estis duplicibiis. non lamcn de prœ-
teplo, possint ordincs sacri confeni Itubintibus brève dis-
peusalwnis Aposlolicœ super intcrsliiiis, vel crlra tem-
pora. Sacra etc. die ISjanuarii respondil : Ncgatiie, sed
tanlmn diebus feslis de prœcepto (Bened. XIV, liistil. 106,
n. 6).
On a demandé à la congrégation des Rites si l'on peut
îonférer les ordres mineurs, et même les ordres sacrés,
,ivec autorisation, aux fêtes des apôtres, et autres abrogées
par le saint-siége; elle a répondu afiîrmativement le iSno-
7embre 18.51. C'est qu'en effet on a dû célébrer les saints
ufTices comme avant la suppression de ces fêtes, selon
l'induit du cardinal Caprara. Il suffit donc que la fêle ait
4)lé d'obligation avant cet induit, dans le lieu où se fait
lordinalion, ouque ce soit la fête principale de l'un des
douze apôtres. In diebus Aposlolorum. cmierisque per apo-
Sloticum sedem abrogalis, dit la supplique. Je dis l'un des
douze, pour en exclure saint Paul et s.iint Barnabe, dont
la fèlP n'iHuit pas généralement d'obligation, et n'est pas
prêtrise puissent les réciter avec lui ; car,
suivant la coutume, ils doivent célébrer avec
l'évêquc et proférer même les paroles de la
consécralion.
12. Les temps des- 12. Tempora ordi-
tinés aux ordinations nationumsuni :Sabba-
sont les samedis des tain omnibus Quatuor
Quatre-Temps, le sa- Temporibus , subba-
medi avant le diman- tum ante Dominicam
che de la Passion et de Passione, et sabba-
le samedi saint. tum sanctum.
13. La cléricature 13. Clericatus, seu
ou première tonsure prima lonsurn , quo-
peut être conférée cunque die , tiora et
tous les jours, à toute loco conferri potest.
heure et en tout
lieu (2).
14. Les ordres mi- 14. Minores vero
neurs peuvent être ordines possunt dari
conférés tous les di- singulis Dominicis, et
manches et les fêles fcstiris diebus dupli-
doubles chômées en cibus ubicunquc , in
tous lieux, mais seu- mane tamen.
lementle matin (3).
15. Tous ceux qui 15. Ordinandi om-
se présentent pour nés debent in ecclesia
l'ordination doivent seprœsentare cumton'
se rendre à l'église a- surn, habilu, et para-
vec la tonsure (/••), les mentis ordini suo con-
habits, les ornements venientilius, et cande^
convenables à leur lis in manu accensis.
ordre et un flambeau Et cum a notario epi-
allumé à la main (5) : scopi nominali fue-
et lorsqu'ils seront rinl , rcspondeanl ,
appelés par le notaire Adsum, et accédant ad
de l'évoque , ils ré- locum ordinalionis ,
pondront Adsum , et secundum ordinem
s'approcheront du descriptionis.
lieu de l'ordination
dans l'ordre de l'appel.
d'un rite aussi élevé dans la liturgie romaine
(4) Tous doivent se présenter avec la tonsure, cela s'en-
lend-il de ceux mêmes qui viennent pour la recevoir? Cei
endroit du Pontifical semble l'indiquer. Cependant ce qui
est bien décisif, c'est qu'en parlant de la tonsure ï confé-
rer à uu seul, en indiquant les choses qui lui sont néces-
saires, il nomme la soulane, le surplis, elc, sans parler de
la tonsure; elle n'est donc pas nécessaire. De plus, celui
qui se présente est appelé tonsurandus ; la cérémonie est
appelée prima lonsura; on coupe des cheveux au milieu
de la lêle; il faut donc que la tonsure ne soit pas encore
faite. Il est vrai que pour clia(|ue ordre, le Ponlilical indi-
que comme nécessaire à l'orilinand la tonsure projire à
1 or Jre qu'il va recevoir; mais c'est précisément celte in-
dication pour tous les ordres, et ce silence pour les tonsu-
res, qui forment ici une décision et une exception.
(5) Il faut quitter le cierge pour se revêtir du surplis,
des ornements, et toucher ce qu'où doit toucher; un opus-
cule approuvé par Mgr l'archevêque de Paris en 1816, dit
même que les ordinands déposeront leur cierge et le lais-
seront à leur place dïDs l'église,, au moment oii ils seront
appelés auprès de l'évêque pour recevoir l'ordination. Ce-
(lendanl le PonliUcal prescrit de l'avoir à la main dans ce
moment-lù; il est d'us:ige, au moins en certains lieux, da
le lenir allumé , et de faire comme il suit : on le quiite
après la génuflexion, qu'on fait deux a deux en présence
du poulife, et on le i éprend de même en se reliranl. Quel-
qu'un doit être là de chaque côté pour recevoir les cierges
et les rendre ensuite. (La congrégation des Rites a décidé
en 1831 qu'on peut tolérer l'usage de n'allumer qu'un
cierge i our tous les ordinands, qui le présentent succes-
sivement a l'offertoire.) Les cierges doivent être allumés
au moment de l'appel, comme il est dit ici, et i l'offertoire,
comme ou le dir,i plus loin
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
103!»
iQ. 1,'evéque doit 16. Advertatquoque
aircatlenlion que s'il pontifex (juod si unus
n'y a qu'un seulordi- tanltim sit per eum ad
iiiiiid, il doit l'avertir quemcunque ordinem
et lui parler au sin- promovendus , ilhun
gulier et non au plu- admoncat, et alloqua-
riel , comme il est lur , non in plurali , ul
marqué dans le Pon- textus dicit , sed in
tifical (1). singulari.
17 Aux samedis Vî . In snhbatis Qiia-
des Quatre-Temps , luor Temporwn , in
ioursauxquelssefonl quitus fiunt ordina-
les grandes ordina- Ciones (jenerales, lon-
lions, on doit donner surœ fieri debenC post
la tonsure après le Kyrie eleison. />etnde,
Ktjrie eleison ; ordon- dicta prima lectione,
ner les portiers après ordinantur ostiarii ;
la première leçon, les post secundam lectio-
lecteurs après la deu- nem , lectores ; post
xième, les exorcistes tcrliam , exorcislœ ;
après la troisième, les post quartam , acoly-
acolytes après laqua- thi ; post quintam ,
trième, les sous-dia- subdiaconi; finita Epi-
cres après lacinquiè- stola, diaconi; et de-
me, les diacres après miim anie ullimum
l'Epîlre; et enfin, a- versum tractus , vel
vanl le dernier verset infra octavam Pente-
An trait, on ordonne- castes , ante ullimum
ra lesprétres(oubien, versum seqitcntiœ, or-
dans l'octave de la dinantur presbyteri.
Pentecôte , avant le
dernier verset de la prose).
18. Si l'ordination 18. Si ordinationes
se fait le samedi avant fiant in sabbato ante
le dimanche de la Dominicamde Passio-
Passion , comme il n'y ne, quia unica tanlum
a ce jour-là qu'une dicilur lcclio,lonsnrœ
seule li'çon , la ton- debent fieri immédiate
sure doit être donnée postln{ro\ium.\Omnes
après VlntroU , tous minores ordines post
les ordres mineurs Kyrie eleison, swôdi'a-
aprèslc^2/ric eleison, coni immédiate post
le sous-diaconal après collectam,diaconipost
la collecte , le diaco- Epistolam, presbyteri
nat après l'Epître, et ante ultimum versum
la préirise avant leder- tractus.
nier verset du trait.
19. On peut suivre 19. Idem servari
lemême ordrequand, potest, quandocunque
par dispensedu saint- dantur ordines sacri
siège, on donne les extra lempora, ex dis-
ordres sacrés hors des pensatione apostoli-
temps marqués (2). ca. Quod si fiât inter
Si on les confère en- Pascha et P$nteco-
tre Pâques et la Pen- sten, presbyteri ordi-
tecôte, les prêtres sont nantur ante tdtimum
ordonnés avant le versum ; si inter Pen-
(1) On trouve a la tin du Pontilical ces formules au sia-
gulif r, pour la confirmalion et pour cliacuu des ordres lors-
• lu'un seul se présente.
Elles sont au commencement du titre premier, avec les
rubriques latines, dans ce même article.
(2) Dans ces cas, on dit la messe du jour ; c'est toujours
celle du samedi, c^uaiid l'ordination se fait à l'un des jours
qui y sont destines : on n'y fait pas mémoire d'une lêle
double qui s'y rencontre, sans doute parce que le rite est
aussi de première classe à une ordination générale ; mais
à la tin du Ponlifical , où II s'agit de l'ordination d'un seul
^'t d'une messe basse, on suppose qu'd peut y avoir des com-
mémoraisons a faire; il iaul doue distinguer ces deux cas.
Dans tous ces cas on ajoute i'oraison pour les ordinatids
lOiO
dernier verset ; si on tecoslen et Septudqe-
Ics donne entre la simam, ordinantur an-
Pentecôte et la Sep- te versum A\le\\i\a. Et
tuagésime, ils le sont antequam ad collatio-
avaiit VAlleluia; mais »iem ordinum procéda-
avant de procéder on tur,legitur mandat^tm
litladispcnsedu saint- apostolicum, sive siip-
siège qui donne à plicatio ; cujus viçjore
l'évèque la permis- ponttfici f'acultas con-
sion de faire l'ordina- ceditur ordinandi ;
lion; etaprèsqu'onl'a quibus lectis , dicil
lue, révêque répond pontifex, Deogral'ins,
Deo gratias , et com- et ad ordinationem
mence l'ordination. procedit.
21). Mais si l'ordi- 20. Si vero sabbato
nation se fait le sa- sancto ordinationes
medi saint , l'office fiunt, dfficium incipi-
commence à la pre- tur aprima prophetia,
niière prophétie, et se et contimiatur, prout
continue comme à inordinario,usquead
l'ordinaire jusqu'aux litanias indusiic , in
litanies inclusive- quibus, diclo, Vt om-
ment , pendant les- nibus fidelibus , etc.,
quellesle pontifeeslà surgit abaccubitupon-
genoux (•?) ; après ces tifex, et conversas ad
paroles : Ut omnibus ordinandos, eos bene-
fidclibus , etc. , il se dicit , prout post li-
lève; puis tourné vers tanias infra ponitur.
les ordinands , il les Deinde perficiuntur H-
bénit , comme il est taniœ, etpontifex /a-
marqué plus bas après cit confessionem , et
les litanies de l'ordi- diclo Kyrie eleison ,
nation. On continue pro missa, ordinat ad
ensuite les litanies , primam tonsuram.
et révêque commence Tum rfi'cù, Gloria in
la messe ; ayant dit le excelsis Deo, etc.; quo
Kyrie, il ordonne les dicta, ordinat ad qua-
tonsurés; après quoi tuor minores ordines.
il dit le Gloria in ex- Dcinde dicit oratio-
celsis ; et l'ayant ter- nem ordinuriam, cum
miné, il donne les or- alia pro ordinandis ;
dresmineurs.il récite quibus dictis, ordinat
ensuite l'oraison or- ad subdiacomitum.
dinaire avec celle TumdiciturEpistulu;
pour les ordinands, et et ea dicta, ordinat
confère le sous-diaco- diaconas. Dicitur de-
nat; après cela il lit inde Alléluia ca/« «uo
l'Epîlre et il ordonne versu, et prima pars
les diacres; il dit en- tractus; quibus dictis,
suite VAlleluia avec ordinat presbyteros ,
son verset et la pre- post quorum ordina-
mière partie du trait, tionem dicitur versus
et procède à l'ordina- tractus, Evangelium,
tion des prêtres ; et alia, prout in ordi-
l'ayant terminée il nario.
finit le trait, récite
l'Evangile et fait le reste comme il est mar-
que en son lieu.
à l'oraison ou aux oraisons qui appartiennent à la messe que
l'on dit, avec une seule conclusion, s'il n'y a en tout que
deux oraisons. Si l'on n'ordonne qu'un sous-diacre , un
seul diacre, ils ne peuvent chanter l'Epître et l'Evangile
comme aux ordinations générales. On voit tout cela d'ans
les décrets de la congrégation des Rites recueillis par Gar-
dellinl.
(5) Dans ce cas, on fait l'appel général avant la lecture des
leçons, et l'archidiacre lit l'interdit accoutumé; ceux (jui
doivent recevoir les ordres sacrés sont prosternés pen-
dant la litanie qui suit les leçons, avant le commpaceniinl
de la messe, et avant que le pontife ail conféré la tonsure.
(Céréni. de Lyon, n. 14.57).
\
OIU)
:2I . Oidnido autem
ponlifex extra missa-
rum solemnin rsl pro-
mutunis n/iV/wos ad
primam tonsuram, vel
ad quatuor minores
ortiines , sufficit quod
habeat slotam supra
roclietutn , vel supra
superpelliceum ( si sit
reliyiosus) et milram
simplicem. Cum autem
est celebraturus pro
sacris ordinibus con-
ferendis , habere débet
snndalia, et omnia pa-
ramentu pontificalia ,
et dicere psalmum
Quani dilccla , etc.
22. Ordinationes sa-
crorum ordinum,sta-
Jutis a jure leinpuri-
bus , ac in cathedvali
ecclesia vocatis , prœ-
sentihusrjue ad id ec-
clesia: canonicis , pu-
btice cclebrentur ; si
aulem in alio diœcesis
loco , prœsente clero
loci, diijnior , quan-
tum fieri poterit , ec-
clesia semper adealur .
23. Cum igitur or-
dinationes faciendœ
sunt, per sacrislam,
seu alium , ad quem
spectat, prœparanlur
omnia quœ nccessaria
sunt pro missn ponti-
ficali. Et demum.ciim
tempus ordiniilio7iis
instat,hora competen-
ti , pontifes cappa
maqna indutus,capel-
lano illam post eum
déférente, venit adec-
ctesiam ubiordinatio-
nes fieri dehent,et ac-
cedens ante atlare, ge-
nuflexus ibidem uli-
quandiu orat. Deindc
vadit ad sedem , ubi
paramentacaperecon-
suevit ; vel, sinon sit
in ecclesia sua, ad fal-
distorium , ad cornu
1041
•il. Quand un évê-
que donne la tonsure
ou les ordres mineurs
hors le temps de la
messe , il suffit qu'il
ail une élole sur le
locliel ( ou le surplis
s'il est religieux), avec
une mitre simple ;
mais lorsqu'il doit
donner les ordres sa-
crés , il faut qu'il ail
la chaussure, avec les
autres ornements
pontificaux , et qu'il
dise le psaume Qunm
dilccla, etc.
22. Les ordres sa-
crés seront conférés
publiquement au
temps marqué par le
droit, et dans l'église
cathédrale, en pré-
sence des chanoines
qui y seront appelés;
si l'ordination se fait
eu quelque autre lieu
du diocèse , on choi-
sira autant qu'il sera
possible la principale
église, et l'on y invi-
tera le clergé du lieu (
23. I^ors donc qu'on
dcv'ra faire une ordi-
nation, le sacristain ,
ou celui qui en est
chargé , préparera
tout ce qui est néces-
saire pour la messe
pontificale ;et lorsque
le moment de l'ordi-
naiion est arrivé, l'é-
vèque , revêtu de la
grande chapeque son
chapelain soutient
par derrière, se rend
à l'église , s'approche
de l'autel , se met à
genoux, et prie pen-
dant quelques ins-
tants.Il va ensuite au
lieu où il a coutume
de se revêtir des or-
nements pontificaux ,
ou, s'il n'est pas dans
sonéglise.au fauteuil
(1) On désignera ceux qui doivent porter les insignes :
on avertira plusieurs ecclésiastiques de se tenir près de
l'autel pour recevoir les cierges des ordinands, pour pré-
senter tous les objets nécessaires, pour faire les fonctions
de céréuioiiiaire, acolytes, etc.
(2) Dans bien des endroits il est d'usage que les ordi-
nands accon)|iagnent le prélat à l'église. .Vu signal donné,
on entonne le Veni Creator, et ils se mettent en marclie
deux à deux, les tonsurés les premiers, puis les minorés,
suivis des sous -diacres, des diacres, et des prêtres, qui
précèdent immédiatement le pontife. Arrivés à l'église,
ils occupent les places qui leur ont été assignées.
ORD
10^2
qu'on lui a préparé Epistolœsibiparatwn,
du côté de rEpttre.ll ubi sedens accipit om-
s'y assied , reçoit les nia parumenta ponti-
ornemeuts qui doi- ficalia coloris tempori
vent être de la cou- convenientis , et wi-
leur propre au temps, tram simplicem , di-
cl prend une mitre cens psalmum Quam
simple, disantlepsau- lecta, etc.
me Quam dilecta ,
etc. (2).
2'>. L'évêque, ainsi 2ï. Ponlifex sic pa'
revêtu , el tenant la ralus, bacuhim pasto-
crossedelamaingau- ralem in sinistra te-
che , s'approche de la nens , accedil ad grc-
dernière marche de dus altaris, ubi depo-
l'autcl ; ayant déposé sitis bnculo et mitra ,
la mitre et remis la fada ahuri revercniia
crosse, il fait un salut cutn profundn capilis
profond et commence inclinalione, facit cum
la messe, pendant que ministris confessio-
le chœur chante Vin- nem. Intérim cnntntur
troil el le Kyrie elei- a choro InIroitMs , et
son. 11 monte ensuite Kyrie eleison. Finita
à l'autel , le baise au confessione , ponlifex
milieu ainsi que le ascendit ad altnre, it-
lexte de l'Evangile à lud in medio oscula-
gauche, encense l'au- tur , et textum Evun-
tel à l'ordinaire , re- gelii ad sinislram ;
prend la mitre et re- incensat altnre more
tourne à son trône ou solito , resumit vù-
au fauteuil du côté de tram, et revertitur ad
l'Epître (3). Là , il sedem , seu ad fatdis-
dépose la mitre, el torium, ad cornu Epi-
tourné du côté de stolœ, ubi, deposita
l'aulel , il récite dans milra , et versa facie
le Missel qui lui est ad allure, oblato sibi
oflert ['Introït et le per ministrum libro ,
Kyrie ; ces prières ex eo legit Inlroiluin
étant dites, il reprend et Kyrie eleison; qui-
sa mitre jusqu'au bus dictis, sedet cum
dernier Kyrie chanté mitra, donec perficia-
par le chœur. (Juand tur a choro ultimum
on l'a achevé , il so Kyrie eleison. Quo fi-
lève sans quitter la nilo , surgit ponlifex,
mitre, et va s'asseoir, et cum mitra ad fol-
le visage tourné vers distorium , ante mê-
le peuple, sur le fau- dium altaris sibi prie-
teuil qui lui est pré- paratum accedit, et m
paré au milieu de illo sedet , renibus al-
i'aulel Dès qu'il est tari versis. Tum ar-
placé , l'archidiacre chidiaconus vocat om-
appelle tous les or- nés ordinandos , di-
dinands , en disant : cens: Accédant omnes
Accédant omnes qui qui ordinandi sunt.
ordinandisunt, etc. Quibusantealtare co-
Dès qu'ils sont à ram poniifice genu-
genoux devant lepon- flexis , et in modum
tife, eu forme de cer- coronce dispositis, ar-
cle (i) , l'archidiacre chidiaconus publiée
(5) Si l'on ne chante pas la messe, le ponlifti, sans b.ii-
ser le livTe, va de suite commencer VlntrM ; après cela
il confère la tonsure , si c'est un jour où la messe n"a
qu'une leçon ou Epître. S'il y en a plusieurs, il liit aupa-
ravant Kiirie eleison. Il faut quatre cierges à l'autel et un
bougeoir pour la messe. (Voy. ta fin du yoiitificat, el it
commencemeni du dire premier, au présent arlicie.
(4) On a dû lesavertir, ou même les exercer à se pré-
senter selon l'ordre dans lequel ils seront nommés, les
plus dignes en face du prélat, ou les plus près de l'autel;
ils fout la génuflexion deux à deux en arrivant, el une in-
clination profonde à l'évêque, ou bien ils aitendenl que h
^)JJ
D/CTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
\0U
tnterrogat omnes , si
sint aliqui qui forle
non sint confirmati ;
quia non debent ad
ordinalionem acccde-
re , nisi prius confir-
tnenlur. Et , si aliqui
confirmandi erunt ,
tune deposilis ponti-
fex annalis et cliiro-
thecis , lavât manus ,
reassumit annulas , et
confirmât, prout ha-
betur supra ;vel si non
erunt aliqui confir-
mandi, palam interdi-
cit per unum ex suis,
sub his verbis.
s'adressant à tous en
coinmiin demaïuie si
quelqu'un d'eux, n'a
pas élé confirmé; car
ils ne doivent pas se
présenter pour l'or-
dination sans avoir
élé conlirmés aupara-
vant. Si quelques-uns
doivent l'être , l'évê-
que dépose son an-
neau et ses gants ,
lave ses mains , re-
prend son anneau, et
confirme comme il est
marqué ci-devant. Si
personne ne doit être
confirmé , il fait inti-
mer à haute vois, par
lin des sieus , les dé-
Jenses suivantes :
Reverendissimus inChrisloPater, et D. D.
N. Dei et apostolicae sedis gratia episcopus
N. sub excommunicationis pœna, prœcipit et
mandat omnibus et sinprulis pro suscipiendis
ordinibus hic prœsenlibus , ne quis forsan
eoruni irreguluris , aul alias a jure , vel ab
homine excomniunicatus , interdictus, sus-
pcnsus , spurius , infamis , aut alias a jure
prohibilus, sive ex aliéna diœcesi oriundus,
sine licenlia sui episcopi, aut non descriptus,
exiiminalus, approbatus, et nominatus, ullo
pacto audeat ad suscipiendos ordines acce-
dere , et quod nullus ex ordinatis discediit ,
nisi missa finita , et benedictione pontificis
accepta.
Demum ad ordinalionem procédât
DEUXIÈME PARTIE.
CÉRÉMONIES DES ORDINATIONS.
§ I. DE LA TOIfSDRI.
0)1 peut être ordonné clerc hors de la messe, tous tes jours,
à toute heure, en tout lieu.
Avant celle céré-
monie , on préparc
des ciseaux pourcou-
per les cheveux et un
plat pour les mettre.
Chaque ordinand doit
avoiraussi un surplis
sur son bras gauche
Pro clericis or-
dinandis , parenlur
forfices pro incidendis
capillis , elbacile pro
illis impo7iendis. El
quilibet ordinando-
rumhabere débet suum
superpelliceum super
cercle soit formé pour saluer tous ensemble l'aulel et le
poulife, au signal du maître îles cérémonies, et se niellent
a^ genoux tous en même leni|is. Ils doivent toujours saluer
l'autel avant le pontife, par une génuflexion, quand même
le salut sacrement n'y serait pas, afin de proportionner les
suluts à la diguilé de leur objet : à une grand'messe ordi-
naire, le diacre et le sous-diacre, s'ils uesont pas cbanoi-
iies, saluent la croix par une génuflexion pour la même
raison. ( Voyez les rubriques du Missel, et le Cérémonial
des éviques.) Ils se retirent de la même manière, c'esl-à-
dire, après avoir salué l'aulel et le |iomife. Dans tous ces
cas, si l'on est en petit nombre, et qu'on ail le temps et la
place nécessaires, on peut saluer l'autel au bas des de-
grés, et le ponlile quand on est plus près de lui ; en se re-
tirant, on saluerait le ooniife dès qu'où s'est levé, et l'au-
tel au bas des degrés
(l) Il doit avoir présente une attestation de son baptême,
s'êire confessé, être en soutane, tenir un ciergr, si c'est
pendant la messe qu'on lui conlère la tonsure, et savoir
de mémoire la prière Dominus pars. etc. Il faut un gré-
mial pour le poniite. (Voyez ta fin du PouUlical.) Hors de
la messe, il n'est pas nécessaire d'être devant l'autel, ui
et un cierge à sa main
droite (1). Tout étant
préparé, on fait l'ap-
pel nominal de ceux
qui doivent êlre ton-
surés , et chacun ré-
pond : Adsum (2). Ils
vont alors se mettre
à genoux devant l'au-
brachium sinistrum ,
et cirndelam in mnnu
dextrn. Et vocantur
omnes tonsurandi vo-
minatim, et si<jillatim
per notarium, et qui-
libet respondet : Ad-
sum. Quibus anle al-
arecoramp ontifice in
tel,autourderévêque faldistorio cum miira
qui est assis., et qui , sedenle genuflexis ,
ayant la mitre sur la ponlifex surgit cum
tête, se lève, et dit(3): mitra, et dicit.
t Sit nomen Domini benedictum {k).
^ Ex hoc nunc et usque in sœculum
y Adjutorium nostrum in nomine Domini.
^ Qui fecit cœlum et terraui,
Oremus
Fratres charissimi , Dominum nostrum
.lesum Christum, pro his famulis suis, qui ad
deponendum comas capilum suorum pro
ejus amore festinant , ut donet eis Spiritum
sanctum qui habitum religionis in eis iii
pcrpetuum conservet , et a mundi impedi-
meiito , ac sseculari desiderio corda eoruni
dcfendat : ut sicut immulanlur in vultibus ,
ita dexlera uianus ejus virlulis tribual eis
increincnta, et ab omni cœcitate spirituali et
humana oculos eorum aperiat , et lumen ois
seternœ gralise concédât. Qui vivit et régnât
cum Deo Pâtre in unitate ejusdem Spiritus
Sancti Deus , per omnia sœcula seeculorum.
Après celte prière, l'évéque s'assied (o) , le
chœur entonne et continue l'antienne et le
psaume suivants.
J^ *•■
.1)1/. Tu
^^^
^
es, D.:-iiii-ne, qui re-sti-tu- es
^^m
h ( -redi-la-tem me-aiii mibi- 8« Ion.
Psaume 15.
Conserva me. Domine , quoniam speravi
in te. Dixi Domino : Deus meus es tu ;
quoniam bonorum meorum non cges.
Sanclis qui sunt in terra ejus , mirificavit
omnes voluntates meas in eis.
d'avoir la chasuble, quand même ce serait immédiatement
avant ou après la messe, s'il n'y a pas d'?ulres ordinands.
(Voy. la fin du Pontifical, au titre précédent.)
(2) Avant de les nommer, l'archidiacre peut les inviter
ainsi : Accédant qui promovendi sunl ad lonsuram (S. C.
18:ïI).
(5( Toutes les fois que le [lonlife lit quelque chose étant
tourné vers les assistants, nn clerc tient le livre devant
lui, à une hauteur convenable, se mettant i genoux quand
le prélat est assis. Tous ceux qui sont dans le clireur se
lèvent, font la génuflexion, se niellent !» genoux en
même temps que lui, excepté ceux qui sont actuellement
devant lui pour êlre ordonnés (".eu\-ci, quoique il s;rnonx,
font uue peiite inclination, louli'S les foisi^ne la parnle
leur est adressée par ces mots, Filii charis^viti. ou dile-
ctissimi; à ces mois : Oremus, fratres, charissimi, c'est
aux autres assistants îi s'incliner
(4) Voqez la traduction au litre premier, col. 989.
(5) Quelquefois le prélat, au lieu d'être assis, parcourt
les rangs, pour la tonsure et les ordres mineurs. On sup-
pose ici que l'ofBce est chanté.
ms
ORD
ORD
lOiO
MuUiplicat» sunl infirmitales eorum ;
poslea acceleraverunt.
Non congregabo convcnticula eorum de
sanguinibus.necmcmureronoDiinum eorum
per labia mea (1).
On répète toute l'antienne Tu es , Domine.
Aussitôt que lepsaume est commencé, l'évéquc
coupe avec des ciseaux l'extrémité d«s cheveux
en quatre endroits : aii front, derrière la tête,
et au-dessus des oreilles; il en coupe encore
quelques-uns au milieu de la télé , et les met
tous dans le plat; pendant cette cérémonie ,
chacun dit (2) ;
Domiiius pars hœredilatis meœ , et calicis
moi : lu es qui restitues hœrcditalem meam
mihi.
l'ous étant tonsurés , l'évéque dépose la
mitre, se lève, et tourné vers les ordinands, il
fait la prière suivante:
Or émus.
Prœsla , qusesumus, omnipotens Deus, ut
hi famuli tui quorum hodie cumas capitum
pro amore divino doposuimus , in tua
dilectione perpetuo maneant ; et eos sine
macula in sempiternum custodias. Per
Cliristum Dominum nosirum. ^ Amen (3).
Alors le chœur commence et continue
l'antienne et le psaume suivants. Dès que
l'antienne est entonnée , l'évéque s'assied et
reçoit la mitre.
.
■■ ♦ ■ 1
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Ant. lli
ac-ci-pi-ent be-iiedicli-oiieni a
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Domino, el inise-ricordi-ain a De-o
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t^i=.±
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-a-hi-ta-ri su-o : qiii-a lutc est gène-
f^* ■■■■■ I . ^EE
■ » ■
quxi'Ciiti-um Dominum,
7« ton.
Psaume 22
Domini est terra , et plenitiido cjus; orbis
tcrrarum , el universi qui habitant in eo.
Quia ipse super maria fundavit cum , et
super flumina praeparavil eum.
Quis ascendet in monlem Domini ? aut quis
slabit in loco sanclo ejus ?
Innocens manibus et mundo corde, qui
(1) On ii'acbève pas le psaume, apparemment parce que
la lin a un autre objet, la résurrection de Jésus-Christ, et
l'on n'ajoute pas Gloria Pairi; maison ppul le recommen-
cer au second verset autant de lois qu'il est nécessaire
avant de répéter l'antienne. C'est ici que le grémial est
nécessaire ; pendant une grand'messe, on s'en sert toutes
les lois que le pontife est assis; pendant l'ordination il
s'assied très-souvent, et l'on ne voit pas qu'il faille s'en
servir, si ce n'est ici, et quand il consacre les mains des
prêtres.
(2) Est-ce l'évéque, ou le tonsuré, ou l'un et l'autre qui
doivent dire ces paroles? Il faut bien i|ue le tonsuré tes
prononce, puisqu'il la lin du l'oiilifical on avertit qu'il doit
les savoir de mémoire. Là aussi on lit ces mots : Dicenle
eoqui londelur. Quoiqu'on lise ici, dans plusieurs éditioiu :
non accepit in vano anirnam suam , nec
juravil in dolo proximo suo.
Hic attipiet benediclionem a Domiuo, et
niiscricordiam a Deo salutari suo.
Hœc est geueralio quœrcnlium eum, quae-
renlium faciem Dei Jacob.
AUoUite portas, principes, vestras, et ele-
vamini, porlse œternalcs, et introibit Rex
glorise.
Quis est isle Rex gloria! ? Doininus forlis
el polens, Dominus potens in prtelio.
AUoUile portas, principes, vestras, et ole-
vamini, porlœ œlernales, et introibit Rex
gloriae.
Quis est isle Rex gloriœ ? Dominus virtu-
tum ipse est Rex gloriœ.
Gloria Palri, et Filio, etc. Sicut erat iq
principio, elc.
Après ce psaume on répète toute l'antienne,
Hi accipient, etc., et l'évéque, debout, sans
mitre, et tourné vers l'autel, dit Oremus ;
ceux qui l'assistent ajoutent Fleclanuis ge-
nua, ;ji(is répondent Levate. Alors l'évéque,
se tournant vers les tonsurés qui sont à ge-
noux, récite cette prière :
4desto, Domino, supplicationibus nostris,
et hos famulos lues benetdicere dignaro,
quibus in luo sanclo nomine habituiii sacraî
relii^ionis imponimus ; ul, te largientc, et
dcvoli in ecclesia lua persistere, et yitani
peicipere mereanlur œlernam. Per Ghristum
Dominum nostrum.
^ Amen.
Alors l'évéque s'assied, reçoit la mitre, prend
en main le sui'plis et dit à chacun :
Indiiut le Dominus novum hoiiiinem, qui
secundum Doum crealus est in justitia et
sanclitaie veriîalis f'»).
// répète la même prière en mettant le sur-
plis à chaque tonsuré. S'il n'y avait qu'un
surplis, il le mettrait à chacun jusqu'aux
épaules , et le retirerait ensuite jusqu'au der-
nier, qu'il en revêtirait entièrement . Si chacun
a le sien, on l'en revêt totalement. Cela fait,
l'évéque quitte la mitre, se lève, se tourne vers
les ordinands et dit :
Oremus.
Oiiinipolens sempitcrne Deus, propitiare
peccalis nostris, et ab oiniii servilule saecula-
ris habitus hos famulos luos cmunda ; ut
dum ignominiam sœcularis habilus deponunt,
tua semper in œvum gralia perfriianlur ; ut
sicut simililudincm corona; luae eos gcsiare
facimus in capilibus, sic tua virtule ba?redi-
talem subsequi mereanlur œlernam in cor-
dibus. Qui cum Paire et Spirilu sanclo vivis
cuilibel, eum tondetur, dicil, une supplique adressée à la
congrégation des Rites suppose qu'il y a quilibet. et de-
mande si l'évéque aussi doit dire Dominus pars ; cWe a
répondu le 12 novenib. ISôl : Proférai juxla morem. On
suit l'usage.
(ô) Ce sont les assistants qui répondent Amen, quand ou
ne s'adresse pas aux ordinands; dans ce dernier cas, il
semble que c'est à ceux-ci à répondre; cependant cela
n'est prescrit que dans certains cas. Quand on présente la
matière et les vêtements sacrés, c'est l'ordinand qui ré-
pond Ànien, selon l'usage. Juxla comuetudinem, ab ordi-
nundo. (S. C. 1831.)
(4) On ne voit pas que les tonsurés doivent dire Indual
me Dominus, etc.
10(7
niCTlONNMRE DES CEKKMOMCS EV OKS RITES S/VCRKS.
10t!5
et régnas Deus, pcromniasœculasœculorum.
]^ Àuicn.
Après cette prière, Vévêque s'assied , reçoit
la mitre et adresse aux tonsurés les paroles
suivantes :
Filii charissimi , animadvertere debelis
quod hodie de foro ecclesise facti estis, et
privilégia clericalia sorlili estis ; cavete igi-
lur ne propter culpas veslras illa perdalis ;
et habiiu honesto, bonisque moribus atquo
operibus, Deo placere studealis. Quod ipse
vobis'concedat per Spiritum sanctum suum.
i^ Amen.
L'évéque ayant fini de parler, l'archidiacre
avertit les tonsurés de retourner à leur prt-
mière place. (1)
§ II. Des ORDBES MINEUBS.
Les quatre ordres mineurs peuvent être con-
férés hors le temps de la messe, tous les diman-
ches et doubles fêtés, mais le matin seuletnent.
Tous ceux qui devront recevoir ces ordres
doivent être revêtus du surplis, et avoir mw
cierge à la main droite (2).
De l'ordination des purliers.
Avant de procéder à l'ordination des por-
tiers, on fait apporter les clefs de l'Eglise (3).
L'évéque, après avoir donné la tonsure, quitte
la mitre, se lève, va au côté de l'Epître et lit
à l'ordinaire dans le Missel, la première col-
lecte et la première leçon (4j. {S'il y a grand'
messe, l'évéque dit ces prières dans le livre qui
lui est offert, au trône ou au siège préparé au
cotn de l'EpUre ; il garde la mitre pour y al-
ler, et pour retourner à i'aulel, au milieu du-
quel il faut aussi «m fauteuil. Il chante les
oraisons étant debout, découvert et tourné
vers l'autel ; mais il récite le reste en demeu-
rant assis et couvert, deux chapelains s' étant
approchés pour tenir devant lui le livre et le
bougeoir; il fait de même pour la collation
des autres ordres ). Ensuite il revient au faxi-
tcuil qui lui est préparé au milieu de l'autel,
s'y assied et reçoit la mitre. L'archidiacre
appelle ceux qui doivent être ordonnés, en
disant :
Accédant qui ordinandi sunt ad ofGcium
osliariorum.
On fait alors l'appel nominal ; et chacun ré-
pond, Adsum (.ï).
Tous étant en surplis et ayant un cierge à
la main, se mettent à genoux devant l'étêque,
qui leur parle en ces termes :
(1) En pareil cas, on poul dire : Ad locavestra, ou d'au-
tres mots «luivalenls (S, C. des l'.ites , 1831).
(2) 11 leur faut un cierge, s'ils reçoivent les ordres pen-
dant la messe. Ils doivent s'être confessés, avoir les che-
veux modestes, U couronne des ordres nnneurs, la soutane
€t le surplis (Voy. la (in du Ponliûcal). Si c'est inimédia-
lemenl avant ou après la messe, l'évéque peut avoir la
cljasuble ; il en est de même pour la tousure. (Ibid.)
(3) Il faut plusieurs clefs dans un bassin, pour obéir a la
rubrique, quoique unesevile suffise pour la validité de l'or-
dination (S. C. Decr. n. 4il3>.
(4) Les jours oii il n'y a qu'une leçon, on confère tous
les ordres mineurs après le Kyrie eleison ( Voyei col. 1059,
n. 18 et 19). A part la pareutlièse qui est ici, toute la
cérémonie e.sl décrite dans l'hypothèse d'une messe basse,
comme à la lin du Ponlilical. S'il y a grand'messe , voyet
MES.-.E PONTIFICALE OU OpFlCE PONTIFICAL.
(5) A mesui e qu'ils sont nommés, ils s'approchent pour
se placer en demi-cercle; il y a deu.x manières d'y procé-
der: la première consiste en ce que ie.s premiers nommés
i'C'il la girtuBi'xioii et l'inclination deuv à deux , ol Muit
Suscepluri, tilii charissimi, officiiim oslia-
riorum, videte qua; in domo Doi agere debea-
tis. Osliarium oportet percutere cymbaluni
et campanam, aperire eeclesiam et sacra-
rium, et librum aperire ei qui praedicat.
Providete igitur ne per negligenlian» vestram,
illarum rcrum qu£e intra eeclesiam sunt ali-
quid depereat, cerlisque horis domum Dei
aperiatis Gdeiibus, et semper claudatis infi-
dclibus. Sludele etiam ut sicut materialibus
clavibus eeclesiam visibilem aperitis et clau-
ditis, sic et invisibilem Dei domum, corda
scilicet fidelium , dictis et exemplis veslris
claudatis diabolo, et aperiatis Deo ; ut divina
verba quœ audierint, corde retineant, el
opère compleant. Quod in vobis Dominus
perficiat per misericordiam suam.
(Cet avertissement ne s'adresse pas aux car-
dinaux ni à ceux qui sont élus pour être évê-
ques.)
Après ces paroles, l'évéque prend et pré-
sents à tous les clefs de l'église, qu'il tou-
chent de la main droite, l'un après l'autre,
pendant que l'évéque dit :
Sic agite quasi reddituri Deoralionem pro
iis rébus quae bis clavibus recluduntur.
Après cette cérémonie, l'archidiacre, ou ce-
lui qui en lient la place, les conduit à la porte
de l'église ou de la sacristie. Il la leur fait
ouvrir et fermer (6) ; il leur livre aussi la corde
des cloches, et les leur fait sonner 7) ; il les
reconduit ensuite devant l'évéque. Ils se met-
tent à genoux ; l'évéque, couvert de la mitre ,
se tourne vers eux debout, et fait la prière
suivante :
Deum Patrem ouinipolenlem, fralres clia-
rissiini, suppliciler depreceiiiur, ut lios fa-
niulos suos bene-j-dicere dignctur, quos in
oindum ostiariorum eligere digiiatus est ; ut
sil eis fidclissima cura in domo Dei, diebus
ac noctibus, ad distinctionem certarum bo-
rarum, ad invocandum nomen Domiiii ; ad-
juvante Domino nostro Jesu Oirislo, qui
cum eo vivit et régnai iu unilate Spirilus
sancti Deus, per omnia sœcula sœculorum.
^ Amen.
L'évéque quitte alors la mitre, et, tourné
vers l'autel, il dit : Oremus, et ceux qui l'as-
sistent ajoutent : Fleclamus genua. h| Le-
vale.
Et l'évéque debout, sans mitre, se tournant
vers les portiers qui sont à genoux, dit :
commencer le demi-cercle par ses extrémités, aux deu\
coins de l'autel. Lorsque tous sont arrivés, ils se mettent
a genoux, puis, quand il faut former deux lignes, les ex-
trémités se réunissent, et quand ils se retirent avant que
leur ordination soit terminée, chacun reprend sa premièi i;
place : ils peuvent aussi faire les saints tous ensemble, la
première fois comme la dernière. L'autre manière consiste
en ce que les premiers nommés se placent en face de
l'évéque, comme étant les plus digues, et les autres aux
deux côtés, qui s'allongent ainsi selon le nombre, sans <|iie
les premiers aient besoin de faire attention a ce nombre,
ni de se déplacer en rien pour allonger ou raccourcir le
demi-cercle. On forme ensuite les deux lignes connue il
sera dit au sujet des lecteurs. Le maître des cérémonies
déterminera le mode qui paraîtra préférable, et le fera
observer pour la tonsure et pour tous les ordres.
(6) 11 n'est pas strictement nécessaire d'ouvrir et de fer-
mer avec une de!. (Décr. du li nov. 1851. Gardell. n.
41-20, ad S).
17) .\ défaut ds cloches, on leur fait sonner une clo-
chelle, (Toyesla lin du l'onlllicah.
lui!)
ORI)
ORI>
«050
Domine sancte, Palcr omnipolcns, icterne
Deiis. bfinefdicere dignarc hos famiilos tuos
in oi'ficiuni osliariorum, ul inter janitorcs
Ec( lesia; tuo parcant obseiiuio, et intcr elcc-
tos tuos, parlem tuœ nicroantur habere mer-
cedis. l'er Doaiinum noslrum Jcsnm Chris-
lum, Fiiiuni liium, qui lecutn vivil et regnul
in unita(e Spirilus sancti Dcus, pcr omnia
sœcula ssecuîorum. i^ Amen.
Après cette prière, l'archidiacre avertit tes
portiers de retourner à leur place (1).
De l'ordinalion des lecteurs.
Avant Vordinution des lecteurs, il faut pré-
parer le livre des leçons. Après l'ordination
des portiers, l'évéqueva nu coin de l'iipitre et
lit â l'ordinaire dans le Missel le premier gra-
duel ou /'Alléluia, si c'est dans l'octave de la
Pentecôte, puis la sceonde collecte avec la se-
conde leçon (2) ; et dès qu'il a terminé, il se
rend au fauteuil qui est au milieu de l'autel,
s'y assied et reçoit la mitre. L'archiacre ap-
pelle tes lecteurs, en disant :
Accédant qui ordinandi sunt ad officium
iectoruin.
On fait alors l'appel nominal comme il est
dit plus haut, et tous s'étant mis à genoux, un
cierge à la main, l'évéque leur parle en ces
termes :
Elec(i, Glii charissimi, ut sitis leclores in
doiiio Dei nostri, officium vestinm agnoscite
Pt impiété. Potens est enim Deus ut augcat
vobis gratiam porlectionis selerna;. ï.erloiem
siquidem oporlet légère ea quœ ( vel ei qui )
prfedical, et lectiones cantare, et benedicere
pancm, et onines fructus novos (3). Studele
igiturverbaDei.videlicetlectiones sacras, dis-
tincte et aperte ad inlelligenliara et œdifica-
tionem fidelium.absque omni mendacio falsi-
tatisprol'erre;neveritasdivinarumlectionum,
incuria veslra, ad instruclionem audientium
corrumpalur. Ouod autem ore legitis, corde
credatis, atque opère compleatis : quaienus
auditores vestros verbo pariter et exemple
vestro docere possitis. Ideoque dum legitis,
in alto loco ecdesia^ stalis, ut ab omnibus
audiamini et videamini, figurantes positione
corporali, vos in alto virtutum gradu dcbere
ciinversari ; quaienus cunctis, a quibus au-
dimini et videmini, cœlcstis vitee formam
(1) Si l'on a fait placer les ordinands dans l'église sur
deux lignes continues et même redoublées, sans ii.lcr-
raplion, les moins digues plus près de l'autel, parce qu'ils
doivent être appelés les premiers, ceux-ci vont, après
leur ordination, prendre la place la plus éloignée, les
autres s'approclienl successivement, et à la On les plus
dii,'nes sont les plus rapprochés; ils n'ont besoin ensuite
ipie de s'unir pour se présenter sur deux lignes, dans
l'ordre hiérarchique , au moment de l'offertoire et à celui
di^ la communion.
(2) S'il n'y .1 qu'une leçon, ou s'il ne dit pas la messe,
ilèi qu'il a ordonné les portiers il s'assied, reçoit la mitre, .
ellon appelle les lecteurs; si les mêmes reçoivent ces
deux ordres en un seul jour, ils demeurent à genoux ; d
en est de même pour les ordres suivants, s'ils doivent les
recevoir.
(3) Les lecteurs faisaient autrefois la bénédiction des
lïuils nouveaux; les lidèles, par reconnaissance, imitaient
l'olfrande des prémices prescrites djns l'ancienne loi;
l'Kglise a approuvé cette pratique comme conforme au
droit' naturel, en insllluant pour cela une foimule de héné-
diclion qu'on trouve dans le Rituel romain sous ce titre,
Benedictio noooi'wiH/'rMCfMîmi, Malmenant les prêtres étant
nombreux, on leur réserve cette bénédiction (Voi/. Ba =
riiffaldus, comnient. ia Rit. Rom. tit.GIJ. Il on eslde'mêrno
praebeatis : quod in vobis Deus impleal per
gratiam suam.
Après cet avertissement, l'évéque reçoit et
présente à tous le livre des leçons, qu'ils tou-
chent de la main droite (V) ; pendant ce temps-
là, le prélat dit :
Accipite, cl pstote verbi Dei relatores.habi-
tnri, si fideliler et utiliter impteverilis offi-
cium vestfum, parlem cum iis qui verbum
Dei brne administraverunt ab initio.
Après qu'ils ont louché le livre, ils sont à
genoux : et l'évéque debout, revêtu delà mitre,
et tourné vers eux, dit .
Oremus
Fralrcs charissimi, Dcum Patrem omnipo-
teiilcm, ut super hos Tamulos suos, <]uos in
ordiiiem lectorum dignatur assumere, bene-
fdictionem suam clementer effundal, quaie-
nus dislincle legant qus in ecclesia Dei le-
genda sunt, et eadem operibus impleanl. Per
Dominum nostrum Jesum Christum Filium
suuin, qui cum eo vivit et régnai in unilate
Spirilus sancti Deus, per oninia stecula sœ-
culorum. i', Amen.
Alors l'évéque quitte lu mitre, et, tourné
vers l'autel, il dit Oremus, ceux qui l'assistent
ajoutent : Flectamus geuua. iv Levate.
L'évéque , sans reprendre la mitre, se tourne
vers les ordinands qui sont à genoux, et dit :
Domine sancte, Pater omnipotens, aeterne
Deus, benefdicere dignare hos famulos tùos
in officium leclorum; ut assiduitatc lectio-
nuin inslructi sint , atque ordinati , cl agenda
dicant, et dicta opère impleant : ul in ulro-
que sanctai Ecclesiaeexemplo sanctitalis sua;
consulant. Per Dominum nostrum Jesum
Christum Filium tuum, qui lecum vivit et
régnât in unitate Spirilus sancti Deus , [ler
onmia sa;cula sœculorum. ^ .\men.
Après celle prière, l'archidiacre avertit les
lecteurs de retourner à leur place.
Du l'ordinalion des exoriistes.
On préparc, pour l'ordination des exorcis-
tes, le livre des exorcismes , qui peut être
remplacé par le Pontifical ou le Missel : après
avoir -ordonné les lecteurs , l'évéque quille la
mitn , se lève, va au côté de l'Epître et lit à
l'ordinaire , dans le Missel , le second gra-
duel , ou /'Alléluia si c'est dans l'octave de
de la bénédiction du pain qui précède celle-ci dans le Ri-
tuel romain; on le bénissait après la messe pour le distri-
buer aux lidèles qui ri 'avaient pas communié; on l'envoyait
même aux absents (Ibid., n. 60).
(1) Il est d'usage, dans tous ces cas, de faire loucher la
tranche avec le pouce, et la couverture aveclous les autres
doigts éiendus par-dessus. On fait appi'oeher les ordinands
deux h deux comme pour la communion ; à mesure qu'ils
se retirent, ils se remettent en demi-cercle. On pcutcqm:
mencer par ceux qui sont en face du pontife, au milieu
du cercle; ils s'av.mcent les premiers; les autres se rap-
prochent et suivent les premiers pour former deux lignes,
quatre font ensemble la géniidexion, puis l'inclination ; les
deux suiv.ints fout le salul avec les deux premiers lorsque
ceux-ci se retirent et vont recommencer le demi-cercle,
au milieu ; on conlinue ainsi jusqu'au dernier. Ils se re-
raeuent à genoux tons ensemble, au signal du cérémo-
niaire. Dans tous ces cas, on peut faire la génuflexion et
rinrliiiaiinn à des lifux diffère nls; la génuflexion au I vas
dis d.-gi es, et l'iiiclinalion quand on est l'ius près du pou
lil'e.iiiiirédiiilonu'nl avant (pi'ou se raetle'a genoux sur uue
niauhe de l'autel, quand on arrive, et dès qu'on est levé
avantde se reiirer. Quelques auleursindiquent ce procédé
pour des cns semblables, et il | aralt très-conforme à I4
bieii'ic'aiicc.
i05f
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. 1052
coercendi ; ut probabilcs sint medici Ecclesiœ
liiîe. çralia curalionuin virluleque cœlcsli
coiifirinati. Pcr Douiinutn noslrum Jesum
Cliristum Filium luum.qui tecurii vivit et
régnât in uiiitalc Spiritus sancli Deus , pcr
omnia sjecula sœculorum. i^ Amen.
Après cette prière , V archidiacre avertit les
exorcistes de retourner à leur place.
la Pentecôte , puis la troisième collecte avec
la troisième leçon. Dès qu'il a terminé , il se
rend au fauteuil qui est au milieu de l'autel ,
s'y assied, reçoit la mitre, et l'archidiacre
appelle les exorcistes , en disant :
Accédant qui ordinandi suut ad ofûciuni
exorcislarum.
On fait l'appel nominal comme il a déjà été
dit : tous ayant im cierge à la main droite ,
et s' étant mis à genoux devant l'évéque, il
leur adresse ces paroles :
Ordinandi , filii charissimi , in officium ex-
orcislarum , dcbelis noscere quid sus( ipitis.
Exorcistam olenim oportel abjiccre dœmo-
nes, et dicere populo ut qui non communi-
cat det iocum; et aquam in minislerio fun-
dere. Accipilis ilaque poteslatem imponendi
manuni super energumenos, et per iraposi-
tionem manuum vestrarum, gralia Spiritus
sancli , et verbis exorcismi , pellunlur spi-
ritus immundi a corporibus obsessis. Stu-
dete igitur ut sicut a corporibus aliorum
dasmones cxpcllitis,ita amentibuset corpo-
ribus veslris omnem immundiliam et nequi-
tiaui ejiciatis : ne illis succumbalis quos ab
aliis vestro minislerio effugalis. Discite per
officium vcstrum vitiis imperare ,ne in mori-
bus veslris aliquid sui juris inimicus valeat
vindicare; tuncetenim recle in aliis dœmoni-
bus imperabitis, cum prius ia vobis eorum
mulliniudam nequiliam superabilis. Quod
vobis Dominus agere concédât per Spirilum
suum sanclum.
Après ces paroles , l'évéque reçoit et donne
à toucher à tous le livre des exvrcismes , ou
bien le Pontifical ou le Missel; les exorcistes
le touchent de la main droite pendant que le
prélat dit (1) :
Accipile, et commendatc memoriaB, et
habete poteslatem imponendi manus super
energumenos, sive baptizalos, sive calechu-
menos.
Tous étant à genoux , l'évéque debout et
couvert delamitre, fait cette prière :
Deum Palrem omnipolentem , fralres cha-
rissiini , supplices deprccemur , ut hos famu-
los suos benef dicere dignetur , in ofGciuu)
exorcislarum, ul sint s pi ri luales impera tores,
ad abjiciendos dœmones de corporibus ob-
sessis, cum omni nequilia eorum muiliformi.
Per unigenilum Filium suum Dominum nos-
trum Jesum Christum, qui cum eo vivit et
rrgnal in unilate Spirilus sancli Deus , per
omnia sœcula saeculorum. ^ Amen.
Alors l'écêque quitte la mitre , et tourné
vers l'autel , dit Oremus ; ceux qui l'assis-
tent ajoutent : FIcctamus genua. ^ Levate.
L'évéque se tournant vers let exorcistes qui
sont à genoux , dit :
Domine sancle , Pater omnipolens , seterne
Deus, benefdiccre dignare hos famulos luos
in officium exorcislarum ; ut per imposilio-
ncm manuum, et oris officium, poleslalem
et imperium habeant spirilus immundos
(1)0n peul toucher la Iraiiclie du livre avec le pouce,
t'tf'iidaiii les antres doigt* sur la couverture; il en est di^
même des aulres ordres pour lesquels il faut touclier un
li\re, c'est-à-dire, del'olljce de lecteur, du sous-diacouat
Cldudiacouai.
Do l'ordination des acolytes.
Avant l'ordination des acolytes, on prépare
un chandelier avec un cierge et une burette
vide, pour le vin du saint sacrifice de la messe;
puis l'évéque ayant terminé l'ordination des
exorcistes , quille la mitre , se lève, va au côlé
de l'Epitre, et lit à l'ordinaire dans le Missct,
le troisième graduel, ou /'Alléluia, si c'est
dans l'oclave de la Pentecôte , puis la qua-
trième collecte avec la quatrième leçon. Dès
qu'il a terminé, il se rend au fauteuil qui est
au milieu de l'autel, s'y assied, reçoit la mitre^
et l'archidiacre appelle les acolytes, en disant:
Accédant qui ordinandi sunt ad olQcium
acolythorum.
On fait l'appel nominal comme il est marqué
plus haut ; ils se mettent à genoux tenant
leurs cierges en main, et l'évéque leur parle
en ces termes :
Siisceptui'i , Qlii charissimi , officium aco-
lylborum,pensalequodsuscipitis.Acoljthuiii
elenim oportel ceroferarium ferre, lurainaria
ecclesise accendere, vinum et aquam ad cu-
charisliam minislrare. Sludele igitur suscop
tum officium digne implere; non enim Dec
placere polerilis, si lucom Deo manibus
prfflfereiilcs , operibus tenebrarum insor-
vialis , et per hoc aliis exempla perfidia
prsebealis. Sed siciil verilas dicit : Luceat lux
■ vestra coram homiiiibus , ut videant opéra
veslra bona, et glorificenl Palrem veslrum,
qui in cœlis est. Et sicut apostolus Paulus
ail : In medio nationis pravœ et perversœ
lucele, sicut luminaria in mundo verbum vitm
continentes. Sint ergo lumhi vestri prœcincti
et lucernœ ardentes in manibus veslris , ut
plii lacis suis. Abjiciatis opéra tenebrarum ,
et induamini arma lucis; eralis enim ali-
quando lenebrœ , nunc autem lux in Domino.
Ut fîlii lucis u'Kbulale. Quae sil vero ista lux
quam lanlopere incuicat Aposlolus, ipse de-
monslr;il , subdens : Fructus enim lucis est,
in omni bonilale et jttslilia , et verilate. Es-
lole igilur soilicili in omni juslilia, bonilale
et verilale ; ul el vos , et alios , et Dei
ecclesiam illuminelis. Tuiic elenim in Dei
saciificio digne vinum suggereiis, el aquam,
si vos ipsi Deo sacrificium . per castam
vilain, cl bona opéra oblali fuerilis. Quod
vobis Dominus concédât per misericordiam
suam.
Cet avertissement terminé, Yérêque reçoit
et fait toucher à tous le chandelier qui a un
cierge éteint ; ils le touchent l'un après l'autre
de la main droite (2), el pendant ce temps-là,
le prélat dit :
(i) Aux termes du Pontifical, c'est le chandelier qu'il
faut loucher, et non le cierge seulement; candelabrtun...
iiuod langaïu. On peut toucher le haul du chandelier
.'ivuc le pouce, et le cierge avec tous les autres doigu
éieodus.
1055 ORD
Accipile ceroferarium cum cereo , et sciatis
vos ad nccendenda pcclesia; luminaria man-
cipari, in noniine Domini. i^ Amen.
L'évéque présente encore aux acolytes une
burette vide qu'ils doivent toucher giiccessive-
ment , pendant que l'évéque dit à tous en
commun :
Accipile iirccolum, ad suggercnduin vinum
et a(|ii<'im it) eiichaiistiam sanguinis Chrisli,
in nomine Domini. i'^ Amen (1).
Ces deux cérémonies terminées , l'évéque ,
debout, couvert de la mitre, et tourné vers les
acoh/les qui demeurent à genouxC^.), fait cette
prière :
Deiun Palrem omnipolenlem , fraires cha-
rissimi , suppliciler deprecemur , ul lios la-
niulos suos beiietdicere dignelur in ordine
acoiythorum; qualenus lumen visibile ma-
iiibus praeferenles lumen quoque spirituale
moribus praebcant: adjuvanlc Domino uoslro
Jcsu Ciiristo, qui cum eo et Spiritu sanclo
vivit et régnât Dcus, per omnia saecula sœ-
culoium. Il) Amen.
Lévéque alors quitte la mitre, se tourne
vers l'autel et dit : Orcmus. Ceux qui l'assis-
lent ajoutent Fleclamus gcniia. i^ Lovatc.
Le prélat se retourne alors vers les acolytes,
et continue ainsi :
Domino saiicle, Pater omnipotens, aelerne
Deus , qui per Jesum Chrislum Filium tuum
Domiiium nostrum, et aposlolos ejus, in
hune mundum lumen claritalis tii<B misisti ;
quique, ut mortisiioslra; anliquum abolores
chirographum, gloriosissimœ illum cruels
vexillo atfigi, ac sanguinem et aquam ex
lalere illius pro salule gencris humani efllue-
re voluisti : benefdiceredignare hos famulos
tuos in oincium acolylhorum; ut ad accen-
dendum lumen ecclesiœ lu8e,et ad sugge-
rendum vinum et aquam ad conficicndum
sanguinem Chrisli l'ilii lui in ollerenda eu-
charislia , sanclis allaribus tuis fideliler sub-
ministrenl. Accende, Domine, mentes eorum
el corda, ad amorem graliaeluœ, ut illumi-
nali vuliu splcndoris lui , Odeliter tibi in
sancta ecclesia deservianl. Per eunidem
Christum Douiinum nostrum. i^ Amen.
Oremus.
Domine sancte, Pater omnipotens, selerne
Deus, qui ad Moysen et Aaron loculus es , ut
accenderenlur luccmœ in tabernacuio testi-
mouii : heneldirere dignare hos famulos
tuos, ut sint acoljthi in ecclesia tua. Per
Chrislum Dominum nostrum. i^ Amen.
Oremus.
Omnipotens sempilerne Deus , fons lucis ,
cl origo bouilatis, qui per Jesum Chrislum
ORD 1054
Filiumtuum, lumen verum,mandum illumi-
nasti, ejusque passionis mysterio redemisli :
benefdicere dignare hos famulos tuos ,
quos in officium acolylhorum consecramus,
poscenles clementiamtuamuteorum menles,
et lumine scienliae iliuslres , et pjelalis tuœ
rore irriges ; ut ila acceplum ministcriura ,
te auxilianle, paragant qualiter ad seternam
remuneralionem pervenire mereantur. Per
eumdcm Christum Dominum nostrum.
^ Amen.
Après ces paroles , sur l'avis qu'en donne
l'archidiacre , les acolytes retournent à leur
place.
§ III. DES ORDRES Sacrés EN GÉNÉRAL.
Les ordres sacrés ou majeurs sont le sous-
diaconat , le diaconat et la prêtrise ; comme
tous ceux qui y sont promus doivent commu-
nier à la messe de l'ordination , on doit faire
consacrer de petites hosties suivant leurnom-
bre (3).
De rordiiialion des sous-iliZiri's
Avant de procéder à l'ordination des sous- ^
diacres, on fait préparer un calice vide sur le-
quel on met une patine, les burettes avec un
manuleri/e et le iivredes Epttres; l'ordinnlion
des acolytes terminée , l'évéque va au côté de
l'Epitre , lit à l'ordinaire dans le Missel , le
quatrième graduel, ou /'Alléluia si c'est dans
l'octave de la Pentecôte, puis la cinquième
collecte avec la cinquième leçon. Dés qu'il a
terminé, il se rend au faulueil , qui est au mi-
lieu de l'autel, s'y assied, recuit la mitre , et
l'archidiacre tourné vers les ordinands , dit :
Accédant qui ordinandi sunl subdiaconi.
On fait alors l'appel, et comme les sous^
diacres doivent avoir un titre clérical, on
énonce si leur litre est placé sur une église ,
sur un bien patrimonial, ou s'ils en sont dis-
pensés comme appartenant à un ordre reli-
gieux , ou comme dénués de tout moyen d'en
avoir. Chacun d'eux, lorsqu'on l'appelle , ré-
pond Âdsum , et s'approche de l'évéque.
Tous ceux qui se présentent pour le sous-
diaconat doivent avoir l'amict sur les épaules,
être revêtus de l'aube et ceints d'un cordon,
avoir sur le bras gauche la tunique ou dalma-
tique , avec le manipule à la main gauche, et
un cierge à la main droite. Ceux qui doivent
recevoir le soits-diaconat s'étant placés debout
à une certaine distance de l'autel , l'évéque ,
assis et revêtu de la mitre leur parle en ces
termes (s'ils étaient tous religieux, il omettrait
cette admonition) :
Filii dilcctissimi, ad sacrum subdiacona-
tus ordiuem promovendi , iterum alque ile-
rum considerare debetis attente quod onus
(H Tous siiccessivemenl doivent toucher li> chandelier
el l;i l)ureile, et l'on ne voit pas dans le Pontilical qu'il
r.iilli' répéter les formules adressées à (ilnsieurs siuudta-
nénienl.dans la priSsenlation des inslrumenls; \\ va même,
en [lailanl de la burette : Diceiis coinmumler onmibus 11
e»l (l'u>iaj;e que plusieurs toucljent en même temps, et
qu'on répète la formule toutes les fois que d'autres Meu-
neril toucher.
(-2) Ils demeurent à genoux, fis geiuilhxis permaiieiili-
bus, ou liien ils s'y renietlenl quand ils se sont levés pour
l'ail e place à d'aulres, lorsqu'ils sont trop nombreux pour
toucher tous en même temps. Ils ne se lèveraient pas si
le pontife voulait parcourir la ligne qu'ils forment en demi-
cercle. Il n'est p.is dit qu'il doive se lever, après avoir
présenté la matière des ordres mineurs : il pourrait donc
êlre debout pour la présenter.
(3) Il est il propos que le saint sacrement ne soit pas à
l'autel où l'on célèbre, fallilt-il le Iraiisporler ailleurs pour
ce temps là; du moins, s'il est présent, on ne doit pas
omellre les t;énullexions requises. Quelque part qu'il soii,
l'évéque y fera la génuflexion jusqu'à terre, avant de s'y
mettre it genoux sur un prie-Dieu. ( Vuii. le Cérém. de»
évéques, I. I, c. ii, a. H el 9, et l'art Déi:oration.j
r>ICJ10N!SAlRF. DKS CEREMONIES ET liZS RiTES SACRES.
lOn
iiuilic uKi'o appelitis. Hactenus cnini liberi
eslis, licelque vobis pro aibilrio ad sœcula-
ria vola Iransire. Quod si hune ordincm siis-
cepcrilis , amplius non liccbit a propusito
resilire, sed Dec , cui servire regnare est ,
perpétua famulari , et castitatem, illo adju-
vante, servare oporlebil; alque in ecclesiae
ministerio semper essemancipatos. Proinde,
dum tempus est , cogitate , et si in sancto
proposito perseverare placet , in nomine
Domini hucaccedile.
Après ces paroles ils s'approchent et se met-
tent à genoux devant l'évéque ; l'archidiacre
appelle en même temps les diacres et les prê-
tres en disant :
Accédant qui ordinandi sunt diaconi et
presbyleri. '
Aloi's , sans autre appel , ils s'avancent, et
l'archidiacre les fait placer derrière les sous-
diacres en lignes parallèles (1), savoir. 1" les
diacres , qui sont revêtus de l'amict , de l'aube,
du cordon et du manipule , et qui ont l'étole
dans la main gauche , la dalmatique sur le
mêmebras, et uncierge dans lamain droite {2} ;
2° les prêtres qui sont revêtus de l'amict , de
l'aube , du cordon , du manipule , de l'étole
mise à la manière des diacres, et qui portent
sur le bras gauche la chasuble, et un cierge
à la main droite. Tous étant ainsi placés, l'é-
véque , sans quitter la mitre , se met à genoux
sur le marchepied de l'autel, devant le fau-
teuil , et tous ceux qui doivent être ordonnés
sous-diacres, diacres et prêtres, se proster-
nent entièrement sur les tapis qui sont devant
eux. Les ministres et tous les assistants se
mettent à genoux et l'on entonne les litanies ,
auxquelles le chœur répond: ou , .fi l'office se
fait sans chant , l'évéque les récite et les
chapelains avec tous les assistants y répon-
dent :
Kyrie eleison.
Christe eleison.
Kyrie, eleison.
Christe, audi nos.
Chrisle, exaudi nos.
Pater de cœlis Deus, miserere nobis.
Fil! Uedemptor mundi Deus, mis.
Spiritus sancle Deus, mis.
Sancla Trinitas unus Deus mis.
Sancta Maria , ora pro nobis.
Sancla Dei genitris. «ra.
Sancta Virgo virginum , ora.
Sancle Michael, ora.
Sancte Gabriel, ora.
Sanle Raphaël. ora.
Omncs sancti angeii et arciiangeli, orale
pro nobis.
(1) I-e Pontilical liitque les diacres se placnnl au côléde
l'Kpîtrf, la face tournée vers l'autel, cl les prêtres en face
de l'évéque elilu milieu de l'anlel. Il suppose apparem-
iiieiu le côlé de l'Evangile occu| é par le Irôue ; si le cô'.è
de l'Epitre est occupé par la crédence, le siège de l'évè-
(|ue et ses unuistres, il faut hieu que les ordinauds .se pla-
cent comme on le dil ici, ou au côté de l'KvaiigiK'. ( Voijet
la lin du Ponlifii al.)
Ci) On ne voit pas que le cierge doive êlre allumé , ce
serait incommode ; à la fiu du Pontifical , il n'est même
prescrit que pour l'offertoire : on y suppose une messe
basse. Opendant la congrégation des Rites a décidé en
1831 que quand l'ordination se fait publiquement dans uns
église, il peuty avoir à l'autel sepl cit-rtrc» allumas, couinio
ïla messe |ioiililiiale ; les ordjuands "m'uvrii! donc aiis.si
^o^o
Omnes sancti beatoram spiritnum ordinrs,
orale pro nobis.
Sancte Juannes Baptista , ora.
Sancte Joseph (3), ora.
Omnes sancli palriarchw clprophelae, orale
pro nobis.
Sancte Pctre, ora.
Sancle Paule, ora.
Sancle Andrœa , ora.
Sancle Jacobe, ora.
Sancte Joannes, ora.
SancteThoma, ora.
Sancle Jacobe, ora.
Sancte Philippe, ora.
Sancle Barlholomœe, ora.
Sancle Mallhéee, ora.
Sancle Simon, ora,
Sancle Thadœe, ora.
Sancle Mallhia, ora.
Sancle Barnaba , ora.
Sancle Luca , ora.
Sancle Marce , ora.
Omnes sancli apostoli et evangelisliE , orale
pro nobis.
Omnes sancti discipuli Domini , orale.
Omnes sanr ti Innocentes , orale.
Sancte Stéphane, ora.
Sancte Laurenti, ora.
Sancle Vincenli, ora
Sancti Fabiane et Sebastiano, orale.
Sancli Joannes et Paule, orale.
Sancti Cosma et Damiane. orale.
Sanrli Gervasi et Protasi , orale.
Omnes sancli martyres, orale.
Sancle Silvesler, ora.
Sancle Gregori , ora.
Sancle Ambrosi, ora.
Sancle Augustine , ora.
Sancle Hieronyme , ora.
Sancle Martine , ora.
Sancte Nicolae, ora.
Omnes sancti pontifices et confessores, orale
pro nobis.
Omnes sancli doctores, orate.
Sancte Bénédicte, ora.
Sancte Anloni , ora.
Sancle Bernarde, ora.
Sancte Dominice, ora.
Sancle Francisée, ora.
Omnes sancli sacerdoles et levilae, orale
pro nobis.
Omnes sancli monachi et eremil» , orale.
Sancla Maria Magdalena ora.
Sancla Agalha , ora.
Sancla Lucia, ora.
Sancla Agnes, ora.
Sancla Caecilia , ora.
avoir leurs ciergos comme s'il y avait grand'messe, pourvii
qu'on les éteigne ou qu'on .les quille au momenl de la
pro^tralion.
(5) Ce sont ici les litanies romaines ordinaires, auiquel loi
Benoit XIII, par un décret du 19 décembre 1726, lil ajou-
ter le nom de saint Joseph, époiiv de la bienlieureuse
Vierge Marie, pour augmenter rie plus en plus la dévoliim
des fidèles envers ce sainl, et en obtenir une plus praiule
protection en l'invoquaiil plus scuvenl. L'opinion qui pré-
valut parmi d'habiles lliéolngiens consultés à ce sujet, lui
celle qui le plaça après le précurseur du Seigneur sanctifié
avant de naître. (Koi/. Barnllaldus, comment, in Rit. Hom.
lil. 79. Voy. une iraduclion sommaire des litanies, an,
Eglis»)
1057
ORD
URD
ior.3
Saucia Catharina, ora.
Saiicta Anastasia, ora.
Ornnessanclœvirgincs et viduae, orate.
Oniiies sancti etsanclccDei, inlerceiiilepio n.
Piopitius esto , parce nobis , Domine.
Propitius eslo , cxaudi nos, Domine.
Ab omni malo, libéra nos , Domine.
Ab omni peccato, libéra.
Ab ira tua, libéra:
A subitanea et improvisa morte, libéra.
Ab insidiis diaboli, libéra.
Abira et odio etomni mala voluntate, libéra-
A spirilu fornicationis, libéra.
A Fulgurc et tcmpeslalc, libéra.
A morte perpétua , libéra.
Pcrmyslerium sanclœincarnalionis lu», lib.
Per adventum tuum , libéra.
Por nativitatem tuara, libéra.
Perbaptismum,etsanctum jcjunium tuum,l.
Per crucem et passionem tuam, libéra.
Per mortem et sepulturam tuam, libéra.
Per sanclam resurrectionem tuam, libéra.
Per admirabilem ascensiunem tuam, libéra.
Per advenluQi Spiritus sancli Paraciiti , lib.
In die judicii , libéra.
Peccatores, te rogamus,audi nos.
rt nobis parcas, le rog.
Ut nobis induigeas, le rog.
lit ad vcram pœnilentiam nos perducerc di-
gneris , le rog.
Ut Ecclesiam tuam sanctam rcgere et couser-
vare digneris, le rog.
Ut domnumaposloiicum etomnes ccclesiasti-
cos ordiacs in sancta religionc conservare
digneris, te rog.
Ut inimicos sanctse Eccicsi» humiliare di-
gneris, te rog.
Ut regibus et principibus christianis pacem
et veram concordiam donare digneris ,
te rog.
Ut cuncto populo christiano pacem et unita-
tem largiri digneris , te rog.
Ut nosmelipsos in luo sancto servitio con-
fortare et conservare digneris, te rog.
Ut meules noslras ad cœlestia desideria eri-
gas, te rog.
Ut omnibus benefactoribus nostris sempi-
lerna bona rétribuas , te rog.
Ut animas noslras, fratrum , propinquorum
et benefaclorum noslrorum ab aelerna
damnatione eripias, te rog.
Ut fructus terrée dare et conservare digne-
ris , le rog.
Ut omnibus fldelibus defunclis requiem œter-
nam donare digneris, te rog.
Ici Vévéque se lève, gardant la mitre, se
tourne vers les ordinands , qui restent pros-
ternés, et tenant la crosse de la main gauche,
il les bénit en disant :
Ut hos eleclos benefdicere digneris. li, Te ro-
gumus, audi nos.
// dit une seconde fois :
(1) Les sous-diacres, dès le comiiieiicemeiit de leur or-
diiialion, se Ueniieiit debout; ils écoutent alteulivemeiit
les avis que leur donne le prélat, pl qui ont rapport aux
obligaiions qu'ils vont s'imposer, surtout en faisant le voeii
de chasteté. Cette instruction est terminée par ces paro-
les : Hue flccedid' ; tous alors doivent s'approcher, s'ils
pirsévcrent dans leur détermination. Leur sainteté et le
salut d'un «rand uonjbre d'autres sont attachés a la dr-
Ut hos eleclos beneldicere, et sanelififcarc
digneris. i^ Te rogamus , audi nos.
// dit une troisième fois :
Ut hos eleclos bcnetdicerc et sanctifficare et
conseicrare digneris. vj Te rogamus, audi
nos.
L'évéque se remet à genoux, et l'on continue
les litanies.
Ut nos exaudirc digneris , te rogamus audi
nos.
FiliDei, le rogamus, audi nos.
Agnus Dei , qui lollis peccala munoi, parce
nobis, Domine.
Agnus Dei, qui tollis peccala mundi, exaudi
nos. Domine
Agnus Dei, qui tollis peccala mundi , mise-
rere nobis.
Christe , audi nus.
Christe, cxaudi nos.
Kyrie, eleison.
Christe, eleison.
Kyrie, eleison (1).
Les litanies étant terminées , Vévéque sans
quitter la mitre, se lève, s'assied sur le fau-
teuil devant le milieu de l'autel, et l'arcliidiu-
crc dit à haute voix :
Recédant in partemqui ordinandisunt dia-
coni et presbyteri
Les diacres et les prêtres vont alors à un
endroit d'où ils puissent v ir l'évéque qui cé-
lèbre, et l'on contiuue l'ordination des sous-
diacres, qui s'élant rangés en cercle à genoux
devant l'évéque, en reçoivent cet avis :
•Adeptnri , filii dilectissimi, oflicium sub-
diaconalus , sedulo atlendlle quale lulnisle-
rium vobis traditur. Subdiaconuin eiiim
oportct aquam ad ministerium altaris pr;e-
parare, diacono ministrare, pallas altaris et
corporalia abluere, calicem et palenam in
usum sacrificii cidem offerre. Oblatlones
quœ venlunt in allarc panes propositionis
vocanlur. De ipsis oblaiionibus tantum dé-
bet in allarc poni quantum populo possit
sufGcere, ne aliquid pulridum in sacrario
remaneat Pallœ quœ sunt in substralorio
altaris, in alio vase debent lavari , et in alio
corporales pallae. Ubi aulem corporales pallœ
lol% fuerint , nullum aliud linteamen débet
lavari, ipsaque lolionisaqua in baptlslerium
débet vergi. Studele itaque ut ista visibilia
minisleria, quœ diximus , nitide et diligen-
tissime complere , invisibilia horum , esem-
plo perflciatis. Allare quidcm sanclœ eccle-
sie ipse est Christus , teste Joanne, qui ia
Apocalypsi sua allare aureum se vidisse
perhibei , slans anle Ihronum , in quo el per
quetii oblationes ûdelium Deo Patri conse-
crantur. Cujus altaris pallœ et corporalia
sunt meiiibra Christi , sciiicet Gdeles Dei ,
quibus Dominus quasi veslititentis pretiosis
circumdatur , ut ait Psalmista : Dominus re-
gnavit, decorem indutus est. Bealus quoque
marche qu'ils vont faire; c'est aussi parce qu'elle est de la
plus haute importance que le prélat récite les litanies des
saints, pendant que les sous-diacres sont prosternés la face
cojitre terre. Pour ne pas dire les litanies plusieurs lois
pendant la niônie ordination, lorsqu'il y a des diacres et
des prêtres a ordonner, on les appelle, et ils se proster-
nent avec les sous-diarres.
lOSD
DICTIONNAinE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
10«0
Joannes in Apocalypsi vidit Filiura hominis
prœcinclum zona aurea , id est, sanctorum
caterva. Si itaque humana fragililate con-
tingat in aliquo fidèles maculari , praebenda
esl a vobis aqua cœleslis doctrinae, qiia pu-
rificali , ad oniatnenturn allaris , et cultum
divini sacrificii redeant. Estote ergo laies qui
sacrificiis divinis , el Ecclesiae Dei, hoc est ,
corpori Christi digne servirc valealis.in vcra
et catholica fide fundati ; quoniain , ut ait
Apostolus, omne quod non est ex fide , pec-
calum est, scliismaticum est, et extra unita-
tem Etclesia est. Et ideo si usque nunc fuis-
tis tardi ad ecclesiam , amodo debetis esse
dssidui. Si usque nunc soiniioh>nli , amodu
vigiles. Si usque nuncebriosi, amodo sobrii.
Si usque nunc inhonesti, amodo casli. Quod
ipse vobis praestare dignetur qui vivit et ré-
gnai, Dcus, in ssecula sœculorum. ^ Amen.
Après cet averlisscmenC, l'évéque prend et
donne à toucher à chaque sous-diacre un ca-
lice vide sur lequel est une patène; chacun le
touche de la main droite (1), el pendant ce
temps-là le prélat dit
Videle cujus ministerium vobis Iradilur;
ideo vos admoneo ut ila vos exhibeatis , ut
Deo placere possilis.
L'archidiacre présente aussiaux sous-diacres
les burettes avec de l'eau et du vin, et le bas-
sin avec un manulenjc. Ils doivent avoir soin
de loucher ces quatre choses. Cette cérémonie
terminée , l'évéque se lève sans quitter la ttii-
tre , et tourné vers le peuple, il fait cette
prière :
Oremus Deum ac Dominum nostrum ,
fratres charissimi, ut super iios servos suos,
quos ad subdiaconatus officium vocare di-
gnalus esl, infundat benedictionem suam et
graliam, ut in conspectu ejus fideliler ser-
vientes, praedestinata sanctis prfemia conse-
quantur ; adjuvante Domino nostro Jesu
Ghristo, qui cum eo vivilel régnai in unilate
Spiritus sancli Deus, per omnia ssecula sae-
culorura. i^ Amen.
L'évéque quitte alors la milre , et tourné
vers l'autel, il dit : Oremus. Et ceux qui t'as-
sistent ajoutent : Flectamus genua. ^ Le-
vate.
Alors l'évéque, sans reprendre la mitre, se
tourne vers les ordinands qui sont à genoux,
et dit ;
Domine sancle, Pater omnipolens, selerne
Dcus, bene-j-dicere dignare hos famulostuos,
quos ad subdiaconatus officium eligere di-
gn^tus es, ut eos in sacrario luo sanclo stre-
ruos, sollicitosque cœk'slis miiitiae insti-
tuas excubilores, sanctisque altaribus luis
fidcliter subministrenl ; el requiescal si^per
eos spirilus sapientise et inleileclus, spiritus
consilii et fortiludinis, spiritus scienliiB et
(1) On pem toucher la coupe du calice avec le pouce, et
la palèae avec tous les autres cloigls étendus par-dessus;
c'i'sl surtout le calice qu'il faut loucher, cela suflirait
même, aux tonnes du PoutiOcal : Qiiem siiccesstve mana
dexiera siiigutitauqunt.
(2) Ils rabaissent leur amici bientôt après , du moins
3uand leur ordination esl aciievée, parce qutl nVst pas
*us;ige de le porter sur la tête; la ruhrique du Missel le
marque ainsi pour Ip prêtre qui va dire la messe. A Paris
cependant, on garde raniicl sur la tête jusqu'à la secrète
pietaliset repleas cosspirilutimoristui;eteos
in minislerio divino confirmes, ut obedicntes
facto, acdicio parentes, luam graliam con-
sequantur. Per Dominum nostrum Jcsum
Chrislum Filium luum, qui lecum vivit et
régnât in unilate ejusdcm Spiritus sancli
Deus, per omnia sœcula sœculorum. ^ Amen.
Après cette prière, l'évéque s'assied, reçoit
la mitre, et met sur la tête de chaque sous-
diacre l'amict qu'ils ont autour du eau, en
disant :
Accipe amiclum, per quem designatur cas-
tigatio vocis, in nominc Paflris, el Fitlii,et
Spirilus 7 sancli. i'^ Amen (2),
L'évéque leur met ensuite le manipule au
bras gauche, en disant :
Accipe manipulum , per quem designan-
ttir fruclus boiiorum operum, in iiomine
Paflris, el Fiflii , et Spirilus f sancli. ^
Amen.
L'évéque revêt ensuite chaque sous-diacre
de la tunique (3). S'il n'y en a qu'une se'ule
pour tous, il la met jusqu'aux épaules et ta
relire après, et ainsi de suite jusqu'au der-
nier, qu'il en revêt entièrement. En leur mel-
lanl ce vêlement, il dit à chacun :
Tunica jucundilalis, cl induinento iaelitiœ
indual te Dominus, in nomine Paftris, et
Fiflii, el Spirilus f sancli. i^ .\men.
L'évéque donne enfin à toucher aux sous-
diacres le livre des Epîtres. Ils le touchent de
la main droite, plusietcrs en même temps,
pendant que l'évéque dit :
Accipile libruiu Epislolarum , el habcte
polestatem legendi eas in ecclesia sancta Dei,
tam pro vivisquam prodefunctis, in nomine
Patlris, el Fiflii, et Spirilus f sancli. i^
Amen.
Après cette cérémonie , et sur l'avis qu'en
donne l'archidiacre, les sous-diacres retour-
nent à leur place. Cependant l'un d'eux, re-
vêtu de sa tunique, dit l'Epilre quand il en esl
temps (4).
De l'ordination des diacres.
L'évéque ayant terminé l'ordination des
sous-diacres, quille la mitre, va au côté de
l'Epilre et lit à l'ordinaire dans le Missel le
cantique Denediclus es (ou /'Alléluia avec le
seul verset Benedictus es, et /e Gloria in ex-
celsis, si l'ordination se fait dans l'octave de
la Pentecôte); après quoi il ."e tourne vers le
peuple, et dit Pax vobis , ou bien Dominus
vobiscum, s'il n'a pas dit le Gloria in excel-
sis. L'évéque se retourne alors vers l'autel et
dit l'oraison de la messe, puis l'oraison sui-
vante pour ceux qui ont été ordonnés et ceux
qui vont l'être, sous une seule conclusion.
Oralio.
Exaudi, quœsumus, Domine, supplicuni
exclusivement, pondant la saison de l'iiivif.
(3j La tunique était autrefois plus étroite et plus courle
que la dalmalique : niaiotenaut elle lui est semblable
(Komsée. lom. 11). ,
(i) S'il y avait grand'messe, l'un des nouveaux sous-
diacres chanterait l'Epilre, et l'un des nouveaux .diacres
chanterait l'Evangile. Si on ne chante pas la ine^e, l'E-
pitre et rE\angile sont lus par eux, en même temps nue
par l'évéque (S. C. ISôlj. Ils se placent pour cela à colé
de lui, m pUuto, lisant sur un autre livre
1081
ORD
ORO
1004
prccos, et devolo libi pectore famulantes
pcipolua defcnsione custodi ; utnullisperlur-
balionibus impedili, libi-ram servilutem luis
sempcr exhibcamusofficiis.PeiDoniinumno-
strum Jesuin Christum Filium luum, qui te-
cum vivit et régnât, etc. (1).
L'oraison terminée, l'ivéque dit l'Epllre, et
lorsqu'il a fini il se rend au fauteuil qui lui
est préparé au milieu de l'autel, s'y assied,
reçoit la mitre, et l'archidiacre appelle ceux
qui doivent recevoir le diaconat, en disant :
Accédant qui ordinandi sunl ad dlaco-
naltim.
On fait alors l'appel nominal, sans cepen-
dant faire mention du titre clérical. Les ordi-
nands s'avancent en même temps , et vont se
mettre à genoux en demi-cercle devant l'évé-
que; ils sont rivHus de l'umict, de l'aube, du
cordon et du munipule et portent un cierge
dans la main droite, et la dalmatique sur le
hrus gauche avec l'élole à la main gauche.
Alors l'archidiacre les présente au pontife en
disant :
Rcycrendissiniepater, postula tsancta ma ter
Ecclesia calbolica ut hos praesentes subdia-
conos ad onus diaconi ordinetis.
L'évêque l'interroge en disant :
Sois illos dignos esse?
L'archidiacre répond :
Quantum huniana fragilitas nosse sinit, et
scio, et testificor ipsos dignos esse ad hujus
onus ofncii.
L'évêque répond:
Deo gralias.
Alors il procède à l'ordination ; mais avant
il s'adresse au clergé et nu peuple, et leur dit:
Auxiiiantp Domino Deo et Salvatore no-
tre Jesu Chrislo, cligimus hos praesentes
subdiaconos in ordinem diaconii. Si quis lia-
bet aliquid contra illos, pro Deo et propter
Deum cum fiducia exeat , et dicat ; verum-
lamen memor sit conditionis sua;.
L'évêque, après ces paroles, s'arrête pen-
dant quelques instants ; puis adressant la pa-
role aux ordinands, il leur donne ces avis (2).
Provehendi, filii dilcctissimi, ad levilicum
ordinem, cogitale magnopere ad quantum
gradum Ecclesiae ascendilis : diaconura enim
oportet ministrare ad altare, baptizare el
praedlcare. Sane in veteri lege ex duodecim
una tribus Levi eiecla est, quse speciali de-
volionc tabernaculo D(!i, ejusquo sacrificiis
ritu perpetuo deserviret. Tantaque dignitas
ipsi concessa est, quod nullus, nisi ex ejus
stirpe ad divinum illum cultum atque ol-
ficium ministraturus , assurgeret ; adeo
ut grandi quodam privilegio hjerodilatis , et
tribus Domini esse mererelur et dici : quorum
hodie, filii diiectissimi, et nomen, et ofGciutn
tenetis quia in ministerium tabernaculi tes-
(1) Quand il ne chante pas la messe, il fait auparavant la
coMmiéuioraisoii du dimanche ou d'une férié privilégiée,
si le cas arrive (Foi/eila fin du Pouiilical). Au commen-
cement de la dernière oraison le cérémonioire faft avertir
le sous-diacre qui doit lire l'Epltre, et lui fait présenter le
livre.
(2) L'ordination du diacre porte un caractère particulier
de gravité el d'élévation qui doit saisir l'âme de l'ordi-
iiand. L'archidiacre le présenle à l'évêque qui demande
une garantie .-.ur les di^positions des ordinands par ces pa-
timonii id est, liTclesiffl Dei, eligimini in
levilico officio, quse scmper in procinctu po-
sila incessabili pugna conlra inimicos dimi-
cat, undi' ail Aposlolus : Non est nobis col-
luclatio advcrsus carnem tt sanguinem, sed
adversus principes et potestates , adversus
mundi redores tenebrarum harum, contra
s/iirilualia nequitiœ , in cœlestibus. Quam
Écclesiam Dei, vclull labernaculum, por-
tare, el munirc debclis ornatu sancto, prx-
dicatu divino, exeniplo perfecto. Levi quippe
inlerprelalur addilus , sive assumptus. Et
vos, tilii diiectissimi, qui ab ha-redilale pa-
terna nomen accipilis, eslole assumpli a car-
nalibus desideriis, a terrcnis concupiscen-
tiis, quœ mililant adversus animam ; eslolo
nitidi, mundi, puri, casti, sicut decet miiii-
stros Christi, el dispensatorcs myslerioruin
Dei : ut digne addnmini ad numerum eccle-
siaslici gradus; »t hœreditas, et tribus ama-
bilis Domini esse mereamini. Et quia coiii-
ministri, el cooperalores estis corporis et
sanguinis Domini, estote ab omni iliecebra
carnis alieni , sicut ait Scriptura : J/M«f/rt-
wiinj qui fertis vasa Domini. Cogitale beatum
Stcpbanum merito praicipute caslitalis ab
apostolis ad officium islud eleclum. Curate
ut quibus Evangclium orc annuntialis, vivis
operibus exponalis ; ut de vobis dicatur :
Beati pedes evangelizandum pacem, evangeli-
zantium bona. Habele pedes veslros calcea-
los sanctoruin exemplis , in praîparationc
Evangelii pacis. (Juod vobis Dominus con-
cédai per graliam suam. i'^ .\men.
Après cet avertissement , s'il n'y a pas eu
de sous-diacres à ordonner, les ordinands se
prosternent à l'endroit même où ils étaient à
genoux, et l'évêque se mettant à genoux de-
vant son siège, au milieu de l'autel, récite les
litanies, puis donne les bénédictions accoutu-
mées, comme il est marqué pour l'ordination
des sous-diacres (3). Aussitôt qu'elles sont
terminées, les ordinands se relèvent, demeu-
rant cependant à genoux, et l'évêque s'as-
seyant , la mitre sur la tête, adresse au clergé
et au peuple, d'une voix élevée, les paroles
suivantes :
Commune votum, communis oratio prose-
qualur; ut hi, lolius Ecclesiae prece, qui ad
diaconatus ministerium prœparantur, levi-
ticsB benefdictionis ordine clarescant, et
spiritual! conversalione praifulgenies, gralia
sanciificalionis eluceant, prsestante Domino
nostro Jesu Chrislo, qui cum Paire etSpi-
ritu sanclo vivit et régnai Deus, in saecula
SBECuloruin. i^ Amen.
Après ces paroles il se lève sans quitter la
mitre, et tourné vers les ordinands, il dit à
haute voix :
Oremus, fratres charisslmi, Deum Patrem
rôles: Sris »7/os, etc. Savez-vous s'ils sont digues de cet
ordre? Le peuple même est consulté; toute la cour cé-
leste a été invoquée dans les litanies; le ponlife met una
main sur la tête de l'ordiiiand pour lui annoncer la des-
cente du Saint-Esprit qui doit le forlilier.
(3) Si leur nombre et la peiitesse du lieu exigeaient
qu'ils formassent plusieurs lignes nour se prosterner, ils
se lèveraient ensuite entièrement pour se remettre dç
suite à genoux en demi-cercle.
{065
DICTIONNAIRE DES CEHEMONIES El' DE» UlTES SACHES.
1UC4
omnipotentcm, ut super hos famulos suos
quos ad officium diaconalus dignalur assu-
inere , benediclionis su» graliam cleiuenter
effundat, eisquc consecralionis indujlae pro-
pitius dona conservet, et preces noslras cle-
menter exaudiat ; ul quae noslro gercnda
sunt minislerio , suo benignus prosequalur
auxilio ; el quos sacris mysteriis exsequen-
dis pro noslra intelligenlia crediraus offcren-
dos, sua bcnefdiclione sanctificel et confir-
met. Per unigenitutn Filiutn suutn Dominum
nostrum Jesum Chrislum, qui cum eo et Spi-
rilu sanclo vivil et régnât Deus.
L'évcque quitte alors la mitre, et tenant
les mains étendues devant In poitrine, il dit :
Per omnia ssecula sœculorum.
'1^ Amen.
V Dominus vobiscum.
11) El cum Spirilu tuo.
V Sursuni corda.
lit Habeinus ad Dominum
y Gratias agaoïus Domino Dec nostro.
ni Dignum et justum est.
Vere dignum et justum est, sequum et sa-
iutare, nos tibi semper et ubique gratias
ai;or(?, Domine sancle , Pater omnipotens,
œlerne Deus, honorum dator, ordinumque
distributor, atque officiorum disposilor, qui
in te manens innovas omnia, et cuncta dis-
ponis, per ^ erbum, virtutem, sapieutiamque
tuam Jesum Christum Filium tuum, Domi-
num nostrum, sempilerna providenlia prae-
paras, et singulis quibusque temporibus ap-
tanda dispensas , cujus corpus , Ecclesiam
videlicet tuam cœlestium gratiarum varie-
taie distinctam, puorumque connexam dls-
linctione membrorum, per legem mirabilem
totius compaginis unitam, in augmentum
templi lui crescere dilatarique largiris, sacri
muneris servitutem trinis gradibus minislro-
rum nomini tuo militare conslituens ; electis
ab inilio Lcvi filiis, qui in mysticis operalio-
nibus domus lute fuielibus excubiis perma-
nentes , hîeredilatem bonediclionis mternae
sorte perpétua possiderent. Super hos quo-
quc famulos tuos, quœsumus, Domine, pla^
calus intende quos luis sacrip altaribus ser-
vlluros in ofûcium diaconalus suppliciter
dedicamus. El nosquidem lanquam homines
diviui seiisus, el summ^e rationis ignari, ho-
ruiii vilain, quantum possumus, SBStimnmus.
Te aulem. Domine, quee nobis sunt ignola
non transeunt, le occulta non fallunl. Tu
cognitor es secretorum. Tu scrulalor es cor-
dium. Tu horum vilam coelesti potcris exa-
minare judicio quo semper prfevaies, et ad-
missa purgare, el ea quœ sunt agenda con-
cedere.
A ces dernières paroles l'e'vf'que seul, et au-
cun autre [parce qu'il ne s'agit pas du sacer-
doce, mais d'une consécration de ministres),
étend la main droite et la pose sur la tête de
chaque ordinand en disant à chacun :
Accipe Spirilum sanctum, ad robur, ad
(i)Si, pour avoir plus lot fail, l'évèque lipscend de
l'aulcl el parcourt la ligne, uu clii-o, debout derrière les
ordinands, lient le l'ouliliial ouvert devant lui; ou bien
un lie ses assislanls le lient à son cùlé. o'i tous les dcu\
resistcndum diabolo et tentalionibus ejus, in
nominc Domini (I).
Après cette cérémonie, il reprend lu pré-
face, et tenant toujours la main étendue sur
les diacres, il continue en disant :
Emilie in eos, quaesumus, Domine, Spiri-
lum sanctum, quo in opus minislerii lui
fideliler exsequendi sepliformis graliae luse
munere roborentur. Abundet in eis totius
forma virtutis , auctoritas modesla, pudor
constans , innocenticB puritas, et spirituaiis
observantia disciplinœ. In moribus eorum
praBcepta tua fiilgoanl , ut suœ castilaiis
excmplo imitalionem sanclam plebs acqui-
rat; et bonum conscienliae leslimonium prse-
ferentes, in Ghristo firnii, et stabiles persé-
vèrent, dignisquc successibus de inferiori
gradu per gratiam tuam capere potiora uie-
reantur.
L'évèque baisse alors le ton de sa voix, de
manière cependant à être entendu de ceux qui
l'entourent, et termine en disant :
Per eumdem Dominum nostrum .lesum
Christum Filium tuum, qui lecum vivit cl
régnai iu unitale Spiritus sancii Deus, pci
omnia saecula saîculorum. v, Amen.
Cette préface terminée, l'évèque s'assied,
reçoit la mitre, et chacun venant se mettre à
qenoux devant lui, il leur met successivement
à tous sur l'épaule gauche l'étole qu'ils ont à
la main, en disant à chacun :
Accipe slolam t ciX'didam de manu Dei ;
adimple niinisteriiim luum, potens enim est
Deus ut augeal tibi graliain suam, qui vivil
et régnât in sœcula sœculorum. i^ Amen.
En même temps que l'évèque prononce ces
paroles , il fait sar les diacres un signe de
croix, et ceux qui l'assistent ont soin d'ajuster
Vélole , et d'en joindre les extrémités sous le
bras droit.
Après cela le pontife, prenant la dalma-
tique, la met successivement à chacun jus-
qu'aux épaules s'il n'y en a qu'une, et il en
revêt totalement le dernier ; si chacun a la
sienne, il l'en revêt totalement ; dans tous les
cas il dit à chacun :
Indual le Dominus indumenlo salulis et
veslimento laelitiœ, el dalmatiea justitiie cir-
cumdet te semper : in nomine Domini. r?
Amen.
Enfin l'évèque prend le livre des Evan-
giles, el tous le touchent de la main droite,
lorsqu'il le leur présente en disant (2) :
Accipe poteslalem legendi Evangelium in
ecclesia Dei, tam pro vivis quam pro defun-
dis, in nomine Domini. li, Amen.
Après cela l'évèque, debout, sans mitre, et
tourné vers l'autel, dit Oremus, et ceux qui
l'assistent ajoutent : Flcclamus genua. H, Lc-
vate.
// se tourne alors vers les ordinands et dit :
Exaudi, Domine, preces noslras, et super
hos famulos tuos spirilum tuîe benetdiclio-
nis emitte; ul cœlesli munere dilati, et lua^
majeslalis graliam possint acquirere , cl
en même temps. , ... , , . ,
(i)' Les diacres doivcia toucher le Missel un seul a la
fois' parce que la firuiulc est au singulier : Accipe.
lOOr. ORD
benc Vivendi aliis cxemplum pra5bcio. Per
Dominum nostruni Jcsuin Ghrisluin Filium
tuum, qui lecum vivil et rejînal in unitate
cjusileni Spiritus sancli Deus , pcr orania
sœcula saBcuiorum. li) Amen.
Oremus.
Domine sancte, Paler fidei, spci cl pia-
liœ, et profectuum rcmunerator, qui in cœ-
lestibus et terrenis angelorum minisleriis
ubiquc disposilis, per omnia ciemenla vo-
luntatis tuœ dilîundis cffectum , hos quoque
famulos luos , spirituali dignare iiluslrare
alîectu ; ul luis obsequiis expediti , sanclis
altaribus tuis ministri puri accrescant ; et
indulgenlia lua puriores, eorum gradu quos
apusloli lui in seplcnarium numerum, beato
SU'pbano duce ac praevio , Spirilu sanclo
auclore, elegerunl, digni existant ; et virlu-
libus universis quibus tibi scrvirc oportct ,
iiisliucli , libi cnmplaceant. Per Dominum
noslrum Jcsuni Christum Filium (uum, qui
lecum vivil cl régnai in unitate cjusdem Spi-
ri(us sancti Deus, per omnia sœcula Steculo-
rum. lij Amen.
■ Les diacres, sur l'avis que leur en donne
l'archidiacre, retournent â leur place. Un
d'entre eux, lorsque le moinrnt en sera arrivé,
lira l'Evangile.
De l'ordination des piètres.
Avant de procéder à l'ordination des prê-
tres, on doit préparer l'huile des catéchu-
mènes, un calice avec du vin et de l'eau, une
patène avec une hostie, de petites tranches de
pain et des vases pour laver les rnains, que
chaque ordinand esstiiera après avec les lin-
ges préparés pour cela. Après l'ordination
des diacres, l'évèque se tourne vers l'autel,
lit dans le Missel le trait jusqu'au dernier ver-
set exclusivement, ou bien jusqu'à la dernière
strophe de la prose exclusivement, si elle a
lieu (1). Ensuite il se rend au fauteuil qui est
au milieii de l'autel, s'y assied et reçoit la
mitre. Aussitôt l'archidiacre appelle d'une
voix intelliqible ceux qui doivent être ordon-
nés, en disant :
Accédant qui oïdinandi sunl ad ordinem
presbyteratus.
On fait alors l'appel comme il a été dit plus
haut, sans cependant parler du titre clérical ,
et les ordinands vêtus en diacres, c'est-à-dire,
ayant l'amict, l'aube, le cordon, l'élole cl le
manipule, portant la chasuble sur le bras
gauche, un cierge dans la main droite, ayant
aussi un linge pour lier leurs mains, si c'est
l'usage, s'approchent de l'évèque, et quand ils
se sont rangés en cercle à genoux, l'archi-
diacre les présente au prélat, en disant (2) :
Reverendissime paler, postulat sancla ma-
ter Ecclesia caliiolica ui hos praîsentes dia-
conoi ad onus presbjlcrii ordinelis.
(1) Si c'est un dimanche ordinaire ou une fùle, il s'jr-
rèie au verset Alléluia exclusiveiuent, quand ii n'y a pas
de trait ni de prose.
(2) Si l'ordinalion du diacre est si imposante, que sera-
ce de celle du prêtre? L'archidiacre le présente et doit
être garant de ses Iwnnes dispositions; le peuple est pa-
reillement consulté. Le prélat rappelle ensuite k l'ordi-
nand ses princi|iales obUgations, qui sont d'oiïiir l'auguste
>acriOce, de bénir le peuple et les objets qui sont a son
visage, de présider l'assemblée des lidèlps, de prêcher,
DlCTIONNAIBE DES RlTES SACRÉS. II.
onD
10(50
L'évèque l'interroge en disant :
Scis ilios csse dignos ?
L'archidiacre répond :
Quantum humana tVagilitas nosse sinil, et
scio, cl leslificor ipsos dignos esse ad hujus
onus officii.
L'évèque dit Deo grntias.
El s'adressant an clergé et au peuple, il
parle ainsi :
Quoniam, fralrcs ciiarissimi, rcctori navis,
et navigio dcfcrendis cadem est, vcl sccuri-
lalis ratio, vel communis limoris; par eorum
débet esse sentenlin quorum causa commu-
nis exislit. Neque enim luit frustra a Palri-
bus inslilulum ut de eleclione illorum qui
ad regirnen aitaris adhibendi sunt, consula-
tur etiam populus;quia de vila cl conversa-
tione prœsentandi, quod nonnunquani igno-
ralur a pluribus, scilur a paucis, cl necesse
est, ut facilius ei quis obcdietiliam exhibeat
ordinale, cui asscnsum pr«ebueril ordinan-
do. Horum siquidem diaconorutn in presby-
teros , auxilianle Domino , ordinandorunr»
conversalio (quantum mihi vidclur probata
et Deo placila cxislil, et digna (ut arbitrer)
ecclesiaslici honoris augmcnto ; sed ne unum
forlasso, vel paucos , aut dccipiat asscnsio,
ve! falial affeclio , senlenlia est expelenda
multorum. Itaque quid de eorum aclibus
aut moribas novcrilis, quid de merilo scntia-
lis, libéra voce pandalis; et his teslimonium
saccrdotii niagis pro merilo quam alTcclione
aliqua tribualis. Si quis igilur habet aliquid
coiilra illos, pro Deo, et propter Dcum , cum
fiducia exeat et dicat; verumtamen memor
sit conditionis suae.
Après ces paroles, l'évèque s'arrête pen-
dant quelques instants, et parlant ensuite aux
ordinands, il leur adresse ces avis :
Consecrandi, filii ilileclissimi, in presby-
teratus officium, illud digne suscipere, ac
susceptum laudabiliter cxsequi sludealis.
Saccrdotem etenim oportct ofïerre , benedi-
cere, prseesse , prœdicare et baptizare. Cum
magno quippe timoré ad tantum gradum
ascendendum est, ac providendum, ut cœ-
lestis sapienlia, probi mores, cl diulurna
justiliîe observatio ad id electos commen-
dent. Unde Dominus prœcipiens Moysi ut
scptuaginla viros de universo Israël in adju-
lorium suum eligerel, (juibus Spiritus san-
cti dona divideret, suggcssit : quos tu nosti,
quod senes populi sunl. \ os siquidem in
septuaginta viris et senibus signali estis : si
per Spirituin sepliformem, Decalogum legis
custodientes, probi et maluri in scienlia si-
militer et opère eritis. Sub eodeni quoque
niysterio et eadem Qgura in novo Teslamen-
lo Dominus septuaginta duos elegil, ac binos
anle se in prœdicalionem, misit , ul doceret
d'administrer le baptême et les autres sacrements. Toutt;
la cour céleste a aussi été invoquée pour lui pendant les
litanies des saints : le ponlile et tous les prêtres qui sont
présents lui imposent les mains comme pour lui communi-
quer l'esprit du sacerdoce que chacun d'eu.v a dû cultiver
et Ibrlifier depuis son ordination. Le prélat et les prêtres
présents tiennent la main droite étendue sur les ordi-
nands pendant la monition et l'oraison qui précèdent uni-;
prélace pleine de sentiments de piéié, récitée tout Lau|
par le prélat.
3k
1067
DICTIONNAIRI': DliS CF.UEMONIES ET DES RITES SACHES.
10G8
vcrbo siinul et facto, ministios Ecclcsia; su£c
fide cl opeie debere esse perfeclos; seu gc-
niina; dileclionis, Dei scilicet et proxiini vir-
lulc! funclatos. Taies itaque esse sludealis,
ut in adjulorium Moysi et duodecim aposto-
lorum, episcoporum videlicet catholicorum,
qui perMoysenetaposlolosfiguraiitur, digne,
per graliam Dei, eligi valeatis. Hac cerle
mira varietale Ecclesia sancta circumdalur,
ornatur et re gilur ; cum alii in ea ponliflces ,
alii uiinoris ordinis sacerdotes, diaconi et sub-
diaconi,diversoium ordinum viri consecran-
tur; et ex mullis, et alternae dignitatis mem-
bris unum corpus Christi efGcilur. Itaque,
filii dilectissimi,quosad nostrum adjulorium,
fralrum nostrorum arbitrium consecrandos
clegit, servate in moribus vestris castœ et
sanclae vitœ inlegrilaleui. Agnoscile quod
agitis; imitamini quod tractalis , quatenus
mortis Dominicse mysterium célébrantes,
mortificare membra veslra a viliis et concu-
piscenliis omnibus procurelis. Sit doctrina
Testra spiritualis mcdicina populo Dei; sit
odor vilœ vestrœ deleclamentum Ecclesife
Christi; ul praeilicalione alque exeniplo œJi-
ficelis domum, id est, familiam Dei; qual(>-
nus nec nos de vestra proveclione, nec vos de
tanli officii susceplione damnari a Domino,
sed renumerari potius mereamur. Quod ipse
nobis concédât per gratiam suam. ^ Âmen.
Apres cet averttssemenl, si l'on n'a ordonné
ni sous-diacres, ni diacres, l'on récite les
litanies comme il est marqué plus haut, à l'or-
dination des sous-diacres. Le pontife bénit les
ordinands, comme il est dit au même lieu.
Après cela tous se lèvent; les ordinands vien-
nent deux à deux successivement se mettre à
genoux devant le pontife , qui , étant debout
devant le fauteuil, avec la mitre , sans aucune
prière, sans qu'on chante rien auparavant,
impose les deux mains à la fuis sans rien dire
stir la tête de chaque ordinand, l'un après
l'aulre. Les prêtres qui assistent à l'ordina-
tion font après l'évêque la même cérémonie. Il
conviendrait qu'il y en eût trois oU plus , s'il
était possible, qui fussent revêtus de la chasu-
ble, ou du moins de l'étole sur le surplis.
Après qu'ils ont imposé les tnains à chaque
ordinand, l'évêque et les prêtres tiennent leur
tnain droite étendue stir eux pendant que
l'évêque, ayant la mitre sur la tête, dit (1) :
Oremus, fralrcs charissimi , Deum Palrcm
omnipotentem, nt super hos famulos suos,
quos ad presbyterii munus elegit , cœlestia
dona multiplicet, et quod ejus dignalione
suscipiunt, ipsius consequantur auxilio.
Per Christum Dominum nostrum. ^ Âmen.
L'évêque dépose la mitre, et tourné ven
l'autel, il dit ()ri;mus, cl ceux qui l'assistent
ajoutetil Flectainus genua. lij Levate.
Et se tournant alors vers tes ordinands, il
fait cette prière :
Exaudi nos , qusesumus , Domine Deus
noster, et super hos famulos tuos bcnefdic-
tionem sancti Spiritus, et gratia sacerdotalis
infunde virlutem, ut quos tuœ pietatis as-
pectibus offerimus consecrandos , perpétua
muneris tui largitale prosequaris. Per Do-
minum nostrum Jesum Christum Filium
tuum, qui Iccum vivit et régnât in unitatc
ejusdem Spiritus sancti Deus.
Alors l'évêque étendant les mains devant sa
poitrine, dit :
Per omnia sœcula sœculorum. i^ Amen.
y Doniinus vobiscum. ^ Et cum spiritu tuo.
f Sursum corda, i^ Habemus ad Dominum.
t Gratias agamus Domino Deo noslro.
^ Dignum et justum est.
\ eredignum et justum est, œqunm et sa-
lutare, nos tibi semper et ubique gratias
agere, Domine sancte, Pater omnipotens,
œlerne Deus, hunorum auclor et distributor
omnium dignitatum ; per quein proûciunt
universa; per quem cuncta firmantur, am-
plificatis semper in melius naturse rationalis
incrementis, per ordinem congrua ralione
dispositum. Unde et sacerdotales gradus at-
que officia levilarum, sacramentis mysticis
instituta creverniit : ut cum pontifices sum-
mos regendis populis prsefecisses, ad eorum
societatis et operis adjumentura, sequentis
ordinis viros et secundœ cHgnitatis eligeres.
Sic in eremo per septuaginta virorum pru-
dentium menles, Moysi spiritum propagasli,
quibus ille adjutoribus usus, in populo innu-
mcras multitudines facile gubernavit. Sic et
in Eleazarum et Ithamarum Glios Aarou
paterna) plenitudiuis abundantiam transfu-
disti,'ut ad hostias salutares et frequentio-
ris ofGcii sacramenta minislerium sufficerel
sacerdotiim. Hac providentia. Domine , apo-
sloiis filii tui doctores fidei comités addidisti,
quibus illi orbem totum secundis prsedicatio-
nibus impleverunt. Quapropler infirmitati
quoque nostrse, Domine, quœsumns, ham
adjumenta largire : qui quanto fragiliores
sumus, tanto his pluribus indigemus. Da,
qusesumus, omnipotens Pater, in hos famu-
los tuos presbyterii dignitatem; innova in
visceribus eorum spiritum sanctitatis ; ut
(i) Les ordinands ont dû se remettre à genoux en demi-
«ercle après l'imposilion des mains, l'aile à chacun en par-
ticulier : c'est dans celle posilion qu'ils onl pu recevoir
l'imposilion des mains de chacun des prêtres présents :
ceux-ci parcourent la ligne, en commençant par le côté
de l'Eptlre et se suivent sans inlerruption : ensuite tous
se placent aux deux côtés du ponlil'e en demi-cercle, pour
tenir tous ensemble la main droite élevée sur les ordi-
nands. Us se lournent vers l'autel pour faire la génu-
flexion,quand on dit Flcclainus genua, etélcndeiil de nou-
veau la main droite comme auparavant 'pendant l'oraison
ExuuJi; puis ils l'ont la génuflexion et le salut à l'évêque,
tous euiéiuble ou deux a deux , comme ils onl dû laire en
arrivant, ei retournent kleur place, si l'on n'a pas besoiu
d'eux auprès de l'autel.
C'est pendant l'oraison Exaudi nos que l'évêque bénit
les ordinands pour les consacrer ensuite : Offerimus con-
secrandos ; or le Sacramenlaire de saint Grégoire dit que
tous les prêtres présents tiennent leur main sur eu.x près
de celle de l'évêque pendant qu'il les bénit ; c'est donc
surtout pendant celle oraison que se tait l'imposilion des
mains, propre 'a communiquer la grûice. On ne la continue
pas pendant la préface suivante, que le même Sacramen-
laire appelle Consécralion, parce qu'il ne la marque que
pendant la bénédiction. C'est ainsi que le Poolilical,qui
n'est pas bien précis là-dessus, est interprété par l'usage,
d'après celle vénérable anliquilé où l'on trouve presque
toutes les règles et les formules de l'ordination, et mtm»
les oraisons de la messe des jours qui y sont destinés, tbl*
les qu'elles soDi eucore dans le Mi»sel ruuiaïu.
lor.o oiin
acccptiim a le, Deus, secundi mcrili inunus
oblineant, censuramque luoruni excmplo
suse conversationis insinuent. Sinl providi
conpcralores ordinis nosiri ; eluceat in eis
tolius forma justilise, ut bonam ralionem dis-
pcnsalionis sibi credilae reddiluri, aBtcrnœ
bealiludinis prœniia consequanlur.
L'évéque baisse alors le Ion de la voix, fai-
sant en sorte cependant d'être entendu de ceux
qui l'environnent.
Per eumdem Dominum nosirum Jesum
Christum Filiuui tuuin, qui tccum vivit et
régnai in unitate ejusdem Spiritus sancti
Deus, peroninia saecula sscculorum. i^ Amen.
L'évéque s'assied, reçoit la mitre, et chaque
ordinand ayant l'étole mise à la manière des
diacres, il prend la partie qui descend en ar-
rière, la fait passer sur l'épaule droite et la
leur croise sur la poitrine , en disant à cha-
cun :
Accipc juguni Domini; juguni ciiim ejus
suave est, et onus ejus levé.
// les revêt ensuite de la chastible, qui doit
être repliée sur les épaules, et être benicoup
plus courte que par devant; en la leur mettant,
il dit à chacun :
Accipe vestem sacerdotalem , per quam
cliarilas intelligitur ; potens est eiiiin Deus
ut augeat libi charitatein et opus perfectum.
l'v Deo gratias.
Après cela l'évéque quitte la mitre, se
lève, et, les ordinands étant à genoux, il fait
cette prière :
Deus, sanctiflcationuQi omnium auctor ,
cujus vera consecratio, pienaque benedictio
est, tu Domine, super hos famulos tuos, quos
ad prcsbjlerii honorera dedicamus, inunus
luœ bcne t dictionis infunde , ut gravitate
actuum et censura vivendi probcnl se senio-
res, his inslituti disciplinis quas Tito et Ti-
motheo Paulus cxposuit : ul in lege tua die
ac nocte méditantes, quod legerint credant,
quod credidcriiit doceant, quod docuerint
iuiitentur ; jusliliam, constantiam, misericor-
diam, forliludinera, cœlerasque virtules in
se ostendant ; exemplo prœbeanl ; admoni-
tione confirment; ac purum et iiniiiaculalum
ministerii sui donum custodianl ; et in obse-
quium plebis tute, panem et vinum in corpus
ei sanguinem Filii lui immaculata benedic-
tione transforment; et inviolabili charilale
in virum perfectum in mensuramaetatis ple-
nitudinis Christi , in die justi et œterni judi-
cii Dei, conscientia pura, fide vera, Spiritu
sancto pleni resurgant. Per eumdem Domi-
num nostrum Jcsum Christum Filiumluum,
qui tecum vivit et régnât in unitate ejusdem
Spiritus sancti Deus, per omnia sœcula sœ-
culorum. ^ Amen.
Alors l'évéque, toujours sans mitre, se
tourne vers l'autel, se met à genoux et com-
ORD
1070
mence à haute voix l'hymne suivante, que tu
chœur continue (1) :
Venez, esprit créateur, Veui, crealor Spiritus,
visitez les âmes de ceux qui Mentes tuoruni visita,
sont à vous, et remplissez Impie superna gratis,
de la grâce céleste lescœurs Quae lu creasti peclora.
que voiis avez créés.
Cette première strophe chantée, l'évéque se
lève et procède à la cérémonie qui est mar-
quée à la fin de l'hymne. Le chœur continue le
chant, et lorsque l'hymne est finie , il la re-
commence en omettant la première strophe, si,
à cause du grand nombre des ordinands, la
cérémonie n'est pas terminée.
Vous êtes notre consola- Qui diciris Paraclitus,
leur, un don du Très-Haut, Allissinii donum Dei,
une source d'eau vive, un Fons viyus, ignis, cliarilas,
feu sacré, la cliarité et l'on- El .spiiitalis unctio.
clion spirituelle.
Vous répandez sur nous Tu septiformis inunere
vos saints dons; vous êtes Digilus palernce dextcra; :
le doigt de Dieu, l'objet par Tu rite proniissum Patris,
excellence de ta promesse Sermone ditans guttura.
du Père; vous mettez les
paroles dans notre bouche.
Faites briller votre lu- Accende lumen sensibus
mière devant nous, versez Infunde amoreni cordibus,
votre amour dans nos cœurs. Infirma nosiri corporis
et fortifiez à tous les instants Virtule firnians perpcli.
notre chair iulirme et fra-
gile.
Kepoussezbien loin notre Hoslem repellas longius,
ennemi; accordez-nous une Pacem(|ue doues prolijius;
paiv durable; et que sous Ductore sic le praevio,
votre conduite nous évitions Vilemus oniue noxium.
tout ce qui serait nuisible.
Faites que nous connais- Per tesciamiisdaPatrem,
sions le Père et le Fils; et Noscanius atqne Filium,
vou.s, esprit du Père cl du Teque ulrtusqui» Sfurilum
Fils, soyez à jamais l'objet Crodamus omni tiiii|iorc.
de notre foi.
Gloire au Père, au Fils Deo Pairi sil gioria,
ressuscité , et au Saint- El Filio qui a niortuis
Esprit, dans les siècles des Surrexil, ac Paraclito,
siècles. Ainsi -soit-il. Insaeculorumsaîcula. Amen,
Hors du temps pascal, on dit :
C.loire au Père, à son Fils Deo PatrI sit gioria,
unique, et à l'Esprit conso- Ejusque soli Filio,
lateur, maintenant et dans Cum Spiritu Paradjlo,
tous les siècles. Nunc et per omne sa;culum.
(Décret de la S. C. du 28 juillet 18'{2.)
^ Après le premier verset , l'évéque se lève et
s'assied dans le fauteuil. Alors il quitte ses
gants, reprend son anneau pastoral, et reçoit
la mitre,puis le grémialou une serviette qu'on
met sur ses genoux. En même temps les ordi-
nands viennent tes uns après les autres se
mettre à genoux devant le prélat , et recevoir
l'onction qui leur est faite avec t'huile des
catéchumènes, sur les deux mains. Les ordi-
nands présentent leurs mains étendues et ren-
versées, et l'évéque ayant trempé son doigt
dans l'huile sainte, trace deux lignes en forme
de croix, savoir du pouce de la main droite
jusqu'à l'index de la main gauche, et du pouce
de la main gauche jusqu'à l index de la droite;
il oint ensuite totalement le creux des mains,
et en faisant l'onction il dit :
Consecrare et; sanclificare digneris. Do-
mine, manus istas per islam unctionem et
nostram bene f dictionem. ^ Amen.
(1) Celte hymne est ici conforme h la correction opérée maintenant partout, même en France depuis une vinctaine
dans les hymnes romaines, par les ordres d Urbain Vlll d'années; le spondée y est quelquefois 'emplacé par un
au eommencemeniduxvn'siècle.pourlesrendre conformes dactyle, comme ici le mot digifHS, sans rieii chaneonn
Siu\ règles delà versification Certains! qu'on les imprime chant de of mol s > .m
DICTIONNAIRE PES (CEREMONIES ET DES RITES SACRES
1071
L'évéque fuit alors le signe de ta croix sur
les mains de celui qui reçoit l'onction, puis il
continue, en disant :
Ut quœcunque benedixeiint benedicanlur,
cl quœcunque consecra\ erint consecrentur vX
sanclilicenlur, in iiomine Domini noslri Jcsu
Chrisli.
Et chaque ordioand répond Amen.
Alors l'évéque ferme et joint les mains quil
rient de consacrer, et quelqu'un des assistants
duponlife les attache avec un petit linge blanc,
si telle est la coutume [l); chacun retourne à
sa place, ayant tes mains ainsi fermées et liées
1072
quitte la mitre et continue ta messe après qu'un
u emporté te fauteuil, Les prêtres nouvelle-
ment ordonnés se placent à genoux par terre,
derrière te pontife, ou des deux côtés , selon
la commodité du tieu, ayant des livres devant
eux pour dire avec lui la messe telle quelle
est marquée ci-après.
TITRE TROISIEME.
DE LA MESSE QCE LES PRÊTRES DOIVENT RÉ-
CITEK AVEC l'évéque, LE JSUR DE LEUK
ORDINATION.
Le pontife doit être bien attentif A dire les
secrètes lentement et un peu haut pour que les
temps que lui, surtout les paroles delà consé-
cration, que les ordinands et le pontife doi-
vent dire tous au même instant (5).
l'cii(5ai]i que l'ôvûque clfre le pain avec les autres parli-
riiles pour la communion de tous les orJinamls :
6 Pèie Suscipc, snncto Pi-
le pontife ayant essuyé Sun pouce avec de la nouveaux prêtres puissent tout dire en même
mie de pain, présente à ihacunun calice dans ' '-• "•-"—' '-" — — '-^ ''-''■ ""«<■»-
lequel U y n de l'eau et du vin, et qui est cou-
vert d'une puthie sur laquelle est une hostie [•!).
Les ordinands duioent loucher en même temps
la coupe du calice et la patène, qu'ils reçoi-
vent entre tes premiers doigts et ceux du mi-
lieu, pendant que l'évéque dit :
Accipe poleslatem olTerre sacrificium Deo,
missasque celcbrare tam pro vivis quam pro
defunclis, in nomine Domini. Amen.
Dès que chacun a touché le calice avec la
patène, après ta révérence convenable à t'autel
et au prélat, il va essuyer ses mains avec de la
mie de pain; il tes nettoie bien avec de l'eau
et les essuie avec le linge qui les enveloppait,
ou un autre; l'évéque lave aussi ses mains,
tes purifie avec des mouillettes de pain, et l'on
jette dans la piscine l'eau qui a servi à lui et tanls cl pour tous les libus , sed et pro om
llecevez ,
saintet tout-puissant,
Dieu éternel , cette
hostie sans tache que
Je vous offre, moi
ter,oii)nipotens,tBler-
ne Deiis , hanc ini-
maculatam hostiani ,
quam ego indisrnus
votre indigne servi- famulus tuus otfero
leur, à vous mon Dieu tibi Deo meo vivo et
vivant et véritable, vero, pro innumera-
pour mes péchés, mes bilibus peccatis , et
offenses et mes négli- olïeiisionibus, el ne-
gences innombrables, gligenllismeis,et pro
pour tous les assis- omnibus circumslan-
aux ordinands. Ensuite le prélat quitte ta
serviette et la mitre, se lève et se retourne
vers l'autel pour dire le dernier verset du trait,
ou TAlleluia , ou achever ta prose, si elle a
tieu (3). L'évéque ayant dit le Credo, s'il a
lieu, puis l'offertoire, va s'asseoir sur te fau-
teuil qui est au milieu de l'autel, et reçoit la
mitre. Là, tous ceux qui ont été ordonnés
ayant à la main extérieure leur cierge allumé,
viennent deux à deux tes présenter en offrande,
se mettant à genoux et baisant la main du
pontife. Les prêtres passent tes premiers, en~
suite les diacres, et ainsi successivement et
sans interruption, chacun suivant son ordre {k).
L'évéque ayant reçu l'offrande, quitte l'anneau
et tes gants, lave ses mains, reprend l'anneau,
(!) Dans certains lieus, on leui' met une petite tranche
rie pain entre les pouces et les premiers doigts, et une
autre entre ceux-ci et ceux du milii-u.
(2) Les prtlres ne doivent toucher qu'un à un le calice
et la patène, parce que le ponlife dit au singulier Acci-
se, etc. In ordinatione prcsbi/fcionim, cuiiihec Iradeiulus
est cali.t cum vino tt aqiia, el piilcna cum liostin, et cnilibel
(ûrmn rcpctenda est in singiUaii ; Accipe poleslatom, etc.
S. K. C. itu statua el decre\il, die il Marlii 1R2U.) Il ne
parait pas nécessaire de toucher l'Iiostie ; il siilfit qu'elle
soit sur la patène que l'on touche; la rubrique dit : Et pa-
tenam siiperpositam cum liostia, et ipsi illmn accipiinil inter
indices el medios digilos; le moi illnm se rapporte ii pâte-
nom qui précède; car les ordinands reçoivent ce qu'on
leur présente; or on leur présente le calice et la patène;
il ne parait pas pins nécessaire de loucher le pain que
le vin.
(3) Le cérémoniaire a soin de faire avertir assez tôt un
des nouveaux diacres en dalmaiique ; il s'approche de
l'autel, reçoit le livre des Evangiles, va s'a.i^enouiller sur
le marchepied ii la gauche de l'évéque, et récite avec lui
la prière Mwida cor nieum, puis l'Evangile en se tenant
debout hors des marches près de l'évéque. Pendant ce
temps on prépare sur l'autel un nombre suffisant d'hosties
pour les ordiaaudi qui doivent couuuunier, e' on continue
fidèles chrétiens, vi- nibus fidelibus Chri-
vanls ou morts, alin slianis vivisalquede-
qu'elle soit pour eux funclis : ut mihi et
et pour moi un gage illis proticial ad salu-
du salut cl de la vie tcm , in vilaiu œler-
éternelle. Ainsi soil-il. nam. kj Amen.
Pendant qu'il met l'eau dans le calice.
Deus (6), qui huraanse subslanliae dignita-
tem mirabilitcr cundidisti, et mirabilius ro-
formasli : da nobis per hujus aquœ el vini
mysteriuQi, ejus divinitatis esse consorles,
qui humanitatis noslrœ fleri dignatus est
parliceps Jésus Chrislus Filius luus Domi-
nus noster : qui lecum vivit et régnai in uni-
laie Spirilus sancli Deus, per omnia smcula
sœculorum. ^ Amen.
la messe suivant le rite accoutumé.
(4) On se met sur deux lignes comme pour la commu-
nion {;énérale : on tient le cierge a la main extérieure,
mais on le présente toujours de la main droite, le baisant
aupar;ivanl ; cuux qui doivent les recevoirse lienneni près
aux deux cftlés ton salue l'aulel et le prélat, quand o;i
arrive et quand on s'en retourne, comme il a été dit à l'or-
din.ition des lecteurs, et tous vont reprendre leur place
. dans le clireur, cxcoplé les prêtres.
(ii) Les nouveaux prêtres doivent avoir soin de pronon-
cer toutes les paroles en même temps que l'é-vcque, du
même ton de \oix, s'il ne chante pas, et sans jamais Tj jiré-
venir; ils font les mêmes inclinalions, mais aucun signe de
croix. (S. (',. 1749.) Il est à propos qu'ils unissent leur in-
tention n la sienne, soit dans l'oblalion du pain et du vin,
soit dans la commémoraison pouf les visants et les niorls;
ils doivent surtout s'unir ii lui dans Ij consécration du corps
et du san.;^ de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
.\ hi messe bassr, tous les assistants sont il genoux, do
puis l'olTrande jusqu'après la cummunion.
(ti) On trouve la traduction française et une explicalinn
des prières suivantes aux articles que nous allons iii.li-
quer successivement. Voyez d'abord l'article Osur.oN
el l'art, Invocatiom. Tous ces articles ont en tête : (E\r |..
«•aiioqdu P. Lebrun.)
1075 f>RI>
Pendant qu'il offre li' lalice.
Offerimus tibi, Domine, calicem salularis,
tuam dcprccantes clemenliam ul in conspectu
divinœ majestalis lu» pro nostra et tolius
mundi salule, cum odore suavilalis asceii-
dat. Anien.
Après l'oDrande du calice.
In Spiritu humilitatis, et in animo conlrito
suscipiamnr a te, Domine : et sic fiât sacrifi-
cium nostrum in conspectu tuo hodic, ut
placeat tibi, Domine Deus.
Veni , Sanclificator , omnipolens «eterne
Deus, et benedic hoc sacriOcium tuo sancto
nomini preeparatum.
A la liénédiclipn de l'oncens {si l'on dit grand'messe, sinon
t'éiêque procède aussilôl au lavement des mains).
Par l'intercession Per intercessionem
du bienheureux Mi- beati Michaelis (1)
chel archange présent archangcli stantis a
aucôlédroildei'autel, dexteris allaris in-
el de tous les élus, censi , et omnium
que le Seigneur dai- electoruni suorum ,
gne bénir cet encens, incensum istud di-
et le recevoir comme gnetur Dominus be-
une odeur de suavité, nedicere.etinodorem
Par Jésus-Christ No- suavitatis accipere.
tre - Seigneur. Ainsi Per Christum Domi-
soit-il. {Voy. Encen- num nostram. A-
SEMENT. men.
Pendant que l'évêque encense les oblations.
Seigneur, vousaver Incensum istud a
béni cet encens; pen- te bencdictum, ascen-
dant que sa fumée dat ad te, Domine, et
s'élève vers vous , descendat super nos
faites descendre sur misericordia tua.
nous votre miséri-
corde.
Pendant qu'il encense l'autel.
Seigneur, que ma Dirigatur, Domine,
prières'élève en votre oratio mea, sicut in-
présence comme l'en- censum in conspectu
cens; que l'élévation tuo;elevaliomanuum
de mes mains soit mearum sacriflcium
comme le sacrifice vesperlinum. Pone,
qu'on vous offre le Domine , custodiam
soir. Mêliez , Sei- ori meo , et osliuni
gneur, une garde à circumstantije labiis
ma bouche ; mettez à meis , ut non declinet
mes lèvres une porte cor meum in verba
de circonspeclion ; malitia, ad excusan-
afin que mon cœur das excusationes in
ne se porta pas à de peccatis.
mauvais discours,
pour chercher à m'excuser quand j'ai péché.
Pendant qu'il rend l'encensoir au diacre.
Acceudat in nobis Dominus ignem sui
amoris et flammam aelsrnœ charitalis.
Amen.
(1) On peut voir dans l'explication des cérémonies de
la messe par le P. Lebrun, les raisons de mettre ici le
nom de saint Micliel, plulôt que celui de l'archange Ga-
briel, qui apparut près de l'autel au prêtre Zacharie, père
de saint Jean-Baplisle. On y trouve aussi la iraduolion
française des prières de la messe.
(2) Dans le leuipsde la Passion, on omet le Gloria Pa-
tri, à moins qu'on ne dise la messe d'une fêle.
(3) Celte secrète est du rile romain : en voici une au-
ORD
107*
Pendant qu'il lave ses mains ( roy. LnVAto).
Lavabo inter innocentes manus meas, et
circumdaboallare tuum, Domine, utaudiani
vocem laudis, et enarrem universa mirabilia
tua. Domine, dilexi décorera domus lu» el
locum habitationis glorife tuae. Ne perdas
cum impiis, Deus, animam meam , et cum
viris sanguinum vitam meam : in quorum
manibus iniquitates sunt; dextera eorum re-
pleta est muneribus. Ego autem in innocen-
tia mea ingressus sum : redimc me et mise-
rere mei. Pes meus stelit in directo : in
ecclesiis benedicam te. Domine (2). Gloria
Patri, et Filio, et Spiritui sancto : sicut erat
in principio, et nunc et semper, et in spécula
sseculorum. Amen.
Après le lavement des mains (Koy. Saints).
Suscipe, sancla Trinitas, banc oblationem,
quam tibi offerimus ob metnoriam Passionis,
Resurrectionis et Ascensionis Jesu Christi
Domini nostri, et in honore beatœ Maria
semper virginis, et beati Joannis Bapiislœ,
et sanctorum apostolorum Pétri et Pauli, et
istorum, et omnium sanctorum : ut illis pro-
ficiat ad hunorein, nobis autem ad salulem ;
et illi pro nobis intercedere dignentur in cœ-
lis, quorum memoriam agimus in terris.
Per eumdem Christum Dominum noslrum
Amen.
Pendant que l'cvêque se tourne (seul) vers le peuple
{Yoy Orate fratres).
Orate, fratres, ut meum ac restrum sacri-
flcium acceptabile fiât apud Deum Palrem
omnipotcntem.
Les assistants répondent ,
Suscipiat Dominus sacriflcium de manibus
tnis ad laudem et gloriam nominis sui, ad
utilitalem quoque nostram, lotiusque Eccle-
si<e suse sancise.
Les ordinands disent Amen.
Ensuite les deux secrètes qui suivent:
Secrète des Quatre-Tempsde l'Avent.
Seigneur, laissez- Sacrificiis prtescn-
vous loucher par le libus,qu8esumus. Do-
présent sacriflce ; et mine, placatus inlen-
agféez-Ie , afin qu'il de; ut et devotinni
serve à nourrir notre noslrœ proflciant et
piété et à assurer no- saluli (3).
tre salut.
* Ch'ique ordinand aura soin de prévoir et
même de copier, s'il le faut, la secrète et la
préface du jour, qu'il ne trouverait pas ici,
aussi bien que la comtnunion el la poslcom-
munion.
Secrète pour les ordinands.
Tuis, quœsumus, etc., col. 1075.
Secrète pour le samedi des Qualre-Temps du Carême.
Nous vous en sup- Priesenlibus sacri-
plions , Seigneur , ficiis , quœsumus,
sanctifiez nos jeûnes Domine, jejunia nos-
tre de divers rites usilis en France, parisien, viennois, elc. :
Seigneurnous vous offrons Tibi, Domine, pro|iec-
une hostie de propitialion calis nosiris hosliam propi-
pour nos péchés, vous sup- lialionis offerimus, bumiliter
pliant humblement de nous deprecautes ut ad "
envoyer au plus tôt celui mittere digneri!
que vous devez envoyer, qui surus es, omnis j
est 1.) source de toute jus- tem Dominum
lice, Notre-Seigueur Jésus- sum Christum.
fiVrist.
ms
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. lOTfi
feramus. PerDominum nosirum JcsuniChri-
par le présent sacri- tra sanctiGca , ut ,
lice , alin qu'il opère quod observantia no-
sur nos âmes ce que slra proQtetur ex-
iiotrc fidélité à les trinsecus , interins
observer signifie à operetur (1).
l'extérieur.
Secrète pour les ordinâiids.
Tuis, quaesumus, etc., comme ci-dessous.
Secrète pour le samedi avant le dircanche de la Passion (2).
Oblationibus nostris, quœsumus, Domine,
placarc susceptis ; et ad te nostras etiam re-
belles compelle propilius volunlales (3).
Secrète pour les ordinands.
Tuis, quœsumus, etc., comme ci-dessous.
Secrète pour le samedi saint.
Suscipe, qusesumus, Domine, preces po-
puli lui , cum oblationibus hosliarum : ut
paschalibus initiata mysteriis, ad œlcrnitatis
nobis mcdelam, te opérante proficiant (V).
Secrète pour les ordinands.
Tuis, quœsumus, elc, comme ci-dessous.
Secrète pour le sajnedi après la Peniecôle.
Ut accepta tibi sint, Domine, noslra jfju-
nia : praesla nobis, quaesumus, hujus munere
sacramenti purificalum tibi peclus offerre (5).
Secrète pour les ordinands.
Tuis, quaesumus, etc., comme ci-dessous.
Secrète pour le samedi des Qnatre-Temps de septembre.
Concède, quœsunius, omnipotens Deus, ut
oculis luae majestatis niunus oblatum, et gra-
tiam nobis devotionis obtineat, et effectum
jbeatîE perennitalis acquirat (6).
Secrète pour les ordinands.
Tuis, quaesumus, Domine, operare myste-
riis, ut haec tibi munera dignis raentibus of-
slum, Filium tuum, qui tccum vivit et régnât
in unitale Spiritus sancti Deus.
Préface de l'Avcnt.
C'est la même que pour les QuatreTemps
de septembre, ci-après, col. 1078 (7).
Préface pour le samedi des Qualre-Temps du Carèino,
pour le samedi avant le dinianclie do la Passion, et pour
les dimanches intermédiaires. (Foy. Préface.)
t Per omnra s«cula sœculorum. ^ Amen.
t Dominus vobiscum ; 6) El cum spiriiu
tuo.
j Sursum corda ; i^ Habemus ad Dominum.
t Gralias agamus Domino Deo nostro ;
^ Dignum et justum est.
Vere dignum et justum est, œquum et sn-
lulare, nos tibi semper et ubique gralias
agere. Domine sancte, Pater omnipolons,
œterne Deus, qui corporali jcjunio vilia coin-
primis, mentem élevas, virtutem largiris et
praemia, per Christum Dominum nosirum;
per quem majestatem tuam laudant angeli,
adorant dominationes, tremunt potestales;
cœli cœlorumque virtutes, ac beala sera-
phim, socia exsullalione concélébrant. Cuiu
quibus et iiosiras voces ut admitti jubeas de-
precamur , supplici confessione dicenles :
Sanctus, etc., comme à la dernière préface.
Préface du samedi saint et du temps pascal.
f Per omnia saecula sjeculorum. ^Amen.
f Dominus vobiscum ; ^ El cum spiritu
tuo.
t Sursum corda ; ^ Habemus ad Dominum.
j^ Gratias agamus Domino Deo nostro ;
II) Dignum et justum est.
Vere dignum et justum est, ajquum cl sa-
lutare, te quidem, Domine, onini tempore,
sed in (hac polissimum noctc) (8) gloriosius
Autre secrète.
(1) 0 Dieu, qui êtes le Nostra propilius susci-
miséricordieuxlibérateurde piens munera, Deus, in te
ceux qui espèrent en vous, speranlium misericors libe-
ilaignez accepter nos ollV:>n- raior, ab omni nos pravita-
des; daignez nouspréserver lis luere consortio, neo ut-
ile tome perversité et de lis iniqnitatnm \inculis pa-
Uius les liens d'iniquité , et tiaris astringi : ut unde no-
mellre noire liberté en su- bis est iota pietas, inde sit
relé, vous d'où nous vient lula libertas.
loute piété ( Secrète du
rite viennois).
(2) Comme leu renvois peuvent embarrasser, nous réu-
nirons à la Cil de cet article, ce qui esl propre ài certains
temps ou certains jours de l'année, quoique ce soit déjà
ici; nous y ajouterons la iraduclion française.
Autre secrète.
(5) Oblationibus nostris, quaesumus. Domine, placare
^usccptis; et nos in lide nomiiiis Filii lui rohora per spei
porseveranliam, et charitatis ixcollrnliam : qualenus sem-
per in bono persévérantes, ipsum pio sensu intelligere
et mundo corde videre po.ssinius.
Autre secrète.
(1) Suscipe, quœsumus, Domine, et plebis lu», el U»-
rum hoslias renaloruni; ul el confessione lui noniinis, et
baptismale renovati sonipiternam beatitudineni consequan-
tur.
Attire secrète.
(5) VirtutP sancti Spiritus, Domine, munera nostra sanc-
lifica : el eodemspirante, fac nos tibi semper el devolam
Kerere voluntalem, et majeslati tuse sincero corde ser-
>ire.
Autre secrète.
(6) Hoslia, Domine, luis aspectibus immolanda, nos
,qutesiunus, ab omnibus vitiis potenier absolval , pariter-
que mentes nostras et corpora spirilali sanctificatione fe-.
cundet
Aulre Préface.
(7) V. Per omnia saecula s.Tculorum. R. Ameu.
V. Dominus vobiscum. R. El cum spiritu tuo.
V. Sursum corda. R. Habemus ad Dominum.
V. Gralias agamus Domino Deo nostro. R. Dignum et
justum est.)
Vere dignum el justum est, œquum et salutare, nos tibi
semper el ubique gralias agere, Domine sancte , Pater
omnipotens, œterne Deus, per Cliristnni Dominum no-
sirum; quem perdilo hominum geueri Salvatorem miseri-
cors el Qdelis promisisli, cujus Veritas iiistruerel inscios,
sanctitas justilicarel impies , virlus adjuvarel infirnios.
Dum ergo prope est ul venial quem missurus es, el dipsaf-
fulgelliberationisnoslr»; in hac promissionumtuaruni lide
piisgaudiisexsullamus. El ideo cumangelisetarchangeliî,
cum llironis el dominationibus, cumque omni mililia cœ-
lestis exercitus, hymnum gloriie luae canimus sine Une di-
ci'utes : Sanclus, etc., coimne ci-après ù la dernière pré-
face.
Dans cette préface, après le préambule ordinaire, on
reconnaît que le Messie promis au genre huiuaiu devait
instruire les ignorants, justifier les pécheurs, et forlKier
les faiblis; "a l'approche du jour (pii nous rappelle notre
délivrance, nous nous livrons a nue sainte joie , en atten-
dant celui qne le Seigneur doil envoyer, c'est-à-dire le
Messie promis.
(8) Le samedi saint on dit -.liac noct«; dans l'octave de
Piques, lioc.... die; dans le temps pascal, hoc potissimwn.
L'Eglise nous excite à la reconnaissance dans le temps
pascal, en nous rappolanl l'immolation de Jésus-Christ,
vr.ii Agneau pascal; qui Ole les péchés du monde, qui a
délruit notre mort par la sienne , et qui nous a reudu la
vie par sa résurrection.
i077
ORD
ORD
lOTâ
praedicare, cum Pascha nosirum immolatus
est Chrislus : ipse enim verus est Agnus qui
abslulit peccala mundi, qui mortetn noslram
nioriendo destruxit, et vilam resurgendo re-
paravit. Et idco cum nngelis et archangelis,
cum thronis et dominnlionibus, cumque omiii
militia cœlestis exercilus, hymnum gloriae
tuae canimus , sine fliie dicenies : San-
ctus, etc.
Prérace du samedi après la PenlecOle, et des sept jours
précédenls.
y Per omnia sœcula saeculorum. i^ Amen.
t Dominas vobiscum ; i^ El cum spirilu
(ho.
^ Sursum corda; ^ Habemus ad Domi-
num.
t Gratias agamus Domino Deo noslro ;
t) Dignun) et juslum est.
\ ère dignum et juslum est, aequum cl sa-
lutare, nos libi semper et ubique gralias
agere , Domine santle, Pater omnipoteiis,
œterne Deus, per Christum Dominum no-
sirum; quiascendcns super omncs cœlos, se-
densque ad dexteram tuara, promissum Spi-
rilumsanctum hodiernadie inûliosadoptionis
elTudil. Quapropler profusis gaudiis, lotus
in orbe lerrarum mundus exsullal ; sed et
superniE virtiilcs alque angeiicse polestalcs,
hymnum gloriae tuœ concinuni, sine Due di-
cenies : Sanclus, etc. (1).
Préface de la sainte Trinité, pour tous les dimanches
liors des temps el des octaves qui ont une préface
propre.
* Per omnia sœcula sœculorum. i^ Amen.
f Dominus vobiscum ; ^ Et cum spirilu
tiio.
y Sursum corda; i^ Habemus ad Domi-
num.
} Gralias agamus Domino Deo noslro ;
lij Dignum et juslum est (2).
A^cre dignum eljustum est, sequum el sa-
lulare, nos tibi semper el ubique gratias
agore, Domine sancte, Paler omnipolens,
œlcrne Deus; qui cum unigenilo Filio tuo et
Spirilu sancto, unus es Deus, unus es Domi-
nus : non in unius singularilale personje,
sed in uiiius Trinitale substanliœ. Quodenim
de lua gloria révélante le credimus, hoc de
Filio tuo, hoc de Spirilu sanclo, sine diffe-
renlia discrelionis senlimus. Ut in confes-
sione verse sempiternœque Deilalis, et in per-
sonis proprietas, et in essentia unitas, et in
majeslale adorelur aî(|ualilas. Quam laudant
angeli alque archangeli, cherubim quoque
ac seraphim, qui non cessant clamare quo-
tidie, una voce dicenies : Sanclus, etc.
Préface pour le samedi des Onatre-Temps de septembre,
et loulos les fois qu'il n'y en a pas une propre.
f Per omnia ssecula sœculorum. ^ Amen.
t Dominus vobiscum; i^ Et cum spiritu
tuo.
f Sursum corda ; ^ Habemus ad Domi-
num.
y Gralias agamus Domino Deo noslro ;
^ Dignum eljustum est.
Vere dignum et justum est, aequum et sa-
Julare , nos tibi semper et ubique gratias
agere, Domine sancle , Pater omnipolens,
ifilerneDeus, per Christum Dominum nos-
trum; per quem majeslatem tuam laudant
angeli, adorant dominationes , tremunl po-
Icslales ; cœli cœlorumquc virlules, ac bcata
seraphim , socia exsult.itione concélébrant-.
Cumquibuset nostras voces ut admilli jubeas
deprecamur, supplici confessionc direntes :
Sanclus, Sanclus, Sanclus Dominus Deus
Sabaolh. (Foi/.Sanctcs.) Pleni sunt cœli et
terra gloria tua, hosannà in excelsis. Bene-
dictus qui venit in nomine Domini, hosanna
in cxcclsis^l oy.iii:sEmcTVS,auSi(pplémcnl).
Canon de !a niesso ( Vot/. Te ichin).
Te igilur, clementissimc Pater, per Jesum
Christum, Filium tuuni, Dominum nostrum,
supplices rogamus ac pelimus , uti accepta
l'iabeas cl bencdic;is hœc dona, hœc munera.
Iiaec sancta sacrifîcia illihata; imprimis qu»
libi olTerimus pro Ecclesia lua sancta catho-
lica : quam pacificare , custodire, adunare
et regere digneris , tote orbe lerrarum, una
cum famulo tuo papa noslro N., el antislite
noslro N-, et rege noslro N., et omnibus or—
thodoxis atque calholicae el aposlolicae Odei
culloribus.
Mémento, Domine, famulorum famularum-
que tuarum N. et N. {Voy. Mémento).
Ici , ils font comniémoraison des vivants pour lesquels
l'évCque el eux-mêmes se sont proposé de prier; puis
ils continuent avec lui : (5) :
Et omnium circumslantium, quorum libi
fides cognila est, et nota devolio, pro quibus
libi offcrimus, vel qui tibi offerunt hoc sa-
criOcium laudis, pro se suisque omnibus ;
pro redemplione animarum suarum, pro spe
salulis et incolumitalis suse; libique reddunt
vota sua aîlerno Deo, vivo et vero.
Communicantes (Voy. Commumcantes) et
memoriam vénérantes imprimis glorioss
semper Virginis Maria; genitricis Del el Do-
mini noslri Jesu Chrisîi {'*).
Au lieu du Communicwues précédent, 1° Ue Noël à l'Epi-
phanie, un dit:
Communicantes el diem sacratissimum
célébrantes quo beatse Mariœ intemerata
fl) Le Fils de Dieu monté au-dessus de tous lescieux et
assis a la droite de son Père, a envoyé le Saint-Esprit qu'il
avait promis, el l'a ré|iandu sur les enfants adoptifsie jour
de la Pentecôte. C'est pourquoi l'univers entier tressaille
de joie et s'unit aux louanges que lui donnent les venus
célestes elles |iuissancesangéliques, qui disent sanscesse :
Siiin!. Saint, etc.
(2) Ici l'Kglise professe explicitement le mystère d'uu
seul Dieu, d'un seul Seigneur en trois personnes. Ce que
le Père nous a révélé de sa gloire, nous le reconnaissons
dans le Fils et le Saiiil-lîsprit sans aucune différence.
Nous confessons et adorons la propriété des personnes,
l'unité d'essence, et dans chacune une égale majesté,
louée par les anges et les archanges, par les chérubins et
les séraphins, qui ne cessent de proclamer sa sainteté.
(5) 11 ne s'ensuit pas que chaciue nouveau prêtre puisse
s'acquitter ce jour-là d'un honoraire qu'd aurait reçu pour
une messe ordinaire, sans explication. {Voii. Benoît XIV .
de SacriOcio Missce).
(4) On ajoute ici non seulement ce qui est propre aiic
divers jours destinés pour l'ordination, mais encore à d'au-
tres leni|)S auxquels elle peut avoir lieu, avec une auto-
risation du saint-siége, savoir un jour de dimanche ou de
iéle auU'ifois chômée, comme les Irois fêtes de Noël, le
premier jour de l'an, l'Epiplianie, l'Ascension, les trois
lêles de Pâques et de la Pentecôte, etc.
lOT'i
DlCTIONiNAIRK PES CI'RLMOMIKS ET DES HITES SACRES.
4080
virgiiiilas tiuic imindo cdidit salvatorcm ;
sed el memoriam vtMicranles iniprimis glo-
riosse semper Virgiiiis Marise genilricis ejus-
deni Dei el Douiiin nostri Jesu Cbristi.
2" Dans l'oclave de rEpijihanie on dil :
Coinmunicaiitps, et diem sacralissitnuni
cck'branles quo Unigcnilus tuus in tua tccum
{lloria coaelornus, in vcritale cainis noslrœ
visibililer corporalis apparuil : sed et niemo-
riaai vénérantes imprituis gioriosae senipor
Virginis Mariae genitricis ejusdem Dei el l)o-
mini nostri Jesu Christi.
ô° Au samedi saiiil, au lieu du Communicanles ordinaire,
on dit le suivant :
Communicantes et uoclem {dans l'oclave de
Pâques on dil dicm(sacralissimam) célébran-
tes resurrc'cliunis Domini iioslri Josu Chrisli
sccundum carnein ; sed el memoriam véné-
rantes iniprimis gioriosœ semper A irginis
Mariae genitricis ejusdiin Dei cl Domini uo-
slri Jesu Chrisli.
-4° Dans roclave de l'Ascension, même lorsqu'on a dit
une autre préface , on dit :
Communicantes, et diem sacralissimum
célébrantes quo Dominus nosler, unigenilus
Filius tuus, unilam sibi fragililatis noslrse
subslanliam, in gloriœ tuae dextera colloca-
\il; sed et memoriam vénérantes iniprimis
gioriosœ semper Virginis Mariae genilricis
jejusdem Dei et Domini nostri Jesu Christi.
5° Au samedi après la l'entecôte, au lieu du Commwiicuii-
les ordinaire, on dit le suivant :
Communicantes el diem sacralissimum
Peniccosles célébrantes, quo Spirilus sanclus
aposlolis, innumeris linguis apparuil; sed cl
memoriam vénérantes iniprimis gloriosie
semper Virginis Mariae genitricis Dei et Do-
mini noslri Jesu Christi.
Dans Icius les cas on ajoute ;
Sed et bcatorum apostolorum ac marlyruin
luornm, l'elri el l'auli, Andreae, Jacobi, Joan-
nis, Thomae, Jacobi, Philippi, Barlholomaei,
Matlbœi, Simonis el Tbadaei, Lini, Cleti, dé-
mentis, Xisli, Cornelii, Cypriani, Laurentii,
Chrysogoni, Joannis et Pauli. Cosmœ el Da-
miani, el omnium sanclorum tuorum : quo-
rum mcritis precibusque concédas, ut in om-
nibus prolectionis luœ munianiur auxilio.
Pir eunidem Chrislum Dominum noslruni.
Amen.
Hanc igilur oblalionem servilulis noslraa,
sed et cunctiP, familiœ luae, quœsumus, Do-
mine, ul placatus accipias, diesque nostros
in lua pace disponas, alquc ab aelerna dam-
nalione nos eripi, el in eleclorum luaruni
jubeas grege numerari. Per Chrislum Domi-
num noslrum. Àmen.'
Au samedi saint et au samedi après la PenlecÔle, au lieu
du Uanc Ujitw précédent, on dit le suivant :
Hanc igitur ( Voy. Hanc igiturj oblalionem
servilulis nostrae, sed el cunclae familiœ luae,
quam libi oflerimus pro his quoque quos
regenerare dignatus es ex aqua et Spiritu
sanclo, tribuens eis remissionem omnium
(I) Ils doivent avoir l'intention de ne consacrer que la
même matière destinée par l'évêqiie il être consacrée, et
qu'autant qu'ils n'aclièveront pas avant lui la forme essen-
tielle i« la consécration; s'ils n'achevaient qu'iprès ils le
pcccatoruiii; quaesumus. Domine, ul placa-
tus accipias, diesque nostros in lua pace
disponas, alque ab aelerna damnalionc nos
eripi, el in eleclorum tuorum jubeas jirege
numerari. l'er Chrislum Dominum noslrum.
Amen.
Quam oblalionem (Voy. Qn*M oblationem)
tu Deus in omnibus, quiesumus, benediclam,
ascriplam, ralam, ralionabilem, accc|ilabi-
leinque facere digneris, ul nobis corpus el
sanguis Cal dilcclissimi Filii lui Domini
nostri Jesu Christi.
Qui pridic quam pateretur accepil panem
in sanctas ac venerabiles manus suas : et
elevalis oculis in ccelum ad le Deum l'alrem
suum onmipolenlem, libi gralias agens, be-
nedixil, fregit, dedilque discipuiis suis, di-
cens : Accipitf el manducule ex hoc omnes.
lis 'doivent prononcer les paroles suivantes
de la consécration, distinctemenl , avec atten-
tion et dévotion, et en même temps que t'évé-
que,en sorte qu'ils n'achèvent pas avant lui (1 ) .
Paroles de la consécration du pain (Voy. Conséc.batjo»,
Elévation.)
HOC EST ENIM CORPOS MEUM.
Après l'adoration de l'hostie.
Simili modo posiquam cœnalum est, acci-
piens cl hune praeclarum calicem in sanclas
ac venerabiles manus suas; item tibi gralias
agens,- benedixit, dedilque discipuiis suis,
dicens : Accipile et bibile ex eo omîtes.
Paroles de la consécration du calice.
HlC EST ENIM CALIX SANGUIMS MEI, NOVl ET
.STERNI TESTAMENU, MXSTERIUM FIDEI , QUI
PRO VOBIS ET PRO MULTIS EFFLNDETUR IN
REMISSIONEM PECCATORUM.
Sitôt après la consécration.
Hœc quoliescunque feceritis, in mei me-
moriam facielis.
Après l'adoration du précieux sang.
Unde et memores. Domine, nos servi tui,
sed et plebs tua sancta, ejusdem Chrisli Filii
tui Domini noslri tam bealœ passionis, nec
non el ab inferis resurreclionis, sed el in
cœlos gioriosae ascensionis : offerimiis prae-
clarae majestali luae de luis donis ac dalis
hostiam puram, hosliam sanctam, hosliam
jmmaculalam, panem sanclum vilae aeternse,
et calicem salulis perpetuae.
Supra quae propilio ac sereno vullii respi-
cere digneris, el accepta habere siculi ac-
cepta habere dignatus es muiiera pueri lui
jusli .\bel et sacriOcium patriarchœ noslri
Abrahae; el quod tibi oblulit summus sacer-
dos tuus Melchisedech, sanclum sacrificium,
immaculalam hosliam.
Supplices le rogamus, omnipolens Deus :
jubé haec perferri per manus sancli angeli
tui in sublime allare luum, in conspeclu di-
vinae majestatis tu9), ul quoiquot ex hac al-
taris parlicipatione sacrosanctum Filii lui
corpus et sanguinem sunipserimus , omni
benediclione cœlesti et gratia repleainur.
feraient invalidement, à moins que le délai n'empêchât
Ëas l'union morale. (Voy. Benoît XIV, de Sacriûcio
liss%.)
lOSl ORO
Por euniicm Christum Dominuin noslrutn.
i^ Aiiicn.
Conirnéinoraisoii pour les JéfunU ( Voij. Memeuto).
Mémento eliam, Domine, famulorum famu-
laïunique luaruui A', et iV., (jui nos prœces-
serunt cum signo Gdei, et dormiunl iu sonino
pacis.
(Ici ils prieiil un iiisldiit pour queliiites défunts qu'ils se
sont prnpuié de soulaqer, et j:oiirsuivent.)
Ipsis , Domine, et omnibus in Christo
qiiiescenlil)us, locuin riîfrigerii, lucis et pa-
cis, ut iiidulge.is, deprocamur. Per eunuiem
Clirislum Doiiiinum nustium. iî| Amen.
Au s premières paroles siiivaiiles ils se frappent la pollrine
( Voy. NoBis vuoql'e).
Nobis quoque prccatoiibus, famulis tuis
de niulliludinc miseralionum luarum spe-
ranlibus, pnrtcm aliquam et societalcm do-
nare digneris, cum tuis sanctis apostolis et
inartyribus ; cum Joanne, Stephano, Matthia,
Barnaba, Ignatio, Alexandio, Marcellino,
Petro, Felicitale, Perpétua, Agalha, Lucia,
Agncte, Ctecilia, Anaslasia et omnibus sanctis
luis, inlra quorum nos consortium non œsti-
mator meriti, sed veniw, quaîsumus, largilor,
admitte. Per Christum Dominum nostrum.
Per quem liœc omnia. Domine, scmper
bona créas, sanctificas, viviUcas, bcnedicis
et praislas nobis.
PenJanI, que l'évêque, après avoir l'ail la génufl''Xiou, fait
le signe de la croix sur le calice avec l'hoslie.
Per ipsum et cum ipso, et in ipso, est libi
Deo Palri omnipotenti, in unilale Spiritus
sancti, omnis honor et gloria.
f Per omnia sœcula sœculorunt. lij Amen.
Oremus {Voy. Oraison domimcàle).
Prœceptis salutaribus moniti , et divina
instilutione format!, audemus dicere :
Pater noster, qui es in cœlis : sanclificelur
nomen tuum; advcniat regnum tuum ; fiât
voluntas tua, sicut in cœlo et in terra ; panem
nostrum quolidianum da nobis hodie ; et di-
mitte nobis débita nostra sicut et nos dimilti-
mus debitoribus nostris; et ne nos inducas
in tentalionem:
Les autres assistants répondent : Sed libéra
nos a malo.
Les ordinands disent Amen; puis ils ajou-
tent :
Libéra nos, quœsumus, Domine, ab omni-
bus malis, praeteritis, praisentibus et futuris,
et intercedente beala et gloriosa semper Vir-
gine Dci génitrice Maria, cum bealis aposto-
lis luis Petro et Paulo, atque Andréa, et om-
nibus sanctis, da propitius pacem in diebus
nostris : ut ope misericordiœ tuae adjuli, et a
peccalo simus semper liberi, el ab omni per-
lurbatione securi [Voy. Libéra nos).
Pendant que l'évêque rompt l'hoslie.
Per eumdem Dominum nostrum Jesum
Christum Filium tuum, qui tecum vivit el
régnât iu unitale Spiritus sancti Dcus : Per
omnia saecula Siecuiorum. lij Amen.
t Pax Domini sil semper vobiscum [Voy.
Pa\ Domini). i^ Et cum spirilu luo.
lV'n.lunt que I'f\i5(|ue njet la parllcule de l'iioslie dans lu
calice (Voy. l'iutiioN).
Ha;c commixtio et consccralio corporis et
sangijinis Domini nostri Jesu Christ! Cal
accipientibus nobis in vitam œternam.
Amen.
£n disant Miserere nobis et dona nobis,
ils frappent leur poitrine avec la main droite.
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, mise-
rere nobis.
Agnus Dei, qui lollis peccata mundi, mise-
•rere nobis.
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, dona
nobis pacem (V. Agnus Dei, au SupDh'menO.
Au samedi saint on orner /'Agnus Dei.
Domine, Jesu Christe, qui dixisli apostolis
tuis : Pacem relinquo vohis, pacem meam do
vobis ; ne respicias peccata mea, sed fidem
Ecclesiffi tuae; eamque secundum volunlalcm
tiiam pacificare et coadunare digneris. Qui
vivis el régnas Deus per omnia Si-ecula Sie-
culorum. Amen.
Ici, excepté au samedi saint, le premier
ordinand de chaque ordre sacré seulemetit
s'approche successivement de l'évêque, lui fait
une inclination profonde après avoir fait une
génuflexion au saint sacrement, baise d'abord
l'autel hors du corporal, à la droite du prélat,
qui lui donne aussitôt le baiser de paix en <//-
sont : Pax Iccum; à quoi il répond ; Et cum
spiritu luo. L'ordinand fait de nouveau l'in-
clination, puis la génuflexion, et porte la
paix au premier de ses compagnons respectifs
d'ordination, lesquels se le communiquent en-
suite successivement entre eux. Cependant ,
s'ils sont peu nombreux, l'évêque pourra don-
ner lui-même le baiser de pnix à tous ( Voy.
Pais). On se tient debout pour recevoir ia
paix. Dès que les prêtres se sont remis (} ge-
noux, ils continuent comme il suit :
Domine Jesu Christe, Fili Dci vivi, qui ex.
voluntate Patris, coopérante Spirilu sanclo,
per morleni tuam mundum vivificasti, libéra
me per hoc sacrosanctum corpus et sangui-
nem liium, ab omnibus iniquilatibus meis
et universis malis; el fac me luis semper in-
hferere mandatis, et a te iiunquam separari
permiltas Qui cum eodem Deo Paire el Spi-
ritu sanclo vivis et régnas Deus in sœcula
saeculorum. Amen.
Perteplio corporis lui, Domine Jesu Chri-
sto , quod ego indignus sumere pr»sumo ,
non niihi provenial in judicium et condem-
nationem : sed pro tua pielale prosit mihi ad
tutamentum mentis et corporis, et ad mede-
lam pcrcipiendam : Qui vivis et régnas cum
Deo Paire in unitale Spiritus sancli Deus per
omnia saecula sieculoruui- Amen.
Avant (pie l'évêque prenne les deux parties de l'hoslie.
Panem cœlcstem accipiam, et nomen Do-
mini invocabo.
Alors, médiocrement inclinés, ils frappent
humblement leur poitrine en disant trois fois :
Domine, non sum dignus ul inlres sob
tectuni meum, sed tanluin die verbo, et sa-
nabilur anima mea.
1083
DICTIONNAIRE DES CEUEMONIES ET DES RITES SACRES. 1084
l>cnil3iil que l'évêquc se signe avec lliosUc.
Corpus Domini nostri Jesu Chrisli cuslo-
diat animam meani in vitam œlernam. lij
Amen.
Pendant que Vévéque communie, les orai-
nands ont tous les yeux fixés sur lui et mé-
ditent quelques instants avec lui sur le saint
sacrement: ensuite ils disent :
Quid retribuam Domino pro omnibus qua)
retribuil mihi? Calicem salutaris accipiam et
nomen Domini invocabo. Laudans invocabo
Dominum, el ab inimicis meis salvus ero.
Pendant que l'évêque se signe avec le calice.
Sanguis Domini nostri Jesu Christi custo-
dial animam meam in vitam œlernam. v)
Amen (To^. Communion)
Pendant que l'évêque prend le précieux l'ordinaire (1)
des diacres le chanterait debout, médiocrement
incliné, s'inclinant davnnlaqe à ces mots, et
libi, paler, et te, pater. L'évêque, delmul, lu
tête découverte, et tourné vers les ordinands,
dit à voix hnute, à moins que l'office ne fût
chanté :
Misereatur vestri omnipotens Deus, et di-
missis peccalis vestris perducal vos ad vilani
œlernam. l'i. Amen.
Indulgentiam, absolulionem et remissio-
nem peccatorum vestrorum tribuat vobis
omnipotens et misericors Dominus. A; Amen.
En prononçant ces dernières paroles, il fait
sur eux le signe de la croix. Tous les ordi-
nands reçoivent la communion et la purifica-
tion, comme on l'a dit des .prêtres, (q)rès que
l'évêque a dit Ecce Agnus Dci, et le reste à
sang, tous tiennent les yeux fixés sur le calice
et s'excitent à de pieux sentiments envers
Notre-Seigneur Jésus-Christ. Et sitôt après
In communion du prélat sous l'espèce du vin,
les nouveaux prêtres viennent sur le plus haut
degré pour communier à genoux, tenant la
nappe de communion, sans qu'on ait dit aupa-
ravant le Confileor ni Indulgentiam, parce
qu'ils célèbrent conjointement avec le pontife
{Voyez la fin du Pontifical, au commence-
ment du litre premier, et un décret de la con-
Peiitlant que l'évêque reçoit la première ablulion, aprè-S
la communion des ordinands el des fidèles.
Quod ore surapsimus. Domine, para mente
capiamus, et de munere tcmporali fiai nobis
remedium sempilernum.
Pendant que l'évêque reçoit la seconde aljlulion.
Corpus tuum. Domine, quod sumpsi, cl
sanguis, quem polavi, adhœreat visceribus
meis : et prœsta ut in me non rcmaneal sre-
lortim macula, qucm pura et sancta refece-
ponlife ramasse
les fragments, nettoie la patène sur le calice,
prend la purification et l'ablution des doigts;
ensuite il lave ses mains après avoir reçu la
mitre, qu'il quitte aussitôt après; puis, debout
au coin de l'Epitre, tourné vers l'autel, il
commence et ses ministres continuent le ré-
■■ ■
4Jani
non di-cam vos
ai*
P=»i=
ser- vos, sed
t=^
os, qui-a om-ni-a
'^ ^ »'<>. ■■■!*♦■-
•"""' sacramenta. Qui vivis et régnas in
grégation des Rites, du 12 novembre 1831, saecula saeculorum. ij Amen,
dans la colleclion de Gardellmi, n. 4o20). y^j,, „,/„„^ communié, le
Pendant ce temps, on met le calice couvert de
la pale sur le corporal, vers le côté de l'Evan-
gile. Les hosties étant sur la patène ou dans
un ciboire découvert, le pontife fait la génu-
flexion, met plusieurs hosties sur la patène,
en prend une avec respect de la main droite, ^^ ^ ^^ _
se tourne vers les ordinands. et tenant la pa- p^omsuivant, "sares AiiëïuiVû!e/jVtis"ia".SVp/i«a
tène au-dessous de leur bouche, il fait au- gcsime jusqu'à Pdùues.
dessus le signe de la croix en disant à chacun :
Corpus Domini nostri Jesu Chrisli cuslodiat
le in vitam aeternam. Chacun répond Amen,
baise la main du pontife el reçoit avec respect
la communion. Un des ministres du pontife se
tenant au côté de l'Epitre avec un cdice
garni de vin et d'eau [non celui qui a servi au
sacrifice , mais plutôt celui qu'on a touché
pour l'ordination), en présente à chacun de
ceux qui ont communié, <ivc'c tm linge propre
dont ils s'essuient lu bouche, puis se retirent
et laissent la place aux autres communiants.
Un autre assistant peut tenir la patène à la
droite du pontife, si celui-ci tient lui-même le
ciboire. A la grand'messe, il est tenu par le
diacre à sa droite, et lu patène par le sous-
diacre à sa gauche [Voy. Cœrem. episcop.).
Après la communion des nouveaux prêtres,
le pontife, sans tenir le saint sacrement, est
tourné vers les nouveaux diacres et sous-dia-
cres, qui récitent à genoux le Confileor d'une
voix médiocre. Si lu messe était chantée, l'un
(I) Quoique la congrégation des Rites ail approuvé
l'usage d'être à genoux pendant une communion générale
du ricrgé, la rè^le du Cérémonial est qu'il soitdel)OuI ; les
nouveaux prêtres peuvent bien rester debout dans celle
circonstance, alin de laisser l'espace libre pour 1rs autres
qui communient après eux. Ceux-ci formant deux lignes
s'api.roclient a mesure que les prêtres font de la place^ et
se mettent à genoux pendant que les diacres et les sous-
diacres récitent le Confileor ; puis tout se fait b l'ordinaire,
■ "il^ I 1 M
qua;
J^Jt-»-
ipHtai
ope-ra- tus sum
~|! ■ ■■.■ ■■■■■-
me-di-o ve- st:i, .il-le- iu-
U"1«
U*i » ■■ I 1^^
ZÊÊzi
Spi-ri-lum san-
ctum
Pa-ra- cli-iuui.
sans saluer le prélat, parce qu'il lient le saiiil-sacremeni.
mais on baise son anneau el l'on dii ; Amen, avant de re-
cevoir la sainte hostie
Dès que la communion est achevée, les nouveaux prê-
tres se remettent à genou \ à leur place pour réciter ce
(pu suit. Si le prélat descend do. l'aulel pour donnée li
communion au peuple, tous sont il genoux quand il pas,se
el quand il revient en portant le saint sacrement (Koj/t-î
.VblitionJ.
mi
ORD
OliO
■ 11- le est quein Pa-ter mit-tet
1086
vo- bis, al-le- lu-ia.8. ^Vos ami-ci
me-i es-
tis si fc- ce- ri-tis
qiiœ c- go prœ- ci-
p:-o
*♦■■♦♦■ ûX^^^^^*nJ^
is
bis. ' Ac-ci-
pi-te. f Glo-
l-»-^
^
^tibc
■■] ♦ ■■ I i
Pa-lii,
et Fi- li-o,
' . I ,^,.ii»^» ,,,■ I feiri-'-M ,^
et Spi-ri-
San-
^■^
:"="i=
' 11- le est queiii.
TKADDCTIOK DU RKPONS
« Je ne vous appellerai plus serviteurs,
mais amis, parce que vous avez connu ce
que j'ai opéré au milieu de vous. Dieu soit
loué. Recevez en vous le Saint-Esprit conso-
lateur : c'est lui que le Père vous enverra.
Louez Dieu. Louez Dieu. ^ ous êtes mes amis
si vous faites ce que je vous commande. Re-
cevez, etc. Gloire au Père, etc. C'est lui que
le Père vous enverra. Louez Dieu. Louez
Dieu. »
Dès que le répons est commencé, le pontife
reçoit tu milre et se tourne vers les prêtres
ordonnés, qui, debout devant lui, font profes-
sion de foi de la doctrine qu'ils enseignerunt
aux peuples, et disent :
Credo in Deum , Palrem omnipolentem ,
Crealorcm cœli et terra;; et in Jesum Chri-
stum Fiiium ejiis unicum Doininum no-
slrum : qui conceptus est de Spiritu sancto,
natus ex Maria Virgine; passus sub Ponlio
Pilalo, crucifixus, mortuus et sepuilus; de-
scendit ad inferos, terlia die resurroxit a
inorluis; ascendil ad cœlos,scdet ad dexle-
ram Dei Patris omnipotentis, indc vcnlurus
est judicare vivos et mortuos. Credo in Spi-
ritum sanctum, sanctam Ecclesiam catlioli-
cam, sanitorum communionem, reniissionem
peccatorum , carnis resurrectionem , vilaui
œtcrn.im. Amen {Voy. Symbole).
Lorsque les nouveaux prêtres ont terminé
leur profession de foi, ils viennent deux à
deux s'agenouiller sur le second degré , et
Vccêque, assis alors sur son fauteuil, devant
le milieu de l'autel, et couvert de la mitre,
leur impose successivement les deux mains à
la fois, en disant :
Accipe Spiritum sanctum : quorum remi-
Autre coiiimimion.
( 1 ) lîxsullent el la?ieiiliir siipt r te, Domine, omiies iiiise-
seris peccata remittuntur eis; et quorum re-
tinueris rctenla sunt.
Après cela il déploie la chasuble, qui est en-
core repliée sur les épaules, et il en revêt cha-
cun d'eux en lui disant : Stola innoceutiœ
indual le Dominus.
Cette cérémonie terminée, chaque ordinand
s agenouille à son tour devant l'évêque el met
ses mains dans celles du prélat, qui lui dit,
s'il est son propre évêque :
Promittis milii et successoribus meis reve-
rentiam et obedicntiam? Kt il répond : Pro-
milto.
Si l'évêque qui confère les ordres n'est pas
le propre évêque de celui qu'il ordonne, il em-
ploie la formule suivante, en tenant ses mains
comme on vient de le dire :
Promiltis pontiûci (vel prœlato) ordinario
tuo, pro tempore cxistenli, reverenliam et
obedientiam? Et il répond : Promitto.
Jl dit à chaque prêtre séculier :
Promittis poiitifici ordinario tuo, etc.
Et â chaque prêtre régulier :
Promittis praelato ordinario tuo, etc.
Alors l'évêque, tenant toujours les tnains de
l'ordinand entre les siennes, lui baise ta joue
droite (S. C. 1831), en disant :
Pas Domini sit semper tecum.
L'ordinand répond Amen.
Toutes ces cérémonies terminées, et les or-
dinands étant rHournés à leur place à ge-
noux, l'évêque, couvert de ta mitre et la crosse
à la main, leur adresse cet avertissement :
Quia res quam tractaturi cstis satis peri-
culosa est, lilii dilectissirai, moneo vos ut
diligenter lotius missae ordinem,atque hostia
cousecralionem, ac fractionem, et commu-
nionem, ab aliis jam doctis sacerdotibus dis-
catis , priusquam ad celebrandam missam
accedatis.
Alors l'évêque se lève, el, sans quitter la
crosse ni ta mitre, il bénit tes prêtres qui sont
à genoux, en disant d'une voix assez élevée :
Benedictio Dei omnipotentis Paftris, et
Fiflii, et Spiritus t sancti descendal super
vos, ut sitis benedicli in ordine sacerdotali,
et offeratis placabilcs hostias pro peccalis
atque offensionibus populi omnipotent! Deo,
cui est honor et gloria per omnia saecula
sieculorum. i^ .\men.
Après cette bénédiction, l'évêque quitte ta
crosse et ta mitre , on Ole te fauteuil; il se re-
tourne vers l'autel, et debout au coin de
l'EpUre, il dit, avec les nouveaux prêtres
toujours â genoux, la communion et la post-
communion de la messe du jour, à laquelle il
ajoute cette pour tes ordinands avec une seule
conclusion.
Comiuuiiiou pour le samedi des Oualre-Tenips de l'Aveiil.
Exsullavit ut gigas ad currendam viam : a
summo cœlo cgressio ejus, et occursus ejus
usque ad summum ejus (1).
jî^ Dominus vobiscum. ^ Et cum spirilu tuo.
Poslcommunion.
Oremus.
Quaesumus, Domine, Deus noster, ut sa-
rentes te, et dicniit semper, magnilicelur Dominus, qui
diligiinl salulare tiium.
10'J7 DICTIOMNAIRE HRS tF,«F,MONIRS RT DES [IITKS SACRES.
1088
crosancla inysleria, qii» pro rcpaialionis
nosirse inuniminc contulisli, et prit'sens no-
bis ruiiiediuin esse lacias, et l'ulurum (1).
Posicommunion pour les ordinands.
Quos luis , Domine , comme ci - après ,
col. 1088.
Communion p'jur le samedi des Quatre-Tcmps du Carême.
Domine Deus meus, in te speravi, libéra
me ab omnibus persequentibus me, et eripe
me (2).
j> Domlnus vobiscum. ^ El cum spirilu luo.
Postcommunioii.
Oremus.
Sanctificationibus tuis, omnipotens Deus,
el vitia nostra curenlur, et remédia nobis
wtcrna provenianl (3).
Posicommunion pour les ordinands.
Ouos luis, Domine, etc., comme ci-après,
col. 1088.
C' mmuoion pour le samedi avanl le dimauche de la
Passion.
Dominus regil me, elnihilmibi deerit; in
loco pascuœ ibi me colioravit ; super aquani
refeclionis educavit me (V).
jl- Dominus vobiscum. li) Etcumspiritu luo.
Poslcommnnion
Orcjnus.
Tua nos, quœsumus. Domine, sancta pu-
rificenl : et operatione sua libi placilos esse
perQcianl (b).
Posicommunion pour les ordinands.
Quos tuis, Domine, etc., comme ci-après,
col. 1088.
Au samedi saint, au lieu de la communion ,
les nouveaux prêtres avec l'évéque commen-
cent les vêpres par l'antienne Alléluia. Les
ministres du prélat avec tous les assistants
disent le premier verset du psaume Laudale
Dominum, omnes gentes ; pins Vécéque avec
les nouveaux prêtres, le second verset; on dit
«('nsi/e Gloria Patri j et enfia tous à la fois
disent en entier l'antienne Alléluia, alléluia,
alléluia. Après quoi l'évéque et les nouveaux
prêti'es commencent attssitôt l'antienne Cum
Iransissel sabbatum, tous enseixble la conti-
nuent; ensuite tous les assistants disent le pre-
mier verset du cantique .Magniûcal, piii's le
prélat et les nouveaux prêtres, le second ; et
inlre postcommuiiion.
(1) Supernis cibo poluquc releclos, et festinanles in oe-
rursnni lilii lui, nulla nos, qua-sumus, Domine, lerrena
pra»pediam, sed cœleslis vilse conversalio facial nos ejus
esse consortes.
Autre coimmmioii.
■ (2) Salvos nos tac. Domine Deus noster , ul conlileamur
nnniini sanclo tuo el gloriemur in laude lua.
Autre postcommuiiion.
(3) Deus, vila mortalium, salusque peccalorum, aufer
a nobis per bx>c niysleria deliclorum macula^, et indue nos
deciire viriuluni, ut fide sinceri el opère immaculali, ad
selernam perveniamus hseredilatem.
Autre communion.
(i) Domine, in lumine vullns lui ambulabunl, et in no-
mme tno exsullabunl iota die; nuoniani «loria viruilis eo-
ruin lu es.
Autre posicommunion.
(5) Domine Jesu, lux ijideliciens; qui decoelo descen-
disli, ut mundum ab ignorantise lenebris liberares, da no-
bis per h»c myslerio illuniinalos oculos cordis, ni et viani
Mise cognoscere, et in ea sine oaensinne incedere va-
leamus.
ainsi de suite alternativement avec le Gloria
Patri (()). A lu fin Ions disent l'antienne en
entier.
Cum Iransissel sabbatum, Maria Magda-
lene el '.Maria .lacobi et Salotne cmeruiil
aromala, ul venieules ungcrenl Jesum. Al-
léluia.
Ensuite l'évéque et les nouveaux prêtres
disent la postcommunion suivante :
^ Dominus vobiscum. i^ El cum Spirilu
luo.
l'uslcommunioB.
Oremus.
Spirilum nobis, Domine, luœ charilalis in-
funde , ut quos sacramcntis paschalibus sa-
liasti, lua facias pielale concordes (7 .
Posicommunion pour les ordiuands.
Quos luis Domine, etc., comme ci-des-
sous. ■
Communion pour le samedi après la Pentecôte.
Spirilus ubi vull spiral : el voccm ejtis
audis, alléluia , alléluia : sed nescis unde
venial, aul quo vadat, alléluia, allcluM,
alléluia (8j.
^ Dominus vobiscum , ri, El cum spirilu
luo.
Posicommunion.
Oi'emus.
Prsebeanl nobis. Domine , divinum lua
sancta fervorem : quo eorum pariler el ac-
lu deleclemur el fructu (9).
Posicommunion pour les ordinands.
Quos luis. Domine, etc., comme ci-dessous.
Communion pour le samedi des Qualre-Temps de /
septembre.
Mense seplimo festa celebrabilis, cum in
tnbernaculis habilarc fecerim ûlios Israël,
cum educerem eos de terra jEgypli, ego Do-
minus Deus vesler (10).
y Dominus vobiscum. ^ El cum spirilu
tuo.
Posicommunion (11).
Oremus.
Perlicianl in nobis, Domine, qnœsumus, lua
sacrameiila quod continent ; ul quœ nunc
specie gerimus, rerum verilale capiamus.
Posicommunion pour les ordinands.
Quos tuis. Domine, reûcis sacramenlis,
(6) Dans plusieurs lieux, on ne dil pas Gloria Patri.
Autre posicommunion.
(7) Deus, qui nos per pascliale mystcrium docuisli \e-
lustaleni vilse relinquere, et in iiovilate Spirilus andjulare,
pra^sla ul L'uigenilus luus per hoc sacranienlum noliis
\itam suani iriijuat, qui morleni nostram suscepil et oc-
cidii.
AiUre communion.
(8) Dabo eis cor unum, ul limeant nie; feriam cum fis
p.iclum scmpilernuin : el non desinani eis benefacere; et
timorem meuni dabo in corde eoruni, ul non recédant a
me. Alléluia.
Autre posicommunion.
(9) Deus, qui Ecclesiani luani luniine Spirilus sancti re-
gere el gralia lovere non desinis, dignare eani misericor-
diœ tu* uovis efTeclibus consularj, ni el jugiter in pjns sinu
lihi scrvial unanimilas sanct:i lidelium, el ad ipsam inlide-
liuni mnltiludo populornni nuiUlo tidei congrcgelur.
Autre conmiunion.
(10) Fiat misericordia tua, Domine, ul consolelnr me,
secundum eloquium lunm serve tuo; veniani niilii mise-
raliones luK, et vivam.
(1 1) C'est la même dans divers riles.
«089
ORO
ORD
10!)0
conlinuis attelle benignus auxiliis ; ut lutc
redemplionis effectuin, et mysleriis cupia-
mus et inoribus; Pcr Dnminuin noslrum
Jesiiin Cliristuin Filiutn luuin , qui lecum
vivit et régnai iiiunitatcSpiritussancti Deus,
per omnia saecula s<eculurutn. i^ Amen.
■ On ajoute les autres postcommunions, s'il
y en a à (lire avant celle-ci ; ensuite les nou-
veaux prêtres disent avec l'évéque :
f Douiinus vobiscum. ^ Et cum spirilu tuo.
Ite, missa est, ou Bcncdicanius Domino.
^ Deo gralias.
Le samedi saint et aux sept jours qui sui-
vent , ils disent : Ite missa est. Alléluia,
alléluia.
On répond: Deo gratias. Alléluia, allcluia.
Le pontife dit ce qui suit ( Voyez Pla-
CEAT ) :
Placent libi, sancta ïrinilas, obscquium
servitulis me<B, et prœsta ulsacrificium quod
coulis luœ majestalis indignus obtuli, tibi
sit acceptabile, mibitiue et omnibus pro qui-
bus illud obtuli, sil, te miscranic, propitia-
bile. Per Christum Doininum noslrum.
Amen.
Ici l'évéque donne seul sa bénédiction so -
lennelle accoutumée en disant : Sil numen Do-
mini bcnedictun), etc.; ensuite, s'élant assis,
ayant reçu la mitre, il adresse à tous les ordi-
nands à yenoux à leurs pldces respectives, les
paroles suivantes :
Filii dilectissimi, diligenler considerale
ordincrn per vos susceptum, ac onus hume-
ris vistris iuiposituin : sludete sanctc et re-
ligiose vivere, atqueomnipolenliDeoplacere,
utgratiam suam possitis acquirerc, quani
ipse vobis per suam ntisericordiam conce-
dere dignelur.
Singuli ad primam Innsuram vel ad qua-
tuor minores ordines ptornoti, dicile semel
seplem psalmos pœnilentiales, cum lilaniis,
versiculis et orationibus. Ad subdiacona-
tum vel diaconaliim , iiocturnum talis diei.
Ad presbytcralum vero ordinati, post primam
Tcslram missam, très alias missas, videlicel,
unamde Spiritu sancto, aliamdebeala Maria
semper virgine, terliam pro ûdelibus de-
funclis dicite, et oranipotenlem Deum eliam
pro me orale.
Les ordinands acceptent cela dévotement, et
promettent qu'ils le feront (1).
Ensuite tout le monde se lève ; l'évéque
Quitte 1(1 mitre et se lève; on ôte le fauteuil,
il se tourne vers le côté de l'Evangile, et dit
avec les nouveaux prêtres, l'Evangile suivant,
faisant en commençant le signe delà croix sur
le carton ou [s'il n'y en a pris) sur l'autel et
sur lui-même. De suite il reçoit la mitre et la
crosse , fiit au lias de l'autel la révérence cou
venable, et continue en se rendant à son siège,
où il quitte les habits sacrés. .S'il faut dire wn
autre Evangile, il le dit au coin de ■ l'autel,
après quoi il pari comme on vient de le dire
( Voyez Evangile).
t Dominus vobiscum. l's El cum spiritu
tuo.
jf Inilium sandi Evangelii secundum
.loannem. kj Gloria libi, Domine.
In principio oral \ erbuni, et Verbum erat
apud Deum, cl Deus erat Verbum. Hoc eraJ
in principio apud Deum: omnia per ipsum
facta sunt : et sine ipso faclum est ni-
hil quod factuni csl. In ipso vila erat,
el vita irai lux bominum ; et lus in tene-
bris liicel, el (enebrœ eam non compre-
benderunl. Fuit homo missus a Deo, cui
nomen erat Joannes. Hic venit in testimo-
nium,ut tislimonium perhiberet de lumine,
ut omiies crederent per illum. Non eral ille
lux, sed ut testimonium perhiberet de lu-
mine. Erat lux vera qu» illuminai -^uinem
hominem venienlem in hune mundum. In
mundo erat, el mundus per ipsum faclus est,
et mundus eum non cognovil. In propria
venitjCt sui eum non receperunl. Quotquol
aulem receperunl eum,dedil eis potestatem
filios Dei fieri, his qui crcdunl in nomine
ejus : qui non ex ïanguinibus, neque ex
voluntale carnis, neque ex voliinlale viri,
sod ex Deo nati sunt. {On fléchit te genou)
Et VERBUM CARO FACTi M EST, et habiiavit in
nobis , et vidimus gloriam ejus , gloriam
quasi unigenili a Paire, plénum gralix et
veritalis.
n Deo gratias.
Après cet Evangile, les nouveaux prêtres
vont prendre leurs places dans le chœur, au-
près des diacres en dalmatique. On sort ensuite
du chœur à l'ordinaire, et tous les ordinands
déposent les habits sacrés dans un lieu con-
venable (2).
(1) On peul e.\|>rmier par une inclinalioii l'acceplatiou
el la promesse. 11 s'agit ici de messes volives ordinaires
qu'on dil lorsque la rubrique le permet, ou qu'on remplace
par la inesse du jour qui les exclul, en y .njouianl l'oraison
de la messe volivp, quand le rile est simple. Il ne s'agii
pas de l'intention ou de l'application de la messe. ( Foi/.'la
Tliéologie de saint Liguori.)
(2) Dans certains lieux il est d'usage que tous les ordi-
nands accompagnent processionnellemenl le pontife, soit
quand il vient de ses appartements à l'église, soit lorsqu'il
y retourne. Ils suivent immédiatement la croix, les moins
dignes les premiers, avant l'ordination; vient ensuite le
reste du clergé, puis les porle-iusignes, qui pourraient
être revêtus de chapes, selon le Cérémonial des évêques,
liv. I, cb. Il, n. 1 elS, marchent immédiatement devant le
pontife ou après lui; deux acolytes accompagnent la croix
processionnelle ; deux autres attendent à la porte de l'é-
glise avec le bénitier et l'encensoir, et présentent plus
tard, quand il le faut, le grémial et le plateau. Le cérémo-
niaire se lient auprès d'eux pour le.s dirigT, ainsi que le
reste de la procession.
Quand ou marche ainsi processionnellemenl, un sous-
diacre en dalmalique porte la croix, cl l'évéque a la mitre
avec la chape; il a la chasuble, quand on l'accompagne
ainsi de la sacristie à l'autel. (Cérém. I i, c 15, n. 9).
Après la messe et après vêpres, il dépose les habits sacrés
étant dans le chœur (Ibid. n. 11). Il semble que les ordi-
nands devraient aussi déposer les leurs avant le se nietlre
en procession, après la messe, pour accompagner le pon-
tife jusqu'à ses appartements; il no paratl pas qu'on soit
autorise à porter des chasubles à une telle procession ; si
les nouveaux prêtres les ont quittées, ils prennent, dans
la procession, la place qui leur convient; il en est de même
des autres ordinands qui n'ont point d'ornements; s'ils en
ont, le reste du clergé marche devant eux, excepté les
porte-insisines (jui .se placent comme on vient de le dire,
ou selon l'usagL^ du lieu. S'ils ont des chapes, leur plaça
est devant le prélat, a moins que d'autres plus dignes n'en
aient aussi.
mi
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET Di:S HITKS SACRES.
1092
rnilE QUATIUEMK.
Mefses propres des jours d'ordination depuis
la secrète jîisqu' à la postcommunion.
RITE ROMAIN.
LE SAMEDI DES QUATRE-TEMPS DE L AVENT.
Secrète.
Laissez-vous tou-
cher, Seigneur, par
ces sacriBces, et a-
grécz-les, afin qu'ils
servent et à nourrir
notre piété et à assu-
rer noire salul.
Nous vous en con-
jurons , Seigneur ,
faites vous - même,
par ces saints myslè-
res, que nous vous
les offrions avec un
cœur digne de vous;
par Notre-Seigneur
Jésus-Chrisl, etc.
Préface
Sacrifions praeson-
^tibus, quœsumus, Do-
mine, piacatus inten-
de : ut et devotioni
nostrœ proficiant, et
saluti.
Tuis, quœsumus,
Domine, operare my-
sleriis , ut hœc tibi
munera dignis men-
ti bus offeramus ; Per
Doniinum noslrum
JesumChristum, etc.
Danstouslessiècles
des siècles, i^ Ainsi
soi(-il.
t Le Seigneur soit
avec vous; ^ El avec
votre esprit.
tElcvezvos cœurs;
^ Nous les avons vers
le Seigneur.
t Rendons grâces
au Seigneur notre
Dieu; ^ Gela est juste
et raisonnable.
Il est véritablement
juste et raisonnable,
il t'St équitable et sa-
lutaire de vous rendre
grâces en tout temps
et en tout lieu, Sei-
gneur saint. Père tout-
puissant. Dieu éter-
nel, par Jésus-Christ
Notre-Seigneur; c'est
par lui que les anges
louent votre majesté,
que les dominations
l'adorent, que les puis-
sances la révèrent en
tremblant, et que les
cieux, les vertus des
cieux et les bienheu-
reux séraphins célè-
brent ensemble votre
gloire avec des trans-
ports de joie. Nous
vous prions de permettre que nous unissions
nos voix à celles de ces esprits bienheureux,
pour chanter avec eux humblement proster-
nés, Saint, etc.
Communion el poslcomm\inion.
II s'est ôlancé comme Kxsultnvit ut gigas
Per omnia ssecula
saeculorum. i^ Amen.
f Dominus vobis-
cuin ; ^ Et cum spi-
ritu luo.
f Sursum corda ;
^ Habemus ad Domi-
na m.
t Gralias agamus
Domino Dco nostro,
■^ Dignuni et juslum
est.
Vere dignumel jus-
tum est, sequum el
salutare,nos tibi sem-
per et ubique gralias
agere, Domine sancle,
Pater omnipotens, ae-
terne Deus, per Chri-
stum Dominum no-
slrum; perquem ma-
jestatemtuamlaudant
angeli, adorant dp-
minaliones, tremunt
potestates : cœii cœ-
iorumque virtules, ac
beala seraphim,socia
exsultalione concélé-
brant. Cum quibus et
noslras voces ut ad-
mitli jubeas depreca-
mur, supplici confes-
sione dicenles : San-
clus, etc. col. 1078.
un géanl pour par-
courir sa carrière ;
parti des hauteurs du
ciel, il arrive à l'autre
extrémité.
^ Le Seigneur soit
avec vous; i^ Et avec
voire esprit.
Prions.
Accordezà nos priè-
res. Seigneur noire
Dieu, que les mystères
divins établis par vous
pour la rémission de
nos péchés , nous
soient à la fois un
remède pour le lemps
présent et pour le
lemps à venir.
Soutenez, Seigneur,
par voire grâce, ceux
que, dans votre bonté,
vous fortifiez par vos
sacrements; afin que
nous ressentions les
effets de votre rédem-
ption, non-seulement
dans vos saints mys-
tères, inais encore
dans toute notre vie;
Par Notre-Seigneur
Jésus-Christ, etc.
ad currcndam viam :
a summo cœlo egres-
sio ejus, el occursus
cjus usque ad sum-
mum ejus.
f Dominus vobis-
cnm; i^ Et cum spi-
rilu luo.
Or émus.
Quaesumus , Domi-
ne Deus noster , ut
sacrosancta mysleria
quœ pro reparalionis
nostrœ muniminecon-
tulisti , et praesens
nobis remediura esse
facias, et futurum.
Quos tuis, Domine,
reQcis sacramenlis,
conlinuis altoUe be-
nignus auxiliis; ut
tuiBredemptionis eiïe-
clum , et myslcriis
capiamus, et mori-
bus; Per Dominum
noslrum Jesum Chri-
slum Filium luum,
qui lecum vivit el ré-
gnât in unitate Spiri-
lus sancti, etc.
LE SAMEDI DES ODATRE-TEMPS DE CARAmB.
Secrète.
Nous vous en sup-
plions , Seigneur ,
sanctifiez nos jeûnes
par ces saints sacri-
fices, afin qu'ils opè-
rent sur nos âmes ce
que notre fidélité à
les observer signifie à
l'extérieur.
Nous vous en con-
jurons , Seigneur ,
faites vous-même, par
ces saints mystères,
que nous vous les of-
frions avec un cœur
digne de vous; Par
Notre-Seigneur Jé-
sus-Christ.
Préface.
Prœsenlibus sacri-
ficiis, quaesumus, Do-
mine, jejnnia nostra
sanclifica, ut quod
observanlia nostra
profîlelur exterius ,
intrinsecus operetur.
' Tuis, quaesumus.
Domine, operare ray-
steriis , ut hœc tibi
munera dignis men-
tibus offeramus; Per
Dominum noslrum
Jesum Christum.
Il est véritablement
juste et raisonnable,
il est équitable ol sa-
lutaire de vous rendre
grâces en tout lemps
et en tout lieu, Sei-
gneur saint , Père
tout-puissant, Dieu
éternel, qui vous ser-
vez du jcûine corporel
pour dompter nos
passions, élever nos
âmes vers vous, nous
faire pratiquer la
Vere dignum et
justumesl,aequum et
salutare , nos tibi
semper el ubique
gralias agere, Domino
sancle, Pater omnipo-
tens, œterne Deus,
qui corporali jcjnniu
vilia comprimis,men-
lem élevas, virlutem
largiris et praemia ,
per Christum Domi-
num nostrum; per
quem majestatem
1095
ORD
verlu, et nous accor- tuam laudant angeli,
dcrensuitelcs récom- adorant dominatio-
pcnses célestes, par nos, Iremunt polcsta-
Jésus-Christ Notre- tes; cœli, cœloruni-
Seigneur; c'est par que virlutes, acbeata
lui que les anges seraphim, socia ex-
loucnt votre majesté, sultalione concele-
(]ue les dominations brant. Cum quibus et
laiiorent , que les nostras voces ut ad-
puissanceslarévèrcnt mitli jubeas depreca-
cn tremblant, et que mur, supplici confes-
Ics cieux, les vertus sione dicentes;
des cieux et les bien-
heureux séraphins célèbrent ensemble votre
gloire avec des transports de joie. Nous vous
prions de permettre que nous unissions nos
voix à celles de ces esprits bienheureux ,
pour chanter avec eux humblement proster-
nés :
Sanctus, etc.
Communion et postcommimlon.
ScigneurmonDieu, DomineDeus meus,
j'ai espéré en vous ; in te speravi ; libéra
délivrez-moi de tous me ab omnibus per-
ceux qui me persécu- sequentibus me , et
tcnt, et sauvez-moi. eripe me.
t Le Seigneur soit ^ Dominus vobis-
avec VOUS; i^ Et avec cum ; ^ El cum spi-
volre esprit. ritu tuo.
Prions. Oremus.
Que vos dons san- Sanclificationibus
clificateurs, Dieu tout- tuis , omnipotens
puissant, guérissent Deus, et vilia nostra
nos vices, et devien- curentur, et remédia
nent pour nous des nobis aeterna prove-
remèdes éternels. niant.
Soutenez, Seigneur, Quos tuis, Domine,
par votre grâce ceux reficis sacramentis,
que, dans votre bonté, continuis allolle be-
vous fortifiez par vos nignus auxiliis; ut
sacrements; afin que tuœ redemplionis ef-
nous ressentions les feclura, et mysteriis
effets de votre rédem- capiamus , et mori-
ption, non-seulement bus; Per Dominum
dans vos saints mys- nostrum Jesum Chri-
tôres, mais encore stum Filium tuum,
dans loute notre vie; qui teeuin vivit et re
Par Notre - Seigneur gnat in unitate Spi-
Jésus-Chrisl, etc. rilus sancti, etc.
LE SAMEDI AVANT LE DIMANCHE DE LA PASSION.
Secrèle.
Recevez nos offran- Oblationibus no-
des , nous vous en slris, quaesumus, Do-
supplions, Seigneur, mine, placare susçe-
laissez-vous loucher plis : et ad te nostras
par elles, et atlirez à eliam rebelles com-
vous avec bonté nos pelle propilius volun-
volontés même re- tates.
belles.
Nous vous en con- Tuis , quœsumus ,
jurons, Seigneur, fai- Domine, operare my-
tes vous-même, par steriis , ul hœc tibi
ces saints mystères, munera dignis men-
que nous vous les of- tibus offeramus; Per
frions avec un cœur _ Dominum nostrum
digne de vous; Par Jesum Christum.
Nol'/c-Seigueur Jébus-Glirisl.
ORD m\
l'iéface du Carême. {Voyez plus haut.)
Communion et postcommunion.
LeSeigneurestmon Dominus régit me,
pasteur, et rien ne et nihil mihi décrit ;
me manquera; il m'a in loco pascuse ibi me
placé dans d'excel- collocavit : super a-
ients pâturages; il quam refectionisedu-
m'a conduit près des cavit me.
eaux salutaires.
f Le Seigneur soit t Dominus vobis-
avec vous; ^ Et avec cum; i^ Et cum spi-
votre esprit. ritu tuo.
Prions. Oremus.
Purifiez-nous, Sei- Tua nos, quœsu-
gneur, nous vous en mus, Domine, sancla
supplions , par vos purificent , et opera-
sainls sacrifices, et tione sua tibi placitos
que leur verlu nous esse perficiant.
rende agréables à vos
yeux.
Soutenez, Seigneur, Quos tuis, Domine,
par votre grâce, ceux reficis sacramentis,
que,dansvotrebonlé, continuis atloUe be-
vous fortifiez par vos nignus auxiliis; ut
sacrements; afin que tua; redemptionis ef-
nous ressentions les feclum, et mysteriis
effets de votre rédem- capiamus, et raori-
ption, non-seulement bus; Per Dominum
dans vos saints mys- nostrum Jesum Chri-
lères, mais encore stum Filium tuum ,
dans toute notre vie; qui tecum vivit et re-
Par Notre-Seigneur gnat in unitate Spi-
Jésus-Ghrist, etc. rilus sancti, etc.
LE SAMEDI SAINT.
Secrète.
Recevez, nous vous Suscipe , quaso-
cn supplions , Sei- mus. Domine, preces
gneur, les prières et populi tui, cum obla-
les oblations de votre tionibus hostiarum :
peuple, afin que, con- ut paschalibus initia-
sacrées par le mys- ta mysteriis, ad ae-
Icrede laPâquo,elles ternilatis nobis me-
contribuent par votre delam, te opérante,
grâce à nous assurer proficiant.
le bonheur élernel.
Nous vous en con- Tuis, quaesumus,
jurons , Seigneur , Domine, operare my-
failes vous-même, par steriis , ul haec tibi
ces saints mystères, munera dignis menti-
que nous vous les bus offeramus; Per
offrions avec un cœur Dominum nostrum
digne de vous; Par Jesum Christum.
Nolre-SeigneurJésus-
Ghrist.
Préface.
Il est véritablement Vere dignum et
juste et raisonnable , justum est, sequumet
il est équitable et sa- salutare, te quidem,
lutaire de vous louer Domine, omni tem-
toujours, mais prin- pore, sed in hac po-
cipalement et avec lissimum nocte glo-
plus de pompe en cette riosius pr«edicare ,
sainte nuit où Jésus- cum Pascha nostrum
Christ notre Agneau immolatus est Chri-
pascal sesl immolé stus : ipse enim verus
pournous; car il est eslAgnusquiabstulit
véritablement l'A- pcccata mundi , qui
DlOTlOiNNAlUt; Dl-S CLKKMONIKS I/f DKS lilïKS SACRLS.
1095
gncTU qui a cflaeé les
péchés du monde, qui
a détruit noire mort
par la sienne, cl qui
nous a rendu la vie
par sa résurrection.
C'est pourquoi nous
nous unissons aus.
anges et aux archan-
ges, aux trônes, aux
dominations et à toute
l'armée céleste, pour
chanter un cantique
à votre gloire, en disant sans cesse
etc.
Après le Memeiito des vivants ;
10%
morlem nostram mo-
riendo deslruxit , cl
vilam rcsurgendo re-
paiavii. Kt idro cum
angelis et archange-
lis , cuin tliroiiis et
dominationibus, cum-
que omni inilitia cœ-
leslis exercitus, hym-
num gloriaî luse ca-
niraus, sine fine di-
ccntes : Sanclus, etc.
Saint,
effets de votre rédem-
ption, non-seulement
dans vos saints mys-
tères , mais encore
dans toute noire vie;
Par Notre-Seigncur
.lésus-GhrisI.etc.
Participant à une
même communion et
célébrant la très-
sainte nuit de la ré-
surrection de Notre-
Seigneur Jésus-Christ
selon la chair, nous
honorons la mémoire,
en premier lieu, de la
glorieuse Vierge Ma-
rie, mère du même
Jésus-Christ, etc.
Nous vous prions
donc. Seigneur, de
recevoir favorable-
ment cette offrande
de notre servitude ,
qui est l'offrande de
toute votre famille;
nous vous la présen-
tons également pour
ceux que vous avez
daigné régénérer par
l'eau et par le Saint-
Esprit, en leur accor-
dant la rémission de
tous leurs péchés ; et
nous vous supplions
de nous établir dans
votre paix, etc.
Communicantes, cl
noclem sacralissi-
mam célébrantes re-
surrectionis Domini
nostri JcsuChrisli se-
cnndum carnem; sed
et memoriam véné-
rantes, impriinis glo-
riosœ seniper virginis
Mariœ,genilricisejus-
dem Dei, etc.
Voy. col. 1079.
Hanc igilur obla-
lionem servitutis no-
slrœ, sed et cunclae
familiiE tua; , quam
tibi offeriiuus pro his
quoque quos regene-
rare dignatus es ex
aquaetSpiritusancto,
tribueus eis remis-
sioneni omnium pec-
catorum; qusesumus,
Domine, ut placatus
accipias, dicsque no-
stros in tua pace dis-
ponas, atqueabœler-
na damnationc, etc.
Yoy. ibid.
(// n'y a pas de conmunion.)
Postcommunion.
jk Le Seigneur soit
avec vous ; nj El avec
votre esprit.
Prions.
Répandez en nous,
Seigneur , l'esprit de
votre charité, afin que
ceux que vous avez
rassasiés de vos sa-
crements dans celte
solennité, n'aient, par
votre grâce , qu'un
même esprit et un même cœur.
Soutenez, Seigneur, Quos luis, Domine,
y. Doniinus vobis-
cum; R,. El cum spi-
ritu luo.
Oromis.
Spirilumnobis, Do-
mine, luœ charitatis
infunde; ut quos sa-
cramentis paschali-
bus satiasti, tua fa-
cias pietale concor-
des.
par votre grâce, ceux
que, dans votre bonté,
vous fortifiez par vos
sacrements; afin que
nous ressentions les
capiamus,etmoribus;
Per Dominum nos-
trum Jesuni (^hrislum
Filiuni tuuin, qui te-
cum vivit et régnai in
unilate Spiritus saii-
cti, etc.
LE SAMEDI DESQOATRE-TEMPS DE LA PENTËCÔTK.
Secrète.
Pourquenosjeûnes Ul accepta tibi sini.
Domine, nosira joju-
nia , prœsta nobis ,
qussumus, hujus iiiu-
nere sacramenli pu-
rificalum libi peclus
oiïcrre.
reficis sacramentis,
continuis aliolle be-
nignus auxiliis ; ut
tuae redcmplionis cf-
feclum, cl mysleriis
vous soient agréa-
bles, accordez à nos
prières , Seigneur ,
que, par la vertu de
ce sacrement , nous
vous offrions un cœur
pur.
Nous vous en con-
jurons, Seigneur, fai-
tes vous-même, par
ces saints mystères,
que nous vous les
offrions avec un cœur
digne de vous; Par
Nolre-Scigneur Jésus-
Christ.
Prélace.
Il est véritablement
juste et raisonnable,
il est équitable cl sa-
lutaire de vous rendre
grâces en tout temps
et en tout lieu. Sei-
gneur saint, Père tout-
puissant. Dieu éter-
nel, par Jésus-Christ
Notre-Seigneur, qui,
étant monté au plus
haut des cieux et s'é-
lanl assis à votre
droite, fit descendre
en ce jour sur ses
enfants d'adoplion le
Sainl - Esprit , qu'il
avait prorais. C'est
pourquoi le monde
entier répandu sur
la terre est transporté
d'une sainte joie ;
les vertus des cieux
et les puissances an-
géliques chantent un
cantique à Tolre gloire, en disant sans cesse :
Sanclus, etc.
Après le Mémento des vivanls :
Participant à une Communicantes, cl
même communion, et diem sacratissimum
célébrant le sainl jour Penlecostcs celcbran-
de la Pentecôle, jour tes quo Spiritus san-
où le Saint-Esprit est dus aposlolis innu-
descendu sur vos mcris linguis appa-
apôlres sous la figure ruit ; sed cl menio-
d'une multitude de riam vénérantes, etc.
langues de feu, nous
honorons la mémoire, en premier lieu, de la
glorieuse Vierge Marie , Mère de Jésus -
Christ NolrcSeigneur, de vos bicnlicurcux
apôtres, etc.
ïuis, quœsumus,
Domine, opcrarc my-
sleriis , ut hcoc tibi
munera dignis menti-
bus offeramus ; Per
Dominum nostrum
Jesum Christum.
Vere dignum et
juslum est , œquum
et salutarc, nos tibi
semper et ubiquc gra-
tias agere , Domine
sancte, Pater onini-
polens, îclerne Deus,
per Christum Domi-
num nostrum ; qui ag-
ccndens super omnes
cœlos, sedensque ad
dexteram tu;im, [iro-
missum Spiritum san-
clum hodierna die in
filios adoptionis effu-
dil. Quapropler, pro-
fusis gaudiis, lotus in
orbe Icrrarum mun-
dus exsullal; sed et
supernae virtules at-
que angelicîe poles-
tales,hymuumgloriae
tus concinunt, sine
fine dicenles:
lO'.i"
ORD
Nous vous prions Hanc igitur obla-
donc , Seigneur , (le lioneni scrvilulis no-
rt'ccvoir favorable- slrœ, sed cl cunct»
nient cette olTrande faniiliœ luce, quam
de notre servitude , libi olïerinius pro his
qui est aussi celle de quoque quos rcgene-
toule voire famille ; rare dignalus es ex
nous vous la présen- aqua et Spiritu san-
tons également pour cto, tribuens eis re-
ceux que vous avez missionem omnium
daigné régénérer par peccalorum ; qujesu-
l'eau cl par le Saint- mus, Domine, ut pla-
Esprit,en leur accor- calus accipias, dies-
dant la rémission de que noslros in tua
tous leurs péchés, et pace disponas, atque
nous vous supplions ab éetcrna damna-
dc nous établir dans lione, etc.
votre paix, etc.
Communion et postuoiiimunion.
L'esprit souflle où Spiritus ubi vult
il veut, et vous en- spiral, ol voccm ejus
tendez sa voix , aile- audis , alléluia : scd
luia ; mais vous ne ncscis unde vcni.il ,
savez ni d'où il vient, aut quo vadat , alb;-
ni où il va , alléluia , luia, alléluia, alle-
alleluia, alléluia. luia!
y Le Seigneur soil y Dominus vobis-
avec vous- lîj El avec cum;!^Ei cumsiiirilu
voue esprit. tuo.
Prions. Oremus.
Que vos mystères , Prœbeant nobis, Do-
Seigneur , nous don- mine , divinum tua
nenlune fcrveurtoule sancta fervorem, quo
divine, qui nous fasse eoruni pariter cl actu
trouver en eux nos deleclemur et fruclu.
délices et des fruits
de salut.
Soutenez, Seigneur, Quos luis, Domine,
par voire grâce, ceux refîcis sacramenlis ,
.que, dans votre bonté, conlinuis atlolle bc-
vous forliDez par vos nignus auxiliis; ut
sacrements ; alln que tuœ rcdemplionis cf-
nous' ressentions " les fectuni , et mjsteriis
effets de votre rédemp- capiamus , et' mori-
tion , non-seulemenl bus; Per Dominum
dans vos saints niys- noslrum Jcsum Chri-
tères , mais encore slum Filium ■ tuuni,
dans toute notre vie ; qui tecum vivit et re-
par Notre- Seigneur gnal in unilale Spi-
Jésus-Christ, etc. ritus sancti, etc.
LE SAMEDI DES QCATBE-TEMPS DE SEPTEMBRE.
Secrète.
Accordez à nos
prières , Dieu tout-
puissant , que le sa-
crifice offert à votre
majesté : nous ob-
tienne la grâce de la
dévotion , et le bon-
heur éternel.
Nous vous en con-
jurons, Seigneur, fai-
tes vous-même , par
ces saints mystères ,
que nous vous les of-
frions avec un cœur
Dictionnaire
Concède , quœsu-
mus , omnipolens
Deus.utoculisluœma-
jestatis munus obla-
tum, etgraliam nobis
devotionis obtineat ,
et elTcctum beatœ pe-
rennilalis acquirat.
'■ Tuis , quEesumûs ,
Domine, operare mys-
leriis, ulhcBC tibi mu-
npra dignis mcnlibùs,
offeramus ; Per Do-
minum noslrum
DES Rites sacrés. IL
ORD io98
digne de vous; par Jesuni Christum.
Noire-Seigneur Jésus-
Cbrisl.
Préface commune [col. 1091).
Communion et Poslcommunion.
Le septième mois Menseseptimofesta
vous célébrerez ces celebrabitis , cum ia
fêtes, qui rappelleront labernaculis habilare
que j'ai fait habiter fecerim filios Israël,
les enfants d'isr.iël cum educcrem eus de
sous la tente, lorsque terra ^gypti,cgo Do-
je les ai tirés de la minus Deus vesler.
terre d'Egypte , moi
le Seigneur votre Dieu.
y Le Seigneur soit y Dominus vobis-
avec vous ; i^ Et avec cum; liiEt cum spiritu
votre esprit. tuo.
Prions. Oremus.
Accordez à nos prié- Perficiant in nobis ,
res , Seigneur , que Domine , quaesumus ,
vos sacrements opè- tua sacramenla quod
rent en nous ce qu'ils coulineul ; ut quai
signilient , afin quo nunc specie gerimus,
nous possédions un rerum veritule capia-
jour en réalité ce que mus.
nous ne voyons au-
jourd'hui qu'en figure.
Soutenez, Seigneur, Quos tuis, Domine,
par votre grâce, ceux reficis sacramenlis,
que dans votre bonté conlinuis atlolle be-
vous fortifiez par vos nignus auxiliis ; ut
sacrements ; afin que luœ rcdemplionis ef-
nous ressentions les fectum , et mysleriis
effets de votre ré- cipiamus,etmoribus;
demptiou, non- seule- Per Dominum uos-
menl dans vos saints trum Jesum Christum
mystères, maisencore Filium tuum, qui te-
dans toute notre vie ; cum vivit et reguat
par Noire-Seigneur in unitate Spiritus
Ji'sus-Chrisl,etc. sancti, etc.
TITRE ClNCltlEME.
Messes propres des jours d'ordination, depuis
la Secrète jusqu'à la Pustcommiinion.
BITE PARISIEN, VIENNOIS, ETC.
LE SAMEDI DES QUATRE -TEMPS DE LAVENT.
Secrète.
Nous vous offrons, Tibi , Domiue , pro
Seigneur, une hostie peccaiis nostris lios-
de propitiatioa pour tiam propilialionisof-
nos péchés,.vous sup- fcrimus., humiliter dé-
pliant humblemenlde prccantes ut ad nus
nous envoyer au plus cito railtere digneris
tôt celui que vous de- quem missurus es ,
vez envoyer, qui est omnisjuslitiœfonteoi,
la source de toute jus- Dominum nostruui Je-
tice, Notre-Seigneur sum Christum.
Jésus -Christ votre
Fils. .
- Nous vous en con- Tuis , quaesumus ,'
jurons, Seigneur, fai- Domine, operare mys«
tes vous-même, par leriis, ut hœc tibi mu-
ces saints mystères , liera dignis menlibus
que'nous vous les of- offeramus. Per Do-
trions avec un cœur minum noslrum Je-
3o
io;)0
disiic de vous
Nolrc-Seigneur Jésus
Clirisl.
DICTlON.NAmK DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES
Pur sum Clirislum.
\m
Dans tous Ips siù-
clos (les siècles. i^xVinsi
soll-il.
t Le Seipiicur soit
avec vous; i^ El avec
volrc esprit.
^ lîlt'vcz vcvs cœurs;
1^ Nous les avons vers
le Sfij;ncur.
f Krndoiis grâces
au Seijiiieur notre
Dieu ; i^ Cel.i est juste
et raisonnable.
Il est véritablement
juste et raisonnable ,
il est équitable et sa-
lutaire de vous rendre
grâces en tout temps
et en tout lieu , Sfi-
gnnur saint, Père tout-
puissaiil, Dieu éter-
nel , par Jésus-Clirist
Notre-Sc'igneur , que
v/)us avez promis , ô
Dieu de miséricorde
et fidèle dans vos pro-
messes , pour élie le
Sauveur du genre hu-
main perdu par le
péché ; dont la lu-
mière doit instruire
les ignorants, la sain-
teté justifier les im-
pies, la force fortifier
les faibles. Puis donc
que celui que vous
devez envoyer appro-
che, et que le jour de
notre délivrance eom-
inence à luire, pleins
de confiance en vos
promesses, nous nous
livrons à une sainte
joie. C'est piinrquoi
nous nous unissons
aux anges et aux ar-
changes, aux trônes,
Préface.
Per oninia saocula
sxculorum. i^ Amen.
f Dominns vobis-
cuin; i} Elcunispirilu
tuo.
^ Siirsuni corda ;
1^ Habemus ad Dumi-
num.
f Gralias agamus
Domino Dec nostro ;
1^ Dignuni et juslutn
est.
Vere dignum etju-
.stum est , Bcquiiin et
salulare.nos lihi sera-
per et ubiqoe grali:is
agerc!, Domine sanc-
le, Paler omnipotens,
œlernc Deus , per
Ciiristum Dominum
noslruni ; quem per-
(lilo liominuni gcneri
Salvatoreiii miseri-
cors el fidelis promi-
sisti , cujus Veritas
instruerct inscios ,
sanctitas jnslificaret
impios , virtus adju-
varet inQrmos. Dura
ergo prope est ut ve-
niat quem missurus
es , et dics afiulget
liberaiionis nostioj ;
in liac proinissioiium
luaruni fide piis gau-
diis exsull.'imus. Et
ideo cum angelist'tar-
changi'lis, cum Ihro-
iiis etdominalionibus,
cumquc umni mililia
cœleslis exercilns ,
hymiium glorio; liiae
canimus , bine fine
(iicenlcs :
aux dominalions et à
toute l'armée céleste, pour clianler un canti-
que à votre gloire, eu disant sans cesse :
Sanclus, etc.
Communion e.i Poslcomniunion
Exsultenl el Iseten-
tur super t<>, Doruine,
omnes quffirentes le;
et diiaiil semper :
Magnificetiir Domi -
nus, qui diligunt sa-
lularc luum.
Que tous ceux qui
vous cherchent , Sei-
gneur , trouvent en
vous leur joie el leur
allégresse ; que ceux
qui aiment le salut
qui vienl de vous, di-
sent sans cesse : Gloi-
re au Seigneur !
f Le Seigneur soit
avec vous ; ^ Et avec
votre esprit.
Prions.
Ne permellez pas ,
Seigneur, (|ue rii-n de
terrestre nous arrête
dans notre empresse-
ment à nous rendre
au devant de votre
Fil-> ; mais failes qu'u-
niquement occupés
des biens du ciel, nous ayons un jour le boa
lieur d'y pariici|)er.
Oreimts.
Feslinaiiles in oc-
rursum Filii Uii,nulla
nos , quœsumus. Do-
mine, lerreiia pracpe-
di.inl,sed(a'leslisvilœ
conversalid fiicial nos
ejus esse consurles.
Soulenez, Seigneur,
par votre giâce, ceux
que, dan., voirelioiilé,
vous fortifiez par vos
sacrements; afin que
nous resscniioiis les
effets de votre ré-
demj lion, non-scnle-
menl dans vos saints
mystères, mais encore
dans loule noire vie ;
par Nuire -Seigneur
Jésus-GhrisI, etc.
Quos luis, Do(nine,
reficis sacraiiientis ,
coiilinuis altiille be-
ni^nus auxiliis ; nt
tuœ reden)ptionis ef-
feclum , t'i inysleriis
capi.'imus , et mori-
bus ; Per Dominiim
nosiroiii .lesuinCliris-
lum Filium luum, qui
Icctim vivit el n giiat
in nnilale Spirilus
saneli, elc.
LE SAUEDI DES QUATRE-TEMPj DE CiUÉUE.
SetTÈlc.
qui déli- Deus, in le speran-
O Dieu,
vrez, dans votre mi-
séricorde , ceux qui
espèrent en vous, pré-
servez-nous de la
contagion de tout pé-
ché, el ne permeltiz
pas (|ue les liens de
l'iniiiuilé nous en-
cliaiiienl ; afin que
nous trouvions une liberté assurée dans ce-
lui d'où vient toute justice.
Nous vous < n con- Tuis , quœsumus ,
lium misericurs libe-
rator, ab uuini nos
pravitalis lucre con-
sorlio , ncc ullis ini-
quilatum vincuiis pa-
liai'isastriiigi;ul undc
nobis csi toia pielas ,
inde sil luia libellas.
jurons. Seigneur, lai-
tes vous-même , par
ces saints mystères ,
que nous vous les of-
frions avec un cœur
digne de vous ; par
NiilreSeigneur Jésus-
Christ.
Tréfacc Ju CarCme {col. 1002)
Ceiiiiiiuiiion et l'ustconiiuunioii
Domine, operareniys-
leriis , ut bœc libi
muncra dignis tnen-
libus (ifferamus ; Per
Dom i n u m nosi runi J e-
sum Clirislum.
Sauvez-nous, ô Sei-
gneurnotre Dieu, afin
que nous célébrions
votre s.iinl nom, et
qu" nous mettions
noire gloire à vous
louer.
r^ Le Seigneur soit
Salvos nos fac, Do-
mine Deus nosler , ut
coiiliieamur nomiiii
saiiclo tuo, et glorie-
mur in laude tua.
f Dominns vohis-
avec vous ; ^ El avec cum; ^Ëlcum spirilu
f Dorainus vobis-
cum; ^Ët cumspirilu
tuo.
votre esprit.
Prions.
Seigneur, qui êtes
la vie des mortels cl
le salut des pécheurs,
effacez en nous , par
la grâce de ces saints
mystères, les taches
du péché, et revêtez-
tuo
Oremus.
Deus , vila morla-
lium , salusque pec-
calorum,auferanobis
per hœc mysleria de-
lictorum maculas , et
indue nos décore vir-
tutUQi ' ut fide sinceri
nui
nous de l'éclat des
vertus ; afin que, sin-
cères dans noire foi
el |)urs dans nos œu-
vres, nous arrivions
Soutenez, Seigneur,
par voire giâce.eeux
<iue, dans votre bonté,
vous foriiCiez par vos
sacrements ; afin que
nous ressentions les
elTits de votre ré-
demption, nou-scule-
nx'nt dans vos saints
mystères, inaisencore
dans toute noire vie.
J'ar Notre - Seigneur
Jésus-Clirist, etc.
OIID
cl opère immnculall ,
adaelernant pervenia-
mus Ijœrcdilalcm.
à l'héritage éternel.
Quos luis, Domine,
rrfici» sacramcnlis ,
conlinuis atlolie be-
nigiius auxiliis ; ut
Inae ri'dempiionis ef-
fecluin , el mysteriis
capiamus , el inori-
bus. Per Doininuni
nostriini Jesuni Chris-
tum Filium tuum, qui
lecuni vivil el régnât
in unitalc Spinlus
sancli, etc-
LC SIMEDI AVANT LE DIUANCBE: DE LA PASSION.
Secrète.
Seigneur, Père tout- Dei Palris omnipo-
puissanl, nous vous lenlis Vcrbum , te,
supplions par voire Domine .^e^u Chrisle,
Verbe Jésus -Christ deprecamur , ut nos
Notre - Si-igneur de in lidc tui nominis ro-
nous forlifiiT dans la l)ores per spei perse-
foi de voire saint nom verautiam , el ehari-
par la fcrmt<téde l'es- tatis cxcellenliam :
pérance, el par l'ex- qu.iteiius semper in
cellenre de la tharili'; bjiio persévérantes,
afin que, per^évéranl le pio ï.ensu intelligc-
toujoursdans le bien, re , et mundo corde
nous puissions vous videre possimus.
connaître par une intelligence pieuse, et
vous voir par les jeux d'un tœur pur.
Nous vous en con- Tuis , qua^sumns ,
jurons, Seigneur, l'ai- Domine, operaremys-
les vous-même, par teriis, ut ba;c tibi mu-
ces saints mystères,
que nous vous les
offrions avecun cœur
digne de vous ; Par
Notr(! - Seigneur Jé-
sus-Chrisl.
liera digiiis menlibus
offeramiis; Per Do-
miiiuin iiostrum Je-
suni Christuiii.
Prùface du CarCme (coM092).
Communion el Poslioiiimunion.
Votre lumière. Sei-
gneur, éclairera les
pas de \tts serviteurs,
el ils meilroiit leur
joie à glorifier con-
tinuellement voire
nom ; car c'est de
vous que vient leur fo
y Le S igneur soit
avec vous ; i^ Et avec
voire esprit.
Prions.
Seigneur Jésus, lu-
mière éternelle, qui
êtes descendu du ciel
pour délivrer le uion-
tle des ténèbres de
l'ignorance, éclairez,
par ces saints mystè-
Doniine, in luniine
vullus lui anibula-
bunt, cl in nominc
luo exsultabunt Iota
die ; quoniam gloria
virlulis eorum tu es.
rce el leur gloire.
y Dominus vobis-
cum ; i^ Et cum spiritu
tuo.
Orcmits
Domine Jesu, lux
indeficieiis , qui de
cœlo (lesceiulisli ut
mtiiiduin ah i;;iioran-
liœtenebiis liborares,
da nobis per hœc
mysteria illuminalos
ORD \ loi
res,ies yeux de notre oculos cordis ; ut et
cœur; afin que nous viam viise cognosce-
puissions connaître re, et in ea sine of-
la voie (jui conduit à fensione incedcre va-
la vie, et y marcher leauius.
toujours d'un pas fer-
me el assuré.
Soutenez, Seigneur,
par votre grâce ,
ceux (joe , dans vo-
ire bonté, vous for- ..,^.,v., „........,, „,
lifiez par vos sacre- tuée redemplionis' ef-
ments ; afin que nou"s fectum, el mysteriis
ressciHions les effets capiamus, et moribus;
de votre rédemption, Per Dominiim nos-
non - seulement dans trum JesumChristum
vos saillis mystères , Filium luum, qui te-
ntais encore dans tou- cum vivil cl régnât
le notre vie. Par No- in unitate Spiritus
Ire - Seigneur Jésus- sancli , elc
Christ, etc.
LE SAMEDI SAI.VT
Quos luis. Domine,
relicis sacramcnlis ,
conlinuis altolle be—
iirgnus auxiliis; ut
Secrète.
Suscipe,qui£sumu$,
Domine, eti'Iebistuœ,
cl luoruin hoslias re-
natorum ; ut et con—
fesïioiie lui nominis,
et baplisinate renova-
li, senipiternam bca-
tiludinem coosequan-
lur.
Tuis , qnœsumus ,
Domine, operare rays-
leiiis, ut liiec libi
munera dignis men-
llbu^ offeranius ; Per
Doniinutn iiostrum
Jesuui Chrislum.
Daignez recevoir ,
Seigneur, les obla-
tious de votre peuple
el «le ceux qui ont élé
régénérés; afin que ,
par la cunlcssion de
votre nom et par la
vertu du sacrement
de la régénéraiion ,
ils arrivent un jour à
la béatitude éternelle.
Nous vous en con-
jurons. Seigneur, fai-
tes vous-même, par
ces saints mystères ,
que nous vous les of-
frions avec un cœur
digne de vi)U<. Par
Noire - Seigneur Jé-
sus-Chrisl.
Piéf-iCi! du samedi saint (col. 1094).
Au Canon, Coimmmicanles el Ilanc igilur propres («o*.
lO'Jo).
(Il n'y a pas de Coiiimwiion.)
Posicommuuion.
t Le Si'ignenr soil f Dominns vobis-
avec vous ; i^Etavic cum; i^ El cumspirita
votre esprit. luo.
Prions. Oremiis.
O Dieu, qui, par le Dens qui nos per
mystère de la l'âiiue, paseliale mystoriuin
nous avez appris à docuisii veuistalcm
renoncer à notre an-
cienne vie et à mar-
cher dans la nouvelle
vie du Saint-Espril ,
vitse relinquere, et in
novilale spiriius ain-
liulare ; prœsta ut
Unigenitus tuus per
faites que votre Fils hoc sacramentum no-
unique, qui s'est sou- bis vilam suam tri-
inisà la mort etqui l'a biial, qui murlem no-
détruite, nous com- stram suscepit et
niunique par ce sa- occidit.
crement la vie dont
il esl le principe.
1-103
Soutenez, Seigneur,
par voire grâce, ceux
que, dans votre bon-
té, vous fortifiez par
Tcs sacrements ; afin
que nous ressentions
les effets de votre ré-
demption, non-seule-
ment dans vos saints
mystères , mais encore
dans toute notre vie.
Par Notre - Seigneur
Jésus-Christ, etc.
DlCTlONN.MItE DES CEREMONIES ET DES (VUES SACRES. il04
lorum unilalc fidei
congregelur.
Qnosluis, Domine,
refiiMS sacranientis ,
continuis atlolle be-
nignus auxiliis ; ut
tuœ redemptionis cf-
fectum, et mysteriis
capiamus , et niori-
bus. Per Doiiiiiiuni
nostruin Jesuin Cliri-
stum Filium tuuui ,
qui tccum vivit et
régnai in unitale Spi-
rilus sancti , etc.
LE SAMEDI DES QUATRE-TEMPS DE LA PENTECÔTE.
Secrile.
Que la vertu de vo- Virtule sancti Spi-
tre Esprit , Seigneur , rilus, Domine, mu-
sanctifie nos dons, et nera'nostra conlinge,
faites que par son in- et eodcm inspirante,
spiration, nos volon- fac nos libi semper
lés soient toujours et devolani gercre
soumises à la vôtre , voluntalem, et ma-
et que nous vous ser- jeslati tua; sincero
vions dans la sincéri- corde servirc
lé de notre cœur.
Nous vous en con
jurons. Seigneur, fai-
tes vous-même, par
ces saints mystères ,
que nous vous les of-
frions avec un cœur
digne de vous. Par
Notre - Seigneur Jé-
sus-Christ.
Tuis , quœsumus ,
Dominc,operare mys-
teriis, ut hajc tibi
muncra dignis men-
tibus offeramus. Per
Dominum nostruni
Jesum ChristuQi.
Préface du jour (col. 1096).
Au Canon, Commmicnntcs et Uanc igitiir propres {col.
1096, 1097).
Communion cl Postconimuniou.
Dabo eis corununi,
ul timeant me ; fc-
riam cum eis paclum
sempilernuiH, et non
desinani eis benefa-
cere ; et ' timoreni
meum dabo in corde
corum, ut non recé-
dant a me, alléluia.
Jeleurdonnerai un
même cœur, afin qu'ils
me craignent ; je ferai
avec eux une alliance
éternelle, et je ne ces-
serai de les' combler
de biens ; j'imprime-
rai ma crainte dans
leurs cœursafin qu'ils
ne s'éloignent point
de moi, alléluia.
t Le Seigneur soit
avec vous ; r^ VA avec
votre esprit.
Prions.
' O Dieu, qui ne ces-
sez de conduire votre
Eglise par la lumière
du Saint-Esprit, et de
la forllDer par votre
grâce, daignez la con-
soler parde nouveaux
effets de votre misé-
ricorde, afin que les
fidèles, toujours unis
dans son sein , ne
soient occupés qu'à
jf Dominus vobis-
cump^Etcumspiritu
tuo.
Or émus.
Dcus, qui Eccle-
siam luam lua>ine
Spiritns sancti regcrc,
et gratia fovere non
desiiiis, dignare eam
misericordiie tua; ef-
fectibus consolari, ut
et jugiti'rin ejus sinu
tibi servial unaniini-
las sancta fidoliuni,
et ad ipsani iufide-
lium mulliludu popu-
vous servir, cl que la
multitude dos nations
infidèles vienne s'y
réunir dans l'unité de la foi.
Soutenez, Seigneur, Quos tuis. Domine,
par votre grâce, ceux
que dans votre bonté
vous fortifiez par vos
sacrements ; afin que
nous ressentions les
effets de votre rédemp-
tion, non-seulement
dans vos saints mystè-
res, mais encore dans
toute notre vie. Par
Notre - Seigneur Jé-
sus-Christ, etc.
reficis sacramentis
continuis allolle be-
nignus auxiliis -, ul
tua; redemptionis ef-
feclum, et mysteriis
capiamus , et mori-
bus. Per Dominum
noslrum Jesum Cliri-
stum Filium tuum ,
qui lecum vivit et
régnât in unitale Spi-
ritus sancti, etc.
LE SAMEDI DES QUATRE-TEMPS DE SEPTEMBRE.
Secrèlc.
Que l'hostie qui va Hostia , Domine,
vous élre immolée ,
Seigneur, nous puri-
fie par sa vertu, de
tous noslpéchés, qu'el-
le sanctifie nos âmes
elnos'corps,et qu'elle
nous rende féconds
en bonnes œuvres.
Nous vous en con-
jurons. Seigneur, fai-
tes vous - même , par
ces saints mystères ,
que nous vous les of-
frions avec un cœur
digne de vous. Par
Notre - Seigneur Jé-
sus-Christ.
tuis aspectibus ini'
molanda, nos, quae-
sumus, ab omnibus
vitiis potenter absol-
vat, pariterque men-
tes nostras cl corpora
spirilali sancliUcatiu-
ne fecundet.
Tuis , quxsumus.
Domine, operare my-
steriis, ut haec tibi
munera dignis men-
tibus offeramus. Per
Dominum nostruin
Jesum Cbrislum.
Prcface commune {col. 1091).
Communion et poslcoramunion.
. Que votre miséri-
corde. Seigneur, soit
niaconsolalion, scion
la parole, que vous
avez donnée à votre
serviteur ; que . vos
bienfaits descendent
sur moi , et je vivr;ii.
y Le Seigneur soit
avec vous ; i'^ Et avec
votre esprit. ,;
.Prions.
Que vos sacrements.
Seigneur, nous don-
nent les grâces dont
ils sont la source ,
afin que nous jouis-
sions un jour à dé-
couvert de celui que
nous recevons main-
tenant sous un voile.
Soutenez, Seigneur,
par votre grâce, ceux
que , dans votre bon-
té, vous fortifiez par
vos sacrements ; afin
que nous ressentions
les effets de votre ré-
Fiat misericordia
tua. Domine, ut cori-
soletur me, secundum
eloquium luum servo
tuo ; veniant mihi
miseraliones luœ , et
vivam. ,
y Dominus voois-
cum ;i\ Eicum spiritu
tuo.
Oremus.
Perficiant in nobis,
Domine, qua;sumus ,
tua sacramenta quod
continent ; ut qus
nunc specie gerimus,
rerum veritale capia-
mus.
Quos tuis, Domine,
relitis sacramenlis ,
continuis altolle be-
nignus auxiliis ; ut
tuœ redemptionis ef-
fcctum, et mysteriis
capiamus, et mori-
!10j ORD
deruption, non-seule- bus. Pcr Oominura
ment dans vos saints nostrum Jcsum Chii-
mystùres, mais encore stuni Filium luum ,
dans toute noire vie. qui (ecum vivil et
Par Notre -Seigneur régnât, in unitalc
Jésus-Christ, etc. Spiritus sancli, etc.
ORDO.
Voy. Calendrier.
ORDRE.
fliéiumé d'iin gramJ noniUrc ilo lliluols, par Betivelct.)
Qu'est-ce que rccornmandcnt les Manuels
tiu curé, à l'occnsion du sacrement de l'ordre?
Deux choses principales. La première ,
c'est d'avoir un soin tout particulier de ceux
de sa paroisse qui se disposonl à entrer en
l'état ccclésiasliciue, ou qui dcjà y sont en-
gagés : obligation qui vient de ce que le curé
doit rendre témoignage, suivant les saints
canons, aux supi-rieurs , c'est-à-dire à l'é-
véque ou à l'archidiacre, de la bonne ou
mauvaise vie des clercs de sa paroisse, pour
connaître s'ils seront capables des ministè-
res ecclésiastiques ; ce qui ne se peut fiiire
qu'on n'ait premièrement examiné leur vo-
cation, leur aptitude, leur inclination, et
qu'on n'ait observé de longue main et étudié
avec soin la conduite de leur vie. Ad minores
ordines , dit le concile de Trente, promovcn-
di, bonum a parocho et amar/istro scholœ in
qua edncantur lestimonium habeant. Jli vero
qui ad singulos majores crunt assumendi, per
mensem ante ordinationem episcopum adeant,
qui parocho, aut ulteri cui luaqis expedire
videbitur committat , lU nominibus oc desi-
derio eorum qui volent promoveri, publiée in
Ecclesia propositis, de ipsorum ordinando-
rum nalalibus, etc., diligenler inquirnt : et
litteras testimoniales ipsam inquisitionem fa-
clam continentes, ad ipsum episcopum quam-
primum transmittat , Conc. Tr. , scss. 'i'J, de
Heform., c. 5.
En quoi doit paraître le soin du pasteur à
l'égard de ceux qui se disposent à la clérica-
ture dans sa p'iroisse ?
Premièrement en la connaissance qu'il
doit en prendre, remartiuant soigneusement
ceux d'entre les enfants qui pourraient être
dans le dessein de se donner à l'Eglise ;
soil que cela vienne de leur propre mou-
vement, soit pardestinaliondc h'urs parents,
afin de veiller à la conservation de leur in-
nocence, de les élever dans la piété et les
vertus chrétiennes, et les nourrir de bonne
heure dans les sentiments de la discipline
ecclésiastique, leur recommandant la fré-
quentation des églises, au service divin , et
la conversation des personnes ecclésiasti-
ques. Sunt nonnulli , dit un concile fort
ancien, parochiani prcsbi/teri, quibus nulla
soUicitudo est habcndi clericos, cum quibus
omnipotenli Deo, laudum débita persolvant
officia; proinde instituit iuvc sancta syno~
dus, ut omnes parochiani presbyteri, juxta ut
in rébus sibi a Dco creditis sentiunt habere
virtutem, de Ecclesiœ suœ familia clericos
sibi facianl quus pcr bonum volunlalem ila
nulriant, ut et officium sanclum digne pcr-
ayant et ad servitium suum aptes eos habeant,
or\D
110(5
etc. Concil. Emiritens. sub Vitaliano, an.
circiter 16G4.
Secondement, le curé ne doit pas se conten-
ter de cette éducation, mais aulantqne possi-
ble il doit, suivant le sentiment de l'Eglise ,
les faire demeurer avec lui , pour les pouvoir
instruire plus facilement et en répondre avec
plus d'assurance. C'est ainsi que parle le con-
cile de Baza, l'an 323, sous leanli, cap. 21.
Placuil ut omnes presbyteri qui sunt inparo-
chiis constituli, secundum consuetudinem
quam pcr lotam italinm sutis sulubriler teneri
cognovimus juniores, Icciores, etc., secum in
doino, uhi hab'ilare vidcntur recipiant; et eos
quomodo boni patres spiritualiier nutrientes,
psalmos purare, lectionibus divinis insislere ,
et in lege Domini erudire conlendant, ut sibi
dignos successores provideant , et a Domino
prœmia œterna recipiant.
Troisièmement , il doit avoir égard si les
clercs qui sont sur sa paroisse s'acquittent
des fonctions de leur ordre, quelles études
ils font, quelles compagnies ils fréquentent,
s'ils assistent au service public, s'ils portent
l'habit et la tonsure ecclésiastiques. Saint
Charles y ajoute d'en faire rapport tous les
trois mois à l'évoque : Prœcipitur presbyteris
ut clericos cujuscunque sint ordinis in para-
chi'i sxia commorantes moneant quod lonsu-
ramcongruenlem et honeslumhabeant habitum
jiixla canones. El si aliqui in hoc inbbcdien-
tes tel rebelles fuerihi, monitionc prœmissa
ab ingressu ecclesiœ arceanlur. Quod si ali-
quis dehujusmodi prœsumptoribus lantœ sit
potestatis quod sine scandalo a prcsbyt^ro
prœdicto coerccri non possit, episcopo nun-
tielur. Conslit. Giiill. Paris.
Que doit-il observer pour ceux qui se dis-
posent aux ordres majeurs ?
Il doit, 1 aux approches de l'ordination,
examiner plus sérieusement leur conduite,
le bon ou mauvais exemple qu'ils ont donné
dans la paroisse, s'en informer secrètement,
et pour en avoir un témoignage plus au-
thentique le dénoncer par troisdimanchesou
fêtes consécutifs à la messe de paroisse, en
sorte que la dernière soit faite avant le
mardi de la semaine précédente de l'ordina-
tion, à la manière que se font les bans da
mariage, afin que le peuple qui a intérêt à
leur promotion puisse déclarer s'il y a quel-
que chose qui les rende indignes de s'avan-
cer aux ordres; le tout en la forme portée
dans les Manuels.
2 S'il y a quelqu'un qui se présente pour
le sous-diaconat, outre ces dénonciations il
faut encore faire lecture au peuple du titre
en faveur duquel il sera ordonné, à quoi, si
personne ne met d'empêchement, il pourra,
vingt-quatre heures après la publicatioa
faite, donner son témoignage dans lequel
soit faite mention de sa vie et mœurs , de sa
naissance légitime, de ses études et capacité,
et de l'exercice qu'il aura fait de ses ordres.
Le formulaire s'en trouve dans les Manuels.
3' S'il arrive que quelqu'un de ceux qu'il
aura ainsi élevés parvient à être fait prêtre,
il lui doit enseigner exactement les cérémo-
nies de la messe , et le préparer au plus tôt
4107
niCTIONNAIRE DF.S CEREMONIES ET DKS RITES SACRES.
4108
pour offrir son sacrifice «ivre \c plus d'appa-
reil (lu'il sera possible, évitant soi'jneuse-
nirnl , et cinpi'cU.'inl <lir lniitcs ses l'orci-s les
alius d'ordiiiiiir'i» ijui se pflisspiil eu pareilles
reiicoiilres , coiifuniiéniLMU aux décrets des
roiiciles.
Tollnntepifcopi fumpittosa convivin, /nrfij;,
chiireas et omne inaninm oblecldmtnioruin
gentut, cnterustiue oninc.-< abusas i/ui populi
loi eriluCe , nul Kaccrdotiun arariti i in noi œ,
utvitcant, tnissœ cilvbralidnrnt irnpfernnl, et
in tos qui in hoc grne<e aliquid pccatrint, epi-
teopus gratiler unimndvei lui, Coiail. Mcdiol
IV, lit. de Miss.
Prœdecessoriiin nostrorum diicli veftirjiis
statuimiis inlnbentes hujits sacri apprabiiiinne
concilii , ut nnllas sncerdotuin noviliorum,
illa die qun pi imam mis.irim cclebrnre voluerit ,
in exordio pnhiicalionis .tnricli.<simi sui offiài
obluturns Deo priiiiitias gratiœ ne s(dutiss(bi
collntœ, rt/iV/aos lul cnnviviiun iinilarc, aut
inviCalos habcre, aut procurare per Ke tel pcr
alitnn ullo modo prœsunial ; sed ad soimn
Deutn, cujus mililiœ est ascriptiis , dirigat
aciein sut curdis maxime die illa dn-olns, cu-
ris et soUicitudinibus icmporalinm, qiiibus
mentes liominum disirnliuntar, exuliis, rcmo-
tis vaniliuibus liislrionnm, rjnnliOusciinK/ue
tumuldbuselinsolenliisrcproborxim.qni eiiain
tœpe venire assolent non vocnti. Cimcil. Sa-
lizburgiMisc, de Celebrnlionc tnissanim.
Atqne ut mnltn paucis compreltcndantur ,
impriinis quod adavaritium perfinet, cujusvis
generis mercedem condilionis, pacta et quid-
qnid pro tnissis novis celebrandts datur, nec
non importunas, atque illibcrales elermosgna-
rian exnclioncs jiotius quum pnstnlalioncs
aliitque hiijiismodi , quœ a simoniaca lobe, vel
certc a turpi qnœstii , non longe abstint , otn-
nino proliibcaiit. C'inril. Trid. , decr. de Ob-
serv., eriland. in célébrai, miss., scss. -22. Id
staluitur in conc. Narbon. an. 1G09, lit. de
Sacrif. missœ.
Quelle est la seconde chose que le Manuel
recommande au curé à l'occasion du sacrement
de l'ordre?
C'est d'en parler quelquefois dans son
prône, selon les occasions qui se pré>ieii-
lenl, comme aux dimanches devant les Qua-
lre-T(-oips, pour recommander au peuple île
prier Dieu dans celle semaine pour les évé-
ques i]ui ont a faite choix des personnes
pour les niini-lères < ccl.'siasliqucs , el pour
ceux qui doiv ni élre promus aux o:dres,
pour leur en faire conn.iilre l'excellence el
leur donner do la vénération pour les mini-
stères ecclésiasliques, pour reiiouvcltr en
eux l'esprit de la gràic reçue en l'nrdiiiation
et les exCiicr à en faire les fonclioes av< c
plus de zèle; m.iis principaletnenl pour ap-
prendre aux parents , qui ont des enfants à
présenler à l'E-jUse, la manière avec laquelle
il luii y procéder.
De qtiiii doit-on donner avis aux parents
touchant cette matière?
t" Il faut les iiisiruire de la nécessité de la
■vocation cà l'étal eccié>iaslique, leur faire voir
la témérité de ceux (jui s'y ingèrent d'eux-
mêmes, les rhâtimeuls que Dieu en a pris,
les maux qui en arrivent non-seuicmcnl à
ceux qui y sont ainsi enixapiés , mais encore
à toute l'Egliso; surtout quand c'est pour la
liinsure, Ir-ur représenter qu'il n'y a poiiil de
si danjiereux égarement que celui qui co.ii-
nienci> dés le preniier pas (|ii'oii l'ail, ni île
si univrrselle corruption que celle qui coule
de la source dans les ruisseaux; que c'esJ
ui\ mensonge horrible aux yeux de Dieu de
n'avoir point d.rns le cœur ce que l'on pro-
met lie la bouche, c"esl-à-ilire de n'avoir pas
\'éritatil-e dessein de se donner à lui , d'aban-
donner Ifs soins superflus des choses de la
terre, et de mener une vie conforme à la
saiuteiéet aux obligations de son état.
"■2° Il faiil les inslruire tonchaiil la fin , le
niolir cl l'iulenlio!! (]iie l'on doit se proposi^r
en se donnant à l'Itgiise, qui ne doit pas élre
d en devenir plus riche, d'établir sa fortuuej
de soulager sa famille, comme il arrive sou-
veut, mais de rendre service à Dieu d;ius l'é-
tat ecclésiasiique; qu'il serait fort à souhaiter
que les parents qui voient de bonnes incli-
nations en leurs enfanls, cl qui recounais-
sciit en eux quelque sorte de vocation par
r^iptiUideel l'afficlion qu'ils pourraient avoir
à la piélé , à la science el au culte divin , en
fis>enl un sacrifice à Dieu;tniis qu'il laul
bien se donner de garde que cela se lasse par
aucun mouvi'uienl naturel , qui regarda» la
chair cl le sang, mais par l'opération de la
giâce, et avec une inteniion toute droite et
toute pure , sans mélange d'aucun intérêt
humain , comme font ceux qui d'entre leurs
enfants choisissent les plus stupides. les plus
ineptes , les plus contrefaits pour ilonner à
l'Eglise, pour la décharge de leur f.imille,
sans avoir aucun soin de les élever dans les
vertus chrétiennes et les seniiuieuts de leur
condition, ni de les en faire informer [>ar
d'autres ; que c'est donc un abus inloléraiiio
deceux qui uon-seulemen! fuit lonsurer leurs
enfanls sans autre motif que celui de leur
procurer des bénéfices, dont ils se servent
comme de leur propre (le titulaire n'en ayant
souvent que la moindre part), ne considérant
pas les malheurs qu'ils attirent par là sur
leur famille, el que le bien d'église, qui
est sacré et le patrimoine de ,IésU3-(;hiisl ,
étant mêlé avec des biens profanes , les con-
sotnme et les dévore , comu)e la bagueilo
d'Aaron changée en serpent dévora celles des
piètres égyptiens; mais encm-e plus de ceux
qui, passant plus avant, prennent souvent
pour cela leurs aînés, en attendant que quel-
qu'un des autres soil en âge , de sorte que
non-seulement ils n'ont pas dessein de les
donner à Dieu , mais qu'il s'en trouve plu-
sieurs qui seraient inconsolables si leurs en-
fants, usant de leur liberté, s'y donnaient
d'eux-mêmes.
La troisième chose, c'est de lenr faire con-
naîire qui sont ceux qui ont des empéche-
mcnis canoniques, comme sont ceux qui sont
liés de quelque censure, ou qui sont dans
quelque irrégularité; les néophytes, ou nuu-
vellement convertis à la foi; les pénil3nl9
publics; les énergumènes, ou possédés des
démons; les fous , ceux qui tombent du uial
1109
onc
ORG
1110
raduc; ceux qni sont nnlnbloment contro-
fails; ceux qui n'ont p.is Vît^c riMiuis ; ceux
qui ne sont p.is nés de l/gitimii m;iri,ige ; les
biH.itnes, cVslà-ilirc ceux qui ont élé m.iriés
deux fois, ou qui ont épousé une veuve ; ceux
qui sont ronvjiincus de crime; ceux qui
sonl couipl.ililrs de quelijue m.iuiennenl d'ar-
pent, ou qui sonl ch.irpés de délies; les
étrangers inconnus ; les infâmes; les ivro-
gne, et rrux qui fréquonient les tavernes ;
les impudiques et conejibiuaires ; les parju-
res; les usuriers; ceux qui sont lomi)és en
quel(|ue criuie notable après l;t réception des
ordres; les comédiens, bateleurs cl tous ceux
qui nioiitenl sur le liiéâlrc; ceux qui n'ont
[las élé examinés ni appromés.
ORFROI.
On appelle ainsi une partie de la cbapc
qui s'étend de haut eu bas des deux cAiés;
sa largeur e^l de onze pouces, selon le Céré-
monial de Lyon. Ce mot français est évidcoi-
ment une traduction du latin (luriphry /iilum
(brodé en or, mi simple ment brodé) ; aussi citlc
partie de la chape est-elle souvent plus riche
que le reste.
ORGANISTE.
Office de l'orgnnisle. rt «tes niusicii'iis, d'.nprès le Cérômo-
iiial (lesévôiiiics, liv. 1, cil. 28.
1. Tous les dimanches et toutes les fêles
auxquelles le peuple s'abstient des oeuvres
scrviles . il convient d'employer à l'église
l'orgue et le chant ninsic.il.
2. Il faul excepter les dimanches de TA-
vent et du Carême; on peut cependant en
faire usage à la messe seulement le troisième
dimanche de l'Avtntet li^ quatrième du Ca-
rême dont l'/ntroU exprime la joie; on le
peut aussi à toutes les l'êtes ((u'on célèbre
avec soiennilé pendant l'Avent et le Carême,
comme Saint-Matthias . S.iinl-Josepli , l'An-
nonciation et autres semblables: on le peut
encore à la messe seulement du jeudi s.iint ,
à la messe et aux \épres du samedi saint, et
toutes les fois qu'on célèbre solennellement
pour une c;»usc importante et non lugubre.
3. Toutes les l'ois que l'évéqne doit cciébrer
solennellement, ou assister à une messe so-
lennelle un jour de grande fêle . il convient
déjouer de l'orgue pendant qu'il enire dans
l'Eglise et lors()u'il en part après l'olfiee.
k. A la réception d'un l,'"gat apostolique ,
d'un cardinal, de l'archevêque ou d'un autre
évéque reçu avec honneur par celui du dio-
cèse , on en fait autant pendant leur prière
en attendant le cimmencemeut de l'ol'fice.
5. Aux matines solennelles et à laudes,
les jours de gran<Jes fêtes, on peut jouer des
orgues comaie a vêpres.
G. Il est de règle ((ue, soit à vêpres , soil à
matines, soil à la messe, le chœur chante le
premier verset des caniniues el des hymnes,
el tous les versets auxquels on se met à ge-
noux, comme Te ergo qtiœsumus, Tantitin
ergo en présence du suinl saereinent , el au-
tres semtilahles; il en est de même du Gloria
Palri . el de la dernière strophe des hymnes,
quand même l'orgue aurait joué ce qui pré-
cède immédiatement.
7. Anx autres parties de roffice qu'on ré-
cite en cheeur, il n'esl pas d'u-age d'emplnycr
l'orgue. Si cet usage existe dans certains
lieux, on peut s'y conformer, surlout quand
on chaule tierce pendant que l'évêque se pré-
parc à célébrer. Mais il faul observer, toutes
les fois que l'orgue joue alternativementquel-
quc chose qui devrait être chanté, que cela
doit être prononcé d'une voix intelligible par
quelqu'un du chœur. Il serait bien de le chan-
ter coujoinlement avec l'orgue.
8. Aux \êpres solennelles l'orgue joue
onlinairemenl à la fin île chaque psaume, et
.ilteriiativement à tous les versets de l'hym-
ne et du cantique Magnificat, conformément
aux règles préeédcnles.
9. A la messe solennelle, on joue alterna-
tivement au Kijric, au Gloria in cxcelsis, aa
S inclus et à VAgnu'i Dei ; on joue aussi à la
fin de l'Epîlre. à l'Offertoire, à l'élévation du
saint sacrement (d'un son plus grave et plus
doux ). au verset a|>pelé Communion; et à la
fin de la messe.
10. On ne joue pas de l'orgue pendant lo
Symbole ; il doit être chanté intelligiblement
dans le cliœiir.
IL 11 r.iut éviter avec soin de jouer des
airs lascifs, mondains, profanes, des airs de
théâtre, des pièces qui n'auraient aucun rap-
port avec l'oificc qu'on célèbre; il no faut
pas d'autres instruments de musique si ce
n'esl l'orgue.
il. L'iiarmoniede? voix doit exciter à la
piété; les chantres el les musiciens auront
soin (le n'y mêler rien qui ressente la lé-
gèreté ou la mondanité; cela détournerait
l'esprit de la coulcmplalion des choses divi-
nes ; ils chanteront d'un tonde piété, d'une
voix disliiicle et intelligible.
13. A la messe i-t à l'iJfice pour les morts,
on ne se sert pas de l'orgue, ni de la musi-
que, ni du chant qu'on appelle figuré, maisdu
plain-rhant, comme pendant l'Avent et le
Carême, aux jours non fê es.
A ces dispositions du Ceri-monial, on peut
ajouter celles de plusieurs décrets delà con-
grégaliondesRiles,qui rérTOUvent leschanis
en langue vulgaire dans l'église ; on en to-
lère au n'.omeiit où le saint sacrement est
remis dans le tabernacle après la bénédic-»
tion, pendant laquelle il ne Inut rien chan-
ter. [Decr. 17C2.) Tout ce qu'on chante doit
êlre exlr.iit du Missel ou du Bréviaire, ou du
moins de l'Ecriture sainte ou des saints Pères,
d'après Alexandre \ II. ( \ oy. Gardelliiii in
instrucl. CUm. § 31, n. 16 et seq. )
Ou trouve beaucoup de détails concernant
le chant, la musique el les instrumenis, dans
une encyclique de Benoît XIV du 19 l'.-vrier
17i9. Il cite ( n° 8 ) un décret du pape luno-
ceul XII, du -20 aoûl 1(;92, qui ne permet
pas aux musicien.-, de rien ajouter aux par-
lies de l'olfice, si ce n'esl quelque strophe ou
molel extrait IcvUiellement de l'office ou de
la messe de la fêle du saint sacremenl ; il a
permis de chanter cela d'une manière à exciter
la dévotion des fidèles, au moment de l'élé-
vation de l'hostie, el pendant qu'elleesl expo
sée à la vénération du peuple.
],ll DICTIONNAIRE DES CKREMONIES ET DES RITES SACRES
Le mémo Benoît XIV (iv 9) démontre, par
beaucoup de citations de conciles et autres ,
que les paroles qu'on chante doivent être
chantées surtout de manière qu'elles soient
parfaitement intelligibles. Quant aux ins-
Irumenls, il n'admet, outre lorgue, que ceux
qui servent à fortiûer et à soutenir la voix
des chantres; il exclut les tambours, le cor
de chasse, et lout ce qui est propre à la mu-
sique de thi'àlre.
Dans la chapelle du pape, on chante l'Of-
fertoire en contre-point un peu rapidement,
pour exécuter ensuite des motets analogues
a l'office du jour; Stabal mater clolorosa, le
dimanche des Hameaux; Fratreseijo enim , le
jeudi saint; le jour de Pâques, le chœur
ch.inlc lenlcmint l'Offertoire, ainsi que le
très-beau motel C/(n's(«s resurgcns, composé
par Félix Auerio. { Voy. Fonctions papales,
par Gaelano Moroni , traduit par l'abbé
Pascal. )
OIINEMENTS.
DiriICL'LTÉ SUR LES ORNEMENTS SACERDO-
TAUX.
(Trailé des S!?. Mystères, de Collel.)
i. Nércssilé des ornements pour le sacrifice. —
2. Nature du péché de celui qui célèbre sans
quelques-uns d'eux. — 3. Cas de nécessité. —
4. Jtidicieuse règle des bo7is théologiens. —
.-). Les ornements doivent être bénits. —
6. Prières à réciter par le ministre qui s'en
revêt. — 7. Quand les ornements perdent
leur bénédiction. — 8. Suite de la même
madère. — 9. Un habit sacré peut-il devenir
profane ? un habit profane peut-il devenir
sacié? — 10. Que penser des ornements
timbrés d'armoiries ? Sage décision de M. de
lu Paluelle. — 11. Chasuble de saint Charles
armoiriée au séminaire de Saint-Firmin. —
[-2. Couleur des ornements. — 13. Tout prêtre
peut-il prendre ses ornements sur l'autel ?
Les ornemenis que prend un prêtre pour
célébrer les divins mystères sont l'amict,
l'aube, la ceinture, le manipule, l'étole et la
chasuble. Il n'est pas de notre plan de prou-
ver contre les novateurs du xvr siècle que
l'Eglise, en établissant des habits extraor-
dinaires et majestueux pour le sacrifice, n'a
rien fait qui ne fût digne de sa profonde
sagesse. Le concert du monde entier, dès le
temps et avant le temps de Constantin, la
Venge suffisamment : et quelque idée que
nous ayons de la prudence de Calvin et de
Lulher (1), nous ne pouvons la conlrepeser
dans la balance de tous les siècles, sans la
trouver de moindre poids. Entrons donc dans
le détail des difficultés qui peuvent arrêter
sur la matière des ornements, et suivons
notre uiéthode ordinaire : si elle ennuie par
la répétition , du moins éclaire-t-elle par
l'ordre et par la liaison des parties.
(t) En relisani cet ouvrage, j'apprends que les luljié-
liens se servent, ou au moins se servaient il y a 70 ans,
dans quelques-unes de leurs églises, niÈme de chasubles
dans la célébration de leur prétendue liturgie. Ceux qui
suivent la liturgie anglicane sont vêtus à l'autel comme
les prêtres deriiglise romaine.
1112
1. Je dis donc d'abord qu'il y a péché
mortel à célébrer sans les principaux orne-
ments dont nous venons de parler : et cela
quand même on ne les Omettrait qu'à raison
d'une grande nécessité. Trois raisons courtes,
mais péremptoires, appuient eetlç décision :
le consentement unanime des maîtres, con-
sentement qui ne peut être que d'un très-
grand poids ; la pratique constjinle de toutes
les Eglises, sans en excepter celles que le
schisme a séparées de nous; et enfin d'an-
ciens canons qui n'ont pu nous Iransmcllrc
que ce qu'ils avaient reçu, et à la substance
desquels nous n'avons rien ajoulé (2).
2. J'ai dit sans les principaux ornetnents,
tels que sont l'aube, la chasuble, et quoi
qu'en pense Suarcz, l'étole, si sévèrcuicnl
prescrite par d'anciens conciles (.'}). On n'est
point d'accord sur la nature du péché dont
se rendrait coupable un prêtre qui célébre-
rait sans manipule, ou sans ceinture. Quarli
croit qu'il ne serait que véniel. Suarez , Lé-
desma, Sylvius (i) et plusieurs autres pré-
tendent qu'il irait au delà. On peut faire,
selon l'avis de saint Antonin (o>, une étole
d'un long manipule ou un manipule d'une
élole un peu courte , parce qu'il n'y a qu'une
même bénédiction pour ces deux ornements.
Par la même raison on peut, selon le saint
docteur, se servir d'étole au lieu de cein-
ture. Vasquez, Layman, Azor sont du même
sentiment; et Sylvius, qui le rapporte sans se
déclarer contre, paraît l'approuver.
3. J'ai ajouté qu'on ne pouvait célébrer
sans ces ornements , même dans le cas d'une
très-grande nécessité, tel que serait celui de
donner, un jour de fête, la messe à un peu-
ple qui ne l'entendra pas , ou de procurer à
un moribond la grâce du saint viatique.
C'est que les lois d'entendre la messe ou de
communier à la mort n'obligent que lors-
qu'on peut célébrer selon les règles les plus
importantes , et qu'on est estimé ne le pou-
voir quand on manque d'aube, d'étole ou
de chasuble. C'est par celte raison que des
cas dune semblable nécessité n'autorisent
point un prêtre latin à consacrer avec dn
pain levé, et qu'il ne peut célébrer ni sans au-
tel , ni dans un lieu profane, ni à une heure
absolument indue, comme après souper.
Je dirai plus, c'est que, quoique de très-
habiles gens croient, avec Sylvius, que pour
éviter la mort intentée par un caprice qui
n'aurait point pour objet le mépris tle la re-
ligion, on peut célébrer dans ses habits or-
dinaires ; j'aurais, ce me semble , de la 'iciiie
à m'y déterminer. 11 y aurait tant de scan-
dale à le faire, et le scandale mis à part, il
y a tant d'irrévérence, qu'il semble que la
mort serait un moindre mal. C'est le juge-
ment qu'en porte Merati; j'y souscris bien
volontiers.
li. A l'égard des ornemenis de moindre
(2) Vide cap. 42, cl alibi passim, disl. 1, de Consecr.
(5) Qua ergo ratione leinpore sacriticii non assuniiiora-
rmn)?etc. Cuncil. Bracar. m, can. 3.
(4) Suarez, disp. 82, sect. 2; Ledesma cap. 20; Vastiuei,
disp. 233; Sylvius, q. 83, art. 6.
(5) S. Antonio, in p., lit. 13.
lll"
ORN
OUN
nu
irnpoilance, comme sont l'ainict, la ccinlure
el le manipule, les bons Ihcologiens donnent
une règle qui nous paraît cxtrômcment sage:
c'est do mettre en parallèle rindéccnce cl la
nécessité, et de donner la préférence à celle
(les deux qui l'emportera sur l'autre. Je vou-
drais bien dire la messe un jour ouvrier
pour faire plaisir à une pieuse famille qui
sera Ircs-aflligée de ne la pas entendre; mais
je n'ai point de manipule : je ne la dirai
point , parce qu'il y a plus d'indécence que
de nécessité. Je n'ai point de ceinture un
jour de dimanche , et si je ne célèbre je ferai
jeter les hauts cris à un peuple intraitable :
je la célébrerai avec une ceinture non bé-
nite ou quelque chose d'équivalent, parce
qu'alors il y a plus de nécessité que d'indé-
cence. Au reste, quand on omet par inad-
vertance quelques-uns des vêtements dont
nous parlons, il y a plus ou moins de péché,
selon le degré de la négligence, qui est le
principe de l'omission. Si ce n'est qu'un ou-
bli involontaire in sk cl in causa, il n'y en a
point du tout.
S. Je dis en second lieu, qu'il y a de soi (1)
péché mortel à se servir pour la messe d'or-
nements qui ne soient pas bénits. La prati-
que de l'Eglise et le consentement des doc-
teurs en sont une preuve sufQsante. Il est
vrai que (]uelques-uns le nient de laceinture,
parce que, disent-ils, c'est moins un véritable
iiabit qu'un lien qui tient les habits en état.
Mais la plupart des autres s'élèvent contre
celte restriction, cl il faut les suivre dans la
pratique, tant parce que la ceinture vét à sa
manière, que parce qu'elle a sa signification
mystérieuse, et que d'ailleurs le Missel et le
PonliDcal veulent qu'elle soit bénite.
Cette bénédiction se fait par l'évéquc ou
par un prêtre à qui il en donne la com-
mission. Les religieux peuvent aussi la faire,
mais seulement pour leurs églises, ainsi que
l'a décidé la congrégation des Riles (2). C'est
donc sans raison que quelques l'égulicrs s'in-
(jèrenl de, bénir les ornements pour le service
d'autres églises que des leurs. Si les évéques
en avaient connaissance, ils leur en feraient
défenses sous les peines de droit. Ce sont les
propres termes de l'auteur des Conférences
d'Angers (3).
(i. Je dis 3' que quoiqu'il ne paraisse pas
que les prières : Imponc, Domine, capiti meo
galeam sululis , el autres marquées dans la
rubrique pour les ministres qui se revêtent
des ornements sacrés , soient de précepte
rigoureux , tant parce que celle rubrique
n'est que directive, que parce que les saints
canons n'en disent rien , on ne peut cepen-
dant y manquer sans quelque péché de né-
gligence ou de paresse spirituelle. Le savant
Navarre a cru que ce péché allait au mor-
tel (4) , mais il n'a pas été suivi en ce point;
et même quand on se sert de ces sortes d'or-
nements pour vêpres ou pour le salut, il
(1) 11 fjul expliquer ce mot paf ce que je viens de dire :
si on peut quelciuefois célébrer saos manipule, on le peut
sans manipule béoit.
n'est marqué nullepartqu'on doive rccilerces
oraisons. Néanmoins il est toujours mieux
de le faire; les bons ecclésiastiques le font
alors comme avant la messe.
■7. Je dis en quatrième lieu que les habits
saccrdolnux perdent leur bénédiction lors-
qu'ils perdent la forme sous laquelle ils l'ont
reçue ; ou, ce qui revient au même, lorsqu'on
ne peut plus s'en servir décemment pour les
fonctions du saint ministère.
De là il suit, 1° qu'une aube cesse d'élrc
béni'c si une des manches vient à être se
parée du corps, soit par violence, soit par
vétusté. Ce serait autrechosc si elle n'y était
attachée qu'avec un lacet ; car alors il en
serait d'elle comme d'un calice à vis qui se
démonte sans devenir profane. Si on recou-
sait une manche avant qu'elle fût séparée du
tout, ce tout garderait toujours sa bénédic-
tion, quand même on y mettrait une pièce
vieille ou neuve, parce que l'accessoire suit
la condition du principal. Mais comment le
corps d'une aube qui reste entier avec l'autre
manche ne bénit-il pas celle qu'on y joint?
vu surtout que les murailles dune église
servent bien à consacrer la voûte et le reste
qu'on y ajoute? c'est, je l'avoue, ce que je ne
saurais bien expliquer. Mais je puis encore
moins disputer contre l'usage et le sentiment
commun
Du même principe il suit encore , au
moins est-ce l'opinion la plus suivie, que la
ceinture perd sa bénédiction quand elle est
rompue de manière qu'aucun de ses deux
bouts n'est propre à ceindre le ministre do
l'autel. Si l'un ou l'autre restait de longueur
à pouvoir ceindre, on pourrait continuer à
s'en servir; on pourrait même, pour plus
grande commodité, y joindre la partie déta-
chée. Si, lorsqu'une ceinture est près de se
rompre, on la répare avec du fil ou on la
fortifie d'un nœud, elle reste toujours bénite,
parce qu'elle forme toujours un tout dont
les parties n'ont point été séparées.
Knfin il suit encore de notre premier
principe que l'étole et la chasuble perdent
leur bénédiction lorsque, pour les réparer,
on y met tant de nouvelles pièces que le
neuf l'emporte sur le vieux. 11 n'en serait
pas ainsi si on ne les raccommodait que peu
à peu : les premières parties feraient sur les
dernières ce que fait de l'eau bénite sur celle
qu'on y ajoute en moindre quantité.
Si le même ornement était double, c'est-à-
dire blanc en dessus et rouge en dedans,
comme le sont assez souvent ceux des évé-
ques, on pourrait détacher l'un de l'autre,
sans préjudice de la bénédiction, parce que
chacun d'eux garde toute sa forme et qu'il
a été bénit des deux côtés. Quand il n'y a que
la doublure déchirée, ou peut n'y avoir point
d'égards; mais si elle était bonne, el que le
dessus fût enlevé ou en lambeaux , je ne
croirais pas qu'on pût s'en servir. 11 y a
dans Habert quelque chose à ce sujet que
(-2) S. R. Congregalio, die 2i Aug. an. 1609.
(3) Babin, sur le Saciilicc, p. 135.
(4) Navarre, Manual. cap. 25, n. 23.
TiniONNAIRR DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
1115
je nVnlends pas bien, l'eut-élre csl-ce ma
faille.
8. Mais que dire si li'unc élolc on f.nsait
un manipule, ou «l'uu uiinipule une 6lo!e?
Nous piMisDHS d'aboni que si en pliant une
élole, sans y rien changer aulrcmcnl, on en
liiil un manipule, il n'y a rien à craimiro
pour sa béiicdiclion, parce que t-elle-ci élanl
la même pour tous les ornements sacenio-
taux, ils ne la perJenl que ijuanil ils perdent
esseiitieliemeiit leur forme : ee (lui n'arrive
point dans le cas présent. 11 en serait di;
même si d'un long manipule mi j oiivail lalre
une élole. Mais si, en retranchant une très-
grande partie d'une ctole. on en faisait un
manipule, je n'oserais, quoi qu'en pensent
Azor et quelques autres avec lui, m'en ser-
vir à cet usag'' sans le faire piéalablemenl
bénir, parce ()u'il passe pour constant en ces
matières que la licnédiitiou dispaïaît avec
la forme. Il faudrait raisonner de la mèuic
façon si pour faire une élole d'un manipule
on y ajoutait plusirurs morceaux, l)énit^ ou
non bénits, qui remportasscnl nolablemrnt
sur la substance primiiive de ce manipule.
Autrement une ceinture faite de plusieurs
morceaux d'autres ceintures bénilcs, cl dont
chacun en particulier ne suflirail pas (lour
faire le lour du corps, n'aurait pas besoin
de bénédiction : ce qui ne s'accorde ni avec
le senlimi'iit des docteurs, ni avec la prati-
que de l'Eglise.
9. On a coutume d'examiner ici ce qu'on
doil faire des ornements de l'Eglise lorsqu'ils
sonl usés à ne pouvoir plus y servir. Un
ancien canon (1) ordonne que tout ce qui a
servi dans le ten)ple du Seigneur soit con-
sumé par le feu, et que les cendi'es en soient
jetées dans le baptistère ou autre lieu qui
ne soit pas foulé aux pieds par les passants.
Linges d'aulel, chaire, chandeliers, rien n'est
excepté. L'usage a dérogé à celle loi quant
aux ustensiles de mêlai. Le feu qui les met
en fusion les change tellement, qu'ils ne
sonl plus réputés les mênïes. Pour ce qui est
des oriiemeiils et des linges d'église, on ne
pourrait, sans une Ircs-grande indécence,
s'en servir à des usages profanes.
Mais ce qui a servi à des usages protanes
ne peul-il pas se convenir en ornements sa-
crés ? Il faut que quelques personnes s'en
soicnl fait autrefois du scrupule, puisque
les frères mineurs oblinrenl à cet effel un
privilège de Sixte IV. C'était une grâce de
surerogalion. Ln pratique, soit des fidèles,
qui donnent volontiers les étoffes précieuses
dont ils se sont servis pendant un temps,
soil des églises qui les reçoivent avec actions
de grâces , suffit pour lever les scrupules
qu'on puurrait se faire là-dessus. Dieu agréa
dans l'ancienne loi les braceleis, les pendants
d'oreille, le hyacinthe, le pourpre, que les
hommes et les femmes offrirent à l'eini pour
la décoration de son tabernacle cl les habits
sacrés de ses lévites (2) ; pourquoi n'agrcc-
(1) Allaris palis, callicdra, candelabnim et Tetum, si
funniu vi lu.slaic consuiiipia, inceinlio deiiliir... Ciiiures
quo.)ue eorum iii baplisicrium iiifer.liilur, ul>i nullus lr»n-
stuiu li«beii; aut m pariele, aut io fouis pavimeiitoruin
1116
rail-il pas aujourd'hui de riihr.i éloffes dont
la vanité lui fait le sacnfire? Aussi le pape
Marcel consacra-t-il à Dieu un lemplf de
Lucine, el Honiface W le célèbre Panihéon.
Un habit n'est pas plus iin|iiirquedes lieux
où un encens abominable a mille fuis fumé
devant les démons.
11). C'est une question de savoir si un
curé ou toute autre personne en place peut
recevoir des ornements ou des calices sur
lesquels le dimateur ail fait mettre ses armes.
Le P. Alexandre (3) et l'auteur di-s Obli-
gations ccclésinsliiptes le nient. Quelques
autres l'ont fait avant el après eux , et il s'en
esl trouvé d'un zèle plu> ardent qui ont dit
sans détour que les armoiries d'un seigneur
vont bien sur la housse d'un mulet el très-
mal sur la chasuble d'un prcire. Il y a en lout
cela plus de feu (jne de raison. Ecoulons co
qu'eu dit un homme qui fut à la fois très-
pieux et Irès-cdairé. «Je conviens (ce sont
ses termes que je ne ferai que transcrir,'), je
conviens de trois choses, que le P. Alexan-
dre a lort bien remarquées. La première,
que ceux qui font sans éclat et en secret
des libéralités aux églises par un véritable
esprit d'humi:ilé, en recevront de grandes
récompenses devant Dieu : cl c'esl à quoi
l'Ecriture nous exhorte quand elle nnus dit
de cacher notre aumône d.iiis le sein du
pauvre: Conclitde elrcmnsi/nam in sinu pnu-
péris. Eccli. x\ix, 16. La seconde, que ceux
qui par vanité b)nt mettre leurs armes sur
les ornements (]u'ils oITrent à Dieu sont des
imilaieurs de Caïn , el qu'on peut dire d'eux
ce que saint Aniltroisc a dit de lui, et ce que
le P. Alexandre leur a appliciué : Bene oh-
tiilenint, sed maie diviserunl ; et en ce c.is il
csl vrai. Selon rorac^e [jrcmoncé par Jésns-
Chrisl, <|u'ils tint reçu leur récompense : Ite-
cepcrunl mercedein suam. Enfin je conviens
qu'il y a plusieurs personnes qui font mettre
leurs armes dans les églises, sur les vases
sacrés, sur les orncmenis, d'une manière
ridicule el indécente; el c'esl pourquoi il est
juste de s'y opposer, comme je le dirai dans
la suile.
« Mais, comme le même Evangile qui nous
défend de f.iire le bien par ostent.itioii et par
vanité, nous exhorte aussi de faire éclater
notre justice devant les hommes, afin que
Dieu soil glorifié et que notre exemple ex-
cite les autres à nous imiter, j'estime qu'un
donateur peut avoir de très -bons motifs
pour fiire mettre ses armes sur les ornements
([u'il donne à l'église, et qu'on ne peut sans
témérité condamner celte aciion, puisqu'elle
peut être bonne ou mauvaise, selon les diffé-
rentes intentions qu'on se propose.
« On ne saurait trop blâmer le zèle outré
de certains ecclésiastiques qui arrachent les
armoiries des ornemenis qui ont été donnés
à l'église. Car les prélats les plus sévères
ont permis par leurs statuts l'usage des an-
ciens ornements timbrés des armes des dona-
jactentur, ne iiilroeorlium pedibus iiniuinonlur. Cap ô'i,
disl. de Consecr.
(2)Exod. y.\\\.
(5J ^ni. Aleian 1er, lib. ii de F.itcli tap. 7, arl 5, n. t.
1H7 Ollf
leurs, et ont seulenionl dpfondn d'on nrcpp-
Icr (1c pareils à l'.ivenir. Ces ccclésiasliques
n'éviltraicnt pas sans doulc la pmillioii d'un
Ici cmporlcmcnt. s'ils élaient ('i)(r("|)ris pour
ce sujet; comine il fui ju<;c coiilre le sieur rie
Bacquêville, seigneur eu parliedela paroisse
de Garge près Sainl-Denis en France, par
arrêt du parlement de Paris du 20 mars
1752. Ce seigneur, ayant ôlé par violence les
.Trmoirics qui étaient sur une bannii^re que
M. Husl, secrétaire du roi, avait donnée à
celle église, fut condiimné par corps à la
restilurr en l'état où clic était lorsqu'elle
avait éié donnée.
« Je connais une famille où il y a plus de
deux cents ans que l'on s'est f.iil une loi
d'cnlrelenir d'ornements une église parnis-
Biale. Les enfants de cette mnisou, voyant les
armes de leurs ancêtres sur les ornemenis et
sur les chandeliers d'aigent qui sont d.ins
celle église, se disent les uns aux autres :
Voilà ce que notre bisaïeul, ce que noire
aïeul cl ce «lue nuire père ont dimné à Dieu ;
suivons leur exemple et inspirons les incuies
sentinienls à nos enf.ints.
« Pour moi, comme je ne pénètre point dans
le secret des co'urs, ji- crois (jue lessi'igneuis
de cette famille ont l;iit meitie leurs armes
sur les ornemenl> qu'ils nul tlouné'i à «elle
én;li^e, conaue nue iiiar(iue de la proteslaiion
intérieure qu'ils ont faite en li;s donnant,
que leur famille, leur noblesse, leurs biens
cl leur autorité viennent de Dieu, »
Quoiqu'on ne se lasse point d'entendre un
écrivain si sage, si judicieux, nous dirons,
pour abréger, ((u'apiès avoir solide i. eut
répondu aux objctli'ns, il fait quelques
remar(iiies (lui niérilenl de trouver | lace
ici. La pr. niière, que (lev;inl Di.u il n'y a
point de dilïérence entie les aruHS d'un
prince et d'Iles d'Uii simple gentilliiMuuu; ;
d'où il laisse à conclure qu'on ne voit pas
pourquoi le Gatéi liisuie de Montpellier, eu
pcrm: l ai:t les unes, a défendu les autres.
La sctoodc, qu'il y a beaucoup d'armoiries
indécentes qu'on aurait boule de voir sur
des ornemenis sacrés, telles que sont celles
d'une fenmie éclicvelécjd uiiBicclius nu, d'un
pouiceau, d'unecbau\c-souris. La troisième,
qu'il y a des seigneurs qui p acent leurs ar-
mes dans des lieux où l'on a horreur de les
voir, par exemple, au-dessus du tabernacle
et des images des .saints. «Elles doivent (i!it
notre auteur) être placées d'une manière
siniplc cl modeste au bas des chasubles el des
autres ornements, el sous les pieds des
saintes images. On ne doit point les mcUre
sur li's pieds des calices par dessous, parce
qu'il ne doit y avoir rien de gravé dessus
qu'une croix ; au lieu de laquelle, dit 1 er-
tullien, on voyait autrefois l'image du bon
(U RésoliUions de vlusiciirs cas de conscience, pnr ines-
Sii-f Uiiger André de la P;iliielle, elc, parc, ii, Utlrp 6.
(2) Jean-Casimir, cardiiwl Denhoff. évôquo de Céséiia
dans la lloinasiie, irio'-t in 1C97.
(15) P..ramenla aliaris.colpbranlis cl miiiisliorunidebent
esse coloris convi riu mis ollicio et nn^'X iliei, clr. Rubnca,
pari. III, lit. 19. Ki /c yiijrli ; 1 Miii.ili in liniic lilnlnni.
— SiTvelur slriclun rubrica quoad colorciii pjranuînlo-
ruui . . Missa concordare debel cuivi oBicio qiioil qiiisi|ue re-
ORN
4H!^
r.Tsiei'.r portant une brebis sur ses épau-
les (I . «
11. De tout cela il suit deux choses, l'une,
qu'il cslplus louable à un seigneurde s'abste-
nir de meilre s<'s armes sur les ornements
qu'il donne à l'église, que de les y mettre;
l'autre, qu'un curé peut absolument recevoir
des ornements timbrés d'armoiries, lors-
qu'elles n'ont rien d'indécent, el que les sta-
tuts du diocèse ne le défendent pas; l'auteur
que nous avons suivi jusqu'ici le prouve
par le fait d'un bon nombre dévéques d'un
mérite riisiirgué. Il n'eût pas manqué d'a-
jouter, s'il l'eut .su, que dans le séminaire de
Saint-Firniin, où j'écris, il y a, grâce à la
pieuse libéraliié de l'illustre et respectable
cardinal Denhoff (2) , une chasuble île saint
Charles Borromée, sur le bas de laquelle
sont SCS armes. El quel homme sut jamais
mieux les bonnes règles, et aima moins à
s'en écarter? Je prie qu'on me pardouno
celle espèce de digression : je reviens à mon
suj' t.
12. Le préire qui se dispose à célébrer,
doit porter les marques de son état, ainsi
que nous l'avons dit ailleurs. Il doit aussi
prendre <les ornements d'uiu- coi:L'ur qui
convienni' à l'office, du rouge pour un mar-
tu", du bl.inc pour un confesseur, etc. (3).
Si ci'penilanl un prêtre, par négligence ou
par queiiiue autre semblable motif, prenait
une couleur pour l'autre dans sa propre
église, il pécherait vénii-llemenl , parce tjue
Il négligence dans ce qui regarde le culte de
Dieu l'sl toujours une faute. Il est même sûr
que sa faute irait au nmrlel si, à raison des
circonslai;ces. il en résultait un grand .scan-
dale. Verrail-on , sans cire jute:iii'nl in-
digné, un prèlre se servir, le jour de Pâ-
ques , lies ornements qui ne sonl en usage
que pour les morts?
Uu simple prêtre doit prendre les orne-
ments à la sacristie ; il n'appartient qu'aux
cardinaux cl aux évoques de les prendre sur
l'autel, ainsi que l'a statué, le 7 juillet lltl2,
la congrégation des Riles, par un décret
qu'Urtiain \ 111 fil mettre à la têle du Missel
qu'il publia. Toutefois, sauf lo mépris ou le
scanil.ile, il n'y aurait pas un péché grief à
violer celte loi. Il n'y en a même point du
tout quand on célèbre dans un lieu où il
n'y a ni sacristie ni crédence. Mais alors il
faut les prendre, non au milieu, mais au coin
de l'autel, du côté de l'Evangile, comme l'ont
remarqué Gavanlus et Quarli ('*). Les pré-
lats inférieurs aux evêques peuvent, lors-
qu'ils doivent olficier pontificalenienl , les
prendre comme eux au milieu de l'autel ,
mais non dans un autre temps. Ainsi le
décida, eu 169o, la même congrégation des
Uiles (5).
cilavil, dummodo rnm colore ecclesiœ in qua célébra"
apteiur. S. C. 1851. Ekit.
(i) Oavaimis, pan. ii, til. t, P. 2. Quarli, pari, ir, lit. 2,
dub. i.
(o) Pr.rlali episcopis inferiores sacras vcslos ca all.nri
snniere non posMim, niii ponnliraliier di>iiiis varaliiri.
S. R. C. corani Alexnndio VI II, "27 sept, 1693,
rali, in Imlice, u. 547.
4U9
OICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
11-20
PAIN.
Quant ù ce qui concerne le pain eucharis-
tique, Voy. Eucharistie, Sacrifice, cl l'art.
Pain eucharistique, ci-apiès.
PAIN BÉNIT.
Il y a d;ins le Kilucl romain deux formu-
les de bénédiction du pain, dans lesquelles
l'Eglise demande à Dieu le salut de râuic et
la santé du corps pour tous ceux qui en
mangeront. Il est évident qu'on ne peut pas bé-
nir ainsi du pain liestinc aux animaux ; aussi
Irouve-t-on dans divers Rituels particuliers
une bénédiction pour le pain et le sel
qu'on donne aux animaux. Nous ne la met-
tons pas ici pour les raisons indiquées à l'art.
Bénédictions.
Dans plusieurs Missels de France on trouve
à l'ordinaire de la messe la première des
bénédictions du pain contenues dans le Ri-
tuel romain. C'est en effet l'usage, daus beau-
coup de paroisses, de bénir du pain dans ce
moment-là, cl de le distribuer aux lidèles
présents.
Le Cérémonial de Lyon, dit que le célé-
brant, ayant jeté trois fois de l'eau bénite
sur le pain en forme de croix, donne à ceux
qui le présentent l'instrument de paix à
baiser, ou la croix s'il n'y pas d'instru-
ment de paix, mais jamais la patène. Il
convient, ajoute-t-il, que le pain bénit soit
distribué au clergé par des clercs en surplis.
[Cérémonial de Lyon , n. GCi.)
DU PAIN BÉNIT.
(Explication du P. Lebrun.)
Eulogie vient d'un mot grec qui signifie
priêreoubénédiction. Le painbénitqui est, en
plusieurs endroits , le seul reste de l'offrande
des fidèles, est ainsi appelé, parce qu'il est
bénit par une prière, et il a été institué pour
être entre eux un signe de communion. Les
chrétiens doivent tous ensemble composer
un même corps, et l'on ne saurait trouver
un symbole plus expressif de l'union de plu-
sieurs choses que le pain qui est fait de
plusieurs grains de blé réunis et confondus en-
semble : Nous sommes tous itn même corps et
un même pain, dit saint Paul (1), parce que
nous devons tous être réunis en Jésus-Christ.
On voit au iv^ siècle que, pour exprimer
cette union, les chrétiens s'envoyaient mu-
tuellement du pain, qu'ils appelaient ilcs
eulogies, à cause qu'ils y joignaient une bé-
nédiction par la prière.
(t)Cor. X, 17.
(2) Orat. 19, tom. ï, p. 506.
(3) Panis quepi niisimus uberior benedicliofletdik'clio-
ne accipientis vcsirae benignilalis. Aug., cp. 51, al.ôt, ad
Paulin.
(4) Pancm unum, qucm unanimilalis indicio niisimns
charitali tuae, roganius accipiendo benedicas, Paulin.,
epist. 41, ad Avqiisl.
i'i) Panem uniini sanclilali lus unilatisgratia niisimus...
Huiicpanem eulogiam esse tu facics dignalione suniendi.
Paulin., pp. 4.'), ad Alip.
(fi) Voij. un fragment d'une lellre de saint Irénée au
pape Victor. Kuseb. Histor. I. y, c. 2i.
Saint Grégoire de Nazianze |2; parle des
pains blancs marqués d'un signe de croix,
qu'il avait coutume de bénir, et qui donnè-
rent miraculeusement la santé à sa mère
par la seule pensée qu'elle eut en dormant
qu'elle en mangeait et qu'elle était guérie.
Saint Augustin fait allusion à ces sortes
d'culogies, lorsqu'il écrit à saint Paulin (.3)
que la bénédiction du pain qu'il lui envoie
deviendra plus grande par la charité avec
laquelle il le recevra.
Saint Paulin envoya aussi un pain à saint
Augustin en signe d union (i), et il le prie
de le bénir en le recevant. Le même saint,
envoyant un autre pain à saint Alipe, évé-
que de ïagasle, lui écrit (5) qu'en le rece-
vant en esprit de charilé, il en fera une
eulogie.
On s'envoyait même quelquefois l'eucha-
ristie (6), qui est le plus grand de tous les
signes d'union ; et le concile de Laodicée,
vers le milieu du iv* siècle, au quatorzième
canon, défend d'envoyer à la fête de Pâques
les saints [sancta), c'est-à-dire l'eucharistie,
au lieu d'eulogies.
Cecanon peut faire entendre qu'on envoyait
quelquefois l'eucharistie, et qu'on envoyait
plus souvent en signe de communion un sim-
ple pain bénit qu'on appelait eulogie. Les
anciennes formules de Marculfe nous ap-
prennent en effet que les évoques se sont en-
voyé durant longtemps des eulogies aux fêtes
de Noël et de Pâques' (7).
Le pain bénit a donc été d'abord en usage
pour entretenir l'union entre les chrétiens
éloignés les uns des autres, et il l'a été en-
suite pour être un signe d'union entre tous
ceux qui se trouvaient ensemble à la messe.
Le signe d'union par excellence est la com-
munion eucharistique ; mais tout le monde
ne communiant pas, on a institué un autre
signe qui suppléât à la réception de l'eucha-
ristie, afin qu'on pût dire en un sens ce que
dit saint Paul (8 s Nous participons tous à un
même pain. De là vient, que depuis un temps
immémorial, dans les églises grecques et lati-
nes, on a bénit du pain pour le distribuer à la
fin de la messe. Saint Germain, patriarche
de Constanlinople, relèvelcs avantages qu'on
doit tirer de ce pain; et l'on voit dans plu-
sieurs autres auteurs (9) que les Grecs à la
fin de la messe, le reçoivent du prêtre avec
beaucoup de respect en lui baisant la main.
L'usage du pain bénit fut expressément re-
(7) Voy. lesch. 42, 44 et 45 du second livre des For-
mules, et les notes du savant Jérôme Bignon, lom. II des
Tapiiulaircs, p. 429 et 9ii0.
(8J Cor. X, 17.
(0) Il est I arlé du pain bénit dans Balsamon sur le se-
cond canon d'Anlioclie (quoique ce canon ne parle en gé-
néral que de la communion des chrétiens), dans l'bisloire
de C;mlacuzène (I. i, c. 41), dans Niréphore de Conslan-
tinople (c. 19), dans Codin, de Ofliciis aula: Conslaminop.
Voyez aussi Cabasilas sur la liiuigie et les noies du P.
Goàr sur l'Eucologe. Cet auteur, le P. Cabassut, et plu-
sieurs autres savants citent parmi les preuves du paiu bé-
nit la décrétale du pape Pie Ij au u' siècle. Mais c'est uns
H21 PAI
commandé dans l'Eglise latine au IX' siècle, par
le pape Léon IV, par lo concilcde Nantes, par
Hincmar de Reims, el par Raban, archevê-
que de Mayence. Le pape Léon IV, vers l'an
850, dans sa lettre pastorale, dit aux curés (1):
Distribuez des eulogies au peuple après la
messe. Hincmar de Reims entre dans nn plus
grand détail dans le règlement qu'il fit pour
son diocèse, l'an 852. Il paraît avoir lire tout
ce qu'il dit du concile de Nantes, qui, selon
les remarques du P. Sirmond (2) el de M. Ba-
luze {',i\ doit être placé vers l'an 800.
Ce concile, rapporté par Reginon (k) qui
écrivait vers l'an 900, ordonne « que du res-
te des oblations qui n'auront pas été consa-
crées, ou des autres pains que le peuple aura
offerts, ou de son propre pain, le prêtre en
mette un assez grand nombre de parcelles
dans un vase propre, pourles distribuer après
la messe, les dimanclies el les fêtes, à ceux
qui n'ont pu communier ; el qu'avant de les
distribuer il les bénisse par celte prière, »
que nous mellrons ici tout entière , parce
qu'elle est une des deux que le Missel romain
a conservées parmi les autres bénédictions :
Seigneur saint, Père tout - puissant , Dieu
éternel, daif/nez bénir ce pain par votre sainte
el spirituelle bénédiction, afin que tous ceux
qui en mangeront y trouvent la sanlé du corps
et de l'dme, et nn préservatif contre lesjnala-
dies et les pièges des ennemis. Nous vous en
prions par Notre-Seigncur Jésus-Christ votre
fils, le pain de vie qui est descendu du ciel
pour donner la vie et le salut au monde, etc.
Le concile ajoute qu'i7 faut prendre garde
.qu'il n'en tombe quelque miette par terre. Co
pain, eu effet, bénit par l'Eglise, mérite du
, respect ; et il faut en dire ce que disait saint
Augustin du sel bénit qu'on distribuait aux
catéchumènes (5j : « Quoique ce ne soit pas
le corps de' Jésus-Christ, c'est pourtant une
chose sainte, et plus sainte que les autres,
aliments dont nous nous nourrissons, parce
que c'est un sacrentent, » c'est-à-dire le signé
d'une chose sacrée. Le sel était le signe de
la sagesse chrétienne et du goiit spirituel
qu'on inspirait aux caléchuuiènes ; elle pain
bénit est le signe de l'union des chrétiens avec
Jésus-Christ, comme un supplément à laré-
ceplion de sou corps.
PAIN EUCHARISTIQUE.
(Traité des SS. Mystères, par Collet.)
§1. Dupain eucliaristique.
1. Le pain, matière de la consécration du
PAI
lii2
corps. — 2. Tout pain n'y est pas propre. —
3. Peut-on se servir du pain de seigle dans
le cas de nécessité? — 4. Usage des Grecs
différent de celui des Latins. .Suites de ce
principe. ~^. Le pain qui commence à se
gâter peut-il servir à l'autel? — G. Règles
marquées par la rubrique sur ce point. —
7. Que faire quand on ne peut remédier au
défaut de la matière? ~ 8. Suffit-il d'offrir
mentalement celle qu'on lui substitue ? —
9. Est-ce assez dans es cas de recommencer
à Qui pridie, etc. — 10. Que doit faire le
célébrant, d'une formule viciée?— II. Faut-il
consacrer de nouveaii le pain et le vin,
quand on ne s'aperçoit du vice de l'hostie,
qu'après avoir pris le précieux sang ? —
12. Quid, si l'on 7ie découvre le défaut de
la matière , que quelque temps après la
communion? — 13. Conduite à garder dans
le doute ; — Ik. Et dans le cas où l'hostie
disparaît naturellement ou par miracle.
1. Tout le monde convient que le pain est
la matière de laijuelle le corps de l'Homme^
Dieu doit être produit sur nos autels. Ce point
de notre foi est si clairement établi dans
l'Ecriture (G), si constamment enseigné dans
la tradition (7)|, si affermi par la pratique
de toutes les Eglises du monde, qu'il n'y a
pas d'apparence qu'il soit désormais com-
battu (8;. .
2. Mais tout pain peut-il être la matière de
la consécration? C'est la première difficulté
qui se présente ici.
Et d'abord il n'y a personne qui ne donne
l'exclusion au pain qui se faitoude légumes,
comme de pois et de fèves; ou de fruits,
comme de noix et de châtaignes; ou de
rncines, comme de celle qu'on nomme cas-
save dans l'Amérique. . . /
Il n'y a donc que ce qui croît en épis,
qu'on puisse avec quelque sorte de vraisem-
blance prendre pour la matière de l'eucha-
ristie : mais il faut encore en retrancher
l'orge, l'avoine et tout ce qui peut se rap-
porter à l'un ou à l'autre. Ainsi, il n'y a
guère que le froment et le seigle dont on
puisse disputer
Que lo pain de froment suffise pour la
consécration, c'est une vérité que personne
ne conteste : mais qu'il en soit la matière
nécessaire, en sorte que le pain de seigle n'y
puisse suppléer, c'est de quoi on ne convient
pas. Saint Thomas, dont le seul nom fait
un argument, met en ce genre le seigle au
niveau du froment (9). Sa raison estauele
fausse pièce, qu'on ne trouve point avant le x' siè-
cle ; car elle n'est point dans le corps des autres ^fausses
décrélales.
(1) Eulogias post missasindiebusfestisplebidistribuite.
Léo IV, liom. de Cura pasl.
(2) Sirinoiid. Not. in coiic. Naiin. Conc. tom. I.Y.
(3) Baluz. Prœfat. in Reginon.
(4) L. 1, de Ecoles, discipl. c. 332
(b) Quod accipiuul, quamvis non corpns sit Cliristi, san-
ctum est lamen, sancliiis quam cibi quibus alimur, quo-
niam sacrameutum est. Aug. de Peu. mer. el remiss.
1. n, c. "26.
• (6) Accepit Jésus panem, benedixit, fregit, deditque
discipulis suis, dicens :Accipile,'hoc est corpus meuin.
' Uatlh.,- Marc. ii\, etc. •
(7) In saeramenlis corporis et sanguinis Domini nlliil
aniplius offeratur, quam ipse Doniinus tradidit, hoc est
panis et tinumaquse inixlum. Conc. Carlbag. m, an. 397;
cap. 2i. Vide concil. Florent, in decreto hlugenii; Late-
rau. IV, dp. Firmiier ; Trid. sess. 13, 21, 22, etc.
(8) Il l'a éli par les gnostiques, vers l'an 213, par les
catapliryges, vers217,etc. KoyeiS.Epipliaiie, Uaeres. 26.
S. .iugusliii, hLerps. 26 et 28. , '.
(9) Non ita est de siligine, quod frumenli genus ex verr
Iritico m riialis terris scminalo hascitur.adeoque potest
esse niatcria eucharislise. S. Thom. q. 74, 2, 3, ad 2.— Au
rapport du ttiéologien'Sœtllcr, il y a dans cerlaiftes con-
trées du Nord une espèce de froment appelée en français
esfrioue oaépéaulre, dont ou, fait d'excellent pain servi sur
les meilleures labU's; cet auteur juge que c'esi'uue h'»-
1133
DICTIONNAIRE DES CEUEMONlES ET DES RITES SACRES.
Ili4
premier naît du second dans les mauvaises celle illustre et sainte abbaye les pains qui
(erres, et qu'ain-i ils sonll'un et l'autre de la devaient ^crvirà laulil 4^).
moiiie espèce. M. d'Arfçenlré (1) pense et
pf..-ic comme le saint doileur, cl le savant
ïiyurnely te range du uiêuie côté.
Nous croyons néannioins, avec plusieurs
célèbres thomistes (-2), que le sentiment con-
traire est le seul qu'oi\ puisse suivre dans la
pr;ilique. Nos moUfs sont que la matière de
l'eucliarislie est du pain simplement dit ; or,
celle dénomination dans l'usaf^c conimun no
ir.ar(|U.! que le pain de froment. Tout pain
d'un ordre inférieur s'exprime avec une
adJili m qui earaclérise >oii csjièoe. C'e^l,
dil-on, du .pain d'orge, du p;ii.i de seigle.
Gomme donc, lorsqu'on dit >imi)''emeut que
riiuilc est la matière de la confi! lualion, on
enlend par là l'huile d'olives, à l'.exciu-ion
de touleaulre : ainsi, quand l'Kcriture el la
tradition assignent le pain pour la matière
de reucliarisiie , ou ne duil entendre l'un et
l'autre que du pain de froment.
il y a plus : c'est que pour lever l'équi-
voque, qui n'était pas bien à craindre, 1 E-
glise, ((uand l'occision s'en est prc-enlée, a
spéciOé le pain dont elle veut qu'on se
serve pour la consécration. On le voit dans
ses conciles, dans ses rubriques , dans ses
catéchismes (3). Qui peut sans danger tenir
ferme contre de si respectables autorités?
J'ajoute que la raison sur laquelle se
fonde saint Thomas n'est rien moins que
concluante, puisque bien des gens soutien-
nent que le froment dans les mauvais fonds
dégénère en ivraie et en avoine , graines
donl le saint docteur n'aurait pas voulu
faire la matière de l'euchariblie. Les nou-
veaux naturalistes n'admettent aucune con-
version d'une semence en l'aulre, et par là
ils ôlenl toute probabilité à l'opinion de
3. Il suit du principe que nous venons
d'élab ir qui) ne serait permis de consacrer
du pain de seigle, ni pour procurer le via-
tique, à un malade, ni pour fain; entendre |;i
messe à une paroisse, qui la [terdia un jour
de fêle ou de dimanche. C'est qu'il n'est ja-
mais permis de se seriird'uiie matière Irès-
douleiise hors 11' cas de la dernière nécesnilé,
et qu'il n'y en a aucune d'entendre la messe
ou de communier à l'article de la mort,
quand on ne peut ni l'un i.i l'autre sans
expoS''r un sacrement .lu danj^er île nullité.
Dans ce cas la loi de Dieu et celle di' l'Eglise
cessent égaleuieiil. Ou peut mênie dire qu'il
en faut beaucoup moins pour arrêter l'ob'.!-
g.'ilion qu'elles imposent. Cela est évident
eii France, où l'on refuse le viatique à ceux
qui sont condamnés au dernier supplice (5).
Comme le pain, pour être de vrai pain ,
doit être pétri avec de l'eau naturelle, et
cuit au feu d'une certaine manière, tout co
qui se fait «ans l'un ou sans l'autre ne peut
servir à l'aulel. De l'eau de la mer suffirait
au défaut d'autre, de l'eau de roSc> ne ferait
qu'une matière donteus!! (G). Le lait et le
miel feraient une matière absolument nulle.
Mais que le pain soit cuit au four, sous la
cenilre ou entre des fers chauds, cela est
indifférent pour la substance du sacrifice.
Je dis, pour la stibslance: car pour la ma-
nière chacun doit s'en tenir à l'usage de son
Eglise.
k. Les Grecs se servent de pain levé pour
l'eucharistie, les Latins de pain azyme ou
sans levain. Cen'esl pas ici le lieud'examiner
laquelle de ces deux pratiques l'emporte sur
l'autre. Si, comme nous le croyons, Jésus-
Christ n'a institué l'eucharistie qu'après la
saiut Thomas. Ainsi. la bonne physique sert «cène pascale, c'est-à-dire dans un temps où
quelquefois à la théologie
Le pain fait avec du froment qui n'est pas
bien pur, mais où il n'y a que peu de grains
de seigle, d'orge ou autres semblables, ne
laisse pas d'être propre à la consécration. Il
est toujours réputé pain : comme le vin mêlé
de quelques goutles d'eau est toujouis ré-
puté vin. Cependant le respect infini qui est
dû au sacrement exige qu'on n'emploie pour
sa matière que ce qu il y a de plus pur et de
plus bl.inc. On peut voir, dans les Coutumes
deCluny, avec quel soin on préparait dans
il ét.jil défendu sous peine de mort de man-
ger ou même d'avoir à la maison du pain
levé, l'Eglise laline a l'avantage de suivre
le plus ancien et le plus parfait modèle de
consécration qu'on puisse imaginer. Mais,
après tout, l'une et l'autre forme sulfit à
l'essence du sacrifice. Nous ne faisons point
de procès aux Orientaux sur leur usage,
et ce n'est que depuis que le démou du
schisme et de l'erreur s'est emparé d'eux
qu'ils ont lâché de répandre des doutes sur
le nôtre. Les calvinistes semblent s être unis
liftrc suirisanie pour l'eiicliarislie, et dit qu'on l'emploie
eu rff>l piiuf cclj, surloul eu Suède et dans l'Helvélie,
au vu et Ml su des évft>iues, cl uiêiiic des uoiices aposlo-
lupu'S. Macs it ii'jppiouve pas nu'ou s'eu sirve, nuii plus
que du seigle, d,iii^ les lieux où ces graius ne sont pas lé-
pulés ilu Iruuieul, et ue foraieul pas le paiu usuel des bou-
Dcs t.>bles. Edit.
(U D'A'geuiré, Explkraion des sept sacremcnls, tom. 1,
p. aotijTournJy, | ag. Ô6l.
(2) Aiiclor opcris rie Re sncramenla.ia, odil. Ycuel.
1"')7, tom I, pag. 3o6, et Calecliisiii. lluui., iiifrn.
(5) l)c paui', sivi- azyuiuj, siïî- fcrineiil.ilusluciil, Grs-
ci, iio.i c.;iaii., duuinijdo e.\ irilico cmisti l. O^ik. Fliuent.
SeSv lill. (Libu. tom. Xlll.) Teiliiiiii est eueliai isllu; sa-
uaïueiuuui, eu us luuli'iii eal pains Irilicous, el viuuiii de
vile. Eujeuiui, ibid., lu Decrt^to. Sul>alurU veiba usluu-
dunt panem eiicbarisiicum ex trliico coiiGci oporlere :
coiniiiUMi onlm loqueudl cuiisucliidliie, cum paiiisabsolute
diiiuir, i<aiieui ex tritao inliliigi salis coiisiat. Caleclilsin.
eoncil. Trid , pan. ii, de tuclmr. ii. 12. Le Ca!écliiMiie du
coiuile de Treule est en grande parlie I ouvrage de plu-
sieurs saviuil'! dominicains. Il a élé appiiiiné pnr Pie V,
par Grégoire VIII, |)ar saint Cliarles, par le clergé de
Fr:iiice assemliléf à Melun, clc. Yoijei l'Apparat nui est
à la lêtc du livre, art. 2 el 5.
(4) Vo\jez le P. I.ougueval, tom. VIII, pag. 23ô, ou le
Spialeijiuin, loin. IV.
(5) l.e nouveau lliluet de Paris le permet, quand l'esé-
Cuiion ne iloil pas avuir lieu dans la même iiulinée. Hdit
(tij Si imnis m oi)nfi.-itus di- acpia rosacea vel alterius
disiillaiionis, dutniuii est au conlicialur tiicrametilum. Ku<
bric, purt, m, lil, 3, b. i.
U-25 l'.vl
àeux(l); mais les luthériens nous ont ven-
gés (2).
Il faut copondant observer qu'un Lalin
qui chez les Latins consacrerait avec du pain
livé, et un Grec qui tlicz les Grecs ccmsa-
crerail avec des azymes, feraient, chacun
de son côlé, uni- (aule considérable : parce
qu'aucun particulier n'a droit de s'écarter
d'un rite iinporl.int, et moins encore (|uand
cela lui est dcfi'ndu par une autorité légiliuic,
cuuinie il arrive ici (3).
Si un Latin devenait n embre d'une Fglisc
grecque, ou un Grec fl'uiie Eglise lalinc ,
Quarii prétend (pin ni l'un ni l'autre ne
puurr.iieut sans dispense du pape retenir
leur ancien usage, et qu'ainsi le Grec serait
tenu de célébrer avec du p^iin azyme, et le
Lalin avec du pain levé. Merali (i) est d'un
autre avis, et il se fonde sur ru>ase où sont
les Grecs domiciliés à Rouk; de célébrer à la
grecque, même <lai!S les églises des Latins.
ALiis ne pourrait-on pas dire qu'il y a dans
ce ras, ou une dispense du supérieur, ou une
coutume qui dûmenl approuvée équivaut à
la dispense (5)?
Mais un préire du rite latin ne peut-il en
aucun c:is célébrer avec du pain commun,
quand il se trouve tout à coup dans l'impuis-
sance d'en avoir d'autre'? Il s'agira par
exemple de dire la messe, ou pour un peuple
nouilireux ()ui ne l'cnlendra pas dans une
grande solennité, ou pour conimunierun niu-
lade qui s'en vaà grands pas, ou pour ache-
ver la messe que n'a pu linir un prêtre qui a
prononcé les paroles de la consécration sur
une fjimulc cono!iq)ue, ou sur une autre
qui a disparu. On n'a que du pain levé, quid
\uris ï
Nous estimons qu'on ne peut dans les deux
premiers cas se servir de pain levé, comme
on ne pourrait dans le n;ême cas célébrer
sans calice ou sans ornement!). L'usage du
pain sans levain est quel(|uc chose; de si
sacrédans l'Eglise d'Occident, qu'elle ne s'en
depait qu'à la dernière cxlréniité, c'est-à-
dire lorsque cela est nécessaire pour la per-
fecti'in du sacrifice; d'où il suit ({uc dans le
troisième cas un prêtre pourrait et môme
serait obligé de se servir de pain ordinaire,
s'il n'en trouvait point d'autre.
Il résulte de tout ceci qu'un séculier du
rite lalin ne peut communier qu'avec du
pain azyme, et un Grec qu'avec du pain
levé, ei que par conséquent l'un et l'autre
ne doivent s'approcher de la sainte table que
l'AL
IISG
dans les Eglises qui suivent l'usage de leur
nation, quand il y en a des dcut sortes dans
le lieu où ils se trouvent.
•H. Si le pain dont on se sert pour le sacri-
fice commence à se gâter, et cpi'il ne II- soit
pas encore jusqu'à cesser d'être du pain, la
consécraiion subsiste, mais le prcirc qui se
sert d'une maliére si altérée pèche mortel-
leiiienl, ainsi que le disent les rubriques (6).
De ce principe nous conclurons, en passant,
«lu'on ne pourrait cimsacrer avec du p.iin
f.it d'amidon, parci; que cette paie, quoique
faite de fromenl, est si altérée par la longue
fi'rment.ilioii que lui cause l'e.iu dont on la
trempe presque coiilinuellemenl, qu'on ne
peut plus la regarder comme de vraie farine;
aussi n'en a-l-ei!e plus ni le troùi, ui l'odeur,
ni les autres propriétés ; et c'est pour c.'la
qui! saint Thomas et la plus grande partie
des théologiens la regardent comme une
matière impropre au sacrifice.
(). Mais que doit faire le prêtre quand il
s'aperçoii (pie 1 1 formule qu'on lui a donnée,
ou quil a mise pour li consécration, est
corrompue ou n'est pas de fromenl 'l
La rubrique, qui entre ici dans un assez
grand détail, lève une partie des difficultés
qui se présentent sur ce sujet ; mai-, elle en
fait nafire d'autres qui méritent de re dis-
cutées. Elle dit doue d'abord que si le ce é-
brant s'aperçoit de sa méprise avant la con-
sécration, il doit ôier la mauvaise formule
qu'il a oiïeric, lui en susbtiluer une autre,
l'offrir au moins mentalement , et reprendre
et poursuivre de l'endroit où il était
resté (7).
l'aile dit en second lieu que s'il ne découvre
son erreur qu'après la consécration, ou <]ùe
lorsqu'il a déjà pris celle hostie corrompue,
il doit s'en faire apporter une autre, l'offrir
Comme on vient de le dire , la consacrer en
commençant par les paroles : Qui pridie
qiinm paleretur, et s'en cutnmunier, quoi-»
qu'il ne soit plus à jeun, parce que le pré-
cepte de l'intcgrilé du sacrifice remporte sur
le précepte du jeûne. Que s'il n'avait pas
encore pris la formule dont il s'agit, il de-
vrait ou la prendre après 1 1 communion du
. corps ( t du s.ing, ou la donner à ((uelqu'un
des assistants, ou enfin la garder quelque
part avec respect.
Enfin la même rubrique ajoute que si le
prêtre ne s'aperçoit du défaut de sa matière
qu'après qu'il a pris le précieux sang, il
doit offrir, comme il est dit ci -dessus, de
nouveau pain et de nouveau vin avec de
(1) Wenddiii, Chiisiianœ Théologie lib. i, c. 2ô, thés.
13, pag. m//a.'>Ol.
(2) Frittein. Keclwumni Thcoloqia poUmica. looo 14. de
sacra cœiia, toniiov. i. An placenW oibicnlares, quœ vul-
ijti Iwsùa: i'(7 ubliiiœ tticwUiir,el i;i iucia cœna adliiOi'iilur,
iiiU leruniunis? l'jg. 1006.
(3) UnusquirqHe juxla lÀxlesiœ sus, sive Oceiiteiiialis,
sive Uneniiiisi'.oiisueluiliucui comeciijt. Coiicil. Florent.,
in Litteris wiionis.
(4) Mf rati. pari, m, lit. 3, aii numenim 3 Gnvanll.
(5) BeiiotlXlV ilèieiKi alisolimieiit aux (lêires grecs pi
l;ni;l^ Ue 'célélH-er auueuieul que selon leur rite. [Comlit.
i'Iii ;)u lurulii ) tiuii.
(Gi ii /)u;iis cœ|ierit corrum|ii, sed non sit corniplus,
siuiiliter, si non su azyiuus secuuJu.n iiioreiu li!cclesi;e Lï-
lina;. cnnncilur snr laiiienfum ; soJ conlicicns graviter pec-
rai. Kuli'ic. p. m, lit. 3, n ^.
{') Si Cl leljrani aille conserralionem advprteril liostiaoi
esse corruptaui, ant non essc n iiiceini, rcniola illa liObtia,
ali.nn poiial, et t.icla olilatinnc sallcni inenie coiieepia,
prosequalur ab eo loio ubi ile>nll Kutiric, ihid , n. i. Si
iJ adverleiil posi conseciaiioncm, eiiain [losi illius tiusliae
snmplioiipcii, posil.i atia fai'i.il oblaiinnem ut supra, el a
coiiM'craiiiine iiiii|.iat, seilicet ab illi-i verbis : Qui pridie
quant itnlcielnr, il ill.mi prioreni, si non suiniisil, 6uniat
pdbl snnipU' m m oorpoiis ei singuinis, vel alii buineiiilain
Iradal , Vil aut ubi révère iler l'Onservet Si aulem sumpse-
ral, niliiloniiiiUA snniat eain quant conseeravlt, i|Uja prai-
cepiuiii de periectinne sacraui>'nti inajoris est poiideril
quam quod a jejuiiiis suniatur. Ibid., u. S,
«127
niCTlONNAIUE IiES CLREMONIES ET DES RITES SACHES.
1128
l'eau ; consacrer l'un cl l'autre, en commen-
çant à Qtd pridie, s'en communier et conli-
nuer la messe, cl cela partie pour rendre le
sacrifice complet, partie pour garder l'or-
dre (1) , qui veut que le corps existe avant
que son sang soit répandu dans le calice.
Tout cela parait juste et précis : il en naît
cependant des difQcultés qu'il est- à propos
d'éclaircir.
7. On demande donc en premier lieu
quelle conduite doit tenir un prêtre qui ne
peut remédier au défaut essentiel de sa nia-
de recevoir après l'oblation de la grande
hostie de petites formules qu'on présente
quelquefois pour la communion des fidèles.
9. On demande en troisième lieu si, au
lieu de recommencer à ces paroles, Qui pri-
die, la consécration du pain ou du vin que
l'on substitue à une matière viciée, il ne se-
rait pas à propos de recommencer à la
prière, Quam oblalionem, par laquelle le prê-
tre demande que le pain soit changé au
corps, et le vin au sang de Jésus-Christ No-
ire-Seigneur : Ut nobis corpus et saïKjuis fiaC
lière , parce qu'il n'a point d'hostie qu'il dilectissimi Filii tui , elc
puisse substituer à celle qu'on lui a pré- ' ' ""i"':— -'- -'-"-
sentée.
Il faut distinguer : ou ce prêtre s'aperçoit
de cet accident avant la consécration du ca-
lice, ou il ne s'en aperçoit qu'après. Dans la
première supposition il doit sortir de l'au-
tel et ne pas consacrer une matière qui
n'est pas capable d'être consacrée ; dans le
second cas, s'il ne peut trouver de pain levé,
il doit continuer la messe et omettre les
La solution de cette difficulté dépend
d'une question qui fut agitée avec autant de
force que de politesse entre le P. Lebrun ,
prêtre de l'Oratoire, et le P. Bougeant, jé-
suite. Le premier soutenait que les paroles
de l'institution, Hoc est corpus ; hic est sitiu
guis , ne sont qu'une partie de la forme de
la consécration ; et qu'afin qu'elles aient
leur effet, il faut y joindre la prière qui de-
mande le changement du pain et du vin :
paroles et les signes qui répondent aux es- prière qui dans la liturgie latine se fait avant
pèccs du pain. Il faudrait suivre la même -■' -:•" > > - ■ i':..^,-.,..,-...^ ...„:..
méthode si après la consécration de l'hostie
on reconnaissait qu'on a pris pour du vin ce
qui n'en était pas et qu'on ne pût en avoir
d'autre. Il est bien vrai que dans ces deux
hypothèses le sacrifice sera imparfait ; mais
il est vrai aussi que c'est un malheur que le
célébrant ne peut plus empêcher, que s'il y
a eu de la négligence de sa part , il doit s'en
humilier devant Dieu le plus tôt qu'il lui sera
possible.
8. On demande en second lieu s'il suffit
d'oCfrir mentalement le pain ou le vin dont
ou remplace celui qu'on u'avail offert verba-
lement que par erreur.
La rubrique, en prescrivant qu'on offre
au moins e» esprit (oblatione saltem tnente
concepta) la matière au sujet de laquelle on
s'est trompé, insinue qu'il serait mieux de
répéter l'oraison Sasc/pe, sancte Pater, ou
YOfferimus ; le mot saltem ne peut avoir
d'autre sens, et c'est à quoi on doit s'en tenir
quand rien n'oblige au contraire. Cepcndunt
il est clairj par le teste même que cette of-
frande verbale n'est pas absolument néces-
saire, et Gavantus en conclut qu'on n'est
tenu ni à mettre la nouvelle hostie sur la pa-
tène, ni à faire avec elle et sur elle les si-
gnes de croix prescrits dans le Missel (2). On
se contente de cette dernière sorte doblation,
quand on ne peut aisément revenir à l'autre,
soit parce que l'on récite déjà certaines par-
ties du canon, qu'on ne peut couper , soit
parce que l'on donnerait de l'inquiétude au
peuple qui se trouble lorsqu'il voit le prêtre
quitter sou chemin el revenir sur ses pas.
Nous examinous ailleurs s'il est permis
qu'on récite les paroles de l'institution, mais
qui dans les liturgies orientales ne se dit
qu'un peu de temps après. Cette question,
que nous avons traitée avec étendue dans
un de nos derniers ouvrages (.3) , n'entre
point dans le plan de celui-ci. Nous nous
contenterons donc de dire en deuxmots.qu'il
faut s'en tenir à la rubrique, el que l'opi-
nion de ceux qui regardent l'ini'ocat/on
comme nécessaire à la validité de la consé-
cration nous paraît aussi contraire au con-
cile de Florence qu'elle est opposée au sen-
timent commun des théologiens [<i}. On a si
fortement enlevé au P. Lebrun, Claude de
Saintes et Nicolas Isamberl, qu'il n'y a pas
d'apparence qu'on ose jamais nous le con-
tester (o).
10. On demande en quatrième lieu à qui
le prêtre peut donner une formule corrom-
pue, qu'il ne prendrait pas, ainsi que le lui
permet la rubrique par celle disjonctive:
Sumat vel alii sumendam tradat, vel alicubi
rcverentcr conservet. -
Il me semble qu'il ne la pourrait donner
qu'à des enfants ou à des personnes qui fus-
sent en état de grâce, parce que, quoique
une matière subslanlielleraent gâtée ne
change pas de nature en vertu des paroles
de la consécration, on peut souvent douter
si elle est tellement corrompue qu'elle he
puisse du tout être consacrée ; el ce doule,
qui, quand il est bien fondé, sulBl pour lui
en substituer une autre, parce que l'on ne
peut se contenter d'une matière douteuse, ne
suffit pas pour la traiter comme un pain
commun. Le meilleur et le plus sûr en pa-
reil cas est de s'en tenir à la première partie
(1) Quod %\ hoc conlingat posl sutaptionem saiiguinis,
appoui débet rursus novus panis el vinum cuni aqua. El
facla prius oblatione ul supra, sacerdos consecrel, iiici-
pieudo ab illis verbis : Qvx pridie ; ac statim sumat uirum-
que, el prosequalur missam; ne sacrameiiluni remancat
imperfcclum, cl ul debilus servetur ordo. Ibid., n. 6.
(2) Gavanius, m p., lit. 3, ii. i, lit. q.
(5) CyiKiH. Piaitecl. lournelti, loin VIII. d 77i
(i) Voyez le cardinal Bessarion, Léon AUaiius Arcudius,
Ufllarmiii, Bona, Goar, Mabillon, tome II Musei Ilalici, p.
2t3, et Merati, qui les cite avec plus d'eteuduc, part, m,
lit. 3, ad nuni. S.
(o) T'oyM l'Apologie des anciens docteurs de la faculté
de théologie de Pans, Claude de Saintes el Nicolas Ua;n-
lierl, Palis, 17-iH. par le 1'. Hoignan Ctf. U
H29
r.M
PAl
M.-O
(lo In rubrique , c'est-à-dire de 'consommer
soi-même les espères (louteiises, ;ipr("'s .-ivoir
(•(insoiiimé colles qu'on ;i consiicrées en leur
pince. C'est pourciiioi 1(> Missel di' Pnris dit
sim[)lcrn('iit et s.uis ailerniilive : Illnm nulcin
;);-!0>em (hostiani corruptam) sinon snmpsiC,
sumnl posi sumiUionem sanguinis. Si autcm
sumpsernt, etc. (1).
11. On demande en cinquième lieu si ce
que prescrit la rubrique par ces paroles ,
Quod si hoc conlinijal (nimirum ul detegalnr
liostiœ corruplio) posl snmptionem sani/uinis,
ffpponi débet i-tirsits novns p/rnis et vinitm citm
01/11(1, etc., emporte une loi étroiie dont on
ne puisse s'écarler : en sorte qu'il faille ab-
solument consacrer l'espèce même qui élait
lèjîilimement consacrée.
Nous croyons d'abord avec Suarez, Ga-
vantus (2) el la nuiltitudc des docteurs, que
cette nouvelle consécration des deuK espèces
n'est pas nécessaire à l'essence du sacrifice;
il se trouve tout entier partout où se Irotne
le sang séparé, autant qu'il le peut être, tiu
corps de Jésus-Clirisl. Or, que le s.ing soit
consacré devant ou après le corps, il n'est
pas moins séparé de lui par le gl.iive de la
[)arole. Donc une telle consécration, quoi(]ue
l'ordre en soit renversé, ne nuit point à l'es-
sence du sacrifice ; et cela est encore plus in-
dubitable dans le sentiment de ceux qui
prétendent que la substance du sacrifice ne
demande, que la consécralion d'une seule
espèce : sentiment qui nous paraît le plus
vrai, et que nous avons suivi dans un autre
ouvrage (3).
Reste donc à savoir si cette nouvelle con-
sécration n'est pas de nécessité de préceiite,
el c'est sur quoi l'on est partagé. Saint Tho-
mas,Suarez, Gavantus, tiennent l'ariirmaiive,
1° parce que si l'on ne consacrait que le
pain on renverserait l'ordre qui doit être
dans la consécration des deux espèces, ordre
qui demande que le corps soit consacre avant
le sang, puisque le sang doit être représenté
comme séparé du corps, ce qui suppose la
préexistenee de ce même corps ; 2' parce que
la rubrique exige formellement qu'en pareil
cas on consacre une seconde fois le corps et
le sang ; or la rubrique oblige en conscience.
Malgré ces raisons, des auleurs de nom et
qui sont estimés en Italie , où la force des
rubriques n'est pas ignorée, soutiennent non-
seulement qu'il n'est pas nécessaire de re-
commencer la consécration du vin, mais en-
core qu'il est mieux de roniellre. ils le prou-
vent, l" parce que le droit veut qu'en fait de
sacrements on se contente de suppléer à ce
qui a été omis inconsidérément ('il, sans
réitérer ce qui a été bien fait. Or, disent-ils,
dans le cas dont il est question, le calice a été
bien et diimenl consacré, et il n'y a que le
pain qui ne l'ait pu être ; donc. 2 Parce
qu'en consacrant une seconde fois les deux
espèces, on n'achève pas le premier sacri-
fice, mais on en offre un nouveau, qui est
(1) Rubrica' Missalis Parisiensis, an. 1706, pap;. 28, 29.
(2) Suarez, disp. 83, sect. 1 ; Gavauuis ubi supra, n. 6,
'Ul. I.
(3) Conlimiat. TourncL, tom. IX, p. 515.
DlCTIOXNAIRE DES KiTES SACRÉS. H.
entièrement distingué du premier. Rien en
effet ne lui manque de ce (|ui peut f.iire un
sacrifice complet : il a sa double oblalioii. s;i
double consécr.ilion, sa double communion.
Donc il n'y a rien qui l'unisse avec la consé-
cration du premier vin , et par conséquent
celle-ci n'est pas complétée, mais elle de-
meure imparfiite. Or quelle apparence que
l'Eglise veuille laisser imparfait un sacrifice
qui se peut achever sans inconvénient ?
3°Parcequ'unc nouvelleconsécrationdu pain
el du vin doit nalurellemciit surprendre et
troubler le peuple; inconvénient toujours fâ-
cIhux , el qu'il faut éviter autant qu'il est
possible. Ainsi raisonnent plusieurs théolo-
giens, que suittjuarli dans un ouvrage im-
primé à Rome (5) el à \ enise
El les raisons de saint Thomas, sur les-
quelles se sont fondés les rubriqnaiies ne l'c-
tonnent point. 11 répond à la première (ju'il
n'est pas de l'essence du sacrifice qii.' lo
corps soit consacré avant le sang; qu'à la
vérité on ne pourrait sms péché mortel
renverser graliiilement cet ordre établi par
Jésus-Christ même, mais qu'il n'y a .incun
mat à le faire, quand on ne peut .•lùtrement
suppléer ce qui manque à la perfection du
sacrifice; qu'après tout, ce inême ordre est
renversé quand on s'aperçoil du défiut do
l'hoslie avant que d'avoir pris le précieux
sang; puisque en ce cas la rubriifue oblige
bien à consacrer de nouveau pain, mais non
pas à consacrer de nouveau vin.
Quanl à la seconde raison, il prétend que
les rubriques renfermées sous le litre de De-
feclibits ne sont que de pures instructions, et
non pas des lois qui obligent. 11 le prouve
par l'auloriîé de Suarez lui-mcinc. Enfin il
remarque que dans le nouveau Missel {tit. de
Defecln vini] la rubrique, après avoii- pro-
po^éall prêtre, qui par mégarde n'a mis que
de l'eau dans le calice, do consacrer de nou-
veau le pain el le vin, lui permet de ne con-
sacrer que le vin, supposé qu'il célèbre de-
vant plusieurs personnes, à qui cette double
consécration pourrait donner de l'inquié-
lud-
Ces raisons me paraissent si solides, que jo
ne puis condamner ceux qui s'y rendent.
Cependant un juste respect, je ne dis pa.^
pour les ordres , mais pour les plus légères
insinuations de l'Eglise, me porterait à sui-
vre la rubrique, bien persuadé que tous les
termes en ont été pesés à un poids rigoureux,
.le ne m'en éloignerais donc que dans le cas
où je ne pourrais la suivre, sans trop alarmer
la multitude, ou sans s'arrêter trop longtemps
12. On demaïK^e en sixième lieu ce que
doit l'aire le prêtre quand il ne s'aperçoit du
défaut delà matière que quelque temps après
la communion.
R. Ou le défaut de la matière tombe à l<i
fois sur le pain et sur le vin, ou il ne tombe
que sur l'un des deux. Dans ce dernier cas,
le prêtre doit y suppléer, tant qu'il n'a pas
(i) In lalibiis non est alitiuid ilerandum, sed caiite sup-
plendum qiioil incaule fuerat pra:lL'rniissum. Iniioc. III,
c. 1, deScitrain. non iterandis.
[S) yuarti, pari, m, li;. 5, sect. 2, dub. 2.
3G
11)1
DICTIOINNAIKE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
1152
quille l'autel. S"il en csl déjà sorti, \\ ne doit
pas y relourner pour faire une nouvelle con-
sécration. Ce ne si'rail plus là continuer son
premier sacrifice (si les deux espèces n'y
sont pas essentielles), ce serait en commen-
cer un second ; el c'est ce qui n'est pas per-
mis à un prêtre qui n'est plus à jeun.
Dans le premier cas, c'est-a-dire lorsqu'il
y a eu de l'erreur sur le pain el sur le vin,
le prélre n'est tenu, ni ne peut consacrer
une vraie malièrc. Il n'y est pas tenu, parce
qu'il n'y a point de sacrifice commencé que
l'on soil obligé de parfaire. Il ne le peut pas,
parce qu'il n'est plus à jeun, el qu'il n'y a
point de nécessité qui le dispense d'y être.
Ce serait autre chose si, avant la consé-
du sacrifice, parce que, dans la sup])ositioik
du doute, il n'esl pas sûr (juc la matière of-
ferte ne soil pas valablement consacrée. Du
reste, en tout ceci nous parlons d'un doute
probable et légitime. Il faut compter pour
rien des inquiétudes mal fondées; il en est
qu'on peut déposer par le jugement de quel-
qu'un de ceux qui ehlcndenl la messe, par
exemple, en leur faisant goûter ou une for-
mule, flu du vin semblable à celui qu'on a
consacré.
11. Si l'hostie consacrée disparaît ou par
accident ou par miracle, el qu'on ne puisse
la trouver, il faut eu olïrir une autre, el la
consacrer, en commençaul à ces paroles :
Qui pridie (2). Gavantus, dans le cas d'une
cration, il s'apercevait du double dél'autdont disparition miraculeuse, ne regarde une
nous parlons : car alors il serait obligé de seconde consécration que comme un conseil,
se procurer la matière compétente, s'il le et c'est ainsi qu'en parle saint Thomas (3).
Douvait. sans alteudre trop longtemps. S'il D'autres prétendent qu'il vaudrait mieux
•^ . ' .. . ' • _ < . :_ ,.'„.. ..k.-i.,.,:.. .,„„ „„.,i«.,>„.,i «.>..«„ n.^r^n;^,.
ne s'aperçoil de son erreur qu'après avoir
prononcé les paroles de la consécration, j'ai-
merais mieux le voir consacrer de nouveau,
que de quitter l'autel, à moins que le trou-
ble et la confusion qui ne sont (lue trop or-
dinaires dans des cas si frappants, ne le mis-
sent hors d'état de poursuivre comme il faut.
Tout ceci est fondé sur le sentiment com-
imin des docteurs (1).
l;J. On demande enfin ce que doit faire un
Immme qui doute avec fondement si la ma-
lièrc présente csl ou n'est pas propre à la
consécration.
La réponse est aisée. S'il doute avant que
d'avoir prononcé les paroles de la consécra-
tion, il doit ou se faire apporter une matière
incontestable, ou, si cela ne se peut, en de-
meurer là, parce qu'on ne peut sans un
énorme sacrilège exposer le sacrement et le
sacrifice au danger de nullité. S'il ne com-
mence à douter qu'après les paroles de la
consécration, il doit encore, si cela est pos-
sible, consacrer, mais sous condition , une
matière sûre, parce que c'est le seul moyen
qu'il ait de remédier à l'inconvcnient de la
nullité du sacrifice. En ce cas il pourra pren-
dre à la fois les deux hosties, ou lune après
l'autre, sans avoir égard au jeûne naturel ,
dont l'observation exacte ne lui est pas pos-
sible.
Il y aurait plus d'embarras si le doute tom-
bait sur la matière du sang, et qu'on n'eût
qu'un calice. Je ne verrais pour lors rien de
mieux à faire que de prendre d'abord la ma-
tière douteuse, d'en consacrer une plus sûre
sous condition, el de la prendre comme la
première.
Si l'on nétail pas à portée de substituer
une matière certaine à celle qui est dou-
teuse, il faudrait toujours continuer l'action
s'en abstenir, non-seulement parce que Dieu
dispense de la communion quand il en sous-
trait la malièrc, mais encore parce qu'il
semble alors ne la vouloir pas. Ici comme
ai Heurs je suivrais la lettre des rubriques, sauf
à n'eu pas venir à une troisième consécra-
tion, si le miracle opéré sur la première for-
mule recommençait sur la seconde. Si l'hos-
tie se changeait en chair, ou qu'elle pré-
sentai la forme d'un enfant, comme il est
quelquefois arrivé, on ne devrait pas la
prendre en cet état, mais la conserver : c'est
encore la doctrine do saint Thomas ('*). Ces
cas sont si rares qu'il serait inutile de s'y ar-
rêter plus longtemps. On peut lire sur celle
matière les auteurs que nous citons dans
les notes (o).
PAIX.
(Cérémoniat des évêiiues, I. i, c. 24.)
1. La cérémonie de la paix convient à
toutes les messes, soit solennelles, soit pri-
vées (les messes des moris, et celles du
jeudi et du samedi saints exceptées), pourvu
qu'il y ail des personnes présentes qui la
jiuissent ou doivent recevoir, selon ce qui
est dit au numéro suivant.
2. On donne la paix avec un baiser mu-
tuel ou avec un instrument de quelque ma-
tière précieuse, sur lequel est gravée l'image
du crucifix, et auquel doit être attaché un
voile de lin ou de soie de la couleur des or-
nements. On ne la donne avec le baiser qu'à
la messe solennelle et seulement aux per-
sonnes ecclésiastiques; mais on la donne
avec l'instrument, tant à la messe solennelle
qu'à la messe basse, aux laïques illustres
du rang de ceux que le diacre a coutume
d'encenser en particulier, quoique en plu-
sieurs Eglises de France on la donne aussi
aux évéques avec l'instrument, quand ils
(t) Yide Coninli, q. 83, art. 6, n. 180; Suarem, disp. 83,
sect. 1 ; Advors. de Saciificio, q. 11, sect. 19.
(2) Si lioslKi coiisecr^iU dispareal, vel casu aliqiio, ul
veulo, aut niiiaculo, aul al) aliquo aniniali accepla, el ne-
queal reperiri, lune allera cuusecrelur, ab co loco iiici-
pieudo ; Qui pridie qu:iiH puleielur , fada ejuo otjliaione,
ul su|jra. Rubrica, ibul., ii. 7.
(3) Si rairaculosecorpu» Clirisli in «Itari sut) spccic Gar-
nis appareat, aul saiiguis sub specie sanguinis, non est su-
inendum... Consulenilum lamen sacerdoii qnod iteralocor.
pus el sanguluem Doiniui consocrarul elsumerel. S. Tho-
mas, ni p., q. 82, ail. 4.
(i) Ui.,ibid.
(.5) Ouarti, pan. ni, lit. 3, sect. 3; Sylvius, Suarez iiicit,
q D. i'homa;, etc.
1153
PAl
PAI,
1131
n'onl poinlaupW's d'eux (rocclésiaslitinc dis-
liiifîué qui leur serve do pictro .'issislnnl ;
iii;iis oïl ne la doit jamais donner à ijcrsoniie
)\vvv la palèiie, suivant la défense de Pie V.
(Kfiisl. ud Arch. Tcrrac.)
il. Avant qu'DH présente aux assistants
rinstrunicnt de la paix aux messes basses,
le célébrant le baise, disant Vax iccuin, el le
rlcrc ayant répondu Kt cuin .ij)iritii tno, lo
poile ensuite aux personnes ci-dessus nom-
mées. Mais aux. messes solennelles, eelui
(|ni a reçu inimédiatemenl la paix du célé-
brant le doit baiser avant qu'on le porte au
< liœur; ce (jui se l'ait de cette sorle. Le dia-
cre, ayant reçu la paix du célébrant, la
lionne au sous-diacre, comme il a été dit à
la messe solei\nelle. Puis il reçoit du céré-
inoniaire l'instrument de la paix qu'il baise
sans dire Pax tecum, et le lui renil aussitôt.
Ensuite le cérénioniaire l'ayant essuyé avec
le voile, le porte au chœur, accompagnant
le sous-diacre auquel il le donne quand il est
temps de le présenter à ceux ((ui le doivent
baiser, selon l'ordre que le diacre garde dans
l'encensement des mêmes personnes, c'esl-à-
diri^ avant ou après le clergé. Sur quoi il faut
remarquer que lorsque le sous-diacre doit
ilonner la paix avec l'inslruinent à ({uelques
personnes considérables, avant de la don-
ner au clergé par lo baiser, il reçoit lui-
même cet instrument du diacre, et le porte
depuis l'autel jus(|u'à leur place; et, après
(|u'ils l'ont baisé, il le rend au cérénioniaire;
mais s'il doit auparavant donner la piix au
clergé, il observe ce ijui a été dit ci-dessus.
S'il y a (juclques autres la'iques qui n'aient
pas été encenses en particulier par le dia-
cre , el auxquels, selon la coutume des
lieux, ou par l'ordre de l'évéque, on doive
porlei' la paix, le cérénioniaire ou le iburi-
iéraire la leur présente avec le même in-
strument. Le diacre ne la donne Jamais à
personne hors de l'autel.
4.. On ne donne la paix par le baiser qu'à
ceux qui sont debout, et seulement au pre-
mier de chaque ordre à chaque côté du
chœur; s'il y a plusieurs ordres différents
dans le clergé, on commence toujours par
les plus dignes; comme par le premier cha-
noine de chaque côté, s'il y en a, ou s'il
n'y a point de chanoines, par le premier
chapier ou par le premier prêtre; puis par
le premier bénéficier, cl ensuite par le pre-
mier clerc du côté où l'on se trouve avant de
passer à l'autre côté, faisant les révérences
convenables à l'autel toutes les fois qu'on
passe par le milieu du chœur. Le premier
de chaque ordre qui a reçu la paix la donne
à son plus proche voisin de même ordre,
comme le premier clianoine d'un côté au
second du même côté, jusqu'au dernier cha-
noine, qui ne la donne à personne, et ainsi
des autres rangs. Celui qui donne la paix
avec l'instrument le présente en particulier
à chacun de ceux qui la doivent recevoir,
l'essuyant à chaque fois, et ceux-ci le bai-
sent, sans s'inviter l'un l'autre; ce que ne
font pas non plus ceux qui reçoivonl la paix
par le baiser.
5. Celui ()ui donne la paix, soit avec le
baiser, soit avec l'instrument, ne doit faire
auparavant aucune n-vérencc à celui qui l,i
reçoit, de (luebiue qualité (ju'il puisse êlre,
mais seulement après, selon le t.érémonial,
liv. I, chap. 2'^ et 29. La révérence qu'il fait
alors est plus ou moins grande, selon la di-
gnité d(*s personnes à qui il a donné la paix ,
lesquelles lui rendcnl aussi avant et après
un salut proportionné à sa dignité. De plus,
celui qui donne la p.iix ilii ces paroles: l'ax
tecum, et celui ()ui la reçoit, /■,'/ ctim aiiiritu
/ko; si c'est par le b.iisri-, ils s'eoib: absent
mutuellement, le premier m' Itint les bras
par-dessus, et le second par-dessous (si ce
n'est pas un évé()ue),el leurs joues gauches
se touchant légèrement.
6. S'il y a un piêlrc assisl.int, il donne
la paix .'Ml chœur au lieu du sous-dia-
cre. Et si l'évêquc diocésnin ou quelque
autre prélat est présent, on lui donne la
paix delà manièic; (jui a clé rapportée à
l'arl. Messi: solennkli.e. .M.iis si |iliisicurs
prélaîs de diveis rangs assistent ensemble à
la messi! solennelle, un donne la p.iix au
premier de chaque rang, romnie au premier
cardinal, puis au premier évd;ue, etc., les-
quels la dunnenl ensuite à ceux de leur
même rang, ainsi (ju'il a été dit ci -dessus,
n. V, si ce n'est que les sièges dequei(iues-
uns du même rang fussenl trop écartés des
autres, au(|uel cas il la faillirait donner au
premier de chaque banc. Que si la coutume
du lieu est de donner la paix aux prclals
avec un inslrtimenl, on le présente à baiser
à chacun en particulier, suivant l'ordre pres-
crit pour l'encensement.
PALE.
(]'esl une pièce de toile semblable à celle
ou corporal, destinée à couvrir le calice. En
Fr.ince, on y insère un carton pour la rcn-
die plus facile à manier. \ oici comment la
décrit le Cérémonial de Lyon : « Six pouces
carrés, sans broderies ni dorures, de lin
dessus et dessous ( Décret de la Cowjr. ^2
janv. 1701, n. -iti-Ki ), avec une pelilt; croix
au milieu. »
Ceux qui, malgré ce décret, se servent de
pales dont le dessus est d'une étoffe précieuse
ou brodée, doivent au moins on détacher le
dessous et le laver assez souvent pour qu'il
soit toujours propre, comme le corporal.
On a quelquefois oblenu la permission de
consacrer la grande hostie sur une pale,
pour recueillir plus facilement les parcelles.
( Voij. Meruli. )
[de la PALE.j
(Trailé des SS. Myslèrcs, par Collel.)
La pale n'était autrefois que le corporal
qui, étant aussi long et aussi large que le
dessus de l'autel, se repliait sur le calice
pour le couvrir, comme il se pratique encore
dans l'ordre des chartreux (1). De là il i
tu Le Bnin f.xmc. lilt. Iiist., elc, t. 1, p. 2'JT. Cela se fait aussi a» grand .uilcl de Lyon.
iuO^
1155
niCTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. ll?iG
l'qne la pale est nécessaire sub gravi pour
la célébration des mystères. Et qui oser;iit
laisser le calice découvert, et par là exposé
à tous les inconvénients qui en peuvent
naître? 2' que la pale doit être de lin dans
sa partie intérieure qui rcfrarde le calice;
car, dès que ce n'est on quelque sorte qu'un
petit corporal détaché du premier, il faut
qu'elle en suive la nature et les conditions.
J'aurais cru que le dessus pouvait élre brodé
en or ou en soie, et en effet j'en ai vu plu-
sieurs de cette espèce ; mais la congrégation
des rites l'a défendu en 170G (1) ; '.i" ii s'en-
suit encore qu'on ne peut ni célébrer sans
pale, ni en employer une qui ne soit pas
bénile ou qui ne soit pas de lin. Gavantus,
Suarez, Ouarli font un péché mortel de l'u-
sage opposé, et V^asquez traite de non pro-
bable l'opinion contraire (2).
PALLIU-M.
On appelle ainsi en lalin une pièce d'étoffe
plus ou moins riche qui orne le devant d'un
aiilel. de la couleur convinable à l'office
qu'on célèbre. 1 oy. Propreté, Uécoratihn.
On se sert du môme terme pour désigner,
même en français, un orneincnt de laine
blanche, semé ile croix noires, bénit par le
pape, qui l'envoie aux archevêques, pour
marque de leur juridiction.
(Cérémonial des évoques, 1. i, c. 16 )
Nota. On ne donne pas la traduction
française de ce chapitre, parce que ce (jui
suit en est un précis ; on voit aussi, à l'art.
Messe pontificale , des règles relatives à
l'usage du pallium.
(Extrait du Pontifical.)
Du pallium. De pallio.
i. Lorsque le pa/- 1. Cum pallium a
liiim est envoyé par sedc apostolica mitli-
ie siège apostolique, lur, pontifex, cui res
le pontife qui est ipsa commitlilur, sla-
chargé de le remettre, tuta die cum eleclo ,
convient avec l'élu du convenit in ecclesia
jour où ils se réuni- sua, si commode ficri
ront dans son église, potesl, tel alla eccle-
si on le peut coinmo- sia suœ diœcesis vel
dément , ou dans une provincial majis com-
autre église de son moda , in qua missa-
diocèse ou de sa pro- rum solemnin pera-
vince. On y célébrera guntur. El facta com-
unemesse solennelle, munioneper celebran-
Après la communion, tem , pallium reponi-
on étend le pallium lur supra médium al-
au milieu de l'autel, taris exlensum , et
couvert de l'étoffe en serico, in quo invo-
soie dans laquelle il utum porlalum fuit,
était enveloppé quand coopertum. Deinde
on l'a apporté. Quand peraclis missarum so-
îa grand' messe est lemniis pontifex, in-
achevée, le pontife, dulus amictu , stola,
revêtu du l'amict, de pluviali et milra, se-
l'élole, de la chape et dens anlealtare, su-
y^ (1) Tn sacrificiQ missae non est adliibenda palla a parte
' y^sirperlor! drappo serico cooperta. Sticr. Congreg. die 22
'' Junuar. 17C6. — L'u«age contraire l;iit qu'on ne les lave
de la mitre, s'assied per faldistorio cupit
devant l'autel sur un juramentum fidelitn-
fauteuil , reçoit, au tis,nomine sedis apos-
nom du siège apo- lolicœ, ab ipso eleclo,
stoliqiie, le serment omnibus ponlificali-
de fidélité de l'élu qui bus paramentis , ac si
est revêtu de tous les celebraturus esspt,mi-
ornements pontifi- tra tamen cl chirolhe-
caux, comme s'il de- ci? demplis , indulo,
vait célébrer, excepté antc se genuflexo ,
cependant la mitre et juxta formam per lil-
les gants; il se met leras opostolicas tra-
à ginoux devant le ditam.
ponlife , et prononce
la formule de serment prescrite par les let-
tres apostoliques. Voy. Evêque.
FOnMA JDRAJIENTf.
Ego iV., electus ecclesiœ iV., ab hac hora
in aiitea fidelis, etc., prout habelur in conse-
crationc clccti in episcopum.
2. L'élu ayant pro- 2. Expleto jura~
nonce la formule, le mento ab eler.to , dic-
susdit pontife tenant lus pontifex in gremio
des deux mains sur suo librum Evangclio-
scs genoux le livre rumambabusmunibus
des Evangiles ouvert, apertum Irnens, infe-
le bas tourné vers l'é- riore parte libri electo
lu, il en rrçoil le ser- versa, ab eo prwst'a'
ment en ces termes, tionem liujusmodi ju-
que l'élu prononce ramenti recipit , et
encore à genoux de- electo adhuc coram eo
vaut lui : « Qu'ainsi genuflexo , diccnle :
Bien me soit en aide. Sic me Deus adjuvet,
et ces saints Evan- et heec sancta Dei
giles. »
Le pontife répond :
« Rendons grâces à
Dieu. »
Evangelia.
Tum pontifex re-
spondet : Deo gratias.
3. (luand le ser- 3. Juramento prœ-
ment est prêté , le stito, pontifex surgit
ponlife se lève avec cum mitra, et pallium
la mitre , prend le de altnri accipit, et
pallium sur l'autel , illud super humeros
et !e met surles épau- electi adhuc ante se
les de l'élu qui est à genuflexi imponil, di-
genoux devant lui, cens:
en disant :
A l'honneur de Dieu Ad honorem omni-
tout-puissant , de la potentis Dei, et bealœ
bienheureuse Marie Marise sem|)er virgi-
toujours vierge , des nis , ac bealorum
bienheureux apôtres apostolorum Pétri et
Pierre et Paul, de no- Pauli. Domini iioslri
tre seigneur le pnpe'^., N. papœ N. et sanctae
de la sainte Eglise Romanœ Ecclesia; ,
romaine, et de l'église nec non Eccb'siœ A'.
de N., qui vous est tibi coniniissse, tradi-
conjiée, nous vous li- mus tibi pallium de
vrons le pallium pris corpore beati Pétri
atiprès du corps de sumptum, in quo est
saint Pierre ; recevez plenitudo ponlificalis
avec cela la plénitude officii, cum palriar-
dii pouvoir pontifical, chalis , vel archiepi.
et le droit d'être ap- scopalis nominis ap-
pas quand il te faudrait. E»!t.
(2) (juani, part, m, tit. l, dub. 6.
V.'
ilû7
PAL
PAP
113»
pelé jmtriarche ou ar- pellalione ; ul ularis
chi'vèijHf, servez-vous eo inlra ecclesiam
du iiatlium dans votre tuan\ ccrlis diebus ,
é(/li se aux jours indi- qui exprimuiiliir iii
gués par le siège opus- privileijiis ab aposlo-
tolique. Au nom du liiM scde cmiLossis.
l'ère, etc. In noniine l'aflris ,
et Fiflii, il Spiiilusf
sancli. i\ Aiiicn.
'i.. Après cela le k. Qiiodalo, ponti-
ponlift! découvert va fex , détecta capile ,
au côlé de TE van- vadit ad coi'nu i.vnn-
gile, el le l'alriarche (jelii allaris , et pu-
ou archevêque selève tri irclia , vel archie-
avec le pultium ; il piscopus surgit cum
monte à l'autel, ayant ptdlio ; et ascendens
ha croix devint lui, ad altare , crucein
s'il est dans sou église suain unte se liahens,
ou dans une autre de si sit in ecclesin sua,
son diocèse ou de sa vel aliu suœ diœce-
province, il bénit se- sis, vel provinciœ, de-
lennellenient le peu- tecto capite b nedicil
pie , la tète décou- populo solemnilcr, di-
vorle, en disant : Sit cens ; Sit nomen,e/c.
nomen Donuni, etc.
5. Après cette bé- 5. Qua bencdictione
ncdicliun ou laisse data, diinissis ineccle-
les ornements dans sia puramentis, omnes
l'é^îlise, et chacun se ad sua revertuntur.
retire.
G. La plénitude des 6. l^t quia pontifi-
fonctions pontificales calis officii plcnitudo
étant conférées avec confertur perpalliuin,
le pallium , celui qui anlequum oblinucrit
iloil l'obtenir, quoi- quis p(dlium, licet sit
que déjà consacré , consecratus, non sor-
n'a pas encore le nom titur nomen pulnar-
de patriarche, primat cliœ, primatis aut ar-
ou archevêque ; il ne chicpiscopi, et non li-
lui est pas permis au- cet ei episcopos con-
paravaut de consa- secrare,nec convocarc
crer des êvêques, ad concilium , ncc
convoquer un con- chrisnut conficerc, ne-
cile , bénir le saint que ecclesias deJicare,
chrême , consacrer nec clericos ordinare,
des églises, ordonner eliamsipalliiDn inalia
(les clercs , quand ecclesiahabuissel. cum
même il aurait eu le opurteat peterenovum
ptdliiim dans une au- pallium.
Ire église, parce qu'il
faut en demander un nouveau.
7. 11 peut cepen- 7. Potest tamen ,
daul, quand il le veut, qwindo vult, missam
célébrer la messe sans sine pallio el sundaliis
pallium et sans san- celcbrare.
dales.
8. Il peut aussi dé- 8. Potest etium hu-
léguer un autre pour jusmodi consecralio-
faire les consécra- nés ante patlii re-
lions, avant d'avoir ceplioncm alleri com-
reçu le pfi//(uHi, pour- miUere,dummodo non
vu (ju'il l'ait demandé sit in mora pelendi
dans le temps près- pallium.
cril.
9. L'élu ne pourra 9. Neque ante liabi-
faire porter la croix tum pallium potest
devant lui qu'après clectus ante se cruceni
avoir reçu \e pallium. déferre, scd tanlum
puslea.
10. Un patriarche 10. Ncc potest pa-
et un archevêque ne triarclia vel nrchiepi-
peuvcnl se servir du scopusuli pallio extra
/}fi//ii(m que dans leur suum palriarchatum
patriarcat ou pro- vel provinciam,elnon
vince; non en tout omnitempore,sedtan-
temps. mais seule- tum in ecclesiis, in
ment dans les églises, missarum solemniit,
pendant la messe so- in festis prœcipuis,
lennelle, aux princi- non in processionibus
pales fêtes ; ils ne le nrque in )nis.''is pro
portent pas aux pro- defunciis; et quia pal-
cessions,»} aux mes- lium est personale,
ses pour les morts. Le ideo comtnodari non
pallium étant une potest, nequc in morte
chose personnelle, ou alicui relinqui ; sed
lie peut pas le prêter patriarcha tel arcliie-
ni le laisser à un au- piscopus cum eo sepe-
Ire en mourant; mais liri débet.
le patriarche ou ar-
chevêque doit être enseveli avec son pallium.
Les jours aux(iuels Dies quibus pallio
le patriarche ou ar- uli potest palriarcka,
chevécpie peut se ser- sive arcliiepiscopus,
vir du pallium sont sunt hi :
indiqués ici, et au
commencement de l'art. Messe pontificale.
Nalivilas Domini nostri Jesii Cliristi : —
sancli .*^lephani protoinarlyris ; — sancti
Joannis, aposloli el evanijclistœ ; — Circum-
cisio Domini; — Epiplumia Domini; — Do-
minica in IKilmis ; — Feria quinta in Cœna Do-
mini ; — Sabbdtam sanctum; — Dominica re-
surreclionis cum duobus diebus sequenlibus;
— Dominica in Albis; — Ascensio Domini ; —
Dominica Penlecosles; — Fcstitm Corporis
Chrisli; — Feslivitates quatuor beiilœ Marix
semper Virginis : Purifie ilionis , Annuntia-
tionis. Assumplioiiis et x\alivilatis ; — Nati-
vitas sancli Joannis ISaptistœ; — Festum om-
nium sanctorum; — Feslivitutes omnium Apo-
slolornm ; — Dedicationes ecclesiarunt ; —
Principales festivitales ecclesiœ suœ; — Or-
dinatiunes clericorum ; — Consecrationes epi-
scopoium et virginum; — Dies unniversarius
Dcdicationis Ecclesiœ, — et consecrationis
suœ.
PAPALE (Bénédiction).
(Extrait du Rituel romain.)
11 faut avertir ic peuple de l'indulgence
accordée par le siège apostolique, des œu-
vres prescrites pour l'oliteiiir, du jour (;u'il
faut visiter l'église désignée, enfin de l'heure
où sera donnée la bénediclioa autorisée pur
le pape.
Au jour et à l'heure déterminés, le peuple
étant assemblé dans l'église, on lira à haulo
voix les lettres aposloli(iues ou décrets (pii
accordent l'indulgence, avec le pouvoir de
doiuier au peuple la liénédiclicui ajiosloli-
que; pour (|ue le peu|ile en soil assure, il
faut les traduire du laliu en langue vulgaire,
faire au peu|)le une allocution pieuse el
courte pour l'exciter à la détestalion de sei
péchés. Après cclu le piélrc, saus être ac-
il.-.O
Pir.TIONNAlRF, DES CEUEMONIF.S F.T Di S RITES SACRES.
H40
fompnfriif' (le rniiiislres. ,iy;int une élolc sur
1c sut'|ilis (ciiuinie il' rsl presciit d.ins le Ri-
tuel lors(iM'il s'.igit (les bénédiclions, hors de
la mcs'-c, qui sont perniiscs aux prêtres),
élant à irciioux devant l'autel, implore le
secours divin dans les ternies suivants :
y Adjuioriuui nostruni in nomine Doniini;
^ Qui feril cœluin et terrain.
y Domine, exaudi orationein ineam; l'u El
clanior niens ad te venial.
y Diiniinus vobiscuin; li. Et cuni spiritu
tuii.
Ensuite il récite debout l'oraison suivante:
Or émus (l).
Omnipotens et misericors Deus, da nobis
nuxiliuin de sancto, et vola populi bujus in
liuinilitate cordis veniam poscenlis, tuami)uc
benedictionem praestolanlis et gratiani, cle-
inenter exaudi ; dextoram lunni super euin
benignus exiende , ac plenitudinem divinae
bcnediclionis rfFimde, qua bonis omnibus
cuniulalus, felicitatem et vitam consequainr
œlernam. Per Chrisluni Dominuni nosiruni.
^ Amen.
.Après cela il monte au côté de l'Epître,
comme il est marqué dans les aeles de \'E-
jilise de Milan, pari, iv; et debout au côlé
de l'Epître, il bénit, non par trois, niiiis par
un seul signe de croix, en disant tout liant :
Brnedicnl vos omnipotens Dms f Pater
et Filins, et Spiritus sauctus. fj Amen.
C'est ee que porte une encyclique de Be-
noît XIV aux généraux des ordres réguliers,
du 19 mars 17i8 (-1).
PAQUES.
Du jour de Pâques et du temps pasc.il.
1. Ce iju'il y a de particulier dans l'orfice
du saint jour de Pâques, c'est que le chœur
est debout à prime lorsqu'on lit (es paroles
du Martyrologe : Hac die quam fecit Domi-
nus, el s'assied lorsqu'on annonce les fêles
du jour suivant.
2. Dans ce jour et durant toute l'orlave,
l'olficianl entonne solennellemeni, à laudes
et à vêpres, Tanlienne Uœc dies, qui lui est
annoncée par le premier chapier; pendant
«lu'on la rlianle, tout le chœur esl del)out
tourné en face, el les acolytes demeurent
devant l'olOcianl.
'3. On ne se met pas à genoux durant le
temps pascal à l'antienne de la sainte "N'iergc
qui se dit à la fin de l'office; on s'y met seu-
lement aux prières qui marquent de l'ado-
ration, comme sont celles-ci : Et incarnatus
esl : Et Verbum caro factum est : y^eni, Crea-
tor, Spirilus : Ave, maris Stella, etc. On flé-
chit pareillement les genoux aux messes des
défunts aux endroits marqués : ce qu'on
pratique aussi aux litanies et lorsque le
1^
(l)D.uis celte oraison on prie Dieu loul-pui«aiit et
miséricordieux dp nous secourir, d"ex.aHCer les vœux du
peuple qui demande grâce avec un cœur liumble et con-
Irii, el auend la béiiéilicliun; ou le prie d'étendre s;i main
sur lui avec bnnlë. dp lepaudrp sur lui la pléuilude de la
diviMit béiiéiliplinn, afin <|UP roniblp de tous les biens, il
obUeuiic l:i Ipluii,'. 01 l.i vil' élorii.'llp.
(2) Reuili .\IV, lian-^ cpU.- pnrvrliiiue, démOBlre qu'il
célébrant commence l'aspersion, comme dans
les autres lemps.
Le temps pascal commence après none du
samedi saint. Depuis midi do ce jour inclusi-
vemcnl on réiite, au lieu de VAti/jelus, l'an-
tienne Jiegiva cœli. qui se dit deliout tous les
jours, jusqu'à midi du samedi avant la Tri-
nité incinsivemi'iil [Rnccolta di induUjenze.
Homn, 18W,p. 208).
PAREMENT D'AUTEL.
Devant d'autel en étoffe, en latin pallia
ullaris {Voi/. Décoration, Propreté). Ces
parements doivent être de la couleur conve-
nable au temps; mais quand le saint sacre-
ment esl exposé sur cel autel, ils doivent
être blancs. On s'en dispense quand le devant
de l'aulel esl enrichi de dorures ou sculptu-
res (I oy. Gavanlus), Mais ainsi on parle
moins aux yeux des fidèles.
PAROLES.
Le culte public comprend les paroles, les
mouviMiients et les objets.
On sera sans doute bien aise de Irouver
ici le> (lueslioiis propnsées par M. l'évêque
de Laiigrcs pour suji't des conférences ecclé-
siastiques pendant l'année 18îi6, concernant
les paroles de la lilurgie.
« I>( s paroles sont ou simplement articu-
lées, ou chantées. »
I. Paroles articulées.
et Quelles sont les paroles appliquées au
culte calholique par institution immédiate-
ment divine'? — apostolique? — purement
ecrlésiastiiiue? — Que conclure en faveur de
la tradition'? »
« (Quelles sont dans le cullc les paroles
invariables idjsolulel — secundum quid? —
Quelle proportion iloit avoir l'autorité qui
les change avec celle qui les a déterminées
et réglées'? — Que conclure pour chacun de
nous dans la pratique'? — (Divers degrés de
fautes pour différents cas.) Quel usage faire
de ces principes pour l'appréciation de ce
qu'on appelle les liturgies nouvelles?....»
IL Paroles chantées.
« Pourquoi le chant est-il ajouté à la sim-
ple articulation des paroles? — En quel cas
le chant est-il plu^ utile que la simple lec-
ture, ou que la prière à voix basse?.... »
« Le peuple ne prend presque plus part au
chant de l'Eglise. Diverses causes et diverses
conséquences de ce changement. Moyens
divers à prendre pour faire chauler le
peuple. »
« Quels sont les devoirs du clergé parois-
sial en fait de chant? »
faut une délégation apostolique pour qu'un prêtre bénisse
le peuple, excepté i laOndi? la messe. Voy Rogations.
Le pape peut donner soleniiell'mpnl cette bénédiction
dans tout l'univers, l'arclievêqui' dans sa province, el l'é-
vê pie dans son diocèse; mais il faut une concession du
sain;-siéi.;e pour y attacher une indulgence plénière. Vou.
Catalam-s, CommciU. inrit. Rom.
iUl PAR
«Kn dehors de la question d'art, quels
doivent être les caractères du ch.int? — on
lui-niùme? — dans son exécution ? — Que
penser des chants en langue vulgaire, —
considères en eux-métncs et à part leurs dé-
fauts accidentels? — en regard de l'cspiil d"
l'Eglise?— L'usage en est-il ancien? — (jiiels
ont été les divers effets de cet usage depuis
quarante ans? — Dans quelles liniiii-s fui-
drait-il le renfermer? — Que penser de cer-
tains recueils? — Pourrait-on obtenir sur
cela une certaine unité diocésaine? — Com-
ment ? »
« Quelle est l'hymne que chanta Notre-
Seigneur dans l'institution de l'eucharistie?
— Quel fut le caractère et quelles furent les
sources des premiers chants liturgiijues dans
l'Eglise ? — Quelles sont les différences d'ori-
gine et de caractère général enlr(' le chant
ambrosien et le chant grégorien? — Quelle
est l'origine de la musique moderne? »
On peut lire l'instruction pastorale du
même prélat, sur le chant ecclésiastiiiuc
( Voij. Chant, Cantiques, Obcamste)
PARRAINS
(Késume d'un yraiici noiiilire de llilucis, par Bcuvolel.)
La coutume d'admettre des parrains au bnp-
tême est-elle bien ancienne dans riii/lise?
Oui, nous la vojons observéedetout temps,
comme saint Denys, saint Augustiii, saint
Chrysostoine, et les autres Pères le témoi-
gnent.
Comment les parrains sont-ils nommés chez
les saints Pères?
Ils sont appelés par TertuUien susceptores
ci sponsores, et par saint Augustin fidei docto-
rcs et fidejussores, et dans les concile<, com-
patres spiritilales, et nnadociti, autrefois pa-
rentes Instrici, qui sont autant de noms (|ui
leur mar<]ucnt ce qu'ils sont obligés de faire
à l'égard de leurs filleuls.
Pourquoi prend-on des parrains au bap-
tême ?
1 ' Pour présenter à l'église celui qui veut
être baptisé; 2° pour lui imposer le nom et
être témoin du baptême; 3^ pour répondre
eu sa place aux interrogations qui s'y font,
et renoncer pour lui au diable, à ses pompes
et à ses œuvres (si l'eiifiinl pour son âge n'en
est point capable; ; V |)our l'instruire dans la
doctrine et dans irs mœurs du christianisme,
l'Eglise ne voulant point s'en rapporter aux.
parents, qui n'aiment souvent leurs enfants
que par les mouvements de la chair et du
sang.
C'est ainsi que saint Denys dit qu'autre-
fois le parrain faisait promesse d'instruire
son filleul en ces termes, Spondco me piterum
induclurum cum ad sacrum inlelligentiam
vcncrit, sedulis cohurtalionibus meis, ut ab~
rennntiet contrariis omnino, profiteatur per-
aijatque divina, quœ pollicctur. Et là même,
il appelle le parrain, Sanctœ salutatioms
susceptorem, sub quo rcliquum vitœ puer de-
beat degcre tanquam sub spirituali pâtre. S.
August., serin. 163, deïcmp. : Vosunteom-
lii'rt, lam inulieres, quam viros Qui ftHos in
PAR
i\H
baptismale susccpistis, moneo, ut vos coijno-
scatis fidejussores apud Deum exstitisse pro
iliis, quo visi estis de sacro fonte suscepisse,
ndi'oque semper eos admonete ut castitalem eus-
todiant,juslitiamdili(iiint,charitatemteneant,
ante omnia Symbolum et orationem Domi-
nicam, et vos ipsi lenete, et illis, quos ex sacro
(onle suscepistis ostendite. Et ailleurs : Quos
de sacro fonte suscepistis docele et casiigalc.
Ut parentes fdios et palrini eos quos de
fonte lavarri suscipiunt erudire summopere
studeant. un quia eos r/enuerunt et eis a Do-
mino dati sunt; isli quia pro eis fidejussores
eaistunt [Conc. Arcl. vi, cun. 19, an. 91-3).
He fide unusquisque compater, vel parentes,
vcl proximi filios suos spirituales catholice
inftrucnl, ita ut coram Domino raliocinari
debeant [Capitulare Caroli Maqni 18, et cou-
cit. Moijunt. can. .V"). Sane a quibusdaui,
quainvis fidcs Chrisli inhianter cxpetitur .
aliter lamen aqitur quam divina aucloritas
testetur, quia illi qui in sua sponsione aliquos
de sacrosanclo fonte suscipiunt nec fide, nec
baplismatis sacramento sunt instrucli, et id-
circo eos quos suscipiunt et secundum sancto^
rum Patrum documenta docere debuerani,
erudire nequeunl {Concil. Paris, vi, lib. i,
can. 7).
Combien peut-on admettre de parrains?
(,:" concile de Trente souhaiterait qu'il n'y
eût qu'un parrain ou une marraine; il no
doit donc y avoir, tout au plus, (|ii'un par-
rain et une marraine, et aux lieux où se pra-
tique le contraiie, les curés doivent s'clfor-
cer d'abolir cet abus.
Peut-on admettre toutes sortes de person-
nes pour tenir les enfants sur les fonts?
Non; car nos Rituels défendent d'y admet-
tre les infidèles, les hérétiques, les excom-
muniés, les pécheurs publics, les infâmes,
ceux qui sont reconnus pour n'avoir point
été à la confession ou à la communion à Pâ-
ques, ceux qui sont insensés ou hébétés, (|ui
n'ont point de domicile certain, ou qui igno-
rent le Symbole des apôtres, l'Oraison Domi-
nicale, les commandements de Dieu, et de
l'Eglise; et d'autres ajoutent ceux qui ne
sont pas confirmés.
Peut-on admettre des personnes religieuses
de l'un ou de l'autre sexe?
Non, les saints canons le défendent et tous
les Rituels.
Peut-on admettre des clercs?
Autrefois ils en faisaient ordinairement
l'office, n'y ayant rien en cela qui, de soi, ait
aucune répugnance à leur condition : ainsi
saint Renii fut parrain de saint Arnoul; Ra-
guemundus évêque de Paris, tint Théodoric,
fils de Chilpéric, sur les fonts ; saint Rigobert
tint Charles Martel : ainsi les papes tiennent
nos rois de France, et leur servent de par-
rains par procureur. Mais à cause des abus
et des familiarités trop grandes que causaient
ces qualités de compère et de commère, l'E-
glise l'a défendu dans deux conciles nou-
veaux, dont le premier est celui de Reims et
l'autre celui d'Aix en Provence , lesquels
avaient été devancés par saint Charles. En
suite de quoi plusieurs évéques le défendent
1145
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES HITES SACRES.
11U
<lans leurs Manuels, comme tous les anciens
Rituels (le la province de Reims, les Rituels
particuliers qui ont été faits depuis 15 ans,
comme ceux de Beauvais, Châlons, Boulo-
gne, les statuts de Grasse, surtout si les
clerts sont initiés aux ordres sacrés, si c'est
sur le lieu de leur bénéfice ou de leur rési-
dence.
Convenir e etiam judicamus , ut episcopus in
propria diœcesi , pnrochus et iniliatus sa-
cris ordinibus in suœ rcsidcntiœ vel heneficii
loco piteros de sacra fonte non suscipianl, mm-
quaui vero monacltu» patrinus vel monialis
matrinn nfse queat {Ex concil. lUtcin. 1583).
Compaler ne adhibealur regularis nliquis,
nec clericus sœciilaris sacris initiatiis , aul
(jenejicium ecclcsiaslicum oblinens {Concil.
A(j:!rnsc. an. 1585).
A quoi donc faul-il avoir égard en choisis-
sant un parrain, ou en te recevant ?
A trois choses, 1" à l'âge, 2" à la capacité,
3 aux mœurs.
Qwl ûfje doivent avoir les parrains et les
marraines?
Les parrains doivent avoir quatorze ans,
el les marraines douze. Si toutefois il s'en
présentait au-dessous de cet âge on pourrait
h's admettre, quand même ils n'auraient que
sept ou huit ans, pourvu (si c'est le parrain)
qu'il sache bien répondre au catéchisme à
cet â^G et que la marraine ait au moins
douze ans ; el si c'est la marraine, qu'elle
s:che cgaloment bien répondre au caté-
chisme, cl ((uc le parrain ait au moins qua-
torz • ans. A moins de cela, il ne faut pas les
adraellrc.
Quelle capacité faut-il avoir ?
11 faut savoir les mystères de la sainte
Trinité et de l'Incarnalion, le Symbole des
apôtres, l'oraison dominicale, les comman-
dements de Dieu et de l'Eglise.
Qu entendez-vous quand vous dites qu'il
faut avoir égard aux bonnes mœurs?
C'esl-à-diro qu'on doit choisir les plus
gens de bleu que l'on peul, n'ayant point
plus d'égard à la noblesse, aux richesses, à
l'amitié, au pouvoir, ou à tout autre inté-
rêt temporel, connue on fait d'ordinaire, dit
saiiïl Charles, qu'aux bonnes qualités, qui
peu\eul rendre une personne rccommanda-
ble devant Dieu.
Duit-on admettre pour marraines celles qui
viennent la qorgc découverte ou habillées con-
tre In bienséance chrétienne ?
Non, cela ne se <ioil point souffrir, et quel-
ques statuts synodaux le défendenl après
saint Charles, et veulent même que ceux qui
auront une épée soient avertis de la quitter,
el de faire cette action avec humilité. "
De quui faut-il avertir les parrains et mar-
raines ?
1. Pour éviter les contestations importu-
nes, (jui se font quelquefois pour l'imposi-
tion du nom, le Rituel mar(\ue expressément
qu'il esl à propos que le parrain l'impose si
r.'esl un garçon ; el la marraine si c'est une
tilb>.
■2. H faut les avertir toujours de laltiniic
qu'ils contractent, tant avec l'enfant baplisé
qu'avec son père el sa mère : laquelle affi-
nité empêche de contracter mariage entre
eux, el annuité celui qui est contracté, après
le temps de l'affinité.
;î. Qu'ils sont obligés d'élever leurs fil-
leuls eu la crainte de Dieu, el de leur ap-
prendre leur créance, au défaut de leurs pères
et mères, qui bien souvent négligent le soin
de leur salu!.
Quand est-ce que se contracte cette affinité?
Au moment que l'on verse l'eau sur la
(été de l'enfant, et (|ije le parrain et la mar-
raine y mettent la main ; voilà pourquoi
ceux qui nesont parrains el marraines (ju'au
catéchisme el aux cérémonies ne contrac-
tent |)oint d'affinité.
Que doit observer le prêtre qui baptise tou-
chant le nom ?
11 doit prendre garde que ce nom soit ridi-
cule, fabuleux, profane ; de ceux qui sont
spécialement attribués à Dieu dans l'Ecri-
ture ; de tous autres noms qui viennent du
paganisme et que les saints n'ont point por-
tés, de ceux, pour les filles (ajoutent les sta-
tuts de Grasse) qui ne sont que des diminu-
tifs de saints , sans qu'aucune sainte se
trouve avoir été ainsi appelée, de ceux en-
core (jui ne sont pas connus, ou qui avec la
rencontre du nom de famille, pourraient
faire quelque équivoque malséante ou inju-
rieuse.
Quels noms faul-il donc imposer ?
Les noms seulement de quelque saint ou
sainte, qui puisse faire pour ceux qui le
portent office d'avocat el d'intercesseur dans
le ciel, et leur servir en tout de modèle et
d'exemple, pour vivre à leur imitation.
Doit-on souffrir qu'on impose plusieurs
noms au baptême ?
11 ne se trouve aucune défense sur cela.
Néanmoins il semble qu'il est plus à propos
el plus conforme à l'usage de l'Eglise de n'en
donner qu'un el celle mulliplicilc semble
venir de la vanité des grands du monde bien
que peut-être quelques-uns le fassent par
principe et par zèle de dévotion.
PASCAL
Voy. les art. Samedi saint, Pâques.
PASSION.
Depuis le cinquième dimanche de Caiéme
jusqu'à Pâques, l'Eglise s'occupe spéciale-
ment de la Passion de Jésus-Christ. Voy. Ra-
MEAliX, \ ENDREDI SAINT.
^ oici ce qu'on pratique en certains lieux,
conformément au Cérémonial de Lyon, n.
8-29-83-2.
La Passion selon saint Jean se lit depuis le
3 mai jusqu'au IV septembre, avant la messe.
Le [prêtre doit la réciter avec beaucoup de
gravité et de respect. Il sort de la sacristie
précédé de son clerc, ayant le surplis el l'é-
toie violette, si la messe ne doit pas suivre
imméiiialcmeul ; il a l'aube el l'élole de la
couleur du jour, croisée sur la poitrine, si la
messe doit se dire immédiatement après. Si
114S
PAS
la mosso csl de Requiem, il ne (ioil pas lire la
l'assion avec l'clole noire, mais avec l'étole
violette ol un surplis.
Le rélébranl marclic les mains jointes, sa-
lue l'autel comme pour la mosse, y monte,
fait une inclination au milieu, et va au côlé
de riivanf^ile, où il lit la l'assion d'un ton de;
ToiK médiocre, (juand il a lapporlé la mort
du Sauveur, il revient au miliru. fait une
inclination, se tourne sur la droite, cl se
inetlant à genoiiv sur la marclie supérieure,
il baisr le marcln'iiied de l'autel, y appuyant
ses deux mains, il se relève, monte, reitère
l'inclination au milieu et retuurn(> au coin
de l'auicl pour achever la l'assion.
Quand il l'a torn)inèe, il transporte ou lait
transporter le Missel au côté de l'Kpître, fait
une inclination, descend, salue l'autel comme
en arrivani, et rclourne a la sacristie, où il
prend l'èlole du jnui, s'il y a procession, cl
qu'il doi\e V doniu'r la bénédiction de la
croix ; ou bien il s'habille pour la messe.
Un diacre ne doit pas lire seul la Passion
à l'autel ; il ne peut présider l'assemblée des
fulèles.
Les cierges de l'autel doivent êlrc allumés
jjour la l'assion comme pour la messe.
Il ne laut jamais exposer le saint sacre-
ment avant la lecture de la Passion : il ne
convient pas de réciter les humilial'.cns du
Sauveur, en même temps ((u'on l'expose dans
un elaî de gloire et de triomphe.
\ oilà ce (jue porte le cérémonial de Lyon ;
dans beauioup de paroisses on sonne eu
même temps la cloche en lornic de glas, et
l'on répèle la Passion pendant la journée
di'ins les moments d'orage.
Le P.ilucl romain mol la Passion au nom-
bre des choses à réciter auprès des agoni-
sants. Saint Pierre Damicn dit qu'il est
Irès-nlile d'en rappeler la mémoire eu ce mo-
(I) Uiiclraitilioii resiioclalile fait remonter l'origine du
r.lioniin (le la Croix au berceau niOiue du (rlirislianisme.
Aprùs la mon lie sou divin l' ils, la sainte Vierye \enait
rliapie jour visiter les lieux lônmiiis de ses soulliances.
Les .ijôires et les |iromiers liilèles s'empressèrent d'imiter
sou exeni|ile, et parcourureal, eux ausbi, celle voie sau-
glaiile si riclio en douloureux souvenirs.
Depuis cjue saillie Hélènr eul découvert les précieux
luoiiumenis de notre rédeniplion dans le voyage qii'eile
lit il la terre sainte , une foulcde diréliens n'ont cessé de
venir visiler les lieux saints de toutes les parties du
monde.
lin 1322 les religieux Iranciscairis , (|ui étaient alors
cliargés de la garde des saints lieux, établirent les qua-
torze stations dans l'ordre qu'on suil encore aujoiird'liui
on les parcourant; et depuis les souverains poiilifes ont
allaclié au Clienilu de la Croix les indulgences les plus
e.vlraordinaires.
Le liienlieureux Alvaro conclut le premier l'idée d'ac-
cnniplir en c'>|iril ce pieux vojage eu visitant quatorze sia-
liiiiis ifpiéseiitaiit cellis de Jérusalem. Les IVaneiscains
répandirent ensuitecette déiotion, et le pape Innoi-.entXl
aicorda a ces religieux et aux personnes alliliées à leur
ordre seulement la facdlté de gagner toutes les indulgen-
ces allicliées par ses prédécesseurs au Cliemui de la Croix,
rie Jérusalem, en visilanl quatorze stations érigées dans
les églises de l'ordre.
lîi noU XIII, par son bref Inlcr plurima, du 5 mars 1726,
étendit 11 Ions les lidèles sans restriction la laculté de ga-
gner les indulgences du lliemin de la Croix.
Le 16 janvier 1731, Clément XII, par son bret Exiioni
iiol'is. iléiliira cpio ces iiidulgences pourraient être gagnées
il;in^ louii' c^lisi' nu ciiiipelle indépendante île l'ordre des
l'ruiirisiMiiiMui le ( liemiuUe luCroix uurail été érigé avec
les ceréiiiuuies d'usage.
PAS H4G
ment-là , parce que c'est par elle que nous
summcs sauvés.
PRIÈIIKS ET PRATIQUES DE PlÉTi'c EN L'HON-
!ni;l'k uk la passion de notue-seignicuii
JlistS-CUUlST.
tlndulgcnees autlieiitiiiues.)
§ I. Indulgences altacliées à la visile des (lualorze stations
du Km cnici» ou Chemin de la croix (I).
Los souverains pontifes ont accorde à tout
fidèle qui fera le Chemin de la croix, avec
les coiidilions requises qui sont détaillées
plus bixs, tontes tes indulyencr'i (/ui ont été
(iccuriiées mix fidèles qui visitent tes saints
lieux de Jérusalem (2). Toutes ces indul-
gences, sans aucune exception, sont appli-
cables aux âmes du purgatoire (:î).
iV. li. Les indulgences (]u'on vient de men-
lionuer sont les plus étendues que les sou-
verains pontifes aient jamais accordées à au-
cun exercice de piété; mais il est interdit
aux prédicateurs, catéchistes et autres de
spécifier quelles sont ces indulgences ('•) ;
il faut se conformer en cela aux brefs que
nous avons cités, dans lesquels il est dit
seulement iju'en faisant leChemin delà croix
on peul gagner toutes les indutfjences qui
ont été accordées par tes souverains pontifes
à ceux qui visitent les saints lieux de Jéru-
salem {^].
Conditions à remplir pour gaqner les indul-
gences.
1" La première condition, c'est que le Via
crucis ou chemin de la croix ait été érigé
dans les formes canoniques et a\cc les for-
malités requises : l'omission d'une seule de
ces lormalilés priverait le Chemin de la croix
de toute indulgence (6).
Enlin Ilenoii XIV. dans son bref Cimi Janto' du 30 aoOt
1741, engagea les lidèles à pratiquer soiivenl ce saint exer-
cice; el pour leur en faciliter les moyens il ne se borna ims
à autoriser l'éreclion du Cliemin de la croix dans toutes les
églises; mais, le 10 m,ii 1742, il exhorta les curés à en
établir plusieurs dans l'étendue de leurs paj-oisses.
(Uoieâe l'éditeur.)
(2) Brefs d'Innocent XI , du îi septembre 1686, el d'In-
nocent XII, du 2 1 décembre 1692, etdu 26décerfbre 1693.
(3) lienolt Xlll a même expressémenl déclaré qu'eu
ouvrant si libéialument aux lidèles les trésors de l'Eglise,
les souverains pontifes s'élaient spécialemenl proposé le
soulagement des âmes du purgatoire.
(4) Avertissements de la sacrée congrégation des Indul-
gences sur le Chemin de la croix, publiés par ordre de Clé-
ment XII, cl approuvés, le 3 avril 1731, par ce souverain
ponlifc, et par BeiioilXlV le 10 mai 1742.
(5) Comme chaque lidèle ne peut gagner pour lui-même
qu'une indulgence plénière, il devra taire le Chemin de
la croix avec l'inlention d'appliquer toutes les autres aux
âmes du purgatoire. {Soie de V Editeur. )
(6) Ces lormalilés sont au nombre de quatre; les voici :
1° le Chemin de la croix doit être établi, à délautdes religieux
franciscains, par un prêtre qui en ait reçu le pouvoir spé-
cial de Sa Sainteté; 2° outre la permission du pape d'éri-
ger le Chemin de la croix dans telle église, il faut encore
avoir l'autorisation écrite de l'évêque diocésain el du curé
ou supérieur de celle église; ô" l'érection doit se faire
avec toutes les cérémonies prescrites; 4» le prèlie i|ui a
présidé à lérectioii, atteste pjr un acte aiilhentique qu'il
signe, que le Chemin de la croix a été écibli sui\aiit tou-
tes les lormes voulues Cet acte doil èire uOMsi'rvé ainsi
(lue les permissions écrlles. {,Nule de l'Editeur.)
H47
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
iU3
a'Hfnut se rt'lcver.iprès chaque station pour
aller se inctircàgenoux devant la station sui-
vante, aut.inl <iue le permet la multitude
des personnes qui fout simullauétnenl le clie-
niin de la croix, ou le peu d'étendue du
local ; dans tous les cas, on doit se relever
elsc remettre à genoux à chaqucstation (1).
3' Il n'y a point de prières pnrticulière-
nient prescrites pour le Via crucis; les sou-
verains pontifes exigent seulement que ce-
lui qui le fait médite selon sa capacité sur
les souffrances et la mort de Notre-Scigncur
Jésus-Christ ,2).
4° Il suit de là, conformément à la décla-
ration de la sacrée congrégation des Indul-
gences, que l'usage de réciter à chaque sta-
tion le \er&el Adornnms (e, Chrislc, etc., le
Pa(ei-, VAve, \iiGtorui l'alri, le veisel Mise-
rere nostri, etc., cl le Fideliwn animœ, etc.,
n'est qu'une louable coutume introduite par
des personnes pieuses, cl que, par consé-
quent, ces prières ne sont nullement d'ohli-
gation (3).
3° {h) Il est encore en usage de réciter, à
la fin des quatorze stations, six Palcr, Ave
et Gloria selon les intentions de l'Eglise ;
quoiqu'on ne puisse que désirer le maintien
de ce pieux usage, on doit cependant l'aire
remarquer ici que les souverains pontifes,
cil ordonnant dans les bulles relatives au
Via crucis de prierpour les fins de l'Kglise,
n'ont point déterminé les prières que l'on
devait réciter.
G II n'est pas nécessaire de s'être confessé
et d'avoir communié le jour où l'on fait le
Chemin delà croix ; il suffit d'être eu état de
grâce et d'avoir un vrai repentir de ses pé-
chés.
7° Il n'est pasnon plusimlispensabledepar-
courir de suite au même moment les qua-
torze stations du Chemin de la croix : ou
peut le faire en deux ou plusieurs fuis;
pourvu qu'on les visite toutes le même
jour, on pourra gagner les indulgences
comme si l'on n'avaii mis aucune int<rrup-
tion.
8° Les personnes qui en ont le temps peu-
vent faire le Chemin de la croix plusieurs
fois par jour ; elles gagneront chaque fois les
mêmes indulgences.
9' Les infirmes, les prisonniers, ceux qui
se trouvent dans les pays des infidèles, et
généralement tous ceux qui sont dans l'im-
possibililc de faire le Chemin de la croix
dansleséglises ou chapelles publiques où il
est canoiiiquemcnl érigé, peuvent g.igner 1rs
mêmes indulgences en sescrvantd'un crucifix
spécialement bénit à cet effet par un supérieur
d'une maison de l'ordre des PP. mineurs
de l'Observance, ou par un prêtre (lui en ait
reçu le pouvoir du souverain ponliie(.i).
10° Enfin pour faciliter encore plus l'exer-
cice du Chemin de la croix eux personnes
qui ne peuvent le faire dans les églises ou
chapelles publiques, Pie \ II etPic \ III ont
attaché pour elles toutes les indulgences du
Via crucis à un petit livret conlcuaiil lis
gravures des quatorze stations par Pierri!
Bomhclli, ;i Rome ; ch;;que('xiniplaire doit
porter le décret qui accorde cette grâce, si-
gné |)aile générai des franciscains ou parlo
commissaire général de cet ordre (6).
N. B. Les personnes qui, se trouvai^t dans
les cas indi()ués plus haut , se servent du
crucifix ou du livre indulgencié, doivent te-
nir l'un ou l'autre à la main, le transporter
avec elles d'un lieu quelconque à un autre
pour marquer les stations, réciter à chaque
station un Pater et un Ave, et, à la fin, cinq
autres Pnter et Ave pour les fins de l'Eglise,
el un sixième pour le souverain pontife.
l'.YKRCICE POUR LE CHEMIN DE LA CROIX (7J.
l'iière avanl. de commencer.
O mon Dieu , j'ai un très-grand regret
d'avoir offensé tant de fois votre infinie
bonté, et, avec le secours de votre grâce, je
prends la ferme résolution de ne plus vous
offenser à l'avenir; je vous offre ce saint
voyage dans l'inlcnlion de gagner toutes les
indulgences que les souverains ponlifes y ont
attachées, et je me propose de prier pour
toutes les intentions qu'ils ont eues en vue
en nous ouvrant un si riche trésor. Daignez,
ô mon Dieu, me donner les dispositions né-
cessaires pour gngner ces indulgences, tant
jjour moi que pour les âmes du purgatoire,
et en particulier pour celles que j'ai en vue.
Piiissc-je, Seigneur, par ce saint exercice,
mériter votre miséricorde en ce monde, et
obtenir, avec ces âmes souffrantes, votre
gloire en l'autre 1 Ainsi soit-il
(1) Binoll XIII, bref Inler plurima, du 3 mars 1726,
conlirmé par deux aulres brefs : l'un Exponi iwhis, do Clé-
mem Xtl, en d:iie du 16 janvier 1751 ; el l'autre Cum Km-
1(1', de Benotl XtV,du 30 août I7il.
{2} HOmes brefs.
(3) Averlissemenls déjà cités de la sacrée congrég^dion
lies Indulgences sur le Clieniin de la croix.
(4) Cet article elles trois suiiaïus ne se trouvent pas
dans l'ouvrage ilalieu; mais ils ont été puisés aux sources
les plusantlientitiues, cl l'on a pensé qu'il était mile de
les ajouter ici. (Noie île l'Editeur.)
(5) Clémi'iitXlV, décret du '26 janvier 1775, conservé
à Home dans les areliives des mineurs réformés du cou-
vent de Saint-Boiiavenlnre, qui a\ aient sollicité celte
■grSice.— On doit avertir ici que.conforniémenl aux décrets
généraux de la sacrée congrégation des Indulgences, des
« fé\rier 1637, 5 juin 1721, el9 février 1820, ces crucilix,
une fois hénils, ne peuveni plus ni se vendre, ni se don-
ner, ni se prêter à d'antres dans l'iiitenlionde leur laire
gagn«r les indulgences.
(6) Brefs de Pie VII, du 10 janvier 1801, el de Pie VllI,
du 23 novembre 1850. — Pie Vil , par nu bref du 20 aocU
1822, adressé il Mgr l'arclievôque de Bordeaux, a accordé
les méiiies iiriviloges il un ouvrage Irançiis intitulé : Via
criicix, ou Méthode inalique du Chemin de in croix, d'n-
près l'oHvraqe du bicidieweux Léoiiad de Porl- Maurice.
Nous recommandons celexcelicnl lisrc, re\é;u desa:|io-
balions de MMgrs I s arclievê pies .'e Bordeaux, de Paris
et de Rouen, aux personnes pieuses qui font souvent le
Cliemiu de la croix. (Hole de l'Edileur.)
(7) Cet exercice n'est point celui de l'ouvrage italien :
ce dernier était par trop al)régé; celui-ci a élé composé
par le bienheureux Léonard de Port-Maurice. Au n sle, il
ne faut pas oulilier qu'on csl entièremenl lilire de choisir
l'exercice que l'on veut, et qu'il snOit même de médiler
sur la passion, quand ou fait seul le Chemin de la croix ;
mais lorsipi'ou se réunit plusieurs, il di'vienl nécessaire
l'exprimer de vive voix les sentiiienls intérieurs aux-
quels ou doit se livrer, f Koi/. MM. Bou.ierel Dévie,
Traité des iitdulgencts, Ibl; et Rituel, lom. lll,pag.397.)
iH9 PAS
I'* STATION.
Jiîsus coiidamné i mort.
f Nous vous odo- t Adoramus le ,
ron«,ô Ji'sus.ct nous Clirisic, et bniicdici-
vous bénissons ; i\ mus tibi; i^ Quia per
Parce que vous avez sanclamcruceiii luani
racheté le monde par redemisli rnundum.
votre sainte croix.
Considère, ô mon âme, que Jésus se sou-
met volontairement par amour pour loi à
eelto iiii(]ue sentence de mort. Quel sujet de
confusion pour loi, qui, ayant mérité tant de
lois d'être condamnée à la mort éternelle, re-
fuses do supporter les peines légères que lo
Seigneur t'invoie pour expier tes péchés!
Adresse-toi donc à ton Sauveur, et dis-lui du
fond du cœur :
O mon souverain bien, tout couvert de
confusion à la vue de l'amour qui vous porte
à accepter pour moi cette injuste sentence de
mort, je rougis de n'avoir pu me résigner
jusqu'à présent à souffrir la moindre chose
pour vous. J'en éprouve une profonde dou-
leur, et je me propose de supporter à l'ave-
nir les injures et les offenses, sans en con-
server aucun ressentiment, en me rappelant
que mes péchés mériteraient des peines bien
plus grandes. Pater, Ave, (iloria.
f Miserere nostri , Domine, i^ Miserere
nostri.
^ Et fidciiuni animœ per misericordiam
Dei requiescanl in pacc. i^ Amen (l).
En allant d'une station à l'autre, on peut
dire :
Saillie Mère, failes que les Saiicta mater, islud agas,
pl:iiesile moiiSauveursoienl Cnicitixi lige plagas
a jaiiiai.s gravées dans iiiun Cordi iiieo valide,
coeur.
II' STATIO».
Jésus porte sa croix.
Adoiamus te, etc., comme à la première
slallon.
Considère, ô mon âme. avec quel empres-
seineiU Jésus porte le fardeau de sa croix., et
rougis de te laisser aller à ritnpalicnce et
aux murmures pour quelques légères tribu-
lations; accompagne au moins une fois Ion
Sauveur chargé de la croix, et dis-lui avec
amour :
Je suis vraiment confus, ô mon Sauveur,
de vous voir embrasser amoureusement celte
croix que mes iniquités ont rendue si pe-
sante, tandis que je refuse, moi, de porter
les croix légères que vous me préparez avec
tant d'amour; je vous eu demande humble-
ment pardon, vous priant de me donner la
force de souffrir désormais avec joie, par
amour pour vous.
Pater, etc., comme à la première station.
111"^ STATION.
Jésus tombe pour la première fois.
Adoramus le, etc., comme à la première
sluiion.
Considère, ô mon âme, les outrages et les
PAS
ll.">0
injures dont on accable ici Ion Sauveur, qui
cependant se lait et les supporte pour l'amour
de loi : et loi, lorsque tu as à souffrir quel-
que infirmité ou quelque douleur, que d'ini-
|)alienccs! que de plaintes! Ahl sois confon-
due à la vue d'un tel exemple, et prie ainsi
Jésus :
O mon aimable Jésus , vous me voyez à
vos pieds, pénétré de douleur de vous avoir
si souvent olYnisé par mes impatiences ;
ucrordez-moi l;i grâce de me relever de mes
chutes passées el de vous suivre désormais
sur la route du Calvaire, en supportant avec
résignation , par amour pour vous, toutes
les peines qu'il vous plaira de m'cuvojer.
i'ater, etc., comme à la première station.
IV' STATION.
Jésus rencontre sa sainte Mère.
Adoramus te, etc., comme à la première
station.
Ah! quelle douleur poignante transperça
le cœur de Marie dans cette cruelle rencon-
trol qui pourrait rendre tout ce que souffrit
Jésus dans ce moment! Pleure ici, ô mon
âme; el, ptnétrée d'une vive douleur, efforce-
loi de consoler la Mère et le Fils, en disant :
Vous voyez devant vous, Vierge sainte, co
coupable qui, par ses péchés, a livré voire
divin Fils aux mains de ses bourreaux et a
enfoncé le glaive de douleur qui perce voire
cœur maternel. J'en ai un vif regret, cl j'en
sollicite le paidon de vous el de votre divin
Fils. Miséricorde, ô Vierge sainte! ô mou
Jésus, miséricorde 1
Pater, etc., comme à In première station.
V« STAT.OR.
Simon leCyréiiéen aide Jésus à porlcrsa croix.
Adoramus , elc. , comme à la première
station.
Considère, ô mon âme, combien le Cyré-
néen se rendit coupable envers J "lis en ne
portant la croix qu'avec répugnance el par
force : hélas! tu l'offenses bien plus encore,
en cherchant â te soustraire aux croix qu'il
l'envoie ou en ne les porlant que par con-
trainte; déteste aujourd'hui la faiblesse, en
dis.'iul :
O mon Jisus,je l'avoue, plus ingrat jusqu'à
présent que le (pyrénéen. je n'ai porté que par
force la croix des Iribulalions, el j'.ii souvent
refusé de souffrir par amour pour vous. Je
reconnais maintenant ma faute; je vous en
demande pardon du fond de mou cœur, et jo
vous supplie de m'accorder la grâce de souf-
frir enfin désormais avec patience loules les
peines qu'il vous plaira de m'envoyer.
Pater, etc., comme à la première station.
VI' STATION.
La Véronique essuie le visage de Jésus.
Adoramus , elc. , comme à la première
station.
Réfléchis, ô mon âme, à la bonté de lo»
Sauveur, qui récompense l'acte de charité d«
(I) On a déjà dit que ces prières ue sont pas obligatoires.
il 51
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. 1152
celte pieuse fcinme en imprimant les traits
de sa divine l'ace sur le voile dont elle avait
essuyé son visage couvert de sueur ol de
sang. Alil si tu t'élevais fréquemment par
dos actes d'amour vers ce divin Sauveur, qui
est ton souverain bien, il en agirait de même
avec toi et le formerait à sa divine ressem-
blance. Il faut maintenant lui donner toutes
les affections, en disant :
O mon Sauveur, je confesse que si je ne
vous porte pas encore gravé dans mon cœur
en traits ineffaçables, c'est à mon peu d'em-
pressement à compatir à vos douleurs que
je dois l'atlribuer. Je déteste ma dureté pas-
sée et je prends la résolution de méditer sou-
vent désormais vos cruelles souffrances, afin
de conserver à jamais le souvenir de tout ce
que vous ave/ fait pour moi.
Tatcr, etc., comme à la première slation.
VII"^ STATION.
Jésus lonibe une seconde luis.
Adoramus , etc. , comme à la première
slation.
Ne vois-tu pas, ô mon âme, que c'est Ion
orgueil qui cause cette seconde chute de
Jésus-Christ? C'est ainsi que, pour l'élever
toi-même, lu as jeté à terre et foulé aux
pieds, pour ain.»;! dire, le Roi de gloire. Ah !
pleure maintenant, pleure cet orgueil fu-
neste; et pénétrée de douleur, écrie-toi :
Oui, mon Jésus, je déleste mon orgueil,
qui a causé vos chutes, cl je veux désormais
ni'abaisser au-dessous de toutes les créatu-
res, reconnaissant humblement que je ne
mérite que le mépris. Aidez - moi , ô mon
Jésus, et apprenez-moi à m'humilier.
l'ater, etc., comme à lu première station.
VIII' STATION.
Jésus console les femmes de Jérusalem.
Adoramus , etc. , comme à la première
Station.
Considère ici, ô mou âme, que les larmes
qu'on répand pour Jésus, et les consolations
divines dont elles sont la source, sont insé-
parables. Si tu n'as pas été consolée jusqu'à
présent , c'est que lu n'as pas encore ré-
pandu de larmes sur les souffrances de Ion
Sauveur.
O mon aimable Jésus, je reconnais que je
dois pleurer mes péchés ; je les déleste ,
comme la cause de vos souffrances. Daignez
agréer mes larmes , comme vous agréâtes
telles des saintes femmes de Jérusalem, afin
que je puisse être consolé par vous mainte-
nant cl à l'heure de ma murt.
Pater, etc., comme à lu première staiio7i.
IX' STATION
ésus lonibe pour la iroisiénie fois
Adoramus , etc. , comme à la première
station.
Considère, ô mon âme, que Jésus, chargé
de les énormes péchés , succombe sous le
poids de les ingratitudes. Prends donc la ré-
solulion d'y meltre un terme, pour soulager
ton Sauveur. O mon aimable Jésus, il n'est
que trop vrai que c'est mon ingratitude qui
a été la cause de vos chutes ; je la déteste du
foiul de mon cœur, et je me propose di' cor-
respondre à vos grâces du mieux qu'il me
sera possible. Aidez-moi vous-même à me
relever, ô mon Jésus, et ne souffrez pas que
je fasse de nouvelles chutes.
Pater, etc., conune à la première station.
X' STATION.
Jésus est dépouillé et abreuvé de liel.
Adoramus , etc. , comme à la première
stalion.
Uéfléehis, ô mon âme, à tout ce qu'eut à
souffrir ici la modestie virginale de Jésus-
Christ, au fiel et au vinaigre dont on abreuva
ses lèvres divines. Jésus se laisse dépouiller
pour expier tes impuretés, le luxe et la vanité
cletes vêlements, qui t'oiildépouilléede la rolic
d'innocence; s'il souffre l'amertume du fiel
et du vinaigre, c'est pour expier les intem-
pérances et Ion excessive délicatesse.
O mon Sauveur, je déteste et je pleure nies
pensées de vanité, mes mauvais désirs, tou-
tes mes affections mondaines; faites-moi la
grâce d'être désormais tempérant el modeste
dans la seule vue de vous plaire.
Pater, etc., comme à la première station.
XI^ STATION.
Jésus est cloué a la croix.
Adoramus , etc. , comme à la premier»
station.
Hélas I mon âme, les clous aigus qui per-
cèrent les pieds el les mains de ton Jésus ne
sont autre chose que les passions déréglées;
la volonté perverse esl le marteau qui les
enfonça. Demande au moins pardon et misé-
ricorde, en disant :
O Jésus crucifié par amour pour moi, je
vous demande humblement pardon de mes
péchés el de mes ingratitudes; non. je ne
vous crucifierai plus de nouveau : puisse ma
volonté être crucifiée avec vousl puissé-je,
en prenant la ferme résolution de ne plus
pécher , mourir de douleur de vous avoir
offensé 1
Pater, etc., comme à la première station.
XII ^STATION.
Jésus meurt sur la croix.
Adoramus, etc., comme à la première sta-
lion.
Réfléchis, ô mon âme, à l'amour ineffable
de Jésus qui avant de mourir, prie pour ses
bourreaux et pour toi en particulier, tandis
que tu refuses de pardonner une injure, ou
une parole piquante ! Cependant, nou-seule-
ment lu as offensé Jésus, mais tu l'as cruci-
fié , tu l'a mis à mort ! Rougis, ô mou âme,
de la couduile i)assée, mais ne te laisse pas
aller au découragement; aie plutôt recours
à ton miséricordieux Sauveur, il agréera ton
repentir.
C'en est fail, ô mon divin Rédempteur, a
l'exemple de voire immense charité, je par-
donne du fond de mon cœur à tous ceux qui
m'ont offensé; je vous demande pardon à
vous-même d'avoir si longtemps tardé à hi
faire ; désormais je veux rendre le bien pour
H53
PAS
PAS
1 1.)'*
le mal, et mcrilor par là (rcnlcmlre un jour
sortir de voire bouclie ces ronsolanlcs paro-
les : Vous serez aiijourd'Iiui avec moi dans
le paradis.
Pater, etc., comme à la première station.
XIII' STATION .
Jésus est (liHachô de la croix et remis à sa Mère.
Adoramas, etc. ,commeàlapremièrestntion.
O mon ânic, quelle douleur dut éprouver
Marie lorsque l'on retnil le corps de son Fils
enlre ses bras 1 Hélas! tu as renouvelé celle
douleur, toutes les fois que tu as reçu ca
corps adorable dans la sainle communion
sans être bien préparée. Deinandes-en pardon
à Jésus et ;\ Marie, en disant :
H n'est que trop vrai, Vierge sainte, que
j'ai renouvelé vos douleurs, en m'approcliant
de la table sainte, sinon en élat de |)éché
mortel, du moins avec des dispositions bien
insuffisantes ; j'en ai le plus vif regret, et je
m'engage à mettre désormais tous mes soins
à me préparer de mon mieux à recevoir vo-
tre divin Fils dans mon cœur.
l'aler, etc., comme à la première station.
Xl\' STATION.
.lôsus est mis dans le sépulcre.
Adoramus , etc. , comme à la première
.liât ion.
Considère, ô mon âme, que le sépulcre de
Jésus était un sépulcre neuf, et ((uc son corps
adorable n'y fut déposé qu'après avoir été
oint des parfums les plus précieux ; mais
toi, comment serais-tu pour Jésus un sépul-
cre neuf, puisque lu as été la demeure du
péché ?
Il est vrai, mon Sauveur, que mon cœur a
été jusqu'ici un sépulcre plein de péchés et
d'imperfections; mais je viens avec une vive
contrition vous demander un cœur nouveau,
un cœur pur que je veux sanctifier par le sou-
venir de votre passion et la bonne odeur des
vertus, afin que vous y fassiez continuelle-
ment votre demeure.
l'ater, etc., comme à la première station.
On peut terminer en récitant un Pater, un
Ave et un Gloria Patri, pour les intentions
de l'Eglise ( Edit. de IS'ti, à Rome ).
§ II. Indulgence accordée, à perpétiiilé, à loul fidèle qui
fer.!, avec dévotion, l'exercice suivant, en l'honneur de
la douloureuse agonie de Nolre-Seignour Jésus-Christ.
indulgence de trois cents jours pour cha-
que fols (1).
N. B. Cette indulgence est applicable aux
âmes du purgatoire.
EXERCICE
f Deus, in adjutoriura meum intendc ; i^
Domine, ad adjuvandum me fostina.
(îloria Patri, et Filio, etc.
PAROLES DE JÉSUS-CHRIST, SLR LA CROIX
1" PABOLE.
Mou Père, pardonnez-leur, car ds ne savent ce qu'ils font.
f Adoramus le, Christe, et benedicimus
libi ; !Î| Onia pcr sanclam crnccni luain rede-
misti iiiundum.
Divin Jésus, qui, pour l'amour de moi,
avez souffert sur la croix la plus cruelle ago-
nie, afin d'acquiller par vos souffrances les
dettes quej'a\iiiscontraelées par mes péchés,
et dont 1,1 l)on( he divine s'ouvre pour solli-
ciler mon piirdon auprès de la justice éler-
nelle de voire Père ; prenez pitié de tous les
fidèles agonisants; jiyez pitié de nv)i-méme,
lorsque je serai réluilàcel étal. Donnez-nous,
nous vous en conjurons par les mérites de
votre sangprécieux rép.indu pournoiresalut,
une douleur de nos péchés tellement vive, que
nous puissions remettre avec confiance nos
âmes danslo sein de votre infinie miséricorde.
Ici l'on dit trois Gloria Patri, puis Ion
ajoute :
.Miserere nosiri. Domine, miserere nostri.
Mon Dieu, je crois en vous, j'espère en
vous, je vous aime et je me repens de vous
avoir offensé par mes péchés.
Il' PAROLE.
Aujourd'hui vous serez avec ir.oi dans le paradis.
Adoramus, etc.
Divin Jésus, qui, pour l'amour de moi,
avez souffert sur la croix la plus cruelle ago-
nie, et qui avez récompensé avec tant de
promptitude et de libéralité la foi du bon
larron qui, au milieu même de vos humilia-
tions, vous reconnut pour le Fils de Dieu, lui
promettant que le jour même il serait avec
vous dans le paradis ; prenez pitié de tous les
fidèles agonisants et de moi-même, (|uaMd je
serai reduil à cet étal. Donnez-nous, nous
vous en conjurons par les mérites de votre
sang précieux, une foi assez constante et
assez ferme pour qu'.iucune suggestion du
démon ne puisse la f.iire chaneeler, afin que
nous-mêmes ayons part aux récompenses
célestes.
Trois Gloria Patri. Miserere , etc. Moa
Dieu, etc.
III' l'ABOLF..
Voila votre mère, voilà volre lils.
Adoramus, elc
Divin Jésus, qui, pour l'amour de moi,
avez souffert sur la croix la plus cruelle
agonie , et qui , oubliant vos douleurs ,
nous avez laissé, pour gage de votre amour,
votre très-sainte Mère, afin que par sa mé-
diation nous puissions recourir à vous dans
nos besoins avec plus de confiance ; prenez
pitié de tous les fidèles agonisants et de
moi-même, lorsque je serai réduit à cet état.
Donnez-nous, nous vous en conjurons parle
marty re intérieur de cet te mère bien-aimée, une
ferme espérance dans les mérites infinis de
votre sangprécieux, afin que nous puissions
nous soustraire à la condamnation élernelle
que nous avons méritée par nos péchés.
Trois Gloria Patri. Miserere , etc. Mon
Dieu, etc.
(1) Pie VIT, rescrit du 26 août 181-1, rendu par l'organe
de Son Eniinence le cardinal préfet de la sacrée congréga-
tion des Kites. On conserve le rescril original dans les ar-
chives de la sacrée congrégation des Rites ; une copie au-
Ihenlique est déposée au secrétariat de la sacrée congré-
gation des Indulgences.
1155
DICTIONNAIRE DKS CERICMONIES El TES RITES SACRES.
ma
IV« PAROLE.
Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vnus abanilonné?
Ailorarnus, elc.
Divin Jésus, qui, pour l'amour de moi,
avrz voulu souffrirsurla croixla plus cruelle
agonie, et joindre les pcinos de l'esprit aux
douleurs du corps, en supportant avec une
résignalion admirable le cruol abandon de
votre Père clcrnci ; ayez pitié de tous les
fidèles agonisants et de moi-même, quand
je me trouverai réduit à cet état. Accordoz-
nous, nous vous en conjurons par les méri-
tes de voire sang précieux, la grâce de souf-
frir avec patience les douleurs et les angois-
ses de l'agonie, afin qu'en unissant nos souf-
frances aux vôtres, nous puissions participer
à votre gloire pendant toule l'élornité.
Trois Gloria Patri. Miserere , etc. Mon
Dieu, elc.
V' PAROLE.
J'ai soir.
Adoramus, elc.
Divin Jésus, qui, pour l'amour de moi,
avez souffert sur la croix la plus cruelle
agonie, et qui, non content de tant de tour-
ments et d'opprobres, auriez voulu en souf-
frir encore davantage, si vou^ avirz pu assu-
rer par ce moyen le salut de tous les bommcs,
vous nous apprenez par celte mystérieuse
parole : J'iii soif, que le torrent de douleur
VU' PAROLE
.Mon Père, je remets mon esprit entre vos mains.
Adoramus, elc.
Divin Jésus, qui, pour l'amour de moi,
avez soutien sur la croix la plus cruelle
agonie , et qui . pour ronsommer on si grand
sacrifice, vous êtes résigné à la volonté de
voire Père céleste en remettant votre esprit
entre ses mains avant de baisser la léto pour
rendre le dernier soupir; a>ez pitié de tous
les fidèles agonisants ; ayez pitié de M)oi-
iiiéme , quand je serai réduit à cet élal. Don-
nez-nous, dans noire agonie, nous vous en
conjurons par les niériles de voire sang pré-
cieux, une entière conformité à \otre ilivine
volonié, afin que nous soyons également
prêts à vivre ou à mourir, selon voire bon
plaisir, et que nous ne désirions rien aulre
chose que de voir s'accomplir en nous
votre adorable volonté.
Trois Gloria. Miserere, etc. Mon Dieu, etc
Prière à la sainte Vierge de douleurs
Très-sain'.e mère de douleurs, nous vous
en supplions par le cruel martyre que vous
endurâtes pendant les trois heures <|ue dura
l'agonie de votre divin Fils, daignez nous
assister tous dans noire agonie , nous qui
sommes les enfanls de vos douleurs , afin que
par votre puissante intercession nous puis-
de voire passion n'a pu éteindre la soif sions passer du lit do la mort au ciel pour y
ardente de notre salut qui dévorait votre chanter vos louanges
ciEur; ayez pitié de tous les fidèles agonisants
et de moi-même, quand je me trouverai ré-
duit à cet état. Allumez dans nos cœurs, nous
vous en conjurons par les mérites de voire
sang précieux, le feu sacré de la charité, afin
qu'ils ne soupirent plus qu'après le moment
de s'unir à vous pour toute une éternité.
Trois Gloria Patri. Miserere, etc. Mou
Dieu, etc.
VI' PAROLE
Tout est consommé.
Adoramus, elc.
Divin Jésus, qui, pour l'amour demoi, avez
souffert sur la croix la plus cruelle agonie,
et qui , du haut de celte chaire de vérité
nous apprenez que vous avez consommé
l'œuvre de notre rédemplion, et que d'enfants
de colère et de perdilion nous sommes deve-
nus les enfanls de Dieu et les héritiers du
ciel; ayez piiié de tou.s les fidèles agonisants
et de moi-ménie. quand je me trouverai ré-
duit à cet état. Détachez-nous eutièremcnl,
nous vous en prions parles mérites de votre
précieux sang, du monde et de nous-mêmes,
et accordez-nous au moment de notre ago-
nie la grâce de vous offrir du fond du cœur
le sacrifice de notre vie en expialion de nos
péc'
Trois Gloria Patri. Miserere, elc.
Dieu, etc.
Mon
Ici l'on dit trois Ave, Maria, puis l'on
ajoute :
Marie, mère de Dieu, Maria, maler gialiae,
mère de miséricorde, pro- Mater iiii^ericordia',
légez-nous contre l'ennemi. Tu nos al) lioste protège
et recevez-nous à l'heure El liora mortis suscipe.
de la inort.
f De la mort subite et imprévue, ^ Dé-
livrez-nous, Seigneur.
y Des embûches du démon, i\ Délivrez-
nous , Seigneur.
y De la mort éternelle , ^ Délivrez-nous,
Seigneur.
Prioi\s.
0 Dieu, qui, pour le salut du monde, nous
avez laissé tout à la fois un exemple cl un
secours dans la mort douloureuse de votre
Fils, accoidez-nou», nous vous en conju-
rons , la grâce de mériter , au moment de
notre mort, de participer aux fruits d'une si
ineffable charité , cl d'avoir part à la gloire
de notre Rédempteur ; par le même Notrc-
Scigneur Jésus-t^hrisl. Ainsi soil-il.
On termine par les trois oraisons jacula-
toires : Jésus, Marie et Joseph, etc., que
l'on trouve à la col. 200
§ m. Indulgences accordées, à perpétuité, à tout fiJWe
qui pralique la dévotion des trois heures d'agonie de
Notre-Seigneur .lésus-Ctirlsl , le vendredi saint el le
dernier vendredi de chaque mois (I).
1° Indulgence plénière à tout fidèle qui.
(I) Cette dévotion, dont le but est d'honorer la mémoire
des trois heures d'agonie de Notre-Seigneur, il de lui
lémoi.^ner noire reconnaissance, au jour cl i» 1 heures
mêmes où il endura ces souffrances pour l'amour de nous,
doit son origine au P. Alphonse Messia, de la con)pegai«
de Jésus <!"' mourut à Lima (Pérou), le 4 janvier 1752.
nie se pratique dans lieaucoup d'églises à Koino, où elle
.s'est introduite depuis l'an t?88, cl est connue niaiwteiianl
d.ins toule la catliolieilé
n.'.T
PAS
élaiil vraiment coniril, so sera confessé et
iiura communié le jeudi saini, ou qui aura la
foriiu' résolution d'approdicr des saircnuuls
dans la semaine de l'ù(iiies , pourvu que , le
jour de sa communion, i! prie selon les in-
tentions de l'Eglise, cl qu'il pratique la dé-
votion des trois heures d'agonie, le veiidiedi
saint. Cette dévotion consiste il consacrer
trois iieurcs de suite (de midi à trois heu-
res), à méditer, selon sa propre capacité,
sur les souflrauccs de Notre-Seigneur pen-
dant les trois heures de son agonie sur la
croix, ou sur les sept paroles ()u'il prol'era
pendant ce temps ; ou bien à réciter des psau-
mes , des hymnes el autres prières. On peut
faire cet exercice, soit en public, soit en par-
ticulier; soit sous la direction d'un prêtre,
soit avec le secours d'un livre approuvé «lui
traite de ce sujet.
•1° Indulgence de deux cents jours, pour
tous les autres vendredis de l'année , pour
tout fidèle qui fera , ces jours-là , pendant un
certain espace de temps, des méditations ou
des prières en l'honneur de l'agonie de Notrc-
Seigneur Jésus-Christ.
.3" Indulgence plénière le dernier vendiedi
de cha()ue mois, pour tout fidèle qui, ayant
médité et prié, comme il vient d'être dit , les
vendredis précédents du même mois, prati-
quera , ce jour-là, la dévotion des trois heu-
res d'agonie de Notre-Seigneur Jésus-Christ,
de la manière indiciuée pour le vendredi
saint, pourvu qu'il se soit confessé cl ail
communié le même jour, on qu'il le fasse dans
la semaine suivante : dans les deux cas, ou
doit prier, le jour de la communion , selon
les intentions de l'Eglise (t).
N. B. Les indulgences plénicres ci-dessus
sont applicables aux âmes du purgatoire.
|IV. Indulgences accordées, a pei'|iétuilé, à tout fidèlo
qui récitera, avec dévolion, les [jrières suivantes, en
l'Iioiuieur des cinq plaies de Notre-Seigneur Jé^us-
nrisl.
1° Indulgence de cent jours pour chaque
fois.
2 Indulgence plénière, deux fois par an,
pour quiconque les aura récitées au moins
dix fois par mois , savoir : le 'S mai , fêle de
l'Invention de la croix , el le 14 seplembre ,
Ictc de son Exaltation, pourvu que, ces jours-
là, on se confesse, on communie el on prie
selon les intentions de l'Eglise.
3' Indulgence de sept ans et sept quaran-
taines , chaque jour, pour tout fidèle qui les
récitera tous les jours , depuis le dimanche
de la Passion jusqu'au samedi saint inclusi-
vement.
h-° Indulgence plénière pour tout fidèle qui,
ayant récité ces prières tous les jours pen-
dant les deux dernières semaines du carême,
el s'élaut confessé, communiera le jour de
Pâques et priera selon les intentions d ■ l'E-
glise [2).
iV. B. Ces indulgences sont applicables aux
âmes du purgatoire.
|1) l^iiï VU, Hiom piopiio. Décret Urbis et orbis de la
sacrée cougrégalion des Indulgences, du U léyrier t8l3
p.\s n,s3
PRiÈni^s.
Acte de conlrilion.
Prosterné devant vous, A Jésus crucifié,
aimable Uédempleur de oii>n âme , je me re-
proche (le vous avoir altaclic à la croix tou-
tes les fois que, par une monstrueuse ingra-
titude, je n'.ii pas cr.iinl de eoinmeltre îles
péeliés graves. 0 mon Dieu, mon souverain
bien, digne, p:ir mis liienfiits eonliuuels, de
toutes les ati'cclioiis de mou cœur, ((lie je
voudrais donc ne vous avoir jamais offensé 1
mais , iiélas ! cela ne dépend plus de moi
niainlenant. .\hl du moins, je déteste mes
péchés passés, el j'ai un extrême regret d'a-
voir ainsi outragé votre bonté infinie ; à ge-
noux à -vos pieds , je [irends la résolulioii
de comjKitir à vos douleurs , de vous re-
mercier, de vous demander le pardon de mes
crimes <t la grâce de les réparer , en disant
du fond de mon cœur :
À la première plaie, du pied gaucbe.
.ie vous adore, Irès-saintc plaie du pied
gauche de mon Sauveur; je compatis, o mon
Jésus, à la cruelle douleur que vous avez
ressentie; je vous remercie <le l'am uir avec
lequel vous vous êtes fatigué à me chercher
dans les voies de la perdition , au milieu de
mes péchés qui, comme autant d'épines, ont
fail couler votre sang. J'ofl'reau Père éter-
nel la d luleiir el l'amour de vôtre Irès-
sninto humanité, en expiation de mes crimes
([ue je déleste avec une profonde el sincère
contrition.
l'aler, Ave, Gloria Patri, etc.
Sainte mère, faites que les plaies de mon
Sauveur soient à jamais gravées dans mou
cœur
A la seconde pWie, du pied droit
Je vous adore , très-sainte plaie du pied
droit de luon Jésus; je compatis, ô mon
Sauveur, à la cruelle douleur que vous avez
ressentie; je vous remercie de l'amour avec
lequel vous vous êtes laissé clouer à la croix
el avez voulu répandre votre sang pour ex-
pier mes égarements et les satisfactions cou-
pables de mes passions déréglées. J'offre au
Père élerncl la douleur el l'amour de votre
très-sainte humanité, je le conjure de me
faire la grâce de pleurer amèrement mes pé-
chés passés el de persévérer dans le bien à
l'avenir, sans jamais me soustraire désor-
mais à l'obéissance qui est due à ses divins
commandemenls.
Pater, Ave, Gloria. Sainte mère, etc
A la troisième plaie, de la main gauche.
Je vous adore, Irès-sainle plaie de la main
gauche de mon Sauveur; je compatis, ô mon
Jésus , à la cruelle douleur que vous avez
ressentie; je vous remercie de l'amour qui
vous a fail différer les châtiments éternels
que j'avais mérités par mes péchés. J'offre
au Père éternel la douleur et l'amour do
votre très-sainte humanité , et je le supplio
(2) Pie Vil, rescrit de la sacrée congrégation des In-
dulgences, du 29 septembre 1807.
1159 DICTiONN.\mE OF.S CKREMONFF.S ET DES RITES SACRES.
IICO
(lo tn'accordor la grjko de profiler des jours
(|iii me rcstcnl pour faire de dignes fruits de
péiiitenro. et de désarmer la jublice divine si
juslenieiil irritée contre moi.
Pater, Ave, Gloria. Sainte mère, etc.
A la qinliièmc plaio, delà main droite.
Je VOUS adore, Irès-sninle plaie de la main
droite di- mon Jésus; je compatis, ô mon
Sauveur, à la cruelle douleur que vous avez
ressentie ; je vous remercie de l'amour inef-
fable qui vous a porté .à me eombler de bien-
faits, malgré mon ingratitude. J'offre au Père
éternel la douleur et l'amour de voire Irès-
sainle humanité, en le suppliant de <haDgcr
mon cœur et mes affections, afin qu'à l'ave-
nir toutes mes actions soient conformes à sa
divine volonté.
Pater, Ave, Gloria. Sainte mère, etc.
A la cinquième plaie, du côté.
Je vous adore, très-sainte plaie du côté de
mon Jésus ; je compatis , ô mon Sauveur, au
sanglant outrage que vous avez éprouvé ; je
vous remercie de l'amour avec lequel vous
avez permis que l'on perçât votre cœur, et
consenti à répandre pour notre salut les der-
nières gouttes de votre sang mêlées avec
l'eau. J'offre au Père éternel cet outrage cl
l'amour de votre très-sainle humanité , afin
d'obtenir que mon âme entre, pour n'en plus
sortir, dans te cœur brûlant de charité, tou-
jours prêt à accueillir les plus grands pé-
cheurs.
Pater, Ave, Gloria. Sainle mère, etc.
Prière à Notre-Dame de douleuri;
Sainle vierge Marie, mère de Dieu, mar-
tyre d'amour el de douleur, à la vue des
outrages dont on a abreuvé votre divin Fils,
vous avez contribué à ma rédemplion. par
vos afflictions sans nombre, et en offrant au
Père élernel votre Fils unique el le sien
comme un holocauste et une victime de
propiliation pour mes péchés. Je compatis à
la cruelle douleur que vous avez ressentie;
je vous reiuercie de l'amour presque infini
qui vous a fait sacrifier, pour un pécheur
comme moi, le fruit de vos entrailles, Jésus
vrai Dieu el vrai homme. Employez votre
intercession toujours efficace auprès du Fils
et du Père, afin de m'oblenir les grâces qui
me sont nécessaires pour rélorn:er complète-
ment mes mœurs, ne plus criicitier jiar de
nouvelles iniquités mon Sauveur qui m'a
tant aimé, persévérer dans sa grâce jusqu'à
la fin, et mériter ainsi la vie èlernellc par
les mérites de sa passion douloureuse cl de
sa mort sur la croix.
Trois Ave, Maria.
Prions.
Seigneur Jésus, Fils du Dieu vivant, qui
(I) Celte couroniie est composée de vingt-cinq petits
crains séparés de cinq eu cinq p.nr une médaille. Sur cha-
;un des cinq petits grains ou récite un Gloria Patii en
'honneur des cinq plaies de Notre-Seiyneur Jésui-t'.lirisi ;
ïtsur la médaille on dit un Ave, Maria, en l'honneur de
Voirc-Daine des douleurs, de sorte que la couronne en-
avez été élevé en eroiK, vers la sixième
heure, pour la rédem['lion des hommes, et
qui avez répandu votre sang précieux pour
la rémission de nos péchés, nous vous con-
jurons humblement de nous ouvrir, après
notre mort, les portes du paradis, afin qtie
nous entrions avec allégresse. Seigneur
Jésus-Christ, nous vous en supplions, que
la bienheureuse vierge Marie, votre mère,
dont la très-sainte âme fut percée d'un
glaive de douleur au temps de votre passion,
intercède pour nous auprès de votre miséri-
corde, maintenant cl à l'heure de notre mort.
Ainsi soit-il.
§ V. Indulgences accordées, à perpétuité, à tout fidèle i|ui
récitera, avec dévotion el un cœur contrit, la couronne
(les cinq plaies de Nolre-Scigneiir Jétus-Christ, eu ré-
nikhissani il ces plaies sacrées (1).
1° Indulgence d'un an, une fois le jour, si
on la récite.
2' Indulgence plénière, trois fuis l'an,
pour quiconque réciie celle couronne au
moins dix fois chaque mois, savoir : le 3
mai, fêle de l'Invention de la sainte croix;
le IV septembre, fêle de son Exaltation, et
un des vendredis de mars à volonté, pourvu
que, ces jours-là, étant vraiment j'énitent
el s'ctanl confessé, on communie cl on prie
selon les intentions de l'Eglise.
L'indulgence plénière, indiquée pour les
fêles de l'Invcnlion et de l'Exallalion, peut
se gagner un des jours de l'oclavc à volonté,
au lieu du jour même de la fêle.
3* Indulgence de sept ans el de sept qua-
rantaines chaque jour, pour quiconque réci-
tera celle couronne tous les jours, depuis le
dimanche de la Passion jusqu'au samedi saint
inclusivement.
'i Indulgence plénière pour loul fidèle (]ui
aura récité ainsi la couronne, chaque jour,
pendant les deux dernières semaines du
carême, le jour où, s'élant confessé, il fera
la communion paseale, pourvu que le même
jour il prie selon les inteniions del'Eglise i2).
N. lî. Ces indulgences sont applicables
aux âmes du purgatoire.
De plus, comme elles ont été accordées à
la demande de la congrégation des Clercs dé-
chaussés de la Passion de Noire-Seigneur
Jésus-Christ, autrement dits les Piifsionislcs,
il faut pour qu'on puisse les gagner d'après
la teneur du décret tilé, que les couronnes
aient clé indulgenciées par le R. P. général
(le cette congrégation, à Rome, ou par un
autre prêtre de la même congrégation, (jui
en ail reçu de lui le pouvoir.
Enfin, ces couronnes, une fois qu'elles ont
été indulgenciées, ne peuvent ni se vendre,
ni se donner, ni se prêter à d'autres dans
le but de leur faire gagner les indulgences,
conformément aux décrets généraux de la
tière se trouve composée de vingt-cinq Gloria Palri el de
cinci Ave. Maria. On la coninu-nce | ar les cinq Gloria
Puiri, qu'on fait suivre d'un Ave. Maria, el ainsi de suite.
(i) Léon XII, décret Url'is el orbii de la sacrée congré-
gation des Indulgences, du 20 déceiubre 1823.
\m
PAS
P/VT
1IGÎ
sacrée congrégation des Indiilpcnccs, des 6
février 1637, 5 juin l'iH, et 9 (t-vrior l«-20.
§VI. Indulgences accordées, li pcrpiitiiilO, il Imil (iilél^
i]iii récitera, avec un eœiir coutrit, l'oraiscm siiiv:iiiic,
1 11 y ajoiilaiit cinq l'ulcr, cinq Ave cl c\ai\ Gloria, c\i
riionueiirde la passion et de la monde Nolr?-ï;eigneur
Jésus-Clirist (1).
1° Indulgence de trois cents jours , pour
la dire une fois le jour.
2° Indulgence plcnière pour quiconque
l'ayant récKce Ions les jours du mois ei s'é-
lant confessé, communiera un des trois der-
niers jours du mois et priera selon les in-
tentions de l'Eglise (2).
N. B. Ces indulgences sont applicables
aux âmes du purgatoire.
Plions. Oremus,
O Dieu qui, pour Dcus, qui pro re-
la rédemption des demptione mundi
hommes, avez daigné voiuisli nasci, cir-
naître, être circoncis, cumcidi, a Juda>is
rejeté par les Juifs, reprobari, a .luda
trahi par le baiser de traditoreosculo tradi,
.Tudas, lié comme un vinculisalligari, sicut
innocent agneau des- agnus innocens ad
liné au sacrifice , victimam duci, aUiue
traîné devant les conspectibus Anna;,
tribunaux d'Anne, Caiphœ, Pilali et
de Caïphe, de Pilate Herodis indecenler
et d'Hérode, accusé offerri, a falsis tcsli-
par de faux témoins, bus accusari, flagellis
flagellé, couvert de et opprobriis vexari,
crachats et d'oppro- sputis conspui, spinis
bres, couronné d'épi- coronari , colaphis
nes,souffleléetfrappé cîedi, arundine pcr-
à coups de rosciiu, culi, facie velari,
pendant que, par une vestibus exui, cruci
amère dérision, on clavis affigi, in cruce
vous avait voilé la velari, inter lalrones
lace; qui vous éles deputari,fellcct aceto
laissé dépouiller de potari et lancea vul-
vos vêlements, clouer nerari; tu, Domine,
sur une croix entre per has sanctissimas
deux voleurs, abreu- pœnas tuas quas ego
ver de fiel etrie vinai- indignus rccolo, et
gre et percer d'une per sanctam crucem
lance; je vous conjure et mortem tuam li-
par ces cruelles souf- bera me ( et hune
frances que je consi- famulum tuuni N-
dcre, tout indigne que agonizantem,ve/hanr.
j'en suis, et par votre famulam tuam iV.
croix et votre mort agonizantem ) a pœ-
douloureuse , de me nis infertti, et perdu-
préserver des peines cere digneris quo
de l'enfer ( ainsi que perduxisti latronem
voire serviteur ou tecum cruciBxum ;
votre servante iV. qui qui cuni Paire et
est à l'agonie), et de Spirilu sanctovivis et
me recevoir dans le régnas, Amen,
paradis où vous con-
duisîtes le larron pénitent qui était crucifié
(1) On croil généralement que celte prière est due à
sailli Augustin. Elle pcul aussi se dire pour un agonisant,
un ajoutant ou qui est entre parenthèses.
(2) l'ie VII, décret de la sacrée congrégation des In-
dulgences, du 2b août 1829.
(.j) Otle indulgence, piimiUvemenl accordée par Clé-
nienl VIII et Bcnoli .\r\', a été confirmée et rendue pcr-
DlCTlONNAIRK DES RlTES SACKÉS. II.
avec VOUS, mon ..ésus, qui vivez cl régnez,
avec le Père et le Saint-Esprit, dans tous les
siècles dos siècles. Ainsi soit-il.
Cinq Pater, cinq Ave et cinq Gloria Patri
S VII. Indulgence accordée, à perpétuité, à tout fidèle
qui, i'éluul confessé el nyanl communié, récitera, avec un
cœur contril, avec dévotion , et devant un crucifix, ou
même une image représentml Jésus crudité, U priiro
"suivante, dans quelque langue que ce soit, pourvu que
la traduction soit fidèle.
Indulgence plénière chaque fois que l'on
récitera cette prière avec les conditions sus-
dites, el en priant selon les intentions de
l'Eglise (3).
jV. B. Celte indulgence plénière est appli-
cable aux âmes du purgatoire .{k).
Prière. Oratio.
Je me prosterne En ego, o bone et
en voire présence, ô dulcissime Jesu, anto
mon très-doux Jésus, conspeclum liiiitn
vous priant el vous genibus me provolvo,
suppliant, avec totite ac maximo animi
la ferveur dont je suis ardore te oro atque
capable, de vouloir obteslor, ut meum in
bien graver dans mon cor vividos fidei, spei
cœurlessentimenlsles cl charitatis sensus,
plus vifs de foi, d'es- atque veram peecalo-
pérance,decharité, et rum meorum preni-
m'inspirerunesincère tentiam, eaqueemen-
contrition de mes dandi firmis>imani
péchés, ainsi qu'une volunlatem velis im-
ï'erme volonté de m'en primere; dum magno
corriger; tandis qu'a- animi affecluctdolore
vcc un profond senti- tua quinque vaincra
ment d'amour et de mecum ipse consi-
douleur, je considère dero, ac mente con-
et contemple en es- templor, illud prao
prit vos cinq plaies, oculis habens, quod
ayant devant les yeux jam in ore ponebat
ce quedisaitaulrefois suo David propheta
de vous, ô bon Jésus, de te, o bone Jesu :
le saint prophète Foderunlmanusmeas
David : Ils ont percé et pedes meos : dinu-
mes mains et mes meravcrunt omnia
pieds; ils ont compté ossa mea [Ps. xxi, 17
tous mes os. el 18)
PATÈNE.
Palène, espèce de petit plat sur lequel on
met l'hostie au commencement de la messe.
Selon Gavantus , elle doit être dorée de tout
côté , du moins à l'intérieur, si elle esl en
argent. Le bord doit être très-mince, pour
aider à recueillir les fragmenis de la sainte
hostie. Elle doit avoir une cavité au milieu,
presque de la largeur de la coupe du calice.
Sa circonférence doit élrc au moins de trente-
deux doigts ( plus d'un demi-mètre ) ; ce
qui fait une largeur d'environ deux déci-
mètres. Quand la dorure a disparu, il faut
la faire redorer et consacrer de nouveau ,
pétuelle par Pie Vn , décret Urbis et orbis de la sacré*
congrégation des Indulgences, du 10 avril 1821. Une per-
sonne qui se confesserait toutes les semaines et com "*
nierait plusieurs fois par semaine pourrait gagner c'
jour de communion cette indulgence plénière.
(4) Léjin XII, décre*. de la sacrée congrégation
dulgences, du 17 septembre 1823.
37
If(j5 DICTIONNAIRE DES CF.REMON'IES ET DES RITES SACRES
comme le calice. Voy. Calice, Propreté.
Voyex aussi, à l'arl. Ôdlation , l'explication
du I'. Lebrun , § 5.
PATRONS. Voy. Titulaire
PAX DOMINI
(Ëi|>lic:ilioti du V. Lelirun.)
Ilbi
§ I. Du souhait de la paix quille prêtre fait ea disanl : Fox
Vomini, elc.
RUBRIQUE.
Le prêtre, avec la particule qu'il tient entre
le pouce et l'index, fait trois fois le signe
de la croix sur le calice d'un bord à l'autre
en disant :
La pais du Seigneur Pax Domini sit
soil toujours avec semper vobiscum ;
vous ;
Et avec votre es- Etcum spiritu tuo.
prit.
BSPLICATION ET REMARQUES.
La paix que le prêtre et le peuple se
souhaitent muluellement n'est pas la |)aix du
monde, mais la paix du Seigneur; Pax Do-
mini ; paix qui consiste dans l'union avec
Dieu , avec iious-iiiêmes et avec nos frères;
paix qui nous mène à celle de l'éternité.
1° Le prêtre fait ce souhait en tenant à la
main le corps de Jésus-Christ qui est notre
paix : Ipse est pax nostra.
2° Il le fait en formant le signe de la
croix sur le snng de Jésus-Christ (1) , par
lequel toutes choses ont été pacifiées.
3" Il fait trois signes de croix en l'hor.neur
des trois divines personnes qui nous donnent
la paix en vue des mérites do la croix
'v II f.iil CCS signes de croix dans le calice
d'un bord à l'autre , de peur qu'il ne tombe
quelque fragment au dehors.
5* Durant les dix premiers siècles ce
souhait était le signal de la paix que les
chrétiens devaient se donner en s'embras-
sant. Après l'oraison dominicale , on dit: La
paix soit avec vous; et tous les chrétiens se
donnent le saint baiser en signe de paix, dil
saint Augustin |2). Selon Amalaire {'.]),
Jtaban Maur (ï), et Rémi d'Auxerre (5 , au
IX" siècle, le Pax Domini était encore le
signal de la paix. Ces auteurs disent que
loute l'Eglise se donne la paix pendant
YAgnus Dei; et quoique depuis cinq ou six
siècles on diffère (juelquës moments de se
donner la paix, et que le prêtre ait été en-
gagé pour ce sujet à dire au diacre: Pax te-
cum, la paix soit avec vous , le clergé ne
laisse pas de se donner encore la paix pen-
dant que le chœur coatinue do chanter
(1) Pacificans per sanguinem crocis ojus. Coloss. i, 20
(2) Serin. 227.
(3) Lit). 1.
(4) Itab. Maur. InstUtU. Cler. c. ô2.
5) Expos, iliss.
(6) Et ideo in ecclesi» pax primo annuntlalur, ut osieii-
dal se cum omnibus esse pacilicum, ipii corpori commuiii-
ealurus est Clirisli. Hier, in lieec verba Epikt. ad Kom. :
Salutule iiwicem iit osculo saïuto.
(7) Coinmixlio consecrali corporis et sanguinis, etc. Mis-
ial. Ambras.
(8) Voyez le Sacrameniaire de Trêves écrit au x' siècle,
où on lit : Uisceut corpus Dominico sanguini diceiis :
Fut etc. (BiM. oral. n. 906); le Sacramentair^d* Ha.
ÏAgnus Dei. Ce que l'Eglise a en principa-
lement en vue, c'est qu'on se donnât la paix
jivant que de communier, parce qu'il n'y a
que les pacifiques qui puissent participer à
la chair de l'.Agneau, ainsi que parlent le»
Pères (G).
§ II. De la prière Uœc commixiio. D'où vient q»'on met
une portion de l'hoslic dans le calice, et des tnjstèreii
que ce mélange renferme.
RUBRIQUE.
Pendant qu'on répond : Et rum spiritu tuo,
le prêtre laisse tomber dans le calice la por-
tion qu'il tenait de la main droite, et dit tout
bas :
Haec cunimixlio et
consecratio corporis
et snngiiinis Domini
nosiri Jesu Christi
fiât ai'cipieiitibiis no-
bis in vilam aïlef-
nam. Amen
Que ce mélange et
cette consécration du
corps et du sang de
Notre-Seigneur Jésus-
Christ servent pour
la vie éternelle à nous
qui y participons.
Amen.
EXPLICATION.
Que ce mélange et cette consécration du
corps et du sang, etc. Il se présente trois dif-
ficultés sur ces mois : la première, s'ils ne
doivent élre entendus que du mél.inge de
l'espèce du pain et de l'espèce du vin consa-
crés; la seconde, pourquoi mêler le corps et
le sang de Jésu.s-Chrisl ; la Iroisième , d'où
vient que ce mélange s'appelle une consé-
cration. Il faut résoudre ces difficultés par
ordre.
Première difficulté. Si celte prière a été
faili' pour mêler une pariie de l'hostie avec
le sang consacré , ou simplement pour mê-
ler cette partie de l'hostie , ou (luebiues
gouttes du sang précieux avec du vin non
consacré.
i}(^po»ise. Cette difficulté estlevée parles ter-
mes seuls qui sont trop clairs pour ne pas
faire assurer que cette (irière a clé composée
pour être dile en mêlanl le corps et le sang.
Il n'y est point parlé du mélange d'une
chose consacrée avec une autre qui ne lest
pas, mais du mélange du corps et du sang.
Le Missel ambrosien dit distinctement : Le
mélange du corps et du sang consacré \T) ; «t
les anciens Missels manuscrits et impri-
més de France et d'Allemagne disent éga-
lement (8) : Ce saint et sacré mélange du
corps et du sang, ou le mélange du saint sang
avec le saint corps.
Ouelques personnes ( M. de Vert ) néan-
moins voudraient que cette prière n'eût élé
faite que pour mêler une partie de l'hostie
lolile presque du même temps : Hœc sacrosanela com-
mixiio corporis et $miguinis, etc. ; le Pontifical missel de
Séez, écrit au milieu du w siècle : Uœc smicia commixiio
corporis et sanguinis, elc, on Sancii saiigitimi commixiio
cwHsmctocorpoie, elc. (Bibl.reg. n. 38!J6); un S.ncr.i-
menlaired'Arlesécritversraii 1100 (B/W. Co/d. n l'.)69);
le Missel de Saint-yuiriace de Pr(ivin'>, vers l'a» liOll; les
anciens Missels de llambrai, de Sainle-Gudule de Ilruxel-
los, de Liège, d'Aix-la-Chapelle, et un grand nombre
d'autres, où l'on voit ; Hœc sacrosancla commixiio corporis
et saiiq}tinis, cit., commis on a lu dans tous ceux de Paris
jusqu'en 1613, et comme on le dit encore à Sens, clieile»
carmes et cbex les jacobins.
nos
PAX
FAX
ïig;
ou quelques goullcs du sang précieux avec
(lu vin non consacré, desllnc pour la cooi-
nuinion du peuple.
Il csl conslanl que depuis huil ou neuf
cents ans , aux messes solennelles où le
nombre des communianls se Irouvait fort
grand , outre k- calice du sang qui était sur
Paulel , on préparait un autre calice avec du
vin ; et qu'après la communion du prêtre on
versait quohine peu du sang précieux dans
le calice du vin non consacré , afin que ce
vin lirât de là uix- espèce de sanctification
et de consécralion. Les anciens Ordres ro-
mains yl) le marquent ainsi.
Il est certain encore qu'on se contentait en
quelques endroits (2) , en donnant la commu-
nion du calice aux assistants, de mêler du vin
dans le calice, pour aciiever de communier
tout le monde sous deux espèces, parce que ,
comme disent l'iiblié Panorme et Durand ,
au xiii'= siècle (3), il y aurait de l'inconvé-
nient de consacrer autant de sang qu'il in
faudrait pour la multitudi', et qu'on n'aurait
pas même de calice assez graml pour cela.
Mais ce mélange se faisait sans aucune céré-
monie. Le prêtre le laissait faire au diacre,
au lieu qu'il a toujours mêlé lui-même le
corps et le sang. La prière Hwc commixtio
ne devait point être dite en mêlant un peu
du sang précieux dans le calice du vin , ou
en y mêlant la particule de l'hostie, comme
l'on fait le vendredi saint où il n'y a que du
vin dans le calice. L'ancien Ordre romain
marque qu'on ne dit point alors : llœc cum-
mixlio , et cela s'observe encore aujour-
d'hui. Véritablement on trouve dans les bas
siècles (4) que cette prière s'est dile (5) en
quelques églises le vendredi saint , contre
ce qu'a dit Durand (6), sans aucune excep-
tion, l'an 1286. Mais on a reconnu dans ces
églises-là même que c'était un abus, comme
il paraît par plusieurs Missels manuscrits
et imprimés qu'on pourrait rapporter ici. Le
P. Mabillon en a cité sufGsammenl (7).
Enfin le mélange de la particule de l'hostie
ou de quelques gouttes du précieux sang
avec le vin ne se faisait que quelques jours
de l'année , au lieu que celte oraison doit
se dire à toutes les messes , en mêlant le
corps et le sang précieux , et l'on ne doit
point révoquer en doute qu'elle n'ait été
l'aile pour être dite en faisant ce mélange.
Seconde difficidlé. Pourquoi l'on mêle le
corps avec le sang de Jésus-Clirisl.
Réponse. On le fait par l'autorité des li-
turgies et des conciles , par une raison na-
turelle et par mystère. Cet usage est marqué
(1 ) Ord. I, Il et 111. Comment. Mabill. p b8.
(-2) Us. CisU'ic. c. 55.
(3) Uiide in quibusdam locis post sumplionem corporis
el sanguinis Cbrisli aliquid de ipso sanguine rpservauir in
calice, etsu|iei' iiilundllur viiium piirum, ulipsi comnuini-
canles inde suniant : non enim esset deceiis tanUini saii-
guinem cnnlicere, nec calix capax invenirelur. Durand,
liv. iv, c. i'2, a. 1.
|4) Depuis environ le \' siècle.
(5) Koi;m le commentaire du. P. Mabillon sur l'Ordre
romain, où il a parlé de tous ces usages avec beaucoup
d'éruililion, de discernemenl el de sagesse. Voije: aussi
le l'. Marlène, de anliq. Rit. cap. 4, art. 10, ». H et IS!.
[ti) Hac diequando particula hostia in calicein niitlitur,
dans la liturgie de saint Jacques , qui csl la
plus ancienne de l'Eglise grecque. On le
voit aussi dans les plus anciens Ordres ro-
mains. Le premier concile d'Orange, en k'*i,
dit (8) qu'auec la capse te calice doit être pré-
senté el consacré par le mélange de l'euclmri-
slie. La capse élail la boîle où l'on conservait
l'eucliarislie. On la portait à l'autel au com-
niencenirnl de la messe, et avant la commu-
nion elle élait présentée au prêtre , afin
qu'il y prît la parcelle réservée pour la met-
tre dans le calice.
Pour bien entendre cet usage, il faut se
souvenir qu'outre la parlicule qu'on met à
présent dans le calice , après la fiaclioii de
l'hostie, on y mettait autrefois celle qui avait
été envoyée parles évêques, ou celle qu'ils
s'étaient réservée eux-mêmes pour le sacri-
fice suivant..
On voit , par les constitutions des papes
Melchiade(9) et Sirice (10), rapportées dans
les anciens catalogues des papes, el par
la lettre (11) d'Innocent I" à Dccentius ,
<liie le pape et les autres évoques d'Italie
envoyaient tous les dimanches aux prêtres
des églises titulaires une partie de l'eucha-
ristie qu'ils avaient consacrée à la messe;
et le prêtre mettait celle parlicule dans le
calice en disant: Pax Domini, etc., en signe
de communion.
Les évêques aussi , le jour de leur sacre ,
recevaient de celui qui les consacrait une
grande hostie qu'ils conservaient durant
quelques semaines , pour en mettre chaque
jour une partie dans le calice au même en-
droit de la messe. On voit encore, par de
fort anciens manuscrits (12), qu'on gardait
une partie de l'hostie consacrée par le pape
à Pâques , à la Pentecôle et à Niël, pour
la porter aux stations qui se faisaient du-
rant le cours de l'année, et la mettre dans
le calice en disant: Pax Domini, lorsque le
pape n'allait pas aux stations.
Le pape et les évêques, avant le iv siècle,
reccvaienl l'eucharistie desEglises éloignées,
comme la letlre de saint Iréni'c au pape
A iclor touchant les Eglises d'Asie le fait
Voir, et ils conservaient eux-mêmes, en
(lisant la messe, une partie de l'hostie pour
le sacrifie suivant.
Ces particules qu'on envoyait aux églises
s'appelaient /tT»ien/i«m, levain, parce qu'on
les regardait comme un levain de communion
et (le charité, qui marquait qncle pape, les
évêques et les prêtres offraient un même sa-
crifice , et qu'eux tous avec les fidèles qui y
non dicuntur verlia illa : Fiat commixtio, quia ilii de san-
guine mentio lit, sed in calice sanguis non est, nec liodie
consecralur. Durand. Ration. I. vi, c. 77, n. 26.
(7) In Ord. Rom. n. 15, p. 86.
(8) Cum capsa et calix oITerendus est, et admixiinne Eu-
cliarislia; consecrandus. Conc. Aiaus. t, can. 17. On lit
dans les manuscrits inferendiis, au lieu d'offerendiis.
(9) Hic lecil ut oblatioiies consecratee per Ecclesias ex.
consecralu episcopi dirigerenlur, quod declaralur fernien-
lum. Proptjl. Ad. SS. Mail, p. 51.
{[0)1 bid , p. 53.
(11) E|,i.<ii. 29.
{\'2) Codex Ralispon. Mabil. /(. Gennan. Mus. liai
loin. Il, p 38.
nc7
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
H03
participaient avaient lieu de lire avec saint
Panl(l) : Nous ne sommes tous ensemble qu'un
seul pain et U7i seul corps, noiis tous qui pnr-
tieipons (5 un même pain.
Scion les deux premiers Ordres romains (2)
cl Amalairc (3) , on portail celle partie de la
sainte cucharislic dans une bollc devant le
pape, lorsqu'il allait à l'autel. Il l'adorait
avant que de coniincnccr la messe , et c'est
celle même particule qu'il mettait dans le
calice, en disant : Pax iJomini. Il est évident,
par ces Ordres , que ce n'était point là une
parcelle de l'hostie du jour , parce qu'on
n'avait pas encore fait la fraction de la nou-
velle hostie (ï), dont on mctiait aussi ensuite
une parcelle dans le calice en disant : Fiat
commixtio , etc. Ce dernier mélange s'est
toujours fait. Et dcpuisqu'on no ré>crvc plus
de parcelle de l'hostie, il a pris la place du
premier.
Quant à la raison de ces usages , la par-
celle réservée était mise dans le calice, 1" en
ïigne de communion avec ceux qui l'avaient
envoyée ; 2" pour joindre la consécration des
jours précédents avec celle du jour môme, et
marquer ainsi l'unité et la conlinuilc du sa-
crifice ; 3" la particule réservée pouvait élre
mise dans le calice pouruiie raison naturelle.
C'est que , les hosties étant autrefois plus
épaisses qu'elles ne le sont à présent , cette
parcelle pouvait être durcie et avoir besoin
d'être humectée pour la prendre plus facile-
ment. Il est certain que, dans la plupart des
Eglises grecques où l'eucharistie destinée
aux malades est mise en réserve le jeudi saint
pour toute l'année, les prêtres la font {.'>) ra-
mollir dans du vin en la donnant aux mala-
des. Nous voyons dans Eusèbe (fi) que celui
qui porta l'eucharistie au vieillard Sérapion
eut ordre de riiuniecler, el le concile de Car-
(hago (7) , qui veut qu'on verse reucharistie
danslabouchcdu malade, donne aussi lieu de
croircqu'on la mêlait dans une liqueur. I^es
premiers chrétiens el les solilaires qui por-
taient et conservaient l'eucharistie chez eux
pouvaient en user ainsi ; el dans la manière
de communier que l'artlievéque de Corinthe,
aux' siècle, prescrivit au solitaire Luc , il
est marqué (8) qu'en prenant la sainte hostie
il devait prendre en même temps du vin dans
(1) Unus panis, ununi corpus mniti suiniis, oniiios qui île
uiio pane p;irlicipamiis I Cor. x, 17.
(2) Subiîiacoiuis luncns luanum siiam in ore cipssB ,
osluiiilil sancla poiililici... l'oiilifcs salulal sancia et coii-
leinplauir; ut si fiicrll siipcrahiuiilaiis pixcipiat, ut pona-
lur iii coïKlilorio. Ord. i, n. 8. Ad altare primo adorai san-
cta. Oiri. Il, n. i.
(5) F.i'iscopus venions ail altare, ailorat primo sancU.
Amal. Kglog. Mabil. in Ordin. Rom. p. 5(1.
(il Cum ilixerit : Pa.v Doiiiim sil scmper vobiscum, fa-
ciens crucpm iribns vicibus manu sua super caliceiti, millit
sancla in eum... Tune [lontilox runipil oblatam... explela
coiifyaclione... de ipsa saucta quam momorderit, ponil...
dicens in calice : Fiat roinmixlio. Ord. i, n. 18 el 19. Cum
dixprii, Pax Domini sit sempcr vobiscum, miiiil in calicem
de sancla oblata, .mhI arcliidiaconus p:icpm dal cpisi opo
priori : deiiide caeleri per ordinem, el populus, soparatim
viri et feinina;. Tune poulilex runipil uiilalaui... explela
conrracliunc... de ipsa sancla quam momorderit, ponit in-
Ipr niauus arcbidiaconi in calicem, taciens cruceni 1er di-
ccndo: Fiai commi.ilio, olc. Ord. n, n. t5.
(■)) Voyez la lettre de Léo Allatius au père Morin, de
récent Grœconim templis.
(6) llist. ecctes. 1 vi, c. 56.
un petit vase destiné uniquement à co mi-
nistère. La particule qu'on met encore lo
vendredi saint dans du vin est peut-être un
reste de l'ancien usage.
Mais on a toujours eu une raison plus con-
sidérable et toute myslérionse de mêler le
corps el le sang de .lésus-Christ, consacres
sons les espèces du pain et du vin , qui est
de marquer la réunion du corps et du sang
de Jésus-Christ, et sa résurrection glorieuse.
En effet , jusqu'à cet endroil de la messi;
l'Eglise n'a exprimé que la passion et la mort
de Jésus-Christ par la consécration de son
corps cl de son sang faile séparément. Il est
certain, comme dit le concile de Trente, que
par la vertu des paroles sacramentelles dites
sur le pain le corps est consacré seul ; cl que
par la vertu des paroles sacramentelles pro-
noncées sur le calice le sang est aussi con-
sacré seul. II est pourtant de foi que cette
séparation n'est que mystérieuse , et que
réellement le corps n'est point sans le sang,
ni le sang sans le corps , puisque le corps de
Jésus-Christ est véritablement un corps vivant
et glorieux. Or, il est important qu'on, repré-
sente dans le sacrifice la mort de Jésus-Christ
et sa vie glorieuse , parce que le sacrifice de
la messe est le renouvellement de celui qu'il
a offert en mourant sur la croix, et qu'il offre
vivant dans le ciel. Le corps consacré séparé-
ment et le sang consacré séparément sont le
signe de sa mort. Le corps et le sang réunis
sont le signe de la vie qu'il a reprise en res-
suscitant : car l'espèce du vin , pénétrant
l'espèce du pain, nous représente quelecorps
et le sang résident ensemble, et sont réunis
comme dans un corps vivant. Amalairc (9)
avait expliqué cette raison mystérieuse , cl
elle est aussi rapportée dans la messe de
Ma u ri Ile (10), archevêque de Rouen, et expli-
quée par Jean , évêque d'Avranches au xr
siècle. C'est encore ce que Flore, Uemi d'Au-
xerre cl Aleuin nous ont fait entendre eu
disant (1 1 qu'on mel la particule dans le ca-
lice afin qu'il contienne toute la plénitude du
sacrement.
Expliquons tous les termes de la prière qui
accompagne ce mélange ( 1-2), oii nous verrons
00 que signifie le terme de consécration, qui
fait la troisième difficulté.
(7) Conc. CartliaK. iv, can. 76.
(8) Àctii sanct. Lucœ, Jwi. .\\ict. Biblioth. PP. cl apud
Bolland. 7 fe!}r.
(9) In islo oflicio monslralur sanguinem fusum pro no-
slra anima, Ptcarnemmortnampro nostro corporc, redire
ad propriam substantiam, alque Spiritu vivificante, vc^e-
tiri linmlnem no\um, ut ultra non niorialur, qui pro nuliis
morlmis fuit et resurroxit. Aitial. 1 m de Eccl. Offic. c. .11.
(10) Per particulain oblalje immissa; in calicem nslendi-
lur corpus Christi, quoil rcsurrexit a niorliiis. fli7. celeb.
miss. Maurill. episc. llulhom., et Joan. .\briuc. de Offic.
pag^ 25.
(11) UtcaliiDomini totam plenitudinenicontincatsacra-
nienli. FInr. tu Can. Mi.ss. ; Kcmig. Expos. Miis. ; Aleuin.
de div. Offic.
(12) Cette prière, qui est dans les plus anciens Ordres
romains, dans Amaiaire, dans le Micrulogue et dans un
grand nombre d'anciens MIsspIs manuscrits de France,
d'Anjîleterre el d'Allemagne, n'csl |ias dite parles cliar-
treux et ne se trouve piPint dans les coulumej; de Clunj •
ce <|iii marque que dans quplipies Eglises de Fraure, cpioi-
(prellcs eussent pris le rite romain, on a mis la particule
lie l'hostie dans le calice sans rien prononcer, apparem-
11G9
PEN
PEN
ii;o
HilC COMMIXTIO ETCONSECRATIo(l).Le tllOl
de consécration ducorpsetdusany ne signifie
ici que le corps et le sang consiicrcs. Saint
Laurent disait au pape saiiUSixte(2 •.Eprou-
vez le ministre à quivoiis avez confié la consé-
cration du san<i du Seigneur, pour dire à qui
vous avez confié le sang de Jésus-Christ con-
sacré, parce que celait au diacre à le distri-
buer à la communion. Le corps consacré sous
les espèces du pain s'appelle la consécration
du corps , le sang consacré sous les espèces
du vin s'appelle la consécration du sang, e(
le corps cl le sang réunis dans le calice sont
la consécrationdu corps et du sang. L'Eglise
réunit ces deux consécrations en faisant
mettre par le prêtre une partie de l'hostie da ns
le calice ; et le premier concile d'Orange re-
commanda expressément cette pratique : Le
calice, dil-il, doit élre consacré par le mélange
de l'eucliarislie, c'est-à-dire que, contenant
déjà la consécration du sang, il doit aussi con-
tenir celle du corps : afin que , comme on a
vu , le calice sous un symbole sensible con-
tienne toute la plénitude du sacrifice, et qu'il
soit le signe et la cause de la vie glorieuse
que nous attendons. C'est le but et la (in de
la suite de cette prière.
Fiat accipientibus , servent pour la
vieélernelle. Nousdemandons quece mélange,
qui est le symbole de l'union mutuelle du
corps et du sang de Jésus-Christ, pour mar-
quer sa résurrection et sa vie glorieuse, soit
un signe et un gage de notre union à Jésus-
Christ pour la vie éternelle, qui ne nous est
promise (3) que p;n- le corps et le sang du
Rédempteur.
A nous gui le recevons. Celte prière ne re-
garde à présent que le prêtre cl ceux qui par
un reste d'antiquité communient sous les
deux espèces en quelques solennités.
Il n'est pas inutile d'observer ici que,
comme le mélange des deux espèces sucra-
mcntelles marque la réunion de l'âme cl du
corps de Jésus-Christ, il y a un grand nombre
de Missels (i) où l'on demande pour ce sujet
la santé du corps et de l'âme , et ensuite la
vie éternelle.
PÉNITENCE.
TllUE PREMIliR.
(Exliail du Riluel romain.)
I. Du sacrement de péui- 1. De sacramenlo pa'Ui-
lence. teiuise.
1. Le sacrement de i. Sanclum pœni-
pénitence a été insti- tentiœ sacramentum
ment parce que plusieurs Sacramenlaires finissaient par
l'oraison Libéra nos, sans qu'on y écrivît les prières suivan-
tes qu'on disait i» Kome, et que tes prêtres savaient par
cœur.
(I) Lu pape Pelage I"dit que le sacre des évoques doit
<^lre fait dans l'imité de l'Eglise, sans laquelle il n'y ^ point
de fonséxraiiun, parce que coiisecrure est simul sacrare
(Episl.Joanni Patricio, apud Holsl. Collecl. liom. p. 219).
Cette étyniologie a f.iil croire à quelques-uns que le mé-
lange des deux espèces sacramentelles était ap|ielé consé-
cration, pour marquer que les deux espèces se conimuni-
(luaient en quelque manière une consécration mutuelle.
Mai:, celte application n'est pas l'ondée. L'Eglise ne joint la
iliiuble consécration du corps et du sang de Jésus-Clirist
que pour être un symbole du mystère qu'elle veut expri-
tuer.
tué par Notrc-Sei- ad eos gui post bap-
gneur Jésus-Christ , tismum lapsi sunt, in
poiir rétablir dans la gratiamDeireslitucn-
grâce de Dieu ceux dosa Christo Domino
qui sont tombés après institulum, eo diligen-
le baptême. On doit tius administrandum
l'administrer avec est, quo frequentioT.
datilant plus de soin est ejus ttsus, et quo
quel'usageenestplus pluru requiruntur ad
fréquent, et que plu- illud recte digneque
sieurs conditions sont Iractandam ac sttsci-
requiscs pour le con- piendum. Cum autem
férer et le recevoir ad illud conslituen-
validement et digne- dum tria concurranl,
ment. Trois choses matcria, forma et mi-
concourent à son es- nister , iUius quidem
sencc, la matière, ta remola materia sunt
forme et le ministre ; peccatn,proximavero
les péchés en sont la sunt actus pœiiitcntis,
matière éloignée, et nempe conlritio, con-
la matière prochaine fessio et sulisftctio.
consiste dans certains Forma autem, itla itb-
acles du (lénitenl, qui solutionis verha : Ego
sont la contrition, la le absolvo, etc. Mini-
confession et la satis- sler dcnique est sacer-
faction ; les paroles : dos,habenspolestalcm
Ego te absolvo . etc., absolvendi vel urdina-
en sont la forme. Le riam, vel delegatam;
ministre est un prêtre sed si periculum
jouissant du pouvoir mortis immineat, up-
d'absoudre, au moins probatusquedesit con-
par délégation. Mais fessarius, quilibct sa~
s'il y a danger de cerdospotesta quibus'
mort, en l'absence cunquecensuriset pec-
d'un prêtre approuvé, catisabsolvere.In ejus
tout autre prêtre peut viinistro requiritur
absoudre de toute etiambonitas,scientia
censure et de tout atque prudenlia, cum
péché. Le ministre de sigillo secretœ con-
eelauguslesacremeul fi'ssionis stib exucto
doit aussi avoir la perpetuoque silenlio.
bonté, la science, la Quibus et aliis ad id
prudence , et garder opportunis ut opiime
exactement et perpé- sint inslructi, omni
tuellement le silence studio curare debent
sur ce qu'on lui a confessarii.
confié en confession.
Les confesseurs doivent s'appliquer de tout
leur pouvoir pour posséder ces qualités et
autres convenables à leur emploi.
2. Avant tout le 2. In primis mcmi-
confesseurdoitsesou- nerit confessarius se
venir qu'il remplit judicis pariler et me-
tout à la fois l'office dici personam susd-
de jugeel celui demé- nere, ac divinœjusli- |
decin ; que Dieu l'a tiœ simul et misericor- *
(2) Expetire utrum idoneum iiiinistruni etegeris cui
commisisli dominici sanguinis consecratiouem. Ambros. de
Oflic.\. 1, c. 41.
|3) Viii. S. August. tract. 2G m Joan. n. 13.
(i) Hœc saaosmicta commixlio co>i)Oris et sanguinis Vo-
mini nostri Jesii Chrisli fini milii et omnibus sumentibus
salus mentis et corporis, et ad vitam wternam promerendum
et capessendain prœparalio sttlut:iris. Per eumdeniChristum
Dominitm uostrum. Amen C«lif iirière est en ces termes
dans un Missid d'Arles érrit \lts l'.iii 1100, dans le Missel
deFréjnsdu xir siècle, d'Auxerre du xiii",de Saint-ArnouJ
de Metz vers l'an 1300; daus deux de Toulon, l'un duxiv»
siècle, l'autre du xv ; dans ceux de Bordeaux, de Poitiers,
de Clernioni de 1492, de Lyon de l-îtO, de Narbonne dq
1328, 1376, etc.
1171
DICTIONNAIRE DES CEUEMONIES ET DES RITES S\CRES.
diœ ministntin a Den
conslitutiim ess?, ut
[(inquam iiibiler inter
Dciim el liomines ,
honori divino el ani-
manim saluli consii-
liit.
élabii ministre do sa
juslirc, Pi on niêinc
temps (le sa miséri-
corde ;c"csl im arbitre
enlrcDicu et les iiorii-
mes ; il doil pourvoir
à l'honneur de Dieu
ol au salul des ûmes.
3. Pnui' pouvoir
bien jugerai discerner
les différentes sortes
de lèpre, pour savoir
cxcrc er haliilcmenlet
prudemineiil la l'onc-
lion de médecin des
âmes, el appliquer à
chacun les remèdes
qui lui convlennenl ,
il doil s'appliquer à
puiser, autant qu'il
pourra, la science cl
la prudence, soild nis
les prières continuel-
les qu'il adressera à
Dieu , soil dans les
auteurs approuvés ,
surtout le Catécliisme
romain, cl dans les
conseils des liomnies prudents et expéri
inenlé«.
3. Ul ergo rccte ju-
dicare queal , dùccr-
ncns inler lepram et
Icpram , cl tau'iiiani
perilu^ mcdicns aiii-
mantm inorbos pru~
denier eut aie, et apla
cuùjue remcdid (ippli-
cnrc sciai, (inantam
poleslmaximam iid id
scientittm aique pru-
dentiam tiim assiduis
ad Deum precibus ,
tum ex probatis <iuc-
loribiis, prœseilim e
Catechismo roinuno ,
el piudenli consilto
peritorum,studealiibi
coin par are.
i. Il doit connaître
les cas el les censures
réservées an siège
apostolique el à i'or-
dinaiie du lieu, aussi
bien que les statuts
])arliculiers de son
Eglise, qu'il doil ol)-
server avec soin.
o. EnTin il s'appli-
quera à bien connaî-
tre toul ce (jue l'Iîglise
nnseignesur ce satre-
nietil, et tuut ce qui
est nécessaire pour
l'administrer avec
exactitude. Il se con-
formera aux. règles
«uivanles. ( On les
h. Scint cnsu.« et
censuras sedi aposto-
licip et ordinario suo
reservatas, et suœ cu-
Jusi/ite Ecclcsiœ con-
slitutiones, casque di~
lir/enler ubservel.
5. Deinde hujus sa-
cranienli doctrinam
vnineni recle no.sse
studebit, elatiaad ejus
reclain administratio-
nem necessaria. Atque
in Itoc ministerio ita
procédât . ni infra
prœscribiliir.
Irouvera plus loin développées en français,
d'après le Rituel de Toulon.)
Il Ordre dans lequel s'admi-
nistre te sacrement de
pénitence.
G. Dès qu'onappelle
un prêtre pour enten-
dre les confessions,
il doit se montrer
prompt et facile.
H. Ordo minisirandi sacra-
menlum (lœuilenUat:.
6. Sacerdos ad au-
diendam confessionem
vocatus promplum fa-
cilcmque se prœheal ;
ac prinsqunm ad au-
diendum accédai , si
tempus suppelat , ad hoc minislerium recle
sancleque obeundum, divinuin auxilium piis
precibus implorabit.
117-2
ralionabili, quœ cum
incideril, studeat ta-
men id decenli ac pu'
lenti loco prœslure.
8. Ilabeat in ecclesia
sedein confessionaletn,
in qua sacras confes-
sioncs excipial : quœ
sedes palenti, coiupi-
cuo el aplo ecc'csiœ
loco posila, craie ijer-
forala inter pŒnilen-
lem el sacerdolcin sit
instrucla.
9. Superpelliceo et
slola violacei coloris
utalur, prout lempus
vel locorum feret con-
sueludo.
10. Pœnitens , si
opus fuerit, admonea-
^ lur ut qua decel hii-
militale mentis el habilus accédai , flexis (je-
nibus sifjno crucis se munial.
11. Mox confessarius iuquirat de illius
statu (nisi aliter nolus fueril), el quampridem
sil confessas , el an imposilain pœnitenliain
(idimpleveril, nuinrite atque intègre alias con-
fessus fueril, nuni conscienliam suam, ul de-
bel , prias diligenUr discusseril.
12. Si le pénitent a
sonnabic de le faire
dans des maisons par-
ticulières, il faut tâ-
cher de choisir un lieu
dèeeut el non fermé.
8. 11 doil y avoir
dans l'église un siège
destiné pourentendrc
les confessions, placé
en évidence dans un
lieu convenable, mu-
ni d'une grille qui sé-
pare le péDitenl du
I>rèlre.
9. 11 faut, outre le
surplis, une étole vio-
lette, si telle est la
coutume du lieu.
10 et 11. ( Voyez
ceci développé plus
loin.
7. C'est à l'église
qu'il convient d'enten-
dre les confessions ;
«il y a un motif rai-
7. In Ecclesia, non
aulem in privalis
œdibus confessiones
audiat, 7iisi ex causa
encouru quelquecen-
sure nu cas réservé
dont le confesseur ne
puisse pas absoudre ,
il ne le fera qu'après
en avoir obtenu 1«
pouvoir.
13. Si le confesseur
aperçoit que son pé-
nitent ne connaît pas
les principes de la foi,
selon qu'il en est ca-
pable, il l'en instruira
brièvement, s'il en a
le temps , ainsi (]uc
des choses dont la
connaissance est né-
cessaire au salut ; il
lui fera sentir son
ignorance, et l'aver-
tira de s'instruire en-
suite davantage.
14. Le pénitent fera
la confession généra-
le, en disant au moins,
en quelque langue
que ce soit : Je con-
fesse à Dieu tout-puis-
sant, et à vous, mon
père.
( Voy. des détails
plus loin. Le Rituel
romain n'exige pas
que le confesseur soit
couvert, ni (lu'il bé-
nisse le péniteut )
12. Quod si pœni-
tens aligna censura tel
casu reservalo sil H-
gains , a quo ipse non
possit absolvere, non
absolval, nisi prias
obtenia facullalc a
superiore.
13. Si rero confes-
sarius, pro persona-
ruin qualitale, cogno-
verit pœnitcnlem
ignorare chrislianœ
fidei rudimenla , si
tempus suppelat, eum
brevitcr inslrual de
arliculis fidci et aliis
ad salutem cognilune-
cessariis, et ignoran-
finm ejus corripinl ,
illumque admoneat ut
eaposlmodum diligen-
lius addiscat.
14. Tum pœnitens
confessionem genera-
lem latina vel vulgari
lingua dical, scilicrt
ConOteor , etc. , v<l
sallein ulalur his ver-
bis , Conlileor Deo
omnipolenli , cl tibi
Pa'.er. Pcccata sua
exiiide confitealur ,
adjuvanlt , qnntics-
cunque opus fuerit ,
sacerdole ; qui confi-
lenlem non rejirehtn*
4175
PEN
PEN
1174
det, nisi finita, ut dicetur, confessione, neque
interpellabit, nisi opus facril nliqxdd melius
inlelligere ; proinde fiduciam fi prœhcat, et
humnniter siujqcrat ut omnin peccatci sua rite
et intègre confiteatur, remotu sliilta itla quo-
riimdiim verecundia, qua prœpediti, imidenle
diabolo, peccaln confiteri non audent.
m. Si le pénitonl ne 15. Si pœnitens nu-
détlarcpiisliMioiiibio, merum,et sprcies, et
les l'spôces cl les cir- circiimstnnlids pecca-
coiislancesdespécliés torwn cxplicatu ne-
(lu'il est nécessaire cessurias non expres-
li'cxpiiquer, le prélre serit , eiiin sacerdos
interrogera avec pru- prudenler inlerroget.
donci".
l(i. Mais qu'il pren- iG. Sed caveat , ne
ne garde aux inlerro- curiosis, aut inulili-
galioiis curieuses ou bus intcrrogalionibus
inutiles ; surloul qu'il queiiiquam delineat ,
évite ces imprudences prœsiriiin juniores
qui scandaliseraicul utriusque sexits, vel
cl apprendraient aux (dios, de eu quod igno-
jeunes personnes de rant imprudenter in-
i'un et de l'autre sexe lerrogans, ne scanda-
à coinmellre des pé- lum patiantur, inde-
chés qu'elles igno- que peccure discant,
renl.
17. (Après la con- 17. Demum audila
fession, avant de dire confessione, perpen-
Miserealur , Jndul- dens peccalorum quoe
gentiam,i\ fera ce qui ille adniisit magnitu-
esl marqué ci-après , dinem ac multitudi-
d'après le Rituel de nem, pro eorum gra-
Toulon.) vitale ac pœnilenlis
condilione, opporlu-
nas correptiones ac monitioncs, proul opus
esse viderit, paterna charilale adhibe'iil, et
ad dolorem et conlritionem cfpcacibus vcrbis
adducere conabitur, atque ad vilam emendan-
dam ac melius inslitueiidam inducel, remedia-
que peccalorum tradel.
18. Enfin , autant 18. Postremo salu-
que l'esprit de Dieu tarem et convenientem
et la prudence le lui salis fnctionem,quan-
suggéreront, il impo- tum spiritus et pru-
sera une pénitence denliu suggesserit ,
salutaire cl convena- injungat, habita rn-
ble, eu égard à l'état, liane status , condi-
à la condition, au tionis,sexus et œtalis,
sexe, à l'iige et à la et iteni, disposilionis
disposition des péni- pœnilentium. } ident-
tenls. Qu'il prenne que ne pro peccatis
garde de favoriser les gravibus Icvissimas
péchés et de s'en ren- pœnitentias imponat,
dre participant , eu ne si forte peccatis
imposant des pénilen- conniveat, alicnorum
ces très-légères pour peccatorum particeps
des péchés graves, efficiatur. Idveroante
Qu'il ne perde pas de oculos habeat , ut
vuequela satisfaction satisfactio non sit
ne doit pas seulement l an tum ad no vœ vitœ
procurer une nouvel- remedium et infirmi-
ie vieelreraédieraux tatis medicamentum ,
faiblesses passées, sed etiam ad prœteri-
Dinis encore punir les torum peccatorum
liécliés. casligationem.
Ht. Il aura donc soin 19. Quure caret,
d'enjoindre des péni- quantum fieri potest ,
tences contraires aux ut contrarias peccatis
péchés : par exemple, pœnitentias injungat .
aux avares, des au- veltiti avaris eleemo-
mônes : aux hommes synns, libidinosis je-
charnels , des jeûnes junia. vel (dias carnis
et autres macérations afflictiones ; superbis
corporelles ; aux su- humilitatis officia ,
perbes,des pratiques desidiosis devutionis
d'humilité ;auxindil- studia. Rarius autem,
férents, des exercices vel serius confitenti-
de dévotion. A ceux bus , vel in peccata
qui se confessent trop ficile recidenlilms ,
rarement ou qui dif- utilissimumfueritcon-
fèrent trop, ou qui sulere, ut sœpe, puta
retombent facilement semel inmensevel cer-
dans le péché, il sera lis diebus solemnibus
très-utile de conse(//e;- confiteuntiir, et si ex-
la confession fréqueii- pcdiat, communicent.
te, savoir une fois le
mois, ou à certaines solennités; et la com-
munion, si elle parait convenable.
20. Que les confes- 20. Pœnitentias pe-
seurs ne s'appliquent cuniarias silii ipsis
pas à eux-mêmes des confessarii non appli-
pénilences pécu- cent; neque n pœni-
niaires ; qu'ils ne tenlihus quidquam
demandent rien aux tanqaamministerii sui
pénitents, et n'en re- prœmium petanl vel
çoivenl rien comme accipianl.
le prix de leur minis-
tère.
21. Qu'ils n'inipo- 21. Pru peccatis
sent pas de pénitence occullis, quantninvis
manifeste pour des gravibus, manifestam
péchésoccultes,quel- pœnitentiam non im
que graves qu'ils ponant.
soient.
22. Que le prêtre 22. Videat autem
examine avec soin diligenter sacerdos
quand et à qui il doit qunndo el quibus con-
accorder, refuser ou ferenda. vel neganda,
différer l'absolution, vel differenda sit ab-
ayant suin de ne pas sotutio , ne absolvat
absoudre ceux qui eos qui Inlis beneficii
sont incapables de sunt incapaces-.quales
recevoir un tel bien- sunt qui nuila dant si-
fait, telsquesontceux gna doluris ,qui odiaet
qui ne donnentaucun inimicitins deponere,
signe de douleur, aut aliéna, si possunt,
ceux qui ne veulent reslituere, aut proxi-
pas déposer la haine mnm peccandi occa-
et les inimitiés , resli- sionem dcserere , aut
luerlebien d'autrui le alto tnodo peccata
pouvant faire, qui ne derelinquere et vitam
veulent pas abau- in melius emendare
donner l'occasion de nolunt ; aut qui pu-
pécher ou quitter le blicum scandalum de-
péché el changer de derttnt , nisi publiée
conduite ; ceux qui satisfaciant et scan-
oiil donné des seau- dalum tollant ; neque
dales publics, àmoins etiam eos absolvat
qu'ils ne satisfassent quorum peccata sunt
publiquement et ne superioribus reser-
lèvent le scandale ; il vata.
ne doit pas non plus
absoudre ceux dont les péchés sonl réservés
à un supérieur,
23. Si quelqu'un se 23. Si vero quis
DICTIONNAIUI
confileulurinpericulo
tnorlis cunslilutus ,
ubsolvendus est ub
omnibus peccalis el
censuris, (/uanlumvis
reservatis {cessât etiim
lune omnis rescrva-
lio);sedprhissipolesl,
cui débet, salisfacinl ;
ac si periculum évase-
rit et aliqua ralione
siiperiori, a quo alias
esset ubsolvendus, se
sislere lenenlur, cum
primum puterit, eu -
rain eo se sislul quid-
quid débet prœstilu-
rus.
1173
confesse i;n péril de
mori, il faul l'absou-
dre de loul péché el
de toutes censures
iiiêuie spécialeuKMil
réservés ( car alors
toute réserve cesse) ;
uiais s'il le peut, il
doit auparavant l'aire
les satisfactions néces-
saires; cl s'il échappe
au danger, et que ,
pour certaines rai-
sons, il doive se pré-
senter au supérieur
qui devaiU'absoudre,
qu'il se présente le
plus tôt qu'il pourra
pour remplir son de-
voir.
2k. Si pendant la
confession, ou même
avant qu'elle soit
commencée, le mala-
de est privé de l'usage
de îa paroh' , le con-
fesseur s'efl'orccra de
connaître les péchés
du pénitent par des
signes ; dès qu'il les
connaît en général ou
en détail , ou si le
malade a seulement
manifesté , par lui-
même ou par d'au très,
le désir de se confes-
ser, il faut l'absoudre.
25. Le prêtre doit
se rappeler qu'il ne
faut pas imposer aux
malades une péniten-
ce grave et laborieuse,
mais indiquer seu-
lement celle qu'ils
feront en temps con-
venable, s'ils se ré-
tablissent. Pour le
moment, à proportion
de la gravité du mal ,
on leur impose quel-
que prière ou une
légère satisfaction ;
ils l'acceptent , et on
les absout toutes les
cessaire.
lit. Forme de l'absoluUoii.
20. Lors donc qu'il
voudra absoudre un
pénilcnl , après lui
avoir imposé uiiepé-
(1) Le confesseur implore pour son pénilonl la miséri-
corde de Dion, la réUiissioii de ses péchés, piiis il l'absoul,
au nom el par l'aulorilé de Jésus-Clirial, de loule censure
aulanl qu'd en a le pouvoir ri que le pénileul en a be-
soin, ensuite de loul péché. l'onr bien exprimer cela, il
doil prononcer le mol Dcimie. C'est une faulcde l'wnpn-
iiUT en rubrique, comme l'a démonlré Catalanus dans Sun
l'-omnieniaire du KiUiel romain dédié à Benoil XlV.conlre
l'Vi>iutun de queltjugs aulïurs. Le coafess^ur Ucmaude cu-
DES CrCKl^MONIES ET DES lilTES SACHES.
4I7C
nitencesalutairequ'il
a acceptée , il dit
d'abord : Misereatur,
etc.
24. Quod si inler
confitendwn vel etiam
iinlequam incipiut
conjileri , eux el lo-
quela œcjrum deficiat,
nulibus et signis cone-
tur, quoad ejus fieri
poleril, peccalapœni-
lentis cugnoscere ;
quibus \Ucunque vel in
génère, vel in specie
cognilis, vel ctiumsi
confitendi desiderium ,
sive per se, sive per
alios ostenderit , ab-
solvcndus est.
26.Meiniri(rit porro
sacerdos œgrisnon esse
injungendain grn vem
aul laboriosam pani-
lentiam ; sed indicen-
dam lanlum illam ,
quant, si convaluerint,
opporlnno temporepe-
ragant. Intérim juxta
gravitutem morbi, ali-
qua oralivne au! tevi
salisfactione imposila
et acceptata , (ibsol-
vantur , prout upus
fuerit.
fois que
cela est né-
lli. .\bsolulionis forma.
2(). Cum igilurpee-
nitenlem absolvere
volueril , injuncta ci
prias et ab eo accep-
tata salutari pœniten-
tia, primo dicit :
Misereatur tui om-
nipolens Deus, cl
dimissis peccatis luis,
perducat le ad vilam {elernani. Amen.
27. Ensuite, élevant 27. iJeinde dextra
la main vers le péni- versus pœnitentem tle-
teni, il dit : Indulgen- vula dicit
tiam, etc.
Indulgentinm, absolutionem et rcmissio*
nem peccalorum luorum tribual libi omni-
potens el misericors Dominus. Amen.
Dominus nosler Jésus Chrislus te absolval,
et ego auctoritale ipsius le absolvo ab omni
vinculo excommunicalionis, suspensionis et
interdicti, in quantum possuni, el lu indiges;
deinde : ego le absolvo a peccalis tuis. In
nomine Patris, f el Filii, el Spirilus sancli.
Amen (1).
Si le pénitent est Si poenitens sil lai-
laïque, il ne fait pas eus, omiltitur ver-
mention de suspense, bum suspensionis.
Passio Domini nostri Jesu Chrisli, mérita
beal;c Mariffi virginis el omnium sanclorum,
quidquid boni feceris, cl mali suslinueris,
sinl tibiin remissionem peccalorum, augmen-
lum gratiae et prsemium vitse ielerniE. ,\men.
28. Quand les con- 28. In confessioni-
fessions sont fréquen-
tes et courtes ( ou les
pénitents en grand
nombre , dil Barru-
faldus, etc.), on peut
ometlre Misereatur ,
Indulgentiam el Pas-
sio Domini, etc.
29. Quand il y a
grave nécessité en
péril de mort, on peut
dire brièvement : Ego
te absolvo ab omnibus
censuris et peccalis.
Innomine Patris, etc.
bus outem freqnenlio-
ribus, el brevioribus
omilli polest, Misera-
tur, etc.; saf(S eril di-
cere: Dominus noster
Jésus Chrislus, cU".,!/£
supra usque ad illud ;
Passio Domini, elc.
29. Urgente vero
aliqua gravi necessi-
tate in periculo mor^
lis , breviter dicere
polerit:
Ego te absolvo ab
omnibus censuris et
peccalis. In nomine
Patris, elc.
IV. Ui' absolutioiie ab excommunicalione in foro exte-
riori (2). ,
Si potestas absolvendi ab excommunicalio-
nis sententia sacerdoli commissa fuerit a sU'
periore, el in mandata ccrla forma sil prw'
scripta, illa omnino servanda est: si vero in
mandata seu commissiune dicilur : In furma
Ecclesiœ consuela absolval, hœc servanda
Sun t.
Primo, ut excommunicatus ei, ob cujus of-
fcnsum inexcommunicationem incurrit, prias,
si polest, salisfacinl ; quod si tune non passif,
sufficienlem cantionem prabeat, aul saltein, si
suite qui' la Passion de Nolrc-Seignein- Jésns-Clirist, les
mérites de la bienheureuse vierge Marie et de mus les
saints, tout le bien (lue fera son péuitenl et le mal qu'il
endurera lui servent pour h rémission dos péchés (ou de
la peine qui leur est due), l'auf;mentation de la grilce et
snieni un gage de la vie éternelle.
[■2) l'oiM- ce paragiaphe et le suiiant, vûiicZ plus le in
les dévcloppem''nls du Ililuel de Toulon , ut aussi la I,
CliN»LK£S.
1177
PEN
PEN
1178
cam prœslare non potest, jurel se, cum pti-
mum polerit, satisfaclnrum.
Secundo , si crimen, ob (juod in excommunica-
lionemincidit,sit grave, juramentumabeo exi-
galitr de parendo mandatis Ecclesiœ, giiœ illi
fient pro t<di causa : hc prœcipue, ne deinceps
dclinquat contra illiim canonem,vel decretum,
contra qaod faciendo censuram inciirril.
Dcniquc hune ahsolvendi ritum observahil :
/'œnilentem coram se ntror/ue genu flexo,
in Iniiiiero (si rir fiierit) usque ad cnmisiam
exclusive demidato, virga aut funicnlis, se-
dcns Icviter percutit, diccndo totum psal-
muiii : Miserere mei, Deiis, etc., cum Gloria
Pairi, etc. Veinde surgit, et aperlo capite
dicit : Kyrie eleison. Chrisie eleison. Kyrie
eleison. Palcr noster.
y Et ne nos inducas in tcnlationera. i^ Scd
libéra nos a malo.
f Salvum fac servum tuum [vel ancillam
luam), Domine. lîjDeus meus, sperantem in le.
> Nihil proOciat inimicus in eo {vel in ca);
1^ lîlfiiius iniquilalis non apponal nocerc ci.
) Eslo ci, Domine, turris forliluilinis. i^ A
facio inimici.
* Domine, exaudi orationcm mcam ; i^ Et
claiiior meus ad te veniat.
J-Doniinusvobiscum; i\)Et cum spiritu (uo.
Prions. Oremus.
O Dieu , dont la Deus,cui proprium
niiséricord(? est ton- est miscreri semper
jours portée à nous et parcere , suscipe
pardonner , exaucez deprecationem no-
notre prière, afin que stram, ut hune famu-
votre serviteur ici lurn tuum, quem ex-
présenl , lié par la communicationissen-
sentenced'excommu- lenlia constringit,
iiication , ait la con- miseratio tuœ plc-
solaliond'enétredélié ti'tis clementer ab-
par un effet de voire solvat. Par Christum
bonté el de votre ini- Dominum nostrum.
scricorde. Par Jésus- A .Vmen.
Christ Notre - Sei-
gneur. 1^ Ainsi soit-il.
Il s'assied, se cou- Mox sedet, cl coo-
vre el dit : perto capite dicit :
«QueNotrc-Seigneur Dominus nosler Je-
Jésus-Christ vous ab- sus Chrislus te absol-
solve, et moi, par son val, et ego auctorilate
autorité , et par celle ipsius, et sanclissimi
que notre très-saint domini nostri papre
père le pape (oM le ré- \vel reverendissimi
vércndissinie évéque episcopi N. vel lalis
N.owuntelsupérieur) superioris) mihi coni-
ui'a confiée , je vous missa, absolvo te a
absousdu liendcl'ex- vinculo excommuni-
communicalion que cationis, in quam in-
vous avez encourue curristi [vel incur-
{ OM dont vous avez risse declaratus es)
élé convaincu) pour propler taie factum
avoir fait telle action [vel causam, etc.), et
(ou pour telle cause , reslKuo le cominu-
etc.), et je vous réta- iiioni et unitali ûde-
blis dans l'union des lium, el sanclis sa-
fiJèles et la participa- cramentis Ecclesiœ.
lion aux sacrements In nomine Patris f,
derEiîlise.Au nomdu FiliielSpirilussancli.
Père i , du Fils et du
Sainl-Esprit. »
(Voyez l'explication des rubriques au (lire
suivant, ii. 2.
Quod si sacerdoti nuUasit a superiore prœ-
scriptit forma, nec sibi mnndatiun ut in forma
Ecclesiœ coiiunutn vel consuetaabsolrat, lune
nihilominus pro rei gravitate prœdictum
cœremoniam et preces adhibeat; at vero si res
non fuerii adeo gravis, absolvcre polerit,
dicens :
Dominus noster Jésus Christus te absolvat.
et ego auctorilate ipsius, et sanctiss. domini
nostri papœ (si a papa fuerit delcçalus), vel
reverendissimi episcopi N. vel ^i/(s superio-
ris. mihi concessa, absolvo le, etc., ut supra.
In foro autem inleriori confessarius habens
fitcultatem ahsolvendi excommunicatum, ab-
solvat juxta formam communem supra prce-
scriptam in ubsolutione sacramenlali.
V. Rilus ahsolvendi excoirmunicaluni jam morliiuin.
Si guis excommunicatus ex hnc vita dece-
dens dcderit signum contriiionis, ne eccle-
siaslica careat sepultura, sed Ecclesiœ suffra-
giis, f/uatenus fieri potest, adjuvetur, absolvi
potest hoc modo.
Si corpus nondum sepullum fuerit, verbere-
tur et absolvatur, ut infra, deinde absolutmn
in loco sacro sepeliatur.
Si vero fuerit sepultum in loco profuno,
si commode fieri poterit, exhumahitur, et eu-
dem modo verberahitur, et post absolulionem
in loco sficro sepelietur , sed si commode
exhumari non potest, locus sepultura: verbe-
retur, postea absolvatur.
Qxiodsi in loco sacro sitsepultus,nonexhu~
mabllur , sed verbcrabitur sepulcrum. Dum
autem corpus, sive sepulluram verberal , sa-
cerdos dicat antiphonam.
Exsullabunl Domino ossa humiliala , et
7)sa/mi(m Miserere roei,Deus,e/c.(!'o(/. .\ubé,
n. :i2.}
Quo fiicto, absolvatur, dicendo : .\uclori-
tato mihi concessa, ego te absolvo a vintnio
excommunicalionis, quam incurristi {vel in-
currisse declaratus es) propler taie factum,
et restituo le communioni fiilelium. In no-
mine Patris t, el Filii , et Spiritus sancli.
.\men.
Deinde dicatur psalmus De profundis {art.
Abbè, n. 32).
In fine , Requiem œternam dona ei, Do-
mine; i'^ Et lux perpétua luccal ei.
Kyrie eleison. Christe eleison. Kyrie elei-
son.
Pater nosler.
y El ne nos inducas in tentatiouem ; fv Sed
libéra nos a malo.
v A porta inl'eri ^ Erue , Domine, animam
cjus.
V Hequiescalin pace. li; Amen.
y Domine, exaudi oraiionem meam; i^ Et
clamor meus ad te veniat.
y Dominus vobiscum; i\ Elcumspirilu tuo.
Oremus.
Da, quœsumus, Domine, animte famuli lui,
quem excommunicalionis senlcnlia con-
slriiixcrat, refiigorii sodcin, quielis bealilu-
dinem, el su|)erni lumiiiis clarilalem. Per
Cbrisluui Duniiiium noslrum. i^ .Vmen.
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES
Prions.
Seigneur Jésus-
!179
\'I. De modo absolvendi a suspon'sionc vel ab inlcrdiclo
extra vel inlrasicraiiienlalem conressionein.
Si sacerdoli sit commissa facilitas absol-
vendi aliquem a siispcnsione , vel inlerdiclo,
(juamvis nnlla verha sinl prœcipuc delenni-
nata, uti poleril hac formula :
Pœuilens dicat : Confileor, etc.
Sacerdos : Miseralur, etc. Indulgciiliam, etc.
Auclorilato inihi ab jY. Iradila , ego iih-
solvo le a vinculo suspensionis ( vel inlcrdi-
Cli), qunm {vel quod) propler laie liiciuin
{tel causanij iiicurrisli [seti incurrissc docla-
ralus es). In noniine Palris f, cl Filii, cl
SpiriUis sancli. Arnen.
Si vero confessario, sive in foro conscien-
tiœ, sive extra, data est poteslas dispensandi
super irrrijularitate, tune postquam aljsolve-
rit a pcccutis, addal cunsequenter.
El eadein auclorilalc dispense lecum su-
per irrcguiarilale ivel irrcgularilalibus , si
sunl plures) in qiiam [vel iu quas) ob talein
[vel laies causas, cas exprimendu) incurrisli,
el habilem reddo , el rcslituo te exsecutiuni
ordinutn cl ofûciorum luorum. In noniine
Palris t, el Filii, et Spirilus santli. Amen.
Si nulluin habct ordincin, dicatiir : Habi-
lem reddo le ad omnes ordines suscipicndos
(vel eliam ad alia jusla lenorem mandali).
Quod si necesse sit litulum beneficii resti-
luere, et fruclus maie perceptos condonare,
subjumjat :
El resliluo libi litulum (seu lilulos) bene-
ficii [seu bcncficioruni), el condono libi fru-
clus maie perceptos. In nomine Palris f,
Filii, et Spirilus sancti. Amen.
Adverlal aulem sacerdos ne ullo modo in
iis facultalis suœ terminas excédai.
TITRE DEUXIÈME.
(Extrait du Kliuel do Toulon.)
1. Ordre ou niiinière d'aJminislror le sacrement de i)t5ni-
lence.
Le prêtre appelé pour confesser à l'église
sera revêtu d'un surpUs et d'un bonnet carre.
Avintquc d'entrer dans le confessionnal il >c
mettra à genoux pour implorer l'assistance
du Saint-Esprit et le tecours du Seiqneur
dans une fonction si difficile et h importante,
pour se reconnaître indigne d'exercer un si
haut ministère, pour f lire un acte de contri-
tion, et demander à Dieu arec ferveur les grâ-
ces nécessaires pour lui-même et pour ses pé-
nitents. Dans cette intention il récitera la
prière suivante ou quelque autre selon sa
dévotion :
Dcus, in adjulorium meum ii'lende :
Domine, ad adjuvandum me fosiina.
Cormundum créa in me, Deus et spirilum
rectuminnova in visceribtis meis.
Ne projicias me a facie tua : cl spirilum
sanclum luum ne auferas a me
Uedde mihi lœliliam salularis lui : cl spi-
rilu principali confirma mo.
Docebo iniquos vias luas : et impii ad le
converlenliir
Domine, exiFudi oralioncm meam : cl cla-
Uiormeusad le vcniat.
1180
Oremus.
Domine Jesu Cliri-
sic, salvalor mundi,
qui sanclum el salu-
tare pcenilenliaî sa-
crameiilum purifi-
candis animabus
insliluisli , meque
indignum, propler
tuam magnani nii^ie-
ricordiam, niinislrum
illius l'ccisli ; suscipe
preces humililalis
mea; , cl me ab omni
conlagione pcccali
purifica ; ut iliud
sacramcnlum sancte
el cumfruclu valeara
ministrarc. Suscipe
eliam, Domine, hu-
milcm oralionem
quani fundo pro
famuiiset famulabus
tuis qui ad pœnilen-
liani acccduiit, ul des
illis spirilum vers
compunclionis, inle-
grilalem sincerajcon-
fessionis, el sludium
dignœ salisfactionis.
Qui vivis el régnas,
etc.
le confesseur entrera
Cbrist, sauveur du
monde, qui avez in-
stitué le saint el sa-
lutaire sacrement de
pénilencc pour puri-
fier les âmes, et par
votre grande raséri-
corde, vous m'en
avez fait le ministre;,
malgré mon indigni-
té; recevez mes
bumhles prières , et
purifiez-moi de toute
laclie du péché, afin
que je puisse admi-
nistrer ce sacrement
saintement et avec
fruil. Uecevcz aussi,
Seigneur, l'humble
prière que je vous
fais pour vos servi-
teurs et servantes qui
s'approchent de la
pénitence ; donnez-
leur une vraie com-
ponction, la sincérité
pour une confession
entière, et la volonté
do faire une digne sa-
tisfaction. \ ous ijui
vivez el régnez, etc.
Après cette prière,
dans le confessionnal, et s'y tiendra assis, le
corps droit, la tête couverte, le visage caché et
\in peu détourné de manière que le pénitent
71e plusse le regarder en face el qu'il ne puisse
regarder en face le pénitent, vers leijuel il
tiendra seulement l'oreille penchée. Il aura un
air grave et modeste, et se comportera comme
n'étant occupé que du salut des pénitents qu'il
entend. En un mot, il sera dans une posture
décente et convenable à un si grand ministère.
Il se comportera si prudemment . qu'il ne fasse
j iinais conmilre en aucune manière qu'il est
frappé de la grièvelé des crimes qu'il entendra.
Jl fera en sorte que les personnes qui atten-
dront pour se confesser ne soient pas si pro-
ches du confcssionniil qu'elles puissent enten-
dre les confessions qui se feront.
Le pénitent doit être à genoux sans aucun
carreau ni coussin; se tenir modestement in-
cliné ; avoir la tête nue et les mains jointes;
sans gants, sans épée, et, s'il est ecclésiasti-
que, sans surplis. Les femmes doivent s'y pré-
senter avec un habillement simple et modeste,
mais qui ne tienne rien du négligé, et avoir
leur coiffe baissée.
Le pénitent, après avoir fait le signe de la
croix, dira ; Benedie mihi, paler, quia pec-
cavi; ou, s'il ne sait pas le latin, il dira en
français : Bénissez -moi, mon père, parce que
j'ai péché.
Alors le prêtre étant découvert, dira :
Doiiiiiius sit iii corde luo el in labiis luis,
ul rite coiifilearis oinnia peccata tua ; et fera
sur le pénitent le siyne de la croix : In no-
1181
PEN
mine Palris t,el Filii , el Spirilus sancti.
Amen.
Ensuite le prêtre mettra sonhonnet et prê-
tera l'oreille pour écouter avec attention tous
les péchés que le pénitent lui déclarera.-
Alors le pénitent dira : Coiifileor Deo om-
nipotenli, etc., oii en français : Je me con-
fesse à Dieu loul-puissaiit, etc. Il convient
mieux de le faire dire de cette manière aux
personnes qui n'entendent pas le latin.
Le pénitent dira ensuite au confesseur com-
bien il y a de temps qu'Une s'est confessé ; s'il
a accompli la pénitence qui lui avait été i'hj-
posée dans sa dernière confession; s'il a reçu
l'absolution, ou il exposera la cause du refus
ou du délai. Puis il fera une confession en-
tière, claire et distincte.
Après que le pénitent aura expliqué à sa
manière tous les péchés dont il se croira cou-
pable, le confesseur rinterroqcni, s'il lejuije
à propos, pour suppléera ce qui ne serait pas
suffisant dans sa déclaration. Mais avant
cela il doit lui laisser tout dire [à moins
qu'il ne soit nécessaire de l'interroger sur-le-
champ pour l'explication des péchés qu'il dé-
clare), parce que l'exposition que le pénitent
fait iui-wéme de sa: péchés est ordinairement
plus sincère et plus circonstanciée que lors-
qu'il répond à des demandes.
La confession du pénitent et les interroga-
tions du confesseur étant finies, le pénitent
ajoutera, avec les marques et tes sentiments
d'une véritable componction :
De tous ces péchés el de lous ceux que je
n'ai pas déclaics par oubli ou lar ignorance,
j'en demande paidon à Dieu de tout mou
cœur, el à vous, mou père, pénitence et ab-
solution, si vous me jugez digne de la re-
cevoir.
Le pénitent achèvera ensuite le Confiteor,
et dira en frappant trois fois sa poitrine :
Mea ruip.i, etc.; ou, en français, s'il l'a com-
mencé en cette langue: C'est par ma faute, e/c.
Pendant que le pénitent prononcera ces der-
nières paroles, le confesseur, étant décou-
vert et tenant son bonnet des deux mains de-
vant sa poitrine, dira : Misereatur tui onini-
poiens Deiis, etc.
Puis, étendant et levant la main droite
vers le pénitent, il ajoutera :
Induigenliam.absolutioneiuelremissioncm
f peccalorum, etc.
Ensuite, s'élant couvert, il excitera son pé-
nitent au repentir de ses péchés, lui en fera
voir l'énormité, lui fera faire les réflexions
nécessaires sur leur qualité et leur nombre,
l'exhortera à s'afl'ermir de plus en plus dans
la résolution de ne les plus commettre, lui en
prescrira les moyens, comme d'en éviter les
occasions, d'avoir recours à la prière et de
pratiquer autant qu'il pourra les vertus con-
traires; en un mot , il lui donnera tous les re-
mèdes et les avis convenables, eu égard à ce
qu'd aura connu de son état et de ses besoins
spirituels. Puis il lui imposera une pénitence
salutaire et convenable, selon la qualité des
péchés et le pouvoir du pénitent.
Quand le pénitent aura accepté la pénitence
qui lui aura été donnée, si le confesseur Juge
PEN 118-2
à propos de lui donner l'absolution, il l'aver-
tira de renouveler pour cela de tout son cœirr
son acte de contrition, et de se mettre en es-
prit aux pieds de la croix du Sauveur pour y
être lavé de son sang précieux.
Alors , étant couvert et tenant la main
droite étendue et levée sur le pénitent , il
dira :
Doniinus nostcr .lesus Christus te absolvat,
et ego aucloril.iie ipsius, te absolvo ab oinni
vinrulo excommunicalionis (suspi nsiouis )
cl inlerdicli, in quantum possiim, cl lu indi-
ges : deiude ego le absolvo a .pcccatis luis,
in nomine Patrisf, el Filii, el Spiritussancii.
Si le pénitent est laïque, le confesseur omettra
le mot suspensioiiis.
Ensuite se découvrant et tenant son bonnet
devant sa poitrine, il ajoutera :
Passio Doiiiini noslri Jesu (^lirisli, moril.i
bealœ Mariœ virginis el omnium sanclorum,
quid(|uid boni l'eceris , et mali suslinueris,
•vint libi in remissionem peccalorum, auginen-
tum graliœ et piœmiuin vilœ a;lern£e. Àmen.
Si le confesseur juge â propos de différer
iabsol tion, il donnera simplement une béné-
diction. Ayant la tête couverte, el tenant la
mainétenduf sur le pénitent, il dira ; Mise-
reatur, e/c; Indulgenlian), etc., el lui don-
nera ensuite sa bénédiction , après l'avoir
averti qu'il ne lui donne pas l'ahsolulion de
ses péchés, mais seulement une bénédiction,
afin que ceux qui sont présents et autour du
confessionnal ne puissent ronnaitre qu'il a re-
fusé ou di/féré l'absolution.
Dans les confessions plus fréquentes et plus
courtes, surtout quand il y a grand nombre
de pénitents à entendre, ou lorsque le confes-
seur est pressé par la nécessité de remplir
quelque autre de ses devoirs, il faut omettre
Misereatur, etc., Indulgeniiam, etc. ; il suf-
fit de prononcer la formule d'absolution : Do-
minus uoster Jésus Christus, etc.
Si le pénitent était sur le point de mourir, et
qu'il n'y eût pas assei de tempspour prononcer
en entier la formule ordinaire d'absolution
marquée ci-dessus, il faudrait se contenter de
dire en tenant la main droite étendue et levée
sur le pénitent : Ego le absolvo ab omnibus
ccnsuris et pcccatis luis. lu nomine Patrisf,
cl Filii, cl Spirilus sancti.
Quand les enfants qui n'ont pas encore
l'usnge de la raison se présenteront au tribu-
nal de la pénitence, le prêtre les écoutera avec
patience.
Quand il verra qu'ils ne sont point encore
capables du sacrement de pénitence, il se con-
tentera de leur donner en peu de mots quel-
ques avis suivant leur portée, et de leur impo-
ser quelque pratique légère de pénitence : au
lieu de l absolution , il dira la prière suivants
ayant la main droite sur eux.
Domine Jesu Chiiste, qui dixisti : Sinile
parvuios venire ad me, talium est enim ro-
gnum cœlorum ; super hune parvuluni (ou
hanc parvulam tua! benedictionis gratiaui
infunde, ul gratiâ, selate et sapionlia apnd
Deum et homines proficiens , salutem con-
sequalur alernam. In nomine Palris f , et
Filii, cl Spirilus saiicli. Amen.
1183
DICTIONlNAIRE des CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
Ii84
il Ordre qui doit Élrc g:irdé pour absoudre de l'excom-
nuiiiicalion.
Pour absoudre de l'excommunication dans
le for intérieur, on n'use pas d'autre forme
que de celle qui est prescrite ci-deisus pour
rabanlulion sacramentelle : Domiiius noslor
Jésus Chrislus le absolvat, etc.
On ne doit point absoudre un excommunie,
s'il y a des personnes intéressées dans l'affaire
qui a donné lieu à l'excommunication, jusqu'à
ce qu'il oit satisfait les personnes qu'il a of-
fensées, et réparé le dommage qu'il a causé par
le crime qui lui a fait encourir l'excommuni'
cation : s'il ne peut le faire avant que de rece-
voir l'absolution, on lui fera du moins pro-
mettre avec serment qu'il s'acquittera de ce
devoir le plus tôt qu'il pourra.
Si l'excommunié a encouru l'excommunica-
tion pour avoir contrevenu à quelque canon,
décret ou ordonnance de l'Eglise , il promet-
tra par son serment de ne plus tomber dans la
même faute , et de se soumettre à ce qui lui
sera ordonné par l'Eglise pour lu réparation
de sa désobéissance.
On ne peut absoudre de l'excommunication
dans le for extérieur sans une commission
spéciale de celui qui l'a portée , auquel elle est
réservée , ou du supérieur en cas d'appel. Si la
commission prescrit %tne forme d'absolution,
on la suivra de point en point : si elle porte
simplement que l'absolution sera donnée in
forma Ecclesia; consuela , on observera l'or-
dre qui suit si le péché pour lequel a été en-
courue l'excommunication est atroce et pu-
blic.
Le prêtre, étant assis et couvert, revêtu
d'un surplis et d'une clole violette, le pénitent
se mettra à genoux devant lui , et récitera le
psaume 50 Miserere mei,Deus; s'il ne peut
lire ou prononcer ce psaume, d'autres le di-
ront pour lui. Ensuite le prêtre se lèvera et,
s' étant découvert , il dira :
Kyrie, eleison, i^ Ghrisle, eleison ; Kyrie,
eleison.
Le prêtre : Paler nosler, etc.
y El ne nos inducas in lentalionom; i^ Scd
libéra nos a malo.
jf Salvum f.ic servuni luura { ou ancillani
luain), Domine,^ Dcus meus, spcranlem
in te.
y Nihil proficial inimicus in eo [ou in ca);
ij El iilius iniquilalis non apponnl iioccre ci.
y Eslo ei, Domine, lurris forliludinis ^ A
facie iiiimici.
t Domine , exaudi oralionem meam ; i^ Et
clamor meus ad te vcniat.
y Dominus vobiscum; lij El cuui spirila
luo.
Oremus.
Deus, cui pi'oprium esl miscreri scmper et
parcore , siiscipe depreculioncm nosiram, ut
iiunc famulum tuum, qnem ( on li.inc t'amu-
lam luam qiiam) excommunicalionis sen-
tcnlia conslringil, miscralio tuse picl.itis cle-
iiienlcr absolvat. Per Cbristum Dotuinum
noslrum. lî) Amen.
Le prêtre s'élanl ensuite assis et couvert
lui imposera une pénitence, t< étendant (a main
sur le pénitent , il dira ;
Dominus nosler Jésus Chrislus le absol-
vat , cl ego auclorilate ipsius , et sanclissirai
domini noslri papic, ou reverendissimi epi-
scopi N. [ou N- superioris, exprimant la qua-
lité du supérieur qui lui a donné la commis-
sion] mihi commissa , absolvo te a vincalo
excommunicalionis quam incurrisli , ou in-
currisse dorlaralus es ( ou dcclarata es ) ,
proptcr... on spécifie ici le crime pour lequel
l'excommunication a été encourue, et resliluo
le communioni et unitali fidelium, et sanclis
sncramentis Ecclesia^. In nomine j- Palris, et
Filii, et Spiritus sancti. Amen.
.Si l'excommunication n'est pas publique,
l'absolution, quoique donnée dans le for exté-
rieur, doit être secrète et sanscérémonie. Dans
ce cas, comme dans celui où le crime pour le-
quel elle a été portée n'est pas atroce, le prêtre
se contentera , pour en absoudre le pénitent ,
de le faire mettre à genoux et de dire étant
assis et couvert la main étendue sur lui :
Dominus nosler Jésus Chrislus te absolval,
cl ego auctorilale ipsius et sanclissimi do-
mini noslri papaj, etc., comme il vient d'être
marqué.
III. Ordre qui doit êlrc gardé |iOur absoudre uu excoui-
muuié après sa murl.
Lorsqu'un excommunié dont l'excommuni-
cation était publique a donné en mourant des
nturques d'une véritable contrition , afin que
son corps ne soit pas privé de la sépulture
ecclésiastique et que son âme soit soulagée par
les prières publiques et les suffrages de l'E-
glise , on doit lui donner l'absolution de l'ex-
communication , comme il sera marqué ci-
après.
Si le corps n'a pas encore été mis en terre, le
prêtre venant au lieu où il est déposé pronon-
cera sur ce corps l'absolution ; ensuite on l'en-
terrera dans un lieu saint en récitant les
prières et observant les cérémonies ordinaires.
Mais si le corps a déjà été enterré dans un
lieu profane, on l'exhumera, s'il se peut com-
modément, et après l'absolution il sera enterré
dans itn lieu saint. Si on ne peut le déterrer ,
on donnera l'absolution au lieu de la sépulture
et on l'y laissera.
Si, contre les règles, le corps avait déjà été
enterré dans un lieu saint, il ne faudrait pas
l'exhumer, mais seulement donntr l'absolution
au lieu delà sépulture.
Le prêtre, ayant pris ttne étole noire sur
son surplis, et étant accompagne de quelques
clercs uu autres ecclésiastiques aussi en sur-
plis , s'étanl rendu en l'endroit où est le corps,
commencera l'anlienne Exsullabunt; ensuit»
il récitera alternativement avec ses clercs et
tous ceux du clergé qui l'accompagneront , le
psutunc 50, Miserere, sans ajouter à la fin
Gloria Patri ni Requiem ; mais, après l'avoir
récité, on dira tout de suite: Exsultabunt
Domino ossa humiliala.
Après quoi le prêtre, s'élant couvert et éten-
dant la main sur le corps , dira :
Auctorilale mihi conccssa , ego le absolvo
a vinculo exconununicalionis quam incur-
risli, ou iucurrisse dcclaralus es [ou dccla-
rata es), proptcr... {on exprimera ici ta cause
iISS
PEN
(fe rcxcommunicadon]; et icsliluo le com-
iiiunioni fidelium. In nominc Palris f, et
Filii, cl Spiritus sancli. Amen.
Jinsitite , s' étant couvert , il commencera à
prier pour lui , en disant te psaume De pro-
fundis, etc., à In jin duquel il dira :
f Kequiem œtcrnam dona ci, Domine ; i^ Et
lux peipelua luccat ei.
Kjrie eleison, Christc eleison, Kyrie elei-
son.
Paler noslcr, il continuera tout bas jns-
(/u'dU
y lîl ne nos inducas in lenlalioneni; i^ Sed
librra nos a niaio.
î A porta infcri 1^ Erue, Domine animam
ejus.
* Kequiescat in pacc. iti Amen.
f Domine, exaudi oralionein nicam; i^ Et
clamer rnrns ad le veniat.
f Dominus vobiscum; i^ Et cum spirilu
tuo.
Oremus.
Da, quœsumus, Dotnine, animœ famuli lui
quem {ou l'amulaî tua; quam) exconimunica-
tionis senlcnlia constrinxernl, refrigerii se-
dem.quiclis bealiludinem.et superni luminis
clarilalem. Prr ChrisUim Dominum iiostrum.
1^ Amen.
Enfin le prêtre jette de l'eau bénite sur le
corps ou sur la sépulture, en disant :
y Hequiem reternam dona ci, Domine ; Hj El
lux perpétua luceal ei.
Uequiescat in pace. i^ Amen.
Pour absoudre un homme mort dans l'in-
terdit on suivra le même rite, chanijeunt seu-
lement les mots excommunicaliouis quam, en
ceux-ci, interdicti quod.
V. Manière d'absoudre de la suspense ou de l'inlordii.
Si l'absolution est donnée dans le for inté-
rieur, on se servira simplement de In forme
prescrhe pour l'absolution sacramentelle: Do-
minus nosler, etc.
On ne peut en absoudre dans le for exté-
rieur sans tinc commission de celui qui a porté
la suspense ou l'interdit, et auquel ces censu-
res sont réservées, ou du supérieur en cas
d'appel.
Lorsqu'un prêtre est commis pour absoudre
dans le tribunal de la pénitence de quelque
censiire réservée, il doit prendre les précau-
tions nécessaires pour la réparation de la
faute.
Leprélre prendra soigneusement garde dans
ces sortes de commissions de ne point excéder
le pouvoir qui lui est donné.
Si la commission j)rescrit une formule par-
ticulière pour l'absolution, on s'y conformera ;
si elle porte simplement qu'elle sera donnée in
forma Ecclesije consuela, on donnera l'abso-
lution en la manière suivante:
Le pénitent dira étant à genoux : Confiteor
Deo, etc., et lorsqu'il l'aura achevé, le prêtre
assis, découvert et tenant son bonnet des deux
mains jointes devant sa poitrine, dira : Mise-
rcatur lui, etc.; Indulgentiam, etc. Ensuite,
s'étant couvert, tenant la main étendue sur le
pénitent et lui ayant imposé u^e vénitenre, il
ajoutera
PEN iiac
Aucloritale mihi Iradita, ego le absnlvo a
V inculo suspension isquam(ouinlerdicti(|iiod)
propter... ici il exprimera la cause de la su.':-
pense oit de l'interdit : par exemple, sacrilc-
gluin, simoniam, etc., inciirrisli, ou incur-
risse declaralus es {oii declarala es). In no-
mine Palris t) et Filii, et Spiritus sancli.
Amen.
V. Forme de la dispense de l'irrégulariié.
Les prêtres, ne pouvant dispenser d'aucune
irrégularité qu'en vertu d'une commission
spéciale, doivent bien se garder, surtout dans
tme matière si importante, de passer les bornes
de leur pouvoir.
Le prêtre qui aura reçu un pouvoir spécial
de dispenser de l'irrégxdarité dans le sacre-
ment de'ipénilence, observera tout ce qui lui
sera prescrit dans sa commission , tant pour
la satisfaction qu'il doit imposer au pénitent
que pour les autres choses.
Après lui avoir donné l'absolution des pé-
chés en la forme ordinaire, avant que de dire:
In nominc Palris, etc., il ajoutera, ayant tou-
jours la main étendue stir le pénitent :
Et aucloritale mihi a sanclissimo domino
noslro papa [ou a reverendissimo domino
cpiscopo N.) Iradita, dispenso lecum super
irrcgularitale (om i rregularilali bus) quam iom
quas) incurrisli co quod... {on exprime ici la
cause), et habilem te reddo et rcsliluo exse-
cutioni ordinum cl officiorum luorum. In
nominc Palris f, cl Filii, et Spiritus sancli.
Amen.
.S'( le pénitent n'a aucun ordre, le prêtre,
au lieu de ces mots, Rcsliluo te cxseculioni,
dira : Habilem le reddo ad laies ou ad omnes
ordinos suscipiendos, suivant la teneur du,
mandement pour dispenser {ou ad alia), selon
qu'il sera porté par la commission pour dis-
penser.
Si le mandement porte que le pénitent sera
rétabli dans le titre d'un bénéfice et qu'on lui
remettra les fruits mal perçus, le prêtre ajou-
tera : El reslituo tibi titulum bencficii oit
lilulos bcncficiorum, et condono tibi fruclns
maie perceplos. In nomine Palris t> et Filii,
el Spiritus sancli. Amen.
VI. Ordre qu'on doit suivre pour absoudre un horélique
dans le for extérieur, el recevoir son abjuration.
Il n'est permis à aucun prêtre, même ayant
pouvoir pour absoudre des cas réservés, d'ab-
soudre de l'hérésie hors du tribunal de la pé-
nitence sans un pouvoir spécial, ni de rece-
voir l'abjuration de ceux qui l'ont professée
publiquement. ■
Le prêtre à qui la commission sera adressée
examinera si celui qui se présente est suffi-
samment instruit de la doctrine catholique,
apostolique et romaine, et emploiera tous Ici
moyens nécessaires pour s'assurer de la sincé-
rité de son retour.
Si lu commission porte qu'on lui suppléera
les cérémonies du baptême qui ont été omises
lorsqu'il l'aura reçu chez les hérétiques , le
prêtre s'q conformera ; autrement il se con-
tentera de le réconcilier en la manière sui-
vante :
U87
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
uns
S'étant revêtu d'un surplis et d'une étole
violette, il se rendra à la porte du chœur où
sera le nouveau converti à genoux, tenant wi
cierge allume et accompagné de ceux e/ui doi-
vent servir de témoins. Tous se mettront à
genoux avec le prêtre, derrière lequel sera le
nouveau converti. Le prêtre tourné vers l'au-
tel commencera l'hymne Voni, Crealor, qu'il
chantera ourécitera, et que les assistants con-
tinueront à deux chœurs : ensuite le prêtre
s'étant levé dira :
t Emilie Spirilum luuni et crcabuiitur;
1^ El rei>ovabis faciem lerrœ.
Orcmus.
Dcus, qui corda fidelium sancli Spirilus
illuslralione docuisli, da nobis in eodein Spi-
lilu recla sapere, cl de cjus semper conso-
lalione gaudere. Per Chrislum Doiuinum
noslruin. i^ Amen.
L'oraison finie, le prêtre se tournera vert
le nouveau converti qui demeurera toujours
à genoux, et s'étant assis et couvert il lui de~
mandera s'il persévère dans le dessein de faire
profession de la religion catholique, apostoli-
que et romaine, d'embrasser sa doctrine et de
renoncer à tout ce qui lui est contraire. Après
qu'il aura répondu, il le félicitera en peu de
mots sur son heureux retour ; il lui représen~
lera la grâce que Dieu lui a faite, en le tirant
de ses erreurs et des ténèbres de I hérésie, pour
le mettre dans le sein de la seule et véritable
Eglise hors de laque/le il n'y a point de salut;
il l'exhortera à persévérer constamment jus-
(/u'à la mort dans la profession de foi qu'il va
faire, à éviter soigneusement tout ce qui
pourrait le détourner, et à Joindre à l'intégrité
de cette foi la pureté des mœurs et les bonnes
œuvres, au défait desquelles cette foi serait
ruine et sans mérite devant Dieu.
A cet effet le prêtre pourra faire au nou-
veau converti l exhortation suivante ou «ne
autre à son choix.
« Ueniercicz Dieu, mon cher frère (om ma
chère sœur, monsieur, on madame), de la
gràee qu'il vous (ail aujourd'hui de vous ap-
peler des lénèbres à son agréable lumière.
Vous êtes obligé d'estimer d autant plus celte
grâce qui', laudis que l'hérésie vous séparait
de la société d'Israël, vous ne pouviez pas
avoir l'espérance des biens pioiiiis; c'est-à-
dire qu'étant comme une brebis égarée hors
de l'Eglise, qui est le bercail de Jésus-Christ,
il n'}' avait point de salut à espérer pour
vous. En effet, une des premières vérités que
les apôlres ont apprise de la bouche de
Nolre-Scigncur, qu'ils nous ont laissée par
tradition cl dont tous les fidèles font profes-
sion dans le Symbole, c'est que de môme que
nous n'adorons qu'un Dieu, que nous ne re-
connaissons que Jésus-Christ pour noire ré-
dempteur, et que nous n'admettons qu'un
seul bapléme, nous ne devons aussi profes-
ser ((u'une seule foi, et ne reconnaître qu'une
SI ule Eglise hors de laquelle il est impossible
de se sauver. Celle Eglise, mon cher frère
ion ma chère sœur, monsieur ou madame),
est la sainte Eglise catholique , apostolique
cl roiraine; Eglise fondée par les apôtres,
dont la foi pure et sainte a été préclico dans
tout l'univers; qui est l'unique épouse hicn-
aimée de Jésus-Christ ; qui est sur la terre
l'unique sociélé avec la(|uellc ce divin Sau-
veur a promis d'être tous les jours jusqu'à la
consommation des siècles, cl cet édifice im-
mortel contre lequel l'enfer ne prévaudra
jamais; Eglise à la(|ucllc Jésus-Christ ren-
voie tous les fidèles pour en respecler les
décisions, et qu'il leur ordonne d'honorer
comme leur mère s'ils veulent avoir Dieu
pour leur père; Eglise qu'il est aisé de con-
naître dans la succession continuelle cl non
interrompue de ses évoques qui sont les suc-
cesseurs des apôtres; Eglise enfin qui est
seule la colonne cl l'appui de la vérité.
« C'est de celte Eglise que l'esprit d'erreur
et de schisme vous avait malheureusement
séparé, et c'est à elle que vous vous adressez
aujourd'hui, pour lui demander de vous re-
cevoir dans son sein cl de vous mettre au
nombre de ses enfants. Ce changement de
votre esprit et de votre cœur est l'ouvrage
de la main du Très Haut. Bénissez donc Dieu,
cl remerciez-le de la grâce inestimable qu'il
vous lait en ce jour. Louez à jamais Jésus-
Christ votre libérateur de vous avoir inspiré
le généreux dessein de rompre enfin ces fa-
tales chaînes qui vous lenaicnl attaché aux
faux dogmes et aux pernicieuses maximes
des hérétiques.
« Dites à Dieu de tout votre cœur : Je
crois, Seigneur, tout ce que voire Eglise
croit et enseigne; je vais publiquement pro-
fesser la foi dans laquelle je proteste de vivre
cl de mourir; mais comme j'ai raison d'ap-
|iréhender que celle foi ne soit encore im-
parfaite en moi, je vous fais. Seigneur, la
même prière que vous fit ce père dont il est
parlé dans l'Evangile, de vouloir par le se-
cours de votre grâce m'aider dans la faiblesse
de ma foi et suppléer à ce qui lui manque.
Mais f.iiles aussi, ô mon Dieu, qu'en demeu-
rant inébranlable dans la foi, je vive de la
vie de celle foi jusqu'à mon dernier soupir,
en pratiquant exactement les règles qu'elle
me prescrit.
« Voilà, mon cher frère (oit ma chère sœur,
monsieur ou madame), les saintes disposi-
tions où vous (levez être pour recevoir ulile-
nienl i'jibsolulion de l'hérésie, que nous al-
lons vous donner. »
Le discours fini, le prêtre fera la demande
suivante au nouveau converti :
D. Crojez-vous toutes les vérités que l'E-
glise catholique, apostolique et romaine en-
seigne, qui sont contenues dans la profession
de foi dont elle se sert, et dont vous allez faire
(oit entendre) la lecture?
Le nouveau converti répondra :
Oui, monsieur, je les crois.
Le nouveau converti étant à genoux dira
d'une voix intelligible et doucement, ou, s'il
ne sait pus lire, entendra la formule suivante
de profession de la foi catholique, apostolique
et romaine. Si c'est le prêtre qui la lit, il aver-
tira le nouveau converti d'y unir pendant la
lecture son esprit et son cœur.
1189
PEM
PEN
§190
rHOWÎSION DU FOt.
n Je iV. crois de formo foi el je piofossi-,
liiiit en général qu'en pnrliculicr, tous les
arliclcs conlcnus au symbole de la fui, dont
se sert la sainle Eglise romaine ; savoir :
.< Je crois en un seul Dieu, le l'ère lout-
puissant, qui a fait le ciel et la (erre, el
toutes les choses visibles el invisibles ; en un
si'ul Seigneur, Jésus-Chiist, Fils uni(]ue de
])ieu, qui est né du l'ère avant tous les siè-
cles ; Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai
Dieu de vrai Dieu; qui n'a pas été fait, mais
engendré, consubstanliel au Père ; par lequel
toutes choses ont élé faites ; qui est descendu
des fieux pour nous, hommes, el pour noire
s.ilul, et a élé incarné en prenant chair de la
vierge Marie par l'opération du Saint-Espril,
cl a élé f.iit homme; qui a èlé aussi ciucilié
pour nous sous Ponce- Pilale ; qui a souffcrl,
qui a élé mis dans le sépulcre; qui est res-
suscilé le troisième jour selon les Ecriluris;
qui est monté au ciel; qui esl assis à la droite
du Père; qui viendra de nouveau, plein de
gloire, juger les vivants el les morts, et dont
le règne n'aura point de fin. Je crois au
Saint-Esprit qui est aussi Seigneur el qui
doniie la vie; ijui procède du Père et du Fils,
et qui est adoré et glorifié conjoinlemenl
avec le Père el le Fils; (jni a parle par les
prophètes. Je crois l'iîglise qui esl une,
sainle, catholique et apostolique. Je confesse
qu'il y a un baptême pour la rémission des
péchés, et j'attends la résurrection des morts
et la vie du siècle à venir. Ainsi soit-il.
« Je reçois el embrasse très-fermement les
traditions des apôtres et de la sainle Eglise,
avec toutes les autres observances el consti-
tutions de la même Eglise.
« Je reçois aussi la sainle Ecriture selon
le sens qu'a tenu el que tient l'Eglise notre
sainle mère, à laquelle il appartient déjuger
du vrai sens el de l'interprétation des Ecri-
tures saintes : cl je ne la prendrai, ni inter-
préterai jamais que selon le consentement
unanime des Pères.
« Je confesse encore qu'il y a sept sarro-
menls de la loi nouvelle, vraiment et propre-
ment ainsi appelés, institués par Notre-Sci-
gneur Jésus-Christ, nécessaires au salut du
genre humain, quoiqu'ils ne le soient pas
tous à chaque homme en parliculier, savoir:
le baptême, la confirmation, l'eucharistie, la
pénitence, rexlréme-onction , l'ordre el le
mariage. Je reconnais qu'ils confèrent la
grâce, et qu'entre ces sacrements le baptême,
la confirmation el l'ordre ne se peuvent réité-
rer sans sacrilège.
« Je reçois aussi el j'admets les cérémonies
de l'Eglise catholique reçues et approuvées
dans l'administration solennelle de tous les
sacrements.
(I J'embrasse et je recois tout ce qui a été
définietdéclaré par le saint concile do Trente,
louchant le péché originel el la justification.
« Je reconnais aussi que dans la messe
on offre à Dieu un vrai sacrifice, proprement
ainsi uppelé, et propitiatoire pour les vivants
et pour k'S morts; el que le corps el le sang
avec l'Ame et la divinité de Notre Seigneur
Jésus-Christ sont vraiment , réellement cl
suhstantiellcinent au Irô'j-saint sacrement de
l'eurhaiislie; cl qu'il s'y fait un changement
de toute la substance du pain an corps, et de
toute la substance' du vin au sang, lequel
changement l'Eglise catholiqucappelle trans-
substanliation.
« Je confesse aussi que sous une seule des
deux espèces on reçoit Jésus-Christ tout en-
tier, el qu'en le recevant ainsi on reçoit un
vrai sacrement.
« Je liens fermement qu'il y a un purga-
toire, et que les âmes qui y sont détenues
sont soulagées par le suffrage des fidèles.
n Je tiens aussi que les saints qui règnenl
avec Jésus-Christ sont à honorer et invo-
quer; qu'ils offrent à Dieu leurs prières pour
nous el qu'on doit honorer leurs reliques.
« Je liens fermement que les images de
Jésus Christ et de la mère de Dieu tciujnurs
vierge, et des autres saints, sont à avoir et à
retenir, et qu'il faut leur rendre l'honneur
et la révérence qui leur esl due.
« Je confesse que Jésus-Christ a laissé
dans son Eglise le pouvoir de donner des iii-
(Inlgenees, et que l'usage en est très-salu-
taire au peuple chrétien.
« Je reconnais que l'Eglise romaine est
sainle, catholique et apostolique, et qu'elle
est mère et m.iitresse de toutes les églises.
« Elje])romeis et jure une vraie obéissance
ou |)ape, successeur de saint Pierre, prince
des apôlres et vicaire île Jésus-Chrisl.
« Je reçois aussi sans aucun doute et pro-
fesse toutes les autres choses qui nous ont
élé données, définies et déclarées par les sa-
crés canons et par les conciles œcuméniques,
el principalement par le saint concile de
Trente ; el en même lenips je condamne aussi,
je rejette et j'anathématise tout ce qui leur est
contraire, et toutes les hérésies que l'Eglise
a condamnées, rejetées el analhémalisées. »
Ln profession de foi ayant été lue, leprc'lre
préseniera le livre des saints Evangiles au
voHve'iu converti, lequel mettant la main
droite dessits dira :
<t Je N. promets, voue et jure sur ces saints
Evangiles de Dieu de garder, confesser Irès-
conslaminent jusqu'au dernier soupir de ma
vie, avec l'aide de Dieu, celle foi catholique,
pure et eniière, hors de laquelle personne
ne peut être sauvé, el dont présentement je
fais profession sans aucune contrainte ; et
tant qu'il me sera possible je la ferai garder,
enseigner, prêcher par ceux sur qui j'ai au-
torité et dont le soin m'aura élé commis. »
Après cela le prêtre se tournera vers l'autel;
et s'étunt misa genoux avec tous les assistants,
il récitera alternativement avec eux le.psau-
me 50, Miserere mei, Deus, secundum ma-
gnam, etc. Voy. Abbé.
Lequel psaume étant fini, le prêtre dira :
t Kyrie, eleison ; ^ Chrisle, eleison. Kvrie,
eleison.
Pater nosler, etc.
^ Et ne nos inducas in teutationem; q Sed
libéra nos a malo.
y Salvum fac servuni tuum (ou ancillam
tuam), i^ Deus meus, sperantem in le
1191
WCTIONNAIRr: DES CmKMONIES ET DES RITES SACRES.
H92
t Nihil proficiat inimicus in co {ou iii en ;
ni Kt lilius iniquitalis non apponat iiocereei.
Y Mille ci, Domine, auxiliuni de sanclo ;
nj Ll de Slon lucre cum (ou cam) ;
t Domine, exaudi oralionem meani; i^ Et
clamor meus ad te vcniat.
y Dominus vobiscum; lîlEtcum spirilu lue.
Alors le prêtre se lèvera et dira :
Orcinus.
Deus, cui proprium est misercri scmpcr
et parcere, suscipe dcprccalioneni nostrani;
ul hune faniulum tuum quem (ou hnnc fa-
mulam tuani quam) harcsis et cxcomniuni-
calionis calena conslringit, miscralio luac
pielalis clementer absolvat. Per Chrislum
Dominum noslrum. i^ Amen.
S'éiant ensuite tourné vers le nouveau con-
verti, et assis, toujours néanmoins découvert,
il l'avertira que Vabsolulion qu'il va lui don-
ner ne lui remettra pas ses pèches, mais le
déliera seulement de l'excommunication qu'il
avait encourue par l'hérésie ou par le schisme
qui te séparait de l'Eglise. Puis il dira :
Miserealur lui omnipotens Deus, etc.
Indulgentiam, absolulionem f et remissio-
nem, etc.
Dominus nostcr Jésus Christus te absolvat
(j7 se couvrira, et tenant la main droite éten-
due sur le nouveau converti, il ajoutera;. Et
ego auclorilale ipsias et beatorum aposlolo-
rum Pétri et Pauli, ac Ecclesia; suœ sanctœ,
mihi a rcverendissinio episcopo N. coni-
missa, absolvo te a vinculo cxcommunica-
tionis qua propter hseresim ligatus {ou ligala)
eras. la nomini Palris f, et Filii, et Spirilus
sancti. Amen.
Reduco te in gremiuni sanclœ malris
Kcclesise, et ad consortium et communioncm
tolius chrislianitatis , a quibus fueras per
excommunicalionem et haîresim eiiminatus
(ou eliminala), et resliluo te participalioni
ecciesiaslicorum sacramentorum. Innomiiic
Patrisf, et Filii, et Spiritus sancti. Amen.
S'il y a plusieurs nouveaux convertis qui
(ont ensemble leur abjuration, cette formule
d'absolution sera prononcée au pluriel.
Le prêtre dira un mot au nouveau fidèle,
pour l'animer à la persévérance , lui parlant
à peu près en la manière qui suit.
EXHORTATION.
« C'est maintenant, mon cher frère {ou ma
chère sœur, monsieur ou madame , qu'on
peut vous dire ce que l'apôlre saint Paul
écrivait aux nouveaux fidèles d'Ephèse :
Vous n'êtes plus étranger, mais vous êtes ci-
toyen de l'Eglise, et vous avez part aux
grâces et aux privilèges des saints et des
domestiques de Dieu. Jésus-Christ , le bon
pasteur, en vous éclairant des lumières de
la foi, vous a conduit dans la bergerie , afin,
comme il l'a promis, que rous y trouviez la
vie de voire âme, et i\\ie vous l'y trouviez
abondamment; de sorte que dans les senti-
ments de la parfaite reconnaissance qu'une
grâce si singulière doit vous inspirer, vous
avez lieu de dire avec le roi-prophèle : Le
Seiijneur est mon pasteur, il m'a établi dans
Us divins pâturages de son Eglise. Rien ne
pourra me manquer; il a ftit revivre mon âme,
il m'a conduit dans le sentier de la justice ,
j'espère que sa miséricorde, qui m'a prévenu,
in assistera dans les jours de ma vie, afin que
j'habite éternellement dans la maison du Sei-
gneur. Vous y arriverez infailliblement dans
celte maison célesle, mon cher frère [ou ma
chère sœur, monsieur ou madame), si, vous
regardant comme une brebis sous la conduite
de Jésus-Christ, vous écoulez avec docililé
la voix de vos pasleurs qui vous parlent en
son nom, et si vous persévérez constamment
jusqu'à la mort dans la profession de loi
que vous venez de faire, dans une observa-
tion exacte des commandements de Dieu et
de ceux de l'Eglise, et dans la pratique de la
charilé et de toutes les vertus chrétiennes.
« Mais comme cette persévérance est an
grand don de Dieu, qui ne l'accorde qu'à
ceux qui la lui demandent par une humble
prière, ne laissez passer aucun jour de votre
vie sans le conjurer de vous accorder cette,
grâce. Nous allons la lui demander pour
vous, en même temps que nous le remercie-
rons de celle qu'il vient de vous faire. »
Après ce discours le prêtre se lèvera, et
s' étant tourné vers l'autel, il entonnera le Te
Dcum laudamus, ou il le récitera seulement
avec ceux qui l'accompagnent.
Le Te Deum fini, le prêtre dira :
y Bénissons le Père et y Benedicamus Pa-
le Fils avec le Saint- Irem, et Filium cum
Esprit, iii Louons- le
et exaltons- le dans
tous les siècles.
y.Scigneur, exaucez
ma prière. i\ Et que
mes cris s'élèvent
jusqu'à vous.
y Le Seigneur soit
avec vous; fi) et avec
voire esprit.
Prions.
0 Dieu, donl la mi-
séricorde n'a point de
bornes, eldont la bon-
lé est un trésor infini,
nous rendons grâces
à voire majesté bion-
l'iiisanle pour les dons
qu'elle nous a faits,
implorant toujours
votre clémcnie, afin
([ue nous accordant
ce que nous deman-
dons, vous ne nous
abandonniez pas et
nous disposiez aux
récompenses à venir.
Par Jésus-Christ Notre-Scigneur. i^ Ainsi
soit-il.
On ne doit pas abandonner le nouveau fidèle
après son abjuration ; mais il faut le disposer
soiijueusement à la participation des sacre-
ments, principalement de celui de pénitence, et
le lui administrer sitôt qu'il y paraîtra suffi-
samment préparé, afin de te réconcilier avec
Dieu le plus tôt qu'il sera possible.
sanclo Spiritu ; i^ Lau-
demus et superexal-
lenius eum in saicuia.
y Domine, exaudi
orationem meam ;
1^ El clamor meus ad
te veniat.
y Dominus vobis-
cum : i^ Et cuin spi-
ritu tuo.
Orcimis.
Deus,mjusmiscri-
cordiœ non est nume-
rus,elbonitatis infiiii-
lusestthesaurus, piis-
simje majeslali tuîE
pro collatis donis gra-
tias agiinus, luaiu
semper demenliam
exoranlcs, ul qui pe-
lentibus poslulala
concediSjCosdem non
deserens ad |iiœ.inia
fulura disponas. Per
Chrislum Dominum
nostrum. i^ Amen.
1105 PEN
Quant au sacrement de la sainte eucha-
ristie , comme il demande des dispositions
encore plus saintes, on ne doit le donner aux
nouveaux convertis qu'après le temps d'é-
preuve nécessaire pour s'assurer du désir
qu'ils ont de le recevoir, et de leurs disposi-
tions,lorsqu'ils ont témoigné le désirer et qu'ils
l'ont demandé avec instance.
TITHE TROISIÈME.
(Résume a uu grand nombre de Rituels, par Beuvelel.)
§ I. Des défauts odi peuvent rendhe one confession ndlie,
TANT DE LA PABT DO CONFESSEUB QUE DO CÔTÉ DES PÉNI-
TENTS.
Quelle est la première et la principale
partie ou condition requise en un confesseur?
C'est la science , parce qu'étant juge et
médecin tout ensemble, il ne peut s'acquillcr
comme il faut de l'un ni de l'autre de ces
deux ofGces s'il n'a la capacité suffisante.
A quoi se réduit toute la doctrine et la
science précisément et absolument nécessaire
à un confesseur pour s'acquitter comme il
faut de ce ministère ?
Elle se rapporte toute à connaître quels
sont les défauts essentiels qui peuvent ren-
dre une confession nulle et invalide ou il-
licite.
Quels sont les défauts essentiels qui peuvent
rendre une confession nulle?
11 n'y en peut avoir que deux sortes : les
uns qui regardent le pénitent, les autres
qui regardent le confesseur; car comme le
sacreniciil de pénitence consiste essentiel-
lement dans les actes du pénitent et du
confesseur, il faut que tous les manquements
qui s'y rencontrent viennent nécessairement
de la part de l'un ou de l'autre.
I. Desdéfauls essentiels de la paridu [lénitenl, qui peuvent
rendre une confession invalide.
Quels sont les actes que vous appelez rfu
pénitent en ce sacrement ?
Il y en a trois : la contrition, la confession
et la satisfaction, qui tiennent lieu comme
de matière en ce sacrement, ainsi que les
conciles de Florence et de Trente l'ont dé-
claré (In Décret. Eugen. sess.ik-).
Tous ces trois actes sont - ils toujours
nécessaires absolument au sacrement de pé-
nitence pour le rendre valide?
Non, il n'y a que les deux premiers, faute
desquels la confession est rendue nulle et
sans effet ; savoir la contrition et la confes-
sion , parce que ce sont les deux parties
essentielles du sacrement de pénitence, la
satisfaction n'étant qu'une partie intégrante,
comme parlent les théologiens , ce qui se
voit, 1° en ce que la satisfaction est posté-
rieure au sacrement, et en ce qu'à l'article
de la mort on peut validement absoudre un
pénitent sans lui enjoindre aucune satis-
faction.
Quels sont les défauts essentiels qui se
peuvent commettreàl'égard delà contrition?
Il y en a six opposés aux conditions né-
cessaires pour faire un acte de contrition
véritable.
Quelles sont ces conditions?
1° Que ce soit un acte de douleur; 2" inté-
DlCTIONNAIRE DES RlT£S SACRÉS. II.
PEN
119i
rieur; 3° surnaturel ; V° général ; ^" excité
en nous par un motif surnaturel, c'est-à-dire
que la foi nous enseigne, et enfin efficace ,
produit avant l'absolution du prêire.
Pourquoi dites-vous un acte de douleur ?
Parce que le déplaisir que l'on conçoit
d'avoir offensé Dieu doit être actuel, et non-
seulement habituel, en sorte que pour celui
qui n'aurait produit aucun acte de douleur
avant l'absolution, le sacrement serait nul.
Et la raison c'est qu'un contr.iire n'est
jamais cha.'^séque par son contraire, et ainsi
comme le péché est entré chez nous par un
acte de complaisance, il en doit être chassé
par une tristesse et une douleur actuelle.
Pourquoi intérieure?
Parce (ju'il ne suffit pas que cette douleur
soit extérieure, sensible et seulement dans
l'appéiit inférieur, mar(iuée même au dehors
par des sanglots et des larmes; mais elle
doit être au fond du cœur et dans la volonté,
laquelle ayant été le siège du péché, doit
être aussi le siège de la douleur qui l'en
doit chasser. Convertimini ad ;? e in toto
corde vestro (scindite corda vestra). Et le
concile de Trente définit la contrition, dolor
animi.
Pourquoi dites-vous surnaturelle?
C'est-à-dire qu'elle soit excitée en nous
par un principe surnaturel et par un mou-
vement du Suint-Esprit, parce que la con-
trition , éiant la disposition dernière à la
grâce de la justification, doit être de inême
ordre (jue la forme qui la suit immédiate-
ment, c'est-à-dire surnaturelle; car entre les
dispositions et la forme, entre les moyens et
la fin, entre la cause et l'elTel, il doit y avoir
de la proportion. En sorte que si cette
tristesse intérieure était seulement naturelle,
c'est-à-dire produite par les forces de la nature
ou par la raison, elle serait inutile ;iU sacre-
ment. ^'oilà pourquoi le concile de Trente
dit que celte douleur est un don de Dieu et
un mouvement du Sainl-Espril.
Pourquoi dites -vous générale ?
Parce que celle douleur doit s'étendre a
tous les péchés, au moins mortels, que l'on
a commis, pour les détester; en sorle que,
qui réserveraiU'afl'eclion et la complaisance
à un seul ne ferait rien du tout. Et la
raison, c'est que Dieu ne fait jamais misé-
ricorde à demi, et ce serait une impiété
extrême de lui demander pardon d'une partie
seulement de nos péchés; autrcmeiil il s'en-
suivrait qu'un homme serait jusle et pé-
cheur tout ensemble, ami et ennemi de Dieu
en même temps, enfant de Dieu et esclave
du démon, héritier du paradis et de l'enfer :
ce qui est absurde.
Pourquoi dites-vous par un motif surna-
turel?
Parce qu'il faut que la contrition, qui
regarde Dieu comme auteur de la grâce, ait
un objet cl un motif non pas naturel et
humain, mais surnaturel et révélé par la
foi. Or, la foi nous en propose de deux sortes:
les uns ont Dieu purement pour objet, en
tant qu'il est aimable par-dessus toutes
choses, saus aucun mélange impur dintcrêl
38
1195
DICTIONNAIRE DES CEHEMONIES ET DES RITES SACRES.
1196
humain, sans aucun esprit servile pour la
crainte d'un enfer, ou mercenaire pour
Vesoérancc J'un paradis. Les autres ont
certaines considérations d'intérêt mêlées avec
la ticnsée de Dieu, et regardent plus les dons
de Dieu que Dieu même, plus le paradis de
Dieu que le Dieu du paradis : ceux-ci for-
ment la douleur imparfaite que nous appe-
lons allrilion (laquelle néanmoins, par la
vertu du sacrement de la confession, reçoit
son mérile et emporte la justification du
pécheur); et les premiers motifs font la
contrition parfaite ; mais ils sont tous deux
surnaturels.
' En quoi la contrition parfaite diffère-t-elle
de l'imparfaite?
■ 1° Par le motif: caria contrition est une
douleur conçue pour le pur amour de Dieu,
parce que lé péché lui déplaît, et consé-
quemmenl elle est fondée sur la charité : au
lieu que l'attrition est une douleur conçue
seulement ou parce que le péché nous prive
du bonheur éternel, ou parce qu'il nous en-
gage aux peines de l'enfor, et qu'ainsi elle
n'est fondée que sur respérance; 2' elles dif-
fèrent à raison de leurs effets; car la contri-
tion a de soi la force de justifier le pécheur
avant même qu'il reçoive actuellement le
sacrement de pénitence (quoique non sans
le désir de le recevoir) ; mais l'atlrilion
dispose seulement à recevoir la grâce de la
justification dans la réception actuelle de ce
sacrement.
Du reste elles conviennent en toutes les
autres conditions expliquées.
Sur quoi est fondée cette diversité de mo-
tifs surnaturels, parfait et imparfait, que /'on
peut avoir de pleurer ses péchés ?
Sur les deux manières dont nous pouvons
aimer une personne : car comme on peut
aimer quelqu'un d'un amour d'amitié ou
par amour de concupiscence, ainsi pouvons-
nous aimer Dieu en ces deux façons : nous
l'aimons d'un amour d'amilié quand nous
l'aimons par préférence à toute autre chose,
parce qu'il est infiniment bon, aimable en
«oi-méme; nous l'aimons d'un amour de
concupiscence quand nous l'aimons en tant
qu'il est bon seulement, non pas précisé-
ment en soi, mais envers nous-mêmes, et
qu'il nous communique ses biens de grâce et
de gloire. Le premier amour est très-parfait,
parce qu'il regarde la charité, qui est la
reine de toutes les vertus ; le second est dit
imparfait, parce qu'il ne regarde que l'es-
pérance, qui est une vertu bien inférieure à
Ja charité. Voilà pourquoi le premier forme
la contrition parfaite, quand on ne regarde
que les seuls intérêts d'un Dieu maltraité et
déshonoré par la créature; le second forme
la contrition imparfaite, c'est-à-dire l'atlri-
lion, en ce qu'il ne regarde que la perte du
paradis ou les peines de l'enfer.
Pourquoi dites-vous que cette douleur doit
être efficace?
G'<"sl le concile de Trente qui nous l'en-
seigne, quand il dit que cette douleur doit
être jointe avec un ferme propos d'éviter
toutes sortes de péchés et les occasions pro-
chaines qui nous y portent, de nous con-
fesser, de satisfaire à Dieu ei au prochain, el
enfin de garder à l'avenir tous les comman-
dements de Dieu.
Comment peut-on former ce ferme propos?
Eu deux laçons : formellement ou virtuel-
lement; le bon propos que j'appelle for-
mel , autrement explicite et actuel, est celui
que le pénitent forme en l'intérieur di- son
âme, lorsqu'après avoir conçu le déplaisir
raisonnable de ses fautes, il s'engaE:e effec-
tivement envers Dieu à n'y plus retourner,
et cela en termes conçus au moment même
de la confession, mais dont l'effet doit suivre
en son temps. Le bon propos virtuel et im-
plicite est lorsque, sans faire mention ex-
presse de la [)romesse susdite, nous pro-
duisons d'autres actes, conmie seraient la
douleur et la détestalion des offenses, sous
l'impression desquels ce bon propos soit
renfermé.
Est-il nécessaire que ce propos soit actuel?
Oui, s'il vous vient en !a mémoire pour
l'heure, sinon il suffit qu'il soit virtuel et
en préparation d'esprit ; ainsi l'assurent
Navarre en sa Somme, chap, 1, n. 15, et
autres graves auteurs.
Quels sot}t les défauts essentiels qui se peu-
vent commettre à l'égard de la confession?
Ils se peuvent rapporter à deux, savoir
au défaut d'intégrité ou au défaut d'examen
de conscience; car toutes les autres condi-
tions qu'apportent d'ordinaire les docteurs
sont seulement accidentelles.
Qu'entendez-vous par l'intégrité de la con-
fession ?
Le concile de Trente, section 14^, chap. lo,
nous apprend que l'intégrité de la confession,
qui est commandée et de droit divin positif,
consiste en trois choses : 1° à déclarer tous
les péchés mortels quanta l'espèce; 2° à en
exprimer le nombre autant qu'on s'en peut
souvenir; 3°à y ajouter les circonstances qui
changent l'espèce.
Comment peut-on considérer l'intégrité de
la confession?
Les théologiens en distinguent de deux
sortes, l'une qu'ils appellent matérielle, et
l'autre formelle : la première consiste dans
les trois actes ci -dessus; la seconde est
quand une personne, ayant fait ce qu'elle a
pu pour rendre sa confession entière quant
à l'espèce, quant au nombre et quant aux
circonstances , comme il vient d'être dit,
oublie néanmoins , sans qu'il y ait de sa
faute, de s'accuser d'un ou de plusieurs pé-
chés mortels.
Quelle différence y a-t-il entre ces deux
intégrités ?
C'est que la première n'est seulement que
de droit divin positif, qui ne nous oblige pas à
l'impossible, mais la seconde est de nécessité
de sacrement, d'autant qu'elle exige de nous
ce que nous pouvons.
Est-il nécessaire que toutes les confessions
soient eti lierez entantes ces deux manières?
Non, parce qu'il y a certains cas dans les-
quels il n'est pas nécessaire que l'iulégrilé
matérielle se rencontre, d'autant qu'il y a
«197
PEN
PE»
<198
impuissance ou physiqucou morale, qui sont
les deux seules causes qui excusent de dire
l'espèce , le nombre et les circonstances des
p/'chés, et qui dispensent ainsi de l'intégrité
de la confession
Qu'entendez • vous par celte impuissance
physique?
Si un moribond , par exemple , ou une
personne en daiiper imminent du naufrage,
ne peul ni en lout ni en partie conlésser ses
péchés aulreiruiit que par signes, pour lors
elle peut et doil être absoute, et l'absolu lion
sera bonne et licite. Ou bien si une personne,
par ignorance ou un oubli invincible , vient
h ne point déclarer un pèche mortel , sa
confession est bonne, et son péché lui est
indirectement pardonné , avec oblipalion
pourlaiitdesesoumetire aux clefs de l'Eglise
lorsqu'elle s'en souviendra après.
(Ju'entendez-vous pur impuissance morale f
(l'est quand de l'iiileicrilé nialerielie de la
confession il s'ensuit quelque notable détri-
ment spirituel, soit corporel, soit temporel ,
au pénitent ou quelque autre pecsonne que
ce soi!. Ainsi un pestiféré ne pint pas se
confesser cnlièreineiil sans un danger mani-
fesle pour le confesseur ; pour lors, ayant
déclaré quelque péché, et étant d'ailleurs bien
disposé, il peut élrc valablement absous, avec
obiifialion pourtant, s'il revient en saute, de
dedarer ceux «(u'il n'aurait pas dits. Ainsi
encore un pénileiil ne pouvant pas s'accuser
sans déclarer son complice , no pouvant pas
différer sa confession , ni trouver d'autre
confesseur , n'est pas obligé de déclarer ce
péché , bien que quelques docteurs estiment
probablement le contraire , d'autant qu'il
■l'y a point de difl'am ilion à craindre ni à
encourir au sacrement de pénitence , où on
ctéclare ses péchés, non h un homme, mais à
Dieu.
Quels sont les cas oft, faute de déclarer en-
lirrement ses péchés, la confession est rendue
nulle cl invalide, et sujette a être réitérée?
Il y a deux cas principaux où, avec le
défaut d'intégrité matérielle, se rencontre
aussi le manqued'intégrilé formelle: l 'quand
directement et sciemment, sans aucune rai-
son, on cèle un péché mortel à confesse, par
crainte, par iionte ou par malice; 2 quand
indirectement et coupablement on a voulu
omettre et qu'on a omis en effet de confesser
un péché niorlcl , pour n'avoir point appor-
té la diligence requise à faire son examen,
soit i|u'on n'en aitpoint faitdutout,soit qu'on
l'ait fait fort légèrement, parce que le pré-
cepte divin, qui oblige à la On, oblige quant
aux moyens; car, ni en l'un ni enl'autrecas,
il n'a fait ce qu'il a dû ni ce qu'il a pu,
comme il y était obligé.
il. Des défauts csscnlicls Je la pari du confessenr, qui
reuUeiil la confessiun nulle.
Quels sont les défauts essentiels qui peuvent
arrivr de la part des confesseurs et qui ren
dent la confession nulle ?
Il y en a de deux sortes : les ans qui se peu-
vent considérer à raison des trois actes aux-
quels le confesscnr «st obligé d'institution
divine, (|ui ne peuvent être par consé()oent
supplées par l'Eiflisc ; les aulrcs à raison dos
qualités et conditions qu'il est oblifé d'arolr
de droit divin
Quels sont ces trois actes du confesseur,
faute desquels la confession est nulle f
1 La prononciation de la forme , c'est-à-
dire des paroles de I absolution ; 2" l'inten-
tion d'administrer le sacrement de péni-
tence ; '.i' l'attention d'esprit à la confession
des péchés mortels du pénitent.
Quels sont les manquements qut peuvent
arriver en lu prononciation de la forme?
1 Si le confesseur ne prononce point du
tout les paroles de l'absolution, ou s'il les
prononce dans son esprit, et non pas de vivo
Toix et de la bouche ; 2^ s'il ne les prononce
pas tout entières, c'est-à-dire s'il ook t quel-
qu'une de ces deux paroles essentielles: Ab-
solvo te : 3 s'il ne les prononce p.is à l'indi-
catif, mais à l'impératif ou l'optatif, selon
l'opinion de quelques-uns ; '*" s'il ne profère
pas absolument, mais avec londilion qui dé-
pende du futur, le sacrement est nul , parce
que l'effet des sacrements ne peut pas être
suspendu : mais si la condition était du
passé ou du présent, quoiqu'il fût illicite ( à
moins qu'il n'y eût quelque cause raisonna-
ble, conim • il arrive aux petits enfants,
quand on doute s'ils > nt l'usage de la raison,
ou s'ils ont de la douleur suffisante), il pour-
rait pourtant être valide; o' si la forme est réi-
térée dans une même confession, sans nouvelle
contrition : car pour lors c'est un sacrilège ;
C si, en l'alisence du pénitent , on prononce
les paroles de l'absolution sacramentelle; car
Clément ^ III a déclaré par un décret tout
exprès qu'on ne peut pas donner l'absolution
à une personne absente, (larcc que celle
parole, te, dénote la présence.
Quels sont les défauts de l'intention ?
Quand un confesseur ne veut pas faire le
sacrement de pénitence, ou du moins ce que
Noire-Seigneur Jésus-Christ a institué, ou
ce que I Eglise a dessein de faire ; ou bien
s'il le fait, c'est par jeu et par dérision ; car
pour lors le concile dit que l'absolution est
nulle. ( Sess. 2'» de Pvnit., cap. 6. )
Quelle intention faut-il avoir?
L'actuelle ou du moins la virtuelle; cars'il
n'y a que l'intention habituelle, le sacrement
est nul.
Qu'est-ce que l'intention actuelle?
C'est celle par laquelle on agit formel-
lemenl à dessein de faire un sacrement , la-
quelle, quoique la plus parfaite de toutes,
el toujours bien à souhaiter, n'est pas néan-
moins nécessaire de précepte, d'autant que
souvent elle n'est pas même en notre pou-
voir , à cause des distractions involontaires.
Qu'est-ce que l'intention habituelle?
C'est celle qui s'acquiert par la fréquenta-
tion des actes réitérés et non rétractés, la-
quelle se peut rencontrer dans un boni
qui dort, et qui par conséquent n'influ
cunment sur l'effet du sacrement.
1199
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES KT DES RITES SACRES.
120O
Qu'est-ce que l'intention virtuelle (1) ?
11 y en a de trois sortes ; ou bien 1" quand
l'inieiition actuelle de faire, par exemple, un
gacrement, a précédé, elque celle inlenlion,
n'ayant point été rétractée , persévère en-
core virluellemenl dans l'esprit, en sorte
qu'en vertu de ce premier acte, on se mette
en état d'aller à l'église pour faire un sa-
crement ; 2 quand on prend les moyens de
faire un sacrement, qu'on se revêt du surplis
cl de l'éloic, qu'on prend son Manuel, etc.;
3' quand le ministre , agissant librement et
volouljiiremcnl, est en telle disposition, que,
si on lui demandait ce qu'il va faire , il ré-
pondrait qu'il va faire un sacrement ou bien
ce que Jésus-Christ et l'Eglise ont intention
de faire, et celte dernière eslsufflsanle pour
administrer validement et licilcmenl les sa-
crements.
Quel défaut peut commettre le prêtre tou-
chant l'attention , qui rende le sacrement
nul?
S'il n'écoule ou s'il n'entend point les pé-
chés mortels que lui déclare son pénitent,
ou parce qu'il est sourd ou endormi, ou
parce qu'il est disirail ou qu'il ignore la lan-
gue du pénitent : car c'est comme si celui-ci
n'avait rien dit. D'où vient que si le pénitent
s'aperçoit de cola avant l'absolution, il est
obligé de dire de nouveau ceux qu'il croit
que le confesseur n'aura point entendus ; au-
trement la confession est nulle. S'il s'en
aperçoit seulement après l'absolution , il est
obligé de dire encore ceux que le confesseur
n'a point entendus; mais la confession aura
pourtant clé bonne et valable. Mais si le pé-
nitent ne s'aperçoit jamais de ce défaut, il
est à croire qu'y ayant procédé de bonne
foi, les péchés que le confesseur n'a point
entendus lui sont pardonnes comme ceux
qu'on omet sans faute , soit par un acte de
contrition parfaite, soit par les confessions
suivantes dans lesquelles le pénitent s'ac-
cuse de tous les péchés en général qu'il a
commis.
Quels sont les autres défauts essentiels qui
peuvent arriver de la part des confesseurs, et
qui rendent la confession nulle?
Ceux qui sont opposés aux dispositions
qui se doivent rencontrer dans une personne
engagée dans ce ministère.
Quelles sont ces dispositions?
Les unes sont éloignées, et les autres pro-
chaines.
Quelles sont ces dispositions éloignées?
Celles qui sont communes au pénitent et au
confesseur : 1° qu'il soit vialeur, autrement
il n'est capable ni d'administrer ni de rece-
voir un sacrement; 2° qu'il soit baptisé;
3" qu'il ail l'usage de raison libre : car les
furieux, les insensés , les personnes ivres,
etc., ne peuvent pas agir sobrement et hu-
mainement.
Quelles sont les dispositions prochaines
essentiellement requises en un confesseur ,
faute desquelles le sacrement est nul?
Il y en a cinq : la première est l'ordre sa-
cerdotal, ou le caractère nécessairement re-
quis de droit divin, qu'on appelle poteslas
ordinis ; la seconde, la juridiction ordinaire
Ou déléguée, requise de droit ecclésiastique,
qu'on appelle poteslas jurisdictionis ; la troi-
sième, l'usage de cette juridiction, non em-
pêché par aucune censure de l'Kglise, ou les
cas réservés; la quatrième, l'aijprobation de
l'évêque; la cinquième, la science de juge
et de -médecin, qui est absolument néces-
saire pour administrer ce sacrement valide-
ment.
Est-ce une chose de foi que le caractère
sacerdotal soit nécessaire pour donner l'ab-
solution validement ?
Oui, et qui a été définie par plusieurs con-
ciles, principalement en celui de Trente
{Sess. 15). La raison est que les paroles que
Noire-Seigneur dit à ses apôtres, du consen-
lemenl de toute l'Eglise, ne regardent que
les prêtres, qui sonl leurs successeurs, et si-
gnifient de plus le pouvoir de remeltre les
péchés quant à la coulpe et quant a la peine
au for de la pénitence.
Qu'entendez-vous par cette autre disposi-
tion, la juridiction?
Le pouvoir de juridiclion n'est autre chose
que l'autorité par laquelle une personne est
établie supérieure à une autre au for de la
conscience ; cette autorité étant donnée par
la concession extérieure de l'Eglise, peut de
même être ôlée par elle.
Ce pouvoir est-il nécessaire poiir donner
validement l'absolution ?
Oui, le concile de Trente, en la session
Ih^, chap. 1 , prononce définitivement que
celte absolution esl nulle, qui se donne par
un prêtre qui n'a aucune juridiclion sur le
pénitent ; et la raison qu'il en apporte , c'est
que, dit-il, la nature et l'ordre des jugements
demandent que la sentence soit donnée pour
ou contre des personnes qui soient sujettes
au juge qui la prononce. Voilà pourquoi
l'Eglise a toujours été persuadée, el le saint
concile déclare véritable, que l'absolution
donnée par le prêtre qui n'a juridiclion
ni ordinaire ni déléguée sur celui qu'il ab-
sout, est nulle.
Qu'est-ce que la juridiction ordinaire?
C'est celle qui se donne par la collation
de quelque bénéfice ou office ecclésiaslique,
V. g., de grand vicaire ou pénitencier, par
lequel une personne esl établie supérieure
des autres : pouvoir qui réside dans le sou-
verain pontife à l'égard de lous les fidèles ,
dans les évêques à l'égard de leurs diocé-
sains, et dans les curés à l'égard de leurs pa-
roissiens.
Qu'est-ce que ta juridiction déléguée?
C'est celle qui se donne par ceux qui ont
la juridiction ordinaire.
Pourquoi dites-vous que le troisième défaut
essentiel est quand l'usage de la juridiction
est empêché?
Parce que ne pouvoir pas se servir de sa
(1) C'est la vertu, ou force de la précédente intention de voloulé actuelle qui demeure et commue durant l'action
sans interruption ou révocation.
1201 PKN
juridiction est de même que si on n'en avait
point ; ainsi ne pouvoir pas se servir de son
épée ni la tirer du fourreau, c'est de môme
que si on n'en avait point.
En combien de façons peut être empêchée
la juridiclion ?
En deux façons, ou de la part du confes-
seur, ou de la part du pénitenl.
Comment peut-elle être empêchée de la part
du confesseur?
Par les censures ecclésiastiques, c'est-à-
dire par l'cxcommuniealion, la suspense ou
l'interdit.
l'oul prêtre ainsi lié de quelque censure
ecclésiastique perd-il tellement l'usage de lu
juridiction qu'il avait reçue de l' Eglise, qu'il
ne puisse donner aucune absolution en cet
état?
Non , cela ne se doit entendre qu'en deux
cas, comme l'explique le concile de Con-
stance [Cap. Ad abolendam, 2) : que le prê-
tre excommunié, suspens ou interdit, le soit
nommément et expressément, et dénoncé tel
par le juge ecclésiastique comme une per-
sonne avec qui l'on ne peut plus communi-
quer ; ou bien que ce soit notorius percussor
clerici, c'est-à-dire reconnu pour avoir
frappé oulrageuseinenl et injurieusement un
clerc. Encore avons-nous en France le pri-
vilège de pouvoir communiquer avec lui
jusqu'à ce que le juge ecclésiastique l'ait
publiquement et nommément excommunié,
et défonilu la communicalion avec lui, parce
que (dit le privilège) cela peut être celé par
quelque échappatoire ou tergiversation, ou
bien être excusé par quelque autre remède
du droit
Si donc un prêtre en cet état vient (hors
le péril de mort) à donner l'absolution , esl-
elle nulle?
Sans doute, et il faut réitérer la confes-
sion en ce cas, si, comme il vient d'être dit ,
il est expressément et publiquement dénoncé,
parce que pour lors l'Eglise lui ôte la juri-
diction qu'elle lui avait donnée. Mais si la
censure n'est qu'en général, et même si elle
est spécialement portée contre lui, mais qu'il
n'y ail point encore de sentence de juge ec-
clésiastique qui ordonne de fuir sa compa-
gnie, l'absolution sera valide, parce qu'il est
encore censé toléré par l'Eglise, et cette cen-
sure n'empêche pas l'usage de la juridiction
que l'Eglise lui avait accordée. Et ainsi tout ce
qu'il fait en cet état, comme ministre public,
est valide.
Pour qu'un prêtre soit toléré dans l'Eglise,
quelles conditions sont nécessaires ?
11 y en a trois , lesquelles doivent toutes
concourir pour cet effet : la première qu'il y
ait un titre coloré, parce que Ecclesia non
judicat de internis ; la seconde, qu'il y ail er-
reur publique, error enitncommunis facitjus;
la troisième, qu'il n'y ait aucun empêchement
contre le droit naturel ou divin.
Comment peut être empêché l'usage de l
juridiction du confesseur de la part du pé-
nitent ?
Quand le pénitent a quelque censure ou
PEN
i^Ot
quel(iue cas réservé ; car pour lors il ne
peut pas être absous par un prêtre inférieur,
sinon en extrême nécessité.
Comment un prêtre doit-il se comporter en
cas de nécessité, quand il y a quelque censure
ou autre cas réservé ?
Il doit enlenilre tous les péchés du pénitent
réservés et non réservés, et lui donner l'ab-
solution des unset desautres, avec injonction
pourtant et commandement exprès de se re-
présenter au supérieur pour ceux qui ont
quelque censure annexée, s'il vient à échap-
per ilu danger ; car l'absolution en ce cas ne
remet les péchés réservés qu'indirectement ,
et avec cette condition et obligation de se
représenter
Pourquoi dites-vous, pour la quatrième
condition, que l'approbation de l'évêque est
nécessaire à un confesseur, outre le pouvoir
d'ordre et de juridiclion qu'il aurait reçu de
l'Eglise ?
l'arce que le concile de Trente l'a ainsi
défini {Sess. 2'», c. 15, de Reform.) : Decernit
simcta synodus nullum etiam regularem passe
confessiunes sœcularium etiam sacerdntum
(tudire, nisi habeat parochiale benrficium .
vel ab episcopo judiceluridonius, et approbe-
tur. En sorte que qui voudrait entreprendre
deconfessersans appnibation, outre ([uc son
absolution serait nulle , ferait encore un
péché grief.
D'où vient donc qu'en quantité de lieux de
la Erance, les prêtres sont en possession
d'entendre les confessions les uns des autres
validemcnt et licitement sans aucune appro-
bation ?
Cela se fail par le consentement tacite des
évêques, qui, sachant bien cet usage et ne
l'empéchanl point, sont censés y consentir
et l'approuver. Mais cela no se peut rappor-
ter à aucune coutume, laquelle ne peul avoir
de force contre la d6rog;ition expresse du
concile qui réclame contre cit usage.
Quelle science enfin est nécessaire à un
confesseur de droit divin, faute de laquelle .
hors le cas de nécessité, la confession serait
nulle ?
Cette science consiste à savoir la matière
éloignée et prochaine du sacrement de oêni-
tence, la forme d'absolution, et avoir l'in-
tention de faire un sacrement.
Mais s'il ignore ce que c'est que péché mortel
et véniel, et la différence de l'un d'avec l'autre,
la confession sera-t-elle bonne?
Non, excepté en deux cas : 1° quand il ne
se trouve point d'autre défaut essentiel ;
2° quand la science du pénitent supplée à
l'ignorance du confesseur.
Ne mettez-vous pas au nombre des choses
qu'un confesseur doit savoir de droit divin les
censures, les irrégularités, les cas réservés ,
les péchés et les empêchements du mariage ?
Non, car cela n'est requis du confesseur
que de droit purement ecclèsiastiiiue, et l'i-
gnorance de ces choses ne peut rendre de soi
la confession invalide, ce dont il est seule-
ment ici question, bien qu'elle soit illicite et
téméraire de la part du confesseur.
i'.as
Dir.TrONNAIRF. DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
120t
§ II. De li pnAiiQUE on sacbemeht Oe péhitesce.
I. Des dispositions iiécessnires aux confesseurs pour
s'acquitter comme il faut de leur ministère.
Quelles dispositions sonl nécessaires de la
part du confesseur pour s'acquitter comme il
faut de ce ministère ?
11 y en a de deux sortes : les unes essen-
tielles, les autres accidentelles : les essen-
tielles sont celles qui ont été expliquées dans
le paragraphe précédent, faute desquelles le
sacrement est toujours nul et invalide; les
accidentelles sont celles qui le rendent seu-
lement illicite, mais non inviilidc, parce
qu'elles sont seulement requises de nécessité
de précepte , mais non de nécessité de sa-
crement.
Quelles sont ces dispositions accidentelles
nécessaires au confesseur pour administrer
licitement le sacrement de pénitence ?
11 y en a d'intérieures et d'extérieures
Quelles sont les dispositions intérieures ?
H y eu a encore de deux sortes : les unes
sont éloignées et les autres prochaines.
Quelles sonl ces dispositions éloignées ?
Il y eu a quatre principales : la bouté, la
prudence, la discrétion el la science.
II. De la bonté du confesseur.
Qu'entendez-vous par la bonté du con-
fesseur ?
J'entends un assemblage de toutes les ver-
tus qui lui sont nécessaires, et dont beaucoup
d'auteurs traitetit fort au long, mais princi-
palement la pureté de conscience, qu'il doit
avoir eu un degré éminent pour ne pas se
souiller lui-même en pensant effacer les
souillures des autres, el ne pas se condamner
en les jugeant.
Quelles sont les vertusen général nécessaires
à un confesseur ?
1° L'estime de son ministère et du salut
des âmes pour s'y affectionner; 2° la pureté
d'intention , pour n'avoir aucun égard à
l'intérêt on au profit particulier, ni aucun
respect humain, comme à laqualité, au sexe
ou à la condition des personnes qui se pré-
sentent ; mais ne rechercher en cela que la
gloire de Dieu et le salut du pénitent; 3° la
charité, pour supporter avec patience les
défauts des pénilents, les estimant toujours
meilleurs que soi ; pour persévérer dans un
exercice si pénible, nonobstant les ennuis
et les dégoûts qui s'y trouvent ; pour ne
point condamner les opinions, la conduite
et les pratiques des autres confesseurs ; pour
reprendre avec un esprit de douceur et de
compassion les pécheurs pénitents ; ^° la
chasielé, pour pou voir résister à toutes les ten-
tations qui arrivent, soit dedans, soit hors
le tribunal ; à quoi se rapporte la sobriété ,
parce que le sceau de la confession court
grand risque dans la bouche d'un ivrogne.
lil l>.i Is prudence du confesseur.
En quoi doit paraître la prudence du con-
fesseur f
Kn quatre choses principales, dont la pre-
mière regarde les irtterrogations qu'il faut
faire avantetaprès la confession ; la seconde
quand il faut accorder, différer ou refuser
l'absolution; la troisième , la manière d'en-
joindre les pénitences ou satisfactions; el la
quatrième , la manière différente de traiter
avec les pénitents qui seprésentent, confor-
mément aux dispositions qui se rencunireul
en eux.
1° De la prudence du roiifenscur dans les iiiterrogatioiu
qu'il diAl (aire.
Quelles interrogations faut-il faire avant la
confession?
Il y en a six ou sept
La première est de demander au pénitent
s'il est de la paroisse, parce que pour absou-
dre il faut avoir la juridiction. La seconde ,
lie quelle condition, s'il est juge, marchand,
laboureur, artisan, marié ou non, ecclésias-
tique, bénéficier , etc. , pour reconnaître s'il
s'accuse des péchés de su condition, en quoi
la plupart manquent pour l'ordinaire. La
troisième , depuis quel temps il a été à con-
fesse, pour mieux reconnaître la force el la
violence de ses habitudes, et lu lieu où il s'est
confessé; s'il n'a rien oublié el s'il est bien
satisfait de cette dernière confession el des
autres précédentes. La quatrième, s'il a ac-
compli la pénitence enjointe ou satisfait aux
restitutions du bien on de l'honneur du pro-
chain, au casqu'il y fût obligé. La cinquième,
s'il a eu querelle ou haine contre son pro-
chain, s'il s'est réconcilié. La sixième, s'il
est bien préparé pour faire cette confession,
c'est-à-dire 1° s'il a fait el bien fait son exa-
men, parce que la plupart ignorent la ma-
nière de le bien faire, et souvent par la
faute des confesseurs ; 2 s'il s'est escilé à la
douleur cl repentancc de ses péch;''s, lui en
faisant concevoir l'iniportance. La septième,
s'il sait les choses nécessaires à salut; au cas
qu'il ne les sût pas, les lui apprendre sur-le-
champ, si le temps le permet, ou lui donner
heure et jour pour l'en instruire, oul'adres-
ser à quelqu'un pour cet effet, lui faisant
voir qu'il n'est pas capable d'absolution ,
jusqu'à ce qu'il les sache. Enfin il est quel-
quefois nécessaire de s'informer quel âge il
a, pour conn;iîlrc s'il est capable de censu-
res el de péchés réservés, s'il est obligé au
jeûne ou non, s'il n'est point tombé dans
certains péchés qui se commettent d'ordi-
naire à certain âge.
Mais si l'on trouvait des personnes si gros-
sières qu'on ne puisse aljsolument leur faire
apprendre ce (ju elles doivent savoir?
Il faudrait se contenter de leur faire
produire un acte de foi sur tes principaux
mystères, c'esl-à-dire de la Trinité, de l'In-
carnation et de l'Eucharistie.
Suffit-il qu'un pénitent sache ces trois mys-
tères principaux ?
Oui, cela est nécessaire, de nécessité de
moyen ; mais de nécessité de précepte il est
encore obligé de savoir le Symbole, le Pater,
le Décalogue. Voilà pourquoi il faut lui
demander s'il les sait; cl, s'il se trouve qu'il
les ignore, l'obliger de les apprendre au plus
tôi, lui enjoignant d'assister quelques jouis
au catéchisme par pénitence.
Kst-il nécessaire défaire toutes ces demundts
à touf lei pénitentf qui te préientent f
l'iuo
1»EN
l'EN
!'i(î
Non, mais seulement à ceux que l'on ne
connaît point du tout, que l'on n'a point
encore confessés, et qui paraissent ne pas
connaître sufflsamment la matière de ces
inlerrogations.
Quelles interrogations faut-il faire après la
confession?
Quand le pénitent s'accuse de lui-même ,
et qu'il a dit tout ce qu'il avait en la mémoire,
il faut l'interroger, 1° sur quelque péché
contre les commandements de Dieu, qu'on
doute probablement qu'il aur;iit commis ,
sans songer à s'en accuser; 2° sur quelque
péché de sa condition , qu'il pourrait aussi
avoir commis et dont il ne se serait pas con-
fessé ; 3° il faut (si l'on doute probablrment
qu'il ail encore quelque péché qu'il ne décou-
vre point par honte, crainte, oubli ou malice)
lui demander s'il n'a plus rier. à dire, et lui
présenlcr adroitement et en peu de mois ,
l'importance de l'intégrité de la confession ,
lui ouvrant tout d'a'bord son cœur, aGn d'ex-
citer sa confiance.
Est - il toujours nécessaire d'interroger
toute sorte de pénitent ?
Oui, généralement parlant, parce qu'il y
en a Irès-pcu qui n'en aient besoin, et sou-
vent même les personnes qui sembleraient
devoir être exemples de ces interrogations
sont celles qui en ont plus grand bes(jin ,
comme sont ces gens du monde qui d'ordi-
naire ont de l'esprit pour toutes sortes d'af-
faires, excepté pour celle de leur salut; et
bien que l'opinion de quelques docteurs et
la pratique de certains confesseurs soient
contraires, néanmoins si nous voulons con-
sidérer que les confesseurs ne sont pas
seulement juges , mais encore médecins ,
nous concluons que parla charité au moins
ils doivent aider les pauvres malades à dé-
couvrir leurs maladies spirituelles, incom-
parablement plus dangereuses que celles du
corps.
Mais si dans un jour de presse et de grande
foule, on troiivait (tes pénitents fort grossiers,
qui eussent besoin de plusieurs interrogations,
qui demandassent un long temps, et portassent
préjudice aux autres , lesquels pourraient
cependant s' impatienter, que faudrait-il faire?
Il faudrait lâcher de leur faire trouver bon
de remettre leur confession à un autre jour
plus commode , leur en faisant goikter l'im-
portance et la nécessité, avec le plus de
cordialité qu'il sera possible.
Que faut-il observer pour bien faire ces
interrogations ?
Il faut pour cela éviter ces deux extrémi-
tés de trop ou trop peu demander; et 1° s'ab-
stenir de toute demande curieuse, imperii-
nente , inutile et superflue, omettant les
péchés qu'on a sujet de croire que le péni-
tent n'a point commis, et commençant par
les moins honteux et difficiles à confesser,
surtout quand il s'agit des péchés contre le
sixième commandement , ne touchiint point
d'abord le mal, mais y venant de loin, pas à
pas, par plusieurs demandes, en sorte que
l'on mette, s'il se peut, le pénitent en tel
itat que de soi-même il se trouve engagé à
déclarer le péché qu'auparavant il n'osait
dire. Mais il ne faut pourtant pas être Iroj)
réserve à demander ce que l'on voit bien que
le. pénitent pourrait avoir raisonnablement
oublié, eu égard à sa qualité, à ses incliua-
tions et au temps qu'il a laissé passer sans
aller à confesse, prenant en cela le loisir
nécessaire, sans y mettre trop d'empresse-
ment.
2° 11 faut se servir, dans les interrogations,
de certains termes qui ne puissent pas cho-
quer le pénitent et d'un ton de voix qui nous
fasse entrer plus facilemont dans son cœur
et d'où il prenne occasion d'avoir en nous
plus do conliaiice.
Ne faut-il pas faire tnissi d'interrogations
pendant la confession du pénitent?
Non, quand il s'accuse de soi-même, d'au-
tant que cela le trouble et lui fait perdre la
mémoire de ce qu'il avait à dire; mais il
faut attendre qu'il ail tout dit pour suppléer
par les demandes à ce qu'il aurait pu oublier.
Mais jamais il ne laul l'arrêler ni l'interrom-
pre, sinon en trois ou quatre reiiconlres.
Qufls sont ces cas auxquels on peut inter-
rompre le pénitent, et l'interroger pendant
qu'il s'accuse ?
1" Quand il parle obscurément; 2° quand
il ne dit pas l'espèce ou le nombre de ses
péchés : 3" s'il n'explique point assez les
circonstances qui changent l'espèce, ou qui
aggravent notablement le péché; 4° quand il
est nécessaire de laverlir de quelque salis-
faction, restitution ou réconciliation à faire,
ou de (juelque occasion prochaine à retran-
cher, si on craint qu'à la fin on ne s'en sou-
vienne pas.
Si le pénitent dit qu'il ne peut s'accuser et
qu'il le faille interroger?
Pour lors le confesseur doit tâcher de lui
faire dire un péché par lui-même, et , s'il se
peut, le plus grief qu'il ait fait; ensuite lui
en demander un autre, puis un troisième,
jusqu'à ce qu'il ne puisse plus rien dire, et
enfin l'interroger de ce que communément
une personne de sa condition peut com-
niellre.
Comment peut-on découvrir les péchés d'un
pénitent?
On peut se servir de l'un de ces deux
moyens : le premier est de l'interroger drs
lieux où il a demeuré, des personnes qu'il a
fréquentées, des exercices auxquels il s'est
appliqué, et des vices et mauvaises habitudes
auxquels il a été le plus enclin. Le second
est de l'interroger sur tous les commande-
ments de Dieu et de l'Eglise et sur les pé-
chés qui se commettent ordinairement en sa
condition, el sur ceux auxquels il peut avoir
participé , examinant les circonstances du
temps, du lieu, de la durée, etc., suivant ce
vers :
Ouis, quid, ubi, quibus auxiliis, cur, quomodo, quando?
Et pour le faire plus facilement, il serait bon
que le confesseur se lût formé dans l'esprit
une liste de tous les péchés , au moins des
principaux, qui se peuvent commettre contre
les comuiaudemcnls de Dieu et de l'Eglise,
1207
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES
et particulièrement des péchés des condi-
tions particulières; qu'il eût rédigé cette
liste par écrit pour s'en rafraîchir la mé-
moire par la lecture qu'il en pourrait faire
dp temps en temps, et se faciliter par ce
moyen l'examen qu'il est souvent obligé de
faire de ses pénitents. (Le formulaire de la
confession générale contenue dans la plupart
des Manuels peut servir à cet eflet.)
Comment se doivent entendre toutes ces
circonstances, Quis, quid, ubi, etc.?
Quis signifie la circonstance , 1° de la
personne qui a péché , si elle est sacrée ou
laïque, publique ou privée ; 2° la personne
avec qui il a péché, si elle est sa parente,
si elle est mariée, etc.; 3° la personne conlre
qui il a péché, si c'est un clerc, v. g., qu'il
a frappé, ou son père, etc.
Quid signifie la quantité, si elle est nota-
ble ou non ; le dommage causé par le péché,
ou la mauvaise suite, etc.
Ubi signifie le lieu où le péché a été com-
mis, s'il est sacré ou profane, public ou se-
cret.
Quibus auxiliis : cela marque les per-
sonnes et les moyens dont on s'est servi pour
mal faire, si, v. g., on s'est servi de choses
saintes pour des superslitions ou des malé-
fices ; si on a contraint ou incité les autres
à pécher, si on a participé à leur mal.
Cur marque la fin et le motif do celui qui
agit, comme serait le cas de celui qui com-
mettrait un homicide pour faire un adultère
ou un larcin.
Quomodo marque la manière dont la chose
s'est faite, si c'esl librement, avec advertance
ou non.
Quando regarde le temps, comme si on
faisait un péché en un jour de fêle par mé-
pris de la '.néme fête, ou qu'un jour de di-
manche on eût des distractions volontaires
pendant la messe, ou qu'on eût déjeuné un
jour de jeûne.
S'il se trouve des choses difficiles à ré-
pondre?
11 faut élever son cœur à Dieu et deman-
der lumière au Saint-Esprit; si nonobstant
cela on ne se trouve pas assez éclairé, il
faut demander du temps au pénitent pour y
penser et pour en conférer, s'il est besoin,
et le lui faire trouver bon. Que si le pénitent
témoigne une grande répugnance de lequ'on
le renvoie sans absolution, et que d'ailleurs
il paraisse avoir un véritable regret de ses
fautes, on pourra lui donner l'absolution,
dit le Rituel d'Arras , si ex anima promittat
se facturum quidquid difficultate explicata
judicabil necessarium.
2' De la prudence du confesseur dans les cas auxquels il
faui différer ou refuser l'absolution.
Quelle est la seconde chose où doit paraître
la prudence du confesseur?
C'est à connaître quand et à qui il faut
accorder, différer, suspendre ou refuser l'ab-
solution.
Esi-il à propos de suspendre quelquefois
le bénéfice de l'absolulion aux pénitents?
Oui, cl le confesseur y est obligé eu plu-
1208
pour
sieurs cas, pour plusieurs raisons : 1
l'honneur du sacrement; 2° pour son intérêt
propre; 3 pour l'intérêt du pénitent même.
Je dis pour l'honneur du sacrement, parce
que c'est lui faire injure que de l'appliquer
sur une matière qui n'est point disposée ;
c'est profaner le sang du Fils de Dieu et
communiquer les choses saintes aux indi-
gnes, et faire un aussi grand mal que de
baptiser un enfant mort, que de donner la
sainte communion à un excommunié, et
d'appliquer l'extrême-onclion à un cadavre.
Je dis en second lieu, pour l'intérêt propre
du confesseur, parce qu'étant dispensateur
il ne doit pas dissiper; étant l'homme de
Dieu, il doit prendre ses intérêts en main ;
étant médecin, il doit quelquefois apporter
le fer et le feu où il est nécessaire, pour ne
pas coopérer à un tel sacrilège, et s'engager
à la damnation éternelle avec son pénitent.
Je dis enfin, pour l'intérêt du pénitent, parce
qu'il importe grandement de ne point abuser
les pécheurs par une absolution trop préci-
pitée, afin de les obliger d'apporter plus de
soin pour l'amendement de leur vie.
Comment cela se pourrait-il prouver?
Cette vérité est si claire dans l'Ecriture,
dans les Pères et dans les conciles, qu'il fau-
drait fermer les yeux pour ne le point remar-
quer.
L'Ecriture sainte : NoUte projicere marga-
rilas vestras ante porcos. Nolite dure san-
clum canibus. Nemini cito manus imposueris,
et ne communicaveris peccatis alienis ; ce qui
s'entend aussi bien de la pénitence que de
l'ordination; Quodcunque ligaveris super ter-
ram, quodcunque solveris, etc. Or qu'est-ce
que lier, sinon refuser l'absolution , comme
délier c'est l'accorder?
Les Pères offrent partout la même doc-
trine. Saint Cyprien va jusqu'à ne pas accor-
der l'absolution aux apostats au lit de la
mort [Non desperatione indulyentiœ, sed ri-
gore disciplinœ. S. Aug.), et on la refusa en
France jusqu'auxivsiècle à ceux qui étaient
condamnés à mort par la justice. Dans ces
derniers siècles, saint Charles, dont la doc-
trine et la pratique sont approuvées de toute
l'Eglise, invective, dans tous ses avertisse-
ments aux confesseurs, contre ceux qui sont
si indulgents à accorder l'absolution à toutes
sortes de personnes, et il marque les cas en
particulier auxquels on doit la différer ou la
reluser. Ce qui a été suivi après lui par tous
les évêques, quand dans leurs Manuels ils
ont énuméré ceux à qui ils voulaient qu'elle
fût différée ou refusée. Et si à ces enseigne-
ments nous voulons ajouter l'expérience,
nous verrons que le plus grand mal du chris-
tianisme est venu de ce relâchement ; Faci-
litas enim veniœ incentivum tribuit delin-
quenli [Conc. Trid.).
Consideremus etiam ne nos et ipsum dele'
rioremfaciamus,cujusmiseremurinjuste{Amb.
inps. CXXXVIII).
Quoniam comperrmus fœdissime pro suis
peccatis homines agere pœnilentiam, ut qno-
ties peccnre libueril, tolics a presbyleris se
reconciliari cxpostulent, ideo pro coercenda
121)9
PEN
PEN
1210
tam exsecrabili prœsumptione, etc. {Conc,
Toi. iu,can. 11).
Qui pro peccatis gravibtts levés çuosdam et
inusiiatos imponunt pœnitentiœ modos , con-
suxmt pulvillos sub omni cubito manus et fa-
ciiint cervicalia sub cnpile universœ œtalis ad
capiendas animas (Conc. Cobil. ii, can. 31).
Inter co'tera nnum est quod sanctam maxi-
me conlrislat Ecctesiam, faha videlicet pœ-
nitentia; ideo confrutres nostros admonemus
ne fnlsis pœnitenliis laicorum animas decipi,
et in infernum pertrahi patiantur (Conc. Lat.
sub Inn. II, an. ll;J9, ran. 22).
In injungendis pai'vis panitentiis sibi ca-
veant sacerdotes : secu7idiim enim qualitalem
culpœ et possibililatem confitentis débet esse
qualitas pœnilenliœ ; alioquin quod 7ninus est,
requiretur ab eis (Syn. Par. sub Od. 1175,
c. 6, § 9J.
Quels sont les cas auxquels il faut suspen-
dre ou refuser Vabsolulion.
Le Manuel en donne sept ou huit princi-
paux.
Quel est le premier ?
C'est le défaut de contrition, c'pst-à-dirc
de douleur véritable et de ferme propos de
s'amender de ses péchés. Vident nntem sacer-
dos diligenter qunndo et quibus conferenda,
vel neganda, vel differenda sil absululio. Ne
absolvat eos qui talis bene/icii sunt incnpaces,
quales sunt qui nulla danl signa doloris.
Comment peul-on reconnaître si le pénitent
a douleur de ses péchés ?
On ne peut pas donner la règle certaine ni
de marque infaillible pour cela, il n'y a que
l'esprit de Dieu qui puisse découvrir ce
secret, comme c'est lui seul qui le produit
dans l'âme du pécheur; néanmoins comme
un confesseur ne doit point donner l'absolu-
tion sans avoir quelque assurance morale et
quelque conjecture probable de cette dou-
leur, voici des marques qui pourront mora-
lement la lui faire connaître, et donl il pourra
se contenter : 1° quand le pénitent se met en
certaine posture extérieure du corps qui té-
moigne l'humilité et la confusion, et qu'il se
sert de certain ton de voix, de certaine façon
de s'énoncer pleine de douleur et de regret
de ses faules, si d'ailleurs on n'a des preuves
et des conjectures suffisantes d'hypocrisie ;
2' quand il a fait par avance quelque chose
pour demander pardon à Dieu et lui satis-
faire; 3" quand, avant que de se présenter, il
a lâché de produire des actes de contrition ,
cl a pour cela considéré quelque puissant
motif pour s'y exciter, et prié Dieu pour ce
même sujet.
Mais si le pénitent n'avait produit aucun
acte de contrition ?
Il serait bon de lui donner un peu de temps
pour s'y exciter, de lui suggérer quelque mo-
tif de repentir, lui disnnt d'implorer la grâce
du Saint-Esprit, de penser aux jugements de
Dieu, au paradis qu'il a perdu, à l'enfer qu'il
a mérité, à la mort qu'il a causée à Notre-
Seigneur; et pendant qu'il s'exciterait au re-
gret de ses fautes, on pourrait entendre une
autre personne.
Comment peul-on reconnaître si le pénitent
a le ferme propos de ne plus retourner à ses
péchés?
!• S'il est disposé à éviter toutes les occa-
sions prochaines du péché, comme le lieu,
le temps, les emplois, les personnes qui le
font tomber d'ordinaire; 2 quand il veut
bien se réconcilier avec ses ennemis, qu'il
renonce à la haine el au désir de vengeance
dans son cœur et qu'il est prêt à leur donner
dans l'occasion des témoignages extérieurs de
bienveillance et de charité ; 3° quand , ayant
fait du tort à son prochain, il est prêt à le
réparer en la manière qui lui sera prescrite;
k' quiind enfin il acci'pte volontiers la péni-
tence qui lui est imposée, et qu'il promet
d'exécuter fidèlement les choses qui lui sont
ordonnées ou conseillées pour se défaire de
ses mauvaises habitudes, nonobstant la dif-
ficulté qu'il pourrait y avoir.
Quel est le second cas pour lequel on doit
refuser L'absolution ?
Quand le pénitent , étant en haine et ini-
mitié contre son prochain , ne veut pas se
réconcilier de cœur avec lui : Qui odia et
inimicitias deponere no/un/. Rit. rom.
Comment pourra-t-on reconnaître s'il y a
encore de la haine et de l'inimitié dans le cœur?
1° Quand le pénitent dit qu'il ne veut point
de mal à son ennemi, mais qu'il ne lui peut
vouloir du bien , ou qu'il ne lui veut ni bien
ni mal , si ce n'est que dans l'explication il
ne déclare qu'il est prêt à lui rendre les de-
voirs généraux , comme le saluer, prier pour
lui, l'assister en ses nécessités, etc. ; i" quand
dans la confession, il parle encore avec cha-
leur de son ennemi ; 3" quand il ne peut le
voir ni le souffrir, non pour aucune antipa-
thie naturelle, par crainte ou par faiblesse,
mais pour je ne sais quelle mauvaise dispo-
sition qu'on pourra reconnaître, s'il ne peut
entendre dire du bien de lui, s'il se réjouit de
ses disgrâces , ou si , quand on lui en parle,
il s'emporte encore avec colère; i" quand
il ne veut pas se soumettre à lui rendre les
devoirs généraux , au moins autant que sa
condition le permet, c'est-à-dire les mêmes
qu'il devait lui rendre avant l'inimitié, selon
sa condition, frère à frère, voisin à voisin;
5' quand, ayant le tort et étant l'agresseur,
il ne veut pas se soumettre et faire satisfac-
tion à celui qu'il a offensé.
Quel est le troisième cas?
C'est le défaut de restitution ou de répara-
tion du tort fait à autrui , quand on l'a pu ,
pour tout ou du moins pour partie. Tels sont
ceux qui, piir les pratiques et trafics injustes,
usures, larcins, fraudes, faussetés, mono-
poles, usurpation et autres voies pareilles,
ont acquis du bien ou causé du dommage,
soit à l'Eglise, soit au public, soit à des par-
ticuliers : Qui aliéna, si possunt , restiluere
nolunt. Et la raison pour Liquelle il faut leur
refuser l'absolution, aussi bien qu'à ceux
dont il est question dans les cas précédents,
c'est qu'ils sont censés ne vouloir pas sortir
de l'état du péché.
Quel est le quatrième cas pour lequel il faut
suspendre ou refuser l'absolution?
C'est quand le pénitent est dans l'occaslua
Vîil
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES UlTES SACRES.
VlM
prochaine du péché , et qu'il ne veut point la
quitter: Qui prnximam peccandi occasionem
deserere notunt. Rit. rom.
Qu'appelez-vous occasions prochaines dti
péché 'l
Ce sont toutes les choses qui en peuvent
dire les causes, ou parce qu'elles y portent
d'elles-mêmes et qu'elles sont telles de leur
nature, par exemple, retenir chez soi une
femme avec laquelle on pèche , garder des
mauvais livres, des tableaux lascifs, se vêtir
imrnodestrment, etc.; ou parce qu'elles sont
telles à l'égard du pénitent, à cause qu'il est
tellement accoutumé à s'y laisser emporter,
que le confesseur a sujet de croire qu'à rai-
son de ses mauvaises habitudes, il ne s'abs-
tiendra jamais de retourner au péché, tant
qu'il demeurera dans les mêmes occasions ,
comme sont pour plusieurs personnes cer-
taines conditions , certains exercices dans
lesquels depuis longtemps elles offensent
Dieu, et qu'il est presque sûr qu'elles l'offen-
seront toujours en y demeurant ; comme
sont encore , pour d'autres personnes , les
jeux, les cabarets, les comédies, les romans
impudiques, etc.
Qui sont donc ceux à qui on doit refuser l'ab-
solution, pour les occasions prochaines du pé-
ché dans lesquelles ils peuvent être engagés ?
1° Les serviteurs et servantes , ou autres
personnes libres, qui demeurent dans une
maison où se trouve quelque autre per-
sonne qui est cause qu'ils tombent ordinai-
rement dans les péchés d'impureté, s'ils ne
consentent à en sortir; 2° les maîtres el maî-
tresses qui , connaissant le mal , ne les con-
gédient point l'un ou l'autre , ou tous les
deux ; 3" ceux ou celles qui fréquentent des
maisons ou des personnes qui leur seraient
occasion ordinaire de commettre celle sorte
de péché, s'ils ne renoncent à cette fréquen-
tation ; 4» ceux qui , allant au cabaret , ont
coutume de s'y enivrer ou d'y commettre des
péchés mortels, comme le blasphème , des
paroles ou des actions obscènes et déshon-
nêles, de dérober ou d'incominoder notable-
ment leur famille, pour fournir à leur dé-
bauche , s'ils ne renoncent au cabaret ; o°
ceux qui , jouant aux jeux de hasard , sont
sujets d'ordinaire à y jurer, blasphémer,
prendre querelle, y tromper, y perdre ex-
cessivement , et dérober pour jouer, s'ils ne
renoncent aux jeux ; 6' les personnes du
sexe qui s'habillent immodestement, et ne
veulent pas s'en abstenir , comme aussi les
pères et mères ou les maris qui y consentent ;
7° ceux qui ont des tableaux lascifs , provo-
quant à des pensées impudiques , s'ils ne les
veulent quitter ou les brûler; 8° ceux qui
ont des livres hérétiques ou d'autres impu-
diques ; 9° ceux qui , reconnaissant que les
danses et le théâtre seraient pour eux occa-
sion (le tomber ordinairement dans des pé-
chés d'impureté, ne voudraient pas s'abste-
nir (l'y aller ; 10" ceux enfin qui sont dans des
niétitrs ou des conditions qu'ils disent ne
pouvoir exercer sans péché mortel, à moins
de quitter ce métier ou de se corriger du
mauvais commerce qu'ils v font ; comme
sont pour plusieurs la guerre, le négoce,
les offices d'avocat, de procureur, etc.
Ne suffit-il pas que le pénitent promette au
confesseur de quitter l'occasion prochaine du
péché, pour avoir l'absotutionf
Si c'est pour une première fois, et que le
confesseur espère probablement que le péni-
tent tiendra sa promesse, on peut la lui ac-
corder, quoiqu'il soit toujours meilleur el
plus assuré de le faire sortir de l'occasion
avant que de l'absoudre ; mais quand le pé-
nitent qui a promis en ses confessions pré-
cédentes de quitter cette occasion n'en a rien
fait, le confesseur ne doit plus s'y fier, mais
différer l'absolution jus(ju'à ce qu'il se -oit
éloigné de ces occasions , et qu'il ail inôme
vécu quelque temps sans les reprendre.
Mais si le pénitent dit qu'il espère avoir assez
de force, el que Dieu lui fera la grâce de le
préserver de tomber dorénavant dans le péché,
nonobstant l'occasion?
Il faut lui représenter que c'est tenter
Dieu et avoir une fausse confiance en sa
bonté, que de demeurer en telle occasion ,
ayant éprouve que nonobstant ses bonnes
résolutions et ses promesses précédentes, il
n'a pas laissé d'y retourner.
Que faut-il faire à l'égard des personnes qui
ne seraient pas de condition libre pour se sé~
parer, comme seraient des frères et sœurs , ou
d'autres proches parents demeurant en la même
maison, et tombant ordinairement dans les
péchés d'impureté à l'occasion les uns des
autres?
1" Si 1 ' confesseur peut trouver quelque
expédient el le faire agréer à son pénitent,
sans occasion de scandale, par exemple, si
c'est un garçon , de s'éloigner et de prendre
une condition ou un parti quelconque hors
de la maison , il le faudrait faire. 2° Si cela
ne se peut , il faut pour le moins leur en-
joindre d'éviti r soigneusement toute familia-
rité, toute privauté, et même de se trouver
seuls ensemble, de brûler les lettres d'amuur,
s'il y en a. 3" Leur ordonner d'avoir souvent
recours à la prière, et surtout leur recom-
mander la dévotion à la sainte Vierge, les
éprouver longuement, s'il se peut, avant que
de leur donner l'absolution, et les faire venir
souvent à confesse , et tous deux au même
confesseur, si la chose est possible.
Mais { dira quelqu'un ) si je quitte cette
tnaison où il y a occasion prochaine , ma for-
tune est perdue , et me voilà réduit à la pau-
vreté?
11 faut répondre : 1° Quœrite primum re-
(jnum Del , et hœc omnia (c'est-à-dire les vê-
tements et la nourriture ) adjicientur vobis
{Maith. , \l). 2' Que quand Dieu permettrait
(lu'on tombât dans la pauvreté, il vaut mieux
vivre et mourir pauvre comme Lazare el
aller en paradis comme lui , que d'être heu-
reux comme le mauvais riche, et lui tenir
compagnie dans l'enfer. Quid prodest homiiii
si universum tnundum iucretur, aniinœ vcro
suce detrimentum paliutur?
Mais (dira un maître) je ne puis congédier
celte servante, varce qu'elle est fort utile d
mon viiuaqif
1513
PEN
PEM
>2!l
A cela il faut opposer la maxime du Fils
de Dieu : Si oculiis tuus dexlcr scandalitat
te, crue eum et projice abs te. Ouami ello
vous serait aussi chère que yolre œil el
que votre main droite, il faut |ji couper.
Quel est le cirifjuième cas auquel le con-
fesseur doit refuser l'absolution ?
C'est \t' scandale public. Qui publicuin
scnndnlum dederunt, ni.ii pit-hliee satisfaciani
et scandalum tollant. Rit. rom.
Quelles sont les personnes scandaleusei
aurr/tielles, à raison de leurs scandales, il faut
refuser l'absolulion?
I Lis roncubinaires publics; 2° les usu-
riers publics; 3° les renieurs et blasphém.i-
teurs publics ; 4 ceux qui uni des haines et
des inimitiés publiques; 5 tous ceux qui
sont aux auires une occation d'otïense, à
moins d'avoir ôté le scandale et satisfait au
public.
Quelles sont les satisfactions ou répara-
tions (/ull faut exiger de ces pécheurs pu-
blics avant que de leur accorder l'absolution?
II faut, s'ils sont malades, les obligera
demander publiquement pardon à toute
l'assemblée (jui se trouvera dans la cham-
bre quand on leur portera le viatique ou
rextrôme-onclion, du scandale qu'ils ont
donné; que les concubinaires chassent
leurs concubines, que les usuriers resti-
tuent ou donnent caution valable pour les
sommes dont ils peuvent être redevables,
et que ceux qui onl des ennemis se réconci-
lienl publiquement. Que s'ils se présentent
à confesse étant en bonne santé, et qu'il»
aient un véritable dessein de se convertir,
il faut avoir recours au supérieur , pour ap-
prendre de lui la manière dont ils doivent
satisfaire au scandale du public.
Quel est le sixième cas?
Quand le pénitent a quelque cas réservé,
pour lequel ou ledoit renvoyer au supérieur,
excepté à l'article de la mort, où tout prêtre
a pouvoir d'en absoudre : Neque etiam eos
ubsolvat quorum peccala sunt superioribus
reservata. Quod si pœnitens aliqua censura
vel cusu reservato sil lifinlus, non absolvat.
Quel est le septième cas ?
C'est l'ignorance des principaux mystères
de notre religion, dont la connaissance est
nécessaire, non-seulement pour ceux qui les
ignorent , mais même pour les pères et
mères, les maîtres et maîtresses qui négli-
gent de les enseigner à leurs enfants , qui
n'ont pas soin de les envoyer à la messe.
Moneant fréquenter parochi suas parochia-
nos accedentes ad sncramcnlum pœnilenliœ
cum hac ignorantia fidei nostrœ ruilimen torum ,
omnino imparatos esse acindispositos ad ab-
solutionem consequendam, atque adeo confes-
siones esse invalidas (Rit. Par. Catltal.).
Quel est le dernier cas pour lequel on doit
suspendre l'absolution?
C'est le péché d'habitude, «. g-, de jure-
ment, d'impureté, de travail les jours de fê-
tes et les dimanches, de gourmandise, de
colère, de larcin, etc., Qui peccala sua de-
relinquere, aut vitam in melius emendare no-
lunt. Bit. rom.
Faut-il refuser l'absolution à toutes sortes
de pénitents pour des prclirs it'li il^i' m!' '
Non , mais seulement quand, après s'en
être confessé deux ou trois fois, et avoir été
averti de temps en temps de s'en corriger,
il n'a fuit aucun effort pour cela, ou qu.iiid
on reconnaît que le péché se comniel et srt
continue plutôt par malice que par faiblesse
cl infiriiiité.
Les Manuels de Châlons, d(î Périgneux,
et .lutres, traitant des cas pour lesquels il
faut renvoyer les pénitents, les expriment en
cette sorte : V idéal diligenler, etc., ne ahsol-
rai eos qui talis beneficii sunt incapares; qua-
tes sunt qui nulla dant signa veri et supenia-
turalis doloris, et vilain in melius emendare
nolunt, qui odin et inimicilins ex corde non
deposuerunt, et omnem ad quodvis peccalum
morlale affectum, qui in confessiune admonitt
articulos fidei et ulia ad salutem necessurin
addiscere neglexerunt, aliéna, cum possenl,
non restituerunt, qui proximam pcccandi
occasionemactu non descrucrunt. qui viltosoa
habitus,v.g.blasphemiœ,luxuriw, elc, a con-
fessoribus correpli, corrigere nonstuducrunt,
aut qui pxtblicuii scandalutn dederunt , nisi
publiée satisfaciant et scandalum tullant
juxta prœscriptum nostrum.
Que doit faire le confesseur pour rendre ce
refus ou délai de l'absolution profitable aux
pénitents ?
il faut, 1° leur faire voir l'énormité de
leurs péchés, et leurexposerdoucementctaf-
feetueusement les raisons qui l'obligent à
différer ou refuser l'absolution ; leur repré-
sentant que le péchéniorlel est une chose si
énorme, qu'autrefois l'Eglise ordonnait que
celui qui avait commis un péché mortel fût
privé de l'absolution et de la communion,
non pas quelques jours seulement, mais trois,
sept, quinze, vingt ans tout entiers, quel-
quefois jusqu'à la mort, selon la qualilé du
péché; que si en ayant commis un grand
nombre, on les prive de cette grâce pour
quelques jours seulement, c'est afin do la
leur donner ensuite plus efficacement et plus
parfaitement ; que c'est pour leur donner le
loisir de considérer et de ressentir les ofîen*
ses qu'ils ont faites à Dieu, d'en faire quel-
que pénitence, d'en obtenir de la divine mi-
séricorde une véritable repenlance et une
grâce puissante pour s'en corriger; qu'on
ne veut pas se rendre participant de leurs
crimes, en leur donnant l'absolution trop lé-
gèrement, avant que de s'être assuré s'ils
sont dans une véritable volonté de les quit-
ter; qu'on a grand sujet d'en douter, vu
qu'après l'avoir promis tant de fois à leurs
confesseurs, ils ont toujours persévéré dans
leurs vices, qu'on n'ose donc plus s'en fier à
leurs paroles, mais qu'on veut juger par
les effets et par le témoignage de leurs ac-
tions s'ils ont un vrai désir de renoncer aa
démon et au péché, et lie se convertira Dieu.
2' Leur imposer des exercices de pénitence
qui aient quelque proportion à la qualité de
leurs péchés, et leur prescrire des moyen»
jiour s'en préserver à l'avenir : f. g., au-
tant de fois qu'ils toml>erout dans tel ou tel
i!!!15
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
1216
I
péché, déjeuner le lendemain, de s'abstenir
de vin, faire quelque auTiiône, baiser la
terre, coui;her sur la dure, etc.
3' Leur donner un certain temps, qui pour
l'ordinaire doit être fort court, pour exécu-
ter les choses enjointes, et leur dire de reve-
nir ensuite le trouver, pourvoir quel effort et
quelle violence ils auront faite sur eux-mê-
mes, afin de leur accorder ou différer encore
l'absolution, suivant leurs dispositions pré-
sentes.
Mais si vous ne me donnez l'absolulion (dira
le pén\lcn\) f irai à d'autres confesseurs.
Allez, à la bonne heure, la confession est
libre; j'aime mieux qu'un aulre se charge de
ce poids-là que moi, /i6ernt)i animam meam,
je ne veux pas me damner pour autrui.
Mais vous scandaliserez, parce qu'on s'a-
percevra que je ne reçois pas l'absolution?
Point du tout •. car la bénédiction vous
metira à couvert, en disant : Miserealur et
ynt/u/r/cnfinm (ce que le prêtre doit faire la
tête couverle, dil le Rituel de Châlons, ne
astanles adverterepossint absolutumnon esse.
Mais, en lui donnant cette bénédiction , il
faut bien l'avertir que ce n'est pas l'ab-
solution).
Mais je ne communierai pas à Pâques ?
Non, soumettez- vous humblement à ce
que je vous dis, puisque le canon Omnis
ulriiisque scxus, qui oblige tous les chré-
tiens de communier à Pâques, donne pou-
voir au confesseur de différer et de remettre
la communion tant qu'il le juge à propos.
N'y a-t-il pas d'autres personnes auxquel-
les on doit refuser l'absolution?
Oui, outre celles qui viennent d'être énu-
mérées, il y en a encore de deux sortes :
les premières sont les personnes mariées
qui vivent en dissension et séparation sans
cause légitime, pendant qu'ils persévèrent
dans cette mauvaise volonté ; les seconds
sont les ecclésiastiques mal pourvus de leurs
bénéfices ou qui en ont d'incompatibles sans
cause légitime, ou qui ne résident pas sans
légitime excuse, ou qui font mélier de ne
point dire l'office ou ne pas porter l'habit
ecclésiastique {Man. de Trêves, de Liège,
S. FrançoisdcSalcSfCnses Avertissements aux
confesseurs).
Les derniers sont ceux qui, par violence,
tromperie et fausse promesse, ayant ravi
l'honneur d'une jeune personne ou d'une
veuve, ne veulent pas promettre de l'épou-
ser si elle est de leur condition et qu'il n'y
ait point d'empêchement, ou ne veulent pas
lui donner de quoi la marier honnêtement
si elle est de condition inégale. Le Manuel
de Périgueux ajoute les faux dîmeurs. Qui
oblationes decimarum alluri ejnsque ministris
aut injuste detinent, aul ingrate denegant.
Leur peut-on refuser l'absolution pour des
péchés véniels dans lesquels on retombe sou-
vent?
Non, parlant à la rigueur, parce que les
péchés véniels n'étant point matière néces-
saire du sacrement, le pénitent peut ne les
plus confesser ; mais néanmoins lorsqu'il se
trouve des pénitents qui viennent souvent à
confesse sans reconnaître en eux aucun
amendement et sans avoir fait aucun effort
de leur part, on .peut jjrudomment leur sus-
pendre ou leur refuser le bénéfice de l'abso-
lution, pour les obligpr d'être plus sur leurs
gardes (principalement si ce sont des péchés
d'attache et d'habitude, ou qui conduisent
plus prochainement au mortel, ou qui nous
éloignent davantage de la perfection que
Dieu demande de nous en l'état où nous
sommes). Et l'expérience a fait voir que
cette remise a servi de puissant aiguillon à
plusieurs personnes pieuses, qui étaient
tombées dans un relâchement notable, pour
se relever avec plus de courage, [lar la con-
sidération de leur infidélité.
Quand donc il ne se trouve aucune raison
de différer l'absolution?
Il faut, après tout l'examen fait, 1" exciter
les pénitents à la plus grande contrition
qu'il est possible, par des motifs pressants
et proportionnés à leur capacité: 2" leur pro-
poser les remèdes à leur mal, les exhorter
à les embrasser de bon cœur, et les instruire
comment ils doivent vivre à l'avenir ; 3° leur
imposer la pénitence , et enfin leur donner
l'absolution , louchant laquelle il est bon
seulement de remarquer avec le Manuel
d'Arras, que, pour éviter les inconvénients
qui pourraient arriver à ceux que l'on ren-
voie sans absolution, il faut en prononcer les
paroles à voix basse et qui ne soient pas
aisément entendues. Ob hanc causam, consul-
tum est, formam absolutionis cum precibus
eam comitantibus submissiure semper voce
pronuntiare.
3° De la prudence du confesseur dans l'imposition des
pénitences.
Quelle est la troisième chose où doit paraUrt
la prudence du confesseur?
C'est en l'imposition des pénitences
Quelles conditions doit avoir la pénitence
que le confesseur enjoint ?
Le saint concile de Trente en demande
trois : la première , quelle soit proportion-
née, c'est-à-dire qu'on n'enjoigne pas des
choses légères pour des péchés énormes,
mais que la salisf/iction réponde en quelque
sorte à la grandeur des péchés; la seconde,
qu'elle serve dechâtiment pour laviepassée;
et la troisième, qu'elle soit un préservatif du
futur, c'est-à-dire, qu'elle soit, comme on
l'appelle, médicinale.
Pourquoi le concile demande-t-il que' les
satisfactions et pénitences soient proportion-
nées ?
i° Parce que la justice de Dieu ne peut
souffrir que ceux qui sont tombés depuis
leur baptême soient reçus en sa grâce avec
la même facilité qu'auparavant; 2"parcequc
la crainte des peines et des châtiments retient
les pécheurs et leur sert de frein pour les
empêcher de retomber dans leurs péchés;
3° parce que l'un des principaux fruits de
la satisfaction , c'est de détruire les habitu-
des du vice par les actions des vertus (jui
leur sont coiilrairps; i° parce que ces œn-
vri's de pénilini-e peuvent Irès-efficacemeiit
apaiser la colère de Dieu; o° parce qu'elles
1217 PEN
nous rendent conioniies à Jésus-Christ satis-
faisant par SCS souffrances pour les pécliés du
inonde, et que sans celle conforniile nous ne
devons point espérer de part à sa gloire; en-
Gn parce que la promesse de l'héritage cé-
leste ne nous est faite que sous celte condi-
tion , si (amen coinpatimur, ut et conglorifi-
ceinur.
Pour faire que les pénitences soient propor-
tionnées, à quoi faut- il avoir égard ?
A deu\ choses principales : 1° à la qualité
du péché; -2" à l'élal du pécheur.
Que faut- il considérer dans le péché?
l" La griôvelé : car un larcin , par exem-
ple, de cenl écus, mérite plus de peine qu'un
larcin de cinq sous; 2" la durée; 3° le nom-
bre; k" le s<an(laie.
Du côté. du pécheur que faut-il considérer?
1" Sa dignité, patentes eniin patenter tor-
menta palicnlur, dit l'Ecriture; or, le confes-
seur doit conformer son jugement à celui de
Dieu; "l" sa science ou son ignorance, qui
peut rendre le péché plus ou moins grief;
3" sa profession, avec laquelle cerlaines pé-
nitences sont incompatibles et pourraient
causer une telle fatigue, que pour ce motif
on pourrait les adoucir : par exemple , on
doit pour l'ordinaire donner pour pénitence
aux pauvres de prendre en patience leur
pauvreté et tout ce qu'ils y souffrent; 4" su
complexion , tant spirituelle que corporelle ,
parce que les uns peuvent porter plus, les au-
tres moins; 5° ses commodités, parce que
ceux, par exemple, qui sont en service et en
sujélion, ne peuvent faire ce que d'autres
personnes libres pourraient faire: par exem-
ple, ordonner à une servanie de faire pèleri-
nage, ou à un pauvre de faire l'aumône, se-
rait une pénitence indiscrète ; ti° la contri-
tion, qui doit faire adoucir les pénitences
suivant qu'un la reconnaîtra plus ou moins
grande ; 7" s'il a déjà fait quelque chose par
avance pour satisfaction de ses fautes ; 8' la
disposition et la bonne volonté à faire tout ce
que le confesseur demandera.
Quelles sont les pénitences que le confesseur
doit imposer?
Avant que de répondre il faut supposer
que nous pouvons satisfaire à Dieu pour nos
péchés en trois laçons ; 1" par les maladies,
les allliclions , les pertes de biens et autres
peines qui nous sont envoyées de la part de
Dieu ; 2° par les peines et les mortiûcations
volontaires que nous prenons de nous-mê-
mes ; 3" par les œuvres satisfactoires qui
nous sont imposées au sacrement de péni-
tencf .
Cela posé, quelle sorte de pénitence doit en-
joindre un confesseur au sacrement de péni-
tence ?
Toutes ces pénitences se rapportent à trois
chefs , au jeûne , à l'aumône et à l'oraison,
sous lesquels sont comprises toutes les au-
tres plus particulières que l'on doit imposer
selon la portée et la disposition du pénitent.
Qu'enlendez-vous par le jeûne?
Toutes les morliGcations corporelles ,
comme s'abstenir quelques jours de chair ou
de viu ; jeûner certains jours , comme les
i'EN 1218
mercredis, vendredis et samedis , et le faire
même au pain et à l'eau ; se priver de quel-
que repas ou demi-repas, ou de quelque
morceau; veiller un peu plus tard ou se lever
plus malin; se priver quelques jours d'aller
en compagnie ou de prendre quelque récréa-
tion, se renfermer en son cabinet et y garder
quelque lemps le silence, se proslerneV con-
tre terre un intervalle de temps , ou même y
coucher ; porter le cilice quelques jours, èlre
certain lemps sans aller à cheval.
A qui doit-on principideiiient enjoindre
ces pénitences ?
Aux sensuels et à ceux qui traitent trop
mollement et délicatement leurs corps ,
comme les ivrognes, les lubriques , les pa-
resseux, les gens de bonne chère, les mon-
dains, etc.
Que comprend l'autnône ?
'Foules les œuvres de miséricorde spiri-
tuelles et corporelles, comme visiter ceux
qui sont en prison , les consoler , les nourrir
un certain lemps ; visiter les pauvres de la
paroisse ; instruire ou faire instruire ses en-
fants et ses domestiques ; distribuer aux.
pauvres tant par jour, ou par mois, ou par
années, selon ses moyens ; donner les vieux
habits, les vieux meubles (|ui ne servent de
rien; contribuer à l'ornement des autels, à
la fabrique des églises et surtout de la pa-
roisse.
Qu'est-ce que comprend l'oraison ?
Prier Dieu tous les jours soir el matin, et
s'il se peut eii commun, sinon en particulier,
et toujours à genoux, devant quelque pieuie
image qu'on devra avoir auprès du lit avec
de l'eau bénite. Et parce que celte péiiitence
est une des principales et des plus ordinaires
qu'il faut enjoindre, il est bon de remarquer
que quand on l'impose, il faut déterminer el
prescrire les prières qu'on devra faire : v. g.,
l'exercice chrétien cl certain nombre de Pa-
ter et d'Are, les litanies, les commande-
ments de Dieu; el surtout d'y faire, ce que
recommandent si expressément les Manuels
après saint Chrysostome, le renouvellement
des promesses du baptême; prier Dieu pour
les morts les lundis et quelques autres jours
de la semaine ; visiter à certains jours les
églises où il y a des exercices de dévotion,
principalementen Carême et pendanll'Avenl ;
assister à la messe certains jours de la
semaine, y demeurer à genoux et se tenir
quelquefois éloigné de l'autel; assister à la
messe de paroisse el au prône ; dire les sept
psaumes pénitenliels , reciter le chapelet ,
faire de petits pèlerinages qui ne préjudi-
cient point aux devoirs de la paroisse et de
sa condition, et les faire seul et en silence
ou priant Dieu ; aller à confesse certains
jours ou tant de fois l'année ; faire dire quel-
ques messes, visiter certains jours le saint sa-
crement , l'accompagner quelquefois quand
on le porte aux malades ; aller au caté-
chisme, se faire enrôler en quelque confrérie
de la saillie N ierge ; porter toujours un cha-
pelet et le dire souvent avec dé\olion ; lire
quelque bon livre le plus souvent qu'on
pourra, ou au moins les dimanches cl fêtes
1319
DICTIONNAIRE DES CI-REMONIES ET DES RITES SACRES.
»22fl
De quoi se doit donner de garde le confes-
seur dans l'imposition des pénitences ?
1° De s'appliquer les aumônes qu'il aurait
■onjoinles au pénitent en faveur des pauvres,
ni de recevoir la rétribution des messes qu'il
lui aurait ordonné de faire dire en satisfac-
tion de ses péchés, pour les dire lui-uiêmc ou
les faire dire par un autre, comme il fut or-
donné au synode de Paris en 1175 , ni de rien
exiger ou demander pour l'administration
de ce sacrement. C'est ce que recommandent
tous les Manuels , et celui de Périgueux
ajoute de plus la défense de recevoir même
ce qui leur sera présenté; 2° ne pas imposer
de pénitences publiques pour les péchés oc-
cultes , quelque griefs qu'ils puissent être;
3" ne pas donner des pénitences mêlées et
embrouillées de diverses sortes de prières ou
d'actions , par exemple , cinq Pater , trois
chapelets, une iiymiie, un psaume; ou bien
donner tant d'aumônes, jeûner tant de jours
et l";ilre (!irr t.nit lic messes, parce que le
pénitent en perd aisément la mémoire et de-
meure en scrupule ; h' que l'accomplissement
des pénitences ne découvre pas le pénitent,
et ne scandalise personne.
Si te péniient fait difficulté d'accepter ce
qui lui (Si enjoint?
il faut examiner les raisons qu'il oppose,
et, si elles sont justes , modérer ou changer
la satisfaction , selon que la prudence le
dictera.
S'il s'en trouve de si déraisonnables et de
siridicules qu'ils 7ievoutussent accepter aucune
pénitence, ou qu'ils voulussent différer de la
faire en l'autre monde?
Il faudrait avec toute la douceur possible
leur faire voir le peu de disposition qu'ils
ont pour se présenter à la pénitence, qui
demande du pécheur une préparation d'es-
prit à recevoir tout ce que le confesseur lui
ordonnera de faire, et au reste leur demander
comment , ne pouvant rien souffrir en celte
^ le . ils souffriront les peines du purgatoire
en l'autre; mais, si nonobstant tout cela ils
persistent encore, il est bien à i raindre qu'ils
ne croient pas même qu'il y ai! un purga-
toire. Tulius est imponere minorem débita,
quam, majorem... quia talis defectus inpurga-
torio supplebitur. S. Thora., opusc. 65.
4° De la prudence et de rndresse du confesseur à traiter
avec les pémietits confonnémetu à leurs dispositions ei
conditions différentes.
Quelle est la quatrième chose où doit pa-
raître la prudence du confesseur ?
C'est à recoonaitre l'esprit, la disposition
et le caractère du pénitent, s'il est effronté
et insolent, s'il est honteux, timoré, scru-
puleux, ignorant, souple, revêche,afin de
pouvoir, en qualité de médecin, appliquer
le remède à tous ces maux; 2° à traiter autre-
ment les hommes que les femmes, les petits
que les grands, etc.
Comment faut - il se comporter avec ceux
JMÏ ont de la honte à déclarer leurs péchés ?
Il faut les rassurer, leur dire que nous ne
sommes pas des anges, non plus qu'eux; que
BOUS sommes tous pécheurs; que l'on ne
s'élonne pas d'entendre de grands péclié»,-
parcc qu'on sait bien que la fragilité humaine
est grande, que les tentations de l'esprit
malin sont fréquentes et violentes, que c'est
chose humaine de pécher, mais que ce serait
chose diabolique de demeurer dans son péché
faute de le confesser; que la confession est
une chose si secrète, qa'un confesseur qui
craint tant soit peu Dieu aimerait mieux
être brûlé tout vif que de révéler la moindre
faute qu'il a entendue en confession ; qu'enfln
Dieu nous commande de confesser nos péchés
aux prêtres, et partant qu'il le faut faire
pour l'amour de lui, et en l'honneur de la
confusion qu'il a subie sur la croix en
présence de ses ennemis, et qu'il vaut bien
mieux avoir la honte de confesser son péché
à l'oreille d'un seul homme, que d'être con-
fondu devant tous les anges et les hommes
et devant Dieu au jour du jugement, et d'être
ensuite damné pour l'élernilé.
Si au contraire le pénitent est effronté et
téméraire ?
11 faut lui représenter fortement , mais
toujours avec douceur, qu'il est devant Dieu,
que c'est aux pieds de Jésus-Christ, son juge
souverain, et non pas d'un homme seulement
qu'il vient se prosterner; qu'il doit se regar-
der comme un criminel de lèse - majesté
divine, qui a mérité la damnation ; qu'il est
question ici d'une action très-importante,
où il s'agit de sonsalutéternelet d'appliquer
à son âme le fruit, du sang de Jésus-Christ ;
qu'à l'heure de la mort il ne rendra aucun
compte plus sévère que celui des mauvaises
confessions qu'il aura faites.
Si on voit le pénitent craintif et en quelque
défiance d'obtenir le pardon de ses péchés ?
Il faut le relever et le fortifier, lui repré-
sentant iiuc Dieu a un très-grand désir de
lui panlonner; qu'il prend un grand plaisir
dans la pénitence des grands pécheurs ; que
plus notre misère est grande, plus la misé-
ricorde de Dieu est glorifiée en nous; (]ue
Notre-Seigneur a prié son Père pour ceux
()ui l'ont crucifié, pour nous apprendre que
quand nous l'aurions crucifié de nos propres
mains, il nous pardonnerait très-volontiers,
si nous lui demandions pardon ; qu'il fait
tant d'estime de la pénitence, que la plus
légère de toutes , pourvu qu'elle soit vraie ,
lui fait oublier toute sorte de péchés, au
point que si les damnés et les dénmnsmêmes
la pouvaient avoir, tous leurs péchés leur
seraient remis; que le plus grand tort qu'on
peut faire à la bonté de Dieu, à la pas-
sion el à la mort de Jésus - Christ , c'est
de n'avoir pas confiance d'obtenir le par-
don de nos fautes, et qu'enfin nous som-
mes obligés par article de foi, de croire la
rémission des péchés, afin que nous ne dou-
tions point delà recevoir lorsque nous avons
recours au sacrement que Notre-Seigneur a
institué pour cet effet, en y apportant les
dispositions requises.
Si on le voit en perplexité, ne sachant pas
bien dire ses péchés, pour n'avoir su examiner
sa consciejicc?
Il faut lui promettre sou assistaucc, et
12-21
f>EN
l'EN
J222
l'assurer que, moyennant l'aide de Dieu,
on ne laissera pas pour cela de lui faire
faire une bonne et sainte confossion. Kl
dans les choses ou l'on reconnaît qu'il a
peine à s'accuser, il f;iut l'encourager for-
tement, lui adresser par intervalle quelques-
unes des paroles suivantes ou autres sem-
blables : Allons 1 courage, mon cher frère ou
ma chère sœur; croyez-tnoi, Dieu vous fait
une grande grâce de vous bien confesser :
poursuivez généreusement , et n'épargnez
rien pour l'amour de Noire-Seigneur Jésus-
Chrisl, qui est mort pour l'amour de vous.
Donnez gloire à Dieu et confusion au diable;
oh 1 quelle consolation vous aurez à l'heure
de la mort et (lè> le moment qui suivra une
si bonne confession! Ne le f.iites pas néan-
moins pour votre satisfaction pyrtieulière ,
mais pour donner contentement à Notre-
Seigneur et à sa très-sainte Mère , qui se
réjouissent avec tous les an;ics et les saints
quand une âme s'accuse humblement de
ses péchés , avec résolution de les quitter
et de se donner parfaitement à Dieu.
Comment faitt-il se comporter en ce sacre-
tnent à Vétjard des enfants ?
1° Il faut les accueillir gracieusement ,
avec toute la tendresse possible, el les traiter
et caresser avec un amour maternel , à
l'exemple de Noire-Seigneur, afin de ne pas
leur donner pour ce sacrement une aversion
qu'il serait ensuite difficile de guérir. 2° Il
ne faut jamais les entendre plusieurs à la
fois , comme il se fait en quelques lieux,
mais seul à seul, l'un après l'autre ; et s'il
en est chez qui l'on remarque quelque étin-
celle de raison, qui commencent, par exemple,
à avoir honte et à rougir du mensonge , de
îa désobéissance, etc., et qui d'eux-mêmes,
ou par les questions qu'on leur l'ait, s'accu-
sent de quelque péché, on peut enassurance,
dit le Manuel d'Arras, leur donner l'absolu-
lion, etiamsi, ajoule-t-il, de eorumdem cnpa-
cilate non adeo constet. Quant à ceux qui
n'ont aucun usage de raison, bien qu'il soit
Irès-bon de leur faire toutes les demandes
que l'on fait aux adultes, de leur faire dire le
Con/itcor, afin de les former cl de les accou-
tumer de bonne heure à la confession , le
prélre néanmoins ne doit pas leur donner
l'absolution ; mais au lieu de l'absolution ,
il pourra, si la commodité lui permet, leur
■donner la bénédiction, qui se trouve dans
tedit Manuel d'Arras, et dans celui de Péri-
gueux, en ces termes :
Domine Jesu Christe , qui dixisti : Sinite
parvulos venire ad me, talium enim est re-
gnum cœlorum , super httnc parvuhim tuœ
benedictionis gratiam infunde ; ut gratta ,
œlate et sapientia npud Deumet Itnmines pro-
f,ciens , salutem consequatur œternam , in
nomine Patris f, el Fitii, etc.
Comment (nul - il se comporter avec les
femmes ?
11 faut 1° poser pour fondement la maxime
de saint François Xavier, que 1<( confession
des personnes de ce sexe aussi bien que leur
conversation, est un peu chatouilleuse et
£lissanle. là où l'on fait de trè$>graudes
perles pour bien peu de gain. 'Voilà pourquoi,
afin d'éviter le malheur de plusieurs qui ,
après avoir commencé par l'esprit, ont fini
misérablement par la chair, on ne doit pas
entendre leurs confessions dans des lieux
retirés ou dans des chapelles obscures, mais
en des lieux exposés à la vue de tout le
monde, et où doit se trouver un cierge al-
lumé lorsqu'on est obligé de les confesser le
soir ou le matin. 2 On ne doit jamais exiger
d'elles, quelque vertu qu'on leur trouve ,
aucun vœu de chasteté, ni même les admettre
à en faire aucun sans le conseil de l'évcque,
comme il est ordonné dans un synode pro-
vincial de Cambrai. 3 II ne faut pas s'enga-
ger en de longs entreliens avec elles , pas
même sous prétexte de piété, fussent-elles
des religieuses cloîtrées , parce que pour
l'ordinaire celle multitude de paroles ne
sert qu'à lier le cœur du confesseur et de la
pénitente d'une chaîne que bien souvent il
leur est ensuite difficile de rompre : et tant
s'en faut que la dévotion s'entretienne par
de semblables discours, qu'au contraire elle
s'évapore bientôt.
Comment faut - il se comporter avec les
infirmes ?
i'oyez l'art. Infirmes
Comment faut - il se comporter avec un
muet ?
On peut lui donner l'absolution, même
hors lescasdc nécessilc, pourvu qu'il déclare
ses péchés en la meilleure façon qu'il pourra
par signes, el qu'il témoigne en avoir du re-
gret.
Comment avec «« sourd ?
Si le pénitent est tout à fait sourd , ou
qu'il ait l'oreille si dure qu'il faille faire
une trop grande contention de voix , lu
confesseur n'est pas obligé de crier pour le
faire entendre, mais il doit ouïr la confession
de son pénitent, et lui donner l'absolution,
quand il voit des marques de douleur,
parce que ces personnes sont censées faire
leur confession entière en la manière qu'ils
peuvent, ce qui suffit pour les absoudre.
Comment faut - (7 se comporter avec les
personnes qui sonl d'une autre paroisse ?
Régulièrement parlant, il uc faut pas les
recevoir sans la permission de leur propre
curé ou de l'ordinaire : si pourtant il se
rencontrait des personnes venues de dehors
à l'occasion de quelque fêle solennelle de
patron, dédicace , ou autres, ou arrivées
pour alTaire d'un autre diocèse et qui eussent
la dévotion de se confesser et de communier,
on pourrait leur accorder l'absolution en
qualité de pèlerins et de voyageurs, pourvu
que cela ne se fît pas par malice et à dessein
de se soustraire à la juridiction de son
propre curé ; car en ce cas, pour ne pas
priver les fidèles du fruit de leur dévotion ,
la coutume reçue et approuvée universel-
lement interprète la permission tacite des
pasteurs el des ordinaires en leur faveur.
Comment faut - il se comporter avec des
personnes scrupuleuses?
1* 11 f;iut avant toute chose que le confes-
seur reconnaisse que le pénitent est frappé
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
de celte maladie. 2° Le mal étant découvert ,
il faut se donner de garde de devenir scru-
puleux avec lui , c'est-à-dire de traiter sa
conscience avec doute et appréhension;
mais après avoir une fois bien examiné les
difficultés qui se rencontrent, et avoir re-
commandé toute l'affaire à Dieu, il doit ré-
pondre hardiment et confidemment, et agir
avec autorité. 3° Il faut bien prendre garde
de ne pas vaciller dans les conseils qu'on lui
donne, mais demeurer ferme dans ce que
l'on a jugé être plus expédient pour la gloire
de Dieu et son salut, k" Il doit tâcher de lui
persuader et lui faire avouer véritablement
qu'il est scrupuleux en tel et en tel cas, et
par conséquent incapable en cela de se con-
duire soi - même , puisqu' une conscience
scrupuleuse , étant dans l'erreur et dans
l'aveuglement, ne peut pas juger sainement
des choses, et qu'ainsi il doit croire le con-
fesseur et captiver son jugement, s'il veut
guérir de son mal. 5" Comme les scrupuleux
ont coutume de faire grand cas des choses
où il n'y a pas de mal, particulièrement des
mauvaises pensées auxquelles ils s'imagi-
nent avoir donné consentement lors même
qu'ils en ont plus d'horreur, il faut que le
confesseur témoigne tout au contraire n'en
faire pas d'état, le faisant passer légèrement
sur ce point dans son accusation.
Enfin, si le scrupule regarde la validité
des confessions, et que le pénitent s'imagine
n'avoir fait en sa vie confession qui vaille,
si le confesseur voit, par la connaissance
qu'il a de sa conscience depuis longtemps,
qu'il n'y a nul fondement de s'inquiéter , il
doit lui commander de demeurer en repos,
et quelque instance qu'il lui fasse, ii ne doit
pas acquiescer à une nouvelle confession gé-
nérale.
Comment faut-il se comporter quand il y a
aes restitutions à faire, et que les pénitents y
consentent?
Il faut bien se garder de s'offrir à eux
pour prendre la chose, et la restituer pour
eux, mais leur dire qu'ils la doivent mettre
entre les mains d'un homme de bien, auquel
ils aient confiance, afin qu'il les acquitte de
cette obligation. Si néanmoins ils prient le
confesseur de s'en charger, il doit l'accepter
afin qu'il ne soit pas contraint de se décou-
vrir encore à d'autres qu'à lui ; puis écrire
ou leur faire écrire le nom de ceux à qui
elle est due, et le lieu de leur demeure. Et
enfin, pour ne donner aucun lieu à la ca-
lomnie ni au soupçon, il faut tirer un acquit
des personnes auxquelles on aura fait la
restitution, pour le montrer en cas de be-
soin.
IV. De la discrétion du confesseur ou du sceau de ta
confession.
Quelle est la troisième disposition éloignée
nécessaire au confesseur après la bonté et la
prudence qui viennent d'être expliquées?
C'est le secret de la discrétion, pour ne
parler jamais à qui que ce soit, ni directe-
meutni indirectement, expressément ni taciie-
menl, Ues-pécbés qu'il a entendus en la coii-
fession, non pas même au pénitent, si ce
n'est que le pénitent lui en |iarle le premier,
ou qu'il soit besoin d'en conférer avec d'au-
tres pour le bien du pénitent et l'éclaircisse-
ment des difficultés.
Que faut-il observer en cas qu'il fallût en
communiquer avec d'autres?
Trois choses : 1° que ce soit par la permis-
sion du pénileni, si on le juge expédient ;
2° se donner biende garde de nommer jamais
le pénitent ni de dire qu'on a entendu ce pé-
ché-là en confession , ni de le proposer à
d'autres qu'à ceux qui en peuvent donner la
solution ; 3° qu'on en communique de telle
façon, en tel temps, en tel lieu, et avec telles
circonstances, quecelui de qui l'on prend avis
ne puisse avoir la pensée de connaître ni
même soupçonner le pénitent.
V. De la science du confesseur.
Quelle est la quatrième disposition éloignée
nécessaire à un confesseur pour s'acquitter
licitement de ce )ninistère ?
C'est la connaissance des choses qu'il est
obligé de savoir de droit ecclésiastique ,
comme sont les censures, les irrégularités,
les empêchements du mariage , les prières
qui se disent avant et après l'absolution, les
circonstances notablement aggravantes, les
péchés de chaque condition.
N'y a-t-il point d'autres choses qu'un con-
fesseur soit encore obligé de savoir?
Oui, car il doit de plus, pour confesser
utilement, posséder parfaitement les maxi-
mes de l'Evangile , les canons pénitentiaux
(insérés pourcesujetdans les Manuels de plu-
sieurs évêques), et enfin ce que les saints
Pères ont dit de la pénitence ; ce sont là les
règles dont il ne doit jamais s'éloigner, mais
s'y conformer le plus qu'il pourra.
VI. Dispositions prochaines pour entendre les confes-
sions.
Quelles sont les dispositions prochaines
pour entendre les confessions?
1° Avant d'aller en son siège, pour les con-
fessions , il doit se recueillir un peu de temps
pour considérer l'importance de l'action qu'il
va faire, se dire qu'il va ouvrir les portes
du ciel, arracher les âmes à l'enfer , appli-
quer le sang de Notre-Seigneur, dispenser
les trésors de sa grâce, rendre des jugements
qui précèdent et qui règlent ceux de Dieu, et
dans celte considération prier instamment
sa divine bonlé de lui donner les connais-
sances, les affections et les paroles propresà
toucher le cœur de ceux auxquels il va s'a-
dresser. Il doit aussi le prier d'illuminer ses
pénitents, de les fortifier et de les disposer à
la réception de sa grâce et à un entier
amendement de leur vie ; se servant pour
cela des prières qui sont contenues dans le
Manuel. 2° Il doit ouvrir d'abord son cœur
au pénitent, l'accueillir avec grande dou-
ceur, et tâcher de lui donner grande con-
fiance, tant pour ce qui regarde le pardon
qu'il doit espérer de Dieu, que pour le bcn
traitement et l'assurance qu'il recevra de
lui. 3° Dans le cours de la confession, il doit
l'écouler avec attention , palieuce , douceur
«Sf.
PEN
PFN
ii16
d'esprit, charif6, conipnssion, l'nidcr en tout
ce qu'il pourr.i , cl quelles que puissent (jlrc
les suites de la confession , faire en sorte
qu'il ne le (|uitte jamais mécontent de lui,
ni de son procédé.
Enfin, après la confession achevée, le con-
fesseur doit avoir encore recours à la prière,
pour en reconiniandor de nouveau le succès
à Dieu, lui demander pardon de ses fautes,
le remercier dos grâces qu'il lui a laites, le
prier de suppléer à ses déiauts , et d'accom-
plir dans ces âmes les desseins de sa bonté.
VII. Des disposilions cxlrrieurcs du confesseur et du
priilteiiu
Quelles sont les disposilions extérieures
nécessaires pour entendre les confessions?
Le Rituel en remarque une considérable,
qui est de ne jamais ouïr les confessions
dans les maisons particulières, sinon pour
quelque cause raisonnable, comme la mala-
die : Quœ cum inciclcrit, dit-il, studennl la-
men id patenti ac decenti toco prœstare. Les
autres dispositions extérieures, à l'égard du
confesseur, sont, en premier lieu, d'être re-
vêtu de la soutane etdu surplis, avec le bonnet
carré, et même de l'étolc, là où l'usage est de
s'en servir. 2* Se mettre en un confi'ssion-
nal, s'il Y en a. 3° Etre d'une modestie fort
exemplaire, se tenant le corps et la tête
droite ou tant soit peu penchée vers le péni-
tent, qu'il ne doit jamais regarder au visage.
k° Se couvrir ia face d'un mouchoir blanc
ou avec la manche de son surplis, et s'empê-
cher de jeter les yeux, pour voir qui est dans
l'église. 5" Avoir soin que le pénitent se
mette en posture décente, et non contrainte :
savoir, à deux genoux, sans coussins ou cho-
ses semblables , les mains nues et jointes
en posluro de suppliant, les hommes la tête
découverte, sans insignes, sansépée; les
femmes le visage voilé, si faire se peut, sans
gants, sans manchon, sans masque ni au-
cun autre ajustement mondain, mais en
habit simple et modeste. 6° Recommander au
pénitent de parler bas, afin de n'être point
entendu de ceux qui sont proches. 7' Se
garder soigneusement de mettre sa tête con-
tre celle du pénitent, surtout si c'est une
fille ou une femme. 8" Après cela le confes-
seur doit faire faire le signe de la croix au
pénilent, s'il ne le fait de lui-même, et lui
faire demander sa bénédiction en ces termes :
Benedic mihi, pater, quia peccuvi; ou bien :
Mon père, donnez-moi , s'il vous plaît , la bé-
nédiction, parce que j'ai offensé mon Dieu. Et
puis, tenant le bonnet avec les deux mains
joiiites devant sa poitrine , le bénir avec dé-
votion, disant : Doininus sit in corde tuo et
in labiis tuis, iil rite confitearis omni'a pec-
cala tua. Jn nomine Patris f , etc. ; formant à
ces dernières paroles le signe de la croix sur
la tête du pénitent ; ensuite lui faire dire son
Confiteor, jusqu'à meacit/pa, en la façon qu'il
le saura. 9" La confession linie , il faut lui
faire achever le Confiteor, après quoi le prê-
tre s'élant découvert, dil , les mains jointes,
Misereatur, et à Indulgtntiam il fait le signe
de la croix sur la tête du pénilent; puis il
D1CT10NN/.IRE DES Rites sacrks. IL
doit l'exciter à la contrition, lui donner les
avis qu'il jugera nécessaires, lui imposer la
pénitence, et prononcer ensuite l'absolution
ei! la forme qui suit : Uominus noster Jésus
Christus, qui est summus ponlifer, le nbsolvat,
et ego aucioritate illius, mihi licet indignissi-
mo concessa, ahsolvo te primo a vinculo ex--
communicalionis et interdicti in quantum
posstim et tu indigos ; deinde- Ego te absolve
a peccalis tuis in nnmine J'atrisj, et Filii et
Spiritus sancti. Amen.
Il faut, à cet égard, observer quatre cho-
ses : d'abord le confesseur doit prévenir le
pénilent qu'il vn lui donner l'absolution,
alin qu'il se mette en éiat de la bien rece-
voir; il lui dit ces mots : Allons! mon ami,
je m'en vais vous donner l'absolution; met-
tez-vous bien en la présence de Dieu, cl de-
mandez-lui avec le plus de contrition et de
confiance qu'il vous sera possible, le pardon
et la rémission de vos péchés. Kn second lieu,
le confesseur se tiendra couvert pendantl'ab-
solution, qu'il prononcera gravement, posé-
ment et dévotement, ayant la tnain droite
étendue sur le pénitent et formant sur lui le
signe de la croix en disant : /n nomine l'a-
tris, etc. En troisième lieu , si c'est un clerc
qui se confesse, il ajoutera à la forme de lab-
solulion le mot suspensionis entre ces deux:
autres, excommunicdiionis et interdicti. En-
fin, après avoir prononce la formcde l'absolu-
tion, il devra se découvrir et réciter avec
dévotion la prière suivante: Passio Dominino-
striJesuCliristi, mérita II. Mariœsempervirqi-
nis, et omnium sanctorutn, quidquid boni fe-
ceris et mali patienter sustinueris, sint tibi in
rcmissionem peccalorum luorum, in augmen—
tum gratiœ et prœmium vitiv wlernœ. Amen.
Après cela, le confesseur renverra le pé-
nitent faire ses prières et ses actions de grâ-
ces devant le saint sacrement ou Itî crucifix,
lui témoignant beaucoup de charité et se re-
commandant à ses prières.
(Ju'y a-t-il encore louchant la pénitence
dans le liiluel ?
Il reste les cas réservés au pape cl à ré-
voque, qui sont diflerents suivant les dio-
cèses; la manière d'absoudre de l'excom-
munication au for extérieur; la manière
d'absoudre de la suspension, de l'interdit, de
dispenser et de réhabiliter une personne ir-
régulière, et dans quelques-uns des canons
pénilentiaux, un examen général sur tous
les con)manilements île Dieu et de l'Ivglise.
PftNITKM.
Unpénitent(;)œnnfen/i<5 0U7)a?«(7/p«en/e)cst
celui qui est dans la peine. On a restreint le
sens de ce mot pour désigner celui qui pra-
tique la vertu de pénilonce , et plus spécia-
lement encore celui qui demande le sacre-
ment de pénitence ou qui accomplit une
pénitence publique. C'est sous ce dernier
rapport que l'on considère les pénitents dans
le cours de l'article (lui suit.
PÉNITENTS.
(Extrait du Punlilical romain.)
TITRE l'UIi.MlER.
EXPCLSION des VÉ.NIIE.MS PU- Dli EM-CLSIONE I
39
ISS7
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
122S
ILICS HOM DE l'église, LB
HERCHEOI DES CEMDBES.
1. Au commence-
ment du Carême, les
pénitents sont mis
TKNTIDM AB ECCLESl.l , IM
PERIA QDARTA CINEUUM.
1. In capite Qua-
dragesimœ solemni-
ter pœnitentes de ec-
hors de l'église avec clesia ejiciunlur hoc
des cérémonies im- modo.
posantes , de cette
manière.
2. Les pénitents 2.PœnUentesquilius
que le droit ou la secundumjus vel con~
coutume assujettit à suetudinem pro çjra-
une pénitence solen- vioribus criminibiis
netie pour avoir com- solemnis pœnilentia
mis des crimes graves, esi imponendu, hue die
se rendent le premier ho7-a quasi terlia con-
jour du Carême vers
l'heure de tierce, à
l'église cathédrale ,
en habits pauvres ,
nu-pieds , la face
abaissée vers la terre;
on inscrit leurs noms.
Ils reçoivent , à pro-
portion de leurs fau-
tes, une pénitence que
leur impose le péni-
tencier de l'évoque,
ou d'autres chargés
de cet office; ensuite
on les fait tous sor-
veniunt ad ecclesiam
calhedralem , in vili-
bus vestimentis, nudis
pedibus , et vullibus
ad terram demissis,
quorum nomina scribi
debent ; accipienles
pœnitenliam juxla
moduin culpœ ah cpi-
scopi pœnitenliario
vel ab aliis quibus hoc
officium commissum
est; et postea oinnes
emittuntw et manent
ante fores ecclesiœ.
lir , et ils demeurent Pontifex intérim, di-
devant les portes de cta sexta, sinon sit
l'église. Quand on a celebraturus , paratur
dit sexte, si le pontife supra rochetum {vel,
ne doit pas célébrer, si sit relifjiosus, supra
il prend par-dessus le superpelliceum) aini-
rochet ou (s'il est re- ctu, alba , cingulo ,
ligieux ) sur le sur- stola, pluviali, viola-
filis, l'amict, l'aube, ceis, mitra simplici ,
e cordon, une étole et baculo pustorali.
et une chape violet- Si autein pontifex est
les; il a la mitie sim- celebraturus, dam di-
ple et le bâton pasto- cilur nona more sotito
rai. Mais si le pontife accipit sandaiia et
doit célébrer, pendant cœtera paramenta
qu'on dit uone , il pontificalia usque ad
prend à l'ordinaire les datmaticam inclusive,
sandales et les autres et desuper pluviale
ornements ponliQ- coloris violucei , et
eaux, jusqu'à la dal- mitram simplicem, et
ma tique inclusive- benedicit cineres at-
nient , une chape que imponit. Quibus
violette par-dessus, et pcraclis pontifex cum
la mitre simple ; puis ministris , sctiota et
il bénit et impose les toto clero , cruce ,
cendres. Cela étant aqua benedicta et duo-
fait, le pontife sort du bus cereis prœceden-
chœur avec ses nii- tibus, egreditur cho~
nistres, les chantres rum circa médium
Bt tout le clergé, pré-
cédé de la croix, de
l'eau bénite et de
deux cierges; il s'ar-
réie vers le milieu de
l'égiise, où l'on a dû
placer un siège. Alors
ecclesiœ, ubi parafa
sit sedes. Tune clerus
dividilur per duos
choros , hinc inde,
versus valvas eccle-
siœ. Pœnitentes vero
omnes ingressi pro-
(1) Oaprie le Seigoeurde béair et sanoliQerces ciliccs,
^afin que ceux qui les perleront pour expier leurs péchés,
le clergé se divise on sternunt se cum lacry-
deux chœurs à droite mis in ecclesiœ pavi-
et à gauche près de la mento coram pontifice
porte de l'église. Les inter utrumque cho-
pénrtents, étant tous rum. Tune pontifex
entrés, se prosternent sedens cum mitra ,
vel archipresbyler
stans imponit cineres
super capita singido-
rum dicens:
avec larmes sur le
pavé, entre les deux
chœurs , devant le
pontife. Alors celui-
ci, assis avec la mitre,
ou bien l'archiprêtre debout , impose des
cendres sur la tête de chacun en disant :
« 0 homme, sou- Mémento, homo,
viens-loi que tu es quia pulvis es et in
poussière, et que tu pulverem reverteris ;
retourneras dans la âge pœnitenliam, ut
poussière ; fais péni-
tence pour avoir la
vie éternelle. »
3. Puis un des
habeas
nam.
vitam œter-
3. Et tenus ex ca-
chanoines les asperge nonicis aspergit eot
d'eau bénite. Après aqua benedicta. Postea
cela le pontife debout, pontifex stans, depo-
ayanl déposéla mitre, sita mitra, benedicit
bénit des cilices dans cilicia in hune mo-
la forme suivante : dum :
f Adjutorium nustrum in nomine Domini,
^ Qui fecit cœluni et terram.
f Domine, exaudi orationem meam, ^ Et
clamor meus ad te veniat.
tDominus vobiscum,^ Et cum spirilu tuo.
Oremus (1).
Omnipotens et misericors Deus, qui pec-
catoribus pietalis tuse misericordiam qus-
renlibus hoc indumento vestitis , misericor-
diam tuam et veniam tribuisti , obsecramus
clementiam tuam ut hoc indumenlum, quod
vocatur cilicium benefdicere et sanctif ficare
digneris, ut quicunque eo pro peccatis suis
indutns fuerit et misericordiam tuam iraplo-
raverit, veniam et indulgentiam tuae sanctîs
misericordiae consoquatur , per Christum
Dominum nostrum. i^ Amen.
4. On asperge les k.Asperganturaqua
benedicta. Benedictis
ciiiciis , pontifex ca-
pita eorum cooperit
cum eis, dicens :
cilices d'eau bénite :
quand ils sont bénits,
le pontife en couvre
la tête des pénitents,
en disant :
' « Le Seigneur est Apud Dominum
miséricordieux; Dieu raisericordia est et
est notre rédeiupleur; apud Dcuin redem-
l'hoaime déchu en ptio; ita enim lapsis
reçoit, non -seule- hominibus subvenit,
ment la grâce du non solum per ba-
baplêmc et de la con- ptismi et confirma-
firaiation , mais en- lionis graliam , sed
core le remède de la eliam per pœniten-
pcnitence, afin de
recouvrer la vie éter-
nelle. ^ Rendons grâ-
ces à Dieu. »
5. Ensuite le pon-
tife commence l'an-
tienne :
tiœ medicinam , ut
spirilus humanus
vila reparetur aeter«
na. ^ Ueo gratias.
5. Quo facto pon-
tifex incipit untipho-
nam :
et imploreront sa miséricorde, en oblienneBt pardon et
iiidulgcuce.
1229 • PEN
« Ne voua ressou- Ne reminiscaris ,
venez pas, Seigneur, Domine, delicta no-
de nos fautes ni de stra , vel parenlum
( rllcs lie nos parents;
Si'igiieur notre Dieu ,
iii> lirez pas vengean-
ce (le nos péchés. »
(i. Puis il se met à
nosirorum ; neque
vindictam sumas do
peccalis nostris , Do-
mine Drus nostiT.
6. Et super fnldi-
gcnoux, appuyé sur storitim accumbit, et
te fauteuil, les mi- minislri et tolus po-
nlstres et tout le pitlus ; et pœnilentea
peuple en font autant; prosternunt se in (cr-
ies pénitents se pros- ra)n,et pro ipsorum
ternenl par terre, et pœnitcnlium nbsolu-
l'on dit en deux lione dicunt seplem
l'hœurs , pour oble- psalmos pœnitenliales
nir le pardon aux alternatim. (Voy. les
pénilenis , les sept psaumes de la péni-
psaumes péniteu- icnce à l'art. Arbf:,
liaux. col. 37 du tom. I.)
lîiisuile on dit l'an-
tienne Ne reminisca-
ris , etc.
Puis on dit les lita-
nies.
Dcinde dicilur an~
tipliona Ne reminis-
caris, etc.
l'oslea dicuntur /i-
taniœ.
( y'oy., à. l'art. Eglise, les litanies que l'on
ildil rei'ilcr ici, ainsi que lu note où ion en
explique Je sens, toui. J, col. 1110 cl suiv.)
7. Après les lita-
nies , le pontile se
lourne vers les péni-
tents et dit :
7. Quih)is finilis ,
ponlifex dicit super
ipsos pœnitentes:
Pater nostcr. Reliqua secreto.
^ Et no nus inducas in tentationcm. i) Sed
libéra nos a malo.
^ Salvos fac servos tuos et ancillas tuas.
^ Deus meus, spcrantos in te.
^ Mitte eis. Domine, auxilium de sancto ,
^ El (le Sion lucre eos.
y Nihil proticiat inimicus in eis ; ^ Et Glius
iniquilatis non apponat nocere eis.
V^ Esto eis, Dounne, lurris fortitudinis i^ A
l'acie inimici.
^ Domine, Deus virtutum, convcrlc nos; i^
El ost"nile l'aciem liiam, cl saivi erimus.
y Domine, ex:.uiJi or.itionem meam ; i\ Et
clamor meus ad le venial.
^ Dominus vobiscum;i^El cumspiritu tuo.
OreiHus (1).
Exauili, Domine, preces nostras, et conQ-
lenlium lihi parce peccalis, ul quos con-
Ecienliae realus accusât, indulgentia tuœ
miseralionis absolval, per Christiim Domi-
num noslrum. ^ Amen.
Or émus.
Prœveniat hos famulos tuos ( vel bas fa-
mulas tuas), qujesumus, Domine, misericor-
ilia tua, ul omuL'S iniquitales corum céleri
iiidutgenlia deleanlur, per Christum Domi-
iium noslrum. ^ Amen.
(1) Dans ces prières l'Eglise demaDde au Seigneur le
salut de ceux qui espèrent en lui, qu'il les protège Gom-
me une ferle tour contre les efforts de leur enucnii, que
reniant d'iniquité ne leuj- fasse plus aucun mal; on le |rie
de parUoHDer les péchés que la conscience roproclie, el
3 ne l'on confesse de prévenir les pénitents [lar sa grSce,
e tîuérir leurs plaies, remettre leurs péchés, les purifier
PEN 1W0
Oremus.
Adesto, Domine, supplicationibus nostris,
ncc sil ab his famulis ( vel famulabus luis ;
clemenliae lus louginqua misoralio, sana
vulnera, eorumque dimille peccata , ul at
omnibus iiiiquilalibus cxpiali, libi, Domine,
semper valeanl adhserere, per Christum Do-
mioum noslrum. H Amen.
Oremus.
Domine Dens noster, qui ofîensione no-
stra non vinceris, sed satisfaclione placaris,
respice, quœsumus, ad hos famulos tuo»
(vel bas famulas tuas ], qui se tibi peccasse
trraviter cunGlentur ; lunm est enim absolu-
tioiiem criminum dare, el veniam prsestare
peccanlibus, qui dixisli te pœnitenliam malle
peccalorum quam mortem ; concède ergo,
Domine, ut libi pœnilenliae excubias célè-
brent, et corrcctis actibus suis, conferri sibi
a le sempilerna gaudia gralulenlur , pet
Christum Duminum noslrum. i^ Amen.
8. .Xprès cela les S./Iis peraclis,sur'
pénitents se lèvent, et guni pœnilenles el fa-
le pontife leur fait un cit eis ponlifex ser-
discours, où il leur tnonem ; ostendem
rappelle comment .V- quntitcr Adam pro-
dam, à cause de son pter peccatum ejeclus
péché, fut chassé du estdtparadiio,etmul-
))nradis,chargédema- la mnledicla in eum
lédictioiis, el qu'eux congcsla sunl; cl çua-
sonl ainsi traités , Hier ejns exemplo ip-
élantmis hors de l'é- si de ecrlesin nd lem~
glise pour on certain pusejiciendisnnt.Quo
temps. Après ce dis- facto aceipiat unxm
cours, il prend l'un ex eis per dexteram
d'entre eux par la mnnum; et ornnes alii
main; tous les autres similiter se manibua
le suivent se tenant lenenles, candelas re-
parla main et portant censas in manibus fta-
dos cierges allumés, henles subseqiinntur
C'est ainsi qu'il les eum; el ita eos ejicial
chasse de l'Eglise en deecclesia,cum lacry-
disant avec larmes : mis dicens :
(( Vous êtes mis au- Ecce cjicimini vos
jourd'hui hors de l'E- hodie a liminibus
glise, à cause de vos sanctœ matris Eccle-
péchés et de vos cri- sise propter peccata
mes, comme Adam le etscelera vestra.sicut
premier homme fut Adam primus homo
chassé du paradis à ejeclusestdcparadiso
causede sa transgres- propter transgres-
sion. »
9. En même temps
le chœur chante ce
répons du 7* Ion :
« Vous mangerez
votre pain à la sueur
de votre front ; la
sionem suam.
9. Et intérim scho-
la canfat responso-
rium ton.l :
In sudore vultus
lui vesceris pane tuo,
dicit Dominus ad
terre, malgré votre Adam; eum operalus
travail, ne vous don- fueris lerram , non
nera pas ses fruits, dabil Iruclus suos ;
de toutes leurs iniquités, afin qu'ils soient inviolablement
attacliés à Dieu, qui ne se laisse pas vaincre par dos
offenses, qui ne veut uas la mort du pécheur, mais sa con-
version, à (lUi seul il appartient d'ahsondre des crimes
graves que l'on reconnaît aTOir commis. On dnmande que
ces pénitents acccmplissent leur peine, qu'ils corrigent
leurs actions et qu'ils obtiennent des joies éternelles.
1231
DICTIONNUIIE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
12-2
Sod spinaii, ollribulos
gormiiKibit libi. t l'ro
eo (|uod «nuilisli vo-
cem uxoris tuœ plus
quam mn ; maledicla
lerra in opère tuo non
dabil fructus suus ,
Sed spinas.
Aliudresponsorium
ton. 8:
Ecce Adam quasi
unus e nobis faclus
est sciens bonum et
maluni. Videte ne for-
te sumal de ligno vi-
tee, et vivat in aeler-
num. t Fecilque Do-
minus Alite tunicam
pelliceam, et indoit eum, el ail : > idele.
Gloire au Père, au Gloria Patri, et Fi-
Fils elauSaint-Espril. lio, etSpirilui sancto.
mais elle vous pro-
duira des épines et
des chardons, parce
que vous avez prêté
l'orrille à voire
épouse plutôt qu'à
moi. La terre eslmau-
dite pour vous.... »
Autre répons du 8'
Ion :
«Adam est comme
un de nous, sachant
le bien et le mal. Em-
pêchons qu'il ne tou-
che à l'arbre de vie.
Le Seigneur lui ut un
habit de peaux.»
10. Oua"d ''s sont
dehors, ils restent à
genoux en gémissant
devant la porte de lé-
glise; le pontife, de-
bout sur le seuil de
la porte, les avertit
de ne pas désespérer
de la miséricorde du
Seigneur, mais de
s'appliquer au jeûne,
à la prière, à faire
des pèlerinages, des
aumônes, et autres
bonnes œuvres, afin
que le Seigneur leur
fasse produire! de di-
gnes fruits de péni-
tence ; il les avertit
encore de revenir le
jeudi saint, jour où
ils seront ramenés
dans la sainte église,
se gardant bien d'y
entrer jusqu'alors.
Aussitôt le pontife
rentre avec la proces-
sion dans le chœur,
on ferme à leurs yeux
les portes de l'église,
on commence la messe
et on la continue à l'ordinaire
TiriilC SIXOND.
Mdete.
10. Et sic eis extra
cjeciis, et unie valvas
ecclesiœ, genibus (le-
xis gemcndo manenti-
bits,ponlifex in limi-
ne osdi slans moneat
eos quod de Uomini
miscricordia non de-
sperent, sed jejitniis,
oralionibiis, peregri-
nationibus eleemosy-
nis et aliis bonis opc-
ribiis incigitenl ; ut
Dominus ud dignum
fructum verœpœniten-
tiœeosperduc(il,quod-
que feria quinla in
cœna Uomini redeanl,
quonimn tune in
sanctam ecclesiam re-
ducenlnr, qumnusque
tune ini/redi non prw-
sumant. Et mox pon-
tifice cum processions
ad cliorutn redcunte,
valvœ ecclesiœ unie
oculos eorum claii-
dunlur; cl incipilnr
missa, et procedilur
ordine suo.
BE LA niXOKClLUTinN DES PE-
KITENIS OUI SE FAIT LE
JECDI SAIM.
1. Le jeudi saint on
réconcilie les péni-
tents à qui l'on a im-
posé solennellement
la pénitence, el qui
ont été mis hors de
l'église le premier
jour du Carême.
2. Le pontife, ayant
DE REcnxCIL'ATIlNE i>ni;xi-
TENTICM QUE FIT IN (JUINTA
FERIA CtlE.V.E OUMIM.
1. Eeriti quinta cœ-
nœ Domini rcconci-
li'inturpœniieniesqui-
bus ab ecclesin sohm-
nem ayere pœnilen-
tiam injunctum est ,
qui in capite Quadra-
gesimœ de ipsa ejecti
fuerunt.
2. Ponlifex parntus
l'amict , l'aube, une
élole et une chape vio-
lettes, la mitre simple
et le bâton pastoral; les
ministres ayant aussi
leurs ornements; en
outre, quatre sous-
diacres éiant revêtus,
l'un des plus anciens
diacres étant vêtu
comme aux solenni-
tés, el l'archidiacre
ayant l'amict, l'auhe
el l'étole sans dalma-
tique, le pontife se
prosternedevant l'au-
tel,appuyésur un fau-
teuil, disant avec ses
ministres susdits et le
clergé iessept psaumes
pénitenliaux comme
ci-devant, au com-
mencement de cet ar-
ticle,etieslilanies qui
les suivent. Les péni-
tents demeurent alors
prosternés nu-pieds
devant la porte de l'é-
glise, tenant en main des cierges éteints. Lors-
qu'on a dit ces mots des litanies :
Omnes sancti patri- Omnes sancti pa-
arcfiœ, etc., triarchœ.etprophelœ,
amic(n,(dba,sloUipJu-
viali coloris violacei ,
mitrn simptici, el liacii-
lo pastornli, minislris
eliiim paralis, el insii-
per quatuor subdia-
conis paralis, et uno
diacono de anliquiori-
bus induto snlnnniler,
atque arcliiiliacono
cum amiclu, alba, et
stola sine dalmnlica ,
prosternil se super faU
distoriuin cormn alta-
ri dicens cum prwfa-
lis minislris el clero
seplem psalmos pœni-
lenlinles , ut sujira ,
et titanins , ni supra.
Pœnitenles vero lune
ante fores eccle-
siœ nudis pcdibus ai
terram prostrali ma-
nent, tenentes in ma-
nihus cereos exstin-
ctos. Cumque in lila-
niis dictumfuerit :
et que le chœur les a
répétés, on s'arrête un
peu ; alors le pontife
envoie vers les péni-
tents deux sous-dia-
cres qui ont en main
des cierges allumés.
Quand ils sont arrivés
à la porte, ils se tien-
nent debout sur le
seuil, et élèvent les
mains pour montrer
aux pénilentsies cier-
ges allumés, en disant
cette antienne sur le 3'
ton:
« Je vis, dit le Sei-
gneur : je ne veux pas
la mort du pécheur ,
mais plutôt qu'il se
convertisse et qu'il
vive.»
3. Quand elle est
finie , ils éteignent
aussitôt les cierges
en leur présence , et
retournent à leur
place. On continue
les litanies; lorsqu'on
a dit:
Omnes sancti mar-
tyres , etc. ,
et que le chœur a
répondu , on cesse
encore les litanies ,
^ Orale pro nobis ,
et idem a choro
fuerit responsum ,
paulïsper subsistitur,
et tune pontifex mitlit
ad pœnitentes duos
subdiaconos candelas
accensas in manibus
ferentes. Qui cum ud
porlam pervenerinl ,
stantes in limine oslii,
elevatis manibus, os-
tendunl illis eandelas
accensas, dicentes an-
liphonam ton. 3 :
Vivo ego, dicil Do-
minus: noio mortem
peccatoris , sed ut
magis convertatur ,
el vivat.
3. Qua finita ex-
tinguunt mox ipsas
eandelas coram illis,
et revertuntur ad lo-
cum suum. El proce-
dilur in litaniis. Cum-
que diclum fucril :
Omnes sancti marty-
res, ^Orate pro nob.,
et idem a choro
responsum f'ieril ,
tune etiam subsistitur
1255
PEN
et le pontife envoie
vers eux deux autres
sous-diacres; ils ont,
comme les premiers ,
des cierges allumes ,
et s'arrêtent sur le
seuil de la porte , où
ils chaulent cetle an-
tienne du 5' ton :
« Faites pénitence,
dit le Seigneur ; car
le royaume du ciel
est proche. »
i. Aussitôt ils étei-
gnent leurs cierjîcs ,
comme les premiers
l'ont fait , et relour-
iimt à leur place; on
continue les litanies
jusqu'à Agnus Dei
exclusivement.
5. Alors le pontife
leur envoie l'ancien
diacre dont on a fait
uiciUion , avec un
grand cierge allumé.
Il s'arrélesur le seuil
di; la porte , où il
chante celte antienne
sur le 2° ton :
« Levez la tête ,
voire rédemption ap-
proche. »
G. l'uis on allume
les cierges des péni-
lenls avec le cierge
du diacre qui le rem-
porte sans l'éteindre,
et l'on dit ces paroles
des litanies :
Aynus Dei , etc. ,
avec ce qui suit. ]Jès
qu'on a flni.le pontife
se lève avec ses mi-
nistres et le clergé ,
et sort du chœur pré-
cédé de la croix qu'on
accompagne avec l'en-
censoir et des cierges.
On a dû préparer un
fauteuil à peu près au
milieu de l'église; le
pontife s'y assied ,
tourné vers !a porte,
le clergé étant rangé
en deux chœurs tour-
né de la même maniè-
re. Alors l'archidia-
cre, revêtu conmic on
l'a dit, debout sur le
Seuil de la porte , dit
à haute voix , sur le
Ion d'une leçon, aux
pénitents qui sont
debout par-devant :
a litaniis, et pontifex
mittit ad illos duos
alius siib'Jiacunos, si-
mili modo , cum ctin-
detii acceiisis, qui in
lirninc ostii consliliUi
cantani anliphonam
ton. 5 :
Dicil Dominus: Pœ-
nitenliam agile , ap-
propinquavit unim
rcgnum cœlorum.
4. Et mox exstin-
clis candelis ni prius,
revcrluulur ad locain
fuum. Et proceditur
in litaniis us(jue ad
Agnus Dei, exclusive.
o. Tune pontifex
iiiillit ad illos unum
senem diaconum in-
duluiii , ut supra ,
ctim niayno cereo illu-
minatu. Illc vjitur in
timinc ostii conslitu-
tus cantat antiphuunm
ton. '2 :
Levale capita ve-
stra, ecce appropin-
quabit redea)ptio ve-
stra.
G. Et tune accen-
duntur candelœ pœ-
nilenliumexillo cereo.
Cereas autein ille non
exstini/uitur, sed dia-
conus cum eo accenso
revertitur. El tune
dieitur in litaniis :
Agnus Dei , qui
tollispeccataniundi,^
Parce nobis. Domine.
et alla usque in
fincin. Quu dicto pon-
tifex ab accubitu sur-
gens cum ministris et
clcro , cruee, tliurihu-
lo , cereis et omni
puratuprœcedenlibus,
egrcdiiur extra eho-
rum ecclesiœ , et pa-
rato sibi guasi in
mcdio ecclesiœ faldi-
slorio , sedet, respi-
ciens ad oslium eccle-
siœ, clero per choros
versus ipsum usiium
ab ulroque latere dis-
posito seriatim. Tune
arcltidiaconus para-
lus,ut prœmissum est,
stuns in limine ostii ,
excelsa voce in tono
lectionis dicil ad illos
ante oslium furis
slunles ;
PEN
« Soyez debout en
silence : écoulez at-
tentivement. »
7. Ayant ordonné le
silence , il se tourne
vers le ponlife, el dit
encore , sur le ton
d'une leçon :
« Voici , ô véné-
rable pontife , le
temps favorable , le
jourde la propili.iiion
divine et du s.ilul de
l'homme, la destruc-
tion (le la mort et le
commencement de la
vieéternelle, le temps
d'une nouvelle plan-
tation dans la vigne
du Seigneur des ar-
mées , sans qu'il y
reste aucun objet
d'exécraiion. Quoi-
que tous les temps
soient marques par
l'effusion de la bonté
et de la tendresse de
Dieu , celui-ci l'est
surtout par la rémis-
sion des péchés
et la régénéralion.
Les uns lavés dans
l'eau, les autres dans
leurs larmes, aug-
mentent noire nom-
bre. Nous sommes
réjouis par l'admis-
sion des uns , par le
retour et l'absolution
des autres. Vos hum-
bles serviteurs, après
élre tombés dans di-
vers crimes en aban-
donnant les comman-
dements célestes et
les règles des mœurs,
se sont tenus pro-
sternés en criant avec
le prophète : Nous
avons péché , nous
sommes cou|)ables
d'injustice el d'ini-
quité, Seigneur, ayez
pitié de nous. Ils
n'ont pas entendu en
vain cette parole de
l'Evangile: Bienheu-
reux ceux qui pleu-
rent, parce qu'ils se-
ront consolés. Us ont
mangé, comme il est
écrit, le pain de dou-
leur, ils ont arrosé
leur lit de larmes; ils
ont affligé leur cœur
par la tristesse, leur
corps par les jeûnes ,
afin de recouvrer la
santé de leurs âmca
1334
State in silentio :
audicnlcs audite.
7. Indicto itagu-
silentio , vertens se ad
pnnliftcem, dicil simi-
liter in tono lectionis:
Adesl.ovenerabilis
pontifex , tempus ac-
cepl\im , (lies propi-
tialionis divinse , et
salutis hiim;ina!, quo
mors iiilerituni , el
vita accepit aeterna
|irinci|)ium ; qu.indo
in vinea Domini Sa-
baolh . sic novoruin
p.ilmilum planlalio
sarcienda est , ul
purgetur exspcratio
veluslatis. ()uamvis
cnim a divilijs boni-
tatis el pielalis Dei ,
nihil temporis vacel ,
nunc lamen et largior
est per indulgenliam
remissiu peccalorum,
et copiosior per gra-
tiam assumptiu re-
nascentium. Auge-
mur regenerandis ,
crescimus reversis.
Lavant aquse , lavant
lacrymaB. lude est
gaudium de assump-
tione vocatorum, hinc
lœlilia de absolutione
pœnilentium;indeest
quod supplices fa-
muli tui posleaquam
in varias formas cri-
minum , neglectu
niandatorum cœles-
lium, el morum pro-
batorum transgres-
sione ceciderunt ,
liumiliali ac proslrati
prophelica ad Domi-
num voce clamant
dicentes:l'eccavimus,
injusie egimHS , ini-
quitatem fecimus.
Miserere nostri , Do-
mine. iLvangelicani
vocem non frustrato-
ria aure capienles :
Beati qui lugent ,
quoniam ipsi eonso-
labuntur. Manduca-
f erunt,siculscriptum
est , panew doloris ;
lacrymis straîuni
suum rigaverunt, cor
suum luclu , corpus
afflixeruut jejuniis ,
ut animarum recipe-
rent, quam perdide-
rant, b^uitalem. Uni-
!255
qu'ils avaient per-
due. L'unique res-
source de la péni-
^ tence profileà chacun
en particulier, et à
tous en général. »
8. Quand il a fini ,
le pontife se lève ,
s'approche avec ses
ministres de la porte
de l'église , sans que
le clergé change de
place ; puis, debout
devant eux , ii leur
fait une courte ex-
hortation sur lu clé-
mence divine et sur la
promesse du pardon ;
il leur apprend qu'on
va les ramener dans
l'église et leur trace
des règles de condui-
te. Ensuite il chante
cette antienne sur le T
«Venez, venez, ve-
nez.enfanls; écoutez-
moi , je vous ensei-
gnerai la crainte de
Dieu.»
9.Ensuite le diacre,
qui est du côté des
pénitents, debout, dit
pour eux: «Fléchis-
sons les genoux.»
10. Alors tous les
pénitents font la gé-
nuflexion.
11. Puis le diacre
qui accompagne le
pontife dit:
« Levez-Tous.»
L'évêque répèle
une seconde fois :
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
ton. 6 :
1256
cum itaquecst pœni-
tentiae suffragium ,
quod et singulis pro-
desl , et omnibus in
commune succurrit.
8. His (lictis ponli-
fex surgens accedit
cum ministris ad os-
lium ecclesiœ , cleri-
corum choro se non
movente. Et stans in
tnedio ostii facil eis
brevem exhurlutioncm
de clementiu divina
et deveniw promissio-
nv, dicens eis qualiter
mox in ecclesidiii re-
ducentur et qualiter
vivere dcbent. Quo
fado, cantat antipho-
nam Ion. 7 •
ton :
Venite, venite, ve-
nite, filii ; audite me,
limorem Domini do-
cebo vos.
«Venez, «etlereste.
Le diacre dit une
seconde fois :
« Fléchissons les
genoux. »
L'évêque répète
aussitôt pour la troi-
sième fois l'antienne
ci-dessus :
« Venez, venez, »
etc.
Et le même diacre
dit pour la troisième
fois :
« Fléchissons les
genoux. s
12. Ensuite le pon-
tife entre dans l'egll-
se, se tient debout,
à une distance suffi-
sante de la porte;
alors l'archidiacre
commence, et les
chantres continuent
9. Qua dicta, dia-
conus ex parle pœni-
tentium stans dicit
pro eis : Fiectamus
genua.
10. Tune omnes ge-
nua flectunt pœniten-
tes.
11. Quo facto, dia-
conus ex parte ponti-
fiais dicit :
Levate.
Ht episcopus se-
cundo dicit dictam
antiphonam ;
Venite, venite, etc.
Et diaconus idem
iterum dicit :
Fiectamus genua.
Et mox episcopus
tertio repetit prœfa-
tam antiphonam :
Venite, venite, etc.
Et diaconus idem
tertio dicic :
Fiectamus genua.
12. Deinde pontifex
ingreditur ecclesiam ,
stans infra ostium ,
dislans ab illo spatio
convenienti , et tune
archidiaconus in -
citoat, et schola pro-
cettft antienne sur le
G' ton :
« Approchez -vous Accedite ad eum ,
do lui , et vous serez et illuminamini : et
éclairés; votre visage faciès veslrae non
ne sera point dans la confundenlur.
confusion. »
Psaume 33.
Benedicain Dominum in omni tempore ;
semper laus ejus in ore meo.
In Domino laudabitur anima mea;audiant
m.insueti , et lœlenlur.
Magnificate Dominum mecum, et exaltemus
nomen ejus in idipsum.
Exquisivi Dominum , et exaudivit me, et
ex omnibus tribiilationibus meis eripuit me.
Accedite ad cum, et illuminamini, et faciès
vcstrse non confundentur.
Iste pauper clamavit, et Dominus exaudi-
vit eum , et de omnibus tribulationibus ejus
salvavit eum.
Immittet angélus Domini in circuitu ti-
mentium eum , et eripiet eos.
Gnstate et videte quoniam suavis est
Dominus ; beatus vir qui sperat in eo.
Timete Dominum, omnes sancii ejus ,
qunniam non est inopia limcntibus eum.
Divites egueruiitetesurierunt;inquirente9
autem Dominum non minuentur omni bono.
Venite, filii , audite me : timorem Domini
docebo vos.
Quis est homo qui vult vitam , diligit dies
videre bonos?
Prohibe linguam tuani a malo , et labia
tua ne loquantur dolum.
Diverte a malo, et fac bonum ; inqaire
pacem et persequere eam.
Oculi Domini super justos , et aares ejui
in preces eorum.
Vullus autem Domini super facienles
mala , ut perdat de terra mernoriam eorum.
Clamaverunt justi , et Dominus exaudivit
eos , et ex omnibus tribulationibus eorum
liberavit eos.
Juxta est Dominus lis qui tribulato sunt
corde; et humiles spiritu salvabit.
Multse tribulationes justorum, et de omni*
bus his liberabiteos Dominus.
Custodit Dominus omnia ossa eorum :
unum ex his non conterelur.
Mors peccatorum pessima, et qui oderant
justum delinquent.
Redimet Dominus animas servornm suo-
rum, et non delinquent omnes qui sperant
in eo.
13. Qua incepta,
mox pœni tentes ingre-
dientes infra ostium
ecclesiœ corruunt ad
pedesponlificis,sicque
13. Quand on a
commencé l'antien-
ne , les pénitents
franchissent le seuil
de la porte se jettent
aux pieds du pontife, prostrati, et fientes ja-
et demeurent pro- cent, donec prœmissa
sternes sur le pavé de
l'église en versant
des larmes , jusqu'à
ce que l'antienne et
le psaume ci-dessus
antiphona et psalmut
complcantur. Quibus
exptelis archipresby-
lerdicitin tono lectio-
nis id quod sequilur :
soient achevés. Ensuite l'archiprélre dit ce
sequilur antiphonam jiui suit, sur le ton d'une leçon :
1257
i>m
PEN
!2->8
« 0 successeur des Rcdintegra in cis,
apôU'os , rétablissez aposlolice ponlifex,
en eux loul ce qu'une quidquid diabolo sua-
ntalice diabolique y a dente corruptum est,
perverti. Que le nié- et oralionuin tuarum
rile de vos prières patrocinantibus nie-
U'urobtienncla grâce ritis, per divinae re-
de la réconciliation et conciliationis gra-
lesrapprochcdoDieu. tiam fac hominespro-
Ils se sont affligés de ximos Deo. Ut qui
leur perversité; qu'ils antea in suissibi per-
se plaisent mainte- versitatibus displice-
nant dans leSeigneur bant.nunc ctiani pia-
qui a vaincu l'auteur cere se Domino in
delà morl. » regione vivoruin dc-
viclo suae mortis au-
clore gratulcntur.
Le ponlife fait celle El ponlifex inter-
demande : roçint :
«Savez- vous s'ils Scis illos roconci-
seront dij^nes de la lialione fore dignos?
réconciliation? »
Il répond : Et ille respondet :
«Je sais, et j'atteste Scio, et testificor,
qu'ils en seront di- fore dignos.
gnes. »
Alors un autre dia- El lune aller dia-
cre dil : conus dicit :
«Levez-vous. » Levate.
1^1^. Ils se lèvent, le 14. Quitus surr/en-
pontife prend l'un tihus ponlifex accipit
d'eux par la main, unum ex itlis per ma-
tous se tiennent par niim , omnibus nliis
la main,el l'archiprè- simili ter sese nd ma-
ire dil à haute voix : nus tenentihus. Tune
archipresbyter dicit
alla voce :
t Je connais mes f Iniquitates meas
iniquités; ^ Et mon ego cognosco ; ^ Et
péché est toujours peccaluin meum cou-
contro moi. Ira me est sempcr.
f Détournez votre t Averte facieui
face de mes péchés; tuama pcceatis mais;
i^ Et effacez toutes ^ Et omnes iniquila-
nies iniquités. tes meas dele.
^ Rendez-moi une t Redde mihi lœti-
joie salutaire; t^ Et tiam salutaris lui ;
l'orlifiez-moi par vo- i^Et spiritu principali
trc esprit souverain, confirma me.
15. Cela étant dit 15. Quo diclo pon-
Ic pontife commence, lifex inchoat, scitola
et les chantres con- prosequente, anlipho-
tinuent celte antien- nam ton. S :
ne du 5' ton :
« Je vous dis que Dico vobis , gau-
les anges de Dieu se dium est angelis Dei
réjouissent lorsqu'un super uno peccatore
pécheur fait péniten- pœnilenliam agente.
ce. »
16. Quand elle est 16. Qua dicta irahit
(t) Dans celte Préface on s'adresse au Père lout-puis-
saiit qui a voulu la naissance ineirahle de Noire-Seigneur
Jésus-Christ pour acquiller la deue contractée par Adam,
détruire notre mort par la sienne, porter nos plaies sur
son corps, effacer nos souillures dans son sang, relever
par sa clémence ceux que la jalousie de l'ancien ennemi
avait fait tomber. Nous sommes incapables de sjlisfaire et
de prier pour nous-mêmes, et cependant nous le prions
de nous exaucer en faveur de ses serviteurs. Il eut égard
U rhiuuilialiOQ du crimiuel Acbab, eu différaut la peine
dite il conduit celui illum quem manu le-
qu'il lient par la nel, et ille altos, du-
main, et celui-ci les cens eos usque ad fal-
aulres, jusqu'au fuu- distorium in medio
teuil placé au milieu ecclesiœ prius ibi pa-
de l'église. Là, de- raUnn. El ibi stuni
bout sur une estrade super scabellum con-
ou marchepied, tour- versus nd illos genua
né vers les pénilcnîs fleclenlcs, inchoat an-
à genoux , il com- tiphonam ion. 8 :
menée celle antienne
sur le 8' ton :
« Mon fils, il faut Oporicl le,fill,gau-
vous réjouir, parce dcre, quia frater luus
que votre frère était morluus fuerat , et
mort, et il a recouvré revixil; perlerai, et
la vie ; il s'était perdu, invenlus est.
et on l'a retrouvé. »
17. Puis il dil sur 17. Qua dicta dicit
le ton d'une oraison : in modum orutionis :
« Que Dieu tout- Omnipotens Deus
puissant rompe tous vos absolval ab onini
les liens de vos pé- vinculo peccatorum,
chés, alin que vous ut babealis vilam
viviez élerncllement jctcrnam, et vivatis,
par Noire-Seigneur per Dominum no-
.lésusChrisl son Fils, strum Jesum Ghri-
qui vit et règne avec slum Filium suum,
liiien l'unilédu Saint- qui cum eo vivit et
Esprit. régnât in unitate Spi-
ritus sancli Deus.
18. Ensuite il dit i8. Deinde dicit su-
sur eux d'une voix per illos voce mediO'
médiocre, les mains cri , tenens vumus
étendues devant la apertns anle pecltis,
poitrine, la Préface hancPrœf(Uionem{l).
suivante , qu'il ter-
mine à voix basse.
Per omnia sœcula sseculorum. ^ Amen.
} Dominus vobiscum ; â ¥A cum spiritu lao.
t Sursum corda ; i^ Habemus ad Dominum.
t Gralias agamus Domino Deo nostro.
i^ Dignum et juslum est.
Vere dignum et justum est, aequum et sa-
lutare, nos libi semper et ubique gralias
agere. Domine sancte, Pater omnipotens,
œlerne Dous, per Christum Dominum no-
strum; quem omnipotens genilor, ineffabili-
ler nasci voluisti, ut debitum Ailœ libi per-
solverol seterno Palri, morlemque noslram
sua interflccrel, et vulnera nostra in sue
corpore ferret, noslrasque maculas sanguine
suo dilutret ; ut qui anliqui hostis corrnera-
mus invidia, et ipsius resurgeremus clemen-
lia. Te per eum. Domine, supplices rogamus
ac petimus ut pro aliorum excessibus nos
digneris exaudirc, qui pro nostris non suffi-
cinius exorare. Tu igilur , clementissime
Domine, hos famulos tuos, quos a te sepa-
ravcrunt flagitia, ad te revoca pietate solita.
qui lui était due; il a exaucé les larmes de Pierre et lui
a donné ensuite les clefs du royaume des cicux; il a pro-
mis les récompenses de ce royaume au bon lamm. On le
prie d'admetlre ces pénitents dans le sein dé son Eglise,
aGo que l'ennemi ne puisse pas les faire servir i son
triompbe, mais que le Filt de Dieu les purilie de tout
pécbé et daigne les admettre à la participation de son
corps et de son sang, afin qu'après cette vie il les conduisa
au royaume céleste.
1239
DICTIONNAIRE DES CEKEMOISIES ET Dl'.S RITES SACRES.
1240
Tu namque nec Achab scelestissimi humilia-
lionem despexisli, sed vindictam debilam pro-
leliisli. Peiruui quoque lacryniaiitcm exau-
disli , clavesque poslnioduin cœleslis rcgni
ipsi Iradidisli, et conGleiiti latroni ejusdem
regni prœniia promisisti. Ergo, clcinenlis-
siuio Domine, hos, pro quibus pièces libi
fundimus, clemens recollige et tuœ Ecclcsise
gremio reddo, ut uequaquain de eis vnleat
Iriumphare hostis, sed libi recoaciiiel Filius,
tibi coajqualis, euiundelque eos ab oinni fa-
cinore, et ad luœ sacrulissiuiae cœnse dapes
digiielur admiltere. Sicque sua carne et san-
guine reCciat, ut posl hujus vitse cursuiu ad
cœieslia régna perducat
Il dit c« qui suit en Quod seqnititr dicit
lisant à voix basse : submissavoce legendo :
Jésus Chrislus Filius tuus Domiiius noster,
qui tccum vivit et rcguul in unitale Spiiitus
sanrti Deus per ouinia saecula sieculorum.
^ Amen.
19. Prœfdtiune fini-
ta pontifex super fal-
dhlorium. eA ministri
super tapelia, et de-
rus et popiilus ad ter-
rain proslernuntur, et
cantor inchualyscliola
prusequenlc, antipho-
nam el psabnos se-
quentes :
Cor nmndum créa
in me, Deus : el spi-
rilum reclum innova
in visceribus meis.
secundum
19. Quand la Pré-
face est Qnic, lous se
prosternent, le pon-
tife devant son fau-
teuil, ses minisires
sur des tapis, le cler-
gé et le peuple par
terre ; un chanlre
commence , et le
chœur continue l'an-
tienne avec les psau-
mes qui suivent :
« Créez en moi un
cœur nouveau, et re-
nouvelez en moi la
rectitude d'esprit. »
Psaume 50. Miserere mei, Deu
magnam, etc. [Art. Abbé, n. 32.)
Psiiume o5.
Miserere mei Deus, quoniam conculcavit
me homo : îola die impugnaiis tribulavit me.
Concukaverunl me inimici mei Iota die;
quoniam miilli bellantes ailversum me.
Ab allitudiae diei limebo : ego vero in te
«perabo.
In Dec laudabo sermones mecs, in Deo
speravi : non limebo quid faciat mihi caro.
Tola die verba mea essecrabantur ; advcr-
tum me omnes cogilalionos eorum inmalum.
Inhabitabunt ei abscondent; ipsi calca-
neum meuni observabunt.
Sicut sustinueruul animam meam , pro
nihilo salvos faciès illos ; in ira populos con-
fringes.
Deus, vitam meam annunliavi libi; po-
suisti lacrymas meas in conspecln tuo.
Sicut et in promissione tua, tune conver-
lenlur inimici mei retrorsum.
In quacunque die iiivocavero te, ecce
cognovi quoniam Deus meus es.
In Deo laudabo verbum, in Domino lau-
dabo sermonem; in Deo speravi, non timebo
quid faciat mihi homo.
(1) Les prières suivantes ont encore le uiêuie objet; le
poulile avoue qu'il a lui-niAme besoin de la miséricorile
qu'il iiiiplure |)Our ces pénilenls ; il rappelle au bon Pas-
leur qu'il a puiic sur ses épaules une brebis «rraule l>our
In me sunt, Deus, vota tua; quse reddam
laudaliones tibi.
Quoniam eripuisti animam meam de morte .
cl pi'des meos de lapsu : ut placeam coram
Deo il.» lumine viveiitium.
Gloria Palri, et Filio, etc.
Psaume 56.
Miserere mei, Deus, miserere mei : quo-
niam in le confidil anima mea.
Et in umbra alarum tuarum sperabo, do-
uce Iranseat iniquitas.
Clamabo ad Deum altissimum, Deum qui
benefecit mihi.
Misit de cœlo, et liberavit me ; dédit ia
opprobrium conculcanles me.
Misit Deus misericordiam suam et verita-
tcm suam, et eripuil animam meam de me-
dio catulorum ieonum : dormivi conturbatus.
Filii hominum, dentés eorum arma et sa-
giliae, et lingua eorum gladius aculus.
Esaltare super cœlos, Deus, et in omnem
tcrram gloria tua.
Laqueum paraverunt pedibus meis, el in-
curvaverunt animam meam.
Foderunt anle faciem meam foveam, el
inciderunl in eam.
Paratum cor meum, Deus, paralum cor
nieum ; cantabo el psalmum dicam.
Exsurge gloria mea, exsurge psalterium
et cilbara ; exsurgam diluculo.
Confitebor tibi in populis, Domine, et psal-
mum dicam tibi in genlibus.
Quoniam magniûcalaestusqueadcœlosmi-
sericordia tua, et usqucad nubes veritastua.
Exallare super cœlos, Deus; et super om-
nem terram gloria tua.
Gloria Palri. Sicut erat, etc.
20. Quand ils sont 20. Quibus diclis
dits, le ponlifese lève, pontifex ab accubilu
se tourne vers les pé- surgens , dicit supet
nitenls et dit : pœnilentes :
Kyrie, eleison. Chrisle, eleison. Kyrie,
eleison.
Pater noster. Reliqua secreto.
f Et ne nos inducas in tentationem ; i^ sed
libéra nos a malo.
y Domine, non secundum peccata nostra
facias nobis; ^ Neque secundum iniquita-
tes noslras rétribuas nobis.
f Domine, ne memineris iniquitatum no-
straruiii antiquarum. ^ Cito anticipent nos
misericordiœ tuae.
f Converlere, Domine, usquequo? ^ Et
deprecabilis esto super servos luos.
f Salvos fac servos luos et ancillas tuas,
i^ Deus meus, sperantes in le.
t Eslo eis , Domine , turris fortitudinis
^ A facie inimici.
t Mille eis, Domine, auxilium de sanclo,
^ Et de Sion tuere eos.
f Domine, exaudi orationem meam; ^ El
clamor meus ad te veniat.
f Dominas vobiscum;^Ëtcumspiritaluo.
Oremus (1).':
Adesto, Domine, supplicationibus nostris^
la ramener au bercail, qu'il s'est laissé fléchir par le»
prières du publicain, el il Jeniaiidc pour les pénitents uu
renouvellcuicnt complet el la persévérance Duale.
l-2il
PEN
PEN
mi
et me, qui etiam misericordia tua primus
indij;eo, clcinenler exaudi, «l milii quutn non
cleclioiie merili, sed dono graliœ luiB con-
slituisli hujus opcris iniDistniin, da Gduciam
lui muneris pxsequeiidi, (!l ipsc in nosiro
niinisteriu, quod (use piutalis i-sl, operare,
pcr Doniiiiuin nosiruin Josuin Ciii'istuin Fi-
iium tuum, qui tecum vivit et régnât in
unilatt> Spirilus sancli Deus, per oinnia s«B-
cula sœculoium. i^ Amen.
Oremus.
Prœsta, quœsumus, Domine, lus famulis
tuis dignum pœnilenliœ fructiim, ut Eccle-
siîB tuœ sanctie, a cujus inlcgritatiî deviave-
rant peccando, adniissoruin veniam conse-
quciido l'cddanlur iniiuxii, per Christuoi
Dominum nostrum. ^ Amen.
Orentus.
Precor, Domine, luœ clementiam majcsla-
lis , ut liis famulis luis peccala cl t'acinora
sua eonfitenlibus voiiiam praislarc, et prae-
terilorum criniinum vini^uia reiaxare digne-
ris ; qui humoris luis ovcm perilitam
reduxisli ad caulas, et publicaiii preces pla-
catus cxaudisli;lu cliain, Domine, his fa-
mulis luis placare; lu horum piccibus beni-
gnus assiste , ut in conl'essione flcbili
permanentes , clcmenliam luam celeriter
exorenl, ac sanclis allaribus resliluli, spei
rursus œlernse ac cœlcsli glorije reformen-
tur. Qui vivis et régnas cum Deo Pâtre in
unitale Spirilus sancti Deus, per omnia sœ-
cula sseculorum.^ Amen.
Oremus.
Deus, humani generis benignissime con-
ditor et misericordissime reformalor, qui
hominem invidia diaboli ab œlernilatc de-
jeclum, unici Filii lui sanguine redemisli ,
viviGca hos famulos tuos, quos libi nullate-
nus niori dcsideras, et qui non derelinquis
devios, assume correclos; moveanl picta-
tem tuani, quaesumus. Domine, liorum fa-
mulorum tuorum lacrymosa suspiria; tu
eorum medere vu'.neribus, tu jacentibus
manum porrige salularem, ne Ecclesia tua
aiiqua sui corporis portions vastetur; ne
grex tuus detrimenlum suslineal; ne de fa-
niiliœ tuœ damno inimicus exsultel, ne re-
nalos lavacro salulari mors secunda possi-
deat. Tibi ergo, Domine, supplices fundimus
preces, tibi flotum cordis effundimus; tu
parce confilentibus, ut imminentibus pœnis
senlentiam futuri judicii, te miseranle, non
incidant; nescianl quod lerrct in tenebris,
quod slridet in flammis ; alque ab erroris
Tia ad iter reversi justiti;e, nequaquam ul-
tra novis vulneribus saucientur, sed inle-
grum ^il eis ac perpeluum, et quod gralia
tua contulit, et quod misericordia reforma-
vii, per eumdem Clirislum Domiuum no-
strum. ^ Amen.
Oremus.
Deus misericors, Deus clemens, Deus, qui
sccundum multiludinem iniseralionum lua-
rum peccala pœnitentiuui deles, et prteleri-
torum criminum culp.i^ veiiia rcniissioiiis
évacuas, rcspice propitius suijcr hos funiu-
los tuos, et remissionem sibi omnium pec-
catorum suorum tola cordis ronfessione
poscenles , deprecatus exaudi. Renova in
eis, pilssime Pater, quidquid lerrena fragi-
lilate corruptum , vel quidquid diabolica
fraude violatum est, et unitati corporis Ec-
clesiœ membrum redemplionis annecle. Mi-
serere, Domine, gemiluum; miserere lacry-
marum eorum; et non habentes Gduciam,
nisi in misericordia tua, ad tua sacramen-
tum recuncilialionis admitle. Per Christum
Domiuum uoslrum. i^ Amen.
Oremus.
Majeslatem tuam supplices deprecamur,
omnipolens seterne Deus, ut his famulis tuis
iongosqualorepœnilenliîB macéra lis, nùsera-
lionis luse veniam largiri digneris,ul nuptiali
veste recepta, ad regalem mcnsam, unde
ejecli fuerant, mereanlur inlroire, pur Chri-
stum Dominum nostrum. ^ Amen.
Absolution. Absolutio.
« Notre - Seigneur Dominu's Jésus
Jésus-Christ a daigné Christus , qui totius
puriGer le monde en- rauiidi peccala sui
tieren se livrant pour tradilione, alque im-
le péché et en répan- maculati sanguinis
dant son sang inno- effusiooe dignatusesl
cent, lia dit à ses dis- expurgare , quique
ciples : Tout ce que discipulis suis dixit :
vous aurez lié sur la Quœcunque ligaveri-
lerre sera lié dans le tissupcrterramcrunt
ciel, et tout ce que ligala et in cœlis, et
vous aurez délié quiTcunque solveritis
sur la terre sera délié super terram erunt
dansleciel;ila voulu, soluta et in cœlis ; de
malgré mon indigni- quorum numéro me,
té, que je fusse du quamvis indignum,
nombre de ses minis- minisirum esse vô-
tres. Que, par lin- luit, inlercedente Dei
tercession de Marie, génitrice Maria , et
Mère de Dieu , du beato Michaele ar-
bienheureux Michel changeio, et sancto
archange, de saint Pelro apostolo , cui
Pierre apôtre à qui data est poleslas li-
fut donné le pou- gandi ac solvendi, et
voir de lier et de dé- omnibus sanclis ; ipse
lier, et de tous les per minislerium
saints, il vous délie meum ab omnibus
lui-même par mon peccatis vestris,quaB-
ministèrede loas les cunque aut cogita-
péchés que vous avez tione aut locutione
eu la faiblesse de vel operatione iiegli-
commeltre, par pen- genler egislis, vosab-
sée, par parole ou solvat sancli sui san-
par action; qu'il fasse guinis intervenlione,
intervenir le prix de qui in remissionem
son sang précieux peccatorum effusus
qu'il a répandu pour est, atque a vinculis
la rémission des pé- peccatorum absolu-
chés ; et que tous vos tos perducere digne-
liens étant rompus, tur ad régna cœlo-
il daigne vous con- rum. Qm cum Deo
duire au royaume ce- Paire ei Spirilu san-
leste, lui qui vil et clo vivit et régnai iu
règne avec Dieu le sœcula sœculorum
Pèreet leSaiut-Esprlt H) Amen,
dans les siècles des
siècles. i^Ainsisoit-il.» . , o .
1243
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
l'i:i
21. Tune ponlifex
aspergat eos aqiin be^
nedictrt, et thurificet
eos dicens :
Exsurgite qui dor-
milis, exsurgite a
inorluis, cl illumina-
bit vos Christus.
22. Ultimo dat ci)
indulgenliiim , proul
sihi placucrit. Qua
data, manibus cleva-
tis et supra illos ex-
tensis, dicit solemnein
benediclionem.
Precibus et merilis
beatse Mariœ sempcr
virginis.beati Michae-
lis archangeli, bcati
Joannis Baptistae ,
sanclOrOtn apostolo-
rutn Pelri et Pauli,
et omnium sancto-
rum misereatur ves-
tri omnipotens Dcus,
et dimissis omnibus
peccatis vesiris, per-
dueal vos ad vitatti
aeternam. ^ Amen.
21. Alors le pontife
les asperge d'eau bé-
nite, et les encense,
en disant :
« Vous qui dormez,
levez-vous , sortez
d'entre les morts, et
Jésus-Christ sera vo-
tre lumière. >i
22. Il finit par leur
accorder l'indulgence
qu'il juge à propos.
Puis, les mains éten-
dues et élevées sur
eux, il prononce celle
bénédiction solen-
nelle.
a Que, par lespriè-
res et les mérites de
la bienheureuse Ma-
rie, toujours vierge,
du bienheureux Mi-
chel archange , de
saint Jean-Baptiste ,
des saints apôtres
Pierre et Paul, et de
tous les saints. Dieu
tout-puissant ait pitié
de vous, et que vous
ayant remis tous vos
péchés, il vous cou'-
duise à la vie éter-
nelle, i^ Ainsi soit-il.»
« Que l'indulgence,
l'absolution et la ré-'
mission de tous vos
péchés vous soientac-
cordées par le Sei-
gneur Dieu tout-puis-
sant et miséricor-'
dieux. ^ Ainsi soit-il.»
23. Il les bénit pour
la dernière fois en
disant :
« Soyez bénis du
Dieu tout-puissant,
Père t , Fils f , et
Saint t Esprit. ^ Ainsi
soit-il. »
24. Après cela ils
déposent les che^
veux et la barbe
qu'ils avaient laissés
croître; ils quittent les
habits de pénitence,
et en prennent de
plus riches et de plus propres.
PENTECOTE.
Ce mot, qui signifie cinquantième jour,
désigne une des fêles les plus solennelles do
l'année. Voici les cérémonies qui lui sont
propres.
DE LA VEILLE ET DU JOUR DE LA PENTECÔTE.
1. La veille de la Pentecôte, le sacristain
prépare l'autel et la crédence comme au sa-
medi saint, excepté que l'ornement de la
Indulgentiam, ab-
solutionem et remis-
sionem omnium pec-
catorum vesirorum
tribuat vobis omnipo-
tens et misericors Do-
minus. 1^ Amen.
23. Ultimo benedi-
cil eis, dicens :
Benedical vos om-
nipotens Deus, Paf
ter, etFillius, et Spi-
rilus i' sanctus.
^ Amen.
24. Quo fado cri-
nfs et barham quam
nulriernnt deponunl,
et veslibics pœniten-
tialibus dimissis , se
cullioribuset mundio-
ribus indui'.nt.
grand'messe doit être rougr. Il met un pupi-
tre nu au haut du cœur avec un livre pour
chanter les prophéties, rllrois carreaux vio-
IpIs proche (le la crédence. Il prépare dans
la sacristie , sur les ornements rouges, une
cha'^uble violctle, deux élolos et trois mani-
pules de même couleur, et dans les grandes
églises deux chasubles pliées. S'il y a des
fonts baptismaux, il met le cierge pascal sur
son chandelier, et préparc la croix des pro-
cessions, une chape violette et toutes lis ;iu-
trcs choses marquées au samedi sain! pour
la bénédiction des fonts.
2. Toutes choses étant ainsi disposées, le
célébrant et les officiers sacrés, revêtus des
oriiemcnls violets, sans tunique ni dalmati-
que, vont à l'autel précédés des petits offi-
ciers , ayant tous les mains jointes sans
chandeliers ni encensoir, et font ensemble
la révériMice à l'autel, après laquelle le thu-
riféraire et les acolyte.<> se retirent à la cré-
dence. Le cérémoniaire porte les barrettes
sur le banc, et le célébrant monte à l'aulel ;
lorsqu'il le baise le diacre et le sous-diacre
font en même temps la génuflexion derrière
lui, ettous trois vont ensuite au coin de l'E-
pîlre pour la lecture des prophéties, durant
lesquelles et dans le reste de l'office, il faut
observer les mêmes cérémonies qu'au samedi
saint. On n'allume les ciergis de l'autelqu'au
commencement de la messe. On sonne les
cloches au Gloria in excelsis, et les acolytes
assistent à l'Evangile les mains jointes.
3. Dans les lieux oii l'on est obligé de
chanter la grand'messe, il n'est pas periiis
de supprimer les prophéties, mais seulemint
aux messes basses, au lieu desquelles on
trouve dans le Missel un Introït.
k. Le jour de la Pentecôte et pendant l'oC'
tave, à tierceet àvêpres, on se met à genoux
à la première slrophede l'hymne F en j, Crea-
tor, et à la messe pendant qu'on chante au
chœur lé verset Veni, Sancte Spiritus, elc.
5. Le diacre et le sous-diacre se servent de
dalmatique et de tunique aux messes des Qi'a-
tre-Temps qui se trouvent dans cette octave.
PEUPLE (1).
Il peut arriver qu'une population entière
soit frappée de censures; le Rituel romain,
qui prescrit sous le titre du sacrement de PÉ-
NiTENCB (Voy. ce mol) la manière d'absou-
dre chaque personne en particulier, donne
aussi une formule générale et solennelle sous
le tilre suivant.
RÈGLES PODR ABSOUDRE LES
PEOPLES ET BÉNIR LES
CBAMPS PAR CONCESSION DU
SIÈGE Al'OSTOLIQCE.
1. Le délégué, mu-
ni des pouvoirs du
souverain pontife ,
désignera un jour de
dimanche, en faveur
du peuple, pour faire
connaître la commis-
sion qu'il a reçue et
RITDS ABSOLVENDI ET BENEDI-
CENDl POPOLOS ET AGROS E\
APOSTOLIC* SEDIS INDULTI).
l. Accepta diploma-
te ponlificio , consti-
tualur dies dominica,
deleijalo et populo
commodior pro pjus-
dem diplomniis publi-
catione et csseciitio-
nis inchoalione.
en commencer l'exécution.
(1) 11 manquerait au Dictionnaire lies céréinoniei quelqu» chose du Rituel romain publié par Benoit XIV, si l'on
n'insOrail pa» c«t article.
iiitl
PEU
PEU
l'2lh
2.1,0 matin du jour 2. Pie eonstttuta
qu'on aura choisi, on mane fiât concio qua
fera un discours pour doceatur popuius de
instruire le peuple contctHis in diplomate
de ce qui est contenu ponti/icio ,et de prœpa-
dans le diplôme pon- rations ad futuram
liflcal et de ce qu'il absolutionem et be-
doit faire pour se nedictionem. Deindt
préparer à recevoir misfa celebretur a de-
l'absolulion et la bé- legnto pro remissione
nôdiction. Ensuite le pecculorum sine Glo-
délégué célébrera la lia in excelsis, cuin
messe pour la remis- unica oratione etCre-
sion des péchés, en ùo,inparamenlis via-
ornements violets , laceis ; quu finila, de-
sans Gloria in excel- posita casula et ma-
sis , avec une seule nipulo, induatur ce-
oraison et le Credo; lebrans pluviali vio-
après la messe, le c6- laceo, et, si sit episco-
lébrant déposera la pus,mitrumsimplicem
chasuble et le mani- assumât, et omnibus
pule, et prendra une genuflexis ante alta-
chape violette , ajou- re, cantentur litanice
tant la mitre simple, sanctorum , omissii
s'il est évèque ; tous precibus et oralioni-
étant à genoux devant bus posl eas diri ,so-
l'autel , on chantera titis.
les litanies des saints,
sans ajouter les prières et oraisons qui les
suivent ordinairement. {Voyez l'art. Ordi-
nation.)
3. Le délégué s'as- 3. Sedeat delcgntus
sied, quand on a dit finitis Utaniis , coo-
les litanies, au siège perto capite, in sede
qu'on lui a préparé sibi parala super sca-
sur le marchepied de bello aliaris, tel in
rautel,et il secouvre; sede episcopali, si est
s'il est évoque, il se episcopus , seu super
place sur le siège (nldistorio posito su-
épiscopal, ou, comme per dicto scabello ,
on vient de le dire, cum duobus minislris
avec deux ministres parutis more diaco-
qui ont les ornements nali et subdiaconaH
de diacre et sous- sine manipulis, astan-
diacre , sans mani- tilms hinc inde a late-
pule ; tout le clergé ribus omnibus de de-
se place aux deux cô- ro , et alta voce ab
lès, et quelqu'un lit aliquo legatur diplo-
le diplôme d'une voix ma, audiente populo,
assez haute pour être quo leeto , dicat dele-
entendu par le peu- ^atws; Dco gralias.
pie ; quand il a fini ,
le délégué dit : Rendons grâces à Dieu.
k. Ensuite l'assis- h. Tuncnominepo-
tant qui sert de dia- puli ille qui pro dia-
cre, profondément in- cono assislit, profun-
cliné à la gauche du de inclinatus a sini-
délégué, fait la con- stris delegati, facit
fession au nom du confessionem in can-
peuple, en chantant, tu : Cunfiteor Deo
comme il est marqué omnipotenli, etc.
à l'art. CÉRÉMONIAL,
à la fin du livre ii du Cérémonial des évé-
ques.
5. Après cela, si ^. Qua finita, si est
le délégué est évêque, episcopus , assumpto
il prend le bâton pas- baculo pasturali in si-
loral de la main gau- nislra mun's et adhue
che, et, toujours as- sedens cooperto ca-
sis et couvert , il pite incipit psalmum
commence le psaume 50 , Miserere mei,
50, Miserere (article Deus, etc. , et prose-
Abbé, n. 32), qu'on quitiir alium psalmum
termine par Gloria 66, Deus misereituf
palri. 11 ajoute le noslri et benedicat
psaume Deus miserea- nobis, etc., super «ni-
tur (art. Censdres, n. versum clerum et po-
tJ9), avec Gloria Patri pulum genuflexum ,
à la fin, tout le clergé recitando taies puai-
et le peuple étant à mos sine vantu, alter-
genoux; ces psaumes nalim a delegato et a
sont récités et non clero.
chantés , par le délé-
gué et le clergé alternativement.
6. Quand ils sont 6. Quibus finitis ,
finis, le délégué de- delegatus , stans de-
bout et découvert, tecto capite baculoque
ayant quitté la crosse deposilo , si est epi-
s'il est évêque, dit, scopus, versus papu-
les mains jointes , lum manibiis junclis
tourné vers le peuple: dicat: Kyrie, eleison.
Kyrie , eleison. Le Respondel chorus :
clergé répond : Chri- Christc, eleison, Ky-
sle , eleison, Kyrie, rie, eleison. Pater
eleison. Pater noster, noster, etc.
etc.
f Et ne nous indui- t ^t ne nos indu-
sczpointen tentation; cas in tentationem ,
1^ Mais délivrez-nous ^ Sed libéra nos a
du mal. malo.
^ Sauvez vos servi- t Salvos fac serves
leurs, ô mon Dieu ;^ tuos. ^ Deus meus,
car ils espèrent en sperantes in te.
vous.
t Faites que l'en- ^ Nihil proficiat ini-
nenii n'ait aucune micus in eis, ^ El fi-
prise sur eux ; ^ El lius iniqiiitatis non
que le fils d'iniquité apponat nocere eis.
ne leur puisse faire
aucun mal.
t Seigneur , soyez ^Esto eis. Domine,
leur forteresse ^ En turris fortitudinis ^
présence de leur en- A facie inimici.
nemi.
t Seigneur, exau- f Domine, exaudi
cez ma prière; ^ et orationem meam; ^
que mes cris s'élèvent Et clamor mens ad te
jusqu'à vous. veniat.
y Que le Seigneur f Dominus vobis-
soit avec vous; ^ El cum; ^ Et cum spi-
avec votre esprit. ritu tuo.
Oremus.
Deus, cni proprium est misereri semper
et parcere, suscipe deprecationem nostram,
ut nos et omncs famulos tuos, quos delicto-
rum catena constringit, miseratio tuae pie-
latis clementer absolvat. Per Dominum
noslrum Jesam Christum Filium tuum, qui
tecum vivit et régnât in unitate Spirilus
sancti Deus, per omnia sœcola sœcalurum.
i^ Amen.
7. Ensuite le délé- 7. Deinde sedent
gué assis et couvert, delegatus cooperto
ayant pris la crosse capite, et, si est epi-
s'il est évêque, dit ce scopus, assumpto ba^
qui suit : cu/o, dicit ;
1247
« Que Dieu (oul-
puissanl ail pitié de
vous, cl qu'après vous
avoir remis vos pé-
chés il vous conduise
à la vie élernelle.
A Ainsi soil-il. »
Puis, éleudatit la
naiu droite sur le
peuple qui est à ge-
noux, il ajoute :
« Par l'aulorilé de
Dieu tout-puissant et
des bienheureux apô-
tres Pierre et Paul,
autorité qui m'a été
communiquée par no-
tre très-saint sei-
gneur le pape N.,
j'absous, vous et tous
les habitants de ce
lii'U.de tout lien d'ex-
communication, sus-
pense, interdit, et au-
tres sentences , cen-
sures et peines ecclé-
siastiques, même de
celles que renferme
la bulle qu'on lit le
jeudi saini, t\ue vous
avez encourues , el
que vous ignorez
mainlenant, selon la
teneur du diplôme
ponlifical (ju'ou vient
de lire : Je vous réta-
blis tous dans la com-
munion et 1 unité des
Gdèles , et le sainl
usage des sacrements
de l'Iîglise. Au nom
du Père f, et du Fils,
Ainsi soil-il. »
S'il est évêque, il
fait Irois fois le signe
de la croix.
8. Alors le délégué,
encore assis, par lui-
même ou par un au-
tre qui se lasse mieux
entendre , désigne
nommément trois
jours de jeûne, et le
dimanche suivant, ou
un autre à sa volonté,
pour la communion,
la bénédiction des
champs et du peuple,
et l'indulgence plé-
nière.
9. Au jour indiqué,
tout le peuple dovra
communier; à l'iieure
convenable, le délé-
gué chantera la messe
qui est à la lin du
Missel sous ce titre :
DICTIONNAIRE HES CEREMONIES LT DES RITES SACRES.
i-248
Misereatur vestri
omnipolens Deus, el
dimissis peccitis ve-
slris perducat vos
ad vilain œternain.
^ Amen.
Manuque dextera
super populuin genii-
flcxum exiensa addiC :
Aucloritate Dei
omnipotenlis , et bea-
lorurn apostoloruni
Pétri el Pauli, a sanc-
t issiino domino nos tro
papa N. niihi con-
cessa , absoivo vos
el omnes hujus loci
ab omni vinculo
excommunicationis ,
suspensionis , inler-
dicli, aliisque eccle-
siaslicis sententiis ,
censuris el pœnis
eliam in lilleris die
Cœnae Domini solilis
legi conlenlis pervos
incursis, quas modo
ignoratis , juxia te-
norem ponliûcii di-
plomatis proxime
lecli. Et restiluo vos
omnes communioni
el nnitati fldeliuni ,
et sanetissimis sacra-
menlis Ecclesiœ. In
nomine Palris, el Fi-
lii.el Spirilus sancti.
Amen.
el du Saint-Esprit.
Si est cpiscopus ,
facii 1er signum cru-
cis.
8. Tune delegatus
adliuc sedens per
se.ipsum vel aliuin
finnioris vocis, indicet
dies 1res sigilluiimpro
jejunio , el décernât
diem Dominicatn se-
quenlem, vel alitim
arbitrio stio , pro
communione , bene-
dictione agrorum el
populi, et indidijenlia
plenaria.
9. Die conslitula
popnlus universus de-
bebil coinmunicare, et
liora competenli dele-
gatus canlabil missani
guœest (ulfinem Miisa-
Us.uwtitulo,ViOn\id-
Pour une nécessité cunque necessitale ,
quelconque, eu oi'ue- cum puramenlisviola-
ments violets , sans ceis, sine Gloria, cmn
unicaorutione el Cre-
do; et in fine cele-
brans benedicil de
more, el, si est epi-
scnpits, non dut in-
Gloria , avec une
seule oraison et le
Credo. A la fin de la
messe , le célébranl
donne la bénédiction
ordinaire,elquoi(|u'il dulyenlias
soit évêque, il n'ac-
corde pas des indulgences.
10. Après la messe, 10. Finila missa,
le délégué et deux delegatus et duo mi-
ministres prennent nislri assumunt para-
desornements blancs; menla alba, el, si est
s'il est évêque , il episcopus , mitram
prend la mitre pré- preliosam , et genu-
cieuse ; étant tous à flexis iinte allare cum
genoux devant l'au- universo clero et po-
tel, aussi bien que le pido, cantantur lita-
clergé et le peuple, niœ sanctoritm, repe-
on chanle les lila- tito ter versiculo : Vl
nies des saints (l'oyez fruclus lerrœ dare et
article Oroination), coiiservarc digneris,
répétant Irois fois : 'l'crogamus.audi nos.
Ut fruclus terrœ da- Illisquc finitis , delc-
re, etc. Quand elles galus slans deleclo
sont finies, le délégu
debout, déi^ouverl et
les mains jointes, dit :
Pater noster, etc.
f Et ne nous indui-
sez pas en tentation ;
^ Mais délivrez-nous
du mal.
Le chœur chanle le
psaume suivant.
c'ipite, maniliHS jun-
ctis, dicil : Pater no-
ster, etc.
t Et ne nos indu-
cas in tenlationcui ;
i) Sed libéra nos a
malo.
Et addilur a clero
in canlu psalmus se-
quens.
Psaume G\.
Benedixisli, Domine, lerrani tuam; aver-
tisli captivitaloni Jacob.
Remisisli iniquitalem plebis luaî ; ope-
ruisli omnia peccata eoruin.
Miligasli omnem iram luaui ; avertisli ab
ira indignalionis tuœ.
Couverte mis, Deus salnlaris nosler ; et
averle iram tuam a uobis.
Nunquid in aîlcrnum irasceris nobis? aut
exlendes iram luam a generalione in gene-
ralionem?
Deus, tu conversus viv ificabis nos; el plebs
tua lielabitur in le.
Oslende nobis, Domine, misericordiani
tuam; el saiutare luum da nobis.
Audiam quid lo(iualur iu me Dominus
Deus quoniam loquelur pacem in plebem
sua m;
El super sanclos suos, el in eos qui cou-
verlunlur ad cor.
Verunilamen prope limenles eum saiulare
ipsius; ni inh.ibilet gbiria in lerra nostra.
Misericordia et veriias obviaverunt sibi ;
juslilia et pax osculalœ sunt.
A erilas de lerra oila est : et juslilia de
cœlo prospcxii.
El enim Uoniiniis daliil benignilaleoi ; el
lerra uostra dabil fruclum suuui.
!249 PEU
Jiis(ilia nnle cum nmbiilahit; ot ponol in
via grcssiis suos.
Ouand il rst fini, le Qnn finiCo dcicgntus
déléfïuc (lit: dicit:
f Vous einbolliroz * Bonotlicosroronœ
Cetlcnnriéeiriino rou- anni bcnignitatis tuœ;
ronnedeliônédiclion; i^ Kl campi lui rcplo-
Hj Va vos campagnes buntur uborlale.
scronl comblées d'a-
bondance.
f Tous les hommes ^ Oculi omnium in
lèvent les yeux vers lo sperani , Doiniiie ;
vous , Seigneur ; ^ Et i^ Et tu das illis cscam
vous leurdonnez leur in lempore oppor-
nourriturc au temps luno.
convenable.
^Seigneur, exaucez t Domine, exaudi
ma prière ; i^ Et que orationefnmeam;i^Et
mes cris s'élèvent jus- clainor meus ad te
qu'à vous. veniat.
f Le Seigneur soit f Dominus vobis-
avec vous ; i^ Et avec cum ; i^ Et cum spiritu
votre esprit. luo.
Oremus.
Deus refugium nostrum et virtus , adesto
piis Ecclesise tuse precibus, auctor ipse pie-
tatis , et prîesta ut quod fideliter peliniiis,
efficaciter consequamur. Per Domiiuim.
Deus , qui in omni loco iloininalionis
tute démens et bcnignus assislis, exaudi nos,
quiBsunius, et concède ut in posterum invio-
labilis hujus loci permaneat benediclio f, et
lui muneris bénéficia universil;is hœcfidelium
quœ supplical percipere merealur.
Oramus pietatem luam, omnipolens Deus,
ut frucius lerrîe quos aeris et pluvise tempe-
rameiilo nutrire dignaris, benedictionis tua;
inibre perfundas, tribuas huic populo luo de
tuis muneribus tibi semper gratias agere, ut
fertililate terra) esurientium animas bonis
affluenlibus reploas , et egonus et pauper
laudent nomen glorise tuse. Per Chrisluni
Dominum nostrum. Amen.
11. Après cela, II. Posteaassumpto
ayant pris la crosse baculo , si esl episco-
s'il est évêque, le dé- pus , et coopcrlo ca-
légué, découvert, dit: pite, dicit delegatus :
«Que la bénédiction Benedictio Dei om-
deDieu loul-pui^sanl, nipolcniis , Patris f,
Pèref, Fils et Saint- et Filii , et Spinlus
Esprit, descende avec sancti, super agros et
abondance sur les bona quaecunque loci
champs et sur tous les hujus piena descen-
biens de ce lieu, et daietmaneatsemper.
iiu'elle y soit perma- Amen.
iii'ute. Ainsi soil-il. »
S'il est évéqiie , il 5i est episcopus,
l'ail trois signes de facil ter signum cru-
croix. cis.
12. Ensuite le plus 12. Deindc, ttrcepto
digne du clergé lui de manu diijniuris de
oresenle l'aspersoir ctero aquœ 'oeuediclœ
irempé d.ins l'eau be- aspersoriu , nspergit
nite; il en jelte vers versus quatuor iiiitndi
les quatre parties du parles, dicens sine can-
monde, endisant l'an- tu et sine psalino anti-
lienne : phonam:
PFJl
«50
« \'oiis m';irroscrez Asperges me hys-
aveo l'bysope , cl je sopo, et mundabor ;
serai purifié ; vous me lavabis me , et super
laverez, ei je devien- nivem dealbabor.
drai plus blanc que
la neige. »
13. Pour bénir lo 13. Prohcnediclione
peuple , il (lil , la lète popiili, operto capile,
couverte el les mains maniOus junclis dicit:
jointes: Paternnster. Pater iioster.
t Et ne nous indui- * Et ne nos inducas
sezpointen tentation; in tentalionem; i^ Scd
^ M, lis délivrez-nous libéra nos a malo.
du mal.
f Sauvez vos ser- t Salvos fac servos
viteurs, ô mon Dieu ; tuos ; i^ Deus meus,
^ Car ils espèrent en sperantes in ic.
vous.
t Ne nous traitez y Non secundum
pas selon nos péchés; peccala nostra faeias
1^ Et n'agissez pas en- nobis ; r< Neque se-
vers nous selon la cundum iniqiiilales
grandeur de nos ini- nostras rétribuas no-
quités. bis.
^ Secourez- nous, ^ Mille nobis, Do-
Seigneur , du haut de mine, auxilium de
votresanctuaire; âEt sancio ; i^^ El de Sion
de Sion protégez- tuerc nos.
nous.
f Seigneur, exau- f Domine, exaudi
cez ma prière; i^ Et orationem meam ; i^
que mes cris s'élè- El clamor meus ad
vent jusqu'à vous. te venial.
f Le Seigneur soit * Dominus vobis-
avec vous; i} Et avec cum; i^ Kt cum spi-
volre esprit. ritu tuo.
Oremus.
Prolector in te sperantium , Deus, exaudi
preces populi lui, et prœsta ut veniat super
nos speralae a te benedictionis ubcrtas, et
pietatis luse muneribus jugiler periruamur.
Per Dominum.
14.. Alors le diacre i'*. Tune diaconuf:
chante à haute voix : cnnint atta voce : Hu-
« Humiliez-vous pour miliale vos ad apo-
la bénédiilion apo- slolicam benediclio-
stoliqiie. » Et le dé- nem. Et delegatus
lègue, debout, la tête stans operto capile, et
couverte, ayant dans si est episcopus , bacu-
la main gauche le bà- lum sinistra tenens
ton pasioral , s'il est tnanu, benedicit sc-
évê(|ue, donne la bé- met ; et, !>i est episco-
nédiction suivante; il pus, 1er dicens :
ne f.iit qu'un signe
de croix s'il n'est pas évêque.
« Par l'aulorilé de Auctoritate Dei ,
Dieu tout-puissant, omnipotentis el bea-
des bienheureux apô- torum aposlolorum
1res Pierre et Paul et Pelri et Pauli, etsan-
de notre très-saint ctissiini domini no-
seigneur le pape, jo stii papae,, benedieo
vous bénis vous et vos el omnes hujus
tous ceux qui sont loci. In nomine Pa-
daus celle enceinte, tris f, et Filii, et Spi-
lAu nom du Pèref, ritus sancli. Amen
du Fils, et du Sainl-
Espril. Ainsi soit-il.»
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. U52
suivante en l'honneur du saint pape Pie \ .
1° Indulgence de quarante jours, une fois
par jour.
2° Indulgence pléniôre le 5 mai , fêle de
saint Pie V, pour quiconque, ce jour-là,
après s'être confessé et avoir communié , la
récitera devant un autel consacré à ce saint,
ou devant une de ses principales reliques ,
ou bien dans une église qui lui serait dédiée,
et y priera selon les intentions de l'Eglise (2).
N. B. Ces indulgences sont applicables
aux âmes du purgatoire.
1351
15. Enfin on chante 15. Demum cante-
Ic Te Uentn ( Voy. art. tur hymnus Te Deum ,
Evêque) que le délé- inchoatus a delegalo ;
gué a entonné; quand quo finito delegatus
on l'a fini, le délégué cantat oralionem pro
chante l'oraison d'ac- graCiarum actione.
lion de grâces.
Oratio.
Deus, ci;jiis misericordiao non est nume-
rus, et bonilatis infinilus est thésaurus ,
piissimîe majestati tuœ pro collatis donis
gralias agiraus, tuam scmper clementiam
exorantes ut qui petentibus postulala con-
cedis, eosdem non deserens ad prœmia fu-
tura disponas. Per Dorainum nostrum.
Les chantres ajou- Canlores addunt :
tent : Bénissons le Benedicamus Domi-
Seigneur. ^ Grâces à no. ^ Deo gratias.
Dieu.
Cette manière de bénir les peuples et les
champs, revue et corrigée par le 11. P. Jules
Rospigliosi, autrefois secrétaire de la sacrée
congrégation des Rites, par l'ordre de la
même congrégation, celle-ci l'a approuvé>\
a permis de l'imprimer, après l'avoir com-
muniquée à Sa Sainteté, qui a donne son
consentement le 1" octobre 1635
HBMARQUE.
Les prières précédentes ont pour objet
principal de demander les fruits de la terre.
On s'adresse à Dieu conime à notre unique
ressource, l'auteur et le rémunérateur de la
piété, qui étend les effets de sa bonté en tous
lieux, qui fait croître les fruits par les in-
fluences combinées de l'air et de la pluie ; on
lui demande qu'il rende efficaces les prières
de son Eglise, que sa bénédiction se ré-
pande abondamment sur ce lieu, et qu'elle
soit permanente, afin que les indigents et
les pauvres, ainsi comblés de biens, bénis-
sent son saint nom. On finit par rendre des
actions de grâces à Dieu, dont la miséri-
corde est incompréhensible , et la bonté un
trésor inépuisable, en lui demandant encore
qu'il nous accorde toujours ce que nous lui
demanderons, qu'il ne nous abandonne pas,
mais que par ces bienfaits temporels il nous
dispose aux récompenses éternelles.
Il est à remarquer que l'on bénit la tête
couverte dans cette circonstance, en signe
de la juridiction, disent les commentateurs
du Rituel romain. {Vid. Catalanum, in liit.
Rom. comment, t. Il)
PIE V (Saint) (1).
(Indulgences aulhenliques.)
Indulgences accordées à perpétuité à tout
fidèle qui récitera , avec dévotion, l'hymne
Hymne.
La guerre approclie, le
culte liu Seigneur est mé-
prisé ; déjà la vengeance cé-
leste menace de. punir la
terre.
Dans un si grand danger,
pourrions-nous invoquer
parmi le? babilanls du ciel
un défenseur plus puissant
que vous , 6 bienheureux
rie?
PiTsonne, ô bienheureux
pontife , n'a travaillé plus
courageusement que vous
à procurer ici-bas la gloire
du Seigneur.
Dans un Si grand, elc.
Par des entreprises plei-
nes d'une sainte hardiesse ,
vous avez délivré les nations
chrétiennes du joug que Us
barbares voulaient leur im-
poser.
Dans un si grand , etc.
Vos ferventes prières ,
plus encore que les flottes
que vous aviez rassemblées,
ont déterminé la célèbre
victoire remportée à Lépan-
le sur les Turcs.
Dans un si grand, etc.
Au moment de la défaite
do l'ennemi vous vites de
Ruuje l'issue favorable, du
combat, et vous en instrui-
sîtes ceux qui vous entou-
raient.
Dans un si grand, elc.
Maintenant que dans le
ciel vous pouvez plus encore,
jetez un regard favorable
surceux qui vousinvoquent;
et daignez apaiser les dis-
cordes civiles et la fureur
dis ennemis.
Dans un si grand, etc.
yue par le secours de
vos prières le t^é^or de la
paix nous soit enlin rendu ,
alin (|ue, désormais en sû-
reté, nous puissions chanter
au Seigneur des cantiques
de Joie.
Dans un si grand, etc.
Gloire, louanges et hon-
neur vous soient rendus, ô
sainte Trinité qui êtes un
seul Dieu, dans tous les siè-
cles des siècles. Ain:>i soil-il.
Belli tumultus ingrult,
Cullus Dei contemnitur ;
Ultrixque culpam perse-
quens,
Jam pana terris imminel.
ijuem nos in hoc discrimi-
ne,
Coelesliiira de sedibus,
Prœsentiorem vindicem,
Ouam te, Pie, invocabimusT
Nemo, béate ponlifei,
Intensiore robore,
Quam tu, superni numinis
Promnvit in terris decus.
Quem nos, elc
Ausisve fortioribus.
Avertis a cervicibus,
Quod christianis gentibUB
Jugum parabant barbari.
Ouera nos, etc.
Tu, comparalis classibiu,
Votis magis sed fervi.iis,
Ad msulas Enrhiiiadas
Fundis tjrannura Thraci*.
Quem nos, etc.
Absensque eodem lempo-
re
Hostis fuit quo perditus.
Vides, et astantes doces
Pugnse secuudos exitus.
Ouem nos, etc.
Majora qui cœlo potes.
Tu supplices nunc aspice ,
Tucivium (liscordias
Compesce et iras hoslium.
Quem nos, elc.
Precante (e, pax aurea
Terras révisai, ut Deo
Tuti queamus reddere
Mox laetiora cantica.
Quem nos, elc.
Tibi, beata Trinitag,
Uni Deo sit gloria ,
L)us cl polestas orania
Per sœculurum sxcula.
Amen.
(1) Au commencement du pontiQcat de Pic Y, les Turcs
menaçant d'envahir la chrétienté , les princes chrétiens
réunirent leurs forces et remportèrent sur eux une vic-
toire sigualéo dans le golfe de Lépante, le 7 octobre 1571.
Ce succès fut aUribué aux prières du saint pontife, qui,
comme un antre Moïse, élevait sans cesse les_ mains au
ciel pour aUirer le secours d'en liaul. IJne révélation lui
donna connaissance de la victoire au moment même où
elle se g.ignait, cl il l'annonça aussitôt a ceux qui se trou-
vaient aunrès de sa personne. Eu action de grâces de cet
heureux évéuemenl Pie V lixa au 7 octobre la fêle du
Saint-Kosaire, qui fut transférée par son successeur aupre-
mier dimanche de ce mois. [Note île l'Édileur.)
(2) Pie VII, rescril du 11 août 1801, qui a été conlirmé
par Pie VIll, par un décret perpétuel de la sacrée con-
grégation des Indulgences, en date du 2 octobre 1850.
1255
PLA
PON
llSi
} Priez pour nous , f Ora pro nobis ,
bienhcurcuT Pie; bealc Pic ; i^ Ut digni
rt Afin que nous eniciiUiiur profiiissio-
soyous rendus dignes nibus Christi.
des promesses de
Jésus-Christ.
Prions. Or émus.
O Dieu, qui ;nez Deus, qui ad con-
daigné vous servir (erendosEccIesijBtuao
du souverain ponlite hostcs, et ad divinum
Pie \ pour écraser cultum rcparandum
les eniien)is de votre bentum Pium ponti-
E|;lise cl rétablir le (icein maximum eli-
tuite divin , faites gère dignatus es, fac
que, avec le secours nos ipsius delendi
de sa puiss;inle pro- praesidiis, et ita tnis
lection , nous innr- inhœrcre obsequiis,
chioiis toujours dans ut, omnium hostium
la voie d(! vos corn- superalls insidiis ,
mandements, afin perpétua pacc l2ete-
qu'après avoir été mur. Pcr Doniinum
vainqueurs de tous nostrum Jcsum Chri-
nos ennoinis , nous stumFiliumtuum,etc.
puissions jouir d'une ^ Amen,
paix conlinuclle. Par
iSoue - Seigneur Jésus - Christ , qui étant
Dieu , etc. i^ Ainsi soit-il.
PIEDS (Lavement des).
yoy. Jeudi saint.
PLACE AT TIBI.
(ExpUcatiou du P. Lebrun.)
RUBRIQUE ET EXPLICATION.
Après avoir dit : Ile missa eàt ou Benedi-
camus Domino, le prêtre, tenant les mains
jointes sur l'autel et la tête inclinée , dit se-
crèlement : Placent tibi, sancta Trinitas, etc.
Cette prière n'a pas été laite d'abord comme
appartenant à la messe, mais seulement pour
êire dite par le prélre en ^on particulier,
après avoir tout achevé. C'est pourtjuoi leMi-
crologue dit i^cci/j. 22) : Tout élniit fini, le prêtre
baise l'autel en disant : Placeat tibi, se dés-
habille . etc. Alexandre de Halès , au com-
mencement du XIII' siècle , et Raoul de Ton-
gres , au commencement du xv, parlent de
même. Ce qui est conforme au titre qu'on
lit dans une infinité de Missels jusqu'au
XVI' siècle (1) : Oraison d'après la messe :
Placeat tibi. Il paraît même par le Micro-
logue, par Durand, par Raoul de Tongres
et par un grand nombre de Missels, que dans
les endroits où l'on donnait la bénédiction
elle se donnait avant cette prière, afin que le
Placeat fût toujours dit après la messe. Mais,
comme en plusieurs endroits l'usage de dire le
Placeat est plus ancien que celui de donner la
bénédiction, le Missel romain l'a marquée
après que le prêtre a fini celte prière.
Celle oraison se trouve dans un grand
nombre de Sacramentaires depuis la fin du
IX' siècle. Les chartreux l'ont toujours dite,
et elle est dans les Ordinaires de Gluny, de
Clteuux, de Prémonlré et des autres ordres
religieux. Le prêtre la dit secrètement, parce
(1) Fmila missa, ou post rmssam, uu post linitam missam,
qu'elle lui est particulière; et il la dit en so
tenant incliné devant l'autel, comme il con-
vient de le faire en s'adressant à la sainte
Trinité.
Recevez favorable- Placeat tibi, sancta
ment,ÔTrinitésainte, Trinitas , obsequium
le devoir de ma ser- servitutis meœ , et
vitude , et ayez pour prœsta ut sacrificium
agréable le sacrifice quoil oculis tuœ ma-
que j'ai offert aux jestatis indignus ob-
yeux de votre ma- tuli,tibi sil accepta -
jesté , quoique j'en bile mihique et omni-
fusse indigne. Faites bus pro quibus illud
par voire miséricorde obtuli sit le miseran-
qu'il mesoit propitia- te propiliabile. Per
loire, et à ceux pour Christum Dominum
qui je l'ai offirl. Par nostrum. Amen.
Jésus -Christ Notre-
Seigneur- Ainsisoit-il.
Toutes les prières de la messe intéressent
si fort le prêtre et les fidèles qu'on a cru ne
devoir pas quitter l'autel sans en faire une
espèce de récapitulation : premièrement , le
prêtre dit qu'il a voulu rendre l'hommage
de sa servitude et de sa dépendance à la
très-sainte Trinité; secondement, il demande
que cet hommage soit un sacrifice agréable
aux yeux de Dieu , et qu'il ne lui déplaise
pas à cause de l'indijinité du ministre; troi-
sièmement, que par la divine miséricorde ce
sacrifice soit propitiatoire pour lui et pour
toutes les personnes pour qui il l'a offert.
PONTIFICAL.
Les rites et cérémonies réservés commu-
nément aux évêques, sont contenus dans un
livre intitulé Pontifical, de même que ce qui
est permis aux simples prêtres et aux curés
est contenu dans un recueil nommé Rituel ,
ou Manuel , autrefois Sacerdotal. Nous par-
lerons de ce dernier recueil au mot Rituel ;
voici le titre et les préliminaires du Pontifical
publié par ordre des papes Clément VIII et
Urbain \ III , et ensuite revu et corrigé par
Benoît XIV.
PONTIFICALE R0MAN13M,
CLEMENTIS VU! AC URBANI VIII JUSSO EDITOH,
POSTBEMO A SS. DOMINO NOSTROBENEDICTO XIV
RECOGNITUM ET CASTIGATUM.
SS. D. N. Benedicti XIV apostolicîe liltcrœ
in forma brevis de nova Ritualis, Cœremo-
nialis episcoporum , nec non et romani
Pontificalis editione; ex quibus selegimus
ea quae Pontificale romanum tantummodo
spectant.
BENEDICTUS PAPA XIV, ad perpetuam
rei memoriam.
Quam ardenli studio , incredibili sollicilu-
dine , assidua cura , et indefesso diuturnoque
labore, adhibiiis eliam, accilisque undei/uacjue
viris in sacra doclrina discipiinaque ecclesia-
stica versalis, œquc ac de rerum lilurgicarum
peritia merilissimis , sedulam operam navave^
rint atqne conlendcrint prcedecessores
suin^ni pontifices , ut Rituale romanuiifi
coiDBiv fui'iâ le Missel de Clieaux de 1512.
1255
niCTIONNMRE DES CEREMONIES ET DES RITES f^ACRES.
1256
nostris restitni et instain-nri cœptnm, ad
unnm pnriler formfim , liomnno Dreviario ac
Missnii proptiveii sinnmo studio tic diliçjentia
edito redigcndam cwnvil. Atque hoc sane
consilio alii Jtomani pontificcs, qui cunideiit
Pium prœcesserunt, pontificales eliam cœrc-
tnonias ac ritus quibus ejusdem catholicœ
Ëcclesiœ prœsules in suoruin vmnerum fun-
ctione uterentw, certis simililcr forma et
modo preefinitis, in romanum Pontificale re-
tulerunt.
3. Cœterum, quia eœdem cœremoniarum ac
rituMtn formula; ihi expressw, posleu, sive diu-
turnilalis injuria, sire typographorumnegli-
gentia, sive alia de causa in ipso Ponlificati
partim immutatœ, partim corruptœ , veteris
institxtti atque auctoritalis graliam magna ex
parte amiserant , idcirco necessarii res visa
est ut eœdem formulée insacrisprœsulum eccle-
en forme de bref , nu sujet d'une nouvelle siasticorum muncribus servundœ , recuperalo
édition f/u Hilurl, du Cérémonial des évê- priuris integritalis slatu, omnino reslitue-
rentur, et ab omnibus , prœscripta firma a/t-
qua ralione, observareiUur
remonialc venerahilium frnirnm episcopornm,
et Ponlificnlc Honintiuin, sive emnidatis erro-
ribus , sive correclis inordinalionibus , sive
ablali's inutilibus, sive restitutis necessariis ,
ad eam tandem formam normamque juxta
quam de prœsenti usi sunl, maximo cum
omnium virorum ecctesiasticorum commodo
et ulililale rédiger entur; prœslat imprimis
intelligere ex ipsis prœsertim apostolicis in
simili forma brevis litteris corumdem prœde-
cessorum,nostrorum, quipost sanctum Pium
papnm V felicis recordntionis, Clemens VIll,
Jnnocentius X , Paulus V, Urhanus VIII , et
Benedictus XIII , nd gravissimum dignissi-
mumque hujusmodi opus omnibus numcris
absolvendum sese pro viribns addiderunt.
TUADLCTION.
Lellres apostoliques de Sa SaintetéBEJio\TXiy,
quespf diiPonlifical romain inous en avons
extrait seulement cequi concerne le PonliQ-
cal romain.
BENOIT XIV, pour en perpcluer la mé-
moire.
Les souverains ponlifos nos prédécesseurs
ont mis une appliealion , des soins iniroya-
bies, se sont livres iniiitigablemenl à un
long travail , ont cherché de tous cotés des
hommes verses dans la science et la disci-
pline ecclésiastique, Irès-expérimenlés dans
les matières liturgiques , afin que le Rituel
romain, le Cérémonial de nos vénérables
frères les cvéques et le Pontifical romain
fussent corrigés, mis en ordre, déchargés
des choses inutiles, augmentés des choses
nécessaires , et publiés dans la forme pré-
sente, pour la plus grande commodité et
ulililédes ecclésiastiques. On en a la preuve
dans les lettres apostoliques de nos prédé-
cesseurs Clément Vlli, Innocent X, Paul V,
Urbain VIII et Benoit XIll, qui, après saint
Pie V, d'heureuse mémoire , se sont appli-
qués de tout leur pouvoir à donner à cette
publication d'une grande importance toute
la perfection possible.
{On supprime ici plusieurs bulles , pour
abréger.)
Clementis VIll Conslitulio super Pon<(^c«/w
edilionc.
Ad perpeluam rei memoriam.
1. Ex quo in ecclesia Dei mulla , lum a
sacris conciliis, lum a Romanis pontificibus
prœdecessoribusnostris, nd Dei gloriam au-
getidam, et ad catholicœ fidei unitntem ubique
retinendam, pie ac sapienter insliluta sunt,
nihil magis lidetn ponlifices prœdecessores
nostri curandum sihi esse staluerunt, quam
ut communes ecclesiastici muneris rationes
ad proprinm normam, servata anliquilalis
auctorilate, revocarenl.
2. Hac sollicitudine impulsus fel. rec.
Pius papa quintus prœdecessor nostcr ,
''ormulum primum psallendi horas ca-
nonicns et celebrandi missas varie prias
constitutam, et a nonnuUis prœdecessoribus
!*■. Nos igitur ad summum npostolatus api-
cem, meritis licet impanbus, evecli, prœdicto-
rum Romanorum pontificum prœdecessorum
nostrorum vestigiis inhœrentes, omni cura et
sollicitudine annitendum nobis esse duximus,
ut errores, qui quidem nec pauci, ncc levés
in idem Pontificale, depravalis passitn locis,
irrepscranl , quam accuratissime tollerentur.
5. Idem ennn Pontificale corrupti, et men-
dosi volnminis speciem adeo prœ se ferebat ,
ut {muUis dictionibus, hinc inde partim in
ttnam contractis, partim una in plures dis-
tincta, partim iisdem maie ac perperam cot-
locatis et trajectis, partim denique ipso ora-
tionis sensu mutato ) dubium esset quibu»
tandem officiis vel laudibus iidem Ëcclesiœ
prœsules divinum numen prosequerentur ,
prœterquam qnod in rubricis etiam sparsiin
turbala ordinis série dispositis , tanla eral
varietas et obscurilas, ut multis in locis
rectene se haberent, opinione magis quam
judicio esset statuendum.
6. Hnnc ergo ad rem, tam cum Ëcclesiœ
cultu officioquc noslro conjunctam, tamque
eorum qui pro imposili oneris dcbilo sacris
Ëcclesiœ muneribus vacare debent, concordiœ
et unitati congruenlem , examinandam et
absolvendum, piis quibusdam atque insignibus
viris, diu multumque in ponlificalibus cœre-
vwniis et ritibus versatis, negolium dedimus
diclum Pontificale undcqunque corrigendi
et restituendi, necnon quœcumque ad exactam
illius editionem spectare viderentur perqui-
rendi et prœstandi.
1. Cumque apud eos palcrna hortatione nd
hoc opus malurandum quotidie ferc uleremur,
re tota tandem ad nus perinta, et in hnnc quœ
nunc edilur formnm red'tcta, singulari Dei
benignitate [neque enim aliter acrijiimus) Pon-
tificale ronuinum tandem reslitulum et ab-
solutum est, atque ila ex omni parle dispo-
situm [quod ri etiam qui negotio ac muneri
huic prœfuere conftrmnrunt ) , ut nihil ab
nntiquis Ponlipcalium codicibus, qui lum in
clarioribits Urb(s ecclesiis , cum in nostra
yaticanabibliotheca,ac denique in quibui-
1237
Von
PO»
I2S8
dam nliis inaignibus locis asservantur, alie-
num uni discrepans irrepserit.
8. Ad gitam operam in velustis libris inter
se conferendis, strenue ac fidelilernavalam,id
cummodi quoqiie. accessit, quod ii qui ea in re
induslriam collocarunl, ex gravissimis scri-
pCoribus eo%dc)num auclores qui omniumpro-
batissimi habercntur sccuti fuerint ; quodque
ambiytiis umtnbus ac dubiis rébus prœtcrinis-
sis, eus diinlaxat quœ essent inveteris Ponti-
ficalis volumine comprehensœ, delegerinl, iis
tavien exceplisquœ ud Romaniim pontificcm
atlinebanl , quod nimirum in Cœrcmoniali
sunclœ romanœ Ecclesiœ sunt expressœ.
9. Ex rubricis vero, mullis delraclis quœ
exactiore melhodo in librum Cœremoniarum
episcoporum sunt relata, plerisque eliain,
uti necessitatis ratio posluUibat, adjectis, et
prœterea non paucis quibusdam in melius co7n-
mutatis, clariusque cxposilis, ac deniquc canlu
piano in aptiurem modulationis formant {per-
inultis syllabis, pro temporum nntura ubi ra-
tio eus produci et corripi postulabat, contra
qi*am prius in antiquo l'untificali expressuin
erat, magis opposite exlensis vet conlructis )a
viris ejus rei perilis, ad léoc jussu nostro de-
lectis, diligcnter reduclo, opus jam absolutum
probavimus, et Romœ edi editumquedivulgari
tnandavimus.
10. Ut autem ipsius operis labor finem eum
obquem est susceptus sorlialur, utque posthac
in omnibus et singulis ecclesiis uno eodemque
modo cœremoniœ et ritus pontificales obser-
ventur : motu proprio, et ex certa scientia,ac
de aposlolicœ potestalis plenitudine omnia et
singula Ponlificaliain hune usque diem in qui-
buscunque terrarum orbis partibus impressa
et approbala, et quibusvis privilegiis aposloli-
ois niunila, et decrelis ac clausutis roborala,
per présentes supprimimus et abolemus, eo-
rumque usum in posterum universis ecclesiis,
monasteriis, conventibus, militiis, ordinibus
et locis, atque etiam omnibus palriarcltis, ar-
chiepiscopis , episcopis, abbalibus , et nliis
ecclesiarutn prœlatis, cœterisque omntbus et
singulis personis ecclesiasticis, sœcularibus et
regularibus utriusque sexus inlerdicimus et
prohibemus, et hoc nostrum Pontificale ^ic
restitulum et reformatum in omnibus universi
terrarum orbis ecclesiis, monasteriis, ordini-
bus et locis, etiam exetnptis, si quœ sunt, re-
cipi et observari prœcipimus.
11. Statuentes Pontificale prœdiclum nullo
unquam tempore in tolo vel in parte mutan-
dum, vel ei aliquid addendum aut omnino de-
traliendum esse, ac quoscunque qui ponlifica-
lia mimera exercere vel alla quœ indicto Pon-
tificali continentur facere aut exsequi debent,
ad ea peragenda et prœstanda ex hujus Pon-
tificalis prœscripto et ratione teneri,neminem-
que ex iis quibus ea exercendi et faciendi
munus impositum est, nisi formulis quœ hoc
ipso Pontificali continentur servatis, satisfa-
eere passe.
12. Omnibus igitur et singulis patriarchis,
archiepiscopis, episcopis, abbalibus, et cœte-
ris eccltsiarum prœlatis, necnon âliis quibus-
eunque personis ecclesiasticis, sœcularibus et
regularibus utriusque sexus, ud quas id spec-
DlCTIONNAIRE DES RlTES SACRÉS. II.
(at, prœcipimus ac mandamus ut, omissts quœ
sic suppressimus et abolevimus cœteris omni-
bus PunlificaHbus, hoc noslrum in suis eccle-
siis, monasteriis conventibus, ordinibus, tni-
litiis, diœcesibus, et locis prœdictis recipiant,
illoque posthac perpcluo ulantur.Cœterum,ut
prœsenles litlerœ omnibus pleniusinnotescant,
mandamus illas ad valvas basilicœ principis
aposlolorum de Urbe, et cancellariœ aposlo-
licœ, et in acie Campi Florœ publicari,earum-
que exemplar de more affigi
1.'}. Y olumusque prœlerea, et motu atqut
auclorilale siinilibus decei'nimus ut qui in ro-
mnna curia sunt prwsentes , lapsis duobus
metisibus, qui vero intra montes, octo, et qui
ultra ubique tocorum degunl, duodicim intè-
gre cxcursis , vel alias ubi venalium hujus
Pontificulis voluminum notiliam et faculta-
tcm habuerint , sacras cœremonius et ritus in
eodcm Piinlificaliprœscriptos,juxta ilHus mo~
dum et normam, in quibuscunque actibus exer-
cere et observarc trncanlur.
14. Ipsarum autem litlerarum exempta ,
manu notarii publici, et sigillo alicujus per-
sonœ in ecclesiaslica dignilate conslilulœ ,
atit illius curiœ obsignala, vel in ipsis volu-
miîiibus absque prœdicto vel alio quopiam
adminiculo Homœ impressa, eam ubique loco-
rum et gentium fidem faciant, quam prœsen-
tes fiicerent, si essent exhibitœ vel oslensœ.
1.5. Datum Romœ apud Snnctum Petrum,
sub annula Piscatoris, die décima Februarii
MUXG\'I, pontificalusnostrianno quinlo.
M. VeSTRIUS lUllBIAMUS.
Die décima quarla mensis Februarii 1596
retroscriplœ litterœ apostolicœ uffixœ et pu-
blicalœ fuerunt in valvis basilicœ principis
apostolorum de Urbe, cancellariœ apostolicœ,
et (iciei Campi Florœ, ut moris est, ptr me
Catherinum Menandi apostolicum cursorem.
JosEPS Spadi,
Magisler cursorum.
TKADUCTION.
Constitution de Clément Y III au sujet de l'é-
dition du Pontifical romain.
A la mémoire perpétuelle.
1. Les saints conciles et les pontifes ro-
mains , nos prédécesseurs, ayant statué,
dans lEglise rie Dieu, beaucoup de choses
par des motifs de piété et de sagesse, pour
augmenter la gloire de Dieu et conserver
partout l'unité de la foi catholique, les mê-
mes pontifes romains , nos prédécesseurs,
n'ont rien eu plus à cœur que de rappeler
à leurs véritables règles, conformément à
l'antiquité, les fonctions ordinaires des mi-
nistres de l'Eglise.
2. Cette sollicitude a porté notre prédéces-
seur Pie V, d'heureuse mémoire, à réduire
à une seule forme l'antique manière de
psalmodier les heures canoniques, et de cé-
lébrer la messe, qui présentait des variétés,
et que quelques-uns de nos prédécesseurs
avaient commencé à réformer ; c'est pour
cela qu'il fil publier, avec beaucoup d'appli-
cation et de soin, le Bréviaire et le Missel
romain. C'est dans le même dessein que
d'autres pontifes romains qui ont précédé
40
1259
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
1260
saint Pie V ont aussi réuni dans le Pontifi-
ciil romain, sous une forme déleraiinée, les
cérémonies ponUGcales et les rites observés
par les prélats île cette même Eglise catho-
lique dans l'csercicc de leurs fonctions.
3. Au reste, ces mêmes formules de cé-
rémonies et de rites qui y étaient exprimcps,
soit par l'effet du temps, soit par la négli-
geuce des imprimeurs, soit pour quelque
autre cause, ayant été changées ou viciées
dans le l'ontiQcal, elles avaient perdu en
partie le mérite de l'antiquité et la force de
l'autorité; c'est pourquoi il a paru nécessaire
de rétablir dans leur première intégrité les
formules prescrites pour les fonctions épi-
scopalcs, afin que tous observent la forme
requise.
h. Ayant donc été élevé au suprême degré
de l'apostolat, quoique d'un mérite inférieur,
marchant sur les traces des pontifes romains,
nos prédécesseurs, nous avons eru devoir
apporter tous nos soins et toute notre solli-
citude pour faire disparaître les fautes gra-
ves et nombreuses qui s'étaient glissées dans
le Pontifical, et en avaient altéré çà et là
plusieurs parties.
5. Car ce Pontifical présentait beaucoup
de marques d'altération ( tantôt plusieurs
mots étaient réunis, tantôt un mot était di-
visé; quelques-uns étaient mal placés oa
transposés, quelquefois le sens du discours
était changé); enfin les prélats de l'Eglise
étaient réduits à l'incertitude, par rapport
aux offices et à la manière d'honorer la Di-
vinité; outre cela il y avait tant de désor-
dre et de variétés dans la suite des rubri-
ques, et tant d'obscurité, qu'en beaucoup
d'endroits il fallait décider par conjecture si
elles étaient exactes.
6. C'est donc cet objet, si inséparable da
culte extérieur et de la charge qui nous est
imposée, si important pour la concorde et
l'unité de ceux qui ont à remplir des fonc-
tions sacrées dans l'Eglise, que nous avons
fait examiner par quelques hommes pieux
et distingués, très-exercés depuis longtemps
aux rites et aux cérémonies; nous les avons
chargés de corriger ce même Pontifical, et de
rétablir toutes choses dans leur état, sans
épargner les recherches et tout ce qui pour-
rait servir à en donner une édition exacte.
7. Nous les exhortions presque chaque
jour à faire ce travail avec maturité; enfin
l'ouvrage entier nous ayant été présenté
dans la forme sous laquelle il est main-
tenant publié, par une marque spéciale de
la bonté de Dieu (car nous n'en jugeons pas
autrement), le Pontifical romain est enfin
rétabli dans sa perfection, et tellement dis-
posé en tout (d'après le témoignage de ceux
qui ont présidé à ce travail , qui avaient
cette tâche à remplir), qu'il n'y a rien d'é-
tranger ou qui diffère des anciens Pontificaux
manuscrits conservés soit dans les églises les
plus distinguées de Rome, soit dins notre
bibliothèque du Vatican, soit enfin dans quel-
ques autres lieux remarquables.
S. La comparaison qu'on a faite avec soin
des anciens livres entre eux a produit cet
avantage, qu'on s'est conformé aux écri-
vains les plus graves et ans auteurs les plus
approuvés, et qu'en rejetant tout ce qui
étyjl ambigu ou douteux, on a choisi ce(|ui
était renfermé dans le volume de l'ancien
Pontifical, en laissant cependant ce qui con-
cerne le pontife romain, parce ^que cela est
contenu dans le Cérémonial de la sainte
Eglise romaine.
9. Quant aux rubriques, on en a retran-
ché plusieurs qui sont rapportées plus mc-
Ihodiquetnent dans le livre des Cérémonies
à faire par les évoques; plusieurs aussi ont
été ajoutées, selon que la nécessité l'exi-
geait; outre cela, un grand nombre d'en-
droits ont été mieux rédigés, quelques règles
exposées avec plus de clarté; enfin le plain-
chant a été r«vu avec soin et réduit à une
forme plus convenable par des hommes ex-
périmentés, choisis à cette fin par nos or-
dres (beaucoup de syllabes qui naturelle-
ment sont longues ou brèves ont été allon-
gées ou abrégées plus convenablement que
dans l'ancien Pontifical); l'ouvrage étant
terminé, nous l'avons approuvé, nous avons
ordonné qu'il soit impriuié à Rome et publié.
10. Mais afin que le travail qu'on a fait
obtienne !c but pour lequel il a été entre-
pris, afin qu'ensuite, dans toutes et chacune
des églises, les cérémonies et les fonctions
pontificales soient observées d'une seule et
même manière : de notre propre mouve-
ment, de science certaine, et par la pléni-
tude du pouvoir apostolique, nous suppri-
mons et abolissons présentement tous et
chacun des Pontificaux imprimés dans toutes
les parties du globe terrestre jusqu'à ce
jour, même approuvés et munis de privilè-
ges apostoliques quelconques, ou appuyés
sur certains décrets, certaines clauses; nous
«n interdisons l'usage pour l'avenir dans
toutes les églises, monastères , congrcg;',-
lions, milices, de quelque ordre et en quel-
que lieu que ce soit; nous les interdisons
au'isi, et nous en prohibons l'usage à tous
les archevêques, évêques , abbés et autres
supérieurs des églises, et à toutes et à cha-
cune des personnes ecclésiastiques, séculiè-
res et religieuses des deux sexes; nous or-
donnons que notre présent Pontifical ainsi
rétabli et réformé soit reçu et observé dans
toutes les églises de l'univers, dans tous les
monastères, les ordres et les lieux, mémo
exempts, s'il y en a.
11. Nous statuons que ce même Pontifical
ne sera jamais changé en tout ou en partie ;
qu"on n'y fera ni addition ni aucun retran-
chement ; que tous ceux qui auront à exer-
cer des fonctions épiscopales ou autres con-
tenues dans ledit l'onlifical, sont tenus de
s'en acquitter dans la forme et de la manière
qui y sont piescriles ; et qu'aucun de ceux
à qui ces fonctions sont imposées ne petit y
satisfaire, si ce n'est avec les formules con-
tenues dans ce présent Pontifical.
12. Nous faisons donc un précepte, un
commandement à tous et à chacun des pa-
triarches, archevêques, évêques, abbés el
autres personnes ecclésiastiques q««lcoa-<
ISCl
PON
PON
quos, aux séculiers et aux réguliers des
deux sexes, pour ce qui les coiicernc, de
laisser luus les autres l'onlificaux que nous
inoiis ainsi supprimés cl abolis, de recevoir
le nôtre dans leurs églises, monastères, con-
grégalioiis, ordres, milices, diocèses et au-
tres lieux susdits, et de s'en servir dans la
suite à perpétuité. Au reste, afin que les pré-
sentes soient mieux connues de tous, nous
ordonnons de les publier aux portes de la
basilii|ue du prince des apôtres dans cette
ville, à la cliaïuelkTie aposloli.|uc, cl dans
le Champ de Flore, cl qu'un cxeu)plaire y
soit alfiilié selon l'usage.
i'i. Nous voulons, en outre, do notre pro-
pre niouvcinent, et par la même autorité
nous décrétons qu'après deux mois de délai
pour ceux qui sont présents dans la cour ro-
maine, après huit mois pour ceux qui sont au
de^'à des monts, et après douze mois entiers
pour ceux qui habitent plus loin en quehiue lieu
que ce soit, ou bien dès qu'ils auront la ton-
iwiissance qu'on vend et qu'ils pourront
acheter des volumes de ce Pontifical, tous
soient tenus de pratiquer en tout les téré-
monies et les rites prescrits dans en même
PontiGcal, selon la manière et la règle qu'il
présente.
li. Les copies des présentes, écrites de la
main d'un notaire public et scellées du sceau
de quelque personne constituée en d'gnité ou
appartenant à la cour romaine, imprimées
sur les volumes mêmes ou autrement à Rome,
doivent être tenues pour authentiques en
tout lieu et dans toutes les nations, comme
si l'on montrait le piésent original.
lo. Donné à Saint-Pierre de Rome , sous
l'anneau du Péclieur, le dixième jour de
lévrier de l'an 1^96, de notre pontificat le
cinquième.
M. V'estuius Barbianus.
Le quatorzième jour du mois de t'évfier
1591», les précédentes lettres apostoliques
ont été aflichées et publiées aux ptirtes de
la basili(iue du prince des apôtres, à Rome,
à la chancellerie apostoli(jue et dans le
Champ de Flore, selon l'usage, par moi Ca-
therin Menardi, courrier apostolique.
Joseph Spada,
Maître des courriers.
URBANCS PAPA VIII, ad perpeluam rei
tnainoriiun.
i. Quamvis alias fel. rec. Cletnens papa
oclavui prœdecessor noster Pontificale roma-
num tune multis et non Icvibus erroribus
sculens piortiin atque insiynium virorum in
pontificaiibus cœremoniis et rilibus versalo-
rum opéra undcquaquc corrigi et reslitui cu-
raveril, attamen succcssu tcmporis coinpcr-
tumest plurimos errores dcnuo in Pontificale
huJHsmodi tijpograpkonun inscitia , seu in-
curitt, aliave de causa irrepsisse.
•2. Unde curœ nostrw pastoralis esse rati su-
mus, ad novam ejusdem Pontificalis, qnod
cœrcmoniarum et riluuni , quibus ciithotici
aiUislites in suorum muneruut functione uti
dsbenl, norma exislit , corrcctionem animunt
apudltre. Jdcirco , ut idem Pontificale denuo
1262
typis quam emendotissime auHorilaie tiostm
edcrctiir, emendadunem errurum qui in illud
ut pnijert ir, irrepseruul, nonnutlis venern-
biltbus fratribus nostris S. R. E. curdinnli-
bus, et aliis viris doctrina et pieiale eonspi-
cuis, pontificaliam cœremonitruin et rituum
periiis commisimus, quorum opéra cnm Pon-
tificale prœdictum ah umnibus quibus scate-
bat mcndis et erroribus cccuratissime repur-
(jatum fuerit, nos ne tam exacta carditialium
el ahorumpreedictorum luic in re industria et
diligenlia oplato (rustretur eff'n'lu, manda-
vnnus dilecto filio Andreœ Brui/iollo, ti/po-
graphiœ nostrœ apostolicœ prœferto procura-
tionem emnidali Ponlificalts /lujusmodi ele^
fjantibus typis el insigni forma in lucem
edendi, quod cxemplar qui posthac Pontificale
romanum impresserint , scqui omnes tenean-
tur: extra Urbem vero ucmini licere volumus
idnn Pontificale in posterum typis excudere
uut evulgare, nisi faciUlaie in scnptis accepta
ab inquisitoribus hœrelicœ pravilatis, siqui-
deminilji fuerint, sin, minus ab lucorum ordi-
nariis.
3. Quod si quis quacunque fortnçi coiUra
prœscriplum hoc Pontificale romnmim, aut
typographus impresserit, aut noviter impres-
sunx Oibliopola vendiderit extra ditionem
nosiram ecclcsiasticam cxcommunicaiionis
latw sentcnliœ pœnw subjace,7it, a qua nisi a
romano pontifice ( prœlerquiun in tnortis nr.
ticulo £onstitai ) absolvi nequeant, in aima
vero Urbe uc reUquo statu ecclesiaslico com-
niorantes quinge.nlorum ducutorum auri de
ciinera, ac amissionis librorum et typorum
onmium eidem camerœ applicandorum pwnas,
absque alla declaradone irremissihiliier in-
curratU , et nUiilominus Pontificuliu sine
pra-dicla facullnle impressa aut evulgata eo
ipso prohibila censeantur.
i. luquisitores viro locorumque ordinnrii
facullulem hujusmodi non prius concédant,
quam Pontifie de tam ante quam post tmpres-
sionem cum hoc ipso exemplari auctoritate
noicira tulgato , diligenter conlulerint , et
niliil in iis additum delr.ictumque cognove-
rinl ; in ipsa aulem facullate, cujus exem-
plum in fine aut initia cu'uscunque Pontifi-
calis impressum seniper addatur, menlionem
manu propria faciant absolûtes hujusmodi
colhtionis, reperlœque inter utrumque Ponti-
ficale conformntionis sub pœna inquisitoribui
privationis suorum officiorum, ac inhabili-
tatis ad illa et ulia in posterum obtinenda,
ordinariis vero locorum suspinsionis a divi-
nis, ac interdicli ab ingressu ecclesiœ, eorum
vero vicuriis privationis officiorum et hene-
ficiorum suorum, et inhabililntis ad illa et
ulia in posterum oblinenda, necnon excom-
municationis absque alla dcclaratione incur-
rcndœ. Injungimus aulem nuntiis nostri$
ubique locorum drgentibus, ut huic negotio
diligenter invigilcnt, cunctaque ad prœscri*
plum liujus volunlalisnostrœ confici curent.
5. Non ubslantibus licentiis, indultis et
privilegiis Pontificalia imprimendi quibus-
cunque typographis per nos seu romanos
pontiftccs prwdecessores nostros hucusque
concessis , quœ per prœsentes expresse rçvo-
t265
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
126»
camus, et revocata esse volumus , necnon
constitutionibus et ordinalinnihus generali"
bus et specialibus in contraritim prwmisso'
rum qnomodociinquc edilis , confirmatis et
approbalis. (Juibux omnibus, etinmsi de illia
eorumque lotis tenoribus spec.ifica et expressa
nuntio habenda esset, tenores Inijasmodi prœ-
sentibus pro expressis habentes hac vice dun-
taxiit specialiler et expresse derogamus, cœ-
lerisque contrariis quibuscunque.
6. Volumus aulemnt prœsenlium lillera-
rum nostrarum exemplanbus , eliam in ipsis
Pontificalibus impressis , vel manu alicujus
notarii publici subscriptis, et sigillo alicujus
personœ in dignitate ecclesiastica constilutœ
munitis, eadem prorsus fides adltibenlur quœ
ipsis prœsentibus adhiberetur , si essent exhi-
oitœ vel oslensœ.
7. Datum Romœ apud Sanctum Peirum,
sub annula Piscatoris, die vigesima secunda
Junii MDCXLIV, ponti/icalus noslri anno
vigesimo primo.
M. A. Maraldcs
TRADUCTION.
URBAIN VIII, PAPE, à la mémoire perpé-
tuelle.
1. Quoique déjà le pape Clément VIII, no-
tre prédécesseur, d'heureuse mémoire, ait
fait corriger et réformer le Pontifical romain
qui fourmillait de fautes graves et nombreu-
ses, ayant employé pour cela des hommes
pieux et distingués, versés dans la con-
naissance des rites et des cérémonies ponti-
ficales, on a reconnu que dans la suite
beaucoup de fautes se sont encore glissées
dans ce Pontifical par l'ignorance ou par
l'insouciance des imprimeurs, ou par quelque
autre cause.
2. Nous avons donc cru qu'il était digne
de notre sollicitude pastorale de nous appli-
quer à une nouvelle correction du même
Pontifical, qui, en fait de cérémonies et de
rites, est une règle que les prélats catholi-
ques doivent suivre dans l'exercice de leurs
fonctions. C'est pourquoi, voulant faire pa-
raître sous notre autorité une nouvelle éiii-
tiou très-exacte de ce Pontifical, nous avons
chargé de corriger les fautes qui s'y sont
glissées, comme on l'a dit, quelques-uns de
nos vénérables frères les éminentissimes
cardinaux et autres hommes distingués pour
leur science et leur piéié, experts dans les
rites et les cérémonies pontificah-s ; quand
par leurs soins ce Pontifical a été très-
exactement repurgé des fautes et des erreurs
dont il fourmillait, pour ne pas laisser sans
effet les soins et le travail si exact des car-
dinaux et autres susnommés, nous avons
chargé notre cher fils André Brogiolto, pré-
fet de notre imprimerie apostolique, d'impri-
mer avec élégance et sous un beau format
ce Pontifical ainsi corrigé , afin que celle
édition soit un modèle auquel seront tenus
de se conformer tous ceux qui dans la suite
imprimeront le Pontifical romain; nous vou-
lons que hors de Itonie il ne soit permis à
personne d'imprimer ou publier dans la suite
le même Pontifical, sans une autorisation
reçue par écrit de la part des inquisiteurs
loiaux s'il y en a, sinon, de la part des or-
dinaires des lieux.
3. Si, négligeant cette prescription, quel-
que imprimeur met au jour ce Pontifical ro-
main sous quelque forme que ce soit, si
quelque libraire vend une telle édition, hors
de notre domaine ecclésiastique, que par ce
seul fait ils soient soumis à la peine d'ex-
communication dont ils ne pourront être
absous que par le pontife romain (excepté à
l'article de la mort ) ; dans la vijle de Rome,
et dans le reste de l'Etat ecclésiastique, la
])eine es' une amende de cinq cents ducats
d'or de la chambre , et la perte des livres
et des caractères au profit de la même cham-
bre ; peine encourue irrémissiblement sans
autre déclaration, et n'éanmoins les Pontifi-
caux imprimés ou publiés sans l'autorisation
susdite seront par cela même censés pro-
hibés.
4. Que les inquisiteurs et les ordinaires
des lieux n'accordent pas la susdite autorisa-
lion sans avoir auparavant comparé avec
soin le Pontifical qu'on veut imprimer avec
ce présent modèle publié par notre autorité,
et sans avoir reconnu, après l'impression,
qu'on n'y a rien ajouté ou retranché; dans
cette autorisation, dont une copie doit tou-
jours être imprimée au commencement
ou à la fin de chaque Pontifical, ils doivent
menlionnor de leur propre main qu'on a fait
celle comparaison, et qu'on a trouvé le Pon-
tifical conforme au modèle ; et cela sous
peine pour les inquisiteurs de privation de
leurs offices, et d'inhabileté à obtenir les
mêmes ou d'autres dans la suite ; pour les
ordinaires des lieux, ils seront suspens des
divins offices et privés de l'entrée dans l'é-
glise; leurs vicaires seront privés de leurs
offices et bénéfices, et inhabiles à obtenir les
mêmes ou d'autres dans la suite, et l'excom-
munication est encourue sans autre déclara-
lion. Nous enjoignons à nos nonces, en quel-
que lieu qu'ils habitent, de veiller à cela
avec soin, et de procurer en cela l'exéculioa
de notre volonté.
5. On n'aura point égard aux permissions,
induits et privilèges accordés à des impri-
meurs quilconques, par nous ou par les
pontifes romains, nos prédécesseurs, jusqu'à
ce jour ; nous les révoquons expressément
par les présentes, nous voulons qu'elles
demeurent révoquées, aussi bien que les
constitutions et ordres contraires à ce qui
précède, donnés en général ou en particulier,
confirmés et approuvés. Quand même il y
aurait des clauses auxquelles on ne puisse
pas déroger sans une mention spéciale, les
présentes tiendront lieu de mention expresse,
et nous y dérogeons expressément, pour
cette fois seulement, comme à tout ce qui y
serait contraire.
G. Nous voulons qu'on ajoute foi aux co-
pies des présentes, même imprimées dans les
Pontificaux, ou soussignées de la main de
quelque notaire public cl munies du sceau
de quelque ecclésiastique constitué en dignité
ises
PON
cutiimc si les présentes étaient montrées uu
prcscnlécs.
7. Donné à Saint-Pierre de Rome, sous
riimicau du Pécheur, le 22 juin du l'an IGV'*,
et de notre pontifical le vingt iinii-mo.
M. A. Makalou».
Le bref de Benoît XIV qui contient ces
deux bulles et aulros pliVcs fut donné à
Rome à Sainte-Marie-Majeurc, le 25 mars
1752. Il autorise l'impression en un seul
volume du Rituel romain, du (cérémonial des
évèques et du Pontifical romain, avec les
additions qu'il a faites, surtout pour l'acilitcr
l'élude des matières liturgiques, en les réu-
nissant en un seul \olume.
Les vers latins qui suivent sont une épîlre
dédicatuire adressée aux pontifes et aux
prêtres, qui contient un sommaire des ma-
tières qu'on trouve dans le Pontifical. La
table i|iii vient ensuite est un sommaire plus
court cl suffisant ; nous ne traduirons donc
pas cette poésie.
AD LECTOREM,
DE RBCUSO PONTIFICILI.
Vos, 0 ponlilices, vos, o sacra nomiiia mysUB
Aliiiic saci rtloles, vario <|iios ordiiie divuiii
Munci|ial ol]5ci|iiiis ullro jurala volunias :
Onos \oluni cMirlisiiue liyal pia ri'giita vilx,
Hue aniiiiiiiii, l)iic uciilns, vobis 1j;l"c sancta laboral
Itelligid, el Latii saiiiil decreia senalus.
Mulla doceus, li ciiiu» ()iascril)il Romula rilus
liiliihi, et aiiliiinui]] iiMci|iloi-iim iii-,islerc iiiorem.
Vos decel, olliiii (|iiobiuni|uos3(.ral3 professi
Seela \ocA, saiiclas aniniinii iufoniiare per ailes,
Aupie vices saLiiirvirn, et deliita iiiuuera leinplis,
Ac sibi pra-serifitaiii lopulus iiiipeiidure curaiii ;
Illic cuiicia patent : seu vos priescnberc niuiius,
Scu pr;ebtare jmal. Jain primo iu liinine libri
Rure s-acro puerum, et ligiii sudaiitis oli\o
PicBsul, et iiibcriptaiii perdiicit cbrismale froiiteiii, ■
Iiivictunique aniimini, obiiivaiiuiue iii praelia prxsial
Cniicta Ddeiu Posl lise inajon s inserii auiios
Crdinibus : lonsis illos ad prima capiliis
Teni|r|a vos eus; alios, si laiii jjiuia poscit
Excubias, sacrisve vocal pia cura legendis ;
Sive triices geuios, et conjurata lioceiuiiiii
Agmiiia posoessis lustrait carminé uicmbris
Kxturbare opiis est, ccrave liquente coruscas
Ferre faces, et pciidentes accendere lycluios.
Suiit et (|uos jani prima yradus ad muiiera poscunt
Magna niinisteria et ritus prsestare potentcs.
IiHer sicra Doum, clrciiimiue altaria stantes,
Dmn sacros latices, el mystica liba sacerdos
Immolât, atque suo sistitse virtiaia Patri
Filins; aligensuunquaui o concessa poteslas
Cielitibns; nec ([uos gentis priujajsa parentes
S;ecla tnlere alias, quanivis de sangnine claro
AbrariiiJum et regnatoris simulacra futuri.
JanKiue suum jus omne, potestatenupie regcndi
Coiiferel, uu.auimi si quem sulTragia \oto
Optavere sibv, populisque praeesse tuendis
Pontilicem; longum solemnes stabitad ai as
Multa precans, sacroque capiit lustrabil olivo,
Ft pasiorali gemma donabit et auro,
Connubio jungens stabili, sponsEque dicabil
Jam propriuni. Seu cum Tarpeio a pra-sule mnnus
Kai iim, augiisium, ingens, liumeroscpie ac peetora cipcum
Pallia rite dablt. Nunc quos exercita virtus
Oenobii, tons;eque vocat cusLodia gentis,
Multa super votis, super oHicioque liJeli
Mulia inonens, manibus capiii beue fausta precalur
liiipositis, luiiraeque eiiani lacit esse poleutem.
Seu quas virgineis miitres imponere soptis
Est opus, optanli(|ue datur aulisliia lurbae.
Inde novurti molitur opus, solemnia reguni
Auspicia.et primosleniplis altollere fasces.
Ecce gravi rex incessu procedit, et aras
Suppliciler veneransregno sua jura pscisci,
Oinslantesque animes iu relligione Piorum
Aiiiiuit, atque humeros otco dextramque perunclHS
Aeiipil oblaium mjstis cingenitbus ensem,
PON
Kl sceptri decus, et radianiia tempora circum,
Imperii spécimen, gemmeo diademate texlu.
Jam cum prima novo signant fundamina tempto
Aiiolluntciue crucem, sacrata in veste sacerdos
hpargens rore levi, sacrsque aspergine IvmphîE
Lustrabitque locuin, fundeKpie precaDtia'vota,
Ac silicem inscriptum faustis pro more secmetur
unjinilius stabilemque pelel per sœcutasedem.
sed cum delubri sejam lasligia cœlo
tvtulerint, et digua Deo domus auspice stabit
yuid memorem rursus tong» celel)rata paratu
I rima loci auspicia, el solemnes ordiiie ritus
Jfjuuas(iue preces, oici et lil>auiina sacri '
ht super aurato lucenics slipite ceras, '
Inspc-rsiisque solo cinens, inscriptaqiîe si^na
1 r.-psul ubi arcanas voces, tacitosque precalus'
lundit humi incumbeus, ac verba polentia dicil7
Idem ooiponbus lerram désignai liumandis
.oiisiiiuitque cruces, Inplicemque in vertice ffii
iliur atque nide lacem : ueliulam fumaniis accr^rœ
Intcrca, Arabiumque foris adolebil odoreiii
At cum templascelus, savique licentia ferri
1 (dluii nnpulsu lelro, lurusque nefaiidaî
liMlhoiies, eessilque aniiHO revcrentia dhum •
(-"iKi| it ille preces, olFensaque numina terris '
Loiieilial, rrddit(|ue saerx- sua muiiia sedi,
Atque proijuatos delubro instaurât liouores.
Nunc aureos calices, el genimea vasa dicabil
jJsum lu sacrorum, el nostris gesUmiua inystis •
ht vestes auro rigidas, ac liiiea lexta,
Puraque Heroendis iiiaulilia devovet aris-
Auralas<pie cruces, simulacraque sancta d'eorum
bpargens rore super, nec non qua; peuduta sumum
lurribus œra souant; quels dal Cam(,aiiia uomcu
ISol,i(pje Paulino cpiondam sub pra-sule felix • '
'J'elaque in inlidos vibranda potenlius bosips '
Et cl\peum et loricam hamis auroque Irilicem •
Sicubi vel gentes stimul<s cœlestibus actas
Isaciduin traclus, Solyiuamtiue reposcere bello,
Aicpie Saracenam Syno de limite peslem
Evlurbare proeul pelagi trans ajquora suasit
llellit-'ioiiisamor; lune aurea segmliia textu
yiiadrilido, insutanique buiueros ac peetora circua-
Multa crucem precibus, nec non liisiralibiis undis
Prosequitur, Isetosque vovet posl bella Iriumphos.
Elataipie manu eandcntia signa coruscaiis
Miltil in intidos superis prseeuolibus bostes.
Et cerlam faustojain concipit omiue palmam.
Sed iieciue, qui super est, pigeai dccurrere campuin.
hn tibisuggcstu prasut sublimis ab alto
Usque récurrentes fastes, sacrosque (|uoUnais
E\ulgare dies, coctu auscultante piorum,
Ingreditur; seu quo jejunia tenipore nobis
KMiri .111 indicunl, lotasque assistere luces
Impr.iusos, donec pnmos in caerula currus
Sul iiivergit, el emerito nox ingruilorbi;
Seu qua tuce redux ad vita; luinina Chrislus
M'erentes socios, orbmiique reviset ovile.
Qiiid cum jusla reos damnante antistite sonles
Pa-iia premit, clausique gemuni ad lumina terapli
Ma'sta colinrs, scelerum dum longa piacula solvuut,
Impositos Cilicuin lextus, setasque rigentes
Tergeiiiino ne\u, et nodosa cannabecinoli;
Diiin rursum adniissis sacra ad communia prresul
Dcllfiain exemit perfecto tenipore labem
Supplicibus, cunctaque animos a sorde (liavit.
llini; disces quo more oleum morialibus a'gris
Ame parât ; seu forte aliquis nalalibus undis
Luslrandiisprimi sislit se ad limina templi;
Seu jam linctus aquis, interque ascriplus araicos
Chrisiiadum cœtus lirraari ad cuiicta rogabit
Dura lidcin, sacri ceromatis unguine frontem.
Et signe criicis inscriptus. Post'agmina praesul
I-oiiga sacerdotuni, nugnis conventibus actis
Cogit, et officii cimclos prapscri(ita tuendi.
Multa nieneus, iterumque iterunique hortatibus ambil,
Aul cessalores urgens ad pensa nilnistros,
Ignavosve docens. Sed jam quo crimina ritu,
Punirique reos leges sanvere sacrorum,
Perlege; sive nialos sacris communibus arcent,
Ofliciique vices cerlis ccssare diebus
Praeiipiunt, et niysta gradu periiurusab alto
Dejicitur, sacrique gereiis insignia cultus,
Paulaiiiu ereptas vestes, ac tegmina menibris
Eviiil iutelix, tola et traducitur urbe.
C.Ltera quid memorem, cum praesul ovilia primum
El populos (si cura recens coinmissa reposcet)
I.a;tus adit, prinios cleri eicepturus honores.
ma
1267
D1CTK)NNAIRE DES -CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
ii88
Beu cum Romulca longe legalur ab urbe
Purpurea de génie aluiuis, fK)|iulosqiie reniotos,
Qiuis |_irocul iiiiiuiiicris ciriuinerral llexibiis iiigens
Scquan:!, Parisiasiiiie subil soleniii;biis arces
Auspi'iis; vel qnosditi Tagiisambil arenî,
\(su:l;ive, el longis leiidil (ina Sarinala campis.
Àul iiOi lex fliuioi'iiiii baiid uno iiomiiie iiolus
Jstcr inArcloum piaceps evohitur aqnor
Ki'gna |iei- el Lalio lidos snl> priesiile liiies,
Queis lion relli,;!!! fallax, proinpUiiiuiue uovSHidi
liigeuiuiu rilus aujiuiî exciisMl asomm.
Hiic el sciie beet, reges cuiii templa subibtint,
Iniperiique poicns se niaeiiam Angusliis ad iirbem
Sislel uvaiis, prupe IViiluiiiro coniitanle senalii ;
Aut proceres, aul iiiaginiiiiiJO de sanguine legum
Feniiiij iiileiilis djvoruiii in inulblms sdes
Accedel veni'iaiis, qiianliis saeer ordo paratus
Molilur, ipialiqne pra;il soleninia pompa
Obvius anlisles cœlu slipaule suoruiii.
Vade, liber, nunqtiam simili proeedere cultu
Aille daUim : le ciuuabari iiiiiiioque rubeulem
Laelins, el legis ornai iiibriea sacratas,
Exigua m in:'^iiarum comi cndia rcriim
Wole c.i[iis, i;ii;di imiiijuaiu relro ante vol nsii,
Vel slii'lii., siiprnqiie noiis iiiMTipia legendi
Prapscribii viix i|ua;que rnoduni, qurm longa lenorem
Exigu, al,|iU' bi'e\is Oi-leri se syllalia flalu
Proiipil ai pelerans, se subducilque legenll.
Al le quis meriluni ciiri^ pio talibus omet
Laudibus, aul dignes nain quœ lil>i gratia plausus
l$ile ferai, cujns suidiis ingentibns olini
0:do sacei'doiiini mores iiisihUl avilos
Saiictiiis, el cuiiflis orandi pensa diebtis
Nosler inoirenso deciirril Iramile clerns?
Nniic el l'onlili'es cnris insigiiibu'i ipsos
Obslrliixisse jiivat, ipioruni sole iniiia sacra
Auspice le relractal opus, propriosque liara;,
le curaule, vices culiu ineliore lueiitur.
INDEX
PONTIFICALIS ROMANI.
PARS pnnjA.
De conQrmandis.
De ordinibus conferendis.
De clerico faciendo.
De niinoribiis ordinibus.
De ordinalione osliarioruiM.
De ordinalione lectornm.
De ordinalione esorcisiarum.
De ordinalione acnlylhornm.
De sacris ordinibus in génère.
De ordinalione subdiaconi.
De ordinalione diaconi.
De ordinalione presbylcri.
De consecraiione elecU ia episcopumi
Forma jurameuli.
Examen.
De pallio.
Forma juramenli.
Dies quibus pallio oti poteslpatriïrehasivearchiepiscopas,
suQt bi.
De benediolione abbalis.
De benedictione abbalis aucloritate apostolica.
De benediclione abbalis auctorilale ordinarii.
De benediclione abbalissse
De benediclione ei consecraiione virginum.
De benediclione el coronatione régis.
De benediclione et coronatione reginae.
De benediclione et coronatione regin», ul regni dominae.
De benediclione et coronatione régis in coiisorlem elecli.
De benedictione novi militis.
De creatione militis regularis.
PARS SECCNDA.
De benedictione et imposilione primarii lapidis pro eccle-
sia sediBcanda.
De ecclesia; dedicaiione seii consecraiione.
De allarls consecraiione.
De alloculione episcopi ad fundatores ecclesi» super dé-
bita doualione ecclisiae.
De benediclione lobalearum, vasorum el ornamentorum
ecclesiï et allaris consecratoruiu.
De allaris consecraiione, quse lit sine ecclesise dedica-
iione.
De allaris consecraiione, ciijus sepulcrum reliquiarum est
in medïo suœmilalis sliptlis.
TABLE
DU PONTIFICAL ROMAIN (1).
PREUlEItE PARTIE.
De la confirmation.
Des ordinations.
De la tonsure.
Des ordres mineurs.
Ordinaliondes poriiers.
— des lecteurs.
— des exorcistes.
— des acolyles.
Des ordrrs sacrés en général.
Du sous-diaconat.
Du diaconat.
De la prêlrise.
Consécration d'un évêque.
Forme du serment.
Examen.
Du palliiim.
Forme du serment.
Jours auxquels un patriarche et un
ariht'vêiiuu peuvent se servir du
palliwn.
Bénédiction d'un abbé.
— d'un ablié par l'autorité
apostolique.
— d'un albé par l'aotorité
de l'ordinaire.
— d'une abbesse.
— el coiibécraiioii des vier-
ges.
— et couronnement d'un
roi.
— et couronnement d'une
reine.
— el couronnement d'une
reine qui gouverne
le royaume.
— el couronnement d'un
roi qui partage le
gouvernement.
' — d'un nouveau militaire, i
Création d'un niililaire régulier. j
DEUXIÈME PARTIE.
Bénédiction el pose d'une première
pierre pour liàiir une église.
Dédicace ou consécraiion d'une
église.
Consécration de l'aulel.
Allucution de i'évèque aux fondateurs
de l'église au suj"t (le sa dotation.
Bénédicliou dus nappes, vases et or-
nements de l'église et de l'autel
consacrés.
Consécration d'un aulel, séparée de
la dédicace de l'église.
Consécration d'ua aulel où les reli-l
ques sont platées au mi-
lieu du cûlé supérieuri
de la base.
Consécralion d'un autel porlalif.
Ko;;, l'art. Confib
MATIOU.
VOlj. OnUINAllOHS
VOlj. EVÊQOE.
Voy. Paliidii.
Voij. Abbé.
F07. .Abdess».
Voy. Vierges.
) Voy. COUROHNB
MENT
Voy. BÉ^KDlcTlOM
Vmj. Eglise.
Voy. DÉDICACE
Voy. ÂuiEt
De allaris portatilis consecraiione.
(1) Au moyfiudes renvois qui sont joints h celle table ou trouve lacilemeat toute la suite et l'ordre du Pontifical rouiaiu.
12G9
rorr
|)i- lii^oedii'tiono cœmctprii.
iJi: rrcoiicilijli'iiiu ccclckiag ut cœmelcni.
!)>' n'conciliaiione cœnicterii , kiuc «ccIcm* recoiictii»-
lliilir.
1 ) • roiisecratlonc puloiix- et olkis.
Ii>' liuni'dlctioiiu saccriJutuliuiu iiiduioaMorain m gmere.
S{iucialis bpiiodic'tio aijiislibel :niJameii(i.
1)0 liL'uudiL'liuuu iua|i|iaruiii, scu liutoainiimm bjcn al-
l.irls.
De bi-nediclionc corporalium.
Ue heiiuJicliuuc iiovlB crucis.
De beiie<licti<Mie rnif i» |i»rt<ir.ilii!.
1)0 heiiodicliuiiu iiiijgiiii:> U. Muiix virginU.
Dn IjriiedicliODC im.igiiiaiii alioruni saoctnruni
Do lioiu'diclioiiu tacrurulu vasuruui et alioruni oroamcti-
(onimin geiicre.
De bcnfdirilone labcrnaciili seu vasctdi |ro sarrosaucU
eucU;iriïlia cuoscrvanda.
De bcncdicllone capfnrnin pro rcliquiH c( ail il sanctuirils
includondis.
De benedicliuiie gigiii « ol caii<pan:u.
De boiii'ilii iioiie et i:ii|io>ilinnu criicM proUcbceolilMU io
siib'iiiliiiiii et deroiLsioiieiii liJel clirislia-
nx, seu rtcupcralloueui lerru: ïjucU'.
Do beni'iMeiionr armorum.
|)e b>-tic'di<'liiitie eo^id.
Du buiiedaliouc ut iradiliooe vcxilli bclllvi.
r»ns TKKTiA.
De publicatione feslorum moblliuin in Epipbinia Domini.
De cxpnisione publiée pwuilenliuiu ab Lcclesia in feria
quarla Ciiieruiu.
De refonriliatior.c pocnilpnliom, qu« Bl in qoi.ila feria
CiiMix Uoiiiiiii.
De "flkiu in l'cria quiiila Cueox Domini , cum brne<tiri<nr
ulruni calediuiueuorum ut iiiUriuuruiu , ut cuiilicitur
cbrisiiia.
Ilenrdietio rbrismatis.
(icuedicliu oloi caiecbiimeooruiu.
Urdo ad syiiodum
Purina juranienii.
Urdo suspcnsionis, reconciliationU, deposilionis, dispen-
saliouis, degradalionij, et rcsiilutionis sacrcruin urdi-
nuni.
Di'graïUitionis fcirma.
Degr.idaiio ab ordine |ionli(icall.
Degrad.itio aburdiue preib\li'r3lus.
Di'gradalio ab ordiiie di.ieuiiutus.
Degrad.itio ab ordiiie sulidi i> oiulus.
Di'gradulio ab urdiiie acul>lliatii$.
D''i;''3''^''y "'• Prd'"* e\oreistalus.
Dex'iailalio ab ordiiie leeioratus.
Di'gradaliu ab ordiiie uslianalus.
Di-^iadalii) a piiua lonsura.
Ordo exeomniuiiicaudi cl absolvendi.
Ordo ad recoiicilianduin aposlatain, :>cb4$malicum vei lix-
reiicuin.
De ilineratlonc prslatorum.
Ordo ad recipicuduœ proeessionaliler praelalum vcl lega-
Uim. ^
Ordo ad visitandas parochias.
Ordn ad rccipicnduin proeessionaliler imperatoreni
Onio ad r.'ci|.i(M.diim proeessionaliler regprii.
Urdo ^d recipieadum procosaioualitcr priiicipem magux
p(pleNli;«.
Ordo ad leeipieiiduni proc^ss. iniiieraliiecm vel reginam.
Ordo ad rccipieudum proccss. ytiuci pissam m.i^uaîpoleûUie.
PON
Ki'Mii^diclion d'un cinielière
HéuuotiliaiioD d'une égine et da ci»
nic-lièru.
— du eiini-lière «ans ré-
— concilialioii de l'égliae.
Consécration d'une paièni? ctd'micalic
Uénédieliuu des urnenii-iiU sacerdi>-
lauï PU grillerai.
— «pédale de chaque orne-
ment.
— des nai'.pus ou linges
(Kjur le saint autel.
— des eor|ioraut.
— d'une nouvelle croix (ou
iuiage du crucilix).
— «Tune croii pectorale.
I — d'une iiiiau'C de l.i b>en-
beuri'uac « irrgi' Mari".
— des iuijgee des autos
saint*.
— dex tues sacrée et au-
tres ornements en gé-
néral. 1
— d'un tabernacle ou dVinj
vase otl l'on doit co.i 1
server h (rès-sainte
eucharistie .
— de* reliquaires.
— d'une cloche.
— et Imposition de la croit
pour ceux qui vont se-
courir et protéger la
foi chrctieuiie ou re-
couvrer la terrcsaiiitc.
— des amies.
— d'une épée.
— et tradition d'uu drapeau
militaire.
mOISIÙIE PÀtlTlE.
Publication des fêtei mobiles le jour
d« l'Epiphanie.
Uanière d'expulser de l'église les f<é-
oilenls publics le mercredi des
Cendres.
néconciliatiOD des pénitents le jeudi
saint.
Office du jeudi s.iint ; bi'ncdicticn de
l'huile des C3léchunl^ile^ et de celle
des iDlirnies ; coulecliOD du sa^Al
chréiiie.
Uinédiction du saint chrême.
— de l'huile des catéchu-
mènes.
Ordre ixiur le svnode.
Forme du serment.
Ordre pour la suspense, la réconcilia- 1
tiou , la déposiliuD , la di$|>euse, la
dégradation et la restitution des or-
dres sacrés.
Forme de la dégradation.
Dégradation de l'ordre pouliric:il.
— — delà piêirise.
— — du diaconat.
— — du soos-diac.
— — d'acolyte.
— — d'e\orcisle.
— — de leclwor.
— — de portier.
— de la première tonsure.
Ordre pour excommunier et absou-
dre.
— pour réconcilier un apnstai,
un schisniatique on uu hé-
rétique.
Voyage des prélats.
Ordre pour recevoir processionnclle-
nient un prélat ou un légat.
— pour la visite des paroisses.
— pour recevoir prccessionnelle-
nieiit un empereur.
— uu loi.
— un grand prince.
— uncim(.ér:i(ricc onuce rcicc.
— une gruaC'; triucesso.
1270
r«9. Cijontn
FW/.CO!ISÈCBill'
roi;. nÉ5j'DicTn)Ns
ériscorALES.
Voy. Cjwix.
YOtf. BÉStBICTIOKS
ÙISOOPAUS.
Voij. Clocds.
foi; n*.>roicTicii»
friSCOTALES.
VDIJ. El'IPBi^lï
Voij. Eb.v.itMs
Voij. Jevdi ui*t.
VO>J. SlHOBC
, Voy. Ccasimis.
TOy. iTIKÉiUlItE.
\ Voy. Visite.
jYoy. nÉcEPiu.x
1S7!
DICTIONNAIRE DES CEUEMONIES ET DES RITES SACRES.
1272
De ofBcio quod post missam solemneca pro defunclis agi-
tur. . . ,
De scrutiiiio serolino, quo anliqui ulebantur antequam
' elecliis in cpiscopum cousecrarelur.
De barba londencla.
De officio psalaiisiatus.
, Additamentu.
Oflice que l'on fait après la messe
solennelle pour les défunts. Voii. Absoute.
Scrutin du soir, usiléclicz Ips anciens
avantlaconsécraliond'unévôqueélu. Votj. Scrptik.
Voij. Ordinatioh.
De Confirmatione unius.
De clerico faciendo.
De minoribus ordinibns uni lantum couferendis.
De ordinalione lectoris.
De ordinalione exorcislse.
De ordinationc acoiyllii.
De ordinalione subdiaconi.
De ordinatione diaconi.
De ordinalione presbjleri.
N. B. On trouvera tous ces articles dans le Dictionnaire avec cette indication : [Extraii
au Pontifical.)
PORTIONCULE,
Cérémonie pour raser la barbe.
OlQce de psalmiste.
Addiliom.
Confirmation d'un seul.
Tonsure d'un clerc.
Ordres mineurs conférés à un seul
OrdiualioD d'un lecteur.
— d'un exorciste.
— d'un acolyte.
— d'un sous-diacre.
— d'un diacre.
— ' d'un prêlre.
Yo\i. Babbe.
Yoy. Psalmiste.
( Indulgences authentiques.)
Extrait d'un recu.eil imprimé à Rome en
ISii, sous le nom de Raccolta, p. 308.
La petite églisn dcNotrc-D;ime-dcs-Anges
située près d'Assise , appcliic Portioncule, du
nom d'une terre qui lui est conliguë , fut
cédée à saint François par les moines béné-
dictins. En priant d'ans la sainleciiapelle qui
était alors une pclile église, le père Séraphi-
quc des franciscains demanda instamment à
Notre - Seigneur Jésus - Clirist , V indul (je.nce
plénière pour tous les fidèles chrétiens qui ,
s'élant repentis et confessés, la visiternient
dévotement. Notre-Seigneur lui accorda sa
demande , en vue des prières de la Irès-
sainte vierge Marie ; il lui fil concession de
cette indulgence, à condition qu'il la ferait
conflrmer par le souverain pontife (c'était
alors Honorius 111), son vicaire, lequel ayant
connu que telle était la volonté divine, con-
firma à perpétuité la susdite indulgence plé-
nière en l'an 1223, la fixant au 2 aoiit , à
commencer par les premières vêpres. C'est
le jour anniversaire de la Dédicace de celle
église, qui fui ensuite fort agrandie et déco-
rée du titre de basilique {Leçon du 2' noc-
turne du 2 amlt dans le Bréviaire, et dans le
Martyrologe de l'ordre Sérnphique).
Celte indulgence, appelée de In Porlioncule,
ou du Saint-Pardon, lui étendue dans la suite
par plusieurs souverains pontifes à toutes
les églises des trois ordres institués par saint
François , spécialement par Grégoire XV,
dans sa bulle Splendor paternœ gloriœ du
k juillet 1622, lequel indiquant les œuvres
enjointes pour obtenir la susdite indulgence
{oulrela confession] prescrivit encorela sainte
communion. Et le vénérable Innocent XI,
dans son bref du 22 janvier 1689, après avoir
confirmé celte bulle de Grégoire XV, déclare
que la susdite indulgence peut encore être
appliquée par suffrage aux saintes âmes du
purgatoire. (Rapport de Lambertini (plus tard
Benoit XIV), en sa qualité de promoteur de
la foi, présenté au sujet de cette indulgence à
une congrégation particulière , députée en
1700 par Clément XI ,% 2, n. 26.)
Ce <]u'il y a de particulier à cette inilul-
gcnce, c'est qu'on peut la gagner totiesquo-
tics {toutes fois et quantes), c'est-à-dire plu-
sieurs fois en un jour ; celle pieuse coutume
«le visiter de nouveau et plusieurs fois celte
chapelle ou église de la Porlioncule, ou
quelque autre église de l'ordre de Saint-
François, dans l'Intention d'obtenir de nou-
veau la susdite indulgence par manière de
suffrage pour les défunts , à chacune de ces
visites, n'a pas été réprouvée, dit le même
Lambertini ,dansnnerelation àlasacrée con-
grégation du Concile dont il était secrétaire
alors, c'est-à-dire en l'723, concernant l'an-
cienne coutume du toties quolies, par rapport
à celle indulgence. La sacrée congrégation
du Concile a déclaré par deux fois, c'est-à-
dire le 17 juillet 1700, et le k décembre 172.3,
que colle pieuse coutume n'a pas été réproU'
vée {Trésor des résolutions de la sacrée con~
gréqation du Concile, tome II, au h décembre
1723, page 398).
Concession spéciale pour la France.
« PIE VII, pour une perpétuelle mémoire.
« Notre cher fils Adrien-Joseph Humbert,
prêtre profès dans l'ordre des frères mineurs
de Saint-François, nous a fait représenter
depuis peu que plusieurs églises existant en
France, pendant qu'elles étaient gouvernées
par les frères de cet ordre, jouissaient de
toutes les indulgences fixées au 2 août pour
les églises des religieux et des religieuses du
même ordre; maintenant, ajoulail-il, ces
églises n'étant plus gouvernées par les reli-
gieux de l'ordre susdit, il est bien à craindre
que ces indulgences ne subsistent plus. C'est
pourquoi il nous a fait supplier de daigner
pourvoir à cet état de choses, et de faire par
l'autorité apostolique la concession suivante.
Ne voulant rien négliger de ce qui contribue
au bien des âmes, à l'augmentation de la foi
et (le la piété, appuyé sur la miséricorde
de Dieu tout-puissant, cl sur l'autorité des
bienheureux apôtres Pierre el Paul , nous
confirmons toutes les indulgences, rémissions
de péchés, relaxations île pénitences appelées
vulgairement de la Porlioncule, dont ces
églises jouissaient le second jour du mois
d'août, lorsqu'elles étaient en la possession
des frères mineurs ; et en vertu de l'autorité
apostolique, par la teneur des présentes, s'il
est nécessaire, nous les accordons de nou-
veau, pourvu quj les fidèles chrétiens rem-
plissent exactement ce qui est prescrit pour
les obtenir. Nonobstant les règles de la chan-
cellerie qui s'opposeraient à des concessions
semblables d'indulgences , el toutes consti-
tutions apostoliques et autres dispositions à
!Î73
POS
ce contraires. Les présentes seront valables à
perpétuité. Nous voulons qu'on ajoute foi
aux copies des présentes lettres, munies du
sceau d'une personne constituée Jans les
dij^nités ecclésiasiiques , comme si c'était
l'original. Donné dans la cilé de Gondulplie,
BOUS l'anneau du Péclieur, le 20 juin de l'an
1817, et de notre ponlilicat le 18.
« H. Card. Gonzalvi.
(Place du sceau.)
« Conforme à l'original.
« A Valence le 16 août 18.3.Î
* H. P., chanoine secrétaire épiscopul. »
POSrcOMMUNION
(Implication du P. Lebrun )
RUBRIQUE.
Pendant que le prêtre essuie et couvre le
calice, le clerc porte le Missel au côté de l'E-
pUre, la place comme à V Introït , et vi se
mettre à i/enoux vis-à-vis dn côté de l'Kvan-
(jHe, comme au commencement de la messe.
Le prêtre va lire l'antienne appelée Commu-
nion, revient au milieu de l'autel, le liai.'e, se
tourne vers le peuple, dit . Doniinus vobis-
cum, retourne au livre et dit la l'ostcommii-
nion, après laquelle il ferme le Missel.
REMARQUES.
1. Le clerc porte le Missel du côté de l'Epi-
tre, et le place comme à l'Introït. C'est la
place qui convient le mieux au livre, parce
qu'il est du côté du siège de l'évéque et du
prêtre. On l'y laisserait toujours si une rai-
son mystérieuse n'avait déterminé à lire
l'Evangile du rôle de l'aqnilon, et si depuis
l'OITcrloire il ne fallait dégager le côlé de
l'aulcl où l'on apporte les olilnlions, les
burettes, où l'on prépare le calice, etc.;
la sacristie, d'où l'on porte tout ce qui est
nécessaire, étant ordinairement de ce côlé.
2. Le clerc va se mettre à genoux vis-<)-vis,
ducôté de r Evangile. Il convient au ministre
de se placer un peu derrière le célébrant , à
sa gauche. Il ne se tient au côté droit depuis
riiivangile jusqu'à la Communion que pour
être plus à portée de lui présenter les
burettes, de lui donner à laver, etc.
y. Le prêtre va lire l'antienne appelée Corn-
(1) Los Ordres romains le marquent dlslinclemeiil :
Uox VI ponlifcx cwiterit coinmwiknre popiUmn in srnaio-
rio, stdliiu schota iiicitiit antiitlioniim tid communionent, et
vsdIlwU iisf/Hf iluDt comimmicalo owiii populo, etc. Ord.
UciMi. Il, II. H.Cumcœpeiii ponitfex clci iim sue popiilum
commiiiiicai-e, OrJ. m, n. 18. F.xplcia cnmmwiione cl imli-
plioiia, lune surgit dominiis papa. Ord. iv, 62. Caïuanle
k7io/(( AcNus r)Eiet coMMi'NinNEU. Ord. v. 11. IdomOrd.M.
(2) Colle nianiiire de cliaiiter en anlieniie alternailve-
iiipiil, c'esl-j-dire de répéler le môme versel après qu'un
choeur a clianlii clia(|ue versel du psaume , csl au.ssl cl.ii-
rement exprimée dans l'Ordre romain : Max ul ponlifex
cœpcril in senalorio communicare , slalim scliota iuopic
aulipliowini ad comimmionem pf.r vices ciini subdiucnnibus ;
fisatliiiil iisqiic dum communicalo omni populo, annuut pon-
lifex Kl dicanl (.Joria l'ai ri, cl lune repclito vcrsii quies-
cwit Ord. Hom. i, n 20. Scliola incipil gnliplionam com-
munionem psallere, ac deinde nulu ponnficis Gloria Pa-
tri. elc... Piior scliola: paraliis cliam versim nEPETiTioms
fuhjiiiigcre. Fmila anliphona qu(V repethir ad hepetitio-
His versvm, ponlifex ad nllare dal oralionein nd compten-
dvm. Ord. iu,l8. Le cardinal Tliomasi adonné un exemple
(lu psaume de la oommnuioii chanté en antienne. {Anliq.
Ubr. miss. pnrf. Ou le cLaoïaii à peu près cumuic uous di-
POS ,27{
munion. C'est un verset ordinairement lire
des psaumes, qui dans le Missel a pour litre
Communia, parce qu'il devait être chanté
pendant qu'on donnait la communion (1)
La rubrique, aussi bien que les anciens Or-
dres romains, l'appellent antienne pour la
communiun, parce qu'on la répétait alter-
nativement après chaque verset du psaume
dont elle était tirée, lequel était continué
jusqu a ce que le pontife fit signe aux chan-
tres de dire le Gloria Patri à la fin de la com-
munion du peuple {-l).
H y a lieu de croire que l'usage de chanter
un psaume ou quelque verset pendant la
communion commença en Orient ; car on
voit dans l'explication de la liturgie par
saint Cyrille de Jérusalem (.'i), qu'en distri-
buant la communion on entendait chanter :
Gui'itez et voyez combien le .'Seigneur est doux';
ctlcsConstilutionsapostoliques ('* marquent
qu'on devait chanter le psaume xxxiii, dans
lequel est le verset Gustate, etc. (."j). L'Occi-
dent ne diffira pas de suivre cet usage, puis-
que saint Augustin (G) nous dit qu'en son
temps l'Eglise de Carlhage introduisit la cou-
tume de faire chanter des hymnes tirées des
psaumes pendant loblation et pendant la
distribution de l'eucharistie. Cet usage de
chanter un psaume entier avec le Gloria
Patri et l'antienne durait encore vers l'an
10 '0, lorsque le .Micrologue écrivait : « Pen-
dant que tout le monde communie, dit-ii (7),
on chante l'antienne qui de là a été appelée
Communion, et l'on y joint le psaume avec
le ("iLoRiA Patri, s'il est nécessaire 8).
Mais Irès-peu de temps après le Micro-
logue, on a regardé en plusieurs Eglises
celte antienne comme une hymne d'action
de grâces qu'on devait dire après la com-
munion. Uupert (9 , qui n'écrivait qu'envi-
ron vingt ans après le Micrologue, dit que
l'antienne qu'on appelle Communion, et
qu'on chante après avoir reçu l'eucharistie ,
est l'action de grâces. Robert Paululus ou
Hugues de Saint-Victor parle de même, et
elle est appelée pour ce sujet Postcommu-
nion par le pape Innocent 111, vers la fin du
xir siècle. Le Missel des jacobins, en liio'f,
marque qu'après qu'on a communié le chan-
sons le Veniie, exmltemiis ; et il se chantait encore ainsi
allorualivcmenl en aiiiienne au xiir siècle, suivant le lé-
nioiynage d'Alexandrede Utiles: (Juodaulent reciprocund*
caniainr, sicul fil secundum tuum Tomini(e Ecclesia-, insi^'
nual quûd discipuH resurrectionis gaudiwn sibi wuluo min'
tiubanl. (De Ollic. miss. part, m.) C'est ce (|u'on fait eucoro
Il l'fylisp I rimaiiale de Ljoo.
(%) Calech. My/U.
(H L. m, cap. 13.
(j) Selon la liturgie de saint Marc, on chantait le psaume
XLi, Queinadmodum desidcral ccnus, elc.
((i) Relracl. I. ii, cil.
(7) Debent onines roiniiiiinicare inierim cum antiphona
caniatiir, qux- de cominunioiie noraen muluavil, cui et
psalmus subjiiiigendus est cum Oloria Putri , si necessc
fuerit. Microl. de Eccl. obseiv. c. 18.
(8) Raoul de Tongres, en UOO, rapportant les paroles
du Micrologue, paraissait souhaiter qu'on chantât cette
anlienne pendant la communion, et présentement on lob-
serve ainsi aux messes solennelles à Sens, à Paris, ii
Meaux et à Laon.
(9) f.antus quem Cotnmunionem dicimus, qnem post ci-
bumsalutarem canimus, gratiarum aclio est. Rupert. de
div. OfJtc. \. ». c. 18.
1275
DICTJONiNAUiE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
J27C
tre entonne la Communion, el Durand (1)
croyait qu'on ne l'avait jamais chaulée que
comme une hymne d'aclions de grâci'S.Dans
celle persuasion le prêtre a dû dire lui-même
celte antienne après avoir communié. Il peut
en effet la regarder à présent comme une
hymne d'actions de grâces, el couime un
moyen de continuer la communion spirituelle.
4. Le prêtre revient an milieu de l'dulel, le
baise, se tourne vers le peuple et dit : Dominus
voBiscuM. Au commencement de cliaque
action, qui fait une nouvelle parlie de la
tuesse, le prêtre a coutume de saluer le
peuple, rt il ne le salue qu'après avoir salué
auparavant l'autel en le baisant. Il fait ce
salut en disant : Que le Sei(jneur soit avec
vous ; et le peuijle lui répond : Qu'il suit
aussi avec votre esprit, parce que nous de-
vons nous souhaiter mutuellement le secours
de Dieu , pour lui rendre dignement nos
actions de grâces.
5. /( rclourne au livre et dit la Postcom^
tnunion. On appelle cette oraison Postcom-
munion parce qu'on la dit d'abord après la
Communion, pour remercier Dieu du bon-
heur ineffable d'avoir participé aux divins
mystères ; et pour lui demander la grâce d'en
conserver en nous le fruit et tout ce qui
peutopérer noire sanctification. Cette oraison
est aussi nommée complcnda ou oratio ad
complendum, cesl-à-dire V oraison pour finir,
parce que c'est la dernière oraison de la
messe; c'est pourquoi le prêtre, après l'a-
voir dite, ferme le Missel.
PRATIQUE DES CÉRÉMONIES.
On a publié sous ce titre, dans le xvii'
siècle, un ouvrage fort remarquable en son
genre, selon l'expression de 1). Guéranger
( Jnslit. litiirg. t. II, p. 14-2 ); il faut faire
connaître ici cet ouvrage, qui nous a fourni
plusieurs articles ; et nous ne pouvons mieux
le taire connaître qu'en laissant parler l'au-
teur, et le clergé de France qui l'a encou-
ragé et approuvé. On y verra comment ce
clergé a tenu à l'anliquité en fuit de céré-
monies, comment il tendait à l'uniformilé
sur ce point , et comment ceux qui ont étu-
dié ces matières dans les vraies sources ont
reconnu que les lois ét;jblics à ce sujel par
les souverains pontifes sont des décisions
infaillibles dont ils n'ont pas pris la liberté
do se départir. Voici donc le titre et les pré-
liminaires de cet ouvrage.
Pratique des céuémonies de l'Eglise, selon
Vusage romain, dressée par ordre de l'assem-
blée générale du clergé de France, par le
lieur du Molin, prêtre primicier el chanoine
en la sainte Eglise d'Arles, vicaire général de
monseigneur iarchevêque d'Arles.
A messeigneurs les cardinaux, archevêques
cl évêques, et autres députés de l'assem-
blée générale du clergé de France.
Messeigneurs,
Encore que j'aie tâché de montrer par imi-
tes les actions de ma vie le respect que j'ai
pour Vos Grandeurs, et que je ne me sois
(1) t Anli|.ilioiia qua; Posicoinmttnio a pliiriUis iiuiicii|"i-
Sur.ideosicappcliàta esi,>iUoaiam pobi coutuiuuicutioiieiu
réservé que In gloire d'une obéissance trés-
humble et tris-respectueuse pour vos com-
mandements, je ne laisse pas d'appréhender
qu'elle n'ait pas été assez pronpte â la se-
monce qui mu fut faite par Messeigneurs de
l'assemblée de 1645, de dresser la Pratique dt
lotîtes les cérémonies de l'office divin , pour
joindre à celles de la Messe pontificile que ji
m'étais donné l'honneur de leur vffrir ; mais,
je suis obligé de vous dire, Messeigneurs, que
les motifs de ce retardement n'ont été qu'a fin
de donner moyen à des plus cap'iblcs que moi
d'exécuter ce dessein, el attendre des nou-
veaux ordres pour éviter le reproche d'une
diligence affectée, qui marque démangeaison
d'écrire el de s'ériger en auteur, lorsqu'on
met sons la presse des choses qui ne sont m
nécessaires ni demandées. }'ous tn'avez ôlé ce
scrupule, Messeigneurs, dans une assemblée où
j'ai eu l'honneur d'assister, et où vous in'avez
reproché trop obligeamment pour moi nies
premiers engagements. Recevez donc un ou-
vrage qui vous appartient par tant de titres,
et qui n'aurait jamais vu le jour sans votre
faveur. Je n'ai pas la vanité de prétendre
qu'il ait l'approbation universelle, bien qu'il
soit écrit pour tous, mais je me fais justice à
moi-même en reconnaissant la faiblesse des
productions de mon esprit, el je prévois en-
core l'obstacle des anciens usages des éi/lises
particulières , que je n'ai pas l'autorité de
régler. Je dirai seulement pour ma défense
gue je ne me suis point écarté des lois que les
souverains pontifes, qui sont les Pères com-
muns de l'Eglise, ont établies, et que j'ai
toujours regardées comme des décisions in-
faillibles, dont je ne me laisse pas la liberté
de m'en départir jamais. J'espère, Messei-
gneurs, que Vos Grandeurs prendront le temps
d'introduire cette utile nouveauté, qui, fai-
sant honorer Dieu partout avec le même culte,
ôtera la bigarrure de tu robe de son Epouse,
et attirera sur vos personnes, avec les béné-
dictions des peuples qui vous sont soumis, les
grâces que vous désire,
Messeigneurs ,
Votre très-humble et très-obéissant serviteur,
MoLiN, primicier d'Arles.
AU LECTEDR.
Cher lecteur, ayant écrit pour toi, je dois
d'abord te rendre raison de mon dessein, gui
n'est pas d'enchérir sur le prix de ces graves
el dignes auteurs qui ont traité la même ma-
tière, (i quoi un plus capable que moi n'aurait
rien à faire après eux, si notre nation, contre
la maxime de toutes les autres qui ont paré
l'Eglise de cérémonies à leur mode, comme
de la livrée du pays et contre sa propre incli-
nation à la nouveauté, n'avait demeuré scru-
puleusement dans ses anciennes coulumes.
C'est par où j'ai jugé que la Pratique que j'ai
à dresser le serait agréable, étant réduite à une
méthode plusjacile et rapportée à tout usage.
Jusqu'à présent nos cérémonies ont paru
des énigmes qui avaient besoin d'une longue
interprétation, pour régler les différents sen-
sive iu sigiium iiuodciPiumuuicaliuoxplcu cit, «.ouciuilur.»
DuiuuJ. Ub. IV, cap, 2ù
1277
PRA
PRA
1178
timents que la diversité de leur observance
fuisiiil mdlre : je l'en présente le remède, sans
embarras et sans apprêt de spécululion on
d'ornement de paroles, couché d'une manière
simple en lanf/ue vuli/aire pour être entendu
de tous, m'éinnt bien (jardé néanmoins de
tn'éloifjner des rè jles du Cérémonial des évé-
quesque je n'ni pas perdu de vue.
Deux sortes de personnes sont oblifiées aux
cérémonies de l'Eglise: celles qui sont d^uis
les hautes et les premières dignités , et celles
qui icrvent aux moindres éijlisea et dans les
villages. L'occupation dca premières ne leur
permet pan de voir les /('rri"; i/ui leur donne-
raient une suffisante instruction sur ce sujet,
et les dernières n'ont pas moijcn d'en recou-
vrer. Je crois avoir pourvu à toutes les deux
en ce petit livre, épargnant le temps à ceux
gui l'ont cher, et les frais à ceu.r qui )ie peu-
vent les porter, les uns et les autres trouvant
leurs oflices tout de suite et sans renvoi.
Voilà le fond de mon petit ouvmgr; quant
à l'ordre, je l'ai divisé en deux parties, dont
la première comprend tous les offices ordinai-
res et qui arrivent plusieurs fois dans l'an-
née ; lu seconde se réduit aux grandes solen-
nités qui n'arrivent ,que rarement ou qu'une
seule fois dans la même année.
En la prciiiière partie je décris la pratique
des cérémonies des vêpres pontificales, quand
l'évêque doit célébrer le lendemain, — ne célé-
brant pas le lendemain, — présent et n'offi-
ciant pas ; des vêpres aux églises cathédrales
l'évêque étant absent, ou aux collégiales et
paroissiales où il g a grand nombre d'ecclé-
siastiques; des matines l'évêque officiant; des
matines aux cathédrales l'évêque étant absent,
ou aux collégiales et paroissiales; de la messe
pontificale ; de la messe solennelle l'évêque
étant présent dans son diocèse; de la messe
pontificale pour les morts et absolution solen-
nelle des évêijues ; de la messe solennelle ; de
la messe solennelle pour les morts cl absolu-
lion ordinaire ; de la messe basse; de la messe
basse des morts; de la messe qu'on dit en pré-
sence du saint sacrement c.rposé ; de la messe
qu'on dit devant un prélat dans son diocèse;
des cérémonies que les chapelains des évêques
doivent observer quand ils les servent aux
messes basses ; sommaire et abrégé de toutes
les cérémonies de la messe ; des cérémonies
:;ui doivent être gardées dans le chœur à vê-
pres, à matines et ci la 7nesse.
Dans la seconde partie je traite de l'office
de la Purification de Noire-Dame et bénédic-
tion des cierges; de In bénédiction des cen-
dres ; de la bénédiction des rameaux; des
matines; des ténèbres, de la semaine sainte;
des offices du jeudi saint, de la bcnédictian
des saintes huiles, de la messe , de la proces-
sion et du lavement des pieds ; de l'office du
vendredi saint; de l'office du samedi saint;
de la procession du saint sacrement le jour de
la fête-Dieu; de l'exposition du saint sa-
crement et de la bénédiction du soir.
Du 'eudi 7 décembre, Monseigneur le cardi-
nal de Lyon président.
^Monseigneur de Riez a rapporte qu'ayant
été nommé avec le sieur d'Estopinian, pour
voir le livre composé par le sieur du Molin.
•chanoine d'Arles, des Cérémonies de la messe
pontificale, ils l'avaient considéré diligem-
ment, et avaient trouvé qu'il était fort judi-
cieusement écrit, qu'il serait très-utile àMes-
seigneurs les prélats et à ceux qiù servent
auprès d'eux quand ils officient; et qu'il se-
rait à propos de convier ledit sieur du Molin
de travailler aujsi sur 1rs Cérémonies des
vêpres ponlific<des, et de faire imprimer ces
deux traités m un volume, avec celui qu'il a
déjà mis au jnar de la Messe pnrochiale. Sur
quoi mondil s'igneur de liiez a été prié de
vouloir écrire aiultl sieur M(din, et de lui
témoigner que la compagnie a loué son tra-
vail et l'exhorte de continuer.
Extrait du protès-verbal de l'assemblée gé-
nérale (lu clerpé de France, tenue à Paris
m l'année I(i'i5. Par nous secrétaire do
la susdite assemblée soussigné.
Hugues Talon.
Lrttru do Monseigneur l'cvcîque de Riez,
à monsieur Molin, primicicr et chanoine en
l'Eglise métropolitaine d'.VrIes, et graud
vicaire de Muuscigucur l'archevêque.
Monsieur,
Le livre que vous avez écrit de la Pratique
des cérémonies des messes pontificales , ayant
été présenté à Messcigneurs de l'assemblée , ne
pouvait manquer de leur être Irês-agréahle ,
tant à raison d'i mérite cl utilité de l'ouvrage,
que pour le respect cl autorité de Monseigneur
l'archevêque d'Arles, votre prélat , qm en a
voulu élre le parrain. C est pourquoi j'/s ont
désiré que je voas le témoignasse de leur part,
comme je fuis par ces lignes , et m'ont com-
mandé aussi de vous exhorter de le mettre au
plus tôt en lumière, et continuer à travailler
de même sur les matines et vêpres ponlific(des,
et les offices de lu semaine sainte, et autres
semblables qui se rencontrent datis le cours de
l'année, pour te joindre à ce qu'ils apprennent
que vous avez déjà écrit des grandes messes
parochiales et collégiales , et le faire réimpri-
mer tout ensemble en un même volume qui
serve de directoire à tous ceux qui sont em-
ployés à servir et assister les prélats dans leurs
fonctions pontificales ; en quoi j'estime que
vous ne plaindrez pas votre travail, puisqu'il
était destiné pour recevoir une si glorieuse ré-
compense qu'est celle de l'approbation de cette
auguste compagnie, laquelle, entre autres belles
et illustres marques qu'elle a données de sa
piété et de son zèle à la gloire de Dieu , a en-
core volontiers embrassé celle occasion d'en-
tretenir et augmenter l'honneur et le service
des autels, et la splendeur des cérémonies sa-
crées qui composent le culte externe de ta re-
ligion. A quoi je n'ai rien à ajouter, sinon
qu'obéissant , comme je dois , à ses ordres , et
conspirant à tous ses senliments , je le fais
particulièrement en l'estime qu'elle a montré
de faire de votre vertu, et suis,
Monsieur,
Yolre très-affectionné se
Louis , évêque de |
APansj ce io décembre iOio
1279
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
1280
':(
rXTRAIT DU rnOCES-VERBAL DB l'aSSEMBLÉE GÉNÉRALE DO
CLEHGÉ.
Du jeudi dernier jour d'août 1656, à huit
heures du malin, Monseigneur l'archevê-
que de Narbonne président.
Monsieur l'abbé de Marmiesse, promoteur,
a dit que monsieur du Molin avait été prié
par l'assemblée de 16i5 de dresser toutes les
cérémonies de l' Eglise et les joindre à la Messe
pontificale qu'il lui présenta alors, et qu'à
présent il serait à propos de le prier de vou-
loir achever cet ouvraqe.
Sur quoi mondit sieur du Molin a pris la
parole et a dit qu'il était prêt à obéira tout
ce qu'il plairait à la compagnie de lui ordon-
ner, et qu'il la priait de nommer des commis-
saires pour voir si l'ouvrage qu'il a composé
par l'ordre du clergé est utile à l'Eglise. Et
elle a nommé Monseigneur l'évéque de Boulo-
gne et monsieur Gentil.
Du vendredi 2'* novembre 16o6, à huit heu-
res du malin, Monseigneur l'archevêque
de Narbonne président.
Monseigneur l'évéque de Boulogne et mon-
sieur le vidame de Reims ont dit que , suivant
l'ordre de la compagnie, ils avaient lu et exa-
miné le livre de la Pratique des cérémonies de
l'Eglise, composé par monsieur du Molin j
lequel étant très-bien fait et tiès-utile à Mes-
seiqneurs les évéques et à tous les ecclésiasti-
ques, il serait à propos de le faire imprimer
au plus tôt.
Sur quoi l'assemblée a prié mondit sieur du
Molin de faire imprimer son livre des cérémo-
niis de l'Eglise, et ordonne que l'impression
sera faite aux dépens du clergé.
Collât ionné à l'original par nous secrétaires
de ladite assemblée.
L'abbé de YiLLàRS.
L'abbé de Carbon.
PRÉDICATION.
(Cérémonial des é\Cviues, 1. 1, c. 22.)
1. Comme on le dit à l'arl. Messe pontifi-
cale, quand l'évéque célèbre solennellement,
il ne convient pas du lout que l'on prêche,
si ce n'est l'évéque lui-même, ou (lueique
chanoine, qui daus ce cas sert à l'évéque
de prêtre assistant; à l'art. Assistants on
indique la manière dont il doit le l'aire.
2. Si l'évéque ne célèbre pas, mais assiste
à la messe chantée par un autre , quelqu'un
des clercs qui en soit capable, avec la per-
mission de l'évéque, fera le discours ; il aura
le camail sur le rochet , ou un autre habit
canonial propre à cette église. Si c'est un
religieux , il sera vêtu comme il l'est ordi-
nairement pour prêcher. Le sermon qu'on
fait pendant la messe doit régulièrement avoir
pour objet l'Evangile du jour. Quel que soit
le prédicateur , quand l'Evangile est fini, il
sera conduit par le cérémoniaire, après les
saints requis, auprès de l'évéque, à qui il
baisera la main , à genoux s'il n'est pas
.^""T^SI-e Canon du Sacrauienlaire du saint pape Gélase
coniineBce ainsi : Ikcipit Canon actionis : Sursum corda,
, ,BABEMUS)U> iJoMiM'M (Co(i . Socram., p. 196). Il commence
■ 4oTBC'iue iljus l'aucien Missel des Francs avant Charle-
chanoine ; mais un chanoine reste debout,
s'incline profondément, baise la main, en-
suite il demande la bénédiction. L'évéque lui
répond : « Que le Soigneur soit dans votre
cœur et sur vos lèvres , afin que vous annon-
ciez dignement et avec fruit ses paroles
sainles. Au nom du Père f, et du Fils, et du
Saint-Esprit. Ainsi soit-il. »
3. Ayant reçu la bénédiclion de l'évéque,
il lui demande les indulgences ; l'évéque lui
accorde celles qui sont d'usage ; après quoi,
ayant fait les saluls requis, il se retire et va
à l'ambon ou autre lieu destiné à cela; il y
monte, s'y repose un moment étant cou-
vert; bientôt il se découvre, fait le signe de
la croix et récite à genoux la salutation an-
gélique (et non le liegina cceli, même dans
le temps pascal) d'une voix intelligible et
d'un ton pieux ; ensuite il se lève, se couvre
et commence son discours.
h. Pendant la prédication, lorsqu'il adresse
la parole à l'évéque ou à un légat qui est
présent , il fait une profonde inclination de
tête. Après le sermon il est découvert et à
genoux pendant que le diacre fait la confes-
sion ; quand elle est finie il se lève, et, de-
bout au lieu même où il a prêché, il publie
les indulgences accordées par l'évéque; aus-
sitôt il descend et se retire; il a par consé-
quent dû prévoir et savoir de mémoire la
manière d'annoncer les indulgences.
5. S'il doit y avoir un discours extraor-
dinaire comme pour la publication d'un ju-
bilé, pour rendre grâces à Dieu de quelque
heureuse nouvelle ou traité d'alliance, ou à
l'occasion dupassagede quelquegrand prince
et autres cas semblables, l'on ne doit pas prê-
cher pendant la messe, mais quand elle est
finie, et l'on ne demande pas la bénédiclion.
6. 11 en est de même si l'on prêche à la
messe pour les défunts, ou si l'on fait l'éloge
funèbre de quelque grand homme ; dans ce
cas , dès que la messe est finie, avant l'ab-
soute, comme il est dit à l'art. Messe ponti-
ficale pour les défunts, on prêche en habit
ordinaire.
PRÉFACE.
(Explication du P. Lebrun.)
§ I. Du nom, de l'antiquité, et du nombre des Préfaces.
Dans les plus anciens Sacramentaires le
Canon commence par ces mots : Elevez vo»
cœurs (1). C'est là ce qu'on appelle la Pré-
face , qui est un prélude ou une inlroduclion
aux prières du Canon, qui est appelé par
excellence la prière. C'est une invitation à
élever les cœurs à Dieu et à lui rendre des
actions de grâces pour le grand miracle qui
va s'opérer par la consécration. L'Eglise ne
fait en cela qu'imiter Jésus-Christ, qui com-
mença par rendre grâces à son Père lorsqu'il
voulut ressusciter Lazare , multiplier les
pains, et changer du pain et du vin en son
corps el en son sang. Celte invitation à éle-
ver les cœurs et à rendre grâces à Dieu se
magne {Ibid., p. 429). On lit aussi dans le Catalogue des
fa|ies, écrit au vi«-siècle, que le Sanctus était dit dans
Action, c'esl-à-dire daus le Canon.
_7
IMI
PRE
PRE
13»2
trouve dans toutes les lilurgirs des Eglises ;
ce (|ui doit faire conclure que la [)riiicipnlc
partie de la Préface est aussi ancicjine que
IK^Iise; car, selon le principe de saint Au-
f;iislin (1), ce qui se trouve si anciennement
en usage dans toutes les Eglises doit venir
il une source coniniunc, qui est la tradition
.'Ijiosloliquc.
Saint (jyprien cxplii|uait ainsi à son peu-
ple pourquoi l'on invitait à élever Jes cœurs :
« Ouand nous assistons à la prière, mes Irès-
cliers frères (2), nous devons j élrc allen-
lifs et nous y appli(iucr de tout notre cieur.
Bannissons toutes les pensées de la chair cl
du siècle, cl (jue l'esprit ne s'applique alors
qu'à ce qu'il doit demander; c'est pour ce
sujet que le prêtre, avant que de romrnencer
la prière, prépare l'espril des frères par C''tte
Préface : Surstim corda {h levez ros cœurs',
afin que le peuple soit averti , par sa réponse
niénic : Uahemus ad Iiominum {Mous les te-
nons élevés vers le Seitjneur), de l'obligation
qu'il a de ne s'occuper que de Dieu seul.
Fermons donc le cœur à tout autre qu'au
Seigneur, et ne laissons pas approcher de
nous son ennemi dans le temps que nous lui
demandons des grâces. »
Les Grecs n'ont qu'une Préface. Les Latins
en ont eu , depuis le \i' siècle jusque vers
la fin du xr, de différentes prescjuc pour tou-
tes les léles , dans lesquelles on marquait en
peu de mois le caractère du mystère ou de la
iète , pour le faire entrer dans les actions de
grâces qu'on voulait rendre à Dieu. Mais,
vers l'an IlOD, toutes ces Préfaces furent
réduites à dix dans la plupart des liglises : à
la conunune,qui se trouve dans tous les plus
anciens Sacramenlaires, et à neuf autres,
marquées dans une lettre altribuée au pape
Pelage ,.'t), prédécesseur de saint Grégoire,
qui est citée par lo Micrologue ('i , et insérée
dans toutes les collections de Hurchard {'o\
d'ives de (Chartres ((>) , d'Anselme (7) et de
Gralien (8;. Ces neuf Prélaces, qui , scion
celle lettre, ont toujours clé en usage dans
l'Eglise de Rome, sont celles de Noël , de
l'Epiphanie, du t'-arémc, de Pâques, de r.\s-
cension, de la Pcniccôle, de la rrinité , des
Apôlres el de la Croix. On joignit à ces Pré-
faces celle de la Vierge, qu'on croit avoir
été approuvée par Urbain II, aux conciles de
Plaisance et de Clermonl, l'an 1095. Le dé-
cret n'est pas dans les conciles, mais il est
cité par Gralien (9) cjui écrivait cinquante
ans après. Ce sont là les Préfaces quo l'E-
glise de Rome a conservées jusqu'à présent.
Nous expliquons ici la commune qui se dit
chaque jour.
§ II. Uubriqiie et remarques sur la Pri^facc.
1. Le prêtre dit : Dominns vobiscum, sans
(\) Aug. Episl. ad Januar. c. 'Si.
(2) « Ouando aulom siamus ad oraiioiietn, fralres ililcc-
lissiuii, vijîilare el incuriibere ad prcces lolo corde dobe-
mus. CogiUlio oimiis carnalis el sacularis aliscedal, nec
quidquam luiic animas (luam id solum cogilel.iiuod |ireca-
lur: ideoelsacerdos,:iiiieoralioneni,pra?l'cUioiie(ii'X'niissa,
parât fralruiii nunili's diceiido : Siirsiim corda, ut, duni re-
loondel plebs : llaltcinus ad Domiiniin , adiiioiu-alur iiihil
«liud se quani Doiiiinuiiicogllare dibero, Claiidalur contra
•dyersariuui pcclus. et soli Ueo uateaL nec ad se Loslem
se tourner comme à l'ordinaire vers le peu-
ple ; cela se fail pour deux raisons : la pre-
mière, qui est toute naturelle et littérale,
est (]u'autrel'ois , selon les anciennes litur-
gies de saint Jacques, de saint Basile et de
saint Clirysoslotne, on fermait les portes du
sanctuaire el on lirait des rideaux avant la
Préface; de sorte (jue le prêtre qui, aux au-
tres salulalions, se tourne vers le peuple
pour le regarder, comme l'on fail quand on
se salue, se ser.iil tourné ici inutilement,
puisqu'il n'aurait eu devant les yeux que
des rideaux el des portes. On voit encore un
reste de cet usage dans plusieurs églises la-
lines , oîi l'on lire des rideaux de chaque cAlé
du sanctuaire. La seconde raison, qui est
mystérieuse, el (|ui fail continuer l'usage de
ne pas se tourner, est que, comme on l'a dit
plus haut, le prêtre a jiris pour ainsi dire
congé du peuple, en disant: Priez pour moi,
mes frères, el (|u'il se regarde conune dans le
saint des saints, où le peuple ne se trouve pas
'2. Il élève les mains en disant : Sursum
corda. Tous les anciens .Missels el les an-
ciens Ordinaires de Cluni, de Clteaux, de
Prémontré, etc., recommandeni celle ac-
tion, pour joindre en même temps l'exhor-
talion à élever les cœurs avec le signe cxlé-
rieur de celle élévation.
3. Lors(|u'il dit : Gralias arjamus, etc., il
joint les mains el élève les yeux au ciel,
pour exprimer par ce gesle, autant qu'il lui
est possible, le désir qu'il a de rendre à Dieu
ses actions de grâces.
4. Hès que le prêtre a dit: Grattas aga-
mus, si le clergé n'est pas déjà tourné vers
l'autel depuis la On de la Secrète, ainsi que
cela se pr.ilique selon l'usage runiain , il
s'y tourne pour dire : Dijuiim et jitslum est.
Le Cérémonial ancien el nouveau de Paris le
mariiue ainsi; et daits quelques églises,
comme à Sainl-Magloire, le clergé prévient
le temps marqué par le Cérémonial, el se
tourne dès que le prêlre dil lo mot Gralias.
En divers lieux de la province de Reims, le
prêlre el les assistants se mettaient à ge-
noux (10). Un nonce du pape le trouva mau-
vais, parce qu'en effet ces mois de la Pré-
face ne déterminent pas plus que les suivants
à celle posture; ccpendanl on s'y mel encore
à .\miens, el l'on n'ose blâmer ce qui se fail
avec pièlé.
5. Après qu'on a répondu : Dignum etjus-
lum est, le pre'lre, lemml les mnins élevés et
étindiies, poursuit la Préface d'une voix con-
venable et intelligible, cest-à-dire, qu'aux
messes basses il poursuit d'un Ion à se faire
enlendre des assistants, et qu'à la messe
haute il continue à chanter; car la rubrique
marque expressément qu'aux messes solen-
lempore orationls adiré palialur. » Cypr. de Oral. Dont.
(ô) Coiic. loin. IV.
(4) Micr. c. 60
(5) Itiircli. 1. l'.i. c. G9.
((■>) \\o. \t II, c. 77.
(7) Ans 1.7, c. lit.
(8i Pe Cons. dist. i, n. li.
(9) Gralian. dist. 70, caii. Saiiclnrwn.
(10) foi/. Meui'ier, Sermons mr lu messe, el M. do Yort.
loui. I. 0. 135,
1285
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
1-2S4
ncllcs le préfre doil chanter la Préface et le
Paler. Ca n"' suffit pour condamner l'usage,
ou plutôt l'abus tirs églises où le célébrant
(ait chauler la Préface et le Pater par l'or-
gue (1). La Préface doil être entendue de
(oute l'assemblée, parce que c'est une exhor-
tation mutuelle du prêtre et du peuple à
rendre iirâccs à Dieu, à qui l'on demande
de pouvoir joindre nos voix avec celles dos
anges , pour dire tous ensemble : Saint ,
saint, etc.
§ III. ExpUcalion de la Préface ordinairo.
Que le Seigneur Dominusvobiscum;
confessione dicentes.
Sanclus, etc.
soit avec vous ;
Qu'il soit aussi
avec votre esprit.
Elevez vos cœurs.
Nous les tenons
élevés vers le Sei-
gneur.
Rendons grâces au
Seigneur notre Dieu.
Cela est digne et
'uste.
Il est vraiment di-
gne et juste, équita-
ble et salutaire , de
vous rendre grâces en
tout tenips et en tous
lieux, Seigneur saint.
Père tout-puissant,
Dieu éternel, par Jé-
sus-Christ Noire-Sei-
gneur, parqui les an-
ges louent votre divi-
ne majesté, les domi-
nations l'adorent, les
puissances la révè-
rent eu tremblant,
les cieuxet les vertus
des cieux, et les bien-
heureux séraphins eu
célèbrent tous ensem-
ble la gloire avec des
Et cum spiritu tuo.
Sursum corda.
Habemus ad Domi-
num.
Gratias agamus
Domino Dec nostro.
Dignum et juslum
est.
Vere dignum et jus-
tum est, acquum et
salutare , nos tibi
sempcr elubique gra-
tias agere , Domine
saiicte, Pater omnipo-
tens,ffiterneDeus, per
Christum Dominum
nostrum ; per qucm
majoslatem tuam
laudant angeli, ado-
rant dominalioncs,
tremunl potestates,
cceli cœlorumque vir-
tutcs ac beata séra-
phin) socia exsultatio-
ne concélébrant. Cum
quibus et nosti'as vo-
ces ut admitli jubeas
deprecamur, suppliai
(1) Je ne puis m'empêcher de marquer ici la surprise
où JM lus d'euiendre, eu plusieurs églises (J'Allenugiie et
de Flandre (juillet et août 1714), 'que le célébr.int ne
cliautail que les deux ou trois premiers mois de la Prélace,
que l'orgue imursuivaii et CBnliuuail Ji jouer pendaut que
le prêtre récîlait tout bas le reste do la Prélace et le Ca-
non, après quoi il interrompait l'orgue en disant : Per
omiiia sœcuUi sœculnrmn, et cessait tout d'un coup après
avoir commencé le Palrr, pour avancerloul bas, et céder
le chant au jeu d'ort;ue. Il y a liinf;iemps (jue cet abus a
commencé en Alleniii};ne et qu'il y a été condamné. Le
concile de Bàle, eu 1131, orilonri;i que ceux qui conlinuc-
raient cet aliiis se raient pums: /l/w/siini aliqiinrjun cccleniii-
rum, in quibus Qiedoin cnuu Ukim, '/hoi/ e.a siiinloltim et
couj'essiu flan iiusdir, non coi»; li'lt' hsi/iil' tut jiuetn can-
latnr, aul Pidi'dlio scu Oiatiu iloiniiiicu obinill lur Abo-
lenles sliiluiiiins ni qui in liis Irim^iireuor iuvenins fiierit, a
siio supeiioit' dcbili' casliin'lur. Si'ss. :21, n. 8. (C.onc. lom.
XII, eol. Soi.) l.'Agfudù de Spire de lai 2 reconnmnde
au prêtre de chanter jusqu'au l>Out la Préface et l'Orai-
son dominicale... Ul vos ipsi Prcrl'atiomm el Oralionem
doimnicmn, nisi jirqens uccessilas i'xeijenl,ad finem canle-
lis. Le concile de Cologne re|ir. ^ente (pie c'est une mau-
\:iise conluine de quelques é.;,'lisesd'omiilre on d'abr.'ger
le chant de l'Iipîlre, dn Syniliule dv la loi, de la Préface,
et jU firter ; c'e.st pourquoi i! ordonne de chanter dis-
linclenieni et intelligiblement toutes ces parties de la
luesse, à moins qu'une cause importante n'obligeât d'a-
transporls de joie.
Nous vous prions
d'accorder que nos
voix soient jointes aux leurs , et que nous
disions humblement avec eux: Saint, etc.
DoMiNUs voBiscuM, ctc. Ccs parolcs sont
une salutation et un souhait dont un a vu
ailleurs l'origine et l'explicalion. Le préire le
fait ici, parce qu'un nouvel effort pour s'élever
vers le ciel demande un nouveau secours de
Dieu. Le prêtre et le peuple se le souhaitent
mutuellement. Avec ce secours, le prêtre
demaiule que les cœurs s'élèvent en haut.
SuRMiM CORDA. EUvez vos cœurs. Il est
temps, dit saint Cyrille (2), que nos cœurs
se portent vers le ciel, afin qu'ils soient en
la présence de J)ieu, qui nous a donné son
Fils pour le lui offrir. Saint Chrysosto-
nu! (.3) el les autres Pères de l'Eglise ont sou-
vent relevé celle admirable invitation, Sur-
sum corda, à laquelle, comme remarque saint
Augustin (V), les hommes répandus par toute
la terre réponilent chaque jour :
Habemus ad Domindm, Nous les avons élè-
ves au ^c/j/dCM?". Cettedéclaration universelle
marijue la nécessité de réunir toute notre
attention, tous les désirs de nos cœurs, et
tout ce (jui peut nous élever vers Dieu pour
offrir dignement ce grand sacrifice. Mais di-
sons-nous vrai en faisant cette réponse? Et
n'avons-nous pas lieu de nous dire ce que
disait Anasiase le Sinaïte au vi' siècle (5) :
« Que fais-tu cl que veux-tu ? Ton âme ne
s'occupe que des choses temporelles et cor-
ruptibles, el lu réponds : Je la tiens élevée au
Seigneur. »
Gbatias agamus... Rendons grâces à noire
Dieu. On élève le cœur à Dieu pour lui ren-
dre grâces; et quand ce cœur eU vèrilable-
menl élevé vers Dieu, quelle joie intérieure
d'entendre le prêtre vous dire : Gratias aga»
mus ( rendons grâces ) 1 Suint Augustin sen-
tait vivement celle voix , et c'est ce qui lui
fait dire au comte Honoré (G) qu'il connaîtrait
la grandeur d(( cette action de grâces quand
il serait baptisé.
bréger le chant : Jain et illud non recte fit in qnibusdam
ecclesiix, w ob cniilorum et organorum concenlum, omiltan-
Inr uul (Iccurtenlur en qnœ sùnl pra'cipnn. Cnjiis qinu'ris
sn.it, n'cildlk) Vi'iboium pro\)l\eUcorum aul aposlalicuruin,
qiiam Emlalnm vucttimts, SqiHbolum fidri, Piœfiilio. qum
el yruùuruin uitio, ulquc Prccalio domimca. Quaiuubrem
liœc loin (lisiinciif.siinc uc inlclligibUiler, ni cœtera omiiia
[si Uimeii tien Irvis drriti lundi cnusii SHb.-,il) decanlentur.
Conc, Colon, an. IS.ïB. Voilà assez de décrets. Il ne resta
qu'à attendre de la piété des supérieurs et de l'altenlion
des é\ éques qu'ils soient mis en pratique. Il y a lieu d'es-
liérer qu'ils seront exécnlés dans ions les Étals de Soa
Alte.sse élecloraie de Cologne, qui a tant de zèle pour
l'oflice divin. C'rst la principalement oii j'ai vu qu'on no
disait (|ue les deux [ireniiers mots du Pater, pour laisser
jouer des fanlaisies à l'orgue.
(2) Cyrill. Hier calech. ."j.
(5) Chry.sosi. IhiuiII. àl in Genes., 83 in Epist. ad Hebr.,
18 in 11 ad Coiinili., i contra Anom., etc.
(4; « (.}uoiidie p( r universuui orbem humaoum genus
una penc voce respoudet corda se hatlere ad Domiuuiu. »
Aug. deveia Rcliq. c. 4.
(ri) S. rm. de sciera Synax.
(6) « Ilinc gratias agiinus Domino Deo nostro, qiioil .'st
magnum sacraiiieuluiu in sacrilicio novi Testanienli, ipio 1
ubi , etquando, et quoinodo olTeralur, cum lueris ba|ili7.
lus, iuveuies. » Au£. epist. iii), ad Uonorul. c. i9, fi. S'
lîS"
PRE
PRE
128G
Alais de quoi rondons-nous prûi^os à Diou?
Nous lui devons rendre grâces de ce (juc
nous élevons nos cn!urs en liaul ; car c'est
l>ar la {jrâce que nous cherchons, que nous
goûlons les hicns d'en iiaut, c'est-à-diro que
nous désirons les biens élernels. Nous lui
rendons {çrùces de lous les dons que nous
avons reçus, puisque lout don vient du Père
des lumières. Nous lui rendons grâces prin-
cipalement du bienfait de l'incarnation, qui
nous donne lieu de lui offrir le corps de Jésus-
Christ en sar rificc pour la rédemption de nos
péchés. Le peuple chiéiien doit èirc trop tou-
ché de ces bienlails pour ne pas répondre
avec empressement ;
DiGNUM ET JUbTUM EST. Ccla cst digne ci
juslc. Ces paroles ont été usitées dans les
acclamations du peuple (1) ; et elles n'ont
jamais été dilcs avec tant de raison qu'en cet
endroit.
Diijnum : il est digne de louer ce qui mé-
rite les louanges. Dieu, par Us car.ictères de
la divinité, exige toutes sortes de louanges
cl d'aclious de grâces; il est donc digue
dune âme raisonnable de les lui rendre
Justuin : mais quand les grâces reçues
nous engagent à rendre ce qui e_'l digne ,
alors cela est non-sculcmeiU digne, mais
juste. Or, nous sommes innniuiinl redeva-
bles à la divine majesté; il est donc digne et
juste de nous répandre en actions de grâces.
« Dans la célébration des saints mystères ,
dit saint Augustin (2;, on nous avertit de te-
nir nos cœurs élevés à Dieu, nous ne le pou-
vons que par son secours, et de là vient notre
obligation de rendre grâces à Dieu d'un aussi
grand bien, parce qu'il est digue et juste d'en
conser\er le souvenir. »
VeRE DIGNL'METJlISTUMEST.^QUt'M ETSALU-
Txnu.Jl est vruiincnl digne eijuslc,é(juitable et
salutaire. Le prèlre approuve et ratifie ce qu'a
dit le peuple, qu'il est vcritablcment digne et
juste de remercier Dieu; il enchérit encore sur
le peuple, et il ajoute qu'il est même équitable
et utile.
ALquum : l'équité fait rendre à chacun ce
qui lui est dû. Nous devons inTinioient à
Dieu l'ère, Fils cl Saint-I<'.sprit, et l'action de
grâces du saint sacrifice nous fait rendre ce
qui est dû aux trois divines personnes , à
raison de leur propriété personnelle.
Saliilare : le (luatvième et dernier molif
pres>anl qui nous engage à l'adion de grâ-
ces, c'est (ju'elle tiousest utile elavanUigeuse.
L'âme trouve son avantage et son salut à
rendre à Dieu des actions de grâces, parce
que Dieu se plaîl à combler de grâces ceux qiii-
le remercient de celles qu'il leur a déjà faites.'
Il esldonc digne, juste, ei|uilable cl sihilaire.
Nos TIBI SEMPER ET UBIQUE GRATIAS \GE«E,
Domine sancte : De fou.-i remercier en tout
temps et en tons lieux, Seigneur eaint : \ ous,
(1) Lorsque s.iiiu Ausustiii, iv^è ùc. soiv.inLe-clon2e aixs,
eng:igea son peuple à agréiT cpi'il ^p dé.har^r.'kl d.!s ;iffji-
res Iciiiporellfs, k qii"»l tlé^i,,lràl tlér;idiri<i |.mir lui suc-
téiler jpiès sa ni(irt, l(> piuilô .lu ^ hi-t-liuil fuis : ('.(^la est
digue, oila esljiisu'. A popub acciatnui.um est : i'iKT. fat;
diclum vicies quiiiqiues UliG^c.u est, justiu est, liictHm
ttciesoaies. (lui. ei'isl. 215, al. 110.)
C2J « luler sacra Wiblena eur iijjjcre aursuui iubcnmr.
Soigneur, en qui lout est saint, qui êtes la
source de la s.iinlelé.
I'ateb om.nip.iTexs : Vous qui êtes le Pire
toiit-pui.<!sanl, le principe et l'origine de toute
palernilé dans le ciel et sur la terre.
ilÎTERMc Dei's: '» ous qui êtes le vrai Diiu,
le Dii u (leniel, sans commencement et sans
Gn. llicn de plus juste, mais en même temps
rien de plus salutaire et de plus avantageux
pour nous, qui subsistons à chaque laomenl
|iar vos bienlails, ((ue de vous rendre conti-
niiellemcnl nos trè^-huniblcs actions de
grâces.
Per CnRisTU.M DoMiNc.vi NOSTRLM : Par
Jcsus - Christ Notre - Seigneur. Comment
pourrions-nous vous louer dignement, si
nos louanges et no> aclions de grâces ne re-
çoivent leur dignité et leur mérite de notre
chef, de notre médiateur, qui vous en rend
lui-même des actions de grâces? L'action de
grâces doilaller à Dieu, dit saint Tomas (3),
par la même voie par laquelle les grâces
nous sont venues; et comme tous les biens
nous viennent par Jésus-Christ, nos actions
de grâces doivent aller à Dieu le Père par
Jésus -Cil ri si Noire-Seigneur.
Per ql'em majestatem tuam laudajit
ANGEi.i : I nr qui les anges louent votre di-
vine majesté', parce que c'est en lui qu'ils ont
été créés {'t); cl que, faisant avec les hom-
mes le corps entier de l'Kglise de Jésus-
(^hrist, ils reçoivent comme eux de sa pléni-
tude, cl en tirent comme de leur chef (5 toute
Icursainleté, tome la gloire dont ils jouissent.
Tous ces esprits célestes sont dans une
adoration eoninuelle de la divine iiuijeslc :
Adorant DoiiiNATio>'Es,/Mrfonii'»in<ii>n,';. Ceux
des es|irils bienlieurcux qui tiennent 1p qua-
trième rang , et dont le [ouvoir n'est pas
restreint , parce qu'ils sont au-dessus des
autres anges qui agissent dans le monde,
reconnaissent (juc leur pouvoir n'est autre
chose que la volonté de Dieu même , et ils
nf/orenNempirc absolu que Dieu, qui fait
la volonté de ceux qui le craignent ((ij, exerce
sur l'univers.
Tremlnt potestates; les puissances , qui
font trembler lesdèinons, et qui les empêchent
d'exercer coutro nous toute leur malice ,
tremblent elles-niêmes , non par quelques
crainles, mais par leurs très-profonds res-
pects.
COELI COEEORt'MQCE VIRTUTES AC BEATA ■ E-
RiPHiM. £<•»• cieuT ei les vertus des deux , et
les biinhi ureu.T séraphins; c'est-à-dire tons
les espriis bienheureux... L Ecriture sainte
a noiiiiiié neuf riioîiirs d anges , qui ont été
remarqués et distingues eu trois hiérarchies
par les Pères; et l'on peut voir dans Ezéchiel
ces trois oidres ou ces trois hiérarchies
marqués par trois rangs de pierres précieu-
ses , au milieu desquelles Lucifer avait été
ipso adjuvante 1(1 valcnius, et ideo sequilur, ul de hoc
laulo lioiioD'JuiliioDoo gralias agamiis, quia hoc dignuni,
Luc ju^limi isl reeerdjH'i.» Augusl. de Boiio viduHalis.
(3) l.i e. 1 ad Rom. I.tI. 3.
(i) le i|sti ouudilaauul uuivrr&a in cœlts, sive llirou] ,
sive (lu»ii:ialioucs, etc. ( uLoss. i , 16.
(;>>) Opiri aiuiuï priuciiiatu» el polesLatis. Colans. ii, 10
{13} Yoluulaleiu Umeulmiu se tacicL tsaL cxuv 19.
1287
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
im
placé tout éclatant de lumière. Mais comme
l'Ecriture ne nomme pas toujours ces neuf
chœurs, l'Eglise aussi ne les nomme pas en
particulier ; et, pour les renfermer tous d'une
m;inière plus générale, elle nous fait dire ici :
Les deux et les vertus des deux, et les bien-
heureux séraphins.
Les deux sont tous les citoyens célesles,
tous les esprits bienheureux , comme nous
disons le monde pour exprimer les habitants
du monde.
Les vertus des deux (1) , ce sont, parmi ces
bienheureux esprits , ceux qui exercent de
plus grandes merveilles ; et les séraphins sont
ceux qui par leur amour excellent au-dessus
de tous les autres, et qui par là méritent
spécialement d'être appelés bienheureux.
SOCIA EXSULTATIONE CONCELEBRANT. ToUS
ces saints anges joignent leur voix pour louer
et pour adorer Dieu; et quelles sont leurs
voix et leurs louanges? C'est, comme dit
saint Grégoire , l'admiration continuelle où
ils sont à la vue de ses grandeurs ineffables,
qu'ils célèbrent d'une commune joie. Nos
voix, qui vont jusqu'à Pieu, sont aussi nos
admirations et nos désirs; et si, en pronon-
çant les saints cantiques , nos esprits et nos
cœurs n'accompagnent pas nos paroles, nous
demeurons muets lorsque nous croyons par-
ler bien haut. Il faut donc louer Dieu par
nos admirations, par notre joie intérieure,
par nos désirs, par notre amour, comme les
saints anges.
CUM QUIBUS ET NOSTRAS VOCES UT ADMITTl
JCBEAS DEPRECAMUH : AvCC Usqucls flOUS VOUS
prions d'ordonner que nos voix soient jointes.
Nous ne pouvons rien souhaiter de plus
avantageux que d'être unis aux saints an-
ges pour louer Dieu avec eux. Mais quel
rapport entre des esprits si purs et de mal-
heureux pécheurs? Quelle proportion entre
les louanges continuelles des saints anges,
qui ne souffrent point de distraction, et nos
prières si faibles, si interrompues, et qui
sont souvent des sujets de gémissements et
de larmes? Nous n'avons garde de nous con-
fier à nous-mêffies , et de croire que nous
pouvons mériter d'unir nos voix à celles des
anges; c'est pourquoi nous demandons que ,
par l'ordre et la grâce de Dieu, qui rend
dignes ceux qui étaient indignes, et qui peut
tout ce qu'il veut, nous puissions être admis
à une si excellente société.
ScppLici coNKESsiONE DicENTES : Eli disant
humblement avec eux. Cette union aux anges,
qui nous est si glorieuse, n'empêche pas
que nous ne nous tenions dans l'humilité qui
convient à des suppliants, et que nous ne
protestions, lors même que nous louons Dieu,
que nous sommes indignes de le louer et de
chanter la glorification suivante : car nous
savons que Dieu a rejeté les louanges des
pécheurs (2) et que Jésus-Christ imposa si-
lence (3) avec mépris et menace au démon
qui lui disait : Vous êtes le Saint de Dieu.
(1) L:uKlate eum, oninrs angeli ejus ; laudate eum, om-
nés virliiivs fjus. Psul. cXLviii, 2.
{'2) iVc.aioii dixii Deus : <Juare tu enarras jusiilias
ttitial l'sul. xLix. 16.
PRÉPARATION.
(Trailé des SS. Mystères, de CoHei.)
I. DES DISPOSITIONS DU CORPS.
1. Corporis mundities certis opposita fœdita-
libus. — 2. Régula prima , circa lepram ,
sanguinis fluxum, menstrua. — 3. Régula
secunda , circa illusiones noclurnas : ha-
rum genus multiplex. — k. Régula tertia,
circa conlinentiamconjugalem commun ioni
praîviam. — o. Recenscntur thèses duae,
quarum posterior a theologis dubium an a
daîmonibus édita sit.
1. Cœterœ , prœter jejunium ( Vid. Jeune) ,
corporis dispositiones in ordine ad celebralio-
nem missœ, et ad ipsam fidelium communiunein
in prœsenti minime prœtermiltendam , consi-
stunt in decenti quadam ejusdem corporis
munditia. Hœcporro iis opponitur fœditatibus
quœ humanum corpus inquinant , tit iepra ,
fluxus sanguinis , tnenstrua infirmitas , prœ-
sertim aulem conjugalis actus, et pollutio non
plene volunlaria : quœ enim vel in se vel in
causa perfecte libéra est, a communione arcet,
non semis ac aliud quodcunque peccatum; imo
plusquam lethalia plura, quia gravior est et
adhœsiva magis, ut docet D. Thomas.
An vero immunditiœ illœ a mensa Domint
arcere non debeant, hinc dubitaium est, quod
et filii Israël paschalem agnum renibus accin-
ctis comedere juberentur ; et Achimelech su-
cer dos panes proposilionis non ante David ac
sociis ejus tradere voluerit, quam sibi consta-
rel eos maxime a mulieribus mundos esse. Si
enim lanta ad figuram opus erat munditie,
quanta ad realitalem opus erit ? De his se-
quentes statuimus régulas.
2. Régula i. Lepra, sanguinis fluxus, men-
strua infirmitas , et alla id genus, quœ sine
patientis culpa eveniunt, per se nonprohibenl
ab eucharistia.
Ratio est 1° quia hujusmodi labes non ob-
stant verœ devotioni, quœ summa est ad com-
munionem dispositio ; 2" quia iis infecli mise-
ratione digniores sunt quam pœna ; nec sibi
solutium majus habcre possunt , qui laboranl
et onerati sunt, quam a tenero afflictorum con-
solntore: 3 quia id innuit Christus ipse , eum
débiles et claudos, modo nuptiali veste induit
essenl, ad convivium invitavit.
Neque nocet judaicœ munditiœ prœccptum
circa panes propositionis; quia alia est anti-
quœ, alia novœ legis conditio. Jttic prœcipue
imperari videbatur exterior mundities ; hic ea
imprimis requiritur animi ac cordis purilas
quam prœfigurarunt teges Mosaicœ.
Neque etiam obest quod Grœci feminas a
sacra synaxi abigunt menstrui ac puerperii
temporibus. Alia est enim Ecclesiœ latinœ
praxis, eaque potior et œquitati naturalicon-
sentanea magis, quia rem quœ culpa caret,
in damnum vocari nonconvenit. UndeS.Gre-
gorius Magnus (4) : Sanclœ commnnionis
mysterium in eisdem mcnstruorum diebus
(3) Scioqui sis, SanctusDei. Etcomniinalusest ei Jésus,
dicens ; Olïmutesce. Marc, i, 24 : Lur. iv, 33.
(i) ». Greg. Mag.lib. ii, episL, 6i, alias 31, tom. Il
1280
PRE
raE
«90
percipere non dobct niulior prohibcri. Si
aulftii ex vpncralionc Mi;ii;na pcn iperc non
pra'siiinil , laudanda est; scd si pcrccpcrit,
non jiulicanda.
.Si f/uis lamen ex Iranseuntc morbo eo nsque
firiliiis sic Ht nonnihil iiijiciat horroris, sntius
eril ul ad (lies (\li<iuot comimmionem différât,
fii'si t)inritm excludnl spirilualts nécessitas.
•i. lU'^ula II. Nocturna illusio, tuin in se,
tum in causa inculpahilis , non obslal per se
cummuiiioni : an obstet ex congruilate el de-
coro contioverdtHr.
Italio priimr parlis hœc est, quod ad com-
iniini(jnnn siifficiat stiilus graliir cum devo-
tiune iilonea : iteiilrnin porru per se excludunt
hiijiismudi illusiones; quœ non raro ex aniiiiis
ceu somiiia r/fuyinnt.
Imo e<e spirilus neqtiam illusiones conlemni
dehent, si udvcrtalur cas polissimuin inqruere
ciim quis ad eucliari.'iliam accedere dccrevit.
(Juti de re teqatur historia quani refert Cas-
iianus, coltatiune 22, cap. G.
Ralio secundœ partis desumitur ex auctori-
latc S. Tlintmv , qui sic loquitur : Noclunia
pollulio es quadain decciilia iinpedil suinp-
lioiicin eucliarisliic quaiiliiin ad duo, quorum
uiiuin seiiipcr aixidil , scilicel quicduin Hrdi-
tas corporalis cuiii qiia propler revcrcnliaiu
sacraiiicnli non dccel .ni allarc accedere...
Aliud .-luteni est cvagatio mentis, quic scqiii-
tur pollulioncmnoclurnam, pra'cipuequando
cum tiirpi imaginalionc conliM{;it. Hoc tamen
impcdimenldin, quod ex congruilalc pruvc-
nil, postpoiii dcbcl propler aiiquam neccssi-
t.item , ul si fortasse feslus dics exigit; aut
exhibcrc minislorinm pro eo quod saceidos
alius dcest ipsa nécessitas compellil(l) ; ubi
S. doclor mit lus loquitur quant in \, dist. 1 ,
art. 3, quœst. 2 ; i7;i enim reninlis culpœ reum
faccre videtiir, qui in hoc statu sine necessi-
tate ad eucharistiam accedil; quia, inquit,
videlur non exhiberc dcbitam rcvcrcnliam
sacramcnto, peccat vcnialilcr.
Veruni hnior opinio cominunis, eique nemo
non adharrrc fidtnler potesl , cum rubricis
quœ sic Itabent, lit. 9, «. 3 : Si c^rlum est
ipollutionem nocturnam) evenisse ex nalurali
causa , aut ex diabolica illusione , polist
conitnunicare cl celobrare , nisi ex illa cor-
poris commotione lanta evenerit perturbalio
mcnlis ut abslincndum videatur.
Neque liinc recedil S. Gregorius Magnus in
responsione ad undecimam sancti Auguslini
Anglorum episcopi inlerrof/alionem, ubi sic :
In illusione valde nucessaria est discretio,
quia valdc pensari débet ex qua re accidat
menti dormicntis : aliquando enim ex cra-
pula, aliquando ex naturtc supcrduilalc, ali-
quando ex cogitatione conlingit. Kl quidem
cum ex natur;e superfluilalc vel inlirmilale
cveneril , omnimode hœc illusio non est ti-
nienda : quia hanc animus nesciens pcrlu-
lisse magis dolondus est quam fccisse. Cum
vero ullra modum appetitus gui» in sumon-
dis aliinenlis rapitur, ulque idcirco huniorum
receptacula gravantur, liabel animus exinde
aliquum realum , non tamen usque ad pro-
(t) S. Thomas, m p., q. 80, an. 7, in corp.
Dictionnaire des Rites sacré». II.
hibitionem pnrcipiendi sarri mysterii vel
niiss.iruin solcnmia cclcbrandi, cum fortasso
aut dics restuscxigit,autexliiberi mysteriuin,
pro co quod sncerdos alius in loco deest, ipsa
nécessitas compellit. Nain si adsunt alii qui
impicrc myslcrium valeanl , illusio per cra-
pulam facl.i, a pcrceplione quidem sacri my-
sterii proliibcre non débet ,sed ab immola-
lione sacri inysterii absliiicri , ut arbitrer,
humilitiT debel), si tamen dormicnlis mea-
tem lurpis in.aniii.ilio non concusscril. Nam
sont ((iiibus ita picrumque illusio nascilur,
ut corum animus eli.im in somno corporis
positus, turpibus iiiiaginationibus non fœde-
tur... Si vero ex turpi cogitalione vigilantis
orilur illusio in mente dormicntis , patel
animo suus realus... cini quod cogitavil
sciciis, boc perlulil nesnens. En itaque tri-
plex. Ht ila loquar, illusionis genus, aliud a
naturœ superfluitute; el istud , nisi reliquerit
phantasnuitu quœ animuin fatiijent et dislra-
hr.nl , communionem retardare non débet ;
aliud a levi crapulu , seu ab uliquanto in ali-
mentis excessu; et istud quoque communionem
admitlit, sed non celebrationem missœ, nisi id
aliqna nécessitas exitjal ; aliuddenique in gravi
causa grave es^e potest, ideoque ante pœniten-
lia drlendum est, quam ad sacra accedalur.
Quœ de pollulione in somnis, hœc de eadem,
etiamsi vigili accidat, dicta sunto, modo el
hœc involunlaria sit, ut esse potest quœ ex
turpibus in confessione audilis oriretur. Ita
Elbica amoris cki concinil Xat. Alexander.
lis tamen qui lam facile moventur, curanduin
est, si passant, ut priui sacris operentur quam
lis yacent iinde miseri adeo e/feclus prodeunt;
quin et aliquando recrdendum a minislerio
confessionis : de quo alibi verba faciemus.
i.Ucgula III. Optnndumest ut qui ad saeram
mcnsam accedere intendant, aliquot anteadie-
bus (ib actu conjugali abstineant : hnud tamen
delinquunt qui regulam hanc prœlergrediun-
tur, seu debitum reddendo, seu eliam exigend»
solius prolis intuilu. An autem hi ex congruo
ab cucharistia abslincre debeant, judicanJunt
ex circumstantiis. Paulo severius agendunt
cum illis qui solo votuptatis intuilu operantur.
Pars prima multiplici astruitur auctoritate.
1° enim synodus Illiberilawi , can. 3: Omni»
homo, inquit, anle saeram communionem a
propria uxore abstinerc débet tribus, aut
quatuor, aut oclo diebus. 2 D. Ilieronymus
episl. 1, expendens idAposlolil Corinllt. vu:
Nolite fraudare inviccm, nisi forte ex con-
sensu ad lempus, ut vacctis orationi , hœc lo-
quitur : Quid csl majus orare, an corpus
Christi accipere ? Ulique accipere corpus
Chrisli. Si per coilum quod minus est in>-
pedilur, niuito magis quod majus est. Dixi—
mus in voluminc adversus Jovinianum panes
proposilionis ex lege non puluisse comedore
David et socios cjus , nisi se Iriduo mundos
a mulieribus respondissenl; non ulique a
morclricibus, quod damnabatur a Ice, scd
ab uxoribus quibus licile jungebantur. Scio
Roniaî hanc esse consuetudinem , ut fidèles
semper corpus Christi accipiuul; quod neo
il
1^91
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
1-2!»
rcprehendo, nec probo; unusquisque enim
in suo sensu abundet; sed ipsoraniconscien-
ti;im conveiiio. Qui codem die posl coilutn
communicant... Qiiare ad martyres iro non
audcntTQuarc non ingrediunlur pcrlesias?
An nlius in publico, aiius in domo Christiis
est?Quod in ccclesia non licet , nec domi
licet... Abslineam igitiir me paulispcr ab
uxoris amplexu, ut amori conjugis nmorera
Chrisli prœferam. Hic responsio noslra tra-
ditur, et solide probalur.
Idem docet S. Carolus Borromœus , Actor.
part, ir, his verbis : Praestantissimi hujus sa-
cramenli dignit.ss hoc postulat, ut qui inalri-
monio juncti sunt , aliquot dies a concul)ilu
Uxorum abstineant. Prœtverat, imo gravius
guid dizi ante statuerat S. Cœsnrius Arelaten-
sis , serm. 88 , his verbis : Anie dics pluros
caslitatem servale, ul cum secura conscienlia
ad altare Dei possilis accedere.
Negue vero alia est nostris temporibns Ec-
clesiœ Romanœ praxis, ut liguet ex his Inno-
centa XI verbis in Décréta de frcguentt corn-
munione, an. 1679 .- Cum D. Aposlolus noiit
(conjugalos) invicem [débita) fraudai i , nisi
forte ex consensu ad tempus, ut vacent ora-
tioni; eosserio admoneant [confessarii) tante
magis ob sacraiissimac eucharistia; reveren-
tiam, contiiientise varandum.
Secunda pars aS.Gregorio Magno disertim
tradilur ; sic ille citala epist. 6V , m respon-
sione ad decimam August ini inlcrrogationem ;
Oportet légitima carnis copuia utcausa prolis
sit,non voluptatis...Si quis ergo sua conjuge,
non cupidiue Toluptatis caplus , sed solum-
modo libcrorum creandorum gratia, ulitur,
iste profecto de ingressu ecclesiœ, seu de su-
mondo corporis Uominici, sanguinisque my-
slerio, suo est relinquendus judicio; quia a
nobis prohiberi non débet accipere , qui in
igné positus nescit ardcre.
Idem videtur esse sancti Bonnventurœ sen-
sus : sic enim scribit is in l , dist. 12, g. 3,
n. 90. Raro contingil quod horao conjugatur
[cum iixare) debitum exigendo, quin sit ali-
qua culpa. Si aulem soium redilendo debi-
tum. Tel eliam causa prolis, non credo qood
debeal a (communione} relrahi, nisi de con-
grue; sew,M« loguittir S. Thomas q. 80, art. 7,
secundum congruilalem , et non secundum
recessitatem , prœcipue nimirum , ul censeo ,
propter distrartionem mentis. (Juangunm vix
cerli g^iid eu de rc constitui potesl ; guandu-
quidem conslet esse prœsertim e feminis non
paueas, quœ una Dei timoré debitum nddant,
quusdam etiam quœ cum summa molcslia ; has
autem ex lorpore el evagatione mentis ad sa-
cra inhabiles fieri nemo facile judicaverit.
Adde quod plures forent , guibus oh virorum
internperantiam perdiu a communione absli-
nendum esset.
Teriiœ parti sua constat veritas ex his ibi-
dem S. Gregorii verbis ; Cum non amor pro-
(t)Non potestis roensse Donoini participes esse, et
mensBB daemoiiiorum. I Cor. x. Le mot metisa signifie ici à
l'égard des clii'éliens ce qu'il signifiait à l'égard des idolâ-
tres. € Solemnior erit stalio tua, si ad arain Dei sieteris. »
Tertull.l. de Oral., pag.36. «Non merelurapud Dei altare
nominari ia sacerdolumprece, qui ab altari sacerdotes et
crcandœ sobolis, sert voluptas dominatnr in
opère comuiixlionis , iiabenl ronjuges cliai!^
de sua commixlioitc quod dcfleant. Aliundt
certum evagutionis et deleclntionis carneœ
spiritnm gernnt, qno utcumque «bsnrpii, vix
sutis cœleslibus adhœrere possunt; ergo , ait
S. Thomas eodem art. ad 2, lune prohiberi
dcbcnt ne accédant ad boc sacramentum.
Algue hinc coltiges guam a saniori reccsse-
rint instiluto , qui hanc olim emisere propo-
sitionem: Communie muUo mugis consulenda
est conjugalis ipso die copulae habilœ causa
voluptalis. Sed heu! guanto erravit atrocius
qui islam hanc non erubnit proferre : Gonsu-
lendum est saccrdoli et laico, ipso die volnn-
lariae pollutionis , fornicationis , adultcni ,
immo et pcccali contra naturam, ad sacratn
inensam accedere , dummodo doleanl et con-
fiteaniur. Isiane theologus evomuit, an dœ-
mon abyssi?
Cœteras animi corporisque dispositiones,
qu>bus instruclos esse oporleat, qui ad san-
ctam synaxim accedunt, consuUi prœtermitti-
tnus, quia nihil habent difficultatis : hic aulem
eo tuntum scrutari proposilum est, quœ mo-
ram injicere possint.
11. PRÉPARATION DE l'aUTEL.
1. Antiquité des autels. — 2. Autel fixe et
portatif. — 3. Nécessité de l'un ou de l'au-
tre. — 4. Un autel doit-il être consacré,
et par qui? — 5. F faut-il des reliques? —
6. Abus à éviter. — 7. Divers cas dans les-
quels un autel perd on retient sa consécra-
tion. — 8. Difficidtés sur la fraction du
sépulcre. — 9. Quand l'autel est violé, l'é-
glise l'est-elle aussi? — 10. L''S nappes d'au-
tel sont-elles de précepte rigoureux pour le
nombre, — 11. poitr ta bénédiction. —
12. pour la matière, — 13. pour la pro-
preté.— 14. Faut-il sur l'autel une croix
avec l'image du crucifix? — 15 En faut-il
une guand le sainl sacrement est exposé ?
— 10. Peut-on, en certain cas, célébrer sans
croix sur l'autel? — J7 La lumière très-
nécessaire pendant la célébration du sacri-
fice.—i8. Faut-ildelacire?—i9. Nombre
des cierges. — 20. Troi» oOservations sur
cette matière.
1. Si nous faisions ici un traité général du
sacrifice, nous ne manquerions pas d'obser-
ver que les autels de l'Eglise catholique sont
de la plus haute antiquité (I) ; que leur con-
sécration, si odieuse aux prolestants, a été
en usage dans les siècles les plus purs (2);
qu'à raison d'eux-mêmes ou de leurs accom-
pagnements, ils ne présentent rien à un es-
prit éclairé qui ne puisse nourrir sa piété et
sa religion; que l'autel pris en soi rappelle
tout naturellement la mémoire, ou do la table
sainte sur laquelle Jésus-Christ Ot sa dernière
cène avec ses disciples, ou de la croix à la-
quelle son amour pour nous l'attacha, ou du
miiiislros \oluit avocare. » Cvprian Ep. 65. Vide S. Ire-
naeiun, lib. iv, cap. 3i; Ailianis. m Fila S. Anlonii, etc.
(2) Ailiati.is. in Apoloqin ad Cons/mifiiim; Basilius m
ps. ciii . Euseb. lib. iv de Viia Cottstaiumi, el iulra, duo-
bus nct^ >eqq.
12*13
PRË
PHB
1201
calvaire doulourenx surlequrl il voiilul bien
expirer pour les hommes ot pour leur s;ilut ;
que les nappes dont ro iiiômc aiilcl est cou-
Ycrl rcprést-nlent, ou les linges dont il fut
enveloppé dans le sépulcre, ou l'éclal de son
humanité; que lu croix placée au milieu de
cet autel est un trophée de la vicloircque
l'Agneau a remportée sur le monde entier,
non p:ir le fer, mais par le bois, ainsi que
l'avaient prédit les proplièles ; que la lumière
qui y brille à droite et à gauche est comme
une ombre de ce jour édalanl qui a éclairé
les Juifs et les gi nlils, et i|iii des ténèbres
les a fait passer à l'admirable lumière de
riMangile. M^is ce beau détail est le pariage
d'un autre genre d'écrivains. On n'attend de
nous que des difficultés praliiiues. Tâchons
d'en proposer, et plus encore d'en résoudre.
2. Avant d'en venir là il faut remarquer
qu'on distingue deux sortes d'autels, les uns
fixes et stables, les autres portatifs. Ceux-ci
s'appellent m-a dans la rubrique ; ceux-là
altare : tons deux doivent être di« pierre (1).
L'autel fixe est attaché à sa base. Sa par-
tic supérieure, c'est-à-dire sa table, n'est que
d'une seule pierre, [/autel portatif peut,
ainsi que le marque son nom, se transporter
d'un lieu t l'autre. 11 doit être assez amplo
pour contenir l'hoslic et la plus grande partie
du calice, et même quelque chose de plus,
c'est-à-dire le ciboire et les pains qu'on y
met pour consacrer. C'est ce qu'on appelle
communément pierre d'autel, ou pierre sa-
crée. On l'enchâsse ordinairement dans une
tabli' de bois disposée à l'usage du sacrifice,
cl l'une et l'autre doivent être à peu près de
niveau, pour obvier au péril de répandre le
précieux sang. Cela posé,
;5. On demande 1° si un autel est absolu-
ment nécessaire pour olïi ir le saint sacrifice.
A cela il n'y a qu'une réponse : l'autel,
comme il est d'usage dans le cbrislianisnie,
n'est pas nécessaire de nécessité de moyen,
puisque Jesus-Chrisl ne s'en est pas servi et
qu'il a consacre sur une table commune;
mais il est nécessaire de nécessité di- pré-
cepte, et lie précepte si rigoureux, qu'il n'y a
ni évéque ni pape qui ail jamais osé en
dispenser.
4. Ou demande 2° si l'aùlel doit être con-
sacré, et par qui.
La réponse n'est ni moins aisée ni moins
sûre. 11 faut, pour qu'on puisse célébrer sur
un auiel, qu'il suil consacré. Si l'église, qui
ne sert au sacrifice que d'une manière éloi-
gnée, doit, pour élre élevée à ce haut degré
d'honneur, sortir de son premier état, et
devenir sainte de profane qu'elle était, il est
bien juste que l'autel sur lequel le corps du
Fils de Dieu repose presque immédiatement,
soil sanctifié autant qu'il est capable de l'être.
(l)Allaria si non fiierint lapidea non consecrenlur.
Concil. Ep.ioiieiise cl Cai'iliil. C:iroli M;igni. — Il esl ce-
ppiulant sûr qu'il y a pu autrefois des autels qui n'étaient
rjue de liois, ex il y en a eneoro deux à Rome de ci tle
snrlp. Uneliinefnis ilsonlélé de inélal, d'anlre fois d'or ,
léniuin celui nu.- l'ulchéiie, s.eur de 'l'iiéodose , donna à
l'église de Coiislauiiiio|jle {Sozomen., lib. ix But., cap. 1).
L'.nilclde pierre rappelle plusilisUuclemeut Jésus-CUrist,
qui «t la pierre angulaire.
Ft cVst aussi ce que les anciens conciles ont
très-élroilement recommandé dans leurs ca-
nons {■!). Ainsi un prêtre qui serait a^sez
téméraire pour célébrer sur un antel non
consacré pécherait mortellement. Ft même
dans le doute, pourvu qu'il fût bien fondé,
tel qu'il nous paraîtrait si une pierre peu
ancienne n'avait ni croix gravées ni sépulcre,
il faudrait suspendre son nnnisière, selon
celle règle qui n'est pas n'>uve|le : Ecclesice
vel (ilUiria quœ tunbigua sunl de conxecratione,
consecrenlur. (3an. 18, de Covaecr. dist. 1.
Cette consécration, qui se fait par l'onction
du saint chrême avec les prières marquées
dans le Ponlifical, est très-spécialement ré-
servée à revêtue \-l , et il ne peut en donner
la commission qu'à un évéque comme lui.
Cependant comme celle cérémonie, toute
respectable qu'elle est, n'est que de droit
ecclésiastique, le sainl-siége en a quelquefois
confié les pouvoirs à de simples prêtres, qui,
chargé» de la pénible culture des ()ays les
plus éloignés, se seraient souvent, faute do
celle permission et faille d'évêques, trouvés
dans l'impuissance de faire leurs fonctions.
5. On demande 3 s'il fuut nécessairement
des reliques pour la consécration d'un aulcI.
11 esl constant (jne l'on n'a pas toujours
mis des reliques dans les autcN quand on les
a consacrés, et qu'ainsi, à parb'r dans une
certaine précision, on ne pourrait dire qu'un
aulel où il n'y a point de reliii^ies n'est pas
consacré. Mais il e^l sûr en même temps
qu'eu égard à l'usage de l'Eglise, usage très-
ancien ('i-', c'est aujourd'hui, relativement
au sacrifice, momliler loquendo , n'avoir
point it'aulel, que d'en avoir un où il n'y ait
point de reliques. t>s paroles, Ornmus le pcr
mérita sancloruin, quorum reliquice hic sunt,
en supposent nécessairement. Il est vrai que
quelques anciens Missels ordonnent de le^
omettre lorsqu'il n'y eu a point; mais tous
les autres, et plus encore ceux qui onl para
dans la suite, onl retranché celle rubrique,
cumme conlrafre à la discipline présent ■, qui
fait loi, et qui la fait très-sévèremenl (a),
excepté peut-être le cas de nécessité dont je
parlerai plus bas.
G. Quelques pers-onnes se sont imaginé
qu'au défaut de reliques elles pouvaient met-
tre d;ins le sépulcre de l'autel une parcelle de
l'eucharistie ou un morceau dt" quelque cor-
poral sur lequel on aurait céiéhré. Il y avait
dans celle conduite plus de simplicité que de
lumière ; car, pour ne rien dire du corps de
Jésus-Christ, qui sûrement n >sl pas fait pour
servir d'ornement a une pierre d'autel, il est
évident que le corpor.il, perdant sa bénédic-
tion quand ri esl déchiré, ne la peut plus
communiquer à autre chose. De plus il ne
touche pas physiquement le oorps du Sau-
(2) De ecetosiis, quoties suppr parum consecrationes
hsesiiaiur, agcndum est ul sine nlla irepidiuione ronse-
crr mur. Concil. Carlliag v, lom.lt Concil., \>. 1216. Placuil
allaria, non soluni nnruone clirisniatis, sed pliani sacerdo-
lali beiipdiciione saerari. Cunril. Agalli., can. li.
(ô) V'i(/«cap, 25, de Consecrat. dist. 1.
(4) Vide Saiule-Beuve, t. II, cas 79, ou Ponlas, y» AltfBl,
Câsl.
(o) ride Sjivium, q. 83, art. 3, q. 5, p. 597.
1S9S
DICTIONNAIRE -DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
I2<JG
veur, qui ne peut êlrc ainsi louché dans
rcucharislie; et c'est pour cela qu'il y a
entre le corporal et lo suaire dans. lequel le
Fils de Dieu fut mis après sa mort une très-
grande différence. D'ailleurs, que fera de
L'autel fixe ou simplement dit la perd,
1" lorsque sa table, quoiqu'elle demeure en
son cnlier, est séparée de sa base, ou des
pieds sur lesquels on l'avait posée; 2" quand
celle même table est ou brisée ou rompue
plus un morceau de corporal que le corporal considérablement. C'est la décision d'Iiino-
lout entier qui est sur l'autel lorsqu'on y dit cent 111 (;3), et elle fait loi partout. La raison
la messe? Knfin, quand le ministre prie par en est que dans ces sortes d'autels ce n'est
les mérites des saints, il ne parle actuelle- pas la table seule que l'on consacre, c'est
ment ni de Jésus-Christ ni de tout ce qui a toute la masse de l'autel , ou, si l'on veut, on
pu toucher son corps, mais des martyrs, des consacre la table en tant qu'appuyée sur sa
confesseurs, et de leurs sacrées dépouilles, base, et c'est pour cela que l'évoque fait les
Il faut donc avoir des reliques de saints, et
de saints dûment reconnus par l'Eglise, à
qui il appartient d'en juger. En faut-il de
plusieurs? Les paroles : Per mérita sancto-
:iim, quorum reliquiœ hic sunt, semblent le
jéGnir. 11 est d'usage d'en mettre de trois.
Ce que disent quelques théologiens, que
les reliques authentiques sont trop rares
onclions sur les quatre jointures qui unis-
sent ces deux parties pour n'en faire qu'un
tout. D'ailleurs ce tout , pour bien repré-
senter un seul Jésus-Christ , doit être uni-
que et simple, et il n'est plus tel quand il s'y
trouve quelque fracture considérable.
Il suit de ce principe qu'un autel fixe ne
perd pas sa consécration, 1° quand on le
pour qu'on soit absolument obligé de s'en transporte tout entier d'une chapelle à l'au-
servir, n'est pas conforme à la vérité : car tre; 2" quand le mur auquel il était attaché
outre qu'on peut employer celles qui étaient s'éboule ; quand il se détache quelques-unes
dans des pierres que la vétusté rend inutiles, des pierres qui lui servaient de base, pourvu
que ce ne soit pas de celles qui touchent
immédiatement la table et sur lesquelles
s'est faite l'onction, qui ne fait du haut et du
Dieu donne chaque année assez de nouveaux
saints à son Eglise, pour en fournir le monde
entier; leurs ossements, leurs chairs, leurs
cheveux, leurs cendres, leurs vêtements
même pouvant servir à cet usage, comme
le remarque Quarli, que nous allons citer.
Du reste, ces reliques se mettent ou dans
une petite ouverture, que l'on nomme le
sépulcre, ou sous la masse entière d'un
autel proprement dit. Mais il ne doit y avoir
sous ce même autel que des corps saints;
et si quelques fidèles y avaient été enterrés
auparavant, on ne pourrait y célébrer que
leurs ossements n'eussent été transportés
ailleurs. C'est ce qu'a décidé en 1399 la con-
grégation des évoques (l).Je ne sais si la
pratique de faire jusque sous l'autel d'une
chapelledes caveaux pour inhumercertaines
familles qui ne sont pas toujours composées
de saints, s'accorde bien avec celle décision.
Nous pourrions examiner ici si un autel est
consacré par cela seul qu'un prêtre y dit la
messe; mais ce que nous avons dit sur une
question semblable au sujet du calice résou-
dra suffisamment celle-ci.
7. On demande, l" quand un autel perd sa
bas qu'un tout moral. C'est que dans tous ces
cas la forme de l'autel est toujours essen-
tiellement la même, et que la durée de la
consécration se mesure sur celle delà forme.
Si la table n'était pas attachée à demeurer
aux pieds qui la soutiennent, on pourrait la
séparer sans lui faire perdre sa bénédiction.
Ce ne serait alors qu'un autel portatif, mais
plus grand qu'on n'a coutume de les faire.
Tout ceci est tiré des meilleurs théologiens
et des plus savants canonistes.
Pour ce qui est de l'autel portatif, il perd
sa consécration quand il est tellement brisé
qu'il n'en reste aucune partie assez grande
pour contenir l'hostie et le calice (V). C'est
qu'en ce cas sa forme périt, et par une suite
nécessaire la consécration qui en dépend.
De là il résulte qu'un autel de ce genre
peut continuer à servir au sacrifice, 1° quoi-
qu'il soit écorné dans les quatre coins. 11
est vrai que la consécration se fait dans
les angles, mais il est vrai aussi que le tout
la reçoit à jaison de ses parties ; 2° lorsque
consécration, de manière à ne pouvoir plus le morceau qui reste après une fracture est
servir au sacrifice.
R. L'autel stable et l'autel portatif la per-
dent également et par l'effusion du sang
humain , et par les actions ou impures ou
contraires au respect dû à la plus intime
présence de Dieu, desquelles nous avons
parlé dans un autre article '2). Mais ils
ont outre cela des manières de la perdre qui
sont propres à chacun d'eux en particulier.
(1) Ouarti, p. I, lil. 20, dub. 3, diflicult. 1.
l'I) Remarquez que dans ces cas l'aulel est réconcilié
par les mômes moyens qui réconcilienl l'église. — Voy.
les arl.LiEC, Honoraire, Sacrifice.
(3) Allare vero in quo tabula , cui consecralionis bene-
diclio ponùBcali minislerio adliibelur, si niota a slipite suo,
vel enormiter fracia fucril, debel non immerilo consecrari.
Innocent. III, cap. 3, de Consecrat. eccl.
(i) Non censelur fractio nolabilis, quando major pars
quœ remanel est sutficiens ut in illa possit calix el hostia
assez grand pour qu'on y puisse placer ce
qui doit y être, c'est-à-dire le pain et le
vin. Et alors il faut ôter le petit fragment
qui a été séparé du reste ^5), parce que tout
autel ne doit être composé quedune pierre;
3° quand il a été tiré du cadre de bois dans
lequel on a coutume de l'enchâsser : en
effet ce cadre est étranger à la substance de
la pierre sacrée, et il ne sert qu'à l'affermir.
consecrari. Si vero frangatur per médium , ellamsi quœ-
cunque pars ad lioc esset sutBciens, nulla manet coiise-
crala , quia certum est non posse utramqne parlem nia-
nere consecralam , et non est major ratio de nna quam
de altéra. Nugniis iu ui part. S. Tliomse, q. 85, a. 3; Pon-
las, v° Autel , cas 8.
! (S) Il faut bien remplir le vide, sans quoi le calice pourra
se renverser; il semble qu'où peut y laisser le fragmen',,
comme on peut y mettre toute autre matière.
(Note de l'Editeur.)
1297
PRE
PRE
«9»
8. C'est une grande question de saroir si
un autel perd sa consécration (juand le
sépulcre ou m/;nie le sceau du sépulcre est
rompu. Sur quoi je dis d'abord que, quoi
(]u'cn aient eru quelques théologiens, sur le
sentiment desquels l'ontas n'a pas jugé à
propos de s'expliquer, la seule rupture du
sceau ne suflit pas à col effet. Pour exclure
cetle opinion il suCGt de dire qu'elle n'est
fondée sur rien. Le droit, d'où il serait de
règle d'en tirer la preuve, n'en dil pas un
mot. L'usage qu'on pourrait réchimer, n'est
ni certain ni dominant, hien loin d'être uni-
versel. Si la crainte ou l'inquiétude l'ont
établi quelque part, je consens qu'elles l'y
conservent : mais qu'on n'en fasse pas une
loi. De là je conclus que quand le sceau
qui arrête les reliques est ôté, il en faut
mettre un autre, de peur qu'elles ne se per-
dent, et célébrer à l'ordinaire. Ce que je
vais ajouter confirmera ce senlimenl.
Je dis donc encore qu'il n'est pas sur que
la fraction du sépulcre fasse perdre à un
autel sa consécration : car, 1 ■ ce cas, non
plus que le précédent , ne se trouve nulle
part exprimé dans le droit; 2' il y a au
moins autant de théologiens pour un coté que
pour l'autre. On en trouvera quelques-uns
indiqués chez Quarti ^1), dont l'ouvrage a
été souvent réimprimé en Italie ; 3 si, comme
prétend l'ontas (2), le sépulcre d'un autel
consacré avec des reliques en est la partie
la plus notable , ce ne peut être qu'en le
considérant, ou en lui-même, ou par rap-
port aux reliques qui y sont renfermées. Or
d'un côté il est constant que le sépulcre,
pris en lui-même, est la plus petite chose du
monde, et qu'une pierre d'autel souffre
beaucoup moins en le perdant qu'en perdant
un de ses angles sur lequel on fait les .onc-
tions. Lt de l'autre tôle il est avoué par
l'ontas (3) que l'essence de la consécration
d'un autel ne consiste que dans l'onction
du chrême et la bénédiction de l'évoque,
doù ce savant liomme inlérc qu'on peut
absolument célébrer sur un autel dont la
pierre a été consacrée sans reliques. Donc il
est très-douteux que la fraction du sépulcre
fasse déchoir un autel de sa consécration.
Car dire, comme l'insinue ce docteur, que
les reliques sont essentielles à un autel
quand on y en a mis en le consacrant, et
non dans une supposition contraire , c'est,
ce me semble, donner plus au paradoxe qu'à
la vraie et solide raison.
Mais peut-on donc célébrer sur un autel
qui manque de reliques? 11 semble que nos
principes mènent là. Cependant nous ne le
croyons pas,i parce qu'il y a lieu de douter
si l'Eglise le permet, au moins d'une ma-
nière générale, et dans le doute il faut pren-
(1) Qiiarli, p. i, lit. 20, diib. 3, diflicult. 1.
(2) l'ontas, v° Atllcl, cas 7.
(5) Ponias, ibid.y c.ns t. Ce docteur conseille ^ la fin de
sa décision de recourir à colle; du sainl-siége lorsque cela
est possible. On aurait bien fait dans ce pays-ci d'envoyer
un exprès U la ville episcopalo, et d'en faire venir une
pierre sacrée.
(l) Ce mot a élè dit le 22 mars 1827. Il faut une nou-
velle consécration ou une permission du s:iint-sioge. Pen-
dre lo parti le plus sûr; 2' parce qu'il y a
des choses qui, sans être essentielles, sont
très-rigoureusement commandées, et les reli-
ques paraissent être de ce nombre. Le Pon-
tilical, que j'ai lu et relu exprès, en parle
toujours comme d'un rite très-important;3'' il
faudrait alors ou dire faux ou supprimer les
p.iroles : /'cr mcrita sanctorum quorum rcli-
quiœ'hic sunt. Qui osera le faire de sa propre
autorité, si co n'est peut-être dans un cas très-
pressant? Si donc on venait à s'apercevoir
qu'il n'y a point de reliques dans une pierre
d'autel, il faudrait ou y en mettre, si on en
avait d'authentiques, ou, si l'on était pressé,
mettre une nouvelle pierre d'autel sur l'an-
cienne; ou faute de cela s'abstenir de célé-
brer. Si un pareil malheur arrivait la veilla
d'une grande solennité, je n'oserais, à cause
des autorités contraires , trouver mauvais
qu'un curé qui n'a qu'un autel et qu'une
église célébrât sans reliques; et moins encore
s'il en obtenait la permission de; l'évêquc.
Si ce prêtre retranchait alors quelque chose
de la prière Oramus te, etc., il ne le ferait au
moins que par une espèce de nécessité. Voilà
co que je sais do mieux sur celle matière.
Quelqu'un voudra peut-être bien m'en ap-
prendre davantage. Un motdelacongrégalion
des Rites nous mettrait à l'aise : mais ce mot
ou n'est pas encore dit, ou n'est pas venu à
ma connaissance (\).
Au reste il faut supposer, ici comme ail-
leurs, que hors le cas où un brutal , qui
d'ailleurs n'en voudrait point à la religion ,
menacerait de mort un prêtre qui nevouilrait
pas lui dire la messe, il ne peut jamais être
permis de célébrer sans autel. Mais il est
tcmpsde reprendre la suite de nos questions;
il nous en reste encore plusieurs à résoudre.
9. On demande donc, en cinquième lieu,
si, (|uand un autel perd sa consécration ,
l'église perd la sienne. Dne petite distinction
résoudra la difficulté. Si l'autel est violé per
poUutionem humani sanguinis vel semini»,
toute l'église est profanée; s'il ne lui sur-
vient que ce qu'on appelle exsecratio, parca
que sa pierre sacrée aura été rompue, la
reste de l'église n'en souffre point. C'est pour-
quoi quand une église tombe en ruine, on
peut encore inhumer dans le cimetière.
10. Après l'autel, il est juste de dire un
mot des nappes qui le couvrent, de la croix
qui l'orne et des cierges qui l'éclaircnt.
Quant aux nappes, la rubrique en exige trois,
blanches, bénites parl'évêqueou par quelque
autre approuvé à cet effet; elle veut que du
moins la nappe de dessus tombe des deux cô-
tés jusqu'à terre; que les de jx autres ou une
pliée en deux puissent être plus courtes (5).
De ce petit texte naissent plusieurs difficultés.
La première est de savoir si les nappes,
dantles troubles de France il fut permis ti certains prètrcj
de consacrer des autels portatifs sans reliques; ils sont
encore validem. nt consacrés, mais il faut y mettre des
reliques. Culkcl. deci«l.,app. 3, p. 50. (Noie de i Editeur.)
(:>) Aliare operi;itur tribus mappis, seu lobaleis mundis,
ab episcopo vel alio liaiieule poleslatem lienedictis, su-
periori salicm oblonga , qnx liinc cl inde ad terram usquo
periingat, duabus aliis brevioribus, vel una duplicata.
Itubr. parl.i, lit. 20.
im
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
430«
et les nappes au nombre de trois, sont de
précepte rigoureux.
Celle question a doux branches : la pre-
mière, qui regnrdclesi),appus en elles-inétncs
et inclépendammont du uouibre, ne pcul arrê-
ter. Eu supposant que la rulirique n'est que
directive dans le cas présent, nous avons
d'anciennes ordonnances qui défendent de
céléhryr sans nappes (I);etces ordonnances,
confirmées parle respect elp.'ir la pratique d(3
toutes les Eglises, fout une loi à laquelle tout
doit céder.
Quant au nombre des nappes, pltisieurs
prétendent qu'il n'est pas fixé par les <. inons.
Aussi est-on très-parlagé sur ce point. Sua-
rez (2) qui cite pour lui Silveslre de l'rierio,
Paludanus et Innocent 111, croient que deux
suffisent. Prépositus et Quarli (3) n'en de-
do communes. Sur quoi il nons paraît qu'on
le peut dans des cas de besoins semblables
à ceux dont nous venons de parler; car ou-
tre qu'il n'y a dans le droit commun au-
cun text(! qui prescrive cette béuéiljclion,
le sentiment qui ne la croit pas ab«o!ument
nécessaire dans les occasions pressantes est
si dominant chez les rnbricaires et chez les
autres doetcurs (7) qui ont parlé du sacri-
fice, qu'on ne peut le croire témérairement
hasardé. Sur ce principe, à moins qu'on ne
suppose tout un canton destitué de nappes
ou de choses équivalentes, il n'y a point de
prêtre qui n'en puisse avoir trois quand il
sera obligé de célébrer.
12. La dernière difficullé regarde la ma-
tière des nappes. La réponse commune est
qu'elles doivent être de lin ; et que cepen-
mandent qu'une dans le cas de nécessité, tel | dant de la toile de chanvre y suffit, pourvu
que serait celui do faire entendre la messe à *• qu'elle soit assez fine. Azor et d'autres ajou
un peuple, communitati , dans un juur de
fête. Lugo, qui n'est pas seul de sou avis,
s'en tient à la rubrique (i), qui veut abso-»
lument trois nappes, et qui met un moindre
nombre parmi les défauts qu'il faut éviter
dans la célébration. Gavantus le suit (5j .
Non ergo, dil-il, rfuœ(mappœ) tuta consciero-
tia svfficiunl. Il est bien vrai que les deux
canons cités par Quarti se contentent de
parler de linges qui doivent couvrir l'autel,
sans rien dire de précis sur l(e nombre ; mais
il eût pu en citer un autre, dans lequel ua
prêtre qui par négligence répand le pré-
cieux sang jusqu'à en teindre le quatrième
linge est condamné aune pénitence de vingt
jours (G); car c'est une preuve qu'outre le
corporal, il y avait trois nappes sur l'autel.
Pour concilier ces savants, nons disons
avec les derniers que régulièrement pariant
il faut trois nappis pour le sacrifice. Nous
ajoutons avec les premiers que dans les
pajs où la coutume de deux nappes a pré-
valu, couune en Espagne, au moins du temps
de Suarez, on peut s'en coiilenier. Enfin
nous croyons avec les autres qu'une seule
nappe peut suffire dans le cas d'une cer-
taine nécessité, comme s'il fallait sans cela
priver un malade du saint viatique, ou une
communauté d'une messe de précepte. C'est
que la loi la plus forte doit l'emporter sur
celle qui l'est moins, surtout quand celle-ci
est Irès-dispulée. Au reste le cas présent de-
vient inutile par la réponse que noi^s^allons
faire à la difficulté suivante.
11. Elle consiste à savoir, non si les nap-
pes doivent être bénites, car l'usage constant
ne permet pas d'en douter, mais si (juaud on
n'en a point de bénites, on peut en employer
(l)ÎC»p. 59 elMde ConsecVi disi. 1. Coiicllmm Aqui-
sext. ;iii. 1583 Unis lidelium uè.scial iu peiagcjodis nijsle-
riis ipsa ligna liiitejintiie cooperiri? S. Opl^it. lib. vi contra
Panneiiiaii. an. 5<i'S.
(2) Suaiti!, (lisjj. 81, sect. G.
(5) Quarti-, pari, i, lU 20, ad nmn. 1, dub. 8.
(4) Liigo, diip. S!(i. u. 7ii.
(o) liavaiuu.s, p. IV, LU. iO, lill. T.
(6) Si pcr iieglii^'^iitinm aliquid .le sanguine Domini
sMllavrrii.... uscim; ad quiutitm linteum niinister vigiuli
dU'Iius putnil^'al. Caii, 2.1 de Cousecr. dlsl. 2.
(7) Gavaiiliis, ihid. Iill. S. Meraii sdeuUu; Ouarti, ibi'
dem; Sjlvcsler, Awr, Su'Jrez, clc.
tent que l'on pourrait se servir de colon
dans le pays où on le travaille si délicate-
ment qu'il y tient lien de toile de lin. M.iis
Ion s s'accordent à exclure la soie, et Quarli (8),
qui ne fait des péchés mortels qu'avec peine,
en met un à substituer des nappes de soie
aux nappes communes (0).
13. Le mén)e écrivain, ou plut6t tous les
auteurs soutiennent qu'on ne peut sans pé-
ché faire servir à l'autel des nappes sales,
déchirées ou indécentes de toute autre ma-
nière. Ils disent même que ee péché irait in-
dubitablement au mortel, si ces excès étaient
très-considérables au jugement d'une per-
sonne prudente : parce que, quand la loi
positive n'aurait jamais rien statué là-des-
sus, le droit naturel, le respect, le sentiment
font assez entendre qu'on honore bien peu
le corps de Jésus-Christ, quand on lé traite
d'une façon si cavalière. Nimis videlur <:b~
surdum, dit Innocent III, iiisacrifi soriles ve~
(/li[fere,quœ dedeccrent etiam in pfofunis [iO).
ii. Sur la croix dont parle la rubrique,
on demande quatre choses : t" s'il en faut
une; -J" s'il y faut une image du crucifix;
3' s-'il la faut, lors même que le saint sacre-
ment csi exposé; 4-" s'il la faut sous peine de
péché, et de quel péehé.
La première el la seconde de ces questions
se Irouvenl décidées dans le Cérémonial des
évêiines (11). Il prescrit uiie croix avec l'i-
mage de celui qui y a été attaché : la congré-
gation des Rites a déclaré que celle qui se
trouve quelquefois plantée sur le haut du
tabernacle ne suffit pas, mais qu'il faut une^
eroix placée au milieu des chandeliers, à
moins qu'il n'y ait au fond de l'autel nu
grand crucifix eu relief. Plusieurs croient
(8) yuarli, iiitd., dub. 8.
(9) Le lu mai 1819 Sa Sainteté a permjj do se servir
des aiiiicls, aubes, nappes en colon; voulara qu'à l'avenir
ou n'en fil plus que de lin ou do clianvre, m non d'un!
autre matière qui l'eniporlerait eu blaucUeur, propreli;
et solidité sur le lin ou li' climvre. {Nou de l'Editeur.)
(10) dp. 2, (le Cuslodia eurliurisllr. elc.
(11) C.rux.... cuni imagine sancliisiim eruciOïi versa ao
anieriorfm aliaris facirin. Cœreinon. efihc. i, cap. 12. Ce
niéiiie Criémoiiial fait cc.ll« r.Miiurrjue, pag. 62 : i> MasKiis
dixoiis csSi'.l , ul in allari ubi s:imjti>siMium sai'iMMX'ntiinj
sitiiiii est, niissiC non celcbrjri.-ulur, quud aiitiquilus ob'
si.iv;«lti!U esse videmus. »
4301
PR'E
PRE
VM
qu'une ppinlurc! de tnôinc taille tiendrait
lieu de slaliie. Benoît XIV semble s'en ron-
teuier : Viimmodo lumen crucifi-ius ia majori
tabula vel pictus, tel cœlalus, priiauin lucum
obtineat prœ cœleris oDinibus quœ eudeni ta-
bula exprimuntur. Ce sont ses lermes.
15. On est plus partagé sur la troisième
question. Mcrati, fondé sur un décret delà
sacrée congrégation des llilos (l), soutient,
contre Gavantus , qu'il faut une croiK
non - seulement sur l'autel où le saint
sacrement repose dans le tabernacle, mais
encore lorsqu'il «st exposé. Pour appuyer ce
sentiment, il cite quelques docteurs qui
l'ont embrassé, et surtout Didaque Uias,
qui, mailre des cérémonies dans la métro-
pfdc de Séville , les possédait en homme
éclairé. Il y joint l'autorité do deux ordres
célèbres ("2), et il conclut qu'il faut s'en tenir
au décret de la sacrée congrégation, décret
conforme d'ailleurs à la rul)rique, qui, vou-
lant une croix sans distinction quelconque,
est censée la vouloir dans tous les temps.
Si on lui obj'-cle que la figure est inutile
en présence de la réalité, il répliiiue, 1" que
si cette objection était solide, elle aurait lait
impression sur les consulleurs romains, qui
très-sûrement ne l'oyl pas ignorée; i° qu'en
cas qu'elle eût lieu, il ne laudruit point de
croix à la messe, ou du moins pendant sa
partie la plus considérable, puisque, depuis
ia Consécration jusqu'à la Communion, Jé-
sus-Christ est très-présent sur l'autel ; 3' que
la présence sacramentelle n'est que pour tes
yeux de la foi ; que l'Eglise veut et a raison
de vouloir quelque chose (jui, eu fr.ippanl
les yeux du corps„ réveille cette même loi
qui s'endiirt aiséiuent; que c'est pour cela
que le pied du calice et le paiu même qui
doit être consacré |)orlenl l'cmpreiule de la
croix. 11 ajoute que, de l'aveu de (javaii-
lus, les objets qui parlent aux yeux enchaî-
nent plus puissamment l'imagination, tou-
jours prête à s'euvoler, et que c'est pour
celle raison qu'il exiige une croix dans les
autels à tabernacle où repose le saint sa-
crement. Ces raisons m'avaient louché, et
je connais des diocèses qui, pleins d'unjusto
respect pour la sacrée congrégation, c'est-à-
dire pour un corps île savants très-versés eu
ces matières, el qui ne prennenl leur parti
<iu'.i|irès de longues et mùrcs réllexions,
avaient commencé à suivre sa décision. Mais
noire saint-père le pape, dans sou bref du
19 juillet 17'f(), nous apprend ce que Merali
a sans doute ignoré, savoir, 1° que dans U
congrégation du \k mais 1707, les suffrages
des consulteurs furent Irès-parlagés ; 2* (ju'il
fui résolu ({ue son décret ne serait pas rendu
public j 3" qu'après un nouvel examcu fait
(1) Super altarfi in quo SS. sacranK^nluru e\posiliim
esl, crus (le moro collocari débet, cum irn.igiiie crucilixi
apposiui. S. R. Conqreg. M ilarlii 1707, apud Meiali iit
Indice decrelor. u. 604.
(2; MiT^iU lu Gavaiil. p. i , lit. 20, n. 7.
',:,) S.TI1..111., quoJlil). 9, i, 3.
(i) Liigo, eaii. (lisp- "9.
(o) Suari./-. (1i.-ip. 81 , secl. S; Vasquez, disp. 253, cap.
ô : Utjiiy, ibid. ; (Ju.'trli el Meijti, pari, i, lit, 20. Be-
II d. XtV, de Sacnlic. 1. m, c. 1.5, ii. I.
au commencement de son pontiOcal, le 2 sep-
tembre n'vi, la même congrégation avait
enfin réglé que chaque Eglise eûl à s'en te-
nir à ses anciens usages : lia ut nikil iminu-
letur in ea diacesi ubi crux in ulluri conx/i-
tui soleal, dum mi»»j celebralur, ttiamsi sa-
cra eucliarislia publiée proslet; neque nova
disciplina excitelur in ea diœcesi ubi contra-
ria Inijus ni cunsueludo jnmpridem invaluerit,
10. Pour ce qui est de la dernière ques-
tion, quelques auteurs ont pensé qu'on ne
peut, sans pécher mor:ellement, dire U
messe à un autel où il n'y a point de croix ;
tant parce que c'e»! aller contre la coutume
universelle, qui a force de loi, ((ue parce que
la rubri(iue prescrit souvent au prêtre de se
tourner vers la croix, ce qui ne se peut faire
lorsqu'il n'y en a point. D'autres, et un bien
plus grand nombre, ont jugé que l'omission
de cette cérémonie n'était tout au plus qu'une
faute vénielle. La raison qu'ils en rendent
est que, d'un côté, il ne faut pas multiplier
les lois qui aillent au mortel, sans en avoir
de solides motifs, de peur de tendre mal à
propos des pièges à la verlu (.'?), cl que, do
l'autre, il n'y a point de raison de porter si
loin la nécessité d'une croix pendanl le temps
du sacrifice. Lo droit canonique n'en dit mol,
cl l'on ne peut prouver que la coutume qui
l'autorise oblige sub gravi. C'esl, il est vrai,
un usage prescrit par la rubrique; mais elle
prescrit aussi l'usage de deux cierges pen-
dant la messe el d'un troisième depuis lo
Sanctus jusqu'à la Communion, et ce|ien-
dant, dit le cardinal de Liigo, on n'est pas
grièvement coupable pour y manquer ('»).
Ce sentiment nous parait sage et plausible.
Nous y adhérerons donc, ainsi que l'ont fait
avant nous des docteurs d'un mérite distin-
gué (5), avec lesquels il ne sera pas inutile de
remarquer, l" que, dans le cas de nécessité,
on pourrait se passer de croix ; 2° qu'au ju-
gement de la cona;régalioa des Riles (C) , il
n'est pas nécessaire de bénir celles qu'on met
sur l'autel ou qu'on porte aux processions.
17. U ne nous reste plus qu'à parler de
la lumière qui doit servir au sacrifice.
Et d'abord on convient qu'elle esl si né-
cessaire qu'on ne peut, même pour don-
ner le viatique à un moribond, célébrer
sans en avoir. Le suffrage unanime des théo-
logiens, la coutume aussi étroite que con-
slante de l'Eglise, le foudroyant arrêt du
pape Honorius lii contre un prêtre qui avait
osé célébrer sans fi.u et sans eau (7), tout dé-
l)Ose en faveur de ce rigoureux sentiment.
C'est pourquoi, si la lumière venait à s'étein-
dre avant la consécration, el qu'on ne pût
en avoir d'autre, il faudrait, fùl-ce un jour
solennel, eu rester là. Ce serait autre chose
(6) Cruces allaiium sou prore.ssionum non siiiit bene-
dicendie de pra'cepio : piUest laimn siniplex sacerdos cas
bpnedioere privalim, el non soleiniiilur {S. U. C. 12 Jutii
1704). rignaielli Jil ia môme cliuse des images des saiius
que l'on nul dans li'S éiilises.
(7) Iiueni-li c\uod presbvicr (Sancue Iirigid;e Brixien-
sis) sine igné s.u^nlicabat elaqna. Cnni igilur vel ex apeila
nialiua, VI l niiiiia dec.pieiui» pi;ceassu piobalur, manda
nins t|n;iU'nus olliciu el lieneli. ii) pujietiio ipsum priie»
Hunonus Hl. caj). ii, de Célébrât, iiusiar.
1503
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES. 1304
on voul, des miauties, mais ces minulies, qui,
quand on ies néglige, enfantent le trouble et
les murmures, produisent, quand on est fidèle
à les suivre, la paix, l'ordre, l'uniformité.
(ExplicaLiou du P. Lebrun.)
I. Comment les fidèles doivent se préparer
pour assister à la messe avec fruit.
Les livres sacrés nous recommandent de
si la consécration d'une des espèces était
déjà faite. L'intégrité du sacrifice l'emporte
sur toute loi de cette nature.
18. On convient encore qu'on ne doit se
servir à l'autel que de cire. Les rubriques
et la coutume appuient également celte opi-
nion, et elle nous paraît si sûre, que nous
regarderions comme coupable d'une faute
griève quiconque s'en écarterait, hors le cas
de nécessité (1). Dans ce cas, on pourrait se préparer noire âme avant la prière (G). Et
servir de suif ou d'huile, et cela non-seule- •' •'•' " — •"' ''" -'"" "--■■"-■-'--
ment à raison du besoin de communier un
malade ou de dire la messe à un peuple,
qui autrement ne pourra l'entendre, mais
encore pour vaincre une tenlation qui fati-
gue, ou même, selon quelques-uns (2), pour
se procurer un honoraire sans lequel on
aurait peine à vivre. S'il ne s'agissait que de
satisfaire sa dévotion particulière, je serais
plus réservé. La vraie piété se sèvre elle
Comme il n'y a point de plus excellente
prière que celle qui doit rendre Jésus-Christ
présent sur nos autels et qui nous fait parti-
ciper à son adorable sacrifice, il n'y en a
point aussi qui exige plus de préparation
que le sacrifice de la messe.
La première et la meilleure préparation,
c'est la bonne vie qui répond à l'état de chré-
tien : Vivez de telle manière, ont souvent dit
les Pères , que vous puissiez mériter chaque
même en faveur de la règle ; elle a affaire à jour d'être admis à la sainte table
un maître qui sait bien la dédommager.
19. A l'égard du nombre des cierges, la
rubrique en demande deux (.3), et c'est la
pratique de tous les gens de bien. Je ne sais
comment l'usage contraire s'est introduit
dans de grands diocèses. Si c'est la pauvreté,
il faut gémir du malheur des temps; si c'est
Un vernis d'avarice, il faut gémir encore da-
vantage. Et envers qui serons-nous riches,
si nous ne le sommes pas à l'égard de Dieu?
20. Nous finissons par trois petites obser-
vations : la première , que quoiqu'il soit
mieux d'allumer un troisième cierge vers le
temps de l'élévation, dans les églises qui font
l'office romain, parce qu'il est toujours bon
de se conformer aux rubriques, personne,
que je sache, n'en fait une loi qui oblige sub
gravi. On sait que cela n'est d'usage ni dans
le diocèse de Paris ni en plusieurs autres du
royaume. La seconde, qu'il y a au con-
traire une très-étroite obligation d'entretenir
nuit et jour une lampe allumée devant l'au-
tel où repose le saint sacrement : obligation
si forte, qu'on juge coupables de péché mor-
tel ou les supérieurs ou ceux sur lesquels ils
se déchargent de ce soin, s'ils y manquent
pendant un temps considérable, tel que se-
rait celui d'un jour entier. Ce serait autre
cho.se s'ils y étaient forcés par l'indigence et
la misère des lieux. La troisième, que si
dans le nombre des cierges qu'on allume
pendant la célébration du sacrifice il faut
éviter la superstition fi), il faut éviter aussi
un air de faste et de grandeur. La congréga-
tion des Rites, à qui rien n'échappe, a dé-
cidé (3] qu'un vicaire général, fût-il prono-
taire apostolique, n'a droit ni de se fiirc
servir à l'autel pardeuxchapelains, ni d'avoir
quatre cierges aux messes basses, si la so-
lennité de la fôte ne l'exige. Ce seront là , si
(1) La matière stéariquo dont on fait des bougies bien
propres n'a pas été approuvée à Rome; on peutspulcnient
croire que cet usage n'est pas une infraction grave .'i la
règle.
{Noie de l'Edilcur.)
f5) Quarti, n'i snprn.
(3) r.andelabra saliem duo runi candelis accensis hinc
et inde in utroque ejus lalere. Uubric. part, v, lit. 20,
n. 1.
En second lieu il faut se préparer par un
ardent désir d'aller à la maison du Seigneur
et de trouver au pied de l'autel toutes les
consolations. Les vrais Israélites se repré-
sentaient avec une très-grande joie le bon-
heur d'aller au saint temple, dont l'autel
méritait principalement du respect, parce
qu'il était une figure du nôtre ; et quel sujet
n'ont pas les chrétiens de soupirer après
leurs églises, où est réellement Dieu leur
Rédempteur I Dans quelque embarras qu'ils
se trouvent, ils doivent se calmer en disant
avec Jonas au milieu des flots de la mer : Je
reverrai votresnint temple (1). Leur foi devrait
tenir leurs âmes attachées au sacrement de no-
tre rédemption, ainsi quesaint Augustin le dit
de sainte Monique, qui ne manqua aucun jour
d'assister à l'autel, d'où elle savait qu'on distri-
bue la victime sainte [Cunfess. l. ix, c. 13).
Un troisième moyen do se préparer est de
gémir de ses misères, de concevoir quelle est
son indignité, d'entrer dans les senliiiients
du publicain qui n'osait presque lever les
yeux en entrant au temple, llien de plus res-
pectable que la maison du Seigneur ; et si
Dieu a dit du tabernacle de la loi : Tremblez
devant mon sanctuaire [Levit. xxvi, 2), quel
respect ne doivent pas inspirer nos églises,
où Ion offre le sacrifice du ciel et de la terre,
le sangd'unDieu fait homme?Un diacre disait
autrefois tout haut dans l'église ces paroles de
saint Jean : Loin d'ici les chiens, les empoison-
neurs,les impudiques, et quiconque aime et fait
lcmensonge{Apoc.xxn,i^). Chaque fidèle doit
se le dire à soi-même, et entrer dans des sen-
timents de componction qui produisent le re-
cueillement, de peur d'entendre ce terrible
reproche de l'Evangile : Mon ami, comment
étes-vous entré dans ce lieu sans avoir la rube
nuptiale {Mattli. x^ii, 12)? c'est-à-dire sans le
(4) «Quarunidam missaruni et candelarum certum nu-
meruni, qui niagis a superslilioso cultu quam a vera reli-
gione invenlus est, omuino ab Ecclcsia remove.int epi-
scopi. » Trident, scss. 22, in Vccrcto de Obscrvaitdis, etc.
(a) Uic 7 Augusti 16^7, apud Gavantura.
(6) Anle oialioneni prépara animaui luam. Eccli
xviir, 23.
(7) Verumiamen rursus videbo templum sanclum luiim
Joii. Il, 3.
1503
PRE
PRE
1Ô06
rcspccl/.a modcstieclla pureté que celle robe
Jésigne, et qui conviennent au liou saint où
l'on va prier et adorer l'Agneau: sans tache.
Enfin, pour se préparer à tirer beaucoup
Je fruit du saint sacrifice oii l'Eglise s'olïre
avec Jésus-("lirist, il faut se disposer à pou-
voir s'y offrir soi-même, et entrer dans
l'esprit du sacrifice de Jésus-Clirist el de son
Eglise. Il faut que les fidèles demandent à
Dieu que, semblables aux holocaustes que
le feu purifiait el consutnait, le feu divin
consume ce qui est en eux de terrestre cl de
charnel, cl qui ne peut être offert avec Jésus-
Christ (1), afin que non-seulement leurs âmes
soient purifiées par ce divin feu, mais encore
leurs corps {Hom. xii, 1), qui doivent être
offerts comme leurs âmes, el qu'ils puissent
dire avec saint P.iul : Puis(juc )tous avons un
grand pontife élabli pour nous sur la maison
de Dieu, approchons-nous de lui arec un
cœur vraiment sincère, sans aucun déguise-
ment, avec une pleine foi, pénétrés de tuus nos
devoirs à la vue de ces grands mystères que la
foi nous fait apercevoir, ayant les cœurs puri-
fiés par une aspersion intérieure, exempts de
tout reproche de la conscience, et renouvelant
en nos corps la pureté qu'ils ont eue par les
eaux salutaires du baptême [llebr. x,21, scq.).
Mais quand nous ne nous trouverions pas
dans ces sainlesdisposilions que les chrétiens
doivent souhaiter, ne laissons pas d'espérer
en lamiséricorde deDieu, et d'aller avec con-
fiance au pied de l'autel qui est la source des
grâces. Le pontife que nous avons, dit saint
l'aul, n'est pas tel qu'il ne puisse compatir
à nos faiblesses. Il a éprouvé comme nous
toutes sortes de tentations, hormis le péché.
Allons donc nous présenter avec confiance
devant le trône de la grâce, afin d'y recevoir
miséricorde et d'y trouver le secours de la
grâce dans nos besoins [Hebr. iv, loj.
II. De la préparation particulière des prê-
tres marquée dans les rubriques.
Explicalion du mol rubrique.
On a appelé rubriques des observations
écrites en caractères rouges. Celteexpression
vient de l'ancien droit romain, dont les litres
et les maximes ou les décisions principales
étaient écrites en rouge (2). Parcourez les
lois rouges des anciens, dilJuvénal (3), c'est-
à-dire les rubriques du droit , suivant la re-
marque de l'ancien Scoliasle. On a nommé
de même rubriques de la messe les règles
qui prescrivent la manière de la dire, parce
qu'en effet on les a communément écrites en
rouge pour les mieux l'aire distinguer. An-
ciennement ces règles ne s'écrivaient que
dans des livres particuliers appelés Direcloi-
(1) August. m psal. l, n. 23.
(-2) yumlilian. 1. xii, c. -5; Prudeatius, coMra Sym-
mucn.
(3) Causas âge, periege rubras
Majorum leges. (Satir. 1. xiii.)
(4) Voyez la préface de Palricio, évûviue de Pienza,
au premier Ponlilical imprimé à Rome en 148S; son épilre
il Innocent VIII, en 1488; el les préfaces du livre Sacer-
dotal el du Pontifical sous Léon X.
(3) Ordo missa; composilus per reverendum palrem Do-
minusi Joannem Burchardum, olim niagistium cœrenionia-
rum S. R. Ecclesise. Ordo scrvandus per sacerdotes ia
rcs, Rituels, Cérémoniaux, Ordinaires. Les
anciens Missels manuscrits , et môme les
premiers imprimés n'ont presque point de
rubriques. Burcbard (V), maître des cérémo-
nies sous les papes Innocent Vlll et Alexan-
dre VI, sur la fin du w siècle, est le premier
qui ait mis au long l'ordre el les cérémonies
de la messe, dans le Pontifical imprimé à
Rome pour la première fois en 1485, cl dans
le Sacerdotal imprimé quelques années après,
el réimprimé sous Léon X (o). On joignit ces
cérémonies à l'ordinaire de la messe dans
quelques .Missels, et le pape Pic V, en 1570,
les a fait mettre dans l'ordre el sous les li-
tres que nous les voyons aujourd'hui à la
tête des Missels, (l'est là le trésor des rubri-
ques. Nous les rapporterons exaclemenl
chacune en son rang, pour en marquer le
sens el en découvrir les origines à mesure
que nous expliquerons les prières.
KLBRIQUE.
Le prêtre qui se dispose à dire la messe après-
s'être confessé sacramentcllement , s'il en a eu
besoin , el récité du moins matines el laudes,
s'applique quelque temps à l'oraison, et dit
selon sa commodité les prières marquées. Jl
prévoit dans le Missel ce qu'il doit lire , lav(
ses mains, et prépare le calice. lUibr. tit.I,n. i.
REMARQUE.
1° Le prêtre se confesse s'il en a besoin.
Celte règle est une suite du précepte de l'A-
pôlre, (]ui a dit : Quiconque mangera le pnin
(de vie) ou boira le calice du Seigneur indigne-
ment, sera coupable {i\e\a prof nuanon) du corps-
et du snng de Jésus-Christ. Que l'homme donc
s'éprouve soi-même \ Cor. xi, ■11). Quel crime
serait-ce, dit Firinilien dans sa lettre à saint
Cyprien 6), d'oser commimier au corps el au
sang de Jésus-Christ sans avoir exposé ses pé-
chés et les avoir lavés par les sacrements rfe
l'Eglise, pui.'iqu'il est écrit : Quiconque, etc.I
Ces maximes n'étaient pas négligées à Gar-
thage,oùsaintGyprien(/»e£(i/)sis) parle de ces
hommes pleins de foi et de charité çkî, quoi-
qu'ils n'eussent ni sacrifié aux idoles ni pris des
billets {[)Ourn'èlTc pas recherchés), parceg«')/s
avaient eu seulement quelque pensée de le faire,
allaient confesser avec douleur et avec simpli-
cité aux prêtres de Dieu cette pensée, leur dé-
claraient l'étal de leur conscience, le poids de
leur âme, et cherchaient pour les moindres
plaies le remède salutaire. Le concile de Trente
(Sess. i3, c. 7) a mar(iué aux prêtres dislin—
ctemenl, aussi bien qu'à tous les fidèles, cû
qu'ils doivent observer touchant la confession
pour participer aux saints mystères, et ces rè-
gles se trouvent dans plusieurs conciles parti-
culiers avant et après le concile de Trente (7),
2° Après avoir dit du moins matines et lau-
celebralione niissae sine canlu el sine ministris, secundum
rituin S. R. Ecclesia;. Suceidoiale piact- iv, c. 8, p. US.
(G) Quale delictum est... ut non ablulis per Ecclesia)
lavacrum sordibus, nec peccatis exposilis, usurpala temere
comnuinicatione eontingant corpus et saiiguinem Domi::i,
cum scriptum sil : Quicwiqtte , etc. lulcr Epistolas Cy-
prian. 73.
(7) Conc. Colon, an. 1280; I.ingonense, an. 1404; Carno-
tcnse, an. 1326, c. 26; Paiisiense, an. 1557, c. I ; Burdi-
galeuse, an. 1582, c. 6; Remense, an. 1.Ï85, c. i; Bilnri-
gense, an. 1384, c. 89; Aque»»», aa. 1383, «. 7.
km
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
13()S
des. On a loujonrs fait de longues prières
vocales avanl le saint sacrifice, afin qu'elles
pussent exciter ces désirs qui, comme dit
sailli Augustin (Ij, produisent d'autant plus
d'effet qu'ils s'animent davantage. Les veilles
de la nuit et les prières du point du jour, si
anciennes parmi les cliréliens, étaient regar-
dées comme une disposition à l'encharislie.
Quand saint Aihanase fut obligé de fuir, on
célébrait actuellement les vigiles dans l'é-
glise, parce qu'on devait faire la synaxc,
c'osl-à-dire rassemblée pour le sacrifice (2j.
De là ces longues veilles Ju samedi (ju'on
voit dans Cassien et celte prolongation de
prières le dimanche matin, auquel les moines
devaii ni assister à la messe et y communier.
Or matines et laudes comprennent rofDce de
la nuit et du matin. Les matines s'appelaient
autrefois les vigiles, le nocturne ou les noc-
turnes, parce qu'on les disait la nuit. Nous
savons que de|)uis onze cents ans sans inter-
ruption cet office se fait la nuit dans l'Eglise
de Paris (•î) : cl l'on ne sait pas le coumien-
cement de cel usage qui était autrefois très-
commun (i). Mais comme depuis plusieurs
siècles la plupart des églises n'ont dit le
noctiirMC que le matin, on l'a appelé mati-
nes (.')). Ainsi 1(! concile de Rouen, en 12;j6,
ordonna que les cure's et les chapelains diraient
mutines la nuit : et le chapitre de l'église de
Troyes, en 136'i-, statua (IJ) qu'on continue-
mit de chanter matines à minuit. A l'égard de
landes, c'était l'olficc du point du jour, qui
est bien marqué dans Grégoire de l'ours (7)
au milieu du vr siècle, pour le temps de le
dire, et pour les psaumes et le capitule dont
il est encore composé aujourd'hui. Comme
donc ces olfices étaient une première prépa-
ration au saint sacrifice, plusieurs con-
ciles ^8) ont réglé, de même que la rubrique,
qu'on ne dirait la messe qu'après avoir dit
l'office de la nuit et du matin, qui comprend
matines et laudes. Quelques anciennes égli-
ses ont si fort retenu celte masiiiie, que l'of-
fice était une préparation au saint sacrifice,
qu'à Saint-Etienne de Bourges Mgr rarclie-
véqne ne peut pas oiflcier à la messe aux
jours qui lui sont destinés, s'il n'a assisté
aux premières vêpres, à matines et à laudes.
Il en est de même à Boulogne. Et cela s'ob-
serve aussi à Notre-Dame de Paris, si des
indispositions ou des affaires enipêchent Mgr
l'archevêque d'aller à l'office de la nuit, après
avoir officie à vêpres.
(i) Ideo per cerla iiilervalla liorarum et lemporumcliam
verliis logamiis Dciini, ui... ac] hoc aiiyendum nosipsos
acrius excitemus. Dignior enim sei|uetur eUectus, quera
fervenlior praecpdit ailecliis. Episl. 130, ad Proba,n.
(ij Socriit. Iliil. Ecoles. I. ii, c. 8.
(5) Viînain. Forluiiai. Fil. S. Genn. ; et t. ii , carni. 10.
(4) Greg. Turon. Uisl. I n-, c. 6.
(5) Les cmiuimi's des cimiireux écrites par Guignes,
ciiuiviième prieur général, ipil suni leurs premiers sialnts,
ont appeli! l'office de la miil matines, apparemment parce
qu'ils ont dit en même temps laudes; elles nouveaux Mis-
sels et Bréviaires de Pans le uonimenl noclurDe, pou»
parler coinine l'aiiliiiiilé.
{6)Camus3l, Piomptiiarium Trec.
(7) Ce ritis Palium, c. 6.
(«) Synod. Paris., Odou. de Soliaco, Innocent IV, epist.
40, O.niic. Neiuaus. au. 1284; Coûo. Liogon. au. 1444; Se-
UOUCiise, au. loU.
I.a rubrique ajoute du mnîns, parce qu'if
a clé souvent ordonné de dire prime (9). et
même tierce (10) avant la messe, et tiii'cn
elTel on devrait régulièrement avoir dit les
heures qui précèdent le temps auquel on la
dit, c'est-à-dire, prime et tierce, si on la dit
vers les neuf heures, et même sexte, si on ne
la dit que vers midi.
3" Le prêtre s'applique quelque peu de temps
à l'oraison. La prière mentale doit toujours
être jointe à la vocale; celle-ci ne sert
qu'autant qu'on est recueilli ; et le recueille-
ment peut redoubler par une simple allen-
tion à sa propre indignité et à la grandeur
des mystères., De peur que le tumiille du
monde ne mît un obslacle au recueillement,
quelques églises cathédrales et collégiales
ont voulu autrefois que le prêtre qui devait
officier pendant la semaine , la passât tout
entière en retraite (11). Tout le chœur le
conduisait en procession le samedi au soir
jusqu'à un appartement particulier d'où il
ne sortait que pour la messe cl les autres
offices. On avait même en quelques endroits
engagé le diacre et le sous-diacre au même
recueillement. Deux savants ecclésiastiques
qui, sous M. Fouquet.évêqued'Agde, avaient
recherché les anciens usages de cette église,
ont marqué que le diacre et le sous-diacre
semainiers gardaient exactement la retraite
pendant leur semaine, et ne sortaient pas de
la maison capitulaire où ils avaient chacun
un appartement particulier.
M.iis il ne reste plus (jue quelques vestiges
de ces pratiques si édifiantes. Actuellement,
à l'abbaye de Saint-Claude, le semainier ne
sort point du cloître, et garde lui seul pen-
dant la semaine l'abstinence de viande, que
toute la communauté observait autrefois(I2).
Les prêtres qui sont contraints de mener une
vie commune et de vaquer à beaucoup d'af-
faires, doivent gémir cl demander à Dieu le
recueillement convenable au saint sacrifice.
4^° Il dit les prières marquées. L'ancien
auteur qui a écrit sous le nom de saint Denys
lAréopagilo (13) parle des inspirations parti-
culières que le saint évoque Carpus recevait
pendant les;)r!'crM;)>"eparn<oire« des saints my-
stères; elsaintMaxime(li)etPachymère(15),
qui ont commenté cel endroit, ne l'entendent
que des prières que le prêtre fait en particu-
lier pour se disposer à approcher de l'autel
avec pureté et a^cc ferveur. Il y a huit ou
neuf cents ans qu'on met de ces sortes de
(9) Synod. Colon, an. 1280; Sjnod. Exon.an. 1287, c 2;
Synodic. Paris, p. 7.
{lOj tbid., p. 343.
(11) Voyez le livre intitulé: Pratiques depiélé pour ho-
no'i'r le saim sacremenl, imprimé en 11)85, prat. 28, où il
esl du que dans l'église calliédrale de Uoueu les anciens
clianniues ont fait observer c ue cérémonie, contre l'eii-
treprise des v'imps. (Page 86.)
(12) Parmi les chartreux, oii la clôture et l'atisliuencn
sont loujonrs gardées, le semainier .ijoule à ces praliiiues
celle de réciter la pas>i.in de Jésus-Christ sel Jn saint Joan.
Il le fait en aulu- n eu étole au pied de l'autel, avant <iue
de rouiinencer la lutbse, pour portera l'autel un esprit
tout occulté des iiiysiéres du sacrilice du Sauveur. Con-
sucliiil. in.ss. ordin. Cm tus.
(11) liiisl. 8, p. 790.
(li) In Uioiivs., p. 319.
(UJ Page 279.
1309
PRK
PRE
1510
prièrps à la télé des Sacramenlairos on
Missels. Le Mierolo;,Mie, vers l'an lOllO, a
riaïqué les qiialre premiers psaumes (1 de
la préparalioii qu'on voit dans les Missels,
(l.ins les Bréviaires et dans toutes les sacris-
ties. Cent ans auparavant, le Sacramentaire
de Trêves, écrit au x' siècle ne marque que
les trois premiers ; mais il les f.iil suivre de
longues lilanies des saints ; et ces litanies
ont été dites par tout le choeur 2) aux
erandes messes. Cela est encore observé aux
«athcdralcs de Cambrai et d'.\rras, où loul
le chœur à genonx chante tous les jours les
lilanies avant la messe, cl à Barcelone, où on
les réelle (3). On ne trouve pas tout à lait les
mômes psaumes et les mêmes prières dans
tous les anciens livres; et IKglise laisse à la
dévotion et au loisir du prêtre de choisir les
prières qu'il ju<;era les piuM propres pour
nourrir sa loi et sa piété.
5' Il prévoit dans le Misnel ce qu'il doit
lire , afin qu'il l'enlr-nde et le dise mieux, et
qu'il ne cause aucun ennui aux assistants
en cherchant dans le livre.
6' // lave ses moins. C'est une maxime de
tous les temps et de tous les peoples de se
laver les mains avant le sacrifice. L'ancienne
loi l'ordonnait expressément (■'») , et les
chrétiens n'ont jamais négligé cette pratique.
Saint Cyrille de Jérusalem dit (.ï) qu'on sait
bien que les ministres de l'autel ne s'en
approchent pas sans s'être lavés auparavant.
Vondriez-vousvousapprorherdusdcrilîcesans
vous être lavé les vuiins ? dit saint Chrysos-
toine dans ses homélies au peuple d'.Xnlio-
che (6); et saint Augustin (7) ou plutôt sain!
Césairc (8) dit aussi que tous les hommes ont
soin de se laver les mains pour recevoir
l'eucharistie. Le seul respect inspire celte
propreté; mais l'Eglise a principalement en
vue d'inspirer, par cette ablulien extérieure,
la pureté intérieure qu'elle l'ait demander par
une oraison propre, en lavant les mains.
7" Jl prépare le calice lui-même, ou le ("ait
préparer par une autre personne, comnje la
rubrique de l'aris le remarque. Il sulfirail
ménie que tout ce qui est nécessaire pour
l'oblation se trouvât sur l'auU-l à l'OITerloire,
comme on le fait aux messes solennelles ;
mais comme aux messes basses le prêtre n'a
ni diacre ni sous-diacre, et qu'il pourrait lui
manquer quelque chose au temps di; l'obla-
tion, il est plus à propos qu'avant de com-
mencer la messe il porte à l'autel le calice
tout préparé avec un pain sur la patène.
III. De la préparation extérieure par les orne-
ments particuliers.
Les liabils particuliers dont le prêtre se
U) Omnidilecla... Boiedixisli... Incliiiu .. Cieiihli.
(ij Les cliarlreux les liisenl ainsi aux jours fériaiu.
(ô) On a cessé du les chauler à Tournai depuis environ
ffenle-six ;ins. A Noyou, [leniiani la procession qui se fait
le diiiianclie avant la messe, les enf.inls .le rliœnr cbaii-
lenl les lilanies à l'aulel; et cela semble avoir elé ainsi
établi pour abréger l'ollice. A Melz , on a couiuine lia
chanter les lilanies des sainls les lundis, mercredis el ven-
dredis de carême, après sexle. Tout le chœur à genoux
les commence devant l'autel; elles se coulinueQl pen-
dant h procession, et s'achèvent Uaus l'église.
W Bxod. XXX, 18.
revêt, et les cierges qu'on allume avant que
de commencer la messe, sont une cérémonie
religieuse qui doit préparer les assistants à
quelque chose de grand et d'auguste.
RinniQiR.
Le prêtre prend des vêlements qui ne doi-
vent être ni ilécousus ni déchirés, mais entier$
et propres, bénits par l'évéque ou par qutlque
autre qui en ait le pouvoir, etc. Til. 1, n. 2.
nEMARQlJE
Où l'on montre l'origine des babils sacerdoLiut, et (lonr-
qitoi l'IÎKlise vhui (|iic te prAtre prenne des habits par
liculiers pour dire la uiesse.
Dans les Etals et dais les républiques il y
a des habits particuliers pour plusieurs céré-
monies, pour rendre la justice, pour honorer
les sciences, pour les rejouissances et pour
le d 'uil ; et l'on ne peut être surpris que
l'Eglise prenne des habits particuliers dans
ses cérémonies les plus saintes et les plus
augustes. Dieu avait marqu(> dans rancieiine
loi quels devaient être les habits sacres dans
les fonctions du ministère; et quoi(]iic nous
ne soyons pas assujeilis à toutes les cérémo-
nies de l'ancienne loi, saint .lérrtme ('.>) infère
néanmoins de ce qui est rapporté dans
Eiéchiel lonchant le servire divin, « que
nous ne devons pas entrer dans le Saint des
sainls, et célébrer les sacrements du Seigneur
avec les habits qui nous servent aux autres
usages de la vie La religion divine,
ajotile-t-il, a un habit pourle ministère et un
autre pour l'usage commun. »
\ éritablement les saints mysières, infiiii-
menls grands par cux-mênics, n'ont besoin
d'aucun éclat extérieur. Aussi d.ins le temps
des persécutions on n'étail occnpé que d'of-
frir le saint sacrifice avec une conscience
pure, sans rechercher des habits particuliers.
Mais les hommes ont souvent besoin de
signes extérieurs el sensibles, qui les rappel-
lent intérieurement anx grandeurs invisibles
des mystères. Ils doivent choisir ce qui peut
imprimer un plus grand respect. La propreté
seule a souvent pu suffire pour inspirer ce
respect. Mais quand l'Eglise est lievenuc
riche par les dons des puissants du siècle
convertis à la foi, on n'a pas dû craindre de
célébrer le service divin avec quelque ma-
gnificence, parce que tout ce qu'il y a de
grand dans le moniJe vient de Dieu, et doit
être consacré à sa gloire. L'or et l'argent
m'appartiennent, dit le Seii/neur dans le pro-
phète, en représentant la gloire du temple du
Désiré des nations (10). C'est ce qui fit élever
et orner des temples si magnifiques dès que
les princes embrassèrent ou autorisèrent le
christianisme ; et l'on put bien alors prendre
de riches habits pour les cérémonies sacrées.
(3) Catech, 3, Myslag.
(li) Homil. ô, in epist. ad Eplies.
(7) Serni. 229, append., Ai. de Tempore, 232.
(8) Serm. 5'2.
(9; Per quœ discimus non quotitlianis et quibusiiliet pro
usu vita; conitnunis poliulis veslibus nos ingredi debere
in sancla sanclorum; sed niunda conscienli.i, el mniidis
veslibus lenere Doniini sacranieuta... Purro rebgiodivina
allerum habitum habel in minislerio, allerum in usu vua-
que conimuni. Hier, in Ezecli. xliv.
(10) Implebo domnm islam gloria... Meuni estargenluia
el {ueumestaurum, dicitDouiiuuseitercituuai. ,49^. ii,8,d
1311
DICTIONNAIRE DES CEREMONIES ET DES RITES SACRES.
1512
Nous lisons dans Théodorel (1) que l'empe-
reur Constantin donna à Macaire, évoque de
Jérnsaletn, une robe lissue d'or, pour s'en
servir en donnant le baptême. On voit dans
Optai de Milève (2) que l'empereur envoya
des ornements aux églises, qu'il appelle" les
maisons de Dieu ; et saint Grégoire de Na-
zianze relève l'éclat des ornemealsxle tout
le clergé. A la dédicace de la célèbre église
de Tyr, en 313, Eusèbe, évêque de Ccsarée,
qui en fit le discours, parle des habits des
évoques qui étaient présents comme de saints
habits qui les rendaient vénérables : 0 amis
et pontifes du Seigneur , leur dit-il, qui êtes
revêtus de la sainte tunique (3). On regardait
les habits qui servaient au ministère sacré
comme devant être distingués du commun,
et conservés avec respect. En effet, le prêtre
Népotien, qui n'était nullement magnifique,
mais seulement propre, faisait tant de cas de
la tunique dont il était revêtu en offrant le
saint sacrifice, qu'il la laissa par testament
à saint Jérôme, pour qui il avait une véné-
ration toute particulière (i).
Cette distinction des habits de la messe
n'a éié observée quelque temps que par dé-
votion ; mais dans la suite les papes et les
conciles (3) ont ordonné qu'on ne célébre-
rait le saint sacrifice qu'avec des habits
consacrés à cette sainte action, et ont dé-
fendu sous les plus grièves peines de se ser-
vir de ces habits dans les usages coilimuns.
C'est pourquoi la rubrique veut que ces vê-
tements soient bénits par l'évêque, afin qu'ils
soient entièrement destinés à des usages sa-
crés. Selon la liturgie de saint Chrysosto-
me (6j, les Grecs les bénissent chacun en
particulier par le signe de la croix accompa-
gné d'une prière toutes les fois qu'ils les
prennent. Les Latins l'ont fait aussi autre-
fois de même, comme on le voit dans la messe
de Ratolde écrite au x<' siècle , et il paraît
par un grand nombre d'anciens Pontificaux
et Sacramentaircs qu'on observe du moins
bien régulièrement, depuis huit cents ans,
(1) Ilist. ecctes. 1. ii
(2) Lib. II.
(5) 01 iYiovioS^'fi. Eiiseb. Hist. cccles. 1. \, cap. 4.
(i) Hier. Epist.ad HeUod., EijUapli. Nep.
(5) Vide Baron, an. 200, ii. 6; Conc. Brac. can. 1.
(6) Eucliot. Giœc. p;ig .'>:).
(7) Lib. Sncram. Ecclcs. Turon. anle an. 800; Marlen. t.
I, p. 543; Sacram. ms. Trcvir. ad Casulam, ad Fauonem.
(8) Voijez (il l'arliclo des ornements ci-dessus cnumé-
rés, el au Supplément qui leriiiine ce Dicliounaire, pour
ce qui regarde l'araict, l'aube et la ceinture) l'origine de ces
ornements, le changement que la propreté el la commodité
oui introduit, les vues qu'a l'Eglise en les faisant prendre
aux ministres sacrés, et d'où vient qu'où se sert de diffé-
rentes couleurs en diverses fêles, ainsi que les prières
qu'on récite en les prenant.
(9) Nullus niissara cantet...sine amiclu, sine alba, slola,
fanone et casula. Hom. de Cur. pasl. ad presb , Conc.
t. VIII, col. 31.
(10) Ord.Rom.
(11) Missal. AmUros. an. 1482, 1548 et 1360.
(12) Missat. Lugd. an 1310 et le Recueil des cérém. de
V église de Lyon, imprimé l'an 1702.
(13) Conc. Co^ac.
de ne prendre ces ornemenis qu'en disant
des prières, dont nous remarquons les va-
riétés, soit dans le sens, soit dans les termes.
Les Ponlificatix elles Sacramentaircs, qui
sont écrits vers l'an 000 , contiennent les
prières pour l'amicl, l'aube, la ceinture,
i'élole el la chasuble; et quelques-uns y joi-
gnent une prière pour le manipule, qui a été
ensuite dite partout depuis le xr siècle i7).
Quoique ces ornements soient uniquement
consacrés aux usages saints , ils ne laissent
pas d'avoir été originairement semblables
aux habits dont on se servait dans la vie
civile. Mais comme ceux-ci ont souvent
changé, et que les habits sacrés ont aussi
souffert quelque changement, ils ont été dans
la suite tout différents les uns des autres.
De ramict,de l'aube, delà ceinture, du manipule, de I'élole
el de la chasuble (8) dont les papes el les conciles veu-
lent que les prêtres soient revêtus pour dire la messe.
La rubrique et l'ordinaire du Missel mar-
quent l'ordre qu'on vient de voir dans le ti-
tre, et qu'on doit garder en prenant les or-
nements. Le pape Léon IV, vers l'an 830,
prescrivit à peu près le même ordre en ces
termes : Que nul ne dise la messe sans amict ,
sans aube, sans élole, sans manipule et sans
chasuble (9), el l'on trouve tous ces orne-
ments marqués dans plusieurs anciens Sa-
cramenlaires depuis le ix' siècle, avec ces
deux différences : la première, que dans
l'un des plus anciens ordres romains, écrit
au temps de Charlemagne (10) , l'amicl n'est
marqué qu'après l'aube et la ceinture ; et
cet usage s'est conservé dans les églises de
Milan (11) et de Lyon (12). La seconde diffé-
rence est que le manipule est marqué après
la chasuble dans le règlement (13) du diocèse
d'Oviédo en 1050, en quelques manuscrits (14-).
et en divers auteurs avant l'an 1200. t'est
l'usage que les évéques gardent encore au-
jourd'hui. A l'égard des prières qu'on récite
en les prenant, on les voit avec quelques va-
riétés dans une infinité de livres d'église de-
puis le IX' siècle (15).
(14) Sacram. ms. Trev.
(15) Ces prières se trouvent dans l'ancienne messe qui a
été donnée par Flaccus Illyricus en 1557, el qui me pa-
raît être un recueil de prières tirées des Missels de plu-
sieurs Eglises de Germanie vers la fin du ix» siècle, plu-
tôt que VOrdo missœ de quelque Eglise particulière. Ces
prières sont aussi dans un Pontifical de saint l'rudence,
évoque de Troyes, et dans deux manuscrits de huit ceuls
ans de Moissac el de Saint-Galien de Tours, donnés par le
P. UiTlèae {de Anl. Eccl. Rit., t. I, p. 523, 533, 536); dans
un Sacramenlaire manuscrit de Trêves écrit vers l'an 990,
et conservé dans la bibliothèque de l'Oratoire de Paris,
dans un Sacramenlaire nis. de la bibliothèque de l'Eglise
de Noyon, qui a environ huit cents ans; el dans deux ma-
nuscrits de la bibliothèque du Koi, donl l'un.esl un Ponti-
fical de l'église de Séez, écrit vers l'an 1040, n. 386G, où la
messe est de même <pie celle qui a été donnée par le P.
H. Menard sons ce idru: Missa velus, ex codice Tilimio
(Append. ad lib. Sacram. p. 266), el l'autre est un Missel
plénier écrit l'an 1060; et enfin dans un très grand nombre
d'aures Missels postérieurs. 11 d'y a que fort peu d'églises
au Ml* siècle où l'on s'habillait en conlinuanl les prières
de la préparation sans en réciter de particulières pour les
ornements.
FIN DU DEUXIEME VOLUME,
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