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Full text of "Dictionnaire alphabético-méthodique des cérémonies et des rites sacrés : ... le tout d'après la liturgie romaine, avec les variétés de la plupart des autres liturgies ..."

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in  2010  witii  funding  from 

University  of  Ottawa 


http://www.archive.org/details/dictionnairealpli16bois 


ENC  YCLOPÉDIK 

THÉOLO(;iQUE, 


S.  un;  l)K  DICTIONNAlKliS  SUR  TOL'TliS  l.liS  l'AKlIi;.  |)K  LA  SClENClt  Klil.lGILUSli , 

OrrMAMT     CB     FKAMÇAia 

l.A    l'LLS   CLAIKL,    I.A    l'I.LS   KA<;il.K,   LA    l'LliS  < OMMOUK.   LA    PLIS    VAIULE 
i;i   LA  l-LLS  COMPLLTt  DtS  TlltOLOGIKS 

CtS    IIIC1IUNMAII«b&   SO>T 

Il  i-.I.HlIlRK    SàlNTB,    UH    PIIILULUGIE    SACRÉK  ,    DE    LITLHGIE,    DK    ItMOlT    C*flON,    UIIÈRb^lKS    KT 

KE    SCHISMES,    DES    IIVUES    JANSENISTES.    MIS    *    LINUKX    KT    COMJAMNÉS,    IIES    pnopoSITIONx 

CONDAMNÉES,    DK    CONCILES,    IIE    CÉRÉMuNlKS     ET     DE     HITES  .     DE    CAS    DE    CONSCIENCE  , 

O'URDRES     RELIGIELX     (lIOMMES    ET     EKMMK-     ,    DE     LÉGISLATION      RELIGIEISE,     DE 

THÉOLOGIE   DOGMATIUIE    ET  UORAIE,  DES   PASSIONS,    DES  VEIITl  S  ET   DES   »ICE», 

DUlSToniE     ECCLÉSIASTlyLE.    DA  RCHÉOLilGIB    SACRÉE,   DE    M I  Slyl  K  HKLI- 

UlEtSE,   DE    GÉOGRAPHIE    SACRÉE  ET   ECCLÉSI  ASTI  yt  E  ,    ll'lIKH  ALDKjl  E 

ET  DE  NLMISMATIULE   KELIGIELSES,    DES    DIVERSES    HELIGIOM.IIE 

PHI1.OS0FIIIE,    IlL  ..luLn.ll'.    DE  DIPLOUATI^LE  CURÉ  TIENNE 

ET    DES    SCIENCES  OCCULTES. 

iLiîLir.t: 
PAU    M.    L'ABBÉ    MIGIVE , 

ftDITBUR    DE     LA    BIDLIOTHÉQOE    UHIVBRBELLE     DU     CLEROE. 
MES  COVRa  COMPLCT*  SlIltUAUUE  DKANCUi:  DE  LA  SCIENCE  ECCLÊSIASTIUCE. 

50  VOLCHES  l.\-r. 

IM1I\    ;   Il   m     Lh  VOL.    loni    LK  SULSCHIPTEIH   A   LA    CULLKtriON    ENTIÈIIL,   "  Kll.,  t)    IR.,    Ll     utUL    10    H..    loi  h    LE 
SOUSCHIPTEl'H  A    lEL  UU  TLL  DICTIONNAIItE  PARTILLLIEH. 


TOME    SEIZIEME. 


DICTIONNAIKE  DES  CÉKÉMOMES  KT  DES  KllES  SACRtS. 

TOME    DEl  XIÈME. 
3    VOL.    PRIX    ;     21     FRANCS. 


Clli:Z    l/ÉDITI'XH, 

AUX  ATELIEUS  CATHOLIQUES  DU   l'L  I  IT-.MONTUOUGli  , 

HAnRI^KE    d'eNEEH     DE    PARIS. 

18i8 


DICTIONNAIRE 

ALPHA  BÉTICO-MÉTHODlQUlL 

DES 

CÉRÉMONIES 

ET     DES 

RITES  SACRÉS 

CONTENANT    TEXTUELLEmENT  , 

AVEC  UNE  TRADUCTION  FRANÇAISE  LITTÉRALE,  SOMMAIRE  OU  AMPLIRÉE, 

1"    I.ES    nuIiHIQl'ES    GÉNÉRALES   DU   BRÉVUIHE  ;    2'    LES    RUltniQLES    GÉNÉRALES    DL    MISSEL; 

3"  LE  RITUEL  EN   ENTIER  ;  4-"  LE  PONTIFICAL  EN  ENTIER  ;  5°  LE  CÉRÉMONIAL  EN  ENTIER  ; 

DE  PLI  S,  LE  CATALOGUE  UNIVERSEL   DES    SAINTS    HONORÉS  DANS   l'ÉGLISE,  BEAUCOUP    d'aRTICLLS 

DÉTACHÉS,    AINSI    QUE    PLUSIEURS    TRAITÉS    COMPLETS     SUR   LES    MATIÈRES 

LES    PLUS    IMPORTANTES    DE    L'EUCHARISTIE  ,    DES   INDULGENCES, 

DE    l'hagiographie,   DE    LA    HIÉRARCHIE,     DE    LA    LITIRGIE,     DU    DROIT    CANON 

ET    DE  LA    DISCIPLINE,   DANS    LEURS    RAPPORTS     AVEC 

LES    RUBRIQUES,     LES    CÉRÉMONIES 

ET    LES    RITES, 

LE   TOUT   D'APRÈS  LA  LITURGIE  ROMAINE, 

AVEC  LES  VARIÉTÉS  DE  LA  PLOPART  DES  AUTRfS  LlTtRCIES; 

OUVRAGE  NÉCESSAIRE  POUR  L'ÉTUDE  ET  LA  PRATIQUE  DU  CULTE  DIVIN. 

IIÉDICI' 

MIOKESSECR      D'ÉcniTlRE      SAINTE      ET      1>K      B  TES    SACRES     AU     GBA^n     SÉMINAI  lE     DE     BOMANS 

public  pat  '331.  l'abbc  îD^ignc, 

SDITEUR   DE   LA   BIBLIOTBÈQVC  UNIVERSELLE  DU    CLEROÔ. 


TOME    SECOND. 

3    VOL.    PRIX   :  2i    FRANCS. 


CHEZ    L'EDITEUR, 

AUX  ATELIERS  CATHOLIQUES  DU  PETIT-MONTROUGE , 

lIARniÈRE    d'eNI-EU    IM".    PARIS. 

18'i8 


Imprimerie  de  MIONE,  au  Pelil-Moulrouge. 


DICTIONNAIRE 

DES 

CÉRÉMONIES 

ET  DES 

RITES  SACRÉS. 


F 


FANONS. 
On  appelle  ainsi  les  deux  espèces  de  ban- 
des qui  pendent  d'une  mitre  par  derrière. 
FADTEDIL. 
Il  est  souvent  requis  d'en  avoir  un  pour 
les  fonctions  épiscopales.  Il  sert  à  l'évêque 
pour  s'y  asseoir,  et  môme  pour  s'y  appuyer 
quand  il  est  à  genoux.  On  le  place  soit  au 
c4té  de  l'Ëpttrc,  soit  au  milieu  de  l'autel,  se- 
lon qu'il  est  prescrit  par  le  PontiGcal  pour 
différentes  fonctions. 

FENÊTRE. 
L'évoque  peut  en  avoir  une  qui  commu- 
nique à  l'église.  (Gardell.,  Cott.  Decr.,  a.  98). 
FÉRlE.  Voy.  Bbévuire,  Rcbbiques. 
FERVEUR. 

DES    MOYENS    d'eXCITER    KT   DE   NOCRRIR   SA 
FERVEUR   DANS    LES    OFFICES    PUBLICS. 
(Traité  de  l'Otlice  divin,  de  Collel.) 
§  I.  DéTauls  qu'un  cbanoioe  doit  éviter. 
1.   Défaut   ae  vocation  :  il  est   très- funeste 
et   très-commun;  comment   y  remédier.  — 
2.  L'esprit  de  servilité  et  d'intérêt.  Senti- 
ment de  saint  Bernard.  —  3.   Le  commerce 
du  monde  :  il  est  dangereux  en  tout  sens. 
Avec  qui  un  chanoine  se  doit  lier.  —  k.  L'at- 
tachement trop  vif  à  des  occupations  d'ail- 
leurs innocentes.  —  5.   Etudes  d'un  cha- 
noine :  leurs  bornes  et  leurs  règles. 
Un   auteur    dont   l'ouvrage    est   répandu 
partout  a  traité  cette  matière  avec  toute  la 
force  de  son  style.  Je  proûterai  de  quelques- 
unes  de  ses  idées;  mais  je  laisserai  à  l'écart 
ce  qui  pourrait  avoir  trop  de  rapport  à  l'é- 
cole rigide  dans  lanuelle  il  avait  été  nourri. 
Seulement  avant  que  d'entamer  les  moyens 
positifs,  je  dirai  un  mol  des  obstacles  qu'une 
personne  destinée  au    chœur  doit  bannir, 
pour  s'acquitter  comme  il  faut  de  l'augusto 
fonction  dont  elle  est  chargée.  Or  ces  obsta- 
cles, qui  ont  des  variétés  infinies,  parce  que 
DOS  passions  sont  sans  nombre,  et  qu'il  n'y 
en  a  point  qui  ne  puisse  écarter  l'esprit  de 
prière,  je  les  réduis  à  quatre  principaux  :  le 
commerce  du  monde;  l'attachement  trop  vif 

(1)  Quasi  bos  duclus  ad  victimani...  et  ijnorans  quod  ad 
Dictionnaire  des  Rites  sacras.  II 


à  des  objets,  qui  quoique  bons  et  saints  eri 
eux-mêmes,  enchaînent  puissamment  le  cœur 
et  l'imagination  ;  le  défaut  de  pureté  de  vues 
dans  l'acquit  des  divins  offices  ;  et  souvent, 
et  trop  souvent  le  défaut  de  vocation.  Cmn- 
mençons  par  ce  dernier  vice,  qui  en  produit 
une  infinité  d'autres. 

1.  On  sait  que,  selon  l'ordre  commun  de  la 
providence,  Dieu,  tout  riche  qu'il  est  en  mi-i 
séricordes,  n'acconle  les  grâces  qui  sancti- 
fient dans  un  état  qu'à  ceux  qu'il  y  a  ap- 
pelés. Ceux  qui  s'y  ingèrent  contre  son 
ordre  ne  sont  à  ses  yeux  que  des  intrus,  des 
mercenaires,  des  voleurs.  Toute  l'Ecriture 
est  pleine  d'analhèmes  lancés  contre  les  faux 
prophètes  qui  courent  de  leur  propre  mou- 
vement. On  a  recueilli  ces  textes,  et  millo 
autres  semblables,  dans  un  nombre  infini  do 
volumes.  C'est  par  là  qu'on  débute  dans 
toutes  les  retraites  des  jeunes  ecclésiasti- 
ques. Les  séminaires  en  retentissent.  La  vo- 
cation, sa  nécessité,  ses  marques  s'y  trou- 
vent écrites  jusque  sur  les  murailles.  Il  n'y 
eut  jamais  de  matière  sur  laquelle  on  pût 
moins  faire  valoir  le  commode,  mais  dange- 
reux prétexte  d'ignorance.  L'homme  le  plus 
mal  appelé  ferait  souvent  un  discours  solide, 
pour  prouver  qu'on  doit  l'être. 

Malgré  tant  de  lumières,  rion  de  plus  com- 
mun dans  tous  les  états  que  le  défaut  de  vo- 
cation. Mais  j'oserais  presque  assurer  qu'il 
est  plus  commun  en  matière  de  prébendes, 
qu'en  toute  autre.  Un  enfant  y  est  destiné  dès 
le  sein  de  sa  mère.  Son  cher  oncle  est  cha- 
noine; sa  famille  est  nombreuse,  il  n'en  est 
pas  l'aîné,  ou  s'il  l'est,  il  n'a  point  de  talent 
pour  le  monde;  il  n'est  pas  riche,  et  sa  con- 
dition demande  qu'il  fasse  des  éludes.  Il  n'en 
faut  pas  davantage  ;  sa  vocation  est  décidée. 
On  le  conduit  à  l'autel  comme  un  bœuf  qui 
doit  être  immolé,  et  qui  ne  sait  ce  qu'on  veut 
faire  de  lui  (1). 

Cela  n'engage  à  rien,  dit-on.  En  fait  de  ca- 
nonicals,  ce  qui  est  bon  à  prendre  est  bon  à 
laisser.  On  voit  tous  les  jours  des  chanoines 
qui  ne  le  sont  que  pour  un  certain  temps,  et 

vincula. .  tralialur.  Fi  ov.  vu,  22. 


11 


OTCTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES 


12 


qui  parce  moyen  ne  laissent  pas  de  soulager 
beaucoup  leurs  familles. 

C'est  ainsi  qu'on  raisonne  dans  le  monde, 
et  c'est  ainsi  qu'on  s'abuse.  Rien  n'engage 
davantage  qu'une  démarche  qu'on  ose  ré- 
garder comme  n'engageant  à  rien.  Elle  en- 
gage le  saint  éternel  des  parents  qui  possè- 
dent par  liéritage  le  sanctuaire  (1),  qui  lui 
donnent  un  ministre  ou  mauvais ,  ou  dou- 
teux, qui  mettent  sur  leur  propre  compte 
une  foule  d'offices  très-mal  récités,  et  quel- 
quefois entièrement  omis.  Elle  engage  les 
patrons,  et  quelquefois  les  supérieurs  ordi- 
naires, qui,  par  crainte,  par  ménagement,  ou 
par  d'autres  semblables  motifs,  donnent  les 
mains  à  l'iniquité.  Enfin  elle  engage  le  pour- 
vu, qui  souvent  avec  l'âme  la  moins  ecclé- 
siastique qui  ait  jamais  été,  court  une  car- 
rière dont  Dieu  l'avait  exclu  ,  ne  remplit 
bien  aucune  de  ses  fonctions,  et  se  prépare 
un  trésor  de  colère  pour  le  jour  du  Seigneur. 
Je  le  dis  avec  confiance,  parce  que  je  ne  le 
dis  que  d'après  l'Ecriture  et  la  tradition , 
qu'on  retranche  ce  défaut  primitif  :  et  si  tous 
ceux  qui  sont  députés  au  chœur  ne  sont  pas 
édifiants,  parce  qu'on  peut  être  appelé  et 
négliger  sa  vocation,  il  y  en  aura  beaucoup 
moins  de  scandaleux. 

Mais  comment  retrancher  ce  premier  ob- 
stacle? Par  quelles  voies  un  jeune  homme  de 
douze  ou  quinze  ans  connaîtra-t-il  s'il  est 
appelé  ou  non  à  la  vie  de  chanoine?  Con- 
vient-il que  dans  un  âge  si  tendre  il  ail  d'au- 
tre volonté  que  celle  de  ses  père  et  mère? 
Faut-il  que,  sous  prétexte  d'un  défaut  très- 
incertain  de  vocation,  il  manque  une  place 
qui  ne  se  trouvera  plus? Ne  suffit-il  pas  de  le 
prendre,  pour  ainsi  dire,  à  l'essai,  et  de  lui 
l'aire  quitter  après  de  justes  épreuves  un  em- 
ploi, dans  lequel  on  commencera  de  voir 
qu'il  ne  se  sanctifierait  pas? 

11  est  fâcheux  que  ces  sortes  de  raisons  ne 
paraissent  décisives  que  quand  il  s'agit  de 
l'affaire  du  salut.  Car  en  matière  d'affaires 
temporelles  les  prudents  du  siècle  ne  s'y  fie- 
raient pas  ,  et  de  mille  à  peine  s'en  trouve- 
rait-il un  qui,  sur  ces  frivoles  motifs,  voulût 
abandonner  à  des  enfants  d'une  sagesse  très- 
équivoque  la  gestion  d'une  somme  assez  mo- 
dique. Serail-il  donc  surprenant  qu'ils  en- 
tendissent un  jour  ces  paroles  :  Je  vous  juge 
par  votre  propre  aveu,  méchant  serviteur  (2); 
vous  vous  êtes  servi  de  deux  mesures  diffé- 
rentes (3),  et  jamais  vous  n'avez  pris  un 
poids  moins  juste  que  lorsqu'il  était  ques- 
tion de  mes  inlérêls? 

C'est  donc  à  ceux  qui  font  de  pareilles  ob- 
jections à  les  résoudre.  Nous  nous  conten- 
terons de  leur  dire  en  deux  mots,  1°  qu'à 
parler  en  général  un  père,  surtout  quand  il 
n  est  que  médiocrement  à  Dieu,  est  un  mau- 
vais arbitre  do  la  cause  de  ses  enfants;  et 
ce  qui  est  plus  fâcheux,  c'est  que  la  ten- 

(I)  Hœreditaie  possidearaas  sanctuarium  Dei.  Puai. 
IIX     I,  11. 

i'i)   Kx  ore  luo  te  judien,  serve  nequam.  Luc.  xii,  22. 
31  Abûminaiio   est  apud  Dominum  pondus  el  pondus. 
Pfouerfr.  xx,23. 

(i)  Ait  rex  Israël  ad  Josapliat  :  Remansil  vir  unus,  per 
quem  possuums  interrogaroDouiiuum;  sed  ego  odi  euui , 


dresse  naturelle  et  la  cupidité  qui  aveuglent 
le  père  séduisent  souveïit  l'oncle,  même  ec- 
clésiastique. 2"  Que  pour  ne  point  faire  de 
faux  pas  dans  une  route  où  ils  tirent  tous  à 
conséquence,  les  parents,  quand  il  s'agit 
de  la  destination  de  leurs  proches,  doiveut 
beaucoup  consulter  Dieu  par  la  prière  el  par 
toutes  les  bonnes  œuvres  dont  ils  sont  ca- 
pables. 3"  Que  de  plus  ils  sont  obligés  de 
s'adresser  à  un  homme  sage,  droit,  éclairé  ; 
de  lui  exposer  ce  qui  est  à  charge,  cl  ce  qui 
est  à  décharge;  de  lui  donner  du  temps  pour 
examiner  son  candidat  ;  d'attendre  en  paix 
son  arrêt,  et  de  le  suivre  avec  une  parfaite 
soumission.  Il  y  a  encore  des  Ananies  sur  la 
terre  ,  et  si  on  ne  les  trouve  pas,  c'est  qu'on 
ne  les  cherche  guère,  souvent  même  qu'on 
les  fuit,  et  que  quelquefois  on  va  jusqu'à  les 
ha'ir,  parce  qu'ils  n'annoncent  que  de  fâ- 
cheuses et  incommodes  vérités  (k).  On  suit 
donc  la  route  battue  :  on  étudie  le  montent 
où  un  bénéfice  doit  vaquer.  On  met  en  cam- 
pagne tous  ses  amis.  On  mendie  et  on  ob- 
tient de  fausses  allestations.  On  profite  de 
l'imbécillité  d'un  vieillard  mourant  pour  en 
obtenir  une  résignation.  Le  courrier  part 
à  tire  d'aile.  11  apporte  des  provisions  en 
bonne  forme.  La  vocation  vient  quand  elle 
peut.  Le  bénéfice  est  servi  comme  il  plaît  à 
Dieu.  C'est  à  quoi  les  parents  ont  le  moins 
pensé,  c'est  à  quoi  le  pourvu  pense  le  moins. 
2.  Ceux  qui  ne  sont  pas  dans  une  si  fâ- 
cheuse position,  et  qui  ont  pris  les  plus  sa- 
ges mesures  pour  ne  se  pas  engager  témé- 
rairement, ont  encore  des  écueils  à  craindre 
et  des  obstacles  à  surmonter.  Ils  doivent 
servir  le  Seigneur  tous  les  jours  de  leur  vie  : 
mais  pour  le  servir  d'une  manière  digne  de 
lui ,  il  faut  qu'ils  se  roidissent  sans  cesse 
contre  l'amour  de  l'intérêt  propre.  Ils  ne 
doivent  pas  chanter  les  louanges  de  Dieu 
pour  vivre  (ce  serait,  au  jugement  des 
saints  (5),  uit  horrible  renversement  de  l'or- 
dre), mais  vivre  pour  chanter  les  louanges 
de  Dieu.  L'Ange  de  l'école  nous  dit  qu'un 
chanoine  qui  va  à  l'office  principalement 
pour  la  rétribution  se  rend  coupable  de 
simonie,  et  un  théologien  de  nom  croit  même 
qu'une  intention  secondaire  n'en  excuse 
pas  (G).  Mais  en  s'en  tenant,  comme  ou  le 
peut  faire  avec  la  plupart  des  docteurs,  au 
sentiment  de  saint  Thomas,  il  est  sûr  qu'un 
préire  qui,  dans  une  action  aussi  importante 
que  l'est  celle  de  l'office  public,  ne  se  con- 
duit que  par  des  vues  mercenaires,  ne  peut 
la  faire  comme  il  faut;  qu^  destitué  de  l'onc- 
tion sainte  qui  soutient  les  vrais  adorateurs, 
il  ne  niJÉnquera  pas  de  succomber  sous  le 
poids  d'un  murmure  qui  n'a  que  les  ap|)a- 
rences  de  la  prière;  et  que,  plus  à  plaindre 
que  le  laboureur,  qui  a  du  moins  l'avantage 
de  travailler  avec  goût,  il  doit  dès  les  pre- 
miers  moments  soupirer  pour  la  fin  d'un 

quia  non  prophelat  mihi  Iwnuni,  sed  malum.  III  Reg. 
XXII,  8. 

(b)  Oui  evangelizit  nt  mandncet,  perverso  nimis  nruine 
cœlcstibiis  lerrena  m'-rralur.S.  Bernardm,  tib.  de  Vita  et 
Moril).  clericor.  cap.  3. 

(6)  Florent,  de  Coq,  Tiacl.  de  Juslil.  \n-i°,  pag.  7W. 


45  FER 

exrrcice  qui  accable  le  corps  sans  consoler 
l'esprit.  Or  quel  office  peul-on  atlcndrc  d'ua 
liommesi  mal  disposé?  Point  d'aulre  que  celui 
qu'on  aurait  de  cinq  ou  six  gagistes  aliandon- 
nés  à  cux-niômes,  c'est-à-dire  un  office  plus 
propre  à  irriter  Dieu  qu'à  fléchir  sa  justice. 

:i.  C'est  à  pou  près  ainsi  qu'il  faut  juger 
du  ministère  de  ces  hommes  qui,  moins 
chanoines  que  séculiers,  donnent  au  monde, 
cl  souvent  au  monde  le  plus  profane,  tout  le 
temps  que  le  chorur  ne  leur  arrache  pas.  A 
force  de  voir  le  siècle  et  les  enfants  du  siècle, 
ils  en  prennent  l'esprit ,  les  manières  ,  les 
inclinations.  Us  épousent  ses  intérêts ,  ils 
parlent  son  langage,  ils  règlent  leur  marche 
sur  la  sienne.  Dès  lors  l'esprit  de  Dieu,  dont 
ils  n'étaient  que  niédiocremenl  fournis,  les 
quitte,  comme  il  quitta  Saiil.  L'idée  du  monde 
les  suit  jusque  dans  le  sanctuaire.  Us  y 
portent  ses  fausses  bienséances  cl  sa  mon- 
danité. Us  s'y  occupent  de  ses  nouvelles,  de 
ses  alliances,  de  son  gain,  de  ses  pertes.  Leur 
extérieur  annonce  en  toute  manière  cl  la  lan- 
gueur qui  les  consume,  et  le  feu  étranger  qui 
les  dévore.  Qu'ai  tendre  lie  ces  gens-là?  ce  qu'ils 
donnent  presque  tous  les  jours  :  des  scènes 
humiliantes,  des  scandales  qui,  sans  élrc  du 
dcrnierordre,  n'en  sont  pas  moins  scandales. 

Quand  même  l'amour  de  leur  réputation  , 
plus  fort  que  tout  autre  amour  ,  leur  ferait 
sauver  les  apparences,  que  seraient-ils,  après 
tout,  je  ne  dis  pas  devant  Dieu  qui  veut  être 
servi  seul  (1),  je  dis  devant  ceux  qui  ont 
quoique  portion  de  son  esprit  ?  Mais  que 
sont-ils  souvent  aux  yeux  du  monde  même? 
Tout  injuste  qu'il  est,  il  sait  leur  rendre  jus- 
lice,  cl  mettre  entre  eux  cl  de  vrais  chanoi- 
nes une  énorme  différence.  Il  les  accable  de 
politesses;  il  ne  les  voit,  ce  semble  ,  partir 
qu'avec  regret  ;  il  parait  ne  se  consoler  de 
leur  absence,  que  par  l'espoir  du  retour:  il 
le  stipule  avec  des  empressements  auxquels 
il  ne  manque  que  la  sincérité.  A  peine  sont- 
ils  retirés  qu'on  les  fronde  comme  ils  mé- 
ritent de  i'élre.  Leurs  vanités,  leurs  airs  trop 
libres  ,  leurs  discours  moins  precautionnés, 
leur  peu  de  religion,  leur  incapacité  connue, 
leur  propreté  étudiée  ,  en  un  mot  tous  leurs 
défauts  réels  ou  présumés  sont  mis  sur  le 
lapis,  et  on  leur  fait  moins  de  grâce  qu'à 
des  ennemis  déclarés.  Ainsi  ils  se  perdent 
devant  Dieu,  et  ils  ne  se  retrouvent  pas  de- 
vant les  hommes.  Us  courent  à  perte  d'ha- 
leine après  un  fantôme ,  et  tout  fanlômc  qu'il 
est,  ils  ne  peuvent  l'atteindre.  Mais  à  quoi 
leur  servirait  une  conquête  aussi  sûre,  aussi 
solidement  appuyée  qu'elle  est  imaginaire? 
Je  ne  leur  demande,  pour  le  bien  approfon- 
dir, qu'un  peu  de  réflexion  sur  ces  paroles 
de  celui  qui  est  le  témoin  fidèle  (2),  et  dont  la 
bouche  ne  connut  jamais  le  mensonge  (3)  : 

(t)  Nenio  polosl  Juobiis  dominis  servire.  Mutlh.  vi,  21. 

(i)  H;ec  ilicil  Amen,  leslis  lidclis  et  verus ,  qui  est  priu- 
cipiuin  crealuix'  Dei.  Âpoc.  m,  14. 

(•î)  Qui  |ieccaiuui  non  l'ecit,  iiec  inveiilus  est  dolus  \a 
ore  ejus.  1  fetr.  »,  22. 

(i)  Muuli  XVI,  26. 

(5|NniiliabeUniariUidiaciiicoiiversaiioiUius,nectsiJîum 
coiiviclu)  illius,  sed  UeUliam  et  gaudium.  Sap.  viii,  16. 

(6J  M<  lioia  :>uul  vulucru  diligeniU  ,  quau  Irauduluul4 


FER 


14 


Quid  prodest  hotnini,  si  mundiim  untversutn 
lucretur,  animœ  vero  suœ  detrimentum  pu' 
tinlur  (!»)?  Que  sert  à  un  homme  de  gagner 
tout  l'univers,  s'il  vient  à  se  perdre?  La  plus 
longue,  la  plus  éclatanle  fortune  peul-elle  lo 
dédonmiager  du  cruel  trésor  qu'il  se  prépare 
pendant  rélernité? 

Qu'un  chanoine  se  délasso  donc,  qu'il  res- 
pire un  peu  après  d«  longs  offices,  rien  n'est 
plus  juste;  et  je  connais  trop  le  poids  acca- 
blant de  ses  obligations  pour  lui  en  faire  un 
crime.  Mais  qu'il  ne  se  délasse,  qu'il  ne  res- 
pire jamais  qu'en  ministre  de  Jésus-Christ. 
Qu'un  confrère  vertueux  soit  sa  ressource 
la  plus  ordinaire.  U  trouvera  en  lui  une  con- 
solation pure,  que  le  monde  ne  peut  donner. 
La  vraie  piété  a  des  charmes,  des  agréments 
infinis.  Son  commerce  n'a  rien  d'amer  (5), 
ses  entretiens  sont  pleins  de  douceur.  Avec 
elle  les  jours  passent  cumuic  les  heures,  et 
les  heures  ne  paraissent  que  des  nioments. 
Ses  réprimandes  ont  leur  grâce.  Elle  in- 
struit même  en  badinant,  el  badine  toujours 
sans  offenser.  Ses  plaies  ,  si  elle  savait  en 
faire,  vaudraient  mieux  que  les  trompeuses 
caresses  du  inonde  (0).  Au  moins  a-l-elle 
toujours  sur  lui  l'avantage  de  la  paix,  avan- 
tage précieux  qui  la  suit  partout,  et  que  le 
siècle  ne  coniiaitra  jamais  (7  . 

U  n'y  a  point  de  chapitre,  quelque  peu 
nombreux  qu'il  soit,  quelque  mal  composé 
qu'on  le  suppose,  (|ui  n'.iil  un  ou  plusieurs 
sujets  de  celte  espèce.  N'épargnez  rien  pour 
Miériler  d'èlre  admis  à  leur  commerce.  Us 
ont  droit  de  vou»  mettre  à  l'épreuve  :  que 
nulle  épreuve  ne  vous  rebute.  Tous  les  tré- 
sors de  l'Inde  ne  payeraient  pas  un  ami  sage: 
les  perles  qu'on  peut  donner  en  échange 
conlre  lui  ne  se  trouvent  qu'aux  extrémités 
do  la  lerre  (8).  Il  relèvera  voire  courage 
abaliu,  il  affermira  vos  pas,  il  vous  soutien- 
dra d.ins  la  pénilile  carrière  que  vous  devez 
fournir.  A  l'aide  de  ses  ciinseils,de  son  exem- 
ple, et  de  la  grâce  qui  se  mettra  de  la  partie, 
vous  deviendrez  un  de  ces  justes,  dont  la  lu- 
mière se  fortifie  el  devient  un  jour  parfait  (9). 
Que  si  par  li.isard  il  ne  se  trouvait  dan.*  le 
corps  dont  vous  êtes  membre  aucun  homme 
qui  approchât  île  celui  que  l'Esprit-Saint , 
dont  j'ai  emprunté  les  paroles,  vient  de 
vous  dépeindre,  osez  empêcher  la  prescrip- 
tion :  faites-vous  le  chef  d'uue  école  jus- 
que-là inconnue  :  apprenez  à  vos  anciens 
ce  que  vous  auriez  dû  apprendre  d'eux.  D'a- 
bord vous  aurez  des  railleries  à  e>sujer.  Ou 
vous  traitera  de  ntisanlhrope,  d'homme  fa- 
rouche. On  vous  fuira,  comme  on  fuyait 
François  de  Sales  ,  lorsqu'il  parut  pour  la 
première  fois  dans  le  Chablais.  Mais  quand  on 
aura  enfin  remarqué  que  votre  vertu  se  sou- 
tient, que  vous  marchez  loujuurs  sur  lamême 

oscula  odienlis.  Proverb.  xxvii,  2(.) 

(7)  Paceni  ineaiii  do  \obis,  non  quomodo  mundus  dat. 
Joan.  XIV,  27.  Da  servis  luis  ill.ini  quam  mundus  dare  non 
potesl  laceni.  Orul.  pro  face. 

(8)  Aniico  Ddeli  nulia  est  comparalio.  Eccli.  vi,  15.  Pro- 
cul  et  de  ultiniis  finibus  prplium  ejus.  Proverb.  xxxi ,  tl>. 

(!))  Jusloruni  seniila  <inasi  Inx  splondeiis,  proccdil  el 
crcscit  usque  ad  perfecliimdiem.  Proverb.  iv,  18 


15 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  £T  DES  RITES  SÂCRÇS. 


IS 


ligne,  que  vous  n'êles  point  de  ces  dévots  in- 
quiets qui  vont  pêcher  à  droile  et  à  gauche 
les  défauts  du  prochain,  pour  lui  en  faire  un 
gervice  en  temps  et  lieu ,  qui  regardent  comme 
prouvée  toute  accusation  faite  contre  celui 
qui  leurdéplatt;  qui  enfin  veulent  tout  savoir, 
pour  avoir  le  plaisir  de  tout  censurer  :  lors  , 
dis-ie,  qu'on  aura  une  fois  bien  remarqué 
que  votre  dévotion  n'est  sévère  que  pour 
elle-même;  qu'elle  est  ennemie  des  mauvai- 
ses histoires  ;  que,  bien  loin  de  triompher, 
dans  l'occasion  ,de  celles  qu'elle  est  forcée  d'en- 
tendre, elle  les  étouffe  avec  soin  (1) ,  et  que 
personne  n'a  sur  sa  tendresse  des  droits  plus 
certains  que  ceux,  qui  l'ont  le  plus  outragée  ; 
dès  lors,  sans  être  ni  prophète  ,  ni  fils  de 
prophète  (2),  j'ose  a>surer  que  le  préjugé 
tombera.  Avec  le  temps  vous  serez,  pour 
quiconque  n'a  pas  abjuré  la  vertu,  un  centre 
d'unité.  Le  vice  ou  baissera  les  yeux  devant 
vous,  ou  peu  à  peu  rougira  de  ses  excès. 
Insensiblement  vous  deviendrez  ce  corps  au- 
tour duquel  se  rangent  les  aigles  (3). 

Mais  dussiez-vous  rester  aussi  seul  que 
l'est  le  pélican  dans  sa  solitude  (4),  fuysz  le 
inonde  et  tous  ceux  qui  l'adorent.  Si  vous 
n'avez  soin  de  mettre  entre  lui  et  vous  un 
chaos  immense  (5),  il  sera  pour  votre  cœur 
ce  vent  brûlant  qui  dessèche  jusqu'à  la  ra- 
cine du  bien  (6).  Bientôt  vous  en  ferez  votre 
capital:  la  prière  ne  vous  sera  plus  qu'un 
accessoire  importun. 

i.  Mais,  ne  nous  y  trompons  pas,  il  est  des 
occupations  qui,  quoique  saintes  en  elles- 
mêmes,  peuvent  l'éteindre  ou  la  rendre  très- 
languissante.  Peul-être  serai-je  moins  sus- 
pect qu'un  autre  sur  l'article  de  l'étude  :  elle 
fait,  avec  un  très-petit  nombre  de  tendres  et 
vertueux  amis,  ma  consolation  et  mes  déli- 
ces. Je  sais  cependant,  et  j'ai  toujours  ouï 
dire,  qu'elle  est  en  plus  d'un  sens  dangereuse 
pour  la  piété.  Ne  parlons  point  de  l'orgueil 
qui  ne  marche  que  trop  souvent  à  sa  suite  (7): 
j'ose  dire  que,  pour  l'anéantir,  pour  le  cou- 
per jusque  dans  ses  fibres  les  plus  déliées  , 
il  ne  faut  à  l'homme  le  plus  prévenu  en  sa 
faveur  qu'un  senliment  tant  soit  peu  réflé- 
chi de  co  qu'il  éprouve  en  lui-même.  Dès 
lors,  malgré  la  fierté  de  sa  contenance  exté- 
rieure, il  se  dira  tout  naturellement  :  «  Ce  que 
je  sais  n'est  rien  en  comparaison  de  ce 
que  j'ignore.  Ce  que  je  crois  savoir,  com- 
ment le  sais-jc,  et  pour  combien  de  temps  ? 
Vingt  fois  j'ai  découvert  après  coup  que  ce 
qui  m'avait  paru  aussi  <lair que  les  premiers 
principes  ne  devait  qu'à  la  faiblesse  de  mon 
esprit  son  évidence  prétendue.  ^  ingt  fois  j'ai 
vu  m'échapper  desconnaissances  que  j'avais 
regardées  comme  un  fonds  inaliénable.  A  le 
bien  prendre,  toute  ma  vie  se  passe  à  ap- 
prendre et  à  oublier.  Le  premier  me  coûte 

(1)  AuJisii  verbum  adversus  proximum  tiium?  conimo- 
rialur  in  le,  fiileus  quoiiiam  non  lo  disrumpel.  Eccli.  xi.v, 

(2)  Non  suiu  ijropliela,  et  non  sum  lilius  prophelœ. 
Amos  vil,  U. 

(5)  Ubicumque  fiierit  corpus  ,  illic  congrcsabuiitur  et 
aquilae.  JU(«l/i.  \\\\,  28. 

i41  Similis  faclus  suin  pelicano  solitudiuis.  Psalm.  ci ,  7 . 
S)  Inier  vos  el  nos  chaos  masaum  Qrmatuin  est.  Luc. 
XVI.  26. 


extrêmement,  le  second  se  fait  a  vécu  ne  facilité 
qui  tient  du  prodige.  Au  bout  d'un  temps  , 
et  ce  temps  est  toujours  très-court,  mes  plus 
belles  connaissances  ressemblent  à  une  illu- 
sion fugitive,  qui  ne  laisse  après  soi  que  des 
idées  confuses.  C'est  un  songe  que  je  ne 
puis  me  rappeler  qu'en  gros,  et  dont  toutes 
les  parties  m'échappent  en  détail  (8).  Jl  est 
donc  vrai,  el  il  est  vrai  dans  un  sens  irès- 
élendu,  que  tout  n'est  que  vanité,  qu'afflic- 
tion d'esprit  (9) ,  et  que  le  sort  d'une  fem- 
melette qui  court  à  Dieu  de  toutes  ses  forces 
vaut  infiniment  mieux  que  tous  les  talents 
de  cet  orgueilleux  philosophe  qui,  en  m'éta- 
lant  d'un  style  pompeux  les  richesses  im- 
menses de  la  nature ,  semble  douter  s'il 
est  obligé  d'honorer  son  auteur.  » 

5.  J'avoue  néanmoins  qu'il  est  des  études 
dont  un  homme  destiné  au  chœur  peut  s'oc- 
cuper ;  j'irai  plus  loin  ,  sans  qu'il  m'en  coû- 
te: j'ajouterai  qu'il  en  est  qui  ne  peuvent 
que  lui  être  très-utiles.  Je  mets  de  ce  nombre 
celles  qui  peuvent  lui  procurer  l'intelligence 
des  psaumes,  l'instruire  cxaclement  des  cé- 
rémonies de  l'Eglise,  lui  découvrir  l'esprit  el 
les  vues  qui  l'ont  portée  à  les  établir,  le 
mettre  en  étal  de  la  venger  contre  les  nova- 
teurs anciens  et  modernes. Rien  déplus  saint, 
de  plus  salutaire  pour  un  chanoine,  ou  plu- 
tôt pour  tout  ecclésiastique  obligé  aux  di- 
vins offices,  que  co  genre  d'étude.  Cepen- 
dant, étrange  faiblesse  de  l'homme  1  il  pcul 
y  trouver  un  germe  de  déchet  et  d'affaiblis- 
sement. 11  est  à  craindre  qu'il  ne  s'y  poiie 
avec  trop  d'ardeur  ;  que  son  imagination 
échauffée  ne  l'érigé  peu  à  peu  en  savant,  je 
veux  dire  en  dissertateur  ;  que  la  dévotion 
ne  le  cède  à  la  curiosité  son  ennemie;  qu'il 
ne  porte  partout,  et  jusqu'aux  pieds  du  sanc- 
tuaire, la  difficulté  qu'il  n'a  pas  résolue  ;  et 
qu'au  lieu  de  vivifier  son  chant  par  l'onc- 
tueux souvenir  des  découvertes  qu'il  a  faites, 
il  ne  s'occupe  enlièremenl  de  celles  qui  lui 
restent  à  faire. 

Que  si  une  étude  aussi  proportionnée  à 
son  étal  ne  laisse  point  d'avoir  ses  dangers  , 
que  n'aurail-il  [las  à  craindre,  je  ne  dis  pas 
de  celles  qui  lui  seraient  opposées  (un  homme 
de  bien  en  est  incapable],  mais  de  celles  qui 
lui  seraient  absolument  étrangères?  Quelle 
paix,  quelle  tranquillité  d'esprit  porlerail-il 
au  thœur,  si,  livré  du  matin  au  soir  aux  pro- 
fondes discussions  de  la  géométrie,  il  ne 
sortait  jamais  que  suivi  d'un  nombreux  cor- 
tège d'axiomes,  de  théorèmes,  de  corollaires  ? 
On  a  vu  plus  d'une  fois,  jusque  dans  la  célé- 
bration du  plus  auguste  de  nos  mystères,  de 
tristes  effets  des  distractions  d'un  esprit  ab- 
sorbé dans  ses  propres  recherches.  On  ne 
quitte  pas  toujours  l'autel  pour  aller  écrire 
un  beau  vers,  mais  on  n'y  est  souvent  que  de 

(6)  Ignis  est  usque  ad  perditionem  deyorans,  et  oinnia 
eradicans  genimina.  Job.  xxxi,  12. 

(7)  Sciemia  inflat.  I  Cor.  vin,  1. 

(8)  Dixii  rex  :  Vidisoninium,  et  meute  condisu.s  igno- 
re quid  \iiierim.  Daniel,  ii,  17. 

;9)  Dedi  cor  nieiiin  iil  scirem  prudenliam  alque  doctri- 
nam...  et  agnoviquod  in  hisquoque  esseï  labor,  et  alBiclia 
spiruus.  Eccies.  i,  17. 


n  FEU 

corps  :  l'esprit  cl  le  cœur  restent  à  la  mai- 
son. Ils  se  trouvent  où  est  leur  trésor  :  leur 
trésorn'est  que  dans  les  livres. 

Mais  quoi  1  veux-jc  donc  ou  rappeler  le 
système  de  l'illustre  réformateur  de  la  Trap- 
pe, système  conlro  lequel  je  me  suis  moi- 
même  déclaré  (1)  ;  ou  fronder  d'illuslres 
écrivains  qui,  quoique  très -engagés  à 
l'office  public,  ont  enrichi  d'ouvrages  de 
toute  espèce  la  république  des  lettres  ?  Non 
le  ton  du  censeur  me  conviendrait  mal.  Il 
n'app;irtient  qu'au  maître  de  juger  ses  do- 
mestiques. Qu'ils  se  tiennent  fermes  ou  (juils 
viennent  à  tomber,  c'est  son  affaire  (2),  et 
moins  celle  d'un  pécheur  comme  moi  que 
de  tout  autre.  Ce  que  je  puis  dire,  c'est,  Iqu'à 
parler  en  général,  ce  qui  se  fait  iiar  obéis- 
sance est  moins  suspect  que  se  (lui  se  lait 
par  goût;  2"  que  la  grâce  forme,  ([uand  il 
lui  plaît,  des  Kancé  et  des  Mabillon  ,  des 
hommes  si  pleins  de  Dieu  que  les  pins  belles 
connaissances  ne  seraient  pour  eux  qu'un 
sel  affadi,  s'ils  n'y  trouvaient  à  chaque  pas 
et  sa  gloire  et  le  principe  de  It-ur  amour;  3° 
qu'il  est  à  craindre  que  des  travaux  de  plus 
d'une  espèce,  après  avoir  beaucoup  coûté 
devant  les  hommes,  n'aient  été  la  matière 
d'un  grand  compte  devant  Dieu.  Pour  moi, 
disait  à  peu  piès  un  vertueux  prêtre,  j'aime- 
rais mieux  n'avoir  fait  que  le  traité  Du  bon- 
heur d'un  simple  reliyieua:  (3)  ,  qui-  douze  ou 
quinze  gros  volumes  que  je  pourrais 
nommer. 

Qu'un  chanoine  cultive  donc  son  esprit , 
mais  jamais  de  manière  à  dessécher  son 
cœur.  Qu'il  mette  entre  la  fin  de  son  travail 
et  le  commencement  de  l'olfice  assez  d'in- 
tervalle pour  n'y  porter  ni  la  douleur  de 
renoncer  à  une  occupation  favorite,  ni  la 
soif  empressée  d'y  retourncrau  plus  tôt  ;  qu'il 
coupe,  par  une  pieuse  lecture  de  quelques 
minutes  ,  deux  occupations  trop  disparates  ; 
qu'il  se  dise  à  lui-même  qu'au  jugement  de 
Diiu  un  homme  de  sa  profession  ne  répondra 
ni  sur  l'histoire  ni  sur  la  métaphysique,  mais 
sur  l'acquit  des  devoirs  propres  de  son  état. 

Je  me  suis  peut-être  trop  arrêté  sur  une 
matière  où,  par  un  abus  contraire,  l'abus 
que  je  blâme  n'est  pas  fréquent.  Mais  je  sais 
qu'il  se  trouve,  et  c'en  élait  a^sez  pour  que 
j'eusse  droit  de  le  combaltre.  Faisons  un  pas 
en  avant ,  et  après  avoir  écarté  les  défauts 
qui  affaiblissent  l'esprit  de  prière  ,  parcou- 
rons quelques-unes  des  vertus  qui  le  font 

(i)  Moral,  ja-8,  t.  V,  cap.  III  de  Obliiiat.  religios  arl.  2. 

(-2)  Tu  quis  es ,  qui  judicas  alieuum'servum?  Domiuo 
suo  slal  aui  cadit.  Rom.  xiv  ,  4. 

(3)  Cel  ouvrage  esl  de  doiii  Robert  Morel ,  qui  a  donné 
vlusieurs  autres  ouvrages  de  piété,  ainsi  que  nous  l'apprend 
l'Iiilippe  li;  Cerf.  Ce  dernier,  en  parlant  de  l'Histoire  de 
J'olybe.  que  doni  Vincent  Tluiillier  a  depuis  doiinéo  avec 
les  notes  du  chevalier  Follard,  dit  que  les  sages  rélbnna- 
teurs  de  la  congriijiatloii  de  ^3ml-i\wr  ne  pouvaienl  pré- 
voir qu'un  de  leurs  religieux  Iraduiratt  un  livre  qui  inspire 
de  l'anwur  pour  ta  projcisiou  milildire,  si  dangereuse  pour 
des  cliréliens,  qui  doivent  se  sauclifter  par  tes  exercices  de 
la  pénitence.  Cppeudanl  ce  même  écrivain  fait  de  VAiUi- 
qmté  expliquée  et  représentée  en  fujures ,  que  bien  des 
gens  u'oseiii  ouvrir,  le  plus  iinpnriaiil  de  tous  les  ouvrages 
du  P.  Montfuucon.  N'y  aurait-il  point  lii  pondus  et  wwi- 
diij.' Puisque  j'ai  l'occasion  de  parler  du  chevalier  rvl- 


FEK 


13 


cclorc ,  qui  le  développent ,  qui  l'entre- 
tienncnt. 

§  II.  Moyens  de  nourrir  dans  un  chanoioe  l'esprit  de 
prière. 

1.  Premier  moyen,  demander  à  Dieu  l'esprit 

de  prière,  et  le  demander  arec  ferveur.  — 
2.  Second  moyen ,  une  vraie  et  sincère  hu- 
milité.  La   vérité  bien    consultée  nous  y 
conduira. — -i.  Troisième  moyen,  une  grande 
idée  de  la  majesté  de  Dieu.  —  k.  Quatrième 
moyen ,  un  grand  amour  pour  lui  et  pour  le 
prochain.  —  5.  Cinauième  moyen  ,  une  vive 
rtconnaissiince  des  hienfaitx  que  nous  avons 
reçus  de  Jcsus-Chrisl.  —  G.  Sixième  moyen, 
une  dévotion  sincère  à  la  très-sainte  \  ierge. 
L'auteur  que  j'ai  cité  au  commencement 
de    cet     article      propose  quatorze    moyens 
d'attirer  ou  de  conserver  l'esprit  de  prière  et 
de  ferveur,  si  nécessaire  à  un  homme  dont 
presque  toute  la  vie  doit  se  passer  à  chanter 
les  louanges  de   Dieu  ei  à  invoquer  ses  mi- 
séricordes. Je  me  bornerai  à  cinq  ou  six  qui 
m'ont   paru  les  plus  esscniicls.  On  s'attend 
bien  que  je  ne  les  proposerai  que  d'une  ma- 
nière très-abrégée. 

1.  Le  premier  et  le  plus  important  est  de 
demander  à  Dieu  ce  don  précieux  ,  qui  esl  la 
source  de  tous  les  autres.  11  la  promis  dans 
l'ancienne  loi ,  comme  un  apanage  de  la 
nouvelle  (i)  ;  et  celle-ci,  il  sr-mhle  qu'il  ne 
l'ail  établie  que  sur  la  prière.  Veillez  et  priez. 
Priez  sans  cesse,  et  pries  avec  ferveur.  De- 
mandez, et  vous  obtiendrez  tout  ce  que  vous 
aurez  demandé  (5).  \o\\-À  comme  l'abrégé  de 
la  morale  du  nouveau  Testament;  c'est  sur 
ce  fondement  que  portent  la  loi  et  les  pro- 
phètes, parce  qu'il  conduit  à  l'amour,  qui 
est  l'accomplissement  des  prophètes  et  le 
terme  de  la  loi.  C'est  donc  un  grand  arl  que 
celui  de  prier;  il  faut  tiiême  qu'il  soil  le  plus 
important  de  tous  ,  puisqu'il  décide  de  notre 
sort  ,  qu'il  semble  disposer  de  la  toute-puis- 
sance de  Dieu  (6),  ctqu'il  est  en  quelque  sorte 
lui-même  lout-puissant  ;  c'est  la  riche  épi- 
thètc  que  Théodorel  a  cru  lui  pouvoir  don- 
ner :  Ùmnipoiens  oratio,  cum  sil  una,  tamen 
omnia  potest. 

Ce  qu'il  y  a  de  plus  consolant ,  c'est  que  , 
par  une  disposition  particulière  de  la  misé- 
ricorde de  Dieu ,  la  grâce  de  la  prière  est 
celle  qu'il  a  le  plus  prodiguée.  S'il  avertit 
les  justes  et  les  pécheurs  de  demander  ,  il 
aide  les  uns  cl  les  autres  à  le  faire  comme  il 
faut  (7).  Pour  désirer  de  vivre,  il  n'est  poiul 

lard,  j'ajouterai  qu'il  mourut  à  Avignon  le  25  mars  1751, 
après  avoir  fait  une  profeiisionlrès-expresscdesouniissioa 
à  toutes  lesdiîcisionsde  l'Eglise.  L'arclie\êiue  d'Avisnop, 
ayant  su  (  en  1755  )  que  j'avais  d'abord  quelque  peine  à  le 
croire,  m'en  donna  un  cerliGcat  bieu  et  dùnienl  légalisé. 
La  parole  de  cet  illustre  prélat  m'aurait  suffi. 

(i)  EOundani  super  domuiu  David,  et  super  habitalores 
Jérusalem,  spirilum  Rratia;  et  precum  ;  et  aspicient  ad 
me,  etc.  Zachur.  xii,  10. 

(5)  Vigilate  et  orate.  Malth.  xxvi,  4t.  Sine  intermls- 
sione  orale.  Thessal.  v,  1".  Spirilu  ferventes,  oralioni 
instantes.  Jlom.  xii,  11  et  13.  Orationi  insuie,  vigdantes 
in  ea.  Coloss.  iv,  2.  Petite  ,  et  dabilur  vobis;  quaerile,  el 
invenielis,  etc.  Malth.  mi.  Petite,  et  accipietis,  ut  gauJium 
ve^trum  sit  plénum,  .toan.  xvi. 

(6)  La  Placetle,  lom.  I,  pag.  SIS. 

(7)  Deus  iniiiossibilia  oou  <ubel:  sed  iubeado  oHwet  et 


t9 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


90 


nécessaire  d'élre  déjà  vivant.  La  prière  d'un 
coupable  ne  serait-elle  donc  qu'un  nouveau 
péché  ,  et  les  premiers  efforts  qu'il  fait  pour 
apaiser  son  juge  ne  serviraient-ils  qu'à  l'ai- 
grir davantage?  Ce  cruel  et  désespérant  sys- 
tème blesse  peut-élre  moins  la  foi  qu'il  n'ou- 
trage la  raison. 

Mais  n'abusons  point  du  sage  principe  qui 
lui  est  opposé.  On  peut  prier,  souvent  même 
on  a  quelque  volonté  de  le  faire  :  on  est 
touché  à  la  vue  de  ceux  qui  le  font  comme 
il  faut ,  on  leur  porte  une  sainte  envie.  Mal- 
gré ces  désirs  dont  l'enfer  est  tout  plein  ,  on 
ne  trouve  en  soi  qu'une  sécheresse  affreuse, 
qu'un  assoupissement  qui  ,  dans  rordre  de 
la  nature,  annoncerait  une  mort  prochaine, 
et  qui,  dans  l'ordre  de  la  grâce,  annonce 
quelquefois  une  mort  consommée.  La  vérité 
aurait-elle  donc  voulu  nous  endormir?  Ses 
promesses  ressembleraient  -  elles  aux  su- 
perbes annonces  de  cette  vaine  philosophie 
qui  Qalta  ses  sectateurs  d'un  bonheur  solide, 
et  ne  leur  tint  jamais  parole?  Non,  l'erreur 
ne  peut  être  sur  sou  compte.  En  établissant 
le  pouvoir  de  la  prière ,  elle  en  a  Gxé  les 
conditions  ,  et  ces  conditions  ne  sont  rien 
moins  qu'arbitraires.  Les  grandes  faveurs, 
les  faveurs  qui  décident  de  l'éternité,  doivent 
être  appréciées  selon  leur  juste  valeur.  On 
ne  les  obtient  que  par  la  ferveur,  par  une 
persévérance  importune  ,  par  un  généreux 
détachement  de  tout  ce  qui  peut  blesser  les 
yeux  de  celui  qui  les  accorde. 

A  la  lueur  de  ces  principes,  qui  ne  passe- 
ront jamais,  il  est  aisé  de  voir  que  l'esprit 
de  prière  est  aussi  rare  qu'il  pourrait  et  qu'il 
devrait  être  commun.  Un  homme  qui  ne  s'ar- 
rache d'entre  les  bras  du  sommeil  que  le 
plus  tard  qu'il  est  possible  ;  qui ,  dans  l'in- 
tervalle du  trajet  de  sa  maison  à  l'église,  ne 
pense  que  faiblement  à  Dieu  ;  qui ,  dans  la 
belle  saison ,  aime  beaucoup  mieux  passer 
à  la  porte  du  temple  le  moment  qui  précède 
l'ofûce,  que  d'en  profiler  pour  se  préparer  à 
la  grande  action  qu'il  va  faire  ;  un  homme 
qui,  en  ne  manquant  à  rien  d'extérieur, 
croit  faire  beaucoup  ,  parce  qu'il  en  voit 
d'autres  qui  font  encore  moins;  qui  souvent, 
dès  le  sanctuaire,  se  souliige,  en  entamant 
une  conversation  déplacée  ,  de  la  violence 
qu'il  s'est  faite  pendant  une  heure  ;  qui,  de 
retour  chez  lui ,  ne  pense  qu'à  réparer  des 
forces  qu'il  n'a  pas  prodiguées  ;  qui  laisse  à 
des  commençants  le  soin  et  la  pratique  d'é- 
lever leur  cœur  à  Dieu  pendant  le  cours  de 
la  journée  ;  un  homme  qui  donne  tout  ce 
qui  lui  reste  de  temps  libre,  tantôt  à  l'ennui, 
tantôt  à  des  exercices  qui  vont  mal  avec  son 
état,  tantôt  à  des  visites  plus  que  superflues  ; 
un  homme  enfin  qui  sans  cesse  affaiblit  ses 

faccre  quort  possis  et  pelere  quod  non  possis ,  et  adjuvat 
ut  (lossis.  Tiid.  sess.  6  ,  cap.  11,  ex  Auqttst.  lib.  de  Nul. 
et  Grnl.  cap.  43. 

(1)  Difigalur  oralio  mea,  sicut  incensum,  in  conspectu 
tuo.  Psalm.  .xviii.  Data  snnl  ei  incensa  muUa,  ut  daret  do 
oi'alionibus  sanctorum  omnium.  Apoc.  vjii. 

(2)  Mettez  cet  liomme  au  noml)re  de  ceux  qui  sont  sté- 
riles, et  dont  les  travaux  n'ont  point  de  succès.  Jerem. 
ziii,  ôO. 

(3J  Doiuin?,  dtice  nos  orare.  lue.  xi,  1. 


forces  ,  qui  ne  pense  jamais  à  les  réparer, 
qui  ne  s'est  point  fait  à  remplacer  par  une 
lecture  salutaire  ce  qui  lui  manque  du  côté 
de  l'oraison  :  un  homme  de  ce  caractère 
pourra  bien  articuler  des  paroles  et  former 
des  sons  ;  mais  il  n'y  aura  rien,  ni  diins  le 
son  ,  ni  dans  la  parole  qui  devant  Dieu  le 
distingue  de  l'instrument  qui  résonne  à  côté 
de  lui.  il  ne  s'entendra  lui-même  tout  au 
plus  qu'en  philosophe,  et  il  ne  sera  point 
entendu  du  ciel.  Au  lieu  de  cet  encens  qui 
devait  monter  jusqu'au  trône  de  la  gloire  (1), 
il  n'offrira  qu'une  légère  vapeur,  que  le 
même  instant  verra  naître  et  se  dissiper.  Le 
monde ,  qui  ne  peut  juger  que  des  appa- 
rences, applaudira  peut-être  à  sa  régularité 
et  à  son  exactitude.  On  le  proposera  comme 
un  modèle  pendant  sa  vie  ;  après  sa  mort, 
une  épilaphe  pompeuse  annoncera  aux  siè- 
cles futurs  son  inflexible  résidence  ;  mais 
qu'il  est  à  craindre  que  son  juge  n'ait  dit  de 
lui ,  et  dans  un  sens  plus  fâcheux  ,  ce  qu'il 
disait  autrefois  d'un  roi  de  Juda  :  Scribe  vi- 
Tum  isluin  slerilem  ,  virum  qui  in  diebus  suis 
non  prosperabilur  (±)  1 

Que  faire  pour  prévenir  un  si  grand  mal? 
S'écrier,  mais  souvent,  mais  du  fond  du 
cœur  :  Daignez,  Seigneur;  daignez  m'ap- 
prendre  à  prier  (3).  J'ai  une  adresse  infinie, 
j'ai  des  ressources  sans  nombre  ,  lorsqu'il 
s'agit  de  pourvoir  à  mes  besoins  temporels. 
Je  trouve,  pour  les  développer  dans  toute 
leur  étendue,  des  expressions  et  des  larmes 
Mon  cœur  n'est  muet  que  lorsqu'il  est  ques- 
tion de  lui  par  rapport  à  vous.  Je  ne  suis 
pas,  ô  mon  Dieu,  encore  asseï  aveugle, 
assez  endurci  pour  ne  pas  sentir  ma  misère. 
Je  vois  ,  et  je  ne  vois  qu'avec  horreur  une 
partie  de  mon  indigence  (4).  Malgré  ce  sen- 
timent ,  je  ne  trouve  eu  moi  qu'un  malheu- 
reux qui,  submergé  dans  les  eaux  de  la  mer, 
ne  fait  que  de  languissants  efforts  pour  ga- 
gner le  rivage.  Sauvez-moi,  Dieu  de  bon- 
lé  (5).  Apprenez-moi  du  moins  à  vous  de- 
mander mon  salut.  Je  ne  prétends  justifier 
ni  ma  faiblesse,  ni  mon  ignorance.  Plus  cou- 
pable qu'un  de  vos  apôtres,  depuis  le  temps 
que  je  suis  à  votre  école,  j'aurais  dû  ap- 
prendre le  chemin  qui  conduit  à  la  vie.  Peut- 
être  avais-je  trop  compté  sur  mes  forces 
Peut-être  que,  faute  de  connaître  le  prix  de 
ce  que  j'avais  commencé  à  vous  demander, 
je  me  suis  arrêté  trop  tôt.  Peut-être  qu'au 
lieu  de  trois  flèches  il  eût  fallu  en  tirer  jus- 
qu'à sept ,  pour  détruire  sans  retour  mon 
implacable  ennemi  (6).  Je  reconnais  ma  mé- 
prise. Je  sens,  à  n'en  i)ouvoir  douter,  que, 
dans  l'accablement  où  je  me  trouve,  il  ne 
me  reste  d'autre  parti  que  celui  de  lever  les 
yeux  vers  le  ciel  (7).  Rendez-vous  propice  à 

(i)  Ego  vir  videns  paupertatem  meani.  Tliren.  m,  1 
(b)  Salvum  me  fac,   Dens,  quoniam   intraverunt  aquœ 
usqiio  ad  animaui  nieam.  Psalm.  Lnvni,  1. 

(6)  Si  percussissesquinquies,  aut  sexies,  sive  septies,  per- 
cussisses  Syriam  usque  ad  consumptionem.  IV  Reg.  xni,  18. 

(7)  In  nôbis  quidem  non  est  tailla  fortitudo  ut  possimns 
liuic  nmllitudini  resisiere  ,  qua;  irruit  suner  no».  Sed  cui» 
ignoremus  quid  agere  dcbeamus,  lioc  soluni  habemus  re- 
sidui  ul  oculos  nosiros  dirigamus  ad  te.  Il  Parai,  xx  , 
12. 


21 


FER 


FER 


S2 


mes  vœux.  Hâlcz-vous  de  me  secourir.  Faites 
luire  sur  moi  quelques  rayons  de  l'esprit  qui 
renouvelle  la  face  de  la  terre.  Puisse-l-il  for- 
mer en  moi  ces  gémissements  que  vous 
exaucez  toujours! 

2.  Il  entre  dans  ces  réflexions,  qui  tontes 
sont  tirées  des  livres  saints  (1) ,  beaucoup 
d'humililé.  C'est  qu'en  effet  l'humilKc  de 
cœur  l'Sl  un  des  plus  sûrs  moyens  d'obtenir 
l'esprit  de  prière  et  les  grâces  qui  y  sont  at- 
tachées. Il  serait  inutile  de  se  répandre  en 
paroles,  pour  prouver  une  vérité  aussi  re- 
battue qu'elle  est  capitale.  Il  n'est  point  de 
fidèle  qui  l'ignore  dans  la  spéculation.  Tous 
savent  que  dans  la  prière  nous  sommes 
par  rapport  à  Dieu  ce  qu'est  par  rapport  à 
nous  un  pauvre  qui  nous  demande  l'au- 
mône :  Mendici  Dei  sumus,  dit  saint  Augus- 
tin. Il  n'y  a  personne,  pour  peu  que  le  cœur 
soit  chez  lui  d'accord  avec  les  lèvres,  qui  ne 
dise  comme  le  prophète-roi  :  Ayez  pitié  de 
mui ,  Siiyneur,  parce  que  je  suis  dans  l'indi- 
gence el  que  vous  êtes  le  seul  qui  (missiez  m'en 
tirer  (2).  Or,  la  présomption,  la  confiance  en 
soi-même,  l'orgueil,  en  un  mot,  ne  va  pas 
bien  avec  les  cris  d'un  homme  qui  expose  sa 
misère.  Je  déteste  un  pauvre  plein  de  lui- 
même,  dit  le  Saint-Esprit  par  la  bouche  de 
l'Ecclésiastique  :  c'est  un  monstre  à  mes  yeux; 
je  ne  puis  le  souffrir  (3).  An  contraire,  et 
c'est  le  même  Esprit  de  vérité  qui  nous  en 
assure,  la  prière  de  celui  qui  est  véritable- 
ment humble  perce  les  nues  ;  elle  ne  s'ar- 
rête point  qu'elle  n'ait  été  jusqu'à  Dieu  ; 
elle  n'en  sortira  point  que  le  Très-Haut  ne 
l'ail  regardée  d'un  œil  favorable  (♦).  Oui, 
Seigneur,  disait  Judith  (5),  les  soupirs  de  ceux 
qui  joignent  l'humilité  à  ta  douceur  ont  tou- 
iours  trouvé  grâce  devant  vous.  Jamais 
vous  n'avez  rebuté  les  vœux  qu'ils  ont  osé 
vous  adresser.  Vous  les  exaucez  en  quelque 
sorte  avant  qu'ils  aient  commencé  à  ouvrir 
la  bouche  :  leurs  désirs,  la  disposition  de 
leur  cœur,  tout  vous  plaît  de  leur  part,  tout 
est  couronné  (6). 

Nous  sommes  quelquefois  surpris  des 
grâces  dont  Dieu  a  comblé,  je  ne  dis  pas  ses 
amis,  cela  serait  moins  frappant,  maïs  des 
pécheurs  qui  l'avaient  longtemps  et  cruelle- 
ment abandonné.  Un  moment  de  réflexion 
sur  les  sentiments  dont  leur  prière  était 
animée  diminuera  un  peu  notre  étonncment. 
Il  n'y  a  rien  dans  leurs  gémissements  qui  ne 
porte  l'empreinte  de  la  plus  profonde  humi- 
lité. L'enfant  prodigue  s'écrie  à  haute  voix 
qu'il  ne  mérite  plus  le  tendre  nom  de  fils.  Il 
se  croit  heureux  d'être  traité  comme  les  va- 

(1)  Sailli  Auf;usliD  conseille  h  ceux  qui  n'ont  pas  le  la- 
lenl  de  parler  èloquemment  d'eni|iloyer  beaucoup  les  pa- 
roles de  TEcrilure.  0«um<o  enim,  dil-il,  se  pauperiorein 
sentit  in  suis,  taïuo  eian  oporlel  in  islis  esse  duiorem ,  lib. 
IV  de  Doetr.  Cbrist.  num.  8. 

(2)  Inclina  ,  Domine  ,  aurem  Uiam  ,  et  exaudi  me;  quo- 
uiam  inoi*»  et  pauper  siini  ego.  Pi,ulm.  lx\xv,  t.  Ego  au- 
tem  mendicus  stmi  et  pauper.  Psutm.  xxxis,  18. 

(3)  Très  species  odivil  anima  mea  ,  el  aggraver  valde 
aninise  illorum  ;  pauperem  superbum...  EccU.  xxv,  5  ei  i. 

(*)  Oralio  buniilianlis  se  penelrabit  nubes  ;  et  non  dis- 
cedel,  donec  Allissimus  aspicial.  Eceli.  xxxv,  21. 

(5)  Humilium  ellmansuelorum  semper  tibi  placuit  de- 
pri'caiio.  Judith,  ix.  Hespexii  in  oratiooem  tiumilium,  et 
non  sprevil  preces  eorum.  Piulni.  ci. 


lets  qui  sont  au  service  de  son  père.  Il  a 
péché  contre  l6  ciel  et  contre  la  terre;  il  veut 
que  le  ciel  et  la  terre  soient  témoins  de  son 
repentir  el  de  sa  confusion  (7).  La  femme 
pécheresse  fait  encore  plus  par  ses  actious 
que  le  prodigue  n'avait  fait  par  ses  paroles. 
C'est  au  milieu  d'une  nombreuse  assemblée, 
et  chez  un  homme  qui  n'avait  que  du  mépris 
pour  elle,  qu'elle  va  trouver  le  médecin  qui 
doit  guérir  ses  plaies.  Il  n'y  a  ni  censure,  ni 
mauvais  jugement,  ni  bienséance  humaine 
qui  l'arrête.  Elle  annonce  publiquement  par 
ses  larmes,  cl  la  honte  de  ses  écarts,  el  l'ex- 
cès de  sa  douleur.  Son  silence  en  dit  plus 
que  n'en  auraient  dit  ses  paroles.  Mais  si 
elle  triomphe  d'elle-même,  on  peut  dire 
qu'elle  triomphe  de  son  juge.  Elle  désarme 
sa  colère.  Ses  péchés,  el  elle  en  avait  beau- 
coup commis,  lui  sont  pardonnes.  Sa  jusliG- 
calion  est  le  fruit  de  son  amour,  mais  d'un 
amour  plein  d'humilité  (8).  Je  ne  fais  qu'in- 
diquer l'exemple  du  publicaiu.  Ce  ne  fut  pas 
l'abondance  de  ses  paroles  qui  le  justifia  :  ce 
seul  mol,  Mon  Dieu,  soqex  propice  à  un  pé- 
cheur comme  tnoi,  lui  valut  sa  grâce.  C'est 
que  ce  seul  mol  parlait  d'un  cœur  humilié. 
Un  homme  qui  n'osait  lever  les  yeux  (9), 
qui  se  tenait  au  bas  du  temple,  qui  se  frap- 
pait la  poilrine  comme  un  coupable  qui  at- 
tend son  arrêt,  publiait  par  son  altiluciu 
seule  que  son  péclié  était  toujours  devant  lui. 
Mais  ce  n'est  pas  seulement  chez  des  cou- 
pables qui  avaient  besoin  d'une  miséricorde 
singulière,  que  1  on  trouve  des  exemples  de 
cette  profonde  humilité  qui  donne  des  ailes  à 
la  prière,  et  qui  l'élève  jusqu'au  trône  do 
Dieu.  Ces  hommes  que  la  droite  du  Tout- 
Puissant  protégera  toujours,  qui  semblaient 
avoir  des  droits  acquis  sur  tout  ce  qu'ils 
pouvaient  demander,  qui  traitaient  avec  leur 
Seigneur  comme  un  ami  traite  avec  son 
ami  :  ces  hommes  que  Dieu  consultait  en 
quelque  sorte  sur  ses  projets,  et  dont  il  pa- 
raissait attendre  l'avis,  n'ouvraient  la  bou- 
che qu'en  tremblant  lorsqu'il  s'agissait  de 
demander  des  grâces.  Timides,  incertains, 
frappés  et  comme  anéantis  à  la  vue  d'eux- 
mêmes  ,  Je  ne  suis,  disaient-ils,  ;'e  ne  suis,  ô 
mon  Dieu,  que  cendre  et  poussière  :  oserai- 
je  élever  ma  faible  voix?  Souffrez,  Seigneur, 
que  le  dernier  de  vos  serviteurs  puisse  encore 
vous  dire  un  mot.  Je  vois  que  j'ai  besoin  Je 
toule  votre  indulgence,  mais  dans  une  af- 
faire où  il  s'agit  de  votre  gloire,  me  sera- 
t-il  permis  de  rompre  encore  une  fois  le 
silence,  etc.?  Ainsi  parlait  le  Père  des 
croyant»  (10);  et   nous   n'aurions  point  de 

(fi)  C'est  le  sens  que  donnent  quelques  iuti.rprètes  à 
ces  paroles  du  psaume  i\  :  Desiderimn  pauperum  exaudivit 
Dominas  :prœpttrationein  cordis  eorwn  exaudiiit  auris  tua. 

(7)  Pater,  peccavi  in  cœluni  et  rorani  le  ;  jam  non  suni 
dignus  vocari  tilius  tuus  :  tac  me  sicut  unuui  de  mercena- 
riis  tuii.  Luc.  xv,  t9. 

(8)  Vide  Luc.  vu,  a  versu  37. 

(9)  Publicauus  a  longe  slans  uolebal  nec  oculos  ad  cof- 
lum  levare;  sed  percuiiebal  pectussuum  ,  dicens  :  Deus , 
propitius  eslu  niihi  peccatori.  Luc.  x\hi,  ij. 

(10)  Loquarad  Dominuuimeuui.cum  sim  puUisel  cinis. 
Ne,  quaeso ,  indigueris,  Domine,  si  loquar...  Obsecro,  nii 
irascaris,  Oooiine,  si  loquar  adbuc  semel.  Gènes,  xvui,  i7, 
30  el  32. 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


25 

peine  à  reirouver  ces  mêmes  sentiments  dans 
tous  les  justes  qui  l'ont  suivi.  Quelle  humi- 
lité, mais  quelle  leçon  pour  des  hommes  qui, 
en  plus  d'un  sens,  sont  au-dessous  d'Abra- 
ham, et  qui,  à  le  bien  prendre,  demandent 
beaucoup  plus  qu'il  ne  demandait  alors  1 

Mais  une  leçon  si  importante,  si  difficile, 
ne  s'apprend  bien  qu'aux  pieds  du  Fils  de 
Dieu.  Qu'un  jeune  ministre  des  autels  ose 
s'approcher  de  lui  et  l'interroger,  peut-être 
qu'effrayé  des  réponses  de  celte  vérité  es- 
sentielle, il  aura  plus  besoin  d'être  muni 
contre  le  découragement  que  fortifié  contre 
l'orgueil. 

La  vérité  lui  dira  que  sa  naissance  est 
presque  en  tout  semblable  à  celle  des  plus 
vils  animaux  ;  que,  comme  eux  et  plus 
qu'eux,  il  vient  d'une  origine  impure;  que 
le  moment  qui  l'a  vu  homme  l'a  vu  crimi- 
nel aux  yeux  de  Dieu,  fils  de  colère  et  de 
perdition. 

La  vérité  lui  dira  que  ce  n'est  que  par  mi- 
séricorde qu'il  a  été  affranchi  d'un  si  déplo- 
rable état  ;  qu'à  peine  a-t-il  eu  l'usage  de 
la  raison  il  s'en  est  servi  pour  s'y  re- 
plonger; qu'il  s'est  abandonné  aux  passions 
les  plus  capables  de  le  déshonorer  ;  qu'il 
s'est  dégradé  à  un  point  qu'il  n'aurait  pas 
osé  faire  subir  à  son  plus  mortel  ennemi. 

La  vérité  lui  dira  qu'il  n'a  rien  qu'il  n'ait 
reçu  ;  que  ses  plus  beaux  talents  pourraient 
bien  servir  à  sa  condamnation  ;  que  ceux  qui 
le  flattent  davantage,  comme  l'esprit,  les 
grâces,  la  naissance,  lui  sont  communs  avec 
un  nombre  infini  de  réprouvés;  que  plu- 
sieurs d'entre  eux  ne  le  sont  aujourd'hui  ou 
ne  le  seront  un  jour  que  parce  qu'ils  en 
ont  été  trop  richement  partagés  (1). 

La  vérité  lui  dira  qu'il  est  un  étranger  sur 
la  terre,  qu'il  s'avance  à  grands  pas  vers  la 
maison  de  son  éternité;  que  comme  il  n'était 
pas  il  y  a  moins  d'un  siècle,  il  ne  sera  plus 
en  quelques  années;  que  la  pourriture  sera 
sa  sœur  ;  que  les  vers  le  dévoreront  jusqu'à 
ce  qu'après  avoir  tout  consumé,  ils  se  con- 
sument eux-mêmes. 

La  vérité  lui  dira  qu'il  n'y  a  aucun  mo- 
ment où  il  sache  bien  ce  qu'il  est  aux  yeux 
du  souverain  Juge  ;  qu'il  peut  se  croire 
plein  de  vie  el  être  déjà  mort;  qu'au  moins 
il  n'est  pas  bien  sûr  de  sa  justification  ,  et 
qu'il  doit  toujours  craindre,  même  à  l'égard 
des  misères  qui  lui  ont  été  pardonnées  (2). 

La  vérité  lui  dira  qu'il  marche  comme  un 
aveugle,  sans  trop  savoir  où  aboutira  sa 
course  ;  que  quand  il  aurait  vécu  dans  l'in-  ' 

(1)  Voyez  saint  Chrysoslonie ,  (iii.  iv,  chap.  1,  du  Sacer- 
doce. Je  ne  veux  dire  que  ce  que  dit  ce  saint  docteur.  Ce 
ne  sont  ni  les  talents,  ni  les  grands  emplois  qui  damnent: 
mais  le  non-usage  ou  l'abus  qu'on  en  fait. 

(2)  Sunt  jusli  alque  japientes...  pl  tameu  nescit  homo 
ulrum  aniore  an  odio  dignus  sit.  Eccli.  ix.  Terribilis  vox  : 
lotus  infremui.  S.  Bernard.  De  propiliato  peccato  noli 
esse  sine  melu.  Eccli.  v,  5. 

(3)  Disputante  illo  (Paulo)  de  justitia,  et  castitate,  et  ju- 
dicio  ftiluro,  tremet'actus  Félix,  etc.  Act.  xxiv,  25. 

(4)  C'est  une  expression  de  feu  M.  Brunet,  abbéde  Saint- 
Crespin  de  Soissons.  Elle  doit,  comme  bien  d'autres  sem- 
blable!, s'entendre  ex  œqiio  et  bono.  Mais  on  ne  la  vériûe 
que  trop  souvent. 

IS)  Serapliim...  duabus  alis  velabanl  façiera  eiui!.  Uebr. 


nocence,  quand  il  serait  déjà  prêt  à  saisir 
l'heureux  rameau  qui  porte  la  gloire,  il  peut 
dans  un  instant  devenir,  comme  David,  Sa- 
lomon  et  tant  d'aulres,  un  criminel  du  pre- 
mierordre;  quepeut-étre  sonimpénilenceest 
prévue,  et  en  conséquence  sa  réprobatiuu 
arrêtée. 

Ces  maximes,  dont  un  orateur  plus  fameux 
encore  par  son  humilité  que  par  ses  talents, 
me  donna  autrefois  la  première  idée;  ces 
maximes,  qui  allaient  jusqu  aux  moelles  da 
séculier  le  moins  vertueux,  ne  feraient-elles 
donc  aucune  impression  sur  l'ecclésiastique? 
Hélas  1  il  n'est  que  trop  souvent  |>lus  difficile 
à  ébranler  qu'un  autre,  et  rien  de  plus  com- 
mun que  de  le  voir  s'endormir  au  bruit  de 
nos  anathèmes.  Quelques  paroles  de  saint 
Paul  sur  la  justice,  la  chasteté  et  le  jugement 
à  venir,  déconcertèrent  Félix,  qui  n'était 
qu'un  païen  (3)  ;  si  c'eût  été  un  prêtre,  il  au- 
rait pu  dire  :  Voilà  un  homme  qui  parle 
bien  ;  mais  il  n'eût  pas  cligné  Us  yeux  (4). 

3.  Rien  n'est  plus  propre  à  faire  naître 
cette  profonde  humilité  qu'une  haute  idée 
de  la  grandeur  de  Dieu,  une  sérieuse  consi- 
dération de  son  infinie  sainteté,  une  crainte 
religieuse  de  sa  majesté.  Celui  devant  qui 
nous  nous  présentons  avec  des  manières  si 
libres,  si  aisées,  quelquefois  si  profanes,  est 
celui-là  même  dont  les  séraphins  ne  peu- 
vent soutenir  les  regards  (5),  et  devant  le- 
quel les  puissances  sont  dans  le  tremblement. 
C'est  lui  qui,  selon  le  sublime  langage  de 
l'Ecriture,  mesure  les  eaux  de  l'Océan  dans 
le  creux  de  sa  main,  qui  de  cette  main  sou- 
pèse les  cieux,  qui  de  trois  doigts  soutient  la 
masse  énorme  de  la  terre,  qui  met  dans  la 
balance  et  les  montagnes  et  les  collines. 
C'est  lui  devant  qui  tous  les  peuples  du 
monde  ne  sont  que  comme  une  goutte  d'eau, 
que  comme  ce  faible  grain  qui  ne  peut  don- 
ner la  moindre  inclination  à  la  balance. 
C'est  lui  qui  failles  îles  comme  un  peu  de 
poussière;  qui  ne  trouve  rien  digne  de  lui, 
ni  dans  l'encens,  ni  dans  tous  les  cèdres  du 
Liban;  qui,  assis  sur  le  globe  de  la  terre,  ne 
voit  tous  les  hommes  que  comme  de  vils  in- 
sectes, comme  le  néant  même.  C'est  lui  qui 
anéantit  les  princes,  qui  réduit  à  rien  les 
juges  de  la  terre,  qui  par  un  souffle  les  des- 
sèche et  les  emporte  comme  la  paille  (6). 
C'est  lui  qui  touche  les  montagnes  et  les  ré- 
duit en  cendres;  qui  déplace  la  terre  et 
ébranle  ses  colonnes;  qui  donne  ses  ordres 
au  soleil,  et  le  soleil  ne  se  lève  point  (7). 
Mais  c'est  lui  encore  qui  de  son  sanctuaire, 

suam.  Isaice  vi,  2.  Vide  Menocbium  bic. 

(6)  Quis  niensus  est  pugillo  aquas ,  et  cœlos  palmo  pon- 
deravil?  Quis  appendit  tribus  digitis  molem  terr» ,  et  II- 
bravit  in  pondère  montes,  et  colUs  in  statera?  Ecce  gén- 
ies quasi  stilla  situlae  ,  el  quasi  momenlum  staterae  repu- 
latse  sunt.  Ecce  insulae  quasi  pulvis  exiguus.  Et  Libanus 
non  sufficiet  ad  succendenduni,  el  animalia  ejusnon  sufli- 
cientad  holocauslura.Omnesgentes  quasi  nonsint,  sic  sunt 
corameo;  et  quasi  nihilum  elinane  repulat»  sunt  ei...  Qui 
sedet  super  gyrunUerra,  elbabitatoresejus quasi  locustae. 
Qui  dat  secretoruin  scrulalores  quasi  non  sint ,  judiecs 
terras  velut  inane  fecil.  Uai.  xl  ,  12  et  seqq. 

(7)  Qui  tangit  montes,  et  fumigant.  Psalrn.  au.  Qui 
eoramovel  lerram  de  loco  suo,  et  coluninss  ejus  concu- 
tiuntur.  Qui  praecipii  soli,  el  non  oritur,  elc  Joli-  u. 


S5 


FER 


FER 


26 


comme  d'un  tribunal  où  il  veut  être  re- 
douté (1),  prononce  des  arrêts  de  vie  et  de 
mort;  et  comme  autrefois  sur  le  Calvaire, 
sanctifie  d'un  côté  un  pénitent  qui  le  prie 
avec  huiiiililé,  et  réprouve  de  l'autre  un  mal- 
heureux qui  jusqu'au  dernier  moment  ferme 
ses  yeux  à  la  lun)ière. 

Ces  idées  de  grandeur,  de  sainteté,  de  jus- 
tice ,  si  elles  ctiiicnt  tant  soit  peu  approfon- 
dies, ne  pourraient  manquer  de  produire, 
dans  rpccicsiastiqiie  connue  dans  le  séculier, 
une  impression  de  respect,  de  frayeur,  de 
saisisscinent.  L'invisible  paraîtrait  ce  qu'il 
est  ('2).  Bien  loin  de  s'avancer  jusqu'au  pied 
de  son  autel,  comme  n'auraient  osé  le  faire 
les  empereurs  du  temps  de  saint  Ainbruise, 
et  comme  le  font  les  femmes  mômes  (3),  sur- 
tout dans  les  campagnes  où  elles  ont  du 
crédit,  à  peine  se  croIrait-on  en  sûreté  au 
bas  du  temple.  On  mettrait,  s'il  était  possi- 
ble, entre  l'arche  et  soi  plus  de  distance 
que  n'en  niitentre  la  montagne  et  lui  le  pou- 
pie  d'Israël,  lorsqu'il  plut  à  Dieu  de  lui  in- 
timer ses  ordres  (V  .  Il  est  vrai  qu'on  n'ou- 
blierait pas  ([u'il  estleDieudcs  miséricordes, 
mais  on  oublierait  encore  moins  qu'il  est  le 
Dieu  de  sainteté  ;  que  son  nom  est  grand  et 
terrible  ;  qu'une  religieuse  frayeur  est  de- 
vant lui  le  commencement  de  la  sagesse  (5); 
que  son  trône  est  de  flammes  ardentes  ; 
qu'un  lleuvc  rapide  de  feu  sort  de  devant  sa 
face  ((3)  ;  qu'il  porte  encore  la  foudre  dont  il 
frappa,  pour  un  léger  manquement  de  respect; 
cinquante  mille  Bclhsamites;  qu'il  a  toujours 
à  ses  ordres  des  millions  d'anges,  qui  n'at- 
tendent de  sa  part  qu'un  clin  d'oeil  pour 
obéir  {!),  et  qu'ils  n'obéissent  jamais  plus 
volontiers  que  lorsqu'il  s'agit  d'arracher 
l'ivraie  d'un  lieu  qu'elle  déshonore  (8). 

A  la  vue  de  ces  grands  objets,  le  cœur  le 
plus  languissant  semble  se  réveiller.  Il  croit 
apercevoir  en  lui  quelque  étincelle  du  zèle 
qui  f.iisail  sécher  un  prophète,  et  qui  dès  le 
malin  immolait  à  une  juste  vengeance  tous 
les  pécheurs  de  la  terre  (9).  Il  se  forme  dans 
ses  entrailles  un  feu  donl  il  a  peine  à  retenir 
l'inipétuosilé  (101.  A\eugl(;  qui  ne  voit  pas 
qu'il  est  le  coupable  ,  qu'il  se  juge  par  sa 
propre  bouche  ,  qu'il  doit  être  le  premier 
objet  de  son  Indignation  (H),  et  que  te  n'est 
souvent  que  sa  dissipation  et  son  peu  de  re- 
cueillement qui  font  croire  aux  laïques  que 
ce  qu'on  leur  dit  de  la  sainteté  du  temple  et 
du  respect  (|iii  lui  est  dû  n'est  bon  que  pour 
elTrayer  les  enfants. 

(1)  Pavele  ad  saocluarium  nipum  :  ego  Dominus.  Le- 
vit.  XXVI,  2. 

(2)  Kide  M"yses.  .  iuvisibilim  lanqiiani  vidcns  susli- 
■iiit    He.  r.  XI,  24  et  27. 

(3)  l.aici  socus  allare,  qiio  sancl  i  mjsloria  celebranUir, 
InliT  cli'Hoos,  lam  ad  vigilias  ciuain  U'I  luissas,  ilaie  |>e- 
iiilus  non  lusesumaDl  ;  sod  pars  illa  qiix  a  caiirellis  ver- 
sus allare  dividilur,  clioris  lanluin  psalleiiliuin  patoat  cle- 
rlconim.  Concil.  Turon.  »,  an.  Sb7,  cun  1. 

(i)  Non  eniin  porlabanl  quod  dicebalur  :  El  si  beslia 
teligeril  monlcni,  lapidabitur.  Hebr.  xii,  20.  Vide  Eiod. 
xix.  13. 

(b)  Sanctum  il  lerriblle  nomeii  ejus  :  iiiilium  sapienliae 
limer  Donnini.  Psatm.  ex  ,  9. 

(6) 'l'Iironusejus  fijiiimae  ignis  :  rnlce  cjiis  ignis  accen- 
sus.  Fuiviiis  igneus  rapidusque  egrediebalur  a  laeie  ejus. 
Maiiiel.  vu ,  9. 


Qu'il  commence  désormais  son  jugement 
par  sa  propre  réforme.  Si  une  illusion  invo- 
lontaire  ne  l'écarté  pas,  comme  un  saint 
docteur,  de  la  basilique  des  martyrs,  (ju'il 
publie  au  moins,  par  son  attitude  et  sa  com- 
position extérieure,  que  le  li«  u  où  il  enire 
est  terrible  à  ses  yeux  ;  qu'il  le  regarde 
comme  la  maison  de  Dieu  cl  la  porte  du 
ciel  li).  Son  siècle,  sans  en  parcourir  d'au- 
tres, lui  fournira  des  modèles  capables  de  le 
toucher.  En  voici  un  qui  réunit  à  beaucoup 
de  simplicité  beaucoup  d'élévation,  mais 
donl  l'élévation  n'a  rien  que  de  très-possi- 
ble au  secours  ordinaire  de  la  grâce. 

n  Je  connais,  disait  le  pieux  et  respectable 
archidiacre  d'Evreux  (13), je  connais  des  per- 
sonnes qui,  dans  une  disposition  respectueuse 
et  dans  une  vue  pénétrante  de  la  majesté 
de  Dieu,  ont,  pour  tout  ce  qui  regarde  son 
culte,  une  vénération  inconcevable.  J'aurais 
de  la  peine  à  en  rapporter  toutes  les  parti- 
cularités, parce  que  peu  de  gens  sont  capa- 
bles de  les  bien  comprendre.  Je  dirai  seule- 
ment que  tous  les  lieux  cl  toutes  les  choses 
qui  sont  consacrées  au  service  de  Dieu, 
comme  les  temples,  les  chapelles,  les  orne- 
ments, les  cimetières....  et  généralement  tout 
ce  que  l'Eglise  approuve,  sont  pour  elles 
l'objet  d'un  respect  inexprimable.  Elles  se 
donneraient  bien  de  garde  de  faire  de  nos 
églises  un  passage  ,  cl  elles  n'y  entrent  que 
pour  rendre  leurs  adorations  à  la  majesté 
suprême.  Si  elles  font  voyage,  et  qu'elles  pas- 
sent devant  nos  sacrés  temples,  elles  ne 
manquent  pas  de  descendre  de  cheval  pour 
donner  à  Jésus-Christ,  résidant  en  ces  saints 
lieux,  des  marques  de  vénération  pour  lui. 
Elles  sont  saisies  de  frayeur  au  moment  qu'elles 
y  entrent  :  et  si  elles  sont  obligées  d'y  dire 
quelques  paroles,  elles  le  font  à  voix  basse, 
et  d'une  manière  qui  marque  assez  combien 
elles  sont  pénétrées  de  la  présence  de  Dieu. 
Quelque  part  qu'elles  se  trouvent,  si  elles  en- 
tendent dire  quelque  chose  qui  regarde  sa 
grandeur,  dans  l'instant  elles  se  sentent 
précipitées  dans  un  abirac  d'humiliation  et 
d'anéantissement  devant  cet  Etre  infini,  etc.» 
Que  ces  sentiments  sont  beaux  1  qu'ils  sont 
bien  assortis  à  l'esprit  de  foi,  et  qu'ils  doi- 
vent pleinement  enfanter  l'esprit  de  prière  I 
Daignez  ,  mon  Dieu ,  m'en  remplir  et  en 
remplir  avec  moi  tous  ceux  à  qui  vous  avez 
confié  le  glorieux  «îinploi  de  chanter  vos 
louanges  et  de  célébrer  vos  miséricordes. 

(7)  Millia  miltium  ministrabant  pi,  et  decies  oilllies  cen- 
lena  millia  assislebanl  ci.  Idem.  ibid.  10. 

(8)  Vis  iimis,  el  colligiiuus  ea?  Mallh.  xiii,  28. 

(9)  Tabescere  nie  fccii  zelus  meus.  Psatm.  cxviu.  lu  raa- 
lulino  inierliciebam  oiuues  peccalores  lerrs.  Psatm. 
c,    8. 

(  10)  Faclus  est  in  corde  meo  quasi  ignis  exsestuans,  clau  - 
siisque  in  ossibus  nieis  ;  el  defeci ,  ferre  non  susUoens. 
Jerein.  xx,  9. 

(11)  Tu  es  ille  vir.  II  Reg.  xn,  7.  Ex  ore  luo  le  judico. 
Luc.  XIX,  22. 

(12)  Pavensque [Jacob) , Quara  lerribilis  est,  ioquil,  locus 
iste  !  Non  est  hic  aliud  nisi  domus  Dei  el  porta  cœli.  Gè- 
nes, xxviii,  17. 

(15)  Voyez  la  nouvelle  Vie  de  ce  grand  sorvip 
Dieu  (H.  M.  Boudon)  t.  II,  pag.230,  ou  plulôl^^- 
du  respect  dû  à  la  sainteté  des  églises. 


S7 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


98 


ï.  Mais,  après  avoir  commencé  par  la 
crainte,  il  faut  qu'ils  s'efforcent  de  monter 
jusqu'à  l'amour.  C'est  lui  qui  consacre,  qui 
ennoblit  toutes  les  vertus,  qui  leur  donne 
un  prix  qu'elles  n'ont  point  par  elles-mê- 
mes. Qui  ne  l'a  pas,  eût-il  la  foi  qui  Irans- 
porle  les  montagnes,  demeure  dans  la  mort. 
Qui  l'a  pleinement  opère  de  grandes  cho- 
ses :  qui  ne  fiit  rien  se  flatte  inutilement 
de  l'avoir  (1).  Or  cet  amour,  quelle  consola- 
tion, quel  feu  ne  doil-il  pas  répandre  diins 
la  prière  !  Quelle  conGance,  quelle  vivacité 
de  sentiment  et  d'expressions,  quelle  ten- 
dresse n'a  pas  un  homme  qui  demande  à 
celui  qu'il  aime  ;  qui  sait  que  celui  qu'il 
aime  est  en  élat  de  lui  donner  plus  qu'il  ne 
demande  ,  et  qu'il  n'est  jamais  plus  content 
que  quand  il  donne  ! 

Nous  avons  vu  les  saints  parler  à  Dieu 
avec  crainte  :  suivons  bien  leur  manière  de 
prier,  et  nous  verrons  qu'elle  fui  toujours 
mêlée  de  celle  confiance  sainte  que  donne 
l'amitié.  Ils  osaient  donner  à  Dieu  leurs 
avis,  et  vouloir  en  quelque  sorte  rectifier  les 
siens.  Ils  faisaient  plus,  ils  s'opposaient  à 
ses  desseins,  et  Moïse  l'empêcha  plus  d'une 
fois  d'exécuter  la  résolution  qu'il  avait 
prise  de  perdre  son  peuple.  Telle  est  l'assu- 
rance qu'inspire  l'amour.  11  peut  tout,  il  ose 
tout  :  il  ne  peut  et  n'ose  jamais  que  dans 
l'ordre. 

Mais  à  qui  l'amour  devrait-il  être  plus 
naturel  qu'à  un  prêtre,  si  dans  l'ordre  de  la 
grâce  il  y  avait  quelque  chose  do  naturel  ? 
Il  a  toutes  les  raisons  d'aitner  qu'ont  les  au- 
tres hommes  :  il  en  a  un  très-grand  nombre 
que  les  autres  hommes  ne  partagent  point 
avec  lui.  Le  ciel,  la  terre  et  tout  ce  qu'ils 
renferment,  m'invitent  à  votre  amour,  disait 
saint  Augustin  (2)  ;  et  ils  y  invitent  comme 
moi  tous  les  enfants  d'Adam,  mais  d'une  ma- 
nière si  vive,  si  pressante,  qu'ils  ne  laissent 
à  la  langueur  aucune  excuse  qui  puisse  di- 
minuer sa  faute. 

Si  cela  est  ainsi  du  séculier  même,  de  quel 
voile  un  ministre  de  l'autel  couvrira-t-il  la 
sienne  ?  Le  sanctuaire,  fût-il  impénétrable 
au  reste  d'Israël,  est  nuit  et  jour  ouvert  pour 
lui.  Les  grâces  qui  n'y  distillent  que  goutte 
à  goutte  pour  le  peuple,  y  coulent  pour  lui 
comme  l'eau  des  fontaines.  La  dignité  dont  il 
est  revêtu  est  la  mesure  des  faveurs  qui  lui 
sont  destinées.  Chaque  jour  il  peut  se  cou- 
vrir tout  entier  du  sang  de  Jésus-Christ, 
Chaque  jour  il  peut  joindre  à  son  talent  le 
talent  que  son  frère  plongé  dans  les  embar- 
ras du  siècle  manque  de  faire  profiter.  Cha- 
que jour  interrogé  sur  ses  dispositions,  il 

(  1  )  Aoior  magna  operatur,  si  est  :  aut  si  operari  renuit 
amoc  non  esl.  S.  Gregor. 

(2)  Std  ei  cœlum  et  te.-ra,  el  omnia  qua;  in  eis  snnt, 
ecce  undique  niihi  dicunt  ni  le  aniem  ;  nec  cessant  dicere 
omnibus,  iia  lu  sint  inexcusabiles.  Auqu&t.  lib.  x  Con- 
fess.  cap.  6. 

(3)  Domine,  lu  omnia  nosti ,  lu  scis  quia  amo  le.  Joan. 

(4)  Non  dubia ,  sed  certa  consclenlia,  Domine,  amo  te. 
rercussisli  cor  meum  verho  mo  ,  el  amavi  te.  Sed  et  cœ- 
ium  el  terra ,  elc. ,  lU  supra. 

(tJ)  ûuid  libi  sum  iiue,  ui  aiuari  le  jubeas  a  me  ;  el  aisl 


peut  se  mettre  en  élat  de  rendre,  comme 
saint  Pierre  (3),  témoignage  à  son  cœur  ;  ou 
de  dire,  avec  saint  Augustin  (4)  :  Je  vous 
aime,  ô  mon  Dieu,  ma  conscience  m'en  ré- 
pond, et  je  suis  sûr  qu'elle  ne  me  fait  point 
illusion.  Votre  voix  a  frappé  mon  cœur,  et 
mon  cœur  vous  a  aimé.  Faites,  Dieu  de  mi- 
séricorde, que  je  vous  aime  de  plus  en  plus. 
Vous  m'en  avez  fait  une  loi.  Vous  me  me- 
nacez, si  je  suis  infidèle,  de  votre  colère  et 
des  plus  grands  malheurs.  Y  en  aurait-il 
donc  pour  moi  un  plus  grand  que  celui  de 
ne  vous  pas  aimer  (5)  ?  Mais  enfin  cet  amour 
qui  devrait  me  coûter  si  peu,  il  faut  que 
votre  grâce,  et  la  plus  signalée  de  vos  grâ- 
ces, le  produise  en  moi.  Je  n'ai  besoin  ni 
d'étude  ni  de  leçons  pour  aimer  de  faibles  el 
viles  créatures.  Leurs  plus  minces  bienfaits 
m'enlèvent,  me  dérobent  à  moi-même.  Je  les 
étourdis  et  j'étourdis  la  terre  du  bruit  de  ma 
reconnaissance.  Il  n'y  a  que  vous,  ô  le  plus 
tendre  des  pères,  le  plus  fidèle  des  amis,  le 
plus  puissant  des  protecteurs  ;  il  n'y  a  que 
vous  que  j'oublie  avec  la  plus  énorme  faci- 
lité. Je  suis  au  milieu  des  flammes,  et  par 
un  miracle  diabolique  j'y  suis  aussi  froid 
que  toutes  les  glaces  du  nord  (6).  Ayez  pitié 
de  mon  état  ;  ayez-en  pitié  selon  voire  grande 
miséricorde  :  après  le  coupable  abus  que  j'ai 
fait  de  celles  dont  vous  m'avez  si  souvent 
comblé,  une  miséricorde  commune  ne  me 
suffirait  pas  :  Altius  autem  lu  misereberis  cui 
misertus  eris,  et  misericordiam  prœstabis  cui 
misericors  fueris;  ulioquin  cœlum  et  terra 
siirdis  loquuntur  laudes  tuas  (7). 

Je  m'écarterais  insensiblement  si,  en  don- 
nant quelque  aliment  à  l'amour,  on  pouvait 
s'écarter.  Mais  qu'a-l-on  à  craindre  vis-à-vis 
de  ceux  qui  veulent  connaître  et  remplir 
leurs  obligations ,  quand  on  ne  fait  que  leur 
répéter  cette  maxime  constante,  qu'on  sait 
prier  lorsqu'on  sait  bien  aimer,  et  que  la 
ferveur  de  la  charité  est  la  voix  et  le  cri  du 
cœur  (8)? 

Mais  celte  vraie,  cette  sincère  charité  est- 
elle  bien  commune  parmi  ceux  mêmes  qui, 
par  leur  étal,  y  sont  le  plus  particulièrement 
appelés  ,  et  qui,  comme  nous  le  disions  il 
n'y  a  qu'un  moment,  ont  plus  de  secours 
pour  y  parvenir?  Jugeons-en  par  ses  ca- 
ractères. L'Esprit-Saint  qui  les  a  tracés  n'a 
pu  ni  voulu  nous  séduire.  Selon  lui  et  selon 
ceux  qu'il  a  remplis  de  ses  lumières,  la 
charité  est  d'une  attention  extrême  à  ne  rien 
faire  qui  déplaise  à  l'objet  qu'elle  aime.  Elle 
se  porte  avec  ardeur  à  tout  ce  qui  peut  lui 
plaire  (9).  Elle  s'en  entrelient  avec  un  plai- 
sir infini,  et  croit  toujours  n'en  avoir  point 
dit  assez  (10).  Elle  chérit  tout  ce  qui  a  quel- 

faciam,  irascaris  mibi,  el  miueris  ingénies  miserias?  Par- 
vaoe  ipsa  est,  si  non  ameiu  [et  August. 

(6)  Diabolicoquodam  miraculo  iuier  lot  ignés  frigescimus. 
Chrysost. 

(7)  Augusiinus,  iisdem  libre  x  et  cap.  6,  num.  8. 

(8)  Tacebis,  si  aniare  destiteris...  Flagranlia  charilalii 
clanior  est  cordis.  .liigiisl.  Enarrat.  in  ps.  xxxvn,  14. 

(9)  Niinquid  chariUs  permiuit  aliquid  mali  Cacere  ci 
qupiu  diligis?..  Dlleclio  vacare  non  polesl,  nisi  el  mali 
nihil  opereliir,  el  quulquid  potest  boni  operelur.  Aiigust. 
prttfdl.in  psulm.  \xxi. 

tlO}  Vis  scixe  si  Dcum  iierfecle  diligas,  vel  aliuJ  ijIus 


29 


FER 


FER 


30 


que  rapport  avec  lui  (1).  Quelque  dégoût 
qu'elle  en  eût  d'ailleurs,  elle  sacrifie  toutes 
ses  répugnances,  et  c'est  en  ce  sens  qu'elle 
est  patiente,  pleine  de  bonté,  sans  jalousie, 
sans  enflure,  sans  ambition,  sans  intérêt, 
sans  ouibre  d'emportement,  et  que,  bien  loin 
de  s'entretenir  du  mal  de  son  frère,  elle  n'ose 
pas  môme  le  soupçonner  (2). 

Si,  en  rentrant  dans  votre  cœur  et  après 
l'avoir  sérieusement  étudié  ,  vous  y  trouvez 
ces  grands  traits  qui  caractérisent  la  dilec- 
tion  ,  il  n'y  a  rien  que  vous  ne  puissiez  at- 
tendre des  miséricordes  de  Dieu.  Votre  aridité, 
vos  sécheresses  ne  m'effraient  point.  Je  n'y 
vois  (]U(:  des  épreuves,  qui  à  la  vérité  vous 
conduisent  par  un  sentier  pénible,  mais  <|ui 
vous  conduisent  infaillibletiienl  au  terme. 
L'iiiecrtilude  ,  l'obscurité  de  la  voie  par  la- 
quelle vous  marchez,  est  un  artifice  de  la 
grâce,  i|ui  ne  vous  dérobe  sou  opération  que 
pour  nourrir  votre  humililé,  et  par  elle  dou- 
bler vos  mérites.  Si  saint  Paul  eut  besoin  de 
l'ange  de  Satan  pour  ne  s'enfler  pas  a  la  vue 
de  ses  révélations  ,  combien  plus  avez-vous 
besoin  d'ignorer  votre  état,  et  le  peu  de  pro- 
grès que  vous  avez  pu  faire  dans  la  charité? 

Mais  au  fond,  vous  reconnaissez-vous  dans 
le  portrait  (ju'on  vient  de  présenter  à  vos 
yeux?  Ne  parlons  ni  d'enflure,  ni  d'ambition, 
ni  d'intérêt ,  passions  funestes ,  don!  la 
redoutable  tyrannie  s'assujettit  aujourd'hui 
presque  toutes  les  conditions.  Bornons-nous 
a  l'amour  du  prochain  ,  auioursans  le(|uel  le 
grand  commandement  ne  peut  être  rempli  , 
amour  qui  est  une  preuve  d(;  la  mission  de 
Jésus-Christ  et  de  la  vérité  de  son  Evangile  ; 
amour  qui  est  l'une  des  dernières  grâres 
qu'un  Dieu  mourant  nous  ail  demandées  (3). 
Or  cet  amour,  qui  seul  justifie  l'homme  ('»), 
et  sans  lequel  l'homme  ne  peut  être  justifié  , 
est-il  la  plus  frappante  vertu  de  ceux  qui 
sont  destinés  au  chœur  ?  Ignore-t-on  dans 
les  chapitres  ces  menées  secrètes  qui  font 
échouer  l'homuie  sage  et  ses  avis  ?  N'y  con- 
uaft-on  jamais  ces  termes  offensants  ,  ces 
plaisanteries  grossières,  qui  ne  donnent  pas 
une  trop  bonne  idée  de  l'esprit  de  ceux  qui 
les  font,  et  qui  en  donnent  une  fort  mau- 
vaise de  leur  cœur?  Ne  viole-t-ou  point, 
malgré  la  religion  du  serment ,  le  se- 
cret promis  ,  et  ne  le  viole-t-on  que  pour 
louer  dans  le  public  le  zèle  et  la  prudence  de 
ses  confrères  ?  Les  dissensions,  les  aigreurs 
mutuelles  ne  transpirent-elles  jamais  dans 
le  lieu  ,  où  il  ne  faut  porter  son  présent 
qu'après  une  réconciliation  solennelle  ?  Sou- 
tient-on ses  droits  avec  cet  esprit  de  paix 
qui  sacrifierait  volontiers  la  robe,  après  avoir 
sacrifié  le  manteau  ?  Ne  va-t-on  devant  les 


tribunaux  séculiers  qu'après  avoir  inutile- 
ment épuisé  tous  les  moyens  d'éviter  une 
contestation  publique?  La  partie  adverse  uo 
l'est-elle  que  de  nom  pendant  le  cours  d'un 
procès  ?  L'œil  toujours  simple  ,  toujours  en 
garde  contre  lui-même,  ne  voit-il  plus  en  elle 
que  les  biens  qu'il  a  plu  à  Dieu  d'y  mettre; 
du  moins  n'y  voit-il  de  maux  que  ceux  qu'il 
faut  indispensableineut  déférer  à  la  justice  ? 

Je  ne  parle  point  des  communautés  qui 
presque  toutes  sont  obligées  aux  divins  offi- 
ces. Un  écrivain,  à  qui  sa  colère  a  donné  do 
l'esprit,  après  avoir  répété  d'après  cent 
autres  qu'on  y  entre  sans  se  connaître,  qu'un 
y  vit  sans  s'aimer,  qu'on  y  meurt  sans  se 
regretter,  soutient,  par  surabondance  de  droit, 
que  celui  qui  l'a  dit  le  premier  a  flatté  le 
portrait.  C<s  proverbes,  comme  une  infinité 
d'autres  qui  sont  devenus  tels  en  naissant , 
n'ont  de  jusle  qu'une  certaine  harmonie, 
tju'un  homme  fier  et  farouche  comme 
Ismaël,  et  peut-être  l'auteur,  mérite,  en  frap- 
pant tout  1.'  monde,  que  tout  le  monde  lui 
porte  sou  coup  (5)  ,  rien  n'est  moins  surpre- 
nant, moins  repréhensible.  On  peut,  sans 
manquer  à  la  charité,  humilier  l'orgueil  :  on 
le  doit  même  ,  quand  un  est  en  place,  et  la 
piété  le  fait  toujours  avec  de  justes  ménage- 
ments. Mais  que  les  cris  d'un  mécontent 
soient  des  preuves  décisives  contre  tout  le 
cor|)S  à  qui  il  appartient,  c'est  vouloir  per- 
suader qu'il  n'y  a  que  division  dans  les 
familles,  qu'infidélité  dans  la  magistrature; 
parce  qu'il  se  trouve  des  ménages  mal 
assortis,  des  l'cmmes  infidèles,  des  juges  qui, 
connue  celui  de  l'Kvangile  (6),  ne  craiguent 
ni  Dieu  ni  les  hommes. 

Mais  enfin,  quelque  déplacés  que  soient 
les  reproches  d'un  coupable  à  un  homme  qui 
peut-être  l'est  beaucoup  moins  que  lui,  il  y 
a  toujours  de  la  sagesse  à  en  profiter  :  et 
c'est  en  ce  sens  qu'un  ennemi  pointilleux 
nous  sert  plus  qu'un  ami  que  sa  tendresse 
aveugle.  Nous  l'avons  dit,  et  c'est  la  vérité, 
les  enfants  du  sièule  se  pardonnent  les  plus 
criants  excès,  et  ils  font  aux  serviteurs  de 
Dieu  un  crime  de  leurs  plus  légères  imper- 
fections. C'est  à  ces  derniers  à  veiller  beau- 
coup sur  eux-mêmes  ;  à  n'entretenir  de  leurs 
peines  que  celui  qui  peut  seul  en  adoucir 
l'amertume  ;  à  se  bien  souvenir  que  les 
hommes  les  plus  accomplis  ne  sont ,  comme 
le  disait  saint  Augustin,  que  de  niaiheureux 
vases  d'argile,  qui  se  choquent  les  uns  les 
autres  ;  que  plus  ces  vases  de  chair  sont  à 
l'étroit ,  plus  il  faut  dilater  ceux  de  la  cha- 
rité (7  ;  que  partout  où  il  y  aura  de  l'homme 
il  y  aura  bien  de  la  misère;  que,  puisque 
dans  une  famille  qui  n'est  composée  que  de 


Deoames.  AUende  si  de  Deo  jilus  quam  de  aliis  rébus 
cogilas;  quia  de  illo  plus  cogilas  qund  plus  amas.  S.  Boiia- 
venlura,  conc.  ii  de  S.  Maria  Magdal.  Ubi  est  thésaurus 
luus,  ilii  cor  luum.  Malth.  vi. 

(ij  Redeat  unusquiique  ad  cnr  suuni  :  si  ibi  invencrit 
frateniamcUariialum,  securus  sii.  AugustAracl.  3  iu  Efikt. 
Joann. 

(-2)  Ctiariias  paiiens  est,  beuigna  est  :  charitas  nonaemula- 
tur,  noa  agit  perperam,  non  hiflatur,  etc.  I  Cor.  \i,  i  et 
fcqq. 

(5)  Kogo  te,  Paler,  ut  unum  siot,  sicut  lu,  Pater,  iu 


me,  et  ego  in  le;...  ul  credat  mundusquia  tu  me  misisii. 
Joann.  xmi,  21. 

(4)  Filioli,  diligile  allerulrum...  (dignam  Jeanne  sen- 
lenliam).  Praeceptum  Domini  est;  et  si  solum  fiai,  sufficiL 
Bieromim.  Comnent  in  cap.  n  Episl.  ad  Galutas. 

(5)  Hic  erit  férus  lioiiio  :  mauus  ejiis  contra  omnes,  et 
marins  ouiniuiii  coulra  eum.  Gènes,  xvi,  12. 

(6)  Judex  quidam  eral...  qui  Deum  non  timcbat,  et  ho- 
miuem  non  reverebatur.  Luc.  xvni,  2. 

(7)  Lutea  vasa  quae  faciunt  inviceni  augustlas  :  sed  si 
angusliaulur  vasa  caruis,  dilaleolur  spaliachariiaiis.  August, 


SI 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


S% 


trois  ou  quatre  personnes,  il  faut  ou  vivre  en 
guerre  ou  se  pardonner  bien  des  choses,  il 
«'est  pas  possible  que  dans  une  communauté 
où  chacun  apporte  son  génie  et  ses  idées, 
tout  le  monde  ait  la  même  façon  de  penser  ; 
qu'après  tout  c'est  un  très-petit  mai  ,  et  un 
mal  qui  passe  bien  vite  ,  que  celui  de  n'être 
compté  pour  rien  ;  que  Saùl  serait  vraisem- 
blablement un  grand  saint  s'il  n'avait  pas 
eu  le  malheur  d'être  mis  à  la  tête  d'un  grand 
peuple  ,  et  que  si  l'on  aime  mieux  pendant 
sa  vie  être  archevêque  de  Lyon  que  char- 
treux, on  aimerait  mieux,  comme  Alphonse 
de  Richelieu  ,  mourir  simple  chartreux 
qu'archevêque  de  Lyon.  Sur  ces  principes  , 
qui  ne  demandent  qu'un  peu  de  raison  et 
d'humililé,  on  aura  la  paix  du  cœur,  la  cha- 
rité qui  en  est  le  lien,  l'esprit  d'oraison  qui 
en  est  la  suite. 

5.  A  ces  moyens,  qui  ont  toute  la  sève 
d'un  arbre  planté  le  long  des  eaux,  et  qui  ne 
peuvent  manquer  de  produire  leur  fruit  en 
son  temps  (1),  je  n'enjoindrai  plus  que  deux: 
une  vive  reconnaissance  envers  Jésus-Christ, 
un  tendre  amour  pour  l'Eglise  qu'il  s'est 
acquise  par  son  sang. 

L'ol'fice  divin  ,  tel  qu'il  est  en  usage  dans 
les  sociétés  chrétiennes,  consiste  partie  en 
louanges,  partie  en  demandes.  Quoi  de  plus 
propre  à  inspirer  l'esprit  de  louanges,  que 
des  bienfaits  infinis?  quoi  de  plus  capable 
de  porter,  d'enhardir  à  faire  des  demandes 
assaisonnées  de  gémissements,  que  des  maux 
sans  nombre? 

Pour  commencer  par  la  reconnaissance 
que  nous  devons  tous  à  Jésus-Christ,  il  ne 
faut,  pour  s'en  pénétrer,  qu'un  coup  d'œil 
sur  les  grâces  dont  il  nous  a  comblés  comme 
simples  fidèles,  et  sur  celles  dont  il  nous 
comble  tous  les  jours  en  qualité  de  prêtres. 
Les  unes  et  les  autres  sont  l'effet  d'une 
charité,  que  l'Esprit-Sainl  regarde  lui-même 
comme  excessive  (2). 

Avant  la  miséricorde  inGnie,  qui  a  porté  ce 
soleil  levant  à  venir  d'en  haut  répandre  sa 
lumière  sur  nous  (3),  nous  étions  comme  le 
reste  des  hommes  ,  et  nous  étions  par  état 
des  enfants  de  colère  (4),  éloignés  de  Dieu  , 
et  en  quelque  sorte  sans  Dieu  (5).  Nous 
vivions  au  gré  du  prince  des  puissances  qui 
sont  dans  l'air;  nous  n'avions  de  règles  que 
celles  de  l'esprit  qui  agit  encore  aujourd'hui 
sur  les  incrédules  (6).  A  l'exemple  de  ces 
impies  dont  l'Ecrilure  nous  fait  uu  portrait 
SI  hideux  ,  nous  marchions  par  des  sentiers 
pénibles  (7),  et  le  terme  de  ces  sentiers  ne 
pouvait  être  que  cette  seconde  mort  de 
laquelle  on  ne  revient  jamais  (8).  Dans  ces 

(1)  Tanquani  lignum  quod  pljnlatum  eslsccus  decursus 
aquaruin,  quud  frucluiii  suum  dabil  in  teiiiuore  suo.  Psalm, 
1,3. 

(2)  Propter  niniiam  charitalem  suaai  qiia  Oilexit  nos. 
Ephes.  II,  4. 

(3)  Perviscera  misoricordiae  Dei  nosLri,  in  quiltus  visila- 
vit  nosOri.ns  e\  alm.  Luc.  i.  78. 

(4)  Kraniiiii  nalnra  (.seii,  ut  vitfiligil  Clinjsostomut,  nalivi- 
latf)  lilii  ir,p,  siciit  ci  ia>hTi.  Epliés.  ii,ô. 

(5)  E'aiis  illu  III  ii'h][ion;  siiiu  UiribLo...  et  sine  Deo  in 
boc  niiiiido.  lOid.  11. 

(6J  Aliquando  ambulastis...  secundum  priDc^cm  potes- 


jours  de  ténèbres  et  d'ignorance  le  moindre 
défaut  de  l'homme  était  l'inutilité  de  sa  vie. 
Il  est  vrai  que  la  terre  avait  de  temps  en 
temps  des  guerriers  qui,  comme  Alexandre, 
portaient  la  gloire  de  leur  nom  jusqu'au 
bout  de  l'univers  ;  des  philosophes  qui,  cunmie 
Platon,  semblaient  s'élever  jusqu'au  sein  de  la 
Divinité  ;  des  législateurs  qui,  comme  Solou 
et  Lycurgue,  avaient  policé  les  nations.  Saint 
Paul  ne  l'ignorait  pas ,  et  néanmoins  de 
son  temps  il  adoptait  ce  que  David  avait 
assuré  du  sien  ,  que  tous  étaient  égarés  , 
qu'ils  n'étaient  bons  à  rien  ;  qu'il  n'y  en 
avait  point,  pas  même  un  seul,  qui  fit  le  bien. 
11  trouvait  dans  leur  gosier  un  sépulcre 
ouvert,  sur  leur  langue  l'artifice  et  la  four- 
berie, sous  leurs  lèvres  le  venin  des  aspics, 
le  fiel  et  l'imprécation  (9j. 

Telle  était  la  situation  des  choses ,  lors- 
qu'il plut  à  Dieu  de  prendre  à  son  côté,  dans 
la  personne  de  son  Fils,  une  victime  capable 
de  rétablir  les  choses  et  de  changer  l'ordre 
de  nos  destinées.  Ce  pénible  ministère  ne 
coûte  rien  à  l'Agneau  sans  tache  :  il  est  prêt 
à  tout,  pourvu  qu'il  efface  les  iniquités  du 
monde.  Consubstantiel  à  son  Père,  engen- 
dré dans  la  splendeur  des  saints,  il  couvre 
sa  gloire  des  apparences  du  péché.  Il  n'at- 
tend pas  que  sa  seconde  naissance  l'ait  in- 
troduit dans  le  monde,  pour  commencer  son 
office  de  médiateur.  Du  sein  de  sa  mère  il 
s'écrie  :  Je  sais,  mon  Dieu,  que  la  loi  ne  vous 
offrira  jamais  ni  holocaustes,  ni  sacrifices 
qui  puissent  expier  le  péché.  Le  sang  des 
taureaux  vous  dégoûte;  l'odeur  de  l'encens 
vous  est  en  horreur.  L'homme  même,  quoi- 
qu'il ait  l'honneur  de  porter  votre  image, 
ne  peut  racheter  son  frère.  Me  voici  pour 
suppléer  à  son  impuissance.  C'est  de  moi 
qu'il  est  écrit,  à  la  tête  du  livre  de  vos  dé- 
crets, que  je  dois  accomplir  jusqu'à  un  iota 
toutes  vos  volontés.  Je  souscris  de  tout  mon 
cœur  à  vos  arrêts  les  plus  rigoureux  :  il  n'en 
passera  pas  un  point  qui  ne  soit  scrupuleu- 
sement accompli  (10). 

Il  a  tenu  parole,  ce  divin  Sauveur,  et  ce 
n'est  point  à  litre  gratuit,  mais  par  une  fidé- 
lité sans  exemple,  qu'il  a  mérité  ce  nom 
glorieux  devant  qui  tout  genou  fléchit  au 
ciel,  sur  la  terre  et  dans  les  enfers.  Sa  nais- 
sance, sa  vie,  sa  mort  n'ont  été  marquées 
au  coin  des  souffrances  et  de  l'humiliation 
que  parce  qu'elles  ont  été  marquées  au  coin 
de  l'obéissance.  Mais  et  l'obéissance  et  les 
humiliations  demandent  de  tout  fidèle  un 
tribut  éternel  de  reconnaissance.  Dès  qu'il 
croit  au  Rédempteur,  il  croit  avec  toute  l'E- 
glise, dans  le  plus  magnifique  de  ses  symbo- 

tatis  aeris  huiiis,  spirims  qui  nuncoperalur  in  filios  dlffl- 
dpnliï,  cic.  Ibid.,  2. 

(7)  Lassati  siimus  in  via  iniquitaiis  et  perdilionis  ,  el 
ambiilavimns  vias  dtiliciles.  Sap.  v,  7. 

(8)  Fllll^  illorum  mors  est.  Rom.  vi ,  21.  Hac  est  mors 
secuiida.  Apoc.  XX,  14. 

(9)  Onines  declinaverunt  ,simul  inutiles  facli  sunt,  etc. 
Rom.  m ,  12. 

(10)  Idi'o  ingrpriiensmundtimdicit  :  Hosliam  et  otjlalio- 
iieni  iioluiili,  Corpus  auii-iu  :ipijsli  inilu...  Tuiicdisi:  Ecce 
venio.  In  capite  libn  scripluni  est  de  me,  ut  faciani,  Deus, 
voluDtaiem  luam,  i'jo/m.xxxix,  7;  Uebr.  xetvetn. 


55 


FER 


FER 


31 


les,  qup  c'est  pour  lui  et  pour  son  snlul  (1) 
que  le  Fils  de  Dieu  est  desiemlu  dos  cicux, 
qu'il  s'est  incarné,  qu'il  est  mort  dans  le 
sang,  dans  les  opprobres,  dans  l'ignominie. 
C'est  en  conséquence  de  celte  foi ,  contre  la- 
quelle les  portes  de  l'abîme  ne  prévaudront 
jamais,  que  le  vrai  Gdèle  osera,  en  s'appro- 
priani  avec  saint  Paul  le  sang  el  la  mort  de 
Jésus-Christ,  lui  dire  avec  une  douce  el  ten- 
dre confiance  :  Souvenez-vous,  aimable  Sau- 
reur ,  que  je  suis  la  cause  de  votre  séjour 
sur  la  terre.  C'est  moi,  oui,  c'est  moi-même 
que  vous  avez  cherché  jusqu'à  vous  épuiser 
de  lassitude.  C'est  moi  pour  qui  vous  avez 
réuni  dans  le  dernier  momi'nt  toutes  les  dou- 
leursqui  l'avaient  précédé.  C'est  moi  pourqui 
vous  êtes  mort,  et  que  vous  avez  rachelésurla 
croix.  Ne  pertiietlez  pas  que  tant  de  grâces 
me  soient  inutiles  (2).  Il  y  va  de  mon  salut , 
mais  il  y  va  de  votre  gloire.  Terre,  n'enseve- 
lissez point  le  sang  du  juste,  et  que  ses  cris 
ne  soient  point  étouffés  dans  votre  sein  (•'{). 
J'y  joindrai  les  miens.  Dieu  de  bonté.  Pour 
animer  ma  langueur,  je  profiterai  du  spec- 
tacle que  m'offre  partout  votre  croix ,  et 
qu'elle  m'offre  particulièrement  dans  le  lieu 
où  je  dois  plus  souvent  prier.  J'y  contemple- 
rai des  yeux  de  la  foi  ce  visage  indignement 
déshonoré  ,  cette  télé  couronnée  d'épines, 
ces  cicatrices  dont  l'amour  vous  couvrit  et 
que  l'amour  vous  fait  encore  aujourd'hui 
garder;  ce  côté  que  mes  péchés  ont  ouvert, 
et  que  par  un  prodige  de  miséricorde  ils 
n'ont  ouvert  que  pour  moi.  J'y  apprendrai 
de  vous  que  vous  ne  vous  êtes  chargé  des 
douleurs  qui  m'étaient  dues  que  pour  me  don- 
ner la  gloire;  que  vous  ne  vous  êtes  soumis 
à  la  mort  (]u'aQii  de  me  faire  vivre  éternel- 
lement; que  vous  n'êtes  descendu  dans  le 
tombeau  (jue  pour  me  faire  régner  dans  le 
ciel.  Serais-je  assez  malheureux  pour  per- 
dre des  Irésors  d'un  si  grand  prix  ,  ou  assez 
ingrat  pour  les  dédaigner  (V)? 

Ce  n'est  là  qu'une  faible  idée  ,  qu'une  lé- 
gère esquisse  des  sentiments  que  la  vue  des 
bienfaits  de  Jésus-Christ  produira  dans  le 
cœur  d'un  vrai  fidèle.  Qu'il  les  étudie  ces 
bienfaits,  qu'il  les  médite,  et  il  reconnaîtra 
que  c'est  d'eux  qu'on  peut  dire  avec  l'apôlre 
bien-aimé,  que  si  on  les  rapportait  chacun 

(t)  Credo  in...  Filium  Dei  unigeiiiluin  ,  qui  propter  nos 
hominesci  propler  nosUani  saluleiii  descendu  de  cœlis, 
etc.  Symbol.  Nicœn. 

{2)  (iusren^  me  sedisli  lassus,  redemisU  crucem  pas- 
sus,  etc.  Prosa  pro  Delunct.  On  attribue  ciHte  belle  prose 
au  cardinal  Malabranca,  appelé  aussi  Orsiui,  mon  en 
129i. 

(3)  Terra,  ne  operias  sanguinem  (  justi  ),  neque  inve- 
nial  in  te  locum  latindi  clamer  (ejus).  Job.  xm,  l'J. 

(i)  Videtis  vuluera  quse  inflixistis,  .ngnosciiis  latusquod 
pupugistis;  quoniam  et  per  vos  el  propter  vos  apertuin 
est.  AiigusL,  iib.  u  île  Symbolo  ad  caiccliuni.  h.  8.  En 
clavoruni  vesligia,  quibus  alBxus  pependi  ;  en  perfissum 
vulneribus  lalus.  Suscepi  dolores  tuos ,  ut  libi  gloriam  da- 
rein  :  suscepi  niortem  luam,  ul  tu  regnares  in  cœlo  Cur 
quod  pro  te  perluli  perdiJisti?  Cur,  ingrate,  redemptionis 
luK  mnnera  reiuiisli?  S.  Cœsaiius  upiid  .iiigustiimm  in 
appeiid.  serm.  149. 

(5)  Sunt  aulera  et  alla  multaquae  tecit  Jésus;  quse  si 
scrîbaulur  per  siiigula.nec  ipsum  arbitrer  mundum  ca- 
pere  posse  cos  qui  scribendi  sunt  libros.  Joan.  xxi,  2ï. 

(6)  Sacerdoles  sui  ipsius  vicariosreliquit.  Coiicil,  Irid. 
iett.  u,  cap.  S.I 


en  iiailiculler,  le  monde  entier  ne  pourrait 
coiileiiir  les  livres  qu'il  en  faudrait  écrire  (5). 

11  faut  cependant  l'avouer,  ces  grâces 
dont  chacune  vaut  le  sang  de  l'Homme-Dieu 
ne  sont  que  l'abrégé  de  celles  qu'il  a  prodi- 
guées à  ses  ministres.  Je  ne  prétends  pas  les 
détailler  ici  :  cent  autres  l'ont  fait,  ou  du 
moins  l'ont  lente.  On  sait,  et  plût  à  Dieu 
(ju'on  ne  l'oubliât  jamais ,  on  sait  qu'ils  sont, 
je  ne  dis  pas  les  successeurs  de  Jésus  Christ 
(dans  un  sacerdoce  éternel  il  n'y  a  point  de 
succession;, mais  les  vicaircsde  sa  charilé(G). 
Que  toutes  leurs  fonctions  sont  saintes, 
et  que  celle  sainteté  en  demande  une  de  leur 
part  qui  surpasse  celle  de  Moïse  etd'Elie(7). 
Que  c'est  à  eux  à  sanctifier  leurs  frères  et  à 
faire  d'un  peuple  brut  un  peuple  parfait. 
Que  leur  maître  ne  les  regarde  pas  comme 
des  serviteurs,  mais  comme  des  amis  inti- 
mes (8). Qu'ilen  a  fait  ses  ambassadeurs  avec 
un  pouvoir  si  plein,  que  tout  ce  qu'ils  lient 
sur  la  terre  est  lié  dans  le  ciel  (9j.  (ju'il  leur  a 
confié  la  science  de  ses  plus  profonds  myslè- 
res.et  qu'ils  voient  à  découvert  ce  que  la 
multitude  ne  voit  qu'en  paraboles  (10).  Qu'il 
les  a  honorés  de  son  nom,  de  celui  même 
qu'il  ne  porte  que  comme  Dieu  (11).  Qu'ils 
ont  par  état,  et  que  par  conséquent  ils  auront 
toujours  droit  de  s'élever  contre  toute  hau- 
teur qui  osera  elle-même  s'élever  contre 
Dieu  (1-2).  Que  c'étaient  des  hommes  comme 
eux  qui,  par  la  seule  vertu  de  leur  ministère, 
ont  déconcerté  les  Valens,  amené  à  la  péni- 
tence les  Théodose,  frappé  de  terreur  et 
presque  de  mort  les  Guillaume  d'Aqui- 
taine (13). 

A  la  vue  de  tant  de  faveurs  est-il  bien  dif- 
ficile de  s'associer  à  la  rccoimaissance  du 
roi-prophète?  et  quand  une  fois  ou  a  bien 
pris  ses  sentiments,  en  coiile-t-il  beaucoup 
pour  répéter  d'après  lui  que  le  Seigneur  est 
bon,  que  sa  miséricorde  est  élornelk-,  qu'elle 
doit  sans  cesse  être  chantée  par  ceux  dont 
il  a  brisé  les  chaînes,  qu'il  a  délivrés  de  la 
tyrannie  de  l'ennenii,  qu'il  a  rassemblés  des 
quatre  parties  du  monde  pour  s'en  former 
une  nation  sainte,  el  la  revêtir  du  plus  au- 
gusle  sacerdoce  (li)"/ 

Mais  à  la  vue  de  tant  de  faveurs  se  bor- 
ne-t-on  à  la  reconnaissance?  et  ue  joint-on 

(7)  Qualem,  quaeso,  oportel  esse  euni  qui  pro  civitala 
ipsa  lola,  inio  pro  universo  lerrarum  orbe  leg.itus  inter- 
cedil?  E  |uidem  neque  Movsis,  npque  lili;e  tidiiciam  satii 
esse  putaverim.  Clirysost.  tiU.  vi  de  Sacerd.  cap.  8. 

{H)  Jam  non  dicam  vos  serv<is,  sed  aniicus.  Joan.  xv,  13. 

(9)  Pro  t.hristo  legatioiie  lungimur.  Il  Cur.  m,  20. 

(10)  Vobis  datum  est  nosse  mjsleria  regiii  cœlorumril- 
lis  auteiii  non  est  datum.  Maillt.  xm.  11. 

(U)  Noiite  tangere  clirislos  ineos.  l  Parai,  xvi,  22. 
Diis  non  detrahes.  Exod.  xxi.  Je  ne  tais  point  de  remar^ 
(pie  sur  ce  pluriel  :  je  crois  qu'on  m'entend  ici  el  dans 
quelques  autres  endroits  semblables. 

(12)  Destruenles  omnem  altiiudiuem  exlollenlem  sead- 
versus  scieniiam  Dei.  U  Cor.  x,  5. 

(13)  Ce  qui  se  passa  soil  entre  saint  Basile  el  l'iiérélique 
Valens,  soit  entre  saint  .imbroise  et  le  vertueux  Théo- 
dose,  est  connu  de  tout  le  monde.  On  trouvera  fort  au  long, 
dans  la  Vie  de  saint  Bernard,  ce  qui  se  passa  entre  lui  et  la 
duc  d' .aquitaine.  La  Légende  de  Paris  l'a  très-bien  rendu. 

(U)  Conlilemini  Domino... dicantquos  redemit...  de  ma- 
nu  inimici,  et  de  regiombus  congregavit  eos  ,  etc.  P$al. 
CM,  l  el  i.  Geuuseleclum,  regale  sacerdolium,  etc.  I  Pe- 
iri  II,  9. 


S8 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


3C 


pas  comme  naturellement    aux  actions  de  et  a-t-il  dit  aux  confidents  de  son  orgueil;  je 

grâces  si  recommandées  par  saint  Paul,  ce  l'ébranlcrai,  je  l'enlèverai  de  sa  place,  et  nul 

fonds  primitif,  cette  partie  essentielle  de  la  n'osera  ni  remuer  l'aile,  ni  jeter  un  soûl  cri 

prière,  les  demandes  et  les  supplications  (1)?  en  sa  faveur  f  10).  Celse  et  Porphyre  n'ont  fait 

Oui  sans  doute  :  un  homme  bien  persuadé  conire   elle    que  d'impuissants  efforts  :  elle 

qu'il  porte  les   plus  grands  trésors  dans  un  tombera  sous  mes  coups, 

vaisseau  fragile  ("2);  qu'il  est  comptable  de  _  Mais  ce  n'est  là  qu'une  partie  de  nos  maux. 


son  talent,  et  qu'il  doit  le  faire  valoir;  que 
la  mesure  de  sa  recette  sera  la  mesure  de 
son  jugement  (3);  que  les  petits  obtiennent 
miséricorde;  que  les  riches  el  les  puissants 
seront  puissamment  tourmentés  (Y)  :  un 
honmie  qui  juge  si  bien  sent  à  peu  près, 
comme  Job,  les  flèches  du  Tout-Puissant  qui 
le  pénètrent  (5),  et  ses  terreurs  qui  l'assiè- 
gent. Et  que  peut-il  dire  alors,  que  dit-il  en 
effet,  si  ce  n'est  ce  que  répéta  si  souvent  l'a- 
pôire  du  Chablais  dans  la  retraite  qui  pré- 
céda sa  consécration  :  Sauvez-nous ,  Sei- 
gneur; si  vous  n'y  mettez  la  main,  nous  ne 
pouvons  manquer  de  périr? 

Mais  ce  n'est  pas  seulement  par  rapporta 
ses  propres  besoins,  que  le  ministre  public 
de  la  prière  doit  tenir  ce  langage  :  il  ne  peut 
aimer  l'Epoux  sans  aimer  son  Eglise,  ni  ai- 
mer celle-ci  sans  s'intéresser  à  sa  triste  si- 
tuation. Pour  peu  qu'il  ait  encore  des  yeux 
pour  voir  et  un  cœur  susceptible  d'affliction, 
il  ne  pourra  se  dissimuler,  ni  les  perles  de 
cette  Mère  commune  des  fidèles ,  ni  le  scan- 
daleux triomphe  de  ceux  qui  la  persécutent. 
Ses  douleurs  sont  celles  d'une  femme  qui  est 
dans  les  travaux  de  l'enfantement  (G).  Un 
sanglier  féroce,  sorti  de  son  propre  sein,  la 
ravage  avec  une  fureur  qui  ne  connaît  ni 
compassion  ni  bornes  (7).  Ses  mystères  nu 
sont  plus  que  des  fables  puériles;  ses  lois, 
qu'une  police  inlroduile  par  la  superstition, 
adoptée  par  le  préjugé;  son  législateur, 
qu'un  philosophe  plus  heureux  qu'un  autre; 
ses  martyrs,  qu'une  troupe  de  furiiux  ou 
d'insensés;  ses  vierges,  qu'un  amas  d'inuti- 
les colombes;  ses  confesseurs,  malgré  le 
puissant  génie  qui  les  fit  respecter  de  l'anti- 
quité païenne,  que  de  frivoles  dissertaleurs; 
son  Dieu,  s'il  en  est  un,  qu'une  idole  qui 
habite  dans  les  cieux,  qui,  sans  dessein,  sans 
vue,  a  fait  l'homme  comme  l'insecte,  et  qui 
regarde  du  même  œil  la  marche  de  l'un  et  de 
l'autre  (8);  son  tout,  qu'un  assemblage  mons- 
trueux, qui  n'a  que  trop  longtemps  sub- 
sisté, et  qu'il  faut  détruire  jusqu'aux  fonde- 
ments (9).  Assur,  le  fier  Assur  l'a  entrepris. 
J'en  viendrai  à  bout,  s'est-il  dit  à  lui-même 

(1)  Obsecro...  fieri ol)secraliones,  oraliones,  poslulalio- 
nes,  graliarum  acliones.  I  Timolh.  ii ,  1. 

(2)  Hab(  mus  lliosaurum  isLuin  in  vasis  ficUlibus.  II  Co- 
mtli.  IV,  7. 

(3)  Cum  cresciinl  clona  ,  raiiones  eliam  crescunl  dono- 
rum  S.  Gregor.  hom.  9  in  Evantj. 

(4)  Horrende  el  cilo  apparebii  vobis  ;  (luoiiiam  judioium 
durissimum  his  qui  prsesuul ,  liel.  Exiguë  euim  concedi- 
tur  niiscriconlia  :  polenles  aulem  poieuler  tormenta  pa- 
lientiir.  Snp  vi,  6  el  7. 

(5)  SagiUae  Domini  in  me  sunt...  et  terrores  Doraini  mi- 
lilant  conlra  me.  Job.  m,  i. 

(6)  Ibi  doloros  ni  p:irturienlis.  Psalm.  cxxvi,  7 

(7)  Exteriiiiuavil  o.im  aperde  silva  ,  otsingularis  férus 
depaslusesl  eam.  Psadn.  iaxix,  14. 

(8)  Nubes  laiibuluMi  eius,  nec  iioslra  consida-al.  ./o(». 
ïii,  14. 

(a)  Eiiuauite  ,  cxiaanile  usquc  ad  tuudanicnluiii  iu  ca. 


Perçons  la  muraille,  et  peut-être  en  trouve- 
rons-nous de  plus  déplorables  dans  le  sanc- 
tuaire. S'il  ne  nous  offre  pas  des  hommes 
assez  criminels  pour  adorer  le  soleil  (11),  ne 
nous  en  offrira-t-il  point  d'assez  coupables 
pour  n'adorer  que  la  fortune?  Y  découvri- 
rons-nous au  moins  quelques  vestiges  de 
cette  émotion  sainte  qui  faisait  frémir  le 
grand  apôtre  (12)  à  la  vue  d'une  ville  ido- 
lâtre; sentent-ils  par  contre-coup  la  plaie 
cruelle  qui  défigure  leur  mère?  On  la  frappe 
jusque  entre  leurs  bras,  pensent-ils  à  re- 
pousser l'homme  ennemi  ?  Ne  leur  arrive-til 
jamais  de  se  joindre  à  lui,  ou  par  faiblesse, 
ou  par  des  motifs  plus  fâcheux  encore  que 
ne  l'est  celui  de  la  faiblesse?  Le  déiste  trou- 
ve-t-il  en  eux  de  redoutables  adversaires  ? 
Une  indignation  mue'.te  ne  fait-elle  pas  sou- 
vent la  plus  grande  partie  de  leur  zèle?  Du 
moins  parlent-ils  autant  à  Dieu  qu'ils  par- 
lent aux  hommes?  Agissent-ils  efficacement 
auprès  de  ce  Maître  toujours  juste,  mais 
souvent  terrible,  pour  fixer  parmi  eux  le 
royaume  de  Dieu  qui  s'éloigne  peu  à  peu, 
et  qui  va  chercher  au  loin  des  peuples  moins 
indignes  d'en  profiter  (13)?  La  douleur  m'ar- 
rête dans  un  si  triste  détail,  et  la  violence 
que  je  me  fais  pour  le  supprimer  redouble 
ma  douleur(14).Supplé('zà  mon  impuissance, 
ministres  saints  qui  ne  sûtes  jamais  fléchir 
le  genou  devant  Baal.  Oubliez  vos  iiUérêls 
pour  ne  vous  occuper  que  de  ceux  de  l'E- 
pouse humiliée,  ou  plutôt  mettez  tous  vos 
intérêts  à  venger  les  siens.  Une  humble  et 
vive  prière  peut  tout  aujourd'hui,  comme  du 
temps  du  premier  martyr.  Si  elle  ne  fait  pas 
toujours  un  fidèle  d'un  disciple  de  Spinosa, 
elle  adoucit  quelquefois  sa  fureur.  Elle  fe- 
rait toujours  beaucoup,  quand  elle  ne  servi- 
rait qu'à  fortifier  votre  foi ,  qu'à  vous  faire 
dire  de  temps  en  temps  avec  le  pieux  et  res- 
pectable archevêque  do  Cambrai  (15)  :  «  O 
Eglise  romaine,  ô  cité  sainte,  ô  chère  et  com- 
mune patrie  de  tous  les  vrais  chrétiens?... 
O  mère,  quiconque  est  enfant  de  Dieu  est 
aussi  le  vôtre  1  Après  tant  de  siècles  vous 
êtes  encore  féconde.  O  Epouse,  vous  enfantez 

Psalm.  cxxxvi,  7 

(10)  Dixil  enim  Assur  :\n  fnrlUuiline absluli  (erminof 

populorum  ,  el  prineijies  corum  de|M'3ed.ilus  sum...  et  in- 
venil  quasi  niduui  iii^mus  luea...  oi  non  l'uil  qui  mov«ret 
penuaui,  el  apcriret  os,  ei  garuiii-el.  Isai.  \,  15  el  14. 

(11)  Fodepji-ieleui...El  iuiioduxil  me  in  airium  domug 
Domini  inlorlus  :  elecce  in  oslio  Uomini  inter  veslibulum 
cl  allare,  quasi  viginli  quinque  viri...  adorabanl  ad  orUini 
sobs.  Ezech.  VIII ,  8e(  H>. 

(li)  Incitabauir  spirilus  ejus  in  ipso,  videns  idololalria 
dcdilani  civilalem.  Acl.  xvii,  16. 

(13)  Aulerelur  a  vobis  regmim  t)ei,  et  dabitur  genti  fa- 
cieiili  IVuclus  ejus   hiallh.  xxn,  43. 

(  14)  Obmului,  el  liumiliauis  suni  ;  el  silui  a  bonis,  et  do- 
ter meus  renovalus  esl.  Vsalm.  xxxviii,  5. 

(13)  .M.  da  Féiielon.  Il  mourut  à  Cambrai  lo  7  jaavier 
1715,  âgé  de  63  au». 


57 


f¥.n 


sniis  cesse  à  volrc  Epoux  dans  toutes  les  par» 
lies  de  l'univers.  M.iis  d'où  viiMit  que  tant 
d'enfants  dcih'ilurés  niécoun.iisscnt  aujour- 
d'hui leur  Mère?....  Serions-nous  arrivés  à 
ces  derniers  temps  où  le  Fils  de  l'homme 
trouvera  à  peiue  de  la  (oi  sur  la  terre?....  0 
Eglise,  d'où  Pierre  confirmera  à  jamais  ses 
frères!  que  ma  main  droite  s'oublie  elle- 
même,  si  je  vous  oublie  jamais;  que  ma 
Janajue  se  sèche  en  mon  palais,  et  qu'elle 
devienne  immobile,  si  vous  n'êtes  pas  jus- 
qu'au dernier  soupir  de  ma  vie,  le  principal 
objet  de  ma  joie  et  de  mes  cantiques.  » 

<i.  J'allaisûnircetarticle.quipeut-êtren'est 
déjà  que  trop  long,  quand  je  me  suis  aperçu 
que  je  n'y  avais  rien  dit  de  la  très-sainte 
>  ierge.  Je  ne  veux  être  ni  du  nombre  de  ses 
dévots  indiscrets ,  ni  moins  encore  du  nom- 
bre de  ceux  qui,  par  leur  discrétion  préten- 
due ,  dégradent  son  culte,  et  quelquefois 
mêfiie  lui  enlèvent  ses  plus  beaux  privilèges. 
Pour  fonder  sur  son  crédit  ma  plus  juste 
confiance,  il  me  suffit  d'envisager  sa  double 
qualité  de  mère  très-sainte  du  Fils  de  Dieu, 
de  mère  très-tendre  des  fidèles.  Le  premier 
de  ces  deux  litres  offre  à  mes  joui  sa  gloire 
et  sa  puissance;  le  second  me  développe  son 
cœur,  ses  favorables  dispositions,  sa  bonne 
volonté.  Que  l'hérétique  les  traite  de  super- 
stition et  l'esprit  fort  d'amusement ,  en  se- 
ront-ils moins  réels,  moins  efficaces?  Sans 
coiil'ondre  les  sources  ,  sans  toucher  à  la 
dislance  infinie  qui  est  cnire  l'ouvrier  et  son 
plus  bel  ouvrage,  ne  pourrai-je  pas  chanter 
avec  l'Eglise  (jne  Marie  est  mon  espérance, 
parce  qu'elle  est  la  mère  des  miséricordes? 
Craindrai-je  de  dire  avec  cet  homme  fameux 
qui  fut  le  prodige  de  son  siècle,  el  que  l'hé- 
résie qui  ne  respecte  rien,  respecta  tou- 
t'ours  (i),  craindrai-je  de  dire  avec  saint 
Bernard  que  la  sainte  Vierge  est  à  sa  ma- 
nière la  médiatrice  du  genre  humain;  que 
c'est  elle  qui  a  obtenu  la  réparation  et  le 
salut  du  monde;  qu'elle  ouvre  à  qui  elle 
vcul,  quand  elle  veut,  comme  elle  veut  ,  les 
trésors  de  la  piété,  l'abîme  de  la  miséricorde  ; 
qu'il  a  plu  à  son  Fils  d'en  faire  le  canal  de 
ses  grâces;  que  ce  n'est  que  par  elle  que 
l'homme  en  reçoit  les  influences  (2i ,  et  qu'il 
n'est  permis  de  douter  de  son  crédit  qu'à 
ceux  qui  l'auront  inutilement   invoquée  (.i). 

Il  est  vrai  qu'en  tenant  ce  langage  je 
combattrai  la  stupide  sécurité  qui  se'llatle 
d'allier  le  culte  de  la  Mère  avec  l'offense  du 
Fils,  et  qui  se  croil  à  couvert  en  portant  une 
livrée  qu'elle  déshonore.  Je  dirai  à  haute 
vo;x   que   pour  trouver  grâce   devant  celle 

(t)  Kernanius  adniirabili  religionis  siudiii,  pt  s.icrariiin 
lillorarum  peniia...  in  movendis  eliam  ;iff*-iiilnis  niis  iidn 
segiiis,  iiec  iiiefficax  ,  simul  lani.n  Irslivus  pt  jucumlus 
esl.  David  Chytrœus.  Beniaivliis,  vir  plane  sinceia;  aiiiue 
lulucata;  pielaiis...  liueris  tiunianionbiis  non  leviier  lin- 
clus,  sciemia  lheolot;ica  insiruclissimus...  clp^ans  ac  eru- 
mius.  Gttit.  Cave.  Ulinam  lali-s  mutins,  imo  vel  uniim  la- 
lem  hodie  liaberemus...qiulem  Beniardum  fuisse,  eonslal' 
Georg.  Carleton. 

(2)  Ipsa  est  niedialrix  nostra;  ipsa  est  perquamsuscini- 
nius  iiiisericordiam  luani ,  Deus.  Bernard,  scrm.  2  de  As- 
eumyl.  Haec  est  qiise  lolius  miiiidi  reparatiouem  oblinuil 
Balui,-.n  omnium  impetravlt.  [U.  serm.  i  de  Assumiit.  Divi- 
uae  pieialis  abyssum,  cui  viill,  el  quomodo  vult,  el  nuando 
VU)!,  rroditwr  aperire.  Idem  super  Salve,  Kegiaa.  Chrislus 


FFR 


58 


qui  en  est  la  dispensatrice,  il  faut  tendre  à 
muter  son  humilité,  sa  soumission,  sa  pu- 
reté, et  surtout  cet  inviolable  atnour,  qui  du 
même  glaive  perça  son  cœur,  et  celui  de  sou 
premier- né.  Mais  pour  parler  ainsi,  je 
n  aurai  pas  besoin  de  nouveaux  avis.  La 
tradition  ,  en  m  instruisant  d'un  point,  no 
m'a  pas  laissé  ignorer  l'autre.  Que  ceux  (jui 
affectent  de  ne  m'enlrclenir  que  du  second 
ne  me  dérobent  point  le  premier.  L'un  n'est 
pas  moins  nécessaire  que  l'autre.  Pour  suivre 
les  leçons  d'un  grand  maître,  est-il  inutile 
de  -savoir  (|u'il  se  livre  avec  une  extrême 
bonté  à  ses  disciples,  qu'il  anime  leurs  efforts 
naissants,  et  que  de  sa  plénitude  il  supplée 
à  ce  qui  leur  manque? 

Ces  idées  réunies  n'ont  rien  que  de  conso- 
lant, rien  qui  ne  doive  encourager  le  mi- 
nistre du  ciille  public  à  demander,  par  l'in- 
tercession de  cette  augusle  reine,  l'esprit  do 
prière  dont  il  a  si  grand  besoin.  Qu'il  l'in- 
vo(iue  dans  ses  sécheresses,  dans  ses  lan- 
gueurs, dans  ses  perplexités  (4).  Elle  sera 
pour  lui  ce  qu'est  au  pilote  timide,  incertain, 
déconcerté,  l'étoile  favorable  qui  le  remet 
sur  la  voie  et  qui  dirige  sa  course.  Rois, 
peuples,  princes,  juges  de  la  terre,  exaltez 
son  bonheur.  Jeunes  hommes,  filles,  vieil- 
lards, enfants  même,  célébrez  ses  grandeurs. 
Que  son  nom  soit  toujours  sur  vos  lèvres,  el 
qu'il  ne  s'(  fface  jamais  de  votre  cœur  (5). 
Puissiez-vous  surtout  l'avoir  toujours  pré- 
sent, vous  qui,  dès  vos  plus  tendres  années, 
avez  été  destinés  au  service  des  autels.  Votre 
route  est  semée  de  pièges  que  vous  ne  con- 
naissez point  encore;  marchez  sur  ses  pas, 
et  vous  ne  vous  égarerez  jamais.  A  sa  suilej 
il  n'y  a  ni  erreur  ni  désespoir  à  craindre  : 
à  l'ombre  de  ses  ailes  vous  ferez  votre 
route  sans  vous  fatiguer  :  sous  sa  protection 
vous  arriverez  au  terme  (G).  Elle  sera  votre 
consolation  dans  les  peines  qu'auront  tou- 
jours à  essuyer  ceux  qui  veulent  mener  une 
vie  cachée  en  Jésus-Christ.  Elle  sera  votre 
appui  dans  ce  déluge  de  tentations  qui  inonde 
tous  les  âges  ,  et  celui  de  la  jeunesse  plus 
qu'aucun  autre.  Elle  sera  pour  vous  celte 
lourde  Uav.d.  ce  rempart  des  braves  d'Israël, 
que  le  fort  armé  n'entama  jamais. 

Je  ne  tais  avec  tant  d'assurance  ces  magni- 
fiques promesses  que  parce  que  je  les  trouve 
dans  le  langage  de  l'Eglise  et  de  la  tradi- 
tion. Je  pourrais,  sans  blesser  le  vrai  ,  les 
confirmer  par  des  exemples.  J'ai  toujours 
remarqué  dans  les  vrais  serviteurs  de  la 
sainte  Vierge  une  vertu  douce,  humble, 
compatissante,  précautionnée,  ennemie  de 
lolum  nos  habeie  voluit  per  Mariam.  Id.  serm.  iiiNat.  B. 
Y.  n.  7  Rediinplnrnsgenus  bumanum  ,  pretium  univor- 
sum  coniulil  per  Mariam.  Id.  serm.  de  Asswnpl. 

(3)  Sileat  misericordiam  tnam,  Virgo  beala  ,  si  quis  est 
qui  in\ocaiitem  le  in  necessiiatibns  memineril  defuisse. 
Idem,  ibid. 

H)  In  periculis,  in  angusliis,  in  rébus  dubiis,  Mariam 
cogita,  respice  stellain    Idem,  hom.  2  super  Missus  est. 

(5)  Reges  lerrîe  et  omnes  populi,  principes  et  omnesiu- 
dices  terra-,  etc.  e:^alm.  c\Lvni.  Non  recédât  ab  ore  Ma- 
ria, non  recédai  a  corde.  Bern.  ubi  supra. 

((>)  Ipsain  seciuens  non  de\ias;  ipsam  rogans  non  despe- 
ras  ;  ipsain  cogilaiis  non  erras  ;  ipsa  teBeuie ,  non  corruis  ; 
ipsa  proiegeme,  non  ineiiiis;  ipsa  duce  ,  nonfatigas;  ipsa 
propiiia,  [lervenis.  Idem,  iind.  n.  17 


30 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


M 


la  médisance,  elc.  Je  n'ai  vu  dans  les  autres 
qu'une  dévotion  dure,  fière,  indocile,  mépri- 
sante. Je  fus  frappé,  dans  le  comtat  Venais- 
gjn,  de  l'union  charmante,  de  la  paix,  de  la 
régularité,  qui  régnaient  dans  un  chapitre. 
La  sainteté  semblait  elle-même  avoir  gravé 
ses  traits  sur  le  front  de  chacun  de  ceux  qui 
le  composaient.  Il  n'y  en  avait  pas  uu  seul 
qui  ne  s'annonçât  comme  s'annoncent  les 
enfants  de  Dieu.  J'y  vis  une  tendre  dévotion 
à  la  Mère  de  Dieu  :  ma  surprise  cessa.  Ses 
fêles  y  étaient  célébrées  avec  sentiment. 
A  l'exemple  de  Charlemagne,  on  y  honorait 
ses  images  (1).  Chaque  jour,  à  la  maison,  et 
quelquefois  dans  les  promenades,  on  y  réci- 
tait des  prières  à  son  honneur.  Le  chapelet 
n'yétdit  ni  superstition  ni  dévotionpopulaire. 
L'on  en  pensait  ce  qu'en  pensa  toujours  un 
des  plus  savants  évêques  qu'ait  jamais  eus 
l'Eglise  de  France,  l'illustre  M.  Huet  (2). 

Je  sens  tout  le  désordre  d'une  partie  de  ce 
que  je  viens  d'écrire.  Heureux  si,  pour  me 
justiûer,  je  pouvais  dire  que  le  cœur  n'est 
maître  ni  de  ses  sentiments  ni  de  ses  ex- 
pressions. Mais,  hélas  I  ami  de  la  vertu  sans 
être  vertueux,  je  mérite  ici  plus  que  jamais 
le  reproche  que  faisait  saint  Paul  à  ceux  qui 
enseignaient  les  autres,  et  ne  s'enseignaient 
pas  eux-mêmes  (3).  Puissent  ceux  qui  auront 
la  patience  de  ine  lire  m'obtenir  une  étin- 
celle du  feu  dont  je  voudrais  qu'ils  fussent 
embrasés. 

C'est  surtout  aux  pieds  du  Fils  de  Dieu  et 
dans  sa  maison  qu'ils  le  puiseront,  ce  feu 
sacré  qui  consume  le  vieil  homme  et  qui  pu- 
riGe  le  nouveau.  Qu'il  nous  soit  permis,  en 
finissant,  de  reprocher  encore  une  fois  à  la 
plupart  de  ceux  qui  récitent  en  particulier, 
qu'ils  profilent  trop  rarement  du  trésor  qui 
leur  est  ouvert.  J'ai  vu  avec  une  joie  mêlée 
de  confusion,  en  Lorraine  et  en  Provence, 
des  séculiers,  distingués  par  leur  naissance 
et  par  leurs  emplois,  passer  tous  les  jours, 
elle  soir  et  le  malin,  un  temps  considérable 
devant  l'arche  sainte,  et  s'y  rendre  dignes  de 
ces  grâces  qui  élèvent  l'homme  au-dessus  de 
l'homme  (k).  Sans  sortir  de  la  capitale,  je 
trouverai  chaque  jour  et  à  chaque  heure  du 
jour,  dans  ce  temple  superbe  que  la  piété 
d'un  grand  roi  a  érigé  au  Dieu  des  batailles, 
cent  vieux  guerriers  qui,  malgré  les  glaces 
de  l'âge  cl  les  blessures  dont  ils  sont  cou- 
verts, donnent  au  Seigneur  tout  le  temps 
quils  ne  peuvent  refuser  à  leurs  besoins  ; 
qui,  en  quittant  les  parvis  deSion,  ne  se  con- 
solent que  par  l'espérance  d'y  rentrer  au 
plus  tôt,  elàqui  les  moments  qu'ils  y  passent, 
coulenl  avec  la  rapidité  des  torrents.  Ce  se- 

(1)  J'ai  vu,  dans  la  célèbre  abbaye  de  l'ancienne  Cor- 
bie,  i'oratoire  de  ce  religieux  empereur.  Il  y  a  au  milieu 
une  image  en  relief  de  la  sainte  Vierge.  Un  savant  béué- 
dicUii  me  fit  remarquer  que  cela  prouvait  l'ancienneté  de 
la  dévotion  à  la  mère  de  Dieu.  Je  lui  fis  observer  que  cela 
donnait  des  lumières  pour  expliquer  les  livres  Carolins. 

(2)  Huel  récitait  tous  les  jours  le  chapelet  en  trois 
fois  :  un  tiers  le  matin,  un  tiers  à  midi  et  un  tiers  le  soir 
aux  coups  de  l'Ângelm,  elc.  D'Otivet,  Histoire  de  l'Acadé- 
mie, lom.  II,  pag.  367. 

(3}  Qui  ergo  alium  doces,  te  ipsuiu  non  doccs.  Rom.  ». 


rait  à  nous,  ministres  du  Dieu  vivant,  à  don- 
ner ces  beaux  exemples.  Si  jusqu'ici  nous  y 
avons  manqué,  au  moins  ne  rougissons  pas 
de  les  suivre.  Il  est  plus  vrai  aujourd'hui 
que  du  temps  de  David,  qu'un  seul  jour 
passé  dans  la  maison  de  Dieu  est  infiniment 
plus  doux  que  mille  autres  passés  dans  la 
maisou  des  pécheurs  (5).  Quel  malheur  s'il 
était  aussi  plus  vrai  que  les  publicains  nous 
précéderont  dans  le  royaume  des  cieux  (6)1 
Nous  dirons  volontiers  avec  saint  Paul  : 
Confidimus  de  vobis ,  dilectissimi ,  meliora  et 
viciniora  saluti;  tametsi  ita  loquimur  (7). 
Mais  il  ne  faut  pas  oublier  que  ce  grand 
apôtre  ne  le  disait  qu'à  ceux  qui  avaient  des 
entrailles  de  miséricorde,  et  qui  joignaient  la 
prière  à  l'aumône.  Non  enim  injustus  Deus 
ut  obliviscatur  operis  vestri,  et  dileetionis 
quam  oslendislis  in  nomine  ipsius,  qui  mini- 
stratis  .sanctis,  et  tninistrastis. 

Je  n'avertis  point  qu'il  est  très-bon  de  finir 
son  office  par  la  prière  Sacrosanctœ.  Je  sais 
que  nos  frères  séparés,  et  Bullus  entre  les 
autres,  la  regardent  comme  un  tissu  de 
blasphèmes  :  Blasphéma  pontificiorum  for- 
mula. Je  sais  même  que  quelques  personnes, 
qui  d'ailleurs  ont  horreur  des  dogmes  an- 
glicans, en  parlent  avec  mépris.  Mais  je  sais 
aussi  que  des  gens  infiniment  plus  éclairés 
qu'eux  en  pensent  bien  différemment.  Ils 
préjugent  en  sa  faveur,  non-seulement  parce 
qu'elle  esl  autorisée  par  l'Eglise,  mais  parce 
qu'elle  ne  renferme  rien  qui  ne  puisse  être 
justifié  par  l'Ecriture.  Quoil  me  disait  ua 
jour  à  ce  sujet  le  R.  P.  le  Quien  de  l'ordre 
de  Saint-Dominique  ,  homme  si  connu  et  si 
estimé  dans  la  république  des  lettres ,  quoil 
saint  Paul  aura  pu,  dans  un  serment  qui 
est  le  plus  grand  acte  de  la  religion,  prendre 
à  témoin  Dieu  et  ses  anges  (8),  sans  craindre 
de  manquer  au  Créateur,  en  lui  associant 
en  quelque  sorte  la  créature;  et  un  prêtre, 
qui  connaît  l'intention  de  l'Eglise,  et  qui 
sait  que  son  culte  hausse  et  baisse  selon  les 
objets  qui  le  terminent,  osera  lui  faire  ua 
procès  sur  une  prière  que  les  plus  saints 
pontifes  ont  récitée,  dont  les  plus  ver- 
tueuses communautés  se  font  un  devoir,  etc.? 
Je  ne  sais  s'il  est  dangereux  d'être  trop  sa- 
vant, mais  je  sais  qu'il  est  un  ordre  de  pré- 
tendus savants  qui  est  bien  dangereux.  Dai- 
gnez, Seigneur,  leur  donner,  et  à  nous  avec 
eux,  l'aimable  et  paisible  simplicité  qui  ca- 
ractérise vos  brebis.  Qu'elles  n'aient  ni  em- 
pressement pour  les  pâturages  que  le  pas- 
teur leur  interdit,  ni  dégoût  pour  ceux  qu'il 
juge  à  propos  de  leur  présenter. /^ «a/ ,  fiât. 
Ps.  cv,  'i8. 

(4)  J'en  pourrais  citer  un  exemple  qui  fait  uu  hon- 
neurinfini  il  la  religion.  Je  le  supprime,  parce  que  M.  le 
marquis  de  "■,  qui  l'a  donné,  vit  encore,  et  qu'il  est 
écrit  :  Ante  mortem  ne  laudes  lioininem  quemquam.  Eccli. 
XI,  50. 

(5)  Melior  esldies  una  in  atriis  tuis  super  millia.  Psalin. 
xxxvni,  10. 

(6)  Âmendico  vobis  quia  publicani...  procèdent  vos  ia 
regniim  Dei.  MalUi.  ixi,  31. 

(7)  Hebr.  \i,  9  et  10.. .P«a/m.  cv,  i8. 

(8)  Tester  coram  Deo  el  Chrislo  Jesu ,  et  electis  aogft- 
lis  ejus.  I  Tint.  v.  SI. 


■11 


riA 


FETE.  Voy.  Bréviaihe,  Rcbriquks. 
FIANÇAILLES. 

Il  n'y  a  rien  à  ce  sujet  dans  le  lliUicl  ro- 
maiii  ;  voici  ce  qu'on  trouve  dans  un  supplé- 
ment répandu  en  France.  On  y  demande  les 
Lcnédiclions  accordées  aux  patriartlies  ,  la 
praliiiue  des  vertus  ,  la  prospérité  et  la  vie 
éternelle. 

DES   FIANÇAILLES. 

Les  fiançailles  doivent  se  faire  en  présence 
du  curé  de  l'une  des  parties  ,  de  la  manière 
suivante. 

Le  cure  ,  revêtu  du  surplis  et  de  l'étole  , 
s'approche  des  époux,  et  leur  jette  de  l'eau  bé- 
nite. 

Il  les  instruit  sur  la  promesse  qu'ils  se  font 
mutuellement ,  et  leur  fiit  sentir  combien  est 
grande  l'obligation  qu'ils  contractent.  Il  s'in- 
forme enaiiile  s'il  n'y  a  pas  quelque  empêche- 
ment canonique  qui  s'oppose  à  leur  futur  ma- 
riage. Après  quoi  il  demande  leur  consente- 
ment en  cette  manière: 

l'romcltez-vous  de  prendre  pour  votre  lé- 
gitime épouse  JV. ,  ici  présente,  et  de  l'épou- 
ser en  face  de  notre  mère  ,  la  sainte  Eglise  , 
lorsque  vous  en  serez  requis  par  elle  ,  .ses 
parents  ou  amis  ? 

Oui ,  je  le  promets 

Et  vous,  promettez-vous  de  prendre  pour 
votre  légitime  époux  N.  ,  ici  présent ,  et  de 
l'épouser  en  face  de  notre  mère  ,  la  sainte 
Eglise,  lorsque  vous  en  serez  requise  par 
lui ,  ses  parents  ou  amis? 

Oui,  je  le  promets. 

Alors  le  curé  dit  :  Et  ego  minimus  ûispcn- 
salor  mysteriorum  Dei ,  et  Ecclesia;  suœ 
sanctse  indignus  minister  ,  ex  parte  Dei  Pa- 
tris  omuipolentis  et  sanctee  matris  Ecclesiœ 
suscipio  vcstrum  hoc  mutuuni  promissum  , 
ac  precorDeum  ut  illud  ratum  habcalrvos- 
que  despondeo  et  affido  in  nomine  Palris  f, 
et  Filii,  t  et  Spiritus  t  sancti.  Amen. 

t  Adjutorium  nostrum  in  nomine  Domini, 
1^  Qui  fecit  cœluiii  et  terrain. 

^  Domine,  exaudi  orationem  meam  ;  i^  Et 
clamor  mous  ad  le  veniat. 

^  Dominas  vobiscum  ;  i^  Et  cum  spiritu 
tuo. 

Oremus. 

Benedic  f,  Domine,  lias  arrhas,  quas  hodie 
tradit  fiimulus  tuus  hic  in  manu  ancillie  tua;  : 
quemadmodum  benedixisti  Abraham  cum 
Sara,  Isaac  cum  Rebecca,  Jacob  cura  Rachel  : 
dona  super  eos  gratiam  salutis  tuœ  ,  abun- 
danliam  rerum,  et  conslantiam  operum,  tlo- 
rescant  sicut  rosa  in  Jéricho  plantata,  et  Do- 
minum  nostrum  Jesura  Christum  timeant,  et 
adorent  ipsum  qui  trinum  possidet  nomen  , 
cujus  regnum  et  imperium  sine  Dne  perma- 
net  in  sœcula  saeculorum.  ^  Amen. 
Oremus. 

Domine  Deus  omnipotens,  qui  in  similitu- 
dinem  sancii  connubii  ,  Isaac  cum  Rebecca  , 
per  intercessionem  arrharum  Abrahae  fumuli 
lui,  copulari  jussisli,  ut  per  oblationem  mu- 
nerum  numerositas  cresceret  filiorum  :  quae- 
sumus  omnipotenliam  tuam,  ut  ad  hanc  obla- 
tionem arrharum  (quas  hic  famalus  tuus  di- 

DlCTIONNAIRE  DES  UlTES  SACRÉS.    IL 


FOn  -il 

locta;  suœ  sponsae  offerre  procurai)  sancttQ- 
calor  accédas  ,  easque  rum  suis  inuneribus 
propitius  henefilicas  ;  quairnus  tua  hene- 
diclione  prolecli ,  et  invicem  diloclionis  tuse 
vinciilo  innexi,  gaudoant  felitiler  ruin  tuis 
fiilelibus  perennitor  mancipari.  Per  Christum 
Dominum  nostrum.  i^  Amen. 

FORMULES. 

Un  prêtre  est  souvent  oblige  de  rédiger 
des  actes  relatifs  à  ses  fonctions  ;  souvent  il 
importe  de  ne  rien  omettre  d'essentiel ,  et 
pour  cela  il  est  très-utile  d'avoir  une  formule 
sons  les  yeux. 

\'oici  celles  du  Rituel  romain  ,  puis  celles 
du  Rituel  de  Toulon,  en  plus  grand  nombre, 
avec  des  éclaircissements. 

Le  Rituel  romain  veut  que  chaque  curé  ait 
un  livre  ou  registre  de  l'ét.it  des  âmes;  <|u'on 
y  inscrive  chaque  famille  de  la  paroisse, 
avec  les  noms  et  prénoms,  et  l'âge  de  tous 
ceux  qui  la  composent,  et  qu'on  souligne  les 
noms  de  ceux  (jui  vont  habiter  ailleurs; 
qu'on  mette  on  marge  ce  signe  C,  pour  indi- 
quer ceux  qui  ont  été  admis  à  la  commu- 
nion, et  celui-ci  Chr.,  pour  ceux  qui  ont  reçu 
la  coiiflrmalion.  Il  faut  sur  le  registre  un  in- 
tervalle d'une  famille  à  l'autre. 

EXTRAIT   DU    RITCEL   ROMAIN. 

Formulx  scribcnJa;  in  llbris  habeodis  apud  parocbos, 
M  iiifra  iiolalur. 

Liber  baptizatorum  habeatur  in  ecclcsiis 
in  qiiibus  confertur  baptisma. 

Liber  conflrmatorum  habeatur  in  eccle- 
siis  in  quibus  confertur  chrisma. 

Liber  matrimoniorum.         j 

Liber  status  animarum.      j     n-  tr      h 

Liber  defunctorum  habea-U  ■",  '^"  ""* 
tur  etiam  in  omnibus  eccle-  ?.f  »^"'' «  *""' 
siis  in  quibus  defuncli  sepe-''''^'  parocho. 
liuntur.  ) 

Àdvertat  in  primis  parochus  ut  in  libris 
tam  baptizatorum  et  confirmatorum ,  quam 
matrimoniorum  et  defunctorum,  exprimat 
semper  non  solum  nomen  personarum  quœ  ibi 
nominantur ,  sed  etiam  familiam. 

Forma  describendi  oaptizalos  m  prtmo  lit>ro. 

Anno  Domini die mensis Ego 

N.  parochus  hujus  ccclesiae  S.  N.  civilalis , 
vcl  loci  N.  baptizavi  infantem  die...  uatum 
vel  natam  ex  N.  et  JV.  conjugihus  hujus,  vel 
parochiœ  S.  iV.,  et  ex  tali  patria  et  fainilia  , 
cui  impositum  est  nomen  N.  Patrini  fuerunt 
N.  filins  iV.,  ex  parochia  seu  loco  N.  et  N. 
conjux  jV.  filia  N.  ex  parochia  seu  loco  N. 

Si  infans  non  fnerit  ex  légitima  matrimonio 
natus,  nomen  snltem  allerius  parentis,  de  quo 
constat ,  scribatur  {oinnis  tamen  infumiœ  vi- 
tetur  occasio  ) ,  si  vero  de  neutro  constat,  ila 
scribatur  : 

Baptizavi  infantem  ,  cujus  parentes  igno- 
rantur,  natum  die,  etc.,  ut  supra. 

Si  expositus  sit  in  fans,  exprimatur  quo 
die,  ubi  et  a  quo  repertus,  et  quot  dierum  ve- 
risimiliter  sit,  et  bnptizetur  sub  conditione,  si 
ignoratur  fuisse  baptizalum. 

Si  infnis  domi  ob  imminens  mortis  pericu- 
lum  baptizatus  sit,  lune  ita  scribatur  : 


iS 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES.  SACtlES.  M 


Aririo die niensis nadis   ost  N. 

filiusiV.  etiV.  conjugum.f^c.Mt  supra, qyicm 
ol)  imminens  morïis  poricnlum  in  <toino  rile 
li.iplizavit  iV.  obsletris  .probala,  vel  N.  filius 
N-  ul  niihi  relulit  A'- 

.?»j  mpervixrrit  in  fans,  el  ei  aâhibilœ  sint 
in  ecclesia  tacrœ  cnemoniœ,  ita  addatur  : 

Di(t ejusdem  mensis  ad  pcclosiam  por- 

taliis  est  infans  prseiiiclus,  ipsique  ego  pa- 
rochiis  sacras  caercmoiiias,  et  preces  adliibui, 
cl  N.  nonicn  imposui. 

Si  forte  non  parochus,  sed  alius  baplizave- 
rit  ;  id  exprimatur. 

Si  ftierit  bnplisatus  sub  condilione  (Sinon 
es  baplizalus  ,  etc.) ,  id  pariter  exprimatur. 

Forma  describendi  confirmatos  in  secundo  libro. 

Anno die mensis....  ,  etc.  Qui  fuit 

dies,  etc.,  N.  filius  N.  el  N-  conjuguiii,ye/  N. 
Slia  N.  [  et  si  fuerit  nupta  addalur  vxor  N.  ) 
sacramentum  conQrmaîionis  accepit  a  reve- 
rendiss.  J).  N.  episcopo  N-  in  ecclesia  S.  N- 
civilalis  vel  loci  N.  Gompaler  fuit  N.  fllius 
iV.  parochiœS.  N.  civitalis  vel  loci  N- 

Marium  ('  scriptio  in  una  pagina,  seu  pri- 
ma facic  foiii ,  feminarum  vero  in  allure  se- 
iunctim  notetur. 

Si  confirmatus  non  constet  an  ex  légitima 
matrimonio  genilus  sit,  vel  parentes  ignorcn- 
tur  ,  servetur  quod  in  libro  baptizalorum 
prcEscriptum  est. 

Forma  scribcndi  conjugatos  in  ttnlio  libro. 

Anno die mensis denuntialioni- 

bus  praemissis  tribus  conlinuis  iliebus  festi- 

vis  ,  qiiarum  prima  die.,...  sccunda   die pra. 


illius  didcesis  subscriptione  et  sigillo  rom- 
prabalum,  el  ab  episcopo  scu  ejnsvicnrio  lo~ 
ci  ubi  contraltitur  matrimonium,  recognidiin 
sit ,  ab  eoque  licenlia  contrahendi  fuerit  ob~ 
tenta. 

Ubi  vero  ordinarii  concessit  [quod  scriplo 
constare  débet)  denuntialiones  aliquœ  di/fe- 
rendœ,  aul  omittcndœ  interdum  sint ,  ita  no- 
tenCur  : 

Anno  Domini...  .  die mensis de- 

nuntiationum  una  die  festo  rile  fucla  ,  reli- 
quis  vero  dilalis  post  malrimonii  celebralio- 
neni  ex   facultalc  scriplo   conccssa  a  reve- 

rendiss.  N-  seu  a  vicario  N.  sub  die da- 

tis,  etc.,  infra  scripti  lenoris,  quani  pênes  me 
servo  cum  aliis  hujusraodi  facuUatibus,  nul- 
loque  prorsus  impedimenlo  allato.Ego,  etc., 
ut  supra. 

Denuntialiones  vero,  quœ  post  contractum 
matrimonium  fient,  ila  scribantur  : 

Anno die mensis qui  fuit  fe- 

sUis,  etc.,  sequenli,  qui  fuit  Dominicus  ,  etc., 
ejusdem  mensis.  Kgo  N.  reclor  hujus  eccle- 
sia; S.  N.  inter  Missarum  solemnia  denun- 
tialinnes  habui  malrimonii  ,  jam  prsevia 
opportuna  dispensalione  inili  inUr  N-  et  N. 

die hujus  mensis  ,   nullum  lamen  ca- 

nonicum  impedimenlum  ab  aliquo  allalum 
est,  quominus  hujusmodi  matrimonium  ra« 
tum  ac  firmum  esse  debeal. 

Si  aulem  denuntiationes  omitlendœ  sint 
aut  differendœ,  ita  scribatur  :  Denuntiatio-< 
nibus  omnibus  omissis  vel  dilalis,  etc.,  ex 
facultate  ,  etc.  Ego  rector  JV.,  etc.,  nt  su" 


(erlia  die inler  missa;  parochialis  solem- 
nia ,  habita  est ,  nullo(iue  legilimo  impedi- 
menlo detecto  ,  ego  N.  reclor  hujus  eccle- 
siœ  parochialis  N.  civilalis  vel  loci  iV.  fi- 
lium  N.  parochiaeS.  N.  et  N.  fliiam  N.  seu 
reiiclamque  N.  (si  vidua  fuerit)  hujus,  seu 
parochiae  S.  N-  in  E(clesia  N.  inlerrogavi , 
eorumque  mutuo  consensu  habito,  solemni- 
ter  per  vcrba  de  prœsenti  matrimonio  con- 
jinixi  ,  prsesentibus  tcsiibus  nolis  N.  filio 
N.  qui  habilat  in  parochia  S.  N.  et  A'',  filio 
N. ,  elc  ,  el  N.  (ilio  N. ,  etc.  ,  poslca  eis  ex 
ritu  sanctae  malris  Ecclesiœ  (si  tamcn  nuptias 
bcnedixerit  )  iu  missiie  celebralione  brneilixi. 
Si  v.nus  ex  lis  ,  qui  matrimonium  conirahrre 
voluerint,  alterius  parachiœ  fuerit,  anteguam 
admittatur,p;iroclius,  in  cujus  ecclesia  matri- 
monium cetebrari  débet  denuntialiunum  in 
ejus parocldarile  factarum  (idem  scriptam  lia- 
beat ,  quœ  asservetur,  el  res  tota  exprimatur 
in  ipsomet  lihro  malrimoniorum ,hac  raliune: 

Denuntialiones  hujus  malrimonii  faclaesunt 
eliam  a  R.  D.  A^.  parocho  ccclesiœ  S.  N.  sub 
cujus  cura  dictus  N-  vel  dicta  N.  habilat,  ul 
ex  ipsius  parochi  scriplo  servalo  apud  me 
apparel.  Dcnuntialiouum  autem  prima  fada 
est  die...,  sccunda  die...,  terlia  die...,  inter 
MissïB  parochialis  solemnia  ,  nullumque  im- 
pedimenlum canonicum  dcleclum  est. 

Si  autem  altnuter  sit  diversœ  diœc.  testi- 
tnonium  parochi  ajfirmanlis  denunlinlioncs 
esse  rite  prœstitas  ,  nulUus  rnboris  cemeulur , 
nisi  ab  episcopo  vel  ab  ejus  vicario  gcnirali 


Cœterum  si  alteri  presbylero  ab  urdinnrio 
vel  a  parocho  ipso  facullns  facta  sit  conjun- 
fjendi  aliquos ,  id  in  libro  proprii  parochi 
sic  annotetur  ipsius  parochi  manu  : 

N.  presbyler,  vel  capelianus  ccclesi«e  N. 
de  licenlia  reverendissimi  episcopi  N.seu  N. 
ejus  viiarii  loci  N.  aut  mea,  quœ  pênes  me 
exslat  JV.  filium  N.  et  N.  etc.,  malrimonio 
conjunxit,  etc.,  nt  supra.  Et  ego  N-  paro- 
chus N.  subscripsi,  et  lestor  rem  ilaseha- 
bere. 

Quod  si  ex  denuntialionibus  compertum  sit 
conjuges  aliquo  consanguinitalis  aut  affini- 
talis  gradu  conjunctos  esse,  nilnlominus  nd 
contrahendum  fuerit  cum  ipsis  aposlotica 
aurloritate  dispcnsalum ,  annotetur  gradus 
consanguinitutls  vel  affinilatis  dispensalœ , 
et  compendinm  decreti  super  ea  retali  cum 
die,  et  anno ,  ac  nolarii  de  illo  roguli  nominc 
hoc  modo  : 

Anno  Domini die mensis prre- 

missis  denuntialionibus  ,  ac  compcrlo  im- 
pedimenlo secundi ,  vel  terlii ,  aut  quarli 
gradus  consanguinitalis,  cr/ affinilatis,  seu 
alio  quovis,  elc,  inler  A',  cl  N.,  etc.,  oblen- 
toque  per  eos  apostolicîe  sedis  mandalo  do 
dispensando  ,  cl  cum  eis  per  reverendius. 
episcopum  N.  aurloritate  dispensato  sub 
die...  anno...  ul  constat  ex  aciis  iiotarii  officii 
prsedicti  episcopi,  eos  malrimonio  conjunxi, 
etc.,  ut  in  prwdicta  formula. 

Denuntialiones  autem  factœ  in  diversis  pa- 
rochiiSf  s^jonsi  videlicel  et  sponsœ,  ab  utru- 


45 


ron 


FOR 


«0 


que  parocho  in  lihro  nolari  debent ,  etiamsi 
viulrimoniuin  non  sequattir. 

Konna  dcscribeiidi  slatuiii  aiiimarum  in  qiiarlo  libro. 

Familia  quœque  distincte  in  libro  nolelur  , 
intervallo  relicto  ub  iinitqunqne  ad  (dtcrain 
subsequentein  ,  in  quo  sigillalim  scribantur 
nomen,  cognomen,  œtas  singulorum,  qui  ex 
familia  sunt,  vd  tanquam  advenœ  in  ea  vi- 
vunt.  .  .    . 

Qui  vero  ad  saci'am  communionem  admisst 
sunt  ,  hoc  signum  G  in  margine  e  contra 
habeant. 

Qui  sncrnmcnlo  Conprmalionis  sunt  mu- 
nili,  hoc  signant  Ititbcnnt,  Chr. 

Qui  ad  alium  lociim  hahitnndum  acces^ 
scrint ,  eorum  nomina  subductu  linea  no- 
tent ur. 

Une  igitiir  ratione  fiat,  videlicet  : 

Aniio die mensis in  via seu 

plaira seu  pago ,  in  propriis  œdibus 

l'auli  N.  vel  in  reiiibus  N.  a  l'auio  condiiclis 
linbilant.  Chr.  l'aulus  A'^.  Peiri  filius  anno- 
rum  ,  elc,  Chr.  Apollonia  ojus  uxor,  fiiia 
Jacobi  N-  annoruni,  etc.  C.  Domiiiicus  eo- 
rum filius  annoruin,  clc.  I.ucia  poruni  fiiia, 
annorum,  elc.  C.  Chr.  Anlonius  filius  N.  fa- 
mulus,  annorum,  clc.  C.  CaUiarina  N.  Clia 
iV.  ancilla,  ann.,  clc.  C  Marlinus  Glius  iV. 
annorum,  elc. 

Fiirnia  ilesciiliciiili  defiinclos  in  i|UiiUo  libro. 

Dcscrihntur  quia,  et  quœ,  et  cui  .^acra- 
mmtd  ministraverit,  quando  quis  inorluus 
faeril  et  ubi  sepultus,  quod  hoc  pacto  fieri  po- 
terit  : 

Anno,  die...  mrnsis...-  N-  fiiia  N.  ex  loco 
iV.  œlalis  N.  (si  hœc  sciri  jiossuul)  in  donm 
JV.  in  comiiiunionc  sanclœ  nialris  Ecrieàia; 
animarn  Dec  reddidit,  ciijns  corpus  die... 
sepuilum  est  in  ccclesia  S.  N.  niibi  N.  tel  iV. 
confcssario  probato  contVssus  die...  sanctis- 
siino(]ue  viaiico  rcfoclus  die...  et  sacri  oiei 
uuctionc  roboralus  eliani  per  me  die 

'  EXTRAIT  DU  niTDEL   DE  TOULON. 

Formules  pour  r enregistrement  des  actes  de 

baptême  et  autres  qui  y  ont  rapport. 

I.  Formule  [lour  un  ciifanl  légilime. 

«L'an le dumois  de a  é(6  baptisé 

[ou  baptisée)  par  moi,  curé  (ou  secondaire, 
oit  prèlrc)  soussigné,  N.  (ici  le  nom  donné 
dans  le  baptême  à  l'enfant)  né   (ou  néej  au- 

jourd  hui  (oit  hier,  le dumois  d ,  fils 

(ou  fille)  de  N.  N.  (marquant  le  nom,  le  sur- 
nom et  les  qualités,  ou  condition  et  profession 
du  pèie),  el  de  N.  N.  (mettant  le  nom  et  le 
surnom  de  la  mère),  ses  père  et  mère,  mariés 
ensemble  el  habilanls  de  celle  paroisse  (oit, 
si  le  père  et    la  mère    sont    d'une    paroisse 

étrangère,  el  de  la  paroisse   de en  spéci- 

fiant  même  le  diocèse,  si  cette  paroisse  est 
d'un  diocèse  étranger)  ;  le  parrain  N.  N.  (son 
nom,  son  surnom,  sa  qualité,  sa  paroisse,  son 
diocèse,  s'il  est  d'un  diocèse  étranger,  la 
marraine  N.  N.  (aussi  son  nom,  son  surnom, 
ses  qualités  ,  sa  paroisse,  son  diocèse,  si  elle 
est  d'un  diocèse  étranger).  Le  père  présent 


a  signé  avec  eux  (ou  lo  père  absent]  ;  le 
parrain  et  la  marraine  ont  signé  avec  nous 
{ou  déclaré  ne  savoir  signer),  de  ce  inter- 
pellés, n 

Si  l'enfant  est  illégitime,  le  Rituel  romain 
prescrit  d'inscrire  au  moins  le  nom  de  celui 
des  parents  cjui  est  connu;  recommandant 
en  môme  temps  d'éviier  ce  qui  serait  une 
occasion  do  déshonneur.  Si  on  ignore  le 
père  et  la  mère,  on  marque  que  l'enfant  est 
né  de  parents  inconnus.  Si  l'enfant  a  été 
exposé,  il  faut  indiquer  à  quel  jour,  en  quel 
lieu  et  par  (pii  il  a  été  trouvé,  quel  âge 
il  paraît  avoir  ;  on  lui  confère  le  baptême 
condilionncUemenl,  quand  on  ignore  s'il  l'a 
reçu. 

Le  curé  ou  le  prêtre  qui  aura  administré 
le  baptême  signera  après  toutes  les  per- 
sonnes susdites  ,  en  spécifiant  de  quelle 
paroisse  il  esl  rnré,  ou  secondaire, ou  prêire; 
et  de  quelle  ville,  ou  de  quel  bourg  ou  vil- 
lage est  (elle  paroisse,  ajoutant  encore  le 
nom  du  diocèse,  s'il  est  d'un  diocèse  étranger. 

Le  curé  ou  le  prêtre  qui  baptise  doit  s'in- 
former, avant  que  d'imposer  le  nom  à  l'en- 
fant, si  dans  la  famille  il  n'y  en  a  point 
d'aulre  qui  porte  déjà  le  même  nom  que 
celui  qu'on  veut  donner  à  l'enfant  qu'où 
présente  au  baptême  ,  et  ne  pas  souffrir  une 
ressemblance  parfaite  de  nom  sans  aucune 
différence,  à  cause  des  inconvénients  qui 
peuvent  arriver  de  la  confusion  de  deux 
personnes  (]u'il  n'est  possible  de  distinguer 
que  par  la  différence  des  parrains  el  des 
marraines;  différence  qui  échappe  d'autant 
plus  fatileuient  de  la  mémoire  de  ceux  qui 
en  sont  inslruils,  qu'elle  ne  parait  que  par 
les  seuls  actes  de  bapiême,  lesquels  ne  par- 
viennent pas  ordinairement  à  la  connais- 
sance du  public.  Ainsi  rien  de  plus  aisé  que 
de  prendre  deux  frères  qui  portent  le  même 
nom  l'un  pour  l'aulrcde  confondre  l'âge 
de  l'un  aMC  l'âge  de  l'aulre  :  rien  de  plus 
facile  à  CCS  frères  que  de  se  faire  passer 
l'un  pour  l'autre;  la  chose  n'esl  pas  sans 
exemple. 

Le  curé  ou  autre  prêtre  chargé  de  dresser 
l'acle  de  bapiêmc  aura  soin,  autant  qu'il  est 
possible,  de  faire  signer  les  témoins. 
II.  Formule  pour  les  enfaDts  jumeaux. 

Dans  l'enregistrement  du  baptême  des 
enfants  jumeaux,  on  fera  pour  chacun  un 
acie  séparé,  commençant  par  celui  qui  est 
né  le  premier. 

Le  premier  acte  sera  écrit  dans  la  forme 
ordinaire  el  prescrite  ci-dessus. 

Dans  le  second  acte.on  mettra  après  le  nom 
de  reniant:  «Né  aujourd'hui  (ou  hier,  ouïe... 
du  mois  de j  après  N.,  fils  de etc.  » 

S'il  y  a  un  troisième  enfant,  on  mettra  k 
la  suite  du  jour  de  sa  naissance  :  t  Après 
N.  elB.,  fils  de,  etc.  » 

III,  Formule  d'acte  pour  un  ondoiement  fait  par  permis- 
sion de  monseigneur  l'évêque. 

«  L'an  mil le jour  du  mois  d , 

Je  soussigné  curé  (ou  secondaire,  oit  prêtre» 
de  la  paroisse  de  N...  de  la  ville  (ou  du  lieu) 


47 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


i'S 


<lc  N.,  ai  bajjlisc  par  l'infusion  de  l'eau  et 
la  forme  ordinaire  ,  dans  l'église  paroissiale 

d (oi*  dans  la  ehapellc  du  cliâleau  d ), 

suivant  la  permission  de  monseigneur  l'évê- 

que,  en  date  du (ici  le  jour,  le  mois,  l'an 

de  la  permission)  que  j'ai  retenue  par  devers 
moi,  un  garçon  (om  une  fille)  né  (ou  née) 
aujourd'hui  {on  hier,  ou  le;  il  datera  le  jour 
et  le  mois  de  la  naissance)  du  légitime  ma- 
riage de  N.  N.  [ici  le  nom,  le  surnom,  les 
qualités  du  père),  el  de  N.  [icilc  nom,  le  sur- 
nom f/e /omère),  demeurant  en  cette  paroisse 

ojt  sur  la  paroisse  de [ici  le  nom  et  le 

diocèse  de  la  paroisse).  J'ai  dilîéré  les  autres 
cérémonies  du  baptême  audit  enfant  qui  n'a 
pas  reçu  de  nom.  Le  tout  en  présence  du 
père  et  de  N.  N.  {ici  les  noms,  surnoms ,  qua- 
lités, paroisses  et  diocèses  des  témoins)  qui 
ont  signé  {oti  déclaré  ne  savoir  signer).  Et 
dans  ladite  permissiond'ondoyeraccordéc  par 
monseigneur  l'évéque,  il  est  ordonné  que  le 
délai    pour  suppléer  les  cérémonies   dudit 

baptême  ne  durera  que   jusqu' {ici  le 

terme  du  délai),  et  qu'après  ce  temps  passé 
on  suppléera  aussitôt  lesdiles  cérémonies.  » 
Le  curé  ou  prêtre  qui  aura  ondoyé  cet 
enfant  signera  ensuite  ,  en  observant  ce 
qui  a  été  marqué  ci-dessus  après  la  formule 
de  l'enregistrement  du  baptême  d'un  enfant 
légitime. 


IV. 


Formule  d'acte  pour  un  ondoiement  fait  par 
nécessité. 


Si  un  enfant  a  été  ondoyé  à  la  maison  ou 
en  le  portant  à  l'église,  à  cause  du  danger 
de  mort,  et  que  le  curé,  tout  bien  examiné, 
juge  inutile  de  le  rebaptiser  sous  condition, 
il  enregistrera  ainsi  cet  ondoiement. 

«  L'an  mil...  le.;,  jour  du  mois  d...  a  été 
ondoyé  {ou  ondoyée)  à  la  maison  {ou  en  le 
portant  à  l'église),  à  cause  du  péril  de  mort, 
par  M.  N.  {ici  le  nom,  le  surnom,  la  qualité 
de  la  personne  qui  l'a  ondoyé),  un  garçon  né 

(oh  une  fille  née)  le («ci  le  jour,  le  mois  de 

la  naissance)  du  légitime  mariage  de  N.  N. 
{ici  les  nom,  sxirnoms  et  qualité  du  père)  et  de 
N.  N.  {ici  les  notn,  surnoms  et  qualité  de  la 
mère),  son  épouse,  de  cette  paroisse  (ou  de 
la  paroisse  de...  {ici  le  notn  et  le  diocèse  de  la 
paroisse);  l'examen  que  nous  avons  fait  de 
la  manière  dont  a  été  administré  ledit  on- 
doiement ou  baptême  ,  en  constate  la  vali- 
dité. Nous  en  avons  ici  donné  acte,  auquel 
ont  signé  N.  N.  {ici  le  nom  de  la  personne 
qui  a  baptisé]  qui  a  baptisé  l'enfant,  et  N.  N. 
et  N.  N.  {ici  les  noms,  surnoms,  qualités, 
paroisses  et  diocèses  des  témoins;  ou,  si 
ladite  personne  et  lesdits  témoins  ne  savent 
pas  écrire);  et  en  avons  donné  acte  en 
présence  de  N.  N.  (  ici  le  nom  de  la  per- 
sonne qtti  a  baptisé)  qui  a  baptisé  l'enfunt , 
et  de  N.  N.  et  N.  N.  (  ici  les  noms,  sur- 
noms ,  qualités ,  paroisses  et  diocè.'<es  des  té- 
moins), lesquels  ont  déclaré  ne  savoir  si- 
gner, et  qui  nous  ont  rendu  compte  dudit 
ondoiement  ou  baptême.  »  Le  curé  signera 
ensuite  cet  acte  en  la  forme  prescrite  ci- 
dessus. 

Si  co  jour-là  même  on  suppléait  les  cé- 


rémonies du  baptême  ,  on  enregistrera  de 
suite  l'acte  du  supplément  après  l'acte  pré- 
cédent. 

V.  Formule  d'acte  pour  le  supplément  des  cérémonies 
du  baptême. 

«L'an  mil le jour  du   mois  d 

les  cérémonies  du  baptême  ont  été  suppléées 
par  moi  curé  {ou  secondaire ,  oit  prêtre) 
soussigné,  à  un  garçon  {ou  une  fille)  à  (iiii 
on  a  imposé  le  nom  de  N.  (ou  les  noms  de 
N.  N.)  {ici  le  nom  ou  les  noms  de  baptême  de 
l'enfant)  ,  fils  {ou  fille)  de  N.  N.  {ici  le  nom 
du  père,  sons)trnom,  ses  qualités),  et  de  N.  N. 
(  ici  les  nom  et  surnoms  de  la  mère),  son 
épouse,  demeurant  en  cette  paroisse  {ou  sur 

la  paroisse  d {ici  le  nom  et  le  diocèse  de 

cette  paroisse),  né  {ou  née)  le  {ici  le  jour,  le 
mois  et  l'année  de  la  naissance  de  l'enfunl),  (jui 
a  été  ondoyé  {ou  ondoyée)  le...  {ici  le  jour,  le 
mois,  l'an  que  l'ondoiement  a  été  fait)  à  cause 
du  danger  de  mort  (ow  par  permission  de 
monseigneur  l'évoque)  {ici  la  date  du  jour 
et  de  l'année  de  la  permission),  par  {ici  le  nom 
du  curé,  du  secondaire  ,  du  prêtre  qui  a  fait 
l'ondoiement,  en  marquant  de  quelle  paroisse 
et  de  quel  diocèse  il  est).  Le  parrain  pour  les 
cérémonies  a  étéN.  N.  {ici  le  nom,  le  sur- 
nom, les  qualités  du  parrain,  sa  paroisse,  son 
diocèse),  la  niarraine  N.  N.  {ici  le  nom,  le 
surnom ,  la  qualité  de  la  marraine  ,  sa  pa- 
roisse, son  diocèse)  ,  lesquels  ayec  le  père 
et  la  mère  {si  celle-ci  est  présente)  ont  signé 
le  présent  acte  {ou  ont  déclaré  ne  savoir 
signer).  » 

Le  curé  ou  antre  prêtre  qui  dressera  cet 
acte  signera  ensuite  en  la  forme  marquée 
ci-dessus.  S'il  arrivait  qu'on  eût  ondoyé  un 
enfant  illégitime  et  qu'on  le  présentât  aux 
cérémonies  ,  on  observera,  et  dans  l'acte 
d'ondoiement,  et  dans  l'acte  de  supplément, 
les  mêmes  précautions  que  pour  le  baptàme 
des  enfants  illégitimes.  S'il  y  a  des  preuves 
bien  fondées  de  la  validité  de  l'ondoie- 
ment qu'il  aurait  reçu,  on  suivra  la  for- 
mule de  supplément  des  cérémonies  ,  en 
changeant  ces  mots  :  «  Fils  ou  fille  de  N.  N. 
et  de  N.  N.  son  épouse  ,  »  auxquels  on 
substituera  ceux  qui  se  trouvent  dans  les 
formules  pour  le  baptême  des  enfants  illé- 
gitimes. On  supprimera  aussi  ces  mots  : 
«  Par  permission  de  monseigneur  l'évéque.» 

VI.  Formule  d'acte  pour  te  baptême  fait  sous  condition. 

«  L'an  mil....  le...  jour  du  mois  d...  a  été 
baptisé  sous  condition,  par  moi  curé  {ou  se- 
condaire, ou  prêtre)  soussigné,  N.  {ici  on  tnet 
le  nom  de  baptême  de  l'enfant)  né  [ou  née) 
aujourd'hui  {ou  hier,  ou  le...  du  mois  d...), 
y  ayant  eu  lieu  de  douter  de  la  validité  du 
baptême  à  lui  {ou  à  elle)  conféré  en  la  maison 
{ou  en  venant  à  l'église),  par  N.  {ici  le  nom 
de  la  personne  qui  a  ondoyé  l'enfant)  ledit  N. 
(ow  l.idite  N.)  {ici  répéter  le  nom  de  l'enfant) , 
fils  {ou  fille)  de  N.  N.,  etc.  »  Le  reste  de 
l'acte,  comme  il  est  marqué  dans  la  formule 
pour  l'enregistrcmeutdubaplémed'un  enfatil 
légitime. 


£9 


FOR 


FOR 


M) 


VU.  Formule  cl'acle  pour.uii  baplôme  où  le  parrain  ei  la 
marraine  oui  leim  l'ciilaiil  par  procureur. 

Le  curé  ou  le  pièlre  qui  aur.i  baptisé  en 
dressera  l'acle  tii  (|u'il  est  marqué  dans  la 
furinulo  d'eiircgistreincnl  du  baplètne  d'un 
enfant  légitime,  jusqu'à  l'endroit  où  il  ct^i 
parlé  du  parrain  uu  de  la  marraiac  ;  et  là  il 
niartiuera  te  qui  suit  : 

«  Le  parrain  N.  N.  (ici  le  nom,  le  surnom, 
les  (juaiilés,  la  paroisse,  le  diocèse  du  purrain) 
représenté  par  N.  N.  (ici  le  nom  ,  le  surnom, 
les  qualités,  la  paroisse,  le  diocèse  du  procu- 
reur) qu'il  a  constitué  son  |)rocureur  à  cet  ef- 
fet. La  marraine  N.  N.  [ici  le  nom  ,  le  sur- 
nom, les  qualités,  lu  paroisse,  le  diocèse  de  la 
marraine)  représentée  par  N.  N.  {ici  le  nom, 
le  surnom,  les  qualités,  la  paroisse,  le  diocèse 
de  celle  qui  représente  le  marraine)  fondée  de 
procuration  de  ladite  N.  N.  (ici  le  nom  cl  le 
$urnnm  de  lu  marraine)  à  l'effet  des  présen- 
tes. On  pourra  ajouter  :  Ainsi  qu'il  m'est  ap- 
paru par  une  lettre  (ici  le  nom  du  parrain  ou 
de  la  marraine  qui  a  écrit  la  lettre)  en  d.ite 
du...  {ou  s'il  y  a  un  acte  de  procuration,  on 
dira)  :  Ainsi  qu'il  m'est  apparu  par  acte  du... 
(ici  la  date  de  l'acte  et  le  nom  du  notaire  de- 
vant lequel  il  a  été  passé).  » 

VIII.  Fornmic  d'acle  pour  un  baptême  admioislré  daos 
une  aulre  paroisse. 

Si  un  enfant  est  baptisé  dans  une  aulre  pa- 
roisse que  celle  sur  laquelle  demeurent  ses 
père  et  n)ùre,  soit  parce  que  leur  curé  serait 
absent,  soit  par  laporniissiondemonseigneur 
l'évoque,  soit  parce  que  l'enfant  étantnédans 
Un  lieu  fort  éloigné  de  l'église  paroissiale,  on 
l'aurait  porté  dans  une  paroisse  plus  voisine, 
à  cause  du  mauvais  temps,  de  la  difficulté  des 
chcuiins  ou  même  du  danger  qu'il  y  aurait 
pour  sa  vie,  si  on  le  portait  si  loin,  le  curé 
ou  le  prêtre  qui  aura  baptisé  cet  enfant  dé- 
livrera au  père,  ou  au  parrain  en  l'absence 
du  père,  une  copie  do  l'acle  du  baptême  si- 
gnée de  lui  et  qui  sera  portée  au  propre 
curé  des  père  et  mère  de  l'enfant  ;  et  ce  curé 
en  fera  mention  sur  ses  registres  en  la  ma- 
nière suivante  : 

«  L'an  mil le....  jour  du  mois  d....  N. 

(ici  le  nom  de  baptême  de  l'enfant)  né  (ou  née) 
du  légitime  mariage  de  N.  N.  (ici  les  nom  , 
stirnoms  et  qualité  du  père)  etdeN.  N.  (ici 
les  nom  et  surnoms  de  la  mère),  son  épouse,  do 
celte  paroisse,  a  été  baptisé(ou  baptisée)dans  la 
paroisse  (le  N.  [ici  le  nom  de  la  paroisse  où  l'en- 
fant a  été  baptisé)  par  N.  N.  (ici  le  nom  ducuré, 
du  secondaire  ou  prêtre  qui  l'aura  baptisé) ,  eu  ré 
(oi«  secondaire,  ou  prêtre)  de  ladite  paroisse, 
suivant  la  copie  de  l'acte  du  baptême  signée 
do  lui,  et  à  moi  remise  par  le  père  (ou  le 
parrain)  dudit  enfant,  dont  voici  la  teneur.  » 

Ce  curé  transcrira  ensuite  l'acte  du  bap- 
tême en  entier  sur  le  registre,  et  ajoutera  à 
la  fin  :  «  En  foi  de  quoi  j'ai  signé  ce...  jour 
du  mois  d...  l'an...  et  ai  retenu  ledit  extrait 
du  registre  des  baptêmes  de  la  paroisse  de  N. 
(ici  te  nom  de  la  paroisse  oïl  l'enfant  aura  été 
baptisé)  par  moi  paraphé  et  annexé  à  la  mi- 
nute des  présentes.  »  Ensuite  le  curé  signera. 

A  l'égard  du  curé  ou  secondaire,  ou  autre 


prêtre  de  la  paroisse  étrangère  dans  laquelle 
l'enlaiit  sera  baptisé,  il  aura  soin  d'en  écriro 
l'acle  sur  les  registres  de  celle  paroisse.  Il 
dressera  cet  acte  conforniénient  à  la  formule 
marquée  ei-dessus  pour  l'enregislrement  du 
baptême  d'un  enfant  légitime  ;  et  après  avoir 
nommé  le  parrain  et  la  marraine  de  renfaiil, 
avant  que  de  parler  des  signatures  ,  il  mar- 
quera la  raison  pour  laquelle  il  a  baplisé  cet 
enfant  :  s'il  l'a  fait  par  permission  de  mon- 
seigneur l'évoque  ,  il  écrira  la  date  du  jour 
et  de  l'année  do  cette  permission  ;  après  quoi 
il  dira  :  «  Le  père  présent  a  signé  avec  le  par- 
rain et  la  marraine,  etc.,  «  comme  il  est 
marqué  à  la  fin  de  la  susdite  formule. 

Formules  d'actes  pour  le  serment  que  doivent 
faire  les  sages-femmes. 

Le  curé  fera  faire  à  rhaque  sage-femme  le 
serment  ci-après  transcrit,  en  la  f.iisaiit  met- 
tre à  genoux,  en  lui  recommandant  de  le  lire 
posément,  distinelement  et  avec  altenlion. 
Elle  tiendra  la  main  droite  sur  le  livre  du 
saint  Evangile  pendant  tout  le  temps  qu'elle 
le  lira.  Si  elle  ne  sait  pas  lire,  le  curé  le  lira 
lui-même,  et  elle  répétera  après  lui  mot  à 
mot. 

I.  Formule  du  serment 

«  Je  N.  [la  sage-femme  dira  ici  son  nom  et 
son  surnom)  promets  à  Dieu  créateur  tout- 
puissant,  et  à  vous,  monsieur,  de  vivre  et 
mourir  en  la  foi  catholique ,  apostolique  et 
romaine;  de  m'aequittcr.  avec  le  plus  de  fi- 
délité et  do  diligence  qu'il  me  sera  possible, 
do  la  charge  que  j'entreprends  ;  d'assister  de 
nuit  et  de  jour,  dans  leurs  couches,  les  fem- 
mes pauvres  ou  riches  qui  auront  recours  à 
moi.  J'apporterai  tous  mes  soins  pour  eiu- 
pocher  qu'il  n'arrive  aucun  accident  à  la 
mère  ni  à  l'enfant  ,  et  si  je  prévois  quelque 
danger,  j'appellerai  dos  médecins,  des  chi- 
rurgiens ou  des  femmes  expérimentées  en 
cette  fonction,  pour  ne  rien  faire  que  par 
leurs  avis  et  avec  leurs  secours. 

«  Je  promets  que  je  ne  révélerai  point  les 
secrets  dos  familles  ,  ni  des  personnes  que 
j'assisterai  ;  que  je  n'userai  point  de  siiper- 
stitiun,  ni  d'aucun  moyen  illicite,  soit  par 
paroles  ,  soit  par  signes,  soit  par  quelque 
aulre  manière  que  ce  soit,  et  que  j'empéclie- 
cliorai  de  tout  mon  pouvoir  que  l'on  n'en 
use  ;  je  ne  ferai  rien  par  vengeance  ,  ni  par 
mauvaise  affection  ;  que,  soit  par  promesse, 
soit  par  menace  ou  par  quelque  autre  mo- 
tif, je  ne  ferai  et  ne  consentirai  jamais  (ju  on 
fasse  rion  qui  puisse  nuire  à  la  sanlé  de  la 
mère  ou  de  l'enfant,  ou  qui  puisse  faire  lort 
aux  familles;  que  je  m'opposerai  à  tout  ce 
qui  pourrait  faire  périr  le  fruit,  ou  avancer 
l'accouchement  par  des  voies  extraordinaires 
et  contre  nature,  et  à  toule  substitution  ou 
changement  d'enfant  ;  que  je  vous  avertirai, 
monsieur,  ou  vos  successeurs  ,  le  plus  tôt 
qu'il  me  sera  possible  ,  de  la  naissance  des 
enfants  ;  que  je  n'en  baptiserai  aucun  hors  le 
cas  de  nécessité,  et  que,  comme  une  femme 
de  bien  cl  vraie  chrétienne  et  catholique,  je 
procurerai  de  tout  mon  pouvoir,  eu  tout  et 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


partout,  le  salut  corporel  et  spirituel  tant  de 
la  mère  que  de  l'enfant.  Ainsi  Dieu  me  soit 
en  aide.  » 

Ensuite  le  curé  lui  dira  :  «  Vous  le  jurez 
et  le  promiillc'z  ainsi?  »  La  sage-femme  ré- 
pondra ainsi  :  «  Oui,  munsicur,  je  le  jure 
devant  Dieu  ,  et  le  promets  sur  les  saints 
Evangiles  que  je  touche.  » 

Le  cure  iui  iVra  encore  promettre  de  ne 
jam.iis  employer,  pour  la  suppléer  en  celte 
fonclion,  aucune  femme  non  expérimenlee, 
cl  surtout  aucune  lille.  Il  lui  dira  enfin  {si 
telle,  est  la  règle),  que  monseigneur  Tévê- 
que  lui  ordonne  do  présenter  elle-même  au 
baptême  les  enfanis  des  femmes  qu'elle  aura 
assistées  dans  leurs  couches  :  lui  défendant, 
lorsqu'elle  ne  le  pourra  pour  des  raisons  légi- 
times, de  les  faire  présenter  à  son  défaut  par 
d'autres  que  par  une  sage-femme  et  surtout 
par  aucune  fille;  il  leur  est  égalemenl  défendu 
d'en  employer  pour  porter  en  leur  nom  les 
enfants  ,  lorsque  les  mères  vont  recevoir  à 
l'église  la  bénédiction  après  leurs  couches. 

II.  Formule  pour  l'enregistrement  dii  serment. 

«  L'an  mil....  le...  jour  du  mois  d...  N.  N. 
(  ici  le  nom  et  le  surnom  de  la  sage-femme  ) , 
femma  de  N.  N.  {le  nom,  le  surnom,  la  pro- 
fession du  mari)  ou  veuve  do  N.  N.  {le  nom, 
le  surnom,  la  profession  de  son  défunt  mari), 
de  cette  paroisse  (o«  de  telle  paroisse) ,  a  été 
reçue  pour  exercer  l'office  de  sage-femme, 
et  a  fait  serment  entre  mes  mains,  suivant  la 
formule  prescrite  dans  ce  diocèse.  En  foi  de 
quoi  j'ai  signé  le  présent  acte,  lesdils  jour  et 
an.N.  N.,  curé  d....  » 

Cet  acte  sera  inscrit  dans  les  registres  des 
baptêmes. 

Formule  pour  inscrire  les  noms  de  ceux  qui 
ont  été  confirmés. 

«  L'an  mil....  le...  jour  du  mois  d...  ont 
été  confirmés  dans  l'église  paroissiale  de  {ici 
h  nom  de  la  paroisse),  ou  dans  l'église  ou  la 
chapelle  de  {ici  le  nom  de  l'église  ou  de  la 
chapelle,  et  de  la  paroisse  de  cette  église  ou 
chapelle)  de  ce  diocèse,  par  illustrissime  et 
révérendissime  monseigneur  l'évêque  d...  » 
(ou  si  c'est  %ui  autre  évéque  que  celui  du  dio- 
cèse qui  a  donné  la  confirmation ,  on  mettra 
ton  nom).  Il  faut  ensuite  mettre  ici  les  noms 
et  stirnoms  des  confirmés,  leur  âge,  les  noms 
et  surnoms  de  leurs  pères  et  mères. 

Formules  concernant  les  monitoires. 
I.  Formule  pour  attester  la  piiblicaliou  d'un  monitolre. 
Lorsqu'un  curé  aura  publié  par  trois  di- 
manches consécutifs  un  monitolre,  il  le  ren- 
verra à  M.  l'olûcial  ou  à  M.  le  vice-gérant , 
s'il  y  en  a  un  ;  ou  bien  au  juge,  entre  les 
mains  duquel  l'official  ou  le  vice-gérant  aura 
marqué  qu'il  faut  le  remettre  ;  et  il  écrira  au 
bas  le  certificat  de  la  publication  ,  en  ces 
termes  : 

«  Je  soussigné,  curé  (ou  secondaire)  de  la 
paroisse  de  N.  {ici  le  nom  de  lu  paroisse)  , 
certifie  que  j'ui  publié  par  trois  dimanches 
consécutifs,  savoir,  le...  le...  le...  {ici  les  da- 
tes desjjurs  et  du  mois,  ou  des  mois  de  la 


52 

publication) ,  au  prône  delà  messe  parois- 
siale, et  lu  mot  à  mol,  à  voix  inlelligible  ,  le 
monitolre  obtenu  a  la  requête  de  N.  {ici  le 
notn  de  celui  qui  a  obtenu  le  monitoirc)  se 
plaignant  de  (j7  mettra  sommairement  l'objet 
du  monitolre).  En  foi  de  quoi  j'ai  signé  le 
présent  certificat  :  à  N.  {mettant  le  nom  de  la 
paroisse)  ce...  jour  du  mois  d...  l'an  rail...  • 
Nota.  Que  si  après  la  première  et  la  se- 
conde publication  on  signiliall  juridii|uement 
une  opposition,  tendant  à  ce  qu'on  cessât  de 
publier  le  monitoire  ,  il  faudrait  renvoyer 
ledit  monitoire  à  M.  l'official  ou  viee-gérant, 
ou  au  jugea  la  retinèle  (lu(]uel  il  a  été  obtenu, 
et  mettre  au  bas  ce  qui  suit  : 

«  Je  soussigné,  curé  {ou.  secondaire)  de  la 
pnroisse  de  N.,  certifie  que  j'ai  publié  une 
fois,  tel  dimanche...  {ou  deux  fois,  savoir  :  le 
dimanche...  ici  la  date  du  jour  et  du  mois)  et 
le  dimanche...  (ici  la  date  dujour  cl  du  mois) 
et  lu  mot  à  mot,  à  voix  intelligible,  le  moni- 
toire obtenu  à  la  requête  de  N.,  se  plaignant 
(mettant  sommairement  l'objet  du  monitoire) , 
a  laquelle  publication  s'est  opposé,  par  écrit 
à  moi  signifié  selon  les  formes  de  la  justice, 
N.  (ici  le  nom  et  les  qualités  de  l'opposant,  et 
la  date  de  l'opposition,  avec  le  nom  de  l'huis- 
sier) ,  ce  qui  m'a  empêché  de  passer  à  la  se- 
conde {ou  à  la  troisième)  publication.  En  foi 
de  quoi  j'ai  signé  le  présent  acte  :  à  N.  {ici  le 
nom  de  la  paroisse  où  se  fera  cet  acte)  ce  jour 
du  mois  d...  l'an  mil...»  (//  gardera  pur  de- 
vers lui  l'opposition  pour  la  représenter  en 
temps  et  lieu). 

Lorsqu'on  aura  fulminé  la  sentence  d'ex- 
communication, on  en  donnera  un  certifficat 
en  cette  forme  : 

«  Je  soussigné,  curé  {ou  vicaire)  de  la  pa- 
roisse de  N.,  certifie  qu'après  avoir  publié 
par  trois  dimanches  consécutifs  au  prône  de 
la  messe  paroissiale  ,  le  monitoire  donné  à 
la  requête  de  N.,  en  date  du...,  se  plaignant 
{mettant  sommairement  l'objet  du  monitoire); 
j'ai  publié  la  sentence  d'excommunication  , 
aggrave  et  réaggrave,  en  date  du...  En  foi  de 
quoi  j'ai  signé  le  présent  acte  ^  à  N.,  de... 
jour  du  mois  d...  » 

H.  Formule  pour  rédiger  les  révélations  faites  sur  les 
monitoires. 

a  L'an  mil...  le...  jour  du  mois  d...,  avant 
{ou  après)  midi,  devant  nous  préirc,  curé  (ou 
secondaire)  demeurant  à  (ici  le  lieu  de  sa 
demeure,  de  sa  paroisse  et  de  son  diocèse)  est 
comparu  N.  {ici  le  nom  du  révélant),  demeu- 
rant à  (ici  le  lieu  de  sa  demeure ,  de  sa  pa- 
roisse, de  son  diocèse) ,  âgé  de...,  lequel  ayant 
ouï  {ou  appris)  la  publication  du  monitoire 
accordé  sur  la  complainte  de  N.  {ici  le  nom 
de  celui  qui  a  obtenu  le  monitoire)  ,  se  plai- 
gnant de  {il  mettra  sommairement  l'objet  du 
monitoire),  laquelle  publication  a  été  faite 
dans  la  paroisse  de  N.  {ici  le  nom  de  la  pn- 
roisse où  te  monitoire  a  été  publié)  ,  nous  a 
déclaré,  pour  la  décharge  de  sa  conscience, 
que  {onmet  ici  larévélation  mot  (h/iot); et  c'est 
tout  ce  qu'il  a  dit  savoir  sur  les  faits  du  mo- 
nitoire, circonstances  et  dépeudauces.  Lee- 


B5 


FOR 


FOR 


8« 


ture  à  lui  failc  de  sa  déclaralion,  il  y  a  per- 
Bislc  el  a  sinné  foi»  déclaré  ne  savoir  signer).» 

S'il  y  a  plusieurs  jxM'snnnos  qui  se  préscn- 
lent  enscmbin  ou  le  méîiie  jour  pour  révéler, 
on  doit  recevoir  séparémcnl  leurs  révéla- 
lions  ;  mais  ou  peut  les  mettre  en  suKc  de  la 
première,  et  les  commencer  par  ces  mois  : 
«  Le  même  jour  est  aussi  comparu  N.  » 

Si  CCS  personnes  se  conlcnlent  de  décla- 
rer au  curé  {on  secondaire)  qu'elles  sont 
instruites  des  faits  contenus  dans  le  moni- 
toire  et  qu'elles  déposeront  lorsqu'elles  en 
seront  requises,  on  en  dressera  l'ucle  en  cette 
sorte  : 

«  L'an  mil le jour  du  mois  de , 

avant  (om  après)  midi,  devant  nous  prélrc, 
curé  {ou  secondaire)   demeurant  à  N.,  est 

comparu  N.  demeurant  à  N.,  âgé  d ,  le- 

(juel,  ayant  ouï  {ou  appris)  la  publication 
du  moniloire  accordé  sur  la  complainte  de 

N se   plaignant  de....,  nous  a  déd.iré 

avoir  connaissance  des  faits  y  énoncés,  cir- 
constances et  dépendances,  el  a  offert  de  dé- 
poser devant  juge  compétent,  (juand  il  en 
sera  requis.  Eu  foi  de  (]noi  il  a  signé  avec 
nous  le  présent  acte  (ou  nous  avons  signé  le 
présent  acte,  ledit  N.  ayant  déclaré  ne  sa- 
voir signer).  » 

Formule  d'actes  d'abjuration  et  d'absolution 
de  l'hérésie. 

Lorsqu'un  nouveau  converli  aura  fait  son 
abjuration  et  en  demandera  acte,  celui  qui 
aura  eu  commission  de  monseigneur  l'évo- 
que pour  la  recevoir  lui  en  expédiera  le 
ccrtilicat  en  la  forme  suivante  : 

a  L'ail  ii'iil.!...  le jour  du  mois  d....,  en 

présence  de  N.  N.  (morqtiant  les  noms  et  snr- 
itoms ,  la  condition  et  la  demeure  des  té- 
moins), léin'oins  <à  ce  requis  el  soussignés, 
N.  N.  (î7  faut  mettre  ici  le  nom  et  surnom,  Ut 
condition  it  la  demeure  du  nouveau  converti), 
de  la  paroisse  de....,  diocèse  de....,  âgé  de... 
ans  (ou  environ),  ayant  reconnu  que  hors 
la  vraie  Eglise  il  n'y  avait  point  de  salut, 
de  sa  bonne  volonté  ol  sans  aucune  con- 
trainte, a  fait  entre  mes  mains  une  profes- 
sion expresse  et  solennelle  de  la  foi  catho- 
lique, apostolique  et  romaine,  et  a  abjuré 
l'hérésie  de....  {ici  le  nom  de  l'hérésie  qu'il 
professait),  en  prononçant  la  formule  pres- 
crite à  cet  effet  dans  le  Ui'.uel  du  diocèse;  et 
en  suite  de  celte  profession  je  lui  ai  donné 
publiquement  l'absolution  de  l'iiérésie,  en 
vertu  du  pouvoir  que  j'en  ai  reçu  de  mon- 
seigneur révèque.  En  foi  de  quoi  je,  curé, 
ou  chanoine,  ou  secondaire,  ou  prèlie  {il 
mettra  sa  demeure),  ai  signé  le  présent  acte, 
avec  ledit  N.  {ici  les  nom  et  surnoms  du 
nouveau  converti)  et  les  témoins  susdits  N. 
N.  {marquant  leurs  noms,  surnoms  et  condi- 
tions). Fait  en  l'église  de...  les  jour  el  an  ci- 
dessus  énoncés.  » 

Si  le  nouveau  converli  ou  les  témoins  ne 
savent  pas  signer,  on  exprimera  dans  l'acte 
lu  déclaralion  qu'ils  en  auront  faite. 

Cei  acte  sera  inscrit  dans  les  registres  des 
baptêmes. 


Formule  d'attestation  de  la  publication  des 
bans  de  ceux  qui  se  présentent  aux  suints 
ordres. 

«  .Te  soussigné,  curé  de  la  paroisse  de...., 
certifie  que  j'ai  annoncé  au  prône  de  la 
messe  paroissiale  par  trois  dimanches  ou 
fêles  commandées,  que  maître  N.  N.,  Dis  do 
N.  cl  de  N.,  son  épouse,  habitants  de  celle 
paroisse,  devait  élre  présenté  pour  être  or- 
donné sous-diacre,  ou  diacre,  ou  prêtre; 
que  j'ai  averti  mes  paroissiens  que  s'ils  con- 
naissent en  sa  vie  ou  en  ses  mœurs  des  dé- 
fauts Considérables,  contraires  à  la  pureté 
et  sainteté  de  cet  ordre  sacré,  ils  étaient 
oliligés  en  conscience  de  nous  le  déclarer  ; 
et  que  personne  ne  m'a  rien  dénoncé  qui 
puisse  empêcher  que  ledit  N.  n'y  soit  promu. 
En  foi  de  quoi  j'ai  signé  le  présent  certificat 
le....  jour  (lu  mois  d....,  l'an  mil...» 

Si  l'ordinand  a  demeuré  sur  la  paroisse 
de  ce  curé  ,  il  ajoutera  avant  de  dater  et  de 
signer  ce  certificat:  «Je  certifie  en  outre  que 
ledit  N.  m'a  paru  de  bonnes  mœurs  pendant 
qu'il  a  demeuré  sur  ma  paroisse;  qu'il  a  vécu 
cléricalemcnl;  qu'il  a  assisté  assidiimenl  aux 
offices  de  la  paroisse,  fait  le  catéchisme, 
exercé  les  fonctions  des  ordres  qu'il  a  déjà 
reçus.  En  foi  de  quoi ,  etc.» 

Si  les  curés  reçoivent,  en  faisant  celle  pu- 
blication .  quelque  déclaralion  qui  mérite 
qu'rtn  y  ait  égard,  ils  en  informeront  mon- 
seigneur l'évéque. 

Formule  de  l'attestation  de  la  publication 
d'un  titre  patrimonial. 

«  Je  soussigné,  curé  de  la  paroisse  de.... 
certifie  que  j'ai  publié  et  lu  au  prône  de  la 
messe  paroissiale  par  trois  dimanches  (ou 
fêles  commandées  par  l'Eglise),  savoir  le.... 
le....  el  le....  le  présent  litre  patrimonial  de 
maître  N.  N....  fils  de  N.  et  de  N.  son  épouse, 
habitants  de  cette  paroisse  (ou  de  la  paroisse 
de  N.j,  sans  que  personne  se  soit  opposé  ou 
ail  rien  déclaré  contre  ledit  titre.  En  foi  de 
quoi  j'ai  signé  le  présent  certificat,  le...  jour 
du  mois  d...  l'an  mil » 

Il  faul  écrire  celte  aliestalion  au  bas  de 
l'acte  du  litre  patrimonial  publié. 

Si  le  curé  a  reçu  quelque  opposition  ou 
déclaration  contraire  au  litre,  il  en  infor- 
mera monseigneur  l'évéque  el  refusera  ce 
cerlificat. 

Formules  pour  les  bans  de  mariage  et  autres 
qui  y  ont  rapport. 

I.  Formule  pour  la  [lublicalioii  des  bans  de  mariage. 

<i  II  y  a  promesse  de  mariage  entre  N.  N. 
(il  faut  marquer  ici  le  nom,  le  surnom,  la 
qualité  ou  vacation,  et  la  paroissi:  du  domi- 
cile de  fait  du  promis  ,  fils  de  N.  N.  et  de  N. 
N.  (on  exprime  ici  les  noms,  surnoms  et  qua- 
lités de  ses  père  et  mère)  de  celle  paroisse  {ou 
de  la  paroisse  de  N.),  d'une  part  ;  el  N.  N. 
{on  doit  dire  ici  les  nom,  surnoms  et  domicile 
de  fait  de  la  promise),  fille  de  N.  N.  et  de  N.  N. 
(ici  les  noms,  surnoms  et  qualités  de  ses  père 
et  mère),  de  celte  paroisse  (ou  de  la  paroisse 
de  N.),  d'autre  part.  C'est  pour  la  première, 
ou  la  seconde  ou  la  troisième  publication.  » 


B5 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES, 


56 


Si  une  des  parties  ou  toutes  les  deux  do- 
miciliées dans  la  paroisse  n'y  sont  point 
nées,  on  mettra  à  la  suite  de  leurs  noms  et 
de  ceux  des  paroisses  de  leur  naissance  ,  et 
des  diocèses  de  ces  paroisses,  si  elles  sont 
d'un  diocèse  étranger  :  «  demeurant  sur 
cette  paroisse  depuis....  ans,  ou  mois.  (Ici 
le  nombre  (Vannées  et  de  mois  de  leur  domi- 
cile.) y> 

Ce  que  nous  allons  ajouter  ici  se  dira  à 
chaque  publication  de  ban  et  ne  s'omettra 
jamais.  Mais  lorsqu'il  y  aura  plusieurs  pu- 
blications à  faire  ensemble  de  plusieurs  ma- 
riages, le  curé  ou  le  prêtre  qui  en  sera 
chargé  pourra  ne  le  lire  qu'une  seule  fois  et 
après  avoir  publié  tous  les  mariages  qu'il 
aura  eu  à  annoncer,  en  observant  seule- 
ment de  mettre  au  pluriel  ce  qui  est  ici  au 
singulier. 

«  S'il  y  a  quelqu'un  qui  y  ait  intérêt  ou 
qui  sache  quelque  empêchement  légitime  de 
parenté,  d'alliance  ou  autre,  pour  lequel  ce 
mariage  ne  puisse  s'accomplir,  il  est  obligé, 
et  même  sous  peine  d'excommunication  {si 
telle  censure  est  en  virjueiir),  de  nous  le  révé- 
ler et  de  le  déclarer  avant  la  célébration  dudit 
mariage.  Celui  qui  en  pareil  cas  garderait  le 
silence,  soit  par  faiblesse,  soit  par  qucl- 
qu'aulre  mauvais  motif,  commettrait  un  très- 
grand  péché,  en  donnant  lieu  à  la  profana- 
tion d'un  sacrement.  Mais  aussi  il  est  dé- 
fendu, sous  peine  d'excommunication,  d'ap- 
porter à  ce  mariage  aucun  empêchement  par 
malice  et  sans  cause  légitime  :  ce  qui  serait 
un  péché  énorme  et  obligerait  même  au  dé- 
dommagement et  à  la  réparation  du  tort 
qu'on  ferait  par  là  aux  personnes  qui  de- 
mandent à  se  marier.  » 

Si  le  promis  est  veuf,  on  l'exprimera  dans 
la  publication  des  bans,  en  disant  à  la  suite 
de  ses  nom,  surnom*,  qualité  et  domicile  : 
«  V^euf  de  défunte  N.  N.  »  [ici  le  nom  de  la 
femme  dont  il  est  veuf,  et  seulement  de  la 
dernière  s'il  en  a  eu  plusieurs);  sans  faire 
mention  de  ses  père  et  mère,  s'il  a  trente  ans 
accomplis. 

Si  la  promise  est  veuve,  on  l'exprimera 
pareillement,  en  disant  :  «  A'euve  de  défunt 
N.  N.  »  (ici  le  nom  du  mari  dont  elle  est 
veuve,  et  seulement  du  dernier  mort,  si  elle 
en  a  eu  plusieurs).  On  fera  mention  de  ses 
père  et  mère,  si  elle  est  mineure  de  vingt- 
cinq  ans. 

Si  le  promis,  étant  âge  de  vingt-cinq  ans  , 
ou  la  promise  de  vingt  et  un  ans  ,  n'ont  pas 
encore  été  mariés  et  ont  encore  leurs  pères  et 
leurs  mères  vivants,  on  exprimera  les  noms, 
surnoms,  qualités  et  domiciles  desdits  pères 
et  mères,  en  disant  simplement  :  a  Fils  ma- 
jeur {ou  611e  majeure)  de  N.  et  de  N.  » 

Si  l'un  des  promis  ou  les  deux  ensemble, 
étant  en  puissance  d'aulrui  à  l'effet  du  ma- 
riage, ont  lonr  père,  mère,  tuteur  ou  cura- 
teur dans  une  autre  paroisse  ou  dans  un 
autre  diocèse,  on  dira  :  «  Il  y  a  promesse  de 
mariage  enire  N.  N.  {erprimant  les  nom, 
surnom  et  qualité  du  promis),  fils  mineur  de 
N.  N.  et  do  N.  N.  {ici  les  noms,  surnoms  et 
qualités  du  père  et  de  la  mère  du  promis),  de 


fait  de  celte  paroisse  ou  de  la  paroisse  de... 
(en  nommant  celle  paroisse  et  son  diocèse,  si 
elle  esl  d'un  diocèse  étranger),  et  de  droit  de 

celle  de {en  nommant  aussi  la  2>aroisse  du 

père  et  de  la  mère,  ou  du  tuteur,  cl  son  dio- 
cèse, si  elle  est  d'un  diocèse  étramjer).  »  On 
distinguera  pareillement,  s'il  est  nécessai- 
re, les  deux  domiciles  de  la  promise;  on 
dira  aussi  d'elle  :  «  Fille  mineure  de  N.  N., 
etc.  » 

Lorsque  l'un  des  deux  promis  ou  les  deux 
ensemble  seront  mineurs ,  on  aura  toujours 
soin  de  l'exprimer  par  ces  mots  :  «  Fils  mi- 
neur de,  etc.  ;  ou  fille  de,  etc.  » 

Si  le  promis  a  vingt-cinq  ans,  sans  en 
avoir  encore  trente  accomplis,  on  dira  :  «  Agé 
de  vingt....  ans,  fils  de  N.  N.  et  de  N.  N.  »  Si 
les  pères  ou  mères  des  parties  mineures  sont 
morts,  on  dira  :  «  Fils  {ou  fille)  de  défunt  {ou, 
défunte)  N.  » 

Si  les  parties  ont  obtenu  ou  espèrent  ob- 
tenir dispense  d'un  ou  de  deux  bans,  le  curé, 
pour  éviter  toute  surprise,  en  avertira,  en 
disant  :  «  C'est  pour  la  première  {ou  se- 
conde) et  peut-être  dernière  publication  ;  » 
attendu  que  les  parties  ont  obtenu  ou  espè- 
rent obtenir  dispense  des  deux  autres,  ou  de 
la  troisième. 

II.  Formule  de  certificat  de  l.n  publicatiou  des  bans  de 
mariage. 

«  Je  soussigné,  prêtre  curé  {ou  secondaire; 
de  la  paroisse  de  N.,  diocèse  de....,  certifie 
avoir  public  au  prône  de  la  messe  parois- 
siale, par  trois  dimanches  {ou  fêtes),  savoir 
le....  le....  et  le....,  les  bans  du  futur  ma- 
riage entre  N.  N.  {ici  h  nom,  le  surnom  et  la 
qualité  du  promis)  de  cette  paroisse  ou  de  la 
paroisse  de.,.,  {ici  le  nom  de  la  paroisse  et  de 
son  diocèse,  si  elle  est  d'un  diocèse  étranger), 
et  de  N.  N.  {ici  les  nom  et  surnoms  de  la 
promise)  de  cette  paroisse....  ou  de  la  pa- 
roisse de....  {ici  le  nom  de  la  paroisse  ou  de 
son  diocèse,  si  elle  est  d'un  diocèse  étranger), 
sans  qu'il  se  soit  trouvé  aucun  empêclic- 
ment  ou  opposition.  En  foi  de  quoi  j'ai  déli- 
vré le  présent  certificat.  Fait  à....  le....  l'au 
mil....  » 

Si  les  parties  ou  l'une  d  elles  n'ont  pas  at- 
teint la  majorité,  on  mettra  après  leur  nom, 
surnom  et  qualité  {lorsqu'elles  en  ont  une)  : 
«  Fils  mineur  (ou  fille  mineure)  de  N.  N.  et 
de  N.  N. ,  »  exprimant  les  qualités  et  domi- 
ciles des  pères  et  mères. 

Si  le  promis  a  vingt-cinq  ans,  sans  en 
avoir  encore  trente  accomplis,  on  mettra: 
«  Agé  de  vingt....  ans,  fils  de  N.  N.  et  do 
N.  N.  »  Voy.  le  code  civil,  art.  148. 

Si  le  promis  étant  âgé  de  vingt-cinq  ans, 
ou  la  promise  de  vingt  et  un  ans,  n'ont  point 
encore  été  maries  dont  encore  leurs  pères  ou 
mères  vivants,  on  exprimera  les  noms,  sur- 
noms, qualités  et  domiciles  desdits  pères  ou 
mères,  dans  le  cerliticat,  en  mettant  simple- 
ment :  «  Fils  majeur  {ou  fille  majeure)  de  N. 
N.  et  de  N.  N.» 

Si  les  pères  ou  mères  des  parties  sont 
morts,  on  mettra  :  «  Fils  (ou  fille)  de  défunt 
{ou  défunte)  N.  » 


67 


rop 


FOR 


S8 


Si  l'une  des  deux  parties  est  veuve,  on 
mettra  après  son  nom  :  «  Veuf  [ou  veuve)  do 
N.  N....  » 

Si  une  des  parties  ou  toutes  les  deux  do- 
miciliées dans  la  paroisse  n'y  sont  point 
néi'S,  011  mettra  à  la  suite  de  leur  non»  et 
de  celui  de  leurs  paroisses  de  naissance  et 
de  leur  diocèse,  si  elles  sont  d'un  diocèse 
étranger  :  «  Demeurant  en  celte  paroisse  de- 
puis.... ans  ou  mois.  »  {Ici  le  nombre  d'années 
ou  de  mois  de  leur  domicile.) 

Lorsqu'on  n'aura  publié  qu'un  ban  ou 
deux,  et  qu'on  aura  averti  que  les  parties 
ont  dessein  de  demander  dispense  de  ceux 
qui  restent  à  publier,  il  faudra  ajouter  à  la 
fin  :  «  Je  déclare  aussi  que  j'ai  averti ,  en 
publiant  le  premier  {o^^  le  second)  ban,  quo 
la  proclamation  qui  venait  d'être  faite  pour- 
rait être  la  dernière,  parce  que  les  par- 
ties avaient  dessein  de  demander  dispense 
d'un  [ou  de  deux)  bans  qui  restaient  à  pu- 
blier.» 

III.  Formule  de  certificat  de  publication  de  bans,   avec 
permission  de  se  marier  liors  de  la  paroisse. 

«  Je  soussigné,  prêtre  curé  de  la  paroisse 
de  N.,  diocèse  de...,  donne  par  ces  présentes 
pouvoir  à  M.  le  curé  de  N...  de  marier  N.  N., 
mon  paroissien,  avec  N.  N.  de  la  paroisse 
de  N...,  lui  certifiant  que  j'ai  publié  par  trois 
dimanches  {ou  fêles)  au  prône  de  la  messe 
paroissiale  les  bans  de  leur  futur  mariage  : 
savoir  le...  le...  et  le...,  sans  qu'il  s'y  soit 
découvert  aucun  empêchement  et  sans  oppo- 
sition :  déclarant  en  outre  que  ledit  N.  mon 
paroissien  n'a  point  encore  été  marié,  {oit, 
s'il  a  été  marié)  qu'il  est  libre  par  le  décès  de 
N.  sa  dernière  femme  ;  ici  il  faudra  marquer 
la  date  du  jour  de  la  mort  de  cette  femme,  et 
le  nom  de  l'église  où  elle  a  été  enterrée)  ;  que 
ledit  N.  est  majeur  et  a  le  consentement  do 
ses  père  et  mère  pour  ce  mariage;  ou  qu'il 
a  l'âge  requis  et  est  sans  père  et  sans  mère; 
{ici  on  mettra  la  date  des  jours  de  la  mort  des 
père  et  mère,  s'ils  sont  morts  dans  la  jiaroisse 
du  curé  qui  donne  le  certificat,  et  le  nom  de 
l'éijlise  où  ils  ont  été  enterrés;  ou  qu'il  est 
mineur  et  a  pour  ce  mariage  le  consente- 
ment de  ses  parents,  de  son  tuteur,  de  son 
curateur).  » 

Si  les  parties  ont  obtenu  une  dispense  de 
bans,  il  faudra  ajouter  :  «  Ayant  obtenu  dis- 
pense d'un  ou  do  deux  bans;  oit  si  c'est  une 
dispense  de  quelque  empêchement  de  parenté 
ou  autre,  qu'ils  ont  été  valablement  dispensés 
de  {tel  empêchement)  par  N.  S.  P.  le  pape, 
par  le  bref  daté  du...  {ici  la  date  du  bref), 
fulminé  par  sentence  de  l'officialité  du  dio- 
cèse de...  en  date  du...  [ici  la  date  de  la  sen- 
tence de  fulmination) ,  le  tout  insinué  le...  {ici 
la  date  de  l'insinuation).  »  S'ils  ont  été  dis- 
pensés par  monseigneur  l'évéquc  en  vertu 
d'un  induit  de  N.  S.  P.  le  pape,  on  dira  :  «qu'ils 
ont  été  dispensés  de  {tel  empêchement)  par 
monseigneur  l'évêque  de...  par  acte  du...  {ici 
la  date  de  la  dispense).  En  foi  de  quoi  j'ai  signé 
ces  présentes.  Fait  à...  le...  de  l'an  mil...  » 

Si  c'est  pour  la  promise,  comme  sa  parois- 
sienne, que  le  curé  donne  permission  de  se 


marier  hors  de  sa  paroisse,  il  faudra  qu'il 
dise  d'elle  comme  il  a  été  dit  ci-dessus  du 
promis.  Si  c'est  pour  tous  les  deux  promis 
comme  ses  paroissiens  que  le  curé  donne  ce 
certificat,  à  cause  de  la  permission  par  eux 
obtenue  de  se  marier  hors  de  sa  paroisse,  il 
dira  de  tous  les  deux  ce  qui  n'a  été  marqué 
ci-dessus  que  pour  un  seul. 

Ce  certificat  sera  enregistré  dans  les  re- 
gistres des  mariages,  et  signé  du  curé  qui  la 
donne 

Le  curé  qui  donne  une  semblable  per- 
mission doit  retenir  par  devers  lui  les  titres 
et  dispenses  des  parties. 

IV.  Formule  de  l'enregistrement  d'une  permission  de  sa 
marier. 

Lorsqu'un  curé  commettra  un  prêtre  autre 
que  son  secondaire  pour  célébrer  un  mariage 
de  ses  paroissiens  auquel  il  ne  pourra  êtra 
présent,  il  inscrira  cette  permission  sur  les 
registres  des  mariages,  en  la  forme  qui  suit  : 

«  Je  soussigné,  prêtre  curé  de  la  paroisse 
de  N., donne  pouvoir  à  M.  N.,  prêtre  {ses  qua- 
lités), de  célébrer  le  futur  mariage  entre  N.  N. 
et  N.  N.,  mes  paroissiens.  En  foi  de  quoi  j'ai 

signé  le  présent  acte,  le de    l'année...» 

V.  Formule  pour  enregistrer  les  mariages. 

«  L'an  mil...  le...  jour  du  mois  de...  après 
la  publication  dos  bans  du  futur  mariage 
entre  N.  N.  {la  qualité  et  la  demeure  de  l'é- 
poux), fils  majeur  de  N.  et  N.  {la  qualité  et  la 
demeure  de  ses  père  et  mère),  ou,  s'il  est  eu 
puissance  de  père,  mère,  tuteur  ou  curateur, 
fils  mineur  de  N.  {la  qualité  du  père)  et  de  N. 
(la  condition  de  la  mère  et  ta  demeure  des 
père  et  mère),  et  N.  N.  {la  qualité  et  la  de- 
meure de  l'épouse),  fille  majeure  {ou  mineure) 
de  N.  et  N.  {aussi  la  qualité  et  la  demeure  de 
ses  père  et  mère),  faite  en  cette  église  par  irois 
dimanches  ou  fêles;  savoir,  le...  le...  et  le..., 
sans  qu'il  se  soit  trouvé  aucun  empêchement 
ou  opposition;  vu  les...  {il  faut  exprimer  ici 
le  vu  de  toutes  les  pièces  nécessaires  pour  pro- 
céder avec  sûreté  à  la  célébration  du  mariage 
dont  il  s'agira),  je  soussigné,  curé  (ou  se- 
condaire) de  la  paroisse  de...,  après  avoir 
observé  toutes  les  règles  et  formalités  pre- 
scrites par  l'Eglise  et  par  les  ordonnances 
de  ce  diocèse,  ai  reçu  aujourd'hui  en  celle 
église  {à  telle  heure)  le  mutuel  consentement 
que  les  susdits  N.  et  N.  (ici  il  faut  répéter  les 
noms  et  surnoms  de  l'époux  et  de  l'épouse)  ont 
donné  par  paroles  de  présent  audit  mariage, 
et  leur  ai  donné  la  bénédiction  nuptiale  avec 
les  cérémonies  prescrites  par  la  suinte 
Eglise  :  en  présence  de  N.  N.,  N.  N-,  témoins 
{marquant  leurs  conditions  et  demeures,  et 
surtout  leur  qualité  de  parents  des  parties, 
s'ils  le  sont,  et  à  quel  degré),  qui  nous  ont 
attesté  ce  que  dessus  sur  le  domicile,  l'âge  et 
la  qualité  desdiles  parties,  après  avoir  été 
par  nous  avertis  des  peines  portées  en  l'édit 
de  1697  contre  les  faux  témoins  en  fait  de 
mariage,  lesquels  ont  signé  avec  l'époux  et 
l'épouse  {ou  ont  déclaré  ne  savoir  signer).  » 

Si  un  des  contractants  est  veuf,  il  faut 
mettre  après  son  nom  :  veuf  de  N.  N.  ou 


69 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


GO 


veuve  de  N.  N.,  exprimant  le  nom,  le  sur- 
nom il  la  ronilKioii  do  la  foniine  dernière  dé- 
funte, ou  du  niaii  dernii-r  défunt. 

Si  les  |ièros  et  mères,  lutours  ou  cnra- 
ti  urs  des  parties  sont  présents,  on  écrira 
leurs  noms  les  prcmi(^rs  et  avant  ceux  des 
témoins,  conimençanl  par  ceux  de  l'époux, 
en  celte  sorte:»  Présent  et  consentant  N.N.,» 
et  ajoutant  la  qualilé  de  père  ou  mère,  tu- 
teur on  curateur  de  l'époux  ou  de  l'épouse. 

Si  les  pères,  mères,  tuteurs  ou  curateurs 
des  parties  sont  absenis,  il  faudra  faire  men- 
tion, dans  l'acte,  de  leur  consentement  par 
écrit  en  celte  manière  :  «  Vu  le  consenlemi-nt 
par  écrit  de  N.  N.,  père,  mère,  tuteur  ou  cu- 
rateur de  répoux  ou  de  l'épouse,  passé  par- 
devant  N.  N.,  notaire  à...,  en  date  du...  jour 
du  mois  d...  de  la  présente  année.  (Ici  il  faut 
ajouter  la  date  du  contrôle  de  cet  acte  et  le 
nom  du  jiiije  qui  l'a  légalisé).  » 

Si  nue  des  parties  est  d'une  autre  paroisse 
ou  d'un  autre  diocèse,  il  en  faudra  faire 
mention  en  la  forme  suivante  : 

«  Ce...  jour  du  n)ois  de...  après  la  publi- 
cation des  bans  du  futur  mariage  entre  N.  N. 
[ici  sa  qualité,  su  paroi'ise,  son  diocèse)  fils 
majeur  {ou  mineur)  de  N.  N.  et  de  N.  N.  {la 
qualité  et  la  demeure  de  ses  père  et  mère), 
d'une  part;  et  N.  N.  de  celte  paroisse,  (llle 
majeure  {ou  mineure)  de  N.  N.  et  de  N.  N. 
(la  qualité  et  la  demeure  de  ses  père  et  mère), 
faite  au  prône  do  la  messe  paroissiale  le... 
le...  et  le...  tant  en  celte  église  qu'en  celle 
de...  {ici  le  nom  de  la  paroisse  et  du  diocèse 
de  l'époux)  sans  qu'il  se  soit  trouvé  aucun 
cmpèihemenl  on  opposition,  ainsi  qu'il  m'a 
paru  par  le  certificat  de  N.  curé  {ou  secon- 
daire) de  N.  en  date  du..,,  jour  de...  signé 
N.  N.  {Si  cette  paroisse  est  d'un  autre  diocèse, 
il  faut  ajouter  :  et  dûment  légalisé  par  mon- 
seigneur l'évéque,  ou  l'archevêque  d...  {ici 
le  nom  du  diocèse  étranger);  ou  par  M.  N., 
vicaire  général  de  monseigneur  l'évéque  oit 
rarchevcque  de  N.),  je  soussigné,  curé  ou 
secondaire  ,  ai  reçu  aujourd'hui  le  mutuel 
consentement,  etc.  »  connne  ci-dessus. 

S'il  y  a  eu  dispense  de  quelques  bans,  on 
l'écrira  en  cette  sorle  :  «  Ce...  jour  du  mois 
d...  après  la  publication  d'un  ou  de  deux 
bans  du  futur  mariage  entre,  etc.,  monsei- 
gneur l'évéque  les  ayant  <lispensés  des  deux 
autres  {ou  du  troisième),  comme  il  paraît 
par  acte  de  dispense  du...  jour  du  mois  d... 
signé  N.  N.,  dûment  insinué,  et  qui  est  resté 
entre  mes  mains,  je  soussigné,  curé,  etc.,  » 
comme  ci-dessns. 

S'il  y  a  eu  dispense  de  quelque  empê- 
chement, on  en  fera  mention  en  ces  ter- 
mes :  «Ce...  comme  ci-devant,  sans  qu'il 
se  soit  trouvé  d'autre  empêchement  que... 
(il  f.iudra  spécifier  l'einpéih<minl  ;  par  exem- 
ple, de  parenté  ou  d'affiniié  au  second  ,  troi- 
sième, ou  quatrième  degré),  duquel  empê- 
chement ils  ont  été  dispensés  par  un  bref 
de  notre  S.  père  le  pape  {ou  de  la  daterie), 
daté  à  Rome,  du...  fulminé  à  l'olfieialité 
de...  par  sentence  du...  jour  du  mois  d..., 
le  tout  dûment  insinué  le...  du  mois  d...  et 
contrôlé  le...  (lu  mois  d...  signé  N...   {Ici 


le  nom  du  greffier  qui  a  signé  l'insinuation  et 
le  contrôle].  »  Si  là  dispense  est  de  monsei- 
gneur l'évêqne  en  vertu  d<î  l'induit  à  lui  ac- 
cordé par  notre  S.  père  le  pape,  on  dira  : 
«  Dont  les  parties  ont  été  dispensées  jiar 
monseigneur  l'évéque,  comme  il  se  voit  par 
SCS  lettres  du...  jour  du  mois  de...  signées 
N.  N.,  scellées  de  son  sceau,  contresignées 
par  son  secrétaire,  qui  est  demeuré,  ou  (jui 
sont  demeurées  entre  mes  mains,  je  sous- 
signé, curé,  etc.,  »  comme  ci-dessus. 

Lorsqu'un  prêtre,  autre  que  le  curé  ou  le 
secondaire,  aura  célébré  un  mariage,  il  en 
écrira  l'acte  ainsi  qu'il  suit  : 

«  Ce...  après  la  pnbliralion,  etc.,  je  sous- 
signé, prêtre... avec  la  permission deM.N.  N., 
curé  de  celte  paroisse,  ai  reçu,  etc.,  »  comme 
ci-dessus.  Le  curé  signera  cet  acte  en  témoi- 
gnage de  la  permission  qu'il  aura  donnée, 
et  dont  il  fera  pareillement  mention  dans 
l'acte,  s'il  peut  l'insérer  lui-même  dans  les 
registres,  en  le  faisant  signer  avec  lui  par 
le  prêlre  qu'il  aura  commis  pour  donner  la 
bénédiction  nuptiale. 

Lorsqu'on  célèbre  un  mariage  en  vertu 
d'une  commission  de  monseigneur  révé(]ue, 
avec  dispense  de  domicile,  on  doit  en  faire 
mention  en  cette  manière  dans  les  registres 
de  II  paroisse  où  ce  mariage  est  célébré. 

n  Ce...  etc.,  après  la  publication,  elc..., 
je  soussigné,  jirôlre  curé  (ou  secondaire)  do 
N.,  en  verlu  d'une  commission  par  écrit  el 
dispense  de  domicile  accordées  aux  parties 
par  monseigneur  l'évéque,  en  date  du...,  qui 
est  conçue  en  ces  termes  {il  faut  transcrire  ici 
au  long  cette  permission,  el  après  l'avoir  trans- 
crite on  ajoutera),  laquelle  permission  est 
demeurée  entre  mes  mains,  ai  reçu,  etc.,  n 
comme  ci-devant. 

Si  les  parties  veulent  reconnallre  des  en- 
fants nés  avant  le  mariage,  l'acte  du  mariage 
étant  signé,  le  curé,  a|)rès  avoir  pris  les 
précautions  nécessaires  ,  écrira  séparément 
et  tout  de  suite  l'acte  de  reconnaissance,  en 
la  forme  qui  suit  : 

«  Et  lesdils  N...  N...  {ici  les  noms  du  père 
et  de  la  mère),  à  l'instant  de  la  célébration  de 
leur  mariage,  ont  reconnu  pour  leur  vrai  et 
icgiliine  enfant  N...  né  {ou  née)  le...  de  l'an 
mil...  et  baptisé  (oie  baptisée  tel  jour}  en  la 
paroisse  de...  .S'i  l'acte  baptistaire  de  l'enfant 
exprime  des  noms  de  père  et  mère  autres  qu» 
ceux  qui  le  reconnaissent  par  cet  acte,  on 
ajoutera  :  Sous  les  noms  empruntés  de  N.  N. 
{ici  les  noms  empruntés  de  père  et  mère  dan* 
l'acte  baplist'iire),  veulent  et  enlendeni  qu'il 
(ou  qu'elle)  soit  propre  à  succéder  à  tous 
Iruis  biens,  tant  présents  qu'à  venir,  ainsi 
et  de  môme  que  les  autres  enfanls  ((ui  pour- 
ront naître  de  leur  présent  mariage,  dont  ils 
oui  requis  acte,  et  ont  signé  {ou  déclaré  ne 
savoir  signer).  » 

VI.  Formule  d'acte  de  mariage  pour  ceux  dont  on  no 
connait  ni  l'âge  ni  les  parents. 

a  L'an  mil,  etc.,  après  la  publication  des 
bans,  etc.,  vu  un  acte  passé  par-devant 
M.  N....  notaire,  par  lequel,  sur  te  témoi- 
gnage de  plusieurs  personnes  graves  y  dé- 


31 


FOR 


FOU 


02 


nommées,  appert  que  le  futur  époux  ci-dessus 
nommé  peut  être  Agé  d'environ  (quarante- 
deux  ans,  par  exemple),  et  qu'il  fiiil  profes- 
sion de  la  relifïion  catholique,  apostolique 
el  romaine;  vu  aussi  une  sentence  do  M.  N.N. 
{ici  le  nom  du  juge  qui  a  donné  la  sentence) 
en  date  du...,  portant  nomination  de  la  per- 
sonne de  N.  («cj  le  nom  de  crhii  qui  a  été 
nommé  tuteur  par  cette  sentence)  pour  tu- 
teur de  la  fiilure  épouse  ci-dessus  dénommée, 
à  l'efl'et  lie  l'assister  audit  mariapc  avec  ledit 
futur  é|)oux,  au  délaul  de  ses  père  el  mérc 
qui  sont  inconnus  ;  ensemble  un  procès 
verbal  d'cnquèle  fait  par  iM.  N.  IN.  (ici  le  nom 
du  juge  qui  a  fuit  te  procès-verbal),  en  date 
du...,  par  lequel  appert  que  ladite  future 
l'iiouse  [jeut  iuiiir  environ  (vingt  ans,  par 
ejcetnple),  je  soussigné,  curé,  elc.  » 

S'il  s'agit  du  mariage  d'un  bàlard  mineur, 
méconnu  par  ses  pèie  et  mère,  on  fera  men- 
tion dans  l'acte,  de  la  sentence  du  juge  qui 
lui  aura  donne  un  tuteur,  et  de  la  date  de 
cette  sentence,  en  disant  :  «  Au  défaut  de 
ses  parents  qui  sont  inconnus.  » 

Si  les  père  et  mère  de  ce  mineur  veulent 
paraître  pour  tels  el  èlre  présents  à  ce  ma- 
riage, on  les  nommera  dans  l'acte  en  celte 
qualité,  en  disant  de  ce  mineur  :  «  f^eur  fils 
naturel;»  ce  qu'il  faudra  encore  observer, 
si  son  père  et  sa  mère  veulent  seulement  par 
acte  public  passé  par-devant  notaire,  con- 
sentir au  mariage,  en  faisant  mention  de 
cet  acte. 

S'il  s'agit  du  mariage  d'un  mineur  dont  les 
parents  sont  absents,  on  rappellera  dans 
l'acte  le  jugement  qui  l'aura  autorisé  à  se 
marier,  en  lui  donnant  un  tuteur  pour  l'as- 
sister à  son  mariage,  el  en  autorisant  l'ap- 
probation que  sa  famille  y  aura  donnée. 

S'il  s'agit  du  mariage  d'un  majeur  après 
sommations  rcspeclueuscs,  il  faudra  dans 
l'acle  rappeler  la  requête  présenlée  au  juge 
royal  pour  avoir  la  permission  de  faire  ces 
actes  de  respect,  et  la  permission  du  juge 
au  bas  de  la  requête,  ces  sommations, 
leur  date,  le  nom  des  nolair(-s  que  le  majeur 
aura  employés  pour  les  faire  ,  et  leur  si- 
gnature; enfin  la  légalisation  de  ces  pièces. 

VII.  Formules  d'eDregistrpmcnl  des  pouvoirs  d"un 
secondaire. 

Pour  ôter  toute  occasion  de  contester  la 
validité  des  mariages  célébrés  par  un  secon- 
daire, le  curé  aura  soin  d'écrire  sur  le  re- 
gistre le  jour  de  l'arrivée  du  prêtre  qui  aura 
été  envoyé  en  celte  qualité  <à  sa  paroisse,  et 
le  jour  auquel  il  aura  cessé  d'y  exercer  les 
pouvoirs  de  secondaire.  11  faudra  l'écrire  en 
celle  sorte. 

a  L'an   mil le jour  du  mois  d..., 

vu  les  pouvoirs  donnés  par  monseigneur 
l'évêquede...  [ou  par  M.  N.)  [ici  le  nom  du 
grand  vicaire),  vicaire  général  d...  (ici  la 
date  de  l'acte  def  pouvoirs),  par  lesquels  il 
nous  a  envoyé  maîlre  N.  N.,  prêtre  du  dio- 
cèse de  N...,  pour  faire  les  fonctions  de  se- 
condaire en  cette  paroisse,  je  soussigné  N. 
N....,  curé  de  ladite  paroisse,  ai  reçu  ledit 
M.  N.  pour  faire  eu  uia  paroisse  les'  fonc- 


tions de  secondaire.  En  foi  de  quoi  j'ai  signé 
le  présent  acte  lesdits  jour  et  an  ci-Klessus 
énoncés.» 

VIII.  Formule  d'enregislrcmenl  di^  la  révocation  dct 
pouvoirs  dusecoudaire. 

a  Je  soussigné,  prêtre  curédeceKe  paroisse, 
pour  satisfaire  au  règlement  prescrit  à  ce 
sujet  par  le  Rituel  de  ce  diocèse,  déclare 
que  malIre  N...  [ici  le  nom  du  secondaire  ré- 
voqué), prêtre  de  ce  diocèse  (oit  du  diocèse 
de  N...),  qui  a  exercé  jusqu'à  présent  dans 
celle  paroisse  les  fondions  de  secondaire, 
vient  d'êlrc  révoqué  par  monseigneur  l'é- 
véque  de...  [ou  par  M.  N.  vicaire  général, 
oit  d'être  nommé  à  la  curé  de  N...,  oit  de 
transférer  son  domicile  hors  de  celle  pa- 
roisse); qu'ainsi  le  pouvoirqu'il  avait  d'exer- 
cer lesdiles  fonctions  est  révoqué  de  ce  jour. 
En  foi  de  quoi  j'ai  signé  le  présent  acte. 
A  N...,  le...  du  mois  de...  l'an  mil...  » 

lî.  Formule  d'enrogislrenicnt  d'un  mariage  célébré  liors 
de  la  paroisse  dis  conlractaiils,  lorsiiuc  le  curé  de  l'é- 
pouse en  écrit  ensuite  l'acle  dans  les  registres. 

Lorsque,  par  la  permission  de  monsei- 
gneur l'évêque,  le  mariage  aura  été  célébré 
liors  de  la  paroisse  des  contractants,  le  curé 
ou  le  prêtre,  qui  aura  élé  commis  pour  leur 
donner  la  bénédiction  nuptiale,  enverra  co- 
pie en  bonne  forme  de  l'acte  qu'il  en  aura 
dressé  au  curé  de  l'épouse,  lequel  ensuite 
l'écrira  pareillement  dans  les  regislres  de  sa 
paroisse,  à  moins  que  monseigneur  l'évéquo 
ne  lui  marque  expressément  de  ne  pas  le 
faire;  et  lorsqu'il  en  fera  menlion  dans  ses 
registres,  ce  sera  en  la  forme  suivante  : 

«  L'an  mil...  M.  N.  N.  curé  (oit  prêtre,  se- 
condaire) de  la  paroisse  de  N.,  pnr  la  permis- 
sion de  monseigneur  l'évêciue....,  a  doni-é 
dans  l'église  paroissiale  de....  (oit  dans  une 
telle  chapelle  de  la  paroisse  (le...i  la  béné- 
diction nuptiale  à  N.  et  N.,  habitants  de  cette 
paroisse,  ainsi  qu'il  paraît  par  l'acte  ci-après 
iranscril.  »  Après  quoi  il  transcrira  mot  à 
mot  l'acle  de  célébration  dudil  mariage,  qui 
aura  été  envoyé  par  le  prêtre  qui  aura 
été  commis.  Et  après  l'avoir  écrit  tout  en- 
tier, il  ajoutera  au  bas  :  «  En  foi  de  quoi 
j'ai  signé  à....  ce  jour....  du  mois  d....  l'an 
mil...  N.,  curé  de  la  paroisse  de  N.  » 

X.  Formule  des  procéaures  qui  doivent  se  faire  lorsque 
monseigneur  l'évèiiuo  accordera  des  dispenses  de  ma- 
riage en  vertu  de  l'induit  de  notre  saint  père  le  pape. 

Si  des  personnes  qui  veulent  se  marier  se 
trouvent  parentes  dans  un  des  degrés  pro- 
hibés dont  monseigneur  l'évêque  puisse 
donner  dispense  en  vertu  d'un  induit  de 
noire  saint  père  le  pape,  il  faut  qu'elles  pré- 
sentent requête  à  monseigneur  l'cvèque  dans 
laquelle  elles  exposeront  le  degré  de  parenté 
qui  est  entre  elles;  les  raisons  qui  les  por- 
tent à  demander  dispense;  leur  condilion  et 
leur  état,  c'est-à-dire,  si  elles  sont  riches  ou 
pauvres  ,  afin  que  monseigneur  lévéque 
puisse,  sur  leur  exposé  ,  ordonner  une  en- 
quête ou  information  des  faits  énonces  en 
leur  supplique  pour  en  connaître  la  vérité. 

Cette  information  se  fuit  sur  les  lieux  où 


63 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


Cif 


demeurent  les  suppliants.  Monseigneur  l'é- 
vêque  met  au  bas  de  la  requêlo  une  ordon- 
nance pour  informer  des  fails  y  contenus,  et 
en  donne  commission  au  curé  ou  à  tel  autre 
prêtre  qu'il  juge  à  propos  de  choisir  pour 
faire  l'cnquêle.  Et  afin  que  ceux  qui  rece- 
vront une  pareille  commission  ne  manquent 
à  aucune  des  formalités  requises,  ils  se  con  j 
formeront  aux  règles  et  auï  modèles  mar- 
qués ci-après. 

La  requête  pour  obtenir  une  dispense  de 
mariage  doit  être  formulée  comme  il  suit  : 

A  Monseigneur  l'évégue  de.... 

«Supplient  humblement  N...  et  N...  et  re- 
montrent à  Votre  Grandeur  qu'il  leur  serait 
très-avantageux  de  pouvoir  s'unir  ensemble 
par  mariage  {ici  il  faut  mettre  les  raisons 
que  ces  personnes  ont  de  demander  ce  ma- 
riage). Cependant  les  lois  de  l'Eglise  ne  leur 
permettant  pas  de  s'allier  ensemble  à  cause 
de  rempécliement  dirimant  (  ici  il  faut 
mettre  lu  nature  de  l'empêchement),  et  attendu 
qu'ils  sont  pauvres,  ils  ne  sont  pas  en  état 
de  faire  les  frais  nécessaires  pour  envoyer 
à  Rome,  pour  demander  la  dispense  dont 
ils  ont  besoin;  pourquoi  ils  ont  recours  à 
Votre  Grandeur  pour  leur  être  sur  ce 
pourvu. 

«  Ce  considéré,  il  vous  plaise,  Monsei- 
gneur, accorder  aux  suppliants  la  dispense 
nécessaire  pour  pouvoir  contracter  mariage 
ensemble,  nonobstant  ledit  empêchement, 
suivant  les  formes  de  l'Eglise;  ils  offriront 
à  Dieu  leurs  vœux  pour  Votre  Grandeur.  » 

Ce  modèle  pourra  servir  pour  dresser 
toutes  les  requêtes  en  pareil  cas,  en  chan- 
geant, suivant  les  différentes  circonstances, 
les  causes  et  motifs  de  la  dispense,  ou  la  na- 
ture de  l'empêchement.  Surtout  on  n'omettra 
pas,  lorsque  les  parties  ou  l'une  d'elles  sont 
en  puissance  de  pères  et  mères,  tuteurs  ou 
curateurs,  de  demander  la  dispense  en  leurs 
noms,  ou  du  moins  d'y  faire  mention  de  leur 
consentement. 

Voici  les  règles  qu'il  faut  suivre  lorsqu'il 
s'agit  d'une  enquête  : 

1°  Avant  que  d'entendre  les  témoins,  les- 
quels seront  au  moins  au  nombre  de  trois,  il 
faut  recevoir  le  serment  des  uns  et  des  au- 
tres séparément  en  la  manière  qui  sera  mar- 
quée ci-après.  Ces  témoins  doivent  être  di- 
gnes de  foi  et  irréprochables,  il  faut  qu'ils  ne 
soient  parents  d'aucune  des  parties  qui  veu- 
lent contracter  mariage  ensemble.  Si  cepen- 
dant le  degré  des  parties  ne  pouvait  être 
expliqué  clairement  que  par  des  parents, 
comme  il  arrive  pour  l'ordinaire,  alors  on 
entendra  la  déposition  des  parents  sur  le 
degré  de  parenté  seulement,  et  on  entendra 
ensuite  les  trois  témoins  sur  les  autres  faits 
de  la  requête. 

2°  Le  commissaire  qui  procède  à  cette 
enquête  n'est  pas  astreint  à  entendre  les  té- 
moins présentés  par  les  parties,  il  peut  en 
entendre  d'autres,  et  il  le  doit  même  lors- 
qu'il a  un  juste  sujet  de  soupçonner  que 
ceux  qui  lui  sont  présentés  ont  été  gagnés  et 
ue  déposent  pas  la  vérité. 


3*  Si  l'une  des  parties  ou  même  toute»  les 
deux  sont  en  puissance  de  père,  mère,  tu- 
teur ou  curateur,  le  commissaire  fera  com- 
paraître devant  lui  lesdits  pères  ou  mères, 
tuteurs  ou  curateurs,  pour  s'assurer  que 
lesdites  parties  n'ont  présenté  la  requête 
que  de  leur  consentement. 

■^°  Si  les  suppliants  énoncent  dans  leur  re- 
quête qu'ils  se  sont  fréquentés  pendant  un 
certain  temps,  ce  (lui  aurait  donné  lieu  à 
des  discours  peu  avantageux  à  l'honneur  de 
la  suppliante ,  le  commissaire  demandera  à 
l'un  et  à  l'autre  si  les  choses  n'ont  point  été 
au-delà  de  la  simple  fréquentation  ;  en  les 
avertissant  de  la  nécessité  où  ils  sont  de  dé- 
clarer la  vérité  et  usant  de  toute  la  prudence 
en  tel  cas  requise. 

5°  Si  les  suppliants  énoncent  dans  leur 
requête  qu'ils  ont  eu  commerce  ensemble, 
le  commissaire  demandera  à  l'un  et  à  l'au- 
tre s'ils  ne  se  sont  point  proposés  d'obtenir 
par  là  plus  facilement  la  dispense,  et  si  ce 
n'a  point  été  leur  motif. 

6°  Si  l'un  des  deux  suppliants  a  eu  d'un 
précédent  mariage  des  enfants  qui  soient  en- 
core en  bas  âge,  et  que  l'autre  suppliant 
énonce  dans  la  requête  qu'il  veut  bien  se 
charger  de  leur  éducation  ,  le  commissaire 
aura  soin  de  le  demander  à  ce  dernier  et  de 
le  faire  énoncer  dans  sa  déposition. 

7°  Les  dépositions  des  suppliants  et  té- 
moins doivent  rouler  sur  les  chefs  énoncés 
dans  la  requête,  qui  doit  être  lue  à  chacun 
desdils  suppliants  et  témoins,  avant  que  de 
recevoir  leur  déposition,  principalement  sur 
la  pauvreté  desdits  suppliants  et  sur  les  rai- 
sons qu'ils  ont  de  contracter  mariage  en- 
semble :  de  plus,  s'ils  sont  tous  deux  de  la 
religion  catholique,  apostolique  et  romaine  : 
quel  est  l'âge  de  la  suppliante;  quel  est  le 
degré  de  parenté  qui  est  entre  eux  dont  sera 
dressée  généalogie. 

8°  Le  commissaire  recevra  avec  une 
grande  attention  la  déposition  des  témoins, 
sur  les  raisons  et  motifs  canoniques  énoncés 
dans  la  requête  des  suppliants,  et  il  rédigera 
fidèlement  ces  dépositions  sans  y  rien  chan- 
ger. 

9°  L'information  ne  doit  point  se  faire  en 
forme  d'interrogatoire,  par  demandes  et  par 
réponses;  mais  après  la  question  faite  au 
témoin  ,  s'il  n'est  point  parent,  allié,  servi- 
teur ou  domestique  des  suppliants,  le  témoin 
doit  dicter  lui-même  sa  déposition  en  cette 
forme  :  «  Dépose  ou  déclare  que,  etc.  » 

10°  Le  commissaire  ne  recevra  point  de 
déposition  que  les  témoins  apporteraient 
par  écrit  ;  ils  doivent  parler  proprio  ore. 

11°  La  déposition  étant  faite  et  reçue,  elle 
doit  être  lue  au  témoin  pour  savoir  s'il  y 
persiste;  s'il  ne  veut  rien  y  changer,  ajou- 
ter ou  retrancher. 

12°  Chaque  déposition  doit  être  signée  du 
témoin  et  du  commissaire.  Si  le  témoin  ne 
sait  point  écrire,  le  commissaire  en  fera 
mention  dans  son  procès-verbal,  après  avoir 
dit  la  déposition  du  témoin. 

13°  S'il  y  a  plusieurs  empêchements  eu- 
Ire  les  parties  qui  demandent  à  contracter 


e.'.  FOR 

m.iri.ipo  pnsemblc,  si  la  parenté  est  double, 
le  commissaire  doit  rcxpriuicr  et  marquer 
dans  son  procès-vorbal. 

H°  Si  les  parties  ont  plusieurs  raisons 
(In  demander  dispense  d'un  empêchement, 
le  commissaire  les  exprimera  toutes  pareil- 
lement dans  son  proct^s-vcrbal. 

l.'j"  Pour  connaître  et  rapporter  plus 
cx.'icteme'\t  ce  qu'il  doit  dire  sur  les  différents 
cmpôchciiients  entre  les  parties,  et  sur  les 
raisons  qu'elles  ont  de  vouloir  contracter 
mariage  ensemble,  il  faut  se  rappeler  ce  que 
les  slaïuls  prescrivent  sur  les  empôchements 
et  les  dispenses. 

IG"  Lorsqu'il  y  aura  des  empêchements 
de  crime  ou  quelque  cause  infamante,  le 
commissaire  aura  soin  de  n'en  faire  aucune 
mention  dans  son  procès-verbal,  pour  mé- 
nager la  réputation  des  parties.  11  doit  alors 
seulement  les  renvoyer  à  monseigneur  l'é- 
véque,afin  qu'elles  déclarent  leur  élat;  si 
elles  ont  des  raisons  légitimes  pour  ne  pas 
se  présenter  à  monseigneur  lévêquc ,  le 
commissaire  le  consultera  sur  ce  qu'il  doit 
faire,  en  lui  disant  ce  qu'elles  ont  avoué. 

17°  Si  les  parties  se  fréquentent  avec 
scandale  dans  le  même  temps  qu'elles  solli- 
citent la  dispense,  ou  si  elles  ont  commis  le 
crime  de  rapt,  le  commissaire  en  donnera 
avis,  par  une  lettre  particulière,  à  ntonsei- 
gncur  l'évéque,  et  il  marquera  si  la  per- 
sonne ravie  est  encore  entre  les  mains  du 
ravisseur  ou  si  elle  habite  encore  hors  de 
la  maison  des  p;irenls  ou  tuteurs  en  la  puis- 
sance desquels  elle  était. 

18°  Lorsque  le  commissaire,  en  dressant 
son  procès-verbal,  reconnaîtra  que  l'une 
des  parties  ou  toutes  les  deux  ont  donné  lieu 
par  leur  fraude  à  quelqu'une  des  raisons  de 
leur  accorder  la  dispense,  et  surtout  si  elles 
l'ont  fait  dans  le  dessein  de  roblenir,  il  en 
donnera  avis  à  monseigneur  l'évéque. 

19°  Lorsque,  par  les  dépositions  des  lé- 
moins,  le  degré  de  parcnlé  ne  se  trouvera 
point  suffisanuTient  constaté,  et  que  pour 
éclaircir  la  difficulté  les  suppliants  repré- 
senteront au  commissaire  des  titres  par  écrit, 
conune  extrait  de  baplémc,  contrat  de  ma- 
riage ,  actes  de  partage  ou  autres,  le  com- 
missaire en  dressera  un  petit  état ,  ou  sur 
un  papier  séparé,  ou  au  bas  de  l'inlbrma- 
tioii,  et  l'enverra  signé  de  lui  à  monseigneur 
l'évéque. 

20°  L'information  faite  sera  signée  par  le 
commissaire  et  envoyée  par  une  voie  sûre  à 
monseigneur  l'évéque,  sous  une  enveloppe 
bien  et  dûment  cachetée. 

On  suppose  que  le  commissaire  aura  tou- 
jours attention,  avant  que  de  commencer 
l'enquête,  d'ordonner  aux  parties  de  ne 
point  se  voir.  Si  elles  lui  désobéissent,  il  re- 
fusera do  faire  cette  information  et  en  don- 
nera avis  à  monseigneur  l'évéque. 

Le  modèle  suivant  servira  pour  dresser 
les  actes  d'enquête  : 

«  L'an  mil...  le...  jour  du  mois  d...,  en 
vertu  de  la  commission  à  nous  adressée  par 
niouseigneur  l'évéque, eu  daledu...  signée... 


FOR 


C» 


pour  informer  de  l'empêchement  qui  se 
trouve  au  mariage  de  N.  et  de  N.  {ici  on  met 
les  noms  et  les  surnoms  des  suppliants),  des 
raisons  qu'ils  ont  de  demander  dispense  du- 
dtt  empêchement,  de  l'âge  desdites  parties 
et  du  bien  précisément  qu'elles  peuvent 
avoir  ,  ont  com()aru  en  personne  devant 
nous  commissaire  soussigné,  lesdiles  parties, 
savoir,  ledit  N.  et  ladite  N.  {on  marquera  ici 
les  noms,  surnoms  des  parties  requérantes), 
lesquels  nous  ont  exposé  qu'ils  ont  l'un  et 
l'autre,  et  d'un  commun  accord  {si  tarequête 
n  été  présentée  au  nom  des  pères  et  mères,  tu- 
teurs ou  curateurs ,  il  faudra  en  faire  mention 
ici)  ,  présenté  requête  à  monseigneur  l'é- 
véque, tendant  à  ce  qu'il  lui  plaise  les  dis- 
penser de  l'empêchement  Jl  faut  faire  men- 
tion ici  de  lanalure  de  l'empêchement)  qui  est 
entre  eux,  à  l'elTel  de  pouvoir  s'unir  par  le 
mariage,  en  observant  les  cérémonies  de 
l'Eglise  suivant  les  saints  canons  :  et  que  sur 
leur  dite  requête  nous  avions  été  commis 
pour  informer  des  faits  y  énoncés;  et  en 
conséipience  nous  ont  requis  de  procédera 
l'exécution  de  ladite  commission  qu'ils  nous 
ont  présentée  :  sur  quoi  nous  {il  faut  que  le 
commissaire  marque  ici  son  nom,  surnom  et 
sa  qualité),  ayant  accepté  ladite  commission, 
avons  dressé  le  procès-verbal. 

Est  comparu  le  susdit  N.  {ici  on  fera  encore 
mention  exacte  des  noms  de  baptême  et  de  fa- 
mille du  suppliant,  de  son  âge,  de  sa  profes- 
sion ,  de  sa  demeure),  et  ayant  juré  par  ser- 
ment de  (lire  la  vérité,  lecture  à  lui  faite  de 
la  requê'c  par  lui  présentée  <i  monseigneur 
révê<iue  ,  et  de  l'ordonnance  au  bas  d'icelle, 
a  (lit  [ici  te  suppliant  dépose  et  déclare  ce 
qu'il  a  découvert  sur  la  nature  de  l'empêche- 
ment ,  qu'il  doit  bien  connaître  avant  que  de 
présenter  sa  requête,  en  donnant  ensuite  les 
raisons  qu'il  a  de  demander  la  dispense).  Lec- 
ture à  lui  faite  de  sa  déposiiion ,  a  dit  qu'elle 
contient  la  vérité,  y  persiste  et  a  signé  {ou 
a  déclaré  ne  savoir  écrire  :  auquel  cas,  il  fera 
sa  marque  au  bas  de  sa  déclaration).   » 

On  observera  la  même  formalité  à  l'égard 
do  la  suppliante. 

«  El  est  comparu  N.  [  cet  article  ne  regarde 
que  les  pères,  mères,  tuteurs  ou  curateurs  des 
parties,  lorsqu'ils  cotnparaitront  pour  con- 
sentir à  cette  procédure.  Après  avoir  mis  leurs 
nom,  surnom,  âge,  qualité  et  spécialement 
celtes  de  père,  mère,  tuteur  ou  curateur,  on 
dira  :  )  lequel  {ou  laquelle)  ayant  pris  com- 
munication de  la  requête  de  N...  et  N...  a 
dit  qu'il  (oit  qu'elle)  a  consenti  que  ladite 
requête  fût  présentée  à  monseigneurrévê(iue; 
et  qu'il  you  qu'elle)  consent  de  nouveau  que 
toutes  procédures  convenables  soient  faites 
à  l'effet  de  l'obtention  de  la  dispense  requise 
par  les  parties,  pour  pouvoir  se  marier  en- 
semble; et  a  ledit  (oit  ladite)  N.  signé  avec 
nous  (oit  déclaré  ne  savoir  signer  :  alors  le 
déposant  mettra  sa  marque). 

«  Ensuite  nous  avons  procédé  à  l'enquête, 
et  entendu  les  témoins  eu  la  forme  qui  suit  : 

«  Est  comparu  N.(on  exprimera  ici  exacte- 
ment les  nom,  surnom,  âge,  qualité  et  de- 


87 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  68 


meure  dxdit  fr^mom),  lequel ,  après  avoir  fait 
serinonl  de  dire  la  vérité,  enquis  s'il  est  ser- 
viteur, domestique,  parent  ou  allié  des  sup- 
pliants, et  en  quel  liegré,  a  dit  qu'il  n'est  ni 
leur  serviteur,  ni  leur  domesli(|uc  ,  ni  leur 
allié  {ou  si ,  et  ml  parent,  il  ncsl  pas  nétes- 
taire  pour  arlifi  r  la  parenté  des  suppliants, 
a  dit  qu'il  n'est  ni  leur  serviteur,  ni  leur 
domestique,  mais  parent  ou  allié  à  l>l  deyré 
dudlt  N.,  l'un  d'entre  eux).  Et  après  que  lec- 
ture lui  a  été  par  nous  faite  de  la  requête 
des  parties  ,  il  a  déclaré  que  (ici  le  commis- 
saire inarquc  la  déposition  du  témoin,  tant 
sur  le  détail  de  la  généalogie  que  sur  les  autres 
chefs  de  la  requête).  Lecture  à  lui  fuite  de  sa 
déposition  ,  il  a  dit  qu'elle  contient  la  vérité, 
qu'il  y  persiste,  et  a  signé  {ou  a  déclaré  ne 
savoir  signer  :  alors  il  mettra  sa  mai  que).  » 

On  rédigera  de  même  les  dépositions  de 
chaque  témoin  séparément;  on  les  fera  pa- 
reillement jurer  de  dire  la  vérité,  et  ou  obser- 
vera pour  eux  les  mêmes   formalités. 

Après  avoir  rédigé  ainsi  toutes  les  déposi- 
tions, le  commissaire  dira  : 

«  En  conséquence  de  toutes  ces  déclara- 
lions  ,  nous  avons  dressé  l'arbre  généalogi- 
que des  parties  requérantes,  ainsi  qu'il 
suit.  » 

Modèle  de  Varbre  généalogique. 

De  Pierre,  tige  ou  souche  commune,   sont 

issus  : 


1  deg. 

3  deg. 
5  deg. 

4  dei'. 


Jean .  .  .  Père.  . 

de 
Jacques. .  Père.  . 

de 
François.. Père.  . 

de 

Mallliieu 

qui  veut  épouser 
Callierine. 


Marie. , 

de 
Marc . 

de 
Pliillbert..Pè;e. . 


.  Hère. 
.  Père. 


Callierine 

qui  veut  épouser 
Mallliieu. 


1  deg. 

2  deg. 

3  dej,'. 
i  deg. 


Outre  celte  généalogie  qui  sera  ainsi  éta- 
blie par  le  suppliant  et  la  suppliante  dans 
leurs  dépositions,  le  commissaire  exigera 
des  témoins  (juMls  rapportent  dans  leurs  dé- 
positions la  ûlialion  :  par  exemple  ,  de  Pierre 
sont  sortis  Jean  et  Marie;  de  Jean  est  sorti 
Jacques,  etc..  Et  ainsi,  en  descendant  ou  en 
remontant  en  cette  Ibrme  :  Catherine  était 
Dlle  de  Philibert;  Philibert  était  fils  de  Marc. 

Ce  qui  s'observera  dans  la  déposition  de 
chaque  témoin,  alin  de  connaître  s'ils  sont 
Véritablcnienl  au  fuit  de  la  généalogie. 

Le  commi.ssairc  clora  ensuite  son  procès- 
verbal,  ainsi  qu'il  suit  : 

«Desquelles  réquisitions  et  dépositions, 
nous  commissaire  susdit  avons  dressé  le  pré- 
sent profès-vcrbal ,  pour  servir  ce  que  de 
raison.  »  Ensuite  le  commissaire  signera  son 
procès-verbal. 

Si  la  commission  de  faire  enquête  était 
émanée  de  M.  l'official,  en  quelque  matière 
contentieuse  ,  il  faudKiit  y  observer  toutes 
les  formalités  de  rigueur  prescrites  par  les 
ordonnances,  dont  k-  commissaire  aura  soin 
de  s'instruire  et  de  prendre  un  modèle  exact, 
afin  de  c'y  pas  commettre  de  nullités  préiu- 
uiciabics  aux  parties. 


Formules  pour  les  actes  de  sépulture  et  autres 
qui  y   ont  rapport. 

I.  Formule  d'enregislrement  des  enlerretnents. 

«  L'an  mil...  le...  jour  du  mois  d...  à  telle 
heure  {ici  on  mettra  si  c'est  avant  ou  après 
midi),  le  corps  de  N.  N.  {marquant  tes  nom  , 
surnom  et  condition  du  défunt),  décédé  ou  dé- 
cédée tel  jour  {ici  le  jour  de  la  snort)  dans 
sa  maison  ou  dans  la  maison  de  {ici  le  nom 
de  la  paroisse  dont  est  la  maison),  âgé  ou 
âgée  de...  ans  ou  environ  ,  muni  oit  munie 
des  sacrements  (('/  faut  exprimer  s'il  a  reçu 
ceux  de  pénitence  ,  d'eucharistie  ou  d'extré- 
me-onction ,  ou  tous  ou  quelqu'un  d'eux.  S'il 
n'en  avait  reçu  aucun  ,  il  faut  omettre  muni 
des  sacrements),  a  été  inhumé  dans  le  cime- 
tière de...  ou  en  cette  église  {ici  on  mettra 
l'endroit  de  l'église  om  du  cimetière  où  le  corps 
aura  été  mis)  par  nous  soussigné,  curé  {ou 
secondaire,  ou  prêtre),  en  présence  de  N. 
N.  {ici  les  noms  et  surnoms  des  témoins),  qui 
ont  signé  {ou  déclaré  ne  savoir  signer),  s 
Ensuite  le  curé  ou  prêtre  qui  aura  dressé 
l'acte  signera. 

Si  c'est  une  femme  ou  une  veuve ,  on  mar- 
quera le  nom  et  la  qualité,  ou  profession  du 
mari.  Si  c'est  un  veuf,  on  dira  le  nom  de  la 
femme  dont  il  élail  veuf. 

Si  c'est  un  enfant  de  famille  ,  quand  même 
il  serait  majeur,  mais  sans  qualité  distinc- 
tive  ,  on  mettra  les  noms  et  qualités  de  son 
père  et  de  sa  mère,  par  ces  mots  :  Fils  ou 
fdle  de  N.  N.  et  de  N.  N.  sa  femme. 

Si  c'est  un  bénéficier,  on  mettra  non-seu- 
lement le  jour,  mais  encore  l'heure  de  sa 
mort,  sur  ie  témoignage  de  ceux  quil'auront 
vu  mourir. 

Si  le'ïiiorl  n'était  pas  établi  dans  la  pa- 
roisse, on  mettra  le  lieu  de  sou  domicile,  de 
sa  paroisse  et  de  son  diocèse. 

Si  le  défunt  est  étranger  et  n'est  connu 
que  par  la  déclaration  qu'il  avait  faite  de  son 
état,  on  dressera  l'acte  en  celte  sorte  : 

«  L'an  mil....  le....  jour  du  mois  d...,  le 
corps  d'un  homme  (ou  d'une  femme),  d'un 
garçon  {ou  d'une  fille)  ([ui  en  son  vivant  s'est 
dit  apiielé  ou  appelée  N.  N.  {ici  les  noms  que 
le  défunt  s'était  donnés)  né  ou  née  de...  (i7 
faut  mettre  le  lieu  et  le  diocèse  de  ta  naissan- 
ce, si  on  les  connaît  ,  oie  tel  que  le  défunt  l'a- 
vait dit),  de  tel  âge,  si  onle  sait  ,  ou  tel  qu'il 
l'avait  dit,  ou  tel  qu'il  le  paraissait  ;  de  telle 
condiiiou...,  ici  l'état,  si  onle  sait  [il  faut  dire 
ici  si  le  défunt  a  été  muni  des  sacrements  ,  et 
lesquels  il  u  reçus),  a  élé  inhumé,  etc.,  » 
comme  ci-dessus. 

Si  l'on  ignore  le  nom  de  cet  étranger, 
comme  s'il  avait  élé  trouvé  mort,  ou  met- 
tra : 

<t  L'an  mil...  le...  jour  ou  mois  d...,  a  été 
inhumé  par  nous  curé  (ou  secondaire,  ou 
prêtre  (de  la  paroisse  deN.  dans  le  cinietière 
de  cette  paroisse  ,  un  homme  {ou  une  femme) 
inconnu  {ou  inconnue)  mort  {ou  morte)  tel 
jour ,  en  tel  lieu,  si  on  le  sait,  {ou  qu'on  a 
trouve  mort  oit  morte,  il  faut  dire  en  quel  en- 
droit on  u  Iroxivé le  corps),  iiy nul  sur  so'i  telles 
marques  de  chréliea  catliuUque,  comme  cha- 


60 


FOR 


pflels ,  heures,  crucifix,  de,  \ùiu  ou  vêtue  de 
telle  minière,  qui  p.iraiss.iil  avoir  râ;,'C  de... 
(le  slalurcoudc  jjramlcui'd'eiivin'n...  pieds... 
de  poil  noir,  ou  hloiid  ,  etc.,  ayant  le  nez  (cl, 
irlle  marque  au  visage,  s'il  yen  a  une  particu- 
lière et  distinctive.Éii  prcseuce,clc.,  «comme 
ci-dessus. 

II.  Formule  pour  le  transport  d'un  corps  d'une  éylise 

à  une  autre. 

n  L'an  mil...  le...  jour  du  mois  d...,  le  corps 
de  N.  N.  (son  nom,  son  d(/e,  sa  qualité,  son 
sexe,  le  jour  et  le  lieu  de  sa  mort;  s'il  a  été 
muni  des  sacrements),  etc.,  comme  ci-dessiis, 
a  été  tran.sporté  d^^  cette  paroisse  en  celle  ou 
en  l'église  de...  (Ici  le  nom  de  la  paroisse  ou  de 
réf/lise  dans  laquelle  le  transport  n  été  fait) 
par  moi  soussigné,  ctiré  (ou  secondaire,  oit 
prêtre),  pour  y  être  inhumé  en  présence  de 
N.  N.  cl  N  N.(H't  les  noms,  surnoms  cl  qualités 
des  témoins),  etc.,»  comme  ci-dessus,  en  y 
ajoutant  cependant  «que  ce  corps  a  été  |iorlé 
en  premier  lieu  dans  l'église  paroissiale, 
pour  y  dire  les  prières  prescrites  par  le 
lliluel.  » 

III.  Formule  pour  la  réception  d'un  corps  transiiorté 

d'une  autre  église. 

«L'an  mil...  le...  jour  du  mois  d...,  le 
corps  de  N.  N.  (ses  nom,  surnom  et  qwdilég), 
figé  (ou  âgée)  de...  ans,  décédé  (oit  décéJéc) 
le...  a  été  apporté  de  la  paroisse  de  N.,  pré- 
senté par  N.  (ici  le  nom  du  prêtre  qui  l'a  pré- 
tenté) cl  enterré  au  cimetière  (ou  en  l'église) 
de  cette  paroisse,  par  moi  soussigné,  curé 
[ou  secondaire,  ou  prêtre)  en  présence  de  N. 
et  N.)  les  noms,  surnoms  et  qualités  des  té- 
moins) qui  ont  signé  (ou  déclaré  ne  savoir 
signer).  » 

IV.  Forumle  d'enregistrement  de  sipulture  lorsqu'elle 
s'est  faite  hors  de  la  paniijse. 

Le  curé  de  la  paroisse  du  déFunl  écrira  sur 
ses  registres  : 

«  L"an  mil...  le...  jour  du  mois  d...,  N.  N. 
(tci  le  nom,  le  surnom  et  la  condition  f/tt  dé- 
funt), fils  [ou  lillei  de  N.  cl  N.,  (ou  veuf  on 
veuve  deN.,  ou  époux  ou  épouse  de  N.)  est 
décédé  (ou  décédée)  en  celle  paroisse  dans  sa 
maison  (ou  dans  la  maison  de  N.i,  rue  (ou 
place)  de  N.  (//  faut  mettre  ici  si  le  défunt  a 
reçu  les  sacrements  et  lesquels  il  a  reçus\ 
Son  corps  a  été  inhumé  d;nis  l'église  (uu 
dans  le  cimetière  de  l'église  de  la  paroisse 
deN.)  (oit  dans  l'église  des  religieux  N...), 
lieu  do  la  sépulture  de  sa  l'aiiuUe  (oit  suivant 
l'intention  du  défunt),  où  nous  l'avons  con- 
duit avec  les  cérémonies  ordinaires,  le..; 
jour  du  mois  d...  l'an  mil...  après  l'avoir 
porté  en  premier  lieu  dans  l'église  parois- 
siale pour  y  dire  lès  prières  prcscriles  par 
le  Rituel.  En  foi  de  quoi  j'ai  signé  en  pré- 
sence de  N.  et  N.  (iCi  les  noms,  surnoms  et 
qualités  des  témoins)  qui  ont  signé  (ou  déclaré 
ne  savoir  signer).  » 

V.  Formule  pour  l'enregistrement  de  la  sépulture  des 
petits  eulauls. 

«  L'an  mil...  le...  jour  du  mois  d...,  le  corps 
de  N.  (le  nom  de  baptême  de  l'enfant),  âgé  (ou 

(1)  ArchiillaPonUs  pacem  dat  ppiscopo  priori,  d'inde  cse- 
lensDerordmeiii...  Xuuc  puiiUlex  ruuiuit  oLilatam.  Ord. 


FRA  Tu 

ilgée  d...  ans,  on  mois,  ow  jours.,  fils  (ou  Rl!e) 
de  N.  N.  (les  nom,  surnoms  et  qualité  du 
père)  elde  N.  N. (/es nom  cl  surnoms  delnmère) 
de  cette  paroisse,  a  été  inhumé  dans  le  cime- 
tière (oît  dans  l'église)  de  colle  paroisse,  par 
moi  curé  foit  secondaire)  soussigné,  en  pré- 
sence deN.  et  N.  (ici  les  noms,  surnoms  et 
qualités  des  témoins)  qui  ont  signé  (ou  déclaré 
ne  savoir  signer).  » 

Si  l'enfant  a  été  enterré  dans  une  église 
antre  que  l'églisp  paroissiale,  il  faut  la  nom- 
mer, en  disant  les  raisons  pour  lesquelles  il 
y  a  été  inhumé,  et  spécifiant  tjue  le  corps  a 
été  porté  en  premier  lieu  dans  l'église  pa- 
roissiale ,  pour  y  dire  les  prières  proscrites 
par  le  Rituel. 

Si  l'enfant  est  morl  en  nourrice,  hors  de 
la  paroisse  de  ses  père  cl  mère,  on  mettra, 
à  la  suite  de  leurs  noms,  surnoms,  i|ualités 
et  domicile  :  Décédé  le...  chez  N.  N.,  sa  nour' 
vice,  épouse  (ou  reure)  de  N-  N.  de  cette  pa~ 
roisse. 

Si  l'enfant  est  bâtard,  on  recherchera  sou 
extrait  baptistaire  pour  s'y  conformer.  Si  ou 
ne  l'a  point,  on  évitera  tJe  faire  tort  à  la 
réputation  de  qui  que  ce  soit,  cl  on  mettra 
le  nom  de  baptême  de  l'enfant  el  son  sur- 
nom,  en  marquant  seulement  le  nom  de  la 
nourrice  chez  laquelle  il  esl  mort,  le  temps 
auquel  il  lui  a  été  confié,  el  les  personnes 
desquelles  elle  l'a  reçu,  si  elle  veut  les  nom- 
mer, sans  dire  de  qui  il  est  fils  ;  si  ce  n'est 
que  le  père  ou  la  mère  fussent  présents  el  Is 
reconnussent,  ou  à  moins  qu'il  n'y  eût  quel- 
que senlenee,  ainsi  qu'il  a  été  dit  en  parlant 
du  baptême  des  enfants  illégitimes. 

Si  l'enfant  est  morl  sans  baptême,  il  sera 
enterré  dans  l'endroil  du  cimetière  destiné 
aux  enfants  morts  sans  baptême  ,  et  le  curé 
se  servira,  pour  en  enregistrer  la  sépulture, 
de  la  formule  précédente,  en  ajoutant  que 
cet  enfant  est  mort  sans  baptême. 

VI.  .icte  mortuaire  d'un  ejifant  ondoyé, 
n  L'an  mil...  le...  jour  du  mois  d...,  a  été 
enterré  dans  le  cimetière  (ou  dans  l'église) 
de  cette  paroisse  (ou  dans  telle  église,  en 
ajoutant  les  raisons  pour  lesquelles  cet  en- 
terrement y  a  été  fuit)  le  corps  d'un  fils  (ou 
d'une  fille)  de  N.  N.  (ici  les  noms  des  père  et 
mère  de  l'enfant)  mort  (ou  morte)  prestiue  en 
naissant  ,  ondoyé  lorsqu'il  est  venu  au 
monde,  ainsi  qu'il  coiisle  par  (ici  les  raisons 
qui  ont  fait  juger  de  la  validité  du  baptême). 
Ont  assisté  à  l'enterrement  N.  cl  N.  (ici  tes 
noms  ,  surnoms  el  qualités  des  témoins)  qui 
onl  signé  (ou  ont  déclaré  ne  savoir  signer).» 

FRACTION  DE  L'HOSTIE 

RUBRIQUE  KT  REMARQUES. 
(Explication  du  V.  Lebrun.) 
A  la  fin  du  Libéra  nos  le  prélrerompt  l'hostie 
sur  le   calice  en  disant  :  Per  eun;dem  I)o- 
minum  nostrum.  etc. 

La  fraction  de  l'hostie  se  faisait  dans  les 
premiers  temps  après  qu'on  s'était  donné  la 
paix  (1).  Mais  depuis  huil  ou  neuf  cents  aus 

roi».  I,  u.  18  et  19.  Ord.  II,  n.  12. 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  72 


7t 

on  l'ii  un  peu  avancée  (1),  pour  mettre  une 
pni  celle  de  l'hostie  dans  le  calice,  après  avoir 
dit  :  Pax  Domini.  La  fraction  s'est  faite  du- 
rant très-longtemps  sur  le  calice,  nCn  que 
les  parcelles  qui  peuvent  se  détacher  en  la 
rompant  tombent  dans  le  calice  même. 

Le  prêtre  rompt  l'hostie  à  l'exemple  de 
Jésus-Christ  qui  rompit  le  pain  avant  que  de 
dire  :  Prenez  et  mangez.  Les  Orientaux,  qui 
ont  toujours  fait  des  pains  fort  larges  et  fort 
minces,  rompent  le  pain  et  ne  le  coupent  pas. 
Jésus-Christ  donnant  son  corps  à  manger 
aux  apôtres  sous  le  symbole  du  pain,  le  rom- 
pit aussi  et  le  leur  donna  suivant  la  coutume 
des  Juifs,  parmi  lesquels  rompre  le  pain  ne 
signifie  que  le  distribuer.  Les  Grecs  (2)  divi- 
sent l'hostie  eu  parties,  dont  ils  font  une 
croix  sur  l'aulel,  et  mettent  une  de  ces  par- 
ties dans  le  calice.  Suivant  le  rile  romain, 
quelquesévéques.dil  Amalaire  (3),  divisaient 
une  hostie  en  trois  parties,  pour  imiter  la 
fraction  que  Jésus-Christ  fit  avec  les  disci- 

flcs  d'Emmaiis;  et  communément  ou  divisait 
hostie  ou  les  hosties  en  trois  parties  [k)  : 
l'une  qui  élait  réservée  sur  l'autel,  l'autre 
qui  était  mise  dans  le  calice,  et  la  troisième 
pour  la  communion  du  prêtre,  des  ministres 
et  des  assistants.  Jean  d'Avranches,  au  on- 
zième siècle, détaille  (5)  l'usage  qu'on  faisait 
de  son  temps  des  trois  parties  de  l'hostie: 
l'une  était  mise  dans  le  calice,  le  prêtre  pre- 
nait l'autre  pour  communier  et  pour  donner 
la  communion  au  diacre,  au  sous-diacre  ou 
au  peuple,  et  la  troisième  était  réservée  pour 
les  malades,  ou,  s'il  n'était  pas  nécessaire, 
elle  élait  consommée  par  le  prêtre  ou  par  un 
des  ministres. 

Selon  le  rite  mozarabe  (G)  des  anciennes 
églises  d'Espagne,  le  prêtre,  après  avoir  di- 
visé l'hostie  en  deux  parties  égales,  divise 
la  première  en  quatre,  et  l'autre  en  cinq, 
pour  faire  neuf  parties  qui  marquent  neuf 
mystères  :  le  premier,  l'incarnation,  qui  est 
appelé  la  corporation;  le  second,  la  nativité; 
le  troisième,  la  circoncision;  le  quatrième, 
la  transfiguration,  qui  est  nommé  l'appari- 
tion; le  cinquième,  la  passion,  le  sixième, 
la  mort;  le  septième,  la  résurrection.  Ces 
sept  parties  de  l'eucharistie,  qui  représen- 
tent les  mystères  opérés  pendant  la  vie  de 
Jésus-Christ  sur  la  terre,  sont  rangées  en 
croix  ;  et  les  deux  autres  mystères,  qui  sont 


le  règne  et  la  gloire,  sont  représentés  par 
deux  autres  parties  de  l'eucharistie  mises  à 
côté  de  celles  qui  forment  la  croix,  couimc 
on  le  voit  ici. 

La  Corporation. 
La  Mort.  La  Nativité.  La  Résurrection. 

La  Circoncision.        I 

L'Apparition.  La  Gloire. 

La  Passion.  Le  Règne. 

Le  prêtre  veut  marquer  par  cet  usage, 
qu'il  célèbre  tous  les  mystères  en  célébrant 
celui  de  l'eucharistie. 

FRANÇOIS  DE  PAULE  (Saint)  , 
(  Indulgences  aullienliques.) 

Les  indulgences  suivantes  sont  accordées 
à  perpétuité  à  tout  fidèle  qui,  pendant  treize 
vendredis  consécutifs,  soit  avant  la  fêle  de 
saint  François  de  Paule  (2  avril),  soit  dans 
tout  autre  temps  de  l'année,  visitera,  en  l'hon- 
neur de  ce  saint,  une  église  des  Minimes, 
étant  vraiment  contrit,  après  s'être  confessé 
et  avoir  communié,  et  y  priera  selon  les  in- 
tentions de  l'Eglise  (7). 

1*  Indulgence  plénicre  un  des  treize  ven- 
dredis, à  son  choix. 

2°  Indulgence  de  sept  ans  et  sept  quaran- 
taines pour  chacun  des  autres  vendredis  (8). 

N.  B.  Dans  les  lieux  où  il  n'y  a  point  de 
maisons  de  l'ordre  des  Minimes,  ou  lorsqu'il 
ne  s'en  trouve  qu'à  la  distance  d'un  mille 
de  leur  demeure,  les  fidèles  peuvent  éga- 
lement gagner  les  indulgences  ci-dessus  aux 
mêmes  conditions,  en  visitant,  à  la  place 
d'une  église  des  Minimes,  une  autre  église 
dédiée  à  saint  François  de  Paule,  ou  seule- 
ment un  autel  portant  l'image  de  ce  saint,  ou 
enfin,  si  Ion  ne  peut  faire  mieux,  l'église  pa- 
roissiale (9). 

FRUITS 

Il  y  a,  dans  le  Rituel  romain,  une  formule 
pour  bénir  les  fruits  nouveaux  qu'on  vou- 
drait offrir  à  Dieu  comme  les  prémices  de  la 
récolte,  à  l'imitation  de  ce  qui  était  prescrit 
aux  Israélites.  Cette  bénédiction  peut  être 
faite  par  des  lecteurs,  comme  le  Pontifical 
l'indique  dans  les  prières  et  cérémonies  de 
I'Ordination  [Voy.  ce  mot).  Mais  depuis  que 
le  nombre  des  prêtres  s'est  accru,  on  leur  a 
communément  réservé  celte  bénédiction, 
destinée  à  demander,  comme  toutes  les  au- 
tres, le  salut  de  l'âme  et  du  corps. 


G 


GÉNUFLEXION. 


On  fléchit  le  genou  dans  bien  des  cas  in- 
diqués par  les  rubriques.  Cette  action  con- 
siste à  abaisser  le  genou  droit  jusqu'au  talon 

(1)  Episcopus  l'iimpat  iinam  oblalani,  et  ex  co  p.irticn- 
Ism  miam  in  corporale  miltat,  cl  aliam  in  calicfm  ilicendo 

Sr,?S:,'^:,:"'ca'p' 30.'"-  ^°'''  '"  '""'"-"^^  '"'  """y 

(2)  Eucli.  Grœc.  p.  81  et  147. 

(3)  Edog.  de  OlTic.  miss. 

(4)  Ordo  rom.,  Amal.  I.  III,  c.  35. 

(5)  Sacerdos  corpus  Uonjiiii  trjplicller  dividat ,  qnaruiu 
partium  uiiam  sacerdos  calici  immiltens...  alia  se  diaco- 
uuro,  subdiaconuraque  communieet,  lertiam  Tialicum  si 
«pus  fuent  m  paima  usaue  ad  Hnem  missse  réservât    été 


gauche,  en  tenant  le  corps  droit.  Plusieurs 
auteurs  prescrivent  seulement  de  l'abaisser 
jusque  sur  le  degré  de  l'autel  devant  lequel 
on  se  trouve.  Cela  suffit  pour  le  célébrant  et 

De  Olfic.  pag.  23. 

(6)  Miss.  Mozar.  ann.  1500. 

(7)  Saiiit  François  de  Panle  est  l'auteur  de  cette  dévo- 
tion des  treize  vendredis  II  avait  clioisi  le  nombre  treiie 
en  mémoire  de  Noire-Seigneur  Jésus-Christ  et  des  douze 
apôtres. 

(8)  Clément  XII,  bref  Cœleslium  munerum  dispensalio 
(lu  2  décembre  1738. 

(9)  Clément  XII,  bref  également  perpétuel  NupcredUa 
du  20  mars  1739. 


75  GEN 

8CS  ministres  pendant  la  nacssc,  afin  qu'ils 
puissent  faire  plus  faciiemenl  tous  les  mou- 
vements qu'ils  ont  à  faire;  d'ailleurs,  s'ils  ne 
sont  pas  in  piano,  mais  sur  un  degré,  et  qu'il 
fallût  abaisser  le  genou  droil  jusqu'au  talon 
gauche,  il  faudrait  que  le  pied  droit  fût  plus 
basque  l'autre,  ce  serait  faire  plus  qu'une 
génuflexion  ordinaire,  et  cela  retarderait  les 
mouvements.  Mais  quand  on  arrive  à  l'autel 
pour  la  messe,  et  quand  on  en  part  après,  la 
génuflexion  doit  se  faire  jusqu'à  terre,  et  à 
deux  genoux  quand  le  saint  sacrement  est 
exposé  sur  l'autel.  La  congrégation  des  Uites 
l'a  ainsi  décidé  tout  récemment,  et  cette  dé- 
cision est  bien  fondée.  En  effet,  il  est  na- 
turel et  conforme  aux  bienséances  même 
civiles  de  donner  à  quelqu'un  de  plus  gran- 
des marques  de  respect  quand  on  l'aborde 
pottr  la  première  fois  et  quand  on  le  quitte. 
D'ailleurs,  pendant  une  génuflexion,  la  pos- 
ture doit  être  différente  de  celle  où  l'on  est 
quand  on  reste  quelque  temps  à  genoux; 
fléchir  le  genou  et  être  à  genoux  sont  deux 
choses  que  l'on  distingue  communément. 
Ainsi,  quand  on  arrive  au  bas  de  l'autel,  on 
fait  la  génuflexion  jusqu'à  terre,  et  si  l'on 
restait  a  genoux,  ce  serait  sur  un  degré;  au- 
trement, quand  on  arrive  devant  Ip  saint  sa- 
crement exposé,  si  l'on  doit  rester  à  genoux, 
pour  l'aspersion,  par  exemple,  ou  pour  la 
bénédiction,  si  on  ne  le  salue  qu'en  se  met- 
tant à  deux  genoux  sur  le  plus  bas  degré, 
se  relèvera-t-on  pour  se  remettre  de  suite  à 
genoux  de  la  même  manière,  précisément  au 
même  lieu?  et  si  ou  ne  se  relève  pas,  tout  le 
sulut  se  bornera  à  une  inclination  profonde 
qu'on  fera  étant  déjà  à  genoux  sur  un  degré, 
ce  qui  ne  parait  pas  asseï  vérifier  le  mot  gé- 
nuflexion. 11  en  sera  de  même  lorsqu'on  est 
à  genoux  avant  de  partir  ;  pourquoi  se  lever 
avant  de  saluer,  pour  saluer  à  genoux 
comme  on  l'est  actuellement?  si  l'on  doit 
faire  plus  qu'une  inclination,  il  faut  donc  se 
lever  du  plus  bas  degré,  puis  se  mettre  a  ge- 
noux par  terre,  et  faire  l'inclination  pro- 
fonde; c'est  ainsi  que  l'entendent  les  rubricis- 
tes  modernes  en  Italie. 

Quand  il  s'agit  des  offices  distingués  de  la 
messe,  la  congrégation  renvoie  aux  auteurs 
qui  en  ont  parlé,  et  ces  auteurs  veulent  la 
génuflexion  jusqu'à  terre;  c'est  là  la  génu- 
flexion ordinaire,  excepté  les  lieux  ou  une 
demi-génuflexion  est  usitée,  comme  dans  le 
rite  lyonnais. 

11  n'est  pas  nécessaire  que  la  génuflexion 
soit  accompagiAée  d'une  inclination  de  léle; 
c'est,  dit-on,  Vusage  en  France,  mais  ailleurs 
on  le  blâme,  parce  que  c'est  ajouter  à  la  ru- 
briquc^qui  distingue  bien  l'une  de  l'autre, 
c'est  s'exposer  à  faire  mal  l'une  et  l'autre, 
et  que  d'ailleurs  le  plus  renferme  le  moins. 
GLAS. 

M  inière  de  sonner  pour  les  offices  des 
morb. 

(1)  De  Virginilale,  vers.  fin. 

(2)  L'bymoe  est  un  oanlique  de  louange  en  l'honneur 
de  Dieu  :  Hymims  ergo  tria  isla  comprelteiid'u  cl  cmiticum 
el  laudein,  et  Vei...  (  Au(;ust.,  in  psahn.  c\lviii;  Isidor. 
Urig.  1.  VI,  c.  19  ;  Plato,  1.  in  de  Lcg).  Le  Gloria  m  excet- 

DlCTIUNNlIRE  DES  RlTKS  SACRÉS,  il. 


GLO  7* 

GLORIA. 

11  y  a  deux  formules  de  prière  très-usitées 
qui  commencent  par  ce  mot  latin  ;  Gloria 
Pnlri,  elc,  qu'on  dit  ordinairement  à  la  fin 
des  psaumes,  des  cantiques  et  du  symbole 
Quicunque;  on  doit  l'omettre  à  la  messe  du 
temps  de  la  Passion,  et  à  tous  les  offices  des 
trois  derniers  jours  de  la  semaine  sainte. 
Dans  le  rite  romain,  on  le  dit  à  la  messe  du 
samedi  saint,  à  vêpres  et  à  compiles,  parce 
que  le  jour  de  Pâques  est  censé  déjà  com- 
mencé :  celte  messe  se  disait  autrefois  pen- 
dant la  nuit,  par  conséquent  après  l'heure 
de  vêpres,  qui  est  le  commencement  de  la 
fête. 

Le  Gloria  in  excelsis  est  une  prière  qu'on 
dit  à  la  messe  avant  l'oraison  qui  précède 
l'Epîlre.  Selon  certains  Missels,  c'est  tou- 
jours après  Kyrie  eleison,  quoiqu'il  y  ait 
plusieurs  Epitres,  le  mercredi  et  le  samedi 
dans  la  semaine  de  la  Pentecôte.  On  In 
dit  toujours  quand  on  a  dit  le  Te  Deum  à 
rolïicc  nocturne,  et  que  la  messe  s'accorde 
avec  cet  olBce  ;  on  le  dit  même  aux  fêtes  de 
Notre-Scigneur  el  de  la  sainte  Vierge,  qui  ont 
pour  objet  quelque  circonstance  de  la  Pas- 
sion ,  comme  le  couronnement  d'épines,  etc. 
Cela  a  été  décidé  pour  la  fêle  des  Douleurs 
de  .Marie,  quoique  auparavant  on  s'en  abs- 
tînt ce  jour-là,  el  qu'on  s'en  abstienne  encore 
dans  plusieurs  rites  usilés  en  France.  Dans 
le  rite  romain,  on  l'omet  aux  messes  votives 
des  saints,  excepté  celles  des  anges,  el  celles 
de  la  sainte  \  iergc  le  samedi. 

GLORIA  m  EZCELSIS. 
(Eiplicalion  du  P.  Lebrun.) 

§  I.  L'antiquité  de  celle  hymne.  Qui  en  csl  l'auteur.  Et 
depuis  quand  les  prêtres  la  disent  à  la  me&se. 

1.  Le  Gloria  in  excelsis  a  été  dit  durant 
longtemps  aux  prières  publiques  et  particu- 
lières des  fidèles  avant  qu'on  l'ait  chanté  ou 
récité  à  la  messe.  Saint  Athanuse  (1)  veut 
qu'après  avoir  dit  dès  le  grand  malin  lo 
psaume  et  le  cantique  que  nous  disons  en- 
core à  laudes,  Deus  ,  Deus  meus;  ei  Béné- 
dicité, les  vierges  chrétiennes  récitent  cette 
hymne  (2)  :  Gloire  à  Dieu  au  plus  haut  des 
deux,  etpaixsttr  la  terre  aux  hommes  de  bonne 
volonté  ;  nous  vous  louons,  nous  vous  bénis- 
sons, nous  vous  adorons,  et  le  reste.  Cette 
même  hymne  (à  quelques  variétés  près,  que 
nous  marquerons)  est  tout  entière  dans  les 
Constitutions  apostoliques  (3)  sous  ce  titre, 
prière  du  matin,  suivant  l'usage  des  Eglises, 
orientales.  Parmi  les  Latins,  on  a  dit  .lussi 
en  beaucoup  d'Eglises  celte  hymne  à  l'olfice 
du  matin,  du  moins  le  dimanche,  depuis  un 
temps  immémorial.  Elle  se  trouve  dans  les 
psauliers  el  dans  les  anciens  livres  d'église 
écrits  en  France  et  en  Angleterre  depuis 
huit  ou  neuf  cents  ans,  où  on  lit  en  quel- 
ques-uns ce  litre.  Hymne  du  dimanche  ù  ma- 
tines, c'est  à  dire  laudes.  Il  y  a  aciuellement 

sis  est  l'hymne  que  les  Grecs  appellent  la  grande  doxo- 
logie,  pour  la  distinguer  du  Glana  Fatri,  qui  est  la  pe- 
tite. 
(3)  Lib.  vil,  c.  47 


TS  DICTIONNAWE  des  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


T6 


plusieurs  de  ces  manuscrits  en  Angleterre  (1); 
et,  ce  qui  est  plus  considérable,  l'hymne 
telle  que  nous  la  disons,  est  tout  entière  dans 
le  fameux  manuscrit  alexandrin  de  la 
Bible  grecque  conservée  dans  la  bibliothèque 
royale  deLondres,  que  des  savants  regardent 
comme  un  des  plus  anciens  manuscrits  du 
monde  (2). 

Plusieurs  auteurs  latins  (3)  ont  cru  que 
saint  Hilaire  était  l'auteur  de  cette  hymne. 
Mais  le  seul  témoignage  de  saint  Athanase, 
contemporain  de  saint  Hilaire,  fait  voir 
qu'ils  se  trompaient,  puisque  de  son  temps 
les  femmes  d'Orient  la  savaient  communé- 
ment par  cœur.  Elle  doit  être  beaucoup  plus 
ancienne,  et  il  y  a  apparence  que  c'est  une 
de  celles  que  les  premiers  fidèles  chantaient 
en  l'honneur  de  Dieu  et  de  Jésus-Christ  vrai 
Dieu.  Il  est  fait  mention  de  ces  hymnes  dans 
la  lettre  de  Pline  à  Trajan  (4),dans  Lucien  (5) 
et  dans  Eusèbe  (6),  et  l'on  s'en  servit  vers 
la  fin  du  11"  siècle  pour  réfuter  l'hérésie 
d'Artemon,  qui  attaquait  la  divinité  de  Jé- 
sus-Christ. On  ne  doit  pas  espérer  de  con- 
naître plus  distinctement  l'auteur  du  Gloria 
in  excelsis.  Les  Pères  du  quatrième  concile 
de  Tolède  ont  dit  sagement  que  les  premières 
paroles  avaient  été  prononcées  parles  anges, 
ce  qui  l'a  fait  appeler  l'hymne  des  anges,  et 
que  la  suite  avait  été  composée  par  les  doc- 
teurs ecclésiastiques  (7), 

Le  Pontifical  attribué  au  pape  Damasc,  ou 
plutôt  le  recueil  des  Vies  des  papes,  dont  on 
trouve  d'anciens  manuscrits,  qui  finissent 
au  temps  de  Justinien,  sont  les  premiers  mo- 
numents où  l'on  voit  que  le  Gloria  in  excel- 
«is  ait  été  dit  à  la  messe.  On  y  lit  (8)  que  le 
pape  Télesphore,  qui  tenait  le  siège  de 
Rome  vers  le  milieu  du  ii*  siècle,  ordonna 
qu'au  commencement  de  la  messe  de  la  nuit 
de  Noël  on  chanterait  l'hymne  des  anges, 
Gloria,  etc.  Dans  un  autre  catalogue  des 
papes  (9),  aussi  bien  que  dans  la  collection 
d'Anastase  (10),  il  est  dit  que  le  pape  Sym- 
maque,  vers  l'an  500,  ordonna  qu'on  dirait 
le  Gloria  in  excelsis  les  dimanches  et  les 
fêtes  (les  saints-  Je  ne  sais  si  l'on  peut  comp- 
ter sur  la  vérité  de  tout  ce  qui  est  rapporté 

(1)  Uslier,  arclievêque  el  primat  proleslanl  li'Irlande, 
r.i|iporie  ces  faits  au  iraiié  de  Rwnance  Ecclesia;  Symbolo 
apo'ilolico  vetere.  Locid.  1617,  p.  42, 

(2)  Celle  Biblp  fui  envnyée  au  roi  de  la  Grande-Breta- 
gne par  Cjfilli^  Lii.;ir,  palriarclie  grec  de  Coubiantinoiile 
apostat,  qui  fui  éiranglé  en  1638,  pour  des  troubles  d'Etal 
qu'il  avait  ex('il(':s  on  mi'on  lui  imputa. 

(5)  Beniig.  Àiuiss.,  Lxpus.  iniss.  Alcuin.  c.  40,  Robert. 
Paiilulus,  Honorius.  Betethus,  etc. 

(4)  Oirmenyue  Clulsio  quasi  Dec dicere  secuni  invicem. 
Epist.  ad  Trajan. 
CS)  Lueian   vhilop. 

(6)  fiiiseb.  Hisl.  eccles.  lib.  vu,  cap.  27.  Sed  et  psalmi 
Tel  canlica  ab  iiiitio  scripla  iuut,  quae  a  fralribus  fidolibus 
VerlmniDei  esse  Clirisluin  el  Deuni,  iota  bynniorum  suo- 
rum  lande  célébrant.  Ec  untiqua  versione  Riifim. 

(7)  Keliqna  quœ  ibi  sequuntur  ecclisiastici  doctores 
coniposncrnnl.  Ci»ic.  Toiel.  iv,  c.  12, 

(8)  Ilic  lerii  m  ..  in  injji essu  sacrifiiii  hymnus  dicerelnr 
nntSHlicus  Gloria  m  excelsis  Dec,  etc.  taatum  noelu  Nalalis 
Domini.  Catnl  poniif.  iti  piopyJ.  ad  Acta  saucl.  Maii. 

(9)  Proptil.  SS.  Uaii.  p,  74". 
MOI  Anàsl  de  Vit.  poutif.  p.  33. 

(11)  Cette  règle  n'était  peut-être  pas  exacleineiH  obser- 
vée. Car  Rémi  d'Auxerre,  vers  (a  lin  du  i\*  siècle, 


dans  ces  Vies  des  papes  avant  la  fin  du  VI* 
siècle  :  ce  qui  est  consiant,  c'est  que  depuis  ce 
temps,  c'est-à-dire,  depuis  saint  Grégoire 
le  Grand,  le  Gloria  in  excelsis  devait  être  dit 
les  dimanches  et  les  fêles  par  les  évéques 
et  non  par  les  prêtres.  Suivant  ce  qui  est 
marqué  dans  les  Sacramentaires  (11)  écrits 
jusqu'au  commencement  du  xi*  siècle,  on 
dit  le  Glohia  in  excelsis  {«5  dimanche»  et 
les  fêles,  quand  l'évéque  officie,  et  les  prêtres 
ne  le  disent  que  le  jour  de  Pâques  (12). 

Mais  quelques  années  après,  l'an  1000, Ber- 
non,  abbé  de  Richenou,  s'appliqua  à  montrer 
dans  un  chapitre  exprès  (13)  que,  puisqu'il 
était  permis  aux  prêtres  de  dire  le  Gloria  in 
eaîce/it*  le  jour  de  Pâques,  il  devait,  à  plus  forte 
raison,  leur  être  permis  de  le  dire  le  jour  de 
Noël;  que  ce  qu'on  lisait  à  la  tête  des  Mis- 
sels n'était  pas  une  preuve  que  saint  Gré- 
goire eût  fait  cette  défense  aux  prêtres,  puis- 
qu'on ne  pouvait  la  trouver  dans  aucun  de 
ses  ouvrages;  et  que,  pour  augmenter  les 
louanges  de  Dieu,  on  devait  permettre  de  le 
dire  tous  les  dimanches  el  toutes  les  fêles 
des  saints,  parce  qu'il  ne  parait  nulle  part 
que  cela  ait  été  défendu  par  les  saints  Pères. 

Le  souhait  de  Bernon  avait  déjà  été  pré- 
venu, et  il  fut  généralement  accompli  bien- 
tôt après.  Le  Gloria  in  excelsis  fut  dit  par 
les  prêtres.  Gela  est  évident  par  les  coutumes 
deCluni  (14), écrites  par  saint Ulric; par  celles 
des  chartreux  institués  en  1084;  et  par  l'Or- 
dinaire du  Munt-Cassin,  écrit  vers  le  même 
temps. 

Un  fort  beau  Sacramentaire  de  l'Eglir.e 
d'Albi,  qui  paraît  être  écrit  aussi  vers  l'an 
1100,  ne  met  plus  de  distinction  entre  les  évé- 
ques et  les  prêtres  ;  il  marque  simpicmeni  (15) 
qu'après  le  Kyrie  eleison  on  dit  le  Gloria  in 
excelsis  aux  jours  de  fêle.  Le  Micrologue  dit 
positivement,  vers  l'an  1090  (16),  qu'dua; 
fêtes  qui  ont  un  office  plein  les  prêtres,  aussi 
bien  que  les  évêques,  disent  le  Glorià  in  ex- 
celsis. De  sorte  qu'on  peut  dire  que  l'origine 
des  chartreux,  en  108i,  concourt  presque 
avec  le  temps  de  la  liberté  qu'ont  eue  le»  prê- 
tres de  dire  le  Gloria  in  excelsis  comme  les 
évéques. 

ne  met  aucune  différence  enlre  l'évéque  et  le  prêlre  que 
sur  le  Fax  vobis ,  et  nulleroeot  sur  le  Gloria  in  exceltU. 
Expos,  miss. 

(12)  Diciiur  Gloria  in  excelsis  Deo,  si  episcopus  fuerit , 
lanluniniodo  die  Domiiiico,  sive  diebu»  festis,  A  presbyleris 
auleiu  uiiuime  dicitur,  nisisolo  in  Pasctia.  &acrani.  edil. 
el  mss. 

(13)  Super  liaec  omiiia  cum  in  capite  libri  Kfissalis,  quan- 
do  prcsbjteri  romani, Ciorin  in  excelsis  Deo,  canere  et  non 
cancre  soIpjmI,  leginms  solummodo  praelitulalnm  :  nus- 
quam  auum  vel  a  beaio  papa  Gregorio  ,  \el  alii|uo  san- 
torum  Patrimi  nobis  inlerdicuini  pulo,quin  omui  die  Donii- 
nica  vel  in  saiictorum  nataliliis  liceat  nobis  sape  diciuni 
liyninum  canere  ad  aiigmenium  laudis  divinae,  Berno  ,  de 
qwhusdam  reb.  ad  miss  speclanl.o.  2. 

(14)  Glorw  in  excelsis  Deo,  nunquam  omiltilur.  nisi  in 
Advenlu  Domini  et  a  Sepluagesima  usque  ad  PascUa.  Con- 
suel.  Ciun.  Sptcil.  tom.JV,  in-4*,  p.  45, 

(15)  Ordoipialiter  in  catliolicaEccIrsia  niissacelebrelnr  : 
in  primis  anliphona  ad  Inlroilum,  demde  Kyrie  eleison  ter- 
tio, Christe  eleison  tertio,  Kyrie  eleismt  tertio,  posiea  Gto- 
riu  in  excelsis  Deo  diebus  festis  lantummodo.  Sacram,  Al- 
biense. 

(16)Microl.  c  2. 


n 


GLO 


I  II.  Uiiliriquos  cl  remarques  louclianl  les  messes  aiii- 
quelles  on  dit  ou  l'on  omel  h;  Gloria  in  excetih. 

On  dit  te  Gloria  in  excelsis  toutes  les  fois 
qu'on  a  dil  à  malims  le  Te  Deuin,  excepté  aux 
nf.iseF  du  jeudi  sninl  et  du  Sdmedi  saint, 
axiTiiuelles  on  dit  le  Gloria  in  excclsis,  quoi- 
qi'on  n'ait  pas  dit  le  Te  Deum  à  matines,  i  P. 
til.  VIII,  n.  3. 

On  ne  le  dit  pas  aux  messes  votives  ordi- 
naires, même  au  temps  pascal,  si  ce  n'est  aux 
messes  de  la  sainte  Vierge  te  samedi,  et  des 
aufjes.  On  ne  te  dit  pas  aussi  aux  messes  des 
morts,  non  plus  que  pendant  l'Avent,  en  Ca- 
rême et  aux  vigiles,  i  P.  til.  VIll,  n.  4. 

1.  Le  Te  Deum  est  une  hymne  de  joie,  de 
même  que  le  Gloria  in  excelsis.  C'est  pour- 
quoi depuis  quatre  ou  cinq  cents  ans  la  rè- 
gle générale  est  qu'à  la  messe,  qui  est  con- 
forme à  l'office,  on  dise  le  Gloria  in  excelsis 
lorsqu'on  a  dil  le  Te  Deum  à  matines.  La 
rubrique  exceple  le  jeudi  saint  et  le  samedi 
saint  ;  et  cette  exception  à  l'égard  du  jeudi 
saint  n'est  pas  ancienne  partout.  L'Eglise  de 
Paris  n'a  commencé  à  dire  le  Gloria  in  ex- 
cf /.VIS  ce  jour-là  que  depuis  l'an  1015.  Pres- 
qui!  toutes  les  Eglises  de  France  et  d'Allema- 
gne ont  conservé  durant  longtemps  l'ancien 
usage  (1)  qui  s'observe  encore  à  Lyon,  à 
Clermonl,  à  Verdun,  à  Laon,  à  Liège,  etc. 
L'oflice  de  la  semaine  sainte,  qui  inspire  de 
la  tristesse  et  qui  exclut  le  Gloria  Patri, 
excluait  aussi  toute  hymne  de  joie.  On  ne 
disait  le  Gloria  in  excelsis  qu'à  la  messe 
pontificale  où  se  fait  le  saint  chrême,  à  c.iuse 
de  la  consécration  des  saintes  huiles  ;  et  dans 
l.'i  suite  on  a  considéré  que  l'institution  de 
l'Eucharistie,  dont  on  célèbre  la  mémoire  ce 
jour-là,  est  une  assez  grande  solennité  pour 
engager  à  dire  le  Gloria  in  excelsis,  indépen- 
(laiiinient  de  la  consécration  du  saint  chrême. 
On  le  dit  à  la  messe  du  samedi  saint  à  cause 
de  la  solennité  de  l'office  ,  qui  est  le  rom- 
mcncemenl  de  la  fête  de  la  résurrection. 

2.  On  ne  le  dit  pas  aux  messes  votives  qui 
ne  sont  pas  pour  quelque  cause  importante 
et  publique,  parce  que  cette  hymne  a  tou- 
jours été  regardée  comme  une  marque  de 
solennité. 

3.  On  le  dit  aux  messes  votives  des  anges, 
à  cause  qu'ils  ont  chanté  les  premiers  le 
commencement  de  cette  hymne,  et  que  c'est 
d'eux  que  nous  l'avons  apprise. 

X.  On  le  dit  aussi  aux  messes  de  la  sainte 
Vierge  le  samedi,  parce  que  dès  le  milieu  du 
IX"  siècle  les  religieux  (2)  ,  et  ensuite  les 
ecclésiastiques  (3)  et  les  laïques,  eurent 
la  dévotion  de  dire  un  ofticc  de  la  sainte 

(1)  Gloria  in  excelsis  cantelurab  episcopo,  si  consecret 
cbrisni:!,  Missuf.  Claromont.  an.  1491  Gloriu  in  excelsis 
non  (lIciLur  iiisi  ubi  chrisma  coiificitiu:,  Missal.  Vim.  an. 
1519,  iliisni  Mtijor.  ilonusl.  m.  1508,  Missal.  Casalis  be- 
netl.  ail.  lol-j,  Missal.  ord.  S.  Joannis  Jerosoliim.  an, 
1353,  Missal.  Paris  an   1359  el  i;«6. 

(2)  Daiiian  Opusc.  53,  cap.  4. 

(3)  Baron.  Annal.  1056,  nomb.  Sel  6;  Conc.  Claromont. 
10;i6. 

(i)  Alcuin.  Microl.  c.  60. 
(5)  Décrétai.  I.  viii.  Ut.  41,  c.  4. 
(di  m  p.,  q.  83,  a.  4. 

(7)  Vidi  leiapore  prisco  Gloria  in  excelsis  Deo  prajter- 
tuiui  in  (liebus  Advenlus  Domini.  Ainal.  Eccles.  Offlc.  I. 


GLO  7f- 

Vierge  ;  que  déjà  le  samedi  était  particuliè- 
rement destiné  (i)  à  l'honorer,  el  que  dans  la 
suite  la  plupart  des  églises  ont  fait  ce  jour-Iâ 
un  office  entier  de  la  Vierge,  avec  le  Te  Deum, 
qui,  selon  le  rite  romain,  détermine  à  dire  le 
Gloria  in  excelsis  à  la  messe.  Mais  à  l'égard 
des  autres  messes  votives  de  la  Vierge,  on 
observe  ce  que  le  p.ipe  Innocent  111  écrivait 
en  12t5  (5)  ,  qu'à  Rome  on  ne  disait  pas  le 
Gloria  in  excelsis  aux  messes  de  la  Vierge 
qu'on  chantait  les  jours  ouvriers. 

5.  On  ne  le  dit  pas  aux  messes  des  morts, 
non  plus  qu'aux  vigiles,  et  depuis  la  Septua- 
gésime  jusqu'à  Pâques,  c'est-à-dire  dans  lout 
le  temps  de  tristesse  el  de  pénitence;  parce 
qu'on  n'ose  chanter  la  gloire  céleste,  dit 
saint  Thomas  (6),  lorsqu'on  pleure  sa  pro- 
pre misère  ou  celle  des  âmes  du  purgatoire. 

6.  A  l'égard  de  l'Avent,  l'usage  de  dire  ou 
de  ne  pas  dire  le  Gtorin  in  excelsis  a  varié  en 
diverses  Eglises, et  peut-être  dans  les  mêmes 
en  divers  temps;  parce  que,  l'Avent  tenant 
un  milieu  entre  le  temps  de  pénitence  au- 
quel l'Eglise  a  pris  des  habits  noirs  ou  vio- 
lets-, et  le  temps  de  joie  auquel  elle  ne  quille 
pas  \' Alléluia,  il  y  a  eu  des  raisons  de  dire 
ou  d'omettre  le  Gloria  in  excelsis.  Il  par;ilt 
par  Amalaire  (7)  qu'on  le  disait  l'an  820  el 
l'an  8.'i0,  et  qu'on  l'omeltail  auparavant.  On 
ne  le  disait  point  au  xr  siècle,  selon  le  Mi- 
crologue  (8),  qui  marque  également  les  riies 
d'Italie  et  des  Gaules;  el  la  raison  qu'il  en 
donne,  et  qu'il  tire  d'Amalaire,  est  que  l'A- 
venl  doit  être  accompagné  de  moins  de  so- 
lennité ,  à  cause  qu'il  représente  l'ancien 
Testament  par  l'atlenle  où  sont  alors  les 
fidèles  de  l'avéncmenl  du  Messie.  Cependant 
l'ancien  Ordre  romain,  écrit  vers  l'an  1140,9), 
nous  apprend  qu'on  le  disait  à  Rome.  Mais, 
enfin,  depuis  le  xir  siècle  jusiju'à  préseut, 
on  a  une  infinité  de  témoignages  qu'on  a 
omis  le  Gloria  in  excelsis  pendant  l'Aveut, 
pour  le  reprendre  (10)  avec  plus  de  joie  el  de 
solennité  le  jour  de  Noël.  Celte  raison  plai- 
sait à  Amalaire,  et  elle  snflil  en  effet  pour 
avoir  établi  el  pour  faire  louer  cet  usage. 

§  Ht.  Rubrique  et  remarques  louchant  la  manière  de  dire 
le  Gluria  in  excetsis. 

Le  prêtre,  étant  au  milieu  de  l'autel,  éten- 
dant les  mains  et  les  élevant  jusqu'à  la  hau- 
teur des  épaules,  dil  Gloriu  in  excelsis  :  lors- 
qu'il dit  Deo,  il  joint  les  mains  et  fait  utie 
inclination  de  tête  à  ta  croix  ;  il  cunlinue  te- 
nant tes  mains  jointes,  el  en  finissant  il  fait 
sur  lui  te  signe  de  la  croix.  Tit.  W ,  n.  3. 

1.  Le  prêtre  se  tient  au  milieu  de  l'autel.  11 

lu,  c.  40. 

(8)  Ab  Adventu  Domini  nsque  art  Nalivitatem  ejns  Te 
Deum  latidamus,  Gloria  in  excelii-,  Deo,  Ile,  musa  est,  di- 
niuljnuis,  quia  majingloria  iion  Tpst:iiii'iiti  >|iiaiu  vi  teris, 
cujuslypum  infra  Advenium  Domini  obsenamus.  Microl. 
Eccles.  observât,  cap.  20. 

(9)  Cantal  missam  cum  Gloria  in  excelsis  Deo,  sicul  in 
aliis  Doniinicis,  usque  ad  Naialeiii  Dumiiii.  Orào  Rom.  %i , 
n.  4. 

(10)  Quasi iiovuni  canticum  redditur  fitotu  m  excelsis 
Deo,  Ml  nocte  ualivitali.*  Dimiiiii,  ut  eo  niagis  ad  uieinoriaoi 
nul>is  reounatur,  tune  prmiuni  celebralum  esse  eumdem 
canluni  lijinuis  angeluruiu.  Amal.  I.  iii,  u(  supra. 


19 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  80 

Gloire   à    Dieu  au  Gloria  in  excelsis 

plus  haut  des  deux;  Deo  ;  cl  in  terra  pax 

et  paix  sur  la  terre  hominibus  bonse  vo- 

aux  hommes  de  bonne  luntntis. 


était  autrefois  indifférent  de  dire  le  Glona  m 
exeelsis  auprès  de  l'autel  ou  à  l'un  des  côtés. 
L'èvêque  (1)  l'entonnait  anciennement  de  son 
siéee  en  se  tournant  vers  le  peuple  ;  et  il 
l'entonne  encore  de  sa  place  lorsqu'il  officie 
solennellement  (2).  Depuis  le  ix^  siècle  (3), 
on  le  disait  à  l'autel  au  côté  droit  de  l'Epitre, 
ce  que  les  chartreux  et  les  carmes  ont  con- 
seryé.  Mais  l'Eglise  de  Rome  a  considéré  que, 
lorsque  rien  ne  détermine  le  prêtre  à  être 
devant  le  livre,  il  était  plus  à  propos  qu'il  fût 
au  milieu  de  l'autel,  vis-à-vis  la  croix,  qu'on 
salue  aux  endroits  marqués.  Cela  s'obser- 
vait ainsi  au  xm*  siècle  [k). 

2.  Le  prêtre  étend  et  élève  les  mains.  C'est 
un  geste  (5)  que  l'amour  des  choses  célestes 
a  toujours  fait  faire,  pour  montrer  qu'on 
voudrait  les  embrasser  et  les  posséder.  La 
rubrique  veut  qu'on  n'élève  les  mains  que 
jusqu'aux  épaules,  afin  qu'on  fasse  ce  geste 
avec  bienséance,  et  qu'on  évite  les  mouve- 
ments irréguliers. 

3.  Il  rejoint  les  mains,  fait  une  inclination 
de  têle,  et  s'incline  à  la  croix  en  disant  Deo, 
par  respect  pour  le  saint  nom  de  Dieu.  Il 
s'incline  devant  le  crucifix,  qui  est  l'image  de 
Jésus-Christ  vrai  Dieu. 

k.  Comme  le  crucifix  représente  l'homme 
Dieu,  et  non  pas  la  personne  du  Père  ou  du 
Saint-Esprit,  le  prêtre  ne  s'incline  qu'aux 
mots  de  Dieu  ou  de  Jésus-Chrisl,  et  non  pas 
quand  il  prononce  le  nom  de  Père  ou  de 
Saint-Esprit. 

6.  En  finissant  le  Gloria  in  exeelsis  le  prê- 
tre fait  le  signe  de  la  croix  selon  l'ancienne 
règle  rapportée  par  Durand  (6),  qui  dit  qu'à 
chaque  action  considérable,  à  la  fia  de  l'E- 
vangile, du  Symbole,  de  l'Oraison  domini- 
cale, du  Gloria  in  exeelsis,  du  Sanctus,  de 
l'Agnus  I)ei,  du  Benediclus ,  du  Magnifi- 
cat, etc.,  on  fait  le  signe  de  la  croix,  suivant 
la  coutume  des  anciens  chrétiens,  qui  le  fai- 
saient au  commencement  et  à  la  fin  de 
toutes  leurs  actions.  On  a  conservé  cet  an- 
cien usage  à  la  fin  du  Gloria  in  exeelsis  et  du 
Credo.  Les  carmes  font  le  signe  de  la  croix  à 
la  fin  du  Kyrie,  quand  ils  ne  disent  pas  le 
Gloria  in  exeelsis  (7). 

§  IV.  Kxplicalioii  du  Gloria  in  exeelsis. 

Après  que  les  fidèles  ont  crié  à  Dieu  plu- 
sieurs fois  de  leur  faire  miséricorde ,  Eyrie 
eleison,  ils  se  souviennent  avec  joie  de  celle 
que  Dieu  a  faite  aux  hommes  en  leur  don- 
nant son  Fils.  Ils  l'en  louent,  ils  l'en  remer- 
cient, et  ils  le  pressent  par  Jésus-Christ  No- 
tre-Scigneur  de  leur  être  favorable.  C'est  la 
fin  qu'ils  se  proposent  en  chantant  ou  en 
récilant  celte  hymne.  Expliquons-en  tous  les 
termes. 

(t)Dlrlgens  se  poniifex  contra  populum  incipil  Gloria 
in  exceisii  Deo,  et  sialim  regyrat  se  ad  orieulem  ,  usque 
dum  fi.iiaiur.  Ordo  Rom.  i,  Uns.  liai.  p.  9. 

(î)  Cœrenwn.  episcop. 

(3)  Amal.  1.  m,  c.  8. 

{i)  I.ium  iDcnnaaao  sut  ante  médium  aliaris.  Durand 
Rali:,n.  I.  iv,  c.  IS. 

(5)  Leveiiius  corda  Bostra  cum  maoibus  ad  Dominum  To 
cœlos.  Fer.  Thren.  m,  41;  Oriq.  Hoiti.  2  in  cap.  ivii 
5ï0d.  ;  Basil,  in  c.  i  Isai»;  Aug.'de  Cura  pro  mort.  c.  5  ; 


volonté. 

Nous  vous  louons. 

Nous  vous  bénis- 
sons. 

Nous vous  adorons. 

Nous  vous  glori- 
fions. 

Nous  vous  rendons 
grâces  à  cause  de 
votre  grande  gloire. 

Seigneur  Dieu,  roi 
du  ciel, 

DieuPèretout-puis- 
sant. 

Seigneur  Jésus- 
Christ,  fils  unique. 

Seigneur  Dieu  a- 
gneau  de  Dieu,  Fils 
du  Père, 

Vous  qui  ôtez  les 
péchés  du  monde , 
ayez  pitié  de  nous; 

>  ous  qui  ôtez  les 
péchés  du  monde,  re- 
cevez noire  très-hum- 
ble prière; 

Vous  qui  êtes  assis 
à  la  droite  du  Père, 
ayez  pitié  de  nous  : 

Car  vous  êtes  le 
seul  saint,  vous  êtes 
le  seul  Seigneur, 

Vous  êles  le  seul 
Très-Haut,  ô  Jésus- 
Christ, 

Avec  le  Saint-Es- 
prit, 

Dans  la  gloire  de 
Dieu  le  Père. 

Amen. 


Laudamus  te. 
Bcnedicimus  te. 

Adoramus  te. 
Glorificamus  te. 

Gralias  agimus  libi 
propler  magnam  glo- 
riam  tuam. 

Domine  Deus,  rex 
cœlestis, 

Deus  Paler  omni- 
potens. 

Domine  fili  unige- 
nile  Jesu  Christe, 

DomineDeus  agnus 
Dei,  Filius  Patris, 

Qui  tollis  peccala 
mundi,  miserere  no- 
bis; 

Qui  tollis  peccata 
mundi,  su>cipe  depre- 
cationem  nosiram; 

Qui  sedes  addexie- 
ram  Patris,  miserere 
nobis. 

Quoniam  tu  solus 
sanctus,  tu  solus  Do- 
minus, 

Tu  solus  Altissi- 
mus,  Jesu  Christe, 

CumsanctoSpirita, 

In  gloria   Dei  Pa- 
tris. 
Amen. 


Gloria  in  excelsis  Deo,  Gloire  à  Dieu  au 
phis  haut  des  deux.  On  entend  par  les  cieux 
les  lieux  les  plus  hauts,  la  demeure  des  es- 
prits bienheureux  que  l'Eglise  appelle  sou- 
vent la  milice  céleste. 

Gloire  à  Dieu.  Rendre  gloire  à  quelqu'un, 
c'est  en  avoir  une  grande  idée,  et  faire  con- 
naître celte  idée  en  lui  donnant  les  louanges 
qu'il  mérite  pour  quelque  grande  action. 
L'incarnation,  qui  réunit  le  ciel  et  la  terre 
en  unissant  l'homme  à  Dieu,  fait  découvrir 
aux  esprits  bienheureux  des  sujets  infinis  de 
louer  Dieu,  et  un  nouveau  moyen  de  l'ado- 
rer de  la  manière  qu'il  mérite.  Ils  célèbrent 
donc  ses  louanges  au  moment  de  la  nais- 
sance de  Jésus-Christ  (8),  à  cause  des  grandes 

Sakian.  1. 1,  de  Gub.  Dei. 

(6)  Ki'gulariler  in  omnibus  evangelicis  verbis  debemus 
facere  signuni  crucis  el  in  fine  E^aogelii,  S.vuiboli,  Uonii- 
nicœ  Oraliouis,  Gloria  in  exeelsis  Deo,  Sanclits,  etc.  Du- 
rand. Ralional.  1.  v,  n.  IS. 

(7)  Diclo  igilur  Gloria  in  extelsls  Deo,  vel  Kyrie  eleison 
pro  ti^mpnre,  sacerdossigaelse  slgoo  crucis.  Uittal.CamL 
an.  ISIi. 

(8)  lue.  Il  U. 


81  GLO 

merveilles  que  Dieu  opère  par  ce  mystère, 
et  parce  qa'alors  un  adorateur  digne  de  Dieu 
parait  dans  le  monde.  Les  holocausies  et  les 
sacrificfs,  qui  n'étaient  que  Oguratifs ,  n'é- 
taient plus  ;igréablps  à  Dieu  ;  et  ce  divin  ado- 
rateur, entrant  dans  le  monde,  dit  à  Dieu  (1)  : 
Vous  n'avez  point  voulu  d'hostie  ni  d'obla- 
tion,  mais  vous  m'avez  formé  un  corps  pour 
vous  être  offert  en  sacrilice.  C'est  uni-  gloire 
à  Dieu  d'être  adoré  par  un  Dieu  revêtu  de 
l'humanité,  qui  doit  être  une  victime  vivante, 
toujours  sainte,  toujours  agréable. 

Kt  in  terba  pax  hominibus  :  Et  paix  sur 
la  terre  aux  hommes.  Jésus-Christ,  qui  fait 
rendre  la  gloire  qui  est  due  à  son  Père,  nous 
apporte  aussi  la  paix,  pacifiant  par  son  sang, 
selon  l'expression  de  l'Ecriture  (2j,  tout  ce 
qui  est  dans  le  ciel  et  sur  la  terre. 

La  paix  n'est  autre  chose  que  l'union  et  la 
bonne  intelligence  que  nous  devons  avoir 
avec  Dieu,  avec  nous-mêmes  et  avec  le  pro- 
chain. Or,  il  n'y  a  que  Jésus- Christ  qui  ré- 
tablisse cet  ordre  parmi  les  hommes,  en  sou- 
mettant notre  volonté  à  celle  de  Dieu  par 
l'amour  et  par  la  pratique  de  ses  saintes 
lois;  en  assujettissant  en  nous,  par  l'impres- 
sion de  sa  grâce,  la  chair  à  l'esprit,  les  sens 
à  la  raison;  en  nous  délivrant  de  notre  or- 
gueil, de  notre  ambition,  de  l'amour  des 
biens  temporels;  et  en  tournant  nos  vues  du 
côté  des  biens  solides  et  éternels,  qui  ne 
sauraient  causer  de  la  division  parmi  les 
hommes. 

Le  fruit  de  la  paix,  c'est  la  tranquillilé  qui 
exclut  tout  trouble  et  qui  remplit  tous  nos 
désirs.  Les  hommes  ne  pouvaient  avoir  cette 
tranquillité,  sentant  continuellement  le  be- 
soin de  leur  libérateur ,  et  le  désirant  sans 
Cesse.  Le  voilà  venu,  ce  divin  libérateur,  et 
avec  lui  cette  paix  tant  désirée  :  tous  leurs 
souhaits  sont  remplis. 

Mais  à  qui  est  donnée  cette  paix?  Homini- 
BDs  biiNjE  viiLUNTATis,  aux  homtnes  de  bonne 
volonté,  pour  qui  Dieu  a  une  bonne  volonté, 
qui  sont  aimés  et  chéris  de  Dieu  (3),  et  qui 
ont  eux-mêmes  une  bonne  volonté  pour 
Dieu,  c'est-à-dire  qui  l'aimenl  et  qui  lui  sont 
soumis  par  amour.  Le  texte  grec  et  la  Vul- 
giite  nous  donnent  ces  deux  sens  respecta- 
bles, qui  ne  sont  pas  opposés,  qui  se  donnent 
au  contraire  du  jour  l'un  à  l'autre.  L'un  fait 
coimaîlre  la  source  de  la  bonne  volonté  dans 
Dieu  ,  et  l'aulre  marque  l'eflet  de  celle  bonne 
volonté  dans  l'homme,  parce  que  l'amour  de 
Dieu  pour  l'homme  est  le  principe  et  la  cause 
de  l'amour  de  l'homme  envers  Dieu.  De  la 
bonne  volonté  parlent  tous  les  saints  désirs, 
qui  ne  tendent  qu'à  l'union  des  hommes  avec 
Dieu,  en  quoi  consiste  la  pais.  Celle  paix 
n'est  donc  que  pour  les  hommes  de  désirs, 
tel  qu'était  Daniel  ,  appelé  par  l'ange 
l'homme  de  désirs  (i),  pour  ces  hommes  qui 

(1)  Uebr.  I,  5. 

(2)  Paciticans  per  sanguiiiem  crucis  ejiis,  sive  quae  in 
«élis,  sive  quae  iii  terris  suut,  Coloss.  i,  20. 

(5)  Selon  le  lexle  grec. 

(4)  Vir  desiderioruni.  Dan.  3t,  M,  19. 

(5)  Tu  auLeiii  in  sanclo  habita;,  Uus  Israël.  Psal.  xxi 
C6)  II  Cor.  1, 2. 


GLO 


m 


sont  selon  le  cœar  et  la  bonno  volonté  d« 
Dieu. 

Laudamus  te,  nous  vous  louons.  Louer, 
c'est  dire  le  bien  que  l'on  sait  de  quelqu'un, 
c'est  reconnaître  et  publier  ses  vertus  et  ses 
qualités.  Nous  ne  saurions  louer  Dieu  qu'im- 
parfaitement,  parce  qu'il  est  infiniment  au- 
dessus  de  tout  ce  que  nous  pouvons  dire  ou 
penser.  Louons-le  néanmoins  autant  qu'il 
nous  est  possible,  et  disons  :  Nous  vous 
louons.  Seigneur,  comme  le  sujet  inépuisable 
de  nos  admir;ilioiis  et  de  nos  louanges  (5). 

Benediciml's  te,  nous  vous  bénissons  comme 
la  source  de  tout  notre  bien.  On  peut  louer 
quelqu'un  pour  quelques  grandes  actions 
qui  n'ont  aucun  rapport  à  nous.  Le  bénir, 
c'est  le  louer  comme  noire  bienfaiteur  avec 
un  cœur  plein  de  reconnaissance.  Nous  bé- 
nissons Dieu  quand  nous  le  louons  et  que 
nous  désirons  que  tout  le  monde  le  loue 
comme  l'auteur  de  tout  ce  que  nous  avons 
et  de  tout  ce  que  nous  espérons.  C'est  en  ce 
sens  que  l'Eglise  nous  fait  dire  ces  paroles  de 
saint  Paul  (6)  :  Béni  soit  Dieu  et  le  Pire  de 
Notre-Seigneur  Jéstis-Christ,  le  Père  des  mi- 
séricordes, et  le  Dieu  de  toute  consolation, 
qui  nous  console  en  lotîtes  nos  afflictions.  La 
bénédiction  ici  tient  un  milieu  entre  la 
louange  et  l'.iction  de  grâces 

ÂoonAMDS  TE,  «OMS  VOUS  odorons  comme 
notre  Créateur,  notre  conservateur  et  notre 
souverain  bien.  Orare,  c'esl  prier,  et  ado- 
rnre,  c'est  ajouter  à  la  prière  des  signes  do 
notre  attacheinenl,  de  notre  dépendance,  de 
notre  afTectioii  ,  soit  en  portant  la  main  à  la 
bouche,  comme  pour  baiser  ce  que  nous  ho- 
norons, soit  en  donnant  d'autres  marques 
de  respect  et  de  vénération. 

Les  respects  qu'on  rend  aux  hommes  sont 
quelquefois  exprimés  dans  l'Ecriture  par  le 
mot  d'adorer,  et  alors  ce  terme  signifie  qu'on 
leur  rend  le  plus  grand  honneur  qu'on 
puisse  rendre  à  des  créatures  qui  n'ont 
qu'une  grandeur  communi({uée,  et  que  nous 
ne  respectons  et  ne  servons  pas  pour  elles- 
mêmes.  Mais  adorer,  par  rapport  à  Dieu, 
c'esl  rendre  à  sa  souveraine  majesté  le  culte 
suprême  qui  ne  convient  qu'à  lui  seul;  c'esl 
l'aimer  et  le  servir  pour  lui-même  et  comme 
noire  dernière  fin.  Si  l'on  ne  se  met  pas 
communément  dans  une  posture  particulière 
qui  marque  l'adoralion,  comme  il  se  prati- 
que dans  quelques  Eglises (7)  en  disant:./4do- 
ramus  te,  on  ne  laisse  pas  d'adorer  intérieu- 
rement, parce  que  cela  se  peut  faire  en  toute 
situation. 

Globificamus  TE,  nous  vous  glorifions.  On 
ne  peut  passer  toutes  ces  expressions  sans 
en  remarquer  la  justesse,  la  liaison  et  l'or- 
dre. Celui  qui  rend  à  Dieu  ce  qui  lui  est  dii, 
le  loue,  le  bénit,  l'adore,  le  glorifle.  Louer 
est  un  acte  de  l'esprit.  Bénir  est  une  effusion 

(7)  A  Sens,  le  prêtre,  le  diacre  et  le  sous-diacre  se  met- 
tt>nl  ii  genouv  aux  ^y  Àdorauius  le  et  Svscipe  deprecatio- 
nem  noslram,  et  tout  le  clergé  se  lieut  debout  ,  la  face 
tournée  à  l'autel.  (Hit.aii.  169i,  p.  465).  Dans  lordj;^ 
r.lteaux,  tout  le  clui'ur  s'incline  prolondéiiient. 
lutsdu  chapitre  de  .Strasliourg ,  en  UOI),  ordoii 
le  cbœur  se  tourae  et  se  tienne  incliué  à  ces  p; 
ramus  te. 


83 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


U 


de  cœur  qui  nous  porte  à  la  glorificalion; 
car  adorant  l'Etre  infini  comme  le  principe 
(Je  tout  ce  que  nous  sommes,  nous  voulons 
que  tout  ce  qui  est  en  nous  lui  rende  gloire; 
et  c'est  ce  qu'on  entend  par  glorifier.  Nous 
ne  pouvons  rendre  à  Dieu  toute  la  gloire  qui 
lui  est  due ,  mais  nous  voulons  que  nos  pen- 
sées, nos  paroles  et  nos  artions  soient  con- 
sacrées à  sa  gloire.  Nous  souhaitons  que  tout 
ce  qui  est  en  nous  et  tout  ce  qui  dépend  de 
nous  soit  employé  à  son  scrvico,  puisque 
nous  avons  tout  reçu  de  lui.  Voilà  à  quoi 
saint  Paul  nouseshorte  quand  il  nous  dit  (1)  : 
Vous  avez  été  achetés  d'un  grand  prix;  glo- 
rifiez donc  et  portez  Dieu  dans  votre  corps 
[et  dans  votre  esprit  (2)],  puisque  l'un  et 
l'autre  sont  à  lui 

Gratiâs  AGiHCS...  nous  vous  rendons  grâces 
à  cause  de  votre  grande  gloire;  de  celte  gloire 
qui  éclate  dans  l'union  de  la  nature  hu- 
maioe  avec  la  divine,  le  chef-d'œuvre  de  la 
puissance,  de  la  sagesse  et  de  la  bonté  de 
Dieu. 

Pour  bien  entendre  quelle  est  la  grande 
gloire  dont  l'Eglise  nous  fait  ici  rendre  grâ- 
ces à  Dieu,  il  faut  se  souvenir  que  toutes  les 
paroles  dont  elle  a  composé  ce  cantique  ne 
sont  qu'une  extension  de  celles  des  anges  qui 
chantèrent  Gloire  à  Dieu  n  paix  aux  hommes, 
au  moment  que  Jésus-Christ  parut  dans  le 
monde.  Dieu  a  tiré  une  gloire  inGnie  de  la 
divine  victime  qui  nous  a  donné  la  paix. 
Nous  le  remercions  de  cette  grande  gloire 
qu'il  a  fait  paraître  en  nous  procurant  un  si 
grand  bienfait. 

La  grâce  et  la  miséricorde  de  Dieu  sont 
souvent  prises  pour  sa  gloire.  Tous  ont  pé- 
ché, et  ont  besoin  de  la  miséricorde  de  Dieu, 
dit  saint  Paul  (3).  H  nous  a  appelés  par  sa 
gloire  et  par  sa  vertu,  dit  saint  Pierre  fi). 
Ainsi  la  grande  gloire  de  Dieu  se  prend  pour 
sa  grande  miséricorde,  parce  que,  selon 
l'expression  d'isa'ie,  la  gloire  de  Dieu  est  ré- 
vélée en  nous  pardonnant  (5);  et  cette  gloire 
ou  cette  miséricorde  éclate  surtout  dans  le 
mystère  de  l'incarnation  ,  Ce  grand  mystère 
d'amour,  dit  l'Apôtre  (C),  qui  s'est  fait  voir 
dans  la  chair,  qui  a  été  justifié  par  l'esprit; 
reçu  dans  la  gloire.  On  pourrait  donc  dire 
simplement  :  Nous  vous  rendons  grâces  pour 
votre  grande  miséricorde,  qui  vous  est  si 
glorieuse  ;  mais  l'Eglise,  tout  embrasée  d'a- 
mour, plus  occupée  de  la  gloire  de  son  Dieu 
que  du  bien  qui  nous  en  revient,  nous  fait 
dire,  par  une  expression  noble  et  généreuse  : 

(1)1  Cor.  VI,  20. 
ii)  Selon  le  texte  grec. 

(3)  Omnes  eoim  peccaverant,  et  egeni  gloria  Dei.  Rom. 
m,  23 
II)  Vocavit  nos  propria  gloria  el  virlute.  II  Pelr.  i,  3. 

(5)  Ëxaltabitur  parcens  vobis.  Isai.  iii,  18. 

(6)  1  Tint,  m,  16. 

(7)  Il  est  dans  la  Bible  Polyglotte,  et  à  la  fia  du  Psautier 
imprimé  en  grec  el  en  laliii,  à  Oxlbrd. 

(8)  Toyn  un  Missel  de  Cologne  écrit  l'an  1153,  m.nrqué 
sous  le  titre  de  titre  d'église  ,  fort  micien,  dans  le  Catal. 
des  mss.  de  M.  Séguier,  p.  94, qui  apparlipiiuentà  présent 

■iU.^révêque  de  Metz;  le  Missel  de  Lunden  en  Djiip- 
Kiarcfc,  delSli;  et  la  Liturgie  de  l'archevêque  d'Upsal, 
i!i1l)rjmi!e  à  Stokholm  en  1576  ,  sous  le  titre  de  Liturgia 
SurcàrM.  que  les  Etats  protestants  de  Suède  dreai  brûler. 


Nous  vous  rendons  grâces  pour  votre  grande 
gloire,  qui  éclate  en  nous  sauvant,  6  Sei- 
gneur Dieu,  roi  du  ciel,  devant  qui  les  iiabi- 
lanls  de  la  terre  ne  sont  que  néant. 

Deus,  Pater  omnipotens.  Toutes  les  paro- 
les précédentes  s'adressent  aux  trois  divines 
personnes  qui  sont  ensuite  dislinclemenl  ex- 
primées. 0  Dieu,  Père  tout-puissant,  6  Sei- 
gneur, Fils  unique;  et  le  texte  grec  (7J  de  celte 
hymne  et  quelque'^  liturgies  latines  mettent 
ici  leSaint-Espril(8;.  Mais  depuis  huit  à  neuf 
cents  ans  tontes  les  versions  latines  mettent 
le  Saint-Esprit  à  la  fin  du  cantique,  et  c'est 
ce  que  nous  suivons. 

Domine,  Fili  unigenite,  vous  qui  êtes  aussi 
noire  Sciijneur, Fils  unique,  seul  engendré  du 
Père,  celui  en  qui  il  met  toutes  ses  complai- 
sances. Dès  que  l'Eglise  a  nommé  ce  divin 
Fils,  qui  est  son  Epoux,  elle  ne  peut  pas  ter- 
miner si  surcinclen)ent  ce  qu'elle  veut  lui 
dire.  Ses  délices  sont  de  s'entretenir  avec  lui, 
et  de  lui  exposer  ses  besoins  avec  une  con- 
fiance pleine  de  tendresse.  Toutes  ses  eit- 
pressions  marqueront  son  amour,  et  réveil- 
leront de  nouveaux  motifs  d'obtenir  le  salut 
qu'elle  désire. 

Jesu,  vous  qui  êtes  notre S'.uvewr.  Curiste, 
vous  qui  êtes  VOint  par  excellence,  et  con- 
sacré pour  le  giand  ouvrage  de  la  réconci- 
liation. 

Domine  Deus  :  Seigneur  qui  êtes  Dieu, 
qui  pouvez  par  conséquent  ce  que  vous 
voulez. 

Agnus  Dei  :  vous  qui  êtes  l'Agneau  de 
Dieu,  cette  seule  victime  qui  est  agréable  à 
Dieu  votre  Père,  cet  Agneau  immolé  dès  le 
commencement  du  monde,  cet  Agneau  qui 
devait  s'assujettir  toute  la  terre  ^9j  par  son 
sang,  cet  Agneau  à  qui  toutes  les  créatures 
crient  (10)  :  Bénédiction,  honneur,  gloire  et 
puissance,  comme  à  celui  qui  est  assis  sur  le 
trône. 

FiLius  Patris.  Pourquoi  encore  une  fois 
Fils  du  Père?  C'esl  que  Jésus-Christ,  pre- 
nant par  sa  résurreclion  une  nouvelle  vie, 
devient  encore  d'une  manière  particulière  le 
Fils  du  Père,  qui  le  glorifie  pour  être  pontife 
éternel,  en  lui  disant  (H):  Y  ousétes  monfits 
bien-aiiné:je  vous  ai  engendré  aujourd'hui. 

Qni  TdLLis  (12)  peccata  mundi  :  vous  ({ui 
êtes  le  prêtre  et  la  victime  pure  et  sans  i.irhe, 
qui  ôlez  les  péchés  du  monde,  ayez  pitié  de 
nous,  miserere  nobis. 

Qui  TOLLis (13,.  Qui  ôtez  les  péchés  du 

monde,  recevez  nos  très-humbles  prières.  Les 

et  dont  il  reste  un  exemplaire  à  Paris  dans  la  bibliotlièquu 
de  M.  le  cardinal  do  Kolian, 

(91  Dominalorem  terr.Te.  Isai.  xvi,  1. 

(10)  Sodenli  in  ilirono,  et  Aguo  benedictio,  elhonor,  cl 
gloria,  et  polfstas.  Apoc.  v,  13. 

(ll)Psfl;.  H,  Hebr.  i. 

(12)  A  la  cathédrale  de  Noyon,  le  prêtre,  le  diacm  ,  Iiî 
sOHS-diarre  el  tout  le  ctiœur  se  mettent  à  genoux  :ni  pre- 
mier Qui  tollis,  jusqu'à  ce  qu'on  ait  chanté  deprecmimem 
nosiram.  A  la  calliédrale  de  Liège,  on  se  nii't  aussi  a  yr- 
non\  au  prend  t  0"!  loltis  ;  et  on  ne  se  relève  qu'4  ces 
mots,  quoniam  tu  soltts. 

(l.î)  Aces  mots, selon  la  rubrique, le  prêtre  fait  une  in- 
cliiijtiou  de  tête.  \  Pari»  et  ailleurs ,  tout  le  cliosur  se 
tourne  vers  l'autel.  A  Reims,  à  Lisieux,  siÀuxerre  el  ai!- 
ûurs,  on  s«  melli  genoux. 


.^- 


85 


GLO 


Gdèles,  louches  de  l'iiumense  charité  du  Sau- 
veur qui  se  charge  des  péchés  du  monde, 
s'arrélent  à  celle  circonslaiice  si  lendre;  et 
pour  avoir  pari  à  celle  charilé  iiiGnio,  ils 
disent  encore  :  Puisque  vous  vous  chargez 
d'rffacir  les  péchés  du  monde,  recevez  la 
piièrf  que  nous  vous  faisons  d'expier  les 
noires. 

Qvi  SEDKS Qui  ites  assis  à  la  droite  du 

Père,  ayez  pitié'  de  nous.  Nouveau  motif 
d'engagir  Jésus-Christ  à  nous  faire  miséri- 
corde: sa  séance  à  la  droite  du  l'ère.  C'est 
comme  si  nous  lui  disions  :  Vous  qui  avez 
déjà  payé  pour  nous,  qui  jouissez  même  de  la 
récompense  de  ce  rachat,  étant  à  la  droite  du 
Peu,  I  itesnous  n  ssentir  les  tHels  de  votre 
mi^érlC■o^llc  et  de  volie  puissance.  Saint  Paul 
dit  (1)  que  Jésus-Christ  est  à  ta  droite  de 
Dieu  vu  il  interpelle  pour  nous.  Et  ce  grand 
apôtre  dit  encore  ailleurs  (2)  qu'iY  est  tou- 
jours vivant  pour  interpeller  pour  nous. 

Remarquons  ici  qu  interpeller  dit  beau- 
coup plus  ((u'intercédir.  Celui  qui  inlerpelle 
a  droit  de  parler,  d'ajouter  de  nouvelles  rai- 
sons, et  de  dire  :  Ayez  égard  à  tel  ou  tel  chef. 
Jésus-Christ  donc,  étant  à  la  droite  de  son 
Père  et  interpellant  pour  nous,  a  droit  de 
dire  au  Père  céleste  :  Ayez  égard  à  mon  sang, 
qui  est  le  prix  de  leur  rédemption. 

Ainsi  nous  disons  à  Jésus-Christ  :  Vous, 
Seigneur,  qui  êtes  à  la  droite  du  Père  après 
avoir  payé  pour  nous,  qui  élos  le  vrai  pon- 
tife pour  interpeller  pour  nous,  ayez  pitié  de 
ceux  qui  doivent  aller  à  vous  avec  la  con- 
fiance que  marque  voire  apôtre  (3)  :  Ayant 
donc  pour  grand  pontife  Jésus- Christ,  Fils 
de  Dieu,  qui  est  moulé  au  plus  haut  des  deux, 
allons  nous  présenter  avec  confiance  devant 
te  trône  de  la  grâce,  afin  d'y  recevoir  miséri- 
corde, et  d'y  trouver  grâce  pour  être  secourus 
dans  nos  besoins. 

Oui,  Seigneur,  c'est  de  votre  Irônc  que 
doivent  émaner  toutes  les  grâces  :  parce  que 
vous  êtes  le  seul  Saint,  quoniam  tu  solus 
SiNCTDs.  Premièrement  ,  le  seul  pontife 
saint  ('i'),  innocent,  sans  tache,  séparé  des 
pécheurs,  et  plus  élevé  que  les  cieux  ;  qui 
par  conséquent  n'êtes  pas  obligé  d'offrir  des 
victimes  pour  vous  avant  que  d'en  offrir 
pour  le  peuple,  comme  fait  le  prêtre  qui 
vous  représente  à  l'autel.  Secondement,  vous 
êtes  le  seul  Saint,  le  seul  qui  renfermez  dans 
vous  tous  les  saints  comme  vos  membres  , 
qui  n'ont  de  sainteté  qu'en  vous  et  par  vous. 

To  SOLUS  DoHtNcs.  Vous  êtes  aussi  le  seul 


(t)  Rom.  nu,  Si. 

(2)  Uebr.  ïii,  iS 

(3)  Habeutes  ergo  pontificem  magnum  qui  peuetravit 
calos  Jesum  Filiiim  Dei ,  adeamus  ergo  cum  liducia  ad 
throiMiiu  gratis,  ul  uiisericordiaoi  cousei)uaoiur,  et  gra- 
liam  iuveulamus  ia  auxiliu  O|iporluao.  Hebr.  iv,  U,  16. 

(4)  Saiicius,  iiiuoceus,  impollutus,  segregalus  a  (jccca- 
toribus,  et  eicelsior  cœlis  laclus  ;  qui  non  liabet  uecessi- 
latem  quotidie,  qiiemadtnodum  sacerdulûs,  irlus  pro  suis 
deliclis  bostias  offerre,  deinde  pro  populi.  Hebr.  vu,  26. 

(5)  Les  indulgences  accordées  a  la  dévotion  à  saint 
Louis  de  Goniague  sont  bien  propres  à  exciter  les  tidèles 
à  la  pratiquer.  11  serait  à  désirer  que  la  jeunesse  cbré- 
tienue  surtouL  se  mit  sous  la  protection  de  cet  aimable 
saint ,  que  Benoit  Xlll  lui  a  douné  tout  à  la  fois  pour  pa- 
Irott  «i  pour  uodUe,  Notis  as  iaurious  trop  rccoiuiuauder. 


GON  8<t 

Seigneur  par  nature  et  par  acquisition,  nous 
ayant  rachetés  par  votre  sang.  \ Ous  êtes  le 
seul  qui  exercez  toute  souveraineté,  puis- 
que vous  êtes  le  seul  qui  ayez  la  même  au- 
torité que  le  Père  et  le  Saint-Esprit. 

Tu  soLOS  Altusimus,  JesuChriste  :  le  seul 
Très-  Haut,  égal  a  Dieu,  avec  te  Sainl-lisprit, 
dans  ta  gloire  du  Père,  ci'M  san'Cto  Spiritu 
IN  GtoRiA  Dei  Patris.  Amen. 

GONZAGUE  (Saint  Louis  de)  (5). 

(Indulgci.ccs  autliunll(|ues  ) 

I. 

Indulgence  (ilénière  accordée  à  perpétuité  à 
tous  les  lidèles,  le  jour  de  la  tête  de  ce  saint. 

Pour  gagnercette  indulgence, ondoit, après 
s'être  confessé  elavoircommunié, prier  pour 
les  inteiilioiis  de  l'Eglise  devant  un  autel  où 
cette  fête  soit  célébrée  avec  la  permission  do 
l'ordinaire  (6). 

A'.  B.  1"  La  fêle  de  saiut  Louis  de  Gonza- 
gue  est  fixée  au  21  juin  ;  mais  s'il  arrivait  que 
cettp  fèlo  »e  célébrât  un  autre  jour,  avec  la 
permission  de  l'ordinaire,  l'iiidulgence  se 
g  igncrait  ce  jour-là,  et  non  plus  le  21  juin. 

2°  Il  n'est  pas  nécessaire  que  l'autel  soit 
dédié  à  saint  Louis  de  Gonzague,  il  faut  seu- 
lement qu'on  y   célèbre  la  fête  de  ce  saint 
avec  la  permission  de  l'ordinaire. 
II. 

Indulgences  accordées  à  perpétuité  à  tout 
fidèle  qui  célébrera,  en  l'honneur  de  saint 
Louis  de  Gonzague,  les  six  dimanches  qui 
précèdent  sa  fête,  ou  même  six  autres  di- 
manches consécutifs  dans  le  cours  de  l'année. 

Indulgence  plénière  pour  chacun  des  six 
dimanches,  aux  conditions  suivantes  : 

1"  Que  l'on  célèbre  les  six  dimanches,  et 
qu'on  les  célèbre  de  suite  sans  inleruption; 

2^  Qu'après  s'être  confessé  on  commu- 
nie chacun  de  ces  six  dimanches. 

3*  Que  l'on  sanctiûe  ci.acun  de  ces  diman- 
ches par  de  pieuse»  tnéJitutions,  ou  des  prières 
vocales,  ou  d'autres  œuvres  de  piété  en  l'hon- 
neur de  saint  Louis  de  Gonxague  (termes  du 
rescritl  (7). 

III. 

Indulgence  accordée  à  tout  fidèle  qui  réci- 
tera, aiec  dévotion  et  un  cœur  contrit,  la 
prière  suivante  à  saint  Louis  de  Gonzague, 
avec  un  Pater  et  un  Ave. 

Indulgence  de  100  jours,  une  fois  par 
jour  (8j. 

à  ce  sujet,  le  petit  ouvrage  qui  a  pour  litre  :  Exercices 
de  dévotion  à  S.  Louis  de  Gonzague,  etc.,  1  vol.  in-18.  Ou 
y  trouve  l'Abrégé  de  la  »ie  du  saint,  des  prières  en  soQ 
honneur,  et  des  lectures  pour  un  exercice  de  trois  jours, 
pour  une  neuvaiae,  pour  les  six  dimanches  et  pour  le  joar 
de  sa  fête.  Puissent  les  jeunes  gens  apjirendre  dans  ce 
livra  3  imiter  lesvertus  d'un  saint,  mon  ii  la  fleur  de  l'âge, 
et  pourtant  chargé  de  mérites  piiur  le  ciel! 

(6)  Brefs  de  Bennii  Xlll,  du  22  novembre  1729  ;  de  Clé- 
ment Xtl,  du  21  novembre  1737  ;  el  de  BeDoll  XIV,  du  22 
avril  1742. 

(7)  Clément  Xll,  décrets  de  la  sacrée  congrégation  des 
Indulgences,  du  !  1  septembre  1739,  et  du  7  janvier  1740 

(8)  Pie  VU,  décrei  t/i  iii.^  el  oibis  de  la  sacrée  congré- 
gation des  ludulgeoces,  du  B  mars  180i. 


87 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


8K 


PRIÈRE. 

0  bienheureux  Louis,  orné  d'une  angéli- 
que  pureté,  malgré  mon  indignité,  je  mets 
sous  votre  protection  la  pureté  de  mon  âme 
et  de  mon  corps.  Je  vous  en  conjure,  par 
cette  angélique  vertu  que  vous  avez  si  bien 
pratiquée,  daignez  me  recommander  à  l'A- 
gneau sans  lâche  Notre-Seigneur  Jésus -Christ, 
et  à  sa  très-sainte  Mère,  la  Vierge  des  vierges. 

Préservez-moi  de  toute  faule  grave,  ne 
permettez  pas  que  je  me  souille  de  la  moin- 
dre tache  d'impureté;  mais  quand  vous  me 
verrez  dans  la  tentation  et  le  danger  de  pé- 
cher, daignez  éloigner  de  mon  cœur  les  pen- 
sées et  les  affections  impures ,  rappeler  à 
mon  esprit  lesouvenirde  l'éternité  et  de  Jésus 
cruçiGé,  imprimer  profondément  dans  mon 
cœur  le  sentiment  de  la  sainte  crainte  de  Dieu, 
et  y  rallumer  le  feu  de  l'amour  divin;  afin 
qu'après  vous  avoir  imité  sur  la  terre,  je 
mérite  de  posséder  Dieu  avec  vous  dans  le 
ciel.  Ainsi  soit-il.  Ptiter,  Ave. 
GRADUEL. 

C'est  une  petite  partie  de  la  messe  qui  suit 
l'Epllre,  ainsi  appelée  des  degrés  sur  lesquels 
on  montait  autrefois  pour  la  chanter.  On 
donne  encore  ce  nom  au  livre  de  chant  qui 
contient  loul  ce  qu'on  chante  aux  différentes 
messes  de  l'année. 

OBIGmE  ET  EXPLICATION  DU  GRADUEL. 

(ExpUculion  du  P.  Lebrun.  ) 

Après  l'Epllre,  pour  joindre  la  prière  avec 
l'instruction,  l'Eglise  fait  succéder  un  psau- 
me entier  ou  quelques  versets  qu'on  appelle 
le  Graduel  (1),  à  cause  qu'ils  étaient  récités 
ou  chantés  sur  le  degré  du  pupitre,  comme 
l'observa  Raban  Maur  au  ix'  siècle. 

Ce  psaume  ou  ces  versets  appelés  le  Gra- 
duel étaient  anciennement  chantés,  tantôt  sans 
interruption  par  un  seul  chantre,  et  tantôt 
par  plusieurs  alternativement  qui  se  répon- 
daient les  uns  aux  autres.  Quand  le  chantre 
continuait  seul  jusqu'à  la  fin  sans  interrup- 
tion, cela  s'appelait  chanter  en  trait,  tractim, 
tout  de  suite.  Quand  le  chantre  était  inter- 


rompu par  d'autres  chantres  ou  par  tonte 
l'assemblée  qui  reprenait  quelque  verset , 
cela  se  nommait  chanter  en  antienne,  en 
verset  ou  en  répons.  Voilà  l'origine  et  la 
première  signification  des  mots  Graduel, 
Trait  et  Bépons.Ceqai  séchante  après  l'Epî. 
tre  est  toujours  appelé  Graduel.  Ce  qui  se  dit 
tout  de  suite  par  les  chantres  seuls  est  nommé 
le  Trait.  Et  quand  le  chœur  se  joint  aux 
chantres,  c'est  ce  qu'on  appelle  un  répons  (2J 
ou  un  verset  (3). 

Le  psaume  avait  quelque  chose  de  plus 
triste,  quand  il  était  chanté  par  une  seule 
personne  ;  c'est  pourquoi,  dans  les  temps 
consacrés  à  la  pénitence  ou  à  la  mémoire 
des  mystères  de  la  passion  de  Jésus-Christ, 
on  a  suivi  l'usage  de  chanter  en  trast.  Depuis 
le  X*  siècle  plusieurs  ont  cru  que  chanter  en 
trait  devait  signifier  chanter  en  traînant  (4), 
d'un  ton  lent  et  lugubre;  et,  suivant  cette 
nouvelle  idée,  on  n'a  plus  observé  dans  la 
plupart  des  églises,  de  faire  chanter  le  psau- 
me par  un  seul  chantre.  On  le  fait  chanter 
par  plusieurs,  qui  chantent  alternativement 
deux  à  deux,  et  l'on  observe  seulement  de 
ne  le  pas  faire  interrompre  par  le  chœur. 
Mais  au  temps  où  l'Eglise  est  dans  la  joie, 
comme  sont  le  temps  pascal,  les  dimanches 
consacrés  à  la  mémoire  de  la  résurrection 
de  son  Epoux,  et  les  autres  solennités,  on 
chante  un  verset  précédé  et  suivi  du  mot 
Alléluia,  auquel  toutes  les  voix  non-seule- 
ment du  chœur,  mais  de  toute  l'assemblée, 
peuvent  se  réunir. 

GRAND'MESSE.  Yoy.  Messe  chantée. 

GRÉGORIEN  (Chant).  Yoy.  Chant. 

GRÉML\L. 

C'est  l'un  des  ornements  de  l'évéque, 
qu'on  lui  met  sur  les  genoux  et  sur  lequel  il 
dépose  ses  mains,  quand  il  est  assis  avec  la 
chasuble.  Sa  longueur,  selon  Gavantus,  doit 
être  de  deux  coudées,  un  mètre  environ;  sa 
largeur  d'une  coudée  et  demie.  On  l'entoure 
de  franges  en  or  ou  en  argent. 


H 


HABITS  SACRÉS.  Yoy.  Messe,  Bénédiction. 
HANC  IGITUR. 

RUBRIQUE. 

Le  prêtre  tient  les  mains  étendues  stir  le 
calice  et  sur  l'hostie,  en  disant  :  Hanc  igilur, 
jusqu'à  ces  mots  :  Vi^T  Christuin.  Til.VlUi 
n.  i. 

REMARQUES. 

Jusqu'au  xv*  siècle,  selon  l'Ordre  romain, 

(1)  Responsorium  islud  quidam  Graduale  vocant,  coquod 
juxta  gradus  pul|>iii  cautalur.  Rnban.  Maur.  lib.  i  de  Instit. 
cleric.,  c.  32. 

(2)  Psalmus  responsorius.  Greg.  Turon.  lib.  viu,  c.  2. 
Responsorium  vero  iidem  qui  supra  Iiali  Iradlderunl,  quos 
inde  respODsorios  caiitus  vocant,  quod  .ilio  dcsiuenle  id 
aller  rcspondeat.  Amalar.  I.  ni,  c.  11. 

(ô)  Vuy  l'excellente  prC-face  du  cardioal  Tbomasi,  qui 


le  prêtre  tenait  simplement  les  mains  élevées 
pendant  cette  oraison ,  comme  il  les  tient 
en  disant  les  prières  précédentes;  et  dans 
plusieurs  Eglises  de  France  et  d'Allemagne 
le  prêtre,  pour  marquer  sa  bassesse  et  sa 
disposition  à  s'offrir  en  sacrifice  ,  se  tenait 
incliné  (o)  en  disant  Hanc  igitur,  elc.  (G), 
comme  on  le  voit  dans  un  grand  nombre  de 
Missels,  et  comme  le  font  encore  les  jacobins 
et  les  carmes.  Mais  vers  l'an  1500,  les  ru- 
briques de  plusieurs  Missels  de  France,  d'Al 

est  il  11  tète  de  l'Anliphonier  et  du  Responsoriel  romaiDS 
qu'il  fit  imprimer  à  Rome,  en  1683. 

(i)  Dicitur  autem  Tractus  a  trahendo  ,  quia  tractim  et 
cum  asperitate  vocuiii  et  prolixitate  verborum  canilur.  Du- 
rand. 1.  IV,  c.  21. 

(5)  liane...  sacerdus  in  quibusdam  ecclesiis  prufunde  se 
inclinai.  Durand.  Ration.  1.  iv,  c.  30. 

(6)  Selon  le  Micrologue ,  vers  l'an  1090,  le  prêtre  s'il»» 


89 


IIAN 


HAN 


fo 


lemagne,  d'Italie,  de  Rome  môme,  marquent 
que  le  prêtre  étend  les  mains  sur  le  calice  et 
sur  l'hostie  fl).  Les  chartreux,  qui  ne  met- 
taient point  anciennement  de  rubrique  dans 
lo  canon,  y  ont  mis  celle-ci  dans  leur  Missel 
de  UiOJ  cl  dans  les  suivants,  aussi  bien  que 
dans  leur  ordinaire  de  16il  (2).  Scortia, 
jésuite  (.!),  qui  écrivait  il  y  a  cent  ans,  et 
M'nsi,  prêtre  de  l'oratoire  de  Rome  {'*), 
croyaient  celte  cérémonie  très-ancienne  à 
cause  du  rapport  qu'elle  a  avec  l'ancien 
Testament,  où  l'on  voit  que  les  prêtres  et 
ceux  qui  oflraienl  une  victime  pour  les  pé- 
chés mettaient  la  main  sur  la  victime  (5). 
Denys  le  Chartreux  dit  (G)  que  «  le  prêtre 
M)cttait  la  main  sur  l'hostie  pour  mieux  dé- 
signer son  intention,  et  exciter  plus  vivement 
la  dévotion  sur  le  sacrifice  extérieur  pour 
s'attirer  les  regards  favorables  de  Dieu.  »  Il 
ajoute,  sur  les  remarques  des  anciens  rab- 
bins, que  celui  qui  mettait  la  main  sur  la 
victime  témoignait  à  Dieu  par  là  que  celte 
victime  était  siibsliluée  à  sa  place  pour  souf- 
frir la  mort  qu'il  avait  méritée  par  ses  pé- 
chés. Eusèbe  (7)  et  Théodoret  (Sj  donnent 
plusieurs  raisons  de  cette  cérémonie,  et, 
pour  en  remplir  la  signification  à  la  messe, 
quand  le  prêtre  étend  les  mains  pour  lui  et 
pour  !e  peuple  sur  le  pain  et  le  vin,  qui  vont 
être  détruits  invisibieinent  et  changés  au 
corps  et  au  sang  de  Jésus-Christ,  lui  et  les 
fidèles  doivent  souhaiter  d'être  détruits  et 
immolés  eux-mêmes  devant  Dieu  d'une  ma- 
nière spirituelle,  c'csl-à-dirc  qu'ils  doivent 
détruire  en  eux  tout  ce  qui  peut  lui  déplaire, 
et  se  dévouer  entièrement  et  sans  réserve  à 
«on  service,  comme  au  premier  principe  de 
leur  être  et  à  leur  dernière  fin. 

Explication  de  la  prière  Banc  igitur. 

Cette  prière  est  précédée  du  titre  infra  ac- 
tinnnn  dans  la  plupart  des  anciens  Missels 
manuscrits  et  imprimés,  comme  le  Communi- 
cantes, pour  les  mêmes  raisons  qui  ont  été 
marquées  à  ce  dernier  article  (9).  Il  y  a 
dans  le  Missel  trois  Hanc  igitur  propres  : 
l'un  pour  le  jeudi  saint,  les  autres  pour  les 
veilles  et  les  semaines  de  Pâques  et  de  la 
Pentecôte.  Il  y  en  avait  autrefois  plusieurs 
autres  dont  on  parlera  ailleurs. 

Nous  vous  prions  Hanc  igitur  obla- 
donc.  Seigneur,  de  tionemservilutis  nos- 
recevoir  favorable-  trae ,  scd  et  cunctîB 
ment    cette    offrande     familise  tute,  quœsu- 

rlinait  profomlûment,  twissant  la  lête  jusqu'à  l';iulel ,  pour 
iiiarnuer  le  profond  abaissement  àr:  Jésus-Clirist  dans  sa 
passic.ii  :  Cuin  dicimiis  :  Umc  igiîiir  oblationem,  iisqxe  ad 
(i/lirre  iticliunmur ,  ad  cxeiuptny  Clirhli,  qui  se  luuniliuvit 
pro  iiobis  usquc  iid  iiiortein  criicis  {De  F.Cftes.  observ  cap. 
14).  li.ioiil  di-  Tongri's(/JeO&senj.  can.  propos.  23)  et  Ga- 
briel Bipl  (  ieci  33  ),  le  premier  au  comraeiicenient ,  et 
l'autre  il  Ij  lin  du  w  biècle,  parlent  de  celte  inclinaliOB 
du  prêtre;  ctHecolTeii,  religieux  augustin  ,  qui  écrivait  k 
Strasbourg  l'an  1590,  blàmaii  celte  posture  .Conslans,  dil- 
i\,et  eieàa  meiilis  demtio  sufficit. 

(I)  ("elle  rubrique  est  marquée  dans  les  Missels  de  Tou- 
louse de  U90;  de  Langres  ,  1491  ;  d'Autuii ,  1493;  d'U- 
treclit,  1497  ;  de  Baveux,  ISOI  ;  dans  les  anciensimprimés 
de  Sens,  de  Paris,  1481  ;  d'Auxerre,  de  l'royes, d'Amiens, 
1514;  de  Grenoble,  1522;  de  Rome  ,  lo2i;  de  Cambrai, 
lSâ7;  de  Narbonne,  1528,  etc.  Dans  le  Missel  de  Verdun, 
de  1481,  il  y  a  :  Inclinans  se  dicai  :  Hanc,  etc.  ;  et  dans 


de  notre  servitude  ,  mus.  Domine,  ut  pla- 
qui  est  aussi  l'offran-  catus  accipias,  dies- 
de  de  toute  votre  fa-  que  nostros  in  tua 
mille,  d'établir  nos  pace  disponas  ;  atque 
jours  dans  votre  paix,  ab  îeterna  damnalio- 
de  nous  préserver  de  ne  nos  eripi ,  et  in 
la  damnaiion  éter-  electorum  luorum 
nelle  ,  et  de  nous  ad-  jubeas  grege  nunie- 
meltre  au  nombre  de  rari  :  Per  Chrislum 
vos  élus  ;  Par  Jésus-  Dominum  nostrum. 
Christ  Notre-Sci-  Amen, 
gncur.  Amen. 

Après  que  le  prêtre,  de  sa  part  et  de  la  part 
des  assistants  ,  a  représenté  à  Dieu  qu'il  lui 
offre  le  sacrifice  en  union, ou  entrant  en  com- 
munion avec  toute  l'Eglise  de  la  terre  et  du 
ciel,  il  lui  représente  ici  que  cette  union  avec 
toute  l'Eglise  excite  sa  confiance  en  sa  divine 
bonté,  et  lui  fait  espérer  qu'il  recevra  favo- 
rablement celte  obl.ttion  :  Hanc  igitur  ob- 
lationem ,.. .  QU.ESLMUS,  Domine,  ut  placa- 
Tus  accipias  :  Nous  vous  prions  donc  ,  .Sej- 
i/neur, derecevoir  favorablement  cetteoffrande; 
comme  s'il  lui  disait  :  Puisque  nous  avons 
l'avantage  d'être  en  communion  avec  les 
saints  du  ciel  et  de  la  terre,  nous  vous  sup- 
plions, en  considération  de  cette  sainte  socié- 
té, de  nous  être  propice,  et  de  recevoir  celte 
oblalion. 

Sbrvitutis  nostr£,  de  notre  ssrvitudc  :  de 
nous,  qui  sommes  vos  serviteurs,  qui  appar- 
tenons à  Jésus-Christ,  votre  Fils,  comme  ra- 
chetés par  son  sang  ;  qui  venons  ici  pour 
donner  des  marques  de  notre  entière  dépen- 
dance ,  et  pour  adorer  votre  souverain  do- 
maine sur  nous,  par  l'oblation  de  ce  sacrifice 
qui  est  aussi  celui  de  toute  voire  Eglise, 
cuNCT;E  FAMiLidi  TC.E.  Auialaire  et  Flore  ont 
pris  eu  ce  sens  le  mot  de  famille.  Mais  il  faut 
aussi  remarquer  qu'un  grand  nombre  d'an- 
ciens Missels  nous  font  entendre  que  ces  mots 
servittitis  nostrœ  désignent  le  prêtre,  et  qu'on 
entend  par  cunctœ  familiœ  tous  les  fidèles 
qui  pendant  la  messe  composent  la  famille 
ou  l'assemblée  ,  dont  le  prêtre  est  regardé 
comme  le  père  et  le  président. 

Dans  ces  anciennes  messes,  oîi  la  prière 
Hanc  igitur  est  quelquefois  plus  étendue,  le 
prêtre  marque  aussi  plus  distinclement 
son  oblation  particulière  :  Celle  ablution  de 
ma  bassesse  (10),  dit-il.  cette  oblation  (1 1)  que 
votre  serviteur  vous  offre.  Et  quand  il  dit: 
Servitutis  nostrœ,  on  voit  que  nostrœ  est  mis 

'  celui  de  1554  il  y  a  :  Exlendat  manits  super  hosttam  et  ca- 
licetn. 

(2)0rdin.  c.  27,  n.  4. 

(3|  De  Sacrificio  mis<iîe.  Liigd.  1616. 

(4)  Dans  le  tr.ité  iulitulé  le  Vrai  EcclésiaUtqne.  impri- 
mé irès-souvent  en  italien,  et  mis  en  latin  eu  1B92  par  le 
P.  .\drien  de  Saiut-Krançois,  carme.  Francof.  1693. 

(5)  Ponelque  manuni  super  oaput  liostiœ,  et  accepiabihr 
eril,  atque  in  expiationeui  ejus  proficiens.  LevU.  i,  *. 
Exod.  XXIX,  10. 

(6)  Dionys.  Cart.  in  Levit.  i. 

(7)  Demonst.  evang.  c.  ult. 
8)  (Juipst.  iii  Octaieuch. 

(9)  Le  Missel  de  1512,  dont  on  a  mis  la  rubrique  à  l'ait. 
Coinmmicaidcs.  renvoie  aussi  a  ceue  rubrique. 

(10)  Hanc  ol>lationeniliuiuilUJtis  me*.  MiSi.lUijr. 

(11)  Hanc  iîilur  oblationem  qnam  libi  off/m  ego  Uiuulu» 
uns  liudie.  Cod.  Sacrum.  Tkum. 


91 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


82 


pour»jeœ(l),  comme  divers  auteurs  l'ont 
remarqué  depuis  plusieurs  siècles. 

On  ne  trouve  pas  moins  distinctement  dans 
ces  messes  l'explication  des  mots  sed  et  cun- 
etœfamÙiœ  pour  signifier  l'assemblée  actuelle 
des  assistants;  car,  à  la  messe  de  laDédicace, 
dans  la  prière  Hanc  igitur,  le  prélre  ajoute  : 
Toute  la  famille  (2)  qui  vient  se  réunir  avec 
empressement  dans  ce  saint  lieu  de  prière. 

L'Eglise,  qui  nous  fait  dire  dans  plusieurs 
oraisons  :  Protégez,  Seigneur,  votre  famille, 
ne  nous  fait  parler  alors  que  pour  les  assi- 
stantset  quelques  particuliers,  pour  qui  l'on 
prie  spécialement;  et  ce  qui  peut  encore  nous 
porter  à  entendre  ici  par  notre  servitude  et 
toute  votre  famille  \e  prélre  et  les  assistants, 
plutôt  que  toute  l'Eglise,  c'est  qu'ils  deman- 
dent à  Dieu  d'élre  reçus  favorablement  en 
considération  de  l'Eglise  universelle  ,  à  la- 
quelle ils  sont  unis. 

Cette  oblation  est  donc  ceiledetoute  l'Eglise 
par  l'union  de  tous  les  membres  de  Jésus- 
Christ  ,  et  elle  est  plus  spécialement  celle  du 
prélre  et  de  tous  les  assistants  qui  offrent 
dans  cette  union  (3).  Les  prêtres  se  désignent 
ici  par  le  mot  deservitude,  comme  les  apôtres 
se  sont  nommés  les  serviteurs  de  Dieu  (i). 
Ce  n'est  pas  que  tous  les  Gdèles  ne  soient  les 
serviteurs  de  Dieu  ,  mais  les  prêtres  le  sont 
d'une  manière  plus  particulière  ;  car,  outre 
leur  dépendance  entière  de  la  souveraine 
majesté  de  Dieu,  qui  leur  est  commune  avec 
les  autres  fidèles ,  ils  en  dépendent  encore 
comme  des  personnes  qui  ont  l'honneur  d'être 
choisies  et  consacrées  uniquement  à  son  culte 
et  au  service  de  sa  maison.  C'est  pourquoi 
ils  peuvent  dire  plus  proprement  que  les 
autres  :  Servitutis  nostrœ. 

Le  prêtre  tenant  les  mains  étendues  sur 
l'oblalion,  selon  les  rapports  et  les  vues  qui 
ont  été  exposés  dans  la  remarque  précédente, 
demande  a  Dieu  pour  lui  et  pour  les  assi- 
stants de  leur  être  propice.  Il  fait  ensuite 
trois  demandes  ,  qui  ont  été  ajoutées  par  le 
pape  saint  Grégoire  (5)  ,  et  qui  renferment 
un  sens  très-relevé  et  très-excellent ,  dit 
Bède  (6).  Nous  demandons  en  premier  lieu 
qu'il  plaise  à  Dieu  de  nous  faire  vivre  dans  sa 
paix  durant  le  cours  de  cette  vie  ,  diesquë 
NosTROs  IN  TDA  PAGE  DispoNAS.  Cette  paix  est 
une  suite  de  notre  réconciliation  avec  lui,  et 
elle  est  bien  différente  de  cille  du  monde.  Je 
vous  donne  ma  paix ,  dit  Jésus-Christ  (7)  ,  je 
ne  vous  la  donnepas  comme  le  monde  la  donne. 
En  effet ,  la  paix  du  monde  ,  qui  consiste  à 

(  t)Servitutisnoslr»,  id  est,  meje.  Durand.  I.  iv,  c.39,n.  1. 

(2)  Cuuclam  lanjUiam  tuaiii  a<l  aiilse  Imjus  siiOTragia  con- 
currentem.  In  Dedicul.  Basil  Cad.  Sacrant.  Thom.  Bona. 
Rer.  lit.  1.  II,  c.  i'2.  el  Murlen.  tom.  I  dp  Antiq.  Rit. 

(3)  Etienne  d'Aulun  et  Eudes  de  CaiiilJrai ,  au  xii° 
siècle,  expliqueul  fort  iiien  comment  cette  ol)l;Uion  est 
universelle  et  particulière  :  Hœc  oblali»  non  Umliim  est 
iacerdolii,  sed  cunclœ  familiœ  ,  id  est  cteri  et  populi  ;  el 
non  lantum  assistenlis  familiœ,  sed  totius  familim.  (Steph. 
^du.  de  Sacram.  Alt.  c.  13.  )  Sermlulis,  id  est  cleri.  tibi 
(  qui  secundum  aeceplos  gradus  in  Itac  oblulione  sacrificii 
servimus  ),  {sed  et  cunclœ  familiœ  tuœ),  id  est  lolius  assi- 
stenlis coUeclœ.  Sotilurii  sic  intelligunt  servitutis  noslrœ,  id 
est  mea  cwn  meo  ministro.  Sed  et  cunclœ  fainiliœ  tuœ,  id 
est,  cunclœ  Ecclesiœ  (Odo  Camer.  Expos,  can  ,  dist.  2.) 

(4)  faulus  scrvus  Jesu  Christ!.  Rom.  i,  1.  Simon  Petrus 
bervus  el  aposiolus.  Il  Pelr.  i,  etc. 


jouir  paisiblement  des  biens  qui  contentent 
la  cupidité,  est  une  fausse  paix,  parce  qu'elle 
ne  peut  remplir  les  désirs  du  cœur  humaiu, 
ni  lui  ôler  les  inquiétudes  où  il  est  qu'on  ue 
lui  ravisse  ces  biens  qui  lui  plaisent  pour  un 
temps,  ni  apaiser  les  remords  et  les  reproches 
de  la  conscience  qui  le  lourmenlent.  C'est 
une  fausse  paix  qui  trouble  le  cœur,  loin  de 
le  rendre  heureux.  Mois  la  paix  de  Dieu,  la 
paix  de  Jésus-Christ  ,  qui  consiste  dans  la 
possession  de  sa  grâce  et  de  ses  autres  dons, 
remplit  le  cœur  d'une  joie  solide,  qui  se  con- 
serve même  au  milieu  des  plus  grandes  af- 
flictions ,  parce  qu'elle  nous  tient  toujours 
unis  à  notre  souverain  bien.  Voilà  la  paix 
que  saint  Paul  (8)  souhail.iit  aux  fidèles ,  et 
qui  est  un  bien  si  granihjue  no-us  ne  pouvons 
en  comprendre  l'excellence. 

Ab  jETERNA   DAMNATIONE  NOS  ERIPI.  En  Se- 

coiid  lieu, nous  demandons  qu'il  nouspréserve 
du  plus  grand  de  tous  les  maux,  qui  est  la 
damnation  éternelle.  Nous  naissons  tous  en- 
f.inls  de  colère  ,  nous  avons  tous  encouru 
l'indignation  de  Dieu,  nous  sommes  condam- 
nés aux  feux  éternels  de  l'enfer ,  préparés 
pour  les  démons  et  pour  ses  anges.  C'esl  par 
les  mérites  infinis  et  par  la  miséricorde  de 
Jésus-Christ  que  nous  sommes  tirés  de  cet 
étal  malheureux.  Mais  tous  ceux  que  la  grâce 
de  Jésus-Christ  en  relire  ne  persévèrent  pas 
dans  la  justice  et  dans  la  sainteté,  parce 
qu'ils  ne  font  pas  un  bon  usage  des  grâces 
que  Dieu  leur  a  faites.  Ainsi  ii  faut  deman- 
der continuellement  qu'il  nous  préserve  de 
la  inort  éternelle  en  nous  accordant  le  doa 
de  la  persévérance. 

Ex  IN  ELECTORUM  (9)....  Nous  demandons 
pour  ce  sujet,  en  troisième  lieu,  qu'il  plaise 
à  Dieu  d'ordonner  que  nous  soyons  au  nom- 
bre des  élus  ,  que  sa  miséricorde  nous  pré- 
serve contre  toutes  sortes  d'attaques.  Du 
côté  de  Dieu  l'élection  ne  change  pas,  puis- 
que Dieu  est  immuable,  et  que  ses  dons  sont 
sans  repentir;  mais  pour  nous,  nous  sommes 
comme  de  faibles  roseaux  exposés  à  tout 
vent,  et  nous  devons  nous  efforcer  d'affermir 
notre  vocation  et  notre  élection  par  les  bonne» 
œuvres  (10).  Ce  sont  les  moyens  par  lesquels 
elle  s'accomplit;  c'est  par  les  fruits  que  nous 
faisons  que  l'on  connaît  si  nous  sommes  de 
bons  ou  de  mauvais  arbres.  Nous  prions  donc 
le  Seigneur  de  nous  faire  marcher  dans  la 
voie  des  élus  ,  pour  être  éternellement  avec 
eux  (11).  Personne  n'en  sait  le  nombre ,  mais 
on  peut  bien  dire  qu'une  grande  marque 

(5)  Joan.  Viac.  Viu  S.  Greg.  1,  u,  n.  17  ;  Walfrid.  I.  de 
Rcl).  Eccles.  c.  22. 

(G)  Sed  in  ipsa  niissarum  celebratione  tria  verba  maxi- 
mae  perfeclioiiis  plena  superadjecit  :  Diesque  noslres  in 
tua  pace  disponas,  atqite  ab  œlerna  dainnaiione  nos  eripi , 
et  in  eteclorum  luorum  jubeas  grege  nwnerari.  Hist.  Eccle». 
1.  II,  c    1. 

(7)  Paceni  meamdo  vobis,  non  quomodoaiuDdusdatego 
do  vol>is.  Joan.  xiv,  7. 

(8)  Phit.  IV.  7 

(9)  Selon  Aaaaire  ,  saint  Ambroiïe  a  connu  cette  orai- 
son :  Ecce  lue  oralwn  est  pro  œterna  vita.  Juxla  dicta 
sancli  Ambrosii,  in  liac  oralione  bona  nobii  necessaria 
postuUimus  (Anial.  prœlat.  2  iu  lib.  de  Offic.) 

(10)  SalagilP  ut  per  bona  opéra  certaui  vesiram  vocâUo- 
nem  facialis.  II  Pelr.  i,  10. 

Ul)  Conc.  rrid..sess.  e,  c.  12. 


93 


MON 


HON 


'Jt 


d'élection  est  d'enlrer  dans  l'ispril  de  ces 
saintes  prières  du  Canon,  de  ne  souhaiter 
que  la  paix  de  Dieu  ,  de  ne  craindre  que  la 
mort  éternelle,  cl  de  demander  vivement  au 
Seigneursagrâceet  s;i  protection  coniinuelie 
pour  persévérer  jusqu'à  la  fin,  et  élre  ainsi 
du  nombre  de  ceux  qui  le  béniront  élirnel- 
lement.  Heureux  ceux  qui  feront  tous  les 
jours  avec  une  vive  foi  celte  demande,  d'élre 
comptés  parmi  les  élus.  Per  Christum  Do- 
MiNUM  NObTRUM,  puf  J ésus-Chtist  Nutre-Seï- 
(j}icur,  qui  va  tire  présent  à  l'autel  pour  la 
sauclificalion  des  Gdèlcs. 

HEBDOMADAIRE. 

On  appelle  ainsi  celui  qui  préside  à  l'office 
divin,  à  son  tour,  pendant  une  semaine. 

HEURES  CANONIALES.  Voy.  Office  uivi.'*. 

HONNEURS. 

Sa  Sainteté  Benoit  XIV  ayant  chargé  quatre 
cardinaux  de  rédiger  un  Cérémonial  qui  se- 
rait observé  par  rapport  aux  présiilents,  gou- 
verneurs, etc.,  dans  les  lieux  d>;  leur  juri- 
diction ,  ces  cardinaux  ayant  tenu  plusieurs 
féances  à  ce  sujet,  le  même  souverain  punlifo 
a  non-seulement  approuvé  les  règles  qu'ils 
ont  rédigées  ,  mais  encore  il  en  a  prescrit 
l'observation  cxaile,  le  18  avril  17i-l  ,  cl  l'a 
fait  ajouter  au  Cérémonial  des  évèques.  C'est 
uu  troisième  livre  qui  ue  se  trouve  pas  dans 
les  anciennes  éditions  de  ce  Céréuioniai,  et 
que  nous  allons  donner  ici.  On  verra  par  lu 
combien  l'Eglise  lient  aux  bonnes  règles, 
même  de  civilité  et  de  biensteance. 

HONNEURS  RELIGIEUX. 

RÈGLES  ET    CÉRÉMOMES  INSTITUÉES     POOR    LES 
PRÉSIDENTS    DES    PROVINCES,    GOC  VERNËl'RS , 
PRÉLATS,    ET  VICE-LÉGATS  APOSTOLIQUES. 
(Cérémonial,  I.  m  ) 

Chapitre  I.  —  Ce  que  doit  faire  unprésideiit, 
gouieriKur  ou  vice-léyat  envers  tes  évéques 
de  sa  ville  ou  de  sa  province  ,  quuinl  il 
y  arrive,  et  pendant  qu'il  y  demeure. 

1.  Aussitôt  qu'un  prélat,  président  ou  gou- 
verneur sera  arrivé  dans  la  province  ou  la 
ville  conDèe  à  sa  juridiction  temporelle,  il 
enverra  le  plus  digne  de  sa  maison  vers 
l'archevêque  ou  l'évêque  qui  y  réside,  pour 
l'informer  de  son  arrivée,  et  l'avertir  qu'il 
tâchera  de  lui  faire  au  plus  tôt  une  visite  pu- 
blique, avec  toute  la  solennilé  possible. 

2.  Le  prélat  du  lieu,  ainsiaverli,  n'allendra 
pas  cette  visite  publique  du  président  ou 
gouverneur,  mais  il  lui  fera  une  visite  privée 
et  amicale  ,  à  l'enirée  de  la  nuit ,  en  habits 
courts  et  noirs.  En  y  allant,  il  ne  se  fera  pas 
annoncer  ,  il  demandera  seulement  s'il  est 
chez  lui  ;  celui-ci  recevra  la  visite  en  habits 
ordinaires.  L'autre  à  son  départ  ue  souffrira 
pas  qu'on  l'accompagne  avec  appareil  , 
pour  ne  pas  sortir  des  bornes  d'une  visite 
privée. 

3.  Le  président  ou  gouverneur  fera  bientôt 
une  visite  semblable  à  l'archevêque  ou  évê- 
que,iaus  préjudicedela  visite  publique  et  so- 


lennelle qu'il  doit  lui  faire  peu  dejoursaprès. 

k.  Aux  approches  du  jour  fixé  pour  celle 
visite  officielle,  le  président  ou  gouverneur 
la  fera  aunoncir  à  l'archevêque  ou  évéque; 
le  messager  se  présentera  le  malin  si  elle 
doit  avoir  lieu  le  soir  ;  et  le  soir,  si  ce  doit 
être  le  lendemain  matin.  Eu  arrivant  au  pa- 
lais épisciipal,  il  doit  trouver  à  la  porte  les 
gens  de  la  maison  ;  le  prélat  se  tiendra  au 
haut  des  escaliers,  cl  descendra  même  de 
quelques  degrés  à  sa  rencontre  ;  il  le  traitera 
avec  politesse,  et  marchera  à  sa  gauche  en 
l'introduisant  dans  la  salle  d'audience.  Ils 
seront  assis  en  face  sur  des  sièges  eg.iux  ; 
après  un  entretien  familier,  le  président  ou 
gouverneur  à  son  départ  sera  accompagné 
jusqu'.iu  bas  des  degrés  par  l'arclievéque  ou 
évéque  ;  ceux  de  la  maison  l'accompagne- 
ront jusqu'à  s;i  voilure,  et  ne  se  retireront 
qu'après  si>n  départ. 

5.  L'archevêque  ou  évéque  de  son  côté  ne 
différera  pas  d'annoncer  et  exécuter  une  pa- 
reille visite  au  présideiil  ou  gouverneur,  où 
l'on  observera  exacleiiient  les  mêmes  choses 
à  son  égard,  relativeruen:  à  la  manière  de 
lui  aller  au-Jevant,  de  le  faire  asseoir  el  de 
l'accompagner. 

G.  Si  le  président  réside  déjà  dans  sa  pro- 
vince, ou  le  gouverneur  dans  sa  ville,  lors- 
qu'un nouveau  prélat  y  fait  ton  entrée, 
c'est  à  Celui-ci  a  l'annoncer  au  président  uu 
gouverneur  qui  fera  au  plus  lot  sa  visite,  non 
un  particulier,  mais  solennellement,  après 
s'être  fait  annoncer  ;  il  recevra  de  même 
ensuite  la  visite  do  l'archevêque  ou  évéque. 

7.  A  l'approche  des  fêles  de  Noël,  le  pré- 
sident ou  gouverneur  ira  le  premier  vers 
l'archevêque  ou  évéque  lui  présenter  ses 
souhaits,  sans  rien  omettre  de  ce  qui  a  été 
mar<)ué  pour  la  première  visite  olficielle. 
L'archevêijue  ou  évéque  à  sou  tour  fera 
une  pareille  visite. 

8.  Quoiqu'il  soil  réglé  plus  haut  que  l'ar- 
chevêque ou  évéque  doit  placer  à  sa  droite  le 
président  ou  gouverneur  qui  entre  chez  lui, 
il  n'en  est  pas  de  même  hors  de  la  maison  ; 
car,  hors  de  la  maison  de  l'un  ou  de  l'autre, 
l'évêque  du  lieu  et  tous  ceux  de  la  province 
auront  toujours  le  pus  sur  le  président  ou 
gouverneur,  el  se  tiendront  à  sa  droite. 

9.  Ce  qu'on  vient  de  prescrire  pour  les 
présidents  et  gouverneurs,  sera  aussi  ex- 
actement observé  par  les  vice-légats ,  à 
l'égard  des  archevêques  et  évéques  non 
cardinaux,  dans  les  lieux  soumis  à  leur  ju- 
ridiction. 

Chap.  \l.  —  Dans  quel  costume  les  archevéquts 
ou  évéques,  les  présidents  ou  gouverneur» 
doivent  recevoir  et  se  rendre  mutuellement 
les  visites  officielles. 

1.  Toutes  les  fois  que  l'archevêque  on 
évéque  visitera  solennellement  le  président 
ou  gouverneur,  el  la  première  fois  qu'il  se 
présentera  en  vertu  de  lettres  apostoliques, 
il  consentira  à  ce  qu'où  érige  un  oratoire 
privé  dans  le  palais  ;  il  aura  sur  la  soulana 
la  nioselte  et  le  rochel  à  découvert.  H  aura 


K 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


'Jô 


le  même  costume  chex  lui  pour  recevoir  les 
visites  annoncées  et  publiques  du  président, 
gouverneur  ou  vice-légal. 

2.  L'archevêque  qui  a  l'usage  de  la  croix 
ne  permettra  pas  qu'on  la  porte  devant  lui 
en  pareille  circonslance. 

3.  Ce  sera  aussi  avec  l'habit  long  ou  sou- 
tane, le  rochet  et  le  petit  manteau  (1).  que  le 
président,  gouverneur  ou  vice-iégat  fera  sa 
visite  publique  à  l'archevêque  ou  évêque,  et 
qu  il  recevra  la  sienne;  il  en  sera  ainsi,  tou- 
tes les  fois  qu'il  se  présentera  avec  appareil. 

Chap.  III.  —  Arrivée  du  président  ou  gouver- 
neur avec  l'archevêque  oit  évêque,  en  habit 
long,àl'égiisemétropoHtaine  ou  cathédrale, 
aux  jours  de  solennité. 

1.  Chaqne  année,  aux  fêtes  énuniérées 
dans  le  présent  Cérémonial,  liv.  II,  chap. 
1,  savoir  :  la  Nativité  de  Notrc-Seigneur 
Jésus-Christ,  l'Epiphanie  (2),  l'Ascension, 
la  Pentecôte ,  la  fête  des  saints  apôtres 
Pierre  et  Paul ,  l'Assomption  de  la  bien- 
heureuse Vierge  Marie,  la  Toussaint,  la 
Dédicace  de  l'église  inélropolitaine  ou  cathé- 
drale, la  fête  du  saint  titulaire  de  ces  églises 
et  du  patron  de  la  ville  ,  et  autres  fêtes 
extraordinaires  qu'on  célèbre  solennelle- 
ment dans  certains  lieux  et  en  certaines 
circonstances,  à  l'heure  ûxée  par  l'arche- 
vêque ou  évêque,  et  annoncée  par  un  mes- 
sager, le  président  ou  gouverneur,  accon»- 
pagné  des  magistrats,  se  rendra  dans  la  cour 
de  l'évêque.  Le  pontife  descendant  sans  iJé- 
lai,  il  se  joindra  à  lui  ;  après  les  saints  réci- 
proques, étant  précédé  par  le  magistral,  le 
président  ou  gouverneur  l'accompagnera 
jusqu'à  la  porte  de  l'église  métropolitaine  nu 
cathédrale,  marchant  toujours  à  sa  gauche. 

2.  Dès  qu'ils  seront  tous  les  deux  sur  le 
seuil  de  la  porte,  l'archevêque  ou  évêque 
recevra  l'aspersoir,  et  après  s'être  muni  de 
l'eau  lustrale,  il  en  présentera,  par  le  con- 
tact de  l'aspersoir,  au  président  ou  gouver- 
neur; c'est  ainsi  qu'il  en  agira  toujours  à 
son  égard  <à  l'entrée  d'une  église  quelconque 
ou  d'un  oratoire  privé  ;  ensuite  il  aspergera 
le  chapitre,  les  magistrats  et  le  peuple  qui 
sera  autour. 

Chav.  IV.  — Oti  adore  le  très-saint  sacrement, 
puis  on  va  au  grand  autel;  place  et  siège 
du  gouverneur,  président  ou  vice-légat; 
sortie  de  l'église  métropolitaine  ou  cathé- 
drale après  l'office  divin. 

1.  Après  l'aspersion,  l'archevêque  ou  évê- 
que s'avance  dans  le  même  ordre,  avec  le 
président  ou  gouverneur,  vers  l'autel  du 
saint  sacrement  pour  l'y  adorer.  Ils  se  met- 
tront tous  deux  à  genoux  dans  l'enceinte  de 
la  chapelle  où  est  la  réserve,  le  pontife  sur 
nn  escabeau  de  bois  (appelé  génullexoire  ou 
prie-dieu)  préparé  devant  l'autel,  couvert 
d'une  étoffe  verte  ou  violette,  selon  le  temps, 

(I)  Le  petil  manteau  (iimn(e/((;(Mm)  est  un  babit  court, 
non  terme,  qui  a  des  ouvertures  pour  les  bras.  Fou.  àlarl. 
CiiRibioiiuL,  lu  Cérém.  des  év.  1. 1,  c.  1,  n.  1 


avec  nn  coussin  pour  les  coudes  et  un  autre 
pour  les  genoux  ;  le  président  ou  gouver- 
neur sera  à  un  autre  prie-dieu  placé  au  côté 
de  l'Evangile,  couvert  d'une  étoffe  toujours 
violette,  et  muni  de  coussins  ;  il  ne  sera  pas 
sur  la  même  ligne,  mais  en  iravers,  ayant 
en  face  celui  de  l'archi'vêque  ou  étêque  ;  à 
droite  du  président  ou  gouverneur  seront 
les  magistrats,  à  genoux  seulement  sur  des 
coussins. 

2.  Après  l'adoration  du  saint  sacrement, 
on  va  dans  le  même  ordre  au  grand  autel  ; 
près  d'y  arriver,  aprè'iles  >ialutsréciproi|ues, 
on  se  sépare  ;  le  pontife  va  faire  sa  prière  à 
genoux  à  son  fauteuil  ou  prie- dieu,  et  le 
président  ou  gouverneur  va  au  siège  qui  lui 
est  préparé  de  cette  manière. 

3.  Près  du  trône  pontifical,  entre  ce  trôna 
et  le  siège  immobile  destiné  au  tnagislrat,  on 
placera  un  marchepied  en  bois  d'un  seul  de- 
gré, et  par-dessus  un  siège  propre  ordinaire, 
dont  le  dossier  n'aura  pas  plus  de  sept  ou 
huit  palmes  d'élévation  et  six  de  largeur  ;  on 
le  couvrira  d'une  étoffe  violette,  non  lissae 
ni  ornée  d'or  ou  d'argent.  Devant  ce  siège, 
on  placera  un  prie-dieu  avec  tapis  et  cous- 
sins violets  où  l'on  puisse  se  mettre  à  ge- 
noux. Ce  siège  n'y  sera  pas  permanent  ; 
mais  on  le  mettra  quand  le  président  ou  gou- 
verneur doit  assister  aux  saints  offices,  et 
on  l'ôlera  à  chaque  fois,  quand  ils  seront 
achevés. 

4.  Lorsque,  pour  entendre  plus  commo- 
dément les  prédications,  le  pontife  laisse  le 
siège  pontifical  fixe  pour  se  rendre  en  face 
de  la  chaire  à  un  lieu  qu'on  y  a  préparé,  si 
c'est  un  trône  surmonté  d'un  baldaquin,  il 
y  aura  aussi,  pour  le  président  ou  gouver- 
neur, le  siège  sus-mcnlionné,  avec  dossier 
sur  un  marchepied.  Si  l'on  n'y  a  pas  placé 
un  baldaquin,  le  siège  n'aura  pas  de  dossier 
élevé,  et  sera  semblable  à  celui  du  pontife. 

5.  Les  coutumes  variant  avec  les  lieux,  il 
peut  arriver  que  le  président  ou  gouverneur 
entre  à  l'église  séparément ,  ou  lorsque 
l'archevêque  ou  évêque  y  est  déjà,  et  qu'il 
assiste  à  l'office  divin  avec  les  magistrats 
dans  une  église  qui  n'est  pas  cathédrale  on 
métropolitaine  ;  dans  ce  cas  là  encore,  il 
faut  lui  préparer  sa  place  de  la  même  ma- 
nière, pourvu  qu'il  y  ait  là  un  trône  pour 
l'archevêque  ou  évêque,  sans  quoi  il  ne 
faut  jamais  élever  un  autre  siège. 

6.  Le  président  ou  gouverneur  pourra 
cependant  s'en  servir  lorsqu'il  y  aura  quel- 
que thèse  publique,  ou  exercice  littéraire, 
ou  autre  chose  semblable,  et  qu'il  y  prési- 
dera comme  pretnier  el  principal  patron, 
lors  même  qu'on  ne  doit  pas  y  placer  en 
même  temps  un  trône  pour  l'archevêque  ou 
évêque. 

7.  Après  les  divins  offices  auxquels  l'ar- 
chevêque ou  évêque  en  chape  aura  assisté 
conjointement  avec  le  président  ou  gouver- 
neur, un  retournera  à  l'autel  du  très-saint 

(2)  On  n'indii|np  pas  ici  le  jour  dr  Pâques,  ni  h  l'eiidniif 
précité,  cil  i.  s'agit  des  premières  vêpres.  C'est  ((ue  celles 
de  Pâques  sont  jointes  à  la  messe  do  samedi  salut. 


«T 


HON 


HON 


tacroment  pour  y  faire  ta  prière  et  l'aclion 
de  grâces,  en  observant  poncludletnent  tout 
ce  qui  a  clé  prescrit  pour  h;  niunicnl  où  on 
arrive.  Cependant  au  retour,  l'archevêque 
ou  évéque  ne  soufTrira  pas  que  le  président 
du  gouverneur  l'arcompagne  jusqu'à  la 
porte  de  son  propre  palais  ;  il  acceptera  seu- 
lement une  escorte  depuis  la  porte  de  l'église. 

Chap.  V.  —  Manière  d'encenser  le  président , 
Quuverneur  ou  vice-légal,  et  de  lui  donner 
la  paix;  après  qui  il  doit  recevoir  le  cierge, 
les  cendres,  le  rameau,  et  faire  l'adoration 
de  la  croix. 

1.  On  observera  exactement  le  Cérémonial 
des  évéqui'S  par  rapport  à  l'encrnsenirnt  et 
la  paix  ;  le  président,  gouverneur  ou  vice- 
légal,  ne  sera  jamais  encensé  par  le  prêtre 
qui  assiste  l'archevêque  ou  évéque,  et  qui 
l'encense  à  son  trône  lorsqu'il  ofCcie  ou 
assiste  à  vêpres,  ou  qu'il  assiste  à  la  messe 
soleanelle  célébrée  par  un  autre  ;  mais  le 
ministre  chargé  d'enci-nser  les  chanoines  du 
chœur,  quoique  revêtus  de  leurs  ornements, 
encensera  de  deux  coups  le  président,  gou- 
verneur ou  vice-légat,  après  avoir  encensé 
les  trois  chanoines  ()ui  assistent  l'archevê- 
que ou  évéque,  et  font  avec  lui  un  même 
corps. 

On  observera  le  même  ordre  pour  la  paix  ; 
car  le  président,  gouverneur  ou  vice-légal, 
la  recevr;i  de  celui  qui  doit  ensuite  la  por- 
ter aux  chiinoincs  qui  sont  dans  le  chœur, 
comme  on  l'a  dit. 

2.  Le  jour  de  la  Purification  et  le  diman- 
che des  Riimeaux,  l'archevêque  ou  évéque 
donnera  lui  même  le  cierge  et  le  rameau  au 
président,  gouverneur  ou  vice-légat,  aussi- 
tôt qu'ayant  reçu  le  sien,  il  en  aura  donné 
un  autre  au  plus  digne  des  chanoines,  qui 
est  en  habit  de  chœur,  et  dont  il  a  reçu  le 
sien.  Le  président,  gouverneur  ou  vice-lé- 
gat, en  s'approchanl  de  l'archevêque  ou  évé- 
que pour  en  recevoir  le  cierge  ou  le  ra- 
meau, ne  se  mettra  pas  à  genoux;  il  le  re- 
cevra debout,  en  le  baisant,  ainsi  que  la 
main  de  l'archevêque  ou  évéque  qui  le  lui 
présente. 

3.  C'est  aussi  debout  qu'il  recevra  les  cen- 
dres, après  que  l'archevêque  ou  évéque  les 
aura  imposées  au  chanoine  qui  doit  chanter 
la  messe  ce  jour-là. 

4.  Le  vendredi  saint,  si  l'évêque  n'officie 
pas,  le  président,  gouverneur  ou  vice-légat, 
ira  faire  l'adoialiDn  de  la  croix,  à  la  gauche 
du  chanoine  olficiant.  Mais  si  l'évêque  offi- 
cie, il  ira  immédiatement  api  es  lui,  avant 
tous  les  dignitaires  et  les  chanoines. 

CuàP.  VL  —  Comment  le  président,  gouver- 
neur ou  vice-légat,  doit  procéder  à  la  com- 
munion générale  le  jeudi  saint. 

1.  Si  le  président,  gouverneur  ou  vice- 
légat,  est  prêtre  ou  diacre,  il  est  très-à  pro- 
pos qu'il  communie  ce  jour-là  avec  les  au- 
tres; avant  le  moment  de  la  communion,  il 


«S 


preniira  sur  le  rochet  une  aube  ou  surplis 
(cottam)  parce  qu'il  doit  avoir  aussi  une 
étnle  p.ndante  devant  la  poitrine,  ou  passée 
sur  ré|).iule  gauchi-.  Il  recevra  la  commu- 
nion avant  tous,  baisant  auparavant  la  main 
de  l'archivêque  ou  évéque. 

2.  S'il  n'est  ni  prêtre,  ni  diacre,  il  se  pré- 
sentera néanmoins  le  premier  à  la  commu- 
nion, revêtu  seulement  du  rochet  et  du  pe- 
tit manteau. 

Chap.VII. — Des  snluls  réciproques  que  se  doi- 
vent les  éréi/ues  et  le  président,  gouverneur 
ou  vice-légal;  comment  le  prédicateur  doit 
tatuer  l'un  et  l'autre 

1.  Le  salut  d'un  pontife  en  fonction  con- 
siste régulièren)ent  à  bénir  les  personnes 
avec  la  main  étendue;  néanmoins  cette  règle 
applicable  au  commun  des  fidèles  comme  à 
des  enfants  spirituels  sur  qui  on  a  toute  au- 
torité, souffre  une  exception  en  faveur  des 
présidents,  gouverneurs  ou  vice-légats, 
comme  il  y  en  a  une  en  faveur  des  chanoi- 
nes, établie  dans  le  Cérémonial,  liv.  I, 
chap.  18  ;  il  faudra  que  l'archevêque  ou 
évéque  fasse  une  inclination  de  tête  pour 
saluer  le  président,  gouverneur  ou  vice- 
légal,  toutes  les  fois  qu'il  montera  à  son 
siège  et  qu'il  en  descendra;  le  président, 
gouverneur  ou  vice-légat,  déposant  la  bar- 
rette et  se  levant  aussitôt,  y  répondra  par 
une  inclination  semblable. 

2.  Mais  il  faudra  bien  remarquer,  pour 
ces  sortes  de  saints,  la  règle  énoncée  dans 
le  susdit  chapitre,  savoir  que,  sans  égard  à 
la  dignité  plus  ou  moins  grande  des  per- 
sonnes, on  ail  égard  à  la  manière  de  faire 
commodément  cette  action,  et  qu'on  salue 
d'abord  celui  que  l'on  quitte ,  puis  celui  vers 
qui  l'on  va,  sans  examiner  lequel  des  deux  a 
la  prééminence.  C'est  ainsi  qu'on  préviendra 
et  qu'on  anéantira  toutes  les  conlesiations 
qui  pourraient  s'élever  entre  les  chanoines 
et  les  présidents  susdits,  au  sujet  de  la  préé- 
minence. 

3.  Il  faudra  omettre  ces  révérences  mu- 
tuelles à  l'office  des  ténèbres,  à  tout  l'office 
du  vendredi  sainl,  et  le  samedi  saint  jusqu'à 
la  messe  solennelle  exclusivement,  comme 
aussi  à  tous  les  offices  qu'on  pourra  célébrer 
pour  les  morts.  11  sera  conforme  à  la  loi  et  à 
la  pratique  observée  jusqu'à  ce  jour,  de  s'abs- 
tenir, dans  ces  différents  cas,  même  des  bé- 
nédictions tant  solennelles  que  privées  du 
clergé  et  des  assistants,  parce  que  ce  sont 
desactesd'un  pouvoir  exercé  solennellement, 
ce  qui  répugne  dans  les  assemblées  lugu- 
bres. 

4-.  Mais  le  prédicateur  n'omettra  jamais  un 
tel  salut,  soit  que  le  vendredi  sainl  il  prêche 
sur  la  Passion,  soit  qu'après  une  messe  de 
morts,  il  fasse  un  éloge  funèbre,  comme  il 
est  statué  pour  l'un  et  l'autre  cas  dans  le  Cé- 
rémonial, lir.  II,  chap.  11  et  25;  ainsi, 
après  avoir  fait  à  l'évêque  ou  archevêque 
le  salut  requis,  il  en  fera  toujours  un  au  pré- 
sident, gouverneur  ou  vice-légal,  en  se  tour 
nant  directement  vers  lui. 


99 


DimONNAIRE  nES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


iOO 


Chap.  VIII.  —  Place  du  président  ou  gouver- 
neur, quand  il  marche  avec  l'évéque  revêtit 
d'habits  sacrés. 

Ce  qui  est  slalué  ci-dessus,  chapitre  troi- 
sième, concernant  la  place  que  doit  occuper 
le  président  ou  gouverneur,  quand  il  vient  à 
l'église  aTec  Tévêque  ou  archevêque,  et  qu'ils 
vont  ensuite  de  l'autel  du  saint  sacrement  à 
l'autel  principal,  savoir  que,  dans  ces  cas,  il 
marcherait  à  la  gauche  du  pontife,  doit  s'en- 
tendre seulement  des  cas  où  celui-ci  n'est 
revêtu  que  de  la  chape  pontificale  (c'est-à- 
dire  d'un  manteau  ou  d'une  robe  traînante). 
Car,  dans  tous  les  cas,  s'il  marche  revêtu 
dhabits  sacrés,  soit  pour  offrir  le  saint  sa- 
crifice, soit  pour  assister  à  des  prières  pu- 
bliques et  solennelles  avec  une  chape  (appe- 
lée p/u»«o/),  le  présidentou  gouverncurayant 
son  habit  ordinaire,  c'esl-à-dire  le  rochcl  et 
le  petit  manteau  (  ou  camail  ),  ne  march'  ra 
pas  à  gauche,  mais  immédiatement  aiirès 
l'archevêque  ou  évéque. 

Chap.  IX.  —  Entrée  du  pontife  à  l'église  par 
un  escalier  intérieur  et  une  porte  particu- 
lière. 

Si  l'intempérie  de  l'air,  la  qualité  des  fonc- 
tions qu'il  va  remplir,  ou  toute  autre  cause, 
déterminait  le  pontife  à  se  rendre  à  la  mé- 
tropole ou  cathédrale  par  une  issue  prati- 
quée de  l'intérieur  du  palais  dans  l'église, 
pour  y  exercer  les  fonctions  détaillées  dans 
le  Cérémonial,  ou  d'autres,  le  président  ou 
Eouverneurdoit  s'y  rendre  avec  le  magistrat, 
a  l'heure  fixée.  Il  doit  présenter  ses  respects 
au  pontife,  qui  descend  en  habit  long,  et 
l'accompagner,  comme  on  l'a  expliqué  plus 
au  long  ci-dessus.  Le  magistrat  seul  lui  ira 
de  même  au-devant,  en  l'absence  du  pré- 
sident ou  gouverneur. 

Chap.  X.  —  Place  du  magistrat  auprès  de  l'ar- 
chevêque ou  évéque,  en  l'absence  du  prési- 
dent ou  gouverneur;  sa  place  orditwire  pen- 
dant la  marche,  en  la  présence  ou  l'absence 
du  gouverneitr. 

1.  Toutes  les  fois  que  le  présidentou  gou- 
verneur est  retenu  par  quelque  empêche- 
ment légitime,  le  magistrat  séculier  ne  doit 
pas  seulement  aller  a  la  porte  de  l'évéque, 
il  doit  monter  jusqu'à  la  salle  ou  chambre 
destinée  à  cela  par  le  pontife,  et  attendre  là 
qu'il  ait  pris  l'habit  long,  puis  l'accompa- 
gnera l'église;  il  marchera  immédiatement 
devant  lui,  soit  en  la  présence,  soit  en  l'ab- 
sence du  gouverneur  ou  président. 

2.  Si  c'est  un  archevêque  qui  se  sert  de  la 
crois,  le  magistrat  ira  immédiatement  de- 
vant la  croix;  car  personne  ne  doit  marcher 
entre  elle  et  l'archevêiiue,  parce  que  c'est 
sa  marque  distinclive  (ce  sont  les  insignes 
de  sa  dignité). 

Chap.  XI.  —  D'un  archevêque  ou  évéque  élevé 
au  cardinalat 

1.  Quand  l'archevêque  ou  évéque  ajoute  à 
la  dignité  de  pontife  cclie  de  cardinal,  toutes 


les  fois  que  Son  Emincnce  se  rendra  à  l'é- 
glise, le  président  ou  gouverneur  se  rendra 
dans  la  salle  ou  chambre  désignée  pour  lui 
rendre  ses  devoirs  et  l'accompagner  quand 
on  partira;  alors  le  magistrat  ne  manquera 
pas  de  précéder,  et  le  cardinal  permettra  au 
président  ou  gouverneur  de  marcher  à  sa 
gauche. 

2.  A  la  porte  de  l'église,  quand  le  cardinal 
évéque  ou  archevêque  aura  fait  sur  soi  le 
signe  de  la  croix  avec  de  l'eau  bénite,  il 
présentera  l'aspersoirà  toucher  au  président 
ou  gouverneur,  qui  ensuite  se  mettra  à  ge-_ 
noux  près  de  l'autel  du  saint  sacrement,  sur 
un  seul  coussiii  placé  à  terre  derrière  Son 
Eminence,  qui  sera  à  genoux  au  lieu  ac- 
coutumé. 

.'?.  On  pourra  accorder  au  président  ou 
gouverneur  près  du  grand  autel  un  siège 
orné  avec  tous  les  accessoires  décrits  au 
chapitre  4,  sans  dossier  élevé. 

i.  Si,  pour  raison  de  commodité  pendant 
le  temps  des  prédications,  on  prépare  au 
cardinal  un  lieu  plus  rapproché  du  prédi- 
cateur, il  faut  réserver  à  Son  Eminence  le 
siège  le  plus  distingué,  élevé  d'un  degré  sur 
un  marchepied  de  bois  couvert  d'un  tapis, 
sans  omettre  un  baldaquin  au-dessus.  Mais 
le  président  ou  gouverneur  n'aura  qu'un 
siège  plus  bis  sur  le  pavé  nu,  un  peu  en  ar- 
rière de  celui  du  cardinal. 

5.  Le  salut  que  fait  ordinairement  le  pré- 
dicateur ne  s'adressera  qu'au  cardinal  ;  ce 
qui  sera  observé  inviolablement  toutes  les 
fois  qu'il  y  aura  quelque  discours  en  pré- 
sence d'un  cardinal. 

6.  Après  les  divins  offices,  à  moins  que  le 
cardinal  archevêque  ou  évéque  no  juge  à 
propos  de  les  en  dispouser,  le  président  ou 
gouverneur  et  le  magistrat  la'i'que  accompa- 
gneront Son  Eminence  jusqu'à  la  salle  ou 
chambre  d'où  l'on  était  parti. 

HONORAIRE. 

DIFFICULTÉS  SUR  l'honoraire  DES  UESSRS 

(  Traité  des  SS.  Mystères  de  Collet.  ) 

1.  L'honoraire  des  messes  n'est  pas  mauvais  en 
lui-même.  —  2.  Il  faut  cependant  écarter  les 
alnts  qui  pourraient  s'y  glisser.  —  3.  Fixa- 
tion de  l'honoraire.  —  k.  On  peut  quelquefois 
le  demander  plus  fort  qu'il  n'est,  selon  les 
lieux.  —  5.  Un  prêtre  qui  a  du  bien  peut-il 
prendre  des  rétributions?  -  6.  Peut-on  ne 
dire  qu'une  seule  messe  pour  plusieurs  ho- 
noraires dont  chacun  ne  suffit  pas?  —  7.  Un 
prêtre  qui,  sur  un  grand  nombre  de  messes, 
n'en  omettrait  qu'une,  pécherait-il  griève- 
ment? —  8.  Remarques.  —  9.  Le  ministre 
peut-il  pour  un  second  honoraire  céder  le 
fruit  qui  lui  revient  du  sacrifice.  —  10.  Peut- 
il  retenir  une  partie  d'un  gros  honoraire, 
et  faire  acquitter  les  messes  par  un  autre? 
—  11.  Objections  et  réponses.  —  12.  Ob- 
servations sur  les  administrateurs  qui  re- 
tiennent une  partie  des  rétributions.  — 
13.  Peut-on  anticiper  les  messes  en  faveur 
de  ceux  qui  dans  la  suite  en  donneront  l'ho- 
noraire? —  H.  Que  dire  de  ceux  qui  reçoi- 


101 


riON 


vent  trop  de  messesàlafois?  —  15.  Mauvais 
tyxtcme  sur  les  messes  à  perpétuité.  —  16. 
Satisfdit-on  à  une  messe  de  llequicm  par 
une  ntesse  du  jour?  —  l".  La  messe  duj»ur 
gagne-t-elte  l'indulgence  des  autels  privilé- 
giés? —  18.  La  messe  du  second  jour  de 
novembre  peut-elle  s'appliquer  à  quelqu'un 
en  particulier?  —  19.  Une  messe  promise 
est-elle  due  comme  une  autre?  Remarques. 

L'honoraire",  dos  messes  est  si  établi  dans 
toute  l'Eglise,  quTl  n'y  a  qu'un  faux  réfor- 
mateur qui  puisse  s'élever  contre.  On  peut  en 
abuser,  cela  est  vrai  :  mais  de  quoi  n'abuse- 
l-on  pas?  et  que  resterait-il  dans  la  religion 
et  dans  la  société,  si  l'on  en  retranchait  tout 
ce  que  de  mauvaises  vues  ont  coutume  de 
pervertir?  Ainsi  nous  pourrions  laisser  à 
l'écart  l'auteur  de  la  nouvelle  Dissertation 
sxr  l'honoraire  des  messes,  qui  vient  d'être 
flélrio  à  Rome.  Vengeons  cependant  en  deux 
mois  une  pratique  dont  la  censure  emporte 
celle  de  toutes  les  puissances  ecclésiasiiques. 
1.  Je  dis  donc  que  la  rétribution  des  mes- 
ses,quoique  la  cupidité  et  l'irréligion  puissent 
souvent  en  abuser,  n'a  rien  de  répréliensible 
en  soi. 

La  raison  en  est,  1*  qu'elle  est  autorisée 
par  le  grand  Apôlre,  r'est-à-dirc  par  l'homme 
du  monde  qui  fut  le  plus  éloigné  de  la  servi- 
tude du  propre   intérêt.   Ne  savez-vous  pas, 
disait-il   aux   Coriniliiens,  que  ceux  qui  ont 
quelque  emploi  dans  le  temple  vivent  de  ce  qui 
appartient  au  temple,  et  que  ceux  qui  servent 
à  l'autel  ont  leur  part  des  biens  de  l'autel  (1)? 
Or,  vivre  des   biens  du  temple  et  participer 
aux  biens  de  l'autel  ne  peut  être  autre  chose 
que  recevoir,  à  l'occiision  des  fonctions  de 
son  niinislère,   une  rétribution   ou   quelque 
chose  (l'équivalent.  2"  On  ne  peut,  sans  une 
insigne  témérité  ou  quelque  chose  de  pis  que 
la  témérité,  condamner   une   pratique  ap- 
prouvée par  l'Eglise  dans  toutes  les  parties 
de  l'univers.  Celle  règle  est  de  saint  Augus- 
tin, et  elle  est  fondée  sur  celte  autre  règle 
du  même  saint  docteur:  que  l'Eglise  ne  peut 
approuver,  même  par  son  silence,  ce  qui  est 
opposé  aux  bonnes  mœurs,  non   plus  que  ce 
qui  est  opposé  à  la  foi.  Or  la  pratique  des 
rétributions  est  approuvée  partout;  partout 
elle  se  fait  an  vu  et  au  su  des  supérieurs  ec- 
clésiastiques, qui,  sans   loucher  à  la  sub- 
stance,   règlent    seulement    les    conditions. 
Ceux  mêmes  qui  n'en  reçoivent  point  par  le 
principe  qui  portail  saint  Paul  à  travailler  de 
SCS  mains  au  lieu  d'être  à  charge  aux  fidèles, 
avouent  comme  lui  qu'ils  ne  feraient  point 
d'injustice  s'ils  suivaient  une  autre  méthode. 
Tous  disent  de  concert  :  Si  nos  vobis  spiri- 
tualia  seminavimus,  magnitm  est  si  nos  carna- 
lia  vestra  metatnus?  On  prétend,  il  est  vrai, 
q.ue  les    rétributions    n'ont   commencé  que 
dans  le  xr  siècle.  Mais  quand  cela  serait 

(l)Nescitis  ^uoniam  qui  in  sacrario  operanUir,  qu»  de 
sacrario  sunt  eduiii  ,  et  qui  allari  des;rviunl,  cuiii  altari 
parlicipanf?  1  Cor.  ix,  15. 

(il  Si  aliquis  nui  sacerdoti  pro  missa  sua...  aliquid  in 
eleeniosynaui  dare  voluorit ,  hoc  sacerdos  accipiat  ,  et 
Ciinde  quuJ  voluerit  lacial.  Chrodeq.  Uelens. 

(5)  S  TUoni.  2-2,  q.  100,  art  2. 


HON  102 

ainsi,  que  pourrait-on  en  conclure?  Dira- 
l-on,  dans  un  enthousiasme  de  ferveur,  que 
depuis  cinq  cenis  ans  il  n'y  a  plus  d'Eglise, 
et  que  celle  d'aujourd'hui  n'est  qu'une  épouse 
inlidcle,  qui  mcconnail  les  vraies  règles  ou 
qui  les  méprise?  Ce  serait,  pour  combattre 
une  erreur  imaginaire,  tomber  dans  une  er- 
reur bien  réelle.  L'Eglise  tempère  quelque- 
fois la  sévérité  de  sa  discipline;  mais  elle  ne 
portera  jamais  la  condescendance  jusqu'à 
autoriser  hautement  des  abus  formels,  et 
ceux  surtout  qui  tendraient  à  la  simonie.  Au 
reste,  l'honoraire  dont  nous  parlons  était 
très-connu  dès  le  temps  de  saint  Chrodegang, 
évêque  de  Melz,  et  ce  dign|c  prélat  en  parlait 
vers  750  comme  d'une  chose  qui  n'était  point 
nouvelle  (2).  Elle  l'élail  si  peu,  qu'on  en  peut 
faire  remonter  l'époque  jusqu'aux  premiers 
temps.  Alors,  si  les  ecclésiasiiques  avaient 
peu,  la  piété  altentive  des  fidèles  ne  les  lais- 
sait manquer  de  rien.  Hél  qui  n'aimerait 
mieux,  dit  Christinnus  Lupus,  recevoir  le 
pain  et  le  vin  qu'on  donnait  alors,  que  quel- 
ques peu  de  sous  que  l'on  donne  aujourd'hui? 
3*  On  pourrait  confirmer  la  même  vérité  par 
le  suffrage  de  tout  ce  que  la  théologie  a  ja- 
mai.s  eu  de  plus  respetlablc.  Miis  comme  un 
livre  qui  est  né  et  mort  dans  la  même  se- 
maine, et  qui  n'a  fait  impression  sur  per- 
sonne, n'eu  vaut  pas  la  peine,  nous  nous 
conteiilerons  de  produire  saint  Thomas.  Ce 
docleur  si  estime  et  si  estimable  décide  la 
question  en  deux  mois.  Sacerdos,  ce  sont  ses 
termes  (3),  non  accipit  pecuniam  quasi  pre- 
tium  consecrationis  Èucharistice  autmissœ  de- 
cantandœ,  sed  quasi  stipendium  sustentatio- 
nis;...  non  tanquam  pretium  mercedis,  sed 
tanquam  stipendium  necessitalis. 

2.  J'ai  dit  que  l'irréligion  et  la  cupidité 
pouvaient  faire  de  la  rélribulion  un  abus  cri- 
minel :  c'en  serait  indubitablement  un  très- 
considérable  de  ne  célébrer  que  dans  la  vue 
de  l'honoraire  qui  est  attaché  à  la  célébra- 
tion. Si  un  bénéficier  qui  va  à  l'église  princi- 
palemenl  pour  gagner  son  salaire  est,  selon 
l'Ange  de  l'école  ('*),  coupable  de  simonie, on 
ne  peut  à  plus  forte  raison  en  excuser  un 
malheureux  prêtre  qui,  par  un  sacrilège  ren- 
versement de  l'ordre  (5),  ne  cherche  que  le 
temporel  dans  l'action  qui  demande  le  plut 
à  êlre  faite  en  esprit  et  en  vérité. 

Or,  sans  trop  donner  aux  conjectures,  on 
a  lieu  de  regarder  comme  suspects  de  ce  vice 
ceux  qui  ne  montent  à  l'autel  que  lorsqu'il 
y  a  quelque  chose  à  gagner,  et  qui  s'en  ab- 
stiennent sans  aucun  mouvement  de  piété 
et  de  religion,  quand  il  n'y  a  rien  à  faire. 
C'est  à  chacun  à  examiner  devant  Dieu  l'in- 
lenlion  qui  le  fait  agir.  Comme  un  curé  in- 
firme se  fait  quelquefois  violence  pour  célé- 
brer un  jour  de  léle,  afin  de  satisfaire  à  la 
piélé  de  son  peuple,  un  bon  prêtre  chargé  de 
messes  peut  quelquefois  célébrer,  quoique 

H)  ClericQS  qui  vadil  ad  ecclesiam  prjncipaliler  propler 
relribuUouos  qiias  recipil  lanquam  finem  sui  operis  (prin- 
cipaliier  intenUim),  commillit  simoniam.  S.  Thom.  quod- 
lib  5  ;etquodiib  8,q.  6,  art.  11. 

(3)  Oui  e',;ingeliz3i  ut  manducel,  perverso  nimis  ordine 
coelestibus  (orrâoa  mercalur.  S.  Bernard. de  VUa  et  Morib. 
cteric.  c.  S. 


{03 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


m 


sans  celle  obliRation  il  ne  le  f!l  pas.  Inler- 
rogé  alors  par  l'Ange  du  grand  conseil  sur  le 
motif  qui  le  fail  agir,  il  répondra  avec  con- 
fiance que  c'esl  uniquement  pour  hâler  le 
secours  qu'on  lui  a  demandé;  souvent  même 
il  pourra  ajouter  ou  qu'il  célèbre  à  la  dé- 
charge d'un  autre  prêtre,  ou  que,  si  par  ha- 
sard il  prend  quelque  honoraire,  il  ne  le 
reçoit  qu'au  profit  de  la  pauvreté  et  de  l'in- 
digence. 

3.  Pour  écarter  la  cupidité  autant  que  l'ir- 
réligion, le  ministre  du  Fils  de  Dieu  doit  se 
contenter  de  la  rétribution  fixée  par  la  loi  ou 
par  la  coutume.  Si,  à  parler  en  général,  il 
faut  en  fait  de  salaire  se  régler  sur  l'ordon- 
nance du  supérieur  ou  sur  l'usage  des  lieux, 
il  le  faut  encore  plus  quand  il  s'agit  d'une 
rétribution  qui  se  perçoit  en  quelque  sorte  à 
titre  d'aumône.  Sans  cela  on  donne  prise  à 
la  malignité  des  laïques,  qui  se  pardonneront 
tranquillement  d'être  avares,  usuriers,  ra- 
visseurs du  bien  de  la  veuve  et  de  l'orphelin, 
concussionnaires,  en  un  mot,  tout  ce  qui 
leur  plaira,  mais  qui  ne  pardonneront  rien 
à  un  prêtre.  Il  y  a  plus  :  c'est  qu'en  exigeant 
au  delà  de  ce  qui  est  permis  on  blesse  U  jus- 
tice, et  on  est  tenu  à  restitution. 

Mais  que  dire  si  l'on  se  trouve  dans  un 
pays  où  il  n'y  ait  rien  de  fixé  là-dessus"?  Quel- 
ques casuistes  ont  cru  qu'on  pourrait  alors 
exiger  tout  ce  dont  on  a  besoin  pour  vivre 
honnêtement  pendant  un  jour.  Cette  opinion 
n'a  pas  l'ombre  de  probabilité,  1°  parce  qu'il 
en  résulterait  une  liberté  arbitraire  de  pren- 
dre à  peu  près  tout  ce  qu'on  jugerait  à  pro- 
pos, et  il  est  sûr  que  l'homme  le  moins  ver- 
tueux et  le  moins  tempérant  serait  toujours 
celui  qui  demanderait  davantage.  2'  Parce 
que,  quoique  l'action  de  la  messe  emporte  un 
temps  considérable,  moins  en  elle-même  qu'à 
cause  de  la  préparation  qu'elle  suppose  et 
de  l'action  de  grâces  qui  doit  la  suivre,  elle 
n'empêche  pas  un  homme  de  vaquera  quel- 
que occupation  honnête  dont  le  produit  peut 
lui  tenir  lieu  d'une  fortune  plus  abondante. 
3°  Parce  que  tout  prêtre  doit,  en  vertu  de  la 
loi  du  concile  de  "rrenlo,  avoir  un  litre  qui 
lui  donne  déjà  quelque  partie  de  sa  subsis- 
tance; et  qu'ainsi  l'intention  de  l'Eglise  n'est 
pas  qu'il  prenne  de  l'autel  tout  ce  qu'il  au- 
rait pu  en  exiger  à  la  rigueur,  k"  Si  un  curé 
qui  passe  une  grande  partie  de  son  temps  à 
préparer  ses  instructions,  à  faire  ses  caté- 
chismes, à  visiter  les  malades,  et  qui  la  moi- 
tié du  temps  rend  à  ses  brebis  infirmes  ce 
qu'elles  lui  ont  donné  en  santé,  a  souvent, 
malgré  tant  de  fatigues,  bien  de  la  peine  à 
vivre  de  son  bénéfice,  de  quel  droit  un  prêtre 
voudrail-il  que  sa  messe  seule  fournît  à  tous 
ses  besoins?  Qu'il  se  contente  donc  de  ce  qui 
peut,  au  jugement  d'un  homme  sage,  lui 
donner  une  bonne  partie  de  sa  subsistance. 
Il  suivra  alors  la  pratique  commune  de  l'E- 
glise, et  personne  n'aura  rien  à  lui  dire. 

4.  11  y  a  deux  remarques  à  taire  sur  la 
quantité  des  rétributions.  La  première,  qu'un 
prêtre  peut  les  recevoir  plus  fortes  qu'elles 


ne  sont  taxées,  quand  on  les. lui  donne  vo- 
lontairement; ce  qui  est  permis  à  un  pauvre 
ou  à  un  ouvrier,  ne  peut  être  défendu  aux 
ministres  sacrés.  Si  cependant  on  avait  lieu 
de  croire  qu'une  personne  ne  donne  trop 
que  par  erreur,  il  faudrait  l'avertir  de  l'ex- 
cès ,  afin  qu'elle  ne  fît  rien  qu'avec  connais- 
sance de  cause.  Cet  avertissement  paraîtrait 
superflu  à  l'égard  d'un  prince,  d'un  vieux 
financier  ,  etc.  L'un  par  sa  naissance  est  fait 
à  la  libéralité  :  l'autre  doit  quelquelois  se 
faire  à  la  restitution. 

La  seconde  remarque  est  qu'un  prêtre 
peut  modestement  demander  quelque  chose 
au-dessus  de  l'honoraire  commun,  à  raison 
de  la  peine  qu'il  doit  avoir,  soit  pour  le 
temps,  soit  pour  le  lieu  oii  l'on  veut  qu'il 
célèbre.  Ainsi,  lorsque  les  messes  libres  sont 
rétribuées  à  dix  ou  douze  sous  ,  il  est  juste 
que  celles  qui  doivent  se  commencer  dès 
quatre  heures  du  malin  ,  se  différer  jusqu'à 
midi ,  se  dire  dans  une  chapelle  éloignée, 
aient  une  rétribution  plus  honnête.  On  le 
ferait  par  rapport  à  un  mercenaire  :  le  mi- 
nistre de  l'autel  sera-l-il  le  seul  dont  les 
peines  ne  soient  comptées  pour  rien  ? 

Il  est  jbsle  aussi  que  l'honoraire  des  mes- 
ses chantées  soit  plus  fort.  Ce  n'est,  ni  qu'on 
mette  la  voix  à  prix,  comme  chez  les  musi- 
ciens ;  ni  qu'on  estime  précisément  la  fati- 
gue d'un  prêtrequi  reste  longtemps  à  l'autel  : 
mais  c'est  qu'il  est  de  l'ordre,  comme  le  dit 
saint  Paul  (1],  que  ceux  qui  donnent  plus  de 
temps  aux  fonctions  du  ministère,  soient 
traités  avec  plus  d'égards.  D'ailleurs  il  y  a 
là  une  espèce  de  lucre  cessant.  Un  prêtre 
obligé  de  suppléer  par  un  travail  honnête  à 
ce  qui  lui  manque  du  côté  de  la  fortune  ,  a 
moins  de  temps  à  lui,  à  proportion  qu'il  en 
passe  plus  à  l'église. 

Ces  principes  une  fois  supposés  ,  il  est  de 
notre  plan  de  résoudre  un  bon  nombre  de 
difficultés,  quidoiventleurnaissance,  partie 
à  l'inquiétude  de  l'esprit  humain  ,  partie  à 
la  dangereuse  fécondité  des  mauvais  casuis- 
tes, partie  aussi  à  la  cupidité.  Nous  lâcherons 
de  nous  éloigner  également  de  tout  excès. 
La  vérité  ainsi  que  la  vertu  se  plait  dans  un 
juste  milieu. 

5.  La  première  question  qui  est  proposée 
ici  regarde  les  prêtres  qui  ont  assez  de  bien 
pour  vivre.  Oa  demande  s'ils  peuvent, 
comme  ceux  dont  la  fortune  est  plus  médio- 
cre ,  recevoir  des  rétributions. 

Gerson  ,  le  P.  Thomas;in  et  la  plupart  des 
meilleurs  théologiens  n'en  doutent  pas.  C'est 
qu'en  général  l'ouvrier  est  digne  de  récom- 
pense :  qu'il  soit  riche,  ou  non  ,  cela  ne 
change  point  la  nature  des  choses.  Dès  qu'il 
sert  l  autel  comme  un  autre,  il  a  tout  comme 
un  autre,  droit  de  vivre  de  l'autel.  Du  reste 
il  n'y  a  que  les  pauvres  qui  gagnent  à  cet 
arrangement.  Tout  le  superflu  d'un  ecclé- 
siastique leur  appartient;  soit  à  litre  de  cha- 
rité ,  si  ce  superflu  vient  d'un  bien  de  patri- 
moine ;  soit  à  titre  de  justice,  s'il  vient  du 
sanctuaire,   d'après   bien   des   auteurs.  On 


(1)  Qui  boue  praesuiil  presbyieri ,  duplici  lionore  digni  liabeaiilur.  I  ad  Timoili  v,  17. 


105 


HON 


HON 


10» 


peut  voir  ce  que  nous  avons  dit  ailleurs  sur 
celte  iniportanle  matière.  Si  nous  n'avons 
pas  cru  devoir  embrasser  une  opinion  rigide, 
qni  nous  a  paru  très-peu  fondée,  nous  avons 
tâché  d'écarter  les  mauvaises  conséquences 
qu'on  aurait  pu  tirer  de  la  nôtre  (1). 

6.  La  secondequestion,  qui  a  fait  autrefois 
plus  de  bruit  qu'elle  n'en  fera  désormais  , 
est  de  savoir  s'il  n'y  aurait  point  de  mal  à 
recevoir  d'une  on  de  plusieurs  personnes  un 
certain  nombre  de  rétributions  insuffisan- 
tes ;  par  exemple  ,  deux  sous  de  l'un ,  trois 
de  l'autre,  etc.,  et  de  faire  du  total  un  hono- 
raire compétent ,  pour  lequel  on  ne  dit  qu'une 
seule  messe,  quoique  chacun  des  donateurs 
compte  en  avoir  une  pour  lui. 

Quelques  docteurs  ont  prétendu  que  cela 
était  permis,  et  ils  en  apportaient  deux  rai- 
sons principales  :  l'une,  qu'un  pauvre  do- 
mestique, qui  est  obligé  en  se  mettant  au 
service  d'un  avare ,  d'accepter  des  gages  trop 
médiocres,  peut  par  une  compensation  se- 
crète se  dédommager  du  tort  qu'un  lui  fait; 
l'autre  ,  que  les  évéques  sont  en  droit  de 
réduire  les  messes  pour  lesquelles  les  fon- 
dateurs n'ont  pas  assigné  des  revenus  suffi- 
sants. 

Malgré  ces  prétendues  raisons,  la  sacrée 
congrégation  statua  en  1625  ,  par  les  ordres 
d'Urbain  \'IlI,que  chaque  prêtre  serait  obligé 
de  dire  autant  de  messes  qu'il  aurait  reçu 
d'honoraires,  soit  qu'ils  fussent  suffisants, 
ou  qu'ils  ne  le  fussent  pas.  Elle  déclara  que 
ceux  qui  feraient  le  contraire,  bien  loin  de 
satisfaire  à  leur  obligation  ,  se  rendraient 
coupables  d'un  péché  grief,  et  seraient  tenus 
à  restituer  (2).  La  raison  se  prête  ici  tout 
entière  à  l'autorité.  Un  prêtre  qui  accepte 
cinq  sous  pour  une  messe  est  ctMisé  la  pro- 
mettre à  cette  condition.  De  quel  droit  peut- 
il  ou  tromper  ses  frères ,  ou  révoquer  sa  pa- 
role? Que  deviendra  la  bonne  foi,  la  probité, 
si  l'équivoque  et  les  petites  finesses  entrent 
jusque  dans  le  sanctuaire? 

Les  deux  motifs  de  l'opinioncontrairen'ont 
pas  même  le  faible  avantage  de  pouvoir  en 
imposer. 

Le  premier  est  une  erreur  qui  vient  à  l'ap- 
pui d'une  autre.  Pour  s'en  convaincre,  il  n'y 
a  qu'à  se  souvenir  qu'Innocent  XI  et  le 
clergé  de  France  ont  condamné  celle  propo- 
silion  :  Famuii  et  famulœ  domesticœ  possunt 
occulte  suiripere  heris  suis  âd  compensan- 
dam  operam  suam,  qiiain  majorem  judicant 
salaria  quod  récipiunt  (3) 

Le  second  n'est  pas  plus  solide.  Il  est  vrai 
que  le  concile  de  Trente  a  permis  la  réduc- 
tion des  messes,  mais  il  ne  l'a  permise  que 
dans  une  position  bien  différente,  savoir: 
quand  les  fonds  ont  péri;  ou  que  ce  qui  fai- 
sait un  honoraire  compétent,  parce  que 
l'argent  étail  rare,  et  que  tout  se  donnait  à 
bon  compte,  ne  fuit  plus  qu'une  partie  de  la 

(1)  Tom.  V  Continuât.  Tournely,  pag.  7i  et  83,  48,  etc. 

(2)  Sacra  congrcgalio  sub  nbteslaiioiie  divinl  judicii 
mandai  ac  prsecijiil  ut  absolute  lot  missae  dicantur  quoi 
ad  ralioiieni  aiiriliul»  eleeuiosynse  [irescriplse  l'uerint, 
eliamsi  slipcndia  fuerint  incongrua  ;  ila  ul  alioqulii  ii  ad 
quos  pertiuet,  suse  obligationi  non  salisfacianl  ,  tiuinimo 
graviter  peccenl  et  ad  resUtuUoneui  leueanlur.  S.  Coiigreg. 

DlCTIONNlIRB   DBS   BlTES    SACRÉS.  II. 


rétribution  taxée  par  les  supérieurs.  Il  n'ea 
va  pas  ainsi  dans  le  casque  nous  examinons. 
On  y  violo  librement  la  foi  donnée  :on  trompe 
dans  une  matière  importante  un  homme, 
qui ,  s'il  eût  élé  averti  ,  aurait  pu  suivre  la 
taxe  du  diocèse,  ou  recourir  à  un  prélre 
moins  indigent  ou  plus  charitable.  En  un 
mot,  ou  fait,  sans  qu'il  soit  arrivé  aucun 
changement,  ce  que  le  dernier  concile  géné- 
ral n'a  autorisé  que  dans  le  cas  d'un  chan- 
gement considérable.  Oiî  est  donc  la  parité? 
et  par  quelle  souplesse  de  génie  peut-oa 
conclure  de  l'un  à  l'autre? 

7.  Mais  que  penser  d'un  homme  qui  sur 
un  grand  nombre  de  messes  n'en  omettrait 
qu'une  ou  deux? 

Il  faut  penser  qu'il  se  rendrait  coupable 
d'un  péché  mortel;  car  quoique  le  vol  de 
huit  ou  dix  sous,  qui  sont  assez  communé- 
ment la  rétribution  d'une  messe  ,  soit  quel- 
que chose  d'assez  léger  à  raison  de  la  ma- 
tière ,  il  ne  peut  qu'être  considérable  à  rai- 
son des  grands  fruits  du  sacriOce  ,  dont  il 
prive  ceux  qui  aviicnt  droit  d'y  compter.  Si 
Joas  eût  tiré  par  la  fenêlre  dtux  flèches  de 
plus,  il  aurait  battu  lu  Syrie  jusqu'à  l'cxler- 
mintr  (V).  Si  ce  ministre  n'eût  pas  manqué 
deux  messes  qu'il  avait  promises,  il  eût  en- 
tièrement délivre  des  flammes  dévorantes 
celle  âme,  qui,  pour  en  sortir,  n'avait  plus 
besoin  que,  de  ci'lte  dernière  aspersion  du 
sang  de  l'Agneau  sans  tuclie.  Il  y  aurait  donc 
bien  de  l'imprudence  à  soustraire  un  seul 
sacriOce  du  grand  nombre  de  ceux  auxquels 
on  se  serait  engage.  Dans  le  doute,  et  même 
dans  la  crainte  d  un  calcul  trop  peu  rigou- 
reux ,  il  faut  offrir  en  supplément  condition- 
nel les  messes  qu'on  a  libres.  C'est  la  prati- 
que des  gens  sages  :  il  ne  convient  pas  de  ne 
célébrer  jamais  que  pour  les  rétributions. 

8.  Nous  ferons  ici  deux  remarques  qui 
pourront  servir  à  des  scrupuleux.  La  pre- 
mière est  que  si  deux  personnes  ,  dont  cha- 
cune fournit  la  moitié  d'un  honoraire,  de- 
mandent une  messe,  on  n'est  pas  obligé  d'en 
dire  deux.  On  n'en  promet  qu'une,  et  ainsi 
on  ne  trompe  personne.  La  seconde  est  que 
si  en  l'absence  d'un  prélre  on  apporte  chez 
lui  la  rétribution  de  dix  messes,  et  qu'on  en 
demande  douze,  il  n'est  pas  tenu  d'on  ac- 
quitter plus  de  dix.  Si  cciiendant  il  pouvait 
avertir  ceux  qui  se  sont  adressés  à  lui ,  ou  de 
reprendre  leur  argent,  ou  de  trouver  bon 
qu'on  suive  la  loi  du  diocèse,  il  serait  juste  de 
le  faire. 

On  pourrait  aussi  faire  dire  ces  messes  par 
un  antre,  qui  voudrait  bien  se  contenter  de 
la  rétribution  telle  qu'elle  est.  D'ordiniire  on 
ne  fait  point  de  tort  au  donateur  ,  en  présu- 
mant que  c'est  là  son  intention. 

Si  quelqu'un  donnait  une  somme  d'argent, 
sans  rien  déterminer  pour  le  nombre  des 
messes  ,  il  faudrait  en   dire  autant  que  la 

sub  Urbano  VIII. 

(3)  Propos.  39  inter  damnatas  ab  Innoc.  XI,  an.  1676. 
Censura  clerl  Gallic.  Hivc  piopositio  fatsa  csl,  /ml/s  viarn 
aperit,  et  famulorum  ficltm  labefactal. 

(4)  SI  percussisses  quiuquies  { jaculo  terram  ),  porous- 
sisses  Syriam  usqne  ad  consuaiptioncm.  IV  Reg.  m,  19. 


«07 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


100 


iomme  distrlbnée  le  comporte  selon  l'usage 
ou  la  loi  du  lie».  C'est  à  pou  près  ainsi  que 
l'a  décidé  la  conpi-f^galion  du  concile  de  Trente 
sous  Urbain  MU.  Si  iribums  elecmosynas , 
numprum  missarum  celebraniarum  non  prœ- 
scripserit,  lune  lot  tniums  oporlebit  cc/f6ra»-/, 
quot  prœscripseric  ordinarius  secundum  mo- 
rem  civitatis  aul  provincia. 

9.  Une  troisième  question  est  de  savoir  si 
un  prêtre  qui  a  déjà  reçu  un  honoraire 
pour  une  messe  ne  pourrait  point  en  rece- 
voir un  second  dans  l'intention  d'appliquer 
au  donateur  celte  partie  du  fruit  spirituel 
qui  doit  lui  revenir  en  qualilé  de  ministre? 

Quelques  casuiles  ont  clé  assez  malheu- 
reux, assez  dépourvus  de  l'esprit  du  sacer- 
doce de  Jésus-Christ ,  pour  prétendre  que  ce 
trafic  n'a  rien  d'illégilime.  Alexandre  VII  a 
condamné  cette  opinion  (1),  que  le  seul  cri 
de  la  piélé  avait  déjà  réprouvée.  Un  prêtre 
sera-t-il  donc  assez  ennemi  de  son  bien  , 
pour  renoncer  au  droit  le  plus  précieux  qu'il 
puisse  avoir?  La  victime  sainte  qu'il  oITre 
agréera-l-elle  cet  indigne  démembrement  si 
opposé  à  toutes  les  règles?  n'est-ce  pas  pour 
lui  et  pour  les  imperfections  sans  nombre 
que  le  ministre  doit  offrir  en  premier  lieu  ? 
Qui  lui  a  dit  que  le  droit  d'aînesse  qu'il  a  à 
l'autel  peut  s'aliéner?  D'où  sait-il  que  le 
profil  qui  doit  lui  revenir  du  sacrifice  équi- 
vaut à  celui  qu'en  tire  le  fHlèle  pour  qui  il 
célèbre?  Et  quand,  plus  habile  que  toute  la 
théologie  ,  qui  sur  la  plupart  deces  questions 
n'a  que  des  conjectures  à  présenter  ,  il  ver- 
rait clair  oii  les  autres  marchent  en  tâton- 
nant, pourquoi  recevra-t-il  deux  aumônes 
pour  une  action  à  qui  l'Eglise  n'en  a  adjugé 
qu'une?  Qu'il  n'y  ait  donc  désormais  qu'une 
voix  contre  celle  affreuse  proposition  :  Du- 
plicatum  stipendium  polest  sacerdos  pro  ea- 
dem  missa  licite  uccipere  ,  applicando  petenli 
partem  etiam  speciilissimam  fructus  ipsimet 
celebranti  respondentem,  idque  post  decretum 
Vrbani  MU. 

10.  Une  quatrième  question  regarde  un 
autre  genre  de  commerce,  que  quelques  doc- 
leurs  de  même  aloi  que  ceux  que  nous  ve- 
nons de  combattre  avaient  inventé.  Il  con- 
sistait, ce  commerce,  à  recevoir  un  honoraire 
abondant ,  que  donnait  une  personne  libé- 
rale pour  un  assez  pi  lit  nombre  de  mes>es  , 
à  les  faire  acquilter  par  un  autre  prélrc  à 
qui  on  ne  donnait  que  la  rétribution  ordi- 
naire; et  enfin  à  garder  pour  soi  l'excédant 
de  la  somme  donnéi^  On  demande  si  ce 
manège  est  aussi  permis  qu'il  serait  com- 
mode? 

Alexandre  VII  s'est  donné  la  peine  de 
répondre  pour  nous,  en  censurant  cette  pro- 
position qui  marchait  à  la  suite  de  celle  que 
nous  venons  de  rapporter  :  Post  decretum 
Urbnni  V IIJ  polest  sacerdos  cui  missœ  celé- 
brcndœ  traduntur,  per  aliutn  salis facerc,  col- 
lait)  illi  minore  slipendio,  alia  parte  slipendii 
sil'i  retenin.  La  facullé  de  Ihéologiode  P:ris 
l'i'.vait  déjà  condamnée  comme  fausse ,  scan- 
daleuse, favorisant  un  gain  honteux,  l'avarice 


et  l'injustice.  Rien  de  pins  équitable  que 
celle  censure  dans  tontes  ses  parties.  Con- 
viendrait-il que  le  grand,  l'auguste  sacrifice 
delà  nouvelle  loi,  devint  une  matière  de 
trafic?  Qu'un  artiste  se  décharge  sur  un  antre 
artiste  de  l'ouvrage  qu'il  ne  peut  exicuter 
par  lui-même,  il  a  un  titre  de  récompense 
dans  l'inspection  qu'il  doit  avoir  sur  son 
subalterne  ;  il  fait  corriger  on  il  corrige  de 
sa  main  ce  qu'il  y  a  de  défectueux  dans  son 
travail  ;  il  en  est  responsable  devant  le  tri- 
bunal de  celui  qui  le  met  en  œuvre,  et  plus 
encore  devant  le  tribunal  du  public  qui  le 
charge  du  mauvais  succès,  et  qui  ne  l'em- 
ploie plus.  Mais  quel  litre  a  un  prêtre  pour 
retenir  une  partie  de  l'aumône  qui  lui  est 
confiée?  Il  la  reçoit  sous  une  condition.  Moins 
celle  condition  est  gênante,  plus  on  a  voulu 
qu'il  suppléât  par  l'ardeur  de  ses  gémisse- 
ments à  ce  qui  devrait  manquer  au  nombre. 
Point  du  lout  :  il  profite  du  nombre  ,  si  j'ose 
m'exprimer  ainsi  ;  et  il  refuse  à  un  feu  étran- 
ger ce  qu'on  avait  offert  pour  lui  servir  d'ali- 
ment. Est-il  rien  qui  sente  moins  l'esprit 
d'amour  et  de  désintéressement?  Est-il  rien 
qui  favorise  plus  l'esiirit  d'avarice  et  d'ini- 
quité? 

De  ce  peu  de  réflexions  qui ,  rapprochées 
du  flambeau  d'une  raison  libre  de  préjugés, 
paraîtront  solides,  il  suil  que  le  miuislre 
qui,  sans  égard  à  l'aulorilé  du  sainl-siége  , 
tiendrait  la  conduilo  que  nous  venons  de 
combattre,  pécherait  non-seulement  contre 
l'obéissance  <iu'il  doit  aux  supérieurs  ecclé- 
siastiques, mais  encore,  quoi  qu'en  pense 
Bonacina,  contre  les  lois  de  l'équité  ,  et  que 
par  conséquent  il  serait  tenu  à  restitution. 
Il  n'y  a  qu'un  cas  où  il  pût  en  élre  exempt  : 
ce  serait  celui  où  le  prêlre,  sur  qui  il  se 
décharge  de  son  obligation  ,  dûment  informé 
de  tout,  voudrait  bien  se  contenter  de  ce 
qu'on  lui  cède.  Car,  comme  il  peut  accepter 
gratuilement  toute  la  charge  ,  il  peul  l'ac- 
cepter à  telle  condition  qu'il  jugera  à  pro- 
pos. Mais  il  faut  prendre  garde  que  cette 
remise  ne  soit  un  peu  forcée  et  qu'elle  n'ait 
d'autre  principe  que  la  crainte  qu'un  pauvre 
prêlre  peut  avoir  de  manquer  de  rétribu- 
tions. Il  faut  de  plus  avoir  soin  que  le  dona- 
teur ne  perde  pas  ce  degré  de  ferveur  et 
d'amour  sur  lequel  un  homme  saintement 
prodigue  a  drgit  de  compter.  Les  prières  de 
celui  qui  a  été  stipendié  en  premier  lieu  peu- 
vent y  suppléer,  au  moins  pour  quelque 
chose;  toute  libcralilé  de  l'espèce  de  celle 
dont  nous  parlons  demande  de  la  recon- 
naissance, et  la  reconnaissance  des  ministres 
du  Seigneur  ne  transpire  jamais  mieux 
qu'entre  le  vestibule  et  l'antel. 

Si  un  mourant  laissait  à  son  exécuteur 
testamentaire  une  somme  d'argent  pour  un 
nombre  déterminé  de  messes  ,  je  n'approu- 
verais pas  qu'on  les  fil  acquitter  à  moindres 
frais  dans  un  pays  éloigné.  Car  entre  que  le 
te.-taleur  a  pu  vouloir  gratifier  les  prêtres 
du  Iru  où  il  faisait  son  séjour,  il  n'y  a  ni 
décence  à  mettre  le  sacrifice  en  commerce, 


(1)  Duplicatum  slipendium,  etc.,  comme  ctaos  le  texte ,  prop.  8,  ilamntU  ab  Aleiand.  Vil ,  ann.  1665. 


100 


HON 


HON 


m 


ni  justice  à  vouloir,  pnr  de  momies  iniUis- 
trics,  se  réserver  une  porlion  d'un  bien  qui 
n'.i  pas  élé  destiné  pour  nous. 

11.  11  y  .1  deux  ohjpclions  à  f.iire  contre  la 
dérision  it'Alex.indre  Vil  !  la  première,  qu'un 
préire  qui,  en  Ir.iiisporlant  ses  messes  à  un 
autre,  relient  une  partie  du  salaire  qui  lui 
élaii  affecté  ,  n'est  p.is  plus  coupable  qu'un 
rirlie  prieur  qui,  faisant  desservir  1rs  messes 
de  son  liéiicfice,  ne  les  rétribue  pas  à  pro- 
porlior)  de  son  revenu,  mais  selon  la  taxe 
du  diocèse  ;  la  seconde,  que  les  administra- 
teurs des  chapelles  sont  en  possession  de 
recevoir  les  niesscsà  ((uinze  et  à  dix-huit  sous, 
cl  plus  encore  de  les  faire  acquitter  à  dnuze, 
quand  on  les  dit  chez  eux.  Si  les  uns  et  les 
autres  sont  innocents  devant  Dieu,  pourquoi 
damner  celui  dont  nous  parlions  dans  le  cas 
précédent?  Cette  difficulté  a  deux  parties  : 
examinons-les  en  détail. 

Je  dis,  sur  la  première,  qu'il  y  a  bien  de 
la  différence  entre  le  prêtre  dont  parle  Ale- 
xandre \  11,  et  le  bénéficier  dont  parle  l'ob- 
jection. Celui-ci  a  un  ou  plusieurs  titres 
pour  garder  la  très-grande  partie  des  fruits 
de  son  prieuré.  Il  dit  l'office  divin;  il  a  soin 
du  temporel  de  son  bénéfice  ;  il  en  fait  les 
réparations;  il  en  souffre  les  non-valeurs  ; 
il  on  acquitte  toutes  les  charges  ;  souvent  il 
étudie  pour  se  mettre  eu  étal  de  servir 
l'Kgiise  ;  et  c'est  dans  cette  vue  que  les  fon- 
dateurs lui  ont  procuré  de  quoi  subsister, 
afin  que  ,  libre  d'inquiétude  ,  il  fournit  sa 
carrière  avec  plus  de  tranquillité  et  de  suc- 
cès. L'autre  n'a  aucune  raison  semblable,  il 
n'en  a  pas  même  les  apparences.  C'est  pour- 
quoi la  sacrée  congrégation  a  été  aussi  fa- 
vorable au  bénéficier  (1)  qu'Alexandre  VII 
a  été  coulraire  à  celui  qu'on  prétend  lui 
comparer.  Ce  que  nous  venons  de  dire 
s'étend  à  un  chapelain  qui,  sans  être  vrai- 
ment bénéficier,  est  stipendié  comme  s'il 
l'était. 

12.  A  l'égard  des  chanoines,  marguilliers, 
administrateurs  et  autres  qui  ont  soin  des 
chapelles,  églises,  lieux  de  dévotion,  oiî  il 
se  dit  plusieurs  messes,  la  congrégation 
établie  par  Urbain  VllI,  pour  résoudre  les 
difficultés  que  sou  décret  avait  fait  naitre,  a 
déclaré  qu'il  n'est  permis,  ni  aux  églises,  ni 
aux  lieux  de  piété  (tels  que  sont  les  hôpi- 
taux), ni  aux  administrateurs  d'iceux,  do 
retenir  aucune  porlion  de  l'honoraire  des 
messes,  sous  prétexte  des  dépenses  (|ui  se 
font  d;uis  la  céiébialion  desdites  messes,  si 
ce  n'est  lorsque  les  églisus  ou  lieux  de  piété 
n'ont  point  d'autie-^  revenus  qu'ils  puissent 
liciiement  employer  à  ces  mêmes  dépenses  ; 
et  qu'en  ce  cas  la  ])orlion  qu'ils  retiendront 
ne  doit  aucunement  excéder  la  valeur  des 
dépenses  qu'il  faut  nécessairement  faire  pour 
la  seule  célébration  du  sacrifice,  en  faisant 
toujours  très-soigneusement  acquitter  au- 
lani  de  messes  que  l'on  aura  perçu  de  rétri- 
butions. Nous  mettons   ici   dans    la  langue 

(1)  I.ugo.,  disp.  22,  nui»,  50.  (JaaH'i ,  a|i|ieuci.  de  Sacrif. 
q.  4,  pmicl.  2,  dillic.  3. 

(2)  Ponlas,  v  Messe,  cas  43. 

'31  Prohibenms  dkUm opinionem  lanauam  ulurimis  nu- 


originale  la  consiillalion  et  la  réponse,  afin 
qu'on  puisse  s'assurer  par  soi-même  que 
nous  en  avons  rendu  les  sens  dans  notre  tra- 
duction. 

Q.  7.  An  permtttendum  sit  administratori- 
bus  Ecclesiarum,  ut  retinennt  aliquam  eleetnO' 
si/nartim  portionempro  expensis  manulenlio- 
ms  ecclesiœ ,  alUirium  inservientium,  para- 
mentorum,  luminum ,  vint,  hosliœ  el  simi~ 
liumf 

R.  Permittendum  non  esae  ut  ecclesia,  ac 
loca  pia,  seu  illorum  administratores,  ex  elee- 
mofi/nis  minsarum  cflebrondnrtcn  nllam,  vr- 
CUMQUE  NiyiyfAM,  porlionem  retineant  rations 
expensnrum  (/tias  subeunt  in  missarum  cele- 
brulionr ,  nisi  cum  ecclesiœ  ac  pia  loca  alios 
non  hnbent  reditus,  quos  in  usum  earumdem 
expensarum  erogare  licite  possinl ,  el  tune 
quam  portionem  retinebunt,  nullalenus  debrre 
excedere  valorem  expensnrum,  quœ  pro  ipso- 
met  tantum  missœ  sacrificio  necessario  sunt 
sttbeundœ  ;  et  nihilominus  eo  eliam  casu  cu- 
rnndum  esse,  ut  ex  pccuniis  quœ  supersunt, 
expensis  ut  suprd  deduclis,  absolute  lot  ntissœ 
celebrentur ,  quoi  prœscriptœ  fuerint  ab  offe- 
rentibus  rleeinosynas. 

Cette  décision  est  aussi  conforme  à  l'équité 
que  respectable  par  la  sagesse  de  ceux  qui 
l'ont  donnée.  Les  revenus  dune  chapelle  de 
dévotion  ne  lui  ont  été  légués  par  la  libéra- 
lité des  fidèles,  que  pour  l'entretien  du  lieu 
et  de  toutes  ses  appartenances  :  pourquoi 
donc  se  faire  payer  une  seconde  fois,  en  dî- 
mant  sur  de  pauvres  prêtres,  ce  qui  l'a  déjà 
été  parla  fondation?  Si  des  besoins  extraor- 
dinaires demandent  une  espèce  d'imposition 
sur  les  lévites  du  Seigneur,  qu'on  la  fasse, 
à  la  bonne  heure  ;  mais  que  les  besoins 
soient  réels  et  non  purement  possibles  ,  que 
la  taxe  ne  soit  pas  plus  forte  qu'elle  ne  doit 
l'être,  el  qu'elle  passe  avec  les  réparations 
qui  lui  ont  donné  naissance. 

13.  Une  cinquième  question  est  de  savoir 
s'il  est  permis  d'anticiper  le  sacrifice,  et  de 
l'offrir  d'avance  pour  ceux  qui  dans  la  suite 
donneront  des  rélribulions. 

Celte  difficulié  fut  agitée  par  la  congréga- 
tion du  concile,  sous  Clément  \  III.  Mais  son 
décret  ne  parut  que  sous  Paul  V,  à  qui,  pour 
cette  raison,  Ponlas  {-l)  et  plusieurs  autres 
l'atlribuent.  L'anticipation  des  messes,  (]ui 
avail  trouvé  faveur  eu  Espagne,  fut  condam- 
née par  ces  deux  pontifes  comme  dangereuse 
à  plusieurs  égards,  capable  de  scandaliser 
les  fidèles,  et  contraire  à  l'ancienne  pratique 
de  l'Eglise  (3).  C'est  pourquoi  il  fut  enjoint 
aux  évêques  et  aux  généraux  d'ordres  d  agir 
par  les  censures  el,  qui  plus  est,  par  cello 
de  toutes  qui  est  la  plus  terrible,  contre  ceux 
qui  refuseraient  d'obéir.  Ce  décret  est  aussi 
juste  (ju'il  est  sévère;  car,  1°  on  ne  dit  la 
messe  que  selon  rinlenlioii  d'une  personne 
relativement  à  ses  besoins.  Or,  celui  qui  , 
dans  douze  ou  quinze  jours,  vous  apportera 
un  ou  deux  honoraires,   n'a  dans   le  temps 

minibus  ptriculosam,  fidellum  scandalis  et  ofriînsiouil)us 
oljiioxiani,  aiquc  a  vetuslo  Ecclesia  more  nimiuai  aber- 
ranlem.  Décret.  Pauli  V,  25  Moeembr.  an   IGOo. 


111 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


112 


où  vous  célébrez  ni  inlcntion,  ni  souvent 
aucun  de  ces  besoins  qui  occasionnent  l'in- 
tention. 2°  Comme  Dieu,  selon  ses  lois  ordi- 
naires, ne  punit  ni  ne  récompense  un  homme 
à  cause  du  bien  ou  du  mal  qu'il  fera  dans  la 
suite,  il  n'y  a  pas  d'apparence  qu'il  applique 
le  fruit  du  sacrifice  à  cause  de  la  bonne  vo- 
lonté qu'on  pourra  avoir  dans  cinq  ou  six 
semaines.  3°  Il  est  au  moins  très-douteux 
qu'un  prêlre  puisse  à  son  gré  suspendre  le 
fruit  de  la  messe.  Or,  s'il  l'offre  aujourd'liui 
pour  le  premier  qui  lui  en  donnera  l'hono- 
raire, et  que  Pierre  le  lui  donne  six  semaines 
après,  il  faut,  ou  que  ce  dernier  n'en  tire  au- 
cun fruit,  ou  que  le  prêtre  ait  suspendu 
l'effet  du  sacrifice.  4-°  Enfin  le  sentiment  que 
nous  soutenons  a  toujours  été  le  plus  reçu. 
Pasqualigo  cite  trente  docteurs  qui  le  sou- 
tiennent :  on  y  peut  ajouter  Gavantus,  Me- 
rati  (1),  Sylvius,  Poiitas  et  un  grand  nom- 
bre d'autres. 

Si  cependant  un  prêtre  prévoyait  qu'on  lui 
demandera  des  messes  pour  une  personne 
décédée  ,  il  pourrait  dès  lors  ,  sans  en  avoir 
été  requis,  commencer  à  lis  dire,  et  recevoir 
ensuite  la  rétribution;  parce  que  dès  ce  mo- 
ment il  prie  pour  un  sujet  déterminé  et  pour 
des  besoins  Irès-rêels  et  irès-exislanls.  Tout 
ce  qu'il  risque,  c'est  de  perdre  son  honoraire 
en  cas  qu'on  ne  s'adresse  pas  à  lui.  Ce  sen- 
timent ,  qui  est  de  Vasquez  et  de  Quarti,  ne 
me  paraît  sujet  à  aucun  inconvénient. 

li.  La  sixième  question  qu'on  peut  nous 
faire  ,  et  qui  est  bien  plus  pratique  que  la 
précédente ,  regarde  les  prélres  et  les  mar- 
guilliers,  qui,  dans  la  crainte  de  manquer  de 
messes,  en  reçoivent  un  si  grand  nombre  , 
qu'on  ne  peut  que  de  longtemps  les  acquit- 
ter toutes.  On  demande  si  dans  cette  con- 
duite il  n'y  a  rien  de  celle  prudence  des  en- 
fants du  siècle  ,  que  le  Fils  de  Dieu  a  ré- 
prouvée ? 

Nous  sommes  heureux  de  n'avoir  dans 
presque  toute  celle  matière  à  décider  que 
d'après  la  congrégation  du  concile.  Il  y  a 
pins  d'un  siècle  (2)  qu'elle  a  défendu  à  tout 
prêtre  de  recevoir  aucun  honoraire  pour  de 
nouvelles  messes, à  moins  qu'il  n'ait  acquitté 
les  anciennes,  ou  qu'il  ne  puisse  les  acquit- 
ter en  peu  de  temps.  lit  elle  n'a  excepté  que 
le  cas  où  le  donateur  consent  au  délai  , 
comme  il  est  censé  faire,  lorsqu'il  charge  un 
seul  homme  d'un  annuel  ou  de  quelque  obli- 
gation semblable.  Au  fond  ,  la  chose  parle 
d'elle-même.  Les  messes  se  demandent  sou- 
vent pour  des  besoins  qui  pressent:  tantôt 
c'est  pour  vaincre  une  tentation  qui  latigue; 
tantôt  c'est  pour  obtenir  aux  juges  de  la 
terre  l'esprit  d'équité  dans  une  affaire  de  la 
dernièreconséquencc:  aujourd'hui,  c'est  pour 
le  succès  d'un  voyage  semé  de  djingors;  de- 
main, c'est  pour  un  malade  endurci  ,  qui  va 
faire  le  plus  terrible  voyage  qui  fût  jamais, 
celui  de  l'élernilé.  Or  ,  pendant  que  vous 
différez,  la  tentation  prend  le  dessus,  le  pro- 
cès  se   perd  ,  le  voyageur  fait  naufrage  ,  le 

(1)  Gavanlus  et  Merali  in  p.  m,  Hulir.  tit.  12,  uuiii.  16. 
(S)  Die  Jilii  21,  an   IG^j. 


malade  meurt  dans  l'impénitence.  D'ailleurs, 
quand  il  serait  aussi  sûr  qu'il  l'est  peu,  que 
Dieu  compte  pour  autant  l'intention  du  sacri- 
fice, que  le  sacrifice  même  ,  la  justice  veut 
toujours  qu'un  homme  ,  et  plus  encore  ua 
ministre  du  Dieu  de  vérité  ,  garde  la  parole 
qu'il  a  donnée. On  la  donne,  cette  parole, au 
moins  implicitement,  quand  on  accepte  des 
messes.  Il  n'y  aurait  pas  presse  à  en  offrir  à 
ceux  qui  ne  s'engageraient  à  les  acquitter 
qu'au  bout  de  cinq  ou  six  mois. 

Mais  quel  intervalle  peut-on  mettre  entre 
l'acceptation  et  l'acquit?  Cela  dépend  des 
circonstances.  Quelquefois  il  n'est  pas  per- 
mis de  différer  d'un  jour,  comme  lorsqu'il 
s'agit  d'un  malade  qui  tend  à  sa  fin,  ou  d'une 
affaire  qui  doit  être  décidée  dans  deux  ou 
trois  heures.  Hors  de  ces  ras  pressants,  le 
sentiment  commun  est  qu'on  ne  doit  recevoir 
de  messes  ,qu'autantqu'on  peut  en  dire  dans 
l'espace  de  deux  mois.  Ainsi,  l'on  ne  peut 
excuser  de  péché  mortel  ceux  qui ,  dans  la 
crainte  d'en  manquer  ,  en  prennent  un  si 
grand  nombre  ,  qu'à  peine  pourraient-ils  y 
satisfaire  dans  le  cours  d'une  année  entière, 
à  moins  ,  comme  nous  l'avons  dit,  que  celui 
qui  les  fait  dire  ,  ne  consente  au  délai.  Or  , 
quoiqu'il  soit  censé  y  consentir  ,  quand  il  en 
donne  un  très-grand  nombre  à  un  prêlre 
seul ,  parce  qu'on  sait  bien  qu'il  n'en  dira 
pas  deux  dans  un  jour,  je  doute  qu'il  soit 
dans  le  même  sentiment,  quand  il  en  charge 
une  nombreuse  communauté: puisque  celle- 
ci,  étant  composée  de  plusieurs  prêtres,  il  y  a 
lieu  de  croire  qu'elle  acquittera  en  moins  de 
quinze  jours  ce  qu'un  particulier  ne  pourrait 
souvent  acquitter  en  quinze  semaines.  Il  se- 
rait donc  de  l'ordre  que  les  sacristains  repré- 
senlassent  modestement  que,  chargés  d'an- 
ciennes dettes  ,  ils  ne  pourront  payer  les 
nouvelles  que  dans  un  certain  temps.  Mais 
les  communautés  elles-mêmes  comptent- 
elles  toujours  assez  sur  la  Providence,  pour 
ne  rien  faire  en  cette  matière  qui  ne  soit  pas 
bien  dans  la  ligne  du  devoir?  C'est  un  cai 
dont  la  décision  ne  m'appartient  point.  Je 
prie  seulement  ceux  qui  entassent  tellement 
rétributions  sur  rétributions  ,  qu'ils  ne  peu- 
vent qu'à  peine  y  fournir  en  huit  ou  dix 
mois ,  d'examiner  devant  Dieu  s'ils  vou- 
draient qu'après  leur  mort  un  vil  et  sordide 
intérêt  les  fît  demeurer  autant  de  temps  dans 
les  flammes  du  purgatoire,  qu'ils  y  laissent 
les  autres?  Qui  alium  doces ,  te  ipsum  non 
doccs. 

15.  Puisque  nous  en  sommes  sur  cet  arti- 
cle ,  nous  y  ajouterons  qu'il  faut  acquitter 
les  messes  pendant  tout  le  lemps  pour  lequel 
elles  ont  été  stipulées;et  qu'ainsi  il  faut  dire 
à  perpétuité  celles  qui  ont  été  fondées  à  per- 
pétuité. Soto  (3)  s'est  imaginé  que  les  âmes 
justes  ne  souffrent  dans  l'autre  vie  que  pen- 
dant dix  ans.  11  se  fondait  sur  la  miséricorde 
de  Dieu:  c'est  sur  le  même  principe  que 
s'appuie  le  déiste  pour  nier  l'élnmilé  des 
peines.  Mais,  comme  le  remarque    Saurin  , 

(3)  Soto  iD  4,  dist.  19,  q.  3,  a.  2,  apud  Siiarem,  de  Pœn. 
disp.  10,  sect.  4. 


113 


noN 


HON 


1U 


dans  UQ  sermon  sur  les  tourments  de  l'enfer, 
nous  no  pouvons  raisonner  sûromcnl ,  ni  de 
retendue  de  la  miséricorde  du  Seigneur  ,  ni 
des  bornes  de  sa  justice.  Transportés  en  idée 
au  Miomenl  où  Dieu  allait  créer  le  monde  , 
aurions-nous  cru  que  sa  miséricorde  lui  per- 
mit d'en  faiie  un,  où  la  vertu  serait  errante, 
pr()>icrite  ,  fugitive  ,  pendant  que  le  vice  sc- 
r.iil  assis  sur  le  trône  et  ceint  d'un  superbe 
dadènie  ?  Aurions-nous  pensé  que,  maître 
de  faire  des  hommes  qui,  sans  resser  d'être 
libres,  marchassent  toujours  dans  les  son- 
tivrs  du  droit  et  du  vrai  ,  il  en  fit  qui  pres- 
que tous  se  livrassent  à  l'erriîur  ,  à  Tidolâ- 
li  ie  ,  aux  plus  honteux  e-srès  ?  Kien  n'est 
donc  plus  frivole  que  le  fondement  de  ce 
théologien;  puisqu'il  faut  payer  une  dette 
sùieiuent  contraclée,  jusqu'à  ce  qu'on  ait  uu 
titre  qui  excuse  sûrement  de  l'obligation  de 
payer;  il  est  clair  qu'une  messe  fondée  pour 
toujours  doit  être  toujours  acquittée.  L'au- 
torité concourt  ici  avec  la  raison  :  tout  le 
inonde  sait  qu'un  savant  pontife  condamna 
en  1666  la  proposition  suivante  :  Annunm 
legatum  pro  anima  reliclum  non  durât  plus 
fuam  per  decem  annos  (1). 

Au  reste  ,  comme  il  faut  accomplir  toute 
justice,  il  ne  suffit  pas  de  célébrer;  il  faut  le 
faire  dans  le  lieu  prescrit  parcelui  qui  donne 
les  rétributions.  Dieu  ,  pour  glorifier  ses 
saints  ,  exauce  (luehiuefois  dans  un  sanc- 
tuaire ceux  (ju'il  n'exauce  pas  dans  un  au- 
tre. Si  ,  comme  il  arrive  dans  les  nouvelles 
solcniiilés,  un  prêtre  ne  trouvait  point  d'au- 
tel libre  ,  il  fauilrait  en  avertir  le  donateur, 
afin  qu'il  peruilt  de  célébrer  ailleurs  ,  ou 
qu'il  prit  ses  mesures  comme  il  jugerait  à 
propos. 

16. Celte  difficulté  nous  mène  à  une  autre: 
on  diinande  si  un  prêtre,  ()u'on  a  prié  de 
dire  une  messe  de  Requiem  ou  une  messe 
du  Saint-Esprit,  satisfait  à  son  obligation  en 
disant  la  messe  du  dimanche  ou  du  saint 
dont  il  fait  l'office. 

Je  rép  luds  :  l"  qu'on  ne  peut  dire  ni  de 
messes  votives,  ni  de  messes  de  Reqiiiem  les 
dimanches  et  les  jours  privilégiés,  ou  d'office 
double,  si  ce  n'est  corpure  prwsente,  circon- 
siance  dont  il  ne  s'agit  pas  ici.  L'Eglise 
souhaite  même,  à  parler  généralement ,  (juc 
la  messe  s'accorde  avec  l'office  du  jour,  au- 
tiinl  qu'il  est  possible.  Et  l'on  ne  doit  pas 
communément  se  dispenser  de  cette  règle 
pour  les  messes  votives,  sans  quelque  cause 
raisonnable  (2). 

(I)  l'ro|ios.  43,  condamnée  par  Alexandre  VII.  Voyez 
Dominique  Viva  sur  colle  proposilioii. 

ii)  Onines  niissœ  voliv;e  in  niissjs  privalis  dici  possunt 
pro  arl)ilrio  sacerdouiin,  quandocumque  ofBcium  non  osl 
diifilex  aul  de  doniinica,  cum  commemoralione  ejus  de 
quo  lacium  esl  officiiini ,  et  commenioratioiie  item  fesli 
simplicis,  si  de  aliquo  occurral  eo  die  fieri  coinmenioralio- 
ncmin  olBcio.  Id  vero  passiin  non  fiai,  nisi  ralionabili  da 
causa,  ei,  quoad  lieri  polest,  missa  cum  offlcio  couveniat. 
Rubric.  part,  i,  tU.  4,  n.  3.  Divers  décrets  ont  beaucoup 
resserré  la  liberté  que  donne  celte  rubrique.  A  parler  en 
général,  on  ne  peut  dire  des  messes  de  Hequiem  ni  les  di- 
manches, ni  les  fêles  doubles,  ni  les  jours  où  il  n'est  pas 
permis  de  faire  un  office  double,  tels  que  soiil  l'octave  de 
Noël,  eellf-s  de  l'Epiphanie,  de  l'àques,  de  la  Penlecôte 
et  de  la  Fête-Dieu,  le  mercredi  des  Cendres,  la  semaine 
seinte.  la  veille  de  Noël,  de  l'Epiubanie  et  delà  Penio- 


Ces  causes,  pour  le  dire  en  passant,  sont  : 
1°  la  tendre  dévotion  dont  on  se  sent  en- 
flammé à  l'égard  du  saint  ou  d'un  mystère 
touchant,  comme  celui  de  la  passion,  etc.  ; 
2"  une  juste  déférence  pour  celui  qui  assigne 
les  messes  de  la  sacristie;  3°  la  promesse 
qu'on  a  faite  à  quelqu'un,  qui  veut  honorer 
particulièrement  un  mystère, etc.  Mais,  pour 
se  conformer  à  l'intention  de  l'Eglise,  il  faut 
avoir  soin  que  cela  n'arrive  point  trop  sou- 
vent. La  vraie  piélé  sait  se  subordonner  aux 
règles.  La  paresse  cl  le  dégoût  des  choses 
spirituelles  font  ordinairement  donner  la 
préférence  aux  messes  votives,  qui  sont  plus 
courtes  que  les  autres.  On  ne  peut  excuser 
de  tout  péché  ceux  (jui  se  prêtent  à  des  mo- 
tifs si  peu  raisonnables. 

Je  dis  2'  qu'un  prêtre  qui  célèbre  la  messe 
du  jour  pour  un  défunt  remplit  son  obliga- 
tion par  rapport  à  lui.  C'est  le  sentiment 
unanime  des  docteurs  (.3).  En  effet,  c'est  la 
victime  offerte,  et  non  le  rite  accidentel,  qui 
soulage  les  vivants  et  les  morts,  .\insi  la  sa- 
crée congrégation  (V)  ,  de  l'aveu  du  papa 
Alexandre  \  11  ,  a  défendu  qu'on  différât  les 
messes  pour  les  morts  à  un  jour  où  il  fût  per- 
mis d'en  dire  de  Requiem. 

De  peur  que  ce  délai  ne  fût  préjudiciable  à 
des  âmes  qu'on  aurait  pu  soulager  plus  tôt , 
voici  les  termes  de  son  décret  :  Omnibus  et 
singulis  sacerdotibus,  tam  sœcularibus  quam 
reqularibus  cujtisvis  ordinis ,  etiam  neccssa- 
rio  exprimendis  dislricle  prœcipitur,  ut  mis- 
sas  privatas  pro  defuiiclis,  seu  de  Requiem, 
in  duplicihns  nullaienus  celebrare  aadeanl 
vel  prœsumant.  Quod  si  ex  benefactorum 
prœscripto  missœ  hujusmodi  celebrandœ  in- 
cidunt  in  festitm  duplex,  tune  minime  trans- 
feranlur  in  nlium  diein  non  itnpedilum,  ne 
dilntio  animabus  suffragia  exspectanlibus  de- 
trimento  sil  ;  sed  dicanlur  de  festo  currente  , 
cum  applicalione  sacrificii  juxla  mentem  eo~ 
rumdem  benefactorum,  etc. 

17.  Mais  un  prêtre  qui  dira  une  messe  du 
jour  à  un  autel  privilégié,  gagnera-t-il  pour 
les  défunts  l'indulgence  qui  y  est  attachée  , 
comme  s'il  la  disait  de  Requiem? 

Pontas  (5)  examine  cette  difficulté,  et  il  y 
répond  en  ces  termes  :  «  H  n'importe  pas 
quelle  messe  célèbre  un  prêtre,  si  le  privi- 
lège du  pape  porte  seulement  qu'il  accorde 
l'indulgence  en  faveur  d'un  défunt  pour  qui 
on  célébrera  la  messe  et  à  qui  on  appli- 
quera l'indulgence  :  parce  qu'on  peut  appli- 
quer  aux  défunts    la   messe  du  jour  aussi 

côte.  Un  prêtre  qui  ne  ferait  que  la  férié  ne  pourrait  dire 
>ine  messe  des  nions  dans  une  église  qui  ferait  un  oflice 
double,  ainsi  que  l'a  décidé  la  conf;régaiion  des  rites  le  2 
juin  1701-  Dans  l'usage  commun,  on  ne  peut  dire  des  mes- 
ses votives  quand  un  ne  peut  en  dire  de  Requiem.  Ainsi 
les  jeunes  prêlres  que  l'évèque  cbarge  de  dire  trois  mes- 
ses, l'une  du  Saint-Esprit,  l'autre  d<;  Beala,  la  iroisième 
pour  les  moris,  y  satisfont  en  appliquant  celle  du  jour  â 
i'inlenlion  qui  leur  est  prescrite.  On  peut  lire,  sur  cette 
matière,  qui  nous  mènerait  trop  loin,  Merati  in  Gavant, 
part.  I,  (il.  4  i,'l5,  où  l'on  trouvera  les  exceptions  à  la  rè- 
gle ij  la  fin  des  cérémonies  de  la  messe  basse. 

(3)  Vide  Marchini,  rract.  3,  pan.  ii,  cap.  ÎS  {a). 

(4)  S.  R.  C.  approbanle  Alexand.  VII.  5  Aug.  166i 

(5)  Pontas,  v°  Messe,  c.is  38. 

■  a)  La  sacrée  congrégation  l'a  décidé  tout  récemment 
et  confirmé  eu  1S4S. 


115 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


IM 


bien  que  celle  de  Requiem.  Mais,poursuit-il, 
si  les  termes  du  bref  d'iiululgence  porlenl 
que  le  pape  l'accorde  en  faveur  du  défunt 
pour  qui  on  dira  la  messe  du  Requiem,  il  est 
en  ce  cas  absolument  nécessaire,  pour  ap- 
pliquer l'indulgence  à  ce  défunt,  que  la 
messe  qu'on  célèbre  pour  lui  soit  di' Requiem; 
parce  que ,  selon  l'axiome  de  la  glose  ,  les 
indulgences  solam  prosunt,  prout  vcrba  so- 
natit.  C'est  ainsi  que  le  docte  canonisle 
Fagnan  répond  à  cette  difficulté  ,  et  après 
lui  l'auteur  des  conférences  de  Condom. 
Mais  cela  se  doit  entendre  seulement  des 
jours  auxquels  il  est  permis  de  célébrer  des 
messes  pour  les  morts  :  car  il  faut  suivre  la 
discipline  prescrite  dans  l'Eglise  où  l'on  se 
trouve.»  Ce  sont  les  termes  de  ce  savant  doc- 
teur. 

Nul  autel  privilégié,  soit  qu'il  le  soità  per- 
pétuité ou  non,  pour  tous  les  jours,  ou  seu- 
lement pour  certains  jours  de  la  semaine,  ne 
perd  son  privilège,  parce  qu'on  y  dit  une 
messe  d'une  fête  double  au  lieu  de  la  dire  de 
Requiem.  Trois  papes  l'ont  ainsi  décidé,  et 
puisque  l'Eglise  souhaite  que  la  messe  soit 
conforme  à  l'office,  il  était  juste  qu'ils  le  dé- 
cidassent. Voici  leurs  décrets,  que  nous  met- 
trons ici  en  entier,  parce  qu'ils  sont  impor- 
tants. 

Missœ  de  festo  duplicî  celebralœ  in  altari 
pro  animabus  in  perpetuum  privilegiato  ,  et 
in  qtto  proinde  etiam  in  dupUcibus  sinl  cele- 
brandœ  missœ  de  Requietn  ex  obligalione, 
suffragantur  ac  si  celebratœ  fuissent  pro  de- 
functis  juxta  formam  privilegiorum.  Ce  dé- 
cret est  d'Alexandre  ^  II  dans  son  bref  Cré- 
dite nobis  du  22  janvier  16l)7. 

Privilegium  Akxandri  VII,  die  22  januarii 
1667,  circn  missas  de  festo  duplici  in  altari- 
bus  perpétua  privilegiatis  célébra  tas  extendi- 
tur  etiam  ad  altaria,  non  in  perpetuum,  sed 
ad  septennium  seu  aliud  brevius,  vel  longius 
tempus,  ac  non  omnibus,  sed  aliquo,  vel  ali- 
quibus  tantum  hebdomadœ  diebus  privilegiata: 
ac  proinde  missœ  qnw  ibidem  de  feslo  currenti, 
in  quo  missœ  defunctorum  celebruri  non  pos- 
sunt,  sive  ex  obligatione,  sive  ex  sola  fidetiiim 
devotione  celebrahuntur,  suffragantur  ;  Haut 
animœ  Christi  fidelium  pro  quibus  celebralœ 
fuerinl,  indulgenlias  per  privilégia  hiijusmudi 
concessas  consequantur  in  oinnilius  et  per 
omnia,  perinde  ac  si  missœ  defunctorum  ad 
formam  eorumdem  privilegiorum  celebralœ 
fuissent.  Ce  décret,  qui  est  du  20  juillet  et  de 
la  congrégation  des  Rites,  fut  approuvé  le  13 
août  1669  par  Clément  IX,  et  ce  pontife  le 
confirma  le  23  septembre  suivant,  par  son 
bref  Cum  felicis  recordatinnis.  Le  même  dé- 
cret fut  renouvelé  par  la  même  congrégation 
le  15  septembre  1714  et  approuvé  par  Clé- 
ment \1  le  29  du  même  mois. 

Declaraliones  Alexandri  \  II ,  22  januarii 
1667,  et  démentis  IX,  23  septembris  16(i9 
circa  missas  defunctorum  in  altari  pro  ani- 
mabus purgatorii  privilegiato  non  celebran- 
das,  licet  loquatur  tantum  de  festis  dupUcibus, 
lamen  intelligendœ  sunt  etiam  de  diebus  Domi- 

(1)  Ces  décrets  ont  été  confirmés  le  10  sept.  1843,  même 
pour  ceux  qui  oui  le  privilège  personoel  quatre  jours  par 


nicis  et  infra  octavas  Pasehalis  Itesurreclio- 
nis,  l'entecostes,  Curpuris  Christi ,  aliisque 
anni  diebus,  quibus,  licet  a  festo  duplici  non 
impediantur,  adtiuc  limen  missœ  drfanclorum 
juxta  rilam  Ecclesiœ  celebruri  nequeunl  ;  qua- 
tenus  nimirum  7nissœ ,  quas  iisdem  diebus 
celebrare  licitum  est,  servnta  cœleroquin  pri- 
vilegiorum forma,  ad  altaria  privilegiala  rele- 
brarentur.  Ce  décret,  donné  par  la  congréga- 
tion des  Rites  le  3  avril  ltJ88,  fut  confirmé  le 
^  mai  suivant  par  Innocent  XI.  La  même 
congrégation  l'ayant  renouvelé  le  lïsnplern- 
bre  1714.,  il  fut  ratifié  par  Cléincnl  XI  le  29 
du  même  mois  (1). 

Tous  ces  décrets  se  trouvent  d;ins  Vlndex 
decretorum  de  Merati,  nombres  430,  4.39,  WO, 
624  et  62'j.  En  les  lisant  avec  attention,  I  on  y 
remarquera  qu'ils  ne  font  subsister  1  indul- 
gence des  autels  privilégiés  qm?  pour  les 
jours  de  dimanche,  de  fête  double  et  autres, 
où  il  n'est  pas  d'usage  de  faire  dire  des  mes- 
ses de  Requiem;  d'où  il  suit  que  qu.ind  on 
peut  en  dire,  comme  on  le  peut,  les  jours  de 
férié,  etc.,  il  faut  effectivement  les  dire  pour 
obtenir  l'indulgence.  Ainsi  il  y  a  toute  appa- 
rence que  le  saint-siège  a  voulu  qu'on  ne 
s'écartât  trop  ni  de  l'intention  des  fondateurs, 
qui  ont  demandé  des  messes  de  Requiem,  ni 
de  la  pratique  de  l'Eglise,  qui  n'aime  pas  quo 
ces  sortes  de  messes  se  multiplient  à  l'excès 

Je  dis,  en  troisième  lieu,  qu'un  prêtre  qui  a 
promis  une  messe  de  Requiem,  doit  la  dire, 
si  cela  lui  est  passible,  parce  qu'il  faut  rem- 
plir sa  promesse,  (luand  on  le  peut  sans  in- 
téresser ni  sa  religion,  ni  sa  conscience. 
Mais  en  général  il  vaut  mieux  ne  s'engager 
point  à  cela,  et  se  contenter  de  dire  qu'on 
célébrera  pour  le  repos  de  l'âme  dont  il  s'a- 
git, de  la  manière  qui  sera  le  plus  convena- 
ble, eu  égard  aux  rites  de  l'Eglise,  à  sa  propre 
utilité  et  à  celle  des  autres.  Car,  quoique  les 
messes  propres  des  défunts  aient  l'avantage 
de  renfermer  différentes  oraisons,  qui  peu- 
vent exciter  les  vivants  à  prier  pour  les 
morts,  il  faut  pourtant  tomber  d'accord  que 
cet  avantage  est  bien  compensé,  1°  par  l'in- 
tercession du  saint  dont  il  fait  l'office,  et  qui 
ne  manque  pas  de  s'intéresser  au  soulage- 
ment de  ceux  en  f.iveur  desquels  le  ministre 
implore  sa  protection  ;  2"  par  la  piélé  de  ceux 
qui  entendent  la  tnesse,  et  qui  l'entendent 
plus  volontiers  quand  elle  est  du  jour,  parce 
qu'elle  revient  moins  souvent,  quo  (juand 
elle  est  de  Requiem,  par  la  raison  contraire; 
3°  par  la  dévotion  du  célébrant  qui  dit  aussi 
avec  plus  de  ferveur  une  mrsse  qui  est  en 
quelque  sorte  nouvelle  pour  lui.  qu'une  au- 
tre qu'il  sait  presque  par  cœur.  Et  c'est  pour 
cela  que  Sylvestre  Mozolin  ne  fait  point  de 
difficulté  de  dire  que  la  meilleure  messe 
pour  les  défunts  est  celle  qui  s'accorde  avec 
l'office  du  jour.  Panorme  ajouti-  qu'il  est 
honteux  de  voir  tant  de  gens  céder  en  ce 
point  à  la  dévoîion  mal  entendue  des  parti- 
culiers. Il  ne  faut  donc  promettre  que  rare- 
ment ces  sortes  de  messes,  et  supposer,  ce 
qu'un   peuple  bien  instruit  n'ignore  pas  que 

semaine.  Journalde*  fabr.  t.  XII,  p.  1G0 

[ffet»  rie  ridil«ur.} 


«17 


HOM 


RON 


118 


quand  on  demande  des  messes  pour  les  dé- 
funls,  on  ne  demande  que  des  messes  qui 
leur  soient  spécialement  appliquées. 

11  y  a  cependant  des  cas  où  il  faut  dire  des 
propres  de  morts,  quand  même  elles  n'au- 
raient pas  été  promises.  Gela  arrive,  1°  lors- 
qu'on ne  peut  autrement  éviter  le  scandale 
et  le  murmure  :  il  y  a  telle  occasion  où  un 
prêtre,  qu'on  verrait  monter  à  l'autel  avec 
des  ornements  blancs  ou  rouges,  serait  re- 
gardé de  mauvais  oeil  et  (]uelquefnis  comme 
un  trompeur;  2°  lorsque  la  circonstance  des 
tcmp*  l'exige,  comme  le  jour  d'un  cnlorre- 
mcnt  ou  d'un  anniversaire  ;  jours  où  l'on 
peut,  malgré  l'occurrence  d'une  fêle  double, 
dire  une  messe  de  liequicm.  Il  est  cependant 
plus  à  propos  de  transportera  un  jour  non 
empêché  les  anniversairos,  ainsi  que  l'a  dé- 
clare la  congrégation  des  Rites  en  1C08  et 
l(jl4.  Mais  celle  discussion  est  étrangère  au 
dessein  de  mon  ouvrage. 

18.  On  peut  proposer  ici  deux  questions  : 
l'une,  si  le  jour  de  la  commémoration  des 
fidèles  trépassés  il  est  permis  de  prendre  des 
rélributioiis;  l'autre,  si  un  prêtre  qui  a  pro- 
mis à  titre  gratuit  une  messe  à  plusieurs 
personnes,  est  tenu  d'en  dire  une  pour  cha- 
cune, ou  s'il  ne  sulGl  pas  qu'il  en  dise  une 
pour  eux  tous. 

Gavantus  répond  à  la  première  de  ces  deux 
difficultés,  que  la  messe  du  jour  des  morts 
doit,  selon  l'intention  de  l'Eglise,  être  appli- 
quée à  tous  les  fidèles  trépassés.  Neque  ideo, 
dit-il  (1),  ^t  injuria  iis  pro  quibus  quolidiana 
forte  exstat  obligalio  missœ;  pnrvalel  eiiiin 
lex  lacila  ralioniibilis  legi  privalœ  testuto- 
rum.  Il  suit  de  cette  décision,  qu'un  prêtre 
acquitte  ce  jour-là  une  fondation  particu- 
lière par  une  messe  commune  ;  mais  que  hors 
ce  cas  il  ne  peut  recevmr  d'honoraire;  parce 
que  ce  qui  est  dû  à  iom  les  tidèles  ne  peut 
être  spécialement  appliqué  à  aucun  en  par- 
ticulier. 

Ce  sentiment  m'avait  paru  si  incontestable, 
qu'il  ne  m'était  pas  même  venu  en  pensée 
qu'on  pût  en  proposer  un  autre.  Je  l'ai  suivi 
jusqu'à  ce  jour,  et  je  compte  encore  le  suivre 
dans  la  suite.  Cependant  la  congrégation  des 
Rites  décida,  le  i  août  1663,  qu'on  pouvait  ce 
jour-là  appliquer  le  sarrifice  à  quelques  dé- 
funts en  particulier  2).  Or,  cela  posé,  il 
semble  qu'on  pourrait  ce  même  jour  prendre 
un  honoraire.  Benoit  XIV  l'a  permis  au 
clergé  de  Portugal,  mais  seulement  pour  la 
première  des  trois  messes  qu'ils  peuvent  dire 
ce  jour -là.  Le  Père  d'Azevedo  remarque 
dans  la  lettre  qu'il  a  eu  l'honneur  d'écrire  à 
ce  pontife,  qu'il  n'y  a  presque  point  de 
prêtres  qui  dans  ce  jour  prennent  des  rétri- 
butions (3). 

19.  Quant  à  la  seconde  difficulté,  Sylvestre 
Mozolin  (4),  que  d'habiles  gens  regardent 
comme  le  meilleur  des  sommistes,  mais  qui 
souvent  est  trop  précis  pour  bien  être  intel- 

(1)  Gavanlus,  part,  iv,  lit.  15,  num.  18. 

(2)  lu  die  comiiiemoratiouis  oiuuium  fidelium  defunclo- 
rum  sacrificia  possunt  asacerdolibns  celebraïuibiis  appli- 
cari  ad  libiuim,  scilicet  vel  pro  oiuaibus  Bdi-libiis  defuiic- 
tis.  vel  pro  aliiiuibus  umum.  S.  C.  R.  4.  Aug.  1663,  apud 


ligible,  y  répond  qu  un  prêtre  ne  s'oblige  eu 
promettant,  «luautant  qu'il  V(  ut  s'obliger  et 
que  par  conséquent,  s'il  ne  veut  s'obligor 
qu'à  dire  une  messe  pour  plusieurs  qui  la 
lui  demandent,  il  satisfait  par  une  seule  à  la 
dette  qu'il  a  contractée.  Il  doit  seulement 
prendre  garde  d'éviter  tout  ce  qui  pourrait 
sentir  le  mensonur  ou  l'équivoque.  Que  si 
une  personne  offrait  à  ce  prêtre  un  hono- 
raire, et  qu'il  le  refusât,  il  seniblc,  à  moins 
qu'il  ne  déclarât  suflisanuiient  le  contraire, 
qu'il  serait  censé  lui  promettre  une  applica- 
tion du  messe  aussi  spéciale,  que  s'il  prenait 
de  lui  une  rétribution. 

Il  ne  sera  pas  inutile  de  remarquer  que 
les  théologiens,  qui  croient  qu'une  messe 
dite  pour  vingt  personnes  ne  leur  sert  pas 
moins  que  si  elle  était  dite  pour  une  seule, 
c'est-à  dire  (]u'ellc  sert  à  chacun  selon  ses 
dispositions,  iaisounent  ici  dans  la  pratique 
comme  ceux  qui  sont  d'un  senlimcnt  con- 
traire, lis  sont  persuadés  1°,  que  ceux  qui 
donnent  un  honoraire  pour  le  prcUe  (lui  cé- 
lèbre ont  une  meilleure  part  au  sacriûce, 
parce  que  leur  aumône  est  l'Ile-mêmc  une 
très-lionne  et  Irès-sainte  disposition  ;  ^"quun 
a  eu  raison  de  censurer  cette  proposiiion  : 
Non  est  contra  justitiitm  pro  pluribus  sacrifi- 
ciis  stipenditim  accipere,  et  sacrifieium  unum 
o/ferce;  parce  que  l'honoraire  qui  se  donne 
à  un  ministre  ne  regarde  en  aucune  manière 
la  substance  du  sacrifice,  qui  est  au-dessus 
de  tout  prix  ,  mais  la  seule  personne  du  prê- 
tre relativement  aux  secours,  que  la  piété 
des  fidèles  doit  lui  procurer  à  raison  du  temps 
qu'il  se  soustrait  pour  le  leur  consacrer.  Or, 
dit  Pignatelli,  que  le  sacriûce  soit  inGui  ou 
borne  ;  qu'il  diminue  en  se  partageant,  ou 
qu'il  ne  diminue  pas,  la  personne  du  mi- 
nistre relativement  à  ses  besoins  est  toujours 
la  même  :  il  ne  lui  faut  pas  plus,  quand  il 
célèbre  pour  dix  personnes,  que  quand  il  ne 
le  fait  que  pour  une  seule.  Donc,  quelque 
parti  qu'on  prenne  sur  la  valeur  du  sacrifice 
il  est  clair  comme  le  jour  qu'un  prêtre  doi 
se  contenter  d'une  seule  rétribution,  et  qu'il 
pèche,  et  contre  l'obéissance,  ei  contre  U 
Justice,  s'il  en  prend  deux. 

Si  on  leur  objecte  avec  le  cardinal  Lugo 
que, selon  ce  sentiment,  un  piètre  ne  pourra 
le  jour  de  Noël  recevoir  trois  honoraires,  ce 
qui  est  contraire  à  la  pratique  de  toute  l'E- 
glise, ils  répondent  que  cette  difficulté  est 
plus  spécieuse  que  solide.  Les  rétributions 
des  messes  sont  si  peu  de  chose,  au  moins 
dans  ce  pays-ci,  qu'elles  ne  fournissent  aux 
ministres  sacrés  qu'une  très-faible  portion  de 
leur  subsistance.  Ainsi,  qu'une  fois  dans  un 
an  ils  reçoivent  plus  qu'à  ronlinaire,  ce  n'est 
pas  de  quoi  leur  faire  un  procès. 

Mais  enfln,  puisque  le  sentiment  de  Pigna- 
telli n'est  qu'une  opinion,  et  une  opinion 
très-con testée,  il  est  du  bon  ordre  que,  dans 
une  matière  comme  celle-ci.  on  ne  s'expose 

Merati  in  Indice  liecretormn,  a.  411. 
,  (3)  II)  appeiiJ.  de  Sacrilicio,  pag.  459  et  455. 
'  (1)  Sylvesler  Prieras,  v*  AfisM,  I,  nuiu.,  11,  p.  mihi 
259. 


119  DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


120 


ni  à  tromper  iC  prochain  ,  ni  à  se  tromper 
soi-même.  Si  contre  notre  intention  il  nous 
était  arrivé  quelque  ciiose  de  semblable  (eh  1 
quelle  apparence  que  cela  ne  soit  pas  dans 
un  ouvrage  qui  n'est  qu'un  tissu  de  cas  de 
conscience?),  nous  le  souraellons  de  grand 
cœur  au  jugement  de  la  sainte  Eglise.  Qu'elle 
tranche,  qu'elle  coupe,  qu'elle  brise  à  son 
gré;  ses  coups  les  plus  humiliants  nous  se- 
ront plus  chers  que  les  louanges  frivoles  et 
empoisonnées  de  ses  ennemis. 

Observation  du  nouvel  éditeur. 
SaintAlphonscdeLiguori  afOrme  que  l'opi- 
nion la  plus  commune  est  que  les  fruits  du 
«aint  sacrifice  ne  sont  pas  diminués  envers 
chaque  personne  pour  qui  on  l'offre,  à  pro- 
portion de  leur  nombre,  et  cette  opinion  pa- 
raît bien  fondée.  Dira-t-on  qu'il  est  plus 
avantageux  d'apparlenirà  une  petite  paroisse 
qu'à  une  grande?  d'entendre  une  messe  où 
il  y  a  moins  d'assistants,  afin  d'avoir  une 
part  plus  étendue  aux  fruits  du  sacriflce 
qu'un  curé  offre  pour  ses  paroissiens,  et  que 
chaque  prêtre  offre  pour  les  assistants?  Et 
omnium  circumstantium ,  dit-il  au  Mémento 
des  vivants.  11  y  a  un  fruit  particulier  pour 
ceux  que  le  prêtre  recommande  en  particu- 
lier, et  un  autre  pour  les  assistants;  sans 
quoi  ce  serait  en  vain  qu'il  les  recommande- 
rait à  Dieu  ;  ce  serait  en  vain  que  l'Eglise  l'y 
autoriserait;  mais  ce  friiit,  sans  être  inflni 
dans  son  application,  parce  que  les  sujets  en 
sont  incapables,  peut  bien  être  assez  grand 
pour  n'être  pas  diminué  à  proportion  du 
nombre  de  ceux  à  qui  on  l'applique.  Autre- 
ment, il  serait  avantageux  pour  ceux-ci 
qu'on  ne  fît  mention  que  d'un  seul  à  chaque 
fois;  cependant  l'Eglise  suppose  qu'au  Mé- 
mento, on  nomme,  ou  du  moins  on  se  rap- 
pelle plusieurs  personnes  pour  qui  on  s'est 
proposé  de  prier.  Mémento,  Domine,  famulo- 
rum  famularumque  tuarum  N.  et  N.  On  ne 
peut  pas  même  se  dispenser  de  prier  pour 
plusieurs  dans  ce  cas-là,  pour  conserver  la 
vérité  des  paroles,  et  l'on  ne  voit  pas  qu'il 
faille  d'autre  prière  pour  ceux  dont  on  a  reçu 
l'honoraire  de  la  messe.  Mais  si  l'on  doit  ici 
prier  pour  plusieurs,  n'est-ce  pas  avant  tout 
pour  ceux  dont  on  a  reçu  des  honoraires? 
On  peut  donc  les  recommander  tous  à  Dieu 
à  chaque  fois,  jusqu'à  ce  qu'on  ait  dit  autant 
de  messes  qu'on  a  reçu  d'honoraires.  Saint 
Alphonse  de  Liguori  admet  cela. Chaque  per- 
sonne pourra  proGler  du  fruit  de  la  messe, 
autant  qu'elle  en  est  capable,  non  une  seule 
fois,  mais  autant  de  fois  que  la  messe  sera 
dite  pour  elle  conjointement  avec  d'autres. 
Il  y  aura  au  moins  cet  avantage  de  n'être 
pas  exposé  à  voir  une  messe  acquittée  trop 
tard,  relativement  aux  besoins  pour  lesquels 
elle  a  été  demandée. 

Il  ne  manque  à  cette  pratique  que  d'être 
appuyée  sur  une  certitude.  Quelque  proba- 
ble que  soit  l'opinion  dont  il  s'agit,  elle  peut 
laisser  des  doutes  sur  l'acquit  d'une  obligation 
certaine;  mais  on  remédie  à  tout  par  une 
intention  conditionnelle  ainsi  formulée  : 
«J'offrirai  chaque  fois  le  saint  sacrifice  pour 
tous  ceux  qui  y  ont  droit  par  justice,  sans 


préjudice  de  la  personne  ou  des  personnes 
qui  ont  un  droit  spécial  tel  ou  tel  jour.  » 

Avec  une  telle  intention,  on  pourvoit  le 
mieux  qu'on  peut  aux  besoins  de  chacun,  on 
ne  fait  tort  à  personne,  on  sedispense  d'exami- 
ner par  qui  l'on  doit  commencer,  quand  il  s'agit 
de  plusieurs  personnes  dont  les  besoins  sont 
également  pressants,  ou  dont  on  ignore  les 
besoins  et  les  intentions,  on  ne  s'expose  pas 
autant  à  la  nullité  de  l'application  et  à  l'obli- 
gation de  restituer.  Pourquoi  donc  n'aurail- 
on  pas  une  telle  intention,  lors  même  qu'on 
célèbre  pour  un  mort,  car  alors  on  prie 
aussi  pour  les  vivants?  lors  même  qu'on 
voudrait  lui  appliquer  l'indulgence  d'un  au- 
tel privilégié,  car  cette  indulgence  est  dis- 
tinguée du  fruit  spécial  du  sacrifice?  On  en  a 
la  preuve  en  ce  que  le  2  novembre,  on  l'offre 
pour  tous  les  fidèles  trépassés;  c'est  l'inten- 
tion de  l'Eglise,  de  leur  procurer  un  soula- 
gement général;  cela  résulte  des  prières  pro- 
pres à  la  messe  de  ce  jour-là  ;  et  cependant 
chacune  des  messes  qui  sont  dites  ce  jour-là 
peut  procurer  une  indulgence  plénière  pour 
quelqu'une  des  âmes  du  purgatoire,  à  qui  on 
l'appliquerait  spécialement.  Cette  faveur  a 
été  accordée  le  l(i  mai  17(51. 

En  suivant  cette  pratique,  il  faut  cepen- 
dant prendre  garde  aux  inconvénients  qui 
pourraient  en  résulter,  si,  par  exemple,  on 
promettait  la  messe  pour  le  même  jour  à 
plusieurs  personnes,  qui  accuseraient  en- 
suite ou  soupçonneraient  le  prêtre  d'accu- 
muler des  honoraires  et  de  ne  pas  célébrer 
autant  de  fois  qu'il  en  a  reçu.  Il  faudrait 
seulement  promettre  de  s'en  acquitter  bien- 
tôt, le  plus  lot  qu'on  pourra,  ne  pas  cepen- 
dant faire  difficulté  d'en  fixer  le  jour;  ce  sera 
donner  un  droit  spécial  pour  ce  jour-là;  il 
faudra  bien  se  le  rappeler  ou  le  noter,  et  ne 
pas  faire  une  pareille  promesse  à  une  autre 
personne  pour  le  même  jour,  sans  le  consen- 
tement de  celle  à  qui  on  a  déjà  promis 

HOSTIES. 
L'hostie  qui  a  servi  pour  l'exposition  du 
saint  sacrement  doit  être  consumée  ce  jour- 
là  ou  le  lendemain,  d'après  l'instruction  du 
pape  obligatoire  à  Rome.  {Voy.  EucHâRUTiB, 
Espèces  (saintes.) 

HUILE. 

HCILE  SIMPLE. 

Le  Rituel  romain  renferme  une  bénédic- 
tion d'huile  commune,  qu'on  suppose  faite 
d'olives,  destinée  au  salut  spirituel  et  corpo- 
rel de  ceux  qui  en  feront  usage,  à  éloigner 
d'eux  tout  pouvoir  de  l'ennemi  du  salut, 
toute  langueur,  toute  infirmité,  toute  adver- 
sité; on  le  voit  dans  la  formule  d'exorcisme 
et  de  bénédiction,  oii  l'on  rappelle  que  .iésus- 
Christ  a  commandé  d'en  faire  des  onctions 
sur  les  malades,  afin  qu'ayant  recouvré  la 
santé,  ils  en  rendent  grâces  au  Dieu  vrai  el 
vivant,  et  qu'étant  rachetés  par  le  sang  pré- 
cieux de  son  Fils,  ils  ne  soient  jamais  blessés 
par  la  morsure  de  l'ancien  serpent.  Voy.  Bé- 
nédictions SACERDSTALES. 

Huiles  saintes,  Yoy.  Jkddi  saint,  Bap  - 
TÈUB,  etc. 


121 


INC 


INC 


ise 


INCIDENTS. 

UIPFICULTÉS  SUR  LRS  DIVERS  INCIDENTS  QUI 
PKUVENT  SURVENIR  DANS  L' ACTION  DU  SA- 
CKIFICE. 

(Trailé  dcsSS.  Mjslèrcs.de  Collet.) 

1.  Peul-on  consacrer  de  petits  pains  après 
l'offrande  de  la  grande  hostie? —  2.  Trois 
questions  à  ce  sujet.  —  3.  Doil-on  offrir  de 
nouveau  le  vin  qui  a  d'abord  été  o/firt  satis 
eau'f  —  'i..  Règles  sur  les  oraisons  de  la 
messe  et  sur  leur  nombre.  —  a.  Cas  où  il 
tombe  un  insecte  dans  le  calice.  —  6.  Cas  où 
les  espèces  seraient  empoisonnées  ou  frap- 
pées de  l'i  foudre.  —  7.  Cas  où  la  parcelle 
reste  au  fond  du  calice.  —  8.  Cas  où  l'hostie 
n'est  pas  bien  entière.  —  9.  Cas  où  l'hostie 
tombe  dans  le  calice.  —  10.  Cas  où  le  vin  se 
congèle.  —  11.  Cas  où  il  tombe  quelque 
goutte  du  précieux  sang  :  cinq  questions 
sur  ce  sujet.  —  12.  Cas  où  tout  le  calice  se- 
rait répandu.  —  1.3.  Cas  sur  le  vomissement 
après  la  communion.  —  ik.  Remarques  sur 
le  temps  pécessaire  pour  l'altération  des 
espèces.  —  1,").  Cas  où  l'hostie  tombe  sur  la 
nappe,  à  terre,  etc.  —  IG.  Défauts  causés 
par  l'ignorance  des  rubriques.  —  17.  Trois 
digressions.  La  première  sur  le  prêtre  qui 
donne  une  partie  de  son  hostie  â  un  laïque. 
—  18.  La  seconde  sur  les  messes  sèches.  — 
19.  La  troisième  sur  les  ablutions. 

La  plupart  des  diffirullés  qui  peuvent  sur- 
venir t'I  donner  de  l'inquiétude  dans  le  cours 
Uu  sacrifice  .sont  détaillées  dans  la  troisième 

Rartie  des  IKibriques,  lit.  10  de  Defectibus. 
olis  les  parcourrons  ici  le  plus  rapidement 
qu'il  sera  possible,  et  nous  y  en  joindrons 
quelques  autres  que  nous  n'avons  point  en- 
core examinées. 

1.  La  première  concerne  les  petits  pains 
qu'on  présente  quelquefois  au  préire  après 
qu'il  a  fait  l'oblation  de  celui  qu'il  doit  con- 
sacrer. Il  s'agit  de  savoir  s'il  peut  les  offrir 
après  coup. 

Presque   tout    le    monde    convient  qu'on 

Peut  quelquefois  les  offrir ,  même  après 
oblation  de  la  grande  hostie.  En  effet,  cela 
n'est  défendu  ni  par  aucun  décret  de  l'Eglise, 
ni  par  la  nature  des  choses.  L'interruption 
que  cela  peut  causer  dans  la  lilurgie  est  si 
peu  de  chose,  surtout  avant  le  canon,  qu'elle 
doit  être  comptée  pour  rien. 

2.  Mais  comment  doit-on  alors  les  offrir, 
jusqu'à  quel  temps,  et  pour  quelles  raisons 
le  peul-on  faire?  Ce  sont  trois  petites  ques- 
tions sur  chacune  desquelles  il  est  à  propos 
de  nous  arrêter. 

Pour  ce  qui  est  de  la  première,  nous  esli- 
iiions  qu'il  vaut  mieux  les  offrir  verbale- 
ment. Les  rubriques  que  nous  allons  citer 
l'insinuent,  et  il  est  constant  que  les  prières 

(l)Uiidc  non  piilo  lutum  p.irliciilas  in  Offerlorio  siio 
leiii|-ore  non  olilaus  coiisecrare.  l'aiserini,  de  Iwniinuin 
Stntil'iis  et  Olfidis-  Toin.  Il,  q.  187,  art.  i,  u.  %3,  i>  242. 


de  l'Eglise  sont  toujours  accompagnées  d'une 
bénédiction  parliculièrc.  Au  reste  celle  sorie 
d'oblation  est  aisée  à  faire  qu.ind  on  pré- 
sente les  petites  formules  dans  le  cours  de 
l'oblation  du  p.iin  et  du  vin.  |ll  ne  se  fait 
alors  aucun  dérangement  considérable  et 
dont  le  peuple,  qumqu'il  se  trouble  aisé- 
ment, puisse  être  offensé. 

Mais  cette  oblation  verbale  n'est-elle  que 
de  convenance?  ne  serait-elle  point  absolu- 
ment nécessaire?  Passerini  (1),  célèbre 
dominicain  et  professeur  au  collège  de  la 
Sapicnce,  la  croit  indispensable,  et  de  là  il 
infère  qu'on  ne  peut  on  sûreté  de  conscience 
consacrer  aucune  hostie  qui  n'ait  été  verba- 
lemenl  offerte  en  son  temps  avec  l.i  grande. 
Ce  sentiment  est  bien  rigoureux;  il  faut  qu'il 
soit  bien  insolite  chez  les  théologiens,  puis- 
que cet  écrivain,  qui  cite  volontiers,  n'en 
produit  aucun  pour  l'appujer.  En  attendant 
une  décision  précise  de  la  part  de  ceux  à 
qui  il  ap|iarticnt  d'en  donner,  nous  croyons 
qu'un  prêtre  peut,  en  certains  cas,  consacrer 
des  pains  qu'il  n'a  offerts  que  mentalement, 
1'  parce  que  c'est  le  senliment  presque  uni- 
versel des  docteurs  et  de  ceux  mêmes  qui 
ont  le  mieux  écrit  sur  la  lilurgie.  Ils  peuvent 
se  tromper  pour  le  fond,  j'en  conviens;  mais 
jusqu'à  ce  qy'il  soit  solidement  prouvé  qu'ils 
se  trompent,  y  aura-t-il  du  crime  à  les  sui- 
vre? 2°  Si  une  oblation  mentale  sufGt  quel- 
quefois pour  la  grande  hostie  et  pour  le  ca- 
lice, qui  sont  l'unique  matière  du  sacrifice, 
elle  peut  bien  suffire  pour  de  petites  for- 
mules qui  ne  font  qu'une  matière  accessoire. 
Or  il  est  sûr,  et  c'est  par  la  rubrique  même 
qu'il  est  sûr,  que  l'oblation  mentale  suffit  en 
plusieurs  occasions,  et  pour  l'hostie  princi- 
pale, et  pour  le  calice.  Pour  s'en  convaincre, 
il  ne  faut  qu'un  coup  d'œil  sur  ces  paro- 
les (2)  :  Si  célébrons  ante  consecralionem  ad- 
verterit  hostiam  esse  corruptam,  etc.,  remota 
illa.  aliam  pnnat.  et  facta  oblatione  salteu 
MENTE  concepta,  prosequalur.  Si  celebrans 
ante  cunsecrationem  sanguinis,  quamvis  post 
consecralionem  corporis,  udvertat  aut  vinuin, 
aut  aqaam.  aut  utrumque  non  esse  in  calice, 
débet  statim  apponere  vtnum  cum  agua  ,  et 
fada  oblatione  ut  supra,  consecrare,  etc. 

Il  est  inutile  de  nous  objecter,  avec  Passe- 
rini,  que  la  rubrique  approuvée  par  le  pape 
Pie  V,  et  confirmée  en  général  (3)  par  le 
saint  concile  de  Trente,  prescrit  que  les  pe- 
tites hosties  soient  offertes  avec  la  grande. 
Nous  avouons  volontiers  que  cela  doit  être 
ainsi  dans  le  train  commun.  Mais  comme 
celte  loi  regarde  principalemeul  la  grande 
hostie,  qui  peut  néanmoins  eu  plusieurs  cas 
ne  s'offrir  que  mentalement,  pourquoi  ne 
vous  accordera-l-on  pas  (ju'il  en  est  de  même 
des  petites  formules?  C'est-à-dire  qu'à  parler 
en  général  il   faut  les  offrir  d'une  uiauière 

(2)  Kiibric,  pari.  m.  lit.  3,  n.  i,  et  lit.  4,  n.  l. 

(3)  Trid.  Slss.  7,  caû.  13,  et  ses».  12. 


!23  DirTIONNAlRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES, 


iU 


verbaie  avec  la  principale  matière  du  sacri- 
fice ;  mais  qu'on  peut  quelquefois  pour  de 
bonnes  raisons  ne  les  offrir  qu'après  coup, 
et  seulement  en  esprit. 

Nous  regarderons  donc  ce  dernier  senti- 
ment coiiune  très- probable  et  très-sûr  jus- 
qu'à nouvel  ordre.  Mais  jusqu'à  quand  peut- 
on  recevoir  et  offrir  inenlulenienl  le>  pains 
qui  n'ont  pas  été  présentés  en  leur  leai[is? 
C'est  une  seconde  question  qu'il  faut  exa- 
miner. 

Et  d'abord,  il  est  certain  (ju'on  ne  le  prut 
plus  faire  après  la  coiisccralion.  Ce  serait  ou 
faire  deux  sacrifices,  ou  donner  à  un  seul  et 
unique  sacrifice  doux  matières  distinctes  et 
successives  :  ce  qui  ne  peut  être.  11  ne  peut 
donc  y  avoir  de  difficulté  que  sur  le  temps 
qui  s'écoule  entre  l'Offertoire  et  la  Consécra- 
tion. 

11  parait  encore  certain  qu'il  n'y  a  plus 
rien  à  faire  quand  le  canon  est  cotnmencé. 
Toutes  ces  parties  ont  tant  de  rapport  à  la 
consécration,  et  concourent  si  procbainu- 
ment  à  en  préparer  la  matière,  qu'à  l'excep- 
tion du  cas  oii  le  sacrifiée  ne  pourrait  être 
parfait,  il  f.int  regarder  comme  inepte  à  ce 
même  sacrifice  toute  matière  qui  n'y  aura 
pas  été  disposée  par  les  saintes  et  respecta- 
bles paroles  que  l'Eglise  a  établies  à  cet 
effet.  D'ailleurs  il  n'y  aurait  ijue  le  cas  de  la 
plus  extrême  nécessité  qui  piit  dispenser  de 
la  règle  :  or,  cette  nécessité  ne  se  trouve  j,i- 
mais.  La  plus  grande  qu'on  puisse  imaginer 
est  celle  d'un  malade  qui  mourra  sans  viati- 
que; mais  on  peut  y  remédier  :  il  suffit  pour 
cela  que  le  prêtre  léserve  une  parcelle  de  la 
grande  hostie  qu'il  va  consacrer  et  qu'il  en 
communie  le  moribond  ,  devant  ou  après 
qu'il  aura  lui-même  communié  (I).  Si,  au 
lieu  d'un  infirme,  on  en  supposait  quinze  ou 
vingt,  ce  qui  peut  absolument  arriver  en 
temps  de  peste,  j'aimerais  mieux,  sauf  meil- 
leur avis,  répéter  ce  que  j'aurais  déjà  dit  du 
canon  que  consjjcrer  ce  que  les  prières  et  les 
bénédictions  dont  il  est  rempli  n'auraient 
pas  sanctifié.  Nous  avons  vu  ailleurs  que 
Sainte-Beuve  n'improiivait  pas  une  seconde 
messe  en  pareille  occasion. 

Il  suit  de  là  qu'on  ne  peut  recevoir  et  offrir 
de  nouvelles  formules  que  jusqu'à  la  pré- 
face, et  même  exclusivement,  selon  l'opinion 
la  plus  commune.  Cela  est  d'autant  plus 
juste,  que,  comme  l'observe  Gavantus  (2), 
toutes  les  prières  qui  se  disent  jusque-là 
sont  une  espèce  de  complément  de  l'oblation 
et  comme  autant  de  vœux  que  fait  l'Eglise, 
qu'il  plaise  à  Dieu  de  bénir  les  dons  proposés 
et  de  les  avoir  pour  agréables. 

Mais  faut-il  de  fortes  raisons  pour  qu'un 
prêlrc  puisse  offrir  hors  du  temps  précis  les 
pains  dont  nous  parlons?  Quarti  (3),  natu- 
rellement facile  ,  croit  qu'il  n'en  faut  point 
d'autres  que  la  commodité  de  celui  qui  veut 
communier  ,  ou  la  crainte  de  faire  de  la 
peine,  soit  au  sacristain,  soit  à  tout  autre 
qui  a  trop  différé  à  présenter  les  pains  en 

(1)  Vide  Qiiani,  p.  »,  lit.  7,  seot.  i,  dub.  3,  in  fine.  Me- 
rali,  ibid.  iii  line. 

(2)  Gavanlus.  oart.  m,  lit.  10,  n.  19. 


(luestion.  L'autorité  de  Tambourin  est  le  seul 
molifciui  le  détermine  à  penser  ainsi. 

Merati  juge  avec  plus  de  raison  que  des 
causes  si  minces  ne  suffisent  pas  et  qu'on  ne 
pourrait  y  déférer  sans  péché  véniel.  Kn 
effet,  une  ohiation  d'hosties  faite  à  contre- 
temps et  d'une  manière  peu  conforme  aux 
rites  de  l'Eglise  ne  peut  passer  pour  une 
chose  presque  indifférente  :  il  faut  donc  de 
vraies  et  solides  raisons  pour  l;i  justifier. 
Or,  personne  ne  mettra,  dans  l'ordre  des  rai- 
sons solides,  la  crainte  ou  d'affliger  légère- 
ment un  homme  qui  a  fait  une  petite  bévue, 
ou  de  différer  do  quelques  minutes  la  com- 
munion d'une  personne  qui  peut  attendre 
sans  s'incommoder  beaucoup.  Je  voudrais 
donc  quelque  motif  plus  sérieux  :  et  ce  mo- 
tif je  le  trouverais  tantôt  dans  la  situation 
d'un  pauvre  domesiique  qui  a  un  besoin 
pressant  du  pain  des  forts,  et  qui,  s'il  en  est 
privé  aujourd'hui,  ne  pourra  de  longtemps 
réparer  ses  perles  ;  tantôt  dans  une  afiluence 
de  pieux  voyageurs  qui,  gênés  par  le  mo- 
ment du  départ,  n'ont  à  leur  disposition  que 
l'instant  de  la  messe  qu'ils  entendent;  quel- 
quefois d.nns  la  circonstanee  du  jubilé  ou 
d'une  indulgence  qui  ne  reviendra  pas  si 
tôl,  etc. 

'■i.  La  seconde  difficulté  est  de  savoir  si 
lorsqu'on  a  fait  l'oblation  du  vin  sans  eau, 
et  que,  s'en  étant  aperçu  avant  la  consécra- 
tion, on  mel  de  l'eau  dans  le  calice,  on  est 
obligé  d(?  l'offrir  de  nouveau. 

La  rubrique  semble  l'exiger  par  ces  paro- 
les (4)  :  Si  célébrons  ante  consecralionem 
sanguinis  aciverlal  nul  vinum  aut  aquam,elc., 
non  esse  in  calice,  dehel  slatiin  apponere,  clc, 
et  fada  oblaiione,  consecrare.  Nous  croyons 
cependant  que  dans  ce  cas  il  n'y  a  point 
d'oblalion  à  faire,  tant  parce  que  la  matière 
principale,  qui  est  le  vin,  a  déjà  été  offerte, 
que  parce  qu'il  en  est  d'une  petite  quantité 
d'eau  mêlée  avec  du  vin  sanctifié  conmio 
d'une  petite  portion  d'huile  commune  mêlée 
avec  une  plus  grande  quantité  d'huile  bé- 
nite :  or,  la  primière  se  revêt,  par  ce  mé- 
lange, de  l'élat  et  des  conditions  de  la  se- 
conde, ainsi  que  l'a  déclaré  Linocent  III  (5). 
C'est  pourquoi  la  rubrique,  que  nous  nous 
sommes  d'abord  oi>jcclée,  doit  s'entendre  du 
cas  où  le  prêtre  n'aurail  mis  dans  le  calice 
ni  vin  pur,  ni  vin  mêlé.  Rien  de  plus  précis 
et  qui  exclue  davantage  loule  idée  d'une 
nouvelle  oblalion  que  ces  autres  paroles 
qu'on  lit  un  peu  plus  bas  :  .S'j  celehrans  ante 
consecralionem  calicis  advertal  non  /"mis**  ap- 
piisiiam  ac/uam,  slatim  ponat  eam  et  proférât 
verba  consecralionis. 

h.  Une  troisième  difficulté  regarde  le  (on  dont 
les  Secrètes  doivent  être  prononcées ,  mais 
cette  dil'ticullé,  qui  concerne  encore  plus  le 
canon  ,  est  si  imporlanle  qu'elle  mérite  un 
chapitre  tout  entier.  Nous  nous  contente- 
rons (le  dire  pour  le  présent,  que  le  nombre 
et  l'ordre  des  Secrètes  doivent  répondre  au 
nombre  et  à  l'ordre  des  Collectes  ;  que,  si  l'o» 

(.-)  Oiiarti,  ibid.,  di;!).  2,  p.  196. 
(+)  Uiil)ric.  I.  ai'l.  III,  lii.  i,  II.  5. 
(5)  luuoceai  ill,  cap.  3,  de  Ceiebrat.  tniuar 


lis 


INC 


àvail  omis  quelques-unes  de  ces  dernières, 
011  p()un;(it  y  suppléer  dans  le  temps  des  se- 
Ci'èlcs  ;  que  les  or;iisoiis,  lors  même  qu'elles 
soiii  adlUiitiim,  doivent  toujours  se  prendre 
du  Missel,  et  jamais  d'un  aulrc  livre;  ol  en- 
fin, que  c'est  un  vieille  erreurdaiis  la  plujiart 
de  ceux  qui  foni  l'officeroinain,  des'iniafiiner 
qu'il  faut  loujoiirs  (Hie,daiis  lessemi-dDiiliIcs 
et  les  simples  IcsCollectes,  el  par  conséquent 
les  Secrèles  e(  les  Postcominunions.soienl  en 
nombre  impair.  La  première  règle  est  de 
n'omelire  jamais  aucune  de  celles  (]iii  sont 
marquées  par  la  rubrique  ;  et  celles-ci  sont 
en  nombre  impair,  hors  le  temps  de  la  Pas- 
sion ,  l'oclave  de  Pâques  et  «le  1 1  Penticôtc, 
etc.  Mais,  quand  on  y  en  ajoute  quelques  au- 
tres, soit  par  ordre  du  supérieur  ecclésiasli- 
que  ,  soit  par  le  propre  mouvement  de  sa 
piété,  il  n'est  point  nécessaire  de  garder  le 
nombre  impair  ,  ainsi  que  l'a  déciilé  la  con- 
grégation des  Rites  (1  {.Seulement  il  faut  avoir 
soin,  1*  de  ne  pas  finir  par  une  oraison  pro 
defunctis,  parce  que  ce  n'est  pas  l'usage  dans 
le  rite  romain,  hors  des  messes  de  Requiem; 
2°  de  ne  passer  pas  le  nombre  de  sept  oraisons, 
comme  taisait  cet  homme  singulier  (2),  qui 
même  dans  les  doubles  en  disait  ueuF,  douze 
et  quelquefois  quinze.  C'est  mal  servir  sa 
piété  que  d'accabler  celle  d'autrui. 

Au  reste,  quoique,  selon  le  sentiment  le 
plus  commun,  il  n'y  ait  pas  de  péché  luoriel. 
hors  le  cas  de  mépris  ou  de  scandale,  à  ren- 
verser l'ordre  des  oraisons  ,  ni  uiéme  à  dire 
l'une  pour  l'autre,  il  y  en  aurai!  à  renverser 
considérablement  l'ordre  de  l'Epîlre  ou  «le 
l'Evangile  ,  à  moins  que  cela  ne  se  fît  avec 
une  espèce  de  bonne  foi.  11  y  en  aurait  en- 
core plus  à  substituer  un  Evangile  àunuuln; 
qui  n'y  aurait  aucun  rapport  ;  comme  si  le 
jour  de  la  Passion  on  disait  l'Evangile  de 
Pâques  (3). 

Pour  ne  rien  omettre  de  ce  qui  regarde  ces 
matières  détachées  ,  nous  allons  parrourir 
les  derniers  nombres  du  disièmo  titre  de  De- 
fectibus.  Nous  les  mettons  dans  la  langue  du 
Missel  ,  parce  que  le  détail  dans  leiiuel  ils 
descrndcnt,  semble  l'exiger.  Nous  joindrons 
à  chacun  d'eux  de  petites  remarques  ,  qui 
pourront  servir  dans  l'occasion. 

5.  l\ubr.  n.  5  :  Si  musca ,  vel  aranea,  vel 
aliquid  ceciderit  in  cidicein  ante  consccralio- 
ncin  ,  sacerdos  projicinl  vinum  in  lociim  de- 
cenlem  ,  aliud  ponat  in  calice  :  misceat  paruin 
aquœ,offural  ut  supra,  el  prosequatur  missain. 
Si  posl  consecrationeiu  cecideril  musca  ,  aut 
aliquid  ejusmodi,  et  fiât  nausea  sacerdoti,  ex- 
il) Non  est  omittenda  una  ct  assignalis  oratinnibiis  in 
niissa,  veluii  ténia  A  cunclis,  si  secuiida  esset  de  f.'slo  sini- 
plici  ;  ut  ejus  loœ  dicalur  oraiio  iiii[ierala,  veluli,  Deus  re- 
fugium  :  sud  post  terliam  oratimieiii  X  cunclis,  pulesl  el 
iniperala  dici,  cum  iii  missa  do  semiJuilici,  vel  simplici, 
vel  \otiva,  non  sint  nece^sario  dicendu;  Collecta;  iinparcs, 
puta  très,  quiiique  vet  sepleni.  S.  RU.  Congr.  2  Deceinb. 
1684,  apud  Merati  in  Indice,  nuin   476. 

(2)  Vide  Carokim  Guyel  in  Heorllwloqia,  Ijb.  iv,  cap. 
21,q.  25.  a    .  .      e 

(ô)  Uu:irti,  part,  i,  lit.  10,  in  dnl.iis. 

(1)  Lbi  diflicultasoccurrit,  seniicrest  aci'ipiendum  il- 
ludiiuod  bjbet  minus  de  nericulo.  S.  Thoin.  ni  p. ,  q.  83, 
art.  3,  ad  2.  f  >  i        > 

(3)  Si  OU  a  pris  l'insecte,  00  peut  le  mettre  dans  l'eau, 


INC  12e 

tranal  eam  et  lavet  cum  vino ,  finita  missa, 
cnmhurat,  el  combustio  ac  lotio  hujusmodi  in 
sdcraiiuiii  projiciatnr.  Si  aulem  non  fuerit  ei 
nnusea,  nec  ultum  pericutum  timeat ,  sumit 
cum  sanguine. 

Il  n'y  a  que  deux  remarques  à  faire  sur  ce 
texte  :  l'une,  que  si  un  prêtre  d'une  imagi- 
natinn  vive  ne  pouvait  ,  sans  craindre  de 
vomir,  prendre  le  calice  dont  il  aurait  tiré 
un  insecte,  il  faudrait  faire  une  nouvelle 
consécration,  et  fiarder  dans  le  labern;fcle 
ou  dans  un  lieu  décent  b's  espèces  de  la  pre- 
mière, jusqu'à  ce  qu'elles  fussent  desséchées 
ou  altérées  ;  l'antre,  que  quanil  une  mouche 
imbibée  du  précieux  sang  en  sort  d'dlc- 
méme  et  s'envole,  il  ne  faut  point  se  troubler 
mal  à  propos.  On  la  prend,  si  on  peut;  sien 
ne  peut  pas,  on  l'abandonne  à  la  Providence. 
En  général,  selon  les  sages  principes  de  saint 
Thomas  ('*},  il  faut  dans  toute  cette  matière 
liiendre  je  parti  où  il  y  a  le  moins  d'incon- 
vénients. Or,  il  y  en  a  moins,  dans  le  premier 
cas,  à  ne  se  point  exposer  à  rejeter  les  sain- 
tes espèies,  el  dans  le  second,  à  ne  rien  faire 
qui  ait  un  air  de  puérilité  (5). 

6.  Ruhr.  ntim.  G  :  .S'(  aliquid  venenosum  ceci- 
deril incalicein,  velquodprovocaret  vomitum, 
vinum  consecratuin  reponenduin  est  in  alio 
calice,  et  aliud  vinum  cum  aqua  apponendum 
denuo  consecrandum.  Et  finita  inisua  ,  j>a«- 
guig  7eposilus  in  panno  lineo  vel  stiippa  tan- 
diu  serielur,  dunec  npecies  vini  fuerint  desic- 
calœ,  et  lanc  stappa  comburatur,  et  combustio 
in  s  icrarium  projiciutur. 

En  sup|)o»ant  que  la  nouvelle  consécration, 
dont  il  est  parlé  dans  ce  texte,  doive  être  pré- 
cédée d'une  oblalion  au  moins  niciitale  ,  il 
y  a  trois  dilûcultés  à  éclaircir  sur  cette  ma- 
tière. 

On  demande  donc,  1°  si,  dans  le  cas  d'un 
calice  empoisonné  le  célébrant  est  absolu- 
ment obligé  d'en  consacrer  un  autre. 

La  raison  de  douter  est  que  d'un  côté  les 
rubri(|ues  de  defectibus  ne  sont  «1  elles-mêmes 
que  directives  (*>!,  et  que  de  l'autre  la  com- 
munion sous  l'espèce  du  vin  ne  parait  pas 
absolument  nécessaire  ;  puisqu'il  est  très- 
probable  que  la  participation  du  pain  sacré 
confère  toute  la  grâce  du  sacrement. 

Nous  croyons  cependant,  avec  saint  Tho- 
mas (7)  et  la  plupart  des  théologiens,  que  la 
nouvelle  consécration  dont  il  s'agit  est  de 
précepte  rigoureux,  parce  que,  quoi  qu'il  en 
soit  du  fruit  et  des  effets  du  sacrement ,  la 
communion  sous  les  deux  espèces  appartient 
à  l'intégrité  du  sacrifice. 

qui  doit  ensuite  être  jetée  dans  la  piscine  un  ou  deux 
jours  après.  Collet,  ibid. 

{6J  Kide  Quarti,  quaesl.  proœmial.  sect.  2,  puncl.  2, 
secl.  6,  punct.  -4. 

(7)  Si  nuisca  vel  aranea  in  calicem  post  consecrationeni 
ceciderit  ..  débet  animal  caule  capi,  et  diligenter  lavari, 
et  couiburi,  et  abliilio  cum  cineribus  in  sacrarium  mitti. 
Si  vero  vencnum  ibi  esse  depreliendcrit  imniibSum,  iiullo 
modo  débet  suniere,  nec  alii  daro  ;  ne  calix  vitse  vertatur 
in  inorteni  :  sed  débet  diligenter  in  aliqno  vasculo  .ad  hoc 
aplocnm  reliquiis  conservari.  lit  ne  sacramentnm  ujaueat 
iinperfeclum,  débet  aliud  \iunni  appodeie  iu  caliceru  et 
denuo  resuuiere  a  consecratione  sauguiuis  ,  et  sacrificium 
suniere.  S.  Thoin.  ibid.,  ad  3. 


i<n 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


m 


On  demande,  2°  si  danscc  mêmecas  il  suffit 
de  consacrer  le  vin. 

Palndanus,  Sjlvcslre  Mozolin  et  quelques 
autres  cités  par  Suarez  (1)  ,  croient  qu'il 
faul  de  plus  consacrer  le  pain  ,  surtout  quand 
le  défaut  dont  nous  parions  ne  se  découvre 
qu'après  la  communion  del'hoslifi.  lisse  fon- 
dent sur  ce  que  saint  Thomas  (2)  enseigne 
que,  lorsque  la  matière  du  calice  était  im- 
propre à  la  consécration,  par  exemple  lors- 
qu'on avait  mis  de  l'eau  pour  du  vin,  il  faut 
recommencer  la  consécration  de  l'une  et  de 
l'autre  espèce  :  ce  que  la  rubrique  (3)  ap- 
prouve,  à  moins  qu'on  n('  célèbre  dans  un 
lieu  où  il  y  a  beaucoup  de  monde ,  et  par 
conséquent  du  scandale  à  craindre. 

Nous  ne  croyons  pas  qu'il  soit  nécessaire 
d'adhérer  à  ce  sentiment ,  1°  parce  qu'il  y  a 
bien  de  la  différence  entre  le  cas  où  l'Ange 
de  l'école  demande  unenouvellc  consécration 
du  pain,  et  celui  que  nous  examinons.  Dans 
le  premier,  la  matière  du  calice  n'a  nullement 
été  consacrée,  parce  qu'il  n'y  avait  rien  de- 
dans qui  pût  l'être  ;  dans  le  second,  les  deux 
espèces  ont  été  très-réellement  consacrées. 
Aussi  le  saint  docteur  ,  quand  il  parle  de  ce 
dernier  cas,  ne  demande  point  une  nouvelle 
consécration  du  pain.  Voyez  son  texte  dans 
la  note,  col.  126  ;  2*  parce  que  la  plupart  des 
théologiens  croient  que,  quand  une  des  deux 
espèces  a  été  valablement  consacrée  ,  il  ne 
faut  jamais  répéter  que  la  consécration  de 
l'autre;  rt  cela  sur  ce  principe  général  du 
droit  (i),  qu'en  fait  de  sacrements  il  faut  sup- 
pléer avec  soin  ce  qui  a  été  omis  inconsidé- 
rément, et  ne  jamais  réitérer  ce  qui  a  éié  lé- 
gitimement exécuté.  On  peut  voir  ce  que 
nous  dirons  sur  ce  sujet  à  l'art.  Pain  kucha- 

BISTIQUE. 

Knfîn  on  demande  ce  que  doit  faire  un  prê- 
tre, lorsqu'il  ne  s'aperçoit  qu'après  la  com- 
munion que  les  espèces  étaientempoisonnées. 

La  réponse  est  que  ,  quand  elles  seraient 
encore  tout  entières  ,  il  doit  tâcher  de  s'en 
décharger,  fûl-ce  en  prenant  l'huile  de  la 
lampe,  comme  il  est  arrivé  dansum-  certaine 
ville.  La  raison  en  est  que,  comme  il  n'aurait 
pu  les  prendre  s'il  eût  connu  le  venin  qui  y 
était  caché  ,  parce  qu'il  n'est  pas  maître  de 
sa  vie  ,  il  ne  peut  les  retenir,  parce  (|ue  c'est 
se  donner  la  mort.  Il  faut  au  reste,  si  on  a  le 
loisir  et  la  commodité  ,  se  servir  alors  d'un 
vase  propre,  y  laisser  les  espèces  jusqu'à  ce 
qu'elles  soient  corrompues,  et  les  jeter  en- 
suite dans  la  piscine. 

Rubr.  nuin.  7  :  Si  aliquod  venenatum  con~ 
tijerit  hostiam  consecratam  ,  lune  iilleiam 
consecrel ,  et  tumnt  modo  quo  dictum  est  ;  et 
illa  servetur  in  tabermiculo ,  loco  sepnidlo, 
donec  species  corrttinpanlur  ,  et  curruptœ 
deinde  millantur  in  sacrariuin. 

Ce  texte  s'entend  de  lui-même  ;  nous  y 
ajouterons,  d'après  Gavantus,  que  ce  qui  est 


(1)  Suaroi,  iiisp.  8b,  §  1,  secmula  régula. 
(2)S.  Thoui.  ibiil     :iii   ô.  ad  1. 


(3)  Si  succrcio'.  lioc  ;nl»erlat,  scilicet  aqttiim  loco  viiii  in 
calice  posilam  f,/î.ssf,  pn.si  Miiii|jti(iiii'iii  porporis  vi>l  liii- 
jusmodi  aquse.  ;ip[i(iiuiL  aliaiii  lidsliam  ileruni  cousecran- 
dam,  et  viiiuiii  cuiii  a<iua  in  calice  ;  olTcral  uUumiiue,  et 


affecté  de  la  foudre  est  censé  empoisonné  : 
c'eslainsi  que  ledécidèrenlde  gravcsdocteurs 
en  1601 ,  à  l'occasion  du  tonnerre  qui  était 
tombé  dans  UB  calice  après  la  consécration. 
Celte  décision  aurait  pu  et  <lû  servir  il  y  a 
quelques  années  à  un  vertueux  et  respectable 
ami,  que  nous  ne  nommons  pas. 

7.  Rubr.  num.  8  :  Si  sumendo  sanguinem 
parlicula  remanserit  t'a  calice  ,  diijito  ad  la- 
bium  cidicis  entn  adducat  et  sumat  ante  puri- 
ficalionem  vel  infundat  vinum  ,  et  sumat. 

De  ces  deux  manières  de  prendre  la  par- 
celle ,  lorsqu'elle  s'est  attachée  à  la  coupe 
intérieure  du  calice  ,  la  seconde  est  le  plus 
en  usage  ,  parce  qu'elle  est  plus  décente  et 
plus  commode.  On  pourrait  objecter  contre, 
qu'elle  est  opposée  au  jeûne  naturel,  puis- 
qu'on ne  peut  prendre  ce  fragment  avec 
l'ablution  ,  qu'une  partie  de  l'ablution  ne 
passe  auparavant.  Mais  celle  difficulté  n'a 
rien  de  solide.  La  communion  prise  en  elle- 
même  et  dans  sa  substance  exige  un  jeûne 
rigoureux  ;  c'est  autre  chose  quand  on  la 
considère  dans  ses  circonstances  ,  et  par 
rapport  à  la  nécessité  de  l'achever  ,  et  de 
traiter  avec  le  dernier  respect  toutes  les  par- 
lies  qui  lui  appartiennent.  C'est  par  cette 
raison  que  l'on  doit  prendre  avec  soin  tous 
les  fragments  qui  ne  s'aperçoivent  qu'après 
la  dernière  ablution. 

8.  Rubr.,  num.  9  :  Si  hostia  ante  conse- 
crationem  inveniatur  fracta,  nisi  populo  evi- 
denter  apparent,  talis  hostia  consecretur;  si 
autem  scandalum  populo  esse  possil,  alia  acci- 
piritur  et  offeratur.  Quod  si  illius  hosliœ  jam 
erat  fada  oblatio,  sacerdos  eam  post  oblatio- 
nem  sumat.  Quod  si  ante  oblalionem  hostia  ap- 
pareat  confracta,  accipiatur  altéra,  si  citra 
scandalum  nul  longum  moram  fieri  poterit. 

Celte  rubrique,  quoique  très-claire,  donne 
lieu  à  deux  questions  :  l'une,  si  on  pourrait 
consacrer  licitement  une  hostie  qui  ne  se- 
rait pas  entière;  l'autre,  si,  lorsqu'on  la 
change  après  l'oblation  ,  on  est  obligé  de 
prendre  celle  qu'on  a  mise  au  rebut,  après 
avoir  pris  celle  qu'on  lui  a  substituée. 

Sur  quoi  je  dis,  1°  qu'on  ne  peut  excuser 
de  tout  péché  un  ministre  qui  pour  la  con- 
sécration se  sert  d'un  pain  auquel  il  manque 
quelque  chose,  soit  pour  la  forme  usitée  dans 
l'Eglise,  soil  pour  la  couleur,  soit  pour  l'in- 
tégrité. La  négligence,  qui  est  répréhensible 
partout,  l'est  encore  plus  quand  il  s'agit  de 
la  matière  du  corps  et  du  sang  de  Jésus-Christ. 

J'ajoute  que  ce  péché  pourrait  devenir 
mortel,  à  raison  des  circonstances,  comme  si 
ce  même  pain  était  rompu  si  considériible- 
ment  qu'on  ne  pût  ou  s'en  servir  sans  un 
grand  scandale,  ou  le  diviser  selon  la  cou- 
tume pour  en  mêler  une  partie  avec  l'espèce 
du  vin. 

Je  dis,  2°  qu'un  pain  que  l'on  rejette  à  cause 
de  quelque  défaut,  après  en  avoir  fait  l'obla- 

siimat..  Vel  si  iniss:i  celpl)rrliir  in  loro  piil)lico,  ubi  plures 
adsint,  ad  pvitnmium  scandalum  iiott-rli  apponere  vinum 
cuin  a  |ua  el  cimsecrare,  ac  nliliui  •iumpre.  llubr.  fini,  ni, 
lit.  l,  n.  5. 
(4)  Cap.  1  el  2,  de  Sacram.  non  iierandit. 


123 


INC 


INC 


no 


lion,  ne  doit  pas  être  profané;  qu'il  n'est  pas 
cependant  nécessaire  de  le  prendre  après  la 
communion,  quoiqu'il  soit  mieux  de  le  faire. 
Qu'il  ne  doive  pas  être  profané  et  qu'on  ne 
pât,  par  exemple,  le  jeter  à  terre  comme  une 
chose  vile  ou  indifférente,  c'est  une  proposi- 
tion dont  la  vérité  saute  aux  yeux.  Dès  qu'il 
a  été  offert  à  Dieu,  et  surtout  dans  une  ac- 
tion aussi  grande  que  l'esl  celle  de  la  messe, 
il  a  acquis  une  espèce  d'être  sacré,  et  il  en 
est  de  lui  comme  des  ornements  sacerdo- 
taux, qui,  lorsqu'ils  ont  été  bénis,  sortent  de 
l'ordre  commun.  Quare ,  remarque  Quarti 
sur  cet  endroit,  hostiam  illam  projicere  con- 
culcnndam,  esset  grave  sacrileyium. 

Qu'il  soit  mieux  de  le  prendre  après  la 
communion,  *ela  esl  clair  par  la  rubrique,  à 
laquelle  il  est  toujours  louable  de  se  confor- 
mer. D'ailleurs,  c'est  un  moyen  siir  de  le  trai- 
ter avec  tout  le  respect  qui  est  dû  à  un  pain 
très-spécialement  bénit. 

Mais  que  cela  ne  soit  pas  absolument  né- 
cessaire, c'est  ce  qui  paraît,  tant  parce  (jue 
les  rubriques  de  defectibus  ne  passent  com- 
munément pas  pour  préceptives,  que  parce 
qu'en  un  autre  enilroit  (1)  elles  admettent 
une  disjonctive  qui  manque  dans  le  texte  que 
nous  examinons.  Elles  permettent,  au  sujet 
du  pain  offert,  mais  non  consacré,  que  le 
prêtre,  s'il  ne  le  prend  pas  lui-même,  le  donne 
à  un  autre  ou  le  conserve  avec  respect.  S'il 
le  peut  donner  à  un  autre  ou  le  conserver,  il 
n'est  pas  absolument  obligé  à  le  prendre. 

9.  Rubr.  num.  10  :  Si  propter  fri(jns  tel  ne- 
gligentiam  hosiia  consecrnia  dilabatur  in  cali- 
cem ,  propterea  nihil  est  reiUrundum  ;  fed 
sacerdos  missam  proseqwitur,  faciendo  cœre- 
monias  et  signa  consueta  citm  residua  parle 
hostiœ  quœ  non  esl  madefacla  smiguine ,  si 
commode  potest.  Si  vero  loin  fueril  madefa- 
cla, non  extrahat  eam,  sed  omnia  dicat,  omit- 
tendo  signa,  et  sumat  puriter  corpus  et  san- 
guinem  Domini  nostri,  etc. 

Celte  rubrique  est  fondée  sur  un  principe 
de  saint  Thomas  (2),  avoué  par  lous  les  théo- 
logiens, c'est  qu'il  ne  faut  renverser  l'ordre 
du  sacrifice  que  dans  la  dernière  nécessité  : 
or,  il  n'est  pas  absolument  nécessaire  de  sup- 
pléer des  cérémonies  qui  ne  sont  qu'acciden- 
telles. Cependant,  comme  elles  ne  laissent 
pas  d  être  d'une  grande  conséquence,  un  prê- 
tre qui,  par  une  négligence  considérable, 
s'exposerait  au  danger  de  les  omettre  serait 
coupable  de  péché  mortel. 

10.  Rubr.  num.  11  :  5i  in  hieme  sangitis 
conyelelur  in  ctdice,  involvalur  calix  pannis 
calefaclis.  Si  id  non  proficeret,  ponatur  in  fer- 
venli  offua  pi  ope  alture,  dummodo  in  calicem 
non  mtret,  donec  luiuefial. 

Cette  rubri(|ue  peut  être  souvent  d'usage 
au  Canada,  où  le  froid  est  communément 
double  de  ce  qu'il  fut  en  France  en  1709.  Pour 
résoudre  en  peu  de  mots  les  difficultés  qui 
se  présentent  à  son  occasion,  nous  disons, 
1°  qu'on  ne  peut  sans  crime  consacrer  du  vin 

(1)  Illam  priorera,  hostiam  corruptam,  mit  non  Iriti- 
CêfliK  ..  siimat  posl  siimptioneQi  corporis  et  sanguinis,  vel 
alii  siiineiulam  tradat,  vel  alicubi  reverenter  conservet. 
Rubrica,  part,  m,  lit.  3,  n.  K 


gelé,  tant  parce  que  cela  est  contraire  à  la 
pratique  universelle  de  l'Eglise,  laquelle  doit 
avoir  el  a  en  effet  force  de  loi,  que  parce  que 
d'habiles  théologiens  soutiennent  qu'une  telle 
consécration  serait  nulle.  El  quand  même 
leur  opinion  serait  fausse,  ainsi  que  le  pré- 
tendent \  asquez,  Hurtado,  etc.,  il  y  a  ton- 
jours  lieu  de  douter  si  elle  n'est  pas  vraie. 
Or,  peut-on  dans  le  doute  risquer  un  sacre- 
ment comme  celui  de  l'eucharistie? 

Nous  disons,  2°  que,  quoique  l'on  puisse 
consacrer  du  vin  dégelé,  il  est  beaucoup 
mieux  d'en  mettre  d'autre,  parce  que  les  vi- 
cissitudes que  le  premier  a  essuyées  en  ge- 
lant et  en  revenant  ensuite  par  la  chaleur  à 
son  premier  élat  lui  font  perdre  de  sa  qua- 
lité. Et  alors,  si  on  en  avait  déjà  fait  l'obla- 
tion,  il  faudrait  en  raisonner  comme  d'une 
hostie  qu'on  a  rejelée  après  l'avoir  offerte. 

Nous  disons  enfin  que,  si  le  célébrant  n'a- 
vait ni  feu  ni  linges  chauds  pour  liquéfier 
l'espèce  du  vin  qui  serait  gelée  après  la  con- 
sécration, il  faudrait  la  mettre  avec  les  doigts 
en  petits  morceaux  et  les  prendre  les  uns 
après  les  autres.  C'est  le  dénoûment  que 
donne  Suarez,  et  Gavantus  après  lui.  Je  n'en 
connais  point  de  meilleur. 

il.  Rubr.  num.  12  :  Si  per  negligentiam 
aliquid  de  sanguine  Chrisli  cecideril,  si  gui- 
dem  super  terram  seit  super  tabiilam  lingua 
lambatur,  et  locus  ipse  radatur  quantum  salis 
est,  et  abrasio  comburntur,  oints  vero  in  ia~ 
crarium  recondnlur.  Si  vero  super  lapident 
altaris  ceciderit,  sorbeat  sacerdos  stillam,  ei 
locus  bene  abluulur,  et  ablulio  in  sacrarium 
projicinlur.  Si  super  linteum  altaris,  et  ad 
aliud  linteum  stilla  pervenerit,  si  usqtie  ad 
lerlium,  linteaniina  ter  abluanlur  ubi  stilla 
ceciderit,  calice  supposilo,  et  aqua  abtulionis 
in  sacrarium  projiciatur.  Quod  si  in  ipso  so- 
tum  corparali,  aut  si  in  vestibus  ipsis  sacer- 
dotalibus  ceciderit,  dehenl  simililer  nblui ,  et 
ablutin  in  sacrarium  pi  ojici.  Si  in  substrato 
pedibus  panno  vel  tapete,  bcne  ablnatur  ut 
supra, 

La  disposition  de  cette  rubrique  se  trouve 
presque  toute  dans  un  ancien  canon  que 
Gratien  (3j  attribue  au  pape  Pie  1",  et  M.  Pi- 
thou  à  Théodore,  qui  florissait  en  Angleterre 
vers  680.  Les  précautions  qu'on  y  prend  au 
sujet  de  l'effusion  du  calice,  et  cela  près  de 
quatre  siècles  avant  Bérenger  (4),  montrent 
bien  que  la  Grande-Bretagne  n'en  pensait 
pas  alors  comme  elle  fait  aujourd'hui.  Mais, 
sans  nous  arrêter  à  ce  funeste  el  affligeant 
parallèle,  lâchons  de  résoudre  un  bon  nom- 
bre de  cas  qui  naissent  du  texte  que  nous 
venons  de  transcrire. 

Première  question.  Un  prêtre  qui  ne  fait 
pas  les  diligences  prescrites  par  la  rubrique 
est-il  coupable  de  péché  mortel? 

B.  Quarti,  que  nous  suivons  pas  à  pas  sur 
toute  celte  matière,  répond  qu'un  homme  qui 
manquerait  à  tout,  qui,  par  exemple,  ne  la- 
verait pas  même  une  fois  le  linge  sur  lequel 

(2)  S.  Thom.  m  p  ,  q.  85,  a.  6  ad  6 
(3j  Cap.  Si  per  negligentiam,  27,  de  Consecrnl.  JIst    2. 
(4)  Bérenger  commença  à  dogmaLiser  un  peu  avatt  ie 
milieu  du  xi'  siècle.  U  ne  mourut  qu'en  1088. 


131 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES 


m 


il  serait  tombé  une  goulle  du  précieux  sang, 
pécherait  nioitellenicnl;  mais  que  s'il  le  la- 
vait deux  fois,  |)Ourvu  que  ce  ne  fûl  pas 
dune  manière  superficielle,  il  ne  ferait  qu'un 
péché  véniel,  quoique  la  rubrique  demande 
qu'il  soit  lavé  trois  fois.  La  raison  en  csl  que, 
dans  la  première  supposition,  le  sacrement 
du  Fils  de  Dieu  est  traité  sans  respect  ;  et  (juc 
dans  la  seconde  on  fait,  quant  à  la  substance, 
ce  qui  est  nécessaire  pour  empêcher  qu'il  ne 
soit  pi'ofané,  quoiqu'on  manque  un  peu  à  la 
manière. 

Seconde  question.  Dn  prêtre  doit-il  être  à 
jeun  pour  prendre  une  goulle  ou  deux  qui 
seront  tombées  du  calice  aorès  la  consécra- 
tion? 

R.  Comtiie  il  est  de  règle  de  i\  ■  prendre 
l'eucharistie  qu'à  jeun,  il  l;iut  lâcher  de  pren- 
dre les  gouttes  dont  il  s'agit  av.int  les  ablu- 
tions. Si  on  y  avait  manqué,  on  pourrait  lc< 
prendre  aprè<,  comme  on  le  fait  par  rapport 
aux  parcelles  du  pain  sacré  qui  ont  échappé 
à  une  première  attention,  parce  que  tout  cela 
appartient  au  même  sacrifice.  Que  si  on  n'a- 
vait fait  ni  l'un  ni  l'autre,  ou  par  inadver- 
tence,  on  par  une  mauvaise  honte,  il  faudrait 
avertir  un  prêtre  qui  fût  à  jeun  d'y  suppléer. 
Si  on  ne  l'avait  pas  sous  la  main,  il  faudrait 
y  suppléer  soi-même.  La  crainte  de  perdre 
un  sang  si  précieux,  qui  pourrait  s'imbiber 
dans  le  bois  ou  dans  la  pierre,  exclut  le  délai 
et  dispense  de  la  sévérité  du  jeûne. 

Suarez  (li  et  plusieurs  autres  remarquent 
que,  quoique,  lorsqu'on  a  lavé  un  corporal 
ou  toute  autre  chose  semblable  qui  a  été 
teinte  des  saintes  espèces,  le  prêtre  puisse 
décemment  prendre  l'eau  qui  a  servi  à  cet 
usage,  il  n'y  a  point  de  loi  qui  l'y  oblige. 
L'ancien  canon  que  nous  avons  cité  se  con- 
tente de  prescrire  qu'on  la  jette  dans  la  pis- 
cine :  et  la  rubrique,  qui  d'ailleurs  ne  com- 
mande pas  ici,  n'exige  rien  davantage. 

Troisième  question.  Faut-il  brûler  et  jeter 
au  feu  les  nappes,  tapis  ou  autres  choses 
semblables  ([ui  ont  été  pénétrées  de  l'espèce 
dn  vin  consacré? 

R.  L'ancien  usage  était  de  le  faire,  non  à 
l'égard  de  la  nappe  ou  du  tapis  entier,  mais  à 
l'égard  de  la  partie  imbibée.  On  se  contente 
aujourd'hui  de  les  laver  trois  fois;  les  nou- 
veaux Missels  ne  demandent  rien  de  plus.  Ce 
serait  dommage  de  perdre  une  riche  chasu- 
ble pour  un  malheur  qui  après  tout  ne  peut 
être  bien  répjiré. 

Quatrième  question.  Un  prêtre  qui  par  né- 
gligence ré|)and  quelques  gouttes  du  pré- 
cieux sang  est-il  obligé  de  subir  la  pénitence 
marquée  dans  le  chapitre  S/ /;prnp(7/(^ejUiam, 
c'est-à-dire,  selon  rinlerprélation  commune, 
de  jeûner  et  de  s'abstenir  de  la  communion 
Dcndant  quatre  ou  neuf  jours,  si  l'effusion  a 
été  jusqu'à  la  seconde  ou  jusqu'à  la  troisième 
nappe;  et  pendant  quarante,  si  elle  a  été  jus- 
qu'à terre? 

R.  Le  sentiment  commun  est  que  ces  pei- 
nes sont  abrogées  par  Ui  nop.-usage  ;  et 
qu'aiusi,  ni  le  coupable  n'est  obligé  de  les 

(1) 3uare»,dlsp.  58b,  secl.  1,  Conincb.,q.  85,  n.  282,  etc. 


subir  avant  la  sentence  du  juge, ni  le  juge  de 
les  imposer  plutôt  que  d'autres.  Si  ce  der- 
nier Iroiiv.iit  à  propos  de  les  décerner,  ou 
d'en  décerner  de  semblables,  il  est  hors  de 
doute  qu'on  serait  tenu  d'y  obéir  :  jusque- 
là,  il  suifil  de  faire  une  pénitence  propor- 
tionnée à  sa  faute;  el  le  canon,  qui  donne 
lieu  à  la  question  présente,  sert  du  moins  à 
faire  voir  que  celte  f.iute  est  quelque  chose 
de  fort  grief  an  jugement  de  l'Eglise. 

Cinquième  question  :  Un  prêtre  qui  répand 
quelque  chose  de  la  première  ou  de  la  se- 
ccnle  ablution,  doit-il ,  pour  réparer  celle 
fauie,  f,iiretoulce.)ue  prescrit  la  rubrique  en 
cas  d'effusion  du  sang,  c'esl-à-dire  lécher  la 
lerrc,  racler  le  pavé  ,  laver  jusqu'à  trois  fois 
le  corporal  ou  les  autres  ling'  s? 

R.  Quarti  dit  que  d'habiles  gens  ayant 
été  consultes  sur  cette  dilficulté,  répondirent 
qu'il  fallait  prendre  absolument  les  mêmes 
mesures  dans  les  deux  cas;  parce  qu'il  resie 
toujours,  surtout  dans  la  première  ablution, 
quelques  gouttes  du  précieux  sang. Ce  théo- 
logien n'est  ni  entièrement  du  même  avis  , 
ni  enlièreuient  d'un  avis  contraire.  Il  recon- 
naît, que  de  droit  naturel  il  fiiut  de  justes 
précautions  pour  parer  au  terrible  inconvé- 
nient de  la  prol'analion  ;  mais  il  croil  en 
même  leuips  qu'il  les  faut  un  peu  moins 
grandes. Cependant,  quand  il  vient  au  détail, 
il  réduit  à  peu  de  chose  la  diflércnce  qu'il 
semblait  vouloir  d'abord  établir,  puisqu'il 
veut  ((ue  le  prêtre  qui  aura  répandu  quelque 
ablution,  et  surtout  la  première  ,  racle  la  ta- 
ble ou  le  pavé.  Que  si  elle  a  été  répandue 
sur  le  corporal  ou  sur  les  nappes,  il  croit 
qu'on  doit  les  laver,  au  moins  une  fois, 
quand  elles  ne  sont  pas  sèches  avant  la  On 
de  la  messe.  Si  vero  exsiccaiœ  sint,  poursuit- 
il ,  non  videlur  necessnria  alia  diligentia , 
quia  nullum  sequilur  inconveniens;  ci  poiiui 
muiuri  dvbenC  Untea  propter  inunditiam  alla- 
ris.  Pour  moi,  je  laverais  le  corporal  el  les 
linges  de  l'autel,  soit  qu'ils  fussent  séchés 
ou  non,  avant  la  fin  de  la  messe.  11  y  a  lou-< 
jours  beaucoup  d'incnnvénienls  à  courir  les 
risques  de  traiter  avec  moins  de  respect  ce 
qui  peut  absolument  envelopper  le  sang  ado- 
rable de  Jésus-Christ. 

Que  si  celle  lotion  était  moralement  im- 
possible, soit  parce  qu'on  va  commencer  au 
même  aulrl  un  olfice  public  qui  ne  doit  pas 
être  relardé,  soit  parce  qu'on  scand.ilisera  le 
peuple,  en  lui  upprenanl  une  fanle  qu'il 
ignore,  etc. ,  j'abindonnerais  tout  à  la  Pro- 
vidence; c'est  le  parii  qui  pour  lors  a  le 
moins  d'inconvénients. 

12.  Rubr.  num.  l'i.  Al  si  contingat  tolum 
sniifjuinem  posi  consecrationem  effundi,siqHi- 
dein  uliquid  vel  pnruui  remansit  ,illud  suma- 
tur  ;  et  de  effuso  reliquo  sanyitrnc  fini,  ut  dic- 
tum  est.  Si  vero  nihil  omnino  remousii,  ponal 
iterum  vinum  el  aquam,  et  comccret  ab  eo  to~ 
co:  Simili  modo  postquain  coenatum  est, 
fada  prius  tamen  calicis  obhitione ,  ut  supra. 

Ainsi  il  faut ,  dans  ces  fâcheuses  conjonc- 
tures, en  venir  quelquefois  à  une  nouvelle 


137! 


INC 


INC 


13^ 


c 'iiS(''rrnlion,  et  quelquefois  s'en  abslenir. 
On  s'en  .ilislifnt ,  qiiMiid  il  est  resté  dans  le 
calice,  ou  hors  du  ealice,  quoique  peu  de 
saufî,  qu'on  peut  prendre  et  avaler.  Une 
goutie  qui  ne  mouillerait  que  la  langue  ne 
suffirait  pas;  puisque  la  nonununion,  eu  tant 
que  nourriture  el  breuvage,  demande  un 
mouvement  qui  la  fasse  passer  dans  l'esto- 
niac.  On  consacre  de  nouveau ,  quand  loul 
s'est  écoulé  de  manière  qu'il  ne  reste  rien 
qu'on  puisse  véritablement  boire.  Et  alors  il 
faut  offrir,  du  moins  en  esprit,  le  nouveau 
>in  qu'on  doit  consacrer.  S'il  ne  s'en  trou- 
vait [loinl  dans  le  lieu  ,  ou  qu'il  fallût  atten- 
dre trop  longtemps,  on  laisserait  le  sacrifice 
imparfait.  C'est  ce  que  prescrit  la  rubri(iue 
dans  un  autre  endroit  (1)  que  nous  avons 
déjà  cité. 

13.  Rubr.  num  14  :  Si  siicerdoa  evomat  Eu- 
churiyliam,si  species  inlei/iye  appnrcont,  reve- 
revler  sum'nitur  ,  nisi  nnusc  i  fiai  :  lune  enim 
species  cunsrcrntw  caute  srparcntnr,  et  in  ali- 
quo  loco  sucru  reponanlur  ,  doiuc  corrwn- 
panttir  ,  et  poslea  in  sacrariu  n  projiciantur. 
Quod  si  species  non  apparennl ,  comburatur 
vomitus,  el  cineres  in  sacrurium  millnnlur. 

On  a  vu  au  Mans,  dans  le  dernier  siècle, 
un  des  plus  dignes  curés,  qu'ail  jamais  eus 
ri'!;;lise  ("i) ,  prendre  à  terre  et  consumer 
reiicharistie  qu'un  malade  avait  rejetée  par 
U11  vomissement  involontaire.  Des  aclions 
qui  coûtent  tant  à  la  naiure,  et  qui  lui  se- 
raient souvent  impossibles ,  ne  sont  pas  de 
précepte.  Mais  si  un  prêtre  s'en  trouvait  ca- 
pable, soit  par  rapport  a  l'hostie  qu'il  aurait 
rendue  lui-même,  soit  par  rapport  à  celle 
qu'un  autre  aurait  vomie,  je  ne  crois  pas 
qu'il  dût  nécessairement  être  à  jeun.  Quand 
il  s'agit  du  corps  du  Seigneur,  la  loi  du  res- 
pect va  avant  toutes  les  autres.  Cette  pre- 
mière réflexion  est  contre  Quarti,  qui  veut 
qu'un  prêtre  soit  à  jeun  dans  ce  cas, à  moins 
qu'il  ne  reprenne  le  sacrement  dans  le  temps 
même  du  sacrifice.  Nous  serons  plus  d'ac- 
cord avec  ce  même  théologien  sur  quatre 
questions  qu'il  se  propose  à  l'occasion  de  la 
rubri(]ue  que  nous  examinons. 

Il  demande  donc,  en  premier  lieu,  si  lors- 
que les  saintes  espèces  ne  paraissent  pas, on 
doit  aussitôt  brûler  ce  qui  a  été  vomi  ,  ou 
s'il  faut  attendre  quelque  temps.  Sa  réponse 
et  la  nôlre,  est  qu'il  ne  faut  rien  jeter  au 
feu  ,  que  lorsqu'on  a  lieu  de  juger  que  tout 
ce  qui  appartient  au  sacrement,  est  altéré  ou 
corrompu.  Faire  autrement  serait  s'exposer 
à  livrer  aux  flammes  le  corps  du  Sauveur  :  ce 
qui  ne  pourrait  se  faire  sans  indécence  et 
sans  crime. 

De  là  on  doit  inférer  avec  saint  Thomas(3), 
que  si  une  partie  des  espèces  s'était  gâtée 
dans  le  tabernacle, ou  y  avait  été  rongée  par 
quelque  animal,  il  faudrait,  ou  conserver  le 

(l)Sicxs|ieclando  aliquandid  liabpri  possit(maleria  nova 
ad  siip|ileiidum  iiaiii-,  vel  viui  defecuim  )  :  eNspecUmiium 
erit,  ue  sacrilicium  remaiieal  impeireclum.  Rubrica  part. 
ui,  lit.  i,  n  8. 

(2)  Pierre  Uagoi,  curé  de  la  paroisse  du  Cnicifis  ,  dans 
réj;ii>ecalliédi'ale  du  Mans,  mon  eu  odeur  de  sainielé  le 
ij  nui  16S3,  ùgé  de  75  ans. 

(j)  Observandum  est  quod  ubicumque  species  intégra 


reste,  jusqu'à  ce  qu'il  fût  aussi  altéré,  ou 
s'en  servir  pour  la  communion.  Quant  aux 
corps  étrangers  qui  auraient  touché  ces  mê- 
mes espèces,  il  faudrait,  ou  les  purifier,  ou 
les  jeter  au  feu,  si  cela  était  possible 

11  demande,  en  second  lieu,  quel  péché  il  y 
a  à  communier  cuin  periculo  vomitus.  Sa  ré- 
ponse, et  ce  sera  encore  la  nôtre,  est  qu'un 
homme  qui  prévoit  qu'à  cause  d'une  toux 
violente  ou  de  quelque  autre  indisposition  , 
son  estomac  ne  pourra  souffrir  les  espèces 
sacrées,  ou  même  qui  en  doute  avec  quelque 
fondement,  ne  peut  sans  péché  mortel  ten- 
ter de  les  prendre:  parce  qu'il  expose  le  sa- 
crement à  un  danger  [trobable  d'irrévérence. 
Un  prêtre,  chargé  de  l'administration  du 
saint  viatique,  se  rendrait  coupable  de  la 
même  faule,s'il  le  donnait  à  un  malade  qui 
fût  dans  la  même  position.  Ce  qu'on  peut 
faire  de  mieux  dans  cedernier  cas, c'est  d'es-- 
sayer,  en  donnant  une  formule  commune  , 
s'il  n'y  a  poiiit  trop  de  risque  à  en  donner 
une  qui  soii  consacrée. 

H  ne  faut,  pour  résoudre  les  deux  difficul- 
tés précédentes,  qu'un  peu  de  sens  el  d'al- 
lenlion.  En  voici  une  troisième  qui  se  pré- 
sente d'un  air  un  peu  plus  embarrassé.  Il 
s'agit  de  savoir  si  un  prêtre,  qui  rejette  les 
espèces  du  pain  et  du  vin,  peut  ou  doit  en 
consacrer  d'autres,  en  cas  qu'il  ait  lieu  de 
croire  que  l'accident  qui  lui  est  déjà  arrivé 
n'arrivera  pas  une  seconde  fois. 

Quarli  croit  qu'il  ne  le  doit,  ni  ne  le  peut: 
François  de  Lugo  ,  frère  du  cardinal  de  ce 
nom,  et  jésuite  comme  lui, croit  qu'il  le  peut, 
mais  qu'il  n'y  est  pas  tenu  (4)  :  quelqu'un , 
dans  la  suite,  jugera  peut-être  qu'il  le  peut 
et  qu'il  le  doit.  Le  premier  sentiment  nous 
parait  indubitable.  La  raison  eu  est  qu'un 
tel  sacrifice  a  tout  ce  qui  est  nécessaire  a  son 
essence  et  sou  intégrité  :  personne  n'a  ima- 
giné jusqu'ici  que  la  rétention  des  espèces  fût 
requise  à  sa  perfection.  D'où  il  résulte  que 
Consacrer  de  nouveau  ce  serait  offrir  un  se- 
cond sacrifice  après  le  premier;  ce  qui  ne 
se  peut  faire  qu'en  recommençant  la  messe 
d'un  bout  à  l'autre,  et  jamais  dans  le  cas 
dont  il  est  question. 

Le  même  Quarti  ajoute  que  l'opinion  de 
Lugo  est  inutile  dans  la  pratique:  car  enfin, 
dil-il,ou  le  vomissement  survient  au  minis- 
tre sacré,  pendant  qu'il  est  encore  à  l'autel , 
ou  il  n'en  est  attaqué  que  lorsqu'il  est  de  re- 
tour à  la  sacristie.  Dans  le  premier  cas,  con- 
viendrait-il de  faire  une  nouvelle  tentative  , 
lorsque  la  première  a  si  mal  réussi  ?  Dans  le 
second,  comment  se  persuader,  ou  qu'on 
peut  dire  deux  messes  sans  y  être  autorise  en 
façon  quelconque  ,  ou  que  l'on  n'en  dit 
qu'une,  lorsqu'on  fait  tout  ce  qui  est  néces- 
saire pour  deux. 

Ce  raisonnement  est  bon  jusqu'à  un  cer- 

inveniunlur,  sunt  revereuier  conservandae,  vel  eiiam  su. 
meudœ  :  quia  mauenUbus  speciibus  nianet  ibi  corpus 
ClirisU...  Ea  vero  in  quihus  in\  eniuniur,  si  comniode  lieri 
polesl,  sunt  coiiiburenda,  cinere  sucrario  recouJiio,  sicut 
de  rasura  tabula;  dictuiu  est,  S.  tliom.  m  p.,  q.  83,  c.  6, 
ad  7. 
(4)  Fr.  Lugo,  lib.  v  de  Sacram.  c.  10,  q.  1,  d.  23. 


15S 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  El  DES  RITES  SACRES. 


156 


tain  point:  mais  il  no  pourrait  servir  dans 
toulcs  les  occasi-ons.  Un  homme  par  exemple 
vomil,  parce  qu'il  s'est  fail  violence,  pour 
prendre  une  araignée  qui  était  tombée  dans 
le  calice: n'aurait-il  pas  lieu  de  croire  qu'un 
semblable  malheur  ne  lui  arrivera  pas  ,  s'il 
consacre  une  seconde  fois? 

Une  dernière  question  est  de  savoir  si 
l'on  peut  quelquefois  s'esciler  au  vomisse- 
ment après  la  communion.  La  réponse  una- 
nime est  qu'on  le  peut ,  lorsqu'on  s'aperçoit 
que  les  espèces  ont  élé  imbibées  ou  de  poi- 
son ,  ou  de  quelque  autre  chose  capable  de 
faire  beaucoup  de  tort  à  la  santé.  Car  alors, 
fussent-elles  encore  en  entier  et  sans  altéra- 
tion, on  peut  s'en  décharger  dans  le  lieu  le 
plus  propre  qu'on  pourra  trouver  sur-le- 
champ,  en  prenant  au  moment  même,  pour 
empêcher  toute  profanation,  les  précautions 
que  nous  avons  ci-dessus  marquées.  Hors  de 
ce  cas,  qui  grâces  à  Dieu  est  bien  rare,  il 
n'est  jamais  permis  de  s'exciter  à  vomir,  tant 
qu'on  a  lieu  de  croire  que  la  chaleur  natu- 
relle n'a  pas  encore  produit  son  effet  ordi- 
naire.Et  comment  serail-ii  permis  de  le  faire, 
puisqu'on  ne  peut  même  cracher  sans  besoin 
et  sans  prendre  de  justes  et  de  respectueuses 
mesures? 

14.  Puisque  nous  en  sommes  sur  cette 
matière,  on  ne  sera  peut-être  pas  fâché  de 
savoir  à  peu  près  combien  il  faut  de  temps 
pour  altérer  les  espèces  dans  l'estomac. 

Le  pieux  et  savant  cardinal  de  Lugo  (1), 
après  avoir  consulté  sur  ce  point  des  mé- 
decins expérimentés,  établit  pour  règle  que, 
dans  un  estomac  médiocre,  les  petites  for- 
mules que  reçoivent  tous  ceux  qui  ne  célè- 
brent pas,  se  corrompent  dans  une  minute, 
c'est-à-dire  dans  la  soixantième  partie  d'une 
heure;  et  que  les  grandes  que  prennent  les 
prêtres,  ainsi  que  les  espèces  du  vin,  n'ont 
besoin  que  d'un  bon  quart  d'heure  pour  s'al- 
térer. Mais,  comme  il  peut  arriver  qu'on 
prenne  pour  médiocre  uu  estomac  faible  et 
paresseux,  je  crois  que,  régulièrement  par- 
lant, un  laïque  doit,  après  la  communion, 
s'abslenir  de  tout  vomissement,  au  moins 
pendant  un  quart  d'heure ,  et  un  prêtre 
pendant  plus  d'une  demi -heure.  J'en  ai 
connu  qu'un  intervalle  plus  long  n'a  pas  mis 
à  l'abri  d'un  événement  toujours  fâcheux  , 
lors  même  qu'on  le  regarde  comme  involon- 
taire. 

15.  Rubr.  :  Si  hoslia  consecrata  vel  aligna 
ejus  particula  dilatjutur  in  terrain,  reverenter 
accipiutur;  et  locus  uhi  cecidil,  mimdetur,  et 
aliquantulutn  abradatur,  et  pulvis  seu  abrasio 

(1)  Joannes  de  Lugo,  disp.  10,  de  Euch.,  n.  Si. 

(2)  Gavanlus  /lie. 

(3)  Merati,  part,  ii,  lit.  10,  n.  S9,  rapporte  ilifférenls 
décrets  i^nianés,  sous  Urbain  Vil!,  di'  la  coiiijrégation  de 
la  visite  apostolique,  dont  le  iiualriàme  porte  qu'on  ne  doit 
jamais  présenter  aux  coniniuniaiiis  eu  guise  de  nap|ie,  ni 
le  voile  du  calice,  ni  moins  encore  ce  qn'on  ap|ielle  le 
Lavabo.  Les  autres  décrets  ne  soi;;  pas  moins  intéressants. 
Le  premier  veut  qu'on  ne  donne  jamais  la  communion 
avant  la  messe  sans  une  grande  nécessité;  et  en  ce  cas, 
quand  on  lait  le  Romain,  il  faut  allumer  le  cierge  de  l'élé- 
vation. Le  troisième  marque  que,  quoiqu'on  donne  lacoiii- 
luuDion  aux  messes  de  Rêçuiem,  on  ne  tloit  point  donner 


hujitsmodi  in  sacrarium  immittatur.  Si  ceci- 
derit  extra  corporale  in  tnappam  seu  ulio 
quovis  modo  in  aliquod  linleum,  mappa  vel 
linleum  hujusmodi  dilif/enler  lavelur,  et  lotio 
ipsa  in  sacrarium  effundatur. 

Comme  la  sainte  hostie,  lorsqu'elle  tombe 
à  terre  ou  sur  du  linge,  n'en  pénètre  pas  les 
parties,  la  rubrique  prescrit  moins  de  mesu- 
res que  dans  le  cas  de  l'effusion  du  calice. 
Elle  en  veut  cependant  de  proportionnées  à 
la  nature  du  malheur  qui  est  arrive.  Ainsi, 
sans  exiger,  comme  lorsque  le  précieux  sang 
a  été  répandu,  que  le  prêtre  lèche  la  terre, 
elle  veut  qu'on  la  puriGc  autant  qu'il  est 
possible,  et  qu'on  la  racle  tant  soit  peu.  Pour 
ce  qui  est  des  nappes  ou  des  autres  lin- 
ges, après  en  avoir  tiré  ce  qu'on  peut  de 
parcelles  certaines  ou  douteuses  (2), elle  mar- 
que qu'on  doit  les  laver  avec  soin  et  jeter 
dans  la  piscine  l'eau  qui  y  aura  été  em- 
ployée. 

A  l'égard  des  hosties  qui  s'échappent  quel- 
quefois du  ciboire  ou  des  mains  du  célé- 
brant, et  tombent  à  terre,  l'usage  est  de  mar- 
quer et  de  couvrir  avec  quelque  chose  de 
propre  l'endroit  où  elles  sont  tombées,  de 
crainte  qu'il  ne  soit  foulé  aux  pieds  par  les 
passants.  On  le  racle  ensuite,  et  on  jette  la 
poussière  dans  la  piscine. 

Si  une  hostie  était  tombée  sur  le  voile  (3) 
ou  sur  la  nappe  de  communion,  il  faudrait 
aussi  marquer  l'endroit,  le  laver  ensuite  soi- 
gneusement et  jeter  l'eau  dans  la  piscine. 
Si  elle  était  tombée  sur  le  linge  ou  les  babils 
d'une  personne  qui  communie,  ce  serait  à 
elle  à  les  laver,  si  le  minisire  de  l'autel  ne 
pouvait  le  faire  avec  décence  (i).  Quarti 
veut  qu'alors  on  jette  l'ablution  dans  la  pis- 
cine :  je  crois  que,  si  cela  ne  pouvait  se  faire 
commodément,  il  suffirait  de  la  jeter  dans 
les  cendres. 

Nous  ajouterons  ici  deux  questions  tirées 
du  traité  que  nous  venons  de  publier  sur 
l'Eucharistie  (o). 

D.  Quœres  quid  fado  opus  sit,si  inlrapectus 
mulieris  aut  partes  interioris  tunicœ  décidât 
hostia  ? 

R.  Ex sapicnli  S.  Thomœ principio ,  m  p., 
q.  5i6,  a.^,ad  •?.:  Ubi  difficullas  occurril,  sem- 
pcr  est  accipiendum  illud  quod  minus  habct 
de  periculo.  Porro  minus  est  periculi  et  inde- 
cenliœ  ut  femina  per  se  solam  malo  huic  me- 
deatur.  Unde  videat,  1*  an  non  formulnm,  an 
majorcm  ejus  partem,  ex  vestilnis  imtnitlere 
possit  in  corporale,  quod  super  scabellum 
vel  mcnsam  in  loco  secretu  ejpansum  fuerit; 
1°  an  non  eam  sallem  ope  puiificatorii  mundi 

lie  bénédiction  à  la  Gn.  Ou  a  donc  tort  le  jour  des  lidèles 
trépassés  de  ne  donner  la  communion  qu'après  avoir  chan- 
gé d'ornements.  Merati,  n.  28,  prouve  solidement  contre 
Gavanlus,  qu'on  peut  la  donner  à  cette  messe  comme  à  une 
autre,  pourvu  que  ce  soit  intra  missam.  Benoit  XIV  dans 
son  traité  de  Sacrifieio,  lib  m,  e.  18,  n.  11  et  suiv.,  adopte 
ce  sentiment,  (lOiirMi  que  la  communion  se  donne  «;i(ra 
ilifsum,  non  anlc  vd  post. 

(i)  La  rubrique  ne  parle  que  du  cas  où  l'hostie  est  tom- 
bée par  terre  ou  sur  quelque  linge;  il  semble  qu'on  peut 
ne  pas  exiger  que  les  habits  soient  lavés  en  pareil  cas. 
(.Voie  de  l'éditeur.) 

(o)  Cniilinuat.  Tournelii,  loin.  IX,  pari,  i,  e.  9,  pag.  37. 


137 


INC 


fxirnherepossil,  prout  in  insigni  tirbis  hujns 
paruchia  faclwn  esse  scio;  3°  si  major  reqm- 
VdCur  dilit/entia  quiiin  in  templo  fieri  non 
deceat,  recipiat  se  millier  in  suain  vel  vicinœ 
alicujus  doinum,  et  invenlum  fraijmenlum  vel 
sumat,  si  haud  nimio  turbata  sit,  et  jcjuna, 
vel  servet  reverenter  ut  ad  ecclesiam  secreto 
reportetar  a  sacerdote  :  ipsn  vero  si  sacrum 
digitis  tetigit,  tnanum  abluat  cl  lotiu  in  pi- 
scinam  projiciatur,  vel  in  cineres,  ut  supra. 
Quod  si  sacerdos  fragmenli  tennis  casum  so- 
ins animadverteril  ;  ne  communicantem  plu- 
rimum  perlurbet,  nihil  tune  dicat,  sed  pergat 
in  ministerio  suo.  Deinde  post  modicum  tcm- 
pus,  communicalis  omnibus,  in  diiinissimi 
sacramenti  reverentiam,  curet  tnulierem  vo- 
carisecreto,  blandeque  moneat  ne  turbetur,  sed 
adhibeat  ipsa  diligentiam  inveniendi  ut  supra. 
Immo  si  monilio  liœc  vel  propter  tenuitatem 
fragmenli  prœvideatur  inutilis  futur  a  ,  vel  ob 
cliquas  personœ  aut  loci  circumstantias  peri- 
culosa,  salius  est  ttt  servalo  silentio  res  Iota 
divinœ  providentiœ  committalur. 

Q.  Sed  quid,  si,  dum  monialibut  distribui- 
tur  communia,  décidât  hostiaintra  earumdem 
clausuram? 

R.  Prœcipiendum  alicui  ex  monialibus,  ut 
hostiam  reverenter  cum  fragmentis,  si  quœ 
subsint,  super  patenam  elevet,  seu  mediante 
palla,  vel  etiam  carta  munda,  vel,  si  aliter  non 
potest,  ipsa  manu,  et  per  fenestellam  porrigat 
sacerdoti.  Locus  porro  signari  débet,  ne  pe- 
dibus  conleratur,  et  fada  communiv7ie,  radi 
pavimentum,  et  abrasio  in  sacrarium  prujici. 
Habel  id  commodi  opinio  hœc,  quod  nec  clau- 
suram violari  permittut,  nec  sacramentum  in 
loco  indecentt  diu  permanere  patiatur.  Quod 
autem  mulier  contingat  sacra,  rcs  est  non  li- 
citasolum,sed  et prœcepta  in  casunecessitatis. 

11  nous  reste  encore  deux  difûcullés.  La 
première  esl  de  savoir  qui  doit  laver  les  nap- 
pes d'autel  ou  les  autres  linges  semblables, 
sur  lesquels  les  espèces  consacrées  sont 
tombées 

R.  Quand  c'est  l'hostie  qui  est  tombée,  il 
suffit  que  ces  linges  soient  lavés  par  un  ec- 
clésiastique qui  soit  dans  les  ordres  sacrés. 
Mais  quand  ce  sont  les  espèces  du  vin  qui 
ont  été  répandues,  il  faut,  si  cela  se  peut, 
qu'ils  soient  lavés  par  un  prêtre.  Cette  déci- 
sion est  de  Quarti  (1),  et  elle  paraît  raison- 
nable :  les  sous-diacres  mêmes  sont  en  pos- 
session de  laver  les  corporaux  qui  touchent 
l'espèce  du  pain;  ils  peuvent  donc  purifier 
les  linges  où  cette  même  espèce  est  tombée. 
D'un  autre  côté,  les  diacres  ne  touchent  pas 
communément  les  espèces  sacrées.  Or  l'es- 
pèce du  vin  est  imbibée  dans  une  nappe  sur 
laquelle  elle  est  tombée  depuis  peu;  comme 
donc  on  ne  doit  pas  différer  à  la  purifier ,  il 
faut  que  cela  se  fasse  par  le  prêtre,  s'il  s'en 
trouve  qui  le  puisse  faire  à  temps. 

La  seconde  difficulté  concerne  les  hosties 
ou  les  parcelles  d'hosties  qui  se  trouvent 
quelquefois  sur  un  aulel  où  l'on  a  célébré, 
quelquefois  méoie  sur  le  marchepied,  ou  à 

(1)  Quarli  hic,  pag.  410. 

(2J  Ignorantia  maler  cauctorum  errorum,  maxime  in  sa 

DlCTIONNAïae  des  ftjTCg  SAGRKS.   IL 


INC  458 

terre.  Comme  l'on  ne  sait  si  elles  sont  ou  ue 
sont  pas  consacrées,  que  doit-on  en  faire? 

La  réponse  est  que,  à  cause  du  doute,  il  faut 
les  mellre  dans  un  lieu  décent,  mais  sans  so- 
lennité ;  en  avertir  le  premier  prélre  qui  dira 
la  messe,  et  les  lui  faire  prendre  avant  les 
ablutions  ;  que  si  on  ne  les  trouve  qu'après 
la  dernière  messe,  on  doit  les  renfermer  ou 
dans  le  tabernacle,  s'il  y  en  a  un,  ou  dans 
le  corporal,  afin  de  les  consumer  le  plus  tôt 
qu'il  sera  possible 

Il  faudrait  faire  la  même  chose,  si  l'on 
trouvait  chez  un  homme  adonné  à  la  magie 
des  formules  qu'on  pourrait  soupçonner 
avoir  été  consacrées.  11  en  serait  de  même  de 
celles  qu'un  pénitent  remettrait  entre  les 
mains  de  son  confesseur.  Que  si  elles  étaient 
gâtées  d'une  certaine  manière,  il  faudrait  les 
conserver  dans  un  lieu  convenable,  jus(|u'à 
ce  qu'elles  fussent  absolument  altérées.  Mais 
gâtées  ou  saines,  on  ne  pourrait  s'en  servir 
pour  la  communion  des  fidèles,  parce  que 
l'on  ne  peut  savoir,  au  juste,  si  elles  sont 
consacrées. 

16.  Kubr.  nuni.  16  :  Possunt  etiam  defectus 
inministerioipsooccurrere.sisacerdosignoret 
ritus  et  cœremonias  ipsas  in  eo  servandas. 

L'ignorance,  qui,  comme  nous  l'appren- 
nent les  saints  canons,  est  la  mère  de  toutes 
les  erreurs  (2),  l'est  aussi  assez  souvent  des 
fautes  qui  se  font  dans  la  célébration  des 
divins  mystères.  La  négligence,  le  défaut  de 
piété,  l'esprit  de  dissipation,  y  entrent  quel- 
quefois pour  beaucoup;  mais  l'ignorance  en 
est  la  source  la  plus  ordinaire.  Semblable  à 
ces  vieillards  qui  croient  encore  savoir  leur 
religion,  parce  qu'ils  l'ont  apprise  dans  leurs 
jeunes  années,  un  prélre  croit  savoir  toutes 
les  cérémonies,  parce  qu'il  les  a  bien  étudiées 
dans  le  temps  du  séminaire.  C'est  un  abus. 
Rien  de  plus  commun  que  de  voir  à  l'autel 
des  ministres  qui,  après  vingt  ans  de  sacer- 
doce, font  plus  de  fautes  à  une  seule  messe 
qu'ils  n'en  auraient  fait  dans  un  mois,  quand 
ils  commencèrent  à  la  dire.  Cependant  la 
chose,  sous  quelque  face  qu'on  la  considère, 
est  imporlanle,  et  il  n'y  a  que  l'irréligioa 
seule  qui  puisse  en  douter.  Que  faire  donc? 
Tâcher  de  ne  s'arrondir  jamais  sur  une  ma- 
tière si  capitale;  juger  bon  et  très-bon  ce 
que  l'on  jugeait  tel  dans  les  premiers  temps 
d'une  ferveur  naissante  ;  se  déOer  de  l'ha- 
bitude, mère  de  la  routine  et  des  négli- 
gences qui  la  suivent;  relire,  au  moins 
une  fois  par  an  ,  son  cérémoniaire;  se 
former,  et  cela  à  tout  âge,  sur  ceux  qui  cé- 
lèbrent avec  plus  d'exactitude,  de  dignité, 
de  modestie;  enfin  n'oublier  pas  ce  mot  si 
fameux  dans  l'ancienne  loi  (3),  et  qui  dès  là 
est  plus  concluant  pour  la  nouvelle  :  Quod 
si  audire  nolueris  vocem  Domini  Dei  lui,  ut 
custodias  et  facias  omnia  mandata  ejus  et  cœ- 
remonias, venient  super  te  omnes  maledictio- 
nes  istœ,  etc. 

17.  Comme  cet  article  est  une  espèce  da 
miscellanea,yj  examinerai  encore  trois  dif- 

cerdolibus  vilanda  est.  Concil.  Tolelan.  iv,  an.  655,  e.  Ht 
(5)  Deuler.  xxvm,  13. 

5 


159 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


140 


Bcullés,  que  je  ne  pourrais  bien  placer  nulle 
part,  à  force  de  vouloir  les  placer  mieux. 

La  première  est  de  savoir  si  le  célébrant 
peut  donner  une  parcelle  de  la  grande  hostie 
à  ui!  laïque  qui  se  présente  pour  la  commu- 
nion, lorsqu'il  n'y  en  a  point  d'autre  dans  le 
lieu  où  il  célèbre. 

Saint  Antonin,  Sylvestre  de  Pricrio,  Palu- 
danus  et  plusieurs  autres  cités  par  Diana  (1) 
n'y  trouvent  aucune  dilûculté.Suarez  (2)  est 
du  même  avis,  pourvu  qu'il  y  ait  une  cause 
raisonnable  d'en  agir  ainsi,  et  il  est  suivi 
par  Gavanlus  (3).  lis  se  fondent,  aussi  bien 
que  Quarli,  (lui  pense  comme  eus,  1*  sur  ce 
qu'il  n'y  a  jusqu'ici  aucune  loi  de  l'Eglise 
qui  l'ail  défendu  ;  2"  sur  ce  qu'il  n'y  a  rien 
dans  celte  conduite  qui  blesse  le  respect  qui 
est  dû  au  sacrement;  3°  sur  ce  qu'on  réser- 
vait autrefois  une  troisième  partie  de  l'hostie 
consacrée  jusqu'à  la  fln  de  la  messe,  ainsi 
que  le  dit  un  ancien  canon  (k),  faussement 
attribué  au  pape  Sergius.  Or  on  ne  pouvait 
vraisemblablement  la  réserver  que  pour  la 
communion  de  quelques-uns  de  ceux  qui  en- 
tendaient la  messe. 

Le  Rituel  de  Paris  défend  cette  division  de 
la  grande  hostie,  à  moins  qu'elle  ne  soit  né- 
cessaire, soit  pour  donner  le  viatique  à  un 
moribond,  soit  pour  quelque  autre  raison 
considérable  (5).  Par  malheur  il  n'entre  dans 
aucun  détail  sur  ce  point,  et  on  ne  sait  trop 
ce  qu'il  entend  par  ces  raisons  importantes 
qui  seules  peuvent  dispenser  de  la  règle. 
Pour  moi,  après  en  avoir  conféréavecdes  per- 
sonnes pieuses  et  savantes,  je  regarderais 
comme  cause  grave  la  nécessité  de  commu- 
nier un  prince,  un  ministre  chargé  des  affai- 
res de  l'Etat,  un  domestique  qui  ne  pourra 
de  longtemps  s'approcher  de  la  sainte  table, 
s'il  ne  le  fait  pas  aujourd'hui;  une  Monique 
qui  Gnit  sa  neuvaine  pour  la  conversion  d'un 
nouvel  Augustin  ,  etc.  J'ai  ooï  dire  qu'il  y 
avait  depuis  peu  un  décret  de  quelque  con- 
grégation romaine  assez  conforme  à  celui 
du  Rituel  de  Paris  :  mais,  comme  je  ne  l'ai 
trouvé  ni  chez  Merati  ni  ailleurs ,  je  n'en 
puis  rien  dire  de  précis. 

18.  La  seconde  difflculté  regarde  les  messes 
sèches,  ou  nautiques,  c'est-à-dire  celles  qui 
se  disent  sans  oblation  ni  consécration,  soit 
parce  que  le  temps  ne  le  permet  pas,  comme 
il  arrive  souvent  sur  mer,  soit  parce  que  la 
matière  du  sacrifice  a  manqué. 

Estius,  Sylvius  («),  le  père  Alexandre,  les 
condamnent  absolument.  Leurs  raisons  sont 
1°  que  ces  prétendues  messes  sont  pleines  de 
fausseté,  tant  dans  les  faits  que  dans  les 
paroles.  Dans  les  fails,  parce  que  le  ministre 
sacré  avec  tout  l'appareil  de  la  religion  se 
comporte  en  sacrilicateur,  et  cependant  ne 

(U  Diana,  part,  i,  tract.  11  resol.  70. 

!:'  ^iiarez,  m  p.,  disp.  83,  4ect.  2,  p.  inihi  1076. 

(3)  GavaiUus,  pag.  5,  lit.  10,  n.  3,  lit.  A.yuarli,  part.  Il, 
tit.  10,  scct.  ô,  diib.  5,  Jimc.  4,  |iag.  milii  249. 

(+)  Trilorme  esicor|ius  Doiniiii  :  pars  oblala  in  calicem 
missa,  corpus  Cliiisli  quod  jam  rosurrcxit,  iiiont^lrat  :  pars 
coniesta,  ambulans  adhuc  super  terraui  :  pars  lu  allari 
usque  ad  miss;i'  liueui  rcmanens,  corpus  jacens  lu  sepulcro. 
Can.  22,  de  CoHsecr.  dist.  2.  Ce  canon  se  trouve  daosAnia- 
laire,  lib.  m,  cap.  55;  ainsi  il  est  au  moins  de  827. 


sacrifie  pas.  Dans  les  paroles  ,  parce  iju'il 
promet  un  sacrifice  ,  et  qu'il  en  rend  grâons 
à  Dieu  ,  quoiqu'il  n'y  ait  rien  de  tout  cela. 
2»  Parce  que  ces  sortes  de  me.sses  ont  été 
réprouvées  par  plusieurs  conciles  et  nom- 
mément par  ceux  d'Ypres  el  de  Cambrai. 
S"  Parce  que  si  les  messes  où  le  prêtre  ne 
communie  point  se  trouvent  défendues  dans 
les  Gupitulaires  de  Gharlemagne  (7)  ,  que 
doit-on  penser  de  celles  où  Ton  ne  consacre 
pas  ? 

Il  y  a  cependant  d'habiles  théologiens  qui 
approuvent  les  messes  sèches,  pourvu  qu'on 
en  retranche  tout  ce  qui  pourrait  promettre 
ou  supposer  un  sacrifice.  Us  se  fondent,  1° 
sur  la  conduite  de  saint  Louis,  qui,  dans  son 
voyage  d'oulre-mer,  en  faisait  célébrer  do 
telles,  quand  il  ne  pouvait  en  avoir  d'aulres. 
Or  ce  religieux  prince  dans  les  affaires  de 
ce  genre  ne  faisait  rien  que  de  l'aveu  des 
évéqucs  et  des  plus  habiles  docteurs.  2"  Sur 
ce  que  les  rites  de  la  messe  sèche  sont  dé- 
taillées dans  Prudence  de  Troie  ,  dans  le 
Rational  de  Durand  ,  et  dans  le  livre  Sacer- 
dotal approuvé  par  Léon  X.  3°  Sur  ce  qu'on 
peut  opposer  à  l'autorité  d'Estius  ,  de  Syl- 
vius et  de  quelques  savants  qui  pensent 
comme  eux,  celle  de  Génébrard,  qui  se  trou- 
vant à  Turin  en  1587  assista  à  une  sembla- 
ble messe  ,  qui  se  dit  le  soir  avec  diacre  et 
sous-diacre,  aux  obsèijues  d'un  homme  de 
condition  ;  ce  que  cet  illustre  théologien 
n'improuve  point.  Je  ne  parle  point  de 
Quarli,  qui  est  de  moindre  poids  :  mais  je 
puis  citer  Merati,  qui  avait  lu  tous  les  bous 
livres  de  France  el  d'Italie  ,  et  qui  ne  pense 
pas  comme  Sylvius. 

Au  reste  on  convient,  1°  que  ces  sortes  de 
messes  ne  peuvent  se  dire  qu'avec  la  per- 
mission de  l'évéque  ;  et  je  ne  vois  guère 
qu'il  puisse  l'accorder  que  pour  les  voyages 
de  mer,  ou  tout  au  plus  pour  la  consolation 
d'un  malade,  chez  qui,  pour  des  raisons 
très  difficiles  à  imaginer,  on  n'en  pourrait 
dire  d'aulres.  2»  Que  ces  messes  impropre- 
ment dites  ne  doivent  être  tolérées  ni  dans 
les  églises  ni  dans  les  chapelles  ,  si  ce  n'est 
peut-être  dans  un  cas  semblable  à  celui  dont 
parle  Génébrard.  Mais  je  doute  qu'on  osât 
en  introduire  l'usage  ,  au  moins  dans  les 
lieux  où  il  ne  serait  pas  établi.  Benoît  XtV 
ne  s'y  prêterait  pas  :  il  souscrit  hautement 
à  l'opinion  de  Sylvius  (8j. 

Je  remarquerai  en  passant  que,  quoi 
qu'en  dise  l'aulcur  de  la  Théorie  et  Pratique 
des  sacrements  (9) ,  il  n'est  pas  vrai  que 
l'usage  des  messes  sèches  ail  été  abrogé  par 
le  canon  11  du  concile  de  Paris  de  1212.  Ce 
canon  défend  seulement  qu'on  dise  des 
messes  sèches  pour  acauitter  les  fondatious  : 

(5)  Si  desit  niinor  hoslla,  sacerdos  de  majore,  qua  utilui 
adsacriticium,  particulam  non  frangat,  nibi  ad  cummn  lu- 
neni  ejusqui  est  in  periculo  UK)rti3,aut  alia  gravide  causa. 
Rituate  Paris,  p.  58. 

(())  Sjlvius,  m  p.,  q  83,  sub  finem,  pag.  390. 

(7i  Capilul.lib.  I,  cap.  ti. 

(8)  Bened.  XIV,  de  Sacrif.  lib.  m,  cap.  6,  n.  7,  p,ng. 
mi/ii  294. 

(9)  Théorie,  etc.,  ch.  10,  q.  2.  Vid.  Concil.  Paris,  apud 
Labbe,  tom.  XI,  pag.  61. 


Ul 


IND 


Nec  ut  a  prœdiclis  annualibus  se  exonèrent , 
siccus  missas  fnciant  pro  defunctiK.  Or  il  y 
a  liieii  do  la  différence  entre  la  défense  pure 
et  simple  des  messes  sèches,  et  la  défense  de 
les  dire  pour  acquitter  des  fondations. 

19.  La  dernière  dilficullé  regarde  les  ab- 
lutions. On  ne  sera  pas  fâché  de  savoir, 
1*  que  Pie  V  voulait  qu'à  la  première  ab- 
lution on  mît  autant  de  vin  qu'on  en  avait 
mis  à  la  coiiséiralion,  et  qu'on  fût  attentif  à 
no  prendre  les  ablutions  que  du  côté  par  où 
l'on  a  pris  le  précieux  sang.  2°  Que  les 
ubstcmes  ,  c'est-à-dire  ceux  qui  ont  horreur 
du  vin  ,  ont  besoin  de  la  dispense  du  pape 
pour  ne  prendre  que  de  l'un  à  la  première 
ablution  :  car  pour  l'ablution  des  doigts, 
il  y  a  en  Italie  comme  ailleurs  des  gens  qui 
croient  qu'on  la  peut  faire  avec  de  l'eau 
pure  ,  quand  on  a  quelque  raison  d'en  agir 
ainsi.  3' Qu'un  préire  qui  aurait  fait  vœu  de 
ne  point  boire  de  vin  devrait  ccpcndanl  s'en 
servir  dans  les  ablutions  ,  parce  qu'il  n'y  a 
point  de  vœu  qui  oblige  à  transgresser  les 
lois  de  l'Eglise. 

INDULGENCES. 

La  matière  si  importante  des  indulgences 
doit  trouver  place  dans  une  encyclopédie 
Ihéologique.  La  matière  doit  y  être  traitée 
sous  le  rapport  théologique  dans  le  diction- 
naire spécialement  destiné  à  la  théologie. 
Mais  il  faut  un  répertoire  sûr  d'indulgences 
authentiques  et  dos  prières  et  pratiques  aux- 
quelles elles  sont  attachées,  afin  qu'on  ne  soit 
pas  induit  en  erreur  par  des  recueils  apocry- 
phes et  bien  incomplets.  On  trouvera  donc 
dans  ce  Dictionnaire,  sous  les  titres  qui  leur 
conviennent,  des  indulgences  trè<-authcnti- 
ques.  On  verra  au  mol  Recoeil  l'indication 
de  différents  articles  où  l'on  trouvera  la  plu- 
part de  ces  indulgences.  Voici  quelques  no- 
tions à  ce  sujet. 

DES  INDULGENCES  ET  DES  CONDITIONS  nEQCISES 

POUR  LES  Gagner. 
(  ludulgences  authtul'uiues.  ) 

Le  péché  engendre  dans  les  âmes  les  effets 
les  plus  pernicieux.  Les  théologiens  en  re- 
connaissent deux  principaux  :  la  coulpe  et 
la  peine.  La  coulpe,  ou  l'injure  faite  à  Dieu 
par  le  péché(cu//)a),nousdépouille  desagràce 
et  de  son  amour;  la  peine,  punition  du  péché, 
nous  ferme  la  porte  du  ciel.  On  distingue  deux 
sortes  de  peines,  la  peine  élcrnelle  et  la  peine 
temporelle.  Le  sacrement  de  pénitence  nous 
remet  entièrement  la  coulpe  et  la  peine  éter- 
nelle que  mérite  le  péché  mortel,  si  nous  le 
recevons  avec  les  dispositions  requises;  mais 
il  nous  reste  ordinairement  une  peine  tempo- 
relleà  subir  en  celte  vie  par  les  bonnes  œuvres 
et  la  pénitence,  ou  en  l'autre  par  les  flam- 
mes du  purgatoire. 

Mais  qui  peut  sonder  les  impénétrables 
desseins  de  la  justice  divine?  qui  peut  con- 
naître l'étendue  de  la  satisfaction  qu'elle  de- 
mande de  nous  eu  ce  monde?  et  qui  pourra 

(1)  Dans  un  ouvrage  intimié  :  Le  Chrétien  instruit, 
m*  partie,  inslr.  21.  L'ouvrage  italien ,  imprimé  à  Rome  , 
doul  MOUS  dounous  la  traduction ,  ne  fait  pas  raenlion  de 


IND  «19 

jamais  se  flatter  d'avoir  satisfait  en  tout  oq 
en  partie  ?  Est-il  possible  de  ne  pas  trembler 
en  considérant  les  feux  dévorants  du  purga- 
toire, allumés  par  le  souffle  de  cette  justice 
divine  pour  achever  de  purifler  nos  âmes  da 
leurs  souillures? 

Soyez  béni ,  6  divin  Sauveur,  qui  avez  éta- 
bli dans  votre  Eglise  le  trésor  inappréciable 
des  indulgences  où  vous  nous  permettez  do 
puiser,  afin  que  par  quelques  légères  satis- 
factions, nous  puissions  obtenir  la  remise  des 
peines  dues  à  nos  péchée  ,  quoique  effacés 
quant  à  la  coulpe  et  quanta  la  peine  éternelle! 

Les  satisfactions  surabondantes  de  Jésus- 
Christ,  de  la  sainte  Vierge  et  des  sainl^  com- 
posent ce  trésor  précieux  où  l'Eglise  puise 
les  indulgences, 

«  Afin  de  bien  comprendre  ce  que  nous 
Tenons  d'avancer,  dit  le  P.  Ségneri  (1),  il  ne 
faut  point  perdre  de  vue  que  toute  bonne 
œuvre  renferme  toujours  en  soi  une  qualité 
méritoire  et  une  qualité  salisfactoire.  L'une 
donne  à  son  auteur  un  droit  à  la  récom- 
pense, et  ce  droit  lui  est  personnel;  il  ue 
peut,  par  conséquent,  le  transmettre  à  uu 
autre,  d'après  les  paroles  de  l'Apôtre  :  UnuS' 
quisque  propriam  mercedem  accipiel,  secun- 
dumsuum  laborem.  Chacun  recevrala  récom- 
pense qui  lui  est  propre  et  qui  sera  propor- 
tionnée à  sesœuvrcs.  L'autre  nous  remet  une 
partie  plus  ou  moins  grande  de  nos  dettes, 
selon  que  nos  œuvres  sont  plus  ou  moins 
méritoires.  Cette  seconde  qualité  diffère  de 
la  précédente,  en  ce  qu'elle  n'est  pas  person- 
nelle ;  ainsi  nous  pouvons  satisfaire  pour 
nos  semblables,  connue  un  riche  peut  satis- 
faire pour  un  pauvre  eu  acquittant  ses  dettes. 
Ceci  posé,  nous  pouvons  comprendre  facile- 
ment tout  ce  que  nous  allons  dire  sur  le 
trésor  où  l'Eglise  va  puiser  les  indulgences. 

«Un  grand  nombre  de  saints  ont  satisfait  à 
la  justice  divine  au  delà  de  ce  qu'ils  lui  de- 
vaient pour  leurs  fautes  ,  soit  eu  s'imposant 
voluntairenicnt  des  pénitences,  soit  en  sup- 
port.int  avec  résignation  les  maladies  qu'il  a. 
plu  à  Dieu  de  leur  envoyer,  soit  enfin  par  les 
supplices  du  martyre.  Jean  Baptiste,  sanctifié 
dès  le  sein  de  sa  mère,  fut  comblé  d'une  telle 
abondance  de  bénédictions,  qu'on  put  l'appe- 
ler grand  devant  le  Seigneur  :  Magnus  coram 
Domino.  Néanmoins  il  passa  dans  le  désert, 
au  milieu  des  travaux  pénibles  de  la  prédi- 
cation et  de  la  pénitence,  cette  vie  si  sainte 
dès  son  commencement  ,  et  il  la  termina  au 
fond  d'un  noir  cachot,  où  un  bourreau  lui 
trancha  la  léte.  Funeste  présent  qu'il  réser- 
vait à  une  infâme  pécheresse  1  Combien  d'a- 
nacliorètes,  de  vierges,  de  suints  évéques  et 
de  martyrs  qui,  tout  en  menant  la  vie  la  plus 
pure  ,  ont  soupiré  après  les  souffrances,  et 
désiré  la  mort  la  plus  cruelle  au  milieu  des 
tortures?  Les  satisfactions  de  ces  serviteurs 
fidèles  n'excédaient-elles  pas  les  dettes  qu'ils 
avaient  contractées?  Or,  comme  dans  le  ciel 
il  n'y  a  plus  de  dettes  à  acquitter,  cette  sura- 

cette  note  du  P.  Ségneri.  Nous  la  rapportons  néanmoins, 
parce  qu'elle  explique  avec  lucidité  le  sujet  que  nous  Irai» 
tons  ici. 


HZ 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


m 


Lniidance  de  sntisfaclioiis  va  grossir  le  Irésor 
de  l'Eglise,  qui  en  devient  l'iiérilièrc,  comme 
une  mère  hérite  des  richesses  de  ses  cufaiils. 

«  Marie,  dont  les  soulTranccs  ont  surpassé 
celles  des  aulres  saints,  ne  mérita-l-elle  pas 
le  nom  glorieux  de  Ueine  des  martyrs?  Aussi 
le  prophète  Jérémic  compare  la  grauileur  de 
ses  douleurs  à  l'immensité  de  la  mer.  Magna 
est  velut  marc  contrilio  tua. 

«  Si  donc  les  satisfactions  de  celte  Vierge 
pure  sont  si  grandes,  que  <levons-nous  pen- 
ser de  celles  que  nous  a  méritées  son  divin 
Fils  par  les  travaux  pénibles  de  sa  vie  mor- 
telle et  par  les  supplices  de  sa  douloureuse 
passion  ?  Si  ,  comme  la  foi  nous  l'enseigne  , 
une  seule  goutle  de  son  sang  suffisait  pour 
laver  tous  les  péchés  du  monde  ,  il  est  facile 
de  juger  de  l'étendue  de  ces  satisfactions , 
auxquelles  leur  divin  auteur  donne  un  prix 
iuGni.  » 

C'est  là  le  trésor  inépuisable  d'où  l'Eglise 
tire  ses  indulgences;  c'est  à  cette  source  in- 
tarissable où  elle  va  puiser  ses  richesses  spi- 
rituelles ,  et  dont  Jésus-Christ ,  la  sainte 
Vierge  et  les  saints  nous  ont  constitués  les 
héritiers  par  leur  mort. 

Aussi  le  concile  de  ïrentc(§  21,  ch.  9)  qua- 
lifie-t-il  les  indulgences  de  trésors  célestes. 
Nous  trouvons  la  môme  doctrine  enseignée 
dans  la  bulle  Unigenitus  de  Clément  VI.  Jé- 
sus-Christ, dit-il,  par  les  mérites  de  sa  pas- 
sion, a  laissé  à  son  Eglise  un  trésor  d'un  prix 
infini,  qu'il  a  confié  à  saint  Pierre,  auquel  il 
a  donné  les  clefs  du  ciel,  et  à  ses  successeurs, 
afln  qu'ils  en  fissent  part  aux  fidèles.  Les 
mérites  de  la  sainte  Vierge  et  des  saints 
coucourent  aussi  à  former  ce  trésor. 

Les  richesses  de  l'Eglise  étant  infinies  , 
elles  sont  par  là  même  inépuisables  ;  sem- 
blables à  la  mer  qui  n'éprouve  aucune  di- 
minution par  la  quantité  d'eau  qu'on  peut 
lui  soustraire. 

«AHilaboraverunt,  et  vos  in  labores  eorum 
inlroislis,  s'écrie  ici  le  P.  Ségucri.  D'autres 
ont  semé  et  vous,  vous  recueillez  en  pais  le 
fruit  de  leurs  travaux.  Jésus-Christ  a  semé  , 
mais  la  moisson  qu'il  a  obtenue  ne  peut  en- 
trer en  comparaison  avec  la  divine  semence. 
Les  saints  aussi  ont  semé,  mais  dans  une 
proportion  infiniment  plus  petite;  cependant 
leur  semence  a  dépassé  leurs  besoins,  et  nous 
pouvons  jouir  du  fruit  do  leurs  travaux. 
Aussi  peut-on  nous  adresser  ces  paroles  que 

(1)  Les  évÊques  jouissent  aussi  du  privilép;i;  d'accorder 
des  iudulgences  (Synode  diocésain  de  Benoît  XIV,  Ijb.  ii, 
c.  9,  n.  6;  ellib.  v,  c.  1,  n.  3).  Mais  les  indulgences  ac- 
cordées par  les  évéques  ne  sont  que  de  40  jours,  nu  bien 
d'un  an  s'il  s'agit  de  la  dédicace  d'une  église  (Conc.  de 
Lalran,  can.  6i).  Leurs  diocésains  seuls  prolitent  de  ces 
indulgences  (Collet.,  de  InduicjeiUiis,  loui.  XII,  cai».  3, 
n.  71). 

(2)  Comme  il  arrive  très-rarement  que  l'on  réunisse 
tomes  les  conditions  voulues  pour  gagner  une  indulgence 
plénière,  il  s'ensuit  conséquemment  que  bien  peu  de  per- 
sonnes en  retirent  tous  les  avantages  qui  y  soûl  attachés. 
L'indulgence  est,  comme  nous  l'avons  dit,  la  remise  de  la 
prine  due  au  péché;  mais  la  remise  du  péché  précède  tou- 
jours celle  de  la  peine.  Donc,  pour  gagner  une  indulgence 
plenière,  il  faut  être  en  état  de  grâce,  et  de  plus  être 
purifié  de  ses  péchés  véniels  qui  méritent  aussi  leurs 
peines.  Pour  obtenir  le  pardon  de  ses  péchés  véniels,  il 
buttes  délester  entièrement.  Or  trouve-t-on  beaucoup 


le  serviteur  paresseux  adressait  avec  repro- 
che à  son  maître  :  Mclis  quod  non  seminasti, 
A'ous  moissonnez  ce  (|ue  vous  n'avez  pas 
semé.  Bonté  infinie  d'un  Dieu  qui  concilie 
ainsi  sa  juslicc  et  sa  miséricorde!  Sa  justice 
en  obtenant  la  réparation  de  l'injure  (lui  lui 
a  élé  faite,  et  sa  miséricorde  en  acceiitant 
les  cautions  qui  s'offrent  pour  nous.  Aussi  , 
dit  saint  Thomas,  par  l'indulgence  on  ne  re- 
çoit pas,  à  proprement  parler,  la  remise  de 
sa  dette,  mais  l'argent  avec  lequel  on  petit  la 
payer  :  Çuî  indulgentias  suscipit,  noti  absol- 
vitur,  simpliciler  loquendo,  a  débita  pœnœ , 
sed  dalur  illi  unde  debitum  solvat.  » 

N'allons  pas  croire  cependant  que  chaque 
fidèle  puisse  entrer  en  possession  de  ces  ri- 
chesses quand  et  comme  il  lui  plaît.  Il  est 
des  conditions  imposées  par  les  souverains 
pontifes  (1)  qu'il  faut  remplir  exactement  ; 
encore  ne  peut-on  en  obtenir  que  la  quan- 
tité qu'ils  ont  désignée.  De  là  deux  sortes 
d'indulgences,  plénières  et  partielles. 

L'indulgence  plénière  remet  toute  peine 
temporelle  réservée  aux  péchés  déjà  remis 
quant  à  la  coulpe  et  quant  à  la  peine  éter- 
nelle :  ainsi  celui  qui  viendrait  à  mourir 
après  avoir  gagné  une  indulgence  plénièro 
irait  au  ciel  sans  même  passer  par  les  ûam- 
mes  du  purgatoire  (2). 

Les  indulgences  du  jubilé,  ou  celles  don- 
nées en  forme  de  jubilé,  produisent  les  mê- 
mes effets  :  ce  qui  les  distingue  des  indul- 
gences plénières  ordinaires ,  c'est  qu'elles 
sont  accompagnées  de  privilèges  particuliers, 
tels  que  le  pouvoir  d'absoudre  de  certains  cas 
réservés,  de  commuer  certains  vœux,  etc. 

L'indulgence  partielle  ,  comme  l'indique 
sou  nom,  ne  remet  qu'une  partie  de  la  peine 
due  au  péché,  déjà  remis  quant  à  la  coulpe 
et  quant  à  la  peine  éternelle.  Il  est  essenlicl 
de  bien  comprendre  ces  mots  appliques  aux 
indulgences  partielles  :  indulgences  de  tant 
de  jours,  de  tant  d'années,  etc.  Ces  expres- 
sions ne  correspondent  point  au  nombre  de 
jours,  d'années  que  l'on  doit  passer  en  pur- 
gatoire, mais  aux  pénitences  prescrites  par 
les  anciens  canons.  .Ainsi  celui  qui  gagne 
une  indulgence  de  50  jours  reçoit  la  remise 
des  peines  qu'il  devait  sul.>ir  en  cette  vie  ou 
en  l'uutre  ,  et  pour  la  délivrance  desquelles 
il  lui  aurait  fallu  se  soumettre  à  une  péni- 
tence canonique  de  30  jours  (3). 

Il  est  facile  maintenant  de  comprendre  ce 

de  Ddèles  dont  la  conlrition  s'étend  jusque  sur  leurs  fautes 
les  plus  légères?  donc  nous  avons  eu  raison  de  dire  que 
l)ien  peu  de  personnes  gagnent  une  indulgence  plénière. 
Ces  réfleiions,  loin  de  nous  décourager,  doivent  nous 
inspirer  une  juste  horreur  du  péché  véniel,  nnus  purtcr  à 
recourir  souvent  aux  indulgences  et  û  en  relirer  le  plus 
de  fruits  possibles;  car  si  nous  ne  les  gagnons  pas  dans 
toute  leur  plénitude,  nous  pouvons  du  moins  espérer  do 
satisfaire  en  partie  à  la  justice  divine. 

(5)  Quelquefois  on  trouve  des  recueils  qui  annoncent 
des  indulgences  de  plusieurs  milliers  d'années.  L'authen- 
ticité de  ces  indulgences  n'étant  pas  constatée,  il  faut  les 
considérer  non  comme  des  décisions  des  souverains  pon- 
tifes, mais  comme  des  opinions  de  quelques  docteurs  par- 
ticuliers. Ecoutons  ce  que  Beuolt  XIV  dit  à  ce  sujet  dans 
son  opuscule  du  Synode  diocésain,  livre  xni,  ch.  18,  n.  8  : 
«  Un  voit  des  indulgences  de  plusieurs  mille  ans  dont  on 
attribue  la  concession  au.ï  souverains  pontifes...  Cepen- 
dant elles  sont  regardées  comme  des  iuveuUons  par  Soius, 


145 


IND 


que  c  est  que  les  indulgences  ,  leur  impor- 
tance, les  avantages  qu'on  en  peut  retirer, 
rersonnc  ne  doute  que  le  pouvoir  d'accorder 
les  indulgences  ne  réside  dans  l'Eglise,  d'a- 
près ces  paroles  de  Jésus  -  Christ  à  saint 
l'ierre  :  Toul  ce  que  vous  délierez  sur  la  terre 
sera  délié  dans  le  ciel.  Si  Jésus-Christ,  comme 
nous  le  voyons,  donne  à  son  liglise  le  pou- 
voir de  remettre  toutes  sortes  de  péctiés  ,  à 
plus  forte  raison  il  lui  accorde  celui  de  re- 
mettre les  peines  temporelles  qui  restent  à 
expier  après  le  pardon  du  péclié.  Cette  vé- 
rité est  encore  enseignée  par  le  concile  de 
Trente,  sess.  25,  cli.  21  : 

«  Comme  Jésus-Clirist  a  accordé  à  son 
Eglise  le  pouvoir  d'accorder  des  indulgences, 
pouvoir  dont  elle  a  usé  dès  les  premiers 
temps,  le  saint  concile  déclare  que  l'on  doit 
conserver  cet  usage  approuvé  par  les  autres 
conciles,  comme  étant  d'nne  grande  efficacité 
pour  le  peuple  clirétien,  et  frai)ped'aiiatlième 
tous  ceux  qui  proclament  <|nc  les  indulgen- 
ces sont  inutiles,  ou  qui  refusent  à  l'Eglise 
le  pouvoir  de  les  accorder.  » 

l'assoivs  maintenant  aux  conditions  requi- 
ses pour  les  indulgences  (1).  Il  y  en  a  deux 
principales.  La  première,  c'est  d'être  en  état 
de  grâce  ;  car  celui  qui  par  son  péché  mé- 
rite une  peine  éternelle  ,  ne  peut  obtenir  la 
remise  d'une  peine  temporelle.  Si  donc  l'on 
se  trouvait  dans  l'impossibilité  do  recourir 
au  sacrement  de  pénitence,  il  faudrait  s'exci- 
ter à  la  contrition  parfaite,  afin  de  rentrer 
en  grâce  avec  Dieu,  si  on  avait  eu  le  mal- 
heur de  l'abandonner.  Quiconque  désire  ga- 
gner une  indulgence  plénière  dans  toute  son 
étendue,  doit  non-seulement  détester  tous 
les  péehés  véniels  dont  il  s'est  rendu  coupa- 
ble, mais  encore  ne  conserver  dans  son  cœur 
aucune  affection  à  ces  mêmes  péchés.  Heu- 
reux si  tous  les  fidèles  qui  désirent  gagner 
les  indulgences  étaient  animés  de  semblables 
dispositions! 

La  seconde  condition  indispensable  pour 
gagner  les  indulgences  est  d'observer  ponc- 
tuellement et  avec  attention  toutes  les  œu- 
vres prescrites  par  rapport  soit  au  lieu,  dans 
telle  église,  devant  tel  autel  ;  soit  au  temps, 
à  tel  jour,  à  telle  heure;  soit  à  la  manière,  à 
genoux  ,  s'etant  confessé  ,  ayant  communié. 

BCcl.  i,  dist.  20,  qiisst.  2.  Eslius,  secl.  4,  disl.  20,  §  10; 
loin  (le  les  coiisidûrer  comme  cm.inaiu  du  sai;il-siVge, 
011  doit  les  regarder  comme  des  iniiovalions  faites  U  plaisir. 
Eiiliu  te  cardinal  Thomasius,  après  avoir  lait  voir  la  niodé- 
raiion  des  souverains  poiitiles  dans  la  concession  des  m- 
iliilgcnces,  qu'ils  n'étemlaienl  qu'ii  un  petit  nombre  d'an- 
nées, concluiquecelte  extension  d'indulgences  à  mille  ans 
est  d'aut.inl  plus  incroyable  qu'elle  se  rapporte  à  un  tem|is 
cil  le  cbef  de  l'Eglise  usjit  de  la  plus  grande  modération. » 
Celte  concession  d'indulgences  de  plusieurs  mille  ans  peut 
êire  plus  nuisible  qu'utile  aux  Ddèles;  car  elle  est  très- 
propre  à  les  détourner  de  s'appliquer  à  gagner  celles  dont 
l'aiiilieniicité  est  reconnue,  et  qui  ne  s'elenJent  qu'à 
quelques  années,  ou  qui  même  sont  restreintes  à  un  cer- 
tain nombre  de  jours.  Les  indulgences  les  |ilus  étendues 
que  nous  ayons  trouvées  d.ins  le  recueil  italien  ne  dépas- 
sent pas  cent  et  deux  eenis  ans. 

(l)  L'intention  d'obtenir  les  indulgences  n  est  pas  mise 
au  nombre  des  conditions  requises  dans  l'ouirage  italien 
édité  à  lioiiie  en^  18U.  C'est  qu'en  effet  les  iiulles  qui 
pre'cnvenl  ce  qu'on  doit  faire  ne  prescrivent  pas  d'inten- 
tidii,  .lice  n'est  celle  de  prier  à  telle  ou  telle  fin;  alors 
celte  iuteuiioD  est  requise  comme  les  autres  œuvres  pres- 


LND 


146 


De  sorte  que  si  quelqu'un,  par  inadvertance, 
par  Ignorance,  par  impossibilité  même,  n'ac- 
complissait pas  en  tout  ou  en  partie  consi- 
ueralile  (luelqu  une  de  ces  œuvres  prescrites. 
ou  n  observait  pas  ponctuellement  les  pres- 
criptions de  lieu,  de  temps,  de  mauière.il 
ne  gagnerait  pas  les  indulgences. 

La  récitation  de  certaines  prières  est  at- 
tachée à  presque  toutes  les  indulgences  en 
gênerai;  quant  aux  indulgences  plénières, 
la  confession  et  la  communion  sont  presque 
toujours  indispensables.  C'est  ici  l'occasion 
de  rapporter  trois  décrets  de  la  congrégation 
des  Indulgences  concernant  l'accomplisse- 
nient  des  œuvres  prescrites. 

Le  1"  concerne  la  confession  nécessaire 
pour  gagner  un  grand  nombre  d'indulgen- 
ces. Par  ce  décret  du  9  décembre  17tJ3,  ap- 
prouve par  Clément  XIII,  la  sacrée  congré- 
gation déclare  que  hs  personnes  qui  sont 
dans  la  louable  habitude  de  se  confesser  au 
moins  une  fuis  par  semaine,  lorsqu'elles  n'en 
sont  point  empêchées  par  quelque  motif  lé- 
gitime, pourront,  sans  qu'elles  aient  be- 
soin de  recourir  à  une  nouvelle  confession, 
gagner  toutes  les  indulgences  accordées  pen- 
dunl  la  semaine,  pourvu  qu'elles  observent 
les  oeuvres  présentes.  Il  est  inutile  d'ajouter 
que  ces  mêmes  personnes  doivent  s'appro- 
cher du  tribunal  de  la  pénitence,  si,  de- 
puis leur  dernière  confession,  elles  se  sont 
rendues  coupables  de  quelque  péché  mor- 
tel (2). 

Il  ne  s  agit  point  ici  des  indulgences  du 
jubilé,  ou  de  celles  accordées  en  forme  de 
jubilé;  car,  d'après  le  môme  décret,  pour 
les  gagner,  la  confession  est  indispensa- 
ble. 

Le  2'  a  rapport  à  la  communion,  presque 
toujours  prescrite  comme  condition  néces- 
saire pour  gagner  les  indulgences.  D'après 
ce  décret  du  12  juin  1822,  coulirmé  par  Pie 
VII,  la  congrégation  des  Indulgences  a  dé- 
cidé que  les  jours  de  fêtes,  lorsque  l'indul- 
gence commence  aux  premières  vêpres,  on 
peut  communier  h  veille,  au  lieu  du  jour 
même,  quoiiiue  l'époque  delà  communion  ait 
été  fixée  à  re  jour  dans  la  concession  de  l'tn- 
dnlijence  (.3). 

Le  3'  s'applique  à  certaines  prières  aui- 

criles.  Mais  ne  faut-il  pas  au  moins  une  intention  général*  de 
ga^'ner  les  indulgences  qu'on  pourra  obtenir  ?  c'est  ce  que 
l'auleur  italien  conseille  plus  loin,  et  d'autres  le  conseillent 
aussi;  mais  ils  n'e.KJgcnl  à  chaque  œuvre  qu'une  iiitenlioa 
virtuello  ou  inierprétative.  Voij.  Layman,  S.  Alphonse  de 
Liguori,  Goriiia,  etc.,  contre  Suarez,  etc. 

(2)  l'ar  un  décret  du  19  mai  1739,  la  congrégation  des 
IndiilgenL'es  déclare  que  l'on  satisfait  a  la  condition  pres- 
crite pour  la  confession,  en  se  confessant  la  veille  du  jour 
ou  l'indulgence  est  accordée,  et  que  lorsque  la  visile  d'une 
église  est  enjointe,  on  peut  la  faire  indifléreuiuieut  avant 
ou  après  la  confession  et  la  cominunion. 

(ô)  Quint  au  temps  oii  l'on  peut  accomplir  les  œuvres 
prescrites  pour  gagner  les  indulgences,  il  varie  selon  qu'il 
s'agit  d'un  jour  de  tète  ou  d'un  jour  ordinaire.  Dans  le  der- 
nier cas,  on  peut  satisfaire  aux  obligations  requises,  de- 
puis minuit  jusqu'à  l'autre  iiiinuil.  Dans  le  premier,  au 
contraire,  on  |ieut  les  coniinencer  la  veille ,  à  l'heure  des 
premières  vêpres,  e'esl-a-dirr  au  moment  où  le  soleil  est 
plus  près  de  son  couehi-r  (|iie  de  son  lever,  et  les  terminer  _____ 
le  lendeniaiu,  jour  de  lu  fête,  vei's  le  coucher  du  soleiJ«Sïv"np*>. 
(  Par  un  décret  de  la  congrégation  des  Induljcnccyuji^L-      L-'/V 
19  mars  1841,  le  souverain  pontife  Grégoire  XVI  a  dé      ' 


u^ 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


148 


quelles  sont  attachées  des  indulgenees.  Par 
ce  décret  de  la  sacrée  congrégation,  du  29 
février  1820,  Pie  VII  déclare  qu'en  récitant 
alternativement  avec  d'aulres  personnes  cer- 
taines prières,  comme  le  chapelet ,  /'Angélus, 
le  De  profiindis,  tes  litanies  et  autres  sembla- 
bles, on  gagne  également  les  indulgences  qui 
y  sont  allachées. 

Les  chréliens  qui  ont  mis  en  œnvre  tous 
les  moyens  laissés  à  leur  disposilion  pour 
gagner  les  indulgence^,  ne  doivent  point  né- 
gliger de  faire  de  dignes  fruits  de  pénitence; 
mais  travailler  à  leur  salut  avec  plus  d'ar- 
deur qu'auparavant,  et  chercher  à  apaiser 
la  justice  divine.  Car  lEglise  en  ouvrant  son 
sein  pour  nous  enrichir  de  ses  trésors  n'a 
point  l'inlention  d'encourager  notre  lâchetéi, 
mais  de  soutenir  et  de  ranimer  notre  fai- 
blesse. 

Notre  intention  n^est  point  de  rccu^eillir  ici 
toutes  les  prières  auxquelles  sont  attachées 
des  indulgences,  mais  seulement  celles  qui 
sont  le  plus  à  la  portée  des  fidèles,  et  qu'ils 
peuvent  gagner  le  plus  facilement.  Ils  pour- 
ront choisir  celles  qu'ils  croiront  devoir  leur 
convenir  davantage.  Ne  dédaignons  point 
les  trésor»  spirituels  que  l'Eglise  étale  cha- 
que jour  à  nos  yeux;  mais  allons  puiser 
à  cette  source  intarissable,  c'est  là  que 
nous  puriQerons  nos  âmes  des  taches  dont 
elles  sont  souillées;  c'est  alors  que  nous 
pourrons  espérer  de  ne  pas  voir  noire  bon- 
Jieur  différé  après  notre  mort,  mais  d'entrer 
immédiatement  en  possession  de  celui  dont 
l'amour  fera  notre  félicité  ipendant  l'éter- 
nité (1). 

PRIÈRES  POUR  LES  FINS  DE  L'ÉaUSE  (2). 

Presque  toujours  les  souverains  pontifes 
imposent  pour  cOfudilion  essentielle  à  ceux 
qui  veulent  gagner  une  indulgence  plénière, 
l'obligation  de  prier  pour  les  intentions  de 
l'Eglise.  On  en  compte  quatre  principales  : 
la  prospérité  de  l'Eglise,  la  propagation  de 
la  foi,  l'extirpation  des  hérésies,  la  concorde 
entre  les  princes  chréliens.  De  plus,  on  est 
dans  l'habitude  de  prier  pour  N.  S.  P.  le 
pape. 

Ordinairement  les  souverains  pontifes  ne 
fixent  pas  les  prières  à  réciter  pour  gagner 
les  indulgences  ;  mais  on  est  dans  l'usage  de 
dire  cinq  Pater  et  cinq  Ave.  Dans  l'intention 
d'être  de  quelque  utilité  aux  âmes  pieuses 
qui  se  disposent  à  gagner  des  indulgences, 
nous  allons  insérer  ici  quelques  prières, 
où  elles  trouveront  exposées  les  diverses 
intentions  oour  lesquelles  elles  doivent 
prier. 

que  la  confession  et  la  communion  failes  le  jour  de  Piques 
suffisent  pour  obtenir  t'indul^ence  plénière,  et  en  même 
temps  pour  satisfaire  au  |irécepte  des  pâqnes  ,  pourvu 
qu'on  assiste  dévoiement  i*  ta  béuédicliou  [lapale.  [Rac- 
cotla,  Romii,  1844,  onzième  édilinn.) 

(1)  La  vue  des  tourments  qu'endurent  dans  les  feux  du 
pnrgutoTe  uns  semblables,  nos  amis,  nos  parents,  doit  snr- 
loui  nous  dét'>miiuer  à  recourir  aux  indulgences  :  car  l'É- 
glise nous  enseigne  que  non- seulement  elles  leur  sont  :ip- 
plicaljles,  mais  encore  que  par  ce  moyen  on  peut  les  .sou- 
lager et  même  les  arraclier  a  ces  flammes  dévorantes  dans 
les)uellcs  elles  languissent.  Qui  pourrait  être  assez  insen- 
"-»U)Ie  |i(Hir  leur  reluser  le  secours  de  ses  prières,  s'il  com- 
.  Kcèuait  lyuie  l'étendue  de  leur  siviailice?  Heureux  celui 


Oraison  préparatoire. 
Dieu  souverainement  juste  et  infiniment 
miséricordieux,  j'ai  la  douce  espérance  que 
dans  le  sacrement  de  réconciliation  mes  pé- 
chés m'ont  été  remis,  non-seulement  quant  à 
la  coulpe,  mais  encore  quant  à  la  peine  éter- 
nelle.Cependant  votrejustice  ne  peut  pas  en- 
core êlre satisfaite.  11  me  reste  doncune  peine 
temporelle  à  subir  en  cette  vie  ou  en  l'autre. 
Aussi  j'ai  recours  aux  mérites  infinis  de  Jé- 
sus-Christ, à  ceux  de  la  sainte  Vierge  et  des 
saints.  Aujourd'hui  votre  Eglise,  qui  en  est 
dépositaire,  m'ouvre  son  sein.  Permettez  que 
je  vienne  puiscràcette  source  intarissable  les 
grâces  dont  j'ai  besoin  pour  subvenir  à  ma 
fai  blesse.  0  Dieu  miséricordieux,  faites  que  je 
participe  aux  précieux  effets  de  celle  indul- 
gence que  je  sollicite  (3).  Je  déteste  dans 
toute  la  sincérité  de  mon  cœur  les  péchés 
de  ma  vie  passée,  et  je  prends  en  votre  pré- 
sence la  ferme  résolution  de  les  éviter  à 
l'avenir. 

I.  Prière  à  Dieu  le  Père  potir  Vexaltation 
de  l'Eglise. 

Père  éternel,  jetez  un  regard  favorable  sur 
votre  Eglise,  que  votre  cher  Fils  a  aimée 
jusqu'à  répandre  pour  elle  la  dernière  goutte 
de  son  sang.  Ne  l'abandonnez  pas  au  mo- 
ment du  péril,  mais  daignez  la  protéger, 
l'exalter,  répandre  sur  elle  une  si  grande 
abondance  de  bénédictions,  afin  qu'au  seul 
éclat  de  ses  vertus,  non-seulement  vos  fi- 
dèles serviteurs,  mais  encore  vos  plus  cruels 
ennemis ,  puissent  reconnaître  en  elle  la 
digne  épouse  de  Jésus-Christ  ;  accordez  à 
vos  enfants  la  grâce  de  croire  fermement 
toutes  les  vérités  que  vous  avez  révélées, 
d'espérer  en  vos  promesses,  et  de  vous  ai- 
mer ici-bas  aussi  parfaitement  que  la  fai- 
blesse de  notre  nature  peut  le  comporter. 
Pater.  Ave. 

II.  Prière  à  Jésus-Christ  pour  l'extirpation 
des  hérésies. 

Divin  Jésus,  lumière  des  lumières,  dai- 
gnez éclairer  ceux  qui  sont  assis  à  l'ombre  de 
la  mort  et  qui  languissent  enveloppés  dnns 
les  ténèbres  de  l'hérésie.  Ouvrez  leurs  yeux 
obscurcis  par  les  préjugés  et  l'erreur  à  la 
lumière  de  la  foi,  afin  que,  guidés  par  ce 
divin  Hambeau ,  ils  puissent  entrer  dans  le 
sein  de  l'Eglise,  leur  véritable  mère  et  la  nô- 
tre. C'est  alors  que  nous  pourrons  dire  avec 
vérité,  qu'il  n'y  a  plus  qu'un  seul  troupeau 
sous  la  direclioa  d'où  seul  pasteur.  Pater. 
Ave, 

qui,  par  le  moyen  des  indulgences,  aura  obtenu  la  défl- 
vrance  de  quelques-unes  de  ces  âmes!  Il  en  sera  rérom- 
peusé  au  centuple.  Renouvelons  chaque  malin  l'intention 
d'obtenir  toutes  les  indulgences  que  nous  pourrons  ,  au 
moyen  des  prières  que  nous  ferons,  et  des  bonnes  œuvres 
que  nous  pratiquerons  dans  ta  journée,  selon  le  conseil  du 
B.  Léonard  dans  son  Msnnel  sacré,  §  22.  [Raccolta,  édit. 
de  1S44.) 

(2)  Les  prières  suivantes  ne  sont  pas  dans  l'ouvrage  ita- 
lien imprimé  à  Rome  en  1844. 

(3)  Si  l'on  a  l'intenliun  de  gagner  l'indulgence  pour  les 
ftmes  du  purgatoire,  après  ces  mots  :  qneje  sollicite,  il  faut 
ajouter  ceux-ci  :  pour  les  âmes  du  purgatoire,  et  parlicu- 
lièremeul  pour.  etc.. 


U9 


IND 


IND 


IMO 


III,  Prière  au  Saint-Esprit  pour  la  concorde 
entre  les  princes  chrétiens. 
Espril-Saiiil,  qui  êtes  descendu  sur  vos 
apôlrcs  sous  la  forme  de  langues  de  feu  ,  qui 
élos  venu  embraser  leurs  cœurs  de  ce  feu  tic 
rhnrilé  qu'ils  dovaienl  eux-niAincs  enlrclo- 
nir  parmi  les  fidèles,  accordez  aux  princes 
cliréltcns  qui  pouvernenl  le  monde  cet  es- 
pril  do  conciliation  i]ui  animait  les  premiers 
chrétiens,  alin  qu'ils  ne  méditent  aucun  des- 
sein, qu'ils  ne  fassent  aucune  démarche  qui 
puissent  rompre  l'union  ((ui  doit  régner  en- 
tre eux,  et  troubler  la  tranquillité  de  l'E- 
glise. Faites,  au  contraire,  qu'ils  emploient 
tous  les  moyens  qui  sont  à  leur  disposition 
piiur  conduire  en  paix  au  port  du  salut  les 
peuples    conliés  à   leurs  soins.  Pater.  Avt. 

W .  Prière  à  la  sainte  Trinité  pour  la  propa- 
gation de  la  foi. 
Trinité  sainte,  seul  Dieu  en  trois  person- 
nel, vous  qui  avez  tiré  l'homme  du  néant, 
qui  l'avez  créé  à  votre  image,  ne  permettez 
pas  (jue  l'ouvrage  de  vos  mains  périsse.  Prê- 
tez une  oreille  atlcnlive  aux  prières  des  fi- 
dèles et  à  celles  de  l'Eglise.  Que  l'aveugle- 
ment de  ces  peuples  barbares  ait  enfin  uu 
terme.  Envoyez-leur  des  ministres  selon  vo- 
tre cœur,  (jui  répandent  parmi  eux  les  lu- 
mières de  la  foi,  afin  que  ces  peuples  com- 
mencent enfin  à  connaître,  à  adorer  et  ù 
aimer  celui  (ju'ils  ont  ignoré  jusqu'à  ce  jour. 
Pater.  Ave. 

Y.  Prière  pour  N.  S.  P.  le  pape. 
Divin  Pasteur  de  nos  âmes,  daignez  ac- 
corder au  souverain  pontife  (jue  vous  avez 
choisi  pour  être  le  vicaire  de  Jésus-Christ 
sur  la  terre  et  que  vous  ayez  constitué  chef 
visible  de  votre  Eglise,  les  grâces  dont  il  a 
besoin  pour  remplir  cxacteiueiit  les  devoirs 
de  la  mission  qui  lui  est  confiée.  Soutenez 
ses  efforts,  afin  qu'après  avoir  éclairé  par 
ses  vertus  le  troupeau  dont  il  est  le  pasteur, 
il  puisse  le  conduire  dans  les  pâturages  do 
la  vie  éternelle.  Paler.  Ave. 

VI.  Prière  de  tous  les  matins. 
Mille  actions  de  grâces  vous  soient  ren- 
dues, ô  miséricorde  infinie,  qui  avez  bien 
voulu  accorder  à  votre  Eglise  la  faveur  de 
remettre  toutes  les  peines  que  mérite  le  pé- 
ché I  J'accepte  en  esprit  de  pénitence  toutes 
les  peines  qu'il  vous  plaira  de  m'envoyer.  Jo 
vous  offre  toutes  les  prières  et  les  bonnes 
actions  que  je  pourrai  faire  pendant  le  cours 
de  cette  journée,  vous  suppliant  de  ni'ac- 
corder  la  grâce  de  gagner  les  indulgences 
qui  y  sont  attachées.  Heureux  si  par  le  se- 
cours des  mérites  de  Jésu>-Christ,  de  la  sainte 
Vierge  et  des  saints,  je  puis  ainsi  apaiser 
votre  divine  justice  pour  tous  les  péchés  de 
ma  vie  passée  et  pour  ceux  que  je  commets 
encore  tous  les  jours  ! 

DÉCUET    d'approbation 

du  Renieit  des  indiiU/eitccs  autlieiuifjues. 
Cœlestis  Ihesauri  dispensatio  magni  sem- 
per  fuit  in  Ecclesia  monienli,  utChrisli  flde- 
lium  devolio  augerelur,  Qdes  splendescerel, 


spes  vigercl,  et  charitas  vehementer  ineale- 
seeret.  Sacris  proiiide  indulgcntiis  varias, 
pluresque  orationes ,  ac  pia  opéra  suuimi 
rom.'iiii  pixitifices  ditare  omni  tcmporc  slii- 
duerunt.  S-d  aliquando,  immo  etiam  sspe 
evenire  solel,  ut  imlulgenti»  ipsœ,  i|unrQin 
usus  chrisli  ino  populo  maxime  est  saliit.iris, 
non  lucrenlur,  vel  quia  earum  concessiones 
ignoranlur;  vel  quia  ad  cas  acquirendas, 
quffi  indiscriminalim  in  nonnullis  opusculis, 
aut  impressis  foliis  reperiunlur,  nec  sinpulœ, 
nec  intégra  prjEScriptao  condiliones  decla-> 
ranlur.  (Juamobrem  opporiunum  ac  neces- 
sarium  jaindadum  videbatur,  ut  quampluri- 
niaeorationes,  necnon  pia  opéra,  prœcipue  illa 
quibus  ex  generalibus  concessionibus  sum- 
moram  ponlitieum  indulgentite  sunt  aiinexœ, 
ex  suis,  germanisque  fonlibus  fideliter  hau- 
Bta,  atque  ordine  digesta,  et  simul  collecta  in 
vulgus  edcrentur.  Id,  quod  eral  in  votis,  su- 
pcrioribus  annis  perfecit  aller  ex  iis,  «[ui  a 
consullis  sunt  praeelecti  hujus  sacr»  indul- 
gcntiis ac  sacris  reliquiis  prœposilae  Congre- 
galionis.  Prsilictas  enim  orationes,  ac  pia 
opéra  in  unum  voluiiien.  diligeiiler,  sed  non 
levi  labore,  rcdogit,  injunctas  condiliones 
prn  ipsis  indulgcntiis  asscquendis  singillaiim 
expojuit,  typisque  evulgavit. 

Cum  vero  idem  auctor  septimam  hnjus- 
tnodi  colleclionis  Romanam  edilionem,  mmjis 
aitctam,  magisque  accuratam  modo  impri- 
mere  curavcrit,  eadcni  sacra  Congregatio 
priElaudatum  opus  haud  duliie  perulile  pro- 
bat,  ac  uti  authenlicum  publicari  posse  cen- 
sct.  Monct  tamen,  quod  si,  in  quacunquc 
cjusdem  opcris  editioue,  seu  versione  cujus- 
cuni]uc  idiomalis,  tain  in  urbc  quam  extra 
exarata,  vel  quas  cxarari  conlingat,  dubium 
aliquod  subindc  emerserit,  sive  qiioad  in- 
dulgentiarum  concessiones,  sive  quoad  prœ- 
scriplas  conditiones  adimplendas,  orf  prœsen- 
tem  tanlum  Romanain  editionem  lioc  anno 
willesimo  octingenlesimo  trige.Hmo  primo  ly- 
pis  Perego-Salviani  gnaviler  excusam,  et  in 
ipsius  S.  Congregationis  srcrelaria  asserva- 
tam.  rccursns  habeatur  ;  ac  prselerea  |iraesens 
dccretum,  ut  omnibus  palefial,  typis  pariler 
impressum  ad  calceni  iiiemoraia  cditionis 
apponi  volnit,atquu  mandavil. 

Datum  Uomœ,  ex  praefatse  sacrs  Congre- 
gationis indulgcntiaruin  ac  sac.  reliquiarum 
secretaria,  die  30  Aprilis  1831. 

Antonids,  card.;  Frosim,  praefectus. 

Loco  t  sigilli. 
A.  PiATTi,  archiep.;  Trapez,  secrctarius. 

Le  même,  en  français. 

La  dispensation  du  trésor  céleste  des  in- 
dulgences fut  toujours  d'unchaute  importance 
dans  l'Eglise,  afin  que  la  dévotion  des  fidèles 
s'accrûi,  que  leur  foi  devînt  plus  vive,  que 
leur  espérance  se  raffermît,  et  que  leur  cha- 
rité s'enflanimât  d'une  nouvelle  ardeur.  Aussi 
lessouverainspontifescurent-ils  de  touttemps 
grand  soin  de  distinguer  certaines  prières  et 
pratiques  (!e  piété  en  les  enrichissant  de  sain- 
tes indulgoiices.  Mais  quelquefois,  et  même 
trop  soiivf 'it,  il  arrive  que  ces  indulgences, 
dont  l'usjgc  est  éminemmeul  salutaire  aa 


151 


DICTIONNAIUE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  15» 

pîam  ex  fidelibus  curœ 
suœ  commissis  œqro- 
tare,  non  exspectahit, 
ut  ad  euin  vocehtr  : 
sed  uUro  ad  illiim  uc- 


peuple  chrétien,  demeurent  sans  effet,  soit 
parce  qu'on  ignore  qu'elles  aient  été  accor- 
dées, soit  parce  que  dans  les  petits  ouvrages 
ou  feuilles  imprimées  dans  lesquels  on  les 
trouve  rassemblées  confusément  et  sans 
choix,  on  n'a  pas  indiqué  les  conditions  re- 
quises pour  en  recueillir  le  fruit.  Il  semblait 
doue  depuis  longtemps  convenable,  pour  ne 
pasdire  nécessaire,  derassembleretdeclasser 
avec  ordre  un  grand  nombre  de  ces  prières 
et  pratiques  de  dévotion,  scrupuleusement 
puisées  aux  sources  les  plus  pures,  surtout 
celles  auxquelles  les  indulgences  ont  élé  at- 
tachées par  des  concessions  générales  des 
souverains  ponlifcs,  et  d'en  publier  le  recueil. 
Ce  vœu  général  a  été  réalisé  depuis  quel- 
ques années  par  un  membre  de  la  sacrée 
congrégation  des  Indulgences  et  des  saintes 
Reliques.  Il  a  réuni  avec  soin,  mais  non  sans 
peine,  les  susdites  prières  et  pratiques  de 
piclé  en  un  seul  volume;  il  a  expliqué  en 
particulier  les  diverses  conditions  imposées 
pour  gagner  les  indulgences  accordées  à 
chacune  d'elles ,  et  il  a  fait  imprimer  son 
ou\Tage. 

Le  même  auteur  s'occupant  en  ce  moment 
de  faire  paraître,  à  Rome,  «ne  septième  édition 
(le  ce  recueil,  augmentée  et  revue  avec  le  plus 
grand  soin,  la  même  sacrée  congrégation 
approuve  ledit  ouvrage,  éminemment  utile, 
et  juge  qu'il  peut  être  publié  comme  authen- 
tique. Elle  déclare  en  conséquence  que  si, 
dans  quelque  édition  du  même  ouvrage,  ou 
dans  toute  traduction,  en  quelque  langue 
que  ce  soit,  déjà  cxislanle  à  Rome  ou  par- 
tout ailleurs,  ou  qui  pût  être  ultérieurement 
publiée,  il  venait  à  s'élever  par  la  suite 
quelque  doute,  soit  sur  les  concessions  mê- 
mes des  indulgences,  soit  sur  les  conditions 
prescrites  pour  les  gagner,  on  doit  avoir  ex~ 
clusivement  recours  à  la  présente  édition, 
faite  à  Rome  avec  un  soin  particulier,  sortie 
des  presses  de  Ptrego-Salviani,  cette  année 
mil  huit  cent  trente  et  «n,  et  conservée  dans 
ks  archives  de  la  sacrée  congrégation;  la- 
quelle, en  outre  et  afin  que  personne  ne 
puisse  en  prélcndre  cause  d'ignorance  ,  a 
voulu  et  ordonné  que  le  présent  décret  fût 
imprimé  à  la  lin  de  Indite  édition. 

Donné  à  Rome,  au  secrétariat  de  la  sacrée 
congrégation  des  indulgences  et  des  saintes 
Reliques,  le  30  avril  1831. 

Antoine,  card.;  Frosini,  préfet. 

Placefdu  sceau. 

A.  PiATTi,  archev.;  Trapez,  secrétaire. 

INFIRMES. 

(Elirait  du  Rituel  romain.  ) 

Do  la  visite  et  des  soins  dos 
aux  iiiBrmes. 

1.  Un  curé  doit  se 
souvenirde  mettre  au 
nombre  de  ses  princi- 
paux devoirs  le  soin 
(les  malades.  Dès  qu'il 
saura  qu'un  des  fi- 
dèles   (^ui    lui    sont 


confiés  est  malade, 
il  n'attendra  pas  qu'on 
le  demande,  il  s'y 
rendra  de  lui-même, 
non-seulement  une 
fois ,  mais  souvent, 
selon  le  besoin  ;  il 
doit  exhorter  ses  pa- 
roissiens à  l'avertir 
lorsque  quelqu'un 
d'entre  eux  est  tombé 
malade,  surtout  si  le 
mal  est  grave. 


2.11  sera  utile,  sur- 
tout dans  les  grandes 
paroisses, d'avoir  une 
note  ou  un  catalogue 
des  infirmes  qui  in- 
dique leur  état  et  leur 
condition  ,  afin  de 
n'en  point  oublier  et 
de  pouvoir  les  secou- 
rir à  propos. 

3.  Si  le  curé  a,  des 
raisons  légitimes  qui 
l'empêchent  de  visiter 
les  infirmes, s'ils  sont 
trop  nombreux,  il  les 
fera  visiter  par  d'au- 
tres prêtres,  s'il  en  a 
dans  sa  paroisse,  ou 
du  moins  pardo  pieux 
laïques  remplis  d'une 
charité  toute  chré- 
tienne. 


De  visilalione  etcuraiiiBr- 
morum. 

1.  Parochus  impri- 
mis  meminisse  débet, 
non  postremas  esst 
muneris  sut  partes  œ- 
grotanlium  curam  ha- 
bere.  Qnarc  cum  pri- 
mum  noverit,  <^tcm- 


i.  En  visitant  les 
malades,  il  doit  ob- 
server la  modestie  et 
la  gravité  qui  con- 
viennent à  des  prêtres 
du  Seigneur,  afin  d"ê- 
tre  utile  et  aux  ma- 
lades et  à  ceux  de  la 
maison,  et  de  ne  pas 
y  trouver  sa  propre  perte 


cedat,  idque  non  se- 
niel  tantum,  sed  sœ- 
pius,  quatemis  opui 
fuerit  ,  horteturque 
parochiales  suos,  ut 
ipsumadmoneant,cu>n 
aliquem  in  parocliia 
sua  œgrotare  contige- 
rit,  prœcipue  si  mor- 
bus  gravior  fuerit. 

2.  Ad  hoc  jiivabit, 
prœsertim  in  amplis 
parochiis,  œgrotorum 
notam  seu  cataloqum 
habere,  ut  cujusque 
statum  et  conditionem 
cognoscat,  eorumquc 
niemoriam  facitius  re- 
tinere,  et  illis  oppor- 
tune subvenire  possit. 

3.  Quodsi  parochus 
légitime  impeditus,  in- 
firmorxim,  ut  quando 
plures  sunt ,  visita- 
tioni  interdum  vucare 
non  potest,  id  prœ- 
standum  curabit  per 
alios  sacerdotes ,  si 
quos  hubet  in  puro- 
chia  stta,  aut  saltem 
per  laicos  homines 
pios,  el  christiana 
charitate  prœditos. 

4.  ^grotos  visitons 
ea,  qua  sacerdotes  Do- 
mini  decet,  honestate, 
et  gravitate  se  habeat, 
ut  non  œgris  solum, 
sed  sibi,  et  domesticis 
verbo  et  exemplo  pro- 
sit  adsalutcm. 


5.  Il  prendra  un 
soin  particulier  do 
ceux  qui,  destitués 
de  tout  secours  hu- 
main, ont  recours  à 
la  charité  et  à  la  gc- 
nérosilé  d'un  tendre 
pasteur.  S'il  ne  peut 
pas  les  secourir  par 
lui-même,  s'il  n'a  pas 
le  moyen  de  leur  faire 
les  aumônes  néces- 
saires, il  les  fera 
faire  par  quelque 
confrérie  de  charité 
ou  autre,  s'il  y  en  a 
dans  l'cndroil,  ou  bien 
il  pourvoira  à  leurs 
nécessités  par  des 
quélcs     privées     ou 


b.Eorum  vcro  prœ- 
cipuam  curam  (jeret, 
qui  humanis  auxUiis 
deslituli,  benigni  ac 
providi  pastoris  cha- 
ritatem  et  operam  re- 
quirunt.Quibussi  non 
potest  ipse  succurrere 
de  suo,  et  elemosynas 
illis,  prout  débet,  si 
facultas  suppetit,ero- 
gare,  quantum  firri 
potest,  sive  per  cltari~ 
talis,  vel  alterius  no- 
minis  confraternita- 
tem,si  ineacivitalevel 
loco  fuerit,  sive  per 
privatas,  site  per  /jun 
blicas  collectas  el  elee-. 
mosynas  illorum  ne-. 


153 
publiques. 

6.  Il  doit  par-des- 
sus tout  pourvoir  aux 
besoins  spirituels  des 
malades,  et  employer 
tous  ses  soins  à  les 
diriger  dans  la  voie 
dusalul,  à  leur  four- 
nir des  secours  con- 
tre les  allai|ucs  du 
démon,  et  contre  les 
pièges  qu'il  leur 
tend. 

7.  En  allant  chez 
le  malade,  il  doit  être 
prêt  à  lui  présenter 
des  raisons  convain- 
cantes, cl  surtout  les 
exemples  des  saints, 
qui  ont  beaucoup 
d'efficacité  ;  il  s'en 
servira  pour  le  con- 
soler, l'exciter  et  le 
fortifier.  11  l'exhor- 
tera à  mettre  tout  son 
espoir  en  Dieu,  à  se 
repentir  de  ses  pé- 
chés, à  implorer  la 
miséricorde  divine,  à 
supporter  avec  pa- 
tience les  peines  qu'il 
endure,  à  les  regar- 
der comme  une  visite 
paternelle  de  Dieu, 
comme  un  moyen  de 
salut  qui  doit  le  cor- 
riger et  le  rendre 
meilleur. 

8.  Ensuite  il  amè- 
nera le  malade,  avec 
prudence  et  charité, 
a  la  confession  sacra- 
mentelle ;  il  l'enten- 
dra, qUand  inéine  il 
voudrait  confesser 
tous  les  péchés  de  sa 
vie  ;  s'il  en  est  besoin, 
il  rappellera  au  ma- 
lade, à  ses  domesti- 
ques, à  ses  proches, 
que  le  concile  do  La- 
Iran  et  plusieurs  sou- 
verains pontifes  ont 
défendu  aux  méde- 
cins, sous  de  graves 
peines,  de  visiter 
plus  de  trois  fois  les 
malades,  sans  s'être 
assurés  qu'ils  ont  fait 
une  vraie  confession 
sacramentelle. 

9.  Il  aura  en  outre 
grand  soin  d'empê- 
cher ([ue  pour  guérir 
ou  soulager  le  corps, 
on  uc   conseille    ou 


INF 

cessitatihiis     succur- 
rcndum  curabit. 

G.  ]n  primis  mitem 
spirituiilem  œgrotan- 
tium  curam  suscipiat, 
omnciiK/ue  diligenliam 
in  eo  ponat,  ut  in  via 
Siiliitis  eos  dirigat; 
alque  a  diabulicis  in- 
sidiis  salutitrium  ad- 
jwnentorum  pnesidio 
defendat,  ac   tuealur. 


INF 


154 


7.  Accédât  autem 
ad  (cyroluin  ita  para- 
tus,  tit  in  prumptu 
habeaC  arf/Hincnta  ad 
persuudendum  apla; 
ac  prœserlim  suncto- 
rum  exempta ,  quœ 
plurimum  valent;  (/ni- 
bus  ciim  in  Domino 
consoldur,  excilel  ac 
recreet.  Horteturrjue 
ut  omnem  spem  sitam 
in  Deo  ponat,  pecca- 
torum  suonim  pœni- 
teat,  divinam  miscri- 
cordiam  imploret,  et 
infvmitalis  pœnas  , 
tanquam  palcrnam  Dci 
visilationem,  patien- 
ter ferat,  et  ad  sala- 
tem  suam  provenissa 
credat,  ut  vilam  mo- 
resque suos  inelius 
instituai. 

8.  Deinde  qua  par 
est  prudcntia  et  cha- 
ritale,  hominem  ad 
sacram  confessionem 
inducat,  et  confilen- 
tem  audiat,  etiamsi 
vclit  totius  vitœ  pec- 
cata  cnnfiteri  ;  ac  si 
opns  fuerit  tnm  infir- 
ma, quam  ejus  fami- 
liaribus  vel  propin- 
qiiis  in  memoriam  re- 
vocet,  quod  Lalera- 
ncnsis  concilii  ac  pla- 
rium  summoram  pen- 
lificum  decrelis  cave- 
tur  sub  (/ravibus 
pœnis,  ne  medici  ultra 
lertiam  vicem  œgrolos 
visitent,  nisi  prias 
ipsis  certo  constet, 
illos  confessionis  sa- 
cramcnto  rite  expia- 
tos  fuisse. 

9.  Illud  prœterea 
diligenler  servari  cu- 
rabit, ne  quis  pro 
corporali  sainte  ali- 
quid  œgroto  suadeat, 


vel  adhiheat,  quod  m 
detrimentum  animm 
<:onvertatur. 

10.   Ubi  vero   péri- 
culum  immineat,  pa~ 


emploie  rien  au   dé- 
triment de  l'âme. 

10.  Dès   qu'il   y    a 

danger,  le  curé  avcr-  ,„. 

tira  le  malade  de  se  rochus'monèlit'œqr'o- 
tcnir  en  garde  contre  tum,  ne  dœmonum  as- 
la  ruse  dos  démons,  tulia,  neque  medico- 
les  promesses  des  rumpollicitationibus, 
médecins,  les  vaines  neqae  propinquorum, 
espérances  de  ses  aut  amicorum  blandi- 
proches  et  de  ses  tiis,  se  ullo  modo  de- 
amis  qui  l'empêche-  cipisinat,quominusea 
raient  de  pourvoir  à  quœadanimœ  salulem 
temps  au  salut  de  son  pertinent,  opportune 
âme,  de  recevoir  au  procuret,  et  qua  par 
plutôt  les  sacrements  est  devotione  et  cele- 
avec  la  dévotion  et  ritate,  sancta  sacra- 
la  religion  convena-  menta,  dum  sana  mens 
blés,  pendant  qu'il  a  est  integrique  sensus, 
l'usage  libre  de  la  religiose  suscipiat,  ci- 
raison,  et  qu'il  est  tra  fallacem  illam  ac 
en  pleine  connais-  perniciosam  procras- 
sauce  ;  il  le  préscr-  tinationem,  quœ  plw 
vera  de  ces  pernicieux  rimos  ad  œterna  sup' 
délais  dont  le  démon  pHcia  pcrduxit,  in 
s'est  servi  bien  sou-  diesque  fallentc  dia- 
vcnt,  et  se  sert  encore  bolo  perducit. 
tous   les  jours    pour 

cnlrnlner  un  grand  nombre  dans  les  suppli- 
ces éternels 


11.  Si  quelque  ma- 
lade, malgré  les  aver- 
tissements et  les  ex- 
hortations des  prê- 
tres, de  ses  amis,  ou 


11.  Quod  si  œger 
aliquis  hortationihui 
ac  monitis  sacerdo- 
tum\,  vel  amicorum 
et  domesticorum  con- 


de  ses  domestiques  et  siliis  adduci  non  po- 

de   ses  proches,    n'a  test,  ut  velit  peccata 

pas  consenti    à  con-  sua  confiteri,  lune  non 

fesser   ses   péchés,  il  omnino       desperanda 

ne  faut  pas  désespé-  res  est,    sed  quandiu 

rer;  mais  tant   qu'il  ille  vivit ,    repetendœ 

est  en  vie,  il  faut  re-  sunt  fréquentes,  variœ 

courir  souvent  à  des  et   efficaces     sacerdo- 

exhortations    variées  tum  et   aliorum  pio- 

ct    énergiques  ;     les  rwn  hominum  exhor- 

prétres    et     d'autres  tationes;  prœponenda' 

personnes        pieuses  que     œlernœ     salutis 

doivent  s'y  employer,  damna  et  sempilernœ 

lui  représenter  la  pri-  mortis  supplicia;  os^ 

vation  d'un  bonheur  tendendaque  immensa 

éternel,  les  supplices  Dei  misericordia,  cwn 

et  la  mort  éternelle  à  ad  pœnilentiam  pro- 

laquelle  il  s'expose;  vocnntis,  ad  ignoscen- 

il   faut    lui     montrer  datn  paralissimi  :  ad- 

l'immense  miséricor-  hibendœ    sunt    etiam 

de  de  Dieu   qui  lap-  tum  privatœ,  tum  pu- 

pelle  à  la    pénitence,  blicœ  ad  Dcum  prcce 

tout  prêt    à  lui    par-  ad    divinam    gratiam 

donner.  On  doit  aussi  impetrandam  pro  sa- 

adresser  à  Dieu,  soit  lute     mtsert    decum- 

cn  particulier,  soit  en  bentis. 
public,     des    prières 

ferventes,  afin  d'obtenir  que  sa  grâce  toute- 
puissante  sauve  ce  malheureux. 

12.  Enfin  le  prêtre  12   Videbit  deniqua 

examinera  les  tenta-  sacerdos    quibus  po^ 

lions  ou  les  fausses  tissimum    lenta'.ijtii- 


ISS 

opinions  du  malade, 
et  fera  usage  avec 
prudence  des  moyens 
convenables  pour  y 
remédier  autant  qu'il 
sera  nécessaire. 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  156 

tiœ  nota  caveatw. 


bus  aut  pravis  opinio- 
nibus  œger  sii  sub~ 
jectus  ,  eique,  proul 
opus  \fuerit,  apla  re- 
média prudenler  ad- 
hibebit. 


13.  II  fera  placer 
sous  les  yeux  du  ma- 
lade des  images  de 
Notre -Seigneur  en 
croix,  de  la  bienheu- 
reuse Vierge  Marie 
et  du  saint  pour  le- 
quel il  a  une  vénéra- 
lion  particulière.  11 
doit  se  Irouvcrauprès 
de  lui  un  vase  d'eau 
bénite  pour  l'en  asperger  souTent 

!'♦.  Proponet  etiam 


13.  Sacras  imagines 
Christi  Domini  critci- 
fixi,beatœM(triœ  Vir- 
ginis  et  tancli  quem 
œger  prœcipue  vene- 
ratur,  ob  oculos  ejus 
apponi  curabit.  Yas- 
ciUum  item  adsit  aqux 
benedictœ,  qua  fré- 
quenter aspergalur. 


li.  Il  faut  suggérer 
au  malade,  s'il  en  est 
capable  ,  quelques 
courtes    prières,    de 

fieuses  élévations  de 
âme  vers  Dieu  , 
quelques  versets  des 
psaumes, ou  l'Oraison 
dominicale  et  la  Salu- 
tation angélique,  le 
Symbole  de  la  foi,  la 
méditation  de  la  Pas- 
sion de  Nuire-Sei- 
gneur; loi  faire  envi- 
sager les  souffrances 
des  martyr» ,  les 
exemples  des  autres 
sainls,  la  félicité  de 
la  gloire  céleste.  Mais 
tout  cela  doit  élre 
proposé  à  propos  et 
avec  discernement , 
pour  ne  pus  accabler  le  malade  au  lieu  de  le 
soulager. 


œgrotantt,  prout  ejin 
conditio  fer  et,  aliquas 
brèves  urationes  et 
pias  mentis  ad  Deiun 
exr.itationes  ;  prœser- 
tim  versiculos  e  Psal- 
morn)7i  libro,vel  Ora- 
tionem.  Dominicnm,  et 
Salutationem  Angeli- 
cam,  Symbolum  fidei, 
vel  Passionis  Domini 
nostri  inedilationem, 
et  sanclorum  marlyria 
et  exempin,  ac  cœlestis 
gloriœ  beatiludinem. 
Jlœctamcnopporlnne, 
et  discrète  suggeran- 
tiir,  ne  œgroto  mules- 
tin,  sed  levamen  affc- 
ratur. 


lo.  Le  prêtre  con- 
solera un  infirme  en 
lui  disant  qu'il  s'oc- 
cupera de  lui  pendant 
le  sacrifice  do  la 
messe  et  les  autres 
prières,  qu'il  enga- 
gera d'autres  per- 
sonnes à  en  faire  au- 
tant, elil  tiendra  parole. 

16.  Si  le  mal  est 
grave  ou  dangereux, 
il  doit  engager  le  ma- 
lade, pendant  qu'il 
est  en  pleine  con- 
naissance, à  régler 
toutes  ses  affaires,  à 
faire  son  testament, 
à  restituer  le  bien 
d'autrui  s'il  en  a,  et 
à  disposer,  selon  ses 
facultés,  de  ce  qu'il 
jugera  à  propos, dans 
les    vues    de    Dieu, 


15.  Consoletur  in- 
firtniim  dicens,  se  pro 
eo  in  missœ  sacripcio 
et  aliis  precibus  ora- 
turum,  CHralurumque 
ut  alii  itidem  pro  eo 
faciant,  idque  re  ipsa 
prœstabit. 


16.  Si  morbui  gra- 
vier, vel  cum  periciilo 
fuerit,œgrolo  suadeat, 
ut,  dum  intégra  mente 
est,  rem  suam  omnem 
recîc  constituât  ,  et 
testamentutn  faciat  ; 
si  quid  linbet  atienum, 
restituai,  et  ad  remc- 
dium  (inimœ  suœ  pro 
facullatihus  quod  in 
Duniino  ei  placuerit, 
disponal:  sed  liœc  sug- 
gerendo  omnis  avuri- 


pour  le  soulagement 

de  son  âme;  mais  en 

suggérant  cela,  qu'il  prenne  garde  de  ne  pas 

se  faire  soupçonner  comme  avare. 

17.  Enfin    il    faut 


il 
l'exhorler,  s'il  est 
probable  qu'il  gué- 
rira, à  venir  ensuile 
à  l'église  au  plus  lot, 
afin  de  commencer 
par  rendre  grâces  à 
Dieu  de  la  santé  qu'il 
aura  recouvrée,  faire 
dévotement  la  sainte 
communion, et  mener 
ensuite  une  conduite  plus  parfaite. 

18.  Sequentes  preces 
omnes,  vel  ex  parte, 
prout  tempns  et  œgro- 
toriim  conditio  feret, 
arbitrio      sacerilolis. 


17,  Hortetur  dent- 
que,  nt  si  convaluerit, 
ante  omnia  ad  eccle- 
siam  veniat,  ubi  Deo 
gratias  agat  de  resti- 
tuta  valetudine  et  sa- 
crum communionem 
pie  suscipiat.  ac  dein- 
ceps  meliorcm  vite? 
disciplinam  teneat. 


18.  Le  prêtre  pour- 
ra, eu  égard  au  temps 
qu'il  a  et  à  l'état  des 
malades  ,  dire  ou 
omettre,  en  tout  ou 
en  partie,  les  prières 
suivantes. 


dici  vel 
sunt. 


omilti   pos- 


19.  Dès  qu'il  esi 
dans  la  chambre  du 
malade,  le  prêtre  dit  : 
Pax,  etc.  Ensuite  il 
asperge  le  malade, 
son  lit  et  sa  chatnbre 
en  disant  :  Asperges 
me,  etc. 


19.  Sacerdos  igitur 
infirmi  cubiculum  in- 
gressus,  primicm  di- 
cat  :  Pjx  liuic  domui, 
^  Et  oiimibus  h.ibi- 
lantibus  in  ca.  Mox 
infirmum  ,  et  lectum 
ejus  ,  et  cubiculum 
aspergat  aqua  bene- 
dicla,  dicens  antiphonam  Asperges  me.  Do- 
mine, etc 


20.  Après  cela  il 
remplit  son  devoir 
envers  le  malade, 
comme  il  est  dit  ci- 
dessus;  après  quoi, 
ou  avant  de  partir,  il 
pourra  dire  sur  l'in- 
firme l'un  des  quatre 
premiers  psaumes  de 
la  pénitence,  ou  le 
psaume  Qui  habitat, 
etc.,  avec  Gloria  Pa- 
tri  à  la  fin;  ensuite 
il  dira  : 


20.  Deinde  erga  in- 
firmum officium  suum 
prœslet,  ut  supra  di- 
ctum  est.  Quo  prœ- 
stilo ,  vel  antequam 
discedat  diccrc poterit 
supra  infirmum  ali- 
quem  psalinum  ex  qua- 
tuor prioribus  pœni- 
tentialibus,  vel  ])sal. 
90,  Qui  habitat  in 
adjutorio,  etc.,  cum 
Gloria  Patri  in  fine; 
postea  dicat  : 


Kyrie  eleison.  Christe  eleison.  Kyrie  elei- 
son. 

Pater  noster,  etc. 

y  Et  ne  nos  inducas  in  tentationem.  i^  Sca 
libéra  nos  a  malo. 

t  Salvum  fuc  scrvum  tuum,  ^  Dcus  meus, 
spernntem  in  te. 

*  Mitte  ei,  Domine,  auxilium  de  sanrio  ; 
^  El  de  Sion  tuere  eum. 

f  Nihil  proficiat  inimicus  in  eo;  ^  Et  filius 
iniquitalis  non  apponat  imcore  ei. 

^  Esto  ei,  Domine,  turris  forlitudinis  i^  A 
facie  inimici. 

f  Dominus  opem  ferai  illi,  i^  Super  leclum 
doloris  ijus. 

t  Domine,  exandi  orationem  meam  ;  ^  Et 
clamor  meus  ad  te  veniat. 

y  Dominus  vobiscum;  ^  Et  cum  spirituluo- 


im 


INF 


INF 


iaS 


Or«mu$  (1). 

Dèns,  cni  proprium  est  misereri  semper  et 
parcere,  suscipe  deprecationcm  noslnim,  nt 
nos,  et  hune  famulum  tuum,  qnos  delictornm 
calena  consiringil,  miseratio  tuae  pietatis  cle- 
nienler  absolval. 

Deus,  infirmitatis  hunianao  sinj»iilarc  prîB- 
sidium,  auxilii  lui  super  infirmuin  famulum 
tuum  ostende  virtutem,  ut  ope  misericordiae 
liiœ  ailjutus.  Ecdesiœ  tuœ  sanctae  incolumis 
reprîescntari  mproalur. 

Concède  hune  famulum  luum,  qu.-csumus, 
Domine  Deus,  perpétua  mentis  et  corporis 
sanitate  gaudere;  et  {jloriosa  bealae  Marite 
semper  virg;inis  inlercessione  a  praîsenli  li- 
berari  trislilia,  et  œterna  perfrui  laîtilia.  Per 
Clirislum  Dominum  nostrum.  Amen. 

Benediclio  Dei  omnipolentis,  l'atris,  f  et 
Filii,  et  Spiritus  sancii  desccndat  super  le,  et 
nianeat  semper.  i^  Amen. 

Ensuite  il  l'asperge  Deinde  aspergat 
d'eau  bénite.  eum  aqiiabencdicta. 

21.  Le  prêtre  pour-  21.  Qui  sequunttir 
ra,  à  volonté,  dire  les  psalmi  tl  Evangelia 
psaumes,  les  Evaugi-  cum  precibus pro  tern- 
ies et  les  prières  qui  poiis  etiam  opportu- 
fiuivent,  eu  égard  aux  nitale  et  (vgroluntiuin 
circonstances  et  aux  pio  desidcrio,  sacer- 
pieux  désirs  des  ma-  dotis  urbitiio,  dici 
iades.  poterunt. 

Psaume  G. 

Domine,  ne  in  furore  tuo  arguas  me  etc. 
{Voy.  PÉNITENTS,  ?i.  6.) 

Gloria  Palri,  etc. 

Dominus  voliiscum  ;  i^.  Et  cum  spiritu  luo. 

f  Sequentia  sancii  Evangelii  secundum 
Mattheum.  i^  Gloria  tibi,  Domine. 

22.  En  disant  Se-  22.  Dum  sacerdos 
qiienlia,  elc.  le  prôlrc  dicic  :  Sequenlia  san- 
fail.  à  l'ordinaire  le  cU,elc.,  faciat  signiim 
signe  de  la  croix  sur  cruci^  de  more  super 
son  front,  sa  bouche  se  in  fruvtc,  ore  et  in 
et  sa  poilrine;  il  en  pcclore,  simililer  su- 
fait  autant  à  l'infir-  pcr  infinnum,  si  fueril 
me,  s'il  est  du  même  masculus,  et  is  ob  in- 
sexe, et  que  l'infir-  firmitatem  non  potest 
mile  l'empêche  de  le    se  signare. 

faire  lui-même 

23.  Si  c'est  une  ma-  23.  Si  autem  fuerit 
lade  qui  puisse  faire  femina,  dum  sacerdos 
ces  signes  de  croix  se  signât,  illa  per  se- 
comme  le  prêtre,  elle  metipsamin  locis  prœ- 
les  fera  en  même  dictts  se  signet,  si  po- 
temps;  si  elle  ne  le  test;  si  vero  non  po- 
pi'ul  pas,  une  autre  lest,  alia  mulier  eam 
personne  du  même  signet,  et  hoc  idem  in 
sexe  les  fera  sur  elle;  sequentibusEvangetiis 
ou  suil  la  même  règle    servetur. 

aux    Evangiles    sui- 
vants. 

Matlh.  n\i. 
In  illo  tempore  :  cum  inlroi^set  Jésus  Ca- 
pharnaura,  accessit  ad  eum  cenlurio  rogans 

(I)  Le  but  de  ces  prières  est  d'oblenir  di^  Dioi),  qui  Pst 
toujours  prêt  à  pardonner,  (jui  esl  noire  souk'  ro^souri-e 
dans  les  intirnÉiiés  Imniaiues,  ia  léniission  des  péiliés,  la 
guérisoB,  la  santé  de  l'àinc  et  du  corps,  aUu  d'aller  aux 


cum  et  dicens  :  Domine,  puer  mens  jacet  iu 
domo  paralyticus,  et  maie  torquetur.  Et  ait 
illi  Jésus  :  Ego  veniam  el  curalio  eum.  Et  re- 
spondens  cenlurio,  ait  :  Domine,  non  sum 
dignus  ut  inIres  sub  teclum  mcum,  scd  lan- 
tum  die  verbo,  et  san.ibitur  puer  meus.  Nam 
et  ego  homo  sum  sub  polestate  constilutus, 
habens  sub  me  milites,  el  dico  huic,  Vade,  et 
vadit;  et  alio,  Veni,  et  venit;  et  scrvo  meo, 
Fac  hoc,  et  facit.  Audiens  autem  Jésus  mira- 
tus  esl,  et  sequenlibus  se  dixil  :  Amen  dico 
vobis,  non  inveni  lanlam  fidem  in  Israël. 
Dico  autem  vobis,  quod  molli  ah  Oriente  et 
Occidente  renient  et  recunibcnt  cum  Abra- 
liani,  Isnac  et  Jacob  in  regno  rœlorum  :  Glii 
aulem  regni  ejicicntur  in  tenebras  exlerio- 
res  :  ibi  erit  (Ictus  et  siridor  denlium.  Et  dixit 
Jésus  centurioni  :  Vade,  el  sicut  credidisti, 
fiat  libi.  Et  sanatus  est  puer  in  illa  hura. 
Orcmus. 

Omnipotens  sempilerne  Deus,  salus  aeter- 
na  rredenlium,  exaudi  nos  pro  infirmo  fa- 
mulo  luo  N.  pro  quo  misoricordi.x  luaj 
imploramus  auxilium,  ut  reddila  sibi  sani- 
late,  graliarum  libi  in  ccclesia  lua  referai 
actioncs.  Per  Chrislum  Dominum  nostrum. 
1^  Amen. 

Psaume  15. 

Conserva  me.  Domine,  quoniam  speravi  in 
te;  dixi  Domino  :  Deus  meus  es  tu,  quoniam 
bonorum  meorum  non  eges. 

Sanrtis  qui  sunt  in  terra  ejas,  miriGcavit 
omuos  voluntales  meas  in  eis. 

Mulii|ilical8B  sunt  iuGrmitates  corum  ;  post- 
ée acceleraverunl. 

Non  congregabo  convenlicula  corum  de 
sanguinibus,  nec  mentor  ero  nominum  eorum 
per  labia  mea. 

Dominus  pars  hœredilalis  mea)  et  calicis 
mei  :  lu  es  qui  restitues  hjEredilalem  meam 
mihi. 

Eunes  ceciderunt  mihi  in  praeclarisielenim 
haeredilas  mea  prîEclara  esl  mihi. 

Benedicam  Dominum  qui  tribuil  mihi  in- 
tellcctum:  insuper  et  usquc  ad  noclem  incre- 
pueront  me  renés  mei. 

Providebam  Dominum  in  conspeclu  meo 
semper:  quoniam  a  dextrises!  mihi,  ne  coni- 
movear. 

Propter  hoc  laelatum  est  cor  meum  et  exsul- 
tavil  lingua  mea  :  insnpcr  et  caro  mea  ro- 
quiescet  in  spe. 

Quoniam  non  derelinqnes  animam  meam 
in  inferno,  nec  dabis  Sanctum  tuum  videre 
corruptionem. 

Notas  mihi  fecisti  vias  vitse,  adimplebis  me 
iaetitia  cum  vullu  luo  :  delectaliones  in  dex- 
tera  tua  usque  in  finem. 

Gloria  Patri,  etc. 

f  Dominus  vobiscum  ;  ^  Et  cum  spirilu  tuo. 

Sequenlia  sancti  Evangelii  secundum  Mar- 
cum.  ^  Gloria  libi,  Domme. 
Marc.  XVI. 

In  illo   tempore  :  recumbentibus  uudecim 

.issombloes  clirélieiinfs,  d'^Ire  délivré  de  li  hi^ti-sse  pre- 
senlr  el  jouir  d'une  joio  élernclle,  par  l'inlereession  de  la 
glorieuse  Vierge  Marie,  ajirès  a^oir  été  cornijé  par  les 
cliâlimeuts 


159 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


discipulis,  apparuit  illis  Jésus  et  exprobravit 
iiicrcdulitatem  eorum  cl  duritiam  cordis,  quia 
liis  qui  vidcratit  cum  resurrexissc  non  cre- 
didcrunt.  Et  disit  eis  :  Eunles  in  niundurn 
univcrsura,  piaedicate  Evangelium  onini  créa- 
turœ.  Qui  credidcrit  et  baptizatus  fucrit,  sal- 
vus  erit;  qui  vero  non  crediderit,  condemna- 
bilur.  Signa  autoui  eos  qui  crcdidcrint  hœc 
sequenlur  :  in  nominc  nieodœmonia  ejicienl; 
liiiguis  loqucnlur  novis;  serpentes  toUcnt; 
et  si  niorlil'crum  quid  biberint,  non  eis  no- 
ccbit.  Super  «egros  manus  imponent,  et  beuc 
habcbunt. 

Oremus. 

Virlntumcœlestinm  Deus,  qui  ab  humanis 
corporibus  omncm  languorein  et  oiiincm  in- 
firmilatcm  prœcepli  lui  polestate  depellis, 
adesto  propitius  liuic  fumulo  luo  N.,  ul  fuga- 
lis  infirniilatibus  et  viribus  rcceptis,  noiuen 
snnclum  tuum,  instaurata  prolinus  sanitate, 
benedicat.  Per  Chrislum  Dominum  uostrum. 
1^  Âmen. 

Psaume  19. 

Exaudiat  te  Dominus  in  die  tribulalionis  ; 
protcgat  te  nomen  Dei  Jacob. 

Miltat  libi  auxilium  de  sanclo,  et  de  Sion 
tueatur  te. 

Memor  sit  oinnis  sacrificii  tui,  et  Iiolocau- 
stum  tuum  pingue  fiai. 

Tribuat  tibi  secundum  cor  tuum,  et  omne 
consilium  tuum  confirmct. 

Lœtabimur  in  salutari  tuo,  et  in  nomine  Dei 
nostri  magnificabimur. 

Impleat  Dominus  omnes  petitiones  tuas: 
nunc  cognovi  quoniam  salvum  fecil  Dominus 
Christum  suum. 

Exaudict  illum  de  cœlo  sanclo  suo;  in  po- 
tenlalibus  salus  dextcrœ  ejus. 

Hi  in  curribus  et  hi  in  equis  :  nos  aulcm 
in  nomine  Domini  Dei  nostri  invocabimus. 

Ipsi  obligati  sunt,  et  ceciderunt  :  nos  aulem 
surreximus  et  crecli  sumus. 

Domine,  salvum  fac  regem,  et  exaudi  nos 
in  die  qua  invocaverimus  te. 

Gloria  Patri. 

f  Dominus  vobiscum  ;  i^  Et  cum  spirilu  luo. 

f  Sequenlia  sancli  Evangelii  secundum 
Lucam.  ^  Gloria  tibi,  Domine. 

Luc.  IV. 

In  illo  tcmpore  :  surgens  Jésus  de  syna- 
goga  introivit  in  domum  Simonis  :  socrus 
aulem  Simonis  tcnebalur  niagnis  febribus; 
cl  ropaverunl  illum  pro  ca.  Et  slans  super 
illam  imperavit  fcbri,  et  dimisit  illam,  et  con- 
linuo  surgens  niinistrabat  illis.  Cum  aulem 
sol  occidisset,  omnes  qui  babebanl  iiifirnios 
vnriis  languoribus  ducebanl  illos  ad  Jrsum. 
At  ille  singulis  manus  imponens,  curabat  eos. 
Oremus. 

Domine,  sancte,  l'atcr  omnipotens,  aîlerne 
Deus,  qui  fragilitatem  huniana;  conditionis, 
infusa  virlulis  luœdigiiatione,  confirmas,  ut 
salularibus  remediis  pielatiâ  tuœcorpora  no- 
stra,  el  mentes  vegetenlur,  super  hune  l'a- 
mulum  tuum  propitius  intende,  ul  o:iini  ne- 
cessilate  corporeœ  infirmitatis  cxclusa,  gra- 
tia  ia  eo  prislin»  sanitatis  perfeclc  rcpare- 


160 
uostrain. 


tur.    Per    Christum    Duminuui 
1^  Amen. 

Psaume  85. 

Inclina,  Domine,  aurem  tuam,  et  exaudi 
me  :  quoniam  inops  el  pauper  sum  ego. 

Cuslodi  animam  mcam,  quoniam  sanctus 
sum  ;  salvum  fac  servum  tuum,  Deus  meus , 
sperantem  in  le. 

Miserere  mei.  Domine,  quoniam  ad  te  cla- 
luavi  tota  die  :  laîlifica  animam  servi  tui, 
quoniam  ad  le,  Domine,  animam  meam  le- 
vavi. 

Quoniam  tu,  Domine,  suavis  et  mitis  t 
et  muKœ  misericordiaî  omnibus  inyocanti- 
bus  te. 

Auribuspercipe,  Domine,  orationemmeam: 
et  intende  voci  deprecalionis  mex. 

In  die  tribulalionis  meee  clamavi  ad  te  : 
quia  exaudisli  me. 

Non  est  similis  tui  in  diis,  Domine  :  et  non 
est  secundum  opéra  tua. 

Omnes  génies  quascunque  fecisli,  ve- 
nient,  et  adorabunt  coram  te,  Domine:  et 
gluriGcabunt  nomen  tuum 

Quoniam  magnus  es  lu,  et  facieus  mirabi- 
lia  :  tu  es  Deus  solus. 

Deduc  me,  Domine,  in  via  tua,  et  ingre- 
diar  in  verilalc  tua  :  laeletur  cor  uieuiu,  ut 
timeat  nomen  tuum. 

Gonûtebor  tibi,  Domine  Deus  meus,  in 
toto  corde  meo  :  et  glorificabo  nomen  tuum 
in  elernum. 

Quia  misericordia  tua  magna  est  super  me  : 
et  eruisli  animam  meam  ex  inferno  infe- 
riori. 

Deus,  iniqui  insurrexerunt  super  me,  el 
synagoga  potenlium  qussierunt  animam 
meam  :  et  non  proposuerunt  te  in  con- 
spcclu  suo. 

Et  tu.  Domine  meus  miseralor  et  miseri- 
cors  :  paliens,  et  multa)  misericordi»,  et 
verax. 

Respice  in  me,  et  miserere  mei  :  da  im- 
perium  tuum  pucro  tuo,  et  salvum  fac  Q- 
lium  anciilœ  tuse. 

Fac  mccum  signum  in  bonum,  ut  videant 
qui  oderunt  me,  et  confundanlur  :  quoniam 
tu.  Domine,  adjuvisti  me,  et  cunsolatus 
es  me. 

Gloria  Palri,  etc. 

f  Dominus  vobiscum  ;  n)  Et  cumspirilu  tuo. 

y  Sequenlia   sancli    Evangelii  secundum 
Joannem.  ^  Gloria  tibi.  Domine. 
Joan.  V. 

lu  illo  tempore  :  erat  dies  festus  Judaeo- 
rum,  cl  ascendit  Jésus  Jerosolymaui.  Est  au- 
lem Jerosolymis  probalica  piscina,  qiiœ  co- 
gnomiiialurHebraiceBethsaida.quinquepor- 
licus  babens.  In  bis  jacebat  nmititudo  magna 
languenlium,cœcoruin,claudorum,aridorum, 
exspeclantium  aquic  inolum.  Angélus  aulcm 
Domini  desccndcbat  secundum  Icmpus  in 
piscinam,  et  inovebatur  aqua.  Et  qui  prior 
descendissct  in  piscin.im  posl  molionem 
aquœ,  snnus  fiebat  a  (juacunque  delinei)a- 
lur  inOrmilale.  Erat  atiloiii  quidam  hoiiio  ibi 
triginla  et  ocio  aniios  babeiis  in  infirmitate 
sua.  Hune  cum  vidissel  Jésus  jacentem  ,  et 
cognovissel  quia  mullum  jam  tempus  liabâ' 


ICI 


INF 


INF 


462 


rct,(li(il  ci  :  Vis  sanus  fieii?  Respondet  ci 
languidus  :  Domine,  homirieiii  non  habeo, 
ul  cum  lurhala  fucril  aqua.niillal  nie  in  pi- 
scinam  :  duni  vcnio  eniiii  ogo,  alius  antc  me 
descendit.  Dicil  ci  Jésus  :  Surge,  toile  giaba- 
tum  tuum,  cl  anibuLi.  l'A  slaliin  sanus  l'aclus 
e.sl  liomo  ille,  cl  suslulit  grabalun»  suinn,  et 
.-inii)iilabat.  lirai  autem  sabbaluni  in  die  illo. 
Diccbanl  crgo  Juduii  illi  qui  sanalus  fucral  : 
Sabbalum  est,  non  licet  tibi  tollere  graba- 
tuni  tuuni.  Ilespondit  cis  :  Qui  nie  sanum 
fccit,  ille  mihi  dixit  :  Toile  grabatum  tuum, 
et  anibula.  Intcrrogaveiunt  ergo  cum.  Quis 
est  ille  homo,  qui  dixit  libi:  Toile  grabatum 
tuum,  et  ambula?  Is  auleni,  qui  sanus  fucrat 
cfl'eclus,  nescicbat  quis  cssel.  Jésus  autem 
declinavit  a  lurba  constitula  in  loco.  Postea 
invcnit  cum  Jésus  in  teniplo,  et  di&it  illi  : 
Ecce  sanus  factus  es  :  jam  noii  pcccare,  no 
deterius  tibi  aliquid  conlingat. 
Oremus 

Ilespice,  Domine,  famulum  tuum  in  linflr- 
niitale  sui  corporis  laborantem,  et  aniniam 
refovc  ,  quam  creasti ,  ut,  castigationibus 
eniendalus,  continuo  se  scnlial  tua  medicina 
salvatura.  Pcr  Christum  Dominum  uostrum. 
fi  Amen. 

Psaume  90. 

Qui  habitat  in  adjutoiio  Altissimi  ,  in 
proteclionc  Dei  creli  coinmorabitur. 

Dicet  Domino  :  Susceptor  meus  es  lu,  et  re- 
fugium  nieum;  Deus  meus,  sperabo  in  cum. 

(juoniam  ipse  libcravit  me  de  laquco  ve- 
nanlium,  et  a  vcrbo  aspero. 

Scapulis  sois  obumbrabil  tibi  :  et  sub  pen- 
nis  rjus  sperabis. 

Sculo  circumdabil  te  verilas  ejus  :  non  li- 
mebis  a  timoré  noclurno. 

A  sagitta  volante  in  die,  a  ncgotio  pcram- 
bulante  in  Icnebris  :  ab  incursu  et  dœmonio 
meridiano. 

Cadcnl  a  latcre  tuo  mille,  et  decem  millia 
a  dexiris  luis  :  ad  te  autem  non  appropin- 
quabit. 

Verumtamcn  oculis  luis  considerabis  :  et 
retributioném  pcccntorum  vidcbis. 

Quoniam  lu  es.  Domine,  spes  mca  :  altis- 
sinium  posuisti  rcfugium  tuum. 

Non  accedet  ad  te  malum  :  et  OagcUum 
non  appropinquabil  tabernaculo  tuo. 

Quoniam  angelis  suis  luandavil  de  te  :  ut 
cuslodiant  te  in  omnibus  viis  luis. 

In  manihus  portabunt  te  :  ne  forte  offen- 
das  ad  lapidem  pcdem  tuum. 

Super  aspidem  cl  basiliscum  ambulabis;  et 
conculcabis  leonem  et  draconem. 

Quoniam  in  me  spcravit,liberaboeum  ;pro- 
tegam  eum,  quoniam  cognovil  nomen  nicum. 

Glamabit  ad  me,  cl  ego  cxaudiaui  eum  : 
cum  ipso  sum  in  tribulationc,  eripiam  eum, 
et  gloriûcabo  eum. 

Longitudine  dierum  replcbo  eum  :  et  os- 
tendam  illi  salutare  meum. 

Gloria  Patri,  etc 

Oremus. 

Omnipotens  sempilerne  Deus,  infirmila- 

(l)  C'est  peut-être  d'apris  cela  qu'en  certain  lieu,  i  1» 
messe  d'un  nouveau  prttre,  on  se  préseate  pour  reueToir 


tcm  Taniuli  lui  propitius  respicc,  alquo  ai 
protcgenduin  eum  dexteram  tu»  majeslatii 
cxtendc.  Per  Christum  Dominum  nostrum- 
r^  Amen. 

24.  Après  la  dcr-  24.  Compléta  ora- 
nière  oraison, le'prè-  tione  ullima  sacerdos 
Ire  incisa  main  droite  imponat  dexleram 
sur  la  léle  de  l'intir-  nuinum  super  caput 
nie,  et  dit  :  inprmi,  et  dical  : 

«  Ils  mettront  les  Super  oigros  ma- 
mains  sur  les  inala-  nus  imponent  (1),  et 
des,  qui  s'en  trouve-  bene  habcbunt.  Jésus 
ronl  bien.  Que  le  Sei-  Mariœ  lilius,  mundi 
gncur  Jésus,  fils  de  salus,  et  Dominus, 
Marie,  sauveur  du  mcrilis,  et  interces- 
niondc,  vous  soit  clé-  sione  sanctoriim  apo- 
nient  et  propice,  par  slolorum  suorum  Pe- 
lés mérilc's  et  l'in-  tri  et  l'auli  et  om- 
lerccssion  des  saints  nium  sanctorum  sit 
apôtres  Pierre  et  libi  clemens  et  pro- 
Paul et  de  tous  les  pitius.  Amen, 
saints.  » 

On  dit  ensuite  :  Postea  dicat  : 

f  Dominus  vobiscum  ;  lî  El  cum  spiritu 
tuo 

t  Inilium  snncti  Evangelii  sccundum  Joan- 
nem.  i^  Gloria  libi,  Domine. 

In  prinripio  crat  Verbum,  et  Verbum  crat 
apud  Deum  ,  cl  Deus  crat  Verbum.  Hoc 
crat  in  principio  a|)iid  Deum.  Oinnia  pcr 
ipsum  facla  sunl,  et  sine  ipso  faclum  est  ni- 
liil  quod  faclum  est.  In  ipso  vila  erat,  et 
vila  erat  lux  hominum  :  et  lux  in  Icnebris 
lucet,  el  tenebraî  eam  non  comprchende- 
runt.  Fuit  homo  missus  a  Deo,  cui  nomen 
eralJoannes.  Hic  venil  in  Icstiinonium,  ut 
testirnonium  pcrhiberet  de  lumine,  ul  omnes 
credcrcnt  pcr  illuni.  Non  erat  ille  lux,  sed 
ut  testirnonium  pcrhiberet  de  lumine.  Erat 
lux  vcra,  quaî  illuminai  omnem  hominein 
venientem  in  hune  mundum.  In  mundo  crat, 
et  mundus  por  ipsum  factus  est,  el  mundus 
eum  non  cognovil.  In  propria  venit,  et  sui 
eum  non  rcccpernnt.  Quolquol  autem  rece- 
pcrunl  eum,  dédit  cis  poleslalcm  filios  Dei 
(leri,  his  qui  credunt  in  nomine  ejus;  qui 
non  ex  sanguinibus,  ncquc  ex  volunlato 
carnis,  ncquc  voluntalc  viri,  sed  es  Deo 
nati  sunl.  Et  Verblm  caro  factum  est,  et 
habilavit  in  nobis  :  et  vidimus  gloriam  ejus, 
gloriam  quasi  unigeniti  a  Paire  plénum  gra- 
tis et  verilatis.  i^  Deo  gralias. 

25.    Puis   il    bénit        23.  Postea  benedi^ 
riuQrme  en  disant  :        cens  infirmum  subjuri' 
gat,  dicens  :  , 

Benedictio  Dei  omnipotentis  Patris.f  et 
Filii,  et  Spiritus  sancli  descendat  super  te,  et 
nianeat  semper.  ^  Amen 

Ensuite  il  l'asperge  Deinde  aspergat 
d'eau  bénite.  cum  agua  benedictu. 

2G.  S'il  y  a  plu-  26.  Si  fuerint  plu^ 
sieurs  infirmes  dans  res  infirmi  in  codein 
la  même  chambre  ou  cubiculo ,  vel  loco, 
le  même  lieu,  on  ré-    preces    et    orationes 

■  d«  lui  l'iiniKisitiû'x  des  mains.  Toy.  Ofthasdi,  Mrssï 


cito  les  prières  et  orai- 
sons piécéJenles  au 
nombre  pluriel. 

27.  Le  prélrepour- 
ra  aussi  abréger  à 
volonté  tout  ce  qui 
précède. 


DICTIONNAIRE  DKS  CEREMONIES  ET  DES  lUTES  SACHES 


prœdiclœdicantur  su- 
per eus  in  numéro 
plurali. 

27.  Qu(B  omnia 
ctiam  potcnmt  arbi- 
trio  sncerdotis  bre- 
viora  fieri. 

INTONATION.  Voy.  Choeur,  Chant. 

INTÉGRITÉ. 

DIFFICULTÉS  SUR  L'INTÉGRITÉ  ET  SUR   LA  CON- 
TINUITÉ DU  SACRIFICE. 
Traité  dos  SS.  Mystères,  de  CoIUt.  ) 
l.On  ne  doit  rien  omettre  di\ns  le  sacrifice. 
—  2.  //  faut  le  continuer  jusiiuà  la  fin.— 
3. //n'y  a  cependant  point  decensitrcs  contre 
ceux  qui  y  manquent. — k.  N'y  a-l-il  aucun 
cas  oii  un  prêtre  puisse  laisser  le  sacrifice 
imparfait  ? 

1.  L'intégrité  du  sacrifice  demande  deux 
choses  :  l'une ,  qu'on  n'oraeile  rien  de  ce  qui 
est  prescrit  par  l'Eglise  ,  soit  pour  les  céré- 
monies, soit  pour  les  paroles;  l'autre,  que 
quand  on  a  une  fois  commencé  la  messe,  on 
la  continue  jusqu'à  la  fin.  Toute  omission  en 
fait  de  cérémonies  ou  de  paroles  est  un  pé- 
ché mortel  ou  véniel,  selon  que  les  choses 
«mises  sont  plus  ou  moins  considérables. 
Nous  donnerons,  à  l'article  Rubriques,  des 
règles  au  moyen  desquelles  on  peut  éva- 
luer ce  qui  est  ou  ce  qui  n'est  pas  de  la  der- 
nière imporlance  dans  la  liturgie.  Nous 
nous  bornerons  donc  ici  à  discuter,  !•  si  le 
prêtre  peut  quelquefois  laisser  la  messe  im- 
parfaite; 2'  s'il  ne  lui  est  jamais  permis  de 
l'interrompre. 

2.  Pour  ce  qui  est  du  premier  article,  il 
est  hors  de  doute  qu'un  ministre  qui,  sans 
causes  valables  et  proportionnées,  ne  finit 
pas  le  sacriGce  après  l'avoir  commencé , 
pèche  très-grièvement.  Le  drojt  l'a  décidé  : 
la  seule  raison  le  déciderait  suffisamment  au 
défaut  des  lois.  Le  prêtre  monte  à  l'autel 
chargé  des  intérêts  de  l'Eglise,  des  siens 
propres,  de  ceux  de  quelques  fidèles  à  qui  il 
a  promis  de  s'employer  pour  eux.  Il  com- 
mence sa  négociation  ;  le  moment  d'après  il 
se  retire  brusquement,  et  se  livre  à  la  baga- 
telle. Un  procédé  si  injurieux  à  Dieu,  si  dé- 
favorable au  prochain  ,  si  scandaleux  pour 
ceux  qui  en  sont  témoins,  est  au-dessus  de 
toutes  les  qualifications. 

3.  Mais  un  prêtre  qui  s'en  rendrait  coupa- 
ble cncourrail-il  les  censures?  C'est  sur  quoi 
on  n'est  pas  d'accord.  Nous  n'avons  dans  le 
corps  du  droit  que  deux  canons  qui  concer- 
nent cette  matière.  Le  premier,  qui  est  tiré 
du  septième  concile  de  Tolède,  s'explique  en 
ces  termes  :  Nullus  absque  provcnlu  patentis 
molestiœ  minisler  vel  sacerdos,  cum  cœperit, 

(l)Conoil.Tnlel.in.  VII,  can.  2,  an.  6iG,  et  refertur  à 
Gratiano,  cap.  16,  vu,  q.  i. 

(2)  Synod.  Uoman.i,  c3[i.  13  et  14,  apud  Gratiauura,  cap. 
ôT  de  Cunsecrm  ,  dist.  i. 

(3)  Coniin.  Toiirnct.  toni.  IV,  part,  i,  de  Censurb,  cap. 
2,  pag^270.  B.ibiii,  lom.  II,  sur  les  Ceusiires. 

(i)Ponl.is,  V*  ExcomimiàcMion,  cas  18. 
\n)  Vide  cap.  8  de  Privileg.  in  6,  lilj.  v.  tit.  7. 


itH 


imperfecta  officia  (Missae)  prmsumat  omnina 
rclinqnerc.  Si  quis  hœc  temerale  prœsumpserit, 
excommunicadonis  i^ententiam  sustinebit  (1). 
Le  second ,  qui  est  d'un  concile  tenu  à  Rome 
en  743,  sous  le  pape  Zacharie ,  s'exprime 
ainsi  :  Cum  ingressus  faerit  episcopus  aitt 
prcsbyler  ad  Missariim  sotcmnia  celebranda, 
nisi  passio  aliqua  intcrvcnerit,  nuUo  modo 
audeat  recedere.  Si  quis  vero  prœsumpserit 
prœtcr  quod  posuimus  aqere,  a  sacro  corpore 
et  sanguine  I).  N.  J.  C  sit  suspensus  (2).  Le 
premier  de  ces  deux  décrets  n'est  que  com- 
minatoire, parce  (jue  le  mot  sustinebit  exige 
nno  scnlenee.  Le  second  est  plus  einbarras- 
saiil.  Allerius,  dans  son  Traité  des  censures, 
y  trouve  une  peine  encourue  par  le  seul  fait, 
il  il  n'est  pas  le  seul  de  son  avis.  Quoi  qu'il 
en  soit,  il  n'y  a  rien  à  craindre  en  France  de 
ce  côté-là ,  parce  que  le  décret  de  Zacharie 
n'y  fait  pas  loi,  ainsi  que  nous  l'avons  re- 
marqué ailleurs  d'après  l'auteur  des  Confé- 
rences d'Angers  (3).  Par  la  même  raison  un 
prêtre  assez  malheureux  pour  ne  pas  com- 
munier à  sa  propre  messe,  ne  tomberait  pas 
dans  la  suspense,  quoiqu'il  méritât  fort  d'en 
être  frappé. 

4.  Nous  avons  supposé  qu'un  prêtre  peut 
en  certains  cas  laisser  le  sacriGce  imparfait. 
Ces  cas  sont,  1°  lorsqu'il  se  souvient  avant  la 
consécration  qu  il  n'est  pas  à  jeun;  qu'il  a 
encouru  quelque  censure  ou  quelque  irrégu- 
larité; qu'il  ne  s'est  pas  pniiDé  d'une  faute 
mortelle,  et  qu'il  n'a  personne  qui  puisse 
l'en  absoudre.  Mais  alors  il  faut  voir  cl  juger 
par  les  circonstances  s'il  peut  quitter  l'autel 
sans  scandale  et  sans  péril  de  se  diffamer. 

2*  Lorsqu'un  excommunié  dénoncé  qui  ne 
cède  ni  à  la  force  ni  aux  exhortations  veut 
assister  au  sacrifice.  Dans  cette  triste  con- 
joncture ,  un  prêtre,  s'il  n'en  est  déjà  aux 
paroles  Quipridie,  ou  du  moins  au  Canon  (4), 
doit  se  retirer,  et  cela  sous  peine  de  péché 
mortel,  d'excommunication  mineure  et  d'in- 
terdit de  l'entrée  de  l'église.  Que  s'il  a  com- 
mencé le  Canon,  il  doit  poursuivre  jusqu'aux 
ablutions,  ensuite  se  retirer  dans  la  sacristie, 
y  réciter  la  Postcommunion  et  les  autres 
prières  qu'il  aurait  dites  à  l'autel.  Tout  cela 
est  fondé  sur  le  droit  (o)  et  sur  un  usage 
constant. 

3°  Lorsque  l'église  vient  à  être  profanée 
dans  le  temps  même  qu'un  prêtre  célèbre,  et 
avant  qu'il  ait  commencé  le  Canon;  les  ru- 
briques (6)  et  la  coutume  sont  expresses  sur 
ce  point.  Il  faut  seulement  observer  que  si 
l'église  n'est  que  bénite,  le  prêtre  peut  sur- 
le-champ  la  réconcilier  selon  la  forme  pres- 
crite dans  le  Rituel.  11  devrait  même  le  faire 
par  lui-même  ou  par  un  autre  prêtre  après 
avoir  commencé  le  Canon,  s'il  le  pouvait  sans 
attendre  trop  longtemps.  Si  cela  ne  se  peut 
commodément,  il  doit  continuer,  comme  si 

(6)  Si  sacerdute  célébrante  violetur  ecclesia  anlc  cano- 
nem,  diniilialur  missa  :  si  post  canonem,  non  diiiiillaiiir. 
Si  linieaUir  incursus  liosliuni,  vel  allu.ionis,  vel  ruina  loci 
ubi  celebralur  ,  airte  consecraliuiieiu  dimitlalur  missa, 
post  coiisecrationeni  vero  sacerdos  accelerare  polerit  as- 
sumptioueru  sacrauieuli  ouilssis  uuiuibus.  Uubrica,  pari,  ni, 
(il.  10,  II.  2. 


1C5 


tNT 


INT 


166 


l'Fglisc  n'avait  point  6lc  violée  :  ainsi  ren- 
seignent Suarez,  Lugo,  Quarli  (1),  et  plu- 
sieurs autres. 

4" Quand  l'Eglise  est  interdite;  et  rn  ce 
CiX'i  il  faut  encore  cesser,  à  moins  qu'on  n'ait 
coininencé  leCauon.  D'aulres  disent,  à  moins 
qu'on  n'ait  déjà  consacré  une  des  deux  es- 
pèces. Je  trois  qu'on  peut  s'en  tenir  au  pre- 
mier sentiment.  La  matière  est  pénale,  le 
droit  n'est  pas  exprès,  le  partage  des  lliéo- 
Icif;iens  foriiie  un  doute;  et  la  comparaison, 
tirée  de  la  profanation  de  l'église,  est  favo- 
rable au  parti  de  la  téléhralion. 

5^  Lorsque  le  ministre,  en  continuant  le 
sacrifice,  expose  ou  le  sacrement  à  une  sorte 
d'irrévérence  ou  sa  propre  personne  à  un 
(langer  considérable.  Ainsi,  lorsciu'un  lieu 
saint  est  menacé  ou  de  l'ennemi,  ou  d'un 
torrent  débordé,  ou  d'un  incendie  qui  s'a- 
vance à  pas  précipilés,  le  prélre  peut  et  doit 
loiit  quitter,  s'il  n'a  pas  encore  consacré. 
S'il  n'a  consacré  qu'une  espèce,  il  doit  la 
prendre,  en  cas  que  la  proximité  du  péril 
ne  lui  permette  pas  de  consacrer  l'autre.  Il 
pourrait  même,  si  le  feu  gagnait  déjà,  se  re- 
tirer avec  l'espèce  du  pain  enveloppée  dans 
1(!  eorporal,  et  s'en  communier  dans  un  lieu 
jilus  tranquille.  Que  si  un  instant  de  délai 
(levait  lui  coûter  la  fie,  et  qu'ainsi  il  n'eût 
p.is  le  loisir  de  prendre  le  précieux  sang, 
Sjlvius  croit,  après  Tolet,  qu'il  peut  laisser 
tout  là  et  prendre  la  fuite.  Je  le  pense  comme 
eux,  parce  que,  tout  bien  examiné,  en  se  li- 
vrant aux  flammes  on  ne  remédie  à  rien. 
Après  tout,  la  bonne  foi  vient  aisément  au 
secours  de  l'infirmité  humaine  dans  des  cas 
si  propres  à  bouleverser  l'esprit  et  l'imagi- 
nation, et  il  est  difficile  qu'un  homme  pèche 
loisqu'il  n'a  pas  un  moment  libre  pour  se 
décider. 

INTERRDPTION. 

INTERRUPTION    DE   LA   UESSE. 

(Trailé  liesSS.  Mj^lères,  (ie  Collet.  ) 
1.  Le  sacrifice  doit  être  conlinité  sans  inter- 
ruption. —  2.  Diverses  exceptions.  —  3.  On 
doit  reprendre  un  prélre  qui  a  coupé  Vac- 
lion  du  sacrifice.  —  k.  Est-on  obligé  de 
suppléer  pour  iin  prêtre  gui  ne  peut  achever 
ta  messe?  — 5.  Qui  doit  te  faire?  —  ti.  l'rois 
questions  sur  cette  matière.  —  7.  En  quel 
cas  un  prêtre  est-il  tenu  de  célébrer  pour  un 
autre?  —  S.  Quel  parti  prendre  quand  on 
ne  sait  où  en  est  reste  le  prêtre  qui  man- 
que? —  9.  En  quel  intervalle  de  temps  doit' 
on  continuer  la  messe  qu'un  autre  n'a  pu 
Unir?  —  10.  Lorsqu'un  prêtre  tombe  en 
faiblesse  ,  faut-il  le  communier  de  la  même 
hostie  qu'il  a  consacrée? 

1.  Personne  ne  doute  que  le  sacrifice  ne 
soit  une  action  entière  et  totale,  dont  toutes 

(1)  Quarli,  part,  ii,  lit.  3,  secl.  2,  dub.  5,  pag.  163.  Eclit. 
Yenet. 

(2)  Cum  iiigressns  fuerit  episcopus  aul  prosl)ylcr  ad 
missarum  solemnia  celehranda,  nisi  passioaliqu:i  inicrve- 
iienl,  (lullo  iiioJo  audeai  data  occasione  recudece  eic 
Sijnon.  Rom.  apud  Gralhm  disl.  i,  de  Coiisecr  ,  cap  57 

(5)  Sylvius,  11.  ftif  83,art.6,Qua;iilur3,  pag.  407,  col. 

(4)  ride  Quarti  part,  ii,  lit.  3,  sect.  3,  dub.  i. 


les  parties  doivent,  régulièrement  parlant, 
être  liées  les  unes  avec  les  autres.  De  ce 
principe  constaté  par  les  décrets  (2),  et  par  la 
pratique  de  toute  l'Kglise,  il  résulte  qu'on  ne 
peut  interrompre  la  messe  sans  péché,  et 
que  ce  péché,  mortel  de  sa  nature,  est  d'au- 
tant plus  grief  que  l'interruption  est  plus 
longue  et  moins  fondée  en  raison  :  et  je  crois 
fort  qu'il  le  serait  bien  plus,  si  un  prélre 
quittait  ses  ornemenis  pour  vaquer  à  la  ba- 
gatelle, comme  il  arriva  à  Théophylactc,  pa- 
triarihc  de  Conslantinople,  que  si  par  une 
complaisance  mal  entendue  il  restait  à  l'au- 
tel une  demi-heure  ou  plus  pour  attendre  un 
seigneur  ou  un  ami.  Au  reste,  (luoique  Syl- 
vius  dise  assez  nettement  que  l'interruption 
de  la  messe  ne  va  au  mortel  que  (piand  elle 
dure  des  heures  entières  (3),  il  y  aurait  de 
l'imprudence  à  se  Oer  à  sa  décision.  Des 
théologiens  moins  exacts  qu'il  ne  l'est 
ordinairement  ne  demandent  qu'un  quart 
d'heure  :  et  ce  terme  paraîtra  assez  long  à 
quiconque  voudra  réflecliir  sur  la  grandeur 
de  la  matière  ,  et  sur  l'indécence  qu  il  y  a  à 
quitter,  pour  une  occupation  étrangère,  la 
plus  sainte  occupation  qu'on  puisse  imagi- 
ner (4;. 

2.  Il  y  a  cependant  des  occasions  où  l'on 
peut  saintement  interrompre  le  sacrifice, 
comme  s'il  fallait  donner  l'absoiulion  et  le 
viatique  à  un  homme  prêt  à  expirer,  oii 
l'extréme-onction  à  quelqu'un  qui  n'a  pu 
recevoir  les  autres  sacrements.  Il  en  est  de 
même  par  rapport  à  l'évéque  qui  doit  confé- 
rer les  saints  ordres;  au  curé,  qui  doit  faire 
son  instruction  ou  publier  les  ordonnances 
de  l'Eglise;  au  supérieur,  qui  doit  recevoir 
les  vœux  de  religion.  Ce  serait  encore  la 
même  chose  s'il  s'agissait  de  sauver  la  vie  à 
un  malheureux  qui  va  succomber  sous  les 
coups  d'un  assassin,  si  suu  pasteur  ne  lu! 
tend  nue  main  secourable.  Sylvius  ajoute, 
d'après  Navarre,  un  autre  cas,  que  je  mets 
dans  les  notes  (5).  Mais  en  l'admettant  avec 
lui,  je  ne  voudrais  pas  admettre  avec  d'au- 
tres, qu'un  prêtre  qui  n'en  est  pas  encore  à 
rOBertûire,  puisse  recommencer  la  messe  en 
faveur  d'un  évêque  ou  d'un  prince  dont  on 
lui  annonce  l'arrivée.  Ni  l'un  ni  l'autre  no 
péchera  en  manquant  la  messe  qu'il  ne  peut 
entendre.  Mais  un  prêtre  pourrait  bien  pé- 
cher en  s'écartani,  de  sa  propre  autorité, 
d'une  loi  universellement  observée.  Je  trou- 
verais moins  de  mal  à  dire  deux  messes  sans 
prendre  d'ablutions  qu'à  en  couper  une  au 
quart  pour  la  recommencer.  Si  on  m'oppose 
l'autorité  de  Navarre,  d'Azor  cl  de  Gavan- 
tus  (G),  j'opposerai  à  mon  tour  Ledesma, 
Saizeelo,  et  Gavantus  lui-même,  qui,  dans 
son  Manuel  des  évéques  (7j,  cite  un  décret 
du  premier  concile  provincial  de  Milan,  le- 

(5)  Navarrus,  cap.  7  de  Oral.,  n.  69,  ait  :  «Se  imerroga- 
luni  respoudisse  ob  exoneralioiieui  ODiuino  ueceîsjriaiii, 
miss^in  iioo  illicite  iolerrunipi,  si  nullalenus  usque  ad 
lineiii  differri  polesl.  »  Sylvms,  ibid.,  C. 

(6)  Gavaulus,  part,  m,  lit.  10,  iu  One. 

(71  Mi«aiii  iucho.Uam  uemo  répétai.  Coiicil.  Hediut. 
apud  Gavmiluin  in  Manuel,  episcop.  V.  Mis»*  rilus,  ii. 
lu.  Vide  Ûuarti,  ibid.,  dub.  i 


!67 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  WTLS  SACRES. 


168 


quel  défend  absolument  de  répéter  la  messe 
(juand  une  fois  clic  a  été  commencée.  Après 
tout,  dans  ces  sortes  de  cas,  la  coutume  des 
lieux  résout  bien  des  difficultés. 

3.  Un  prêtre,  qui  pour  do  légitimes  raisons 
a  interrompu  l'action  du  sacrifice,  doit  après 
la  consécration  ,  reprendre  où  il  en  est  de- 
meuré, lorsque  l'interruption  n'a  pas  été 
assez  longue  pour  rompre  l'unité  morale  do 
l'action.  Or  l'on  regarde  comme  capable  de 
rompre  cette  unité  toute  interruption  qui 
dure  deux  heures  ou  plus;  d'où  il  suit  que  si 
une  faiblesse,  ou  une  affaire  pressante  sépa- 
rait le  prêtre  de  l'autel  pendant  tout  ce  temps, 
il  faudrait  garder  les  espèces  pour  être  con- 
sommées le  lendemain;  à  moins  qu'on  n'eût 
prévenu  cet  inconvénient  en  faisant  achever 
à  temps  le  sacrifice  par  un  autre  prêtre  ; 
ainsi  que  nous  Talions  dire  dans  un  moment. 
!  Que  si  on  a  été  obligé  de  quitter  l'autel 
avant  la  consécration, et  qu'on  revienne  dans 
l'espace  d'une  heure,  on  doit  reprendre  où 
l'on  a  quitté.  Mais  si  on  revient  plus  tard,  il 
vaut  mieux ,  si  l'heure  le  permet  encore, 
commencer  une  nouvelle  messe,  que  de  ten- 
ter d'unir,  sans  une  vraie  nécessité,  des  par- 
lies  trop  séparées  pour  faire  sûrement  un 
tout  moral  (1).  Si  nous  donnons  à  l'espace 
qui  précède  la  consécration  moins  d'éten- 
due qu'à  celui  qui  la  suit,  c'est  qu'on  per- 
met plus,  pour  éviter  un  défaut  substantiel , 
que  pour  en  éviter  un  autre  qui  ne  regarde 
que  des  cérémonies  accidentelles  et  prépara- 
toires. 

Nous  supposions  tout  à  l'heure  que,  quand 
un  prêtre  ne  peut  finir  la  messe,  un  autre 
doit  le  faire  pour  lui.  Cette  maxime  géné- 
rale étant  enseignée  dans  la  Rubrique  (2)  ne 
souffre  aucune  difficulté  :  mais  son  applica- 
tion peut  en  souffrir  quelques-unes  qu'il  est 
bon  d'éclaircir. 

!^.  On  demande  donc  d'abord,  si  un  prêtre 
est  obligé  en  conscience  à  suppléer  au  défaut 
d'un  autre?  Le  sentiment  le  plus  commun, 
le  plus  sûr,  le  plus  probable,  est  pour  l'alfir- 
malive.  L'interruption  du  sacrifice  est  un  des 
plus  fâcheux  inconvénients,  qui  puissent  se 
trouver  dans  la  célébration  de  la  messe. 
Comment  donc  un  prêtre  qui  a  du  zèle  pour 
la  gloire  de  Dieu  et  pour  la  religion,  n'y  re- 
méiliera-t-il  point,  lorsqu'il  est  en  siy»  pou- 
voir de  le  faire  ?  Ainsi  pensent  saint  Thomas, 
Suarez  (3),  et  les  meilleurs  théologiens,  qui 
croient  pour  la  plupart  qu'on  ne  pourrait  y 
manquer  sans  péché  mortel. 

5.  On  demande  en  second  lieu  quel  prêtre 
est  tenu  de  suppléer  au  défaut  d'un  autre.  II 
est  constant  que  si  celui  qui  est  tombé  en  dé- 
faillance reprenait  ses  esprits,  ce  serait  à  lui 

(1)  Vide  Qiiarli,  ibid.,  dub.  4,  pag.  milii  168. 

(2)  Si  sacerdos  anle  consecrationeiii  graviter  inûrme- 
lur,  vel  in  syncopen  inciderit,  aut  nioriauir,  prœtcrmilti- 
lur  niissa.  Si  post  coiisecralioncm  corporis  laiitum  anle 
consecralionom  sanguinis ,  vel  ulroque  consecralo,  id 
accidit,  missa  per  aliura  sacerdolem  explealur  ab  eo  loco 
ubi  ille  desiit,  et  in  casii  necessilalis  etiam  per  non  jéju- 
num. Si  tamen  non  obierit,  sed  fiieril  infirmus,  adeo  lamen 
ut  possit  comiDunicare,  cl  non  adsit  alla  lioslia  consecrata 
sacerdos  qui  missani  supplet,  dividal  bosliam,  et  unam 
parlem  praebeat  iuûrmo,  aliani  ipse  sumat.  Si  autem  semi- 
prolata  forma  corporis  obiit  sacerdos,  quia  non  est  fada 


à  finir  ce  qu'il  a  commencé.  Mais  en  suppo- 
sant que  ses  forces  présentes  ne  le  lui  per- 
mettent pas,  il  faut  dire  que  le  prèlre  le  plus 
voisin,  et  à  son  défaut  tout  autre  qui  sera  le 
moinH  éloigné,  est  tenu  solidairement  à  le 
faire.  Il  est  cependant  de  l'ordre  de  préférer 
ceux  qui  peuvent  faire  cette  sainte  action 
avec  plus  de  décence.  Ainsi  un  prêtre  qui  n'a 
pas  encore  célébré  l'emportera  sur  celui  ([ui 
a  déjà  dit  la  messe  ;  et  celui-ci  sur  un  autre 
qui  aurait  déjà  déjeuné.  Mais  ce  choix  ne 
peut  guère,  ce  me  semble,  avoir  lieu  que 
dans  les  villes.  A  force  de  chercher  à  droite 
et  à  gauche  dans  les  campagnes  un  homme 
mieux  disposé,  on  pourrait  par  une  longue 
interruption  se  mettre  hors  d'état  de  finir  le 
sacrifice. 

6.  Si  le  seul  prêtre  qu'on  peut  trouver  pour 
le  supplément  dont  nous  parlons,  avait  sur 
sa  conscience  quelque  chose  qui  lui  fît  une 
peine  sérieuse,  il  devrait  se  réconcilier,  ou 
par  le  ministère  d'un  confesseur,  s'il  en  avait 
un  à  la  main,  ou  par  le  moyen  d'un  bon  acte 
de  contrition.  Un  excommunié,  qui  ne  pour- 
rait se  faire  absoudre,  devrait  faire  la  u)émc 
chose;  car  l'intégrité  du  sacrifice,  étant  de 
droit  divin,  doit,  au  jugement  de  plusieurs 
bons  docteurs,  l'emporter  sur  les  lois  humai- 
nes, et  sur  les  liens  par  elle  imposés. 

S'il  ne  se  trouvait  personne  pour  achever 
le  sacrifice,  il  faudrait  réserver  les  saintes 
espèces  dans  un  lieu  décent  :  et  le  lendemain 
le  même  prêtre,  ou  un  autre  ,  s'en  commu- 
nierait, après  avoir  pris  celles  qu'il  aurait 
consacrées  à  sa  messe.  Si  cette  ressource 
manquait  absolument ,  un  simple  séculier 
pourrait  prendre  les  espèces  consacrées , 
ainsi  que  nous  l'avons  insinué  ailleurs  :  mais 
il  faudrait  qu'il  fit  tous  ses  efforts  pour  se 
mettre  en  état  de  grâce,  s'il  n'y  était  pas. 

C'est  une  question  de  savoir  si  dans  le  cas 
d'une  messe  commencée  par  un  prêtre  ,  et 
achevée  par  un  autre,  l'application  du  se- 
cond prévaut,  ou  si  c'est  celle  du  premier. 

Pour  éviter  toute  difficulté,  il  faudrait  que 
le  second  se  chargeât  de  l'intention  de  celui 
qu'il  remplace.  Mais  comme  bien  des  gens  , 
et  enlr* autres  Quarti,  ne  l'y  croient  pas  obligé, 
il  faut  prendre  un  parti.  Avcrsa  donne  la 
préférence  à  l'application  du  second.  Je  pense 
bien  différemment,  parce  que  je  suis  per- 
suadé que  l'essence  du  sacrifice,  se  trouve 
tout  entière  dans  la  consécration,  et  qui 
plus  est,  dans  la  consécration  d'une  seule 
espèce  (4).  Mais  comme  il  y  a  du  danger  à 
se  régler  dans  la  pratique  sur  des  opinions 
très-contestées,  et  peut-être  très-contestables, 
je  me  ferais  une  loi  dans  le  cas  présent  de 
n'avoir  d'autre  intention  spéciale  que  celle 

consecralio,  non  est  neeesseut  niissa  por  alinm  supplea- 
tur.  Si  vero  obierit  semiprolata  forma  sanguinis,  lune  aller 
prosequalur  missam,  et  super  cumdem  caliccm  répétât 
inlegram  formam  ab  cotoco  :  Simili  modo.  de.  Vel  posset 
super  alium  caliccm  praeparalum  inlegram  furmam  pro- 
ferre, et  liosliam  priuii  sacerdolis  ac  sanguinem  a  se  con 
seeralum  sumere,  acdeinde  calicem  relictuni  semicouse- 
cralum.  Riibric.  v'ti't.  m,  lit.  10,  imm.  5. 

(3)  S  Tliom. /lie  q.  83,  art.  6,  ad  i  ;  Suarez,  disp.  85, 
secl.  I  ;  Quarli,  in  Rubr.  niox  cit.,  p.  404. 

(i)  Contin.  Tournety,  lom.  IX,  p.  526  et  545. 


109 


INT 


INT 


«70 


du  prêtre  au  défaut  duquel  je  serais  obligé 
de  suppléer. 

7.  Ou  demande  en  troisième  lieu  quand  un 
prêtre  est  obligé  de  suppléer  pour  un  autre. 

Nous  croyons  qu'il  n'y  est  tenu,  que  lors- 
que ce  dernier  a  manqué  dans  quelque  ac- 
tion depuis  la  consécration  entière  du  pain 
jusqu'à  la  communion  entière  du  précieux 
sang;  parce  que  ce  n'est  que  dans  ce  cas  que 
le  sacrifice  manque  de  quelques-unes  de  ses 
parties  essentielles  ou  intégrantes. 

De  ce  principe  il  suit,  1'  contre  Fumus,  que 
si  le  premier  prêtre  n'a  fait  que  commencer 
le  canon,  ou  même  les  paroles  de  la  consé- 
cration du  pain,  il  n'est  pas  permis  de  conti- 
nuer sa  messe.  Ce  qu'on  peut  alors  faire  do 
mieux  ,  selon  Suarez,  c'est  de  commencer 
Une  nouvelle  messe,  d'y  employer  la  même 
matière  dont  le  premier  prêtre  avait  déjà  fait 
l'oblation,  et  de  l'offrir  de  nouveau. 

Il  suit ,  2°  contre  Bonacina  et  Henriquei, 
que,  quoique  le  prêtre,  lorsqu'il  manque,  ait 
déjà  communié  sous  l'espèce  du  pain,  il  faut 
qu'un  autre  prêtre  achève  la  communion 
sous  l'espèce  du  vin;  parce  que  la  commu- 
nion sous  les  deux  espèces  apjiartient,  sinon 
à  l'essence,  au  moins  à  l'intégrité  substan- 
tielle du  sacrifice. 

Il  suit,  3°  que  si  le  préire  ne  tombe  qu'a- 
près la  communion  du  corps  et  du  sang  ,  il 
n'y  a  rien  à  suppléer,  parce  que  ce  qui  man- 
que alors  n'est  qu'accidentel.  Ces  consé- 
quences et  les  principes  dont  elles  sortent , 
sont  admises  par  les  meilleurs  théologiens. 
On  peut  consulter Quarti,  qui  traite  très-bisn 
toute  cette  matière  (1). 

8. On  demande  en  quatrième  lieu  quel  parti 
il  faut  prendre, quand  on  ne  sait  pas  précisé- 
ment en  quel  endroit  le  prêtre  s'est  arrêté; 
qu'on  ignore,  par  exemple,  s'il  avait  déjà 
consacréle  pain, ounon, etc.  Nousrésoudrons 
cette  difficulté  par  deux  petites  règles. 

Règle  1.  Quand  on  doute  si  le  prêtre  a  con- 
sacré le  pain  ou  le  vin,  il  faut  les  consacrer, 
mais  sous  condition. 

La  raison  de  la  première  partie  est  que, 
si  on  ne  les  consacre  pas,  on  court  risque  de 
n'avoir  qu'un  sacrifice  imparfait;  parce  qu'il 
peut  arriver  que  le  prêtre  n'en  ait  pas  fait  la 
consécration. 

La  raison  de  la  seconde  partie  est  que  ,  si 
on  les  consacre  purement  et  simplement, 
on  s'expose  a  consacrer  une  seconde  fois  ce 
qui  l'est  déjà.  Il  faut  donc  ne  le  faire  que 
sou>  condition,  et  il  suffit  que  celte  condition 
soit  mentale.  Suarez  (i),  qui  d^nne  celle  dé- 
cision ,  ajoute  que,  quand  on  ne  peut  bien 
savoir  si  un  prêtre  avait  déjà  consacré  l'es- 
pèce du  pain,  il  est  plus  à  propos  de  répéter 
a  capite  Canonis,que  de  reprendre  seulement 
à  C^Mt  pridie.  Le  même  théologien  conseille 
aussi  de  consacrer  alors  une  nouvelle  hostie, 
et  de  prendre  celle  qui  est  l'obiet  du  doute, 

(1)  Quarli,  p.  m,  lit.  10,  p.  405. 

(2)  Suarez,  disp.  85,  sect.  i. 

(5)  D'autres  excluent  seulement  le  temps  d'après  midi. 
Toyet  Quarti;  Bened.  XIV. 

(i)  Si  post  conseeralionem corporls,  aut  eliam  vini ,  depre- 
hendilur  defeclug  alterius  speoiei ,  altéra  jam  consocrata; 
Vjnc  si  nnllo  modo  hab"ri  possit,  prncediniliim  dit,  et 

Dictionnaire  des  rites  .«acrés.  II, 


après  la  communion  du  précieux  sang.  Mais 
pourquoi  s'exposer  par  une  nouvelle  consé- 
cration à  faire  un  nouveau  sacrifice? 

Règle  2.  Quand  on  est  sûr  que  le  prêtre 
a  consacré  les  deux  espèces,  parce  qu'il  n'est 
mort  ou  n'est  tombé  en  défaillance  qu'après 
avoir  fait  l'élévation  du  calice,  mais  qu'on  no 
peut  savoir  ce  qu'il  a  dit  ou  fait  depuis  ce 
temps-là  ;  celui  qui  supplée  pour  lui,  doit  re- 
commencer à  Unde  et  memores.  Par  la  mémo 
raison,  s'il  a  manqué  après  le  Pater,  il  f.iut 
reprendre  en  entier  l'oraison  Li7;errt  nos,  qui 
vient  après.  C'est  le  vrai  moyen  de  n'omeltre 
aucun  de  ces  rites,  qui,  sans  être  absolunient 
essentiels,  sont  néanmoins  d'une  grands 
conséquence. 

9.  On  demande  en  cinquième  lieu  en  quel 
temps  on  doit  continuer  la  messe  d'un  prêtre 
qui  n'a  pu  l'achever. 

Il  est  sûr  qu'on  doit  le  faire  aussitôt  qu'il 
est  possible,  parce  que  le  sacrifice  n'étant 
qu'une  action  totale,  plus  on  diffère,  moins 
ses  parties  ont  de  liaison  :  et  l'on  pourrait 
enfin  différer  si  longtemps  qu'elles  n'en 
seraient  plus  susceptibles.  Mais  combien  de 
temps  faudrait-il  différer  pour  rompre  le 
nœud  d'union  jusqu'à  i.a  pouvoir  le  rétablir? 
C'est  sur  quoi  on  est  fort  paitagé.  Quelques- 
uns  ont  cru  avec  Henriquez,  qu'il  n'y  a  rien 
de  trop  dans  I  espace  de  vingl-quatre  heu- 
res; et  qu'ainsi  un  préire  pourrait  achever 
le  lundi  matin  une  messe  que  lui-même  ou 
un  autre  aurait  laissée  imparfaite  le  diman- 
che d'auparavant.  D'autres  ont  renfermé  cet 
intervalle  dans  le  courant  de  la  journée  en- 
tière :  de  sorte  qu'on  peut,  selon  eux,  finir  à 
à  six  heures  du  soir  une  messe  interrompue 
dès  quatre  heures  du  malin  ;  c'est  le  senti- 
ment d'Azor  (3).  Enfin  la  plupart  des  autres 
ont  borné  cet  espace  à  une  heure  ou  deux  : 
et  c'est  le  parti  que  je  prendrais.  Les  trois 
autres  ont  quelque  chose  qui  répugne.  Ils 
sont  même  contraires  à  la  rubrique,  qui,  en 
prescrivant  qu'un  prêtre  à  qui  la  malière 
du  calice  manque  après  la  consécration  du 
pain,  attende  quelque  temps  qu'on  lui  ap- 
porte du  vin  ('i-\  suppose  qu'il  ne  doit  atten- 
dre, ni  des  vingl-quatre  heures,  ni  même  une 
demi-journée  entière. 

10.  Enfin  on  demande  si  le  préire  qui  finit 
la  messe  pour  un  autre  à  qui  une  faiblesse 
subite  n'a  pas  permis  de  l'achever,  doit  lui 
donner  une  partie  de  Ihoslie  qu'il  avait  con- 
sacrée. 

Un  écrivain,  dont  le  nom  sonne  assez  mal 
parmi  les  théologiens,  le  croit  ainsi.  La  rai- 
son qu'il  en  rend  est  que  le  sacrificateur 
doit,  selon  les  canons,  participera  la  victime 
de  son  sacrifice  (5j.  Or,  le  préire  infirme 
dont  il  s'agit  a  fait  en  grande  cl  très-grande 
partie  l'office  de  sacrificateur;  c'est  donc  à 
la  propre  hostie  par  lui  consacrée  qu'il  doit 
participer. 

missa  absolvenda,  ila  tanicn  ut  prastermiitanlur  verba  el 
signa  qua;  pertinent  ad  speciem  deliclentem.  Quod  si  ei- 
speclandu  aliquaiidiu  lialieri  possit,  exspeclandura  erit,  na 
sacriticium  maneat  imperfeclum.  Rubr.  part.m,tit.i,  n.  8. 
(S)  yuale  eril  illud  sacriticium,  cui  nec  ip-;e  sacrilicaiii 
parliceps  esse  coguoscilur.  Concit.  Totet.  %a,  cap.  5  ;  aynul 
Grac.  cap.  11,  de  Consecr.  Aht.  ' 


171 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


172 


Gavantos  no  va  pas  tout  à  fait  si  loin. 
Selon  lui,  il  convient  que  le  malade  commu- 
nie sous  les  mêmes  symboies^  dont  il  a  fait 
l'oblation  ;  mais  cela  n'est  pas  absolument 
nécessaire.  Ce  tempérament  paraît  assez  mal 
imaginé.  Car  enfin,  ou  le  moribond  est  en- 
core regardé  comme  ministre  du  sacrifice,  ou 
non.  S'il  est  regardé  comme  tel,  non-seule- 
ment il  convient,  mais  il  est  absolument  né- 
cessaire qu'il  communie  de  la  même  ho»lie 
qu'il  a  consacrée.  Si  au  contraire  il  n'est 
plus  réputé  tel,  il  doit  communier  comme 
les  autres  fidèles,  c'est-à-dire  no  recevoir 
qu'une  petite  formule,  soit  qu'il  l'ait  lui- 
même  consacrée  à  la  messe  qu'il  na  pu 
finir,  soit  qu'elle  ait  été  consacrée  antécé- 
demment. 

Or,  c'est  à  cette  dernière  opinion  que  nous 
croyons  nous  devoir  attacher ,  1°  parce 
qu'elle  est  très-conforme  à  la  lettre  de  la  ru« 
brique  que  nous  avons  ci-dessus  citée  :  j'en 
remets  les  paroles  sons  les  yeux  du  lecteur  : 
elles  ne  demandent  ni  ne  souffrent  de  com- 
mentaire :  Si  saccrdos  non  ohieric,  sed  fuerit 
infirmus,  adeo  lumen  ut  posait  comnmnicnre, 

ET   NON  ADSIT  ALIA  HOSTIA  CUNSECRAl'A,  sacer- 

dos  qui  missam  supplet,  aividal  hosliam  et 
unam  partem  prœbeal  infirma,  etc.  Donc,  s'il 
y  a  d'autres  hosties  qui-  la  grande,  c'est  de 
ceiles-là,  et  non  de  celle-ci  qu'on  doit  com- 
munier ;  2°  parce  que  la  communion  du  cé- 
lébrant, considérée  conune  telle,  doit,  de  l'a- 
veu de  tout  h-  inonde,  se  faire  sous  les  deux 
espèces  :  or,  il  est  contre  tout  usage  de  com- 
munier sous  les  deux  espèces  un  prêtre  qui 
lonibe  malade  après  les  avoir  cousacrées 
toutes  deux.  Donc,  il  n'est  plus  regardé 
comme  célébrant,  mais  comme  simple  fidèle. 
Ces  raisons,  auxquelles  Quarli  (1)  en 
ajoute  encore  d'autres  qu'on  peut  voir  chez 
lui,  me  paraissent  si  justes  que  je  ne  vou- 
drais point  du  tout  m'écarter  du  sentiment 
commun.  L'objection  tirée  du  concile  de 
Tolède,  qui  veut  qu'un  prêtre  ne  dise  aucune 
messe  sans  y  communier,  ne  regarde  de  près 
ni  de  loin  le  cas  dont  il  s'agit.  Le  concile, 
en  censurant  de  malheureux  ministres  qui 
disaient  plusieurs  messes,  et  ne  commu- 
niaient qu'à  la  dernière,  parle  de  gens  qui, 
se  portant  bien,  commençaient  et  finissaient 
la  messe  d'un  bout  à  l'autre  ;  et  nous  par- 

(I)  Quarti,  p.  m,  lit.  10,  n.  sect.  i,  diib.  6. 

{i)  SI  quis  exlra  hujusraodi  c.isus  necessilalis  intégra 
sacramenla  non  sumpserit,  gravisslme  peccau  Rubrita, 
part.  111,  lit.  Il),  ".  4. 

(5)  S.  Tlioui.  m  p.,  q.  80,  art.  12,  et  q.  82,  art.  4. 

(4)  La  rubrique  appelle  le  cdté  de  l'Epiire  le  côté  gau- 
che, de  l'autel.  Le  côlé  de  l'Evangile  est  en  effet  le  côté 
droil,  et  le  côlé  de  l'tipitre  le  côlé  gauolie,  par  rapport  au 
crucilix  qui  est  a  l'autel,  comme  le  Poiititical,  imprimé  iï 
Bome  pour  la  première  fois  en  1485,  et  celui  qui  fui  ini- 
priuié  à  Venise  en  1520,  le  font  remarquer.  Mais  de  peur 
qu'on  ne  fût  embarrassé  en  lisant  les  anciens  livres  d'é- 
glise, on  doiloiiserver  que  ces  considérations  et  ces  ex- 
pressions sont  récenles.  Il  n'y  a  guère  plus  de  deux  siècles 
qu'on  |iarle  aiusi.  Tous  les  anciens  Ordres  romains,  el 
tous  les  auteurs  ecclésiastiques  jusqu'au  \i'  siùcle,  ont 
appelé  le  cAié  de  l'Ei'Ilre  le  eôté  droit,  parce  (pi'ils  ont 
pris  pi'ur  ta  gauelie  et  la  droite  de  l'aulei,  ce  qui  e.sl  à  la 
gaueiie  ou  à  lu  droite  du  prêtre  ut  de  ceux  qui  eaireul 
dans  régli:>e. 

Le  p;ipe  lunoreiil  III,  vers  l'an  1200.  diL  Qucore  à  l'é- 
g»rd  de  l'Iulrdt  et  de  l'Oraison  :  i  Le  célébranl  se  tient  au 


Ions  ici  d'un  prêlrc  qui  l'a  commencée  et 
poursuivie  jusqyes  à  la  consécration,  mais 
à  qui  une  faiblesse  imprévue  n'a  pas  permis 
de  l'achever.  C'est  de  ce  dernier  tjue  nous 
prétendons  qu'il  no  doit  pas  plus  commu- 
nier de  la  grande  hostie  qu'il  a  consacrée , 
que  du  calice,  on  supposant  qu'il  l'ait  aussi 
consacré. 

Nous  ne  parlons  point  du  péché  que  coio- 
mettrait  un  prélrc  qui  ne  oommuniorail 
point  à  sa  messe  ,  ou  qui  n'y  commu- 
nierait que  sous  une  espèce,  ou  enfin  qui, 
communiant  sous  toutes  les  deux,  n'en  pren- 
drait qu'une  partie,  et  laisserait  l'autre  sans 
nécessité.  La  rubrique  dit  qu'il  pécherait 
très-grièvement  (2).  Saint  "Thomas  (.3)  et 
avant  lui  le  xir  concile  de  Tolède  l'avaient 
dit  d'une  manière  bien  précise.  La  cliose 
parle  d'elle-même.  Il  n'est  pas  plus  permis 
de  mutiler  la  communion  que  la  consécra- 
tion. L'un  et  l'autre  est  injurieux,  et  au 
sacrifice,  et  à  celui  à  qui  le  sacriike  est 
offert. 

introït 

(Explication  du  P.  Lebrun.  ) 
ri:briqde. 
Lcprétre,nyanl  baisé  l'autel, va  aucôti  gau- 
che (i),  qui  est  celui  de  l'Epitre,  s'y  tient  de- 
bout, la  face  tournée  à  l'autel,  fait  le  siqne 
de  la  croix,  dit  l'Introït  d'une  voix  intelli- 
gible, avec  le  Gloria  Patri,  et  répète  l'In- 
troït sans  faire  de  nouveau  le  signe  de  la 
croix.  Rubr.,  tit.  IV,  n.  2. 

REMARQUES 

Sur  les  côtés  droit  et  gauche  de-  l'autel;  sur  le  lieu,  le 

nom,  la  couiposilioii  et  la  répétition  de  l'Iulroît. 

1,  Le  prêtre  va  au  côté  droit  de  l'EpUre,  et 
s'y  tient  longtemps  pendant  la  messe  par 
une  raison  naturelle,  à  laquelle  on  en  a  joint 
de  mystérieuses,  qui  sont  arbitraires,  el  que 
nous  omettons.  La  raison  naturelle  est  que, 
dans  les  anciennes  églises,  bien  orientées  , 
la  sacristie  est  au  midi,  à  la  droite  de  ceux 
qui  entrent,  et  que  le  prêtre,  placé  de  ce  côlé»» 
là,  se  trouve  plus  à  portée  de  tous  les.  mi- 
nistres qui  vont  et  vienaent  de  la  sacristie  à 
l'autel. 

C'est  aussi  pour  cette  raison  qu'on  place 
de  ce  côlé-là  le  siège  de  l'cvéque  ou  du  célé- 

côlé  droit  de  l'autel,  Ad  dexteram  consistil  nllaris...  ad 
dexteram  pariem  allmis  primimi  iiccedil.  »  { lunoc.  III,  de 
MyM.,  I.  u,  c.  a.  )  Uuraud,  eu  1286,  ue  s'énonce  p.is  au- 
Iremcut  [Ration.,  I  iv.  c.  n),  el  ces  mêmes  exjiressions 
se  trouvant  dans  l'Ordre  romain  de  Gaïelaii  (Ordo  rom. 
XIV,  ,Wiis.  Ital.  p.  296)  ;  dans  celai  d'AméHus,  qui  écrivait 
en  1380  (  Ordo  rom.  xv,  p.  4-59')  ;  dans  Haoul  de  fongres, 
qui  vivait  en  UÛO,  ilans  le  Missel  de  Ljon.  de  1610,  el, 
dans  ceux  de  [ilusieurs  autres  Eglises,  et  niôine  dans  le 
Missel  romain  imprimé  a  Paris  en  l!54i,  fol.  116,  et  dam 
celui  de  UesaiiçoB,  de  IS89,  p.  109. 

Je  crois  quelaiwoveUe  nwnièra  d«  désig«er  la  droite 
et  U  gauche  de  l'autel  a  été  iiUrocUiite  par  Patricio,  évo- 
que de  Piouza  ;  lequel,  après  a»oir  corrigé  le  PoiitiOcal, 
dédia  au  pape  Innoeeiit  VIU  te  Trmté  des  cérémoiiicsds 
fEglke  de  Rome,  l'an  U88  Ce  traité  a  été  iuiprimé  pour 
la  première  foissim»  le  nom  de  M.ircel,  l*au  1516;  et  l'on 
>  lil  que  le  i6lé  paiirlie  esll.iotéde  l'Epîire  ;  AccedH 
ad  cornu  siiiiilruin  altaris  tiidelicet  em'slote  (Cinem.,  I. 
ii,c.  2,  fol.  lU).  La  rubrique  du  Missel  du  saint  pape 
Pie  V  a  adopté  celte  nouvelle  expression,  el  elle  a  été 
suivie  par  tous  les  rubriquaires. 


175 


INT 


INT 


m 


brant  aux  messes  solennelles.  L'autel,  qui 
est  le  lieu  propre  du  sacrifice,  n'est  pas  la 
place  nécessaire  de  l'Introït,  ni  de  tout  ce 
qui  précède  l'oblation.  Selon  les  ancieHs  Or- 
dres romains  du  viir  et  du  ix°  siècle,  le 
ponlife,  après  avoir  baisé  l'autel,  allait  se 
placer  à  son  siège,  et  ne  rurcnait  à  l'autel 
que  quand  il  fallait  offrir.  Les  évéqucs  l'ont 
encore  de  même  aux  messes  pontilicales  ;  et 
les  Eglises  de  Reims  (1)  et  de  Laon  (2)  ont 
conservé  et  suivent  actuellement  cet  ancien 
usuge  à  toutes  les  messes  du  chœur  (3). 

11  faut  pourtant  remarquer  que  la  longueur 
de  ce  qui  est  lu  ou  chanté  a  été  la  principale 
raison  qui  a  porté  à  se  placer  hors  de  l'autel, 
pour  pouvoir  s'y  asseoir;  car  d'ailleurs  il 
convient  parfaitement  qu'après  être  monté  à 
l'autel  et  lavoir  baisé,  on  s'y  arrête  et  on  y 
lise  la  Collecte.  Les  oraisons  solennelles  do 
la  messe  du  vcndrcidi  saint  se  sont  dites  du^ 
rant  plusieurs  siècles  le  mercredi  saint  et  le 
vendredi,  quatre  ou  cinq  heures  avant  la 
messe  ,  et  le  célébrant  ne  laissait  pas  de  les 
dire  à  l'autel  (4). 

'2. Le  prêtre  faille  signe  de  hi  croix, comme 
les  chrétiens  ont  coutume  de  faire  en  com- 
mençant une  action.  On  disait  même  eo 
quelques  Eglises  (5)  :  Au  nom  du  Père,  et  du 
Fils,  et  du  Saint-Jisprit,  ou  que  le  secours  du 
Seigneur  soit  avec  nou.f,  immédiatement  avant 
l'Introït;  et  ces  mots  sont  toujours  accompa- 
gnés du  signe  de  la  croix.  Les  jacobins  ont 
conservé  l'usage  de  dire  :  Au  nom  du 
Père ,  etc. 

3,  Il  dit  l'Introït.  Le  commencement  de 
cette  partie  de  la  messe  s'appelle  Introït , 
c'est-à-dire  entrée ,  parce  qu'on  le  chante 
lorsque  le  prêtre  entre  à  l'autel. C'est  là  l'en- 
trée du  prêtre  et  du  peuple,  et  l'introduction 
aux  prières  de  la  messe.  Dans  le  Missel  am- 
brosien  il  est  nommé  Ingressa ,  entrée.  Saint 
Grégoire  l'a  appelé  antienne  pour  l'entrée  , 
parce  qu'il  était  chanté  en  antienne,  c'ost-à- 
dire  à  deux  chœurs;  et  dans  l'uncien  Missel 
d'Embrun  et  de  Glandève  (6),  comme  dans 
tous  ceux  des  églises  de  Normandie,  aussi 
bien  que  dans  celui  des  carmes ,  il  est  nommé 
office,  parce  que  c'est  par  là  que  le  chœur 
commence  l'office  de  la  messe. 

L'Introït  est  ordinairement  composé  de 
deux  ou  trois  versets  de  psaumespu  d'autres 
endroits  de  l'Ecriture  ,  afin  d'attirer  l'esprit 

yl)  Voyez  Meurier,  doy^n  Ue  Reims,  qui  écrivait  en 
loS5.  Nous  avoiib,  dil-il,  en  celle  Kglise  d..-  Reims  encore 
une  cérémonie  pariiculière,  au  moins  qui  n'esl  pas  com- 
mune à  plusieurs  Eglises  ;  cVsi  que  nous  avons  un  pupilre 
U  pa:  l,  près  de  l'aulel,  où  le  prêtre  se  tient  jusqu'à  l'Utlèr- 
toire.  Sernum\i  de  lu  messe,  loui.  1,  p.  112. 

(2)  Rit.  Laudun.  p.  98  el  563,  Miss.  l.'ioV  n  1702. 

(5)  A  la  calhédrale  de  Verdun,  le  célébrant  quiUe 
l'auiol  après  y  avoir  dit  l'oraison,  et  va  an  troue,  où  il  dc- 
naeure  jusqu'à  ce  que  le  diacre  chante  l'Evangile. 

(4)  Voy.  le  Sacramenlaire  du  ix"  siècle,  donné  pai'  le 
p.  Menard,  p.  PI. 

(5)  Voy.  les  Mi'îsels  de  Cli:irtres,  en  U89;  de  'N'ienne, 
en  1  19;  de  Grenoble  ,  en  Ibiâ,  et  plusieurs  autres.  Les 
carmes  disaient,  il  y  a  ccnl  ans^  lu  l'umine  Paliis,  etc.  ,  et 
ne  le  disent  plus,  suivaal  leur  Cérémonial  de  l'an  1616, 
p.  335  L'Kglis^  de  Mayence  et  quelques  autres,  quoi- 
qu'elles aient  réfornii  leurs  Mi^stlj  sur  ce  ni  du  saint 
Jiape  Pie  V,  l'onl  dire  Arijuloruiin  ujstrum ,  etc.,  immé- 
diatement avaul  que  de  commencer  .'Introït.  Misi.  noiitml. 
1602.  Les  chanoines  de  l'Eglise  d'Aix-la-Chapelle  disent 


de  grâce  et  de  prièrt  (7),  qui  este!  nécessaire 
à  la  messe. 

4.  Le  prêtre  dit  l'Introït  non-seolemont 
aux  messes  basses,  où  il  doit  suppléer  lui 
seul  à  tout  ce  qui  se  dirait  au  chœur,  mais 
môme  aux  grandes  messes,  parce  qu'il  pour- 
rait ne  pas  entendre  distinctement  ce  que  le 
chœur  chante.  Selon  l'usage  le  plus  anciea 
et  le  plus  commun,  le  prêtre  ne  le  disait 
point,  comme  il  parait  par  les  S;icramenlai- 
res  donnés  par  le  cardinal  Thomasi,  par  Pa- 
melius,  Rocca,  Menard,  et  par  plusieurs  au- 
tres Missels  écrits  pour  le  prêtre  jusqu'au 
xiv  siècle,  où  il  n'y  a  ni  Introït,  ni  Epître, 
ni  Graduel,  ni  Evangile;  preuve  évidente  que 
le  prêtre  ne  le  disait  point  :  mais  il  y  a  aussi 
d'anciens  Missels  écrits  depuis  l'an  900(8)  , 
où  on  lit  les  Introït  et  tout  In  reste. 

5.  Il  ledit  d'une  voix  intelligible, parc(n\ue 
ce  qui  est  chanté  au  chœur  est  du  nombre 
des  prières  qui  doivent  être  entendues  de 
tout  le  monde.  Mais,  comme  il  est  marqué 
tlans  l'Ordinaire  des  chartreux  (9j,  aux  mes- 
ses hautes  le  prêtre  doit  prononcer  de  telle 
manière  l'Introït  et  le  Syrie,  qu'il  ne  soit  pas 
entendu  du  chœur. 

6.  On  dit  le  Gloria  Patri.  Originairement 
on  disait  pour  Introït  un  psaume  entier,  et 
l'on  sait  que  chaque  psaume  est  suivi  du 
Gloria  Palri.  Dans  la  suite,  depuis  environ 
mille  ans,  on  a  abrégé  le  psaume,  mais  sans 
supprimer  le  Gloria.  Après  un  ou  deux  ver- 
sels  ,  l'évêquc,  étant  au  bas  de  l'autel,  faisait 
signe  de  dire  le  Gloria  Patri  (10).  La  mes»e 
en  (  ffft  ne  peut  mieux  commencer  que  par 
la  louange  de  la  très-sainte  Trinité,  à  qui  lo 
saint  sacrifice  doit  être  offert. 

On  répète  i  Introït,  cest-à-dire  l'antienne. 
C  est  la  règle  établie  pour  tout  ce  qui  se 
chante  alternativement.  On  répétait  même 
l'Introït  deux  ou  trois  fois.  Les  Eglises  de 
Rouen  et  de  Sens,  et  les  carmes  (11)  le  dise.nt 
encore  trois  fois  aux  principales  fêtes  (12), 
pour  une  plus  grande  solennité; ce  qui  donne 
aussi  plus  de  temps  au  prêtre  de  faire  les 
encensements. 

Enfin,  on  ne  doit  pas  négliger  la  réflexion 
d'une  infinité  d'auteurs  (13)  depuis  le  ix'  siè- 
cle, qui  ont  regardé  l'iniroït  composé  des 
paroles  de  l'ancien  Testaioent  comme  une  ex- 
pres.sion  des  cris  et  des  désirs  des  anciens  pa- 
triarches qui  attendaient  la  venue  du  Messie. 

aussi  toujours  Adiiiloniati ,  etc.,  à  la  mess*  du  chœur. 
(6)  Miss,  e  Bibl.  Reg.  n.  3878. 
(7j  Spiritum  gratise  ei  precum.  Zach-  m,  10. 

(8)  On  voit  les  liilroït  notés  avec  des  points  et  de  petites 
notes  sans  lignes  dans  un  Missel  écrit  vers  l'an  900,  qui 
est  il  Saint-Barthélemi  de  Liège; dans  un  autre  d'Ulreclit, 
écrit  vers  l'an  925,  conservé  dans  les  archives  de  l'église 
impériale  et  collégiale  d'Ain-la-Cbapelle;  dans  no  Missel 
de  ïroyes,  de  la  bibliothèque  du  roi,  écrit  l'an  1600;  dao» 
un  autre  Missel  du  comnieuceiuent  du  \n'  siècle,  de  ta 
bibliothèque  de  M.  de  Coislin,  évéqne  de  Metz,  autrefois 
de  M.  Seguier,  etc. 

(9)  Ordo  Carlhus.  c.  25,  n.  U. 

(10)  Respiciens  ad  priorem  schoUe.annoitclOtdicatgle- 
riani.  Ordo  roui,  i  el  m,  p.  8  et  56. 

(ll)Orflin  lih.  n,  ftubr.  57. 

(12J  L'Eglise  de  Laon  et  les  prénaontrés  le  disent  «ms 
trois  l'ois;  mais  ii  la  second' ils  n'eu  répètent  que  la  luouié. 

(13)  Amal.  Alciu:-.  iiUùcberi.  Ivo  Carnut.  Ruiterl  Iwio- 
cenl  111,  etc. 


175  DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


176 


INVOCATION  DU  SAINT-ESPRIT. 

(Explication  du  P.  Lebrun.) 
Nous  avons  offert  le  pain  qui  doit  être 
changé  au  corps  de  Jésus-Chrisl;nous  avons 
offert  le  vin  mêlé  d'eau, qui  iloil  être  changé 
en  son  sang;  et  nous  souhaitons  d'élre  chan- 
gés nous-mêmes  pour  pouvoir  être  offerts  à 
Dieu  comme  une  hoslie  qui  puisse  !ui  plaire  : 
tout  cela  ne  peut  être  fait  que  par  Topéra- 
Jion  de  l'Esprit  sanclificatcur.  Nous  l'invo- 
quons donc,  afin  qu'il  daigne  nous  changer 
en  même  temps  qu'il  est  invoqué  pour  chan- 
ger le  pain  et  le  vin  au  corps  et  au  sang  de 
Jésus-Christ. 

RUBRIQUE. 

Leprétre  se  tenant  debout,  et  étendant  les 
mains,  les  élève  en  haut  et  les  joint  :  il  élève 
aussi  en  même  temps  les  yeux,  et  les  baissant 
d'abord,  il  dit  :  ^  enez  ,  Snnclifienteur.  Jl  fait 
le  signe  de  la  croix  avec  la  »\ain  droite  sur 
l'hostie  et  sur  le  calice  ,  en  disant  :  Benedic. 
Tit.  VII,  n.  5. 

REMARQUES. 

i.  Il  étend  les  mains,  les  élève  vers  le 
ciel,  et  les  joint  pour  exprimer  par  ce  geste 
qu'il  souhaite  le  secours  d'en  haut. 

2.  Il  élève  les  yeux,  qui  doivent  suivre  or- 
dinairement l'aclion  des  mains;  et  il  imite 
en  cela  Jésus-Christ,  Noire-Seigneur,  qui 
éleva  les  yeux  au  ciel  en  invoquant  la  toute- 
puissance  de  son  Père. 

3.  11  abaisse  d'abord  après  les  mains  et  les 
yeux  sur  l'oblation  qui  doit  êlre  bénite, et  il 
fait  le  signe  de  la  croix  avec  la  main  sur 
cette  oblation  ,  en  disant  benedic,  bénissez  , 
pour  marquer  que  c'est  par  la  vertu  de  la 
croix  qu'il  espère  la  bénédiction  qu'on  de- 
mande dans  la  prière. 

Venez,  Sanctifica-  Veni ,  Sanctificalor 
leur  tout  -  puissant ,  omnipotcns  ,  seterne 
Dieu  éternel,  et  bé-  Deus ,  et  benedic  hoc 
nisscz  ce  sacrifice  sacrificium  tuosaiicto 
préparé  pourla  gloire  nouiini  pr.Tparalum. 
de  votre  saint  nom. 

Celte  prière  a  été  tirée  de  l'ancien  Missel 
gallican,  comme  le  Micrologue  (Ij  l'a  remar- 
qué. Elle  se  trouve  dans  le  sixième  ordre  ro- 
main(2),qui  a  été  au  ix'  siècle  à  l'usage  des 
églises  de  France  ,  et  elle  était  aussi  dans  le 
Missel  mozarabe  des  églises  d'Espagne. 

EXPLICATION. 

Le  prêtre  s'élève  vers  Dieu  ,  comme  tout- 
puissant,  comme  l'auteur  et  la  source  de 
toute  sainteté, et  le  supplie  de  bénir  le  sacri- 
fice ,  qu'il  reconnaît  ne  pouvoir  être  offert 
qu'à  lui  seul. 

A  considérer  simplement  plusieurs  termes 
décode  prière,  on   pourrait  croire  qu'ils  se 

(1)  ComposlU  autem  oblalione  in  aliaii,  dicit  sacerdos 
hanc  orationem,  juxla  gallicanum  ordiiiein  :  Veni,  Sancli- 
ticalor....  tuo  nomini  prœparalum  :  Fer  Cliriitum  Dûmimun 
tiosirum   Microl. ,  c.  11. 

(2)  Xibl  ijraeparalum  :  Qui  vivis,  etc.  Ord.  Rom.  vi. 
n.  10,  p.7i.  ' 

(3)  Ego  Dominus  sanclificator  Israël,  i'tecft.  xxxvn, 

(1)  Selon  plusieurs  Missels,  on  disait  ici  le  Veni,  sancle 
Spinlus,  repie,  ou  le  Veni,  Creator  tout  au  long.  Fou.  les 
Missels  manuscnls  d'Evreux,  de  Coutances :  ceux  de  Rouen 
manuscrits,  et  imprimés  en  U85;  celui  de  Uayenxcn  iSOl; 
de  Marnioutier  en  1508;  de  Cliezal-Ben  11  <  n  1515;  pies- 


rapporlent  à  Dieu  lePère,ou  indistinctement 
aux  trois  divines  personnes. Eneffel, le  terme 
de  tout-puissant  s'adresse  ordinairement  au 
Père, ou  indistinctement  aux  trois  personnes 
en  un  seul  Dieu,  aussi  bien  que  celui  de 
sanctificateur  (.3);  mais  si  nous  les  expli- 
quons parles  autres  liturgies, et  parles  plus 
anciens  auteurs,  nous  dirons  que  le  prèlrn 
doit  avoir  principalemcnl  en  vue  le  S:iinl- 
Esprit ,  la  troisième  personne  de  la  Trinité  , 
lorsqu'il  dit:  Veni,  Sanctificator;  (ar, 
comme  on  vieni  de  le  voir,  cette  prière  a  élé 
tirée  des  anciens  Missels  de  l'Eglise  galli- 
cane avant  Charlemagnc.  Or,  on  s'adressait 
alors  fort  distinctement  au  Saint-Esprit  ;  co 
qui  se  voit  évidemment  dans  la  douzième 
messe  de  l'ancien  Missel  des  Goths;  et  cet 
usage  s'est  tellement  conservé  dans  la  plu- 
part des  églises  de  France  (4),  qu'on  a  dit 
presque  jusqu'à  noire  temps  le  Veni,  sancl» 
Spiritus  ,  reple,  et  le  Veni  ,  crealor  Spiritus. 
Cela  est  encore  plus  évident  dans  le  rite  mo- 
zarabe, où  l'on  a  toujours  dit  Veni,  sancle 
Spiritus  sanctificator. 

Quoiqu'à  présent  dans  cette  prière  nous 
ne  nommions  pas  le  Saint-Esprit,  et  qu'il 
y  ait  divers  termes  qui  semblent  désigner 
Dieu  le  Père,  le  seul  mot  veni  doit  faire  voir 
que  l'Eglise  ne  s'adresse  pas  ici  au  Père 
éternel  ;  car,  suivant  le  langage  de  l'Eoriture, 
l'Eglise  n'invite  que  l'une  des  deux  divines 
personnes  qui  ont  élé  envoyées,  le  Fils  ou  le 
Sainl-Espril  ;  au  lieu  que,  quand  nous  nous 
adressons  au  Père,  nous  disons  :  envoyez- 
nous  votre  Esprit-Saint;  ou  par  rapport  au 
Fils:  envoyez-nous  le  Rédempteur,  l'Agneau 
qui  efface  les  péchés  du  monde.  Comme  on 
ne  peut  point  entendre  ici  le  Fils  par  lequel 
nous  faisons  celle  prière,  les  mots  Veiu' , 
Sanctificator  doivent  nécessairement  dési- 
gner le  Saint-Esprit. 

Ce  qui  détermine  à  s'adresser  au  Saint- 
Esprit  ,  est  ,  qu'encore  que  les  effets  do  la 
toute-puissance  viennent  de  Dieu,  Père,  Fils 
et  Saint-Esprit,  la  bénédiction  ou  la  sancti- 
fication des  dons  que  nous  offrons  à  Dieu 
pour  êlre  changés  au  corps  et  au  sang  de  Jé- 
sus-Christ, est  pourtant  attribuée  au  Saint- 
Esprit,  de  même  que  l'accomplis-ement  du 
mystère  de  l'incarnalion.  et  l'effusion  des 
dons  surnaturels  sur  l'Eglise. 

Toutes  les  anciennes  liturgies  des  églises 
grecques  et  latines,  aussi  bien  que  les  Pères, 
parlent  (5)  le  même  langage.  On  demande 
dans  ces  liturgies,  que  le  fou  du  Sainl-Espril 
vienne  consumer  le  pain  et  le  vin,  pour  les 
changer  au  corps  et  au  sang  de  Jésus-Clirist  ; 
elles  nous  font  entendre  que  comme  le  corps 

que  tous  ceux  de  la  province  i^e  Reims;  celui  de  I.yoi  da 
1310;  de  Grenoble  de  \'iti;  et  surinul  ceux  d'Autun  do 
1493  et  152i,  où  après  le  Veni,  Sanctificalor,  on  lit  ;  Di~ 
cal  :  Veni,  sancle  Spiritus,  reple...  accpiide.  Ileiimique 
dicat  manibus  jtinctis  :  Veni,  veni,  ineûabiiis  Sanclificator, 
u(  supra. 

(5)  Liiurg.  Basil.  Isid.  Petits.  1.  i,  ep.  109,  313.  Ciirill. 
Catech.  cap.  5,  Myslag.  Oplnt.  Hilev.,  I.  6,  Futg.,  I.  i,  ad 
Monim.  c.  6  et  soi].  Beda,  honi  in  boec  \erba'  Joannis  .- 
Vidil  Joannes  Jesum...  Panis  el  vim  creaiura  in  sacraoïen- 
lum  corporis  et  sanguinis  cjus  inelTabili  Spirilus  sanclifica- 
tioiie  Iransfertur. 


177  ITE 

(lu  Sauveur  a  été  formé  dans  le  sein  de  Ma- 
rie par  l'opération  du  Saint-Espril;  c'est 
aussi  par  l'opération  du  même  Esprit  qu'il 
doit  être  produit  sur  l'nutel. 

Omnipotens Dieu    tout-puissant.    Ces 

effets  ne  peuvent  être  produits  que  par  la 
toute-puissance.  Or,  le  Saint-Esprit  est  Dieu, 
tout-puissant  et  éternel  comme  le  Père  et  le 
Fils. 

Et  benedic Et  bénissez   ce   sacrifice. 

C'est  par  tous  ces  motifs  que  nous  demandons 
au  Saint-Esprit  de  bénir  ce  sacrifice,  c'est-à- 
dire  de  sanctifier  ces  dons  en  les  changeant 
par  une  effusion  de  sa  grâce  toute-puissante. 
La  Secrète  de  l'ancien  Missel  des  Golhs, 
dont  nous  avons  déjà  parlé,  nous  le  fait  voir 
clairement  (1)  :  0  .S'e/jneur,  que  le  Snint- 
Esprit,  voire  coopéraleur  éternel,  descende 
sur  ce  sacrifice,  afin  que  le  fruit  de  In  terre 
que  nous  présentons  soit  chanijé  en  votre 
corps,  et  ce  qui  est  dans  le  calice  en  votre 
sang. 

Quand  nous  demandons  que  le  Saint-Es- 
pril descende  sur  le  sacrifice,  nous  entendons 
aussi  qu'il  sanctifie  celui  de  notre  cœur  : 
nous  demandons  alors  qu'il  change  et  bé- 
nisse ce  cœur,  pour  le  rendre  digne  d'être 
offert  à  Dieu.  Car,  comme  l'Apôtre  nous  dit 
que  Jésus-Christ  s'est  offert  en  sacrifice  sur 
la  croix  par  le  mouvementdu  Saint-Esprit  (2), 
c'est-à-dire  par  le  mouvement  d'une  charité 
et  d'une  miséricorde  infinie  pour  les  hommes, 
il  faut  de  même  que  le  Saint-Esprit  nous 
inspire  l'amour  et  les  autres  dispositions  avec 
les(iuelli'S  nous  devons  accompagner  le  sa- 
crifice intérieur  que  nous  faisons  de  nous- 
mêmes  et  de  tout  ce  qui  est  en  nous. 

Tuo  .sANCTO....  préparé  pour  la  gloire  de 
votre  saint  nom.  L'Eglise  intéresse  le  Saint- 
Esprit  à  tiénir  ce  sacrifice,  en  lui  exposant 
qu'il  est  préparé  pour  son  saint  nom  ;  car  il 
est  offert  ;iux  trois  divines  personnes,  et 
par  conséquent  au  Saint-Esprit  aussi  bien 
qu'au  Père  et  au  Fils. 

ITE  M  ISS  A  EST. 

(Explication  du  P.  Lebrun.) 

§1.  L'explication,  l'antii]uilé  de  l'ite  missa  est  ,   ei    la 

manière  de  le  dire. 

RUBRIQUE    ET    REM.iRQUES. 

Le  prêtre  revient  au  milieu  de  l'autel,  le 
baise,  se  tourne  vers  le  peuple,  dit  encore  Do- 
minus  vobiscum;  et  se  tenant  ainsi  tourné  il 

(l)  Les  Missels  de  Narbonne  de  1528  et  1576  ont  retenu 
cette  invocation  :  Descendal,  quccsumits,  Domine.  Spirilm 
saiiclus  <«»s  super  hoc  uUare,  qui  litei:  mimera  titœ  niajestati 
obUita,  benediceiido  ticnedicat ,  el  simctiftcando  sunctificel, 
el  sumentium  corda  dignutiler  emmtdet.  Per. 

(2j  Qui  per  Spiritual  saiictuuj  seiuetipsum  obtulit  imma- 
culaium.  Uebr.  c.  9,  v.  li. 

(3)  Le  Mierologue,cap.46,  Beletb. cap. -49,  .Alexandre de 
Halès,  de  Ofjic.  mit.  el  Durand,  lib.  iv,  cap.  S7,  nianiuenl 
qu'on  se  tourne  vers  le  peuple  en  disant  VUe  missa esl,  ai  in 
donueul  cette  même  raison.  A  Sens,  à  Laon  et  a  Nojon  le 
diacre  se  tourne  vers  le  seiaentrion.elnou  directement  vers 
le  peuple.  Je  ne  sais  p;is  la  raison  de  cet  usage  particulier. 
Peut-être  le  fait-on  à  cause  (lue  le  diacre  se  tourne  de  ce 
côté-là  en  lisant  l'Evangile.  Mais  au  diocèse  de  Sens  on  y 
fait  même  tourner  le  prêtre  ,  selon  les  cérémonies  impri- 
mées à  l:i  liii  du  Kituel  en  1694,  oùon  lii  :  Après  que  le  cé- 
lébrant u  dit  )J. minus  \obiscuni,  il  st  tunnie  conjoiiilement 
avec  te  diacre  et  k  sous-diacre  du  côté  du  septentrion  pen- 
dantquele  diacre  citante  l'Un  missa  est.  (P.  478.)  A  Laon, 


ITE 


i7!i 


dit,  s'il  faut  le  dire,  Ite  missa  est.  Tit.  U.n.l. 
Aux  grandes  messes  le  diacre  se  tourne  vers 
le  peuple  en  même  temps  que  le  prêtre,  et  dit 
Ite  missa  est,  n.  .'5. 

1.  Le  prêtre  voulant  congédier  le  peuple 
commence  parle  saluer  ;  et  il  va  d'abord  au 
milieu  de  l'autel,  qu'il  baise,  pour  en  tirer 
en  quelque  manière  les  bénédiction^  et  les 
grâces  qu'il  veut  souhaiter  au  peuple  en  lui 
disant  :  que  le  Seigneur  soit  avec  vous. 

2.  //  se  tourne  vers  le  peuple,  parce  qu'il 
convient  de  regarderceux  à  qui  l'on  parle  (3). 

3.  //  dit  :  Ite  missa  est.  Nous  verrons, 
à  l'article  .Messe,  ((u'on  dit  missa  pour  niis- 
»jo ,  c'esl-à-dire  renvoi.  Ainsi  ces  mois  Ite 
missa  est  signifient,  ùllez  ,  c'est  le  renvoi; 
pour  dire ,  il  est  permis  de  sortir ,  vous 
pouvez  vous  en  aller.  Les  païens  se  ser- 
vaient d'une  formule  à  peu  près  sembla- 
ble pour  annoncer  la  fin  des  assemhléi's.  On 
prononçait  en  quelques  endroits  / //ce;  (i), 
pour  ire  licel,  il  est  permis  de  se  retirer.  En 
d'autres  on  disait,  congé  aux  peuples,  popu- 
lis  missio  [ri].  El  Aviltis,  arclievê(|ue  de 
Vienne,  qui  écrivait  vers  l'an  3<!0,  dit  ((i) 
que  non-seulement  dans  les  églises,  mais  qu'au 
palais  ou  au  prétoire  on  prononçait  qu'on 
faisait  la  messe  (  c'esl-à-dire  le  renvoi  )  , 
quand  on  renvoyait  le  peuple. 

Tertullien  (7)  et  saint  Cyprien  (8  parlent 
du  renvoi  du  petiple  après  les  solennels, 
c'est-à-dire  après  la  messe.  Durant  les  siè- 
cles de  persécution,  c'était  là  un  renvoi  fait 
avec  précaution  pour  éviter  le  bruit  el  la 
foule,  plutôt  ()u'un  congé  donné  solennelle- 
ment. Cela  n'a  dû  se  faire  avec  quelque  so- 
lennité qu'au  cuuimeucemenl  du  iv*  siècle  , 
lorsque  les  assemblées  se  sont  faites  en 
pleine  paix. 

Toutes  les  anciennes  liturgies  grecques 
marquent  ce  renvoi  à  la  fin  du  sacrifice. 
Dans  celle  des  Conslilulions  apostoliques  le 
diacre  dit  :  Allez  en  paix  (9)  ;  et  dans  les  li- 
turgies de  saint  Jacques,  de  saint  Basile  et 
de  saint  Chrysostôine,  allons  en  paix  :  sor- 
tons en  paix  (10,. 

On  ne  voit  pas  Vite  missa  est  dans  les  sa- 
cramentaires  des  saiitts  papes  Gélase  tt 
Grégoire.  Mais  la  seule  autorité  d'Aviius 
nous  montre  qu'on  le  disait  vers  l'an  500 
dans  les  Eglises  latines;  et  il  est  dans  l'ordre 
romain  qui  passait  pour  fort  ancien  au  temps 
de  Charlemagne. 

il  ne  se  tourne  au  septentrion  qu'en  disant  :  Ile  missa  est, 
au  lieu  qu'à  Sens  et  a  Nnyon,  il  s'y  tourne  aussi  eu  disant 
lienedicamus  Domino  el  iiL'qH!<',si«)i(  in  pace.  Chez  les 
chartreux  leiliacre  rejjanle  l'autel  eu  disant  l'/lemisia  t'sl. 

(4)  Serrius.  in  Virgil.  Martiuii  Lexic. 

(5)  .iput.  Falml   Miles.  I.  u. 

(6)  In  ecclesiis,  palatiisquesive  prsetoriis  missa  Deri  pro- 
nuntiatur,  ccm  popclus  ab  observatiunc  dimittitor.  Avit. 
epist.  1. 

(7)  Post  iransacta  solemnia  ,  dimissa  piebe.  Ltb.  de 
Anima. 

(8)  Dimissus,  etadlmc  gerens  secum,  ul  assolet,  bucba- 
ristiam.  Cypr.  lib.  de  Speclac. 

(9)  Conc.  Aposl.,  I.  vin,  0.  15. 

(10)  Selon  l'ancien  rite  des  Eglises  d'Espagne,  la  fin  de  1« 
messe,  que  le  prêtre  ou  le  diacre  annonçait,  était  marquée 
en  ces  termes:  Dicat  presbiiter  vel  diaconus;  solemnia 
eouiplela  suut  in  noiniiie  Uoniini  Jesu  Christi ,  vutum  oo- 
strumsit  accepiuiii  cum  pace.  i^.  Ueo  gralias.  Isla  orutio 
supra  dicta  (il  in  médium  aUaris.  Miss.  Mozar. 


179 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


130 


4.  Aux  grandes  messes  le  diacre  dit  ■■    Itb 
mssA  EST.  Le  diacre  annonce  ce  congé  de  la 
part  du  prêtre.    Les  trois   premiers  ordres 
romains    marquent  (1)   qu'il  attend   que   le 
ponlife  lui  fasse  signe  pour  dire  l'Ile  missa 
est.  Le  prêtre,  selon  le  Missel  romain,  ne  dit 
rien  au  diacre  et  ne  lui  fait  d'autre  signe 
que  celui  de  se  tenir  lui-même   tourné    vers 
le  peuple,  ce  qui  le  détermine  à  s'y  tourner 
aussi.  A  Paris  (2),  à  Laon  (3),  à  Angers,  à 
Melz  (4),  le  prêtre  dit  tout  bas  au  diacre  Vile 
missa  csl.  A  Verdun,  le  diacre  à  genoux  reçoit 
du  prélre  Vile  missa  est,  lui  baise  l.i  chasuble, 
répond  Deo  (jratias,  se  lève  et  chante  vers  le 
pi'uple  Itemissaest,  pendant  qut'  le  prêtre  dit 
Placent,  e\c.   A  Baycux  (5),  le  diacre  faisant 
une  génuflexion,  baise  aussila  chasuble  ducé- 
lébrant,  lequel,  après  avoir  dit  tout  bas  :  Ile 
missa  est,  demeure  tourné   vers   le   peuple. 
Dans  les  églises    cathédrales    de  Paris ,   de 
Narbonne  ,   de  Châlons -sur -Marne  et  du 
Meaux,  le  diacre  dit  Ile  missa  est  en  tenant 
à   la    main   la   crosse  de    l'évéque.  Ce  qui 
marque   clairement  qu'il  annonce  le  congé 
avec  l'autorité  du  pontife.  Selon  le  cérémo- 
nial de  Paris,  le  diacre  tient  toujours  la  crosse 
en  disant  Ile  missa  est,  quand  un  évêque  of- 
ficie, dans  quelque  église  que  ce  soil. 
§  II.  Des  jours  auxquels  on  dil  lie  missa  est. 
RCBRIQDE    ET   REMARQUES. 

1,'Ile  missa  est  se  dil  toutes  les  fois  qu'on 
a  dit  le  Gloria  in  excelsis.  Quand  on  ne  dit 
p««  rite  missa  est,  o/i  (/if  Benedicamus  Do- 
mino, et  l'on  répond  Deo  gratias.  Aux  messes 
des  morts  on  dit  Requiescaiit  in  pace,  et  l'on 
répond  Amen.  1  P.  TU.  XIII,  1. 

La  règle  générale  était  anciennement  de 
dire  Ile  missa  esl  aux  jours  auxquels  il  y 
avait  concours  de  peuple,  comme  aux  sta- 
tions et  aux  jours  de  fêles,  auxquels  l'assem- 
blée était  d'obligation;  afin  que,  conformé- 
Hftent  au  canon  du  concile  d'Orléans,  on  at- 
tendît que  la  messe  fût  achevée  (6).  Suivant 
celle  règle.  Vite  missa  est  se  disait  au  ix" 
siècle  tous  les  dimanches  ,  sans  excepter 
ceux  du  carême.  Il  paraît  même  clairement 
dans  l'ordre  romain  qu'on  le  disait  à  toutes 
les  fériés  du  carême  ("7):  parce  qu'à  tous  ces 
jours  de  jeûne  et  de  prière  le  peuple  assis- 

(1)  Aspicit  ad  |ionlificcni  ul  ci  aniiual,  et  dicit  ad  popu- 
luiii  :  Ite  missa  esl.  Ord.  i,  u.  21.  Ut  ei  inuuat,  etc.  Urd.  ii, 
n.  15.  Ul  ei  aiuiuai  et  dicat  ad  populum  :  Ite  missa  est. 
Ord  ,-5,  c.  18. 

(2)  Cœrem.  Pat-it. 

(3)  Submissa  voce  indicit  diacono  :  Ile  missa  esl,  yel  Be- 
uedicamus  Domino,  vel  Requiescant  in  pace.  Miss.  Lau- 
duii.  170i. 

(41  Ccrém.  de  Melz,  1G97. 

(5)  Cérém.  deBayeux,  1677,  p.  149  et  163. 

(6)  Populns  lion  anif,  discedat,  quam  miss»  solemnitas 
comiilalur.  Conc.Aurel.  i,  au.  511,  caji.  26. 

(7)  DicilUP  oraiio  super  popului».  Firjila  oratione,  dicit 
diacouHS  Ile  missa  est.  Simili,  modo  agiuir  secunda  feria, 

le,  per  totamquadra{;esimain.  Ord.  Rom.  i,  n.  21.  Missa 
fiiiila  dicit  diaconus  :  Humiliaie  capiia  vestra  Deo  ,  et  In- 
clinant se  omnes  ad  orientem.  Et  dicit  poniifex  oraiionem 
Mper  jiopuluui  ;  diaconus,  Ile  missa  est.  N.  23. 

(8)  Semper  cum  Gloria  in  excelsis  eliam  Te  Deum  et 
Ite  missa  esl  recilamus.  Microl.  de  Eccl.  observât,  c.  46. 

(9)  Congrue  autem  el  in  festivis  diel)us  Ite  missa  estdl- 
citur,  quia  lune  geiieralis  oonventus  celebrari  sotet ,  qui 
per  hujusmodi  denuuliationem  licentiam  discedendi  acci- 
pere  solet.  Ad  quoiidiaua  autem  missarum  solemnia ,  U014 


tait  à  la  messe  ,  el  n'endevaii  sortir  qu'a- 
près la  prière  qui  se  fait  pour  eux,  el  (|ui 
porte  encore  pour  titre  prière  ou  bénédiclion 
sur  le  peuple.  Dans  la  suite,  on  a  regardé  le 
renvoi  solennel  aunoucé  par  le  diacre  commo 
une  marque  de  joie  ;  c'est  pourquoi  on  a  ces- 
sé de  le  dire  durant  tout  le  carême,  aussi 
bien  les  dimanches  que  les  fériés.  Ce  qui  a 
donné  lieu  à  celte  rubrique  générale,  qu« 
ïlle  missa  esl  ne  se  disait  qu'aux  naesses  où 
l'on  dil  le  Gloria  inexcelsis. 

Le  Micrologue,  au  xr  siècle,  est  le  pre- 
mier auteur  qui  ail  exposé  cette  nouvelle- 
règle  aisée  à  retenir  (8),  qu'on  dirait  Ilemis- 
sa  esl  quand  on  aurait  dil  le  Gloria  in  excel- 
sis.  Cet  auteur  était  persuadé  (9j  que  le  con- 
cours du  peuple  et  l'assemblée  d'obligation 
étaient  la  vraie  raison  d'annoncer  le  congé 
au  peuple,  et  qu'ainsi  Vile  missa  est  conve- 
nait aux  jours  de  fêles;  qu'au  contraire  aux 
fériés,  auxquelles  il  n'y  a  que  des  personnes 
pieuses  qui  sans  obligation  viennent  aux 
offices,  il  ne  couvient  pas  de  les  congédier 
en  disant  Vile  missa  est,  mais  plutôt  de  les 
invitera  bénir  Dieu,  en  leur  disant  :  Benedi' 
camus  Domino. 

Par  cette  raison.  Vite  missa  est  devrait 
être  dit  tous  les  dimanches  en  Avenl  el  en 
carême;  mais  la  nouvelle  réflexion,  qui  l'a 
fait  regarder  comme  une  marque  de  joie, 
l'a  fait  ometlre  aux  dimanches  de  l'A- 
vent,  et  depuis  la  Septuagésime,  parce  que 
c'est  un  temps  de  tristesse  et  de  pénitence, 
auquel  on  ue  dil  pas  le  Gloria  in  excel- 
sis  (10) 

Comme  on  était  persuadé  que  Vite  mi$sa 
esl  se  disait  pour  congédier  le  peuple,  on  a 
cru  qu'il  fallait  faire  une  exception  à  cette 
règle,  qui  esl  de  ne  point  dire  Ite  missa  est, 
lorsqu'il  suit  un  office  auquel  on  souhaite 
que  le  peuple  assiste  :  et  en  efîet  le  micro- 
logue (il)  ajoute  à  toutes  les  remarques  pré- 
cédentes, que  la  messe  de  la  nuit  de  Noël  fi- 
nissait par  le  Btnedicamus  Domino,  et  non 
par  Ite  missa  est,  de  peur  que  le  peuple  ne 
crût  qu'on  le  congédiait,  el  qu'il  ne  devait 
pas  s'arrêter  à  laudes.  Belelh  fait  la  même 
observation  (12).  Cet  usage  a  été  suivi  dans 
les  églises  d'Allemagne  (13),  comme  dans 

generaliler  ab  omnibus  ,  sed  a  religiosis  couvenitur ,  qui 
plus  spirilualibus  negoliis  quam  saicularibus  iuvigilant, 
qui  et  reliqua,  dum  licel ,  oOicia  quotidie  fréquentant.  Er- 
go  coiiveiMei.tei'  dlis  posl  ui.ssam,  ul  non  slatiu  discedanlj 
sed  ul  ûomindm  benedicaut,  deunDlalttr.  lliid. 

(10)  Scieiiduni  laïueu  quod  lie  missa  esl  liitra  Adventuin 
Doinini  cl  Se|ilu;igesiniaui  nuu  reciletur;  non  quasi  eo 
tempore  nuUusIiat  conventus,  quisit  dlmitteudns,  sed  po- 
tins pro  trislilia  temporis  iusiuuanUa.  Sic  eiGloria  in  ex- 
fc/s/sdimillilur.  Ibiii. 
(ll)Cap.  3.'3. 

(12)  Sed  in  prima  missa  nalalis  Domini  non  debetdici  Ile 
missa  est,  ne  videatur  populus  liceoliam  babereredeuiidi. 
Caii.  40. 

(13)  Cela  est  marqué  dans  un  Missel  de  Cologne,  écrit 
l'an  1133,  el  dans  ceux  d'Ausbourg  1533  ,  d'Ulreclii  1497 
el  1510,  de  Lunden  eu  Daneniarck  151 4,  dans  les  rubriques 
du  Missel  de  Trêves  de  1383,  etc.  Il  paraît  même  par  le» 
Missels  de  Munster  et  de  Slrasbourg  de  1520 ,  qu  enfai- 
isanl  dire  Benedicamus  Domino ,  on  ne  doniiail  pas  la  bé- 
nédiclioude  peur  que  re  ne  fût  une  espèce  de  renT<iidu 
peuple.  En  d'autres  endroits,  comme  à  irras  et  Cambrai, 
on  ne  faisait  pas  difficulté  de  dire  lie  missa  est ,  quoiqu'on 
dût  chauler  laudes  apcii>  la  uesse ,  comiue  ou  le  voit  Uaus 


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relies  de  Liège  (où  cela  S'observe  encore  (1), 
de  Mclz,  de  ïoul ,  de  Verdun  ,  el  dans  quel- 
<|ucs  unes  de  Franco,  cuniuie  oD  le  voit  par 
les  Mjâ!»els  de  ^  ienne  de  1519,  el  di'  Nar- 
honue  1&26  et  1572  (S  .  Durand  ;ivail  pu 
(nnii.iître  les  usa^'es  de  rcs  ('■jïliscs  :  ce  qui 
lui  fait  dire  (3i  qu'en  quelquos  endroits  la 
ineniièie  inesse  de  Noël  finil  par  lienedica- 
uiKS  Domino.  Mais  iliins  la  ipluparl  des  égU- 
M's  de  Fiance  on  prit  une  autre  voio  d'arrè- 
ter  11  s  peuples  pour  lau<lo$  :  ce  fut  de  les 
dire  dans  la  u)ème  messe,  entre  ranlieniie 
de  la  Communion  el  de  \<a  l'oslconimuniun, 
après  laquelle  le  diacre  dit  lie  missa  est  (i). 
C  est  ce  qui  s'observe  encore  à  Reims,  à 
Laon,  à  Paris,  à  Sens,  à  Orléans,  chez  les 
carmes  el  chez  les  jacobtns. 

A  Konit',  quoique  laudes  ne  Si-  disent  pas 
pendant  la  messe,  on  a  dit  Ile  missa  est  à  la  du 
de  celte  première  messe,  dont  la  station  est 
marquée  à  Sainte-Marie-Majeure,  peut-être 
parce  que  la  station  à  laquelle  on  invitait 
le  peuple,  était  seulement  pour  la  messe,  et 
non  pas  pour  laudes.  (>uoi  qu'il  en  soit,  ces 
petilos  variétés  que  nous  avons  observées, 
font  voir  qu'on  a  conservé  assez  communé- 
luenl  la  première  notion  de  r/(e  missa  ««/, 
qui  est  de  le  dire  jiour  congédier  le  peuple; 
au  lieu  qu'on  dil  :  Benedicumus  Dominu , 
quand  on  ne  croit  pas  qu'il  taille  le  congé- 
dier. 

A  l'égard  des  messes  des  aiorls,  Etienne 
d'Autun  a  dit,  il  y  a  Kix.  cents  ans  (5),  qu'au 
lieu  d'/<c  missa  est,  mi  dil  Mequiescunl  m 
pace;  el  lielctli,  peu  d'années  après,  ajoute 
que  cela  ae  faisait  par  une  coutume  jçénc- 
rale  (6).  Il  est  visible  qu'on  est  alors  tout  oc- 
cupé de  procurer  aux  morts  le  soulagement 
dont  ils  oftl  besoin  en  achevant  d'expier 
leurs  fautes  et  de  se  purilier  avant  que  de 
jouir  du  repos  éternel.  11  ue  conviendrait 
pas  de  congédier  le   peuple  en  disant  lie 


missa  est,  parce  qoe  la  messe  est  ordinaire- 
ment suivie  de  l'enterrement,  ou  de  quel- 
ques prières  qui  doivent  déterminer  les  as- 
sistants à  ne  pas  se  retirer. 
§  III.  Rt''nexions  <|u'oii  faisait  au  neuvième  siècle  sur  Vite 

misiu  est,  où  h  messe  Hoissait  alors  ,  et  de  la  répoDte 

Deo  grattas. 

Au  jx'  siècle,  la  messe  finissait  absolu- 
ment à  Vile,  missa  est.  Jean  d'.Vvranches,  aa 
XV,  la  finit  aussi  en  cet  endroit,  el  elle  finit  de 
même  encore  en  quelques  cathédrales  de 
France.  «Tout  étant  Oui,  dit  Flore  (7),  le 
diacre  annonce  au  peuple  que  tout  est 
achevé,  en  disant  i(c  missa  est.  Il  ne  faut 
donc  entendre  par  ce  mol  de  messe,  pour- 
suit-il ,  que  l'achèvement  et  le  renvoi.  La 
messe  des  catéchumènes  se  faisait  avant 
l'aclion  des  saints  mystères.  La  messe  des 
fidèles  se  fait  après  qu'on  y  a  participé.  » 

Amalaire  donne  encore  une  raison  pour 
montrer  comment  tout  finit  à  VJle  missa  est. 
Car,  dit-il  (8),  c'est  nous  annoncer  que  l'am- 
bassadeur par  excellence,  qui  est  Jésus- 
Christ  Nolre-Seipncur,  a  élé  envoyé  poui 
nous  à  Dieu  le  Pèie,  devant  lequel  il  porte 
les  marques  de  sa  passion.  Plaise  à  Dieu, 
ajoule-t-il  (9},  que,  quand  nous  entendons 
dire  au  diacre  lie  missa  est,  notre  esprit  se 
tourne  vers  la  céleste  pairie,  où  notre  chef 
nous  a  précédés,  et  que  nous  soyons  par 
nos  désirs  là  où  le  désiré  dos  nations  nous 
attend  avec  son  trophée. 

L'Ite  missa  est  est  encore  expliqué  dans 
l'églogue  ou  le  recueil  qu'Amalaire  écrivit 
étant  à  Rome.  «  Que  pensez-vous,  mes  frè- 
res, que  signifie  Vite  missa  est,  dit-il  (10),  si 
ce  n'est,  allez-vous-en  en  paix  dans  vos  mai- 
sons ;  la  légation  a  élé  faite  pour  vous  à 
Dieu,  et  les  prières  ont  clé  portées  au  ciel 
par  les  anges,  s 

Grâces  à  Dieu.  Deo  gratias. 

«  Le  peuple  répond  Deo  gratias  (11],  pour 


les  Oriiinaires  et  dans  les  Missels  de  ces  églises 
(:U  iliss.  leod.  1327  el  1G95. 

(2)  riésemeiLieiit  a  Narbonne  on  dit  Ite  missa  est,  ce 
qui  parait  plus  convenabln  ,  parce  C|ue,  selon  les  Ordinai- 
res manuscrils  de  celle  Eglise,  Ifs  laudes  sont  marqut'es 
cnlre  l'antienne  de  la  Comniniiion  et  de  la  Poslcommu- 
uion.  Ce  qui  se  voit  aussi  au  Missel  manuscrit  de  ^£gli^>e 
de  Maguelone  ,  transférée  h  Montpellier  ,  et  qu'ainsi  les 
landes  étant  entièrement  linies  ,  aussi  bien  que  la  messe, 
Il  y  a  lieu  de  congédier  le  peuple. 

(3)  Prima  lamen  missa  in  natali  Domini  in  quihusdam 
locis  clauditur  per  Benedicanms  Domino.  Durand.  I.  iv, 
c.  S7. 

(4)  Selon  l'Ordinaire  de  Saint-Quentin  de  1401,  quoique 
les  laudes  fussentditesdans  la  messe  mème.lediacredilà  la 
fin  Beiiedicainus  Domino,  i  cause  que  cet  office  était  suivi 
de  la  messe  de  l'aurore.  C'est  ime  des  raisons  que  Durand 
donnait  de  cet  usage  ,  qu'il  voyait  pratiquer  en  quelques 
lieux.  Llb.  iv,  c.  57.  tin  quelijues  endroits,  comme  à  Cliv- 
ions sur-Sa6ne,  aussi  bien  qu'à  Tournai ,  selon  les  Ordi- 
naires manuscrits  de  ces  Kglises,  on  ne  disait  ni  Ite  missa 
est,  ni  Benedicamus  Domino  ,  mais  tout  finissait  par  l'an- 
tienne Ecce  compléta  siml ,  etc.,  à  laquelle  on  répuadait 
Deo  graiias  :  ce  qui  s'oliservc  encore  a  Auxerre. 

(5)  Sleph.  yfirfu.  de  Suer.  AU. 

(ti)  Dicitnr  iu  missa  pro  defunctis,  Requiescant  in  pace  . 
quod  ex  sola  coosueludioe  generali  nalum  est.  Belelh. 
cap.  iO. 

(7|  Finitis  veto  omnibus,  adstauti  el  observanii  |K)pulo 
absulutio  datur,  iuolamanle  diacono  :  Ite  missa  est.  Missa 
erjî"  iiiliil  aliud  intelligitur  quam  dimissio  ,  id  est  absolu- 
tio.  Missa  ergo  catechumenorum  Gebat  ante  actiouem  sa- 
erauiuuioruiQ.  Missa  âdelium  fit  posi  coosecraiioueni  tcou- 


fecUonem)  et  participatlooem  eorumdem  sacramemorum. 
Am^n.  Flor.  de  act.  miss. 

(8)  Dicil  diaconus  :  Ite  missa  est.  Singularis  etenim  le- 
gatio  Cbrisli  missa  est  pro  nobis  ad  Patrem  ,  habens  judi- 
oia  suse  sccum  passioni*.  Amal.  1.  m,  o.  36. 

(9)  0  utinam  quando  audivimus  a  diacono  Ite  missa  est, 
mens  nostra  ad  illam  palriam  tendat,  quo  caput  nostruiti 
processif,  iil  ilii  simus  dfslderio  ,  ubi  dssideratns  cunctif 
gentibus  nos  exspeelal  cum  suo  trophaeo.  Id.  Ibid. 

(10)  Etlog.de  Offic.  miss,  capit.  Franc,  tomo  II,  vol.  1366. 
(U)  M.  de  Vert  regarde  ces  paroles  comme  un  addilii.n  , 

el  il  aurait  fort  approuve  qu'on  sorllt  de  ré;;llse  dès  qw 
û?  diacre  dit  Ite  missa  est.  «  Les  eufants  de  chœur  de 
Notre-Dame  de  Paris  ,  dil-il  ,  sont  peul-èire  les  plus 
exacts  et  les  plus  justes  lU-dessus  ,  car  on  les  voit  partir 
précisément  do  leur  place  à  Ite  missa  est ,  sans  même  se 
donner  le  temps  de  répondre  Deo  gratias ,  qui  esl  appa- 
remment une  adililiou  qu'ils  Lie  connaissent  pas  encore  , 
non  plus  que  le  PUtceal ,  la  bénédiction  et  l'Èvangde  de 
saint  Jean  »  (  Tom.  I,  p.  Ul,  2'  édit.  et  lom  III,  P-  *16.) 
Mais  cette  réponse  Deo  gratins  n'est  nullement  une  addi- 
tion. Elle  est  dans  Amalaire  ,  comme  on  le  voit  ici  ,  aussi 
bien  que  dans  tous  les  Ordres  romains,  et  est  par  consé- 
quent aussi  ancienne  que  Vile  missa  est.  C'est  proprement 
i  celte  réponse  que  l'office  limssait  :  Clero  respondeiUt 
Deo  gratias,  o/Zinum  ^iiiaf ,  disait  Jean  d'Avranchcs  au 
II*  siècle.  {De  Officio,  p.  26.)  Et  Beleth,  au  xii«,  ne 
doutait  pas  que  cette  ré|poiise  ne  fût  nécessaire  ;  Opor- 
tet  nos  retpondere  Deo  gratias,  etc.,  C.  49.  Quoique  les 
chartreux  n'aient  pas  encore  admis  à  leur  messe  la  béné- 
dictiim  et  l'Evangile  de  sainl  Jean,  ils  ne  s'avisent  pasd« 
partir  |.récisémenl  de  leurs  places  i  Ile  missa  est ,  el  leur 
usage  esl  saus  doute  pritérabld  i^  celui  des  entaots  da 


ISS 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


184 


imiter  les  apôtres  qui,  après  avoir  été  bénis 
de  Jésus-Christ  montant  au  eiel,  s'en  re- 
tournèrent comblés  de  joie,  louant,  bénis- 
sant et  remerciant  Dieu  sans  cesse.  » 

On  ne  peut  Qnir  le  plus  grand  de  tous  les 
mystères  et  l'action  de  Dieu  la  plus  merveil- 
leuse, que  par  l'action  de  grâces.  C'est  ob- 
server ce  qui  est  recommandé  dans  l'Ecri- 
ture (1)  :  Célébrez  la  magnificence  de  Dieu, 
ses  oiivrages  parfaits.  Rien  de  plus  court,  et 
rien  de  plus  grand,  dit  saint  Augustin  ,  que 
celte  action  de  grâces  :  Deo  gralias. 

Nous  faisons  la  même  réponse,  lorsqu'au 
lieu  i'Ite  missa  est,  le  prêtre  dit  :  Benedica- 
tnus  Domino.  On  demande  d'où  vient  qu'on 
ne  répond  pas  Amen,  ainsi  sait-il.  Mais  rien 
n'est  plus  juste,  plus  à  propos,  ni  plus  ins- 
tructif que  cette  réponse  :  Grâces  à  Dieu. 
Car  bénir  Dieu  signifie  louer  Dieu  avec  ef- 
fusion de  cœur  et  de  grâces,  dit  saint  Au- 
gustin (2);  c'est  le  louer  pour  les  grâces  re- 
çues. Ainsi,  quand  le  prêtre  dit  :  Louons  le 
Seigneur  avec  effusion  de  cœur,  les  fidèles 
répondent:  Oui,  nous  le  louons  avec  re- 
connaissance, pour  les  grâces  que  nous 
avons  reçues  de  sa  bonté,  en  nous  fai- 
sant assister  et  participer  aux  saints  mys- 
tères. 

IRRÉGULARITÉ.  Voy.  Censure. 
ITINÉRAIRE. 

On  appelle  ainsi  des  prières  destinées  à 
être  récitées  par  les  ecclésiastiques  qui  se 
mettent  en  voyage.  Les  voici  extraites  du 
Pontifical   romain.  Voy.  aussi  l'art.  Visite 

fcPISCOPALE. 


De  ilioeratione  praelaloruni. 
Prœlalus  incipiens 
iter  agere,  anlequam 
equum  ascendat,  in- 
choat  hanc  antipho- 
nam.  In  viam  pacis, 
etc. 


Voyage  des  prélals. 
Le  prélat  qui  se 
met  en  voyage  com- 
mence, avant  de  mon- 
ter à  cheval,  l'an- 
tienne suivante,  In 
viam  pacis,  etc. 

Cantique  de  Zacharie.  Luc.  i. 

Benedictus  Dominus  Deus  Israël,  quia 
risitavit,  et  fecit  redemptionem  plebis  sus. 

Et  erexit  cornu  salutis  nobis  ,  in  domo 
David  pueri  sui. 

Sicut  locutus  est  per  os  sanctorum,  qui 
a  sœculo  sunt,  prophetarura  ejus. 

Salutem  ex  inimicis  nostris,  et  de  manu 
omnium  qui  oderunt  nos. 

Ad  faciendam  misericordiam  cum  patri- 
bus  nostris  :  et  memorari  testamentij  sui 
sancti. 

Jusjurandum,  quod  juravit  ad  Abraham 
patrem  nostrum,  daturutn  se  nobis. 

Ut  sine  timoré,  de  manu  inimicurum  nos- 
trorum  liberati,  serviamus  illi. 

rhœur  de  Paris  :  «  Nous  demeurons  debout,  disent  leurt 
ordinaires  de  1581  et  de  1641,  jusqu  à  ce  qui-  nous  ayons 
répondu  Deo  qralias.  Slamus  donec  respmiderimm.  l)eo 
gralias,  vel  in  inhsis  dcftmctoriim  :  Xmtii.  Quo  respono 
êignamus  vos  et  inclinamus,  et  singuli  p  r  ordmem  eximus.» 
Ord.  Cartbus.  c.  35,  n.  16. 

(1)  Date  magniiicemiam  Deo  nostro,  Dei  perlecla  sant 
opéra    Ueuler.  xxxu   3. 

(2)  tp.  77. 

(3)  Dieu  a  fait  sortir  Aliralum  Ju  milieu  des  Clialdéen», 


In  sanctitate  et  justitia  coram  ipso,  omni- 
bus diebus  nostris. 

Et  tu  puer,  Propheta  Altissimi  vocaberis  : 
prœibis  enim  ante  faciem  Domiui  parare 
vias  ejus. 

Ad  dandam  scientiara  salutis  plebi  ejus, 
in  remissionem  peccatorum  eorum. 

Per  viscera  misericordia  Dei  noslri  :  ia 
quibus  visitavit  nos  oriens  ex  alto. 

llluminare  his  qui  in  tenebris,  et  in  uin- 
bra  mortis  sedent  :  ad  dirigendos  pedes 
nostros  in  viam  pacis. 

Gloria  Patri ,  etc.  Sicut  erat,  etc. 

Deinde  dicit  totam  antiphonam  et  alia  fc- 
q^ientia. 

In  viam  pacis  et  prosperitatis  dirigat  nos 
omnipotens  et  misericors  Dominus,  et  ange» 
lus  Raphaël  comitetur  nobiscum  in  via,  ut 
cum  pace,  salule  et  gaudio  reverlamur  ad 
propria. 

Kyrie  eleison.  Christe  eleison. 

Kyrie  eleison. 

Pater  noster;  reliqua  secrelo; deinde  dicit  : 

y  Et  ne  nos  inducas  in  tentationem.  ^  Sed 
libéra  nos  a  malo. 

t  Salros  fac  serves  tuos ,  ^  Deus  meus, 
sperantes  in  te. 

t  Mille  nobis.  Domine,  auxilium  de  sancto. 
^  Et  de  Sion  tuere  nos. 

y  Es!o  nobis,  Domine,  lurris  fortiludini», 
^  A  facie  inimici. 

f  Nihil  proficiat  inimicus  in  nobis  ;  p  Et 
filius  iniquitatis  non  apponat  nocere  no- 
bis. 

f  Benedictus  Dominus  die  quotidie.  ^  Pro- 
sperum  iter  faciat  nobis  Dens  salutarium 
nostrorum. 

t  Vias  tuas,Domine,demonsIranobis  ;  ^Et 
semitas  tuas  edoce  nos. 

t  Utinam  dirigantur  viae  nostrœ,  i^  Ad  eug- 
todiendas  justificatiunes  tuas  1 

t  Erunt  prava  in  directa,  ^  Et  aspera  in 
vias  planas. 

t  Angelis  suis  Deus  mandavit  de  te  ;  ^  Dt 
custodiant  te  in  omnibus  viis  tuis. 

t  Domine,  exaudi  orationem  meam  ;  i^  Et 
clamor  meus  ad  te  veniat. 

f  Dominus  vobiscum;  ^  Et  cam  spirita 
tuo 

Oremus  (3) 

Deus,  qui  Glios  Israël  per  maris  mediaiu 
sicco  vestigio  ire  fecisli,  quique  tribus  Ma- 
gis  iter  ad  te,  Stella  duce  ,  pandisti  ;  tribue 
nobis  quœsumus  ,  iter  prosperum  ,  tempus- 
que  tranquillum  ;  ut  angelo  tuo  sancto  co- 
mité, ad  eum  quo  pergimus  locum,  ac  demuna 
ad  œlerncR  salutis  portum  pervenire  féliciter 
valeamus. 

Deus,  qui  Abraham  puerum  tuum  de  Or 
Cbaldmornm  eductum,  per  omnes  suse  pere- 

rïDgeKapUaëlaaccompsKné'lobie.jcsIsraélites  passèrent 
la  mei     |>icd  sec,  uneétoile  indiquait  le.  heniin  aux  Mages. 

Excités  parloutescesconsidéralions, nous  prions  le  Seictfetrr 
de  nous  garder  |.ar  son  ange.  d'Mre  lui-même  noire  délerae 

notresoulagement.nolreabrl.notrevi'tement.notre-ouiiea' 
un  port  de  salut  parmi  toutes  les  variations  decette  vie  a'ù 
que,  nous conlormant  aux  exhortailonsdu  bienheureux  pré- 
curseur, nous  marchionsdans  la  voiedu  salut,  nous  reiiinons 
chez  nous  sans  aucun  mal  et  pleins  de  joie,  et  nous  arciïions 
enfiu  avec  conliance  devant  JésUs-Christ  Notre-Seijneur. 


115 


jes 


JKS 


4M 


grinationis  vias  illusum  cusiodisli,  qumsu- 
mus.ut  no»  famulos  luos  cuslodire  dipne- 
ris-  eslo  nobis,  Domine,  in  procinclu  suffra- 
giu'm  ,  in  via  solalium  ,  in  .tsIu  umbraïulum 
in  pliivi.i  ei  frigorc  It'guinenluin  ,  in  l.issilu- 
diiii'  veliiruluin,  in  advcrsilatc  prœsidium,  in 
lubrico  baculus,  in  naufragiu  purtus  ;  ut  (c 
duce  i(Uo  liMidiiiuis  ,  prospère  pervcniainus , 
et  demiitii  incoluin.s  ad  prt)pria  redeanius. 

Aiiesli),(|iuBsueniis,  Domiuf,  supplicalioni- 
biis  no>iri>,  cl  viam  famuloruin  luorum  in 
salutis  luœ  prosp-ntalc  dispone;  ut  inler 
omms  vise  t'i  liiuiliujus  varielales  luo  sem- 
per  protegauiur  auiilio. 


t'rssia  ,  quesumus,  omnipotcns  Diiis,  ut 
familia  tua  perviam  salutis  iiiccdat  ,  et  boali 
Juannis  pracursoris  bortamonla  sectando  , 
ad  euin  (jucin  praidixil  ,  Sfcura  pprvniat, 
Doininuin  nosirum  Jesurn  Chrislum  Filiiirn 
tuuni  ,  ()ui  lecuin  vivil  et  rognai  in  umlali- 
Spiritus  sanrti  Dcus  ,  per  uuinia  ssrul.i  ^c- 
culorum.  i^  Amen. 

Tum  dicit  ponlifex  : 

f  Procedamus  cum  pace.  i^  In  numine  Do- 
inini. 

Et  discedunt. 


JÉSUS  (Enfant). 

VBliHBS    KT    PBATiyUKS     DB    PIKTÉ    KN     l'UON- 

NKUH    DK   JÉSUS    ENFANT. 

(  Iii>tul(;ence9  aulbrnliquvs.  ) 

1 1.  bidulgencfs  accor.lôps  a  perpùluilé  il  loul  flil^le  qui 

fera,  oitc  un  cœur  eoiitril,  une  iicuvamu  (-our  se  prépa- 
rer !i  Il  r«iudeNoël  (I). 

1*  Indulgence  de  trois  cents  jours  pour 
chaque  jour  de  la  neuvaine. 

2'  iiuiulgeiicc  plénière  pour  tous  ceux  qui, 
ayant  accompli  la  neuvaine  el  s'étanl  con- 
fessés, communieront  le  jour  de  Noël  ou  un 
jour  de  l'octave  de  celle  fôle,  et  prieront  se- 
lon les  inlenlions  de  l'Eglise  (2). 

3*  La  confession  et  la  tommunion  exigées 
pour  g.igner  celle  indulgence  plénière  pcu- 
Tcnt  se  faire  un  des  jours  de  la  neuvaine 
avant  la  fêle.  Alors  on  gagnera  l'indulgence 
le  jour  où  on  aura  communié,  pourvu  que 
l'on  prie  selon  le»  inlenlions  de  l'Eglise,  el 
qu'on  achève  ensuite  la  neuvaine  (3). 

jV.  B.  Ces  indulgences  sont  applicables  aux 
Ames  du  purgatoire. 
I  II.  Indulgences  accordépsi  perpéliiili  i  loul  Ddèle   qui 

fera   i  tulle   époque  qu'd  lui  plaira  uue   neuvaine  en 

l'huniKur  de    I  eiifaut  Je^us  (t). 

t'  Indulgence  de  trois  cents  jours  pour 
chaque  jour  do  la  neuvaine. 

'2*  Indulgence  plénière  pour  ceux  qui  fe- 
ront enlièremenl  la  neuvaine,  et  qui,  selant 
confesses  el  ayant  communié  un  des  jours  de 
celle  neuvaine,  prieronl  selon  les  intentions 
de  l'Eïlise  (5). 

N.  B.  Celle  seconde  neuvaine  ne  peut  so 
faire  qu'u/ie  seule  fois  par  an,  dans  le  but  de 
gagner  les  indulgences  qui  y  sont  allachée» 
cl  qui  sonl  applicables  aux  âmes  du  purga- 
toire, en  oulre  de  la  neuvaine  avanl  Noël, 
dont  nous  avons  parlé  plus  haut. 

(U  If  rcjcril  qui  accorde  ces  indulgences,  ne  délermi- 
nant  (usles  [irières  que  l'on  doil  récilcr  peudanl  la  ueu- 
vaint',  clijcuu  pourra  dioi!>ir  celles  qui  lui  suuriroat 
davaiilngp. 

(t)  Pir  VU,  rpscrii  de  la  secrélairerie  des  mémoires,  du 
liaoùi  1815,  doiu  l'original  se  conserve  dans  la  secrélai- 
rerie du  vicariat  de  Home. 

(5)  Pie  YIII,  décret  de  la  sacrée  csngrégalion  des  In- 
dulyences,  du  9  juillet  1830. 

(4)  l'our  celte  neuvaine  comme  pour  la  première,  le» 
prières  qui  doivent  être  récitées  cbaque  jour  sonl  au  clioix 
de:,  lidèk's. 

(5)  l'ie  VII,  rescrit  déjà  cilé.  du  H  août  1815. 

ie)  Sine  V,  bref  Ulfidelium  Uevolio,  du  ii  octobre  1586. 


§111.  Indiilgenecs  accordées  k  loul  Adèle  qui,  le  jour  dt 
N<  él.  irniiacnt  repentant,  t'éiaiu  eonfeui  elmianl  corn- 
munie,  récili  ra  l'olTice  du  jour,  ou  même  y  assistera  dam 
une  église  qiicIroïKiue. 

!•    La    veille ,    pour    les  premières    vê- 
pres, 100  ans  d'ind. 

2*  Pour  matines  el  laudes, 

ensemble,  100  ans. 

.*)*  Pour   l'assistance    à    la 

sainte  messe,  100  ans. 

4"  Pour  prime,  iO  ans. 

5'  Pour  tierce,  kO  ans. 

G-  Pour  sexle,  W  ans. 

7'  Pour  nonc,  W  ans. 

8'  Pour  les    secondes  vé- 


100  ans. 
VO  ans  (C). 


près, 

9*  Pour  compiles, 
}  IV.  Indulgences  «cordées  i  perpétuité  k  loul  Bdèle  qi4 

récitera  les  prières  suivante*  (7),  en  l'hooneur  desdoun 

mysières  de  la  sainte  enfance  de  Notre-Seijtneur  Jésut- 

Christ 

!•  Indulgence  de  trois  cents  jours  chaque 
fois  qu'on  les  récitera  en  particulier  dam 
quelque  langue  que  ce  soit. 

2°  Indulgence  plénière ,  le  25  de  chaque 
mois,  pour  tout  udèle  qui,  vraiment  repen- 
tant, sélant  confessé  el  ayant  rommunié. 
assistera  à  ces  prières  dans  quelque  église 
ou  chapelle  publique  où  elles  se  feront  pu- 
bliquement,  les  recitera  avec  dévotion,  et 
priera  selon  l'inlenlion  de  l'Eglise  (8). 

N.   B.  Ces    indulgences   sonl  applicables 
aux  âmes  du  purgatoire. 
Prières. 

f  0  Dieu,  venez  à  t  Deus,  in  adjulo- 
nion  aide.  1^  Seigneur,  rium  meum  inlende. 
hâlez-vous  de  me  se-  ^  Domine  ,  nd  adju- 
courir.  vandum  me  feslina. 

Gloire  au  Père,  elc.  Gloria  Putri  Pater 
Notre  Père,  elc.  noster. 

(7)  Ces  prières  oni  élé  revues  ol  approuvées  par  la  sacrée 
congrégaliou  dcsKiles.  Les  pères  de  l'Oratoire  ont  été  lei 
priniiers  i  inlroduirc  en  France  ce  pieux  exercice  en 
rhonn.ur  de  la  sainie  enfance  de  Noire-Seigueur  Jesu». 
Christ.  Il  est  encore  pratiqué  dans  plusieurs  paroisses  e: 
couvents  du  rojanine  des  Ueux-Siciles.  l,  est  sur  la  de- 
mande de  plusieurs  évé.|U«,  vioires-ge.iéraux  et  curés 
que  Pie  Vil  l'a  enrichi  d'indulgences,  pour  exciter  les  fidè 
Tes  ^  considérer  souvent  les  ni.vslèreb  de  l'incarnation,  de 
la  naissance  el  de  l'enfance  de  Nolre-Seigneur  Je-us- 
Christ ,  el  il  imiter  les  vertus  donl  ce  divin  enfant  nous  » 
donné  l'exomiile.  . .     .     ,  ,  . 

(8)  Pie  VII,  décret  Urbis  et  orins  de  la  satrée  congré- 
gation des  Indulijences,  du  33  novembre  1819. 


DICTIONNAIRE  DtS  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 

^JleChxislestjpro-       f  Chrislus 
cbe.  est  nobis. 

^  Venez,  adorons-       ^  Venite  ,     adore* 
le.  Noire  Père,  elc.        mus.  Pater  nosler. 

5.  Très-donx  en- 
fant Jésus,  qui,  hait 
jours  après  votre  nais- 
sance, avez  été  bles- 
sé par  le  couteau  de 
la  circoncision  et  nom- 
mé du  {glorieux  nom 
de  Jésus,  et  désigné 
d'avance  comme  le 
Sauv(!ur  du  monde 
par  ce  nom  cl  par  le 
sang  que  vous  répan- 
dîtes alors,  ayez  pitié 
de  nous. 

^Ayezpitiédenoas, 
Jésus  enfant  ,  ayes 
pitié  de  nous.  Je  vous 
salue,  Marie,  etc. 

6.  Très-doux  en- 
fant Jésu<,  révélé  par 
une  étoile  aux  trois 
mages ,  qui  vinrent 
vous  adorer  dans  les 
bras  de  votre  divine 
mère,  et  vous  offrirent 
1ns  présents  mysté- 
rieux de  l'or,  de  l'en- 
cens et  de  la  myrrhe, 
ayez  pitié  de  nous. 

^  Ayez  pitié  de 
nous  ,  Jésus  enfant, 
ayez  pitié  de  nous.  Je 
vous  salue,  Marie,  etc. 

7.  Très-doux  en- 
fant Jésus ,  qui  avez 
été  présenté  au  tem- 
jile  par  la  vierge  Ma- 
rie, que  le  saint  vieil- 
lard Siméou  a  reçu 
dans  SCS  bras,  et  (|ue 
la  prophétesse  Anne 
a  révélé  à  Israël  , 
ayez  pitié  de  nous. 

i^  Ayez  pitié  de 
nous,  Jésus  enfant, 
ayoz  pitié  de  nous.  Je 
vous  salue,  Marie, elc- 

8.  Très-doux  en- 
fant Jésus,  que  l'im- 
pie Hérode  voulait 
faire  mourir,  qui  avez 
élé  porté  en  Egypte 
par  saint  Joseph  et 
votre  mère,  et  avez 
ainsi  échappé  au  mas- 
sacre des  saints  Inno- 
cents qui  vous  ont 
gloriCé  par  leur  mort, 
ayez  pitié  de  nous. 

^  Ayez  pitié  de 
nous  .  Jésus  enfant , 
ayez  pitié  de  nous.  Je 
vuussalue,Marie,ctc. 


1.  Très -doux  en- 
fant Jésus,  qui  pour 
noire  salut  avez  quit- 
té le  sein  de  votre 
Père,  qui  avez  élé 
conçu  (lu  Saint-Es- 
prit, qui  n'avez  pas 
eu  horreur  du  sein 
d"uiie  vierge;  ô  vous 
qui  vous  êtes  fait 
rh?Mr.  en  prenant  la 
forme  d'un  esclave, 
ayez  pitié  de  nous. 

^  .\yez  piiié  de 
nous ,  Jésus  enfant, 
ayez  pitié  de  nous.  Je 
vous  salue,  Marie. 

2.  Très-doux  en- 
fant Jé-^us,  qui,  étant 
encore  dans  le  sein 
virginal  de  voire  mè- 
re, avez  vi>i(é  sainte 
Elisabeth,  et  avez 
sanctifié  voire  pré- 
curseur Jean-Baptis- 
te, dès  le  sein  de  sa 
mère,  en  le  remplis- 
gant  du  Saint-Esprit, 
ayez  pitié  de  nous. 

^  Ayez  pitié  de 
nous  ,  Jésus  enfant , 
ayez  pitié  de  nous.  Je 
vous  s.ilue,]VIarie, etc. 

3.  Très-doux  en- 
fant Jésus,  qui  avez 
élé  renfermé  neuf 
mois  dans  le  sein  de 
Marie  ,  attendu  par 
celte  Vierge  sans  ta- 
che et  par  saint  Jo- 
seph, qui  soupiraient 
après  le  moment  de 
votre  naissance,  et 
offert  par  Dieu  le  Père 
pour  le  salut  du  mon- 
de,ayez  pitié  de  nous. 

^  Ayez  pilié  de 
nous,  Jésus  enfant, 
ayez  pilié  de  nous.  Je 
vous  Siilue,  Marie, elc. 

4.  Très-iloux  en- 
fant Jésus,  né  à  Bilh- 
léem  de  la  vierge  Ma- 
rie, enveloppé  de  lan- 
ges, couché  dans  une 
crèche,  annoncé  par 
les  anges  el  visité  par 
les  bergers,  ayez  pi- 
tié Ac.  nous. 

^.  Ayez  pitié  de 
nous ,  Jésus  enfant, 
ayez  pilié  de  nous.  Je 
VDuss.ilue, Marie, elc. 

O  Jésus  qui  èies  né 
d  une  Vierge  ,  que 
toute  gloire  "vous  soit 
rendue,  aveclo  Père  et 
le  Saint-Esprit,  dans 
tous  les  siècles  des  siècles.  Ainsi  8oi(-iI 


1.  Jesu  infins dul- 
cissime,  e  sinu  Palris 
propter  nostrara  salu- 
tem  descendens ,  de 
Spiritu  sanclo  con- 
ceptus,  Virginis  ute- 
rum  non  horrens  el 
Verbum  caro  factum, 
forniara  servi  acci- 
pieus  ;  miserere  nos- 
tri. 


1^  Miserere  noslri, 
Jesu  iufans,  miserere 
nostri.  Ave  ,  Maria  , 
etc. 

2.  Jesu  infans  dul- 
cissimo,  per  Virgincm 
malremtuam  visitans 
Elisabeth  ,  Joannem 
Baptistain  praecurso- 
reni  tuum  Spiritu 
sanclo  roplens,  et  ad- 
huc  in  utero  matris 
suoe  sanciificans,  mi- 
serere nostri. 


i^  .Miserere  nostri , 
Je^u  inf.ins,  miserere 
nostri.  Ave, Maria. 

3.  Jesu  infans  dul- 
cissimc,  novem  ine;i- 
sibus  in  utero  ciau- 
sus,  summis  volis  a 
.Maria  Virgine  et  a 
sanctoJoseph  exspec- 
laïus,  et  a  Deo  Pâtre 
pro  salule  inundi  ob- 
lalus,  miserere  nos- 
tri. 


i^  Miserere  nostri, 
Jesu  infans,  miserere 
nostri,  Ave,  Maria, 
etc. 

4-.  Jesu  infans  dul- 
cissime,  in  Belhleem 
ex  virgine  Maria  na- 
ins ,  pannis  involu- 
tus,  in  prœsepio  re- 
clinatus,  ab  angolis 
annuntiatus  et  a  pas- 
toribus  visitalus,  mi- 
serere noslri. 

1^  Miserere  noslri, 
Jesu  infans,  mise  ère 
nostri.  Ave,  Maria. 

Jésus,  tibi  sit  gloria. 
Qui  nalus  (  s  de  Virgine, 
Cum  Paire  el  Dlmo  Spiritu, 
In  srmpimrna  sxcu!]. 

Ameo. 


m 

prope 


5.  Jesu  infans  dul- 
cissime,  in  circumci- 
■sione  post  dies  octo 
vulneratus,  gloriosu 
Jesu  nomine  voralus, 
et  in  nomine  siinul  cl 
sanguine  Salvalnris 
ofûcio  praesignatus. 


i^.  Miserere  nostri 
Jesu  infans,  miserere 
noslri.  Ave,  .Maria. 

6.  Jesu  infans  àaU 
cissime,  Stella  dulce, 
tribus  magis  demon^ 
stratus,  in  sinu  Ma-- 
tris  adoralus,  et  my- 
slicis  muneribus  au- 
ro,  thure  et  myrrha 
donatus  ,  miserere 
nostri. 


^  Miserere  nostri, 
Jesu  infaus,  miserere 
nostri.  Ave ,  Maria, 
etc. 

7.  Jesu  infans  dut- 
cissime,  in  teuipio  a 
Maria  Virgine  prse- 
seulatus,  inter  bra- 
chia  a  Simeoue  am- 
plcxatus  et  ab  Anna 
prophetissa  Israeli  re- 
velalus,  miserere  uoi- 
tri. 

h)  Miserere  nostri, 
Jesu  infans,  miserere 
nostri.  Ave,  Maria. 

8.  Jesu  infans  dul- 
cissin>c,ab  iniquu  Hé- 
rode ad  mortem  qua- 
situs,  a  sanclo  Joseph 
in  jEgyptnm  cuin  Ma- 
ire deportalus,  a  cru- 
deli  csedesublalus,  et 
a  praeconiis  marty- 
rum  Innoccntium  glo- 
riûcalus  ,  miserere 
nostri. 

^  Miserere  noslri, 
Jesn  infans,  miserere 
nostri.  Ave,  Maria. 


189 


J£S 


JES 


190 


Que  toute  gloire...  Jesu.libi  sit  gloria, 

LeCliristestproche...  Chrislus.Puter  noster 

Notre    Père  (comme  (comme  plus  haut), 
plus  haut). 

9.  Très-doux  en-  9.  Jesu  infans  dul- 
fanl  Jésus,  qui  élfts  cissimi',  in  ^Egyplo 
resté  en  Egypte  avec  cum  Maria  sanctissi- 
ia  très-saiute  vierge  ma  et  palriarcha  san- 
Marie  et  le  patriarche  clo  .loseph  usque  ad 
saini  Joseph  jusqu'à  obitum  Herodis  com- 
la  mort  d'Hérode  ,  moralus  ,  miserere 
ayez  pitié  de  nous.  noslri. 

j^    Ayez     pitié    de  lî  Miserere  nostri, 

-nous,    Jésus    enfant,  Jesu  infans,  miserere 

ayez  pilié  de  nous.  Je  noslri.   Ave,   Maria, 

voussalue, Marie, etc.  etc. 

10.  Très-doux  en-  10.  Jesu  infans  dul- 
fanl  Jésus,  qui  êtes  cissime,  ex  jEgypto 
revenu  avec  vos  pa-  cum  parentibus  in 
renis  d'Egypte  dans  terram  Israël  rever- 
la  terre  d'isiaël,  et  sus,  multos  labores 
qui,  après  avoir  en-  in  ilinere  peipes>us, 
duré  de  grandes  fati-  et  in  civitalem  Naza- 
gues  dans  le  voyage,  reth  Ingressus,  mise- 
êles  cnlin  rentré  dans  rere  nostri. 

la  ville  de  Nazareth, 
ayez  pitié  de  nous. 

i^    Ayez     pitié    de  ^  Miserere  nostri , 

nous,   Jésus    enfant,  Jesu  iiifans,  miserere 

ayez  pitié  de  nous.  Je  nostri.  Ave,  Maria. 
vous  salue, Marie, etc. 

11.  Très-doux  en-  11.  Jesu  infans  dul- 
fant  Jésus,  qui,  dans  cissime,  in  sanetaNa- 
la  sainte  maison  de  zarena  domo  subdi- 
Nazarelh,  étiez  sou-  tus  parentibu.s  sanc- 
mis  à  vos  parents,  en-  tissime  commoratus, 
duriez  la  pauvreté  et  pauperlalc  cl  labori- 
la  fatigue,  et  croissiez  bus  faligatiis,  in  sa- 
en  âge,  en  sagesse  et  pientiae,  ielalis  et  gra- 
en  grâce,  ayez  pitié  lia;  profei  tu  conforta- 
de  nnus.  tus,  miserere  noslri. 

1^    Ayez    pitié     de  i^  Miserere    noslri, 

nous,   Jésus   cnfaiit,  Jesu  injans,  miserere 

ayez  pitié  de  nous.  Je  nostri.  Ave,  Maria, 
vous  salue, Marie, etc. 

i-2.    Très-doux  en-  12.  Jesu  infans  dul- 

fant  Jésus,  qui,  cou-  cissime,  in  Jerusalena 

duilà Jérusalem, vous  duodenis    ductus,    a 

séparâtes  de  vos  pa-  parentibus  cum  dolo- 

rents    qui ,     plongés  re  quaesilus,   et  post 

dans  la  plus  profonde  triduum  rum  gaudio 

douleur,  vous  cher-  inter  doctores  inven- 

chèrent  pendant  trois  tus,  misère  nostri. 
jours,  et  eurent  enfin 
la  joie  de  vous  retrou- 
ver au  milieudes  doc- 
teurs,  ayez  pitié  de 
nous. 

^  Ayez    pitié     de  ^  Miserere  nostri  , 

nous,  Jésus   enfant,  Jesu  infans,  miserere 

ayez  pitié  de  nous.  Je  nostri.   Ave,  Maria, 

vous  salue,Marie,  etc.  etc. 

(1)  Jésus  signifie  Sauveur.  Ce  nom  exprime  tout  ce  que 
ce  Dieu  l'ail  homme  a  souffert  pour  noire  salut,  en  versant 
•on  précieux  sang  et  en  donnant  sa  vie  sur  la  crois  :  il  nous 
raiipellela  reconnaissance  infinie  que  nous  lui  devons,  et 
eu  même  temps  l'obligation  de  mettre  dans  ce  nom  sacré 
toiile  notre  confiance  ei  tout  notre  espoir  :  car  il  n'existe 
point  de  nom  dans  le  ciel  pur  lequel  nous  puinsioiis  tire  suu- 
vif,  S)  ce  u'est  te  mm  de  Jésus  (  Actes  des  ai^lres,  oli,  iv, 


Que  toute  gloire,etc.  Jesu,  tibi  sit  gluria 

(verset  cl  Noire  Père,  (verset  clPater,  com- 

comme  plus  haut).  me  plus  haut). 

t  Le\  erbc  s'est  fait  t  Vcrbum  caro  fa- 
chair  ;  ctum  est  ; 

i^  Et  il  a  habité  par-  i^  Et    habitavit   in 

roi  nous.  nobis. 

(Le  joui    de  Noël  et  pendant  l'octave  on 
ajoute  Alléluia  au  verset  et  au  répons.) 

Le  jour  de  l'Epiphanie  et  pendant  l'octave 
on  dit  : 

t  Le    Christ    s'est  f  Christus  manife- 

manifesté    à     nous,  stavit  se  nobis,  alle- 

louez  Dieu.  luia. 

■^  Venez  ,  adorons-  'i^  Venite,  adoremus, 

le,  louez  Dieu.  alléluia. 

Prions.  Oremiis. 

O    Dieu   tout-puis-  Omnipotenssempi- 

sant  et  éternel  ,  Sei-  terne  Deus,  Domine 

gneur  du  ciel  et  de  la  cœli  et  terrae  ,  qui  le 

terre,     qui    daignez  révélas  parvulis;Coa- 

vous   faire  connaître  cède,  quiEsumus  ,  ut 

aux     petits  ,    faites  ,  nos  sacrosancta  Filii 

nous  vous  en  conju  -  tui  infantis  Jesu  my- 

rons,  qu'en  honorant  sieria    digno    honora 

dignement    les    très-  rccolentes  ,  ac  digna 

saints     mystères     de  imitatione  sectanles, 

l'enfance  de  votre  di-  ad  rcgnum  cœlorum 

vin  Fils,  et  en  imitant  promissum     parvulis 

ses  vertus,  nous  mé-  pervenire  valeamus  ; 

ritions  de  parvenir  au  per  eumdem,  etc. 
ciel  qui  a  été  promis 
aux   enfanis  ;   par  le  même,  etc. 

i^  Ainsi  soit-il.  i^  Amen. 

FRIÀRJSS  ET  PRATIQUES  DE  PIÉTts  EN  l'HOKNBDB 

DE    NOTRE-SEIGNEUU    JÉSDS-CHRtST. 

(Indulgences  aulliejiliques.) 

§  I.  Indulgences  accordées  h  tous  les  fidèles  qui  iQvoque- 

ront  le  saint  nom  de  Jésus  (1). 

1°  Indulgence  de  cent  jours  toutes  les  fois 
que  deux  personnes  se  salueront ,  en  disant 
en  latin  ou  en  toute  autre  langue,  l'une  : 
Laudetur  Jésus  Chrislus  :  loué  soit  Jésus~ 
Christ  ;  et  l'autre  répondant  :  In  sœcula. 
Amen  :  qu'il  te  soit  à  jamais. 

i'  Indulgence  de  vingt-cinq  jours  ,  toutes 
les  fois  que  l'on  invoquera  avec  dévotion  les 
saints  noms  de  Jésus  et  de  Marie. 

3"  Indulgence  plénière  à  l'article  de  la 
mort,  pour  ceux  qui  ,  ayant  eu  pendant  la 
vie  la  pieuse  coutume,  soit  de  se  saluer  comme 
il  est  dit  plus  haut ,  soit  d'invoquer  souvent 
les  saints  noms  de  Jésus  et  de  Marie,  et,  étant 
alors  vraiment  contrits,  invoqueront  ces  noms 
sacrés ,  au  moins  de  cœur,  s'ils  ne  peuvent 
le  faire  de  bouche. 

h"  Les  mêmes  indulgences  sont  accordées 
non-seulement  aux  prédicateurs  ,  mais  en- 
core à  tous  les  fidèles  qui  exhorteront  les 
chrétiens  à  se  saluer  de  la  manière  indiquée 
et  à  invoquer  souvent  les  saints  noms  de  Jé- 
sus et  de  Marie  (2). 

V.  12).  Ce  sont  ces  considérations  et  le  désir  que  les  chré- 
tiens aient  souvent  dans  le  cœur  et  dans  h  boucbe  les  sainls 
noms  de  Jésus  et  de  Marie,  afin  de  pouvoir  les  invoquer 
avec  plus  de  confiance  à  la  mort,  qui  ont  engagé  le  pape 
Sixte  V  à  accorder  ces  indulgences. 

(2)  Les  susdites  indulgences,  déjà  accordées  par  Sixte  V 
dans  sa  bulle  Reddiluri,  du  15  juillet  1387,  ont  été  confir- 
mées de  nouveau  etreadaesperpëtaelles  par  Beooît  XIII, 


191 


DICTIONNAIRE  DES  CEKEMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  m 

Nous  sommes  son  Populusejusetoves 

peuplée!  lesbrebisdé  pascuœ  ejus  :  introite 

son    bercail  :  entrez  portas  ejus  in  confes- 

dans  son  temple  pour  sione  ,  airia  ejus  in 

chanter  ses  louanges,  hyinnis  ;    confilemini 

venez  dans  ses  parvis  illi. 
pour  les  faire  retentir 


m.  Indulgences  accordées  îi  perpéluilé  à  lous  les  fidèles 
qui  récilerout  avecdévnlioii  les  cinc]  psaumes  suivants, 
donl  les  lellres  initiales  composent  le  saint  nom  de  Jésus 
ïvec  les  hymnes  et  l'oraison  qui  y  sont  jointes. 
1*  Indulgence  de  sept  ans  et  sept  quaran- 
taines pour  chaque  fois; 

2°  Indulgence  plénière  une  fois  par  mois 
pour  ceux  qui  les  réciteront  lous  les  jours  du 
mois.  Ils  gagneront  cette  indulgence  le  jour, 
à  leur  choix  ,  où,  s'étant  confessés  et  ayant 
communié,  ils  prieront  selon  les  intentions 
de  l'Eglise; 

3°  Ceux  qui  réciteront  fréquemment  ces 
psaumes  pendant  le  cours  de  l'année,  pour- 
ront gagner  une  indulgence  plénière  trois  fois 
par  an,  savoir  :  le  1'''  janvier,  fête  de  la  Cir- 
concision de  Notre-Seigneur  .lésus-Christ  il); 
le  second  dimanche  après  l'Epiphanie  ,  fêle 
du  très-sainl  nom  de  Jésus  ;  et  le  IS  octobre, 
fêle  de  Jésus  de  Nazareth  ,  pourvu  que,  ces 
jours-là,  s'étant  confessés  et  ayant  commu- 
nié, ils  prient  selon  les  intentions  de  l'E- 
glise (2). 

iV.  B.  Ces  indulgences  sont  applicables  aux 
âmes  du  purgatoire. 

Hymne. 
Doux  souvenir  de  Jésus,        Jesu  dnlcis  memoria, 
qui  réiouit  vraiment  le  cœur!     Dans  vera  cordi  gaudia  ; 


mais  sa  présince  surpasse 
toute  douceur. 

Quoi   que   ce  soit   qu'on 
chante  ,    qu'on    écoule  ou 

3u'on  pense,  rien  n'est  plus 
eux  et  plus  af;ré:ible  que  le 
nom  de  Jésus  Fils  de  Dieu. 
Jésus,  l'espoir  des  péni- 
lents,  que  vous  êtes  teudre 
pour  ceux  qui  vous  prient, 
bon  pour  ceux  qui  vous  cher  ■ 
chent  !  mais  qu'étes-vous 
pour  ceux   qui   vous  trouvent? 


Sed  super  niel  et  oionia 
Ejus  dulcis  praîsenlia. 
Nil  canilnr  suavius, 
Nil  audiiur  jucundius, 
Nil  cogilaïur  dulcius, 
Ouam  Jesu  Dei  Filius. 


Jesu,  spes  pœnitentibus, 
(^uam  plus  es  petentibus  I 
Quani  bonus  te  quserenlibusl 
Sed  quid  invenientibus? 


La  parole  ne  peut  dire, 
l'écriture  ne  peut  exprimer, 
l'expérience  seule  peut  ap- 
prendre ce  que  c'est  qu'ai- 
mer Jésus. 

0  Jésus  I  soyei  notre  joie, 
TOUS  qui  devez  être  notre 
récompense  ;     que     notre 

ffloire  soit  eu  vous  dans  tous 
es  siècles  des  siècles. 
Ainsi  soit-il. 


Nec  llngua  valet  dicere, 
Nec  lillersB  expriniere  : 
Expertus  potest  credere, 
Quid  sil  Jesum  diligere. 

Sis,   J«su,  Dostrum  pau- 

[dium, 

Qui   es  futurum  praemium, 

Sil  noslra  in  te  gloria 

Per  euncla  semper  ssecula. 

Amen. 


Ant. 


PSADMES. 
J. 

In  nomine  Jesu. 

Psaume  99. 


Habitants  delà  ter- 
re, célébrez  le  Sei- 
gneur par  des  cris  de 
joie,  servez  le  Sei- 
gneur avec  allégresse. 

Présentez  vous  de- 
vant lui  en  le  bénis- 
sant par  des  trans- 
ports de  joie. 

Sachez  que  le  Sei- 
gneurest  le  même  que 
Dieu  :  il  nous  a  faits 
lui-même,  el  nous  ne 
nous  sommes  pas  faits 
uuus-mémes. 


Jubilate  Deo,  omnis 
terra;  servile  Domino 
in  lœtitia. 


Introite  in  conspe- 
ctu  ijus,  in  exsulta- 
tioue. 

Sciloto  quoniani 
Dominus  ipse  est  De- 
us  :  ipsc  fecit  nos,  et 
non  ipsi  nos. 


dans  le  décret  de  la  sacrée  congrégation  des  tndul^-ences, 

du  !2  janvier  1728.  r,  , 

(Il  V^r  le  restrit  de  la  sacrée  congrégation  des  Indul- 

geucos,  en  date  du  13  juin  1813,  Pie  VII  a  coulinné  et 


de  vos  cantiques;  reconnaissez  sa  grandeur 
et  ses  bienfaits. 


Exaltez  son  nom  : 
car  le  Seigneur  est 
plein  de  doue  eur  ;  sa 
miséricorde  est  éter- 
nelle, et  sa  vérité  s'é- 
tend de  génération  en 
génération. 

Gloire  au  Père,  etc. 

Ant.  Au  nom  de  Jé- 
sus que  tout  genou 
fléchisse, dans  le  ciel, 
sur  la  terre  et  dans 
les  enfers. 


Laudaie  nomen  e- 
jus,  quoniarn  suavis 
est  Dominus,  in  œler- 
num  misericordia  e- 
jus  :et  usque  in  gene- 
ralionem  et  genera- 
lionem  verilas  ejus. 

Gloria  Palri,  et  Fi- 
lio,  etc. 

Ant.  In  nomine  Je- 
su omne  genu  flecla- 
tur  cœleslium,  lerre- 
slrium  etinfernorum. 


E. 


Ant.  Ego  aulem. 

Psaume  19. 


Que  le  Seigneur 
vous  exauce  au  jour 
de  la  tribuintion  ;  que 
le  nom  du  Dieu  de  Ja- 
cob vous  protège. 

Qu'il  vous  envoie 
du  secours  de  son 
sanctuaire,  et  que  de 
la  montagne  de  Sion 
il  vous  défende. 

Qu'il  se  souvienne 
de  tous  vos  sacrifices, 
et  que  votre  holo- 
causte lui  soit  agréa- 
ble. 

Qu'ilyousdonnese- 
lon  votre cœurel qu'il 
assure  lous  vos  pro- 
jets. 

Nous  nous  réjoui- 
rons dans  votre  salut, 
et  nous  nous  glorifie- 
rons dans  le  nom  du 
Seigneur. 

Que  le  Seigneur 
remplisse  toutes  vos 
demandes  ;  je  connais 
présentement  que  le 
Seigneur  a  sauvé  son 
Christ. 

Il  l'exaucera  de  sa 
sainte  demeure  céles- 
te :  la  droite  du  Sei- 
gneur sauve  avec 
puissance. 

Les  uns  mettent 
leur  confiance  dans 
les  chariots,  les  au- 
tres dans  la  cavalerie: 


Exaudiat  te  Domi- 
nus in  die  tribulatio- 
nis  ;  prolegat  le  no- 
men Dei  Jacob. 

Mittat  tibiauxilium 
de  sancto  :  el  de  Sion 
tueatur  te. 


Memor  sit  omnis 
sacrificii  lui  :  et  holo- 
caustumtuumpingue 
fiât. 

Tribuat  libi  secun- 
dum  cor  tuum  ;  et 
omne  consilium  tuum 
confirmet. 

Laelabimur  in  salu- 
tari  tuo  :et  in  nomine 
Dei  nostri  magnifica- 
bimur. 

Impleal  Dominus 
omnespelitionestuas: 
Munc  cognovi  «luo- 
niam  salvum  fecit  Do- 
minus Christum  su- 
Uin. 

Exaudiet  illum  de 
cœlo  sancto  suo  :  in 
potentat!  bus  salus 
dexlerae  ejus. 

Hi  in  curribus  ,  et 
hi  in  equis  :  nus  au- 
tem  in  nomine  Do- 
mini  Dei  nostri  invo- 

rendu  per|ié'uelles  les  indulgences  qui  précèdent.  Elles 
existaient  déjà  aii|  aravani. 

(i;  Ces  deuMli'rnières  indulgences  plénièresont  été  ac- 
cordées par  Pie  VU  ;  décret  de  la  sacrée  cougrégatiOB 
des  indulgences,  ea  date  du  13  Doveinbre  1S21. 


•95 


JKS 


pouriious.nousinvo 
queioiis  le  nom  Ju 
Seigneur. 

Us  ont  été  empêtrés 
et  ils  sont  tombés  : 
pour  nous,  nous  nous 
sommes  relevés  ,  et 
nous  sommes  demeu- 
rés debout. 

Seigneur, sauves  le 
roi,  et  ex;iucez-nous 
au  jour  où  nous  vous 
invoquerons. 

Gloire  au  Père, etc. 

Ant.  Pour  moi ,  je 


-    cabiuius. 


Ipsi  obligali  suntct 
ceciderunl  :  nos  au- 
tem  surreximus  et  c- 
recti  sumus. 


Domine, salvum  fac 
regem  :  cl  eiaudi  nos 
in  dit"  qua  invocave- 
rimus  te. 

Gloria  Palri,  etc. 

Ant.  Kgo  auieni  in 


nie  réjouirai  dans  le  Domino  gaudebo  ,  et 

Seigneur,  et  je  Ires-  essultaboin  Dco  Jcsu 

«aillerai    de  joie   en  meo. 
Dieu  mon  Sauveur. 


Ant.  Sanctuin  et  terribile. 
Psaume  11. 


Sauvez-moi  ,  Sei- 
eneur,  parce  que 
rhomme  saint  man- 
que, parce  que  les  vé- 
rités sont  diminuérs 
f)armi  les  enfanls  des 
lummes. 

Chacun  a  dit  des 
choses  vaincs  à  son 
prochain  :  Icnrslèvrcs 
sont  insidieuses  ;  ils 
ont  parlé  aiUrcinent 
qu'ils  ne  pensent. 

Que  le  Seigneur  dé- 
truise toutes  les  lèvres 
insidieuses  et  la  lan- 
gue qui  se  >antc. 

Us  ont  dit  :  Nous 
nous  rendrons  consi- 
dérables par  notre 
langue  ,  nos  lèvres 
sont  à  nous  ;  qui  est 
notre  Seigneur  ? 

A  cause  de  la  misè- 
re des  pauvres  et  des 
gémissi'uieiils  des  in- 
digents je  nie  lèverai 
présciiteoienl  ,  dit  le 
Seigneur. 

Je  leur  donnerai  le 
salut;  j'agirai  en  cela 
avec  liberté. 

Les  discours  de  Dieu 
sont  des  discours 
purs;  c'est  de  l'argent 
éprouté  par  le  l'i  u, 
purifié  de  la  terre,  et 
raffiné  jusqu'à  sept 
fois. 

Seigneur  ,  vous 
nous  conserverez  , 
TOUS  nous  protégerez 
contre  celle  rat^e  éter- 
nellement. 


Salvum  me  fac,  Do- 
mine, qiioniam  dcfe- 
cit  sanctus  :quoniam 
diminiila;  sunl  verila- 
tes  a  filiis  hominum. 


Vana  loculi  sunl 
unusi|uisi|ue  ad  pro- 
ximum  suutn  ;  laliia 
do!osa  in  corde,  el 
corde  locuti  sunl. 

Disperdat  Dominus 
universalabiadolosa, 
et  linguam  magnilo- 
quam  ; 

Qui  dixcrunt  :  Lin- 
guam  iiostrammagni- 
ficabimus,  labia  no- 
stra  a  nobis  sunt  : 
quis  iiostcr  Dominus 
est  ? 

Propler  miseriam 
inopuni  et  gemituni 
pauperum,  nunc  cx- 
surgam,  dicit  Domi- 
nus. 


Ponam  m  salutari  : 
iiducialiter  agam  in 
eo. 

Eloquia  Domini,  e- 
loquia  casta  :  argen- 
lum  igné  exanuna- 
tum.probatum  terrs, 
purgalumseptuplum. 


Tu,  Domine,  serva- 
bis  nos  :  et  custodios 
nos  a  generaliooe  in 
alernum. 


3ES  "* 

Les  méchants  rà-  In  circuitu  impii 
dent  autour  de  nous  ;  ambulant  :  secundum 
mais,  Seigneur,  en  altiiudiiiemluammul» 
vertu  de  votre  gran-  liplicasti  filios  homi- 
deur  vous  av<z  mul-  num. 
tiplié  les  enfants  des 
hommes. 

Gloire  au  Père,  clc.        Gloria  Palri ,  etc 

Son  noui  est  saint  Ant.  Son  nom  est 
el  terrible;  la  crainte  saint  el  terrible  ;  la 
du  Seigneur  est  le  crainte  du  Seigneur 
commcnceuient  do  la  est  le  commencenicnt 
sagesse.  de  la  sagesse. 

U. 

Ant.  Vocabis  nomen  ejus  Jesum. 
Psaume  12. 

Jusqu'à  quand  ,  Usquequu, Domine, 
Seigneur,  m'oublie-  oblivisceris  me  in  fi- 
rez-vous?Sera-cepour  nem?  usquequo aver- 
loujours  ?  Jus(iu'à  lis  facicm  luam  a  me? 
quand  délournerez- 
vous  votre  visage  de  moi  ? 

Jusqu'à  quand  met-        QuanUiu       ponam 
trai-je  différentes  ré-    consilia      in      anima 
solutions    dans    mon    mea.dolorem  in  corde 
âme  ?  jusqu'à  quand    meo  per  diem? 
m'occuperai-je  de  ma 
douleur    pendant    le  jour  ? 

Jusqu'à  quand  mon  Usquequo  exaltabi' 
ennemi  s'élèvera -t-ii  lurinimicus  meus  su- 
conlre  moi?  Uegar-  per  me?  respice  ,  el 
dez  et  exaucez-oioi,  cxa'udi  me  ,  Domine 
Deus  meus. 

Illumina  oculos 
meos.ne  unquam  ob- 
dormiam    in   morte  : 


Seigneur  mon  Dieu. 

Kclairez  mes  yeux, 
depeurqueje  nem'en- 
dorme  dans  la  mort  ; 

de     peur    que    mon  nequando  dicat   ini- 

ennemi  ne  dise  :  J'ai  micus  meus  :  Prœva- 

eu  l'avantage  sur  lui.  lui  adversus  euui. 

Ceux  qui  me  per-  Qui    Iribulant     me 

sécutcnt  seront  dans  exsultabunt, si  motus 

la  joie,  si  je  suis  dé-  fuero  :  ego  autem  iu 

placé; mais, Seigneur,  misericordia  lua  spe- 

j'espère    dans    votre  ravi, 
miséricorde. 

Mon    cœur  se   ri-  Eisullabitcormeum 

jouira  dans   le   salul  in  salutari  luo  :  cau- 

que  vous  lui   donne-  taboDominoqui  bona 

rez  :  je  chaulerai  les  tribuit  mihi,  el  psal- 

louanges  du  Seigneur  lam    nomini    Domini 

parce  qu'il  m'a  com-  altissimi. 
blé  de  biens;  je  chan- 
terai   des   cantiques  pour  célébrer  le  nom 
duTrès-naut. 

Gloire  au  Père,  etc.  Gloria  Palri ,  etc. 

Anl.  Vous  l'appel-  Ant.  Vocabis  no- 
ierez du  nom  de  Je-  men  ejus  Jesum,  ipse 
sus,  car  il  délivrera  enim  salvum  faciet 
son  peuple  de  ses  populumsuum  a  pec- 
néchés  catis  eorum. 
S. 

Ant.  suivit  anima  mea. 

Psaume  128. 

Qu'Israël  dise  pré-  Saepe    expugnave- 

senlement  :  Mes  en-  runl  me  a  juvenlute 
nemis  m'ont  souvent 
attaqué    depuis    ma 
jeunesse. 


mea,  dicat  nunc  l^< 
rael  ; 


lOS 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SÀCIffiS. 


Ils  m'ont  souvent 
attaqué, mais  iisn'ont 
pu  ru'opprimer. 


Saîpc  expui^navc- 
runt  me  a  juventule 
niea  :  elenim  non  po- 
tuerunt  mihi. 

Les    pécheurs  ont  Supra         dorsuni 

frappé    comme     des  meum   fabricaverunl 

forgerons    sur    mon  peccatores  :   prolon- 

dos  :   ils  ont  exercé  gavcrunl  iniquitaVem 

longtemps    l'iniquilé  suam. 
dont  ils  étaient  rem- 
plis. 

Le    Seigneur    est  Dominus       justus 

juste  ;  il  brise  la  tête  conciilit  cervicrs  pec- 

des     pécheurs  ;    que  catorum  :  confundan- 

tous  ceux  qui  haïssent  tnr,  et  convertanlur 

Sion  soientconfondus  retrorsum,  oinnes  qui 

et  qu'ils  tournent  le  oderunt  Sion. 
dos  honteusement. 

Qu'ils  soient  com-  Fianî  sicut  fenum 

me  l'herbe  qui  croît  tcctoruni,quod,prius- 

sur  les  toits,  el  qui  se  quain  evellatur.  exa- 

fane  avant  qu'on  la  ruit. 
cueille  ; 

Qui  ne  remplit  De  quo  non  impie- 
point  la  main  du  vit  manum  suam  qui 
moissonneur  ,  ni  le  melil,  et  siniim  suuin 
sein  de  celui  qui  fait  qui  manipuios  colli- 
des  gerbes.  gil. 

Les     passants     ne  Et  non   dixerunl  , 

leur  ont  point   dit  :  qui  preteribanl  :  Be- 

Quela  bénédiction  du  nedictioDomini  super 

Seigneur     soit     sur  vos    :     benediximus 

vous  ;  nous  vous  bé-  vobis  in  aomine  Do- 

nissons   au  nom  du  mini. 
Seigneur. 

Gloire  au  Père,  etc.  Gloria  Palri,  etc. 

Anl.  Mon  âme  est  Ant.  Sitivit  anima 

comme     pressée    de  mea  ad  nomen  san- 

soif  pour  votre  saint  ctum  tuum,  Domine- 
nom,  Seigneur 

Hymne. 


Jésus,  foi  admirable  et 
grand  rtans  vos  iriompUes  ; 
douceur  ineffable  ,  tout  en 
vous  excite  nos  désirs. 

Quand  vous  visitez  noire 
cœur  ,  il  voit  briller  la  véri- 
té; la  vanité  du  monde  n'est 
rien  pour  lui,  il  s'eDibrasc 
de  charité. 

Jésus,  douceur  des  cœurs, 
source  d'eau  vive  ,  lumière 
des  âmes  ,  vous  surpassez 
toute  joie  et  tout  désir. 

Itecomiaissez  Ions  Jésus, 
demande»  son  amour;  cher- 
chez Jésus  avec  une  ardeur 
toujours  croissaDte. 

0  Jésus,que  notre  bouche 
Vous  invoque  ,  que.  nos  ac- 
tions vous  représentent , 
«tue  dos  coeurs  vous  aimeot, 
luainlenant  et  à  jamais. 

Ainsi  soit-il 

f  Que  le  nom  du 
Seigneur  soit  béni, 


Jesu,  rex  adniiraliills 
Et  irinmphaior  nobtlls , 
Dulcedo  ineïfdbilis, 
Tolns  dcsiderabilis. 

Quando  cor  uostrum  visi- 
[tas, 
Tunclucel  ei  veritas; 
Muadi  vilescit  vaniias; 
Et  intus  l'ervetcharitas. 

Jesu  dnlcido  cordium. 
Fons  vivus,  lumen menllum, 
Excedens  omne  gaudiani 
£l  onine  desideriuin. 

Jesum  omoes  agnoscite, 
Amorem  ejus  poscite  : 
Jesum  arrienter  quserile  ; 
Quserendo  »narde.scite. 

Te  nostra,  Jesu  ,  vox  so- 
[net, 
^fostri  te  mores  exjTlmant  : 
Te  corda  nostra  diliganl 
lîl  nunc  el  ia  perpetuum. 

Amen. 

t  Sit  nomen  Domini 
bencdiclum. 


1)  Cette  couronne  ou  chapelet ,  nommée  couronne  de 
Notre-Seigneur,  parce  qu'elle  se  dit  en  son  houueur,  se 
tompose  de  trente-trois  Pater,  en  l'honneur  d  s  trente- 
trois  années  qu'il  passa  sur  la  terre,  et  de  cinq  Ave  Maria, 
pour  honorer  ses  cin(i  plaies.  Un  dit  un  Ave  Mutin  avant 
chacune  des  trois  dlziines  de  Pntcr,  avaut  el  après  les 
trois  derniers  Puler.  On  termine  la  couronne  en  T^cilant, 
en  rhoDoeur  des  saints  a|iOlrus  qui  le  composèrent,  le 


ij  D(^s  maintenant  et 
dans  tous  les  siècles. 
Prions. 

O  Dieu  ,  qui  avez 
établi  votre  Fils  uni- 


r^  Ex  hoc  nunc  et 
Qsque  in  saecnlum. 
Oremus. 

Deos,  qui  unigeni- 
tum      Filiiim      tuuin 


que  sauveur  du  genre  constiluisti  humant 
humain  ,  et  lui  avez  generis  salvalorem  , 
imposé  le  nom  de  Je-  et  Jesum  vocari  jus- 
sus  ;  daignez  nous  «isti  :  concède  propi- 
accorder  la  grâce  de  tins  ut  cujus  sanctuin 
vénérer  son  saint  nom  nomen  veneramur  in 
sur  la  terre,  el  de  le  terris,  ejus  quoque 
coiilempler  dans  le  aspectu  perfruamur 
ciel;  par  le  même  in  cœlis;  pereumdem 
NoIre-SeigneurJésus-  Dominum  noslrum 
Christ  voire  Fils,  etc.  Jesum  Christum,  etc. 

§  m.  Indulgences  accordées  à  perpétuité  à  tout  fidèle  qui 
récite  ou  porte  sur  lui  la  couronse  de  Nolre-S«i- 
gneur  (1). 

1"  Indulgence  de  deux  cents  ans  chaque 
fois  qu'étant  vraiment  conlrit  et  s'étant  con- 
fessé, ou  au  moins  ayant  la  ferme  résolu- 
lion  de  se  confesser,  on  récitera  cette  cou- 
ronne. 

•2"  Indulgence  de  cent  cinquante  ans  pour 
quiconque,  s'étant  confessé  el  ayant  commu- 
nié en  portant  sur  soi  une  de  ces  couronnes, 
la  récitera  les  dimanche,  lundi,  mercredi, 
vendredi  et  les  jours  de  fêtes  chômées. 

3"  Indulgence  plénière  une  fois  le  mois, 
pour  tout  fidèle  qui  aura  récité  tous  les  jours 
du  mois  la  dite  couronne,  le  jour  oii,  vrai- 
ment pénitent,  s'étant  confessé  et  ayant 
communié,  il  priera  selon  les  intentions  de 
l'Eglise. 

4°  Indulgence  plénière  une  fois  par  an, 
pour  quiconque  aura  la  dévotion  de  la  réciter 
régulièrement  quatre  fois  par  semaine , 
pourvu  qu'un  jour  de  l'année,  à  son  choix, 
il  se  confesse  ,  communie  et  prie  selon  les 
intentions  de  l'Eglise. 

5°  Indulgence  plénière  et  rémission  de 
tous  les  péchés,  d  l'article  de  la  mort,  pour 
tout  fidèle  qui,  vraiment  contrit  et  s'étant 
confessé,  invoquera  alors  le  saint  nom  de 
Jésus,  au  moins  de  cœur  s'il  ne  peut  le  faire 
autrement,  pourvu  que,  pendant  le  cours  de 
sa  maladie,  il  ait  récité  une  fois  la  couronne 
de  Notrc-Seigneur,  dans  l'inlention  de  ga- 
gner cette  indulgence  plénière  ;  et,  s'il  gué- 
rit, indulgence  de  deux  cents  ans,  au  lieu  de 
l'indulgence  plénière. 

G  Indulgence  plénière  pour  tous  ceux  qui 
mourront  en  comballant  les  infidèles,  pourvu 
que  pendant  leur  vie  ils  aienl  eu  la  sainte 
habitude  de  réciter  la  couronne  de  Notre- 
Seigneur  trois  fois  par  semaine,  el  qu'ils 
l'aient  encore  récitée  le  jour  ou  la  veiile  de 
leur  mort,  étant  vraiment  repentants  de  leurs 
péchés,  el  en  demandant  pardon  à  Dieu. 

7°  Indulgence  plénière  pour  chaque  ven- 

Credo  qui  contient  en  résumé  l'histoire  de  la  naissance, 
de  la  vie,  de  U  mort  et  de  ia  résurrection  de  N.-S.J.-C. 

Celle  C'uronue  a  été  insliluée,  par  inspiration  divine, 
vers  l'an  lbl6,  par  le  bienheoreux  Michel ,  religieux  ca- 
malriukï  de  rioronoe  ,  qni  la  récita  depuis  tons  lis  jours 
pendant  le  reste  de  sa  vio. 

I,a  loufession  de  tous  Irshuil  jours  sufDi  oour  gagner 
celte  indulgence.  (Note de  Véàileur.) 


197 


JES 


JE5 


m 


(Iredi  de  mars,  ponr  tout  fidèle  qui  ce  jonr- 
l<i,  s'élant  confessé  et  ayant  communié,  réci- 
tera la  dite  couronne  (1). 

8'  Indulgence  de  vingt  jours  pour  ceux 
qui,  portant  une  de  ces  couronnes  ,  feront 
l'examen  de  conscience,  et  qui  ensuite  invo- 
gueront avec  componction  te  nom  adorable 
de  Jésus,  et  réciteront  trois  Pater  cl  trois 
Ave  pour  la  prospérité  de  l'Eglise. 

9*  Indulgence  de  vingt  ans  pour  celui  qui 
ayant  sur  lui  une  de  ces  couronnes ,  fera 
l'examen  de  conscience,  se  confessera  et 
priera  après  la  confession,  selon  les  inten- 
tions de  l'Eglise. 

10°  Indulgence  de  dix  ans  toutes  les  fois 
que,  portant  sur  soi  une  de  ces  couronnes, 
on  fera  quelque  œuvre  de  piété  spirituelle  ou 
corporelle,  en  l'tionncMir  de  Notre-Seigneur 
Jésus-Christ,  delà  sainte  Vierge,  de  quelque 
saint,  ou  même  en  fhveur  dn  prochain, 
pourvu  que  l'on  récite  en  outre  trois  Pater  et 
trois  Ave. 

11°  Enfin,  indulgence  de  deux  cents  ans 
pour  tout  fidèle  qui,  se  trouvant  hors  de 
Roiue,  visitera,  les  jours  des  stations  de 
Rome  (2),  après  s'être  confessé  et  avoir  com- 
munié, une  église  publique  quelconque,  et  y 
priera  ,  en  portant  sur  lui  une  couronne  de 
Notre-Seigneur ,  selon  les  intentions  de 
l'Eglise. 

Indulgence  aussi  de  deux  cents  ans  pour 
quiconque  serait  légitimement  empêché  de 
risiterréglise,  pourvu  qu'ayant  satisfait  aux 
aulrcs  conditions,  il  récite  la  couronne  de 
Notre-Seigneur  tout  entière,  les  sept  psau- 
mes de  la  Pénitence  et  les  litanies  des  Saints 
y  compris  les  prières  et  les  oraisons  qui  les 
suivent  (3). 

12°  De  plus,  tous  ceux  qui  ayant  cette 
couronne  auront  la  sainte  habitude  de  pra- 
tiquer une  œuvre  de  piété  en  usage  dans 
quelque  ordre  religieux,  se  rendront  parti- 
cipants de  toutes  les  œuvres  pieuses  qui  se 
feront  dans  cet  ordre  ,  pourvu  qu'ils,  aient 
l'intention  d'y  participer. 

13°  11  est  enfin  accordé  à  ceux  qui,  ayant 
cette  couronne,  réciteront,  après  l'audition 
de  la  sainte  messe,  cinq  Pater  et  cinq  Ave, 
de  suppléer  à  toutes  les  distractions  qu'ils 
auront  pu  avoir  pendant  le  saint  sacrifice, 
pourvu  toutefois  que  ces  distractions  n'aient 
point  été  volontaires  ;  et  s'il  leur  arrivait,  à 
raison  de  quelque  empêchement  légitime,  de 
ne  pouvoir  assister  à  la  messe,  un  dimanche 

(1)  Les  vendredis  de  mars  sont  choisis  de  préférence, 
parce  que  N.-S.J.-C.  est  mort  dans  ce  mois.  {Noie  de 
l'édileur.) 

(3)  Il  n'entre  pas  dans  notre  plan  de  parler  de  l'origine 
des  stations  qui  se  font  à  Rome,  dans  les  églises  désignées, 
pendant  le  carême  et  dan.s  d'autres  temps  de  l'.innée,  et 
fies  indulgences  que  les  souverains  pontifes  y  ont  atla- 
ché -s.  Nous  nous  contenterons  de  désigner  ici  les  jours  où 
ie  font  ces  stations,  lesquels  sont  nwrqués,.  par  ordre  d« 
saint  Grégoire  le  Grand,  dans  le  Missel  roniaui.  Ces  jours, 
dans  lesquels  on  pourra  gagner  l'indul:;ence  de  deux  cents 
ans,  moyennant  les  conditions  indiquées  plus  haut,  sont  : 

Le  1"  janvier,  fôle  de  la  Circoncision  ;  le  jour  de  i'Kpi- 
phanie;  les  trois  dimanches  de  la  Septuagésime  ,  de  la 
Sexri  ;ésime  et  de  la  Uuinquagésimo  ;  tous  les  jours  du 
Caréiiie  ;  le  saint  jour  de  Pâques  et  tous  les  jours  de  l'oc- 
lavp,  jusqu'au  dimanche  de  Qu-asiinodo  inclusivement;  le 
25  avril,  (é'iàe  saint  llarc  ;  les  trois  jours  des  Rogations  ; 


ou  jour  de  fête  d'obligation,  ils  auront  le 
même  mérite  que  s'ils  y  avaient  assisté,  en 
récitant  de  même  cinq  Pnter  ei  cinq  Aie  (4). 

N.  B.  Toutes  les  indulgences  ci-dessus 
sont  applicables  aux  â'nies  du  purgatoire. 

Pour  les  gagner,  il  est  de  rigueur  que  les 
couronnes  aient  été  bénites  par  les  religieux 
de  l'ordre  des  Camaldulos,  ou  par  les  prêtres 
qui  en  ont  reçu  le  pouvoir  spécial.  Une  foi* 
bénites,  on  ne  peut  plus  les  vendre,  ni  les 
prêter  à  d'autres  dans  le  but  de  leur  comrmi- 
ni(juer  les  induhjences,  et  si  on  le  fait,  les 
couronnes  perdent  pour  cela  seul  lotîtes  les 
indulgences  qui  y  étaient  attachées  3  .  En- 
fin, une  condition  indispensable  pour  gagner 
les  indulgences  attachées  à  la  récitation  de  la 
couronne,  c'est  de  rcfiéchir  en  la  récitant, 
chacun  selon  sa  capacité,  aux  mystères  de  la 
naissance,  de  la  vie,  de  la  mort  cl  de  la  ré- 
surrocliou  de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ. 
Au  reste,  il  n'est  nullement  obligatoire  d« 
lire  les  réfiexions  suivantes,  que  l'on  n'a- 
joute ici  que  pour  aider  à  la  piété  de  ceux  qui 
voiidrfmt  s'en  servir 

COURONNE  DE  NOTRE-SEIGNEUR. 

On  doit   commencer  par  faire  du  fand  du 
cœur  un  acte  de  conlritiim. 
1^"=  Dizaine 

L'archange  Gabriel  annonce  à  la  bienheu- 
reuse vierge  Marie  l'incarnation  du  >  erbe 
dans  son  sein  virginal.  Aie,  Marin. 

1.  Le  Fils  de  Dii-ii  fait  homiiie  nait  de  la 
vierge  Marie  dans  une  crèche.  Paler  noster. 

■2.  Les  anges  se  réjouissent  et  chanlenl  : 
Gloire  à  Dieu  au  plus  haut  des  cieux.  Paler. 

3.  Les  bergers,  avertis  par  les  anges,  vien- 
nent adorer  l'Enfant  Jésus.  Pater  noster. 

i.  Le  huitième  jour  après  sa  naissance  cet 
enfant  divin  est  circoncis  et  reçoit  le  nom 
de  Jésus.  Pater  noster. 

5.  llestadoré  parles  Mages,  qui  lui  offrent 
de  lor,  de  l'onceiis  et  de  la  myrrhe.  Pater 
nosler. 

6.  Il  est  présenté  au  temple  et  reconnu  par 
levieillardSiméon  pour  leSauvcurdu  monde. 
Paler  nosler. 

7.  Il  est  porté  <n  Egyple  pour  échapper  à 
la  persécution  d'Hérode.  Paler  noster. 

8.  Hérode  no  le  trouvant  pas,  fait  mourir 
les  saints  Innocents.  Paler  noster. 

9.  11  est  rapporté  à  Nazareth  ,  sa  pairie  , 
par  sa  sainte  mère  et  saint  Joseph.  Pater 
noster. 

10.  A  l'âge  de  douze  ans ,  il  dispute  avec 

celui  de  l'Ascension  ;  la  veille  de  la  Pentecôte  ;  le  jour  de 
celte  fête  et  tous  les  jours  de  l'octave  jusqu'au  samedi  in- 
clusiveiiient;  les  trois  jours  des  Quatre-Temps  de  septem- 
bre, et  l.s  trois  jours  de  ceux  de  l'Avent  ;  tous  les  di- 
manches de  l'Avem  ;  la  veille  de  Noël,  le  jour  de  la  fête  et 
les  trois  jours  suivants. 

(.5)  Les  Bdèles  de  Rome  peuvent  gagner  cette  ind  ul- 
gence  aux  mêmes  condilious,  s'ils  se  trouvent  légitime- 
ment empêchés  de  visiter  l'église  de  la  station. 

(4)  Léon  .\,  bulle  du  18  février  1.^16;  Grégoire  Xtlf, 
bref  du  11  février  1573;  Sixte  V,  bref  d>i  3  février  1389  ; 
Clément  X,  bref  spécial  De  salule  Domiitici  (fregis,  liaid 
juillet  l674*Benoll  XIII,  décret  de  la  sacrée  cungrégation 
des  Indulgences,  du  6  avril  1727;  Léon  XII,  décret  Uibis 
et  orhis  de  la  sacrée  congrégation  des  Indalgences,  Uu  11 
août  1824. 

(31  Clément  X,  au  bref  cilé  plus  baut. 


199  DICTIONNAIUE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES, 

les   docteurs  dans  le  temple.   Paler  nus- 

ter{i). 


«00 


2'  Disaine. 
Jésus  obéit  à  la  bienheureuse  Vierge  ,  sa 
mère  ,  et  à  saint  Joseph.  Ave,  Maria. 

1.  A  l'âge  de  trente  ans,  il  est  baptisé  par 
gaint  Jean  dans  le  Jourdain.  Paler  nosler. 

2.  Il  jeûne  quarante  jours  dans  le  désert, 
et  triomphe  du  démon  qui  cherchait  à  le  ten- 
ter. Pater  noster. 

3.  Il  prêche  sa  sainte  loi  et  la  met  en  pra- 
tique. Paler  nosler. 

k.  Il  choisit  ses  disciples,  qui  abandonnant 
tout  pour  le  suivre.  Pater  noster. 
^  5.  Il  fait  son  premier  miracle  aux  noces 
de  Cana  ,  où  il  change  l'eau  en  vin.  Pater 
nosler. 

6.  Il  guérit  les  malades, redresse  les  boi- 
teux et  rend  l'ouïe  aux  sourds,  la  vue  aux 
aveugles  et  la  vie  aux  morts.  Pater  nosler. 

7.  Il  convertit  les  pécheurs  cl  leur  remet 
leurs  péchés.  Pater  nosler. 

8.  Persécuté  par  les  Juifs,  il  ne  se  sert 
point  de  sa  puissance  pour  les  punir;  il 
ne  leur  oppose  que  la  douceur.  Paler  noster. 

9.  Il  est  transfiguré  sur  le  Thabor ,  en 
présence  de  Pierre,  Jacques  et  Jean.  Pater 
noster. 

10.  Il  entre  en  triomphe  dans  Jérusalem  , 
monté  sur  un  ânon,  et  chasse  les  profana- 
teurs du  temple.  Pater  noster. 

3'  Dizaine. 

Jésus  prend  congé  de  sa  très-sainte  mère, 
avant  d'aller  à  la  mort  qu'il  veut  endurer 
pour  notre  salut.  Ave,  Maria. 

i.  Il  célèbre  la  dernière  cène  et  lave  les 
pieds  à  ses  apôtres.  Paler  nosler. 

2.  Il  institue  le  très-saint  sacrement  de 
l'Eucharistie.  PoJer  noster. 

3.  11  suc  le  sang  dans  le  jardin  des  Oli- 
viers ;  ilesl  fortifié  par  un  ange.  Paler  nosler. 

k.  Judas  le  trahit  par  un  baiser  :  il  est 
pris  et  lié  comme  un  malfaiteur.  Paler  nos- 
ter. 

5.  Il  est  accusé  faussement  devant  quatre 
tribunaux  et  reçoit  des  soufflels ,  des  crachats 
et  mille  autres  outrages.  Pater  nosler. 

6.  11  jette  un  regard  de  miséricorde  sur 
Pierre  qui  l'avait  renié  trois  fois  ,  et  le  con- 
verlit,  tandis  que  Judas  se  pend  et  meurt  en 
réprouvé.  Pater  noster. 

7.  Il  est  attaché  à  la  colonne  et  subit  le 
cruel  supplice  de  la  flagellation ,  où  il  reçoit 
six  mille  six  cent  soixante-six  coups.  Pater 
nosler. 

8.  Après  avoir  été  couronné  d'épines  ,  il  est 
montré  au  peuple  qui  crie  :  Qu'il  soit  cruci- 
fié! qu'il  soit  crucifié  1  Paler  nosler. 

9.  Condamné  à  mort,  il  porti-sur  ses  épau- 
les une  croix  pesante,  et  monte  péniblement 
au  Calvaire.  Pater  noster. 

10.  Crucifié  entre  deux  voleurs,  il  meurt 
après  trois  heures  de  la  plus  affreuse  agonie; 
on  lui  perce  le  côté  avec  une  lance  ,  cl  il  est 
enseveli.  Pater  noster 

(1)  Si  l'on  dil  la  couronne  pour  Ips  imes  du  purgaioire, 

on  ajoule  k  la  Su  de  chaque  diiaine  le  Requiem  œternam. 

(3)  Pie  Vil,  d4cr«i  Uibis  «l  orbis  de  la  sacrée  congrc- 


Jésus,  ressuscité  le  troisième  jour,  visite 
en  premier  lieu  sa  sainte  mère.  Ave,  Maria. 

1.  Il  apparaît  aux  trois  Maries,  et  leur  or- 
donne d'annoncer  aux  disciples  qu'elles  l'ont 
vu  ressuscité.  Pater  noster. 

2.  Il  apparaît  aux  disciples ,  leur  montre 
ses  sainles  plaies  qu'il  fait  toucher  à  Thomas. 
Pater  nosler 

3.  Le  quarantième  jour  après  sa  résurrec- 
tion, il  monte  au  ciel  en  bénissant  sa  sainte 
mère  et  tous  ses  disciples.  Paler  noster. 

Prions  la  sainte  Vierge  d'obtenir  aussi  pour 
nous,  maintenant  et  à  l'heure  de  notre  morl, 
la  bénédiction  de  son  divin  Fils.  Ave,  Maria. 

On  termine  en  récitant,  en  l'honneur  des 
saints  apôtres,  le  Credo.  On  peut,  si  l'on 
veut,  y  ajouter  l'oraison  que  l'on  trouvera 
à  l'art.  Passion,  §  6. 

§  IV.  Imiulgences  accordées  ^  perpétuité  à  tout  fidèle  qui 
récitera,  avec  dévolimi  et  un  cœur  conlTÙ,  les  trois  orai- 
sons jaculatoires  qui  suivent,  pour  obtenii'  une  bonus 
mort. 

1°  Indulgence  de  trois  cents  jours  chaque 
fois  que  l'on  récitera  ces  trois  oraisons  jacu- 
latoires. 

2"  Indulgence  de  cent  jours  lorsque  l'on 
n'en  récitera  qu'une  seule. 

N.  B.  Dans  les  deux  cas  ,  l'indulgence  est 
applicable  aux  âmes  du  purgatoire  (2). 
Oraisons  jaculatoires. 

Jésus,  Marie  et  Joseph  ,je  vous  donne  mon 
cœur  et  mon  âme. 

Jésus,  Marie  et  Joseph,  assistez-moi  dam 
ma  dernière  agonie. 

Jésus ,  Marie  et  Joseph  ,  que  je  rende  mon 
âme  en  paix,  dans  l'union  avec  vousl 

JEUDI   SAINT 

TITRE  PREMIER. 
ART.  I.  —  DU  JEUDI  SAIHT  DANS    LES    CATHÉ- 
DRALES. 

(Extrait  du  Pontifical  romain.) 

De  offido  in  feria  qninta  cœnse  Domini,  cum  benedicitor 
oleum  c:ilechuuienorum  et  iufirinorum  ,  el  conficitur 
chris'iia  (5). 

Hac  die,  singxdis  annis  benedicitur  oleum 
calechumenorum  et  infirmorum,  et  conficitur 
christna. 

Mane  itaqiie  sacrista,vel  iU.e  ad  quem  spé- 
cial, omnia  quœ  ad  oleorum  benedictionem,  et 
chrismalis  confectionem  necessariasitnt  parât, 
vidclicet  :  très  ampullas  oleo  mundissimo  pie- 
nos,  quas  in  sacrario  ponil ,  el  diligenter  cu- 
stodit  :  itnam  ad  oleum  infirmorum,  aliam  ad 
oleumcateclnimenorum,  tcrliam, quœ  major  sit, 
ad  citrismu  :  el  hœc  lertia  cooperiri  debel  de 
panno  sericeo  albo;  prima  antem  etsecundu,de 
sericeo  panno  alterius  coloris  sint  cooperiœ  : 
duas  mappulas  mundas ,  sive  vêla,  pro  dinco- 
nis  qui  nmpullas  oleorum  pro  chrismate  et  oleo 
calechumenorum  de  sacristia  ad  chorum por~ 
tare  debent  ;  et  ultra  hœc,  sedem  seu  faldislo^ 
rium,  et  credenliam  consuetam.  Paralur  ctiam 
alia  scdes  in  prcsbyterio  ab  opposito  allaris  , 
juxta  gradus  circa  finem  presbyterii  ;  et  antê 

galion  des  Indulgences,  du  28  avril  180i. 

(3)  On  trouvera  plus  loin  une  traduction  et  un  déTelO|h 
pemenl  de»  rubriquei. 


2Ô1 


JEU 


JEU 


éÔ2 


ipuatnseâemversus  aîtare  paralurmensa  map- 
piK  nrnata,  quce  sil  juxta  sedem,  inter  ipsnm 
et  ultare.  Jnxta  (lictain  scdcm  hinc  et  inde, 
mMjis  lamen  ad  fincm  jirc.sbi/lcrii ,  pusita  sinC 
scamna  pro  duodecim  sacerdotihns,  ita  ut 
ibidem  sedentes  faciès  vcrlunt  ad  ultare. 

Deinde  hora  compctenti,  pontifex  venit  ad 
ecelesiam ,  ubi  parât  .se  ad  missaiii  omttihus 
potilificalibus  ornamentis  pretiosia  albi  colo- 
ris. Parant  se  eliam  niinistri  pontificis,  et  ul- 
tra illos  duodecim  presbyteri,  seplem  diaco- 
iii ,  seplem  subdiaconi ,  acolytlti  et  alii  ne- 
cessarii  ,  onincs  vcslilnis  albi  colnris  ordini 
suo  confjruenlibus.  Quibus  omnibus  paratis , 
proeedunt  ad  altare  processionaliler ,  hoc 
modo  : 

Inprimis  procedit  tliuriferarius ,  quem  se- 
quuntur  duo  ccroferarii,  post  hos  septem  sub- 
diaconi bini  et  bini,  et  in  tertio  loco  ,  très 
simul  vadunt;  tum  septem  diaconi,  etiam  bini 
et  bini,  et  in  tertio  loco  très  ;  post  lios  duode- 
cim presbyteri  bini  et  bini ,  quos  sequitur 
subdiaconus  librum  L'vanqeliorum  portans 
ante  pectus ,  cum  manipula  in  eo  reposito  ; 
deinde  diaconus,  et  a  dexlris  ejus  capellanus 
assislens,  quos  demum  pontifex  sequitur  in- 
cedens  médius  inter  duos  ilii/niurcs  canonicos 
ecclesiœ,  aut  in  dignitate  constitulos ,  si  pon- 
tifex sit  in  ecclesiu  sua;  alioquin  ibit  médius 
inter  diaconum  et  assit-.lenlcm.  El  si  pontifex 
sit  archiepiscopus  vel  patriarclut,  et  in  ec- 
clesiu sua,  portatur  etiam  in  hujusmodi  pro- 
cessione  crux  pcr  unum  ex  minisiris  ad  hoc 
ordinatum,  qui  médius  inter  ceroferarios  in- 
cedit, 

Duodecim  presbyteri  suo  ordine  juxta  se- 
dilia  in  fine  presbyterii  posila  ,  hinc  et  inde 
slabunt,  vel  sedebunt ,  aut  yenufleetent  pro- 
ttt  tempus  postulabit,  faciès  semper  ad  altare 
verlcntes;  post  eos  slabunt  septem  diaconi;  et 
post  iliaconos  septem  subdiaconi  in  yradibus 
prcsbyterii.  Pontifex  vero,  postquam  ante  al- 
tare pervenerit,  facit  confessionem:  incipitur 
Introitus ,  et  proceditur  in  missa  more  con- 
sueto,  usque  adillum  locum  Canonis,  ubi  di- 
citur  : 

Per  quem  hœc  omnia  ,  Domine,  semper 
bona  créas ,  exclusive. 

Priusquam  ergo  pontifex  verba  ipsa  dical , 
fada  revcrcnlia  sacramenlo  in  altari  conse- 
crato,  rctrahit  se  ad  partcm  Epistolœ  altaris, 
ubi  super  alium  cniicem  vacuum  abluit  diyi- 
tos  ,  et  ad  purificatorium  exterijit,  et  ablutio 
usque  postcommunionem pontificis  réserva tur. 
Tum  fada  iterum  sacrainento  reverentia,  de- 
scendit primum  gradum  altaris,  et  ibidem 
accepta  milra  ,  vadit  ad  diclam  sedem  sibi 
paratam  in  presbyterio  ,  ab  opposito  altaris, 
et  sedet  super  ipsam,  versa  facie  ad  altare, 
dictam  mensam  ante  se  habcns ,  circumstanti- 
bus  ministris,  sacerdotibus  et  aliis  paratis 
prœdictiSfin  suis  locis  manentibus.  Tune  ar- 

(l)  Cet  exorcisme  a  pour  but  d'éloigner  lent  esprit  im- 
nioiuli',  toute  incursion  de  Satan,  et  tout  fanlôine,  alin  (|ue 
celte  liuile  puisse  préparer  il  une  onction  spirituelle  qui 
corrobore  le  temple  du  Dieu  vivant  et  eu  l'asbe  la  demeure 
ûu  Sainl-Esprit. 

2)  Dieu  a  produit  celle  huile  d'un  arbre  toujours  vert  ; 

Dictionnaire  dss  Kites  sacbés    II. 


chidiaconus  stans  apud  ponlifictm  dicit  alta 

voce  in  tono  lectionis. 

Olcutn  inririiiurutn. 

£t  mox  uHus  Subdiaconus  ex  seplem  para- 
tis prœdidis  cum  duobus  acolythis ,  hinc  et 
inde  associatns,  vadit  ad  sacristiam,  ubi  ac- 
cipicns  ampullam  olei ,  quod  pro  infirmis 
cunsecrari  débet,  coopertam,  ut  invenit ,  por- 
tât eam  sinisiro  brachio  circumdatum  ante 
pontificcm,  ubi  eam  tradil  in  manibus  archi- 
diaconi ,  plane  dicens  : 

Olcum  infirmorum. 

Archidiacovus  prœsenlat  illam  pontifici 
ad  benedicendum  ,  idem  dicens,  collocans  eam 
coram  eo  supra  mensam  siipradictam. 

Pontifex  surgens  cum  milra  exorcisât,  et 
bencdicit  illud  voce  demissa,  ita  tamen  qliod 
a  circumsianlibus  sacerdotibus  audiri  possit 
absolute  dicens  (I)  : 

Exorciso  te,  immnndissime  spiritus,  om- 
nis(iue  incursio  Salanœ,  et  omiie  phantas- 
ina,  in  iiominc  Patlris,  et  Fiflii,  el  Spirilus 
t  sancti;  ut  rocpd;is  ab  hoc  olco,  ut  possit 
clfici  unclio  spiritalis  ad  corroborandum  tem- 
plum  Dei  vivi;  ul  in  eo  possi!  Spirilus  sanc-» 
Ins  habitare,  per  nomen  Dei  l'alris  oinnipo- 
tcnlis,  el  pcr  noinen  dilcclissimi  Filii  pjus 
poininl  noslri  Josu  Chrisli ,  qui  venturus  est 
judicare  vivos  et  mortuos ,  et  saeculum  per 
igiicm.  i^  Amen. 

Deinde,  depositn  mitra ,  benedicit  ipsum 
oleum  ,  dicens  eadcm  voce. 

f  Dominus  vobiscum;  ^  Et  cnm  spirita 
tuo. 

Oremus  (2). 

Emilte,  quaîsumus  ,  Domine  ,  Spiritain 
sanctuni  tuum  paraclitum  de  cœlis  in  hanc 
pinguedinem  oiivae ,  quam  de  viridi  ligno 
producere  dignatus  es,  ad  refectionem  men- 
tis etcorporis;  ul  tua  sancta  bene-^dictione, 
sit  oinni  hoc  ungucnto  cœlestis  medicina;  pe- 
runcto,  tutamen  mentis  et  corporis,  ad  eva- 
cuandos  omnes  dolorcs  ,  omnes  inGrmitates, 
omnemque  aBgritudincm  mentis  el  corporis, 
unde  unsisti  sacerdotcs,  reges  ,  prophelas  et 
martyres  ;  sil  chrisma  tuum  perfectum,  Do- 
mine, nobis  a  te  benediclum,  permanens  in 
visceribus  nostris,  in  nomine  Domini  nostri 
Jesu  Cbristi. 

His  expletis  ,  oleum  ipsum  eo  modo  quo 
apportalum  fuit,  ad  sacrarium  reportatur  et 
diligcnlissime  conservatur.  Tune  pontifex,  re- 
assumpta  milra,  sedet  el  lavât  manus;  tum 
surgit,  et  cum  milra,  et  cum  ministris  suis 
[cœteris  sacerdotibus  et  aliis  paj'alis  in  locis 
suis  manentibus)  accedit  usque  ad  gradun\ 
altaris,  ubi,  deposila  mitra,  facit  reverentiam 
sacramenlo,  tum  ascendit  ad  altare,  et  inci- 
piens  ubi  dimiserat,  videlicet,  Per  quem  haec 
omnia,  etc.,  procedit  in  missa  usque  ad  com- 
munionem  corporis  et  sanguinis  inclusive, 
quam  pontifex  ipse  solus  sumit.  Quo  facto, 
diaconus  ponit  hosliam  consecratam  pro  cra- 

on  le  prie  d'y  envoyer  du  ciel  le  Saint-Esprit  consolateur, 
pour  l'uiililé  de  l'âme  el  du  roriis,  alin  qu'on  trouve  un  re- 
mède céleste  pour  dissiper  toutes  les  douleurs  et  les  inSr- 
iiiilés  de  l'ànie  et  du  corps  dans  une  onction  qui  a  été 
employée  fonr  les  prêtres,  les  rois,  les  proplièîes  el  les 
martyrs,  (oncùon  peut  nigniâer  ici  desiiuuiioii.) 


£05 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


S04 


stina  die  reservandum  in  caliccm  seu  vascii- 
!um  ad  hoc  pnratum,  et  reverenter  collocat 
ipsam  super  médium  altaris.  Deinde  pontifex 
commwiicat  diaconum  et  sxibdiaconum ,  ne 
ulios  de  elero,  et  poslquam  se  piiri/icaveril,  ac 
etiam  primam  digilorum  ablulionem  ex  alio 
falice  sumpserit,  facta  reverenlia  sncravicnto 
in  altari  posito  ,  in  secundo  gradu  altaris 
mitram  accipit,  et  redit  ad  prœdictam  scdem 
cum  ministris  suis  et  aliis  a^sistcntibus,  co 
ordine  que  prœmissum  est,  et  ibi  cum  mitra 
sedet.  Tune  archidiaconus  stans  apud  ponli- 
ficem  dicit  alla  voce  in  tono  lectionis  ; 

Olcum  ad  sancluni  chrisma. 

Lt  mox  eadem  voce,  in  tono  suhjungit  : 

Olnuni  catechumonorutij. 

Quo  diclo,  oblato  ponlifici  thuribulo,  pon- 
tifex imponit  incensum,  et  bencdicit  more  so- 
lito.  Tum  duodecim  presbyteri,  septcm  dia- 
coni,  et  septem  subdiaconi  parati  prœdicli,  et 
alii  ministri,  quot  necessarii  fuerint,  eo  or- 
dine quo  tenerunt,  peryunt  ad  sacrarium  ad 
deferendum  cum  omni  décore  et  reverentia 
oleum  chrismnle  et  olcum  calcchumenorum,, 
ministris  tamcn  ponlificis  cum  eo  remanenti- 
bus.  Inccdunt  autein  redeunles  ad  cliorum 
cum  ampulUs,  hoc  ordine.  Primo  thurifera- 
rius  cum  thuribulo  fumiijante,  qucni.  sequitur 
subdiaconus  crucem  deferens ,  médius  inter 
duos  acolylhos  cum  ccreis  ardenlibus;  tum 
duo  cantores  cantanles  versus 

O  Redcmptor, 
ut  infra  habentur;  quos  sequunlur  biiii  et 
Uni  subdiaconi  et  diaconi;  deinde  unus  sub- 
diaconus portons  vascuhim  cum  halsamo;  tum 
duo  diaconi  ampuUas  olci  ad  sancluin  chrisma 
et  pro  oleo  calcchumenorum  portantes,  qui 
iiabent  mappulas  mundas,  sive  vêla  ad  collum, 
yicorum  exlremilates  ante  pectus  dépendent, 
tenentes  ipsas  amj)uUas  sinislris  brachiis  cir- 
cumdatas,  et  extrcinitutibus  mappularum  quœ 
a  dextris  dépendent  involutas  et  cooperlns; 
ila  tamen  ut  a  medio  supra  videri  possint. 
Diaconus  autem,  qui  oleum  ad  sanctum  chri- 
sma portât,  a  dextris  vadit;  hos  sequuntur 
duodecim  sacerdotes  ,  diaconi  et  subdiaconi 
prœdicti  bini  et  bini.  Quibus  sic  a  sacristia 
versus  pontificcm  procedentibus,  duo  cantores 
prœdicti  contant  versus  sequentes,  ton.  2. 

O  Redemptor, sume  cainien  leuiet  conci- 
ncnlium. 

El  chorus  idem  repliât.  Deinde  dicti  duo 
cantores  prosequuntur  sequentes  versus. 

Audi,  judex  morluorum,  una  spes  morta- 
lium,  audi  voces  proferentium  donum  pacis 
prœviDni. 

Chorus  repetit  versum 

O  Redemptor. 

Deinde  dicti  duo  cantores  prosequuntur 
persus 

Arbor  fêta  aima  luce  hoc  sacrandum  pro- 
tulit  :  fert  hoc  prona  prœsens  turba  Salva- 
lori  sœculi. 

(I)  On  prie  le  Rédempteur,  le  juge  des  vivnnis  et  des  " 
morts  d'agréer  les  diaiils  et  les  duiis  de  son  Eglise;  le 
pontife  en  i^érémonie  a  fait  la  consacrai ioii,  on  prie  Jésus- 
Christ,  roi  de  l'éternelle  patrie,  de  l'aire  de  cette  liuili-  un^ 
préservatif  contre  les  démons,  en  la  consacrant  lui  njême 
2)  C'est  Dieu  qui  prépare  les  mystères  célestes  el  lou^ 


Chorus  repetit  versum 

0  Redemptor. 

7'um  illi  duo  cantores  prosequuntur  ver- 
sum 

Stans  ad  arani  imo  supplcx  infulalus  pon- 
tifes deliitum  pei'solvit  oiniic ,  coiisecralo 
clirisin.ite. 

Chorus  repetit  versum 

O  Redemptor. 

Deinde  illi  duo  cantores  prosequuntur  ver 
sum 

Gonsecrare  tu  dignare,  Ilcx  perennis  pa- 
tries, hoc  ulivum  signuia  vivum,  jura  contra 
daDinonum  (1). 

Chorus  repetit  versum 

O  Redemptor. 

Eis  igilur,  ordine  prœmisso,'in  presbyle- 
rium  ecclesiœ  cantando  i:ersus  prœmissos  pcr 
venientibifs,  crux  cum  candelabris  et  incenso 
situalur  prope  allare,  juxta  cornu  Lpistolœ; 
archidiaconus,  diaconus  et  subdiaconus  mi~ 
nistrantes  sint  circa  pontificem  hinc  et  inde. 
Sacerdotes  vero  duodecim  parati  juxta  eos 
duo  cornua  faciunt,  sex  hinc  et  sex  illinc, 
vertentes  faciem  ad  ullare,  a  lateribus,  assi- 
stentes  pontiftci,  tanquam  ejus  testes  et  mini- 
sterii  sacri  chrismatis  cooperalores.  Diaconi 
vero  post  tergum  pontificis  et  post  eos  sul)dia~ 
coni  parati  stant,  tanquam  ministri  et  inspe- 
ctorcs.  Intérim  dinroni  ampullas  olei  chrisma- 
lis  et  olei  calechumenorum  portantes  et  sub- 
diaconus cum  bnlsamo  s^ibsistunt,  quousque 
omnes  prœdicti  in  suis  lacis  fuerint  ordinati. 
Omnibus  iloque  dispositis,  diaconus  ampnl- 
lam  olei  chrismalis  ferens  venit  ante  pontifi- 
cem, et  archidiaconus  illam  involulam  cum 
mappula  quum  diaconus  ipse,  circa  collum 
portavii,  de  manu  ejus  accipiens,  eam  sic  in- 
volutam  ostendit  pontifici  sedenli,  et  illam 
super  mcnsam  ante  episcopum  positam  collo- 
cat diligenler,  alio  diacono  nmpullam  niiam 
assidue  inter  brachia  tenenle.  Tune  subdiaco- 
nus vasculum  cum  balsamo  portons ,  illud 
tradit  archidiacono,  qui,  balsamum  pontifici 
similiter  oslendcns,  ipsnm  supra  mensam  col- 
locat. Tum  pontifex,  deposita  mitra  surgit, 
et  versus  ad  allare,  hnbens  ante  se  super  men- 
sam ampullam  olei  chrismalis  et  balsnnmm, 
ante  omnia  benedicit  ipsum  balsamum, dicens  : 

^  Dominas  vobiscum  ;  i^  Et  cum  spirilu 
tuo 

Or  émus  (2). 

Dcus,  mysteriorum  cœlcstium  et  virlulum 
omnium  prœparalor,  noslras  quwsumus  pre- 
ces  csaudi ,  hanc  odoriferam  sicci  rorlicis 
lacrjmam  (  quœ  filitis  virgaî  profiucndo 
sudorem,  sacerdotali  nos  opimat  ungueulo) 
acceptabilem  tuis  prœsia  mysteriis,  et  con- 
cessa  bcnedictione  sanctiffica,  per  Dominum 
nostruin  Jesum  Ciiristum  Filiuui  tuum,  qui 
tecum  vivit  et  régnât  in  unitate  Spiritiis 
sancti  Deus,  per  omnia  sœcula  sœculorimi. 
ï^  Amen. 

les  les  vertus;  en  bénissant  le  baume,  le  pnniife  demanda 
qu'il  soil  sanctifié  comme  les  parfums  que  Moïse  reçut  or., 
dre  de  préjarer;  que  ceux  qui  en  senint  oints  aj^rès  la 
l)aptême,  reçoivent  une  ahoudanle  bénédicliou  cor|iorella 
et  spiriiuelle,  et  la  récumpeuse  de  leur  foi  daus  la  bieu.. 
heureuse  éteruiié. 


805  ^u 

Oremus. 

Crcaturarom  omnium, Domine, procroator, 
qui  per  Moysi'n  r.unuluin  luura  pcrtDislis 
licrhis  aroiii^lutu  fieri  pra2ccpisîi  sanclifica- 
tioncm  iin{;uciiti,  clciiiLMiliniii  tuani  suppli- 
(•lier  dt'posciiiius,  ut  huic  unguciito,  quod 
radis  pruduxit  slir|)oa,  spirilualctu  gratiaiii 
l,ii(;icndo,  pleniludiiicai  saucliffiralionis  iii- 
l'uDilas.  Sil  nobjs,  Duoiiiio,  fidei  hilaritalc 
cunclituin;  sil  sacerdolalis  uiigucnti  chrisina 
pcr|jeluuni;  sit  ad  cœleslis  vcxilli  iinpressio- 
iicni  digiiissiuiuiii  ;  ut  quicunquc  bapti^iiiate 
sacro  rcnati  islo  Tuprint  iiquorc  peruncii, 
corpoiuin  atquc  aniuiaruni  bcncdicUonom 
plcnissiniaiu  conscMjuantur,  el  bcalœ  fidei 
collalo  munere  pcrcnuiter  amplii uiur,  per 
Duininum  noslruin  Jcsum  Chrisluin  Filiuni 
luuin,  (|ui  Iccuin  vivil  et  régnât  in  unilatc 
Spirilus  sancti  Deus,  per  ouniia  sœcuia  sa;- 
culoruQi.  i^  Amen. 

Beinde  accepta  mitra,  stans  adhuc  pontifcx 
miscct  super  patenam  tel  in  aliquo  parvo 
rasculo  bulsamiiin  cum  modico  olei  de  ampulla 
chrismali  sumpli,  diccns  (1)  : 

Oremus  Doiniiium  Dcum  noslrum  omni- 
polentem,  qui  incotnprelieiisibilcm  nnigenili 
Filii  sui,  siliiiiuc  co.Tierni  diviiiitalem  inira- 
hili  disposilione  vera  humanitati  inseparahi- 
liter  conjunxil,  et  coopérante  gralia  Spirilus 
sancti,  oleo  exsullalioiiis  prœ  parlici|>ibus 
suis  linivit,  ut  honio  friiude  diaboli  perditus, 
gemina  cl  singulari  conslans  inateria,  pe- 
rçu ni  reddcretur,  de  qua  exe  idi  rat, hœrcdilali; 
qualenus  hos  ex  divcrsis  creaturarum  spe- 
cicbus  liciuorcs  creatos  saiiclœ  Trinilalis 
perfectione  bcncfdicat,  cl  benodiconda  san- 
ctifficet ,  concedal(]ue  ,  ut  simul  pcrDiiï.ti 
unum  fiant  ;  el  quicunquc  cxtcrius  im!e 
perunclus  fueril,  ila  interius  linialur,  quod 
omnibus  sordibus  eorporalis  materiaB  careiis, 
se  participcm  regni  cœleslis  effici  gratulelur, 
per  cumdcm  Uominuui  noslrum  Jisum  Cbri- 
sluin  Filium  suum ,  qui  cum  co  \isit  et 
régnai  in  unilatc  S|iiritus  sancli  Dcus,  per 
omnia  sœcuia  sœculoruni.  i\  Amen. 

Quo  facto  sedcl  pontifcx,  retcnla  mitra,  et 
haliit  plane  tertio  in  modum  crucis  super  os 
ampulla;  chrismalis  involulœ  ante  se  super 
mensam  stantis.  Deinde  duodecim  sacerdotes 
parali,  qui  juxta  eum  suni,  ordinatim  facien- 
Ics  rctcrcnliam  sacramento  in  atlari pusito  et 
pontifici,  ad  mensam  prœdicta  n  ncccdunt,  et 
stantes  anie  earn  sinjuli  successive  eodem 
modo  ut  pontifcx  feccrat,  in  modum  crucis 
super  os  nmpullœ  prœdiclœ  hâtant.  Tum  rcve- 
rcntiam,  lU  supra  facicnlcs,  ad  loca  sua  rcvcr- 
tuntur.  Quo  fado,  surgit  pontifcx,  et  stans 
cum  mitra,  legendo  dicit  exorcismum  chri- 
smalcm,  absolute  dicens  : 

Uenedictio  christnatis  (2). 

Exorciso  le,  creatura  olei,  per  Deum  Pa- 
tren»  omnipolentcm,  qui  fecil  coelum  et  ter- 
ram,  mare  cl  omnia  quœ  in  cis  sunt,  ut  om- 

(I)  La  ilivinilé  iiiconipréhonsible  ilii  l'ils  unique  do  Diou, 
cuéU'mel  h  son  Père,  a  élc  unie  insépurablciuout  à  un 
vrai  liomme,  et  par  rojiératioii  du  Saiiil-Espril  il  a  reçu 
une  oncLiou  intomparable,  aUn  que.  riiomiuo  composé  de 
lU'uv  natures  qui  ne  fout  qu'uae  personne  (  gemina  et  sin- 
i/uluii  comians  nuieiia  )  1*.  rendu  à  fliériuge  éternel 


JEU 


•Of 


nis  virtns  adrcrsarii,  oninis  cxcrcitus  dia- 
boli omnisque  incursio,  cl  omnc  pliantasma 
S.'ilano)  eradicelur  el  cITugelur  a  le;  ut  fias 
omnibus  qui  ex  le  imgcn'di  sunl,  in  adoplio- 
nem  filiorum  per  Spiritum  sanclum.  In  uo- 
mine  Dei  l'iiflris  omnipotenlis  ,  et  Jesu  f 
Clirisli  Filii  ejus  Doiniui  nostri,  qui  cum  eo 
vivil  el  régnai  Dcus,  in  unitale  cjusdem  Spi- 
rilus t  saucli. 

Deinde,  depositn  mitr-n,  txtensis  manibut 
anie  pectus,  dicit  Prwfilionem  : 

Per  omnia  sxcula  saeculorum.  i^  Amen. 

t  Dominus  vobiscum  ;  i^  Et  cum  spirila 
tuo. 

t  Sursum  corda,  i^  Habemus  ad  Dominum. 

y  Gratias  agamus  Domino  Dco  nustro.  i) 
Dignum  cl  justum  est. 

V'crc  dignum  et  justum  est,  xqnum  et 
saiutare.  nos  tibi  semper  cl  ubique  gratias 
agerc,  Domine  sancle,  Paler  ouinipolcns, 
ijelerne  Dcus.  Qui  iu  principio  inter  cœlcra 
bonilatis  tuœ  munera  lerram  producere  fru- 
clircra  ligna  jussisti,  inter  qu»  hujus  pin- 
guissimi  li(]uoris  ministra)  olirai  iiasccrea- 
tur,  quaruDi  fruclus  sacro  chrismali  descr- 
virct.  Nam  el  David  prophetico  spiritu  grali» 
tua;  sacramcnla  prœnosrcns,  vullus  noslros 
in  oleo  cxhilarandos  esse  cantavit  :  et  cum 
niunili  crimina  diluviu  quondam  cxpiarenlur 
riïuso,  simililudinem  fuluri  muneris  colum- 
ba  demon«lrans  per  olivai  ramum  parem 
terris  redilit.im  nunliavil.  Quod  in  novissi- 
mis  temporil)Us  nianifestis  est  effectibus  de- 
claralum  ,  cum  baplismatis  aquis  omnium 
criminuui  commissa  delcnlibus,  b,-ec  olei 
unctio  vullus  noslros  jucundos  ellicit ,  ac 
serenos.  Inilc  etiam  Moysi  famulo  tuo  man- 
dalum  dedisli,  ut  .Vnron  fralrom  suum  prius 
aqua  lolum  per  infusionem  hujus  unguonli 
cnnstituerd  saccrdolem.  Accessit  ad  hoc  am- 
plior  hoiior,  cum  Fiiius  luus  Jésus  Ciiri- 
slus  Dominus  noslcr  lavari  se  a  Joannc  un- 
dis  Jordanicis  excgissel;  ut  Spiritu  sanclo  ia 
ciiiumbo;  simililudine  dcsuper  misso  Unige- 
nilum  luum,in  quo  libi  opiime  complacuisse 
testiiiinnio  subsequenlis  vocis  ostenderes,  et 
lioc  illud  esse  manifeslissime  comprobares, 
quod  eum  oleo  laBlitiie  praî  consortibus  suis 
ungendum  David  propheta  cecinissel.  Te  igi- 
tur  deprecamur,  Domine  sancle,  Pater  oin- 
nipolens,  œtcrnc  Deus,  per  cumdcm  Jcsum 
Christum  Filium  luum  Dominum  noslrum, 
ul  hujus  crealurjB  pingueJinem  sancliflicare 
tua  benefdiclione  digneris,  et  sancti  f  Spiri- 
tus  ci  admiscere  virlutem,  coopérante  Christi 
Filii  lui  polcutia,  a  cujus  nominc  sanelo 
chrisma  nomen  accepil,  unde  unxisti  sacer- 
dotes, reges,  prophetas  el  martyres;  ut  spi- 
ritualis  iavacri  baplismo  renovandis,  crealu- 
ram  chrismalis  in  sacramentum  perfeclœ 
salulis  vilaeque  confirmes;  ut  sanclificatione 
unclionis  infusa,  corruplione  primœ  nalivi- 
talis  absorpla,  sanclum  uniuscujusque  tem- 

dont  il  était  déchu  par  la  ruse  du  démon.  Le  pontife  de- 
mande ijue  CCS  liqueurs  composées  forment  un  Seul  lout, 
f't  que  tous  ceux  (jui  on  recevront  l'onctiou  extérieure 
soieiit  purifiés  iulérieuremeul  de  toute  tache,  el  se  félici- 
lent  d'être  partici|ianls  du  royaume  céleste. 
(3)  Voy.  la  preiuière  uulc  de  cet  arlide. 


207 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


203 


j)lum  accepla"bilis  vilae  innocenliœ  odore  re- 
dulcscat ,  ut  secunduin  coiislilutionis  Uia) 
sacramentuni,  rc^io  et  sacerdotali  proplieti- 
coque  honore  perfusi,  vcslinieiilo  iiicorrupli 
niuneris  induantur;  ut  sit  iiis,  qui  rcnati 
fuerint  ex  aqua  et  Spiiilu  saucio,  chrisma 
salutis,  eosque  œlernae  vila;  pardcipcs,  et 
cœlestis  gloriœ  faciat  esse  coiisortes  {quod 
sequitur  dicil  submissa  voce  Icgendn,  ilii  la- 
men  quod  a  circumstantibus  audiri  possil), 
per  cunidem  Dominiim  noslrutn  Jcsum  Chri- 
stum  Filium  luum,  qui  tecum  vivit  et  régnât 
in  unitate  ejusdem  Spiritus  sancti  Deus,  per 
oninia  sœcula  sabculorum.  ^  Auien  (1). 

Prœfalione  hujusmodi  finila,  pontifex  bnl- 
samum  cumillo  modico  oleo  ex  ampulla  chris- 
midi  snmpto  misluin  commiscel  suncto  chris- 
mati,  reponens ipsum  in  ampullam  chrismalcm 
et  dicens  : 

Haec  commislio  liquorum  flat  omnibus  ex 
oa  perunclis  propitiatio  et  cuslodia  saluta- 
ris  in  sœcula  sœculorum.  ^.  Amen. 

Tum  diaconns,  qui  ampullam  clirismalem  de 
sacrislia  portavit,  drponit  mappulam  sive  vé- 
lum de  ipsa  ampulla,  dimissa  ei  sua  serica 
veste  alba,  quam  antea  habebat,  et  pontifex 
eapite  inclinato,  salittnt  chrisma,  dicens  : 

Ave,  sanclum  chrisma. 

Et  hoc  secundo  et  tertio  facit,  semper 
allius  dicendo  ;  quod  postquam  tertio  dixerit, 
osculatur  labium  ampullœ,  quo  facto,  sedet 
pontifex,  et  uccipit  milram.  Tum  sinyuli  duo- 
decim  sacerdotes  parati  prœdicti  accedunt  sxic- 
cessive  per  ordinem  ad  mensam,  supra  quam 
posita  est  ampulla  chrismatis,  et  factis  reve- 
rentiis  sacramento  in  altari  posilo  et  pon- 
tifici,  tertio  in  varia  distantia  qenufleclunt 
coram  ampulla,  quolibet  vice  semper  allius 
dicendo  in  lono  prœdicto  : 

Ave,  sanctum  chrisma. 

Quo  tertio  dicto,  labium  ampullœ  reverenter 
osculantur  et  ad  sua  loca  reverltintur.  Quo 
peracto,  ampulla  in  uno  latere  mensœ  prœ.- 
dictœ  collocutur.  Et  mox  diaconus  aliam  am- 
pidlam  sua  veste  coopertam  cum  oleo  catechu- 
menorum  ferens  accedit  ad  prœsenliam  ponti- 
ficis,  et  ampullam  ipsam  sine  mappula,  quam 
diaconus  ipse  circa  collum  relinet,  tradit  ar- 
chidincono,  qui  illatn  suscipiens  eam  osten- 
dit  pontifici,  et  collocat  supra  mensam  prœ- 
dictam,  in  medio  antc  ponlificem;  super 
quam  ampidlum  statim  tum  ipse  pontifex 
quam  etiam  duodecim  presbijteri  prœdicti 
halant,  prout  supra  de  ampulla  chrismatis 
factum  est.  Quo  facto,  pontifex  surqens  cum 
milra  submissa  vuce  Icgendo  absolule  exorcis- 
mum  olei  catechumenorum,  dicit  : 

(I)  Dès  le  commencement  du  monde.  Dieu  créa  l'arbre 
qoi  produit  la  matière  du  saint  chrême;  David,  par  une 
conuuissauue  anticipée  de  nos  sacrenienls,  a  prédit  que 
noire  \is3ge  serait  réjoui  par  l'huile.  Lorsque  le  déluge 
expiait  les'crimes  du  monde,  la  colombe,  démontrant  Bgu- 
lalivemenl  dos  biens  futurs,  annonça  par  un  rameau  d'o- 
livier que  la  paix  était  rendue  à  la  terre  ;  c'est  ce  qui  se 
réalise  de  notre  temps  dans  le  baptême  et  l'onction  qui  le 
suit.  Dieu  avait  aussi  commandé  à  Moïse  que  Aaron  tût 
d'abord  lavé  et  ensuite  consacré  prêlre.  Ce  qui  est  biea 
plus  honorable,  c'est  que  Jésus-Christ  N"tre-Seigneur  ayant 
voulu  èlre  lavé  dans  l'eau  du  Jourdain,  le  Saint-Esprit 
descendit  en  forme  de  colombe,  ensuite  la  voix  qui  le  dé- 
clarait le  bien-aimé  du  Père  démontra  bien  co  (pie  David 
aiail  prédit,  ciu'il  recevrait  une  OQCliou  iacomparable.  Oa   . 


Benedictio  olei  catechumenorum  (2). 

Exorcise  te  creatura  olei,  in  numino  Dei 
Paftris  omnipotenlis,  et  in  nomine  Jesuf 
Christi,  et  Spirilus  f  sancli,  ut  in  liac  invo- 
calionc  individuae  Trinilalis  alque  unius 
virilité  Deitatis,  omnis  nequissima  virliis 
adversarii,  omnis  inveierata  nialilia  diaholi, 
ouiiiis  violenta  incursio,  onine  confusiini  et 
caecum  phanlasma  eradicolur,  et  elTugcliir, 
et  discedat  a  le  ;  ut  divinis  sacramenlis  pu- 
riGcala  fias  in  adoplionem  carnis  et  spiri- 
tus,  eisqui  ex  te  ungcndi  sunt,  in  ren)is>.io- 
nein  omnium  pcccatorum  ;  ut  efficiaiilur 
eorum  corpora  ad  omnem  gratiam  spiritua- 
lem  accipiendam  sanclificata,  per  eiimdem 
Dominuui  noslrum  Jesum  Chrislum,  qui  ven- 
turus  est  judicare  vivos  et  morluos,  et  s;c- 
culum  per  ignem.  ^.  Amen. 

Deinde,  deposita  mitra,  pontifex  stans  6e- 
nedicit  dictum  oleum  catechumenorum  eadem 
voce ,  dicens  : 

f.  Dominus  vobiscam  ;  i^.  Et  cum  spiritu 
tuo. 

Oremus. 

DeuSjincrementorum  omnium  et  profec- 
tuum  spiritualium  remuncrator,  qui  virlute 
sancti  Spirilus  imbccillaruni  menlium  rudi- 
nienta  confirmas,  te  oramus,  Domine,  ut 
cmiltere  digneris  tuam  benefdiclionem  su- 
per hoc  oleum,  et  venluris  ad  beatœ  regene- 
ralionis  lavacrum,  tribuas  per  unclionem 
hujus  creaturse  purgationem  mentis  et  lor- 
poris;  ut  si  quœ  illis  adversantium  spiri- 
tuum  inhaesere  maculœ,  ad  tactum  sancli- 
ficali  olei  hujus  abscednnt  ;  nullus  spiritua- 
libus  nequitiis  locus,  nulla  refugis  virtutibus 
sit  facuUas,  nulla  insidiantibus  malis  lalendi 
licenlia  relinquafur.  Sed  venienlibus  ad 
fidem  servis  luis,  et  sancli  Spirilus  lui 
opérations  mundandis,  sit  unclionis  hujus 
prœparalio  ulilis  ad  salutem,  quam  etiam 
cœleslis  rcgenerationis  nativilale  in  sacra- 
mento sunt  baplismatis  adepturi,  per  Uomi- 
num  noslrum  Jesutn  Chrislum  Filium  tuum, 
qui  veiUurus  est  judicare  vivos  et  morluos, 
elsœculum  per  ignem.  v\.  Amen. 

Deinde  pontifex,  et  successive  duodecim 
sacerdotes  prœdicti  reverenter  salutant  oleum 
ipsum,  dicenles  tertio  in  tono  leclionis  : 

Ave,  sanctum  oleum. 

Et  postquam  tertio  id  fecerint,  osculantur 
os  ij)sius  ampullœ,  prout  supra  de  chrismate 
posilum  est.  His  itaque  peraclis,  ambœ  am- 
pullœ per  dictas  duos  diaconos,  co  ordine  et 
décore  quo  delatœ  fuerant,  ad  sacrarium 
sive  sacristiam  processionaliter  reporlantur. 

prie  le  Père  tout-puissant  par  Jésus-Christ  son  Fils  et 
Kolre-Seigneur  dont  celle  huile  lire  son  nom,  d'accorder 
à  tous  ceux  qui  eu  seront  oints  après  le  bapiênic  la  grâce 
d'élre  entièrement  délivrés  de  la  corrupllon  priniiii\e, 
d'élre  tous  un  temple  rempli  de  bonne  odeur  par  l'iinio- 
cence  de  leur  vie,  de  paraître  avec  toute  la  dignilé  des 
rois,  des  prêtres  et  des  prophètes,  et  de  participer  à  la 
gloire  célesle  et  à  la  vie  élernellc. 

(2)  On  demande  l'éloignemcnt  du  démon,  et  que  l'onc- 
tion de  celle  huile  serve  à  la  rémission  des  péchés,  à  l'a- 
doption divine,  et  à  disposer  le  corps  à  recevoir  tonte 
grâce  spirituelle;  qu'elle  cffaci'  tomes  les  taches,  et  pré- 
serve du  retour  des  malins  esprits.  Tel  est  l'objet  des 
prières  qui  termiaenl  colle  céréuionie  vénérable  et  !)  ja- 
mais mémorable. 


209 


JEU 


JEU 


Intérim  dum  reportantur,  duo  prœmissi  cari' 
tores  cantant  hos  versus. 

Ut  novelur  sexus  omnis  uncliono  Chris- 
malis,  ut  sanotur  sauciata  dignitatis  çloria. 

Chorus  replicat  lotum  versuin 

0  Kedemptor. 

Tumdicti  duo  cantores  prosequuntur  ver- 
sum 

Lola  mente  sacro  fonic  aufufçanlur  cri- 
iiiiiia  ;  uncla  fronle  sacrosancla  inlluunt 
charismata. 

Chorus  replicat  versum 

O  Redeniplor. 

Veinde  dicti  duo  cantores  prosequuntur 
versus 

Corde  natus  ex  parentis  alvum  iinpleiis 
Virginis,  prœsla'luceiii,  Claude  morlem  cliris- 
inalis  coiisurlibus. 

Chorus  replicat  versum 

O  Redeniplor. 

(Juo  replicato,  dicti  duo  cantores  prose- 
quunlur  versutn 

S'a  liœc  dies  festa  nobis  sœculorum  sœcu- 
lis  :  sil  sacrata  digiia  laude,  ncc  sencscat 
Icinpore. 

Chorus  replicat  versum 

O  Redemplor. 

Vêtus  aulem  çhrisma  et  oleum  catechu- 
menorum  «c  infirmorum  {si  quod  remnnse- 
rat  in  ampullis]  ponitur  in  lainpadibus  ec- 
clesiœ  ante  sncra)iientum,  ut  combumlur.  lie,- 
liquum  aulem,  quod  est  t«  pyjcidibus,  sive 
ccipsidis  cum  bombijce,  i<jni  comburitur ;  et 
nnvrim  dtinde  cuin  nova  bombyce  in  pyxi- 
dibus  sive  capsulis  imponitur.  Intérim  dum 
chrisma  et  oleum  catechumcnorum  ad  sn- 
cristinm  portunlur,  pontifex  sedens  cum  mi- 
tra  lavât  manus,  deinde  redit  ud  allure , 
prosequilur  missum,  ut  in  Missali  habelur, 
et  dicio,  Itc,  missa  est,  dat  benedictionem,  et 
dicens  Evanqelium  sancli  Joannis,  nccedit  ad 
faldistorium,  ubi  sedet  cum  milra,  et  jubet 
presbytères  attente,  ut  juxia  canonum  tradi- 
lionem  chrisma  et  olea  fidcliter  cuslodinnt,  et 
nulli  sub  prœlextu  mcdicimv ,  vel  maleficii 
tradere  prœsumant ;  alioquin  honore  pri- 
ventur. 

ART.    II.    —    DES    OFFICES    ET    MESSE    DU    JECDI 

SAINT    DANS    LES    CATHÉDRALES. 

(Pontilical  romain,  expliqué  par  Dumolia.) 

Chapitre  I.  —  Des  préparatifs. 

L'évoque  désirant  officier  pontiGcalement 
le  jeudi  saint,  plusieurs  offices  se  rencon- 
trent en  ce  jour-là  :  la  messe,  la  bénédiction 
des  huiles,  la  procession  du  saint  sacrement, 
et  le  lavement  des  pieds;  bien  que  je  ne  me 
fusse  proposé  que  de  traiter  des  olQces  qui 
se  rencontrent  dans  le  Cérémonial  des  évé- 
ques,  j'ai  cru  pourtant  qu'il  ne  serait  pas 
hors  de  propos  de  décrire  ce  qui  est  traité 
dans  le  Pontifical,  touchant  la  bénédiction 
des  huiles,  afin  qu'on  puisse  avoir  en  méma 
temps  et  tout  de  suite  la  cérémonie  entière 
du  jeudi  saint. 

i.  L'autel  et  la  chaire  de  l'évêque  seront 
paii's  comme  aux  fêtes  solennelles,  la  croix 
de  l'autel  couverte  d'un  voile  blanc,  et  les 
cierges  de  cire  blanche. 


SIO 


2.  Le  sacristain  doit  préparer  nne  cré- 
dence  au  cAié  de  l'Epttre,  couverte  d'une 
nappe  pendante  jusqu'à  terre,  sur  laquelle 
on  met  tout  ce  (jui  est  nécessaire  pour  la 
messe  pontificale,  et  encore  un  calice  plus 
beau  et  plus  grand  que  les  autres,  pour  t 
mettre  1  hoslie  consacrée,  en  sorte  qu'elle  j 
puisse  être  mise  facilement;  deux  grandes 
hosties  pour  consacrer,  et  d'autres  petites 
dans  quelque  vase  pour  la  communion  des 
prêlres  et  autres  qui  se  présenteront;  un  ca- 
lice pour  l'ablulion  de  l'évêque  avant  que  de 
faire  la  bénédiction  des  huiles;  deux  encen- 
soirs avec  les  navettes. 

3.  Il  prépare  aussi  une  chapelle  et  l'orne, 
le  mieux  qu'il  est  possible,  de  tapisseries 
(non  point  noires),  de  fleurs  et  de  lumières, 
pour  y  reposer  le  saint  sacrement  après  la 
messe,  et  qu'il  y  ait  un  autel  avec  six  chan- 
deliers et  des  cierges  de  cire  blanche. 

4.  Des  flambeaux  et  des  cierges  pour  les 
chanoines,  bénéficiers  et  pour  les  autres 
clercs,  de  cire  blanche,  difl^érents  pourtant 
aux  poids  des  uns  aux  autres. 

5.  Un  cierge  peint  et  orné  pour  l'évêque, 
qu'il  fait  porter  par  son  chapelain. 

6.  Un  dais  blanc  avec  quatre  ou  six  bâtons 
pour  le  porter. 

7.  Les  ornements  pontificaux,  qu'il  met 
dans  la  sacristie  ou  eu  antre  lieu  destina 
pour  s'habiller,  comme  aussi  les  ornements 
du  prêtre  assistant,  des  deux  diacres  d'hon- 
neur, du  diacre  et  du  sous-diacre,  et  pour 
les  chanoines  qui  doivent  prendre  le  pluvial 
et  servir  de  choristes. 

Chap.  il  —  Des  préparatifs  pour  les  saintes 
huiles. 

1.  Le  sacristain  ou  autre  qui  en  a  la 
charge  doit  préparer  dans  la  sacristie  ou  en 
autre  lieu  sûr  et  fermé,  trois  pots  ou  vases 
d'argent  ou  d'élain,  dont  le  pied  doit  être  as- 
sez ample,  sur  lesquels  doit  être  gravé  à  l'un, 
oleum  infirmorum,  à  l'autre  oleum  calechU' 
tnenorum,  et  au  troisième,  qui  doit  être  plus 
grand  que  les  autres,  S.  chrisma,  qu'il  doit 
tous  remplir  d'huile  très-pure,  et  une  fiole 
avec  du  baume. 

2.  Ces  vases  doivent  avoir  chacun  un  voile 
de  taffetas  ou  autre  étoffe  de  soie  de  couleur; 
celui  du  saint  chrême  doit  êlre  blanc. 

3.  Deux  grands  voiles  ou  écharpes  pour 
les  diacres  qui  doivent  porter  de  la  sacristie 
les  vases  des  huiles  du  saint  chrême  et  des 
catéchumènes. 

1.  Il  prépare  dans  le  presbytère  ou,  s'il 
n'est  assez  grand,  dans  le  chœur,  directe- 
ment au  devant  du  milieu  de  l'aulel,  un  fau- 
teuil pour  l'évêque,  avec  une  table  au  de- 
vant, en  sorte  qu'elle  soit  entre  l'autel  et  le 
fauteuil,  couverte  d'une  nappe  blanche  pen- 
dante jusqu'à  terre. 

5.  Près  du  fauleuil,  autour  de  la  table,  on 
met    des  escabeaux  pour  l'archidiacre,    le 
prêtre  assistant  et  diacres  d'honneur,  et 
bancs,  l'un  d'un  côté  et  l'autre  de  l'a 
pour  douze  prêtres,  six  de  chaque  côté 
doivent  assister  à  la  bénédiction  des  h 


su 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


212 


en  droite  ligne,  s'il  se  peut,  sinon  aux  deux 
bouts  de  la  lable,  tirant  vers  l'autel. 

6.  En  la  sacristie  il  prépare  des  amicts, 
aubes,  ceintures,  étoles  et  chasubles,  s'il  se 
peut  blanches  pour  les  douze  prêtres  ;  comme 
aussi  des  amicls,  aubes,  ceintures  et  dalina- 
tiques  pour  sept  diacres  et  sept  sous-dia- 
cres; comme  aussi  sept  étoles  pour  les  dia- 
cres, ne  prenant  point  des  manipules  et  des 
surplis  pour  quelques  acolytes. 

7.  Et  enfln  le  l'onlilical,  pour  être  porté 
quand  il  sera  nécessaire  par  celui  qui  en 
aura  le  soin. 

CoAP.  III.  —  De  l'entrée  de  Vévêque  dans 
l'église,  et  comme  il  est  revêtu  de  ses  orne- 
ments. 

1.  L'heure  étant  venue,  l'évoque  se  rend  en 
l'église  accompagné  des  chanoines,  et  y  est 
reçu  à  l'ordinaire,  ri  après  avoir  fait  sa 
prière  à  l'autel  où  re|)ose  le  saint  sacrement, 
et  après  au  grand  autel,  va  à  la  sacristie  ou 
en  autre  lieu  où  il  a  accoutumé  de  s'habiller 
et  tous  les  chanoines  aussi. 

2.  Si  c'est  dans  la  sacristie  ou  chapelle,  y 
étant  arrivé,  il  fait  une  génullexion  au  cruci- 
flx  qui  y  est,  va  à  la  chaire  qui  lui  a  été  pré- 
parée et  s'assied. 

3.  Pendant  qu'on  dit  none,  il  prend  les 
sandales  et  dit  les  psaumes  Quam  di- 
lecta,  etc. 

4.  Quand  le  chœur  dit  Christus  factiis 
est,  etc.,  l'évêque  va  se  mettre  à  genoux 
vers  l'aulel,  et  tous  les  chanoines  se  mettent 
à  genoux  là  où  ils  se  trouvent,  et  le  Miserero 
étant  dit,  l'évêque  dit  l'oraison  Uespice,  etc. 

5.  Après,  il  se  lève  et  s'en  retourne  en  sa 
chaire;  tous  les  autres  se  lèvent  aussi  :  l'évê- 
que quitte  sa  chape,  lave  les  mains  et  en- 
suite est  revêtu  de  ses  ornements  comme  en 
la  messe  pontiCcale. 

6.  Pendant  que  l'évêque  prend  ses  orne- 
ments, les  chanoines  qui  le  doivent  assister 
prennent  les  leurs. 

7.  Les  prêtres,  diacresetsous-diacres,  des- 
tinés pour  assister  l'évêque  à  la  bénédiction 
des  huiles  et  confection  du  saint  chrême, 
prennent  leurs  ornements  aussi,  et  comme 
tous  sont  habillés,  l'évêque,  ayant  reçu  la 
mitre  et  la  crosse,  fait  une  génullexion  au 
cruciGx  qui  est  en  la  sacristie,  et  tous  les 
antres  la  font  aussi  en  même  temps  cl  vont 
à  l'autel  en  ordre  qui  suit.  {?{olex  que  durant 
ces  trois  jours  l'évêque  et  tous  les  autres  doi- 
vent faire  la  génuflexion  à  la  croix.) 

8.  Le  thuriféraire  marche  le  premier,  puis 
les  acolytes  avec  les  chandeliers  après  le 
maître  des  cérémonies. 

9.  Les  sept  sous-diacres  marchent  après 
deux  à  deux,  les  plus  jecnes  les  premiers,  et 
les  trois  derniers  allant  ensemble,  puis  de 
même  les  sept  diacres  tenant  les  mains  join- 
tes; les  prêtres  aussi  ayant  les  mains  join- 
tes, marchent  de  deux  à  deux. 

10.  Ensuite  les  cliaiioines  les  plus  dignes, 
ou  s'il  y  en  a  revêtus  dii  pluvial,  marchant 
les  dernier!:. 

11.  Le  sous-diacre  marche  tout  seul,  por- 


tant le  livre  des  Evangiles  devant  la  poitrine, 
avec  le  manipule  de  l'évêque  dedans. 

12.  Le  prêtre  assistant  et  le  diacre  vont 
ensemble. 

13.  Et  enfin  l'évêque  avec  la  mitre  et  la 
crosse,  ayant  à  ses  côtés  les  deux  diacres 
d'honneur. 

14.  Les  acolytes  de  la  mitre,  de  la  crosse, 
du  Pontifical,  bougeoir  et  grémial,  marchent 
après. 

15.  Si  c'est  un  archevêque  dans  son  église 
ou  province,  il  fait  porter  sa  croix  par  un  de 
ses  chapelains,  qui  marchera  entre  les  deux 
acolytes  des  chandeliers. 

16.  Arrivant  au  chœur,  les  sous-diacres, 
diacres  et  prêtres  qui  doivent  assister  l'évê- 
que à  la  bénédiction  des  saintes  huiles,  après 
avoir  fait  une  génullexion,  s'en  vont,  les 
prêtres  aux  bancs  qui  leur  ont  élé  préparés, 
les  diacres  derrière  le  fauteuil  de  l'évêque, 
et  les  sons-diacres  derrière  les  diacres. 

17.  Les  chanoines  font  une  génuflexion  à 
la  croix  qui  est  à  l'autel,  et  après  vont  en 
leurs  chaires  du  chœur 

18.  L'évêque  et  ses  assistants  vont  au 
devant  des  degrés  de  l'autel,  l'acolyte  prend 
la  crosse  et  le  sous-diacre  lui  61e  la  mitre, 
saluent  après  tous  l'autel  d'une  génuflexion. 

19.  L'évêque  commence  la  messe,  consa- 
crant deux  grandes  hosties  avec  des  petites 
pour  la  communion  générale,  et  la  poursuit 
tout  de  même  qu'en  la  messe  pontificale,  jus- 
qu'à ces  paroles  du  canon  cxclusivemeat  : 
Per  quem  hœc  omnia,  etc. 

CuAP.  IV.  —  De  la  bénédiction  de  Vlmile  des 
infirmes. 

1:  L'évêque,  auparavant  que  de  dire  ces 
paroles  :  Per  (/uem  hœc  omnia,  etc.,  ayant 
couvert  le  sainl  sacrement  du  corporal,  fait 
une  génuflexion  au  milieu  de  lautel,  puis  va 
au  côté  de  l'Epîtro,  où  l'acolyte  apporte  la 
burette  de  l'eau  et  la  présente  au  diacre,  qui 
lui  donne  à  laver  l'extrémité  de  ses  doigts 
dans  le  calice  préparé  pour  cela,  et  les  essuie 
avec  le  purificatoire,  cette  ablution  étant 
conservée  jusqu'après  la  communion,  pour 
être  prise  par  l'évêque. 

2.  L'évêque  retourne  au  milieu  de  l'autel, 
où  il  fait  une  génuflexion  avec  le  prêtre  as- 
sistant et  le  diacre  qui  sont  à  ses  côlés,  le 
sous-diacre  et  diacres  d'honneur  la  font  à 
u'ême  temps  en  leurs  places;  l'évêque  des- 
cend au  bas  des  degrés  avec  le  prêtre  assis- 
tant et  le  diacre,  le  sous-diacre  se  retire  au 
côlé  de  l'Evangile,  à  la  gauche  du  diacre,  et 
l'évêque,  étant  à  demi  tourné,  reçoit  la  mitre 
des  mains  du  diacre  de  l'Evangile, et  la  crosse 
de  l'acolyle,  et  sans  se  tourner  vers  l'aulel 
pour  le  saluer,  va  pour  faire  les  saintes  hui- 
les, les  diacres  d'honneur  se  melt.int  à  ses 
côtés  dès  aussitôt  que  Icvêque  a  recula  mi- 
tre et  la  crosse,  le  prêtre  assistant  allant 
après;  le  diacre  et  le  sous-diacre,  ayant  salué 
l'évêque  quand  il  quitte  lautel,  vont  près  de 
leur  banc  ordinaire,  où  ils  demeurent  debout 
et  découverts  jusqu'à  ce  que  l'évêque  soit  «le 
retour  à  l'aulel. 


215 


JEU 


3.  Le  maître  des  cérémonies  marche  le  pre- 
mier, puis  i'évêque  avec  les  deux  diacres 
d'Iionnt'iir  à  ses  côlés,  le  pièire  assislanl  ve- 
nant après,  puis  les  acolytes  de  la  crosse,  de 
la  mitre  et  du  l'oiitifical. 

4.  Les  prêtres,  diacres  et  sous-diacres  sa- 
luent i'évêque  quand  il  arrive  à  son  siège, 
les  diacres  et  sous-diacres  d'une  {génuflexion, 
et  les  prêtres  dune  inclination  profonde. 

5.  L'évêque,  étant  arrivé  à  son  siège, 
quitte  la  crusse,  retenant  la  mitre,  s'assied 
la  face  tournée  vers  l'autel,  la  table  entre 
deux,  ses  assistants  demeurant  assis  et  dé- 
couverts, savoir:  les  deux  diacres  d'honneur 
à  ses  côlés,  le  prêtre  assistant  au  bout  de  la 
table,  à  la  main  droite  de  révê(]ue,  les  prê- 
tres demeurant  en  leur  place  assis  et  décou- 
verts ,  les  diacres  et  les  sous-diacres  aux 
leurs. 

G.  Le  maître  des  cérémonies  va  quérir 
l'archidiacre,  lequel,  ayant  fait  une  génu- 
flexion à  l'autel  et  inclination  à  I'évêque, 
étant  à  un  bout  de  la  table  debout  et  décou- 
vert, chante  d'un  ton  médiocre,  oleiun  i)ifir~ 
moruin,  comme  il  est  noté  au  l'ontifical,  et 
après  s'assied.  (//  ne  serait  pas  nécessaire  d'al- 
ler quérir  Varchidiacre  s'il  assistait  en  per- 
sonne ()  I'évêque,  oit  que,  étant  absent,  le  prê- 
tre assistant  le  représentât  à  cet  office.) 

7.  Le  maître  des  cérémonies  avertit  à 
même  tem[)s  un  des  sept  sous-diacres  et  lo 
conduit,  avec  les  deux  acolytes  des  chande- 
liers, à  la  sacristie,  et  après  avoir  fait  une 
génuflexion  à  I'évêque,  s'ils  passent  au  de- 
vant de  lui,  ils  eu  font  encore  une  à  l'autel. 
(Si  les  vases  étaient  si  grands  qu'un  seul 
snus-di'icre  ne  pût  pas  les  porter,  le  maître 
des  ciréinonies  conduirait  deux  sous-diacres 
à  la  sacristie  pour  les  prendre,  et  les  porte- 
roienl  par  les  anses,  un  d'un  côté  et  l'autre 
de  l'aulrc,  ce  qui  sertira  de  remarque  pour  la 
suite.) 

8.  Le  sacristain  ou  autre  qui  a  préparé  et 
rempli  les  vases  d'huile  donne  au  sous-dia- 
cre le  vase  où  il  y  a  gravé  olcuin  inlirmorum, 
couvert  de  son  voile  (lu'il  porte  des  deux 
mains,  fait  une  génuflexion  à  l'autel,  entrant 
au  chœur,  et  une  autre  arrivant  auprès  de 
I'évêque,  puis  donne  le  vase  à  l'archidiacre 
(ou  au  prêtre  assistant),  lui  disant,  sans 
chanter,  oleum  infirmoruin,  fait  encore  une 
génuflexion  à  I'évêque,  puis  à  l'autel,  et  se 
retire  en  sa  place. 

9.  L'archidiacre  s'étant  levé  prend  ce  vase 
des  deux  mains,  le  présente  ou  le  montre  à 
I'évêque,  lui  disant,  sans  chanter,  oleum  in- 
firmorum,  le  met  au  milieu  de  la  table  au 
devant  de  I'évêque.  [Si  ces  vases  étaient  si 
grands  qu'il  fallût  deux  sous-diacres  pour  les 
porter  par  les  anses,  étant  arrivés  nu  devant 
de  I'évêque,  ils  mettraient  le  vase  sur  la  table, 
et  l'archidiacre  le  montrerait  à  I'évêque,  lui 
disant,  sans  chanter,  oleum  inCrmorum.j 

10.  L'évêque,  sans  (luitter  la  mitre,  se  1,';- 
ve  et  tous  les  assistants  aussi,  et  tenant  les 
mains  jointes,  dit  à  voix  basse,  en  telle  sorte 
pourtant  qu'elle  se  puisse  entendre  de  ses 
assistants,  Exorcisa  le,  etc.,  donuuul  sa  bé- 


JED  2(4 

nédiction  de  la  main  droite  par  trois  fois  sor 
le  vase,  les  assistants  répondaat  Amen,  à  la 
Cn  de  l'oraison. 

11.  L'exorcisme  fini,  le  second  diacre 
d'honneur  lui  ôte  la  mitre,  et  l'éfêque  don 
même  ton,  tenant  les  mains  jointes,  iiil  Do- 
minus  vobiscum,  Oremus  et  ensuite  Emilte, 
quwsumus,  etc.,  et  bénit  l'huile. 

12.  La  bénédiction  faite,  le  maître  de» 
cérémonies  fait  revenir  le  môme  sous-diacre, 
lequel  ayant  fait  la  génuflexion  à  l'autel  et  à 
l'évêque,  prend  le  vase  et  l'huile  des  inûr- 
mes  bénite,  ell'ayant couvert  de  son  voile,  le 
rapporte  à  la  sacristie,  faisant  une  génu- 
flexion à  l'autel  en  passant  devant,  et  rend 
le  vase  au  sacristain  ou  autre  qui  le  doit 
conserver  soigneusement,  puis  s'en  retourne 
auprès  des  autres  sous-diacres,  en  faisant 
les  mêmes  génuflexions  qu'en  sortant. 

13.  L'évêque  s'assied,  et  le  premier  diacre 
d'honneur  lui  ayant  donné  la  mitre,  lave  les 
mains,  le  prêtre  assistant  lui  présentant  la 
serviette  pour  les  essuyer. 

i'i-.  Puis  l'évêque  se  lève  ayant  la  mitre, 
prend  la  crosse  et  retourne  à  l'autel  au  mê- 
me ordre  qu'il  en  est  venu,  les  prêtres,  dia- 
cres et  sous-diacres  demeurant  en  leurs 
places,  et  l'archidiacre  retournant  à  sa 
place. 

15.  L'évéqne  arrivant  au  devant  des  de- 
grés de  l'autel,  le  diacre  de  l'Evangile  et  le 
sous-diacre  l'ayant  salué  s'approchent  de  lui 
se  mettant  à  ses  côtés,  le  prêtre  assistant  et 
diacres  d'honneur  demeurant  derrière,  l'évê- 
que donne  la  crosse  à  l'acolyte,  et  le  diacre 
de  l'Evangile  étant  à  sa  droite  lui  ôte  la  mi- 
tre, fait  avec  tous  les  assistants,  et  en  même 
temps  la  génuflexion,  monte  à  l'autel  avec 
les  diacre  et  sous-diacre,  le  prêtre  assistant 
passe  au  côté  de  l'Evangile  près  du  livre,  les 
deux  diacres  d'honneur  demeurant  au  bas 
des  degrés  à  l'ordinaire. 

1().  L'évêque,  étant  monté  à  l'autel,  fait 
encore  avec  le  diacre  et  prêtre  assistant  la 
génuflexion,  poursuivant  après  la  messe  et 
disant,  Per  quem  hœc  otnnia,  etc. 

17.  Après  i'Aynus  Dei,  l'évêque  ne  donne 
pas  la  paix,  et  le  maître  des  cérémonies 
ou  quelque  autre  chapelain  prend  sur  la  cré- 
dence  le  calice  avec  la  pale  et  la  patène, 
qu'on  a  préparé  pour  y  mettre  le  saint  sa- 
crement, et  le  porte  à  l'autel  avec  le  petit 
voile,  le  donne  au  diacre  qui,  l'ayant  décou- 
vert, le  présente  à  l'évêiiue. 

18.  L'évêque  après  s'être  communié,  prend 
l'hostie  consacrée  qui  doit  être  conservée 
pour  le  lendemain,  et  la  met  dans  le  calice, 
lait  après  une  autre  génuflexion,  et  le  diacre 
met  ce  calice  au  milieu  de  l'autel,  couvert 
de  la  pale  et  de  la  patène  par-dessus,  et  du 
voile. 

1*J.  L'évêque,  après  avoir  reçu  le  précieux 
sang,  donne  la  communion  à  tous  les  assis- 
tants. Le  maître  des  cérémonies  étant  allé 
au  chœur  conv  ie  les  chanoines  ,  les  prêtres, 
diacres  et  sous-diacres,  et  tous  les  autres  ec- 
clésiastiques à  venir  à  la  communion,  et  mar- 
chant deux  à  deux  se  ils  préseutent  au  de- 
vant de  révéïiuc;  et  quaud  les  deux  pre- 


SI» 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


216 


micrs  ontétécommuniés  ils  se  lèvent, et  s'élant 
retirés,  l'un  à  la  droite  et  l'autre  à  la  gauche, 
les  deux  qui  viennent  après,  s'élant  avancés, 
font  en  même  temps  la  génuflexion  ;  ceux-ci 
se  mettent  à  genoux  pour  recevoir  la  com- 
munion, et  les  autres  s'en  retournent  au 
chœur,  l'un  d'un  côté  et  l'autre  de  l'autre, 
laissant  le  milieu  pour  ceux  qui  vont  à  la 
communion,  les  autres  faisant  les  mêmes 
génuflexions  que  les  premiers  :  le  maître 
des  cérémonies  ayant  soin  d'avoir  des  éloles 
pour  les  prélres  quand  ils  communient,  l'é- 
vêque  ne  donnant  la  paix  à  personne  ce 
jour-là.  Les  acolytes  qui  ont  tenu  les  flam- 
beaux allumés  à  l'élévation  du  saint  sacre- 
ment les  tiennent  encore  jusqu'après  la 
communion. 

Chap.  V.  —  De  la  confection  du  saint  chrême 
et  bénédiclioii  de  l'huile  des  catéchumènes. 

1.  La  communion  donnée,  l'évêque  se  pu- 
rifie et  se  lave,  fait  après  une  génuflexion 
au  milieu  de  l'autel,  tous  les  assistants  la 
faisant  en  même  temps,  descend  au  bas  des 
degrés,  où  le  diacre  lui  donne  la  mitre  et  un 
acolyte  la  crosse,  et  va  à  son  siège  pour  con- 
tinuer la  bénédiction  des  huiles,  au  même 
ordre  que  ci-devant;  le  diacre  et  le  sous- 
diacre  demeurent  en  leurs  sièges  près  de 
l'autel,  assis  ou  debout  comme  l'évêque,  les 
prêtres,  diacres  et  sous-diacres  saluant  l'é- 
vêque en  arrivant,  comme  aussi  les  chanoi- 
nes, si  l'évêque  entre  dans  le  chœur. 

2.  Etant  arrivé  à  son  siège,  il  s'assied  et 
tous  les  assistants  aussi;  le  maître  des  cé- 
rémonies va  quérir  l'archidiacre,  comme  il  a 
été  dit  ci-devant,  et  le  conduit  près  de  l'évê- 
que,où  étant  arrivé,  après  Tavoirsalué  d'une 
inclination  profonde,  il  lui  dit  :  Oleum  ad  san- 
ctum  chrisma,  oleum  calechumenorum,  comme 
il  est  marqué  au  Pontifical. 

3.  Le  maître  des  cérémonies  va  après  que- 
tir  l'acolyte  de  l'encensoir  et  le  conduit  au 
devant  de  l'évêque  qui,  après  lui  avoir  fait 
Une  génuflexion,  donne  la  navette  au  prêtre 
assistant,  présente  la  cuiller  à  l'évêque,  qui 
met  de  l'encens  par  trois  fois  dans  l'encen- 
soir et  le  bénil  à  l'ordinaire. 

h.  Le  maître  des  cérémonies  conduit  à  la 
sacristie  le  thuriféraire,  les  douze  prêtres, 
les  sept  diacres  et  sept  sous-diacres  mar- 
chant comme  ci-devant,  après  avoir  fait  la 
génuflexion  à  l'évêque  et  à  l'autel  en  passant 
devant,  les  assistants  de  l'évêque  demeurant 
auprès  de  lui. 

b.  Au  retour  de  la  sacristie  le  thuriféraire 
marche  le  premier,  après  un  sous-diacre, 
portant  la  croix  entre  les  deux  acolytes  des 
chandeliers,  puis  deux  chantres  en  surplis 
chantant  0  Redemptor,  etc.,  le  chœur  y  ré- 
pondant ;  suivent  après  les  sous-diacres  deux 
et  trois,  puis  cinq  diacres  deux  et  trois  ;  suit 
après  un  sous-diacre  portant  le  vase  du  bau- 
me,après,  les  deux  diacres  portant, celui  qui 
est  à  la  droite,  le  vase  où  est  l'huile  pour  le 
saint  chrême,  et  celui  qui  est  à  la  gauche 
l'huile  pour  les  catéchumènes,  ayant  sur  leurs 
épaules  les  grands  voiles  ou  ècharpcs  ,  et 
tenaut  de  la  main  droite  les  vases  couverts 


du  bout  du  voile,  en  sorte  pourtant  que  le 
devant  du  vase  soit  découvert  jusqu'à  la 
moitié,  les  prêtres  marchant  après  do  deux 
à  deux.  (Si  lesdits  vases  étaient  trop  (/rands, 
au  lieu  d'un  diacre  il  en  faudrait  deux,  comme 
il  est  dit  ci-devant.) 

(i.  Quand  ils  entrent  dans  le  chœur,  tous 
saluent  l'autel  d'une  génuflexion  ;  le  thurifé- 
raire, le  sous-diacre  de  la  croix  et  les  aco- 
lytes vont  près  de  l'autel  au  côté  de  l'Epître; 
les  sous-diacres,  diacres  et  prêtres  près  de 
l'évêque  le  saluent,  savoir  les  prêtres  d'une 
inclination  profonde,  et  les  diacres  et  sous- 
diacres  d'une  génuflexion,  et  se  placent  six 
prêtres  d'un  côté  et  six  de  l'autre  de  la  chaire 
de  l'évêque,  la  face  tournée  vers  l'autel  si  le 
lieu  le  permet,  sinon  se  regardant  les  uns 
les  autres  comme  témoins  et  concourant  à 
la  confection  du  saint  chrême  :  les  diacres 
derrière  l'évêque  et  après  eux  les  sous-dia- 
cres comme  ministres  et  spectateurs,  excepté 
ceux  qui  portent  les  vases  du  saint  chrême, 
des  catéchumènes  et  du  baume,  qui  s'arrê- 
tent nn  peu  à  côté  de  la  table  au  côlé  droit, 
jusqu'à  ce  que  tous  les  autres  soient  en  leurs 
places. 

7.  Le  diacre  qui  porte  l'huile  pour  le  saint 
chrême,  étant  au  devant  de  l'évêque,  le  pré- 
sente à  l'archidiacre,  qui  étant  près  de  la  ta- 
ble prend  le  vase  des  mains  du  diacre,  et 
tout  enveloppé  de  l'écharpe  le  présente  à 
l'évêque  qui  est  assis,  et  après  le  met  sur  la 
table,  ce  diacre  se  tenant  toujours  près  de 
la  table,  l'autre  diacre  qui  porte  l'huile  des 
catéchumènes,  le  tenant  encore  entre  ses 
mains  sans  quitter  sa  place.  [Si  les  vases 
étaient  trop  grands,  les  diacres  qui  les  porte- 
raient les  mettraient  sur  la  table,  et  l'archi- 
diacre ne  ferait  que  les  montrer  à  l'évêque.) 

8.  Le  sous-diacre  qui  porte  le  baume  le 
donne  à  l'archidiacre,  qui,  l'ayant  montré  à 
l'évêque,  le  met  aussi  sur  la  table. 

9.  L'évêque  quitte  la  mitre,  se  lève,  et 
ayant  devant  lui  sur  la  table  l'huile  pour  le 
saint  chrême  avec  le  baume,  tenant  les  mains 
jointes,  bénit  premièrement  le  baume  en  di- 
sant Dominus  vobiscutn,  et  ensuite  les  orai- 
sons J)eus  mysteriorum,  eic;  Creaturarum 
omnium,  etc. 

10.  La  seconde  oraison  dite,  l'évêque  re- 
prend sa  mitre,  el  étant  debout  verse  le 
baume  elun  peu  d'huile  sur  une  patène  ou 
dans  quelque  petit  vase,  et  le  mêle  ensem- 
ble disant  :  Oremus  Dominwn. 

11.  L'évêque  s'assied  après  avec  la  mitre, 
et  fait  par  trois  fois  la  croix  en  aspirant  sur 
le  vase  du  saint  chrême  couvert  encore  de 
son  voile. 

12.  Les  douze  prêtres  l'un  après  l'autre, 
après  avoir  fait  la  génuflexion  à  l'autel  et 
l'inclination  profonde  à  l'évêque,  s'étani  ap- 
prochés de  la  table,  font  chacun  pnr  trois 
fois  la  croix  en  aspirant  sur  le  même  vase 
cosnme  l'évêque,  et  après  font  encore  l'in- 
clination à  l'évêque,  et  s'en  retournent  à 
leurs  places. 

13.  Ces  prêtres  s'élant  retirés,  l'évêque  se 
lève  et  retenant  la  mitre  dit  les  mains  join- 
tes. Exorcisa  (e.etc. 


217 


JEU 


JEU 


21{! 


IV.  L'exorcisme  flni,  l'évdquc  quitte  la 
milro,  el  étendant  les  mains  devant  la  poi- 
liiiie,  il  chante  la  Préface  jusqu'à  l'er  euni- 
dem  Dominum  nostrum,  etc.,  qu'il  poursuit 
sans  chanter,  en  sorte  qu'il  puisse  être  ouï 
de  ceux  qui  sont  auprès  de  lui. 

15.  Après  la  Préface,  l'évêque  met  dans  le 
vase  du  saint  chrême  le  peu  de  baume  et 
huile  qu'il  avait  môles  ensemble,  disant: 
Hœc  commislio,  etc. 

IG.  Le  diacre  qui  a  porté  ce  vase  du  saint 
chrême  ôte  l'écharpe  qui  le  couvrait  encore, 
y  laissant  le  petit  voile  blanc  qu'il  avait  au- 
paravant, et  l'évoque  ayant  (juitté  la  mitre 
et  étant  un  peu  incliné,  salue  le  saint  chrême 
en  disant  :  Ave,  sanctum  clirisma,  comme  il 
est  noté  ;  ce  qu'il  lait  par  trois  fois,  haussant 
la  voix  à  cha(iue  fois,  et  après  baisant  le 
bord  du  devant  du  vase. 

17.  L'évêque  s'assied  après  et  prend  la 
mitre;  après,  un  des  douze  prêtres  tenant  les 
mains  jointes,  sortant  de  sa  place  conduit 
par  le  maître  des  cérémonies,  s'avance  vers 
le  grand  autel  éloigné  de  la  table  d'environ 
cinq  ou  six  pas,  fait  une  génuflexion  à  l'au- 
tel, puis  s'étant  tourné  vers  l'évêque  lui 
fait  une  inclination  profonde;  après  il  fait 
une  génuflexion,  et  en  même  temps  chante 
d'un  ton  bas  :  Ave,  sancCtan  chrisma,  comme 
il  est  noté;  il  s'avance  après  de  deux  ou 
trois  pa«,  fait  une  seconde  génuflexion,  chan- 
tant pour  la  seconde  fois,  d'un  ton  un  peu 
plus  haut  qu'à  la  première  :  Ave,  sanclum 
chrisma;  il  s'avance  après  jusque  près  de 
la  table,  fait  une  génuflexion  et  chante  en 
même  temps  pour  la  troisième  fois  et  d'un 
ton  plus  haut  que  la  seconde  :  Ave,  sanclum 
chrisma,  baisant  après  le  bord  du  vase 
comme  a  fait  l'évêque,  fait  une  inclination  à 
l'évêciue  et  s'en  retourne  en  sa  place;  les 
autres  prêtres,  successivement  l'un  après 
l'autre,  font  comme  le  premier,  le  maître 
des  cérémonies  les  avertissant  doucement, 
s'il  est  besoin,  du  lieu  oii  ils  doivent  l'aire 
les  génuflexions  et  quand  il  faut  chanter. 

18.  Les  douze  prêtres  s'étant  retirés  en 
leurs  places,  l'archidiacre  met  ce  vase  à  un 
côté  de  la  table. 

19.  Et  incontinent  après,  le  diacre,  qui  tient 
encore  le  vase  de  l'huile  pour  les  catéchu- 
mènes couvert  de  son  voile,  s'approche  de  la 
table  au  devant  de  l'évêque,  donne  ce  vase  à 
l'archidiacre  {si  déjà  il  ne  l'avait  mis  sur  la 
table  pour  sa  grandeur),  retenant  sur  ses 
épaules  l'écharpe  et  se  retirant  auprès  de 
l'autre  diacre  qui  a  porté  le  saint  chrême; 
l'archidiacre,  l'ayant  reçu,  le  montre  à  l'évê- 
que cl  le  met  au  milieu  de  la  table,  sur  lequel 
l'évêque  et  les  douze  prêtres  font  par  trois 
fois  la  croix  en  aspirant  (comme  ci-devant 
sur  le  vase  du  saint  chrême),  sans  baiser  le 
bord,  les  prêtres  faisant  une  génuflexion  à 
l'autelet  une  inclination  profonde  à  l'évêque 
avjint  que  de  s'approcher  pour  faire  ces  in- 
sufflations, et  une  autre  après. 

20.  Les  prêtres  s'étant  retirés,  l'évêque 
ayant  la  mitre  se  lève,  et  tenant  les  mains 
jointes,  lit  à  vois  basse  l'exorcisme  pour 
l'huile  des  catéchumènes,  Exorci$o  te,  etc. 


21.  L'exorcisme  Oni ,  l'évêque  quitte  la 
Dfiiire  cl  (lit  d'un  même  ton  et  les  mains 
jointes:  Dominus  vobiscum;  Oremus,  Deus 
incrementum,  etc.,  bénissant  l'huile. 

22.  Celte  oraison  dite,  l'évêque  et  les  douze 
prêtres  disent  par  trois  fois,  l'un  après  l'au- 
tre, haussant  la  voix  à  chaque  fois  :  Ave, 
sanctum  oleum,  l'évêque  baisant  le  bord  du 
vase  cl  les  prêtres  faisant  les  mêmes  démar- 
ches, génuflexions,  inclinations  et  baisers 
du  bord  du  vase  que  ci-devant  pour  le  saint 
chrême,  en  disant  :  Ave,  sanctum  oleurrt,  au 
lieu  de  .Ire,  sanctum  chrisma. 

23.  Cela  fait,  les  deux  diacres  reprennent 
les  deux  vases  et  les  rapportent  couverts  en 
procession  à  la  sacristie,  au  même  ordre  et 
décence  qu'ils  en  sont  venus.  lit  à  cet  effet  le 
maître  des  cérémonies  fait  marcher  le  thuri- 
féraire, le  sous-diacre  avec  la  croix,  les  aco- 
lytes des  chandeliers,  les  sous-diacres,  dia- 
cres et  prêtres,  saluant  tous  l'évêque  d'une 
génuflexion,  excepté  les  prêtres,  et  après, 
l'autel  tous  d'une  génuflexion,  le  maître  des 
cérémonies  les  conduisant  jusqu'à  la  porte 
du  cheeur,  puis  retournant  près  de  l'évéquo; 
les  chantres  chantent  cependant  :  Ut  novetur 
sexus,  etc.,  le  chœur  répondant  :  0  redem- 
ptor,  etc.,  et  ainsi  des  autres  versets  qui  sont 
ensuite  ;  les  prêtres,  diacres  et  sous-diacres 
quittent  leurs  ornements  à  la  sacristie,  et 
prennent  les  habits  du  chœur  s'ils  y  ont  en- 
trée, autrement  se  retirent. 

-l'v.  Pendant  qu'on  porte  les  saintes  huiles 
à  la  sacristie,  l'évêque  s'assied,  et  ayant  reçu 
la  mitre,  lave  ses  mains;  après,  s'étant  levé 
et  ayant  pris  la  crosse,  il  s'en  retourne  à  l'au- 
tel au  uiême  ordre  qu'il  en  est  venu. 

25.  Arrivant  à  l'autel,  l'évêque,  le  diacre 
et  les  sous-diacres  s'approchent  de  lui,  et 
après  avoir  quitté  la  crosse,  le  sous-diacre 
lui  ôte  la  mitre,  et  fait  avec  les  assistants 
une  génuflexion,  monte  à  l'autel  et  poursuit 
la  messe,  f.tisanl  la  génuflexion  toutes  les 
fois  qu'il  viendra  au  milieu  de  l'autel  ou  qu'il 
le  quittera;  il  donnera  la  bénédiction  solen- 
nelle sans  mitre,  prenant  garde  de  ne  tour- 
ner pas  le  dos  au  saint  sacrement  en  la 
donnant,  ni  de  faire  le  tour  entier  à  In  fin. 

2G.  Ce  jour  on  ne  public  pas  les  indulgen- 
ces après  la  messe,  mais  après  la  procession 
dans  la  chapelle  où  repose  le  saint  sacrement. 

il.  L'évêque,  disant  l'Evangile  de  saint 
Jean,  ne  fait  aucune  croix  sur  l'autel,  mais 
seulement  sur  le  livre  ou  sur  l'Evangile  en 
feuille,  et  sur  soi. 

28.  L'Evangile  dit,  il  va  au  milieu  de  l'au- 
tel, où,  après  avoir  fait  la  génuflexion,  il  va 
en  son  siège  pontifical  par  le  chemin  le  plus 
court,  sans  prendre  la  mitre,  avec  le  diacre 
et  sous-diacre  à  ses  côtés;  y  étant,  il  quitte 
la  chasuble,  la  dalmatique.  la  tuiiicelle  et  le 
manipule,  et  prend  le  pluvial  blanc. 

29.  Les  deux  diacres  d'honneur,  précédés 
du  maître  des  cérémonies,  se  retirent  à  la 
sacristie;  après  avoir  fait  la  génuflexion  à 
l'autel  et  l'inclination  profonde  à  l'évêque, 
ils  quittent  leurs  ornements  et  prennent  leurs 
habits  du  chœur,  puis  se  rendent  auprès  des 
autres  chanoines. 


219  DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES 

Chav.  VI.  —  De  la  procession. 


220 


1.  Cepcndanl  que  l'évéquc  quille  ses  ornc- 
nipnls  et  prend  lo  pluvial,  le  maître  des  cc- 
rcmiinies  (ait  prendre  la  croix  au  luéine  sous- 
diacre  qui  l'a  déjà  portée,  à  deux  acolytes 
(les  chandeliers  avec  les  cierges  allumés,  et 
les  fait  placer  en  lieu  commode  pour  pou- 
voir facilement  sortir  du  chœur,  et  ils  de- 
meurent debout. 

2.  H  fait  donner  des  cierges  blancs  et  allu- 
més aux  chijnoiucs,  aux  bénéficiers  et  au- 
tres C(clésiasti(iues  ou  laïques  ;  ceux  des 
chanoines  diflercnls  des  autres,  suivant  la 
coutume  de  chaque  église,  les  faisant  avan- 
cer près  de  l'autel,  où  ils  se  mettent  à  ge- 
noux, si  la  procession  ne  passe  pas  au  milieu 
du  chœur;  car  en  ce  cas,  étant  à  genoux  ru 
leurs  places  du  chœur,  ils  attendraient  qu'il 
fût  temps  de  marcher  en  leur  rang. 

3.  11  fait  aussi  donner  à  un  chapelain  de 
l'évéque  un  cierge  qu'on  lui  a  préparé  et  qu'il 
portera  allumé, marchant  après  l'cvcque. 

î.  Il  fait  porter  le  dais  le  plus  près  de  l'au- 
tel qu'il  se  peut,  soit  par  ceux  qui  le  doivent 
porter  ou  par  d'autres;  les  bénéficiers  ou 
chapelains  qui  le  doivent  porter  doivent 
prendre  auparavant  dans  la  sacristie  le  plu- 
vial sur  le  surplis. 

5. 11  avertit  le  sacristain  ou  quelque  autre 
clerc  d'aller  allumer  les  cierges  qui  sont  dans 
lachapi'lle  préparée  pour  reposer  le  saint  sa- 
crement, y  fait  porter  un  corporal  sur  l'au- 
tel, et  prendre  garde  que  tout  soit  préparé 
comme  il  faut. 

6. 11  fait  prendre  à  deux  acolytes  les  deux 
encensoirs  avec  la  navette,  et  les  conduit  à 
l'évéque,  faisant  la  génuflexion  en  passant 
devant  l'autel,  et  une  autre  en  arrivant  au- 
près de  révêi;ue;  et  se  mettant  à  genoux  au- 
près de  lui,  l'un  d'eux  donne  la  navette  au 
prêtre  assistant. 

7.  Le  diacre  donne  la  mitre  à  l'évéque,  le- 
quel, étant  debout  et  ayant  reçu  la  cuiller 
du  prêlro  assistant  sans  la  baiser,  met  de 
l'encens  dans  les  deux  encensoirs  sans  le  bé- 
nir, rend  la  cuiller  au  prêtre  assistant  qui 
rend  la  navette  aux  acolytes,  qui  se  lèvent 
et  attendent  pour  accompagner  l'évéque  al- 
lant à  l'autel. 

8.  L'évéque,  ayant  la  mitre  et  la  crosse, 
va  à  l'autel  accompagné  du  prêtre  assistant, 
du  diacre  et  du  sous-diacre,  et  étant  arrivé 
au  bas  des  degrés  de  devant,  quitte  la  crosse, 
et  le  sous-diacre  lui  ôte  la  mitre,  fait  après 
la  génuflexion,  puis  se  met  à  genoux  sur  uu 
carreau  mis  sur  le  second  degré,  les  assis- 
tants faisant  de  même;  l'un  des  thuriféraires 
présente  au  prêtre  assistant,  étant  debout, 
un  des  encensoirs  qu'il  donne  à  l'évéque  qui 
encense  le  saint  sacrement  de  trois  coups, 
étant  à  genoux  et  lo  diacre  lui  élevant  le 
pluvial. 

9.  Le  maître  des  cérémonies  prend  sur  la 
crédciice  le  grand  voile  ou  écharpe  qu'on  a 
préparé  dès  le  commencement,  le  donne  aux 
diacre  et  sous-diacre  qui  le  mettent  sur  les 
épaules  de  lévèque,  cl  l'arrêtent  avec  des 
épingles  eu  sorlc  qu'il  ne  puisse  pas  tomber. 


10.  Le  diacre  monte  à  l'autel,  fait  une  gé- 
nuflexion au  saint  sacrement,  prend  le  ca- 
lice couvert  de  son  voile  et  le  donne  à  l'évé- 
que, qui  le  reçoit  étant  à  genoux,  le  tenant 
de  la  gauche  par  le  nœud,  et  la  droite  par- 
dessus avec  le  voile,  le  diacre  étant  debout 
tant  qu'il  tient  le  calice  avec  le  saint  sacre- 
ment, faisant  la  génuflexion  après  l'avoir 
donné. 

11.  Le  diacre  et  le  sous-diacre  couvrent  le 
calice  des  extrémités  du  voile  ou  de  l'écharpe 
que  l'évéque  a  sur  ses  épaules,  et  s'étant 
levé ,  les  chantres  commencent  à  chanter 
l'hymne  Pange,  lingua,  etc.,  qu'on  continue 
durant  la  procession  qui  se  fait  sans  sortir 
de  l'église. 

12.  Si  les  laïques  ont  des  flambeaux  ou  des 
cierges  allumés,  ils  marchent  les  premiers, 
puis  le  sous-diacre  portant  la  croix  avec  les 
deux  acolytes  portant  les  chandeliers,  et  de 
suite  les  clercs  bénéficiers  cl  chanoines  diux 
à  doux,  portant  leurs  cierges  allumés,  ceux 
du  côté  droit  de  la  main  droite,  les  autres  de 
la  a'.uche. 

il  S'il  y  a  des  chanoines  qui  fassent  l'of- 
fice de  choristes  revêtus  de  pluvial,  ils  mar- 
chent après  les  autres  chanoines. 

ik.  Les  deux  thuriféraires  marchent  après 
immédialemenl  devant  le  dais,  portant  l'en- 
censoir de  la  main  droite,  encensant  conti.. 
ni'ellement  le  saint  sacrement  et  mettant  de 
l'encens  dans  l'encensoir  (juand  il  est  néces- 
saire, et  presque  entre  deux  un  chapelain 
portant  la  crosse. 

15.  Si  c'est  un  archevêque  qui  fait  l'office 
dans  son  diocèse  ou  dans  sa  province,  il  fait 
porter  sa  croix  par  son  chapelain  au  devant 
des  chanoines.  ■ 

IG.  L'évéque,  portant  le  saint  sacrement, 
ayant  à  ses  côtés  le  diacre  et  le  sous-diacre, 
se  met  au-dessous  du  dais,  et  tous  marchent 
pour  aller  à  la  chapelle,  le  prêtre  assistant 
marchant  après,  comme  aussi  le  chapelain 
de  l'évéque  portant  son  cierge  allumé,  et  les 
acolytes  de  la  mitre  et  de  la  crosse. 

17.  Quand  la  procession  arrive  à  la  cha- 
pelle, les  laïques  portant  des  flambeaux  ou 
cierges  s'arrêtent  hors  de  la  porte  de  la  cha- 
pelle, se  rangeant  en  haie  pour  laisser  passer 
le  clergé,  si  ce  n'est  que  la  chapelle  fût  assez 
grande  pour  tous  ;  et  ils  se  melleul  à  genoux. 

18.  Le  porte-croix  avec  les  acolytes  des 
chandeliers  s'arrclenl  à  la  porte  par  dedans 
la  chapelle,  s'il  y  a  place,  sinon  par  dehors, 
demeurant  toujours  debout,  quelque  part 
qu'ils  soient. 

19.  Le  maître  des  cérémonies  s'arrête  à 
l'entrée  de  la  chapelle,  pour  avertir  ceux  qui 
entrent  où  ils  se  doivent  mettre. 

20.  Les  clercs  bénéficiers  et  chanoines  en- 
trent dans  la  chapelle  et  se  mettent  tous  à 
genoux,  les  premiers  qui  arrivent  au  bas  do 
la  chapelle,  laissant  l'espace  plus  près  de 
l'autel  pour  les  plus  dignes  des  chanoines. 

21.  L'évéque  arrivant  à  la  chapelle,  ceux 
qui  portent  le  dais  s'arrêtent  au  devant  de  la 
porte  sans  entrer  dedans,  le  maître  des  céré- 
monies donnant  ordre  de  le  faire  mettre,  par 
ceux  qui  l'ont  porté  ou  par  d'autres,  eu  quel- 


2Î1  JEU 

que  lirn  â  l'écart  pour  servir  le  lendemnin. 

lii.  L'évoque,  étanl  entré  dans  la  (-liapellft, 
va  à  l'autel  et  inontc  jusqu'au  second  dciçré, 
où  le  diacre  étanl  à  genoux  sur  le  marche- 
pied reçoit  de  l'évéquc  (jui  est  debout  le  ca- 
lice avec  le  saint  sacrenieut;  révoque,  s'étaiit 
levé,  le  met  sur  l'autel  et  abat  le  voile  de  tous 
côtés. 

23.  L'évcque  après  se  met  à  genoux  sur  le 
premier  degré,  le  prélre  assistant  et  le  sous- 
dlaire  lui  ôlant  le  grand  voile  ou  écliarpe  de 
dessus  les  épaules,  et  le  donnent  au  maitre 
des  cérémonies  ou  à  quelque  acolyte. 

2'i-.  L'évéque  se  lève  après,  et  se  tenant  un 
peu  en  arrière,  un  des  lliuriféraires  s'étanl 
rendu  auprès  d(;  lui,  et  ayant  donné  au  prê- 
tre assistant  la  navctie,  l'évéque  prend  do 
SCS  mains  la  cuiller,  et  met,  sans  le  bénir, 
do  l'encens  dans  l'encensoir  que  le  thurifé- 
raire lient  étanl  à  genoux  à  son  côté. 

25.  Le  prélre  assistant,  ayant  leçu  la 
cuiller  et  rendu  la  navette  au  Ihurilèraire, 
reçoit  l'encensoir  qu'il  donne  à  l'évéque,  qui, 
s'élant  misa  genoux  sur  le  plus  haut  degré, 
le  diacre  cl  le  sous-diacre  élevant  le  pluvial, 
cncenselesaint  sacrement  de  trois  coups,  fai- 
sant une  inclination  profonde  avant  et 
après.  En  même  temps  que  l'évéque  com- 
mence à  encenser,  les  choristes  cnlonnent  0 
saluturis  liostia  ou  Tantiim  crgo  Sdcrumentum, 
etc.;  l'évéque  rend  après  l'encensoir  au  pré- 
lre assistant,  qui  le  donne  à  l'acolyte. 

26.  Le  diacre  monte  à  l'autel,  et  après 
avoir  fait  une  génuflexion,  prend  le  calice  el 
le  met  dans  le  coll'ret  où  il  doit  reposer  jus- 
qu'au lendemain;  après  avoir  fermé  le  cof- 
fret, il  fait  la  génuflexion  et  descend  au  bas 
des  degrés. 

27.  L'évéque  se  lève  après  et  monte  à  l'au- 
tel, fait  une  génuflexion,  baise  l'autel,  et  sans 
quiltir  le  milieu  el  sans  mitre,  il  donne  la  bé- 
nédielion  solennelle,  disant  tout  haut  :  SU 
noiiien  Domini  bcncdictum,  de,  Adjutoriitm 
noslrum,  etc.  Puis,  faisant  une  génullexion 
el  se  tournant  vers  le  peui)le,  se  retirant  un 
peu  au  tôle  de  llivangile,  prenant  aussi  en 
même  temps  la  crosse  de  la  main  gauche,  il 
dit  :  l'after,  el  Fi-j^lius,  et  Spiriitus  sanctus, 
bénit  le  peuple  à  sa  gauche,  au  milieu,  et  à 
sa  droite  ;  après  la  bénédirtion,  le  prêtre  as- 
sistant, étant  au  côlé  de  l'Kvangile  cl  au  bas 
des  degrés,  public  les  indulgences. 

28.  L'évéque  retourne  au  milieu  de  l'aulel, 
où  il  fait  la  génullexion,  descend  au  bas  des 
degrés  avec  ses  assistants,  où  il  se  met  à  ge- 
noux et  fait  sa  prière. 

29.  Cepenilant  le  maître  des  cérémonies 
fait  partir  la  croix  et  tous  les  autres  au 
même  ordre  qu'ils  étaient  venus,  les  chanoi- 
nes s'arrêtanl  au  chœur  pour  dire  vêpres 
sans  chant. 

oO.  El  l'évéque  avec  ses  assistants  et  cho- 
ristes, s'élant  un  peu  relire,  reçoit  sa  mitre  et 
va  à  la  sacristie  où  ils  quittent  leurs  orne- 
liienl<. 

.'il.  Les  vêpres  étant  Qnies,  on  Uécouvro 
les  autels. 


JEU  228 

ART.  Ill,  —  DU  LAVEMENT  DES  PIEDS. 

(Dumoliii ,  Cérémonial,  t.  ii.  ) 
Chapitiu:  L  —  Des  préparatifs. 

1.  Le  lavement  des  pieds  se  fait  diverse. 
ment  dans  l'Kglise  :  aux  unes  on  lave  les 
pieds  à  treize  chanoines,  en  d'autres  à  treize 
pauvres,  qui  sont  habillés  el  traités  aux  dé- 
pens de  l'évéque  ou  du  chapitre;  on  laisse 
pourtant  à  la  coutume  ou  à  la  volonté  de 
l'évéque  d'aimer  mieux  les  laver  à  des 
pauvres  ((u'à  des  chanoines,  aux  lieux  n)ê- 
mes  où  la  coutume  esl  introduite  de  les  laver 
à  des  chanoines;  car  audit  cas  il  paraît  beau- 
coup plus  d'humilité  et  do  charilé  (ju'en  les 
lavant  à  des  chanoines. 

2.  Si  donc  c'est  à  treize  pauvres  qu'on  lave 
les  pieds,  on  préparera  dans  l'église,  ou  dans 
quel(|ue  salle  capilulaire,ou  en  qiiel(|ue  au- 
tre lieu  propre  el  accoutumé,  un  fauteuil  ou 
siège  pour  l'évéque,  au  haut  boutdela  salle. 

3.  On  prépare  une  table  assez  grande  cou- 
verte d'une  nappe  blanche,  sur  laquelle  on 
met  deux  chandeliers  avec  les  cierges  de 
cire  blanche  allumés. 

4.  On  y  met  aussi  plusieurs  bassins  et 
aiguières  remplis  d'eau  liède ,  au  moins 
deux. 

5.  Un  autre  bassin,  dans  lequel  on  met 
treize  serviettes,  pour  essuyer  les  pieds  des 
pauvres. 

G.  Un  autre  bassin,  dans  lequel  sonl  les 
aumônes  qu'il  doit  donner  aux  pauvres,  et 
qui  doivent  être  également  partagées  entre 
tous. 

7.  Un  grand  linge  dont  l'évéque  doit  élrc 
ceint. 

8.  Deux  vases  remplis,  l'un  d'eau  chaude 
et  l'autre  de  froide. 

9.  Un  bassin,  aiguière  et  serviette  pour  la- 
ver les  mains  de  l'évéque. 

10.  On  prépare  un  encensoir  avec  la  na- 
vette, ((ue  l'acolyte  lient  entre  ses  mains. 

11.  Comme  aussi  un  vase  avec  des  char- 
bons allumés. 

12.  Cette  table  et  tous  ces  vases  doivent 
être  parsemés  de  fleurs  et  d'herbes  odorifé- 
ranles. 

13.  On  prépare  aussi  au  côté  gauche  de 
l'évéque  un  pupitre  couvert  d'un  drap  de 
soie  ou  de  toile  d'argent,  sur  lequel  on  met- 
tra le  livre  quand  on  dira  l'Evangile,  el  un 
autre  jupilre  un  peu  plus  loin  nu  et  sans 
être  couvert  pour  les  cbanlrcs. 

li.  Uu  Missel  pour  l'évéque. 

15.  Ou  prépare  un  long  banc  à  la  droite  de 
l'évéque,  assez  haut  el  couvert  d'un  tapis 
vert,  sur  lequel  s'asseyeront  les  treize  pau- 
vres revêtus  avant  que  l'évéque  commence 
la  messe,  à  laquelle  ils  doivent  assister  et 
communier  de  ses  mai  us.  Ces  pauvres  doivent 
aussi  se  déchausser  le  pied  droit,  el  le  bien 
laver  avant  que  l'évéque  arrive. 

11).  Pendant  qu'on  dit  les  vêpres,  l'évé- 
que étant  à  la  sacristie,  ayant  quitté  le  plu- 
vial, l'ctole  el  manipule  blancs,  prend  l'étole 
cl  le  pluvial  violet;  le  diacre  et  le  sous-dia- 
cre qui  ont  assisté  à  la  messe  l'assistent  en- 
core avec  les  mêmes  liabits. 


223 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


iîi 


CHAPiTnB  II.  —  De  la  sortie  de  la  sacristie 
et  lavement  des  pieds. 

1.  Les  vêpres  élant  dites,  tous  les  chanoines 
se  rendent  auprès  de  l'évêque  à  la  sacristie, 
pour  l'accompagner  au  lavement  des  piods. 

2.  Si  c'est  un  archevêque  qui  fait  la  céré- 
monie, son  chapelain  y  assiste  portant  sa 
croix. 

3.  S'il  n'est  pas  archevêque,  un  chapelain 
se  revêt  de  l'amict,  aube,  ceinture  et  luni- 
celle  blanche,  et  porte  la  croix. 

4.  Toutes  choses  ainsi  préparées ,  les  vê- 
pres élant  dites,  ou,  s'il  le  trouve  plus  à 
propos,  après  le  dîner,  l'évêque  va  au  lieu  pré- 
paré pour  le  lavement  des  pieds,  où  tous  les 
pauvres  sont  déjà  assis  en  leur  banc,  ayant 
le  pied  droit  déciiaussé,  qu'ils  ont  lavé  avant 
que  de  s'asseoir,  comme  il  a  été  dit. 

5.  Le  thuriféraire  marche  le  premier,  puis 
le  sons-diacre  portant  la  croix  avec  les  deux 
acolytes  des  chandeliers  à  ses  côtés  ,  puis 
les  chantres  et  chanoines  deux  à  deux,  et 
enfin  l'évêque  ayant  la  mitre  et  la  crosse, 
avec  les  diacre  et  sous-diacre  à  ses  côtés. 

C.  Quand  ils  sont  arrivés  au  lieu  préparé, 
le  thuriféraire,  les  acolytes  et  le  sous-diacre 
se  mettent  près  de  la  chaire  de  l'évêque;  les 
chantres  vont  au  pupitre  qui  leur  a  été  pré- 
paré, et  les  chanoines  se  placent,  moitié  d'un 
côté  et  moitié  de  l'autre  de  la  chaire. 

7.  L'évêque  va  à  son  siège  et  s'assied,  les 
diacre  et  sous -diacre  demeurant  debout. 

8.  Le  Ihuriférairc,  s'élant  avancé,  présente 
la  navette  au  diacre,  qui,  ayant  pris  la  cuil- 
ler, la  donne  à  l'évêque,  qui  met  de  l'encens, 
et  ayant  rendu  la  cuiller  au  diacre,  bénit 
l'encens  à  l'ordinaire,  le  diacre  rendant  ce- 
pendant la  navette  à  l'acolyte. 

9.  Le  maître  des  cérémonies  prend  le  livre 
des  Evangiles  sur  la  crédence  et  le  porte  au 
diacre,  qui  l'ayant  reçu  se  met  au  devant  de 
l'évêque,  le  sous-diacre  en  mémo  temps  se 
nietlanl  aussi  au  côté  gauche  du  diacre,  les 
acolytes  des  chandeliers  élant  à  leurs  côlés  ; 
ils  fout  ensemble,  savoir  le  diacre  el  le  sous- 
diacre,  une  inclination  profonde,  et  les  aco- 
lytes une  génuflexion,  et  s'élant  relevés,  le 
diacre,  profondiment  incliné,  dit  :  Jubé, 
dotnnc,  benedicerc,  et  l'évêque  étant  assis  dit: 
Dominus  sit  in  corde,  etc.,  et  le  bénit. 

10.  Le  diacre  ayant  reçu  la  bénédiction  se 
relève,  fait  une  inclination  profonde  avec  le 
sous-diacre,  el  les  acolytes  une  génuflexion, 
et  vont  au  pupitre  ;  y  élant  arrives,  le  diacre 
met  le  livre  dessus;  le  sous-diacre  étant  par 
derrière  le  pupitre  lient  le  livre  des  deux 
mains,  les  acolytes  étant  à  côié  du  pupitre 
la  face  tournée  vers  le  diacre;  si  c'est  un  ar- 
chevêque qui  fait  la  cérémonie,  son  chape- 
lain avec  sa  croix  se  tient  auprès  du  diacre, 
la  face  du  crucifix  lournée  vers  l'archevêque. 

11.  L'évêque  ayant  quille  la  mitre  se  lève 
et  prend  sa  crosse,  qu'il  lient  pendant  qu'on 
dit  l'Evangile. 

12.  Le  diacre,  tenant  les  mains  jointes,  dit: 
Dominus  vobiscum  ;  \e  chœur  lui  ayant  ré- 
pondu, il  fail  le  signe  de  la  croix  sur  le  livre  et 
sur  soi,  encense  le  livre,  et  chaule  l'Evangile 
à  l'urdiuaire. 


13.  L'Evangile  dit,  le  sous-diacre  prend  le 
livre,  le  porte  à  l'évêque  pour  le  lui  faire 
baiser,  et  le  donne  après  au  maître  des  cé- 
rémonies ;  les  céroféraires  portent  leurs 
chandeliers  sur  la  crédence;  le  maître  des 
cérémonies  fait  ôlef  le  pupitre,  et  le  fait 
porter  ailleurs,  et  le  diacre,  ayant  pris  l'en- 
censoir du  thuriféraire,  encense  l'évêtiue, 
élant  encore  debout  et  découvert,  de  trois 
coups  d'encensoir,  le  saluant  avant  et  après. 

14.  Le  diacre  et  le  sous-diacre  se  retirent 
à  côté,  les  chantres  commençant  à  chanter  : 
Mandatumnovtim,  etc., que  lechœur  poursuit 
comme  il  est  dit  au  Missel. 

15.  L'évêque  quitte  le  pluvial  retenant  la 
mitre;  ses  chapelains,  ayant  apporté  de  la 
crédence  le  grand  linge,  le  donnent  à  l'évê- 
que et  le  ceignent  sur  sa  ceinture. 

IG.  L'évêque,  ayant  le  diacre  et  le  sous- 
diacre  à  ses  côlés,  va  après  au  devant  du 
premier  pauvre,  se  met  à  genoux  sur  un 
carreau,  dont  le  maître  des  cérémonies  ou 
quelque  autre  a  le  soin. 

17.  Les  domestiques  de  l'évêque,  qui  sont 
en  habit  clérical,  apportent  de  la  crédence 
les  bassins  et  aiguières;  après,  l'évêque  lave 
le  pied  droit  du  premier  pauvre,  le  sous-dia- 
cre le  tenant,  puis  l'essuie  avec  une  des  ser- 
viettes que  le  diacre  lui  a  donnée,  baise  après 
le  pied,  donnant  à  chacun  l'aumône  qu'il  lui 
avait  préparée. 

18.  L'évêque,  ayant  lavé  le  pied  au  premier, 
se  lève  à  l'aide  des  diacre  et  sous-diacre  élant 
toujours  à  ses  côtés  :  le  maître  des  cérémonies 
prend  le  carreau  et  le  met  au  devant  du  se- 
cond, sur  lequel  l'évêque  se  met  à  genoux, 
et  ceux  qui  ont  la  charge  de  porter  les  bas- 
sins et  aiguières  les  ayant  portés  ,  l'évêque 
lave  le  pied  du  second,  l'essuie  et  le  baise, 
et  lui  donne  l'aumône  comme  au  premier,  el 
ainsi  des  autres  ,  changeant  de  serviette  à 
chaque  pauvre. 

l'J.  Le  lavement  des  pieds  étant  fait,  l'évê- 
que retourne  à  son  siège,  et  étant  assis  lave 
ses  mains  à  l'ordinaire,  le  plus  digne  des 
chanoines  qui  est  à  son  cô(é  lui  présentant  la 
ser vielle;  après,  le  diacre  et  le  sous-diacre  lui 
oient  le  linge  dont  il  était  ceint,  et  lui  don- 
nent le  pluvial,  puis  lui  ôlenl  la  milre. 

20.  Cependant  le  maître  des  cérémonies  con- 
duit les  deux  acolytes  des  chandeliers  avec 
les  cierges  allumés  auprès  de  l'évêque,  qui 
étant  debout  dit  à  haute  voix,  Pater  noster, 
poursuivant  le  reste  toul  bas  jusqu'à,  Et  ne 
nosinducas  in  tenlationem,  qn"i\  dit  tout  haut, 
le  chœur  lui  répondant ,  Sed  libéra  nos  a 
malo. 

21.  L'évêque  dit  au  même  ton  les  versets, 
Tu  mnndasli  mandata  lua,  etc.,  et  les  autres 
ensuite  ,  le  chœur  lui  répondant ,  et  enfin 
l'oraison  Adeslo,  etc. 

22.  L'oraison  dite  ,  l'évêque,  élevant  la 
maiu  sans  rien  dire,  donne  sa  bénédiclion  à 
tous  ceux  iiuisonl  présents  à  celle  cérémonie; 
après  il  (luitle  ses  ornements  et  se  relire, 
étant  accompagné  de  ses  chanoines  à  l'ordi- 
naire. 

Si  c'est  à  des  chanoines  qu'on  lave  les 
pieds.,  ils  sont  assis  sur  le  banc  dont  nous 


sas 


JEU 


avons  pirlé,  sans  quitter  leurs  habits  ordi- 
naires du  chœur  ,  ayant  le  pied  droit  nu  ; 
l'évéquele  leur  lave  les  uns  après  les  autres, 
coniuiençanl  par  les  plus  dijjnes,  les  essuie 
el  les  baise  après,  mais  il  ne  leur  donne  uas 
l'aumône. 

TITI\R   SECOND. 
bu  jeudi  saint  iluus  de  la  présence  de 
l'évêque. 
§  t.  Ce  i|ii'on  doit  pi'é|arer  cii  ce  jour. 
1. 11  faut  préparer  de  bon  matin  ou  quel- 
ques jours  auparavant  une  rhapelle  de  l'é- 
glise  ou    un  autre  lieu  fort  propre  qui  soit 
orné  le  plus  magnifiquement  possible,  avec 
des  lumières,  des  fleurs  et  des  étoffes  précieu- 
ses qui  ne  soient  pas  noires  ,  sans  tableaux 
néanmoins  et  sans  reliques,  {Mcmoi'ialc  ri- 
tiium.)    Il   doit  y  avoir  sur  l'autel  de  cette 
chapelle  six  chandeliers  au  moins,  garnis  de 
cierges  de  cire   blanche  ;  un  petit  coffre  ou 
espèce  de  petit  tabernacle  au  milieu,  assez 
grand  pour  contenir  le  calice  où  le  saint  sa- 
crement sera  mis,  et  un  ciboire;  il  faut  deux 
corporaux  ,  l'un  dans  le  petit  tabernacle  et 
l'autre  sur  l'autel. 

2.  La  messe  de  ce  jour  étant  fort  solennelle, 
le  sacristain  doit  parer  l'autel  d'ornements 
blancs  comme  aux  fêles  de  première  classe, 
sans  tableau  ni  bouquets  ;  il  serait  bon  d'en 
ôtcr  le  saint  sacrement,  et  de  le  porter  avant 
la  messe  à  un  aulel  préparé  pour  cela.  Tous 
les  cierges  doivent  être  de  cire  blanche  ,  le 
voile  de  la  croix  blanc  :  il  laisse  néanmoins 
les  parements  violets  aux  autres  autels.  De 
plus  il  met  sur  la  crédence  deux  calices,  l'un 
garni  à  l'ordinaire  pour  la  messe  solennelle 
avec  deux  grandes  hosties  ,  et  l'autre  plus 
beau,  couvert  de  la  patène,  de  la  palle  et  d'un 
voile  blanc  pour  y  mettre  l'hostie  qui  doit 
être  réservée  pour  le  lendemain. 

3.  11  prépare  dans  la  sacristie  ,  outre  les 
ornements  blancs  des  officiers  sacrés  et  les 
chapes  pour  la  messe  ,  plusieurs  étoles  des 
plus  belles  pour  les  prêtres  qui  doivent  com- 
munier :  et  pour  la  procession  (jui  se  fait  en 
ce  jour,  il  dispose  une  chape  el  une  écharpe 
blanche  pour  le  célébrant,  (juatre  autres  cha- 
pes pour  les  clercs  qui  doivent  porter  le  dais 
si  c'est  l'usage  ,  les  ornements  blancs  d'un 
sous-diacre  qui  doit  porter  la  croix  sans 
manipule,  un  second  encensoir,  des  cierges 
blancs  pour  tous  les  ecclésiastiques,  et  quatre 
ou  six  flambeaux  de  même  couleur  pour 
porterdevant  le  saint  sacrement,  la  croixdes 
processions  couverte  d'un  voile  violet,  et  un 
dais  garni  d'une  étoffe  blanche. 

k.  11  doit  préparer  pour  le  dépouillement 
des  autels  deux  éloles  violettes  et  trois  aubes 
pour  les  officiers  sacrés  ,  et  si  bien  disposer 
toutes  choses,  qu'on  puisse  ôler  aisément  ce 
qui  sera  sur  les  auiels. 

5.  11  prépare  pour  le  lavement  des  pieds, 
une  table  .couverte  d'une  nappe  en  manière 
d'autel  dans  un  lieu  commode  ,  commi;  est 
la  nef  de  l'église  ;  il  y  met  des  parements 
blancs,  un  crucifix  voilé  entre  deux  chande- 
liers garnis  de  cierges  de  cire  blanche.  11 
meta  côté  une  crédence  couverte  d  une  petite 
uappe  sur  laquelle  il  uicl  le  Missel  el  le  livre 


JEU  2â6 

des  Evangiles,  une  aignièreet  un  bassin  avec 
un  essuie-n)ain  pour  donner  à  laver  au  cé- 
lébrant après  le  lavement  des  pieds  ,  des 
n)nnches  do  linge  afin  que  le  célébrant  ne 
gâte  point  celles  de  son  aube,  un  linge  un 
peu  grand  en  forme  de  tablier,  treize  ser- 
viettes pliées  dans  un  bassin,  un  autre  grand 
bassin  pour  mellre  sous  les  pieds  des  pau- 
vres ,  deux  vases  dans  l'un  desquels  il  y 
ait  de  l'eau  chaude,  et  dans  l'autre  de  l'eau 
froide  ,  et  un  petit  bassin  dans  lequel  il 
met  les  aumônes  qu'on  doit  faire  aux  pau- 
vres. Il  fait  mettre  des  bancs  pour  ceux  aux- 
quels on  doit  laver  les  pieds,  et  un  tapis  à 
terre  sur  lequel  le  célébrant  et  ses  officiers 
se  mettent  à  genoux  pour  laver  les  pieds,  le 
tout  parsemé  de  quelques  fleurs  et  herbes 
odoriférantes.  11  faut  mettre  aussi  un  pupitre 
nu  en  quelque  lieu  commode  avec  un  livre 
pour  chanter  les  antiennes  et  les  versets  du- 
rant la  cérémonie. 

6.  Il  prépare  dans  la  sacristie  une  chape 
et  une  élole  violettes  pour  le  célébrant,  une 
dalmaliquc,  une  tunique,  une  étole  et  deux 
manipules  blancs ,  pour  le  diacre  et  le  sous- 
diacre  ,  la  croix  de  la  procession  couverte 
d'un  voile  violet  ,  l'encensoir  et  les  deux 
chandeliers  des  acolytes  avec  des  cierges  de 
cire  blanche. 

§  II.  De  la  messe  du  jeudi  saint. 

1.  Cette  messe  se  célèbre  solennellement 
comme  les  autres  ;  il  n'y  a  que  ce  qui  suit 
de  particulier.  1"  On  ne  dit  pas  au  commen- 
cement le  psaume  Judica  ni  Gloria  Palri  à 
l'Introït,  ni  au  Lavabo.  2°  Pendant  que  le 
célébrant  récite  le  Gloria  ùi  cxcelsis  après 
l'intonation  ,  le  premier  acolyte  sonne  la 
petite  clochette,  et  pendant  qu'on  le  chante 
au  chœur,  on  sonne  toutes  les  cloches,  pour 
ne  les  plussonner  jusiju'au  Gloriain  excelsis 
de  la  messe  du  samedi  saint.3  11  faut  chanter 
fort  posément  le  Graduel,  afin  que  le  célé- 
brant ait  le  temps  de  lire  l'Evangile,  de  bénir 
rencens,elde  donner  la  bénédiction  au  diacre. 
k°  Le  célébrant  consacredeux  grandes  hosties  : 
il  met  du  côté  de  l'Evangile  celle  qu'il  doit 
réserver,  et  ne  montre  que  l'autre  à  l'éléva- 
tion. 5°  Après  ïAgnus  Dei  on  ne  donne  poiut 
lapaix,  le  diacre  passe  pour  lors  à  la  gauclie 
du  célébrant  et  le  sous-diacre  à  sa  droite. 

2.  Pendant  la  dernière  des  oraisons  qui 
précèdent  la  communion,  le  cérémoniaire  ou 
un  autre  {Cœrem.l.  n,  c.2;3},  ou  bien  le  sous- 
diacre,  après  la  génuflexion  va  prendre  àla 
crédence  le  calice  couvert  qu'on  y  amis,  et 
le  porte  sur  l'autel  au  côté  de  l'Epître,  faisant 
la  génuflexion  en  y  arrivant.  Après  que  le 
célébrant  a  pris  le  précieux  sang  ,  le  sous- 
diacre  couvre  le  calice  et  passe  à  la  gauche, 
faisant  aux  deux  côtés  la  génuflexion  avec  le 
diacre  qui  passe  à  la  droite  du  célébrant.  Le 
diacre  découvre  le  calice  qu'on  a  apporté,  et 
le  célébrant  fait  aussitôt  la  génuflexion  avec 
sts  deux  ministres  ;  ensuite  le  diacre  lui  pré- 
s 'iile  le  calice  un  pou  penché,  dans  lequel  le 
célébrant  met  l'iioslie,  de  manière  qu'il  puisse 
le  jour  suivant  l'en  tirer  ,  eu  le  penchte.t 
seulement  un  peu;  puis  il  fait  la  génutlexion 


blCTIONNAlUE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


227 

avec  ses  ministres,  et  s'élant  relire  vers  le 
côlc  de  l'Evangile  ,  il  se  met  à  genoux  avec 
le  sous-diacre.  Le  diacre  qui  csl  resté  au 
milieu  de  l'autel  couvre  ce  calice  de  la  pale, 
de  la  patène  renversée  dessus  et  du  voile  ;  cl 
l'ayant  un  peu  avancé  du  côté  de  l'Evangile, 
il  mot  l'autre  calice  du  côté  de  l'Eptlre,  l'un 
et  l'autre  sur  lecorporal,  cl  tellement  placés 
qu'ils  n'onipéchenl  pas  l'ouverture  ilu  tat)er- 
iiacle,  s'il  i;n  doit  tirer  le  ciboire  pour  la  com- 
munion générale  du  clergé  qui  se  lait  en  ce 
jour;  ayant  découvert  le  ciboire,  il  dit  IcCon- 
fileor  à  l'ordinaire ,  et  communie  avec  le 
sous-diacre  avant  tou^  les  autres ,  cl  même 
avant  les  prêtres.  Si  quelque  évéquc  veut 
communier ,  le  cércmoniaire  ou  (juclque 
autre  prêtre  va  le  trouver  à  sa  place  pour 
le  conduire  à  l'autel  ;  dans  ce  cas  le  diacre 
et  lesous-diacrecommunicntscnlemcntaprès 
l'évêque,  selon  quelques  auteurs. 

3.  Lacommunionaclievé(',le  diacre  replace 
le  calice  couvert  conlcnanH'liostie,  au  milieu 
de  l'autel  comme  au  commencement  de  la 
messe  ;  le  célébrant  consume  les  hosties  qui 
restent,  si  l'on  en  réserve  pour  les  malades 
à  un  autre  autel;  les  porle-llambeaux  ne  s'en 
retournent  pas,  mais  restent  à  genoux  jus- 
qu'au comnicnccmenl  delà  procession,  el  le 
clergé  se  tient  debout  jus(in'à  la  fin  de  la 
messe.  Le  célébrant  et  ses  olGcicrsobservent 
les  cérémonies  prescrites  pour  la  messe  qui 
se  célèbre  en  présence  du  saint  sacrement. 
Les  officiers  qui  doivent  servi  râla  procession, 
vont  à  la  sacristie  pour  y  prendre  leurs  orne- 
ments ;  on  distribue  des  cierges  au  clergé,  et 
on  les  allume  avant  la  fin  de  la  messe. 
§  111.  De  la  procession  du  jeudi  saint. 

1.  Lorsque  la  messe  est  finie,  le  célébrant, 
entre  ses  deux  ministres,  fait  la  génuflexion 
en  passant  devant  le  milieu  de  l'autel  ,  et  va 
avec  eux  au  côté  de  l'Epîtrc  hors  des  degrés, 
où  il  quitte  la  chasuble  et  le  manipule,  sans 
tourner  le  dos  au  saint  sacrement,  el  prend 
Une  chape  blanche  aidé  de  ses  ministres,  qui 
quittent  aussi  leurs  manipules  :  ils  vont  en- 
suite tous  trois  par  le  pavé,  les  ministres  le- 
vant les  côtés  de  la  chape,  et  font  une  génu- 
flexion à  deux  genoux  au  bas  des  degrés  do 
l'autel  ,  cl  en  même  temps  tout  le  clergé  se 
met  à  genoux.  Ensuite  le  célébrant  avec  ses 
ministres  se  mettent  tous  trois  à  genoux 
sur  le  plus  bas  degré  pour  faire  une  courte 
prière. 

2.  En  mêractenjps  deux  thuriféraires,  sui- 
vis d'un  sous-diacre  en  aube  el  en  tunique 
avec  la  croix  et  des  prêtres  ou  clercs  revêtus 
de  chapes  portant  le  dais,  viinnenl  de  la  sa- 
cristieauchœnr;  le  porte-croixs'élantavancé 
au  milieu  du  chœur,  les  deux  acoly  les  partent 
de  la  crédcnce  pour  se  joindre  à  lui  ,  cl  de- 
meurent debout  à  ses  côtés  sans  faire  aucune 
révérence.  Les  clercs  portant  le  dais  s'arrê- 
tent à  l'entrée  du  chœur  cl  se  mettent  à 
genoux  en  quelque  lieu  où  ils  n'enipécheut 
pas  la  marche  de  la  procession. 

3.  Les  thuriféraires  fonl  en  arrivant  la 
génuflexion  à  deux  genoux  derrière  les  offi- 
ciers sacres,  en  même  temps  qu'eux,  et  se 


rangent  de  part  el  d'antre  près  des  degrés  de 
l'aulel  ,  où  ils  se  meltent  à  genoux  sur  le 
pavé.  Ils  se  lèvent  nn  moment  après;  elsans 
tourner  le dosau  saint  sacrenienl, ilsuuvrent 
et  présenlenl  ,  chacun  de  son  côlé  ,  ou  du 
même  côté  ,  leurs  encensoirs  au  célébrant, 
qui  s'étan'i  levé  avec  ses  niinislres  ,  nset  de 
l'encens  dans  l'un  et  dans  l'autre  sans  le 
bénir. 

k.  Le  célébrant,  s'élant  remis  à  genoux, 
encense  le  saint  sacrement,  faisant  une  in- 
clination profonde  avant  cl  après,  les  deux 
minisires  soutenant  le  devant  de  sa  chape 
et  s'inclinanl  comme  lui;  en  même  temps  le 
cérémoniaire  va  prendre  le  grand  voile  à  la 
crédence.  Le  diacre  ayant  repris  l'enccnsuir, 
le  n  nd  au  thuriféraire  qui  était  resté  du  côté 
de  l'Epître. 

5.  Après  l'encensement,  le  célébrant  monte 
sur  le  plus  haut  degré,  le  sous-diacre  cl  le 
cérémoniaire  ajustent  le  grand  voile  sur  les 
épaules  du  célébrant;  jjuis  le  diacre  ayant 
fait  la  génuflexion  prend  le  calice  où  est 
le  saint  sacrement  de  la  main  gauche  par  le 
nœud,  et  de  la  droite  par  le  pied ,  se  tourne 
à  gauche  el  le  donne  debout  sans  inclination 
ni  baiser  au  célébrant  qui,  étant  à  genoux  , 
le  prend  de  la  main  gauche  par  le  nœud  cl 
met  la  droite  dessus.  Le  diacre  couvre  cn- 
suile  des  extrémités  de  l'écharpe  le  calice  et 
les  mains  du  célébrant,  fait  la  génuflexion 
an  saint  sacrement,  descend  sur  le  second 
degré  et  se  met  à  genoux  à  la  droite  du  célé- 
brant, le  sous-diacre  élant  à  sa  gauche. 

6.  Le  célébrant,  ayant  reçu  le  saint  sacre- 
ment, se  lève,  monte  sur  le  marchepied  et  se 
tourne  vers  le  chœur  avec  les  ministres  sa- 
crés; tout  le  clergé  se  lève  et  fait  la  génu- 
flexion à  deux  genoux,  à  l'exeepliou  néan- 
moins de  ceux  qui  sont  dans  les  hautes 
formes,  lesquels  ne  la  font  qu'après  être 
descendus;  le  diacre  passe  à  la  droite  du 
célébrant  et  le  sous-diacre  à  la  gauche  :  les 
Ihurifér.iires  et  les  porte-flambeaux  chau- 
genl  décote;  ceux  qui  sont  du  côté  de  l'E- 
pilrc  passent  du  côté  de  l'Evangile,  et  les 
autres  prennent  leurs  places  sans  tourner  le 
dos  au  saint  sacrement  ;  tous  se  tiennent 
debout  la  face  tournée  les  uns  vers  les  au- 
tres, jusqu'à  ce  qu'il  faille  partir  pour  aller 
au  reposoir;  ou  bien  tous  font  la  génuflexion 
deux  à  deux  et  changent  de  côlé  à  mesure 
qu'ils  se  placent  à  la  suite  île  la  croix. 

7.  Sitôt  que  le  célébrants'esl  tourne  vers  le 
chœur,  les  chapiersenlonnenirhy  mue /•'fin^e, 
linytta  ,  et  la  procession  commence  à  mar- 
cher, dans  l'ordre  (\u\  suit,  par  le -plus  long 
chemin  vers  la  chapelle  où  l'on  doil  mettre 
le  saint  sacrement;  le  clergé  suil  immédiate- 
ment la  croix,  les  moins  dignes  les  pre- 
miers; l'on  change  île  côte  en  sortant  du 
chœur  ou  aussitôt  qu'on  a  fait  la  génu- 
flexiim  deux  à  deux,  le  moins  digne  passant 
derrière  l'autre.  Après  les  chapiers  viennent 
les  porte-flambeaux,  puis  les  thuriféraires 
qui  encensent  continuellement  [Cœrein.  ep. 
l.  II,  c.  2i>,  fi.  .31;  le  chemin  par  où  le  saint 
sacrement  doil  passer,  l'un  de  la  gauche  à 
la  droite,  et  l'autre  de  la  droite  à  la  gauche, 


i)29 


JEU 


JEU 


239 


en  Ufîilant  icgercmcnt  leur  encensoir.  Enfin 
le  célébrant  marche  sous  le  dais  au  milieu 
(le  ses  minisires  qui  lèvenl  le  devant  de  sa 
chape  et  récitent  tout  bas  avec  lui  l'hymne 
i'aïuje,  lingua,  ou  bien  des  psaumes,  sans 
ajoulerG/on'a  Patri.{Mcrali,Haldcschi.)  Les 
prélats  et  les  personnes  de  condition  viennent 
Immédiatement  après,  ayant  des  cierges  à  la 
main  ;  mais  les  laïques  qui  portent  des 
flainbeaux  aussi  bien  que  les  confrères  du 
Saint-Sacrement  précèdent  ordinain  ment  la 
croix.  L'ordre  que  ceux  (lui  portent  le  dais 
doivent  garder  est  que  les  plus  dignes 
prennent  les  bâtons  qui  sont  devant  le  cé- 
lébrant, le  premier  à  la  droite,  et  l'autre  à  la 
gauche. 

8.  Le  porte-croix  et  les  acolytes,  étant  ar- 
rivés à  la  chapelle,  s'y  placent  à  l'enlrée 
pour  donner  lieu  à  tout  le  clergé  de  se  placer 
entre  eux  et  l'autel,  ils  demeurent  toujours 
debout.  Le  clergé  se  range  de  part  et  d'.iu- 
tre,  les  moins  dignes  auprès  de  la  croix  et 
les  plus  dignes  proche  de  l'autel,  laissant  un 
passage  libre  au  célébrant  et  à  ses  ministres: 
ils  se  mettent  à  genoux  quand  les.iinl  sacre- 
ment passe,  cl  y  demeurent  jusqu'à  ce  qu'il 
faille  se  retirer.  Les  clercs  qui  ont  porié  le 
dais  (s'ils  peuvent  le  laisser  à  la  porte  lie  la 
chapelle),  les  chapiers  de  la  messe,  les  thu- 
riféraires et  les  porte-flambeaux  s'appro- 
chent de  l'aulel,  les  plus  dignes  les  pre- 
miers. ' 

9.  Quand  le  célébrant  est  arrivé  au  bas 
du  marchepied,  le  diacre  y  monte,  se  met  à 
genoux  devant  le  saint  sacrement  un  peu 
du  côté  de  l'Epltre;  après  avoir  ôté  les 
extrémités  de  l'écharpe  qui  couvrent  les 
mains  du  célébrant,  il  prend  le  calice  sans 
aucun  baiser,  niellant  la  gauche  au-dessus 
de  celle  du  célébrant  et  la  droite  dessus  lo 
calice;  ayant  attendu  un  moment  que  le 
célébrant  et  le  sous-diacre  se  soient  mis  à 
genoux  et  aient  adoré  le  saint  sacrement,  il 
se  lève,  met  le  calice  sur  l'aulel  au  milieu 
du  corporal  ,  acionimode  proprement  le 
voile,  fait  la  génuflexion  et  revient  à  la 
droite  du  célébrant  ;  quand  on  est  à  genoux, 
les  chapiers  commencent  Tantiim  eryo  ; 
après  les  deux  premiers  versets,  le  célébrant 
ayant  quille  son  écharpe  se  lève  avec  le 
sous-diacre,  met  de  l'encens  dans  l'encensoir 
du  premier  thuriféraire  ;  après  s'être  mis  à 
genoux,  il  le  reçoit  des  mains  du  diacre,  et 
encense  de  trois  coups  le  saint  sacrement, 
faisant  une  inclination  protonde  avant  et 
après. 

10.  L'encensement  fait,  le  diacre  ou  un 
prêtre  en  étole  {linldeschi)  moule  à  l'autel  , 
fait  la  génuflexion,  met  le  calice  couvert 
comme  il  est  dans  le  petit  tabernacle,  fait  de 
nouveau  la  génuflexion  ,  ferme  le  taberna- 
cle, retourne  à  la  droite  du  célébrant  et  fait 
une  courte  prière  à  genoux  avec  lui.  Re- 
marquez que  si  le  diacre  est  obligé  de  se 
servir  d'un  petit  escabeau  pour  mellre  le 
saint  sacrement  dans  le  tabernacle,  il  fait 
la  première  génuflexion  avant  que  de  monter 
dessus,  et  en  descend  pour  faire  la  seconde 
avant  de  fermer  Ja  porte.  Selon  lo  Cérémo- 


nial des  évoques ,  liv.  »,  ch.  2.3,  n"  1.1,  le 
diacre  ayant  pris  le  saint  sacrement  ne  le 
dépose  pas  sur  l'aulel,  mais  dans  le  lieu 
préparé  ;  quand  on  l'a  encensé,  il  ferme  la 
jiorle  et  donne  la  clef  au  sacristain  ou  an 
cérémoniaire,  et  non  à  des  laïques,  quelle 
que  soit  leur  dignité.  [S.  R.  C.) 

11.  La  petite  prière  achevée,  ou  plutôt 
lorsque  l'hymne  est  finie,  chacun  se  lève,  le 
célébrant  et  lous  ses  officiers  font  la  génu- 
flexion à  deux  genoux  {Ualdeschi),  reçoivent 
leurs  barreltcs,  se  rangeant  pour  cela  en 
demi-cercle ,  les  officiers  sacrés  les  plus 
proches  du  célébrant ,  à  leurs  côtés  les 
porte-dais,  auprès  de  ceux-ci,  les  chapiers 
(le  la  messe,  ensuite  les  thuriféraires,  et  les 
porte  -  flambeaux;  le  cérémoniaire,  après 
avoir  donné  les  barrettes,  se  relire  entre  le 
dernier  chapier  et  le  second  thuriféraire. 
Tous  retournent  deux  à  deux  par  le  plus 
court  chemin  à  la  sacristie  dans  le  même 
ordre,  excepté  que  les  thuriféraires  et  les 
porte-flambeaux  précèdent  la  croix,  et  que 
les  plus  dignes  prennent  la  droite  en  sortant 
de  la  chapelle.  Après  leur  ilépart,  le  clergé 
fait  deux  à  deux  la  génuflexion,  les  plus 
dignes  les  premiers,  et  revient  aurhfpur  par 
le  plus  court  chemin  pour  réciter  vêpres  que 
le  célébrant  dit  à  la  sacristie  avec  ses  offi- 
ciers. Dans  le  chœur,  après  la  génuflexion 
faite  en  arrivant ,  chacun  debout  à  sa  place 
dit  le  Pater  et  l'Are;  ensuite  le  plus  digne 
commence  l'antienne  d'une  voix  médiocre, 
puis  celle  du  Magnificat,  et  dit  à  genoux  la 
Miserere  et  l'oraison. 

12.  Dès  qu'on  a  récité  les  vêpres,  un  prêtre 
en  étole  blanche ,  précédé  de  deux  porte- 
flambeaux,  va  prendre  le  ciboire  au  taber- 
nacle du  grand  autel  s'il  y  esl  encore;  ayant 
fait  la  génuflexion  il  monte  à  l'autel,  lire  le 
ciboire,  le  met  sur  le  corporal,  fait  une  nou- 
velle génuflexion  ,  se  met  à  genoux  sur  le 
marchepied,  reçoit  d'un  clerc  le  grand  voile 
sur  les  épaules,  se  lève,  fait  encore  la  génu- 
flexion, prend  le  ciboire  pour  le  porter  où 
repose  le  saint  sacrement ,  et  le  met  sur  un 
corporal;  il  fait  la  génuflexion,  se  met  à  ge- 
noux, dé|iose  le  voile,  se  lève,  fait  une  nou- 
velle génuflexion,  et  place  le  ciboire  der- 
rière le  calice  ou  à  côté;  il  fait  encore  la 
génuflexion  ,  ferme  le  petit  labernacle,  fait 
une  prière  sur  le  plus  bas  degré,  ensuite  la 
génuflexion  à  deux  genoux  sur  le  pavé  ,  et 
retourne  à  la  sacristie  la  léte  couverte  {Me- 
iHurialeritHum).  Ensuite  on  éteint  la  lampe, 
et  la  porte  du  tabernacle  du  grand  autel  doit 
êUe  toujours  ouverte  pour  ne  point  donner 
lieu  au  peuple  d'y  adorer  ce  qui  n'y  esl  pas. 
Après  les  vêpres  et  non  plus  lot,  on  éteint  les 
cierges  du  grand  autel  :  les  petits  officier» 
ôlenl  toul  ce  qui  est  sur  la  crédence  et  déla- 
cheat  les  épingles  des  parements  de  l'autel , 
afin  que  le  dépouillcaientse  uuissc  faire  plus 
facilement. 

§  IV.  Du  dépouillement  des  autels. 

1.  Quand  les  vêpres  sont  finies  et  que  le 
ciboire  est  transporté,  le  célébrant  et  le 
diacre  ayant  pris  des  étoles   violettes  sur 


fêl 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


234 


l'aube,  sans  manipules,  les  officiers  entrent 
au  chœur  dans  cet  ordre  :  le  thuriféraire,  les 
acolytes,  le  cérémoniaire  et  les  ministres 
sacres,  ayant  tous  les  mains  jointes,  parlent  de 
la  sacristie  de  la  même  manière  qu'ils  le  font 
pour  la  messe  solennelle;  ils  vont  au  bas 
des  degrés  de  l'autel,  où,  après  que  le  céré- 
moniaire a  reçu  les  barrettes,  ils  font  tous  la 
génuflexion,  excepté  le  célébrant  qui  ne  fait 
qu'une  inclination  profonde.  Etant  mon- 
tés à  l'autel,  le  célébrant  commence  tout 
haut  l'antienne  Divisermit,  que  le  chœur 
continue  étant  debout,  et  récite  ensuite  à 
voix  haute  le  psaume  Deus ,  Deus  meus, 
respice,  etc. ,  que  le  célébrant  récite  à  voix 
médiocre  avec  ses  ofQciers.  L'antienne  Gnie, 
le  célébrant  ôte  tous  les  ornemenls  de  Tau- 
tel,  n'y  laissant  que  la  croix  et  les  six  chan- 
deliers ;  ensuite  il  va  avec  ses  ofliciors  à  tous 
les  autres  autels, y  observant  les  mêmes  céré- 
monies :  on  ne  dit  néanmoins  qu'une  fois 
l'antienne  et  le  psaume.  Remarquez  qu'en 
ces  trois  jours  du  moins,  si  ce  n'est  pas 
l'usage  dans  tous  les  temps,  tous,  excepté  le 
célébrant  et  les  chapiers  (le  vendredi  tous 
sans  exception),  doivent  faire  la  génuflexion 
devant  l'autel  où  on  fait  l'office,  quoique  le 
saint  sacrement  ne  soit  pas  dans  le  taber- 
nacle, et  non  devant  le  reposoirsi  on  ne  passe 
pas  auprès.  Il  ne  doit  pas  non  plus  y  avoir  de 
l'eau  bénite  dans  l'église  (S.  K.  C.  1831),  si 
ce  n'est  pas  l'usage. 

§V.  Du  lavement  des  pieds. 

1.  Toutes  choses  étant  préparées  pour  le 
lavement  des  pieds,  l'officiant  ayant  pris 
dans  la  sacristie  une  aube,  une  étole  et  une 
chape  violettes,  les  ministres  sacrés  s'étant 
revêtus  d'ornements  blancs,  etl'encens  ayant 
été  bénit  à  l'ordinaire  ,  on  se  rend  proces- 
sionnellement  au  lieu  où  le  lavement  des 
pieds  doit  se  faire.  Le  thuriféraire  marche 
le  premier  suivi  du  sous-diacre  ,  portant  la 
croix  entre  les  deux  acolytes,  leurs  chan- 
deliers à  la  main;  le  clergé  vient  ensuite 
deux  à  deux,  et  enfin  l'officiant,  couvert 
aussi  bien  que  le  diacre  qui  marche  à  sa 
gauche. 

2.  En  arrivant  à  l'autel ,  le  sous-diacre 
quitte  la  croix,  qu'il  met  en  quelque  lieu 
convenable  au  côté  de  l'Evangile,  et  attend 
ensuite,  au  coin  du  marchepied  du  même 
côté,  que  le  célébrant  soit  arrivé.  Les  aco- 
lytes et  le  thuriféraire  au  milieu  font  d'abord 
la  génuflexion  sur  le  pavé,  et  se  retirent  de 
part  et  d'autre  aux  deux  côtés  du  marche- 
pied, où  ils  se  tournent  en  face.  Ceux  du 
chœur  qui  suivent  font  aussi  la  génuflexion 
doux  à  deux  devant  la  croix  de  cet  auiel,  et 
se  retirent  de  part  et  d'autre.  L'officiant  étant 
arrivé  au  bas  du  marchepied,  le  diacre  passe 
à  sa  droite  et  reçoit  sa  barrette,  le  sous- 
diacre  le  joint  à  la  gauche ,  et  les  petits 
officiers  s'étant  rangés  en  droite  ligne,  sa- 
luent la  croix  de  l'autel,  l'officiant  faisant 
seulement  une  inclination  profonde,  et  les 
autres  la  génuflexion.  Les  acolytes  et  le  thu- 
riféraire vont  ensuite  à  la  crédence  et  ne 
quittent  noiui  les  chandeliers  ni  l'encensoir. 


L'officiant  monte  à  l'autel,  le  baise  et  se 
relire  un  peu  du  côté  de  l'Evangile,  et  le 
sous-diacre  se  tient  au  bas  du  marchepied 
derrière  l'officiant.  Le  diacre  s'approche  de 
la  crédence,  où  le  cérémoniaire  lui  donne  le 
livre  des  Evangiles  qu'il  porte  au  milieu  de 
l'autel;  ensuite  il  fait  bénir  l'encens,  dit  le 
Munda  cor  meum,  demande  la  bénédiction 
et  va  chanter  l'Evangile.  Le  célébrant  passe 
en  même  temps  au  coin  de  l'Epltre,  et  se 
tient  tourné  vers  le  diacre  pendant  l'Evan- 
gile. En  un  mot,  on  observe  en  celte  occasion 
les  mêmes  cérémonies  qu'à  la  messe  solen- 
nelle. Après  que  l'officiant  a  baisé  le  livre  et 
qu'il  a  été  encensé,  il  descend  au  bas  de 
l'autel  où  il  fait  la  révérence  convenable 
entre  ses  deux  ministres,  et  va  ensuite  à  la 
crédence  où  il  quitte  sa  chape,  aidé  de  ses 
officiers  qui  quittent  aussi  leurs  manipules; 
il  prend  des  manches  de  linge,  et  se  ceint 
d'un  linge  en  forme  de  tablier,  puis  il  va 
faire  la  révérence  à  l'autel  avec  le  diacre  et  le 
sous-diacre,  le  thuriféraire  et  les  acolytes 
la  faisant  derrière  eux  les  mains  jointes; 
et  s'approchant  des  treize  pauvres  qui  sont 
assis  sur  les  bancs,  il  se  met  à  genoux,  leur 
lave  à  tous  le  pied  droit,  que  le  sous-diacre 
soutient  des  deux  mains  à  la  gauche  de 
l'officiant,  qui  l'essuie  avec  les  serviettes  qui 
lui  sont  présentées  par  le  diacre,  lequel  est 
à  sa  droite  ;  il  baise  ensuite  le  pied  et  donne 
l'aumône  à  chacun.  Le  premier  acolyte  à  la 
droite  du  diacre  verse  l'eau,  prenant  ganlc 
qu'elle  soit  tempérée;  le  second,  à  la  gauche 
du  sous-diacre,  met  un  bassin  sous  les  pieds 
des  pauvres  pour  la  recevoir  ;  le  thuriféraire, 
qui  a  laissé  son  encensoir  entre  les  mains  de 
quelqu'un,  se  place  un  peu  derrière  le  diacre 
pour  lui  donner  les  serviettes  blanches,  et 
recevoir  celles  qui  ont  servi  :  le  cérémoniaire 
présente  à  l'officiant  l'argent  qu'il  veut  don- 
ner aux  pauvres;  le  chœur  chante  les  an- 
tiennes et  les  versets  des  psaumes,  ainsi 
qu'il  est  prescrit  dans  le  Missel,  et  ne  cesse 
de  chanter  qu'après  que  l'officiant  a  lavé  ses 
mains. 

3.  Le  lavement  des  pieds  étant  achevé, 
l'officiant  retourne  avec  ses  ministres  au  bas 
de  l'autel,  y  fait  la  révérence  convenable  et 
se  retire  au  côté  de  l'Epîlre  proche  de  la 
crédence  où  il  lave  ses  mains;  les  officiers 
sacrés  les  lavent  aussi  après  lui;  les  acolyles 
versent  l'eau  et  présentent  l'essuie-main. 
Ensuite  l'officiant,  aidé  de  ses  ministres, 
quitte  les  manches  et  le  linge  dont  il  est 
ceint,  et  reprend  la  chape;  les  ministres  re- 
prennent aussi  leurs  manipules,  et  les  aco- 
lytesleurs  chandeliers;  alors  tous  les  officiers 
vont  au  bas  de  l'autel,  où  ils  se  rangent  en 
droite  ligne  et  font  la  révérence  convenable 
à  l'antel.  L'officiant,  ayant  les  mains  jointes, 
et  au  milieu  de  ses  ministres  qui  soutiennent 
le  Missel,  chante  les  versets  et  l'oraison,  à 
la  fin  de  laquelle  le  cérémoniaire  donne  les 
barrettes;  le  sous-diacre  ayant  fait  la  génu- 
flexion, va  prendre  la  croix  à  l'endroil  où  il 
l'a  mise  en  arrivant,  et  se  place  derrière  le 
célébrant,  où  les  acolyles  vont  le  joindre  : 
lorsque  l'ofQciaul  salue  l'autel,  tout  le  clergé 


233  JEU 

et  les  officiers,  à  l'cxccplion  au  porlo-croix 
et  des  acolylos,  font  la  nénullexioii  à  l'autel, 
et  011  retourne  à  la  sairislic  dans  le  uicuic 
ordre  qu'on  a  gardé  en  venant. 
TITKE   TROISIÈME. 
VV  JEUDI  SAINT  DiMS   LES  PETITES  ÉOLISES. 

Dans  les  églises  où  il  n'y  a  qu'un  seul 
prôlre,  il  faut  observer  à  proportion  ce  qui 
se  pratique  dans  les  églises  considérables. 
En  1821,  le  pape  a  déclaré  que  dans  les  pa- 
roisses où  l'on  peut  avoir  trois  ou  quatre 
clercs,  on  doit  observer  pendant  ces  trois 
jours,  autant  qu'on  pourra,  les  cérémonies 
indiquées  à  cul  effet  dans  un  petitRiluel,  que 
Dinolt  Xlil  a  fait  publier  en  1723  sous  le  ti- 
tre de  Memoriale  riluum,  d'où  l'on  a  extrait 
ce  qu'on  va  dire  pour  les  petites  églises, 
pendant  ces  trois  jours.  Le  jeudi  saint,  s'il 
n'y  a  qu'un  calice,  le  prêtre,  après  avoir 
pris  les  ablutions,  l'essuie  bien,  y  met  l'iios- 
tie  qui  doit  être  réstTvéc  pour  le  lendemain, 
le  couvre  et  le  place  comme  on  fait  au  com- 
mencement de  la  messe  basse,  et  purifie 
ensuite  les  doigts  dont  il  a  touché  le  saint 
sacrement.  Après  l'Kvangile  de  saint  Jean,  il 
passe  au  côté  de  rL[iître  pour  quitter  la 
chasuble  et  le  manipule,  et  prend  une  chape  ; 
mais  s'il  n'y  a  point  de  chape,  il  ne  quitte 
point  la  chasuble,  et  pour  lors  il  ne  va  pas 
au  côté  de  l'Iipîlrc;  mais,  après  avoir  fait  la 
génuflexion  au  milieu  de  l'autel,  il  descend 
sur  le  dernier  degré  où  il  donne  son  mani- 
pule à  un  clerc,  et  fait  une  courte  prière  à 
genoux;  ensuite  il  se  lève  et  met  de  l'encens 
dans  l'encensoir,  et  fait  le  reste  comme  ci- 
dessus.  A  la  procession,  un  clerc  porle  la 
croix  et  le  prdtre  est  précédé  du  thuriféraire 
qui  encense  le  chemin  par  où  il  doit  passer. 
On  chanic  l'hymne  Panye,  lingua.  Le  prêtre, 
étant  arrivé  au  lieu  où  on  doit  mettre  le 
saint  sacrement,  met  le  calice  sur  le  corpo- 
ral,  fait  la  génuflexion;  étant  descendu  sur 
le  second  degré,  il  quitte  son  écharpe,  met 
de  l'encens  dans  l'encensoir,  se  met  à  ge- 
noux et  encense  le  saint  sacrement.  Ensuite 
il  monte  à  l'autel,  fait  la  génuflexion,  met  le 
calice  dans  le  tabernacle,  et  fait  le  reste 
ainsi  qu'il  a  été  dit  ci-dessus.  Etant  sorti 
de  la  chapelle,  il  quitte  la  chape  ou  la  cha- 
suble, et  porte  le  ciboire  du  grand  autel  dans 
le  petit  tabernacle;  ensuite  il  quitte  l'etole 
et  va  au  chœur  pour  réciter  les  vêpres. 
Lorsqu'elles  sont  tiiiies,  il  fait  le  dépouille- 
ment des  autels,  et  récite  l'antienne  Uivise- 
riint,  etc. ,  et  le  psaume  Deus,  Deus  meus 
respice.  Si  le  prêtre  fait  le  lavement  des  pieds, 
il  prend  dans  la  sacristie  une  étole  et  un 
manipule  blanc  ou  sans  manipule,  avec  une 
chape,  et  va  processionnellement,  un  clerc 
portant  la  croix,  au  lieu  où  ia  cérémonie 
se  doit  faire.  H  bénit  l'encens,  encense  le 
missel  et  chante  l'Evangile  au  coin  de  l'autel 
comme  à  la  messe,  après  quoi  il  quitte  le 
manipule  et  la  chape,  et  fait  le  reste  comme 
il  a  été  dit  ci-dessus. 

Chapitre  I. —  Choses  à  préparer  pour  ce  jour. 
A  l'autel:  1*  le  devant  d'autel  sera  des  plus 

DiCTIONNÀlRB  DES   RlTES  SACRÉS.  II. 


JEU  231 

oeanx,  de  couleur  blanche;  2*  la  croix  au 
milieu  des  chanduliers  sera  couverte  d'un 
voile  blanc;  3"  on  mettra  le  missel  sur  sou 
pupitre,  au  lôté  de  l'Epître 

5i«r  la  crédence  :  l"  le  calice  pour  la  messe 
avec  le  voile  et  la  bourse  de  couleur  blanche 
et  deux  hosties  ;  2'  un  autre  calice  avec  pale, 
patène,  voile  et  ruban  de  couleur  blanche; 
3"  le  ciboire  avec  des  hosties  à  consacrer 
pourlacommunion  du  peuple  et  des  inUrmes; 
4°  les  burettes  avec  la  bassin  et  le  nianu- 
terge;  5°  la  croix  processionnelle  couverte 
d'un  voile  violet,  mais  le  voile  suspendu  au 
bâton  de  la  croix  doit  être  de  couleur  blan- 
che; (i°  l'encensoir  et  la  navette;""  l'étliarpe 
blanche;  8°  la  nappe  qui  doit  être  étendue 
au  balustre  pendant  la  communion  du  peu- 
ple ;  9'  la  crécelle  pour  annoncer  la  salutation 
angclique;  10"  on  place  en  un  lieu  convena- 
ble le  dais  ou  l'ombrelle,  pour  la  procession 
qu'on  fera  hors  du  balustre. 

A  la  sacristie  :l'  trois  surplis  pour  les 
clercs;  2°  l'.imicl,  l'aube,  le  cordon,  le  mani- 
pule, l'étole  et  la  chasuble  de  couleur  blan- 
che; 3°  une  clia|)e  blanche;  k'  une  élole 
violette;  5°  un  réchaud  avec  du  feu  et  des 
pincettes;  G' des  torches  ou  flambeaux,  ou 
des  cierges  pour  la  procession. 

.1  In  cliapclle  où  l'on  doit  déposer  le  saint 
sacrement  :  1°  cette  chapelle  doit  être  séparée 
du  grand  autel,  décemment  ornée  d'étofl'es 
précieuses  ((jui  ne  soient  pas  noires  ,  de  lu- 
mières, do  fleurs,  mais  sans  reliques  et  sans 
images  de  saints;  2*  sur  l'autel  qu'on  doit  y 
dresser  il  y  aura  une  espèce  de  coffre  bien 
décoré,  fait  en  forme  de  sépulcre,  fermant  à 
clef,  pour  y  déposer  le  calice;  3°  il  y  aura 
dans  ce  coffre  un  corporal  étendu  ou  une 
pale  ;  4"  un  autre  corporal  sur  l'autel  ;  5'  une 
petite  échelle  ou  escabeau  pour  aider  à  pla- 
cer le  calice  dans  le  sépulcre. 

CuAP.  H. — Cérémonies  à  faire  en  ce  jour. 
§  I.  De  la  messe  jusqu'à  \i  procession. 

1.  Ou  sonne  les  cloches  pour  rassembler 
le  peuple. 

2.  Les  clercs,  revêtus  de  surplis,  disposent 
toutes  choses,  comme  il  vient  d'être  dit. 

3.  En  même  temps  le  curé  entend  les  con- 
fessions de  ses  paroissiens. 

'*.  A  l'heure  convenable,  le  curé  qui  doit 
célébrer  se  revêt,  pour  la  messe,  des  orue- 
mcnls  de  couleur  blanche. 

5.  Le  premier  clerc  allume  les  cierges 
du  grand  autel,  met  le  calice  au  mi!ieu,°et 
plus  en  arrière,  le  ciboire  qui  contient' les 
petites  hosties. 

C.  Tous  vont  à  l'autel  dans  cet  ordre  :  le 
premier  clerc  marche  avant  tous;  viennent 
ensuite  les  deux  autres  de  front,  et  en  der- 
nier lieu  le  célébrant  couvert,  tous  ayant  le» 
mains  jointes. 

7.  Le  célébrant  commonco  la  messe  nu  bas 
de  l'autel,  en  oniL-ttaiit  le  psaume  Judica  et 
le  Gloria  Patri. 

8.  Au  Gloria  in  excelsis,  on  sonne  les  cIo- 
ches;  ensuiie  on  ne  les  sonne  plus  jusqu'aq 
samedi  .saint. 

y.  Outre  l'hostie  pour  la  messe,  on  eu 
8 


'23S 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


23» 


consacre  anc  antre  grande,  avec  les  petites 
pour  la  communion  du  peuple  et  des  in- 
firmes. 

10.  On  dit  VAgntis  Dei,  mais  on  ne  donne 
pas  la  puis,  quand  même  on  chanterait  une 
messe  solennelle. 

11.  Pendant  que  le  célébrant  dit  les  orai- 
sons avant  la  rommunion,  le  premier  clerc 
porte,  de  la  crédence  à  l'autel,  le  calice  vide 
avec  la  pale,  la  patène,  le  voile  et,  un  rubaa 
de  couleur  blanche. 

12.  Le  célébrant,  ajant  pris  Le  précieux 
éang  et  couvert  le  calice,  met  l'autre  calice 
au  milieu  du  corporal  et  le  découvre. 

13.  Il  fait  la  génuflexion,  et  met  dans  ce 
calice  l'hostie  consacrée  pour  le  lendemain; 
il  le  couvre  de  la  pale,  met  par-dessus  la 
patène  renversée,  couvre  le  tout  avec  le  voile 
et  fait  la  génuflexion. 

14.  11  prend  le  ciboire,  le  place  devant  le 
calice  voilé,  le  découvre,  fait  la  génuflexion 
et  se  retire  au  côté  de  l'Evangile,  la  face 
tournée  vers  le  côté  de  l'Epître  [Cœrem.  ep. 
l.  II,  cap.  29;  Bauldry,  pag.  3,  cap.  11,  art, 
10,  n.  4). 

15.  Pendant  cela  un  clerc  dit  le  Confiteor 
au  côté  de  l'Epître,  étant  à  genoux,  aussi 
bien  que  tous  ceux  du  chœur  qui  doivent 
communier,  et  tout  le  peuple;  ensuite  le  cé- 
lébrant dit  :  Misereatur,  etc.,  Indulgentiam, 
etc. ,  à  l'ordinaire. 

16.  Le  célébrant  fait  la  génuflexion  au  mi- 
lieu de  l'autel,  prend  le  ciboire,  se  retourne 
vers  les  communiants  et  dit  à  l'ordinaire  : 
Ecce  Agnus  Dei,  etc. 

17.  La  communion  du  clergé  se  fait  près 
de  l'autel,  ensuite  celle  du  peuple  au  balus>tre, 
chacun  tenant  la  nappe  tendue  devant  sa 
poitrine. 

18.  Après  la  communion,  le  célébrant  met 
le  ciboire  sur  l'autel,  le  couvre  et  le  remet 
dans  le  tabernacle. 

19.  Ensuite  ayant  d'\t:Quod  ore,  etc.,  il 
prend  la  première  ablution,  fait  la  génu- 
flexion, reçoit  sur  le  calice  l'ablution  des 
doigts  à  l'ordinaire,  retourne  au  milieu,  fait 
la  génuflexion  et  prend  la  dernière  ablution. 

20.  On  porte  le  calice  de  la  messe  à  la 
crédence;  on  allume  les  flambeaux  et  les 
cierges  à  la  chapelle  du  sépulcre  ;  on  prépare 
le  dais  ou  l'ombrelle,  et  l'on  distribue  des 
cierges  aux  confrères  du  Sainl-Sucrement 
(s'il  y  en  a),  ou  aux  plus  distingués  du  peuple. 

21.  Le  célébrant  continue  la  messe  en 
observant  les  choses  suivantes  :  ayant  essuyé 
le  calice,  il  fait  la  génuflexion,  va  au  coin  de 
l'Epître, etlil  l'antienne  appelée  communion; 
il  vient  au  milieu,  fait  la  génuflexion,  baise 
l'autel,  se  relire  vers  le  coin  de  l'Evangile, 
et  dit  :  Dominus  vobiscum;  il  retourne  au 
milieu,  fait  la  génuflexion  et  va  au  coin  de 
l'Ëpitre  où  il  lit  la  poslcommunion;  il  va  de 
nouveau  an  milieu,  fait  la  génuflexion,  baise 
l'autel  et  se  retourne  comme  auparavant, 
pour  dire  :  Dominus  vobiscum  et  Ile  misse,  est  ; 
il  se  retourne  vers  l'autel,  fait  la  génuflexion, 
dit  Placeat  tibi,  baise  l'autel,  dit  BenedicaC 
vos,  et  fait  une  nouvelle  géuuflexioii  ;  il  se 
relire  un  peu  vers  le  côté  de  l'Evangile, 


donne  la  bénédiction  cl  va  au  coin  de  l'a  u! cl  j 
sans  achever  le  tour  et  sans  revenir  au  mi- 
lieu; il  dit  l'Evangile  de  saintJean,  faisant  le 
signe  de  la  croix  sur  le  carton,  et  non  sur 
l'autel;  à  Verbum  caro,  etc.,  il  fait  la  génu- 
flexion vers  le  saint  sacrement. 

22.  Le  célébrant,  ayant  terminé  la  messe, 
va  au  milieu  de  l'autel,  fait  la  génuflexion, 
et  va,  par  le  plus  court  chemin,  au  bas  des 
degrés  du  côté  de  l'Epître. 

23.  Là,  aidé  par  les  clercs,  il  dépose  la 
chasuble  et  le  manipule,  et  prend  une  chape 
blanche. 

§  II.  Procession  du  saint  sacrement  à  la  chapelle  du  sé- 
pulcre. 

1.  Le  célébrant  va  devant  l'autel,  fait  la 
génuflexion  sur  le  pavé  (à  deux  genoux,  selon 
Baldeschi),  et  se  met  à  genoux  sur  le  plus 
bas  degré,  où  il  fait  une  courte  prière. 

2.  Le  premier  clerc  prend  l'encensoir  et  la 
navette  garnis,  et  s'approche  du  célébrant. 

3.  Celui-ci  se  lève,  met  de  l'encens  dans 
l'encensoir,  sans  le  bénir,  la  navette  lui  étant 
présentée  par  le  second  clerc. 

4.  Le  célébrant  monte  les  degrés  de  l'autel, 
se  met  à  genoux  sur  le  bord  du  marchepied, 
et  encense  le  saint  sacrement  renfermé  dans 
le  calice. 

5. Ensuite  il  reçoit  sur  ses  épaules  l'écharpe 
blanche,  se  lève,  s'approche  de  la  table  de 
l'autel,  fait  la  génuflexion,  se  relève  et  attache 
le  voile  du  calice  avec  un  ruban  blanc. 

G.  Ensuite  il  prend  le  calice  de  la  main 
gauche  par  le  nœud,  pose  la  droite  sur  le 
calice,  et  le  second  clerc  étend  par-dessus 
les  extrémités  de  l'écharpe. 

7.  Le  célébrant  ayant  pris  le  calice  se 
tourne  vers  le  peuple,  et  commence  l'hymne  : 
Pange  lingua,  etc. 

8.  Tous  vont  à  la  chapelle  du  sépulcre  dans 
l'ordre  suivant: 

1°  La  bannière  de  la  confrérie  du  Saint- 
Sacrement. 

2' Les  membres  de  cette  confrérie  ou  autres 
pieux  laïques  avec  des  flambeaux. 

3°  Le  troisième  clerc  portant  la  croix  pro« 
cessionnelle. 

4°Le  premicrclerc  avec  l'encensoir  fumant. 

5°  Le  célébrant  sous  le  dais  ou  sous  l'om- 
brelle, ayant  à  sa  gauche  le  second  clerc 
qui  relève  l'extrémilé  antérieure  de  ses 
vêlements,  quand  il  monte  à  l'autel  et  quand 
il  se  met  à  genoux,  récitant  tous  deux  l'hymne 
Pange  lingua,  à  voix  basse. 

9.  Arrivés  à  la  chapelle,  tous  se  disposent 
en  deux  lignes,  de  manière  que  le  thurifé- 
raire et  le  célébrant  sous  le  dais  puissent 
passer  au  milieu  d'eux. 

10.  Ceux  qui  portent  la  bannière  et  la 
croix  restent  plus  éloignés  de  la  chapelle. 

11.  Le  célébrant  monte  à  l'autel,  y  dépose 
le  calice,  fait  la  génuflexion,  revient  sur  le 
plus  haut  degré,  se  met  à  genoux  sur  le  bord 
du  marchepied,  et  quitte  l'écharpe. 

12.  En  même  temps  ceux  qui  ont  porté  le 
dais  le  remettent  à  sa  place. 

13.  Le  célébrant  se  lève,  met  de  nouveau 
de  l'encens  dans  l'euceasoir,  sans  le  bénir, 


257 


JEU 


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S!38 


el  sans  qu'on  baise  sa  main  ;  ensuite  il  se  met 
à  genoux  sur  le  bord  du  marchepied,  encense 
le  saint  sacrement,  el  les  clercs  disent:  Tari' 
luin  ergo,  etc. 

i^.  Le  célébrant,  ayant  quille  l'encensoir 
se  lève,  s'approche  de  l'autel,  fait  la  génu- 
flexion, prend  le  calice  et  le  place  dans  le 
sépulcre,  le  second  clerc  lui  présentant  l'es- 
cabeau, s'il  en  a  besoin. 

13.  H  fait  encore  la  génuflexion,  ferme  le 
sépulcre,  réitère  la  génuflexion,  et  descend 
sur  le  pavé  de  la  chapelle. 

16.  Le  célébrant  se  met  à  genoux  sur  le 
plus  bas  degré  de  l'autel;  après  une  courte 
prière  il  selèvo,  fail  sur  le  pavé  la  génuflexion 
a  deux  genoux,  et  précédé  de  la  croix  il  re- 
tourne au  grand  autel,  la  tête  couverte,  au 
milieu  des  deux  autres  clercs. 

§  lU.  Trauspori  du  cibuirc 

1.  Tous  étant  arrivés  devant  l'autel,  on 
remet  la  croix  à  sa  place;  le  second  el  le 
troisième  clerc  prennent  des  flambeaux  al- 
lumés. 

2.  Le  célébrant  fait  la  génuflexion,  monte 
à  l'autel,  lire  le  ciboire  du  tabernacle,  le  met 
sur  le  corporal,  el  fait  la  génuflexion. 

3.  Il  se  met  à  genoux  sur  le  bord  du  mar- 
chepied, et  le  premier  clerc  lui  met  l'écharpe 
sur  les  épaules. 

h-.  Il  s'approche  de  l'autel,  fait  la  génu- 
flexion, prend  le  ciboire  avec  les  mains  cou- 
vertes de  l'écharpe  et  précédé  par  les  clercs 
avec  des  flambeaux,  il  le  porte  à  l'autel  du 
sépulcre,  le  met  sur  le  corporal,  el  fait  la 
génuflexion. 

5.  Ensuite  il  se  met  à  genoux  sur  le  bord 
du  marchepied,  et  quille  l'écharpe;  il  fait  la 
génuflexion  devant  l'autel,  ouvre  le  sépulcre, 
et  y  place  le  ciboire  derrière  le  calice. 

(i.  11  fait  la  génuflexion  et  ferme  le  sépul- 
cre; puis  ayant  fait  sa  prière  sur  le  plus  bas 
degré,  il  fait  à  deux  genoux  la  génuflexion 
sur  le  pavé,  et  retourne  à  la  sacristie,  la  této 
couverte. 

7.  Là  il  quitte  la  chape  et  l'étole  blanches, 
et  prend  seulement  l'étole  violette  qu'il  croise 
sur  sa  poitrine. 

§  IV.  Dé(iouillemeDt  dos  aulels. 

1.  Le  célébrant  ainsi  vêtu  va  à  l'autel  avec 
ses  clercs  qui  tiennent  les  mains  jointes. 

2.  Etant  di-bout  sur  le  pavé,  il  commence 
à  haute  voix  l'antienne  :  Diviserunt  sibi;\\  dit 
le  psaume  :  Deus,  Deus  meiis,respice  in  me,  etc., 
alternativement  avec  les  clercs. 

3.  En  même  temps  le  célébrant  monte  à 
l'autel,  Ole  la  première  nappe,  puis  les  deux 
autres. 

k.  Les  clercs  prennent  les  nappes,  et  ôtent 
les  vases  de  fleurs,  le  devant  d'antel,  le  ta- 
pis, etc.,  en  sorte  qu'il  ne  reste  à  l'autel  que 
la  croix  et  les  chandeliers  avec  les  cierges 
éteints. 

5.  Après  avoir  dépouillé  le  grand  autel,  le 
célébrant  va  dépouiller  les  autres,  s'il  y  en  a. 

Nota.  11  doit  rester  à  chaque  autel  la  croix 
et  les  chandeliers  droits  et  non  éteadas, 
cuiuuie  on  le  fait  eu  cerlaius  lieux. 


6.  Ayant  dépouillé  les  antres  autels,  le 
célébrant  retourne  au  grand  autel;  là,  le 
psaume  étant  terminé  el  l'antienne  répétée, 
il  se  met  à  genoux  avec  les  clercs  au  signal 
de  la  salutation  angéliquedonné  par  un  clerc 
avec  la  crécelle. 

7.  Ensuite  le  célébrant  se  lève,  fait  à  la 
croix  seulement  une  inclination  profonde 
(parce  qu'il  est  revêtu  de  ses  ornements)  ;  les 
clercs  font  la  génuflexion,  et  l'on  retourne  à 
la  sacristie. 

8.  Il  quitte  ses  ornements,  fait  à  l'ordinaire 
son  action  de  grâces  et  veille  à  ce  que  chaque 
chose  soit  remise  à  sa  place. 

9.  Le  premier  clerc  ôte  le  voile  blanc  de 
la  croix  du  grand  autel  cl  laisse  ou  remet 
le  voile  violet. 

10.  Le  curé  aura  soin  qu'il  y  ait  continuel- 
lement quelqu'un  en  prière  devant  le  saint 
sacrement,  à  la  chapelle  du  sépulcre,  et  qu'il 
y  ait  toujours  un  nombre  convenable  de 
cierges  ou  flambeaux  allumés. 

Nota.  Tout  ceci  est  extrait  du  petit  Rituel 
du  pape  Benoit  XIll  pour  la  ville  de  Rome. 

VARIÉTÉS. 

Plusieurs  Missels  de  France  mettent  la 
procession  et  les  vêpres  avafit  la  fin  de  la 
messe,  comme  le  samedi  saint.  Il  en  est  de 
même  le  vendredi  saint.  Le  lavement  des 
pieds  ne  se  fait  qu'à  douze  personnes.  Le 
jeudi  saint  comme  le  samedi  saint,  on  sonne 
pendant  le/'aferpourdonncr  lederniersignal 
de  vêpres.  A  Lyoî»  on  sonne  même  au  mo- 
ment de  la  procession  au  reposoir  dans  cer- 
taines églises.  (Si  on  explique  aux  fidèles  les 
raisons  de  certaines  cérémonies,  et  qu'ils 
voient  le  contraire  pratiqué  ailleurs,  ils 
peuvent  être  déconcertés  :  preuve  des  avan- 
tages de  l'uniformité.) 

JEUNE. 

(Traité  dos  saiuts  mystères,  de  Cotlet.) 
1.  Définition  el  division  du  jeûne.  —  2.  Le 
jeûne  naturel  sévèrement  prescrit  avec  la 
communion  dès  les  premiers  siècles  de  l'E- 
glise. —  3.  Etendue  el  rigueur  de  ce  jeûne. 

—  4.  Fausses  conséquences  que  le  scrupu- 
leux tire  de  ce  principe.  —  5.  Fumée  de  la' 
bac.  —  6,  7,  8.  Plusieurs  difficultés  sur 
cette  matière.  —  9.  Le  jeûne  peut  être  rom- 
pit par  une  action  forcée. —  10.  Y  a-l  il  lé- 
gèreté de  matière  en  fait  de  jeûne  naturel  ? 

—  11.  liaisons  de  Giherl  peu  concluantes. 

—  12.  Que  faire  quand  on  doute  si  l'on  a 
rompu  le  jeûne  eucharistique?  —  13.  On 
peut  communier  sans  être  à  jeun,  ou  quand 
cela  est  nécessaire  pour  empêcher  la  profa- 
nation de  l'Eucharistie.  —  14.  Ou  quand 
on  ne  s'aperçoit  que  l'on  a  bu  ou  mangé, 
qu'après  la  consécration.  —  13.  Que  faire 
si  l'on  s'en  souvient  auparavant?  —  16. 
Conduite  à  garder  lorsqu'on  aperçoit  des 
parcelles  après  les  ablutions.  —  17.  Trois 
autres  difficultés  sur  cette  malière.  —  18, 

19.  La  nécessité  d'éviter  le  scandale  et  de 
recevoir  le  viatique  excusent  du  jeûne.  — 

20.  Peut-on  célébrer  pour  communier  un 
malade,  qui  autrement  mourrait  sans  sacre- 
ment  ?—  21.  Oupour  actievtr  la  messe  qu'un 


S50 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


240 


autre  ne  peut  finir?  —  22.  Dispense  accor- 
dée à  Rome  pour  la  messe  de  minuit.  —  23. 
Cas  d'un  prilre  qui  la  veille  de  Noël  se 
trompe  d'une  heure. 

1.  Le  jeûne  consiste  dans  un  cerlain  genre 
d'abstinence  :  et  c'esl  pour  cela  qu'on  peut 
distinguer  autant  d'espèces  de  jeûne  qu"il  y 
a  de  choses  dont  on  peut  s'abstenir  par  prin- 
cipe de  raison  ou  de  vertu.  11  y  a  un  jeûne 
moral,  qui  règle  la  mesure  des  aliments  sur 
le  degré  des  besoins  du  corps  ;  et  celte  tem- 
pérance exacte  a  été  pratiquée  par  les  plus 
sages  philosophes  du  paganisme  (1).  Il  y  a  un 
jeûne  spirituel,  qui  écarte  le  péché,  qui  rè- 
gle les  sens,  qui  met  un  frein  aux  pas- 
sions (2).  Il  y  a  un  jeûne  ecclésiastique,  qui 
exclut  certains  aliments,  et  ne  permet  les 
autres  que  selon  une  juste  quantité.  Enfin  il 
y  a  un  jeûne  naturel,  qui  consiste  à  n'avoir 
rien  pris  depuis  l'heure  de  minuit,  ni  par 
forme  de  nourriture,  ni  par  forme  de  médi- 
cament ;  et  c'est  ce  genre  de  jeûne  eucha- 
ristique dont  nous  traiterons  ici,  et  sur  le- 
quel la  bonne  et  la  mauvaise  théologie  for- 
ment une  fouie  de  diUGcullés. 

Pour  aller  du  plus  certain  à  ce  qui  l'est 
moins,  nous  disons  d'abord  que  le  jeûne  na- 
turel est  commandé  de  droit  apostolique 
avant  la  communion  ;  et  qu'on  ne  peut,  hors 
les  cas  de  nécessité,  y  manquer  sans  péché 
mortel. 

2.  La  première  partie  de  cette  propositioa 
se  prouve  par  la  fameuse  règle  de  saint  Au- 
gustin (3),  que  tout  usage  universellement 
observé  dans  l'Eglise,  sans  avoir  jamais  été 
introduit  par  aucun   concile,  se  peut  très- 

t'ustement  rapporter  à  l'autorité  apostolique. 
Un  effet  il  est  constant,  que  la  pratique  de 
communier  à  jeun  ,  quoique  d'abord  elle 
n'ait  pas  été  suivie  par  les  premiers  fidè- 
les (k),  s'est  introduite  de  si  bonne  heure 
dans  le  christianisme,  qu'à  parler  morale- 
ment, ou  la  voit  dès  les  premiers  siècles 
faire  une  loi  étroite  dans  l'Orient  et  dans 
l'Occident  (5).  C'est  la  remarque  de  saint 
Augustin,  qui  eût  pu  l'établir  par  l'autorité 
de  saint  Chrysostome,  et  de  saint  Basile, 
du  grand  évéque  de  Carthage  et  de  Tertul- 
iien. 

Je  sais  qu'en  quelques  Eglises  on  commu- 
niait le  jeudi  saint  après  le  repas  du  soir,  à 
l'exemple  du  Sauveur  (6j  ;  et  que  cette  pra- 
tique avait  lieu  tous  les  samedis  de  l'année 

(1)  Vide  S.  Hieronyni.,lib.  ii  adversus  Jovinian.,  cap.  9. 

(2)  Nonne  hoc  est  magis  jejuniuiu  quod  t-legi  ?  Dissolve 
cogilationes  iaipielaiis,  Isaiœ  lvui.  Jejuniiim  magnum  et 
gc'iierale,  est  absiiuere  ab  iuiquilalibus,  el  illicilis'volupta- 
libus  saeculi;  quod  est  perteclum  jejuuiuai.  ^u^.  Iracl.  17 
in  Joan. 

(3)  yund  universa  leuet  Ecclesia,  nec  conciliis  inslitu- 
lum,  sed  semper  retenlura  est,  nonnisi  aposlolica  auctori- 
Ule  institulum  reclissmie  creiiilM.  Aug.  l.  iv  de  bapt., 
cap.  24. 

(i)  On  l'infère  du  chapitre  xi  del.i  I"  E|  ttrc  aux  Corin- 
thiens. Voyez  S.  Augustin,  epwl.  118,  c.  6,  et  i-lusieursan- 
très  iiiierpi  êtes,  qui  se  fondent  sur  ce  que  les  Oirinlhierr» 
voulaient  imiter  la  conduite  qu'avait  gardée  le  Sauveur 
dans  l'institution  de  l'Eucliaristie.  S.  Chrysostome,  Uoiml. 
27,  prétend  au  contraire  que  les  agapes  suivaient  l.i  com- 
munion. Le  texte  de  l'Apôlre  favorise  la  première  opi- 
nioa  ;  mais  il  ne  nous  paraît  pas  l'établir  invinciblement. 

(S)  Plaeuit  Spiritai  saucto,  ut  iu  bouoreni  lauti  sacra- 


en  plusieurs  villes  et  villages  d'Egypte  (T)  ; 
mais  le  premier  cas  était  une  de  ces  excep- 
tions qui  affermissent  la  règle  ;  et  le  secotid 
ressemble  assez  à  un  abus 

La  seconde  partie  de  notre  proposition, 
qui  détermine  au  mortel  le  violeinenl  de  la 
loi  du  jeûne  eucharistique,  est  fondée  sur  la 
commun  sentiment  des  fidèles,  sur  les  or- 
donnances réitérées  des  pasteurs,  et  sur 
l'importance  de  la  loi  dont  il  s'agit.  L'Eglise 
naturellement  indulgente  porte  sur  ce  point 
sa  rigueur  jusqu'à  une  espèce  de  judaïsme  : 
il  est  hors  de  doute  qu'elle  a  eu  ses  raisons. 
Sicile  se  relâchait  le  moins  du  monde  sur 
cette  matière,  un  demi-siècle  ne  serait  pas 
écoulé,  qu'on  verrait  renaître  les  scandales 
dont  saint  Paul  se  plaignit  si  vivement  aux 
Corinthiens.  Si  dans  un  siècle  où  le  sang  de 
Jésus-Christ  fumait  encore  on  a  pu  se  livrer 
à  de  fâcheux  excès  en  approchant  ou  en 
sortant  de  la  lable  sainte,  que  ne  ferait-on 
pas  dans  un  temps  où  la  foi  est  si  rare,  la 
piété  si  affaiblie?  Nous  reprendrons  ce  sujet 
un  peu  plus  bas. 

3.  Je  dis  en  second  lieu  que  la  loi  du 
jeûne  eucharistique  veut  que  depuis  minuit 
du  jour  où  l'on  se  propose  de  communier 
on  n'ait  pris  chose  quelconque  par  manière 
d'aliment,  de  boisson,  de  médecine,  rien  en 
un  mot  qui  puisse  se  digérer  à  l'ordinaire. 
C'est  la  doctrine  constante  des  pasteurs  et  du 
peuple,  qui,  quelque  désir  qu'ils  eussent  de 
participer  au  corps  du  Seigneur,  s'en  abstien- 
uenl,  lors  mcmt>  que  par  mégarde  ils  ont  bu 
ou  mangé,  etc.  La  rubrique  y  est  formelle  (8); 
et  l'Eglise  s'en  explique  d'une  manière  qui 
annonce  une  loi  incontestable. 

Quoique  ce  principe  soit  sûr,  on  n'est  pas 
tout  à  fait  d'accord  sur  les  conséquences  qui 
en  résultent.  Le  scrupule  les  étend  au  delà 
de  leurs  bornes;  la  liberté  d'opinion  les  res- 
serre un  peu  trop  :  etforçous-nuus  d'éviter  ce 
double  écueil. 

4.  Pour  le  faire,  nous  dirons  d'abord  à 
ceux  qui  s'alarment  mal  à  propos  que  rien 
de  ce  qui  passe  dans  l'estomac  par  manière 
de  salive  ou  de  simple  respiration  n'em- 
pêche le  jeûne  naturel.  Ainsi  la  pituite,  le 
sang  qui  coule  des  gencives  ou  du  cerveau, 
les  restes  du  vin  ou  d'eau  avec  lesqtiels  on 
s'est  lavé  la  bouche  (9),  les  parcelles  da 
viande  qui  quelquefois  s'attachent  aux 
dents,  et  qui  sans  qu'on  y  pense,  ou  malgré 

menti  in  os  Christiani  prius  corpus  Domini  inlret,  quani 
cseteri  cibi  :  nam  ideo  per  universum  orbem  nios  iste  ser- 
valur.  Aug.  ep.  3i,  ii.  7. 

(6)  lit  sacramenta  altaris  non  uisi  a  jejunis  hnminibuj 
celebrenlur,  exccpio  uuo  die  anniversario: quocœna  Duniinï 
celebratur,  CoiuilH  Carlhag.  wucmx.  i'i,  Labb.  tom.  Il,  p. 
1171. 

(7)  In  multis  urbibus  ac  vicis  iEg)pli,  contra  rcceplam 
omnium  cousuetudinem,  die  sabbaii  sub  vesperam  conve- 
nientes,  jani  piansi  sacra  mysteria  pcrcipiunt.  Sozom.  (, 
vu,  c.  19,  edil.  Vulos. 

(8)  Si  quis  fioii  est  jejiinus  posl  mediam  noctem,  eliam 
per  sumptioneni  a(iux-,  vel  alterius  poius  sut  cibi  per  ino. 
duni  etiani  medicinse,  et  in  quautumcumque  parva  quaa- 
tiiale,  non  potesl  couimuiiicare,  uec  celebrarc.  Rubric, 
m  pnil.,  lil.  7. 

(9)  Si  lavande  os,  degluliatur  slilla  aquK  praeler  inlen< 
liouem,  nou  impeditor  cuuuuuuio.  Hubrua. 


m 


JEU 


JEU 


9(? 


qu'on  on  ait,  s'avalent  avec  la  sauve,  no 
doivent  pas  empocher  la  communion. 

Il  en  est  de  même,  scion  Sjlvius  et  les 
plus  rigides  théologiens  ,  si  on  se  borne  à 
goûter  du  vin  ou  un  bouillon,  à  mordre  un 
fruit,  ou  queUiue  autre  chose  semblable, 
sans  rien  faire  passer,  si  ce  n'est  peut-être 
par  manière  de  salive  :  c'est  que  dans  ces 
occasions  on  ne  peut  dire  qu'un  homme  ait 
mangé  ou  bu.  Ce  serait  autre  chose  s'il  al- 
lait jusqu'à  avaler  :  car  alors  la  plus  pe- 
tite quantité  romprait  son  jeiine.  Ainsi,  quoi- 
qu'on ail  de  la  peine  à  entrer  dans  un  détail 
qui  devient  odieux  à  force  de  devenir  mince, 
je  ne  crois  pas  avec  Quarti  et  Diana  qu'un 
homme  qui  avale  volontairement  quelques 
grains  d'anis,  qui  lui  étaient  restés  dans  la 
bouche,  garde  le  jeûne  rigoureux  que  l'E- 
glise prescrit  pour  la  communion.  Ce  n'est 
point  du  tout  là  ce  qu'on  appelle  trajecdo 
per  modum  sulivœ  ;  c'est  une  manducaliou 
très-libre. 

5.  On  ne  doit  pas  non  plus  s'inquiéter  de 
ce  qui  ne  passe  dans  l'estomac  que  par  ma- 
nière de  respiration  ,  comme  la  poussière,  la 
pluie,  un  moucheron.  J'y  ajouterai,  contre 
Poiitas  (I)  ,  la  fumée  du  tabac.  Autrement 
un  homme  qui  voyage  avec  des  fumeurs  d« 
profession,  et  qui  en  avale  toujours  peu  ou 
beaucoup,  ne  pourrait  célébrer,  quand  il  est 
arrivé  au  terme.  On  me  dira  que  c'est  mal- 
gré lui  :  j'en  conviens;  mais  outre  que  celle 
raison  n'est  pas  concluante  ,  comme  on  le 
verra  plus  bas ,  je  ne  crois  pas  que  ceux  qui 
fument,  souvent  par  nécessité,  respirent  vo- 
lontairement ce  qu'ils  renvoient  de  toutes 
leurs  forces.  Il  en  est  de  même ,  et  parle 
même  principe,  de  ceux  qui  dans  une  cui- 
sine avalent  quelque  partie  de  la  fumée  des 
viandes  qui  s'y  préparent.  Nous  ne  pouvons 
cependant  dissimuler  que  d'habiles  théolo- 
giens (2)  excluent  de  la  communion  ceux 
qui  de  plein  gré,  ou  par  le  moyen  de  quelque 
instrument,  avaleraient  la  fumée  des  vian- 
des ou  du  tabac. 

6.  Mais  que  dire  de  ceux  qui  avaleraient 
un  louis  d'or,  un  morceau  de  plomb,  un  pe- 
tit os,  de  la  craie,  du  papier,  et  autres  choses 
pareilles  qui,  de  leur  nature,  ne  sont  pas  co- 
viesliblesT 

11  y  a  des  docteurs  qui  défendent  la  com- 
munion dans  tous  ces  cas  :  ils  en  donnent 
pour  raison,  1°  que  selon  la  doctrine  de 
saint  Thomas  (3)  il  n'est  pas  nécessaire, 
pour  rompre  le  jeûne,  que  ce  qui  passe  dans 
l'estomac  nourrisse:  le  poison,  par  exemple, 
ne  nourrit  pas,  mais  tue  l'homme,  et  ce- 
pendant on  ne  pourrait  communier  qu'en 
viatique  ceux  qui  en  auraient  pris  ;  2'  que 
personne  n'admettrait  à  la  sainte  table  une 
femme  qui,  par  mauvais  goût,  ou  pour  tem- 
pérer la  chaleur  naturelle,  aurait  mangé  de 
la  terre  ou  du  charbon ,  comme   cela  est 

(I)  Pnnlns,  v.  Messe,  cas  6. 

(ajSaluianliceiises, tract,  i,  cap.  7,  n.  7t. 

(.■)  Noc  rpluit,  ulruin  aliquM  Imjiismoili  nulriat  ve!  non 
iiiiliiii,  aiil  |irr  so,  aut  cuni  aliis,  duiiimodo  suiiiatur  per 
iiiudum  oil)i  vel  polus.  S-  Tliom.  m  p  ,  q.  80,  ail.  8  ad  i-, 
Ct»  deruières  paroles  :  Dummodo  swnatuT,  etc.,  fournis- 


arrivé  plus  d'une  fois.  Ainsi  pensent  Bona- 
cina,  Lnyman,  Habert  (V),  etc. 

D'autres,  dont  le  sentiment  nous  parait 
plus  juste,  croient  que  parmi  les  choses  dont 
nous  avons  fait  l'énumération  il  y  en  a  qui 
ne  peuvent  rompre  le  jeûne  naturel,  comme 
l'or,  une  balle  de  plomb,  des  osselets  extrê- 
mement durs,  parce  que  rien  de  tout  cela 
n'est  capable  ni  d'èire  digéré,  ni  de  nourrir 
en  aucun  sens.  Mais  ils  raisonnent  difTérem- 
mentde  la  craie,  du  charbon,  de  la  terre,  etc., 
parce  qu'il  s'y  trouve  un  peu  d'humeur  nu- 
tritive, et  que  cela  se  peut  digérer. 

7.  Il  y  a  un  nouvel  embarras  à  décider  ,  si 
le  tabac  en  poudre,  l'eau  de  la  reine  d'Hon- 
grie ,  et  autres  drogues  pareilles  qui  se 
prennent  par  le  nez,  rompent  le  jeûne  eu- 
charistique. Pontas  le  nie  du  tabac,  d'après 
Paul  Zacchias  (5),  célèbre  médecin  de  Koinc. 
D'autres  nient  de  l'eau  de  la  reine  d'Hongrie. 
Leur  principe  est  que  rien  n'est  aliment, 
breuvage  ou  médicament,  que  ce  qui  se  prend 
par  la  bouche. 

Mais  il  me  semble  que  ces  décisions  ont 
besoin  d'explication,  et  d'abord  je  ne  puis 
croire  que  celui  qui  avalerait  volontaire- 
ment le  sang  qui  lui  découle  du  cerveau,  ne 
rompît  pas  le  jeûne  naturel.  Quoi  I  de  l'aveu 
de  Quarli,  lin  homme  qui  suce  et  avale  trois 
ou  quatre  gouttes  de  sang  qui  lui  sort  du 
doigt,  ne  peut  communier;  et  celui  qui  en 
avale  dix  fois  davantage  le  pourra,  parce 
que  ce  sang  ne  vient  pas  du  dehors?  A  ce 
compte  un  homme  qui  mangerait  une  partie 
de  sa  langue,  serait  censé  à  jeun.  J'ai  peina 
à  le  concevoir. 

A  l'égard  des  eaux  qui  se  prennent  par  le 
nez,  ce  qu'il  en  pourrait  passer  dans  l'esto- 
mac, n'y  va  que  par  manière  de  salive  :  ainsi 
on  peut  se  tranquilliser  en  ce  cas  ,  à  moins 
qu'il  n'y  eût  quelque  chose  de  volontaire. 

Pour  ce  qui  est  du  tabac,  dont  la  mode, 
comme  bien  d'autres,  est  aussi  suivie  qu'elle 
est  incommode ,  on  rejette  si  vite  tout  ce  qui 
en  va  jusqu'au  gosier,  qu'il  ne  paraît  pas 
qu'on  doive  avoir  d'inquiétude  là-dessus. 
(iepenUant  Sylvius  (G)  croit  que  s'il  passait 
jusqu'à  l'estomac  , fût-il  vomi  sur-lo-champ,  il 
nuirait  au  jeûne;  parce  que,  dit-il ,  c'est  une 
sorte  de  médicament,  quoi(iu'il  fasse  du  mal 
à  beaucoup  de  monde  et  du  bien  à  très-peu. 
Sur  ce  principe,  auquel  l'autorité  de  celui 
qui  l'avance  donne  du  poids,  il  serait  à 
craindre  que  ceux  qui  se  couchent  tard  et 
qui  prennent  du  tabac  jusqu'à  ce  qu'ils  se 
niellent  au  lit,  et  quelquefois  après,  ne 
donnent  atlcinle  au  rigide  précepte  que  nous 
examinons,  quand  ils  savent  par  expériencô 
que  le  tabac  passe  aisément  chez  eux. 

Cependant  je  vois  deux  choses  :  l'une;  que 
ceux  mêmes  qui  craignent  Dieu  se  font  or- 
dinairement  très-peu  de  scrupule  au  sujet 

seni  une  partie  de  la  réponse. 

(4)  HaliiTt,  de  F.iicluir.  c.  20,  q.  2. 

(5)  l'oiuas,  ibid.  Zacchias,  tom.  II  Quaestionna)  meiiico- 

lCi!:llUin. 

(G)  Si  osintret  labacut  et  degluiiatur,  commumoiiem  im- 
pedu  ;  quia  est  mcUiciua,  Ucel  luuliis  noceal,  etc.  Sylvitu 
ad  q.  bO,  art  8. 


24S 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


2W 


da  tabac,  l'autre,  que  la  raison  de  Sylvius 
n'esl  pas  pércmptoire.  Que  le  tabac  soit  un 
médicameiil,  je  le  veux  ;  mais  au  moins  est-il 
sûr  qu'il  n'est  pas  de  la  nature  de  ceux  qui 
se  mangent  et  qui  se  boivent.  Or,  cela  joint  à 
la  pratique  parait  suffisant  pour  Iranquilli- 
«er.  Après  tout,  il  n'est  pas  difficile  de  parer 
aux  inconvénients  :  on  peut  s'abstenir  de 
tabac  une  heure  avant  de  se  coucher.  Il  se- 
rait même  à  souhaiter  qu'on  s'en  passât  avant 
la  messe.  Deux  conciles  tenus,  l'un  à  Lima, 
et  l'autre  à  Mexico,  l'ont  très-sévèrement 
défendu  (l),et  ces  conciles  ont  été  approuvés 
à  Rome.  Urbain  VIII  en  a  prohibé  tout  usage 
dans  les  églises  du  diocèse  de  Sévilie  ,  et  cela 
sous  peine  d'excommunication  (2).  Si  ces  or- 
donnances ne  font  pas  loi  pour  nous,  elles 
peuvent  faire  des  règles  de  conduite.  Au 
fond,  l'abus  de  ce  côté-là  est  poussé  aussi 
loin  qu'il  peut  aller.  Le  tabac  devient  dans 
le  temple  du  Seigneur  un  lien  de  politesse, 
de  galanterie  même.  Est-ce  pour  cela  qu'on 
se  rend  à  la  maison  de  prière? 

8.  A  l'égard  du  tabac  màchicatoire,  quatre 
théologiens,  que  je  cite  dans  les  notes  (3), 
en  croient  l'usage  contraire  au  jeûne  natu- 
rel. La  raison  qu'ils  en  rendent,  c'est  qu'il 
n'est  guère  possible  que  plusieurs  des  parties 
les  plus  succulentes  ne  passent  dans  l'esto- 
mac; ou  qu'au  moins  il  y  a  toujours  à  crain- 
dre que  cela  ne  soit  ainsi,  ce  qui,  en  morale, 
doit  suffire  pour  arrêter.  On  dira  peut-être 
qu'elles  n'y  passent  que  par  manière  de  sa- 
live; mais,  réplique-l-on,  si,  pour  adoucir 
One  inQammation ,  vous  aviez  mis  dans 
votre  bouche  un  morceau  de  sucre  qui , 
malgré  vous,  eût  passé  en  partie  avec  la 
salive,  oseriez-vous  communier?  Il  n'y  a  pas 
d'apparence  :  pourquoi  donc  le  faire  dans  un 
cas  dont  la  différence  n'est  pas  assez  mar- 
quée pour  rassurer  parfaitement. 

Je  ne  sais  si  ces  sortes  de  choses  ne  dé- 
pendent point  de  la  constitution  des  organes 
ou  de  la  vigilance  sur  soi-même.  Sans  doute 
qu'il  y  a  des  personnes  moralement  sûres 
de  ne  rien  avaler.  Si  cela  est,  il  n'y  a  rien  à 
craindre  pour  elles.  J'en  dis  autant  de  celles 
à  qui,  dans  celte  occasion,  il  n'arrive  rien  de 
plus,  que  lorsque  après  s'être  rincé  la  bou- 
che ,  elles  avalent  quelques  gouttes  d'eau 
sans  le  vouloir.  C'est  sur  ce  fondement  que 
Pontas  (i)  décide  en  général  que  les  feuilles 
de  tabac,  dont  on  use  en  màchicatoire,  ne 
rompent  pas  le  jeûne  naturel,  non  plus  que 
celui  qui  se  prend  en  poudre.  Nous  avouotis 
néatimoins,  continue  cet  auteur,  qu  un  prêtre 
qui  prendrait  du  tabac  de  cette  tnanière,  sous 
préiexte  de  se  purijer  le  cerveau  par  l'éva- 
cuation des  eaux,  serait  très-bldmable;  et  une 
telle  indécence  serait  plus  pardonnible  à  un 
soldat  qu'à  un  ecclésiaslique  qui  va  recevoir 
le  corps  et  le  sang  de  Jésus-Christ.  Ce  docteur 
eût  apparemment  excepté  le  cas  de  ces  be- 

(1)  Obrevorcntiani,  qnœ  EucharistiaD  pcrcipifiida  exhi- 
benda  est,  (iriecipilur,  ne  ullus  sacerdos  aiilc  coQjmunio- 
nem,  quisquau.  Uib.ici,  picietivc,  aiit  ^iiiiiliiiin,  inedica- 
meali  caui>a,  p  r  uiudum  lumalis  evaporalioiiis,  aut  alio 
quoTis  modo  percipiai.  Concil.  iVeiican.  an.  ISSo,  Roniae 
approbnt.  an  1:;89,  tib.  m,  /i(.  lo,§  15,  Lab.  loin.  XV, 
pag,  UH;  Limeiue  m,  act.  ô,  c.  ti. 


soins  réels  qai  bannissent  l'indécence.  Il 
y  a  des  gens  que  la  pituite  étouffe,  et  qui 
ne  peuvent  dire  la  messe  de  bonne  heure. 

9.  Avant  que  de  passer  outre,  nous  croyons 
devoir  observer  en  peu  de  mots,  1°  que  le 
jeûne  naturel  peut  être  rompu  par  une  ac- 
tion forcée  et  involontaire;  car,  quoique  l'E- 
glise n'ait  pas  dû  inlerdire  la  communion  à 
ceux  qui,  malgré  qu'ils  en  aient,  avalent 
quelques-uns  de  ces  petits  corps  qui  nagent 
dans  l'air,  et  qui  le  suivent  naturellement 
partout  où  il  entre,  comme  un  flocon  de 
neige,  une  petite  paille,  un  moucheron  ;  elle 
a  pu  défendre  ce  qui  ne  vient  pas  de  l'air, 
mais  d'une  cause  toute  différente.  Aussi  ne 
dira-t-on  jamais  qu'un  homme  soit  à  jeun, 
parce  qu'il  a  pris  un  bouillon  malgré  lui.  Si 
cela  était,  une  personne  à  qui  on  aurait 
entonné  une  bouteille  de  vin  pourrait  com- 
munier :  ce  qui  révolte.  Ainsi  pense  le  car- 
dinal de  Lugo  (o)  ;  et  Henri  de  Saint-lgnaco 
aurait  bien  fait  de  penser  comme  lui.  2"  Que 
ceux  qui,  avant  que  de  se  coucher,  mettent 
dans  leur  bouche  du  sucre,  de  la  réglisse, 
ou  quelque  autre  chose  qui  peu  à  peu  se 
fond  et  se  résout  par  la  chaleur  naturelle, 
ne  peuvent  communier  le  lendemain,  s'ils  ne 
sont  moralen)ent  sûrs  qu'il  n'en  a  rien  passé 
depuis  minuit.  Ce  qui  serait  entré  dans  l'es- 
tomac depuis  ce  temps-là  ne  serait  pas  un 
de  ces  restei  de  nourrilure  qui  se  cachent 
sans  qu'on  en  soit  maître,  ce  serait  une 
vraie  partie  d'un  aliment  proprement  dit,  qui 
se  prend  à  mesure  qu'il  se  dissout  dans  la 
bouche.  Aussi  n'y  a-t-il  guère  qu'une  voix 
sur  cet  article.  Diana  et  Quarti  se  sont  récriés 
contre  le  sentiment  opposé.  3°  Qu'il  esta 
souhaiter  que  ceux  qui  se  disposent  à  la 
communion  du  lendemain  soupent  plus  so- 
brement qu'à  l'ordinaire,  s'ils  n'ont  pas  la 
force  ou  le  courage  de  pousser  la  mortifica- 
tion jusqu'au  jeûne,  ce  qui  serait  plus  diffi- 
cile à  un  prêtre  qui  célèbre  souvent.  Au 
reste  c'est  une  erreur  de  croire  que,  pour 
communier,  il  faille  avoir  dormi  depuis  le 
dernier  repas  ou  avoir  fait  digestion.  Si 
quelque  chose,  dans  ces  occasions,  devait 
faire  différer  l'action  sainte  qu'on  voulait 
faire,  ce  serait  une  pesanteur  de  tête  et  d'es- 
prit qui  ne  s'allie  pas  bien  avec  la  ferveur 
que  demande  l'eucharistie. 

Il  nous  faut  maintenant  entrer  dans  un 
long  et  pénible  examen  de  plusieurs  difficul- 
tés qui  se  présentent  tous  les  jours  sur  le 
sujet  que  nous  traitons. 

10.  La  première  est  de  savoir  si  la  trans- 
gression de  la  loi  du  jeûne  naturel  peut 
n'être  que  vénielle,  soit  à  raison  de  la  lé- 
gèreté de  la  matière,  comme  si  une  personne 
ne  mangeait  avant  la  communion  qu'une 
amande,  soit  à  raison  de  la  brièveté  du  temps, 
comme  si  on  buvait  un  verre  d'eau  pendant 
que   minuit    sonne    ou   quelques    minutes 

(2)  Lrbanus  VIII,  bulla  161,  die  3  Jaiiuar.  1641,  tom.  IV 
Bullar.,  p.  i-27. 

(3)  Vauroy,  lom.  II,  p.  2i>i  ;  lilhica  amoris,  p.  73; 
Heujno,  p.  151;  Paulus  a  Lugduno  capuciiius,  toui.  n, 
pag.  232. 

{i)  Ponias,  V.  Messe,  cas  6, 
[5)  Lugo,  disp.  15,  Q.  âH 


245 


JEU 


JE(] 


im 


après.  Ces  questions  primilives  en  amène- 
roiil  souvent  d'autres;  celle  qu'on  vient  de 
proposer  a  deux  parties  :  disculons-lcs  l'une 
après  l'autre. 

Pour  conuncncer  par  la  première  ,  j'a- 
vouerai d'abord  que  je  fus  extrêmement  sur- 
pris, pour  ne  pas  dire  scandalisé,  de  voir  un 
homme  aussi  célèbre  que  le  fut  M.  Gibert, 
décider  nettement  et  sans  détour  (I)  que  ceux 
gui  vont  â  la  communion  aprds  avoir  manfjé 
quelque  draf/ée  ou  pomme  ,  noisette  ou  autre 
petite  bagatelle,  ne  pèchent  pas  mortellement. 
Cette  idée,  abstraction  faite  de  la  bonne  foi, 
et  par  conséquent  d'une  ignorance  invinci- 
ble qu'on  ne  peut  guère  supposer  ,  eu  égard 
aux  instructions  sans  nombre  qui  se  font  sur 
cetle matière  :  celle  idée,  dis-je,  est  absolu- 
ment insoutenable.  Et,  1°  il  faut  tomber  d'ac- 
cord qu'elle  heurte  de  front  le  commun  sen- 
timent des  fldèles.  Tous,  dit  le  savant  Syl- 
vius,  sont  persuadés  que,  quelque  peu  de 
chose  qu'ils  aient  pris,  ne  fût-ce  que  par 
inadvertance  ,  ils  ne  peuvent,  sans  crime, 
s'approcher  de  la  sainte  table.  Or  cette  per- 
suasion intime  ne  peut  être  un  simple  pré- 
jugé, puisqu'elle  naît  de  l'instruction  aussi 
constante  qu'unanime  des  pasteurs  du  pre- 
mier et  du  second  ordre.  ^'  Il  est  de  prin- 
cipe, et  nous  le  répéterons  plus  d'une  fois, 
qu'on  ne  menace  point  pour  une  faute  lé- 
gère des  plus  rigoureuses  peines  de  l'Eglise, 
telles  que  sont  la  suspense  indéfinie,  l'ex- 
communication majeure  et  la  déposition.  Or 
c'est  de  ces  peines  terribles  que  l'Eglise, 
dans  SCS  conciles,  a  menacé  ,  et  peul-élre 
frappé  en  partie,  ceux  qui  oseraient  célébrer 
après  avoir  mangé  ou  bu,  en  <iuelque  petite 
quantité  qu'ils  t'eussent  fait  (2).  Et  ici  vous 
n'avez  ni  conciles  à  opposer  à  d'autres,  ni 
usages  à  contrebalancer  par  des  usages  dif- 
férents, ni  distinction  établie,  insinuée  même 
entre  le  ministre  de  l'autel  el  le  simple 
fidèle.  Ce  qui  s'est  dit  de  l'un,  quant  à  la 
substance  du  précepte,  s'est  toujours  entendu 
de  l'autre  :  el  le  casuiste  à  qui  tout  était 
probable,  n'a  pas  pensé  autrement  que  le 
théologien  exact  (3).  Donc,  3°  quoii|u'uiie 
chose  légère  en  elle-même  ne  puisse  être 
précisément  comme  telle  la  matière  d'une 
loi  qui  oblige  sub  gravi,  elle  le  peut  néan- 
moins à  raison  de  la  fin  que  se  propose  le 
législateur,  de  la  signification  mystérieuse 
qu'il  a  eue  en  vue  et  des  autres  circonstances. 
C'est  irès-peu  de  chose  en  soi  qu'une  ou  deux 
gouttes  d'eau  mêlées  avec  le  vin  pour  la 
consécration  :  mais  le  mystère  que  ce  mé- 
lange signifie  est  aux  yeux  de  l'Eglise  quel- 

(1)  Gibert,  ConsuUat.  sur  l'Eucharistie,  consult.  li, 
pag. 131. 

{-2)  Si  quis  presbylPr  post  hoc  edlctum  nnstrum  in  hac 
vesania  fucrit  fleprehensus,  id  est ,  ut  non  jejunus,  sed 
OUuouMQUE  JAM  ciBO  PEBcEPTO  oljlationt.'ni  conseciaverit, 
coiilinnci  ab  nfEcio  suo  privalus,  a  proprio  doponatur  epi- 
scop».  Concil.Bracar.  m,  an.  342,  can.  10.  NuUus  postcibi 
polusve  ODEMLiBET  MiNiMCM  suMPTCM,  Missas  l'accre  pra?su- 
niatomnino.  Si  quis  lijec  lentarc  piaesuinpsiiit,  excommu- 
nieatlonis  senientiam  susliuebit.  Ctiadl.  Tolet.  \t\,an  656, 
cnn.  2.  Pmhibenius  sub  pœua  suspcnsionis,  ne  ullus  post 
cibum  polumque  raniMUM  sumptum,  audeat  celelirare.  Con- 
eil-  Kemausense  supra.  Or  M..  Gibert,  expliquant,  p.  137, 
le  deuxième  canon  du  concile  de  Tolède  tenu  eu  646,  rai- 


que  chose  do  si  grand,  qu'on  ne  peut  y  man- 
qu(  r  sans  péché  mortel.  C'est  encore  assez 
peu  de  chose  qu'un  verre  de  vin  pris  au  ca- 
baret par  un  ecclésiastique  m  sacris;  et  ce- 
pendant le  plus  grand  nombre  des  évêques 
l'ont  défendu,  et  très-justement  défendu  , 
sous  peine  de  censure  à  cause  des  consé- 
quences. Or  ces  deux  motifs,  je  veux  dire 
celui  de  la  fin  et  celui  de  la  signification,  se 
trouvent  ici.  D'un  côté,  on  a  voulu  prévenir 
jusqu'à  l'ombre  du  scandale  qu'auraient  in- 
sensiblement donné  des  gens  qui ,  en  fait 
de  boisson,  comptent  peu  pour  rien,  et  beau- 
coup pour  peu  (i)  ;  de  l'autre,  on  a  voulu 
apprendre  aux  fidèles  que  Jésus-Christ  est 
leur  principal  aliment,  et  qu'ils  doivent, 
avant  toutes  choses  ,  chercher  cetle  nourri- 
ture céleste  qui  donne  la  vie,  et  la  donne 
avec  abondance  (5).  Concluons  donc  sans 
hésiter,  qu'en  fait  déjeune  naturel,  il  n'y  a 
point  de  légèreté  de  matière  ;  el  qu'un  évêque 
sage  eut  raison  de  condamner  à  trois  mois 
de  retraite  un  homme  qui,  dans  ce  cas,  arait 
abusé  de  la  maxime  :  Farum  pro  nitiilo  repu- 
latur. 

J'ajoute  qu'il  n'y  en  a  point  non  plus  da 
c/')té  du  temps.  C'est  encore  le  sentiment 
commun  des  fidèles  (jui  n'aiment  même  pas 
à  entendre  disputer  contre.  D'ailleurs,  pour 
peu  qu'on  se  donnât  la  liberté  de  franchir  la 
règle,  bientôt  on  ne  garderait  plus  de  me- 
sure :  c'est  de  quoi  l'expérience  répond. 
Depuis  qu'on  a  commencé  à  mettre  cet  ar- 
ticle en  question  ,  les  uns  ont  étendu  la  li- 
berté de  manger  jusqu'au  dernier  coup  de 
minuit,  d'autres  jusqu'au  temps  d'un  Ave 
Marin;  quelques-uns  à  un  demi -quart 
d'heure  ;  d'autres,  plus  hardis,  à  tout  espace 
au-dessous  d'une  heure.  Et  qui  doute  qu'à 
force  d'opiner,  on  n'eût  bientôt  été  plus  loin? 
La  probabilité,  féconde  en  conséquences,  ne 
s'arrête  pas  aisément ,  quand  une  fois  elle  est 
en  train. 

Mais,  nous  dira-t-on  peut-être,  un  homme 
de  la  trempe  de  feu  AI.  Gibert,  homme  qui 
ne  fut  jamais  suspect  de  relâchement,  ne 
s'est  pas  raidi  contre  la  multitude ,  sans  da 
bonnes  raisons.  Je  conviens  que  c'est  la  pre- 
mière pensée  qui  se  présente  à  l'espril;  mais 
il  s'en  présente  en  même  temps  une  autre, 
c'est  qu'il  est  difficile  que  l'univers  entier 
ait ,  sans  de  bonnes  raisons,  adopté  un  sen- 
timent contraire  à  l'opinion  de  ce  canoniste. 
Quelque  habile  que  soit  un  homme,  le  pré- 
jugé n'est  pas  pour  lui,  quand  il  est  lui- 
même  contre  le  reste  des  hommes.  Mais  enfin 


sonne  du  simple  fidèle  comme  du  prêtre,  et  du  prêtre 
comme  du  simple  fidèle.  Donc. 

(3)  r.enspo  cum  Suario  et  Dian.i  conirariam  senientiam 
non  esse  praclice  probabilem.  Quarii,  p.  «i,  lit.  9,  seet.  1, 
diib.  1.  Voy.  Suarez,  dlsp.  68,  sect.  4;  Lugo,  disp.  15,  n. 
22;  Sylvius,  m  p.,  g.  80.  n.  8,  p.  348;  le  père  Alexandre, 
Tlieolog.  Dogmat.  lib.  u',  art.  2,  p.  411,  in-fol.,  etc. 

(4j  On  le  voit  par  ces  paroles  du  sixième  canon  du  con- 
cile de  Màcon,  tenu  en  1581,  et  qui  apparemment  n'ont 
pas  élé  dites  à  propos  d"  rieu  ;  Decernimus  lU  nulius  pres- 
bijier  couferius  cii'o,  mit  ciapulatus  vino  missas  concek- 
brare  prasiimat. 

(3)  Vid.  S.  Tliomani  hic,  q.  8. 


S47 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  iiS 


examinons  au  moins  quelques-unes  de  ses 
raisons. 

•  11.  La  promièrc  est  que  le  jeûne  spirituel, 
qui  consiste  dans  l'abstinence  du  péché,  est 
plus  nécessaire  à  la  communion  que  le  jeûne 
inniériel,  qui  consiste  dans  l'abstinence  des 
aliments,  parce  qu'il  est  do  droit  divin,  sans 
aucune  exception  ,  et  que  l'autre  n'est  que 
de  droit  ecclésiastique  ,  qui  a  eu  autrefois 
une  exception  pour  le  jeudi  saint,  comme 
nous  l'avons  dit  ci-dessus.  Or  il  est  certain 
^u'on  ne  pèche  que  véniellement ,  lorsqu'a- 
vant  la  communion  on  n'a  violé  le  jeûne  spi- 
ritual qu'en  matière  légère.  Donc  ,  par  la 
raison  des  semblables,  etc. 

Mais  qui  ne  voit  que  la  première  de  ces 
trois  propositions  est  absolument  fausse  dans 
le  sens  de  l'auteur,  parce  que  l'Eglise,  en 
terlu  de  l'autorité  que  Dieu  lui  en  a  donnée, 
peut  faire  des  lois  qui  obligent  sous  des 
peines  plus  grièvcs  que  plusieurs  lois  de 
Dieu  même.  Que  répondrait  M.  Gibert ,  si  on 
lui  disait ,  en  raisonnant  sur  ces  principes  : 
Le  jeûne  spirituel  est  plus  nécessyire  à  la 
célébration  du  sacrifice  que  les  ornements 
sacerdotaux,  puisqu'il  est  de  droit  divin  ,  et 
que  ceux-ci  n'en  sont  pas?  Donc,  il  n'y  a 
point  ou  il  n'y  a  que  peu  de  péché  à  célébrer 
sans  ornements  sacerdotaux.  Et  encore,  en 
]e  serrant  de  plus  près  :  Le  jeûne  spirituel 
est  plus  nécessaire  à  la  communion  que  le 
jeûne  matériel.  Or  il  n'y  a  point  de  loi  qui 
défende  de  célébrer  à  un  prêtre  qui  n'a  qu'un 
ou  deux  péchés  véniels  sur  sa  conscience  ; 
donc  il  n'y  en  a  point  qui  le  défende  à  un 
prêtre  qui  n'aura  bu  qu'un  ou  deux  coups 
de  vin.  Je  laisse  à  tirer  de  plus  fâcheuses 
conséquences  à  ceux  qui  se  sont  accoutumés 
à  croire  que' le  liquide  et  le  jeûne  ne  vont 
pas  mal  ensemble. 

La  seconde  des  raisons  de  M.  Gibert,  c'est 
qu'il  n'y  a  point  d'autorités  assez  expresses 
pour  établir  le  rigoureux  sentiment  que  nous 
avons  embrassé.  Mais  ce  savant  homme  se 
^^ompe  en  ce  point  (1).  D'ailleurs  la  cou- 
tume et  le  jugement  du  monde  entier  ne  suf- 
firaient-ils pas  pour  l'établir. 

Enfin  il  argumente  par  comparaison  du 
jeûne  à  la  simonie,  et  il  prétend  que  puisque 
celle-ci  peut  n'être  que  vénielle,  à  cause  de 
la  légèreté  de  la  matière  ,  il  en  doit  être  de 
même  de  celui-là.  Mais  nous  ne  lui  passerons 
ni  le  princ-ipe  dont  nous  avons  prouvé  la 
fausseté  dans  un  autre  ouvrage  (i) ,  ni  la 
conséquence  qui  ne  peut  être  juste  dans  des 
matières  aussi  disparates. 

12.  La  seconde  question  que  l'on  pro- 
pose ici  regarde  la  manière  de  se  conduire, 
quand  on  doute  si  on  n'a  rien  pris  depuis 
minuit.  A  cela  la  plus  juste  réponse  est  que 
si  l'on  ne  peut  prudemment  déposer  son 
doute  (3) ,  il  faut  s'abstenir  de  célébrer,  à 

(I)  Voyez  los  canons  oilés  col.  St.'i,  et  rrmn7qiipz  rn- 
coi  0  une  fols  cjuc  Gilliert  hit  la  loi  éyalc  pour  le  prêtre  et 
p<iur  lo  peupli'. 

(-2)  Coulinuat.  Tournely,  lomil,  tract,  de  Sinionia,  cap. 
3,  in-8". 

(3)  On  ppui  lié  poser  le  doute,  d'après  saint  Alplionse  de 
Liguori,  en  taisaiii  usa{,'od'uii  principe  réûexo;  savoir,  que 
l'ou  est  en  posscision  de  la  liljerlé  de  couunuuier,  laut 


moins  qu'on  ne  soit  dans  quelqu'un  des  cas 
dont  nous  allons  parler  tout  à  l'heure.  La 
raison  en  est  que  dans  un  vrai  doute  si  telle 
ou  t(^Ilc  action  n'est  pas  défendue,  il  faut 
prendre  le  parti  qui  expose  le  moins,  ou  plu- 
tôt qui  soustrait  à  tout  danger.  C'est  une 
maxime  contre  laquelle  les  fausses  subtilités 
ne  prévaudront  jamais. 

Quand  il  y  a  dans  un  lieu  plusieurs  hor- 
loges qui  ne  s'accordent  pas,  il  est  de  l'ordre 
de  s'en  tenir  à  celle  qui  passe  pour  aller 
mieux.  Dès  que  le  premier  coup  sonne,  il 
n'est  plus  permis  de  manger,  pas  même  d'a- 
valer le  morceau  que  vous  auriez  dans  la 
bouche.  Au  reste,  un  homme  sage  ne  s'ex-. 
pose  point  à  toutes  ces  discussions;  elles  no 
lui  serviront  tout  au  plus  que  dans  les  voya- 
ges. Si  ,  à  l'inspeclion  des  étoiles,  un  astro- 
nome qui  en  connaît  le  cours  jugeait  que  les 
horloges  sont  en  défaut ,  il  pourrait  laisser 
celles-ci  et  se  régler  sur  celles-là. 

La  dernière  question,  mais  qui  se  partage 
en  [ilusieurs  branches,  est  de  savoir  en  quel 
cas  on  peut  célébrer  sans  être  à  jeun  ;  car 
qu'on  le  puisse  en  certaines  occasions,  c'est 
ce  dont  l'autorité  du  concile  de  Constance  ne 
permet  pas  de  douter  (4-). 

Il  y  a  des  cas  sur  lesquels  tout  le  monde 
est  d'accord,  d'autres  sur  lesquels  on  est  par- 
tagé. Nous  allons  les  parcourir  l'un  après 
l'autre;  et  en  dire  notre  sentiment,  sans  pré- 
judice de  celui  de  nos  maîtres.  Ils  savent  de 
tout  temps  le  profond  respect  que  nous  avons 
pour  eux. 

t.'î.  Le  premier  cas  est  celui  où  l'on  ne 
peut  empêcher  la  profanation  du  sacrement, 
si  on  ne  le  prend  au  moment  même,  quoi- 
qu'on ait  déjà  mangé.  Un  juif,  un  magi- 
cien, un  calviniste  forcené  s'avance  pour  ou- 
trager la  sainte  hostie,  la  jeter  au  feu,  la  faire 
servir  à  des  opérations  damnablcs  :  il  n'y  a 
ni  prêtre  ni  laïque  à  jeun  qui  puisse  pa- 
rer le  coup.  Tout  homme,  s'il  ne  peut  aulre- 
ment  soustraire  le  corps  du  Sauveiir  aux 
insultes  qu'on  veut  lui  faire,  peut  après  dîner 
comme  auparavant  le  toucfier,  s'en  commu- 
nier soi-même  et  le  consommer.  Il  en  serait  de 
même,  si  dans  un  lieu  écarté,  ou  dans  un 
pays  infidèle,  un  prêtre  après  la  consécra- 
tion des  espèces  tombait  en  défaillance,  à  ne 
pouvoir  achever  le  sacrifice;  et  qu'il  y  eût, 
faute  de  ministre  capable  de  suppléer,  un 
danger  réel  que  les  espèces  ne  se  cor- 
rompissent, etc.,  le  motif  de  celle  décision, 
aussi  solide  qu'il  est  court,  c'est  que  la  loi 
du  jeûne  n'a  été  établie  que  par  respect  pour 
le  sacrement  de  nos  autels;  or  le  bon 
sens  veut  que  ce  qui  n'a  été  introduit  que 
pour  procurer  du  respect  ne  subsiste  pas  , 
quand  il  produirait  un  effet  tout  contraire. 

14..  Le  second  cas  est  celui  où  un  prêtre 
ne  peut  achever  à  jeun  le  sacrifice  qu'il  a 

qu'il  n'est  pas  certain  qu'on  a  rompu  le  jeûne.  (  Noie  de 
/éditeur.) 

(Ij  S.icroruni  canouum  aucloril;is  laudabilis  :  o.t  ap|)ro- 
bala  coiisuctudo  Ecrlesil-  servavit  et  serval,  ipjod  liujiiï- 
modi  sacrameutuin  non  debeat  coulici  pcist  oiriiam,  cl  a  lide- 
iibns  rocipi  non  jejunis,  uisi  in  c.isu  inlirmilalij,  aut  alte- 
Tius  necessiiaiis,  a  jure  vel  ab  lîcclesia  coucesso,  Ye|  ad» 
niis;o.  Cmcil.  Comt.  an.  HVô,  stu.  13 


949 


JEU 


JEU 


230 


commencé.  Cela  arrive,  1°  quand  il  ne  s'a- 
perçoit que  lui  ou  le  diacre  qui  le  sort  a 
mis  dans  le  calioc  de  l'eau  pour  du  vin  qu'a- 
près en  avoir  goûté  dans  le  lein|)s  de  la  com- 
munion, et  alors  il  ne  doit  ni  prendre  davan- 
tage ,  dès  qu'il  a  connu  sa  méprise,  ni  rejeter 
ce  qu'il  a  dans  la  bouche,  de  peur  qu'il  ne 
rejette  en  même  temps  quelque  particule  de 
la  sainte  hostie. 2°  Quand,  après  la  consécra- 
tion d'une  des  espèces  ou  de  tontes  les  deux, 
il  se  souvient  qu'il  n'est  pas  à  jeun  ,  eût-il 
commencé  la  messe  de  mauvaise  foi,  il  fau- 
drait la  continuer,  après  s'être  profondément 
humilié  devant  Dieu. 

15.  Mais  que  faire,  quand  on  se  rappelle, 
avant  la  consécration,  qu'on  a  pris  quel- 
que chose  le  matin  ?  Précisément  tout  ce 
qu'on  doit  faire  dans  le  cas  où  l'on  se  rap- 
pelle qu'on  a  encouru  quelque  censure  ec- 
clésiastique ,  c'est-à-dire  se  retirer  si  on  le 
peut  sans  scandale  ,  et  continuer  si  on  ne 
le  peut  pas.  C'est  la  décision  du  doc- 
teur Angélique  (1).  Mais,  quoiqu'elle  soit 
plus  praticable  en  fait  de  jeûne  rompu  qu'en 
fait  de  censure  encourue,  parce  que  l'aveu 
du  premier  ne  déshonore  pas,  ce  ((uc  fait  l'a- 
veu de  l'autre,  nous  estimons  qu'elle  ne  peut 
servir  qu'à  un  prêtre  dont  la  réputation  est 
bien  établie,  et  qui  est  aimé  de  ceux  devant 
qui  il  célèbre.  Tout  nuire  s'exposerait  au 
murmure,  et  souvent  à  la  calomnie. 

16.  Si  le  prêtre,  après  avoir  pris  les  ablu- 
tions, aperçoit  sur  le  corporal  ou  ailleurs 
quelque  [lartirules,  grandes  ou  petites,  d'une 
ou  plusieurs  hosties  (lu'il  a  consacrées,  il  doit 
les  prendre,  quoiqu'il  ne  soit  plus  à  jeun, 
parce  qu'elles  appartiennent  au  même  sacri- 
fice (2).  Il  péchera,  s'il  y  maniiue;  et  son 
péché  irait  au  mortel,  s'il  en  résultait  qtiel- 
que  profanation  do  ces  mêmes  particules  :  co 
qui  peut  arriver  en  bien  des  occasions,  et 
surtout  (]uand  on  célèbre  sur  un  autel  où  il 
n'y  a  point  de  tabernacle,  et  sur  lequel  on 
ne  célébrera  de  longtemps.  S'il  restait  une 
hostie  tout  entière,  la  rubrique  veut  ou 
qu'on  la  mette  dans  le  ciboire,  ou  qu'on  la 
laisse  au  prêtre  qui  doit  célébrer  après.  Que 
si  on  ne  peut  faire  ni  l'un  ni  l'autre,  il  faut 
la  conserver  décemment  dans  le  calice,  ou 
sur  la  patène  ;  mais  si  ce  dernier  parti  n'a- 
vait pas  lieu,  comme  il  arrive  aisément  dans 
de  petites  chapelles,  le  célébrant  devrait  la 
prendre  (3). 

17.  11  se  présente  ici  plusieurs  difficultés 
incideules,  sur  chacune  desquelles  il  est  à 
propos  de  nous  arrêter  un  moment. 

On  demande  donc  d'abord  si  un  prêtre 
peut  après  l'ablution,  consommer  les  frag- 
ments qui  restent  de  la  messe  d'un  autre, 
comme  il  peut  consommer  ceux  qui  restent 
de  la  sienne.  Je  suis  presque  sûr  que  cette 

(1)  Tuliii5  roputarem,  maxime  in  casu  manducalionis  et 
«xconimuiiicalionis;  i\uoii  missam  incœptam  dcsoreret, 
nisi  grave  scaudaluiii  limerelur.  S.'  Thoin.  q.  82  ,  art.  6, 
ail  % 

(i)  Si  sacerdos  deprehcndat  posl  sumplioncm  corporis 
PI  sangiiiiiis,  aul  eliani  posl  ablulioneni,  reliiiuias  aln|uus 
coBsperalas,  cas  suinai,  sive  parva;  siiit,  sive  magn;»;,  quia 
ad  idem  sacrificiuiu  spectaut.  lUibrica,  m  p.,  (il.  9,  ii.  i. 

(3)  Si  vero  relicu  sit  hosiia  imegra  cousecraia,  eam  io 


difficulté  n'arrête  personne  :  elle  est  cepen- 
dant sérieuse,  et  si  sérieuse,  que  Cajetaii, 
Sylvestre,  Mozolin,  Navarre,  Suarez,  et  le 
plus  grand  nombre  des  théologiens  tiennent 
la  négative.  La  raison  qu'ils  en  donnent  est 
que  la  rubrique  ne  permet  à  un  ministre  qui 
n'est  plus  à  jeun  de  prendre  les  parcelles 
qu'il  découvre  après  coup,  que  parce  qu'el- 
les appartiennent  au  même  sacrifice  et  à 
l'intégrité  de  la  même  communion.  Or  les 
fragments  de  l'hostie  consacrée  par  ïilius 
n'appartiennent  en  rien  au  sacrifice  que  j'ai 
offert  a  près  lui;  donc  j'en  dois  juger  comme  fait 
la  rubrique  d'une  hostie  tout  entière;  c'est- 
à-dire,  ou  les  mettre  dans  le  tabernacle,  s'il 
y  en  a  un;  ou  les  conserver  d'une  manière 
décente  sur  la  patène  ou  sur  le  corporal;  ou 
enfin  ne  les  prendre  que  quand  tous  ces  ex- 
pédients me  sont  impossibles. 

Malgré  cela  je  crois  avec  quelques  autres 
docteurs  qu'on  peut  très-bien  suivre  l'opi- 
nion contraire.  1°  Parce  qu'il  est  difficile,  et 
souvent  impossible  de  discerner  si  une  ou 
deux  parcelles  que  j'ai  devant  les  yeux  vien- 
nent de  ma  messe  ou  de  celle  d'un  autre.  Or 
quel  trouble,  quel  embarras  dans  une  con- 
joncture où  un  prêtre  a  besoin  d'être  tout  à 
soi,  pour  être  tout  à  celui  qu'il  vient  de  re- 
cevoir, i'  Parce  que  les  parcelles  du  premier 
sacrifice  appartiennent  de  plein  droit  au  sa- 
crifice suivant;  puisque  le  ministre  de  celui- 
ci  doit  suppléer  aux  défauts  de  celui  qui  l'a 
précédé.  Donc  ce  que  la  rubri(iue  a  réglé 
distinctement  pour  l'un  est  censé  implicite- 
ment avoir  été  réglé  pour  l'autre.  3°  Parce 
qu'un  prêtre,  qui  purifie  le  ciboire,  ne  pour- 
rait prendre  avec  une  ou  deux  ablutions  les 
fragments  qui  y  sont  contenus,  puisque  do 
ces  fragments  il  n'y  en  a  souvent  aucun  qui 
appartienne  à  la  messe  qu'il  dit  actuelle- 
ment, et  que  d'ailleurs  il  cesse  d'êtreàjeun, 
aussitôt  qu'il  a  pris  la  première  goutte  d'ab- 
lution. Concluons  donc  que  ce  dernier  sen- 
timent est  beaucoup  plus  probable  que  le 
premier.  J'ajoute  qu'il  est  sûr  en  ce  sens 
qu'il  pourvoit  mieux  aux  inconvénients,  qui 
ne  peuvent  être  que  très-considérables,  quand 
il  s'agit  du  corps  et  du  sang  de  Jésus-Christ, 
puisqu'on  ne  sait  souvent  ce  que  deviennent 
les  parcelles  qui  n'ont  pas  été  aperçues  à 
temps.  Aussi,  dit  un  théologien  étranger  (4-), 
ai-jo  appris  que  des  ordres,  célèbres  par 
leur  science  et  par  leur  piété,  ont  pour  pra- 
tique de  consommer  sur-le-champ  toutes  les 
particules  qu'ils  découvrent  devant  ou  après 
l'ablution. 

On  demande  en  second  lieu  jusqu'à  quand 
un  prêtre  peut  prendre  les  parcelles  qu'il 
n'a  pas  aperçues  dans  le  temps  de  la  com- 
munion? Il  est  sûr  qu'il  le  peut  tant  qu'il 
est  à  l'autel,  parce  que  sa  fonction  n'est 

labernaculo  cum  aliis  reponat  :  si  lioc  fieri  nequit,  sequenti 
sacerdoli  ibi  celel>raiuro,  iii  altari  supra  corporale  decen- 
ler  openam,  sumeudam  uua  cum  altéra  quam  est  consecr» 
tunis,  reiiuquHl;  vel  si  noutrum  horum  tieri  possit,  in  ipso 
calice,  sru  patena  deceuter  conservet,  quousque  vel  in  ta- 
bcrnaiiilo  rcpuujlur,  vel  ab  altero  sumaïur;  quod  si  non 
habeat  quomodo  liouesle  conservetur,  potest  eaan  ipsemet 
suuiere.  Ibid.,  i:.  3. 
(i)  Marclaui,  iracl.  5,  p.  ui,  cap.  5,  n.  19. 


251 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


2î)î 


censée  finiR  qu'après  qu'il  en  est  sorti  ;  et 
cela  serait  vrai,  quand  il  aurait  passé  une 
demi-heure  ù  donner  la  communion.  Mais  le 
peul-ii  encore  quand  il  est  rentré  dans  la 
sacristie?  C'est  sur  quoi  on  n'est  pas  d'ac- 
cord. Plusieurs  croient  que  quand  même  il 
serait  encore  revêtu  de  tous  ses  ornements, 
il  ne  pourrait,  ni  là  ni   ailleurs,  prendre  les 
fragments  qu'il  a  découverts,  parce  que  ce 
serait  in  rei  veritate  une  nouvelle  commu- 
niou ,  qui  lui  est  sévèrement  défendue ,  si  ce 
n'est,  ajoutent-ils,   qu'il  ne   pût  conserver 
avec  décence  ces  précieuses  parcelles;  car 
alors  il  peut  ou  les  prendre,  môme  après 
avoir  quitté  ses  habits  sacerdotaux,  ou  les 
donner  à  quelqu'un  qui  soit  en  état  de  com- 
munier :  et  c'est,  dit  Quart!  (1),  ce  dont 
tout  le  monde  convient.  Néanmoins  Benoît 
XIV  pense  avec  le  clergé  de  Padouc  qu'un 
prêtre  qui  n'est  pas   encore  déshabillé  peut 
prendre   dans    la    sacristie    ces    particules 
comme  un   complément  du   sacrifice   qu'il 
vient  d'offrir.  Voici  ses  paroles  :  Sumptio 
harum  reliquiarum  post  missam  relicttirim , 
est  cumplementum  ipsius  actionis  et  sacri/i- 
eii,  quod   moraliter  censetur  durare,  donec 
concurrant  hœc  duo  ,  et  quod   adsinl   talia 
fragmenta  ex  ipso  inndver tenter  relicta,  et 
nondum  sacris  vestihus  sacerdos  exuttis  sit? 
dummodo  non  sludiose  nut  aliquo   impedi- 
mento  detentus  diu  distuleril  eas  exuere;  sed 
unico  contextu,  ut  péri  solet ,  nb  altari  ad 
sacristiamrecta  perrexerit,  et  ibi sacrœ  mensœ 
reliquias,  paramentu  ynissœ  depositurus,  in- 
ventât (2).  Cette  raison  paraît  faible.  Si  un 


nion  :  Rigorose  guident  in  prineipio,  disent 
les  théologiens,  et  in  progressu  moroliter. 
Or  ce  que  prend  un  prêtre  pour  se  fortiûer 
est  si  étranger  à  la  communion,  qu'il  ne 
peut  être  regardé  comme  faisant  un  tout 
mural  avec  elle.  Donc  ce  même  prêtre  ne 
peut  plus  alors  être  censé  à  ji'un  ,  ni  dans 
un  sens  étroit,  ni  dans  un  sens  moral.  Donc 
il  ne  peut  en  ce  cas  prendre  les  fragments 
qu'il  aperçoit  si  lard,  à  moins  qu'il  ne  put 
les  conserver,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  plus 
haut.  Reprenons  la  suite  des  causes  où  l'E- 
glise a  dû  suspendre,  quant  au  Jeûne  naturel, 
la  rigueur  de  ses  lois. 

18.  Le  troisième  cas  est  celui  où  l'on  nn 
peut  autrement  éviter  un  scandale^,  ou  une 
perte  considérable.  La  raison  en  e^t,  que 
les  lois  humaines,  et  assez  souvent  mêuic 
les  lois  positives  de  Dieu,  n'obligent  pas 
dans  de  pareilles  circonstances.  C'est  le  sen- 
timent de  saint  Thomas,  et  il  est  reçu  com- 
munément (.3).  De  là  on  a  coutume  d'infé- 
rer qu'un  prêtre  peut  célébrer,  lorsqu'en  y 
manquant,  contre  son  ordinaire,  il  se  fera 
soupçonner  d'un  crime  qui  s'est  commis  la 
veille,  ou  qu'il  donnera  à  son  peuple  un 
grand  scandale 

Plusieurs  étendent  cette  décision  à  un  sé- 
culier, qui  ne  se  souvient  d'avoir  pris  quel- 
que chose  que  quand  il  est  déjà  à  la  sainte 
table,  et  qui  craint  le  scandale  et  l'infamie  ; 
s'il  se  retire  sans  communier.  Quoique  ce 
cas  ne  soit  pas  absolument  impossible,  on 
doit  le  regarder  comme  très-rare ,  et  par 
conséquent  arrêter  dans  la  pratique  les  con- 


prêtre  ne  commence  pas  le  sacrifice  pour  séquences  que  l'amour-propre  et  la  crainte 
avoir  déjà  pris  ses  ornements,  pourquoi  le  du  scandale  imaginaire  en  tireraient  indu- 
continuera-t-il  pour  ne  les  avoir  pas  encore  bitablement.  Kn  effet  rien  de  plus  commun 
quittés?  Si  donc  quelque  chose  m'engageait  que  de  voir  des  laïques  de  toute  espèce  quit- 
à  suivre  ce  sentiment,  ce  ne  serait  guère  ter  la  table  de  la  communion  pour  quelques 
que  la  crainte  de  la  perte  de  ces  parcelles,  moments,  ou  même  tout  à  fait,  à  cause  de 
qui  se  dérobent  facilement  aux  yeux ,  ou  leurs  scrupules.  D'ailleurs  on  y  voit  tou- 
que des  prêtres  peu  précaulionnés  enlèvent     jours  bien  des  personnes  dont  les  unes  ont 

avec  les  franges  du  voile.  Jamais,  pour  le      ^~-  --- =  '■     -'  •--   -■■•—-  -•'-  — '"-' 

dire  en  passant,  le  voile  ne  doit  porter  sur 
le  dedans  du  corporal  :  pour  cela,  le  plus 
sûr  est  de  ne  le  déplier  par  devant  qu'à  l'Of- 
fertoire. 

On  demande  encore  si  un  prêtre  qui , 
après  les  ablutions  communes,  aurait  pris 
quelque  chose  pour  se  fortifier,  parce  qu'il 
tombait  en  faiblesse,  pourrait  encore  pren- 
dre les  parcelles  qu'un  diacre  lui  ferait 
apercevoir  sur  la  patène?  Navarre,  Lugo  et 
un  très-grand  nombre  d'autres  soutiennent 


déjà  communié ,  et  les  autres  n'y  pensent 
pas,  mais  cherchent  uniquement  la  propreté 
et  la  commodité  du  lieu.  Enfin,  quand  un 
séculier  dirait  à  tous  ceux  qui  voudraient 
l'entendre  qu'il  s'est  souvenu  d'avoir  mangé 
après  minuit,  risque-l-il  beaucoup?  et  la 
communion  du  lendemain  ne  peut-elle  pas 
suppléer  à  celle  dont  il  se  prive  aujourd'hui? 
19.  Le  quatrième  cas  est  celui  d'un  ma- 
lade qui  doit  recevoir  le  saint  viatique.  11 
n'y  a  qu'une  voix  sur  cet  article.  11  faut  seu- 
lement observer  que  dans  les  pays  où  il  est 
d'usa-ze  de  communier  les  criminels  avant 


et  ont  raison  de  soutenir  qu'il  ne  le  pour 

rait  pas  sans  péché  mortel.  En  effet  l'Eglise  le  dernier  supplice,  on  les  regarde  comme 

ne  permet  de  prendre  après  l'ablution  ce  on   fait  en  France  les  malades  qui   tendent 

qui  reste  du  sacrement,  que  parce  que  l'a-  à  la  mort.  Au  reste,  quoique  certains  Ihéu- 

blution,  avec  laquelle  il  se  mêle  nécessaire-  logiens  (i)  fassent  à  ceux  qui  sont  chargés 

ment  quelque  chose  du  sang  de  Jésus-Christ,  d'administrer  les  derniers  sacrements,  une 

est  regardée  comme  faisant  une  espèce  de  loi  étroite  de  prendre,  pour  communier  un 

tout  moral  avec  la  communion  :  et  c'est  par  moribond,  le  temps  où  il  n'a  encore  rien 

cette  raison  que  le  prêtre  est  censé  à  jeun  pris,  quand  il»  le  peuvent  sans  se  déranger 

dans  toute  la  suite  de  l'action  de  la  commu-  considérablement,  je   ne   vois   pas,  mène 


M)  Quarli,  part,  ii.  Ut.  10,  sect.  2,  dub.  4.  Heoricus  a 
8.  Igiiat.  c.  5a,  n.  726. 

(2)  Rosol.  Cleri  Patav.  apud  B^ncd.  XIV,  «le  Sacrif., 
J.lti,  cap.  17,  >j.S. 


(3)  S.  ïhom.  q.  8.",  art.  6,  ad  2  ;  Suaroz,  disp.  68,  scct. 
î>  ;  Luito.  ilisp.  1.^,  n.  70,  etc. 

(l)Ï3mbraiiiisa|iud  Quarli,  part,  m,  lU.9,secl.  i,dun, 
6:  Tenta  causa,  etc. 


255 


JEU 


JEU 


SS4 


dans  les  «ommunautés,  où  de  l'église  à  l'in- 
firmerie il  n'y  a  qu'un  pas  à  fairt;,  qu'on  se 
gdne  pour  cela.  Surloul  on  aurait  grand 
tort,  en  attendant  une  ou  deux  heures  après 
minuit ,  d'exposer  un  malade  à  mourir  sans 
communion,  ou  à  ne  la  recevoir  que  dans 
un  état  d'accablement  et  d'aliénation  com- 
mencée, où  l'esprit  ue  connaît  presque  plus 
la  grandeur  du  don  de  Dieu.  l".  le  rit.  rom. 

20.  C'est  ici  le  lieu  d'examiner  une  ques- 
tion fort  débattue  parmi  les  casuistes.  Il  s'a- 
git de  savoir  si  un  prêtre  qui  n'est  plus  à 
jeun  peut  célébrer  pour  consacrer  une  hos- 
tie, faute  de  laquelle  un  malade  mourra  sans 
viatique? 

Le  plus  grand  nombre  des  docteurs  pré- 
tend qu'il  ne  le  peut  pas,  1°  parce  (]ue  le 
respect  et  la  dignité  infinie  du  sacrement 
exigent  qu'on  ne  le  consacre  qu'avec  les 
rites  marqués  par  l'Eglise,  hors  le  cas  de  la 
dernière  nécessité  :  or,  poursuivent-ils,  ce 
genre  de  nécessité  ne  se  trouve  point  dans  le 
cas  présent,  puisque,  de  l'aveu  de  tout  le 
monde  ,  la  communion  n'est  pas  absolu- 
ment nécessaire  au  salut,  et  moins  encore 
quand  il  ne  dépend  pas  de  nous  de  la  rece- 
voir; 2°  parce  qu'il  n'est  pas  plus  permis  de 
célébrer  sans  être  à  jeun,  pour  communier 
un  moribond ,  qu'il  n'est  permis  de  le  faire 
pour  la  même  fin,  sans  autel,  sans  orne- 
ments, sans  calice  consacré, en  un  mol,  sans 
pouvoir  suivre  ces  rites  principaux  dont  l'E- 
glise a  fait  autant  de  lois  inviolables  :  or 
l'on  convient  que  cela  serait  défendu  dans 
tous  ces  cas  :  donc;  3°  parce  que  pour  célé- 
brer après  avoir  rompu  le  jeûne,  il  faut  une 
dispense  de  l'Eglise,  comme  il  en  faut  une 
pour  communier  en  pareil  cas  :  or  l'on  ne 
trouve  ni  trace  ni  vcslige  d'une  semblable 
dispense.  Il  faut  donc  s'en  tenir  à  la  loi  gé- 
nérale, et  ne  s'exposer  pas  à  faire  un  mal 
pour  procurer  du  bien  à  un  autre.  Ainsi 
pense  saint  Antonin:  plusieurs  habiles  théo- 
logiens l'ont  suivi  (1] ,  et  Benoît  XIV  s'y  est 
joint  d'une  manière  très-décidée. 

C(-peudant  il  y  en  a  d'autres,  et  de  ceux 
mêmes  qui  marchent  le  plus  à  pas  comptés 
(2) ,  qui  embrassent  le  sentiment  contraire. 
Ils  disent  pour  leurs  raisons,  1"  que  si  l'E- 
glise faisait  du  jeûne  eucharistique  un  iré- 
cepte  aussi  rigoureux  que  l'est  celui  de  ne 
pai  célébrer  sans  autel  ou  sans  calice,  elle 
ne  permettrait  pas  même  à  un  malade  de 
communier  sans  être  à  jeun:  elle  le  lui  per- 
met néanmoins ,  et  plusieurs  fois  dans  la 
même  maladie,  comme  nous  pourrons  le 
dire  ailleurs;  2°  que  plusieurs  de  ceux  qui  ne 
veulent  pas  qu'on  célèbre  alors  pour  donner 
le  viatique  à  un  moribond  permettent  qu'on 
célèbre  pour  soi-même,  comme  si  un  prêtre 
n'apprenait  qu'après  dîner  qu'il  va  être  la 
victime  d'une  main  ennemie  et  barbare.  Or, 
disint-ils,  la  charité  veut  que  je  fasse  pour 
un  autre  ce  qu'elle  me  prescrit  pour  moi- 
même.  Quelques-uns  ajoutent  avecQuarti(3), 


que  l'Eglise ,  dans  ces  sortes  d'occasions , 
adoucit  la  rigueur  de  ses  autres  ordonnan- 
ces; qu'elle  permet,  par  exemple,  qu'on  cé- 
lèbre sans  s'être  réconcilié,  ou  sans  avoir  de 
répondant,  ou  à  une  heure  prohibée,  ou  en- 
fin deux  fois  dans  un  jour. 

Après  avoir  ainsi  étayé  leur  opinion,  ils 
tâchent  de  réfuter  les  preuves  de  l'opinion 
contraire.  Ils  répliquent  à  la  première  qno 
la  loi  du  jeûne  n'est  pas  du  nombre  de  celles 
dont  l'onàission  emporte,  dans  un  cas  aussi 
pressant, une  vraie  irrévérence. 

Us  disent  à  la  seconde  qu'il  y  a  dans  l'E- 
glise, relativement  à  la  célébration  de  la 
messe  deux  sortes  de  rites  :  les  uns,  qui  ont 
pour  objet  la  majesté  du  sacrifice,  et  l'obli- 
gation d'inspirer  au  peuple  par  un  appareil 
frappant  le  juste  respect  qui  est  dû  à  une 
action  si  sainte  ;  les  autres,  qui  ne  regardent 
que  le  prêtre,  et  qui  tendent  uniquement  à 
le  mettre  en  état  de  recevoir  en  odeur  de  via 
un  sacrement  établi  pour  la  donner.  Ils  met- 
tent dans  le  premier  rang  de  ces  cérénu- 
nies,  l'autel,  le  calice,  le  pain  azyme  ,  la  lu- 
mière, etc.  Us  placent  dans  le  second  le  jeûne 
et  la  confession.  D'où  ils  concluent  que  les 
rites  de  la  première  espèce  ne  peuvent  être 
omis  dans  aucun  cas,  et  que  ceux  de  la  se- 
conde le  peuvent  être  ,  quand  on  ne  peut  les 
garder  sans  se  faire  tort  ou  à  son  prochain. 
El  cela  ,  disent-ils,  est  d'autant  plus  raison- 
nable, que  ce  qui  manque  ici  d'un  côté  peut 
en  quelque  sorte  se  suppléer  de  l'autre.  Une 
contrition  sincère  tient  lieu  de  confession; 
quelque  mortification  sagement  entendue 
peut  tenir  lieu  de  jeûne  :  et  ce  jeûne  n'esl-il 
pas  déjà  bien  compensé  par  la  charité  qu'on" 
exerce  envers  un  pauvre  moribond? 

Enfin  ils  répondent  à  la  dernière  raison 
que  puisque  l'Eglise  dispense  de  sa  loi  les 
malades,  qu'on  pourrait  souvent  commu- 
nier à  jeun,  on  a  lieu  de  présumer  qu'elle 
dispense  aussi  les  prêtres  en  faveur  de  ces 
malades  à  qui  elle  permet  de  recevoir  dans 
ces  derniers  moments  l'absolution  d'un  ex- 
communié et  d'un  hérétique  dénoncé.  Que  si 
elle  ne  s'est  point  expliquée  sur  l'un,  comme 
ella  a  fait  sur  l'auire,  c'est  qu'il  n'arrive 
presque  jamais  qu'un  prêtre,  pour  commu- 
nier un  infirme, soit  obligé  de  célébrer  après 
avoir  mangé  ou  bu,  et  que  l'on  ne  fait  pas 
de  lois  pour  des  tas  qui  n'arrivent  presque 
jamais  :  Pro  raro  contingenlibus  non  consti' 
tuunlur  leges. 

Voilà  ce  que  j'ai  pu  découvrir  de  plus  fort 
de  part  et  d'autre.  Mais  puisqu'on  m'a  fait 
donner  parole  de  dire  mon  sentiment,  bon 
ou  mauvais,  je  dirai  en  deux  mots,  1°  que, 
régulièrement  parlant,  je  suivrais,  tant  pour 
moi  que  pour  tout  autre  malade,  l'opinion  de 
saint  Anlonin,  parce  qu'elle  a  des  garants 
pljs  sûrs,  ce  qui  est  un  grand  point  eni,mo- 
rale,oùil  faut  souvent  voir  par  les  yeux 
d'autrui  et  trouver  bon  ce  que  les  plus  sa- 
ges ont  trouvé  tsi,  surtout'quand  ils  ont  ap- 


(t)  Paludanus,  Soto,  Lpdesma,  Navarre;  Siiarpz,  disp. 
68,  sjft.  5  ;  ïolet.,  Bouaeioa,  Habeit,  etc.,  bouediclus 
XiV.  de  Sacriacio.  lib.  m,  c.  12,  n.  8. 


(2)  Elliica  amoris,  c.  SS,  n.  723. 
(ô)  Quacli,  p.  III,  Ut.  9,  socU  i. 


S5S 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


256 


firofondi  la  malièrc.et  que  leurs  raisons  va-  sûr  de  différer  la  communion,  et  de  donner 

ent  bien  celles  qui  leur  sont  opposées  ;2°que  le  reste  du  temps  à  une  tendre  et  affectueuse 

je  ne  condamnerais  point  du  tout  ceux  qui  ,  méditation  du  mystère    que  l'Kglise  honore 

après  y  avoir  bien  pensé  devant  Dieu  ,  croi-  dans  ce  grand  jour.  Les  autres,  en  plus  petit 

raient  devoir  faire  autrement  :  le  Maître  que  nombre,  cl  parmi  eux  était  un  grand  vicaire 

nous  servons   est  trop  bon  pour  improuver  distingué  par  son  savoir,  ont  jugé  qu'il   va 


une  action  qui  n'a  d'autre  principe  que  la 
charité;  3°  qu'il  y  a  des  conjonctures  où  je 
prendrais  ce  dernier  parti; comme  si  un  ma- 
lade mis  aux  plus  violentes  épreuves,  soit 
par  la  force  des  douleurs,  soil  par  une  es- 
pèce d'obsession  de  l'ennemi  du  salut,  n'avait 
de  ressource  que  dans  l'euchorislie. 

21. Le  cinquième  cas  où  l'on  peut  commu- 
nier sans  être  à  jeun  est  celui  où  il  faut 
continuer  la  messe  d'un  prêtre  qui  meurt, ou 
qui  tombe  en  défaillance  après  la  consécra- 
tion ,  car  alors  si  on  ne  trouve  personne  qui 
soit  à  jeun,  comme  cela  peut  aisément  arri- 
ver par  rapport  aux  messes  qui  se  disent 
tard  ;  un  prêtre  qui  a  mangé  ou  bu ,  peut  et 
doit  achever  le  sacriQce.  C'est  la  décision 
d'un  concile  de  Tolède  (1),  et  il  n'y  a  qu'une 
voix  là-dessus  :  parce  que  ,  de  droit  divin  ,  le 
sacrifice  doitètrc  fini,  quand  il  a  élé  commen- 
cé. La  rubrique  le  veut  ainsi,  p.  m,  tit.  10. 

22.  Le  sixième  et  dernier  cas  est  celui  où 
l'on  aurait  obtenu  dispense  pour  célébrer 
ou  pour  communier  après  avoir  pris  quelque 
peu  de  nourriture.  Je  ne  sache  pas  qu'une 
pareille  dispense  s'accorde  hors  le  cas  de 
maladie  dont  nous  avons  parlé  ,  si  ce  n'est 
la  veille  de  Noël,  à  Home,  dans  la  chapelle 
du  pape,  où  il  est  d'usage  qu'un  cardinal 
commence  et  finisse  avant  minuit  la  première 
des  trois  messes  qui  se  disent  dans  cette 
grande  solennité  ;  ce  qui  s'observe  aussi  à 
Venise  dans  l'église  de  Saint-Marc.  Ce  fait 
donne  lieu  à  bien  des  discussions,  dont  je 
m'abstiendrai,  parce  qu'elles  seraient  inu- 
tiles en  France.  J'examinerai  seulement  une 
difficulté  qui  s'est  présentée  autrefois,  et  qui 
pourrait  encore  revenir.  .j 

23.  Un  prêtre,  dans  une  citadelle  où  il  de- 
vait dire  la  messe  de  minuit,  se  trompe  d'une 
heure.  Il  commence  à  dix  heures  trois  quarts, 
croyant  ne  commencer  (ju'un  quart  d'heure 
avant  minuit.  Il  consacre,  et  un  moment 
après  p.irail  un  officier  qui  l'avertit  de  son 
erreur.  H  continue,  et  dans  le  trouble  où  il 
est  il  prend  les  ablutions.  On  demande  deux 
choses  :  1°  s'il  n'aurait  pas  dû  différer  la 
communion  jusqu'à  minuit  ;  2*  s'il  a  pu  dire 
le  lendemain  la  messe  de  l'aurore  et  la  messe 
du  jour. 

J'ai  proposé  la  première  de  ces  deux  dif- 
ficultés à  plusieurs  personnes  sages  et  Intel- ,„^ „...  ^^„  ^ ^ 

ligcntes  ;  la  plupart  ont  cru  qu'il  eût  élé  plus     del'année,  pourva  que  ce  jour-ïà  il  prie  sc- 


iait mieux  continuer  la  messe  à  l'ordinaire, 
parce  qu'une  si  grande  interruption,  quoique 
quelques  saints  en  aient  donné  l'exemple, 
semble  avoir  quelque  chose  de  plus  irrégu- 
lier que  l'omission  du  jeûne  dans  un  tel 
cas.  Ce  sentiment  me  parait  assez  juste  ;  et 
il  l'est  encore  plus,  quand  un  prêtre  infirme 
ne  peut,  sans  s'incommoder  beaucoup,  at- 
tendre si  longtemps  ;  ou  quand  ceux  qui 
assistent  à  sa  messe  n'ont  qu'une  très-petite 
mesure  de  patience. 

A  l'égard  de  la  seconde  difficulté,  il  est  sûr 
que  le  prêtre  dont  il  s'agit  a  pu  dire  les  deux 
autres  messes  de  Noël,  parce  qu'ayant  pris 
les  ablutions  avant  minuit,  il  était  à  jeun  lo 
lendemain.  11  ne  faudrait  pas  raisonner 
ainsi  de  la  messe  qui  se  dit  dans  la  chapelle 
du  pape,  parce  que  l'usage  et  la  coutume  la 
font  regarder  comme  célébrée  le  jour  mémo 
de  Noël.  C'est  pourquoi  les  Italiens,  qui  en 
parlent  fort  au  long,  enseignent  communé- 
ment que  ceux  qui  n'entendraient  que  cette 
messe  satisferaient  au  précepte  d'entendre 
la  messe  le  jour  de  Noël  ;  et  qu'au  contraire 
si  la  vigile  de  Noël  tombait  un  dimanche,  il 
ne  suffirait  pas  de  l'entendre  pour  remplir  le 
précepte  d'entendre  la  messe  les  dimanches. 
On  peut  lire  sur  cette  matière  le  docteur 
allemand  que  nous  citons  dans  la  note  (2). 

JOSEPH  (Saint). 

PRIÈRES  ET  PRATIQUES  DE  PIÉTÉ  EN  l'hONNBUS 
DE  SAINT  JOSEPH. 

(lodulgeuces  auUieaiiques.) 

S  I.  Indulgences  acconiées  a  pcrpéluilé  à  tout  fidèle  qui 
réiilera,  avec  dévotion  et  u\i  cœur  contrit,  les  cinq  psau- 
mes dont  Ips  leltrcs  initiales  furmenl  le  nom  de  «aint 
Joseph,  avec  les  aniieijnes,  Uvmue,  verseis  ctoraisou 
qui  3f  sonljoinls  (."). 

l'Indulgence  de  sept  ans  et  sept  quaran- 
taines pour  chaque  fois. 

2°  Indulgence  plénière  une  fois  par  mois 
pour  ceux  qui  les  auront  récités  tous  les  jours 
pendant  le  mois,  le  jour  à  leur  choix,  où, 
s'étant  confessés  et  ayant  communié,  iis  prie- 
ront selon  les  intentions  de  l'Eglise. 

3'  Indulgence  plénière  le  troisième  diman- 
che après  Pâques,  fête  de  la  Protection  de 
saint  Joseph  ('i-),  pour  tout  fidèle  qui  aura  ré- 
cité fréquenmient  ces  psaumes  dans  le  cours 


(1)  Concilium  Tolelan.  vii,  eau.  2,  au.  6tG.  Lab  lom  V 
p.  18.  39. 

(2)  Dpcisiones  praclicse  casuum  conscienlise...  resolnlo- 
rum  ,T  P.  Bouaveulura  Lcouardelli  S.  J  ,  lom.  I,  cas.  81, 
pag.  503. 

(^)  Le  même  esprit  de  dévotion  qui  avait  inspiré  aux 
6dèl.!S  d'honorer  les  saints  noms  de  Jésus  el  de  Marie  par 
la  réciialioii  de  cinq  ps.iumcsdonl  lis  lettres  initiales  lor- 
nient  ces  noms  augustes,  et  que  l'on  trouvera  art.  Jésbs- 
GHRibT  et  Marib  ,  les  a  engagés  à  lionorer  de  la  môme  ma- 


nière le  nom  de  saintJoseph,  piire  nourricier  de  Jésus,  et 
chaste  épouxde  la  sainte  Vierge.  Pie  Vll.'aDii  d'exciter  les 
lidèles  à  recourir  ii  saint  Josepli,  pour  s'assurer  sa  protec- 
tion pendant  la  vie,  et  surtout  !<  la  mort,  a  approuvé  cette 
pieuse  pratique  et  l'a  enrichie  d'indulgences.  On  trouver^ 
a  l'urt.  Jkscs  E.-O'iiiTcelles  qui  sunl  accordées  à  la  récitatiuo 
des  oraisons  jaculatoires  :  Jé.sus,  Joseph  cl  Marin,  etc. 

(4)  Cette  ItlP,  peu  connue  en  France,  est  indiquée  danj 
le  Missel  romaia  sous  ce  titre  :  Feslwn  patrociiiii  sancd 
Josrphi. 


257  JEU 

Ion  Ip5  mtenltons  de  l'Eglise ,  après  s'être 
confesse  cl  avoir  communié  (1). 

N.    B.  Ces  indulgences   soDt  applicables 
nux  âmes  du  purgatoire. 

PSAUMES. 

J. 

Ant.  Joseph  virum  IMariœ. 
rsnumc  99. 

Jubilale  Deo,  omnis  lerra,  clc.  (Voij.  Jé- 
sus-Christ, col.  191.) 

^n7.  Joseph,  époux  Ant.  Joseph  virum 

de  Marie,  de  laquelle  Mariœ,  de  qua  nalus 

est  né  Jésus,  appelé  est  Jésus  qui  vocalur 

Christ.  Cht'islus. 
0. 

Ant.  Joseph  de  domo  David. 
Psaume  46. 

Peuples,  battez  des  Omncs        génies  , 

mains,  louez   le  Soi-  plaudilemanibus  ;  ju- 

gneur    par    des    cris  biiale  Doo  in  voce  cx- 

d'ailégrcsse  :  sultationis. 

Parce  que  le  Sei-  Ouoniam  Dorainus 

gncur    est    le    Très-  excelsus,    terribilis, 

Haut,  le  Dieu  redou-  rex     niagnus     super 

table,   le    grand   roi  omncu  Icrram. 
qui   règne  sur  toute 
la  terre. 

11    nous  a   soumis  Subjecit      populos 

les  peuples;  il  a  mis  nobis,  et   gentes  sub 

les  nations  sous  nos  pedibus  noslris. 
pieds. 

11   nous   a    choisis  Elegit  nobis  hœfe- 

pour  son  héritage;  et  dilatein   suam  ,  spe- 

ce  choix  fait  la  gloire  ciem    Jacob  ,    quam 

de  Jacob,  gloire  (jui  dilexit. 
est  l'objet  de  l'amour 
que  Dieu  a  pour  lui. 

Dieu    s'élève    aux  Ascendit    Deus    in 

acclamations  de  joie;  jubilo,  et  Dominus  in 

le  Seigneur  s'élève  au  voce  lubaa. 
son  de  la  trompette. 

Célébrez     par    des  Psallite  Deo  noslro, 

chants    notre    Dieu;  psallite;  psallite  Régi 

célébrez,  célébrez  no-  uostro,  psallite. 
Ire    roi ,    célébrez-lc 
par  des  chants. 

Car  Dieu  est  le  roi  Quoniamrexoranis 

de  toute  la  terre;  ce-  terrae  Deus;   psallite 

lébrez-le  avec  inlelli-  sapienter. 
gence. 

Le  Seigneur  régne-  Regnabit  Deus  su- 

ra  sur  les  nations;  le  per  gentes;  Deus sedet 

Seigneur  est  assis  sur  super  sedem  sanctam 

le  trône  de  son  sanc-  suam. 
luaire. 

Les     princes     des  Principes    populo-  • 

peuples  se  sont  unis  rum  congregati  sunt 

au  Dieu  d'Abraham,  cum   Deo   Abraham, 
parce   que   les  dieux  ^quoniam     dii     fortes 

puissants  de  la  terre  lerrœ  vehementerele 

sont  parvenus  à  une  vati  sunt.                     i 
haute  dignité. 

Gloire  au  Père,  elc.  Gloria  Palri,  etc. 

Ant.    Joseph    était  Ant.  Joseph  de  do- 
ue la  maison  de  Da-  mo  David,  et   nomep 

,  Jj'  ^'®  ^"'.  ''t<=''et  (iu  cardinal  pro-vicaire  ,  (lu  2G  juin 
law,  et  rescrit  de  la  sacrée  congrégation  des  ludulgeo- 


vid,  et  le  nom  de  la    virginis  Maria, 
vierge  était  Marie. 

S. 

Ant.  Joseph  vir  ejus. 

Psaume  128. 

Ssepe  expugnaverunt  me  a  juventule  mea, 
etc.  {Voy.  Jésus-Chiust,  co/.  19V.) 

Ant.  Joseph,  son  In/.  Joseph  vir  ejus 
époux,  étant  juste,  no  cum  essel  jusius  et 
voulait  pas  la  dilla-  noUcl  eam  Iraduccre. 
mer. 

E. 

Ant.  Joseph,  fil!  Davia 

Psaume  80. 

Célébrez    par    des       Exultate  Deo  adja> 
cris    d'allégresse     le    tori  nostro;  jubilute 
Seigneur  qui  esl  no-    Deo  Jacob. 
Ire  soutien  ;    que   le 
Dieu  de  Jacob  soit  l'objet  de  vos  concerts. 

lîntonnez  des  can-        Sumite    psalmum, 
tiques,  frappez  sur  le    et    date    Ijnipanum; 
tambour,  joignez   la    psalteriom  jucundum 
harpe     harmonieuse    cum  cilhara. 
avec  la  guitare. 

Sonnez  do  la  trom-        Buccinatc  in  Neo. 
pette  au  retour  de  la    menia  tuba,  in  insi- 
nouvelle  lune,   à  ce    gni    die  soleuiuitatis 
jour     marqué     pour    vestrœ; 
votre  solennité. 

Car    c'est    une   loi        Quia  prœceptum  in 
dans  Israël,  c'est  un    Israël  est;  et -udiciuu) 
décret    porté   par   le    Deo  Jacob. 
Dieu  de  Jacob. 

C'est  le  monument  Testimoniura  in  Jo. 
qu'il  a  établi  dans  la  seph  posait  illud.  cum 
maison  de  Joseph  exiret  de  terra  A^SÏ' 
lorsqu'elle  fut  sortie  pti  ,  linguam  quam 
de  l'Egypte,  où  cette  non  norcrat,  audivit. 
maison  avait  entendu 
une  langue  qu'elle  ne  comprenait  pas 

Lorsqu'il  eut  déli-        Divertit  ab  oneri- 
vré   ses    épaules   des    bus  dorsum  ejus;  ma- 
fiirdcaux  qui   l'acca-    nus  ejus   in   cu|ihiDO 
blaient,  et  ses  mains    servierunt. 
de     la     nécessité    de 
porter  des  paniers. 

^'ous  m'avez  invo-  In  tribulalione  in-, 
que  dans  la  tribula-  vocasti  me,et  liberavi 
lion,  et  je  vous  ai  te;  exaudivi  le  in  abs. 
délivré  ;  je  vous  ai  condilo  tempeslatis; 
exaucé,  quoique  je  probavi  te  apud 
fusse  radié  dans  le  aquam  contradictio- 
sein  de  la  tempête;  je  nis. 
vous  ai  éprouvé  aux 
eaux  de  la  contradiction. 

Ecoute,  ô  mon  peu-        Audi,         populus 
pie;  je  vais  te  rap-    meus,  et  conleslabor 
peler    les   conditions    te;  Israël,  si  audierii 
de      l'alliance      faite    me, 
avec  toi,  ô  Israël;  si        Non  eril  in  te  deus 
lu  entends   ma  voix,    recens,  neque  adora- 
tu    ne     reconnaîtras    bis  deum  alienuiii. 
point    de   dieu   nou- 
veau et  lu  n'adoreras  point  An  divinité  étraa- 
gère. 
es,  du  i^  'lin  181s. 


S59 

Car  je  sais  lo  Sei- 
gneur Ion  Dieu,  qui 
t'ai  lire  de  la  terre 
d'Iîgypie  :  ourrc  la 
bouche,  et  je  la  rem- 
plirai- 
Mais  mon  peuple 
n'a  point  écoulé  ma 
voix,  et  Israël  ne  m'a 
point  obéi. 

Je  les  ai  donc  aban- 
donnés aux  désirs  do 
leur  cœur;  ils  ne  mar- 
cheront plus  que  dans 
la  voie  de  leurs  pro- 
pres caprices. 

Si  mon  peuple 
m'eût  écouté,  si  Israël 
eût  marché  dans  mes 
voies, 

J'aurais  pu  humi- 
lier facilement  et 
promplement  ses  en- 
nemis, et  j'aurais  pu 
étendre  ma  main  sur 
ceux  qui  l'afUigent. 

Mais  ces  ennemis 
du  Seigneur  l'ont 
Irompé;  aussi  leur 
malheur  sera-t-ii 
interminable. 

Cependant  Dieu  les 
a  nourris  de  la  plus 
pure  farine  de  tVo- 
ment;  il  les  a  rassa- 
siés du  miel  qui  coule 
de  la  pierre. 

Gloire  au  Père,  etc. 

Ant.  Joseph,  fils  de 
David,  ne  craignez 
pas  d'avoir  Marie 
pour  votre  épouse. 


DlCTIONNAinK  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  2flO 

Dominas  narrnbil 
in  scripturis  populii- 
rum  et  principum  : 
horuin  qui  fucrant  iu 
ca. 


Ego  cnini  sum  Do- 
minus  Deus  (uus,  qui 
eduxi  le  de  (erra  JE- 
gypli;  dilata  os  luum, 
el  implcbo  iliud. 


Et  non  audivit  po- 
pulus  meus  vocem 
mcam;  et  Israël  non 
intendil  mihi. 

El  diniisi  eos  se- 
cundum  desideria  cor- 
dis  corum;  ibunt  in 
adinvenlionibus  suis. 


Si  populus  meus 
audisset  me;  Israël  si 
in  viis  meis  ambu- 
lasset; 

Pro  nihilo  forsitan 
inimicos  eorum  hu- 
miliassem  ,  el  super 
Iribulanles  eos  misis- 
sem  manum  meam. 

InimiciDomini  men- 
tit! sunt  ei;  cl  crit 
tempus  corum  in  sae- 
cula. 

El  cibavit  eos  ex 
adipe  frumenli;  el  de 
petra  mellc  saluravit 
eos. 


Gloria  Palri ,  etc. 

yl»!<.  Joseph, ûli  Da- 
vid, noli  limere  acci- 
pere  Mariam  conju- 
gcm  luam. 


C'est  le  Seigneur 
lui-môme  qui  racon- 
tera ce  fait  quand  il 
fera  le  dénombrement 
des  peuples  et  des 
princes  qui  auront 
élé  dans  la  cité  de  Dieu. 


F. 
Ant.  Joseph,  exsurgens  a  somno. 
Psaume  86. 


Les  fondements  de 
celle  cité  sont  établis 
sur  les  saintes  mon- 
tagnes; le  Seigneur 
préfère  les  portes  de 
Sion  à  tous  les  pavil- 
lons de  Jacob. 

O  cité  de  Dieu  1  on 
a  raconlé  de  vous  des 
merveilles. 

Je  me  souviendrai 
de  l'Egypte  cl  de  lîa- 
bylone  parmi  ceux 
qui  me  connaissent. 

Voilà  les  Philistins, 
Tyr  cl  les  Ethiopiens; 
tels  et  tels  ont  été 
dans  CCS  pays-là. 

Mais  ne  dira-l-on 
pas  à  Sion  :  Un  hom- 
me y  est  né,  el  celui- 
là  même  est  le  Trôs- 
Uaut  qui  l'a  établie? 


Fundamenta  ejus 
in  monlibus  sanctis  : 
diligit  Dominus  por- 
tas Sion  super  omnia 
labernacula  Jacob. 


Gloriosa  dicta  sunt 
de  le,  civilas  Dei. 

Memor  ero  Rahab 
cl  Babylonis  scien- 
tium  me. 

Eccc  alienigenaj,  et 
Tyrus  ,  cl  populus 
iElhiopum,  hi  fuerunt 
illic. 

Numquid  Sion  di- 
cet  :  Homo  ,  et  hotno 
nalusesl  inea:et  ipse 
fundavit  eam  Allissi- 
mus? 


Alors  ceux  qui  de 
meureront    en    vous 
seront     comme    des 
gens    transportés   de 
joie. 

Gloire  au  Père,  elc. 

Ant.  Joseph,  après 
son  sommeil,  fit  ce 
que  l'ange  lui  avait 
commandé. 

f  II  l'a  établi  maî- 
tre de  sa  maison,!^ El 
intendant  sur  toutes 
possessions. 

Prions. 

O  Dieu,  qui,  par 
une  providence  inef- 
fable ,  avez  daigné 
choisir  le  bienheu- 
reux Joseph  pour 
époux  à  votre  très- 
sainle  Mère,  faites  , 
nous  vous  en  sup- 
plions ,  qu'en  véné- 
rant ce  protecteur  sur 
la  terre  ,  nous  méri- 
tions qu'il  intercède 
pour  nous  dans  le 
ciel.  Vous  qui  vivez  el  régnez,  etc. 
nymne. 

Pour  obtenir  la  grjice  et     _  Dei  qui  graliam  impoles, 


SicutliCtantiumom» 
nium  habilatio  est  iu 
te. 


Gloria  Patri,  elc. 

>lnt.  Joseph,  exsur- 
gens a  somno,  fecit 
sicut  prœcepit  ei  an- 
gélus. 

t    Conslilnil    eum 
dominum  domus  suœ, 
i^Ël  principem  omnis 
possessionis  sus. 
Oremus. 

Deus,  qui  ineffabili 
providenlia  bealum 
Joseph  sanciissimas 
Gcnilricis  tuaî  spon- 
sum  eligere  dignalus 
es  :  prœsta  ,  quaîsu- 
mus,  ut  quem  prolc- 
ctorem  veneramur  ia 
terris ,  inlercessorem 
habere  mercamur  in 
cœlis.Qui  vivis  et  ré- 
gnas, elc. 


les  (Ions  célestes,  qu'on  in- 
voipic  le  nom  de  Jose|ili, 
qu'on  implore  liumiiltjmeul 

sou  SPCOUIS. 

Dieu  se  rend  aux  pritîres 
de  ceux  qui  invoquent  le  nom 
de  Josepli  ;  il  efface  les  pé- 
chés el  augmente  la  justice. 

Le  recours  afleiHueux  ij 
■îosoph  est  bien  récompen- 
sé ;  il  obtient',  <lans  la  iler- 
uièi'e  lutte,  la  palme  de  la 
victoire. 

S'endormant  paisiblement 
dans  les  bras  de  la  Vierge 
cl  de  son  divin  Fils,  il  nous 
donne  l'exemple  d'une  lieu- 
reuse  mon. 

Aucun  n'est  plus  puissant 
que  celui  ii  qui  le  inallre  du 
ciel  a  élé  suuniis  cl  obéis- 
sant. 

Hien  n'est  plus  sublime 
qued'avdir  élé  destiné  pour 
époux  à  la  plus  pure  des 
Vierges,  d'avoir  élé  le  gar- 
dien du 'l'rès-Haul,  réputé 
son  père. 

Honneur  ;i  la  bienheu.- 
reuse  Trinité,  au  l'ère,  au 
Verbe,  au  Saint-Esprit,  cl 
au  saint  nom  de  Joseph. 

Ainsi  soil-il. 

Ant.  Le  bienheu- 
reux Joseph  est  un 
secours  dans  les  Iri- 
bulalioDS,  un  prulec- 


Cœlestium  dona  expelunt, 
Josephi  nomnii  iuvocenl, 
Opemquc  poscanl  supplices. 

Joseph  vocale  nomine 
Deus  adesl  petontibus, 
Augel  piis  juslitiain, 
Culpamque  delel  iuipiis. 

Joseph   piis  quxreutibuj 
Dantur  beau  muncra, 
Dalur  palma  Victoria) 
Agonis  in  cerlamiae. 

Amplexus  inlcr  Virgluis, 
r.asljequo  Prolis  placide. 
Viiani  sopore  deserens, 
Moneutium  lit  régula. 

lllo  nihil  polcntiiis 
Cujus  pareulem  nutibus, 
El  subdiluni  iinpcriis 
Deuni  vid>  runt  lelhcra. 

lllo  iiilnl  poifi'Clius, 
Qui  spousus  aima'  Virginis 
Kleclus  est,  Altissimi 
Custos,  pareusquc  crcdiluj. 


0  1er  bcata,  cl  am|ilia$ 
Honor  sil  libi,  Triuilas, 
Pater,  Vcrbumque,  et  Spi- 
[ritu^ 
Sancto<pie  Joseph   noniink 

Amen. 

Ant.  Adjutor  est  in 
tribulalionibus  ,  et 
prolector  ouinibus 
bealum  Joseph  uuuiea 


261 


JEU 


JEU 


202 


tenr  pour  tous  ceui  suutn  pie  invocanti- 

qui  invoquent  affec-  bus 
tueusemenl  son  nom. 

f  Que  le    nom   du  f  Sil  nomen   beati 

hicuheureuï    Joseph  Joseplii    bencdictura. 

soit  béni.i^Dès  main-  ^  Ex   Iioc    nunc    et 

tenant  et  dans  tous  usquc  in  sseculum. 
les  siècles. 

Prions.  Oremits. 

O  Dieu ,  qui,  admi-  Deus,  qui  mirabilis 

rabledans  vos  saints,  in  sanclis  luis,  niira- 

etplusadaiirabledans  biiior  in  bealo  Jose- 

le    bienheureux    Jo-  pho,  eum  cœleslium 

seph, l'avez  établi  dis-  donorum  dispensato- 

pensatenr  des    dons  rem  super   familiam 

célestes  dans  votre  fa-  tuam     constituisli    : 

mille,   faites,    nous  prœsla  quœsumus.ut 

vous    en    supplions ,  cujus   noraen    devoti 

que  pénétrés  de  res-  veneramur,ejus  pre- 

pcct  pour  son   nom  ,  cibus  et  merliis  adju- 

aidcs  par  ses  prières  ti  ,  ad  porlum  salulis 

et  ses  mérites ,  nous  feliciler        pervenia- 

ayons  le  bonheur  de  mus.  Per  Dominum, 

parvenir  au  port  du  etc. 
salut.  Par  Noire-Sei- 
gneur, etc. 

{  II.  Indulgence  accordée  à  perpétuité  à  tous  les  fidèles 
qui,  pour  implorer  la  proleclion  de  saint  Joseph ,  peri- 
d.inl  leur  vie  et  à  leur  mort,  réciteront ,  avec  décolion 
et  un  cœur  cotUril,  le  Répons  suivant  : 

Un  an  d'indulgence  pour  chaque  fois  (1). 
N.  B.  Cette  indulgence  est  applicable  aux 
âmes  du  purgatoire. 

Répons. 

Quiconque  désire  couler  Quicumque  sanus  vivere, 

ges  jours  dans  l'innocence,  Cursumipie  vils  claudere 

elles  terminer  en  paix,  doit  lu  fine  laelus  expelit, 

recourir  à  l'intercession  de  Openi  Joseplii  postolet. 
saint  Joseph. 

(  On  répète  ce  qui  précède  à  chaque  strophe.  ) 

Il  est  l'époux  de  la  plus  Hic  sponsus  aima:  Virgi- 

pure  des  vierges,  le  père  [nis, 

putalildc  Jésus;  il  est  juste,  Paterque  Jesu  crcditus, 

Bdèle  et  chaste;  rien  de  ce  Justus,  Bdelis,  inlegcr, 

qu'il  demande  ne  saurait  lui  QuoJ  poscit,  orans  impetrat. 

être  refusé.  Quicumque,  etc. 

Quiconque,  etc. 

Il    adore    l'Enfant    Jésus  Feno  jacentem  Parvulum 

dans  la  crèche,  l'assiste  plus  Adorai,  et  posl  exsulem 

tard  dans  son  exil,  le  perd  à  Solalur;  iude  perditum 

Jérusalem,  le  cherche  avec  Quseril  dolens,  et  Invenit. 

douleur,  et  le  retrouve  avec  Quicumque,  etc. 
joie. 

Quiconque,  etc. 

Il  nourrit  par  le  travail  de  Mnndi  suprenius  Artifox 

ses  mains  le  Créateur  de  l'u-  Ejus  labore  pascitur, 

nivers;le  Filsdu  Père  Eter-  Sunimi  pareritis  Kilius 

nel  lui  est  soumis.  Oliedit  illi  sniiditus. 

Quiconque,  etc.  Quicumque,  etc. 

Il  est  assisté  sur  son  lil  de  Adesse  morli  proximus 

mort  par  Jésus  et  Marie,  el  Cum  niatre  Jesuni  conspicit, 

s'endorlavecjoie  entre  leurs  El  inter  ipsosjubilans 

bras  du  sommeil  des  justes!  Dulcisopore  solvitur. 

Quiconque,  etc.  Quicumque,  etc. 

Gloire  soit  au  Père,  etc.  Gloria  Patri,  etc. 

Quiconque,  etc.  Quicumque,  etc. 

Ant.  Voici  le  ser-  Ant.    Ecce    fidelis 

viteur  Odèle  et  pru-  servus   et    prudens  , 

dent,  que  le  Seigneur  quem  constiluit  Do- 

a   établi   sur  sa   fa-  minussuper  familiam 

mille.  suam. 


t  Priez  pour  nous,  f  Ora  pro  nobis  , 

bienheureux  Joseph,  béate  Joseph.  ^  Ut  di- 

^    Afin     que     nous  gni  efûciamur ,  etc. 
soyons  rendus  dignes 
des  promesses  de  Jésus-Christ. 

Prions.  Oremus. 

O  Dieu  1  qui  parune  Deus,  qui  ineffabili 

providence    ineffable  providentia    beatum 

avez  daigné  choisir  le  Joseph     sanctissiinsB 

bienheureux    Joseph  Genilricis  tu»  spon- 

pour  être  l'époux  de  sum  eligere  dignalus 

votre    sainte    Mère,  es:  priesta,   qutesu- 

faites,  nous  vous  en  mus,  ut  quem  prote- 

conjurons  ,  qu'en  le  clorem  veneramurin 

vénérant  sur  la  terre  terris  ,  intercessorem 

comme  notre  prolec-  habere  mereamur  in 

teur  ,  nous  méritions  cœlis.Qui  vivis  et  rc- 

de  l'avoir  pour  inter-  gnas ,  etc. 

cesseur      dans      les  Amen, 

cieux  :  vous  qui,  étant  Dieu,  vivez  et  régnez 
dans  les  siècles  des  siècles.  Ainsi  soit-il. 

§  III.  Indulgences  accordées  à  perpétuité  à  tout  Ddèla 
qui  récitera,  avec  un  cœur  conlril,  l'exercice  suivant,  en 
l'honneur  des  sept  douleurs  el  des  sept  allégresses  da 
saint  Joseph  : 

1°  Indulgence  de  cent  jours  une  fois  par 
jour; 

2*  Indulgence  de  trois  cents  jours  tous  les 
mercredis  de  l'année; 

3'  Indulgence  aussi  de  trois  cents  jours 
chacun  des  neuf  jours  qui  précèdent^  le  19 
mars  et  le  troisième  dimanche  après  Pâques, 
qui  sont  les  deux  fêtes  de  saint  Joseph  ; 

k°  Indulgence  plénière  le  19  mars  et  le 
troisième  dimanche  après  Pâques,  accordée 
à  ceux  qui  réciteront  cet  exercice  après  s'ê- 
tre confessés  et  avoir  communié; 

5"  Indulgence  plénière  une  fois  par  mois 
accordée  à  ceux  qui  le  réciteront  chaque 
jour  pendant  le  mois,  le  jour  à  leur  choix, 
où,  s'étant  confessés  el  ayant  communié  ,  ils 
prieront  pour  les  besoins  de  l'Eglise  (2). 

A^.  B.  Toutes  ces  indulgences  sont  appli- 
cables aux  âmes  du  purgatoire. 

EXERCICE  EN  l'uONNEUR  DES  SEPT  DOULEURS 
ET  DES  SEPT  ALLÉGRESSES  DE  SAINT  JO- 
SEPH. 

I. 

0  très-chaste  époux  de  Marie,  glorieux 
saint  Joseph,  autant  furent  poignantes  les 
angoisses  de  votre  cœur  lorsque  vous  pensiez 
devoir  vous  séparer  de  votre  épouse  sans 
tache,  aulant  fut  vive  votre  allégresse  lors- 
que l'ange  vous  révéla  le  mystère  de  l'incar- 
nation. 

Nous  vous  conjurons,  par  cette  douleur  et 
celte  allégresse,  de  consoler  nos  âmes  main- 
tenant el  dans  nos  derniers  moments,  en 
nous  obtenant  la  grâce  de  mener  une  vie 
sainte  el  de  mourir  d'une  mort  semblable  à 
la  vôtre,  entre  les  bras  de  Jésus  et  de  Marie. 

Pater.  Ave.  Gloria  Patri. 
II. 

O  bienheureux  patriarche,  glorieux  saint 


(l)  Pie  VU,  rescrit  rendu  le  6  septembre  1804  par  l'or- 
gane de  Son  Émineuce  le  cardinal-vicaire,  et  qui  se  CDU- 
serve  dans  la  seorôiairerie  du  vicariat,  a  Rouie 


(2)  Pie  VII,  rescrit  du  9  décembre  1819,  que  l'on  cou- 
serve  dans  la  secrélairerie  du  tribunal  de  Sou  Emineuce 
le  cardinal-vicaire. 


86S 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  WTFS  SACRES. 


2C4 


Joseph,  qni  avc2  été  élevé  à  l'cmincnte  di- 
jçnilé  de  père  putatif  du  Verbe  inciinié,  la 
douleur  que  vous  éprouvâtes  en  voy.iiil  iiai- 
Irc  renfjiil  Jésus  dans  une  si  étrange  pau- 
vreté se  changea  bientôt  en  une  joie  toute 
céleste,  lorsque  vous  entendîtes  les  conceris 
des  anges,  et  que  vous  vous  trouvâtes  lé- 
moin  des  glorieux  événements  de  cette  nuit 
resplendissante. 

Nous  vous  conjurons,  par  cette  douleur  et 
cette  allégresse,  de  nous  obtenir,  après  le 
cours  de  cette  vie,  la  grâce  d'être  admis  à 
entendre  les  cantiqaes  sacrés  des  anges, el  à 
jouir  de  la  gloire  céleste. 
Pater.  Ave.  Gloria  Palri. 

III. 
0  modèle  parfait  de  soumission  aux  lOis 
divines,  glorieux  saint  Josepii,  la  vue  du 
sang  précieux  que  le  Sauveur  enfant  répan- 
dit dans  sa  circoncision,  navra  votre  cœur 
de  douleur; mais  riniposilion  du  nom  de  Jé- 
sus le  ranima  cl  le  remplit  de  consolation. 

Obtenez-nous  ,  par  cette  douleur  et  cette 
allégresse  ,  qu'après  avoir  déraciné  tous  nos 
vices  pendant  la  vie  ,  nous  puissions  mourir 
avec  joie  ,  en  invoquant  de  cœur  et  de  bou- 
che le  très-saint  nom  de  Jésus. 
Pater.  Ave.  Gloria  Patri. 

IV. 
0  saint  (rès-Gdèle,  vous  à  qui  turent  com- 
muniqués les  mystères  de  notre  rédemption, 
glorieux  saint  Joseph ,  si  la  prophétie  du 
juste  Siméon  vous  causa  uiie  douleur  mor- 
telle, en  vous  faisant  connaître  ce  que  Jésus 
el  Marie  devaient  souffrir,  elle  vous  remplit 
en  même  temps  d'une  sainte  joie,  en  annon- 
çant que  ces  souffrances  seraient  un  gage  de 
salut  pour  une  muilitudc  innombrable  d'â- 
mes qui  ressusciteraient  à  la  vie. 

Demandez  pour  nous,  par  cette  douleur 
et  par  cette  allégresse,  que  nous  soyons  du 
nombre  de  ceux  (jui,  par  les  mériles  de  Jé- 
sus-Christ et  l'intercession  de  la  vierge  Ma- 
rie, ressusciteront  pour  la  gloire. 
Pater.  Ave.  Gloria  Palri. 

V. 
O  vigilant  gardien  du  Fils  de  Dieu  tait 
homme,  glorieux  saint  Jose|)h,  combien  vous 
avez  soulîert  pour  servir  le  Fils  du  Très- 
Haut  et  pourvoir  à  sa  subsist:ince,  surloul 
pendant  la  fuite  en  Egypte  ;  mais  aussi  com- 
bien vous  dûtes  être  heureux  d'avoir  tou- 
jours avec  vous  le  Fils  de  Dieu,  et  de  voir 
tomber,  à  son  arrivée,  les  idoles  des  Egyp- 
tiens 1 

Obtenez-nous,  par  cette  douleur  et  cette 
allégresse,  que,  tenant  toujours  le  tyran  in- 
fernal éloigné  de  nous,  par  la  fuite  des  oc- 
casions dangereuses,  nous  méritions  de  voir 
se  briser  dans  nos  cœurs  toutes  les  idoles 
des  affections  terrestres  ;  queiiliùromcni  con- 
sacrés au  service  de  Jésus  et  de  Marie,  et  ne 
fivant  plus  que  pour  eux,  nous  leur  otTrions 
avec  joie  notre  dernier  soupir. 
Paler.  Ave.  Gloria  Patri. 

VI. 
Ange  de  la  terre,  glorieux  saint  Joseph,  qui 


avez  vu  avec  admiration  le  Roi  da  ciel  vous 
obéir,  la  consolation  que  vous  éprouvâtes  on  le 
ramenant  d'Egypte  fut  troublée  parla  crainte 
d'Archélaùs;  cependant,  r.issuré  par  l'ange, 
vous  restâtes  avec  joie  à  Nazareth,  dans  la 
sainte  société  dé  Jésus  et  de  Marie. 

Obtenez-nous,  par  cette  douleur  et  celte 
allégresse,  que,  dégagés  de  toutes  les  crain- 
tes qui  ne  pourraient  que  nous  être  nuisi- 
bles, et  jouissant  de  la  paix  de  la  conscience, 
nous  vivions  en  sécurité  dans  l'union  avec 
Jésus  et  Marie,  et  qu'au  moment  de  la 
mort  nous  remettions  nos  âmes  entre  leurs 
mains. 

Pater.  Ave.  Gloria  Palri. 
VII. 

0  modèle  de  sainteté,  glorieux  saint  Jo- 
seph, qui,  ayant  perdu  l'enfant  Jésus  malgré 
voire  vigilance  toute  paternelle,  le  cherchâ- 
tes pendant  trois  jours  avec  une  grande  dou- 
leur, jusqu'au  moment  où  vous  éprouvâtes 
une  des  plus  grandes  joies  que  votre  cœur 
ait  jamais  ressenties,  en  le  retrouvant  dans 
le  temple  au  milieu  des  docteurs. 

Nous  vous  supplions  du  fond  du  cœur,  par 
celte  douleur  cl  par  celle  allégresse,  d'em- 
ployer votre  crédit  auprès  de  Dieu,  afin  qu'il 
ne  nous  arrive  jamais  de  perdre  Jésus  par  le 
pécbé  mortel  ;  et  que  si  ce  malheur  suprême 
nous  arrivait,  nous  le  cherchions  avec  la 
plus  profonde  douleur,  jusqu'à  ce  que  nous 
le  retrouvions  favorable,  surtout  au  moment 
de  la  mort,  pour  ensuite  jouir  de  lui  dans  le 
ciel,  ol  bénir  avec  vous  ses  divines  miséri- 
cordes pendant  toute  l'éternité. 

Pater.  Ave.  Gloria  Palri. 

Ant.  Jésus  commençait  sa  trenlième  année 
lorsqu'on  le  prenait  pour  le  fils  de  Joseph. 

y  Priez  pour  nous,  saint  Joseph;  i^  Afin 
que  nous  soyons  faits  dignes  des  promesses 
de  Jésus-Christ. 

Prions. 

0  Dieu,  qui  par  une  providence  ineffable 
avez  daigné  choisir  le  bienheureux  Joseph 
pour  être  l'époux  de  votre  sainte  Mère;  fai- 
tes, nous  vous  en  conjurons,  qu'en  le  vé- 
nérant sur  la  terre  comme  notre  protecteur, 
nous  méritions  de  l'avoir  pour  intercesseur 
dans  les  cicux  :  vous  qui,  étant  Dieu,  vivez 
et  régnez,  etc.  Ainsi  soil-il. 

KYRIE  ELEISON. 

(Explitalioadu  P.  LeDruii.; 

§1.  Rubrique  Pt  remarques  sur  l'ordre  cl  le  nombre  dei 

Kyrie  el  sur  le  lieu  de  les  dire. 

Le  prêtre,  ayant  les  mains  jointes,  va  au  mi- 
lieu de  l'autel  pour  dire,  alternativement  avec 
celui  qui  répond,  trois  fois  Kyrie  eleison, 
trois  fois  Chrisle  eleison,  et  trois  fois  Kyrie 
eleison.  Tit.  IV,  n.  2. 

1.  On  n'a  pas  toujours  dit  le  Kyrie  au  mi- 
lieu de  l'autel.  On  l'a  dit  autrefois  au  câté 
de  l'Epîlre  :  les  chartreux,  les  carmes  et  les 
jacobins  le  disent  encore  en  cet  endroit,  où 
ils  ont  dit  rinlroït.  Ce  qui  s'observe  généra- 
Icuuul  à  Konie  et  ailleurs  aux  grande» 
messes. 

2.  L'ordre  et  U  nombre  des  Kyrie  n'ont 


%:'• 


KYR 


KYR 


260 


pas  nns«i  toujours  été  les  mêmes.  Au  temps 
de  saint  Grégoire,  on  disait  autant  de  fois 
Chrisle  que  Kyrie  (I).  Dans  le  rit  ambrosien 
on  dit  trois  fois  Kyrie  après  le  Gloria  in  ex- 
ceUis{2};  et  durant  plusieurs  siècles,  lors- 
qiii'  le  pape  disait  la  messe,  on  lui  deman- 
dait s'il  voulait  changer  le  nombre  des  Ky- 
rie, et  les  chantres  continuaient  jusqu'à  ce 
qu'il  fît  signe  de  cesser  (3).  L'usage  pré-eiit, 
qu'on  sait  depuis  plusieurs  siècles,  est  très- 
pieux;  on  dit  neuf  fois  Kyrie  ou  Chrisle, 
pour  imiter  le  chant  des  anges, «qui  compo- 
sent neuf  chœurs,  et  l'on  dit  trois  fois  Kyrie 
au  Père,  trois  fois  Chrisle  au  Fils,  et  trois 
fois  Kyrie  au  Saint-Esprit,  pour  adorer  éga- 
lement les  trois  personnes  de  la  très-saiute 
Trinité. 

§  II.  t'esplicalioQ  et  l'origine  du'Kyrie. 

Kyrie  eleison  sont  deux  mois  grecs  qui  si- 
gnilienl,  Seigneur,  ayez  pilié ,  et  il  est  clair 
par  là  que  celte  prière  a  commencé  en 
Orient. 

Dans  les  Constitutions  apostoliques,  qui 
contiennent  les  rites  de  la  plupart  des  Eglises 
grecques  des  quatre  premiers  siècles,  on 
voit  que  cette  prière  se  faisait  premièrement 
pour  les  catéchumènes  (4).  Du  diacre  criait  : 
Catéchumènes,  priez;  que  les  fidèles  prient 
pour  eux,  et  qu'ils  disent  Kyrie  eleison.  Le 
diacre  récitait  tout  haut  diverses  demandes 
pour  les  catéchumènes  :  Qu'il  plût  à  Dieu  de 
les  éclairer  des  lumières  de  l'Evangile,  de 
les  remplir  de  sa  crainte  et  de  son  amour, 
de  les  disposer  au  sacrement  de  la  régéné- 
ration, pour  les  laver  de  toute  tache,  et  d'en 
faire  une  demeure  où  il  daignât  habiter, 
pour  les  préserver  de  tout  mal.  A  toutes  ces 
prières,  les  enfants,  qui  composaient  un 
chœur,  disaient  Kyrie  eleison,  et  tout  le 
peuple  répétait  ces  paroles. 

On  faisait  aussi  des  prières  pour  les  péni- 
lents.  Toute  l'Eglise  disait  de  même  pour  eux 
Kyrie  eleison,  et  l'on  a  retenu  dans  la  suite 
celte  prière  pour  tous  les  ûdèles.  Dans  la 
conférence  entre  Pascenlius  Arien  et  saint 
Augustin,  dont  ^  igile  de  Tapse  est  apparem- 
ment l'auteur,  il  est  dit  (5)  que  les  Eglises 
latines  gardaient  des  mots  grecs  et  barbares, 
afin  qu'on  invoquât  également  la  divine  mi- 
séricorde dans  les  langues  étrangères  aussi 
bien  que  dans  la  latine. 
Cette  prière,   ayez  pitié,  qui  est  le  com- 

(I)  rotiez-  pfîi.s  bas,  col.  266. 

l'I)  Miss.  Ambr.  1492,  IbiS  et  1669. 

(3)  Ut  ei  aium:it,  si  \u!i  muuire  numerum  litaniae.  Ordo 
roiii.  1,  p.  9.  P'irh  de  Crassis  in  Cucrem. 

(i)  Coiislil.  aposlol.  I.  Mil,  c.  6. 

(5)  Uiia  rogalur  ut  miserealur  a  cunctis  Latinis  et  Bar- 
baris  unius  Del  iialura,  ut  a  laudiLius  Dfi  unius  nec  ipsa 
lingua  bai'bara  sii.  ullalenus  aliéna.  Latine  enim  dicitur 
Domine,  miserere.  Augusl.  lom.  II,  Append.  pag.  44. 

(li)  nominp,  miserere  nostri  ;  te  enim  e\S|iertavimus. 
Isa.  xxxiii,  2.  Audi,  Doniiue,  et  miserere  Baruch.  m,  2. 

(7)  ilullli.  XX,  50. 

(8)  Mallli.  XV,  23. 

(9)  SU'ierunt  a  longe,  et  elevaverunt  vocem  suam, 
dicentes:Ji  su  praeceptor,  miserere  nostri.  Luc.  y\u,  13. 

(10)  At  ille  muUomagis  clamabat  :  Domine,  fili  David, 
miserere  mei.  Marc,  x,  48. 


mcncement  des  supplications  de  la  messe, 
est  la  plus  ancienne  (C),  la  plus  commune 
parmi  les  nations,  cl  la  plus  répétée  dans 
l'Evangile.  Tous  les  chrétiens  doivent  avoir 
un  saint  empressement  d'unir  leurs  voix 
pour  dire  à  Dieu  avec  les  plus  vifs  sentiments 
d'un  cœur  contrit  :  Seigneur,  nous  ne  sau- 
rions jamais  vous  dire  assez  souvent ,  ai/ez 
pitié  de  nous,  à  cause  do  la  multitude  de  nos 
péchés,  et  de  la  grande  miséricorde  que 
nous  attendons  de  votre  bonté.  Nous  vous 
demandons  celte  grâce  avec  les  cris  des 
aveugles  de  Jéricho  (7),  avec  la  persévé- 
rance de  la  Chananée  (8),  avec  l'humiliié  des 
dix  lépreux  (9),  avec  l'empressement  des  au- 
tres personnes  que  vous  avez  daigné  écou- 
ler, quand  elles  ont  persisté  à  crier  :  Sei- 
gneur, ayez  pilié  de  nous  (10),  Kyrie  eleison. 
Celle  prière  a  toujours  paru  si  belle  et  si 
touchante,  que  Us  Eglises  des  Gaules,  qui 
ne  la  disaient  pas  encore  à  la  messe  Van 
529,  ordonnèrent,  au  second  concile  de  Vai- 
son,  qu'on  la  dirait  à  l'avenir,  non-seule- 
ment à  la  mtsse,  mais  aussi  à  matines  et  à 
vêpres  (11). 

Le  troisième  canon  de  ce  concile  nous  ap- 
prend que  cette  prière  était  déjà  en  usage  à 
Rome,  en  Italie,  et  dans  toutes  les  provin- 
ces d'Orient  au  commencement  du  vi'  siè- 
cle, de  sorte  que  plusieurs  auteurs  se  sonl 
trompés,  quand  ils  ont  dit  que  saint  Gré- 
goire l'avait  introduite  à  Rome,  puisque  ce 
saint  p.ipe  n'a  occupé  le  saint-siége  que  plus 
de  soixante  ans  après  le  concile  de  Vaison. 
Quelques  personnes  éloignées  de  Rome  s'é- 
taient trompées  sur  ce  point  au  temps  même- 
de  ce  saint  pontife.  C'est  ce  qui  l'obligea  de 
répondre  à  des  siciliens  (12),  qu'il  n'avait  pris 
des  Grecs  ni  le  Kyrie  eleison,  ni  les  autres 
rites  dont  on  parlait;  qu'ils  avaient  été  éta- 
blis avant  lui  ;  qu'il  y  avait  même  en  ce  point 
de  la  différence  entre  l'usage  des  Grecs  et 
celui  des  Romains;  que  les  Grecs  chantaient 
tous  ensemble  le  Kyrie;  que  dans  l'Eglise 
de  Rome  les  clercs  commençaient  et  le  peuple 
répondait;  qu'on  y  disait  Chrisle  eleison  au- 
tant de  fois  que  Kyrie,  ce  qui  ne  se  faisait 
pas  ainsi  chez  les  Grecs;  et  que  dans  les 
messes  de  chaque  jour,  c'csl-à-dire  des  jours 
ouvriers,  où  l'on  omettait  diverses  prières, 
on  y  retenait  toujours  le  Kyrie  et  le  Chrisle 
eleison,  comme  une  prière  qui  intéressait 
davantage  tous  les  fidèles. 

(11)  Et  quia  tara  in  Sede  aposlolica,quam  etiani  per  tolas 
orientales  atque  ilalicas  provincias  dulcis  et  nimium  snlu- 
taris  consuetudo  est  intromissa,  ul  Kyrie  eleison  frequen- 
tius  cum  grandi  affectu  et  conipunctibne  dit-atur,  piacuil 
eliam  nobis  ul  in  onmilius  ecclesiis  noslris  isia  tam  sancla 
consuetudo  et  admalutinuni,  et  ad  missas,  et  ad  vesperam 
Deo  propitio  intromittatur.  Conc.  Tas-  an.  529,  can.  3. 

(12)  Cui  ego  respondi  :  (}uia  in  nullo  eorum  aiiani  eccle- 
siani  secuti  sumus...  Kyrie  eleison  autem  nos  neque  dixi- 
mus,  neque  dicimus,  sicut  a  Gr.Tcis  dicitur  :  quia  m  Graecis 
siuml  omnes  dicunt  ;  apud  nos  autem  a  clericis  dicitur,  et 
a  populo  respondetur,  et  totidem  vicibus  eliam  Chrisle 
É^dsoii  dicilur,  quod  apuj  Grœcos  nullo  modo  dicitur.  la 
quolidianis  autem  missis  alla  qnse  dici  soient  tacemus, 
lantummodo  Kiirie  eleison  et  Cliriste  eleison  dicimus  ul  ia 
bis  deprecaliouis  vocibus  paulo  diulius  immoremur.itfr.  vi:^ 
episl.  64. 


DlCTIONSAIRE  DES  RlTKS  SACRÉS     IL 


&67 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES 


2C5 


LAMPE. 
Il  doit  y  avoir  uno  ou  plusieurs  lampes 
devant  l'autel  où  repose  le  saint  sacrement. 
II  peut  y  en  avoir  aussi  devant  d'autres  au- 
tels. Voy.  Eucharistie,  Sacrifice,  Décora- 
tion, Propreté. 

LAUDES. 
Voy.  Bréviaire,  Choeur,  Matines. 
LAVABO. 
(  Explication  (lu  P.  Lebrun.  )  • 

§  I.  Rubrique  et  remarques. 
Le  prêtre  tenant  les  7nains  jointes  va  nu 
côté  de  l'Epître,  où  il  lave  ses  mains,  c'est- 
à-dire  l'extrémité  des  doiijls,  le  ponce  et  l'in- 
dex, en  disant  :  Lavabo,  etc.,  jusqu'à  la  fin, 
avec  le  verset  Gloria  Patri,  qu'il  omet  aux 
messes  des  morts  et  à  celles  du  temps  depuis 
le  dimanche  de  la  Passion  jusqu'au  samedi 
suint.  Tit.  VU,  n.  C. 

1.  Le  prêtre  à  l'autel  tient  par  rcspert  les 
mains  jointes,  lorsqu'il  n'est  pas  obligé  de 
s'en  servir  pour  agir,  ou  de  les  tenir  élevées 
à  cause  de  quelques  prières. 

2.  Il  va  se  laver  les  mains  au  côté  de  l'E- 
pître qui  est  plus  à  portée  de  la  sacristie  et 
de  l'endroit  où  on  tient  l'eau,  et  où  il  y  avait 
autrefois  une  piscine  ou  lavoir,  c'esl-à-dire 
Une  pierre  creusée,  propre  à  recevoir  l'eau, 
cl  à  la  faire  écouler. 

Il  y  a  plusieurs  siècles  que  les  évêques  ont 
fait  cette  ablution  avec  plus  de  cérémonie. 
Le  sixième  ordre  romain  (1)  marque  que 
l'évêque  s'assied  sur  un  siège;  que  deux  aco- 
lytes à  genoux  étendent  et  tiennent  une  ser- 
viette sur  lui,  de  peur  que  quelque  goutte 
d'eau  ne  tache  sa  chasuble,  et  qu'un  troi- 
sième acolyte  se  tient  aussi  à  genoux  au 
milieu  des  deux  autres,  pour  lui  verser  de 
l'eau.  Ces  acolytes  se  tenaient  apparemment 
à  genoux,  pour  tenir  plus  aisément  la  ser- 
viette sur  les  genoux  de  l'évêque  assis  ;  et  les 
prélats  ont  continué  de  se  faire  donner  de 
l'eau  et  l'essuie-main  par  deux  personnes  à 
genoux,  quoiqu'ils  ne  s'asseyent  pas. 

3.  Cette  ablution  s'est  faite  originairement 
pour  une  raison  mystérieuse,  à  laquelle  on 
en  a  joint  dans  la  suite  une  naturelle  et  de 
bienséance.  La  raison  mystérieuse  que  la 
plus  ancienne  exposition  de  la  liturgie  nous 
a  apprise,  est  que,  dès  le  commencement  de 
la  messe  des  fidèles,  qui  est  celui  du  sacri- 
fice, l'Eglise  veut  montrer  que  les  prêtres 

(1)  P-ig.  74. 

(i)  Ctynf.  Calecli.  Myst.  c.  b. 

(3  Lib.  vm,  c.  11. 

(4)  Cel  ordiuaire  s'énonce  ainsi...  Oremus.  Deinde  inci- 
pienlibus  in  clioroOfferloriimi,  quimini.'.tratHri  siml  ablmnl 
inwms.  L'Ordre  romain  marque  aussi  que  l'évêque  se  lave 
les  nvjius  après  rOiCHiMS  (  OrU.  xiv,  p.  301);  el  il  ajoute 
(  p.  303)  qu'après  renceusement,  pour  une  grande  pro- 
preté, il  pi!ul  se  laver  les  doigis,  quoique  cela  ne  s'observe 
pas  cumrnunéiueni  dans  l'LgIisede  Konie.  Opnieer  d'Ams- 
lerdaui,  dans  son  livre  de  Oj]icio  «lissir,  composé  en  ISliS, 
ei  imprimé  "a  Anvers  en  1570,  mei  Pordo  mtssœ  tel  qu'il 
elaii  usité  alors  dans  ces  églises,  et  on  y  lit  pour  L-s  mes- 
ses basses:  Sialim  posi  Oiïerlonmi  sacerdos  lavai  maiius. 
etc.,  eic. 


doivent  se  puriQer  des  moindres  taches  du 
péché.  Saint  Cyrille  de  Jérusalem,  au  mi- 
lieu du  iv  siècle,  ne  donne  point  d'autre 
raison  de  cette  ablution  :  «  A'ous  avez  vu, 
dit-il  (2),  qu'un  diacre  donnait  à  laver  les 
mains  au  prêtre  qui  ofOciait,  et  aux  autres 
prêtres  qui  étaient  autour  de  l'autel  ;  pensez- 
vous  que  ce  fût  afin  de  nettoyer  le  corps? 
Nullement  :  car  nous  n'avons  pas  accoulumé 
d'être  en  tel  état,  quand  nous  entrons  dans 
l'église,  que  nous  ayons  besoin  de  nous 
laver  de  la  sorte  pour  nous  rendre  nets. 
Jlais  ce  lavement  des  mains  nous  marque 
que  nous  devons  être  purs  de  totis  nos  pé- 
chés, parce  que  nos  mains  signifiant  les  ac- 
tions, laver  nos  mains  n'est  autre  chose  que 
purilicr  nos  œuvres.  »  Les  Constitutions 
apostoliques  marquent  (3)  aussi  que  «  l'eau 
qu'on  donne  en  cet  endroit  aux  prôlres  pour 
laver  leurs  mains  est  un  signe  de  la  pureté 
qui  convient  aux  âmes  consacrées  à  Dieu.  » 

Les  Ordres  romains,  qui  ont  éié  suivis  à 
Rome  jusqu'au  xv'  siècle,  donnent  lieu  de 
croire  qu'on  n'a  eu  que  cette  raison  en  pla- 
çiint  le  lavement  des  mains  d'abord  après 
avoir  dit  Oremus  avant  l'offr.indo  du  peuple 
et  rOblalion  :  car  jusqu'alors  rien  ne  peut 
avoir  sali  les  mains  des  évêques  el  des  prê- 
tres, depuis  qu'ils  se  les  sont  lavées  en  pre- 
nant les  habils  sacrés.  L'Ordinaire  du  Monl- 
Cassin  vers  l'an  1100  (4-),  le  quatorzième  or- 
dre romain,  et  des  Missels  du  xvr  siècle  ne 
marquent  le  lavement  des  mains  qu'eu  cet 
endroit. 

k.  Depuis  le  ix"  siècle,  les  Eglises  de  France 
et  d'Allemagne  ont  placé  le  lavement  des 
mains  après  la  réception  des  offrandes  ,  et 
après  l'encensement,  deux  cérémonies  qui 
peuvent  salir  les  mains,  el  les  faire  laver  par 
une  raison  naturelle  et  de  bienséance.  11  y  a 
même  eu  pour  ce  sujet  deux  ablutions,  l'une 
après  avoir  reçu  les  offrandes  avant  l'obla- 
tion  de  l'huslie,  el  l'aulre  après  lencense- 
ment.  Durand,  en  1286  (o),  fait  mention  du 
double  lavement  des  mains,  que  les  évèiiues, 
les  chartreux  (C)  et  les  chanoines  d'Arras 
ontconservé  (7).  Le  sixième  Ordre  romain  (8) 
pour  les  églises  de  France,  Amalaire  (9j  el 
llaban  Maur  (10)  marquent  la  première  ablu- 
tion après  l'Offrande,  et  la  raison  de  proprelé 
qui  la  faisait  faire. 

5.  La  rubrique  ne  prescrit  aux  prêtres 
que  l'ablution  de  l'extrémité  des  doigis.  Cet 

(S)  Ration,  I.  iv,  c.  28. 

(15)  Statut,  aut  c.  43,  §  23. 

(7)  A  Arras,  avant  l'oblatioa,  le  prêtre  et  le  diacre  se 
lavent  les  mains.  A  Narbonne,  selon  l'ordinaire  manuscrit, 
le  diacre  se  les  lavait  autrefois  après  avoir  clKiiilé  l'Lïan- 
gile.  A  Reims,  les  diacres  et  les  sous-diarrcs  qui  servent 
à  l'autel,  les  lavent  pendant  la  Préface.  A  Metz,  le  prêtre 
ue  se  lave  les  mains  qu'après  le  Saiictus  ;  it  selon  le  rit 
de  Milan,  If  jirétre  lave  srs  doigts  imiiiédialeu.eut  avant 
ces  mots  de  la  l^onsécration,  qui  jnidie  quant  piilticlur. 

(S)  Ut  poiilil'ex  qui  cuiilealeui  pauem  acceptunis  est  a 
tcrreno  pane,  qucm  jani  a  laicis  acce[iil,  niaiius  lavauJo 
expurgel.  Oïd.  vi,  p.  74. 

(9)  Ue  Eccles.  olSc.  1.  m,  c.  19. 

(lO)Delusiil.Cler.l.  1,  C.  u/t. 


2G9 


lAV 


L.\y 


270 


tis.iRc  est  très-aiickn  en  plusieurs  églises  ; 
et  il  est  loiiclé  sur  deux  raisons  ;  l'une  iia- 
tuicllc,  l'iiulre  myslérieusc.  Lu  raison  natu- 
rtllc  est  qu'on  a  principalemonl  en  vue  de 
tenir  forl  propres  les  deux  doigis  qui  doivent 
loucher  le  corps  de  Jésus-Clirist.  Or  on  ne  le 
touche  qu'avec  rexlréiuilc  du  pouce  el  de 
lindex  de  chaque  main.  La  raison  mysté- 
rieuse de  cet  usaj^e  nous  a  été  donnée  de- 
puis plus  de  douze  cents  ans  par  l'auteur  de 
la  Hiérarchie  ccclihia.ttique.  «  Celte  ablu- 
tion, dit-il  (1),  ne  se  fait  pas  pour  efficer  les 
souillures  du  corps,  elles  ont  été  déjà  lavées, 
mais  pour  n»ar(juer  que  l'ânie  doit  se  puri- 
fier des  moindres  taches  :  c'est  pour  ce  sujet 
que  le  prêtre  lave  seulement  l'extrémité  des 
doigts,  et  ion  pas  les  mains.  » 

6.  En  lavant  les  mains  on  dit  le  ijsanme 
Lavabo,  qui  convient  jiarfailenient  à  celte 
action.  Quelques  églises  ont  jugé  à  propos 
de  ne  dire  que  quelques  versets  de  ce  psau- 
me. I\Liis  le  Missel  romain ,  qui  le  fait 
achever,  est  en  cela  conforme  aux  ao- 
cieiines  liturgies  (2j  de  saint  Chrysoslome  et 
(le  saint  Basile,  où  il  est  marciué  qu'eu  la- 
vant les  mains,  on  le  dit  depuis  le  verset  L'i- 
vabo  jusqu'à  la  fin. 

7.  Le  psaume  est  terminé  par  Gloria  Pa- 
tri,  comme  le  sont  ordinairement  tous  les 
autres  iisaunies.  Mais  on  omet  ce  verset  awx 
messes  des  morts  et  au  temps  de  la  Passion, 
parce  que  cette  hymne  de  gloriflcation  est 
un  chaut  de  joie,  (jui  ne  convient  pas  avec 
les  marques  de  deuil;  et  l'on  s'eu  abstient 
surtout  au  temps  de  la  Passion,  parce  qu'où 
est  alors  tout  occupé  des  souffrances  de  Jé- 
sus-Christ, réservant  à  un  autre  temps  à  cé- 
lébrer l'égalité  de  la  gloire  dont  il  jouit  avec 
le  Père  et  le  Saint-Esprit. 

§  II.  Du  psaume  Lavabo.  Iiilroduclion  S  ce  psaume  :  savoir 
si  ces  i>aroli-s  que  Jil  le  pièlrc  :  Je  sitis  enivé  avec  mon 
innocence,  s'acconleiu  avec  l'huimlilii  chréueurie.^ègleii 
Uela  vrulehuuiilïlé. 

Plusieurs  personnes  proposent!  sur  ce 
psaume  une  diliiculté  dont  la  résolution 
dépend  de  quelques  réflexions  sur  l'Iiumi- 
lilc,  qui  peuvent  éclaircir  divers  <'ndroits  de 
l'Ecriture,  et  qu'il  paraît  plus  à  propos  de 
détacher  de  l'explication  des  autres  versets 
du  psaume.  David,  qui  a  composé  ce  psau- 
me, dit  avec  une  sainte  hardiesse  qu'il  s'est 
approciié  du  Seigneur  avec  son  innocence  : 
Eijo  autem  in  innocintia  mea  inyressus  sum; 
cl  l'Eglise  met  ces  paroles  dans  la  bouche 
de  tous  les  prêtres  à  la  messe.  On  demande 
si  ce  langage  peut  s'accommoder  avecriiu- 
mililé  chrétienne,  qui  doit  nous  rendre  vils 
et  méprisables  à  nos  yeux,  el  nous  remplir 
de  confusion  et  de  crainle. 

Pour  résoudre  cette  difficulté,  il  feut  mar- 
quer le  vrai  caractère  de  l'humilUé,  et  ôter 
la  fausse  idée  que  la  plupart  ont  de  cette 
vertu.  L'humilité  ne  consiste   ni  à  ignorer 

(1)  Viomjs.  1.  de  Ecoles.  Hier.  c.  83. 

(2)  Ltturg.  S.  CItnjs.  Euchol.  Grœo.  p.  60. 

(5)  Disciie  a  me,  quia  miiis  sum,  et  Immilis  corde. 
Valtli.  SI,  "29. 

(4)  Nou  sum  aposiolus?  nonne  Cliriitum  Jesum  Domi- 
num  uostrum  vidi  ?  I  Cor.  n,  i. 


ce  que  l'on  est,  ni  à  déguiser  ce  que  l'on 
connaît  évidemment  dans  soi-même.  Jésus- 
Christ,  qui  est  véritahleiiient  humble,  cl  qui 
veut  être  notre  modèle  (3),  ne  pouvait  s'ein- 
péchcr  de  voir  ses  divines  perfections,  cl  ne 
les  cachait  pas  toujours  aux  autres. 

L'humilité  du  Sauveur  consislait  à  voir  et 
à  reconnaître  en  son  huiuanité  comme  dé- 
pendant de  la  divinité  tout  ce  qui  eft  dépen- 
dait véritablement:  à  laisser  croire  de  son 
étal  aux  hommes  tout  ce  qu'il  leur  plairait; 
à  attendre  avec  soumission  l'heure  el  le  mo- 
nienl  de  sa  inanifeslalion  ;  a  ne  rien  dire 
que  ce  «lue  sou  Père  voulait  qu'il  révélai;  à 
souffrir  le  mépris  des  lnnnmes,  et  à  se  livrer 
avec  une  parfaite  soumission  aux  peiues  les 
plus  vives  el  aux  humiliations  les  plus  igno- 
minieuses. Voilà  le  parfait  modèle  qu'il  nous 
a  laissé. 

Mais  Jésns-Christ  si  humble  sait  qu'il  est  la 
Filsdc  Dieu,  (|u'ilest  \a  lumière  du  monde;  el 
il  dit  souvent  qu'il  est  le  Fils  de  Dieu,  qu'il  est 
la  lumière  el  la  vérilé.  En  quoi  il  apprend 
aux  hommes  qu'il  y  a  des  temps  où  il  faul 
faire  connaître  les  dons  el  les  qualités  qu'ils 
ont  reçus  de  Dieu. 

S.irnl  Paul  est  PiumMe.  Il  se  regarde 
comme  le  rebut  du  monde,  et  il  consent, 
s'il  le  faul,  à  être  anilhèmc  pour  tous  ses 
frères,  c'est-à-dire  à  être  à  tous  les  lionimcs 
nn  objet  d'horreur  pour  l'amour  d'eux.  Quelle 
humilité,  et  quelle  charité  tout  ensemble  I 
jMais  saint  Paul  si  humble  sait  qu'il  est  apô- 
tre, (|u'il  est  inspiré  de  Dieu,  et  qn'il  peut 
dire  ('t)  :  Ne  sitis-je  pas  apôtre?  nai-je  pas 
vil  Jésus-CItrist  Notte-Seigneiir?  T\  ne  caehe 
pas  qu'il  avait  été  ravi  au  troisième  ciel  (.ï), 
et  il  savait  même  qu'il  pouvait  se  glorifier 
en  Dieu  sans  blesser  llVumilité  chrétienne. 
Ce  grand  apôtre  veut  aussi  que  tous  les  fi- 
dèles soient  humbles,  sans  qu'on  se  déguise 
le  bien  qu'on  seul  en  soi.  H  veut  qu'on  con- 
naisse son  état  par  le  ténuiignage  de  sa  con- 
science; qu'on  s'éprouve  ((>),  qu'on  discerne 
ses  œuvres  pour  en  porter  un  jugement  se- 
lon la  vérité. 

Ainsi  l'huiuilité  des  chrétiens  consiste  prc- 
mièrciuenl  à  craindre  de  ue  pas  voir  en  nous 
le  mal  qui  y  est,  à  reconnaître  qu'il  ne  s'en- 
suit pas  que  nous  soyons  justes  (7)  parce 
que  nous  ne  nous  trouvons  coupables  de 
rien  -.C'est  le  Seiijneur  qui  nous  jujera  (8); 
le  Seigneur,  dont  les  yeux  pénètrent  dans  nos 
plus  profondes  ténèbres.  Il  faut  donc  nous 
croire  vils  et  méprisables,  el  par  le  mal  ((ue 
nous  voyons  en  nous,  el  par  les  obscurités 
que  nous  ne  pouvons  approfondir  ;  et  vou- 
loir être  traités  comme  le  rebut  du  moude, 
s'il  est  expédient  pour  notre  salut  et  pour 
celui  de  nos  frères. 

En  second  lieu,  à  l'égard  de  ce  qui  est 
évidemment  bon,  l'humilité  consiste  à  ne 
chercher  jamais   à  faire  connaître  ce  bien 

(5)  II  Cw.  Tii,  1  etseq. 

(6)  VosuKtipsub leulale,  si eslis  iu  fide,  ipsi  vos  probate. 
Il  Cor.  xiii,  5. 

(7)  Nihil  niihi  conscius  sum,  sed  non  in  hoc  JQSliûcïlua 
sum  :  qui  autem  judical  me,  Dominus  est.  I  Cor.  »,  i. 

(.8J  OcuUDouuuimullopluslucidiores,  etc.  Fccli.xsui,  23 


271 


DICTIONNAIRE  DES  CERBIONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


que  par  l'ordre  de  Dieu,  el  à  ne  se  compa- 
rer point  à  il'aulres  pour  s'é'lcver  au-dessus 
d'eux,  comme  faisait  le  pharisien;  à  confes- 
ser que  ce  bien  ne  vient  p.is  de  nous  l'I), 
mais  de  la  grâce  de  Dieu;  et  à  reconnaître 
que  nous  pouvons  déchoir  du  plus  haut 
état  plus  facilement  que  n'en  sont  déclins  le 
plus  sage  des  rois,  un  apôlre  choisi  de  Dieu, 
et  le  premier  des  anges.  Ainsi,  quoique  fa- 
veur que  nous  ayons  reçue  de  Dieu,  il  faut 
pour  être  humble  dire  toujours  avec  trem- 
blement :  Que  vais-je  devenir.  Seigneur  ,  si 
vous  ne  me  soutenez?  Ne  retirez  point  de 
moi  votre  esprit  (2),  ô  Dieu  ;  fortifiez  ce  que 
vous  avez  fait  en  nous  (.'i).  Je  ne  suis  que 
cendre  et  poussière,  el  sans  voire  secours  , 
je  n'ai  ni  fermeté  ni  consistance,  le  moindre 
yent  m'emportera.  C'est  là  le  vrai  caractère 
de  l'humililé. 

Or  celui  qui  entre  dans  l'esprit  du  psau- 
me XXV,  comme  David,  est  véritablement 
humble  lorsqu'il  dit  :  Je  suis  entré  avec  l'in- 
nocence de  mon  cœur  :  Ego  autem  in  inno- 
centia  mea  ingressus  sutn;  car  cet  homme 
craint  d'être  bientôt  confondu  avec  les  im- 
pies, si  Dieu  ne  l'en  préserve  :  Ne  perdez 
point,  ou  selon  l'hébreu  ,  n'unissez  pas  mon 
ûme  avec  celles  des  impies.  11  dit  à  Dieu  :  Je 
suis  dans  l'innocence;  mais  il  ajoute  :  Bache- 
tez-moi,  ayez  pitié  de  moi.  Quelque  témoi- 
gnage que  lui  rende  sa  conscience  qu'il  est 
innocent,  il  sent  qu'il  a  besoin  continuelle- 
ment de  la  main  du  Rédempteur  et  de  sa  mi- 
séricorde. Il  connaît  donc  ce  qu'il  y  a  de  bon 
en  lui,  il  le  déclare,  et  en  le  déclarant,  il 
demeure  véritablement  humble.  Tel  doit  être 
le  prêtre,  qui  a  reçu  des  grâces  toutes  parti- 
culières de  Dieu,  qui  s'est  purifié  par  la  pé- 
nitence et  par  la  régularité  de  sa  vie  ,  avant 
que  de  monter  à  l'autel,  et  telle  doit  être  sa 
disposition  en  disant  les  versets  du  psau- 
me ixv,  que  nous  allons  expliquer  en  les 
paraphrasant. 

§  III.  Explication. 

Je      laverai      mes 
mains  avec  ceux  qui 


97'2 
et    enarrcm 


Lavabo  inler  inno- 
centes manus  meas  ; 
et  circumdabo  altare 
tuum,  Domine. 


vivent  dans  l'inno- 
cence ,  et  j'environ- 
nerai. Seigneur,  vo- 
tre autel. 

Les  mains  ont  toujours  marqué  les  ac- 
tions et  les  œuvres  [U-) ,  et  c'est  ce  qu'il  faut 
purifier.  Je  dois  me  laver,  non  pas  simple- 
ment avec  de  l'eau,  mais  je  dois  purifier  mes 
actions  par  l'innocence  de  mon  cœur,  dans 
la  compagnie  des  gens  de  bien,  qui,  par 
leurs  exemples,  me  porteront  à  aimer  et  à 
conserver  la  droiture  et  la  pureté  du  cœur. 
Les  Juifs  entouraient  l'autel  avec  des  hosties 
et  des  holocaustes,  avec  le  sang  des  victimes; 
mais.  Seigneur,  vous  ne  voulez  plus  autour 
de  votre  autel  que  nos  esprils  et  nos  cœurs 
unis  aux  saints  anges  qui  vous  y  adorent. 
Je  viendrai  me  joindre  à  vos  serviteurs  : 

Pour  ouïr  la  voix        Ut   audiam   voccm 

(1)  Quid  habesquod  non  accepisti  ?  I  Cor.  iv,  7. 
(S)  Fsal.  i,  13. 


mirabilia 


pu- 


qui    annoncera    vos    landis , 
louanges,  et  pour  ra-    universa 
contertoutes  vos  mer-    tua. 
veilles. 

Pour  les  entendre  chanter,  et  pour  ap-« 
prendre  de  vous-même  vos  grandeurs  et  la 
manière  de  vous  louer.  J'y  viendrai  pour  y 
chanter  moi-même  les  cantiques  qui  rappel- 
lent dans  nos  esprits  les  miracles  de  voire 
puissance.  Un  prêtre  doit  être  le  héraut  des 
grandeurs  de  Dieu;  il  est  obligé  par  son 
élat  de  connaître  et  de  faire  connaître  ses 
merveilles,  et  de  s'en  remplir  pour  les 
blier. 

Seigneur,  j'ai  aimé 
la  beauté  de  votre 
maison,  où  vous  dai- 
gnez établir  votre 
gloire. 

La  gloire  de  Dieu  réside,  pour  ainsi  dire, 
dans  le  saint  temple  et  dans  toutes  les  as- 
semblées où  il  est  glorifié.  Nous  devons  sou- 
haiter  d'être  souvent  dans  ces  lieux  sainis', 
avec  les  fidèles  qui  s'y  assemblent. 

O  Dieu  !  ne  me  fai-        Ne  perdas  cum  im> 
tes   point  périr  avec    piis,  Deus,    animam 
les  impies,  ni  mourir 
avec  les  hommes  san- 
guinaires. 


de- 
,  et 


Domine,  dilex 
corem  domus  tui 
locum      habitalionis 
gloriœ  tUcB. 


meam,  et  cum  viris 
sanguinum  vitam 
meam. 


Ne  me  laissez  pas  vivre  avec  les  méchants, 
avec  qui  je  périrais  ;  avec  ces  hommes  de 
sang  qui  ne  craignent  pas  d'ôter  la  vie  à 
leurs  frères,  et  de  les  perdre  par  toutes  sortes 
de  voies 


Dont  les  mains  sont 
pleines  d'iniquités,  et 
chargées  de  présents. 


In  quorum  mani- 
bus  iniquitatcs  suut , 
dextera  corum  re- 
pleta  est  muneribus. 

Ils  s'abandonnent  au  crime,  et  ils  sont 
toujours  disposés  à  faire  de  mauvaises  ac- 
tions ,  parce  qu'ils  aiment  les  présents  qui 
les  corrompent. 

Pour  moi,  je   suis        Ego  autem  in   in- 
entré   avec  mou  in-    nocenlia  mea  ingres- 
nocence    :    rachetez-    sus  sum  :  redime  me, 
moi ,  et  ayez  pitié  de    et  miserere  mei. 
moi. 

C'est  par  votre  grâce.  Seigneur,  que  j'ai 
mené  une  vie  différente  de  celle  des  impics, 
et  que  je  suis  entré  ici  avecuiî  cœur  et  des 
mains  purifiés.  Jlais  je  serais  bientôt  souillé 
si  vous  ne  me  préserviez  de  la  contagion  des 
méchants.  Daignez  m'en  retirer  par  votre 
miséricorde. 

Mes  pieds  ont  suivi        Pas  meus  stetit  ia 
le   droit   chemin  :  je    directo  :  in   eccicsiis 
vous    bénirai  ,    Sei-    bonedicam    le  ,    Do- 
gneur,   dans  les  as-    mine, 
semblées. 

Puisque,  par  les  effets  de  votre  divine 
bonté,  j'ai  déjà  marché  dans  la  voie  droite, 
je  vous  en  louerai  dans  le  lieu  saint,  dans  les 
assemblées  des  justes. 


(5)  Psal.  Lxvn,  29. 


Orig.,  lioui.  in  lib.  Reguiu. 


275 


LIB 


UB 


S74 


Gloire  au  Père,  etc.        Gloria Patri,  etc. 

Pciuliint  que  le  prêtre  récite  ce  psaume  et 
lave  ses  mains,  les  assistants  pourraient  se 
coiitenler  île  dire  :  Lavez-moi,  Seigneur,  de 
plus  en  plus  de  toutes  mes  iniquités,  et  puri- 
fiez les  pensées  de  mon  esprit  et  les  désirs 
de  mon  cœur,  afin  que  je  puisse  m'unir  aux 
dispositions  du  prélre,  et  participer  à  la 
grâce  et  aux  fruits  du  saint  sacrifice. 

LAVEMENT  DES  PIEDS. 

Voy.  Jeudi  saint. 

LECTEURS. 

Voy.  Ordinations,  Frdits,  EpItre  ,  Ma- 
tines, Ténèbres. 

LIBERA  NOS,  QUMSVMUS. 

(  Kxplicalion  du  P.  Lebrun.  ) 
§  I.  Rubrique  et  remarques  sur  la  palène. 

Sur  la  fin  du  Pater,  aux  grand'messes,  le 
diacre  va  au  côté  droit  du  prêtre,  et  le  sous- 
diacre  va  au  côté  droit  du  diacre,  qui  reçoit 
lu  patène,  l'essuie  avec  le  purificatoire  et  la 
présente  au  prêtre. 

Aux  messes  basses,  le  prêtre  essuie  lui-même 
la  patène,  en  disant  :  Libéra  nos  ;  i7  la  prend 
et  la  lient  entre  le  second  et  le  troisième  dohjt, 
sans  disjoindre  les  deux  premiers,  fait  avec 
elle  le  sùjne  de  la  croix  sur  soi,  lorsqu'il  dit  : 
Da  propilius  pacetu,  il  la  baise  et  la  met  sous 
l'hostie. 

1 .  Le  diacre  reçoit  la  patène  du  sous-dia- 
cre, pîirce  que,  dans  la  plupart  des  églises, 
c'est  le  sous-diacre  qui  la  garde.  Il  y  a  eu 
beaucoup  de  variétés  sur  ce  point,  et  l'on  a 
cru  ,  en  diverses  églises,  qu'on  pouvait  la 
laiss;:r  sur  l'autel  sans  la  faire  tenir.  C'est 
ce  qu'on  pratiquait  à  Grenoble,  selon  le 
Missel  de  1522,  et  qu'on  observe  actuelle- 
ment à  Sens,  à  Clermont  et  au  Puy-en-Vc- 
l;.^/,^!).  En  effet,  depuis  plusieurs  siècles,  la 
p;itèiie  est  si  petite  qu'elle  n'embarrasse  poiut 
l'aulel,  et  qu'on  peut  l'y  laisser,  comme  l'on 
f.iii  aux  messes  basses.  Voyez  ce  qu'on  dira 
de  la  Patène  en  son  lieu. 

2.  Le  diacre  à  la  grand'mcsse,  et  aux  petites 
le  prêtre,  essuie  la  patène  avec  le  purificatoire, 
afin  qu'elle  soit  plus  propre,  sans  poussière 
et  sans  humidité. 

3.  Le  prêtre  la  prend  entre  le  second  et  le 
troisième  doigt ,  pour  ne  pas  disjoindre  le 
premier  et  le  second,  qui  sont  joints  depuis 
la  Consécration. 

k.  Il  la  tient  élevée  et  appuyée  sur  l'autel, 
pour  être  plus  à  portée  de  s'en  servir  pour 
l'aire  le  signe  de  la  croix. 

S.  £"11  disant  :  Da  propitius  pacem,  (7  fait 
le  signe  de  la  croix  avec  la  patène  [i),  et  la 
baise  par  respect,  comme  l'instrument  de  la 
paix,  et  le  vase  sur  lequel  on  dev/iit  rompre 
Ici  sainte  Eucharistie  qui  est  la  paix  des  chré- 
tiens ;  et  il  s'en  sert  en  même  temps  pour 

(1  )  A  Bourges  on  ne  ta  fait  tenir  qu'aux  fêtes  solennelles. 

(-2)  Le  Cérémonial  des  évêques,  et  la  plupart  des  Missels 
des  Eglises  de  France  imprimés  depuis  ceut  ans,  prescri- 
vent ce  signe  de  croix,  quand  ou  dit  les  paroles  qui  précè- 
dent immédiatement  Da  propilius,  etc.  (Noie  de  l'éditeur) 

(5)  lj)se  est  pa.\  noslra...  suivons  inimicllias  iu  carne  sua, 
Eolies.  II  ii.  ' 


faire  le  signe  de  la  croix,  parce  qne  c'est  par 
la  croix  que  Jésus-Christ  a  détruit  en  sa 
chair  (3)  tout  ce  qui  s'oppose  à  notre  paix. 
6.  Il  met  la  patène  tous  l'hostie,  parce  que 
c'est  de  la  palène  qu  il  prendra  plus  facile- 
ment l'hostie  pour  la  rompre,  et  où  il  doit  la 
tenir  jusqu'à  ce  qu'il  ait  communié, 

§  II.  Explicalion  de  l'oraison  Libéra  im,  où  l'on  demande 
d'être  délivré  de  toutes  sortes  de  maux,  et  spéciale- 
ment de  la  guerre,  comme  d'une  source  de  pécbés  et 
de  troubles. 

Délivrez-nous,  Sei-  Libéra  nos,  qnaesu- 
gneur  ,  de  tous  les  mus.  Domine,  ab  otn- 
maux  passés ,  pré-  nibus  malis  prœleri- 
sents  et  à  venir,  nous  lis,  praesentibus  et 
vous  en  supplions  ,  futuris  ;  et  inlorce- 
Seigneur;  et  par  l'in-  dente  beata  el  glorio. 
tcrcession  de  la  bien-  sa  semper  virginc 
heureuseMarie.mère  Dei  génitrice  Maria, 
de  Dieu  ,  toujours  cum  bealis  apostolis 
vierge,  de  vos  bien-  tuis  Petro  et  Paulo, 
heureux  apôtres,  atque  Andréa,  et  oni- 
Pierre,  Paul  et  André,  nibus  sanclis,  da  pro- 
ct  lie  tous  les  saints;  pitius  paicm  in  die- 
donnez-nous,  par  un  bus  nostris ,  ut  ope 
effet  de  votre  bonté,  misericordiae  tuae  ad- 
la  paix  dans  nos  juli,  et  a  peccato  si- 
jours  ,  afin  qu'étant  mus  semper  liberi,  et 
soutenus  par  le  se-  ab  omni  perturba- 
cours  de  votre  misé-  tione  securl,  per  eura» 
ricorde,  nous  soyons  dem  Dominum  no- 
toujours  délivrés  de  strum  Jesuni  Chri- 
toui  péché,  el  exempts  slum  Filium  luum  , 
de  toute  sorte  de  irou-  qui  tecum  vivit  et 
blés.  Par  le  même  Je-  régnât  in  unilale  Spi 
sus-Christ  Notre-Sei-  ritus  sancli  Deus  ; 
gneur,  voire  Fils,  qui  Per  omnia  saecula  sœ- 
étanlDieu  vil  et  règne  culorum.  Amen, 
avec  vous  dans  l'uni- 
té du  Saint-Esprit  ;  Par  tous  les  siècles  des 
siècles.  Amen. 

Libéra  nos,  qu^sumus...  Deitvrez-nous  de 
tous  les  maux  passés  [k).  Les  maux  passés 
sont  nos  péchés  passés,  el  les  peines  qu'ils 
ont  méritées  ;  ce  sont  les  mauvais  effets  que 
nos  péchés  ont  causés,  et  dont  nous  sommes 
responsables  ;  ce  sont  les  impressions  el  les 
traces  qu'ils  ont  laissées  dans  l'imagination 
et  dans  les  sens.  L'expérience  n'apprend  que 
trop  quelles  impressions  laissent  après  soi 
tout  ce  qui  blesse  la  pureté  ou  la  charité,  les 
mauvaises  lectures,  les  mauvais  discours. 
Nous  demandons  d'en  être  délivrés  (5). 

Pr^sentibus.  Les  maux  présents  sont  les 
maux  qui  nous  affligent  actuellement,  soit 
dans  l'esprit,  soit  dans  le  corps,  comme  les 
tentations  ,  les  maladies  ,  les  disgrâces,  et 
généralement  tous  les  maux  qui  nous  vien- 
nent du  dedans  ou  du  dehors,  soit  que  nous 
les  sentions  ou  que  nous  ne  les  sentions  pas. 
Il  y  a  quelquefois  des  maux  intérieurs  que 
nous  ne  sentons  oas  assez,   à  cause  delà 

H)  De  propitiâto  peccato  noii  esse  sine  melu.  Eccli.  v, 
5.  Csecus  est,  et  manu  tentans,  oblivionem  accipiens  pur- 
gationis  veterum  siioruui  delictorum.  Il  Petr.  v,  9. 

(S)  Iniquitales  uostrae,  et  peccats  noslra  super  nos  sunt, 
et  in  ipsis  nos  labesciums  :  quomodo  ergo  vivere  potcii- 
raus?  Eiec/i.  xxi.ii,  10. 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


2TB 

laDRuenr  de  noire  ûme  ;  et  il  faut  demander 
la  délivrance  de  celte  langueur  et  de  cotte 
léthargie,  comme  d'un  des  plus  grands  maux 
qui  puissent  nous  arriver. 

Et  futdris  ,  et  enfin  de  tous  les  maux  à 
tenir,  c'est-à-dire  de  tous  ceux  qui  pour- 
raient à  l'avenir  nous  alQiger  su  delà  de  nos 
forces  et  nous  délourner  de  Dieu;  mais  sur- 
lou'  de  ces  maux  que  nous  craignons  pour 
l'avenir,  comme  des  suites  naturelles  de  nos 
pérhcs,  et  généralement  de  tout  re  qui  pour- 
rait contribuer  à  notre  perte  éternelle. 

Et  iNTERCEDENTE....  Lc  prêtre  implorc  icï 
les  suffrages  les  plus  puissants,  l'interces- 
sion de  la  Irès-sriinte  1  ierye,  mère  de  Dieu, 
la  ressource  ordinaire  de  l'Eglise  ;  des  saints 
npôlres  saint  Pierre  et  saint  Paul,  qui  ont 
fondé  et  consacré  de  leur  sang  l'Eglise  de 
Uonie;  et  de  saint  André  (1)  que  Rome  a  ton 


«G 


glise  ne  nous  fait  demander  la  paix  que 
pour  nous  faireéviter  le  péché,  parce  qu'elle 
sait  qufi  les  guerres  et  les  divisions  sont  les 
fruits  et  li's  suites  du  péché  {!*■;,  et  souvent  un 
sujet  de  chute  aux  âmes  faibles.  C'est  ce  qui  . 
a  fait  dire  à  l'Eglise  ;  Donnez-nous  ta  paix 
en  nos  jours.  Enfin,  en  demandant  la  paix 
extérieure  et  la  cessation  de  tous  les  (rou- 
bles, elle  demande  principalement  la  paix  du 
cœur,  qui  ne  peut  subsister  avec  le  péché, 
el  qui  se  conserve  au  milieu  même  des  per- 
sécutions et  des  troubles.  Voilà  tout  le  but 
de  cette  prière  qui  est  terminée  comme  à 
l'ordinaire  :  Par  Jésus-Christ  Nolrc-Seigneur, 
qui  est  notre  paix  et  notre  libérateur. 
LIEU. 

DIFFICULTÉS  SUR  LE  LIED  DU  SACRIFICE. 

(  ïrailé  des  SS.  Myslères ,  tic  Collet.  ) 


ours  spécialement  révéré  comme  le  frère  de     1-  Le  sacrifice  offert  m  tomUeux  au  corn- 
I    .   '  ,;  menctment   de  l  Eglise. —  '■2.  Changements 

saint  Pierre.  ,     ,.     .  ;•„„,,,„„■  .,„•„,       o    r„„    „',,;.■.„. 


Et  OMNIBUS  sANCTis.  Après  saint  André, 
on  pouvait  anciennement  nommer  les  autres 
saints  auxquels  on  avait  le  plus  de  dévotion, 
comme  on  le  voit  encore  dans  plusieurs  an- 
ciens manuscrits  (2)  et  dans  le  Micrologue  : 
et  enfln  on  implore  généralement  l'interces- 
sion de  tous  les  saints,  pour  être  préservé  de 
tout  ce  qui  s'oppose  à  la  tranquillité,  et  par 
conséquent  de  la  guerre  que  l'Eglise  met  au 
au  nombre  des  maux  qu'elle  craint,  el  qui 
lui  font  dire  : 

!)a  PROPiTius  PACEM,  donnci-noxis,  par  un 
effet  de  votre  bonté,  la  paix  en  nos  jours. 
Colle  demande  de  la  paix  est  sans  doute  une 
addition  faite  dans  un  temps  de  persécu- 
tion ou  de  guerre.  En  effet,  Durand  remar- 
que que  cette  prière  était  appelée  l'intercal- 
lation  ou  l'addition.  Mais  c'est  une  addition 
très-ancienne,  qui  se  trouve  dans  les  plus 
anciens  Sacramentaires,  et  qu'on  a  continué 
de  dire  en  tout  temps.  Flore,  au  neuvième 
siècle,  dit  que  tous  ceux  qui  nous  suivront 
feront  la  même  prière  jusqu'à  la  fin  du  monde, 
pour  vaquer  librement  au  culte  divin.  Le 
peuple  juif  priait  par  l'ordre  de  Dieu  pour 
la  paix  de  la  ville  où  il  était  captif.  Priez  le 
Seigneur  pour  elle,  dit  Jérémie  (.3),  parce  que 
votre  paix  doit  se  trouver  dans  la  sienne. 

Ut  ope  MisERicoRDiJî...,  afin  qu'étant  sou- 
tenus par  le  secours  de  votre  miséricorde  ; 
nous  soyons  toujours  délivrés  de  tout  péché 
et  exempts  de  toutes  sortes  de  troubles.  L'E- 

(1)  Il  est  marqué  dans  les  anciensOrdres  romains  que  le 
pai>e  doit  célébrer  la  fêle  de  saint  André  coimiic  celle  de 
saint  Pierre,  el  dire  une  parlie  de  l'ollice  ii  saint  André, 
el  l'anire  à  sai:U  Pierre  son  frère  :  In  (esthhiite  sancti  An- 
dreœ  débet  esse  Uominus  pmlifex  cnm  omnibux  schulis  ad 
smicnm  Andieam  in  Valumio,  ibique  lionorifice,  iicut  in 
feilivilale  aancli  Pclri,  vespcros  ei  l'iiyi/ias  cetchrwe ,  nialu- 
tinum  vcro  ud  [ratrein  ejns  (aceve,  iu  est,  ad  allare  iuncli 
Pelri.  Ordo  rom.  XI.  (Mus.  ilal.  pas.  ISi.) 

(i)  Parmi  le'*  manuscrilsde  l'église  de  Beauvais,  on  con- 
serve uu  Sacramenlaire  écrit  sous  Lolhaire,  fds  de  Louis 
le  Pieux,  mon  en  810,  où  après  saint  André  il  y  a,  Ei  smi- 
clis  Luciuiw,  QuiiUino....  11  y  a  un  mol  qu'o.i  n'a  (lu  lue. 
El  au  Missel  (pii  osl  dans  le  trésor  de  Sainl-Deuis  ca 
France  on  lit  :  Àndreii,  Dioni/sio,  Riulico  el  lileulherio. 

(.î)  Jereni.  x\ix,  7. 

(4)  Unde  bella  el  tites  in  vobisî  nonne  hinc  ex  concu- 
ViscHiitiis  vesiris?  Jac.  iv,  i. 

Ui)  «  Possunt  etiani  dct'ecius  occurrere  in  miuisterio 


de  discipline  «wr  ce  point.  — 3.  Les  égli 
doivent  être  consacrées  ou  bénites.  —  4'. 
Chapelles  domestiques  :  leur  nombre  exces- 
sif. —  5.  Précautions  prises  à  Rome  au  su- 
jet  des  chapelles  privées.  —  6.  Plusieurs 
sont  interdites  à  Paris,  etc.  —  7.  Quand 
peut-on  célébrer  hors  de  l'église  ?  —  8. 
Messe  sur  les  nauires.  —  9.  Eglises  où  il 
est  défendu  de  célébrer.  —  10.  Quand  est-ce 
qu'une  église  est  exécrée  ?  —  11.  Cas  où  elle 
est  violée.  —  12.  Premier  cas  :  l'homieide 
complet  ou  commencé  :  ri^gles  et  exceptions. 

—  13.  Second  cas  :  effusion  du  sang  hu- 
main. —  li.  Troisième  cas  :  incontinence. 

—  lo.  Quatrième  cas  :  sépulture  d'un 
excommunié  dénoncé  nu  d'un  infidèle.  Di- 
verses questions  à  ce  sujet.  —  16.  Plusieurs 
observations  sur  cette  matière.  —  17.  Ma- 
nière de  rétablir  un  lieu  saint ,  à  l'effet  d'y 
célébrer  lesdivins  offices. 

1.  Après  avoir  parlé  des  défauts  qui  peu- 
vent se  trouver  dans  le  ministre,  la  rubrique 
parle  de  ceux  qui  peuvent  se  trouver  dans 
l'exercice  du  ministère  (5)  ;  c'est-à-dire  dans 
la  célébration  même,  quand  elle  se  fait  con- 
tre les  règles  et  sans  les  conditions  établies 
par  la  loi  ou  par  l'usage.  Ces  défauts  sont 
au  nombre  de  quinze  ou  seize  :  célébrer  dans 
un  lieu  qui  ne  soit  pas  destiné  à  cet  usage  , 
sur  un  aulel  qui  ne  soit  pas  consacré,  sans 
nappes,  sans  lumières,  sans  égard  au  temps 
prescrit,  sans  avoir  dil   matines  et  laudes, 

ipso  :  si  aliquid  ex  requisitisad  illud  desit  :  ut  si  celebrc- 
tur  in  loco  non  sacro,  vel  non  depnlalo  ali  cpiseopo,  vel  in 
allari  non  consecralo,  \el  tribus  niapiis  non  cooperlo  ; 
si  non  adsinl  luniinaria  cerea,  si  non  sil  leuipus  debiloui 
celelirandi,  qnod  est  ab  aurora  nsque  ad  aierldieni  coninm- 
niler  ;  si  cplebrans  salleni  nialuliniim  cnm  lamlilms  noB 
di\erit;si  onullat  aliqnid  ex  veslitxis  sacerdolalibus;  si 
vestes  sacerdotales  cl  mapi  ai  nonsint  ab  eiiiscoiii,  vel  ab 
alio  Uabente  poiestalem  bene.lictie,  si  non  .'idsii  clericus, 
vel  alius  deserviens  in  missa  ;  vel  adsit  qui  d^scrvire  non 
debel,  nlnudier  ;  si  non  adsii  Calix  cum  paleua  conve- 
niens,  eiijiis  ciilpa  deliel  esse  aurea,  vel  argenlea  ,  vel 
stannea,  non  srea,  vel  vilrea  ;  si  corporalia  Dou  sint  niuu- 
da  <iu«  debenl  esse  ex  lino,  née  serieo  in  mcdio  ornala, 
el  ab  episcopo,  vel  ab  alio  hanchabeule  poteslalem  bi'n«>- 
dicla  ut  eliam  »npprius  dieiuin  est,  si  celebret  capiie  ci>o- 
perto  sine  dispeiisaiione,  si  non  adsii  Missale,  lieet  nieiiio- 
riter  scirel  missani  quaui  inlendil  dicure.»  Rubrica,  part, 
m,  lit.  10,  D.  1. 


277 


LIE 


LIE 


278 


sans  avoii-  tous  les  ornements  ou  sans  ics 
«voir  tels  qu'il  les  faut,  c'est-à-dire  bénits 
dans  les  formes  :  célébrer  sans  répondant 
quelconque,  ou  sans  répondant  tel  qu'il  doit 
élro;  sans  calice  ou  sans  p^.îène  convena- 
bles, sans  corporal  propre  ou  décent,  sans 
Missel  :  enfin  célébrer  la  Icte  couverte  et 
sans  ^itre  au  fait  des  cérémonies  (1).  Nous 
parlons  ailleurs  de  la  récitation  des  nialinca 
et  des  laudes  ;  nous  dirons,  à  l'article  MiNls- 
TKE,  qu'on  ne  peut,  sans  dispense  légitime, 
célébrer  la  léle  couverte;  il  ne  nous  resie 
donc  plus  qu'à  parcourir  les  autres  articles 
dont  nous  venons  de  faire  l'énuméralion.  Oc- 
cupons-nous ici  du  lieu  où  se  doit  offrir  le 
sacritite. 

Il  faut  premièrement  tomber  d'accord  que 
le  Fils  de  Dieu,  en  instituant  sou  sacrifice 
piiur  être  continué  jusqu'à  la  fin  des  siècles, 
n'a  point  déterminé  le  lieu  où  il  devait  être 
offert.  Ue  là  vient  que  les  apôtres  et  leurs 
premiers  successeurs  rompaient  le  pain  sa- 
cré partout  où  ils  le  pouvaient  faire  sans 
inconvénient.  Tout  endroit  leur  était  bon. 
Du  champ,  un  désert,  un  navire,  une  étable 
ou  une  bôlflleric,  la  prison  môme  où  ils 
étaient  souvent  enfermés  leur  tenait  lieu  de 
temple.  C'est  ainsi  qut;  le  raconte  cliez  Eu- 
sèbe  saint  Denjs  d'Alexandrie  (2) ,  et  l'on 
peut  en  croire  un  témoin  si  digne  de  foi. 

2.  Mais  ce  qu'une  invincible  nécessité  ôta 
souvent  à  la  décence,  la  décence  le  reprit  tou- 
jours ([uanil  elle  en  eut  l'occasion.  Dés  la 
naissance  de  l'Eglise  il  y  eut  plus  d'une  l'ois 
des  lieux  spécialement  consacrés  aux  fonc- 
tions du  plus  augiusle  ministère  (3),  et  peu  à 
peu  il  fut  défendu  de  les  f.iire  ailleurs.  Celte 
loi  si  raisonnable,  si  juste,  n'a  fait  que  se 
fortifier  avec  le  temps  ;  et  toute  la  terre  sait 
qu'aujourd'hui,  à  parler  moralement,  il  n'est 
plus  iiermis  de  célébrer  que  dans  des  lieux 
destinés  à  cet  usage. 

3.  Or  les  églises  n'y  sont  pas  destinées  par 
la  seule  structure  de  l'édifice,  ni  par  l'assor- 
timent complet  des  choses  qui  sont  néces- 
saires au  sacrifice.  Elles  ont  outrecela besoin 
d'être  consacrées  ou  bénites.  La  consécra- 
tion ne  se  peut  faire  que  par  l'ordinaire  ou 
par  le  prêtre  à  qui  l'ordinaire  en  aura  donné 
la  commission. 

4.  Quoiqu'à  la  rigueur  les  chapelles  do- 
mestiques ou  autres  n'aient  besoin,  jour 
qu'on  puisse  y  célébrer,  que  de  l'agrément 
du  supérieur  ecclésiastique  (4-),  il  est  d'usage 
en  France  de  les  bénir  (5).  Mais  il  serait  fort 

(1)  «  PosMiot  etiani  defecLus  in  niiiiislcrio  ipso  occiir- 
rere  ;  si  sacerdos  ignorel  rilus  et  caBrciiionias  ipsas  ia  co 
liervaijd:is.  »  Ibid.,  u.  16. 

(2)  «  Quivis  tocus,  ager,  soliludo,  navis,  staliiiluni,  car- 
cer,  instar  lumiill  fuil.  »  Dioujs.  .ilex.  n)iud  Etneb. 

(3)  Vide  Augusl.,  q.  57  iu  Levil.  ;  Basil,  lib.  de  Bapli- 
tDio,  c.  8. 

(i)  Vide  Quarli,  pari,  ui,  lit.  10,  sect.  i,  dub.  3. 

(5)  Voyez  plusipurs  slaïuls  sur  ce  point,  au  lora.  IV  des 
Anpi'ilocles  du  P.  Martèae. 

(li)  Si  quis  anleni  suorum  et  maxime  domeslicoruni  cu- 
r.nm  iinu  liabet,  Ddeiu  negavit,  et  est  iiitideli  deterior. 
Timolh.  v,8. 

(7)  IJpiiediclus...  tibi  diœccsis  N.  qui,  ut  asseris,  de 
nobili  génère  |>ioci'ealus  e.xislis,  ul  in  privalû  domus  luje 
solKa;  lialjilaiiouis  oratorio,  ad  tiocdoeenler  nniro  exslru- 
cio  et  uruaio.  seu  exslrueudo  et  oruaudo.ab  oujuibu»  usii 


à  souhaiter  qu'il  y  fût  d'usago  d'en  diminuer 
le  nombre  qui  se  multiplie  à  l'excès,  ou  du 
moins  do  parer  aux  inconvénients  (jui  en 
naissent.  A  l'aide  d'une  chapelle  souvent 
assez  peu  décente  et  quelquefois  interdite, 
comme  nous  le  dirons  dans  un  moment,  les 
paroisses  ,  quoiqu'à  la  porte  du  château, 
sont  désertes.  Le  plus  petit  seigneur  se  trou- 
verait déshonoré  s'il  priait  Dieu  avec  ses 
vassaux.  L'exemple  du  maître  est  fidèlement 
suivi  par  ses  domestiques  ;  une  messe  brèvit 
et  rapide  sanctifie  toute  la  semaine.  Point 
d'instruction  au  logis,  point  à  l'église,  où 
l'on  ne  va  pas,  et  où  très-souvent,  sous 
prétexte  de  service,  on  ne  peut  aller.  De  là 
l'oubli  de  Dieu,  et  tous  les  dé-^oidres  qu'il 
enfante.  Tout  cela  sera  un  jour  la  matière  du 
rigoureuxjugenienlque  saint  Patil  a  annoncé 
à  ceux  qui  négligent  le  salut  de  leurs  do- 
mestiiiues  (0).  Mais  si  les  maîtres  sont  sévè- 
rement punis,  n'y  aura-t-il  rien  pour  ceux 
qui  se  prêtent  trop  aisément  à  leur  indo- 
lence? Après  tout,  le  malheur  des  temps  fait 
courber  la  règle  ;  il  y  a  encioe  moins 
de  scandale  à  entendre  la  messe  chez  soi  en 
déshabillé  qu'à   ne  l'entendre  point  du  tout. 

5.  Cependant  pour  Iracer  un  plan  de  con- 
duite ()ui  pourra  servir  ,  j'observerai  qu'à 
Rome,  où,  si  l'on  eu  croit  certaines  gens 
mal  informés  ,  les  dispenses  coulent  nuit  et 
jour  comme  1  eau  des  fontaines,  on  est 
extrêmement  précautionné  sur  l'artiile  des 
chapelles  privées.  L'usage  n'en  est  accordé 
qu'à  des  gens  de  condition.  On  n'y  peut  dire 
(lu'une  messe  par  jour.  Les  domestiques  qui 
l'entendent,  si  leur  maitre  n'en  a  pas  besoin, 
sont  encore  obligés  de  l'entendre  à  la  pa- 
roisse. 11  en  est  de  même  des  roturiers,  à 
qui  l'éloignement  de  l'église  et  les  mauvais 
chemins  l'ont  moius  de  peine.  Les  grandes 
fêtes  de  l'année  n'entrent  point  dans  le  cours 
de  la  dispense,  et  elle  est  toujours  révocable 
par  l'ordinaire.  Du  reste  la  chapelle  doit  être 
propre,  située  dans  un  lieu  dégagé  de  tout 
usage  domestique  ,  vue  et  approuvée  par 
l'évèque.  Tout  cela  se  voit  bien  distincte- 
ment dans  la  formule  (7)  que  nous  mettons 
au  bas  de  la  page. 

6.  Ce  dernier  article,  qui  ne  place  les  cha^ 
pelles  domestiques  que  dans  un  lieu  décent 
et  isolé  ,  mérite  beaucoup  d'attention  ;  et 
les  archevêques  de  la  capitale,  à  qui  de  pa- 
reilles grâces  sont  plus  souvent  deman- 
dées ,  ne  l'ont  pas  négligé.  S'il  y  a  encore  , 
disait  en  1709  M.  le  cardinal  de  Noaillcs  , 

bus  domestlcis  libère,  per  ordinarium  loci  prius  visiiaudo 
et  approbaudo,  acde  ipsius  ordniarii  licenli.i,  <j"^  aibilrio 
duratura,  unam  missani  pio  undiimuiue  die,  dumniodo  iu 
eadcm  donio  cclebrandi  licouiia  cju^e  adluic  durel,  alleri 
conoessa  ii m  fuerit,  per  queiucuniciue  sai'crdolcui  al»  co- 
deuiordinario  approbalum,  sxculareni,  sru  de  superiorura 
suorum  lic^iuia  ngularem ,  sine  lauien  quorunicunqua 
Juriuui  parocliialum  i  rjejudicio,  ac  Pasdi^lis,  Pentroo>ies, 
Nalivilalis  D.  N.  J.  C.  necuon  aliis  solemuîcnbus  anui 
fcstis  di.bus  exceptis  :  in  tua  et  faïuiliae  tu»,  necnon  lio- 
spilum  tuoruiu  nobilium  prascnlia,  cetebrari  tacere  lib  re 
et  licite  pvissis  et  valeas  indulgeuius,  nou  oitetanlibus,  eu:. 
Volumus  auiem  quod  faiiiiliares  servitiis  tuis  nou  neccssa-. 
rii,  ibidem  uiissa;  inleresseules,  ab  otJligUioiie  audiendi 
niissaui  iu  ccel  sia  dietnis  fesiisdeprxoepto  minime  liberi 
ceiiseautur.  Uuium  Koiuse,  etc.  « 


279 


DICTFONNAIRE  DES  CERKMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


28f) 


auelques-unes  de  ces  chapelles  à  la  ville  ou  à 
ta  campagne  qui  soit  cotnme  une  espèce  d'ar- 
moire, ou  fi  étroite  qu'il  n'y  aie  qu'un  autel 
dans  le  mur,  et  que  le  prêtre  à  l'Iniruit  soit 
dans  un  lieu  profane,  comme  salle,  chambre, 
antichambre  ou.  autres  lieux  semblables,  nous 
interdisons  dès  à  présent  lesdiles  chapelles,  et 
déclarons  que  nous  n'avons  jamais  eu  inten- 
tion de  les  approuver  (1).  Je  ne  doute  point 
qu'un  règlement  si  sage  n'ait  lieu  en  plu- 
sieurs autres  diocèses.  Cependant  il  est  sûr 
qu'on  n'y  a  point  assez  d'égard,  et  des  prê- 
tres qui  devraient  savoir  qu'on  ne  célèbre 
pas  impunément  dans  un  lieu  interdit,  le 
font  tous  les  jours,  ou  par  ignorance  des 
statuts,  ou  par  une  criminelle  complai- 
sance. 

7.  J'ai  dit  ci-dessus  qu'd  parler  moralement 
on  ne  peut  célébrer  que  dans  des  lieux  desti- 
nés à  cet  usage.  Et  effet  il  y  a  certains  cas 
où  l'on  peut  le  faire  ailleurs.  Et  cela  arrive, 
1°  quand  une  église  est  ou  inondée  ou  con- 
sumée par  le  feu ,  ou  entr'ouvorle  de  ma- 
mière  à  annoncer  une  ruine  entière.  2°  En 
îemps  de  peste,  comme  il  arriva  à  Marseille, 
vers  la  On  de  la  contagion.  3*  Quand  faute 
■d'église,  ou  d'église  proportionnée  à  la  mul- 
titude des  fidèles,  il  faudrait  qu'un  bon  nom- 
bre d'entre  eux  perdit  la  messe  [i].  C'est 
pour  cette  raison  qu'on  célèbre  en  pleine 
campagne  pour  les  troupes,  et  sur  le  rivage 
<ie  la  mer  pour  les  mariniers  pendant  la 
tourmente.  *°  Quand  l'usage  pour  de  bonnes 
raisons  a  dérogé  à  la  loi.  Ainsi  on  offre  le 
sacriflce  dans  l'appartement  des  princes,  soit 
pendant  leur  maladie,  soit  après  leur  mort; 
l'Eglise  tempère  ses  lois  en  faveur  de  ceux 
qui  la  protègent.  Ainsi  encore  les  évéques 
ont  droit  de  faire  dire  la  messe  partout  où 
ils  se  trouvent,  parce  qu'il  ne  convient  pas 
qu'ils  soient  un  jour  sans  l'entendre.  Clément 
XI  avait  voulu  que  ce  privilège  n'eût  pas 
iieu  dans  les  maisons  des  laïques  ;  parce  que 
quelques  évéques  en  abusaient  pour  procu- 
rer aux  sèfuliers  une  commodité  à  laquelle 
ils  n'avaient  pas  droit.  Deux  de  ses  succes- 
seurs l'ont  rétabli  (3)  pour  le  cas  de  visite, 
de  voyage  et  de  séjour  nécessaire  dans  ces 
sortes  de  maisons. 

Plusieurs  théologiens  célèbres  [h.)  croient 
qu'en.certains  jours  de  dévotion  on  peut, 
quoiqu'il  ne  soit  pas  fête  de  commandement , 
dresser  un  autel  hors  de  l'église  ,  en  faveur 
du  concours  à  qui  cette  même  église  ne 
fiufflrait  pas  à  cause  de  sa  petitesse.  Us  ajou- 

(1)  Recueil  des  Mandements,  etc.,  pag.  498. 

(2)  «  Sicubi....  a  Normaïuiis...  et  a  malis  Christianis, 
seu  alio  qualicuiique  modo  ecclesiœ  fueniit  incensje  et 
coiiibustœ  ;  in  capellis  cum  tabula  coiisecrala  uiissas  iuie- 
rim  celebrari  permillinius,  donec  ecclesise  ipsae  restaurari 
queaiit.  In  itinerp  vcro  posais,  si  ecclesia  defueril  sub 
Uio,  seu  iu  teiuorlis,  si  tabula  altaris  consecraia  carleraque 
sucra  ministena  ad  id  ollicium  perlinentia  ibi  afruerim 
inissarum  solemnia  cplel)rari  concedinius  :  aliter  omninô 
inlerdiciinuj.  »  IJisi.  de  Coiisecrat.,  cap.  30. 

(3)  Voyez  la  bulle  iposfo/icimwistoii  d'Innocent  XIII 
du  1.3  mai  17-23,  vl  la  bulle  Iiisupremo  de  Konoii  Xll'l  dû 
17  sei.teiuhre  llU,  ou  du  moins  .Merati  in  indice  Decr'eto- 
rwn,  n.  919,  et  Benoit  XIV,  deSacrif.  lib.  m.  c.  6,  n.  6. 

(4)  Navarre,  Suarez  ;  Lugo,  disp.  28,  n.  40:  Ouai-li 
wri.  m.  tu.  lo.seci,  1.  dub.V  ' 


tent  que  la  permission  de  l'évéquc  est  alors 
d'une  nécessité  ,  non  de  rigueur,  mais  do 
simple  bienséance.  Je  suivrais  sur  cela  ,  et 
je  suivrais  sans  peine,  un  usage  que  je  trou- 
verais bien  et  dûment  établi ,  mais  je  ne 
voudrais  pas  l'introduire. 

8.  On  a  longtemps  douté  si  l'on  peut  dire 
la  messe  sur  mer.  Saint  Antonin  ,  Navarre  , 
et  plusieurs  théologiens  respectables  ne  les 
voulaient  pas,  parce  qu'il  y  a  toujours  quel- 
que danger  ([u'un  ouragan  imprévu  ne  ré- 
pande le  précieux  sang.  Un  savant  cardinal 
cite  plusieurs  exemples  de  permissions  re- 
fusées à  ce  sujet  par  le  saint-siège  (5).  Ce- 
pendant Clément  XI  l'accorda  en  l'OG  à 
messieurs  de  Malte,  qui  représentèrent  (jue 
leurs  grands  navires  avaient  plus  de  sta- 
bilité. Ce  pontife  exigea  seulement  (]u'il  y 
eût  toujours  à  côté  du  célébrant  un  prêtre  ou 
un  diacre  qui  veillât  sur  le  calire;  et  qu'on 
ne  dit  la  messe  que  lorsque  le  ciel  serait 
serein  ,  la  mer  tranquille  ,  et  le  vaisseau 
éloigné  du  rivage.  C'est  à  peu  près  ce  qu'on 
fait  dans  nos  vaisseaux  :  et  l'on  pourrait  en 
justifier  la  pratique  par  l'usage  des  temps  les 
plus  reculés  (6). 

9.  Nous  allons  entrer  dans  l'examen  d'une 
question  qui  nous  arrêtera  un  peu  de  temps 
mais  dont  la  discussion  est  tout  à  fait  de 
notre  compétence.  Il  s'agit  de  savoir  .'i  tout 
lieu,  qui  a  été  une  fois  consacré  ou  béni,  est 
propre  à  la  célébration  de  nos  mystères.  Il 
est  bien  sûr  que  non  ,  puisqu'il  u'ist  permis 
de  célébrer,  ni  dans  une  église  violée  ,  ni 
dans  celle  qui  aurait  été  interdite  ,  ou  qui 
serait  devenue  exécrée.  Je  me  sers  de  ce  ui  it 
parce  qu'il  n'y  en  a  point  dans  notre  langue, 
qui  puisse  le  suppléer. 

10.  Une  église  est  dans  le  dernier  cas  , 
1°  quand  elle  est  renversée  en  tout,  ou  pour 
la  plus  grande  partie,  même  quant  aux  mu- 
railles. Car  alors,  fût-elle  absolument  re- 
bâtie des  mêmes  matériaux  ,  elle  a  besoin 
d'une  nouvelle  consécration  ,  parce  que  ce 
n'est  plus  moralement  la  même  église.  Ce 
serait  autre  chose  s'il  n'y  avait  que  le  toît 
et  les  bois  brûlés ,  car  la  consécration  se 
faisant  sur  les  murs  ,  elle  est  censée  sub- 
sister, tant  que  ceux-ci  subsistent  (7  .  Si 
cependant  ils  étaient  tellement  rongés  en 
dedans  que  leur  surface  extérieure  fût  ré- 
duite à  rien,  alors,  quoiqu'ils  fussent  encore 
sur  pied  ,  leur  consécration  serait  absolu- 
ment éteinte.  Mais  elle  demeurerait  en  son 
entier,  si  cette  surface  se  mangeant  peu  à 

(3)  Card.  Albitius,  lib.  de  Inconstantia  in  Dde,  c.  34,  n- 
133. 

(6)  Voyez  Baronins  ad  ann.  57,  404  et  708  ;  Surius,  sur 
S.  Louis,  au  23  ani^t,  Vericelli,  de  Àpostol.  Mmionih.,  lit. 
8,  q.  133,  n.  9,  etc  Mais  remarquez  avecBenoli  XIV  que 
le  privilège  d'un  autel  portatif,  avec  la  permission  de  célé- 
brer in  lûco  twneslo  et  lulo,  ne  suffit  pas  pour  célébrer  sut 
mer.  Bened.,  de  Sacrif.,  ibid.,  n.  U,  pag.  293. 

(7)  «  Ligneis  a-dificiis  ecclesise  veslrœ  casu  ronsumptis, 
pariclibus  l:imea  illa;sis,  ac  mensa  principalis  altaris  in  sua 
extremilatc  modicam  passa  fracturam...  inquisiiioui  iusb 
faliter  duxinius  respondendum,  quod  cum  parieles  in  sua 
iiite!,'ritat.>  permauseriut,  et  labida  altaris  mota,  vel  enor- 
miler  laesa  non  fucril;  ob  causam  Ffiediciam  nec  cccle.-ia, 
nec  altare  débet  denuo  consecrari  »  Innoc.  III,  cap 
Ligneis,  de  consecratione  ecclesi.'E;  V.  lib.  in,  til.  iQ^ 
Vojez  aussi  le  c»n.  24  de  consecrat.,  disi.  i. 


88i 


LIE 


LIE 


282 


peu  ,  on  la  rélaoïlssait  succnssîvnmcnt  ;  lant 
parce  qu'un  mur  qui  ne  se  refait  que  peu 
à  peu  est  toujours  réputé  le  même,  que  parce 
que  la  consécration,  qui  n'est  qu'un  être 
moral,  va  du  tout  aux  parties;  et  que  celles- 
ci  ,  lorsqu'elles  sont  en  plus  grand  volume  , 
la  communiquent  à  celles  qui  y  accrois- 
sent (I).  A  plus  forte  raison  une  éjjiise  que 
l'on  blanchit  ne  perd  pas  sa  consécration. 
Il  en  est  de  même  de  celle  qu'on  incruste  de 
marbre.  2°  Une  église  tombe  encore  dans  le 
cas  de  ce  que  nous  appelons  exécration  , 
lorsqu'on  l'augmente  tellement  en  long  ou 
en  large,  que  l'accessoire  passe  le  principal. 
Ce  serait  awire  chose,  si  l'ancien  corps  l'em- 
portait toujours  sur  les  parties  qu'on  y 
ajoute  :  car  il  suffirait  alors  que  ces  nou- 
velles parties  fussent  bénites  ou  par  l'évê- 
que,  ou  par  quelqu'un  à  qui  il  donnerait  le 
pouvoir.  ."î*  On  traite  comme  non  consacrée 
une  église  dont  la  consécration  est  vérita- 
blement douteuse  :  et  elle  est  censée  telle  , 
quand  on  ne  peut  la  justifier  ni  par  litres  ni 
par  inscriptions,  ni  par  témoins  (2).  Un  seul 
homme  de  bien  qui  l'attesterait  ,  ne  fût-il 
témoin  que  de  atiditu ,  suffirait,  selon  plu- 
sieurs théologiens  que  je  suivrais  sans 
peine.  Les  crois  que  l'on  a  coutume  de 
peindre  sur  les  murailles,  sont  une  preuve 
de  fait,  contre  laquelle  on  ne  s'inscrit  point 
en  faux.  4°  Il  y  a  encore  d'autres  cas,  quoi- 
que non  exprimés  dans  le  droit ,  où  une 
église ,  sans  avoir  besoin  d'une  nouvelle 
consécration ,  ne  peut  décemment  se  passer 
d'une  nouvelle  bénédiction.  Comme  lors- 
qu'un temple  qui  a  servi  à  la  superstition 
ou  à  l'hérésie,  revient  aux  catholiques  ses 
anciens  possesseurs ,  ou  qu'ayant  clé  long- 
temps sans  porte  et  sans  toît,  il  a  élé  livré  à 
des  usages  profanes.  11  en  serait  de  même 
d'une  église  où  quelqu'un  aurait  élé  battu  à 
outrance  sans  effusion  do  sang.  C'est  qu'en 
général  il  jie  convient  pas  de  passer  d'une 
extrémité  à  l'autre,  et  qu'on  ne  voit  qu'avec 
peine  un  lieu  qui,  deux  jours  auparavant, 
était  traité  comme  profane,  servir  aux  plus 
augustes  mystères  de  la  religion.  Il  est  donc 
alors  très  à  propos ,  sur  l'avis  de  l'cvêquc, 
d'asperger  les  murailles  d'eau  bénite.  Dans 
le  cas  d'une  église  déshonorée  par  les  céré- 
monies de  l'erreur  et  de  la  superstition  ,  on 
visite  encore  les  autels,  afin  de  voir  s'ils  sont 
dans  l'état  requis  pour  qu'on  puisse  y  célé- 
brer, et  on  y  répand  de  l'eau  bénite  pour 
réparer  l'outrage  que  Dieu  y  a  essuyé. 

Quelques  docteurs  pensent  (.3)  que  tant 
que  le  pavé  d'une  église  qui  n'est  que  bénite 
subsiste  en  son  entier,  elle  n'a  pas  besoin 

(1)  «Si  parietessuccessivo  fuerint  reparaît,  eadem  ac 
anle  ecclesia  intelligitur,  et  kleo  sullieit,  si  lantiim  rccon- 
cllietiir  cuin  anuaexoicisala,  el  eum  sulemnilate  niissse.  » 
S  Aulonin.  ii  part.  Summœ  Tlieolog.,  lit.  ii,  c.  6,  §8.  Les 
autres  itiéologiens  ne  demandent  point  communément  la 
réconciliation,  dont  parle  ici  S.  Antonin.  Je  n'en  ferais  une 
espèce  de  nécessité  que  dans  le  cas  oii  l'on  aurait]  fait  de 
lrès-f;randes  réparations  a  une  église. 

(2)  «  Df'  ecclesiaruni  consecralione  qnoties  dubilalur, 
et  nec  certa  scriptura,  nec  certi  testes  exislunt,  a  quibus 
consecralio  sciatur,  absque  ulladuhilalione  scitote  cas  esse 
tonsecrandas  :  nec  talis  dubilatio  facil  ilerationem,  quo- 
niau  Don  moostratur  esse  iteutum,qaocl  aescitur  facluni.i 


d'une  nouvelle  oeneaiction ,  quoique  ou  reste 
on  la  rebâtisse  tout  à  neuf.  La  raison  qu'ils 
en  rendent,  c'est  qu'il  en  est  de  la  bénédic- 
tion par  rapport  au  pavé  comme  de  la  con- 
sécration par  rapport  aux  murailles  ;  et  que 
la  première  est  attachée  à  celui-là,  comme 
la  seconde  est  attachée  à  celles-ci.  Je  n'ose- 
rais suivre  un  sentiment  qui  n'est  ni  bien 
sûr,  ni  bien  respectueux  :  les  murs  sont  à 
l'égard  d'un  édifice  un  tout  autre  objet  que 
le  pavé. 

11.  Une  église  est  violée,  poUuta ,  1°  par 
un  homicide  volontaire  et  grièvement  inju- 
rieux au  lieu  saint;  i°  par  l'effusion  du  sang 
humain  ,  pourvu  qu'elle  soit  volontaire  et 
mortellement  coupable  ;  3'  par  le  péché  de 
mollesse  et  tout  ce  qui  s'appelle  votuntaria 
humani  snnf/uinis  effusio;  k'  par  la  sépulture 
d'un  excommunié  dénoncé  ,  ou  d'un  infidèle 
non  baptisé.  Ce  serait  autre  chose  s'il  étail 
question  d  un  catéchumène  ,  ou  même  d'un 
hérétique  toléré.  Le  premier  censé  mort 
avec  le  désir  du  baptême;  le  second,  à  rai- 
son du  sacrement  de  la  régénération  ,  n'est 
pas  absolument  traité  en  infidèle  dans  le  cas 
présent.  Ainsi  pensent  d'habiles  gens  ('*), 
et  en  fait  d'usages  leur  autorité  a  toujours 
du  poids.  Reprenons  ces  différents  articles, 
et  donnons-leur  au  moins  une  parfie  du  jour 
dont  ils  sont  susceptibles. 

12.  Je  dis  donc  d'abord  qu'une  église  est 
violée  par  l'Iiooiicide  et  je  dis  sans  restric- 
tion par  rajiport  aux  personnes  ,  parce  que 
le  droit  n'en  fait  point  (5).  Ainsi  qu'on  tue 
dans  le  lieu  saint  un  chrétien  ou  un  infidèle, 
qu'on  se  tue  soi-même  ou  qu'on  en  tue  un 
autre  ,  qu'il  y  ait  dans  ce  meurtre  effusion 
de  sang  ou  qu'il  n'y  en  ait  point,  tout  cela 
est  égal.  Mais  il  faut  que  ce  meurtre  se  fasse 
véritablement  dans  l'enceinte  du  lieu  saint, 
c'est-à-dire,  dans  cet  espace  qui  s'étend  d'un 
bout  à  l'autre,  et  du  pavé  à  la  voûte  inté- 
rieure. D'où  il  suit  qu'un  honiicide  coniiiiis 
dans  une  sacristie  proprement  dite,  dans  le 
clocher,  au  dessus  du  toît,  ou  même  de  la 
voûte  ,  dans  des  appartements  attachés  à 
l'église,  dans  un  souterrain  qui  ne  serait  pas 
fait  pour  la  sépulture  des  fidèles  (G)  ,  ne 
violerait  pas  l'église  ;  parce  que  toutes  ces 
choses  étant  destinées  non  aux  divins  offi- 
ces, mais  à  des  usages  différents,  qui  n'y 
ont  qu'un  rapport  plus  ou  moins  éloigné , 
n'entrent  point  dans  la  notion  précise  du 
lieu  saint,  tel  que  nous  l'entendons  ici. 

Par  la  même  raison,  si  on  pendait  quel- 
qu'un au  mur  de  l'église  en  dehors,  l'église 
ne  serait  pas  profanée  :  il  n'y  aurait  que  la 
cimetière,  en  cas  qu'il  fût  contigu  à  l'église: 

Can.  6  d.^  consecrat.,  dist.  1. 

(3)  (Juarti,  pari,  m,  lit,  10,  ad  num.  2,  dub.  7,  p.  400 
edil.  Venet. 

(4)  Vid.  Sayr.  lib.  v.  Tliesanri,  cap.  16,  n.  24;  Suarez, 
disp.  70,  sect.  1  ;  Lugo,  disp.  20,  n.  57. 

(5)  «  Si  homicidio  vel  adulterio  ecrlesia  violata  fuerit... 
denno  consecrelur.  Can.  19  de  Consecr.,  disl.  l.Si  eccle- 
sia non  consecrata,  cujuscunque  seniine  fuerit  aul  san- 
guinis  effusione  potlula,  etc.  »  Greg.  IX,  cap.  10  de  Con- 
secr.  eccl. 

(8')  Quand  même  il  serviraitîi  la  sépulture,  si  l'on  y  en  • 
trait  par  deliors,  sa  violation  n'entraînerait  pas  celle  Ja 
l'église,  t  Hou  de  l'éditeur. 


2U3 


PIGriONNAlRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


2U 


car  quoique  la  profanation  de  1  "église  em- 
porte (Pile  du  cimetière  qui  la  touciie  ,  la 
profanation  du  cimetière  n'induit  pas  celle 
«le  l'église.  C'est  que  s'il  est  de  l'ordre  que 
l'accessoire  ait  le  sort  du  principal,  il  ne 
convient  pns  que  le  principal  ait  l;i  destinée 
de  l'accessoire  (l).  Lorsqu'un  cimetière  est 
violé,  le  cimetière  voisin  ne  l'est  pas,  quand 
il  y  aurait  une  porte  de  communication.  11 
en  serait  de  [iiéme  d'une  église  de  iaqijolle 
on  entrerait  dans  une  autre. Toutes  ces  déci- 
EiiMis  sont  autorisées  par  le  suffrage  des  meil- 
leurs théologiens. 

L'église  serait  encore  profanée  si  quel- 
qu'un, même  sans  effusion  de  sang,  y  était 
frappé  d'un  coup  mortel ,  quoiqu'il  n'en 
mourût  que  quelque  temps  après  dans  sa 
maison  ou  ailleurs.  C'est  que  dans  le  lan- 
gage commun  dont  les  canons  ne  s'écartent 
pas,  on  dira  toujours  qu'une  telle  personne 
a  été  assassinée  dans  l'église.  Il  faudrait 
raisonner  antrenienl  si  un  homme,  de  l'en- 
trée de  l'église  ,  où  il  se  serait  placé  pour 
mieux  couvrir  son  jeu,  tuait  d'un  coup  de 
pierre  ou  d'arquebuse  son  ennemi  dans  la 
rue  voisine  ,  car  ré;;lise  n'en  souffrirait  pas, 
quand  même  le  blessé  viendrait  y  mourir.  Ce 
serait  tout  le  contraire,  si  du  dehors  on  frap- 
pait à  nihrt  celui  qui  est  deilans.  La  raison 
île  tout  ceci  est  sensible.  Dans  le  dernier  cas, 
c'est  dans  le  lieu  saint  que  le  crime  est  con- 
sommé; dans  le  premier  cas,  il  n'est  con- 
sommé que  dans  un  lieu  profane 

Mais  que  faire  dans  l'intervalle  du  temps 
qui  s'éroule  entre  un  coup  donné  dans  l'é- 
glise, et  la  mort  très-probable  de  la  personne 
qui  l'a  reçu?  Cabassnt  (2  fut  autrefois  con- 
sulté sur  ce  cas  à  l'occasion  de  deux  femmes, 
dont  l'une  prit  l'autre  si  violonmient  à  la 
gorge,  que  celle-ci  tomba  à  terre  sans  con- 
naissance et  sans  respiration.  Sa  réponse  fut 
qu'il  ne  fallait  ni  réconcilier  l'église,  parce 
que  la  malade,  quoique  condamnée  par  les 
médecins,  n'élail  pas  encore  morle,  ni  con- 
tinuer, pendant  ce  temps  d'incertitude,  à  y 
faire  les  divins  officos.  Ponlas  cite  coite  dé- 
cision et  l'adopte  (3).  Gibert  est  d'un  autre 
avis  (i),  et  il  souiient  qu'un  lieu  saint  est 
violé,  tant  par  un  fait  de  -cctic  nature  que 
pir  une  plaie  morlelie  ,  qnoi(iue  sans  eflfu- 
sion  de  sang.  Il  se  fonde  sur  une  décrétale 
d'Innocent  III  (5)  ;  mais  comme  elle  n'est  pas 
bien  claire  ,  et  que  l'usaire  peut  restreindre 
les  canons  aussi  bien  que  les  étendre,  je 
m'en  tiendrais  au  sentiment  de  (lahassut  :  à 
cela  près  qu'en  attendant  l'événement,  je  cé- 
lébrerais dans  mon  église  les  jours  d  <  diman- 
che et  de  fête,  surtout  s'il  n'y  en  avait  point 
d'autre  dans  le  lieu  où  je  pusse  le  faire. 

(1)  «  Si  ccclosiam  pollui  sangiiinis  effiisione  conlingat, 
ipsiiis  cœmelprium,  si  coaiiguum  sii  eideni,  censi-tiir  esse 
piillumni  :  uni.'  a  ilequani  riiconcilialiim  fuciit,  non  Jebet 
aliiHiis  in  oo  sepeliri  :  si'cus,  si  romoinm  iuerit  ab  p.aileni. 
Non  sic  qnoque  ui  casu  converso  sunlinius,  ut  xidelicet 
polUilo  coenielerio,  quanivis  ccclfsjœ  couliguo,  d.'beat  ec- 
clesi.i  rppniai  i  pnllnu  :  ne  minus  di»;buiu,  ni;pjns,  aut  ac- 
ces<;orium,  piincii  ali^  ;id  se  Iraliere  vidfnUir.  »  Bonifac. 
Vlll,  c;ip.  unie,  de  Coiisecr.  eccles.,  in  6  lib.  ni.  lit.  21. 

(2)  Oihassai.  Theor.  el  praxis,  lil).  v,  cap.  21,  u.  16,  n 
AU edit.  fol.  r        ,         ,     ,       ,         ,i 


J'ajoule  que  l'homicide,  pour  violer  un  lieu 
saint,  doit  être  volontaire,  parce  que  les  ca- 
nons ont  voulu  venger  l'injure  faite  à  Dieu, 
et  qu'il  n'y  en  a  point  où  il  n'y  a  point  de 
liberté,  .\insi  lorsqu'une  pierre  se  détache 
de  la  voûte,  et  qu'elle  lue  quelqu'un,  ou 
qu'un  insensé  se  casse  la  tête  ou  la  casse  à 
un  autre,  l'église  ne  jierd  puint  son  premier 
état.  Il  en  serait  de  même,  si  un  homme  en- 
core à  demi  endormi  avait  moins  de  liberté 
qu'il  n'en  faut, pour  faire  un  péché  mortel. 
Dans  le  doute  je  prendrais  le  parti  le  plus 
sûr ,  c'est-à-dire  que  je  réconcilierais  l'é- 
glise :  mais  je  ne  me  croirais  pas  obligé  de 
recourir  à  l'évêque,  si  ce  n'e»t  pas  une 
église  consacrée   6) 

Enfin  j'ajoute  de  plus  que  ce  même  homi- 
cide doit  être  injurieux  au  lieu  sacré  dans 
lequel  il  est  commis  :  d'où  il  suit  qu'un 
homme  qui,  en  gardant  les  bornes  d'une 
juste  défense,  lue  dans  l'église  un  assassin 
qui  le  poursuit  en  désespéré,  ne  la  profane 
pas  dans  le  sens  des  canons.  Il  en  est  de 
même  d'un  suisse,  qui  frappe  plus  fort  qu'il 
ne  veut  en  écartant  la  foule.  Mais  un  juge 
qui  y  ferait  étrangler  un  voleur  la  profane- 
rait ,  parce  que  la  maison  de  Dieu  n'est  pas 
un  théâtre  destiné  aux  exécutions  publiques. 
Le  massacre  d'un  nouveau  Thomas  de  Can- 
torbéry  la  violerait  encore.  Si  le  sang  des 
martyrs  consacre  les  temples  du  Seigneur,  le 
crime  qui  les  fait  couler  les  déshonore  (7). 

13.  Je  dis  en  second  lieu  que  l'église  est 
violée  pai  l'effusion  du  sang  humain  :  nous 
l'avons  déjà  vu  dans  la  décrétale  de  Boniface 
\IU.  M. lis  il  en  est  de  cette  effusion  comme 
de  l'homicide  :  elle  ne  suffit  pas  toujours 
pour  opérer  cet  effet.  Il  faut  qu'elle  aille  au 
péché  mortel.  D'où  il  résulte  que  l'église 
n'est  pas  violée  quand  de  petits  enfants  s'y 
sont  battus  jusqu'au  sang,  ou  qu'un  père, 
dans  un  premier  mouvement,  a  donné  à  son 
Ois  un  soufflet  qui  l'aura  fait  saigner  du  nez , 
ou  qu'un  homme  en  aura  blessé  un  autre, 
pour  se  garantir  d'un  traitement  pareil;  ou 
qu'un  chirurgien  ou  tout  autre  aura  coupé 
le  bras  à  quelqu'un,  à  qui  iji  ne  pouvait  au- 
trement sau\  er  la  vie 

Un  coup  atroce ,  mais  sans  effusion  do 
sang,  n'induit  pas  le  genre  de  profanation 
dont  nous  parlons.  C'est  un  grand  mal  de 
meurtrir  le  corps  d'un  innocent.  L'Eglise  au- 
rait pu  le  punir,  puisqu'elle  en  punit  de 
moins  cnorn)es.  Le  célèbre  Gibert,  ainsi  que 
nous  l'avons  déjà  dit,  prétend  qu'elle  l'a  fait; 
et  il  pose  pour  principe  que,  comme  un  lieu 
snint  n'est  jamais  violé  par  une  blessure  lé- 
gère, quoique  suivie  d'un  ruisseau  de  sang, 
il  l'est  toujours  par  une  blessure  sèche,  qua\id 

(3)  Ponlas,  v.  Eglise,  cas  n. 

(i)  Gilierl  in  C-ibassut  ubi  slalim;  et  in  rorpore  Juris 
Canonici.  loin.  It,  lil  lo,  q.  24  ri  2â,  p.  ola  edil.  Genève. 

(5)  «  l'roposui-li  quod  (  in  ccclosia  S.  Jacolii  Coin|io - 
slellani)  liomicidia  conli:>gunl  fieri  inlordum  el  aliiiuando 
vulnpia  iriterunlnr.  Fralernilali  Hue  Uiliicr  res[inndemus, 
quodiiiauiMiic  ccclosia  cl  aliari,  ipsa  reconciliaii  polcrit 
per  fl(|U3ni  cuni  viiio  cl  ciiiure  tjeneUii:lo.  »  luiioc.  Ut, 
cap.  -4  (le  Coiisecr.  eccles. 

(6)  Voij.  plus  loin,  n.  17. 

(,7)  CabaSâUl  ubi  su^ra,  u.  0  ;  PoulïS,  ibid.  cas  13. 


I 


S8S 


LIE 


LOS 


336 


elle  est  considérable  (1).  Mais  (ont  bien 
pesé,  nous  croyons  dovoir  suivre  le  torrtMit 
des  (iiéulogieiis,  qui  nous  porte  d'un  autre 
côlé  (i).  Les  canons,  surtout  en  matière  p(^- 
n;ilc, doivent  s'entendre  selon  l'intcrprélation 
commune.  Le  pape  el  les  cvèques  d'Italie, 
sous  les  jeus  desquels  on  cnseignii  notre 
sentiment,  ol  qui  l'ont  appris  cux-môines 
dans  les  écoles  de  droit,  ne  se  seraient-ils 
jamais  expliqués  sur  une  loi  toujours  mal 
entendue?  Ainsi  en  admettant  la  première 
partie  de  la  décision  de  ce  savant  homme,  par 
rapport  aux  blessures  léi;ères  ,  nous  conti- 
nuerons à  rejeter  la  seconde,  en  avertissant 
avec  Zerola,  v.  Pollutio  Ecclesiw,  (juc  si  on 
avait  l'ail  à  quelqu'un  dans  l'église  une 
grande  contusion,  qui  d'elle-même  ou  par  le 
fer  (lu  chirurf;i(Mi  donnât  du  sang  dans  la 
suite,  cette  effusion  postérieure  opérerait  la 
profanation  de  l'église  où  le  coup  aurait  été 
donné. 

ik.  Je  dis  en  troisième  lieu  que  l'église 
est  violée  par  l'incontinence  extérieure,  soit 
qu'elle  soit  jointe  au  commerce  charnel,  soit 
qu'elle  en  soit  séparée.  En  effet,  la  loi  parle 
d'une  manière  générale  {■)) ,  et  il  n'est  pas 
de  l'ordre  do  distinguer  où  elle  ne  distingue 
pas,  à  moins  que  l'usage  ne  l'exige  ainsi  :  ce 
qui  n'a  pas  lieu  dans  le  cas  présent.  De  là  on 
infère  (|ue  si  plusieurs  personnes  se  reti- 
raient dans  un  lieu  saint  ,  et  que  les  uns  y 
tombjjsent  dans  l'adultère  ou  la  fornication, 
les  autres  y  exigeassent  le  devoir  conjugal, 
ce  lieu  serait  profané;  pourvu,  comme  nous 
le  dirons  dans  un  moment,  que  ces  dilTe- 
rentcs  espèces  de  transgressions  vinssent  à 
éclater  Je  dis  ces  di/férentes  sortes  de  trans- 
gressions ;  car  c'en  est  une  d'avoir  moins 
d'égard  pour  la  majesté  de  Dieu  que  l'on 
n'en  a  jionr  une  longue  maindic  de  son 
épouse.  Celte  décision  est  de  saint  Anionin, 
de  Navarre,  de  Sylvius  el  des  plus  sages  doc- 
teurs (■'••) . 

15.  Je  dis  en  quatrième  lieu  que  l'église 
est  violée,  lorsqu'on  y  enterre  ou  un  excom- 
munié dénoncé,  ou  un  pa'ien  ,  ou  tout  antre 
inlidèîe  non  baptisé.  Les  deux  parties  de 
cette  règle  sont  établies  par  le  droit  (o),  et 
confirmées  par  l'usage. 

Si  un  excommunié  nommément  dénoncé 
avait  donné  avant  sa  mort  des  marques  de 

(1)  «RecUiis  ilocuissol  Cabaisulius  ecclesiam  [lolliii  per 
\u\iius  alros  in  ea  intlictum,  sive  cIThsiis  fiierit  sanguis, 
siveiioii  fuerit,  iioiiMi-o  poUiii,  si  iimdicuin  siL  viiliiiis, 
licet  noii  moilicn  s>it  sanguiuis  elVasio.  >  Giberl  in  nuin.  9  : 
Cabassiit.  lib.  v,  cap.  21,  p.  423. 

(2)  Sylvius,  in  m  p.,  q.  83,  art.  5,  cl  alii  comniuniter. 

(3)  «  Si  ecclesia  non  coDsecrala,  cujuscuinqne  semine 
fueril,  aul  sanguiniselTusione  pullula,  aqna  proiinus  exor- 
cisuta  lavptur.  »  Greg.  X,  cap.  10  de  Con.secr.  eccles. 

(.41  «Secundus  casus violai iunis  est  propler  adullerium, 
et  qualemcuniquo  seininis  cmissionem  volunlarie  procnra- 
lani,  sivc  cum  aliis,  sive  per  se  soliim,  oliain  per  aclum 
conjugaleni,  ut  si  vir  cognoscai  uxorem  m  ecclesia.  » 
S.  Anloiiin.  inp.,  lii.  12,  c.  6,  §  4;  Navarrus,  Sylvius:  Pon- 
tas,  V.  Eglise,  cas  l'i. 

(S)  «  CiïmeUria,  in  quibiis  excommunicalomm  corpora 
sepelri  conlingit,  reconcilianda  cruut  aspcrsiune  aqujB 
solemnuer  heiieilicite.  »  luuoc,  III,  c.  7  (le  recuiicH.  eccles. 
\id.  cap.  27  0128,  disl.  1,  de  Co^isen: 

(G)  «  yuantacuniqne  pa'iiitfiui;c  signa  pi-;ccosserint,  si 
lanieu  moiie  pr<evenlus,  absoluUoiiis  benelieium  non  po- 
lueniobiiaere.Quamvisabsolutusapuil  Deutn  fuisse  cre-  - 


repentir,  et  qu'il  n'eût  pu  recevoir  l'absolu- 
tion des  censures  ,  on  ne  pourrait  l'enterrer 
dans  un  lieu  saint  sans  le  profaner,  parce 
que,  pour  jouir  du  droit  de  la  sépulture  chré- 
tienne, et  pour  larliiipcr  aux  |)rières  com- 
munes de  l'Eglise,  il  f;iui  y  être  réincorporé, 
quand  on  a  eu  le  malheur  d'être  retranché 
de  sa  communion  (Cj.  Heureusement  ce 
droit  peut  se  recouvrer  après  la  mort  :  il 
suffit  pour  cela  que  l'Eglise  lève  la  défense 
qu'elle  a  faite  à  ses  enfants  de  prier  pour 
ceux  qui  ont  mérité  sa  disgrâce.  Au  reste  il 
n'appartient  qu'au  supérieur  de  lever  les 
censures  qu'il  a  portées  :  ainsi  on  doit  re- 
cotirir  à  lui,  quand  une  pressante  nécessité 
n'oblige  pas  d'en  agir  aulremenl  (7). 

Quand  un  homme  a  été  assez  malheureux 
pour  mourir  de  gaieté  de  cœur  dans  l'excom- 
uiunication  dont  il  avait  été  personnelle- 
ment frap|)é,  et  que  par  surprise  ou  par  fai- 
blesse il  a  été  inhumé  en  terre  sainte,  il  faut 
préalablement  exhumer  son  cadavre,  si  on 
peut  encore  le  distinguer  des  autres,  et  le 
jeter  dans  un  lieu  profane  (8  .  S'il  élail  ques- 
tion d'un  païen  ou  d'un  infidèle,  le  droit 
veut  qu'on  racle  les  murailles,  quand  l'é- 
glise n'a  été  que  bénite  (9).  Il  suKil,  selon 
plusieurs  docteurs  après  la  Glose ,  de  les 
blanchir  (10)  ;  cl  je  croirais  volontiers  qu'un 
évêque  peut  dispenser  de  celte  dernière  cé- 
rémonie, à  cause  du  temps,  de  reml)arras, 
ou  de  la  pauvreté  des  lieux.  Je  ne  sais  si 
Ducasse,  Cabassut,  Giberl  el  les  autres  écri- 
vains français  qui  n'en  disent  rien,  n'ont  pas 
voulu  insinuer  par  leur  silence  que  cela  n'est 
plus  en  usage,  au  moins  parmi  nous.  Au 
reste  en  fait  d'exhumation,  il  ne  faut  rien 
faire  sans  avoir  reçu  les  ordres  de  ^év«'^que. 
C'est  un  avis  que  Van-Espen  donne  d'après  la 
Glose  (11).  La  chose  parle  d'elle-même  :  rien 
de  plus  sérieux  ni  de  plus  défendu  que  l'ac- 
tion de  violer  les  sépulcres.  D'ailleurs  on 
donne  quelquefois  la  sépulture  ecclésiasti- 
que à  ceux  auxquels  on  a  pu  refuser  publi- 
(luemenl  la  communion  (12). 

Si  un  enfant  mort  sans  baptême,  après 
être  sorti  ou  avoir  été  tiré  du  siin  de  sa 
mère,  y  eût  été  remis,  et  qu'on  l'cûl  enterra 
dans  un  lieu  saint  avec  elle,  ce  lieu  serait 
prolané  (13).  Ce  serait  autre  chose  s'il  y  était 
toujours   resté.  11  est  alors  regardé  comme 

dalnr,  nondum  tanicn  liahcmliis  est  apud  ecclesiam  abso- 
lulus.  PolLsi  lamcn  et  débet  ei  Ecclcsiœ  bem-liilo  siibve- 
niii,  ut  de  ip=his  vivenlis  pœnlleiilia  per  evidenlia  signa 
consliterii,  dcfunclo  eliani  absolniionisbenelicium  inipeu- 
dalnr.  »  lanoc.  lit,  ca|i.  iS,  de  Sent,  cxcomm. 

(7)  a  Sialuiiuns  ut  illiusiuorlui  absolinioa  scde  aposlo- 
lica  requiraiur,(juicuni  vivercl,  ali  ea  Ihcimi  ab^olvendns. 
Alioruni  auleniabïohilioneni...  cinieris  inihilgcinns,  a  qiii- 
bus,  duni  viverent,  fuerant  absolvondi.  »  Idem  ibid. 

(8)  «  lîcelesiani,  in  qna  m'rlnormn  cadavera  inlidelium 
sepelinnlur,  sanctiliijre  non  licet  :  sed  si  a|ita  videlur  ad 
consecrandum,  inde  evulsiscorporibus,  et  rasis  parietibus 
vel  lignis  (  alias  lotis  lignis  )  ejus  loci,  aedilicelur.  »  Cap. 
28,  de  Consecr.,  (i\sl.  1. 

(9)  Cap.  mox  citato. 

(10)  Layman,  Pirrliing  in  tit.  40,  lib.  m,  n.  14,  et  alii 
passini. 

(11)  Van-Esppi),  pan.  n,  lit.  38,  de  sepulluris,  a.  33. 
{M)  Mem,  ibid.  n.  29. 

(15)  f  ieliler  croit  plus  probabli-  li-  senlinient  opposé, 
quand  IVufant  est  né  de.  parents  chrétiens.  Mgr  Gousset  ia 
pense  3iU9i  ;  du  nioios  il  cause  du  doute,  on  a^il  cuiuuiâ 


M7 


DICTIONNAIRE  «ES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES, 


288 


une  pnriic  du  tout ,  et  il  en  suil  la  condi- 
tion (1). 

IG.  Il  y  a  sur  tout  ce  que  nous  venons  de 
dire  plusieurs  remarquis  à  faire  :  nous  ne 
les  ferons  qu'en  pclit,  parce  ((u'un  long  dé- 
lai! nous  nii^neraiî  trop  loin.  Il  faut  donc 
oltserver  1"  qu'une  église  n'est  jamais  profa- 
née par  au(  un  crime,  tant  qu'il  reste  secret, 
et  il  est  censé  tel,  quoiqu'il  soit  connu  du 
prêtre  el  d'une  ou  deux  personnes  (2)  ;  2° 
que  la  seule  notoriété  de  fait  suffit  pour 
qu'une  église  soit  violée  :  il'où  il  suit  qun, 
si,  pendant  qu'un  prêtre  est  à  l'autel,  il  se^ 
commet  un  lioinicide  en  présence  de  plu- 
sieurs personnes  (3),  ce  prêtre  doit  se  retirer, 
à  moins  qu'il  n'ait  commencé  le  Canon.  3° 
Qu'une  église  peut  être  profanée  par  une 
action  non  coupable  ,  comme  si  on  y  enterre 
de  bonne  foi  un  infidèle  ou  quelqu'un  qui 
doit  en  être  exclus;  i»  Que  quoique  les  p(>r- 
sonnes  dont  l'interdit  csldénoncé  soient  com- 
parées dans  le  droit  à  celles  dont  l'excom- 
niunicalion  a  élé  juridiquement  publiée,  leur 
sépulture  ne  viole  pas  les  lieux  saints,  parce 
qu'il  n'y  a  aucune  loi  qui  l'établisse,  et  que 
nous  sommes  ici  en  matière  pénale  ;  5°  que 
quoi  qu'en  aient  pensé  des  gens  éclairés,  il 
n'y  a  aucun  fondement  de  croire  qu'une 
église  où  l'on  a  célébré  de  bonne  foi,  soit 
réconciliée  par  là  ;  6"  que  quoiqu'on  ne 
puisse  sans  crime  dire  la  messe  dans  une 
église  profanée,  on  le  fait  sans  encourir  ni 
suspense  ni  irrégularité  {'*)  ;  7°  que  quoi 
qu'en  pense  Sylvius,  il  est  faux  qu'une  église 
consacrée  ou  bénite  par  un  évêquo  nommé- 
ment excommunié,  ait  besoin  d'être  récon- 
ciliée avant  que  l'on  puisse  y  faire  l'ofûce. 
Ce  sentiment  n'est  fondé  que  sur  des  raisons 
de  parité  qui  ne  font  pas  loi  :  et  quoiqu'il 
ait  été  autrefois  très-suivi  à  cause  de  l'auto- 
rité de  saint  Antonin  et  de  plusieurs  savants 
hommes,  qui  l'avaient  ou  trouvé  ou  adopté  , 
Suarez  (5),  si  habile  dans  ces  matières,  lui 
a  porté  un  coup  presque  mortel  ;  8'  qu'un 
lieu  saint  n'est  pas  non  plus  violé  parce 
qu'un  excommunié  dénoncé  a  osé  y  célébrer. 
Les  peines  ne  s'encourent  pas  sans  une  loi 
qui  les  décerne,  et  il  n'y  en  a  point  ici  ;  9» 
que  quand  une  église  est  violée,  polliita,  les 
autels  le  sont  aussi;  et  que  par  la  raison  des 
semblables  elle  l'est  quand  ceux-ci  le  sont, 
ou  même  un  d'eux  ;  mais  que  quand  elle  est 

g'ilélait  cerlnin  que  le  liou  n'esl  pas  profané;  mais  il  est 
(lélendu  il'inlimner  dans  un  lieu  saiut  un  enfant  mon  sans 
l)a(iièrne.  Yoy.  tliéol.  morale,  l.  II,  de  l'Eucli.  (  Noie  de 
lédiieiir.  ) 

(1)  Sylvius,  Pyrrliing,  etc. 

(2)  Il  est  bien  vrai,  ainsi  que  le  remarque  Dueasse,  que 
c'est  le  crime,  et  non  la  pul)licité  du  crime,  qui  fait  la 
profanation  ;  mai>  je  prends  ici  la  profanation  rclalivenient 
à  ses  1  Bl'Is  extérieurs,  el  en  ce  sens  ce  savant  odicial 
pense  comme  les  autres.  Voy.  Dueasse  part,  i,  cUap.  8, 
n.  7. 

(3)  «  Si  sacerdole  célébrante  violetur  ecclesia  anie 
Canoupm.  dimitialur  missa  ;  si  post  Canouem,  non  dimil- 
talur.  »  Riibiic    pari,  m,  lit.  10,  n.  2. 

(4)  c  Is  qui  in  ecclt'si'j  sanguinis,  aul  scminis  elTusione 
pollut.i,  vel  qui  prseseniibus  niajori  cxcommunicaliune  no- 
datis  cplebrare  pr;e;;uniit;  licet  in  lioc  teinerarie  agal, 
irregularilalis  tanicn,  (cuni  id  non  sit  expressuni  in  jure  ) 
Uqueum  non  incurrit.  »  Bonif.  VIII,  cap.  18,  de  Sent.  e.r- 
com.  in  G.  Le  cliapilre  8,  de  Privilefl.,  ne  décerne  des 
peines  que  contre  ceux  qui  célèbrent  dans  ua  lieu  intcr- 


exécrée,  v.  g.  parce  que  les  murs  de  la  ur I 
se  sont  écroulés,  ses  aiilels,  ()ui  restent  en 
entier  avi'C  le  sanctuaire,  ou  qucliiui;  cha- 
pelle, peuvent  encore  servir  au  sacrifice.  Itl* 
que  ce  que  nous  avons  dit  jusqu'ici  des 
différentes  manières  dont  un  lieu  saint  peut 
être  profané,  ne  regarde  que  les  temples  pu- 
blics, et  non  les  oratoires  privés  et  les  clia- 
pellcs  domestiques  oîi  l'on  dit  la  messe  avec 
la  permission,  soit  du  pape  soit  des  évêqucs; 
parce  que  le  droit  ne  parle  que  des  édifices 
publics,  et  que  les  peines  ne  doivent  pas  s'c- 
lendre.  Ce  sentiment  a  quelque  chose  de  re- 
butant, mais  il  est  également  reçu  des  théo- 
logiens et  des  canonistes  (C). 

17.  Mais  que  peut  donc  et  que  doit  faire 
un  prêtre  dont  l'église  a  élé  profanée?  Du- 
easse (7),  qui  se  propose  à  peu-près  cette 
question,  y  répond,  1°  que  si  celle  église 
avait  été  consacrée,  il  n'appartient  qu'à  l  é- 
vêque  de  la  remettre  dans  son  premier  étal; 
2°  qu'en  attendant  qu'elle  puisse  recevoir 
celle  nouvelle  consécration,  un  grand  vicaire 
peut,  selon  de  savants  auteurs  (8  ,  soit  ])ar 
lui-même  ,  soit  par  un  autre  prêtre  qu'il 
commettra  pour  ce  sujet,  l'arroser  d'eau  bé- 
nite avec  les  prières  et  les  cérémonies  pres- 
crites dans  le  Pontifical,  et  permettre  d'y 
faire  le  service  divin  ;  3'  que  quand  un  église 
a  élé  seulement  bénite,  il  suffit,  selon  Inno- 
cent III,  dans  le  di  rnier  chap.  De  Cunsecr. 
ecclesiœ  que  aqua  exorcizata  lavetur,  et  cette 
cérémonie,  dit  la  Glose,  peut  être  faite  par 
un  simple  prêtre  (9). 

Mais  ce  simple  prêtre  a-l-il  besoin  de  la 
permissioii  de  l'évêque  ou  de  son  grand 
vicaire  ?  C'est  sur  quoi  Dueasse  n'a  pas  jugé 
à  propos  de  s'expliquer.  Bonacina  prétend 
que  cette  permission  est  nécessaire,  et  le  Ri- 
tuel romain  favorise  ce  sentiment,  quand  il 
dit  qu'une  église  violée,  si  elle  n'a  élé  que 
bénite,  doit  être  réconciliée  par  un  prêtre 
que  révê(ineaura  délégué.  Cependant  le  car- 
dinal de  Lugo,Quarli  (10)  et  plusieurs  autres 
écrivains  d'Italie  soutiennent  que  la  commis- 
sion de  l'évêque  n'est  nécessaire  que  de  né- 
cessité de  bienséance.  Je  m'en  tiendrais-là  : 
j'agirais  de  concert  et  sous  les  ordres  du  su- 
périeur, «i  je  le  pouvais  faire  :  si  le  temps 
pressait,  fi  que  l'évêque  fût  éloigné,  je  pas- 
serais outre.  Le  droit  m'y  autorise,  au  lieu 

dit,  comme  le  remarque  Sylvius  in  m  p.,  q.  83,  art.  3,  p. 
ô9o 

(o)  Snar,  disp,  8),  sect.  i.  «  Addunt  aliqui  sextoin  £c^ 
clesiœ  poUitlœ  casum,  quando  bKc  ali  episcopo  excommu- 
nicaio  consecralur,  et  beneilicitur  id  lainen  (|uia  in  Jur« 
non  habelnr,  alii  omnes  rejiciunt.  »  Lugo,  disp.  20.  n  5;), 
Ponl.-is,  V.  Eglise,  cas  5,  croit  (jue  dans  ce  cas  irès-ran:  il 
faut  consulter  l'évêque.  Cela  n'est  point  néces-aire. 

(6)  Lugo,  disp.  20,  n.  08.  (Juarli,  p.  lu,  lit.  9;  cl  vulgo 
canonisiï"  in  lit.  40  lil).  ni,  PernUd. 

(7)  Ducasso,  part.  11,  chap.  8,  n.  10,  p.  182. 

(8)  Bonac.  deilalnm.,  q.  41,  punct.  ult.,  n.  27.  Cabas- 
sul,  lib.  v,  cap.  21.  Ce  sentiment  nous  paraît  sûr,  ci  il  1 
élé  adopté  en  Sorbonne.  La  raison  est  qu'une  église  pio- 
fanée  esl  dans  le  même  cas  oii  ollr  se  trouvait  .iv.inl  1 1 
consécralion.  Or,  un  évêqiie  et  son  gr-snd-vicaire  peuvent 
perniptlre  de  célébrer  dans  un  lieu  qui  n'est  ni  consacra 
ni  béni.  Les  chapelles  n'ont  pas  besoia  de  l'ôtre,  de  droit 
commun. 

(0)  You.  la  noie  1  de  la  pag.  suiv. 

(10)  Lugo,  ibid.,  n.  61  ;  Quani,  ibid.,  dub.  10,  p.  40t 


S80 


LIT 


LIT 


â'Jtt 


Ho.  ti'v  o[  poser  (1).  Aussi  Siînrcz  onscigne  (2) 
iJOe  si  une  église  est  profanée  penil.'iiit  qu'un 
s  Jirétre  y  célèbre  el  avant  qu'il  soit  arrive 
'  au  Canon,  il  peut  sur-le-chatiip  la  réconcilier 
par  l'aspersion  de  l'eati  bénite,  et  les  autres 
courtes  et  faciles  cércinoiiies  qui  sont  pres- 
crites dans  le  Rituel  ou  Cérémonial.  C'est 
autre  chose  ,  ajoule-l-il  quand  l'église  est 
consacrée:  car  alors  on  a  besoin  ou  du  mi- 
nistère de  l'évéquc,  comme  le  prétend  cet 
auteur,  ou  du  luoins  de  la  permission  du 
grand  vicaire,  comme  Ducasse  nous  le  disait 
tout  à  l'heure.  Les  supérieurs  de  l'ordre  de 
Saint  François  et  des  jésuites  peuvent  récon- 
cilier leurs  églises,  quand  même  elles  ont 
été  consacrées  :  c'est  ce  que  dit  Pichler  sur 
le  titre  De  Consecratione  ecclesiœ,  n.  9. 

Nous  ajouterons,  pour  finir  cet  article 
que  quoiqu'il  n'y  ait  que  les  cas  dont  nous 
venons  de  faire  l'énumération  qui  impri- 
ment à  un  lieu  sacré  ce  caractère  de  flétris- 
sure, au  moyeu  duquel  il  n'est  plus  permis 
d'y  célébrer  nos  augustes  mystères  ,  il  y  a 
beaucoup  d'appa.'euce  que  tous  les  péchés 
commis  dans  son  enceinte  y  prennent 
l'empreinte  du  sacrilège  soit  véniel ,  si  la 
matière  est  légère,  soit  mortel,  si  elle  est 
considérable.  Nous  avons  établi  ailleurs  ce 
sentiment  par  des  preuves  qui  nous  ont  para 
et  qui  ont  paru  à  d'autres,  capables  de  faire 
impression  (.3).  Elles  seraient  toujours  for- 
midables aux  yeux  de  la  foi  et  de  la  piété, 
quand  elles  ne  seraient  propres  qu'à  répan- 
dre du  doute.  Et  peuvent-elles  faire  moins, 
si  ce  n'est  à  l'égard  de  ceux  qui  vivent  d'ha- 
bitude, et  qui  dans  un  âge  avancé  rejettent 
sans  examen  ce  qu'ils  ont,  peut-être  sans 
examen  admis  dans  leur  jeunesse. 
LINGES  SACRÉS. 

Voij,  Autel,  Bénédiction,  Propueté. 
LITANIES. 

Ce  sont  des  prières  où  l'on  invoque  tous 
les  saints  et  où  l'on  demande  toutes  sortes  de 
grâces;  elles  sont  souvent  prescrites  dans 
les  cérémonies  publiques.  Voyez-les,  avec 
une  analyse  française,  à  l'art.  Esuse. 

On  ne  doit  se  servir  que  de  celles  qui  sont 
approuvées  par  l'Eglise  et  imprimées  dans 
le  Bréviaire,  le  Missel,  le  Rituel,  le  Ponti- 
fical. Il  faudrait  une  concession  apostolique 
pour  y  faire  des  additions,  ou  se  servir  d'au- 
tres litanies  dans  les  offices  publics,  ou 
les  abréger  quand  on  les  chante.  {Voy.  les 
décrets  de  la  congrégation  des  Rites.) 

Il  y  a  obligation  de  réciter  les  litanies  des 
saints  le  25  avril,  si  ce  n'est  pas  le  jour  de 
Pâques,  et  les  trois  jours  de  Rogations;  ou 
ne  peut  pas  s'en  acquitter  le  jour  précédent 
après  laudes.  Dans  certains  liiux,  ce  sont 
des  jours  d'abstinence,  et  cette  coutume  doit 
être  observée.  (Ibid.) 

'     Au  jour  de  saint  Marc  et  aux  trois  der- 
niers jours  avant  la  fête  de  l'Ascension,  on 

(i)  «  Si  Ecclesia  non  consecrata  cujuscunque  seinmg 
fuenl  aut  sauguims  effusione  polluia  :  aqua  Proliiim 
exorcisaia  laveiur,  »e  diviuœ  laudis  mgana  suspemlanlm- 
El  lameii  quam  ciuus  ûeri  poterit,  consecranda  .  Greeor 
1)L  cap.  hu.  de  Comcr.  ecci.  «  Non  possel  dici,  quod  tro' 


fait  les  processions  des  litanies  majeures  et 
mineures.  On  y  observe  les  choses  qui  sont 
dites  à  l'art.  Procession,  excepté  qu'il  n'y  a 
point  de  thuriféraire ,  et  qu'un  sous-diacre 
en  surplis  seulement  porte  la  croix  accom- 
pagné de  deux  acolytes. 

Lorsqu'on  est  entré  au  chœur,  tous  se  lè- 
vent après  une  courte  prière,  et  demeurent 
debout  pendant  qu'on  chaule  l'antienne 
Exsurge,  etc.,  après  laquelle  tous,  excepté 
le  porte-croix  et  les  acolytes,  se  mettent  à 
genoux;  alors  les  chantres  commencent  les 
litanies.  Après  qu'on  a  chanté  Sancla  Maria, 
on  se  lève,  la  procession  se  met  en  marche 
comme  au  jour  de  la  Purification.  Ceux  qui 
chantent  sont  seulement  en  surplis  et  mar- 
chent vers  le  milieu  de  la  procession.  Quand 
on  fait  un  long  chemin,  les  chantres  disent 
le  verset  tout  entier,  et  le  chœur  répond  la 
même  chose;  s'il  est  court,  ils  commencent 
seulement  les  versets,  et  le  chœur  répond 
Miserere  nobis,  ou  Ora  pro  nobis. 

Lorsqu'on  est  le  retour  de  la  procession, 
on  se  met  à  genoux  pour  achever  les  lita- 
nies et  les  prières.  Lorsqu'elles  sont  finies, 
l'officiant  dit  à  voix  haute  l'aler  noster,  que 
l'on  continue  à  voix  basse  ;  après  avoir 
chanté  Et  ne  7ios  inducas  in  tenUitionem ,  il 
commente  le  psaume  Deus  in  adjulorium; 
ceux  du  côté  droit  continuent  le  reste  du 
verset,  et  ceux  du  côté  gauche  disent  l'au- 
tre verset,  et  ainsi  alternativement  on  achève 
le  psaume;  ensuite  l'officiant  continue  les 
prières  auxqueili-s  le  chœur  répond  :  l'offi- 
ciant se  lève  seulement  aux  oraisons. 

Si  la  procession  est  si  longue  que  les  li- 
tanies ne  suffisent  pas,  il  fiul  s'arrèier  aux 
prières  qui  suivent,  lesquelles  ne  doivent 
jamais  être  récitées  en  chemin ,  mais  seule- 
ment dans  l'église  et  à  genoux.  Il  f;iut  donc 
eu  ce  cas  répéter  les  litanies,  ou  chanter  des 
psaumes  pénitentiaux  ou  graduels,  et  nulle- 
ment des  hymnes  et  cantKjues  de  joie,  qui 
ne  conviennent  pai  à  ces  processions. 

Si  dans  le  cours  de  la  procession  on  visite 
quelque  église,  en  y  entrant  on  chante  un 
répons  ou  une  antienne  du  patron  de  celle 
église;  si  l'on  y  chante  la  messe,  on  dit 
celle  des  Rogations  avec  des  orneuienls  vio- 
lets, sans  luire  mémoire  d'aucune  fêle  qui 
pourrait  se  rencontrer  en  ce  jour.  Si  néan- 
moins aux  litanies  majeures,  la  messe  est 
célébrée  dans  une  église  dédiée  à  saint  Marc 
le  jour  auquel  on  célèbre  sa  fêle,  on  dit  la 
messe  de  ce  saint  sans  mémoire  des  Roga- 
tions. On  obser»  e  la  même  chose  les  trois  jours 
des  Rogations,  auxquels  on  chante  la  messe 
du  patron,  lorsque  la  station  se  fait  dans 
une  église  le  jour  de  la  fête  de  celle  église. 
Il  faut  observer  que  le  lundi  seulement  on 
y  doit  faire  mémoire  de  la  seconde  férié  des 
Rogations,  si  l'on  dit  une  messe  basse,  ou 
s'il  n'y  a  pa's  d'autre  grand'messe  dans  celle 
église. 

liint$  lavetur  Ecclesia,  si  ibi  deberet  exspectari  maadatuq 
episcopi.  »  Plrrhiiig  ui  lit.  40  lib.  m  Décrétai.,  n.  2i. 

(2)  Suarez,  Jisp.  Si,  sect.  ^,  iii  Une,  p.  1013. 

(3)  Continuât,  prselect.  Iheolog.  lom.  IV  < 


291 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRKS. 


M 


'i'jii 


MAINS. 
Toy.  Messe. 

MARCHEPIED. 

Voy,  Autel. 

MANIPULE. 

(lî.vplicalioii  du  P.  Lebrun.  ) 
Le  manipule  a  oie  origiiiairenioni  appelé 
tnappuhi,  qui  signifie  une  pelilc  servirlle  ou 
mouchoir.  Les  Eglises  d'Allemagne  l'appelè- 
renl  fanon  (1),  qui  en  alleniaml  signifie  éten- 
due, ser\i('(le,  nappe,  ou  nioucliuir.  Les 
Eglises  d'Angleterre  et  de  France  le  nom- 
mèrent  siuipieuient  niouclioir,  sudarhtm. 
Bède  (2),  l'ancien  ordre  romain  (.3)  el  Ama- 
laire(4),  le  nomment  ainsi,  cl  ils  disent  qu'il 
sert  à  essuyer  le  visage. 

Du  mot  inappula  on  a  peut-être  fait  mani- 
pula, qui  se  trouve  dans  des  anciens  Ponti- 
ficaux du  is  siècle  (5J.  Il  est  néanmoins 
plus  vraisemblable  qu'on  a  tiré  manipula  et 
manipulus  de  manus,  main,  à  cause  qu'on 
l'a  porté  sur  le  bras,  ou  plus  conununément 
sur  le  poiguei  ou  à  la  main  même.  Ce  qui 
a  fait  dire  à  un  ancien  vocabulaire  que  le 
manipule  esl  un  ornement  île  la  main  A>). 

Le  manipule  a  succédé  à  Vorarium ,  qui 
n'était  ancicnncmentqu'un  mouchoir,  comme 
nous  allons  voir  en  parlant  de  l'élole;  el  ce 
manipule  ou  ce  mouchoir  était  un  linge 
long  et  étroit,  (lu'on  portail  communément 
sur  le  bras  ou  à  la  main  gauche,  ainsi  que 
le  représente  une  manialure  faite  sous  Char- 
les le  Chauve  au  ix'  siècle.  Ou  y  voit  que 
ces  petites  serviettes  longues  et  étroites 
avaient' déjà  des  franges  aux.  extrémités.  Au 
X*  siècle,  ces  franges  étaient  d'or  en  quel- 
ques églises.  A  la  fin  du  xr  siècle  on  s'en 
servait  encore  comme  d'un  mouchoir,  selon 
I»es  de  Chartres  (7);  et  même  au  commen- 
cement du  xir  on  ne  laissait  pas  d'en  pou- 
voir essuyer  les  yeux,  selon  Etienne  d'Au- 
tun  (8),  qui  fut  évoque  en  1113;  mais  on 
garnit  enfin  si  fort  ce  manipule  ou  ce  mou- 
choir, que  quarante  ou  cinquante  ans  après 
on  se  souvenait  seulement  que  les  anciens 
l'avaient  appelé  mouchoir,  el  qu'on  s'en  ser- 
vait autrefois  pour  s'essuyer.  C'est  ainsi 
qu'en  parle  Robert  Paululus,  dans  le  traité 

(t)Rabau.  Maur.  1. 1,  cap.  18,  Sacram.  i«s.  Trevir. 

(2j  lu  ilailijrol. 

(3)  Le  plus  auc  en  ordre  romain  ,  écrit  avant  l'an  800, 
rarle  d'un  mouchoir  (loiiiié  par  le  sous-diacre  eu  céréuio- 
Die  àl'évèijue  au  cnnum  iiceiueul  de  la  messe. 

(i)  L.  u,  c.  ii,  de  siiduno. 

(5)  Ou  lit  isiius  tiKiiiijHdiv  djns  un  Missel  manuscrit  de 
Nojon,  d'oniiron  huit  cents  ans,  oij  sont  des  préparations 
|iour  la  messe;  cl  selou  uu  l'ouiilical  manuscrit  de  Tout, 
d'environ  deux  cent  cim|iuuio  ans,  l'évû  jue,  après  avoir 
doiuié  le  UKuiipule  au\  sous-di.icrcs,  dit  :  In  vc.^ttoiw  Im- 
lîiiH  m'inipidarum  snbniic  le.  Domine,  dqireaimur,  etc. 

(li)  .MuLupulus  est  oruaiueutuiu  manus.  NVill.  liritx)  in 
Tucab. 

(1)  «  lu  siuistra  manu  ponilur  quaedam  mappula,  quse 
S3iQi:  Queuleui  oculorum  pituiUnu  tergat ,  et  ocnloruui  lip- 
pitudiiieni  reiuoveal.  »  tvo  Caruul.,  seriiu  de  iigitific. 
tmlmn.  sacei:d. 

'   (81  «  Mappula  qua  soient  siccari  slillicidia  ocnîorum  ex- 
cita, uos  a  !  vijsilaudum.  »  SteiJli.  ^idueu..  deSaami.  Al  ■ 


dos  Offices  ecclésiastiques,  qui  a  été  long- 
temps attribué  à  llugucs  de  Siint-Victor  (Di 

Lti  manipule  était  donc  dès  lors  un  pur 
ornemeui,  nullement  propre  à  essuyer  le 
vi>age.  El  de  là  vient  (lue  vers  l'an  llDo,  le 
cardinal  Lothaire,  connu  depuis  sous  le  nom 
du  pape  Innocent  III,  ne  parle  plus  de  ma- 
nipule que  comme  d'un  mouchoir  figuratil, 
propre  à  essuyer  non  le  corps,  mais  l'esprit 
et  le  cœur,  pour  en  bannir  la  craime  du 
travail ,  el  y  faire  naître  l'amour  des  bonnes 
CEmres(10  .  L'Eglise  nous  a  toujours  inspiré 
cette  pensée,  soit  que  le  manipule  ail  été 
sans  ornemcuts,  soit  qu'il  ail  été  orné;  et 
elle  a  fait  dire  pour  ce  sujet  di  puis  six  ou 
S(!pt  cents  ans  Cette  prièie  en  le  prenant: 
Que  je  mérite,  Seirjncur,  de  parler  le  mani- 
pule de  douleurs  el  de  larmes,  pour  recevoir 
aicc  joie  la  récompense  du  traïuil  (11). 

Il  esl  visible,  et  plusieurs  anciens  Missels 
ne  laissent  pas  lieu  d'en  douter  ^12),  que  celte 
prière  est  faite  sur  les  versets  :  liunles  ibant 
et  flebanl  millenles  seinina  sua  ;  ]  cnienles 
auUrn  venienl  cum  exsullalione portantes  ma- 
nip  dos  suos [i'.i) . Manipulus  signifie  poignée, 
ce  qu'on  porte  à  la  main.  Or,  ce  verset  du 
psaume  présente  à  l'espiit  deux  sorles  do 
manipules  ou  poignées  :  l'une,  de  ceux  qui 
sèment  ce  qu'ils  ont  pris  dans  leurs  m.iins; 
l'autre,  des  moissonneurs  qui  recueillent. 
On  sème  dans  ce  monde  par  le  travail  el  les 
souffrances,  cl  l'on  porte  dans  l'autre  avec 
joie  les  manipules  ou  les  poignées,  c'esl-à- 
dire  le  fruit  de  ce  travail,  .\insi  le  manipule 
de  ce  monde  est  un  manipule  de  douleur,  et 
celui  que  nous  porterons  dans  l'autre  sera 
un  manipule  de  joie.  L'Eglise,  suivant  cette 
allusion,  vent  donc  que  ce  manipuio  qu'on 
a  mis  à  la  main  ou  au  bras  gauche,  et  qui 
servait  autrefois  à  essuyer  les  larmes  et  la 
sueur  du  travail,  nous  fa^se  souvenir  qu'il 
faut  travailler  et  souffrir  en  ce  monde,  pour 
avoir  part  aux  récouipeuses  éternelles. 

OI)scrvai.ioiis  sur  le  mouchoir  qu'on  a  siJiStitué  au 
manipule. 

Lorsque  le  manipule  fut  si  orné  qu'il  ne 
put  plus  servir  à  s'essuyer,  on  introduisit 
au  xir-  siècle  un  nouveau  mouchoir.  Eudes 
de  Paris   ordonna   dans  son   synode,    vers 

tar.,c.  10. 

(9)  «  Ad  exlremum  saccrdos  fanoncm  in  sinisiro  bracliio 
ponil,  quein  et  inanipulum  el  sud^iriuui  appellavenint,  per 
quem  oliui  sudur  el  nariuni  surdes  eMergebaiilur.  »  Va 
Olfic.  EccL,  L  I,  cap.  51;  et  Uouorius,  1.  lycap.  20S. 

(10)  <i  lu  sinislra  manu  qnœdam  ponilur  map|>ula,  quas 
m^niiulus  Vil  sudariuni  .ippellainr,  (pio  sudorein  meuiis 
abslPr|,'at,  et  soporem  corois  excntiat,  ut  depulëo  taedio  vel 
lorpore,  bonis  optribus  diligeruer  invigilel.  »  Lili.  i,  c  59. 

(Llj  lALerear,  Domine,  puiiare  nianipulum  fletusetdolo- 
ris,  ul  cum  exsullalione  rccipiaiu  mercedem  laboris.  » 
Miis.  Rom. 

(12)  Lesaucieos  Missels  du  Cbùlons-stir-Marne,  de  Saint- 
Paul  de  Léon,  de  l'écaïup»  el  lous  ceux  de  Paris,  jusqu'en 
16tt>,  faisaient  dire  simpiemeiil  en  prenant  le  mani|  ulc  : 
Vtniciues  aideniveiiiciU,  de;  cl  c'est  ce  que  l'évèqua 
dit  encore  aux  chartreux,,  eu  leur  donnaul  le  mauipule  t 
leur  coiisécraliou. 

Clô}  Psalm.  cxxv,  G. 


S9S 


MAN 


!an  1200, qu'il  y  en  ainail  toujours  un  pour 
CL-  siiji't  auprès  du  livr<-  (1).  Le  Missel  (les 
j.iLobiiis,  écrit  en  l-l'6ï,  conforincmenl  à 
leur  ordinaire,  et  le  concile  de  Cologne  en 
1"280,  ordonnent  la  même  chose  ;  et  Durand 
(-"  ■  iMende,  vers  le  même  temps,  fit  un  clia- 
pilre  exprès  de  ce  mouchoir,  de  sudario, 
après  celui  du  manipule  (2).  Et  véritable- 
Fneut  depuis  treize  ou  quatorze  cents  ans 
qu'on  a  des  habits  particulièrement  destinés 
au  sacrifice,  on  trouve  l'usage  d'une  espèce 
de  mouchoir,  soit  orarhun  ou  sudariitm , 
parce  que  la  propreté  le  demande  ainsi.  Il 
est  donc  bien  à  propos  que  dans  les  sacris- 
ties il  y  ait  toujours  pour  les  prêlres  un 
mouchoir  qui  soit  assez  blanc  et  assez  pro- 
pre pour  convenir  à  la  décence  du  lieu,  mais 
aussi  (]u'il  ne  soit  ni  orné  ni  trop  be.iu,  de 
peur  qu'on  n'ose  pas  s'en  servir,  et  (ju'il  ne 
passe  encore  en  pur  orncmenl,  comme  l'étole 
et  le  manipule. 

MANUEL. 

Outre  le  Manuel  des  Cérémonies  romaines, 
dont  il  est  parlé  dans  le  discours  prélimi- 
naire de  ce  Dictionnaire,  on  a  nommé  Ma- 
nuel ce  qu'on  appelle  maintenant  Rituel 
{)'oy.  ce  umt).  Beuvelet  a  l'ait  un  liésumé 
d'un  grand  nombre  de  Rituels  qui  nous  a 
fourni  plusieurs  articles.  Ce  qui  suit  fera 
connaître  cet  ouvrage  dont  le  style,  quoique 
vieilli,  n'en  est  souvent  que  plus  précis  et 
plus  énergique.  Les  règles  qu'il  donne , 
obligatoires  pour  certains  lieux,  serviront 
de  direction  pour  les  autres  dans  tout  ce  qui 
n'est  pas  réglé  par  l'autorité  et  par  l'usage. 

Manuels  dont  s'esl  servi  Beuvelol  pour  composer  sou 
Résumé. 

1.  Manuel  de  Rome  ;  —  2.  Manuel  de  Mi- 
lan, composé  par  saint  Charles;  — 3.  Jla- 
nuel  de  la  province  de  Reims,  et  par  consé- 
quent des  diocèses  deSoissons,  Laon,  Noyon, 
Cliâlon,  Senlis,  Beanvais,  Amiens,  Boulogne, 
qui  sont  les  suffragants  de  Reims,  donné  en 
1585  ;  —  k.  Manuels  de  Paris,  l'un  do  1574 
et  l'antre  de  16VG  ;  —  5.  Manuel  de  Châlons- 
sur-Marne,  lOii)  ;  —  6.  Manuel  de  Soissons, 
lti22  ;  —  7.  Manuel  de  Boulogne,  lGi7  ;  — 
8.  Manuel  de  Rouen,  1651  ;  —  9.  Manuel  de 
Besancon,  1C19  ;  —  10.  Manuel  de  Toulouse, 
11)44.;*—  11.  Manuel   de   Tours,   1570;    — 

12.  Manuels    de  Bordeaux,  loGi  et  Itiil  ;  — 

13.  Manuels  de  Chartres,  1571  et  1C27;— 14. 
Manuel  de  Beanvais,  1637  ;  —  15.  Manuel 
d'Orléans,  lii42  ;  —  16.  Manuel  d'Evreux, 
1621  ;  —  17.  Manuel  de  Meaux,  16'i3  ;  —  18. 
Manuel  de  Périgueux,  15tjl  ;  —  19.  Manuel 
d'Aulun,  1541  ;  —  20.  Manuel  de  Troyes, 
1372  ;  —  21.  Manuel   de   Nevers,    1622  ;  — 

22.  Manuels  de  Châlons-sur-Saône,  1655  ;  — 

23.  Manuel  de  Poitiers,  1637  ;  —  24.  Manuel 
d'Angouléme,  1637  ;  —  23.  Manuel  du  Mans, 
1657  ;  —26.  Manuel  d'Angers,  1646;  —  27. 
Manuel  de  Malines,  1593,  1643  et  1649  ;  — 
28.  Manuel  d'Arras,  1628  ;  —  29.  Manuel  de 
Trêves,  1574  ;  _  30.  Manuel  de  Metz,  1603  ; 
—  31.  Manuel  do  Toul,  1619;  —  32.  Manuel 

(I)  «  lîisiricle  |irjeci|]ilur,  ut  quilibct  sacerdos  lialicat 
In  celebraiioiie  luissiE  piO|.ier  muiidiiiain  vesUmentorum 
servaudaia  ciiea  allare  uujmuiaiiulergiuiiipeudeas  circa 


MAN  ':94 

de  Lausanne,  1636  ;  —  33.  Manuel  de  Colo- 
gne,  1614;  —  34.  Manuel  de  Liège,  KJ.Sl  ; 

—  35.  Manuel  commun  à  plusieurs  diocèses 
d'Allemagne,  imprimé  à  Ingolstadt  en  1027; 

—  36.  Actes  de  l'église  de  Bologne-la-Grasse 
en  Italie,   sous  le  cardinal  Paletlus,  l.'i94; 

—  37.  Statuts  synodaux  de  Grasse  et  Vence, 
164i;  —  38.  Manuel  de  Valence,  archevêché 
en  Espagne,  1562. 

Insliiicliou  de  Beuvelet  sur  le  Maauel 

Qaeslceque  le  Manuel  ? 

Le  Manuel  proprement  est  un  abrégé  et  un 
sommaire  de  tout  ce  qu'un  prêtre  doit  savoir 
et  faire  pour  bien  s'acquitter  de  son  devoir 
dans  l'adminislralion  des  sacrements,  dans 
les  bénédictions  différentes  qui  sont  en  son 
pouvoir,  ou  dans  l'instruclion  qu'il  a  ,i  faire 
au  peuple  les  dimanches  ,  cl  semblables 
choses  qui  regardent  les  fonctions  curiales 
et  parochiales. 

Quels  noms  donnc-t-on  encore  au  Mnntiel  ? 

Onrappelle.i{('n<«/e,  Agenda,  Sacerdotale, 
Pastorale  ,  Sacrament(de  ,  Promptunrium  , 
Lilier  officialis  ;  En  Grec  :  Enchiridion  lii- 
tunle,  parce  qu'il  contient  les  cérémonies 
qu'il  faut  observer  dans  les  sacrements,  bé- 
nédictions, etc.  Agenda  Sacerdotale  ou  Pas- 
torale, parce  que  c'est  ce  qu'un  prêtre  a 
principalement  à  faire  ;  Sacramentale,  parce 
qu'il  contient  la  doctrine  et  la  pratique  des 
sacrements  qu'il  doit  administrer  aux  fidè- 
les ;  Enchiridion  ou  Manuel,  parce  qu'on  le 
doit  quasi  toujours  avoir  à  la  main,  ou  du 
nioins  s'en  rendre  l'usage  si  familier,  que 
quand  il  s'agit  de  quelque  chose  on  le  puisse 
trouver  à  l'ouverture  du  livre. 

Comment  se  divise  le  Manuel  ? 

Quelques-uns  le  divisent  en  deux  parties 
principales,  dont  la  première  comprend  : 
1'  le  mandement  du  prélat  ;  2°  la  table  des 
fêtes  mobiles,  le  calendrier,  les  fêtes  chô- 
mées, les  vigiles  et  jeûnes  observés  dans 
chaque  diocèse  ;  3°  les  règles  générales  lou- 
chant l'administration  des  sacrements,  puis 
toul  ce  qui  concerne  chaque  sacrement  en 
particulier,  le  baptême,  la  confirmation  (là 
où  par  accident  il  est  parlé  du  catéchisme), 
la  pénitence,  l'eucharistie,  rexlrême-onrlion, 
après  (luoi  il  est  parlé  de  la  visite  des  infir- 
mes et  de  la  manière  de  les  assister  à  la 
mort,  et  enfin  l'ordre  et  le  mariage. 

La  secondi!  partie  comprend  :  1°  toul  ce 
qui  est  des  sépultures  ;  2°  les  règles  généra- 
les qui  concernent  les  bénédictions  et  la  ma- 
nière de  faire  chacune  en  particulier  ;  3"  le 
prône  de  la  messe  paroissiale  et  les  choses 
qui  s'y  doivent  annoncer;  et  enfin  les  for- 
mules ordinaires  des  alteslalions  que  les  cu- 
rés sont  obligés  de  donner  en  diverses  ren- 
contres. 

Quelques-uns  y  ajoutent  les  absolutions 
qui  se  font  en  certains  lieux  les  lundi,  mer- 
credi et  vendredi  de  carême  ,  les  exorcismes 
des  possédés ,  la  manière  de  séparer  les 
lépreux  ,  la  façon  de  faire  le  service  le  ven- 

Missale,  od  tergcniiurii  os  et  uares,si  fueril  necesse.  » 
SliiluKi  Siynorf.  Oilonis  de  Suliaco. 
{ij  muioii.,  l.  m,  C,  16. 


29S 


DICTIONNAIRE  DKS  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


296 


dredi  saint  ;  ce  qu'il  faut  observer  pour  re- 
cevoir l'évêque  ou  rarchidiacre  venant  faire 
sa  visite  ;  d'autres,  enfin,  pour  le  soulage- 
menl  des  évéques  quand  ils  sont  en  visite,  et 
pour  s'exempter  de  la  peine  qu'il  y  a  de 
porter  toujours  un  Pontifical,  y  melteiit  la 
manière  de  donner  le  sacrement  de  confir- 
nialion  et  de  conférer  les  saints  ordres,  à 
quoi  celui  de  Rouen  tout  seul  ajoute  la  façon 
de  convoquer,  de  commencer,  de  continuer, 
de  finir  les  synodes  diocésains  ;  et  d'autres 
encore,  un  petit  traité  de  l'habit  et  tonsure 
ecclésiastiques,  avec  les  figures  qui  repré- 
sentent la  grandeur  différente  des  tonsures 
que  doivent  avoir  les  prêtres,  diacres,  sous- 
diacres  et  autres  clercs  à  proportion  de  leur 
ordre. 

Est-il  nécessaire  que  tous  les  ecclésiasti- 
ques soient  instruits  de  la  doctrine  et  de  la 
pratique  des  choses  qui  sont  contenues  dans 
le  Manuel  ? 

Oui,  et  surtout  de  l'administration  des  sa- 
crements ,  s'ils  ne  veulent  encourir  la  peine 
de  ces  guides  aveugles,  qui  conduisent  les 
âmes  au  précipice,  et  s'y  jettent  les  pre- 
miers :  car  étant  par  office  et  par  engage- 
ment obligés  de  faire  les  fondions  de  leur 
ordre,  s'ils  veulent  être  en  chemin  de  salut  ; 
ne  pouvant  d'ailleurs  s'en  acquitter  comme 
il  faut  s'ils  n'en  savent  la  manière,  et  cette 
manière  ne  se  trouvant  que  dans  le  Manuel, 
il  faut  de  nécessité  conclure  qu'ils  doivent 
en  être  instruits  pour  y  bien  réussir. 

MARIAGE. 

(Extrait  du  Rituel  romain.) 


Pu  sacrement  de  mariage. 
1.  Un  curé  averti 
d'un  mariage  qui  doit 
être  contracté  dans 
sa  paroisse,  doit  d'a- 
bord, s'informer  au- 
près des  personnes 
qui  connaissent  les 
futurs  contractants, 
s'il  n'y  a  point  en- 
tre euxquelqueempê- 
chement  canonique, 
B'ils  se  déterminent 
avec  une  entière  li- 
berté, et  s'ils  veulent 
le  faire  avec  le  res- 
pect dû  à  un  sacre- 
ment; s'ils  ont  l'âge 
requis,  c'est-à-dire, 
l'époux  quatorze  ans 
accomplis,  et  l'épouse 
douze  ;  s'ils  connais- 
sent i'un  cl  l'autre  les 
éléments  de  la  foi , 
étant  obligés  de  les 
enseigner  dans  la  suite  à  leurs  enfants. 


De  sacramento  malrimonii 
1.  Parochus  admo- 
nitus  de  aliquo  matri- 
monio  insuaparochia 
contrahendo,  primum 
cognoscat  ex  his,  ad 
quos  spectat ,  qui  et 
quales  sint,  qui  ma- 
trimonium  contrahere 
volunt  :  an  inter  eos  sit 
aliquodcanonicuin  im- 
pedimentum  :  ulrum 
sponle  libère,  et  se- 
ciindum  honeslatem 
sacratnenti  velint  con- 
trahere :  utrum  sint 
in  œtate  légitima,  ut 
vir  sallem  qualuorde- 
cim,  mulier  vero  duo- 
decim  annos  expleve- 
rit,  et  uterque  sciât 
rudimenta  fidei,  cum 
ea  deinde  filios  suos 
docere  debeant. 


2. 11  doit  connaître, 
d'après  des  auteurs 
approuvés, quels  sont 
les  empêchements  ca- 
noniques qui  annu- 
lent un  mariage  à 
eonlracter    ou    déjà 


Noverit  ex  pro- 
batis  auctoribus  quœ 
sint  canonica  impe- 
dimenta matrimonii 
contrahendi ,  et  quœ 
conlractitm  dirimant; 
et    qui    sint    gradus 


contracté;  les  diffé- 
rents degrés  de  con- 
sanguinité ou  d'affi- 
nité, et  la  parenté 
spirituelle  qui  résulte 
du  sacrement  de  bap- 
tême, et  de  celui  de 
la  confirmation. 

3.  11  doit  surtout 
bien  connaître  les 
rgles  prescrites  par 
les  saints  canons  et 
par  le  concile  de 
Trente  pour  la  célé- 
bration des  mariages; 
il  s'appliquera  à  les 
observer  et  à  les 
faire  observer  exac- 
tement dans  sa  pa- 
roisse. 

h.  Il  se  rappellera 
surtout  qu'il  y  a  nul- 
lité absolue  dans  les 
mariages  contractés 
entre  le  ravisseur  et 
la  personne  enlevée 
pendant  qu'elle  était 
en  son  pouvoir ,  et 
dans  les  mariages 
clandestins  quiont  été 
contractés  sans  la 
présence  du  curé  ou 
d'un  autre  prêtre  dé- 
légué par  lui  ou  par 
l'ordinaire,  et  de  deux 
ou  trois  témoins, 
comme  l'exigent  les 
décrets  du  concile. 

5.  Le  propre  curé, 
dont  la  présence  est 
nécessaire,  est  celui 
dans  la  paroisse  du- 
quel le  mariage  est 
célébré,  soit  celle  du 
mari,  soit  celle  de  la 
femme. 

6.  Le  curé  doit 
prendre  garde  à  ne 
pas  admettre  facile- 
ment au  contrat  de 
mariage  les  vaga- 
bonds, les  étrangers 
et  ceux  qui  n'ont  pas 
de  domicile  fixe;  ceux 
qui  ont  déjà  été  ma- 
riés ,  comme  les  fem- 
mes des  militaires, des 
esclaves,  des  pèlerins 
ou  autres  voyageurs; 
il  doit  auparavant 
s'informer  avec  soin 
de  leur  état,  en  faire 
part  à  l'ordinaire,  et 
en  obtenir  l'autorisa- 
tion de  célébrer  de 
tels  mariages;  on  l'ac- 
corde gratuitement. 

7.  Avant  le  mariage, 
le  propre  curé  des  fu- 


consanguinitatis  et 
uffinitntis ,  et  item 
cognaliunis  spiritua- 
lis  ex  Baptismi,  vel 
Confirmalionis  sacra- 
mento contractes. 


3.  ïlabeat  in  primis 
ipse  bene  cognila  prœ- 
cepta  itla  omnia,  quœ 
in  matrimoniis  rite 
conficiendis  servari 
oportere,  sacri  cano- 
nes,  etprœcipuesancta 
synodus  Tridenlina 
jussit ,  dabitque  ope- 
ram,  ut  illa  in  paro- 
chia  sua  accuraje,. 
exacteque  serventur. 

4.  Prœsertim  vero 
meminerit,  malrimo- 
nia  inter  raptorem, 
et  raptam,  dum  ipsa 
in  raptoris  potestate 
manserit  irrita,  nec- 
non  clandestina,  et 
quœlibet  malrimonia, 
quœ  aliter,  quam  prœ- 
sente  parocho,  vel 
alio  sacerdole  deipsiiis 
parochi,  vel  ordinarii 
iicenlia,  et  duobus, 
vel  tribus  testibus 
contrahuntur,  ex  ip- 
sius  concilii  decrelis 
irrita  omnino  acnulla 
esse. 

5.  Est  autem  pro- 
prius  parochus,  qui 
adesse  débet,  is  in  cu- 
jusparochia  matrimo- 
nium  celebratur,  sive 
viri,  sivemutieris. 


6.  Caveat  prœterea 
parochus  ne  facile  ad 
contrahendum  jna- 
trimonium  admitlat 
vagos  et  peregrinos  et 
qui  incertas  habent 
sedes  :  neque  item  eos 
qui  antea  conjugali 
fuerunt,  ut  sunl  uxo- 
res  mililum,vel  capti- 
vurum,  vel  aliorum, 
qui  peregrinanlur  ni- 
si  diligenterdeiis  om- 
nibus fada  inquisi- 
tione,  et  re  ad  ordina- 
rium  delata,  ab  eoque 
habita  de  ejusmodi 
matrimoniicelebrandi 
Iicenlia  quœ  gratis 
concedatur. 

7.  Antequam  matri- 
moniitm  contrahatur, 


207 


MAR 


lurs  contractants  doit  1er  a  proprio  contra- 
les  faire  connatlrc  au  henlium  parocho  con- 
public,  à  trois  jours  tinuis  diebus  festis  in 
de  fêlps  conscculifs,  ecclesia  inlra  luissa- 
dans l'église,  pendant  rum  solcmnia  ad  ip- 
la  messe  solennelle,  siits  concilii  prœscrip- 
comino  le  concile  l'a  lum  publiée  denutilie- 
prcscrit.  tur,  inler  quoi  malri- 

tnonium    sit    contra- 

hendum. 


8.  Si  le  mari  et  la 
femme  sont  de  deux 
paroisses  différentes, 
on  doit  faire  les  pu- 
blications dans  l'une 
cl  dans  l'autre;  quand 
elles  ont  été  faites, 
s'il  ne  paraît  aucun 
cnipéclieiiient  légiti- 
me, on  doit  procéder 
à  la  célébration  du 
mariage.  Mais  s'il  y 
a  quelque  opposi- 
tion, le  curé  ne  doit 
pas  passer  outre. 

9.  Dans  certains 
cas  où  l'on  soupçon- 
nerait avec  quelque 
fondement,  que  quel- 
qu'un s'opposera  à 
ce  mariage  par  ma- 
lice, si  on  fait  aupa- 
ravant tant  de  publi- 
cations, (juand  il  y  a 
quelquemolif  raison- 
nable approuvé  par 
l'évoque,  on  peut, 
avec  la  permission 
de  l'ordinaire,  ou  no 
faire  qu'une  publi- 
cation, ou  du  moins 
célébrer  le  mariage 
en  présence  du  curé 
et  de  deux  ou  trois 
témoins.  Ensuite , 
avant  qu'il  soit  con- 
sommé, on  fora  les 
publications  dans  l'é- 
glise, pour  découvrir 
plus  facilement  les 
empêchemcnis  s'il  y 
l'ordinaire  lui-même 
ne  pas  les  faire. 

10.  Le  curé  ne  doit 
pas  commencer  les 
publications  sans  sa- 
voir bien  que  les 
deux  contractants  y 
consentent  librement. 
Si  le  mariage  n'est 
pas  contracté  dans  les 
deux  mois  qui  sui- 
vent les  publications, 
on  doit  les  réitérer,  à 
uioins  que  l'évêque 
u'en  juge  autrement. 

DlCTIONRÀlRB 


8.  Si  vero  tir  et 
tnulier  parochiœ  sint 
diversœ,  in  utraqut 
parochia  fiant denun- 
tiationes;  quibus  de- 
nuntinliunibus  fnctis, 
si  uullum  Ugilimtim 
opponatur  impedi- 
menlum,  ad  celebra- 
tionem  malriinonii 
procidalur.  Scd  si 
qitid  obslal,  ultra  pa- 
ruclius  non  procédât. 


9.  Quod  si  nli- 
qnando  probabitis  fue- 
rit  suspicio,  te/  alia 
rotionabiliscdnsasub- 
sit,  arbitrio  cpiscopi 
tnatrimoninm  mali- 
tiose  irnpediri  posse, 
si  tût  prœcesserint 
denuntialiones,  tune 
de  licencia  ordinarii, 
tel  una  tantuin  fiât 
denunliatio ,  tel  sal- 
tcm  parocho,  et  duo- 
bus,  tel  tribus  tcslibus 
prœsentibus,matrimo- 
nium  celcbretur.  Dein- 
de  anle  illius  consnm- 
mntionem  denuntia- 
tionesinecclesia  fiant, 
ut  si  aliqua  subsunt 
impedimenta,  faciliua 
deteqanlur,nisi  aliter 
ordinarius  ipse  expe- 
direjudicaverit. 

en   a ,   à  moins   que 
n'ait  jugé  à  propos  de 

10.  Has  autem  de- 
nuntiationesparochus 
facere  non  agqredia- 
tur,  nisi  prius  de 
utriusquecontrahentis 
lihero  consens»  sibi 
bene  constel.  Si  vero 
infra  duos  mcnses 
post  factas  denuntia- 
tiones  Itialrimoniuni 
non  conlraltdtur,  de- 
nuntialiones repctan- 
tur,  nisi  aliter  epi- 
scopo  videatur. 

OKS  Rites  sacrés.  |I. 


MAR  Î9S 

11.  C'est  ainsi  qu'on  11.  Denuntialiones 

fait  les   publications,  autem  fiant  hoc  modo. 

Pendant    la    réiébra-  Inlt-r    missarum    so- 

tion    do  la    messe,  le  lemnia  parochus  po- 

curé  parle  au  peuple  pulum    admoneat    in 

dans  ce  sens,  en  lan-  hanc  sentenliam  vul- 


gue  vulgaire. 

12.  «Toutes  les  per- 
sonnes ici  présentes 
sauront  que  N.  et  N. 
de  telle  ou  telle  fa- 
mille, et  de  telle  pa- 


gan  sermone. 

12.  Notumsit  omm- 
bun  hic  prœsentibus, 
quod  N.  vir,  et  iV. 
mulier,  ex  tuli  vel 
tali  fiimilia  et  paro- 


roisse,  avec  l'aide  de  chia.  Deo  adjuvante. 

Dieu,  se  proposent  de  intendunt     inter     se 

contracter      mariage  contrahere  matrimo- 

enscmble.  Nous  aver-  niitm.  Proinde  admo- 

tissons   donc  chacun  netnus  omnes,   et  sin- 

de  vous,  que  si  quel-  gulos,  ut  si  quis  no- 

qu'un   connaît  qu'un  verit  aliquod  consan- 

empêchement  de  con-  guinitatis,  vel  affini- 

sanguinilé,  ou  d'afû-  latis,  aut  cognaltonis 

nité  ou    de    parenté  spiritualis,  vel  quod- 

spirituelle,    ou    tout  vis  aiiud  impedimen- 

autrc ,  s'oppose  à  un  tum    inter   eos   esse, 

tel    mariage,    il    doit  quod      matrimonium 

nous  le  découvrir  au  contrahendum     tnii- 

plus  tôt;  c'est  la  pre-  cem    impediat,    illud 

miùre,  ou  la  seconde,  quam   primum  nobis 

ou  la  troisième  publi-  denunliare  dcbeat  ;  et 

cation. B  hoc   admonemus  pri- 
mo, si  fuerit  prima; 

vel  secundo,  si  fuerit  secunda;  vel  tertio,  ii 
fuerit  tertia  denunliatio. 

13.    Le  curé    doit  13.    Moneat   para- 

avertir      les      époux  chus  conjuges  ut  anle 

qu'avant  de  recevoir  benedictionem    sacer- 

la  bénédiction  sacer-  dotatemin  templo  sus- 

dotale   dans   l'église,  cipiendam    in   eadem 

ils  ne  doivent  pas  ha-  domo  non  cohabitent, 

biter   dans    la   même  neque     tnatrimonium 
maison  ni  consommer    consunvnent,necetiam 

le  mariage  ,  ni  même  simul    maneant;   nisi 

rester    ensetnble,    si  uliquilms    propinquis 

ce  n'est    en  présence  vel  aliis  prœsentibus; 

de  quclcjucs    parents  quœ  benedictio  anulto 

ou  autres  personnes  ;  alio,    quam    ab    ipso 

celle  bénédiction    ne  parocho,   sexi  ab  alio 

doit  êlre  donnée  que  sacerdole  dcipsiuspa- 

par   le  curé  en  per-  rochi,    vel    ordinarii 

sonne,  ou  par  un  au-  licentia  fieri  débet. 
tre  prêtre  qui  ail  sa 

permission,  ou   celle  de  l'ordinaire. 

1'».   Le    curé    doit  li.    Caveat    etiam 

aussi  avoir  soin  de  ne  parochus,  ne  quando 

pas  bénir  aux  secon-  conjuges    in     primis 


des  noces  ceux  qui 
l'ont  été  aux  premiè- 
res, quand  la  femme 
ou     même     le    mari 


nupliis  benedictionent 
acceperinC,  eos  in  se- 
cundis  benedicat,  site 
mulier,  sive  etiam  vir 


passe  à  de  scconiles  ad    secundas   nupti^s 

noces.  Mais  dans  les  transeat.Scdubieavi- 

pays  où  il  est  d'usage  get  consuetudo,  ut  si 

d'accorder  celte  béné-  mulier  nemini  unquain 

diction  quand  la  fem-  nupserit,  eliamsi   vir 

me  n'a  jam;\is  été  ma-  aliam  uxorem  habue- 

riée,  quand  même  le  rit,     nupliœ    benedi- 

niariauraileuuneau-  cantur ,    ea   servanda 

tre  femme, on  ne  doit  est.  Sed  viduce  nuplia$ 
10 


29» 


DlGTIONNAmE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


:?oo 


pas   l'omeUre.  Il  ne    non  benedicat,  ehamsi 
peut  p;is  bénir  les  no-    ejus     vir     niinquam 


uxorem  duxerit. 


ces  d'une  veuve, 
quand  niéine  son  mari 
ii'aurailpasétémarié. 
15.  C'est  dans  l'é- 
glise qu'il  convient 
surtout  de  célébrer  le 
mariage;  mais  s'il  a  domi  celebrntum  fue- 
élé  célébré  à  la  mai-  rit  prœscnle  parocho, 
son  en  présence  du  el  teslibus,  sponsi  ré- 
curé el  des  témoins,    niant    ad     ecclesiam. 


15.     Matrimoniiim 

:     ecclesia     maxime 

celebrari  decet  ;  sed  si 


benediclionem  accep- 
turi,  et  lune  caveat 
sacerdos  ne  itcrum  a 
contrahentibus  con~ 
sensum  exigat;  sed 
tantum  benediclionem 
illis  conférai  cele- 
brala  missa,  ut  infra 
dicelur. 


les  époux  doivent  al- 
leràl'églisepoury  re- 
cevoir la  bénédiction  ; 
alors  le  prêtre  doit 
prendre  garde  à  ne 
pas  exiger  d'eux  un 
nouveau  consente- 
ment au  contrai;  il 
doit  seulement  leur 
donner  la  bénédiction 

verslaflnde  lamesse,  comme  on  le  dira  plus 
loin. 

16.  Il  faut  encore  16.  Admoneantur 
avertir  les  époux  de  prœlerea  conjuges  ut 
faire,avanl  le  contrat,  antcquam  conirahunt, 
uneconfession  exacte  suapeccata  dilitjenter 
de  leurs  péchés,  de  confiteantur ,  et  ad 
recevoir  avec  piété  sanctissimam  Eucha- 
la  sainte  Eucharistie  ristiam  atque  ad  ma- 
ct  le  sacrement  de  trimoniisacrammtum 
mariage;  il  faut  leur  suscipiendum  pie  ac~ 
apprendre  avec  soin  cédant,  el  quomodo  in 
à  vivre  raisonnable-    eo  recte  et  Cliristiane 


ment  el  chrétienne- 
ment dans  leur,  étal, 
comme  l'enseignent 
les  divines  Ecritures, 
les  exemples  de  ïo- 


conversari  debeant , 
diligenter  instrnantur 
ex  divina  Scriptura, 
exemple  Tobiœ  et 
Sarœ,  verbisquenngcli 


bie  el  de  Sara,  el  les    Baphaelis  eos  edocen- 
paroles  de  l'ange  Ra-    tis  guamsancte  conju- 
phaël   qui    leur    ap-    ges  debeant  convivere. 
prend     avec     quelle 
sainteté  des  époux  doivent  vivre  ensemble. 

17.  Enfin  les  curés  17.  Postremo  memi- 

se  souviendront  que  nerinl  parochi,  a  do- 

dcpuià  le  premier  di-  minica priwa.Adventus 

manche    de    l'A  vont  ttsqiie  addiemEpipha- 

jusqu'au  jour  de  l'E-  niœ,  cl  a  feria  quarta 

piphanie,  et  di'puis  le  Cinerum,     usque    ad 

mercredi  des  Cendres  octavain  Puscliœ    in- 

jusqu'àroctavedePâ-  clusive ,    solcmnitnles 

ques    inclusivement,  nuptiarum  prohibitas 

les  solennités  des  no-  esse  :  ut  nnplias  bene- 

ces    sont    prohibées,  dicere,  spuusam    Ira- 

comme  serait  de  rece-  ducerr,  ntiplialia  ce- 

Yoir    la    bénédiction  lebrare  convivia.  Ma- 

nuptiale ,     emmener  trimoniumaulemomni 

l'épouse,  célébrer  des  tempore  conlraln  po- 

feslins  de  noces.  Mais  test.  Nuptiœ  vero  qiia 

le  mariage  peut  être  decet  modeslia  el  lio- 

conlracté      en     tout  neslale  fiant  ,  sancta 

(1)  Les  rubn'ques  suivantes  sonl  lr.i(luit'S  en  français  el 
développées  iiii  peu  plus  loin,  d'après  le  Uiluel  de  Toulon. 
Ou  irouvera  a  l'art.  Formules  celles  qui  ual  rapport,  au 
mariage. 

(2)  Dans  les  prières  qui  onl  rapport  au  mariage,  l'Eglise 


temps.  Les  noces,  au  enim  reat$t  matrimo- 
reste  ,  doivent  être  nium,  sancteque  tra- 
faitcs  avec  la  modes-  ciandum. 
tie  el  riionnêleté  convenables;  car  le  ma-f 
riage  est  une  chose  sainte  qui  doit  être  trai- 
tée saintement. 

18.  Presque  tout  18.  Quœ  omnia  fert 
ceci  est  pris  dans  les  ex  sncri  cuncilii  Tri- 
décrets  du  saint  con-  dentini  decrelis  de- 
cilc  de  Trente  ;  on  sumpln,  et  item  alia, 
doit  l'observer  avec  quœ  ibidcmalrimonio 
soin,  aussi  bien  que  rite  contrahendo  prm- 
les  autres  choses  qui  cipiuntur,  sunt  dili- 
y  sonl  prescrites  con-  genter  servanda. 
cernant  le  mariage. 

II.  Ritus  celebrandi  Matrimonii  sacramenlum  (1). 

19.  Parochus  igitnr  matrimonium  célébra- 
turus,  publicationibus  factis  tribus  diebus  fc~ 
stis,ut  dictum  est,  si  nullum  obstet  legitimum 
impcdimentiun,  in  ecclesia  superpelliceo  et 
alba  slola  indutus,adfiibito  uno  saltem  ckrico 
superpelliceo  pariterindulo,  qui  librum  el  vas 
aquœ  benedictœ  cum  aspersurio  déferai, curam 
tribus  aut  duobus  teslibus,  virum  et  mulie- 
rem,quos  parenlum  vel  propinquorum  suorum 
prœscntia  cohonesiari  decet,  de  conseusu  in 
iuatrimuniuni  inlerroget  utrumque  sigillalim 
in  hune  mudiim  vulgari  sermvne  :  N.,  vis  ac- 
cipere  N.  hic  praisentcm  in  luam  kgitimam 
uxorem  juxta  rituin  saiiclœ  maliris  Ecclesia? 

Jieipondeal  sponsus:  Volo. 

Mox  sacerdos  sponsam  inlerroget  :  N.,  vis 
acciperc  N.  hic  praesenlem  in  tuum  Itgiti- 
mum  maritum  juxta  ritum  saucla;  malris 
Ecclcsiœ  ? 

Respondeat  sponsa  :  ^"olo. 

20.  Nec  sufficil  consensus  nnius;  sed  débet 
esst  umbofum,  el  cxpressus  aliquo  signo  seu- 
sibili,  site  fiai  per  se,  sive  per  procuralorem, 
Muluo  igitur  contrahenlium  conscnsu  inlel- 
leclo ,  sacerdos  jube^pt  eos  invicein  jungcre 
dexteras,  dicens  :  Ego  conjungo  vos  in  ma- 
Irimonium.  lu  nomine  Pdlris,  t  elFilii,  et 
Spiritus  sancli.  Amen. 

21.  Vel  aliis  ittalur  verbis  juxla  receplum 
uniuscujusque  provinciœ  rilum  ;  poslea  eos 
aspergal  aqua  benedicta;  mox  benedicat  an- 
nalum. 

Benedictio  annuli. 

y  Adjnlorium  nostrum  in  nomine  Do- 
mini.  ^  Qui  fecit  cœlum  el  tcrram. 

)<  Domine,  cxaudi  oralioncm  mcam.  ^  Et 
clamor  lucus  ad  te  vcniat. 

f  Dominus  vobiscum.  ^  El  cum  spiritu  tuo. 
Orcmus  (2). 

Benedic,  f  Domine,  annulum  hune,  qucm 
nos  in  tuo  nomine  benedicimus  f  ut  quae 
euni  gestaverit,  fidelitalem  inlegr;iin  suo 
sponso  tenens  ,  in  pace  et  >olunlale  tua 
permaneat,  alque  in  mutua  charitale  sem- 
per  vivat.  Per  Chrislum  Doininutu  nostrun. 
^  Amen. 

22.  Deincie  sacerdos  aspergal  annulum  aqua 

reconnaît  que  Dieu  en  est  r.nileur,  qu'il  donne  la  fécon- 
dité; elle  demande  |>our  les  époux  les  grâces  uéce^sairei 
pour  l'aCCom|)lissemenl  di-  leurs  devoirs  respi'Clils  el  l'ac- 
fpiisiliou  de  la  vie  éli  riiellc  Voyez  un  dévelo(ipeiiienl  do 
tout  cela  dans  la  formule  d'exliorlation  qui  est  ci-après. 


30» 


MAR 


MAR 


?.ft2 


benedicta  in  modum  crucis,  et  sponsus  acce- 
ptum  annulum  de  manu  sacerdolis  imponit  in 
digito  annulari  siuislrœ  manus  sponsœ.  sacer- 
doce dicenle  :  lu  noiniue  l'alris,  +  cl  Filii,  et 
Spirilus  sancti.  Amen. 

Mox  subjungut  : 

^  Conûrma  hoc,  Deus,  quod  operalus  es  in 
Dobis.  ^  A  Irmplo  sanclo  tuo,  quod  csl  ia 
Jérusalem.  Kyrie  eleison.  Cbrisle  eleison. 
Kyrie  eleison. 

l'aler  nosler,  etc. 

^  Et  ne  nos  inducas  in  lenlatioaem.  i)  Sed 
libéra  nos  a  iiialo. 

t  Salves  fac  servos  tues.  ^Deus  meus,  spe- 
rantes  in  le. 

t  Midc  eis,  Domine,  auxilium  de  sanclo. 
«1  Et  de  Sion  tuere  eos. 

^  blsto  eis,  Domine,  lurris  forlitudinis.  ^  A 
facie  inimici. 

f  Domine,  exaudi  orationem  meam.  i)  Et 
clamor  meus  ad  le  veniat. 

t  Duminus  vobiscum.  ^  £t  cum  spirilu 
tuo. 

Or  émus. 

Respice,  qusesumus.  Domine,  super  hos  fa- 
mulos  tuos,  et  instilutis  luis,  quibus  propa- 
gationem  humanigcnerisordiuasli ,  benignus 
assiste,  ut  qui  te  auctore  junguntur,  teauxi- 
liante  serventur.  Per  Christum  Dominum 
nostrum.  i'<|  Amen. 

23.  His  expletis,  si  benedicenda  tint  nuptiœ, 
parodias  missam  pro  sponso  et  sponsa,  ut  m 
Missali  Romano  celebret ,  servatis  omnibus 
quœ  ibi  prœscribuntur. 

2k.  Cœterum,  si  guœ  provinciœ  aliis,  ultra 
prœdiclas,  laudabilibus  consueludinibus  et 
cœremoniis  in  celcbrando  malrimonii  sacra- 
menio  uluntrir,  eas  sancta  Tridentina  syno~ 
dus  optât  retineri. 

25.  Peractis  omnibus,  parochus  manu  sua 
describat  in  libre  matrimonioium  nomina 
conjurjum  et  lestium,  et  aliu  juxta  formulam 
prœscriptam  :  idque  licet  alius  saccrdos  v*l  a 
se,  vcl  ab  ordinario  deleyalus  malrimonium 
cdebraverit. 

Nous  joignons  ici  une  bénédiction  que  le 
Rituel  romiiin  place  immédiatement  après  ce 
qui  concerne  le  sacrement  de  mariagp,  à 
cause  de  l'afflnité  des  matières  ,  quoiqu'il 
ait  réuni  la  plupart  des  bénédictions  sous  un 
titre  commun. 

Bénédiclion    d'une    femme    De    benedicliom-'    mulieris 
qui  a  enlaiilé.  |io$l  partuiu. 

1.  Si  quelque  fem-  1.  Si  qua  puerpera 
me  devenue  mèrfe,  post  parlum ,  jiixta 
suivant  une  coutume  piam  ac  laudubilem 
pieuse  et  louable,  veut  consuetudincm,  nd  ec- 
venirà  l'église  rendre  clesiamvenirevolueril 
grâces  à  Dieu  de  son  pro  incolumitate  sua 
heureuse  délivrance,  Deo  yralias  actura, 
et  demande  la  béné-  petieritqueasacerdote 
diction  du  prêtre,  ce-  benediclionein  ,  ipse, 
lui -ci,  revêtu  d'un  superpelliceo  et  stola 
surplis  et  d'une  étole  alla  indutus ,  cum 
blanche,  accompagné  ministro  aspergillum 
d'un  ministrequipor-  déférente,  ud  fores 
te  l'aspcrsoir,  va  à  la  ecclesiœ  accédai,  ubi 
porte  de  l'église  oîi  itlam  foris  ad  limina 
ellel'altcnd àgenoux,    genuflectentem,  et  can- 


ayant  en    main    un  delam    accensam     in 

cierge  allumé;  ill'as-  m/mu  tenentem,  oQua 

perge  d'eau  bénite,  et  benedicta     aspergat  , 

dit  ensuite  :  deinde  dicat. 

t  Adjutorium  nostrum  in  nomine  Domini. 
^  Qui  fecit  cœlum  et  terram. 
Antienne. 
Hœc  accipiet  benedictionem  a  Domino,  et 
misericordiam  a  Dec  snlutari  suo,  quia  haeo 
esl  generatio  quaerentium  Dominum. 
Psaume  23. 
Domini  est  terra  et  pli-nitudo  ejus,    etc. 
{Voy.  Entehbement,  n.  40.) 

2.  Ensuite  il  pré-  2.  Deinde porrigens 
sente  à  la  femme  i'ex-  ad  manum  muUeris 
trémité  de  l'étole,  et  extremam  parlemslo- 
l'introduit  dans  l'é-  lœ,  eam  introducit  in 
glise,  en  disant  :  ecclesiam  dicens  : 

Iiigredere  in  templum  Dei,  adora  61inm 
beatœ  Marize  Virginis,  qui  tibi  fecunditatem 
tribuit  prolis. 

3.  Elle  va  se  mettre  3.  Et  ipsa  ingressa 
à  genoux  devant  l'an-  genuflectit  coram  al- 
tel  pour  faire  sa  tari,  et  orat,  gratiat 
prière,  et  rendre  grâ-  agens  Deo  de  bénéfi- 
ces à  Dieu  pour  les  dis  sibi  collalis,  et 
bienfaits  qu'elle  en  a  sacerdos  dicit  : 
reçus;  le  prêtre  dit  : 

Kyrie  eleison.  Cbrisle  eleison.  Kyrie  elei- 
son. 

Pater  noster,  etc. 

f  Et  ne  nos  inducas  in  tentationem.  ^  Sed 
libéra  nos  amalo. 

t  Salvam  fac  ancillam  tuam  ,  Domine, 
i^  Deus  meus,  sperantcmin  te. 

t  Mille  ei,  Domine,  auxilium  de  sanclo. 
^  El  de  Sion  tuere  eam. 

f  Nihil  proficiat  inimicus  in  ea.  ^  Et  filius 
iniquitatis  non  apponal  nocere  ei. 

y  Domine,  exaudi  orationem  meam.  H  Et 
clamor  meus  ad  te  veniat. 

)  Dominus  vubiscnm.  ^  Et  cum  spirilu  tuo. 
Oremus. 

Oninipotens,  sémpiterne  Deus,  qui  per 
bealaeMariae  Virginis  parlum  Gdelium  pa- 
rienlium  dolores  in  gaudium  vertisti,  respice 
propitius  super  hauc  famulam  tuam,  ad  tem- 
plum sanctum  tuum  pro  gratiarum  aciiono 
lœtam  accedentem,  et  praesla  ut  post  hanc 
vitani  ejusdem  bealse  Mariœ  meritis,  et  inter- 
cessione,  adœternae  beatitudinisgaudia  cum 
proie  sua  pervcnire  merealur.  Per  Christum 
Dominum  nostrum.  ^.  Amen. 

k.  Puis  il  l'asperge  k.  Deinde  illam 
encore  en  forme  de  aspergit  iterum  aqua 
croix,  en  disant  :  benedicta   in  modum 

crucis,  dicens  : 

Pax  et  benedictio  Dei  omnipoteniis  Patris 
t,  et  Filii,  et  Spiritus  sancti,  descendat  super 
le,  et  maneat  sempcr.  Amen. 

(Extrait  du  Rituel  de  Toulon.) 

L'ordre  et  les  cérémonies  qu'on  doit  observer  dans 
l'aUmiaistralion  du  mariage. 

Le  jour  et  Iheure  dont  on  est  couvenu 
avec  le  curé  pour  la  célébration  du  mariage 
étant  arrivés,  les  contractants  étant  à  jeun, 
s'il  esl  possible,  se  rendront  à  l'église  accom- 
pagnés de  leurs  parents,  tuteurs   ou  cura- 


303 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


30S 


leurs,  el  principalement  des  témoins  requis 
et  de  1.1  qualité  prescrite. 

Après  qu'ils  se  seront  confessés,  s'ils  en 
ont  besoin,  le  curé  revêtu  d'un  surplis  et 
d'une  étole  blanche,  ou,  s'il  doit  dire  la 
messe,  d'une  aube  avec  une  élole  croisée 
sur  la  poitrine,  se  rendra  devant  le  grand 
aulel,  accompagné  d'un  clerc  qui  portera  de 
l'eau  bénite,  l'aspersoir,  le  Rituel  et  un  petit 
bassin  pour  mettre  l'anneau  lorsqu'on  le 
bénira. 

Le  curé,  après  avoir  fait  une  courte  prière 
sur  le  dernier  degré  de  l'autel  pour  recom- 
mander à  Dieu  l'action  qu'il  va  faire,  se  tour- 
nera vers  le  balustre  :  les  contractants  s'é- 
tant  présentés  devant  lui,  l'époux  à  la  droite 
et  l'épouse  à  la  gauche,  les  assistants  der- 
rière eux,  en  sorte  que  les  hommes  soient 
du  côté  de  l'époux,  et  les  femmes  du  côté  de 
l'épouse,  il  examinera  si  tous  sont  dans  le 
respect,  le  silence  et  la  modestie  convenables  ; 
il  avertira  ceux  qui  n'y  seraient  pas,  décla- 
rant même,  s'il  est  nécessaire,  que  s'ils  ne 
se  rendent  pas  à  ses  avis  il  ne  procédera 
point  au  mariage.  Puis  étant  debout  et 
couvert,  le  curé  fera  aux  parties  contrac- 
tantes l'exhortation  suivante  ou  quelque 
autre  semblable. 

Exhortation. 

Le  mariage  que  vous  allez  contracter  est 
la  plus  ancienne,  la  plus  sainte  et  la  plus 
étroite  de  toutes  les  alliances  de  la  terre. 
•Slle  fut  établie  et  reçut  sa  première  béné- 
jliction  d'un  Dieu  créateur  dès  le  commen- 
cement du  monde.  Dans  la  loi  nouvelle  elle 
a  été  élevée  parNoIre-Seigneur  Jésus-Christ 
à  la  dignité  de  sacrement.  Aussi  l'apôtre 
saint  Paul  l'appelle-t-il  un  sacrement  et  un 
grand  sacrement;  grand  par  rapport  à  ce 
qu'il  représente,  puisqu'il  est  le  symbole  de 
l'union  de  Jésus-Christ  avec  son  Eglise  ; 
grand  par  la  grâce  que  Dieu  y  confère  et  par 
les  devoirs  auxquels  il  engage. 

Cet  état,  si  déshonoré  chez  les  païens  par 
leurs  dissolutions,  si  dégradé  chez  les  Juifs 
par  leurs  divorces,  a  été  ramené  par  Jésus- 
Christ  à  sa  force  primitive  dans  l'unité  et 
l'indissolubilité  d'un  même  lien.  C'est  une 
société  sainte  que  ce  divin  Sauveur  a  rétablie 
dans  toute  sa  pureté  pour  multiplier  par 
elle  les  enfants  de  la  foi  et  former  dans  le 
sein  de  l'Eglise  des  héritiers  de  son  royaume. 
C'est  une  alliance  dont  l'Eglise  elle-même 
forme  les  nœuds  ;  l'offrande  de  notre  auguste 
sacriûcc  la  confirme,  la  bénédiction  du  prêtre 
y  met  le  sceau,  les  anges  en  sont  les  té- 
moins et  le  Père  céleste  la  raliOe. 

Quelles  raisons  pour  vous,  mon  frère  et 
ma  sœur,  d'approcher  du  mariage  avec  des 
dispositions  toutes  saintes  et  propres  à  atti- 
rer sur  vous  les  grâces  et  les  bénédictions  du 
cii'll  V^ous  êtes  les  enfants  des  saints,  et 
saints  vous-mêmes,  au  moins  par  votre  vo- 
cation; vous  ne  devez  donc  pas  contracter 
cet  engagement  et  y  vivre  comme  ceux  qui 
ne  connaissent  pas  le  Seigneur.  Pourquoi 
voit-on  tant  de  personnes  mariées  vivre  dans 
des  chagrins  étranges,  en  division  conti- 
nuelle, toujours  dans   le  trouble,  toujours 


dans  l'agitation,  ]amais  ne  posséder  la  paix, 
trouver  perpétuellement  le  désordre  dans 
leurs  maisons,  être  affligées  par  les  enfants 
et  n'avoir  pas  un  moment  de  tranquillité? 
C'est  que  ces  personnes  n'ont  pas  reçu  la 
grâce  du  sacrement  ou  ne  l'ont  pas  conser- 
vée; en  se  mariant  en  idolâtres  plutôt  qu'en 
chrétiens,  ou  en  déshonorant  par  une  vie 
criminelle  un  état  saint,  elles  ont  attiré  sur 
elles  la  malédiction  de  Dieu. 

Saint  Paul  ordonne  au  nom  du  Seigneur  à 
tous  les  maris,  moucher  frère,  d'aimer  leurs 
épouses  comme  Jésus-Christ  a  aimé  son 
Eglise;  c'est  ainsi  que  vous  devez  aimer 
celle  qui  sera  la  vôtre.  Dieu  vous  commande 
de  la  chérir  jusqu'au  point  d'abandonner 
père  et  mère,  s'il  le  fallait,  pour  vous  atta- 
cher indissolublement  à  elle.  Ecoutez  ses 
avis,  supportez  ses  défauts,  traitez-la  avec 
douceur,  n'ayez  point  de  duretés  pour  elle, 
ne  la  traitez  point  avec  aigreur  et  rudesse. 
Vous  serezobligé  de  vous  étudier  à  lui  plaire, 
de  lui  adoucir  et  faciliter  par  votre  complai- 
sance les  devoirs  de  soumission  et  de  dépen- 
dance qu'elle  va  contracter  envers  vous: 
vous  devez  enfln  l'aimer  comme  vous-même, 
et  avoir  pour  elle  les  mêmes  ménagements 
et  les  mêmes  attentions  que  vous  voudrez 
qu'elle  ait  pour  vous.  Et  vous,  ma  chère 
sœur,  soyez  soumise  en  toutes  choses  à  voira 
époux  comme  au  Seigneur,  lomme  l'Eglise 
est  elle-même  soumise  à  Jésus-Christ  ;  por- 
tez-lui l'honneur  et  le  respect  que  vous  de- 
vez à  un  chef  que  Dieu  vous  a  destiné  pour 
être  votre  appui  et  votre  protection.  Vous 
devez  l'aimer,  l'estimer,  l'honorer,  excuser 
ses  défauts,  n'en  parler  à  personne,  le  ga- 
gner à  Jésus-Christ  par  la  patience  et  le  bon 
exemple.  Soyez-lui  une  compagne  tidèle, 
dont  la  prudence  et  le  tendre  attachement 
pour  lui  fassent  ses  délices  et  sa  consolation, 
qui  partage  ses  soins  et  ses  peines,  en  qui  il 
puisse  trouver  une  conOdente  discrète  de  ses 
pensées  les  plus  intimes.  Vous,  nmn  cher 
frère,  travaillez  infatigablement  à  acquérir 
et  conserver  par  des  voies  justes  et  légitimes 
les  biens  qui  vous  seront  nécessaires  pour 
supporter  les  charges  de  votre  nouvelle  so- 
ciété, pour  sustenter  et  pourvoir,  selon  votre 
état,  les  enfants  dont  il  plaira  à  Dieu  de  bé- 
nir votre  mariage.  Et  vous,  ma  chère  sœur, 
ménagez  et  économisez  ces  biens  par  une  at- 
tention toujours  vigilante  et  laborieuse,  qui 
les  fasse  fructifier.  S'il  plaît  au  Seigneur 
d'exaucer  nos  prières,  en  vous  donnant  une 
heureuse  fécondité,  souvenez-vous  que  vous 
serez  obligée  de  lui  consacrer  au  plus  tôt 
par  le  baptême  les  enfants  qui  naîtront  de 
vous;  et  de  les  préparer  pour  son  royaume, 
les  formant  à  la  vertu  par  vos  exemples  et 
vos  instructions. 

Si  Dieu  vous  donne  des  enfants ,  mon 
frère  et  ma  sœur,  ce  ne  sera  que  pour  en 
faire  des  saints. Nourrissez-les,  intruisez-les, 
corrigez-les,  supportez-les,  ne  les  irritez 
point  par  une  trop  grande  sévérité;  appre- 
nez-leur, dès  l'âge  le  plus  tendre,  à  avoir 
Dieu  dans  leur  esprit  tous  les  jours  de  leur 
vie.  à  se  garder  de  conscolir  jamais  à  aucua 


805 


HAR 


MAR 


300 


péché  et  de  violer  les  préceptes  dn  Seigneur 
noire  Dieu.  N'oublici  jamais  que»vos  enfants 
seront  un  trésor  précieux  que  Dieu  vous 
aura  conflé  et  dont  vous  lui  rendrez  compte, 
que  la  piété  cl  la  bonne  éducation  seront  lo 
principal  bien  que  vous  serez  obligés  de  leur 
laisser. 

Prenez  garde,  aujourd'hui  que  vous  rece- 
vez un  sacrement  si  saint,  de  ne  pas  vous  li- 
vrer à  des  réjouissances  profanes  qui  vous 
en  feraient  perdre  le  fruit  et  la  grâce,  atti- 
reraient sur  vous  la  colère  du  Seigneur,  au 
lieu  de  sa  bénédicSion  qui  vous  esl  si  néces- 
saire. Tout  doit  être  saint  dans  une  noce 
sainte,  et  toute  noce  doit  être  sainte  parmi 
les  fidèles.  Souvenez-vous  enfin,  mon  frère 
et  ma  sœur,  de  respecter  l'état  conjugal,  de 
le  rendre  honorable  par  la  pureté  de  vos 
moeurs,  par  une  conduite  vraiment  digne  do 
la  religion  que  vous  professez,  et  que  deur 
chrétiens  qui  s'unissent  par  le  mariage  sont 
deux  personnes  qui  s'allient  pour  travailler 
de  concert  à  leur  sanctification,  pour  ache- 
ver ensemble  le  reste  de  leur  course  et  pour 
arriver  heureusement  au  même  terme  qui 
doit  être  le  ciel. 

L'exhortation  finie,  le  curé  s'adressera  à 
l'époux,  et  l'appelant  par  son  nom  et  surnom 
•ans  y  rien  ajouter,  et  sans  l'appeler  mon- 
sieur, quelque  qualifié  qu'il  puisse  être,  il 
lui  dira  : 

N.  N.  Voulez-vous prendremaintenant  N.  N. 
(nommant  l'épouse  par  son  nom  et  surnom) 
ici  présente,  pour  votre  femme  et  légitime 
épouse,  en  la  forme  que  la  sainte  Eglise  notre 
mère  le  pratique? 

L'époux  répondra  :  Oui,  monsieur,  je  le 
veux. 

Ensuite  le  curé  parlant  à  l'épouse,  l'appe- 
lant par  son  nom  et  surnom,  sans  y  rien 
ajouter,  et  sans  lui  donner  le  titre  de  made- 
moiselle ou  madame,  de  quelque  qualité  et 
naissance  qu'elle  soit,  il  lui  demandera  : 

N.  N.  Voulez-vous  prendre  N.  N.  (nom- 
mant l'époux  par  son  nom  et  surnom)  ici 
présent,  pour  votre  mari  et  légitime  époux, 
en  la  forme  que  la  sainte  Eglise  notre  mère  le 
pratique? 

L'épouse  répondra  :  Oui,  monsieur,  je  le 
veux. 

11  faut  observer  que,  soit  que  les  parties  se 
marient  en  présence  l'une  de  l'autre,  ou  par 
procureur,  il  est  nécessaire  que  l'une  et  l'au- 
tre donnent  leur  consentement  par  paroles 
ou  au  moins  par  quelque  signe  sensible,  si 
elles  ne  peuvent  parler  :  consentement  qui 
doit  être  donné  intelligiblement,  nettement, 
expressément  et  sans  aucune  équivoque  ni  am- 
biguïté ;  et  en  cas  qu'il  parût  que  l'une  ou  l'au- 
tre ne  consentît  pas  pleinement ,  il  faudrait  tout 
suspendre, parce  que,  pour  le  mariage,  le  son 
des  paroles  ne  suffit  pas,  mais  il  faut  encore 
un  consentement  intérieur  et  libre  de  la  vo- 
lonté; il  faut  que  ce  consentement  soit  expri- 
mé par  paroles  de  présent  et  d'une  manière 
absolue  et  sans  restriction. 

Le  curé  s'étant  ensuite  découvert,  et  ayant 
averti  les  deux  époux  de  mettre  leur. main 
droite  l'une  dans  l'autre  >    il  dira  :    Ego 


eonjungo  vos  in  matrimonium  :  in  nomine  Pa~ 
tris  V,  et  Filii,  et  Spiritus  eancti.  Amen.  En- 
suite il  jetiera  de  l'eau  bénite  sur  les  non- 
ycaux  époux;  et  aussitôt  après  il  bénira  en 
la  manière  .suivante  lanneau  qui  lui  sera 
présenté  sur  le  bassin. 

Bénédiction  de  l'anneau. 
f  Adjulorium  noslrum,  etc.  {Voy.  ci-det- 
ius,  n.  -21.) 

Après  cette  prière,  le  curé  jettera  de  l'eaa 
iénite  en  forme  de  croix  sur  l'anneau;  aprèi 
quoi  il  le  présentera  à  l'époux  qui  le  mettra 
au  doigt  annulaire  de  la  main  gauche  de  son 
épouse,  c'est-à-dire  à  celui  qui  est  le  plus 
proche  du  petit  doigt,  tandis  que  le  curé, 
faisant  le  signe  de  la  croix  dessus,  dira  :  In 
nomine  Patris  f,  et  Fitii,  et  Spiritus  sancti. 
Après  quoi,  étant  toujours  découvert,  il 
fera  les  prières  suivantes  : 

t  Confirma  hoc  ,  etc.  iVoy.  ci-dessus  , 
n.  22.) 

Cette  oraison  finie,  le  prêtre  se  couvrira 
et  exhortera  en  peu  de  mots  les  nouveaux 
mariés  à  remercier  Dieu  de  la  grâce  qu'ils 
viennent  de  recevoir,  et  à  remplir  les  obli- 
gations qu'ils  ont  contractées  par  le  ma- 
riage, ce  qu'il  pourra  faire  à  peu  près  eu 
ces  termes  : 

Exhortation. 
Demandez  à  Dieu  de  tout  votre  cœur,  mon 
frère  et  ma  sœur,  de  conserver  pendant  toute 
voire  vie  la  grâce  du  sacrement  que  vous 
venez  de  recevoir.  N'oubliez  jamais  les  obli- 
gations mutuelles  que  vous  venez  de  con-i 
tracter.  Souvenez-vous  que  Dieu,  qui  vous 
a  unis  par  le  lien  sacré  du  mariage,  vous 
ordonne  de  vous  aimer  tendrement,  non  d'un 
amour  naturel,  sensuel  et  passager,  mais 
d'un  amour  véritablement  chrétien,  tout 
saint  et  tout  pur;  d'un  amour  qui  persévère 
constamment  jusqu'à  la  mort;  d'un  amour 
enfin  qui,  vous  éloignant  do  toute  affection 
impure,  vous  fasse  garder  l'un  à  l'autre  in- 
violablemcnt  la  fidélité  conjugale  à  laquelle 
vous  ne  pourriez  manquer  sans  commettre 
un  crime  énorme  et  sans  violer  la  foi  que 
vous  venez  de  vous  donner  à  la  face  des 
saints  autels,  et  en  la  présence  de  Jésus- 
Christ  Notre-Seigneur  et  notre  Dieu. 

N'ayez  tons  deux,  mon  frère  et  ma  sœur, 
qu'un  cœur  et  qu'une  âme;  assistez-vous 
mutuellement  dans  vos  besoins  ;  aidez-vous 
réciproquement,  par  vos  bons  avis  et  vos 
bons  exemples,  à  persévérer  constamment 
dans  son  service  jusqu'à  la  mort.  Faites  que 
tous  ceux  qui  dépendront  de  vous  le  con- 
naissent, le  servent  et  obéissent  à  ses  com- 
mandements. Si  vous  en  usez  ainsi,  vous  alli» 
rercz  toutes  sortes  de  bénédictions  sur  votre 
mariage,  sur  vos  personnes  et  sur  votre  fa- 
mille; vous  passerez  doucement  votre  vie 
ensemble  dans  la  pratique  des  vertus  chré- 
tiennes, et  vous  mériterez  d'être  un  jour 
réunis  dans  l'éternité  bienheureuse.  C'est  la 
grâce  que  je  vous  souhaite  et  que  je  pria^ 
toute  l'assemblée  de  demander  à  Dieu  avec 
moi  pendant  le  saint  sacrifice  de  la  messe 
que  nous  allons  offrir  à  cette  inteution.  Je 


807 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRBS. 


SOS 


TOUS  exhorte  à  y  assister  arec  loute  la  dévo- 
tion possible. 

L'exhorlation  Gnie,  les  nouveaux  mariés 
se  mettront  à  genoux  près  du  baiustro;  l'é- 
poux à  la  droite  et  l'épouse  à  la  gauche;  et 
ils  entendront  la  messe  qui  se  dira  comme  il 
est  marqué  d;ms  le  Missel  pro  spunso  et 
sponsa  ;  ou  si  c'est  un  jour  auquel  cette  messe 
votive  ne  puisse  se  dire,  on  dira  celle  que 
prescrivent  les  rubriques  du  Missel,  en  y 
ajoutant  la  collecte  pro  sponso  et  sponsa. 
On  ne  peut  pas  dire  cette  messe  aux  double» 
de  1"  et  2'  classe  ni  les  dimanches  et  fêtes 
de  précepte  (Décret  de  1783). 

A  l'égard  de  la  bénédiction  des  nouveaux  \ 
mariés  pendant  la  messe,  après  que  le  prê- 
tre aura  dit  Pater  nosler,  avant  que  de  dire 
Libéra  nos,  etc.,  il  fera  la  génuflexion,  se 
tctirera  da  côté  de  l'Epîlre  ,  se  tournera 
vers  les  nouveaux  mariés  qui  seront  à  ge- 
noux, et  se  tenant  debout,  découvert  et  les 
mains  jointes,  il  lira  les  prières  marquées 
dans  le  Missel  que  le  clerc  tiendra  ouvert 
devant  lui.  Ces  prières  se  trourent  dans  la 
messe  pro  sponso  et  sponsa. 

11  faut  observer  :  1°  qu'on  ne  dit  ces  priè- 
res marquées  pour  la  bénédielion  nuptiale 
et  la  messe  votive  pro  sponso  et  sponsa,  que 
lorsque  la  nouvelle  épouse  n'a  point  été  en- 
core mariée,  soit  que  l'époux  ait  été  marié 
ou  non.  Si  l'épouse  est  veuve,  on  dit  seule- 
ment alors  la  messe  du  jonr.  11  en  est  (t« 
même,  en  France,  da  cas  où  la  nouvelle 
épouse,  quoique  mariée  pour  la  premiers 
fois,  aurait  mené  une  vie  libertine  et  serait 
tombée  dans  un  désordre  public  et  notoire  ; 
2°  que  si  lépoux  ayantdéjà  été  marié,  épouse 
en  secondes  noces  une  fille,  on  observera  le» 
mêmes  cérémonies  qu'aux  premières  noces; 
que  si  l'on  célébrait  plusieurs  mariages  en- 
semble, et  qu'il  n'y  eût  qu'un  prêtre  pour 
dire  la  messe  aux  nouveaux  mariés,  il  fau- 
drait dire  au  nombre  pluriel  l'oraison  qui 
est  marquée  dans  le  Missel  ;  Deus,  qui  po- 
testate  virlutis  (uœ  de  nihilo  cuncta^  fe- 
eisii,  etc. 

Cérémonies  des  secondes  noces. 

Le  saint  concile  de  Trente  ayant  manifesté 
le  désir  que  l'on  conservât  les  louables  cou- 
tumes et  les  cérémonies  usitées  dans  certai- 
nes provinces  pour  la  célébration  du  sacre- 
ment de  mariage,  nous  avons  cru  devoir  ne 
pas  retrancher  ici  les  cérémonies  particu- 
lières qui  se  pratiquent  aux  secondes  noces 
dans  certains  diocèses. 

Les  parties  contractantes  étant  devant  le 
curé,  il  leur  demande  leur  consentement 
dans  la  forme  ordinaire,  et  après  l'avoir  reçu, 
il  dit  :  Ego  conjungo  vos  in  matrimonium,  in 
nomine  Patris  et  +  Filii,  et  SpiriCus  sancti. 
)^  Amen. 

Dans  quelques  pays  on  se  sert  de  la  for- 
mule suivante  :  Et  ego  ex  parte  Dei  omnipo- 
tentis  et  apostoiorum  Pétri  et  Pauli,  et  sanctce 
matris  Ecclesiœ,  vos  matrimonio  conjungo, 
et  ùlud  sacramentum  inter  vos  firmo,  in  no- 
nji'nc  Pairis  f  et  Filii  f  et  Spirilus  f  sancti. 
Antên. 


Ensuite  il  les  conduit  devant  le  grand  ao- 
Ici,  disant  : 

Psaume  127. 

Bcati  omnes  qui  limenl  Dominum,  etc. 
{Voy.  BÉNÉDICTIONS,  §  12.) 

On  dit  ensuite  la  messe  de  l'office  du  jour, 
si  c'est  une  fête  double  ou  un  diuianchc. 
Aux  autres  jours  on  peut  dire  un(>  messe 
votive  selon  la  dévotion  des  nouveaux  époux, 
pourvu  que  ce  ne  soit  point  la  messe  Pro 
sponso  et  sponsa,  et  qu'on  ne  dise  rien  do 
ce  qui  y  est  inséré. 

La  messe  étant  achevée,  on  dit  sur  les 
époux  (qui  sont  à  genoux)  l'oraison  qui  suiti 
Oremus. 

Respice,  Domine,  super  banc  conjunctio- 
ncm  tuam  ;  ut  sicnt  misisti  sanclum  angelum 
tuum  Raphaelem  pacificum  Tobiae  et  Sarae, 
aWai  Raguclis,  ita  digneris.  Domine,  miltere 
beiiedictionem  tuam  super  hos  famulos  tuos; 
nt  in  tua  voluntate  permaneant,  et  in  amore 
tno  vivant,  et  senescant,  et  multipliccntur 
in  longitudinem  dierum.  Per  Christum  Do- 
minum nostrum,  etc.  i^  Amen. 

Benedictio  Dei  Patris  f,  et  Filii  f,  et  Spiri- 
tus  t  sancti  descendat  super  vos  et  maneat 
semper.  ^  Amen. 

Le  curé  ensuite,  après  leur  avoir  fait  une 
exhortation,  les  asperge  d'eau  bénite,  en  di- 
sant :  Ite  in  pace. 

DU   SACREMENT  DE   MARUQB. 
(Résumé  d'un  grand  nombre  de  Hituels,  par  BeuveleiJ 
§  I.  Dps  empêctiemenls  du  mariage. 
Quel  est  le  devoir  du  curé  louchant  le  5a- 
crement  de  mariage  f 

C'est  de  présenter  au  peuple  la  grandeur 
et  sainteté  de  ce  sacrement,  les  conditions 
nécessaires  pour  le  contracter  légitimement, 
et  les  dispositions  pour  recevoir  les  grâces 
qui  y  sont  annexées  ;  prenant  occasion  4 
certains  jours,  comme  serait  le  premier  di- 
manche de  janvier  et  celui  de  Quasimodo, 
auxquels  certains  Manuels  ordonnent  de 
publier  le  décret  du  saint  concile  de  Trente, 
touchant  les  mariages,  de  leur  parler  d'une 
manière  si  importante. 

Que  faut-il  pour  contracter  un  mariage  lé- 
gitime? 

Il  faut  trois  choses  principales. 
La  première,  que  lis  contractants  aient 
atteint  l'âge  de  puberté,  c'est-à-dire,  le  garçon 
14  ans  accomplis,  et  la  fille  au  moins  12.  En 
France,  il  faut  15  ou  18 ans.  Cod.  dv.,  art.  ikk. 
La  deuxième,  qu'il  ne  s'y  trouve  aucun 
empêchement  entre  eux. 

La  troisième,  que  toutes  les  cérémonies  et 
les  saintes  formalités  introduites  par  l'E- 
glise soient  exactement  observées.  » 
Combien  de  sortes  d'empêchements  y  a-t-ilf 
De  deux  sortes  :  Les  uns  qu'on  appelle 
seulement  empêchants,  c'est-à-dire,  qui  em- 
pêchent bien  en  effet  que  le  mariage  ne  se 
puisse  contracter,  mais  qui  pourtant  ne  peu- 
vent pas  le  rompre  quand  il  est  contracté  ; 
les  autres  sont  appelésdirimants,  c'est-à-dire, 
qui  n'empêchent  pas  seulement  le  mariage 
qui  serait  à  faire,  mais  qui  rendent  encore 
nul  celui  qui  aurait  été  contracté  avec  cet 
empêchemeut,  en  sorte  que  les  premiers  de 


509 


MAR 


MAR 


SlO 


ces  empêchements  rendent  bien  le  mariage 
Illicite,  c'est-à-dire,  font  qu'il  ne  se  peut 
contracter  sans  un  péché  irès-énorme,  mais 
Ips  derniers  ne  le  rendent  pas  seulement  il- 
licite, mais  encore  nul  et  invalide. 

Omis  sont  les  empêchements  qu'on  appelle 
empêchants  T 

Il  y  en  a  encore  de  deux  sortes.  Les  uns 
qui  provien'n-enl  en  suite  de  quelque  crime, 
qui  sont  sept  en  nombre,  autrefois  en  vi- 
gueur, compris  en  ces  vers  : 

Iiiccslus,  raptus  spoiisala,  mors  mnlipris, 
Susceplus  propriae  sobolis,  mors  presbvteralis. 
Vel  SI  pa'uileal  soliuimiler,  aul  uioiiialeiii 
Accipiat,  prohibeul  liiec  conjugiuni  sociandum. 

Les  autres  établis  de  la  part  de  l'Eglise  en 
divers  lieux,  compris  en  ces  trois  vers  :        ] 

liiclcsia;  vt'Uliim,  nec  nou  Ipiiipus  fcrialum, 
Alque  catecliismus,  sponsalia,  junclin,  voluni, 
Impecliunl  ûcri,  perniiltunl  làcla  teiicri. 
Quels  sont  les  empêchements  dirimants? 
On  peut  aussi  en  distinguer  de  deux  sortes. 
Les  uns  qui  sont  de  droit  ancien,  lesquels  no 
laissent  pas  d'élre  tous  en  vigueur,  et  qui 
sont  douze  en  nombre. 

Error,  ronJilio,  voluni,  cognatio  ,  crimen. 
CuUus  tlisparilas,  vis,  onio,  lipameii,  honeslas. 
Si  sis  affiiiis,  si  forte  coire  uequiliis. 

Les  autres  qui  sont  de  droit  nouveau,  in- 
troduits par  le  concile  de  Trente. 

Si  paruchi  et  diipliiis  desit  prœsrniia  toslis 
Raplave  sit  niiHier,  nec  pani  rrdJila  Inta  : 
Haecsocianda  vetanl  oonuubia,  fada  relractan.. 

Pour  l'explication  des  empêchements , 
outre  qu'elle  serait  trop  longue  à  melire  en 
ce  livre  ,  se  trouvant  communément  dans  les 
Manuels  et  dans  tous  les  auteurs  scolas- 
liqiics,  on  a  jugé  à  propos  d'y  renvoyer  le 
lecteur. 

§  II.  Des  solennités  requises  au  sacrement  de  mariage. 

Quelles  sont  les  cérémonies  et  solennités  à 
observer  dans  le  mariaije? 

La  première,  c'est  la  solennité  des  fian- 
çailles, lesquelles,  quoiqu'elles  ne  s'obser- 
vent qu'en  certains  diocèses,  et  ne  soient 
point  absolument  nécessaires  pour  la  vali- 
dité du  mariage,  sont  néanmoins  de  très- 
grande  conséquence,  et  ont  toujours  été  en 
singulière  vénération  dans  l'Eglise.  La  se- 
conde, c'est  la  proclamation  des  bans;  et  la 
troisième,  la  présence  du  curé  ou  de  quelque 
prêtre  commis  de  sa  part,  spécialement  à  cet 
effet,  faute  de  laquelle  le  saint  concile  de 
Trente  a  déclaré  les  mariages  clandestins 
et  par  conséquent  nuls  et  invalides. 

Qu'est-ce  qtie  les  fiançailles  ? 

Ce  sont  des  promesses  solennelles  que  se 
font  des  personnes  de  l'un  et  de  l'autre  sexe 
en  face  de  l'Eglise  de  se  prendre  réciproque- 
ment en  mariage. 

Que  faut-il  observer  touchant  les  fiançailles  ? 

Les  Manuels  prescrivent  cinq  clioses  prin- 
cipales :  la  première,  quo  ceux  qui  se  veu- 
lent fiancer  aient  au  moins  l'âge  de  sept 
ans ,  et  qu'ils  soient  avtfués  de  leurs  pa- 
rents, tuteurs  ou  autres  personnes  qui  en 
ont  la  conduite;  la  seconde,  que  les  fian- 

?  ailles  se  fassent  en  présence  du  propre  curé 
on  de  quelque  prêtre  commis  de  sa  part)  et 


autant  que  faire  se  peut,  toujours  devant 
celui  de  la  fille,  tout  ainsi  qu'au  mariage, 
pour  observer  en  ce  point  l'ancienne  et  reli- 
gieuse coutume  de  l'Eglise;  la  troisième  , 
que  ce  soit  en  la  paroisse,  et  non  pas  en  un 
lieu  profane  (tant  à  cause  que  l'Eglise  le 
défend,  qu'à  cause  que  les  fiançailles  étant 
une  solennité  sainte  et  une  préparation  au 
sacrement  de  mariage ,  elles  doivent  être 
faites  en  un  lieu  de  sainteté)  ou  en  d'au- 
tres églises  que  la  paroissiale ,  si  le  supé- 
rieur, pour  de  grandes  raisons,  n'en  ordon- 
nait autrement  par  une  dispense  expresse  et 
par  écrit;  la  quatrième,  qu'elles  ne  se  fas- 
sent jamais  la  nuit,  et  pour  cela  le  curé  ob- 
serve de  ne  recevoir  personne  à  se  fiancer 
après  quatre  heures  du  soir,  depuis  le  1"  oc- 
tobre jusqu'à  Pâques,  ni  après  six  heures, 
depuis  Pâques  jusqu'au  1"  octobre;  la  cin- 
quième, que  les  parties, ^aussi  bien  qu'au 
mariage,  déclarent  leur  volonté  nettement 
et  en  termes  si  clairs,  qu'il  n'y  ait  aucun  lieu 
(l'anibiguité;  la  sixième,  que  trois  ou  quatre 
jours  avant  do  se  fiancer  (  d'autres  disent 
avant  Li  publication  du  premier  ban),  ils 
viennent  séparément  trouver  le  curé,  pour 
recevoir  de  lui  les  instructions  nécessaires, 
non-seulement  touchant  le  sacrement  auquel 
ils  se  disposent,  et  les  empêchements  qui 
s'y  peuvent  rencontrer,  mais  encore  pour 
apprendre  les  articles  de  la  foi,  les  romman.- 
déments  de  Dieu  et  de  l'Eglise,  le  nombre  des 
sacrements,  si  déjà  ils  ne  les  savent,  sans  quoi 
quelques  évêques,dan8  leurs  Manuels, défen- 
dent très-expressément  de  publier  leurs  bans. 

Dans  quel  lien  le  curé  doit-il  faire  ces  sor- 
tes d'instruclions  et  demandes? 

Elles  se  doivent  faire  à  l'égard  de  la  fem- 
me, dans  l'église,  en  présence  de  ses  parents, 
en  sorte  néanmoins  que  personne  ne  puisse 
entendre  ce  qui  se  dit,  de  peur  que  la  ti- 
midité ne  l'empêche  de  déclarer  librement  sa 
volonté  et  les  empêchements,  s'il  y  on  avait  ; 
à  l'égard  de  l'hoinme,  elles  se  peuvent  faire 
au  lieu  qu'on  jugera  plus  à  propos,  soit  dans 
l'église,  soit  en  la  maison. 

Que  doit-on  observer  dans  les  cérémonies 
actuelles  des  fiançailles? 

La  première  chose  que  doit  fair^  le  prêtre, 
c'est  de  se  présenter  à  l'église  revêtu  de  sur- 
plis cl  d'élole  blanche,  le  Manuel  en  mains, 
accompagné  d'un  clerc  qui  porte  un  aspcr- 
soir  trempé  dans  de  l'eau  bénite;  la  seconde, 
étant  arrivé  dans  la  nef,  en  présence  de  l'as- 
semblée, ou  bien,  selon  d'autres  Manuels,  à 
la  porte  de  l'églitse,  ad  fores  ecc/esi(E, c'est,  si 
le  clerc  ne  le  fait  comme  il  est  obligé,  de  pla- 
cer l'homme  à  sa  ganche,  et  la  femme  à  sa 
droite,  ne  souffrant  point  en  ce  sacrement, 
non  plus  qu'à  celui  du  baptême,  qu'aucun  laï- 
que soit  jamais  derrière  lui,  et  qu'il  s'y  fasse 
aucune  insolence  ;  la  troisième,  c'est  de  con- 
vier les  assistants,  avant  de  commencer  , 
à  fjiire  quelque  prière  conjointement  avec 
lui,  disant  pour  ce  sujet  tout  seul:  Veni Crea- 
tor ou  Veni  sunde  Spiritus ,  ou  Sub  tuum 
prœsidium ,  avec  l'oraison;  la  quatrième, 
c'est  de  garder  toute  la  gravité  que  demande 
une  action  si  sainte,  et  de  faire  garder  aux 


su 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


512 


assistants  la  modestie ,  leur  défendant  de 
eommetlrc  aucun  geste,  ou  de  dire  chose 
aucune  qui  ne  soit  digne  du  lieu  où  ils  sont 
et  de  la  céromonic  à  laquelle  ils  assistent  ; 
la  cinquième,  c'est  de  suivre  ponctuellement 
les  rubriques  du  Rituel,  et  parliculière- 
nicnt  de  demander  aux  parties  le  serment 
sur  les  choses  qui  sont  cotées  en  son  Ri- 
tuel. 

Pourquoi  est-ce  que  l'Eglise  demande  ce 
lerment  solennel  des  parties  f 

Pour  agir  avec  prudence  et  éviter  toute 
sorte  de  surprise. 

Comment  doivent  jurer  les  parties? 

Par  la  sainteté  du  sacrement  de  mariage, 
et  par  le  bonheur  qu'ils  se  désirent  et  à  leur 
postérité ,  et  encore  qu'ils  ne  prononcent 
point  ces  paroles-là,  cependant  ils  font  au- 
tant en  jurant  que  s'ils  les  disaient. 

Que  doit  faire  le  prêtre  après  que  la  céré- 
monie des  fiançailles  est  achevée  ? 

11  doit  exhorter  les  parties  à  se  préparer, 
par  tous  les  moyens  possibles,  à  recevoir 
comme  il  faut  le  sacrement  de  mariage,  à 
se  confesser  et  communier  deux  ou  trois 
jours  auparavant,  à  recommander  cette  af- 
faire aux  prières  des  gens  de  bien,  et  surtout 
au  saint  sacrifire  de  la  messe,  à  éviter  ton- 
tes les  superfluités  et  dépenses  excessives 
en  habits,  festins  et  semblables  choses ,  à 
inviter  Jésus-Christ  à  leurs  noces,  par  le 
moyen  des  aumônes  et  prières,  pour  attirer 
les  bénédictions  de  Dieu  sur  eux,  et  à  ne 
point  demeurci*  dans  un  même  logis,  depuis 
qu'ils  sont  fiancés,  ce  qui  est  expressément 
recommandé  par  le  concile  de  Lalran  et  le 
concile  de  Trente. 

Quand  se  doivent  faire  les  fiançailles? 

Devant  la  publication  des  bans,  dès  que 
les  parties  sont  d'accord ,  si  faire  se  peut. 

Est-il  permis  de  fiancer  et  marier  en  même 
jour? 

Dans  certains  lieux  cela  est  expressément 
défendu  sous  peine  d'excommunication  ,  de 
quelque  état,  qualité  ou  condition  que  puis- 
sent être  les  personnes  qui  contractent. 

Ne  pourrait-on  pas  se  rnarier  le  jour  que  le 
dernier  ban  atirail  été  publié,  ou  qu'on  aurait 
obtenu  quelque  dispense? 

Les  Manuels  le  défendent  encore  ,  sans  la 
pcrinission  expresse  de  l'évêque  ,  si  ce  n'est 
que  ce  fût  la  veille  du  premier  dimanche  des 
Avents ,  ou  du  premier  jour  de  Carême;  et 
en  ce  cas  il  faudrait  qu'à  la  précédente  pu- 
blication il  avertit  le  peuple  que  le  mariage 
se  célébrera  incontinent  après  le  dernier  ban 
annoncé. 

Combien  de  temps  d'intervalle  fàut-il  garder 
entre  les  fiançailles  et  la  bénédiction  du  ma- 
riage ? 

Cela  n'est  point  déterminé  ;  mais  l'Eglise 
semble  désirer  que  le  temps  ne  soit  point 
long,  comme  serait  un  mois  ou  six  semai- 
nes :  et  au  reste  les  Manuels  défendent  de 
différer  plus  d'un  an,  s'il  n'arrive  quelque 
empêchement  considérable. 

Comment  faut-il  se  comporter  à  l'égard  des 
inconnus  et  étrangers?  f 

11  ne  faut  pas  les  recevoir  à  contracter  que 


premièrement  on  ne  soit  assuré  de  leur  état 
et  condition,  et  qu'il  n'apparaisse  de  la  li- 
cence de  l'évêque,  ou  de  son  grand  vicaire 
en  son  absence,  parce  qu'encore  que  tout 
prêtre  soit  censé  le  propre  curé  de  ces  sortes 
de  gens  vagabonds,  qui  n'ont  point  de  de- 
meure arrêtée  ,  et  par  conséquent  capable 
d'assister  à  leur  mariage  :  néanmoins  il  y  a 
toujours  sujet  de  se  méfier,  et  souvent  il  en 
arrive  de  grands  inconvénients.  Et  c'est  le 
plus  sûr  en  cette  occasion  d'avoir  recours  au 
supérieur,  et  ne  rien  faire  sans  sa  permis- 
sion   à  ce  sujet. 

S'il  se  trouve  quelque  difficulté  dans  les  ma- 
riages, que  faut-il  faire? 

Les  Manuels  ordonnent  d'en  communiquer 
au  supérieur,  et  en  tous  les  doutes  qui  se 
pourront  rencontrer  en  cette  matière,  ne  rien 
entreprendre  sans  l'avoir  consulté. 

Ces  mariages  clandestins ,  c'esl-à-dire  qui 
se  faisaient  du  consentement  des  parties , 
lans  publication  des  bans ,  en  l'absence  du 
curé,  avant  le  concile  de  l'rente,  étaient-il» 
licites  ? 

Nullement ,  parce  qu'ils  se  faisaient  contre 
l'ordre  de  l'Eglise ,  bleu  qu'elle  n'eût  point 
encore  irrité  ces  mariages. 

Qu'entend-on  par  le  propre  curé? 

far  le  propre  curé  se  doit  entendre,  non 
pas  le  curé  d'origine,  c'est-à-dire  ,  du  lieu 
précisément  où  on  a  pris  naissance,  mais  du 
lieu  de  la  demeure  et  du  domicile,  où  d'or- 
dinaire pour  le  présent  on  fait  sa  résidence, 
en  sorte  que  si  l'une  des  deux  parties  avait 
deux  domiciles  en  deux  différentes  paroisses, 
dans  lesquelles  elle  demeurât  également, 
c'est-à-dire,  moitié  de  l'année  en  l'une  et 
moitié  en  l'autre ,  il  faudrait  à  son  égard 
faire  la  publication  des  bans  en  toutes  les 
deux  paroisses. 

Combien  de  temps  faut-il  avoir  demeuré 
sur  une  paroisse  pour  en  être  censé  parois- 
sien ? 

Cela  est  différent  selon  les  divers  diocèses 
Dans  ceux  de  Paris  et  Soissons  on  se  con- 
tente de  deux  mois  (pourvu,  dit  le  Manuel  , 
qu'on  y  eût  demeuré  ce  temps-là  de  bonne 
foi ,  c'est-à-dire,  en  intention  d'y  faire  sa  ré- 
sidence ordinaire).  A  Chàlons  on  en  deman- 
de six,  cl  d'autres  demandent  un  an  tout  en- 
tier ,  à  moins  de  quoi  il  faudrait  publier  les 
bans  dans  la  paroisse  où  ils  sont  présente- 
ment résidants  ,  et  en  celle  d'où  ils  sortent 
immédiatement. 

Qu'appelez-vous  fairt  ia  publication  des 
bans? 

C'est  faire  savoir  an  peuple  qu'il  y  a 
promesse  de  mariage  entre  telles  et  telles 
personnes. 

Pourquoi  se  fait  cette  publication  des 
bans  ? 

1*  Afin  de  découvrir  les  empêchements  qui 
pourraient  faire  obstacle  au  mariage. 

2°  Afin  d'exciter  tous  les  paroissiens  ,  qui 
comme  membres  d'un  même  corps,  doivent 
prendre  intérêt  au  bien  de  chacun  en  parti- 
culier ,  de  recommander  cette  affaire  à  Dieu, 
le  prier  instamment  que  ce  mariage  puisse 
réassir  à  sa  gloire  et  au  salut  des  parties 


Ei5 


MAR 


MAR 


314 


qui  le  contractent.  Nnptiarum  benedictionem, 
$i  tempiisdatur,die  fitsCo  prœcedenti  denuniia- 
bil,  idqite  populum  graviter  monebit,  ut 
sponsis  a  Deo  graliam  ccelestium  benediclio- 
num  precentur,  quibus  perfusi  matrimoiiium 
sancte  tractent  siilutaresque  fructus  inde  ca~ 
piant.  S.  Carol.  supra. 

Qu'y  a-t-il  à  observer  en  cette  proclama- 
tion de  bans  î 

1*  Que  les  fiançailles  soient  faites  aupara- 
vant ,  s'il  se  peut',  afin  d'êlre  assuré  par  celte 
promesse  solennelle  du  consentement  libre 
et  mutuel  des  parties.  Cela  est  pourtant  dé- 
fendu en  divers  diocès<»s. 2'  Si  les  parties  sont 
de  deux  différentes  paroisses,  il  faut  les  pu- 
blier en  toutes  les  deux.  Et  le  même  se  doit 
observer  à  plus  forte  raison  ,  s'ils  sont  do 
deux  différents  diocèses,  ou  si  l'an  d'entre 
eux  n'avait  pas  demeuré  près  d'un  an  dans 
celui  où  il  veut  se  marier.  El  outre  cela  leB 
Manuels  d'Orléans,  Châlons,  Bologne  et  au- 
tres, veulent  qu'ils  obtiennent  de  l'évêque 
la  licence  ou  permission,  qu'ils  appellent 
communément  dispense  de  non  diocèse ,  sans 
laquelle  ils  défendent  à  tous  curés  de  donner 
la  bénédiction  nuptiale.  3'  H  faut  que  cette 
publication  se  réitère  par  trois  fois  en  l'église 
paroissiale  ,  au  milieu  de  la  messe  ,  tout  le 
peuple  assemblé  par  trois  jours  de  diman- 
ches ou  de  fêtes  chômées  dans  le  diocèse, 
avec  expresse  signification  que  c'est  pour  le 
premier  ,  le  second  ou  le  troisième  ban  : 
ajoutant  à  la  fin  qu'il  y  a  peine  d'excommu- 
nication (si  elle  est  en  vigueur  dans  ce  lieu)  â 
ceux  qui  sciemment,  par  malice  et  sans  cause 
y  apportent  empêchement ,  comme  pareille- 
ment à  ceux  qui,  en  connaissant  quelqu'un, 
ne  viendraient  point  à  révélation.  Où  il  est 
seulement  à  remarquer  que  s'il  y  avait  trois 
fêtes  de  suite,  afin  de  ne  pas  surprendre  ceux 
qui  auraient  quelque  empêchement  à  décou- 
vrir, il  faudrait  laisser  au  moins  un  jour  d'in- 
tervalle entre  la  première  et  la  seconde,  ou 
entre  la  seconde  et  la  troisième  publication. 
k°  Que  cette  publication  se  fasse  à  la  réqui- 
sition et  à  la  prière  des  parties  qui  contrac- 
tent, des  pères  et  mères,  ou  autres  personnes 
intéressées  au  mariage.  5°  Que  dans  la  publi- 
cation on  mette  les  noms  et  surnoms  des  accor- 
dés, de  leurs  pères  et  mères,  de  leur  demeure, 
et  leur  condition  ;  et  si  leurs  parents  sont  vi- 
vants, on  exprime  fils  ou  fille  de  tel  ou  telle, 
de  telle  condition,  demeurant  en  telle  pa- 
roisse. Les  Manuels  de  Châlons,  Angers  ,  de 
Meaux  et  de  Chartres,  ajoutent  touchant  la 
publication  des  bans  en  considération  des 
pauvres  de  la  faire  gratis.  Ne  pauperes,  disent- 
ils,  graventur  muUitudine  publicalionum. 

Si  après  un  espace  de  temps  que  tes  bans 
auraient  été  publiés ,  le  mariage  ne  s'accom- 
plissait pas? 

Il  faudrait  après  deux  mois  écoulés,  selon 
le  Manuel  de  Rome  ,  de  saint  Charles  ,  de 
Paris ,  de  Rouen  et  autres  ,  et  selon  d'autres , 
après  quatre  ou  après  six  mois  recommen- 
cer tout  de  nouveau  les  dites  publications  , 
comme  si  elles  n'avaient  point  été  faites,  si 
l'évêque  n'en  jugeait  autrement. 


5'»;  te  forme  quelque  opposition  à  la  célé- 
bration des  mai'iagesî 

Le  curé  la  recevra  par  écrit,  et  la  fera  si- 
gner à  l'opposant,  ou  en  cas  que  ledit  oppo- 
sant ne  sache  signer,  il  en  fera  mention  dans 
son  acte ,  qui  sera  signé  de  deux  témoins 
avec  lui.  Aussitôt  il  en  donnera  avis  aux 
parties,  auxquelles  il  défendra  de  passer 
outre,  et  ne  les  admettra  pas  à  la  bénédic- 
tion nuptiale,  jusqu'à  ce  que  par  l'official  il 
en  ait  été  ordonné;  renvoyant  pour  cet  effet 
lesditos  parties  par-devant  lui  et  surséant  la 
publication  des  bans. 

Mais  s'il  se  trouve  que  quelqu'un  lui  donne 
avis  d'un  empêchement ,  sans  toutefois  s'op- 
poser? 

Il  rédigera  par  écrit  lesdits  avis,  et  s'infor- 
mera de  la  vérité,  puis  renverra  le  toul  clos 
et  scellé  à  l'official,  duquel  il  attendra  la  ré- 
ponse, auparavant  que  de  passer  outre  :  et 
dans  ce  cas  le  dénonciateur  pourra  servir  de 
témoin,  s'il  ne  se  rend  pas  partie,  et  que 
d'ailleurs  ledit  curé  connaisse  qu'il  n'ait  pas 
donné  cet  avis  par  animosité. 

Si  le  supérieur  donne  dispense  de  quelqu* 
ban,  comment  faut-il  se  comporter? 

1°  11  faut  considérer  si  elle  est  en  bonne 
forme,  c'est-à-dire  signée  et  scellée,  car  on 
ne  doit  pas  croire  à  une  simple  permission 
qu'on  pourrait  dire  avoir  été  donnée  verba- 
lement. 2°  11  faut  en  faire  mention  dans  la 
publication  du  dernier  ban,  et  signifier  le 
jour  que  se  fera  le  mariage,  afin  que  ceux 
qui  sauraient  quelque  empêchement,  sachent 
le  temps  dans  lequel  ils  doivent  le  révéler. 
Ce  sonl  les  Manuels  de  Châlons  ,  de  Rouen , 
de  Beauvais  et  de  Périgueux,  qui  font  cette 
remarque;  si  ce  n'est,  ajoute  ce  dernier,  que 
pour  de  bonnes  considérations  il  ne  faille 
pas  le  faire. 

}  III.  De  la  célébration  du  mariage. 
Quelles  précautions  doit  apporter  un  curé 
pour  admettre  quelqu'un  à  contracter  le  ma- 
riage ? 

Il  y  en  a  quatre  principales.  La  première 
regarde  les  personnes;  la  deuxième  le  temps 
et  le  lieu  ;  la  troisième  les  dispositions  avec 
lesquelles  les  fiancés  se  doivent  présenter  ; 
la  quatrième  les  abus  et  les  superstitions 
qu'il  faut  empêcher. 

Qu'y  a-t-il  à  prendre  garde  pour  les  per- 
sonnes ? 

1*  C'est  de  n'admettre  jamais  aucun  héré- 
tique à  ce  sacrement  :  car  encore  que  l'hé- 
résie ne  soit  pas  un  empêchement  dirimant: 
cela  ne  se  peut  faire  pourtant  sans  un  Irès- 
grand  péché,  et  quiconque  lentreprcnd 
sciemment,  était  suspendu  ipso  fado  de  la 
fonction  de  ses  ordres  dans  le  diocèse  de 
Paris,  et  de  Châlons  (avant  165i).  2'  N'y  ad- 
mettre  des  personnes  inconnues  ou  étran- 
gères qu'avec  les  précautions  ci-devant 
déclarées  au  paragraphe  des  fiançailles 
3°  Examiner  soigneusement  ce  qui  con- 
cerne ceux  qui ,  ayant  été  absents  l'un 
de  l'autre  ,  même  pendant  un  espace  de 
temps  très-notable,  pendant  leur  mariage, 
veulent  contracter  avec  d'autres,  ayant 
ouf    dire    que    leur   partie    était    morte , 


lis 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


SIQ 


se  gardnnt  bien  de  les  admotirc  qu'il  ne  voie 
tinrertific.i(  aulhenliquede  quelque  personne 
rcclésiasiiqiie  en  charge  ou  des  orfiricrs 
royaux  ,  comme  Iclle  personne  est  morte  en 
tel  lirU.en  tel  jour.  En  un  mol,  conime  porte 
la  consCilution  de  Clément  V  :  Ceitus  nuntiiis 
de  morte  allattts  sil.  C'est  ainsi  que  l'a  pa- 
reillement ordonné  un  concile  de  Tours  , 
rapporté  dans  le  Manuel  d'Anjjers  :  Altcro 
coiijtigum  absente  ,  ei  qui  domicilium  non 
drservil ,  aut  ei  qui  secessil  non  licere  nu- 
bere  dccernimus ,  donec  certisnmis  et  indu- 
biialis  teslimonii.1  de  morte  alterius  illi  con- 
stiterit,  et  ab  episcopo  licenliam  obtinueril , 
et  un  synode  de  Chartres.  k°.  Si  ce  sont  des 
enfants  de  famille  ou  eu  la  puissance  d'au- 
trui ,  ne  passer  point  outre  à  la  célébration 
du  mariage,  s'il  ne  leur  apparaît  du  consen- 
tement des  parents ,  tuteurs  ou  curateurs  , 
ce  qui  est  défendu  en  certains  [lieux,  sous 
peine  d'excommunication,  sinon  que  les  pa- 
rents s'opposent  déraisonnablement  au  ma- 
riage de  leurs  enfants ,  ou  que  lesdils  en- 
fants fussent  âgés  de  vingt-cinq  ans  ,  auquel 
cas  les  lois  du  royaume,  qui  sont  en  cela  ap- 
prouvées de  l'Eglise ,  demandent  qu'il  se 
fasse  après  des  sommations  respectueuses. 
Cad.  civ.,  art.  151  et  i'6'2.  5°  Si  l'un  ou  l'au- 
tre, ou  tous  les  deux,  sont  d'un  autre  dio- 
cèse, savoir  depuis  quel  temps  ils  rn  sont 
sortis;  car,  s'il  y  a  moins  d'un  an,  il 
faut,  dans  certains  diocèses,  qu'ils  fassent 
publier  leurs  bans  au  diocèse  et  en  la  pa< 
roisse  où  ils  résidaient  immédiatement  au- 
paravant que  de  venir  en  celui  dans  lequel 
ils  veulent  contracter  le  mariage;  ce  qui 
est  fort  à  remarquer,  et  qui,  étant  observé 
exactement ,  obvierait  à  quantité  d'inconvé- 
nients. 

Qu'y  a-t-il  à  observer  pour  les  témoins? 

1°  Si  les  contractants  ne  nous  sont  pas 
connus,  comme  il  arrive  souvent  dans  les 
grandes  villes,  ou  s'ils  nous  sont  suspects, 
ou  s'il  y  a  peu  de  temps  qu'ils  sont  nos  pa- 
roissiens, il  faut  que  les  témoins  qui  vien- 
nent certifier  à  l'Eglise  qu'il  n'y  a  aucun 
fourbe  ni  aucune  dilflculté  au  mariage  qui 
se  présente  à  faire ,  nous  soient  connus ,  au- 
tant que  faire  se  pourra ,  pour  gens  de  pro- 
bité et  de  conscience.  2"  Que  si  nous  ne 
pouvons  trouver  des  témoins  de  cette  qua- 
lité, et  que  nous  soyons  obligés  d'en  croire 
au  témoignage  des  personnes  que  nous  ne 
connaissons  pas  non  plus,  il  faut  leur  faire 
entendre  de  quelle  importance  est  la  pa- 
role et  l'assurjmce  qu'ils  donnent;  que,  par 
leur  témoignage  ,  ils  se  rendent  caution  à 
l'Eglise  de  la  vérité  du  serment  que  ces  per- 
sonnes vont  faire;  que  s'il  en  arrivait  du 
mal,  et  qu'on  formât  dans  un  temps  quelque 
opposition  ,  que  la  chose  fût  dévolue  à  la 
justice  séculière,  et  qu'il  falliil  compulser 
les  registres  de  l'église,  ils  seraient  respon- 
sables non-seulement  devant  Dieu,  mais 
même  devant  les  hommes,  et  qu'on  se  pren- 
drait à  eus  pour  leur  faire  rendre  compte 
de  leur  témoignage,  faute  de  quoi,  et  de  se 
pouvoir  justilier,  ils  seraient  déclarés  faus- 
saires et  punis   exemplairement   en   leurs 


personnes.  3".  Pour  prendre  toutes  les  sû- 
retés que  nous  pouvons  dans  de  si  fâcheuses 
affaires,  il  f.iul  bien  circonstancier  leur  nom, 
surnom,  la  demeure  et  la  vacation  ,  etc.  ,  do 
ces  témoins  ,  et  faire  signer.  Avis  qui  est 
d'une  très-grande  conséquence,  parce  qu'il 
arrive  très-souvent  dans  les  grandes  villes, 
où  on  ne  peut  pas  connaître  tous  ceux  qui 
se  présentent  au  mariage,  que  des  soldats, 
par  exemple,  ou  autres  personnes  déjà  ma- 
riées, gagnent  des  témoins  par  promesse,  par 
argent  ou  autrement,  qui  déposent  en  leur 
faveur,  lesquels  s'ils  se  voyaient  intimidés 
de  la  sorte,  ne  s'engageraient  pas  sans  doute 
si  aisément  à  cette  sorte  de  témoignage,  k'. 
Mais  si  les  personnes  qui  se  marient  ont  des 
parents  ou  alliés  qui  soient  présents  à  la 
célébration  du  mariage,  ils  doivent  être  choi- 
sis pour  être  témoins  par  préférence  à  tous 
autres. 

Qu'y  a-t-il  à  observer  pour  le  temps  et  le  lieu? 

i°  Pour  le  temps  ,  de  ne  célébrer  aucun 
mariage  après  dîner  ni  devant  l'aurore,  c'est- 
à-dire  devant  cinq  heures  du  matin  en  hiver, 
et  devant  quatre  heures  en  été,  ni  de  donner 
la  bénédiction  nuptiale  ou  de  marier,  quoique 
sans  bénédiction  en  public,  avec  affluence  du 
personnes  en  temps  défendu,  sous  peine,  en 
quelques  lieux,  d'excommunication;  ni  même 
de  souffrir  que  l'on  fasse  aucune  assemblée, 
festin  et  noces  et  semblables  réjouissances 
en  ce  temps-là,  que  l'Eglise  interdit  la  so- 
lennité du  mariage,  faisant  tout  ce  qui  est 
possible  pour  qu'on  observe  ce  décret  du  cé- 
lèbre concile  d'Aix,  recommandé  en  plusieurs 
diocèses,  de  ne  se  marier  point  les  diman- 
ches, même  aux  autres  saisons  de  l'année 
que  les  noces  sont  permises,  ni  aux  jours 
déjeune  ou  de  fêtes  solennelles.  Quelques- 
uns  ajoutent  de  ne  faire  jamais  de  ma- 
riage séparément  de  la  messe.  Sed  sempcr 
inter  mifsarum  solemnia.  Chai.  Cologne,  .Ma- 
lines.  2°.  Pour  le  lieu ,  il  faut  que  ce  soit  en 
la  paroisse,  et  jamais  ailleurs  :  à  la  porte  de 
l'église,  suivant  quelques-uns,  comme  à 
Reims,  à  Chartres,  et  suivant  d'autres,  de- 
vant le  crucifix  ou  devant  le  grand  autel.  En 
sorte  que  quiconque  prétendrait  d'aller  trou- 
ver son  curé  avec  des  témoins  ,  dans  son 
presbytère  ou  ailleurs,  sans  faire  les  autres 
cérémonies. du  mariage  qui  se  font  dans  l'é- 
glise, contracterait  en  effet  validement,  mais 
encourrait  excommunication  majeure  ,  ipso 
facto,  au  diocèse  de  Paris,  ce  qui  a  été  ajouté 
à  l'occasion  du  mariage  d'un  appelé  mon- 
sieur Gaumain  ,  célébré  en  présence  de 
M.  Froger,  pour  lors  curé  de  Sainl-Nicolas- 
du-Chardonnet,  et  pour  lequel  on  a  fiiit  tant 
de  bruit  dans  les  tribunaux  ecclésiastiques 
et  séculiers. 

Qu'y  a-til  à  observer  pour  les  dispnsilioni 
de  ceux  qui  se  préicntenl  pour  célébrer  t« 
mariage? 

1°  Il  faut  qu'ils  soient  instruits  des  mys- 
tères de  noire  religion,  et  qu'on  ait  témoi- 
gnage qu'ils  se  sont  confessés  en  leur  pro- 
pre paroisse,  sans  quoi  on  ne  d' it  pas 
absolument  les  admettre.  2  S'ils  sont  de  dif- 
férentes paroisses,  il  faut  qu'ils  aient  at- 


517 


MAR 


testation  par  écrit  de  la  proclamation  def 
bans  faile  par  l'autre  curé  ,  auxquels  per- 
sonne ne  s'est  opposé,  ou  la  dispense  de 
ceux  qui  n'auraient  pas  été  publiés;  et  s'ils 
sont  de  différents  diocèses,  que  celte  allos- 
tation  soit  encore  autorisée  par  la  signature 
et  le  sceau  de  l'ordinaire,  c'est-à-dire  de  l'c- 
vêque  ou  du  grand  vicaire,  laquelle  attes- 
tation il  doit  conserver  et  cnfcrnier  dans  le 
même  coffre  où  il  garde  son  registre  des  ma- 
riages.((loclqucs'unsajoutentque  celle  signa- 
ture ou  ce  sceaudoit  ctrc  encore  reconnu  par 
l'évêque  ou  le  vicaire  général  du  lieu  où  se 
doit  faire  le  mariage,  et  qu'il  en  doit  donner 
la  permission.  )  3°  Que  les  personnes  qui  se 
présentent  au  mariage  soient  à  jeun  et  ha- 
billées chrétiennement  et  modestement,  sans 
fard,  sans  mouches,  sans  nudité  de  gorge,  d'é- 
paules et  semblables,  et  que  dans  l'église  ,  il 
n'y  entre  aucun  instrument  de  musique  ou 
autres  ;  à  moins  de  quoi  les  Manuels  veulent 
qu'on  leur  diffère  le  sacrement  jusques  à 
tant  qu'ils  se  soient  mis  en  leur  devoir.  En- 
On  ,  pour  les  personnes  qui  y  assistent,  il 
faut,  comme  il  a  été  dit  aux  fiançailles,  leur 
recommander  la  modestie,  et  ne  soulîrir  |ias 
les  insolences  ,  les  risées  et  les  autres  irré- 
vérences qui  se  passent  souvent;  mais  les 
invitera  prier  Dieu ,  pour  attirer  sa  béné- 
diction sur  ceux  qui  se  marient. 

Quels  sont  les  abus  et  superstitions  que  doi- 
vent empêcher  les  curés  dans  le  mariage? 

Les  superstitions  qui  se  pratiquent  d'or- 
dinaire en  ces  rencontres,  sont  :  1°  De  se 
marier  devant  le  jour,  de  peur  de  quelque 
maléOce,  ligature  ou  sortilège  :  Mn/c^cium 
enim  se  vitare  posse  credere  debenl,  si  eo  pie- 
tatis  alJectu  ad  conjuyium  accédant,  qui  prœ- 
scribitur  in  sacris  litleris,  videlicet  lit  cum 
timoré  Domini,  amore  filiorum  maçiis  quam 
libidine  impulsi  copulentur  (Sf/nod.  Turon. 
a.  1583,  concil.  Remens.  a.  1583,  tit.  de  Re~ 
form.  matrim.)  ;  2°  de  faire  à  dessein  tomber 
l'anneau,  en  le  mettant  au  doigt  de  l'épouse  ; 
3°  faire  bénir  plusieurs  anneaux  pour  une 
même  personne;  k'  renoncer  au  mariage 
quand  les  parties  sonl  empéchécsde  le  pouvoir 
accomplir,  et  d'en  contracler  un  nouveau  de- 
vant un  autre  prêtre;  5°  faire  une  messe  sèche. 

Les  abus  qui  se  conmicttent,  sont  :  1°  exi- 
ger comme  par  force  quelque  somme  d'ar- 
gent, habits  ou  choses  semblables  de  ceux 
qui  se  marient  dans  une  autre  paroisse  que 
la  leur,  comme  il  se  pratique  en  quantité  de 
lieux;  2°  de  faire  du  bruit  et  des  clameurs 
par  les  rues  le  soir  en  quelque  manière  que 
ce  soit,  casser  des  pois,  etc.,  quand  une  des 
deux  parties  qui  se  marient  est  veuve,  ce 
qu'on  appelle  communément  charivaris , 
qui  se  fait  au  déshonneur  dessecondes  noces; 
•3°  se  marier  le  dernier  jour  devant  le  Carême 
ou  l'Avent,  le  lendemiiin  ou  quelques  jours 
après,  faire  les  assemblées,  les  festins,  les 
danses,  autres  réjouissances,  même  de  con- 
duire la  femme  chez  son  mari  en  cérétnonie, 
ce  que  saint  Ch;irles  dél'ead,  sous  peine  d'in- 
lerdil  ipso  facio;  k"  faire  des  dépenses  ex- 
cessives en  habits,  en  feslins,en  jeux  et  sem- 
blables, qui  seraient  bien  mieux  employées 


MAR  518 

ponr  les  pauvres;  5*  boire  ef  manger  avant 
que  de  venir  à  l'église,  et  employrr  loul  le 
malin  à  s'orner,  à  s'attifer,  rc  qui  oblige  de 
dire  la  messe  souvent  après  midi,  contre 
l'ordre  de  l'Eglise;  6°  souffrir  que  des  boufi 
fons  fassent  des  singeries  dans  l'église,  aillent 
à  l'offrande,  portent  une  serviette  en  écharpe, 
et  que  le  lendemain  des  noces  Ils  aillent  par 
les  rues  portant  des  broches  chargées  de 
viandes  ;  et  autres  insolences,  qui  ne  seraient 
pas  lolérables  aux  païens;  7"'  de  donner  des 
présents  on  faire  aucune  élrennc  dans  l'é- 
glise ;  8'  introduire  des  violons  ou  autres  in- 
struments, qui  doivent  peu  après  servir  à 
l'impudicité. 

Entre  les  abus  que  commet  le  curé  de  sa 
part  aux  mariages,  un  des  principaux  est 
d'exiger  ou  retenir  quelque  i  hose  dans  ses 
mains  pour  son  ministère.  Ce  qui  est  défendu 
en  ces  termes  dans  les  Manuels  de  Rouen, 
de  Beauvais,  etc.  :  Clericis  scu  sncristis,  quo- 
rum ipse  parochus  opéra  et  minislerio  lUitur, 
inhibebit  ne  turpis  et  sordidi  lucri  causa  a 
novis  conjugibus  munerariumalifjuidcxi'janty 
aut  aliquid  ex  eorum  bonis  pignoris  Inco  pênes 
se  relinennt.  Nnm  inqenua  et  liberalis  esse 
débet  illornm  opéra,  et  quœ  relribuunlurec- 
clesiasticis  a  fideli  populo,  certe  sunt  de  gé- 
nère eorum,  quœ  honeslius  accipiuntur,  quam 
pelunlur. 

Si  après  qu'un  mariage  est  contracté  publi- 
quement avec  les  cérémonies  nécessaires,  on 
vient  ci  découvrir  un  empêchement  dirimantf 

1°  11  faut  voir  si  on  peut  en  avoir  la  dis- 
pense ou  non;  si  la  dispense  se  peut  obtenir, 
il  faut  la  procurer  en  diligence,  et  cependant 
avertir  les  parties  de  s'abstenir  du  devoir 
conjugal  ;  2°  la  dispense  obtenue  et  l'empê- 
chement ôté  par  ce  moyen,  il  est  besoin  d'un 
nouveau  consentement  des  parties,  pour  faire 
valide  le  mariage. 

Est-il  besoin  en  ce  cas  de  faire  de  nouvelles 
proclamations  de  bans,  et  que  ce  nouveau 
consentement  se  donne  en  présence  du  curé  et 
des  témoins  dans  l'église? 

Non,  il  suffit  que  par  quelque  signe  exté- 
rieur, le  mari  et  la  femme  renouvellent  entre 
eux  réciproquement  le  consentement  et  la 
parole  qu'ils  se  sont  donnée  autrefois;  si  ce 
n'est  que  l'empêchement  soit  déjà  public  ou 
qu'il  n'y  ait  sujet  de  craindre  qu'il  pourra 
être  manifesté  un  jour;  car  en  ce  cas  il  fau- 
drait qu  ils  se  présentassent  à  l'église  pour 
contracler  de  nouveau  en  présence  du  curé 
et  des  témoins,  selon  la  forme  du  concile  de 
Trente,  si  l'évêque  le  juge  à  propos. 

Si  on  ne  peut  pas  obtenir  dispense  de  l'em- 
pêchement, parce  que  ce  serait,  pur  exemple, 
au  premier  degré  de  consanguinité  ou  une 
impuissance  perpétuelle,  comment  faire? 

Il  faut  les  obliger  de  se  séparer  et  les  y 
contraindre  par  sentence  de  l'ofGcial,  si  ce 
n'est  qu'ils  voulussent  demeurer  ensemble 
comme  frère  et  sœur,  et  se  comporter  tout 
ainsi  que  ceux  qui  jamais  ne  se  sont  mariés. 
§  IV.  Temps  permis  de  se  marier. 

En  quel  temps  est-il  permis  de  se  marier? 

Eu  tout  temps,  excepté  depuis  le  premier 


S19 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


S90 


dimanche  de  l'A  vent  jusqu'à  la  fête  des  Rois, 
et  depuis  le  jour  des  cendres  jusqu'au  di- 
manche de  Quasimodo  inclusivement. 

Quelle  a  été  l'intention  de  VF.glise  quand 
elle  a  interdit  le  mariage  à  ses  enfants  dans 
ces  deux  temps  de  Carême  et  de  l'Avent  ? 

Ce  n'est  pas  que  le  sacrement  de  mariage 
ne  se  puisse  légitimement  contracter  en  ces 
jours  aussi  bien  qu'en  tout  autre,  et  qu'on  ne 
puisse  faire  la  publication  des  bans  en  toutes 
sortes  de  fêtes  et  de  dimanches  ;  mais  ce 
qu'elle  défend  en  cette  saison,  c'est  la  béné- 
diction solennelle  qui  se  fait  à  la  Gn  de  la 
messe,  c'est  cette  pompe  et  cet  appareil  avec 
lesquels  on  mène  l'épousée  à  l'église  et  au 
logis  du  mari,  qu'on  appelle  traductio,  ce 
Bont  les  festins,  les  bals  et  les  autres  réjouis- 
sances qui  se  font  d'ordinaire  aux  noces,  et 
qui  ne  s'accordent  pas  avec  le  deuil  où  pour 
lors  est  l'Eglise. 

Si  donc  les  parties  contractantes  pour 
quelque  urgente  nécessité  étaient  obligées  de  se 
marier  pendant  le  Carême  ou  l'Avent,  comment 
faudrait-il  se  comporter  ? 

11  faut  à  l'ordinaire,  après  avoir  pris  con- 
naissance du  sujet  qui  contraint  de  faire  ce 
mariage  pour  lors,  faire  la  publication  des 
bans,  si  (comme  il  semble  plus  à  propos  pour 
éviter  le  scandale  )  on  n'en  obtient  dispense 
du  supérieur.  Puis  au  jour  préGx,  sans  appa- 
reil, à  quelque  heure  où  il  y  ait  peu  do 
monde  dans  l'église,  en  présence  seulement 
du  curé  et  de  (rois  ou  quatre  témoins,  surtout 


mariage  les  dimanches  ;  de  peur  que  la 
sainteté  du  jour  n'y  soit  profanée,  que  les 
Odèles  à  cette  occasion  ne  soient  divertis  de 
leur  messe  paroissiale  et  de  la  fréquentation 
des  divins  ofGces,  et  que  plusieurs,  comme  il 
arrive  souvent,  des  domestiques  ou  autres 
qui  travaillent  au  festin,  ne  soient  privés 
d'entendre  la  messe. 

§  V.  De  la  cérémonie  actuelle  du  mariage. 

Qu'y  a-t-il  à  observer  dans  la  cérémonie 
actuelle  du  mariage? 

Le  prêtre  revêtu  de  surplis  et  d'élole  blan- 
che, ou,  s'il  doit  dire  la  messe  incontinent 
après,  revêtu  d'aube  et  d'étole  croisée  par 
devant ,  va  trouver  l'assemblée  à  la  nef  ou  à 
la  porte  de  l'église,  selon  les  différents  usa- 
ges des  diocèses,  accompagné  d'un  clerc  qui 
porte  de  l'eau  bénite  dans  un  vase,  avec  l'as- 
persoir  et  le  Manuel.  Y  étant  arrivé,  après 
avoir  fait  quelque  prière  à  laquelle  il  doit 
convier  les  assistants,  comme  il  a  été  dit  aux 
fiançailles,  il  prend  garde  si  les  parents  et 
les  témoins  sont  présents  pour  les  placer  les 
uns  du  côté  du  garçon ,  les  autres  du  côté  de 
la  Gile,  il  voit  si  chacun  est  dans  la  modes- 
tie; puis  ayant  donné  de  l'eau  bénite  aux 
personnes  qui  se  présentent ,  comme  il  se 
pratique  en  quelque  lieu,  il  peut  leur  dire 
un  mot  do  la  dignité  du  sacrement  de  ma- 
riage; s'il  se  réserve  cela  après  la  publica- 
tion qu'il  va  faire,  ou  après  la  bénédiction  de 
l'anneau,  comme  il  est  en  usage  en  d'autres 


de  parents  ou  au  moins  de  leur  consentement,  'lieux;  et  du  reste  pour  les  promesses  des 


leur  demander  leur  volonté  en  la  façon  ordi 
naire,  et  après  avoir  dit,  Ego  conjungo  vos, 
les  renvoyer  sans  la  bénédiction  solennelle, 
qui  a  coutume  de  se  faire  aux  autres  temps 
avec  défense  expresse  de  faire  aucune  as- 
semblée de  parents,  de  festins  ou  sembla- 
bles. 

Pourquoi  donc  l'Eglise  défend-elle  de  se 
marier  en  ce  temps-là  î 

Parce  que  ce  sont  des  jours  de  péni- 
tence et  destinés  à  la  préparation  des  plus 
grandes  fêtes  de  l'année  qui  ne  s'accordent 
pas  avec  les  solennités  du  sacrement  de 
mariage,  qui  pour  l'ordinaire  sont  toutes 
contraires  aux  oîuvres  de  pénitence,  à  cause 
des  excès ,  des  mondanités,  des  superltui- 
tés,  de  la  bonne  chère,  des  vaines  réjouis- 
sances, où  il  se  commet  souvent  de  grands 
maux. 

jf  a-t-il  encore  queique  autre  raison  Y 

Oui,  et  qui  se  peut  prendre  même  de  l'E- 
ci'ilure  sainte  :  Car  si  saint  Paul  demande 
qu'on  s'abstienne  du  devoir  conjugal,  qui  de 
soi  est  pieux  cl  nécessaire,  pour  vaquer  à 
l'oraison  :  si  Dieu  dans  le  prophète  Joël, 
c.  Il,  veut  qu'au  temps  de  pénitence,  Egre- 
dialur  sponsus  de  cubiii  smo,  et  sponsa  de 
thalnmo  sito  :  combien  plus  de  raison  a  eu 
l'Eglise  de  défendre  les  solennités  du  ma- 
riage en  ce  temps-là,  qui  se  peuvent  faire 
aussi  commodément  en  tout  autre  temps,  et 
qui  n'est  pas  si  nécessaire  ?  Voilà  pourquoi 
certains  conciles  ayant  égard  à  ces  excès  et 
aux  profanations  qui  se  font  d'ordinaire  aux 
mariagcSj  ont  défendis  de  célébrer  aucun 


mariés,  et  les  oraisons  qui  sont  à  dire,  ou  les 
autres  choses  qui  sont  à  faire,  il  observe 
exactement,  pour  le  temps  et  le  lieu,  ce  qui 
lui  est  marqué  dans  son  Manuel. 

Comment  faut-il  faire  pour  bénir  l'anneau 
et  l'argent  qu'on  présente? 

Il  faut  se  pourvoir  d'un  bassin  dans  le- 
quel on  les  puisse  mettre,  pour  faire  plus 
aisément  la  bénédiction  :  car  de  les  mettre 
sur  le  Rituel,  il  semble  y  avoir  quelque  in- 
convénient, si  principalement  le  prêtre  ne 
sait  point  la  bénédiction  par  cœur,  ou  si  le 
livre  étant  ouvert,  on  vient  jeter  de  l'eau  bé- 
nite dessus. 

§  VI.  Des  registres  des  mariages,  et  des  atteslations  qu'il 
faut  donner  en  ces  occasions. 

Qu'y  a-t-il  à  observer  touchant  le  témoignage 
que  doit  donner  le  curé  des  proclamations  par 
lui  faites  des  bans  de  quelqu'un  de  ses  parois- 
siens ,  qui  va  se  marier  en  quelque  autre 
lieu? 

1°  Il  faut  que  celui  à  qui  on  donne  le  té- 
moignage, ait  résidé  deux  mois  de  bonne 
foi  surla  paroisse,  sicen'esl  qu'il  eût  aussi  de- 
meuré moins  de  deux  mois  sur  la  paroisse 
prccéilenle  ;  2»  qu'il  ait  été  à  confesse  à 
quelque  prêtre  de  la  paroisse,  aGn  d  en  pou- 
voir faire  mention  dans  le  témoignage  qu'on 
lui  donne;  .'{"que  le  second  ban  soit  au  moins 
public,  et  que  vingl-quaire  heures  se  soient 
encore  écoulées  depuis  celle  seconde  publi- 
cation, dans  les  diocèses  où  il  est  expres- 
sément défendu  d'accorder  aucune  attesta- 
tion avant  ce  (emps-là,  sous  quelque  pré- 
texte  que  ce  puisse  être;  k"  que  les  jours 


82»  .  MAR 

anxqiiols  ont  été  faites  les  publications 
soieulspéciGés,  et  comme  il  n'y  a  point  d'em- 
pêchement, à  pea  près  comme  il  s'ensuit. 

Formula  lillerœ  tcstimonialis  super  trina 
bannorum  proclamutione. 

Ego  N.  Pastor  ccclesiae  S.  N.  de  tali  loco, 
iiolum  facio,  me  umim,  aul  duo  aut  tria,  ut 
loqimnlur,  baniia,  seu  proclamationes  fe- 
rissc.  Primam  scilicct  die  N.    sccundam... 

Tertiam  die hujus  mensis....  inlcr  nobi- 

Irm  (seu  honestum  virum)  N.  parochi»  nos- 
tr.c,  vel  parochiaî  S.  N.  de  tali  loco,  cl  nobi- 
lera  (seu  honestam  fcminam)  N.  parochiae 
nostrœ,  vel  parochiœ  S.  N.  Ex  quibus  {vel  ex 
qua)  nullum  nobis  innotuil  iinpcdimcntum 
quominus  possiiit  sacramenli  malrimonii 
vinculo  copulari.  Testamurque  [expritnen- 
dum  nomcn  illius  qui,  vel  quœ  est  ex  paro- 
chia  sua)  peccata  sua  prius  confessum,  vel 
confessam  fuisse,  et  sacra  synaxi  rcfectura, 
vel  refectam  fuisse  ;  si  idprœsliierit  ut  débet. 
In  cujiis  rei  Cdem  praescnlcs  manu  niea 
Eubsignavi  die...  mensis....  annn  Domini 
millesimo,  etc. 

Quelle  est  la  manière  d'enregistrer  les  m^ 
riages? 

Le jour  du  mois   de de  l'année 

mil aprùs  les  fiançailles  et  la  publica- 
tion faite  des  bans  de  mariage  entre  N.  dt 

telle  qualité,  de\a  paroisse  de et  N.  dételle 

qualité,  de  celle  de et  ne  s'ctant  découyert 

aucuii  empêchement;  je  soussigné,  curé  ou 

vicaire  de  la  paroisse  de les  ai  mariés  et 

leur  ai  donné  la  bénédiction  nuptiale  {s'il  a 
dû  la  donner),  selon  la  forme  prescrite  par 
la  sainte  Eglise,  en  présence  de  tels  et  tels, 
exprimant  leurs. qualités. 

Si  le  supérieur  donne  dispense  de  quelque 
ban? 

Il  faut  en  faire  mention  dans  le  registre  en 
cette  forme  : 

Le,  etc après  les  fiançailles  et  la  pu- 
blication d'un  ou  de  deux  bans  de  mariage 
entre  tel  et  telle;  monseigneur  ou  monsieur 
N.  grand  vicaire  les  ayant  dispensés  du  se- 
cond ou  du  troisième,  je  soussigné,  etc. 
(De  même  en  faut-il  faire  des  rescrits  de 
Rome). 

S'il  donne  dispense  de  tous  les  trois? 

Il  faut  mettre  : 

Le jour,  etc.  Vu  la  dispense  do  trois 

bans  de  mariage  entre  tel  et  telle,  de  telle 
paroisse ,  qu'ils  ont  obtenue  de  monsei- 
gneur, ou  de  monsieur  le  vicaire  général , 
laquelle  j'ai  entre  mes  mains;  je  soussi- 
gné, etc. 

Si  l'évéque  ou  le  curé  donnent  permission  à 
un  aulra  prêtre  de  faire  ou  plutôt  d'assister 
au  mariage  pour  la  validité  ? 

Ledit  curé  en  doit  tenir  registre  en  même 
livre,  et  enregistrer  ladite  licence.  Et  le 
prêtre  qui  a  été  présent  à  la  célébration  du- 
dit  mariage  avec  les  solennités  requises,  re- 
tiendra cette  licence  par  devers  soi,  cl  met- 
tra dans  ledit  livre  l'acte  de  la  célébration 
on  la  forme  susdite,  sauf  qu'au  lieu  du  nom 
de  curé,  il  mettra;  je  soussigné,  prêtre  de 
telle  paroisse,  avec  la  permission  do  mon- 


MâR 


321 


seigneur  l'évéqnc,  ou  da  cnré,  etc.  Ou  bien 
le  curé  lui-môme  pourrait  enregistrer  le  ma- 
riage, comme  s'en  suit  :  N.  prêtre,  etc.,  par 
ma  licence,  ou  en  vertu  du  pouvoir  à  lui 
donné  par,  etc.,  demeuré  entre  mes  mains,  a 
conjoint  en  mariage  tel  et  telle,  etc.  Et  moi 
N.  curé  de  N.  ai  souscrit  et  attesté  que  la 
chose  s'est  ainsi  passée.  Après  quoi  il  ne 
faut  jamais  omettre  de  faire  signer  les  lé- 
moins,  ou  du  moins  déclarer  qu'ils  ne  peu- 
vent signer. 
Ne  faut-il  pas  aussi  enregistrer  les  fiançailles? 
Il  y  a  certains  Manuels,  comme  ceux  de 
Boulogne,  Meaux,  et  autres  qui  le  comman- 
dent; parce  que,  faute  do  cela,  il  arrive  quan- 
tité d'inconvénients.  Or  la  manière  de  les 
enregistrer  est  celle-ci  : 

L'an...  le...  jour  du  mois  de...  ont  été  fian- 
cés en  celle  église  N.  et  N.  de  (elle  et  telle 
paroisse  en  présence  de  N.  et  N.  parent*,  de 
N.  et  N.  témoins,  par  moi  cnré  {ou  vicaire) 
après  la  publication  d'un  ban  {ou  de  deux, 
ou  de  trois)  faite  (tel  jour  ou  tels  jours)  au 
prône,  auquel  {ou  auxquels)  il  n'y  a  eu  aucun 
empêchement. 

§  VII.  ICiplicaliondos  cérémonies  do  mariagi». 
Quelles  sont  les  cérémonies  qui  se  proti- 
quent dans  l'administration  du  sacrement  de 
mariage? 

11  y  en  a  qui  précèdent,  les  antres  rac- 
compagnent, et  les  autres  le  suivent. 
Cérémonies  qui  précèdent  le  luariige. 
Quelles  sont  celles   qui  devancent  le  ma^ 
riiigef 

Elles  sont  de  deux  sortes  :  les  unes  éloi- 
gnées ,  comme  les  fiançailles  et  la  publi- 
cation des  bans,  dont  il  a  été  parlé  au  §  2; 
les  autres  prochaines,  comme  de  venir  à 
l'église  de  la  paroisse  en  la  compagnie  des 
parents  et  autres  personnes  intéressées  an 
mariage;  cl  se  présenter  à  son  propre  pas- 
teur pour  recevoir  de  lui  la  bénédiction 
nuptiale. 

Comment  faut-il  se  présenter  à  l'Eglise 
pour  y  recevoir  ce  sacrement? 

Il  faut  :  1°  venir  bon  en  ordre,  c'est-à-dire 
avec  modestie,  tant  de  la  part  des  fiancés, 
que  de  la  part  des  assistants;  2*  s'y  compor- 
ter avec  grande  révérence,  sans  s'y  entrer 
tenir,  deviser  ou  faire  choses  semblables. 
Est-il  à  propos  d'être  lestement  vélul 
Non;  les  saints  Pères  défendent  toute  sorte 
de  mondanité  en  ces  occasions  :  1°  pour  ho- 
norer le  sacrement  ;  2'  pour  en  recevoir  les 
effets  avec  plus  d'avantage.  Ut  item  die  ma- 
lrimonii celebralionis  et  benedictionis  ad  Ec- 
elesiam accédant omni  vestium  modcralione,di> 
gnaque  tanclitate  Christianœreligionis,  ita  ut 
quanto  gcneris  claritate  illustriores  sunt,  tanto 
sludiosius  in luce  omnium  splendescnnt  virtute 
prœcellenti,  quœ  Chrislianœ  nobiiitatis  pro- 
pria, in  abjiciendo  sœcidi  luxu  fugiendisque 
barbaris  vestitus  sumplibus  tnaxime  elucet. 
S.  Carol.  ubi  sup.  de  Sacram.  Matrim.  Vide 
S.  Chrysost.  homil.  56  in  Gènes. 
Pourquoi  les  parents  doivent-ils  y  assister? 
Pour  montrer  que  le  mariage  est  légitime 
et  qu'il  se  fait  de  leur  bon  gré. 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


SS5 

Que  signifie  cet  appareil  de  la  parenté  ran- 
gé avec  tant  de  modestie? 

Il  luarquo  la  paix,  l'union  et  la  concorde, 
qui  se  doivent  rencontrer  entre  les  personnes 
mariées. 

Par  qui  doivent  être  présentés  aux  prêtres 
les  fiancés  ? 

Il  est  bien  à  propos,  comme  l'Eglise  le  dé- 
sire, que  ce  boicnl  les  parents  ou  autres  per- 
sonnes priées  pour  cela.  A  paronlilnis  vel 
paranywpltis.  ConcW.  Carthaq.  iv,c.  11. 

Que  signifie  celle  couronne  de  ruses,  ou  ce 
chapeau  de  fleurs ,  que  l'épouse  porte  sur  la 
tête? 

Cette  couronne  est  une  marque  de  la  vir- 
ginité qu'elle  doit  avoir  conservée  et  des  vic- 
toires qu'elle  a  remportées  sur  la  cliair. 
Idcirco  coronœ  imponuntur  capiti,  uî  victo- 
riœ  signa  sitil,  quod  scilicet  antea  libidini 
impenelrabiles,  ita  demum  cubiculum  inyre- 
dianlitr,  quia  scilicet  voluplale  superati  non 
sunt.  S.  Chrysost.  hom.  9  in  1  Cor.  m.  Ideo 
cliam  corona  ista  oiim  bencdiccbatur,  sic 
enim  in  veleribus  Lilurgiis  legilur  -.  Benedic, 
Domine,  annulum  istum,  et  coronam  islam,  ni 
sicut  annulas  circumdat  dit/ilum  hominis,  et 
corona  capul  :  ita  gralia  Spiritus  sancti  cir- 
cumdet  sponsum  et  sponsam,  ut  videant  fitios 
et  filias  usque  ad  tertiam  gcnerationem,  qui 
collaudenl  nomen  vivetilis  et  regnanlis  in  sœ- 
cula  sœculorum.  Amen. 

Céiémoiiies  quiacconipagneul  le  mariage. 

Quelles  sont  les  cérémonies  qui  accompa- 
gnent le  mariage ï 

La  bénédiction  de  l'anneau  et  de  la  pièce 
de  monnaie,  appelée  en  quelques  lieux  le 
Ireizain  (si  déjà  l'anneau  n'est  bénit),  les 
promesses  mutuelles  des  deux  parties  qui 
se  donnent  la  main  l'une  à  l'aulre,  et  la  bé- 
nédiction solennelle  que  leur  donne  le  pré- 
Ire,  leur  souhaitant  au  nom  de  la  sainle 
Eglise  une  heureuse  issue  ou  succès  favora- 
ble dans  leur  mariage. 

Pourquoi  est-ce  que  le  prêtre  bénit  cet  an- 
neau, et  le  donne  premièrement  à  l'époux. 

Pour  lui  témoigner  que  l'Eglise,  comme 
parlent  les  Pères,  scelle  et  cachelte  son 
cœur  par  ce  sacrement  afin  que  jamais  plus 
le  nom  ni  l'amour  d'aucune  aulre  femme  ne 
puisse  y  entrer,  tandis  que  celle-là  vivra,  la- 
quelle lui  a  élô  donnée.  D'où  vient  qu'an- 
ciennement les  cachets  étaient  gravés  du 
nom  et  de  l'image  des  per'^onnes  qui  se  ma- 
riaient. Unde  suffjriant  ad  cnarrondam  feli- 
citutem  huJHS  cunjuyii,  quod  Ecclesia  conci- 
liât, confirmât  oblatio,  et  obsiqnalum  angeli 
renunliant,  pater  ratumhabel?  'TertuUian.  lib. 
Il  ,id  Uxor.,  cap.  9. 

Pourquoi  l'époux  incontinent  après  remet- 
il  l'a7ineau  enlamain  de  son  épouse? 

Afin  que  réciproquement  elle  sache  que 
son  cœur  ne  doit  jamais  recevoir  d'affection 
pour  aucun  autre  homme,  tandis  que  celui 
que  Notre-Sl'igneur  vient  de  lui  donner  vi- 
vra en  terre.  Quod  annulas  a  nponso  sponsœ 
datur,  fit  Imc,  vel  propler  nmluœ  dilcclionis 
siijnum,  vel  propler  id  magis  ,  ut  eodeni  pi- 
gnore    eorum    corda  junyantur.    Uade   et 


ZH, 


quarto  annulas  diyito  inseritur,  ideo,  quia  in 
eo  vena  quœdam,  ut  ferlur,  sanguinis  ad  cor 
usque  pervenia!  (ce  que  les  médecins  pour- 
tant disent  être  faux).  Ibid.  lib.  n  de  div. 
OfGcio. 

Que  sir/ni  fie  donc  proprement  cet  anneau  t 

Il  signifie  l'amour  et  la  fidélité  inviolable 
que  se  doivent  le  mari  et  la  femme  l'un  à 
laulre,  et  on  n'en  donne  qu'un,  pour  mon- 
trer que  la  polygamie  est  défendue.  Anliquis 
non  amplius  una  dabalur,  ne  pluralilalis 
amorem  unicus  caperet.  S.  Isidor 

Pourquoi  se  met-il  à  la  main? 

Afin  que  les  personnes  mariées  l'ayant 
continuellement  devant  les  yeux  puissent  se 
souvenir  de  la  promesse  qu'ils  se  sont  don- 
née, et  comme  ressusciter  autant  de  fois 
qu'ils  le  verront,  la  grâce  qu'ils  ont  reçue 
au  sacrement  de  mariage. 

L'usage  des  anneaux  est-il  fort  ancien  au 
mariage?. 

Oui  :  nous  en  voyons  des  exemples,  non 
seulement  parmi  les  païens,  mais  même  en 
l'AncienTestament  parmi  les  Juifs,  et  aupara- 
vant, même  dans  la  loi  de  nature;  ainsi  voit- 
on  encore  à  présent  l'anneau  de  la  sainte 
Vierge  à  Pérouse  en  Italie,  celui  de  sainte 
Anne  à  Apte,  de  sainte  Ursule  à  Cologne,  et 
quantité  d'autres.  Paliar  quod  vis  (disait 
ïhamar  à  Judas)  si  dederis  mihi  arrhabonem. 
Ait  Judas  :  quid  pro  arrhabone  vis  libi  dari. 
Bespondit  :  Annulum  tuum.  Gènes,  xxxviii. 
Vide  Exod.  xxxv,  Isa.  i. 

Quelle  prière  fait  l'Eglise  à  Dieu  bénissant 
cet  anneau  ? 

Qu'il  lui  plaise  d'accorder  la  grâce  de  son 
Saint-Esprit,  afin  que  la  personne  qui  le  doit 
porter,  fortifiée  à  la  vue  de  cet  anneau, 
comme  d'une  arme  puissante,  puisse  résister 
à  toutes  les  tentations  de  l'ennemi  et  le  con- 
sidérer comme  un  gage  de  la  vie  éternelle  et 
de  l'amour  de  Jésus-Christ,  aussi  bien  que 
l'amour  de  sou  mari.  \'oilà  pourquoi  les  en- 
fants bien  nés  et  affectionnés  à  la  mémoire 
de  leur  mère  ont  coutume  de  garder  après 
sa  mort  l'anneau  qu'elle  a  porté  pendant  sa 
vie  comme  un  gage  de  sa  fidélilé,  et  pour  la 
révérence  de  la  bénédiction,  ne  le  oiélant 
pas  avec  des  choses  profanes.  Emilie  Spi- 
rilum  sanclum  paractitum  super  hune  annu- 
lum, ut  qum  illum  geslaverit,  sit  armata  vir- 
tute  cœleslis  defensionis.,  et  proficial  illi  ad 
œlernam  salutem. 

De  quoi  doit  être  fait  cet  anneau? 

H  fut  d'abord  de  1er  et  sans  pierre;  mais 
depuis  il  fut  d'or, au  rapport  de  Terlullien,  et 
maintenant  quelques  Manuels  demandent 
qu'il  soit  seulement  d'argent,  sans  aucune 
pierre  précieuse  ni  gravure.  Sit  unicus,  dit 
celui  de  Paris,  argenleus,  simplex,  absque  cœ- 
latura,  gemmis,  aut  lilleris  inscriplus. 

Prisca  videlicet  sœcula,  et  anliqui  rictus 
parcimoniam  ac  frugales  mores  designans. 
Alex.  lib.  Il  Génial,  dier.  c.  5. 

Aurum  de  malribus  nulia  norat,  prœter  in 
unico  digilo,  quem  sponsus  oppiynerasset 
pronubo  annula.  Tcitul.  in  .Vpolog.c.  6.  Vitio 
Pliu.  Hisl.  Naà.  lil>.  xxxyii 


82S 


MAR 


MAR 


-.25 


Que  signifie  cette  pièce  de  monnnie,  ou  trei- 
zain  que  le  mari  donne  à  son  épouse? 

!"  C'est  une  inarciiie  du  iluuuire  dunt  les 
parlies  sont  convenues,  que  les  lois  ap[)ell('nt 
pretium  virginilalis;  2°  c'est  pour  montrer 
qu'ils  entrent  en  communauté  réciproque  de 
biens. 

Pourquoi  hénil-on  cette  pièce  de  monnaie  f 

1°  Pour  prier  Dieu  qu'il  lui  plaise  donner 
la  bénédiction  nu  travail  dos  mariés  :  et  leur 
tloiiner  suffisance  des  choses  ten)porelles, 
d'où  vient  qu'en  certains  lieux  It^  préire,  en 
mettant  celte  pièce  de  u)onnuie  dans  la  main 
du  mari,  leur  dit  :  Laborcs  inanuum  veslra- 
rwn  manducabilis  ,  bcati  erilis,  et  bcne  vobis 
erit.  2°  Pour  apprendre  à  ceux  qui  se  ma- 
rient, qu'ils  doivent  faire  un  saint  usage  de 
leurs  biens,  et  ne  se  servir  que  dis  voies 
justes  et  légilinus  pour  en  acquérir. 

Pourquoi  treize  pièces  ou  trcizuin? 

En  l'honneur  de  Jésus-Christ,  sanctifica- 
teur du  sacrement,  dit  le  Manuel  d'Arras,  et 
de  ses  douze  apôtres. 

Que  signifie  cette  cérémonie  de  se  présenter 
la  niuin  l'un  à  l'autreî 

Pour  témoigner  par  là,  comme  par  un  ser- 
ment de  fidélité  inviolable,  l'amitié  qu'ils  se 
vont  jurer  l'un  à  l'autre. 

Pourquoi  présenlc-t-on  la  main  droite? 

Parce  (lu'elle  est  plus  lorte  et  plus  ferme 
d'ordinaire  que  la  gauche,  et  que  deux,  mains 
droites,  jointes  ensemble,  ont  été  chez  toutes 
les  nations,  le  symbole  et  le  hiéroglyphe  de 
la  fidélité;  d'où  vient  que  les  anciens  non- 
seulement  se  portaient  honneur  et  S(;  sa- 
luaient par  la  droite,  mais  avaient  coutume 
de  jurer  per  dexleram,  comme  le  siège  de  la 
fidélité  et  de  la  vertu. 

Pourquoi  le  mari  met-il  la  main  sur  celle 
de  son  épouse? 

Pour  montrer  :  1°  qu'il  esl  le  chef  de  la 
fenmic,  comuic  parle  l'Ecriture,  et  qu'elle 
lui  doit  élre  sujette;  2°  qu'il  doit  être  le  pre- 
mier à  garder  cette  fidélité,  et  en  montrer 
l'exemple.  Avec  quel  front,  dit  saint  Grégoire 
de  Nazianze,  voulez-vous  exiger  la  pudicité 
de  vos  femmes,  si  vous-mêmes  vivez  en  l'im- 
pudicitél  comment  leur  demandez-vous  ce 
que  vous  ne  leur  donnez  pas?  Voulez-vous 
qu'elles  soient  chastes,  comportez-vous  chas- 
tement envers  elles.  Et, comme  dit  saint  Paul, 
qu'un  chacun  sache  posséder  son  vaisseau 
en  sanctification  ;  que  si,  au  contraire,  vous- 
mêmes  leur  apportez  4es  friponneries,  quelle 
merveille  que  vous  ayez  du  déshonneur  eu 
leur  perte. 

D'où  vient  cette  cérémonie? 

On  peut  dire  qu'elle  est  aussi  ancienne 
que  le  monde,  puisque  dans  la  loi  même  de 
nature  nous  voyons  que  Ilaguel  mariant  sa 
fille  Sara  avec  le  jeune  Tobie,  chap.  vu, 
l'Ecriture  marque  qu'il  prit  la  main  droite 
de  sa  fille  et  la  présenta  à  Tobie;  d'où  nous 
pouvons  croire  que  cotte  cérémonie  est  dé- 
rivée, el  passée  au  christianisme. 

Que  font  les  époux  en  se  tenant  ainsi  la 
main  l'un  à  l'outre? 

Us  fout  les  promesses  solennelles  de  leur 
mariage  et  s'administrent  le  sacrement  l'un 


à  l'autre,  selon  l'opinion  commune,  par  la 

donation  el  l'aceeptalion  mutuelle  qu'ils  se 
font  de  leurs  corps  en  présence  du  curé  et  des 
témoins.  C  est  pourquoi  il  est  bon  que  le  pré- 
Ire  donne  avis  que  c'est  en  ce  moment  que 
Dieu  répand  la  grâce  du  sacrement  dans 
leurs  âmes  s'ils  sont  bien  disposés,  et  que 
s'ils  sentent  on  eux  quelque  chose  qui  puisse 
y  faire  obstacle,  ils  tâchent  au  moins  de  faire 
un  acte  de  contrition  avant  que  de  prononcer 
les  paroles. 

A  quoi  obligent  ces  promesses  î 

Ces  promesses  obligent  à  quatre  choses 
principales.  La  première  est  la  fidélité;  la 
seconde  l'amour  réciproque;  la  troisième  la 
chasteté  conjugale  ;  la  quatrième  l'éduca- 
tion des  enfants  dans  le  christianisme,  sous 
lesquelles  sont  comprises  la  communauté 
des  biens,  le  secours  et  les  assistances  uiu~ 
luellesjces  promesses  étaient  signifiées  par 
une  cérénaonie  que  l'époux  faisait  ancien- 
nement ,  d'étendre  son  manteau  sur  son 
épouse,  comme  il  se  voit  au  livre  de  Huth, 
chap.  m. 

Pourquoi  l'Eglise  oblige-t-elle  de  répomlr» 
ea-pressément  oui  à  la  demande  que  fait  le 
prêtre  aux  parties,  s'ils  ne  reconnaissent , 
confessent  et  jurent  par-devant  Dieu  et  en 
face  de  l'Eglise  de  prendre  un  tel  ou  un» 
telle  pour  époux  ou  pour  epoiif  ? 

Parce  que  le  mariage,  pour  être  légitime, 
doit  être  libre,  volontaire  et  sans  aucune 
contrainte,  et  le  consentement  si  exprès, 
qu'il  n'en  puisse  rester  aucun  doute,  d'où 
vient  qu'il  est  appelé  dans  les  saints  canons  : 
Volunlatis  Sncrameulum,  nisi  enim  voluntus 
propria  su/fragaterit,  et  vota  succurrerint, 
légitima  non  possunt  esse  conjugia.  Evaristus 
papa. 

Que  signifie  celte  cérémonie  qui  se  pratique 
en  certains  lietix  de  lier  les  mains  des  parités 
ainsi  jointes  avec  l'clole  ? 

C'est  pour  exprimer  encore  davantage 
comme  le  lien  de  niariage  est  indissoluble; 
car  comme  ce  sacrement  est  une  figure  do 
l'union  de  la  nature  humaine  avec  la  per- 
sonne du  Verbe,  el  que  l'étole  représente 
cette  humanité,  laquelle  ayant  une  fois  prise 
il  ne  quittera  jamais ,  cette  liaison  des  mains 
qui  se  l'ait  avec  l'étole  marque  à  ceux  qui 
se  marient  qu'ils  ne  peuvent  non  plus  se 
séparer  après  avoir  une  fois  consenti  au 
mariage,  que  l'humanité  de  Jésus-Christ  ne 
sera  jamais  séparée  de  la  personne  du  Verbe, 
depuis  qu'une  fois  il  s'en  est  revêtu:  car  qui 
a  l'ait  l'une  de  ces  deux  unions,  a  fait  p.ireil- 
lement  l'autre.  Qucmndmodum  enim  diciiur 
de  prima  quod  semel  assumpsil  nunquam  di- 
misit;  ita  de  secunda  dicitur:Quod  Deus  con- 
junxit,  homo  non  separet. 

Qu'opère  le  consentement  des  parties  en 
cette  parole,  oui? 

Le  même  effet  que  l'eau  et  les  paroles  au 
bapième;  car  c'est  en  ce  temps  que  se  pro- 
duit le  lien  sacré  et  inséi>arable ,  une  aug- 
mentation de  la  grâce  sanclifiante,  la  grâca 
conjugale  ou  sacramentale,  les  vertus,  les 
dons  du  Saint-Esprit  et  les  bénédictions  es- 
sentielles du  mariage. 


327 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


338 


Quelle  est  la  dernière  cérémonie  qui  accom- 
pagne la  célébration  du  mariage  ? 

G'esl  la  bénédiclion  solennelle  que  donne 
le  préire  au  nom  de  l'Eglise  par  ces  paroles  : 
Ego  conjungo  vos  in  mairimoniuin,  in  nomme 
Patris  t,  ei  Filii  et  Svirilus  saticli.  Amen. 

Pourquoi  le  préire  dit-il  ces  paroles^  puis- 
que le  sacrement  est  déjà  fait  et  le  lien  con- 
jugal produit  par  le  consentement  mutuel  des 
parties? 

Pour  montrer,  disent  les  Pères,  que  ce 
qui  vient  d'être  fait  en  terre  est  ratiGé  au 
ciel,  et  que  c'est  Dieu  qui  a  formé  ce  nœud 
indissoluble.  C'est  pourquoi  en  certains  lieux 
le  préire  comme  ministre  et  ambassadeur 
de  Jésus-Christ  use  encore  de  ces  termes  de 
l'institution  :  Quod  Deus  conjunxit,homo  non 
separet.  Et  de  là  vient  qu'on  appelle ,  malri- 
moniwnratum.  Obsignatwn  angeli  renunliant 
[id  est  sacerdotes) ,  pater  ralum  habet.  TcrtuU. 
lib.  II  ad  Uxor.  cap.9:Quod  in  ipsa  conjunc- 
tione  connubii  benedicunlur,  hoc  esta  Deo  in 
ipsa  prima  hominis  conjunctione  factum,  sic 
enim  scriplum  est  feciC  Deus,  etc.,  et  benedixit 
tos.  Hac  ergo  similitudine  fit  nunc  in  Ecclesia 
quod  faclum  est  in  paradiso.  Lib.  de  divin. 
Off.  cap.  9. 

'  Que  signifie  cette  bénédiction  qu'ajoute  le 
prêtre  à  ces  paroles?-  ,. 

Que  la  vie  conjugale  étant  instituée  de 
Dieu,  est  aussi  bénie  de  lui  :  Illa  benedictio 
quam  nupturœ  sacerdos  imponit,  apud  fidèles 
eujusdam  sacrilegii  instar  est ,  si  ulla  Irans- 
gressione  violetur.  Siricius  papa  epist.  1 , 
an.  580. 

D'où  cette  bénédiction  prend-elle  son  ori- 
gine ? 

De  celle  ,  dit  saint  Augustin  ,  que  Dieu 
donna  au  commencement  du  monde  à  Adam 
et  à  Eve  quand  il  leur  dil-.CresciCe  et  muUipli- 
eamini.  Ce  qui  a  dû  depuis  toujours  être  pra- 
tiqué comme  nous  voyons  dans  la  Genèse  , 
qu'lsaac  donna  sa  bénédiction  à  Jacub  qui 
s'en  allait  pour  épouser  une  femme,  et  dans 
le  livre  de  Tobie,  queRaguel  bénit Tobie  son 
gendre  et  sa  Glle  Sara,  qu'il  lui  donnait  en 
mariage. 

^  De  quelle  bénédiction  parle  VEglise  quand 
elle  prie  Dieu  qu'il  accomplisse  sa  sainte  bé- 
nédiction sur  ceux  qui  sont  présents  ? 

Elle  entend  parler  do  toute  sorte  de  biens 
temporels  et  corporels,  spirituels  et  éternels. 
Deus  Abraham,  et  Deus  Isaac,  et  Deus  Jacob, 
ipse  vos  conjungal,  impkatque  benedictio- 
nem  suam  in  vobis,  et  ego,  etc.  Rcspice,  Do- 
mine, super  hos  famulos  tuus  ,  ut  in  tua  vo- 
luntate  permaneant,  senescant,  et  multipli- 
centur  in  longitudinem  dierum. 

Qu'entendez-vous  par  ces  biens  temporels  ? 

C'est  une  sainte  et  heureuse  postérité  , 
une  paix  et  tranquillité,  non-seulement  dans 
la  famille  ,  mais  dans  la  ville  et  dans  le 
royaume  où  l'on  demeure,  les  commodités 
nécessaires  à  la  vie,  et  enOn  une  bonne  et 
heureuse  vieillesse,  qui  sont  tous  compris 
dans  le  psaume  CLvii  :  Beaa'  omnes  ,  qui  se 
récite  à  la  bénédiction  du  lit  où  il  est  dit  : 
llxor  tua  sicut  vitis  abundans  in  laleribus 
domus  tuœ.  Filii  tui  sicut  novellai  oliva- 


rum.,  de.  Benedicat  tibi  Dominus  ex  Sion, 
ut  videas  bona  Jérusalem  omnibtis  diebus  vitœ 
tuœ  :  et  videas  fiiios  filiorum  tuorum  pacem 
super  Israël. 

Qu'entendez-vous  par  ces  biens  spirituels? 

Les  grâces  pourpouvoir  s'entr'aimer  mu- 
tuellement pour  nourrir  et  élever  leurs 
enfants  selon  Dieu,  pour  supporter  tous  les 
travaux  et  les  peines  du  mariage;  et  enfin 
parce  moyen  pouvoir  arriver  à  la  gloire 
éternelle. 

Cérémonies  qai  suivent  le  mariage. 

Quelles  sont  les  cérémonies  qui  suivent  le 
mariage  f 

11  y  en  a  trois  'principales  :  1"  la  célébra- 
lion  de  la  messe  où  se  fait  l'offrande ,  où  se 
donne  le  voile  et  la  paix  ;  2*  le  festin  ;  3°  la 
bénédiction  du  lit. 

Est-il  commandé  d'entendre  la  messe  après 
avoir  reçu  le  sacrement  de  mariage? 
,  C'a  été  de  tout  temps  la  pratique  de  l'Eglise, 
que  le  pape  Evariste  entr'aulres  dans  le  pre- 
mier siècle,  etTertullien  dans  le  second,  sem« 
blent  insinuer  assez  clairement  dans  leurs 
écrits ,  dont  le  premier  même  assure  que 
cette  coutume  descend  de  la  tradition  des 
apôtres,  et  TertuUien  aussi.  Aliter  enim  legi- 
timum  non  fit  conjugium  nisi  ab  his  qui  super 
ipsam  feminamdominationem  habere  videntuf, 
et  a  quibus  custoditur,  uxor  petatur  ,  et  a  pa- 
rentibus,  et  a  propinquioribus  sponsetur ,  tt 
legibus  dicetur  et  suo  tempore  sacerdotaliter, 
ut  mos  est,  una  cumprecibus  et  obldtionibus  a 
sacerdote  benedicatur ,  etc.  Et  paulo  post  : 
Aliter  enim ,  ut  a  Palribus  accepimus ,  et  a 
sanctis apostolis  eorum  successoribus  traditum 
invenimus,  non  fit  matrimonium 

En  quelle  posture  les  mariés  doivenl-ils  en- 
tendre la  tnesse  ? 

A  deux  genoux,  hors  de  l'enclos  de  l'autel, 
etpendanticelle  tenir  l'un  et  l'autre  une  chan- 
delle ardente  en  la  main. 

Que  signifie  ce  cierge  allumé  ? 

1*  La  marque  d'innocence  et  de  la  virginité 
conservée  depuis  le  baptême,  ouau  moins  ré- 
parée par  la  pénitence.  2°  Il  les  avertit  de  se 
tenir  prêts  d'aller  au-devant  de  l'époux, comme 
dit  l'Evangile,  et  de  conserver  la  mémoire  de 
la  mort  dans  la  cérémonie  qui  semble  en  être 
la  plus  éloignée  ,  afin  de  pouvoir  pratiquer 
par  ce  moyen  ce  précepte  de  l'Evangile, 
l'empus  brève  est ,  reliquum  est  ut  qui  habent 
uxores  tanquam  non  habenles  sint 

D'où  cette  cérémonie  prend- elle  son  ori- 
gine ? 

Nous  en  voyons  la  pratique  parmi  les 
païens ,  qui  faisaient  porter  des  flambeaux 
allumés  devant  les  mariés,  qu'ils  appilaicnt 
tœdx  jugales ,  et  peut-être  que  les  chrétiens 
ont  changé  cette  coutume  superstitieuse, 
comme  plusieurs  autres  ,  en  une  cérémonie 
sainte  et  religieuse. 

Pourquoi  célèbre-t-on  le  saint  sacrifice  de 
la  messe  après  le  mariage  ? 

1°  Pour  confîrmalion  ,  dit  Tertullieu  ,  et 
vénération  plus  grande  de  ce  sacrement  ;  2° 
pour  rendre  par  ce  moyen  les  promesses  qui 
y  out  été  faites,  plus  saintes  et  inviolables, 


B29 


MAR 


MAR 


SM 


étant  comme  scellées  du  sang  du  Fils  de 
Dieu;  ."}•  pour  couronnrr  cl  accomplir  la 
grâce  du  mariage,  par  la  parliripntion  à  ce 
divin  sacrement  (qui  pour  ce  sujet  est  appelé 
toleixis,  id  est  cnntmmutio  mnius  gratiœ) 
sinon  réelle  et  efTective,  comme  il  se  faisait 
autrefois,  au  moins  spirituelle. 

N'y  a-t-il  point  encore  quelque  aulre 
raison? 

Oui,  et  plus  considérable  que  les  autres, 
ce  qui  est  principalement  pour  faire  conn.iî- 
Ire  que  le  mariage  des  chrétiens  est  à  bon 
droit  nommé  p.ir  l'apôtre  un  grand  sacre- 
ment en  Jésus-Christ  et  en  i'Kg'.ise. 

Comment  est-ce  que  le  sacnfirr  de  In  messe 
tioui  fait  entrer  m  connaissance  de  la  sainteté 
et  l'excellence  du  mnria(je? 

En  ce  que  la  messe  est  une  représentation 
très-naïve  du  sacrifice  de  la  croix,  où  Notre- 
Seigneor  a  consommé  très-parfailemcnl  l'al- 
liance très-étroile  et  toute  mystérieuse  qu'il 
était  venu  contracter  avec  l'Eglise,  Inquelle 
il  avait  commencée  dès  son  entrée  au  monde, 
quand  il  épousa  la  nature  humaine  dans  le 
sein  virginal  de  Marie;  il  en  sortit  ensuite  : 
Tanqi  am  ^ponsus  de  ihaliimo  sua,  il  se  ren- 
dit visible,  et  conversa  parmi  les  hommes. 
Voilà  pourquoi  saint  Jean  dit  :  Sciens  Jésus 
quoniam  omnia  consummatn  sunt  ,  et  cum 
nccvpisset  acetum ,  dixit  :  consummaliim 
est,  scilicet  tnatrimonium  tneuin  cum  Ec- 
clcsia. 

Que  signifie  l  offrande  que  font  les  nouveaux 
mariés  ? 

i°  Que  l'étal  du  mariage  n'a  pas  seulement 
été  béni  et  approuvé  de  Dieu,  mais  de  plus, 
que  c'est  une  hostie  agréable  et  de  bonne 
odeur  aux  yeux  de  la  divine  majesté,  si  on 
en  use  comme  il  faut.  2°  Qu'ils  reconnaissent 
que  tout  le  succès  et  le  bonheur  de  leur  ma- 
riage ,  soit  pour  les  devoirs  de  l'un  envers 
l'autre,  soit  pour  la  prospérité  dans  les  biens 
temporels,  vient  de  lui,  comme  étant  la  source 
de  loui  les  biens. 

Cette  cérémonie  est-elle  fort  ancienne? 

Oui  :  car  le  pape  Nicolas,  qui  vivait,  il  y  a 
huit  cents  ans,  en  fait  mention  comme  d'une 
chose  pratiquée  de  tout  temps  dans  l'Eglise. 
Nostrates  tam  mares  quam  feminœ  non  li- 
gaturam  auream  vel  argenteam  ,  aut  ex  quo- 
libet métallo  composilam  ,  quando  nuptialia 
fœdera  contrahunt,  in  capitibus  déférant,  sed 
post  sponsalilia  fœdera  quœ  futurarum  sunt 
nuptiarumpromissio ,  fœderaquoque  consenstt 
eorum  qui  hœc  contrahant  et  horum  in  quo- 
rum potestate  stmt  celebrantur  :  et  poslr/uam 
arrhis  sponsam  sibi  sponsus  per  digitum  fidei 
annula  insignitum  desponderit,  doiemque  u  tri- 
que placilam  sponsus  ejus  scriplo  ,  pactum 
hoc  continente ,  coram  invilatis  ab  utraque 
parte  tradiderit ,  aut  mox  ,  ntU  aplo  tempère 
ad  nuptialia  fœdera  perducuntur ,  et  primum 
in  ecclesiam  Domini  cum  oblationibus  quas 
offerre  debent  Deo  per  sacerdotis  lïianum  sta- 
tuuntur,  sicque  demum  benedictionem  et  ve- 
lamen  cœleste  suscipiunt. 

Que  signifie  le  voile  qu'on  étend  sur  la  tête 
dts  mariés  ,  pendant  la  messe  ,  à  ces  mots  de 
canon,  Nohis  quoque  peccatoribus,  ou  comme 
Dictionnaire  des  Rites  sacrés.  II. 


1/  se  fait  en  d'autres  diocèses  après  l'oraison 
dominicale,  devant  que  le  prêtre  ait  dit,  Amea 
libéra  nos,  ou,  s<ion  d'autres  encore,  immé- 
dialeiiient  devant  la  poslcommunion. 

11  signifie  deux  choses  principales  :  1°  Selon 
Tertullien  ,  S.  Isidore,  et  quantité  d'autres, 
expliquant  S.  Paul,  la  soumission  de  la 
femme  à  son  mari;  2' selon  S.  Ambroise, 
que  les  compagnes  du  mariage,  et  les  plu» 
précieux  ornements  d'une  femme  ,  sont  la 
pudeur  et  la  modestie.  \  elamm  feminarum 
jugnm  est:  hue  spectavit  Apostolus  cum  dicit: 
Débet  mulier  habcre  potestatem  super  caput 
(vel  ut  alii  Icgunt  velamen,  licei  mcliores  co- 
dices  leganl  potestatem).  Potestas  autem  hic 
significat  imperium  et  auctoritatem  non  mu- 
lieris  ,  sed  ipsius  viri  in  mulierem.  Terlull. 
lib.  de  Veland.  Virgin.,  cap.  17.  Quod  eœdem 
feminœ  dum  marilando  velantur,  scilicet  ut 
noverint  per  hœc  se  viris  suis  esse  subjeclas  et 
humiles,  tinde  ipsum  velamen  vulgo  mavortem 
vacant,  id  est,  Martem,  quia  signum  mnrtia- 
lis  diijnitatis  est  in  eo.  Caput  enim  mulieris 
vir  est.  Licet  proinde  velentur  dum  nubunt  ut 
verecundiam  mulieris  agnoscant,  quia  jam  se- 
quitur  inde  quod  pudeat.  Unde  Hebecca  cum 
adsponsum  duceretur,  ut  eum  ipsa  conspexit, 
salulationem  vel  ascula  non  sustinuit  ,  sed 
statim  sentiens  quid  esset  futura,  pallio  caput 
velavil.  Hinc  et  nuptœ  dictœ,  eo  quod  vutlus 
suas  vêlent  :  obnubere  enim  aperire  dicitur, 
unde  et  nubes  dictœ,  eo  quod  œthera  obtegant. 
S.  Isidor.  1.  deEccles.olT.,  cap.  'J.  Nubenlium 
capita  velari  consuevisse  nonnulli  scribunt, 
ut  se  maritis  obnoxias  perpétua  futuras  intel~ 
ligerent,  ac  proinde  humitilatem  prœstarent. 
Calius  lect.  Antiq.,  lib.  xxviii,  cap.  15.  Cum 
veniret  Rebecca ,  vidit  Isaac  deambulantem, 
cui  duceretur  uxor,  et  caput  obnubere  suum 
cœpil,  docens  verecundiam  innuptiis prœire 
debere.  Inde  enim  et  nuptiœ  dictœ  quod  pudo- 
ris  gratia  puellœ  caput  obnuberent.  S.  Ambr. 
1.  de  Abraham,  cap.  9. 

N'y  a-t-il pointencorequelqueautreraison? 

Saint  Ambroise  en  ajoute  encore  une  troi- 
sième ;  disant  que  ce  voile  étendu  sur  les 
personnes  mariées  marque  les  soins  et  les 
embarras  du  mariage,  qui  comme  une  grosse 
et  pesante  nuée  ,  viennent  fondre  et  se  dé- 
charger sur  leurs  têtes.  Nubes  itaque  sunt, 
et  graves  nubes  quœ  nupserint ,  namque  a  nu- 
bibus  verbum  nubentium  tractum  arbitror. 
benique  operiuntur  et  nubes  cum  acceperint 
ntipturœ  velamina  ;  et  vere  graves  nubes  ,  su- 
stinent  sarcinam  malrimonii.  Idem  in  exhort. 
ad  Virgin. 

Quelques-uns  apportent  encore  une  rai- 
son qui  estquece  voile  signifie  la  protection 
de  la  grâce  divine,  à  l'ombre  de  laquelle  les 
mariés  seront  préservés  de  tout  ce  qui  pour- 
rail  préjuJicier  à  la  sainteté  et  postérité  de 
leur  alliance. 

Comment  ce  voile  est-il  appelé  chez  les  Pères  f 

Les  uns  le  nomment  velamen  sacerdotale, 
d'antres  velamen  cœleste,  d'autres  encore, 
flammeum  nuptiale,  et  le  Manuel,  velamen 
sacrum;  chez  les  Hébreux,  legumenlum,  Mm- 
bella,  c'est-à-dire  une  espèce  de  dais. 

Pourquoi  est-il  appelé  sacerdotale? 
11 


8S1 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


355 


Parce  qu'il  se  donne  par  le  prCilre. 
Pourquoi  cœleste? 

Parce  que,  (lit  la  Glose,  il  signifie  quelque 
chose  de  céleste  et  de  spirituel,  telle  que  la 
subjection  de  la  fcname  au  mari,  qui  est  du 
droit  divin;ou  bien  céleste,  c'est  à-dire  ec- 
clésiastique, dit  le  même,  à  cause  que  ce 
Toile  est  d'institution  ecclésiastique. 

D'où  vient  la  première  institution  de  ce 
voile? 

Saint  Ambroise  l'a  fait  descendre  de  la  loi 
de  nature,  oii  Rebecca,  voyant  Isaac,  à  qui 
elle  était  mariée, elle  commença  dcsecouvrir 
et  voiler  le  visage,  pour  montrer,  dit-il,  que 
la  pudeur  doit  toujours  devancer  le  mariage. 
Coput  suum  obnubere  cœpit,  docens  verecun- 
diam  in  nupliis  prœire  debere.  Le  même  a 
encore  été  observé  parmi  les  Gentils,  où, 
comme  marque  Terlullien,  les  femmes  étaient 
menées  voilées  à  leurs  maris.  Etiam  apud 
Ethnicos  velatœ  ad  virum  ducunlur.  Lib.  de 
Vel.  Virg.,cap.  11. 

Ce  voile  ne  regarde  donc  précisément  que  la 
femme? 

Non,  à  proprement  parler;  néanmoins  on 
ne  laisse  pas  de  l'étendre  aussi  sur  le  mari 
pour  montrer,  1%  comme  dit  saint  Isidore  , 
qu'il  doit  avoir  grand  égard  à  la  pudeur  do 
sa  femme,  et  traiter  son  corps  avec  honneur 
et  respect,  suivant  en  cela  le  précepte  de  l'A- 
pôlre;  2°  qu'il  prend  pari  aux  fardeaux  du 
mariage. 
Quelles  prières  fait  alors  l'Eglise? 
Elle  en  fait  de  générales  pour  les  deux  en- 
semble, et  de  particulières  qui  regardent  seu- 
lement la  femme. 

Que  demande-t-elle  pour  tes  deux? 
Qu'il  plaise  à  Dieu,  comme  l'auteur  et  le 
sanctificateur  du  mariage,  d'unir  leurs  cœurs 
et  leurs  esprits ,  et  de  leur  donner  une  véri- 
table et  sincère  affection  lun  pour  l'autre. 
El  pour  la  femme  ? 

Que  le  joug  qu'elle  s'impose  par  le  ma- 
riage lui  soit  un  joug  d'amour  et  de  paix,  que 
ce  soit  en  la  vue  de  Jésus-Christ  et  selon  ses 
desseins  et  ses  intentions  qu'elle  se  marie; 
qu'elle  imite  en  ses  mœurs  l'exemple  des 
femmes  saintes  et  vertueuses  de  l'Ancien 
Testament;  qu'elle  soit  agréable  et  aimable 
à  son  mari  comme  une  Ruchel  ;  sage  comme 
une  Rébecca  ;  fidèle  comme  Sara  ;  (jue  l'ange 
prévaricateur  n'ait  aucune  pari  en  ses  ac- 
tions; qu'elle  demeure  dans  une  observance 
continuelle  des  couunandements  de  Dieu  ; 
qu'elle  fuie  toutes  sortes  d'attouchements 
illicites  ou  dangereux;  qu'elle  soit  recom- 
niandable  par  sa  gravité,  vénérable  par  sa 
pudeur,  et  instruite  des  choses  divines; 
qu'elle  soit  heureuse  dans  sa  postérité; 
qu'elle  ail  une  innocence  et  une  chasteté  à 
l'épreuve,  et  qu'elle  puisse,  parées  moyens, 
se  rendre  digne  de  la  compagnie  des  saints 
dans  le  ciel. 

Pourquoi  est-ce  que  ce  voile  ne  se  déplie 
point  sur  les  femmes  veuves  ni  sur  celles  qu'on 
sait  s'être  abanilonnées  à  d'autre  qu'à  celui 
qu'elles  épousent? 

Parce  que,  pour  lors,  les  significations  du 
voile  n'ont  point  de  lieu  en  ces  pcrsonues-Ià, 


l'Eglise  ne  considérant  que  les  rierges,  c'est- 
à-dire  celles  qui  ne  se  sont  jauiais  mariées 
dans  cette  cérémonie,  à  cause  du  rapport 
qu'elles  ont  avec  l'union  du  S  erbe  incarné, 
qui  n'a  jamais  eu  et  n'aura  jamais  qu'une 
épouse  toute  vierge. 

Pourquoi,  après  cette  bénédiction  solennelle, 
porle-t-on  la  paix  aux  nouveaux  mariés? 

1°  On  pourrait  dire  que,  comme  autrefois, 
ceux  qui  participaient  au  sacrifice  de  la 
messe,  recevaient  auparavant  le  baiser  de 
paix  ;  ainsi  les  nouveaux  mariés  étant 
obligés  de  communier  à  la  messe,  sinon 
réellement  comme  autrefois,  au  moins  spi- 
rituellement, on  leur  donne  pour  cela  le  bai- 
ser de  paix.  2°  Ce  baiser  de  paix  se  donne 
principalement  pour  marquer  avec  quel  soin 
ils  doivent  eniretenir  l'union  ,  la  paix  et  la 
bonne  intelligence  dans  leur  mariage,  la- 
quelle, au  dire  du  Saint-Esprit,  est  la  chose 
la  plus  agréable  à  Dieu  et  aux  hommes,  qui 
se  puisse  imaginer  ,  et  sans  quoi  le  mariage 
n'est  qu'un  enfer  commencé.  In  tribus  pla- 
eitum  est  Spiriltii  weo ,  qum  sunt  probnta  co- 
ram  Dco  et  hominibus ,  concordia  fratrum, 
et  amor  pro.rimorum ,  t  rir  et  mulier  sibi 
conseniientes. 

Pourquoi  reçoit-on  la  paix  premièrement 
du  prêtre  ? 

Pour  montrer  qu'ils  doivent  attendre  cette 
paix  de  Jésus-Christ,  représenté  par  le  pré- 
Ire,  et  qu'ils  ne  peuvent  jamais  être  unis  en- 
tre eux  s'ils  ne  le  sont  premièrement  avec 
Dieu,  qui  est  le  vrai  prince  de  paix,  comme 
le  diable  est  le  prince  du  désordre. 

Qui  est-ce  qui  doit  recevoir  et  porter  la 
paix? 

Les  anciens  Rituels  ordonnent  que  ce  soit 
le  mari  qui  la  reçoive  du  prêtre,  et  la  donne 
à  son  épouse  :  et  que  le  clerc  la  prenne  sem- 
blablement  du  prêtre  et  la  donne  au  peuple; 
mais  d'autres,  plus  récents,  ordonnent  que 
ce  soit  le  ministre  qui  la  porte  à  tous  les 
deux. 

Pourquoi  le  mari  doilil  aller  prendre  lui- 
même  la  paix  pour  la  donner  à  son  épouse? 

C'est,  1°  pour  montrer  que  c'est  à  lui , 
comme  le  chif  de  la  famille,  à  procurer  et 
maintenir  la  paix  par  toules  les  voies  possi- 
bles ;  2°  pour  lui  apprendre  qu'il  doit  souf- 
frir avec  grande  compassion  les  infirmités  de 
la  femme,  la  paix  et  la  patience  étant  le  plus 
souverain  moyen  d'y  parvenir. 

Y  a-t-il  encore  quelque  autre  cérémonieT 

11  reste  la  bénédiction  particulière  que  leur 
donne  le  prêtre  après  Ile  missa  est,  et  aupar- 
avant que  de  donner  la  bénédiclioa  ordi- 
naire au  peuple  (ce  qui  pourtant  n'est  point 
en  usage  en  tous  les  diocèses). 

Que  contient  cette  bénédiction? 

Plusieurs  beaux  souhaits  que  l'Eglise  fait 
alors  pour  les  nouveaux  mariés,  savoir, 
qu'il  plaise  à  Dieu  d'accomplir  en  eux  sa 
sainte  bénédiction, afin  qu'ilsvoient  croître  et 
multiplier  leurs  enfanis  jusqu'à  la  troisiètne 
et  quatrième  génération,  et  i|u'ils  puissent 
après  cela  jouir  de  la  gloire  éternelle. 

Ne  reste-t-it  pas  de  la  cérémonie  à  faira 
avant  que  de  sortir  de  l'église? 


535 


MAR 


MAR 


.13i 


Antrerois  on  b6nissni(  nprès  la  messe  du 
pain  et  du  vin,  que  l'on  distribuait  aux  nou- 
Te.iux  mariés,  lesquels  on  f.iis.iil  boire  dans 
utio  mc^me  coupe;  ce  qui  se  fait  encore  en 
certains  lieu'x. 

D'iiïl  vient  celte  cérémonieT 

Klle  peut  avoir  pris  son  origine  des  Hé- 
breux; car  il  est  rapriorté  dans  leur  bré- 
vi.iire,  que  :  Qui  prœest  henedictioni,  S'imit 
calieem  vini,  et  liis  rerhis  benedicit  :  Benedi- 
clus  es.  Domine  Deus  nosler,  rex  sœntli,  qui 
creax  fructinn  ritis;  benrdictus  es,  l'omine 
Dnts  nosler,  rex  sœcidi,  qui  sanclosreddidisti 
nos  prœceptis  tuis;  et  henedictus  es.  Domine, 
qui  snnctum  efjicis  Israelem  per  thalnmum 
covjiii/alem  et  consecrationes  conjugales.  Hoc 
recitnlo  gusiat,  deinde  porrigit  sponso  et 
sponsœ. 

Jtrt  servalur  npud  Anglos ,  spnnsa  enim 
pnstqiKim  benedixerit  sacerdos  in  trmplo  ,in- 
cipil  ljibere,tponso  et  reliqnis  aslnntilius  idem 
moT  fiicientibus.  Polyd.  Virgil.,  Hb.  de  Invent, 
reruin. 

Que  signifie  celte  cérémonie? 

1°  L'union  extrême  qu'ils  doivent  avoir 
entre  eux,  représentée  par  l'union  des  di- 
vers grains  de  blé  et  de  raisin,  pour  faire  un 
même  pain  ou  même  breuvage;  2°  la  com- 
munauté des  biens  temporels,  figurée  encore 
par  le  pain  et  le  vin,  qui  sont  les  principaux 
soutiens  de  la  vie  ;  3'  les  plaisirs  et  les  déplai- 
sirs, les  joies  et  les  tristesses,  les  consola- 
lions  et  les  fâcheries  représentées  par  la 
coupe  dans  laquelle  ils  boivent  ensemble, 
qui  leur  sont  communes. 

Reste- t-il  encore  quelque  chose  à  faire  dans 
l'Eglise? 

Il  y  a  certains  lieux  où ,  après  toutes  ces 
cérémonies,  le  prélre  Irur  reeommande  de 
demeurer  en  chasteté  ce  jour-là  ,  aux  jours 
de  jeûne  et  de  fêles  principales,  de  se  garder 
la  fidélité  l'un  à  l'autre ,  de  s'entr'aimer 
clirôlienncnirol  et  de  vivre  dans  la  crainte 
de  Dieu;  il  ne  laul  jamais  onielirccc  derniiT 
avis,  soit  qu'on  fasse  celte  petite  exhorta- 
lion  devant  le  mariage,  à  l'issue  de  la  mes>e, 
ou  (ont  au  moins,  comme  d'autres  veulcni, 
à  la  bénédiction  du  lit  :  après  quoi,  en  cer- 
tains lieux,  les  nouveaux  mariés  vont  baiser 
l'auiel. 

Que  signifie  ce  baiser  d'autel? 

Le  eonsenicment  que  donnent  les  mariés 
à  tout  ce  qui  leur  a  été  prescrit  par  le  prê- 
tre de  la  part  de  Jésus-Clhrisl,  représenté  à 
l'autel. 

Quelle  est  la  seconde  chose  qui  se  fuit  après 
le  maringe  et  après  être  sorti  de  l'église  ? 

C'est  le  festin  qui  se  fait  entre  les  parents, 
les  alliée  et  les  voisins. 

Que  signifie  ce  festin  plein  de  réjouissance? 

C'est  une  représenlalion  de  la  joie  spiri- 
tuille  de  tous  ceux  qui  sont  appelés  aux 
noces  de  l'Agneau ,  c'est-à-dire  de  Jésus- 
Chrisl  avec  l'Église  ,  desquelles  il  est  parlé 
en  saint  Luc  et  dans  l'Apocalypse;  ce  qui  doit 
bien  obliger  ceux  qui  y  assistent  de  sr  com- 
porter en  sorte  que  rien  ne  s'y  passe  qui 
puisse  leur  interdire  l'entrée  de  ce  festin 
éternel  préparé  aux  élus.  Homo  quidam  fecil 


cmiam  tnagnnm  et  vocnvit  multos.  Lnc.  xjv. 
Siinile  est  regnum  cœlurnm  liomini  régi,  qui 
fecit  nupii  is  filio  suo ,  et  misit  serras  suos 
vocnre  invilaios  ad  tiuptius.  Matlh.  xxu. 
i  enerunt  nuptiœ  agni,  et  uxor  ejus  prœpara- 
vit  se  :  heali  qiti  ad  cœnam  nuptiarum  Agni 
vocnti  sunl!  Apoc.  ix. 

Quelles  doivent  être  ces  réjouissances  aux 
noces  des  chrétiens? 

Pour  correspondre  au  mystère  qu'elles 
signiûent ,  elles  doivent  être  toutes  saintes 
sans  excès  de  bouche,  sans  paroles  ou  chan- 
sons déshonnêles,  mais  prises  comme  en  la 
présence  de  Dieu,  et  en  action  de  grâces  de 
ce  que  les  mariés  ont  été  honorés  de  la 
réception  d'un  si  grand  el  si  saint  sacrement 
que  celui  de  mariage. 

Depuis  quel  temps  fait-on  des  réjouissances 
aux  noces? 

De  tout  temps,  non-seulement  parmi  les 
chrétiens  mais  même  parmi  les  païens  et 
chez  les  Juifs  :  ainsi,  Jacob  épousant  Rachel, 
vocniis  multis  amicorum  turbis  ad  conviciwn 
fecit  lutpiias;  ainsi  Uaguel,  en  mariant  sa 
fille  Sara  au  jeune  Tobie,  epulati  sunl  bene- 
dicenles  tieum.  Tob.  vu. 

Moribns  et  legibus  scitum  est  ut  nuptiis 
epulum  fiai,  tum  nuptiales  dcos  ut  veneren- 
tur,  lum  ni  prn  tcslimoniis  id  sit  convivis 
quod  ntiptis  placeant  suœ  nuptiœ.  Athenaeus. 

D'où  vient  donc  que  les  saints  Pères  invec- 
tivent si  fort  contre  les  festins  des  noces? 

Quand  les  Pères  agissent  contre  les  festins, 
ce  n'est  pas  qu'ils  en  improuvent  les  réjouis- 
sances honnêtes  ;  mais  ils  en  condamnent 
seulement  les  abus  et  les  suites  funestes  , 
qui  d'ordinaire  en  arrivent  :  lesquelles,  parce 
qu'il  est  très-difficile  d'éviter,  il  vaudrait 
mieux  souvent  s'en  priver  tout  à  fait,  ou  du 
moins  ne  faire  ces  réjouissances  qu'entre 
ceux  de  la  famille  et  sans  bruit. 

De  la  bénédiaioo  du  lit. 

Quelle  est  la  troisième  et  dernière  cérémonie 
après  le  mariage? 

C'est  la  bénédiction  du  lit. 

Pourquoi  se  fuit  cette  bénédiction  ? 

V  Pour  éloigner  tous  les  esprits  impurs,  et 
munir  les  nouve.iux  mariés  contre  la  malice 
de  Satan,  qui  s'efforce,  par  tous  les  moyens, 
de  troubler  leur  repos  et  leur  salut,  jusqu'à 
empêcher  quelquefois  l'usage  du  niari.ige. 
2*  Pour  réprimer  l'ardeur  de  la  concupis- 
ceiici',  afiu  que  les  mariés  se  servant  di^ 
mariage  dans  les  termes  d'une  modestie 
vraiment  chrétienne,  et  comme  des  enfants 
de  saints,  ils  rendent  leur  couche  sans  tache, 
coiiiuie  dit  l'Ecriture,  el  ne  déshonoreiii  ja- 
mais une  conjonction  si  sainte  :  Honorabile 
connubium  in  omnibus  el  thorus  immacuta- 
tus.  Ad  Uebrœos,  xiii. 

D'où  apprenons -nous  que  l'esprit  mahn 
s'oppose  quelquefois  à  l'accomplissement  et  à 
la  ciiastelé  du  mariage? 

Du  livre  de  Tobie,  où  nous  voyons  que  le 
démon  derinipudicité,  nonmié.Vsmodée, avait 
égorgé  les  sept  premiers  maris  que  Sara 
avait  épousés  ;  lequel  fui  lié  e(  garrotté  par 


355 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


33(5 


l'ange  Raphaël,  of  relégué  au  déserl  le  jour 
qu'elle  se  maria  avec  Tobie. 

Que  signifie  cette  cérémonie  ? 

Que  (out  ainsi  que  la  puissance  du  démon 
fut  arrêtée  par  l'ange  Raphaël,  et  par  les 
oraisons  de  ces  deux  jeunes  mariés,  el  qu'il 
n'eut  plus  de  force  de  leur  faire  du  mal  :  de 
même  par  la  bénédiction  des  prêtres,  qui 
sont  les  anges  visibles,  ainsi  appelés  dans 
l'Ecriture,  el  par  les  prières  des  mariés,  les 
efforts  du  malin  esprit  sont  énervés  el  rendus 
inutiles  et  sans  effet. 

D'où  vient  donc  que  Dieu  permet  quelque- 
fois même  après  cette  bénédiction,  que  sem- 
blable malheur  arrive? 

C'est  en  punition  de  leur  infidélité  nu  de 
leurs  incontinences  passées,  ou  de  l'affection 
brutale  avec  laquelle  ils  se  sont  approchés 
du  mariage. 

N'y  a-t-il  point  d'autre  raisoti  de  cette  bé- 
nédiction? 

On  pourrait  dire  encore  qu'elle  se  fait 
pour  mettre  par  là  les  fondements  d'une 
sainte  amitié,  et  pour  montrer  que  tout  doit 
être  plein  de  bénédiction  chez  les  chrétiens, 
chambre,  lit,  meubles,  enfants,  etc.,  et  que 
le  diable  n'y  doit  avoir  aucune  part. 

En  quel  temps  se  doit  faire  celte  bénédiction? 

Le  matin  après  la  célébration  du  mariage, 
ou  du  moins  l'après-midi  avant  le  soupor, 
en  présence  seulement  du  père  et  de  la  mère, 
et  de  deux  ou  trois  personnes  d'honneur,  et 
les  plus  sérieuses  de  la  compagnie,  sans  y 
souffrir  de  jeunesse,  remettant  plutôt  de  la 
faire,  si  l'on  y  prévoit  qu'il  en  doive  arriver 
du  bruit  ou  du  scandale. 

Que  doit -on  observer  en  cette  cérémo- 
nie? 

Après  que  les  assistants  ont  été  instruits 
de  l'iniportancc  de  cette  bénédiction ,  le 
prêtre  revêtu  de  surplis  et  d'étole  blanche, 
accompagné  d'un  clerc,  après  avoir  jeté  de 
l'eau  bénite  aux  nouveaux  mariés  qui  de- 
meurent debout  auprès  du  lit,  il  récite  l'o- 
raison Visita  quœsumus,  puis  le  psaume 
Kenii  omnes  qui  timent  Dominum  :  Après 
quoi  il  prie  Dieu  de  bénir  ce  lit,  et  verser  ses 
grâces  et  faveurs  particulièrement  sur  ceux 
qui  sont  présents,  afin  de  pouvoir  demeurer 
dans  une  étroite  observance  de  ses  comman- 
dements et  de  son  saint  amour,  et  par  ce 
moyen  arrivera  une  sainte  et  heureuse  vieil- 
lesse. 

j'ourquoi  l'Eglise  se  sert-elle  plutôt  de  ce 
psaume  que  d'iin  autre  ? 

({)  Pic  V,  Imlles  Qmcl  a  uobis,  du  ajuiliel.  toG8,  et  Su- 
premi  omnipnlcmis  Dei,  du  S  avril  1371. 11  se  préseiile  ici 
une  question  très-iniporlaiilo  :  l'eut-o»  obtenir  les  indul- 
gences susdites  en  récitant  l'otlice  de  la  Vierge  d'après  un 
bréviaire  quelconque  ?  D'abord  il  est  clair  par  ce  qui  pré- 
cède qu'il  faut  consulter  les  rubriques  du  bréviaire  ro- 
main pour  savoir  il  quels  jours  l'indulgence  est  de  cent 
jours,  et  à  quels  jours  elle  est  de  cinquante.  Hais  ne  faut- 
il  uas  aussi  se  servir  d'un  bréviaire  approuvé  par  le  saint 
siège?  Il  semble  que  la  réponse  ne  saurait  élre  douteuse 
pour  quiconque  sait  bien  que  le  même  pape  Pie  V,  dans  la 
même  bulle  qui  concède  cette  indulgence  ,  abolit  tous  les 
bréviaires  différents  du  romain,  même  ceux  que  les  évo- 
ques ont  publiés  dans  leurs  diocèses,  excepté  seulement 
ceux  qui  étaient  approuvés  ou  ea  usage  depuis  pins  de 
deux  cents  ans.  Peut-on  croire  qu'il  ait  encouragé  par  des 
iodulgences   un    usage  qu'il  réprouve    expressément  ? 


Parce  que  les  biens  et  les  obligations  da 
mariage  y  sont  plus  nettement  exprimés. 
Cardans  le  premier  verset,  le  prophète  royal 
fait  voir  que  le  commencement  de  tout  bien 
est  la  crainte  de  Dieu,  et  que  quiconque  veut 
bâtir  sa  famille  sur  des  fondements  solides, 
doit  nécessairement  commencer  par  là  pour 
y  réussir.  Dans  le  second,  il  montre  l'obli- 
gation qu'ont  les  hommes  de  travailler  et 
vivre  de  leur  propre  travail,  s'ils  veulent  être 
heureux  et  que  touie  chose  leur  succède. 
Dans  le  troisième,  décrivant  ce  bonheur  en 
particulier,  il  leur  promet  une  postérité 
nombreuse,  insinuant  en  passant  par  ces 
paroles,  m  lateribus  domus  tuœ,  l'obligation 
de  la  femme  à  demeurer  dans  la  maison, 
pendant  que  le  mari  est  occupé  au  dehors, 
et  y  travailler  selon  ses  forces.  Dans  le  qua- 
trième, il  fait  voir  que  ce  n'est  point  assez 
d'avoir  des  enfants,  mais  qu'il  les  faut  élever 
et  cultiver  avec  un  plus  grand  soin  qu'on  ne 
fait  de  ces  jeunes  plantes  qui  sont  si  belles 
et  si  agréables  à  la  vue  et  dont  on  espère  de 
beaux  et  bons  fruits,  enseignant  au  mari 
par  ces  paroles  :  In  circuitu  mensœ  tuœ,  que 
s'il  veut  jouir  de  la  bénédiction  du  mariage, 
il  doit  éviter  les  tavernes  et  cabarets,  les 
dépenses  superflues  et  les  prodigalités  ,  les 
jeux  el  l'oisiveté ,  et  partager  avec  sa  femme 
el  ses  enfants,  qu'il  est  obligé  de  nourrir,  ce 
qu'il  peut  avoir  et  acquérir  de  son  travail. 

Et  enfin  dans  les  trois  derniers  versets  il 
confirme  et  répète  ce  qu'il  avait  promis  au- 
paravant, ajoutant  à  ces  bénédictions  tem- 
porelles les  bénédictions  spirittielles  et  éter- 
nelles :  Benedicat  te  Dominas  ex  Sion,  et 
videas  bona  Jeruf^alem  omnibus  diebus  vitœ 
tuœ.  Et  videas  filios  filiorwn  luorum,  pacem 
super  Israël. 

MARIE. 

PRIÈRES    ET    PRATIQCKS    DE    PIÉTÉ     EN    l'hON- 
NEUR   DE    LA    TRÈS-SAINTE    VIERGE    MARIE. 

(l'idulgences  anlhentiques.) 

§  I.  Indulgences  attachées  à  la  récitation  de  l'ulEce  de  la 
sainte  Vierge. 

I"  Indulgence  de  100  jours  pour  ceux  qui, 
étant  obligés  de  réciter  cet  olfire  aux  jours 
indiqués  par  les  rubriques  du  Brévi.iire  ro- 
main, le  récitent  en  efl'et,  avec  dévotion,  ces 
joiirs-là. 

2°  Indulgence  de  50  jours  pour  tout  fidèle 
qui,  sans  y  être  obligé,  récitera  le  même  of- 
fice (1). 

Ou  bien  dira-t-on  que  la  substance  do  l'office  étant  la 
même,  cela  suffit  pour  l'indulgence  '  D'abord  il  est  cer- 
tain que  si  l'on  omet  une  partie  notable  des  œuvres  pres- 
crites, on  est  privé  de  l'indulgence  qui  y  est  ailucbée  ; 
mais  ceux  qui  récitent  le  petit  office  de  la  Vierge  d'après 
certains  bréviaires  de  France,  omettent  en  effet  une  par- 
lie  notable  de  cet  olfice  tel  qu'il  est  dans  le  bréviaire  ro- 
main, et  eu  fait  d'mdulgenies,  on  ne  peut  pas  rem(ilacer, 
de  sa  propre  autorité,  une  prière  par  une  autre.  Je  dis 
qu'ils  omettent  une  partie  notable,  par  exemple  les  hym- 
nes et  les  antiennes,  sept  psaumes  .sur  neuf  dont  se  com- 
pose l'oHice  nocturne,  les  leçons  et  les  répons,  cinq  psau- 
mes ou  caniiques  sur  huit  qu'un  dit  à  laudes;  au\  peliie4 
heures,  les  psaumes  sont  transposés  ou  changés.  Dira-l-on 
avec  cela  que  l'office  est  moralement  le  même?  Il  ne  s'a- 
git pas  ici  de  la  question  de  droit,  puisque  c'est  un  office 
qui  n'est  pas  obligatoire  ;  il  s'agit  d  un  fait ,  de  savoir  si 


357 


MAR 


I II.  t'adulgeoces  attacbécsi  a  a  réciutioQ  du  rosaire  ou 
du  chapulel  (IJ., 

1"  Tout  fidèle  qui  récitera  le  rosaire  en- 
tier, composé  de  15  dizaines,  ou  eu  dira 
seulement  la  troisième  partie,  connue  sous 
le  nom  de  chapelet,  gagnera  100  jours  d'in- 
dulgence pour  chaque  Pater  et  pour  chaque 
Ave  Maria. 

2"  Indulgence  plénière  une  fois  par  an  , 
pour  tout  fidèle  qui  récitera  chaque  jour  le 
chapelet,  le  jour  de  l'année,  à  son  choix, 
où,  s'élant  confessé  et  ayant  communié,  il 
priera  pour  les  besoins  de  l'iîglise  (2). 

N.  B.  Pour  gagner  ces  indulgences,  il  y 
a  deux  conditions  essentielles  à  remplir  :  la 
première,  que  les  rosaires  ou  chapelets  aient 
été  indulgenciés  par  les  religieux  domini- 
cains ou  par  tout  autre  prêtre  qui  en  ait 
reçu  le  pouvoir;  la  seconde,  que  pendant  la 
récitation  du  rosaire  ou  du  chapelet ,  on 
réfléchisse  à  chaque  dizaine  aux  mystè- 
res que  l'on  trouvera  plus  bas  rangés  par 
ordre  (3). 

Nous  croyons  utile  d'insister  sur  cette  der- 
nière condition,  en  général  peu  connue.  Le 
grand  mérite  de  la  dévotion  du  rosaire  con- 
siste surtout  dans  cette  union  de  l'oraison 
mentale  et  de  la  prière  vocale.  Benoît  XIII, 
qui  a  accordé  ces  indulgences,  ne  dispense 
de  la  considération  des  mystères  du  rosaire 
que  les  personnes  qui,  par  défaut  d'intelli- 
gence, en  seraient  tout  à  fait  incapables. 
Pour  ces  personnes,  mais  pour  elles  seule- 
ment, il  sulfil  de  réciter  le  rosaire  ou  le  cha- 
pelet, avec  dévotion,  pour  gagner  les  indul- 
gences qui  y  sont  attachées  ('i-). 

Mystères  du  rosaire  C5). 
Mystères  joyeux. 

1.  L'ange  Gabriel  annonce  à  Marie  qu'elle 
sera  la  mère  du  Sauveur;  elle  répond  hum- 
blement ;  Voici  la  servante  du  Seigneur. 
Demander  la  vertu  d'humilité. 

2.  La  sainte  \  ierge  va  visiter  sa  cousine 
Elisabeth.  Demander  la  vertu  de  charité. 

3.  La  sainte  \  iergo  met  au  nionde  son  di- 
vin Fils  dans  l'étable  de  Bethléem.  Deman- 
der l'amour  de  la  pauvreté. 

celte  ri'cilalioii,  en  usage  dans  beaucoup  de  séminaires, 
pratiquée  par  beaucoup  de  cliréliens  ,  suflil  pour  obtenir 
les  indul;;encc  s.  Il  parait  bien  que  non ,  quoiqu'elles 
soient  annoncées  en  tèle  de  cerlaiiis  recueils  de  prières 
où  se  trouve  cet  ollice,  aussi  ditTérenl  du  romain  (|ue  nous 
venons  de  le  dire.  Mais  les  bréviaires  exceptés  dans  la 
susdile  bulle  ,  approuvés  par  conséquent  aussi  bien  que  le 
romain,  doivent  jouir  du  même  privilège,  puisqu'il  est  ac- 
cordé sans  restriclion.  Ainsi,  pour  s'assurer  celte  indul- 
gence, il  laut  se  servir  ou  du  bréviaire  romain  ,  quelque 
part  qu'on  suit,  ou  de  celui  qui  est  approuvé  expressément 
pour  le  lieu  où  on  se  trouve,  ou  pour  la  communauté  à  la- 
quelle on  appartient. 

(1)  On  sait  que  ce  fut  saint  Dominique  ,  fondateur  de 
l'ordre  des  frères  prêcheurs  (  dominicains  ),  qui  iuslitua, 
vers  l'an  1206,  la  dévotion  du  Rosaire,  d'après  une  révé- 
lation qu'il  avait  eue  de  la  sainte  Vierjje  ,  pour  mettre  un 
terme  à  l'hérésie  des  Albigeois ,  qui  faisaient  alors  de 
grands  ravages  parmi  les  peuples,  surtout  en  France.  Les 
succès  qu'eut  alors  celte  dévotion,  et  les  effets  admirables 
qu'elle  a  touiours  produits  depuis  doivent  la  rendre  chère 
h  tous  les  fidèles. 

On  n'indique  ici  que  les  indulgences  communes  à  tous 
les  fidiles,  et  non  celles  qui  sont  spécialement  accordées 
aux  coulrères  du  Kosaire. 

ii)  Benoit  -Mil,  brei  Sanctissvnus,  du  13  avril  l7ib. 

J3)  Le  mime  pape,  déire'.  de  la  sacrée  congrégalion 


MAR  35S 

4^-  La  sainte  Vierge  se  soumet  à  la  loi  de 
la  purification,  bien  qu'elle  n'y  fût  pas  obli- 
gée. Demander  une  grande  pureté  d'âme. 

0.  La  sainte  Vierge  retrouve  son  divin  Fils 
dans  le  temple,  après  l'avoir  cherché  durant 
trois  jours.  Demander  la  grâce  de  ne  jamais 
oerdre  Jésus  par  le  péché  mortel. 

Mystères  douloureux. 

1.  Jésus  souffre  une  cruelle  agonie  dans 
le  jardin  des  Oliviers.  Demander  une  vraie 
contrition  de  nos  péchés. 

■2.  Jésus  est  flagellé  pour  expier  nos  fau- 
tes contre  la  plus  belle  de  toutes  les  vertus. 
Demander  la  vertu  de  pureté. 

3.  Jésus  est  couronné  d'épines.  Demander 
la  grâce  de  souffrir  avec  résignation  les  af- 
fronts et  le  mépris. 

4.  Jésus  porte  sa  croix  en  montant  au 
Calvaire.  Demander  la  grâce  de  porter  avec 
joie  les  croix  que  Dieu  nous  envoie. 

5.  Jésus  est  crucifié.  Demander  la  grâce  de 
crucifier  notre  propre  volonté. 

.Mvslères  glorieux. 
J.  Le  troisième  jour  après  sa  mort,  Jésus- 
Christ  ressuscite  et  sort  glorieux  du  tom- 
beau. Demander  à  Dieu  de  ressusciter  à  la 
grâce  en  menant  une  vie  toute  nouvelle. 

2.  Quarante  jours  après  sa  résurrection, 
Jésùs-Christ  monte  au  ciel.  Demander  un 
parfait  détachement  des  choses  terrestres. 

3.  Le  Saint-Esprit  descend  sur  la  sainte 
Vierge  et  sur  les  apôtres  réuiiis  dans  le  cé- 
nacle. Demander  une  ardente  charité. 

4.  La  très-sainte  Vierge  monte  au  ciel. 
Demander  une  tendre  dévotion  pour  celte 
Vierge  sainte. 

5.  Elle  est  couronnée  Reine  du  ciel  et  de 
la  terre,  et  placée  sur  un  trône  de  gloire  et 
élevée  au-dessus  des  anges  et  des  saints.  De- 
mander la  persévérance  finale. 

§  m.  Indulgences  accordées  ^  tout  fidèle  qui  récitera  ou 
portera  sur  lui  le  chapelet  de  sainte  Brigitte  (6). 

1°  Indulgence  de  100  jours  pour  chaque 
Credo,  pour  chaque  Pater  et  chaque  Ave 
qu'on  récitera 

2  Indulgence  de  sept  ans  et  sept  quaran- 

des  Indulgences,  du  12  août  1726. 

(4)  Le  même,  constitution  Fieliosus,  §  4,  du  26  mai 
1727. 

(5)  On  trouve  dans  un  grand  nombre  de  livres  de  piété 
de  courtes  méditations  sur  les  mystères  du  Rosaire.  L'ou- 
vrage italien  ne  met  que  l'indication  du  mystère  ,  laissant 
à  cliaoun  le  soin  de  faire  quelques  réflexions  sur  ce  sujet. 
J'ai  suivi  son  exemple,  en  me  bornant  à  ajouter  k  chaqua 
mystère  l'indication  d'uue  vertu  à  demander. 

(  Noie  du  traducteur.  ) 

(6)  Il  est  essentiel  de  ne  pas  confondre,  comme  on  la 
fait  géuéralemenl ,  le  chapelet  de  sainte  Brigitte  avec  la 
chapelet  ordinaire  dont  nous  avons  parié  plus  haut.  Le 
chapelet  de  sainte  Brigitte  est  composé  de  six  dizaines 
suivies  chacune  du  Credo,  ce  qui  fait  en  tout,  y  compris  la 
Pater  et  les  trois  Aye  de  la  croix  ,  soixante-trois  Ave  Ma- 
ria et  sept  Pater.  On  le  nomme  ainsi  parce  que  ce  fut 
sainle  Brigitte  qui  en  eut  l'idée  et  qui  le  lu  connaître,  dans 
le  but  d'honorer  les  soixante-trois  années  que,  d'aprèi  l'o- 
pinion commune,  la  sainte  Viergp  passa  sur  la  terre,  ainsi 
que  ses  sept  douleurs  et  ses  sept  allégresses.  Cependant, 
quoique  le  chapelet  de  saiute  Brigitte  soit  composé  de  six 
dizaines,  on  peut  gagner  les  indulgences  qui  y  sonl  atta- 
chées, soit  en  n'en  récitant  que  cinq,  soit  en  disant  les 
quinze  dizaines  du  rosaire  (Archives  de  la  secrétairerieda 
la  sacrée  Congrégatiou  des  Indulgences,  tom.  VI,  p.  144). 

(  Note  du  traducltur. } 


DieTIONNAlRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


359 

ta'fnes,  en  sus  des  indulgences  précitées  de 
100  jours,  pour  ceux  qui,  en  se  servant  du 
chapelet  de  sainte  Brigitte,  diront  le  rosaire 
lie  (luiiize  dizilnes. 

3p  Si  plusiiiiirs  persoancs  disent  le  cha- 
pelet en  cotnmuti ,  en  se  servant  de  celui  de 
saillie  Brigilâe,  chacune  d'elles  gagnera  les 
mêmes  indulgences  qiie  si  elle  récitait  seule 
ce  chapelet. 

4°  Indulgence  plénière  une  fois  par  mois, 
IGur  ceux  qui  auront  récité  chaque  jour  du 
mois  le  chapelet  de  sainte  Brigitte,  au  moins 
de  einq  dizaines,  le  jour,  à  leur  chois,  où, 
s'éfant  confessés  et  ayant  communié,  ils  prie- 
ront pour  les  intentions  de  l'Eglise,  dans  une 
église  publique. 

5"  II  est  encore  accordé  une  autre  in- 
dulgence également  plénière ,  une  fois  par 
an,  à  quiconque  récite  exactement  tous  les 
jours  de  l'année  le  chapelet  de  sainte  Bri^- 
gille  ,  au  moins  de  cinq  dizaines.  On  gagne 
celle  indulgence  plénière  le  jour,  à  son  choix, 
oii,  sT-lant  confessé  et  ayant  communié,  on 
priera  pour  les  besoins  de  l'Eglise. 

6"  Autre  indulgence  plénière  le  8  octobre, 
jour  de  la  fête  de  sainte  Brigitte,  pour  ceux 
qui  auront  récité,  au  moins  une  fois  par  se- 
inaine,  le  chapelet  de  celte  sainte,  au  moins 
de  cinq  dizaines,  pourvu  qu'ils  visitent  ce 
jour-là  leur  église  paroissiale,  ou  toute  au- 
tre église,  et  y  prient  pour  les  intentions  de 
l'Eglise 

7"  Indnlgence  plénière  à  l'article  de  la  mort, 
pour  ceux  qui,  ayant  on  de  ces  chapelets  , 
recommanderont  leur  âme  à  Dieu,  seront 
disposés  à  accepter  la  mort  avec  résignation, 
et  invoqueront  (  après  s'être  confessés  et 
avoir  communié,  si  cela  leur  est  possible  ) 
le  saint  nom  de  Jésus,  de  cœur,  s'ils  ne  peu- 
vent l'invoquer  de  bouche. 

8°  Indulgence  de  '>0  jours  pour  tout  fidèle 
qu't ,  portant  sur  lui  ttn  chapelet  de  sainte 
Brigitte,  prier»,  d  genoux,  au  son  de  la  clo- 
che ijui  annonce  une  agonie,  pour  la  personne 
agonisante. 

9°  Indulgence  de  20  jours  pour  tout  fidèle 
qui,  contrit  de  ses  poches  et  ayant  auprès  de 
lui  un  chapelet  de  sainte  Brigitte,  fera  l'exa- 
men de  sa  conscience  et  récitera  trois  Pater 
et  trois  Ave. 

(1)  Léon  X,  bulle  dulO  juillet  ISIS;  Clémont  XF.  bulle, 
De  jo/iife  DoDiîmdgrejis,  <1u  22  septembre  1714;  et  Be- 
notiXlV.bref  du  15  janvier  1743. 

(2)  Lu  grand  nombre  de  personnes  pieuses,  qui  ont  la 
louable  habitude  de  réciter  tous  les  jours  le  chapelit ,  se 
priventdes  iudulgericesqul  sont  atlachéps  à  ce  saintexer- 
cice  ,  PU  ne  remplissant  pas  eNactemenl  les  eondllions 
prescrites,  le  plus  souvent  parce  qu'elles  les  ignorent. 
Neus  exhortons  ces  personnes  à  se  procurer  un  chapelet 
iiidulgeuclé,  et,  de  préférence,  un  chapelet  de  sainte  Bri- 
giile,  ce  dernier  ayant ,  comme  il  est  aisé  de  le  voir,  de 
grands  avantages  sur  le  chapelet  orduiaire  dont  ou  a  parlé 
n.  2.  Nous  ferons  observer  de  plus,  qu'avec  le  chapelet 
de  siiiilr  Brigitte,  la  considération  des  mystères  du  ro- 
saire n'est  pas  exigée  pour  gagner  les  indulgences,  comme 
elle  l'est  quand  on  se  sert  du  chapelet  ordinaire. 

La  récitation  du  symbole  à  la  fin  de  chaque  dizaine  rap- 
pelle bien  les  mystères.  {Note  de  réditeiir.) 

(3)  Les  litanies  de  la  sainte  Vierge  sont  Irès-auciennes, 
et  on  pense  avec  raison  qu'elles  datent  des  premiers  siè- 
cles de  l'Eglise.  Quoi  qu'il  en  soit,  elles  contiennent,  ainsi 
que  l'exprime  le  mot  Litanies,  des  demandes etdes  prières 
uue  oous  adressons  ï  Dieu  oar  l'eatremiae  de  la  sainte 


3t0 


10°  Indulgence  de  100  jours  pour  tout 
fidèle  qui,  portant  sur  soi  un  chapelet  de 
suinte  Brigitte,  entendra  l;i  messe  ou  écou- 
lera la  parole  de  Dieu,  ou  accompagnera  le 
saint  viatique,  ou  ramènera  un  pécheur  dans 
les  voies  du  salut,  ou  enfin  fera  quelque  ;iu- 
Ire  œuvre  pieuse  que  ce  soit,  en  l'honneur 
de  Noire-Seigneur  Jésus-Christ,  de  la  sainic 
"Vierge  ou  de  sainte  Brigitte,  pourvu  qu'à 
chaque  fois  il  dise  trois  Pater  et  trois  Ave  (1). 

N-  B.  1°  Toutes  ces  indulgences  sont  ap- 
plicables aux  âmes  du  purgatoire. 

2°  Pour  les  gagner,  il  est  de  rigueur  que 
les  chapelets  (composés  de  six  dixaines,  se-' 
Ion  l'édition  de  Rome  de  18'*V)  aient  été  in- 
dulgenciés  par  les  supérieurs  de  couvents  de 
l'ordre  de  sainte  Brigitte,  ou  par  tout  autre 
prêtre  qui  en  ait  reçu  le  pouvoir. 

3°  Ces  chapelets,  une  fois  indulgenciés,  no 
peuvent  plus  ni  se  vendre  ni  se  donner  ,  ni 
se  prêter,  dans  le  but  de  communiquer  les 
indulgences;  si  on  le  fait,  les  chapelets, con- 
formément aux  décrets  généraux  de  la 
sainic  congrégation  des  Indulgences,  confir- 
més de  nouveau  par  Benoît  XIV,  le  9  février 
17i3,  perdent  celles  qui  y  étaient  atta- 
chées (2). 

§  IV.  Indulgences  accordées  k  perpétuité  à  tout  Bdèle  qui 
récitera,  mec  dévotion  et  un  cœur  contrit,  les  litanies  de 
la  sainte  Vierge  (3). 

l"  Indulgences  de  300  jours,  pour  chaque 
fois. 

2°  Indulgence  plénière  aux  cinq  fêtes  prin- 
cipales de  la  sainte  Vierge,  qui  sont  :  la  Con- 
ception, la  Nativité,  l'Annonciation,  la  Ptiri- 
fication  et  l'Assomption,  pour  tous  ceux  qui 
récitent  les  litanies  Ions  les  jours.  Pour  ga- 
gner ces  indulgences  plénières,  on  doit,  aux 
jours  de  ces  fêtes,  se  confesser,  communier 
et  prier,  dans  une  église  publique,  pour  les 
intentions  de  l'Eglise  (4  . 

N.  B.  Ces  indulgences  sont  applicables 
aux  âmes  du  purgaioire. 

On  trouvera  les  litanies  de  la  sainte  Vierge 
art.  Neuvaines. 

§V.  Indulgences  accordées  à  perpéluilé  à  tout  fidèle  qui, 
étant  vraiment  contrit,  récite,  h«  son  de  la  cloche ,  \'An- 
qetus  Domini  ,  ou ,  dans  le  temps  pascal ,  le  Regina 
cœli  (.■)). 

l'Indulgence  de  100 jours  pour  chaque  fois. 

Vierge,  que  nous  honorons  en  même  tem|  s  p.ir  les  titres 
différents  sous  lesiuels  nous  l'invoquons  Comme  la  pins 
ancienne  Irailition  nous  a  transmis  ces  Litariies  qui  ont 
toujours  été  récitées  par  les  fidèles,  lant  dans  les  église! 
publinues  que  dans  les  maisons  particuli'res  ,  .Alexan- 
dre VII,  voulant  qu'elles  se  conserv.isseiit  toujours  intac- 
tes, déf'piidil,  dans  la  constitution  in  Suyiremo  ,  du  28  mai 
166t,'d'y  faire  jamais  aurnii  chiingenient. 

(  i)  Sixte  V  avait  déià  accordé  des  indulgences  à  la  réci- 
tation des  Litanies.  Elles  oui  été  augmentées  et  ri-ndues 
perpétuelles  par  Pie  Vil  ,  décret  f7r(;s  el  orbis  de  la 
sacrée  congrégation  des  Indulgences,  du  30  septembre 
1817. 

(5)  Saint  Boiiavenlure  fut  le  premier  qui ,  dans  I^  cha- 
pitre général  de  l'ordre  de  Saint-François,  tenu  b  Pise  en 
1262,  ordonna  à  ses  religieux  d'exhoner  les  Uilèles  à  ré- 
citer, le  soir,  au  son  do  la  cloi  lie  ,  trois  Ave  Hnria,  eu 
Phonneur  du  mystère  de  l'incarnation  de  notre  Seigneur 
.Tésus-Christ.  Celle  dévotion  s'introduisit  à  Saintes,  an 
commencement  du  xiv  siècle.  Ello  fut ,  un  peu  plus  lard^ 
approuvée  par  une  bulle  de  Jean  XXII,  donnée  à  Avignon 
le  13  octobre  1518.  Celte  bulle  accordait  de  plus  quelque* 
jours  d'iadul£cuces  pour  réciter  ainsi  les  trois  Àve  iluria. 


S41 


MAI 


MAR 


54'3 


2"  Indulgence  plénière  une  fois  par  mois 
pour  quiconque  l'aura  récité  dans  le  cours 
du  mois  une  fois  par  jour,  au  son  de  la  clo- 
che ,  ou  le  matin ,  ou  à  midi ,  ou  lu  soir  ,  le 
jour  ,  à  son  choii  ,  où  ,  s'étant  confessé  et 
ayant  coromunié ,  il  priera  pour  les  inten- 
tions de  l'Eglise  (1). 

N.  B.  1  L'angelus  doit  être  toujours  ré- 
cité à  genoux ,  excepté  fe  soir  du  samedi  et 
toute  la  journée  du  dimanche  ,  où  l'on  doit 
le  dire  debout  (2). 

2°  Dans  le  temps  pascal,  c'est-à-dire  depuis 
le  samedi  saint  à  midi  ,  jusqu'au  samedi 
veille  de  la  Sainle-Trinilé,  également  à  midi, 
inclusivemenl,  un  doit,  au  lieu  de  V Angélus, 
réciter,  toujours  debout,  le  Hegina  cnli  avec 
le  verset  et  l'oraison  que  l'on  iroovera  plus 
bas  (;j). 

Les  personnes  qui  ne  savent  pas  le  Re- 
gina  cœli  par  cœur  peuvent  gagner  les  in- 
dulgences en  continuant  à  dire  \'Angelu$ 
pendant  le  temps  pascal,  pourvu  que,  pen- 
dant (oui  ce  temps,  elles  le  récitent  de- 
bout (V). 

3"  Lorsque  les  religieux  ,  religieuses  et 
autres  personnes  qui  vivent  en  communaulc, 
n^ont  pas  pu  rcciler  V Angélus  ou  le  Regina 
eœli  au  son  de  la  cloclu-,  parce  qu'elles  se 
trouvaient  dans  ce  moment  occupées  à  quel- 
que exercice  prescrit  p.ir  leurs  règles  ,  elles 
peuvent  gagner  l'indulgence  eu  le  récilaut 
aussitôt  que  ledit  exercice  est  terminé  ^5). 

'i'°  Quoique  la  récitation  de  i' Angélus  au 
ton  de  la  cloche  soit  une  condition  essentielle, 
ceux  qui  se  trouvent  dans  des  endroits  où 
l'on  ne  peut  l'entendre  en  sont  dispensés  ; 
dans  ce  cas,  ils  g;igneront  l'indulgeuce  en 
disant  V Angélus  ou  le  Hegina  cœli  à  peu  près 
aux  heures  où  l'on  doit  le  sonner  (6). 

5°  Les  indulgences  allacliécs  à  la  récita- 
tion de  YAngeius  ou  du  Regina  eœli  sont 
du  petit  nombre  de  celles  que  l'on  peut 
gagner  pendant  l'année  sainte  du  Jubile  de 
Rome  (7). 

f   L'ange  du   Sei-        J  Angélus    Domini 
gneur  annonça  à  Ma>    nuntia\  it  MariiB,    et 
riequ'elledevieudrait    concepit    de    âpintu 
la  mère  du  Fils  de    Sanctu. 
Dieu,  et   elle  conçut 
par  l'opération  de  l'Ësprit-Saint. 

Je  vous  salue,  Ma-       Ave,  Maria,  etc. 
rie,  etc. 

Le  même  pape  renouvela  o«Uo  concession  le  7  luai  1527, 
et  ordouua  en  même  temps  au  cardiual-vicaire  de  faire 
sonner,  le  soir,  à  Rome,  pour  rappeler  aux  lidt''lis  de  ré- 
citer alors  les  troi?  Ave  Maria.  C'est  ï  Benoit  XIII  que  l'on 
doit  les  indulgences  atlacliées  maintenant  il  la  récllalios 
de  i'Aiigeliis.  C'est  aussi  ce  pape  i(ui ,  eu  l'2t  ,  ordonna 
qu'on  lo  sunnlt  le  malin,  a  nndi  et  le  soir,  aliii  que  h  s  li- 
dèles  liouorassenl  ams!  irois  lois  par  jour  le  grand  mystère 
de  l'incarnation. 

(1)  Benoit  XIII,  bref  universel  Injimcta  nabis,  liaU 
teptetulire  1724. 

(2)  Benoit  XIV,  notilieatioo  du  20  avrii  1742. 

(3)  Benoit  XIV  et,  d'après  lui,  l'ouvra^ie  italien  que 
uous  donnons  ici  altatlienl  l'indulsçenci'  de  V  Angélus  pen- 
dant le  temps  pascal  à  la  récitation  du  Hegiua  cmti,  avec  le 
verset  et  l'oraison  qui  y  correspondcnl.  Ici  se  représente 
une  question  déjà  laite  dans  une  note  au  commencement 
de  cil  anicle.  On  peut  demander  si  au  lieu  du  verset  Ouu- 
de  et  Ixime  qu'on  trouve  ti-api es ,  il  serait  égal  d'en  dire 
ua  autre  iiui  se  irouve  daus  ptueieursltréviûresde  France. 


^  Ecce  ancilla  Do- 
mini, fiai  milii  secun- 
duui  vcrbum  luum. 

Ave,  Maria,  etc. 

t  Et  Vcrbum  c;iro 
factom  est,  et  habi- 
tavit  in  nobis. 

Ave,  Maria,  etc. 


>  Voici  la  servante 
du  Seigneur,  qu'il  me 
soit  fait  selon  votre 
parole. 

Je  vous  salue,  Ma- 
rie, etc. 

t  lit  le  Verbe  s'est 
fait  ch.iir,  et  il  a  ha- 
bité parmi  nous. 

Je  vous  salue,  Ma- 
rie, etc. 

Quoique  l'usage  constant  soit  d'ajouter  Iff 
verset  et  l'uraisun  gui  suivent,  cependnnt 
cela  n'est  pas  d'obligation  pour  gagner 
l'indulgence. 

f  Sainte   Mère   de        f  Ora   pro  noliis, 

Dieu,pricz  pour  nous;  saucta  Dci  (lenitrix  ; 

^    Afin     que     nous  i^   Ut    digni    efficia^ 

soyons  rendus  dignes  mur    promissiouibus 

des  promesses  de  Je-  Chrisli. 
sus-Christ. 

Prions.  Oremus. 

Seigneur,  nous  vous  Graliamtuam.quae- 
conjurons  de  répan-  sumus, Domine,  iiien- 
dre  votre  grâce  dans  tibusnoslris  infunde: 
nos  âmes  ;  afin  ut  qui  Aiigelo  nun- 
qu'ayant  connu  par  liante  Christi  Filii  lui 
la  voix  de  l'ange  incarnalionem  cog- 
l'incarnation  de  Je-  novimus  ,  per  pas- 
sus-Cluisl  votre  Fils,  sionem  ejus  et  cru- 
nous  arrivions,  par  cem  adresurrectionis 
sa  passion  et  par  sa  giorianiperducamur. 
croix,  à  la  gloire  de  Per  cumdem  Cliri- 
sa  résurrection.  Par  stum  Dominum  no- 
ie même  Jésus-Christ  strum. 
notre      S  igneur. 

1^  Ainsi  soil-il.  i^  Amen. 
Pour  le  temps  pascal. 

Reine  du  ciel,  ré-  Regioacœli,lœ(are, 

jouissez-vous,    louez  Alléluia. 

Dieu:  Celui  que  vous  Oniaqucmmeruisti 

avez   eu   le    bonheur  portare.  Alléluia, 

de  porter  dans   voire  Resurrexil      sicut 

sein,  louez  Dieu,  est  dixii.  Alléluia, 

ressuscité   comme  il  Ora      pro      nobis 

l'avait  prédit.   Louez  Deum.  AUeluia. 
Dieu.    Priez   le   Sei- 
gneur    pour    nous. 
Louez  Dieu. 

f  Réjouissez-vous,  t  Gaude  et  fetare, 

La  chose  parait  Wen  peu  importante  st  l'on  n'a  égard 
qu'au  verset  en  lui-même;  mais  si  l'on  fait  attention  qu'il 
est  mis  au  nombre  des  choses  prescrites  pour  obtenir  l'in- 
dulgence, on  en  jugera  peut-être  aulremcm.  (luand  il  s'a- 
git d'un  tout  moral,  il  est  réputé  entier  quand  il  n'en  man- 
que qu'une  bi.n  petite  parue,  comme  serait  un  pareil  ver- 
set sur  une  beure  entière  de  l'ollice;  mais  ici ,  le  Hegma 
cœli  et  ce  qui  suil  est  déjà  bien  court,  ce  verset  n'en  se- 
raii-il  pas  une  partie  notable  ?  Si  l'on  prétend  que  non,  je 
dirai  à  mon  luur  qu'il  est  lui-même  un  tout  mis  aa  nombre 
descoudilions  nécessaires  pourcelte  indulgence,  puisqu  il 
est  pri  scrit  aussi  bien  que  l'antienne  et  l'oraison. 
(4)  Benoit  XIV,  dans  la  même  noiitication. 

(6)  Bennti  XllI,  rescrit  de  la  sarrée  congrégation  des 
Indulgences,  du  ,•(  décembre  17-i7 

((j)  Fie  VI,  rescrit  du  18  mars  1781. 

(7)  Benoit  XUl,  bulle  du  10  janvier  1728.  Benoit  XIV, 
Clément  XIV  et  l.éon  XU  l'ont  également  déclaré  dans  les 
bulles  sur  la  suspeusion  des  indulgences  pendant  l'annôe 
sainte. 


^43. 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


SU 


Virgo  Maria,  Allé- 
luia. ^  Quia  surrexit 
Dominus  vere.  Allé- 
luia. 

Qremus. 

Deus,  qui  per  re- 
surreclioneniFilii  lui 
Domini  nostri  Jesu 
Chrisli  inundum  lœti- 
ficare  dignatus  es; 
praesta  ,  quœsumns , 
ul,  per  cjus  Genitrir 
cem  Virginem  Ma- 
riam,  perpétuas  capi.a- 
mus  gaudia  vitae.  Per 
eumdem  Chrislum 
Dominum  nostrum. 

1^  Âmen. 


Marie,  toujours  vier- 
ge.   Louez    Dieu.  ^ 
Parce  que  le  Seigueur 
est  vraiment  ressus- 
cité. LouezDien. 
Prions. 

O  Dieu,  qui  avez 
daigné  réjouir  le  mon- 
de par  la  résurrection 
de  Notre  -  Seigneur 
Jésus  -  Christ  votre 
Fils  ;  faites,  s'il  vous 
plaît,  que  par  l'inter- 
cession de  la  Vierge 
Marie,  sa  mère,  nous 
goûtions  les  joies 
ineffables  de  la  vie 
éternelle.  Par  le  mô- 
me Jésus-Christ  No- 
ire-Seigneur. 

â  Ainsi  soil-il. 

g  VI.  Indulgences  accordées  îi  lout  uaèle  qui  récitera,  te 
malin,  le  Suive  Regina ,  et  le  soir  ,  le  Sub  tiuim  prœsi- 
dium,  avec  les  versets  que  l'on  trouvera  plus  bas  ,  dans 
riulemion  de  réparer  les  outrages  que  reçoivent  la 
sainte  Vierge  et  les  saints  (I) 

1°  Indulgence  de  100  jours  chaque  jour 
qu'on  le  fera. 

2°  Les  dimanches,  indulgence  de  sept  ans 
et  sept  quarantaines. 

3'  Indulgence  plénière  deux  dimanches  de 
chaque  mois,  au  choix,  toutes  les  fêles  de 
la  sninle  Vierge  et  le  jour  de  la  Toussaint, 
pour  ceux  qui  réciteront  ces  prières  tous  les 
jours,  et  qui,  ces  jours-là,  s'élant  confessés 
et  ayant  communié,  prieront  pour  les  besoins 
de  l'Eglise. 

4°  Indulgence  plénière  à  l'article  de  la 
mort,  pour  tout  fidèle  qui  aura  pendant  sa 
vie  récité  ces  prières,  pourvu  qu'alors  il  se 
confesse  et  communie,  ou,  s'il  ne  le  peut, 
qu'il  soit  du  moins  siucèremeat  contrit  de 
ses  péchés  (2J. 

Prières. 
Le  malia. 

NunsTOUs  saluons, 


6  Reine,  Mère  de  mi- 
séricorde :  notre  vie, 
notre  douceur,  notre 
espérance,  nous  vous 
saluons.  Nous  élevons 
nos  voix  vers  vous 
pauvres  exilés,  mal- 
heureux enfants  d'E- 
ve ;  nous  poussons 
vers  vous  nos  soupirs 
et  nos  gémissements 


Salve,  Regina,  Ma- 
ter misericordiae  : 
vita,  dulcedo,  et  spes 
nosira,  salve.  Ad  le 
clamamus  exsuies 
fllii  Evae.  Ad  te 
suspiramus,  gemen- 
tes  et  fientes  in  hac 
lacrymarum  valle. 
Eia  ergo  ,  advocala 
nosira,  illos  tuos  mi- 
séricordes oculos  ad 


(1)  Ce  pieux  exercice  a  pris  naissance  en  Allemagne. 

(2)  Pie  VI,  décret  Vrbis  et  oibis  de  la  sacrée  congréga- 
tion des  Indulgences ,  du  5  avril  1786. 

(3)  Pie  VI,  rescrit  du  21  .novembre  1793. 

(4)  Marie  est  le  nom  de  notre  mère ,  de  notre  média- 
trice, de  la  dispensatrice  de  toutes  les  grâces,  de  la  reine 
de  l'univers,  et  pour  tout  dire  en  un  mot ,  de  la  Mère  de 
Dieu;  nom  qui  a  tant  de  significations  mystérieuses,  telles 
(\\i'éloile  de  la  mer,  souveraine,  lumière  du  monde;  nom 
que  nous  devrions  toujours  avoir  dans  le  coeur  et  sur  les 
lèvres  ,  pendaut  notre  vie;  nom  enfin  que  nous  serons 
lieureux  d'invoquer  au  moment  de  la  mon.  Une  des  plus 
anciennes  pratiques  de  piété  en  l'honneur  de  ce  saint 
uou  <  «si  la  récitation  des  cinq  psaumes  dool  les  lettres 


dans  celte  vallée  de 
larmes;  soyez  notre 
avocate.,  jetez  sur 
nous  des  regards  de 
miséricorde  ;  etaprès 
l'exil  de  cetlB  vie, 
montrez- nous  Jésus, 
ce  fruit  sacré  de  vos  chastes  entrailles,  ô  clé- 
mente, ô  pieuse,  ô  douce  Vierge  Marie  I 

t  Daignez    agréer       f  Dignare  me  lau- 
mes louanges,  ^  ierge    darete.Virgosacrata. 


nos  converte:  et  Je- 
sum  benedictumfruc- 
tum  venlris  lui  nubis 
post  hoc  exsiliuni  os- 
tende,oclemens,opiaj 
o  dulcis  Virgo  Maria  I 


sacrée.     ^    Donnez 
moi  la   force  contre 
vos  ennemis. 

j  Que  Dieu  soit  bé- 
ni dans  ses  saints. 
Ainsi  soil-il. 

Le  soir 


^  Da  mihi   virlutem 
contra  hostes  tuos. 

f  Benediclus  Deus 
in  sauclissuis.  Amen. 


Ant.  Sub  tuuna 
praesidium  confugi- 
mus,  sancta  Dei  Ge- 
nilrix  :  nostras  de- 
prccationes  ne  despi- 
cias  innecessitatibus, 
sed  a  periculis  candis 
libéra  nos  semper, 
Virgo  gloriosa  et  be- 
nedicta. 


Ant.  Nous  implo- 
rons votre  assistance; 
sainle  Mère  de  Dieu  : 
ne  dédaignez  pas  les 
prièresque  nous  vous 
adressons  dans  nos 
besoins,  mais  déli- 
vrez-nous en  lout 
temps  de  tout  péril, 
ô  Vierge  glorieuse  el 
bénie. 

[Les  mêmes  versets  que  ci-dessus.) 

§  VII.  Indulgence  accordée  à  tout  fidèle  qui  récitera,  avec 
divolion  et  un  cœur  contrit,  l'une  ou  l'autre  des  oraisons 
jaculatoires  suivantes. 

Cenljoursd'indulgencepour chaque  fois  (3). 

Oraisons  jaculatoires. 

I.  Que  la  très-sainte  et  immaculée  con- 
ception de  la  bienheureuse  vierge  Marie  soit 
bénie. 

II.  In  conceplione  tua,  virgo  Maria,  im- 
maculata  fuisti  ;  ora  pro  nobis  Patrem,  cujus 
Filium  Jesum  de  Spiritu  sancto  conceptum 
peperisti. 

§  VIII.  Indulgence»  accordées  à  perpétuité  à  tout  fidèle 
qui  récitera ,  en  l'honneur  du  saint  nom  de  Marie ,  les 
cinq  psaumes  suivants,  dont  les  lettres  initiales  for- 
ment ce  saint  nom  en  latin  (4). 

1°  Indulgence  de  sept  ans  et  sept  quaran- 
taines pour  chaque  fois. 

2°  Indulgence  plénière  une  fois  par  mois 
pour  quiconque  les  aura  récités  tous  les 
jours  pendant  le  mois,  le  jour,  à  son  choix, 
où,  s'élant  confessé  et  ayant  communié,  il 
priera  pour  les  intentions  ds  l'Eglise. 

3°  Indulgence  plénière,  le  dimanche  dans 
l'octave  de  la  Nativité  de  la  sainle  Vierge, 
fêle  du  Saint-Nom  de  Marie,  pour  ceux  qui 
auront  récité  souvent  ces  psaumes  dans  le 

initiales  le  composent.  Elle  était  déjà  connue  en  Italie,  en 
France  et  dans  d'autres  |iavs  dans  le  xn«  siècle.  Elle  .<ie 
propagea  rapidement  depuis,  lorsque  le  pape  Innocent  XI 
établit  dans  tout  l'univers  calliolique  la  fêle  du  Saint-Nom 
de  Marie.  Ce  même  pape  établit  à  Rome  l'arcbiconfrérie 
du  Nom  de  Marie,  dont  les  membres  doivent  réciter 
ces  cinq  psaumes,  el  leur  accorda,  pour  celle  réciti- 
tion  ,  des  indulgences  que  Pie  VII  a  étendues  à  tous  les 
fidèles,  désirant  que  tous  pratiquassent  cette  dévotion. 
Nous  renvoyons  "a  l'arl.  Jésds-Obist  pour  les  indulgence» 
afconJées  à  ceux  qui  invoquent  le  saint  nom  de  Marie, 
conjointement  avec  celui  de  Jésus.  Voyez  aussi ,  ibid-,  les 
indulgences  accordées  aux  trois  oraisons  jaculatoiref  :  Jé- 
sus, Joseph  el  Marie,  etc. 


349 


HAR 


MAR 


cours  oio  Tannée,  'pourvu  qu'ils  prient  ce 
jour-là  pour  les  intentions  de  l'Eglise,  après 
s'élre  confessés  et  avoir  communié  (1). 

iY.  //.  Toutes  ces  indulgences  sont  appli- 
cables aux  âmes  du  purgatoire. 

PSAUMES. 

M. 

Cantique  delà  Sainte  Vierge. 
AnI.  Mariae  nomen. 


Mon  âme  glorifie  le 
Seigneur, 

Et  mon  esprit  est 
ravi  de  joie  en  Dieu 
mon  sauveur, 

Parce  qu'il  a  jeté 
les  yeux  sur  la  bas- 
sesse de  sa  servante; 
car  voilà  ce  qui  me 
fera  appeler  bienheu- 
reuse dans  la  suite  de 
tous  les  siècles. 

Parce  que  le  Tout- 
Puissant  a  fait  en  moi 
de  grandes  choses,  lui 
dont  le  nom  est  saint, 

Et  dont  la  miséri- 
corde se  répand  d'àgt) 
en  âge  sur  ceux  qur 
le  craignent. 

Il  a  déployé  la  force 
de  son  bras;  il  a  dis- 
sipé ceux  qui  s'éle- 
vaient d'orgueil  dans 
les  pensées  de  leur 
cœur. 

11  a  renversé  les 
grands  de  leurs  trô- 
nes, et  il  a  élevé  les 
petits. 

Il  a  rempli  de  biens 
ceux  qui  étaient  affa- 
més, et  il  a  renvoyé 
vides  ceux  qui  étaient 
riches. 

11  a  pris  en  sa  pro- 
tection Israël  son  ser- 
viteur, se  ressouve- 
nant de  sa  miséri- 
corde, 

Selon  la  parole  qu'il 
en  avait  donnée  à  nos 
pères,  à  Abraham  et 
à  sa  postérité,  pour 
toujours. 

Ant.  Le  nom  de 
Marie  illustre  toutes 
les  églises  ;  le  Tout- 
Puissant  a  fait  pour 
elle  de  grandes  cho- 
ses, et  son  nom  est 
saint. 


Magnificat  anima 
mea  Uominum, 

Et  exsultavil  spiri- 
tus  meus  in  Deo  salu- 
tari  meo; 

Quia  respexit  hu- 
militatemancillœsuse: 
ecce  enim  ex  hoc 
bealam  me  dicent 
omnes  cenerationes. 


Quia  fecit  mihi 
magna  qui  potens 
est  ;  et  sanctum  no- 
uien  ejus. 

Etmisericordiaejus 
1  progenie  in  proge- 
nies  timcntibus  cum. 

Fecit  potentiam  in 
Drachiosuo  :  dispersit 
superbos  mente  cor- 
dis  sui. 


Deposuit  potcnles 
de  sede,  et  cxallavit 
humiles. 

Esurientesimplevit 
bonis,  et  divites  di- 
misit  inancs- 


Suscepillsrael  pue- 
rum  suum,  recorda- 
tus  misericordisBsuse- 


Sicut  locutusestad 
paires  nostros,  Abra- 
ham et  semini  ejus  iit 
sa'cula. 


Domine,  libéra  ani- 
mam  meani  a  labiis 
iniquis,  et  a  lingua 
dolosa. 


Seigneur,  délivrez 
mon  âme  des  lèvres 
injustes  et  de  la  lan- 
gue trompeuse  qui  me 
déchirent  par  leurs 
calomnies. 

Que  recevrez-vous, 
et  quel  fruit  vous 
reviendra-t-il  de  vos 
calomnies,  ô  langue 
trompeuse? 

Vous  serez  percée 
avec  des  flèches  poin- 
tues poussées  parune 
main  puissante,  et 
vous  serez  brûlée  avec  des  charbons  dévo 
rants. 


Quiddelur  libi,  aut 
quiil  apponalur  tibi 
ad  linguamdolosam? 


S.igitlae  potentis  a- 
rntœ,  eum  carbonibus 
desolalorijs. 


Que  jo  suis  mal- 
heureux de  co  que 
mon  exil  est  si  longl 
J'ai  demeuré  avec  les 
habitants  de  Cédar; 
mon  âme  a  été  long- 
temps étrangère  par- 
mi eux. 

Pour  moi,  je  gar- 
dais un  esprit  de  paix 
avec  ceux  qui  haïs- 
seul  la  paix;  mais 
pour  eux,  dès  que  je 
leur  parlais,  ils  s'éle- 
vaient contre  inoi  sans  sujet. 

Ant.  Depuis  10-  Ant.  A  solis  ortu 
rient  jusqu'à  l'Occi-  lisque  ad  occasum 
dent,  on  doit  louer  le    laudahile  nomen  Do- 


Heu  mihi,  quia  in- 
colatus  meus  proton- 
gatus  est  !  Habitavi 
cum  habilantibus  Ce- 
dar;  mullum  incola 
fuit  anima  mea. 


Cum  his  qui  ode- 
runt  pacem  ,  eram 
pacifieus;  cum  loque- 
bar  illis  ,  impugna- 
bant  me  gratis 


nom  du  Seigneur  et 
celui  de  Marie ,  sa 
mère. 


mini  et  Mariie  matris 
ejus. 


R. 


Je  suis  étranger  sur 
la  terre  :  ne  me  ca- 
chez pas  vos  com- 
mandements. 

Mon  âme  a  désiré 
en  tout  temps  avec 
une  grande  ardeur 
vos  ordonnances,  qui 
sont  pleines  de  justice. 

Vous  avez  fait  écla- 
ter votre  fureur  con- 
tre les  superbes  : 
ceux-là  sont  maudits 
qui  se  détournent  de 
vos  préceptes. 

Délivrez  -  moi  de 
l'opprobre  et  du  mé- 
(1)  Pie  VII,  décrelde  U  sacrée  coiigrégaiioo  des  ludulgeuces,  du  15  juin  ItiVj 


Psaume  118. 
Ant.  Uefugium  est. 
Accordez  cette  grâ- 
ce à  votre  serviteur  : 
faites  que  je  vive  et 
que  je  garde  vos 
eom  mandements. 

Otez  le  voile  qui 
est  sur  mes  yeux,  et 
je  considérerai  les 
merveilles  qui  sont 
enfermées  dans  votre  loi. 

Incola  ego  sum  in 
terra  :  non  abscondas 
a  me  mandata  tua. 


Rétribue  servotuo, 
vivifica  me  :  et  custo- 
diam  sermones  tuos. 


Révéla  ociilosmeos, 
et  considerabo  mira- 
bilia  de  lege  lua 


Ant.  Mariae  nomen 
cunclas  illustrât  ec- 
clesias  ;  eui  l'ecit 
magna  qui  potens 
est,  et  sanctum  no- 
men ejus. 


t  saume  119 

Ant.  A  solis  ortu. 

J'ai  crié  vers  le  Sei- 
gneur lorsque  j'étais 
dans  l'affliction,  et  il 
m'a  exaucé. 


Ad  Dominum,  cum 
tribularer,  clamavi  ; 
et  exaudivit  me. 


Goneupivit  anima 
mea  desidi'rire  jusli^ 
ficaiioms  tuas  ,  in 
omni  tempore. 

Increpasli  super- 
bos :  nialedicli  qui 
déclinant  a  mandatis 
luis. 


Aufer  a  me  oppro- 
brium     et    contein- 


M7 

pris ,  parce  que  j'ai 
recherché  avec  soia 
les  témoignages  de 
votre  loi. 

Car  les  princes  se 
sont  assis  et  ont  parlé 
eonire  moi  ;  mais  ce- 
pendant  votre  servi- 
teur s'exerçait  dans 
la  pratique  de  vos 
ordonnances,  pleines 
de  justice. 

Car  vos  préceptes 
étaient  le  sujet  de  ma 
méditation,  et  la  jus- 
tice de  vos  ordonnan- 
ces me  tenait  lieu  de 
conseil. 

Ant.  Le  nom  de 
Marie  est  un  refuge 
dans  les  tribulations 
pour  tous  ceux  qui 
l'invoquent. 


nivers  votre  nom  est 
admirable,  ô  Mariel 


I. 

Psaume  125 
Ant.  In  universa  terra. 


Lorsque  le  Sei- 
gneur a  fait  revenir 
ceux  de  Sion  qui 
étaient  captifs,  nous 
avons  été  comblés  de 
consolation. 

Alors  notre  bouche 
a  été  remplie  de 
cantiques  de  joie,  et 
notre  langue  de  cris 
d'allégresse. 

Alors  on  di  a  par- 
mi les  nations  :  Le 
Seigneur  a  fait  de 
grandes  choses  en 
leur  faveur. 

Le  Seigneur  a  fait 
pour  nous  de  grandes 
choses ,  et  nous  en 
sommes  remplis  de 
joie. 

Seigneur,  faites  re- 
venir nos  frères  cap- 
tifs; qu'ils  se  répan- 
dent dans  cette  terre 
comme  un  torrenlj 
dans  le  pays  du  midi. 

Ceux  qui  sèment 
dans  les  larmes  mois- 
sonneront dans  la  joie. 

En  s'en  allant,  ils 
marchaient  en  pleu- 
rant et  ils  jetaient  la 
semence. 

Mais  en  s'en  reve- 
nant ils  marcheront 
avec  des  transports 
de  joie,  en  portant  les 
gerbes  de  leur  riche 
moisson. 

Ant.  Dans  tout  i'u- 


DICTIONNAIRE  DES  CEUEMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  34S 

terra  admirabile  est 
noinen  luum  ,  o  Ma- 
ria 1 

A. 
Psaume  122 

Ant.  Annuntiaverunt. 

J'ai  élevé  mes  yeux        Ad  te  levavi  oculos 
vers    vous  ,  ô   Dieu  1    raeos,  qui  habitas  ia 
qui  habitez  dans  les 
cieux. 

Comme  les  yeux 
des  serviteurs  sont 
attachés  sur  les  mains 
de  leurs  maîtres. 

Et  comme  les  yeux 
de  la  servante  le  sont 
sur  les  mains  de  sa 
maîtresse,  de  même 
nos  yeux  sont  Osés 
vers  le  Seigneur  no- 
tre Dieu,  en  attendant 
qu'il  ait  pitié  de  nous. 

Ayez  pitié  de  nous, 
Seigneur;  ayez  pitié 
de  nous ,  parce  que 
nous  sommes  remplis 
de  confusion  et  dans 
le  mépris. 

En  effet,  notre  âme 
est  toute  remplie  de 
confusion,  étant  de- 


ptum,  quia  testiivio- 
uia  tua  exquisivi. 


Etenim  sederunt 
principes  ,  et  adver- 
sum  me  lo(|uebantur  ; 
servus  aulem  exerce- 
b;itur  in  justificalio- 
nibus  luis 


Nam  et  teslimnnia 
tua  meditalio  mea 
est ,  et  consilium 
meum  iustincaliones 
tuae. 

Ant.  Refugium  est 
in  tribulalionibusMa- 
riœ  nomen  omnibus 
illud  invocantibus. 


In  convertendo  Do- 
minus  caplivitatem 
Sion,  facti  sumus  si- 
cut  consolati 


cœlis. 

Ecce  sicut  oculi 
servorum  in  manibus 
dominorum  suorum, 

Sicut  oculi  ancillae 
in  manibus  domina 
suse,  ita  oculi  noslri 
ad  Dominum  Deum 
nostrum,  donec  mise- 
reatur  noslri 


Miserere  nostri,  Do- 
mine ;  miserere  no- 
stri ,  quia  mullUQi 
repleti  sumus  despe- 
clione. 


op- 


Tunc  repletum  est 
gaudio  os  nostrum,  et 
lingua  noslra  exsulta- 
tione. 

Tune  dicent  inter 
gentes  :  Magnificavit 
Dominus  facere  cum 
eis. 

Magnificavit  Domi- 
nus facere  nobiscum, 
facti  sumus  leetantes. 


Converte,  Domine, 
captivitatemnostram; 
sicut  torrens  in  au- 
slro. 


Qui  seminant  in  la- 
crymis.in  cxsullatio- 
ne  tnetent. 

Euntes  ibant  et  fle- 
bant,  miltcnles  semi- 
na  sua. 

Venienlcs  autem 
venienl  cum  oxsullii- 
lione,  portantes  ma- 
nipulos  suos. 


Ant.   In     universa 


Quia  multum  re- 
pleta  est  anima  no- 
stia,  0|iprobrium  a- 
bundantibus  et  de- 
spcctio  ïuperbis. 


venue  un  sujet  d' 
probre  aux  riches  et 
de  mépris  aux  super- 
bes. 

Ant.  Les  cieux  ont 
annoncé  le  nom  de 
Marie  ,  et  tous  les 
peuples  ont  vu  sa 
gloire. 

t  Que  le  nom  de  la 
Vierge  Marie  soit  bé- 
ni, ^  Dès  maint'  nant 
et  dans  tous  les  siè- 
cles. 

Prions. 

Dieu  tout-puissant, 
accordez  à  nos  priè- 
res que  vos  fidèles  , 
qui  se  réjouissent 
sous  le  nom  et  la 
protection  de  la  très- 
sainte  Vierge  Marie, 
obtiennent  par  sa 
pieuse  intercession  la 
délivrance  de  tout 
mal  sur  la  terre,  et 
méritent  de  parvenir 
aux  joies  éternelles 
du  ciel.  Par  Notre- 
Seigneur  Jésus  - 

Christ,  etc. 

§  IX.  Indulgences  accordées  h  perpéUiilé  ^  loul  fidèle  j|ui, 
depuis  le  29uovenil)re  ju^qu'iu  2ï  déiembre  iuoliisive- 
ment,  récileri ,  avec  dérolion  et  un  rœnr  contrit,  les 
prières  suivaiiles  avec  (|uarju>(^  Ave  Maria  (1). 

1°   Indulsrence  de   10!)  jours  pour  chaque 
jour  où  l'on  récitera  ces  prières,  bien  qu'oa 


Ant.  Annuntiave- 
runt cœli  nomen  M.i- 
riœ,  et  vi.lerunl  om- 
nes  popuii  gloriam 
ejus. 

f  Sit  nomen  Virgi- 
nis  Mariae  benedi- 
ctum,  i^  Ex  hoc  nunc 
et  usque  in  saeculum. 

Oreinus 
Concède  ,  quaîsu- 
mus  ,  omiipoten» 
Deus,  ut  fidèles  tui, 
qui  sub  sanclissimœ 
Virginis  Mariae  nonii- 
ne  et  protectionc  la>- 
tantur,  ejus  pia  inter- 
cessione  a  cunctis 
malis  liberentur  in 
terris ,  et  ad  gaudia 
œterna  pervenire  me- 
reanlur  in  cœlis.  Per 
Dominum  nostrum 
Jesum  Christuni,  etc. 


UJ  L'or.fiine  de  cette  dévotioa  remonie  Si  «aiiue Catlieriue  de  Bologuô,  qui  l'a  coiwiammeBt  pratiquée.  Elle* 


s« 


MAR 


MAR 


'M 


ne  les  Oise  pas  tous  les  jours  du  29  novembre 
au  2!  décembre. 

2  Indulgence  plénière  pour  tous  ceux  qui, 
sur  ces  25  Jours,  auront  récilé  ces  prières  au 
moins  pendant  20,  le  jour,  à  leur  ciioix  , 
où,  s'élanl  confessés  et  ayant  communié,  ils 
prieront  pour  les  intentions  de  l'Eglise,  dans 
une  é(jlise  pithlir/ue  (I). 

N.B.  Cette  Indulgence  plénière  est  appli- 
cable aux  âmes  du  purgatoire 

Prières  que  l'on  doit  reciter  chaque  jour. 

Prosternés  à  vos  pieds  avec  le  plus  profond 
respect,  sainte  \'ierge  Marie,  mère  de  Dieu  et 
avocate  des  yéchcurs,  nous  vous  conjurons 
humblement,  par  les  mérites  du  sang  précieux 
que  votre  divin  Fils  a  répandu  pour  nous 
misérables  pécbeurs,  et  par  l'intercession  de 
sainte  Catbeiine  de  Bologne,  qui  fui  votre 
bien-aimée  servante,  di-  nous  obienir  la 
grâce  de  pratiquer  avec  ferveur  cette  sainte 
dévotion,  et  d'imiter  vos  vertus  cl  relies  do 
sainte  Catherine,  pour  la  gloire  de  votre  Fils 
unique  Jésus.  Daignez  oublier  nos  fautes  et 
ne  plus  vous  ressouvenir  de  noire  borrible 
ingraiilude.  Uecevez-nous  dans  les  abîmes 
sans  bornes  de  votre  miséiicorde,  cl  en  vue 
de  l'amour  que  vous  portâtes  autrefois  à 
votre  fulèlo  servante  sainte  Catherine,  obte- 
nez-nous la  rémission  de  nos  fautes,  afin 
que  nous  puissions  espérer  toutes  les  grâces 
que  nous  désirons  pour  notre  avancement 
spirili.'cl.  Ainsi  soil-il. 

A  l'imitation  de  sainte  Catherine,  nous 
continuerons  (  le  1"  jour  ,  on  doit  dire  : 
Nous  commencerons,  et  le  dernier  :  Nous  ter- 
minerons cette  saintedévolion  enlouant,  etc.) 
à  louer  la  sainte  Mère  de  Dieu,  en  rérilanl 
ko  Ave  Maria  et  autant  de  bénédictions  pour 
honorer  le  moment  où  elle  mil  au  monde  son 
divin  Fils,  et  pour  obienir,  au  moment  de  la 
mort,  son  assistance  cl  une  véritable  con- 
trition,' afin  qu'après  le  temps  de  notre  pè- 
lerinage ici- bas,  nous  puissions  avoir  part 
aux  joies  éternelles. 

Première  dizaine 

En  récitant  dix  fois  Wlve  Maria,  el  en  bé- 
nissant autant  de  fois  la  sainte  Vierge  Marie, 
nous  contemplerons  le  mystère  inelïable  de 
l'incarnation  du  \  erbe,  et  l'éminente  dignité 
à  laquelle  celle  ^  ierge  sainte  a  été  élevée, 
étant  choisie  pour  devenir  la  mère  du  Très- 
Haut. 

(Ici  l'on  récitera  dix  Ave  Maria,  en  disant 
après  chacun  :  Bénie  j-oit,  ô  Marie,  l'heure 
où  vous  devîntes  la  Mère  de  Jesus-Christ 
Fils  de  Dieu. 

Seconde  dizaine. 

En  récitant  dix  autres  Ave  Maria  el  en  bé- 

pour  but  de  (irépartr  lesliJèles,  pendaiu  le  temps  de  l'A- 
vent,  à  la  naissance  du  Sauveur.  Ceux  qui  la  praUipient 
pendant  les  vingt-cini]  jours  de  suite  ,  se  trouvent  avoir 
récité  Miille  Ave  Maria. 

Nous  croyons  faire  plaisir  aux  âmes  pieuses  eu  dounaul 
ici  une  courte  notice  sur  sainte  Catherine  do  Bologne. 
Dès  sa  pins  tendre  enfance  elle  donna  des  signes  de  l'é- 
nduéule  sainteté  ii  laquelle  elle  de\ail  parvenir.  A  vingt 
ans,  elle  prit,  il  Feriare,  l'Iiabildes  r.'li^ieuses  île  Sainte- 
Claire.  A[irès  y  avoir  donné,  pendant  de  longues  années, 

l'âitimple  des  plusstiblimes  venus,  elle  fut  e'iivo.yée  ^Do- 


nissant  autant  de  fois  la  sainte  Vierge  Marie, 
nous  méditerons  sur  rbumilité  du  Roi  du 
ciel,  qui  choisit  une  vile  étable  pour  le  lieu 
de  sa  naissance,  el  sur  la  joie  qu'éprouva 
la  sainte  Vierge  en  voyant  le  Fils  unique  du 
Père  éternel  devenu  le  fruit  de  ses  entrailles. 
(Ici  l'on  récitera  dix  Ave  Maria,  en  disant 
après  chacun  :)  Bénie  soit,  ô  M  irie,  l'henre  où 
vous  miles  au  monde  Jésus-Chrisl  le  Fils  de 
Dieu. 

Troisième  dizaine. 

Maintenant,  eu  récitant  ces  dix  Ave  Maria, 
et  en  bénissant  aussi  dix  fols  la  s.iinte  \  ierge 
Marie,  nous  contemplerons  avec  atlenlloii 
l'exaclilude  de  celle  V'ierge  suinte  à  retnpUr 
vis-à-vis  de  -son  Fils  le  double  office  de 
Marthe  el  celui  de  Madeleine,  en  le  servant 
comme  son  enfant  et  le  cunlemplaut  comme 
son  rédempteur. 

(Ici  l'on  récitera  dix  Ave  Maria,  en  disant 
après  chacun  :  )  Bénie  soil,  ô  Marie,  l'heure 
ou  vous  allaitâtes  Jésus-Christ  Fils  de  Dieu. 

Quatrième  dizaine. 

Enfin,  en  récitant  encore  dix  fois  VAve 
Maria,  et  en  bénissant  autant  de  fois  la  sainte 
\  ierge  Marie,  nous  considérerons  le  profond 
respect  avec  lequel  celte  \  ierge  sainte  ser- 
rait contre  son  cœur,  baisait  el  adorait  son 
Dieu  elle  nôtre,  incarné  pour  notre  amour. 

(Ici  l'on  récitera  dix  .ive  Maria,  en  disant 
après  chacun  :)  Bénie  soit,  ô  Marie,  l'heure 
où  vous  embrassiez  Jesus-Christ  Fils  de 
Dieu. 

On  dira  ensuite: 

Bénissons  Dieu  de  ce  que,  à  l'imitation  de 
sainte  Calherine,  nous  continuons  (le  1"  jour 
on  doit  dire  :  Nous  ;ivons  commencé  ;  le  der- 
nier :  Nous  avons  termine)  ce  pieux  exer- 
cice. Il  ne  nous  reste  plus  qu'à  supplier  la 
Reine  des  anges  de  vouloir  bien,  en  récom- 
pense de  mille  Ave  Maria  que  nous  récitons 
en  son  honneur,  et  de  nulle  béné  lictions  que 
nous  lui  donnons  (le  dernier  jour  il  fauldire: 
Que  nous  avons  récités,  el  que  nous  lui 
avons  données),  nous  obtenir  en  sa  qualité 
de  Mère  de  Jésus  naissant,  deux  seules  bé- 
nédiclions  :  l'une  pendant  noire  vie  ,  qui 
nous  fasse  concevoir  un  sincère  repentir  de 
nos  péchés;  l'autre,  à  l'heure  de  notre  mort, 
qui  nous  assure  le  salut  éternel  ;  et  pour  cela, 
que  chacun  de  nous  invoque  Marie  ilu  fond 
du  cœur,  à  l'imitation  de  sainte  Catherine, 
en  disant  :  De  grâce,  ô  notre  s.iinte  avocate, 
abaissezsurnous  vos  regards  miséricordieux, 
el  après  cet  exil  montrez-nous  Jésus  ,  le 
fruit  béni  de  vos  entrailles;  ô  cle.ne'ite,  ô 
charitable,  ô  douce  Vierge  Marie  1 

logne  pour  y  fonder  un  nouveau  couvent  de  son  ordrti. 
IClle  y  mourut  à  l'âge  de  quarante-neuf  ans,  eu  1463.  Elle 
avait  une  dévotion  toute  spéciale  à  la  s,iinle  enfance  do 
Kotre-Seignenr;  on  lit  dans  sa  Vie  que,  pendant  uneouil 
de  Noël ,  qu'elle  avait  passée  tout  entière  daus  l'église  , 
la  sainte  Vier^'e  lui  apparut,  el  lui  remit  son  divin  Enlanl 
entre  les  bras\  Son  corps,  que  l'on  vénère  a  Bologne,  esl 
merveilleusement  conservé.  {Note  de  l'éUueur.) 

(1)  Pie  VII,  rescrit  de  la  sacrée  cougrégaliou  des  In- 
dulgeuces,  du  li  novembre  1815. 


351 


DICTIOlN^AlRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


353 


Après  avoir  dit  les  Litanies  de  la  saiale 
Vierge,  page  257,  on  leriiiinera  ainsi  : 

f.  Daignez  permettre  que  je  vous  loue, 
Vierge  sacrée.  ^.  Donnez-moi   la   force  né- 
cessaire pour  combattre  vos  ennemis. 
Prions. 

O  Dieu,  qui  avez  voulu  que  votre  Verbe, 
annoncé  par  l'ange,  s'incarnât  dans  le  sein 
de  la  bienheureuse  Vierge  Marie,  esaucez 
nos  prières  et  faites  que  nous,  qui  la  croyons 
vraiment  mère  de  Dieu,  nous  sentions  les 
effets  de  son  intercession. 

Nous  vous  en  conjurons,  Seigneur,  puri- 
fiez nos  cœurs  en  les  visitant,  afin  que  lors- 
que Notre  Seigneur  Jésus-Christ  votre  Fils 
viendra,  accompagné  de  tous  ses  saints,  il 
trouve  en  nous  une  demeure  prêle  à  le  rece- 
voir, lui  qui,étantDieu,  vil  el  règneavec  vous 
dans  les  siècles  des  siècles.  Ainsi  soit-il. 

§  X.  Indulgences  accordées  à  perpélnilé  à  tout  fidèle  qui 
récitera  avec  dévotion  la  prière  suivante  au  saint  Cœur 
de  Marie, avec  la  luuiii;ge  qui  suit  (1). 

1°  60  jours  d'indulgence,  une  fois  par  jour. 

2°  Indulgence  plénièie  le  8  septembre,  fête 
de  la  Nalivité  de  la  sainte  Vierge;  le  15  août, 
fête  de  son  Assomption,  et  le  jour  de  la 
fêle  de  son  saint  Cœur,  pour  ceux  qui,  du- 
rant toute  l'année,  réciteront  chaque  jour 
celte  prière.  Pour  gagner  ces  indulgences 
plénières,  on  devra,  après  s'être  confessé  et 
avoir  communié,  visiter  une  église  ou  du 
moins  un  autel  consacré  à  la  sainte  Vierge, 
et  y  prier  selon  les  intentions  de  l'Eglise. 

3°  Indulgence  plénière  à  Vurliclede  la  mort 
pour  ceux  qui  auront  récité  fréquemment 
cette  prière  pendant  leur  vie  (2). 

JV.  B.  Toutes  ces  indulgences  sont  appli- 
cables aux  âmes  du  purgatoire. 
Prière. 

0  cœur  de  Marie  ,  Mère  de  Dieu  et  notre 
mère,  cœur  très-aimable,  objet  de  la  com- 
plaisance de  l'adorable  ïrinilé,  et  digne  de 
l'amour  et  de  la  vénération  des  anges  et  des 
hommes;  cœur  le  plus  semblable  à  celui  de 
Jésus,  dont  vous  êtes  la  plus  parfaite  image  ; 
cœur  plein  de  boulé  et  si  compatissant  à 
nos  misères  1  daignez  fondre  la  glace  de  nos 
cœurs,  et  faites  que  toutes  leurs  affections 
se  portent  vers  celui  de  Jésus-Christ;  met- 
tez en  eux  l'amour  de  vos  vertus;  endam- 
Boez-les  de  ce  feu  sacré  dont  vous  brûlez 
sans  cesse  :  veillez  sur  la  sainte  Eglise, 
prolégez-la,  et  soyez  toujours  pour  elle  un 
doux  asile  el  une  tour  inexpugnable  où  elle 
soit  en  sûreté  contre  les  attaqu(ïs  de  l'en- 
nemi. Soyez  noire  voie  pour  aller  à  Jésus, 
le  canal  par  lequel  nous  recevions  les  grâ- 
ces nécessaires  pour  notre  salut.  Soyez  notre 
secours  dans  nos  besoins,  notre  consolation 
dans  nosafflictions,  notre  force  dans  les  tenta- 

(1)  La  déiotion  au  Sacré-Cœur  de  Jésus  s'élant  établie 
dans  l'Eglise,  il  était  convenable  qu'on  y  établit  encore  la 
dévotion  au  Saint-Cœur  de  Marie.  C'est  ce  qui  a  détermi- 
né Pie  Vit,  non-seulemeiil  à  l'approuver,  mais  encore  à 
accorder,  par  un  décret  de  la  sacrée  congrégation  des 
Rites,  du  51  août  180.5,  uu  oflice  el  une  messe  propres 
pour  la  fèie  de  ce  saint  Cœur.  Cet  otiice  se  célèbre  Ji  dif- 
léreuls  jours,  selou  les  diocèses. 

(3)  Pie  YII,  r«$crii$  de  1»  secrétairerie  des  Mémoiresi 


tions,  notre  refuge  dans  les  persécutions;  enGii 
notre  aide  dans  tous  les  dangers  ;  mais  sur- 
tout à  l'heure  de  la  mort,  dans  ces  derniers 
combats  de  notre  vie  où  l'enfer  entier  se  dé- 
chaînera contre  nous  pour  ravir  nos  âmes  à 
cet  instant  terrible  d'où  dépend  notre  éter- 
nité. Faites-nous  ressentir  alors,  ô  Vierge 
compatissante,  toute  la  bonté  de  votre  cœur 
maternel  el  toute  l'étendue  de  votre  pouvoir 
auprès  de  celui  de  Jésus,  en  nous  donnant 
un  refuge  assuré  dans  la  source  même  de  la 
miséricorde;  afin  que  nous  puissions  bénir 
avec  vous  ce  cœur  sacré  ,  dans  le  ciel,  pen- 
dant tous  les  siècles  des  siècles.  Ainsi  soit-il. 
Que  toujours  et  partout  le  cœur  divin  de 
Jésus  et  le  cœur  sans  tache  de  Marie  soient 
connus,  loués,  bénis,  aimés,  servis  el  glori- 
Gés.  Ainsi  soit-il. 

§  XI.  Indulgences  accordées  ï  tout  fidèle  qui  récitera 
chaque  jour  de  la  semaine,  avec  un  cœur  contrit,  une 
des  prières  suivantes,  et  trois  .A.ve  Maria  en  réparation 
des  blasphèmes  proférés  contre  la  très-sainte  Vierge  par 
les  infidèles,  les  hérétiques  et  tes  mauvais  chrétiens  (3). 

1°  Indulgence  de  300  jonrs  une  fois  par 
jour. 

2°  Indulgence  plénière  une  fois  par  mois 
pour  ceux  qui  réciteront  chaque  jour  du 
mois  ces  prières,  le  jour,  à  leur  choi$, 
où,  s'élant  confessés  el  ayant  communié,  ils 
prieront  pour  les  intentions  de  l'Eglise  ('•■). 

iV.  B.  Ces  indulgences  sont  applicables  aux 
âmes  du  purgatoire. 

Prières  pour  chaque  jour  de  la  semaine 
Le  dimancbe. 

Vous  voyez,  ô  Mère  de  Dieu,  prosterné  à 
vos  pieds  un  pauvre  pécheur  qui  a  recours 
à  vous  et  met  en  vous  toute  sa  confiance.  Je 
ne  mérite  pas  même  un  seul  de  vos  regards, 
mais  je  sais  que  depuis  que  vous  avez  vu 
votre  divin  Fils  donner  sa  vie  pour  les  pé- 
cheurs, vous  souhaitez  ardemment  de  les  se- 
courir. 0  Mère  de  miséricorde,  considérez 
ma  misère  et  prenez  pitié  de  moi.  Je  vous 
entends  appeler  par  tous  le  refuge  des  pé- 
cheurs, l'espérance  de  ceux  qui  sont  réduits 
au  désespoir,  l'aide  de  ceux  qui  sont  aban- 
donnés :  soyez  donc  mon  refuge,  mon  espé- 
rance et  mon  aide;  c'est  à  vous  à  me  sauver 
par  votre  intercession.  Pour  l'amour  de  Jé- 
sus-Christ secourez-moi,  tendez  une  main 
secourable  à  un  malheureux  qui  se  recom- 
mande à  vous  après  sa  chute,  pour  que  vous 
l'aidiez  à  se  relever.  Je  sais  que,  lorsque  cela 
est  possible,  vous  vous  plaisez  à  venir  au 
secours  d'un  pécheur;  aidez-moi  donc  main- 
tenant que  vous  le  pouvez.  J'ai  perdu  à  la 
fois,  par  le  péché,  la  grâce  et  mon  âme; 
mais  je  me  mets  entre  vos  mains  ;  apprenez- 
moi  ce  que  je  dois  faire  pour  recouvrer  la 
grâce  de  mon  Dieu,  el  je  le  ferai  sans  délai. 
C'est  lui   qui  m'envoie   vers   vous   afin  que 

des  18  août  1807,  1"  février  1816  et  26  septembre  1817, 
i|ui  se  conservent  à  Rouie,  dans  les  archives  de  la  pieuse 
llnion  duS:icré-Cœur  de  Jésus,  à.Sainli-Marie-de-la-Paix. 
Votj.  art.  Sacré-Coech. 

(ô)  Ces  prières  sont  tirées  des  œivres  du  B.  Alpli  de 
I/iRUori. 

(4j  Pie  VII,  rescrit  lie  lasacrée  congrégation  dns  In- 
dulgeuces,  du  2t  juui  1808,  qui  est  à  Koiue  dans  les  ar- 
chives de  la  t>asilique  de  Saiule-Marie  iit  cosmediit. 


S65 


MÂR 


MAR 


SU 


vous  m'assistiez;  il  veut  que  j'aie  recours  à 
▼olre  miséricorde,  pour  (jue  je  sois  aidé  dans 
la  grande  aiïaire  de  mon  salut,  non-seule- 
ment par  les  mérites  de  votre  Fils  ,  mais 
aussi  par  vos  prières.  Eh  bien  I  je  recours  à 
vous;  intercédez  pour  moi  auprès  de  votre 
divin  Fils,  et  manifestez  tout  le  bien  que 
vous  faites  à  ceux  qui  placent  en  vous 
leur  confiance  :  j'ose  espérer  que  je  serai 
exaucé.  Ainsi  soit-il. 

Trois  Ave  Maria  en  réparation  des  blas- 
phèmes proférés  contre  la  sainte  Vierj^e. 

Le  lundi. 

Très-sainte  Marie,  Reine  du  ciel,  j'ai  été 
l'esclave  du  démon,  mais  maintenant  je  nie 
consacre  pour  toujours  à  votre  scivice.Oui, 
je  veux  vous  honorer  et  vous  servir  tant 
que  je  vivrai  ;  recevez-moi  au  nombre  de 
vos  serviteurs,  et  ne  me  rejetez  pas  comme 
je  le  mériterais.  O  ma  mère ,  j'ai  placé 
toutes  mes  espérances  en  vous;  je  bénis  le 
Seigneur,  qui,  dans  sa  miséricorde,  m'a 
donné  cette  confianc*^  en  vous.  Il  est  vrai 
que,  par  le  passé,  j'ai  eu  le  malheur  de  tom- 
ber dans  le  péché;  mais  j'espère,  par  les 
mérites  de  Jésus-Christ  et  le  secours  de  vos 
prières,  en  avoir  déjà  obtenu  le  pardon.  Ce- 
pendant cela  ne  suftit  pas,  Ô  ma  bonne  mère  ; 
une  pensée  m'afllige,  c'est  que  je  puis  per- 
dre de  nouveau  la  grâce  sanctifiante  :  les 
dangers  sont  incessants  ;  mes  ennemis  ne 
s'endorment  jamais,  et  de  nouvelles  tenta- 
tions pourront  m'assaillir.  Alil  protégez-moi 
donc,  soutenez-moi  contre  les  assauts  de 
l'enfer,  et  ne  permettez  pas  que  j'offense  de 
nouveau  votre  divinFils.  Non,  que  jamais  je 
nem'exposcàperdreDieu.lecielel  mon  âme; 
c'est  là,  ô  Marie,  la  grâce  que  je  vous  de- 
mande ,  c'est  celle  que  je  désire,  et  que  j'es- 
père obtenir  par  votre  intercession.  Ainsi 
soit-il. 

Trois  Ave  Maria  en  réparation  des  blas- 
phèmes proférés  contre  la  sainte  \'ierge. 
Le  mardi. 

O  très-sainte  Marie,  mère  de  bonté  et  de 
miséricorde,  le  souvenir  de  mes  péchés  me 
trouble  et  me  confond  lorsque  je  pense  au 
moment  do  la  mort.  Mère  pleine  de  dou- 
leurs, c'est  dans  le  sang  de  Jésus-Christ  et 
dans  votre  intercession  que  je  mets  toute 
mon  espérance.  Consolatrice  des  allligcs,  ne 
m'abandonnez  pas  à  ce  moment;  ne  refusez 
pas  de  me  consoler  dans  cette  grande  afflic- 
tion. Si  mainlenani  je  suis  si  fort  tourmenté 
par  les  remords,  l'incertilude  du  pardon,  le 
(langer  de  la  rechute  et  la  rigueur  de  la 
justice  divine,  que  sera-ce  alors?  De  grâce  , 
avant  que  la  mort  arrive,  obtenez-moi  une 
grande  douleur  de  mes  péchés,  une  sincère 
conversion  et  une  fidélité  inviolable  à  Dieu 
pendant  tout  le  reste  de  ma  vie;  et  quand  je 
serai  arrivé  au  moment  de  la  mort,  ô  Marie, 
mon  espérance  l  aidez-moi  dans  les  cruelles 
angoisses  oîijc  me  trouverai;  fortifiez-moi, 
afin  que  je  ne  tombe  pas  dans  le  désespoir  à 
la  vue  de  mes  fautes,  que  le  démon  no  man- 


quera pas  oe  me  remettre  devant  les  yeux; 
inspirez-moi  alors  de  vous  invoquer  plus 
souvent,  afin  que  je  rende  le  dernier  soupir 
en  prononçant  votre  doux  nom  et  ce.ji  de 
voire  divin  Fils.  Vous  avez  accordé  cette 
grâce  à  un  grand  nombre  de  vos  fidèles  ser- 
viteurs, je  la  sollicite  avec  ardeur,  et  j'espère 
aussi  l'obtenir.  Ainsi  soit-il. 

Trois  Ave  Maria  en    réparation  des  blas- 
phèmes proférés  contre  la  sainte  Vierge. 
Le  mercredi. 

Très-sainte  Vierge  Marie.  Mère  de  Dieu. 
combien  de  fois  mes  péchés  n'oni-ils  pas  mé- 
rité l'enfer  I  peut-être,  dès  le  premier,  la 
sentence  portée  contre  moi  aurait-elle  été 
exécutée,  si,  dans  votre  bonté,  vous  n'aviez 
retenu  la  justice  divine;  vous  avez  ensuite 
brisé  la  dureté  de  mon  cœur,  vous  m'avez 
porté  à  mettre  en  vous  ma  confiance;  et  qui 
sait,  hélas  !  combien  de  fois  je  serais  re- 
tombé dans  le  péché,  au  milieu  des  danger» 
que  j'ai  rencontrés,  si  vous  ne  m'en  eussiez 
pas  préservé  par  les  grâces  que  vous  m'avez 
obtenues  !  .Mais,  ô  ma  souveraine,  à  quoi  me 
serviraient  vos  bontés  et  les  faveurs  dont 
vous  m'avez  comblé,  si  je  venais  à  me  dam- 
ner? S'il  fut  un  temps  où  je  ne  vous  ai  pas  ai- 
mée, maintenant ,  après  Dieu,  je  vous  aime 
par-dessus  toutes  choses.  Ah  !  ne  permettez 
pas  que  je  vous  sois  jamais  infidèle  et  que 
j'abandonne  le  service  de  Dieu,  qui,  par  vo- 
tre entremise,  m'a  accordé  tant  de  grâces; 
ne  permettez  pas,  ô  mon  aimable  souve- 
raine, (lue  mon  sort  soit  de  vous  haïr  et  de 
vous  maudire  à  jamais  dans  l'enfer.  Souffri- 
riez-vous  qu'un  de  vos  serviteurs  qui  vous 
aime,  se  perdît?  O  Marie,  daignez  me  faire 
entendre  votre  réponse  :  me  damnerai-je? 
Ah  1  je  me  damnerai  certainement  si  je  voui 
abandonne.  Mais  qui  aurait  le  courage  de 
vous  abandonner  ?  qui  pourrait  oublier  un 
amour  comme  le  vôtre  ?  Non,  il  ne  saurait  se 
perdre  celui  qui  se  recommande  à  vous,  et 
qui  vous  implore.  Ah  !  ma  tendre  Mère,  ne 
m'abandonnez  pas  à  moi-même,  je  me  per- 
drais: faites  que  toujours  je  recoure  à  vous 
avec  confiance.  Sauvez-moi,  ô  vous  qui  êtes 
mon  espérance;  sauvez-moi  de  l'enfer,  et 
d'abord  préservez-moi  du  péché,  qui  seul 
peut  m'y  précipiter  (1). 

Trois  Ave  Maria  en  réparation  des    blas- 
phèmes proférés  contre  la  sainte  Vierge. 
Le  jeudi. 

O  Reine  du  ciel,  qui,  élevée  au-dessus  de 
tous  les  chœurs  des  anges,  êtes  la  plus  pro- 
che ilu  trône  de  Dieu  ;  du  fond  de  celte  vallée 
de  larmes,  j'ose,  tout  pécheur  que  je  suis, 
vous  offrir  mes  hommages  et  vous  supplier 
de  jeter  sur  moi  un  regard  de  compassion. 
Considérez,  ô  Marie,  combien  de  dangers 
m'environnent  et  m'environneront  tant  que 
je  vivrai  :  je  suis  sans  cesse  exposé  à  perdre 
Dieu,  mon  âme  et  le  ciel;  c'est  en  vous  que 
j'ai  mis  toute  mon  espérance,  je  vous  aime 
et  je  hâte  de  mes  vœux  le  moment  où  je 
pourrai  vous  voir  et  vous  bénir  dans  le  cii  . 


(1)  Voyei,  col.  356,  les  autres  indulgences  accordt5cs  h  celle  prière. 


SSS 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


im\ 


Ah  !  quand  viendra-t-il  ce  jour  où,,  assuré  de 
mon  salul  cteniol,  je  tne  verrai  à  vos  pieds  1 
Quand  mo  sern-t-il  donné  de  baiser  coite 
main  qui  a  répandu  sur  moi  tant  de  bien- 
faits I  II  est  vrai,  ô  ma  tendre  mère,  que, 
pendant  ma  vie,  j'ai  été  bien  ingrat  envers 
vous;  mais  si  je  parviens  au  ciel,  alors  je  ne 
serai  plus  ingrat  :  je  vous  aimerai  sans  in- 
terruption pendant  toute  l'éternité,  et  je  ré- 
parerai mon  ingratitude  passée  par  des 
louanges  et  des  actions  de  grâces  conli- 
nuellos.  Je  remercii'  le  S  igneur  de  ce  qu'il 
me  donne  celte  confi.ince  dans  les  mérites 
du  sang  de  Jésus-Christ  et  dans  votre  puis- 
sante intercession.  Vos  véritables  serviteurs 
ont  espéré  tous  ces  biens,  et  aucun  d'eux 
n'a  été  trompé  dans  son  altente  ;  je  ne  !e  se- 
r.ii  pas  non  plus.  0  Marie  !  priez  votre 
Fils  Jésus,  par  les  mérit;s  de  sa  passion 
(fomme  je  le  fais  aussi  de  mon  côléj,  qu'il 
daigne  confirmer  et  accroître  sans  cesse 
cette  espérance  en  moi.  Ainsi  soit-il. 

Trois  Ave  Maria  en  réparation  des  blas- 
phèmes proférés  contre  la  sainte  Vierge. 
Le  vendredi. 

0  Marie,  vous  êtes  la  plus  noble,  la  plus 
sublime,  la  plus  pure,  la  plus  belle,  la  plus 
sainte  de  toutes  les  créatures.  Ohl  si  tous 
les  hommes  vous  connaissaient  et  vous  ai- 
niaienl  comme  vous  le  méritez  1  mais  je  me 
trouve  consolé  en  pensant  que  tant  de  bien- 
heureux dans  le  ciel  et  tant  de  justes  sur  la 
terre  sont  enflammés  d'amour  à  la  vue  de 
votre  bonté  et  de  votre  beauté.  Je  me  réjouis 
surtout  de  ce  que  Dieu  lui-même  vous  aime 
plus  vous  seule  que  tous  les  anges  et  tous 
les  hommes  ensemble.  Moi-même  pauvre 
pécheur,  je  vous  aime;  mais  je  vous  aime 
trop  peu,  je  voudrais  avoir  un  amour  plus 
ardent  et  plus  tendre  pour  vous,  et  cet 
amour,  c'est  à  vous  à  me  l'obtenir;  car  vous 
aimer  est  un  grand  signe  de  prédestination, 
et  une  grâce  que  Dieu  accorde  à  ceux  qui  se 
sauvent.  D'un  autre  côté,  ô  ma  trés-tendre 
mère,  je  reconnais  que  j'ai  les  plus  grandes 
obligations  à  votre  divin  Fils,  et  qu'il  mérite 
un  amour  infini.  O  vous  qui  désirez  par- 
dessus tout  de  le  voir  aimé,  obtenez-moi  un 
grand  amour  pour  luil  Vous  pouvez  tout 
obtenir  de  Dieu  ;  c'est  là  la  grâce  que  je  vous 
conjure  de  demander  pour  moi.  Je  ne  solli- 
cite point  auprès  du  vous  les  biens  de  la 
terre,  je  ne  vous  demande  ni  honneurs,  ni 
richesses,  mais  seulement  l'amour  de  mon 
Dieu  ;  c'est  ce  que  vous  désirez  ardemment. 
Serait-il  possible  que  vous  ne  favorisassiez 
pas  un  désir  qui  vous  est  si  agréable?  Non 
sans  doute  :  déjà  j'éprouve  que  vous  venez  à 
mon  secours,  déjà  vous  intercédez  pour  moi. 
Priez,  priez,  ô  Marie,  et  ne  vous  lassez  ja- 
mais de  prier,  jusqu'à  ce  que  vous  me  \  oyiez 
dans  le  ciel,  où  je  serai  sûr  de  posséder  cl 
d'aimer  à  jamais  mon  Dieu  cl  vous-même,  ma 
tendre  Mère.  Ainsi  soit-il. 

Trois  Ave  Maria  en  réparation  des  blas- 
phèmes proférés  contre  la  sainte  Vierge. 

(1)  Oii  trouvera  le  Salve  Regiim  col.  5i3. 

/a  Pie 'VU.  décret  Urbis  et  orbis  de  ta  sacrée  congréga- 


Le  samedi. 


0  Marie,  très-sainte  mère,  quand  je  réflé- 
chis aux  grâces  que  vous  m'avez  obtenues, 
ctà  l'ingratitude  avec  laquelle  j'y  ai  répondu, 
je  me  reconnais  indigne  de  recevoir  de  nou- 
veaux bienfaits;  cependant  je  ne  veux  pas 
me  défier  pour  cela  de  votre  miséricorde. 
0  ma  puissante  avorate,  ayez  pitié  de  moi; 
vous  êtes  1,1  dispensatrice  de  toutes  les  fa- 
veurs que  Dieu  nous  accorde,  el  il  ne  vous 
a  rendue  si  puissante,  si  riche  cl  si  bonne, 
qu'afin  que  vous  vinssiez  à  notre  secours. 
Je  veux  me  sauver,  et  c'est  pour  cela  que  je 
remets  entre  vos  mains  mon  âme  et  mon  s  i- 
Itit  éternel.  Je  veux  être  du  nombre  de  vos 
serviteurs  les  plus  dévoués,  ne  me  repoussez 
pas  ;  vous  cherchez  sans  cesse  les  malheu- 
reux pour  les  soulager,  n'abandonnez  pas 
un  pauvre  pécheur  qui  a  recours  à  vous; 
daignez  plaider  ma  cause;  votre  divin  Fils  est 
toujours  prêt  à  faire  tout  ce  que  vous  désirez. 
Prenez-moi  sous  votre  protection,  et  cela  me 
suffit;  car,  si  vous  me  protégez,  rien  ne  sera 
plus  capable  de  meffrayer  :  ni  mes  péchés, 
parce  que  j'espère  que  vous  m'en  obtiendrez 
la  rémission;  ni  les  démons,  parce  que  vous 
êtes  |)lus  puissante  que  l'enfer;  ni  même  Jé- 
sus-Christ, mon  juge,  parce  qu'une  seule 
de  vos  prières  suffira  pour  l'apaiser.  Proté- 
gez-moi donc,  ô  ma  Mère,  et  obtenez-moi  le 
pardon  de  mes  péchés,  l'amonrde  Jésus,  la 
persévérance,  une  bonne  morl,  el  enfin  le 
ciel,  il  est  vrai  que  je  ne  mérite  pas  ces  grâ- 
ces, mais  je  les  obtiendrai  si  vous  les  de- 
mandez au  Seigneur  pour  moi  ;  daignez 
donc  intercéder  en  ma  faveur  auprès  de  Jé- 
sus. O  Marie,  ô  ma  reine,  je  me  confie  en 
vous,  c'est  dans  cette  espérance  que  je  trouve 
mon  repos,  c'est  dans  cette  espérance  que  je 
veux  vivre  et  mourir.  Ainsi  soil-il. 

Trois  Ave  Maria  en  réparation  des  blas- 
phèmes proférés  contre  la  sainte  Vierge. 

§  XII.  laciulgences  accordées  à  perpétuité  a  tout  fidèle 
qui  récitera,  avec  dévotion  el  un  cœur  coitlrit,  la  prière  ; 
Trés-saiiile  Vierge  Marie,  Mère  de  Dieu  (indiquée  plus 
Ii3ut  pour  le  mercredi,  col.  334),  el  trois  fois  le  Sdvi: 
Regiim  (l). 

1°  Indulgence  de  300  jours,  une  fois  par 
jour. 

2  Indulgence  plénière  une  fois  par  mois 
pour  (juiconciue  récitera  celle  prière  avec  les 
truis  Salve  Rcyina.  Chaque  jour  du  mois  on 
gagnera  celle  indulgence  plénière,  le  jour 
du  mois,  à  son  choix,  où,  s'étant  confessé  et 
ayant  communié,  on  priera  dans  une  é<jHse 
ou  chapelle  publiqxie,  selon  les  intentions  de 
l'Eglise  (2;. 

A^  B.  Ces  indulgences  sont  applicables  aux 
âmes  du  purgatoire. 

§  XllI.  lndul,.,'ence  accordée  à  perpétuité  b  tout  fidèle  qui 
récitira,  avec  un  cœur  contrit,  la  prière  suivante  avec 
trois  Ave  Maria. 

Deux  cents  jours  d'indulgence  pour  chaque 

/ois  (3)    , 

lion  des  Indulgences,  du  13  mai  1821. 
^ô)  Dès  IbOi.  l'ie  VII  a\aii  attaché  k  cette  priori»  uns 


S57 


M\n 


Prière. 

Vicrçe  (rès -sainte,  Mère  du  Verbe  fait 
chair,  dispensatrice  des  «frâces  et  refufîe  des 
pécheurs,  nous  recourons  avec  une  loi  vive 
à  votre  amour  malernei,  et  nous  vous  de- 
mandons la  grâce  de  faire  toujours  la  volonté 
de  Dieu  et  la  vôtre;  nous  vous  donnons  nos 
cœurs,  nous  vous  demandons  la  sanlédi' l'âme 
et  celle  du  corps,  et  nous  espérons  fermement 
que  vous  ne  dédaignerez  pas  de  nous  exau- 
cer, parce  que  vous  êtes  notre  mère  et  que 
vous  nous  aimez  tendrement  :  c'est  pourquoi 
nous  disons  avec  une  foi  vive  : 

Ici  l'on  récite  trois  Ave  Maria,  et  l'on  ter- 
mine ainsi  : 

Prions. 

Défendez,  Seigneur,  nous  vous  en  conju- 
rons, vos  serviteurs  de  toute  infirmité,  par 
l'intercession  de  la  bienheureuse  Marie,  tou- 
jours vierge;  et,  pendant  qu'ils  se  proster- 
nent devant  vous  du  fond  de  leurs  cœurs, 
daignez  les  protéger  avec  bonté  contre  toutes 
les  embûches  de  leurs  ennemis;  par  Notrc- 
Seigneur  Jésus-Christ.  Ainsi  soil-il. 

§  XIV.  Iii(iiilgpiicesaccord«^es  i  perpéluilé  à  tout  lidèle  qui 
réfilera  les  trois  prières  suivanles  l't  trois  Àve  Unria 
pour  obtenir  de  la  sainte  Vierge  ijuVlle  nous  aide  dans 
la  pratique  dos  vertus  dirélieniies,  et  spécialement  de 
la  sainte  vertu  de  pureté. 

l'Indulgence  de  100  jours  pour  chaque  fois. 

"i"  Indulgence  plénière  une  fois  par  mois 
pour  ceux  qui  les  auront  récitées  tous  les 
jours  du  mois,  un  des  derniers  jours  de  ce 
vwis,  à  leur  choix,  pourvu  que,  s'étant  con- 
fessés et  ayant  communié,  ils  prient  selon 
les  intentions  de  l'Eglise  (1). 

N.  B.  Ces  indulgences  sont  applicables  aux 
âmes  du  purgatoire. 

Prières. 

1.  Je  vous  vénère  du  fond  de  mon  cœur, 
A'ierge  sainte,  plus  que  tous  les  anges  et  tous 
les  saints  du  ciel,  comme  la  fllledu  Père  éter- 
nel ;  et  je  vous  consacre  mon  âme  avec  tou- 
tes ses  puissances. 

Ave ,  Maria,  etc. 

2.  Je  vous  vénère  du  fond  de  mon  cœur, 
Vierge  très-sainte,  plus  que  tous  les  anges 
et  tous  les  saints  du  ciel,  comme  Mère  du 
Fils  unique  de  Dieu  et  je  vous  consacre  mon 
corps  avec  tous  mes  sens. 

Ave,  Maria,  etc. 

3.  Je  vous  vénère  du  fond  de  mon  cœur, 
^  jerge  très-sainte,  plus  que  tous  les  anges 
et  tmis  les  s.'iinlsdii  ciel,  comme  l'épouse  bien 
aimée  du  Saint-Esprit;  et  je  vous  consacre 
mon  eœur  avec  toutes  ses  aftections,  en  vous 
priant  de  m'obtenir  de  la  sainte  Trinité  tous 

indulgence  de  cent  jours;  Léon  Xlt  la  confirma  et  la  dé- 
cl:ira  perpétuelle  par  un  décret  Urbis  et  orbis  de  la  sacrée 
congrégation  des  Indulgences,  du  11  août  1824;  il  la  porla 
i  drux  cents  jours  par  un  nouveau  rescrit  de  la  même 
congrégation,  eu  date  du  10  mai  1838. 

|1 1  Léon  .\1I,  rescrit  du  21  octobre  Igiî,  que  l'on  con- 
sorvf  à  Home  dans  les  archives  des  Pères  mineurs  obser- 
vanlins  du  couvent  d'Aracœli. 

(2)  Pie  V:l ,  rescrit  de  la  sacrée  congrégation  des  In- 
dulgences, du  10  janvier  1813. 

(3J  La  dévotion  du  mois  de  Marie ,  connue  aujourd'hui 


MAT  508 

les  secours  qui  me  sont  nécessaires  ponr  me 
sauver. 

Ave,  Maria. 

§  XV.  Indulgences  accordées  à  perpétuité  à  tout  Qdèle 
qui  réiiLcra,  avec  (Uvolioii  et  un  cçeur  coitfiit,  la  prière 
suivante,  en  l'iiouneur  de  la  sainte  Tierce  et  de  saiote 
Anne,  sa  mère  : 

1"  Indulgence  de  100  jours  pour  chaque 
fois. 

2  Indulgence  plénière,  le  Sft  juillet,  fête 
de  sainte  Anne,  pour  ceux  qui  réciteront 
celte  prière  au  moins  dix  fois  par  mois, 
pourvu  que,  s'étant  confessés  cl  ayant  com- 
munié, ils  visilent  ce  jour-là  une  église  pu- 
blique, et  y  prient  selon  les  inleulions  de 
l'Eglise  (2j. 

Prière. 

Ave,  gratia  plena,  Dominus  tecum;  tua 
gratia  sit  mecum;  benedicla  tu  iu  mulieri- 
bus,  et  benedicla  sit  sancta  Anna,  mater  tua, 
ex  qua  sine  macula  et  pcccalo  processisti, 
Virgo  Maria;  ex  te  aulem  natus  est  Jésus 
Christus  Filius  Dei  vivi.  Amen. 

La  même  en  français. 

Je  vous  salue,  pleine  de  grâce,  le  Seigneur 
est  avec  ^ous;  que  votre  grâce  soit  avec 
moi;  vous  êtes  bénie  entre  toutes  les  fem- 
mes, et  bénie  soit  sainte  Anne,  voire  mère, 
de  laquelle  vous  êtes  née  sans  tache  et  sans 
pèche;  ô  glorieuse  Vierge  Marie,  qui  avez 
donné  le  jour  à  Jésus-Christ,  le  Fils  du  Dieu 
vivant.  Ainsi  soit-il. 

§  XVI.  Indulgences  accordées  à  perpétuité  à  tout  fidèle 
qui  consacrera  le  nwis  de  mai  i)  honorer  la  très  sainte 
Vierge  par  des  hommages  [larliruliers,  de  pieuses  priè- 
res, ou  d'autres  exercices  de  piété,  faits  en  public  ou 
en  particulier  (3). 

1'  Chaque  jour  du  mois,  indulgence  de 

300  jours; 

2°  Indulgence  plénière  un  jour  du  mois,  à 
volonté,  pourvu  que,  s'élant  confessé  et 
ayant  cotnmunié,  on  prie  pour  les  intentions 
de  l'E-Hise  (4.). 

N-  B.  Ces  indulgences  sont  applicable» 
aux  âmes  du  ourgaioire. 

M.\TINES 

TÏTHF.  PREMIER. 
DES  MATINES,  L'ÉVÊQDE  OFFICIANT. 
(Cérémonial,  liv.  ii;  traduction  de  Dumolin.) 

Chapitre  I.  —  De  l'entrée  de  Vévêque  dans 
l'église  et  commencement  de  matines. 
1.  L'évétiue,  désirant  officier  pontificale- 
ment  à  matines,  l'heure  étant  venue,  se  ren- 
dra à  Icglise  avec  son  habit  de  chœur  ordi- 
naire, accompagné  des  chanoines  ;  et,  y  étant 
entré,  il  reçoit  l'aspersoir  des  mains  du  plus 
digne;  il  s'asperge,  ainsi  que  les  chanoines 
et  autres  qui  sont  autour  de  lui. 

dans  presque  toute  la  catholicité  ,  s'est  prodigieusement 
répandue  en  France  depuis  quelques  années.  On  a  publié 
plusieurs  ouvrages  sur  celte  matière  ,  ou  y  trouvera  tout 
ce  qui  se  rapporte  à  cette  dévotion.  Nous  ferons  seule- 
ment observer  ici  que  le  souverain  pontife  n'ayant  point 
fixé  de  prières  spéciales  jiour  gagner  les  indulgences, 
chacun  peut  suivre  dans  le  choix  sa  dévotion  particulière. 
iNoteitel'éà.leur.) 
(i)  Pie  VU,  rescrit  de  la  secrétairerie  des  Mémoires^ 
du2t  mars  181b,  coufinné  le  18  juin  1822,  par  un  décre 
de  la  sacrée  congrégaliou  des  Indulgeucet. 


S59 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  380 

11.    Ils   s'inclinent  tous  aa  Gloria  Pairi, 


2.  Il  va  ensuite  devant  l'autel  où  repose 
le  saint  sacrement;  il  y  fait  sa  prière,  et 
tous  les  chanoines  aussi,  puis  va  devant  le 
grand  autel,  où  il  fait  pareillement  sa  prière, 
laquelle  étant  finie  il  se  relève;  et  ayant 
fait  une  inclination  à  l'autel,  ou  génuflexion 
si  le  saint  sacrement  était  dans  le  tabernacle, 
va  à  sa  chaire  du  chœur,  parée  avec  tapis  et 
carreaux,  où,  étant  arrivé,  il  s'assied  tenant 
sur  sa  tête  le  capuchon  de  sa  chape,  en  cas 
qu'il  la  porte,  ou  son  bonnet,  comme  il  trou- 
vera à  propos;  son  chapelain  ou  maître  des 
cérémonies  ayant  accommodé  sa  chape  en 
sorte  qu'elle  lui  couvre  entièrement  les  pieds, 
n'ayant  aucun  assistant  auprès  de  lui. 

3.  Tous  les  chanoines  après  avoir  fait  leur 
prière  el  salué  l'évéque  avec  inclination 
profonde,  l'évéque  les  ayant  aussi  salués 
avec  inclination  de  tête,  font  une  inclina- 
lion  à  l'autel,  ou  génuflexion  s'il  y  a  taber- 
nacle, s'en  vont  à  leurs  chaires  ordinaires, 
s'asseyent  et  se  couvrent  aussi. 

4.  L'évéque  étant  un  peu  demeuré  assis  se 
découvre  et  se  lève,  tenant  son  bonnet  des 
deux  mains  en  cas  qu'il  l'ait;  et  s'il  a  sa 
chape,  en  abaissant  tant  soit  peu  son  capu- 
chon par  derrière,  se  tourne  vers  l'autel,  et, 
tenant  les  mains  jointes,  dit  secrètement  et 
entièrement  Pater,  Ave  el  Credo,  etc. 

5.  Ceux  du  chœur  se  découvrent  et  se  lè- 
vent aussi  en  même  lemps,'itenant  leurs  bon- 
nets des  deux  mains,  et,  étant  tournés  vers 
l'autel,  disent  aussi  secrètement  et  entière- 
ment Pater,  Ave,  Credo,  etc. 

6.  Le  Credo  fini,  l'évéque  avec  le  pouce  de 
la  main  droite,  tenant  la  gauche  sur  sa  poi- 
trine, fait  le  signe  de  la  sainte  croix  sur  sa 
bouche,  chantant  après  à  haute  voix  :  Do- 
mine,(abia  mea  aperies.Le  chœur,  ayant  fait  le 
même  signe  de  crois  sur  sa  bouche,  répond. 
Et  os  meum  annuntiabit  laudem  tuam. 

7.  L'évéque,  sur  le  même  ton,  dit,  Deus,  in 
adjutorium  meum  intende,  faisant  cependant 
le  signe  de  la  croix  sur  soi,  du  front  à  la 
poitrine,  et  ceux  du  chœur  aussi. 

8.  Il  fait  une  inclination  médiocre  et  ceux 
du  chœur  aussi  quand  on  chante  Gloria  Pa- 
iri, et  Filio,  et  Spirilui  sancto,  se  relèvent 
après,  et  VAllelnia  ou  Laus  tibi  Domine  étant 
dit,  l'évéque  se  remet  à  sa  place,  ceux  du 
chœur  aussi ,  la  face  tournée  d'un  côté  du 
chœur  à  l'autre,  demeurant  droits  et  décou- 
verts jusqu'à  ce  que  l'invitaloire  avec  le 
psaume  1  enite  ,  exsultemus  Domino  ,  et 
l'hymne  soient  dits. 

9.  L'invitaloire  et  le  psaume  Venite  est 
chantéau  milieu  du  chœur,  soit  par  deux  des 
choristes  qui  ont  servi  à  vêpres,  soit  par 
deux  ou  quatre  autres  clercs  qui  sont  ordi- 
nairement des  choristes,  les  uns  ou  les  au- 
tres étant  avec  leurs  habits  de  chœur  or- 
dinaires. 

10.  L'évéque  et  tous  ceux  du  chœur  , 
même  les  choristes  qui  chantent  l'invitaloire, 
font  une  génuflexion  d'un  genou  vers  l'au- 
tel, s'ils  le  peuvent  commodément,  quand  on 
chante  Venite,  adoremus  et  procidamus  ante 


lequel  étant  dit,  les  choristes  ayant  répété 
l'antienne,  le  maître  des  cérémonies  invite 
le  premier  choriste  par  une  inclination  mé- 
diocre qu'il  lui  lait  pour  le  mener  à  l'évéque, 
et  lui  annoncer  l'hymne,  au  cas  qu'il  doive 
dire  la  messe  pontificale;  et,  s'il  ne  la  dit 
pas,  il,  conduit  le  choriste  pour  annoncer 
l'hymne  au  plus  digne  du  chœur,  soit  l'un 
soit  l'autre;  partant  du  pupitre  il  fait  une 
inclination  ou  génuflexion  à  l'autel ,  et 
après  une  inclinalion  profonde  à  l'évéque, 
étant  arrivé  devant  lui,  lui  entonne  l'hymne, 
laquelle  étant  répétée  par  l'évéque,  le  reste 
est  poursuivi  par  le  chœur,  le  choriste  ne 
bougeant  pas  de  là  jusqu'à  ce  qu'il  l'ait  ré- 
pétée. 

12. L'hymne  étant  finie,  lechoristes'avance 
au  devant  de  l'évéque,  et,  après  lui  avoir  fait 
une  inclination  profonde,  lui  annonce  l'an- 
tienne, que  l'évéque  répèle,  et  puis  s'en  re- 
tourne à  sa  place  accompagné  du  maître  des 
cérémonies  qui  l'avait  conduit,  faisant  en 
se  retirant  inclination  à  l'évéque,  et  inclina- 
tion ou  génuflexion   à  l'autel. 

Règle  générale.  Quand  le  maître  des  céré- 
monies conduit  quelqu'un  qui  est  obligé  de 
faire  une  inclination  ou  génuflexion,  It  maître 
des  cérémonies  fait  toujours  une  génuflexion 
soit  à  l'autel,  soit  à  l'évéque.  (Ce  qui  servira 
pour  l'avenir.) 

13.  L'antienne  dite  par  le  chœur,  les  cho- 
ristes entonnent  le  premier  psaume,  qu'ils 
poursuivent  jusqu'à  la  médiation  du  verset, 
s'asseyent  après  et  se  recouvrent,  le  chœur 
poursuivant  le  reste. 

14.  L'évéque  et  tous  ceux  du  chœur  s'as- 
seyent et  se  couvrent  pendant  qu'on  dit  le 
psaume,  se  découvrant  el  inclinant  médio- 
crement quand  on  dit  le  Gloria  Palri,  et  Fi- 
lio ,  et  Spirilui  sancto,  se  couvrant  après. 
(Ce  qui  servira  pour  toutes  les  autres  foi» 
qu'on  le  dira,  et  que  /e,  chœur  se  trouvera 
assis.) 

15.  Le  premier  psaume  étant  fini,  le  maî- 
tre des  cérémonies  va  quérir  le  choriste  qui 
doit  donner  la  seconde  antienne,  et  ayant 
observé  les  mêmes  inclinations  ou  génu- 
flexions que  ci-dessus,  le  conduit  devant  le 
plus  digne  du  chœur,  si  l'évéque  a  dit  la  pre- 
mière; s'il  ne  l'a  pas  dite,  au  second  du 
chœur;  el,  après  lui  avoir  fait  une  inclination 
médiocre,  il  lui  annonce  l'antienne,  et,  après 
qu'elle  est  répétée,  il  lui  fait  encore  une  au- 
tre inclination  ,  et  s'en  retourne  à  sa  place, 
accompagne  toujours  du  maître  des  céré- 
monies. 

Règles  générales.  Toutes  les  antiennes  sont 
ditespar  les  plus  dignes  du  chœur,  les  uns  aprèt 
les  autres. 

Quand  le  maître  des  cérémonies  vient  pour 
quérir  un  choriste  pour  faire  quelque  chose, 
les  autres  se  doivent  lever  et  demeurer  debout 
et  se  découvrir  jusqu'à  ce  que  le  choriste  soit 
de  retour,  el  que  ceux  du  chmur  s'asseyent  et 
se  couvrent. 

De  même  ,  quand  quelqu'un  du  chœur,  di~ 
gnité  ou  chanoine  se  lient  debout,  pour  dite 
une  antienne,  ou  fait  quelque  autre  chose  qui 


561 


MAT 


HAT 


ze<i 


i;ni  regarde  l'office  ,  tous  ceux  gui  sont  au 
chœur,  tant  d'un  côté  que  de  l'autre,  doivent 
être  debout. 

Et  quand  Vévéqiie  est  debout,  tous  le  doi- 
vent être,  soit  choristes,  chauoines  ou  clercs. 

IG.  Sur  la  fin  du  second  psaume,  le  miiltrc 
dos  cérémonies  va  qtierir  un  choriste,  pour 
aller  annoncer  la  troisième  antienne,  comme 
il  a  été  dit  ci-devant.  Il  en  sera  de  môme  de 
toutes  les  autres  antiennes  (lu'on  doit  annon- 
oeraux  dignités  et  chanoines  selon  leur  rang; 
tous  les  psaumes  seront  chantés  comme  le 
premier. 

17.  Le  troisième  psaume  étant  achevé  ,  et 
l'antienne  répétée,  l'évéque  et  tous  les  autres 
se  découvrent  et  se  lèvent. 

IS.  Deux  choristes  ou  deux  acolytes,  pon- 
dant qu'on  dit  l'antienne,  s'en  vont  au  milieu 
du  chœur,  et  après  avoir  salué  l'autel  et 
révô(|ue,  l'antienne  étant  achevée  ,  disent  lo 
verset,  et  puis  s'en  retournent  à  leurs  pla- 
ces, après  avoir  salué  l'autel  et  l'évéque, 
pendant  que  le  chœur  répond  au  verset. 

Chap.  il.  —  Des  leçons  du  premier  noctttrne. 

1.  Pendant  qu'on  dit  le  verset,  le  mallro 
des  cérémonies  va  quérir  lo  chanoine  qui 
doit  dire  la  première  leçon,  commençant 
toujours  par  le  plus  jeune  ;  et  étant  au  devant 
dclui,il  lui  fait  une  inclination  méiliocre  pour 
l'inviter  à  venir,  et  le  conduit  au  pupitre  qui 
est  au  milieu  du  chœur  sans  tapis,  n'y  ayant 
rien  dessus  que  le  livre  des  leçons. 

2.  Etant  arrivé  devant  le  pupitre,  il  fait 
une  inclination  profonde  à  l'autel,  ou  une 
génullexion  s'il  y  a  tabernacle,  et  après,  se 
tournant  vers  l'évéque,  il  lui  fait  une  inclina- 
tion  profonde,  ne   saluant   point   le   rhœur, 

f (révoit  (  on  repardanl  tant  soit  peu  le  livre) 
a  leçon  qu'il  doit  dire,  et  donne  son  bon- 
net au  maître  des  cérémonies. 

3.  Le  maître  des  cérémonies  fait  aussi,  en 
arrivant  au  pupitre,  une  i^énullexion  à  l'au- 
tel, puis  à  l'évéque,  et  demeure  au  côté  gau- 
che un  peu  derrière  le  chanoine  quand  il 
dit  la  leçon. 

4.  S'il  n'y  a  pas  assez  de  chanoines  pour 
toutes  les  leçons  ,  on  doit  faire  dire  les 
premières  A  d  autres  bénoficiers  ou  clercs  les 
plus  dignes  qui  soient  au  chœur,  et  en  ce  cas, 
ceux  qui  ne  sont  pas  chanoines  étani  arrivés 
au  pupitre,  feront  une  génuflexion  àl'aulcl, 
puis  à  l'évéque.  Après  la  leçon  dite,  ils  en 
feront  une  autre  à  l'autel,  cl  étant  accompa- 
gnés du  maiire  des  cérémonies,  ils  iront  se 
mettre  à  genoux  au  devant  de  l'évéque,  et  lui 
baiseront  la  main  ;  et  s'élant  relevés,  lui  feront 
la  génuflexion,  cl  une  autre  à  l'autel,  et  s'en 
retourneront  à  leurs  places. 

5.  Le  chœur  ayant  achevé  de  dire  le  ver- 
set ,  l'évéque  étant  tourné  vers  l'autel,  et 
lous  ceux  du  chœur  aussi,  dit  à  haute  voix. 
Piller  noster,  jjoursuivant  le  reste  tout  bas 
jusqu'à  Et  ne  nos  inducas  in  tenlationem, 
qu'il  dit  tout  haut;  le  chœur  répond  Sed 
libéra  nos  amalo. 

ti.  L'évéque  ainsi  debout,  ayant  le  livre 
au  devant  de  lui,  tenu  par  son  chapelain  ou 
par  quelque  acolyte,  et  un  autre  lui  tenant 

DXCTIORRÀIRS   BKS   RlTES    SÀCUÉS.    II. 


le  iiougeoir  ,  dit  tout  hant  l'absolalion  , 
Exiiiidi  Domine,  etc.  lit  le  chœur  ayant  ré- 
pondu Amen,  le  chanoine  qui  doit  dire  la  le- 
çon se  tournant  vers  l'évétiue,  étant  profon- 
dément incliné,  dit  tout  h.iut  :  Jubé,  domne, 
henedicere ,  demeurant  ainsi  incliné  jusqu'à 
ce  que  l'évéque  ait  dit,  lienediclione  perpé- 
tua benediciit  nos  Pater  wternus ,  sans  que 
pourtant  l'évéque  bénisse  de  la  main  ;  lo 
chœur  ayant  répondu  Amen,  l'évéque  s'as- 
sied et  se  couvre,  et  ceux  iiu  chœur  aussi  : 
le  chanoine  qui  est  au  pupilre,  après  que 
ceux  du  rhœur  se  sont  assis,  il  non  plus  tôt, 
commence  la  leçon  à  haute  voix,  distincte- 
ment et  modestement  au  ion  ordinaire  et 
accoutumé  ,  tenant  les  deux  mains  sur  le 
livre. 

7.  La  leçon  finie,  en  disant  Tu  autem.  Do- 
mine, miserere  nobis,  il  fait  une  profonde  in- 
clination vers  l'autel  :  puis,  ayant  repris  son 
bonnet,  se  tournant  vers  l'évéque,  il  lui  fait 
une  inclination  profonde,  et  l'évéque  l'ayant 
béni  de  la  main  droite  étant  assis  cl  couvert, 
il  s'en  retourne  à  s.i  place  accompagne  du 
m.iîtro  des  cérémonies. 

8.  La  leçon  finie,  les  choristes  se  décou- 
vrent, se  lèvenl  et  commencent  les  répons, 
que  le  chœur  poursuit,  et  sur  1 1  fin  le  mattro 
des  cérémonies  va  quérir  celui  qui  doit  dire 
la  seconde  leçon,  laquelle  dite,  il  conduit  lo 
troisième,  qui  observe  les  mêmes  cérémonies 
que  le  premier  et  le  second. 

il.  L'évé(|ue  qui,  à  la  première  bénédiction, 
était  debout,  demeure  assis  et  couvert  quand 
il  dit  les  Seconde  et  troisième  bénédictions. 
Unigenitus  Dei  filius,  etc.,  et  .Spiritus  sancti 
gratia,  etc.,  et  ceux  du  chœur  étant  assis,  se 
découvrent. 

10.  Au  Gloria  Patri  du  troisième  répons, 
l'évéque  se  découvre  et  lous  les  autres  aussi, 
et  demeurent  assis  cl  inclines  pendant  i|u'on 
le  dit;  les  versets  des  deux  premiers  répons 
sont  dits  par  deux  clercs,  mais  celui  du  der- 
nier, avec  le  Gloria  Patri,  doit  être  dit  par  les 
choristes. 

Chap.  III.  —  Du  second  nocturne. 

1.  Vers  la  fin  du  troisième  répons,  le  maî- 
tre des  cérémonies  va  quérir  le  choriste,  qui 
doit  annoncer  la  quatrième  antienne,  et  le 
conduit  devant  le  chanoine  qui  la  doit  dire, 
laquelle  étant  annoncée  et  répétée,  ils  s'en 
retournent  à  leurs  places,  observant  l'un  et 
l'autre  les  mêmes  inclinations  ou  génu- 
flexions que  ci-devant  aux  premières,  chap.  1 
{ce  qui  servira  pour  les  antiennes  du  second 
nocturne). 

2.  Los  psaumes  seront  entonnés  de  li 
mémo  façon  que  ceux  du  premier  nocturne, 
l'évéque  et  ceux  du  chœur  demeurant  assis 
et  couverts  pendant  qu'on  les  dit;  se  décou- 
vrant el  s'inclinant  au  Gloria  Patri. 

3.  Pendant  qu'on  répèle  la  dernière  an- 
tienne du  second  nocturne,  les  deux  choris- 
tes ou  acolytes  se  rendent  au  milieu  du 
chœur,  où  après  avoir  s, due  l'aulel  ol  l'évo- 
que, l'antienne  étant  dite,  ils  disent  le  verset; 
puis,  saluaut  l'aulel  el  l'évéque,  s'en  rctour- 

12 


B6S 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES 


5G4 


lient  a  leurs  places,  pendant  que  le  chœur 
répond  au  verset. 

k.  L'antienne  dite, avant  qu'on  dise  le  ver- 
Bcl,  l'évèque  et  ceux  du  chœur  se  découvrent 
El  se  lèvent. 

8.  Pondant  qu'on  dit  le  verset,  le  maître 
des  cérémonies  va  quérir  le  l'hanoine  qui 
doit  dire  la  quatrième  leçon,  observanl  les 
uns  et  les  ;iulrcs  les  mômes  cérémonies  que 
ci-devanl  au  chapitre  2. 

6.  Lévéïiue  étiint  debout  dit  :  Pnter  «o- 
r(cf,etc.,  fpsius  pietas  et  misericordii,  etc.  Et 
le  chanoine  étant  incliné  vers  l'évèque  dit, 
Jubé,  domne,  benedicerc.  L'évêquo  étant  de- 
bout dit  :  Deus  Pater  omnipolens ,  etc.  le 
chœur  ayant  répondu  Amen,  l'évèque  s'as- 
sied et  se  couvre,  et  ceux  du  chœur  aussi, 
puis  le  chanoine  qui  est  au  pupitre  com- 
mence la  leçon,  et  l'ayant  dite,  s'en  retourne 
à  sa  place,  comme  ci-devant. 

7.  Les  mêmes  cérémonies  seront  obser- 
vées pour  les  cinquième  et  sixième  leçons  ; 
excepté  que  l'évèque,  qui  a  été  debout  à  la 
bénédiction  d(^  la  quatrième  leçon,  sera  assis 
et  couvert  aux  bénédictions  de  la  cinquième 
et  de  la  sixième  leçon  :  ceux  du  chœur  de- 
meurant assis  et  découverts. 

8.  Au  Gloria  Putri,  du  sixième  répons, 
l'évèque  cl  ceux  du  chœur  sont  assis,  décou- 
verts et  inclinés,  les  versets  des  répons  et  le 
Gloria  Palri  sont  dits  par  les  clercs  et  cho- 
ristes, comme  au  premier  nocturne. 

Chap.  IV.  —  Du  troisième  nocturne. 

1.  Vers  la  fin  du  sixième  répons,  le  maître 
âes  cérémonies  va  quérir  le  choriste  qui  doit 
annoncer  la  septième  antienne,  cl  le  conduit 
devant  le  chanoine  qui  doit  la  dire,  laquelle 
élanl  annoncée  et  répétée,  ils  s'en  retour- 
nent à  leurs  places,  observant  l'un  et  l'autre 
les  mêmes  inclinations  ou  génuflexions  que 
ci-devant,  aux  premières  antiennes,  chap.  1. 
Tout  se  fait  de  même  pour  les  huitième  et 
neuvième  antiennes. 

2.  Les  psaumes  seront  entonnés  de  la 
même  façon  que  ceux  du  premieret  du  second 
nocturne,  l'évèque  et  ceux  du  chœur  demeu- 
rant assis  et  couverts  pendant  qu'on  les 
dit,  se  découvrant  et  s'inclinant  au  Gloria 
Palri. 

3.  Pendant  qu'on  répète  la  dernière  an- 
tienne du  dernier  nocturne,  deux  choristes, 
ou  deux  acolytes  se  rendent  au  milieu  du 
chœur,  saluent  l'autel  et  l'évèque,  et  l'an- 
tienne dite,  disent  le  verset,  saluent  en- 
core l'autel  et  l'évèque,  et  s'en  retournent 
à  leurs  places  pendant  que  le  chœur  répond 
au  verset. 

4.  L'antienne  dite,  avant  qu'on  dise  le  ver- 
set, l'évèque  et  ceux  du  chœur  se  découvrent 
et  se  lèvent. 

5.  Pendant  qu'on  dit  le  verset,  le  maître 
des  cérémonies  va  quérir  le  chanoine  qui 
doit  dire  la  septième  leçon  parmi  ceux  qui 
doivent  servir  d'assistants  à  la  mes^e,  et  étant 
arrivé  au  pupitre,  salue  l'autel  et  puis  l'é- 
vèque. 

6.  L'évèque  étant  debout  dit  :  Puter  noster, 
etc.,  Avinculis  peccaloriim,  etc.  Et  le  cha- 


noine incliné  vers  l'évèque  ayant  dit,  Jubé, 
domne,  henedicere,  révè(|ue  toujours  debout, 
d'il  Evanr/clicn  leclio ,  cic. 

7.  Pendant  que  le  chanoine  chante  le  texte 
de  ri';vangile,  l'évèque  et  tous  les  autres 
sont  debout,  et  ne  s'asseyent  que  quand  on  a 
dit  Et  reliqua. 

8.  Le  chanoine  en  disant  le  texte  de  l'E- 
vangile ne  fait  aucun  signe  de  crois  sur  lui 
ni  sur  le  livre,  sur  lequel  il  lient  les  mains. 

9.  A  la  huitième,  qui  sera  dite  par  celui 
qui  doit  servir  d'assistant  à  la  messe,  on 
observe  les  mêmes  cérémonies  qu'aux  au- 
tres leçons,  l'évèque  étant  assis  dit  :  Vivi- 
num  auxiliiim,  clc.  ;  ou  une  autre  bénédiction 
conforme  à  l'office. 

10.  Pendant  qu'on  dit  le  répons  de  la  hui- 
tième leçon,  le  maître  des  cérémonies  va  au 
devant  des  deux  chanoines  qui  doivent  as- 
sister l'évèque  à  laudes  avec  leurs  habits 
de  chœur  ordinaires,  et  leur  ayant  fait  à 
chacun  une  inclination  médiocre,  les  accom- 
pagne auprès  de  l'évèque  ;  en  y  arrivant, 
les  assistants  font  une  inclination  à  l'autel 
ou  une  génuflexion,  s'il  y  a  tabernacle,  et 
ensuite  une  profonde  inclinai  ion  à  l'évèque,  et 
se  rangent  l'un  d'un  côlé  et  l'autre  de  l'autre 
de  lévêque,  qui  a  encore  auprès  de  lui  un 
acolyte  pour  le  bougeoir  et  un  autre  pour  le 
livre  ;  le  maître  des  cérémonies  en  les  con- 
duisant, fait  les  génuflexions  ordinaires  à 
l'autel  et  à  l'évèque. 

11.  Au  Gloria  Palri  du  huitième  répons, 
l'évèque  se  découvre  et  se  lève,  ainsi  que  tous 
ceux  du  chœur,  remettant  son  bonnet  s'il 
l'a,  à  son  chapelain  ou  au  maître  des  céré- 
monies. 

12.  Le  répons  étant  entièrement  Gni,  l'é- 
vèque étant  avec  son  habit  ordinaire  debout 
et  découvert,  et  la  face  tournée  vers  l'autel 
sans  bouger  de  son  siège,  ayant  à  ses  cô- 
tés les  deux  diacres  assistants,  el  au  devant 
de  lui  le  ministre  du  livre,  et  A  la  droite  de 
celui-ci  l'acolyte  qui  tient  le  bougeoir,  dit 
tout  haut  :  J ube , Domine , henedicere,  le  chœur 
répondant  Amen. 

l'i.  Si  dans  le  chœur  il  y  arait  un  antre 
prélat  de  plus  haute  dignité  que  celui  qui 
ol'ticie,  l'évèque  officiant  se  tournerait  vers 
lui,  et  après  s'être  réciproquement  salués, 
dirait  :  Jubé,  domne,  benedicere,  el  le  prélat 
non  officiant  debout,  découvert  et  tourné 
vers  l'olficiant,  dirait  :  Ad  societutem,  elc.  ; 
ou,  Per  evangelica  dicta,  etc. 

ik.  L'évèque  officiant  dit  la  neuvième  le- 
çon, à  voix  haute  :  cependant  tous  ceux  du 
chœur  demeurent  debout  el  découverts  par 
respect  pour  l'évèque  qui  chante  la  leçon  , 
laquelle  élanl  finie,  l'évèque  s'incline  profon- 
dément vers  l'autel,  et  dit  :  Tu  aulem.  Domine, 
miserere  nobis ;  le  chœur  répond  Deo  gratias. 

13.  Si  l'évèque  doit  célébrer  la  messe  pou- 
lificalemenl,  le  maître  des  cérémonies,  la  le- 
çon étant  dile,  conduit  au  devant  lie  1  evcque 
le  premier  choriste  ou,  autre  qui  doit  lui  an- 
noncer le  Te  Dcum,  et  le  lui  ayant  annoncé, 
el  l'évèque  layaul  répété,  le  chœur  poursuit 
le  reste,  se  servant  mémo  des  orgues,  pour- 
vu que  ce  qui  est  dit  parles  orgues  suit  ré- 


86S 


HAÏ 


MAT 


SCO 


pété  par  quelqu'un  du  chœur,  et  que  le  ver- 
sel  Te  ergo  cjuœsiimus  famuli.i  luis,  de,  soit 
chaulé  par  le  chœur  il  non  par  les  orgues, 
el  que,  quand  on  le  dira,  I  evéque  cl  ceux  du 
chœur  soient  à  genoux  à  leurs  places,  tour- 
nés vers  l'aulcl. 

16.  Que  si  l'évoque  ofGcianl  à  matines  ne 
voulait  ou  ne  pouvait  célébrer  la  messe  pon- 
tiûcalcnient,  en  ce  cas,  il  faudrait  s'adresser 
au  plus  digne  du  chœur  pour  lui  annoncer  le 
Te  heum,  et  non  à  l'évéque. 

(On  ajoute  ici  les  laudes,  parce  qu'elles  sont 
rarement  séparées  de  matines;  et  les  [leliles 
heures,  parce  qu'il  y  a  peu  à  dire  sur  ce 
sujet.) 

DES   LADDBS, 

(Uumolin,  ibid.) 
L'évéque  ayant  achevé  l'offlce  solennelle- 
ment à  matines,  il  sera  très-convcnablc  de 
le  faire  aussi  solennellement  à  laudes,  où  l'on 
observera  presque  les  mêmes  cérémonies 
qu'aux  vêpres  solennelles,  l'évéque  ne  célé- 
brant pas  le  lendemain. 

Chapitre  I.  —  Du  commencement  des  laudes. 

1.  L'hymne  étant  dite,  ceux  qui  doivent 
servir  de  diacres  d'honneur  étant  auprès  de 
l'évéque  avec  leurs  habits  de  chœur  ordi- 
naires qu'ils  ne  changent  pas,  lui  aident  à 
prendre  les  ornements  épiscopaux,  savoir  : 
l'amict,  l'aube,  la  ceinture,  la  croix  pecto- 
rale, l'ctole  et  le  pluvial,  qui  sont  apportés  à 
l'évéque  par  chacun  des  acolytes  ou  clercs 
auxquels  le  maître  des  cérémonies  les  a  don- 
nés :  le  prêtre  assistant  ne  se  rend  auprès  de 
l'évéque  que  quand  il  faut  bénir  l'encens, 
à  la  fin  de  l'hymne. 

2.  L'évéque  ainsi  revêtu  s'étant  assis,  le 
premier  diacre  d'honneur  lui  met  la  mitre, 
puis  lui  donne  l'anneau. 

3.  Quatre  ou  six  chanoines  seulement 
prennent  la  chape;  servant  de  choristes  ,  ils 
se  mettent  au  banc  qui  est  préparé  pour  les 
choristes,  au  milieu  du  chœur,  devant  le  pu- 
pitre. 

k:  L'évéque  étant  un  peu  demeuré  assis, 
le  second  diacre  lui  ôte  la  milre  qu'il  rend  à 
celui  qui  en  a  le  soin;  puis,  s'étant  levé 
et  tourné  vers  l'autel,  faisant  le  signe  de  la 
croix  sur  soi,  il  chante  Deus,  in  adjuloriitm 
meum  inlende  ;  le  chœur  élant  aussi  debout, 
découvert  el  tourné  vers  l'autel,  faisant  en 
même  temps  que  l'évéque  le  signe  de  la  crois, 
répond  el  poursuit,  Domine,  ad  adjuvandum 
me  feslina. 

5.  L'évéque ,  les  assistants  et  ceux  du 
chœur  inclinent  la  tête  vers  la  croix  de  l'au- 
tel, quand  on  chante  GloriaPatri,  et  Filio,  et 
Spirilui  sancto,  se  tournant  après  la  face 
d'un  côlé  du  chœur  à  l'autre. 

6.  Le  premier  choriste,  conduit  par  le  maî- 
tre des  cérémonies,  Sunonce  à  l'évéque  la 
première  antienne  qu'il  entonne  après,  et  les 
choristes  ayant  entonné  au  milieu  du  chœur 
le  premier  psaume, l'évéque  s'assied  et  prend 
la  mitre,  et  tous  ceux  du  chœui  s'asseyent 
et  se  couvrent. 

V.  Les  autres  antiennes   sont  annoncées 


par  les  choristes,  chacun  de  son  côté,  aux 
chanoines,  par  ordre,  commençant  par  les 
plus  dignes  qui  sont  au  chœur,  observant  1<'S 
mêmes  cérémonies  que  nous  décrirons  à  l'ar- 
ticle (les  vêpres  pontificales,  soit  pour  se  dé- 
couvrir, soit  pour  se  lever  ou  demeurer  assis; 
et  les  choristes  entonneront  tous  les  psaumes 
comme  le  premier. 

Chap.  h.  —  Du  chapitre  et  de  l'hymne. 

1.  Sur  la  fin  du  dernier  psaume  le  maître 
des  cérémonies,  après  avoir  fait  les  génu- 
flexions ordinaires,  va  quérir  le  premier 
choriste  |)our  dire  le  chapitre  :  l'invitant  par 
une  inclination  médiocre,  il  i'acrompagne 
au  lieu  où  le  chapitre  doit  être  dit  :  ou  après 
avoir  salué  l'autel  cl  l'évéque  et  reçu  des 
mains  du  maître  des  cérémonies  le  livre  qu'il 
tient  lui-même  entre  ses  mains,  le  chorisie 
chante  à  haute  voix  le  chapitre,  l'évéque  étant 
debout  avec  la  milre  sur  la  tête,  et  tous  les 
autres  du  chœur  debout  et  découverts  et 
tournés  vers  l'autel. 

2.  Le  chapitre  fini,  le  maître  dos  cérémo- 
nies reprend  le  livre  (ju'il  donne  à  un  acolyte. 

3.  Le  chœur  ayant  répondu  Deo  gralias, 
le  maître  des  cérémonies  conduit  le  même 
choriste  au  devant  de  lévêque  qui  est  encore 
debout  avec  la  mitre,  et  lui  annonce  l'hymne, 
el  l'évéque  ayant  quille  la  milre  répète 
l'hymne,  le  chœur  poursuivant  le  reste,  soit 
en  plain  chant  ou  en  musique,  ou  avec  les 
orgues,  comme  il  a  été  dit,  pais  le  choriste, 
accompagné  du  maître  des  cérémonies,  s'en 
retourne  à  sa  place  si  elle  n'est  pas  éloi- 
gnée, autrement  il  resterait  auprès  de  l'évé- 
que pour  lui  annoncer  l'antienne  du  Bene- 
dictus. 

I*.  Pendant  que  le  chœur  chante  l'hymne, 
l'évéque,  demeure  debout  sans  milre,  et  tous 
ceux  du  chœur  aussi,  et  sur  la  fin,  le  maître 
des  cérémonies  reconduit  au  devant  de  l'évé- 
que celui  qui  lui  a  annoncé  l'hymne,  s'il 
s'était  retiré  à  sa  place,  lequel  après  avoir 
salué  l'évéque ,  lui  annonce  l'antienne  de 
Benediclus;  et  l'évéque  l'ayant  répétée,  s'as- 
sied cl  prend  la  mitre,  tous  les  autres  demeu- 
rant debout. 

5.  Pendant  que  le  chœur  chanle  l'antienne, 
le  thuriféraire  porte  l'encensoir  avec  la  na- 
velle  à  l'évéque,  présente  la  navette  au  prê- 
tre assistant,  qui  se  rend  auprès  de  l'évéque 
un  peu  auparavant;  et  celui-ci  présente  la 
cuiller  à  l'évéque,  qui  prend  et  mcl  de  l'en- 
cens dans  l'encensoir,  et  le  bénit  comme  à 
vêpres. 

6.  En  même  temps  les  deux  acolytes  des 
chandeliers  vont  à  l'autel,  replient  le  tapis 
et  le  découvrent  à  moitié. 

Chap.  111.  —  Du  Benediclus. 

1.  Quand  le  chœur  commence  à  chanter  le 
Benedictus,  l'évéque  se  lève  avec  la  mitre,  et 
ayant  fait  le  signe  de  la  croix  sur  soi  el  pris 
la  crosse  de  la  main  gauche,  ayant  ses  deux 
assistants  à  ses  côtés,  les  choristes,  revêtus 
de  pluviaux,  marchant  devant,  il  va  à  l'autel; 
le  maître  des  cérémonies  marche  le  pre- 
mier,   et  les  acolytes  de  la  mitre  et  de  la 


R67 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


3G3 


I  losse  marcncnt  après  l'évéquc.  Et  étant  ar- 
rivé devant  le  dernier  degré  du  milieu  de 
l'autel, l'évêque  quitte  la  crosse  et  la  iniire,  et 
a  près  a  voi  r  fai  tu  ne  incii  nation  ou  génuflexion 
s'il  y  a  tabernacle,  monte  à  l'autel  et  le  baise  au 
milieu,  ayant  à  ses  côiés  ses  deuxassislants  ; 
les  choristes  demeurent  au  bas  des  degrés 
de  l'autel. 

2.  L'évêque  reçoit  des  mains  du  premier 
assi«tant  l'encensoir  que  le  thuriféraire  lui  a 
donné,  encense  l'autel  comme  il  est  marqué 
aux  vêpres  pontlûcales. 

3.  L'autel  encensé,  et  l'évêque  étant  au 
côté  de  1  epître,  rend  l'encensoir  à  celui  qui 
leluiavait  donné,  et  celui-ci  au  thuriféraire, 

k.  Ensuite  l'évêque  va  au  milieu  de  laulel, 
où  il  prend  la  mitre  et  puis  la  crosse,  fait 
une  inclination  à  la  croix,  retourne  à  son 
siège  accompagné  comme  en  y  venant. 

5.  Les  acolytes  qui  avaient  découvert  l'au- 
tel avant  le  Bcnedictus  le  recouvrent  après 
que  l'évêque  en  est  parti. 

6.  L'évêque  étant  retourné  à  son  siège  ,  le 
premier  choriste  ayant  reçu  l'encensoir  des 
mains  du  thuriféraire,  fait  une  inclination 
profonde  à  l'évêque,  et  l'encense  de  trois 
coups  ;  l'évêque  se  tient  debout  avec  la  mitre 
et  la  crosse,  et  donne  sa  bénédiction  à  ce- 
lui qui  l'a  encensé  ;  le  choriste  fait  une  pro- 
fonde inclination,  puis  rend  l'encensoir  au 
thuriféraire  et  se  remet  à  sa  place  avec  les 
autres  choristes. 

7.  L'évêque  après  avoir  encensé  quitte  la 
mitre,  retenant  la  crosse  qu'il  tient  des  deux 
mains,  et  demeure  ainsi  debout,  jusqu'à  ce 
que  le  Benedictus  soit  entièrement  fini. 

8.  Pendant  qu'on  dit  le  Benedictus,  après 
que  l'évêque  a  été  encensé,  le  choriste  qui  a 
porté  les  antiennes,  ou  tout  autre  qui  a  cou- 
tume de  le  faire ,  ayant  reçu  l'encensoir 
du  thuriféraire  qui  l'accompagne  fait  l'en- 
censement du  chœur,  commençant  par  les 
plus  dignes. 

9.  Si  ceux  qui  sont  revêtus  des  chapes 
sont  chanoines,  on  les  encense  les  premiers 
de  deux  coups  :  s'ils  ne  le  sont  pas,  on  les 
encense  après  les  chanoines. 

10.  Les  chanoines  qui  sont  au  chœur  re- 
çoivent deux  coups  d'encensoir  chacun,  puis 
les  autres  bénéficicrs  et  clercs  sans  inter- 
ruption, conmie  il  est  amplement  dit  à  vêpres. 

11.  Le  Benedictus  éiiinl  Cim ,  ^é^êque  quitte 
la  crosse,  et  s'élant  assis  reçoit  la  mitre. 

12.  Le  maître  des  cérémonies  ayant  fait 
prendre  aux  deux  acolytes  les  chandeliers,  et 
allumer  les  cierges,  les  conduit  au  devant  de 
l'évêque,  faisant  une  génuflexion  en  passant 
à  l'autel,  puis  à  l'évêque,  et  y  demeurant  la 
face  tournée  l'un  vers  l'autre. 

13.  L'an  tienne  étant  entièrement  répétée  par 
le  chœur  ou  par  les  orgues,  l'évêque  quit- 
tant la  mitre,  se  lève,  et  tourne  vers  l'au- 
tel les  mains  jointes,  il  chante  :  Dominus  vo- 
biscum,  Oremus,  etc.,  et  ensuite  l'oraison; 
tous  ceux  du  chœur  sont  tournés  vers  l'autel 
découverts  et  deboui. 

14.  Après  la  conclusion  de  la  dernière 
«raison,  soit  qu'il  y  en  ail  une  ou  plusieurs, 
l'évéuue  dit  Dominus  voOiscum,  les  acolytes 


s'cnretournenlàrantel,  et  les  choristes  chan- 
tent Benedicamus  Domino. 

lo.  Pendant  que  le  chœur  répond  Deo  gra- 
tias,  l'évêque  s'assied,  prend  la  mitre  et  la 
crosse,  et  donne  la  bénédiction  solennelle, 
comme  à  ViiPRKS.  Voy.  ce  mot. 

It).  Si  l'évêque  était  présent,  et  qu'il  n'of- 
ficiât pas  après  le  Benedicamus  Domino ,  il 
donnerait  aussi  la  bénédiction  solennelle, 
étant  couvert  de  son  bonnet,  et  découvert  s'il 
est  archevêque,  l'officiant  demeurant  profon- 
dément incliné  pendant  la  bénédiction. 

17.  Si  l'office  finit  là,  l'évêque  dit  Pater 
noster,  puis,  Dominus  det  nobis  suam  pa- 
cem;  le  chœur  répond  :  Et  vitam  œlernam. 
Amen.  Puis  l'évêque,  étant  debout  ou  à  ge- 
noux, commence  l'antienne  de  la  Vierge,  se- 
lon le  temps,  que  le  chœur  poursuit  sans 
chanter;  ensuite,  l'évêque  se  relevant,  en  cas 
qu'il  se  fût  mis  à  genoux,  il  dit  le  verset  et 
l'oraison  ;  après  quoi  il  quitte  les  ornements, 
et  est  accompagné  par  les  chanoines  jusqu'à 
la  porte  de  l'église. 

DES    PETITES    HEURES. 
(Dumolin,  ibid.) 
A  toutes  les  autres  heures  canoniales  l'évê- 
que n'a  pas  coutume  de  s'y  trouver;  s'il  désire 
y  assister,  il  sera  à  sa  chaire  avec  son  habit 
de  chœur  ordinaire  et  ne  fera  point  l'office; 
mais  le  tout  sera  fait  par  le  chanoine  hebdo- 
madier,  suivant  la  coutume  de  chaque  église. 
Excepté  seulement  à  tierce  où  l'évêque 
est  obligé  de    faire    l'office ,   en    cas   qu'il 
doive  dire  la  messe  solennellement,  comme 
il  est  plus  particulièrement  déclaré  au  traité 
de  la  messe  pontificale. 

TITRE  SECOND. 

Des  matines  solennelles  hors  de  la  présence 

de  l'évêque. 

1.  Les  acolytes  mettent  leurs  chandeliers' 
avec  les  cierges  éteints  aux  deux  coins  de 
l'autel ,  et  ils  allument,  quand  il  est  besoin» 
les  cierges  de  l'autel,  comme  au  commence- 
ment de  vêpres. 

2.  Le  clergé  va  au  chœur  sans  être  précédé 
des  acolytes,  ni  suivi  d'aucun  officier  revêtu 
de  chape;  mais  tous  marchent  seulement  en 
surplis,  deux  à  deux,  dans  cet  ordre,  selon 
le  cérémonial,  liv.  n,  c.  6,  n°  2  :  l"  Les  maî- 
tres des  cérémonies; 2°  deux  clercs-chantres; 
3*  l'officiant  ;  ensuite  les  autres  ,  les  plus 
dignes  les  premiers  ;  les  chantres  vont  devant 
le  lutrin  ,  ayant  derrière  eux  un  siège  pré- 
paré, comme  les  chapiers  à  vêpres.  Lorsque 
l'officiant  est  arrivé  à  sa  place,  ou  devant 
l'autel,  tous  font  ensemble  une  courte  prière, 
et  s'étant  levés  au  signal  que  le  cérémo- 
niaire  donne  à  l'officiant  par  une  inclination, 
ils  disent  aussitôt,  tournés  vers  l'autel,  le 
Pater,  l'Ave,  et  le  Credo  à  voix  basse. 

3.  Ensuite  l'officiant  chante  d'un  ton  con- 
venable Domine,  Inbia  mea  aperies,  faisant  un 
petit  signe  de  croix  avec  le  pouce  droit  sur 
sa  bouche,  la  main  étendue  et  tournée  vers 
sa  face,  ce  que  tous  ceux  du  chœur  font  en 
même  temps  ;  après  qu'ils  ont  répondu  Et 
os  mcum  annuntiabit  laudnm  tuam,  l'officiant 
dit  du  même  Ion  ,  Detis,  in  adjuiorium,  fai- 


5G9 


MAT 


eanl  le  siffne  de  la  croix  depuis  le  front  jus- 
qu'à la  poitrine  ,  conimc  au  commencement 
tie  vôpres;  ce  que  ceux  du  ciiœur  font  aussi, 
cl  répondent  ensuite  :  Domine  ,  ad  udjuvan- 
dtim  ,  etc.  Tous  inclinent  profondément  la 
(été  comme  à  vêpres  au  Gloria  l'atri  ,  et  so 
redressent  à  SiciU  erat.  Après  qu'on  a  dit  : 
Alléluia  ,  ou  Laus  tibi.  Domine  ,  les  deux 
chantres  entonnent  l'invitatoire  et  le  psaume 
Venile,  exsullemus ,  à  quoi  le  chœur,  qui  est 
encore  tourné  vers  l'autel,  répond  en  répé- 
tant l'invitatoire  à  l'ordinaire.  Quand  on 
chante  ces  paroles,  \' enite,  adoremus  et  pro- 
cidamus  ante  Deum  ,  tous  ,  même  l'officiant 
et  les  chantres,  font  la  génuflexion,  puis  ils 
Be  relèvent  et  l'on  poursuit  Ploremus  co7-am 
Domino,  etc. 

4.  Le  psaume  Venitc,  exsultemus  étant 
achevé,  et  l'invitatoire  répété  en  partie  par 
les  chantres  ,  le  cérémoniaire  conduit  le 
premier  chantre,  ou  même  tous  kt  deux  , 
selon  la  dignité  de  la  fête  et  la  coutume  des 
lieux  ,  devant  l'officiant  pour  lui  annoncer 
l'hymne,  pendant  laquelle  tous  sont  tournés 
en  chœur  et  inclinent  profondément  la  tôle 
quand  on  nomme  à  la  fin  la  sainte  Trinité 
(Cwrem.  ibid.  n.  8)  ;  sur  la  fin  du  dernier 
verset,  il  conduit  encore  le  môme  chantre 
devant  lui  pour  lui  annoncer  la  première 
antienne  ,  laquelle  étant  entièrement  ache- 
vée, si  l'office  est  double,  les  deux  chantres 
entonnent  le  premier  verset  du  psaume  , 
et  tous  s'asseyent  et  se  couvrent  à  la  média- 
tion. 

5.  Remarquez  que  les  chantres  annoncent 
toutes  les  antiennes,  et  entonnent  ensuite  les 
psaumes  de  la  manière  qui  sera  expliquée 
au  commencement  de  vêpres,  et  que  tout  le 
chœur  observe  durant  les  psaumes,  le  Gloria 
Patri  et  les  antiennes,  les  mêmes  cérémonies 
qui  seront  décrites  au  même  lieu. 

C.  Lorsqu'on  répète  la  dernière  antienne 
de  chaque  nocturne,  les  deux  chantres,  ac- 
compagnés du  cérémoniaire,  vont  au  milieu 
du  chœur,  où  ayant  fait  la  génuflexion,  ils 
chantent  le  verset,  durant  lequel  tous  sont 
debout  et  tournés  vers  l'autel;  pendant  que 
le  chœur  y  répond,  le  cérémoniaire  va  in- 
viter par  une  inclination  convenable  celui 
qui  doit  dire  la  leçon,  commençant  toujours 
par  les  moins  dignes  ;  celui-ci  ayant  rendu 
le  salut,  étant  debout  et  découvert,  salue 
ses  plus  proches  voisins  ;  puis  il  va,  la  bar- 
rette à  la  main,  devant  le  pupitre  ,  où  il  fait 
avec  le  cérémoniaire  la  génuflexion.  Dans 
les  chœurs  où  les  plus  dignes  sont  les  plus 
proches  de  l'autel,  comme  sont  plusieurs 
d'Italie,  celui  qui  va  dire  la  leçon,  ayant  fait 
la  génuflexion  au  milieu  ,  salue  le  chœur 
avant  et  après  la  leçon. 

7.  Le  chœur  ayant  achevé  le  répons  du 
verset,  l'officiant  comn)ence  à  haute  voix  le 
Pater  noster,  qu'il  poursuit  à  voix  basse 
avec  tout  le  chœur,  jusqu'à  ces  paroles  :  Et 
ne  nos  inducas  in  tenlationem,  qu'il  dit  du 
niêiiie  ton  que  les  premières,  à  quoi  le  chœur 
ayant  répondu  Sed  libéra  nos  a  malo,  l'of- 
ficiant dit  tout  haut  l'absolution,  à  laquelle 
le  chœur  ajant  répondu  Amen,  celui  qui  doit 


MAT  570 

dire  la  leçon  se  tourne  vers  l'officiant,  sans 
tourner  iliroctement  ,  s'il  se  peut  ,  le  dos  à 
l'autel;  ét.int  médiocrement  incliné  vers  lui, 
il  dit  d'un  ton  convenable  Jubé,  domne,  bene- 
dicerc,  sans  se  redresser  jusqu'à  ce  (lue  l'of- 
ficiant ait  dit  les  paroles  de  la  béuédictiou  ; 
alors  le  chœur,  qui  était  toujours  demeuré 
d(l)Out  tourné  vers  l'autel,  depuis  le  verset, 
ayant  répondu  Amen,  s'assied  et  se  couvre, 
demeurant  ainsi  durant  la  leçon  et  lo  répons 
suivant.  Celui  qui  dit  la  leçon  prononce  tou- 
tes les  paroles  distinctement  et  dévotement 
avec  le  ton  et  les  inflexions  convenables  ;  il 
tient  les  mains  appuyées  aux  deux  côtés  dn  li- 
vre, ayant  auparavant  donné  sa  barrette  au 
cérémoniaire,  lequel,  s'il  est  besoin,  tient  une 
bougie  allumée  dans  un  chandelier  à  man- 
che pour  éclairer.  Le  lecteur,  ayant  achevé  la 
leçon  ,'conclut  par  ces  paroles  :  Tu  aulem, 
Domine,  miserere  nobis,  faisant  en  même 
temps  la  génuflexion  ;  puis  il  retourne  à 
sa  place  ,  saluant  ceux  qu'il  a  salués  en 
partant. 

8.  Après  la  leçon ,  les  deux  chantres  s 
lèvent,  et  commencent  le  répons  que  tout  le 
chœur  poursuit  ;  puis  ils  disent  tout  seuls 
le  verset  de  chaque  répons  ,  ou  au  moins 
celui  de  la  troisième  leçon,  si  d'aulres  sont 
nommés  pour  dire  les  deux  précédents 
versets.  Le  chœur,  couvert  et  assis  ,  ne  se 
découvre  point ,  sinon  au  Gloria  Patri  des 
troisièmes  répons,  auipiel  tous  s'inclinent  à 
l'ordinaire;  lorsque  l'officiant  donne  la  se- 
conde et  la  troisième  bénédiction  ,  tout  le 
chœur  se  découvre  sans  se  lever,  quoique 
l'officiaiil  soit  pour  lors  debout,  car  c'est  un 
privilège  particulier  à  l'évêque  de  donner 
ses  bénédictions  assis,  sans  être  obligé  de  se 
lever  qu'aux  premières  de  chaque  nocturne 
avec  tout  le  chœur. 

9.  Remarquez  qu'on  pratique  les  mêmes 
cérémonies  au  second  et  au  troisième  noc- 
turne, à  la  réserve  des  choses  suivantes  , 
qu'on  doit  observer  durant  les  leçons  du  troi- 
sième. 1"  Au  commencement  de  la  septième 
leçon,  le  chœur  se  tient  debout,  tourné  vers 
le  lecteur,  jusqu'à  ce  qu'il  ait  achevé  les  pa- 
roles de  l'Evangile,  disant  f'f  reliqua,  sans 
faire  aucun  signe  de  croix  sur  le  livre  ,  ni 
sur  lui  ,  non  plus  qu'aux  autres  leçons. 
2°  Pendant  la  huitième  leçon  ,  le  cérémo- 
niaire fait  apporter  trois  chapes  ou  un  plus 
grand  nombre,  si  c'est  l'usage,  et  vers  la  fia 
du  répons  ,  il  les  donne  à  l'officiant  et  aux 
chantres.  ^°  Durant  le  même  répons  ,  ou 
plutôt,  s'il  est  besoin,  les  deux  acolytes  vont 
allumer  leurs  cierges  préparés  aux  deux 
coins  de  l'autel,  avec  les  mêmes  cérémonies 
qui  sont  marquées  pour  Vêpres  avant  le  ca- 
pitule; ayant  pris  leurs  chandeliers,  ils  vien- 
nent devant  l'officiant,  où  ils  tâchent  d'arri- 
ver avec  les  deux  chapiers ,  un  peu  avant 
qu'il  commence  la  dernière  leçon.  4°  Le  hui- 
tième répons  étant  achevé,  tous  se  lèvent  et 
demeurent  debout  tournés  en  face  durant  la 
neuvième  leçon  par  respect  pour  l'officiant, 
lequel  l'a  dit  sans  sortir  de  sa  place,  après ^ 
avoir  demandé  la  bénédictiou  au  plus  digne 
du  chœur,  comme  les  autres,  n'apparteuaut 


î» 
■^ 


571                             DICTIONNAIRE  DES  CERI-MONIES  KT  DES  RITES  SACRES.  572 

qu'à  l'évêquc  de  s'adresser  en  celle  rencon-  pourqtioi  une  seule  fois  à  moiliè,  quand  ou 

tre  imniédiatemenl  à  Dieu  par  ces  paroles  ,  l'a  répété  en  entier  à  cha<|ue  verset? 

Jubé,  Domine,  benediccre,  à  quoi  le  chœur  Selon  les  bréviaires  moJernos,  on  dit  Mi- 

dnit  seulement  répondre  Jmen,  Lorsque  l'of-  sererenostri  au  lieu  de  nnbis,  cela  paraissant 

ficiant  dilTu  autem.  Domine,  etc.,  il  s'incliue  plus  conforme  à  la  pure  latinité;  on  a  cepen- 

profondément  vers  l'autel  sans  faire  la  gé-  dant  conservé  nabis  aux  litanies  ,  à  VAynus 
nudexion 


10.  Le  chœur  ayant  répondu  Deo  gratias, 
le  premier  chapier  annonce  à  l'officiant 
l'hymne  Je  Deum  laudamus  ;  lorsqu'il  a  ré- 
pété l'inlonalion,  1rs  chapiers  et  les  acolytes 
avec  le  cérémoniaire  le  saluent  et  rclournent 
à  leurs  places  comme  à  l'hymne  de  vêpres. 
Pendant  le  verset  Te  erfjo  qiiœKumus,  etc., 
tous,  même  l'officiant,  font  la  yénudesion 
vers  l'autel,  et  ensuite  se  tournent  en  chœur 
comme  auparavant. 

11.  Si  l'on  est  obligé  de  séparer  matines 
d'avec  laudes,  ce  qui  arrive  aux  matines  de 

Noël,  l'officiant  dit,  après  l'hymne  Te  Deum,     diction  n'y  a  pas  rapport, 
l'oraison  de  l'office  avec  Dominus  vubiscum,  ..r-r.. .. ..-, 


Dei  de  la  messe  et  au  Gloria  in  excelsis. 

Plusieurs  bréviaires  ont  un  Gloria  Palri 
à  chaque  répons,  lorsque  le  rite  est  annuel; 
comme  il  n'est  pas  suivi  de  la  réclame,  il  faut 
que  celui  qui  doit  chanter  la  leçon  suivante 
vienne  auparavant  au  lieu  où  il  doit  la 
chanter,  pour  ne  pas  marcher  pendant  le 
Gloria  Patri. 

Plusieurs  rubriques  récentes  indiquent  une 
bénédiction  particulière  pour  élro  dite  par 
lévêque  ou  par  le  prêtre  officiant,  quand  il 
n'y  a  pas  d'autre  prêtre  présent.  Quand  la 
dernière  leçon  est  un  évangile,  celle  béné- 


avant  et  après;  puis  les  chapiers  entonnent 
Benedi  camus  Domino,  ell'olficiant,  sans  ajou- 
ter Fidelium  animœ  ,  etc.,  va  dire  la  messe. 
Mais  si  le  chœur  se  retire  après  matines,  l'of- 
ficiant ajoute  Fidelittm  animœ,  elc,  et  le 
Pater,  sans  autre  chose. 

12.  Les  laudes  sont  toutes  semblables  aux 
vêpres  pour  les  cérémonies  et  le  nombre  de» 
officiers  ;  c'est  pourquoi  s'il  y  a  plus  de  deux 
chapiers  à  vêpres,  le  cérémoniaire  fait  en- 
core apporter,  pendant  le  Te  Deum,  d'autres 
chapes  au  chœur  pour  ceux  qui  les  doivent 
porter  ;  ou  si  la  sacristie  est  proche,  ils  les  y 
vont  prendre  eux-mêmes,  retournant  ensuite 
au  chœur  avec  les  révérences  convenables,  et 
se  joignant  aux  deux  autres  devant  le  lutrin. 

13.  Si  l'ondil  prime  immédiatement  après 
laudes,  l'officiant  ayant  dit  Fidelium  animœ, 
etc.,  se  retire  avec  ses  officiers  de  la  même 
manière  qu'à  vêpres,  lorsqu'on  dit  ensuite 
compiles  ;  un  autre  du  chœur  en  surplis  seu- 
lement et  dans  sa  place  ordinaire  fait  l'oflice 
de  prime.  Si  prime  ne  suivait  pas  imniédia- 
temenl, l'officiant  dirait  avant  de  sortir  l'an- 
tienne de  la  Vierge,  comme  il  fait  à  vêpres 
lorsqu'on  ne  dit  pas  ensuite  les  compiles. 

14^.  Remarquez  qu'il  n'y  a  rien  de  parti- 
culier à  observer  durant  matines  et  laudt  s  et 
les  petites  heures  en  présence  du  saint  sacre- 
ment exposé,  ou  devant  l'évêque  diocésain  , 
que  ce  qui  sera  dit  des  vêpres  solennelles  ; 
d'oii  l'on  peut  aisément  inférer  comment  l'on 
doit  se  comporter  en  ces  rencontres  ,  sans 
qu'il  soit  besoin  d'en  faire  ici  d'autres  re- 
marques plus  expresses. 

VARIÉTÉS. 

Selon  les  bréviaires  modernes,  on  ne  répèle 
pas  l'invitatoire  avant  le  psaume  ni  avant  la 
tin,  quand  l'office  n'est  que  semi-double 
ou  simple;  mais  anssi  on  le  dit  tout  enlier 
à  chaque  verset  aux  annuels  et  solennels; 
dans  ce  dernier  cas  on  le  répèle  à  moitié, 
puis  en  enlier  après  Sicut  erat.  On  conçoit 
bien  qu'ici  il  doit  être  répété  à  moitié  quand 
ou  le  dit  ainsi  à  tous  les  deux  versets  ;  mais 

(I)  Beoult  XIV,  bulle  Quemadttwiwn,  du  16  decruibre 
17i6. 


MEDIIATION. 

(Indulgences  auUieuliiiucs.) 
§  I.  Indulgence  accordée  à  |m  riiéUiilé  k  loul  fidèle  qui 
fera,  chaque  jour,  une  demi-liettre  ou  au  nwim  un  quarj 
d'heure  d'oraison  wenlale  ou  médil'Uioii. 

Indulgence  plenière  une  fois  par  mois,  le 
jour,  à  son  choix,  oii  ,  s'élant  confessé  et 
ayant  communié,  on  priera  selon  les  iuten- 
lions  de  Tliglise  (1). 

N.  B.  Celle  indulgence  plenière  est  appli- 
cable aux  àoies  du  purgatoire. 

§  II.  Indulgences  accordées  ^  perpétuité  à  tout  fidèle  qui 
enseignera  sus  autres  la  manière  de  faire  la  méditation, 
ou  qui  l'a|iprfndra  lui-même. 

1*  Indulgence  de  sept  ans  el  sept  quaran- 
taines à  ceux  qui,  vraiment  contrits  et  ayant 
communié,  enseigneront  aux  autres  à  faire 
la  méditation,  ou  l'apprendront  eux-mêmes. 

■i"  Indulgence  plenière,  une  fois  par  mois, 
pour  ceux  qui  enseigneront  fréquemment , 
soit  en  public  ,  soit  en  particulier,  la  ma- 
nière de  faire  la  méditalion,  et  pour  ceux 
aussi  qui  assisteront  fréquemment  à  ces  ins- 
tructions. Ils  gagneront  celle  indulgence  le 
jour,  à  leur  choix,  où,  s'étant  confessés  el 
ayant  communié,  ils  prieront  selon  les  in- 
tentions de  l'Eglise  (2) 

N.  B.  Cette  indulgence  plenière  est  appli- 
cable aux  âmes  du  purgatoire. 

MEMENTO. 

(Explication  du  P.   Lebrun.) 
§  I.  Premieb  Memenio,  oii  l'on  prie  pour  les  bienfaiteurs 
de  l'Eglise  \ivanls,  el  pour  ceux  qui  assistent  a>ecdé- 
\olion  à  la  messe. 

RUBRIQUE    ET    REMARQUES. 

1.  Le  prêtre  élève  et  joint  les  mains  un  peu 
au-dessus  de  la  poitrine.  La  nouvelle  grâce 
qu'il  demande  à  Dieu  le  détermine  à  celle 
nouvelle  élévation  des  mains,  qui  exprime 
le  désir  d'être  exaucé. 

2.  Il  se  lient  quelque  peu  de  temps  en  si- 
lence, la  tête  un  peu  inclinée,  pour  penser 
avec  plus  d'alleniion  aux  personnes  qu'il 
veut  recommander  à  Dieu. 

3.  La  rubrique   ajoute  que   si  le  prêtre 

(2)  Ces  ii.dulu'ences  ont  été  accordées  par  Deuolt  XIV, 
dajiï  la  biulti  Queimdiiioduin. 


573 


MEM 


MEM 


574 


veut  prier  pour  plnsieurs  personnes  dans 
son  Mémento,  il  peut  penser  à  chacune  eu 
particulier  avant  la  messe ,  cl  les  recom- 
mander ensuite  en  général  à  l'autel,  de  peur 
d'ennuyer  les  assislanls  (I). 

k.  Dès  qu'il  «lit  :  t^(  omnium  circumutan- 
tium,  il  ouvre  ses  mains,  et  les  tient  éten- 
dues et  élevées  conmio  auparavant ,  parce 
que  rien  ne  le  détermine  à  quelque  nouveau 
geste. 

Souvenez  -  vous  ,  Mémento,  Domine, 
Seigneur,  de  vos  famulorum  famula- 
servileurs  et  de  vos  rumque  tuarum  N.  et 
servantes  N.  et  N.,  N-  ,  et  omnium  cir- 
et  do  tous  ceux  qui  cumstanlium  ,  quo- 
sont  ici  présents  ,  rum  libi  Odes  cogriita 
dont  vous  connaissez  est,  et  nota  devolio  ; 
la  foi  et  la  dévotion  :  pro  quibus  tibi  oITe- 
pour  qui  nous  vous  rimus  ,  vel  qui  libi 
olïrons  ou  qui  vous  olïerunt  hoc  saerifi- 
olîrcnt  ce  sacrifice  do  ciuin  laudis  ,  pro  se 
louange,  pour  eux-  suisque  omnibus,  pro 
mêmes,  el  pour  tous  redem|)tionc  anima- 
ceux  qui  leur  appar-  marum  suarum,  pro 
tiennent ,  pour  la  ré-  spo  salutis  et  incolu- 
doniplioii  de  leurs  mltatis  >uai ,  tibM]ue 
âmes ,  pour  l'espé-  reddunt  vota  sua  «e- 
rance  de  leur  salut  terno  Deo ,  vivo  et 
et  de  leur  conserva-  vero. 
tion  ,  el  qui  vous  ren- 
dent leurs  vœux,  à  vous,  Dieu  éternel ,  vi- 
vaul  et  vérilat)le. 

EXPLICATION. 

Mémento,  Domine,  souvenez-vous ,  Sei- 
gneur. On  sait  que  tout  est  présent  à  Dieu  , 
mais  on  sait  aussi  qu'en  Dieu  se  souvenir, 
c'est  secourir  ;  et  comme  David  disail  (2)  : 
Souvenez-vous  de  nous  ,  Seigneur ,  selon  l'a- 
mour que  vous  portez  à  votre  peuple  ,  nous 
lui  disons  de  même  :  Souvenez-vous,  Sei- 
gneur. 

FAMCLOBUMFiMULARCMQUE  TUARUM  iV.,  iV., 

de  vos  sei'viteiirs  el  de  vos  servantes  N.,  N. 
Après  la  prière  pour  les  fidèles  en  général  , 
l'Kglise  laisse  au  prêtre  la  liberté  de  prier 
pour  quelques  personnes  en  parliculier.  11 
faut  cependant  remarquer  qu'elle  a  en  vuo 
de  faire  recommander  particulièrement  ceux 
qui  ont  fait  des  dons  et  des  libéralités  pour 
le  sacrifice  et  les  autres  besoins  de  l'Eglise. 
Les  lettres  N-,  N.,  sont  demeurées  en  cet 
endroit  à  la  place  des  noms  des  personnes 
qui  avaient  fait  des  olTrandes  à  l'église.  On 
dit  famulorum  et  famularum,  parce  qu'on 
nommait  autrefois  les  bienfaiteurs  el  les 
bienfaitrices  :  ordinairement  toutes  ces  per- 
sonnes étaient  présentes  à  l'église  ;  mais  plu- 
sieurs évéques  voulaient  qu'on  ne  laissât  pas 
d'en  faire  mention,  quoiqu'elles  fussent  ab- 
sentes. Saint  Cj'prien  demande  souvent  dans 

1)  Ne  circumstaniibus  sil  niorosus. 
("2)  Memenlo  nostri,  Doniiiii',  iii  beneplacito  populi  lui. 
Psal.  cv,  4. 

(3)  Prius  ergo  orationes  sunt  cominendandœ,  ac  tune 
eoriim  iioinina,  quorum  suni,  ediceiida,  ul  inter  sacra 
uiysieria  uouiiueiiiur.  Imwc.  I,  episl.  ad  Décent. 

(4)  Hier.  comm.  in  Jeicm.  xi,  lo. 

(SJ  PaucoruuuiomiuiLius  se  adslringat,  quia  canoade 
uiuUiludiae  aomiaum  proli\alur,etper  U<£c  cogiuUo  dislra- 


ses  lettres,  qu  on  lui  marque  ceux  qui  ont 
fait  du  bien  a  l'église  et  aux  pauvres,  pour 
réciter  leurs  noms  à  l'autel.  Le  pape  Inno- 
cent I"  dit  (;i)  «  qu'il  faut  réciter  les  noms 
des  bienfaiteurs  après  l'oblation,  pendant  les 
saints  mystères,  et  non  auparavant,  comme 
ou  faisait  en  plusieurs  églises.  »  Et  saint  Jé- 
rôme (4)  déplore  la  vanilé  de  ceux  qui  fai- 
saient dos  dons  à  l'Eglise  pour  avoir  le  plaisir 
d'entendre  réciter  leurs  noms  par  le  diacre, 
et  pour  en  recevoir  des  applaudissements. 

Cet  inconvénient  a  pu  être  cause  que  de- 
puis mille  ans  on  n'a  point  nommé  les  bien- 
faiteurs, ou  l'on  n'a  récité  leurs  noms  qu'en 
silence,  c'est- à-dire  d'une  voix  fort  basse, 
et  qui  ne  se  faisait  point  entendre.  Le  prêtre 
doit  se  contentera  présent  de  penser  un  peu 
de  temps  (5)  aux  personnes  pour  lesquelles 
il  veul  ou  il  doit  spécialement  prier,  c'est- 
à-dire,  1»  pour  ceux  qui,  par  leurs  bienfaits 
et  par  leurs  aumônes,  conlribuent  à  la  célé- 
bration di's  divins  mystères,  à  l'entretien  des 
n)inistres  de  l'Iîglise  et  des  pauvres;  c'est 
l'ancienne  et  la  première  intention  du  Mé- 
mento; 2'  pour  ceux  qui  ont  souhaité  qu'il 
fît  mention  d'eux  à  l'autel;  ."5°  pour  tous 
ceux  à  (jui  il  croit  devoir  souhaiter  des  grâ- 
ces, soit  spirituelles,  soit  temporelles,  autant 
qu'elles  pourront  servir  à  la  gloire  de  Dieu 
et  au  salut  de  leur  âme. 

Et  omnium  (ti)  ciRCUMSTANTiDM.  On  a  joiut 
anciennement  aux  bienfaiteurs  toits  les  as- 
sistants, parce  qu'ils  étaient  tous  bienfai- 
teurs en  quelque  manière,  tous,  selon  leurs 
moyens,  devant  porter  leurs  offrrandes,  et 
ne  communier  jamais  de  l'oblation  d'aulrui. 
Mais,  quoiqu'ils  no  portent  rien,  on  prie 
toujours  spécialement  pour  tous  cexix  i]ui 
sont  présents  aux  suints  mystères,  parce  que 
l'empressement  qu'ils  font  paraître  pour  y 
assi>ler  suppose  et  marque  même  le  désir 
qu'ils  ontd'élre  recommandés  à  l'autel,  el  do 
participer  aux  grâces  et  au  fruit  de  ce  divin 
sacrifice. 

Quorum  tibi  fides  cognita  est,  et  nota 
DEvoTio,  dont  vous  coniiuissez  la  foi  et  la  dé- 
votion. Le  prêtre  prie  pour  tous  les  assis- 
tants, en  qui  Dieu  voit  une  foi  véritable  et 
une  dévotion  sincère.  Le  Memenlo  ne  com- 
prend donc  pas  ceux  qui  n'assistent  aux 
saints  mystères  que  par  bienséance,  noo 
plus  que  ceux  qui  y  assistent  avec  immo- 
deslie,  sans  attention  et  sans  piété.  Il  prie 
pour  les  personnes  qui  viennent  implorer  le 
secours  de  Dieu,  et  qui  savent  que  rien  no 
lui  est  impossible;  et  quand  il  parle  de  leur 
foi,  c'est  comme  s'il  disait  :  Traitez-les,  Sei- 
gneur, selon  leur  foi,  qui  vous  est  connue, 
et  selon  la  dévotion  qu'ils  Ibnl  pariîlre  au 
pied  de  vos  autels,  el  pour  votre  service. 

Pro  quibus  tibi  offerimus,  vel  qui  tibi 

hitur;  non  liât  vocalis  expressio,  sed  mentalis.  Bit.  1/iss. 
Ecct.  Liigd.  Voyez  la  Lettre  sur  les  Céréin.  de  Lyon,  iuipr. 
en  1702,  p.  65.  « 

(6)  Ou  lit  circumadstanlium  ou  circumastantium  dsat 
presque  tous  les  auciens  Missels  manuscrits  ou  iniprimét 
avant  le  saiul  pape  Pie  V.  Il  y  a  pourtant  circumstanlium 
dans  un  missel  romain  imprime  a  Lyon  en  1301,  dans  cehi 
de  l'église  de  Ljon  de  1310,  dans  celui  de  Malte  ai 
1S53,  etc. 


ÏIK 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


570 


OFFERUNT,  pour  lesquels  nous  vous  offrons, 
ou  qui  vous  offrent.  Ces  mois  pour  lesquels, 
ou  qui,  sont  relatifs  aux  bienfaiteurs  et  aux 
assistants;  et  en  voici  le  sens  et  la  suite: 
■■  Souvenez-vous,  Seigneur ,  de  vos  serviteurs 
I  N.,  N.,  et  des  assistants  pour  lesquels  nous 
vous  offrons,  ou  qui  vous  offrent. 

Quand  les  assistants  portaient  leurs  of- 
frandes au  prêtre  qui  présentait  à  Dieu  ces 
dons,  qu'il  recevait  de  leurs  mains  pour  être 
changés  au  corps  et  au  sang  de  Jésus-Christ, 
on  ne  lisait  pas  dans  le  canon,  pour  lesquels 
nous  vous  offrons,  mais  seulement  ces  der- 
nières paroles ,  lesquels  vous  offrent.  C'est 
ce  qu'on  peut  remarquer  dans  presque  tous 
les  anciens  sacramentaires  écrits  avant  le 
dixième  siècle.  L'addition  n'a  été  faite  com- 
munément que  vers  l'an  1000  (1). 

Jusqu'alors  on  ne  disait  que  ces  mots,  qtti 
tibi  ojferunt,  parce  qu'en  ce  lemps-Ià,  outre 
les  oriraudes  des  cierges  et  d'autres  choses 
qu'on  faisait  avant  et  après  la  messe  pour 
les  besoins  de  l'Eglise,  les  fidèles  offraient  (2) 
pendant  la  messe  le  pain  et  le  vin  qui  de- 
vaient servir  pour  l'eucharistie  et  pour  les 
culogies,  c'est-à-dire  le  pain  bénit. 

Mais,  depuis  le  dixième  siècle,  plusieurs 
ne  firent  plus  ces  offrandes,  soit  par  négli- 
gence, soit  qu'ils  se  reposassent  sur  les  fon- 
dations que  des  particuliers  faisaient  pour 
ce  sujet,  ou  sur  les  clercs,  qui  étaient  bien 
aises  de  faire  les  oblations  eux-mêmes;  soit 
qu'au  lieu  du  pain  et  du  vin  ils  oflrissent  de 
l'argent,  comme  Pierre  de  Damien  le  marque 
assez,  lorsqu'il  dit  (3)  que  pendant  qu'il  cé- 
lébrait les  saints  mystères,  des  princesses 
ofTrirenl  des  pièces  d'or,  qu'on  appelait  des 
byzantins.  Mais  il  y  eut  aussi  des  fidèles  qui 
continuèrent  encore  longtemps  à  offrir  du 
pain  et  du  vin.  Ainsi  il  était  naturel  que  les 
prêtres  dissent  à  l'égard  de  tous  les  assis- 
tants, pour  qui  nous  vous  offrons,  ou  qui  vous 
offrent  eux-mêmes,  puisqu'il  y  en  avait  qui 
présentaient  eux-mêmes  les  oblations  pour 
être  la  matière  du  sacrifice,  et  qu'il  y  en 
avait  d'autres  pour  qui  le  clergé  les  présen- 
tait. D'où  l'on  peut  voir  clairement  qu'en 

(1)  Je  dis  communéiiiem,  car  cette  addition  a  été  faite 
avant  ce  temps-la  dans  quelques  Sacramentaires.  Elle  est 
dans  celui  de  Senlis,  coiiservé  ij  Sainte-Genevièse  de 
Paris,  écrit  l'an  880.  Les  premiers  auteurs,  où  l'on  trouve 

S  ru  quibus  libiofferimus,  vet,  sont  Pierre  de  Damien  et  le 
licrologue  au  onzième  siècle.  Colui-ci  remarque  que 
c'était  une  addition,  puisque  dans  les  Sacramentaires  li  s 
plus  ancii  ns  et  les  pins  exacts,  dit-il,  ceux  qui  offrent  ne 
sont  marqués  qu'à  la  troisième  personne.  Il  faut  encore 
ajouter  ici  que  ces  mois  :  pro  quibus  tibi  offerimus,  vet, 
n'ont  été  mis  en  quelques  endroits  que  longtemps  après 
l'an  1000  ;  car  on  ne  lit  que  qui  tibi  o/ferunt  dans  un  Missel 
d'Allemagne  du  douzième  siècle,  chez  les  Pères  de  Naza- 
reth de  Paris.  Il  n'y  avait  aussi  que  qui  tibi  vffenuit  iijns 
le  Missel  de  l'ordre  deCtteaux,  institué  vers  1100  au  dio- 
cèse de  Langres  :  ce  qui  s'est  conservé  dans  leur  Missel 
imprimé  en  1512. 

(i'j  Voy.  le  premier  capilulaire  d'Hincmar,  art.  16,  et  le 
concile  de  Nantes;  la  réponse  du  cardinal  Humbert  am 
c.Tiomnies  des  Grecs;  et  Honoriusd'Aulun,  Gem.  an.  1. 1 
ca)).  66. 

(û)  L.  V,  ep  1.'!. 

(■4)  Pierre  de  Damien,  lib.  Domimis  vobiscum,  c.  2,  re- 
marque sur  ces  deux  expressions  que  les  lidèles  offrent, 
quoique  le  prêtre  oll're  aussi  pour  eux  :  ce  qui  t'ait  voir 
distinctement  qu'on  n'a  pas  regardé  ces  mois,  pro  quibus 
ibi  oJTerimus,  et  les  suivants,  comme  une   alternalive. 


mettant  dans  le  canon,  pro  quibus  libi  offe- 
rimus, vel  qui  libi  offerunt,  on  n'a  pas  pré- 
tendu que  ce  fût  une  alternative,  pour  dire 
l'un  ou  l'autre  exclusivement;  mais  qu'on  a 
voulu  qu'on  dit  l'un  et  l'autre  conjointement, 
pour  désigner  en  môme  temps  et  les  fidèles 
qui  présentaient  eux-mêmes  la  matière  du 
sacrifice,  et  ceux  pour  qui  le  clergé  la  pré- 
sentait. Dans  la  suite,  quoique  les  fidèles 
n'aient  plus  porté  leurs  oblations  à  l'autel, 
l'Eglise  n'a  pas  laissé  de  conserver  dans 
le  canon  l'une  et  l'autre  expression,  pro 
quibus  tibi  offerimus,  vel  qui  libi  offerunt.  Les 
auteurs  ecclésiastiques,  depuis  Pierre  de  Da- 
mien C»)  qui  vivait  dans  le  onzième  siècle, 
n'ont  pas  cru  que  ces  deux  expressions  fus- 
sent une  alternative.  En  effet,  dans  la  basse 
latinité,  la  particule  vel  se  prend  souvent 
pour  et,  c'est-à-dire  pour  une  conjonction, 
ainsi  que  Godefroy  sur  le  code  théodosien, 
M.  de  Marca  (5)  et  plusieurs  autres  sa- 
vants (6)  l'ont  observé.  On  lit  même  et  qui 
tibi  offerunt  dans  un  manuscrit  (7)  d'environ 
trois  cents  ans,  qui  a  été  à  l'usage  d'une 
église  d'Allemagne.  L'on  a  donc  continué  de 
dire  pour  qui  nous  vous  offrons,  et  qui  vous 
offrent  eux-mêmes,  parce  qu'il  est  vrai  de  dire, 
et  que  les  prêtres  offrent  le  sacrifice  pour  les 
fidèles,  et  que  les  fidèles  l'offrent  aussi. 

Hoc  SACRiFiciuM  Liuois  ,  ce  sacrifice  de 
louange.  Le  pain  et  le  vin  que  le  prêtre 
présente  à  Dieu  de  la  part  des  fidèles  est 
appelé  le  sacrifice  de  louange,  comme  le  pain 
a  déjà  été  appelé  l'hostie  sans  tâche,  parce 
que  l'Eglise  a  uniquement  en  vue  ce  que  le 
pain  et  le  vin  vont  devenir  par  la  consécra- 
tion, c'est-à-dire  le  corps  et  le  sangdeJésus- 
Clirist  Notre-Seigneur,  qui  sont  le  vrai  sa- 
crifice de  louange  ;  puisque  c'est  uniquement 
par  cotte  divine  victime  que  nous  louons 
(lignenienl  le  Père  céleste. 

Les  anciens  Pères  nous  apprennent  qu'on 
peut  dire  des  fidèles  qu'ils  offrent  le  sacrifice 
en  deux  manières  : 

Premièrement,  «on  est  censé  offrir  le  sa- 
crifice, dit  Hilaire,  diacre,  au  quatrième  siè- 
cle (8),  quand  on  a  fourni  les  oblations  que 

mais  comme  deux  expressions  qu'on  a  voulu  direconjnin- 
lenipnt.  Les  auteurs,  qui  ont  écrit  peu  d'années  après 
Pierre  de  Damien,  ont  expliqué  de  même  ces  deux  ex- 
pressions ;  Nous  ocrons  pour  eux,  dit  Hildehert,  évèquo 
du  Mans,  pitrce  qu'à  leur  prière  et  par  leur  churilé.  nous 
nous  présentons  avec  des  oblations  que  nous  rous  offrons, 
ou  qu'ils  vous  offrent  etix-mimes. 

EtiPiiue,  évêi|ue  d'Autnn  en  1115,  dit  aussi  :  Offerimus 
sucrificium  ((Uidis.et  ipsi  offerunl.{\ie  sacram.,  Alt.  c  15.) 

Dans  le  Missel  des  Récollets  on  a  mis  vel  en  lettres  rou- 
ges, c'est-à-dire  en  rubrique  :  ce  qui  fait  croire  il  |irésrnt 
à  quelques  personnes  que  les  deux  expressions  étaient  mi- 
ses comme  une  alternative;  mais  il  faut  penser  au  con- 
traire que  ce  vel  n'a  été  mis  en  rouge  que  par  une  inad- 
vertance contraire  aux  missels  imprimés  auisi  bien  qu'aux 
manu.scrils. 

Je  n'ai  vu  aucun  Missel  où  il  y  ait  seulement,  pro  quibut 
tibi  offerimus. 

(5)  Ce  manuscrit  est  chez  les  Pères  de  Nazareth  à  Pa- 
ris. 

(G)  De  Concord.  Sac.  et  imp.  I.  vi,  c.  2i,  n.  9. 

(7)  Menard.  in  Sacram.  S.  Greg.  p.  U,  et  iu  Concord. 
Regul.  Marri  Uierolex-,  etc. 

(8)  llle  ipse  enim  seniper  dicitur  offerre,  cujus  oblaiio- 
nés  suiit,  quas  super  altare  imiiouit  Sjicerdos.  Qucett.  Ver- 
1er.  Testam.  c.  46. 


577 


MEM 


MEM 


578 


le  prôtro  offre  à  l'autel,  et  tout  ce  qui  est 
nécessaire  pour  le  sacrifice,»  co:nmo  il  est 
marqué  dans  le  sacramcntaire  de  saint  Gré- 
pnire,  et  au  second  conciln  de  Mâcon  ,  en 
585  (1).  C'est  en  ce  sens  qu'on  disait  des  as- 
sistants, et  même  des  bienfaiteurs  absents, 
qu'ils  offrent,  qui  lihi  offerunt.  C'est  en  ce 
sens  aussi  que  saint  Grégoire  parle  d'un 
homme  devenu  captif,  qui  s'était  trouvé  sou- 
lagé certains  jours  que  sa  femme  offrait  (2) 
le  sacrifice  pour  lui. 

Secondement,  les  fidèles  offrent  le  sacrifice 
de  louange  en  s'unissant  au  prêtre  pour  of- 
frir avec  lui  spiriluellemenl  le  sacrifice  de 
Jésus-Christ,  qui  est  le  vrai  sacrifice  de 
louange  et  d'action  de  grâces,  le  seul  capable 
d'honorer  Dieu  et  de  nous  procurer  toutes 
sortes  do  grâces  pour  le  salut. 

PrO  SB  SDISQDE  OMNIBUS.  L'EglisC  HC  SB  COn- 

tente  pas  de  prier  pour  la  personne  des  bien- 
faiteurs et  des  assistants  ;  elle  entre  dans  tous 
leurs  désirs,  et  elle  marque  même  ce  qu'ils 
peuventdcmanderà  Dieupowr  eux-mêmes,  pbo 
SE,  el  pour  tous  ceux  qui  leur  sont  lies  par  le 
sang  et  par  l'amitié,  svisQVE  omnibus.  L'ordre 
de  la  charité,  qui  veut  que  nous  aimions  le 
prochain  comme  nous-mêmes, c'cst-à-dire  que 
l'amour  que  nous  avons  pour  nous  soit  la 
règle  de  l'amour  que  nous  devons  avoir  pour 
le  prochain,  veut  aussi  qu'on  commence  à 
prier  pour  soi  avant  que  de  prier  pour  les 
autres.  Le  même  ordre  veut  encore  que  nous 
demandions  les  biens  de  l'âme  avant  que  de 
demander  ceux  du  corps  :  c'est  pourquoi 
nous  disons  pno  redemptione  animaruiu 
SUARUM,  pour  la  rédemption  de  leurs  âmes; 
PRO  SPE  SALUTis,  pour  obtenir  le  salut  qu'ils 
espèrent;  et  incolumitatis  svm  ,  et  pour  la 
conservation  de  leur  santé.  Ces  trois  sortes 
de  biens  nous  viennent  de  Jésus-Christ,  et 
par  son  sacrifice. 

C'est  l°parcedivin  sacrifice  que  sont  expiés 
les  péchés  qui  rendent  lis  âmes  esclaves  du 
démon  ;  et  c'est  par  conséquent  par  ce  sacri- 
fice que  les  âmes  sont  rachetées  et  mises  en 
liberté,  pro  redemptione  animarum  suarum. 
.  2°  C'est  en  Jésus-Christ  seul  que  nous 
pouvons  obtenir  la  persévérance  et  le  salut 
éternel  (3),  et  c'est  en  lui,  qui  nous  fait  ses 
cohéritiers,  qu'est  fondée  par  conséquent  la 
ferme  espérance  de  notre  salut,  pro  spe  sa- 
lutis  (4.). 

C'est  enfin  par  Jésus-Christ  que  nous  vien- 
nent tous  les  autres]  biens  :  or,  la  santé  du 
corps  est  un  bien  très-considérable,  parce 
q-u'olle  peut  contribuer  à  nous  faire  remplir 
nos  devoirs,  et  que  les  maladies  deviennent 
souvent  des  épreuves  et  des  tentations  très- 
fâcheuses.  L'Eglise  nous   fait  demander  la 

(1)  Slaluimus  ut  in  omnibus  dominiris  diehiis  altaris 
oblalio  ah  omnibus  viris  et  niulieribus  offeralur,  tani  panis 
quam  vini,  ul  per  bas  imniolationes  et  peccatoriim  suoriim 
fœcibus  careanl,  etc.  Concil.  MatiiC.  ii,  can.  4. 

(i)  Pro  quo  sua  conjux  diebus  cenis  sacrilicium  offerre 
eonsiieverai.  L.  iv  Diul.,  c.  57. 

(3)  Non  est  in  alio  aiiquosalus.  Act.  iv,  2. 

(4)  Spp  euim  salvi  laci'i  sumus.  Rom.  \i»,H. 

(5)  Nonne  decem  niundali  sunt,  et  noveai  ubi  sunl? 
Luc.  xvn,  17. 

16)  Auciennement  le  Mémento  des  morts  était  écrit  dans 


santé  du  corps  dans  plusieurs  prières,  et 
Jésus-Christ  nous  a  appris  qu'elle  est  uu 
bien  dont  il  fallait  rendre  grâces  à  Dieu, 
puisque  des  dix  lépreux  qu'il  guérit  il  loua 
celui  qui  vint  rendre  grâces,  et  blâma  les 
neuf  qui  ne  revinrent  point  (5h 

TlIlIQUE    REDDUNT    VOTA    SUA    iETERNO    DkO, 

Vivo  ET  VERO,  qui  VOUS  rendent  leurs  vœux, 
à  vous  qui  êtes  le  Dieu  éternel,  vivant  el  vé- 
ritable. Les  fidèles,  qui  offrent  le  sacrifice 
par  les  mains  du  prêtre,  rendent  en  même 
temps  leurs  vœux  à  Dieu,  comme  au  seul  au- 
teur de  leur  vie  et  de  leurs  biens.  Ils  offrent 
leurs  vœux  en  s'offrant  eux-mêmes  :  car  quels 
sont  les  premiers  voeux  que  nous  devons  à 
Dieu?  C'est  nous-mêmes.  Nous  lui  avons  été 
voués  en  devenant  ses  enfants  au  baptême, 
etnous  devons  nousdévouercontinuellemcnt 
à  lui  par  nos  adorations  et  par  notre  amour. 
L'Eglise  regarde  ici  toutes  les  personnes 
qu'elle  reconmiande  comme  des  chréliens 
pleins  de  foi  et  de  charité,  soit  par  la  libéra- 
lité avec  laquelle  ils  consacrent  leurs  biens 
au  service  de  Dieu,  soit  par  leur  désir  d'être 
recommandés  â  l'autel,  soit  enfin  par  l'om- 
pressement  qu'ils  ont  eu  d'y  assister. 

§  II.  Mémento  pour  les  morts. 

RUBRIQUE    ET    REMARQUES. 

Lorsque  le  prêtre  dit  ,  Mémento  etiani, 
Domine,  etc.,  il  élève  et  joint  les  tnains  éten- 
dues devant  la  poitrine,  ou  jusqu'au  visage 
pour  des  raisons  qu'on  a  vues  au  premier 
Mémento:  et  comme  Jésus-Christ  est  pré- 
sent sur  l'autel  pendant  ce  second  Mémento, 
le  prêtre  ne  baisse  pas  seulement  les  yeux 
pour  se  tenir  dans  le  recueillement,  mais 
il  les  baisse  pour  les  tenir  attachés  sur  le 
saint  sacrement,  en  priant  mentalement  pour 
les  morts. 

Souvenez-vous  aus-  Mémento  eliam  (G), 
si,  Seigneur,  de  vos  Domine  ,  famulorum 
serviteurs  et  de  vos  famularumque  tua- 
servantes  iV.etTV.  qui  rum  iV.  et  iY.  qui  nos 
nous  ont  précédés  prîecesserunt  cum  si- 
avec  le  signe  de  la  gno  fidei,  et  dormiunt 
foi, et  qui  dorment  du  in  somno  pacis. 
sommeil  de  paix. 

Ici  le  prêtre  prie  pour  ceux  pour  qui  il  a 
intention  de  prier. 

Nous  vous  sup-  ipsis ,  Domine,  et 
plions  ,  Seigneur  ,  omnibus  in  Christo 
qu'il  vous  plaise  par  quiescentibus  locum 
votre  miséricorde  refrigerii,  lucis  et  pâ- 
leur accorder,  et  à  cis,  ut  indulgcas  de- 
tous  ceux  qui  repo-  precamur  ;  l'er  eum- 
sent  en  Jésus-Christ,  dem  Christum  Domi- 

un  livre  séparé,  qu'on  appelait  les  Diptyques.  C'est  pour- 
quoi co3/emcH(o  n'est  pas  dans  unSacrarnentairede  Wonns 
écrit  vers  la  lin  du  neuvième  siècle.  II  n'est  écrit  qu'à  la 
marge  dans  un  Saeramentairede  Trêves  du  di.xiènie  siècle. 
Et  losSacramentaires  de  saint  Grégoire, donnés  par  Rocca 
et  par  Ménard,  mettent  pour  Litre  à  celte  prière,  super 
Dip(yc/m;  ce  qui  marque  assez  qu'elle  se  disait  dans  le 
livre  nièuie  qu'on  présenlaiL  au  prêtre,  et  où  étaient  les 
noms  des  personnes  qui  devaient  être  recommandées  à 
l'aulel.  Cependant  Flore  parle  de  ce  Mémento,  coiuine 
étant  contenu  dans  le  canon. 


S79 

le  lien  dn  rafraîchis-    num  noslrum. 

spment,  de  la  lumière        Amen 

et  de  la  paix  ;  P.ir  le 

même  Jésus-Christ  Noire-Scignenr.  Amen. 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  380 

toycn  composé  de  ceux  qui,  monraul  dans 
la  foi,  dans  l'amour  de  Dieu,  dans  la  com- 
munion dps  saints  ,  ne  jouissent  pas  encore 
de  la  gloire  ,  et  ont  besoin  des  prières  do 
l'Eglise,  ou  parce  qu'ils  n'ont  pas  satisfait  à 
toutes  les  peines  temporelles  dues  aux  pé- 
chés mortels,  dont  la  peine  élernellc  leur  a 
été  remise  dans  le  sacrement  lie  la  pénitence, 
ou  parce  qu'ils  sont  encore  coupables  d'au- 
tres fautes  qui  doivent  être  expiées.  C'est 
pour  ces  peines  et  pour  ces  fautes  que  les 
fldèles  vivants  doivent  offrir  à  Dieu  des  priè- 


EXPUCATION. 

Mémento  etiaim,  Domine,  souvenez-vous 
aiissi ,  Seigneur  :  dans  le  langage  de  la  reli- 
gion ,  en  Dieu  se  souvenir  c'est  secourir, 
conmie  on  l'a  dit  sur  le  premier  Mémento. 
Avant  la  consécration  nous  avons  demandé 
le  secours  divin  pour  les  personnes  vivantes, 

parce  qu'elles  peuvent  s'unir  au  prêtre  pour  res  et  des  sacrifices.  «  En  un  mot ,  dit  Flore 
offrir  avec  lui  et  par  lui  la  victime  sainte  du  au  neuvième  siècle  ,  nous  ne  pouvons  prier 
corps  de  Jésus-Christ,  et  se  préparer  par  sa  que  pour  ceux  qui  meurent  fidèles,  et  que 
grâce  à  y  participer  dans  la  sainte  commu-  nous  considérons  comme  membres  de  Jésus- 
nion.  Mais,  à  1  égard  des  morts  qui  ne  sont  Christ;  mais  dont  les  œuvres  ont  besoin 
plus  dans  le  même  élat,  on  n'implore  le  se-  d'êlrc  purifiées  avant  que  d'entrer  dans  la 
cours  de  Dieu  qu'après  la  consceratioii  ;  il      demeure  élernelie  ,   qui   n'est   ouverte  qu'à 


qu  après 
ne  leur  reste  qu'à  participer  au  fruit  du  sa 
crifice  :  et  c'est  celle  participation  que  nous 
demandons  pour  eux  ,  lorsque  Jésus-Christ 
est  présent  sur  l'autel. 

Etiam  (1),  aussi.  Toutes  les  prières  précé- 
dentes ,  depuis  le  premier  Mémento  ,  sont 
pour  les  fidèles  vivants,  et  il  est  bien  naturel 
qu'en  voulant  ensuite  prier  pour  les  morts  : 
Souvenez-vous  aussi  de  vos  serviteurs  et  de 
vos  servantes,  l'Eglise  ne  fasse  mémoire  que 
des  personnes  mortes  dans  l'amour  de  Dieu,  pour  qui  on  veut  prier,  comme  sainle  Moni 
qui  méritent  par  là  d'être  appelées  ses  servi-  que  se  contenta  de  demander  (o)  qu'on  s 
leurs  et  ses  servantes.  souvînt  d'elle  à  l'autel  (6). 

Il  y  a  des  morts  qui,  sortant  de  ce  monde,         Qdi  nos  pr^cesserdnt  cdm  signo  fidei 


ceux  qui  sont  entièrement  purifiés  de  tous 
les  restes  du  péché. 

iV.  N.  Ces  lettres  sont  mises  à  la  place  des 
noms  des  personnes  (lu'on  écrivait  autrefois 
dans  les  diptyques,  ou  tables  pliées  en  deux, 
et  qu'on  récitait  à  la  messe.  On  observait  cet 
usage  au  neuvième  siècle.  Ici,  dit  Flore  [k] , 
selon  l'ancien  usnije,  on  récite  les  noms  écrits 
dans  les  diptyques  ou  tables.  Mais  présente- 
ment il  suffit  d'avoir  dans  sa  mémoire  ceux 


vont  jouir  de  la  gloire  de  Dieu  :  ce  n'est  plus 
pour  eux  que  nous  prions.  Us  sont  au  terme 
et  dans  le  comble  de  leurs  désirs.  Nous  de- 
mandons leur  intercession  et  leurs  prières. 
Nous  ne  prions  pas  aussi  pour  ceux  qui 
meurent  sans  la  foi,  qui  opère  par  la  charilé, 
disent  saint  Augustin  et  Flore  (2).  En  vain 
offrirait-on  pour  eux  les  œuvres  de  la  reli- 
gion ,  dont  ils  n'ont  pas  eu  le  gage  étant 
dans  ce  monile  ,  ou  parce  qu'ils  n'ont  pis 


qui  nous  ont  précédés  avec  le  signe  de  la  foi. 

L'Eglise  ne  prie  que  pour  ceux  qui  sont 
morts  avec  les  marques  de  la  foi  ;  après 
avoir  reçu  le  baptême,  qui  est  le  sacrement 
de  la  foi*;  après  avoir  pratiqué  les  actions  de 
la  religion,  et  donné  aux  derniers  moments 
de  la  vie  des  marques  d'une  foi  chrétienne  , 
animée  de  la  charilé. 

Et  noRMiuNT  in  somno  picis,  qui  dorment 
du  sommeil  de  paix.  La  mort  de  ces  person- 


reçu  la  grâce  des  sacrements ,  nu  parce  qu'ils     nés  est  nommée  un  sommeil,  parce  que  ceux 
l'ont  reçue  en  vain  ,  et  qu'ils  se  sont  amassé     qui  meurent  de  cette  manière  doivent  res- 


un  trésor  de  colère  et  non   de  miséricorde. 
Ce  sont  là  ceux  dont  il  est  dit  dans  le  texte 
sacré  (3)  ,   qu'en  quelque  lieu  qu'ils   seront 
tombés  ils  y  demeureront. 
Mais  toute  rauliquilé  a  connu  un  élat  nii- 

(1)  Celle  coiijonclion  a  fait  croire  a  diverses  personnes, 
depuis  six  ou  sepl  cents  ans,  qu'immédialemenl  avant  ce 
Memenlo  il  devait  y  en  avoir  un  autre,  outre  le  premier, 
qui  est  fort  élnij^né.  lin  efTet,  le  Memenlo  des  morls  est 
précédé  d"nn]Mciiit'/i(o  pour  le  prêlre  dans  plusieurs  Sacra- 
menlaires  et  anciens  Mi>sels  On  le  lit  en  ces  termes  il^ns 
CPlui  du  trésor  de  Suint-Denis,  écrit  vers  l'an  lOifl. 
Memenlo  mei,  quivso,  Domine,  el  miserere,  licel  li(rc  siwcla 
indifjnç  libi.  iancte  Palcr  umnipotens,  (vleine  Deiis,  \nris 
mimibu/:  offeranlm  sacrificin.  qui  nec  invoçare  snnctum  ac 
venerabile  nomen  luum  dif/ims  swn.  Sed  quoniam in  Ittmurc, 
lande  cl  memoria  gloriosissimi  atqne  tiileclixniini  Filii  lui 
Domini  .Jcsn  Chrisit  offernnlnr.  siiut  incensuni  in  ro)is;ifi7u 
diviuce  Majcslalis  lurn  cumodore  suuvitaùs  uccendanlur  ; 
Ter  eumdem,e.\c. 

Durand,  au  treizième  siècle,  avait  vu  un  semblable  Me- 
menlo dans  quelques  anciens  Missels;  et  il  ajoute  que 
plusieurs,  qui  n'admettaient  pas  ce  Mémento,  regardaient 
la  particule  eliam  comme  superflue.  Mais  il  ne  faut  ni  pla- 
cer ici  un  Wcmeiilo  particulier,  m  retrancher  la  conjonction 
eliam,  qui  marque;  une  liaison,  non-seulement  a»ec  le 
premier  Memenlo,  mais  avec  la  prière  qui  (irécède  immé- 
dialemem,  où  le  prêlre  deiuaude,  pour  les  fidèles  vivauis. 


susciter  pour  la  vie  éternelle.  Leur  mort  est 
aussi  appelée  un  sommeil  de  pais  ,  à  cause 
qu'ils  meuretil  dans  la  communion  de  l'E- 
glise, qui  a  toujours  été  nommée  la  paix. 
Selon  l'ancien  langage.  (7) ,  mourir  dans  la 

qu'ils  soient  comblés  de  célestes  bénédictions. 

(2)  Nam  qui  sine  fide,  quae  per  dileclionem  operalur, 
ejusqnc  sacramentis,  de  corporibus  cKierunt,  frustra  illli 
a  suis  bujusmodi  pietatis  impendunlur  officia,  cujus,  dnni 
hic  essent,  pignore  caruerunt,  vel  non  suscipientes,  vel 
in  vacuum  suscipientes  Dei  gratiain;  et  sibi  non  miseri- 
cordiam,  lliesaurisaules  sed  iram.  Ang.  serm.  172.  al.  32 
de  veibis  Apost.  Flor.  seu  Bedœ  collecl. 

(.5)  Inquocunque  loco  ceciderit,  ibi  erit.  Ecoles,  xi,  5. 
Flor.  in  can.  Miss. 

(t|  Ces  lettres  H.  H-  ne  paraissent  pas  nécessaires,  la 
ndirique  qui  est  jointe  ici  dans  tous  les  Missels  avertis- 
sant assez  de  rappeler  dans  la  mémoire  ceux  pour  qui  ou 
veut  prier.  HIesne  sont  point  ici  dans  les  Missels  de  Paris, 
imprimés  dei^iis  1615,  ni  dans  les  Missels  de  Laon,  de 
1702,  pldeMe.iux,  de  1709. 

(5)  Voyez  le  Manuel  de  saint  .iugnslin  (Enchir.  c.  110), 
et  la  Cile  de  Dieu  (  1.  xxi,  c.  24  ),  où  il  est  parlé  de  ceux 
pour  <|ui  ri£i;lise  prie,  aussi  bleu  que  dans  le  traité  Dt 
cura  pro  morluis. 

(H)  Ftor.  in  can.  miss. 

(7)  Àug.  conf.  1.  a,  10. 


58t 


HEM 


paix ,  c'est  monrîr  avec  les  marques  de  la 
communion  ecclésiastique ,  dans  l'unité  et 
la  société  avec  Jésus-Christ  et  son  Eglise  , 
sans  en  avoir  été  séparé  par  l'hérésie,  par  le 
schisme, pardes  péchés  mortels,  ou  si  on  a  eu 
le  malheur  d'y  tomber,  on  sort  de  ce  monde 
en  paix,  lorsqu'on  en  sort  après  avoii  été 
réconcilié  par  le  sacrement  de  la  pénitenre. 

Ipsis,  Domine,  à  ce\ix-là,  Seif/ucur;  c'est- 
à-dire  à  ceux  qui  ont  été  désignés  par  les 
lettres  N.  N.,  et  qui  sont  morts  avec  les  si- 
gnes de  la  loi  et  de  la  paix. 

Et  omnibus  in  Christo  quiescertibus  ,  et 
à  tous  ceux  qui  reposent  en  lésus-Chrisl. 
Espérant  pour  certaines  personnes  en  i)ar- 
ticulier,  l'Eglise  veut  aussi  qu'on  prie  géné- 
ralement pour  tous  les  (idèles,  ufin,  dit  saint 
Augustin  (1),  que  les  devoirs  auxquels  les 
enfants,  les  parents,  les  alliés,  ou  les  amis 
pourraient  manquer,  soient  suppléés  par  no- 
tre mère  commune,  pleine  de  tendresse  pour 
ses  enfants. 

Les  siècles  reculés  nous  font  voir  le  soin 
qu'on  a  toujours  eu  de  prier  pour  les  morts, 
et  d'offrir  pour  eux  le  sacrifice. 

Dans  l'arince  de  Judas  Macliabée  ,  plu- 
sieurs juifs,  qui  détestaient  les  idoles,  tentés 
d'avarice,  enlevèrent  des  temples  de  Jamnia 
des  choses  qui  avaient  été  consacrées  aux 
idoles  ,  et  les  cachèrent  sous  leurs  habits. 
Tous  ces  soldats  périrent  dans  le  combat,  et 
leur  faute,  qu'on  regarda  comme  la  cause  de 
leur  mort,  fut  découverle  lorsqu'on  voulut 
les  ensevelir.  Judas  était  bien  persuadé  que 
des  personnes  qui  avaient  perdu  la  vie  pour 
une  cause  aussi  sainte  qu'est  la  défense  de 
la  vraie  religion  ,  avaient  mérité  beaucoup 
aux  yeux  de  Dieu.  Il  considérait ,  dit  l'Ecri- 
ture ('i) ,  qu'une  grande  miséricorde  était  ré- 
servée à  ceux  qui  éttiient  morts  dans  la  piété  : 
il  avait  aussi  lieu  de  croire,  ou  que  les  sol- 
dats n'étaient  pas  assez  instruits  de  la  lui 
pour  comprendre  la  grièvelé  de  celte  trans- 
gression ,  ou  qu'ils  s'en  étaient  repentis 
avant  que  d'expirer,  et  qu'ainsi  ils  n'étaient 
pas  tombés  dans  les  enfers  avec  les  ré- 
prouvés. Cependant  Judas  et  tout  le  peuple 
juif  reconnurent  bien  qu'ils  avaient  besoin 
de  prières  et  de  sacrifices  (3)  pour  l'entière 
expiation  de  leur  faute.  C'est  pourquoi,  ayant 
recueilli  d'une  quête  qu'il  fit  faire,  dit  le  texte 
sacré  ,  douze  (ij  mille  drachmes  d'arfjcnl ,  il 
les  envoya  à  Jérusalem  ,  afin  qu'on  offrit  un 
sacrifice  pour  les  péchés  de  ces  personnes  qui 

A)  Snpiiiicaliones....  pro  omnibus  in  cliristiana  et  ca- 
lliolica  socieiaie  del'unclis,  eliam  lacilia  nominibus  eoriini 
sub  senerali  coniinemoralioiie  suscîpit  Ecdesia,  ulquibus 
ad  isla  désuni  pareules,  aul  lilii,  aul  quicumque  cognali 
vel  amiri,  aduua  eisexhibeanlur  pia  maire OPiniiiuni.  Aug, 
tract  de  Cura  promorluis,  o^p.  4. 

(2)  Considerabal  enim  qiiod  lii  qui  cum  pietate  dornii- 
lirtnem  acceperint ,  oplimam  liaberenl  repositam  graiia 
Il  Muchab.  xu  43. 

(3)  Aique  ila  ad  preres  eonversi  rogaveruni,  ul  id  quod 
faïUim  eral  deliclum,  oblivioni  tiaderelur.  II  Macliab.  xii, 
il  et  43. 

(i)  H  doit  s'êlre  f;llssé  anciennement  quelque  f.iute  dans 
les  cliilTres  de  cet  endroit.  Le  t;iec  ne  niaiciue  que  deux 
mille  drachmes.  L'ancienne  version  syriaque  eu  marque 
Il  OIS  nvili  ■. 

".)  Cntcli.  c.  S. 

itjj  Réfutai.  Bibl.  PP.  Max.  Suppt.,  lom.  XXVH,  cl  ap. 


MEH  382 

étaient  mortes  pour  la  défense  de  h  religion. 

L'Eglise  a  élé  encore  plus  soigneuse  de 
prier  pour  les  morts  que  ne  l'avait  été  la 
synagogue.  Elle  a  voulu  qu'on  priât  pour 
eux  toutes  les  fois  qu'on  offrirait  le  saint 
sacrifice.  II  n'y  a  jamais  eu  de  liturgie  où 
l'on  ne  voie  cetlt;  prière;  et  saint  Cyrille  do 
Jérusaletu,  au  milieu  du  quatrième  .siècle, 
dans  sa  cinquième  catéchèse,  instruit  les 
nouveaux  b;iptisés  de  la  nécessité  de  prier 
pour  les  morts  dins  la  liturgie  qu'il  leur 
explique.  «  Nous  prions,  dil-il  (.'î),  pour  tous 
ceux  qui  sont  sortis  de  ce  monde  dans  notre 
communion,  croyant  que  leurs  âmes  reçoi- 
vent un  très-grand  soulagement  des  prières 
qu'on  offre  pour  eux  dans  le  saint  et  redou- 
table sacrifice  de  l'autel.»  d-  saint  docteur 
insiste  beaucoup  sur  ce  point,  et  Eustra- 
tius  (()),  prêtre  de  Const.inlinople  au  sixième 
siècle,  qui  cite  cette  catéchèse,  rapporte  aussi 
plusieurs  autres  anciens  auteurs  touchant 
l'utilité  des  prières  et  des  sacrifices  pour  les 
morts. 

Saint  Chrysostome  (7)  et  saint  Augustin 
nous  assurent  que  cet  usage  vient  des  apô- 
tres. «  Toute  l'Eglise  observe,  dit  saint  Au- 
gustin (8),  que  dans  l'endroit  du  sacrifice  où 
l'on  fait  mention  des  morts,  on  prie  et  l'un 
offre  pour  tous  ceux  qui  sont  décédés  dans 
la  communion  du  corps  de  .lésus-Christ.»  Et 
voici  ce  qu'on  demande  pour  eux  : 

LocuM  REFRiGEHii. .  . .  le  Heu  du  rafraîchis- 
sèment,  de  la  lumière  et  de  la  paix.  On  de- 
mande un  lieu  de  rafraîchissement  (9),  parce 
qu'ils  souffrent  de  très-grandes  peines.  Et 
quoiqu'ils  ne  perdent  ni  la  foi,  ni  la  confiance 
en  Dieu,  le  souvenir  de  leurs  péchés,  et  tous 
les  autres  moyens  dont  il  plaît  à  Dieu  de  les 
éprouver,  les  mettent  dans  un  état  d'obscu- 
rité et  de  trouble,  ijui  nous  font  aussi  de- 
mander pour  eux  le  lieu  de  la  lumière  et  de 
la  paix.  Quelque  soutenus  qu'ils  soient  par 
l'espérance,  ils  se  trouvent  dans  un  accable- 
ment qui  nous  fait  demander  à  Dieu  de  les 
tirer  de  cet  étal  du  souffrance,  pour  les  faire 
passer  dans  le  lieu  du  rafraîchissement  pro- 
mis aux  justes  (10\  où  il  n'y  aura  plus  ni  lar- 
mes,ni  cris,  ni  o/'/Zictions  (11);  dans  le  séjour 
de  la  lumière  et  de  la  paix,  d'où  l'obscurité 
et  les  troubles  sont  bannis. 

Les  auteurs  ecclésiastiques  nous  ont  sou- 
vent parlé  de  cet  état  de  tristesse,  de  trou- 
ble, d'accablement,  et  d'une  espèce  d'aban- 
donnement  dans  lequel  se  trouvent  les  âmes 

Plwl.  cod.  171. 

(7)  Hom.  3,  i(i  ep.  ad  Pliilipp.  ;  et  hom.  6f>,  at.  pop.  Ànt. 

(8)  Hoc  euim  a  Patribus  truditum  universa  oljservat  Lc- 
clesia,  ul  pro  eisqui  in  corporis  et  sanguiiiis  Clirisli  corn- 
munione  defnncti  sunt,  cum  ad  ipsuni  sacriUnium  loco  suo 
comniemorantur,  oreiur,  ac  pro  illis  quoque  id  otTerri  com- 
meiiioretiir.  Aug    sirm.  172,  a/.  52  de  Verb.  Àpêst. 

(9)  Ce  mot  rifriqerium,  rafraloliissoment,  parait  répon- 
dre aux  ardeurs  du  teu,  qui  dessèclie  et  qui  tourniente. 
Tertullien  se  sert  de  ce  terme  en  disaut  qu'une  femme 
cbrétienne  qui  a  survécu  à  son  mari,  pne  pour  lui  procu- 
rer du  rafrafcbissemeni,  et  offre  tous  les  ans  le  jour  de  sa 
mon: Proaiiima eJHs{marili]  ornl,elrefrigenuminlennut  !• 
postultU  ei.  et  offtrl  unmiis  diebui  dormuioms  ejus.  1  ertull. 
de  Mouogain.  c.  10,  p.  682. 

(lOl  Justus.si  morte  prœoccupatus  fuenl,  m  retngerw 
erit  Sap.  iv,  7. 
il\)  Ajioc.  XXI.  i. 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  584 

guillemels.  Le  surplus  cepcnaant  est  quel- 
quefois très-important;  ce  sont  quelquefois 
des  décrets  de  la  coiigrégalion  des  Rites  ; 
d'autres  fois  ,  l'applicaiioii  des  règles  géné- 
rales données  ailleurs,  ou  des  principes  qu'on 
ne  doit  jamais  perdre  de  vue. 


S85 

qni  expient  leurs  faute»  ;  et  il  n'y  a  pas  lieu 
d'en  élro  étonné,  quand  on  considère  que 
Jésus-Christ  ,  l'innocence  même  ,  dont  la 
charité  a  toujours  élé  parfaite,  à  cause  seu- 
lement qu'il  avait  la  ressemblance  du  péché, 
a  été  saisi  de  frayeur  (1),  et  pressé  d'une 
extrême  affliction,  jusqu'à  dire  au  l'ère  éter- 
nel :  Mon  Dieu,  mon  Dieu,  pourquoi  m'uvez- 
vous  abandonné  (2)?  Ce  divin  Sauveur  pa- 
rut dans  un  tel  combat  et  dans  une  telle  af- 
fliction d'esprit  qu'un  anr/e  dit  ciel  vint  le 
fortifier  (3);  comment  serait-on  donc  surpris 
que  les  âmes  des  fidèles  morts  dans  la  cha- 
rité, mais  qui  expient  leurs  propres  fautes, 
aient  besoin  que  l'Eglise,  par  ses  suffrages, 
leur  obtienne  de  la  consolation. 

Per  Crristum  DoMiNUM  NosTRUU.  L'Eglise 
demande  celte  grâce  par  Jésus-Christ  Notre- 
Seiy7icur,  qui  descendit  aux  enfers  pour  en 
tirer  les  âmes  justes  et  les  conduire  au  ciel. 

MESSE. 


DES   NOMS   ET    DES    PARTIES    DE    LA   MESSE. 
(Explicalioa  du  P.  Lebrun.) 

La  messe  est  le  sacrifice  de  la  nouvelle 
loi  (4),  par  lequel  les  chrétiens  rendent  à 
Dieu  le  culte  suprême,  en  lui  offrant  le  corps 
et  le  sang  de  Jésus-Christ  sous  les  espèces 
du  pain  et  du  vin  ,  par  le  ministère  des 
prêtres 

Comme  Jésus-Christ,  en  instituant  ce  sa- 
crifice, dit  simplement  à  ses  apôtres  :  Faites 
ceci  en  mémoire  de  moi,  sans  donner  à  cette 
action  aucun  nom  particulier,  l'Eglise,  de- 
puis les  premiers  siècles,  lui   en  a  donné 
plusieurs,  tantôt  pour  faire  connaître  ce  qui 
s'opère  dans  ce  divin  office,  et  tantôt  pour 
L'auguste   sacrement  de  nos  aulels  doit     en  cacher  les  mystères  à  ceux  qui  n'étaient 
occuper  une  grande  place  dans  un  diction-     pas  du  nombre  ;des  fidèles.  On  l'a  nommé  la 
naire  de  Rites  et  de  Cérémonies.  Déjà,  à  l'ar-     liturgie  (5),  c'est-à-dire  le  service;   la  sy- 
licle  Eucharistie,  on  a  traité  de  ce  mystère,      naxe  (6),  ou  la  collecte  (7),  c'est-à-dire  l'as- 

comme  sacrement,  en  indiquant  les  règles  de  ~ 

l'Eglise,  contenues  dans  le  Rituel  romain, 
en  grande  partie,  au  sujet  de  la  commu- 
nion, de  l'exposition,  de  la  procession  et 
de  la  bénédiction  du  saint  sacrement.  Au 
mol  Sacrifice,  on  traitera  des  sacrifices 
en  général.  Ici  nous  donnons  les  règles 
ordinaires  de  la  célébration  de  la  messe  , 
d'après  le  Missel  et  le  Cérémonial  des  évê- 
ques.  On  peut  en  voir  le  texte  au  mot  Céré- 
monial et  ci-après  à  chaque  article.  Les 
règles  du  Missel  devant  êtres  suivies  ponc- 
tuellement ,  il  est  intéressant  de  pouvoir 
les  discerner,  au  simple  coup  d'œil ,  des 
explications  qu'en  ont  données  les  bons 
auteurs.  C'est  ce  qu'on  a  fait  ici.  Ce  qui 
est  une  traduction  littérale  des  rubri- 
ques   romaines    est    renfermé    entre    des 

1)  Cœpit  pavere  et  taedere.  Matllt.  xxvi,  37.  Marc. 
XIV.  55. 

(2)  Mallli.  c.  xxvii,  V.  i6.  Marc.  c.  xm,  v.  i. 

(3)  Apparuil  auleiu  illi  angélus  de  cœlo  confortans  eum. 
El  faclus  in  agonia.  Luc.  c.  xxii,  v.  43. 

(I)  Cbristus  dicens:Hoi;  est  corpus  nieum ,  clc,  novi 
Teslainenii  novam  doouit  oblationem ,  quani  Ixclusia  jl) 
aposlolls  accipiens,  in  universo  mundo  offert.  Deo....  Of- 
ferens  ei  cuni  graiiarum  aclioue  ex  crealura  ejus.  S.  Iren. 
lib.  IV,  cap.  52,  34. 

(5)  Euseb.  de.  Vil.  ComlmU.  lib.  v. 

(6)  Socrat.  Hist.,  lib.  iv  ei  v.  Diouys.  Ar.  de  Hier.  eccl. 
c.  5.  Anas.  Sin.  de  Siinaxi. 

(7)  Hipron. 

(8)  S.  Hilar.  in  psat.  lxv. 

(9)  Tertull.  lib.  de  Aiiiina,  cl  1.  de  Fuga  sœc. 

(10)  S.  Cyprian.  liuseb.,  Dem.  evaug.  lib.  i.  Clirysost. 
Cyril.  Alex,  i/i  Conc.  Eplies.  Fnlgeut.,  etc. 

(II)  Couc.  Laod.  caii.  19  et  38. 

(12)  Cyril.  Hieros.  Cateclt.  mi/slnjf.  S.  Chrysostom.,  Ho- 
mil.  H  in  I  ud  Cor.  m;  et  de  Sacer.  1.  vi. 

(13)  S.  Hilar.  ubi  supra. 

(14)  S.  .4nil)ros.,  episl.  20  ad  Marccltin.  Sor. 
(tb)  Depuis  près  de  deux  siècles,  de  savants  hébr.iîsants 

(Munster,  Reuchlin,  Génébrard)  ont  voulu  lilrer  le  nom  de 
luesse  du  mot  hébreu  missacli,  qui  dans  le  Deutéronouie 
(c.  xvi,v.10)signifie  oblation  volonlaire;  et  l'on  a  cru  que 
c'était  l'ancien  ternie  dont  les  premiers  chréliens  s'étaient 
servis.  Mais  ni  les  Syriens,  ni  les  Grecs,  qui  ont  conservé 
et  nous  ont  transmis  tant  de  mots  hébreux,  comme  Àiuen, 


semblée;  les  offices  des  divins  sacrements  (8), 
les  solennels  ou  les  divins  solennels  (9) ,  le 
sacrifice  (10),  l'oblalion  (11),  la  supplication, 
les  vénérables  (12),  les  saints,  les  divins  (13), 
les  redoutables  mystères.  Mais,  depuis  qua- 
torze cents  ans  ,  l'Eglise  grecque  s'est  fixée 
aunomdelilurgie;  et  l'on  voitdepuis  le  même 
temps,  dans  saint  Ambroise  (14^)  et  ailleurs, 
que  l'Eglise  latine  a  donné  le  nom  de  messe 
à  cet  office  divin. 

Ce  mot  de  messe  (15)  vient  de  l'ancien  mot 
latin  missa  pour  inissio  (16),  qui  signifie  ren- 
voi, parce  qu'on  renvoyait  autrefois  de  l'as- 
semblée avant  l'oblation  ceux  qui  ne  de- 
vaient pas  assister  au  sacrifice.  Saint  Augu- 
stin, saint  Avitus  de  A'ienne  et  saint  Isidore 
de  Séville  ont  marqué  trop  clairement  celte 
origine  pour  pouvoir  en  douter  (17). 

Âtlelttia,  Sabaolh,  Hosanna,  n'ont  point  eu  celui  de  messe. 
Il  ne  se  trouve  dans  aucun  écrit  qui  soit  sûrement  des  Irois 
premiers  siècles. 

(16)  Connue  on  lit  dans  saint  Cypricn  remissu  iiour  r^ni/s- 
sio  :  remissatn  peccmorum  (de  Huiio  pal.,  p.  140,  ep.  10  el 
73,  éd.  0\.)  ;  et  dans  saint  Jérôme  collecta  pour  colUclio. 
(Epist.  I'aulx>,  et  epist.  UO.) 

(17)  Saint  Augustin  n'exprime  pas  autrement  le  renvoi 
de  ceux  qui  devaient  sortir  de  l'église  avant  l'oblalion,  car 
pour  dire  :  On  annonce  te  renvoi  aux  catécliumènes,  les 
fidèles  demeureront ,  il  parle  de  cette  sorte  :  Fil  missu  ca- 
lecliwiienis.mdnelmnt  fidèles  (Serm.  49,  al.  257)  :  et  saint 
Isidore,  vers  l'an  COO,  dit  que  c'est  de  ce  renvoi  que  vient 
le  mol  de  messe  :  Missu  lenipore  sacrificii  esl,  quando  ta- 

lecliumeni  (orm  millwHw et  inde  missa.  (Isid.  Oriijin  , 

1.  VI,  c.  19).  Voyez  col.  178  le  témoignage  de  saint  .Avitus, 
Ji  rcxplcatinn  de  VJle  missa  est.  Flore  de  Lyn  i  et  Hemi 
d'Auxcrre,  au  neuvième  siècle,  expliquent  aussi  le  mol 
de  messe  par  celui  de  renvoi.  Rémi  ajoute  seulement, 
qu'un  peut  regarder  la  messe  comme  l'envoi  des  prières 
et  des  ublatious  que  le  peuple  fait  à  Dieu  par  le  ministère 
du  prêtre  qui  tient  la  place  du  Médiateur.  (Fhr.  in  Can., 
Remig.  Expos,  mi.ss.) 

Il  y  a  deux  remarques  il  faire  sur  ce  mot  de  messe  : 
l'une,  que  depuis  l'an  400,  ce  nom  fut  donné  'a  tous  les 
oflîces  ecclésiastiques  de  la  nuit  ou  du  jour.  Cassien  ,  qui 
écrivait  vers  l'an  440,  emploie  Irés-souvent  ce  mot  eu  ce 
sens  :  Post  missum  iioclMiiiiini  (1.  u,  c.  7);  post  oralionum 
missam  (  c.  14  );  foiigrcgalioiiis  missam  (1.  m,  c.  7);  posi 
viqilimuin  miisam  (  c.  8,  etc.  ).  L'autre  esl  que  ver»  l'au 


585 


MES 


Apicà  que  les  empereurs  (1)  curent  em- 
brassé le  chrislianisme  cl  donné  à  l'Eglise  la 
liberté  de  célébrer  solciinellemenl  les  divins 
offices,  on  permit  aux  catécliunièiies  (2) 
d'assisler  aux  inslructions  et  aux  prières. 
Mais  on  avait  soin  de  les  faire  sortir  de  l'é- 
glise, et  de  les  renvoyer  lorsqu'on  voulait 
coiiiniencer  l'oblalion  du  saint  sacrifice.  C'est 
ce  qui  fit  appeler  ce  divin  office  la  messe,  ou 
le  renvoi. 

Il  était  difficile  de  trouver  un  mot  qui  mar- 
quât plus  sagement  ce  que  l'Eglise  voulait 
faire  secrètement  pour  les  seuls  fidèles,  et  qui 
en  même  temps  en  donnât  une  plus  haute  idée, 
puisque  ce  mot  de  messe  ou  de  renvoi  indi- 
quait l'office  où  l'on  ne  pouvait  admettre 
que  ceux  qui  étaient  censés  avoir  conservé 
ou  recouvré  la  grâce  du  baptême.  Les  chré- 
tiens non  baptisés,  tels  qu'étaient  les  caté- 
chumènes, les  chrélicns  mis  en  pénitence  , 
tous  étaient  renvoyés  aussi  bien  que  les  in- 
fidèles, pour  ne  laisser  assister  aux  saints 
mystères  que  ceux  qui  s'étaient  conservés 
purs,  ou  qui  s'étaient  purifiés  par  la  péni- 
îence. 

C'est  par  indulgence  que  l'Eglise,  depuis 
longtemps,  laisse  assister  à  la  messe  plu- 
sieurs chrétiens  qui  en  auraient  été  exclus 
autrefois.  Mais  elle  a  encore  soin  de  faire 
avertir  au  prône,  que  diverses  personnes 
doivent  être  renvoyées;  et  elle  fait  assez 
souvent  entendre  qu'elle  ne  souhaiterait  d'y 
admettre  que  ceux  qui  ont  conserve  la  grâce 
du  baptême,  et  ceux  qui  l'ont  recouvrée,  ou 
qui  travaillent  à  la  recouvrer  par  la  péni- 
tence. Ainsi,  le  seul  mot  de  messe  ou  de 
renvoi  doit  faire  penser  à  plusieurs  de  ceux 
qui  vont  assister  à  ce  divin  ol'ficc,  qu'ils 
mériteraient  souvent  d'être  renvoyés  eux- 
mêmes  ;  et  qu'ils  doivent  être  dans  de  vifs 
sentiments  d'humilité  et  de  douleur  pour 
travailler  à  recouvrer  l'innocence  qu'ils  ont 
perdue,  et  à  mériter  le  nom  de  fidèles  dont 
ils  sont  honorés. 

Quoique  la  messe  soit  toujours  essentiel- 
lement la  même,  diverses  circonstances  lui 
ont  fait  donner  les  divers  noms  de  messe  pu- 
blique, solennelle,  haute,  grande,  privée, 
basse  ou  petite. 

BÛO,  on  se  servit  du  mol  de  inissce  au  pluriel,  cl  de  mis- 
sariim  solciiinia,  pour  marquer  le  sacrilice  de  la  messe. 
C'est  ce  qu'on  voit  daus  saint  Césairc  d'Arles,  qui  dit  : 
Tune  (iiiiu  missœ,  quando  nmnera  offerunlur ,  cl  corpus  et 
sanguis  Domini  consecrantur  (  Serm.  81  );  daus  l'Histoire 
Tripartite,  traduite  par  Liiipliaue  vers  l'an  510,  et  quel- 
ques années  après  dans  le  concile  de  Vaison  ;  et  dans  Gré- 
goire de 'tours.  Socrate  avait  déjà  employé  le  mot  de 
sym.res  au  pluriel  pour  signifier  la  messe  des  lidèles  ;  et 
Epiphane  traduisant  ces  endroits,  met  missas  facere  o\i 
celebraie  {Hiit.  Tripml.  lib.  iv,  cap.  13).  Cette  expression 
au  pluriel  venait  sans  doute  de  ce  que  la  messe  des  chré- 
tiens était  composée  de  deux  assemblées  et  de  deux  ren- 
vois :  l'un  des  catéchumènes  avant  l'oblalion  ;  l'aulre  des 
fidèles  après  l'aclion  de  grâces ,  qu'on  appelle  la  post- 
communion. 

(1)  Au  commencement  du  quatrième  siècle. 

(2)  On  appelait  catéchumènes  ceux  qui  croyaient  en 
Jésus-Christ,  mais  qui  n'avaient  pas  encore  re^u  le  bap- 
tême et  qui  se  faisaient  catéchiser,  c'est-à-dire  inslruire. 
On  en  parlera  ailleurs. 

(3)  A  proprement  parler  il  n'y  a  point  de  messes  pri- 
vées. Le  prêtre  agit  toujours  comme  ministre  public  de 
l'Eglise.  Il  ne  change  rien  dans  le  canon  ni  dans  les  autres 


MES  S!?e 

Depuis  douze  cents  ans,  la  messe  qui  srst 
dite  dans  une  église  où  l'on  invitait  tout  le 
monde,  hommes  et  femmes,  a  été  appelée 
messe  publique,  pour  la  distinguer  des  mes- 
ses appelées  quelquefois  privées,  qui  se  di- 
saient dans  des  oratoires  particuliers,  ou 
qu'on  disait  pour  les  morts,  auxquelles  on 
n'invitait  que  les  parents  et  les  amis,  ou  de 
celles  qu'on  célébrait  dans  les  églises  des 
monastères  (3).  Celles  que  saint  Ambroise(4), 
les  prêtres  d'Hippone  (5)  sous  saint  Augus- 
tin et  Théadoret  (6),  disaient  dans  des  mai- 
sons ou  dans  une  cellule,  n'étaient  point 
censées  publiques,  non  plus  que  celles  que 
le  concile  d'Agde  (7),  en  uOli,  permettait  de 
dire  dans  des  lieux  de  la  campagne  éloignés 
de  la  paroisse.  Le  second  concile  de  Vai- 
son (8),  en  529,  ordonne  qu'aux  messes  des 
morts  on  dira  le  Sanctus  de  la  même  ma- 
nière qu'aux  messes  publiques  ;  et  saint  Gré- 
goire le  Grand  écrit  â  l'évéque  de  Uimini  de 
ne  point  dire  des  messes  publiques  (9)  dans 
les  monastères,  de  peur  de  troubler  la  re- 
traite des  serviteurs  de  Dieu  par  le  concours 
des  hommes  et  des  femmes. 

On  a|ipelle  la  messe  grande  ou  solen- 
nelle (10),  quand  on  la  célèbre  avec  plus  d'ap- 
pareil et  de  cérémonies  :  haute,  quand  le 
prêtre  et  le  chœur  chantent;  et,  [tar  la  rai- 
son opposée,  la  messe  a  été  appelée  basse, 
lorsqu'elle  se  dit  sans  chant;  et  petite,  parce 
qu'elle  est  célébrée  sans  l'appareil  et  les  cé- 
rémonies de  la  messe  solennelle.  Mais  on  y 
dit  également  toutes  les  prières,  et  l'on  n'y 
omet  rien  de  ce  qui  appartient  au  sacrifice. 

Nous  traiterons  successivement  de  la  messe 
basse,  de  la  messe  chantée,  de  la  messe  poa- 
tificale  et  de  la  messe  solennelle. 

FHEMIÈHE  PARTIE MESSE  BASSE. 

SOMUAIRE. 

Messe  ordinaire. 
Article  I.  De  la  préparation  à  la  messe. 
Art.  U.  Dp  la  sortie  de  la  sacristie  et  de  l'entrée  à  l'autel. 
Abt    III.  Du  ciinmienccmcnl  de  la  messe. 
Art.  IV.  De  Vlnlroit,  du  Kyrie,  et  du  Gloria  in  excelsis. 
Art.  V.  Des  Oraisons. 
Aht.  VI.  De  l'Epilrejusqu'a  l'Offertoire. 
Art.  VII.  De  l'Offertoire  ju.squ'au  Canon. 
Aht.  VllI.  Du  Canon  de  la  messe  jusqu'après  la  Consécra. 
lion. 

prières.  Il  parle  de  même  que  si  tout  le  peuple  était  as^ 
semblé.  Il  dit  toujours  Doimnus  vobiscum...  elonmiwn  cir- 
ciimslaiiliuiH..  sed  el  plebstua,  elc,  avant  toujours  en  vua 
que  la  communion  des  saints  que  nous  |.rolessons,  peut 
faire  assister  en  esprit  tous  ce\ix  qui  sont  aliseiiis  de 
corps.  Voyez  le  traité  de  Hissa  publica  cl  privant  de  Claude 
d'Espence,  et  celui  de  Missa  publica  proroqundu  fait  en 
1S36  par  Loricliius,  qui  avait  été  séduit  duiant  quelque 
peu  de  temps  par  Luther. 

(4)  Paulin,\\l.  S.  Ambr. 

(5)  Aug.  de  Civ.  Dei,  l.  xxn,  c.  8,  n.  6. 
(fi)  Hist.  Relig.  c.  20. 

(7)  Cun.  21. 

(8)  Can.  .3. 

(9)  Missas  autem  illic  publicas  per  episoopum  fieTtotrmi. 
modo  proliibemus,  ne  in  servorum  Dei  recessibus,  popu- 
laribus  occasio  prsebeatur  ulla  conveniibus,  elc.  Greg., 
(.  n,  episl.  41. 

(10)  rerlullien  et  saint  Cyprien  appellent  les  solenneli 
la  célébration  des  saints  mystères  jusqu'à  la  communion 
du  peuple.  Posl  Iransacla  solciwiia  (TerLull.,1.  de  Anima), 
Solemiiibua  adimplelis,  calicem  diaconus  offerre  prœsenti- 
bus  cœpil  (S.  Cypr.  de  Lapsis,  pag,  9iJ. 


m 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


388 


Ani.  IX.  Du  Canon  oprès  la  Consécration. 

Art.  X.  De  l'Or  aisoii  (i»mini(::ile  jusqu'à  la  Communion. 

Abt.  XI.  Dos  Oraisons  aprèîi  la  communion  jusqu'à  la  fin 
lie  l:i  in(  ssp,  el  de  la  Communion  qu'où  donne 
Uoi-s  de  la  messe. 

Messe  des  inortt. 

AnT.  XII.  En  quels  jours  on  la  peuidire,  el  ce  qu'il  y  faut 
obii^r\  er. 

Art.  XIII.  Ce  qu'il  faul  omellreaux  messes  des  morts. 

Abt.  XIV.  De  la  messe  basse  en  présence  du  saiul  sacre- 
ment exposé. 

Abt.  XV.  De  la  messe  basse  qu'on  célèbre  devant  le  sou- 
verain poHlife,  on  un  cardinal,  en  fjuelque 
lieu  quecesoii,  ou  devant  Un  nonce  et  légat 
aposloli(|ue  dans  les  lieux  de  sa  lé^iation,  un 
arclievêiiue  dans  sa  province,  un  évéque  ilaiis 
sou  diocèse,  et  un  abbé  bénit  dans  son  mo- 
nastère. 

A»t.  XVI.  Sommaire  des  cérémonies  de  la  messe  basse. 

ARTICLE  PllEMIlîR. 

De  prœparalione  sacerdolis  celebratitri. 

(Rubriques.) 

i.  Sacerdos  cclebraturus  missam,  praevia 
confessione  sacramentali,  quando  opus  est, 
cl  saltem  malulino  cum  laudibus  absoluto  , 
oralioni  aliquanlulum  vacet  :  el  oralioncs  in- 
ferius  posilas  pro  lemporis  opporlunilale  di- 
cal.  Deinde  accedil  ad  locuni  In  sacrislia  vel 
alibi  prœparalum,  ubi  paramenta  aliaque  ad 
celebraliunem  nocessaria  habentur:  accipil 
Missak',  perquirit  missam,  pei'Iegit,  cl  signa- 
cula  ordinal  ad  ea  qua  diclurus  esl.  Postea 
lavai  iiianus,  diccns  oralioncni  inl'eriiis  posi- 
lam.  Deinde  prœparal  caliccm  (qui  débet  esse 
vel  aureus,  vel  argenletis,  aut  saliem  habere 
cuppam  argenleam  inlus  inauralnm,  et  simtil 
cum  paleua  ilidein  inaurata,  ab  episcopo 
consecralus)  ;  super  cjus  os  ponit  purifica- 
lorium  mundum,  et  super  illud  palenam  cum 
hoslia  inlt'gra,  (juam  levilercxlergil,  si  opus 
est,  a  fragineiilis,  et  eam  tegil  parva  palla 
linca,lum  vélo  st^rico  :  supof  vélo  ponil  bur- 
sani  coloris  paramentoi'um,  inUis  habenicm 
corporale  plicatuin,  quod  ex  lino  {vel  emi- 
nabe,  cxder.r.  PU  Vil)  taiiluni  esse  dcbel, 
nec  serico  vel  auro  in  medio  inlexium,  sed 
Vo'tani  album,  el  ab  episcopo  vel  alio  habenle 
facullalein,  simul  cum  palla  bcnediclum. 

2.  Qtiibus  ita  disposilis ,  accedil  ad  para- 
menla,  quœno'n  debent  esse  lacera  aul  scissa, 
sed  intégra,  el  dcccnter  munda,  ac  pulchra, 
el  ab  episcopo  itidcm,  vel  alio  facullatcm  ha- 
benle, benedicta  ;  ubi  calccatus  pcdibus  ,  et 
indulus  veslibus  sibi  eonvenienlibus ,  qua- 
rumexterior  sallem  lalum  pedis  altingal,  in- 
duit se,  si  sit  prseialus  regularis  ,  supra  ro- 
cheltuni;  si  sit  prœlatus  secularis,  vel  alius 
sacerdos  secularis,  supra  superpelliceum,  si 

(1)  La  rubrique  romaine  dit  expressément  qu'il  fanl  ré- 
citer matines  el  laudes  avant  de  célébrer  une  messe  basse. 
Cette  expression  aumoins  (  saltem  ]  insinue  (|^u'il  convien- 
drait d'avoir  récité  en  outre  lapai  lie  de  l'ollice  qui  cor- 
respond au  temps  où  l'on  célèl)re,  ou  bien  qu'il  convien- 
drait de  se  conformer  à  la  règle  qui  est  donnée  pour  la 
messe  couveuluelle  ou  solennelle.  Vojcî  plus  loiu  Messe 

SOLENNELLE. 

Plusieurs  Missels  de  France  n'exigent  pas  qu'on  ait  ré- 
cité laudes,  cpiand  on  célèbre  avant  le  lever  du  soleil;  ils 
assignent  cependaul,  [lour  la  messe  basse  ,  aussi  bien  que 
le  Missel  romain,  l'intervalle  del'aurore  à  midi.  Ou  ne  peut 
pas  célébrer  la  messe  avant  l'aurore  prise  iiKiraleiiient,  tt 
c'est  précisément  l'bcnre  de  laudes  ,  sien  ne  les  aniicipe 
pas  ;  car  dans  plusieurs  ùles  différeul.s,  l'aurore  est  men- 
liounic  dans  les  hymnes  de  laudes  :  JTwic  aurora  novœ 


commode  habcri  possil ,  alioqnin  sine  co  , 
supra  vestes  communes  ,  dicens  ad  singula 
singulas  oralioncs  infcrius  posilas. 

3.  Ac  primum  accipiens  aniictuni  circa  ex. 
Iremilales  ,  cl  chordulas,  osculalur  illud  in 
medio,  ubi  est  crux,  et  ponil  super  caput ,  et 
mox  déclinât  ad  collum  ,  et  eo  veslium  col- 
laria  circuinduccns  ,  ducil  chordulas  sub 
bracliiis,  et  circumducens  pcr  dorsurn  ante 
pcctus  reducil  el  ligat.  Tum  alba  induitur, 
capul  submillens  ,  deinde  manicani  dcxlram 
brachio  dexlro,  el  sinislram  sinislro  impo- 
ncns.  Albam  ipsam  corpori  adaptât  ,  élevât 
anlc,ela  latcribus  hinc  inde,  el  cingulo,  per 
niinistrum  a  tergo  sibi  porrecto,  se  cingit. 
Minisler  clevatalbam  super  cingulum  circum- 
circa,  ut  honeste  dependeal,  et  tegat  vestes  , 
ac  ejus  Qmbrias  diligenler  aplat,  ul  ad  lali- 
tudiiiem  digiti ,  vel  circiler,  super  lerram 
sequaliter  flual.  Sacerdos  accipil  manipulnm, 
osculalur  cruceni  in  medio,  el  imponil  bra~ 
chio  sinislro.  Deinde  ambabus  manibus  acci-> 
picns  stolam ,  simili  modo  deosculalur,  et 
imponil  médium  ejus  collo,  ac  Iransversando 
eam  ante  peclus  in  moduni  crucis,  durit  par- 
tcm  a  sinislro  humero  pondeniem  ad  dex- 
tram,  el  parlem  a  dexlro  humero  pendentem 
ad  sinislram.  Sicque  utramque  parlctn  stola 
exlrcmilatibus  cinguîi  hinc  inde  ipsi  cingulo 
conjungil. 

4.  Si  célébrons  sit  episcopns  vul  abbns  ut 
supra,  non  ducil  stolam  anle  pectiis  in  modum 
crucis  ;  sed  sinit  hinc  inde  ulrasijue  eœtremi- 
tates  pendere  :  et  anteqnnm  accipiat  stolam, 
accipil  parvam  crucem  pecloralem  ,  quam 
osculalur,  et  collo  impositam  sinit  antepectus 
chordulis  pendere.  Manipulum  quoque  non 
accipil  ante  stolam,  nisi  in  niissis  defuncto- 
rum,  sed  accipil  ad  altare,  cum  in  confessione 
dicit  Iiidulgcntiam,  illumque  prias  osculalur. 

Posiremo  sacerdos  accipil  planclam. 

b.  Si  sit  episcopus  vel  abbas,  ut  supra,  ha- 
bens  usum  ponlificaliwn  ,  el  solemniter  cele- 
brct,  accipit  paramenta  et  alia  ut  in  Ponli^ 
cali  et  Cœremoniali. 

De  la  préparation  à  la  messe. 

.(Traduction  et  développements.) 

1.  a  Le  prêtre  qui  veut  célébrer  la  sainte 
messe  (l).doit  avoir  dit  au  moins  matines  et 
laudes,  »  cl  il  est  fort  à  souhaiter  a  qu'il  ait 
donné  quelque  temps  à  l'oraison  »  mentale. 
«  S'il  désire  se  confesser,  »  il  doit  le  faire 
avant  de  prendre  les  habits  sacerdotaux  ;  si 
la  commodité  le  lui  permet ,  il  est  à  propos 

nuntia  lucis,  etc.  Aurora  nwic  Sfiargil  polmn,  etc.  Il  con- 
vient donc  de  dire  laudes  avant  la  messe,  comme  pour  ser> 
vir  de  préparation  ,  à  moins  qu'il  ne  reste  adirés  la  messe 
un  temps  suUisaul  avant  le  lever  du  soleil.  Les  Missels  qui 
séparent  ainsi  laudes  de  l'ollice  nocturue  supposent  qua 
c'est  une  partie  distinguée  ,  et  comptent  huit  heures  ca- 
noniales, une  pour  la  nuit  el  sepl  pour  le  jour.  Voyez  ()p- 

FICE  DIV». 

Mais  cette  obligation  de  dire  matines  avant  la  messa 
basse  est-elle  grave?  Plus  de  vingt  auteurs  l'affirment,  au 
rap|<urt  de  Barbusa  ;  on  compte  parmi  eux  saint  Ântonin  el 
saint  Kayiiioiid;  mais  saint  Liguuri  et  d'autres  n'y  voient 
pas  une  ubligalinn  grave  ;  ils  disent  même  qu'un  motif  rai- 
sonnable de  célébrer  auparavant  excuae  de  tout  péché 
Vuy.  M.  Gousset,  Iliéol.  morule,  t.  il,  n.  346. 


589 


MES 


qu'il  dise  les  oraisons  préparatoires  qni  sont 
dans  le  Missel.  Il  sera  du  moins  Irès-avan- 
tageux  do  réciter  dévotement  la  prière  sui- 
vante (outre  riniliilgciice  de  cinquante  ans 
que  Grégoire  Xlll  y  a  attachée  ,  clic  sert 
non-seulement  à  prier  en  général  pour  tous 
les  fidèles  vivants  et  morts,  mais  encore  pour 
faire  une  application  individuelle  du  saint 
sacrifice  à  ceux  pour  qui  on  doit  l'nlTrir)  : 

Ego  volo  iiiissam  cclcbrure  et  con/icere  cor- 
pus et  sanrjuinem  Domini  noslri  Jeau  Christ^ 
\uxla  rituin  sanctœ  romnnœ  Ecclesiœ,  ad  hm- 
dem  omnipotentis  Dci  lotiusque  ciihœ  trium- 
phantis,  ad  utilitalein  iiieain  totiusquc  cnriœ 
militantis,  pro  omnihus  qui  se  commend'irunl 
orationibus  vieis  in  génère  el  in  specic,  ac  pro 
(elici  slattt  sanctce  romanœ  Ecclesiœ.  Amen, 

Gaudium  cum  pace  ,  emendalionem  vitœ, 
spalium  verœ  pœnilenliœ,  graliam  el  conso- 
tationeiii  sancli  Spiritus,  perseveranCiam  in 
bo7iis  operibiis  tribuat  nobis  omnipotens  et 
misericors  Dutninus.  Amen. 

Nota.  La  rubrique  romaine,  en  parlant  du 
Mémento  pour  les  vivants  ,  dit  que,  pour  ne 
pas  fatiguer  dans  ce  moment-là  les  assislants 
(ne  circiunstanlibus  sit  morosus)  ,  si  l'ou  se 
propose  de  prier  pour  plusieurs,  vivants  ou 
morts  ,  on  peut  se  les  remettre  dans  l'esprit 
avant  la  messe,  se  proposer  de  prier  pour  eux 
au  Mémento,  et  quand  ce  moment  est  arrivé, 
se  dispenser  de  les  nommer,  et  se  contenter 
de  rappeler  confusément  à  sa  mémoire  (lyene- 
raliler  unico  conleactu)  ceux  pour  qui  on  s'est 
proposé  avant  la  messe  de  prier  pendant  la 
messe.  Pro  qnibus  ante  missam  orare  propo- 
sait in  missa  (Rtibr.  infni,  art.  8). 

2.  Ayant  fait  sa  préparation,  il  quitte  son 
manieau  ou  sa  robe,  s'il  en  a  ;  «  il  cherche 
dans  le  Missel  la  messe  qu'il  veut  dire;  il  la 
prévoit  et  dispose  les  signets  aux  lieux  où  il 
est  nécessaire,  »  pour  ne  pas  y  employer  du 
temps  quand  il  sera  à  l'autel.  En  règle  géné- 
rale, la  messe  doit  s'accorder  avec  l'ullice  , 
ou  du  prêtre  qui  célèbre,  ou  de  l'église  où 
il  célèbre,  selon  la  distinction  suivante  :  si 
les  deux  offices,  quoique  différents,  exigetil 
la  même  couleur,  le  prêtre  doit  se  conformer 
à  son  propre  office;  il  en  est  de  même  s'il 
célèbre  dans  un  oratoire  privé  (i'./{.  ^'.  1831); 
il  peut  aussi  se  confonaer  à  son  jjropre  of- 
fice, si  celui  de  l'église  où  il  célèbre  n'est 
que  semi-doUble  [Baldeschi],  et  n'exclut  p,is 
les  messes  votives  ;  le  prêtre  de  celte  église 
pouvant  prendre  ce  jour-là  une  couleur  dif- 
férente pour  dire  des  messes  votives,  il  est 
clair  que  les  prêtres  étrangers  le  peuvent 
aussi,  lorsque  rien  ne  s'y  oppose  ;  ils  peu- 
vent dire  une  messe  votive  si  leur  propre  of- 
fice le  permet  ce  jour-là  ;  sinon,  s'y  confor- 
mer pour  la  couleur;  mais  ils  peuvent  aussi 
dire  la  messe  de  l'église  où  ils  célèbrent , 
quelque  jour  que  ce  soit,  quand  les  cou- 

(1)  La  partie  supérieure  de  la  pale  ne  doit  pas  êu-e  en 
soie,  selon  un  ilétret  de  170).  OuU'e  qu'elle  représente, 
aussi  bien  que  le  corporal,  dont  elle  ne  fut  pas  d'abord 
distinguée,  les  linges  qui  enveloppaient  le  corps  de  Nuire- 
Seigneur  dans  le  sépulcre,  il  faut  la  laver  quand  elle  en  a 
liesuia;  on  le  fuit  moins  volontiers  quaml  il  faut  en  séparer 
la  partie  supérieure.  11  n'j  aurait  pas  lie  diûiculté,  si  cetw 


MES  o'ii 

leurs  sont  différentes,  d'après  le  décret  pré- 
cité. La  messe  conventuelle  doit  être  con- 
forme à  l'office  de  chaque  église. 

3.  On  ne  doit  point  dire  de  messe  votive 
sans  un  sujet  raisonnable.  S'il  arrive  quel- 
que occasion  d'en  dire,  on  le  peut  faire, 
pourvu  que  ce  ne  soit  pas  un  dimanche  ou 
une  fêle  double,  ou  un  jour  où  l'on  ne  peut 
faire  d'une  fête  double;  savoir,  durant  les 
octaves  de  Noël,  de  l'Epiphanie,  de  Pâques, 
dt!  la  Pentecôte  el  de  la  Fête-Dieu;  le  mer- 
credi des  Cendres,  toute  la  semaine  sainte, 
et  les  veilles  de  la  Nativité  de  Notre-Sei- 
gneur,  de  l'Epiphanie  et  de  la  Pentecôte. 

4.  Il  prépare  ou  fait  préparerles  ornements, 
s'ils  ne  sont  déjà  préparés  ,  >(  puis  il  lave  ses 
mains,  disant  tout  bas  :  Da,  Domine,  virtu- 
tem  manibus  meis  ad  abslergendam  omnem 
maculam,  ut  sine  pollutione  mentis  cl  corpo- 
ris  valeam  tibi  servir e.  » 

5.  Ensuite,  si  le  calice  n'est  pas  préparé, 
«  il  met  un  purificatoire  dessus,  puis  la  pa« 
lène  avec  une  hijstie  entière,  autour  de  la- 
quelle il  passe  doucement  les  pouces  et  les 
index  pour  faire  tomber  les  petites  parcel- 
les; il  couvre  la  patène  avec  la  pale  (1), 
sur  laquelle  il  met  le  voile,  qui  doit  êlre 
de  soie,  et  sur  le  voile  la  bourse  dans  la- 
quelle est  le  corporal  plié.  »  S'il  trouve  le  ca- 
lice déjà  préparé,  il  suffit  qu'il  mette  lui- 
même  l'hostie  sur  la  patène,  après  avoir 
passé  les  doigts  autour,  ou  qu'il  s'assure  si 
celle  qu'on  y  a  mise  est  bien  entière,  il  est 
à  désirer  que  le  moule  y  ait  imprimé  une 
raie  pour  la  rompre  plus  facilement;  si  on 
en  trace  une  avec  la  palène  ,  ce  doit  êlre 
fort  légèrement  (2j.  Les  rubriques  et  la  Con- 
grégation des  Rites  (1810)  veulent  que  le 
prêtre,  et  non  le  servant  d'une  messe  basse, 
prépare  le  calice  ;  on  peut  regarder  comme  di« 
rerlivc  et  non  préceplive  celte  rubrique  avec 
son  interprétation,  ou,  du  moins,  comme  sus- 
ceptible d'exceptions  dans  certains  cas  (3). 

C.  Observez  que  «  le  corporal  ne  doit  pas 
être  marqué  d'une  croix  au  milieu,  »  ni 
même  aux  quatre  coins,  mais  à  un  doigt  et 
au  milieu  du  bord  qui  doit  être  tourné  vers 
le  prêtre.  Il  est  à  propos  qu'il  soit  plié  eu 
trois,  et  que  les  deux  bouts  soient  repliés 
en  dedans  avant  de  le  plier  par  le  milieu,- 
en  sorte  que  les  bords  du  corporal  ne  pa- 
raissent point  au  dehors. 

7.  «  Toutes  ces  choses  étant  ainsi  prépa- 
rées, il  s'approche  du  lieu  où  sont  les  orne- 
ments, lesquels  ne  doivent  point  être  déchi- 
rés ,  mais  entiers,  propres  et  bênils  par  un 
évêque,  ou  par  quelque  autre  qui  en  ait  le 
pouvoir.  »  Il  s'en  revêt  dans  la  sacristie,  oa 
ailleurs  hors  de  l'autel;  si  la  nécessité  néan- 
moins l'oblige  de  s'habiller  à  l'aulel,  il  faut 
mettre  les  ornemeuls  du  lôté  de  l'Evangile 

parlie  élall  seulement  brodée  sans  soie  ni  métal;  elîa 
pourrais  n'en  êlre  pas  moins  riche,  cl  on  la  laverait  avec 
le  reste. 

(2)  La  ppt'te  raie 'avec  la  raie  du  milieu  ei  le  bord  de 
l'IiosiïH,  dot  former  un  triangle  d'cnvii  on  huit  à  dix  lignes. 
(i:érém.  de  Ltjon.  IS'iO,  n.  'il-:.) 

(7,)   VAj.  V'art.  Rubriques. 


391 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


et  non  pas  au  milieu;  ce  qui  n'appartient 
qu'aux  évéques. 

8.  «  Il  se  revêt  premièrement  d'un  surplis, 
«'il  le  peut  commodéuient  (1),  puis  de  l'a- 
micl,  qu'il  baise  à  l'endroit  de  la  croix  qui 
est  au  milieu,  »  sans  faire  aucun  signe  de 
croix  sur  lui  avec  l'amict,  mais  auparavant', 
s'il  le  veut  (s'il  n'y  avait  point  de  croix,  il  ne 
devrait  pas  en  former  une  avec  le  pouce  pour 
la  baiser,  ce  serait  contre  la  rubrique  du 
Missel,  p.  2,  tit.  i,  n.  1);  «il  le  met  sur  la 
tête,  puis  le  fait  descendre  sur  le  cou,  en 
sorte  que  le  collet  ne  paraisse  point  ;  après 
avoir  mis  en  croix  les  cordons  sur  sa  poi- 
trine, »  celui  du  côté  droit  par-dessus  celui 
du  côté  gauche,  «  il  les  passe  par  derrière, 
et  les  noue  ensuite  sur  le  devant,  disant  tout 
bas  :  Impone,  Domine,  capiti  meo  galeam  sa- 
lutis  ad  expugnandos  diabolicos  incursus.  » 

9.  «  Il  prend  l'aube,  »  ou  bien  une  autre 
la  lui  présente,  alors  «  il  baisse  un  peu  la 
tête  pour  la  recevoir;  puis  il  passe  les  bras 
dans  les  manches,  commençant  par  le  bras 
droil.  Il  ajuste  l'aube  proprement  à  son 
cou,  l'attache  avec  des  cordons  ou  agrafes  , 
et  serre  les  manches  avec  des  épingles ,  s'il 
est  besoin  .disant  pendant  celte  action  :  I)e- 
alba  me,  Domine,  et  munda  cor  mewn  ;  ut  in 
sanguine  Agni  dealbatus ,  gaudiis  perfruar 
sempiternis.  » 

10.  a  II  reçoit  la  ceinture  des  mains  du 
servant,  et  se  ceint  de  telle  sorte  que  l'aube 
étant  également  pendante  de  tous  côtés,  éle- 
vée de  lerre  environ  d'un  travers  de  doigt,  » 
ne  puisse  descendre  plus  bas,  ni  l'empêcher 
de  marcher;  celle  ceinture  ou  cordon  peut 
être  de  la  même  couleur  que  les  ornements, 
mais  plutôt  de  lin  que  de  soie  (5.  R.  C.  1709 
etilOi);  «  il  dit  en  la  prenant  :  Prœcingeme, 
Domine,  cingulo  puritalis,  et  txstingue  in 
lumhis  tneis  humorem  (2)  libidinis,  ut  maneat 
in  me  virtus  continentiœ  et  castitatis.  »  Puis 
il  est  bon  d'attacher  un  mouchoir  à  sa  cein- 
ture par  devant,  en  sorte  qu'il  soit  caché  par 
la  chasuble  lorsqu'il  l'aura  prise. 

11.  a  II  prend  le  manipule,  dont  il  baise  la 
croix,  et  le  met  au  bras  gauche»  près  du 
coude,  mais  au-dessous,  et  l'arrête  de  fuçon 
qu'il  ne  glisse  point,  «disant:  Merenr,  Do- 
mine, porlare  manipulum  flclus  et  doloris,  ut 
cum  exsullatione  recipiam  mercedem  laboris.» 

12.  «11  prend  l'élole  des  deux  mains  par 
le  haut,  dont  il  baise  aussi  la  croix,  puis  la 

(!)  La  rubrique  dit  :  Si  fil  prttlatiis  regularis,  vel  atiiis 
mcerrtos  sœcuiaris,  siipra  juperpeiliceurn,  si  commode 
hubeii  possil  ;uiie  raison  de  cninmodilé  excuse  donc  d'avoir 
un  surplis.  Les  prélats  séculiers  ont  le  rocbel,  cela  n'est 
pas  incommode.  Il  parait  que  dans  certains  lieux  on  s'est 
servi  de  surplis  sans  manches,  uiais  ce  n'est  pas  le  surplis 
romain.  Les  manches  de  celui-ci  ne  présentent  pas  plus 
d'olislacle  pour  l'oubo  que  l'habit  des  religieux  a  manches 
larges.  Mais  enlJn_on  u'est  pas  obligé  de  s'en  servir,  si  on 
De  le  peut  comm'bdément,  soit  qu'on  entende  ainsi  ces 
paroles  :  Si  commode  liaberi  possit,  soit  d'après  les  règles 
générales  du  droit  positif,  soit  en  admettant  qu'ici  la  ru- 
brique n'impose  pas  une  obligation.  Voy.  l'article  Ro- 

(2)  Dans  la  prière  qu'on  rècile  en  prenant  le  cordon, 
en  dit,  selon  le  rite  romain  :  Exslingue  in  Iwnbis  meis  hbmo- 
Kbu  libidinis  ;  et  selon  d'autres  rites,  ardoreu  libidinis. 
Les  modernes  ont  jugé  sans  doute  que  le  suns  du  mol 
cxitjigiiere  convient  mieux  i  ardoiem  qu'ai  liumorem;  mais 


592 

met  sur  son  cou,  et  l'ajuste  sur  sa  poitrine, 
faisant  passer  la  partie  qui  pend  sur  le  côté 
gauche  au  droit,  et  celle  qui  pend  sur  le 
côté  droit  au  gauche  par-dessus  l'autre  en 
forme  de  croix  ;  et  il  fixe  l'élole  avec  les  bouts 
de  la  ceinture  »  réunis  d'un  côté,  ou  devant 
ou  derrière  suivant  leur  longueur,  ou  arrê- 
tés de  chaque  côté,  «  disant  :  Redde  nùhi, 
Domine,  stolam  immortalitatis  quam  perdidi 
in  prœvaricatione  primi  parentis  ;  et  quamvis 
indignus  accedo  ad  luum  sacrum  myslerium, 
mercar  tamen  gaudimn  sempilernum.  » 

13.  «En  dernier  lieu,  il  prend  la  chasu- 
ble »  sans  la  baiser,  et  l'allachc  avec  les  cor- 
dons, «disant:  Domine,  qui  dixisti ,  jugum 
meum  suave  est  et  onus  meum  levé,  fac  ut  istud 
portare  sic  valeam,quod  consequar  tuam  gra- 
tiam.  Amen.  » 

Ik.  Pendant  qu'il  prend  les  ornements  ,  il 
ne  doit  parler  à  personne,  mais  être  attentif 
aux  oraisons,  qu'il  dit  toutes  à  voix  basse,  et 
penser  au  sens  mystérieux  des  mêmes  orne- 
ments. 

ARTICLE  II. 

De  ingressu  sacerdotis  ad  altart. 

(Rubriques.) 

1.  Sacerdos  omnibus  paramentis  indulus 
accipit  manu  sinistra  calicem,  ut  supra  prae- 
paralum,quem  portât  elevalum  ante  peclus, 
bursam  manu  dextra  super  calicem  tenens, 
et  facta  reverentia  cruci  vel  imagini  illi  qu» 
in  sacrislia  erit,  capile  cooperto  accedit  ad 
altnre,  ministro  cum  Missali,  et  aliis  ad 
celebrandum  necessariis  (nisi  ante  fuerint 
prseparata)  prsecedenle  superpeliiceum  in- 
dulo.  Procedit  autem  oculis  demissis,  incessu 
gravi,  ereclo  corpore.  Si  vero  conligerit,  cum 
transire  ante  allare  majus,  capile  cooperto 
facial  ad  illud  reverenliam;  si  ante  locum 
sacramenti,  genuflectat.  Si  ante  allare  ubi 
celebretur  missa,  in  qua  elevatur,  vel  lune 
minislralur  sacramentum  simililer  genuflec- 
tat, et  deteclo  capile  illud  adoret,  nec  ante 
surgat  quam  celebrans  deposuerit  calicem 
super  corporale. 

2.  Cum  pervenerit  ad  allare,  stans  ante 
illius  infimum  gradum,  caput  delegit,  bire- 
tum  ministro  porrigit,  et  altari,  seu  imagini 
crucifix!  desuper  positse  profunde  se  inclinai. 
Si  autem  in  eo  sit  labernaculum  SS.  sacra- 
menti, genuflectens  debitam  facit  reveren- 
liam. Tune  asceudil  ad  médium  altaris,  ubi 

la  signification  primitive  de  ces  deux  mots  ex  tinçiere,  dont 
on  a  fiirnié  exslinguere,  convient  parfaitement  a  himwrem; 
on  y  reconnaît  mieux  l'anliquilé  qui  conservait  aux  mois 
composés  de  plusieurs,  la  signification  de  chacun;  c'est  ce 
qu'on  voit  souvent  dans  le  latin  de  la  Vulgale.  Je  n'en  cite 
qu'un  exemple  :  Nec  sic  exiudiem  me,  dicit  Dominus. 
(1  Cor.  Iiv,21).  Les  hommes  n'exaucent  pas  le  Sei;;iieur, 
dans  le  sens  que  nous  attachons  au  mot  exaucer,  mais  ils 
peuvent  l'écouler  parlant  du  haut  des  cieui.  El  aodiekt. 
(Foi/.  Cei.mubï.) 

Si  l'on  réunissait  par  derrière  les  extrémités  du  cordon, 
elles  pourraient  descendre  au-dessous  de  la  chasuble,  ce  qui 
est  jugé  inconvenant,  ou  présenter  de  l'inconvénient  quand 
on  s'assied  pendant  la  messe.  S'il  est  trop  long,  on  peut  en 
ramener  devant  les  extrémilés,  ou  bien  en  l'altachaul 
devant  la  première  fois,  le  raccourcir  autant  qu'il  faui,  eu 
laissant  pendre  la  partie  du  milieu  comme  les  extrémilés: 
on  éviterait  par  b  le  Irottemeni  sur  un  seul  poiiit  du  aii- 
,  lieu,  qui  l'a  bieutOl  coupé  ea  deux. 


393 


MfcS 


MES 


594 


aa  cornu  Evangelii  sislit  calicem,  cxtialiit 
corporale  de  bursa,  quoil  extendit  in  mudio 
altaris,  et  super  illud  calicem  vélo  coopertuin 
collocaJ,  bursam  autem  ad  cornu  lîvaugelii. 
Si  in  allari  paramenla  accipil,  hoc  idem  fa- 
cit,  antequam  descendat  ab  aitari,  ut  missam 
inchoct. 

3.  Si  est  consecraturus  plures  hostias  pro 
communione  facienda,  quœ  ob  quantilateui 
super  patenam  niancre  non  possint,  locat  eas 
super  corporale  ante  calicem,  aui  in  aliquo 
calice  consecrato,  vel  vase  mundo  benedicto  ; 
ponit  cas  rétro  post  calicem,  et  alia  patena 
seu  palla  cooperit. 

k.  CoUocato  calice  in  aitari,  accedit  ad 
cornu  Epistolœ  ,  Missale  super  cussino  ape- 
rit;  reperit  missam,  et  signacula  suis  locis 
accommodât.  Deinderediens  ad  médium  alta- 
ris, facta  primum  cruci  reverentia,  vertens 
se  ad  cornu  Epislolîe,  descendit  post  infimum 
gradum  altaris  ut  ibi  faciat  confessioncm. 

De  la  sortie  de  la  sacristie,  et  de  l'entrée  à 

l'autel. 

(Traduction  et  dôvcloppemenls.) 

1.  «  Le  prêtre  étant  revêtu  de  tous  les  or- 
nements,» se  couvre  d'un  bonnet  carré  ou 
barrette,  puis  il  «prend  de  la  main  gauche 
le  calice  par  le  nœud,  et  met  la  droite  sur  la 
bourse,  »  dont  l'ouverture  doit  êlre  tournée 
vers  lui,  et  sur  laquelle  il  ne  doit  mettre  ni 
mouchoir  ni  autre  chose  semblable.  Si  le 
voile  descend  de  tous  côtés,  il  le  relève  d'un 
côté  sur  la  bourse  ;  de  l'autre  côté  il  doit 
descendre  assez  pour  couvrir  le  pied  du  ca- 
lice (1).  Il  ne  paraît  pas  défendu  de  porter 
sur  le  calice  la  clef  du  tabernacle  ou  un  vase 
contenant  des  hosties,  et  de  rapporter  do 
même  ces  objets,  parce  qu'ils  doivent  servir 
à  l'autel  (2);  mais  il  vaudrait  mieux  les  faire 
porter  par  le  sacristain. 

2.  «  tjortant  de  la  sacristie,  il  fait,  »  sans 
se  découvrir,  «une  inclination  profonde  à  la 
croix  ou  image  qui  doit  y  être  ;  »  mais  il  se 
découvre  s'il  ne  porte  point  de  calice. 

3.  Remarquez  qu'outre  les  prostrations  et 
les  génuflexions  il  y  a  trois  autres  sortes  de 
révérences,  qu'on  appelle  inclinations,  sa- 
voir :  l'inclination  de  tête,  la  médiocre,  et  la 
profonde.  L'inclination  profonde  se  fait  en 
courbant  entièrement  la  moitié  du  corps,  de 
telle  façon  que  si  l'on  étendait  les  bras  en 
bas,  les  mains  pussent  toucher  les  genoux. 
L'inclination  médiocre  se  fait  en  courbant  à 
demi  la  tête  et  les  épaules.  L'inclination  de 
tête  est  de  trois  sortes  ,  selon  quelques  au- 
teurs, savoir:  la  plus  grande,  la  moyenne 
et  la  plus  petite.  La  plus  grande  inclination 

(1)  Quelques-uns  trouvent  commode  de  relever  le  voile, 
non  sur  la  bourse,  mais  sur  lui-même,  et  le  bissent  ainsi 
sur  l'autel,  pour  le  prendre  a  l'offertoire  par  ce  c6lé  rele- 
vé. Les  rubricisles  ne  l'ont  pas  entendu  ainsi  :  ils  ne  par- 
lent  que  du  trajet  qu'on  fait  de  la  sacristie  i>  l'autel  ;  il  ne 
paraît  pas  dans  l'ordre  qu'on  laisse  paraître  sur  l'autel  un 
cOlé  du  voile  qui  souvent  n'est  pas  de  la  couleur  requise, 
ou  qui  n'est  qu'une  doublure  peu  élégante,  et  non  en  soie, 
comme  le  prescrit  la  rubrique.  Voij.  M.  Carou,  Cérémonies 
de  la  meise  basse. 

(2)  On  cite  quelque  Cérémonial  monastique  qui  défend 
de  rien  porter  sur  la  bourse  avec  le  calice,  en  allant  à 
l'autel;  mais  ce  n'est  qu'uni^  règle  particulière.  Un  décret 

Dictionnaire  des  Rites  sacrés.  II. 


de  tête  se  fait  en  baissant  la  tête  sur  le  devant, 
et  penchant  lantsoit  peu  les  épaules  :  on  la  doit 
faire  (niaïul  on  prononce  le  nom  de  Jésus, 
quand  on  dit  Gloria  Patri ,  Oremus ;  au  mot 
Deo  du  Gloria  in  excclsis  ,  et  à  ces  paroles, 
Adoramus  te  ,  Gralias  ayimus  tibi ,  Suscipe 
deprecntionem  nostram  ;  de  même  au  mot 
Deum  du  Credo  ,  et  à  ceux-ci ,  Simul  adora- 
txtr  ;  pareillement  au  mot  Deo  de  la  préface. 
L'inclination  de  tête  moyenne  se  fait  en  bais- 
sant la  tôle  notablement  sans  pencher  les 
épaules  :  on  doit  la  faire  de  la  sorte  quand 
on  prononce  le  nom  de  Marie.  Enfin,  la  plus 
petite  inclination  de  tète,  qui  consiste  à  bais- 
ser la  tête  légèrement,  se  l'ait  (juaiid  on  pro- 
nonce les  noms  des  saints  auxquels  on  doit 
s'incliner  ,  et  le  nom  du  pape  vivanl.  SI  l'on 
ne  veut  pas  distinguer  ces  trois  inclinations 
de  têle,  il  faut  toujours  baisser  tant  soit  peu 
les  épaules  {lialdeschi,  etc.)  ;  mais  elles  sont 
distinguées  dans  le  Cérémonial  des  évêques, 
1.  II,  c.  8,  n.  46.  Cum  profert  nomen  Jesu  vel 
Mariœ,  inclinât  se,  sed  profundius  cumdicit, 
Jésus;  quod  et  omnes  faciunt. 

k.  «Il  va  à  l'autel  avec  gravité  et  modes- 
tie, tenant  le  corps  droit  et  la  vue  baissée  ;» 
il  porte  le  calice  élevé  à  la  hauteur  de  la  poi- 
trine, regardant  par-dessus  pour  se  pouvoir 
conduire.  C'est  une  pratique  universelle  et 
très-louable  de  prendre  de  l'eau  bénite  en  en- 
trant dans  l'église.  (  5.  R.  C.  1808.) 

5.  «  S'il  passe  devant  le  grand  autel,  il  fait 
une  inclination  profonde  à  la  croix,  et  une 
génuflexion  si  le  saint  sacrement  y  est;  ayant 
toujours  la  têle  couverte»  s'il  porte  son  ca- 
lice, et  découverte  s'il  ne  le  "porte  pas.  Il  no 
fait  aucune  inclination  aux  croix  des  autres 
autels ,  à  moins,  selon  Romsée,  qu'il  ne  pas- 
sât immédiatement  auprès  et  qu'il  n'eût  en 
face  un  autel  à  son  passage;  c'est  une  règle 
générale  que  le  célébrant  salue  un  autel 
quand  il  passe  devant  le  milieu,  et  seulement 
dans  ce  cas;  cette  règle  n'est  pas  applica- 
ble aux  autels  qu'il  peut  y  avoir  à  droite  et 
à  gauche,  quand  même  on  y  dirait  la  messe; 
mais  s'il  passe  devant  un  autel  où  soit  ex- 
posée avec  solennité  (luelqlie  insigne  relique 
d'un  saint  dont  on  fasse  l'office  ce  jour-là,  il 
lui  fait  une  inclination  profonde,  comme  à  la 
croix  du  grand  autel;  si  c'est  une  relique  de 
la  vraie  croix,  il  fléchit  le  genou,  étant 
couvert.  (*.'.  R.  C.  l"i(j.) 

6.  Remarquez  que  lorsqu'on  parle  de  la 
génuflexion,  sans  spécifier  si  on  la  doit  faire 
a  deux  genoux  ou  d'un  genou  seulement, 
cela  se  doit  entendre  de  la  génuflexion  sim- 
ple, qu'on  fait  d'un  seul  genou,  c'est-à-dire 
du  droit  en  le  pliant  jusqu'à  terre  sans  cour- 

de  la  coogrégalion  des  Kites  défend  seulement  de  porter 
ainsi  un  mouchoir  ;  la  convenance  seule  l'aurait  interdit, 
maison  s'accoutume  quelquefois  à  ne  pas  même  observer 
les  convenances.  H  ne  paraît  pas  qu'on  y  manque  en  por- 
tant ce  qui  doit  servir  au  sacritice,  comme  des  hosties,  si 
ce  n'est  à  cause  du  vase  qui  les  coulienl  Quant  aux  lu- 
nettes, cela  paraît  étranger  an  sacritice;  ou  peut  se  Tes 
faire  porter  par  le  servant.  Le  Cérémonial  de  Lyon  dit 
qu'on  peut  mettre  sur  la  bourse  la  clef  du  tabernacle,  aiusi 
que  le  ciboire,  quand  on  le  porte  ou  qu'on  le  rapporte, 
pourvu  qu'il  n'y  ait  pas  danger  de  le  laisser  tomber;  pour 
^  cela  il  ne  faut  pas  se  couvrir  ni  se  découvrir,  mais  le  tenir. 

13 


ms 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


596 


bcr  le  corps,  sans  pencher  ou  penchant  seu- 
lement un  peu  la  lêlc  et  les  épaules  en  même 
temps  qu'on  fléchit  le  genou  ;  ce  qu'on  doit 
faire  d'une  même  action,  et  non  pas  sépa- 
rément en  faisant  une  inclination  de  tête 
après  qu'on  a  mis  le  genou  à  terre.  Hors  de 
France  on  blâme  celte  inclination. 

7.  S'il  passe  devant  quelque  autel  lors- 
qu'on Y  dit  la  messe,  depuis  la  consécration 
jusqu'à  la  communion  inclusivement,  il  fait 
la  génuQexion  sans  se  découvrir  [Merali , 
etc.)  (1);  s'il  passe  devant  un  prêtre  qui 
donne  la  communion  ou  qui  porte  le  saint 
sacrement,  ou  devant  un  autel  où  il  soit  ex- 
posé, il  se  met  à  deux  genoux  et  adore  le 
saint  sacreriacnt,  inclinant  profondément  la 
tête;  il  est  bon  qu'il  se  découvre  dès  qu'il  en- 
Ire  au  lieu  où  il  est  exposé,  donnant  au  ser- 
vant sa  barrette,  qu'il  ne  reprend  qu'à  la 
sortie;  et  pour  se  découvrir  il  s'arrête  un 
peu,  n'étant  pas  à  propos  qu'il  le  fasse  en 
marchant  quand  il  porte  le  calice;  il  suffit 
même  qu'il  se  découvre  quand  il  esta  genoux; 
il  pcutserecouvriravantde  se  lever.  [S.R.C. 
1638;  Merati,  etc.)  S'il  passe  devant  un  au- 
tel au  temps  qu'on  y  fait  l'élévation,  il  ob- 
serve la  même  chose;  mais  il  ne  se  relève 
que  quand  le  calice  est  remis  sur  l'autel. 
Quand  il  se  découvre,  il  appuie  la  main  sur 
la  bourse,  et  non  la  barrette,  qu'il  peut  don- 
ner au  servant.  S'il  ne  portait  pas  le  calice, 
il  se  découvrirait,  comme  il  sera  dit  pour  la 
messe  solennelle. 

8.  S'il  passe  devant  un  cardinal,  ou  devant 
l'archevêque  de  la  province,  ou  l'évêque  dio- 
césain, ou  bien  devant  un  prince  souverain 
ou  du  sang  royal,  il  le  salue  d'une  inclina- 
lion  médiocre,  la  tête  couverte,  s'il  porte  son 
calice,  et  d'une  inclination  profonde,  la  tête 
découverte  s'il  ne  le  porte  pas.  Il  lait  aussi  une 
inclination  médiocre  aux  prêtres  revêtus  des 
ornements  sacrés  qu'il  rencontre  en  son  che- 
min,sans  néanmoins  s'arrêter,  si  ce  n'est  dans 
quelque  passage  étroit  où  deux  ne  puissent 
passer  ensemble  commodément;  en  ce  cas  si 
l'un  est  beaucoup  élevé  en  dignité  an-dessus 
de  l'autre,  ou  s'il  est  accompagné  de  ses  mi- 
nistres pour  unemcsse  solennelle,  il  doit  pas- 
ser le  premier;  entre  égaux  ou  presque 
égaux,  celui  qui  va  dire  la  messe  doit  céder 
à  celui  qui  vient  de  la  dire  et  le  laisser  pas- 
ser; mais  en  marchant  ils  se  saluent  au  lieu 
où  ils  se  rencontrent  sans  aucune  déférence 

(t)  Qiiana  li^  saint  sacrement  est  sur  l'autel  devarK  le 
prêtre,  celui-ci  «e  conduit  comme  sM  était  exposé  sur  le 
même  autel,  puisque  la  rubrique  du  jrudi  saint  a  la  fin  de 
la  messe  a  servi  de  règle  pour  les  cas  où  il  est  exposé. 
Mais  par  rapport,  à  ceui  qui  ne  sont  pas  immé<liatemeiU 
devant  l'autel,  le  saint  saorenient  est  caobé  comme  s'il 
était  dans  le  tabernacle.  VoilU  nourquoi  on  prescrit  dans 
ce  cas,  au  prêtre  qui  porte  le  calice,  une  génuflexion  sans 
se  découvrir;  quelques-uas  voudraient  qu'on  se  décou- 
vrit {Cérém.  de  Lyon,  n.  251)  ;  mais  l'usage  de  Rouie,  se- 
lon Merati,  est  de' ne  pas  se  découvrir,  pour  ne  pas  s'expo- 
ser à  laisser  rien  tomber,  ce  qui  serait  à  craindre  si  on 
faisait  la  génuflexion  sans  tenir  une  main  sur  le  calice. 
C'est  pour  cela  que  quand  le  saint-sacrement  est  exposé, 
et  dans  les  autres  cas  où  il  faut  se  découvrir,  on  ne  le.  f;iit 
qu'aiirès  s'être  mis  à  genonx,  et  on  se  recouvre  avant  do 
se  If  ver.  FoyesGardellini,  Comment,  sur  l'instruction  du 
pnpe  pour  tes  quarante  Iteures. 

(2)  Le  décret  cité  ici,  sous  la  date  de  1831,  prescrit  l.i 
génuflexion  jusqu'à  terre,  in  accessu  et  recessu.  Voyei-en 


particulière.  Quant  aux  autres  prêtres,  le 
célébrant  ne  leur  fait  aucune  inclination. 

9.  Quoiqu'on  ne  doive  point  passer  par  te 
chœur  quand  on  y  fait  quelque  of6ce  ,  si 
néanmoins  on  ne  peut  faire  autrement ,  le 
prêtre  qui  y  passe  doit  saluer  le  clergé  d'une 
inclination  médiocre  de  part  et  d'autre,  dès 
qu'il  est  assez  avancé  pour  le  voir.  Il  doit 
s'arrêter  et  s'incliner  si  on  y  chante  Gloria 
Palri  ou  autre  chose  semblable.  (Merafi,  clc) 

10.  «Etant  arrivé  à  l'autel,  il  s'arrête  de- 
vant le  plus  bas  degré,  se  découvre  et  donne 
sa  barrette  au  servant.»  S'il  n'a  pas  ôlé  sa 
calotte  dans  la  sacristie,  il  la  doit  ôter  ici  au 
plus  tard  ,  si  ce  n'est  qu'il  ait  permission  de 
la  porter  durant  la  messe  ;  en  ce  cas  il  la  peut 
tenir  jusqu'au  canon ,  au  commencement 
duquel  il  doit  la  quitter,  pour  ne  la  reprendre 
qu'après  la  communion. 

11.  «Il  fait  une  inclination  profonde  à  la 
croix  de  l'aulel;  si  le  saint  sacrement  y  est, 
au  lieu  de  l'inclination  il  fait  la  génuflexion  » 
sur  le  pavé  [S.  B.  C.  1831)  ;  «  puis  il  monte 
au  milieu  de  l'autel,  et  y  étant  arrivé  il  met 
le  calice  vers  le  côté  de  l'Evangile  (2).  » 

12.  11  abaisse  le  voile,  s'il  était  replié  sur 
la  bourse  ;  il  prend  la  bourse  et  la  porte  sur 
l'autel,  puis  <il  lire  le  corporal»  avec  la  main 
droite,  et  l'ayant  mis  sur  le  milieu  de  l'autel, 
ail  pose  la  bourse  »  droite  contre  ou  sur  le 
gradin  «du  côté  de  l'Evangile»  ,  en  sorte  que 
le  cierge  ne  puisse  dégoutter  dessus.  «  11 
élend»  àdeux  mains  «le  corporal  au  milieu  de 
l'autel  «.laissant  la  partieantérieure  repliée; 
«  il  met  dessus  le  calice  couvert  deson  voile,  » 
prenant  garde  qu'il  soit  sur  la  pierre  sacrée, 
etque  le  voile  couvre  le  calicedetoutes  parts, 
ou  s'il  n'est  pas  assez  grand,  qu'il  couvre  au 
moins  le  devant  du  calice. el  nedescende  qu'à 
fleur  du  corporal.  11  doit  être  assez  loin  du 
bord  de  l'autel  ,  afin  qu'en  le  baisant ,  le 
prêtre  ne  le  louche  pas  de  la  tête  (3). 

13.  «Si!  y  a  plusieurs  hoslies  à  consacrer, 
qui  ne  puissent  tenir  sur  la  patène,  il  les  met 
sur  le  corporal  au-devant  du  calice»  ou  un 
peu  à  gauche  ;  «  si  elles  sont  dans  un  vase 
bénit  (couvert  d'une  pale  ou  d'une  patène  » 
s'il  n'a  son  couvercle  propre),  «il  le  place  à 
sa  droite  et  un  peu  «  derrière  le  calice  », 
mais  toujours  sur  la  pierre  sacrée  et  sur  le 
corporal. 

i\.  «Après  avoir  accommodé  le  calice,» 

kl  raison  5  l'art  r.^.NDPLESiOH.  Plusieurs  Missels  de  France 
veulent  une  génuflexion  h  deux  genoux  sur  le  plus  bas 
degré,  et  nue  inclination  profonde;  c'est  bien  plus  qu'une 
génuflexion  simple  sur  le  plus  bas  degré;  mais  cela  con- 
toiid  un  peu  l'autel  oil  le  saint  sacrement  est  renfermé 
dans  le  (aberiiacle,  avec  celui  oii  il  sf-raii  exposé.  Ce>  Mis- 
sels les  confondent  aussi  un  peu  lors  de  l'cncensemcnl  à 
la  grand'messp.  C'est  donner  plus  a  b  foi,  et  moins  aux 
apparences.  Votj.  Messe  soleuxelie.  Encensement 

(3)  La  rubrique  dit  expressément  qu'on  élend  le  corpo- 
ral. Il  est  bien  étendu  en  grande  partie,  quoiqu'on  laisse 
la  partie  antérieure  repliée,  dans  la  crainte  de  lai.sser  traî- 
ner le  voile  sur  l'endroit  où  la  sainte  hostie  a  été  déposée 
aux  messes  précédentes.  On  éviterait  cet  inconvéncenl  si 
le  voile  ne  descendait  qu'au  piid  du  calice,  sans  toucher 
le  corporal.  Mais  on  peut  croire  que  la  rubrique  n'est  ici 
que  directive,  ou  qu'elle  est  snOisamment  observée  qiiaii'l 
on  déplie  presque  cnlièrcmeiit  le  corporal,  comme  l'iiidi 
quent  les  auteurs  et  comme  on  l'a  marqué  Ici. 


S97  MES 

il  fait  à  la  croix  une  inclination  de  léte,  sa- 
voir, la  plus  grande  ;  ce  qu'il  observe  toules 
les  fois  qu'il  part  du  milieu  de  l'aulel  ou  qu'il 
y  arrive  ,  à  moins  qu'itnmédiatemenl  avant 
ou  après  il  n'ait  fait  ou  dû  faire  la  même  in- 
clination ou  une  inclination  profonde.  Il 
suffit  cependant  d'observer  la  rubrique  (S. 
R.  C.  1831),  qui  ne  prescrit  cette  inclination 
que  dans  le  cas  où  le  prêlre  va  descendre  pour 
commencer  la  messe,  etcelui  où  il  transporte 
le  Missel  pourl'Evangile;  mais  la  même  rai- 
son existe  dans  les  autres  cas  ,  et  l'on  en  a 
fait  une  règle  générale.  Ensuite  il  se  tourne 
vers  le  côté  de  l'Kpllre  ,  «  il  y  va  les  mains 
jointes,  ouvre  le  Missel,  revoit  si  les  signets 
sont  aux  lieux  qu'il  avait  marqués,»  et  laisse 
le  livre  ouvert  à  l'endroit  où  est  l'Introït  de 
la  messe  qu'il  doit  dire. 

l.'j.  «  11  revient  ensuite  »  les  mains  jointes 
«nu  milieu  de  l'autel,  où  il  fait  une  inclina- 
tion de  tête  à  la  croix»,  et  sans  s'arrêter  «il 
se  tourne  vers  le  côté  de  l'Epltre,  »  se  reti- 
rant un  peu  au  côté  de  l'Evangile,  afin  de  ne 
pas  tourner  directement  les  épaules  à  la 
croix  {BaUL,  etc.),  ce  qu'il  observe  toujours 
en  pareil  cas  ;  «il  descend,»  les  mains  join- 
tes devant  la  poitrine  ,  «  au-dessous  du  plus 
bas  degré.»  S'il  y  avait  un  grand  nombre  de 
degrés  ,  le  célébrant  pourrait  s'arrêter  au 
troisième,  ou  sur  celui  qu'il  trouverait  plus 
commode. 

ARTICLE  m. 

De  principio  missœ  et  confessione  facienda. 

(Rubriques.) 

1.  Sacerdos  cam  primum  descendent  sub 
infimumgradum  altaris,  convertit  se  ad  ip- 
sum  altare,  ubi  stans  in  medio,  junclis  ma- 
nibus  anle  peclus,  extensis  et  junctis  pariter 
digitis,  et  pollice  dextro  super  sinistrum  po- 
sito  in  iiiodum  crucis  (quod  semper  servatur, 
quando  junguiitur  inanus,  prsBlerquam  posi 
r.onsccrationeui),  delecto  capite,  facla  prius 
cruci  vcl  altari  profunda  reverentia,  vel,  si 
in  eo  sit  tabernaculum  sanclissimi  sacra- 
menti,  facta  gcnufloxione,  erectus,  incipit 
n)issam. 

2.  Si  celebraturus  sit  coram  summo  ponti- 
ficc,  sistit  se  (in(e  infimum  graduin  altaris  <t 
cornu  Evangeiii  ante  ipsiim  ponlificein,  ubi 
genuflexus  exspectat  :  accepta  benedictione 
erigit  se,  et  stans  aliquantulum  versus  ad  ai- 
tare,  incipit  missam.  Si  autein  sit  coram  car- 
dinali,le(jato  sedis  apostoticœ  aut  patriarcha, 
archiepiscopo  et  episcopo  in  eorum  residenliis 
vel  loco  jurisdictionis,  stans  anle  infimum 
gradumn  cornu  Evangilii  ut  supra,  exspectat  : 
dalo  signa,  facit  profundam  reverentiamprœ- 
latu,  et  versus  ad  altare  incipit  missam. 

3.  Siaittem  solemniter  celebret  coram  summo 
pontifice  aut  ulio  ex  prœlatis  prœdictis  in  ec- 
clesiis  eorum  jurisdictionis,  stans  a  sinislris 
prœlati,  facit  cum  eo  confessionem,  et  alla  ser- 
vat  ut  in  Pontificali  et  Cœremoniali  romano 
ordinatur. 

i.  Sliuis  igiturcclebrans  ante  infimum  gra- 
duai altaris  ut  supra,  produccns  manu  dex- 
tra  a  fronle  ad    peetus  signum  crucis  ,  dicit 


MES 


533 


intelligibili  voce  :  In  nomine  Patris,  et  Filii^ 
et  Spiritus  sancti.  Amen.  Et  postquam  id 
dixeril.non  débet  advertere  quemcunque  in 
alio  altari  celebrantem,  etiamsi  sacramen- 
lum  elevet,  sed  continuale  proseqni  missam 
suara  usquc  ad  finem.  Quod  item  observatnr 
in  missa  solemni,  et  simul  etiam  a  minisiris. 

5.  Cum  seipsum  signât,  semper  sinistram 
ponit  infra  peclus;  in  aliis  benedictionibos 
cum  est  ad  altare,  et  benedicit  oblala,  vel 
aliquid  aliud,  ponit  eam  super  altare,  nisi 
aliter  notetur.  Seipsum  benedicens  vertit  ad 
se  palmam  manus  dextrse,  et  omnibus  illius 
digitis  junctis  et  extensis,  a  froute  ad  peetus, 
et  ab  humero  sinislro  ad  dextrum,  signum 
crucis  format.  Si  vero  alios  vel  rem  aliquam 
benedicit,  parvum  digilum  vertit  ei  cui  bene- 
dicit, ac  benedicendo,  tolam  manum  dextrano 
extendit,  onmibus  illius  digitis  pariter  junc- 
tis et  extensis  :  quod  in  omni  bénédiction» 
observatur. 

6.  Postquam  dixeril  In  nomine  Patris,  etc. 
ut  supra,  jungens  ilerum  manus  anle  peetus, 
pronuntiat  clara  voce  aniiphonam  Introibo 
ad  altare  Dei.  Minister  rctro  post  eum  ad  si- 
nistram genullexus,  et  in  missa  solemni  mi- 
nistri  hinc  inde  stantes  prosequuntur  :  Ad 
Deum  qui  lœtificat  juventutem  meam.  Deinde 
sacerdos  eodem  modo  stans  incipit  et  pro- 
sequitur  cum  ministro  vel  ministris  alterna- 
tim  psalmum  JurfiCrt  me, Deus,  usque  ad  finem, 
cumGloria  Patri.  Quo  ûnito  repetit  aniipho- 
nam Introibo,  cum  ministris,  ut  supra.  Qui 
psalmus  nunquam  prœtermittitur ,  nisi  iii 
missis  defunctorum  et  in  missis  de  tempore 
a  dominica  Passionis  inclusive  ad  sabbalum 
sanctum  exclusive,  in  quibus  semcl  lantum 
dicta  antiphona  Introibo,  cum  ministris,  ut 
supra,  sacerdos  statimsubjungit^j4(//((toriu»n 
nostrttm,  etc.  ut  infra.  Cum  in  fine  psalmi 
dirit,  Gloria  Patri,  etc.,  caput  cruci  inclinât. 

7.  Uepelita  antiphona  Introibo,  dextera 
manu  produccns  signum  crucis  a  fronte  ad 
peclus,  dicit  f  Adjutorium  nostrum  in  nomint 
Domini,  ^  Qui  fecit  cœlum  et  terram.  Deinde 
altari  se  profonde  inclinans,  junctis  tnani- 
bus,  dicit  Confiteor  Deo,  ut  in  ordine  missœ; 
et  prosequitur  eodem  modo  stans  inclinatus, 
doncc  a  ministro  vel  ministris  dictum  sit 
Misercatur.  Cum  incipilur  a  ministris  Con- 
fiteor, se  origit.  Cum  dicil  mea  culpa,  1er  pee- 
tus dextra  manu  percutil,  sinistra  infra  pee- 
tus posila. 

8.  Si  est  coram  pontifice,  cardinali,  legalo 
sedis  apostolicœ  vel  patriarcha, archiepiscopo 
et  episcopo  in  eorum  provincia,  civitate  vel 
diaeccsi  constitutis ,  ubi  dicit  vobis  fratres, 
dicat  tibi  paler;  simili  ter  in  fine,  ubi  dicit 
vos  fratres,  dicat  te  pater,  quod  dicens  summo 
pontifia  genuflvctit,  aliis  prœlatis  profunde 
se  inclinât. 

9.  Cum  minister  et  qui  inlersunt  (  etiamsi 
ibi  lueril  summus  ponlifex)  respondent  Con- 
fiteor,  dicanl ,  tibi,  pater,  et  <e,  paier,  ali- 
quantulum conversi  ad  celebrantem. 

10.  Facta  a  circumstanlibus  confessione, 
colebrans  stans  respondel  :  Misereatur  vestr-i, 
etc.  Deinde  produccns  manu  dextra  a  fronte 
ad  peclus  signum  crucis  dicit  :  Indulgentiam, 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


400 


etc.  et ,  si  est  episcopus  vel  abbas,  ut  supra, 
accipil  manipulum,  osculando  illum  in  medio, 
et  stans  inclinatus,  junctis  manibus  prose- 
quitur  :  Deus,  tu  convcrsus ,  et  quœ  sequun- 
lur  in  ordine  rnissse  clara  voce  usque  ad 
orationcm  Auferanobis,  etc.,  et  cuQi  dicit 
Oremus,  extendit  et  jungit  manus. 

11.  Et  tune,  si  coram  summo  pontifice  mit 
aliis  prœlalis,  ut  supra  cclebrel  ,  facia  summo 
pontifici genuflexione,  aliis  prœlalis  profunda 
reverentia,accedit  ad  médium  allaris  anlein- 
fimum  gradum,  et  ibi  incipit  secreto  :  Aufer 
a  nobis,u{  in  ordine  missœ. 

Bu  commencement  de  la  inesse. 
(Traduction  et  développemenls  ) 

1.  «  Le  célébrant  étanldescendu  se  louine» 
par  sa  gauche  «  vers  l'autel,  se  lient  au  mi- 
lieu, les  mains  jointes  devant  la  poitrine,» 
dans  la  même  direction  que  les  bras  ,  sans 
qu'elles  touchent  la  chasuble  et  sans  les  en 
tenir  éloignées,  «  le  pouce  droit  sur  le  pauche 
en  forme  de  croix  ,  et  les  doigts  joints  et 
étendus,  »  en  sorte  qu'il  n'y  ait  aucun  es- 
pace entre  eux,  et  que  l'extrémité  regarde 

flutôt  la  face  du  célébrant  que  le  devant  de 
auiel  ;  «  il  fait  une  inclination  profonde  à 
)a  croix  de  l'autel,  ou  la  génuflexion  sur  le 
degré  si  le  saint  sacrement  y  est.  » 

2.  «  S'étanl  redressé,  il  fait  le  signe  de  la 
croix  avec  la  main  droite,  touchant  du  bout 
des  doigts  son  front,  sa  poitrine  et  ses  deux 
épaules,  et  tenant  la  gauche  au-dessous  de 
la  poitrine,  disant  en  même  temps  d'une 
voix  intelligible  :  In  nomine  Patris,  et  Filii, 
et  Spiritus  Sancti.  Amen ,  et  rejoignant  ses 
Biains  à  ce  dernier  mot.  » 

3.  Remarquez,  1°  que  «  le  prêtre  doit  tou- 
jours faire  le  signe  de  la  croix  avec  la  main 
droite  étendue  et  les  doigts  joints  ensemble 
(  sans  séparer  pourtant  le  pouce  d'avec  l'in- 
dex après  la  consécration);  »  lorsqu'il  le  fait 
sur  lui,  il  tourne  la  paume  de  la  main  vers 
sa  face  ;  quand  il  le  fait  sur  les  autres  ou  sur 
quelque  chose  que  ce  soit,  il  tourne  le  petit 
doigt  vers  les  personnes  ou  les  choses  qu'il 
bénit,  excepté  quand  il  fait  le  signe  de  la 
croix  avec  le  pouce  pur  le  Missel  au  com- 
mencement des  deux  Evangiles,  auquel  cas 
il  tient  la  paume  de  la  main  tournée  vers  le 
livre. 

k.  Remarquez,  2°  que  lorsque  le  prêtre  fait 
le  signe  de  la  croix  ou  quelque  autre  chose 
d'une  main  seule,  il  ne  doit  jamais  tenir  en 
l'air  l'autre  main  qui  n'agit  point,  mais  la 
porter  en  même  temps,  ou  sur  la  poitrine,  ou 
sur  l'autel,  ou  sur  le  livre.  «  Il  la  met  sur 
la  poitrine  quand  il  fait  le  signe  de  la  croix 
sur  lui  ou  sur  les  assistants,  ou  quand  il  bé- 
nit quelque  chose  proche  de  l'autel  «  en  lui 
lournant  entièrement  le  côlé,  comme  lors- 
qu'il bénit  l'encens  ou  le  diacre  avant  l'E- 
vangile. H  la  met  sur  le  livre  quand  il  fait  le 
signe  de  la  croix  sur  le  livre  même.  «  Il  la 
met  sur  l'autel  quand  il  fait  le  signe  de  la 
cruix  sur  quelque  autre  chose  qui  soit  sur 
l'autel  »  ou  proche  de  l'autel ,  comme   lors- 

(I)  Â  Paris  et  ailleurs  on  omet  le  psaume  Jiidica  et  le 
Gloria Pairi  aux  messeï  votives  de  la  croix  et  de  la  Pas- 


qu'il  bénit  les  cendres,  les  cierges,  les  ra- 
meaux, le  sous-diacre  après  l'Epltre  ,  et  au- 
tres choses,  en  sorte  qu'il  demeure  tourné 
au  moins  en  partie  vers  l'autel.  Il  la  met 
encore  sur  l'autel  à  l'Introït  d'une  messe  de 
morts,  quand  il  tourne  les  feuillets  du  Missel 
ou  qu'il  fait  quelque  autre  action  d'une  main 
seule,  demeurant  tourné  vers  l'autel. 

5.  «  Ayant  fait  le  signe  de  la  croix,  il  ne 
doit  plus  avoir  égard  à  ce  qu'on  fait  aux  au- 
tres autels,  »  c'est-à-dire  qu'il  ne  doit  faire 
ni  génuflexion,  ni  inclination,  ni  s'arrêter 
en  considération  de  ce  qu'on  y  fait,  «  quand 
ce  serait  même  l'élévation.  »  {Rubr.  miss.) 

6.  Le  célébrant  doit  particulièrementpren- 
dre  garde  de  ne  pas  prononcer  trop  vite,  ni 
trop  lentement,  ni  d'un  Ion  trop  élevé  et  ca- 
pable d'interrompre  les  autres  prêtres  qui 
célèbrent  en  même  temps  dans  l'église.  Sa 
voix  doit  être  grave,  uniforme  et  distincte, 
pour  être  entendue  de  ceux  qui  ne  sont  pas 
fort  éloignésde  l'autel  et  les  exciter  à  la  dé- 
votion, l'ourles  choses  qu'on  doit  dire  tout 
bas,  il  les  prononce  assez  bas  pour  qu'il  n'y 
ait  que  lui  qui  les  entende.  Kof/.  l'article  Se- 
crètes. 

7.  «  Il  dit  l'antienne  /n/roi6o  et  le  psaume 
Judica  »  tl'une  voix  intelligible,  jusqu'à  l'o- 
raison Aufcr  a  nobis,  où  il  commence  à  par- 
ler bas  jusqu'à  Vlntroit.  On  n'omet  jamais 
le  psaume  Judica,  si  ce  n'est  aux  messes 
des  morts,  et  depuis  le  dimanche  de  la  Pas- 
sion inclusivement  jusqu'au  samedi  saint 
exclusivement;  et  cela  seulement  aux  messes 
du  temps  ,  c'est-à-dire  ,  des  dimanches  et 
des  fériés  ,  et  non  à  celles  des  saints 
dont  on  fait  l'office  dans  la  semaine  de  la 
Passion,  ni  aux  messes  votives,  même  à 
celle  de  la  croix  et  de  la  Passion,  si  l'on  en 
dit  pendant  ce  temps-là;  car  en  toutes  ces 
messes  on  doit  toujours  dire  le  psaume  Ju- 
dica (1). 

8.  H  incline  la  tèle  durant  lout  le  verset 
Gloria  Palri,  et  Filin,  et  Spiritui  sancto;  ce 
qu'il  fait  touies  les  fois  qu'il  dit  ce  mciuc 
verset.  «  Il  répète  l'antienne  Iniroibo  ad  ai- 
tare  Dci,  cl  f;iil  le  signe  de  la  croix  sur  lui, 
disant  :  Adjulorium  nostrum  etc.  » 

9.  «Quand  il  dit  Confiteor,'\\  tient  les  mains 
jointes,  étant  incliné  profondément,  jusqu'à 
ce  que  le  servant  ail  dit  Miscreatur  ;  il  ne  se 
redresse  qu'après  avoir  répondu  Anun.  »  Il 
ne  doit  ajouter  au  Conjiteor  le  nom  d'au- 
cun saint,  soit  patron,  soil  autre.  Quand  il 
dit  vobis,  fratres,  ou  vos,  fratres,  il  ne  se 
tourne  pas  vers  le  servant,  el  ne  dit  jamais 
ces  paroles  au  singulier,  quoi(|u'il  n'y  ail 
point  d'autre  personne  présente. 

10.  «En  disant  Meaculpa,  etc.,  il  frappe 
trois  fois  sa  poitrine  avec  la  main  droite,  » 
non  pas  du  plat  de  la  main,  mais  du  bout  des 
doigts  unis  ensemble,  «  tenant  la  gaucho 
au-dessous  de  sa  poitrine,  »  en  quoi  il  prend 
garde  de  ne  pas  frapper  la  poitrine  avec 
grand  effort,  et  de  ne  pas  étendre  la  main 
droite  hors  de   la  largeur  du   corps.  Ayant 

slon,  pendant  la  semaine  de  la  Passion  et  la  semaiue 
sainte,  si  on  en  célébrait  dans  ce  temps-là. 


40t 


MES 


MES 


4ue 


dit  mea  maxima  culpa,  il  rejoint  aussitAt  les 
uiains. 

11.  «  Quand  le  servant  a  achevé  le  Confi- 
teor,  le  célébrant  reprend  Misereatur  vestri , 
etc.,  cl  fuit  le  si^ne  de  la  croix  sur  lui ,  di- 
sant :  Indidgenliam,  etc.  Après  cela,  s'élant 
incline  iiiéiliocri'ment,  il  dit  :  Deus,  tu  con- 
t'prsws,  clc,  el  il  ne  se  redresse  point  qu'il 
n'ait  dit  Oremus  tout  haut;  en  disant  ce  mot, 
il  étend  et  élèv<'  les  mains  »  qu'il  rejoint  et 
abaisse  aussitôt.  Puis  étant  droit,  «  il  dit 
tout  bas  l'oraison  Aufer  a  nobis  en  montant 
à  l'autel  »  sans  se  presser,  en  sorte  qu'elle 
soil  achevée  quand  il  y  arrive. 

AHTir.LE  IV. 

De  Introitu,  Kyrie  eleison  et  Gloria  in 
cxcelsis. 

(Rubriques.) 

1.  Dum  dicit  :  Aufer  a  nobis,  etc.,  crie- 
brans  junctis  maiiibus  ascendit  ad  médium 
altaris,  et  ibi  inclinalus  ,  luanibusque  item 
junclis  super  eo  posilis,  ita  ul  digiti  parvi 
duntaxat  frontem,  scu  médium  anterioris 
partis  tabulœ,  seu  niensœ  altaris  tangant , 
residiio  manuum  inler  altarc  et  se  retento, 
poliice  dexlro  super  sinistrum  in  modum 
crucis  posito  (quœ  omnia  semper  observan- 
tur,  cum  manus  junctiB  super  allare  po- 
nunlur) ,  secreto  dicil  :  Orainus  te,  Domine, 
etc.,  et  cuui  dicit  :  Quorum  reliquiœ  hic  sunt, 
osculalur  altaro  in  medio  ,  nianibus  exten- 
sis  lequalilcr  bine  inde  super  eo  positis  : 
quod  semper  servatur,  quaudo  osculatur 
allare;  sed  post  consecrationem  pollices  ab 
indicibus  non  disjunguntur.  In  omni  etiaiu 
deosculalione  sivc  allaris,  sive  libri  ,  sive  al- 
terius  rei,  non  producitur  signum  crucis 
poliice  vel  manu  super  id  quod  osculandum 
est. 

2.  Osculalo  allari,  accedit  ad  cornu  ejus 
sinistrum,  id  est  Epislola;,  ubi  stans  versus 
altare,  produccns  a  fronlc  ad  pectus  signum 
crucis,  iiicipil  iiilelligibili  voce  Jyitruilum 
roisso;,  cl  prosequitur  junctis  nianibus.  Cum 
dirit  Gloria  l'ulri,  teuens  junctas  manus, 
capul  inclinât  versus  crucem.  Cum  repetit 
Jntroilum,  non  signal  se,  ut  prius  ;  et  eo  re- 
pelllo,  junctis  mauibus  ante  pectus  accedit 
ad  médium  altaris;  ubi  stans  versus  illud  si- 
militer  manibus  junctis,  dicit  eadem  voce  ter 
Kyrie  eleison,  ter  Clirisle  eleison,  et  iterum 
ter  Kyrie  eleison,  allernatim  cum  uiiDistro. 
Si  minister  vel  qui  inlersunt  celebranti  non 
rcsponileant,  ipse  solus  novies  dicit. 

3.  Diclo  iillimo  Kyrie  eleison  ,  sacerdos 
slans  in  medio  altaris,  et  manus  extendens, 
elevansque  usque  ad  bumeros  (quod  in  omni 
manuum  clcvatione  observalur) ,  voce  prœ- 
dicla  incipil,  si  dicondum  sil,  Gloria  in  ex- 
celsis.  Cum  dicit  Deo,  jungens  manus,  caput 
cruci  inclinai  ;  quo  crecto,  slans  junctis  ma- 
nibus ante  pectus  ,  prosequilur  usque  ad 
fincm.  Cum  dicit  :  Adoramus  te;  Gratias  agi- 
mus  tibi ,  et  Jesu  Christe  ;  Suscipe  dcpreca- 
tionem  nostram,  el  ilerum  Jesu  Christe  ,  ca- 
pul cruci  inclinai.  Cum  dicit  in  fine  cum 
sanclo  Spiritu  ,  seipsum  a  fronle  ad  p(2clus 


signât ,  intérim  absolrens  in  Gloria  Dei  Pa- 
tris.  Amen. 

De  /'Introït,  du  Kyrie  et  du  Gloria  in  excelsii. 

(Traduction  el  développements.) 

1.  Etant  arrivé  au  milieu  de  l'autel ,  «  il 
fait  une  inclination  médiocre,  et  sans  se  re- 
lever il  appuie  les  mains  jointes  sur  le  bord 
de  l'autel,  en  telle  façon  qu'il  louche  du  bout 
des  petits  doigls  toujours  unis  aux  autres, 
le  devant  du  même  autel,  et  qu'il  n'appuie 
dessus  que  les  exlrémités  des  aulres  doigts; 
c'est  de  celle  manière  qu'il  doit  tenir  les 
mains  jointes  sur  l'autel  en  toutes  les  aulres 
rencontres,  »  même  après  la  consécration. 
«Il  dit  en  cette  posture  :  Oramus  le.  Domine,  etc. 
Quand  il  dil  ces  mois  :  Quorum  reliquiœ  hie 
sunt,  il  étend  égaleinetil  les  deux  mains  de 
part  el  d'autre  sur  l'aulcl  »  hors  du  corporal, 
en  sorte  que  la  paume  des  mains  touche  la 
nappe,  «  el  il  baise  l'autel  au  milieu  »  el  non 
pas  à  côté  ;  ce  qu'il  doit  observer  toutes  les 
fois  qu'il  baise  l'autel  ,  si  ce  n'est  qu'après 
la  cousécralion  il  met  les  mains  sur  le 
corporal. 

2.  Il  est  à  remarquer,  1"  que  lorsqu'on 
doit  baiser  l'autel  ,  ou  le  livre  ,  ou  quelque 
autre  chose,  il  ne  faut  point  faire  le  signe  de 
la  croix  dessus  avec  le  pouce  ni  avec  les 
mains  ;  2°  quand  le  corporal  est  étendu  sur 
l'autel,  on  peut  baiser  le  corporal  à  l'endroit 
de  la  croix  s'il  y  en  a  une,  préférablemenl  à 
la  corniche  qui  est  autour  de  quelques  autels; 
aGn  de  le  baiser  plus  commodément ,  il  faut 
s'en  éloigner  lant  soit  peu  ,  ce  qu'il  est  bon 
d'observer  aussi  lorsqu'on  fait  quelque  in- 
clination médiocre  ou  profonde,  quoiqu'on 
ne  baise  pas  l'autel. 

3.  <  Le  prôlre  ayant  baisé  l'autel,  va,  les 
mains  jointes,  au  côlé  de  l'Epître,  »  et  mar- 
che droit  devant  lui ,  en  sorte  qu'il  tourne  le 
côlé,  et  non  pas  la  face  vers  l'autel  ;  ce  qu'il 
doit  toujours  observer  quand  il  marche  le 
long  de  l'autel.  Etant  arrivé  au  lieu  oii  est  le 
Missel,  a  il  se  tourne  vers  le  livre  et  com- 
mence ïlntroit  tout  haut,  en  faisant  le  signe 
de  la  croix  sur  lui,  puis  il  continue  les  mains 
jointes.  » 

k.  «  .\u  Gloria  Pntri ,  il  fait  une  inclina- 
tion de  télé  vers  la  croix  ,  jusqu'à  Sicut 
erat ,  etc.,  »  tournant  aussi  tant  soit  peu  le 
corps,  et  «  tenant  toujours  les  mains  jointes; 
puis  il  répèlc  ïlntroit  sans  faire  aucun  signe 
de  croix.  » 

5.  «  On  dit  toujours  le  Gloria  Palri  à 
Vlntroit,  excepté  aux  messes  des  morts  ,  et 
aux  messes  du  temps,  depuis  le  dimanche  de 
la  Passion  jusqu'à  Pâques  ;  mais  on  ne  l'omet 
jamais  aux  messes  des  saints  ni  aux  votives. 
Au  temps  pascal  on  ajoute  à  l'Introït  deux 
Allcluia.  » 

6.  «  Le  prêtre,  ayant  achevé  VlntroU,  Ta, 
les  mains  jointes  ,  au  milieu  de  l'autel,  où  il 
dit  tout  b.iiil  alternativement  avec  le  servant 
trois  fols  Kyrie  eleison,  autant  de  fois  Christe 
eleison ,  et  do  nouveau  trois  fois  Kyrie  elei- 
son;  B  mais  il  ne  les  commence  qu'après  être 
arrivé  au  miliuu  et  avoir  fait  uae  ioclia«r 


WS  DICT^O^NAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES^ 


«04 


lion  de  tête  à  la  croix.  «  Si  le  «crvant  ou  les 
assistants  ne  répondent  point,  le  prêtre  les 
dit  neuf  fois  d'un  même  ton  de  voix,  »  et  il 
supplée  ainsi  d'une  voix  intelligible  aux  au- 
tres choses  que  le  clerc  doit  dire  s'il  y  man- 
que ,  excepté  Suscipiat  après  Orate,  fratres, 
que  le  prêtre  doit  dire  à  voix  basse  au  dé- 
faut du  servant,  parce  qu'il  ne  le  dit  pas 
alors  au  nom  du  clerc,  mais  en  son  propre 
nom,  disant  de  manibus  mets,  etc. 

7.  «  Après  avoir  dit  le  dernier  Kyrie  elei- 
son ,  étant  encore  tout  droit  au  milieu  de 
l'autel ,  il  étend  et  élève  les  mains  selon  la 
largeur  du  corps  efà  la  hauteur  des  épaules, 
sans  remuer  les  poignets  (ce  qu'il  observe 
toujours  lorsqu'il  lient  les  mains  étendues  et 
élevées)  »  et  sans  qu'il  soit  nécessaire  de  le- 
ver les  jeux;  «  il  dit  du  même  ton  de  voix 
Gloria  in  excelsis  Dco ,  s'il  le  faut  dire  ;  à  ce 
mot  Deo  ,  il  rejoint  les  mains  »  devant  les 
yeux  {Cœrem.  episc.  l.  I,  c.  19,  43),  les 
abaisse  «  devant  la  poitrine  et  fait  une  in- 
clination de  tête  à  la  croix  ,  puis  il  se  re- 
dresse et  continue  ,  ayant  les  mains  jointes 
jusqu'à  la  fin.  Il  fait  une  inclination  de  tête 
lorsqu'il  dit ,  Adoraimis  le  ;  Gratias  agimus 
tibi ,  Jesu  Chrisle  ;  suscipe  deprecationem 
noslram  ,  et  encore  Jesu  Christe;  à  la  fin, 
quand  il  dit  Cum  sancto  Spirilu,  etc.,  il  fait 
le  signe  de  la  croix  sur  lui  ;  »  il  n'est  pas 
nécessaire  qu'il  rejoigne  les  mains  (S.  R. 
C.  183n. 

8.  «  On  dit  le  Gloria  in  excelsis  toutes  les 
fois  qu'on  a  dit  l'hymne  Te  Deiim  à  matines, 
et  que  la  messe  s'accorde  avec  l'office.  »  Sui- 
vant cette  règle  on  ne  le  dit  point  aux  mes- 
ses votives,  même  dans  le  temps  pascal ,  si- 
non en  quelques  cas  ci-après  exceptés,  ni  à 
la  messe  des  Rogations  qu'on  dit  le  mardi 
avant  l'Ascension,  ui  aux  messes  des  morts, 
ni  aux  messes  des  veilles  des  apôtres  saint 
Pierre  et  saint  Paul,  et  de  l'Assomption  de 
la  sainte  Vierge,  parce  qu'en  ces  cas,  quoi- 
qu'on ait  dit  le  Te  Deum  à  matines,  la  messe 
ne  s'accorde  pas  avec  l'office. 

9.  De  cette  règle  sont  exceptées  les  messes 
suivantes  où  l'on  dit  le  Gloria  in  excelsis, 
quoiqu'on  n'ait  pas  dit  le  Te  Deum  à  ma- 
tines, ou  qu'elles  ne  s'accordent  pas  avec 
l'office  :  les  messes  du  jeudi  et  du  samedi 
saints,  les  messes  votives  des  anges  en  quel- 
que jour  que  ce  soit  ,  celles  de  la  sainte 
Vierge  au  samedi  en  tout  temps  ,  et  celle 
d'un  saint  au  jour  de  son  décès  ,  quoiqu'on 
n'en  ait  pas  fait  l'office  ni  la  mémoire;  enfin 
les  messes  votives  qu'on  chante  solennelle- 
ment avec  le  concours  du  clergé  et  du  peu- 
ple pour  une  affaire  importante  ou  qui  re- 
garde le  bien  public  de  l'Eglise,  si  ce  n'est 
que  suivant  les  rubriques,  ces  messes  re- 
quièrent les  ornements  violets  ,  avec  les- 
quels on  ne  doit  jamais  dire  le  Gloria  in 
excelsis,  selon  le  décret  de  la  sacrée  congré- 
gation des  Rites  du  19  mai  1607,  ni  même  le 
Credo,  sinon  le  dimanche. 

VARIÉTÉS. 

Dans  plusieurs  Missels  usités  en  France, 
l«e  rubriques  prescrivent  le  Gloria  in  ex- 


celsis à  la  plupart  des  messes  votives  du  Sei- 
gneur et  des  saints  et  autres  qui  ne  se  célè- 
brent pas  sous  le  rite  quadragcsimal.  Cela 
est  marqué  dans  les  rubriques  générales  et 
aux  différentes  messes  votives.  Les  décrets 
de  la  congrégation  des  Rites  l'excluent  de  la 
messe  votive  même  solennelle  pour  un 
mariage. 

Le  mercredi  et  le  samedi  des  Quatre-Temps 
de  la  Pentecôte  ,  le  Gloria  in  excelsis  est 
placé  dans  le  Missel  romain  immédiatement 
avant  Dominus  vobiscum  ;  et  dans  le  Missel 
viennois,  il  est  indiqué  après  le  Kyrie.  Dans 
ce  Missel  il  n'y  a  Fleclamus  yenna  que  le 
vendredi  saint,  et  dans  l'ancienne  édition,  le 
mercredi  des  Quatrc-Temps  de  l'Avent  ;  il 
ne  dit  pas  qui  doit  répondre  Levate  aux 
messes  basses;  la  rubrique  de  Paris  veut  que 
ce  soit  le  prêtre  lui-même. 

Dans  le  rite  lyonnais  le  prêtre  fait  une 
petite  inclination  à  la  croix  en  disant  Do- 
minus, puis  se  tourne  vers  le  peuple  pour 
dire  vobiscum.  Dans  les  autres  rites  il  ne 
faut  pas  séparer  ces  deux  mots 
ARTICLE  V. 

De  oratione. 
(Rubriques.) 

1.  Dicte  hymno  Gloria  in  excelsis,  vel,  si 
non  sitdicendus,  eo  omisso,  celebrans  oscu- 
latur  altare  in  medio,  manibus  hinc  inde  sU' 
per  eo,  ut  supra,  extensis  :  tum  illis  anto 
pectus  junctis,  et  demissis  ad  terram  oculis, 
verlit  se  a  sinistro  lalere  ad  dextram  versus 
populum,  hoc  est,  per  eam  parlera  quœ  respi- 
cit  cornu  Epistolœ,  et  extendens  ac  jungens 
manus  ante  pectus,  ut  prius,  dicit  voce  praî- 
dicta  Dominus  vobiscum,  vel,  si  sit  episco- 
pus,  Pax  vobis  (quod  dicitur  tantum  hoc 
loco,  quando  diclus  est  hymnus  Gloria  in 
excelsis),  ^  Et  cum  spirilu  luo;  et  junctis  ut 
prius  manibus  revertitur  per  eamdem  viain 
ad  librum,  ubi  eas  extendens  et  jungens  ante 
pectus,  caputque  cruci  inclinans,  dicit  Ore- 
mus;  tum  exlendit  manus  ante  pectus,  ita  ut 
palma  unius  manus  respiciat  alteram,  et  di- 
gitis  simul  junctis,  quorum  summitas  hume- 
rorum  altitudinem  distantiamque  non  excé- 
dât; quod  in  omni  cxicnsione  manuuin  ante 
pectus  servatur.Stans  autem,  ut  supra,  exten- 
sis manibus,  dicit  orationem.  Cum  dicit  Per 
Dominum  nostrum,  jungit  manus,  casque 
junctas  tenet  usque  ad  finem.  Si  aliter  con- 
cludituroratio  Qui  tecum,  vel  Qui  vivis,  cam 
dicit  in  unitate,  jungit  manus. 

2.  Cum  nominatur  nomen  Jésus,  caput 
versus  crucem  inclinât  :  quod  etiam  facit 
cum  nominatur  in  Epistola.  Et  similiter  ubi- 
cunque  nominatur  nomen  bealae  Mariœ  vel 
sanctorum,  de  quibus  dicitur  missa  vel  fit 
commcmoralio,  item  in  oratione  pro  papa, 
quando  nominatur,  semper  caput  inclinât, 
non  tamen  versus  crucem.  Si  plurcs  oratio- 
nes  sint  dicend»,  idem  in  eis,  in  voce,  exten- 
sione  manuum.et  eapitis  inclinatione,  quod 
supra  dictum  est,  observalur. 

3.  Si  altare  sit  ad  orientera  versus  popu- 
lum, celebrans  versa  facie  ad  populum,  non 
yertit  bumcros  ad  ultare,  cum  dicturns  est 


405 


MES 


MES 


40C 


Dominiis  vobiscum;  Orale,  fratres;  Ile,missa 
est,  vel  daturus  benedictionera  :  sed  osculalo 
allari  in  medio,  ibi  expansis  et  junclis  mani- 
btis,  ul  supra,  salutal  populum  et  dat  beae- 
diclioncm. 

i».  In  Quatuor  Temporibus,  vel  alias,  quan- 
do  dicendae  sunt  plures  oraliones  cum  pro- 
phetiis,  diclo  Kyrie  eleison,  in  medio  allaris, 
rcvcrlilur  ad  cornu  Epislolœ,  ubi  slans  anio 
librum,  cxlensis  et  junctis  anlepeclus  raani- 
bus,  caput  cruci  inclinans,  dicit  Oremus, 
Flectamus  genua,  et  illico  manibus  super  ai- 
tare  exlensis,  ut  seipsuni  ad  allare  sustineal, 
genufleclit  et,  sine  mora  siirgens,  cadern 
voce  ininislro  respondenle  Levate,  manibus 
ex(ensis  dicit  oralionem  ut  supra,  et  in  con- 
clusione  eas  jungil.  Dum  aulem  legit  pro- 
phctias,  tenet  manus  super  librum  vel  super 
altare  positas,  ut  mox  dicelur  de  Epislola- 

Des  oraisons. 
(Traduction  et  développements.) 

1.  «  Le  Gloria  in  excelsis  étant  dit  ou,  si  on 
doit  l'omettre,  après  le  Kyrie,  le  célébrant 
baise  l'autel,  ayant  les  mains  étendues  des- 
sus de  part  et  d'autre;  puis,  les  joignant  de- 
vant la  poitrine  et  baissant  la  vue,  il  se 
tourne  vers  le  peuple  par  le  côté  de  l'Epttre  ; 
étendant  jusqu'à  la  largeur  dos  épaules  les 
mains,  qu'il  rejoint  aussitôt  comme  aupara- 
vant, il  dit  tout  haut  Dominus  vobiscum,  » 
sans  aucune  inclination  de  tête,  et  sans  ap- 
puyer le  dos  contre  l'autel,  cl>  qu'il  observe 
toujours  en  semblables  occasions. 

2.  Kemarquez,  1°  que  quand  le  célébrant 
étend  les  mains  pour  les  rejoindre,  il  peut 
en  môme  temps  les  élever ,  selon  l'usage 
conforme  au  Cérémonial  des  évoques  {Liv.  i, 
ch.  19),  où  il  s'agit  de  quelque  célébrant  qu« 
ce  soit,  per  episcopuin  vel  aliuni  celebrantem. 
Cependant,  selon  le  même  Cérémonial  {Liv.u, 
ch.  8,  n.  39,  33  et  G6)  et  la  congrégation  des 
Rites,  il  n'estpas  nécessaire  d'élever  les  mains 
quand  on  s'adresse  auxassistanls  par  ces  paro- 
les :  Dominus  vobiscum,  Oremus, Orate  fratres; 
mais  à  Gloria  in  excelsis,  Credo,  Veni,Sancti- 
ficator,  et  autres  paroles  auxquelles  la  ru- 
brique marque  cette  élévation;  le  célébrant 
étend  premièrement  les  mains,  puis  il  les 
élève  tant  soit  peu  (c'est-à-dire  jusqu'à  la 
hauteur  des  épaules,  suivant  la  rubrique  du 
Missel,  lit.  4,  n.  3,  et  le  Cérémonial,  liv.  ii, 
chap.  8,  ou  devant  les  yeux  selon  le  même 
Cérémonial,  liv.  i,  ch.  19,  n.  3);  ensuite  il 
les  rejoint  vers  la  poitrine  comme  aupara- 
vant. Il  y  a  encore  d'autres  endroits  où 
suivant  le  Missel  et  le  Cérémonial  des  évo- 
ques, on  doit  un  peu  élever  les  mains;  mais 

(1)  En  suivant  la  règle  du  Cérémonial,  c'est-à-dire  en 
élevant  les  mains  toutes  les  fois  qu'on  les  étend  pour  lei 
rejoindre,  on  s'épargne  la  peine  de  distinguer  les  casoii 
la  rubrique  prescrit  de  les  élever.  Quelques-uns  trouvent 
plus  de  grâce,  de  Ijienséance  et  môme  de  piélé  k  les  éle- 
ver ainsi.  On  peut  toujours  le  faire,  puisque  le  Cérémonial 
desévéques,  1.  i,  c.  19,  en  fait  uue  règle  générale  sous 
ce  titre  :  Orào  et  tmdus  jungendi  ..  manus,  etc.  Au  n.  3, 
il  applique  cette  règle  à  Dominus  vobiscum,  Oiênius,  et 
autres  paroles  semblables.  Cum  ea  verba  inciint  proferre, 
aliquantulum  dhjungit  {martus),  et  mox,  dum  prommlial  ul- 
tiimi  veiha  ex  prœdktis ,  eus  iterum  mile  oculos  etevutas 
iungil.  Il  semble,  d'après  cette  citaiiou,  qu'on  devrait  tou- 


nous  les  marquerons  ci-après  dans  leur  pro- 
pre lieu  (1). 

3.  Remarquez,  2"  que  ceux  qui  se  servent 
de  lunettes  doivent  les  ôter  et  les  mettre  sur 
l'autel  hors  du  corporal,  avant  de  se  tourner 
vers  h;  peuple,  s'il  n'est  pas  d'usage  de  les 
garder  quand  on  se  tourne  ;  mais  il  ne  parait 
pas  plus  inconvenant  de  garder  les  lunettes 
pour  se  tourner  un  instant  vers  le  peuple, 
que  d'iulerrompro  les  prières  et  les  cérémo- 
nies pour  les  quitter  et  les  reprendre. 

4.  Si  le  célébrant  est  à  un  autel  tellement 
disposé  qu'en  disant  la  messe  il  ait  la  face 
tournée  vers  le  peuple,  il  ne  se  tourne  point 
lorsqu'il  doit  dire  Dominus  vobiscum;  Orate 
fratres,  et  Jte,  missa  est,  ni  quand  il  doit 
donner  la  bénédiction;  mais  ayant  baisé 
l'autel  au  milieu,  il  salue  le  peuple  par  les 
paroles  susdites,  ou  lui  donne  la  béné- 
diction. 

5.  Quand  il  a  dit  Dominus  vobiscum,  il  fera 
bien  d'avancer  le  |iiod  droit  le  premier,  pour 
retourner  au  livre  avec  plus  de  gravité  et  de 
bienséance;  car,  par  ce  moyen,  en  faisant 
trois  pas,  il  arrivera  comme  il  faut  devant  le 
livre. 

6.  «  Il  retourne  au  livre  ayant  les  mains 
jointes;  étant  arrivé,  il  les  étend,  puis  les 
rejoint  aussitôt  devant  la  poitrine,  comme 
nous  l'avons  dit,  et  faisant  en  mémo  temps 
une  inclination  do  lête,  un  peu  tourné  vers 
la  croix,  il  dit  tout  haut  Oremus,  et  poursuit 
l'oraison  du  même  ton,  étant  debout  et  te- 
nant les  mains  séparées  et  élevées,  en  sorte 
que  la  paume  d'une  main  regarde  l'autre, 
et  que  l'extrémité  des  doigts  joints  ne  passe 
ni  la  hauteur  des  épaul>:s,  ni  la  largeur  du 
corps  ;  ce  qu'il  faut  observer  toutes  les  fois 
qu'on  tient  les  mains  étendues  et  élevées.  » 

7.  «  A  la  conclusion  Per  Dominum  no~ 
slrum,  il  joint  les  mains  jusqu'à  la  Gn;  mais 
si  l'oraison  se  conclut  autrement,  savoir  : 
Qui  tecum,  ou  Qui  vivis,  il  ne  joint  les  mains 
qu'à  ces  mots,  In  unitate ,  etc.,  »  quoique 
immédiatement  avant  cette  conclusion,  Qui 
tecum,  ou  Qui  vivis,  il  ait  dit  ces  paroles, 
Dominum  nostrum  Jesum  Christum  Filium 
fMum,  qui  sont  dans  l'oraison  de  saint  Etienne 
et  quelques  autres.  Il  ne  se  tourne  pas  vers 
la  croix  aux  conclusions  des  oraisons,  sinon 
quand  le  nom  de  Jésus  s'y  rencontre,  «  lequel 
on  ne  prononce  jamais  dans  la  messe  sans 
faire  une  inclination  de  tête  à  la  croix  »  ou 
au  saint  sacrement  s'il  est  sur  l'autel,  excepté 
que  pendant  l'Evangile  on  fait  l'inclination 
vers  le  Missel,  comme  il  sera  dit  ci-après  (-2). 

8.  u  II  fait  aussi  une  inclination  sans  se 
tourner  vers  la  croix  toutes  les  fois  qu'il 

jours  en  agir  ainsi.  Mais  comme  la  rubrique  du  Missel  se 
contente  de  dire  en  plusieurs  cas  (  c'est-à-dire,  quand  on 
s'adresse  aux  assistants  )  qu'il  faut  joindre  les  mains,  de- 
vant la  poitrine;  fomme  la  congrégation  s'est  bornée  à 
dire  :  Servenlur  rubricœ,  il  s'ensuit  qu'on  est  libre  dans 
les  cas  oii  la  rubrique  ne  prescrit  pas  l'Élévation  des  mains. 
(2)  Selon  les  rubriques  parisiennes  et  viennoises,  on  sa 
tourne  vers  la  croix  au  commencement  de  la  conclusion, 
et  l'on  ne  joint  les  mains  qu'à  unilale  ;  mais  pourquoi  sa 
tourner  vers  la  croix  quand  on  ne  prononce  |ias  le  nom  de 
Jésus,  surtout  quand  on  ne  s'adresse  pas  à  lui,  mais  au 
Père,  par  ces  paniles:  Quitecwn  vivit  cl  ccfliiaf.' Serait -ce 
pour 'rei)résenter  l'unioa  des  trois  .oersonnés  divines  qu'on 


407 


DiCT.iONNAlRK  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRUS. 


403 


prononce  le  nom  de  la  saintcVierge  ou  celui 
des  saints  dont  il  dit  la  messe  ou  fait  la  mé- 
moire, si  cette  mémoire  est  prescrite;  et  pa- 
reillement au  nom  du  pape,  »  soit  dans  l'o- 
raison qu'on  dit  quelquefois  pour  lui,  soit 
dans  le  canon  de  la  messe  (1). 

9.  Remarquez  touchant  cette  inclination 
qu'on  doit  faire  au  nom  des  saints  ,  1°  que 
selon  l'opinion  jugée  plus  probable  par  Me- 
rati  et  Romsée,  conformément  à  la  rubrique 
qui  dit  ubiciinque  nominalur,  on  doit  incli- 
ner la  tête  en  prononçant  le  nom  sous  lequel 
l'Eglise  honore  ces  saints,  quand  il  se  trouve 
dans  le  titre  des  Epîtres  et  des  Evangiles,  où 
quelques-uns  sont  exprimés ,  aussi  bien 
qu'aux  autres  endroits  de  la  messe,  oti  on  les 
profère  avec  quelque  vénération  particu- 
lière, comme  aux  oraisons,  à  l'Epîlre,  à  l'E- 
vangile, au  Canon,  etc.;  2"  qu'on  ne  la  fait 
point  dans  la  mémoire  commune  des  saints, 
savoir:  l'oraison  A  cunctis,  mais  seulement 
dans  les  mémoires  particulières,  comme  sont 
celles  qu'on  fait  aux  fêles  des  saints,  ou  dans 
leurs  octaves  ;  3°  qu'on  la  fait  aussi  bien  dans 
les  messes  votives  des  saints ,  qu'à  celles 
qu'on  dit  le  jour  de  leur  fêle;  k°  que  par  le 
nom  des  saints  auquel  on  doit  faire  inclina- 
tion l'on  entend  seulement  le  nom  propre 
sous  lequel  ils  sont  connus  et  nommés  com- 
munément dans  l'Eglise,  et  non  pas  celui  do 
dignité  ou  d'offlce. 

10.  S'il  y  a  plusieurs  oraisons,  le  prêtre  ne 
dit  Oronu.i  qu'à  la  première  et  à  la  seconde; 
il  dit  Per  Dominum,  etc.,  ou  autre  conclusion 
convenable,  à  la  première  et  à  la  dernière 
seulement;  «  il  dit  toutes  ces  oraisons  de  la 
manière  qui  a  clé  marquée  ci-dessus.  » 

11.  Aux  Qualre-Temps  et  autres  jours  où 
il  faut  dire  plusieurs  oraisons  et  prophéties, 
ayant  dit  au  milieu  de  l'autel  Kyrie  eleison,  il 
fait  une  inclination  de  léle  à  la  croix,  et  re- 
tourne au  côté  de  l'Epîlre,  où  il  dit  Oremus 
de  la  manière  ordinaire,  et  ensuite  Flectamus 
genua,  s'il  le  faut  dire,  faisant  la  génuflexion 
au  même  lieu,  d'un  seul  genou,  les  mains 
étendues  et  appuyées  surl'aulel,  el  se  rele- 
vant incontinent;  après  que  le  servant  a  ré- 
pondu Levate,  il  dit  l'oraison  les  mains  éten- 
dues, lesquelles  il  rejoint  à  la  conclusion  ; 
mais  lorsqu'il  lit  'les  prophéties,  il  tient  les 
mains  sur  le  livre  ou  sur  l'autel,  comme 
nous  le  dirons  ci-après  en  parlant  de  l'Epître. 

12.  Aux  fêtes  doubles  on  ne  dit  qu'une 
oraison,  si  ce  n'est  qu'il  faille  ajouter  quel- 
que mémoire  qu'on  ait  faite  à  l'ofGce.  Sur 
quoi  il  faut  remarquer  que  quand  on  a  fait 
mémoire  d'une  fête  simple  aux  premières 
vêpres  de  l'ofCce,  on  en  fait  aussi  mémoire  à 
la  messe;  mais  quand  on  n'a  fait  mémoire 

joint  les  mains  à  «iiiwîe  ?  nVst-ce  p^s  plutôt  pour  mar- 
quer la  prière,  comme  a  Orcmiu  ?  Celte  jonction  de  mains, 
selon  Gavanlus,  est  un  signe  de  dévotion  et  d'humilité,  par 
lequel  on  termine  la  prière  comme  ou  l'a  commencée. 

(1)  La  rubrique  ne  dit  pas  clairement  s'il  faut  faire  in- 
clination au  nom  de  Marie  à  toutes  les  messes;  le  Missel 
viennois  de  178i,  à  la  \tTiérii  Communicantes,  indique  l'in- 
clination au  nom  de  Jésus,  et  non  à  celui  de  Marie  ;  la  ru- 
brique de  18i0  l'indique  aussi  au  nom  de  Marie,  confor- 
mément au  Cérémonial  des  évoques,  1.  II,  cli.  8,  n.  i6, 
qui  dit  exiiressément  :  Ctim  profeiL  nomCH  .lesn  vel  Mariw, 
incunAT  Ht,  mi  proftmàiui  cmn  dicil  Jésus;  quoii  el  unmes 


d'une  fête  simple  qu'à  laudes  setilement,  on 
n'en  fait  point  de  mémoire  aux  grand'mes- 
ses,  mais  seulement  aux  messes  basses.  Il  eu 
faut  excepter  le  dimanche  des  Rameaux  et  la 
veille  de  la  Pentecôte,  auxquels  jours  on  ne 
dit  jamais  qu'une  oraison  à  la  messe,  et  l'on 
n'y  fiit  aucune  mémoire,  quoiqu'à  l'ofQce  on 
en  ail  fait  de  quelque  fêle  simple. 

13.  On  fait  mémoire  du  dimanche  quand 
on  célèbre  en  ce  jour-là  quelque  fête  double, 
et  lorsque  dans  une  octave  on  fait  l'office  du 
dimanche  ou  de  quelque  fêle,  on  fait  mé- 
moire de  l'octave,  si  ce  n'est  que  la  fête  soit 
des  plus  solennelles  et  de  celles  qui  excluent 
celle  mémoire,  selon  les  rubiques  du  Bré- 
viaire. 

14.  On  fait  mémoire  des  fériés  de  l'A  vent, 
du  Carême,  des  Quatre-Temps,  des  Roga- 
tions et  des  veilles,  quand  quelque  fêle  dou- 
ble ou  semi-double  se  rencontre  ces  jours-là  ; 
mais  dans  les  églises  cathédrales  et  dans  les 
collégiales  on  dit  pour  lors  deux  messes 
hautes  (excepté  aux  fériés  de  l'Avent  qui 
n'ont  point  de  messe  propre)  ;  la  première 
est  de  la  fêle,  et  la  seconde  est  de  la  férié,  et 
l'on  ne  fait  point  mémoire  de  l'une  à  la  messa 
de  l'aulre.  Si  la  fête  est  de  première  classe  , 
on  ne  fait  rien  de  la  veille,  ni  à  la  messe  ni 
à  l'office. 

15.  Lorsqu'on  fait  mémoire  de  la  férié  des 
Quatre-Temps,  il  faut  prendre  la  première 
oraison  après  Vlntroit,  qui  est  la  même  qu'on 
dit  à  l'office  divin. 

16.  Aux  dimanches  et  aux  fêtes  semi- 
doubles,  on  dit  trois  oraisons,  comme  elles 
sont  marquées  dans  le  Missel ,  si  ce  n'est 
qu'il  faille  faire  plusieurs  mémoires  qui  obli- 
gent d'en  dire  davantage.  Il  faut  excepter  les 
dimanches  suivants  :  1°  celui  des  Rameaux, 
où  l'on  ne  dit  jamais  qu'une  oraison  à  la 
messe,  comme  il  a  été  dit  ci-dessus  ;  2°  celui 
de  Quasimodo,  où  l'on  n'en  dit  aussi  qu'une, 
à  moins  qu'on  n'ait  fait  à  l'office  la  mémoire 
de  quelque  fête  simple  ;  3*  celui  de  la  Pas- 
sion, où  l'on  n'en  dit  que  deux ,  et  s'il  faut 
faire  mémoire  d'une  fête  simple,  on  omet 
l'oraison  pour  l'Eglise  ou  pour  le  pape,  la- 
quelle devait  être  la  seconde  :  car  les  mé- 
moires communes  cèdent  en  tout  temps  de 
l'année  aux  mémoires  particulières  des  saints 
qui  se  rencontrent,  de  sorte  que  le  nombre 
de  deux  oraisons  prescrit  par  la  rubrique 
propre  de  ce  dimanche  avec  exclusion  d'une 
troisième  étant  rempli  par  la  mémoire  d'une 
fête  simple,  on  doit  par  conséquent  omettre 
l'oraison  pour  l'Eglise  ou  pour  le  pape  :  on 
le  pratique  ainsi  à  Rome;  '•■"on  n'en  dit 
aussi  que  deux  au  dimanche  de  la  Trinité  , 
en  tous  ceux  qui  se  rencontrent  dans  les  oc- 

faciunl.  C'est  ainsi  que  l'Eglise  dislingue  le  culte  de  Marie- 
de  celui  de  Dieu  et  de  celui  des  saints. 

Les  Missels  français  qui  marquent  une  inclination  au 
nom  de  Jésus,  el  n'i'ii  marquent  point  i  celui  de  Marie  qui 
précèdeidans  la  prière  Communicantes,  peuvent  induire  eu. 
erreur.  Il  est  a  remarquer  que  l'Eglise  a  inslilué  une  fête^ 
en  l'honneur  du  nom  de  Marie,  comme  en  l'honneur  du 
nom  de  Jésus,  mais  d'un  degré  inférieur;  et  que  dans  les 
processions  oii  l'on  chante  les  litanies  on  est  d'abord  à  ge- 
noux, et  on  ne  se  lève  qu'aiirès  l'invocation  de  Marie ,  se- 
lon le  Itiiuel  romain,  Procession  du  io  avril. 


m 


MES 


ME9 


4U) 


laves ,  excepté  quand  il  faut  faire  quelque 
mémoire  d'une  fêle  simple. 

17.  Dans  les  odaves  de  Pâques  el  de  la 
Penltcôle,  on  ne  dit  que  deux  oraisons  ,  la 
première  du  jour,  el  la  seconde  pour  l'Eglise 
ou  pour  le  pape  ;  on  omel  celle  seconde 
quand  on  fait  mémoire  de  quelque  fêle  sim- 
ple qui  arrive  en  ce  temps-là,  pour  la  raison 
rapporlée  au  numéro  précédenl;  mais  dans 
les  autres  octaves  on  dil  Irois  oraisons, 
et  quand  il  n'y  a  point  de  mémoire  particu- 
lière à  faire,  la  seconde  oraison  est  Concède 
nos,  el  la  troisième  pour  l'Eglise  ou  pour  le 
pape.  Il  n'y  a  point  d'exception  quant  à  la 
troisième,  mais  bien  pour  la  seconde,  au  lieu 
de  laquelle  on  dil  dans  l'oclaTe  de  l'E- 
piphanie :  Deus,qui  salutis,  el  dans  l'octave 
de  la  Toussaint  el  dans  celles  de  la  sainte 
Vierge,  Deus,  qui  corda  (ideliuin.  Quant  au 
jour  de  l'oclave,  comme  l'office  est  double  , 
on  ne  dil  qu'une  oraison,  si  ce  n'est  qu'il  y 
ait  quelque  mémoire  à  faire. 

IS.  On  dil  aussi  trois  oraisons  aux  messes 
des  vigiles,  à  la  réserve  de  celle  de  la  Pen- 
leiôte  el  de  celle  de  Noël,  dans  lesquelles  on 
n'en  dil  qu'une  ,  si  ce  n'est  quand  celle-ci 
arrive  un  dimanche  ,  duquel  on  doit  faire 
mémoire  à  la  messe  de  celle  vigile. 

19.  Aux  fêles  simples  el  aux  fériés  on  dit 
trois  oraisons,  comme  aux  semi-doubles  ;  on 
peut  même  ces  jours-là  en  dire  cinq  ou  sept, 
selon  la  dévotion  du  célébrant;  on  en  dit 
quatre  ou  six,  lorsque  les  commémorations 
qui  sont  à  faire  exigent  ce  nombre;  car  il 
n'est  pas  prescrit  par  la  rubrique  qu'aux 
fêles,  soit  semi-doubles,  soit  simples,  el  aux 
fériés,  les  oraisons  que  l'on  dit  à  la  messe 
soient  en  nombre  impair,  comme  il  a  été  dé- 
claré parle  décret  de  la  sacrée  congrégation  dii 
2  décembre  1684.  On  peut  donc,  aux  jours 
simples,  ne  dire  que  quatre  oraisons,  s'il  n'y 
en  a  pas  davantage  à  dire,  selon  la  rubrique 
des  comméinoraisons.  Quant  aux  fériés  du 
temps  de  la  Passion  jusqu'au  mercredi  saint 
inclusivement,  on  n'y  dil  que  deus  oraisons, 
omeltanl  celle  qui  est  marquée  en  second  lieu 
pour  l'Eglise  ou  pour  le  pape,  quaml  on  fait 
mémoire  d'une  fêle  simple,  selon  la  réponse 
que  la  congrégation  a  faite,  ayant  été  inter- 
mgée  sur  ce  sujel,  le  15  septembre  1731).  Il 
n'en  est  pas  de  même  des  messes  qu'on  dit 
aux  fêtes  semi-doubles  dans  la  semaine  de  la 
Passion;  car  on  y  dit  à  l'ordinaire  trois  orai- 
sons, savoir,  celle  de  la  férié  au  second  lieu, 
el  celle  pour  l'Eglise  ou  pour  le  pape  au 
troisième.  Mais  dans  les  églises  cathédrales 
el  dans  les  collégiales  où  l'on  célèbre  en  ces 
jours-là  deux  grand'messcs,  une  du  semi- 
double  et  l'autre  de  la  férié,  on  ne  dil  en 
l'une  el  en  l'autre  que  deux  oraisons,  savoir, 
celle  du  jour  el  celle  pour  l'Eglise  ou  pour 
le  pape.  Si  dans  celle  même  semaine  de  la 
Passion  quelqu'un  disait  une  messe  votive 
avec  cause  raisonnable,  il  devrait  dire  Irois 
oraisons,  dont  la  seconde  serait  de  la  férié, 
et  la  lioisième  pour  l'Eglise  ou  pour  le  pape. 

:^.0.  Aux  mcssL's  votives  on  observe  pour 
le  nombre  des  oraisons  ce  qui  vient  d'être 
marque  pour  les  fêles  simples  el  les  fériés. 


La  seconde  oraison  est  toujours  celle  de 
l'office  qu'on  a  dit,  et  la  troisième  celle  qui 
devrait  être  dite  la  seconde,  si  on  eût  dit  la 
messe  conforme  à  l'office;  pour  celle  (|u'on 
eût  dite  au  troisième  lieu  à  la  messe  du  jour, 
si  c'est  une  mémoire  particulière  qu'on  ne 
doive  pas  omettre  ,  on  la  dit  la  quatrième  , 
sans  qu'on  soit  obligé  d'en  ajouter  une 
cinquième  pour  garder  le  nombre  impair;  si 
ce  n'est  pas  une  mémoire  particulière  qu'on 
ail  faite  à  l'office  ,  mais  seulement  une 
commune ,  encore  qu'elle  fût  déterminée 
par  la  rubrique,  on  peut  l'omettre,  à  moins 
que  par  dévotion  on  ne  voulût  dire  cinq 
oraisons  ;  car  alors  il  faudrait  qu'elle  fût  du 
nombre  de  celles  qu'on  veut  ajouter.  On 
observe  la  même  chose  quand  on  dit  la 
messe  d'un  saint  titulaire  d'un  autel  au  jour 
de  sa  fêle,  dont  on  n'a  pas  dit  l'office.  Il  faut 
excepter  les  messes  votives  solennelles  qu'on 
dil  pour  une  affaire  de  grande  importance  ou 
qui  regarde  lebien  public  de  l'Eglise,  dans  les- 
quelles on  ne  dil  qu'une  oraison  ,  à  la  ré- 
serve de  celles  qu'on  dit  pour  action  de 
grâces,  où  l'on  ajoute  une  seconde  oraisou 
marquée  en  son  lieu,  laquelle  on  joint  à  la 
première  sous  une  même  conclusion.  Si  la 
messe  votive  pour  l'action  de  grâces  est 
basse,  on  ne  dil  qu'en  troisième  lieu  l'orai- 
son marquée  pour  l'action  de  grâces. 

21.  On  n'omet  point  les  oraisons  com- 
munes qui  sonl  marquées  dans  le  Missel 
pour  le  second  el  le  troisième  lieu,  sinon 
quand  le  nombre  des  oraisons  est  rempli  par 
les  mémoires  particulières  qui  se  rencon- 
trent dans  l'office  du  même  jour;  s'il  n'y  a 
qu'une  mémoire  particulière  à  faire,  on  dit 
au  troisième  lieu  l'oraison  qui  était  mar- 
quée pour  le  second,  omeltanl  celle  qui  était 
assignée  pour  le  troisième. 

22.  Lorsqu'aux  messes  des  fêles  simples 
et  des  fériés,  on  ajoute  par  dévotion  quel- 
ques oraisons  qui  ne  sont  pas  marquées 
dans  le  Missel  pour  ce  jour-là,  on  ne  les 
doit  dire  qu'après  les  oraisons  communes 
qui  sonl  prescrites  pour  le  second  et  le  troi- 
sième lieu.  Quand  pour  un  sujet  important 
au  bien  public,  l'evêque  ordonne  de  dire 
chaque  jour  pendant  quelque  temps  l'orai- 
son Deus,  refugium  nostrum  ou  autre  con- 
venable, on  la  doit  ajouter  comme  une  nou- 
velle mémoire,  en  sorte  qu'on  n'omette  au- 
cune des  oraisons  prescrites  par  le  Missel 
(5.  C).  Quand  elle  devient  ainsi  la  qua- 
trième aux  simples,  aux  fériés  et  aux  messes 

•  votives,  il  n'esl  pas  nécessaire  d'en  ajouter 
une  cinquième,  quoiqu'on  puisse  le  faire. 
On  omel  la  susdite  oraison  aux  fêles  de  la 
première  classe  ;  on  l'omet  aussi  aux  messes 
solennelles  des  fêles  de  la  seconde.  On  ne  la 
dit,  ni  la  veille  de  Noël,  ni  la  veille  de  la 
Pentecôte,  ni  le  dimanche  des  Rameaux. 

23.  L'ordre  qu'on  doit  garder  entre  les 
oraisons  est  de  dire  celle  du  dimanche  avant 
celledu  jour  in/"/a  oc^ni-(i»i,  celle-ci  avant  celles 
d'une  férié  majeure  cl  d'une  vigile;  ces  der- 
nières avant  celle  d'une  fêle  simple;  celle  des 
simples  avant  les  communes  qui  sonl  pour  le 
second  el  le  troisième  lieu,  el  celles-ci  avant 


m 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


m 


les  oraisons  votives  qu'on  dit  par  dévotion. 
Entre  les  oraisons  votives  on  dit  celles  de  la 
sainte  Trinité  ,  du  Saint-Esprit,  du  Saint- 
SacToment  et  de  la  Croix,  avant  celles  de 
Noirc-Dame  ;  ces  dernières  avant  celles  des 
Anges,  de  saint  Jean-Baptiste,  de  saint  Jo- 
seph; et  celles-ci  avant  celle  des  A  poires,  etc., 
Bplon  l'ordre  suivi  dans  les  litanies.  Si  l'on 
fait  mémoire  des  défunts ,  soit  en  général, 
soit  en  particulier,  on  la  met  toujours  au  pé- 
nultième lieu. 

24.  Quand  la  troisième  oraison  est  laissée 
par  la  rubriqt*'  t  là  volonté  du  prêtre,  il  ne 
laut  pas  entendre  cela  dans  ce  sens  qu'il 
lui  soit  libre  de  la  dire  ou  de  l'omettre  , 
mais  seulement  qu'il  lui  est  permis  de  choi- 
sir dans  le  Missel  celle  qu'il  voudra,  suivant 
l'ordre  prescrit  par  les  rubriques;  et  même 
en  ce  cas ,  s'il  célèbre  en  présence  d'une  per- 
sonne supérieure  ouduclergé  asseuiblédans 
une  messe  solennelle,  il  doit  s'abstenir  par 
modestie  de  dire  l'oraison  qui  a  pour  titre  Pro 
seipso  sacerdote,  et  choisir  plutôt  celle  qui 
peut  convenir  aux  supérieurs  ou  au  clergé. 

25.  Dans  l'oraison  A  cunctis,  et  dans  sa 
Poslcommunion,  on  doit  prononcer  à  la  let- 
tre N  le  nom  du  patron  ou  titulaire  de  l'é- 
glise où  l'on  célèbre,  le  nommant  en  son 
rang,  c'est-à-dire,  après  les  apôtres,  s'il  est 
moins  digne,  et  avant  eux,  s'il  les  doit  pré- 
céder, comme  si  c'est  saint  Michel  ou  saint 
Jean-Baptiste,  ou  saint  Joseph  ,  auquel  cas 
on  dit  ainsi  :  Cum  bealo  Michaele  archangclo, 
ou  cum  beato  Joanne  Baplista,  ou  cum  beato 
Joseph  alque  beatis  aposlotis  luis  Pelro  et 
Paulo  et  omnibus  snnctis.  Si  l'on  dit  une 
messe  votive  du  patron,  on  doit  omettre  son 
nom  dans  l'oraison  A  cunctis,  sans  nommer 
un  autre  saint  dont  on  fait  mémoire  à  vo- 
lonté, ou  dont  on  a  une  insigne  relique 
dans  cette  église,  ni  un  autre  saint  selon  sa 
dévotion  ;  ou  bien  on  substitue  l'oraison 
Concède,  qui  précède  l'oraison  A  cunctis,  et 
qui  a  le  même  objet  ;  on  fait  de  même  lorsque 
le  titulaire  de  l'église  où  l'on  célèbre  est  la 
très-sainte  Trinité  ou  Notre-Seignéur  Jésus- 
Christ.  Si  l'église  a  pour  patrons  deux  saints 
qu'on  a  coutume  de  joindre  ensemble, comme 
saint  Gervais  et  saint  Protais,  on  les  nomme 
tous  les  deux  dans  l'oraison  il  c«nca«;  mais  si 
elle  a  pour  patrons  deux  saints  qu'on  n'a  pas 
coutume  de  joindre  ensemble,  comme  saint 
Biaise  et  saint  Charles ,  alors  il  ne  faut  nom- 
mer que  celui  qui  est  le  principal  patron. 

26.  S'il  arrive  que  deux  oraisons  qu'on 
doit  dire  à  la  messe  se  trouvent  semblables  ,* 
il  faut  changer  celle  qu'on  devait  dire  la 
dernière,  et  en  prendre  une  autre  au  com- 
mun. Si  la  seconde  oraison  qu'on  doit  chan- 
ger est  d'un  dimanche  ou  d'une  férié  qui 
peut  être  la  même  en  quelque  cas  que  celle 
d'un  saint  dont  on  fait  la  fête,  comme  à  la 
fête  des  Quaranle-Martyrs, lorsqu'elle  arrive 
le  jeudi  après  les  Cendres,  et  à  la  fêle  de 
saint  Martin,  confesseur,  quand  elle  arrive 
le  22'  dimanche  après  la  Pentecôte,  dont  les 
Secrètes  sont  semblables,  pour  lors  on  doit 
prendre  celle  du  dimanche  ou  de  la  férié  qui 
suit.  Dans  la  messe  votive  des  apôtres  saint 


Pierre  et  saint  Paul,  on  dit  l'oraison  de  la 
Vierge  Concède  nos,  au  lieu  de  l'oraison  A 
cunctis,  quand  elle  est  marquée  pour  ce 
temps-là.  Quand  on  dit  la  messe  votive  de 
saint  Pierre  ou  de  saint  Paul,  alors  la  se- 
conde oraison  est  celle  de  l'un  ou  de  l'autr» 
de  ces  deux  apôtres,  et  la  troisième  celle  de 
l'offlce;  il  n'est  pas  nécessaire  de  dire  eu 
quatrième  lieu  l'oraison  de  la  Vierge. 

27.  On  termine  les  oraisons  de  la  manière 
suivante  :  si  l'oraison  est  adressée  au  Père, 
la  conclusion  est  Per  Dominum  nostrum 
Jesum  Chrislum,  etc.;  si  elle  s'adresse  au 
Fils,  Qui  vivis  et  régnas  cum  Deo  Paire  in 
unilate ,  etc.;  si  l'on  fait  mention  du  Fils 
au  commencement  de  l'oraison,  on  dit  Per 
eumdetn  Dominum;  si  c'est  à  la  On, on  ài[Qui 
tecumvivit  et  régnai,  etc.  EnOn,  si  l'on  l'ait 
mention  du  Saint-Esprit  dans  l'oraison  ,  on 
ajoute  ejusdemà  la  conclusion,  disant  in  uni' 
taie  ejusdem  Spirilus  sancti,  etc.  Lorsqu'on 
dit  deux  ou  plusieurs oraisonssousuneméme 
conclusion,  quoique  dans  l'une  il  soit  fait 
mention  du  Saint-Esprit, si  ce  n'est  pointdans 
la  dernière,  on  ne  dit  point  dans  la  conclusion 
in  unitale  ejusdem  Spiritus  sancti ,  etc. 

28.  Le  premier  jour  de  chaque  mois  (hors 
de  l'Avcnt,  du  Carême  et  du  temps  pascal  ) 
qui  n'est  point  empêché  par  un  office  double 
ou  semi-double,  et  le  lundi  de  chaque  se- 
maine qui  n'a  pas  un  pareil  office,  même  au 
temps  de  l'Avent ,  mais  non  pas  dans  le  Ca- 
rême, ni  au  temps  pascal,  on  doit  faire, 
même  aux  messes  basses ,  mémoire  des  dé- 
funts par  l'oraison  Fidelium. 

VARIÉTÉS. 

La  rubrique  viennoise  n'admet  pas  les  mé- 
moires des  semi-doubles  ni  des  simples  à  la 
messe  des  dimanches  de  l'Avent  et  du  Ca- 
rême, et  à  celle  des  annuels  et  solennels  ma- 
jeurs; cependant  le  jour  de  l'Annoncialion  , 
solennel  majeur, on  fait  mémoire  d'une  férié 
de  Carême;  et  le  jour  de  la  Conception  de 
Marie,  solennel  mineur,  on  fait  mémoire 
dune  ferie  de  l'Avent.  Selon  la  nouvelle  édi- 
tion, la  mémoire  des  simples  est  exclue  dans 
l'Avent  après  le  16  décembre ,  dans  t-out  le 
Carême  et  les  octaves,  excepté  celle  de  l'an- 
niversaire de  la  Dédicace  des  églises.  La  ru- 
brique de  Paris  prescrit  à  la  messe  les  mêmes 
commémoraisons  qu'à  laUdes,  excepté  le  di- 
manche des  Rameaux. 

Selon  le  Missel  viennois,  dans  les  octaves 
de  l'Epiphanie,  de  l'Ascension  et  de  la  fête 
du  saint  sacrement,  on  ne  fait  pas  mémoire 
de  l'octave  à  la  messe  du  dimanche;  on  sup- 
pose que  l'objet  de  l'office  est  le  même,  quoi- 
que l'Evangile  soit  différent. 

La  rubrique  viennoise  ne  prescrit  plu- 
sieurs oraisons  qu'aux  fériés  et  aux  messes 
volives.  Ce  qui  est  prescrit  par  la  rubrique 
romaine  est  permis  par  la  viennoise ,  an- 
cienne édition,  à  toutes  les  messes  basses,  et 
même  à  la  grand'messe,  quand  l'office  est 
semi-double  ou  simple; on  peut  même  croire 
qu'elle  a  permis  une  oraison  votive  à  la 
grand'messe,  quand  l'office  n'est  pas  annuel 
ou  solennel  ;on  pourrait  par  conséquent  dire 
deux  oraiâous  tous  les  dimaucUes  qui  eu  tfi\^ 


(15 


MES 


MES 


«lA 


(li'ut  0.1  .rois  dans  lo  Missel  romain.  Je  dis 
()ii'«)n  peut  croire  cela  permis  dans  l'an- 
cienne édition  ;car  il  y  a  une  fiiule  dans  celle 
plniise:  Nullam  addere  pateril  in  duplicibus 
et  infra  in  missis  majoribus;  \u  rubrique  de 
Toulouse  et  l'ancienne  de  Paris,  «jui  s'ex- 
priment dans  les  mêmes  termes ,  mellent 
unam  au  lieu  de  nullam.  C'est  ainsi  que  l'ont 
entendu  les  statuts  diocésains  de  Valence,  qui 
portent  :  «On  peut  fuire  autant  de  commé- 
moraisons  qu'on  h'  jupe  à  propos  dans  les 
messes  privées;  mais  à  la  messe  solennelle 
on  ne  doit  en  faire  qu'une,»  outre  relies  qui 
sont  prescriles.  La  nouvelle  édition  vien- 
noise a  conservé  le  mot  nullam,  en  ajoutant 
ex  devotione  privata;  quant  aux  messes  bas- 
ses,ellene  permetdes  oraisons  votivesqu'aux 
doubles  mineurs  et  au-dessous.  La  nouvelle 
rubrique  de  P;iris  les  permet  aux  doubles 
majeurs  avec  quelques  exceptions.  Celle  de 
Vienne  admet  même  la  mémoire  de  Nupliis 
et  de  Defuncto,  corpore  prœsente ,  les  jours 
solennels.  Fie  VI  a  ordonné,  en  )78i,  qu'on 
fasse  mémoire  de  la  messe  pro  Sponso  et 
Sponsa,  même  les  dimanches  et  les  fêtes  de 
précepte  de  première  classe;  la  nouvelle  ru- 
brique viennoise  ne  le  permet  qu'aux  solen- 
nels mineurs  el  au-dessous. 

La  rubrique  viennoise  veut  qu'on  dise 
pour  deuxième  oraison  celle  de  l'ofûce  du 
jour,  lors  même  que  la  messe  votive  est  so- 
lennelle pro  re  gravi ,  de  mandata  antistitis; 
cela  doit  s'entendre  des  mémoires  qu'on  n'o- 
mettrait pas  un  jour  de  fête  solennelle ,  et 
des  églises  où  l'on  ne  chante  pas  en  ouire  la 
messe  du  jour  (  Yoy.  Homsée  ,  t.  V,  p.  260). 
L'ancienne  rubrique  parisienne  et  celle  de 
Toulouse, aussi  bien  que  la  romaine,  excep- 
tent la  messe  solennelle  pro  re  gravi. 

La  rubrique  viennoise  exige  que  les  mé- 
moires i)our  les  défunts  se  fassent  après  cel- 
les de  l'ofûce.  La  romaine  veut  que  ce  soit 
avant  la  dernière  (car  elle  n'admet  d'oraison 
pour  les  défunts  que  quand  on  en  dit  trois)  , 
afin,  t(it  Innocent  III,  qu'on  finisse  comme 
on  a  commencé,  par  une  oraison  pour  les  vi- 
vants ,  ou  bien  pour  signifier  ,  selon  Durand 
de  Mende  ,  que  les  âmes  du  purgatoire  ne 
peuvent  pas  aider  les  vivants  ,  ce  qui  cepen- 
dant n'est  pas  certain. 

Les  statuts  diocésains  de  ^  alence  portent 
que  «  les  jours  annuels  ou  solennels  majeurs  ; 
toutes  les  oraisons  se  disent  sous  une  seule 
conclusion.  » 

La  rubrique  viennoise  donne  cette  règle 
pour  le  cas  où  il  y  a  deux  oraisons.  La  ru- 
brique de  Paris  et  celle  de  Toulouse  reten- 
dent même  aux  solennels  mineurs;  mais  elles 
ajoutent  que  s'il  y  a  plus  de  deux  oraisons  , 
il  y  a  deux  conclusions;  cela  est  supposé 
dans  la  rubrique  viennoise,  mais  les  Ordo 
sont  contraires. 

ARTICLE  VI. 

De   Epistola,  Graduait    et    aliis   usque  ad 
Offertorium. 
(Rubriques.) 
1.  Dictis  orationibus,  celebrans  positis  su- 
per librum  vel  super  altare  manibus,  ila  ut 


palma  librum  langant,  vel  (ut  placuerit)  li- 
brum tenens,  legit  Épistolnm  inlelligibili 
voce,  et  respondetur  a  ministro  Deo  grntias, 
et  simililer  slans  eodem  inodu,  prosequilur 
Gradunle,  Alléluia,  et  Tractum  ac  Seguen- 
tiam.si  dicenda  sint.  Ouibus  dictis,  saccrdos, 
si  privatim  celebret,  ipsemet,  seu  luinister 
portât  librum  Missiilis  ad  alleram  parleiii  al- 
iari»  in  cornu  l<>ange!ii ,  et  duin  transit  ante 
médium  altaris,  ra|)ul  eruei  inclinai ,  et  Mis- 
sale  sic  locat,  ut  poslerior  pars  libri  respiciat 
ipsuin  cornu  altaris,  el  non  ail  pariclein  , 
sive  ad  parlem  ejus  contra  se  directain. 

2.Locato  Missali  in  allari,  celebrans  redit 
ad  médium  altaris  ,  ibique  stans  junclis  ma- 
nibus ante  pectus ,  levalisque  ad  Ueum  ocu- 
lis,  etsialim  demissis,lum  profunde  inrlina- 
lus,  dicil  secreto:  Munda  cormeum,  elJube, 
Domine,  bcnedicere.  Dominus  sil  in  corde  meo, 
ut  in  ordinario.  Quibus  dictis,  vadil  ad  li- 
brum Missalis,ubi  slans  versus  illuni  junclis 
manibus  ante  peclus,  dicit  intelligibili  voce 
Doinintis  vobiscam.  i^  Et  cum  spiritu  tuo. 
Dcinde  poilice  dexirœ  manus  signu  crucis 
signât  primo  librum  super  principio  Evau- 
gclii.quud  est  lectùrus;  poslea  seipsum  in 
fronic,  ore,  el  peclore,dicens  5cvafn<io  vel 
Jnilium  san'cti  Evangelii ,  etc.  H  Gloria  libi  , 
Domine.  Tum  junclis  ilcrum  manibus  ante 
peclus  ,  stans  ut  supra,  prosequilur  Evan- 
gelium  usque  ad  finem.  Quo  linilo,  minisler 
stans  in  cornu  Epistolœ  posl  inûmuin  gra- 
dum  altaris,  respondet  Laus  tibi,  Christe,  et 
sacerdos  elevans  parumper  librum  ,  oscula- 
tur  principium  Evangelii  ,  dicens  :  Per  evan- 
gelica  dicta,  etc.,  praeterquam  in  missis  de- 
ifunclorum,  et  nisi  celebret  corum  suinnio 
ponliûce,  cardinal!  et  legato  sedis  apostolicœ 
vel  patriarcha,  archiepiscopo  et  episcopo,in 
eorum  residentiis  ;  quo  casu  deferlur  cuilibet 
prœdictorum  osculandus  liber,  et  celebrans 
lune  non  osculatur  illum,  nec  dicil  Per  evan- 
gelica  dicta.  Cum  aulem  nominalur  Jfïus.ca- 
put  versus  librum  inclinât;  et  eodem  modo 
yersus  librum  genuflectil,  cum  in  Evangelio 
csl  genuflectendum. 

3.  Dicto  Evangelio,  slans  in  medio  altaris 
versus  crucem ,  elevans  el  exlendens  uia- 
nus  ,  incipit  (  si  dicendum  sil  )  Credo  ;  cum 
dicit  in  unum  Deum  ,  jungit  manus  et  caput 
cruci  inclinât;  quo  ereclo,  slans  ibidem  junc- 
lis ante  pectus  manibus  ,  ut  prius,  prose- 
quilur usque  ad  finem.  Cum  dicil  Jesum 
CItrisium  caput  cruci  inclinai.  Cura  dicit  El 
incarniitus  est ,  usque  ad  Et  homo  factus  est, 
inclusive,  genuflectil.  Cum  dicit ,  simul  ado- 
ratur,  caput  cruci  inclinai.  Cum  dicit.  Et  vi- 
tam  venturi  sœculi.  Amen,  producil  sibi  manu 
dextera  signum  crucis  a  frontc  ad  pectus. 

De  VEpitre  jusqu'à  l'Offertoire 
(Traduction  et  Jéveloppenieiits.) 
1.  «  Les  oraisons  étant  achevées,  le  prêtre 
dit  l'Epître  du  même  Ion  de  voix,  ayant  les 
mains  séparées  sur  l'autel  ou  sur  le  Missel, 
ou  sur  le  pupitre,  pourvu  qu'il  touche  le  livre 
de  la  paume  des  mains,  ou  bien  le  tenant, 
si  bon  lui  semble.  »  Il  baisse  un  peu  le  tou 
«le  la  voix  aux  dernières  oartdes  de  l'EpUre, 


415 


DICTJONNAmE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


416 


afin  de  faire  connaître  au  servant,  par  cette 
inflexion  de  voix,  quand  «  il  doit  répondre 
Veo  gralias.  »  Il  fait  de  même,  en  finissant 
l'Evangile.  Après  l'Epîlre,  «  il  dit  de  la  même 
manière  le  Graduel, les  versets  ou  le  Trait  et 
la  Prose,  s'il  les  doit  dire.  »  S'il  faut  faire  la 
génuflexion  à  quelques  mots  de  l'Epîlre  ou 
à  quelque  verset  suivant,  il  la  fait  d'un  seul 
genou  ,  appuyant  les  mains  sur  l'autel,  et  se 
relevant  aussitôt. 

2.  Durant  toute  l'année,  hors  les  temps 
spécifiés  ci-dessous  ,  on  dit  le  Graduel  après 
l'Epître  ,  avec  deux  Alléluia  avant  le  verset 
qui  suit,  auquel  on  ajoute  un  autre  ^He/uta. 

3.  Dans  le  temps  pascal,  au  lieu  du  Gra- 
duel ,  on  dit  deux  versets  et  quatre  Alléluia, 
selon  l'ordre  qui  est  marqué  au  samedi  in 
Albis.  Si ,  dans  l'octave  de  Pâques ,  on  chan- 
tait une  messe  solennelle  pour  une  affaire 
importante  ,  on  y  devrait  dire  ,  au  lieu  du 
Graduel  ,  deux  versets  et  quatre  Alléluia. 
On  omet  V Alléluia  avec  son  verset,  depuis  le 
dimanche  de  la  Septuagésime  inclusivement 
jusqu'au  samedi  saint  exclusivement,  comme 
aussi  aux  messes  de  la  férié  dans  l'Avent, 
où  l'on  reprend  la  messe  du  dimanche  pré- 
cédent ,  aux  Quatre-Temps  et  aux  vigiles  où 
l'on  jeûne,  excepté  la  vigile  de  la  Nativité  de 
Notre-Seigneur,  quand  elle  arrive  le  diman- 
che, et  la  vigile  de  Pâques  et  celle  delà  Pen- 
tecôte, avec  les  Quatre-Temps  (^ui  sont  dans 
son  octave.  On  l'omet  aussi  a  la  fête  des 
saints  Innocents,  à  moins  qu'elle  n'arrive 
le  dimanche.  Au  lieu  de  VAlleluia  et  de  son 
verset,  on  dit  un  Trait  depuis  la  Septuagé- 
sime jusqu'à  Pâques  ,  excepté  à  quelques 
fériés  du  Carême,  comme  il  est  marqué  en 
leur  propre  lieu  ,  et  aux  fériés  depuis  la 
Septuagésime  jusqu'au  Carême,  quand  on  y 
reprend  la  messe  du  dimanche. 

b.  «  Le  prêtre,  ayant  dit  le  graduel  ou  les 
autres  choses  qu'on  doit  dire  après  l'Epilre, 
va  au  milieu  de  l'autel  ;  les  mains  jointes 
devant  la  poitrine  ,  et  sans  les  étendre  ni  les 
appuyer  sur  l'autel ,  il  élève  les  yeux  et  les 
abaisse  aussitôt,  et  s'étant  profondément  in- 
cliné, il  dit  tout  bas  :  Munda  cor  meum,  etc. 
Jubé,  Domine,  benedicere.  Dominus  sit   in 
corde  meo  ,   etc.  S'il  transporte  lui-même  le 
livre,  il  fait  en  passant  une  inclination  de 
tête  à  la  croix  ;  il  place  le  livre  de  manière 
que  le  dos  soit  tourné  vers  l'angle  des  gra- 
dins, ensuite  il  revient  au  milieu  de  l'autel 
faire  ce  qu'on  vient  de  dire.  »  [Rubr.  7niss.) 
5.  «  Celte  prière  étant  finie,  il  va  au  livre, 
où ,   étant  tourné   à  demi   vers  l'autel ,  et 
ayanl  les  mains  jointes,  il  dit  tout  haut  : 
Dominus  vobiscum;  puis  il  ajoute  :  Sequeniia 
ou  Initium  sancti  Evangelii,  etc.,  faisanl  un 
petit  signe  de  croix  sur  le  commencement  de 
l'Evangile  avec  le  dedans  du  pouce  de  la  main 
droite  ,   »  lequel  il  sépare  un  peu  pour  cet 
effet  des  autres  doigts  qu'il   tient  joints  en- 
semble el  étendus.  Il  met  en  même  temps  la 
main  gauche  sur  le  livre,  et  la  porte  ensuite 
sur  la  poitrine,  «  pendant  qu'il  fait  avec  le 
pouce  droit  trois   autres   petits   signes    de 


trine,  »  tenant  pour  lors  la  paume  de  la 
main  tournée  vers  lui. 

6.  «  Il  rejoint  les  mains  et  poursuit  da 
même  ton  de  voix  l'Evangile,  à  la  fin  duquel 
il  élève  un  peu  le  Missel,  »  et  sans  faire  au- 
cun signe  de  croix  dessus,  a  il  baise  le  com- 
mencement du  texte  de  l'Evangile,  en  disant  : 
Per  evangelica  dicta,  etc.  S'il  profère  le  saint 
nom  de  Jésus  pendant  qu'il  lit  l'Evangile,  il 
fait  une  inclination  de  tête  vers  le  livre; 
s'il  faut  faire  quelque  génuflexion  pendant 
ce  même  temps ,  il  la  fait  aussi  vers  le  Mis- 
sel, »  les  mains  appuyées  sur  l'autel. 

7.  11  approche  le  livre  avec  le  coussin  ou 
le  pupitre,  sans  le  traîner,  et  le  dispose  de 
telle  sorte  proche  du  corporal ,  qu'il  puisse 
lire  commodément  du  milieu  de  l'autel.  En- 
suite, s'il  ne  doit  pas  dire  le  Credo ,  éiant 
arrivé  au  milieu  de  l'aulel,  il  le  baise;  «  mais 
s'il  y  a  Credo ,  il  étend  et  élève  les  mains ,  » 
sans  qu'il  soit  nécessaire  de  lever  les  yeux, 
et  dit  tout  haut  :  Credo  ;  «  il  abaisse  et  re- 
joint les  mains,  disant  unum.  et  incline  la 
tête  à  Deum,  poursuivant  le  reste,  les  mains 
jointes.  » 

8.  «  Il  fait  une  inclination  de  tête  à  ces 
mots  :  Jesum  Chrislum ,  et  simul  adoratur. 
Disant  Et  incarnatus  est,  etc.,  il  fait  dé~ 
votement  et  posément  la  génuflexion,  jusqu'à 
ce  qu'il  ait  dit  :  Et  homo  faclus  est  ,  après 
quoi  il  se  relève.  Quand  il  dit  :  Etvitam  ven- 
turi  sœculi ,  il  fait  le  signe  de  la  croix  sur 
lui ,  »  comme  à  la  fin  du  Gloria. 

9.  On  dit  le  Symbole  après  l'Evangile,  tous 
les  dimanches  de  l'année ,  même  lorsqu'on 
fait  l'office  d'un  saint ,  à  la  messe  duquel  ou 
ne  le  dirait  pas,  s'il  arrivait  un  autre  jour. 
On  le  dit  aussi  aux  trois  messes  de  la  Nati- 
vité de  Notre-Seigneur,  et  jusqu'à  l'octave 
de  saint  Jean  inclusivement ,  à  la  fête  de 
l'Epiphanie,  au  jeudi  saint,  à  Pâques,  à  l'As- 
cension, à  la  Pentecôte,  à  la  Fête-Dieu,  à  la 
fête  de  tous  les  Saints,  à  toutes  les  fêtes  de 
la  sainte  Vierge,  aux   fêtes  des  apôtres  et 
évangélistes,  et  durant  toute  l'octave  des 
susdites  fêles.  On  le  dit  encore  aux  fêtes  des 
deux  Chaires  de  saint  Pierre,  de  saint  Pierre 
aux  liens ,  de  la  Conversion  el  la  Commé- 
moration de  saint  Paul ,  de  saint  Jean  devant 
la  porte  Latine,  de  saint  Barnabe,  apôtre, 
de  l'Invention  et  de  l'Exallalion  de  la  sainte 
croix,  de  la  Transfiguration,  des  anges,  de 
sainte  Madeleine  ,  des  saints  docteurs  Gré- 
goire, pape,  Augustin,  Jérôme,  Pierre  Chry- 
sologue,  Isidore  de  Séville,  Anselme,  Thomas 
d'Aquin,  Bonaventure  ,  Athanase  ,  Basile, 
Grégoire  de  Nazianze  ,  Jean  Chrysoslome, 
Pierre  Damien   et  Bernard  ;  aux  jours  des 
octaves  de  saint  Jean-Baptiste  et  de  saint 
Laurent  ;  aux  dédicaces  des  églises  de  Saint- 
Sauveur  et  des  apôtres  saint  Pierre  et  saint 
Paul;  au  jour  anniversaire  de  la  dédicace  de 
l'église  propre,  el  durant  son  octave;  au 
jour  de  la  consécration  d'une  église  ou  d'un 
autel;  aux  fêtes  des  saints  au  nom  desquels 
l'église  est  dédiée,  et  de  ceux  dont  on  a  la 
corps  ou  quelque  insigne  relique,  comme  la 
tête ,  le  bras,  la  jambe  ou  la  partie  du  corps 


'«roix.  au  fronts  à  la  bouche  et  à  la  poi-:^  en  laquelle  la  martyr  a  souffert,  pourvu 


417 


MES 


MES 


413 


qu'elle  soit  onliôrc  et  d'unp  médiocre  gran- 
deur; au  jour  de  la  création  el  du  couroniie- 
inent  du  pape,  et  à  celui  de  son  anniversaire  ; 
au  jour  et  à  l'anniversaire  de  l'élection  et 
de  ia  consécration  d'un  évéque.  On  le  dit 
aussi  à  toutes  les  fêles  qui  se  rencontrent  le 
dimanche  ou  dans  une  octave  durant  laquelle 
ou  le  doit  dire  ;  à  la  fête  du  patron  du  lieu 
ou  du  titulaire  de  l'église  ,  mais  non  pas  du 
titulaire  d'une  chapelle  ou  d'un  autel  ;  aux 
fêles  principales  des  ordres  religieux  et  du- 
rant leurs  octaves.  On  entend  par  ces  fêles 
principales  celles  des  saints  de  ces  ordres 
qu'on  célèbre  sous  le  rite  double  de  la  se- 
conde classe  avec  grand  concours  de  peuple. 
On  ne  dit  jamais  \eCredo  aux  messes  de  ceux 
qui  ne  sont  que  béatifiés.  Enfin  on  le  dit  aux 
messes  votives  qu'on  célèbre  solennellement 
pour  une  affaire  de  grande  importance  ou 
qui  concerne  le  bien  public  de  l'Eglise,  même 
quand  on  la  dit  avec  les  ornements  violets  , 
si  c'est  un  jour  de  dimanche. 

10.  On  ne  dit  jamais  le  Credo  aux  messes 
des  morts  ni  à  la  messe  des  Rogations,  quoi- 
que saint  Marc  tombe  le  dimanche,  ni  à  cel- 
les des  vigiles,  encore  qu'elles  arrivent  dans 
une  octave,  pendant  laquelle  on  le  doit  dire 
aux  autres  rnessci.  Il  faut  néanmoins  excep- 
ter les  vigiles  de  Noël  et  de  l'Epiphanie,  dans 
lesquelles  on  dit  [e  Credo  quaud  elles  se  ren- 
contrent le  dimanche. 

VARIÉTÉS. 

Le  Missel  viennois  met  quatre  Alléluia 
au  temps  pascal,  tous  avant  la  Prose  s'il  y 
en  a  une. 

La  nouvelle  rubrique  viennoise  supprime 
les  mots  Jubé,  Domine,  benedicere,  à  la  messe 
"basse.  Puisque  l'évêque  dit  ces  paroles  dans 
nn  office  public  à  matines,  selon  le  Cérémo- 
nial romain  et  celui  de  (Grenoble,  le  prê- 
tre peut  bien  s'adresser  de  même  h  Dieu 
dans  une  messe  basse,  comme  quand  il  dit 
le  Hréviaire  romain  étant  seul.  C'est  une 
prière  de  plus;  faut-il  qu'il  annonce  l'Evan- 
gile sans  mission?  qu'il  attende  une  bénédic- 
tion sans  la  demander? 

Les  anciennes  rubriques  ne  marquent  pas 
la  jonction  des  mains  à  la  fin  du  Credo, 
après  le  signe  de  la  croix;  quelques  auteurs 
le  vculcfiU  ainsi;  d'autres,  n'en  voyant  pas  de 
raison  ni  de  nécessité,  regardent  cette  pra- 
tique comme  arbitraire,  et  par  conséquent 
comme  répréhcnsible,  parce  qu'en  fait  de  ru- 
brique il  nelaul  pas  plus  ajouter  que  retran- 
cher.Ce|iendant  cela  a  passé  dans  la  rubrique 
parisienne   el  viennoise,   dernière    édition. 

Les  Missels  français  indiquent  le  Credo  à 
un  plus  grand  nombre  de  messes  que  le 
Missel  romain. 

ARTICLE  Vil 

De  Offertoiio  et  aliis  usque  ad  Canonem. 

(Kubric|ues.) 

1.  Diclo  Symbolo,  vel,  si  non  sitdicendum, 
posl  Evangelium  celebrans  osculalur  altare 
in  medio,  et  junclis  manibus  ante  pectus, 
ibidem  a  manu  sinislra  ad  dexlram  (ut  dic- 
tuin  est  supra)  vertil  se  ad  populum,  el  cx- 


tendens  ac  jungens  manus  dicil  Dominus  vo' 
biscum,  et  junclis  manibus  revertilur  per 
eamdem  viam  ad  médium  allaris,  ubi  exlen- 
dens  et  jungens  manus,  caputque  cruci  incli- 
nans,  dicil  Oremus;  lum  junclis  ut  prius  ma- 
nibus, dicil  Offerloriiim  el  omnia  quae  usque 
ad  finem  missœ  in  medio  altaris  dicenda  sunt, 
dicit  ibidem  stans  versus  ad  aliarc,  nisi  ubi 
aliter  ordinatur. 

2.  DictoO/7ertorio,  discooperil  caliceni  et 
ad  cornu  Epistola  sistit,  et  manu  dextra 
amovet  parvam  pallam  dcsuper  hostiam, 
accipit  patenam  cum  hoslia,  cl  ambabus  us- 
que ad  pectus  cam  elevatam  tcnens,  oculis 
ad  Deum  clevatis,  el  stalim  demissis,  dicit: 
Suscipe,  sancte  Paler,  etc. 

3.  Si  fuerint  aliœ  hostiae  non  super  pate- 
nam, sed  super  corporale,  vel  in  alio  calice 
seu  vase  pro  communione  populi  conse- 
crando;,  calicem  illum,  seu  vas  dextra  dis- 
cooperil,et  intenlionem  suam  eliam  ad  illas 
offerendas  et  consecrandas  dirigens,  dicit, 
ut  supra,  Suscipe,  etc.,  ut  in  ordlne  miss». 
Quo  diclo,  patenam  utraque  manu  lencus, 
cum  ea  facil  signum  crucis  super  corporale, 
et  deponit  hostiam  circa  médium  anterioris 
partis  corporalis  ante  se,  el  patenam  ad  ma- 
num  dexlram  aliquanlulum  subtus  corpo- 
rale; quam.  exterso  calice,  ut  dicetur,  coo- 
perit  purificatorio.  Si  autem  adsil  vas,  seu 
calix  cum  aliis  hosliis,  ipsuin  cooperit  alla 
patena  vel  palla. 

4.  Deinde  in  cornu  Epistolse  accipit  cali- 
cem, purificatorio  extergit,  et  sinislra  tenens 
illius  nodum  ,  accipit  ampullam  vini  de 
manu  ministri  (qui  osculalur  ipsam  ampul- 
lam, non  autem  manum  celebranlis  ,  et  po- 
nit  vinum  in  calicem.  Deinde  eodem  nioJo 
tcnens  calicem,  producit  signum  crueis  su- 
per ampullam  aquae,  el  dicit  :  Deux,  qui  hu- 
manœ  substantiœ ,  ci  infundens  paruni  aiju» 
in  calice,  prosequilur  :  da  nohis  per  hujus 
aquœ  et  vini  mysleritim,  etc.  Si  vcro  célébrât 
pro  defunelis,  non  facil  signuu)  crucis  super 
aquam.  Sed  imponit  absque  benediclione, 
dicens  orationem,  ut  supra. 

5.  Imposita  aqua  in  calice,  et  finita  ora- 
lione  prœdicla,  accipit  manu  dextra  caliceui 
discooperlum,  stans  ante  med:um  allaris, 
ipsum  ambabus  manibus  clevalum  tenens, 
videlicel  cum  sinislra  pedem,  cum  dextra 
autem  nodum  infra  cuppam,  intenlis  ad 
Deum  oculis,  offert,  dicens  Offerimus  Ubi, 
Domine,  etc.;  qua  oralione  dicta,  facil  si- 
gnum crucis  cum  calice  super  corporale,  et 
ipsum. in  medio  posl  husliam  collocat,  et 
palla  cooperit.  Deinde  junclis  manibus  super 
altare  posilis,  aliquanlulum  inclinatus  dicit 
secrelo  :  In  spirilu  humilitntis,  etc.  Postea 
ereclus,  elevans  oculos,  manusque  cxpan- 
dens,  et  stalim  jungens  anle  pectus  iquod 
semper  facil,  quando  aliquid  est  bencdiclu- 
rus),  dicit  :  Yeni,  sanctificntor,  etc.  Cum  di- 
cil cl  benedic,  signât  manu  dexlra  coramu- 
niter  super  hostiam  et  calicem  ,  sinislra 
posiia  super  altare. 

ti.  Tum  junclis  ante  pectus  manibus  acce- 
dil  a.l  cornu  Epistolae,  ubi  stans,  ministro 
aquam  fundente,  lavât  manus,  id  est  exlrc- 


419 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES, 


WO 


mitâtes  digitorum  poUicis  et  indicis,  dicens 
psalmum  Lavabo  inter  innocentes,  cum  Glo- 
ria Palri,  etc.;  qui  versus,  Gloria  Pntri  prœ- 
termiltitur  in  missis  defunctorum  et  in  mis- 
sis  de  tempore  a  dominica  de  Passione  usque 
ad  sabbatum  sanctum  exclusive. 

7.  Celebrans,  lotis  manibus,  eas  tergit,  et 
illis  ante  pectus  junctis  revertilur  ad  médium 
altaris,  ubi  stans,  ocuiosque  ad  Deum  ele- 
yans,  et  statim  demillens,  manibus  junctis 
super  altare,  aliquantulum  inclinatus  dicit 
secreto  orationem  Siiscipe,  sancta  Trinitas, 
etc.  Qua  dicta  ,  manibus  hinc  inde  extensis, 
ot  suoer  altare  positis,  osctiiatur  illud  in  me- 
dio  ;  tum  junctis  manibus  ante  pectus,  de- 
niissisque  oculis  ad  terram,  a  sinistra  manu 
ad  dexlram  vertit  se  ad  populum,  et  versus 
euni  extendens  et  jungens  manus,  dicit  voce 
aliquantulum  elata  :  Orale,  fralres,  et  secrelo 
prosequens  ut  meum  ac  vestrum  sacrificiiim, 
etc.,  perficil  circulum,  reveiieiis  junctis  ma- 
nibus ante  poclus  a  manudexlra  ad  médium 
altaris.  Et  rcsponso  a  ministre  vcl  a  cir- 
cumslantibus,  Sitscipiat  Dominus  sacrificium 
de  manibus  titis ,  elc.  (aiioquin  per  scipsum, 
dicens  sacrificium  de  manibus  mets),  ipse  ce- 
lebrans subinissa  voce  dicit  Amen,  et  mani- 
bus ante  pectus  extensis,  ut  fit  ad  orationem, 
stdns  in  medio  altaris  rersus  librum ,  dicit 
absolute  sine  Oremus  el  sine  alla  interpo- 
silione  Orationem,  vel  Orationes  sécrétas. 
Cum  dicit  Per  Dominum,  jungit  manus; 
cum  dicit  Jesum  Christum ,  caput  inclinât; 
quod  facit  iu  prima  oralione  et  in  ultima,  si 
plures  sinl  diceudœ. 

8.  Pervento  autem  in  conclusione  ullimae 
secretœ  ad  verba  illa  :  Per  omnia  sœcula  sœ- 
culorum,  exclusive  ,  sacerdos  stans  in  medio 
altaris,  dcpositis  super  eo  manibus  hinc  inde 
extensis  ,  dicit  convenienti  et  intelligibili 
\ oce  Prœfalionem.  Cum  dicit  |SMrswm  corda, 
élevât  manus  hinc  inde  extensas  usque  ad 
pectus ,  ila  ut  palma  unius  manus  respiciat 
alleraro.  Cum  dicit  Gralias  agamus  Domino, 
jungit  manus  ;  cura  dicit  Deo  nostro  ,  ocuios 
élevât ,  et  statim  cruci  caput  inclinai.  Rcs- 
ponso Dignum  et  justum  est  ,  elevatis  et  ex- 
tensis ut  prius  manibus ,  prosequitur  Prœfa- 
tionem  propriam  vel  communem,  ul  tempus 
requiril.  Cum  dicit  Sanctus  ,  junctis  ante 
pectus  manibus  el  inclinatus,  voce  mediocri 
prosequitur  ,  ministro  intérim  parvam  cam- 
panulam  puisante.  Cum  dicit  Benedictus  qui 
venit  in  nomine  Domini ,  etc.,  erigit  se  et 
signum  crucis  sibi  producit  a  fronte  ad  pec- 
tas. 

De  rOffertoire  jusqxi'aii  Canon 

(Traduction  «t  développements.) 

1.  «  Le  Symbole  étant  dit,  ou  si  on  ne  le 
doit  pas  dire,  l'Evangile  étant  achevé,  le  cé- 
braiit  baise  l'autel  au  milieu  et  se  tourne 
vers  le  peuple  pour  dire  Dominus  vobisciim. 
de  la  manière  accoutumée.  » 

2.  «i  11  retourne  par  le  même  côlé  au  mi- 
lieu de  l'autel,  où  ,  étendant  et  joignant  les 
ii.ains  devant  la  poitrine  ,  il  fait  une  incli- 
nation de  tète  à  la  croix,  disant  Oremus; puis 
ayant  les  maius  jointes  il  dit  tout  haut  l'of- 


fertoire ;  »  au  temps  pascal  il  ajoute  un 
Alléluia 

3.  S'il  y  a  offrande  du  peuple,  ce  qui  n'est 
usité  dans  l'Eglise  romaine  qu'à  la  consé- 
cration des  évêqucs,  la  bénédiction  des  ab- 
bés, l'ordination  ol  autres  cas  semblables 
(S.  C.  1665),  le  prêtre,  après  avoir  dit  l'of- 
fertoire ,  fait  une  inclination  de  tétc  à  la 
croix  ,  puis  il  se  tourne  et  présente  l'in- 
strument de  la  paix  ou  quelque  autre  image 
à  baiser,  et  non  pas  la  patène  ,  ce  qui  a  été 
défendu  par  le  pape  saint  Pie  V;  ensuite  il  se 
retourne  vers  l'autel. 

k.  «  L'Offertoire  étant  fini  »  et  l'offrande 
achevée,  «le  prêtre  découvre  le  calice,  »  plie 
le  voile  si  le  servant  n'est  pas  en  étal  de  le 
faire  décemment ,  et  le  met  auprès  du  gradin 
entre  le  corporal  et  le  coin  de  l  autel,  du  côlé 
de  l'Epître. 

3.  Il  prend  ensuite  de  la  main  droite  le  ca- 
lice par  le  nœud,  «  et  le  met  au  côté  de  l'E- 
pître »  hors  du  corporal ,  tenant  la  gauche 
sur  l'autel  ;  «  ensuite  il  lève  la  pale  avec  la 
main  droite  ,  »  et  la  met  droite  sur  le  corpo- 
ral ,  ou  bien  l'élève  un  peu  sur  le  bord  du 
voile,  afin  qu'elle  soit  plus  aisée  à  prendre 
quand  il  faudra. 

6.  «  11  prend  de  la  main  droite  la  patène 
sur  laquelle  est  l'hostie  ,  et  la  porle  devant 
lui  ,  la  prenant  aussi  avec  la  main  gauche; 
et  la  tenant  ainsi  élevée  à  la  hauteur  de  la 
poitrine  »  et  environnée  du  pouce  et  de  l'in- 
dex de  chaque  main  ,  les  autres  doigts  étant 
élendus  et  joints  au-dessous,  «il  élève  les 
yeux  au  ciel ,  et  les  abaissant  bientôt,  il  dit 
tout  bas  :  Suscipe,  sancte  Pater,  etc.  » 

7.  «  S'il  y  a  d'autres  hoslies  à  consacrer 
sur  la  patène  ou  sur  le  corporal»  {Meraii, 
elc),  il  dresse  son  intention  pour  les  offrir 
et  losconsacrcrtoutesensemble,  etdit  comme 
ci-dessus  ,  Suscipe ,  sancte  Pater  ,  etc.  Celte 
prière  étant  finie ,  il  fait  le  signe  de  l'a  croix 
au-dessus  du  corporal  avec  la  patène  qu'il 
tient  des  deux  mains  »  élevée  à  la  même  hau- 
teur; «  puis  il  met  l'hostie  au  milieu  du  de- 
vant du  corporal  »  sur  la  pierre  sacrée  ,  ce 
qu'il  peut  faire  sans  toucher  l'hostie  de  la 
main;  «  ensuite  il  met  la  patène  à  moitié 
sous  le  corporal  du  côlé  de  l'Epitre,  »  l'éloi- 
gnant du  bord  de  l'autel  autant  qu'il  faut 
pour  qu'il  ne  la  louche,  ni  avec  la  main  eu 
la  posant  sur  l'autel,  ni  avec  le  coude  à  la 
consécration. 

8.  «Remarquez  que  si  les  petites  hosties 
sont  dans  un  calice  ou  dans  un  autre  vase  » 
(qui  doit  être  placé  sur  la  pierre  sacrée  der- 
rière le  calice  qui  sert  pour  la  messe,  ou  s'il 
n'y  a  pas  assez  d'espace  ,  du  côté  de  l'ÈpIlre), 
«il  le  découvre  avant  de  commencer  Suscipe, 
sancte  Pater  ;  »  mais  il  n'est  pas  nécessaire 
de  l'ôter  de  sa  place,  ni  de  l'élever  pour  faire 
l'oblation;  quand  il  a  achevé  et  mis  l'hostie 
et  la  patène  chacune  en  son  lieu,  «  il  recou- 
vre  le  vase  avec  une  patène  ou  avec  une 
pale  ,  »  s'il  n'a  pas  son  couvercle  propre  ; 
s'il  l'avait  approché  de  lui,  il  le  remellraità 
sa  place  après  l'avoir  couvert.  Si  les  petites 
hoslies  sont  sur  le  corporal  ,  il  les  laisse  au 
milieu   ou  au  c6lé   de   l'Evangile  ,  sur  la 


m 


MES 


MES 


£23 


pirrro  sacrée,  à  doux  doi;;ls  environ  de  la 
grande.  S'il  n'y  en  a  pas  beaucoup,  il  peut 
les  offrir  sur  la  patène  avec  la  grande 

9.  Si  après  l'oblalion  faite  ou  lui  apporte 
de  I  eliles  hosties  à  consacrer,  il  peut  les 
recevoir,  s'il  y  ajuste  cause,  pourvu  que  ce 
soit  avant  la  préface  ,  ou  du  moins  avant  le 
canon  ;  il  suffit  qu'il  les  offre  mentalement 
par  uni"  élévation  d'esprit ,  sans  répéter  .S'««- 
cipe,  etc. 

10.  linsuite,  ayant  les  mains  jointes  ,  il  fait 
une  inclination  de  léte  à  la  croix  ,  «  ya  au 
cAté  de  rKplIre  ,  et  prend  en  passant  le  ca- 
lice »  avec  la  main  gauche  par  le  nceud,  et 
de  la  droite  «  il  nettoie  la  coupe  avec  le  puri- 
ficatoire, »  qu'il  enfonce  à  cet  effet  avec  deux 
ou  trois  doigts  jusqu'au  fond  ,  tenant  par  le 
dehors  le  pouce  sur  le  purificatoire  ,  et  fai- 
sant ainsi  légèrement  un  ou  deux  tours  de 
la  coupe.  Il  est  à  projios  de  tenir  de  la  main 
gauche  le  calice  par  le  basdi'  la  coupe  i|uand 
on  le  nettoie  ,  de  peur  que  le  pied  ne  se 
rompe  ou  ne  se  démonte. 

11.  «Tenant  ensuite  le  calice  de  la  main 
gauche  par  le  ncrud  ,  »  conjoinletnenl  avec 
le  purificatoire  ,  qu'il  laisse  pendre  sur  lo 
pied  du  calice,  «  il  prend  de  la  droite  la  bu- 
rette du  vin  des  mains  de  celui  qui  sert  la 
messe,  »  et  en  verse  autant  (ju'iljuge  à  pro- 
pos dans  le  calice  ,  qu'il  tient  ap|)uyé  sur 
laulcl  et  penché  du  côté  qu'il  verse,  il  lient 
aussi  la  burette  sur  le  bassin  ou  sur  le  puri- 
ficatoire étendu,  afin  qn'il  ne  tombe  aucune 
goutte  sur  la  nappffdc  l'autel. 

12.  Il  rend  la  burette  du  vin  et  <c  fait  le 
signe  de  la  croix  sur  celle  do  l'eau,  disant 
tout  bas  :  Deim ,  qui  humanœ  substantiœ,  etc.; 
puis  il  la  prend  et  met  quelques  gouttes 
d'eau  dans  le  calice,  disant  :  Da  nohis  per 
liitjus  aqnœ  et  vini  mysterium,  etc.  » 

13.  S'il  y  a  quelques  gouttes  séparées,  il 
les  unit  en  tournant  doucement  de  côle  et 
d'autre  le  vin  qui  est  dans  le  calice  ,  ou  bien 
il  les  essuie  avec  le  purificatoire,  ce  qui  est 
une  pratique  louable  {S.  C .  1816);  avant  de 
partir  du  coin  do  rEpltre,  il  avance  un  peu 
le  calice  vers  le  milieu  île  l'autel  ,  en  sorte 
qu'il  le  puisse  prendre  commodément  lors- 
qu'il y  sera  arrivé;  puis  il  met  en  passant 
ou  en  arrivant  le  purificatoire  sur  la  partie 
découverte  de  la  paiéne. 

1'*.  Etant  retourné  au  milieu  ,  et  mettant 
la  main  gauche  sur  l'autel  hors  ducorporal, 
c  il  prend  le  calice  de  la  droite  par  le  noeud , 
puis  de  la  gauche  par  le  pied,  »  et  l'élève  on 
sorte  que  la  coupe  ne  soit  pas  plus  haute  que 
ses  yeux,  ni  plus  basse  que  sa  bouche.  «  te- 
nant les  yeux  élevés,  pendant  qu'il  dit  tout 
bas  Offerimus  tibi,  etc.,  jusqu'à  ce  que  cette 
oraison  soit  achevée.  » 

15.  «Cette  prière  étant  finie,  il  fait  le  signe 
de  la  croix  au-dessus  du  corporal  avec  le 
calice»  qu'il  tisnl  toujours  à  la  même  hau- 
teur ,  sans  passer,  s'il  se  pe\it,  par-dessus 
l'hostie;  «puis  il  place  le  calice  au  milieu  du 
corporal  derrière  l'hostie  »  ,  en  sorte  qu'il  y 
ail  deux  ou  trois  pouces  de  distance  entre 
deux,  si  l'étendue  de  la  pierre  sacrée  sur  la- 
quelle l'hostie  et  le  calice  doivent  être  posés. 


le  permet  ;  «  ensuite  il  couvre  le  calice  de  la 
pale,»  qu'il  prend  de  la  main  droite,  et  on  la 
niellant  de^sus  il  peut  aussi  porterla  gauche 
sur  le  pied  du  calice  ,  pour  faire  celle  action 
arec  (dus  di'  liii-nséance  cl  sans  danger  de 
renverser  le  calice. 

16.  (  Ayant  les  mains  jointes  sur  l'autel, 
et  s'étani  médiocrement  indiné ,  il  dit  tout 
bas  :  /n  spiritu  huimltl(Uis,elc.  ;  puis  s'étani 
retevé,  il  sépare  et  élève  les  mains,  qu'il  re- 
joint aussitôt  devant  la  poitrine  ;  en  menu» 
temps  II  élève  aussi  les  yeux  et  les  abaisse 
incontinent,  disant  tout  bas  :  Veni,  Suncti- 
ficator  ,  etc. ,  quand  il  ilit  benedic  ,  il  fail  le 
signe  de  la  croix  sur  le  calice  et  sur  l'huslie 
ensemble,  tenant  la  main  gauche surl'autel.» 

17.  Komarqucz,  1°  que  pour  bien  former  le 
signedelacroix  il  ne  faut  pas  désigner  quatre 
points,  lamain  sautant,  pourainsi  dire,  d'un 
côté  à  l'antre  ;  mais  il  faut  former  une  ligne 
droite,  ainsi  |  ,  tirant  la  main  vers  soi  s.ins 
lui  donner  d'autn- mouvcmcnl.  et  sans  l'a- 
baisser quand  elle  passe  sur  l'hoslio  ;  aprèa 
cela  on  tire  sur  le  devant  d(!  la  pale  entre  lo 
calice  et  l'hostie,  une  auire  ligne  é;rale  (|ui 
traverse  la  première,  ainsi  t-  l^"  liriinl  celle 
seconde  ligne  ,  la  main  doit  être  étendue  et 
droite  comme  quand  elle  a  formé  la  première: 
chacune  de  ces  lignes  no  doil  être  au  plus 
que  d'un  pied  ordinaire.  Quand  on  fail  le 
signe  delà  croix  sur  le  calice  seulement,  les 
lignes  doivent  être  proporiionnées  à  la  grao- 
deurdel  a  pale;  et  quand  on  le  fait  suri  hostie 
seule  ,  elles  doivent  être  un  pou  moindres  ; 
elles  se  doivent  former  par  le  bout  du  pelit 
doigt.  Quand  on  fail  lo  signe  de  la  croix  sur 
le  calice  et  sur  l'hoslie  ensemble  ,  on  com- 
mence ta  première  ligne  vers  le  milieu  de  la 
pale,  et  on  n'abaisse  point  la  main  lorsqu'on 
continue  cette  ligne  sur  l'hostie  ;  on  forme 
ensuite  la  seconde  ligne  d'un  bout  de  la  pale 
à  l'aulrc  par  le  devant.  Lo  prêtre  forme  ains» 
en  deux  lignes  droites  et  égales  les  croix 
qu'il  fail  avec  lo  c.ilice,  ou  avec  la  patène  et 
l'hostie,  ou  avec  l'encensoir  aux  messes  so- 
lennelles. Quant  aux  autres  signes  de  croix, 
nous  on  avons  parlé  ci-dessus,  art.  3,  n.  3 

18.  Remarquez,  2'  que  «  toutes  les  fois  que 
le  prêtre  doil  bénir  quelque  chose,  il  joinl  les 
mains  av:int  de  faire  le  signe  de  la  croix 
dessus  »  ;  ce  qui  s'entend  seulement  quand  il 
a  les  doux  mains  libres  ,  et  non  pas  quand 
l'une  est  occupée  à  tenir  l'hostie  ou  le  ca- 
lice, etc. 

19.  Le  prêtre,  ayant  fail  le  signe  de  la  croix, 
rejoint  les  mains,  fait  une  inclinalion  de  léte 
à  la  croix,  et  «va  les  mains  jointes  au  coin 
de  l'EpItre,  où  il  lave  le  bout  du  pouce  el  de 
l'index  de  chaque  main  ,  disant  tous  bas 
Lavabo,  etc..  avec  le  Gloria  Palri»,  pendant 
lequel  il  fail  une  inclinalion  de  tcle  vers  la 
croix  étant  au  coin  de  l'Epîlre  ,  «  et  il  re- 
tourne .lussitôt  au  milieu  de  l'autel  »,  disant 
Sicnt  ei-nt,  etc. 

'  -20.  a  On  omet  le  Gloria  Patri  à  la  fin  du 
Luvwo  aux  messes  des  morts  »,  sans  dire  à 
sa  place  Requiem  œternam ,  etc.  «  Ou  l'omet 
aussi  aux  messes  du  temps  seulement,  de- 


(S5 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMOPÎIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


tu 


puis  le  dimanche  de  la  Passion  inclusive- 
ment jusqu'au  samedi  saint  exclusivement. v 
IRubr.  miss.,  loco  proprio.) 
'  21.  «Le  prêtre,  étant  au  milieu  de  l'autel, 
élève  les  yeux  ,  les  abaisse  aussitôt ,  et  s'in- 
clinant  médiocrement ,  il  appuie  les  mains 
jointes  sur  l'autel  ,  disant  à  voix  basse  Siis- 
cipe,  sancta  Trinitas,  etc.;  puis  il  baise  l'au- 
tel ,  rejoint  les  mains  et  se  tourne  vers  le 
peuple  »  de  la  même  façon  qu'à  Dominus 
vobiscum;  «et étendant  les'mains  qu'il  rejoint 
incontinent  devant  la  poitrine,  il  dit  d'un  ton 
de  voix  médiocre  ,  Orale  ,  fratres  ,  et  pour- 
suivant tout  bas,  ut  meum  ac  vestrum ,  etc. 
[Rubr.  miss.  Cœrem.  l.  ii ,  c.  8,  n.  66),  il  re- 
tourne au  milieu  de  l'autel,  non  par  le  côté 
de  l'Epltre ,  mais  par  celui  de  l'Evangile, 
faisant  le  tour  entier»  ;  puis  il  fait  une  incli- 
nation à  la  croix,  selon  Romsée.  «  Quand  le 
Servant  a  achevé  suscipiat  Dominus  ,  etc. ,  il 
répond  tout  bas  Amen  (1).» 

22.  «11  étend  les  mains,  comme  durant  les 
oraisons  qu'on  dit  avant  l'Epîlre,  et  sans  quit- 
ter le  milieu  de  l'autel,  il  se  tourne  tant  soit 
peu  vers  le  livre  ;  il  lit  à  voix  basse  l'oraison 
ou  les  oraisons  secrètes  ,  sans  dire  Oremus 
au  commencement»,  observant  pour  la  con- 
clasion  les  mêmes  choses  que  nous  avons 
marquées  ci-dessus  pour  les  oraisons,  art.  5, 
n*  7  et  27,  mais  il  répond  lui-même  Amen  à 
la  conclusion  de  la  première  secrète,  «  et  lit 
tout  à  voix  basse  jusqu'à  ces  mots  de  la  der- 
nière secrète,  Per  omniasœcula  sœciUorum, 


chose  aux  messes  votives  qui  n'ont  point  de 
préface  particulière.  3°  Lorsque  deux  pré- 
faces propres  se  rencontrent  dans  un  même 
jour,  on  doit  ordinairement  préférer  celle 
qui  convient  à  la  fête  dont  on  a  fait  l'office  : 
par  exemple,  si  durant  le  temps  pascal  on 
dit  la  messe  de  saint  Marc  ou  de  saint  Phi- 
lippe et  de  saint  Jacques,  on  doit  dire  la  pré- 
face des  apôtres.  On  excepte  néanmoins  de 
cette  règle  quelques  cas  ci-après  exprimés. 
k°  Dans  l'octave  de  Noël  on  dit  toujours 
la  préface  propre  de  la  Nativité  avec  son 
Communicantes  ,  même  à  la  messe  de  saint 
Jean  l'Evangéliste  et  à  quelque  messe  votive 
que  ce  soil  qui  ait  sa  préface  particulière. 
On  la  dit  encore  au  jour  de  l'octave  de  saint 
Etienne  ,  bien  qu'il  se  trouve  dans  l'octave 
de  saintJean,  qui  en  a  une  propre;  mais  non 
pas  au  jour  même  de  l'octave  de  saint  Jean, 
auquel  s'il  arrive  une  fêle  qui  n'ait  point  de 
préface  propre,  comme  celle  de  sainte  Gene- 
viève à  Paris  ,  on  dit  alors  la  préface  des 
apôtres,  à  cause  du  jour  de  l'octave  de  saint 
Jean.  5'  Aux  messes  des  morts  on  ne  dit 
jamais  d'autre  préface  que  la  commune  ,  ni 
d'autre  Communicantes  que  l'ordinaire  ,  ce 
qu'on  observe  aussi  aux  messes  des  fériés 
privilégiées,  comme  des Qualre-Temps  et  des 
vigiles,  quand  elles  arrivent  dans  les  octaves 
qui  ont  des  préfaces  propres  ,  et  qu'on  les 
chante  dans  les  églises  cathédrales  et  collé- 
giales, outre  la  messe  de  l'octave,  ainsi  qu'il 
arrive  lorsqu'une  férié  des  Qualre-Temps  se 


qu'il  dit  à  haute  voix,  après  avoir  trouvé  la     rencontre  le  jour  de  l'oatave  de  la  Nativité 
préface,  ayant  les  mains  étendues  sur  l'autel     ou  de  la  Conception  de  la  très-sainte  Vierge, 


hors  du  corporal ,  et  les  tenant  encore  ainsi 
à  Dominus  vobiscum.  n 

23. «Lorsqu'ildilSursum corda, ilélève  les 
mains  étendues  de  part  et  d'autre  ,  jusqu'à 
la  hauteur  de  sa  poitrine  ,  en  sorte  que  la 
paume  de  l'une  regarde  celle  de  l'autre. 
Quand  il  dit  Gratias  agumus  Domino»,  il  les 
élève  un  peu  plus  ,   selon  le  Cérémonial  du 


ou  lorsque  la  veille  de  saint  Jean-Baptiste 
ou  des  apôtres  saint  Pierre  et  saint  Paul 
arrive  dans  l'octave  du  très-saint  sacrement  ; 
mais  si  celte  férié  privilégiée  arrive  dans 
l'octave  d'une  fêle  de  la  très-sainte  \  ierge, 
on  dit  la  messe  de  la  férié,  avec  mémoire  de 
l'octave  et  avec  laPréfacede  lasainteVierge, 
ainsi  que  porte  le  décret  de  la  sacrée  congré- 


pape  (/.II,  miss,  de  Nativit.  Domini),  «elles     galion  du  Ik  décembre  171!i..  6°  A  la  messe 


rejoint  aussitôt  devantsa  poitrine  ;  en  disant 
Deo  nostro,  il  élève  les  yeux  ,  et  fait  une  in- 
clination de  tête  à  la  croix.» 

24.  «  Quand  le  servant  a  répondu  Dignum 
etjustum  est,  il  poursuit,  les  mains  étendues 
et  élevées  ,  la  Préface  commune  ou  propre, 
selon  que  le  temps  le  requiert.» 

25.  Sur  quoi  il  faut  remarquer,  1°  qu'on 
prend  toujours  la  Préface  commune  quand 
il  n'y  en  a  point  de  propreà  la  messe  que  l'on 
dit,  ni  au  temps  dans  lequel  on  la  dit;  2°  que 
les  préfaces  propres  qui  sont  marquées  pour 
certains  temps  et  pour  quelques  octaves  se 
disent  les  dimanches  et  fêtes  qu'on  célèbre  en 
ce  temps-là  ,  si  ces  fêtes  n'en  ont  point  de 
propre  ;  quoique  peut-être ,  à  cause  de  la 
dignité  de  la  fêle  qui  se  rencontre,  on  n'ait 
fait  aucune  mémoire  de  l'office  auquel  cette 
préface  se  rapporte.  On  obsei;ve  la  même 

(1)  Il  est  contraire  h  la  rubrique  romaine  et  au  Cérrmo- 
nial  des  évêques,  lie  rester  tourné  vers  le  peuple  pour» 
achever  VOralt,  fratres.  La  rubrique  de  l'aris  et  celte  de 
Nevers  le  prescrivent,  mais  sans  qu'on  abaisse  la  voix.  Si 
l'on  est  tourné  vers  le  peuple  pour  lui  parler,  il  faut  bien 
<)u'il  puisse  eDiendre  te«  paroles  qu'on  lui  adresse. 


des  litanies  majeures  et  mineures  qui  se  dit  à 
la  procession  le  jour  de  saint  Marc,  et  aux 
fériés  des  Rogations, on  dit  toujours  la  préface 
fériale  du  temps  pascal.  7"  Tous  les  di- 
manches, hors  du  Carême  eldu  temps  pascal, 
on  dit  la  préface  de  la  sainte  Trinité,  lorsque 
les  fêtes  ou  octaves  qu'on  célèbre  n'ont  pas 
de  préface  propre.  {Clem.  XIII,  1739.) 

26.  La  préface  étant  achevée,  «  le  prêtre 
s'incline  médiocremenl,  joignant  les  mains 
devant  la  poitrine,  sans  les  appuyer  sur  l'au- 
tel et  sans  frapper  sa  poitrine,  et  il  dit  d'un 
ton  de  voix  médiocre  :  Sanclus,  Sanclus,  etc. 
A  ces  mots,  lienedicttis  qui  venit,  elc,  il  se 
redresse  et  fait  le  signe  de  la  croix  sur  lui,  » 
tenant  la  gauche  au-dessous  de  la  poitrine; 
la  rubrique  ne  prescrit  pas  de  rejoindre  ici 
les  mains,  et  il  suffit  de  l'observer  {S.  C. 
1831)  (2. 

(2)  Romsée  veut  qu'on  joigne  les  mains  après  avoir  cher- 
che le  Canon,  parce  que,  dit-il,  la  rulirique  veut  qu'on  les 
étende  ensuite;  mais  on  peut  Ijien  les  étendre  en  les  éle- 
vant, comme  j«  ces  mots  :  Fiai,  dileclissimi,  avant  lesquels 
«ne  main  fait  les  signes  de  croix,  pcntlant  que  l'antre  est 
sur  l'autel.  Ce  n'est  pas  avant  d«  dire  Sancliti  qu'il  faut 


425  MES 

AUTICLK  Vlir. 

De  Canone  missœ  ttsquc  ad  Consccratiunem. 

(Riil)ii(|ues.) 

Finifa    praefnlionc ,    ut    supra ,    sacordos 

ttaiis  arile  médium  altaris  versus  ad  illud, 

aliiiuantuluin  élevât  manus,  oculisque  elcva- 

tis  .1(1  Dcum,  et  sine  mora  dévoie  deniissis,  ac 

luaiiihus  juiictis,  et  super  altarc  posilis,  pro- 

funde   incliiialus,  incipit  canunem  ,   srcreto 

dicens  :  Te  iijititr,  clv.,  ut  in  ordine  missaî. 

Cura  dicit,    ut    accepta  haheas  et  henedicas, 

prius  osculalur  allare  in  medio,  deindc  erigit 

se,  cl  stal  junctis  maMil)us  ante  pcclus.  Cuui 

dicil,     Inec  f  dona  hœc  |  munera,  liac  snncta 

■\-  Sdcrificûi,  dcxlra  manu  signal  1er  conimu- 

iiitor  super  liosliam  et  caliccm.  Deinde  ex- 

tensis  inanibus  anto  pcclus,  prosequitur  in 

primis,  quœ  iibi  offerimus,  etc. 

2.  Dbi  dicit  una  cum  famnlo  tuo  papa 
nostro  N.,  expriniit  nonien  p.ipœ;  se<li'  aulcui 
vacante  verha  prœdicla  omitliinlur.  Ubi  dici- 
tur  cl  antisliie  noslro  N.,  spcciticalur  nomen 
palriarcha;,  archiopiscopi  vel  episcopi  onli- 
narii  in  propria  diœcesi,  ri  non  allerius  supc- 
rioris,  cliamsi  colebrans  sit  «mnino  exemptas 
vel  sub  alteritis  episcopi  jurisdiclionc.  Si  vero 
cpiscopus  ordinarius  illius  loci  in  quo  missa 
cclebralur  sit  vila  funclus,  pra;dicla  vcrba 
omittunlur  :  qux  etiaui  omillunlur  ab  iis  qui 
Koniœ  célébrant.  Si  ceiebrnns  est  cpiscopus, 
arcbiepiscopus  vel  palriarcha,  omissis  prae- 
dictis  verbis,  eorum  loco  dicit,  et  me  indigna 
servo  tuo.  Sumnius  aulpin  ponlifex  cum  célé- 
brai, omissis  verbis,  tma  cum  famulo  tuo 
papa  noslro  N.  et  antislite  nostro  N.,  dicit, 
xtna  ciitn  me  indirjno  famulo  luo,  quem  gregi 
tuo  prœesse  voluisli.  El  continuant  omnes  ut 
scquilur,    et   omnibus  orthodoxis,  etc. 

3.  Cum  dicit  Mémento,  Domine,  elevans  et 
jungens  manus  usquc  ad  faciem  vel  pectus, 
sic  junclis  nianibus  stal  paulisper  in  quielc, 
deniisso  aliquantulum  capite,  facicns  com- 
memorationem  vivorum  Chrisli  fidelium  ad 
suam  volunlatem,  quorum  numina,  si  vult, 
secrelo  cumraemorel;  non  tanicn  necesse  est 
ea  exprimera,  sed  mente  tanlum  eorum  ine- 
nioriam  babeat.  Polesl  eniiii  celebrans,  si  pro 
pluribus  orare  inlendit,  ne  eircumstantibus 
sit  niorosus,  ante  missam  in  anime  propo- 
nere  sibi  omnes  illos  tam  vives  quam  defun- 
clos,  pro  quibus  in  ipsa  missa  orare  inlendit, 
et  Iioc  loco  generaliler  unico  conlexlu  ipso- 
runi  vivorum  commemoralionem  agere,  pro 
quibus  ante  missam  orare  proposuil  in  missa. 

4.  Commemoralione  vivorum  facta. deniissis 
et  exlensis  ut  prius  manibus,  continuai,  et 
omnium  circitmslantium,  etc.  Siinililer  sians 
prosequitur,  Communicantes.  Cum  dicil  Jesu 
Christi,  capul  cruci  inclinai;  in  conclusione, 
quaudo  dicil  Per  eumdem,  jungit  manus.  Cum 
dicil,  Hanc  igilur  ohlalionem,  expandit  ma- 
nus simul  super  oblata,  ila  ut  palmœ  sint 
apertae  versus  ac  supra  calicem  et  hosliam, 
quas  sic  tenel  usque  ad  illa  verba,  Per  Chri- 
slum  Dominum  nostrum;  lune  enim  jungit 
manus,  el  sic  prosequitur,  Qiiam  oblationem 

chercjjer 
saus  iulerruplii 

Dictionnaire  dbs  Rites  sacrés.  II. 


MES 


12(1 


te  canon;  après  dicentes,  il  tant  dire  Sancttts,      qu'o 
rruplion,  les  mains  jointes.  11  est  dans  l'ordre      lire. 


tu,  Deus,  in  omnibus,  quœsumus,  el  cum  dicif, 
lje)ie-]^dictam.  ailscrijptam,raf  tam.cn\\\ii\\i- 
niler  signal  1er  super  hostiara  et  calicem 
simul  ;  deinde  cum  dicit,  ut  nobis  corpus, 
separalini  signal  scmel  super  liosliam  tan- 
lum; et  ciim  dicil,  et  sanguis,  semel  super 
calicem  tanlum;  deinde  elevans  et  jungens 
manus  ante  peclus  prosequitur,  fiât  dilectis- 
simi  Filii  tui  Domini  nostri  Jesu  Chrinti  ;  et 
inelinans  capul  cruci,  exlcrgit,  si  opus  fiierit, 
polliccs  et  indices  super  corporale.  el  dicit 
secreto,  ul  prius,  Qui  pridie  quam  pateretur, 
et  accipiens  pi)llice  et  indice  dextrae  manus 
hosliam,  el  eam  cum  illis  ac  indire  et  poljice 
sinislrœ  manus  tenens,  stans  ereelus  ;inlc 
mrdiuni  allaris,  dicil,  accepit  panem  in  san- 
clas  ac  venernbiles manus  suas;  elevansque  ad 
cœlum  oculos,  et  stalim  demitiens  dicil,  et 
elcvatis  oculis  in  cœlum  ad  le  Deum  Palrem 
suum  omnipotentem,  caput(|ue  aliquantulum 
inelinans,  dicit,  Iibi  grattas  agcns,  et  lenens 
hosliam  inler  pollicem  et  indieem  sinisira 
manus,  dextra  producit  signum  crucis  super 
eam,  dicens,  beiie-^dixit,  fregit,  dfditque  dis- 
cipulis  suis,  dicens  ;  Accipite  et  manducate  ex 
hoc  omnes. 

5.  Si  adsit  vas  cum  aliis  hosliis  consecran- 
dis,  anlequam  accipial  hosliam,  discoopcrit 
manu  dextra  caliecm,  scu  vas  aliarum  hostia- 
rum.  Cum  aulem  finierit  supradicta  verba, 
cubilis  super  allare  posilis,  slans  capile  incli.. 
n.ilo,  distincte,  rcverenlcr  el  secrelo  profert 
verba  consecralionis  super  hosliam,  et  simul 
super  omnes,  si  plures  sinl  consecramlje,  et 
bostiam  suam  pollicibus  et  indicibus  tautiliU 
tenens,  dicil  :  Hoc  est  enim  corpus  meum. 
Quibus  prolàlis,  celebrans  tenens  hosliam 
inler  pollices  et  indices  praedictos  super  ai- 
tare,  reliquis  manuum  digitis  exlensi,  et 
simul  junctis  (el  hosliis,  si  plures  sinl  conse^ 
cralaî,  in  loco  in  que  a  principio  missao  po- 
silae  suni,  super  corporali  vel  in  alio  vase, 
aul  calice  demissis)  genullcxus  eam  adorât. 
Tune  se  erigens,  quantum  commode  potest, 
élevai  in  allum  hosliam,  el  inlentis  in  eam 
oculis  I  quod  et  in  elevatione  calicis  facit) 
populo  rcverenlcr  oslendit  adorandam,  et 
mox  sola  manu  dextra  ipsam  revcrenter  re- 
ponil  super  corporale  in  eodem  loco  unda 
eam  levavit,  cl  deinceps  pollices  et  indices 
non  disjungit,  nisi  quande  hosliam  conse- 
cralam  îangere  vel  Iractare  débet,  usque  ad 
ablulionem  digiloruni  post  communionem. 

6.  Ileposila  hosiia  consecrala  super  corpo- 
rale, genudexus  ipsam  veneratur;  si  adsit 
vas  aliarum  hosliarum,  palena  vel  palla  ct>- 
operil,  ul  supra.  Intérim  dum  celebrans  éle- 
vai hostinm,  accenso  prius  intortilio  (quod 
non  exstinguilurnisi  |)ostquam  sacerdos  sau- 
guinem  sumpseril,  vel  alios  communicaveril, 
si  qui  erunl  communirandi  in  missa),  mi- 
nister  manu  sinisira  élevai  fimbrias  poste- 
riores  pl.mela,  ne  ipsum  celebrantem  impe- 
dial  in  elevatione  brachiorum;  quod  et  facit 
in  elevatione  calicis,  et  manu  dextra  puisât 
campanulam  1er  ad  unamquamque  elcvatio- 

'Ott  ne  tourne  les  feuillets  qu'à  mesure  qu'on  doit  j 


ik 


427 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


in 


iicm,  vel  conlinuate  quousqiic  saccrdos  ilc- 
|ional  liosliain  super  corporale,  et  simililci' 
posiuioiluni  ad  elevationcin  calicis. 

7.  Ct'k'braus  ailoralo  sacramcnlo  surgit 
et  discooperit  calicein  in  qiiem,  si  opus  sil , 
cxtergit  digito:$,  quod  semper  fdcial  si  aii- 
qiiod  fragmeuluin  digilis  adliœrout,  el  stans 
ereclus  dicil  :  Siinilt  modo  poslr/uam  cœnn- 
tum  est,  el  aiububus  nianibus  accipieiis  cali- 
ccm  juxla  iiodum  infra  cuppam,  el  aliciuaii- 
lum  illum  elevans,  ac  slaliin  deponcns  dicit, 
nccipiens  el  hune  pradnrum   calicem ,  etc. 


quand  le  siège  épisropril  n'esl  pas  rempli.  «On 
oiiK'l  encore  ces  diTiiicrs  mots  quand  ontcl;^- 
brc  à  Komo,  ou  dans  un  lieu  (jiii  n'usl  d'aucun 
diocèse,  il  exprime  aussi  le  nom  propre  du 
roi  dans  les  royaumes  où  celle  couluuic  est 
reçue,  comme  en  France;  mais  il  ne  faii  una 
inrlinalion  de  lêie  qu'au  nom  du  pape  (1). 

k.  «  Il  dit  le  Mémento  toul  bas ,  el  le  com- 
mcneo  en  élevanl,  non  pas  les  yeux,  mais 
si'ulcnienl  les  mains  jusqu'au  bas  de  la  faca 
ou  vers  le  haut  de  la  poitrine ,  el  il  les  joint 
aussitôt,  »  les  tenant  ainsi  élevées  et  la  lêlc 


Cum  dicit,  ilem  tibi  gratias  agens,  caput  in-     un  pou  baissée,  «  pcnd;.al  qu'il  prie  pour  les 


clinal,  cum  dicit,  hcncdixit,  sinistra  calicem 
infra  eu ppa m  tenens,dexlra  signal  super  eum, 
ctprosequ(:ns,rfedi/7He  discipulis  suis,  etc.,  et 
ambabus  manibus  lenens  calicem,  videlicel 
sinistra  pcdem,  dextra  nodum  infra  cuppam 
cubitis  super  altare  posilis,  et  capile  iiieli- 
nato,  profert  attente,  conlinuate  el  secreto, 
ut  supra,  verba  consecralionis  sanguinis  ; 
Hic  esl  eniin  calix,  etc.  Quibus  diclis  reponit 
calicem  super  corporale,  dicens  secreto  : 
Uœc  quoli:-  iinqne  feceritis  ,  etc.  ,  genu- 
ilcxus  sanguiiiem  reverenler  adorai.  Tuni  se 
erigit,  el  accipiens  calicem  discoopertum 
cum  sanguine  ambabus  manibus,  ul  prius, 
élevai  eum,  el  erectum,  quantum  commode 
polesl,  ostendil  populo  adoraudum,  mox 
ipsum  reverenler  reponit  super  corporale  ia 
locuui  pristiDum,et  manu  dextra  palla  coope- 
rit,  ac  geuullexus  sacrameutum  veneralur. 

DuCunondelamesse,jusqu'àlaConsécration. 
(Traducliou  et  développements.) 

1.  «  Après  la  préface,  le  célébrant,  étant 
droit  au  milieu  de  l'autel,  étend  les  mains  et 
les  élève,  les  abaissant  et  rejoignant  aus- 
sitôt ;  il  élève  aussi  en  même  temps  les  yeux 
el  les  abaisse  incontinent  ;  el  profondément 
incliné  (S.  C.  1816) ,  les  mains  jointes  et  ap- 
puyées sur  l'autel,  il  dit  tout  bas  :  Te  igilur, 
clemenlissime  Pater,  etc.  » 

2.  «  Après  ces  mots,  Rogamus  ac  petimus, 
il  baise  l'autel  au  milieu,  »  les  mains  posées 
hors  du  corporal ,  ce  qu'il  observe  toujours 
avant  la  consécration  ;  «  en  disant,  M(t  ac- 
cepta habeas  et  benedicas,  il  rejoint  les  mains 
et  se  redresse  ;  puis  il  fait  trois  signes  de 
croix  sur  le  calice  et  sur  l'hostie  lout  ensem- 
ble, disant  liœc  f  dona,  Itœc  f  vmncra,  hœc 
•}•  sancta  sacrificiu,  »  la  main  gauche  étant 
appuyée  sur  l'aulel,  comme  il  a  été  dit  ci- 
devant. 

3.  «  Ensuite,  étendant  les  mains  à  la  hau- 
teur des  épaules  comme  à  la  préface,  il  pour- 
suit toul  bas,  in  primis  quœ  tibi  ofj'crimus, 
etc.  Il  profère  le  nom  propre  du  pape  el  ce- 
lui de  l'évéque  du  lieu  où  il  célèbre,  et  non 
d'aucun  autre  supérieur,  quoique  le  célé- 
brant soit  tout  à  f.iil  exempt,  ou  qu'il  soit 
soumis  à  la  juridiction  d'un  autre  prélat.  Si 
le  sainl-siége  esl  vacant,  il  omet  ces  mots, 
una  cumfamulo  luo  papa  noslro  N.  ;  il  laisse 
pareillement  c«ux-ci,  et  antistite  nostroti., 

(1)  La  rubrique  viennoise,  la  rubrique  parisienne  et 
relie  de 't'uiilouïe  et  deiNevers  font  dire  à  l'e\iqiieoe  rpie 
le  p:ipe  seul  doit  (lire  :  Qiiem  gregi  Iko  pixesse  volitisli 
<  llul).  roni.  ).  l.e  beicail  du  Seigneur  est  unique  :  Uiiuin 


vivants  durant  un  petit  espace  de  teiiips,  » 
autant  (juil  en  faut  pour  dire  uu  Pater, 
[Romsc'e,  etc.) 

5.  «  Les  lettres  N.  N.  marquent  tju'il  peut 
exprimer  ici  toul  bas  les  noms  de  ceux  pour 
qui  il  désire  prier;  mais  cela  n'est  pas  né- 
cessaire :  il  sulfit  qu'il  en  fasse  mémoire 
mentaleiiienl  (2).  11  peut  même,  pour  n'clre 
pas  ennuyeux  aux  assistants,  se  proposer, 
avant  de  commencer  la  messe,  ceux  pour 
lesquels  il  désire  y  prier,  et  puis  les  com- 
prendre ici  tous  en  général,  sans  s'arrêter  à 
chacun  en  parlicnlier,  se  contentant  de  re- 
nouveler expressément  son  intention  princi- 
pale. »  Lorsqu'on  célèbre  pour  un  mort,  il 
ne  faut  pas  attendre  le  dernier  Mémento 
pour  diriger  son  intention;  mais  il  est  néces- 
saire de  la  diriger  avant,  la  consécration, 
pour  qu'on  n'ait  rien  à  craindre  sur  la  vali- 
dité de  l'application  (Bened.  XJY,  de  Sucriji- 
cio  mis^sœ). 

G.  «  Après  qu'il  a  prié  pour  les  vivants  ,  il 
étend  les  mains  comme  auparavant,  et  con- 
tinue lout  bas,  et  omnium  circumstantium, 
poursuivant  de  même  Communicantes,  etc.; 
à  la  un,  il  joint  les  mains  à  ces  paroles  : 
Per  eumdem.  » 

7.  Disant  le  Communicantes,  «  il  fait  une 
inclination  de  tête,  non-seulement  aux  nomà 
de  Jésus  »  et  de  Marie,  suivant  la  règle  gé- 
nérale expliquée  ci-dessus,  mais  encore  au 
nom  du  saint  dont  on  fait  la  fêle,  ou  une  rné- 
luoire  prescrite, s'il  esl  noniméd;ins  leCanon. 

8.  Remarquez  qu'on  doit  quelquefois  dire 
le  Commanjcan/es  propre  d'une  fête  ,  quoi-, 
qu'on  n'ait  pas  dit  sa  Préface  :  par  exemple, 
si  durant  l'oclave  de  l'Ascension,  on  dit  des 
messes  votives  qui  aient  une  préface  parti- 
culière, ou  si  l'on  célèbre  la  fête  de  saint 
Jacques  ou  de  saint  Philippe,  apôlres,  il 
faudra  dire  le  Communicantes  de  l'Ascen- 
sion, quoiqu'on  n'ait  pas  dit  sa  préface, 
mais  celle  des  ai.ôlres,  ou  celle  qui  est  pro- 
pre pour  la  me^se  votive. 

9.  «En disant  :  Flanc  igitur  ohlalionem,clc., 
il  étend  les  deux  mains  ensemble  sur  le  ca- 
lice et  sur  rhoslie,  en  sorte  que  les  paumes 
des  mains  soient  ouvertes  vers  le  calice  cl 
l'hostie»  quelles  couvrent  en  partie,  sans 
toucher  la  pale,  et  que  le  pouce  droit  ."lit 
sur  le  gauche  en  forme  de  croix  ,  non  [jas 
en  dedans,  mais  au-dessus  des  mains;  «  il 

ovile  et  unus  pastor. 

(-2)  Li  s  iMissels  (pil  ne  meUent  pas  au  Mémento  les  let- 
tres N.N.  luiïsent  iguorer  si  l'ou  peuluu  si  l'eu  doit  uoi- 
iner  qucltiu'ua 


{Ç9  MES 

les  tient  ainsi  jusqu'à  ces  mois  :  PerChri- 
stiim  Dominum  nustnm  ;  alors  il  joint  les 
ni.iins,  et  poursuit  :  (Jumn  oblnlionem,  etc.  » 
Durant  les  octaves  do  l'âqucs  et  tic  la  Pen- 
tecôU',  celte  prière  :  Ilanc  iijitur  obUitio- 
ttein,  lîr.,  est  particulière,  aussi  bien  que  le 
jeudi  saint. 

10.  Quand  il  a  dit  quœswmis,  il  met  la 
main  gauche  sur  l'autel  proche  du  corpo- 
ral,  et  de  la  droite  «  il  fuit  trois  si-^nis  de 
croix  sur  le  calice  et  sur  l'hostie  ensemble, 
disant,  liene-fdictam,  adscrip-ilam,  ra-\tam  ;  » 
il  joint  les  mains,  en  disant  rationahilem 
acceplabilei),{nie  faceie  dirjneris  [Merati);  ou 
bien  il  lait  jjIus  lentement  le  dernier  signe 
de  croix,  en  disant  ratmn,ratioiutfiilem,  elc. 
{liuldcschi);  après  quoi  «  il  fait  un  autre  si- 
gne de  croix,  sur  l'hostie  seule,  disant,  «{ 
nolns  for|/)its;  et  un  autre  sur  le  calice,  di- 
sant, et  sani-guis.  » 

i  I.  «  Ensuite  élevant  les  mains  et  les  rejoi- 
gnant devant  la  poitrine,  il  dit,  (iut  dilectU- 
simi  Filii  lui  Doinini  nostri,  et  l'ait  une  incli- 
nation de  lêle  à  ces  mots,  Jcsu  Chrisli.  Il  es- 
suie le  pouce  et  l'index  de  chaque  main,  les 
frottant  sur  le  corporal  pendant  qu'il  dit  Qui 
pridie ([wirn  paterelur  ■»  (il  y  a,  le  jeudi  saint, 
quelques  paroles  à  ajouter),  «  et  prenant 
d'abord  l'hostie  avec  le  pouce  et  l'index  do 
la  main  droite,  puis  avec  ceux  de  la  gau- 
che, il  dit,  uccepit  pancm  in  sanctas  ac  ve- 
uerabilcs  manus  suas.  » 

i-2.  Pour  mieux  prendre  l'hûslie,  il  est  bon 
d'appuyer  l'index  do  la  main  gauche  sur  le 
bord  de  l'hostie,  afin  qu'elle  s'élève  un  peu 
du  côté  de  la  droite,  et  ensuite  on  la  tient 
un  peu  élevée  entre  les  extrémités  du  pouce 
et  de  l'index  de  chaque  main,  les  autres 
doigis  étant  étendus  et  joints  ensemble  avec 
le  reste  de  la  main. 

l'I.  «  11  élève  les  yeux  au  ciel  cl  les  abaisse 
aussitôt,  disant,  et  elfvalisoculisincœltim,  a 
sans  élever  les  mains  ni  l'hostie,  «  puis  il 
fait  une  inclination  de  tête  »  (la  plus  grande) 
«  quand  il  dit    tibi  (jratias  agt^ns.  » 

14-.  «  Tenant  l'hostie  des  deux  doigts  de  la 
main  gauche,  il  fait  le  signe  de  la  croix  des- 
sus avec  la  droite  étendue,  disant  bene-fdixil ; 
et  reprenant  l'hostie  de  même  façon  qu'au- 
paravant, il  poursuit,  fregit,  dedilque  disci— 
puits  suis  dicens  :  Accipite  el  manducate  ex 
hoc  omnes.  » 

15.  «  S'il  y  a  des  hosties  à  consacrer  dans 
quel<iue  vase,  il  l'approche  et  le  découvre 
avant  de  prendre  l'hostie;  .»  si  elles  sont  sur 
le  corporal,  il  les  laisse  à  leur  place,  et  ne 
les  élève  jamais  avec  la  grande,  quand  même 
il  n'y  en  aurait  qu'une. 

IG.  «  Ayant  les  coudes  appuyés  sur  l'au- 
tel »  hors  du  corporal  (autant  que  faire  se 
peut),  «  la  télé  inclinée,  »  et  les  pieds  éga- 
lement posés  sur  le  marchepied,  :(  il  dit  dis- 
tinctement, avec  révérence  et  tout  bas,  sur 
l'hostie  qu'il  tient,  et  tout  ensemble  sur  les 


MES 


MU 


autres  qui  sont  sur  le  corporal,  ou  dans 
un  vase,  s  il  y  en  a  plusieurs  à  consa- 
crer :  noc  EST  EMM  CORPUS  MEUU,  »  paro- 
les qu'il  doit  prononcer  tout  de  suite,  sans  / 
aspiration  véhémente,  sans  remuer  la  léle 
en  formi;  de  cruix,  ni  autrement,  et  sans 
approcher  trop  l'hostie  de  sa  bouche,  pour 
ne  pas  l'humecter  de  son  haleine. 

17.  Unsuite  il  se  redresse;  il  pose  les  deux 
mains  jointes  sur  le  corporal  jus(]u'au  poi- 
gnet, tenant  toujours  l'hostie,  el  les  doigts 
qui  ne  la  louchent  pas  étant  étendus  et  joints 
ensemble,  comme  il  a  été  dit,  «  il  adore  le 
saint  sacrement,  »  faisant  la  génuflexion  du 
seul  genou  droit  jusqu'à  terre,  a  S'étanl  re- 
dressé, il  élève  l'hostie  respectueusement  en 
ligne  direcle  au-dessus  du  corporal,  sans 
cesser  de  la  regarder  ;  »  il  l'élève  un  peu  plus 
haut  que  la  léle,  sans  la  porter  néanmoins 
dessus,  et  sans  la  pench,?r  d'aucun  côlc,  «  en 
sorte  qu'elle  puisse  élre  vue  et  adorée  do 
tous;  et  l'ayant  tenue  élevée  fort  peu  de 
liMops,  il  l'abaisse  posément,  »  ayant  tou- 
jours les  yeux  dessus;  ce  qu'il  doit  encore 
observer  à  l'élévation  du  calice. 

18.  «  Avant  de  remettre  l'hostie  sur  le  cor- 
poral, il  la  (juille  premièrement  de  la  main 
gauche  «  qu'il  remet  sur  le  corporal,  puis 
tenant  les  trois  derniers  doigis  de  la  droite 
étendus  en  dehors,  ou  fermés  en  dedans,  ce 
qui  est  mieux,  «  il  remet  doucement  l'hostie 
à  sa  place,  et  l'adore  ensuite  par  une  génu- 
flexion. S'il  a  consacré  d'autres  hosties  dans 
un  vase,  il  le  recouvre  et  le  remet  à  sa 
place,  »  après  avoir  adoré  l'hostie  en  faisant 
la  génuflexion. 

il).  Remarquez  que,  depuis  la  consécra- 
tion jusqu'à  l'ablution,  le  prêtre  doit  avoir 
les  mains  séparées  el  étendues  sur  le  corpo- 
ral. lorsqu'il  baise  l'autel,  ou  qu'il  fait  la  gé- 
nuflexion, sans  relever  les  doigis  en  ce  der- 
nier cas;  et  «tenir  toujours  le  pouce  et 
l'index  joints  ensemble,  si  ce  n'est  quand  il 
faut  prendre  ou  toucher  l'hostie.  » 

20.  «  S'étanl  relevé,  il  découvre  le  calice  » 
avec  la  main  droite,  se  servant  du  doigt  du 
milieu,  el  tenant  la  gauche  appuyée  sur  le 
corporal  ou  sur  le  pied  du  calice;  «  puis  il 
frotte  légèrement  le  pouce  el  l'index  de  cha- 
que main  l'un  contre  l'autre,  au-dessus  du 
calice,  »  et  non  pas  à  la  coupe,  «  pour  y 
faire  tomber  les  particules,  s'il  y  en  a  ,  ce 
qu'il  observe  en  semblables  occasions;  et 
étant  droit,  il  dit  Simili  modo,  etc.  »  yBal- 
deschi.) 

ai.  «  Il  prend  le  calice  avec  les  deux 
mains  par  le  nœud,  »  de  telle  sorle  que  le 
pouce  et  l'index  (toujours  joints  ensemble), 
el  le  petit  doigt  de  chaque  main  soient  par 
devant,  el  les  autres  doigts  par  derrière  (1); 
«  puis  il  l'élève  »  de  trois  ou  quatre  pouces, 
«  disant  accipiens  et  hune  prœclarum  culicem, 
et  aussitôt  il  le  rabaisse  sur  le  corporal  sans 
le  quitter,  fait  une   inclination  de  tête  (la 


(l)Le  petit  doigt  de  la  main  droite  peut  être  dei--  moment  de  la  consécration.  Celle  des  hosties  renfermées 

rière  la  tige  du  calue  avec  h-s  autres  doigts,  pour  que  les  dans  un  vase  couvert  serait  valide.  Il  est  l)ien  prescrit  de 

deux  mains  se  joignent  mieux  au  nawd,  el  <iue  la  droite  li;  découvrir,  mais  non  de  voir  dedans.  Il  doit  en  être  dq 

soit  plus  prête  a  faire  un  signe  de  croix.  lutme  du  calice.  Voy.  M.  Caron  el  Baldcschj. 

11  u'ekt  Das  nécessaire  de  voir  le  via  dans  le  calice  au 


431 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


4-2 


lins  grande)  A  la  sainte  hostie,  disant,  (ibi 
ijrulias  agens,  puis  tenant  le  calice  de  la 
main  gauche  seule,  il  fait  le  signe  de  la 
croix  dessus  avec  la  droite  en  même  temps 
qu'il  dit  benedixit,ei  il  poursuit,  deditquc  dis-. 
cipnlis,  elc.  » 

22.  «  Ensuite,  prenant  le  calice  de  la  droite 
par  le  nœud,  et  de  la  gauche  jiar  le  bord  du 
pied,  »  en  sorte  que  le  pouce  et  Tindex  unis 
soient  par-dessus,  et  les  trois  autres  doigts 
par-dessous,  «  il  l'clève  un  peu  )>  sur  la 
même  place  où  il  était,  sans  le  courber  et 
sans  mettre  la  bouche  jusque  sur  la  coupe, 
«  ayant  les  coudes  sur  l'autel  hors  du  cor- 
poral,  et  la  tête  inclinée,  il  profère  lout  bas, 
avec  attention  et  sans  interruption,  les  paro- 
les de  la  consécration  du  sang  :  hic  est 
ENiM  CALix,  etc.  » 

23.  «  Ayant  achevé  ces  paroles,  il  remet 
le  calice  sur  le  corporal,  et  disant  tout  bas 
Hœc  quotiescunque,  etc.,  il  adore  respec- 
tueusement le  sang  de  Notre-Seigneur  ,  en 
faisant  la  génuflexion;  puis  il  se  relève  et 
prtnd  le  calice,  qui  est  encore  découvert, 
avec  les  deux  mains  comme  auparavant  ;  » 
savoir  :  de  la  droite  par  le  nœud,  et  de  la 
gauche  par  le  pied,  «  et  l'élève  droit  sur  sa 
place  ordinaire,  autant  qu'il  peut  commo- 
dément, cl  en  telle  sorte  que  la  coupe  passe 
toute  sa  tête  pour  le  faire  voir  et  adorer  au 
peuple,  »  ayant  cependant  toujours  la  vue 
dessus,  et  prenant  garde  que  le  manipule  ne 
touche  l'hostie. 

24..  «  Ayant  tenu  le  calice  élevé  fort  peu 
de  temps,  il  le  remet  sur  le  corporal  au 
même  lieu  où  il  était,  le  couvre  de  la  pale 
avec  la  main  droite,  et  fait  ensuite  la  génu- 
Oexion.  » 

23.  Il  est  à  propos  de  mettre  la  main  gau- 
che sur  le  pied  du  calice  lorsqu'on  le  dé- 
couvre de  la  droite  et  lorsqu'on  le  couvre, 
pour  éviter  le  danger  de  le  renverser,  en  le 
heurtant  par  mégarde  avec  la  pale;  inais  il 
faut  tenir  le  bras  élevé,  s'il  y  a  de  petites 
hosties  sur  le  corporal. 

ARTICLE  IX. 

De  Canone   post    Consecrationetn  usaue  ad 
Oralionem  Dominicain. 

(Rubriques.) 

1.  Reposito  calice  et  adorato,  sacerdos, 
stans  ante  altare  extensis  manibus  ante  pec- 
lus,  dicit  secreto  :  Vnde  et  memores,  elc.  Cum 
dicit,  de  tuis  donis  ac  datis,  jungit  manus 
ante  pcctus;  et  cum  dicit,  fiostiam  f  piaam 
hostiam  f  sanctam,  hosliam  f  immaculalam  , 
manu  sinistra  posita  super  altare  intra  cor- 
porale,  dextra  signât  ter  comnmniter  super 
hostiam  et  calicem,  et  semel  super  hostiam 
tantum,  et  semel  super  calicem  tantum,  di- 
cens,  panctn  f  sanctum  vilœ  œternœ,  et  cali- 
cem f  salatis  perpêtiiœ;  dcinde  stans  ut  prius 
extensis  manibus  prosequitur  :  Supra  quœ 
propilio,  etc.  Cum  dicit  :  Supplices  te  roga- 
mtis,  etc.,  inclinât  se  ante  uieditun  altaris, 
manibus  junctis  super  illo  positis  Cum  di- 
cit, ex  hac  ahuris  pnrticipntione  ,  oscula- 
tur  altare,  manibus  hiiic  inde  super  corpo- 
ralo   positis.  Cum  dicit,  sacrosanctum  Filii 


lui,  jungit  manus;  et  dextra  signans  semel 
super  hostiam  tantum,  et  semel  super  cali- 
cem, sinistra  super  corporale  posita,  dicit  : 
Cor-\pus  ,  et  San-lguinem  sumpserimus :  et 
cum  dicit,  omvi  lienediclionc  -f  cœlesti,  scip- 
suni  signât  a  frontc  ad  pectus  signo  crucis, 
sinistra  posita  infra  pectus,  et  prosequitur, 
et  gratia  repleamur.  Cum  dicit  Per  eumdcm, 
jungit  manus. 

2.  Cum  dicit  Mémento  etiam.  Domine,  fa- 
mulorum  famularumque  luarum,  elc,  exten- 
sis et  junctis  manibus  ante  pectus,  et  usque 
ad  faciem  elevalis,  et  inlentis  oculis  ad  sa- 
cramenlum  super  altare,  f;icit  commemora- 
lionem  fidelium  defunclorum,  dequibus  sibi 
videtur,  eodcm  modo  ut  diclum  est  de  coni« 
mcmoralione  vivorum.Quacommemoratione 
facla,  stans  ut  prius,  extensis  manibus  pro- 
sequitur,/psi.«,  Domine,  et  omnilius  in  Chri- 
s^o,  etc.,  et  in  fine  ad  Per eitmdem, jungit  ma- 
nus, et  caput  inclinât. 

3.  Cum  dicit  :  Nobis  quoque  peccatoribus , 
voceni  aliquaiitulum  élevai,  et  dextra  manu 
peclus  sibi  per(*utit,  sinistra  posita  super 
corporale,  et  prosequitur  secreto  famidis 
tuis,  etc.,  stans  manibus  extensis,  ut  prius. 
Cum  dicit  :  Per  Christum  iJominum  nostrum. 
Per  quem  hœc  omnia,  Domine,  semper  bona 
créas,  jungit  manus  ante  pectus;  deinde 
manu  dextra  ter  signans  conmiuniter  super 
hostiam  et  calicem,  dicit,  sanci' lificas,  vivi~ 
■fficas,  bene-fdicis  ,  et  prœstas  nobis.  Postea 
discooperit  manu  dextra  calicem,  et  genu- 
flexus  sacramentum  adorât;  tum  se  erigit  et 
reverenter  accipit  hosliam  inler  pollicem  et 
indicem  dextrae  manus,  et  cum  ea  super  ca- 
licem, queni  manu  sinistra  tcnet  circa  nodum 
infra  cuppam,  signât  ter  a  labio  ad  labium, 
dicens  :  Per  ipfsum,  et  cum  -f  ipso  ,  ef  in  f 
ipso.  Et  similiter  cum  hostia  signal  bis  inler 
calicem  et  peclus,  incipiens  a  labio  calicii, 
el  dicit,  est  tibi  Deo  Pa\lri  omnipotenti  in 
tmilate  Spiriius-];sancti.  Deinde  tcnens  manu 
dextra  hostiam  super  calicem  ,  sinistra  cali- 
cem élevât  eum  aliquantulum  simul  cum 
hoslia,  dicens,  omnis  honor  el  gloria;  et  sla- 
tiin  ulrunique  deponens,  hostiam  collocat 
super  corporale,  el,  si  opus  sil ,  digitos  ex- 
tergit  ut  supra,  ac  pollices  el  indices  ut  prius 
jungens,  calicem  palla  cooperil,  el  genu- 
flexus  sacramentum  adorât. 

Du  Canon  après  la  consécration. 
(Traduction  el  développemeiUs.) 
1.  «  Le  célébrant  ayant  remis  le  calice  sur 
l'autel  et  adoré  le  saint  sacrement,  se  relève, 
étend  les  mains,  et  dit  à  voix  basse  :  Unde 
et  memores,  etc.,»  se  tournant  tant  soit  peu 
vers  le  livre.  «  A  ces  mots  ,  de  tuis  donis  ac 
datis,  il  joint  les  mains;  ensuite  il  met  la 
gauche  sur  le  corporal ,  et  fait  le  signe  de  la 
croix  de  la  droite  sur  l'hostie  et  sur  le  calice 
ensemble,  disant,  hostiamjpuram,  hostiam 
f  satictam,  hosliam-fimmaculatam;  sur  l'hos- 
tie seule ,  disant ,  panem  f  sanctum  vilœ 
œternœ,  el  sur  le  calice  seul,  disant  :  Et  ca- 
licem-f  saUtlis  perpeluœ.  .\près  cela  il  étend 
les  mains  el  poursuit  :  Supra  quœ  propilio , 
elc.  » 


435  MES 

2.  «  Il  (lit  Supplices  le  rof/mints,  clc,  étant 
]iroroiiilciiK'iit  incliné,  ri  ayanl  les  mains 
jointes  snr  l'aulci,  »  lie  la  niéinc  façon  que 
nous  avons  dit  ci-ticssus,  art.  V,  n"  1,  excepté 
que  le  pouce  denicure  joint  à  l'index  (1). 

.'i.  «  A  ces  paroles,  ex  linc  allaris  parliri-^ 
pnlione,  il  baise  l'auti-l  »  prenant  garde  de  ne\ 
pas  toucher  l'hostie,  «  et  joint  les  mains 
quand  il  dit,  sncrusunclum  l-'ilii  ttii;  puis 
mettant  la  main  gauclie  sur  le  corporal,  il  fait 
le  signe  de  la  rroix  de  la  droite  sur  l'hostie 
seule,  disant  Corppu.s-,  sur  le  calice,  disant , 
et  san-\guiuem,  et  sur  lui,  disant ,  omni  bcne- 
diclione  l  cœlesti,  tenant  alors  la  main  gau- 
che au-dessous  de  la  poitrine.  11  joint  les 
mains  ù  ces  jiaroles  :  Per  eiimclcm  CItristuin 
JJominum  nostrurti.  Amen.» 

k.  «  Lors(iu'il  dit  tout  bas  Mémento  ctiam. 
Domine,  il  étend  et  élève  les  mains  »  sans 
lever  les  yeux  ,  «  et  les  joint  à  ces  paroles, 
in  somnn  pacis;  après  quoi  il  fait  une  petite 
panse,  tenant  la  vue  sur  le  saint  sacrement, 
la  tête  un  peu  inclinée,  et  les  mains  jointes 
et  élevées  jusqu'à  la  face,  comme  au  premier 
Mémento,  et  prie  ainsi  pour  les  trépassés, 
pour  qui  il  dnit  ou  veut  prier.» 

5.  «  Cela  fait,  il  abaisse  et  étend  les  mains 
comme  auparavant,  et  poursuit,  Ipsis  Do- 
mine, clc.  Il  les  joint  et  in(  linc  la  tête  à  cette 
conclusion,  Per  eiimdem  Chrislum,  »  qui  est 
l'unique  endroit  où  ion  s'incline  au  mol 
Cliristum,  quand  il  ne  suit  pas  immédiate- 
ment Jcsi(»i. 

G.  «  Ensuite  il  met  la  main  gauche  sur  le 
corporal,  et  »  sans  faire  aucune  inclination  de 
télé,  il  «  frappe  sa  poitrine  des  trois  der- 
niers doigts  de  la  main  droite  seulement,  di- 
sant d'un  ton  de  voix  médiocre.  Nabis  quo- 
qne  peccaloribits;  puis  il  poursuit  le  reste 
tout  bas,  les  mains  étendues  comme  aupa- 
ravant. 11  les  joint  quand  il  dit  :  Per  Chri- 
slum Dominum  noslrum,  poursuivant  ainsi  : 
Per  quem  liœc  omnia,  etc.  (2).  » 

7.  Ayant  mis  la  main  gauche  sur  le  cor- 
poral,» il  fait  trois  signes  de  croix  delà  droite 
sur  le  calice  et  sur  l'hostie  ensemble, disant 
sancli-llicas,  vivilficas,  bcneldicis,  et  prwstas 
nobis;  puis  il  découvre  le  calice,  et  fait  la 
génuflexion.» 

8.  «  S'étant  relevé,  il  prend  l'hoslie,  »  non 
par  le  bas,  mais  par  le  côté,  un  peu  au- 
dessous  du  milieu,  entre  le  pouce  et  l'index 
de  la  main  droite;  «  et  tenant  le  calice  de  la 
gauche  par  le  nœud,  il  fait  trois  signes  de 
croix  avec  l'hostie  sur  le  cilicar  d'un  bord  à 
l'autre  sans  le  toucher,  disant  tout  bas  : 
Per  f  t'psMm,  et  cum  f  ipso,  et  in  f  ipso  ;  puis 
il  fait  deux  autres  signes  de  croix  entre  lo 
calice  et  sa  poitrine,  disant,  est  tibi  Dec 
Patri  f  omnipotenti ,  in  tmilatc  Spiritus  f 
tancti,  »  en  sorte  que  l'hostie  ne  soit  pas 
plus  élevée  que  le  calice,  et  que  les  ligues  no 

(t)  C'est  sur  l'autel,  pt  non  sur  le  corporal,  qu'on  pose 
les  main.s  joinles,  même  aprè»  la  consécraiioii;  la  congié- 
palion  des  HItes  l'a  décidé  en  ISlli.  Mjis  quand  on  pose 
ItîS  mains  séparées,  c'est  sur  le  corporal,  après  la  consé- 
rr.iiion,  jusqu'à  ce  qu'on  ail  purifié  sesdoiyls. 

^J)  Dans  colle  prière  comme  ailleurs,  il  laut  s'incliner 
61  ironon^aut  les  noms  des  saints  dont  ou  dit  la  messe 
OU  doui  ou  fait  une  luémoirc  prescrite  par  la  rubriguc.  Oa 


MES  404 

s'étendent  point  hors  du  corporal,  ni  ne  pas- 
sent par-dessus  le  bras  gauche  du  prêtre, 
qu'il  doit  pour  cet  cfTel  un  peu  écarter. 

0.  «  Ensuite  ,  tenant  de  la  main  droite 
l'hostie  sur  le  calice,  qu'il  (jcnt  toujours  de  la 
gauche  par  le  nœud,  il  élève  l'un  et  l'autre 
ens'  mble  à  la  hauteur  de  trois  ou  quatre 
pouces,  «  disant  tout  bas,  omnis  honor  et 
i/luria,  »  sans  s'incliner  ni  llechir  le  genou. 
11  remet  aussitôt  le  calice  à  sa  place  et 
l'hostie  à  la  sienne,  et  frotte  légèrement  les 
doigts  au-dessus  du  calice,  après  quoi  il  le 
couvre  de  la  pale  et  fail  une  génuflexion. 

AHTIOLK  X. 

De  Oralione  Dominica  et  nliis  usque  ad   fa' 

ctam  Communionem. 

(Rubriques.) 

1.  Cclebrans,  cooperto  calice,  adoratoque 
sacraniento,  crigit  se,  el  manibus  extensis 
hinc  iiiile  super  allnre  infra  corporale  posi- 
tis,  (licit  intelligibili  voce  :  Per  omniii  secula 
seculorum,  el  cum  dicil  Oremus  ,  jungitraa- 
nus,  caput  sacr.imenlo  indinans.  Cum  inci- 
pit  Palcr  nosler,  extemlit  nianus,  et  stans, 
oculis  ad  sacramenlum  intenlis,  prosequitur 
nsi]uc  ad  linem.  Kesponso  a  minislro  :  Sed 
libéra  nos  a  maUi,  cl  a  célébrante  subuiissa 
voce  Amen,  manu  dextra,  pollice  et  indice 
non  disjunctis,  patenam  aliquantulum  puri- 
ficatorio  extergens  ,  eam  accipil  inter  indi- 
cem  el  médium  digitos;  qiiam  tencus  super 
altare  ercctam .  sinislra  super  corporale 
posila,  dicil  secrcto  :  Libéra  nos,  quœsu- 
mus,  clc. 

2.  Antequam  celebrans  dicat,  dn  propi~ 
tins  pncem,  élevai  manu  dextra  patenam  do 
altari,  el  seipsum  cum  ca  signal  signo  cru- 
els, dicens,  ila  propilius  pacem  in  diebus 
nostris.  Cum  signal  se,  manum  sinistram  pu- 
nit infra  peclus  ;  deindc  patenam  ipsam  os- 
culalur,  et  prosequins,  ut  opemisericordiœ 
lu(P,  etc.,  submillit  patenam  hosliœ,  quaiu 
indice  sinistro  accommodai  super  patenam, 
discooperit  calicem,  et  genuflexus  sacramen- 
lutii  adorât;  tum  se  erigens  accipil  hosliam 
inter  pollicem  et  indicem  dextraî  manus,  et 
cum  illis.ac  pollice  et  indice  sinistrs  manus 
cain  super  lalicem  tenens  ;  reverentcr  fran- 
gil  per  médium,  dicens  :  Per  eumdem  Domi- 
num noslrum  Jcsum  Chrislum  Filium  tuum; 
et  inediam  partem  ,  quam  inter  pollicem  et 
indiccm  dextra;  manus  tenct,  ponil  saper 
patenam  ;  de  alia  média,  quam  sinislra  manu 
tenet,  frangit  cum  pollice  et  indice  dextrao 
manus  particulam,  prosequens,  Oui  lecum 
virit  et  régnai,  etc.;  cl  eam  inter  ipsos  dex- 
tcra;  manus  pullicem  et  indicem  rctinens, 
partem  majorem,  quam  sinislra  tenet,  ad-i 
jungit  medi;e  super  patenam  posils,  intérim 
dicens,  in  unitate  Spiritus  sancii  Deus,  et 
particulam   hostiœ,   quam   in  dextra  manu 

a  souvent  demandé  si  c'est  an\  fêtes  de  saint  Jean-Baptis- 
te  ou  à  celles  de  sainl  Jean  ri'.vansélisle  qu'il  faut  faire 
incliualiiin  an  mol  Joitniie  dans  celte  oraison  du  Canon,. 
La  congrégation  des  Hiles  à  décidé,  le  26  mars  182*, 
c'est  saint  Jean-Haplisle  qui  est  nommé  dans  cet  en 
On  peut  voir  les  niulifs  qui  l'ont  délerraiuée  dans 
lection  de  Gardellini,  n.  iiU  et  4452. 


435 


DICTIONNAmE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


43ti 


rctinuit,  tenons  super  caliccm,  qucm  sini- 
stra  per  nodum  infra  cuppntn  relinet,  inlcl- 
ligibili  voce  dicit  :  Per  omnia  secula  seculo- 
rum.  i}  Amen;  et  cum  ipsa  parliciila  signans 
ter  a  labio  ab  labium  calicis,  dicit  :  Pax  Do- 
mini  fit  semper  vobiscttm.  Responso  per  mi- 
nistram,  El  cum  spirilu  tuo,  parliculam, 
quam  dextra  manu  tenet,  immitlil  in  cali- 
cem,  dicens  secrcto  :  Hœc  commixtio  et  con- 
secratio  corporis,  etc.  Deinde  polliccs  et  in- 
dices super  calicem  aliquantulum  tergil  et 
jungit,  calicem  palla  coopcril,  et  genufloxus 
sacraraenlum  adorât,  surgit,  cl  stans  junclis 
manihus  antc  pectus,  capite  inclinato  versus 
sacramenlum,  dicit  inlcliigibili  \oce  :  Agnus 
Dei,  qui  tollis  peccatamundi,  et  dextra  per- 
culiens  sibi  pcclus,  sinistra  super  corporalc 
posila,  dicit  miserere  nobis,  et  deinde  non 
jungit  manus,  sed  iterum  perculit  sibi  pec- 
tus, cum  dicit  secundo  miserere  nobis,  quod 
el  tertio  facil,  cum  dicit  dona  nobis  pacem. 

3.  Tune  manibus  junctis  super  altare  po- 
silis,  oculisque  ad  sacramentura  intentis, 
inclinatus  dicit  secreto  Domine ,  Jesu  Christe, 
etc.  Qua  oratione  finita,  si  est  daturus  pa- 
cem, osculatur  altare  in  medio,  et  instru- 
mentum  pacis  ci  porreclum  a  ministre  juxta 
ipsum  ad  dexteram,  boc  est,  in  cornu  Epi- 
slolœgenuflexo,  et  dicit  :  Pax  tecum.  Mini- 
ster  respondet  :  Et  cum  spirilu  tuo.  Si  non 
adsitqui  hujusmodi  instrumenlo  pacem  re- 
cipiat  a  célébrante,  pax  non  datur,  etiamsi 
illius  datio  missœ  convcniat;  ncc  osculatur 
altare,  sed  dicta  pra;missa  oratione,  sta- 
tim  subjungit  alias  orationes,  ut  in  ordine 
misses. 

4.  Si  vero  celebret  pro  dcfuncUs,  nonper- 
cutit  pectus  ad  Af/nus  Dei,  quia  dicit,  dona 
eis  requiem,  nec  dicit  primam  orationem  Do- 
mine, Jesu  Christe,  qui  dixisti  apostolis  luis, 
etc.,  non  dat  pacem,  sed  dicit  alias  duas  se- 
quentes  orationes,  Domine ,  Jesii  Christe , 
Fili  Dei  vivi,  etc.  Pcrceptio  corporis  lui. 
Ouibus  oralionibus  diclis,  gcnullectcns  sa- 
cramcntum  adorât,  et  se  erigens  dicit  se- 
crcto :  ^Poriem  cœleslem  accipiam,  etc.,  quo 
dicto  dextra  m,-!;;u  accipit  do  patena  reve- 
renler  amhas  partes  hostiœ,  et  collocat  inter 
polliccni  el  indicem  sinislraî  manus,  quibus 
pnlenam  inlcr  cumdom  indicem  et  médium 
digilos  supponit,  et  eadem  manu  sinistra 
tenens  parles  hujusmodi  super  patonam  in- 
ter pectus  et  calicem  parum  inclinatus, 
dextra  tribus  vi<  ibus  perculit  pectus  suum, 
intérim  etian»  tribus  vicibus  dicens  voce  ali- 
quantulum elevata  :  Domine,  non  sum  dig- 
nus,  et  secrcto  prosequitur,  ut  inlres,  etc. 
Quibus  tertio  dictis,  es  sinistra  accipit  ambas 
partes  prœdictas  bostiœ  inter  pollicem  el  in- 
dicem dextree  manus,  el  cum  illa  supra  pa- 
tonam signal  scipsuiii  signo  crucis,  ita  ta- 
men  ut  hoslia  non  egrodiatur  limites  pa- 
tonœ,  dicens  :  Corpus  Domini  nostri  Jcsu 
Chrisli  custodiat  animammenm  in  vilam  œter- 
nam.  Amen;  et  se  inclinans,  cubitis  super 
altare   posilis ,    reverenler  casdcm    anibas 

..partes  sumit  ;  quibus  sumptis  deponit  pate- 
nain  super  cor|iorale,  et  erigens  se,  junclis 
indicibus  clpollicibus,  ambas  quoque  manus 


antc  facicm  jungit,  el  aliquantulum  quiescit 
in  meilitalione  sanctissimi sacramenli.  Deinde 
dcpusitis  manibus  dicit  secrcto  :  Quid  retri- 
huam  Domino  pro  omnibus  quœ  reiribuit 
miluT  et  intérim  discoopcrit  calicem,  genu- 
flcclil,  surgit,  accipit  patonam,  inspicil  cor- 
porale,  colligit  fragmenta  cum  patona  ,  si 
quaî  sinl  in  eo,  patenani  quoque  diligentcr 
cum  poUice  el  indice  dcxtrœ  manus  super 
calicem  exlorgit,  el  ipsos  digilos,  ne  quid 
t'ragmentorum  in  eis  rcmaneat. 

5.  Si  vero  adsint  liostiœ  consecralœ  super 
coriKirale  positae,  pro  alio  temporo  couscr- 
vaiida;,  facta  prius  gonulloxione,  reponil  eas 
in  vas  ad  hoc  ordinatum,  et  diligonler  ad- 
vortit  ne  aliquod  fragmenlum,  quantuincun- 
que  minimum,  romaneat  super  corporale  ; 
quod  si  fueril,  accurate  reponit  in  calicem. 
Post  p\tersioncni  patcnse, junctis pnUicibus  et 
indicibus  calicem  dextra  manu  infra  nodum 
cuppiB  accipit,  sinistra  patenam ,  dicens: 
Calicem  snintaris,  etc.,  et  signans  se  signa 
crucis  cum  calice,  dicit  :  Sanguis  Domini  no^ 
stri,  et  manu  sinistra  suppunens  patonam 
calici,  stans  reverenler  sumit  tolum  sangui- 
nom,  cum  particula  in  calice  posila.  Quibus 
sumptis  dicit,  sccrelo:  Quod  ore  sumpsimus, 
etc.,  et  super  altare  porrigit  calicem  niinistro 
in  cornu  Epistolse  ,  quo  vinum  fundenle,  se 
■purificat,  deinde  vino  claqua  abluit  pollices 
et  indices  super  calicem,  quos  abslergit  pu- 
rificatorio  ,  intérim  dicons  :  Corpus  tuum. 
Domine,  quod  sumpsi,  etc.,  ablutioneni  su- 
mit, et  exiergit  os  cl  calicem  puriPicatorio  : 
quo  facto  purificalorium  exlendil  super  ca- 
licem, et  dosupor  patonam,  ac  super  pate- 
iinm  parvari)  pallam;  et  plicalo  corporali, 
quod  reponit  in  bursam,  cooporit  calicem 
vélo,  et  bursam  desupcr  p(mit,  el  collocat  iu 
medio  allaris,  ut  in    i)iincipio  missae. 

6.  Si  qui  sunl  c  )mmunicandi  in  missa, 
sacerdos  post  sumptioncin  sanguiiiis,  aule- 
quam  se  purifîcet ,  facta  genuHexione  ponat 
particulas  consecralas  in  pyxide ,  vel,  si 
pauci  sint  communicandi,  super  patenam, 
nisi  a  principio  posiliB  fuerinl  in  pyxide  sou 
alio  calice.  Intérim  minislor  ante  oos  exlen- 
dil linteum  seu  vélum  album,  et  pro  eis  facil 
confossioncm,  dicens  :  Confiteor  Deo,  etc. 
Tum  sacerdos  Iterum  genuflectit,  et  manibus 
junclis  vertcns  se  ad  po])ulum  in  cornu 
Evangelii,  dicit  :  Miserealur  veslri,  el  Indul- 
gentiam,  absoluliovem  el  remissionem  pecca- 
torumveslrorum,  etc.,  et  manu  doxlra  facil 
signum  crucis  super  cos.  Posloa  genuflectens 
accipit  manu  sinistra  pjxidem,  sou  patenam 
cum  sacramonlo,  dextra  voro  sumit  unara 
parliculam,  quam  inter  pollicem  el  indicem 
tenet  aliquantulum  clevatam  super  pyxidem 
seu  patonam,  el  conversus  ad  conimunican- 
dos  in  rtiedio  allaris  dicit  :  Ecce  Agnus  Dei, 
ecce  qui  tollit  peccata  mundi.  Doinde  dicit  : 
Domine,  non  sum  dignus  ut  inlres  sub  tectum 
incum,  sed  lantum  die  verbo,  et  sanalnlur 
anima  mea.  Quibus  verbis  tertio  ropotilis , 
accedil  ad  eorum  doxteram,  hoc  est,  ad  latus 
Epislolœ,  et  uniiuiquc  porrigit  sarramen- 
tum,  facicns  cum  co  signum  crucis  super 
pyxidem  vel  patenani,  el  simul  dicens:  Cor- 


«r,7 


SI  ES 


MES 


à-A 


pus  Doinini  nostri  Jestt  Chrisli  cvstoâiat  ani- 
«!fim  luum  in  rilnm  (vlcrnnm.  Amen.  Oiiinibti5 
(•(iiniiiuiiicjttis,  rcvcrlittir  ml  all;tro,  niliil 
(lirciis;  ri  non  ilal  cis  licnciliilioncm,  iiiii.i 
illMui  (lalurus  csl  in  fine  misère.  Si  p.irticul.'B 
pnsilîc  eranl  super  cnrpomlo,  cxlorgit  illuJ 
ruiii  pnlona,ct  si  qnrn  in  co  fiicriiil  fragmen- 
ta, in  caiiccni  itninillil.  Dciiidc  dirit  secrelo  : 
Qn()d  orr  sumpsimus,  i'nnnnr,  olr.,  cl  se  pu- 
rilicat,  diccns  :  Corpus  Imim,  Domine,  quod 
sumpfi,  cl  nlia  facit  ut  supra.  Minisler  au- 
lem  dexlra  manu  lencns  vas  cuni  vino  et 
n(iua,  sini<ilra  vcru  niiippulam  ,  ali(|iianlo 
posl  sarordolem,  cisporrigil  purificalionem, 
cl  niappulain  ad  os  abslcrgcndiiin. 

7.  Si  in  allari  rcmaneanl  particulaî  in  ca- 
lice seu  in  alio  vase  usquc  ad  linem  missaî, 
servenlnr  ea  quaî  in  feria  quinla  CœiiîB  Uo- 
iiiini  prœscribunlur  cirta  fincni  missœ. 
Depuis  l'Oraison  dominicale  jusqu'à  la  Com- 
munion. 
(Traduclion  el  développpDiPnls  ) 

1.  «Le  prêlre  s'élant  relevé  el  ayanl  les 
lieux  mains  étendues  sur  le  corporal,  dil  lout 
haul  :  Per  omnia  sœcula  sœculorum;  puis, 
joignant  les  mains,  et  inclinant  la  tôle  au 
sainl  sacrement  ,  il  dil  Oremus  ;  s'élant 
reilressé  ,  il  lient  les  mains  joinles  jusqu'au 
Pater,  durant  lequel  il  les  a  étendues  à  l'or- 
dinaire, el  les  yeux  arrêtés  sur  le  saint  sa- 
cremenl.  »  [Rubr.  miss.) 

2.  «  Le  servant  ayant  répondu  :  Sfd  Jt^prii  nos 
onio/o,  le  prêtre  dil  jlmen  à  voix  basse;  puis  il 
met  la  main  gauche  sur  le  corporal,  el  de  la 
droite,  avec  les  tiois  doigts  libres,  il  relire 
la  palcnc  de  dessous  le  corporal,  el  la  nelloic 
légèrement  avec  k-  purifnatoire  ,  qu'il  tient 
entre  l'index  ou  le  doigt  annulaire  et  le  doigt 
du  milieu  ;  »  ayanl  ensuite  avec  les  mêmes 
doigts  pris  le  purificatoire  par  le  liaul,  il  le 
met  sur  l'autel  du  tôle  de  rEpître,  un  peu  éloi- 
gné du  corporal,  pour  placer  le  calice  entre 
les  deux  après  l'abiulion  ;  «  il  prend  la  patène 
entre  l'index  el  le  duigt  du  milieu,  la  tenant 
droite  » ,  appuyée  par  le  bord  sur  l'autel  hors 
du  corporal ,  ou  même  sur  le  purificaloire, 
en  sorte  que  le  dedans  soit  tourné  vers 
l'hostie,  et  que  la  main  soil  au-dessus  de  la 
patène  ;  puis  il  dit  tout  bas  Libéra  nos,  etc. 

3.  «  A  ces  paroles,  du  propilius  pa- 
crm,  etc.  (1),  il  fait  avecla  patène  le  signcde 
la  croix  sur  lui  depuis  le  front  jusqu'à  la 
poitrine  ,  tenant  la  main  gauche  appuyée 
au-dessous  de  la  poitrine  ;  puis  »  en  retenant 
son  soufQe  «  il  baise  légèrement  la  patène  » 
en  dedans  par  le  bord  proche  de  la  main, 
«  et  poursuivant,  ut  ope  misericordiw,  c\c., 
il  met  la  patène  sous  l'hoslie,  qu'il  accom- 
mode dessus  avec  l'index  de  la  main  ^au- 

(I)  Les  Misspls  de  Paris,  de  Vienne,  d*^  Toulouss  indi- 
q\UMit  rtniis  le  Canon  le  signe  de  croix  après  le  Paler  aux 
mois  Pelro  el  Paulo.  cl  cepeudant  dans  les  rubriques  gé- 
nérales ils  le  marquent  a  du  propilius  pacein  ;  e'esi  à  ces 
mois  qu'il  est  marqué  dans  le  Mi^'  '  romain,  et  avec  rai- 
son ;  car  qu.l  rapport  y  a-t-il  enr  If  si^ne  de  la  croix 
01  les  noms  des  apôires?  els'il  '.  i.l  laire  inoliualion  en 
jirorir.nçanl  ces  noms,  nouvelle  dillicullé.  Il  est  vrai  que  le 
CéiéciHiiunl  des  évêques  indique  le  signi!  de  la  croix  avant 
ces  mois  da  propilius,  mais  il  renvoie  en  mi^me  ti'nips  au 
Missel  ;  ou  peut  donc  bien  croire  qu'il  n'a  pas  voulu  s'en 
écarter,  ui  lï  ni  ailleurs,  et  sue  disant  les  choses  olui 


rhe,  »  en  sorte  qu'elle  ne  passe  pas  le  bord 
de  la  patène,  mais  seulement  un  peu  la  cou- 
cavité  du  dedans  vers  le  côté  d'en  haut,  afin 
quelle  soi'  plus  aisée  à  prendre  ;  il  est  bon 
(pie  la  patène  soit  alors  sur  U-  bord  nnlérieur 
du  corporal,  ou  bien  appuyée  sur  le  pied  du 
calice  ;  mais  on  peut  la  laisser  à  la  place  de 
l'hostie  plutôt  que  de  faire  loucher  l'hostie 
au  pied  du  calice  quand  on  la  prendra  ;  en  la 
mettant  sous  l'hostie  il  faut  presser  un  peu 
le  corporal,  afin  que  s'il  y  avait  des  parti- 
cules elles  passassent  sur  la  patène  au  lieu 
de  s'y  attacher  en  dehors.  «  Le  prêtre  pour- 
suit ensuite  le  reste  de  l'oraison,  dérouvre 
le  calict-  ,  fait  la  génuflexion  el  se  relève.  » 

4.  «  Il  prend  l'hostie  par  le  haul  avec  le 
pouce  et  l'index  de  la  main  droite,  »  en  la 
poussant  un  peu  par  le  bas  avec  l'inilex  de 
la  gauche;  «  l'ayant  portée  sur  le  cal;ce,  il  la 
prend  aussi  avec  le  pouce  et  l'index  de  la 
gauche,  el  la  rompt  doucement  par  le  milieu 
en  deux  parties  égales,  disant  lout  bas  :  Per 
eumitcm  Dominnm  nostrum,  j>  el  faisant  une 
inclination  d'*  tête  quand  il  dil  Je^iim.  Il  la 
doit  rompri^ ,  non  pas  en  la  déchirant,  mai» 
en  la  repliant  en  dehors  à  trois  ou  quatre 
reprises ,  commençant  par  le  haul.  ensuite 
par  le  milieu,  et  i  uis  par  le  bas,  et  enfin  par 
le  milieu  pour  achever  de  la  rompre ,  en  la 
plianl  dans  le  sens  opposé.  On  ne  saurait 
être  trop  attentif  dans  colle  action  ponr  éviter 
qn'il  ne  se  détache  avec  éclat  des  particules. 

5.  «  Il  met  sur  la  patène  la  moitié  de 
l'hostie  qu'il  tenait  de  la  main  droite;  »  après 
avoir  fait  passer  le  pouce  el  l'index  de  la 
même  main  tout  le  long  de  l'autre  moitié 
qu'il  tient  avec  la  gauche,  pour  en  détacher 
les  particules  qui  y  sont  an  bord  el  les  faire 
toniher  dans  le  calice,  «  il  rompt  avec  les 
mêmes  ponce  et  index  une  petite  partie  du 
bas  de  celte  même  moitié,  disant  :  Oui  lecum 
vivit  et  ref/nat,  cl  retenant  celte  petite  pirtie 
sur  le  calice  avec  les  deux  mêmes  doigts  de 
la  main  droite,  il  remet  de  la  gauche  la  moi- 
tié dont  elle  a  été  séparée,  sur  la  patène,  la 
joignanl  à  l'autre  moitié,  en  disant  ces  mots, 
in  unitate  Spiritus  sancti  Dcus.  » 

0.  «  Ensuite  il  prend  le  calice  de  la  main 
ganrhe  par  le  nœud,  el  tenant  de  la  droite 
la  particule  de  l'hostie  sur  le  calice,  il  dit 
tout  haut  :  Per  omnia  sœcula  sœculorum,  et 
puis  du  même  ton  de  voix  :  Pnx  •{•  Domini, 
sit  f  semper  vobis  f  cum,  faisant  trois  signes 
de  croix,  avec  la  particule  d'un  bord  du  calice 
à  l'autre  »  sans  le  louiber  avec  l'hostie  ;  et 
le  servant  ayant  répondu  :  El  cum  spirilu 
tuo,  il  laisse  tomber  celle  pelile  portion  de 
l'hostie  dans  le  calice,  disant  tout  bas  :  Jlœc 
commixlio,  etc.,  «  sans  omettre  l'inclinalion 

succinctement,  il  inlcrvcrlit  quelquefois  l'ordre  selon 
lequel  on  doit  les  l'aire  ;  par  exemple,  à  Te  igilur,  il  mar« 
que  qu'on  élève  les  yeux  lorsqu'on  est  incliné.  Il  doit  être 
subordonné  au  Missel,  son  objet  élaul  de  régler  des  céré- 
nionies  accessoires  an  saint  sacrinre;  mais  les  rubriques 
dii  Missel  doivent  i^tre  observées  in  OTïmibus  cl  per  omnia, 
selon  L'rbain  VIll.  dans  un  déeret  imprimé  pa'-  son  ordre 
en  télé  du  Missel  romain.  Opeii'laiit  la  nouvelle  rubrique 
de  Paris,  celles  dc>  L\on  et  de  Nevers  marquent  le  si;;ne 
de  la  croiv  aux  mots  l'eiro  cl  Paulo,  aussi  bien  que  la  i  In- 
p.irt  des  Missels  de  France  inipriniés  depuis  deux  cents 
ans.  Vcy.  le  P.  Lebrun. 


«3i) 


DICTIONNAIRE  DES  CEKEMONIES  ET  DES  RITES  SACRES 


i40 


de  tête  à  Jesu  Christi  ;  «  puis  il  froUe  un  peu 
au-dessus  du  calice  les  uns  contre  les  au- 
tres, les  doigts  qui  ont  touché  l'hoslie,  et  les 
ayant  rejoiuts,  il  recouvre  le  calice  de  la 
pale,  et  fait  une  génuflexion.  » 

7.  «  Etant  debout,  les  mains  jointes  devant 
la  poitrine,  et  incliné  médiocrement,  il  dit 
tout  haut  :  Agnus  Dei,  etc.  ;  puis  il  met  la 
main  gauche  sur  lecorporal  dès  la  première 
fois  qu'il  dit  Miserere  nobis,  d'où  il  ne  l'ôle 
point  qu'il  n'ait  achevé  les  trois  Ai/nus  Dei; 
il  frappe  sa  poitrine  «  du  bout  des  trois  der- 
niers doigts  seulement  «  de  la  main  droite, 
à  chaque  fois  qu'il  dit  Miserere  nobis,  cl  en- 
core à  ces  mots  :  Dona  nobis  pacem ,  »  sans 
appuyer  cette  main  sur  l'autel. 

8.  ft  Ensuite,  ayant  les  mains  jointes  sur 
l'autel,  »  et  non  sur  le  corpora!  (S.  C.  1816), 
«et  étant  médiocrement  incliné,  il  dit  tout 
bas  les  trois  oraisons  :  Domine,  Jesu  Christe, 
etc.,  tenant  les  yeux  arrêtés  sur  le  saint  sa- 
crement, »  si  ce  n'est  qu'il  n'ait  besoin  de  re- 
garder dans  le  Missel  ou  sur  le  carton. 

9.  «  S'il  faut  donner  la  paix,  c'est  après  la 
première  oraison  Domine,  Jesu  Christe  ;  » 
mais  on  ne  la  doit  donner  aux  messes  basses 
qu'aux  prélats,  aux  princes  et  aux  person- 
nes d'une  dignité  éminente,  et  à  ceux  qui 
se  marient,  de  quelque  condition  qu'ils 
soient,  si  c'est  la  coutume  du  lieu  ;  dans 
tous  ces  cas  cela  se  doit  faire  par  un  clerc 
revêtu  d'un  surplis,  et  «  avec  un  instrument 
de  paix,  que  le  célébrant  baise  après  avoir 
baisé  l'autel ,  disant  au  clerc  Pax  tecxun.  » 

10.  «  Ayant  achevé  ces  oraisons  il  fait  une 
génuflexion  ,  et  se  relevant  il  dit  tout  bas  : 
Panem  cœlestem  accipiam,  etc.  ;  puis  il  prend 
par  en  haut  les  deux  parties  de  l'hostie  qui 
sont  sur  la  patène  avec  le  pouce  et  l'index 
de  la  main  droite,  »  s'aidant  pour  cela  ,  s'il 
est  besoin,  du  pouce  et  de  l'index  de  la  main 
gauche,  avec  lesquels  «  il  reçoit  aussitôt  par 
le  bas  les  deux  parties  de  l'hostie,  »  en  sorte 
qu'une  partie  soit  un  peu  sur  l'autre  ,  et 
qu'elles  forment  néanmoins  une  figure 
ronde,  ou  à  peu  près  ;  «  il  met  ensuite  au- 
dessous  de  l'hostie  la  patène,  en  la  prenant 
entre  l'index  et  le  doigt  du  milieu  de  la  même 
main.  » 

11.  «  Tenant  ainsi  de  la  main  gauche  la 
patène  et  l'hostie  droite  dessus  entre  le  ca- 
lice et  sa  poitrine,  »  et  l'élevant  deux  ou 
trois  doigts  au-dessus  du  corporal,  sans  ap- 
puyer les  bras  ni  les  coudes  sur  l'autel,  sans 
tourner  le  corps  pour  montrer  Ihostie  au 
peuple,  et  sans  fléchir  le  genou  ni  reculer  le 
pied  par  derrière,  mais  «  étant  médiocrement 
incliné,  il  dit  par  trois  fois,  d'un  ton  de  voix 
médiocre,  ces  paroles  :  Domine,  non  sum  di- 
gnus,  disant  les  autres  qui  suivent  à  voix 
basse.  A  chaque  fois  qu'il  dit  :  Domine  non 
sum  dignus,  il  frappe  sa  poitrine  du  bout  des 
trois  derniers  doigts  de  la  main  droite,  »  qu'il 
fait  mouvoir  lentement,  ou  bien  il  la  pose  à 
chaque  fois  sur  le  corporal. 

12.  Après  cela  le  prêtre  se  redresse  ;  il 
prend  avec  le  pouce  et  l'index  de  la  main 


droite  la  partie  de  l'hostie  qui  est  à  sa  gau- 
che, et  la  porte  entièrement  sur  l'autre  par- 
tie, «  évitant  de  les  frotter  ensemble  ;  puis 
retenant  la  patène  dans  la  main  gauche,  » 
il  prend  de  la  droite  par  le  bas  les  deux  par- 
ties unies  de  l'hoslie  ;  ensuite  il  fait  le  signe 
de  la  croix  avec  l'hostie,  «  sans  toucher  ni 
sa  face  ni  sa  poitrine,  mais  tirant  la  première 
ligne  de  haut  en  bas  devant  lui  sur  la  pa- 
tène qu'il  tient  de  la  main  gauche,  conmie 
auparavant ,  »  il  dit  Corpus  Domini,  etc., 
«  avec  une  inclination  de  tête  à  ces  mois, 
Jesu  Christi,  et  formant  le  travers  de  la  croix 
a  sans  excéder  les  limites  de  la  patène,  il  dit  : 
custodiat  animam  meam,  etc.  » 

13.  vi  II  communie  ensuite,  tenant  la  pa- 
tène dessous  l'hostie  ,  et  les  coudes  appuyés 
sur  l'autel,  »  s.ans  s'arrêter  quelque  temps  à 
méditer.  Pour  communier  commodément,  il 
s'humecte  bien  la  bouche  de  salive  ,  et  porte 
environ  un  tiers  de  l'hostie  dans  la  bonche, 
appuyant  doucement  les  dents  et  non  les  lè- 
vres dessus  pour  lui  donner  un  pli  ;  ensuite 
il  avance  dans  la  bouche  une  autre  partie  de 
l'hostie  de  la  même  façon  que  la  première  ; 
laquelle  il  replie  en  dedans  ;  puis  il  porte  lo 
reste  de  l'hostie  dans  la  bouche,  repliant 
toujours  en  dedans  les  parties  précédentes, 
en  telle  sorte  qu'étant  toutes  roulées  l'une 
sur  l'autre  et  suffisamment  humeclées,  elles 
puissent  être  facilement  avalées  ;  il  faut  évi- 
ter en  cette  action  de  rompre  indécemiiient 
la  sainte  hostie  avec  les  dents.  L'ayant  ainsi 
prise,  «  il  remet  la  patène  sur  le  corporal,  » 
près  du  bord  antérieur,  ou  bien  il  l'appuie 
sur  le  pied  du  calice  (1),  et  frotte  les  uns  contre 
les  autres  les  doigts  qui  l'ont  touchée,  pour 
que  les  particules  qui  y  seraient  attachées 
tombent  sur  la  patène  ;  «  puis  s'étant  re- 
dressé et  joignant  les  mains  devant  la  face, 
sans  séparer  les  extrémités  des  mêmes  doigts, 
il  s'entretient  un  peu  dans  la  méditation  du 
saint  sacrement.  » 

14.  «  Ayant  mis  la  main  gauche  sur  le 
corporal  ou  sur  le  pied  du  calice ,  il  le  dé- 
couvre »  de  la  droite,  «fait  la  génuflexion  » 
et  recule  le  calice,  s'il  le  faut,  pour  «recueilli? 
plus  commodément  les  fragments,  disant 
tout  bas  en  même  temps  :  Quid  rctribuam 
Domino  pro  omnibus  quœ  reiribuit  mihi?  » 
Ensuite,  prenant  entre  les  deux  doiçts  qui 
sont  joints  ,  et  celui  du  milieu  de  chaque 
main,  les  deux  bouts  du  corporal  en  devant, 
il  le  secoue  sur  la  patène  et  non  sur  le  pied 
du  calice;  puis  il  prend  la  patène  entre  le 
doigt  du  milieu  et  l'index  de  la  main  droite, 
lequel  est  toujours  joint  an  pouce,  prenant 
garde  de  ne  pas  la  prendre  par  l'endroit  où 
il  y  aurait  des  fragments;  et  tenant  de  la 
main  gauche  le  corporal  par  une  extrémité 
qu'il  a  soin  de  relever  afin  de  faire  tomber 
les  fragments  sur  la  patène,  il  les  ramasse 
avec  soin  ,  prenant  garde  qu'il  n'en  reste 
aucuu  et  que  la  manche  de  l'aube  ne  touche 
point  le  corporal;  pour  cela  il  avaqce  à  deux 
oii  trois  reprises  la  patène  qu'il  tient  de  la 
main  droite  ,  sur  le  corporal,  verë  sa  main 


(1)  La  rubrique  prescrit  seulement  de  remettre  la  paliDo  sur  le  corporal  sans  indiquer  h  quel  endroit. 


lu 


MES 


MES 


U2 


gînidic  sans  la  pousser  tout  à  fait  vers  les 
esirémilés,  de  peur  de  rejeter  les  fragments 
au  lieu  de  les  ramasser;  il  prend  garde  aussi, 
en  avançant  la  patène  ,  de  ne  la  pas  faire 
passer  sous  le  pied  du  calice  avec  danger  de 
le  renverser.  Il  prend  ensuite  de  la  main 
gauche  la  patène  tout  près  du  même  endroit 
et  de  la  môme  manière  (|u'il  la  tenait  avec  la 
main  droite ,  cl  il  la  fait  passer  à  deuK  ou 
(rois  reprises  sur  le  corporal  vers  sa  main 
droite. 

15.  S'il  a  consacré  d'autres  hosties  sur  le 
corporal  pour  les  distribuer  à  la  messe  ,  il 
ne  doit  point  ramasser  les  fragments  de  la 
grande  ,  jusqu'à  ce  qu'il  ait  distribué  les  pe- 
tites aux  communiants;  il  se  contente  de 
faire  passer  la  patène  sur  la  partie  du  cor- 
poral qui  est  devant  le  calice  pour  ramasser 
les  fragments  qui  y  pourraient  être,  et  il  est 
aussi  à  propos  qu'il  diffère  de  nettoyer  la 
patène  jusqu'à  ce  qu'il  ait  donné  la  commu- 
nion ,  si  ce  n'est  qu'il  y  aperçoive  quelque 
fragment,  lequel  il  doit  mettre  dans  le  calice 
avec  le  précieux  sang.  «  Si  les  petites  hosties 
qu'il  a  consacrées  sur  le  corporal  doivent 
être  conservées  pour  un  autre  temps  ,  après 
avoir  pris  le  corps  de  Nolre-Seigucur,  il  fait 
la  gcnullexioii,  et  les  met  dans  le  ciboire  , 
s'il  est  sur  l'autel;  puis  il  ramasse  les  frag- 
ments, prend  le  sang  de  Notre-Seigneur  »  et 
met  ensuite  le  ciboire  dans  le  tabernacle  do 
la  manière  indiquée  ci-après,  n.  22.  Mais  s'il 
fallait  tirer  le  ciboire  du  tabernacle  pour  y 
mettre  les  hosties  nouveller)ienl  consacrées  , 
il  le  tirerait  seulement  après  avoir  pris  le 

f précieux  sang,  et  observerait  en  tout  cela 
es  génuflexions  prescrites  au  n.  18. 

10.  Après  qu'il  a  recueilli  les  fragments 
qui  peuvent  être  sur  le  corporal ,  le  prêtre 
approche  de  lui,  avec  la  main  droite,  le  ca- 
lice «  sur  lequel  il  porte  la  patène;  la  tenant 
de  la  main  gauche  ,  il  la  nettoie  soigneuse- 
ment avec  le  pouce  et  l'index  de  la  droite,  » 
les  séparant  pour  cet  effet ,  en  sorte  néan- 
moins qu'ils  soient  toujours  sur  la  patène 
ou  sur  la  coupe  du  calice.  11  se  sert  particu- 
lièrement de  l'index  pour  faire  tomber  les 
fragments,  passant  ce  doigt-là  premièrement 
à  l'entour  du  bord  ,  et  puis  sur  le  milieu  de 
la  patène,  laquelle  il  touche  ,  non  pas  avec 
le  côté,  mais  avec  le  dedans  du  doigt.  Dans 
cette  action,  qu'on  ne  saurait  faire  avec  trop 
de  soin,  on  lient  la  patène  tant  soit  peu  pen- 
chée sur  la  coupe  du  calice,  et  en  remuant 
à  propos  le  poignet  de  la  main  gauche,  on 
fait  que  la  partie  du  bord  que  l'on  nettoie 
réponde  toujours  à  la  coupe  du  calice;  on 
commence  par  la  partie  du  bord  de  la  patène 
qui  est  près  du  pouce  et  de  l'index  de  la 
main  gauche ,  et  après  qu'on  a  nettoyé  la 
moitié  du  bord,  rejoignant  le  pouce  et  l'index 
de  la  main  droite,  on  prend  la  patène  entre 
ces  doigts  et  celui  du  milieu  par  le  côté  ou 
elle  a  été  déjà  nettoyée,  et  ensuite  de  la  main 
gauche  par  le  même  côté,  puis  on  achève  de 
nettoyer  le  reste  du  bord  de  la  palène  ;  après 
quoi  on  passe  le  pouce  ou  l'index  à  deux  ou 
trois  reprises  au  milieu  de  li  patène  ,  ayant 
soiu  de  pousser  tout  de  suite  les  frasmenls 


jusqu  au  bord  pour  les  faire  tuiuber  daus  le 
calice,  et  de  frotter  doucemeut  de  temps  en 
temps  ces  doigts  entre  eux,  non  pas  contre 
le  calice,  alin  qu'il  n'y  demeure  aucun  frag- 
ment attaché,  mais  qu'ils  tombent  lous  dans 
le  calice. 

17.  «  Le  prêtre,  tenant  de  la  main  gauche 
la  patène  sur  le  corporal,  prend  de  la  droite 
le  calice  au-dessous-du  nœud  ,  le  pouce  et 
l'index  étant  toujours  joints  ensemble  ,  il  dit 
Culicein  salutaris,  etc.  Tuis  il  lait  le  signe  de 
la  croix  avec  le  calice  >■  tirant  la  première 
ligne  de  haut  en  bas  «  en  disant  :  Sanguis 
Domini  noslri,  etc.  »  avec  une  inclination  de 
tête  à  ces  mots  ,  Jesu  CItristi ;  puis  il  remonte 
un  peu  le  calice  pour  coujjer  la  première 
ligne  au  milieu  par  une  ligne  transversale 
de  gauche  à  droite  ,  en  disant,  custodiat 
animam  mcam,  etc.  a  Ensuite  il  prend  tout 
le  précieux  sang  avec  la  particule  de  l'hostie 
qui  est  dedans,  tenant  la  patène  sous  la  coupe 
du  calice  »  vers  le  haut  de  la  poitrine  et  assez 
proche  du  menton.  11  ne  doit  porterie  calice 
ù  la  bouche  que  trois  fuis  au  plus ,  pressant 
un  peu  à  la  On  ses  lèvres  contre  la  coupe  du 
calice,  afin  qu'il  ne  laisse  rien  au  bord  des 
espèces  du  précieux  sang  :  il  est  plus  conve- 
nable de  ne  pas  le  lever  et  l'abaisser  chaque 
fois  {Baldeschi)  ;  «  si  la  particule  de  l'hostie 
était  demeurée  au  fond  du  calice  »  sans  cou- 
ler avec  les  espèces  du  vin  ,  il  est  à  propos 
«  (|u'il  prenne  du  vin  par-dessus,  »  même 
jusqu'à  deux  fois  (Direttorio  di  RiCi),  plutôt 
que  de  «  la  tirer  avec  le  doigt  jusqu  au  bord 
du  calice  pour  la  prendre,  «parce  que, suivant 
la  rubrique,  le  vendredi  saintrofliciant  prend 
la  particule  avec  du  vin  seulement. 

18.  «  Si  quelqu'un  désire  communier  ,  le 
prêtre,  ayant  pris  le  précieux  sang  ,  remet 
le  calice  sur  l'autel  sans  y  faire  mettre  du 
vin  pour  la  puriGcation  ,  et  le  couvre  avec 
la  pale  seule  sans  le  purificatoire.  Ensuite,  si 
les  hosties  sont  sur  l'autel ,  il  fait  la  génu- 
flexion ,  et  les  met  dans  un  ciboire  ou  un 
autre  vase,  si  elles  n'y  ont  pas  été  mises  dès 
le  commencement  ;  s'il  y  en  a  peu,  il  les  met 
sur  la  patène.  »  Mais  si  les  hosties  sont  daus 
le  tabernacle,  il  l'ouvre  et  fait  une  génu- 
(lésion;  ensuite  il  tire  le  ciboire  qu'il  met 
sur  le  corporal,  et,  ayant  poussé  la  porte  du 
tabernacle,  il  découvre  le  ciboire,  «  fait  une 
seconde  génuflexion  et  se  tourne  vers  le 
peuple,  se  retirant  un  peu  au  côté  de  l'Evan- 
gile »  et  y  tournant  le  dos  ,  de  façon  qu'il  soit 
tourné  à  moitié  vers  le  peuple  et  à  moitié 
vers  le  côté  de  l'Epttre;  là  «  ayant  les  mains 
jointes  sans  séparer  le  pouce  d'avec  l'index, 
le  servant  ayant  dit  ConfiCeor,  il  dit  tout  haut 
Miserealur  vestri,  etc.,  »  au  pluriel,  quoiqu'il 
n'y  ail  qu'une  personne  à  communier;  puis 
il  dit  aussi  au  pluriel  «  Indulç/entiam,  uhso- 
lutionem,  etc.,  faisant  le  signe  de  la  croix 
sur  celui  ou  ceux  qui  doivent  communier; 
après  cela  il  retourne  au  milieu  de  l'autel , 
fait  une  génuflexion,  prend  avec  la  maia 
gauche  la  patène  ou  le  ciboire  où  esl  le  saint 
sacrement  )>  (si  le  ciboire  n'a  pas  un  cou-, 
vcrcle  fixé  par  des  charnières  ,  il  esl  bou  de 
tenir  la  patène  contre  la  lige  du  ciboire  pour 


4i3 


DiCTroNNAmr:  des  cérémonies  et  des  rites  sacres. 


lu 


recueillir  irs  parcelles  qui  pourraionl  tom- 
ber; pour  tenir  le  tout  plus  farilement,  on 
peut  purifier  auparavant  le  pouee  et  l'index 
de  la  ninin  gaueho  {Cennr  Mont.).  Il  en  est 
niéine  (lui,  pour  embrasser  la  lijie  du  ciboire, 
séparent  ces  doigls  sans  les  purifier,  et  les 
rejoignent  de  sui(e);  dans  une  communion 
générale  un  prêtre  en  surplis  peut  tenir  la 
patène  {BaUIeschi).  «  Il  lire  avec  le  pouce  et 
l'index  de  la  main  droite  une  liostic  qu'il 
tient  un  peu  élevée  sur  le  ciboire  ou  sur  la 
patène,  »  sans  en  séparer  la  main  ;  «  et  s'élant 
tourné  tout  à  fait  vers  les  communiants  au 
milieu  de  l'anltl,  >;  ayant  les  yeux  arrêtés  sur 
le  saint  sacrement  qui!  tient  entre  ses  mains, 
«  il  dit  tout  liant  :  Ecce  Agnus  Dei,  ecce  qui 
tollil  peccntamundi ;  puis  il  dit  du  même  ton 
par  trois  fois  :  Domine,  non  sum  (Ut/nus,  elc,  » 
enlièremenl,  et  (oujoiirs  au  masculin,  encore 
qu'il  ne  doive  comtnunier  que  des  religieu- 
ses ou  antres  personnes  du  même  sexe. 

19.  Après  cela,  sans  rien  dire,  «il  s'ap- 
proche de  ceux  qui  doivent  communier,  com- 
mençant par  le  côté  de  l'Epttre  (si  les  com- 
niunianls  sont  au  côté  de  l'Kvangile ,  il  doit 
descendre  et  remonter  par  les  degrés  anté- 
rieurs {S.  C.  17oC  );»  chaque  fois  qu'il  a 
achevé  un  rang,  il  doit  recommencer  par  le 
côtéde  l'Epîire;  «  il  fait  devant  chacun  d'eux 
le  signe  de  la  croix  avec  l'Iiostie  sur  la  pa- 
tène ou  sur  le  ciboire  »  tirant  la  première 
ligne  du  haut  en  bas,  et  faisant  le  travers  de 
la  croix  en  telle  sorte  qu^e  l'hostie  ne  passe 
point  les  limites  de  la  patène  ou  du  ciboire. 
«  Il  dit  à  chaque  fois  :  Corpus  Domini  noslri 
Jesu  Chrisli  cuslodiat  animam  lumn  in  vitam 
œlernam.  Amm,r>  faisant  une  inclination  de 
têle  à  Jesu  Christi ,  s'il  n'est  déjà  incliné  , 
selon  quelques  auteurs  :  et  achevant  ces  pa- 
roles il  donne  le  saint  sacrement,  ayant  les 
trois  derniers  doigts  de  la  main  droite  re- 
pliés en  dedans;  en  posant  l'hostie  sur  la 
langue  par  le  côté  le  plus  éloigné  de  ses 
doigts,  il  la  fait  avancer  avec  le  pouce  eu 
reliranl  un  peu  l'index,  sans  toucher  la  lan- 
gue ni  humecter  ses  doigts.  11  doit  prendre 
garde  de  ne  pas  la  faire  heurter  contre  les 
lèvres,  et  encore  moins  con(re  les  dénis  des 
communiants  ,  de  peur  (lu'il  no  s'en  délaelie 
des  fragments;  il  ne  doit  pas  trop  éloigner 
le  ciboire  des  communiants ,  afin  que  les 
fragments  qui  se  détachent  y  soient  reçus 
dedans  ou  sur  la  patène;  mais  aussi  il  ne 
doit  pas  le  tenir  devant  la  bouche  des  com- 
muniants,  de  peur  qu'en  respirant  ils  ne 
fassent  tomber  quelque  hostie.  Il  est  bon, 
avant  de  faire  ou  après  avoir  fait  le  signe 
de  la  croix  avec  la  sainte  hostie  ,  de  donner 
un  petit  coup  avec  l'index  sur  le  bord  du 
ciboire,  afin  que  ,  s'il  y  avait  quelques  frag- 
inenls  prêls  à  se  détacher  de  l'Iioslie ,  ils 
tombassent  dans  le  ciboire.  Le  [irêtre  ne 
doit  pas  retirer  sa  main  (]ue  l'hostie  ne  soit 
entièrement  dans  la  bouche  de  celui  qui  com- 
munie. Lorsqu'on  distribue  longtemps  de 
suite  la  sainte  communion,  on  ne  doit  point 
frotter  ses  doigts  du  côté  qui  a  touché  l'ho- 
stie contre  un  purificatoire  qu'où  tient  de  la 
uiffiii  «çaurhe,  à  cause  qu'ils  sont  humectés 


de  salive  ;  on  s'exposerait  à  faire  tomber  à 
terre  des  fragments  qui  se  seraient  attachés 
aux  doigts;  on  devr.iit  secouer  ses  doigts 
dans  le  rilioire  ,  les  essuyer  extérieuremeni 
à  un  purificatoire  autre  que  celui  de  la  mes- 
se, ou  bien  ,  comme  le  conseille  saint  Char- 
les ,  retourner  un  moment  à  l'autel  pour  j 
purifier  ses  doigts  dans  un  petit  v;;sc.  Bal- 
desclii  ne  veut  rien  de  tout  cela,  parce  que 
ni  la  rubrique,  ni  le  Rituel,  ni  aucun  auteur 
accrédité,  dit-il,  n'en  font  mention. 

20.  Il  est  à  remarquer  1°  que  si  le  prêlre 
est  obligé  de  se  servir  de  la  patène  pour 
donner  la  communion  à  plusieurs  personnes, 
il  est  à  propos  qu'il  tienne  le  pouce  et  l'index 
de  la  main  gaucho  sur  les  petites  hosties,  de 
peur  que  quelqu'une  ne  tf>mbe  à  terre; 
2"  qu'en  donnant  la  communion  il  ne  doit 
faire  ni  inclination,  ni  génuflexion,  quoiqu'il 
passe  devant  le  milieu  de  l'autel  où  b'  saint 
sacrement  est  exposé,  ou  quoiqu'on  le  porte 
en  sa  présence  aux  malades,  ou  qu'on  fasse 
l'élévation  à  quelque  autre  autel  qu'il  ait  en 
vue;  3°  que  lorsqu'il  dit  la  messe  <à  un  autel 
où  il  n'y  a  point  ,1e  tabernacle,  s'il  reslequel- 
qiieg  hostiesaprès  la  communiondu  peuple,  il 
doit  les  prendre  avant  de  purifier  le  calice, 
comme  aussi,  quand,  après  la  même  action, 
il  trouve  au  fond  du  calice  quelques  gouttes 
du  précieux  sang,  il  est  à  propos  qu'il  les 
prenne  avant  de  faire  mettre  du  vin  pour  la 
pMrifiiation  ;  4°  que  la  communion  du  peuple 
se  doit  faire,  autant  qu'on  peut,  à  la  messe 
après  la  communion  du  prêlre,  suivant  l'in- 
tention de  l'Eglise  ,  qui  paraît  clairement  , 
tant  par  les  règles  qu'elle  a  prescrites  sur  ce 
sujet  dans  le  Missel  et  le  Rituel  romain,  que 
par  les  oraisons  qu'elle  a  ordonnées  à  la  fin 
de  la  messe  pour  tous  ceux  qui  ont  communié. 
On  peut  néanmoins,  selon  le  même  Rituel, 
donner  la  communion  hors  de  la  mess:  pour 
une  cause  raisonnable,  comme  serait  l'infir- 
mité ou  les  occupations  nécessaires  de  ceux 
qui  défirent  communier,  ou  même,  suivant 
le  sentiment  de  plusieurs  ,  le  grand  nombre 
de  communiants  qui  retarderait  trop  la  fin  de 
la  messe  ))our  ceux  qui  ne  communient  pas. 
En  cas  qu'il  la  donne  hors  de  la  messe  ,  il 
doit  observer  ce  (|ui  est  dit  dans  l'arlicle 
suivant,  n.  15;  5°  que  la  communion  du 
clergé  se  fait  près  de  l'autel  et  celle  des  laï- 
ques au  baluslre ,  ou  du  moins  au  bas  des 
degrés  de  l'autel. 

21.  >< La  communion  étant  finie,  il  remonte 
à  l'aulel  sans  rien  dire,»  tcuaiil  le  pouce  et 
l'index  de  la  main  droite  sur  la  patène  ou 
sur  le  vase  où  étaient  les  bosties;  «il  ne 
donne  aucune  bénédiction,  parce  qu'il  doit 
la  donner  à  la  fin  de  la  messe.  Il  ramasse 
avec  la  patène  les  fragments  qui  pourraient 
êlre  sur  le  corporal,  et  la  nettoie  ensuite  sur 
la  coupe  du  calice,  comme  il  a  été  dit.»  S'il 
s'est  servi  du  ciboire  pour  donner  la  commu- 
nion, il  le  met  après  sur  l'autel,  frottant  un 
peu  le  pouce  et  l'index  l'un  contre  l'autre 
par-dessus  le  ciboire,  et  fait  aussitôt  la  gc- 
nudexioii  ;  puis  il  le  couvre  et  le  met  daits  le 
tabernacle,  qu'il  ferme  après  avoir  fait  une 
autre  génuflvxioa.  Le  reste  comme  ci-dessus. 


145 


MES 


MES 


i  +  G 


22.  S'il  doit  purifier  le  ciboire  (ce  qu'il  ost 
à  proji  s  de  faire  pour  l'ordinaire  de  quinze 
en  quinze  jours),  il  observe  ce  qui  suit. 
Aprùs  avoir  pris  1<!  précieux  sang,  il  tire  le 
ciboire  du  Inbei  nacle  et  donne  la  communion 
de  la  manière  ci-dessus  marquée,  si  quel- 
qu'un désire  communier;  puis,  s'il  doit  con- 
sommer les  hosties  qui  restent,  il  le  fait  en 
ce  moment;  sinon  il  les  met  sur  la  patène, 
avec  le  poure  et  l'index  de  la  main  droite; 
il  ramasse  soigneusement  tous  les  fragments 
qui  sont  restés  dedans,  lesquels  il  ne  porte 
pas  avec  le  doigt  dans  la  bourbe,  ni  ne  les 
jirend  avec  la  bourbe  au  bord  du  ciboire,  ce 
qui  serait  indécent  et  l'exposerait  au  danger 
d'en  perdre  quelques-uns,  mais  il  les  fait 
tomber  dans  le  calice  sur  le  vin  (ju'il  j'  a  fait 
nietlre  auparavant,  afin  que  les  fragments 
ne  s'altarbent  point  au  fond.  Puis,  s'il  est 
nécessaire,  il  purifie  le  riboire  avec  du  vin 
qu'il  loiirne  dedans  de  toiis  (ôtés,  et  le  verse 
après  dans  le  calice.  Ensuite,  ayant  essuyé 
le  ciboire  avec  le  purificaloire,  en  sorte  qu'il 
n'y  reste  aucune  humidité,  il  y  met  premièro 
ment  les  nou^  elles  hosties,  s'il  en  a  consacré, 
et  puis  les  vieilles,  afin  qu'elles  soient  distri- 
buées les  premières. linfin  il  couvre  le  ciboire 
et  le  renlernie  dans  le  tabernacle,  observant 
les  génullexions  prescrites  au  numéro  précé- 
dent. Ensuite  il  prend  les  fragments  avec  le 
vin  qui  est  dans  le  calice  et  fait  l'ablution  des 
doigis  et  le  reste  à  l'ordinaire. 

ii.J.  «  S'il  ne  doit  pas  donner  la  communion 
ni  purifier  le  ciboire,  dès  qi\'il  a  pris  le  pré- 
cieux sang,  il  dit  loul  bas  san>i  se  retirer  du 
milieu  de  l'autel  :  Quod  ore  sumpsimus,  etc., 
en  présentant  le  calice  au  servant  du  côlé  de 
l'Epître  sur  l'autel»  sans  l'appuyer  dessus, 
pour  y  recevoir  du  vin;  si  le  servant  est  trop 
petit,  on  lui  présente  le  calice  abaissé  hors 
de  l'aulel;  puis  il  tourne  le  calice,  en  sorte 
que  le  vin  passe  par  les  endroits  où  le  pré- 
cieux sang  aura  t(mchc,  tenant  la  main  gauche 
avic  la  patène  sur  le  corpora!;  «  il  preiul  le 
vin»  par  le  méuu'  endroit  du  calice  par  où  il 
a  pris  le  jirécieux  sang,  tenant  la  paléne  au- 
dessous  du  calice,  comme  quand  il  a  pris  les 
espèces  saciées;  et  pour  n^connatlre  plus 
facilement  l'emlroil  par  où  il  les  a  prises,  il 
serait  à  propos  qu'il  y  eût  une  croix  ou  une 
image  gravée  au  pied  du  calice. 

ik:  Ensuite,  ayant  remis  le  calice  et  la  pa- 
tène sur  le  corporal,  il  prend  le  calice  a>cc 
les  deux  mains,  l'environnant  des  six  der- 
niers doigts  p.ir  la  coupe,  et  mellanl  hs  pou- 
ces et  les  index  par-dessus,  puis  il  le  porte 
ainsi  sur  le  coin  de  l'Epître,  où  «il  reçoit 
sur  ces  quatre  doigts  du  vin  cl  de  l'eau;»  il 
est  bon  de  ne  pas  laisser  verser  beaucoup 
de  vin,  pour  que  le  purificatoire  n'en  soit 
pas  beaucoup  taché  lorsqu'on  essuiera  le 
calice.  Si  depuis  la  consécration  on  avait 
par  hasard  touché  la  sainte  hosiie  avec  d'au- 
tres doigts  que  les  pouces  et  les  index,  ou 
avec  quelque  autre  partie  de  la  main,  il  fau- 
drait les  laver  exactement  eu  y  recevant 
l'alilution.  «Durant  cette  action  le  prêtre  dit 
tout  bas  cette  prière  :  6'o»/;«s  Cuuin,  Domine, 
ui'.od  sumpsi,  etc.  ;»  en  la  coutiuuaut  il  rap-  - 


porte  le  calice  de  la  même  façon  proche  du 
corporal,  et  secoue  légèrement  ses  doigis 
dessus;  puis  laissant  le  pouce  et  l'index  gau- 
che au-dessus  de  la  coupe,  il  prend  le  purifi- 
catoire avec  le  pouce  et  l'index  de  la  main 
droite,  il  le  met  sur  les  mêmes  doigts  de  la 
gauche,  et  «les  essuie  tous  ensemble  en  re- 
tournant au  milieu  de  l'autel,  où  il  fait  une 
inclination  de  tète  en  arrivant.  »  l'our  n'être 
pas  ennuyeux  aux  assistants,  il  est  à  propos 
de  ne  pas  porter  le  calice  à  la  bouche  plus  de 
deux  fois,  soit  à  la  purification,  soit  à  l'a- 
blution. 

iJ'i.all  prend  l'ablution  au  milieu  de  l'au- 
tel,)' tenant  le  calice  par  le  nœud  avec  la 
n)ain  droite,  et  le  purificatoire  avec  l.i  gauche 
au-dessous  du  calice  (les  pouces  et  les  iudex 
étant  séparés),  a  puis  il  essuie  aver  le  purifi- 
catoire ses  lèvres  et  le  calice,»  qu'il  nettoie 
de  la  mém(>  fnçon  que  nous  avons  dit  ri-de- 
yant  à  l'Offertoire;  après  l'avoir  fait  une  fois 
il  tourne  le  purificatoire  et  l'essuie  encore 
une  lois.  Il  le  met  ensuite  hors  du  corporal 
du  côté  de  l'Evangile,  comme  il  a  fait  en  ar- 
rivant à  l'aulel.  si  le  .Missel  ne  l'en  empêche, 
ou  bien  au  cùlé  de  l'Epître. 

21).  «11  élend  le  purificaloire  sur  le  calice, 
avant  ou  après  l'avoir  mis  hors  du  corporal; 
il  met  dessus  la  patène  el  la  pile,  puis  il  plie 
le  corporal  ;  »  preuantd'abord  en  même  temps 
les  angles  du  côté  du  tabernacle,  il  élève  el 
secoue  un  peu  la  partie  postérieure  et  les 
côtés;  ensuite  il  fait  la  même  chose  par- 
devant,  et  plie  celle  partie  la  première; 
l'ayant  entièrement  plié,  «il  le  met  dans  l<i 
bourse»  qu'il  laisse  à  la  place  du  corporal, 
jusqu'.î  ce  qu'il  ail  «  couvert  le  calice  avec  le 
voile;  puis  il  met  la  bourse  par-dessus  el  porte 
ensuite  le  calice  au  milieu,  comme  au  com- 
luencement  de  la  messe.»  Il  n'est  pas  périma 
au  servant  d'une  messe  basse,  fùt-il  sous- 
diacic, diacre  ou  prêtre,  de  préparer  le  calice 
et  ensuite  de  l'essuyer  après  les  ablutions 
comme  il  le  ferait  a  une  messe  solennelle, 
parce  ()ue  les  rubriques  s'y  opposent  (S.  C. 
1810);  si  la  rubrique  n'est  quedireciive  pour 
ce  qu'on  fait  avant  la  messe,  c'est  au  moins 
ici  que  tombe  la  délense.  i  V oy.  ci-derant  art. 
i,n.  o.  et  l'art.  Cébémonul,  /.  i,  c.  -2'.).) 

27.  Remarquez  que  comme  le  célébrant 
doit  tourner  l'ouverture  de  la  bourse  vers 
lui,  quand  il  marche  en  portant  le  calice 
couvert,  il  doit  avoir  égard  à  cela  lorsqu'il 
remet  la  bourse  sur  le  calice  après  la  com- 
munion; c'est  pourquoi  si  le  voile  penJ  éga- 
lement des  deux  cotés  et  qu'il  ne  soit  pas  plus 
beau  d'un  côté  que  d'un  autre,  il  doit  tourner 
l'ouverture  de  la  bourse  vers  lui,  parce  qu'en 
partant  de  l'aulel  il  repliera  le  voile  par-des- 
sus la  bourse,  et  prendra  le  calice  par  le  de- 
vant. Mais  si  le  voile  ne  couvre  que  le  devant 
ou  qu'il  y  ait  quelque  figure  qu'il  ne  soit  pas 
à  propos  de  replier  par-dessus  la  bourse,  il 
tourne  l'ouverture  de  la  même  bourse  vers 
la  croix,  parce  qu'en  parlant  de  l'aulel  il 
doit  retourner  le  calice  pour  le  prendre  de  ca 
côté-là. 

28.  «S'il  restait  des  hosties  consacrées  sur 
l'autel  dans  un  ciboire  ou  autre  vase  Jusqu'à 


m 


DICTIONNAIRl!:  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


4i8 


la  fin  do  la  messe,  il  doit  les  laisser  sur  le 
corporal  sans  le  plier,  si  ce  n'est  la  partie 
antérieure,  et  «se  comporter»  comme  lorsque 
le  saint  sacrement  est  exposé,  selon  cc(]Mi 
est  dit  ci-après,  art.  l'i,  et  a  comme  le  jeudi 
saint.» 

VARIÉTÉS. 

Première  remarque.  On  a  généralement 
laissé  intactes  toutes  les  paroles  du  Canon 
dans  les  nouveaux  Missels.  On  a  cependant 
fait  une  petile  addition  au  Communicantes: 
c'est  la  particule  que  ajoutée  au  mot  semper 
de  celte  manière  :  Gloriusœ  sempergue  vir- 
ginis  Mariœ,  au  lieu  de  semper  virqinis  qui 
est  dans  le  Sacrainenlaire  de  saint  Grégoire, 
et  d'anciens  manuscrits  français.  Ces  paroles 
expriment  la  perpétuelle  virginité  de  Marie, 
comme  dans  le  Confiteor...  bealœMariœ  sem- 
per virgini...  heatam  Mnriam  semper  virgi- 
nem.  Voudrait-on  traduire  G/onoso"  semper 
virginis  par  :  La  glorieuse  et  toujours  vierge 
A/arie?N'est-il  pas  plus  naturclel  plus  simple 
de  dire  «la  glorieuse  Marie  toujours  vierge?» 
Il  no  fallait  donc  pas  ajouter  la  particule 
gue,  ce  qu'on  a  cependant  eu  soin  de  faire  à 
tous  les  Cotumunicantes  propres  à  certaines 
octaves.  Quant  à  celui  de  la  Pentecôte,  plu- 
sieurs Missels  mettent  igneis  linguis  au  lieu 
de  innumeris  linguis  qui  est  dans  le  Sacra- 
nienlaire  de  saint  Grégoire  et  dans  le  Missel 
romain,  d'après  l'exemplaire  approuvé  par 
Urbain  VIII,  ainsi  que  l'a  déclaré  la  congré- 
gation des  Rites  en  180i.  Le  plus  grand  nombre 
des  exemplaires  portent  innumeris  linguis. 

Deuxième  remarque. Q\}!\\\i\  on  dit  la  tiicsse 
pour  des  époux  présents  que  l'on  doit  bénir, 
cette  bénédiction  se  fait  immédiatement  après 
le  Pater,  selon  le  Missel  romain;  il  ne  mar- 
que pas  coiument  on  doit  tenir  les  mains, 
mais  il  s'exprime  ainsi  :  Dicit  super  eos  se- 
quentes  orationes,  ce  qui  suppose  qu'on  les 
tient  étendues  comme  à  toutes  les  oraisons, 
comme  auPater  qui  précède  immédiatement. 
Les  Missels  français  placent  cette  bénédic- 
tion avant  le  Pax  Dumini;  avant  de  laisser 
tomber  dans  le  calice  la  parcelle  de  l'hostie, 
on  la  dépose  sur  la  patène;  on  la  reprend 
ensuite  après  la  bénédiction;  cela  est  moins 
commode,  et  l'on  n'eu  voit  pas  la  raison;  la 
prière  particulière  pour  les  époux  paraît 
aussi  bien  placée  après  le  Pater.  (C'est  là 
aussi  qu'ils  placent  la  bénédiction  pontificale 
à  la  grand'messe,  après  que  le  diacre,  tourné 
vers  le  peuple  et  tenant  des  deux  mains  le 
bâton  pastoral,  a  chanté  :  Humiliate  vos  ad 
benedictionem,  et  que  le  chœur  a  répondu: 
Deo  gratias.)  Ces  mêmes  Missels  disent  que 
pendant  l'oraison  on  lient  la  main  droite 
étendue  sur  les  époux  et  les  mains  jointes  en 
disant:  Deus  Abraham  avant  la  bénédiction. 
Le  Missel  romain  suppose  aussi  les  mains 
jointes  à  celte  dernière  prière,  puisque  c'est 
immédiatement  après  Ite  missa  est. 

Le  Pontifical  romain,  à  la  messe  de  l'ordi- 
nation, veut  que  les  communianls  répondent 
Amen  ,  quand  l'évéque  a  dit  custodint  le,  etc. 
Le  Missel  et  le  Rituel  ne  séparent  pas  le  mot 
Amen;  on  en  conclut  que  c'est  au  prêtre  à  le 
dire;  le  Cérémonial  de  Lyon,  celui  de  Gre- 


noble le  marquent  ainsi ,  d'après  l'usage  , 
quoique  le  .Missel  viennois  et  bien  d'autres 
veuillent  qu'après  ces  mois  Corpus  Domini 
nostri  Je.?u  Clirisii,  le  communiant  fasse  un 
acte  (le  foi  en  interrompant  le  prêtre  pour 
dire  Amen.  Cette  pratique  est  ancienne,  mais 
difficile;  l'acte  de  foi  est  bien  manifesté  par 
d'autres  signes. 

Plusieurs  Missels  disent  que  si  le  nombre 
des  hosties  est  insuffisant,  on  les  divise  en 
deux  ou  trois  parties  au  plus,  retournant 
pour  cela  à  l'aulel;  il  faut  lâcher  de  n'être 
pas  dans  cette  nécessité. 

Les  rubriques  ne  prescrivent  pas  au  prê- 
tre qui  donne  la  communion  de  tenir  la 
patène  de  la  main  gauche  pour  recueillir 
les  parcelles  (jui  pourraient  tomber;  un  linge 
propre  est  destiné  à  celle  fin.  Cependant  le 
Cérémonial  du  pape  (t.  Il,  p.  207)  dit  ([uc 
ce  sérail  prudent  :  Esset  lamcn  seciirilus  , 
quod...  pnpa  sinislra  manu  leneret  patenam. 
Le  Cérémonial  des  évêqnes  veut  que  le 
sous-diacre  la  tienne.  Selon  le  Pontifical 
romain,  à  l'ordination,  l'évéque  tient  la  pa- 
tène où  sont  les  hosties  prés  de  celui  (jui 
communie  :  Ori  ejus  supposila  patena.. 

Il  est  donc  très-conforme  à  l'esprit  de  l'E- 
glise de  tenir  en  même  temps  le  ciboire  et  la 
palèue  entre  lr>s  doigts  de  la  main  gauche, 
selon  l'usage  d'un  grand  nombre  de  diocèses 
de  France.  Dans  une  communion  générale 
il  est  permis  de  la  faire  tenir  par  un  prcirc 
revêtu  du  surplis  [GardelHni,  n.  l'JSO)  ;  l'étole 
n'est  pas  nécessaire  ,  puisqu(!  le  sous-diacre 
tient  ainsi  la  patène  à  la  messe  ponlificale. 

Le  Cérémonial  de  Toulouse  conseille  de  se 
servir  de  ciboires  qui,  outre  le  couvercle  or- 
dinaire, en  ont  un  autre,  doré  en  dedans  et 
fixé  à  un  des  bords  par  une  charnière,  que 
l'on  abat  sur  le  devant  du  ciboire,  pendant  la 
communion.  Quelques-uns,  pour  plus  grande 
commodité,  se  servent  d'une  patène  garnie 
par-dessous  d'un  anneau  ,  dans  lequel  ou 
passe  un  doigt  de  la  main  gauche  {Cérémo- 
nial de  Belley,  182o). 

Quand  le  prêtre  a  achevé  de  donner  la 
communion  et  qu'il  retourne  à  l'autel,  s'il 
n'y  a  plus  d'hosties  dans  le  ciboire  ou  sur  la 
patène,  doit-il  saluer  l'autel  au  bas  des  mar- 
ches? Il  doit  faire  comme  après  avoir  reçu 
l'offrande  du  peuple,  le  cas  paraissant  exac- 
tement le  même,  et  comme  lorsque  étant  assis 
pendanl  la  grand'messe,  il  revient  à  l'autel, 
c'est-â-diie  qu'il  fail  la  génuflexion  sur  la 
plus  basse  marche.  Si  un  autre  que  le  célé- 
brant prend  le  ciboire  pour  distribuer  la 
communion  ou  pour  la  porter  à  un  malade 
pendanl  la  messe,  le  prêtre  qui  la  dit  se  met 
à  genoux  conmie  à  la  grand'messe,  lorscjue 
le  diacre  prend  et  remet  le  ciboire  dans  la 
tabernacle. 

AIlTICLt;   XI. 

De  Communione  et  Oralionibus  post  coinmu- 

nionem  dicendis 

(Uubri(|ues.) 

1.  Célébrante  purific.ilo,  dum  calicem  col- 

locat   in  allari,   liber   .Missalis  defertur   per 

miuistruui  ad  cornu  Epistoise  ,  et  cullocatur 


449 


MES 


MES 


^SO 


ut  in  Iiuioitu.  Ipsc  aufom  minister  g^nufle- 
ctit  juxia  cornu  Evangelii,  ut  in  principio 
missœ.  Deinde  celebraiis  slans  jiinctis  mani- 
hns  ]vg\ltintipliontim  qu;c  dicitur  Communia; 
qua  lecla,  jnnclis  ilidi-ni  nianibus  anlc  pe- 
clus,  vadit  ad  médium  allaris,  it  co  osculato 
vurtil  se  ad  populum  a  manu  sinisira  ad 
(li'xlerani,  q\.  A\ii'\\.  Dominus  vobiscum,  o.\  pcr 
raindcm  viam  redit  ad  librum  ,  ac  dicit  ora- 
liones  post  communionem,  eodcm  modo,  nu- 
inoro  et  ordine,  ul  supr.i  diclœ  sunt  collcctte. 
(Jiiibus  finitis  claudit  librum  et  jun^cns  ma- 
nus  ante  pectus,  revertilur  ad  médium  al- 
laris, ubi  eo  osculato  verlit  se  ad  populum  , 
et  dicit  ut  supra  Lominiis  vobiscutn;  quo 
dicto,  stans  junclis  manibus  anlc  pectus 
versus  populum,  dicit,  si  dicendum  est,  ftc, 
«lissa  c,s(,  et  pcr  eamdcm  viam  revcriitiir  ad 
allare.  Si  vero  non  sit  dicendum  ,  dicto  Do- 
minus  vobiscum,  reverlitur  codom  modo  per 
eauidein  viam  ad  mcdium  allaris,  ubi  slans 
versus  ad  illud,  junctis  ante  pectus  manibus 
dicit  Benedicamus  Domino.  lu  rnissis  aulcui 
dcfunctorum  eodem  modo  stans  versus  ai- 
tare,  dicit  Requiescant  i)i  pacc. 

2.  In  Quadragesima  autcm,  a  ferla  quarta 
Cinerum  usque  ad  feriam  quartatn  majoris 
hebdomado!,  in  feriali  officio  postqnam  ccle- 
brans  dixit  orationes  post  communionem 
cum  suis  solitis  conclusionibus  ,  antequam 
ûical  Dominus  vobiscum  ,  stans  eodcm  loco 
ante  librum  dicit  Oremus.  Ilumiliate  capita 
veslra  Deo  ,  caput  inclinans,  et  extensis  ma- 
nibus subjungit  eadcm  voce  oj'ationem  su- 
per populum ,  ibidem  positaui;  qua  finita , 
osculalur  altare,  et  vertcns  se  ad  populum  , 
dicit  Dominus  vobiscum,  et  alia  ut  supra. 

S.Dicto/^e,  »nissa  es(,  vel  Benedicamus  Do- 
mino, ut  supra ,  celebrans  anlc  médium  al- 
laris slans  junclis  manibus  super  eo,  et 
capitc  inclinato,  dicit  secreto  :  Placent  tibi, 
sanctaTrinilas,  etc.,  quo  dicto  extensis  ma- 
nibus bine  inde  super  altare  positis,  ipsum 
in  mcdio  osculalur;  tum  erigens  se,  adbuc 
stans  versus  illud,  élevât  ad  cœlum  oculos 
et  nianus,  quas  exlendit  el  jungit,  caputque 
cruci  inclinans  dicit  voce  inlelligibili  :  Bene- 
dicat  vos  omnipotens  Deus,  et  junctis  mani- 
bus, ac  demissis  ad  terrain  oculis,  vertens 
se  ad  populum  a  sinislro  lalere  ad  dexlrum, 
cxlensa  manu  dextera,  junctisquc  digitis  et 
manu  sinistra  infra  pectus  posita,  seniel  be- 
nedicit  populo  ,  dicens  : /"aier  ,  et  Filiusf, 
et  Spiritus  sanctus.  ^  Amen,  et  circulum  per- 
ficiens  accedit  ad  cornu  Evangelii,  ubi  dicto 
Vominus  vobiscum,  ct^  Et  cum  spirilu  tuo  , 
pollice  dexlro  signans  primum  signo  crncis 
allare,  seu  librum  in  principio  Kvangelii  , 
deinde  fronlem  ,  os  et  peclus,  dicit  :  Ini- 
liumsancti  Evangelii  secundum  Joannem  , 
\el  Sequentia  sancti  Evangelii,  ut  dicluiu 
est  in  rubricis  generalibus  ;  et  i^  Ghria  tibi. 
Domine,  junctis  manibus  legit  livangelium 
Inprincipio,  vel  aliud,  ut  convenit.  Cum  di- 
cit :  Et  Verbum  caro  factum  est,  gcnuflcctit 
versus  cornu  Evangelii,  et  surgens  prose- 
quilur  ut  prius;  quo  finito,  minister  stans  a 
parle  Epislolao  respondel  Deo  gratins. 

h.  Si  celebrans  in  altari  vertit  fuciem  ad 


populum,  non  vertit  se,  sed  slans  ut  eral, 
benedicit  populo,  ut  supra,  in  mcdio  allaris; 
deinde  accedit  ad  cornu  Evangelii ,  et  dicit 
Evangelium  sancti  Joannis. 

5.  Si  celebravil  coram  summo  pontifico, 
cardinale  et  legato  sedis  apostolicœ,  vel  pa- 
triarcha,  arcbiepiscopo  et  episcopo  in  pro- 
vincia,  civitalc  vol  diœcesi  sua  existentc, 
celebrans  dicto  :  Placent  tibi ,  sancta  Trini- 
tas ,  etc.,  dicit  :  Bencdicat  vos  omnipotens 
Deus,  et  convertens  se  ad  summum  pouti- 
flcem  gcnuflexus,  ad  cardinalem  vero  et  le- 
gatum,  vel  alium  ex  supradiciis  praelatis, 
capile  inclinalo,  quasi  licenliam  benedicendi 
pelons,  proscquitur  :  Pater,  et  Filius  f,  et 
Spiritus snnclus, bcncdiccns  adstantcsa  parte 
ubi  non  adest  ponlifex  ,  cardinalis,  legalus, 
aut  prœlalus  prœdicli.  Si  autcm  celebravil 
coram  palriarctia,  arcbiepiscopo  etepiscopo, 
cxlra  eurum  provinciam,  civitatem  vel  diœ- 
cesim  constilutis,  eis  absque  alio  respecta, 
ul  cœteris  qui  inlersunt,  more  consueto  be- 
nedicit. 

().  Si  aulem  celebravil  pro  dofunclis,  dicto 
Placent  tibi,  sancla  Trinilas,  ut  supra,  et 
osculato  allari,  accedit  ad  pornu  Evangelii, 
et  dicit  Evangcliuin  sancti  Joannis,  praiter- 
missa  benediclione,  qua;  in  rnissis  defuncto- 
rum  non  dalur. 

7,  Finilo  Evangelio  in  fine  missee  ,  si  cele- 
bravil coram  summo  pontifico  ,  cardinali  el 
legato  sedis  aposlolicae,  vel  patriarcha,  ar- 
cbiepiscopo et  episcopo,  convertit  se  ad  il- 
lum,  coram  quo  ex  praidiclis  celebravil ,  el 
facit  revercnliam  convenienlem.  Si  non  ce- 
lebravil coram  aliquo  prœdictorum,  hujus- 
modi  revcrentiam  pr.Tetermittit. 

8.  Quibus  omnibus  absolutis,  cxstinguun- 
lur  per  minislrunicandelîe,  intérim  sacerdos 
accipit  sinistra  calicem,  dexleram  poncns 
super  bursam,  ne  aliquid  cadat ,  descendit 
anle  infimum  gradum  allaris;  el  ibi  in  me- 
dio  vertens  se  ad  illud,  caput  inclinai  (  vel  si 
in  eo  est  tabernaculum  sanctissimi  sacra- 
menli,  genuflectil)  et  facta  reverentia,  acci- 
pit birelum  a  ministro,  caput  cooperil ,  ac 
pr€8cedenle  eodem  ministro  ,  eo  modo  quo 
veneral  redit  ad  sacrisliam  ,  intérim  diccns 
aitliphonam  Trium  puerorum,  et  canlicuiu 
Benedicite.  Si  vero  sit  diuiissurus  parainenta 
apud  allare  ubi  celebravil,  finilo  Evangelio 
prœdicto,  ibidem  illis  se  exuit,  et  anliplto- 
nain  Trium  puerorum,  cum  c.inlico  et  aliis 
oralionibus  dicil,  ut  suo  loco  ponuntur 

Des  Oruisons  après  la  communion  jusquà  la 
fin  de  la  messe  el  de  la  communion  qu'on 
donne  hors  de  la  messe. 

(Tradoclion  et  développements.) 

1.  «Le  célébrant ,  ayant  mis  le  calice  aa 
milieu  de  l'aulei  comme  il  a  été  dit  ci-dessus, 
joint  les  mains,  »  fait  une  inclination  de  léte 
à  la  croix,  «  et  va  au  côlé  de  l'EpItre,  où  il 
lit  tout  baut  l'antienne  dite  Communion;  » 
au  temps  pascal  il  ajoute  à  la  fin  un  AlU" 
luia.  «  Puis  il  retourne  les  mains  jointes  aa 
milieu  de  l'autel,  le  baise,  se  tourne  vers  lu 
peuple,  et  dit  Dominus  vobiscum.  » 


151 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


452 


2.  «  Il  revient  au  livre  par  le  môme  che- 
min, et  liil  les  oraisons  qu'on  npiielle  [jost- 
commnnions,  de  la  même  façon  ,  en  même 
nombre  et  dans  le  même  ordre  qu'il  a  dit  au 
comnicncemcnl  de  la  messe  celles  qu'on  ap- 
pelle collectes,  ou  siniplemcnl  oraisons.  » 

3.  «  En  Carême,  depuis  le  mercredi  des 
Cendres  jusqu'au  mercredi  de  la  semaine 
sainle ,  lorsqu'il  dit  la  messe  de  la  fêric, 
après  avoir  achevé  les  oraisons  avec  les 
conclusions  ordinaires,  il  dit  aw  même  côlc 
de  rE[iilre  devant  le  livre,  Oremus,  de  la 
manière  accoutumée,  avec  une  inclination 
de  télé  à  la  croix,  ajoutant  ces  paroles  du 
même  ton  de  voix  :  Humiliate  capila  veslra 
Z)eo,  »  pendant  lesquelles  il  est  encore  in- 
cliné vers  la  croix;  s'étant  ensuite  redressé, 
il  poursuit  l'oraison  qui  est  après,  tenant 
les  mains  élevées  et  étendues  comme  aux 
autres  oraisons. 

4.  «  Les  oraisons  et  leurs  conclusions  étant 
entièrement  Gnies,  il  ferme  le  Missel  »  avec 
la  main  droite,  en  sorte  que  l'ouverture  du 
livre  regarde  le  calice.  Mais  s'il  y  avait  un 
autre  évangile  à  dire  que  celui  de  saint 
Jean,  il  laisserait  le  Missel  ouvert,  pour 
avertir  le  servant  de  le  transporter;  «  après 
quoi  il  va,  les  mains  jointes,  au  milieu  de 
l'autel  »  (il  faut  bien  se  garder  de  finir  les 
oraisons  en  y  allant)  ;«  après  avoir  baisé 
l'autel,  il  se  tourne  vers  le  peuple  ,  et  dit 
Dominus  vobiscwn;  le  clerc  ayant  répondu  , 
El  ciim  spiritu  tuo  ,  il  dit  du  même  ton  de 
voix,  les  mains  jointes,  et  toujours  tourné 
vers  le  peuple  :  lie,  missa  est  ,  s'il  a  dit  le 
Gloria  in  excclsis  au  commencement  de  la 
messe.  S'il  ne  l'a  pas  dit,  il  se  retourne  vers 
l'autel,  et  au  lieu  d'/te,  missa  est,  il  dit  Be- 
nedicnmus  Domino.  »  Durant  toute  l'octave 
de  Pâques,  il  ajoute  deux  Alléluia  à  Vite, 
missn  est. 

5.  «  Ensuite,  ayant  les  mains  jointes  sur 
Taule!  cl  étant  médiocrement  incliné,  il  dit 
tout  bas  :  Placeat  tibi,  sancta  Triiiitas,  etc. 
La  prière  finie,  il  pose  les  mains  sur  l'autel 
elle  baise  au  milieu;  puis  s'étant  redressé, 
il  lève  les  jeux  au  ciel,  et  sans  joindre  au- 
paravant les  mains,  il  les  étend  ,  les  élève  , 
les  rejoint  nussilôt  devant  la  poitrine  ,  et 
dit  en  même  temps  tout  haut  :  Bniedicat  vos 
omnipotens  Dcus  ,  accompagnant  ces  der- 
nières paroles  d'une  inclination  de  tête  à  la 
croix.  Après  quoi  il  se  retourne  vers  le 
peuple,  ayant  les  mainsjoinlcs  et  les  yeux 
baissés,  et  lui  donne  la  bénédiction ,  disant 
du  même  ton  de  voix  :  Puler,  et  Filins  \,  et 
Spirilus  sanctus.  » 

6.  Remarquez  qu'en  donnant  celte  béné- 
diction, il  tient  la  main  gauche  sur  la  poi- 
trine, et  qu'avec  la  droite  étendue  il  forme 
un  seul  signe  de  croix,  tenant  la  main  à  la 
hauteur  de  sou  front,  et  un  peu  éloignée, 
l'abaissant  jusqu'à  la  poitrine  en  la  rappro- 
chant (Merali) ,  et  disant  ces  paroles,  Pain-, 
et  Filins;  il  dit  les  autres  quand  il  forme  le 
travers  de  la  croix  ,  le  petit  doigt  étant  tou- 
jours tourné  vers  le  peuple  qu'il  bénil.  Ou 
peut  donner  à  ce  signe  de  croix  sur  le  peu- 
ple environ  le  double  de    l'étendue  qu'on 


donne  à  celui  qui  se  fait  sur  le  calice  et  sur 
l'hostie  pris  ensemble. 

7.  Après  qu'il  a  donné  la  bénédiction,  «  il 
fait  le  tour  entier  et  va  au  côté  de  l'Evan- 
gile, où,  ayant  le  corps  droit  et  les  mains 
jointes,  il  dit  tout  haut  :  Dinninus  vubiscMn. 
Knsuite,  avec  le  dedans  du  pouce  de  la  main 
droite  étendue,  la  gauche  étant  posée  à  côlé, 
«  il  fait  le  signe  d(;  la  croix  au  commence- 
ment du  texte  de  riivangiie  sur  le  livre  ou 
sur  le  carton,  s'il  y  en  a,  sinon  il  le  fait  sur 
l'autel  ,  puis  sur  lui  ,  comme  au  premier 
Evangile,  disant  tout  haut  :  liiitiian,  ou  Sc- 
qucntia  sancti  Evaufjelii,  et  il  poursuit  le 
reste  les  mains  jointes.  » 

8.  «  Quand  il  dit  :  Et  Verbum  caro  fnctum 
est,  il  lait  la  génuflexion,  tourné  comme  il 
était,  vers  le  coin  de  l'Evangile,  »  et  non  pas 
directement  vers  l'aulel,  tenant  ccpendjnt 
les  mains  appuyées  dessus. 

9.  <i  11  achève  l'Evangile  au  même  lieu, 
ayant  le  corps  droit  et  les  mains  jointes;  » 
à  la  fin  il  ne  baise  point  le  livre  ou  le  carton 
et  ne  dit  point  :  Per  evangelica  dicta,  etc.  S'il 
s'est  servi  du  livre,  il  le  ferme  avec  la  main 
droite,  de  telle  sorte  que  l'ouverture  du  livre 
regarde  le  côté  de  l'Evangile  et  non  pas  le 
calice;  car  en  cette  action  on  n'a  égarl  à 
aucun  mystère,  mais  seulement  à  la  bien- 
séance qu'il  y  a  de  fermer  le  livre  de  la  main 
droite  plulôl  que  de  la  gauche  (Gai'.,  Baul- 
dnj,  Diretturio). 

10.  On  dit  toujours  l'Evangile  de  saint 
Jean  à  la  fin  de  la  messe,  si  ce  n'est  quand 
on  fait  l'olfice  d'une  fête  qui  arrive  le  diman- 
che ou  un  jour  de  férié  qui  a  un  Evangile 
propre;  car  pour  lors  on  dit  à  la  fin  de  la 
messe  l'Evangile  du  dimanche  ou  celui  de  la 
férié,  au  lieu  de  celui  de  saint  Jean.  Néan- 
moins, dans  les  églises  cathédrales  et  dans 
les  collégiales  où  l'on  dit  deux  messes  hautes 
le  même  jour,  l'une  de  la  fête  et  l'autre  de  la 
férié  qui  a  son  Evangile  propre,  on  prend  à 
l'une  et  à  l'autre  pour  dernier  Evangile  celui 
de  saint  Jean.  De  plus,  quand  la  veille  de 
Noël  se  rencontre  au  quatrième  dimanche  de 
l'Avent,  on  lit  à  la  fin  de  la  messe  l'Evangile 
de  saint  Jean,  et  non  pas  celui  du  dinjunche, 
parce  qu'il  n'a  pas  été  lu  à  l'office.  En  1631, 
la  sacrée  congrégation,  consultée  au  sujet 
d'un  prêtre  qui,  ne  pouvant  dire  l'Evangile 
de  saint  Jean  qu'en  balbutiant,  en  substi- 
tuait arbitrairement  un  autre,  répondit  qu'il 
devait  être  suspens  de  la  célébration  de  la 
messe  jusqu'à  ce  qu'il  se  fût  accoutumé  à  le 
bien  prononcer  [Merali,  n.  2b8). 

11.  Il  faut  encore  remarquer,  touchant  le 
dernier  Evangile,  1°  qu'à  la  fin  de  la  troi- 
sième messe  du  jour  de  Noél  on  lit  l'Evangile 
du  jour  des  Rois,  Cum  nnlus  esset  Jésus  ;  ±' 
que  le  dimanche  des  Rameaux  on  dit  aux 
messes  basses  l'Evangile  qui  est  marqué 
pour  la  bénédiction  des  rameaux,  et  à  la 
messe  solennelle  on  dil  celui  de  saint  J'-an; 
3°  qu'on  ne  dit  point  l'Evangile  des  vigiles 
qui  arrivent  en  Carême  et  aux  Quatre- 
ïemps,  quoiqu'on  en  fasse  mémoire  à  la 
messe,  parce  qu'il  n'a  pas  été  lu  à  l'office; 
k'  qu'on  ne  dit  jamais  d'autre  Evangile  aux 


4r;3  MES 

mipssos  votives  et  à  celles  des  morts  que  celui 
de  saint  Jean. 

1-2.  A|)i(^s  (]uc  le  prétro  a  aciiové  fEvaii- 
^ilc,  s'il  s'étaii  li.'iliillé  à  l'autel,  il  va  au  mi- 
ii'ii  de  rautel,  sehin  quelques  auli'urs  [Me- 
rati,  etc.)  ;  et  après  avoir  lait  une  inclinalioii 
à  la  croix  il  revient  au  côté  de  l'Evangile 
d'où  il  était  parti,  pour  s'y  déshabiller.  <(  11 
(lit  en  se  désliahillaiil  l'antienne  Trium  jiue- 
rorum,  ete.,  avec  le  cantique  Jienedicite  et 
autres  prières.  Il  double  l'anlienne  quand  il 
a  dit  l;i  messe  d'un  oliice  double,  ou  une 
jnesse  votive  solennelle  pour  une  aiTairc  ini- 
|iorliinl(>,  »  ou  môme,  selon  queUiues-uns, 
iors(iu'il  a  dit  une  messe  des  morts  avec  une 
seule  oraison.  Au  temps  pascal  il  ajoute 
Alléluia  à  l'antienne,  Inrs  mèn)e,  selon  quel- 
ipies  auteurs,  (lu'il  a  dit  la  messe  <los  morts. 
S'il  doit  se  désliabiller  ailleurs,  comme  il  est 
plus  à  propos,  il  va  au  milieu  de  l'autel,  lait 
une  inclination  de  tête  à  la  croix,  et  aviiut 
relevé  proprement  sur  la  bourse  la  pailie  du 
voile  (jui  doit  ôlre  relevée,  selon  ce  (jui  a  été 
dit  art.  10,  n.  ±1,  «  il  prend  le  calice  de  la 
main  g.iuclie  par  le  nœud,  metlani  la  droite 
sur  la  bourse,  »  et  sans  laire  d'autre  ii\rli- 
nalion,  il  se  tourne  du  côté  de  l'Epitre,  et  se 
retirant  un  peu  vers  celui  de  l'Evangile,  «  il 
descend  .'lu  bas  des  degrés.  » 

\'A.  Etant  descendu,  «  il  l'ait  une  inclination 
prol'onde  à  la  croix  ou  une  génullexiou  sur 
le  pavé  {S.  C.  18J1),  si  le  saint  sacrement  y 
est;  puis,  ayant  reçu  sa  barrette  et  s'étant 
couvert,  il  retourne  à  la  sacristie  avec  gra- 
vité et  modestie,  comme  il  était  venu,  disant 
tout  bas  raniienue  Trium  puerorum ,  avec 
le  cantique  Beiicdicite,  »  et  autres  prières; 
étant  arrivé  dans  la  sacristie,  il  Lit  à  la 
croix  la  même  inclination  qu'il  avait  faite  eu 
sort.inl. 

14.  11  met  le  calice  à  sa  place  ordinaire,  de 
la  même  manière  qu'il  était  sur  l'autel  à  la 
Du  de  la  messe;  puis  il  ôte  sa  barrette  et 
quitte  ses  ornements,  commençant  par  ceux 
qu'il  a  pris  les  derniers  et  baisant  ceux  qu'il 
a  baisés  en  s'babillant,  savoir,  l'élole,  le  ma- 
nipule et  l'amict,  prenant  garde  de  ne  pas 
tirer  l'aube  par-dessus  sa  tête;  mais  après 
avoir  tiré  la  manche  du  bras  gauche,  et  fait 
passer  une  partie  de  l'aube  par-dessus  sa 
tète,  il  tire  ensuite  la  manche  du  bras  droit. 

lo.  Quoi(iu'il  n'ait  pas  loutlié  le  saint  sa- 
crenu'nl  depuis  la  dernière  ablution,  il  est 
néanmoins  à  propos  qu'il  Une  jcs  mains  si- 
tôt qu'il  est  dcsbabillc.  C'est  une  pratique 
Irès-louable  et  insinuée  par  tous  les  auteurs, 
dit  Bakieschi.  L'évcque  le  l'ait  après  la  coui- 
niunion  :  c'est,  dit-on,  pour  que  les  mains 
déposent  en  quehiue  sorte  une  espèce 
d'être  sacré,  avant  de  loucher  dis  choses 
profanes  [Merali,  etc.).  il  convient  de  metTe 
l'eau  qui  a  servi  à  cela  dans  un  lieu  décent, 
et  même  qu'on  ait  pour  cet  effet  un  essuie- 
mains  difl'érent  de  celui  dont  on  se  sert  avant 
de  dire  la  messe.  Eiilin  il  fait  son  action  de 
grâces  avec  la  dévotion  convenable  a  la 
grandeur  du  bienfait  qu'il  a  reçu  dans  cet 
auguste  mystère. 

Iti.  S'il  donne  la  communion  hors  de  la 


MES 


45i 


messe,  il  doit  observer  les  choses  suivantes  : 
l°ll  lave  ses  mains  et  prend  un  surplis  et 
une  étole  de  la  couleur  de  l'ofûce  du  jour 
[Rit.  rum.],  à  moins  que  ce  ne  fût  le  noir;  il 
peut  aussi  se  servir  d'une  étole  blanche,  se- 
lon ({uelques  aul(;urs.  Il  faut  qu'elle  soit 
pendante,  à  moins  (|u'il  ne  lût  revêtu  d'uu 
amiel  et  d'une  aube;  c.r  alors  il  doit  croiser 
l'étole  par  devant.  2»  11  va  ainsi  à  l'autel 
avec  modestie,  la  tête  couverte,  les  mains 
jointes  illit.  rum.),  précédé  d'un  clerc  (|ui 
pot  te  la  bourse  avec  un  corporal  et  un  puri- 
ficatoire dedans,  s'il  n'y  en  avait  point  sur 
l'autel,  et  la  clef  du  tabernacle;  ou  bien  le 
prêtre  porte  lui-même  tous  ces  objets,  sur- 
tout si  le  servant  est  un  laïque  {Baruffnldus 
in  Rit.  rom.,  UnUieschi).  3'  Arrivant  au  bas 
des  degrés,  il  donne  sa  barrette  au  clerc,  fait 
!a  génullexion  sur  le  pavé,  et  prie  un  peu  de 
teni()s  à  genoux  sur  le  marchepied.  4°  H 
monte  à  l'autel,  où  il  étend  le  corporal  sur 
la  pierre  sacrée,  met  la  bourse  au  côté  de 
l'Evangile  el  le  purilicaloire  au  coté  de  i'Epî- 
tre,  observant  ensuite  ce  qui  a  été  dit  à  l'ar- 
ticle précédent,  n.  18,  19  cl  20,  touchant  la 
communion  que  l'on  donne  pindant  la 
messe.  5'  Ayant  achevé  de  distribuer  la  com- 
munion, il  remet  le  ciboir(;  sur  le  corporal 
el  fait  aussitôt  la  génullexion.  Il  peut  dire 
alors  l'antienne  0  sacrum  cunviiium,  etc., 
avec  le  verset  et  l'oraison  du  saiiit  sacre- 
ment,  ajoutant,  au  temps  pascal  et  dans 
l'octave  du  très-saint  sacrement,  les  Alléluia 
convenables,  le  clerc  répondant  quand  il  le 
faut.  11  couvre  le  ciboire,  après  quoi  il 
trempe  les  doigts  avec  lesquels  il  a  louché  le 
saint  sacrement  dans  un  petit  vase  où  il  y  a 
de  l'eau,  lequel  doil  êlre  proihj  du  taberna- 
cle du  côté  de  l'Epître;  un  bien,  à  ion  défaut, 
il  l(S  lave  au  coin  de  l'Epître  sur  quelque 
bassin,  le  clerc  versant  de  l'eau,  et  il  les 
essuie  avec  le  purilicaloire.  L'usage  est  de 
jeter  dans  la  piscine  sacrée  l'eau  de  l'ablu- 
tion ,  quoique,  selon  le  Rituel  romain,  il 
puisse  la  prendre  lui-même,  s'il  a  célébré, 
ou  la  donner  à  ceux  qui  ont  communie.  11 
n'est  pas,  au  reste,  nécessaire  de  jeter  cha- 
que l'ois  dans  la  |)iscinc  l'eau  de  l'ablution  : 
on  peut  la  laisser  dans  le  petit  vase,  qu'on  A 
soin  seulement  de  vider  de  temps  en  lem|)s 
dans  la  piscine,  afin  (luc  l'eau  qu'il  contient 
soit  toujours  nette,  aussi  bien  que  le  purifi- 
catoire qui  y  est  par-dessus,  (ju'il  faut  pour 
cela  avoir  soin  de  changer  quelquefois  (]'  Le 
prêtre,  ayant  essuyé  ses  doigts,  ouvre  le  ta- 
bernacle, y  met  le  ciboire,  fait  la  génullexion. 
C'est  l'ordre  indiqué  par  le  Rituel  romain; 
mais  on  peut  supposer  que  cet  ordre  n'est 
pas  de  précepte,  puisqu'on  le  suivant  il  fau- 
dr.iit  encore  prendre  cette  ablution  si  on  a 
célébré,  ou  la  donner  à  ceux  ijui  ont  com- 
munie, ou  la  jeter  dans  la  piscine,  avant  de 
remettre  le  saint  sacrement  daus  le  taber- 
nacle :  on  peut  donc  préférer  l'ordre  indiqué 
dans  le  Cérémonial  monastique  et  se  puri- 
fier Us  doigls  après  la  bénédiction,  ou  biea 
avant,  comme  le  veulent  Merali  et  Baldeschi. 
Ainsi,  après  avoir  leruié  le  tabernacle,  la 
prêtre ,  s'ctaul  puriilé  les  doigls ,  1ère  ks 


m 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


m 


yeax  vers  la  croix,  étendant  et  élevant  en 
uiéme  temps  les  mains,  qu'il  rejoint  aussitôt 
devant  la  poitrine,  et  dit  tout  haut  :  Bene- 
dictio  Dei  omnipotentis,  accompagnant  ces 
paroles  d'une  inclination  de  tête  à  la  croix 
(/fn/desc/ti,  etc.)  ;  après  quoi  il  se  tourne  vers 
ceux  qui  ont  communié,  ayant  les  mains 
jointes  et  les  yeux  baissés,  et  leur  donne  la 
bénédiction,  disant  du  même  ton  de  voix  : 
Palris,  et  Filii  f,  et  Spirilus  sancti  descendat 
super  vos  et  tnaneal  semper.  7°  S'élant  tourné 
vers  l'autel,  il  plie  le  corporal,  le  met  dans 
la  bourse,  qu'il  donne  au  servant  ou  qu'il 
porte  lui-même  {Baldeschi).  Ayant  fait  une 
inclination  de  tête  à  la  croix,  il  descend  et 
se  retire,  comme  il  est  marqué  à  la  Cn  de  la 
messe,  n.  13.  8°  S'il  donne  la  communion  im- 
médiatement avant  de  commencer  la  messe, 
ce  qu'il  ne  doit  faire  que  pour  une  cause 
raisonnable,  ou  s'il  la  donne  pour  une  sem- 
blable cause  incontinent  après,  il  ne  quitte 
point  la  chasuble  ni  le  manipule,  mais  il  met 
le  calice  du  côté  de  l'Evangile,  tire  de  la 
bourse  le  corporal,  qu'il  étend  au  milieu  de 
l'autel,  et  pratique  ce  qui  vient  d'être  pre- 
scrit, ne  manquant  pas  de  donner  la  bénédic- 
tion, comme  il  a  été  dit. 

VARIÉTÉS. 

Le  Missel  viennois  n'ajoute  pas  Alléluia  à 
Vile,  Missa  est  dans  l'octave  de  Pâques;  ce- 
pendant les  livres  de  chant  grand  in-folio 
l'ajoutent  à  Benedicamus  Domino. 

ARTICLE  XU. 
DE    LA   MESSE   DES   MORTS. 

En  quel  jour  on  peut  la  dire,  ce  qu'il  y  faut 
observer. 

1.  On  peut  dire  les  messes  des  morts  (ainsi 
que  les  votives)  tous  les  jours  de  l'année, 
excepté  les  dimanches  ,  les  fêles  doubles 
(même  transférées,  S.  C.  1665)  et  les  jours 
auxquels  il  n'est  pas  permis  de  faire  un 
office  double.  Ils  sont  assignés  au  premier 
art.,  n.  3.  Les  prêtres  qui  font  l'ofûce  d'une 
fête  semi-double,  s'ils  célèbrent  ce  jour-là 
dans  une  église  cathédrale,  collégiale  ou  pa- 
roissiale, ou  dans  une  église  de  religieux  ou 
de  religieuses  {S.  C .  1702),  dans  laquelle  on 
fait  publiquement  l'office  d'une  fêle  double, 
ne  peuvent  point  y  dire  une  messe  des  morts, 
selon  le  décret  de  la  sacrée  congrégation 
du  2  juin  IdOl.  Certains  réguliers  peuvent, 
les  jours  qu'ils  font  un  office  double,  dire 
la  messe  des  morts,  s'ils  la  célèbrent  dans 
une  église  où  l'office  n'est  que  semi-double, 
si  l'on  y  célèbre  des  obsèques,  selon  le  dé- 
cret de  la  sacrée  congrégation  du  23  août 
170i  {Gardellini,  n.  3551).  Dans  un  oratoire 
privé,  la  messe  doit  s'accorder  avec  l'office 
du  célébrant  (S.  C.  1831) ,  et  même  ailleurs, 
si  la  couleur  de  l'église  convient  à  cet  office. 
Durant  l'exposition  du  très-saint  sacrement, 
à  l'occasion  des  prières  des  quarante  heures, 
on  ne  doit  pas  régulièrement  dire  des  messes 
basses  des  morts,  vu  le  décret  de  la  sacrée 
congrégalioa  du  2  décembre  I684;  quand 
même  elles  seraient  fondées  et  ordonnées  par 
testament,  il  est  plus  convenable  de  ne  pas  les 


dire  ni  les  chanter  alors,  vu  le  décret  de  la 
sacrée  congrégation  du  27  avril  1697. 

2.  Dans  une  fêle  double  ,  même  de  pré- 
cepte pour  les  fidèles,  pourvu  que  ce  ne  soit 
pas  la  l'été  titulaire  de  l'église  ou  une  fête  de 
première  classe  célébrée  dans  celte  église 
avec  beaucoup  d'appareil  et  de  pompe  exté- 
rieure ,  on  peut  dire  une  messe  haute  des 
morts,  si  le  corps  du  défunt  est  présent  dans 
l'église  sans  être  inhumé  (5.  C.  1808,  Gar- 
dell.  n.  4358)  ,  ou  même  sans  qu'il  soit  pré- 
sent, pourvu  qu'il  y  ait  dans  l'église  un  signe 
qui  indique  que  le  corps  n'est  pas  inhumé 
(5.  C.  25  avril  1781).  Aux  jours  de  dimanches 
et  de  fêtes  d'obligation  ,  même  dans  les  égli- 
ses où  elles  sont  célébrées  avec  beaucoup  de 
pompe,  pourvu  que  ces  dimanches  ou  ces 
l'êtes  ne  soient  pas  de  la  première  classe  [S. 
C.  17i4) ,  et  que  l'on  n'omette  point  pour 
cela  la  messe  principale  ou  conventuelle,  on 
le  peut  aussi  selon  le  décret  précité  de  l'an 
1808.  Si  on  a  fait  une  sépulture  le  soir,  on 
peut  chanter  la  messe  le  lendemain,  si  ce 
jour-là  n'est  pas  un  double  de  première  ou 
seconde  classe  ,  ou  un  jour  où  la  messe  est 
de  précepte  (5.  C.  1816,  Gardell.  n.  1376). 
Les  trois  derniers  jours  de  la  semaine  sainte, 
on  ne  peut  que  réciter  l'office  et  les  prières, 
en  présence  du  corps  (S.  C.  11  août  1736). 
On  ne  doit  pas  non  plus  chanter,  selon  Me- 
rati,  une  messe  des  morts  en  présence  da 
défunt  le  premier  dimanche  de  l'Avent,  lo 
jour  des  Cendres,  le  premier  dimanche  da 
Carême,  celui  de  la  Passion,  et  durant  toute 
la  semaine  sainte  ;  ce  qu'il  conclut  de  ce  qu'il 
n'est  pas  permis  ces  jours-là  de  chanter  la 
messe  du  titulaire  d'une  église  qui  y  arrive- 
rait, quoi(jue  la  rubrique  le  permette  lors- 
qu'il arrive  à  certains  jours  de  première 
classe.  Quoique  le  corps  du  défunt  soit  présent 
dans  l'église,  il  n'est  jamais  permis  de  dire  des 
messes  basses  des  morts  aux  fêles  doubles, 
même  non  chômées,  selon  un  décret  de  la  sa- 
crée congrégation  du  10  janvier  1693.  Remar- 
quez, l°quelesdoublesde  première  classesont 
Noël,  l'Epiphanie,  Pâques  avec  les  trois  jours 
précédents  et  les  deux  suivants,  l'Ascension, 
la  Pentecôte  avec  les  deux  jours  suivants,  la 
fête  du  saint  sacrement,  la  Nativité  de  saint 
Jean-Bupliste,  la  fêle  de  saint  Pierre  et  saint 
Paul,  l'Assomption,  la  Toussaint ,  la  fêle  du 
patron  principal  du  lieu,  celle  du  litre  et  celle 
de  la  dédicace  de  l'église  où  l'on  veut  célé- 
brer, commede  celle  à  laquelle  onappartienl. 
Remarquez,  2°  que  les  doubles  de  seconde 
classe  sont  la  Circoncision,  la  fêle  du  saint 
Nom  de  Jésus,  la  fête  de  la  sainte  Trinité,  la 
Purification,  l'Annonciation,  la  Nativité  et  la 
Conception  de  Marie;  la  fêle  principale  de 
chacun  des  douze  apôtres  (  excepté  saint 
Pierre  et  ceux  qui  seraient  patrons  ou  titu- 
laires, dont  la  fêle  est  de  première  classe  )  ; 
les  fêtes  des  évangélistes,  de  saint  Etienne  , 
premier  martyr,  des  saints  Innocents,  de 
saint  Joseph,  de  saint  Laurent,  de  l'Invention 
de  la  sainte  croix,  de  la  Dédicace  de  saint 
Michel  archange. 

Remarquez ,  3"  que  les  doubles    majeurs 
sont  la  Transfiguration  de  Notre-Seigneur, 


457 


MES 


MES 


158 


l'Exnilation  de  la  sainte  croix;  neuf  fêles  de 
M.iiic!,  qui  sont  Noire -Dame  des  Neiges,  5 
noûl  ;  la  Visilalion,  2  juillet  ;  la  Présenlalion, 
21  novembre  ;  la  lète  'lu  saint  Nom  de  Ma- 
rie, dimanche  dans  l'ocluve  de  sa  Nalivilé; 
la  l'ôtc  de  ses  Douleurs,  vendredi  après  le 
dimanche  de  la  Passion  et  troisième  diman- 
che de  septembre  ;  Nolrc-Damc  de  la  Merci , 
2'i-  septembre  ;  la  fêle  du  Mont-Carmel  ,  16 
juillet;  celle  du  saint  Rosaire,  premier  di- 
manche d'octobre  ;  la  Conversion  de  saint 
Taul,  apôtre  ;  les  deux  fètcs  de  la  Chaire  de 
saint  Pierre  ;  la  fêle  de  saint  Jean  devant  la 
porte  Laline  ;  l'apparition  de  saint  Michel  ;  la 
félc  de  saint  Barnabe,  apôtre  ;  celles  de  sainte 
Anne,  saint  Pierre  aux  liens,  saint  Joachim  ; 
la  décoUalion  de  saint  Jean-Baplisle  ;  la  fêle 
des  patrons  secondaires.  C'est  ainsi  que  ces 
fêles  sont  classées  dans  les  nouvelles  éditions 
du  Bréviaire  romain. 

3.  Le  premier  jour  de  chaque  mois  (hors 
derAvenl,du  Carême  et  du  temps  pascal) 
qui  n'est  point  empêché  par  un  ofÙce  double 
ou  semi-double,  on  doit  dire  dans  les  églises 
cathédrales  et  dans  les  collégiales  la  messe 
conventuelle  des  morts;  savoir,  la  quoti- 
dienne, avec  les  trois  oraisons  accoutumées. 
S'il  se  rencontre  en  ce  jour-là  une  fête  sim- 
ple ou  une  férié  qui  ail  une  messe  propre  , 
ou  s'il  faut  reprendre  la  messe  du  dimanche 
précédent  qui  n'a  pu  être  dite,  ni  ne  le  peut 
être  en  aucun  jour  de  la  semaine,  alors  on 
doit  dire  deux  messes  hautes  :  l'une  des  morts 
cl  l'autre  de  la  fête  simple  ou  de  la  férié  sus- 
dite. On  peut  aussi  dire  la  messe  conven- 
tuelle des  morts,  le  lundi  de  cha({ue  semaine, 
auquel  on  fait  l'office  de  la  férié  ,  même  au 
temps  de  l'Avent ,  mais  non  pas  dans  le 
Carême  ni  au  temps  pascal;  s'il  arrive  ce 
jour-là  une  fête  simple,  ou  s'il  y  a  une  messe 
propre  de  la  férié  ou  du  dimanche  précédent 
qu'il  faille  prendre,  on  doit  dire  la  messe  du 
jour  ,  avec  mémoire  des  défunts.  Pour  les 
messes  basses  qu'on  dit  au  premier  jour  du 
mois,  et  au  lundi  de  chaque  semaine,  il  suf- 
fit d'y  faire  mémoire  des  défunts  par  l'orai- 
son Fidclium,  dans  les  cas  ci-dessus  marqués. 

4.  Les  anniversaires  et  les  messes  des 
morts  qu'on  célèbre  tous  les  ans  au  jour  de 
leur  décès ,  pour  accomplir  leur  dernière 
volonté  ,  peuvent  se  chanter,  encore  qu'en 
ce  jour  il  arrivai  une  fête  double  majeure 
non  chômée,  selon  les  décrets  de  la  sacrée 
congrégation  du  22  novembre  166'»,  et  du  20 
juillet  1669,  le  premier  approuvé  par  Alexan- 
dre Ml,  et  le  second  par  Clément  IX.  Si  le 
jour  auquel  ces  anniversaires  sont  fixés  ar- 
rive un  dimanche,  ou  en  quebjue  fêle  de 
commandement,  on  peut  les  mettre  au  jour 
suivant,  selon  le  décret  de  la  sacrée  congré- 
gation du  26  septembre  1608,  ce  qui  a 
aussi  lieu  pour  le  troisième  jour,  le  sep- 
lième  et  le  trentième  après  le  décès ,  aux- 
quels certaines  messes  des  morts  ont  été  as- 
signées par  les  fondations  ou  autres  obliga- 
tions des  personnes  décédées  ;  on  peut  les 
transférer  au  jour  suivant  avec  la  même  so- 
lennité, selon  le  décret  de  la  sacrée  congréga- 
Uou  du  23  mai  1603.  Lorsque  l'anniversaire 

Dictionnaire  des  Rites  sacrés.  U. 


(il  faut  en  dire  autant  des  messes  snsoitcs)  est 
transféré  au  jour  suivant  ou  au  jour  pré- 
cédent ,  il  faut  également  dire  à  l'oraison  ces 
paroles  :  Cujiis  anniversurium  depositionis 
diem  commemoramus,  d'après  un  décret  de  la 
sacrée  congrégation  du  'i-  mai  1668,  quand 
mêtne  ces  messes  auraient  été  transférées  à 
quelques  jours  de  là,  d'après  un  autre  décret 
du.ï  juillet  l(i98.  Lesanniversaires, ou  autres 
messes  fondées,  transférées  à  cause  du  di- 
manche ou  d'une  fête  d'obligation,  au  jour 
suivant  ou  au  jour  précédent,  peuvent  y  être 
chantées  ,  quoiqu'on  y  fasse  une  fête  double 
majeure  non  rhômée,  selon  le  décret  de  la 
sacrée  congrégation  du  'i  mai  1686.  Si  l'on 
voulait  faire  dans  les  messes  fondées  un 
changement  pour  toujours,  il  faudrait  avoir 
recours  à  celui  qui  peut  commuer  les  derniè- 
res volontés  ,  suivant  la  Clémentine  ,  Quia 
contingil.  De  Reliij.  dom.  Si  l'anniversairo 
fondé  arrive  au  jour  d'une  fête  double  de  la 
seconde  classe,  on  ne  peut  pas  la  chanter  ce 
jour-là, d'après  un  décretde  la  sacréecongré- 
^;ation  du  o  juillet  1698.  On  ne  doit  point  non 
plus  chanter  des  messes  dis  morts  dans  l'octave 
du  très-saint  sacrement,  à  moins  que  le  corps 
du  défunt  ne  soit  i>résent,  d'après  un  décret 
du  12  septembre  1671.  On  peut  dans  les  égli- 
ses de  la  campagne,  pour  satisf.iire  à  la  dé- 
votion des  paroissiens,  qui  demandent  sou- 
vent dans  le  cours  de  l'année  des  anniversai- 
saires  pour  leurs  parents  décédés,  on  peut, 
dis-je,  y  chanter  des  messes  de  morts  un  jour 
de  fêle  double  mineure,  pourvu  qu'on  chante 
une  autre  messe  de  la  fêle,  là  où  il  y  a- plu- 
sieurs ou  du  moins  deux  prêtres,  pourvu 
aussi  que  ce  soit  le  véritable  jour  annuel  de-» 
puis  le  décès,  d'après  un  décret  de  la  sacrée 
congrégation  du  19  juin  1700.  Pour  ce  qui  est 
des  messes  basses  des  morts;  quoique  fon- 
dées, il  n'est  point  permis  de  les  dire  aux  fêtes 
doubles,  ni  même  de  les  transférer  à  un  autre 
jour  suivant  non  empêché,  à  cause  du  préju- 
dice que  les  âmes  des  défunts  pourraient 
souffrir  de  ce  relarîleiïicnt  ;  mais  on  doit 
appliquer  la  messe  du  jour  poiir  les  défunts, 
selon  l'intention  des  bienfaiteurs,  selon  lo 
décret  de  la  sacrée  congrégation  du  a  août 
1662,  approuvé  par  Alexandre  MI. 

o.  Les  messes  d'une  fête  double  célébrées 
à  un  autel  privilégié  à  perpéluilé  pour  les 
âmes  du  purgatoire  leur  appliquent  l'indul- 
gence, aussi  bien  que  si  on  y  avait  célébré 
des  messes  de  morts,  selon  que  l'exige  la 
teneur  du  privilège  ;  c'est  ce  qu'a  déclaré 
Alexandre  Vil  le  22  janvier  1667.  Ce  décret 
d'Alexandre  VII  a  été  étendu  même  aux  au- 
tels qui  ne  sont  privilégiés  pour  les  défunts 
que  pour  un  certain  nombre  d'années,  par  le 
décretde  la  sacrée  congrégation  approuvé  par 
Clément  IX,  le  23  septembre  166l>.  Quoique 
ces  décrets  d'Alexandre  ^  II  et  de  Clément  IX 
ne  parlent  que  des  fêles  doubles ,  ils  doivent 
s'enlcndreégalement  des  dimanches,  des  jours 
dans  les  octaves  de  Noël,  de  l'Epiphanie,  de  Pâ- 
ques, de  la  Pentecôte,  du  très-saint  sacrement 
et  de  louslesaulresjoursde  l'année,  où,  seloa 
les  rubriques,  on  ne  peut  pas  dire  la  messe 
des  morts  :  c'est  ce  au'ont  déclaré  Innocent 
15 


!-9 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


KF,  le  \  mai  IfiPS,  et  Clément  XI,  le  59  scp- 
i.  inbrc  1714.  M.iis  il  s'.igil  d'iiuleis  fixes  cl 
non  porlalil's,  à  moins  ii'iiiu>  concession  spé- 
ri.ile  {S.  R.  C.  1841 K  Un  prélre  cepenriant 
ijui  ferait  en  son  p.irliculicr  un  office  iloiil)le, 
ne  pourrait,  pnur  jouir  du  privilcf^e,  dire  la 
messe  des  morts,  quoi(|ue  dans  l'église  dû  est 
l'autel  privilégié,  l'office  ne  fût  point  doub'e 
en  ce  jour-là  5.  6'.).  On  ne  doit  point,  au 
reste,  à  rocea!>ion  d'un  autel  privilégié  qu'il 
y  a  dans  une  église,  y  faire  des  ociaves  pour 
les  niorls,  sans  un  induit  spécial  du  siège  apo- 
stolique,d'après  ledécret  de  la  sacréccongré- 
gationdu  13aoûtl(iG7.  Comme  dans  la  conces- 
sion d'un  aulel  privilégié  pour  les  morts  on  a 
cnninmede  me'.tre  celte  clause,  Dummodo  in 
Ecclesia  lot  missœ  qxiolidie  celebrenlur,  on  a 
demandé  si  le  privilège  se  perdait,  ou  du  moins 
était  suspendu,  lorsque  ce  nombre  de  messes 
requis  ne  s'y  célébrait  pas,  l'a  causeque  plu- 
sieurs religieux  étaient  absents  pour  aller  prê- 
cher durant  le  temps  de  l'A  vent  et  du  Carême^ 
ou  que  les  supérieurs  les  envoyaient  célébrer 
ailleurs,  à  raison  de  quelque  fête  ou  funé- 
railles; 2°  à  cause  de  la  maladie  des  prêtres, 
soit  séculiers,  soil  réguliers;  3'  lorsque  ce 
nombre  de  messes  ne  se  célébrait  pas  dans 
les  églises  séculières ,  à  cause  que  les  cha- 
noines et  les  prêtres  en  étaient  absents  pen- 
dant quelques  jours  el  quelques  mois.  La  sa- 
crée congrégation  du  concile,  le3août  1606, fit 
celte  réponse,  confirmée  par  Cléiuent  XI:  Sa- 
cra cotiijregalio  Concilii  censuil  ad  priinum, 
quoad  priinum  parlcm  pro  tempore  Advenlus 
el  Quadraçjesimœ ,  remanere  suspensas  ,  non 
ttulcm  in  reliquis ,  dwnmodo  raro  conlingal. 
Ad  secundiitp,  non  remanere  suspensas.  Ad 
tertiiim  salis  provisum  in  primo. 

G.  La  messe  qu'on  doit  dire  au  jour  de  la 
mort  ou  de  renlerrcmenl  du  pape,  d'un  car- 
dinal el  d'un  évêque,  comme  aussi  aux  troi- 
sième, septième  et  trentième  jours  d'après, 
et  au  jour  anniversaire,  est  la  première  des 
quatre  messes  qui  sont  pour  les  morts,  dans 
le  Missel,  c'est-à-dire  celle  qui  est  pour  la 
commémoration  de  tous  les  défunts.  Le  jour 
de  la  sépulture  d'un  prêtre  et  le  jour  anni- 
versaire, on  dit  la  première  ou  la  seconde  , 
pourvu  qu'on  dise  l'oraison  Dcus  ,  qui  inter 
aposlolicos  sacerdotes,clc.  {S.C.  1752),  avec 
la  Secrète  el  la  Postcommunion  corrcsjjon- 
dantes,  qui  sont  à  la  quatrième  messe  ;  on  ne 
change  point  cotte  oraison,  quoiqu'il  n'y  soil 
fail  aucune  mention  du  décès  ,  ni  des  troi- 
sième, septième  et  Ircntièuie  jours,  ni  de  l'an- 
niversaire. Quant  aux  deux  autres  oraisons 
propres  Da  nobis  el  Prœsla,  qui  sont  mar- 
quées pour  l'évêque  et  pour  le  prêtre  entre 
les  oraisons  diverses  pour  les  défunts,  elles 
peuvent  servir  de  mémoires  ,  quand  on  en 
doit  faire   plusieurs,  alin   de  les  diversifier. 

7.  Pour  toute  autre  per.sonuc,  aux  jours 
susdits,  et  pour  les  prêtres,  aux  troisième, 
septième  el  trentième  jours,  on  doit  dire 
la  seconde  messe  (lui  est  marquée  pour  le 
jour  du  dér.ès  ou  de  l'enterreincnl  d'un  ilé- 
lunl,  avec  l'oraison  propre  à  chacun  de  ces 
jours,  excepté  le  jour  anniversaire  des  dé- 
lunls  non  prêtres,  auquel  ou  dit  la  troisième 


460 

messe    qui    est   propre    pour    ce    jour-là. 

8.  Hors  des  jours  ci-dessus  spécifiés  au  n.O, 
on  dit  pour  toutes  sortes  de  personnes  décé- 
dées  la  messe  ordinaire  de>  défunts,  qui  est 
la  quatrième,  et  au  lieu  de  la  première  orai- 
son, on  en  dit  une  autre  conven;\ble  à  la  per- 
sonne pour  laquelle  on  célèbre,  avec  les  deux 
suivantes,  savoir,  Deus  veniœ  largitor  et 
Fidrlium.  On  peut  même  dire  pour  seconde 
oraison  une  autre  oraison  iiour  les  morts  à 
sa  dévotion,  pourvu  ([ue  la  dernière  soit  l'o- 
raison Fidelium  [Vid.  n.  seq.).  Si  toutefois  la 
personne  était  décédée  loin  de  l'endroit  où 
l'on  célèbre,  on  peut  dire,  lorsqu'on  a  appris 
la  nouvelle  de  sa  mort  pour  la  première  fois, 
la  messe  propre  au  jour  du  décès  ou  de  l'en- 
terrement avec  une  seule  oraison,  savoir,  si 
ce  n'est  pas  un  prélre,  celle  qui  est  marquée 
pour  le  troisième  jour,  omettant  le  mol  ï'er- 
Hum.  On  peut  même  alors  chanter  une  messe 
des  morts  un  jour  de  fête  double  majeure  non 
chômée,  d'après  le  décret  do  la  sacrée  con- 
grégation du  k  mai  1686. 

9.  On  ne  dit  qu'une  oraison  le  jour  de  la 
Commémoraison  des  moris,  le  2  novembre, 
comme  aussi  le  jour  du  décès  ou  de  l'enter- 
rement, et  les  troisième,  septième  cl  tren- 
tième, avec  le  jour  anniversaire,  seulement 
celui  de  la  première  année  depuis  le  décès, 
et  non  pas  des  années  suivantes,  à  moins 
qu'on  ne  le  chaule  par  fondation  ou  avec 
quelque  appareil;  aux  messes  des  morts 
qu'on  chante  le  premier  jour  libre  de  chaque 
mois,  ou  le  lundi  de  chaque  semaine  auquel 
on  f.iit  l'office  de  la  férié,  selon  ce  qui  est 
marqué  au  n.  3,  on  dit  trois  oraisons.  Tou- 
tes les  oraisons  (ju'on  dit  aux  messes  des 
morts  doivent  être  propres  des  défunts. 
Quand  on  en  dit  plusieurs,  la  dernière  doit 
toujours  être  Fidelium;  il  est  à  la  liberté  du 
prêtre  de  dire  la  Prose  Dies  irœ ,  ou  de  l'o- 
mettre; mais  quand  on  ne  dit  qu'une  orai- 
son, il  y  a  obligation  de  dire  la  Prose. 

10.  ExCi'plé  le  jour  du  décès  ou  de  l'enter" 
remenl,  el  celui  de  l'anniversaire,  on  n'ex- 
prime point  dans  les  oraisons  d'autres  jours 
que  les  troisième,  septième  et  trentième.  On 
les  compte  ordinairement  du  jour  de  la  dé- 
position ou  sépulture  du  défunt,  comme  on 
le  peut  inférer  de  l'oraison  propre  à  ces 
jours-là,  si  ce  n'esl  que  la  coutume  des  lieux 
l'interprète  autrement.  On  exprime  dans  les 
oraisons  le  nom  du  défunt  quand  cela  est  in- 
diqué par  la  lettre  N.,  savoir,  aux  oraisons 
du  jour  du  décès, du  troisième,  septième  et 
trentième,  pour  toutes  sortes  de  personnes, 
el  au  jour  anniversaire  d'un  prélre,  ou  évê- 
que, ou  cardinal,  même  diacre. 

11.  Le  jour  de  la  Commémoraison  des 
morts,  2  novembre,  les  prêtres  peuvent  ap- 
pliquer la  messe  pour  quelque  défunt  en  par- 
ticulier, selon  le  décret  de  la  sacrée  congréga- 
tion du  4-  août  1663.  On  doit  ce  jour-là,  lors- 
que le  corps  d'un  défunt  est  présent,  célébrer 
la  messe  du  jour  du  décès,  outre  celle  qu'on 
célèbre  pour  tous  les  défunts,  d'après  un  dé- 
cret de  la  sacrée  congrégation  du  4  avril  1646. 

12.  La  pratique  de  dire  trente  messes  de 
suilc  pour  les  défunts,  qui  a  été  instituée  ou 


(Gl 


MES 


approuvée  par  saint  (licgoiro  le  Grand  (t.iv, 
(//  iloij.  5^5),  n'a  poiiil  été  (léfeiiduc  par  In  sa- 
crco  cDiigiéiîatioii  dos  Uiirs,  cotiiinc  clli'  l'a 
(Ici  laïc  le  28  oclobrc  10^7,  mais  spulernent 
liciili!  inpsscs  votives  ilitïércntes  (lui  se  Irou- 
veiit  à  la  fin  de  (luclqiies  Missels  sons  ce  ti- 
tre :  Missœ  S.  Grcijnrii  pro  vivis  et  defunctis, 
et  qui  sont  faussement  attribuées  à  ce  saint 
doclciir, selon  le  décret  de  la  sacrée  congréga- 
tion du  8  avril  162S.  Or  pour  snivi-o  en  cela 
l'usage  approu\é  de  l'Eglise,  on  doit,  1°  dire 
durant  trenle  jours  l.i  messe  pour  les  morts, 
soit  celle  qui  est  propre  aux  défunis,  soil 
celle  du  jour,  laquelle  il  faut  dire  à  l'ordi- 
naire lorsque  les  rubriques  ne  permettent 
pas  ce  jour-là  une  messe  de  Hequiem.  2°  Il 
n'est  pas  nécessaire  qu'un  même  prêtre  cé- 
lèbre ces  trente  messes,  mais  elles  peuvent 
être  dites  par  plusieurs,  savoir,  une  chaque 
jour  sans  interruption  (excepté  les  trois  di-r- 
niers  jours  de  la  semaine  sainte),  quoiqu'on 
doive  éviter  l'allaclie  superstitieuse  au  nom- 
bre, la(]ucllc  est  défendue  par  le  concile  de 
Trente  [sess.  22,  dccr.  de  Obscrv.).  .'I'  Si  l'on 
commence  à  dire  ces  messes  dès  le  jour  du 
décès  ou  de  l'enlcrrenient  du  défunt,  il  faut 
observer  ce  qui  est  particulier  aux  troisième, 
septième  et  Irenlième  jours,  comme  il  a  été 
marqué  ci-dessus. 

VAluiîTÉS. 

Les  Missels  français  n'admettent  pas  sans 
nécessité  des  messes  votives,  les  jours,  même 
simples,  qui  en  ont  une  propre.  Les  statuts 
diocésains  y  mettent  des  modifications  que 
rbacun  doit  connaître.  La  nouvelle  rubrique 
de  Paris  n'exclut  pas  de  tout  le  Carême  les 
messes  basses  pour  les  défunts;  p.  i,  n.l5,  25. 

Le  Missel  viennois  et  celui  du  i'oulouse 
indiquent  la  même  messe  |)our  le  pape,  les 
évêques  et  les  prélres  ;  ils  distinguent  ces 
personnes  par  les  oraisons;  mais  ce  ((ui  est 
élonnaul,  c'est  qu'ils  distinguent  rarchovê- 
ijue  d'un  évêqne,  et  ne  le  distinguent  pas  du 
pape;  ils  disent  de  l'un  et  de  l'autre:  Ad  api' 
cein  scicerdiilii  eveclum. 

La  dernière  édition  dos  rubriques  pari- 
siennes et  viennoises  indiquent  quelle  messe 
on  doit  dire  tel  ou  tel  jour  après  le  décès  ; 
cclle^-ci  ont  cela  de  particulier,  qu'elles  font 
mention  du  ncuvièmi!  jour  au  heu  du  scp- 
llèmc  ;  la  Prose  Dics  irw  n'y  est  prescrite  ([ue 
le  2  novembre.  A  Paris  elle  est  prescrite  à  la 
messe  d'enlerretncul,  au  premier  anniver- 
saire et  même  aux  anniversaires  suivants, 
quand  on  les  célèbre  avec  solennité;  on  ne 
la  dit  jan)ais  à  la  messe  quotidienne.  La  ru- 
brique viennoise  laisse  la  liberté;  mais  l'ar- 
bitraire peut  occasionner  des  muruuires  de 
la  pari  des  fidèles. 

AUTICLIÎ  XIII 
De  his  quœ  omittunlur  in  missapro  defunctis. 
(Rul)riques.) 
In  missa  pro  defunctis  anle  confessionein 
non  dicitur  psalmus  JiuHca  me,  Deus,  scd 
pronuuliata  antiphona  Inlroibo  ad  allarc  Dci, 
et  responso  a  ministro  Ad  Deum  qui  tœtifi- 
cat,  etc..  dicitur  f  Adjutorium  nostritm,  et 
Confcssio,  cum  reliquis  ut  supra.  Cum  cele- 


MES  462 

brans  ad  altarc  .nripit  Introilum,  non  si-nat 
se,  sed  manu  dextra  exiensa,  facit  signuai 
crucis  super  librum,  quasi  aliquem  bencdi- 
cens.  Non  dicitur  Glorin  Patri,  sed  posl  psal- 
mum  repclilur  licqaiem  wlernam;  nec  dicitur 
Uona  in  cxcclsis,  nec  Alkluin,  nec  Jubé 
nominn,  hcncd'.cere,  nec  DominussiC  in  corde 
mfo,  née  osculalur  librum  in  fine.  Non  dici- 
litr  Credo,  non  benedicilur  uqua  in  calicem 
undenda;  dicitur  lamen  oialio  Deus,  qui 
liutmnœ  subslnnliœ,  etc.  Cum  lavai  manus, 
in  fine  ps.almi  Lavabo  in  1er  innocentes  ,  non 
dicitur  Gloria  Patri.  Ad  Aijnns  Dci,  non  di- 
citur miserere  nobis ,  cujus  loco  dicitur  dona 
ei.i  requiem,  nec  tcrlio  dona  nobis  pacem^^ 
ctijiis  loeo  dicilur  dona  eis  requiem  sempiter- 
nain  ,  nec  perculilur  pcclus.  Non  dicitur 
prima  oralio  anle  conimuiiionem ,  scilicet  : 
Domine,  Jcsu  Cliristc,  qui  dixisli  apnstulis 
luis,  etc.,  nec  dalur  pax;  in  fine  non  dicilur 
Ile,  missa  est,  nec  Bentdicamus  Domino,  sed 
]{rquiescanl  in  pacc.  Et  non  datur  benediclio; 
sed  dicio  Placent,  et  osculalo  altari ,  dicitur, 
ut  supra,  Jn  principiu  erat  Verbum,  clc.  Alla 
umnia  ut  in  aliis  niissis. 

Ce  qu'il  faut  omettre  aux  messes  des  morts. 
(Trailuclioti  et  dével  ppem'nts 

1.  Si  le  prêtre  dit  avant  la  messe  les  psau- 
mes marqués  pour  la  préparation,  il  doit 
dire  à  In  fin  le  Glorin  Patri,  et  dans  le  temps 
pascal  Alléluia,  parée  que  celte  préparaiion 
n'est  pas  une  partie  dc^la  messe  ni  de  l'office 
des  morts  (Baldeschi);  il  doit,  en  s'habillant, 
baiser  l'amicl,  le  manipule  cl  l'élole. 

2.  Ayant  dit/n(roi'fco  ad  altare  Dei,  «  il  (unel 
tout  le  psaume  Judica  r.vcc  le  Gloria  Patri, 
ci  dit  seulement  Adjrtlorium  nostrum,  etc., 
faisant  lo  signe  de  la  croix,  et  il  continue  le 
reste  à  l'ordinaire.  » 

■J.  «  .\  rinlrml,  au  lieu  de  faire  le  signe  do 
la  croix  sur  lui,  il  le  fait  sur  le  livre  avec  la 
main  droite  étendue,»  sans  le  loucher,  tenaiil 
la  gauche  sur  l'autel.  {S.  C.  181  (i.)  «Il  ne  dit 
point  Gloria  Patri,  ujais  il  rc[ièl«  Itequiem 
œternm,  etc.  Il  ne  ùil  point  non  plus  le 
Gloria  in  excclsis  ni  le  Credo. 

k.  Après  Munda  cor  meum,  il  ne  dit  point 
Jubé,  Domine,  benedicere,  ni  Dominus  sil  in 
corde  meo ;  il  ne  baise  pas  le  livre  à  la  fin  do 
l'Evangile,  et  nedit  point  Pcr  evangelica,c[c.  » 

a.  «  Il  ditroraisdu  Deus,  qui Itumanœ  sub- 
slanliœ  ;  mais  il  ne  bénit  pas  l'eau.  Il  ne  dit 
point  Gloria  Patri,  ni  Requiem  aternam  à  1^ 
fin  du  psaume  Lavabo.  » 

C.  a  .\.  VAqnus  Dei ,  il  tient  toujours  les 
mains  jointes  devant  lui ,  sans  les  appuyer 
jur  l'autel,  parce  qu'il  ne  frappe  point  sa 
poitrine;  au  lieu  de  Miserere  nobis,  il  dit 
Dona  eis  requiem,  ajoutant  la  troisième  fois 
sempilernam.  » 

7.  «  Il  omet  la  première  oraison  des  trois 
qui  sont  marquées  avant  la  communion,  et 
il  ne  donne  point  la  paix.» 

8.  «A  la  fin  de  la  messe,  au  lieu  d'//e, 
missa  est,  ou  Bencdicnmus  Domino,  il  dit, 
tourné  vers  l'autel  et  les  mains  jointes,  Re- 
quiescant    in  pace ,  »    toujours   au   pluriel. 

9.  u  11  ue  douce  point  la  béuédictiou  an 


idi 


dictionnairp:  des  ceremonii^s  et  des  rites  sacues. 


/,ci 


j)eiiple;  mais  après  avoir  dit  Pincent  cl  baisé 
i'aulol,  il  va  les  mains  jointes  au  eôlé  de 
l'Evangile,  où  il  dil  celui  de  saint  Jean,  »  et 
jamais  d'autre. 

10.  On  peut,  et  il  est  même  à  propos  de 
donner  aux  messes  des  morts  la  communion 
après  celle  du  prêtre  :  c'est  ce  que  prouve 
Merati  fort  au  long  et  par  de  très- bonnes  rai- 
sons, dans  son  Commentaire  sur  Gavantus; 
il  y  démontre  que  la  sacrée  congrégation  a 
suspendu  en  1711  son  décret  de  1701,  où  elle 
avait  répondu  qu'il  n'était  pas  permis  de  don- 
ner la  communion  aux  messes  des  morts.  Il 
fait  voir  aussi  que  le  décret  suivant,  que  quel- 
ques auteurs  ont  rapporté  du  2  août  I70."j, 
est  supposé;  le  voici  :  5f/cerrfos  in  missa  de 
Requiem  nonpotest  populo  minislrare Eucha- 
ristiam  cxun  particulis  existenlibus  inpyxide; 
potest  tamen  minislrare  particulasa  se  conse- 
cratas  in  eadem  viissa.  D'où  il  conclut  que 
rien  n'empêche  de  donner ,  durant  une 
messe  de  morts  ,  la  communion  avec  les 
hosties  consacrées  à  une  autre  messe;  il 
ajoute  qu'on  ne  doit  point  donner  la  com- 
munion avant  de  commencer  la  messe  des 
morts,  ou  à  la  fin  de  la  messe.  La  con- 
grégation, consultée  de  nouveau,  a  répondu 
en  1823  qu'elle  renvoyait  la  décision;  d'où 
l'on  conclut  qu'il  faut  se  conformer  à  ce  qui 
a  été  fait  jusqu'ici  dans  l'église  où  l'on  cé- 
lèbre, ou  dans  l'église  cathédrale  (Érnrrf('//)ni)  ; 
on  peut  du  moins  partout  donner  la  commu- 
nion avec  des  hosties  consacrées  à  celle  messe. 
{S.  C.  17il.)  Urbain  Mil  a  fait  ajouter  cette 
rubrique  dans  le  Missel  propre  des  défunts  : 
Si  qui  sint  communicandi,  eos  communicet 
antequamse  pwificel.  On  ne  peut  point  hors 
de  la  messe  donner  la  communion  avec  des 
ornements  noirs. 

VARIÉTÉS. 

A  Paris,  à  Lyon,  à  Grenoble,  le  prêtre  met 
la  main  gauche  sur  le  livre  à  l'/niroU;  selon 
un  décret  de  181G,  il  faut  la  mettre  sur  l'autel 
comme  aux  bénédictions. 

ARTICLli  XIV. 
De  la  messe  basse  en  présence  du  saint  sacre- 
ment exposé. 

1.  Il  est  très-convcnable  de  ne  pas  célé- 
brer des  messes  basses  à  l'autel  sur  lequel  le 
saint  sacrement  est  exposé  {Cœrem.  episc.  l.  i, 
c.  12,  n.  9);  si  on  le  fait,  aussitôt  que  le  cé- 
lébrant entre  au  chœur,  ou  bien  dans  la  ci)a- 
pelle  où  repose  le  saint  sacrement,  d'aussi 
loin  qu'il  l'aperçoit,  il  se  découvre  et  donne 
sa  barrette  au  servant,  s'il  lient  le  calice, 
sinon  il  peut  la  porter  lui-même. 

2.  Lorsqu'il  est  arrivé  à  l'aulel,  il  s'arrête 
devant  le  plus  bas  degré,  et  s'il  porte  sa  bar- 
rette, il  la  donne  au  servant,  puis  il  se  met  à 
deux  genoux  sur  le  pavé  et  adore  le  saint 
sacrement,  inclinant  profondément  la  tête. 

3.  Etant  monté  à  l'autel,  il  met  le  calice 
au  côté  di;  l'Evangile,  et  fait  aussitôt  la 
génuflexion  d'un  seul  genou  ;  ce  qu'il  observe 
dans  le  reste  de  la  messe  toutes  les  fois  qu'il 
arrive  au  milieu  de  l'autel,  ou  qu'il  le  quitte, 
ou  qu'il  passe  par  devant,  ou  qu'il  se  tourne 
vers  le  peuple.  Voici  plus  en  particulier  les 


cas  auxquels  il  doit  faire  cette  génuflexion  : 
'i'.  Après  avoir  accommodé  le  corporal  et 

le  calice,  avant  d'aller  ouvrir  le  Missel. 
i3.  Etant  revenu  au  milieu  de  l'autel,  avant 

de  descendre. 

G.  Lorsqu'ilest  descendu  au  basdesdegrés, 

avant  de  commencer  la  messe;  plusieurs  se 

mettent   alors  mal  à  propos  à  deux  genoux; 

on  doit  le  faire  seulement  in  accessu  et  reres- 

sti,  a  dit  la  congrégation  des  Rites  en  I8:ii. 

7.  Etant  remonté  à  l'autel,  avant  et  après 
Ornmus  te,  Domine,  etc. 

8.  Avant  de  dire  Kyrie  eleison. 

9.  Toutes  les  fois  qu'il  se  tourne  vers  le 
peuple  pour  dire  Dominus  vofnscum,  ou  chose 
semblable,  et  lorsque  ensuite  il  s'est  retour- 
né vers  le  milieu  de  l'autel. 

10.  Sur  quoi  il  faut  remarquer  deux  cho- 
ses :  la  première,  que  s'il  y  a  déjà  quelque 
temps  que  le  prêtre  est  au  milieu  de  l'aulel, 
avant  qu'il  se  tourne  pour  dire  Dominus  vo- 
biscutn.on  Orate,  fralres,  il  doitbaiser  l'autel, 
puis  faire  la  génuflexion,  et  ensuile  se  tour- 
ner vers  le  peuple;  mais  s'il  arrive  d'un  des 
côtés  de  l'autel  au  milieu  pour  y  dire  Domi- 
nus vobiscum,  il  fait  premièrement  la  génu- 
flexion, puis  s'étant  relevé,  il  baise  l'aulel  et 
se  tourne  vers  le  peuple;  la  seconde,  que 
lorsqu'il  dit  Dominus  vobiscum  ou  chose 
semblable,  il  ne  se  tourne  qu'à  demi  vers  le 
peuple,  se  retirant  un  peu  au  côté  de  l'Evan- 
gile, pour  ne  pas  tourner  le  dos  au  saint  sa- 
crement; étant  retourné  au  milieu,  il  fait 
une  autre  génuflexion.  11  fait  aussi  vers  le 
saint  sacrement  toutes  les  inclinations  qu'il 
devrait  faire  vers  la  croix. 

11.  Il  la  fait  encore  avant  de  dire  Munda 
cor  meuiii,  et  après  qu'il  l'a  achevé,  quand  il 
va  lire  l'Evangile. 

12.  Après  l'Evangile,  lorsqu'il  arrive  au 
milieu  de  l'autel. 

13.  Après  l'oblalion  de  l'hostie,  avant  d'al- 
ler au  côté  de  l'Epître  mettre  du  vin  et  de 
l'eau  dans  le  calice,  et  étant  de  retour  au 
milieu  de  l'autel  avant  l'oblalion   du  calice. 

l'i-.  Avant  de  laver  ses  mains  et  après,  ce 
qu'il  fait  hors  des  degrés  ou  du  marchepied 
de  l'autel  du  côté  de  l'Epîlre,  ayant  la  face 
vers  le  peuple,  s'étant  auparavant  tourné 
de  la  droite  à  la  gauche,  afin  de  ne  pas  tour- 
ner le  dos  au  saint  sacrement. 

15.  Avant  de  se  tourner  pour  dire  Orate, 
fralres;  et  alors  il  ne  fait  pas  le  tour  entier, 
mais  il  revient  par  le  même  côté  et  fait  la 
génuflexion. 

16.  Après  avoir  pris  la  puriûcalion,  i( 
fait  la  génuflexion,  prend  le  calice,  va  au 
côté  de  l'Epîlre  recevoir  l'ablution  des  doigts 
à  l'ordinaire,  se  tournant  le  plus  qu'il  peut 
vers  le  saint  sacrement  {Baldescfii,  etc.  ); 
étant  revenu  au  milieu,  il  fait  la  génuflexion 
et  prend  l'ablution  de  la  manière  acioulumée. 

17.  Après  avoir  accommodé  le  calice,  avant 
d'aller  au  côté  de  l'Epîlre  dire  l'antienne 
appelée  Communion,    il  l'ait  la  génuflexion. 

18.  Après  avoir  lUiJte,  Missa  est,  ou  s'il 
faut  dire  Benedicamus  Domino,  après  Domi- 
nus vobiscum,  il  fait  la  génuflexion  cl  le  dit 
la  face  tournée  vers  l'autel. 


465 


MES 


MES 


4â(i 


10.  Pour  donner  la  bénédiction,  il  baise 
l'autel ,  et  dit  :  Benedicat  vos  omnipotens 
Vms,  sans  incliner  la  tétc,  parce  que  aussitôt 
après  il  fait  la  génuflexion  ,  et  s'étant  retiré 
un  peu  au  cdté  de  l'Evanuile,  il  poursuit  : 
Pater,  et  F(7ù<st,  et  Spiritus  sanctun;  après 
quoi  il  n'achève  pas  le  tour,  et  ne  retourne 
pas  aussi  au  milieu  de  l'autel,  mais  au  coin 
de  l'Kvangile,  où,  sans  faire  la  génuflexion, 
il  dit  le  dernier  Evangile  à  l'ordinaire. 

tiO.  Il  ne  fait  pas  le  signe  de  la  croix  sur 
î'autcl,  selon  la  rubrique  du  jeudi  saint,  mais 
sur  le  livre  ou  sur  le  carton,  s'il  y  eu  a  un, 
et  sur  lui. 

21.  A  ces  paroles  :  Et  Verlium  caro  faclum 
est,  il  fait  la  génuflexion  un  peu  tourné  vers 
le  saint  sacrement;  ce  qu'il  observerait  en- 
core au  premier  P>angiie  et  même  à  l'Ept- 
tre,  s'il  arrivait  qu'il  y  prononçât  quelques 
mois  auxquels  il  fallût  faire  la  génuflexion. 

22.  L'Evangile  étant  dit,  avant  de  prendre 
le  calice  pour  s'en  aller,  il  fait  la  génuflexion, 
et  en  descendant  il  prend  garde  à  ne  pas 
tourner  le  dos  au  saint  sacrement. 

23.  Etant  descendu  au  bas  des  degrés,  il 
fait  la  génuflexion  à  deux  genoux  sur  le 
pavé,  comme  en  arrivant,  et  ne  reçoit  sa 
barrette  qu'au  même  lieu  où  il  l'a  quillée; 
puis  il  se  couvre  et  s'en  retourne  à  la  sacristie. 

2i.  S'il  donne  la  communion  durant  la 
messe,  lorsque  tenant  entre  ses  mains  le 
saint  sacrement,  il  dit  :  Ecce  Agnus  Dei; 
il  a,  connue  à  l'ordinaire,  le  dos  tourné  au 
milieu  de  l'autel. 

2a.  Ou  doit  observer  tout  ce  qui  vient 
d'être  dit  lorsque  le  saint  sacrement  est  ex- 
posé, quand  même  il  serait  voilé  ou  renfermé 
dans  le  ciboire,  selon  un  décret  de  la  sacrée 
congrégation  des  lliles,  du  22  décembre  1752. 

VARIÉTÉS. 

Quand  on  vient  au  milieu  de  l'autel,  la 
première  chose  à  faire,  c'est  la  génuflexion. 
La  rubrique  viennoise  manque  à  celle  règle, 
disant  qu'après  avoir  lu  la  Communion,  ou 
baise  l'autel,  puis  on  fait  la  génuflexion. 

On  pourrait  croire  qu'il  faut  se  placer 
hors  de  l'autel  pour  recevoir  la  dernière 
ablution  comme  pour  le  lavement  des  mains; 
mais  il  y  a  de  la  difl'ércnce  entre  ces  deux 
cas.  Il  faut  se  laver  les  mains  hors  de  l'aulcl 
parce  que  la  rubrique  romaine  du  vendredi 
saint  le  marque  ainsi  :  Aliquantuhim  extra 
altare  in  cornu  Epislolœ  ;  la  congrégation 
des  llitesl'a  déclaré  en  lti82.  S'il  fallait  rece- 
voir la  dernière  ablution  dans  la  même 
posture,  la  rubrique  romaine  du  jeudi  saint 
le  marquerait  ;  son  silence  prouve  le  con- 
traire. Les  autres  rubriques  viennent  à  l'ap- 
pui de  cette  décision.  Elle  est  aussi  fondée 
sur  ce  que  le  calice  doit  être  sur  l'autel  au- 
tant qu'il  est  possible,  quand  on  reçoit  les 
ablutions. 

ARTICLE  XV. 

De  la  messe  basse  qu'on  célèbre  devant  le  sou- 
verain pontife  ou  im  cardinal  en  quelque 
lieu  que  ce  soit,  ou  devant  un  nonce  et  lé- 
(jat  apostolique  dans  les  lieux  de  sa  léga- 
tion, un  archevêque  dans  sa  province,  un 


ivêque  dans  son  diocèse,  et  un  abbé  bénit 
dans  S071  monastère. 

1.  «Le  prêtre  allant  à  l'autel  pour  célébrer 
devant  un  des  prélats  que  nous  venons  de 
nommer,  s'arrête  au  lieu  convenable;  il  lui 
fait  une  inclination  profonde,»  la  tête  décou- 
verte, s'il  ne  porte  pas  le  calice,  ou  s'il  le 
porte,  il  lui  fait  une  inclination  médiocre 
la  tête  couverte;  puis  il  salue  l'autel  au  mi- 
lieu et  y  monte.  (Si  tout  est  prêt  sur  l'aulel, 
il  ne  va  pas  au  milieu  pour  le  saluer.)  H  est 
plus  à  propos  que  le  calicr;  et  le  Missel  soient 
préparés  sur  l'autel,  et  même  que  le  célé- 
brant y  arrive  avant  le  prélat,  l'attendant 
sur  le  pavé  au  côté  de  l'Evangile  (si  la  place 
du  prélat  n'est  pas  de  ce  côté),  la  face  tour- 
née vers  le  côté  opposé.  (Baldeschi.) 

2.  Si  le  prélat  est  arrivé  avant  lui,  après 
avoir  préparé  le  calice  et  le  Missel,  s'ils  ne 
l'étaient  déjà,  il  descend  au  bas  des  degrés  du 
côté  de  l'Kvangile,  supposé  que  le  prélat  soit 
au  milieu  de  l'autel  ou  au  côté  de  l'Eplire, 
«  et  il  se  lient  debout  tant  soit  peu  tourné 
vers  le  prélat,  jusqu'à  ce  qu'il  lui  fasse  signe 
de  commencer»  {Rub.  miss.  p.  ii,  tit.'S,n.2), 
ou  bien  sans  attendre  ce  signe,  si  ce  n'est 
pas  l'usage  (Baldescln),  «ensuite  le  célébrant 
fait  une  inclination  profonde  au  prélat  sans 
changer  de  place,  puis  il  se  tourne  vers  l'au- 
tel et  fait  aussi  une  inclination  profonde  à 
la  crois,  ou  la  génuflexion  si  le  saint  sacre- 
mont  y  est,  et  commence  la  niesse.  S'il  devait 
célébrer  devant  le  souverain  pontife,  il  at- 
tendrait sa  bénédiction,  à  genoux  sur  le  pavé, 
tourné  vers  lui.»  {Rubr.,  ibid.) 

3.  «Au  Confiteor,  au  lieu  de  dire  vobis, 
frntres,  et  vos,  fratres;  il  dit  tibi,  Pater,  et  te, 
Pater,  s'inclinanl  profomlément  vers  le  pré- 
lat, faisant  la  génuflexion  si  c'est  le  pape.» 
{Ibid.,  n.  8.)  S'il  y  avait  plusieurs  prélals, 
l'usage  est  de  dire  au  pluriel,  vobis,  Patres, 
et  vos  Patres. 

4.  Après  avoir  dit  Oremus,  il  fait  une  in- 
clination profonde  au  prélat  (une  génuflexion 
au  souverain  pontife),  et  va  au  milieu  de 
l'autel,  devant  le  plus  bas  degré,  où  il  com- 
mence l'oraison  Aufer  anobis,  etc.,  en  mon- 
tant les  degrés,  et  continue  le  reste  à  l'ordi- 
naire, excepté  ce  qui  est  marqué  ci-après. 

5.  A  la  On  de  l'Evangile,  il  ne  dit  pas,  Per 
evangelica  dicta,  et  ne  baise  point  le  livre, 
parce  qu'il  doit  être  porté  au  prélat  par  son 
aumônier,  s'il  est  en  surplis,  ou  par  le  clerc, 
comme  il  sera  dit  en  son  lieu.  S'il  y  avait 
plusieurs  prélals,  ou  ne  porterait  le  livre 
qu'au  plus  digne;  s'il  étaient  tous  égaux  en 
dignité,  on  ne  le  porterait  à  aucun,  et  le 
prêtre  ne  le  baiserait  pas.  C'est  le  célébrant  et 
non  l'évêque  qui  bénit  l'eau.  {Cierein.  episc. 
l.  I,  c.  30,  n.  3). 

6.  Après  l'Agnus  Dei,  si  ce  n'est  pas  une 
messe  des  morts,  le  célébrant  ayant  dit  la 
première  oraison,  baise  l'autel  au  milieu,  et 
ensuite  l'inslrumenl  de  la  paix  qui  lui  est 
présenté,  disant  Pax  tecum.  S'il  y  a  plusieurs 
prélats,  on  commence  par  donner  la  paix  au 
plus  digne,  et  s'ils  sont  tous  égaux,  on  com- 
mence par  celui  qui  occupe  la  première  place, 
ou  qui  est  le  plus  près  de  l'autel 


467 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACJŒS. 


4«D 


7.  «  Après  avoir  dit  Sencdicat  vos  omnipo- 
tens  Dcus,  ri  s'être  lourné,  il  fail  une  incli- 
nation profonde  au  prélat  (uiio  génufloxion 
au  souverain  ponlifc),  comme  lui  ilrniiiiid.iiit 
permission  de  bénir,  et  puis  il  poursuit  : 
Pater,  et  Filins-];,  et  Spiritus  sancius  ,  don- 
nant la  bénédiction  du  côté  où  le  prélat  n'est 
/las  ;  »  s'il  est  tiu  milieu,  le  prêtre  bénit  le 
côté  de  l'Evangile.  [Baldcschi.) 

8.  Sitôt  qu'il  a  achevé  le  dernier  Evan- 
gile, «  il  se  tourne  »  au  môme  lieu  où  il  l'a 
dit,  «  vers  le  prélat,  et  lui  fait  une  inclina- 
tion profond',  comme  au  commcnceuuînt  de 
la  messe.  »  [Ruhr.  miss.  tit.  12),  et  attend  là 
qu'il  soit  parti.  [Baldeschi.) 

9.  S'il  ne  part  pas  encore,  le  prêtre  va  au 
milieu,  prend  le  calice,  descend,  salue  l'au- 
tel et  le  prélat,  se  couvre  et  retourne  à  la 
sacristie. 

10.  S'il  célèbre  devant  un  légat  hors  du 
lieu  de  sa  légation,  un  archevêque  hors  de  sa 
province,  ou  un  évêquc  hors  de  son  diocèse, 
mais  que  ce  soit  dans  une  chapelle  domesti- 
que, il  observe  tout  ce  qui  vient  d'être  mar- 
qué; mais  si  c'est  dans  une  église  publique 
qu'il  célèbre  devant  eux,  il  fait  tontes  les  ac- 
tions de  la  messe  comme  s'il  n'y  avait  aucun 
prélat ,  si  ce  n'est  qu'il  peut  leur  faire  pré- 
senter l'instrument  de  la  paix,  et  les  saluer 
d'une  inclination  médiocre  avant  et  après  la 
messe,  si  c'est  la  coutume.  Il  peut  aussi  O'b- 
server  la  même  chose  quand  il  célèbre  la 
messe  en  présence  de  quelques  grands  prin- 
ces ou  princesses  ;  si  en  quelque  lieu  l'usage 
est  de  présenter  l'Evangile  à  baiser  aux  hom- 
mes de  cette  qualité,  on  leur  doit  porter  un 
autre  livre  que  celui  dont  se  sert  le  prêtre,  le- 
quel baise  toujours  le  sien  à  l'ordinaire  ;  mais 
ilneiefauljamaisprésenleraux  femmes,  ni  au 
seigneurdulieu,nià  un  commandeur  de  Mal- 
te, selon  le  décret  de  la  sacrée  congrégation 
du  17  septembre  1611,  ni  même  à  un  vicaire 
apostolique,  s'il  n'est  évéque,  d'après  le  dé- 
cret du  8  mars  1813  ;  dans  celui  du  2  septem- 
bre i;^o9,  il  est  établi  que  si  l'évêciue  assiste 
à  une  messe  célébrée  pontificalement  par  un 
abbé,  on  lui  doit  faire  baiser  le  livre  des 
Evangiles,  s'il  est  l'évêque  diocé-.ain.  Pour 
ce  qui  rrgarde  les  rois  et  les  reines,  et  au- 
tres princes  souverains,  on  doit  suivre  la 
coutume  louable  des  lieux,  qu'on  peut  ap- 
prendre de  leurs  chapelains. 

VAniÉTÉS. 

Les  Missels  français  ne  supposent  pas 
qu'on  se  place  au  côté  de  l'Evangile  ;  il  fau- 
drait le  faire  si  l'évêque  était  devant  le  milieu 
de  l'autel. 

Les  rubriques  parisiennes  et  viennoises 
veulent  que  le  célébrant  baise  le  livre  de 
l'Evangile  après  l'évêque.  Celles  de  tienne 
veulent  que  l'évêque  bénisse  l'eau;  ceci  est 
contraire  au  Cérémonial  des  évoques,  ch.  30, 
n.  3.  Saint  Liguuri  décide  qu'on  doit  s'en  ab- 
stenir, et  le  silence  des  autres  auteurs  cou- 
firme  sa  décision,  dit  M.  Caron. 

ARTICLE  XVI. 
Sommaire  des  cérémonies  de  la  messe  bn^se. 

U  y  a  trois  sortes  de  révérences  en  géné- 


ral. La  première  s'appelle  prostration  ,  qui 
se  fait  en  prosternant  tout  le  corps  à  terre; 
ce  que  le  célébrant  avec  les  ministres  sacrés 
pratii]uent  le  vendredi  saint  au  comnicnce- 
nient  de  l'office  et  le  samedi  saint  pendant 
qu'on  chante  les  litanies.  La  seconde  est  la 
génuflexion  que  le  prêlre  fait  ordinairement 
d'un  seul  genou  et  quelquefois  de  tous  les 
deux.  La  troisième  est  l'inclination  ,  dont  il 
y  a  trois  espèces.  La  première  est  l'inclina- 
lion  profonde,  pour  laquelle  le  prêtre  baisse 
la  moitié  du  corps,  en  sorte  qu'il  puisse  tou- 
cher les  genoux  de  l'extrémilé  des  mains;  la 
seconde,  l'inclination  médiocre  qu'on  fait  en 
courbant  à  demi  la  tête  et  les  épaules;  et  la 
troisième,  l'inclination  de  tête,  qui  est  de 
trois  sortes  ;  savoir  ,  la  plus  grande  ,  la 
moyenne  et  la  plus  petite.  La  plus  grande  in- 
clination de  tête  se  fait  en  baissant  la  tête  sur 
le  devant,  et  penchant  aussi  tant  soit  peu  les 
épaules.  L'inclination  de  tête  moyenne  se  fait 
en  baissant  la  tête  notablement  sans  pencher 
les  épaules.  La  plus  petite  inclination  de  télé 
consiste  à  baisser  légèrement  la  tête. 
Inclinauoii  de  lêlc. 

1.  Le  prêtre  fait  la  plus  grande  inclination 
de  tête,  quand  il  a  accommodé  le  calice  au 
milieu  de  l'autel,  avant  d'aller  revoir  les  si- 
gnets du  Missel  au  côté  de  l'Epîlre,  et  quand 
il  y  est  revenu  avant  de  descendre  (Ruhr, 
miss.)  ;  dans  la  suite  de  la  messe,  quoiijue  la 
rubrique  ne  prescrive  pas  cette  inclination, 
si  ce  n'est  quand  le  prêtre  transporte  lui- 
même  le  Missel,  il  convient  qu'il  la  fasse 
toutes  les  fois  qu'il  va  au  milieu  de  l'autel 
ou  qu'il  s'en  retire,  ou  qu'il  passe  par  devant, 
si  la  rubrique  ne  l'oblige  à  quelque  antre  in- 
clination plus  grande,  ou  à  baiser  l'autel. 

2.  Au  Gloria  Putri  du  psaume  Judica;  à 
celui  (le  l'Iniroïl,  et  celui  du  Lnvaho. 

3.  Pendant  le  Gloria  in  excclsis ,  à  ces 
mois  ;  Deo  ;  Adoramus  le;  Gratias  aç/imus 
tibi;  JesH  Cliriste;  Suscipe  deprecationem 
noslram;Jesn  Christc. 

k.  Toutes  les  fois  qu'il  dit  Oremus. 
o.  An  saiotnom  de  Jésus. 

6.  A  ces  mots  du  symbole  :  In  jinum 
Deum  ;  Jcsitm  Christum  ;  Simul  adoi'atur. 

7.  A  ces  deux  mots  de  la  préface,  Deo  noS' 
tro,  après  Gratins  agmmis. 

8.  Aux  deux  Mémento,  il  demeure  la  tête 
inclinée  durant  la  mémoire  mentale  des  vi- 
vants et  celle  des  morts. 

9.  A  libi  gratias  aijens,  tant  avant  la  con- 
sécration de  l'hostie  qu'avant  celle  du  calice. 

10.  A  Per  cumdem  Christum,  avant  Nobis 
quoque  peccaloribus. 

11.  En  Carême  à  Humiliate  cnpilavestra. 

12.  En  achevant  ces  paroles,  Benedicat  vos 
omnipotens  Deus. 

Pendant  que  le  saint  sacrement  est  exposé 
sur  l'autel,  on  fait  vers  lui  toutes  ces  incli- 
nations ,  on  les  ferait  vois  la  croix  s'il  n'était 
pas  exposé,  excepté  à  l'Evangile;  alors  ou 
les  fait  veis  le  livre  dans  tous  les  cas. 

Le  prêtre  fait  l'inclination  de  tête  moyenne 
au  nom  de  Mario  ;  il  fait  la  plus  petite  incii-' 
nation  de  télé  aux  noms  des  saints  dont  il  dit 
la  messe,  ou  desquels  il  l'ail  méuioire  par 


469 


MES 


obligation,  et  non  a  volonté,  ni  à  une  niesso 
des  morts,  et  enfin  à  celui  du  pnpe  ;  on  fait 
toujours  vers  le  livre  ces  deux  sortes  d'incli- 
nations. 

Iiicliiialion  niéiliocro  : 

1.  A  Deus  Iti  conversus,  jusqu'après  Ore- 
r/ius  de  l'oraison  Au  fer  a  noOis. 

■2.  A  l'oraison  Oiamus  le,  Domine,  étant 
arrivé  à  l'autel. 

3.  A  Jn  spiritu  liumilitnlis. 

h.  A  Suscipe,  sancta  Trinilas. 

5.  A  SiincCus,  jusqu'à  lienedictus  exclusi- 
vement. 

G.  Lorsqu'il  profère  les  paroles  de  la  Con- 
sécration. 

7.  A  Agnus  Dei,  jusqu'à  la  fin. 

8.  Aux  trois  oraisons  avant  la  Communion. 

9.  A  Domine,  non  sniii  dir/nus,  et  pendant 
qu'il  communie  sons  l'espèce  du  pain. 

10.  A  Placent  lilii,  sancla  Trinilas,  jusqu'à 
la  fin  de  cette  oraison. 

lucliuation  profoiiJi;  • 

1.  A  la  croix  de  la  sacristie,  lorsqu'il  part 
pour  aller  à  l'aulel. 

2.  Arrivant  à  l'autel,  s'il  n'y  a  que  la  croix 
dessus. 

3.  Etant  descendu  do  l'autel,  avant  de 
commencer  lu  messe  ,  si  le  saint  sacrement 
n'y  est  pas. 

11.  Disant  le  Confileor,  et  jusqu'à  ce  qu'il 
ait  répondu  Amen,  après  que  le  servant  a 
achevé  Miscrcalur  lui,  etc. 

5.  A  Munda  cor  meum;  Jubé,  Domine,  hc~ 
nedicere  :  Dominas  sit,  etc. 

G.  A  Te  ii/iiur,  au  commencement  du  ca- 
non, jusqu'à  pclinms. 

7.  A  Supplices  le  roijamus,  'jusqu'à,  ul  que t- 
(juot  inciusivemeiil. 

8.  \  la  liu  de  la  messe  au  bas  des  degrés 
avant  de  prendre  sa  barrette,  s'il  n'y  a  point 
de  tabernacle  où  repose  le  saint  sacrement. 

9.  Arrivant  à  la  sacristie,  devant  la  croix. 

10.  11  esta  reiiiarciuer,  touchant  les  diiïé- 
rcnles  inclinations  ci -dessus  rapportées, 
qu'mcore  que  les  rubriques  du  Missel  seiii- 
blent  ne  pl■e^erirc  (lu'nue  inclination  de  lote, 
lors(iuc  le  prêtre  prolére  les  paroles  de  la 
consécration,  el  quand  il  dit  [  Aijmis  Dci,  et 
J'iaceal  tibi,  sancta  Trinilas,  néanmoins  on 
infôre  d'ailleurs  avec  raison  <]ue  cette  incli- 
nation de  tète  doit  élre  aeeou)p. ignée  de  celle 
des  épaules,  qu'on  appelle  médiocre  :  c.ir, 
pour  la  preniicre,  il  est  évident  que  le  prélrc 
ne  peut  avoir  les  coudes  apptiyés  sur  l'autel, 
comme  la  rubrique  le  prescrit  au  même  lieu, 
sans  pencher  aussi  les  épaules,  à  moins  que 
l'autel  ne  fût  très-haut  ou  le  piètre  lrès-(ie- 
tit  ;  et  pour  les  deux  autres,  la  rubrique  in- 
sérée dans  le  canon,  disant  absolument  que 
le  prêtre  est  incliné  ou  qu'il  s'incline  aux 
susdites  paroles,  l'ail  assez  connaître  par  là 
qu'elle  ne  restreint  pas  cette  inclination  à 
celle  de  la  tête,  mais  qu'elle  entend  parler  de 
l'inclination  médiocre  ,  qui  est  ordinaire- 
ment exprimée  par  le  nom  commun  d'incii- 
uation.  On  infère  aussi  que  l'inclination  de 
léte  (jui  est  prescrite  par  la  ruliri(ine,  lors- 
que le  prêtre  se  relire  de  l'auiel  après  la 
uiessc,  doit  être  accompagnée  de  celle  des 


MES  470 

tpaules  et  du  corps,  qu'on  appelle  profonde  ; 
vu  que  1,1  raison  et  l'usage  reçu  requièrent 
une  même  inclination  en  quittant  l'autel 
qu'eu  y  arrivant  :  or,  selon  la  rubrique  du 
Missel,  le  prêtre  s'incline  profondément  ar- 
rivant à  l'autel,  et  révê(|ue  même,  revêtu 
ponlificalemcnl,  fait  dans  la  même  occasion 
une  profonde  révérence  à  l'autel,  selon  leCé- 
rém.  I.  H,  c.  8.  Cependant  il  suffit  de  faire  ce 
que  dit  littéralement  la  rubrique  dans  chaque 
circonstance.  (S.  C.  183t.) 

Le  célélranl  fail  le  signe  de  la  croix  sur  lu:  : 

1.  Au  commencement  de  la  messe,  disant 
In  nomine  Palris,  etc. 

2.  .\  ces  mots,  Adjutoriitm  nostrum 

3.  A  InduUjenliam. 

h.  A  V Introït,  excepté  aux  messes  des 
morts,  dans  lesquelles  il  le  fait  sur  le  Mis- 
sel, sans  le  toucher. 

5.  A  la  fin  du  (iloria  in  cxcelsis. 

G.  Aux  deux  Evangiles,  il  le  fait  avec  le 
pouce  de  la  main  droite,  au  front,  à  la  bou- 
che et  sur  la  poitrine. 

7.  A  la  fin  du  Credo. 

8.  A  la  fin  de  la  préface,  disan(,  Beneaic- 
tus  ijui  venit,  etc. 

9.  A  ces  paroles  du  canon,  omni  benedic- 
tione  ccclesti,  etc. 

10.  A  ces  paroles,  da  propitius  pacem,  etc. 
du  Libéra  nos,  avec  la  patène. 

11.  Disant  Corpus  Domini  nostri  Jesit 
Christi,  il  le  fait  avec  le  saint  sacrement  ;  et 
avec  le  calice,  disant,  Snnguis  Domini,  etc. 

Il  étend  les  mains  et  les  rejoint  cnsiiilc  : 

1.  A  Oremus,  toutes  les  fois  qu'il  le  dit, 
même  avant  Aufer  n  nobis. 

2.  .\  ces  mots  Gloria  in  excclsis,  les  joi- 
gnant A  Deo. 

•f.  A  Dominus  vobiscum ,  toutes  les  fois 
qu'il  le  dit  tourné  vers  le  peuple,  ce  qui  ar- 
rive (|uatre  fois:  1"  Avant  les  oraisons; 
2'  jiv.int  l'offertoire;  3°  avant  les  oraisons 
diies  poslcommnnioiis  ;  't-"  avant  Ite,  tnissa 
est,  ou  licnedicumus  Domino,  ou  Ilequiescant 
in  pctce,  selon  la  qualité  de  la  messe. 

4.  A  ce  mut  Credo,  les  rejoignant  ensuite 
à  in  iinum  Deitm. 

5.  A  ces  mots  Orale,  fratres. 
C.  A  Veni,  Sanctificafor. 

7.  A  Sursum  corda,  il  élève  les  mains  jus- 
qu'à la  poitrine,  et  un  peu  plus  haut  à  UrO" 
tins  ayamus,  selon  le  Cérémonial  du  pape. 

iS.  A  Te  igilur,  au  commencement  du  Ca- 
non. 

9.  A  l'un  et  à  l'autre  Mémento. 

10.  A  fiai  dileclissimi  Filii  lui. 

11.  A  Uenedicat  vos  omnipotetis  Deus,  les 
joignant  à  Deus. 

Dans  tous  ces  cas,  il  peut  élever  les  mains 
à  la  hauteur  des  ép.iules  ;  il  faut  même  qu'il 
les  tienne  à  cette  hauteur  ou  à  la  hauteur 
des  yeux  dans  la  plupart  de  ces  cas,  comme 
on  le  voit  en  leur  propre  lieu;  mais  la  rubri- 
que ne  prescrit  pas  de  les  élever  à  Dominus 
vobiscum,  Oremus,  Orale,  fratres. 

11  lienl  les  mains  joiules  sur  l'aulel 

1.  A  Oramus  le.  Domine,  jut  ■  l'à  quorum 
rcliquiw  hic  sunt  exclusiyemeul 


C71 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  MITES  SACRES. 


472 


2.  Ain  spiritu  humilitatis. 

3.  A  Stiscipe,  snncta  Trinilas. 

h.  A  Te  i(jilur,  clemenlissime  Pa<er, jusqu'à 
petimus  inclusivement. 

5.  A  l'adoration  de  l'hoslie  avant  l'éléva- 
tion. 

G.  A  Supplices  te  rogamus, iusqu'à  ces  mots, 
ttt  quotquol  inclusivement. 

7.  Aux  trois  oraisons  avant  la  connnuuion. 

8.  A  Placeat  libi ,  sancta  Trinilas. 

Il  baise  l'aulel  : 

1.  A  Quorum  reliquiœ  hic  sunt. 

2.  Toutes  les  fois  qu'il  doit  se  tourner  pour 
dire  Dominus  vobiscuin ,  ce  qui  arrive  quatre 
fois,  comme  il  a  été  dit  ci-dessus. 

3.  Avant  Orate,  frnlrcs. 

h.  A  uti  accepta  habeas, au  commencement 
du  Canon. 

5.  A  ex  hnc  altaris  participatione ,  après 
la  Consécration. 

6.  S'il  doit  donner  la  paix,  avant  de  dire 
Pax  tecum. 

7.  A  la  fin  de  la  messe,  après  avoir  dit 
Placeat,  encore  qu'il  ne  donnât  pas  ensuite 
la  bénédiction,  comme  aux  messes  des  morts. 

Il  a  les  mains  séparées  et  élevées  jusqu'aux  épaules  : 

1.  Aux  oraisons  qu'il  dit  au  commence- 
ment de  la  messe,  et  à  celles  qu'on  appelle 
postcommunions. 

2.  A  la  préface. 

3.  A  la  plus  grande  partie  du  canon. 

4.  Au  Pater  noster. 

Il  lient  les  mains  séparées  sur  l'aulcI 

1.  Toutes  les  fois  qu'il  doit  baiser  l'autel 
ou  faire  la  génuflexion. 

2.  À  l'Epître,  il  a  la  paume  des  mains  con- 
tre le  livre  ,  par-dessous  ou  autrement ,  ou 
bien  il  le  tient  des  deux  mains. 

3.  A  ces  paroles  de  la  préface  ,  Per  omnia 
sœcula  sœculorum,  et  Dominus  vobiscum. 

k.  A  Per  omnia  sœcula,  avant  le  Pater. 
Il  a  la  main  gauche  sur  l'autel  : 

1.  Lorsque  la  droile  est  occupée  à  faire 
quelque  chose ,  si  ce  n'est  en  certains  cas 
qu'on  la  doit  poser  sur  le  livre,  ou  au-dessous 
de  la  poitrine,  suivant  ce  qui  a  été  dit  à  l'ar- 
ticle 3,  n.  h. 

2.  Toutes  les  fois  qu'il  fait  le  signe  de  la 
croix  sur  l'hostie  ,  ou  sur  le  calice  ,  ou  sur 
les  deux  ensemble. 

3.  A  Nobis  quoqite  peccatorihxis. 

4.  A  Libéra  nos,  quœsumus,  Domine,  jus- 
qu'à cè  qu'il  élève  la  patène  de  la  main 
droite,  avant  da  propilius  pacem. 

5.  Depuis  le  premier  miserere  nobis  de 
VAijnus  Z>eî,  jusqu'à  dona  nobis  pacem  in- 
clusiveinent. 

Il  a  la  main  droite  sur  l'autel  : 
1.  Toutes  les  l'ois  que  la  gauche  est  occu- 
pée à  tourner  les  feuillets. 

2  A  Domine ,  non  sum  dignus,  chaque  fois 
qu'il  a  frappé  sa  poitrine,  s'il  ne  le  fait  pas 
bien  lentement. 

Il  élève  les  yeux  : 

1.  A  Munda  cor  meum. 

2.  A  Suscipcy  sancte  Pater, 


3.  A  Offerimus  tibi ,  Domine ,  durant  l'o- 
raison entière. 

4.  A  Veni,  Sanctificator. 

P  Avant  Suscipe,  sancla  Trinitas. 
G.  A  Deo  nostro,  après   Grntias  agamui 
Domino,  au  commencement  de  la  préface. 

7.  Avant  Te  igitur ,  au  commencement 
du  Canon.  j 

8.  A  el  elevatis  oculis,  avant  la  consécra- 
tion de  l'hostie. 

9.  Aux  deux  élévations  du  saint  sacrement, 
il  a  toujours  les  yeux  dessus. 

10.  A  Benedicat  vos  ,  à  la  fin  de  la  messe. 

La  prononciation  est  de  trois  sortes,  haute, 
médiocre  el  basse. 

Prononeialion  basse 

1.  A  ces  prières,  Aufer  a  nobis;  Oramut 
te.  Domine,  etc. 

2.  A  Munda  cor  meum,  etc.  Jubé,  Domine, 
benedicere,  etc.  Per  cvangelica  dicta,  etc. 

3.  Depuis  qu'il  a  dit  l'oHerloirc,  jusqu'à  la 
Préface  exclusivement,  excepté  à  ces  deus 
mots  Orale,  fralres. 

!y.  Durant  le  canon  jusqu'à  Per  omnia  se- 
cula  seculorum  avant  le  Pater,  excepté  à  ces 
trois  mots  Nobis  quoque  peccatoribus. 

5.  Depuis  qu'il  a  dit  le  Pater,  jusqu'à  l'an- 
tienne dite  communion  exclusivement,  ex- 
cepté à  Per  omnin  secula,  clc,  à  Pax  Do- 
mini,  etc.,  à  Agnus  Dei,  etc.,  et  à  ces  quatre 
mots  :  Domine,  non  sum  dignus. 

6.  A  Placeat  tibi,  sancta  Trinilas,  etc. 

Proiwucialion  médiocre  : 

1.  A  Orate,  fratres. 

2.  A  Sanctus,  etc.,  Benedictus,  etc. 

3.  .\  Nobis  quoque  peccatoribus. 
!*■.  A  Domine,  non  sum  dignus. 

A  tout  le  reste  la  prononciation  est  haute , 
comme  il  est  marqué  au  litre  16  des  rubri- 
ques générales. 

11  est  nécessaire  de  savoir  par  cœur  tout 
ce  qu'on  doit  dire  sans  avoir  le  livre  ou  le 
carlon  devant  soi,  cl  quand  on  doit  tenir  les 
yeux  élevés  ou  fixés  sur  le  saint  sacrement, 
savoir  :  les  prières  que  le  prêtre  doit  réciter 
en  se  lavant  les  mains  et  eu  se  revêlant  des 
ornements  ;  le  psaume  Judica  jusqu'à  l'in- 
tro'it;  Munda  cor  meum;  Deus ,  qui  humanœ 
substantiœ  ;  Offerimus  ;  Lavabo  ;  Orale,  fra- 
tres ;  Sanclus;  Qui  pridie,  jusquà  Unde  et 
memores;  après  Libéra  nos  ,  depuis  le  signe 
de  la  croix  jusqu'à  l'antienne  appelée  com- 
munion ;  Benedicat  vos,  etc.  Si  on  n'a  pas  le 
dernier  évangile  In  principio  sur  le  carton, 
on  le  trouvera  sur  le  Missel ,  à  la  lioisièaje 
messe  de  Noël. 

VARIÉTÉS. 

Dans  les  Statuts  diocésains  de  Valence, 
«Lorsqu'il  y  a  une  véritable  nécessité  de 
dire  deux  messes  à  la  fois,  il  est  défendu,  de 
sonner  la  clochette  au  Sanctus,  à  l'élévation 
el  à  la  communion,  pour  la  seconde  messe, 
jusqu'à  ce  que  la  première  soit  finie.» 
Saint  Charles  avait  recommandé  la  même 
chose  pendant  les  messes  conventuelles,  sur- 
tout aux  jours  de  fêtes  et  de  dimanches.  La 
congrégation  des   Rites  a  décidé ,  en  1620, 


473 


MES 


MES 


in 


qu'il  ne  faut  pas  célébrer  de  messes  basses 
au  grand  aulcl  pendant  qu'on  récite  en 
clioeur  les  heures  canoniales;  et,  en  1G81, 
elle  a  décide  qu'il  ne  faut  pas  sonner  à  une 
messe  basse  pendantlcs  processions  qui  se  font 
dans  l'église,  quoiqu'on  ne  porte  pas  le  saint 
sacrement;  mais  que  si  on  sonne  et  que  l'au- 
tel soit  en  vue,  ceux  qui  passent  devant  doi- 
vent fléchir  les  deux  genoux,  et  ne  continuer 
la  marche  que  quand  l'hostie  est  déposée  ;  il 
en  est  de  môme  pour  ceux  qui  passent  pen- 
dant l'élévation  du  calice.  Les  auteurs  disent 
aussi  qu'on  ne  doit  pas  sonner  pendant  une 
absoule,  aOn  que  les  assistants  ne  soient  pas 
distraits  de  celte  cérémonie  par  des  génu- 
flexions répétées.  Tout  cela  suppose  que  si 
on  sonne,  quoique  mal  à  propos ,  il  faut  y 
avoir  égard  (Romsée,  t.  V,  n.  7;!  et  7'^). 

II*  PARTIE MESSE  CHANTEE. 

AHTICLE  UNIQUE. 
Manièrede  chanter  la  tnesse  avec  deux  acolytes, 
selon  Baldesclii. 
i.  Les  acolytes  destinés  à  cet  emploi  met- 
tront en  pratique  tout  ce  qui  est  prescrit 
quand  on  sert  la  messe  basse;  ils  observeront 
en  outre  les  choses  suivanles  : 

2.  Avant  le  dernier  coup  de  cloche,  ils  se 
revêtent  du  surplis ,  préparent  toutes  les 
choses  nécessaires,  savoir  :  sur  l'autel,  le 
corporal  étendu,  le  calice  dessus ,  le  ciboire 
en  arrière,  s'il  y  a  des  communiants,  le  Mis- 
sel ouvert  avec  les  signets  à  leur  place. 

3.  Sur  la  crédence  ,  les  burellos  ,  le  manu- 
terge,  le  Missel  pour  chanter  l'Epîlre  (que  le 
premieracolyte  doit  avoirprévuepour  la  bien 
chanter),  et  la  nappe  pour   la  communion. 

Nota.  II  n'y  a  pas  d'encensement  à  une 
telle  messe  ;  l'usage  de  le  lairc  ,  s'il  existe 
dans  certaines  églises  ,  est  contraire  à  un 
décret  de  la  sacrée  congrégation  des  Rites, 
donné  le  18  décembre  177'J. 

4.  Au  dernier  signal  de  la  cloche  ,  le  pre- 
mier acolyte  revél  le  célébrant,  et  le  second 
allume  les  cierges  de  l'autel. 

5.  Quand  le  célébrant  est  revêtu,  les  aco- 
lytes se  placent  à  ses  côtés ,  tons  trois  font  la 
révérence  à  l'image  ou  au  crucifix  de  la  sa- 
cristie; ensuite,  marchant  de  front,  les 
mains  jointes  ,  ils  précèdent  le  célébrant  en 
allant  à  l'autel:  le  premier  présente  de  l'eau 
bénite  au  célébrant,  puis  à  l'autre  acolyte. 

Nota.  Us  marchent  aux  côtés  du  célébrant 
pour  soutenir  les  côtés  antérieurs  de  la 
chape,  quand  il  va  faire  la  procession  ou 
l'aspersion.  Si  le  célébrant  n'a  pas  la  chape, 
ils  marchent  de  front  ,  parce  qu'ils  sont 
égaux  en  dignité  et  en  costume  ,  ce  qui  n'a 
pas  lieu  à  l'égard  du  diacre  et  du  sous-diacre 
qui  marchent  l'un  après  l'autre. 

6.  En  arrivant  à  l'autel,  ils  se  mettent  aux 
côtés  du  célébrant  ;  le  premier  reçoit  la  bar- 
rette de  sa  main  avec  les  baisers  accoutu- 
més, et  quand  ils  oui  fait  la  génuflexion,  il 
la  porte  sur  le  siège  du  célébrant.  Le  second 
acolyte  se  met  à  genoux  à  la  gau«lie  du  célé- 
brant, un  peu  en  arrière,  et  le  preu)ier  s'é- 
tant  aussi  mis  à  genoux  à  sa  droite,  ils  ré- 
pondent ensemble. 


7.  A  ces  mots  :  Domine,  exaudi  orationem 
meam  ,  après  la  confession,  ils  se  lèvent  tous 
deux  pour  soulever  un  peu  le  bas  de  l'aube; 
pendant  que  le  prélrc  monte  sur  le  marche- 
pied, eux  se  mettent  à  genoux  sur  le  plus  bas 
degré,  et  répondent  quand  il  faut. 

8.  Après  avoir  récité  le  Ki/rie,  si  le  célé- 
brant veut  s'asseoir,  ils  se  lèvent,  se  rappro- 
chent, font  la  génuflexion  (  toujours  sur  le 
pavé  ),  et  vont  au  banc,  le  premier  se  met- 
tant à  droite  et  le  second  à  gauche  ;  là,  ils 
élèvent  la  chasuble  du  célébrant  afin  (lu'il  n'y 
soit  pas  assis  dessus;  le  premier  lui  présente 
la  barrette  avec  les  baisers  ordinaires  ,  et 
tous  deux  restent  debout,  les  mains  posées 
sur  la  poitrine,  tournés  en  face  l'un  de  l'autre, 
sans  tourner  le  dos  à  l'autel. 

•  Nota,  ils  sont  debout  parce  que  l'un  fait 
l'office  de  cérémoniaire  ;  si  c'est  l'usage  qu'à 
la  messe  solennelle  lecérémoniairc  soitassis, 
les  acolytes  peuvent  aussi  s'asseoir,  jjourvu 
qu'ils  se  lèvent  quand  l'un  d'eux  doit  avertir 
le  célébrant. 

9.  Au  dernier /i'yrie,  le  premier  avertit  le 
célébrant  de  partir,  reprend  la  barrette,  la 
remet  sur  le  banc;  tous  deux  vont  avec  le 
célébrant  au  milieu  de  l'autel,  font  la  génu- 
flexion sur  le  pavé,  élèvent  l'aube  et  se  met- 
tent à  genoux  à  leur  place. 

Nota.  Us  observent  la  même  chose  quand 
on  va  s'asseoir  au  Gloria  et  au  Credo,  étant 
bien  attentifs  à  se  lever  dès  qu'ils  s'aperçoi- 
vent que  le  célébrant  salue  l'autel  pour  aller 
s'asseoir;  quand  on  chante  quelque  verset 
qui  exige  une  inclination,  ils  la  font,  tour- 
nés vers  la  croix  ;  le  premier  acolyte  aver- 
tissant toujours  le  célébrant  de  se  découvrir 
et  de  se  recouvrir.  Pendant  le  Credo,  quand 
le  chœur  chante  ces  mots  :  Et  incarnatus  est, 
ils  se  mettent  à  genoux  tournés  vers  l'autel 

10.  Quand  le  célébrant  commence  la  der- 
nière oraison,  ils  vont  au  côté  de  l'Epître;  le 
second  se  tient  debout  près  du  célébrant,  le 
premier  prend  le  Missel  sur  la  crédence,  et 
se  place  derrière  le  célébrant  sur  le  pavé; 
aux  mots  Jesum  Christum  de  la  conclusion  , 
il  s'incline  vers  la  croix  ;  puis  il  va  au  mi- 
lieu, y  fait  une  génuflexion  vers  l'autel,  re- 
tourne au  même  lieu  pour  chanter  l'Epîlre 
avec  gravité  et  faisant  les  inflexions  requi- 
ses :  quand  il  a  fini,  il  salue  l'autel,  et  sans 
baiser  la  main  du  célébrant  (  Ruh.  miss.  p. 
II,  tit.  G,  n.  8),  il  porte  le  Missel  sur  la  cré- 
dence, etrevientsemettreàgenouxàsa  place. 

Nota.  Quand  on  a  chanté  l'Epîlre,  s'il  y  a 
une  prose  ou  un  long  Irait,  le  célébrant  va 
s'asseoir  comme  au  Kyrie  ;  au  dernier  verset 
il  retourne  à  l'autel  par  le  plus  court  chemin 
pour  dire  :  Mxinda  cor  meum. 

il.  Le  second  acolyte  transporte  le  Mis- 
sel, quand  il  en  est  temps,  par  le  chemin  le 
plus  long,  et  se  remet  encore  à  genoux  à  sa 
place.  Au  commencement  de  l'Evangile  ils 
se  lèvent;  à  la  fin  ayant  répondu  :  Laits  tibi, 
Christc,  ils  se  mettent  de  nouveau  à  genoux,  , 
jusqu'à  ce  que  le  célébrant  ayant  récité  le 
Credo,  aille  s'asseoir 

12.  Lorsque  après  le  Credo  il  a  chanté  Do- 
minus  vobiscum  et  Oremus,  \is  selèveut,  foui 


475 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  niTES  SACRES. 


ilO 


onsemblc  1,1  génuflexion  au  milieu,  vont  à. 
\:\  créileiKC  lour  .-ipporlcr  les  burelles  sur 
l'aulcl  ;  II'  premier  présente  celle  du  vin,  et 
le  sneonil  à  sa  gauche  celle  de  l'eau  ;  le  pre- 
mier verse  l'eau  sur  les  mains  du  célébrant, 
et  le  second  lui  présente  le  nianutergo,  pour 
les  essuyer,  ayant  soin  de  faire  ensemble  l'in- 
clination au  célébrant  avant  et  après,  comme 
à  la  messe  solennelle. 

13.  Ayant  déposé  les  burettes,  ils  retour- 
nent au  milieu  de  l'autel,  font  la  génuflexion 
sur  le  pavé,  et  se  remettent  à  genoux  à  leur 
place. 

Ik.  A  l'élévation ,  ils  élèvent  tous  deux 
la  chasuble  et  font  le  reste  comme  aux  au- 
tres messes. 

15.  Le  prêtre  ayant  communié  et  fait  la 
génuflexion,  le  premier  acolyle  se  lève  et  va 
présenter  le  vin  et  l'eau  avec  les  révérences 
accoutumées;  en  même  temps  lesecond  aco- 
lyte va  au  Missel,  et  pendant  que  le  premier 
vaaucôtéde  l'Evangile  pour  couvrir  lecalice, 
le  second  descend  sur  le  pavé  avec  le  Missel, 
fait  avec  l'autre  la  génuflexion,  place  le  Missel 
au  côté  do  l'Epître,  cl  retourne  à  sa  place, 
après  avoir  fait  la  génuflexion  avec  l'autre. 

16.  Le  premier  acolyte  ayant  porté  ie  ca- 
lice sur  la  crédence,  fait  la  génuflexion  au 
milieu  avec  le  second,  comme;  il  vient  d'être 
dit,  cl  chacun  se  remet  à  genoux  <à  sa  place. 

17.  Au  dernier  Evangile  ils  se  lèvent,  et  le 
premier  va  prendre  la  barrette;  à  Verbum 
raro  ils  font  la  génuflexion,  et  le  célébrant 
étant  doscendu  de  l'autel,  ils  font  de  nouveau 
la  génuflexion  avec  lui  ;  on  lui  donne  la 
barrette,  et  l'on  retourne  à  !a  sacristie  comme 
on  en  est  venu. 

18.  Arrives  à  la  sacristie,  ils  font  l'inclina- 
tion ;  le  premier  aide  le  célébrant  à  se  désha- 
biller, tandis  que  le  second  va  de  suile  étein- 
dre les  cierges  et  replacer  chaque  chose  en 
son  lieu. 

Nola.  S'il  y  a  communion,  quand  le  célé- 
brant a  pris  la  sainte  hostie  et  qu'il  a  fait 
ensuite  la  génuflexion,  \'i  premier  acolyle 
seul  va  prendre  la  nappe  de  co.nmnnion,  re- 
lourne  au  milieu,  et  se  met  à  genoux  avec 
l'autre  sur  le  pavé.  Quand  le  prêtre  prend  le 
précieux  sang,  ils  disent  le  Confitcor,  pro- 
fondément inclinés.  Après  Indulgcntiam  ,  ils 
se  lèvent,  font  la  génuflexion  pendant  que  ie 
célébrant  la  fait,  et  se  metlenl  à  genoux  sur 
le  bord  du  marchepied,  pour  communier; 
ensuite  ils  se  lèvent,  font  la  génuflexion,  se 
séparent  et  se  remettent  à  genoux  pour  tenir 
la  nappe.  .\près  la  communion  du  clergé  et 
du  peuple,  le  premier  acolyte  retire  à  lui 
toute  la  nappe,  ils  font  tous  deux  la  génu- 
flexion, et  le  premier  va  présenter  les  ablu- 
tions, comme  il  est  dit  ci-dessus.  S'il  y  avait 
une  nappe  suspendue  au  balustre  pour  la 
communion  du  peuple,  il  en  faudrait  une  au- 
tre à  l'autel  pour  celle  des  clrrcs. 

Selon  Bauldry.  le  célébrant  couvre  lecalice 
et  le  place  sur  l'autel  après  la  communion, 
comme  il  l'était  au  commencement  de  la 
nie^^se,  (  lùi  France  il  est  d'usage  que  les 
acidylcs  ne  louchent  p:is  les  vases  sacres 
sans  une  permission  de  l'évèque  .) 


Selon  le  même  auteur,  quand  il  y  a  i  as- 
persion avant  la  messe,  le  premier  acolyte 
porte  le  bénitier  à  droite  du  célébrant,  en- 
suite il  soutient  le  livre  au  même  c6lé,  après 
l'aspersion  ;  en  même  temps  l'autre  acolyl(! 
apporte  de  la  sacrislie  au  côté  de  l'Epître,  le 
manipule  et  la  chasuble,  puis  remporte  la 
chape 

S'il  n'y  a  qu'un  acolyle,  Bauldry  dit  encore 
que  le  célébrant  répond  lui-même  :  Deo 
gratins ,  à  la  fin  de  1  Epître  ;  un  autre  lecteur 
en  surplis  peut  la  chanter  selon  le  Missel 
romain.  {Rubr.  p.  ii,  lit.  6,  n.  8.) 

lU''  PARTIE.  —  MESSE  PONTIFICALE. 

SOMMAIRE. 

Abticie  I.  De  la  messe  jionlificale. 

Art.  II.  De  ruffice  du  nnîlre  des  cérémonies. 

AnT.  lit.  Dp  rollice  dp  l'évéqup. 

Anx.  IV.  Dp  l'olTicedu  prêtre  assistant. 

Art.  V.  Dp  rciflip"  des  deux  diacres  «l'honneur. 

Art.  VI.  De  IVidice  du  diacre  de  l'Evangile. 

Abt.  VII.  De  l'offlco  du  sous-diacre. 

Art.  VIII.  Dr  l'office  Je  celui  qui  lient  le  livre. 

Art.  IX.  Do  l'oflice  de  colin  qui  tient  le  bougeoir. 

Art.  X.  De  l'ofTiep  du  porte-crosse. 

Art.  XI.  De  l'iiHicp  de  celui  qui  tient  la  mitre. 

Akt.  XII.   De  l'odipe  du  Ihuriféraire. 

Art.  Xlll.  Dp  l'oflicp  des  deux  acolytes  qui  portent  le» 

cli.indpliers. 
Art.  XtV.  De  l'oflice  du  ministre  des  burettes. 
Art.  XV.  De  l'oBice  de  celui  qui  a  soin  du  gréoiial. 

ARTICLE  PREMIER. 

DE  LA  MESSE  PONTIFICALE. 

f Cérémonial,  1.  ii,  c.  8;  trad.de  Dumolin.) 

L'Eglise,  qui  ne  cherche  rien  tant  que 
d'honorer  le  saint  sacrifice  de  la  messe, 
comme  n'ayant  rien  de  plus  excellent  ni  de 
plus  auguste,  fait  néanmoins  des  différences 
notables,  quant  à  l'extérieur,  entre  la  messe 
basse,  la  solennelle  et  la  pontidcale.  Elle 
veut  qu'en  la  messe  basse  on  ne  se  serve  que 
des  choses  tout  à  fail  nécessaires,  pourvu 
qu'elles  soient  ncilcs  cl  propreraenl  dispo- 
sées ;  qu'en  la  messe  solennelle  ou  ait  des 
ornemenls  plus  beaux;  que  l'église  soit  mieux 
parée,  etque  lecélébranlsoitassistê  dequel- 
ques  ministres,  ayant  égard  au  jour  et  à  la 
dignilé  de  celui  qui  doit  «lire  la  messe.  Mais 
en  la  messe  pontificale  l'Eglise  ne  laisse  rien 
en  arrière,  elle  veut  que  les  ornements  soient 
précieux,  que  les  églises  soient  magnifique- 
ment parées,  cl  que  les  ministres  soient  con- 
sidérables, lant  pour  leur  nombre  que  pour 
leurs  qualilés. 

C'est  ce  que  j'ai  dessein  d'expliquer,  avec 
l'aide  de  Dieu,  le  plus  succinctement  et  le 
plus  clairement  qu'il  me  sera  possible,  en  la 
suile  de  ce  traité,  oîi,  après  avoir  déduit  les 
préparatifs  nécessaires  pour  la  célébration 
de  kl  messe  pontificale  et  le  nombre  des  mi- 
nistres qui  doivent  y  assister  et  servir  l'évè- 
que,  je  décrirai  les  cérémonies  particulières 
que  chacun  d'eux  est  obligé  d'y  observer,  s'il 
veut  s'acquiller  dignement  de  sou  office. 
Chapitre  l.  —  Den  préparatifs  pour  la  messe 

pont'jicide;  cl  preihicrement  de  l'autel. 

1 .  L'autel  doit  êire  paré  des  plus  beaux  ei 
p. us  riches  ornemenls  qu'on  pourra  avoir 
convenables  à  ia  fê.e  ;  sur  lequel  il  y  aurq 
sept  chandeliers,  trois  de  chaque  cOlé,  et  uu 


477 


MES 


MES 


«78 


aumilioii  de  l'aulcl  plus  haut  que  les  autres, 
au  ilcvaiitduquel  on  mettra  la  croix.  {Ce  sep- 
tième chandelier  n'est  pas  en  usage  en  France.) 

2.  S'il  y  a  des  châsses  d'argent  avec  des 
reliques,  elles  se  mettront  aux  côlés  de  la  . 
croix  dans  la  distance  des  chandeliers,  s'il  se 
peut  commodément. 

:i.  Le  marchepied  et  les  degrés  de  l'autel 
doivent  <!'tre  couverts  d'un  lapis. 

CiiAP.  II.  —  Des  ornements  épiscopaux. 

1.  Les  ornements  épiscopaux  se  mettront 
sur  le  milieu  de  l'autel,  savoir,  l'anneau  en- 
fermé dans  une  boite  séparée  du  reste,  la 
chasuble,  les  ganis,  la  dalmatique,  la  tuni- 
que, i'étole,  la  croix  prclorale,  la  ceinture, 
l'aube  et  l'amicl,  mettant  à  part  le  manipule 
pour  être  présenté  p.ir  le  sousdiaire  à  l'évo- 
que après  qu'il  aura  dit  InduUjenliam ,  etc. 

2.  Si  l'évoque  s'habille  en  la  sacristie  ou 
en  quelque  autre  lieu  destiné  pour  cela,  com- 
me nous  dirons  au  chapitre  5,  on  mettra  sur 
la  table  les  ornements  épiscopaux  selon  l'or- 
dre marqué  ci-dessus  ;  et  s'il  s'habille  en  sa 
chaire  pontificale,  on  mettra  les  ornements 
sur  le  grand  aulel,  comme  il  est  dit  au  même 
chap.  5. 

3.  Si  c'est  un  archevêque  qui  a  l'usage  du 
pallium,  et  que  ce  jour-là  il  le  i^iisse  porter, 
il  le  faudra  mettre  sur  l'autel,  plié  dans  quel- 
que voile.  Or  l'archevêque  porte  le  pnl- 
linm  en  toutes  les  églises  de  sa  province,  et 
non  ailleurs,  et  cela  seuletnent  quand  il  y  cé- 
lèbre la  messe  pontificale  en  certains  jours 
qui  ont  coutume  d'être  exprimes  dans  les 
privilèges  de  son  église  métropolitaine.  Mais 
s'ils  n'y  sont  point  spécifié*,  il  use  du  pallium 
seulement  aux  jours  déclarés  par  la  coutume 
et  l'usage  comniun,  qui  sont  ceux-ci  :  le  jour 
de  Noël,  de  Saint-Eliennc  et  de  Saint-Jean 
l'Evangéliste;  la  Circoncision,  l'Epiphanie, 
le  dimanche  des  llameanx,  le  jeudi  et  sa- 
medi saints,  le  jour  de  l'iViUi^s  et  les  deux 
jours  suivants,  le  dimanche  in  Albis ,  l'As- 
cension, la  l'entecôle,  la  Eète-Uieu,  Saint- 
Jean-Baplisle,  les  fêles  des  douze  apôtres, 
les  quatre  fêtes  de  la  sainte  \'iergo  ,  sa- 
voir sa  Purification,  son  Annonciation,  son 
Assomption  et  sa  Nativité  ;  le  jour  et  fêle  de 
la  Toussaint,  les  Dédicnces  des  églises,  les 
principales  fêles  de  l'église  métropolitaine; 
en  la  collation  des  ordres  sacrés,  en  la  consé-. 
cration  des  évêques  et  des  vierges,  aux  jours 
anniversaires  de  la  consécration  épiscopale 
et  de  la  consécration  de  l'église  principale. 
En  tous  les  autres  jours  et  cas  non  spécifiés 
ci-dessus,  ni  dans  les  privilèges  de  son 
Eglise,  s'il  veut  célébrer  pontificalement,  il  no 
doit  pas  user  du  pallium. 

Chap.  III.  —  De  la  crédence. 

1.  La  crédence  doit  être  assez  grande  pour 
y  pouvoir  mettre  commodément  tout  ce  qui 
esl  nécessaire  à  la  solennité  de  celte  messe. 
Elle  sera  au  côté  de  l'Eiiître  au  plan  de 
la  chapelle,  c'est-à-dire  hors  de  toutes  les 
iiarches  de  l'aulel,  et  éloignée  de  la  muraille 
dcdeux  piedsouenviron,  alinquelesdomcsti- 
()uesdel'évè4uc  destinés  à  iui  donner  à  laver 


les  mains,  y  puissent  demeurer,  si  ce  n'est  que 
la  petitesse  du  lieu  ne  le  permît  pas. 

2.  Elle  sera  couverte  d'une  nappe  blanche 
pendante  jus(iu'à  ti'rre  de  tous  les  côtés. 

3.11  n'y  aura  par-dessus  ni  croixniimago, 
mais  seulement  deux  chandeliers  avec  deux 
cierges  blancs  sur  les  coins  de  devant,  et  au 
milieu  un  calice  et  un  purificatoire;  par-des- 
sus, la  patène,  la  pale,  et  couvert  di;  sou 
voile,  et  au-d.'ssus  la  bourse  avec  le  corpo- 
r.il  dedans  ;  auprès  du  calice  on  mettra  la 
botte  des  hosties,  le  bassin  et  les  burettes  à 
vin  et  eau  ;  le  tout  couvert  du  grand  voile, 
donl  le  sous-diacre  pourra  se  servir  pour 
tenir  la  patène 

■t.  Il  faut  mettre  sur  la  même  table  deux 
mitres,  l'une  précieuse  à  la  droite,  l'autro 
simple  à  gauche,  et  une  calotte,  au  cas  que 
l'èvéque  n'en  porte  point  d'ordinaire  qu'avec 
la  mitre  :  comme  aussi  un  voile  p^>ur  celui 
qui  tiendra  la  mitre,  un  bnssin  (  t  une  ai- 
guière d'argent  pour  laver  les  mains,  et  qua- 
tre serviettes  ou  essuie-mains,  l'encensoir 
avec  la  navette,  la  cuiller  et  l'encens  dedans, 
le  gréiiiial;  etdans  un  bassin  <iu  dans  un 
voile,  les  brodequins  et  sandales  couveils 
d'un  autre  voile,  le  livre  pour  la  préparation 
de  la  messe;  et  enfin  tout  ce  qui  peut  servir 
à  la  messe  pontificale,  excepléles  ornements 
épiscopaux  pour  la  messe  dont  nous  avons 
déjà  parlé,  et  la  crosse  que  le  ministre  (jui 
en  a  le  soin  tiendra  en  sa  main,  ou  étant  em- 
pêché ailleurs,  il  la  mettra  proche  de  l'autel 
au  côté  de  l'Eiillre. 

5.  On  y  nieilra  aussi  les  livres  qui  servent 
pour  l'Eptlre  et  l'Evangile. 

6.  Si  l'evêque  s'habille  en  la  sacristie  ou 
autre  lieu  desliné  à  cela,  une  partie  des 
choses  susdites  se  prépareront  sur  la  cré- 
dence, qui  y  sera  dressée. 

Chap.  IV.  —  Du   siège  épiscopal. 

1.  Le  siège  épiscopal  est  placé  diversement 
dans  l'église,  selon  la  diverse  situntion  de 
l'autel,  auprès  duquel  il  doit   être  mis. 

Si  l'autel  est  au  milieu,  sous  la  tribune  et 
le  chœur  des  chanoines  par  derrière  ,  alors 
le  siège  épiscopal  doit  être  au  fond  du  choeur, 
en  sorte  que  l'èvéque  assis  regarde  en  droite 
ligne  le  milieu  du  grand  autel ,  et  aura  les 
sièges  des  chanoines  à  droite  et  à  gaucho 
entre  lui  et  l'autel. 

•2.  Que  si  le  chœ;ir  est  au  milieu  de  l'église, 
et  l'aulel  contre  la  muraille,  ou  tant  soit  peu 
séparé,  comme  ils  sont  en  France,  alors  le 
siège  épiscopal  doit  être  du  côté  de  l'Evan- 
gile contre  la  muraille  ,  entre  l'autel  et  la 
chœur,  s'il  se  peut  au  milieu  ,  ou  en  autre 
lieu  le  plus  commode  qui  se  trouvera  de  ce 
côté-là. 

3.  Ce  siège  étant  au  fond  du  chœur  ou  au 
côté  de  l'Evangile,  doit  être  couvert  de  tous 
les  côtés  de  drap  de  soie  de  la  couleur  des 
ornements  de  l'autel.  Il  doit  y  avoir  trois 
degrés  des  deux  lôlès  et  par  devant,  pour  y 
monter,  et  ces  degrés  doivent  êlre  couverts 
d'un  lapis  ou  dr.!;),  et  doivenl  êlre  l-irgcs 
chacun  il'iiii  pied  et  demi  et  d'un  demi-pied 
de  hauteur,  afin  qu'on  y  puisse  touimodé- 


4T9 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


MU 


ment  placer  les  escabeaux  pour  le  prêlre 
assistant  cl  pour  les  diacres  d'honneur,  les- 
quels escabeaux  ne  doivent  être  couverts 
d'aucun  lapis. 

4.  Sur  ce  siège  épiscopal  on  doit  mettre  un 
dais  de  la  couleur  des  parements,  si  faire  se 
peut,  pourvu  qu'il  y  en  ail  un  autre  sembla- 
ble ou  plus  somptueux  sur  le  grand  autel , 
ou  bien  quelque  ouvrage  magnifique  d'ar- 
chiteclure  en  saillie  ,  couvrant  le  dessus  de 
l'autel  au  lieu  d'un  dais. 

5.  Outre  le  siège  épiscopal  ci-devant  dé- 
crit, il  y  en  a  encore  un  autre  appelé /'a/f/îs- 
toire  ou  fauteuil  ,  duquel  l'èvêque  se  sert 
lorsqu'il  officie  pour  les  trépassés,  le  ven- 
dredi saint,  ou  qu'il  est  hors  de  son  diocèse. 
Ce  siège  ne  doit  être  guère  éloigné  du  der- 
nier degré  de  l'autel  du  côté  de  l'EpîIre  ,  et 
doit  être  couvert  de  chaque  côté  et  par  de- 
vant jusqu'à  terre  d'un  drap  de  soie  de  la 
couleur  des  autres  ornements  ,  avec  un 
coussin  sous  ce  drap  de  soie.  Pour  l'ordi- 
naire le  faldistoire  se  met  sur  le  plan  ou 
pavé  du  presbytère  :  mais  si  l'autel  avait 
plusieurs  degrés,  en  sorte  que  ce  siège  étant 
ainsi  sur  le  plan  fût  par  trop  abaissé,  on 
pourrait  le  mettre  sur  une  petite  élévation  d'é- 
gale hauteuravec  le  troisième  degré  de  l'autel. 

6.  Le  vendredi  saint  le  faldistoire  n'est 
couvert  d'aucun  drap  ou  tapis  ,  et  se  doit 
placer  au  côté  de  l'Epîlre  ,  en  sorte  que 
i'évcque  étant  assis  regarde  le  côlé  de 
'"Evangile. 

(On  trouvera,  à  Vart.  Office  pontifical, 
lu  manière  d'officier  au  fauteuil  bien  détaillée, 
d'après  l'usage  actuel  de  Rome]. 

Chap.  V.  —  Du  lieu  où  se  doit  habiller 
l'évéque. 

1.  11  est  très-convenable  el  conforme  à 
l'ancienne  discipline  ecclésiastique  (comme 
l'enseigne  le  Cérémonial  desévéques,  liv.  ii 
chap.  8),  que  dans  chaque  église  cathédrale 
il  y  ait  une  chapelle,  ou  sacristie,  ou  autre 
lieu  ,  dans  lequel  l'évéque  qui  voudra  célé- 
brer soleiuiellement  la  messe  pontificale 
puisse  commodément  se  rendre  avec  tous  ses 
ministres,  chanoines,  el  autres  du  chœur, 
s'y  revêtir  de  ses  ornements  épiscopaux  ,  y 
chanter  tierce  ,  el  aller  de  là  procession- 
nellement  à  l'aulel  ;  puis  ,  la  messe  finie  ,  y 
retourner  de  même  ,  toujours  accompagné  , 
allant  el  revenant  de  l'autel ,  tant  de  ses 
chanoines  que  de  ses  assistants  et  ministres, 
et  enfin  quitter  ses  ornements  sacrés. 

2.  Ce  lieu  doit  être  bien  proprement  ac- 
commodé avec  un  autel  paré  d'ornements 
convenables  à  la  solennité  du  jour,  el  par- 
dessus une  croix  avec  des  chandeliers  el  des 
cierges  allumés  ,  et  les  ornements  épisco- 
paux pour  la  messe,  chacun  en  son  rang, 
comme  nous  avons  dit  ci-dessus,  au  chap.  2. 
Le  reste  qui  y  sera  nécessaire  doit  être  mis 
sur  une  crédence  préparée  à  cet  effet  proche 
de  l'aulel.  11  y  aura  aussi  un  siège  pour 
l'évéque  au  côlé  droit  ou  gauche  de  l'autel , 
selon  la  situation  el  commodité  du  lieu,  avec 
les  sièges  ordinaires  pour  ses  assistants^  et 


d'autres  tout  autour,  tant  pour  les  cha- 
noines que  pour  les  autres  officiers  et  pré- 
bendiers  qui  y  chanteront  tierce. 

3.  Mais  comme,  par  une  coutume  presque 
générale  do  France ,  les  évêques  prennent 
leurs  ornements  en  leur  siège  épiscopal  près 
de  l'autel ,  en  ce  cas  on  préi)are  les  orne- 
ments pontificaux  sur  le  grand  autel  (si  ce 
n'est  que  le  saint  sacrement  fût  exposé,  car 
alors  il  faudrait  préparer  les  ornements  sur 
une  table  couverte  d'une  nappe,  comme  la 
crédence  ,  auprès  de  l'autel  ,  du  côté  de 
l'Evangile  ou  autre  lieu  commode) ,  et  on 
prépare  tous  les  autres  ornements,  tant  pour 
les  assistants  que  pour  les  autres  minisires, 
dans  la  sacristie. 

Chap.  VI.  —  De  ceux  qui  doivent  assister 
l'évéque  officiant  ponlificalement. 

1.  L'èvêque  qui  veut  célèbrerla  messe  pon- 
tificale avec  commodité  et  décence  doit  être 
assisté  de  plusieurs  ministres.  Le  premier 
de  tous  est  le  prêtre  assistant,  les  second  et 
trnisième  les  deux  diacres  d'honneur,  le  qua- 
trième le  diacre  do  l'Evangile  ,  le  cinquième 
le  sous-diacre. 

2.  Outre  ceux-là,  s'il  se  peut  commodé- 
ment ,  il  faut  sept  autres  ministres  bien 
choisis  el  en  habit  et  tonsure  décente,  avec 
surplis  ;  dont  le  premier  est  celui  qui  tient  le 
livre,  le  second  celui  qui  tient  le  bougeoir, 
le  troisième  celui  qui  lient  la  crosse,  le  qua- 
trième celui  qui  tient  la  mitre,  le  cinquièuie 
le  thuriféraire,  le  sixième  et  le  septième  les 
acolytes  portant  les  chandeliers. 

3.  Et  par-dessus  ce  nombre  il  en  faut  en- 
core six,  savoir,  deux  en  babil  clérical  avec 
surplis,  l'un  pour  le  grèmial  el  l'autre  pour 
les  burettes;  les  quatre  autres  peuvent  être 
drs  domestiques  de  l'èvêque  qui  demeurent 
debout  près  de  la  crédence,  entre  elle  el  la 
muraille,  la  face  tournée  vers  l'évéque,  les- 
quels lui  donneront  à  laver  chacun  en  son 
rang  ,  com.iiençant  par  le  plus  jeune  ou 
moindre  d'entre  eux  la  première  fois  que 
l'évéque  se  lave  les  mains,  cl  ainsi  de  suite 
aux  trois  autres  ablutions  des  mains.  Ils 
serviront  aussi  à  le  déchausser  et  le  chaus- 
ser, et  aideront  à  lui  mettre  et  ôter  les  bro- 
dequins et  sandales. 

4.  Ceux  qui  portent  la  crosse  ,  la  mitre  , 
l'encensoir,  les  chandeliers  et  les  burettes, 
doivent  avoir,  s'il  se  peut  commodément, 
l'ordre  d'acolyte  ,  afin  de  conserver,  autant 
qu'il  est  possible,  l'honneur  et  la  dignité  de 
la  discipline  ecclésiastique. 

5.  Tous  les  susdits  acolytes,  non  toutefois 
les  quatre  domestiques,  qui  ne  seront  point 
empêchés  en  quelque  autre  action  de  leur 
charge  ,  serviront  aussi  à  porter  el  reporter 
les  ornements  épiscopaux  quand  on  habille 
el  déshabille  l'èvêque. 

().  Si  révêquc  officie  au  faldistoire,  il  ne  se 
sert  point  des  deux  diacres  d'honneur,  mais 
seulement  du  prêtre  assistant  et  des  diaerc 
et  sous-diacre  de  l'Evangile  el  de  lEpître, 
qui  donnent  la  mitre  et  le  grémia/1  à  l'évéque, 
et  l'ôtenl  aussi  quand  il  eu  est  besoin. 


«1  MES 

ARTICLK  ir. 

DE  l'office   du  maître  DES  CÉRÉMONIES. 

(Ibid.,  1.  I,  c.  5.) 

Chapitre  I.  —    Du  maître  des   cérémonies. 

1.  Avant  que  de  parler  des  cérémonies  que 
chacun  doit  pratiquer  en  la  messe  pontifi- 
cale, il  est  bien  nécessaire  de  parler  du  maî- 
tre des  cérémonies,  puisque  sans  lui  les  char- 
ges ecclésiastiques  ne  sauraient  être  digne- 
ment exercées  ;  et  il  serait  inutile  d'établir 
des  lois  pour  les  cérémonies,  si  on  n'établis- 
sait quelqu'un  pour  les  faire  observer.  El 
même  il  serait  fort  à  propos  qu'aux  grandes 
églises  et  auxjours  solennels  il  y  en  eût  deux, 
ou  qp  tout  cas  qu'on  lui  donnât  un  aide  pour 
l'assister  ,  lorsqu'il  se  trouve  empêché  près 
do  l'autel,  pour  accompagner,  etc. 

2.  Celui  donc  qui  aura  la  charge  de  maî- 
tre dos  céréuionics  doit  être  instruit  de  tout 
ce  que  l'évêque  et  les  ministres  doivent  faire, 
afin  qu(^  doucement  et  avec  modestie  il  les 
puisse  avertir  quand  il  en  sera  besoin. 

3.  11  doit  prendre  garde  de  bonne  heure 
que  tout  ce  qui  est  nécessaire  pour  la  eélé- 
bration  de  la  messe  pontificale,  à  l'église,  à 
l'autel,  à  la  crédence  et  à  la  sacristie  ,  soit 
préparé  comme  il  faut. 

't.  Il  aura  soin  que  les  officiers  servant  au- 
près de  l'évoque  ou  faisant  quelque  autre 
i'onction  que  ce  soit  de  leur  charge,  la  fassent 
exactement ,  en  temps  convenable,  avec 
modestie  et  sans  bruit,  les  avertissant  douce- 
ment s'ils  oubliaient  quelque  chose  de  leur 
office  ;  et  lui-même  aura  très-grand  soin  de 
faire  toutes  ses  actions  posément  et  avec 
gravité  et  bienséance. 

5.  Quand  tout  est  prêt  il  lave  ses  mains, 
prend  le  surplis  cl  attend  l'arrivée  de  l'évê- 
que dans  le  lieu  qu'on  lui  a  préparc  pour 
prendre  les  ornements.  L'cvê(iue  y  étant  ar- 
rivé, il  lui  fait  une  génuflexion  et  se  lient 
près  de  lui  pour  avertir  les  ministres  do  leur 
office  ou  pour  suppléer  à  leur  défaut. 

C.  Si  quelqu'un  des  ministres  doit  rlianler 
le  chapitre  de  tierce  ,  il  lui  donne  le  livre, 
l'accompagne  au  lieu  accoutumé,  reçoit  le 
livre  de  lui  ,  faisant  les  génuflexions  ordi- 
naires à  l'autel  et  à  l'évêque 

Chap.  II  —  De  1(1  première  entrée  à 
l'autel. 

1.  L'évêque  étant  habillé  el  voulant  partir 
pour  aller  à  l'autel,  le  maître  des  cérémonies 
avertit  tous  les  assistants  et  ministres  du 
lieu  où  ils  doivent  être  pour  saluer  la  croix, 
si  c'est  la  sacristie  ou  la  chapelle,  et  aussi 
l'évêque;  pour  lui,  il  se  place  derrière  l'évê- 
que et  fait  en  même  temps  que  les  autres 
une  génuflexion  à  la  croix  qui  est  sur  l'au- 
lel  de  ce  lieu-là,  puis  une  autre  génuflexion 
à  l'évêque  quand  il  se  tourne  pour  aller  à 
l'autel;  et  s'il  s'habille  eu  son  siège,  il  fera 
comme  nous  dirons  en  l'office  de  l'évêque, 
chap.  3. 

2.  Allant  à  l'autel  il  marche  seul  après  les 
deux  acolytes  qui  portent  les  chandeliers  et 
devant  le  sous-diacre,  tenant  les  mains  join- 
tes ella  léle  découverte 


MES 


482 


3.  S'il  faut  saluer  les  chanoines,  ayant, 
avant  (juc  de  sortir  de  ce  lieu,  averti  tous  les 
assistants  et  minisires  de  l'endroit  où  ils  le» 
doivent  saluer,  il  les  salue  aussi  avec  eux. 

4.  Etant  arrivé  à  l'autel  il  laisse  passer 
les  sous-diacre,  diacre,  prêtre  assistant, 
cl  l'évêque  qu'il  salue  ;  lesquels  s'étant  mis 
au  devant  du  plus  bas  degré  el  découverts, 
il  reçoit  leurs  bonnets  qu'il  donne  à  quelque 
acolyte  pour  les  porter  sur  les  bancs  où  ils 
se  doivent  asseoir  durant  la  messe.  Puis  il 
reçoit  des  mains  du  sous-diacre  le  livre  des 
Evangiles  el  le  manipule  de  l'évêque  qui  est 
dedans. 

5.  Il  fait  la  génuflexion  en  même  temps 
que  tous  les  minisires  la  font ,  et  se  met  à 
genoux  durant  la  confession,  au  côté  de  l'E- 
vangile, derrière  le  sous-diacre. 

(i.  Quand  l'évêque  AU,  Jnchtlgenliam  ,abso- 
lutioticm,  etc.,  il  se  relève  el  donne  an  sous- 
diacre  le  manipule  qui  était  dans  le  livre  des 
Evangiles,  et  se  remet  à  genoux. 

7.  L'évêque  montant  à  l'autel,  il  va  au 
côté  do  l'Epître,  faisant  une  génuflexion  en 
passant  au  milieu  de  l'autel,  monte  les  de- 
grés, et  se  met  entre  le  diacre  et  le  thurifé- 
raire pour  les  aider,  s'il  en  est  besoin.  Il 
reçoit  pourlant  la  navette,  des  mains  du  dia- 
cre pour  la  rendre  après  au  thuriféraire  , 
afin  que  celui-ci  puisse  plus  commodément 
donner  l'encensoir  au  diacre  ;  puis  il  descend 
les  degrés  et  demeure  au  côlé  de  l'Epître  du- 
rant l'encensement,  tourné  vers  l'autel. 

8.  L'encensement  fini,  il  se  met  derrière 
le  sous-diacre  et  à  la  gauche  du  thuriféraire, 
un  peu  derrière  ,  el  y  demeure  pendant  que 
le  diacre  encense  l'évêque,  faisant  une  gé- 
nuflexion à  l'évêque  avant  et  après. 

CnAP.  III.  —  De  rintroït. 

1.  Il  accompagne  l'évêque  à  son  siège  et 
demeure  jusque  vers  la  fin  des  oraisons  pro- 
che de  lui,  debout  sur  le  plan  ou  basses  mar- 
ches, la  f:»ce  tournée  vers  l'autel,  en  sorte 
qu'il  puisse  être  vu  des  ministres  qui  sont 
près  de  l'évêque,  et  des  chanoines  qui  sont 
au  chœur  ;  lesquels  il  doit  avertir  avec  une 
inclination  de  tête  ,  faite  premièrement  vers 
l'évêque,  puis  se  tournant  vers  le  chœur  tou- 
tes les  fois  qu'il  faut  ôter  la  mitre  ,  et  les 
autres  ôter  le  bonnet ,  faire  une  inclination, 
se  relever  debout  ou  se  mettre  à  genoux  ,  et 
(juand  on  doit  présenter  la  milre,  le  grémial 
et  la  crosse,  et  les  reprendre. 

2.  A  la  dernière  oraison  il  va  à  la  crédence, 
après  avoir  fait  une  génuflexion  à  l'évêque  et 
une  autre  à  l'autel  en  passant  au  milieu, 
prend  le  livre  des  Epîlres,  le  tenant  des  deux 
mains  élevé  par  les  côtés,  le  donne  au  sous- 
diacre  et  le  salue. 

3.  Il  se  met  à  sa  gauche  ,  va  au  milieu  de 
l'autel  avec  lui  ,  fail  une  génuflexion  à  l'au- 
tel, et  puis  se  tourne  vers  l'évêque  el  lui  en 
fait  une  autre  ;  ensuite  il  accompagne  le 
sous-diacre  au  lieu  où  il  doit  dire  l'Epître,  et 
demeure  à  son  côlé  gauche  un  peu  en  ar- 
rière, lui  tourne  le  feuillet,  s'il  en  est  besoin, 
pendant  qu'il  dit  1  Epître. 

4.  L'Epître  dite  il  conduil  le  sous-diacre  aa 


185 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


lU 


milieu  de  l'aulel,  où  il  fait  une  géniidexion, 
el  ;!|irès  il  va  vpi's  l'évéïiuo,  cju'il  salue  d'une 
géiuillcxic/n  en  arrivant  et  d'une  autre  en 
s'en  retournant  avec  le  sous-diacre. 

b.  ]1  reçoit  le  livre  des  lipilres  des  mniiis 
(lu  sous-diiicrc  et  le  porte  sur  la  crédence, 
faisant  la  génuflexion  en  passant  au  milieu 
de  l'autel. 

CnâP.  H'.  —  De  l'Evangile. 

1.  Qu'ind  le  chœur  chante  le  Graduel,  il 
prend  sur  la  crédence  le  livre  des  Evangiles, 
qu'il  tient  des  deux  mains  élevé  par  lescôlés, 
et  le  donne  au  diacre,  le  saluant  auparavant 
pour  le  porter  sur  l'autel,  saus  qu'il  l'accom- 
pagne. 

2.  Il  comluit  le  thuriféraire  à  l'évéque  pour 
bénir  l'encens,  fait  la  génuflexion  en  passant 
au  milieu  de  l'autel,  el  elanl  arrivé  de»  anl  le 
Irônc  épiscopal  il  l'ait  une  génuflexion  à  l'é- 
véque et  l'aide  à  la  bénédiclion  de  l'encens  , 
s'il  en  est  lu  soin.  L'inecns  béni ,  il  fait  en- 
core une  génuflexion  à  l'évéque,  et  va  au 
milieu  de  l'autel  où  sont  les  diacre  cl  sous- 
diacre. 

3.  (Juand  il  est  temps  de  partir  pour  aller 
dire  l'Evangile  ,  il  fait  la  génuflexion  der- 
rière le  diacre,  et  ensuite  marche  le  premier 
pour  aller  vers  l'évéque,  où  il  demeure  à 
genoux  avec  tous  les  autres,  durant  la  bé- 
nédiction. Puis  il  va  dans  le  même  ordre  au 
lieu  destiné  |.our  dire  rE\angile;  y  étant 
arrivé,  il  laisse  passer  devant  lui  les  aco- 
lytes, les  diacre  et  sous-diacre,  et  se  met  à 
la  droite  du  thuriféraire  derrière  le  diacre, 
OU(iuel  il  pié^enle  l'encensoir  qu'il  reçoit  du 
thuriféraire,  pour  encenser  le  livre  ;  quand 
il  l'a  encensé,  il  reprend  l'encensoir  et  le 
rend  au  thuriféraire. 

k.  L'Evangile  dit ,  avec  une  inrlinalion  de 
léte,  il  fait  signe  au  sous-diacre  de  porter  le 
livre  à  baiser  à  l'évciiue,  et  une  autre  au 
prêtre  assistant,  afin  qu'il  encense  l'évéque. 

5.  Ensuite  il  reçoit  du  sous-diacre  le  livre 
des  Evangiles  et  le  va  porter  sur  la  crédence, 
faisant  une  génuflexion  en  passant  au  milieu 
de  l'autel. 

Chap  V.  —Du  Gicdo 

1.  Durant  le  Credo ,  il  se  tient  en  la  même 
place  qu'au  Gloria  ,  avertit  l'évéque  et  ses 
assistants,  ainsi  que  ceux  qui  sont  au  chœur, 
de  ce  qu'ils  doivent  faire,  par  une  inclination 
de  tête,  comme  il  a  élé  dit  ci-devanl  au  cha- 
pitres, art.  1.  il  se  meta  genoux  ,  quand 
l'évéque  dit  :  El  incarnalus  est,  et  derechef, 
quand  le  chœur  ch.inte  le  même  verset. 

2.  Le  diacre  venant  à  la  crédence  pour 
prendre  la  bourse  des  corporaux ,  il  la  lui 
donne,  en  sorte  que  l'ouverture  soit  vers  le 
diacre,  et  ne  l'accompagne  point  à  l'autel. 

3.  Pendant  que  l'évéque  lit  l'oflertoire,  il 
accompagne  ses  domestiques  allant  à  lui  el 
portant  le  bassin  et  l'aiguière  pour  laver  les 
mains,  et  les  reconduit  à  la  crédence,  faisant 
Une  génuflexion  en  passant  el  repassant  de- 
vant l'autd,  el  se  tenant  à  genoux  pendant 
lîue  l'évéque  lave  ses  mains.  S'il  en  a  le  loi- 
gir^  il  doit  accompagner  le  prêtre  assistant, 


en  cas  qu'il  reporte  le  livre  à  l'autel ,  après 
([ue  l'évéque  a  lu  l'offertoire. 

'i.  Il  accompagne  l'é\ê(iuc  à  l'autel,  mar- 
chant devant  lui,  cl  faisant  une  génuflexion 
à  l'autel. 

0.  Il  aide  au  sous- diacre  à  prendre  le 
grand  voile  sur  ses  épaules ,  et  après  il  va  à 
l'autel,  pour  assister  l'évéque  quand  il  bénit 
l'encens  ,  comme  au  premier  enci'n.semeni , 
puis  se  relire  auprès  de  la  crédence,  où  il 
demeure  jusqu'à  la  fin  de  la  préface. 

CuàP.  VI.  —  Du  Canon. 

1.  Vers  la  fin  de  la  préface,  il  accompagne 
les  acolytes  à  la  sacristie,  cl  les  ramène  à 
l'autel  au  commencement  du  canon  ,  niar- 
chant  le  premirr  devant  le  Ihuriféraire.  Etant 
arrivé  à  l'aulel ,  il  fait  la  génuflexion  en 
même  temps  que  les  autres,  puis  il  se  mel  à 
gi'noux  au  côié  de  l'Epîlre  sur  le  plan  ,  au 
côté  gauche  du  thuriféraire. 

2.  Après  l'élévation  du  saint  sacrement,  il 
remmène  lesdils  acolytes  à  la  sacristie 
(api es  avoir  fait  ia  genuilixion  au  milieu  de 
l'aulel  )  ,  si  ce  n'est  que  l'évéque  doive  don- 
ner la  coinmunion  ,  auquel  cas  il  ne  recon- 
duit que  le  thuriféraire. 

3.  Il  revient  à  l'autel ,  et  après  avoir  fait 
la  génuflexion  ,  il  se  lient  proche  de  la  cré- 
dence. 

'*.  Vers  la  fin  du  Pater,  il  reçoit  au  côlé 
de  l'Epilre  le  grand  voile  du  sous-diacre, 
le  plie  et  le  porlc  sur  la  crédence. 

â.  11  va  au  devant  du  plus  bas  degré  au 
milieu  de  l'aulel  au  même  temps  que  le  prêtre 
assistant  en  descend,  et  après  avoir  fait  la 
génuflexion,  il  l'aciompagne  au  chœur, 
marchant  devant  lui ,  el  fait  eu  y  arrivant 
une  inclination  d'un  côlé  et  d'autre  du  chœur, 
conduit  le  prêtre  assistant  à  ceux  aux(|uel$ 
il  doit  donner  la  paix  ,  el  leur  l'ail  une  incli- 
nation. Il  fait  aussi  une  génuflexion,  en 
passant  et  repassant  d'un  côté  à  l'autre  du 
chœur. 

(i.  La  paix  étant  donnée,  il  sort  du  chœur, 
en  le  saluant  d'un  côlé  cl  d'autre,  reconduit 
le  prêtre  assistant  à  l'autel  ,  où,  a|irès  avoir 
fait  la  génuflexion  devant  le  milieu  de  l'autel, 
il  reçoit  la  paix  du  prêtre  assistant;  et  ayant 
fait  une  autre  génuflexion  ,  il  va  la  donner 
au  thuriféraire,  et  le  thuriféraire  l;i  donne  au 
premier  acolyte,  si  ce  n'est  qu'ils  fussent 
encore  à  genoux  ,  tenant  les  flambeaux. 

7.  Si  la  paix  se  doit  donner  à  quelque 
la'Hjue  ,  il  la  lui  porte  avec  l'instrument  de 
paix,  qu'il  fait  premièrement  baisera  celui 
qui  a  reçu  la  paix  immédiatement  de  l'é- 
véque. 

8.  La  communion  finie ,  il  accompagne  à 
la  sacristie  les  acolytes  portant  les  flambeaux 
allumés,  pour  les  éteindre. 

9.  11  se  met  à  genoux,  quand  ré\éque  vent 
donner  la  bénédiclion  ,  el  après,  il  prend  les 
bonnets  du  prêlre  assislani,  des  deux  diacres 
d'Iionneur,  du  diacre  de  l'Evangile  el  du  sous- 
diacie,  et  donne  à  chacun  le  sien. 

10.  Lorsque  rêvè(;ue  est  descendu  de  l'au- 
tel, il  fait  la  génuflexion  en  même  temps  i|uo 
les  autres,  el  s'cu  retourne  au  lieu  où  i'o- 


I»S 


MKS 


MES 


480 


T^quo  s  est  habilla,  inarchnnt  après  les  aco- 
lytes qui  porlcnl  les  eliamlclifirs  ,  et  de  la 
même  façon  qu'il  est  venu  à  l'aulel,  saluant 
aussi  le  chœur,  si  l'évoque  le  salue. 

11.  Klant  là,  si  c'est  la  sacrislio  ou  une 
fli.ipelle , 'il  salue  la  croix  eu  uk^uic  temps 
que  les  autres;  ensuite  il  salue  révè(iue  et 
reçoit  les  ornemenls  qu'il  donne  après  aux 
acolytes ,  pour  les  rapporter  sur  lu  table 
ou  autel. 

12.  Si  l'évoque  quitte  ses  ornements  à  son 
siège  pontifical,  il  fera  coujoic  nous  dirons 
ci-après  à  l'offee  de  l'évcque  ,  chap.  9, 
11.  l't  et  suivants;  puis  il  va  quiltir  son 
surplis  hors  de  ce  lieu ,  fait  son  action  de 
grâces,  cl  se  retire  en  paix.  Au  cas  que  l'é- 
vêque  prenne  et  ((uille  ses  ornements  en  son 
siège  épiscopal,  il  en  avertira  les  assistants  et 
acolytes  ,  a/in  d'observer  ce  qui  sera  dit  au 
chap.  3  et  au  chap.  0,  n.  Il,  de  r Office  de 
l'évéque. 

ARTICLE   III. 

DE    l'office    de    l'évéque. 

(Cérémonial,  I.  ii,  trad.  de.  Duinolin.) 

Chapitre  1.  —  De  son  entrée  à  l'église. 

1.  L'évéque  désirant  célébrer  la  messe 
pontificalemcnt  en  son  église  ,  l'heure  étant 
venue,  revêtu  des  babils  qu'il  porte  d'ordi- 
naire dans  l'égliso,  s'y  rend  en  compagnie 
des  chanoines  revêtus  de  leurs  habits  de 
chanoines,  qui,  l'étant  allés  prendre  au  lieu 
accoutumé,  marchent  après  lui  deux  à  deux, 
les  anciens  les  premiers,  marchant  immédia- 
tement  devant  l'évéque,  les  gentilshommes, 
s'il  y  en  a,  et  autres  personnes  de  considé- 
ration ,  et  devant  ceux-ci  les  domestiques  de 
i'évôiiue. 

2.  Si  c'est  un  archevêque,  et  qu'il  soit  dans 
son  diocèse  ou  dans  sa  province,  il  fait  por- 
ter sa  croix  par  son  aumônier  ou  autre  cha- 
pelain immédiatement  devant  lui,  l'iuiage  du 
crucifix  tournée  aussi  vers  lui. 

3.  Quand  il  entre  dans  l'église,  on  sonne 
les  cloches  et  on  commence  à  jouer  des 
orgues  jusqu'à  ce  qu'il  ail  fail  sa  prière  et 
que  l'oltice  soit  près  de  commencer.  Il  se 
découvre  tenant  sou  bonnet  du  la  main  gau- 
che, reçoit  l'aspersoir  qui  lui  est  proseulé 
par  le  plus  digne  du  chapitre,  qui  baise  pre- 
uiièrenienl  l'aspersoir  et  après  la  main  de 
l'évéque  en  le  lui  donnant;  l'évéque  s'as- 
perge, et  après  asperge  les  chanoines  et  tous 
les  autres  qui  sont  autour  de  lui,  coinmen- 
çanl  par  les  plus  dignes. 

t.  Ayant  rendu  l'aspersoir  à  celui  qui  le 
ïui  avait  présenté,  sans  se  couvrir,  il  mar- 
che dans  le  même  ordre  el  la  même  compa- 
gnie que  ci-devant,  el  va  à  l'autel  oià  repose 
le  très-saint  sacrement,  cl  après  avoir  fail  la 
géuuQesion  d'un  genou  à  terre,  il  se  met  à 
genoux  sur  un  prie-dieu. 

Cuap.  II.  —  De  l'office  de  tierce  et  de  la  ma- 
nière  que  l'évéque  se  revêt  de  ses  ornements 
épiscopaux  dans  la  sacristie  ou  la  cha- 
pelle. 

1.  Sa  prière  faite,  il  se  lève  ,  fait  une  gé- 
uuflexioii  d'un  genou  à  lerre,  va  à  la  sacri- 


stie ou  à  la  chapelle,  ou  autre  lien  destiné 
pour  prendre  ses  ornements,  où,  après  avoir 
salué  la  croix  qui  esl  sur  l'autel,  il  s'assied 
sur  la  chaire  qui  lui  est  préparée  jusqu'à  ee 
que  les  rbanoincs  soient  revenus  de  prendre 
leurs  ornemenls,  les  deux  diacres  d'honneur 
demeurant  auprès  de  lui. 

2.  Quand  lous  les  chanoines  sont  de  re- 
tour, ayant  salué  l'évoque  qui  les  salue  aussi 
d'une  inclination  de  léle  sans  se  découvrir, 
il  se  lève,  se  découvre  tenant  son  bonnet  des 
deux  mains  devant  la  poitrine,  el  tourné 
vers  l'autel  il  dit  tout  bas  :  Pater  noster, 
etc.;  Ave,  Marin,  etc.  Ensuite,  faisant  le 
signe  de  la  croix  sur  soi ,  il  chanie  :  Deus ,  in 
adjutoriam  meum  intende,  etc.;  le  chœur 
jjoursuil  :  Domine  ,  ad  adjuvandum  me  fes- 
tinn,  etc.,  et  l'Iiymnc  Nunc  sancte  nubis  Spi- 
rilus.  elc.      , 

3.  L'hymne  achevée,  le  chœur  ayant  com- 
mencé les  psaumes  Legem  pane,  etc.,  l'é- 
véque s'assied,  se  couvre  et  lil  dans  le  livro 
qui  lui  est  présenté  par  l'acolyte  qui  eu  a  la 
soin  :  Ne  reminiscaris,  elc.  ,  et  les  psaumes 
accoutumés  pour  la  préparation  de  la  messe, 
qu'il  dit  alternativement  avec  les  deux 
diacres  d'honneur  qui  sont  à  ses  côtés 

4.  Pendant  ([u'il  dil  les  psaumes  on  lui 
chausse  les  brodequins  el  sandales,  disant 
l'oraison  Calcea  me.  Domine,  elc.  Ayanl  ré- 
pélé  l'antienne  Ne  reminiscaris,  il  se  lève,  se 
découvre  el  étant  tourné  vers  l'autel,  dil  les 
Kyrie,  les  versels  el  les  oraisons. 

5.  Cela  fini,  il  quitte  la  chape  et  dit  l'orai- 
son Exue  me.  Domine,  etc.,  cl  ayanl  dit  l'o- 
raison Da,  Domine,  etc.,  les  diacres  d'hon- 
neur lui  ayant  ôié  ses  anneaux,  il  lave  ses 
mains,  les  essuie  et  reprend  ses  anneaux  du 
diacre  d'honneur  qui  les  lui  avait  ôtés. 

6.  11  reçoit  des  diacre  et  sous-diacre  les 
ornements  sarrés,  el  premièrement  l'aiiiict, 
qu'il  baise  au  milieu  où  il  y  a  une  croix,  dit 
sant  par  cœur,  ou  lisant  au  livre  que  l'aco- 
lyte lient  devant  lui,  l'oraison  Pone,  Domine, 
gcdeam,  ele. 

7.  Eu  second  lieu,  il  reçoit  l'aube,  disant 
l'oraisou  Deatba  me,  Domine,  elc. 

8.  Eu  troisième  lieu,  la  ceiuture,  disant 
l'oraison  Prœcinge  me,  elc 

9.  En  quatrième  lieu,  la  croix  pectorale, 
qu'il  baise  et  dit  l'oraison  Munire  digne- 
ris,  elc. 

10.  En  cinquième  lieu,  il  reçoit  l'étole  ,  di'. 
sant  l'oraison  Redilemihi,  Domine,  etc. 

il.  Enfin  il  recoil  le  pluvial  el  la  mitre,  el 
si  les  psaumes  de  tierce  ne  sont  pas  achevés; 
l'évéque  s'assied,  attendant  qu'ils  soient  en- 
tièrement finis. 

12.  L'antienne  répétée,  il  se  lève  avec  la 
mitre,  se  tourne  durant  le  chapitre  veri 
celui  qui  le  chanie,  et  à  la  fin  du  répons  du 
dernier  verset  il  s'assied  afin  qu'on  lui  ùlo 
la  mitre,  laquelle  ôtée,  il  se  lève  aussitôt.  E( 
alors  le  prêtre  assistant  lui  tenant  le  livre,  il 
chanie,  Dominus  vobiscum ,  et  l'oraison; 
puis  il  s'assied  cl  reprend  la  mitre. 

13.  Le  chœur  ayant  dit  L'enedicamus  Do- 
mino, elc,  l'évéque  étant  assis  on  lui  Ole  la 
mitre;  il  se  lève  après  et  quille  le  pluvial, 


487 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIE?  ET  DES  RITES  SACRES. 


m 


et  les  uiacre  et  sous-diaere  lui  donnent  la 
tunique,  l'évéquc  disant  l'oraison  Tunica  JU' 
cunditatis,  Ole,  puis  de  la  même  façon  la 
dalinatiquc,  disant  l'oraison  Indue  me,  Do- 
mine,  etc. 

1'».  Après  cela  l'évêque  s'assied  et  prend 
les  ganls  qui  lui  sont  présentés,  savoir, 
celui  de  la  main  droite  par  le  diacre,  et  celui 
de  la  {lauche  par  le  sous-diacre,  et  dit  l'orai- 
son Cii'cumdn,  Domine,  etc. 

lo.  Puis  il  se  lève  et  reçoit  la  chasuble, 
disant  l'oraison  Domine,  qui  dixisti,  etc. 

16.  Si  c'est  un  archevêque  qui  a  l'usage 
du  paltium,  et  qu'en  ce  jour  il  le  puisse  por- 
ter, il  le  reçoit  des  mains  du  diacre  et  baise 
la  croix,  savoir,  celle  qui  doit  être  mise  par 
derrière. 

17.  L'évêque  étant  assis  ,  le  diacre  lui  met 
la  mitre,  disant  l'oraison  Mitram  Domine, 
etc. 

18.  UnGn  le  prêtre  assistant  lui  met  l'an- 
neaa  pontifical  au  doigt  annulaire  de  la  main 
droite  par-dessus  le  gant,  disant  loraisoa 
Cordis  et  corporis  mei,  etc. 

19.  Il  dit  ensuite  l'oraison  Merear.precor, 
Domine,  etc.,  d'autant  que  celle  oraison  ne 
se  peut  pas  dire  lorsqu'il  prend  le  mani- 
pule. 

20.  Ainsi  révéla  de  tous  ses  orncmenls 
épiscopaux,  étant  assis  ,  il  reçoit  des  mains 
du  prêtre  assistant  la  cuiller,  prend  Irois  lois 
de  l'encens  dans  la  navette,  et  en  met  par 
trois  fois  dans  l'encensoir,  disant  Ab  illo  be- 
nedicaris,  etc.,  et  rend  la  cuiller  à  celui  de 
qui  il  l'a  reçue;  puis  il  bénit  l'encens,  faisant 
le  signe  de  la  croix  sur  l'encensoir,  en  te- 
nant la  main  gauche  sur  la  poitrine. 

Chap.  III.  —  De  l'office  de  tierce  et  de  la  ma- 
nière que  l'évêque  se  revêt  de  ses  ornements 
pontificaux  en  son  siège  épiscopal  près  de 
l'autel. 

Au  chapitre  précédent  j'ai  décrit  ce  qui 
doit  être  observé  par  l'évêque  s'il  prend  ses 
ornements  dans  la  sacristie  ou  la  chapelle  , 
comme  le  Cérémonial  des  évêques  les  ex- 
horte à  le  faire;  néanmoins,  puisque  c'est 
presque  la  coutume  générale  de  France  que 
les  évêques  prennent  leurs  ornements  en 
leurs  sièges  épiscopaux  près  du  grand  autel, 
j'en  fais  ici  un  chapitre  particulier,  afin  que 
l'évêque  s'en  puisse  servir  au  cas  qu'il  trouve 
bon  de  s'y  habiller,  aussi  bien  que  ses  assis- 
tants et  ministres. 

1.  L'évêque,  ayant  fait  sa  prière  à  l'autel 
où  repose  le  saint  sacrement,  se  lève,  fait 
une  génuflexion  d'un  genou  à  terre,  va  au 
devant  du  grand  autel,  et  l'ayant  salué  d'une 
inclination  médiocre,  fait  sa  prière,  se  met- 
tant à  genoux  sur  un  carreau  que  ses  do- 
mestiques lui  ont  mis  sur  le  plus  bas  degré 
de  l'aulel,  et  qu'ils  retirent  après  qu'il  a  fait 
sa  prière;  les  chanoines  qui  l'ont  accompa- 
gné la  font  aussi  auprès  de  lui. 

2.  L'évêque,  ayant  fait  sa  prière,  se  lève, 
fait  une  inclination  à  l'autel,  et  s'étant  un 
peu  tourné,  les  chanoines,  debout,  le  saluent 
d'une  inclination  profonde,  et  il  les  salue 
aussi;  les  chanoines   saluent  encore  l'aulel 


et   s'en   vont   au   chœur   en   leurs   piaces. 

3.  L'évêque  va  et  monte  à  son  siège,  ac- 
compagné de  deux  des  plus  dignes  du  chœur, 
qui  demeurent  auprès  de  lui  avec  leur  habit 
ordinaire  du  chœur,  jusqu'à  ce  que  ses  assis- 
tants et  ses  ministres  soient  arrivés  auprès 
de  lui  ,  se  retirant  en  même  temps  qu'ils 
arrivent  au  chœur,  après  avoir  salué  l'évêque 
et  l'autel. 

'*.  Ceux  qui  doivent  servir  de  prêtre  et  de 
diacres  assistants,  diacre  et  sous-diacre  et 
autres  ministres,  s'élant  rendus  au  lieu  où 
ils  doivent  prendre  leurs  ornements ,  les 
prennent  avant  que  l'évêque  arrive,  et  atten- 
dent que  le  maître  des  cérémonies  vienne  les 
avertir  d'aller  auprès  de  l'évêque 

5.  Quand  l'évêque  est  en  son  siège,  il  com- 
mence tierce,  et  l'hymne  dit,  il  s'assied  et  se 
couvre,  puis  lit  les  psaumes  accoutumés  pour 
la  préparation  de  la  messe. 

6.  En  même  temps  qu'on  commencetierce, 
le  prêtre  assistant  et  autres  qui  doivent 
assister  et  servir  l'évêque ,  conduits  par  le 
maître  des  cérémonies,  vont  au  chœur,  le 
prêtre  assistant  marchant  entre  les  deux 
diacres  d'honneur,  puis  le  diacre  et  le  soas- 
diacre,  et  ensuite  les  ministres  et  acolytes 
deux  à  deux;  que  s'ils  ne  pouvaient  marcher 
en  cet  ordre,  ils  iraient  l'un  après  l'autre,  le 
prêtre  assistant  le  premier. 

7.  Quand  ils  entrent  dans  le  chœur,  ils  le 
saluent  d'un  côté  et  d'autre,  et  étant  arrivés 
au  devant  de  l'autel  le  saluent,  puis  s'appro- 
chant  de  l'évêque  le  saluent  au  bas  des  de- 
grés de  son  siège,  et  montent  auprès  de  lui, 
pour  l'aider  à  prendre  les  ornements  pon- 
tificaux que  les  acolytes  portent  l'un  après 
l'autre  de  l'autel,  comme  il  est  décrit  ci- 
après  en  l'office  de  chaque  ministre  parti- 
culier. 

8.  Pendant  que  l'évêque  dit  les  psaumes, 
on  lui  chausse  les  brodequins  et  sandales; 
ensuite  il  se  lève,  quitte  sa  chape  où  son 
camail,  et  lave  ses  mains. 

9.  L'évêque  reçoit  après  les  ornements 
l'un  après  l'autre,  comme  il  est  dit  ci-devant 
au  chapitre  2 

10.  L'évêque  étant  revêtu,  lé  diacre  et  le 
sous-diacre  lui  font  ;une  profonde  inclina- 
tion et  se  retirent  au  banc  qui  leur  est  pré- 
paré au  côté  de  l'Epître,  où  ils  demeurent 
debout  ou  assis,  comme  les  assistants  qui 
sonl  auprès  de  l'évêque,  saluant  l'autel  en 
passant. 

11.  L'évêque  étant  assis,  le  premier  diacre 
d'honneur  donne  la  mitre  à  l'évêque;  le 
prêtre  assistant  lui  donne  l'anneau  pontifi- 
cal, puis  il  bénit  l'encens. 

12.  L'évêque  se  lève,  reçoit  la  crosse  et  va 
à  l'autel,  ayant  ses  deux  diacres  d'honneur 
à  ses  côtés  ,  et  le  prêtre  assistant  qui  vient 
après,  et  ensuite  les  acolytes  de  la  mitre  et 
de  la  crosse. 

13.  L'évêque  approchant  des  degré»  du 
milieu  de  l'autel,  les  diacres  d'honneur  se 
retirent  un  peu  en  arrière;  le  prêtre  assis- 
tant se  met  à  la  droite  de  l'évêque,  et  les 
diacre  et  sous-diacre  passant  par  derrière 
l'évêque  se  mettent,  le  diacre  à  la  gauche  de 


189  MES 

l'évoque,  et  .e  sous-diacre  à  la  gauche  du 
diacre,  tant  soil  peu  en  arrière;  puis  Icvé- 
que  ayant  rendu  la  crosse  à  celui  qui  en  a  le 
soin,  le  diacre  de  l'Evangile  lui  Ole  ia  tuilrc 
et  la  donne  à  l'acolyle. 

1'*.  L'évêque  commence  ensuite  la  messe 
pontificale,  comme  il  sera  dit  ci-après. 

CiiAP.   IV.  —   De  la  première  entrée  à 
l'autel.- 

1.  L'encens  bénit, l'évêque  se  lève,  et  ayant 
à  ses  côtés  les  diacres  d'honneur,  il  reçoit  de 
la  main  gauche  la  crosse  des  mains  de  l'aco- 
lyte, el  s'il  s'est  habillé  en  la  sacristie  ou  en 
la  chapelle,  il  salue  avec  tous  les  autres  la 
croix  qui  est  sur  l'autel. 

2.  Allant  à  l'autel  il  marche  entre  les  deux 
diacres  d'honneur ,  qui  le  soutiennent  et 
l'aident  à  marcher,  portant  la  crosse  de  la 
main  gauche,  la  partie  courbe  tournée  vers 
le  peij*iile,  el  de  la  droite  bénissant  le  peuple, 
pourvu  qu'il  soil  dans  son  diocèse,  ou,  s'il  est 
archevêque,  dans  sa  province. 

3.  L'évêque  passant  devant  le  chœur  se 
tourne  vers  les  chanoines,  qu'il  salue  d'une 
inclination  de  tête  médiocre  ;  s'il  y  avait 
quelquecardinalou  quelque  prince,  l'évêque, 
avec  la  mitre  en  tète  ,  le  saluerait  avant  les 
chanoines. 

4.  Etant  arrivé  au-devant  du  plus  bas  de- 
gré de  l'autel,  après  avoir  rendu  la  crosse  à 
l'acolyte,  et  le  diacre  lui  ayant  ôté  la  mitre, 
les  mains  jointes  il  fait  une  inclination  mé- 
diocre à  la  croix,  ou  une  génullexion  s'il  y  a 
tabernacle,  fait  le  signe  de  la  croix  sur  soi, 
et  continue  lereslecommeauxmesses  basses, 
si  ce  nesl  qu'il  se  tourne  un  peu  de  côté  el 
d'autre  en  disant  ces  mots  :  Vobis,  et  vos, 
fratres,  el  Miserealur  vestri,  etc. 

5.  Ayant  dit  Absolutionem,  etc.,  il  baise  à 
la  croix  le  manipule  que  lui  présente  le  sous- 
diacre,  qui  le  lui  met  au  bras  gauche. 

G.  Montant  à  l'autel  et  tenant  les  mains 
jointes,  il  dit  l'oraison  Auftr  a  nubis,  etc. 
Arrivé  à  l'autel,  il  s'incline  médiocrement, 
tenant  les  mains  jointes  contre  l'aulel,  dit 
tout  bas  Oramus  te,  Domine,  et  baise  l'aulel 
au  milieu  en  disant  :  Quorum  reliquiœ  hic 
sunt,  étendant  alors  les  deux  mains  égale- 
ment sur  l'aulel.  Ensuite  il  se  tourne  vers  le 
sous-diacre  qui  est  à  son  côté  gauche  tenant 
le  livre  des  Evangiles  ouvert,  met  les  deux 
mains  sur  ce  livre,  el  baise  le  texte  de  l'Evan- 
gile qu'il  doit  dire  à  la  messe. 

CniP.  V.  —  Du  premier  encensement  de 
l'autel. 

1.  Sans  sortir  du  milieu  de  l'autel,  il  se 
tourne  du  côté  de  l'Epîlre,  et  recevant  la 
cuiller  de  la  main  du  diacre,  il  prend  de  l'en- 
cens et  le  bénit  comme  ci-devant,  chap.  2, 
D.  20. 

2.  Il  reçoit  l'encensoir  des  mains  du  dia- 
cre, et  le  tient  de  la  main  gauche  au  haut 
des  chaînettes,  et  de  la  droite  les  chaineltes 
jointes  au  bas  près  de  l'encensoir,  afin  qu'il 
puisse  plus  commodément  et  avec  plus  d'as- 
surance faire  l'encensement,  durant  lequel 
il  ne  dil  aucune  çrière. 

DlCTI0NNAIR£  D£S  RlTKS  SACRÉS.  II. 


BIES 


MO 


^!^ 


Reliques. 

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Reliqaes. 

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,;•  i'  i  »,e .,.,.,.  •  ;.  ',«3 


21      25       2G 


27       28      29 


3.  Il  fait  une  inclination  ou  génuflexion 
s'il  y  a  tabernacle  (ce  qu'il  suffit  d'avoir  ici 
remarqué  pour  toutes  les  autres  fois)  ;  puis  il 
encense  la  croix  de  trois  coups  d'encensoir, 
aux  chiffres  1,  2,  .1;  il  fait  une  inclination 
ou  génuflexion,  et  sans  se  retirer  du  milieu 
de  l'autel  il  encense  les  reliques  s'il  y  en  a 
sur  l'aulel ,  au  côté  de  l'Evangile,  de  deux 
coups  d'encensoir,  le  premier  au  chiffre  i,  et 
le  second  au  chiffre  o. 

k.  Les  reliques  du  côté  de  l'Evangile  en- 
censées, il  fait  une  inclination  ou  génuflexion 
au  milieu  de  l'autel  ;  puis  sans  se  retirer  dn 
milieu  il  encense  les  reliques  qui  sont  au 
côté  de  l'Epîlre  de  deux  coujis  d'encensoir,  la 
premier  au  chiffre  6  el  le  second  au  chiffre?. 

5.  Puis,  sans  autre  révérence  ,  il  encensa 
le  derrière  de  l'aulel,  donnant  trois  coups 
d'encensoir  d'une  égale  dislance  de  la  façon 
que  sont  placés  les  chandeliers,  soit  qu'il  y 
en  ait  plus  ou  moins,  depuis  le  milieu  jus- 
qu'au coin  de  rE|/ître,  aux  chiffres  8,  9,  10. 

G.  En  abaissant  la  main  il  encense  le  côté 
de  l'EpItre,  donnant  un  coup  d'encensoir  au 
chiffre  11  et  un  autre  au  chiffre  12. 

7.  Se  tournant  vers  l'autel  et  levant  la 
main,  il  encense  le  plan  de  l'autel  qui  est  le 
plus  proche  de  lui  de  trois  coups  d'encensoir, 
aux  chiffres  13,  li.  15. 

8.  H  fait  une  inclination  ou  génuflexion  au 
milieu  de  l'autel,  et  encense  le  derrière  de 
l'autel  du  côté  de  l'Evangile  de  Irois  coups 
d'encensoir,  aux  chiffres  IG,  17,  18. 

9.  En  abaissant  la  main  il  encense  le  côté 
de  l'Evangile,  donnant  un  coup  d'encensoir 
au  chiffre  19  et  un  autre  au  chiffre  20. 

10.  Sans  quitter  le  coin  de  l'Evangile,  éle- 
vant un  peu  l'encensoir,  il  encense  le  plan 
de  l'autel  de  devant,  comme  il  a  fait  au  côté 
de  l'Epilre,  de  trois  coups  d'encensoir,  aux 
chiffres  21,  22,23. 

11.  Ensuite ,  abaissant  la  main  ,  il  encensa 
le  devant  de  l'autel  jusqu'au  milieu,  de  trois 
coups  d'encensoir,  aux  chiffres  2i,  25,  26. 

12.  Il  fait  une  inclination  ou  génuflexion, 
el  continue  d'encen>er  le  devant  de  l'aulel 
jusqu'au  coin  de  l'Epîlre, de  trois  coups,  aux 
chiffre  27,  28,  29. 

13.  Elaut  au  côté  de  l'EpItre  au  bout  du 

16 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  492 

ci-devant ,  et  demeure  assis ,  jusqu'à  c  ■  iiue 
le  cliocur  ait  achevé  de  elianlcr  l'hymne,  in- 
cliuaiil  la  t^^Cc  quand  le  chœur  chante  ces  pa- 
roles, Adoramus  te,  etc. 

().  Sur  la  fin  de  l'hymne  chantée  par  le 
chœnr,  l'cvéque  étant  encore  assis,  les  dia- 
cres d'honneur  lui  ôlcnt  le  grémial  et  la  mi- 
tre ;  puis  il  se  lève,  et  tourné  vers  le  peuple, 
levant,  puis  joignant  les  mains,  il  dit  tout 
haut  :  l'axvobis,  puis  se  tourne  vers  i'.iutel, 
fait  une  inclination  de  tête,  étendant,  et  après 
joignant  les  mains,  dit  :  Oremus,  et  ensuite 
l'orai.soh,  (enant  les  mains  disjointes  et  éle- 
vées jusqu'aux  épaules,  comme  aux  messes 
basses.  {L'évéquedit  Pax  vobis  toutes  les  fois 
qu'il  dit  le  Gloria  à  la  messe.) 

7.  A  la  conclusion,  Per  Dominumnostrum, 
etc.,  il  joint  les  mains  jusqu'à  la  fin,  incli- 
nant la  léte  vers  l'autel  lorsqu'il  profère  le 
saint  nom  do  Jésus  ,  et  toutes  les  fois  qn'il 
profère  le  nom  de  la  sainte  Vierge  ou  des 
saints  desquels  il  dit  la  messe  ou  desquels  il 
fait  commémoraison  (  c'est-à-dire  de  celles 
qui  ont  été  faites  à  l'office),  et  du  pape,  il  fait 
une  inclination  moindre  que  la  précédente, 
et  sans  se  tourner  vers  l'autel. 

8.  Ensuite  il  s'assied,  les  diacres  lui  remet- 
tent le  grémial  et  la  mitre,  et  l'acolyte  du  li- 
vre s'élant  mis  à  genoux  devant  lui,  et  tenant 
le  livre  ouvert,  il  lit  l'Epître ,  le  graduel,  etc. 

9.  Ainsi  assis,  il  lit  l'Evangile,  et  avant  que 
de  le  commencer,  sans  faire  aucune  inclina- 
tion, il  dit  ril/unria  cor  7neum,c{c.;Jul)e,  Do- 
mine, benedicere;  Dominus  sit  in  corde  meo, 
elc.;Dominus  vobiscum;  et  disant, /ni/ùon  ou 
Sequentia  snncli  Evanrjelii,  avec  le  pouce  de 
la  main  droite,  les  autres  doigts  joints  et 
étendus,  il  fait  le  signe  de  la  croix  sur  le  li- 
vre au  commencement  du  texte  de  l'Evangile 
qu'il  doit  dire,  tenant  pour  lors  la  main  gau- 
che sur  le  livre,  et  ensuite  ladite  main  gau- 
che sous  sa  poitrine,  faisant  le  signe  de  la 
croix  avec  le  pouce  de  la  droite  au  front,  à 
la  bouche  et  à  la  poitrine.  Les  mains  rejoin- 
tes il  poursuit  l'Evangile,  et  à  la  fin  il  ne  baise 
pas  le  livre  etneditpointi'er  etîong'c/icarficta. 

10.  Le  sous-diacre,  ayant  achevé  l'Epltre, 
porte  le  livre,  et  le  met  sur  les  genoux  de 
l'évêque ,  qui  met  sa  main  sur  le  livre;  le 
sous-diacre  la  baise,  et  l'évêque  lui  donne 
ensuite  sa  bénédiction, 

il.  Le  diacre, ayant  remis  le  livre  des  Evan« 
giles  sur  l'autel,  vient  au-devant  de  l'évêque 
qui  lui  présenle  sa  main  pour  la  baiser. 

12.  L'évêque,  ayant  achevé  de  dire  l'E- 
vangile et  donné  sa  main  à  baiser  au  .«ious- 
diacre  et  au  diacre  ,  comme  nous  avons  dit 
n.  10  et  11,  reçoit  des  mains  du  prêtre  assis- 
tant la  cuiller,  met  de  l'encens  dans  l'encen- 
soir, et  le  bénit,  comme  au  chap.  2 ,    n.  20 

Chap.  yiL  —  De  l'Evangile. 
t.  Quand  le  diacre  dit  :  Jubé,  domne,  bene- 
dicere, avant  que  d'aller  dire  l'Evangile,  I  é- 
vêque,  encore  assis  et  tenant  les  mains  join- 
tes ,  dit  :  Dominus  sit  in  corde  tuo,  etc.,  lait 
le  signe  de  la  croix  sur  le  diacre  avec  la  maiu 
droite,  tenant  la  gauche  au-dessous  de  lapoi» 
trine. 


401 

marchepied,  il  rend  l'encensoir  au  diacre  de 
l'Evangile  ;  le  premier  diacre  d'honneur  lui 
met  la  mitre,  et  il  est  encensé  de  trois  coups 
d'encensoir,  tenant  alors  ses  mains  jointes; 
et, après  l'encensement,  sans  faire  ancnne  in- 
clination de  télé  à  celui  qui  l'encense,  il  le 
bénit  de  la  main  droite,  tenant  la  gauche 
sous  la  poitrine. 

14.  Aux  reliques,  on  donne  toujours  deux 
coups  d'encensoir  de  chaque  côté  ,  soit  qu'il 
y  en  ait  plusieurs  ou  qu'il  n'y  en  ait  qu'une 
de  chaque  côté. 

15.  Que  s'il  n'y  avait  point  de  reliques, 
après  avoir  encensé  la  croix  aux  chiffres  1, 
2,  3,  on  suivrait  les  chiffres  8, 9, 10, et  les  au- 
tres ensuite,  et  l'on  omettrait  d'encenser  les 
chiffres  4-,  5,  6,  7. 

16.  Si  le  saint  sacrement  était  exposé,  l'é- 
vêque l'encenserait  étant  à  deux  genoux  sur 
le  marchepied  de  l'autel,  puis  étant  monté  à 
l'autel  et  ayant  fait  une  génuflexion  ,  il  en- 
censerait les  reliques,  s'il  y  en  avait,  comme 
nous  avons  dit  ci-devant  (  sans  encenser  la 
croix,  car  il  n'y  en  doit  point  avoir  quand  le 
saint  sacrement  est  exposé  ) ,  et  après  avoir 
encensé  l'aulel  et  rendu  l'encensoir  au  dia- 
cre sans  permettre  qu'il  lui  baise  la  main, 
il  descendrait  hors  du  marchepied  de  l'autel 
du  côté  de  l'EpItre,  sur  le  deuxième  degré,  la 
face  tournée  vers  le  peuple,  pour  être  en- 
censé par  le  diacre. 

Chap.  VI.  —  De  Tlntroït. 

1.  L'évêque  ayant  été  encensé,  sans  quit- 
ter la  mitre  il  retourne  au  milieu  de  l'autel, 
où  il  fait  une  inclination  de  tête  à  la  croix  , 
reçoit  la  crosse  de  l'acolyte,  et  s'en  va  à  son 
«iége,  où,  étant  debout  la  face  tournée  vers 
le  côté  qui  représente  le  midi,  il  rend  la 
crosse  à  l'acolyte  et  s'assied  ;  le  diacre  lui 
ôte  la  mitre,  et  il  se  relève,  lit l'JnfroU  dans 
le  livre  qui  lui  est  présenté  par  l'acolyte  du 
livre,  se  signant  au  commencement  de  l'In- 
troït. 

2.  Ensuite  il  dit  le  Kyrie,  etc.,  alternative- 
uient  avec  ses  assistants  ;  ayant  achevé,  il 
s'assied,  reçoit  la  mitre  et  le  grémial,  tenant 
ensuite  ses  deux  mains  sur  ses  genoux,  au- 
dessus  du  grémial. 

3.  Lorsque  le  chœur  chante  le  dernier  Ky- 
rie, l'évêque  étant  encore  assis,  les  deux  dia- 
cres d'honneur  lui  ôlent  l'un  le  grémial  et 
l'autre  la  mitre 

k.  Les  Kyrie  finis  par  le  chœur,  l'évêque 
se  lève,  et  la  face  tournée  vers  l'autel,  les 
mains  jointes  devant  la  poitrine,  et  ayant  le 
livre  devant  soi,  il  chante  haut,  Gloria  in 
txcelsis  Deo,  ouvrant  les  mains  en  disant 
Gloria,  les  élevant  en  disant,  in  excelsis,  les 
joignant  devant  la  poitrine,  et  inclinant  la 
tête  à  Deo,  et  poursuit  le  reste  tout  bas,  avec 
le  prêtre  assistant  et  les  diacres  d'honneur, 
inclinant  la  tête  quand  il  dit  Adoramus  le , 
Gratias  agimus  tibi,  Jesu  Christe,  Suscipe  de- 
precationem  noslram,  et  encore,  Jesu  Christe, 
et  se  signant  à  la  fin ,  quand  il  dit  Cum 
sancto  Spirilti. 

5.  L'évêque  ayant  achevé  l'hymne,  s'as- 
sied et  reprend  le  grémial  et  la  mUrCj  comma 


«93  MES 

2.  Le  diacre  voulant  commencer  l'Evan- 
gilo.Ios  diacres  d'honneur,  s'étant  découverts 
ei  levés,  ôtent  le  grémial  cl  la  mitre  à  l'évé- 
qne  encore  assis  ;  puis  il  se  lève,  se  tourne 
vers  le  diacre,  et  prend  la  crosse  de  la  main 
gauche,  et  à  Initiitm  ou  Sequcntia  sancli 
t'vangelii,  etc. ,  avec  le  pouce  de  la  droite  il 
fait  le  signe  de  la  croix,  encore  au  fronl,  à  la 
bouche  et  à  la  poitrine  ;  et  ensuite  lient  !a 
crosse  dos  deux  mains  jointes. 

3.  Si  le  diacre  disant  l'Iîvangile  profère  le 
sailli  nom  de  Jésus,  l'évèque  incline  la  tête 
vers  la  croix  qui  est  à  laulel,  cl  y  fait  les  gé- 
nuflexions s'il  en  faut  faire. 

U.  L'Evaugile  clanl  fini,  il  donne  la  crosse 
a  l'acolyle  qui  en  a  le  soin,  puis  baise  le  li- 
vre que  le  sous-diacre  lui  porte  à  baiser, 
mettant  les  deux  mains  sur  le  livre  et  disant, 
Per  evangelicn  dicta,  etc.,  et  enfin  debout  et 
tenant  les  mains  jointes,  est  encensé  île  trois 
coups  d'encensoir  par  le  prêtre  assistant, 
qu'il  bénit  après  de  la  main  droite. 

5.  Ayant  été  encensé,  et  étant  encore  de- 
bout, le  préire  assistant  lui  tenant  le  livre, 
tourné  vers  l'autel  comme  au  Gloiia,  il 
chante  tout  haut  :  Credo  in  unum  Deum,  ou- 
vrant et  élevant  les  mains  en  disant,  Credo, 
les  rejoignant  devant  la  poitrine  en  disant,  in 
unum,  et  inclinant  la  tète  à  Deum;  puis  il 
poursuit  le  reste  tout  bas  avec  ses  assistants, 
incline  la  lête  à  ces  mots,  Jesum  Chrislum. 
cl  fimul  adoratttr,  et  fait  une  génullexion  d'un 
seul  genou,  quand  il  dit  :  Et  incarnatus  est. 

().  Le  Credo  fini  il  s'assied,  et  reçoit  le  gré- 
niial  et  la  mitre  comme  ci-devant. 

7.  Quand  le  chœur  chante,  El  incarnatus 
est,  etc.,  il  s'incline  vers  l'autel  avec  la  mi- 
tre en  tète,  jusqu'à  ce  qu'il  ait  dit  :  Et  liomo 
(iictus  est  ;  mais  aux  trois  messes  de  la  Nati- 
vité de  Noire-Seigneur  ,  et  ;.u  jour  de  l'An- 
nonciation'de  la  sainte  \  ierge,  il  se  met  à 
deux  genoux  proche  de  son  siège,  sans  quit- 
ter la  mitre. 

8.  Le  Credo  entièrement  fini  par  le  chœur, 
l'évêque  se  lève,  les  diacres  d'honneur  lui 
ayant  auparavant  ôlé  le  gréoual  et  la  mitre, 
et  ainsi  debout  tourné  vers  le  peuple  il  dit  : 
Dominiis  vobiscum,  et  Oremus,  les  mains  un 
]ieu  étendues,  et  aussitôt  rejointes,  et  ainsi 
debout  il  lit  roffertoire  d'un  ton  plus  bas, 
mais  intelligible. 

GHâP.  MIL  —  De  l'0(fertoire. 

1.  L'Offertoire  dit,  il  s'assied  ;  les  diacres 
d'honneur  lui  remettent  la  mitre  cl  le  gré- 
mial,  lui  ôtent  ensuite  l'anneau  et  ses  gants 
Puis  ,  sans  dire  aucune  prière  ,  il  lave  ses 
mains  et  les  essuie. 

2.  Cela  fait  ,  ilreprend  l'anneau  des  mains 
du  premier  diacre  d'honneur,  et  le  second 
lui  Ole  le  grémial.  Ensuite  il  se  lève,  et  te- 
nant sa  crosse  de  la  main  gauche ,  la  droite 
posée  contre  sa  poitrine ,  il  va  à  l'autel ,  mar- 
chant entre  les  deux  diacres  d'honneur. 

3.  Etant  arrivé  au  milieu  et  proche  le  plus 
bas  degré  de  l'autel  ,  il  quitte  la  crosse,  et  le 
diacre  lui  ayant  ôté  la  mitre,  il  salue  l'autel 
avec  tous  ses  assistants  ,  puis  monte  les  de- 
grés ayant  le  prêtre  assistant  à  sa  gauche  et 


MES  4W 

le  diacre  de  l'Evangile  à  sa  droite  ,  liaiso 
laulel  au  milieu  ,  étendant  également  ses 
deux  mains  par-dessus  hors  des  corporaux. 

'i^.  Il  reçoii  des  mains  du  diacre  la  patène 
avec  l'hostie  pour  l'olTrir,  et  tenant  la  pa- 
tène des  deux  mains  devant  et  à  la  hauteur 
de  la  poitrine,  les  yeux  élevés  ,  et  aussitôt 
abaissés ,  il  dit,  Siiscipe  ,  sancte  Pater,  etc., 
lequel  fini  ,  tenant  toujours  la  palèuc  avec 
les  deux  mains  élevées  ,  comme  âuparavanl, 
fait  le  signe  de  la  croix  sur  le  corporal ,  et 
laisse  l'hostie  vers  lu  milieu  du  devant  du 
corporal ,  et  la  patène  un  peu  sous  le  corpo- 
ral du  côié  droit. 

'6.  11  prend  garde  quand  le  diacre  met  le 
vin  dans  le  calice,  et  le  sous-diacre  lui  pré- 
sentant la  burette  de  l'eau  ",11  la  bénit  de  la 
main  droite,  tenant  pour  lors  la  main  gau- 
che sur  l'autel,  et  disant  l'oraison  Dcus  ,  qui 
humanœ  siihstantiw,  etc. 

G.  Ensuite  il  reçoit  des  mains  du  diacre  le 
calice  pour  l'offrir,  et,  le  tenant  de  la  droite 
par  le  nœud  et  de  la  gauche  par  le  pied,  l'élève 
en  sorte  que  la  coupe  ne  soit  pas  plus  haute 
que  les  yeux  ,  ni  plus  basse  que  la  bouche , 
tenant  les  yeux  élevés,  qu'il  n'abaisse  que 
quand  l'oraison  O/ferimuS  libi ,  Domine, etc. 
(au  cas  qu'il  la  sache  par  cœur),  est  finie. 
Alors  il  fait  le  signe  de  la  croix  avec  le  calice 
tenu  des  deux  mains  sur  le  corporal ,  le  met 
au  milieu  ,  et  le  laisse  couvrir  au  diacre. 

7.  Les  mains  jointes  sur  l'autel,  incliné 
médiocrement,  il  dit  tout  bas  :  In  spirilu  hu- 
mUitatis,  etc. 

8.  Etant  droit ,  élevant  les  yeux  et  les 
abaissant  aussitôt,  étendant  les  mains,  les 
élevant  et  les  rejoignant  devant  la  poitrine, 
il  dit  :  Y(ni,  Snnclificator ,  etc.,  et  quand  il 
dit,  benedic,  il  fait  le  signe  de  la  croix  surlo 
calice  et  l'hostie ,  tenant  la  main  gauche  sur 
l'autel. 

9.  Ensuite,  sans  sorlirdu  milieu  de  l'autel, 
tourné  vers  le  côlé  de  l'Epître  ,  il  reçoit  des 
mains  du  diacre  la  cuiller,  et  met  del'encens 
dans  l'encensoir  ,  comme  ci-devant  chapitre 
2,  n.  20,  en  disant:  Perinlercessionem,  etc., 
et  à  ce  mot,  benedicere  (ayant  déjà  rendu  la 
cuiller  au  diacre),  il  fait  le  signe  de  la  croix 
sur  l'encensoir  pour  bénir  l'encens. 

10.  Ayant  reçu  l'encensoir  de  la  main  du 
diacre,  sans  faire  aucune  révérence  à  la 
croix ,  il  encense  le  calice  et  l'hostie ,  faisant 
par-dessus  trois  signes  de  croix  avec  l'en- 
censoir, puis  Irois  tout  à  l'enlour,  savoir: 
deux  de  sa  droite  à  sa  gauche,  conduisaut 
premièrement  l'encensoir  entre  le  calice  et  la 
croix,  et  un  desa  gauche  à  sa  droite. 

il.  Au  premier  signe  de  croix  il  dit  :  /n- 
censum  isttid;  au  second,  a  te  benediclum; 
au  troisième  ,  ascendat  ad  te  ,  Domine. 

Au  premier  tour  qu'il  fait  de  droite  à  gau- 
che, il  dit,  et  desceadal  super  nos.  Au  se- 
cond et  au  troisième,  misericordia  tua. 

12.  Ensuite  il  fait  une  inclination  ou  génu- 
flexion, et  encense  la  crois  ,  les  reliques  ,  s'il 
y  en  a  à  l'autel ,  comme  au  commencement 
de  la  messe,  disant  durant  cet  encensement , 
Dirigalur , Domine ,  eic. ,  qu'il  continue  ot  finit 
en  même  temps  que  l'encensemeut,  distri- 


195 


DICTIO.NNAIRR  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITE  S  SACRES. 


1% 


liîiaiit  les  mots  ainsi  qu'il  siiil ,  ou  eu  toile 
;iatro  manière  qu'il  jugera  plus  commode, 
pourvu  qu'il  continue  et  finisse  en  nicmc 
temps  les  paroles  et  renccuscment. 

13.  En  donnant  un  coup  d'encensoir  au 
rliilTie  1,  il  dit  IHrigalur;  au  2,  Domine; 
au  3,  oraiio  mcn;  au  i,  sicul;  au  5,  incensum; 
au  6 ,  in  conspecltt  ;  au  7,  tuo  ;  au  8,  Elevaiin  ; 
au  9.  manuum;  au  10,  mearum;  au  11,  sncri- 
ficium;  au  12,  vespertinum;  au  13,  Pone, 
Domine;  au  IV,  cuslodium;  au  l!i,  ori  meo ; 
au  16  el  au  17,  ostium;  au  18,  circnmslantiœ; 
au  19,  labiis;  au  20,  »)iei«;  au  21,  «i  non; 
au  22,  declinet;  au  23,  cor  mcum;  au  24-,  m  ; 
au  25,  verba;  au  26,  maliliœ;  au  27,  arZ  ea;- 
cusandas;  au  28,  excusaCiones;  au  29,  in 
peccafts. 

14.  S'il  n'y  a  point  de  reliques,  il  pourra 
dire  aux  chiffres  1,  2,  3  :  Dirigutiir,  Domine, 
oraiio  men  ,  siciU  incensum  in  conspeclu  luo, 
el  aux  chiffres  8  et  suivants  poursuivre  les 
autres  paroles  comme  ci-dessus. 

13.  L'encensement  fini ,  étant  au  côté  de 
l'Epîlre  au  bout  du  marchepied,  la  face 
tournée  vers  le  diacre,  il  lui  rend  l'encensoir 
en  disant  :  Accendat  in  nabis  ,  etc.,  et  ayant 
reçu  la  mitre  du  premier  diacre  dhonneur, 
étant  en  la  même  place,  il  est  encensé  par 
le  diacre  ,  auquel  il  donne  la  bénédiction. 

16.  Aussitôt  il  lave  ses  mains  à  l'ordinaire, 
et  le  même  diacre  d'honneur  lui  ayant  ôté 
la  mitre,  il  va  au  milieu  de  l'autel  ,  où, 
incliné  elles  mains  jointes  sur  l'autel,  il  dit 
l'oraison  Suscipe,  sancta  Trinilas,  elc 

17.  Si  le  saint  sacrement  esl  exposé  ,  après 
avoir  encensé  l'hostie  et  le  calice,  il  se  met 
à  deux  genoux  sur  le  marchepied  de  l'autel, 
el  encense  le  saint  sacrement  de  trois  coups 
d'encensoir  ,  et  s'élant  relevé,  il  retourne  à 
l'autel, où,  après  avoir  fait  une  génuflexion,  il 
encense  les  reliques,  s'il  y  en  a  (il  ne  devrait 
pas  y  en  avoir),  el  l'autel ,  comme  il  a  été  dit 
au  premier  encensement,  chap.  5. 

Chap.  IX.  —  De  la  Préface  et  du  Canon. 

1.  Jusqu'à  l'Oraison  dominicale,  il  n'y  a 
rien  de  parliculier  que  l'on  n'observe  en  la 
messe  basse,  sinon  que  l'évéque  chaule  la 
Préface,  eldil  Sanctus  toul  bas,  el  au  lieu  de 
dire  au  Canon,  Anlislilc  nostro  ,  il  dit  ;  wte 
indigna  servo  iuo  ,  etc.,  ne  découvre  point  le 
calice,  ni  ne  remet  poinl  la  pale  par-dessus, 
ce  que  fait  le  diacre.  Et  le  Paler  étant  fini , 
il  reçoit  la  patène  de  la  main  du  diacre. 

2. 11  dit  Agnus  Dei  tout  bas  ,  et  après  la 
première  oraison  ,  Domine,  Jesu  Christe,  etc., 
il  baise  l'autel  au  milieu ,  el  se  tournant  du 
côté  de  l'Epîlre  vers  le  prêtre  assistant ,  lui 
dit,  Pax  lecum  ,  en  l'embrassanl  :  et  l'un  et 
l'autre  approchant  la  joue  gauche,  l'évéque 
met  ses  deux  mains  sur  les  épaules  de  celui 
à  qui  il  donne  la  paix  ,  el  celui  qui  la  reçoit 
met  ses  deux  mains  au-dessous  des  bras  de 
l'évéque  qui  la  lui  donne. 

3.  Si  l'évéque  donne  la  communion  ,  il  fera 
comme  nous  dirons  au  chapilre  de  la  commu- 
nion générale,  à  la  fin  de  lolûce  du  diacre 
lie  l'Evangile. 


4.  Ayant  pris  l'ablution,  sans  se  retirer  du 
milieu  de  l'autel  ,  il  reçoit  la  miire  des  mains 
du  diacre  ,  puis  va  au  côté  de  l'Epîlre,  oii  il 
lave  ses  mains  comme  ci-di-vant. 

5.  Ayant  lavé  et  essuyé  ses  mains,  et  le 
diacre  lui  ayant  ôté  la  mitre,  il  lit  l'antienne 
dite  communion  tout  bas. 

6.  Revenu  au  milieu  de  l'autel ,  après  que 
l'antienne  a  été  chantée  par  le  chœur,  il  baise 
l'autel  et  se  tourne  pour  dire,  Dominus  vo- 
biscum. 

7.  Il  retourne  au  livre  par  le  même  che- 
min ,  pour  dire  une  ou  plusieurs  oraisons 
toul  haut;  quand  il  les  a  entièrement  finies 
avec  leurs  conclusions,  sans  fermer  le  livre, 
il  revient  au  milieu  de  l'autel  ,  le  baise,  se 
tourne,  chante  Dominus  vobiscum,  et  sans 
dire  ,  lie,  missa  est ,  il  demeure  ainsi  tourné, 
jusqu'à  ce  que  le  diacre  ail  achevé,  Ite, 
missa  est, et  ne  commence  à  dire  Placeat,  etc., 
que  quand  le  chœur  a  achevé  de  dire  ,  Deu 
gracias. 

8.  Ayant  dit  Placeat,  etc.,  el  étant  au  mi- 
lieu de  l'autel,  il  reçoit  la  mitre,  el  de- 
bout ,  avec  le  pouce  de  la  main  droite  il  fait 
le  signe  de  la  croix  sursa  poitrine,  chanlant 
toul  haut  :  Sî7  nomcn  Domini  bcnedictiim, 
tenant  cependant  la  main  gauche  sur  l'autel, 
et  y  remeltaiU  aussi  la  droite,  jusqu'à  ce  ijue 
le  chœur  ait  répondu ,  Ex  hoc  nunc  et  itsqu* 
in  sœculum. 

9.  Ensuite  disant  du  même  ton  ,  Adjuto- 
riumnoslrnm  ,  etc.,  de  la  main  droite  il  fait 
le  signede  la  croix  sur  soi  en  cette  manière  : 
quaud  i\  dil,  Adjutorium  ,  mettant  la  main 
au  fi-ont,  nostrum,  au-dessous  de  la  poitrine, 
in  nomine  ,  à  l'épaule  gauche,  Domini ,  à  la 
droite  ,  mettant  cependant  la  gauche  sous 
la  poitrine,  el  derechef  toutes  les  deux  sur 
l'autel ,  jusqu'à  ce  que  le  chœur  ail  entière- 
ment répondu  :  Qui  fecit  cœlutn  et  lerram. 

10.  Puis  disant,  lienedicat  vos  omniputcns 
beus,  élevant  en  même  temps  les  yeux  elles 
mains  au  ciel ,  puis  rejoignant  les  mains  de- 
vant la  poitrine  ;  il  prend  la  crosse  de  la 
main  gauche,  el  quand  il  dit,  Pater,  il  se 
tourne  par  le  côté  de  l'Epîlre,  bénissant  le 
peuple  qui  esl  de  ce  côté  ;  disant ,  et  Filins  , 
il  se  loui  no  drôil  vers  le  peuple  au  milieu  de 
l'Eglise ,  le  bénissant  aussi  ;  el  enfin  disant , 
et  Spiritus  sanctus,  il  se  tourne  entièrement 
vers  le  côté  de  l'Evangile  ,  bénissant  le  peu- 
ple qui  y  est,  pour  la  troisième  fois,  faisant 
le  tour  entier. 

11.  S'il  esl  archevêque,  il  donne  la  béné- 
diction de  cette  même  façon  ,  excepté  que  son 
chapelain  esl  à  genoux  devant  lui  avec  sa 
croix,  tant  soit  peu  à  côté;  l'archevêque 
étant  sans  mitre,  dèsquil  commence  à  dire. 
Sit  nomen  Domini  benedictum,  il  se  tourne, 
el  fait  l'inclination  à  la  croix  quand  il  dit, 
Benedicat  vos.  La  bénédiction  donnée,  le  dia- 
cre lui  Ole  le  pallium  qu'il  remet  sur  l'autel. 

12.  Les  indulgences  se  publient  par  le  prê- 
tre assistant ,  après  que  l'évéque  a  donné  la 
bénédielion. 

13.  La  bénédiction  donnée  et  les  indul- 
gences publiées,  l'évéque  étant  au  côté  de 
l'Evangile,  après  avoir  auUté  la  crosse  el  la 


4m 


MES 


MES 


498 


mitre,  dit,  Dominus  vobiscum,  et  après  aroir 
fait  le  signe  de  la  croix  sur  l'autel  et  sur  soi, 
comme  à  l'Evangile,  dit,  Initiam  sancti  Evan- 
(jelii  secimdum  Jo(innem,cic.\  ayant  repris  la 
mitre  et  la  crosse,  il  dit  l'iivangile  en  des- 
cendant les  degrés  de  l'autel  et  s'en  allant  au 
lieu  où  il  s'est  habillé. 

14.  S'il  y  a  un  Evangile  à  dire  autre  que 
celui  de  saint  Jean,  l'évéque  le  dit  au  côté 
de  l'Evangile,  avant  que  de  s'en  aller,  et 
l'ayant  achevé,  il  reçoit  la  mitre  et  la  crosse 
et  s'en  retourne  à  son  siège,  s'il  s'y  est  ha- 
billé, accompagné  de  sos  assistants  et  de  ses 
ministres,  qui  aident  à  le  désh.ibiller  ;  les 
acolytes  rapportent  les  ornements  les  uns 
après  les  autres  sur  l'autel. 

15.  L'évéque  reprend  la  chape  ou  son 
camail,  et  ses  assistants  et  ministres  le  sa- 
luent, saluent  l'autel  eu  passant,  et  vont  à  la 
sacristie  quitter  leurs  ornements,  puis  se 
retirent. 

IG.  L'évéque  fait  son  action  de  grâces,  les 
chanoines  s'approchent  de  lui,  et  l'accom- 
pagnent tous  ou  partie,  si  l'ofQce  n'est  pas 
achevé  au  chœur. 

17.  Si  l'èvcque  s'est  habillé  en  la  sacristie 
ou  chapelle,  il  s'y  en  retourne  de  la  même 
façon  et  au  même  ordre  qu'il  en  est  venu,  sa- 
luant eu  passant  ceux  qu'il  avait  salués  eu 
venant  à  l'autel. 

18.  Etant  arrivé  à  la  sacristie,  il  salue  la 
croix  qui  est  sur  l'autel  et  quitte  la  crosse; 
on  lui  Ole  la  mitre,  puis  il  est  dévêtu  de 
tous  ses  ornements  pontiflcaux  parle  diacre 
et  le  sous-diacre  ;  il  reprend  ses  habits  ordi- 
naires, fait  son  action  de  grâces,  et  s'en  re- 
tourne à  sa  maison,  les  chanoines  l'accom- 
pagnant aussi  en  leur  habit  ordinaire  jus- 
qu'à la  porte  de  l'église. 

ARTICLE  IV. 
DE   l'office    do    prêtre    ASSISTANT. 

(Cérémonial,  1.  i,  c.  7). 

Entre  tous  ceux  qui  assistent  et  servent 
l'évéque  à  la  messe  pontifictile,  le  premier 
et  le  plus  considérable  est  le  prêtre  assis- 
tant. C'est  pourquoi  il  doit  être  le  plus  digne 
des  prêtres, soit  chanoine, soitdignilé, qui  ont 
séance  ordinaire  dans  le  chœur  avec  les  au  1res, 
et  quel  que  soit  le  nom,  archidiacre  ou  ar- 
chiprêtre,  pourvu  qu'il  soit  le  plus  digne  de 
tous,  qu'il  ait  l'ordre  de  prêtrise,  «ne  parfaite 
connaissance  des  cérémonies  de  son  office, 
afin  qu'il  puisse  dignement  et  décemment 
l'exercer,  et  servir  l'évéque  officiant  ponti- 
ficalement  quand  il  en  sera  besoin. 

Chapitre  I.  —  De  ce  qu'il  fait  avant  et  du- 
rant que  l'évéque  s'habille. 

Si  l'évéque  prend  ses  ornements  en  sa  chaire 
épiscopale  près  de  l'autel,  voyez  le  chapitres 
de  l'office  de  l'évéque,  ci-dessus  col.  i87.  Si 
c'est  dans  la  sacristie,  voyez  col.  486. 

1.  Le  prêtre  assistant,  lorsque  l'évéque 
veut  officier  pontificalemcnl,  doit  prévoir 
et  parcourir  la  messe,  disposer  les  signets 
aux  lieux  qui  seront  nécessaires,  et  prévoir 
aussi  les  cérémonies  et  autres  choses  que  l'é- 
véque doit  faire,  afin  de  pouvoir  les  lui  sug- 


gérer doucement  et  les  lai  montrer,  particu- 
lièrement quand  il  sera  à  l'autel. 

2.  S'ètant  rendu  à  l'heure  convenable 
dans  la  sacristie,  et  ayant  fait  sa  prière,  lavé 
ses  mains  et  pris  son  habit  ordinaire,  il  va 
à  la  rencontre  de  l'évéque,  et  l'accompagne 
à  l'autel  où  repose  le  saint  sacrement,  puis 
au  lieu  où  il  doit  prendre  ses  ornements 
épiscopaux. 

3.  Quand  l'évéque  commence  à  dire  les 
psaumes  pour  la  préparation  de  la  messe, 
étant  debout  à  sa  main  gauche,  il  répond 
alternativement  avec  lui. 

4.  Sur  la  fin  de  tierce,  il  prend  la  chape 
sur  le  surplis,  et  l'évéque  voulant  dire  l'orai- 
son de  tierce  ,  il  soutient  le  livre  des  deux 
mains,  l'appuyant  sur  sa  lête. 

5.  L'évéque  lavant  ses  mains,  il  lui  pré- 
sente pour  les  essuyer  la  serviette  que  quel- 
que domestique  de  l'évéque  lui  aura  donnée, 
il  la  lui  rend  après. 

6.  L'évéque  ayant  pris  les  ornements  épis- 
copaux, il  lui  met  l'anneau  pontifical  au 
doigt  annulaire  de  la  main  droite,  baisant 
premièrement  l'anneau,  puis  la  main  de  l'é- 
véque. 

7.  Avant  que  do  sortir  du  lieu  où  l'évéque 
s'est  habillé  pour  aller  à  l'autel,  il  reçoit  des 
mains  du  thuriféraire  la  navette  où  est  l'en- 
cens, et  prenant  la  cuiller,  il  la  présente  à 
l'évéque,  la  baisant  ainsi  que  la  main  do 
l'évéque;  l'encens  mis,  il  la  reprend  baisant 
la  main  de  l'évéque  ainsi  que  la  cuiller. 

Chap.  II.  —  De  la  première  entrée  à  V autel. 

Si  l'évéque  prend  ses  ornements  en  sa 
chaire  épiscopale  près  de  l'autel,  voyez  le 
chapitre  3  de  l'office  de  l'évéque  ci-dessus, 
col.  487.  S  il  les  prend  en  la  sacristie  : 

1.  Le  prêtre  assistant,  étant  derrière  l'é- 
véque entre  le  diacre  et  le  sous-diacre,  fait 
une  inclination  médiocre  à  la  croix  qui  est 
sur  l'autel  de  la  chapelle  ou  sacristie  (si  l'é- 
véque y  a  pris  ses  ornements),  la  tête  dé- 
couverie,  tenant  des  deux  mains  sou  bonnet 
devant  sa  poitrine;  puis  quand  l'évéque  se 
tourne,  il  le  salue  aussi  d'une  incliuatiun  pro- 
fonde. 

2.  Allant  à  l'antel,  il  marche  avec  gravité 
et  modestie,  tenant  le  corps  droit,  les  mains 
jointes,  et  couvert  de  son  bonnet,  à  la  droite 
du  diacre  de  l'Evangile.  Si  l'éTéque  s'arrête 
pour  saluer  les  chanoines,  il  s'arrête  aussi, 
se  découvre  et  les  salue. 

3.  Etant  arrivé  près  de  l'autel,  il  s'arrête 
devant  le  plus  bas  degré  ,  au  côté  droit  do 
l'évéque,  se  découvre  et  donne  son  bonnet  au 
maitre  des  cérémonies  ou  à  quelque  acolyte. 

4.  Etant  à  la  droite  de  l'évéque,  il  joint 
les  mains  et  fait  une  inclination  à  la  croix 
en  même  temps  que  les  autres,  ou  une  génu- 
flexion s'il  y  a  tabernacle.  (Ce  qui  servira 
pour  les  autres  cas  semblables.) 

5.  H  s'incline  médiocrement  vers  l'évéque 
quand  il  dit  :  Misereatur  tui,  et  poursuit  le 
reste,  la  face  tournée  vers  lui  jusqu'à  ce 
qu'il  l'ait  achevé. 

0.  11  s'incline  profondément  vers  l'autel 
disant  le  Confiteor,  se  tourne  ainsi  incliné 


499 


DlCTfONNAIRE  DES  CEIIEMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


5(J(» 


vers  l'cvéquc,  disant,  tibi,  Pater,  el  te,  Paler, 
élant  debout  à  Indidijenlùim. 

7.  11  inonle  à  l'autel  avec  l'évéque  à  sa 
gauche,  en  lui  relevant  de  la  main  droite  son 
aube  et  ses  vêtements  par  devant,  tenant  la 
droite  sous  sa  poitrine. 

8.  Etant  à  lautel,  il  aide  le  sous-diacre 
quand  il  présente  le  livre  des  Evangiles  à 
baiser  à  l'év'éque.  Ensuite  il  se  relire  avec  le 
livre  au  côté  de  l'Evangile,  hors  du  marche- 
pied de  l'autel,  et  y  demeure,  durant  l'encen- 
§ement,  tourné  vers  l'autel. 

Chap.  111.  —  De  /'Introït. 

1.  L'évéque  ayant  été  encensé,  le  prêtre 
assistant  le  suit  allant  à  son  siège,  après 
avoir  fait  ensemble  avec  les  autres  la  révé- 
rence due  à  l'autel,  comme  il  a  fait  en  arri- 
vant, et  demeure  proche  de  lui  quand  il  di( 
l'Introït,  et  lui  répond  au  Kyrie.  ' 

2.  Quand  l'évéque  s'assied,  il  s'assied  aussi 
Bur  l'escabeau  qui  lui  est  préparé,  soit  à  la 
droile,  soit  à  la  gauche  de  l'évéque,  suivant 
la  commodité  du  lieu  (pour  l'ordinaire  c'est 
à  la  droite),  pourvu  qu'il  ne  tourne  pas  en- 
tièrement le  dos  à  l'autel,  ni  au  chœur,  ni  à 
l'évéque,  mais  à  demi-tourné. 

3.  Si  l'évéque  était  assis  au  faldistoire  au 
côté  de  l'EpîIre,  il  serait  assis  sur  un  banc 
à  la  gauche  do  l'évéque,  avec  les  diacre  et 
sous-diacre  ensuite. 

Chap.  IV.  —  Bu  Gloria  in  excelsis. 

1.  Les  Kyrie  étant  finis  par  le  chœur,  le 
prêtre  assistant  se  lève,  met  son  bonnet  sur 
son  escabeau,  prend  le  livre  des  mains  de  l'a- 
colyte, va  devant  l'évéque,  lui  fait  une  incli- 
nation pro.fonde,  et  lient  le  livre  ouvert,  sou- 
tenu de  ses  deux  mains  et  appuyé  sur  sa  tête, 
jusqu'à  ce  que  l'évéque  ail  clianlé  Gloria  in 
exce/si»Z>eo.  Ensuite  il  rend  lelivreàTacolyte, 
fait  une  inclination;!  révé(iue,  et  élant  debout 
à  sa  place,  achève  l'hymne  avec  l'évéque  et 
autres  ministres;  puis  il  s'assied  et  se  couvre 
jusqu'à  ce  qu'il  soit  achevé  par  le  chœur. 

Règle  générale.  Le  prêtre  assistant  tient 
le  livre  des  deux  mains  appuyé  sur  sa  télé, 
devant  l'évéque,  toutes  les  fois  qu'étant  en 
ton  siéf/e  il  chante  quelque  chose  tout  haut, 
comme  les  oraisons,  le  Gloria,  le  Credo,  etc., 
et  lui  fnt  une  inclination  avant  et  après  qu'il 
a  chanté;  et  quand  l'évéque  lit  tout  bas,  c'est 
ù  l'acolyte  de  tenir  le  livre. 

2.  L'iiymne  fini  par  le  chœur,  il  se  lève,  se 
découvre  et  après  que  l'évéque  a  dit  Oremus 
après  Pax  vobis,  il  fait  une  inclination  à  l'é- 
véque, lui  présente  le  livre  qu'il  tient  comme 
il  a  é(é  dit  ci-devant,  pour  dire  l'oraison,  ou 
plusieurs  s'il  faut  les  dire;  lesquelles  finies 
il  ferme  le  livre,  fait  une  inclinalion  à  l'évé- 
que, rend  le  livre  à  l'acolyte,  se  retire  à  sa 
place,  s'assied  et  se  couvre. 

3.  Quand  le  thuriféraire  vient  à  l'évéque 
pour  faire  bénir  l'encens,  il  se  découvre  cl  se 
lève,  met  son  bonnet  sur  son  escabeau,  re- 
çoit des  mains  du  Ihuriléraire  la  navetieavec 
l'encens,  et  piésenlc  la  cuiller  à  l'évéque 
comme  ci-devant  au  chapitre  l,num.",  rend 
eusuite  la  navette  au  thuriféraire,  se  remet 
eu  suu  6iég*i  el  so  couvre. 


k.  11  se  découvre  et  se  lève  quand  le  diacre 
commence  l'Evaiif^ile  el  se  tourne  vers  lui, 
sans  toutefois  tourner  le  dos  à  l'évéque,  se 
signant  et  faisant  les  inclinations  el  génu- 
flexions nécessaires  vers  la  croix  de  l'autel. 

5.  L'Evangile  fini,  il  descend  du  Irône  et 
reçoit  l'encensoir  des  mains  du  maître  des 
cérémonies,  et  élant  debout  encense  l'évé- 
que, à  moins  que  l'évéque  ne  fût  au  faldis- 
toire; car  en  ce  cas  c'est  au  diacre  de  l'Evau- 
gilc  à  encenser  l'évéque. 

Chap.  V.  —  Du  Credo. 

1.  L'évéque  ayant  été  encensé,  le  prêtre 
assistant  rend  l'encensoir,  prend  le  livre  des 
mains  de  l'acolyte,  el  le  présente  à  l'évéque 
pour  chanter  Credo  in  unuin  Deum;  il  rend 
ensuite  le  livre  à  l'acolyte,  se  remet  en  sa 
place,  et  continue  le  reste  du  Symbole  avec 
l'évéque  et  les  autres,  étant  debout  et  dé- 
couvert. 

2.  Il  fait  la  génuflexion  en  même  temps 
que  l'évéque,  en  disant  Et  incarnalus  est, 
etc. 

3.  Le  Symbole  fini  par  l'évéque,  il  s'assied 
et  se  couvre,  et  quand  le  chœur  chante  Et 
incarnalus  est,  etc.,  il  se  découvre  et  s'in- 
cline profondément  vers  l'aulel,  excepté  à 
Noël  et  à  la  fête  de  l'Annonciation  de  la 
sainte  Vierge,  où  il  se  met  à  genoux  proche 
de  son  siège,  puis  s'assied  el  se  couvre. 

4.  Le  Symbole  fini  par  le  chœur,  il  se  lève, 
se  découvre  tenant  son  bonnet  à  la  main, 
pendant  que  l'évéque  dit  :  Dominus  vobis- 
cnm,  Oremus,  et  l'offertoire.  Cela  dit,  il  prend 
le  livre  avec  le  coussin  des  mains  de  l'aco- 
lyte, cl  après  avoir  salué  l'évéque,  il  porte 
le  livre  à  l'autel  au  côtéde  l'Evangile,  ouvert 
à  ce  que  l'évéque  doit  dire  ,  et  altend  audit 
côié  que  l'évéque  vienne  à  l'autel  ;  ou  bien 
il  envoie  l'acolyte  du  livre  le  porter,  afin 
qu'il  puisse  êlrc  libre  pour  présenter  à  l'évé- 
que la  serviette  à  essuyer  ses  mains  quand 
il  les  a  lavées. 

5. L'évéque  retournant  à  l'autel,  il  lui  aide 
à  monter  les  degrés  ,  étant  à  son  côlé  gau- 
che, en  lui  relevant  avec  la  main  droite  le 
devant  de  son  aube  et  de  sa  soutane.  Quand 
l'évéque  baise  l'autel  ,  il  fait  une  génu- 
flexion à  la  croix,  et  demeurant  à  son  côlé 
gauche  il  a  soin  du  livre  ,  el  lui  montre  dou- 
cement avec  l'index  de  la  main  droile  ce  qu'il 
doit  dire. 

6.  Durant  l'encensement  de  l'oblation  et 
de  l'autel  ,  il  prend  le  Missel  el  le  coussin  , 
se  relire  hors  du  marchepied  ,  et  le  remet 
après  l'encensement. 

7.  Quand  l'évéque  lave  ses  mains  ,  il  lui 
donne  la  serviette  comme  ci-devant. 

8.  11  se  tourne  un  peu  vers  le  diacre  quand 
il  le  veut  encenser. 

9. 11  dit  Sanctus  avec  l'évéque  ,  et  incliné 
comme  lui. 
CuAP.  VI.— /Ju  Canon  et  de  la  fin  de  la  Messe. 

1.  Le  prêtre  assistant  demeure  auprès  du 
livre  ,  sans  élre  oblige  de  tenir  les  mains 
jointes  ,  montrant  à  l'évéque  ce  qu'il  doit 
dire. 

2. 11  se  met  à  genoux  à.  l'élevaliou  du 


50i  MES 

saint  sacrement  au  côté  gaucho  de  l'évéque 
sur  le  inarcliepied  de  l'autel  ,  se  relève  s'il 
est  besoin,  et  se  remet  â  giiioux  à  l'élévalion 
du  calice  ,  aidant  avec  la  tnain  droilc  ù  l'évé- 
que à  se  relever  quand  il  fait  les  génu- 
flexions. {Ce  qui  servira  pour  tous  les  autres 
cas  semblables.) 

3.  Quand  l'évéque  fait  quoique  génuflexion, 
il  on  fait  aussi  eu  même  temps. 

k.  Il  s'incline  et  dit  avec  l'évéque,  Agnus 
Dei,  et  l'ayant  dit,  il  fait  une  génuflexion  en 
sa  place  ,  va  au  côté  de  l'Epilrc  ,  en  niènié 
temps  que  le  diacre  va  au  côté  de  l'Kvan- 
gile  ,  passant  entre  le  diacre  et  l'évéque  ,  et 
y  étant  arrivé  il  f.iit  une  autre  génuflexion. 

5.  L'évéque  ayant  dit  la  prcniièrc  oraisOn, 
Domine  Jesu  Chrisle  ,  il  fait  une  génuflexion, 
se  relève  ,  et  baise  l'autel  en  même  temps 
que  l'évéque  ,  duquel  il  reçoit  la  paix  ,  ap- 
prochant sa  joue  gauche  contre  celle  de 
i'évêqne  et  ses  deux  mains  sous  ses  bras  , 
et  l'évéque  disant,  Vax  tccum,  il  lui  répond, 
Et  cum  spirilu  luo.  El  fai.sant  une  génu- 
flexion au  saint  sacrement,  il  porte  la  paix 
au  chœur,  accompagné  du  maître  des  céré- 
Diunies. 

0.  Allant  au  chœur  il  marche  avec  gravité 
et  modestie  ,  va  au  plus  digne  du  chœur  pour 
lui  donner  la  paix,  savoir  (si  les  ordres  sont 
distincts)  au  premier  di-s  chanoines  prêtres, 
puis  au  premier  des  chanoines  diacres  ,  et 
enfin  au  premierdes chanoinrssous-diacres. 
Mais  aux  lieux  où  les  prébendes  ne  sont 
point  distinctes,  il  donne  la  paix  au  premier 
de  chaque  côté  ,  et  celui-ci  la  donne  à  celui 
qui  vient  après,  et  ainsi  des  antres.  Et  tous 
ceux  qui  la  reçoivent  ainsi  par  le  saint  bai- 
ser doivent  être  debout ,  et  non  à  genoux  ni 
assis.  Après  les  chanoines  il  la  donne  au 
uiiillrc  des  cérémonies  ou  à  (luelque  acolyte 
qui  la  porte  aux  autres  du  tlicrur,  et  le  prê- 
tre assistant  fait  les  inclinations  et  génu- 
flexions nécessaires  en  arrivant  et  en  sortant 
du  chœur,  passant  et  repassant  d'an  côté  à 
l'autre. 

7.  Sil  y  a  des  choristes  qui  soient  cha- 
noines et  en  chape ,  le  prêtre  assistant 
donne  la  paix  à  chacun  d'eux  avant  de  la 
donner  aux  autres  chanoines.  Et  s'ils  ne 
sont  chanoines  ils  la  reçoivent  après  les  cha- 
noines, avant  les  autres  bénélieiers,  par  l'a- 
colyte ou  le  maître  des  cérémonies  qui  l'aura 
reçue  du  prêtre  assistant. 

8.  Quant  aux  laïques  seigneurs  qui  ont 
droit  de  recevoir  la  paix  :  elle  doit  être  por- 
tée à  chacun  d'eux  avec  l'instrument  de  pais, 
par  l'acolyte  ou  le  maître  des  cérémonies, 
qui  doit  premièrement  baiser  cet  instrument 
de  paix. 

9.  Quand  il  donne  la  paix,  il  ne  salue  per- 
sonne avant  de  la  lui  donner;  mais  après 
qu'il  l'aura  donnée  il  fera  une  inclination 
convenable  à  la  dignité  de  celui  à  qui  il  l'aura 
donnée. 

10.  S'il  est  de  retour  quand  l'évéque  dit  : 
Domine,  non  sum  dignus,  étant  du  côté  de 
l'Evangile,  il  s'incline,  frappe  sa  poitrine, 
et  demeure  incliné  pendant  que  l'cvéïiue 


MES 


509 


reçoit  le  précieux  corps  et  le  sang  d«  Noire- 
Seigneur. 

11.  Si  l'évéque  donne  la  communion,  il  se 
retire  hors  du  marchepied  au  mêralc  côté  de 
l'Evangile,  et  y  demeure  debout  la  face 
tournée  vers  l'évéque. 

12.  L'ablution  prise  par  l'évéque,  il  prtitttf 
le  livre  avec  le  coussin,  le  porte  au  côté  de 
l'Epltre,  faisant  une  inclination  ou  génu- 
flexion en  passant  au  milieu  de  l'autel,  Si  le 
diacre  ne  l'avait  déjà  porté. 

Vi.  Etant  au  côté  de  l'Epltre,  il  reçoit  des 
domestiques  de  l'évéque  la  serviette  qil'il  lui 
présente  pour  essuyer  ses  mains  après  les 
avoir  lavées. 

14.  Puis  il  lui  montre  l'antienne  et  l'orai- 
son qu'il  doit  dire;  quand  elles  sont  dites, 
il  ferme  le  livre  el  le  donne  à  l'acolyte,, à 
moins  qu'il  ne  fallût  dire  un  autre  Evangile 
que  celui  de  saint  Jean. 

lo.  11  va  devant  l'autel,  où,  étant  au  mi- 
lieu des  diacres  et  sous-diacres,  il  reçoit  la 
bénédielion  debout  el  incliné. 

1().  S'il  fallait  dire  un  Evangile  particulier 
autre  que  celui  de  saint  Jean,  il  prendrait 
le  Missel  avant  que  l'évéque  donnât  la  bé- 
nédiction qu'il  recevrait  en  passant  au  mi- 
lieu de  l'autfl,  debout  et  incliné  comme  ci- 
dessus. 

17.  S'il  faut  publier  les  indulgences,  la 
bénédielion  donnée,  il  fait  une  incliuation 
profonde  à  l'évéque  pour  lui  en  demander 
la  permission,  ei  l^s  publie  la  face  touruéa 
vers  le  peuple,  selon  la  formule  ci-dessouâ 
décrite. 

18.  Quand  l'évéque  descend  de  l'autel,  il 
se  met  à  son  côté  gauche  du  côté  de  l'Epltre, 
descend  avec  lui,  se  tourne  vers  l'autel,  et 
étant  alors  à  la  droilc  de  l'évéque,  il  fait 
l'inelinalion  ou  la  génuflexion  à  l'autel 
connue  au  coramoncement  de  la  messe,  s'en 
retourne  au  lieu  où  l'évéque  s'est  habillé,  et 
de  la  même  façon  qu'il  en  est  venu.  Si  c'est 
à  son  siège  épiscopal,  il  fera  comme  nous 
avons  dit  à  l'office  de  l'évéque,  chapitre  9, 
nuni.H-etsuivants.  Si  c'est  à  la  sacristie  ou 
a  la  chapelle,  il  fait  la  révérenee  à  la  croix 
et  à  l'évéque;  il  laisse  à  l'écart  ses  orne- 
ments, fail  son  action  de  grâces,  accompa- 
gne l'évéque  à  son  retour,  et  se  retire  eu 
paix. 

Formule  pour  publier  les  indidgences. 

Ilrrerendissitnus  in  Christo  pater  et  domi- 
nus,  dominus  N.  Det  et  apostolicœ  sedis  gralia 
hujus  sanctœ  N.  Ecclesiœ  episcopus,  dut  et 
concedit  omnibus  hic  prœsenliOus  quadra- 
ginta  dies  de  lera  indulgentia  in  forma  Ec- 
clesiœ consueta.  Jiogate  Deum  pro  felici  slalu 
sanctissimi  domini  nostri  N.  divina  provi- 
detilia  papœ  N.,  dominationis  suœ  reverendis- 
simœ,  et  sanctœ  viatris  Ecclesiœ. 
Ou  bien  : 

Monseigneur  l'illustrissime  et  réverendis- 
sime  archevêque,  ou  évêque,  accorde  à  tous 
ceux  qui  sont  ici  présents  quarante  jours 
d'indulgence  :  priez  Dieu  pour  noire  saint 
père  le  pape,  pour  vionseigneur  l'archcixnuci 
OU  évéque,  et  pour  l'Eglise. 


SOB 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


50i 


ARTICLE  V. 
DB    L'oFTICE   DBS    DEUX    DIACRES    d'hONNEUR. 

(Cérémonial,  1. 1,  c.  8). 

L'évoque  ordinaire  du  lieu  voulant  célé- 
brer la  messe  ponliOcalement  doit  être  as- 
sisté de  deux  diacres  d'honneur,  pourvu  qu'il 
ofCcie  au  siège  épiscopal;  mais  non  pas  s'il 
ofGcie  au  faldistoire;  car  en  ce  dernier  cas  il 
n'a  que  le  prêtre  assistant,  les  diacre  et 
sous-diacre  de  l'Evangile  et  de  l'EpIlre  qui 
l'assistent. 

Si  les  ordres  des  chanoines  sont  distincts, 
ce  sont  les  deux  premiers  chanoines  de  l'or- 
dre des  diacres  :  mais  s'il  n'y  a  rien  de  dis- 
tinct, ce  seront  les  deux  dignités  après  la 
première,  ou  s'il  n'y  a  point  de  dignités,  les 
deux  chanoines  après  le  premier, 

Chapitre  I.  —  De  ce  qu'ils   font  avant  et 
pendant  que  l'évéque  s'habille. 

Si  l'évéque  prend  ses  ornements  en  sa 
chaire  épiscopale  près  de  l'autel,  voyez  le 
chapitre  3  de  l'office  de  l'évéque,  col.  4S7  ; 
si  c'est  dans  la  sacristie,  voy.  ce  qui  suit. 

1.  Ils  se  rendront  dans  l'église  à  heure 
convenable,  et  ayant  fait  leur  prière,  lavé 
leurs  mains,  et  pris  leurs  habits  ordinaires, 
ils  iront,  quand  il  sera  nécessaire,  à  la  ren- 
contre de  l'évéque,  et  l'accompagneront  à 
l'autel  où  repose  le  très-saint  sacrement,  et 
après  au  lieu  où  il  doit  prendre  les  ornements 
épiscopaux.  Et  si  c'est  une  chapelle  ou  sa- 
cristie, ayant  salué  la  croix  qui  est  sur  l'au- 
tel conjointement  avec  les  autres,  ils  font  à 
l'évéque  une  inclination  profonde,  et  demeu- 
rent un  d'un  côté  et  l'autre  de  l'autre  de  l'é- 
véque, jusqu'à  ce  que  les  autres  ministres 
aient  pris  leurs  ornements,  et  après  ils  vont 
prendre  les  leurs,  savoir  la  dalmatique  sur 
le  surplis  et  amict,  ou  sur  l'aube  et  amici, 
faisant  une  inclination  à  l'évéque  avant  de 
sortir. 

2.  Ainsi  revêtus,  ils  reviennent  au  lieu  où 
est  l'évéque;  et  après  avoir  salué  la  croix, 
s'il  y  en  a,  et  l'évéque,  ils  restent  debout  et 
découverts  près  de  leurs  sièges,  et  répon- 
dent alternalivcment  à  l'évéque  quand  il  dit 
l'nnlienne  et  le  psaume  Quum  dilecta  taber- 
nacula,  etc.,  pour  la  préparation  de  la  messe. 

3.  L'évéque  voulant  se  laver  les  mains 
après  avoir  quitté  sa  chape,  ils  lui  font  une 
inclination  et  lui  ôlent  son  anneau,  qu'ils 
remettent  après  que  l'évéque  a  essuyé  ses 
mains. 

4.  L'évéque  étant  revêtu  de  tous  ses  orne- 
ments pontiGcaux,  ils  se  mettent  un  d'un  cô- 
té et  l'autre  de  l'autre,  savoir  le  plus  digne  à 
la  main  droite,  et  l'autre  à  la  gauche.  (  Ce 
qui  s'observera  toutes  les  fois  qu'ils  seront 
près  de  lui.) 

Chap.  n.  —  De  la  première  entrée  à  l'autel. 

1.  Avant  de  sortir  du  lieu  où  l'évéque  s'est 
habillé,  si  c'est  la  sacristie  ou  une  chapelle, 
ils  font  une  inclination  médiocre  à  la  croix 
qui  est  sur  l'autel,  en  même  temps  que  l'é- 
véque la  fait,  ayant  la  tête  découverte,  tenant 
leurs  bonnets  des  deux  mains  devant  la  poi- 


trine, et  après  se  tournent  vers  l'évéque,  et 
lui  font  une  inclination  profonde. 

2.  S'il  y  a  procession,  ils  marchent  à  côté 
de  l'évéque,  et  lui  soulèvent  les  côtés  de  de- 
vant du  pluvial. 

3.  S'il  n'y  a  point  de  procession,  allant  à 
l'autel  ils  marchent  à  côté  de  l'évéque,  et,  s'il 
est  besoin,  le  soutiennent  et  lui  aident  à 
marcher  plus  facilement.  (Ce  qui  servira  pour 
les  autres  occasions  semblables.  )  Et  quand 
il  s'arrête  pour  saluer  les  chanoines,  ils  se 
découvrent  et  les  saluent  tous  ensemble. 

4.  Etant  arrivés  au  bas  de  l'autel,  ils  s'ar- 
rêtent derrière  l'évéque  environ  deux  pas, 
(  laissant  le  prêtre  assistant,  et  les  diacre  et 
sous-diacre  aux  côtés  de  l'évéque  )  font  la 
révérence  à  l'autel  en  même  lemps  que  l'é- 
véque, et  demeurent  là  jusqu'à  ce  que  l'é- 
véque descende  de  l'autel  pour  aller  à  son 
siège,  si  ce  n'est  le  premier  diacre,  qui, 
après  l'encensement  de  l'autel,  s'approche 
de  l'évéque,  et  lui  met  la  mitre  précieuse 
que  l'acolyle  lui  a  donnée,  faisant  avant  et 
après  une  inclination  à  l'évéque,  et  puis  s'en 
revient  à  sa  place. 

5.  L'évéque  allant  à  son  siège,  après  avoir 
fait  avec  lui  la  révérence  à  l'autel,  étant 
descendu  au  bas  des  degrés,  ils  se  mettent  à 
ses  côtés,  et  l'évéque  y  étant  arrivé  el  assis, 
le  second  diacre,  qui  est  à  la  main  gauche, 
fait  une  inclination  à  l'évéque,  lui  ôle  la  mi- 
tre, et  après  lui  fait  une  autre  inclination,  et 
rend  la  mitre  à  l'acolyte  qui  en  a  le  soin.  Le 
preoiier  diacre  qui  est  à  la  droite,  avec  les 
mêmes  inclinations  avant  et  après,  lui  ôte  la 
calotte  (  si  l'évéque  veut  la  quitter)  et  la  garde 
pour  la  lui  remettre  quand  il  reprendra  la 
mitre,  lui  aplanissant  doucement  les  che- 
veux avec  les  bords  de  la  même  calotte  pliée, 
laquelle  il  baise  après  l'avoir  ôtée,  et  encore 
quand  il  veut  la  remettre,  {  Ce  qu'ils  obser- 
veront aussi  en  pareils  cas.  ) 

Règle  générale.  Tant  à  la  messe  qu'àvépres, 
l'évéque  étant  à  son  siétje,  on  lui  ôlc  et  on  lui 
mcl  toujours  la  mitre  étant  assis.  Quand  il  est 
à  l'aulel  on  lui  ôle  el  donne  la  milre  étant  rfc- 
boul.  Mais  quand  il  s'agenouille  pour  faira 
sa  prière  on  lui  ôle  la  mitre  étant  à  genoux  et 
on  la  lui  donne  étant  debout. 


Chap.  III. 


De  /'Introït 


1.  Quand  l'évéque  lit  l'Introït,  les  deux 
diacres  mettent  la  main  sur  le  livre.  Le  pre- 
mier qui  est  à  la  droite  y  met  la  main  gau- 
che, et  tourne  les  feuillets  quand  il  est  besoin; 
le  second  qui  est  à  la  gauche  y  met  la  main 
droite,  et  montre  avec  le  doigt  à  l'évéque  ce 
qu'il  faut  dire.(  Ce  qu'ils  observeront  toutes 
les  fois  que  l'évéque  lira  à  son  siège.  ) 

2.  Ils  répondent  ensemble  aux  Kyrie  que 
l'évéque  dit,  lesquels  finis,  et  l'évéque  s'ètant 
assis,  le  premier  ayant  reçu  la  mitre  pré- 
cieuse la  donne  à  l'évéque  avec  la  calotlo 
s'il  l'a  quittée,  comme  il  a  été  dit  ci-dessus, 
chapitre  2,  num.  5.  Le  second  aide  de  son 
côté,  et  accommode  les  fanons  de  la  mitra 
(  ce  qui  servira  pour  les  autres  occasions  «ew- 
olables);  et  lui  met  aussi  sur  les  genoux  la 


SUS 


MES 


MES 


590 


grémial,  qui  lui  a  élé  donné  par  l'acolylo 
qui  en  a  le  soin. 

Rèj^Io  générale.  On  donne  la  mitre  à  l'évé- 
que  avant  de  lui  donner  le  grémial;  et  an  con- 
traire on  lui  Ole  le  grémial  avant  de  lui  ôler 
la  mitre. 

3.  Ils  s'asscyenl  sur  leurs  escabeaux  à 
droite  el  à  gauche,  un  degré  plus  bas  que  le 
siège  de  l'évéque. 

CuAP.  IV.  —  Da  Gloria  in  excclsis. 

1.  Les  Kyrie  finis  par  le  chœur,  ils  se  dé- 
couvrent, se  lèvent,  et  mettent  leurs  bonnets 
sur  leurs  sièges  (  ce  qui  pourra  servir  pour 
l'avenir  );  el  l'évéque  étant  encore  assis,  le 
premier  lui  ôte  le  grémial  et  le  second  la 
mitre,  qu'ils  rendent  aux  acolytes  qui  en 
ont  le  soin;  le  premier  lui  ôte  encore  la  ca- 
lotte, comme  ci-dessus,    chapitre    "•!,    n.    îi. 

2.  Lorsque  l'évéque  veut  se  lever  de  son 
siège,  ils  lui  aident  à  le  faire,  chacun  de 
sou  côté,  lui  mettant  une  main  sous  le  l)ras; 
(  ce  qu'ils  feront  toujours  en  cas  semhinbles  )  ; 
et  quand  il  dit  Gloria,  ils  le  disent  tout  has 
avec  lui;  lequel  étant  fini,  et  l'évéque  s'é- 
tant  assis,  le  premier  lui  met  la  calotte  et 
la  mitre  simple,  et  le  second  le  grémial,  et 
ils  s'asseyent  en  leurs  places. 

3.  L'hymne  étant  achevée  par  le  chœur,  ils 
se  lèvent  :  le  premier  ôte  le  grémial  et  le 
second  la  mitre,  l'évéque  étant  encore  assis, 
comme  il  a  été  dit  à  la  fin  du  chapitre  2. 

4.  Après  la  conclusion  de  la  dernière  orai- 
son l'évéque  s'étant  assis,  le  premier  lui  met 
la  mitre  simple  ,  et  le  second  le  grémial,  et 
puis  ils  s'asseyent. 

5.  Quand  l'évéque  lit  l'Evangile,  ils  lui  ré- 
pondent, disant  :  Et  cumspiritu  tuo,  Gloria 
tibif  Domine,  comme  .aussi,  à  la  fin,  Laus 
tibi,  Christe. 

0.  Le  diacre  voulant  commencer  Dominus 
«o6iscum ,  avant  l'Evangile  ,  ils  se  décou- 
vrent et  se  lèvent.  Le  premier  ôte  le  gré- 
mial, et  le  second  ôte  la  mitre  de  l'évéque  : 
puis  étant  tournés  vers  le  diacre  sans  tour- 
ner entièrement  le  dos  à  l'évéque,  ils  font 
sur  eux  le  signe  de  la  croix  au  front,  à  la 
bouche  et  à  la  poitrine  avec  le  pouce  de  la 
main  droite.  Us  font  aussi  les  mêmes  incli- 
nations ou  génuflexions  que  le  diacre,  mais 
vers  l'aulel. 

Chap.  y.  —  Du  Credo. 

1.  Quand  l'évéque  dit  leCredo  ils  le  disent 
tout  bas  avec  lui,  se  mettent  à  geuoux  à 
leur  place  quand  ils  disent  ht  incarnatus 
est,  etc. ,  et  se  signent  à  la  fin  avec  l'évéque 
en  disant ,  Et  vitam  venturi  swculi.  Amen. 
Le  Symbole  fini,  l'évéque  étant  assis,  le  pre- 
mier lui  met  la  mitre  simple,  et  le  second  le 
grémial. 

2.  Quand  le  chœur  chante  Et  incarnatus 
est,  etc.,  ils  se  découvrent  tenant  leurs  bon- 
nets des  deux  mains  ,  inclinent  la  télé  assis 
à  leurs  places,  excepté  aux  trois  messes  de 
la  Nativité  de  notre  Sauveur  ,  cl  au  jour  de 
l'Annonciation  de  la  sainte  Vierge  ,  où  ils  se 
mettent  à  genoux  près  de  leurs  places. 

3.  Le  Symbole  étaot  fini  par  le  chœur,  ils 


se  découvrent  et  se  lèvent.  Le  premier  Ole  le 
grérnial,  et  le  second  la  mitre. 

4.  L'offertoire  fini,  l'évéque  étant  assis,  le 
premier  lui  met  la  mitre  précieuse,  le  second 
le  grémial.  Puis  le  premier  lui  Ole  l'anneau, 
el  tous  deux  les  gants ,  chacun  de  son  côté  ; 
et  ayant  lavé  ses  mains,  le  premier  lui  re- 
met l'anneau  ,  si  le  prêtre  assistant  n'y  est 
pas,  el  le  second  lui  Ole  le  grémial . 

5.  Quand  l'évéque  va  à  l'autel  ils  sont  à 
ses  côtés,  et  l'accompagnent  jusqu'au  pied 
des  degrés  de  l'autel,  où  ils  restent  debout 
les  mains  jointes.  Etbien  que  l'évéque  avant 
de  monter  les  degrés  de  l'autel  quille  la  mi- 
tre, c'est  alors  le  diacre  de  l'Evangile  qui  a 
soin  de  la  lui  ôler. 

G.  Après  l'encensemenl  de  l'autel  le  pre- 
mier monte  les  degrés,  et  parce  que  le  dia- 
cre de  l'Evangile  est  empêché,  il  donne  la 
mitre  précieuse  à  l'évéque,  et  après  qu'il 
a  lavé  SCS  mains,  il  lui  Ole  la  mitre  cl  se  re- 
tire à  sa  place. 

Chap.  VI. — Du  Canon  et  de  la  fin  de  la  messe. 

1.  Durant  le  canon  ils  ne  font  aucune  in- 
clination ni  génuflexion  ,  encore  que  l'évé- 
que les  fasse,  sinon  qu'ils  se  mettent  à  ge- 
noux à  leurs  places  à  l'élévation  du  saint 
sacrement. 

2.  Après  que  l'évéque  a  donné  la  paix  aa 
prêtre  assistant,  au  diacre  et  au  sous-diacre, 
ils  vont  à  l'autel  pour  la  recevoir  l'un  après 
l'autre,  faisant  une  génuflexion  au  saint  sa- 
crement avant  el  après  sur  le  marchepied  ê( 
côté  de  l'évéque,  sans  pourtant  baiser  l'autel. 
Mais  si  le  diacre  et  le  sous-diacre  communient 
à  celte  messe,  les  deux  diacres  d'honneur 
iront  recevoir  la  paix  de  l'évéque  après  le 
prêlre  assistant. 

.'}.  Quand  l'évéque  donne  la  bénédiction, 
ils  restent  debout  el  inclinés  à  leurs  places. 

'*.  L'évéque  étant  descendu  de  l'autel,  ils 
se  mettent  comme  au  commencement  de  la 
messe  ,  font  la  révérence  due  ,  el  s'en  re- 
tournent de  la  même  façon  qu'ils  sonl  venus 
Si  c'est  au  siège  épisco|);il  près  de  l'autel,  ils 
feront  comme  nous  avons  dit  à  l'office  de 
l'évéque,  chapitre  9,  num.    l'i-  et  suivants. 

5.  Etant  arrivés  au  lieu  où  l'évéque  doit 
se  déshabiller,  si  c'est  à  la  sacristie  ou  à  la 
chapelle,  ils  font  la  révérence  à  la  croix  ;  et 
après  se  tournant  vers  l'évéque,  ils  lui  font 
une  inclination.  Le  premier  lui  ôte  la  mitre, 
puis  tous  deux  se  retirent  à  l'écart  pour 
quitter  leurs  ornements,  font  leurs  actions 
de  grâces,  accompag'nent  l'évéque  à  son  re- 
tour, et  se  retirent  en  paix. 

ARTICLE  VI. 
i>E  l'office  du  diacre  de  l'évawgile. 
(Cérémonial,  I.  i,  c.  9.) 
Le  diacre  qui  doit  chanter  l'Evangile  à  la 
messe  pontificale  doit  être  un  des  chanoines 
diacres,  et  n'impoile  qu'il  soit  des  anciens 
ou  nouveaux  ,  d'autanl  que  quelquefois  ils 
assistent  à  tour  de  rôle,  ou  selon  que  l'évé- 
que le  trouve   bon  ou   autrement,  selon  la 
coutume  de  l'Eglise. 
Si  l'évéque   orend  ses  orueuients   eu  sa 


S07  DICTJONNÂIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


508 


cliaire  épiscopale  près  de  l'autel,  voyez  le 
chapitre  3  de  l'ofûce  de  l'évêque  col.  487, 
Si  c'est  dans  la  sacristie,  ce  qui  suit  : 

Chapitre  I.  —   De  ce  que  le  diacre   fait 
avant  et  pendant  que  l'évêque  s  habille. 

i.  Le  diacre  s'étant  rendu  dans  la  sacristie 
à  heure  convenable ,  ayant  fait  sa  prière, 
prévu  l'Evangile  qu'il  doit  dire  ,  lavé  ses 
mains  ,  pris  son  habit  ordinaire  ,  il  va  à  la 
rencontre  de  l'évêque  ,  l'accompagne  à  l'iiu- 
Icl  où  repose  le  très-saint  sacrement ,  où  il 
se  met  à  genoux,  et  fait  sa  prière  pendant  que 
lévéque  fait  la  sienne,  et  après  l'accompagne 
au  lieu  où  il  doit  prendre  ses  ornements 
épiscopaux,  et  ayant  salué  la  croix  mise  sur 
l'autel  de  ce  lieu,  conjointement  avec  les  au- 
tres, il  fait  une  inclination  profonde  à  l'évo- 
que, et  se  relire  à  l'écart  pour  prendre  les 
ornements  sacrés. 

2.  Assisté  de  quelque  acolyte,  il  se  revêt 
de  ses  ornements,  savoir,  premièrement ,  de 
l'amict,  en  baisant  la  croix  qui  est  au  milieu, 
et  le  met  au  tour  du  cou,  en  sorte  que  le 
collet  de  la  soutane  ne  paraisse  point.  Après, 
il  prend  l'aube  et  la  ceinture  qu'il  serre,  en 
sorte  que  l'aube  également  pendante  ne 
(raine  point  par  terre,  et  ne  l'empêche  de 
marclier,  puis  l'élole,  qu'il  baise  au  milieu 
où  est  la  croix,  la  met  sur  son  épaule  gau- 
che, et  fait  passer  les  deux  bouts  sous  le 
bras  droit,  les  lie  et  arrête,  en  sorte  qu'ils  ne 
se  délient  point  ;  enfin  il  prend  ladaimatique 
sans  être  obligé  de  dire  les  oraisons  à  cha- 
cun desdits  ornements,  s'il  ne  veut. 

3. 11  ne  prend  point  le  manipule,  que  l'évê- 
que ne  soit  entièrement  habillé. 

h.  S'il  a  besoin  d'un  mouchoir  (  comme  il 
est  très  à  propos  d'en  avoir  un),  il  doit  l'atta- 
cher à  sa  ceinture  sur  le  devant. 

5.  Etant  ainsi  revêtu,  ainsi  que  le  sous- 
diacre,  il  va  au  lieu  où  l'évêque  s'habille,  et 
après  y  avoir  salué  la  croix  et  l'évêque,  il  se 
met  à  son  côté  droit,  et  y  demeure  debout 

f tendant  que  l'évoque  achève  les  oraisons  de 
a  préparation  de  la  messe,  et  qu'il  lave  ses 
mains. 

6.  L'évêque  ayant  lavé  ses  mains,  il  s'ap- 
proche de  lui  pour  aider  à  le  revêtir  des  or- 
nements pontificaux  ,  assisté  du  sous-diacre 
qui  l'aide  de  son  côté  quand  il  en  est  besoin, 
et  recevant  les  ornements  qui  leur  seront 
portés  l'un  après  l'autre   par   les   acolytes. 

7.  Premièrement,  ayant  reçii  l'amict  de 
l'acolyte  qui  le  porto,  il  le  présente  à  l'évê- 
que à  baiser  au  milieu  où  est  la  croix,  le  lui 
met  sur  la  tête,  et  le  fait  descendre  sur  le 
cou,  en  sorte  que  le  collet  de  la  soutane  ne 
paraisse  point,  et  après  avoir  mis  les  cordons 
en  croix  sur  la  poitrine  et  les  avoir  jjassés 
par  derrière,  il  les  relie  ensuite  sur  le  devant. 

8.  11  reçoit  en  second  lieu  l'aube,  qu'il 
présente  à  l'évêque  pour  la  vêtir. 

9.  Puis  il  reçoit  la  ceinture,  qu'il  serre  et 
lie,  en  sorte  que  l'aube  couvrant  la  soutane 
et  étant  également  pendante,  environ  un 
travers  de  doigt  plus  haute  que  la  terre,  ne 
puisse  descendre  plus  bas. 

10.  Après  il  reçoit  la  croix  pectorale. 


L'ayant  baisée  au  pied,  il  la  présente  à  l'évê- 
que, pour  la  baiser,  et  passant  le  cordon  à 
sou  cou,  la  fait  pendre  par  devant  sur  sa 
poitrine. 

1 1 .  Il  reçoit  des  deux  mains  l'étole,  la  baise 
à  côlé  de  la  croix ,  et  la  présente  à  baiser  à 
l'évêque,  et  la  met  sur  ses  épaules,  en  sorte 
qu'elle  ne  couvre  point  le  cou,  et  «(u'elle  ne 
soi(  point  en  croix  devant  la  poitrine  :  ce  (|ui 
se  fera  commodément,  s'il  y  a  des  cordons 
pour  lier,  et  empêcher  que  l'élole  ne  penche 
plus  d'un  côlé  que  de  l'autre. 

12.  11  donne  le  pluvial  à  l'évêque,  et  lui 
donne  aussi  la  mitre,  lui  faisant  après  une 
profonde  inclination  ;  puis  il  s'assied  à  sa 
place,  quand  l'évêque  s'assied,  et  se  relève 
après  comme  lui. 

13.  A  la  fin  du  répons  de  tierce,  il  ôte  la 
mitre  à  l'évêque  assis,  qui  se  lève  pour  dire 
l'oraison,  et  le  chœur  ayant  d'd,  Benedicn- 
mus  Domino,  etc.,  l'évêque  s'étant  assis,  il  lui 
donne  la  mitre. 

14.  Les  acolytes  ayant  apporté  le  reste  des 
ornements  de  l'évêque,  il  lai  ôte  la  mitre, 
qu'il  rend  à  l'acolyte,  puis  le  pluvial,  assisté 
du  sous-diacre,  et  tous  deux  revêtent  l'évê- 
que de  la  tunique  et  de  la  dalmatique  ,  liant 
les  cordons  qui  sont  à  l'une  et  à  l'antre. 

15.  L'évêque  étant  assis,  il  lui  met  le  gant 
de  la  main  droite,  en  lui  baisant  première- 
ment sa  main,  et  puis  le  gant. 

10.  L'évêque  étant  debout,  assisté  du  sous- 
diacre,  comme  ci-dessus,  il  lui  donne  la  cha- 
suble, et  attache  les  cordons  comme  ceux 
de  l'amict. 

17.  Si  c'est  un  archevêque  qui  officie  en  sa 
province,  et  que  ce  jour-là  il  puisse  porter 
le  pallium,  selon  que  nous  l'ayons  spécifié 
ci-dessus  au  titre  des  préparatifs  de  la  messe 
pontificale,  chapitre  deuxième,  un  sous-dia- 
cre l'apporte  de  dessus  l'autel,  avec  les  deux 
mains  couvertes  d'un  voile.  Le  diacre  de 
l'Evangile  le  reçoit,  le  présente  à  baiser  à 
l'archevêque  à  l'endroit  de  la  croix,  qui 
doit  être  mise  derrière,  prenant  garde  en  le 
recevant  de  tenir  delà  main  droite  la  partie 
double  du  pallium,  et  de  la  gauche  l'autre 
partie  qui  est  simple  ;  il  l'accommodera  eo 
sorte  qu'il  environne  égalementles  épaules  de 
l'archevêque,  et  que  la  partie  double  soit  sur 
son  épaule  gauche,  le  sous-diacre  élevant 
avec  la  main  droite  la  partie  qui  doit  pendre 
par  derrière.  Cela  fait,  lediacre  prend  la  plus 
belle  des  trois  aiguilles  qu'un  acolyte  lui  aura 
apportées  dans  un  bassin,  la  met  à  la  croix 
de  devant  du  pallium,  et  en  met  une  autre  à 
la  croix  qui  est  sur  l'épaule  gauche.  Le 
sous-diacre  cependant  met  la  troisième  à 
la  croix  de  derrière.  En  quoi  ils  observe- 
ront que  chaque  aiguille  doit  passer  trois 
fois  par  la  croix  où  elle  sera  mise,  sans  néan- 
moins percer  le  pallium  ni  toucher  la  cha- 
suble, et  que  la  tête  de  l'aiguille  soit  vers  la 
main  droite  de  celui  qui  l'aura  mise. 

18.  L'évêque  étant  assis,  il  lui  met  la  mi- 
tre qu'il  a  reçue  de  l'acolyte,  lui  faisant  une 
inclination  profonde,  et  après  fait  place  aux 
diacres  d'honneur  qui  se  mettent  aux  côiés 
de  l'évêque,  cl  alors  il  prend  soa  mauipule. 


509  MES 

Ghàp.  h.  —  De  la  première  entrée  à  l'autel. 

1.  Etnnl  derrière  lY-véque,  et  au  rôté  Jroit 
du  prêtre  assistant,  si  c'est  la  sacristie  ou 
une  chapelle,  il  fait  une  inclination  médio- 
cre à  la  croix  qui  est  sur  l'autel,  la  tête  dé- 
couverte, tenant  le  bonnet  des  deux  mains 
devant  la  poitrine,  et  après  lorsque  l'évéque 
so  tourne  avant  de  partir,  il  lui  fait  une  in- 
clination profonde. 

2.  Il  se  couvre  pour  aller  à  l'autel,  et 
marche  à  la  gauche  du  prêtre  assistant,  avec 
gravité  otniodestie,  tenant  le  corps  droit,  les 
mains  jointes,  et  la  vue  baissée. 

'3.  Si  l'évoque  doit  s'arrêter  pour  saluer 
les  chanoines,  il  s'arrête  aussi,  se  découvre, 
et  les  salue. 

k.  Etant  arrivé  au  presbytère,  il  s'arrête 
devant  le  plus  bas  degré  de  l'autel,  et  se  met 
au  côté  gauche  de  l'évêque,  se  découvre, 
donne  son  bonnet  au  maître  des  cérémonies, 
se  tourne  vers  l'évêque,  lui  fait  une  profon- 
de inclination,  lui  ôte  la  mitre,  lui  fait  en- 
core une  autre  inclination,  rend  la  mitre  à 
l'acolyte  qui  en  a  le  soin  ;  et  après  tenant 
les  mains  jointes  devant  lu  poitrine,  fait  une 
profonde  inclination  à  la  croix  en  même 
temps  que  l'évêque,  ou  une  génudexion  s'il 
y  a  tabernacle  ,  et  lui  aide  à  se  relever 
s'il  a  fait  la  génuflexion  au  suint  sacrement. 
(  Ce  qui  servira  pour  les  autres  génuflexions 
que  l'évêque  fera,  lorsque  le  diacre  sera  à  côté 
de  lui. } 

5.  Se  tenant  droit,  il  se  signe  avec  la  main 
droite  en  même  temps  que  l'évêque  dit:  In 
iwtnine  Palris,  etc.  ;  comme  aussi  en  disant: 
Adjulorium  nostrum  ,  etc.  ;  rejoint  les 
mains,  et  lui  répond  au  psaume,  Judica 
nie,  Deus,  etc. ,  incline  tant  soit  peu  la  têtu 
au  verset  entier  Gloria  Palri,  et  Filio,  et 
Spiritui  sancto. 

(j.  II  se  tourne  et  s'incline  médiocrement 
vers  l'évêque  quand  il  dit,  Miserealur  <iii,  et 
poursuit  le  reste,  la  face  tournée  vers  lui 
jusqu'à  ce  qu'il  ait  achevé. 

7.  Il  s'incline  profondément  vers  l'autel , 
disant  le  Confiteor,  les  mains  jointes  jusqu'à 
ce  que  l'évêque  ait  dit  le  Miserentur,  etc.;  et 
étant  ainsi  incliné,  il  dit:  Amen. 

8.  il  frappe  trois  fois  sa  poitrine  avec  la 
main  droite,  tenant  la  gauche  sous  la  poi- 
trine en  disant  :  Mea  culpa,  etc. 

9.  Il  se  tourne  vers  lévêque  en  disant: 
Tibi,  Pater,  ou  te,  Pater;  et  l'évêque  ayant 
dit  le  Misereatur,  il  se  tient  debout  à  Inditl~ 
gcntiam. 

10.  Il  s'incline  médiocrement  à  Deus  tu 
convenus,  etc.  jusqu'à  ce  que  l'évêque  so 
redresse  ayant  dit  Oremus. 

11.  L'évêque  montant  à  l'autel,  il  monte 
avec  lui,  eu  lui  élevant  son  aube  et  ses  vê- 
tements par  le  devant  avec  la  main  droite  , 
tenant  la  gauche  sous  la  poitrine. 

Chap.  III.  —  Du  premier  encensement. 

1.  Etant  arrivé  à  Tautel,  et  pendant  que 
l'évoque  le  baise,  il  fait  une  génudexion  à 
sou  côté  gauch«,  les  mains  jointes  devant  sa 
poili'iue,  saus  baiser  l'autel,  et  saus  appuyer 


MES  hio 

SCS  mains  dessus  et  se  relêv<J  tout  aussi- 
tôt, et  passe  au  côté  de  l'Epître  eu  mémo 
temps  que  le  prêtre  assistant  passe  au  côté 
de  l'Evangile,  le  diacre  lui  laissant  da  degré 
plus  haut  pour  passer. 

2.  Il  reçoit  des  mains  du  thuriféraire  la 
navette  ouverte,  prend  et  présente  la  cuiller 
à  l'évêque,  baisant  premièrement  la  cuiller, 
puis  la  main  de  l'évêque,  en  disant,  Bénédi- 
cité, Pater  revercndissime.  L'encens  pris  et 
mis  dans  l'encensoir  par  l'évêque  ,  il  reçoit 
en  sa  main  la  cuiller,  baisant  la  mnin  de 
l'évêque,  puis  la  cuiller,  qu'il  remet  dans  là 
navette,  et  la  rend  au  maître  des  cérémonies 
ou  au  thuriféraire. 

3.  Il  baise  le  haut  des  chaînettes  qu'il 
tient  de  la  main  droite,  et  les  met  en  la 
muin  gauche  de  l'évêque,  et  met  le  bas  des 
chaînettes  ,  qu'il  tient  de  la  gauche,  en  la 
droite  de  l'évêque,  et  la  baise. 

V.  Durant  l'encensement  il  lève  avec  sa 
main  gauche  la  partie  de  la  chasuble  qui  est 
sur  l'epuule  droite  de  l'évêque,  tenant  sa 
main  droite  sous  sa  poitrine,  faisant  la  génu- 
flexion lorsque  l'évêque  passe  au  milieu  du 
l'autel,  et  lui  aidant  à  se  relever  lorsqu'il 
fait  les  génuflexions,  selon  la  règle  mise  ci- 
dessus,  ch.  2,  n.  i. 

5.  L'encensement  fini  ,  se  tenant  droit  sur 
le  second  degré  du  côté  de  l'Epître,  il  reçoit 
l'encensoir  en  croisant  les  mains,  c'est-à- 
dire  prenant  de  la  main  droite  le  bas  des 
chaîiielles,  et  de  la  gauche  le  haut,  et  se  re- 
tirant un  peu  de  l'autel,  après  que  l'évêque 
a  reçu  la  mitre,  il  l'encense  de  trois  coups 
denicnsoir  ,  lui  fait  une  inclination  pro- 
fonde avant  et  après,  et  rend  l'cucensoir  au 
thtiriféraire. 


COAP.  IV. 


De  /'Introït 


1.  Il  ne  suit  pas  l'évêque  allant  à  son  siège, 
mais  il  s'arrête  au  côté  de  l'Epître  au  banc 
qui  lui  est  préparé,  ou  il  se  lient  debout 
ayant  le  sous-diacre  à  sa  gauche,  avec  lequel 
il  dit  les  Kyrie,  alternativement,  quand  l'é- 
vèiiue  les  dit,  et  après  s'assied,  et  se  couvre 
de  son  bonnet  eu  même  temps  que  l'évêque 
s'assied. 

2.  Si  l'évêque  était  assis  au  faldistoire  au 
côté  de  l'Epitre,  le  diacre,  serait  assis  sur  un 
banc,  entre  le  prêtre  assistant  et  le  sous-dia- 
cre, et  ôlerait  la  mitre  à  l'évêque,  et  la  lui 
mettrait  quand  il  serait  besoin. 

Chap.  y.  —  Du  Gloria  in  excelsis. 

1.  Les  Kyrie  finis  par  le  chœur,  il  se  décou- 
vre et  se  lève,  tenant  son  bonnet  des  deux 
mains  devant  la  poitrine  ;  et  l'évêque  ayant 
commencé  à  chauler  le  Gloria  in  excelsis,  il 
le  dit  avec  le  sous-diacre  tout  bas.  sans  quit- 
ter sa  place,  et  sans  prévenir  lévêque,  mais 
plutôt  suivant  sa  voix ,  inclinant  la  tête 
quaud  il  ti'tl  Adoramus  te;  Gratins  agimus  tibi, 
jesu  Christe,  suscipe  depreeationem  nostram, 
et  encore  Jesu  Christe ,  se  signant  à  la  fin 
quand  il  dit  Cum  sancto  Spintu,  etc.,  et  s'as- 
sied, l'évêque  s'élant  assis. 

2.  L'hymne  fini  par  le  chœur,  il  se  décou- 
vre et  se  lève,  leuaut  sou  bouuel cornue  ci- 


Sll 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


512 


dessus,  pendant  que  l'évêque  dit  les  oraisons; 
après  il  s'assied. 

3.  Quand  le  chœur  chante  le  dernier  verset 
du  graduel,  du  trait,  etc.,  ou  plutôt,  selon 
que  la  distance  de  l'autel  l'exigera  ,  il  se  dé- 
couvre, se  lève,  laisse  son  bonnet  à  sa  place, 
prend  le  livre  des  Evangiles  des  mains  du 
mailre  des  cérémonies,  ou  lui-même  va  le 
quérir  sur  la  crédence,  le  porte  fermé  contre 
sa  poitrine,  va  à  l'autel  et,  avant  d'être  ar- 
rivé au  milieu,  fait  une  inclination  profonde 
à  l'évêque  tourné  vers  lui,  puis  étant  au  mi- 
lieu de  l'autel ,  fait  une  génuflexion  sur  le 
plus  bas  degré,  monte  à  l'autel ,  met  le  livre 
sur  le  milieu,  et  fuit  une  génuflexion. 

!i.  Il  va  aussitôt  à  l'évêque  par  le  rôle  le 
plus  court,  lui  fait  une  profonde  inclination 
avant  de  baiser  sa  main,  et  après  l'avoir 
baisée,  retourne  devant  le  milieu  de  l'autel, 
se  met  à  genoux  sur  le  plus  bas  degré  ;  les 
mains  jointes,  et  la  tête  inclinée,  il  dit, 
Munda  cor  meum,  etc.;  lequel  uni ,  il  se  re- 
lève ,  monte  à  l'autel,  et  avec  les  deux 
mains  il  prend  le  livre  des  Evangiles  qui  est 
sur  l'autel,  le  porte  contre  sa  poitrine,  les 
feuillets  du  livre  tournés  vers  sa  gauche , 
fait  une  génuflexion,  et  descend  au  bas  des 
dégrés,  où  il  attend  le  thuriféraire,  et  les 
autres  qui  doivent  l'accompagner  pour  dire 
l'Evangile. 

5.  Si  l'évêque  officie  au  faldistoire  au  côlé 
de  l'Epitre,  il  ne  baisera  la  main  de  Vévêi^ue 
qu'après  avoir  demandé  et  reçu  sa  bénédiction. 

6.  Vers  la  fin  du  dernier  verset  duGraduel, 
Trait,  etc.,  portant  le  livre  fermé  devant  sa 
poitrine,  tourné  comme  ci-dessus,  et  ayant 
fait,  conjointement  avec  les  sous-diacre  et 
autres,  une  inclination  au  milieu  de  l'autel , 
ou  génuflexion,  sur  le  plus  bas  degré,  s'il  y 
a  tabernacle,  il  marche  après  le  sous-diacre 
pour  aller  derechef  à  l'évêque  :  là,  étant 
profondément  incliné  devant  lui,  il  lui  de- 
mande la  bénédiction,  disant ,  Jubé,  dumne, 
benedicere.  L'ayant  reçue  ,  et  s'étant  redres- 
sé, il  lui  fait  une  inclination,  et  va  au  lieu 
destiné  pour  chanter  l'Evangile  marchant 
après  le  sous-diacre. 

7.  Y  étant  arrivé,  il  donne  le  livre  des 
Evangiles  ouvert  entre  les  mains  du  sous- 
diacre  ,  ou  le  met  sur  le  lutrin  ,  ou  ailleurs , 
suivant  la  coutume  de  l'Eglise,  et  joignant 
les  mains  devant  la  poitrine,  il  chante  ,  J)o- 
minus  vobiscum. 

8.  En  disant  Scquenlia  ou  Initinm  snncti 
Etangelii,  avec  le  pouce  de  la  main  droite , 
les  autres  doigts  joints  et  médiocrement 
étendus,  il  fait  le  signe  de  la  croix  s-ur  le 
commencement  du  texte  de  l'Evangile  qu'il 
doit  dire,  tenant  la  main  gauche  sur  le  livre  : 
et  après,  la  tenant  sur  sa  poitrine,  il  fait  le 
signe  de  la  croix  sur  soi  avec  le  pouce  de  la 
droite  ,  au  front,  à  la  bouche  el  à  la  poi- 
trine, se  donnant  bien  garde  lic  ne  pas  faire 
le  signe  de  la  croix  sur  sa  bouche  durant  le 
temps  qu'il  profère  quelque  parole. 

9.  En  se  tournant  un  peu  du  côté  droit,  il 
reçoit  l'encensoir  des  mains  du  thuriféraire 
ou  du  maître  des  cérémonies,  et,  se  reraet- 
taiit  devant  le  livre,  il  l'eacense  de  trois 


coups,  le  premier  au  milieu,  le  second  au 
côté  droit,  el  le  troisième  au  côté  gauche, 
pendant  que  le  chœur  chante  Gloria  tibi,  Do' 
mine,  faisant  une  inclination  avant  et  après 
l'encensement  vers  le  livre. 

10.  Ayant  rendu  l'encensoir  à  celui  qui  le 
lui  a  donné,  il  poursuit  l'Evangile,  les  maùis 
jointes,  inclinant  la  tête,  ou  faisant  la  génu- 
flexion vers  le  livre,  quand  il  en  est  besoin. 

11.  L'Evangile  fini,  il  montre  au  sous- 
diiicre  le  commencement  de  l'Evongile  qui  a 
été  lu,  tourne  le  feuillet,  s'il  est  à  la  page 
précédente,  et  attend  le  sous-diacre  pour  re- 
tourner a  .sa  place,  faisant  en  passant  les  ré* 
vérenres  dues  à  l'évêque  et  à  l'autel. 

Si  l'évêque  officiait  au  faldistoire  au  côté 
de  l'Epitre,  le  diacre  après  avoir  chanté  l'E- 
vangile, irait  par  le  plan  de  la  chapelle  au 
milieu  de  l'autel ,  ou ,  après  avoir  fait  la  gé- 
nuflexion, et  reçu  l'encensoir,  il  encenserait 
l'évêque  de  trois  coups  ,  avec  une  profonde 
inclination  avant  et  après. 

Chap.  VI.  —  Du  Credo. 

1.  Etant  au  côté  de  l'Epitre,  debout  contre 
son  banc  l'évêque  ayant  commencé  de 
chanter  le  Credo,  il  continue  le  reste  du 
Symbole  tout  bas  avec  le  sous-diacre  ,  sans 
quitter  sa  place  ,  et  découvert  comme  au 
Gloria,  incline  la  tête  à  ces  mots  :  Jesum 
Christum,  simul  adoratur ,  fait  une  génu- 
flexion d'un  seul  genou  vers  l'autel  en  même 
temps  (|ue  l'évêque  la  fait  en  disant  Et  in- 
carnatus  est,  etc.,  et  se  signe  à  la  fin  quand 
il  (lit  Et  vitam  venturi  sœculi.  Amen.  Après, 
il  s'assied  comme  l'évêque,  et  se  couvre. 

2.  Quand  le  chœur  chante  Et  incarnatus 
est,  etc.,  il  se  découvre  et  s'incline  assis  à  sa 
place  ,  excepté  aux  trois  messes  de  la  Nati- 
vité de  Notrc-Seigneur  et  au  jour  de  l'An- 
nonciation de  la  sainte  Vierge,  auxquels  il 
se  met  à  genoux  près  de  sa  place. 

3.  Le  chœur  ayant  achevé  de  chanter  Et 
homo  faclus  est,  il  se  découvre,  se  lève, 
laisse  son  bonnet  à  sa  place,  va  à  la  cré- 
dence, prend  la  bourse  avec  le  corporal  qui 
est  dedans,  la  porte  des  deux  mains,  élevée 
jusqu'aux  yeux,  le  côté  ouvert  vers  soi, 
marchant  seul  d'un  pas  grave  et  honnête 
par  le  plan  de  la  chapelle,  c'est-à-dire  par 
devanV  les  degrés  de  l'autel ,  où  étant  tourné 
vers  l'évêque,  il  le  salue  d'une  inclination 
profonde;  et  après ,  se  tournant  vers  l'autel, 
il  fait  une  génuflexion,  monte  à  l'autel,  tire 
de  la  bourse  le  corporal  qu'il  étend  au  milieu 
de  l'autel  jusqu'au  bord,  qui  est  couvert 
de  la  nappe,  el  met  la  bourse  au  côlé  de  l'E- 
vangile ,  en  sorte  qu'elle  n'incommode  point 
à  l'autel.  Après,  il  fait  une  génuflexion,  retour- 
ne à  sa  place  par  le  chemin  le  plus  court, 
prend    son    bonnet,    s'assied    et   se  couvre. 

k.  Le  Symbole  fini  par  le  chœur,  si  l'évêque 
était  au  faldistoire  au  côté  de  l'Epitre,  il  lui 
ôterail  la  mitre,  et  l'offertoire  dit,  il  la  lui 
remettrait,  et  ôterail  l'anneau  el  les  gants 
conjointement  avec  le  soits-diacre. 

5.  Mais  si  l'évêque  est  à  son  siège  ,  c'est 
aux  diacres  d'honneur  à  lui  ô(er  la  mitre  el 
les  gants. 


SiS  MES 

G.  Le  Symbole  fini  par  le  chœur,  il  se  dé- 
couvre, et  rcsle  debout  à  sa  place,  jusqu'à 
fc  que  l'évêque  ait  lavé  ses  mains. 

Chàp.  Vil.— De  iO/ferloire. 

1.  Comme  l'évêque  vient  à  l'aulcl,  après 
avoir  quille  sou  bonnet  sur  son  banc,  il  va 
devant  les  degrés  de  l'autil,  fait  une  inclina- 
lion  profonde  à  l'évêque  tourné  V(!rs  lui,  et 
une  autre  vers  l'aulcl,  ou  génuflexion,  s'il  y 
a  labernacle,  et  étant  à  la  droite  de  l'évêque, 
il  lui  aide  à  monter  les  degrés  de  l'autel,  lui 
relevant  do  sa  main  gauche  son  aube  et  ses 
vélemens,  tenant  la  droite  sous  sa  poitrine. 

2.  II  va  au  côlé  de  l'Epîlrc,  découvre  le  ca- 
lice qui  y  a  été  porté  cl  mis  sur  l'aulel  par 
le  sous-diacre,  Ole  la  pale,  qu'il  met  près 
du  corporal,  prend  la  palène,  sur  laqueih^  il 
doit  y  avoir  deux  hosties;  puis,  de  la  main 
droite  il  prend  une  desdites  hosties,  avec  la- 
quelle il  touche  l'autre  hostie,  la  patène  et  le 
calice  dedans  et  dehors,  et  donne  ensuite 
celte  hostie  à  manger  au  sacristain,  ou  à 
tout  autre  qui  a  préparé  la  crédenee. 

y.  Il  présente  à  l'évêque  la  palène,  sur  la- 
quelle est  l'hostie  pour  le  sacrifice,  baisant 
premièrement  le  bord  de  la  patène,  puis  la 
main  de  l'évêque,  relenant  son  haleine  de 
peur  de  salir  la  palène  et  l'hostie. 

4.  S'il  y  a  de  petites  hosties  à  consacrer 
dans  quelque  vase,  il  le  découvre,  et  l'élève 
tant  soit  peu  quand  l'évêque  dit  Sttscipe, 
sonde  /'a/er,  etc., lequel  fini,  il  remet  le  vase 
entre  le  calice  et  la  croix  ,  sur  le  corporal  et 
la  pierre  sacrée, et  lecouvre 

5.  Il  verso  un  peu  de  vin  et  d'eau  des  bu- 
rettes, que  l'acolyte  a  portées  à  l'autel,  dans 
quelque  vase  qu'il  donne  à  boire  au  sacris- 
tain. Après  il  nettoie  le  calice  avec  le  puri- 
ficatoire, et  reçoit  la  burette  du  vin  des 
mains  du  sous-diacre,  verse  du  vin  dans  le 
calice  autant  qu'il  faut,  l'évêque  y  prenant 
garde,  et  rend  la  burette  au  sous-diacre, 
lequel  met  quelques  goulles  d'eau  dans  le 
calice.  S'il  y  a  des  gouttes  séparées,  il  les 
unit  en  tournant  le  vin  qui  est  dans  le  calice 
d'un  côté  et  d'autre,  ou  les  essuie  avec  le 
purificatoire,  qu'il  remet  après  sur  la  pa- 
tène. 

C.  Tenant  le  calice  de  la  main  gauche  au 
pied,  et  de  la  droite  au-dessous  du  nœud,  il 
le  présente  à  l'évêque,  après  avoir  baisé  le 
pied  du  calice  et  la  main  de  l'évêque. 

7.  Tenant  le  pied  du  calice  de  la  main 
droite,  et  soutenant  le  bras  droit  de  l'évêque 
de  la  main  gauche,  les  yeux  élevés,  il  dit 
avec  lui  Ojferimus  libi ,  Domine,  etc.,  le 
calice  rerais  sur  l'autel ,  il  le  couvre  de  la 
pale. 

8.11  prend  la  patène,  la  metàlamain  droite 
du  sous-diacre  qui  est  au  côlé  de  l'Epître,  en 
sorte  que  la  concavité  regarde  le  sous-diacre, 
et  la  couvre  du  bout  du  grand  voile  qu'il  a 
sur  ses  épaules 

Chap.  VIII.  —  Du  deuxième  encensement. 
1.  L'évêque  ayant  achevé  les  oraisons  de 
l'oblatiou,  il  lui  présente  la  navette  de  l'en- 
cens pour  le  bénir  endisaut,  Benedicite ,  pa~ 


MES 


eu 


ter  reverendissime,  comme  il  a  été  dit  au  pre- 
Diier  emenscmcnt,  chapitre  3,  n.  2  et  3. 

2.  Pendant  que  l'évêque  encense  le  calice 
et  l'hostie,  il  a  sa  main  droite  sur  le  pied  du 
calice,  et  de  la  main  gauche  il  lève  la  par- 
lie  de  la  chasuble  qui  est  sur  l'épaule  droite 
de  l'évêque;  cl  après  avoir  fait  une  génu- 
flexion il  ôte  le  calice  qui  est  au  milieu,  le 
met  vers  le  côlé  de  l'KpIire  toujours  sur  le 
corporal,  s'il  se  peut,  afin  qui>  l'évêque  en- 
cense la  croix;  et  l'ayant  encensée,  il  remet 
le  calice  au  milieu. 

3.  Durant  tout  l'encensement  il  est  à  la 
droite  de  1  évoque,  et  se  comporte  comme 
nous  avons  dit  ci-di-ssus  au  chapitre  3, 
n.  4. 

k.  Si  le  saint  sacrement  était  exposé,  il 
n'ôterait  pas  le  calice;  parce  qu'au  lieu  d'en- 
censer la  croix  (qui  alors  ne  doit  pas  êlre 
mise  à  l'autel)  l'évêque  encenserait  le  saint 
sacrement,  élant  à  deux  genoux  sur  le  pre- 
mierdcgré,  cl  lui  serait  en  ce  cas  là  à  genoux 
à  son  côté  droit. 

.').  L'autel  encensé,  il  reçoit  l'encensoir  de» 
mains  de  l'évêque  au  côlé  de  l'Epltre,  (ornme 
il  a  été  dit  au  chapitre  3,  n.  î».  Et  après  que 
l'évêque  a  pris  la  mitre,  il  l'encense  de  trois 
coups  d'encensoir,  et  lui  fait  une  inclination 
profonde  avant  et  après. 

6.  Il  descend  au  bas  et  au  coin  des  degrés 
du  côlé  de  l'Epltre,  encense  de  deux  coups 
d'encensoir  le  prêtre  assistant  qui  est  au 
côlé  de  l'Evangile.  Et  après,  se  tournant  vers 
les  diacres  d'honneur,  les  encense  aussi  cha- 
cun de  deux  coups  d'encensoir,  faisant  à 
chacun  une  inclination  médiocre  avaut  et 
après  l'encensement. 

7.  Il  fait  une  génuflexion  vers  l'autel,  et 
va  au  chœur,  portant,  en  y  allant,  renceii- 
soir  des  deux  mains,  accompagné  du  thuri- 
féraire qui  marche  devant.  Entrant  au 
chœur,  il  salue  les  chanoines  d'un  côlé,  et 
puis  de  l'autre,  va  au  plus  digne  du  chœur, 
qu'il  encense  de  deux  coups  d'encensoir,  lui 
faisant  une  inclination  devant  et  après,  et 
ensuite  fait  la  même  chose  aux  autres  di- 
gnités et  chanoines.  Après,  il  encense  les 
bénéliciers  et  autres  clercs,  sans  s'arrêter, 
faisant  une  inclination  à  la  crois,  ou  génu- 
flexion, s'il  y  a  tabernacle,  en  passant  d'uu 
côté  à  l'autre  du  chœur. 

8.  Si  les  choristes  sont  chanoines  et  eu 
chape,  il  les  encense  les  premiers  du  chœur, 
chacun  de  deux  coups  d'encensoir.  S'ils  no 
sont  point  chanoines  ,  il  les  encense  de  deux 
coups  avant  d'encenser  les  bénéficiers  et  au- 
tres clercs. 

9.  Il  peut  se  rencontrer  dans  le  chœur  des 
personnes  extraordinaires,  soit  ecclésiasti- 
ques ou  laïques,  qui  doivent  êlre  encensées  : 
en  te  cas  le  diacre  ayant  encensé  l'évêque 
célébrant  ou  même  un  autre  célébrant  non 
évêque,  il  encenserait  les  cardinaux,  puis  les 
archevêques  et  évéques  chacun  de  trois  coups 
d'encensoir,  et  après  eux  le  prêlre  assistant, 
diacres  d'honneur,  et  le  chœur  ensuite, 
comme  ci-dessus. 

10.  Si  le  roi  y  était,  il  serait  encensé  ^'r 
trois  coups  après  le  célébrant  et  avant  l^ 


SIS 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


M6 


cardinaux,  archevêques  el  évcques  même  du 
lieu,  s'ils  ne  céI6braieiU  pas. 

11.  Les  princes  et  gouverneurs  des  pro- 
vinces seront  encensés  de  trois  coups,  après 
les  érèques. 

12.  La  reine,  les  princesses  et  les  femmes 
des  gouverneurs  des  provinces  seront  aussi 
encensées  de  trois  coups  d'encensoir,  au 
même  rang  et  ordre  que  leurs  maris  s'ils  y 
étaient,  conformément  au  Cérémonial:  le 
reste  qui  s'y  trouve  arrive  peu  souvent,  ou 
n'est  pas  en  usage. 

13.  Ceux  du  chœur  encensés,  il  salue  les 
chanoines  d'un  côte  cl  d'autre  en  sortant  du 
chœur;  retourne  à  l'aulel,  où  il  fait  une  gé- 
nuflexion au  côlé  de  l'Epître,  et  encense  le 
sous-diacre  de  deux  coups  d'encensoir,  lui 
faisant  avant  et  après  une  inclination.  11 
rend  l'encensoir  au  thuriféraire  ,  et  après 
s'être  mis  à  sa  place,  entre  les  deux  diacres 
d'honneur,  sans  faire  une  génuflexion  ,  et 
étaut  un  peu  tourné  vers  le  thuriféraire,  il 
est  par  lui  encensé  de  deux  coups  d'encen- 
soir, avec  une  inclination  avant  et  après. 

Chap.  IX.  —  De  la  Préface  et  du  Canon. 

1.  Durant  la  préface  il  se  tient  au  même 
lieu  que  ci-dessus,  entre  les  deux  diacres 
d'honneur.  Et  sur  la  fin,  après  avoir  fait  une 
génuflexion  à  sa  place,  il  monte  à  l'autel  au 
côté  droit  de  lévêque,  et  dit  avec  lui  Sanctus, 
s'inclinant  et  tenant  les  mains  jointes  jus- 
qu'à Benedictus,  où  il  se  relève  et  se  signe 
en  poursuivant  :  Qui  venit  in  nomine  Do- 
mini,  etc. 

2.  Le  Sanctus  dit,  il  fait  une  génuflexion 
et  retourne  derrière  l'évéque;  et  qu;ind 
l'évêquc  dil  Quam  oblalimiein,  etc.,  il  fait 
une  génuflexion  à  sa  place,  et  va  à  son  côté 
droit,  prenant  garde  d'élever  de  la  main 
gauche  la  partie  de  la  chasuble  qui  est  sur 
le  bras  droit  de  l'cvêque,  quand  il  fait  l'élé- 
vation des  mains,  ou  quand  il  bénit  l'hostie 
ou  le  calice,  ou  soi-même,  de  découvrir  et 
couvrir  le  calice  de  la  pale  quand  il  sera 
besoin. 

3.  Il  se  met  à  genoux  sur  le  marchepied 
de  l'autel  (juand  l'évéque  s'agenouille  ,  et 
durant  l'élévation  du  saint  sacrement  il  élève 
de  la  main  gauche  le  derrière  de  la  chasuble 
de  l'évéque. 

4.  Il  se  relève  en  même  temps  que  l'évéque 
se  relève  après  avoir  adoré  le  saint  sacre- 
ment, et  avec  la  main  droite  il  découvre  le 
calice,  et  tout  aussitôt  se  remet  à  genoux,  et 
élève  le  derrière  de  la  chasuble  durant  l'élé- 
vation du  calice. 

5.  Après  l'élévation  du  calice  il  se  relève 
tout  aussitôt,  et  couvre  le  calice  de  la  pale, 
et  ayant  fait  la  génuflexion,  retourne  der- 
rière l'évéque,  comme  ci-dessus,  n.  2. 

6.  S'il  y  avait  un  vase  avec  des  hosfies  à 
coniacrer,  avant  de  se  metire  à  genoux  au 
moment  de  la  consécration  de  l'hostie,  il  dé- 
couvrirait ou  ouvrirait  ce  vase,  qui  doit  être 
derrière  le  calice,  et  après  l'élévation  de 
l'hostie,  il  le  couvrirait  ou  fermerait,  et  en- 
suite ferait  la  génuflexion  avec  l'évéque; 
et  s'étanl  relevé,  il  découvrirait  le  calice. 


7.  Quand  l'évéque  dit  Per  quem  hœc  omnia, 
etc.,  il  fait  la  génuflexion  à  sa  place,  et  monte 
à  la  droite  de  l'évéque. 

8.  Après  que  l'évéque  a  dit  Sanclificas, 
vivificas,benedicis,  et  prœstas  nnbis,  et  qu'il  a 
fait  les  trois  bénédictions  sur  le  calice  el  l'hos- 
tie, il  découvre  le  calice,  faisant  une  génu- 
flexion avant  et  après  avec  l'évéque. 

9.  Pendant  que  l'évéque  fait  les  signes  de 
croix  avec  l'hostie  sur  le  calice,  en  disant: 
Peripsuin,  et  cum  ipso,  etc.,  il  tient  le  piid 
du  calice  avec  les  deux  doigts  de  la  main 
droite,  sans  faire  aucune  inclination  de  tête, 
quand    l'évéque  dil  :  Omnis  honor  el  gloria. 

10.  L'hostie  étant  remise  sur  le  corporal, 
il  couvre  le  calice,  fait  la  génuflexion  avec 
l'évéque  et  reste  au  même  côté  de  l'Epître, 
jusqu'à  ce  que  l'évéque  commence  ]e  Pater. 

Chap.  X.  — Z)e  l'Oraison  dominicale  et  de  la 
fin  de  la  messe. 

1.  L'évéque  commençant  le  Pater,  il  fait 
une  génuflexion,  descend  au  milieu  de  l'autel 
au  second  degré,  derrière  l'évéque,  et  y  reste 
debout  jusqu'à  ce  qu'il  dise  Et  dimitte  nubis; 
alors  il  fait  une  génuflexion  à  sa  place  et 
remonte  à  l'autel  à  la  droite  de  l'évéque.  où 
il  reçoit  des  mains  du  sous-diacrc  la  patène 
(lui  ou  le  maître  des  cérémonies  ayant  ôté  le 
voile  qui  la  couvrait),  la  frotte  avec  le  puri- 
ficatoire et  la  baise.  Et  quand  l'évéque  com- 
mence ces  paroles  du  Canon  :  Libéra  nos,  etc. 
et  non  plus  tôt,  il  met  la  patène  entre  l'index 
et  le  doigt  du  milieu  de  la  main  droite  do 
l'évéque,  laquelle  il  baise  aussi,  sans  être 

.  oblip^é  de  répondre  :  Sed  liberanos  a  malo,  ni 
Amen,  ni  Et  cum  spirilu  tuo 

2.  Il  se  signe  avec  la  main,  quand  l'évéque 
se  signe  avec  la  patène  et  découvre  le  calice 
lorsque  l'évéque  met  la  patène  au-dessous 
de  l'hostie.  L'évéque  ayant  mis  la  petite  por- 
lion  de  l'hostie  dans  le  calice,  il  le  couvre, 
faisant  une  génuflexion  en  même  temps  que 
l'évéque. 

;î.  Etant  un  pou  incliné  vers  le  saint  sacre- 
ment il  dit  Agnus  Dei,  frappant  sa  poitrine 
avec  la  m.iin  droite,  tenant  la  gauche  sous  la 
poitrine.  Il  fait  ensuite  une  génuflexion  à  sa 
place,  va  au  côté  de  l'Evangile  en  même 
temps  que  le  prêtre  assistant  va  au  côté  de 
l'Epître  passant  derrière  lui;  et  y  étant  ar- 
rivé, il  fait  une  autre  génuflexion  el  montre 
à  l'évéque  ce  qu'il  doit  lire  dans  le  livre. 

k.  11  retourne  au  côté  de  l'Epître,  où  il  re- 
çoit étant  debout  la  paix  de  l'évéque,  après 
que  l'évéque  l'a  donnée  au  prêtre  assistant; 
ce  qu'il  fait  approchant  sa  joue  gauche  de 
celle  de  l'évéque  et  lui  répondant  Et  cum 
spiritu  tuo.  Puis  il  assiste  au  livre  ju-qu'au 
retour  du  prêtre  assistant,  el  ne  donne  la 
paix  à  personne.  Mais  s'il  communie  à  celle 
messe,  il  ne  reçoit  la  paix  qu'après  avoir 
communié,  comme  nous  dirons  au  chapitre 
suivant. 

5.  Quand  l'évéque  dit  Domine,  non  sum 
dignus,  el  pendant  qu'il  communie,  le  diacre 
frappe  sa  poitrine  et  s'incline  profondénieut 
vers  l'autel  lenaut  les  mains  jointes  devant 
la  poitrine. 


517 


MES 


0.  Si  le  prôlre  assistant  pst  de  retour  au 
chœur,  le  diacre  passe  au  côté  de  l'Kpllrf, 
où  il  reçoit  les  burettes  des  mains  de  l'arDiyle, 
verse  du  vin  pour  la  purification,  et  ensuite 
du  vin  et  de  l'eau  pour  l'ablution,  etc.,  eoninio 
nous  dirons  à  l'ofOce  du  sous-diacre,  chap.  G, 
art.  7. 

7.  Si  on  donne  la  communion,  voyez  le  cha- 
pitre suivant,  où  la  cérémonie  est  amplement 
décrite,  me  contentant  seulement  de  dire  que 
Icdiacre  et  le  sous-diacre  doivent  commntiier 
ù  la  messe  pontificale,  s'ils  ne  sont  pas  prêtres, 
et  ne  veulent  pas  célébrer  ce  jour-là. 

8.  Si  le  prôtre  assistant  n'est  pas  de  retour, 
le  diacre  demeure  au  fôl6  de  l'Evangile  jus- 
qu'à ce  que  l'évêque  ait  pris  l'ablution  ;  alors 
il  prend  lo  livre  et  le  porte  fermé  au  côlc  de 
l'Epître,  faisant  une  génuflexion  en  passant 
au  milieu  de  l'autel  sur  le  plus  haut  degré, 
en  même  temps  (jue  le  sous-diacre  la  fait 
derrière  lui. 

9.  11  ouvre  le  Missel  où  est  l'antienne  dite 
communion,  reçoit  la  mitre  précieuse  de  l'a- 
colyte et  la  met  A  l'évêque,  lui  faisant  une 
inclination  avant  et  après. 

10.  Quand  l'évêque  a  lavé  ses  mains,  il  lui 
ôtc  la  niilre,  lui  faisant  une  inclination  avant 
et  après,  et  se  retire  à  sa  place  derrière  lé- 
vé(iue,  où  il  se  tient  droit  pendant  (ju'il  dit 
Dominus  vohiscum. 

11.  Il  Ta  au  côté  de  l'Epître,  toujours  sur 
le  second  degré  et  s'y  tient  droit,  jusqu'à  ce 
que  les  oraisons  soient  entièrement  finies. 

12.  Cela  dit,  et  non  plus  tôt,  il  va  au  milieu 
de  l'autel  sur  le  second  degré  et  reste  droit 
quand  l'évoque  dit  Dominus  vobiscum;  et 
le  chœur  ayant  répondu  Et  cwn  spiritu  tuo, 
il  fait  une  génuflexion  se  tournant  par  le 
côté  de  l'Epître  vers  le  peuple  et  ehanle 
Ile  Missa  est. 

l.'J.  11  s'approche  de  l'évêque  et  après 
avoir  reçu  de  l'acolyte  la  mitre  précieuse,  il 
la  met  à  l'évêque,  lui  faisant  une  inclination 
avant  et  après;  puis  se  relire  et  reçoit  la 
bénédictiondebout  et  incliné, étant  à  la  droite 
du  prêtre  assistant  et  en  même  ligne. 

ik.  Si  c'est  un  archevêque  qui  officie,  la 
bénédiction  donnée  et  les  indulgences  pu- 
bliées, il  s'approche  de  l'archevêque,  et  après 
lui  avoir  fait  une  inclination,  lui  ôte  le  pal- 
lium,  qu'il  remet  sur  l'autel. 

15.  L'évêque  ayant  dit,  étant  au  côté  de 
l'Evangile,  Dominus  vobiscum,  et  Inilium 
snncti  Evangelii  secundum  Joannem ,  il  lui 
donne  la  mitre  ;  si  c'était  un  autre  Evangile, 
il  ne  lui  donnerait  pas  la  mitre  qu'il  ne  fût 
dit;  et  ensuite,  descendant  de  l'autel,  il  se 
met  à  son  côté  droit,  se  tourne  pour  saluer 
l'autel,  étant  alors  à  la  gauche  de  l'évêque, 
comme  au  commencement  de  la  messe,  s'en 
retourne  au  lieu  où  l'évêque  s'est  habillé,  de 
la  même  façon  qu'il  en  est  venu;  y  étant 
arrivé,  il  fait  la  révérence  à  la  croix,  si  c'est 
la  sacristie  ou  la  chapelle,  et  à  l'évêque;  aide 
à  le  déshabiller,  rendant  les  ornemenls  l'un 
après  l'autre  aux  acolytes,  qui  les  reportent 
en  leur  lieu.  L'évêque  étant  déshabillé,  il 
lui  fait  une  profonde  inclination  et  va  se 
déshabiller  un  peu  à  l'écart^  fait  son  action 


MES  M  8 

de  grâces,  accompagne  l'évêque  à  son  retour 
et  se  relire  en  p.iix. 

Si  l'évêque  (]uiitc  ses  ornements  à  son 
siège  épiscopal,  il  fera  conmie  il  est  dit  au 
chapitre  9,  n.  li,  de  l'office  de  l'évêque. 

CnAP.  XI.  — De  la  Communion  générale 

1.  Si  l'évêque  doit  donner  la  communion 
générale,  après  qu'il  a  reçu  le  précieux  sang, 
il  communie  les  diacre  et  sous-diacre  (jui 
baisent  la  main  de  l'évêque  avant  de  recevoir 
le  saint  sacrement  et  la  joue  gauche  de  l'é- 
vê(iiie  après  l'avoir  reçu,  répondant  Et  cum 
spirilu  tuo  à  l'évêque  qui  leur  dit  Pax  tecum. 

2.  Ensuite  le  diacre  va  au  côté  de  lEpîtra 
sur  le  second  degré  de  l'autel,  et  là,  un  pi-u 
incliné  vers  l'évêque  l(\n\  est  au  côté  de  lE- 
rangile  sur  le  marchepied  avec  le  sous-diacre 
derrière  lui  au  second  degré  tous  deux  tour- 
nés vers  le  diacre), les  mains  jointes, il  chanta 
le  Conpleor,  au  Ion  or<linaire  déclaré  dans  lo 
Cérémonial,  tous  ceux  qui  doivent  commu- 
nier étant  à  genoux,  et  tous  les  autres  qui 
sont  au  chœur  étant  debout. 

."}.  L'évêque  dit  Misereatur  vestri  ,  etc., 
Indulgentiam,  etc.,  et  fait  lo  signe  de  la  croix 
sur  le  peuple.  Ils  changent  ensuite  de  place, 
de  celte  manière;  l'évêque  va  au  milieu  do 
l'autel  et  le  salue,  et  le  sous-diacre,  après 
avoir  fait  la  génuflexion  au  saint  sacrement, 
au  milieu  de  l'autel,  va  au  côlé  de  l'Epîlre, 
et  le  diacre  au  côté  de  l'Evangile,  où,  après 
avoir  fait  la  génuflexion,  il  prend  avec  révé- 
rence le  saint  ciboire  ou  le  vase  dans  lequel 
sont  les  hosties  consacrées,  qu'il  découvre; 
et  l'évêque  s'étant  tourné,  le  diacre  est  à  sa 
droite,  tenant  ledit  vase  en  la  main,  tourné 
aussi  vers  le  peuple;  et  le  sous-diacre  étant 
à  la  main  gauche  de  l'évêque,  tenant  la  pa- 
tène de  la  main  droite,  fait  en  sorte  qu'elle 
soit  toujours  au-dessous  de  la  main  droite  de 
l'évêque,  toutes  les  fois  qu'il  prendra  une 
hostie  du  saint  ciboire,  et  jusqu'à  ce  qu'il 
ait  communié  quelqu'un. 

4.  L'évêque  ainsi  tourné  prenant  une  hostie 
consacrée  (le  sous-diacre  mettant  la  patène 
par-dessous)  dit  Ecce  Agnus  Dei,  etc.,  et 
par  trois  fois,  Domine,  7ion  sum  dignus,  etc.; 
et  après  donne  la  communion,  le  sous-diacre 
portant  toujours  la  patène  sous  le  menton 
de  celui  qui  communie. 

5.  Deux  acolytes  étant  à  genoux  sur  le 
second  degré,  un  du  côté  de  l'Evangile,  et 
l'autre  de  l'Epîlre,  tiennent  des  deux  mains 
une  nappe  blanche  par  les  quatre  coins,  jus- 
qu'à ce  que  la  communion  soit  finie. 

6.  Ceux  qui  doivent  recevoir  la  commu- 
nion viendront  deux  à  deux,  ceux  qui  sont 
revêtus  de  la  chape  les  premiers,  puis  les  au- 
tres; et  après  avoir  fait  une  génuflexion  an 
saint  sacrement,  et  une  inclination  à  l'évê- 
que, se  mettront  à  genoux  au  milieu  de 
l'autel  sur  le  bord  du  marchepied,  baiseront 
la  main  de  l'évêque  avant  de  communier;  et 
après  avoir  communié  se  relèveront,  feront 
une  génuflexion  au  saint  sacrement,  et  une 
inclination  à  l'évêque,  et  se  retireront  au 
côlé  de  l'Epîlre,  où  ils  recevront  la  purifica- 
tion des  mains  de  quelque  acolyte,  qui  leur 


S19 


DICtlONNAlRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITI.-S  SACRES. 


îiîO 


présentera  une  coupe  avec  du  vin  et  une  scr- 
vielle  pour  s'essuyer  les  lèvres. 

7.  Si  quelque  prélat  veut  communier, 
pourvu  qu'il  ne  soit  pas  évoque  sacré,  il  doit, 
avant  de  recevoir  la  sainle  communion,  bai- 
ser la  main  de  l'évêque;  et  après  avoir  com- 
munié, le  baiser  à  la  joue  gauche;  tous  les 
chanoines  revêtus  de  pluviaux,  de  chasubles, 
dedalmatiques  ou  tuniques,  feront  de  même. 
Mais  les  autres,  tant  du  clergé  que  du  peu- 
ple, même  les  magistrats,  baiseront  seule- 
ment la  main  de  l'évêque,  immédiatement 
avant  la  communion;  elles  évêques  sacrés 
seulement  la  face,  et  non  la  main  de  l'évêque. 

8.  Los  prêtres ,  quand  ils  communient, 
doivent  avoir  une  élole,  s'ils  ne  sont  revêtus 
comme  il  est  dit  au  num.  précèdent. 

9.  La  communion  finie,  on  reporte  les 
flambeaux  à  la  sacristie,  et  l'évêque  avec  ses 
ministres  se  retourne  vers  l'autel;  le  diacre 
remet  le  saint  ciboire  sur  l'aulel;  le  sous- 
diacre  la  patène,  el  font  avec  l'évêque  une 
génuflexion  au  saint  sacrement  :  le  diacre 
couvre  ou  ferme  le  vase  ou  ciboire  et  le  met 
dans  le  tabernacle,  et  fait  après  une  génu- 
flexion; et  s'élant  relevé  il  ferme  le  taber- 
nacle. Cependant  l'évêque  et  le  sous-diarre 
sont  au  côté  de  l'Epllre.  Ensuite  l'évêque, 
ayant  pris  la  purification,  lave  ses  doigts, 
prend  l'ablution,  et  poursuit  le  reste  de  la 
messe. 

10.  S'il  ny  a  point  de  tabernacle  sur  l'au- 
tel, et  qu'il  soii  demeuré  des  hosties  après  la 
communion,  le  diacre  remet  le  saint  ciboire 
couvert  sur  l'autel,  jusqu'après  la  messe; 
auquel  cas  tous  observeront  les  génuflexions 
et  autres  cérémonies  en  se  tournant  vers  le 
peuple,  passant  ou  quittant  le  milieu  de  l'au- 
tel, comme  on  fait  quand  le  saint  sacrement 
est  exposé  à  découvert  en  quelque  lieu  émi- 
nentsur  l'aulel,  et  l'évêque  ne  prend  plus  la 
mitre.  Ou  bien  un  prêtre  revêtu  d'un  surplis 
et  d'une  élole,  ou  même  d'un  pluvial,  porte 
le  saint  sacrement  au  lieu  oiî  il  a  accoutumé 
d'être  gardé;  et  est  précédé  des  acolytes  qui 
tiennent  leurs  flambeaux  allumés  à  la  main, 
et  sous  un  dais,  s'il  se  peut  commodément, 
accompagné  aussi  de  quelques  autres  clercs 
ou  ecclésiastiques  _^ 

ARTICLE  VII. 

DE  l'office  du  SOUS-DIACRE. 

(Cérémonial,  I.  i,  c.  10.) 

Le  sous-diacre  qui  doit  chanter  l'Epître  à 

la  messe  pontificale,  doit  être  chanoine,  des 

filus  anciens  ou  plus  dignes  sous-diacres,  si 
es  prébendes  sont  distinctes,  ou  autrement 
suivant  la  coutume  de  l'Eglise. 

Chapitre  I. —  De  ce  que  le  sous-diacre  fait 
avant  et  vendant  que  l'évêque  s'habille. 

Si  l'évêque  prend  ses  ornements  à  sa 
chaire  épiscopale  près  de  l'autel,  voyez  le 
chnp.  3,  de  l'office  de  l'évêque,  col.  kHl  ;  et, 
s'il  les  prend  à  la  sacristie,  ce  qui  suit  : 

1.  Le  sous-diacre  s'étant  renilu  à  heure 
convenable  à  la  sacristie,  fiiit  sa  prière,  lave 
ses  mains,  lit  lEpître  qu'il  doit  dire,  el  ayant 
prit  son  habit  ordinaire,  va  à  la  rencontre 


de  l'évêque,  et  l'accompagne  à  l'antel  oîi 
repose  le  Irès-sainl  sacrement,  oîi  il  se  met 
à  genoux,  fait  sa  prière  pciulanl  que  l'évêque 
fait  la  sienne,  cl  après  va  ;iu  lieu  où  il  doit 
prendre  ses  orncinenls  épiscopaux;  et  ayant 
salué  la  croix  mise  sur  l'autel  de  ce  lieu, 
conjoinlciiient  avec  les  autres,  il  fait  une  in- 
clination profonde  à  l'évêque,  et  se  retire  à 
l'écart  pour  prendre  ses  ornements  sacrés. 

2.  Assisté  de  quelque  acolyte,  .il  se  revêt 
de  ses  ornements,  savoir,  premièrement  de 
l'amict  en  baisant  lu  croix  qui  est  au  milieu, 
et  le  met  autour  du  cou,  en  sorte  que  le  col- 
let de  la  soutane  ne  paraisse  point  :  après 
il  prend  l'aube  et  la  ceinture  qu'il  serre,  en 
sorte  que  l'aube  également  pendante  ne 
traîne  point  par  terre,  el  ne  l'empêche  do 
marcher;  et  en  dernier  lieu  la  tunique,  sans 
être  obligé  de  dire  les  oraisons  à  chacuu 
desdils  ornements,  s'il  ne  veut. 

3.  Il  ne  prend  point  le  manipule,  que  l'é- 
vêque ne  soit  entièrement  habillé. 

k.  S'il  a  besoin  d'un  mouchoir  (comme  il 
est  très  à  propos  d'en  avoir  un),  il  doit  l'atta- 
cher à  sa  ceinture  sur  le  devant. 

5.  Etant  ainsi  revêtu,  il  va  de  concert  avec 
le  diacre  au  lieu  où  est  l'évêque,  el  après 
avoir  salué  la  croix  et  l'évêque,  il  se  met  à 
son  côté  gauche. 

G.  Lorsque  l'évêque  commence  à  dire  le 
psaume  Quam  dilecta,  etc.,  il  va  à  la  cré- 
dence,  ou  au  lieu  où  sont  les  brodequins  et 
sandales,  et  les  apporte  dans  un  bassin,  cou- 
verts d'un  voile  de  taffetas,  avec  les  deux 
mains  élevées  jusqu'aux  yeux,  ou  sans  bas- 
sin, mais  les  mains  couvertes  alors  d'un  au- 
tre voile.  Puis  à  l'aide  de  deux  domestiques 
de  l'évêque,  étant  à  genoux,  il  chaussera 
l'évêque,  commençant  par  le  pied  droit. 

7.  L'évêque  étant  chaussé,  il  se  rdève,  et 
se  met  à  sa  gauche,  afin  d'aider  avec  le  diacre 
à  le  revêtir  des  autres  ornements.  El  encore 
que  ce  soit  au  diacre  principalement  de  l'ha- 
biller, il  aide  pourtant  quand  il  en  est  besoin. 

8.  L'évêque  ayant  lavé  ses  mains,  il  s'ap- 
proche de  lui  pour  aider  à  le  revêtir  des  or- 
nements pontificaux  avec  le  diacre,  chacun 
de  son  côté,  et  recevant  les  ornemenls  qui 
sont  portés  l'un  après  l'autre  par  les  acolytes  : 
et  premièrement  l'amicl,  l'accommodant  eu 
sorte  qu'il  couvre  entièrement  le  collel  de  la 
soutane;  après ,  l'aube  el  la  ceinture;  puis 
aide  à  accommoder  la  croix  pectorale  et  l'é- 
tole,  cl  attache  les  cordons,  s'il  y  en  a.  Enfin, 
il  lui  aide  à  prendre  le  pluvial.  Et  l'évêque 
ayant  pris  la  mitre,  il  en  accommode  les  fa- 
nons par  derrière.  {Ce  qu'il  fait  toutes  les  fois 
que  le  diacre  lui  met  la  mitre,  s'il  n'est  occupé 
ailleurs.) 

I:  9.  Si  c'est  l'usage  de  celle  Eglise-là  que  le 
sous-diacre  chante  le  chapitre,  les  psaun)es 
de  tierce  étant  finis,  il  se  lève,  fait  une  incli- 
nation profonde  à  l'évêque,  reçoit  le  livre 
des  mains  du  maître  des  cérémonies,  va  au 
lieu  où  l'on  a  coutume  de  chanter  l'Epîtie: 
y  étant  arrivé,  cl  ayant  fait  en  passant  nue 
incliuation  profonde  à  l'autel,  ou  géniille- 
xion,  s'il  y  a  tabernacle,  el  prenant  garde 
Ue  ne  tourner  le  dos,  nia  l'autel,  ni  à  levé-' 


K21 


MES 


MES 


K55 


qup,  tenant  lui-môiiic  son  livre,  il  chante  le 
cii.ipitre.  Puis  il  rend  le  livre  nu  maître  des 
cérciiiunies,  du(|uei  il  l'a  reçu,  et  qui  l'a 
accompagne,  et  retourne  à  sa  place,  avec  les 
mêmes  révérences  qu'il  a  faites  auparavant 
à  l'autel  et  à  l'évéque. 

10.  Le  chœur  ayant  achevé  de  dire  tierce, 
après  que  le  diacre  a  ôlé  la  mitre  à  l'évéque, 
il  aide  à  lui  ôtor  le  pluvial,  comme  aussi  à. 
lui  donner  la  tunique  et  la  dalinalique  :  et 
l'évéque  étant  assis,  il  lui  met  le  gant  de  la 
main  gauche;  baisant  premièrement  la  main 
de  l'évéque,  et  puis  le  gant. 

11.  L'évéque  étant  debout,  il  aide  à  lui 
mettre  l;i  chasuble  et  à  attacher  les  cordons, 
comme  ceux  de  l'amicl. 

12.  Si  c'est  un  archevêque,  et  que  ce  jour- 
là  il  use  du  palliuin,  il  aidera  au  diacre  à  le 
mettre,  élevant  avec  la  main  droite  la  partie 
du  palliuin  qui  doit  pendre  par  derrière,  et 
l'accommodant  en  sorte  qu'il  environne  éga- 
lanient  les  épaules  de  l'archevêque;  il  mettra 
aussi  la  troisième  aiguille  à  la  croix  de  der- 
rière, en  la  manière  expliquée  ci-dessus,  à 
l'office  du  diacre,  chap.  1,  n.  17,  où  il  peut 
la  voir. 

13.  L'évéque  étant  habillé,  il  prend  alors 
son  manipule,  qu'il  met  à  son  bras  gauche. 
Il  prend  aussi  le  livre  des  Evangiles,  dans 
lequel  il  met  le  manipule  de  l'évéque. 

Chap.  II. —  De  la  première  entrée  à  l'autel. 

1.  Etant  derrière  l'évéque,  etaucôtégauchc 
du  prêtre  assistant,  si  c'est  à  la  sacristie  ou 
à  la  chapelle,  le  sous-diacre  fait  une  incli- 
nation profonde  àla  croix,  la  tête  découverte; 
et  comme  l'évéque  se  tourne  avant  de  partir, 
il  le  salue  aussi  en  s'inclinant  profondément. 

2.  11  se  couvre  pour  aller  à  l'autel,  et  mar- 
che seul  portant  le  livre  des  Evangiles  fermé 
devant  la  poitrine,  dans  lequel  le  manipule 
de  l'évéque  est  enclos,  le  prêtre  assistant 
et  le  diacre  marchant  immédiatement  après 
lui. 

3.  Si  l'évéque  salue  les  chanoines,  il  les 
salue  aussi. 

k.  Etant  arrivé  au  presbytère,  il  s'arrête 
devant  le  plus  bas  degré  de  l'autel,  du  côté 
de  l'Evangile,  et  se  met  au  côté  gauche  du 
diafte,  un  peu  en  arrière,  se  découvre  et 
donne  son  bonnet  au  maître  des  cérémonies, 
auquel  il  donne  encore  pour  lors  le  livre  des 
Evangiles.  Ensuite  tenant  les  mains  jointes 
devant  la  poitrine,  il  fait  une  inclination 
prtifonde  à  la  croix  en  même  temps  que 
l'évéque  la  fait,  ou  génuflexion,  s'il  y  a  taber- 
nacle. 

5.  Il  se  signe  et  répond  à  l'évéque  durant 
la  confession  ,  comme  nous  avons  dit  ci- 
dessus  à  l'office  du  diacre,  fait  le  signe  de 
la  croix  quand  il  dit  Adjutorium  nostrtim, 
etc.,  s'incline  médiocrement  vers  l'évéque 
quand  il  répond  Miserealur  ,  et  poursuit  le 
reste  ,  la  face  tournée  vers  lui,  jusqu'à  ce 
qu'il  ait  achevé. 

6.  11  s'incline  profondément  vers  l'autel  en 
disant  le  Confiteor,  et  se  tourne  vers  l'évé- 
que en  disant  Tibi,  pater,  ou  Te,  pater. 

7.  Après  que  l'évéque  aura  dit  Induli/en- 

DlCTIONNAIRE  DES  RlTES  SACntis.   II. 


liam,  etc.,  le  sous-diacre  prend  le  manipule 
(jui  est  dans  le  livre  des  Evangiles,  ([u'il 
avait  remis  au  maître  des  cérémonies,  le 
baise  à  côté  ,  cl  après  le  présente  à  l'évéque 
pour  le  baiser  où  est  la  croix  ;  et  ayant  baisé 
la  main  de  l'évéque,  il  met  ledit  manipule  à 
son  bras  gauche,  et  l'arrête  eu  sorte  qu'il  ne 
glisse  point. 

8.  Il  prend  le  livredes  Evangiles  des  mains 
du  maître  des  cérémonies  ,  et  quand  l'évé- 
que monte  à  l'autel,  il  y  monte  aussi,  por- 
tant ledit  livre  fermé  contre  sa  poitrine.  L'é- 
véque ayant  baisé  l'autel,  il  lui  présente  le 
livre  ouvert  pour  lui  faire  baiser  le  texte  de 
l'Evangile  qui  se  doit  dire  en  cette  messe,  lui 
faisant  une  inclination  avant  et  après  ,  et 
rend  !e  livre,  après  qu'il  a  été  buisé  ,  au 
prêtre  assistant. 

9.  Quand  l'évéque  bénit  l'encens ,  il  se 
lient  au  côté  de  l'Evangile,  un  peu  retiré 
derrière  l'cvéquc;  et  pendant  l'encensement 
de  l'autel  ,  il  élève  avec  la  main  droite  la 
partie  de  la  chasuble  qui  est  sur  l'épaula 
gauche  de  l'évètiue,  tenant  sa  gauche  sous  sa 
poitrine,  et  aidant  à  l'évéque  à  se  relever 
lorsqu'il  failles  génuflexions.  {Ce qui  servira 
pour  1rs  autres  génu/lexions  que  l'évéque  fera 
étant  à  l'aulel.) 

10.  L'encensement  de  l'autel  fini,  il  des- 
cend les  degrés  de  l'autel  du  côté  de  l'Epî- 
Ire,  se  met  à  la  main  gauche  du  diacre, 
tourné  vers  l'évéque,  et  tenant  les  mains 
jointes  ;  et  il  ne  fait  aucune  inclination 
avant  que  le  diacre  encense  l'évéque,  ni 
après. 

Chap.  III.  —  De  /'Introït. 

1.  Le  sous-diacre  ne  suit  pas  l'évéque  aU 
ianl  à  son  siège ,  mais  il  s'arrête  au  côté  de 
l'Epître  au  banc  qui  lui  est  préparé,  où  il 
reste  debout  ayant  le  diacre  à  sa  droite,  avec 
lequel  il  dit  alternativement  les  Kyrie  , 
quand  l'évéque  les  dit  ;  et  après  il  s'assied  et 
se  couvre  de  son  bonnet,  l'évéque  s'étant 
assis. 

2.  Si  l'évéque  était  assis  au  faldistoire  au 
côté  de  l'Epitre,  le  sous-diacre  serait  assis  sur 
un  banc  à  lu  main  gauche  du  diacre,  et  met~ 
trait  le  grémial  sur  les  genoux  de  l'évéque ,  ou 
Volerait  quand  il  en  serait  besoin. comme  nous 
l'avons  spécifié  ci-dessus  à  l'office  des  deux 
diacres  d'honneur. 

Chap.  IV.  —  Du  Gloria  in  excelsis. 

1.  Les  Kyrie  finis  par  le  chœur,  le  sous- 
diacre  se  découvre,  et  se  lève,  tenant  son 
bonnet  des  deux  mains  devant  la  poitrine; 
et  l'évéque  ayant  commencé  à  chanter  la 
Gloria  in  excelsis ,  il  le  dit  tout  bas  avec  le 
diacre,  sans  quitter  sa  jilace,  et  sans  préve- 
nir l'évéque  ,  mais  plutôt  suivant  sa  voix, 
s'inclinant  quand  il  iiil  Adoramus  le,  Gratias 
agimus,  etc.,  Jesu  Christe,  Suscipe  depreca- 
tionem  nostram,  cl  encore  Jesu  Christe ,  su 
signant  à  la  fin  quand  il  dit  Cum  sanctoSpi- 
rilu,  etc.,  et  s'assied  et  se  couvre  après  qu^ 
l'évéque  s'est  assis. 

2.  L'hymne  finie  par  le  chœur,  il 
couvre  et  se  lève,  tenant  son  bonnet 

17 


625  DICTIONNAIRE  TES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES 

ci-devant,  pendant  que  l'évéque  dit  les  orai- 


( 


sons. 

3.  Sur  la  fin  delà  dernière  oraison,  il  quitte 
son  bonnet  à  sa  place,  et  reçoit  des  mains 
du  maître  des  cérémonies  le  livre  des  Epîtrcs, 
ou  va  le  quérir  sur  la  crédence. lîl  aprcs, 
étant  accompagné  du  maître  des  cérémonies, 
et  portant  le  livre  fermé  contre  sa  poitrine  , 
les  feuillets  du  livre  tournés  vers  sa  gauche, 
il  va  devant  le  milieu  de  l'autel  au-dessous 
des  degrés ,  fait  une  profonde  inclination  à 
la  croix,  ou  génuflexion  ,  s'il  y  a  taberna- 
cle :  puis  se  tourne  vers  l'évéque  ,  lui  fait 
une  profonde  inclination  ,  ou,  s'il  doit  passer 
devant  lui,  attend  à  la  faire  en  passant,  et 
s'en  va  accompagné  comme  ci-dessus  au  lieu 
destiné  pour  dire  l'Epître. 

k.  La  conclusion  de  la  dernière  oraison 
entièrement  finie ,  il  commence  l'Epître 
d'une  voix  haute  et  distincte,  tenant  des 
deux  mains  le  livre,  ou  bien  les  mettant  des- 
sus ,  si  le  livre  est  sur  un  lutrin  :  lEpître  fi- 
nie, il  ferme  le  livre,  et  le  porte  sur  sa  poi- 
trine, le  tenant  des  deux  mains. 

5.  il  va  au  milieu  de  l'autel,  accompagné 
du  maître  des  cérémonies  ,  fuit  une  inclina- 
lion  ou  génuflexion  comme  ci-dessus ,  et 
après  il  vadevant  l'évéque,  et  profondément 
incliné,  met  son  livre  sur  les  genoux  de  l'é- 
véque, et  lui  baise  la  main  droite,  quand  il 
la  met  sur  le  livre  ;  et,  ayant  reçu  la  bénédic- 
tion, se  relève,  remet  son  livre  contre  sa  poi- 
trine ,  fait  une  inclination  profonde  à  l'évé- 
que, donne  son  livre  au  maître  des  cérémo- 
nies ,  et  s'en  retourne  à  sa  place  près  du  dia- 
cre, faisant  la  révérence  due  en  passant 
devant  l'autel. 

6.  Si  l'évéque  officie  hors  de  son  diocèse 
(  parce  qu'alors  il  officierait  au  faldistoirc), 
le  sous-diacre  ,  après  avoir  baisé  la  main  de 
l'évéque ,  tiendrait  le  Missel  ouvert  devant 
lui, 

7.  Vers  la  fin  du  dernier  verset  du  gra- 
duel ou  du  trait ,  etc.,  lorsque  le  diacre  va 
demander  la  bénédiction  à  l'évéque  ,  il  y  va 
aussi  ,  fait  une  inclination  ou  génuflexion  à 
l'autel,  étant  à  la  main  gauche  du  diacre,  et 
marche  devant  lui  les  mains  jointes  ,  fait  une 
inclination  à  l'évéque  quand  il  arrive  près 
de  lui  ,  ou  qu'il  s'en  retourne,  et  reste  in- 
cliné pendant  que  le  diacre  demande  la  bé- 
nédiction. 

8.  Allant  au  lieu  destiné  à  dire  l'Evangile , 
il  marche  devant  le  diacre,  ofi  étant  arrivé, 
il  se  met  au  milieu  des  deux  acolytes  ,  la 
face  tournée  vers  le  diacre,  prend  avec  les 
deux  mains  le  livre  que  le  diacre  por- 
tait, et  le  tient  ouvert  et  élevé  ,  l'appuyant 
contre  sa  poitrine,  ou  plus  haut,  s'il  est  be- 
soin. 

9.  S'il  y  avait  un  lutrin  ,  après  que  le  dia- 
cre a  mis  dessus  le  livre  des  Evangiles,  il  se 
met  derrière,  en  embrassant  et  tenant  le  li- 
vre des  deux  mains,  la  face  tournée  vers  le 
diacre,  et  ne  fait  aucune  inclination  ni  génu- 
flexion, soit  qu'il  tienne  le  livre  sans  lutrin, 
ou  avec  lutrin.  Si  le  lutrin   est   contre   la 

";  muraille,  ou  fait  de  quelque  autre  manière 
";  qui  empêche  le  sous-diacre  d'être  derrière, 


524 

il  se  met  au  côté  gauche  du  diacre,  tourné 
vers  le  livre  ,  et  fait  les  inclinations  et  génu- 
flexions coniuH;  lui. 

10. 1.'livangile  (ini  ,  il  porte  le  livre  ouvert 
à  1  évéquc  pour  le  lui  faire  baiser  (sans  lui 
faire  aucune  inclination  pour  lors,  ni  même 
à  l'autel  en  passant ,  quand  le  saint  sacre- 
ment serait  exposé,  et  l'élève  des  deux 
mains  pour  le  faire  baiser  plus  facilement. 
Le  livre  étant  baisé ,  il  le  ferme,  fait  une  in- 
clination profondii  à  l'évéque,  remet  le  livre 
au  maître  des  cérémonies  ,  et  s'en  n-tourno 
à  sa  place  comme  il  en  est  venu  ,  faisant  en 
passant  la  révérence  due  à  l'autcL 

Chap.  V.  —  Du  Credo. 

1.  Etant  au  côté  de  l'Epître  debout  contre 
son  banc,  l'évoque ayantcommencc  de  chan- 
ter le  Credo,  le  sous-diacre  continue  le  resta 
du  Symbole  tout  bas  avec  le  diacre,  sans 
quitter  sa  place,  incline  la  tête  à  ces  mots 
jesum  Christum,  Siinul  ndoratur,  fait  une 
génuflexion  d'un  seul  genou  vers  l'autel  , 
en  même  temps  que  l'évéque  la  fait  en  di- 
sant Et  incarnatus  est ,  etc.,  et  se  signe  à  la 
fin  ,  quand  il  dit  Et  vilam  vcnturi  seculi. 
Amen.  Après  il  s'assied ,  l'évéque  étant 
assis. 

2.  Quand  le  chœur  chante  Et  incan^alus 
est  ,  etc.,  il  se  découvre  et  s'incline  assis  à 
sa  place  ,  excepté  aux  trois  messes  de  la  Na- 
tivité de  Noire-Seigneur,  et  au  jour  de  l'An- 
nonciationiie  la  sainte  "Vierge,  auxquels  ilse 
met  à  genoux  près  de  sa  place. 

3.  Pendant  que  le  diacre  va  porter  la  bourse 
des  corporaux  sur  l'autel ,  il  se  lève  ,  et  reste 
debout  et  découvert  à  sa  place  ,  et  après 
s'assied  et  se  couvre  avec  le  diacre,  quand  il 
est  de  retour. 

4.  Le  Symbole  fini  par  le  chœur,  ilse 
découvre  .  et  reste  debout  à  sa  place  ,  jus- 
qu'à ce  que  l'évéque  ait  lavé  ses  mains. 

5.  Si  l'évéque  officiait  au  faldistoire  ,  il  lui 
ôlerait  le  grémial,  et  l'o/ferioire  dit,  le  lui 
remeHr<nt  ,  et  lui  ôterail  les  gants  conjointe-' 
ment  avec  le  diacre. 

6.  L'évéque  ayant  lavé  ses  mains  ,  le  sous- 
diacre  quitte  s«n  bonnet  à  sa  place  ,  et  va  à 
lacrédence,  où.àl'aidedu  maître  des  céré- 
monies il  met  le  grand  voile  sur  ses  épaules, 
en  sorte  qu'il  penche  plus  du  côté  droit 
que  du  côté  gauche  :  il  prend  de  la  main 
gauche  le  calice  par  le  nœud,  avec  le  purifi- 
catoire par-dessus,  et  la  patène  ,  avec  deux 
hoilies  couvertes  de  la  pale,  et  couvre  le 
tout  de  la  partie  du  grand  voile  qu'il  a  au 
côté  droit,  et  y  met  la  main  droite  par-des- 
sus ,  de  peur  que  quelque  chose  ne  tombe,  le 
porte  à  lautel  par  le  plus  court  chemin  ,  et 
fait  en  sorte  qu'il  arrive  à  l'autel  en  même 
temps  que  l'évéque.  Ayant  mis  le  calice  ..u 
côté  de  l'Epître  ,  et  le  diacre  l'ayant  déou- 
vert et  pris  la  patène  pour  la  présenter  à  l'é- 
véque ,  il  donne  après  cela  le  calice  et  le 
purificatoire  au  diacre. 

7. 11  reçoit  des  mains  de  l'acolyte  la  bu- 
rette du  vin  ,  qu'il  présente  au  diacre,  en 
sorte  qu'il  la  puisse  prendre  par  l'anse,  la 


BSÎi 


MES 


MES 


reprenant  après  que  le  diacre  a  mis  du  vin 
dans  le  calice. 

8.  11  reçoit  aussi  la  burolte  à  l'eau  par 
l'anse,  qu'il  lient  un  peu  élevée,  et  la  pré- 
sentant à  l'évéque  il  dit ,  Benedicite  ,  pater 
reverendissitne ,  et  l'évé(iue  ayant  fait  la  bé- 
nédiclion  dessus,  il  verse  quelques  gouttes 
d'eau  dans  le  calice,  et  remet  les  deux  bu- 
rettes dans  le  bassin. 

9.  Etant  au  côté  de  l'EpItro  debout ,  il  re- 
çoit des  mains  du  diacre  la  patène  couverte 
de  son  grand  voile,  et  la  tientde  la  main  droite 
nue  ,  en  sorte  que  la  concavité  de  la  patène 
soit  tournée  vers  lui. 

10.  Ou  après  avoir  fait  une  génuflexion, 
il  va  au  milieu  de  l'autel  devant  le  degré  par 
le  chemin  le  plus  court  derrière  l'évéque, 
en  sorte  que  le  diacre  soit  entre  deux,  tenant 
la  patène  devanl  sa  poitrine  en  y  allant  :  il 
lient  la  patène  élevée  et  tournée  vers  lui ,  jus- 
qu'après le  fa^cr,  sans  qu'il  fasse  aucune 
inclination  ou  génuflexion  durant  l'encense- 
mcnl  de  l'autel  ;  cl  soutenant ,  si  bon  lui 
semble  ,  son  bras  droit  de  la  main  gauche, 
répondant  Suscipiat  Dominus  ,  etc.,  lorsque 
l'évéque  dit  Orale  fnttres,  étant  médiocre- 
ment incliné,  cl  abaissant  sa  patène  au-des- 
sous du  visage. 

11.  Quand  le  diacre  l'encense,  il  se  tourne 
vers  lui,  et  lui  fait  une  inclination  devant  et 
après,  abaissant  pour  lors  un  peu  la  patène 
contre  la  poitrine. 

Chap.  VI.   —  Du  Canon,  et  de  la  fin  de  la 

messe. 

1.  Durant  le  canon,  le  sous-diacre  ne  fait 
aucune  inclination  ,  ou  génuflexion  ;  il  se  met 
seulement  à  genoux  à  sa  place  durant  l'élé- 
vation du  saint  sacrement. 

•2.  Quand  levêniie  dit  Et  dimitte  nohis , 
etc.,  de  l'oraison  dominicale,  après  avoir  fiiit 
une  génuflexion  à  sa  place,  il  monte  à  l'autel 
à  la  droite  du  diacre,  et  au  côlé  de  l'Epître, 
présente  la  patène  au  diacre,  qui,  l'ayant 
découverte  (si  le  maître  des  cérémonies  ne 
le  fait  pas) ,  la  donne  à  l'évéque  :  et  le  sous- 
diacre  ayant  remis  le  grand  voile  entre  les 
mains  du  maître  des  cérémonies,  ou  de  quel- 
que acolyte,  fait  une  génuflexion,  et  s'en 
retourne  à  sa  place  derrière  l'évéque. 

3.  Après  que  l'évéque  a  donné  la  paix  au 
prêtre  assistant,  le  sous-diacre  fait  une  gé- 
nuflexion en  sa  place,  monte  à  l'autel  du 
côlé  de  l'Epître,  où  il  fait  une  autre  génu- 
flexion, et  reçoit  la  paix  de  l'évéque,  après 
que  le  diacre  l'a  reçue,  et  demeure  là  pen- 
dant que  le  diacre  supplée  au  livre  en  l'ab- 
sence du  prêtre  assistant.  Mais  s'il  communie 
à  cette  messe,  il  ne  recevra  la  paix  qu'après 
avoir  communié. 

'*.  Quand  l'évéque  dit  Domine,  non  sum 
dignus,  et  qu'il  se  communie,  il  frappe  sa 
poitrine  ,  et  s'incline  profondément  vers  l'au- 
tel, tenant  les  mains  jointes  devant  la  poi- 
trine. 

5.  Il  découvre  le  calice  lorsque  l'évéque 
commence  à  disjoindre  les  mains,  et  avant 
la  géauQexioD,  qu'il  fait  eu  même  temps  que 
lui. 


526 


C.  Si  l'on  donne  la  communion,  voyez  le 
chapitre  particulier  mis  à  la  fin  de  l'ollice 
du  diacre,  où  la  cérémonie  est  amplement 
décrite,  mécontentant  seulement  dédire  que 
le  diacre  et  le  sous-diacre  doivent  commu- 
nier à  la  messe  pontificale,  s'ils  ne  sont  pas 
prêtres,  et  qu'ils  veulent  célébrer  ce  jour-là. 

7.  Après  que  l'évéque  a  reçu  le  précieux 
sang,  si  le  prêtre  assistant  n'est  pas  revenu 
de  donner  la  paix,  ou  si  Icvêque  donne  la 
communion,  il  reçoit,  quand  elle  est  achevée, 
des  mains  de  l'acolyte  la  burette  de  vin,  et  eiî 
verse  dans  le  cilice  ,  qui  lui  est  présenté 
par  l'évéque  sur  l'aulel  pour  la  purification. 
Après  il  reçoit  la  buielle  de  l'eau,  et  verso 
(lu  vin  et  de  l'eau  ])our  l'ablution,  et  rend 
les  burettes  à  l'acolyte.  Mais  si  le  prêtre  as- 
sistant est  lie  retour  au  livre,  il  laisse  faire 
ces  choses-là  au  diacre. 

8.  Il  passe  au  cAlé  de  l'Evangile,  faisant 
la  révérence  au  milieu  de  l'aulel,  prend  le 
calice,  le  nettoie  avec  le  purificatoire,  qu'il 
met  dessus  avec  la  patène  et  la  pale,  plie  le 
corporal,  qu'il  met  dans  la  bourse;  et  ay;int 
reçu  le  petit  voile  des  mains  de  quelque  aco- 
lyte ,  il  en  couvre  le  calice  ,  et  met  la  bourse 
dessus,  le  porte  à  la  créilente ,  fiii»ant  une 
inclination  ou  génuflexion,  passant  au  mi- 
lieu de  l'autel,  et  non  près  de  l'autel,  en 
partant. 

9.  Ayant  remis  le  caliee  sur  la  crédence, 
et  le  Toile  étant  entièrement  abattu  sur  le 
devant,  en  sorte  que  le  calice  ne  paraisse 
point,  il  se  rend  derrière  le  diacre,  et  y  de- 
meuré droit  et  les  mains  jointes  ,  jusqu'à 
ce  que  les  oraisons  soient  entièrement  ache- 
vées. 

10.  Quand  l'évéque  dit  Dominus  vobis- 
cum ,  et  le  diacre,  Ile  missa  est,  il  demeure 
droit ,  sans  faire  aucune  inclination. 

11.  L'évéque  donnant  la  bénédiclion  ,  il  se 
met  à  la  main  gauche  du  prêtre  assistant, 
où  il  la  reçoit  debout  et  incliné. 

12.  La  bénédiction  donnée,  il  s'approche 
de  l'évéque,  lui  ôle  la  mitre,  et  va  ensuite 
au  bas  des  degrés  attendre  que  l'évéque  des- 
cende pour  saluer  l'autel  comme  au  com- 
mencement de  la  messe ,  et  s'en  retourne  au 
lieu  ou  l'évéque  se  doit  déshabiller,  de  la 
même  façon  qu'il  en  est  ^  enu.  Y  étant  arrivé, 
il  fait  la  révérence  à  la  croix  et  à  l'évéque, 
et  après  que  le  second  diacre  d'honneur  lui 
a  ôlé  la  mitre  et  s'est  retiré,  il  aide  à  ledésha» 
biller;  l'évéque  étant  deshabillé,  il  lui  fait 
une  profonde  inclination,  et  va  se  désha- 
biller un  peu  à  l'écart,  fait  son  action  de 
grâces,  et  accompagne  l'évéque  à  son  retour, 
puis  se  relire  en  paix. 

13.  Si  l'évéque  quille  ses  ornements  sur 
son  siège  épiscopal ,  il  fera  ce  qui  est  dit  aa 
chapitre  9,   num.  li  ,  de  l'office  de  l'évéque. 

ARTICLE  VIII. 
DE    l'office    de    celui    QUI    TIENT    LE    LIVBE. 
(Cérémoiiiai,  I.  i,  c.  11.) 
Chapitre  I.  —  Préparation. 
1.  Celui  qui  est  employé  à  tenir  le  livre  à  la 
messe  pontificale  (s'il  n'est  pas  chapelain  or- 
dinaire de  l'évéque) ,  s'élant  rendu  de  bonna 


557 


DlCTIONNAinE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


628 


Iicurc  i  1.1  sacristie  cl  ayaiil  fait  sa  prièr-c, 
ciiit  prendre  le  Missel  doiil  l'évoque  se  ser- 
vira ,  voir  si  les  sigiicls  sniil  mis  en  leur 
place,  do  peur  que  quand  il  faudra  dire  quel- 
que chose,  il  ne  soit  obligé  de  tourner  avec 
incommodité  les  l'euiliels  ;  il  aura  soin  du 
livre,  elle  mettra  en  quelque  lieu  décent. 

2.  Il  doit  laver  SCS  mains,  prendre  le  sur- 
plis ,  et  attendre  l'arrivée  de  l'cvêque  au  lieu 
qu'on  lui  a  préparé  pour  prendre  les  orne- 
nienls. 

3.  Le  premier  psaume  de  tierce  étant  com- 
mencé ,  il  va  devant  l'évêque ,  lui  fait  une 
génuflexion  ,  et  lui  présente  le  livre  ouvert 
a  l'endroit  de  l'antienne  et  des  psaumes  pour 
la  préparation  de  la  messe. 

Régie  générale.  Toutes  les  fois  qu'il  vient 
devant  l'éoéqiie,  ou  qu'il  se  retire  d'auprès  de 
lui,  ou  qu'il  passe  devant  lui,  il  doit  faire 
une  génuflexion. 

4.  Si  l'évêque  est  assis  ,  il  demeure  à  ge- 
noux, et  soutient  le  livre  des  deux  mains, 
l'appuyant  sur  sa  tête. 

5.  L'évêque  se  levant  pour  dire  les  orai- 
sons de  la  préparation  ,  qui  sont  avant  celle 
pour  le  lavement  des  mains ,  il  se  lève  aussi , 
et  tient  le  livre  des  deux  mains  ,  appuyé  sur 
sa  tête,  ou  contre  la  poitrine,  à  la  commo- 
dité de  l'évêque. 

6.  Aux  autres  oraisons  que  l'évêque  doit 
dire  quand  il  se  lave  les  mains,  ou  qu'il  prend 
les  ornements  (s'il  ne  les  sait  par  cœur), 
l'acolyte  lui  tiendra  le  livre  ouvert  pour  les 
dire;  lorsqu'elles  seront  dites,  il  fermera  le 
livre,  et  se  tiendra  debout  près  de  l'évêque. 

7.  Quand  l'évêque  voudra  dire  l'oraison 
de  tierce ,  l'acolyte  donnera  le  livre  au  prêtre 
assistant,  et  lui  aidera  un  peu  à  le  soutenir, 
se  tenant  au  côté  g.iuche  de  l'évêque,  cl  le 
reprendra  lorsqu'elle  sera  achevée.  Ce  qui 
servira  pour  les  autres  fois  que  le  prêtre  «5- 
sistant  tiendra  le  livre  devant  l'évêque,  ce  qui 
arrive  toutes  les  fois  que  l'évêque  chante  quel- 
que chose  tout  haut;  mais  quand  il  lit  toitt 
bas,  c'est  à  l'acolyte  du  livre  de  le  tenir. 

Chap.  II.  —  De  la  première  entrée  à  l'autel. 

1.  L'évêque  voulant  aller  à  l'autel,  l'aco- 
lyte du  livre  se  met  derrière  avec  les  autres 
acolytes,  fait  une  génuflexion  à  la  croix,  si 
l'on  est  à  la  sacristie  ou  à  la  chapelle,  et  à 
l'évêque  quand  il  se  tourne  ,  et  marche  après 
lui  avec  l'acolyte  du  bougeoir,  derrière  les 
acolytes  de  la  crosse  et  de  la  mitre  ;  et  comme 
il  ne  porte  point  de  livre  (le  sous-diacre 
l'ayant  pour  lors),  il  doit  tenir  les  mains 
jointes  et  la  tête  découverte. 

2.  Si  l'évêque  salue  les  chanoines,  il  le 
fait  aussi  d'une  inclination  profonde. 

'  3.  Etant  arrivé  au  presbytère,  il  fait  une 
génuflexion  à  l'autel,  soit  ((u'il  y  ait  taber- 
nacle ou  seulement  la  croix.  Ce  qui  servira 
pour  toutes  les  fois  qu'il  passera  ou  repas- 
sera d'un  côté  à  l'autre  de  l'autel,  qu'il  en  ap- 
prochera,  ou  le  quittera. 

4.  Après  il  va  au  côté  de  l'Evangile,  hors 
des  degrés,  se  met  à  genoux,  et  y  demeure 
durant  la  confession  ;  laquelle  étant  finie,  il  se 
lève,  et  reçoit  là  le  livre,  que  le  prêtre  assis- 


tant lui  donne,  et  le  garde  jusqu'à  ce  quo 
l'évêque,  étant  sur  son  siège,  en  ail  besoin. 
5.  Si  révê(|ue  a  pris  ses  ornements  sur  sa 
chaire  épiscupale  près  de  l'autel,  voyez  le 
ch.  3  et  y  de  l'office  de  l'évêque. 

Chap.  III.  —  Ue  /'Inlro'it. 

L'évêque  ét;inl  arrivé  à  son  siège,  l'aco- 
lyte du  livre  va  au-devant  de  lui,  portant  le 
livre  fermé  devant  la  poitrine,  lui  fait  une 
génuflexion,  ouvre  le  livre,  et  le  présente  à 
l'évêque  pour  lire  l'inlroïl,  le  tenant  appuyé 
sur  la  têle.  L'Introït  étant  achevé,  il  ferme 
le  livre,  fait  une  géiuitlexion  à  l'évêque,  et 
se  retire  vers  le  côté  gauche  de  l'évêque, 
et  s'assied  sur  les  degrés  du  siège  épiscopal , 
s'il  n'aime  mieux  demeurer  debout. 

Chap.  IV.  —  I)ii  Gloria  in  excelsis. 

1.  Quand  le  chœur  chante  le  dernier  Kyrie, 
l'acolyte  du  livre  s'approche  du  prêtre  as- 
sistant, lui  donne  le  livre,  et  le  reprend 
après  ijue  l'évêque  a  citante  Gloria  in  excel~ 
sis  Deo ;  il  le  tient  ouvert  jusqu'à  ce  que 
l'évêque  l'ait  entièrement  dit  ;  puis  il  le  ferme, 
fait  une  génuflexion  à  l'évêque,  et  se  retire 
à  sa  place. 

2.  L'hymne  finie  par  le  chœur,  il  s'approche 
du  prêtre  assistant,  et  lui  donne  le  livre  afin 
que  l'évêque  dise  les  oraisons;  après  les- 
quelles il  reprend  le  livre,  se  met  a  genoux 
devant  l'évêque,  lui  présente  le  livre  ouvert 
pour  dire  lEpîlre,  le  Graduel,  etcetl'Evan- 
gile,  sans  faire  jamais  aucune  inclination  ou 
génuflexion,  quand  même  il  serait  debout,  et 
encore  que  l'évêque  fût  obligé  d'en  faire 
quelques-unes  :  Ce  qui  servira  pour  toutes 
les  fois  qu'il  tiendra  le  livre  ouvert  devant 
l'évêque. 

3.  Quand  le  diacre  vient  pour  recevoir  la 
bénédiction  de  l'évêque,  il  se  met  à  genoux  en 
sa  place,  jusqu'à  ce  que  le  diacre  l'ait  reçue. 

k.  Durant  l'Evangile  il  est  tourné  vers  lo 
diacre  qui  le  dit,  se  signant  cl  faisant  les  in- 
clinations et  génuflexions  vers  l'autel,  si  le 
diacre  en  fait  quelques-unes. 


Chap.  \ 


Du  Credo. 


1.  L'Evangile  fini,  l'acolyte  du  livre  s'ap- 
proche du  prèlre  assistant,  lui  d<mne  le  livre 
et  le  reprend  dès  que  l'évêque  a  chanté  Credo 
in  unumDeum; puis  illcliontcommeci-devant 
sans  faire  aucune  génuflexion  quand  l'évo- 
que la  fait  en  disant  Et   incarnalus  est,  etc. 

2.  Le  Symbole  fini  n;ir  l'évêque,  il  ferme 
le  livre,  lui  fait  une  génuflexion,  se  retire  à 
sa  place  cl  s'assied,  se  mettant  à  genoux 
quand  le  chœur  chante  Et  incarnatus  est, etc. 

3.  Le  Symbole  fini  parle  chœur,  il  se  lève, 
et  l'évêque  ayant  dit  Dominus  vobiscum,  il 
s'approche  et  lui  tient  le  livre  pour  lire  l'of- 
fertoire; lequel  étant  achevé,  il  porte  le 
Missel  sur  l'autel,  au  côté  de  l'Evangile, 
ouvert  sur  son  coussiu  si  le  prêtre  assistant 
ne  le  porte. 

k.  Quand  l'évêque  est  à  l'autel,  ce  n'est 
plus  à  lui  d'avoir  soin  du  livre,  mais  c'est  au 
prêtre  assistant. 


629  MES 

Chap.  VI.  —  Du  Canon  et  delà  fin  de  la  messe. 

1.  S'il  est  nécessaire  (au  défaut  des  domes- 
liques  de  l'cvêque)  que  l'ncolyle  du  iivrcï 
porte  un  (lambeau  pour  l'élévalion  du  saint 
sacrement,  il  ira  à  la  sacristie  vers  la  fin  do 
la  préface,  et  viei\dra  à  l'autel  avec  les  autres 
acolytes  au  commencement  du  canon;  et 
étant  au  devant  de  l'aulcl  sur  la  même  ligne 
que  les  autres  acolytes,  il  fera  une  génu- 
flexion en  mémo  temps  que  les  autres,  et  se 
mettra  à  genoux  sur  le  pavé  du  presbytère  à 
côté  du  sous-diacre  qui  lient  la  patène  ou 
aux  côtés  de  l'autel,  et  élèvera  son  (lambeau 
plus  haut  à  l'élévation  de  l'hostie  jusqu'à  la 
Un  de  l'élévation  du  calice.  Après  il  se  lève- 
ra, fera  la  génudexion,  et  s'en  retournera  à 
la  sacristie  comme  il  en  est  venu,  si  ce  n'est 
qu'on  ne  doive  donner  la  communion;  car 
en  ce  cas,  il  demeurerait  à  genoux  avec  lo 
flambeau  allumé  jusqu'après  la  communion. 

2.  S'il  n'est  pas  obligé  de  tenir  un  flan)beau, 
il  demeurera  près  de  l'autel  et  se  comportera 
comme  les  autres  ministres,  soit  en  demeu- 
rant debout  ou  à  genout. 

3.  11  reçoit  étant  debout  la  paix  du  maître 
des  cérémonies,  à  moins  qu'il  ne  soit  occupé 
à  tenir  le  (lambeau ,  auquel  cas  on  ne  lui 
donnerait  point  la  paix. 

4.  Il  se  met  à  genoux  durant  la  communion 
de  l'évéque,  et  la  communion  générale,  au 
cas  qu'elle  se  donne. 

5.  Lorsque  les  oraisons  sont  entièrement 
achevées,  il  reçoit  des  mains  du  prêtre  assis- 
tant le  livre,  à  moins  qu'il  n'y  ail  un  Evan- 
gile à  dire  autre  que  celui  de  saint  Jean  ;  car 
alors  il  ne  recevrait  le  livre  qu'au  côté  de 
l'Evangile. 

6.  Quand  l'évéque  donne  la  bénédiction, 
l'acolyte  se  met  à  genoux  au  bas  des  degrés 
au  plan  du  presbytère,  et  après  se  relève;  et 
quand  léTéque  est  descendu  de  l'autel,  il  fait 
la  génuflexion  vers  l'autel  et  s'en  retourne 
au  lieu  où  l'évéque  s'est  habillé,  de  la  même 
façon  qu'il  on  est  venu. 

7.  Etant  arrivé,  il  fait  la  génuflexion  à  la 
croix,  s'il  y  en  a,  et  à  l'évéque,  et  lui  pré- 
sente le  livre  ouvert  s'il  veut  lire  les  psau- 
mes et  oraisons  pour  son  action  de  grâces. 
Cela  dit  ou  si  l'évoque  ne  sosert  pasdu  livre, 
après  la  génuflexion,  il  fait  son  action  de 
grâces  et  se  retire  en  paix. 

ARTICLE  IX. 

DE  l'office  de  celui  QUI  TIENT  LE  BOUGEOIR. 

(  IbM.  ) 

Chapitre  l.— Préparation. 

1.  Celui  qui  est  employé  à  tenir  le  bou- 
geoir (s'il  n'est  pas  un  chapelain  de  l'évéque) 
s'étant  rendu  à  bonne  heure  à  la  sacristie, 
fait  sa  prière  et  lave  ses  mains,  prend  le  sur- 
plis et  attend  l'arrivée  de  l'évéque  au  lieu  qui 
lui  est  préparé  pour  prendre  ses  ornements. 

2.  L'évéque  étant  arrivé,  après  l'avoir 
salué  il  prend  le  bougeoir,  dont  la  bougie 
est  allumée,  et  se  met  au  côlé  gauche  de  celui 
qui  ,1  le  livre;  et  lorsque  celui-ci  s'approche 
(ii:  1  cvêque  pour  lui  présenter  lo  livre,  il  y 
va  aussi,  fait  la  génuflexion  à  l'évéque  en 


MES 


5ôù 


même  temps  que  l'acolyte  du  livre  la  faii;  et 
étant  debout,  il  tient  le  bougeoir  de  la  main 
droite  proche  du  livre  tant  que  l'évêquo  lit 
dedans, si  l'évéque  trouve  !>on  de  s'en  servir; 
et  se  retirant  après  que  l'évéque  a  lu,  il  lui 
fait  une  autre  génuflexion.  Ce  qu'il  obxervera 
aux  autres  cas  semblables,  faisant  toujours 
une  génuflexion  à  l'évéque  toutes  les  fuis  qu'il 
viendra  près  de  lui,  ou,  s'en  retirera,  ou  passera 
devant  lui. 

3.  Il  approche  aussi  le  bougeoir  du  livre 
quand  le  prêtre  assistant  tient  le  livre  devant 
l'évéque. 
Chap.  11.  —  De  la  première   entrée  à  l'autel. 

1.  Quand  l'évéque  veut  sortir  du  lieu  où  il 
s'est  habillé  pour  aller  à  l'autel,  l'anolyte  du 
bougeoir  se  met  derrière  lui  avec  les  autres 
acolytes,  fait  une  génuflexion  à  la  croix,  et 
à  l'évéque  quand  il  se  tourne,  et  marche  à 
gauche  de  l'acolyte  du  livre, après  les  acolytes 
de  la  crosse  et  de  la  mitre,  portant  de  la 
main  droite  le  bougeoir  éteint. 

2.  Si  l'évéque  salue  les  chanoines,  il  les 
salue  aussi  d'une  inclination  profonde. 

3.  Etant  arrivé  au  presbytère,  il  fait  une 
génuflexion  à  l'autel,  soit  qu'il  y  ait  taber- 
nacle ou  seulement  la  croix.  Ce  qui  servira 
pour  toutes  les  fois  qu'il  abordera,  passera  ou 
repassera  d'un  côté  à  l'autre  de  l'autel,  et 
qu'il  en  sortira. 

!*■.  Après  il  va  vers  le  côté  de  l'Evangile, 
où  il  se  mot  à  genoux  la  face  tournée  vers 
l'autel  et  y  demeure  durant  !a  confession  ;  la- 
quelle finie,  il  se  lève  et  demeure  là  jusqu'à 
ce  que  l'évéque  aille  à  son  siège, où  il  le  suit 
comme  auparavant. 

Chap.  111.  —  De  /'Introit,  Gloria,  et  Credo. 

1.  L'acolyte  du  bougeoir  se  tient  toujours 
proche  de  l'acolyte  du  livre,  et  quand  il  porte 
le  livre  devant  l'évéque  sur  son  siège,  il 
porte  le  bougeoir  allumé,  qu'il  tient  de  la 
main  droite  près  du  livre,  faisant  une  génu- 
flexion à  l'évéque  en  arrivant,  et  une  autre 
en  se  retirant,  et  se  tenant  ensuite  debout  ou 
assis  sur  les  degrés  du  trône  épiscopal  avec 
l'acolyte  du  livre. 

2.  Quand  il  tient  le  bougeoir  proche  du 
livre,  il  ne  fait  aucune  inclination  ni  génu- 
flexion, lors  même  que  l'évéque  en  fait  quel- 
ques-unes. 

3.  Il  se  met  à  genoux  quand  le  chœur 
chante  El  incarnalus  est,  etc. 

Chap.  IV.  — De  l'Offertoire  et  de  la  fin  de  la 
messe. 

1.  Quand  l'évéque  est  à  l'autel,  après  l'of- 
fertoire, l'acolyte  du  bougeoir  se  tient  au  côté 
de  l'Evangile  à  la  gau4:he  du  prêtre  assista  lit,  et 
présente  la  bougie  prochedulivre,  demeurant 
toujours  debout,  même  durant  le  canon, 
excepté  à  l'élévation  du  saint  sacrement, 
pendant  laquelle  il  se  met  à  genoux. 

2.  11  reçoit  debout  la  paix  du  maître  dos 
cérémonies  et  se  met  à  genoux  durant  ia 
communion  de  l'évéque  et  à  la  générale,  au 
cas  qu'elle  se  donne. 

3.  Après  la  communion,  il  passe  au  côlé 
de  lEpître,  et  fait  une  génuflexion  au  miUi'U 
de  l'autel  au  bas  des  degrés,  sur  le  plan  du 


S5I 


DICTIONNAIKE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


nzi 


presbytère,  et  étant  à  la  main  droite  du 
prêtre  assistant,  il  lient  le  bougeoir  proche 
du  livre  pendant  que  l'évêque  lit  la  Post- 
communion  et  les  oraisons. 

4.  Après  la  conclusion  de  la  dernière  orai- 
son, il  va  au  bas  des  degrés  devant  l'autel, 
où  il  se  met  à  genoux  sur  le  plan  du  presby- 
tère à  côté  de  l'acolyte  du  livre,  quand  l'é- 
vêque donne  la  bénédiction.  Après  il  se  relève 
et  attend  là  debout  que  l'évêque  desren'Je. 

5.  Si  l'évêque  doit  dire  un  autre  lîvangiie 
que  l'ordinaire  de  saint  Jean,  après  avoir 
reçu  la  bénédiction  comme  ci-devant ,  il  va 
au' côté  de  l'Evangile  pour  présenter  le  bou- 
geoir avec  la  bougie  allumée  pendant  que 
l'évêque  lira  l'Evangile. 

6.  L'évêque  étant  descondii,  il  f;iit  la  génu- 
flexion vers  l'autel  en  même  temps  que  l'é- 
vêque, le  salue  ,  puis  s'en  retourne  au  lieu 
où  l'évêque  s'est  habillé,  de  la  même  façon 
qu'il  en  est  venu. 

7.  Etant  arrivé,  il  fait  la  génuflexion  à  la 
croix  et  à  l'évêque,  et  s'il  a  besoin  du  livre, 
il  tiendra  la  bougie  proche  du  livre  tant  qu'il 
lira.  Après  il  fera  une  génutlexion  à  l'évê- 
que, fera  son  action  de  grâces,  et  se  retirera 
en  paix. 

ARTICLE  X. 
DE  l'office  du  porte-crosse. 

(Ibid.) 

Chapitre  I.  —  Préparation. 

1.  Celui  qui  est  employé  à  porter  la  crosse 
s'étant  rendu  de  bonne  heure  à  la  sacristie, 
fait  sa  prière,  se  lave  les  mains  et  prend  le 
surplis. 

2.  Il  a  soin  de  la  crosse  et  la  porte  quand 
il  en  est  bi^soin.  Il  ne  la  tient  jamais  la  main 
nue,  mais  il  l'enveloppe  des  manches  ou  du 
bas  de  son  surplis  :  il  la  présente  pourtant 
à  l'évêque  sans  être  enveloppée  d'aucune 
chose.  Quand  il  la  porte,  c'est  avec  les  deux 
mains,  et  la  partie  cmirbe  tournée  en  dehors; 
et  quand  il  la  présente  à  l'évêque,  c'est  de  la 
main  droite  seule,  la  partie  courbe  tournée 
devers  soi. 

3.  S'il  doit  aider  à  porter  les  ornements 
épiscopaux,  il  va  à  l'autel  où  ils  sont  ,  mar- 
chant avec  graviié  et  modestie  ,  tenant  les 
mains  jointes. 

k:  Avant  de  recevoir  l'ornement,  il  fait 
«ne  génuflexion  à  l'autel ,  et  après  il  le  re- 
çoit, le  porte  des  dfux  mains ,  élevées  jus- 
qu'aux épaules,  fait  la  génuflexion  à  l'évê- 
que ,  s'il  le  peut  commodément ,  présente 
l'ornement  au  diacre  et  au  sous-diacre,  et 
ceux-ci  l'ayant  reçu,  il  fait  une  autre  génu- 
flexion à  l'évêque  ;  mais  si  l'ornement  est 
trop  ample,  il  omet  la  prenvière  génuflexion. 
Ensuite  il  se  relire  à  l'écari  avec  les  autres 
acolytes  ;  où  il  demeure  debout,  tenant  les 
mains  jointes. 

5.  Pendant  que  l'évêque  bénit  l'encens,  ou 
plus  tôt  s'il  est  nécessaire,  il  prend  la  crosse 
et  s'approche  de  l'évoque,  où  il  reste  à  sa 
gauche.  Après  la  bénédiction  de  l'encens 
il  lui  présente  la  crosse,  qu'il  baise  pre- 
mièremciii,  puis  la  miin  de  l'évêque;  après 
quoi  il  fait  une  génuflexion. 


Règle  générale.  Voulant  présenter  la  crosse 
à  l'évêque,  étant  devant  lui,  il  baise  le  bâton  de 
la  crosse,  fait  la  génuflexion  ,  se  relève  pour 
baiser  la  main  de  l'évêque  ,  lui  fait  une  autre 
génuflexion  et  se  retire  <!  sa  place.  Et  quand 
il  vient  pour  recevoir  la  crosse,  se  tenant  de- 
vant l'évêque,  il  lui  fait  une  génuflexion,  se 
lève  pour  hniser  la  main  de  l'évêque,  baise  en- 
suite le  bâton  de  la  crosse,  fait  une  seconde 
génuflexion  à  l'évêque,  et  se  relire  à  sa  place. 
Et  s'il  arrive  que,  tenant  la  crosse  ,  il  passe 
devant  l'évêque, il  lui  fait  aussiune génuflexion . 

Ghap.  II.  —  De  la  première  entrée  à  l'autel. 

1.  Quand  l'évêque  veut  aller  à  l'autel ,  le 
porte-crosse  se  met  derrière  lui  avec  les  au- 
tres acolytes,  et  si  c'est  dans  la  sacristie  ou 
dans  la  chapelle,  il  fait  en  même  temps  que 
les  autres  une  génuflexion  à  la  croix  et  à  l'é- 
vêque quand  il  se  tourne,  et  marche  après 
lui  à  la  droite  de  l'acolyte  qui  a  soin  de  la 
mitre  ,  tenant  les  mains  jointes  et  la  tête 
découverte. 

2.  Si  l'évêque  salue  les  chanoines,  il  les 
salue  aussi  d'une  inclination  profonde. 

3.  L'évêque  étant  arrive  au  devant  du  der- 
nier degré,  il  reçoit  la  crosse  et  la  lient,  de- 
mourant  à  la  gauche  de  l'évêque  tant  soit 
peu  en  arrière;  il  fait  la  génuflexion  avec 
les  autres,  soit  qu'à  l'autel  il  y  ail  tabernacle 
ou  non;  et  après  il  se  met  à  genoux  durant 
la  confession  au  côté  gauche  du  sous-diacre. 

4..  Quand  l'évêque  monte  à  l'autel ,  il  se 
relève  et  se  relire  vers  le  côté  de  l'Epltre,  et 
y  demeure  durant  l'encensement  de  l'évê- 
que ,  tenant  toujours  la  crosse,  comme  nous 
avons  dit  ci-devanl. 

Chap.  m.  —  Cerintroït 

1.  L'encensement  fini  ,  il  s'approche  de  l'é- 
vêque (après  avoir  fait  une  génuflexion  à 
l'autel),  il  lui  donne  la  crosse  et  le  snil  jus- 
qu'à son  siège,  où  étant  arrivé,  il  lui  fait 
une  génuflexion,  reprend  la  crosse,  fait  une 
autre  génuflexion,  et  se  relire  au  côté  gauche 
de  l'évêque  sur  la  troisième  marche  du  trône 
épiscopal,  où  il  demeure  debout  tenant  la 
crosse  entre  ses  mains. 

2.  Quand  le  diacre  veut  commencer  l'E- 
vangile, il  s'approche  deTévêque  et  lui  donne 
la  crosse  ,  et  l'Evangile  dit ,  il  la  reprend 
avec  les  génuflexions  ordinaires  avant  cl 
après. 

Chap.  IV.  —  De  l'Offertoire  et  de  la  fin  de  la 
messe. 

i.  Après  que  l'évêque  étant  sur  son  siège 
s'est  lave  les  mains ,  l'acotyle  charge  de  la 
crosse  la  lui  donne,  et  le  suit  jusqu'au  devant 
des  degrés  de  l'autel ,  où  étant  à  sa  gauche 
il  reprend  la  crosse  avec  les  génuflexions 
ordinaires,  puis  se  retire  au  côté  de  l'Epître, 
faisant  une  génuflexion  en  passant  au  milieu 
de  l'autel,  et  demeure  là  debout,  tenant  la 
crosse  comme  ci-devant. 

2.  A  l'élévation  du  saint  sacrement ,  il  se 
met  à  genoux  sur  le  plan  du  presbytère. 

."î.  Il  reçoit  debout  la  paix  du  maître  des 
cérémonies  ,  donnant  cepenlant  la  crosse  à 
tenir  à  quelque  autre  acolyte.  El  il  se  met  à 


S33 


MES 


MES 


554 


genoux  durant  la  communion  de  l'évêquo  et 
à  la  communion  générale,  au  cas  qu'elle  se 
donne;  après  laquelle  il  se  relève. 

V.  A  la  fin  de  la  messe  ,  quand  l'évêque 
veut  donner  la  bénédiction,  il  s'approche  de 
lui,  montant  sur  le  marchepied  de  l'aulcl  du 
côté  de  l'Ëpltre,  où  étant  à  genoux,  lorsque 
l'cvéque  se  lourne  pour  donner  la  bénédic- 
tion, il  lui  présente  la  crosse.  La  bénédiction 
donnée,  il  descend  au  bas  des  degrés,  et  at- 
tend que  l'évêque  soit  descendu  pour  faire 
la  génuflexion  en  même  temps  qu'il  saluera 
l'aulel;  et  après  il  suit  révé<iue  ,  quand  ce- 
lui-ci va  au  lieu  destiné  pour  quitter  les  or- 
nements, roiiime  il  en   est  venu. 

5.  Si  l'évêque  doit  dire  à  la  On  de  la  messe 
un  autre  Evangile  que  relui  de  saint  Jean, 
après  avoir  reçu  la  bénédiction,  il  va  au  côlé 
de  l'Evangile  pour  reprciidri»  la  crosse,  qu'il 
lui  présente  derechef  après  l'Evangile. 

().  Etant  arrivé  au  susdit  lieu  ,  après  y 
avoir  salué  d'une  génuflexion  la  croix  (si 
l'on  est  à  la  sacristie  ou  à  la  chapelle  )  cl  l'é- 
vêque, il  reprend  la  crosse  et  la  remet  en 
lieu  décent,  et  s'il  a  aidé  à  porter  les  orne- 
ments pour  habiller  l'évêque,  il  aide  aussi 
quand  on  le  déshabille,  reportant  sur  l'autel 
l'ornement  que  les  diacre  et  sous-diacre  lui 
remettent.  L'évêque  étant  déshabillé  ,  le 
porte-crosse  fait  son  action  de  grâces  et  se 
retire  en  paix. 

ARTICLE  XI. 

DE   l'office     de    celui   QDI    TIENT   LA     MITRE. 

(  Ibid.  ) 

Chapitre  I.  —  Préparation, 

1.  Celui  qui  est  employé  à  tenir  la  milre, 
s'élant  rendu  de  bonne  heure  à  la  sacristie, 
fait  sa  prière,  et  s'étant  lavé  les  mains,  il 
prend  le  surplis,  et  atlend  l'arrivée  de  l'évê- 
que au  lieu  qui  lui  est  préparé  pour  prendre 
ses  ornenienis  ;  et  lorsqu'il  est  arrivé  ,  il  le 
Ealue,  lui  faisant  la  génuflexion. 

2.  11  a  soin  de  la  mitre  et  doit  avoir  une 
écharpe,  ou  taffetas  assez  long,  pendant  des 
lieux  côtés  de  son  cou  ,  pour  la  porter  sans 
la  toucher  des  mains  nues.  Quand  il  la  porte, 
c'est  des  deux  mains  élevées  jusqu'à  la  poi- 
trine, en  sorte  que  les  fanons  soient  vers  lui; 
et  quand  il  la  pose  sur  la  crédence  ou  sur 
l'autel ,  les  fcinons  doivent  toujours  pendre 
du  côlé  du  peuple. 

3.  S'il  doit  aider  à  porter  les  ornements 
à  l'évêque ,  il  va  à  l'autel  où  ils  sont,  mar- 
tliunl  avec  gravité  et  modestie,  et  tenant  les 
mains  jointes. 

k.  Avant  de  recevoir  l'ornement  il  fait 
une  génuflexion  à  l'autel  ;  ensuite  il  le  re- 
çoit et  le  porte  des  deux  mains  élevées  jus- 
qu'aux épaules  ,  fait  une  génuflexion  à  l'é- 
vêque, s'il  peut  la  faire  commodément,  et  le 
présente  au  diacre  et  au  sous-diacre.  Ceux-ci 
l'ayant  reçu  ,  il  fait  une  autre  génuflexion  à 
l'évêque  ;  mais  si  roruement  est  trop  empê- 
chant, il  omet  la  première  génuflexion  en 
arrivant. 

5.  Pendant  que  l'évêque  achève  de  s'ha- 
biller il  va  prendre  l'écharpe  ou  taffetas, 
qu'il  met  sur  ses  épaules,  et  prend  la  .nitrc 


simple.  Et  tandis  que  l'évêque  reçoit  la 
chape,  il  s'approche  du  diacre  de  l'Evangile, 
auquel  il  la  présente  avec  les  révérences 
ordinaires,  et  se  retire  arec  les  autres  aco- 
lytes. 

6.  11  prendra  garde  à  présenter  celle  des 
mitres  qui  convient  (soit  la  précieuse  ou  la 
simple),  au  temps  que  l'évêque  s'en  voudra 
servir.  Or  il  se  sert  ordinairement  de  la  mi- 
tre simple,  premièrement  à  tierce,  seconde- 
ment depuis  qu'il  a  dit  l'hymne  Gloria  in 
cxcelsis  ,  jusqu'à  ce  qu'il  ait  lu  l'offertoire; 
il  se  sert  de  la  précieuse  en  tout  autre  temps, 
savoir  :  1°  toutes  les  fois  qu'il  va  à  l'autel 
ou  qu'il  en  sort  ;  2°  les  deux  fois  qu'il  est  en- 
censé à  l'autel  ;  3°  aux  deux  lavements  des 
mains  durant  la  messe  ;  4*  quand  il  donne  la 
bénédiction  solennelle  à  la  fin  de  la  messe  ; 
à  moins  qu'il  ne  soit  archevêque,  auquel 
ras  il  donnerait  la  bénédiction  sans  mitre. 
L'évêque  néanmoins,  pour  sa  commodité, 
peut  user  plus  souvent  de  la  simple. 

7.  Règle  générale.  T'oMîes  lesfoisqitel'acolyte 
de  la  mitre  vient  clevanl  Vévéqne  pour  donner 
la  mitre  à  celui  qui  la  doit  mettre  à  l'évêque, 
ou  pour  la  recevoir  de  celui  qui  l'a  ôtée,  on 
pour  quelque  autre  sujet  que  ce  soit ,  il  fait 
a<ne  fjénuflexion,  et  une  autre  en  se  retirant; 
comme  aussi  toutes  les  fois  qu'il  passe  devant 
et  proche  de  l'évêque ,  il  lui  fait  une  génu- 
flexion :  ce  que  font  tous  les  autres  acolytes 
en  semblables  cas. 

8.  Avant  que  l'évêque  dise  l'oraison  de 
tierce  il  reçoit  la  mitre  du  diacre  et  se  re- 
tire au  même  lieu  que  ci-devant. 

9.  L'évêque  étant  revêtu  de  tous  ses  or- 
nements épiscopaux,  même  de  la  chasuble 
(et  s'il  est  archevêque  ayant  prisle  pallium), 
il  présente  au  diacre  de  l'Evangile  la  milre 
précieuse. 

Chap.  II.  — De  la  première  entrée  à  l'autel. 

i.  Quand  l'évêque  veut  partir  pour  aller  à 
l'autel,  l'acolyte  de  la  milre  se  met  derrière 
lui  avec  les  autres  acolytes,  et  si  c'est  dans 
une  chapelle  ou  une  sacristie  ,  il  fait  une 
génuflexion  à  la  croix,  en  même  temps  que 
les  autres  la  font,  et  à  l'évêque  quand  il  se 
lourne,  puis  il  marche  après  lui  à  la  gauche 
du  porte-crosse,  portant  des  deux  mains  la 
milre  simple,  au  cas  que  l'évêque  se  soit  ha- 
billé à  la  sacristie  ou  à  la  chapelle.         *■ 

2.  Si  l'évêque  salue  les  chanoines,  il  les 
salue  aussi  d'une  inclination  profonde. 

3.  L'évêque  étant  arivé  au  devant  du  der- 
nier degré,  il  reçoit  la  mitre,  ayant  aupara- 
vant mis  l'autre  mitre  en  un  lieu  commode, 
ou  entre  les  mains  de  quelque  acolyte  ;  et 
après  avoir  fait  la  génuflexion  avec  les  au- 
tres, il  se  met  à  genoux  durant  la  confession, 
du  côlé  de  l'Epître. 

k.  La  confession  finie,  pendant  que  l'évê- 
que monte  à  l'autel,  il  se  lève,  et,  l'encense- 
menl  de  l'autel  étant  fini,  il  porte  des  deux 
mains  la  mitre  précieuse  au  côté  de  l'Eplire 
au  premier  diacre  d'honneur,  et  après  avoir 
fait  une  génuflexion  à  l'évêque,  il  le  suit 
quand  il  va  à  son  siège,  faisant  une  génu- 
flexion en  passant  au  milieu  de  l'aulel.  En- 


L35 


DICTIONNAIRE  HES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  556 


suite  il  reçoit  la  mitre  et  se  relire  au  bas  des 
degrés  du  trône  épiscopal,  où  il  demeure 
debout  ou  assis  comme  il  voudra,  tenant  la 
mitre  des  deux  mains. 

Lorsque  Vévêque  est  au  siège  épiscopnt  et 
que  l'acolyte  doit  présenter  la  mitre ,  sa  place 
sera  du  côté  du  premier  diacre  d'honneur;  et 
au  contraire,  elle  sera  du  côté  du  second  pour 
la  recevoir  de  lui.  Il  présente  aussi  toujours 
la  mitre  au  premier  diacre  d'honneur,  et  la 
reçoit  du  second. 

Chap.  III.  —  De  rintroit  et  du  Gloria  in 
cxccisis. 

1.  Quand  l'évêque  a  dit  les  Kyrie,  l'aco- 
lyte présente  la  mitre  précieuse  au  premier 
diacre  d'honneur  et   retourne  à   sa    p!arc. 

2.  Il  reçoit  des  mains  du  second  diacre  la 
itiilre  quand  le  chœur  achève  les  Kyrie. 

.S.  L'évêque  ayant  fini  l'hymne,  il  porte  la 
mitre  simple  au  premier  diacre,  et  se  retire 
à  sa  place,  et  quand  la  même  hymne  est 
achevée  par  le  chœur,  il  reprend  la  mitre  des 
mains  du  second  diacre. 

!*.  Les  oraisons  entièrement  finies,  il  pré- 
sente la  même  mitre  simple  au  premier  dia- 
cre et  se  retire  à  sa  place. 

5.  Quand  le  diacre  veut  commencer  l'E- 
vangile, il  reprend  la  mitre  et  demeure  à  sa 
place  debout. 

Chap.  IV.  —  Du  Credo. 

1.  L'acolyte  de  la  mitre  se  met  à'^enoux 
quand  l'évêque  fait  la  génuncxion  en  disant 
El  incarnatus  est,  etc. 

2.  L'évêque  ayant  achevé  le  Credo  ,  il 
porte  la  mitre  simple  au  diacre  ,  et  après  il 
se  relire  à  sa  place  ;  jiuis,  lorsque  le  chœur 
chante  Et  incarnatus  est,  etc.,  il  se  met  à 
genoux  sur  le  plan,  la  face  tournée  vers 
l'autel. 

3.  Le  Credo  fini  par  le  chœur,  il  reprend 
la  mitre. 

4.  L'évêque  ayant  lu  l'offertoire,  il  porto 
la  mitre  précieuse  au  diacre  ;  et  quand  l'évê- 
que va  à  l'autel  il  le  suit,  et  étant  à  sa  droite 
par  derrière,  il  reçoit  du  diacre  de  l'Evan- 
gile la  mitre,  qu'il  porte  ensuite  sur  la  cré- 
dcnce,  près  de  laquelle  il  demeure  debout. 

5.  Après  l'encensement  de  l'autel  il  porte 
la  mitre  précieuse  au  diacre  d'honneur,  au 
côté  de  l'Epître,  et  la  reprend  après  que 
l'évêque  s'est  lavé  les  mains  ;  puis  il  la  re- 
met sur  la  crédence,  auprès  de  laquelle  il 
demeure  debout. 

Chap.  V.  —  Du  Canon  et  de  la  fin  de  la 
messe. 

1.  S'il  est  nécessaire  (au  défaut  des  do- 
mestiques de  l'évêque)  que  l'acolyte  de  la 
mitre  porte  un  flambeau  pour  l'élévation  du 
saint  sacrement,  il  ira  à  la  sacristie  vers  la 
fin  de  la  préface,  et  viendra  à  l'autel  avec  les 
antres  acolytes  au  commencement  du  canon. 
Etant  devant  l'autel  sur  la  même  ligne  que 
les  autres  acolytes,  il  fera  une  génuflexion 
en  même  temps  que  les  autres,  et  se  mettra 
à  genoux  sur  le  pavé  à  côté  du  Bous-diacro 
qui  tient  la  patène,  ou  à  côté  de  l'autel,  éle- 
vant son  flambeau  plus  haut  durant  l'éléva- 


tion. Celle  du  calice  étant  faite,  il  se  lèvera  , 
fera  la  génuflexion  ,  et  s'en  retournera  à  la 
sacristie  ,  comme  il  en  est  venu,  si  ce  n'est 
qu'il  y  ait  communion  ;  dans  ce  cas  il  ne 
partirait  qu'après. 

ARTICLE   XII. 
DE  l'office  dc  thuriféraire. 

(IbiJ.) 

Chapitre  1.  —  Préparation. 

1.  Pour  servir  de  thuriféraire  à  la  messe 
pontificale.il  faut  choisir  un  des  plus  forts  d'en- 
tre les  acolytes,  lequel  préparera  de  bonne 
heure  en  quelque  lieu  à  l'écart,  du  feu  dans 
un  vase  avec  des  charbons,  des  pincettes 
pour  prendre  lesdits  charbons,  et  de  l'encens 
dans  la  navette,  à  moins  que  le  sacristain 
n'ait  préparé  le  tout. 

2.  S'étant  rendu  dans  la  sacristie  à  l'heure 
convenable,  après  avoir  fait  sa  prière  et 
s'être  lavé  les  mains,  il  prend  le  surplis,  et 
attend  l'arrivée  de  l'évêque  au  lieu  où  il  doit 
prendre  ses  ornements  épiscopaux. 

3.  Lorsque  l'évêque  est  presque  habillé, 
il  met  du  charbon  allumé  dans  l'encensoir, 
qu'il  tient  de  la  main  droite,  et  de  la  gaucho 
le  pied  de  la  navette,  l'ouverture  de  celle-ci 
en  dehors. 

4.  L'évêque  étant  revêtu  de  tous  ses  orne- 
ments, il  change  de  main  l'encensoir  et  la 
navette,  dont  l'ouverture  est  alors  de  son 
côté;  il  s'approche  de  l'évêque,  et  après  lui 
avoir  fait  une  génuflexion,  il  présente  dc 
la  main  droite  la  navette  au  prêtre  assistant, 
sans  rien  baiser,  et  se  mettant  à  genoux  de- 
vant l'évêque,  il  lui  présente  l'encensoir, 
élève  le  couvercle  jusqu'en  haut,  prend  le 
milieu  de  toutes  les  chaînettes  avec  la  main 
droite,  élôveaussil'cncensoir,  les  deuxmains 
également  haussées  à  la  hauteur  et  proche  do 
la  navette,  pour  y  mettre  commodément  de 
l'encens.  Lorsque  l'encens  est  bénit,  il  ferme 
l'encensoir,  se  relève,  reçoit  la  navettedu  prê- 
tre assis  tant,  et  fait  une  génuflexion  à  lé  vêij  ne. 

Règle  générale.  //  ne  doit  rien  baiser  quand 
il  présente  quelque  chose  à  ceux  qui  assistent 
l'évêque. 
Chap.  IL  —  De  la  première  entrée  à  l'autel. 

1.  Quand  l'évêque  veut  aller  à  l'autel,  le 
thuriféraire  se  met  derrière  avec  les  autres 
acolytes,  et  si  c'est  dans  la  sacristie  ou  dans 
la  chapelle,  ils  font  tous  ensemble  une  génu- 
flexion à  la  croix,  et  a  l'évêque  quand  il  se 
tourne. 

2.  En  allant  à  l'autel,  il  marche  le  pre- 
mier, la  tête  découverte,  portant  de  la  main 
droite  l'encensoir  sans  le  remuer,  mettant 
le  pouce  dans  le  grand  anneau,  et  l'autre 
doigt  dans  le  petit  anneau  des  chaînettes;  do 
la  main  gauche  il  lient  le  pied  dc  la  navette 
fermée,  dont  la  partie  qui  s'ouvre  est  alors 
en  dehors,  tenant  les  deux  mains  égalem.ent 
élevées. 

3.  Il  salue  les  chanoines  d'une  inclination 
profonde,  si  l'évêque  les  salue. 

k.  Etant  arrivé  à  l'autel  il  se  mot  du  côtéde 
l'Epître, et  l'évêque  étant  arrivé  et  saluant 
l'autel,  il  fait  en  même  temps  que  les  autres 


S37 


MES 


MES 


538 


acolytes  la  pénuflcxion   vers    l'autel ,    soit 
qu'il  y  ail  labernade  ou  non. 

5.  Il  se  relire  vers  la  crédcncc  ou  vers  le 
côlé  (le  l'Eptlrc,  cl  se  met  à  gi-noux  jusqu'à 
ce  que  l'évoque  monte  à  l'aulcl;  il  remue 
cependanl  l'encensoir  tout  douccmenl,  sans 
être  oblige  de  se  signer  ni  de  f.iire  aucune 
inclination  quand  lus  autres  qui  assistent 
l'évéque  la  font. 

CuAf.  m.  —  Du  premier  encensement. 

1.  Quand  l'évéque  monle  à  l'autel,  le  thu- 
riféraire y  monte  aussi  par  les  degrés  du 
côté  de  l'Kpitro,  et  s'approche  de  l'évéque 
jusqu'au  milieu  de  l'autel,  sur  le  marche- 
pied; portant  alors  l'cncnnsoir  de  la  main 
gauche,  et  la  navette  ouverte  vers  lui  de 
la  droite, oùaprès  avoir  fait  la  génuflexion  en 
même  temps  que  le  diacre  et  le  sons-diacre  la 
font,  il  donne  au  diacre  la  navelli'  à  ileini- 
ouverte,  et  se  mettant  à  genoux,  il  présente 
l'encensoir  à  l'évéque,  de  la  même  façon  que 
ci-devant,  chapitre  1,  numéro  4.  Après  que 
l'évéque  y  a  mis  de  l'encens,  et  l'a  hénil, 
il  ferme  l'encensoir,  le  donne  au  diacre  cl 
fait  ensuite  une  autre  génullexion. 

'2.  Après  il  descend  au  bas  des  degrés  de 
l'autel  du  côté  de  l'Epitre  ,  remet  la  navette 
sur  la  crédence,  près  de  laquelle  il  demeure 
durant  l'encensement  ,  tenant  les  mains 
jointes. 

3.  L'encensement  Gni,  il  reçoit  des  mains 
du  diacre  renccnsoir,  qu'il  remet  sur  la  cré- 
dence avec  la  navette,  après  avoir  vidé  le 
feu  dans  le  vase  un  peu  à  l'écart  de  l'autel 
et  de  la  crédence,  où  il  demeure  debout 
avec  les  céroféraires,  tenant  les  mains  join- 
tes. Si  c'est  une  messe  de  féricd'Avent,  etc., 
il  se  met  à  genoux  durant  les  oraisons, 
comme  ceux  du  chœur. 

Chap.  IV.  —  De  l'Evangile. 

1.  Quand  le  chœur  chante  le  Graduel,  ou 
plus  tôt  s'il  le  juge  nécessaire,  le  thuriféraire 
met  du  charbon  allumé  dans  l'encensoir,  le 
prend  de  la  main  gauche,  el  la  navette  de  la 
droite;  et  quand  le  diacre  se  met  à  genoux 
pour  dire  Munda  cor  mctim,  il  va  vers  l'é- 
véque, qui  est  à  son  siège,  fait  une  génu- 
flexion en  passant  au  milieu  de  l'autel,  et 
étant  arrivé  devant  le  trône  épiscopal,  fait 
une  génuflexion  à  l'évéque,  se  relève,  donne 
la  navette  au  prêtre  assistant,  el  s'appro- 
chant  de  l'évéquese  mel  à  genoux  sur  la  plus 
haute  n)arche,  présenterencensoiràl'évêquc 
pour  y  mettre  de  l'encens  el  le  bénir,  comme 
ci-devant,  chapitre  1,  n.  4. 

2.  Ensuite  il  ferme  l'encensoir,  se  relève, 
reçoit  la  navette  du  prêtre  assistant,  el  fait 
une  génuflexion  à  l'évéque,  change  l'encen- 
soir de  la  main  gaucho  à  la  droite,  el  de 
même  la  navette  de  la  droite  à  la  gauche, 
puis  va  au  devant  de  l'autel,  où  les  acolytes, 
le  diacre  el  le  sous-diacre  l'attendent,  el  il 
se  met  derrière  le  diacre  au  milieu  des 
acolytes. 

.3.  Quand  il  est  Icmps  d'aller  chanter  l'E- 
Tangile,  après  avoir  fait  la  génuflexion  avec 
les  autres,  il  marche  le  premier,  va  à  l'évê- 
qae,  et  se  tient  à  genoux  à  la  gauche  du 


sous-diacre ,  jusqu'à  ce  que  le  diacre  ait  reçu 
la  bénéiiitlion.  Puis  il  se  relève,  fait  la  génu- 
flexion à  rcvê(iue,  marche  après  le  maltro 
des  cérémonies,  cl  va  au  lieu  destiné  pour 
dire  l'Evangile,  où  étant  arrivé,  il  se  mel  à 
la  gauche  du  maître  des  cérémonies,  tous 
deux  derrière  le  diacre. 

4.  Quand  le  diacre  dit  Initium,  ou  Sequen- 
tia  sancti  Evangelii,  etc. ,  il  présente  l'en- 
censoir au  maître  des  cérémonies. 

5.  Le  livre  encensé,  il  reprend  l'encensoir 
des  mains  du  maître  des  cérémonies,  et  du- 
rant l'Evangile  il  remue  doucement  l'encen- 
soir, tenant  le  couvercle  un  peu  ouvert,  et 
faisant  les  inclinations  cl  génuflexions  vers 
l'autel  quand  le  diacre  en  fait  (juclqu'uno. 

•  C.  l'Evangile  étant  fini  ,  il  retourne  à 
l'évéque,  et  après  lui  avoir  fait  la  génu- 
flexion, il  s'approche  du  prêtre  assistant 
afin  de  lui  donner  l'encensoir  pour  encenser 
l'évéque  ;  l'ayant  reçu  du  diacre,  il  fait  une 
autre  génuflexion  à  l'évéque,  se  retire  à  la 
crédence,  faisant  une  génuflexion  à  l'autel 
en  passant,  où  il  pose  la  navette  :  puis  il  va 
vider  les  charbons  comme  ci -devant,  cl  re- 
met l'encensoir  sur  la  crédence,  auprès  de 
laquelle  il  demeure  debout  les  mains  jointes. 

Chap.  V.  — Du  deuxième  encensement 

L'évéque  revenant  à  l'autel  après  l'ofTer- 
loire,  le  thuriféraire  met  du  charbon  allumé 
dans  l'encensoir,  et  à  l'oblation  ilu  calice  , 
il  monle  à  l'autel  sur  le  marchepied,  par  le 
côté  de  l'Eptlre,  portant  l'encensoir  de  la 
main  gauche  et  la  navette  de  la  droite  ;  puis 
il  fait  la  génuflexion  el  présente  la  navette  au 
diacre,  etc.,  comme  il  a  fait  au  premier  en- 
censement,  chapitre  .1,  numéro  1.  Après 
avoir  donné  l'encensoir  au  diacre,  il  fait 
une  génuflexion,  descend  au  bas  des  degrés, 
et  se  tient  près  de  la  crédence,  comme  ci-ilc- 
vant.  Quand  l'encensement  de  l'autel  est  fini, 
il  accompagne  au  chœur  le  diacre  qu'il  en- 
cense à  son  retour  à  l'aulcl. 

Chap.  AI.  —  De  la  Préface  et  de  la  fin  de  la 
messe. 

1.  Lorsque  l'évéque  commence  la  préface, 
ou  au  temps  qui  lui  est  le  plus  commode, 
après  avoir  fait  la  génuflexion  à  l'autel,  le 
thuriféraire  va  à  la  sacristie  pour  préparer 
les  flambeaux,  qu'il  donne  ensuite  tout  al- 
lumés aux  acolytes,  qui  viennent  pour  les 
prendre  vers  la  fin  de  la  préface  ;  et,  s'en  al- 
lant à  l'aulcl,  il  marche  après  le  maître  des 
cérémonies,  tenant  l'encensoir  de  la  main 
droite,  cl  la  navette  de  la  gauche. 

2.  11  fait  unegénuflexionen  arrivant  à  l'au- 
tel ,  au  milieu  des  acolytes  ,  puis  il  se  met  à 
genoux  sur  le  plus  bas  degré,  vers  le  coin 
de  l'Epître,  et.  sans  faire  aucune  bénédiction 
sur  l'encens,  il  en  mel  dans  l'encensoir  lors- 
que l'évéque  prend  l'hostie  pour  la  con- 
sacrer. 

3.  11  met  la  navette  sur  le  premier  degré, 
et  encense  par  trois  fois  le  saint  sacrement 
à  chaque  élévation,  savoir,  un  coup  quand 
l'évéque  l'adore,  le  second  quand  il  l'élève, 
et  le  troisième  quand  il  le  remet  surl'aalel, 


839 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


340 


observnnf  de  faire  une  inclinalion  profonde 
avant  et  après  l'encensement. 

4.  Il  reprend  la  navette,  se  relève,  fait  la 
génuflexion,  va  quitter  l'eneensoir  à  la  sa- 
cristie ou  ailleurs,  et  se  remet  près  de  la 
crédence,  où  il  demeure  debout  ou  à  ge- 
noux, avec  les  autres  acolytes,  selon  la  di- 
gnité du  jour  ou  de  la  messe. 

5.  Sur  la  fin  de  l'oraison  dominicale,  il  va 
à  l'autel  pour  recevoir  le  grand  voile  du 
sous-diacre  au  défaut  du  maître  des  cérémo- 
nies ,  et  le  rapporte  à  la  crédence,  après 
avoir  fait  une  génuflexion  en  arrivant  à  l'au- 
tel, au  côté  de  i'Epîtrc,  et  l'aulre  en  partant; 
il  plie  le  dit  voile,  et  le  remet  sur  l;i  crédence. 

0.  Quand  l'évcque  liH  Aijnus  Dei ,  etc.,  il 
s'incline  profoniléu>ent,  et  frappe  de  trois 
coups  sa  poitrine. 

7.  Etant  debout,  il  reçoit  la  paix  du  maî- 
tre des  cérémonies. 

8.  S'il  communie  à  cette  messe  ,  il  le  fait 
avant  les  acolytes. 

9.  Aux  oraisons  d'après  la  communion,  se 
tenant  à  la  crédence,  il  s'y  comporte  comme 
aux  premières  oraisons. 

10.  Quand  l'évéque  donne  la  bénédiction, 
il  se  met  à  genoux  en  sa  place,  se  signe  et 
demeure  debout  à  l'Evangile. 

11.  L'évéque  descendant  de  l'autel,  il  va 
au  devant  des  degrés  de  l'autel,  et  lorsque 
l'évéque  étant  descendu  salue  l'autel,  il  fait 
la  génuflexion  en  même  temps  que  les  autres 
la  font,  et  restant  derrière  l'évéque. 

12.  Après  quoi  il  marche  le  premier,  te- 
nant les  mains  jointes,  la  vue  baissée;  il  sa- 
lue les  chanoines  si  l'évéque  les  salue,  et 
étant  arrivé  au  lieu  où  l'évéque  doit  quitter 
ses  ornements,  si  c'est  une  chapelle  ou  la  sa- 
cristie, il  fait  la  génuflexion  à  la  croix  qui 
est  sur  l'autel,  et  à  l'évéque,  comme  il  a  l'ait 
en  sortant.  Puis  (  s'il  n'est  employé  à  repor- 
ter les  ornements  épiscopaux  sur  Tantel),  il 
fait  son  action  de  grâces  et  se  retire  en  paix. 

ARTICLlî  XIII. 

DE  l'office  des   DEUX  ACOLYTES  QUI  PORTENT 
LES  CHANDELIERS. 

(luid.) 

Chapitre  I.  —  Instruction  préliminaire. 

1.  Ceux  qui  doivent  porter  les  chandeliers  et 
faire  la  fonction  d'acolytes  doivent,  autant 
que  faire  se  peut,  être  de  même  hauteur, 
afin  qu'ils  portent  les  chandeliers  également 
hauts. 

2.  Quand  ils  prennent  les  chandeliers,  ce- 
lui qui  est  du  côté  droit  met  sa  main  droite 
au  nœud  du  milieu  du  chandelier,  cl  la  gau- 
che au  pied;  et  au  contraire,  celui  qui  est 
du  côté  gauche  met  la  main  gauche  au  nœud 
du  milieu  du  chandelier,  et  la  droiie  au  piod. 
Que  si  en  marchant  ils  changeaient  de  cô- 
té, c'est-à-dire  que  celui  qui  était  au  côté 
droit  allât  au  côté  gauche,  et  relui  du  côté 
gauche  au  droit,  ils  changeraient  aussi  Tor- 
dre ci-devant  prescrit,  en  sorte  que  celui 
qui  est  au  côté  droit  ait  toujours  la  main 
droite  au  nœud,  et  la  gauche  au  pied  du 
chandelier;  cl  celui  qui  est  au  côté  gauche 


ait  toujours  la  main  gauche  au  nœud ,  et  la 
droite  au  pied  du  chandelier. 

8.  Ils  tiendront  tous  deux  leurs  chandeliers 
droits  également  élevés,  tenant  le  pied  au- 
dessous  de  la  poitrine,  et  à  la  hauteur  de  la 
ceinture. 

4.  Quand  ils  marcheront,  ce  sera  avec 
gravité  et  modestie,  d'un  pas  égal,  le  corps 
droit,  la  vue  baissée  et  la  tête  nue. 

5.  Toutes  les  fois  qu'ils  font  une  inclina- 
lion  ou  génuflexion,  ou  qu'ils  se  relèvent, 
ils  le  font  tous  deux  en  même  temps. 

6.  Toutes  les  fois  qu'ils  présentent  quelque 
chose  au  diacre  ,  sous-diacre  ou  autres  mi- 
nistres, ils  ne  baisent  point  la  chose  offerte, 
ni  la  main  de  celui  à  qui  ils  la  présentent; 
mais  seulement  ils  font  semblant  ,de  vouloir 
baiser  la  chose  offerte  ,  et  font  une  inclina- 
lion  avant  de  la  présenter  et  après  l'avoir 
présentée;  ils  font  de  même  quand  ils  reçoi- 
vent quehiue  chose  des  ministres. 

Chap.  II.  —  De  ce  que  les  deux  acolytes  font 
à  la  sacristie ,  et  de  la  première  entrée  à 
l'autel. 

1  Les  deux  acolytes  serendent  àheurecon. 
venable  à  la  sacristie,  où,  après  avoir  fait 
leur  prière  et  lavé  leurs  mains,  ils  prennent 
le  surplis  et  attendent  l'arrivée  de  l'évéque. 

2.  Lorsque  l'évéque  est  arrivé  à  la  sacri- 
slieou  dansunautre  lieu  où  ildoit  prendre  ses 
ornements,  ils  le  saluent  et  se  mettent  pro- 
che de  lui,  levant  le  bas  de  sa  chape  et  de  sa 
soutane  pendant  qu'on  lui  chaussera  les 
brodequins  cl  sandales. 

3.  Quand  l'évéque  lave  ses  mains,  ils  se 
iDcltent  <à  genoux;  après  ils  vont  à  l'autel  où 
sont  les  ornements,  font  une  génuflexion  et 
reçoivent  l'un  après  l'autre  l'ornement,  qu'ils 
portent  des  deux  mains  élevées  jusqu'aux 
épaules,  font  la  génuflexion  à  l'évéque,  s'ils 
le  peuvent  commodément,  et  les  présentent 
au  diacre  et  au  sous-diacre;  puis  ils  font  une 
génuflexion  à  l'évéque,  et  retournent  à  l'au- 
tel quérir  les  autres  ornements  l'un  après 
l'autre,  avec  les  autres  acolytes.  Ils  aident 
aussi  à  accommoder  l'aube,  en  sorte  qu'elle 
descende  également ,  et  qu'elle  couvre  la 
soutane. 

4.  Au  chapitre  de  tierce,  ils  vont  prendra 
leurs  chandeliers  avec  les  cierges  allumés, 
viennent  devant  l'évéque,  et'après  lui  avoir 
fait  la  génuflexion,  ils  se  mettent  un  d'un 
côté  et  l'autre  de  l'autre  du  prêtre  assistant, 
se  regardant  en  face,  pourvu  qu'ils  ne  tour- 
nent pas  le  dos  à  l'autel  ni  à  l'évéciue,  et  de- 
meurent là  pendant  qu'il  chante  l'oraison. 

5.  L'oraison  achevée,  ils  se  retirent  un 
peu  et  attendent  que  l'évéque  étant  entiè- 
rement habillé  veuille  partir  pour  aller  à 
l'autel. 

6.  Alors  se  tenant  l'un  d'un  côté  et  l'autre 
de  l'autre,  s'ils  ne  sont  point  près  du  porte- 
croix,  ils  font  avec  tous  les  autres  une  génu- 
Hesion  à  la  croix  (jui  est  sur  l'autel,  si  c'est 
dans  la  sacristie  ou  une  chapelle,  et  à  l'é- 
véque, et  suivent  le  thuriféraire  pour  aller 
à  l'autel,  marchant  à  côté  de  celui  qui  porto 
la  croix. 


Kll 


UES 


7.  Ils  s'arrêtent  un  pcn  pendant  que  l'évê- 
quc  salue  les  chanoinos;  eux  ne  doivent  sa- 
luer personne  à  cause  de  la  croix  qu'ils  ac- 
conipagnent. 

H.  lilant  arrivés  à  l'autel,  le  premier  aco- 
lyte se  met  au  côté  de  l'Eptlre  ,  el  le  second 
au  rùlé  de  l'Evangile,  de  manière  à  se  trou- 
ver les  derniers  et  sur  la  même,  ligne  que 
l'évêque  et  autres;  puis  ils  font  une  génu- 
flexion en  môme  temps  que  révé(|ue  fait  une 
inclination  ou  génunexion,  et  s'étanl  relevés, 
ils  vont  mettre  les  chandeliers  un  d'un  côté 
et  l'autre  de  l'autre  de  la  crédtnce,  sans  que 
celui  qui  est  au  côté  do  f  Evangile  soit  ol)ligé 
de  faire  une  génuflexion  en  passant  au  mi- 
lieu de  l'autel.  Us  se  mettent  à  genoux  pro- 
che de  la  crédencc,  tenant  les  mains  jointes, 
se  signant  et  répondant  tout  bas  à  l'évéquc  à 
la  confession,  etc. 

9.  Quand  l'évêque  monte  à  l'autel,  ils  se 
relèvent  et  demeurent  près  de  la  crédcnce , 
tenant  les  mains  jointes,  jusqu'à  ce  qu'il 
faille  aller  à  l'Evangile;  mais  si  la  qualité  de 
la  messe  exige  la  génuflexion  durant  les 
oraisons,  ils  se  conforment  au  chreiir. 
Chap.  III.  —  De  l'Evangile  jusqu'au  Canon. 

1.  Ouand  le  diacre  se  met  à  genoux  pour 
dire  Mtinda  cor  meum,  les  deux  acolytes 
prennent  les  chandeliers  de  la  crédence.  vont 
à  l'autel,  et  s'étant  placés  un  au  côté  de  l'E- 
pitre ,  et  l'autre  au  côté  de  l'Evangile  der- 
rière le  diacre,  ils  font  tous  ensemble  la  gé- 
nuflexion. 

2.  Sur  la  fin  du  graduel,  etc.,  ils  font  une 
génuflexion  à  l'autel,  et  vont  à  l'évêque,  mar- 
chant tous  deux  après  le  thuriféraire,  puis  ils 
se  mettent  aux  deux  coins  des  marciics  ihi 
trône,  à  genoux,  la  face  tournée  vers  l'évê- 
que, pendant  que  le  diacre  demande  la  bé- 
nédiction. Lorsqu'il  l'a  reçue,  ils  se  relèvent, 
font  la  génuflexion  à  l'évêque,  et  vont  au 
lieu  destiné  pour  dire  l'Evangile,  marchant 
tous  deux  après  le  Ihurifcraire,  el  devant  le 
sous-diacre  el  le  diacre. 

3.  Quand  ils  sont  arrivés  au  lieu  où  l'E- 
vangile se  doit  dire,  ils  se  mettent  un  d'un 
côlé  et  l'autre  de  l'autre  du  livre,  la  face 
comme  tournée  vers  le  diacre,  jusqu'à  la  fin 
de  l'Evangile,  sans  faire  aucune  inclination 
ou  génuflexion  ,  el  demeurant  tout  a  fait 
immobiles. 

k.  L'Evangile  étant  fini,  ils  s'en  retournent 
à  i*autel  de  la  même  manière  qu'ils  en  sont 
venus,  faisant  en  passant  la  génuflexion  à 
l'évêque,  et  à  l'autel  au  devant  du  dernier 
degré;  ils  vont  ensuite  déposer  leurs  chan- 
deliers sur  la  crédence,  el  demeurent  auprès 
comme  il  est  dit  plus  haut,  se  menant  à  ge- 
noux quand  l'évêque  dit  Et  incanialus  est, 
etc.,  el  encore  quand  le  chœur  chante  ce 
même  verset. 

5.  S'il  n'ij  a  point  de  jninistre  particulier 
destiné  pour  servir  les  burettes,  le  premier  cé- 
roféraire  suppléera  à  son  défaut,  observant 
ce  que  nous  en  dirons  ci-après  à  l'office  du 
ministre  des  burettes. 

Chap.  IV.  —  Du  Canon  et  de  la  fin  de  la  messe. 
1.  Vers  la  fin  de  la  préface,  les  deux  aco- 


MES  -iiS 

ly  tes  vont  à  la  sacristie,  faisant  la  génuflexion 
on  passant  devant  l'autel  ou  en  sortant  du 
presbytère, cl  ils  reçoivent  les  flambeaux  al- 
lumés, des  m  lins  du  thuriféraire.  Etant  ar- 
rivés au  milieu  de  l'aulel.ils  font  une  gé- 
nuflexion, se  relirent,  un  au  côté  de  l'Epltre, 
cl  l'autre  au  côlé  de  l'Evangile,  el  se  mettent 
à  genoux  sur  le  pavé, élevant  jjIus  haut  leurs 
flambeaux  à  l'élévation  de  l'hostie  et  du  ca- 
lice. 

■2.  Après  l'élévation  du  calice,  ils  se  lè- 
vent, vont  au  milieu  de  l'autel  faire  la  génu- 
flexion, et  s'en  retournent  à  la  sacristie,  si 
ce  n'est  qu'on  doive  donner  la  communion  ; 
car  en  ce  cas  ils  demeureraient  à  genoux 
avec  leurs  flambeaux  allumés  jusqu'après  la 
comniunion,  comme  aussi  aux  messes  des 
jours  déjeunes,  etc.,  encore  qu'on  n'y  don- 
nât point  l;i  communion. 

'3.  Ayant  éteint  les  flambeaux,  ils  retour- 
nent à  la  crédence  et  demeurent  debout  ou  à 
genoux,  comme  le  chœur. 

4.  S'ils  ne  tiennent  point  les  flambeaux  , 
quand  l'évêque  dit  Agnus  Thi ,  et  Domine, 
non  sum  diqnus,  ils  s'inclinent  profondément 
vers  l'autel,  frappant  leur  poitrine  delà 
main  droite,  tenant  la  gauclie  sous  la  poitri- 
ne; el  alors  le  premier  reçoit  debout  la  paix 
du  thuriféraire,  lui  faisant  une  inclination 
devant  et  après;  puis  il  la  donne  au  second 
avec  une  inclination  seulement  après  la  lui 
avoir  donnée. 

5.  S'ils  veulent  communier  à  la  messe,  ils 
doivent  remettre  les  flambeaux  à  d'autres 
acolytes,  et  recevoir  la  communion  après  le» 
autres  ministres. 

fi.  Quand  l'évêque  reçoit  le  précieux  sang 
de  Notre-Seigneur,  s'il  n'y  a  point  d'officier 
desiiné  pour  les  burettes,  \o,  premier  acolyte 
qui  est  au  côté  de  l'Eplire  (s'il  ne  tient  point 
de  flnmbeau,  el,  au  ras  qu'il  l'ait  encore, 
après  l'avoir  donné  à  quelque  autre)  supplée 
à  son  défi  ut  en  portant  les  bure  il  es  à  l'au- 
tel, etc.,  comme  nous  dirons  à  l'office  du  mi- 
nistre des  burettes. 

7.  Le  second  acolyte  prend  sur  la  crédence 
le  petit  voile  du  calice,  le  porte  au  sous-dia- 
cre au  côlé  de  l'Evangile,  faisant  une  génu- 
flexion en  passant  et  repassant  par  le  milieu 
de  l'autel. 

I  8.  Etant  de  retour  tous  deux  à  la  crédence, 
ils  y  demeurent  debout  ou  à  genoux,  comme 
ci-devanl. 

9.  Quand  l'évêque  donne  la  bénédiction, 
ils  se  mettent  à  genoux  près  de  lacréJence, 
et  se  signent. 

10.  Us  se  lèvent  à  l'Evangile,  se  signent 
et  font  la  génuflexion  vers  la  croix. 

11.11s  prennent  leurs  chandeliers  déposés 
sur  la  crédence,  et  vont  au  devant  du  der- 
nier degré,  un  au  côlé  de  l'Epîlre  ,  et  l'autre 
au  côté  de  l'Evangile; et.  lorsque  l'évêque  est 
descendu  et  qu'il  salue  l'autel,  ils  font  en 
mê  ne  temps  la  génuflexion,  et  s'en  retour- 
nent au  lieu  où  l'évêque  s'est  habillé, comme 
ils  en  sont  venus,  saluant  les  chanoines  s» 
l'évêque  les  salue. 

12.  Eiant  arrivés  ,  ils  font  la  même  révé- 
rence à  la  croix  et  à  l'évêque  qu'ils  ont  faite 


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DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


en  sortant .  vont  déposer  leurs  chandeliers 
sur  l'autel,  retournent  proche  de  l'évêque 
pour  l'aider  à  se  déshabiller  ,  cl  portent  sur 
l'autel  les  ornements  qu'ils  recevront  des 
inains  du  diacre  et  du  sous-diacre,  en  faisant 
les  révérences  dues,  comme  auparavant. 
■  1.3.  L'évêque  étant  déshabillé,  ils  font  leur 
action  de  grâces  et  se  retirent  en  paix. 
ARTICLE  XIV. 

DE    l'office    du    ministre    DES    BURETTES. 
(Ibid.) 

Encore  que  cet  office  se  puisse  faire  aisé- 
ment par  les  cérofcraires ,  néanmoins  nous 
avons  été  obligés  d'en  traiter  séparément , 
puisque  le  cérémonial  veut  que  ce  soit  un 
ministre  différent  des  céroféraires. 
Chapitre  I.  —  De  ce  qu'il  fuit  pendant  que 
l'évêque  s'Iiabille. 

1.  Le  ministre  des  burettes  doit  avoir  à 
tout  le  moins  l'ordre  d'acolyte,  et  venir  à  la 
sacristie  à  l'heure  convenable;  où  ayant  fnit 
sa  prière,  et  s'étant  lavé  les  mains,  il  pren- 
dra un  surplis  et  attendra  l'arrivée  de  l'évê- 
que au  lieu  destiné  pour  prendre  les  ornc- 
nienls  pontificaux. 

2.  Quand  l'évêque  arrive  en  ce  lieu-là 
(qui  est  le  même  que  celui  où  l'on  doit  chan- 
ter tierce),  il  lui  fait  une  génuflexion. 

3.  Pendant  que  l'on  chausse  les  brodequins 
et  les  sandales  de  l'évêque,  étant  à  genoux 
avec  les  autres  acolytes,  il  élève  avec  eux  le 
bas  de  la  chape  et  de  la  soutane  de  l'évêque. 
Ce  étant  fait,  il  accommode  avec  eux  la 
chape  d'un  côté  et  d'autre  et  sur  les  pieds  de 
l'évêque,  et  se  relire  vers  l'autel  ou  la  cré- 
dence ,  après  avoir  fait  une  génuflexion  à 
l'évêque. 

4.  Quand  l'évêque  se  lave  les  mains,  le  mi- 
nistre des  burettes  se  tient  à  genoux. 

5.  L'évêque  s'étant  lavé  les  mains,  il  porte 
avec  les  autres  acolytes  les  ornements  pré- 
parés sur  l'autel,  lesquels  il  reçoit  des  mains 
du  maître  des  cérémonies;  et  avec  les  deux 
mains  il  les  tient  élevés  jusqu'aux  épaules  , 
et  les  présente  au  diacre  et  au  sous-diacro  , 
faisant  les  génuflexions  ordinaires  à  l'évê- 
que, avant  et  après  ,  à  moins  que  l'orne- 
ment,  trop  ample,  ne  l'oblige  d'omettre  la 
première  génuflexion  en  arrivant. 

Chap.  II.  —  De  la  première  entrée  à  l'nutd. 

1.  L'évêque  voulant  partir  pour  aller  à 
l'autel  ,  le  ministre  des  burettes  fait  avec  les 
autres  une  génuflexion  à  la  croix  de  l'autel  , 
si  l'on  est  dans  une  chapelle  ou  à  la  sacris- 
tie, et  à  l'évêque,  qu'il  suit  avec  les  autres 
acolytes  ,  allant  deux  à  deux  à  l'autel  où  la 
messe  doit  être  dite,  tenant  leurs  mains  join- 
tes et  la  têle  découverte. 

2.  Si  l'évêque  salue  les  chanoines ,  il  les 
salue  aussi  d'une  inclination  profonde. 

3.  Quand  l'évêque  fait  l'inclination  à  l'au- 
tel ,  il  fait  une  génuflexion ,  et  puis  se  relire 
vers  la   crédence   ou  autre  lieu   commode, 
où  il  se  conforme  aux  autres  acolytes. 
Chap.  III.  —  De  l'Offertoire  et  de  la  fin  de  la 

messe. 
1.  Après  le  Credo,  ou  bien  après  l'Evangile 


si  on  ne  dit  point  le  Credo,  le  sous-diacre  por- 
tant le  calire  de  la  crédence  à  l'autel  ,  le  mi- 
nistre des  burettes  prend  sur  cette  crédence 
avec  les  deux  mains,  le  bassin  et  les  burettes 
dessus  (les  domestiques  de  l'évêque  ayant 
fait  l'essai  et  goûté  du  vin  et  de  l'eau  )  et  le 
porte  devant  la  poitrine  sans  toutefois  la 
touelier. 

2.  Il  met  le  bassin  et  les  hurelles  sur  l'au- 
tel, au  côté  de  l'Epître  ,  sans  (aire  aucune 
génuflexion  en  y  arrivant,  et  présente  les  bu- 
rettes au  sous-dincre  ,  savoir:  la  burette  du 
vin,  de  manière  que  l'anse  soit  vers  lui,  afin 
que  le  diacre  la  reçoive  plus  facilement  par 
l'anse  lorsque  le  sous-diacre  la  lui  présen- 
tera; cl  au  contraire,  pour  la  burette  d'eau, 
en  sorte  que  l'anse  de  celle-ci  soit  vers  la 
sous-diacre. 

3.  Il  ne  baise  point  les  burettes,  mais  fait 
semblant  de  les  vouloir  baiser  ,  faisant  una 
inclination  médiocre  avant  de  les  présenter, 
et  après. 

!i.l\  reprend  avec  les  deux  mains  le  bassin 
et  les  burettes ,  et  sans  faire  aucune  génu- 
flexion ,  il  les  rapporte  sur  la  crédence  de  la 
même  façon  qu'il  les  avait  apportées. 

5.  S'il  doit  tenir  un  flambeau  allumé  du- 
rant l'Elévation,  il  se  comportera  de  la  même 
manière  qu'il  a  été  dit  des  céroféraires. 

(3.  Quand  l'évêque  reçoit  le  précieux  sang 
de  Noire-Seigneur,  s'il  lient  un  flambeau  ,  il 
le  remet  à  quelqu'aulre  ,  s'en  va  à  la  cré- 
dence, cl  porte  le  bassin  avec  les  buretlos  au 
côté  de  l'Epître,  les  présente  au  sous-diacre, 
les  anses  des  burettes  étant  tournées  vers  lo 
dit  sous-diacre,  et  les  rapporte  ensuite, 
comme  nous  avons  dit  ci-dessus,  cl  retourne 
à  sa  place. 

7.  La  messe  finie  ,  il  vient  devant  l'autel , 
fait  la  génuflexion  avec  les  autres,  salue  l'é- 
vê(iue  en  passant,  et  s'en  retourne  au  lieu  où 
il  a  pris  les  ornements  pontificaux  ,  dans  lo 
même  ordre  cl  de  la  même  façon  qu'il  en  es( 
venu. 

8.  Etant  arrive  là  (si  c'est  à  la  sacristie  ou 
dans  une  chapelle),  il  fait  une  génuflexion  à 
la  croix  et  à  l'évêque,  et  aide  a  le  déshabil- 
ler, recevant  et  reportant  les  ornements  en 
leur  lieu  ;  puis  il  fait  son  action  de  grâces  et 
se  retire  en  paix. 

ARTICLE  XV. 

DE  l'office  DE  CELUI  QUI    PORTE    LE    GRÉMIAL. 

(  Ibid.  ) 

Chapitre  I.  —  Préparation, 

1.  Celui  qui  doit  porter  le  grémial  s'étant 
rendu  de  bonne  heure  à  la  sacristie ,  fait  sa 
prière, et  après  s'être  lavéles  mains, il  prend 
le  surplis  et  attend  l'arrivée  de  l'évêque  au 
lieu  préparé  pour  prendre  ses  ornements. 

2.  Lorsque  l'évêque  est  arrivé,  après  l'avoir 
salué  ,  il  se  met  près  des  deux  acolytes,  s'il 
doit  aider  à  porter  lesornements  à  l'éiêque, 
cl  il  va  à  l'autel  où  ils  sont,  marchant  avec 
gravité  et  modestie  ,  et  tenant  les  mains 
jointes  devant  la  poitrine 

3.  Avant  de  recevoir  l'ornement,  il  fuit  une 
génuflexion  à  l'autel  ,  et  le  porte  de.s  deux 
mains,  élevées  jusqu'aux  épaules  ,  et  ayant 


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MES 


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fait  t:iio  génuflexion  à  l'évêquc,  le  préscnlc 
au  diaci  c  el  au  sous-diacro  ;  el  ceux-ci  l'/iyanl 
reçu  ,  il  fuit  une  aulie  gémidexion  à  lévé- 
que  ;  mais  si  l'ornemiiil  est  Irop  grand  ,  et 
que  cela  empêche  la  première  génuflexion, 
il  l'omet  ,  n'en  f,iisanl  qu'une  après  aToir 
donné  l'orncmenl, 

V.  Pendant  que  l'évéque  achève  de  s'Iia- 
Mller,  il  va  prendre  le  grémial  ,  qu'il  porte 
plié  à  deux  mains  devant  la  poitrine. 

CuAP.  II.  —  De  la  première  entrée  à  l'autel. 

1.  L'évéque  étant  rcvélu  de  tous  ses  orne- 
ments ,  el  voulant  partir  pour  aller  à  l'aulel, 
le  porte-grémial  se  met  derrière  lui  avec  les 
autres  acolytes  ,  et  si  c'est  dans  la  sacristie 
ou  une  chapelle,  il  fait  une  génuflexion  à 
la  croix  en  même  temps  que  les  autres  la 
font  ,  et  à  l'évéque  quand  il  se  tourne  ,  puis 
il  marche  en  rang  avec  les  acoljles  du  livre, 
du  bougeoir  et  des  burettes,  après  révé(iue, 
tenant  les  mains  jointes  et  découvert. 

2.  Si  l'évéque  salue  les  chanoines  ,  il  les 
salue  aussi  d'une  inclination  profonde. 

3.  Etant  arrivé  au  presbytère  ,  il  s'arrête 
avec  les  autres  acolytes  derrière  les  diacres 
d'honneur ,  fait  la  génuflexion  en  même 
temps  que  les  autres  ,  va  au  côlé  de  l'Evan- 
gile, où  il  se  meta  genoux,  et  y  demeure 
durant  la  confession  ,  sans  être  obligé  de  se 
signer  ni  de  frapper  sa  poilrine.  Cette  prière 
finie  ,  il  se  lève  et  reste  debout  au  même 
endroit  jusqu'à  ce  que  l'évéque  aille  à  son 
siège,  où   il  le  suit. 

Chap.  III.  —  /)e/'Introit. 

1.  Quand  l'évéque  est  arrivé  à  son  siège  et 
s'est  assis  ,  le  porle-grémial  s'approche  ,  lui 
fait  une  génuflexion  ,  et  présente  le  grémial 
déplié  au  second  diacre  d'honneur  ,  pour  le 
mettre  sur  les  genoux  de  l'évéque,  lui  aidant 
à  le  bien  poser  ;  et  après  avoir  fait  une  au- 
tre génuflexion  à  l'évéque  ,  il  se  relire  au 
bas  des  marches  du  trône  à  sa  place  ,  qui  est 
ordinairement  à  la  droite  de  l'évéque  ,  si  la 
commodité  ne  l'oblige  de  changer  de  côté  ; 
et  il  y  demeure  debout  ou  assis  ,  comme  il 
voudra. 

2.  Quand  le  chœur  achève  les  Kyrie  ,  il 
reçoit  des  mains  du  premier  diacre  d'hon- 
neur le  grémial,  qu'il  lient  des  deux  mains 
plié  devant  sa  poilrine. 

Règle  générale.  Il  présente  toujours  le  gré- 
mial au  second  diacred'honneur,  et  le  reçoit  des 
mains  du  premier ,  et  fuit  une  gcnu/lexion  à 
l'évéque  avant  de  le  présenter  ou  de  le  recevoir, 
et  une  autre  après  l'avoir  présenté  ou  reçu. 
Mais  si  l'évéque  officie  au  fauteuil,  il  pré- 
sente le  grémial  au  sous-diacre,  el  le  reçoit 
des  mains  du  diacre  de  l'L'vangilc. 

Chap.  IV.  —  Du  Gloria  in  excelsis. 

1.  L'évéque  ayant  achevé  l'hymne  et  s'é- 
lant  assis,  l'acolyte  du  grémial  le  porle  au 
second  diacre,  el  fait  la  génuflexion  avant 
cl  après,  et  se  relire  à  sa  place.  Il  le  reprend 
ensuite  du  premier  diacre  quand  la  même 
liymne  est  achevée  par  le  chœur. 

2.  Lorsque  les  oraisons  sont  entièrement 


finies,  il  présente  le  grémial  an  second  di.Tcre,- 
cl  se  relire  à  sa  place. 

3.  Quand  le  diacre  veut  commencer  l'E- 
vangile ,  il  reprend  le  grémial ,  et  demeure 
debout  à  sa  place  tourné  vers  le  diacre,  sans 
tourner  le  dos  à  l'évéque. 

Chap.  V.  —  Du  Credo. 

1.  Le  porlc-gréminl  fait  une  génuflexion 
quand  l'évéque  la  fait  disant.  Et  incarnatui 
est  de  Spiritu  sancto,  etc. 

■2.  L'évéque  ayant  achevé  le  Credo,  il  porte 
le  grémial  au  second  diacre,  puis  se  relira 
h  sa  place  ;  il  se  met  à  genoux  quand  le 
chœur  chante  El  incarnatus  est  de  Spiritu 
sancto,  elc. 

.'!.  Le  Symbole  Gni  par  le  chœur,  il  reprend 
du  premier  diacre  le  grémial. 

4.  L'évéque  ayant  lu  l'offertoire,  il  poric 
le  grémial  au  second  diacre. 

à.  Quand  l'évéque  s'est  lavé  les  mains,  il  re- 
prend du  premier  diacre  le  grémial,  le  plie 
cl  le  porle  sur  la  crédence,  faisant  une  gé- 
nuflexion en  p.issant  par  le  milieu  de  l'aulel, 
puis  il  demeure  debout  auprès  de  la  crédence, 
tenant  les  mains  jointes. 
CuAP.  M.  —  Ilu  Canon  et  de  la  fin  de  la 
7nesse. 

1.  S'il  est  nécessaire  (au  défaut  des  domes- 
tiques de  l'évéque)  que  l'acolyte  du  grémial 
porte  un  flambeau  pour  l'élévation  du  saint 
sacrement,  il  va  à  la  sacristie  vers  la  fin  de 
la  préface  avec  les  autres  acolytes  ,  vient 
avec  eux  à  l'autel  au  commeneemenl  du  ca- 
non,et  étant  tous  devant  l'aulel  sur  une  ligne 
droite,  il  l'ail  une  génuflexion  en  niême  temps 
que  les  autres,  se  mel  à  genoux  sur  le  pavé, 
le  sous-diacre  qui  tient  la  patène  clanl  au 
milieude  tous,  ou  bien  aux  côlés  de  l'autel, 
élevant  plus  haut  son  flambeau  aux  deux 
élévations. 

2.  Après  celle  du  calice,  il  se  lève,  fait  la 
génuflexion  el  s'en  retournera  à  la  sacristie 
comme  il  en  esl  venu,  à  moins  que  l'on  no 
doive  donner  la  communion  ;  car  en  ce  cas 
il  demeurera  à  genoux  avec  le  flambeau  al- 
lumé jusqu'après  la  communion. 

3.  S'il  n'esl  pas  obligé  de  tenir  un  flam- 
beau, il  demeurera  près  de  la  crédence  et 
se  comportera  comme  les  antres  minisires  , 
frappant  sa  poilrine  quand  l'évéque  dil,  Ag- 
nus  Dei,  et  Domine,  non  sum  dignus. 

k.  Il  reçoit  debout  la  paix  du  maître  des 
cérémonies,  si  ce  n'est  qu'il  soit  ocrupé  à 
tenir  le  flambeau  ;  car  en  ce  cas  on  ne  lui 
donnerait  point  la  paix. 

5.  Il  se  mel  à  genoux  durant  la  communion 
de  l'évéque  et  durant  la  communion  géné- 
rale, au  cas  qu'elle  se  donne. 

G.  Il  se  met  aussi  à  genoux  en  sa  place 
quand  l'évéque  donne  ia  bénédiction.  En- 
suite il  se  lève,  va  devanl  l'aulel  derrière  l'é- 
véque avec  les  acolyles  du  livre  et  du  bou- 
geoir, fait  une  génuflexion  vers  l'autel  quand 
l'évéque  le  salue,  salue  aussi  l'évéque  en 
passant,  elle  suit  au  lieu  où  il  doit  se  désha- 
biller, et  de  la  même  manière  qu'il  en  est 
venu. 

7.  Etant  arrivé  en  ce  lieu,  si  c'est  la  sa- 


S47  DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES 

cristie  ou  une  chapelle,  il  faitunegénuflexioa 
à  la  croix  el  à  l'évêque,  et  s'il  a  aidé  à  por- 
ter les  orneineiils  pourl'liabiller.il  aide  aussi 
à  les  repoi  1er,  fail  son  aclion  de  grâces  et  se 
relire  eu  paix. 

PARTIE. 


548 


IVo  PARTIE.   —  MESSE  SOLENNELLE. 

SOMMAIUE. 

AaTicLE  I.  De  la   [iréparatiou  du  célébrant  el  de  ses  nii- 

iilslres. 
Art.  II.  De  l.i  s&rlie  de  la  sacristie  et  de  l'arrivée  à 

l'autel. 
Abt.  III.  Du  commencement  de  l.i  messe  jusqu'à  l'/iUroïf. 
Abt.  IV.  De  i'inlruit.  du  Kyiie,  Gloria  in  excelsis,  etc., 

jusqu'à  rK[,ltre. 
Abt.  V.  Del'Kiiîlre,  Graduel,  etc.,  jusqu'à  l'Evangile. 
Ami.  VI.  De  l'Evangile  que  le  diacre  chante,  et  du  Syui- 

boh'. 
Abt.  VII.  De  l'Olfcrloire  jusqu'à  la  Préface. 
Ani.  VIII.  Depuis  la  Préface  jusqu'à  l'oraison  dominicale. 
Art.  I.\.  De  l'Oraison  dominicale  jusqu'à  la  lin. 
Abt.  X.  Depuis  l'autieuue  appelée  Counnumon  jusqu'à  la 

liu  de  la  messe. 
Art.  XI.  De  la  messe  solennelle  pour  les  morts. 
Art.  XII.  De  la  nu-sse  solennelle  en  présence  du  saint  sa- 
crement exposé. 
Abt.  XIII.  De  la  messe  solennelle  en  présence  de  l'évêque 

diocésain. 

INTRODUCTION. 
De  la  messe  solennelle. 

1.  Comme  le  Missel  romain  ne  fait  men- 
tion que  de  deux  sortes  de  grandes  messes  , 
l'une  solennelle,  qu'on  célèbre  avec  tous  les 
officiers  sacrés  et  non  sacrés,  part,  ii,  lit.  2, 
n.  5,  el  l'autre  qu'on  dit  seulement  avec  un 
ou  deux  acolytes,  lit.  6,  n.  8,  il  est  bien  à 
propos  d'observer  celle  distinciion  dans  la 
célébration  des  messes  hautes  ;  de  sorte  que 
si  l'on  ne  peut  avoir  tous  les  orûciers  néces- 
saires pour  la  messe  solennelle,  on  se  con- 
tenle  plutôt  de  la  chanler  avec  un  ou  deux 
acolyles,  que  de  la  célébrer  avec  une  partie 
des  autres  officiers.  Si  (oulefois  il  ne  man- 
quait que  le  cérémoniaire,  le  thuriféraire 
pourrait  suppléer  à  son  défaut.  Les  supé- 
rieurs peuvent  permellre  qu'un  minoré 
chante  l'Epilre,  à  défaut  de  sous-diacre,  mais 
sans  manipule,  quoique  en  dalmatique.  (S. 
li.  C.  1G98.  )  On  ne  doit  pas  faire  l'encense- 
ment quand  il  n'y  a  pas  diacre  et  sous-diacre 
[S.  C.  1779). 

2.  Lorsqu'on  chante  la  messe  sans  ofûciers 
sacrés,  il  faut,  suivant  la  rubrique,  qu'un 
acolyie  ou  un  clerc,  revêtu  seulement  d'un 
surplis ,  chante  l'Epîlre  au  lieu  ordinaire, 
sans  baiser  ensuite  la  main  du  célébrant,  et 
que  le  prêlre  chaule  l'Evangile  au  même 
lieu  où  il  le  dit  aux  messes  basses,  el  à  la  fin 
lie  Missn  esl  ,  ou  Benedicamus  Domino  ;  de 
plus ,  en  Carême ,  Iliimilidle  capita  vestra 
Deo;  mais  il  dit  ces  dernières  paroles,  aussi 
bien  que  Benedicamus  Domino,  étant  tourné 
vers  l'autel.  S'il  y  a  deux  acolyles ,  ils  ob- 
servent tout  ce  qu'ils  feraient  à  une  messe 
basse,  el  en  outre  ce  que  feraient  le  diacre 
et  le  sous-diacre,  quand  le  célébrant  va  s'as- 
seoir et  se  relève  ;  mais  ils  foui  toujours  la 
génuflexion  sur  le  pavé.  Ils  peuvent  aussi , 
du  moins  avec  une  permission  ,  préparer  le 
calice  sur  l'autel  avant  la  messe  ,  et  le  rem- 
porter après  les  ablutions.  Quand  on  est 
assis  ,  le  premier  acolyie  avertit  le  célébrant 


lorsqu'il  doit  se  découvrir  oq  se  lever;  ils 
se  mettent  à  genoux  à  ces  mots  Et  incar- 
nalus  esl.  C'est  ce  qu'on  fail  à  Rome  {Bal- 
desclti.)  Voy.  ci-devant  Messe  chuntée. 

3.  Les  préparatifs  que  le  sacristain  doit 
faire  pour  la  messe  solennelle  sont  marqués 
à  l'article  sacristain. 

ARTICLE  (PREMIER. 

De    la  préparation  du  célébrant  et    de  ses 

minisires. 

1.  L'heure  étant  venue  et  le  signal  donné 
pour  les  officiers,  ils  se  rendent  à  la  sacri- 
stie, où  ,  après  une  courte  prière,  s'ils  no 
l'ont  déjtà  faite  à  l'église  ,  ils  lavent  leurs 
mains  el  se  revêlent  des  ornements  qui  leur 
sont  préparés.  Le  cérémoniaire  ,  le  thurifé- 
raire et  les  acolytes  prennent  des  surplis ,  et 
ceux-ci  aident  le  diacre  et  le  sous-diacre  à 
s'habiller.  Il  est  à  propos  que  les  minisires 
sacrés,  prenant  leurs  ornemenls,  récitent  les 
■oraisons  qui  sont  marquées  pour  chacun 
dans  le  Missel  ,  el  qu'ils  baisent  l'amict ,  l'é- 
tole  cl  le  manipule  ;  mais  ils  ne  doivent 
prendre  ce  dernier  qu'après  que  le  prêlre  est 
entièrement  habillé.  Le  cérémoniaire  ou  le 
sous-diacre  Va  porter  le  calice  sur  la  cré- 
dence. 

2.  Le  célébrant  ayant  fait  ses  préparations 
el  lavé  ses  mains,  s'approche  d"s  ornemenls. 
Le  diacre  et  le  sous-diacre  lui  font  alors  une 
inclination  médiocre,  puis  le  révèlent  de 
tous  les  ornemenls  sacerdotaux,  et  quand 
ils  l'ont  tout  à  fait  habillé,  ils  prennent  leurs 
manipules. 

3.  Pendant  que  les  officiers  s'habillent,  on 
sonne  le  dernier  coup,  et  le  clergé  se  rend 
en  diligence  à  la  sacristie  ,  si  elle  est  assez 
spacieuse,  sinon  au  lieu  accoutumé,  où  cha- 
cun se  revêt  de  surplis ,  et  les  chapiers  pren- 
nent des  chapes  par-dessus.  Le  thuriféraire 
prépare  son  encensoir  ;  les  acolytes,  après 
avoir  aidé  les  ministres  sacrés  à  s'habiller, 
vont  allumer  les  cierges  à  l'autel. 

4.  Si  le  clergé  et  les  officiers  de  l'aulel 
doivent  aller  séparément  au  chœur ,  ainsi 
qu'on  l'observe  aux  félcs  moins  solennelles  , 
comme  il  est  amplement  déclaré  ci-devant, 
arlicle  Choeur,  le  supérieur,  ou  celui  qui  1<î 
représente,  donne  le  signal  pour  partir,  et  le 
clergé  va  au  chœur  ,  faisant  auparavant  une 
inclination  profonde  à  la  croix  de  la  sacri- 
stie, deux  à  deux,  les  moins  dignes  les  pre- 
miers, ou  selon  l'usage  des  lieux;  ayant  fait 
la  génuflexion  à  l'autel,  ils  se  saluent  par 
une  inclinalion  médiocre,  en  se  séparant 
pour  aller  à  leurs  places  aux  deux  côtés  du 
chœur,  sans  saluer  ceux  qui  les  ont  précédés; 
le  supérieur  ou  le  plus  digne  du  clergé  étant 
arrivé  à  sa  place,  tous  font  une  courte  prière 
à  genoux,  après  laquelle  ils  s'asseyent  et  se 
couvrent  au  signal  qui  en  est  donné.  Peu  de 
temps  après  ,  les  chapiers  ayant  salué  la 
croix  de  la  sacristie  ,  se  couvrent ,  viennent 
au  chœur  deux  à  deux,  les  mains  jointes, 
les  moins  dignes  les  premiers  ;  ils  vont  faire 
la  génuflexion  sur  le  pavé  devant  l'autel , 
ou  seulement  une  inclination  profonde  ,  si 
le  saint  sacrement  n'y  est  pas ,  comme  lob- 


549  MES 

srrvont  aussi  les  chanoinos  ;  ils  font  ensuite 
leur  prière  sur  le  dernier  degré,  s'ils  entrent 
par  le  côlé  du  chœur,  selon  iusugo  plus  or- 
dinaire dans  les  chœurs  distants  de  l'aulel , 
tomme  ceux  de  France  ,  dont  nous  parlons 
seulement  ici,  .ly.inl  trailc  des  autres  au 
lieu  ci-dessus  imliqué.  Après,  s'él.iiil  le- 
vés et  ayant  fait  la  génuflexion,  ils  salumt 
le  chœur  en  entrant  d'une  inclin, ilion  mé- 
diocre de  part  et  d'aulre,  commençant  par  le 
côlé  de  l'Epîlre,  à  quoi  le  chœur  répond  en 
se  levant  el  laisanl  un  salut  réciproiiue; 
lorsqu'ils  sont  à  leurs  places,  tout  le  clergé 
s'assied  et  se  couvre  avec  eux  jusqu'à  l'arri- 
vée des  ofGciers  de  l'autel. 

5.  Quand  le  célébrant  est  habillé,  si  l'on 
doit  mareher  processionnellemeut  avec  la 
croix  (Ccercin.  /.  ii,  c.  8,  n.  ■25),  il  met  <te 
l'encens  dans  l'encensoir,  le  diacre  tenant  la 
navette  de  la  main  gauche,  et  lui  présentant 
de  la  droite  la  cuiller  qu'il  baise  par  le  boni, 
el  puis  la  main  du  célébrant,  auquel  il  dit, 
la  léte  inclinée  :  Beneclicite,  paler  révérende, 
et  le  célébrant  prend  trois  fois  de  l'encens  , 
et  en  met  aulant  de  fois  dans  l'encensoir, 
savoir  :  au  milieu,  à  droite  et  à  gauche,  di- 
sant à  la  première  fois,  Ab  illo  benedicaris  ; 
à  la  deuxième,  in  cujus  honore;  à  la  troi- 
sième, cremaberis.  Amen.  Ensuite,  ayant 
rendu  la  cuiller  au  diacre,  que  celui-ci  re- 
çoit en  lui  baisant  la  main  et  puis  la  cuiller, 
il  fait  le  signe  de  la  croix  sans  rien  dire  , 
ayant  pendant  loute  celte  action  la  main 
gauche  sur  la  poitrine.  Après  cela,  il  reçoit 
sa  barrette,  que  le  diacre  lui  présente  avec 
les  baisers  accoutumés,  tant  de  la  chose  que 
de  la  main  ;  alors  il  descend  sur  le  pavé  au 
milieu  de  ses  ministres,  ayant  à  sa  droite  le 
diacre,  le  thuriféraire  et  le  premier  acolyle, 
el  à  sa  gauche,  le  sous-diacre,  le  cérénio- 
niaire  el  le  second  acolyte  ,  tons  découverts 
et  r.ingés  en  ligne  droite  devant  la  croix  de 
la  sacristie,  qu'ils  saluent  par  une  inclina- 
lion  profonde,  dès  que  les  chapiers  sont  en- 
trés au  chœur  et  que  le  signal  pour  partir 
est  donné  ;  et  puis  les  ministres  font  une 
inclination  médiocre  au  célébrant,  à  laiiuello 
il  répond  par  une  inclination  de  lêle  d'un 
côté  et  d'un  autre.  Si  la  sacristie  était  trop 
étroite,  le  thuriféraire  et  les  acolytes  salue- 
raient la  croix  derrière  le  célébrant  el  les 
ministres  sacrés,  après  quoi  le  célébrant  se 
tournerait  tout  à  fait  vers  ses  ministres,  pour 
recevoir  d'eux  et  pour  leur  rendre  le  salut, 
et  partir  de  suite. 

6.  Remarquez,  !•  que  lorsque  les  minis- 
tres présentent  quelque  chose  au  célébrant 
revêtu  de  ses  ornements,  ils  baisent  premiè- 
rement la  chose,  el  puis  sa  main  ;  et  quand 
ils  reçoivent  quelque  chose  de  lui,  ils  bai- 
sent premièrement  sa  main  et  ensuite  la 
chose,  selon  le  Cérémonial,  !iv.  i,  c.  18.  On 
excepte  de  cette  règle  les  messes  des  dé- 
funts, dans  lesquelles  on  omet  toutes  sortes 
de  baisers,  et  celles  qu'on  dit  en  présence  du 
sainl  sacrement  exposé ,  particulièrement 
pour  ce  qui  regarde  l'encensement  et  quel- 
ques autres  cas  marqués  ci-après  en  leur 
propre  lieu.  C'est  aussi  l'usage  de  ne  baiser 


MES 


sso 


qu'à  demi  la  barrette  du  célébrant  lorsqu'on 
la  lui  présente,  ou  (ju'on  la  reçoit  de  lui. 
Pour  les  ministres  entre  eux,  quand  ils  se 
donnent  quelque  chose,  ils  s'abstiennent  de 
baiser  la  main. 

7.  Remarquez,  2°  que  les  acolytes  doivent 
porter  leurs  chandeliers  droits  cl  également 
élevés,  celui  qui  est  au  côté  droit  tenant  le 
sien  de  la  main  droite  par  le  nœud,  et  de  la 
gauche  par  le  pied  ;  et,  au  contraire,  celui 
qui  est  au  côlé  gaucht;  tenant  le  sien  de  la 
gauche  par  le  nœud,  el  de  la  droite  par  le 
pied;  el  si,  en  se  tournant,  ils  changent  de 
côté,  ils  changent  aussi  en  même  temps  de 
main,  en  sorte  qu'ils  aient  toujours  la  main 
qui  esl  en  dehors  au  nœud,  el  celle  qui  est 
en  dedans  au  pied,  lequel  ils  doivent  tenir 
environ  à  la  hauteur  de  la  ceinture.  De 
même  quand  ils  portent  des  flambeaux,  ce- 
lui qui  est  au  côté  droit  iloil  tenir  le  sien  de 
la  droite,  et  celui  qui  est  au  côté  g  lucha 
doit  tenir  le  sien  de  la  gauche,  tous  deux 
ayant  l'autre  main  qui  est  libre  appuyée 
sur  la  poitrine. 

8.  Remarquez,  3'  que  lorsque  le  thurifé- 
raire porte  son  encensoir  avec  quél(]ue  so- 
lennité, marchant  prucessionnellemenl,  il  le 
lient  de  la  main  droite,  ayant  te  p»uce  dans 
le  gros  anneau,  el  le  doigt  annulaire  dans  le 
pelil,  par  lequel  il  élève  un  peu  la  chaînette 
du  cauverele  ,  afin  que  le  feu  se  conserve 
mieux,  el  de  la  gauche  il  porte  la  navette 
par  le  pied;  elle  doit  être  fermée  el  l'ouver- 
ture lournée  vers  sa  poitrine;  il  lient  ainsi 
l'un  et  l'autre  des  deux  mains  également 
élevées  à  la  hauteur  de  la  poitrine,  en  sorte 
que  l'encensoir  ne  louche  pas  ses  vêtements. 
Mais  quand  il  porte  l'encensoir  au  célé- 
brant pour  faire  bénir  l'encens,  soit  à  la  sa- 
cristie, soit  à  l'aulel,  il  tient  l'encensoir  de 
la  main  gauche,  el  de  la  droite  la  navette  à 
moitié  ouverte,  qu'il  présente  toujours  de 
celte  main  au  diacre  ou  au  prêtre  assistant; 
puis,  ayant  fait  une  inclination  médiocre  au 
célébrant,  la  main  droite  appuyée  sur  sa 
poitrine,  il  lève  de  cette  main  le  couvercle 
de  son  encensoir,  en  tirant  l'anneau  de  la 
chaînette  qui  y  est  joinle,  el  de  la  même 
main  il  prend  toutes  les  autres  chaînettes 
ensemble  par  le  milieu,  élevant  ainsi  l'en- 
censoir proche  de  la  navette,  el  demeurant 
debout,  la  main  gauche  appuyée  sur  la  poi- 
trine, pendant  que  le  célébrant  met  de  l'en- 
cens el  le  bénit  (s'il  le  faut  bénir);  après 
quoi,  et  non  pas  plus  tôt,  il  abaisse  le  cou- 
vercle de  l'encensoir,  salue  le  célébrant 
comme  auparavant,  reçoit  de  la  gauche  la 
navette  du  diacre,  auquel  il  donne  de  la 
droite  seule  l'encensoir,  si  le  célébrant  doit 
pour  lors  encenser  ;  sinon  il  reçoit  de  la  main 
droite  la  navette  sans  quitter  l'encensoir,  et 
ayant  salué  le  célébrant  avec  le  cérémo- 
niaire,  comme  il  a  fait  eu  arrivant,  il  se  re- 
lire el  se  dispose  pour  marcher,  prenant  de 
la  gauche  la  navette,  el  de  la  droite  l'en- 
censoir, ainsi  qu'il  a  été  dit  ci-dessus 

9.  Remarquez,  1°  que  si  le  célébrant  pos 
sède  !c  privilège  d'avoir  un  prêtre  assista 
celui-ci  prend  un  surplis ,  prévoit  la  mes 


651 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  fîSi 

CCS  doubles;  selon  la  nouvelle  rubrique  île 
Paris,  ce  n'esl  qu'à  la  messe  solennelle. 

ARTICLE  U. 


Cl  la  marque  avec  les  signets  du  Missel  ;  el 
s'ctant  revêtu  d'une  chape,  quand  le  célé- 
brant est  habillé,  il  lui  présente  la  cuiller 
pour  mettre  de  l'encens  dans  l'encensoir  (le 
diacre  étant  au  côté  gauche  entre  le  célé- 
brant et  le  sous-diacre);  puis  il  fait  les  ré- 
vérences convenables  à  la  croix  et  au  célé- 
brant, après  lui  avoir  donné  sa  barrelle  avec 
les  baisers  accoutumés.  Un  usage  iinménio- 
rial  suffit  pour  qu'un  chanoine  soit  assisté 
d'un  prêtre  en  chape,  à  la  messe  solennelle 
(S.  6'.    1602). 

VARIÉTÉS. 

N°  k.  Selon  la  rubrique  de  Paris,  tous  font 
seulement  inclination  à  la  croix,  si  lesaintsa- 
crement  n'est  pas  à  l'autel  où  l'on  va  célébrer 
la  messe;  il  en  doit  être  ainsi, même  selonla 
liturgie  romaine  pour  le  diacre  et  le  sous- 
diacre,  si  ce  sont  des  chanoines  de  l'é- 
glise cathédrale  ,  d'après  Bauldry  et  Mé- 
rati  ;  s'ils  ne  sont  pas  chanoines,  ils  doi- 
vent faire  la  génuflexion  toutes  les  fois  qu'ils 
passent  devant  la  croix  (/{utr.  rom.,  p.  il, 
tit.  4,  n.  7);  le  diacre  même  la  fait  à  l'ab- 
soute ,  en  accompagnant  le  célébrant;  il 
doit  donc  la  faire  en  arrivant  à  l'autel.  La 
rubrique  viennoise  et  celle  de  Toulouse  le 
supposent  ainsi  au  moment  du  départ.  Fac~ 
tis  iteriim  inclinntione  {sous-enlendu  per  ce- 
lebrantem)  et  genuflexione  per  diaconum  et 
siibdiaconum,  redit,  etc.  11  doit  en  être  de 
même  quand  on  arrive,  pour  eux  et  pour 
tous  les  ministres  inférieurs. 

N°  5.  Selon  les  rubriques  parisiennes  et 
viennoises,  on  dit  au  célébrant  Benedic,  et 
non  Benediciie,  pour  mieux  se  conformer  à 
la  pure  latinité;  on  dit  Ab  illo  benedicaris, 
non  en  mettant  l'encens  dans  l'encensoir, 
mais  en  faisant  le  signe  de  la  croix  dessus. 
Selon  la  nouvelle  rubrique  de  Paris,  on  part 
de  la  sacristie  pendant  le  chant  de  VJntroil; 
c'est  après  le  Gloria  Pulri,  selon  le  Cérémo- 
nial de  Belley  et  celui  de  Grenoble.  L'an- 
cienne rubrique  de  Paris,  celles  de  \  ienne, 
de  Toulouse,  de  Nevers,  ne  s'expliquent 
pas  là-dessus;  mais,  selon  le  Cérémonial  des 
évêqucs ,  on  ne  commence  pas  le  chant 
avant  que  le  célébrant  soit  au  bas  de  l'au- 
Icl;  la  congrégation  des  Rites  a  prononcé 
dans  le  même  sens  en  1753. 

N°  9.  Les  anciennes  rubriques  parisiennes 
et  viennoises,  celles  de  Nevers  et  de  Tou- 
louse ne  font  pas  mention  de  prêtre  assis- 
tant. Gardellini  dit  que  c'est  un  abus  qu'au- 
cun prétexte  ne  peut  justifier.  Cet  auteur, 
sous-promoteur  de  la  foi  et  assesseur  de  la 
congrégation  des  Rites ,  dont  les  ouvrages 
sonl  loués  à  Rome,  démontre  qu'un  prêtre 
assistant  ne  convient  qu'aux  évêques  ,  aux 
abbés  qui  officient  pontificalement  et  à  ceux 
qui  en  ont  l'autorisation  expresse.  [Collec- 
tio  decretorum,  appendix  3,  p.  9.  Les  nou- 
velles rubriques  de  Parissupposent  un  prêtre 
assistant, qui  peot  être  remplacé  par  le  thuri- 
féraire, quand  il  s'agit  d'ôter  et  de  remettre 
le  Missel  sur  l'autel  pendant  l'encensement. 

Dans  les  rites  parisien  et  viennois,  l'en- 
censement ne  se  fait  à  l'Introït  qu'aux  offi- 


Le  la  sortie  de  la  sacristie  et  de  l'arrivée  à 
l'autel. 

(RubrKines.) 

In  missa  solemni ,  Missale  apertiim  super 
altare  ,  cnlix  vero  et  alia  necessni  ia  prœpa- 
rcntur  in  credenlia  cooperia  linteo  antequtim 
sacerdos  venial  ad  altare.  Ipse  aulem  procedit 
cum  diaconu  et  siibdiacono ,  qui ,  capite  coo- 
perto,  simul  cum  eo  tenent  maints  junclas 
anle  pectus.  Acohjthi  vero  ante  eos  déférant 
candelahra  cum  cajidelis  accensis,  quœ  deindc 
collocanlur  super  credenlia.  El  cum  perte- 
7ierit  anle  in/imum  gradum  altaris,  ibi  médius 
inter  diacomim  a  dextris  et  subdiaconum  a 
sinistris  ,  anteqnam  ascendat  ad  altare  ,  facit 
cum  ipsis  [ut  infra)  confessionem. 

In  missn  ponlificnli  omnia  serventur,  ut  in 
Pontificali  el  Cœremoniali  romane  ordinatiir  : 
cujus  Ponlificaiis  ordinem  cpiscopus ,  sive 
abbas,  ut  supra,  nunquam  prœteritnltal,  quan- 
docunque  cum  diacono  et  subdiacono  p'iralis 
célébrai. 

(Dévelopiiements.) 

1.  Si  l'encens  a  été  bénit ,  le  thuriféraire 
raarchc  seul  le  premier  ,  tenant  de  la  main 
droite  l'encensoir  avec  solennité  ,  et  de  la 
gauche  la  navette  fermée.  Si  l'encens  n'a  pas 
été  bénit,  le  thuriféraire  s'approche  (luand 
on  monte  à  l'autel  ;  «  les  deux  acoljMes  le 
suivent  portant  leurs  chandeliers,  »  puis  le 
cérémoniaire  sans  barirelte  et  les  mains  join- 
tes; «ensuite  le  sous-diacre,  après  lui  le 
diacre,  et  enfin  le  prêtre,  ces  trois  derniers 
ayant  la  tête  couverte  et  les  mains  jointes,  » 
tous  marchant  posément  et  la  vue  modeste- 
ment baissée. 

'2.  Si  la  sacristie  est  derrière  l'autel,  et 
qu'il  y  ait  une  porle  de  chaque  côlé,  le  célé- 
brant et  tous  les  ministres  sortent  par  la 
porte  qui  est  au  côté  de  l'Evangile,  et  s'en 
retournent  après  la  messe  par  la  porle  qui  est 
au  côté  de  l'ÈpUre  ,  quoique  le  clergé  doive 
sortir  par  les  deux  portes  et  rentrer  de 
même.  Le  cérémoniaire  présente  de  l'eau 
bénite  au  diacre  et  au  sous-diacre  ,  confor- 
mément à  une  pratique  louable  cl  univer- 
selle {S.  C.  1808). 

3.  Sils  passent  devant  quelque  autel  où 
l'on  dise  la  messe ,  depuis  la  consécration 
jusqu'à  la  communion,  ou  si  le  saint  sacre- 
ment y  est  renfermé,  ils  font  la  génuflexion 
d'un  seul  genou  dans  le  même  ordre  qu'ils 
gardent  en  marchant,  excepté  le  célébrant  , 
qui  la  fait  ayant  le  diacre  à  sa  droite  et  le 
sous-diacre  à  sa  gauche;  si  on  y  élève  le 
saint  sacrement,  ils  demeurent  à  deux  ge- 
noux jusqu'à  ce  que  le  calice  soit  remis  sur 
l'autel;  puis,  s'élanl  levés ,  ils  se  couvrent 
aussitôt.  S'ils  passent  devant  un  prêtre  qui 
donne  la  communion,  ou  devant  un  autel  où 
le  saint  sacrement  soit  exposé,  ils  se  mettent 
à  deux  genoux  et  adorent  le  saint  sacrement, 
inclinant  profondément  la  tête;  en  ce  cas  ils 
ne  se  couvrent  que  lorsqu'ils  sont  sortis  du 


553 


SIES 


MES 


5S4 


lieu  où  il  est  exposé,  comme  ils  s'étaient  dé- 
couverts en  y  entrant.  S'ils  passent  devant 
le  grand  autel,  ils  font  tous  la  génullexion  à 
la  croix,  si  l'usage  n'est  pas  contraire,  ex- 
cepté le  célébrant  qui  ne  fait  qu'une  incli- 
nation profonde;  mais  si  le  saint  sacrement 
y  est  présent ,  quoique  enfermé  dans  le  ta- 
bernacle ou  suspendu  au-dessus,  le  célébrant 
fait  toujours  la  génuflexion.  Devant  les  au- 
tres autels  ils  ne  font  aucune  inclination  à 
la  croix,  ni  à  aucune  image,  si  ce  n'est  au 
grand  cruciGx  de  l'église,  qu'on  garde  par 
dévotion  en  certaines  chapelles  ,  suivant  la 
coutume  de  quelques  lieux  ,  et  aux  insignes 
reliques  des  saints  dont  on  fuit  l'office  ce  jour- 
là  ,  si  elles  sont  exposées  avec  solennité, 
comme  il  a  été  dit  plus  amplement  dans  l'ar- 
ticle 2,  n.  5,  de  la  messe  basse.  Quant  aux 
personnes  considérables  qu'ils  peuvent  ren- 
contrer en  chemin,  voyez  ce  qui  est  dit  au 
même  lieu,  n.  8 ,  et  ci-après ,  art.  13. 

i.  S'ils  passent  devant  le  chœur  ou  par 
dedans,  dès  que  le  thuriféraire,  les  acolytes 
et  le  cérémoniairc  paraissent  à  l'entrée,  le 
clergé  se  lève  et  se  découvre,  et  ils  le  saluent 
de  part  et  d'autre  d'une  inclination  médio- 
cre, commençant  par  le  côté  de  l'Epitre,  et 
ceux  du  même  ordre  seulement  leur  rendent 
le  salut;  après  quoi  les  susdits  ministres  se 
retirent  aux  deux  coins  de  l'autel,  sans  faire 
aucune  révérence  en  passant,  et  demeurant 
tournés  en  face  Us  uns  des  autres,  le  thuri- 
féraire étant  pour  lors  à  la  g;auche  du  pre- 
mier acolyte.  Ensuite  le  célébrant  et  les 
ministres  sacrés  à  ses  côtés  saluent  le  chœur 
par  une  inclination  médiocre  ,  et  reçoivent 
de  tout  le  clergé  un  semblable  salut;  puis  ils 
vont  dans  le  même  ordre  au  milieu  de  l'autel 
sans  se  couvrir,  et  l'un  après  l'autre,  s'il  est 
éloigné;  quand  ils  sont  arrivés,  les  petits 
offlciers  se  joignent  à  eux  en  droite  ligne  , 
comme  à  la  sacristie.  Alors  le  célébrant  pré- 
sente sa  barrette  au  diacre  qui ,  l'ayant  reçue 
avec  les  baisers  ordinaires,  la  donne  avec  la 
sienne  au  cérémoniairc  ,  quand  il  vient  les 
prendre.  Celui-ci,  en  arrivant  à  un  côté  des 
degrés,  reçoit  la  barrette  du  sous-diacre  qui 
passe  devant  lui ,  puis  celles  du  célébrant  et 
du  diacre  à  côté  de  ce  dernier,  et  là  tous  font 
la  génuflexion  sur  le  pavé  devant  le  dernier 
degré  de  l'autel ,  les  deux  ministres  sacrés 
soutenant  d'une  main  les  coudes  du  célé- 
brant et  tenant  l'autre  appuyée  sur  leur  poi- 
trine, ce  qu'ils  observent  toujours  en  pa- 
reille occasion ,  si  ce  n'est  qu'ils  aient  une 
main  occupée,  comme  quand  le  sous-diacre 
lient  la  patène  ;  mais  s'il  n'y  a  point  de  ta- 
bernacle, le  célébrant  fait  seulement  une  in- 
clination profonde,  et  les  ministres  sacrés  ne 
lui  soutiennent  point  les  coudes. 

5.  Si  le  célébrant,  les  ministres  de  l'autel 
et  les  chapiers  vont  au  chœur  processionnel- 
lement  avec  tout  le  clergé,  comme  il  est 
convenable  aux  fêtes  solennelles,  ainsi  qu'il 
est  marqué  ci-devant, àl'art.CHOECR,  le  thuri- 
féraire, les  acolytes  et  le  cérémoniairc  ayant 
salué  la  croix  de  la  sacristie  par  une  incli- 
nation profonde,  marchent  les  premiers  dans 
l'ordre  accoutumé,  et  vont  faire  la  génuflexion 

DlCTIONNAlUE  DES  UlTliS  SAURtS.    II. 


devant  le  milieu  de  l'autel;  puis  ils  se  sépa- 
rent ,  comme  nous  avons  dit  ci-dessus ,  le 
cérémoniairc  se  retirant  à  la  droite  du  »e- 
cond  acolyte,  au  côté  de  l'Evangile.  Le  clergé 
suit  deux  à  deux,  ainsi  qu'il  a  été  dit  dans 
l'art,  précédent,  n.  k.  Les  chapiers  marchent 
immédiatement  après,  observant  ce  qui  a  ét6 
dit  au  même  lieu,  excepté  qu'à  l'entrée  du 
chœur  ils  saluent  l'autel  et  puis  le  clergé,  se 
séparant  ensuite  avec  inclination  mutuelle 
et  se  rangeant  des  deux  côtés  le  long  des 
basses  formes  ,  si  cela  est  nécessaire  pour 
laisser  passer  le  célébrant ,  et  là  ils  demeu- 
rent debout  la  tête  découverte.  Enfin  les  of- 
ficiers sacrés  viennent  l'un  après  l'autre,  et 
le  célébrant  s'élant  avancé  à  l'entrée  au  mi- 
lieu de  ses  deux  ministres,  ils  si:  découvrent 
tous  trois  et  saluent  le  chœur  à  l'ordinaire, 
après  quoi  ils  continuent  leur  chemin  vers 
l'autel  dans  le  même  ordre  qu'ils  sont  venus, 
sans  se  recouvrir.  Aussitôt  qu'ils  sont  pas- 
sés ,  les  chapiers  ,  s'ils  se  sont  arrêtés,  vont 
à  leurs  places  devant  le  lutrin  ,  oii  ils  se 
mettent  à  genoux  ,  comme  font  tous  les  au- 
tres près  de  leurs  sièges;  après  une  courte 
prière,  les  chantres  se  lèvent  et  commencent 
l'introit.  Cependant  le  célébrant  étant  ar- 
rivé à  l'autel  se  comporte  avec  ses  ministres 
comme  il  a  été  dit  au  n°  précédent. 

G.  Remarquez,  1"  (lue  ceux  qui  viennent 
à  l'autel  de  quelque  lieu  hors  do  son  enceinte, 
comme  du  chœur  ou  de  la  sacristie  ,  ou  qui 
le  quittent  pour  aller  en  quelqu'un  de  ces 
lieux,  doivent  toujours  faire  la  génuflcxioa 
en  partant  de  l'autel  ou  en  y  arrivant ,  en- 
core qu'ils  n'arrivent  pas  au  milieu  de  l'au- 
tel ;  celte  génuflexion  se  fait  sur  le  pavé,  la 
première  et  la  dernière  fois  seulement;  dans 
les  autres  cas,  les  ofliciers  sacrés  la  font  sur 
le  bord  du  degré  devant  lequel  ils  se  trou- 
vent, soit  à  la  messe,  soit  aux  autres  offices  ; 
les  petits  officiers  la  fout  sur  le  pavé  ,  s'il 
n'est  autrement  réglé  en  son  lieu. 

7.  Remarquez  ,  i°  tiuc  s'il  y  a  un  prêtre 
assistant,  il  va  à  l'autel  la  tête  couverte  et 
les  mains  jointes  ,  à  la  droite  du  diacre  ,  et 
qu'il  salue  le  chœur  et  l'autel  à  la  droite  du 
célébrant ,  les  deux  ministres  sacrés  étant  à 
sa  gauche.  Si  le  saint  sacrement  n'est  pas 
sur  l'autel,  il  fait  seulement  une  inciinatioa 
profonde  à  la  croix  ,  comme  le  célébrant,  la 
rubrique  ne  prescrivant  iju'au  diacre  et  au 
sous-diacre  de  faire  la  génuflexion,  toutes 
les  fois  qu'ils  passent  devant  la  croix  pendant 
la  messe;  s'il  y  est  présent,  il  fait  la  génu- 
flexion, ce  qu'il  observe  toutes  les  fois  qu'il 
passe  devant  le  milieu  de  l'autel,  se  compor- 
tant pour  le  reste  comme  il  est  dit  ci-dessus, 
n.  '*,  touchant  le  diacre;  celui-ci  se  tient  à 
la  gauche  du  célébrant  avec  le  sous-diacre 
qui  est  à  sa  gauche,  et  un  peu  retiré  derrière 
lui. 

ARTICLE  m. 

Du  commencement  de  la  messe  jusqu'à  /'Introït. 

(Rubriques  ) 

In  missn  soicmnisacerdos,  fada  confessione, 
uscendic  cumministria  ad  médium  altaris;  ubi 
18 


5S5 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


55C 


dicto  Oranius  lé,  Domine,  el  osculaCo  allari, 
ponit  incensiim  in  Ihuribulum ,  ministrante 
diacono  naviculnm,  el  thuriferurio  Ihuribu- 
lum. Diaconus  parum  inclinutiis  versus  celc- 
hrdtitemdicit  :]ien(:û\cile,  paler  révérende;  et 
osruldtur  cochlear,  et  mnnum  cclebranlis  anle 
etposlea;celebrans  ter  incensum  ponit  in  tliu- 
rthultim,  dicens  intérim  :  Ab  illo  benedicaris  ; 
et  dcposito  coclUeari,  producens  manu  dextra 
signum  crucis  super  thus  in  thuribulo,  illud 
benedicit.  Poslea  diaconus,  dimissa  navicula, 
accipit  thuribulum  et  dat  celebranti,  osculuta 
prius  catenuinrum  summitate  et  uianu  illius 
dextra;  qui  fada  cruci  profunda  reverentia  , 
cani  ter  incensat,  nihil  dicens;  et  facta  ilerum 
cruci  reverentia  ,  incensat  allare  ter  ducens 
timribulum  cequali  dislantia,  prout  dislri- 
buunlur  candelabra ,  a  mcdio  cjus  ustjiie  ad 
cornu  epistolœ  ;  ubi,  demissa  manu,  Ihurificat 
illius  poslremam  partem  inferiorein  ,  tnox  su- 
periorcm ,  bis  ducto  tliuributo;  et  conversus 
ad  altare,  élevons  manum,  incensat  ejus  pla- 
nitiem  seu  meiisam  in  parte  anteriori,  ter  du- 
cens thuribulum  usque  ad  médium  ;  ubi,  facta 
cruci  reverentia ,  procedcndo  thurijical  ati'.id 
latus  altaris  triplici  ductu  usque  ad  cornu 
Evangelii;  et  pariter  incensata  inferiori  et 
superiori  parte  ipsius  cornu  Evungclii  du- 
plici  duclu,  adhuc  stans  ibidem,  élevai  thuri- 
bulum et  1er  incensat  superiorem  tabulœ  par- 
tem versus  mcdium  allaris  ,  ut  fccil  in  cornu 
epistolœ;  deinde  manu  aliquantulum  demissa, 
incensat  antcriorem  ejus  partem  se^l  frontem, 
ter  ducens  thuribulum,  dum  proccdil  a  cornu 
Evangelii  usque  ad  mcdium  altaris  ,  el  fi'cta 
cruci  reverentia  ,  incensat  simililer  triplici 
duclu  reliquam  partem  anleriorcm  usque  ad 
cornu  epistolœ  ;  ubi  reddito  thuribulo  ipsi 
diacono,  ab  eo  ipse  solus  inccnsatur. 

Si  vcro  in  allari  fucrint  rcliquiœ,  seu  ima- 
gines sunclorum,  incensala  cruce  el  fada  ei 
reverentia,  anleguam  discedat  a  medio  altaris, 
primum  incensat  eas  quœ  a  dextris  sunt ,  id 
est  a  parte  Evangelii  prnpc  crucf^m  ,  bis  du- 
cens thuribulum;  et  ilerum  fada  cruci  reve- 
rentia ,  simililer  incensal  bis  alias  quue  sunt  a 
sinistris ,  hoc  est  a  parte  Epistolœ;  deinde 
prosequitur  incensationem  allaris  ,  ut  supra, 
ter  ducens  thuribulum  in  unoquoque  latcre, 
eliamsi  in  eo  essenl  plures  rcliquiœ ,  vel  ima- 
gines, seu  eliam  plura  vel  pnuciura  candelabra. 

Si  in  iiltari  fueril  tnbernnculum  sanclissimi 
sacramenli ,  accepta  thuribulo,  anlequam  in- 
cipiat  incensationem  genufledil,  quod  item  fa- 
cil  quoliescumque  transit  anle  médium  altaris. 

Diaconus  el  subdiaconus  hinc  indeassislunt 
celebranti  dum  incensat  ;  et  cum  iranscunt 
anle  cruccm  semper  genuflcclunl.  Deinde  ce- 
lebrans,  diacono  a  dextris  ejus,  subdiacono  a 
dextris  diaconi  stanlibus  in  cornu  epistolœ, 
logit  Introitum  et  Kyrie  eleison.  Cum  vero  in- 
tonal  hymnum  Gloria  in  excelsis  Dec,  diaco- 
nus et  stibdiaconus,  unus  posl  alium,  slanl  a 
tergo  celebrantis  ,  poslea  ascendant  ad  altare  , 
et  hinc  inde,  diaconus  a  dextris,  subdiaconus 
a  sinistris,  cum  célébrante  hymnum  submissa 
voce  prosequuntur  usque  ad  finem;  quod  eliam 
servatur  cum  dicilur  Craûo;  et  cum  dicilur 
Dominus  vobiscum,  oralio,  prjefalio  et  l'aler 


noster,  diaconus  el  subdiaconus  simililer  stant 
unus  post  aller um  a  tergo  celebrantis. 
(Xiaduclion  et  ilévelo[ipeiiifms.) 

1.  Dès  que  le  célébrant  el  ses  ministres  ont 
salué  l'aulel,  le  thuriféraire,  s'il  est  venu 
avec  les  autres,  va  se  mettre  à  genoux  du 
côté  de  l'EpSlre,  el  le  cérémoniairc  à  sa  gau- 
che, après  avoir  porté  les  barrettes  sur  le 
banc.  Les  acolytes  portent  en  même  temps 
leurs  chandeliers  sur  la  crédence,  puis  se 
mettent  à  genoux  près  de  la  même  crédence 
el  répondent  tout  bas  au  prêtre  ,  faisant  les 
signes  de  croix,  les  inclinations,  etc.,  comme 
les  ministres  sacrés. 

2.  «Le  célébrant  étant  entre  les  deux  mini- 
stres sacrés  commence  la  messe  d'une  voix 
médiocre  de  la  manière  ordinaire,»  excepté 
qu'il  se  tourne  un  peu  vers  le  diacre  et  le 
sous-diacre  quand  il  dit  el  vobis,fratres,  el 
vos,  fratres,  demeurant  cependant  incliné, et 
eux  tout  droits.  Les  ministres  lui  répondent 
d'un  ton  semblable,  font  le  signe  de  la  croix 
lorsqu'il  le  fait  sur  lui,  s'inclinent  médiocre- 
ment vers  lui  pendant  qu'ils  disent  Miserea- 
tur,  el  profondément  vers  l'autel  durant  le 
Confiteor,  se  tournant  un  peu  vers  le  célé- 
brant à  ces  paroles  el  Ubi,  paler,  et  le,  pater, 
sans  se  relever  enlicrcment;  puis  s'étaiit  re- 
dressés à  Indulgcntiam,  ils  s'inclinent  médio- 
crenienl  avec  le  célébrant  à  Deus,  lu  conver- 
sus, etc.,  jusqu'après  Oremus. 

3.  «  Sitôt  que  le  célébrant  a  dit  Oremus,  il 
monte  à  l'autel  avec  les  deux  ministres  sa- 
crés.» qui  lèvent  un  peu  le  devant  de  son 
aube  et  de  sa  soutane  d'une  main,  tenant 
l'aulre  sur  la  poitrine;  re  qu'ils  font  toujours 
en  pareille  occasion.  Alors  les  ministres  in- 
férieurs et  tous  ceux  du  chœur  qui  étaient  à 
genoux  se  lèvent,  cl  ces  derniers  observent 
durant  le  reste  de  la  messe  les  cérémonies 
particulières  du  chœur  qui  sont  marquée* 
ci-devnnl,  art.  Choeur. 

k.  «  Le  célébrant  elant  monté  à  l'autel,  le 
haise  au  milieu,  disant  l'oraison  accoutu- 
mée,» elles  deux  ministres  sacrés  ayant  les 
mains  jointes  ,  font  la  génuflexion  à  ses  cô- 
lés  ;  le  cérémoniaire  el  le  thuriféraire  qui 
vient  alors  à  sa  droite,  s'il  n'est  pas  venu 
avec  les  autres,  montent  ensuite  sur  le  mar- 
chepied et  saluent  le  célébrant;  «celui-ci, 
sans  quitter  le  milieu  de  l'aulel,  met  de  l'en- 
cens dans  l'encensoir,  et  le  bénit  de  la  ma- 
nière ci-dessus  exprimée,  art.  1,  n.  o.  Puis  le 
diacre,  ayant  rendu  la  navette  avec  la  cuiller 
dedans  au  thuriféraire,  reçoit  de  lui  l'encen- 
soir, »  et  le  tenant  de  la  main  droite  par  le 
haut  des  chaînettes,  cl  de  la  main  gauche 
par  le  bas ,  il  baise  le  haut  des  chaînettes 
qu'il  met  ensuite  dans  la  gauche  du  célé- 
brant, et  le  bas  dans  sa  droite  qu'il  baise 
sans  lui  faire  aucune  inclination  avant  ni 
après.  «  Le  célébrant  s'étant  tourné  aussitôt 
vers  l'autel,  l'encense  à  la  manière  exprimés 
au  numéro  suivant;»  durant  celle  action  les 
ministres  sacrés  élèvent  un  peu  d'une  main 
le  d  Trière  de  sa  chasuble  de  chaque  côté 
vers  les  épaules,  ayant  l'autre  main  appuyée 
sur  leur  poitrine;  «  et  ils  font  toujours  la  gé- 
nuflcxiou  en  même  temps  qu'il  fait  la  rêvé- 


557  MES 

rcnro  au  milieu  de  l'aulol;»  so  tenant  un 
peu  écarti'S  de  lui.  Le  «éréinoniaire  ôto  le 
pupille  et  le  Missel  de  dessus  l'aulel,  quand 
il  faut,  et  le  remet  ensuilc,  après  que  les  mi- 
nislres  sacrés  ont  fait  la  génufli  xiou.  F^e  thu- 
riféraire ayant  donné  son  encensoir  au  dia- 
cre descend  du  côlé  de  l'Kpîlre. 

3.  «  Le  célébrant,  ayant  reçu  l'encensoir 
du  diacre,  fait  une  inclination  profonde  à  !a 
croix  ou  la  génuflexion,  s'il  y  a  un  taberna- 
cle, »  tenant  les  extrémités  des  deux  mains, 
ou  seulement  de  la  gauche,  appuyées  sur  le 
bord  de  l'aulel,  sans  loucher,  s'il  se  peut, 
ses  ornements,  ni  le  devant  de  l'autt'l  avec 
l'encensoir;  et  s'étunt  relevé,  (il  encense  la 
croix  de  trois  coups  vers  le  milieu,  sans  rien 
direduranttout  l'encensement  ;  puisayantfait 
l'inclination  ou  la  génuflexion,  il  encense  de 
trois  coups,  dans  une  égale  distance,  le  des- 
sus de  l'autel  vers  la  partie  postérieure,  en 
marchant  depuis  le  milieu  jusqu'au  coin  de 
l'Epîlre,  où,  étant  arrivé,  il  donne  deux 
coups  d'encensoir  au  côté  de  l'aulel,  l'un 
plus  bas  en  baissant  la  main,  et  l'autre  plus 
naut  en  la  relevant;  et  se  tournant  vers  la 
croix  ,  il  encense  de  trois  coups»  comme  eu 
demi-cercle  «le  dessus  de  l'autel  vers  la  par- 
tie antérieure  ,  depuis  le  même  côté  de  l'E- 
pitre  jusqu'au  milieu,  où,  ayant  fait  la  révé- 
rence convenable  ,  il  encense  aussi  de  trois 
coups  dans  une  égale  distance  le  dessus  do 
l'autel  vers  la  partie  de  derrière,  depuis  le 
milieu  jusqu'au  coin  de  l'Evangile  ;  étant  là, 
il  encense  le  même  côlé  de  l'autel  de  deux 
coups,  le  premier  en  bas,  et  le  second  en  haut, 
comme  il  a  fait  à  celui  de  l'Epîlre  ;  »  el  se 
tournant  vers  la  croix,  sans  sortir  du  même 
lieu,  mais  avançant  seulement  le  bras  et  le 
pied  droit  vers  le  milieu,  a  il  enct  nse  de  trois 
coups  en  demi-cercle  l'autre  partie  du  dessus  do 
l'autel  ;»  puis  retirant  le  pied  droit  qu'il  avait 
avancé,  «et  abaissant  un  peu  la  main,  il  en- 
cense de  trois  coups  dans  une  égale  dislance 
le  devant  de  l'autel,  en  marchant  depuis  le 
côté  de  l'Evangile  jusqu'au  milieu,  où,  ayant 
fait  comme  auparavant  la  révérence  conve- 
nable, il  encense  de  trois  coups  l'autre  partie 
du  devant  de  l'autel,  depuis  le  milieu  jus- 
qu'au coin  de  l'ËpUre,  où  il  rend  l'encensoir 
au  diacre,  »  qui  le  reçoit,  baisant  première- 
ment la  main  droite  du  célébrant,  tenant  avec 
sa  main  droite  le  bas  des  chaînettes,  el  les 
prenant  avec  sa  gauche  par  le  haut  qu'il 
baise  en  même  temps;  «  il  descend  aussitôt 
au  bas  des  degrés,  et  encense  le  célébrant.  » 

6.  aS'il  y  a  des  reliques  sur  l'autel  enchâs- 
sées en  des  reliquaires  entie  les  chandeliers, 
ou  des  images  de  saints  en  bosses  et  séparées 
du  tabernacle,  le  célébrant  ayant  encensé  la 
croix,  failinclinalion  ou  génuflexion, encense 
du  même  lieu,  sans  aucune  inclination,  pre- 
mièrement les  reliques  ou  images  qui  sont 
au  côté  de  l'Evangile,  commençant  par  celles 
qui  sont  les  plus  proches  de  la  croix,  et  don- 
nant seulement  deux  coups  d'encensoir, 
quoiqu'il  y  eût  plus  ou  moins  de  reliquaires 
ou  d'images  de  chaque  côté  de  l'autel;  puis 
ayant  tait  deuouveaul'inclination  à  la  croix, 
ou  la  génuflexion  au  sainl  sacrement,  il  en- 


censé  de  la  même  façon  celles  qui  soni  au 
eôlé  de  l'Epîlre;  et  sans  faire d'aulres  révé- 
rences, il  continue  l'encensement  du  même 
côté  de  l'autel,  ainsi  qu'il  a  été  dit  au  nu- 
méro précédent.  » 

7.  L'encensement  de  l'autel  étant  fini ,  lo 
sous-diacre  desrend  sur  le  pavé,  où  il  de- 
meure devant  le  coin  do  l'Epître,  pendant 
que  le  diacre  encense  le  célébrant  de  la  ma- 
nière ordinaire  ,  c'cbt-à-dire  de  trois  coups, 
avec  une  inclination  profonde  avant  el  après, 
laquelle,  le  cérémoniaire  qui  est  à  sa  gauche 
cl  le  thuriféraire  qui  est  à  sa  droite,  tous 
deux  un  peu  retirés  derrière,  font  en  même 
temps  que  lui.  Ensuite  le  thuriféraire  ayant 
reçu  du  diacre  l'encensoir  va  le  porter  au 
lieu  destiné  à  cela,  el  retourne  aussitôt  à  la 
crédence,  si  ce  n'est  qu'il  soit  occupé  ailleurs 
au  défaut  du  cérémoniaire. 

8.  Remarquez,  1°  que  la  rubrique  du  Mis- 
sel, lit.  4,  n.  G,  qui  porle  que  le  célébrant  fait 
la  génuflexion  toutes  les  fois  qu  il  passe  par 
devant  le  milieu  de  l'autel  où  est  le  tabernacle 
du  saint  sacrement,  ne  se  doit  entendre  que 
durant  l'encensement ,  selon  le  senlimciit 
commun  des  auteurs;  comme  aussi  lorsqu'il 
est  dit  au  til.  VJ,  n.  '*,  des  Rubriques  géné- 
rales, que  les  ministres  font  toujours  la  gé- 
nuflexion avec  !e  célébrant ,  cela  s'entend 
seulement  d'^  ceux  qui  sont  pour  l(jrs  à  ses 
côtés,  suivant  l'usager  communémeiil  reçu, 
si  ce  n'est  que  le  contraire  soit  expressément 
indiqué  en  son  propre  lieu. 

9.  Remarquez,  2°  que,  outre  le  cas  ci-des- 
sus  exprimé,  les  ministres  sacrés  doivent 
faire  la  génuflexion  durant  la  messe,  1*  tou- 
tes les  fois  qu'ils  passent  par  devant  la  croix 
de  l'autel,  si  le  contraire  n'est  exprimé  en 
son  propre  lieu.  2' Quand  de  leurs  places  ils 
montent  aux  côtés  du  célébrant  qui  i'>l  au 
milieu  de  l'autel,  ou  (ju»!  de  ses  côtés  ils 
descendent  derrière  lui  à  leurs  places,  ils 
font  la  génuflexion  au  lieu  d'où  ils  partent, 
sans  en  faire  au  lieu  où  ils  arrivent,  même 
après  la  consécration,  ou  lorsque  le  saint 
sacrement  est  ex|)osé.  3°  Quand  de  quelque 
autre  part  que  des  côtés  du  célébrant,  ils 
vont  à  leurs  places  an  milieu  de  l'aulel  der- 
rière le  célébrant,  ou  qu'ils  en  parlent  pour 
aller  ailleurs,  ils  doivent  faire  la  génuflexion 
à  leurs  places,  lorsqu'ils  arrivent  uu  qu'ils 
en  parlent.  4°  Quand  ils  vont  d'un  lôlé  du 
célébrant,  <iui  est  au  inilien  de  l'aulei,  à  l'au- 
tre côté,  ils  font  la  génuflexion  à  ses  deux 
côtés  ou  bien  au  milieu,  avant  la  consci  ra- 
tion el  après  la  communion  ;  m, lis,  quand  ils 
vont  d'un  coin  de  l'aulel  à  l'autre,  ils  font 
seulement  la  génuflexion  en  passant  au  mi- 
lieu, sans  en  faire  aux  extrémités,  même 
après  la  consécration,  ou  en  présence  du 
saint  sacrement  exposé.  5°  De  ces  rèj^les 
générales  on  excepte  quelques  cas  particu- 
liers,savoir,  au  commencement  de  la  messe, 
où  le  célébrant  b  lisant  l'autel,  quoiqu'il  ne 
fasse  pas  la  génuflexion,  les  ministres  sacrés 
la  font  néanmoins  à  ses  côtés,  parco  que 
c'est  la  première  l'ois  qu'ils  arrivont  devani 
la  crois.  De  plus,  le  sous-diacre  portant  le 
"livre  des  Evangiles  à  baiser  au  célébrant,  ne 


Er.st 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES 


fail  en  passant  aucune  révérence  à  la  croix, 
ni  même  au  saint  sacrement  exposé;  et  le 
même  ayant  porté  la  patène  à  la  fin  du  Pater, 
fait  la  génuflexion  en  partant  du  coin  de 
l'aulel,  et  non  pas  en  arrivant  à  sa  place. 
6°  Les  minisires  sacrés  font  toutes  lesdiles 
génuflexions  durant  la  messe  solennelle,  en- 
core qu'il  n'y  ait  que  la  croix  sur  l'autel  sans 
tabernacle,  et  que  le  célébrant  ne  fasse 
qu'une  inclination  profonde. 

10.  Remarquez,  3*  que  tous  les  autres  mi- 
nistres inférieurs  doivent  à  proportion  ob- 
server les  règles  rapportées  au  numéro  pré- 
cédent louchant  les  génuflexions  qu'ils  font 
à  l'autel  durant  la  messe,  excepté  qu'ils  les 
font  ordinairement  sur  le  paré.  A  quoi  il  faut 
ajouter  que  comme  ils  sont  du  corps  des  mi- 
nistres de  l'autel,  ils  doivent  plutôt  se  con- 
former au  célébrant  et  aux  ministres  sacrés 
qu'à  ceux  du  chœur,  sinon  en  quelques  cas 
ci- après  spécifiés.  1"  Ils  font  les  signes  de 
croix  que  le  célébrant  fait  sur  lui.  2°  lis  s'in- 
clinent comme  lui  vers  la  croix  à  ce  mot 
Oremus,  avant  les  oraisons,  comme  aussi  au 
nom  de  Jésus,  et  devant  eux  aux  autres  pa- 
roles auxquelles  le  célébrant  fait  inclination 
de  tête,  observant  là-dessus  ce  qui  a  été  mar- 
qué pour  le  célébrant  dans  l'art.  16  de  la 
première  partie.  3°  Ils  s'inclinent  médiocre- 
ment avec  le  célébrant  au  Sanclus  jusqu'à 
Benedictus,  à  VAgnus  Dei  et  au  Domine,  non 
tum  dignus.  k°  Ils  frappent  leur  poitrine  à 
ces  deux  derniers  mots,  aussi  bien  qu'à  iVo- 
bis  quoque  peccatoribus ,  et  à  Mea  culpa  du 
Confiteor.  5°  Ils  s'asseyent  seulement(sans  se 
couvrir)  lorsque  le  célébrant  et  les  ministres 
sacrés  sont  assis  ;  si  quelqu'un  d'eux  se  lève, 
ils  se  lèvent  en  même  temps;  néanmoins 
le  cérémoniaire  ne  s'assied  point  durant  la 
messe, si  ce  n'est  pas  l'usage,  quoique  tous  les 
autres  soient  assis;  mais  il  se  tient  debout 
proche  des  officiers  sacrés  pour  les  avertir 
quand  ils  doivent  se  découvrir  ou  se  lever  de 
leurs  sièges.  6°  Us  font  la  génuflexion  d'un 
seul  genou,  lorsque  le  célébrant  la  fait  en 
disant  certains  versets  ,  comme  Adjuva  nos, 
Deus,  etc.,  \  eni,  sancte  Spiritus,  etc..  Et 
procidentes  adoraierunl  eum,  Et  procidens 
aduravit  eum.  Et  incarnatus  est,  etc.,  Et 
verbum  caro  factumest.  Or,  afin  que  les  aco- 
lytes et  le  thuriféraire  puissent  plus  aisément 
se  conformer  en  toutes  ces  choses  au  célé- 
brant, ils  doivent,  soit  debout,  soil  à  ge- 
noux, être  un  peu  tournés  vers  l'autel  pen- 
dant qu'ils  sont  à  leurs  places  proche  de  la 
crédence.  7°  Quand  le  chœur  chante  quel- 
ques-uns des  susdits  versets,  comme  Adjuva 
nos,  Deus,  etc.,  Yeni,  sancte  Spiritus,  etc.. 
Et  incarnatus  est,  elc,  ils  se  conforment  au 
chœur,  se  mettant  à  deux  genoux,  encore 
que  le  célébrant  et  les  ministres  sacrés  fus- 
sent assis,  comme  ils  le  sont  d'ordinaire  à 
ces  paroles,  Et  incarnatus  est,  etc.  Us  s'y 
conforment  encore  se  tenant  à  genoux,  non- 
seulement  au  commencement  de  toutes  les 
messes,  mais  encore  durant  les  oraisons,  et 
depuis  Sanctus  jusqu'à  Pax  Domini,  aux 
messes  des  morts  et  des  fériés  majeures,  dont 
il  est  parlé  eu  l'article  suivant  u.  9,  si  ce 


S6C 

n'est  pendant  qu'ils  sont  occupés  à  faire 
quelque  chose  de  leur  office,  comme  l'est  or- 
dinairement le  cérémoniaire;  lequel  pour  cet 
effet  se  tient  debout  dans  la  plupart  des  cas 
qui  sont  ici  marqués.  8"  Us  ont  les  mains 
jointes  depuis  le  commencement  de  la  messe 
jusqu'au  premier  encensemont  ;  depuis  ï'Jn- 
troït  jusqu'à  ce  que  le  célébrant  ait  achevé 
le  Kyrie;  pendant  que  le  célébrant  dit  le 
Gloria,  l'Evangile  et  le  Credo;  durant  les 
oraisons  que  chante  lo  célébrant  au  commen- 
cement et  à  la  fin  de  la  messe  ;  pendant  que 
le  célébrant  dit  Oremus  cl  lit  ensuite  l'offer- 
toire ;  durant  la  préface  ;  depuis  la  consécra- 
tion jusqu'après  la  communion  ;  à  la  béné- 
diction ;  durant  le  dernier  Evangile  ;  en  un 
mot,  quand  le  célébrant  chante  ou  rérite 
quehiue  chose,  et  pendant  tout  le  temps  qu'ils 
sont  à  genoux,  s'ils  ont  les  mains  libres.  De 
plus  le  cérémoniaire  a  les  mains  jointes  lors- 
qu'il assiste  le  célébrant  à  l'autel  ou  qu'il 
conduit  quelqu'un  des  officiers  qui  les  a 
jointes,  ou  qu'il  marche  dans  l'enceinte  du 
sanctuaire,  soit  à  la  messe,  soit  à  quelque 
autre  office  solennel ,  s'il  n'est  occupé  à  tenir 
quelque  chose.  Le  thuriféraire  et  les  acoly- 
tes observent  la  même  règle,  suivant  laquelle 
on  doit  entendre  tout  ce  qui  est  dit  ailleurs 
sur  ce  sujet.  Hors  des  cas  ci-dessus  spécifiés 
tous  les  ministres  inférieurs  ont  les  bras  mo- 
destement croisés  sur  la  poitrine. 

11.  Remarquez,  4*  que  lorsqu'il  y  a  un 
prêtre  assistant,  il  demeure  à  la  droite  du 
célébrant  pendant  \e  Confiteor,  lui  répondant 
et  faisant  les  mêmes  actions  que  les  mini- 
stres sacrés  qui  sont  tous  deux  à  la  gauche  : 
ensuite  il  laisse  le  diacre  monter  à  I  autel  à 
la  droite  du  célébrant  (Ce're'm. /.  n,  c.  8, 
n.  33  ).  Pour  lui,  ayant  fbit  une  révérence 
convenable  à  l'autel,  lorsque  le  célébrant  le 
baise,  il  se  retire  au  coin  de  l'Epitre,  proche 
du  livre  ;  le  diacre  fait  bénir  l'encens  et  as- 
siste à  l'encensement  à  l'ordinaire,  pendant 
lequel  le  prêtre  assistant  relire, quand  il  faut, 
le  livre  de  dessus  l'autel,  et  le  remet  ensuite, 
le  cérémoniaire  demeurant  à  sa  place  auprès 
du  thuriféraire. 

VARIÉTÉS. 

N°  5.  Selon  les  Missels  français,  il  faut  être 
à  genoux  pour  encenser  le  saint  sacrement 
dans  le  tabernacle,  comme  s'il  était  exposé; 
ensuite  on  encense  l'autel  sans  faire  génu- 
flexion au  milieu,  comme  si  le  saint  sacre- 
ment n'y  était  pas  ;  puis  le  diacre  est  à  ge- 
noux au  côté  de  l'Evangile  pour  encenser  le 
célébrant.  A  Grenoble  et  à  Valence,  on  a 
trouvé  la  rubrique  romaine  bien  mieux  fon- 
dée en  raison.  Quoique  aux  yeux  de  la  foi 
Notre-Seigneur  ne  soit  pas  moins  présent, 
lorsqu'il  est  renfermé  dans  le  tabernacle, 
l'Eglise  romaine  veut  beaucoup  plus  de  dé- 
monstrations extérieures  quand  il  est  ex- 
posé. Quoiqu'on  ne  l'encense  pas  quand  il 
est  dans  le  tabernacle,  on  fait  la  génuflexion, 
même  avant  d'encenser  la  croix,  pour  hono- 
rer Notre-Seigneur  et  son  image.  Le  cérémo- 
nial de  Grenoble  dit  qu'alors  on  encense  de- 
bout le  saint  sacremcat  ;  je  ne  vois  cela 
nulle  part  ailleurs. 


BGf 


MRS 


MES 


56Î 


Il  ne  parait  pas  d'inconvénient  à  ce  que, 
pour  dire  encensé,  le  célébrant  soit  tourné 
conimc  pour  se  laver  les  mains  ;  si  l'on  veut 
que  le  di;icre  passe  du  côté  opposé,  c'est  ap- 
paremment afin  qu'il  se  incite  à  genoux  sur 
un  degré  de  l'autel  ;  mais  selon  les  rubriques 
roiiiiiines,  le  pape  seul  est  encensé  par  un 
ministre  à  genoux,  les  reliques  mêmes  de  la 
vriiie  croix  sont  encensées  par  un  prêtre 
debout. 

Le»  rubriques  ne  disent  pas  de  quelle  voix 
il  faut  prononcer  les  prières  qui  accompa- 
gnent la  bénédiclion  de  l'encens  et  l'encen- 
semciil  ;  elles  supposent  que  le  prêtre  lui- 
inénie  dit  Amen,  ce  qui  indique  une  prière  à 
voix  basse.  Runisée  dit  qu'on  prononce  se- 
crtlo  ;  la  nouvelle  rubrique  de  Paris  dit  me- 
diocri  voce.  Le  Missel  viennois  el  celui  de 
Toulouse  mellenl  la  lettre  i^  avant  le  mot 
Amen,  à  la  bénédiction  de  l'encens  qui  se 
fait  après  l'offerloire  ;  le  nouveau  Missel  vien- 
nois a  celle  lettre  pour  la  bénédiction  du  dia- 
cre avant  l'Evangile  ;  le  Missel  romain  ne  la 
met  dans  aucun  de  ces  cas,  et  cette  unifor- 
mité parait  prélerable. 

A  la  bénédiction  de  l'eau  comme  a  celle  de 
l'encens,  on  dit  Bcnedicite  au  prêtre.  Il  faut 
qu'il  l'entende,  mais  il  ne  dit  pas  pour  cela  à 
haute  voix  la  bénédiction. 

N"  G.  Les  Missels  de  Paris  ,  de  Nevers,  de 
Toulouse,  etc.,  ne  parlent  pas  de  l'encense- 
ment des  reliques  el  des  images  des  saints  ; 
le  nouveau  Missel  viennois  a  rétabli  ce  culte 
des  reliques. 

ARTICLE    IV. 

De  /'Introïl,  Kyrie,  Gloria  in  excelsis,  etc., 

jusijuà  t'Epîire. 

(Kiibriques.^ 

In  missa  solemni  cnm  dicitiir  Dominus 
vobiscum  et  oralio,  diaconiis  et  subdiuco- 
nus  stant  rétro  post  celebrnntem.  Fleclamus 
genua  dicilur  a  dincono,  a  subdiacono  vero 
Levate,  illo  primum  genuffcctenle,  hoc  pri- 
tnum  surgente  ;  célébrons  vero  non  genufleclit. 
(TraJuction  et  dévcloppcmeius.) 

1.  «  Le  célébrant  étant  tourné  vers  l'autel 
au  coin  de  l'Epître,  lit  »  tout  seul  d'une  voix 
niédiocre  «  l'Jntroit ,  ayant  à  sa  droite  le 
diacre  sur  le  second  degré,  et  le  sous-diacre 
à  la  droite  du  diacre  »  sur  le  pavé,  supposé 
que  le  grand  aiitelait  trois  degrés  aux  côtés, 
aussi  bien  qu'au  devant.  Le  cérémoniaire  se 
tient  proche  du  livre,  tourné  vers  l'autel, 
pour  indiquer  au  célébrant  ce  qu'il  doit  dire. 
«  Après  VJntroit  le  célébrant  dit  au  même 
lieu,  alternativement  avec  ses  ministres,  les 
Kyrie  ;  »  quand  il  les  a  finis,  ils  demeurent 
là  jusqu'à  ce  que  le  chœur  chante  le  dernier 
Kyrie,  ou  s'il  reste  encore  jusque-là  ua 
temps  assez  notable  pour  aller  s'asseoir  (  ce 
qui  arrive  seulement  aux  grandes  fêtes,  oii 
le  clinnl  est  plus  solennel),  ils  font  une  incli- 
nation de  têle  vers  la  croix,  et  vont  directe- 
ment à  leurs  sièges ,  où  ils  observent  ce  qui 
est  dit  ci-après  ii.  k. 

2.  Pciidanl  qu'on  chante  au  chœur  le  der- 
nier Kyrie  elei$on,  si  le  célébrant  et  ses  deux 


ministres  sacrés  ne  sont  pas  assis,  «  le  diacre 
et  le  sous-diacre  parlent,  se  mettent  en 
droite  ligne  l'un  derrière  l'autre,  pour  aller 
tous  trois  ensemble  au  milieu  de  l'autel,  »  le 
diacre  par  le  sccoud  degré  où  il  était ,  et  le 
sous-diacre  par  le  pavé,  sans  faire  de  génu- 
flexion, et  ils  demeurent  ainsi  l'un  derrière 
l'autre.  S'il  n'y  a  pas  plusieurs  degrés,  ils  se 
tiennent  écartés  l'un  de  l'autre  dans  une 
égale  dislance.  S'ils  étaient  assis,  ils  se  dé- 
couvrent; le  diacre  el  le  sous-diacre  ayant 
mis  promptcmcnl  leurs  barrettes  sur  le  banc, 
le  premier  reçoit,  avec  les  baisers  convena- 
bles ,  celle  du  célébrant  qui  est  encore  assis; 
puis  tous  deux  vont  avec  lui  l'un  après  l'au- 
tre par  le  plus  long  chemin  à  l'autel,  où  ils 
font  la  génuQexion  en  arrivant  au  milieu  sur 
le  dernier  degré;  mais,  s'il  n'y  a  point  de  ta- 
bernacle, le  célébrant  fait  seulement  une 
inclination  profonde;  après  quoi  les  deux 
ministres  sacrés  élèvent  ses  vêtements,  sa- 
voir, le  diacre  jusqu'au  second  degré,  où  il 
monte  avec  lui  el  y  demeure,  et  le  sous-dia- 
cre jusque  sur  le  plus  bas  degré  seulement, 
d'où  il  descend  aussitôt  à  sa  place  ordinaire 
sur  le  pavé. 

3.  Le  ilernier  Kyrie  étant  chanté,  «  le  cé- 
lébrant entonne  à  haute  voix  le  Gloria  in 
excelsis  Deo ,  »  s'il  le  faut  dire  ,  et  le  chœur 
continue  à  chanter  le  reste.  Il  est  contre  l'u- 
sage de  l'Eglise  romaine  qu'un  rhoriste  an- 
nonce cette  intonation  (S.  C.  1GG5  .  Lorsque 
le  célébrant  dit  Deo,  tant  lui  que  tous  les  au- 
tres font  une  inclination  de  tête;  «  ensuite 
les  deux  ministres  sacrés  font  la  génuflexion 
et  montent  ensemble  aux  côtés  du  célébrant, 
le  diacre  à  la  droite,  et  le  sous-diacre  à  la 
gauche,  où  ils  continuent  l'hynmc  avec  lui,  m 
sans  le  prévenir,  faisant  les  mêmes  inclina- 
tions que  lui,  cl  le  signe  de  la  croix  à  la  fin. 
!*.  Après  que  le  célébrant  a  dit  l'hymne, 
s'il  veut  s'asseoir,  comme  il  est  à  propos 
qu'il  le  fasse,  au  moins  aux  jours  de  fêtes 
commandées  ,  il  fait ,  avec  ses  deux  mini- 
stres, la  révérence  à  l'aulel  ;  puis  ils  vont  au 
côté  de  l'Epître,  l'un  après  l'autre,  s'il  y  a 
une  distance  considérable  jusqu'à  leur  siège  ; 
ou  si  le  chemin  est  court,  les  ministres  sa- 
crés vont  à  côté  l'un  de  l'autre,  suivis  du  cé- 
lébrant, et  étant  arrivés  au  siège  qui  leur  est 
préparé,  le  célébrant  s'assied,  les  deux  mi- 
nistres levant  en  même  temps  le  derrière  de 
sa  chasuble ,  et  le  diacre  lui  présentant  la 
barrette  de  la  manière  accoutumée  ;  ensuite 
ils  prennent  tous  deux  leurs  barrettes,  font 
une  inclination  méJiocre  au  célébrant,  et, 
s'élant  salués  d'une  petite  inclination  ,  ils 
s'asseyent  à  ses  côtés,  levant  chacun  le  der- 
rière de  leur  daimalique  et  tunique,  el  se 
couvrent.  Ils  prennent  g;irde  de  ne  pas  aller 
s'asseoir  pendant  que  le  chœur  chante  quel- 
ques versets  du  Gloria,  auquel  le  clergé  se 
découvre  el  s'incline  ;  et  si  cela  arrivait  lors- 
qu'ils sont  en  chemin,  ils  devraient  s'arrêter 
et  s'incliner  vers  l'autel  ;  mais  depuis  qu'ils 
sont  assis ,  ils  se  découvrent  seulement  , 
tenant  leurs  barrettes  d'une  main  sur  le  ge- 
nou droit,  cl  s'inclinent  en  ce  cas  comme  le 
clergé,  de  quoi  le  cérémoniaire  les  avertit 


S6!; 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


S6( 


par  une  inclination.  Le  reste  do  temps  Ils 
(temeiirent  couverts,  ayant  les  mains  éten- 
dues sur  les  genoux. 

5.  Lorsque  le  célébrant  et  les  ministres 
.sacrés  sont  assis,  les  acolytes  et  le  thurifé- 
raire s'asseyent  aussi  à  leurs  places  sans  se 
couvrir,  tenant  les  bras  croisés  sur  la  poi- 
trine, s'inclinant  comme  le  célébrant  et  les 

I  ministres  sacrés. 

6.  Vers  la  fin  de  l'hymne,  à  ces  paroles 
Cum  sancto  Spirilu,  le  célébrant  et  les  mini- 
stres sacrés,  sans  faire  le  signe  de  la  crois, 
se  découvrent  et  relournenl  à  l'autel  comme 
il  a  été  dit  ci-dessus,  n.  2,  le  diacre  se  reti- 
rant un  peu  en  arrière  quand  il  est  arrivé 
devant  1(3  coin  de  l'Epîlre  sur  le  pavé,  afin  de 
laisser  le  passage  libre  au  célébraiil,  auquel 
il  fait  une  inclination  de  léte  ;  ce  qu'il  faut 
toujours  observer  en  pareille  occasion.  Les 
acolytes  et  le  thuriféraire  se  lèvent  en  mémo 
temps  que  les  ministres  sacrés,  et  demeurent 
deboul  à  leurs  pl.ices  ;  si  le  célébrant  passe 
devant  eux,  ils  lui  font  une  inclination  mé- 
diocre. Si  le  célébrant  ne  s'assied  pas,  les 
deux  ministres  sacrés  demeurent  debout  à 
ses  côtés  et  un  peu  derrière,  s'inclinant  avec 
lui  aux  mômes  versets  que  le  chœur  ;  lors- 
qu'on chante  le  dernier,  «  ils  font  tous  deux 
ensemble  la  génuflexion,  puis  descendent  à 
leurs  places  ordinaires  l'un  derrière  l'autre.» 
Les  ministres  inférieurs  ne  s'asseyent  point 
en  ce  cas,  ni  même  lorsqu'un  seul  des  mi- 
nistres sacrés  est  deboul,  quoique  le  chœur 
soit  assis,  comme  il  a  été  remarqué  ci-dessus. 

7.  L'hymne  étant  finie,  «  le  célébrant  baise 
l'autel  et  chante  Dominus  vobiscum  ;  puis  il 
>a  au  coin  de  l'Epître,  où  les  deux  ministres 
sacrés  vont  en  même  temps,  marchant  eu 
droite  ligne  l'nn  derrière  l'autre,  »  sans  faire 
de  génuflexion  en  parlant  du  milieu,  ni  d'in- 
clination au  célébrant  quand  il  se  tourne 
vers  eux  ;  ce  qu'ils  observent  en  semblables 
occasions.  <  Ils  demeurent  là  durant  les  orii- 
sons  »  que  chante  le  célébrant,  ayant  tou- 
jours les  mains  jointes,  et  s'inclinant  aux 
mômes  endroits  que  lui  ,  sans  répondre 
Amen  ;  ce  ((u'ils  observent  en  toutes  les  au- 
tres choses  auxquelles  le  chœur  répond.  Le 
cérémoniaire  est  à  côlé  du  livre,  il  montre 
au  célébrant  les  oraisons  (ju'il  doit  dire,  et 
tourne  les  feuillets,  s'il  est  besoin  ;  savoir,  de 
la  main  droite,  ét.int  au  côlé  do  l'Epître,  et 
de  la  gauche  au  côté  de  l'Evangile.  Les  dcu^ 
acolytos  avec  le  thuriféraire  sont  debout  à 
leurs  places,  tenant  lus  mains  jointes  et  s'in- 
clinant quand  il  faut,  comme  les  ministres 
sacrés. 

8  «  Lorsqu'on  doit  dire  F/pc<ami(s  7mHa, 
c'est  iu  diacre  à  le  chanter  en  fléchissant  le 
premier  le  genou  ;  puis  le  sous-diacre  chante 
Leva.'e  en  se  relevant  le  premier,  et  tous,  ex- 
cepté le  célébrant,  fléchissent  le  genou  à 
leurs  places.  » 

9.  «  Aux  messes  des  fériés  de  l'Avent,  du 
Carême,  des  Quatre-Temps  et  des  vigiles 
dans  lesquelles  le  jeâne  a  été  prescrit  de  droit 
commun,  quoiqu'il  soit  supprimé,  comme 
aussi  aux  messes  des  moris,  tous  les  minis- 
tres inféri-eurs  de  l'autel  et  tous  ceux  qui 


sont  au  chœur  demeurent  à  penoux  durant 
les  oraisons  que  chante  le  célébrant,  tant  au 
commencement  qu'à  la  fin  de  la  messe  ; 
comme  aussi  depuis  le  Sanclus  inclusive- 
ment jusqu'à  Pax  Domini  exclusivement. 
On  excepte  de  cette  règle  les  vigiles  de  Noël, 
de  l'Epiphanie,  de  Pâques,  de  l'Ascension, 
de  la  Penlerôte,  de  Saint-Laurent,  les  Qua- 
tre-Temps de  la  Pentecôte,  et  le  jeudi  saint.» 
10.  S'il  y  a  un  prêtre  assistant,  après  que 
le  célébrant  a  été  encensé,  il  se  met  à  son 
côlé  droit  hors  du  marchepied,  la  face  tour- 
née vers  le  côlé  de  l'Evangile,  et  montre  au 
célébrant  le  commencement  de  la  messe,  fai- 
sant avec  lui  le  signe  de  la  croix  et  les  incli- 
nations qu'il  faut  faire.  Il  indique  au  célé- 
brant le  Gloria  in  excelsis,  s'il  le  doit  dire  ; 
puis  il  retourne  au  coin  de  l'Epître,  où  il 
s'incline  aux  mêmes  versets  que  lui,  et  fait 
le  signe  de  la  croix  à  la  fin.  Si  le  célébrant 
s'assied  au  Kyrie  ou  au  Gloria,  il  marche 
après  lui  et  se  place  à  la  droite  du  diacre  sur 
son  siège,  étant  tourné  à  demi  vers  l'autel 
et  la  tête  couverte,  se  découvrant  et  s'incli- 
nant de  même  que  le  célébrant.  Sur  la  fin,  il 
se  lève  avec  les  ministres  sacrés,  salue  le 
célébrant,  comme  il  doit  avoir  fait  avant  de 
s'asseoir,  et  retourne  sans  autre  révérence 
par  le  plus  court  chemin  an  côté  de  l'Epître, 
où  il  montre  au  célébrant  les  oraisons  qu'il 
doit  dire,  et  ensuite  l'Epître,  le  graduel,  etc., 
jusqu'à  l'Evangile. 

VARIÉTÉS. 

A  Grenoble  le  prêtre  assistant  reçoit  du 
premier  choriste  l'intonation  du  Gloria  in 
excelsis,  et  la  donne  au  célébrant;  il  en  est 
de  même  du  Credo-  Cette  triple  intonation 
n'a  pas  lieu  ,  même  à  l'égard  du  pape  ;  c'est 
le  sous-diacre  qui ,  aux  premières  vêpres , 
lui  annonce  la  première  antienne  et  celle  du 
Magnificat.  Celle  intonation  ne  doit  être 
annoncée  que  lorsque  ce  qui  précède  est 
achevé.  Il  ne  convient  pas  surtout  que  pen- 
dant l'Evangile,  auquel  tous  doivent  être 
attentifs,  on  porte  au  célébrant  l'intonation 
du  Credo. 

Selon  les  Missels  français,  c'est  au  diacre 
à  chanter  Levale,  aussi  bien  que  Flectamus 
genua. 

ARTICLE  V. 

De  VE pitre,  du  Graduel,  etc.,  jusqu'à 
l'Evangile. 

(Rubriques.) 

In  missa  solemni  subdiaconus  circa  finem 
ultimœ  oralionis  accipit  ambnlms  manibus 
librum  Epistolarum,  deferens  illum  supra 
pectus  ;  et  facta  altari  genuflexinne  in  medio, 
vadit  ad  partent  epislolœ  contra  altarc  ,  et 
cantat  epistolam ,  quant  etiam  cekbrans  in- 
térim submissa  voce  legit ,  assistenle  sibi  dia- 
cono  a  dextris,  et  itemgraduale,  tractum,elc., 
usque  ad  Munda  cor  mcum.  Epistola  canlata, 
sitbdiaconas  facit  iterum  g enu flexion em  altari 
in  medio  ,  ac  redit  ad  celebrantem  ,  et  genu- 
flectens  osculatur  ejus  manum,  et  ab  eo  bene- 
dicitur,  prœterijuam  in  missis  defunctorum. 

Postca  idem  subdiaconus  accipit  Missale 
celebranlis  ,  dcferl  ad  cornu  EvingeUi  in  al~ 


CCS 


MES 


MRS 


5C« 


t'tri,  et  ibi  tninisiral  celebranli  ;  qui  in  »/ie- 
dio  iiHaris  suhminsa  voce  diclo  Munda  cor 
incum,  etc.,  eC  deinde  Icclo  Evangclio,  quod 
in  fine  non  oscnlalnr,  delalo  eliain  per  dia- 
conam  libro  EvanyeUvrum  nd  altare,  imponil 
inrensum  in  Ihuribuliim.  l'osten  diaconus  ge- 
nuflexus  unie  allure  dicit  Miiiida  cor  Dicuin  , 
et  accipiens  librum  Evanyeliorum  de  attari , 
petit  brnedictionem  a  célébrante  similiter  i/e- 
nuflexus  in  superiori  gradit  (dtnris  ;  et  oscu- 
lata  illiusmanu,  prœcedentibus  tliitriferario 
et  duobti$  acolythis  ctiitn  candetahris  accensis 
de  credentia  sumplis  ,  vadit  cnm  suhdiacono 
a  sinistris  ad  lociun  Evan<ielii  contra  altare 
versus  populum  ;  ubi  subdificono  librum  te- 
ncnte  ,  medio  inter  duos  acolylhos  tcnentes 
candelabra  accensa,  dicit  Domiiuis  vobiscuin, 
junclis  manibus.  Cuiii  dicit  Scqucntia  ,  elc, 
signât  librum  iti  principio  Evangelii,  fron- 
tem,  os  et  pcctus  ;  posten  ter  librum  incensal, 
hoc  est,  in  medio,  a  dextris  et  a  sinistris;  et 
prosequitur  Evangelium  junctis  manibus.  In- 
térim célébrons  post  datam  diacono  benedic- 
tionem  retrahens  se  ad  cornu  epistolœ ,  ibi 
stat  junctis  manibus.  Et  cum  diaconus  dicit 
Seiiaentia  sancli  Evangelii ,  sacerdos  etiam 
signât  se;  et  cum  nominatur  Jésus ,  caput  in- 
clinât versus  altare.  Finito  Evangelio  sacer- 
dos osculatur  librum  a  subdiacono  sibi  dela- 
tum,  dicens  Per  evangelica  dicta,  etc.,  et  a 
diacono  ter  incensntur.  Si  sit  coram  prœlato 
in  sua  residenlia,  liber  defertur  ad  prœlatum, 
ut  supra ,  et  ille  incensatur,  ut  in  Cœremo- 
niali.  Postea  stans  in  medio  allaris  versus  ad 
crucem,  incipit,  si  dicendum  sit,  Credo,  stan- 
tibus  post  eum  diacono  et  subdiacono,  deinde 
ad  altare  accedentibus  et  cum  eu  prosequen- 
tibus  ,  ut  dictum  est  ad  Gloria   in   exccisis. 

Si  autem  sit  prœdicandum ,  concionator, 
finito  Evangelio  ,  prœdicet  ;  et  sermone  site 
concione  expleta,  dicatur  Credo,  vel,  si  non 
eil  dicendum,  cantetur  ollertorium. 

Cum  vero  in  Symbolo  cantutum  fuerit  Et 
incarnatus  est,  diaconus  accepta  bursa  de  cre- 
dentia, ambabus  manibus  eam  defert  elevatam 
cum  solilis  reverentiis  ad  médium  altaris  ,  in 
quo  explicat  corporale  ,  et  revertitur  ad  cele- 
brantem.  Cum  non  dicitur  Credo ,  subdia- 
conus  defert  bursam  iimul  cum  calice,  ut  in- 
fra  dicetur. 

Si  quandoque  celebrans  cantat  missam  sine 
diacono  et  subdiacono  ,  Epistolam  cantat  in 
loco  consueto  aliquis  lector  superpelliceo  in- 
dntus  ,  qui  in  fine  non  osculatur  manum  cele- 
brantis.  Evangelium  autem  cantat  ipse  cele- 
brans ad  cornu  Evangelii,  qui  et  in  fine  missœ 
cantat  Ite  missa  est,  vel  Benedicamus  Do- 
mino, aut  Requiescant  in  pace,  pro  temporis 
diversilale. 

(Traduction  et  développements.) 

1.  Au  commencement  de  l'oraison  ou  de 
la  dernière  oraison,  s'il  y  en  a  plusieurs,  le 
cérémoniaire  ou,  à  son  défaut,  le  thurifé- 
raire ,  prend  le  livre  des  Epîtres  sur  la  cré- 
dence,  et  le  tenant  par  les  côtés  en  sorte  que 
l'ouverture  soit  à  sa  droite,  il  le  porte  fermé 
au  sous-diacre  «  qui  le  reçoit  des  deux 
maius  »  par  le  bas ,  ayant  l'ouverture  du 


livre  à  sa  gauche,  «  et  appuyant  le  haut  sur 
sa  poitrine,  »  avec  une  inclination  récipro- 
que avant  et  .iprès  ;  puis ,  s'ctanl  relonriiô 
vers  l'autel  ,  il  demeure  à  sa  place  jus- 
qu'a|irès  ces  paroles  ,  Jesum  Christum  de  la 
conclusion  de  l'oraison  ,  auxi|Ufllos  il  S'in- 
cline vers  la  croix,  ou  jusqu'à  Qui  vivis,  ou 
autres  sctnblahlcs  ;  ol  alors  «  il  va  faire  la 
génudexioii  ,iu  milieu  de  l'autel  »  sur  le 
plus  has  degré,  ayant  le  cérémoniaire  à  sa 
gauche,  qui  liiccompagne  dans  toute  cette 
action;  «  puis,  étant  de  retour  à  sa  place,  il 
chante  l'Epitre  »  à  hîiute  voix  ,  tenant  lui- 
même  le  livre,  aidé  du  rérénioniaire,  ou  bien 
s'il  y  a  un  pupitre,  il  y  met  le  livre  et  tient 
les  deux  mains  étendues  dessus.  S'il  chante 
ces  paroles  ,  Ut  in  nomine  Jesu  omne  genu 
fleclalur,  clc,  qui  se  rencontrent  dans  l'Epl- 
Ire  des  messes  de  la  Croix  et  du  dimanche 
des  Hameaux  ,  il  fléchit  le  genou  comme 
aussi  le  cérémoniaire  ((ui  est  à  sa  gauche  , 
et  les  ministres  inférieurs  avec  tous  ceux  du 
chœur  à  leurs  places  jusqu'à  Infernorum  in- 
clusivement. Si  le  célébrant  n'est  pas  oc- 
cupé pour  lors  à  diio  le  gradiiel  ou  le  trait, 
comme  lors(|u'il  dit  lui-même  les  susdites 
paroles  à  l'Epitre  ,  il  fléchit  un  seul  genou 
avec  le  diacre  qui  est  à  sa  droite. 

2.  Dès  que  le  sous-diacre  commence  l'Epi- 
tre, «  le  diacre  monte  à  la  droite  du  célé- 
brant,  »  un  peu  derrière  lui,  et  il  ne  re- 
tourne point  à  sa  place  que  le  célébrant 
n'ait  achevé  ce  qu'il  y  a  à  lire  :  «  en  môme 
temps  le  célébrant  lit  d'une  vois  médiocre 
l'Epître  et  le  reste  jusqu'à  Munda  cor  meum 
exclusivement.  »  Le  diacre  s'incline  ,  fléchit 
le  genou  avec  le  célébrant ,  tourne  les  feuil- 
lets quand  il  faut,  et  répond  à  la  fin  de  l'Epi- 
tre Deo  gratias.  Le  célébrant  demeure  au 
même  lieu  jusqu'à  ce  qu'il  ait  béni  le  sous- 
diacrc. 

3.  «  L'Epître  étant  achevée ,  »  l'on  com- 
mence à  chanter  au  chœur  le  graduel  et  ce 
qui  suit  ;  et  le  thuriféraire  va  mettre  du  feu 
dans  l'encensoir,  puis  revient  à  l'autel  avant 
le  dernier  verset  du  graduel  ou  du  trait , 
faisant  en  sortant  et  en  rentrant  la  génu- 
flexion sur  le  pavé. 

4.  «  Le  sous-diacre  a'yant  fait  la  génn- 
flexion  au  milieu  de  l'autel ,  »  et  étant  ac- 
compagné du  cérémoniaire  ,  comme  ci-de- 
vant, «  va  par  le  plus  long  chemin  au  coin 
de  l'Epître,  »  d'où  le  diacre  s'est  retiré  un 
peu  vers  le  coin  de  l'autel ,  «  et  là  il  se  met 
à  genoux  sur  le  bord  du  plus  haut  degré 
devant  le  célébrant,  qui  lui  présente  sa  main 
droite  à  baiser  ;  »  il  la  met  à  cet  effet  sur  le 
haut  du  livre  des  Epîtres  ,  tenant  la  gauche 
sur  l'autel,  «  et  puis  il  lui  donne  sa  béné- 
diction »  sans  rien  dire  ;  ensuite  le  sous- 
diacre  se  lève  et  rend  le  livre  au  cérémo- 
niaire qui  le  porte  à  la  crédence,  si  ce  n'est 
que  le  même  livre  serve  aussi  pour  l'Evan- 
gile ,  auquel  cas  il  le  retient  potir  le  donner 
au  diacre  dès  que  le  célébrant  aora  com- 
mencé l'Evangile. 

5.  Si  le  célébrant  n'a  pas  achevé  de  lire  le 
trait  ou  la  prose,  lorsque  le  sous-diacre  ar- 
rive, il  continue  de  lire  ce  qui  reste,  le  sous- 


567 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


568 


diacre  attendant  au  même  lieu  jusqu'à  ce  que 
le  célébrant  ait  achevé,  pour  se  mettre  à  ge- 
noux et  baiser  sa  main. 

6.  Remarquez  que  s'il  y  a  dans  la  messe 
plusieurs  Epîtres,  comme  il  arrive  aux  Qua- 
tre-Temps  et  en  quelques  autres  jours,  on  les 
doit  chanter  au  lieu  et  du  ton  ordinaires  de 
l'Epltre,  avec  une  génuflexion  avantetaprès, 
vis-à-vis  le  milieu  de  l'autel  ;  mais  le  seul 
sous-diacre  baise  la  main  du  célébrant  après 
la  dernière  qu'il  doit  toujours  chanter  ;  et  si 
d'autres  que  lui  chantent  les  premières, 
comme  il  est  convenable,  il  demeure  au  côté 
du  diacre  ,  de  la  même  façon  qu'à  VlntroU, 
sans  faire  aucune  révérence  lorsqu'il  y  va 
ou  qu'il  se  retire  derrière  à  chaque  oraison. 
Pour  les  prophéties  qu'on  chante  avant  la 
messe  les  veilles  de  Pâques  et  de  la  Pente- 
côte, on  y  observe  le  ton  propre  des  leçons, 
avec  une  inflexion  particulière  à  la  fln. 

7.  «Lesous-diacreayantreçula  bénédiction 
du  célébrant,  prend  JeMissel  qui  est  sur  l'au- 
tel, le  porte  »  avec  le  coussin  ou  pupitre  par 
le  plus  court  chemin,  faisant  la  génuflexion 
au  milieu  de  l'aulel;  puis,  ayant  mis  le  livre 
«sur  le  coin  de  l'Evangile,»  il  se  retire  à  côté 
et  comme  derrière  le  livre  sur  le  second  de- 
gré, «où  il  répond  au  prêtre.  » 

8.  «Le  célébrant,  après  avoir  béni  le  sous- 
diacre  ,  va  au  milieu  de  l'autel ,  oîi  il  dit 
Munda  cor  meim,  etc.  ;  puis,  étant  arrivé  au 
livre  .  il  dit  d'une  voix  médiocre  l'Evangile 
avec  les  cérémonies  ordinaires  ,  sans  baiser 
néanmoins  le  livre  à  la  fln  ni  dire  Per  evan- 
gelica  dicta,  etc.;»  ce  qu'il  ne  fait  qu'après 
que  le  diacre  a  chanté  l'Evangile.  Le  sous- 
diacre  lui  répond,  en  faisant  les  mêmes  signes 
de  croix  sur  lui  avec  le  pouce,  et  les  mêmes 
inclinations  et  génuflexions  que  lui.  Il  dit  à 
la  fin  Laus  tibi,  Christe,et  approche  le  Missel 
du  milieu  de  l'autel,  laissant  assez  d'espace 
pour  mettre  le  corporal  ,  puis  il  demeure  là 
debout  jusqu'à  ce  qu'il  faille  aller  chanter 
l'Evangile  ;  il  se  tourne  vers  le  célébrant  à 
la  bénédiction  de  l'encens  ,  puis  il  descend 
sur  le  pavé.  Le  célébrant  demeure  pareille- 
ment debout  entre  lecoin  delEvangile  et  le 
milieu  de  l'autel,  jusqu'à  ce  qu'il  ait  béni  le 
diacre. 

9.  Silôt  que  le  célébrant  a  commencé  l'E- 
vangile, le  diacre  qui  est  demeuré  au  coin 
de  l'Epître  descend  sur  le  pavé,  et  reçoit  du 
cérémoniaire  le  livre  des  Evangiles  ,  de  la 
même  manière  qu'il  a  été  dit  pour  le  sous- 
diacre;  puis  il  faitlagénuflexionsur  le  milieu 
du  plus  bas  degré  ;  «  ensuite  il  monte  à  l'au- 
tel, il  met  au  milieu  le  livre  fermé,  »  et  reste 
au  même  lieu  sans  autre  génuflexion  (Bal- 
deschi). 

10.  Si  l'on  chante  quelque  prose  ,  et  que 
le  célébrant  ne  veuille  pas  s'asseoir  ,  il  de- 
meure debout  avec  ses  deux  ministres  qui 
sont  à  ses  côtés,  jusqu'à  ce  qu'il  faille  bénir 
l'encens  pour  l'Evangile.  Mais  s'il  va  s'asseoir, 
il  observe ,  avec  ses  ministres  ,  les  mêmes 
choses  qui  sont  prescrites  ci-dessus  après  le 
Kyrie  et  le  Gloria  ,  excepté  qu'ils  doivent 
retourner  tous  trois  assez  à  temps  pour  bé- 


nir l'encens  et  faire  le  reste  avant  que  le 
chœur  ait  cessé  de  chanter. 

11.  Aux  fériés  du  Carême ,  le  célébrant  se 
tient  à  genoux  avec  ses  ministres  sur  le  bord 
du  marchepied,  lorsque  le  chœur  chante  le 
verset  Adjuva  nos,  Deus,  etc.;  mais  il  est  à 
propos  qu'il  ait  lu  auparavant  en  diligence 
son  Evangile,  et  mis  de  l'encens  dans  l'en- 
censoir, et  que,  pendant  qu'on  chante  le  sus- 
dit verset,  le  diacre  dise  Munda  cor  meum, 
afin  qu'ensuite  il  n'ait  qu'à  prendre  le  livre 
des  Evangiles  pour  recevoir  la  bénédiction, 
et  que  par  ce  moyen  il  y  ait  moins  d'inter- 
ruption dans  la  messe.  On  doit  aussi,  pour  la 
même  raison,  en  user  de  la  sorte  aux  messes 
votives  du  Saint-Esprit  où  l'on  chante  le  ver- 
set Veni,sancte  5/)îri<ns,etc.;dans  la  semaine 
de  la  Pentecôte  ,  on  se  met  à  genoux  à  ce 
verset,  avant  d'aller  s'asseoir. 

12.  Lorsqu'il  y  a  un  prêtre  assistant ,  le 
diacre  demeure  à  sa  place  derrière  le  célé- 
brant, pendant  que  le  sous-diacre  chante 
l'EpîIre  ;  quand  celui-ci  vient  recevoir  la  bé- 
nédiction du  célébrant,  le  prêtre  assistant  se 
relire  un  peu  au  coin  de  l'Epltre  pour  lui 
faire  place  ;  après  quoi  il  porte  lui-même  le 
missel  par  le  plus  court  chemin  au  côté  de 
l'Evangile,  où  il  répond  au  célébrant;  puis  il 
approche  le  livre  vers  le  milieu  de  l'autel 
sans  faire  aucune  révérence ,  et  se  tient  au 
même  lieu,  à  la  gauche  du  célébrant,  jusqu'à 
l'Evangile  que  le  diacre  doit  chanter.  Le 
sous-diacre  demeure  pendant  tout  ce  temps- 
là  sur  le  pavé  derrière  le  célébrant ,  le  sui- 
vant à  l'Evangile,  sans  monter  sur  les  degrés 
de  l'autel. 

VARIÉTÉS. 

N*  k.  Dans  le  rite  parisien  et  viennois,  le 
sous-diacre  ne  baise  la  main  du  célébrant 
après  lEpître  qu'aux  fêtes  annuelles  et  so- 
lennelles, qui  correspondent  à  peu  près  aux 
fêles  de  première  et  de  seconde  classe  du  rile 
romain.  11  en  est  de  même  du  diacre  avant 
l'Evangile. 

ARTICLE   VI. 

De  l'Evangile  que  le  diacre  chante  ,  et  du 
Symbole. 

1.  Avant  le  dernier  verset  du  graduel  ou 
du  trait  qu'on  chante  au  chœur,  «  le  célé- 
brant met  et  bénit  l'encens  de  la  manière 
ordinaire,»  après  quoi  lethuriféraire descend 
avee  le  sous-diacre,  et  tous  se  disposent  pour 
aller  à  l'Evangile.  «  Le  diacre  se  met  à  ge- 
noux sur  le  bord  du  marchepied  ,  et  dit  un 
peu  incliné  :  Munda  cor  meitm,  etc.  Ensuite, 
s'étant  levé  ,  il  prend  le  livre  des  Evangiles 
de  dessus  l'autel ,  et  se  remet  à  genoux  sur 
le  milieu  du  marchepied,  un  peu  tourné  vers 
le  célébrantpourluidemandersa bénédiction, 
disant  d'une  voix  intelligible  Jubé,  domne. 
benedicere.  Le  célébrant  s'étant  tourné  vers 
lui ,  dit  les  mains  jointes ,  Dominus  sit  in 
corde  tua,  etc.;  quand  il  dit  :  /n  nomine 
Patris  ,  etc.,  il  met  la  main  gauche  sur  sa 
poitrine  ,  et  fait  le  signe  de  la  croix  sur  le 
diacre  delà  droite,  qu'il  lui  donne  aussitôt  à 
baiser,  la  niellant  sur  le  haut  du  livre  que 
le  diacre  lui  présente  à  cet  effet.»  Après  quoi, 


569 


MES 


MES 


S70 


le  diarrc  se  lève .  descend  sur  le  pav6  cl  se 
pl.icc  à  la  droite  du  sous-diacre. 

'i.  Pendant  que  le  célébrant  hénil  le  diacre, 
le  Ihuril'èraire  portant  son  encensoir  avec 
solennité,  comme  il  est  marqué  art.  1,  n.  8, 
et  les  deux  acolytes  tenant  leurs  chan<leliers, 
viiiii  (lovaiil  if  milieu  de  l'autel  pour  faire  la 
penuflcxiou  sur  le  pavé,  derrière  le  diacre  et 
le  siius-iii.icre  ,  en  même  temps  que  ceux-ci 
la  font  sur  li-  dernier  degré  ;  «ensuite  tous 
vont  au  côié  de  l'Kvangilc  en  cet  ordre.  Les 
acolytes  marchent  les  premiers  ;  »  on  bien 
c'est  le  cérémoniaiic  qui  a  fait  la  {jéiiudcxion 
à  la  paucbe  du  sous-diacre  ;  puis  le  Iburl- 
feraire  ,  ensuite  les  acolytes  ,  «et  après  eux 
le  sous-diacre  les  mains  jointes,  à  la  gauche 
du  diacre,  »  selon  le  Missel  ,  ou  devant  lui, 
s(don  le  Cérémonial  ;  celui-ci  porte  son  livre 
des  deux  mains  par  le  bas,  ayant  l'ouverture 
du  livre  à  sa  gauche;  il  le  poi-te  droit  devant 
îa  poitrine,  sans  l'y  appuyer.  Kinnt  arrivé  au 
côléde l'Evangile,  ils  se  placentdecelte sorte: 
Le  cérémoniaire  el  le  thuriféraire  se  retirent 
près  du  plus  bas  degré  de  l'autel  ,  ayant  la 
face  tournée  vers  le  sepleutrion  ou  la  partie 
qui  le  représente  ;  les  acolytes  se  inellent  à 
l'opposite  ,  ayant  la  face  tournée  vers  eux  ; 
«le  sous-diacre  se  place  entre  les  doux  acoly- 
tes, »  el  le  diacre  devant  lui  .  ayant  le  céré- 
moniaire à  sa  droite  ,  et  le  thuriféraire  à  sa 
gauche,  tous  deux  un  peu  derrière  lui, selon 
leCércmonial.  SelonCavaliéri,  lethuriféraire 
doit  se  mettre  à  la  droite  du  cérémoniaire, 
et  lui  présente  ainsi  l'encensoir  plus  com- 
niodémeni  ;  s'il  n'y  avait  pas  de  cérémoniaire, 
le  thuriféraire  se  placerait  à  la  droite  du 
diacre.  Celui-ci  donne  aussitôt  le  livre  ouvert 
au  sous-diacre,  qui  le  reçoit  «et  le  soutient» 
des  deux  mains  par  le  bas  devant  sa  poitrine, 
appuyant  le  haut  sur  son  front,  selon  la  com- 
modité du  diacre.  Si  c'est  la  coutume  du  lieu 
de  ch.interl'Kvangilesurun  pupitre,  le  diacre 
mot  son  livre  dessus  ,  et  le  sous-diacre  se 
place  derrière  ,  louchant  des  mains  les  côtés 
du  livre,  sans  faire  d'inclination  ni  de  génu- 
flexion {S.  C.  1591), 

3.  «  Le  célébrant,  après  avoir  donné  la 
bénédiction  au  diacre,  »  fait  une  inclination 
de  tête  à  la  croix,  «  et  va  aussitôt  au  coin  de 
l'Epltre,  où  il  se  tourne  vers  le  diacre  lors- 
qu'il commence  à  chanter  Dominus  vobiscum  ; 
il  demeure  ainsi  les  mains  jointes  «jusqu'à 
ce  qu'il  ait  été  encensé  après  l'Evangile. 

'i-.  Si  tôt  que  le  chœur  a  cessé  de  chanter, 
«  le  diacre  entonne  Dominus  vohiscum;  puis, 
quand  il  dit  Iniliuin  ou  Sequentia  snncli 
Evaiigelii,  etc.,  »  ayant  la  main  gauche  éten- 
due sur  le  livre,  «  il  fait  avec  le  pouce  droit 
le  signe  de  la  croix  sur  le  commencement  du 
texte  de  l'Evangile,  ensuite  sur  son  front, 
sur  sa  bouche  et  sur  sa  poitrine,  »  ayant 
alors  sa  main  gauche  étendue  au-dessous  de 
la  poitrine.  «  Le  célébrant  »  el  tous  les  au- 
tres du  clergé  «  font  aussi  eu  même  temps  le 
signe  de  la  croix  »  sur  leur  front,  sur  leur 
bouche  et  sur  leur  poitrine,  excepté  le  sous- 
diacre,  les  acolytes  et  le  thuriféraire  ;  le  cé- 
rémoniaire avertit  auparavant  par  une  in- 
clination le  célébrant  de  faire  ces  signes  de 


croix  ;  il  l'avcrlil  de  même  des  inclinations 
qu'il  fant  faire  durant  l'Evangile  ,  «  en  s'in- 
clinant  lui-même  vers  l'autel,  au  nom  de  Jé- 
sus, »  de  Marie  et  du  saint  dont  on  fait  la 
fête.  Quand  le  chœur  répond  Gloria  (ibi.  Do- 
mine,  ce  qu'il  doit  faire  fort  posément,  le  cé- 
rémoniaire ayant  reçu  du  thuriféraire  l'en- 
censoir fermé,  le  présente  au  diacre,  «  le- 
quel encense  de  trois  coups  le  livre,  l' au  mi- 
lieu, 2°  à  la  droite  du  livre,  '-i"  à  la  gauche,  » 
faisant  avant  et  après  une  inclination  pro- 
fonde au  livre,  ce  qu'observent  eu  même 
temps  le  cérémoniaire  et  le  thuriféraire; 
puis  le  diacre,  ayant  rendu  l'encensoir  au  ce- 
rémoniiire,  «  poursuit  l'Evangile,  les  mains 
jointes,  »  après  que  le  chœur  a  répondu  Glo- 
ria lilii,  Domine;  et  le  cérémoniaire  rend 
l'enrensoir  au  thuriféraire. 

5.  Lorsque  le  diacre  profère  le  nom  de 
J-ésus  durant  l'I'^vangile,  il  s'incline  vers  le 
livre;  et  le  célébrant,  le  cérémoniaire,  le  thu- 
riféraire, avec  tous  ceux  du  chœur,  s'incli 
nent  vers  l'autel.  Ils  observent  la  même 
chose  quand  il  faut  fléchir  le  genou;  car  le 
diacre  le  fait  vers  le  livre,  et  tous  les  autres 
vers  l'autel;  mais  au  nom  de  Marie  el  aux 
autres  auxquels  il  faut  s'incliner  durant  l'E- 
vangile, tous,  excepté  le  cérémoniaire,  le 
font  vers  le  livre.  Le  sous-diacre  et  les  aco- 
lytes ne  font  aucune  inclination  ni  génu- 
flexion durant  l'Evaiigile. 

6.  «  Le  diacre  ayant  achevé  de  chanter 
l'Evangile,  »  en  indique  le  commencement 
au  sous-diacre,  et  s'étant  un  peu  retiré  à 
gauche,  «  le  sous-diacre  va  droit  au  célé- 
brant, »  auquel  il  porte  le  livre  ouvert  et 
élevé  sans  lui  faire  aucune  révérence  en  ar- 
rivant, ni  même  à  l'autel  en  passant  ;iu  mi- 
lieu, encore  que  le  saint  sacrement  fût  exposé; 
puis  il  indique  avec  la  main  droite  au  célé- 
brant le  commencement  de  l'Evangile,  «  el  le 
lui  fait  baiser;  »  ayant  aussitôt  fermé  le  livre, 
il  lui  fait  une  inclination  médiocre,  s'étant 
un  peu  retiré  de  lui;  ensuite  il  descend  an 
bas  des  degrés,  à  la  gauche  du  cérémoniaire 
auquel  il  rend  le  livre,  el  puis  sa  lient 
tourné  vers  l'autel  vis-à-vis  du  célébrant , 
ou  bien  il  porte  lui-même  le  livre  à  la  cré- 
dence,  s'il  n'y  a  point  de  cérémoniaire,  et 
retourne  aussitôt  à  sa  place  derrière  le  célé- 
brant, ou  il  fait  la  génuflexion  sur  le  degré 
au  milieu. 

7.  Pendant  que  le  sous-diacre  porte  le 
livre  à  baiser  au  célébrant,  le  thuriféraire 
s'écarte  un  peu  pour  laisser  passer  les  aco- 
lytes qui  se  placent  au  milieu;  le  cérémo- 
niaire qui  s'en  va  le  premier  vers  le  côté  de 
l'EpUre,  fait  la  génuflexion  entre  les  deux 
acolytes.  Le  diacre,  suivi  du  thuriféraire,  va 
sans  faire  la  génuflexion  vers  le  coin  de  l'E- 
vangile; ou  bien  ayant  fait  la  génuflexion 
au  milieu  du  plus  bas  degré,  il  demeure  au 
même  lieu  pour  encenser  le  célébrant,  ayant 
le  thuriféraire  à  sa  gauche,  lequel  est  un 
peu  retiré  derrière,  et  fait  avec  lui  une  incli- 
nation profonde  avant  et  après  l'encense- 
ment. Après  leur  génuflexion,  les  acoly- 
tes relnurnent  ensemble  à  la  crédenre,  où 
ils  metlent   leurs  chandeliers;  «le  diacre, 


571 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


!Î72 


après  avoir  encensé,  »  rend  l'encensoir  au 
thuriféraire,  «  ol  monte  à  s-a  placo  «Jorriére 
le  célébrant  ;  »  il  y  fait  Ki  génuflexion  en 
même  temps  que  le  sous-diacre  et  le  thurifé- 
raire, s'il  a  encensé  du  côté  de  l'Evangile.  Le 
thuriféraire  fait  la  génuflexion  on  même 
temps  que  le  sous-diacre,  avant  ou  après 
que  le  célébrant  ait  entonné  le  Credo;  il  re- 

riorle  son  encensoir  au  lieu  ordinaire,  sa- 
uant  le  chœur,  s'il  passe  par  devant;  après 
qu'il  a  ôlé  le  charbon  de  l'encensoii-,  il  re- 
tourne à  la  crédence,  où  il  demeure  pendant 
qu'on  chante  le  symbole;  mais  si  un  ne  le  dit 
pas,  il  fait  la  génuflexion  après  que  le  célé- 
brant a  dit  VOremiis  de  l'offertoire,  et  s'en  va 
à  la  crédence.  S'il  y  a  prédication  ou  piône 
à  la  messe,  on  le  doit  faire  immédiatement 
après  l'Evangile. 

8.  «  Sitôt  que  le  célébrant  a  été  encensé, 
H  va  au  milieu  de  l'autel,  où  il  chante  à  haute 
voix  Credo  in  timtm  Deum,  s'il  le  faut  dire,  » 
et  le  chœur  continue  le  reste.  A  ce  mol  Deum, 
tous  font  une  inclination  de  tête  ;  ensuite  «  les 
deux  ministres  sacrés  »  ayant  fait  la  génu- 
flexion à  leurs  places,  «  montent  ensemble 
au  côté  du  célébrant,  et  continuent  avec  lui 
le  Symbole.  »  Au  verset  Et  incarnatus  esi,  etc., 
ils  font  comme  lui  la  génuflexion  d'un  seul 
genou,  sans  s'appuyer  sur  l'aulel,  ce  qu'ils 
observent  toujours  en  semblable  occasion  ; 
à  la  fin  ils  font  le  signe  de  la  croix,  puis  de- 
meurent debout  sur  le  marchepied,  un  peu 
retirés  en  arrière;  ou  bien  ils  vont  s'asseoir, 
observant  ce  qui  a  été  dit  au  Gloria  in 
excelsis. 

9.  S'ils  sont  assis  quand  on  chante  au 
chœur  Et  incarnatus  est,  etc.,  ils  se  décou- 
vrent et  s'inclinent  médiocrement  sans  se 
lever;  mais  aux  trois  messes  de  Noël,  et  à  la 
fête  de  l'Annonciation,  même  transférée,  ils 
vont  se  mettre  à  genoux  sur  le  plus  bas  de- 
gré du  côté  de  l'Epître.  S'ils  ne  sont  pas  as- 
sis, ils  font  une  inclination  de  tête  à  la  croix 
nés  qu'on  chante  Descendit  de  cœlis;  puis 
descendent  sur  le  second  de; ré  et  se  mettent 
à  genoux  sur  le  bord  du  marchepied,  au 
susdit  verset  Et  incarnatus  est,  etc.  Ensuite 
ils  se  lèvent,  ils  remontent  sur  le  marche- 
pied, font  une  inclination  à  la  croix,  et  de- 
meurent debout;  ou  bien  ils  font  une  génu- 
flexion et  vont  s'asseoir. 

10.  «  Quand  on  a  chanté  Et  incarnatus 
es^etc,  le  diacre,  »  s'il  est  assis,  se  lève, 
laisse  sa  barrette  à  sa  place,  salue  le  célé- 
brant avec  une  inclination  médiocre,  et  «  va 
à  la  crédence,  où  ayant  reçu  »  du  cérémo- 
niaire  la  «  bourse  du  corporal,  il  la  porte 
fermée  et  élevée  »  à  la  hauteur  des  yeux, 
ayant  l'ouverture  tournée  vers  sa  face;  étant 
arrivé  par  le  pavé  au  milieu  de  l'autel,  a  il 
fait  la  génuflexion  sur  le  plus  bas  degré,  et 
monte  a  l'autel,  où  il  étend  le  corporal  de  la 
manière  qu'il  a  été  dit  art.  2,  n.  12,  de  la 
messe  basse.  Ensuite  il  fait  la  génuflexion  au 
même  lieu,  et  revient  par  le  plus  court  che- 
min au  côté  droit  du  célébrant;  »  avant  de 
s'asseoir  il  le  salue,  comme  au  commence- 
ment, la  barrette  à  la  main,  et  s'assied  en 
même  temps  que  le  sous-diacre,  lequel  s'est 


levé  à  son  arrivée,  s'il  n'était  pas  demeuré 
debout  à  sa  place,  aussi  bien  que  les  aulr(  s 
ministres  inférieurs,  jusqu'à  ce  que  le  diacre 
soit  de  retour  et  assis.  Si  le  célébrant  ne  va 
s'asseoir  qu'après  le  verset  Et  incarnatus 
est,  etc.,  le  diacre  le  précède  à  la  façon  ordi- 
naire, et  lui  ayant  présenté  sa  barrette,  il  va 
porter  la  bourse  à  l'autel,  comme  il  a  été  dit. 
Mais  si  le  célébrant  ne  va  point  s'asseoir,  le 
diacre  étant  remonté  avec  lui  sur  le  marche- 
pied, fait  la  génuflexion  et  descend  par  le 
plus  court  chemin  à  la  crédence,  où  il  prend 
la  bourse  et  la  porte  à  l'autel,  comme  ci- 
dcssus,  sans  saluer  le  célébrant,  lequel  se 
relire  un  peu  avec  le  sous-diacre  vers  le  côté 
de  l'Evangile,  pour  donner  commodité  au 
diacre  d'étendre  le  corporal  et  de  placer  la 
bourse  au  côté  de  i'Evangile;  après  quoi  ce- 
lui-ci s'étant  un  peu  retiré  vers  le  côté  de 
l'Epîire,  le  célébrant  et  le  sous-diacre  se 
remettent  comme  ils  étaient  auparavant,  et 
tous  trois  demeurent  ainsi  debout  jusqu'à  la 
fin  (lu  Symbole. 

11.  Lorsque  le  chœur  chante  le  pénultiè- 
me verset  du  Symbole,  si  le  célébrant  et  ses 
deux  minisires  sont  assis,  ils  se  lèvent  et 
retournent  à  l'aulel  de  la  manière  qui  a  été 
dite  au  Gloria  in  excelsis.  Mais  s'ils  sont  de- 
bout à  l'autel,  les  susdits  ministres  font  alors 
la  génuflexion  sur  le  marchepied  où  ils  sont, 
et  descendent  à  leurs  places  derrière  le  cé- 
lébrant. 

12.  «  Si  l'on  ne  dit  pas  le  Credo,  le  sous- 
diacre  porte  la  bourse  à  l'autel  avec  le  calice 
après  que  le  célébrant  a  chanté  Oremus,  ainsi 
qu'il  sera  dit  ci-après.  » 

13.  S'il  y  a  un  prêtre  assistant,  il  se  retire 
dès  que  le  diacre  a  reçu  la  bénédiction,  et 
va  au  coin  de  l'Evangile  hors  du  marche- 
pied, où  il  attend,  la  face  tournée  vers  l'au- 
tel ,  que  le  diacre  commence  l'Evangile  ; 
alors  il  se  tourne  vers  lui,  faisant  sur  soi  les 
signes  de  croix  au  commencement,  comme 
les  autres,  et  les  inclinations  au  nom  de  Jé- 
sus, aussi  bien  que  les  génuflexions  vers  la 
croix.  L'Evangile  étant  achevé,  il  demeure 
au  coin  de  l'autel  du  même  côté ,  la  face 
tournée  à  demi  vers  la  croix,  jusqu'à  ce  que 
le  célébrant  ail  été  encensé  ;  puis,  étant 
monté  sur  le  marchepied,  il  lui  indique  ce 
qu'il  doit  dire;  s'il  y  a  Credo,  lorsque  le  cé- 
lébrant l'a  entonné,  il  se  relire  au  coin  de 
l'Evangile,  où  il  fait  les  mêmes  inclinations, 
génuflexions  et  signes  de  croix  que  les  offi- 
ciers sacrés.  Ensuite,  si  l'on  va  s'asseoir, 
il  fait  la  révérence  convenable  à  l'autel 
comme  le  célébrant,  qu'il  suit  immédiate- 
ment, se  comportant  pour  le  reste  ainsi  qu'il 
a  été  dit  ci-dessus,  art.  4,  n.  10.  11  se  décou- 
vre et  s'incline  médiocremenl  à  ces  paroles, 
Et  incarnatus  est,  etc.;  mais  il  demeure  cou- 
vert et  assis  pendant  que  le  diacre  porte  la 
bourse  à  l'autel.  Quand  le  célébrant  y  re- 
tourne vers  la  fin  du  Symbole,  il  le  suit  par 
le  plus  long  chemin,  faisant  derrière  lui  sur 
le  pavé  la  révérence  à  l'autel;  et  passant  in- 
continent à  sa  gauche,  il  lève,  en  montant 
avec  lui,  le  devant  de  ses  habits,  au  lieu  du 
sous-diacre  qui  va  à  sa  place  ordinaire. 


073  MES 

TAhiÉTés. 

N°  1.  Selon  le  rite  parisien  et  viennois,  le 
célébrant  ne  met  pas  l'encens  dans  l'encen- 
soir pour  rEvan{!;ili',  mais  il  le  bénit  dans  la 
navette  après  avoir  béni  le  diacre  ;  celui-ci 
et  le  thuriféraire  se  mettent  à  genoux  devant 
11'  célébrant  qui  se  lève,  s'il  est  assis,  et  va 
n  l'autel  par  le  plus  court  chemin,  dès  que  le 
eliœur  a  cessé  de  chanter.  On  suppose  un 
ou  deut  ambons  où  l'on  chante  l'Evan- 
gile et  mônie  l'Epllre.  (  A  Grenoble  on  se 
conforme  à  la  rubrique  romaine.  )  Aux 
fêles  solennelles,  on  porto  la  croix  pour 
chanter  l'Evangile.  Quand  le  célébrant  en 
baise  le  livre,  le  sous-diacre  lui  dit  :  Hœc 
sunt  vcrba  sancta,  et  il  répond  ;  Credo  et  Con- 
fiieor  (1);  il  en  est  de  même  de  tous  ceux  qui 
baisent  l'Evangile. 

Dans  le  rite  viennois,  le  célébrant  n'est  en- 
censé a  près  l'Evangile  qu'aux  doubles-majeurs 
et  au  dessus;  à  Paris  ce  n'est  (ju'aux  solennels 
el  annuels.  Aux  solennels-tnajeurs  et  an- 
nuels, dès  que  le  célébrant  a  baisé  l'Evan- 
gile, le  sous-diacre  va  le  présenter  au  prési- 
dent du  chœur  et  aux  chanoines  de  chaque  cAlé 
qui  font  tous  la  génuflexion  devant  le  livre, 
avant  et  après.  (Juand  le  sous-diacre  portant 
le  livre  passe  d'un  côté  du  chœur  à  l'autre  , 
tous  font  la  génuflexion.  Selon  le  cérémonial 
lyonnais  cela  ne  se  fait  qu'après  le  sermon  , 
s'il  y  en  a.  A  Paris,  ce  n'est  qu'après  le  ver- 
set: Et  incarnatus  est;  on  se  présente  d'a- 
bord au  premier  choriste,  puis  à  l'autre,  et 
s'ils  sont  dans  les  ordres  sacrés,  on  les  en- 
cense de  trois  coups.  Le  sous-diacre  et  le 
thuriféraire  parcourent  ainsi  tous  les  rangs 
du  clergé,  et,  en  passant  vis-à-vis  le  milieu 
de  l'autel,  ils  font  une  inclination.  Getic  cé- 
rémonie est  un  peu  longue  quand  le  clergé 
est  nombreux  ;  le  sous-diacre  peut  être  en 
relard  pour  ses  fondions  ;  elle  ne  se  pratique 
pas  à  Grenoble  ni  à  Valence.  Si  on  l'omet 
envers  les  ministres  de  l'autel,  ne  doit-on  pas 
romellrc  envers  ceux  du  chœur  qui  leur 
sont  inférieurs  dans  la  hiérarchie? 

N'  8.  Selon  les  Missels  de  Paris,  de  Tou- 
louse, de  Nevers,  de  Vienne,  on  fait  baiser 
la  patène  àceuxqui  présentent  leur  offrande; 
on  présente  la  partie  concave  à  ceux  qui 
sont  dans  les  ordres  sacrés,  el  la  partie  con- 
vexe aux  autres.  Dans  les  rubriques  géné- 
rales, on  parle  d'un  instrument  de  paix,  et 
non  de  la  patène.  On  dit  à  chacun  Pax  le- 
cum,  et  aux  messes  pour  les  morts  Requic- 
scant  in  pace;  chacun  répond  Et  cum  spiritu 
tuo,  ou  Amen.  Dans  le  même  endroit  du  Mis- 
sel, on  trouve  la  formule  de  bénédiction  du 
pain  qui  est  la  première  des  deux  qui  sont 
dans  le  Rituel  romain.  Il  est  dit  expressé- 
ment que  celte  offrande  du  clergé  ou  du 
peuple  doit  précéder  l'offrande  du  pain  et  du 
vin.  L'usage  contraire  a  prévalu;  la  patène 
ayant  l'hostie  dessus  en  ce  moment,  il  faut 
bien  faire  l'offrande  du  pain  et  du  vin  aupar- 
avant, ce  qui  paraît  moins  conforme  à  l'an- 
tiquité, ou  se  servir  d'un  instrument  de  paix 

M)  On  supprime  une  Oemande,  la  rémission  des  pé- 
cliés,  pour  taire  ua  acte  de  foi,  n'est-ce  pas  favoriser  ce 


MRS 


'.74 


selon  les  règles  do  Rome.  9i  le  célébrant  est 
évêque,  on  baise  son  anneau  selon  la  ru- 
bri(|ue  de  Paris;  à  la  messe  d'ordination, 
on  baise  sa  main  droite  selon  le  pontiGcat 
romain. 

ARTICLE  Vit. 

De  l'Offertoire  jmqtt'à  la  Préface. 

(Rubriques.) 

In  missa  solemni  dicto  Oremus,  diaconus 
el  subdiaconus  accedunt  ad  allure  in  cornu 
Epistolœ  :  diaconus  amovet  caticem ,  si  est  in 
attari,  vel,  si  est  in  credenlia,  ut  magis  decel, 
accipit  eum  de  manu  subdiaconi  :  aui  illum 
cum  pnlena  et  hoslia  ,  coopertum  paila  et  vclo 
a  collo  sibipendenle,  manu  sinislra  tenens,  el 
alleram  manum  superponens  vélo,  ne  aliquid 
décidai,  de  credenlia  delulit ,  comitatus  ab 
acolylho  ampullas  vint  et  aquœ  portante  :  ipse 
diaconus  cnlicem  delegit,  el  dat  palenam  cum 
hoslia  celcbranti  ,  osculando  ejus  manum  : 
subdiaconus  exterqit  calicem  puripcalorio  : 
diaconus  accepta  ampulla  vint  de  manu  sub- 
diaconi, imponit  vinum  in  calice  :  subdiaco- 
nus intérim  ampullam  aquœ  ostendens  celc- 
branti, dicit  :  Benedicite,  paler  révérende, 
qui  facto  versus  eam  sii/no  crucis,  dicit  ora- 
tionem,  D'-us,  qui  humaiia;,  etc.  Intérim  sub- 
diaconus iiifundit  paututum  aquœ  in  cali- 
cem ,  diaconus  illum  celcbranti  dat  ,  et  pedeni 
calicis  tangens,  seu  bracliium  dexlrum  cele- 
branlis  sustentans,  cum  eo  dicit  Offerimus 
tibi ,  Domine  ,  etc. ,  quem  postea  positum  in 
allari,  ut  supra  cooperit.  SubJiacono  deinde 
slanti  in  cornu  Epistolœ  ponit  in  dextra 
manu  patenam,  quam  cooperit  exlremilale 
veli  ab  ejus  humero  pendentis  ;  qui  vadil  post 
celebrantem  (tnle  médium  altaris,  el  fada  ge- 
nuflextone  ibi  slat,  suslinens  eam  elevatant 
usque  ad  finem  orationis  Dominicœ  ,  ut  dice- 
tur.  In  missis  autem  defunclorum,  et  in  feria 
sexta  parasceves,  patena  non  tenetur  a  sub- 
diacono. 

Dicto  Veni,  Sanctificator,  ut  supra,  celé- 
brans,  ministranle  diacono  naviculam  et  di- 
cente  Benedicite,  paler  révérende,  ponit  in- 
censum  in  thuribulum  dicens,  Per  interces- 
sionem,  etc.,  ut  in  ordinemissœ.  Deinde  ac- 
cepta Ihuribulo  per  manum  diaconi,  nullam 
lune  faciens  cruci  reverenliam,  incensal  obla- 
ta,  1er  ducens  thuribulum  super  calicem  et 
hostiam  simul  in  modum  crucis,  et  1er  circum 
calicem  et  hostiam  ;  scilicel  bis  a  dextra  ad  si- 
nistram,  et  semel  a  sinislra  ad  dexiram  {dia- 
cono intérim  pedem  calicis  lenenle  manu  dex- 
tra) dispensons  verba  in  qualibel  incensatione 
hoc  modo.  In  prima  incensatione  Incensuni 
istud,  in  secunda  a  te  benedictum,  in  tertia 
ascendat  ad  te,  Domine,  m  quarla  et  dcscen- 
dat  super  nos,  in  quinta  et  sexta  misericor- 
dia  tua.  Deinde  fada  reverentia ,  incensat 
crucemetaltare,ut  diclum  est  supra, assistente 
eodem  diacono,  intérim  rficcn.»  Dirigatur,  Do- 
mine, oralio  mea,  e^c,  el  cum  incensatut 
crux ,  diaconus  amovet  calicem  ad  parlein 
Epistolœ,  el  inccnsata  crace  reponit  in  loco 
suo.  Cum  reddit  thuribulum  diacono,  dicit 

principe,  que  latoi  seule  justifieT 


575  niCTIONNAinE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


57C 


Accendat  in  nobis,  etc.;  et  incensalur  ab  eo  ; 
deinde  diaconus  incensat  choi'um  et  postre- 
mo  subdiaconiim  lenenlem  patenam;  et  ipse dia- 
conus incensalur  a  llturiferario,  et  llrurifera- 
rius  poslea  incensat  acolytlios  et  populum. 
Celelirii7is  postqttrim  incensalus  fur.rit,  lavât 
maniis  ,  ministrantibus  acolythis  ampuUatn 
aquœ  cum  pelvicula  et  manulergio. 

(Traduction  et  développements.) 

1.  Le  Symbole  élant  achevé,  ou,  s'il  ne  le 
faul  pas  dire,  le  célébrant  ayant  élé  encensé 
après  l'Evangile,  cbanle  Doininus  vobiscum 
et  Oremus,  el  dit  ensuite  l'olTerloire,  que  le 
chœur  chante  en  môme  temps.  «  Les  deux 
niinistrcs  sacrés,  »  ayant  fait  une  inclina- 
tion de  tête  à  ce  mot  Oremus,  «  font  aussitôt 
la  génuflexion  à  leurs  places  ;  ensuite  le 
diacre  monte  à  la  droite  du  célébrant  ;  si  le 
calice  était  sur  l'autel,  ce  qui  est  moins  con- 
Tenable,  il  l'ôlerail  du  milieu  »  {Rubr.  miss.); 
«  sinon  le  sous-diacre  va  à  la  crédence,  »  où 
il  ôte  le  petit  voile  qui  couvre  le  calice,  el  le 
donne  à  plier  au  second  acolyte  ,  ensuite  le 
cérémoniaire,  ou  à  son  défant  le  premier 
acolyte,  lui  étend  le  grand  voile  sur  les  épau- 
les, en  sorte  que  la  partie  qui  penche  du 
côté  droit  soit  plus  longue  que  l'autre,  «  le 
sous-diacre  prenant  le  calice  à  nu  de  la  main 
gauche  par  le  nœud,  le  couvre  cl  tout  ce  qui 
est  dessus  avec  le  bout  du  grand  voile  qui 
pend  à  son  côié  droit,  meltaul  encore  la  main 
droite  par  dessus  tout  cela,  de  peur  que 
rien  ne  tombe.  »  11  monte  de  la  sorte  à  l'au- 
tel par  les  degrés  du  côté  de  l'Epltrc  à  la 
droite  du  diacre,  sans  faire  aucune  révérence; 
il  met  sur  l'autel  le  calice  ainsi  couvert  du 
grand  voile,  dont  il  relire  en  même  lempi 
sa  main. 

2.  «  Le  premier  acolyte  accompagne  le 
sous-diacre  au  coin  de  l'Epître  ,  portant  les 
bureites  du  vin  el  de  l'eau  »  sans  couvercle 
Di   essuie-main. 

3.  «  Le  diacre  »  ayant  relevé  le  grand  voile 
qui  est  sur  le  calice  ,  «  ôte  la  pale  »  qu'il  met 
contre  le  gradin  ,  prend  lui-même  ,  ou  reçoit 
des  mains  du  sous-diacre  «  la  patène  avec 
l'hostie,  qui!  présente  (avec  les  baisers  or- 
dinaires) au  célébrant ,  »  lequel  offre  lui 
seul  l'hostie  de  la  manière  accoutumée,  et 
met  ensuite  la  patène  à  sa  droite  sur  l'autel. 

k.  S'il  y  a  plusieurs  hosties  à  consacrer ,  le 
cérémoniaire,  ou  quelque  autre  à  son  défaut, 
les  porte  sur  l'aulel  dans  an  ciboire  ,  un  peu 
avant  que  le  sous-diacre  y  arrive,  ou  bien 
l'un  des  acolytes  les  porte  après  lui.  Le  dia- 
cre ayant  ouvert  le  ciboire  avant  de  présen- 
ter la  patène,  le  mrl  sur  le  corporal,  et,  pen- 
dant que  le  célébrant  offre  l'hostie ,  il  le  tient 
un  peu  élevé;  puis  il  le  couvre  el  le  met  sur 
la  pierre  sacrée,  en  sorte  qu'il  n'empcche 
point  de  découvrir  commodément  le  calice, 
étant  placé  en  arrière  ou  un  peu  à  côté. 

5.  Sitôt  que  ledi.icrea  reçu  la  patène,  «le 
sous-diacre  nettoie  le  calice  avec  le  purifiea- 
toire ,  »  de  la  même  manière  que  le  prêtre  à 
la  messe  basse,  part,  i,  art.  7,  n.  10;  puis  il 
donne  l'un  et  l'autre  au  diacre,  lequel  prend 
le  calice  de  la  main  gauche  par  le  nœud  , 


«  et  y  verse  du  vin  de  la  burette  que  lui  a  pré- 
sentée le  sous-diacre,  »  laquelle  celui-ci  re- 
prend de  la  rnain  gauche;  ayant  reçu  aussi- 
tôt de  l'acolyie  la  burette  de  l'eau,  «  i.'  l'élève 
un  peu  pour  la  montrer  au  célébrant,  lui  di- 
sant »  avec  inclination  de  léte  :  «  Betttdicite, 
pater  révérende.  » 

Alors  le  célébrant  met  la  main  gaui  he  sur 
l'autel ,  el  de  la  droite  «  fait  le  signe  de  la 
croix  sur  la  burette  de  l'eau,  disant  l'oraison 
Deus,  qui  humanœ  substantiœ  ,  etc.;  après  ce 
signe  de  croix  ,  le  sous-diacre  verse  quel- 
ques gouttes  d'eau  dans  le  calice,  »  puis  il 
rend  les  deux  burettes  à  l'acolyte,  qui  les 
reporte  à  la  crédence.  S'ilya  quelques  gout- 
tes séparées  dans  le  calice  ,  le  diacre  les  unit 
avec  le  vin  en  le  tournant  un  peu,  ou  bien  il 
les  essuie  avec  le  purificatoire;  ensuite  il  le 
prend  de  la  droite  au-dessous  du  nœud,  et  de 
la  gauche  par  le  pied,«  el  le  présente  ainsi  au 
célébrant ,  avec  les  baisers  ordinaires;  puis 
il  l'offre  avec  lui  ,  ayant  la  main  gauche  sur 
sa  poitrine  ,  et  tenant  de  la  main  droite  le 
pied  du  calice  ou  le  bras  droit  du  célébrant, 
jusqu'à  la  fin  de  l'oraison  Offerimus  libi , 
Domine,  etc.,  qu'il  dit  comme  lui  les  yeui 
élevés;  après  quoi  il  couvre  le  calice  de  la 
pale.  » 

6.  «  Ensuite  le  diacre  met  la  patène  dans  la 
main  nue  du  sous-diacre  ,  el  la  couvre  de 
l'extrémité  du  voile  qui  pend  à  son  côté 
droit.  Le  sous-diacre  l'ayant  reçue,  »  eu 
sorte  que  le  dedans  soit  tourné  vers  lui  , 
l'appuie  sur  sa  poitrine  (ce  qu'il  observe  tou- 
jours en  marchant  ou  faisant  quelque  ac- 
tion); il  «  descend  par  le  plus  court  chemin  à 
sa  place  ordinaire  au  milieu  de  l'autel  sur  le 
pavé,  où  ayant  fait  la  génuflexion  sur  le  der- 
nier degré  ,  il  demeure  debout,  tenant  la  pa- 
tène couverte  du  voile  ,  tournée  vers  lui  , 
comme  il  a  élé  dit ,  et  élevée  à  !a  hauteur  de 
ses  yeux,  jusqu'à  ces  paroles  de  l'Oraison  do- 
minicale, dimilte  nobis  débita  nosira,  etc.,  » 
sans  faire  aucune  génuflexion  pendant  tout 
ce  temps-là,  sinon  lorsqu'il  doit  partir  de  sa 
place  au  Sanctus ,  pour  monter  à  l'autel,  el 
durant  l'élévation. 

7.  «  Quand  on  ne  dit  pas  le  Cri-do  ,  le  cé- 
lébrant ayant  dit  Oremus  pour  l'offertoire  ,  le 
sous-diacre  porte  à  l'autel  la  bourse  avec  le 
calice,  »  et  le  célébrant  s'éiant  un  peu  retiré 
vers  le  côté  de  l'Evangile  ,  le  diacre  prend  la 
bourse  des  deux  mains ,  étend  le  corporal  sur 
l'autel;  puis  il  présente  la  patène  au  célé- 
brant et  fait  avec  le  sous-diacre  les  autres 
choses  ci-dessus  rapportéi'S.  Selon  le  Céré- 
monial du  pape  (1.  n,  de  Missa  Nativil.  D.), 
on  dépose  la  bourse  entre  la  croix  et  le  cor- 
poral ,  ou  dans  un  autre  lieu  convenable  ,  où 
elle  ne  gène  pas  ;  on  peut  donc  la  mettre  au 
côté  de  l'Epilre,  lorsqu'on  est  gêné  parle 
livre  ou  le  célébrant  si  on  voulait  la  mettre 
du  côté  de  l'Evangile. 

8.  Si  le  peuplevient  à  l'offrande  (ce  qui 
n'est  usité  dans  l'Eglise  romaine  qu'à  la  con- 
sécration d>i  évéques.à  la  bénédiction  des 
.ibbés  à  l'ordiiMlion  el  aiilre<  cas  semUla- 
bles(S.  C.  1605),  cela  se  doit  faire  immédiule- 
ment  après  que  le  célébrant  a  dit  l'offertoire 


677  MES 

avant  l'oblalion  de  l'hostie  et  du  calice  ;  alors, 
ayant  fait  une  inclination  de  léte  à  la  croix, 
il  descend  sur  le  plus  bas  degré  ou  même 
jus(|u'au  baluslre  ,  selon  la  disposition  des 
lieux,  faisant  en  ce  cas  avec  ses  ministres  la 
révérence  requise  au  bas  des  degrés  de  l'au- 
Icl,  avant  de  le  quitter.  Durant  celte  action  , 
il  se  tient  debout  et  découvert  ,  ayant  à  sa 
droite  le  diacre  qui  lui  présente,  avec  les 
baisers  ordinaires,  l'iuslrunient  de  la  paix 
qu'il  a  reçu  du  céréinoni;iirc  ,  et  à  sa  gauche 
le  sous-diacre  qui  lient  le  bassin  où  le  peuple 
met  ses  offrandes.  Cela  étant  achevé  ,  le  cé- 
lébrant sans  donner  la  bénédiction  ,  monte  à 
l'autel,  ayant  fait  eu  bas  la  révérence  conve- 
nable, s'il  était  allé  jus(|u'au  balustre;  le 
soub-diacre  ayant  fait  la  génuflexion,  porte 
le  bassin  à  la  crédence,  où  il  prend  en  iiièiiœ 
temps  li^  calice  ,  qu'il  porte  à  l'autel  comme 
il  a  été  dit  ci-dessus. 

9.  «  Après  que  le  célébrant  a  dit  \'eni, 
Sauclificcitor ,  etc.,  il  met  de  l'encens  dans 
rencen>oir,  disant  celle  prière  :  Per  inter- 
cessionem,  etc.,  el  faisant  la  bénédiction  des- 
sus à  ce  mol  bencdicere.  Ensuite,  lecélébrant, 
ayant  reçu  l'encensoir  du  diacre  de  la  ma- 
nière indiquée  ci-dessus  ,  art.  '.i,  n.  'i-,  en- 
cense (avant  de  faire  aucune  génuflexion  , 
quand  même  le  saint  sacrement  serait  expo- 
sé) le  calice  et  l'hostie  ensemble,  l'aisant  trois 
signes  de  croix  dessus  avec  l'encensoir,  puis 
abaissant  la  main,  trois  tours  alentour  ;  sa- 
voir, les  deux  premiers  de  sa  droite  à  sa 
gauche ,  et  le  troisième  de  sa  gauche  à  sa 
droite,  s'arrélanl  un  moment  après  chacun 
de  ces  trois  derniers  aûn  de  les  distinguer  : 
le  diacre  lient  pour  lors  sa  main  droite  sur  le 
pied  du  calice  ,  »  el  élève  un  |ieu  de  sa  gau- 
che le  derrière  de  la  chasuble  vers  les  épau- 
les. Le  célébrant  dit  pendant  cet  encense- 
ment la  [)rière suivante, qu'il  partage  ainsi  : 
Au  premier  signe  de  la  croix,  il  dit  Jncensitm 
islud;  au  deuxième,  A  te  Oenediclum  ;  au  troi- 
sième ,  Asctndut  ad  te.  Domine.  Au  premier 
tour,  Et  descendal  super  nus;  au  deuxième, 
tnisericordia  ;  au  troisième,  <ua.  Ensuiie  le 
célébrant  ayant  fait  la  révérence  convena- 
ble à  Tautel,  et  le  diacre  la  génuflexion, 
«  celui-ci  relire  le  calice  du  milieu  de  l'autel 
vers  le  côié  de  rE|jîlre  ,  »  sans  l'ôler  néan- 
moins, s'il  esl  possible  ,  de  dessus  le  corpo- 
ral ,  et  le  célébrant  encense  la  croix  de  Irois 
coups  ;  après  quoi  le  diacre  «  remet  le  calice 
au  milieu  de  l'autel,  »  el  fait  ensuite  une  se- 
conde révérence  avec  le  célébrant,  «  lequel 
encense  les  reliques,  s'il  y  en  a  ,  et  puis  l'au- 
tel comme  au  commencement  de  la  messe, 
disant  celle  prière  qui  est  dans  le  Missel, 
Dirigatur,  Domine,  oralio,  etc.,  »  dont  il  dis- 
tribue tellement  les  paroles  à  chaque  coup 
d'encensoir,  qu'elles  puissent  sul'Cre  durant 
tout  l'encensement.  «  11  dit  à  la  fin,  en  ren- 
dant l'encensoir  au  diacre,  Accendat  in  no^ 
bis,  etc.,  »  el  il  demeure  tourné  vers  lui  jus- 
qu'à cequ'ilait  été  encensé.  Le  cérémoniaire 
et  le  thuriféraire  observent  en  cette  occasion 
les  mêmes  choses  qui  ont  été  ci-dessus  mar- 
quées au  premier  encensement,  art.  3,  a.  k, 
tixceplé  que  le  cérémoniaire  ,  après  que  le 


MES 


578 


célébrant  a  mis  de  l'encens  dans  l'encensoir, 
s'en  va  faire  la  génuflexion  derrière  le  sous- 
diacre,  el  monte  ensuite  à  l'autel  du  côté  de 
l'Evangile  pour  ôler  le  pupitre  el  le  Missel 
quand  il  faut,  el  le  remettre  ensuite  sans 
faire  les  génuflexions  sur  le  marchepied  arec 
les  ministres  sacrés. 

10.  Sur  la  fin  de  l'encensement  de  l'autel  , 
les  deux  acolytes  vont  ensemble  au  côté  de 
l'Epîlre  :  li-  premier  portant  des  deux  mains 
l'essuie-main  plié,  laissant  l'espace  qu'il  faut 
pour  le  diacre  ;  le  second  portant  le  bassin 
de  lu  main  gauche  ,  et  la  burelle  à  l'eau  de 
la  droite.  «Ils  saluent  profondément  le  célé- 
brant après  l'encensemenl  ;  puis  s'ctant  ap- 
proché, le  second  lui  verse  l'eau  ,  et  le  pre- 
mier étend  sur  ses  doigts  l'essuie-main  » 
qu'il  retient  toujours  par  un  bout;  celui-là 
baisant  à  demi  la  burette,  et  celui-ci  l'essuie- 
main  avant  et  après;  tous  deux,  l'ayant  sa- 
lué, retournent  à  la  crédence,  où  ils  versent 
l'eau  du  bassin  dans  un  vase  ou  dans  un 
coin  ;  ils  remettent  les  burettes  dans  le  bas- 
sin, et  l'essuic-main  dessus  comme  aupara- 
vant. Lecélébrant  poursuit  la  messe  à  l'or- 
dinaire et  aussi  posément  qu'il  est  requis 
pour  donner  le  temps  au  diacre  d'encenser  le 
cliœuretde  retournera  sa  place  un  peu  avant 
le  Sunclus.  Le  cérémoniaire  demeure  durant 
tout  ce  temps-là  à  la  gauche  du  célébrant , 
pour  tourner  les  feuillets  du  livre  quand  il 
est  nécessaire  ;  à  Orale,  fratres,  le  sous-diacre 
répond  Siiscipiat,  etc.,  tenant  la  patène  ap- 
puyée sur  sa  poitrine. 

11.  K  Dès  que  le  diacre  a  encensé  le  célé- 
brant ,  il  va  encenser  le  chœur  ,  »  portant 
l'encensoir  des  deux  mains  ,  ayant  à  sa  gau- 
che le  thuriféraire  qui  marche  un  peu  de- 
vant lui.  Il  lait  avec  lui  la  gcimflexlou  à  côté 
du  sous-diacre;  en  enlrant  au  ch(cur,il  ^aluc 
d'une  inclination  médiocre  tout  le  clergé, 
qui  lui  rend  le  salut  ,  étant  debout  cl  décou- 
vert ;  puis  il  va  par  le  côté  de  l'Epîlre  encen- 
ser les  chanoines  de  chaque  côte  ,  s'il  y  en 
a  ,  commençant  par  le  côte  droit  ,  chacun  de 
deux  coups  avec  inclination  médiocre  avant 
el  après;  ensuite  les  cliapiers  et  les  prêtres 
du  côlé  où  il  se  trouve,  chacun  d'un  coup 
double ,  après  une  inclination  particulière 
ou  commune,  selon  leur  position  et  l'usage  ; 
ensuite  les  autres  du  même  côté  ,  sans  autre 
inclination  el  sans  s'arrêter.  H  fait  la  génu- 
flexion et  va  encenser  l'autre  côlé  de  la 
même  manière;  après  quoi  il  se  tourne  el 
salue  le  chœur  de  part  et  d'autre  ,  commen- 
çant par  le  côlé  qu'il  a  devant  lui.  «  Ensuite 
il  va  faire  la  génuflexion  à  la  droite  du  sous- 
diacre,  et  l'encense  »  de  deux  coups  avec 
inclination  mutuelle  avanlel  après,  le  sous- 
diacre  s'étanl  alors  tourné  vers  lui,  el  tenant 
la  patène  appuyée  sur  sa  poitrine.  «Le  diacre 
rend  aussitôt  l'encensoir  au  thuriféraire  ,  » 
el  monte  à  sa  place,  où  il  fait  la  génuflexion 
en  arrivant,  el,  s'étanl  tourné  à  droite,  «il 
esl  encensé  de  deux  coups  par  le  même  thu- 
riféraire, »  qui  le  salue  d'une  inclination  mé- 
diocre avant  el  après,  à  quoi  le  diacre  répond 
par  une  inclination  de  tète.  «  Puis  le  Ihuri- 
(éraire  encenscles  deux acoly les  chacun  d'un 


(179 


WCTIONNAIKE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


^8^ 


coup  ,  loul  do  suite,  avec  une  mutuelle  in- 
clination de  tête;  et  si  du  sanctuaire  où  il  cs(, 
ou  de  l'enlrée  da  chœur,  il  peut  voir  aisé- 
ment le  peuple  ,  il  l'encc-nse  »  de  trois  coups, 
le  premier  au  milieu  ,  le  second  à  la  droite 
du  peuple  ,  et  le  troisième  à  la  g.iuclie,  avec 
les  inclinations  convenables;  après  quoi, 
ayant  Tait  la  génuflexion  à  l'autel  et  salué  le 
chœur,  s'il  passe  par  devant,  il  va  à  la  sa- 
cristie mettre  du  feu  dans  l'encensoir  et  aver- 
tir qu'on  allume  les  flauibeaux.  pour  l'éléva- 
tion. 

12.  Remarquez,  1°  que,  suivant  le  Cérémo- 
nial, liv.I,  ch.  23,  dansles  égliscscathédraics 
et  dans  les  collégiales,  le  diacre  encense  les 
dignités  et  les  chanoines  selon  leur  rang, 
chacun  de  deux  coups,  séparément,  avec  une 
inclination  avant  et  après,  conmic  il  a  été 
dit  au  numéro  précédent;  puis  il  encense  les 
chapiers  et  les  bénéficiers  intérieurs  d'un 
coup  seulement,  avec  une  inclination,  ou 
particulière  ,  ou  commune  à  Ions,  srlon  l'u- 
sage des  lieux  ,  et  les  autres  s,.ns  s'arrêter. 
Dans  les  autres  églises  on  observe  ,  à  l'égard 
des  officiers  de  l'autel  et  des  chapiers,  tout 
ce  qui  a  été  dit  ci-dessus  ;  et  pour  le  reste 
du  clergé  ,  on  suit  la  coutume  loual)le  des 
lieux,  en  plusieurs  desquels  ,  excepté  le  su- 
périeur et  autres  personnes  considérables , 
qui  sonl  encensés  de  deux  coups  après  les 
chapiers  ,  on  encense  tous  les  autres  sans 
s'arrêter,  de  la  manière  ci -dessus  expri- 
mée, afin  que  l'encensement  du  chœur  soit 
achevé  avant  la  fin  de  la  préface.  Voyez  ce 
qui  en  est  dit  ci-devant,  à  l'article  Encen- 
sement. 

13.  Remarquez,  2'  que  s'il  y  a  un  prêtre 
assistant,  il  montre  au  célébrant  l'offertoire; 
et  quand  le  célébrant  encense  le  côté  de  l'E- 
vangile, il  Ole  le  Missel  et  le  remet  ensuite. 
Il  se  tourne  vers  le  diacre  quand  il  est  revenu 
du  chœur,  pour  être  encensé  avant  le  sous- 
diacre,  avec  une  inclination  réciproque 
avant  et  après.  Le  cérémoniaire  doit  en  ce 
cas  accompagner  le  diacre  à  l'encensement 
du  chœur,  et  l'encenser  lui-même  au  retour, 
quand  il  est  monté  à  sa  place;  puis,  ayant 
rendu  l'encensoir  au  thuriféraire,  il  se  retire 
vers  la  crédence  au  milieu  des  acolytes,  pour 
être  encensé  comme  eux. 

VARIÉTÉS. 

N*  9.  La  rubrique  viennoise  et  celle  do 
Toulouse  no  parlent  pas  de  croix  à  faire  avec 
l'encensoir  sur  l'hostie  et  le  calice;  mais  il 
parait  que  c'est  une  omission  ;  on  ne  voit  pas 
le  moyen  d'observer  littéralement  les  mou- 
vements prescrits,  d'abord  vers  la  croix  de 
l'autel,  ensuite  deux  fois  de  droite  à  gaucho, 
le  tout  sur  1  hostie  et  le  calice.  A  Grenoble, 
on  fait  ces  croix  selon  la  rubrique  romaine 
et  parisienne. 

Aux  doubles-mineurs  et  au-dessous,  selon 
le  rite  parisien  et  viennois;  aux  doubles-ma- 

{"eurs  et  au-dessous,  selon  le  Missel  de  Tou- 
ouse,  le  diacre  reçoit  du  ihuriféraire  l'en- 
ci  nsoir  fermé,  c'est-à-dire  que  le  thuriféraire 
y  a  mis  l'encens;  si  lo  saint  sacreiiietil  est 
dans  le  tabernacle,  le  célébrant,  à  genoux, 
l'eucense  <je  trois  coups  avec  les  oblalions, 


sans  rien  dire,  et  il  est  seul  encensé,  étant 
debout  entre  le  coin  do  l'Evangile  et  le  mi- 
lieu de  l'autel,  par  le  diacre  à  genoux  devant 
le  milieu  de  l'autel.  Si  le  saint  sacrement 
n'est  pas  prcsenl,lc  célébrant  debout  encense 
de  la  inênie  manière  la  croix  et  les  oblations, 
selon  la  rubrique  de  Paris.  L'usage  de  Rome 
s'observe  dans  la  province  de  \'ienne. 

N°  11.  Aux  fêtes  d'un  degré  supérieur  au 
double-mineur,  selon  le  Missel  viennois,  le 
diacre  ayant  encensé  le  célébrant,  fait  la  gé- 
nuflexion devant  lo  milieu  de  l'autel  et  va 
au  chœur  accompagné  du  thuriféraire  qui 
porte  la  navette.  Il  encense  d'abord  do  trois 
coups  l'évêquc  ou  le  supérieur  du  lieu,  en- 
suite les  chapiers  d'un  seul  coup.  Eu  l'ab- 
sence du  supérieur,  il  encense  le  premier  des 
chanoines  à  droite,  puis  à  gaucho,  chacun  de 
deux  coups,  ensuite  les  chantres  d'un  seul 
coup. 

Selon  le  Cérémonial  de  Grenoble,  on  en- 
cense les  choristes  des  deux  côtés  avant  les 
chanoines,  puis  ceux-ci  avec  le  reste  en 
chœur  d'un  côté  avant  do  passer  à  l'autre 
côté.  Puisque,  après  avoir  encensé  l'autel,  le 
célébrant  est  encensé  sans  qu'on  mette  de 
nouveau  de  l'encens  dans  l'encensoir,  il  ne 
paraît  pas  qu'on  doive  y  en  mettre  pour  en- 
censer le  chœur,  et  dés  lors  le  thuriféraire 
ne  doit  pas  porter  la  navette. 

A  Paris,  le  curé  ou  supérieur  dn  lieu  est 
encensé  avant  le  choriste,  quand  il  a  l'élole. 
Tout  cet  encensement  se  fait  par  le  thurifé- 
raire après  le  verset  Et  incarnalus  est  aux 
solennels  majeurs  et  au-dessus,  et  pendant 
la  préface  aux  solennels  mineurs  et  au-des- 
sous. Ne  serait-ce  pas  mieux  d'être  attentif  à 
la  préface? 

ARTICLE  VIII. 

Depuisla préfacejusqu'à  l'oraison  dominicale. 

(Uuliriques.) 

Cttm  dicitur  praefalio,  diaconus  et  sub- 
diaconus  stant  relro  posl  celebrantem,  et 
paulo  anicqiiam  dicntur  Sanctus,  acecda;i<  ad 
altare,  iibi  cum  célébrante  liinc  inde  dicunt 
Sanclus,  et  quœ  sequunlur  iisque  ad  aiaoncm. 
Deinde  diaconus  accedit  ad  sinistram  ccle- 
brantis,  ei  assislens,  dam  dicitur  canon  ,  nisi 
aliiis  sacerdos  assistât,  quia  lune  ipse  slaret 
ad  dextram  aliquunluni  post  celebrantem. 
Subdiaconics  vero  tune  slat  posl  celebrantem. 

In  missa  solemni  ad  finein  prœfalionis  uc- 
cendunlur  duo  saltem  intorlicia  ub  acolytkis, 
quœ  exsdu'juiintttr  po^t  elevalionem  calicis, 
nisi  aliqui  sint  coitimunicandi,  et  tune  exstin- 
gnunltir  posl  communioncin.  in  diebas  etiam 
jejuniorutn,  et  in  inissis  pro  defunclis,  tencn- 
lur  accfiisn  usque  ad  communionem.  Cum 
autcm  celebrr.ns  diritQuiUU  ohlaiionem,  eif ., 
diaconus  accedit  ad  dcxlerutn;  et  ihi  in  supe- 
riori  grada  al  taris  yenu/lexus,  cum  sacranten- 
lum  elevatur,  ^mbrias  planctœ  élevât,  et 
quando  opus  est,  se  erigcns,  calicem  discoopc' 
rit  et  cooperil,  et  cvm  célébrante  gcnuflectit, 
svhdiaronuf  genipectit  in  suo  loco.  Thunfc- 
rarius  (jenufhxus  in  cornu  £pistolœ  ter  in- 
censat  hosliam,  cum  elevatur,  et  similitcr 
calicem,  posiio  incenso  in  thunbulum  absque 


561 


MES 


beuaUctione.  Reposito  calice,  dinconus  redit 
nd  liliniin,  nisi  alius  assistât.  Cœteri  suryiinl 
et  statiC  in  locis  suis. 

(TraJuclion  el  cléveloppeiiipiils.) 

1.  «Pendant  la  préface  les  doux  ministres 

sacrés,  étant  debout  derrière  le  célébrant,» 
Ton!  les  mêmes  inclinations  que  lui;  avant 
les  deux  derniers  mois  ils  font  la  génuflexion 
à  leurs  places,  «et  montent  à  ses  côtés,»  le 
diacre  à  la  droite  et  le  sous-diacre  à  la  gau- 
che, oiî  ils  disent,  inclinés  comme  lui,  trois 
fois  Sanctus,  etc.,  ce  que  font  aussi  les  mi- 
nistres inférieurs  à  leurs  places.  A  Benedic- 
tus,  tous  se  redressent  et  font  le  signe  de  la 
croix,  excepté  le  sous-diacre,  qui  tient  du- 
rant tout  ce  temps-là  la  patène  appuyée  sur 
sa  poitrine,  et  tourne  avec  la  main  gauche 
le  feuillet  du  livre  avant  de  se  retirer.  En- 
suite, le  sous-diacre  ayant  fait  la  génuflexion, 
descend  au  bas  des  degrés  à  sa  place  ordi- 
naire, «et  le  diacre  passe  à  la  gauche  du  cé- 
lébrant» (lour  tourner  les  feuillets  du  livre, 
faisant  la  génuflexion  aux  deux  côtés  ou  au 
milieu;  ce  que  les  ministres  sacrés  obser- 
vent toujours  quand  ils  passent  d'un  côté  du 
célébrant  â  l'autre,  comme  il  a  été  ci-devant 
remarqué,  art.  .3,  n.  9. 

2.  Le  céréinoniaire,  ayant  fait  la  génu- 
flexion à  la  gauche  du  célébrant,  en  même 
temps  que  les  ministres  sacrés  l'ont  faite  à 
leurs  places  vers  la  On  de  la  préface,  passe 
au  côté  de  l'Epitre;  ou  bien  il  va  à  la  sacris- 
tie, saluant  le  chœur,  s'il  passe  par  devant, 
et  pourvoit  à  ce  que  tout  soit  bientôt  prêt 
pour  l'élévation.  La  préface  étant  achevée, 
le  chœur  diante  le  Sanctus  jusqu'à  Benedi' 
dus  exclusivement,  el  pendant  ce  temps  on 
sonne  la  grosse  cloche  de  l'église,  si  c'est  la 
coutume  ;  ou  bien  le  premier  acolyte  sonne 
seulement  la  clochette  de  l'autel,  comme  aux 
messes  basses,  pendant  que  le  célébrant  dit 
le  Sanctus. 

3.  «  Ensuite  les  deux  acolytes,»  ayant  fait 
les  révérences  convenables  a  l'autel  et  puis 
au  chœur,  s'ils  passent  par  devant,  «vont  à 
la  sacristie  prendre  des  flambeaux,»  sans  al- 
lumer les  cierges  qui  servent  pour  l'éléva- 
tion aux  messes  basses.  Ils  retournent  incon- 
tinent après  à  l'autel,  seuls  ou  précédés  du 
cérémoniaire,  qui  marche  à  la  gauche  du 
thuriféraire,  portant  l'encensoir  de  la  maia 
droite  et  la  navette  de  la  gauche;  tous  qua- 
tre s'étant  rangés  en  droite  ligne  à  l'entrée 
du  chœur,  ils  le  saluent  à  l'ordinaire,  et  vont 
faire  dans  le  même  ordre  la  génuflexion  à 
l'autel  sur  le  pavé  derrière  le  sous-diacre; 
puis  ils  se  mettent  à  genoux,  le  cérémoniaire 
et  le  thuriféraire  au  côté  de  l'Epître  sur  le 
pavé,  comme  au  commencement  de  la  messe, 
et  les  deux  porte-flambeaux  vis-à-vis  les 
deux  coins  de  l'autel,  ou  bien  aux  deux  cô- 
tés sur  le  pavé,  la  face  tournée  l'un  vers 
l'autre,  s'il  est  nécessaire  pour  la  commodité 
des  communiants,  conformément  au  Cérémo- 
nial, liv.  11,  chap.  8. 

i.  Quand  il  y  a  plusieurs  clercs  au  chœur, 
il  est  plus  à  propos  que  deux  d'entre  eux 
portent  les  flambeaux  que  les  acolytes  ;  el  si 


MES  8«2 

à  raison  de  la  solennité  de  la  fête  on  en  doit 
porter  quatre  ou  six,  il  faut  autant  de  clercs 
pour  cela  ,  dont  les  moins  dignes  marchent 
les  premiers  ;  tous  saluent  le  chœur  deux  à 
deux  après  le  cérémoniaire  et  le  thuriféraire, 
g'ils  passent  par  devant;  puis,  à  mesure 
qu'ils  arrivent  devant  l'autel ,  ils  s'écartent 
sans  faire  la  génuflexion  ,  en  sorte  que  les 
plus  dignes  soient  au  milieu  ;  ayant  fait  tous 
ensemble  la  génuflexion,  ils  se  mettent  à  ge- 
noux sur  le  pavé,  formant  une  ligne  droite, 
ou  bien  ils  vont  au  côté  de  l'autel,  comme  il 
a  été  dit,  et  pour  lors  les  plus  dignes  en  doi- 
vent être  les  |)lus  proches,  moins  cependant 
que  le  thuriféraire  et  le  cérémoniaire. 

5.  Le  chœur,  ayant  achevé  de  chanter  le 
Sanctus,  se  met  à  genoux ,  et  les  acolytes 
aussi ,  s'ils  sont  à  la  crédence ,  sans  atten- 
dre que  les  porte-flambeaux  soient  arrivés. 
Le  célébrant  continue  la  messe  à  l'ordinaire; 
«  lorsqu'il  dit  Qucm  oblationem,  le  diacre  » 
fait  la  génnflexion  et  «  passe  de  la  gauche 
du  célébrant  à  sa  droite,  où  il  s'agenouille  ; 
ce  que  le  sous-diacre  fait  aussi  en  même 
temps  sur  le  plus  bas  degré,  »  tenant  la  pa- 
tène appuyée  sur  sa  poitrine,  jusqu'à  ce  qu'il 
se  relè\e.  «  Durant  l'élévaiion  de  l'hostie  et 
du  calice,  le  diacre  élève  de  la  main  gauche 
le  bas  de  la  chasuble  du  célébrant,  »  sans  la 
baiser  avant  ni  après  ;  quand  le  célébrant  a 
remis  l'hostie  sur  l'autel  et  qu'il  l'a  adorée, 
le  «  diacre  se  lève  avec  lui  pour  découvrir  le 
calice,  puis  se  remet  aussitôt  à  genoux  ;  après 
l'élévation  du  calice  il  se  relève  pour  le  cou- 
vrir »  avant  que  le  célébrant  fasse  la  génu- 
flexion, laquelle  il  l'ait  avec  lui;  «  il  retourne 
au  côté  de  l'Evangile,  »  oii  il  fait  une  autre 
génuflexion  ,  tourne  les  feuillets  du  livre 
quand  il  est  besoin,  fait  les  signes  de  la  croix 
que  le  célébrant  fait  sur  soi,  et  s'incline 
comme  lui  excepté  à  Supplices  te  rogamus , 
et  aux  oraisons  avant  la  communion,  dont  il 
sera  parlé  ci-après. 

fi.  S'il  y  a  un  ciboire  sur  l'autel  avec  des 
hosties  à  consacrer,  le  diacre,  étant  arrivé  à 
la  droite  du  célébrant,  ayant  fait  la  génu- 
flexion aux  deux  côtés  ou  au  milieu,  le  dé- 
couvre et  le  met  au  côté  du  calice  proche  de 
la  grande  hostie  ;  quand  le  célébrant  l'a  mise 
et  adorée  sur  l'autel  après  l'élévation,  le  dia- 
cre se  lève  incontinent  et  couvre  le  ciboire 
qu'il  remet  à  sa  place;  puis  il  découvre  le 
calice  et  fait  le  reste  comme  ci-dessus. 

7.  «  Le  thuriféraire  ayant  fait  mettre  de 
l'encens  dans  l'encensoir  par  le  cérémo- 
niaire, s'il  y  en  a  un,  ou  en  ayant  mis  lui- 
même  sans  aucune  bénédiction,  encense  à 
genoux  l'hostie  et  le  calice  de  trois  coups 
chacun  durant  l'élévation,  »  avec  une  incli- 
nation profonde  avant  et  après.  Pendant  ce 
temps  le  cérémoniaire,  ou  le  premier  acolyte, 
sonne  la  clochette  trois  fois  ou  continuelle- 
ment à  chaque  élévation,  et  l'on  ne  chante 
rien  au  chœur;  mais  on  adore  en  silence  le 
saint  sacrement,  quoiqu'on  puisse  jouer  des 
orgues  d'un  ton  grave  et  dévot,  selon  le  Cé- 
rémonial, liv.  I,  ch.  28. 

8.  Le  célébrant  ayant  fait  la  génuflexion 
après  l'élévation  du  calice ,  tous  se  lèvent 


S85 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  S84 


avec  lui,  et  le  chœur  chante  Benediclus  qui 
venir,  etc.,  faisant  le  signe  de  la  croix.  Les 
porte-dauibeaux,  le  céremoiiiaire  el  le  Ihu- 
riféraire  s'étant  joinls,  font  ensemble  la  gé- 
nuflexion au  devant  de  l'aulel,  derrière  le 
sous-diacre  ;  ensuite  ils  saluent  le  chœur, 
s'ils  passent  par  devant  ;  le  cérémoniaire  va 
porter  la  clochette  sur  la  crédence,  les  autres 
vont  porter  les  flambeaux  et  l'encensoir  dans 
la  sacristie  ou  autre  lieu  commode.  Aux 
messes  où  il  y  a  communion  du  clergé  ou  du 
peuple  ,  el  en  celles  où  le  chœur  se  lient  à 
genoux  durant  les  oraisons,  comme  il  a  été 
dit  ci-devant  art.  4,  n.  9,  les  porte-flambeaux 
demeurent  à  genoux  à  leurs  places  avec  les 
flambeaux  allumés  jusqu'après  la  commu- 
nion ,  et  le  thuriféraire  va  seul  quitter  son 
encensoir,  après  les  révérences  convenables. 

9.  «  Lorsque  le  célébrant  dit  :  Per  quem 
hœc  omnia,  etc.,  le  diacre  passe  à  la  droite 
du  célébrant  avec  les  génuflexions  requises 
aux  deux  côtés  ,  découvrant  néanmoins  le 
calice  en  arrivant  avant  de  faire  la  seconde 
génuflexion;»  pendant  que  le  célébrant  fait 
les  signes  de  croix  avec  l'hostie,  disant  Per 
ipsutn  el  cum  ipso,  etc.,  le  diacre  appuie  deux 
doigts  de  sa  main  droite  sur  le  pied  du  ca- 
lice, selon  le  Cérémonial,  liv.  i,  ch.  9  ,  sans 
incliner  la  tête  à  ces  paroles  omnis  honor  et 
gluria  ;  l'hoslie  étant  remise  sur  le  corporal, 
il  couvre  le  calice,  fait  la  génuflexion  avec 
le  célébrant,  el  demeure  à  sa  droite  jusqu'au 
commencement  du  Paler. 

10.  Le  cérémoniaire,  ayant  fait  sur  le  pavé 
la  génuflexion  quand  le  diacre  la  fait  pour 
passer  à  la  droite  du  célébrant,  monte  à  l'au- 
lel à  sa  gauche,  ei  fait  la  génuflexion  avec 
lui  dès  que  le  calice  est  découvert.  Il  demeure 
au  môme  lieu  jusqu'à  Pax  Voinini,  etc.,  s'il 
n'est  obligé  d'en  partir  plus  tôt  pour  aller  au 
défaut  d'un  autre  recevoir  le  voile  du  sous- 
diacre  à  la  fia  du  Pater. 

11.  Si!  y  a  un  préire  assistant,  ce  que  la 
rubrique  suppose  pendant  le  canon  ,  il  de- 
meure proche  du  livre  jusqu'après  i'Agnus 
Dei,  tournant  les  feuillets,  montrant  au  célé- 
brant ce  qu'il  doit  dire,  quand  il  est  besoin  , 
faisant  comme  lui  les  génuflexions,  les  incli- 
nations de  télé  et  les  signes  de  croix,  el  frap- 
pant sa  poitrine  à  Nobis  quoque  peccatori- 
bus.  11  se  relire  néanmoins  au  côté  de  l'E- 
vangile pour  faire  place  au  sous-diacre  au 
Sanctus  e^.  àVAynas  I>ej,  qu'il  dit  avec  le 
célébrant  el  les  minisires  .sacrés,  étant  mé- 
diocrement incliné  comme  eux  vers  la  croix. 
11  se  met  à  genoux  au  même  côté  du  célé- 
brant un  peu  avant  la  consécration,  et  ne  se 
relève  qu'après  l'élévation  du  calice,  s'il  n'y 
en  a  quelque  nécessité.  Le  diacre  demeure  à 
la  droite  du  célébrant  el  tant  soit  peu  der- 
rière, depuis  le  Sanclus  jusqu'au  Paler,  sui- 
vant les  rubriques  du  Missel,  lit.  7,  u.  11,  et 
lil.  8,  n.  8. 

VARIÉTÉS. 

A  Paris,  le  sous-diacre  ne  tient  pas  la  pa- 
tène ;  elle  reste  sur  l'aulel  jusqu'après  le 
Sanetus;  alors  il  la  donne  au  ministre  qui 
en  est  chargé,  el  il  va  lui-même  à  la  gauche 
du  célébrant  pour  tourner  les  feuillets  du  li- 


vre au  défaut  du  diacre  dans  certains  cas.  Il 
y  a  dans  le  rite  parisien  beaucoup  de  parti- 
cularités qu'il  serait  trop  long  de  rapporter. 

ARTICLE    IX. 
De  l  Oraison  dominicale  jusqu'à  la  fin. 

(Rubriques.) 
In  missa  solemni  cum  célébrons  dicit  : 
Per  quem  hœc  omnia,  etc.,  diaconus  fada 
sacramenlo  (jenuflexione,  accediC  ad  dexterum 
celebranlis,  et  quando  opus  est,  discooperit 
calicem,  et  cum  célébrante  adorât  :  similiter 
cooperit  et  iterum  genufleclit.  Cum  incipil 
Paler  nosler,  idem  vadit  rétro  post  celebrun- 
lem,  fada  prius  sacramenlo  genuflexione,  ubi 
stat,  dum  dicitur  oratio  Dominica. 

Jn  missa  solemni  diaconus  stans  rétro  post 
celebrantem,  cum  in  oratione  dominica  dicitur 
Et  dimille  nobis  debila  noslra,  fada  ibidem 
genuflexione  vadit  ad  dexteram  celebrantis, 
et  subdiaconus  circa  finem  oralionis  Domi- 
nicœ,  fada  itidem  genuflexione  revertitur  ad 
altare  ;  et  stans  in  cornu  Epistolœ  porrigit 
palenam  diacono,  qui  eam  discooperit,  et  pit- 
rificaturio  abstergens  dat  celebrunti ,  illius 
manum  osculando  ;  et,  quando  opus  est,  dis- 
cooperit calicem,  et  cum  célébrante  adorai, 
subdiaconus  reddita  patenn,  el  deposilo  vélo 
quod  ab  humeris  cjus  pendebat,  genufleclit  tt 
descendit  rétro  post  celebrantem,  et  cum  di- 
citur paxDomini,  iterum  ijemtflectens  accedit 
ad  sinistram  celebranlis,  et  simul  dicunt 
Agnus  Dei.  Deinde  fada  ibidem  sacramenlo 
genuflexione.  redit  post  celebrantem,  diu' 
conus  vero  a  dextris  gcnuflexus  exspedat 
pacem  :  et  cum  celebrans  osculatur  altare, 
ipse  se  eriyens  simul  oscul<ilur  illud  extra 
corporale,  cl  a  célébrante  dicente  Pax  lecuni 
complexus,  accipil  pacem  sinistris  genis  sibi 
invicem  appropinquantibus,  et  ei  respondel  Et 
cum  spirilu  luo.  Postea  iterum  sacramenlo  in 
altari  adorato,  vertit  se  ad  subdiaconum  rétro 
post  celebrantem,  et  similiter  dat  ei  pacem; 
subdiaconus,  accepta  pace  a  diacono,  et  [acta 
altari  genuflexione ,  comitalus  ab  acoUjtho 
vadit  ad  chorum;  et  dat  pacem  primo  cujus- 
que  ordinis,  dignioribus  prius,  deinde  minus 
dignis,  et  reversus  ad  altare,  fada  genu- 
flexione, dat  pacem  acolytho,  qui  ipsum  comi- 
taverut,  qui  el  aliis  acolytliis  circa  altare  dat 
pacem;  deinde  subdiaconus  vadit  ad  dexteram 
celebranlis,  et,  quando  opus  est,  discooperit 
calicem,  accipit  ampullam  vini,  el  infundit 
quando  celebrans  vult  purificare.  Diaconus 
post  datam  pacem  subdiacono  vadit  ad  librum  ; 
et,  dum  celebrans  se  communical,  slant  ipse  et 
subdiaconus  profunde  inclinali  versus  altare. 
Jn  tnissa  ponlificali  assistens  accipU  et 
deferl  pacem,  ut  in  Cœremoniali  habelur.  Si 
in  missa  solemni  fiât  communia,  omnia  sêr- 
ventur  ut  supra,  sed  prius  commumcet  dia- 
conum  et  subdiaconum,  deinde  alios  per  ordi- 
nem;  et  diaconus  purificalionem  ds  tninistret. 
Intérim  a  choro  canlalur  antiphona,  quœ  di- 
citur Communie. 

(TraducUoii  et  dévcloppeiheots.) 
1.  «  Lorsque  le   célébrant  commeme  le 
Paler  nosler,  le  diacre  fftil  la  génuflexiou  cl 


B«S 


MES 


va  derrière  lui  ;  à  ces  paroles  :  Et  dimitte 
nobis  débita  nostra,  il  fait  la  génuflexion 
avec  le  sous-diacre,  chacun  à  sa  place,  et 
montent  tous  deux  au  côté  de  l'Epflrc,  où  le 
diacre  ayant  reçu  la  patène  que  le  sous- 
diacre  lui  présente  sur  l'autel,  il  l'essuie  avec 
le  purificatoire,  »  cl  la  tenant  des  deux  mains 
par  les  côtés,  «  il  la  baise  »  par  le  bord  d'en 
naut,  «  puis  la  présente  au  célébrant  en  lui 
baisant  la  main,  »  pendant  que  le  chœur  ré- 
pond Sed  libéra  nos  a  malo.  «  Le  sous-diacre, 
ayant  donné  la  patène  au  diacre,  quitte  le 
voile  qu'il  portait,  »  et  le  laisse  entre  les 
mains  du  thuriféraire  ;  lequel,  ayant  fait  aus- 
sitôt la  génuflexion  avec  le  sous-diacre,  va 
le  plier  à  la  crédence,  et  l'autre  «  retourne  à 
sa  place  derrière  le  célébrant,  »  sans  y  faire 
une  seconde  révérence,  suivant  la  rubrique 
du  Missel,  tit.  10,  n.  8. 

2.  Lorsque  le  célébrant  fait  le  signe  de  la 
croix  sur  lui  avec  la  patène,  tous  les  mi- 
nistres de  l'autel  qui  n'ont  pas  les  mains  oc- 
cupées le  font  avec  lui  ;  puis  «  le  diacre 
découvre  le  calice  et  fait  la  génuflexion  avec 
le  célébrant;  quand  la  particule  est  mise 
dans  le  calice,  il  le  recouvre  et  fait  la  génu- 
flexion avec  le  célébrant  et  avec  le  sous- 
diacre,  qui  est  monté  de  l'autre  côté,  à  ces 
paroles,  Pax  Domini,  après  avoir  fait  la  gé- 
nuflexion à  sa  place.  Alors  le  célébrant  dit  à 
l'ordinaire  VAgnus  I)ei  entre  les  deux  mi- 
nistres sacrés,  qui  le  disent  aussi  *  en  frap- 
pant leur  poitrine,  étant  inclinés  comme  lui 
vers  le  saint  sacrement.  En  même  temps  le 
chœur  chante  VAgnus  Dei,  et  ensuite  l'an- 
tienne appelée  communion,  pourvu  que  le 
célébrant  ait  pris  le  sang  de  Notre-Seigneur, 
et  qu'il  n'y  ait  personne  à  communier,  au- 
quel cas  le  chœur  est  assis  et  couvert  durant 
cette  antienne. 

3.  «  Après  que  le  célébrant  a  achevé  1'^- 
gnus  Dei,  le  sous-diacre  fait  la  génuflexion 
et  descend  à  sa  place  »  ordinaire,  où  il  de- 
meure debout.  «  Le  diacre  s'étant  mis  en 
même  temps  à  genoux  à  la  droite  du  célé- 
brant, attend  la  paix  »  ayant  les  mains  join- 
tes; sur  la  fin  de  la  première  oraison,  «  lors- 
que le  célébrant  est  prêt  de  baiser  l'autel,  il 
te  lève  et  le  baise  avec  lui  hors  du  corporal  » 
sans  mettre  les  mains  sur  l'autel,  «  puis  ap- 
prochant sa  joue  gauche  de  celle  du  célébrant, 
>!  reçoit  de  lui  la  paix  par  un  baiser  »  avec 
Une  inclination  médiocre  avant  et  après,  le 
célébrant  lui  mettant  les  mains  par  dessus 
les  bras,  et  «lui  disant  Pax  tecum,  et  le 
diacre  »  étendant  ses  mains  par-dessous  et 
«  répondant  :  Et  cum  spiritu  tuo;  »  ce  que 
tous  les  autres  observent  en  donnant  et  en 
recevant  la  paix.  Le  célébrant  ne  fait  point 
la  génuflexion  avant  de  donner  la  paix  au 
diacre,  ni  après  l'avoir  donnée  ;  «  le  diacre 
l'ayant  reçue  fait  la  génuflexion  au  même 
lieu  devant  le  saint  sacrement,  descend  à  la 
droite  du  sous-diacre  sur  le  pavé,  et  lui  donne 
la  paix  de  la  manière  susdite,  »  sans  lui  faire 
aucune  inclination  auparavant,  mais  seule- 
ment après;  le  sous-diacre  la  reçoit  lui  fai- 
sant une  inclination  avant  et  après.  «  Le 
diacre  monte  aussitôt  au  côté  du  livre  »  où  il 

Dictionnaire  des  Rites  sacrés.  II. 


MES  586 

fait  la  génuflexion  en  arrivant,  et  sert  le  cé- 
lébrant sans  s'incliner  comme  lui  aux  orai- 
sons Domine  Jesu  et  Perceptio,  etc. 

k.u  Le  sous-diacre,  ayant  reçu  la  paix,  fait 
la  génuflexion  au  même  lieu;  'et,  ayant  à  sa 
gauche  le  cérémoniairc  qui  l(»  précède  un 
peu,  ou  à  son  défaut  le  thuriféraire,  il  va 
au  chœur  sans  le  saluer  et  y  donne  la  paix 
au  premier  de  chaque  rang,  »  le  saluant  seu- 
lement après,  et  non  pas  auparavant,  et 
commençant  toujours  par  les  plus  dignes, 
comme  il  est  plus  amplement  rapporté  ci- 
après,  à  l'article  Paix.  Puis,  s'étant  avancé 
vers  le  milieu,  il  salue  le  chœur,  commen- 
çant par  le  côté  droit,  «  et  retourne  à  l'autel, 
où  il  fait  la  génuflexion  au  milieu  sur  le  der- 
nier degré,  et  donne  la  paix  à  celui  qui  l'a 
accompagné,  lequel  la  donne  aux  aulrc-s  mi- 
nistres inférieurs  qui  sont  debout  dans  le 
sanctuaire,  »  mais  non  pas  à  ceux  qui  sont  à 
genoux.  S'il  doit  donner  la  paix  à  quelques- 
uns  avec  un  instrument,  il  observe  ce  qui 
est  dit  ci-après,  art.  Paix. 

5.  «  Cependant  le  sous-diacre  ayant  donné 
la  paix,  monte  à  la  droite  du  célébrant,  »  où 
il  fait  la  génuflexion  en  arrivant,  si  le  célé- 
brant n'est  pas  sur  le  point  de  la  faire;  il 
s'incline  médiocrement  vers  le  saint  sacre- 
ment, et  frappe  sa  poitrine  comme  le  diacre 
au  Domine,  non  sutn  dignus ;  si  c'est  l'usage, 
un  acolyte  ou  le  thuriféraire  sonne  la  clo- 
chette; pendant  que  le  célébrant  communie 
sous  l'une  et  l'autre  espèce,  ils  demeurent 
tous  deux  profondément  inclinés  vers  l'autel  ; 
mais  non  pas  durant  l'espace  qui  est  entre 
l'une  et  l'autre  communion.  Les  ministres 
inférieurs  observent  les  mêmes  choses  à 
leurs  places,  excepté  ceux  qui  tiennent  les 
flambeaux.  «  Le  sous-diacre  découvre  le  ca- 
lice »  lorsque  le  célébrant  commence  à  sé- 
parer ses  mains,  et  fait  la  génuflexion  aussi 
bien  que  le  diacre  avec  le  célébrant. 

6.  Si  le  sous-diacre  n'est  pas  revenu  du 
chœur  après  que  le  célébrant  a  pris  le  pré- 
cieux corps  de  Notre-Seigneur,  le  diacre  fait 
la  génuflexion  et  passe  à  la  droite  du  célé- 
brant; y  étant  arrivé,  il  découvre  le  calice 
(lorsque  le  célébrant  commence  à  séparer 
ses  mains),  et  fait  avec  loi  la  génuflexion; 
ensuite  il  lui  présente  la  purification  et  l'a- 
blution ;  mais  quand  le  sous-diacre  arrive,  il 
lui  cède  la  place  et  lui  laisse  achever  le  reste 
de  son  office,  retournant  en  même  temps  au 
livre  avec  la  génuflexion  accoutumée,  si  co 
n'est  qu'il  y  eût  communion  du  clergé  ou  du 
peuple  ;  car,  en  ce  cas,  le  diacre  demeurerait 
à  la  droite  du  célébrant,  et  le  sous-diacre 
ayant  fait  la  génuflexion  en  bas  monterait  à 
la  gauche,  où  ils  observeraient  avec  les  auires 
ce  qui  est  prescrit  a  l'article  de  la  commu- 
nion générale.  Voy.  Commdnion. 

7.  Lorsque  le  célébrant  est  sur  le  point 
le  prendre  le  sang  de  Notre-Seigneur,  le  pre- 
mier acolyte,  ou  à  son  défaut  le  rhurifératre, 
porte  sur  )e  côté  de  l'Epîlre  les  burettes, 
sans  faire  aucune  génuflexion,  et  les  pré- 
sente l'une  après  l'autre  au  sous-diacre, 
«qui  verse  du  vin  dans  le  calice»  quand  le 
célébrant  le  lui  présente  pour  la  purification  j 


w 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


puis,  s'étant  retiré  au  coin  de  l'Epflre,  et 
ayant  reçu  de  l'acolyte  la  burette  de  l'eau  de 
la  main  gauche,  il  verse  le  vin  et  l'eau  de  la 
droite,  rendant  pour  cet  effet  la  burette  du 
vin  à  l'acolyte  dès  qu'il  s'en  est  servi,  et 
observant  en  celte  action  envers  le  prêtre  les 
révérences  requises,  et  les  baisers  dos  bu- 
rettes seulement,  comme  il  sera  dil  à  l'arli- 
clc  Servant  de  la  messe  basse.  Ensuite  ayant 
pris  la  pale  qu'il  porte  appuyée  sur  la  poi- 
trine, il  change  de  place  avec  «  le  diacre  ;  le- 
quel transporte  le  livre  sur  le  pupitre  au  côté 
de  l'Epîtrc,»  faisant  tous  deux  l'un  derrière 
l'autre  la  génuflexion  seulement  ;iu  milieu  : 
en  même  temps  le  second  acolyle ,  ay;int 
pris  le  petit  voile  du  calice  qui  est  sur  la 
crédence,  le  porte  sur  l'autel  au  côté  de 
lEvangile,  faisant  au  milieu  la  génuflexion 
tant  en  allant  quen  revenant. 

8.  Le  diacre  ayant  ouvert  le  livre  à  l'en- 
droit où  est  l'antienne  appelée  comm'union, 
la  montre  au  célébrant,  «et  se  retire  derrière 
lui  sur  le  second  degré.  Le  sous-diacre  étant 
arrivé  au  côté  de  l'Evangile,  essuie  le  calice 
avec  le  purificatoire  qu'il  met  ensuite  dessus; 
il  le  couvre  de  la  patène  et  de  la  pale,  plie  le 
corporal  de  la  même  manière  que  le  célébrant 
aux  messes  basses,  et  le  met  dans  la  bourse; 
puis,  ayant  mis  le  voile  sur  le  calice  et  la 
bourse  par-dessus,  il  le  prend  de  la  gauche 
par  le  nœud,  tenant  la  droite  dessus,  et  le 
porte  ainsi  à  la  crédence  par  le  plus  court 
chemin,  faisant  la  génuflexion  seulement  au 
milieu  sur  le  dernier  degré;  ensuite  il  re- 
tourne derrière  le  diacre,»  où  il  fait  la  gé- 
nuflexion, si  c'est  au  milieu,  mais  non  pas  si 
c'est  au  côté  de  l'Epitre. 

9.  S'il  y  a  un  prêtre  assistant,  aussilôt  que 
YAgnus  Dei  est  dit,  il  fait  la  génuflexion  avec 
les  minisires  sacrés,  qui  se  retirent  à  leurs 
places,  pendant  qu'il  va  par  le  plus  court 
ch'  min  à  la  droite  du  célébrant  où  il  se  met 
à  genoux,  allendani  la  paix  qu'il  reçoit  après 
la  première  oraison,  de  la  manière  qui  a  été 
dito  ci-dessus,  n.  3.  Ensuite  il  Ja  donne  pre- 
mièrement au  diacre,  puis  au  chœur,  et  en- 
fin à  celui  qui  l'a  accompagné;  après  quoi 
il  monte  à  la  gauche  du  célébrant,  obser- 
vant en  tout  cela  ce  qui  a  été  dil,  n.  k.  Le 
diacre  ayant  reçu  la  paix  du  prêtre  assistant, 
fait  la  génuflexion  à  sa  place,  descend  sur  le 
pavé  du  côlé  de  l'Epîlre,  et  la  donne  au  sous- 
diacre  puis  tous  deux,  ayant  fait  la  génu- 
flexion sur  le  plus  bas  degré,  montent  aux 
côlès  du  célébrant;  savoir,  le  diacre  à  la  gau- 
che, et  le  sous-diacrr  à  la  droite.  Mais  lors- 
que le  prélre  assistant,  étant  revenu  du 
chœur,  fait  la  génuflexion  en  bas  pour  mon- 
ter au  côlé  de  l'Evangile,  les  deux  ministres 
sacrés  la  fout  aussi  en  même  temps,  le  sous- 
diacre  descendant  en  bas  à  sa  place  ordinaire, 
et  le  diacre  passant  à  la  droite  du  célébrant, 
auquel  en  ce  cas  il  donne  la  purification  et 
l'aululion,  selon  le  cérémonial,  l.i,  c.QetlO. 
Si  néanmoins  le  sous-diacre  avait  déjà  com- 
mencé à  donner  la  purification  quand  le  prê- 
tre assistant  retourne  au  livre,  il  continue- 
rait, et  le  diacre  se  retirerait  à  sa  place 
ordinaire.  Ensuite  le  orélre  assistant  porte 


588 

le  livre  au  côté  de  l'Epitre  par  le  plus  court 
chemin,  avec  une  révérence  convenable  au 
milieu,  les  ministres  sacrés  faisant  en  même 
temps  la  génuflexion  derrière  lui  ;  puis  le 
sous-diacre  monte  au  côlé  de  l'Evangile  pour 
accommoder  le  calice;  le  diacre  suit  le  célé- 
brant au  côté  de  l'Epitre,  sans  monter  à  sa 
droile,  et  le  prêtre  assistant  demeure  au  livre 
comme  à  l'Introït. 

VARIÉTÉS. 

Selon  les  Missels  de  Paris,  de  Toulouse  cl 
de  Aienne,  en  donnant  le  baiser  de  paix  au 
diacre,  le  célébrant  dit  :  Pax  tibi,  (rater,  et 
Ecclesiœ  sanclœ  Dei.  Il  n'y  est  pas  dit  (jue  le 
diacre  doit  élre  àgenoux  pendant  la  première 
oraison  ;  mais  la  rubrique  de  Paris  veut  (ju'il 
soit  à  genoux  pour  présenter  l'inslHumcnl 
de  la  paix  après  avoir  baisé  l'autel;  jusqu'à 
ce  qu'il  ait  répondu  :  Et  cum  spiritu  tuo 

ARTICLE  X. 

Depuis  l  antienne  appelée  cummunion  jusqu'à 

la  fin  de  In  messe. 

(Rubriques.) 

Jn  missa  solemni  diaconus  defert  librum 
Missatis  ad  cornu  Epistolœ ,  deinde  vadit 
rétro  post  celebrantem,  subdiaconus  vero  va- 
dit ad  cornu  Evitngelii,  ubi  calicem  mun~ 
dat,  aptat  cum  purificatorio,  pattna  et  palla 
cooperit,  plient  corporale,  reponit  in  biirsam, 
et  illam  ponit  super  calicem  coopertum  vélo; 
quem  coïlocat  in  altari,  tel  super  credentia, 
ut  prius  :  postea  redit  ad  locitm  suum  rétro 
post  diaconum,  qui  cumdicil  Ite  Missa  est, 
cum  célébrante  vertit  se  ad  populum,  et  in 
Quadragesima  dicta  per  celebrantem  Oremus, 
diaconus  in  cornu  Epistolœ  vertens  se  ad  po- 
pulum, junctis  manibus  dicit,  ut  supra,  Hu- 
miliale,  etc.  ;  quo  dicto  vertit  se  versus  altare 
a  tergo  celebranlis,  et  célébrons  dicit  oratio- 
nem  super  populum. 

Jn  missa  solemni  célébrons  eadem  voce  et 
modo  quo  in  missis  privalis,  semel  tantum  be~ 
nedicit  populo,  nisi  sit  episcopus,  vcl  abbas, 
ut  infra,  et  dicto  Evangelio  secundum  Joan- 
nem,  velalio  ut  supra,  ministrante  subdiacono 
librum,  si  opus  est,  discedit  cum  minislris, 
ordine  et  modo  quo  veneral. 

Episcopus  autem  ter  benedicit  populo,  etium 
in  missis  privalis,  ut  in  Cœremoniali  habetur. 
(  Tiaduclion  et  développemenls.) 

1.  Le  célébrant  ayant  lu  au  coin  de  l'Epitre  la 
communion  va  au  militu  de  l'autel,  suivi  du 
diacre  qui  est  sur  le  second  degré  ;  puis  il 
baise  l'autel,  chante  Dominus  vobiscum;  et, 
étant  aussilôt  retourné  au  livre,  il  chante 
l'oraison  ou  les  oraisons,  lui  et  tous  les  au- 
tres observant  les  mêmes  choses  qui  ont 
été  dites  ci-dessus  aux  oraisons  avant  l'Epîlre. 

2.  «En  Carême,  aux  messes  de  la  ferie,  le 
célébrant  ayant  dit  le  dernier  Oremus  pour 
l'oraison  sur  le  peuple,  le  diacre  se  tourne  à 
droite  vers  le  peuple  sans  faire  aucune  génu- 
flexion, et  chante,  les  mains  jointes  elles 
yeux  baissés,  Humiliate  capita  vestra  Deo; 
puis  se  tourne  aussitôt  par  le  même  côté  vers 
l'autil,  et  le  célébrant,  qui  n'a  point  dit  de 
son  côlé  Humiliate  capita  vestra  Deo,  chan\.Q 
celte  oraison.  » 

3.  L'oraison,  ou  les  oraisons  étant  entière- 


589 


MES 


incnt  finies,  le  cérémoniairo  ferme  le  livre; 
lo  célébrant  suivi  de  ses  deux  minislres, 
l'un  derrière  l'autre,  va  au  milieu  de  l'autel, 
et  l'ayant  baisé,  chante  Dominus  vobùcuta 
à  la  façon  ordinaire,  sans  dire  ensuite  Ile, 
missa  est;  mais  il  demeure  toujours  tourné 
vers  le  peuple  jusqu'à  ce  que  le  diacre  l'ait 
chanté;  celui-ci  se  tourne  pour  cela  vers  le 
peuple  par  sa  droite,  après  avoir  fait  la 
génuflexion,  «et,  le  dos  tourné  vers  le  célé- 
brant, i\  chi\nlc  Ite,  missa  est.  Il  le  sous-dia- 
cre demeure  tourné  vers  l'autel  sans  s'incli- 
ner. Si  au  lieu  d'Ile,  missa  est,  il  faut  dire 
Benedicamus  Domino ,  le  diacre  le  chante 
étant  tourné  vers  l'autel;  le  célébrant  dit  de 
son  côté  Benedicamus  Domino. 

U.  Le  diacre  ayant  dit  :  Ite,  missn  est,  ou 
Benedicamus  Domino,  se  relire  un  peu  vers 
le  côté  de  l'Epîlre,  et  se  met  à  genoux  sur  le 
bord  du  marchepied,  lorsque  le  célébrant  dit 
Bi'iiedicat  vos;  ce  que  le  sous-diacre  fait 
aussi,  éiant  monté  en  même  temps  à  la  gau- 
che du  diacre,  sans  faire  auparavant  la 
génuflexion  à  sa  place.  «Le  célébrant»  dit  : 
Placent  tibi,  sancla  Trinitas ,  etc.,  et  le 
chœur  ayant  achevé  de  chanter,  il  «donne  la 
bénédiclion  de  la  même  manière  qu'aux 
messes  basses,»  chacun  s'inclinaut  à  la  place 
uù  il  est,  et  faisant  sur  lui  le  signe  de  la 
croix.  Tous  les  ministres  de  l'autel  sont  pour 
lorsàgenoux,  mais  le  chœur  est  debout,  si  ce 
n'est  qu'il  ait  été  à  genoux  durant  les  orai- 
sons; car  en  ce  cas  il  y  demeure  encore  du- 
rant la  bénédiction. 

5.  Aussitôt  que  la  bénédiction  est  donnée, 
tous  se  lèvent,  et  les  ministres  sacrés  vont 
au  coin  de  l'Evangile,  où  ils  se  comportiut 
comme  au  premier  Evangile,  le  diacre  étant 
à  la  gauche  du  célébrant.  Tous  ceux  du 
chœur,  aussi  bien  que  les  minislres  de  l'au- 
lel,  font  avec  le  pouce  les  mêmes  signes  de 
croix  que  le  célébrant  fait  sur  soi;  et  lors- 
qu'il dit  Et  Verbum  caro  faclum  est,  ou  au- 
tres paroles  auxquelles  on  fléchit  le  genou, 
lui  et  ses  deux  ministres  sacrés  font  la  génu- 
flexion vers  le  livre,  et  tous  les  autres  vers 
la  croix,  sans  sortir  de  leur  place.  «S'il  est 
nécessaire  pour  la  commodité  du  célébrant 
que  le  sous-diacre  soutienne  le  carton  où  est 
l'Evangile,»  il  doit  le  tenir  des  deux  mains, 
sans  le  quitter  ni  faire  la  génuflexion. 

6.  S'il  y  a  un  autre  Evangile  à  dire  que 
l'ordinaire  de  saint  Jean,  dès  que  le  diacre  a 
achevé  Ite,  missa  est,  ou  Benedicamus  Do- 
mino, le  sous-diacre  prend  le  livre  des  mains 
du  cérémoniaire,  fait  la  génuflexion  en  sa 
place  et  va  le  déposer,  s'il  en  a  le  temps, 
avant  de  se  mettre  à  genoux;  sinon,  ayant 
reçu  la  bénédiction  à  genoux  à  gauche 
du  diacre,  sans  faire  le  signe  de  la  croix,  il 
porie  le  livre  sur  le  coin  de  l'Evangile,  et 
l'ouvre  au  lieu  où  il  faut,  répondant  à  la  fin 
Deo  gralias,  et  laissant  le  livre  fermé  sur 
l'aulel,  si  ce  n'est  que  le  célébrant  doive 
chanter  quelques  oraisons  après  la  messe, 
comme  il  est  dit  au  numéro  suivant. 

7.  Remarquez  qu'on  ne  doit  ajouter  dans 
la  messe  aucune  oraison  ou  prière  sans  or- 
dre exprès  des  supérieurs  ecclésiastiques; 


MES  rm 

mais  si  c'est  la  coutume  du  lieu  de  dire  im- 
médiatement après  la  messe  quelques  an- 
tiennes et  oraisons  pour  lo  roi  ou  pour  le» 
néeessilés  publiques,  après  l'Evangile,  le 
célélirant  et  ses  deux  minislres  sacrés  vont 
au  côté  de  l'Epltre,  marchant  ensemble  l'un 
derrière  l'antre  par  le  chemin  ordinaire,  le 
célébrant  faisant  une  inclination  de  tête  à  la 
croix,  les  autres  une  génuflexion  [Kubr., 
p.  II,  tit.  k,  n.  1)  quand  ils  pussent  au  milieu. 
Si  le  célébrant  a  dit  un  Evangile  particulier, 
le  sousdiacre  rapporte  le  livre,  descendant  à 
sa  place,  et  là  il  le  donne  au  cérémoniaire,  qui 
le  porte  sur  l'autel  au  coin  de  l'Epître,  où  le 
célébrant  étant  arrivé,  chante  les  versets 
(s'il  en  doit  dire),  et  l'oraison  ou  les  oraisons 
tout  de  suite  d'un  ton  férial,  sous  une  seule 
et  courte  conclusion,  ayant  toujours  les 
mains  jointes,  et  les  minislres  sacrés  demeu- 
rent derrière  lui.  Ce  serait  plus  cunlorino 
aux  décrets  de  la  congrégation  des  Rites,  si 
lecélébrant  quittait  pour  cela  la  chasuble,  ou 
qu'un  autre  dans  le  chœur  chantât  ces  orai- 
sons après  son  départ. 

8.  S'il  n'y  a  point  d'oraisons  à  chanter 
après  la  messe,  le  célébrant,  ayant  dit  l'E- 
vangile, retourne  au  milieu  de  l'autel,  où 
étant  entre  ses  deux  ministres,  il  fait  avec 
eux  une  inclination  de  léte  à  la  croix;  puis 
ils  descendent  tous  trois  au  bas  des  degrés  de 
l'autel,  le  célébrant  et  le  sous-diacre  se  tour- 
nant à  droite,  et  le  diacre  à  gauche.  Cepen- 
dant le  cérémoniaire  et  le  thuriféraire  qui 
ont  les  barrettes  des  officiers  sacrés  vont, 
avec  les  acolytes  portant  leurs  chandeliers, 
au  milieu  de  l'autel  sur  le  pavé,  où  ils  tâchent 
d'arriver  eu  mdmc  temps  que  le  célébrant  et 
ses  deux  ministres;  et  là,  s'étant  rangés  de 
part  et  d'autre  en  droite  ligne,  ils  font  tous 
la  révérence  convenable  à  l'autel,  comme  au 
commincemenl  de  la  messe;  puis  le  thuri- 
féraire donne  au  diacre  sa  barrette  et  celle  du 
célébrant,  et  le  cérémoniaire,  qui  est  à  la 
gauche  du  sous-diacre,  lui  présente  la  sienne. 
Enfin  tous  se  tournent  ensemble,  et  vont  à 
la  sacristie  dans  le  même  ordre  qu'ils  sont 
venus,  le  thuriféraire  marchant  pour  lors 
les  mains  jointes.  S'ils  passent  par  devant 
le  chœur,  ou  par  dedans,  ils  le  saluent  à  l'en- 
trée, ou  dès  qu'ils  en  sont  assez  proches  et 
qu'ils  l'ont  en  vue.  Si  néanmoins  le  clergé  et 
les  officiers  de  l'autel  sont  venus  ensemble 
et  tout  de  suite  de  la  sacristie,  ils  y  retour- 
nent de  la  même  façon ,  sans  se  saluer  les 
uns  les  autres  en  partant  du  chœur,  mais 
seulement  en  arrivant  à  la  sacristie. 

9.  Lorsque  le  clergé  entre  dans  la  sacristie, 
il  salue  deux  à  deux  la  croix  ;  puis  il  se  range 
en  haie  de  pari  et  d'autre  ,  si  le  lieu  le  peut 
permettre,  en  sorte  que  les  plus  dignes 
soient  les  plus  proches  de  la  croix;  quand  le 
supérieur  ou  celui  qui  le  représente  est  en- 
tré, tous  le  saluent,  et  observent  la  même 
chose  à  l'égard  de-  officiers  et  du  célébrant, 
s'ils  viennent  ensuite,  à  quoi  ceux-ci  répon- 
dent par  une  incinialion  convenable,  et  la 
léle  découverte;  puis  le  clergé  quitte  le  sur- 
plis. Pour  les  officiers,  soit  qu'ils  viennent 
immédiatement  après  le  clergé,  soit  qu'ils 


691 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


894 


Tiennent  séparément  et  avanl  les  aulres,  ils 
s'avancent  près  de  la  croix  de  la  sacristie, 
et  se  rangent  au  devant  en  droite  ligne  de 
part  et  d'autre,  en  sorte  que  les  plus  dignes 
soicntau  milieu  etles  plus  proches  des  niinis- 
tressacrés  ;  lorsque  le  célébrant  est  arrivé  en- 
tre se&deux  ministres,  tous  saluenlla crois,  et 
puis  le  célébrant  de  la  même  manière  qu'en 
partant  de  la  sacristie.  Ensuite  le  sous-diacre, 
accompagné  du  cérémoniairc ,  ou  celui-ci 
tout  seul,  va  à  la  crédence  pour  reporter  le 
calice,  faisant  avant  et  après  les  génuflexions 
convenables.  Le  cérémoniaire  a  soin  en  même 
temps  de  rapporter  à  la  sacristie  les  livres 
et  autres  choses  qui  sont  sur  l'autel  et  sur 
la  crédence,  si  le  sacristain  ou  quelque  autre 
n'est  chargé  de  le  faire.  Pendant  ce  Icmps-là 
les  ofGciers  sacrés  aident  le  célébrant  à  se 
désliabiller,  lui  donnant  à  baiser  les  orne- 
ments qu'il  a  baisés  en  s'habillant,  et  lui 
faisant  une  inclination  quand  il  est  entière- 
ment déshabillé. 

10.  Les  acolytes,  après  avoir  éteint  les 
cierges  de  leurs  chandeliers  ,  vont  éteindre 
ceux  de  l'autel.  Ils  marchent  ensemble  les 
bras  croisés,  et  font  la  génunesion  sur  le 
pavé  devant  le  milieu  de  l'autel.  Ensuite, 
ayant  pris  les  éteignoirs,  ils  montent  sur  le 
marchepied  chacun  de  son  côté  où  ils  étei- 
gnent les  cierges  :  savoir,  le  premier  ceux  du 
côté  de  l'Epîlre,  et  le  second  ceux  du  côté  de 
l'Evangile,  commençant  tous  deux  en  même 
temps  par  ceux  qui  sont  les  plus  éloignés  de 
la  croix,  et  continuant  tout  de  suite  par  les 
autres  ;  puis,  ayant  mis  les  éteignoirs  au  lieu 
où  ils  les  ont  pris,  ils  font  la  génuflexion  en 
bas  devant  l'autel,  comme  ils  ont  l'ait  en  ar- 
rivant, et  retournent  à  la  sacristie  pour  ai- 
der les  ministres  sacrés  à  se  déshabiller.  Le 
thuriféraire  se  lient  prêt  pour  conduire  le 
célébrant  au  lavoir  et  lui  présenter  sa  robe 
ou  son  manteau,  etc.,  comme  fait  le  servant 
après  la  messe  basse.  Knfin  tous  se  retirent 
après  avoir  fait  leur  prière. 

11.  Lorsqu'il  y  a  un  prêtre  assistant  il  re- 
çoit la  bénédiction  à  genoux  à  la  droite  du 
diacre,  et  puis  assiste  au  dernier  Evangile 
comme  au  premier.  S'il  y  a  un  autre  Evan- 
gile que  celui  de  saint  Jean  (lu'on  dit  orili- 
nairemcnl ,  aussitôt  que  le  diacre  a  chanté 
Jte,  viissd  est,  ou  Benedicamus  Domino,  il 
prend  le  livre  avec  le  coussin  ,  et  ayant  reçu 
la  bénédiction  à  genoux  comme  ci-dessus, 
sans  faire  le  signe  de  la  croix,  il  porte  le  li- 
vre sur  le  coin  de  l'Evangile,  et  l'ouvre  au 
lieu  où  il  faut;  puis  l'Evangile  étant  achevé, 
il  ferme  le  livre  et  le  laisse  au  milieu  ;  ou  si 
le  célébrant  doit  dire  quelques  oraisons  im- 
médiatement après,  il  le  rapporte  au  côté  de 
l'Epttre ,  faisant  au  milieu  l'inclination  à 
la  croix  derrière  le  célébrant  en  même  temps 
que  lui.  Le  sous-diacre  reçoit  la  bénédiction 
à  genoux  sur  son  degré,  et  suit  le  célébrant 
au  côté  de  l'Evangile  sans  monter.  Le  diacre 
assiste  au  dernier  Evangile  à  la  gauche  du 
célébrant,  puis  il  descend  sur  le  second  de- 
çré.  Ensuite  le  prêtre  assistant  ayant  fait 
Une  inclination  à  la  crciix  à  la  droite  du  cé- 
lébrant ,  descend  avec  lui,  salue  l'autel  et 


le  chœur,  et  retourne  à  la  sacristie  à  la 
droite  du  diacre,  comme  il  a  fait  en  venant. 

VARIÉTÉS. 

A  Paris,  le  célébrant  dit,  comme  l'évêque, 
l'Evangile  de  saint  Jean  en  quittant  l'autel  , 
si  l'on  ne  doit  pas  en  dire  un  autre  ;  dans 
ce  cas  on  le  dit  à  la  sacristie.  Le  Missel  vien- 
nois est  ici  conforme  au  romain  dans  la  ru- 
brique générale.  Il  se  contredisait  dans  l'or- 
dinaire de  la  messe  :  on  l'a  corrigé.  Celui 
de  Toulouse  de  1774  a  la  même  contradiction  ; 
il  dit  aussi  comme  l'ancien  viennois,  qu'aux 
messes  pour  les  morts  ,  après  avoir  baisé 
l'autel,  le  célébrant  s'en  va  ou  bien  récite 
l'Evangile  selon  saint  Jean. 

Quant  aux  oraisons  que  l'on  peut  ajouter, 
voyez  la  note  sur  les  oraisons  de  la  messe 
basse.  Selon  le  Missel  de  Paris  et  le  nouveau 
de  Vienne  on  peut  ajouter  à  la  postcommu- 
nion une  oraison  pour  le  roi  sous  la  méuie 
conclusion  que  l'oraison  précédente. 

ARTICLE  XI. 
De  la  messe  solennelle  des  morts. 
(Rubriques.) 
In  inissa  solemni  non  incensntur  iiUaiê 
ad  Inlroitum  et  subdiaconus  finila  epistola 
non  osculatur  manum  celebrantts,  nec  benedi- 
citur  :  diaconus  non  petit  benedictionem  : 
nec  osculatur  celebrantis  manum  :  non  tenen- 
tur  luminarin  ad  Evangelium  ,  nec  jiortatur 
incensum,  sed  duo  lantum  acotyti  sine  can- 
delabris  stant  umts  a  dexiris,  et  aller  a  sini~ 
sirissubdiaconitenenlislibrumEvangeliorum. 
Non  incensatur  liber,  n<^c  in  fine  célébrons  ; 
nec  deferlur  liber  Evangeliorum  osculandus. 
Oblata  et  allare  incensantur  ut  supra  :  incen- 
salur  solus  c^lebrans,  et  non  incensantur 
nia.  Subdiaconus  non  tenet  pitlenam  posl  ce- 
lebranlem  :  sed  lempore  elevalionis  sacra- 
menti,  genuflexus  in  cornu  Epistolœ  illud 
incensat.  Minislri,  cum  aliquid  porrigunl 
celebrnnli  in  hac  missa,  non  osculantur  ejus 
manum,  neque  rem  quœ  porrigitur. 
(Traduction  et  tléveloppeuienls.) 

1.  «  Les  ministres  de  l'autel  ne  baisent  ni 
la  main  du  célébrant,  ni  aucune  des  choses 
qu'ils  lui  présentent  ou  qu'ils  reçoivent  de 
lui,  »  tant  à  la  messe  qu'à  l'absoute  pour  les 
morts,  quoiqu'ils  lui  rendent  toujours  les 
saluls  ordinaires  à  la  sacristie  et  à  l'autel  ; 
ce  qu'ils  ne  se  font  pas  les  uns  aux  autres  , 
ni  même  au  chœur  quand  ils  passent  par 
devant,  soit  en  entrant,  soit  en  sortant;  ce 
que  ceux  du  chœUr  observent  pareillement, 
s'abstenant  de  tous  les  saluls  accoutumés 
entre  eux. 

2.  Le  célébrant  ne  met  point  d'encens  dans 
l'encensoir  avanl  de  partir  de  la  sacristie,  et 
le  thuriféraire  marche  les  mains  jointes, 
suivi  des  acolytes  qui  portent  leurs  chande- 
liers à  l'ordinaire. 

3.  .Après  la  confession,  les  deux  ministres 
sacrés  ne  montent  pas  avec  le  célébrant  sur 
le  marchepied,  mais  ils  élèvent  à  l'ordinaire 
ses  vêtements,  et  se  placent,  savoir,  le  diacre 
sur  le  second  degré,  et  le  sous-diacre  sur  le 
plus  bas  seulement;  quand  le  célébrant  baisu 


K05 


MES 


MKS 


SM 


l'aulol  ils  font  la  génuflexion  à  leurs  places 
l'un  (leirièrc  l'autre  ;  puis  ils  vont  ensemble 
au  côté  de  l'Eptlre  pour  assister  à  V Introït  , 
auquel  on  no  fait  point  le  signe  de  la  croix 
sur  soi,  et  «  l'on  n'encense  point  auparavant 
l'autel,  »  ni  le  célébrant.  Celui-ci  f.iit  un  si- 
gne de  croix  sur  le  livre,  sans  le  toucher,  la 
main  gauche  étant  posée  sur  l'autel,  au 
cominencemont  de  l'Introït. 

!*■.  «  Tout  le  chœur,  même  les  chanlres  et 
les  petits  officiers  de  l'autel,  sont  à  genoux 
durant  les  oraisons  que  le  célébrant  chante, 
comme  aussi  depuis  le  commencement  du 
5rt«c/«s  jusqu'à  l'ax  Domini  exclusivement, 
et  depuis  la  dernière  oraison  de  la  postcom- 
munion, jusqu'au  dernier  Evangile  exclu- 
sivement. X 

5.  «  Le  sous-diacre  ayant  chanté  l'Epllre 
et  fait  ensuite  la  génuflexion  au  milieu  du 
plus  bas  degré  ,  rend  le  livre  à  celui  qui  le 
lui  a  donné,  et  transporte  le  Missel  au  côté 
de  l'Evangile,  sans  baiser  auparavant  la 
main  du  célébrant  ni  recevoir  sa  bénédiction. 
S'il  faut  distribuer  les  cierges  »  au  chœur, 
selon  la  coutume  des  lieux  (ce  qu'on  observe 
particulièrement  aux  messes  plus  solennel- 
les, comme  à  celle  des  obsè(iues,  et  à  «jucl- 
ques  autres  où  il  y  a  absoute),  «  cela  doit  se 
faire  après  l'Epître  ou  durant  la  prose  ;  on 
les  tient  allumés  durant  l'Evangile,  depuis 
l'élévation  jusqu'à  la  communion  inclusive- 
ment, et  après  la  messe  durant  l'absoute.  » 

6.  «  Le  diacre,  avant  d'aller  chanter  l'E- 
vangile, ne  demande  point  la  bénédiction,  et 
ne  baise  pas  la  main  du  célébrant  ;  »  mais  il 
dit  seulement,  quand  il  faut,  Munda  cor 
ineum,  etc.  ;  ce  qu'il  fait  commodément  au 
verset  Oro  supplex  de  la  prose,  quand  on  la 
chante.  Si  le  célébrant  est  pour  lors  assis 
entre  ses  deux  ministres  sacrés,  le  diacre  se 
lève  au  susdit  verset,  salue  le  célébrant,  et 
va  seul  à  l'autel  par  le  plus  long  chemin  ; 
ayant  fait  la  génullexion  sur  le  dernier  de- 
gré, il  monte  et  se  met  à  genoux  au  lieu  or- 
dinaire, oîi  il  dit  Munda,  cic.  Lorsqu'il  se 
lève  pour  aller  prendre  le  livre  sur  l'autel , 
le  sous-diacre,  le  cérémoniaire  et  les  acoly- 
tes sans  chandeliers  et  les  mains  jointes  , 
viennent  au  devant  de  lui  par  le  p.ivc  ;  étant 
descendu  sans  tourner  le  dos  au  célébrant, 
il  fait  avec  les  autres  la  génuflexion  dans 
l'ordre  accoutumé,  après  avoir  fait  inclina- 
tion à  ces  mots  Pie  Jesu  ;  ensuite  tous  vont 
au  côté  de  l'Evangile  ,  le  cérémoniaire  mar- 
chant le  premier,  puis  le  diacre  devant  le 
sous-diacre,  et  enfin  les  acolytes.  Le  thurifé- 
raire demeure  à  sa  place  ordinaire,  parce 
qu'on  n'encense  point  le  livre  ni  le  célé- 
brant; lequel,  s'il  est  assis,  monte  au  coin  de 
l'Eptlre  par  le  plus  court  chemin  lorsque  le 
diacre  est  sur  le  point  de  commencer.  Au  lieu 
de  rester  seul  assis,  il  peut  s'asseoir  dès 
qu'il  a  récité  la  prose ,  et  se  lever  ensuite 
lorsqu'il  en  reste  cinq  ou  six  strophes  à 
char.ter,  pour  dire  son  Evangile,  lorsque  le 
diacre  va  porter  le  livre  sur  l'autel  ,  et  faire 
tout  le  reste  [Hnldeschi).  «  Durant  l'Evangile 
l«s  deux  acolytes  demeurent  aux  côtés  du 
sous-diacre,  les  mains  iointes,  »  faisant  les 


signes  de  croix  au  commencement,  et  les  in- 
clinations au  nom  de  Jésus  ,  comme  les  au- 
tres, parce  qu'ils  ne  sont  point  alor^  occu- 
pés. L'Evangile  étant  fini,  «  le  célébrant  va 
au  milieu  de  l'autel  sans  baiser  le  livre,  r 
que  le  sous-diacre  ferme  aussitôt  et  rend  au 
cérémoniaire  ;  puis  tous  s'en  retournent 
comme  ils  sont  venus,  et  ayant  fait  la  génu- 
flexion devant  le  milieu  de  l'autel,  les  mi- 
nistres sacrés  se  mettent  en  leurs  places  der- 
rière le  célébrant,  et  les  deux  acolytes  vont  à 
la  crédence.  Le  thuriféraire  part  en  même 
temps  pour  aller  préparer  le  feu  dans  l'en- 
censoir. 

7.  Le  célébrant  ayant  chanté  Ornnus  avant 
l'Offertoire,  le  diacre  et  le  sous-diacre  font  la 
génuflexion  à  leur  place;  le  premier  monte  à 
la  droite  du  célébrant  à  l'ordinaire,  et  le  se^ 
cond  va  prendre  le  calice  couvert  du  petit 
voile  et  de  la  bourse  qu'il  porte  sur  l'autel 
sans  aucun  voile  sur  ses  épaules.  Le  diacre 
prend  la  bourse  et  étend  le  corporal,  comme 
aux  autres  messes  solennelles.  Le  sous-dia- 
cre ôtc  le  petit  voile  que  le  second  acolyte 
reporte  à  la  créilence  ;  puis  il  verse  l'eau 
sans  demander  la  bénédiction,  et  il  ne  tient 
point  la  patène  derrière  le  célébrant;  mais 
le  diacre  la  met  à  moitié  sous  le  corporal, 
couvrant  le  reste  avec  le  purificatoire. 

8.  Remarquez  que  si  le  clergé  va  à  l'of- 
frande aussi  bien  que  le  peuple,  suivant  la 
coutume  des  lieux,  le  diacre  fait  la  génu- 
flexion a  l'ordinaire  derrière  le  célébi-ant 
après  qu'il  a  dit  Oreunts,  et  monte  aussitôt 
sur  le  marchepied,  au  côlé  de  l'Epître  ;  le  cé- 
lébrant, ayant  lu  l'Offertoire,  fait  une  incli- 
nation lie  tête  à  la  croix,  et  se  tourne,  s'a- 
vançant  un  peu  vers  le  bord  du  marchepied  ; 
puis  le  diacre  lui  donne,  sans  aucun  baiser, 
l'instrument  de  la  paix  qu'il  a  reçu  du  céré- 
moniaire, et  descend  pour  faire  avec  le  sous- 
diacre  sur  le  plus  bas  degré  la  génuflexion 
à  l'autel  et  une  inclination  médiocre  au  cé- 
lébrant ;  ils  baisent  l'image,  étant  montés 
sur  le  second  degré,  et  mettent  la  monnaie 
qu'ils  ont  reçue  dans  le  bassin  que  le  cérémo- 
niaire ou  quelque  acolyte  lient  pour  lors. 
Ensuite,  ayant  réitéré  les  mêmes  révérences 
à  l'autel  et  au  célébrant,  ils  montent  à  ses 
côtés,  le  diacre  passant  à  sa  droite  et  le 
sous-diacre  à  sa  gauche  ;  lequel  tient  le 
bassin  pour  recevoir  les  offrandes.  Les  cha- 
piers,  s'il  y  en  a,  et  tous  les  autres  du  chœur 
avec  lès  ministres  inférieurs  de  l'autel,  seloa 
leur  rang,  viennent  deux  à  deux  à  l'offrande, 
chacun  baisant  l'image,  et  mettant  dans  le 
bassin  du  sous-diacre  la  monnaie  qu'il  a  re- 
çue, sans  omettre  avant  et  après  les  révé- 
rences convenables  à  l'antcl  et  au  célébrant. 
Après  l'offrande  du  clergé,  le  célébrant  des- 
cend sur  le  dernier  degré  pour  recevoir 
celle  du  peuple,  ou,  s'il  est  nécessaire,  il  va 
jusqu'au  balustre,  faisant  tous  trois  avant  et 
après  la  révérence  convenable  devant  le  plus 
bas  degré,  et  le  reste  se  tait  à  l'ordinaire 

9.  Le  sous-diacre  ayant  rendu  la  burette 
de  l'eau  à  l'acolyte,  passe  à  la  gauche  du  cé- 
lébrant, faisant  la  génuflexion  au  milieu  do 
l'autel  :  et  «   lo  célébrant  avant  mis  et  be- 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMOiNito  El  uES  RITES  SACRES. 


im 


nit  l'encens,  comme  aux  autres  messes,  il 
encense  de  la  mémo  façon  l'hostie  et  le  ca- 
lice, et  ensuite  l'autel  :  les  deux  ministres 
sacrés  soulevant  sa  chasuble  par  derrière; 
I>uis  il  est  encensé,  »  et  l'évêque  diocésain  , 
s'il  est  présent,  ainsi  qu'il  est  dit  ci-après 
en  son  propre  lieu. 

10.  Immédiatemenl  après  l'encensement 
le  diacre  ayant  reçu  l'essuie-main  du  pre- 
mier acolyte,  et  le  sous-diacre  la  burette  et 
le  bassin  du  second,  ils  donnent  à  laver  au 
célébrant  avec  une  inclination  métiificie 
avant  et  après;  puis,  ayant  rendu  les  (  Imses 
susdites  aux  acolytes,  ils  se  retirent  dirrière 
le  célébrant,  et  vont  avec  lui  à  leurs  places 
ordinaires  au  milieu  de  l'aulcl,  où  le  diacre 
répond  Suscipiat  à  Orale,  fratres  ;  après 
quoi,  s'il  n'y  a  point  de  cérémoniaire,  il 
assiste  le  célébrant  durant  les  secrètes,  et  re- 
tourne derrière  lui  au  commencement  de  la 
préface,  pendant  laquelle,  et  le  Sanclus  qui 
suit,  lui  et  le  sous-diacre,  aussi  bien  que  les 
nunistres  inférieurs,  se  comportent  de  même 
qu'aux  autres  messes  solennelles. 

11.  Quand  le  diacre  fait  la  génuflexion  à 
ces  paroles,  Quam  oblalionem,  pour  passer 
de  la  gauche  du  célébrant  àsa  droite,  le  sous- 
diacre  fait  la  génuflexion  à  sa  place,  et  va 
au  côté  de  l'Efiître,  où  il  se  met  à  genoux 
sur  le  plus  bas  degré,  étant  tourné  vers  le 
côté  de  l'Evangile  ;  ayant  reçu  l'encensoir  du 
thuriféraire,  lequel  y  a  mis  de  l'encens  sans 
aucune  bénédiction,  il  encense  le  saint  sa- 
crement de  trois  coups  à  chaque  élévation 
avec  une  inclination  profonde  avant  et  après. 
Le  thuriféraire  se  lient  cependant  à  genoux 
à  la  droite  du  cérémoniaire,  où  il  fait  les 
mêmes  révérences  que  le  sous-diacre.  Après 
l'élévation  du  calice  le  sous-diacre  rend  l'en- 
censoir au  thuriféraire  et  retourne  à  sa  place 
derrière  le  célébrant,  où  il  fait  en  arrivant 
la  génuflexion,  et  demeure  debout  jusqu'à 
PaxDomini;  le  diacre  seul  fait  la  génu- 
flexion à  sa  place  et  monte  à  l'autol  à  ces 
paroles,  El  dimitte  nobis,  pour  présenter  la 
patène  an  célébrant.  Le  thuriféraire  ayant 
reçu  l'encensoir,  le  reporte  au  lieu  ordi- 
naire ,  et  les  porte-flambeaux  demeurent 
à  genoux  jusqu'à  la  communion  inclusive- 
ment. 

12.  A  VAgnus  Dei,  les  ministres  sacrés  sonl 
à  l'ordinaire  aux  côtés  du  célébrant,  et  le 
disent  avec  lui  sans  frapper  leur  poitrine. 
On  ne  donne  point  la  paix,  et  les  susdits  mi- 
nistres changent  aussitôt  de  place  avec  les 
génullexions  requises  aux  deux  côiés ,  le 
diacre  passant  à  la  gauche  du  célébrant ,  et 
le  noiis-diacreà  la  droite,  où  l'un  et  l'antre 
font  leur  ofGce  comme  aux  autres  messes. 
Le  diacre  dit  Requiescant  in  pace,  le  célé- 
brant le  dit  aussi  tout  bas,  toujours  au  plu- 
riel; le  diacre  ne  se  tourne  point  alors  vers 
le  peuple,  et  il  ne  se  met  point  ensuite  à 
genoux  avec  le  sous-diacre,  parce  que  le 
célébrant  ne  donne  point  de  bénédiction  à  la 
fin  de  la  messe;  mais  aussitôt  que  le  célé- 
brant a  baisé  l'autel  ,  ils  montent  sans  faire 
la  génuflexion  au  coin  de  l'Evangile  ,  où  ils 
assistent  pendant  qu'il  dit  l'évangile  de  saint 


Jean  ;  pnis  ils  se  retirent  à  l'ordinaire  sans 
saluer  le  chœur. 

1'}.  Si  l'on  doit  faire  après  la  messe  l'absoute 
pour  les  morts,  on  observe  ce  qui  est  mar- 
qué ci-dessus,  à  l'article  Absoute.  S'il  y  a 
quelque  oraison  funèbre,  on  doit  la  f.iiie 
après  la  messe  avant  l'absoute.  Celui  qui  la 
fait  ne  demande  point  la  bénédiction,  ni  ne 
dit  point  la  salutatiixi  anjélique;  mais,  ayant 
fait  une  prière  devant  le  milieu  île  l'aulil  ,  il 
monte  en  chaire  en  habit  noir,  selon  le  Cé- 
rémonial, liv.  II,  c.  11,  n.  10,  fait  le  signe  de 
la  croix,  commence  el  poursuit  son  discours 
sans  interruption.  Le  célébrant  y  assiste 
avec  la  chape  et  les  ministres  sacrés  avec 
leurs  ornements  sans  manipules. 

VARIÉTÉS. 

Selon  la  rubrique  de  Paris,  le  célébrant 
se  met  à  genoux  sur  le  plus  bas  degré  de 
l'autel  |)endant  la  strophe  i'î'e  Jesu.  Selon  le 
Cérémonial  de  Bidley,  s'il  est  à  l'autel,  il  se 
met  à  genoux  au  milieu  de  la  plus  haute 
marche;  s'il  est  assis,  il  se  met  à  genoux 
dessus  ou  devant  son  siège.  Selon  la  nou- 
velle rubrique  de  Paris,  on  porte  la  croix  et 
les  chandeliers  pour  le  chant  de  l'Evangile. 

Les  Missels  de  France  disent  encore  ici 
que  s'il  y  a  offrande  du  clergé  ou  du  peu- 
ple, on  fait  baiser  la  patène;  Mérali  attesta 
que  Pie  V  l'a  défendu  :  il  ajoute  qu'on  peut 
présenter  une  croix  ou  une  image. 

ARTICLE  XII. 

De  la  messe  solennelle  en  présence  du  saint 

sacrement  exposé. 

1.  Quoique  le  Cérémonial  des  évéques  , 
liv,  I,  c.  l'2,  n.  8,  nous  avertisse  qu'il  est 
convenable  de  ne  point  célébrer  de  messes 
solennelles  à  l'autel  où  est  le  saint  sacre- 
ment, même  enfermé  dans  le  tabernacle,  el 
qu'au  cas  qu'on  y  doive  célébrer,  il  est  à 
propos  de  le  transporter  auparavant  sur  un 
autre  autel;  néanmoins,  parce  que  la  cou- 
tume contraire  est  introduite  depuis  long- 
temps en  divers  lieux,  et  que  selon  le  même 
Cérémonial  on  peut  être  quelquefois  obligé 
(lecélébrerdevant  le  saint  sacrement  exposé, 
comme  au  jeudi  saint,  à  la  Fêle-Dieu  et  du- 
rant son  octave,  et  pendant  les  prières  des 
quarante  heures,  il  est  nécessaire  de  spéci- 
fier les  cérémonies  particulières  qu'il  y  faut 
observer,  outre  celles  qui  sont  communes 
aux  autres  messes  solennelles  ,  que  nous 
supposerons  ici  sans  les  répéter. 

2.  L'autel  doit  être  orné  comme  eu  un 
jour  de  tôle  de  la  première  classe,  ou  de  la 
seconde  pour  le  moins.  Il  faut  laisser  la 
croix  sur  l'autel,  si  c'est  l'usage,  d'après  le 
décret  de  la  sacrée  congrégation  du  k  mai 
17i6.  Il  faut  y  mettre  au  moins  six  cierges, 
ou  un  plus  grand  nombre  si  l'on  peut;  les- 
quels, et  même  ceux  qui  sont  aux  environs 
de  l'autel,  doivent  être  allumés  pendant 
la  grand'messe  et  les  autres  ollllces  so- 
lennels. 

3.  Dès  que  les  officiers  de  l'autel  entrent 
au  chœur,  ils  se  découvrent,  et,  sans  saluer 
le  chœur  à  l'ordinaire,  ils  vont  à  l'autel  où 
ils  fout  la  géuuQexion  à  deux  genoux  sur  le 


K'J7 


MES 


UES 


59J 


pave,  intlinanl  la  léle  profondément;  mais 
après  ils  nu  la  font  plus  que  d'un  genou  ,  si 
ce  n'est  pendant  qu'on  encense  le  saint  sa- 
crement. Après  la  confession,  le  célébrant 
et  les  deux  ministres  sacrés,  étant  montés 
sur  le  marchepied ,  font  d'abord  la  génu- 
flexion, sans  eu  faire  d'autre  lorsque  le  cé- 
lébrant baise  ensuite  l'autel  à  ces  paroles  : 
Quorum  reliquiœ  hic  sunt.  Sur  quoi  ils  doi- 
vent observer  cette  règle  générale  ,  que 
toutes  les  fois  qu'ils  arrivent  au  milieu  de 
l'auiel,  ou  qu'ils  en  partent,  ou  qu'ils  pas- 
sent par  devant ,  même  en  compagnie  du 
célébrant,  soit  à  côté,  soit  derrière  lui ,  ils 
font  la  génuflexion  d'un  seul  genou  ;  mais 
lorsqu'ils  montent  à  l'autel  pour  dire  avec 
le  célébrant  le  Gloria,  le  Credo,  le  Sancliis, 
ou  pour  faire  quelque  autre  chose,  ils  font 
seulement  la  génuflexion  au  lieu  où  ils  ont 
accoutumé  de  la  faire  dans  les  messes  so- 
lennelles où  le  saint  sacrement  n'est  pas 
exposé.  De  plus,  le  célébrant  fait  la  génu- 
flexion et  se  retire  un  peu  au  côté  de  l'E- 
vangile, en  se  tournant  à  demi  vers  le  peuple 
pour  dire  Dominas  vobiscum  et  Orate,  fra- 
tres  ;  mais  pour  lors  les  minisires  sacrés 
demeurent  à  leurs  places  sans  se  remuer. 
Si  le  célébrant,  après  avoir  dit  Dominus  vo- 
biscum, doit  aller  au  côté  de  l'Kpîlrc  ,  le* 
ministres  sacrés  font  seulement  la  génuflexion 
quand  il  la  fait,  étant  retourné  au  milieu  de 
l'autel  pour  en  partir  incontinent  après. 

k.  Le  thuriféraire  et  le  cérémoniaire  s'é- 
tant  avancés  au  côté  de  l'EplIre,  pour  faire 
bénir  l'encens,  font  en  arrivant  la  génu- 
flexion au  saint  sacrement;  et  le  célébrant, 
ayant  baisé  l'autel,  se  retire  tant  soit  peu 
au  côté  de  l'Evangile  sans  faire  la  génu- 
flexion, et  bénit  l'encens  comme  aux  autres 
messes,  mais  le  diacre  ne  baise  rien  ;  puis  le 
célébrant  et  ses  deux  ministres  ,  sans  faire 
la  génuflexion,  descendent  sur  le  second  de- 
gré, et  se  mettent  à  genoux  sur  le  bord  du 
marchepied.  Alors  le  thuriféraire,  qui  est 
aussi  descendu  sur  le  même  degré  avec  les 
ministres  sacrés,  présente  son  encensoir  au 
diacre,  et,  ayant  fait  la  génuflexion,  il  se 
retire  au  côté  de  l'EpStre  où  il  se  met  à  ge- 
noux sur  le  pavé  pendant  l'encensement  du 
saint  sacrement,  comme  font  aussi  à  leurs 
places  tous  les  autres  officiers  de  l'autel , 
sans  s'incliner  ni  avant,  ni  après  :  ce  qu'ils 
observent  encore  quand  on  l'encense  à  l'of- 
fertoire. Le  diacre  ayant  reçu  l'encensoir  du 
thuriféraire  le  donne  sans  aucun  baiser  au 
célébrant,  lequel  ensense  le  saint  sacre- 
ment de  trois  coups  gravement,  les  distin- 
guant par  une  petite  pause,  et  faisant  une 
inclination  profonde  avant  cl  après  avec  ses 
deux  ministres  sacrés,  qui  ont  soin  de  rele- 
ver un  peu,  mais  également,  sa  chasuble; 
ensuite  s'étanl  relevé,  il  monte  à  l'autel  et 
fait  la  génuflexion  sans  encenser  la  croix;  il 
commence  par  le  côté  de  l'Epître  l'encense- 
ment de  l'autel  (parce  que,  selon  les  instruc- 
tions données  à  Rome  pour  l'exposition  du 
très-saint  sacrement,  et  publiées  par  ordre  de 
Clément  XII,  il  uedoit  point  y  avoir  de  reli- 
uues  ui  de  statues  de  saiuls  «lacées  sur  l'au- 


tel lorsque  le  saint  sacrement  y  est  exposé). 
Après  qu'il  a  achevé  l'encensement  de  l'au- 
tel,  il  rend  l'encensoir  au  diacre,  et  aussi-' 
tôt  sans  tourner  le  dos  à  l'autel  il  des<ciid 
sur  le  pavé,  ou  au  moins  hors  du  marche- 
pied, et  là,  ayant  la  face  tournée  vers  le  peu- 
ple, il  est  encensé  par  le  diacre  avec  les  in- 
clinations accoutumées  ;  puis  étant  remonté 
par  le  même  chemin  an  coin  de  l'Epttro, 
sans  faire  aucune  révérence,  il  commence  l'/n- 
troït.  Il  esta  remarquer  que  le  célébrant  est 
encensé  au  même  lieu  après  l'offertoire,  et 
qu'il  y  lave  et  essuie  ses  mains  ayant  tou- 
jours la  face  tournée  vers  le  peuple  ;  mais 
après  l'Evangile  il  est  encensé  comme  aux 
autres  messes. 

5.  L'instruction  pour  l'exposition  du  saint 
sacrement  à  Kome,  publiée  de  nouveau  par 
ordre  du  pape  Clément  XII,  suppose,  n.  2.5, 
que  les  ministres  sacrés  peuvent  s'asseoir 
comme  aux  autres  messes.  Telle  était  eu 
1819  la  pratique  des  églises  patriarcales  et 
principales  de  Rome,  au  rapport  de  Gardel- 
îini,  dans  son  Commentaire  sur  cette  ins- 
truction, apjirouvé  par  le  maître  du  sacré 
palais  ,  comme  préférable  à  celui  de  Cava- 
lier!. 11  est  vrai  que  le  Cérémonial  des  évé- 
ques,  liv.  i,  ch.  12,  n'admet  pas  que  l'on 
puisse  s'asseoir  quand  le  saint  sacrement  est 
sur  l'autel  ;  mais  il  parle  du  jcmli  et  du  ven- 
dredi saints  et  de  la  messe  qu'on  dit  pour 
l'exposition  des  quarante  houres,  et  dans  ces 
cas  on  ne  chante  pas  le  Gloria  et  le  Credo 
pendant  que  le  saint  sacrement  est  sur  l'au- 
tel. Le  même  Gardellini ,  assesseur  de  la 
congrégation  des  Rites,  dont  il  a  publié  les 
décrets  jusqu'en  1835 ,  croit  plus  adap- 
tée à  la  circonstance  d'une  messe  eniière 
chantée  devant  le  saint  sacrement  exposé 
cette  autre  règle  du  Cérémonial,  liv.  ii, 
ch.  33,  n.  33  :  «  11  serait  convenable  que,  par 
respect  pour  un  si  grand  sacrement ,  l'évê- 
que,  les  chanoines  et  tous  ceux  qui  assistent 
au  chœur  demeurassent  debout  ;  mais  si  la 
longueur  de  l'ofQce  les  oblige  à  s'asseoir, 
ils  doivent  du  moins  rester  découverts.  »  Il 
serait  louable  de  ne  pas  se  couvrir,  lors 
même  que  le  saint  sacrement  serait  entière- 
ment caché  par  un  voile  épais,  selon  un  dé- 
cret de  la  sacrée  cono;régation  de  1796. 

6.  Le  sous-diacre  a  la  Ou  de  l'Epître,  et  le 
diacre  avant  l'Evangile  ,  baisent  à  l'ordi- 
naire la  main  du  célébrant,  comme  aussi  le 
diacre  en  lui  donnant  la  patène  et  le  calice 
à  rOlTertoire,  et  encore  la  patène  après  l'O- 
raison dominicale ,  baise  ces  choses  et  la 
main  du  célébrant  de  la  même  manière  que 
pendant  les  autres  messes.  Mais,  hors  de  ces 
cas,  les  ministres  ne  baisent  ni  la  main  du 
célébrant,  ni  les  choses  qu'ils  lui  présentent 
ou  qu'ils  reçoivent  de  lui ,  comme  on  l'in- 
fère du  Cérémonial,  liv.  i,  chap.  23 ,  et  liv.  ii, 
chap.  33. 

7.  Si  après  l'Evangile  le  célébrant  veut 
faire  une  exhortation,  il  doit  la  faire  debout 
et  découvert  sur  le  marchepied  au  côté  de 
l'Evangile  ,  les  deux  ministres  sacrés  éiaiit 
aussi  debout  à  sa  droite  sur  les  degrés.  Si 
l'un  fuit  rexborlalioa  daus  la  chaire  urdi- 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES  600 

le  célébrant  lorsqu'il  la  fait ,  étant  retourné 
au  milieu  de  l'aulel,  et  le  sous-diacre  tâche 
de  la  faire  en  même  temps  sur  le  dernier 
degré,  pour  aller  ensuite  accommoder  le  ca- 
lice au  côté  de  l'Evangile  de  la  manière  ac- 
coutumée. 

12.  Le  diacre  ayant  fait  la  génuflexion 
quand  le  célébrant  est  revenu  au  milieu  de 
l'aulel,  la  réitère  et  chante  :  Ite,  missa  est, 
tourné  à  demi  vers  le  peuple,  hors  du  milieu 
de  l'autel,  au  côlé  de  l'Evangile,  de  la  même 
manière  que  le  célébrant;  puis  tous  trois 
font  la  génuflexion  au  milieu.  Le  sous-dia- 
cre monte  sur  le  second  degré  à  la  gauche 
du  diacre,  où  ils  reçoivent  tous  deux  à  ge- 
noux la  bénédiction,  et  assistent  au  der- 
nier Evangile,  comme  aux  autres  messes 
solennelles. 

13.  Le  célébrant,  ayant  achevé  l'Evangile, 
retourne  au  milieu  de  l'autel  entre  ses  deux 
ministres,  et  tous  trois  ayant  fait  la  génu- 
fltsjon,  descendent  en  bas  sans  tourner  le 
dos  au  saint  sacrement,  le  célébrant  et  le 
sous-diacre  se  retirant  à  cet  effet  un  peu  vers 
le  côté  de  l'Evangile,  et  le  diacre  vers  le 
côté  de  l'Epître  ;  puis  il  font  avec  les  autres 
ministres  inférieurs  la  génuflexion  à  deux 
geuoux  sur  le  pavé  comme  ils  ont  fait  en 
arrivant;  s'étant  levés, ils  reçoivent  leur  bar- 
rettes et  s'en  retournent  de  la  même  façon 
qu'ils  sont  venus,  se  couvrant  seulement  à 
la  sortie  du  chœur.  Si  l'on  doit  chanter  après 
la  messe  quelque  prière  pour  le  roi  ou  pour 
les  nécessités  publiques ,  selon  ce  qui  a  été 
dit  ci-dessus  ,  art.  10,  n.  7,  l'Evangile  étant 
Oni,  les  deux  ministres  sacrés  descendent  à 
leurs  places  derrière  le  célébrant ,  et  vont 
au  côté  de  l'Epitre,  faisant  comme  lui  la  gé- 
nuflexion en  passant  au  milieu  ,  où,  étant 
retournés  après  les  oraisons,  ils  font  une 
autre  génuflexion,  et  tout  le  reste  qui  a  été 
dit. 

i^.  Si  l'on  doit  exposer  le  saint  sacrement 
avant  la  messe,  et  ensuite  le  renfermer,  ou 
bien  faire  quelque  procession,  il  faut  obser- 
ver ce  qui  est  dit  ci-dessus,  à  l'article  Eucha- 
ristie. Les  autres  choses  particulières  au  cé- 
lébrant, qui  ont  été  ici  omises, ou  rapportées 
seulement  en  général,  sont  amplement  dé- 
crites part.  1,  art.  li,  de  la  messe  basse  de- 
vant le  saint  sacrement  ;  et  pour  le  reste  qui 
regarde  la  messe  solennelle  ,  on  doit  suivre 
ce  qui  a  été  dit  ci-dessus  de  la  messe  solen- 
nelle ordinaire. 

VARIÉTÉS. 

1.  Le  Missel  viennois  et  celai  de  Tou- 
louse disent  qu'en  présence  du  saint  sa- 
crement exposé,  la  grand'messe  principale 
doit  être  célébrée  sous  le  rite  solennel  avec 
Credo,  quand  même  ce  serait  la  messe  de  la 
férié.  La  rubrique  romaine  le  marque  seule- 
ment aux  messes  votives  solennelles  pro  re 
gravi,  vel  pro  publica  Ecclesiœ  causa  ;  on  met 
de  ce  nombre  les  messes  votives  des  qua- 
rante heures. 

2.  La  rubrique  de  Paris,  celle  de  Tou- 
louse et  l'ancienne  viennoise  prescrivent 
doter  la  croix  auand  le  saint  sacrement  es( 


599 

naire  ou  assis  près  de  l'autel,  il  faut  remet- 
tre le  saint  sacrement  dans  le  tabernacle,  ou 
le  couvrir  d'un  voile. 

8.  Quand  le  chœur  est  prêt  à  chanter  le 
verset  Et  incarnatus  est,  etc. ,  le  célébrant, 
sans  faire  la  génuflexion,  descend  avec  ses 
deux  ministres  sur  le  second  degré,  et  se 
met  à  genoux  sur  le  bord  du  marchepied; 
étant  remonté,  il  fait  avec  eux  la  génu- 
flexion. Ensuite,  le  diacre  va  par  le  plus 
court  chemin  prendre  la  bourse  à  la  cré- 
dence,  faisant  au  retour  la  génuflexion  sur 
le  plus  bas  degré;  puis  étant  monté,  il  étend 
à  l'ordinaire  le  corporal  sur  le  milieu  de 
l'autel,  d'où  le  célébrant  se  retire  tant  soit 
peu  à  côté,  pour  lui  donner  moyen  de  l'é- 
tendre commodément;  après  quoi  le  diacre 
se  tient  à  la  droite  et  un  peu, eu  arrière  du 
célébrant,  lequel  se  remet  au  juillet»  sans 
faire  la  génuflexion  pour  lors ,  non  plus 
qu'auparavant,  parce  qu'il  ne  quitte  pas  en- 
tièrement le  milieu  de  l'autel. 

9.  A  l'Offertoire  le  diacre  et  le  sous-diacre 
se  comportent  de  même  qu'aux  autres  mes- 
ses solennelles;  le  célébrant  bénit  l'encens, 
et  sans  faire  la  génuflexion,  encense  l'hostie 
et  le  calice  delà  manière  accoutumée, après 
quoi  il  descend  sur  le  second  degré;  puis 
s'étant  mis  à  genoux  sur  le  bord  du  mar- 
chepied, il  encense  le  saint  sacrement  comme 
il  a  été  dit  ci-dessus,  n.  4, excepté  qu'en  allant 
se  mettre  à  genoux  il  tient  l'encensoir  à  la 
main,  et  qu'en  encensant  le  saint  sacrement  il 
commence  l'oraison  Dirigatur,  Domine,  etc., 
laquelle  il  continue  à  l'ordinaire  durant 
l'encensement  de  l'autel.  Le  diacre  ne  re- 
tire point  le  calice  du  milieu,  parce  qu'il  n'y 
a  aucun  danger  de  le  renverser  avec  l'en- 
censoir, puisqu'on  n'encense  pas  la  croix  ; 
le  thuriféraire  ayant  fait  à  l'ordinaire  la 
génuflexion  après  la  bénédiction  de  l'en- 
cens, se  retire  au  côté  de  l'Epître,  où  il  se 
met  à  genoux,  aussi  bien  que  les  autres  mi- 
nistres de  l'autel. 

10.  Le  sous-diacre,  avant  d'être  encensé, 
fait  la  génuflexion  à  sa  place,  lorsque  le 
diacre  la  fait  à  son  retour  du  chœur  à  sa 
droite;  ensuite  il  se  retire  un  peu  au  côlé  de 
l'Evangile  où  il  est  encensé;  étant  retourné 
au  milieu,  il  fait  une  seconde  génuflexion  ; 
le  diacre  la  fait  en  même  temps  à  sa  place, 
et  se  retire  vers  le  côlé  de  l'Evangile  où  il 
est  encensé  à  l'ordinaire  par  le  thuriféraire; 
puis  il  revient  à  sa  place  au  milieu, y  fait  en 
arrivant  la  génuflexion  ,  et  y  demeure  de- 
bout durant  la  préface.  Si  le  thuriféraire  doit 
encenser  le  peuple,  suivant  ce  qui  a  été  dit 
ci-dessus,  art.  7,  n.  11,  il  le  fait  étant  un  peu 
retiré  au  côté  de  l'Evangile  pour  ne  pas  tour- 
ner le  dos  au  saint  sacrement. 

11.  Quand  le  célébrant  fait  la  génuflexion 
pour  aller  au  côté  de  l'Epître  recevoir  la  der- 
nière ablution,  les  deux  ministres  sacrés  qui 
sont  à  ses  côtés  la  font  avec  lui;  puis  le 
sous-diacre  va  au  coin  de  l'Epître  pour  lui 
donner  le  vin  et  l'eau,  et  le  diacre  se  retire 
un  peu  vers  le  coin  de  l'Evangile,  où  il  se 
«lisposc  à  transporter  le  Missel ,  faisant  à 
l'ordinaire  la  génuflexion  au  milieu,  derrière 


COI 


MES 


MES 


60t 


exposé.  VoyAc  Traité  des  saints  Mystères,  par 
Collet,  à  l'article  Préparation  de  l'autel. 

3.  L'ancienne  rubrique    parisienne  ,  cel- 
les  de  Toulouse   et   de    Vienne  disent  que 
le  diacre  et  le  sous-diacre  font  la  génuflexion 
in  accessupropealtare.  La  nouvelle  rubrique 
de  Paris  dit  :  Quuties  altare  conscendunt,aut 
ah  eo  descendunt,  ce  qui  est  équivalent  à  ce 
que  dit  Roinsée  :  In  termina  a  quo.  Coci  pa- 
raît bien  fondé:  puisqu'ils  font  la  génuflexion 
au  lieu  d'où  ils  parlent,  lorsqu'il  n'y  a  que  la 
croix   sur  l'aulel ,  il  doit  en  être  de  même 
lorsque  le   saint  sacrement  y  est  au  même 
lieu  ;  on  le  voit  bien  quoiqu'on  soit  derrière 
le  prêtre;  il  est  vrai  que,  quand  il  est  sur 
l'autel,  après  la  consécration,  on  fait  la  gé- 
nuflexion  aux   deux  côtés  du  prêtre  ;  mais 
le  cas  est  différent  :  le  prêtre  alors  empêche 
de  voir  1p  saint  sacrement,  et  le  sous-diacre  fait 
la  génuflexion  sur  le  marchepied  après  avoir 
déposé  la  patène,  quoiqu'il  ne  la  fasse  qu'à 
sa  place,  au  milieu  du  plus  bas  degré,  quand 
il  l'a  reçue  à  l'Offertoire.  Ainsi  on  peut  donner 
pour  règle  que  quand  le  saint  sacrement  est 
sur  l'autel  devant  le  prêtre,  on  fait  la  génu- 
flexion à  ses  côtés,  en  y  arrivant  et  en  par- 
tant ;  mais,  quand  il  est  exposé  plus  haut , 
on  fait  la  génuflexion  comme   à  l'ordinaire, 
au   lieu  d'oii   l'on  part.  Les  rubriques  non 
romaines,  qui  prescrivent  delà  faire  en  ar- 
rivant aux  côtés  du  célébrant,  n'en  prescri- 
vent aucune  quand  le  saint  sacrement  n'est 
pas  exposé,  lorsque  le  diacre  et  le  sous-dia- 
cre montent  aux  côtés  du  célébrant  avant  lo 
canon;  elles  ne  pouvaient  donc  pas  dire  que 
la  génuflexion   se  fait  comme  à  l'ordinaire 
quand  il  est  exposé. 

5.  Los  Missels  de  France  disent  que,  si 
l'on  prêche,  il  faut  voiler  le  saint  sacrement. 
La  rubrique  de  Paris  ajoute  que,  malgré 
cela,  il  doit  y  avoir  au  moins  deux  cierges 
allumés.  S'il  est  entièrement  caché  par  un 
voile,  on  peut  être  assis  et  couvert,  soit  en 
chaire,  soit  dans  le  chœur.  {Décr.  1796,  V. 
Gardellini,  app.  2,  p.  222);  mais  il  serait 
louable  d'être  découvert  quoi  qu'assis  (Ibid.). 
11  vaut  mieux  être  près  de  l'autel  pour  prê- 
cher, afin  que  les  auditeurs  ne  se  tournentpas 
vers  le  côté  opposé  au  saint  sacrement. 

10.  La  congrégation  des  Bites  a  décidé 
que,  pendant  la  messe,  les  ministres  font 
la  génuflexion  d'un  seul  genou  ;  il  semble 
qu'il  doit  en  être  de  même  des  autres  qui 
viennent  communier  et  qui  s'en  retournent; 
si  on  la  faisait  à  deux  genoux,  il  faudrait  la 
faire  ainsi  toutes  les  fois  que  l'on  est  près  du 
prêtre  qui  distribue  la  communion,  comme 
Gervasi  et  Merali  l'exigent  du  servant  qui 
doit  communier  à  une  messe  basse.  Ces  au- 
teurs veulent  qu'après  avoir  dit  le  Confiteor 
à  sa  place,  il  fasse  la  génuflexion  à  deux  ge- 
noux in  plana  terra,  avant  de  se  placer  sur 
un  degré  pour  communier,  et  qu'après  il  ré- 
pète la  même  génuflexion  ,  mais  la  décision 
susdite  le  dispense  de  cela;  et  il  semble 
qu'elle  est  applicable  aux  autres  qui  vien- 
nent communier  après  lui.  On  s'est  mis  d'a- 
bord à  deux  genoux  pour  le  Confiteor,  et 
pour  la  communion  cela  parait  suffisant. 


Les  dominicains  ne  font  qu'une  inclination, 
comme  lorsque  le  saint  sacrement  est  dans 
le  tabernacle. 

ARTICLE  XIII. 

De  la  messe  solennelle  en  présence  de  l'évéque 
diocésain. 
1.  Avant  que  lévêquc  vienne  à  l'Eglise  , 
le  sacristain  lui  prépare  au  côté  de  l'Evan- 
gile, s'il  se  peut,  entre  l'autel  et  le  chœur,  un 
siège  élevé  par  devant  et  aux  côtés  de  trois 
degrés  couverts  de  tapis,  avec  un  carreau 
tout  proche  pour  s'agenouiller,  quand  il 
faut,  s'il  ne  désire  pas  pour  cela  descendre  de 
sou  siège.  11  dresse  encore  en  bas  devant 
l'autel  un  accoudoir  ou  prie-Dieu  couvert 
d'un  lapis  violet,  avec  un  carreau  de  même 
couleur  sur  lequel  l'évéque  s'agenouille  en 
arrivant  et  en  sortant ,  pour  faire  sa  prière; 
connue  aussi,  s'il  veut,  durant  la  messe,  à 
l'élévation  et  à  quelques  autres  endroits  ci- 
après  marqués,  n.  16.  Si  c'est  la  coutume  de 
donner  la  paix  à  l'évéque  avec  un  instru- 
ment, comme  on  le  pratique  en  plusieurs 
églises  de  France,  le  cérémoniaire  mot  sur 
la  crédence  cet  instrument,  auquel  doit  être 
attaché  un  pelit  voile  do  soie  ou  de  lin  pour 
l'essuyer  avant  de  le  présenter  à  baiser.  Il 
prépare  de  plus  un  beau  Missel  qu'un  clerc 
soutient,  quand  il  faut,  devant  l'évéque  du- 
rant la  messe,  et  un  bougeoir  avec  son  cierge 
qu'un  autre  clerc  lient  allumé  à  son  côté,  si 
c'est  la  coutume  ou  s'il  le  désire. 

2.  L'évéque  diocésain  doit  être  reçu  à  la 
porte  de  l'église  par  le  clergé  en  surplis  avec 
l'eau  bénite,  tous  lui  faisant  une  révérence 
convenable  quand  il  arrive  ;  le  supérieur  ou 
le  plus  digne  du  clergé  lui  ayant  présenté 
l'aspersoir  avec  les  baisers  accoutumés,  il 
prend  de  l'eau  bénile  cl  en  donne  aux  autres; 
puis  il  va,  suivi  du  clergé,  devant  l'autel  où 
repose  le  saint  sacrement,  et  ensuite  devant 
le  grand  autel,  s'il  est  différent  de  celui-là  . 
faisant  sa  prière  à  genoux  devant  l'un  et 
l'autre.  Le  clergé  ,  ayant  fait  sa  prière  der- 
rière l'évéque,  se  retire  au  chœur  où  chacun 
prend  sa  place.  Si  l'évéque  en  entrant  dans 
l'église  n'a  pas  son  camail  et  son  rochet,  il  va 
les  prendre  dans  la  sacristie,  après  avoir 
fait  sa  prière  devant  le  saint  sacrement ,  et 
il  revient  ensuite  devant  le  grand  autel , 
comme  il  a  été  dit. 

3.  Aussitôt  que  l'évéque  entre  au  chœur, 
le  célébrant  et  ses  ministres  sortent  de  la  sa- 
cristie et  vont  à  l'autel  (si  ce  n'est  qu'on 
n'eût  pas  encore  achevé  quelque  office); 
après  avoir  salué  l'autel ,  ils  saluent  l'évé- 
que lorsqu'il  est  relevé  de  sa  prière;  savoir, 
le  célébrant  par  une  inclination  profonde  ,  et 
tous  les  ministres  par  une  génuflexion,  si 
c'est  l'usage;  ce  qu'ils  font  durant  la  messe 
toutes  les  fois  qu'ils  passent  devant  lui. 

k.  L'évéque  élaul  arrivé  au  bas  des  degrés 
du  milieu  de  l'autel,  le  célébrant  se  met  à 
sa  gauche,  et  les  ministres  sacrés  se  retirent 
à  la  gauche  du  célébrant,  un  peu  derrière 
lui.  L'évéque  commence  la  messe  ,  et  le  célé- 
brant et  ses  ministres  lui  répondent  ,  se 
tournant  vers  lui  quand  ils  disent  :  Et  tibi, 
pater,  et  Et  te,  pater. 


«03 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


OOi 


5.  Après  que  l'évoque  a  dit  Indtilgen- 
ttam  ,  etc.,  le  célébrant  et  ses  ininislrcs  le 
saluent,  s'étant  un  peu  écartés  des  dogrcs  de 
l'autel  pour  le  laisser  passer  à  son  siège  où 
il  poursuit  :  Deus  ,  lu  conversits  vivificabis 
nos,  elc,  jusqu'à  Aufer  a  nobis,  etc., exclu- 
sivement. Le  célébrant,  s'étant  avancé  devant 
le  milieu  de  l'autel,  continue  la  messe  à  l'or- 
dinaire entre  ses  deux  ministres;  avant  de 
monter  sur  le  marchepied,  il  salue  avec  eux 
l'évéque,  s'il  est  assez  proche  de  l'autel.  Si 
l'évêque  ne  désirait  pas  commencer  la  messe 
et  faire  la  confession,  quoiqu'il  soit  à  propos 
qu'il  le  fasse  toujours,  le  célébrant  la  com- 
mencerait de  la  même  manière  qui  a  été  dite 
pour  la  messe  basse  en  présence  de  l'évéque 
diocésain  ;  et  ses  minisires  ne  se  conforme- 
raient pas  à  lui  dans  les  révérences  qu'il  fe- 
rait pour  lors  à  l'évéque,  d'autant  plus 
qu'elles  sont  toutes  particulières  au  célébrant. 

6.  Le  diacre  ayant  fait  la  génuflexion  à  la 
droite  du  célébrant,  quand  il  baise  l'autel  à 
ces  paroles  :  Quorum  reliquiœ  hic  sunt ,  va  , 
accompagné  du  cérémoniaire  à  sa  gauche  et 
du  thuriféraire  à  sa  droite,  trouver  l'évéque 
à  son  siège  ;  l'ayant  salué  avec  eux  en  bas 
par  une  génuflexion,  il  lui  fait  bénir  l'en- 
cens, lui  présentant  la  cuiller  avec  les  bai- 
sers accoutumés,  et  disant  :  Benedicite,palcr 
reverendissime ,  ou,  s'il  était  cardinal,  emi- 
nentissime ,  pendant  que  le  (huriféraire  tient 
à  genoux  l'encensoir  ouvert  devant  l'évéque  ; 
ensuite,  ayant  rendu  la  navette  au  thurifé- 
raire ,  et  salué  l'évéque  comme  en  arrivant, 
ils  retournent  tous  trois  à  l'autel,  où  le  dia- 
cre, ayant  reçu  l'encensoir  du  thuriféraire, 
le  présente  au  célébrant,  qui  fait  l'encense- 
ment à  l'ordinaire.  H  fait  bénir  l'encens  de 
la  même  façon ,  après  l'offertoire  ,  avec  les 
susdits  ministres;  mais,  avant  l'Evangile,  le 
cérémoniaire  fait  bénir  l'encens  pendant  que 
le  diacre  dit  :  Munda  cor  tneum,  etc.  Si  l'é- 
véque a  auprès  de  lui  un  prêtre  assistant  en 
surplis  ,  il  se  sert  toujours  de  lui  pour  bénir 
l'encens  et  pour  être  encensé  ;  et  en  ce  cas  , 
le  diacre  ne  vient  point  trouver  l'évéque 
pour  ce  sujet ,  mais  seulement  le  thuriféraire 
et  le  cérémoniaire  ;  ce  qu'il  suffit  d'avoir  dit 
en  ce  lieu  pour  tous  les  autres  cas  sem- 
blables. 

7.  Après  l'encensement  de  l'autel,  le  diacre 
encense  le  célébrant  de  deux  coups  ,  mais 
non  pas  l'évéque,  lorsqu'il  n'est  pas  revêtu 
des  ornements  pontificaux  ,  comme  de  la 
mitre  et  de  la  chape;  car,  en  ce  cas,  il  ne  doit 
être  encensé  qu'une  seule  fois  à  la  messe, 
savoir  :  après  l'offertoire ,  encore  qu'il  fût 
cardinal  et  légat ,  selon  le  Cérémonial ,  liv. 
1",  chap.23. 

8.  L'évêque  étant  à  son  siège  lit  quand  il 
faut  les  choses  suivantes  dans  le  Missel , 
qu'un  de  ses  aumôniers  ou  quelque  clerc  sou- 
tient sur  sa  tête  devant  lui ,  pendant  qu'un 
autre  tient  à  côté  le  bougeoir  avec  le  cierge 
allumé,  s'il  a  coutume  de  s'en  servir.  1°  Il  lit 
debout  et  découvert  Vlntroit,  le  Kyrie  et  le 
Gloria  in  excelsis  ,  en  même  temps  que  le 
célébrant  les  dit.  2*  1!  lit  assis  et  couvert 
l'Ëpitre,  le  graduel,  ï Alléluia,  la  prose  ou  le 


trait,  jusqu'à  l'Evangile.  1°  Il  lit  debout  le 
Symbole,  l'offertoire  et  le  Snnctus.  k"  Il  lit 
debout  VAgnus  Dei  et  l'antienne  appelée 
communion.  Pour  ce  qui  est  des  cercles  que 
les  chanoines  doivent  faire  devant  révé(]ue 
dans  les  messes  où  il  assiste  :  savoir,  à  l'/n- 
troil  jusqu'après  le  Gloria  ,  si  on  le  dit ,  au 
Credo  ,  au  Sanctus  et  à  VAgnus  Dei ,  ils  ne 
se  pratiquent  pas  clans  les  églises  où  il  n'y  a 
point  de  chanoines,  ni  aux  messes  des  morts, 
ni  au  vendredi  saint,  en  quelque  lieu  que 
ce  soit. 

9.  Quoique  l'évéque  ait  son  siège  près  de 
l'autel,  le  célébrant  peut  s'asseoir  à  l'or- 
dinaire avec  ses  ministres  au  Gloria  ,  au 
Credo,  etc.  Les  clercs  qui  suivent  l'évéque 
s'asseyent  sur  les  degrés  de  son  trône  ou  en 
quelque  autre  lieu  commode;  quand  le  célé- 
brant retourne  de  son  siège  au  milieu  do 
l'autel ,  il  fait  avec  ses  ministres  les  révé- 
rences convenables  à  l'évéque  ,  après  avoir 
salué  l'autel. 

10.  Le  sous-diacre,  étant  accompagné  du 
cérémoniaire  à  sa  gauche,  fait  la  génuflexion 
à  l'autel ,  puis  à  l'évêque,  avant  de  chanter 
l'Epître  ;  et  l'ayant  achevée,  il  fait  la  génu- 
flexion à  l'autel,  et  va  devant  l'évêque,  où, 
étant  à  deux  genoux  ,  il  appuie  son  livre  sur 
ceux  de  l'évéque,  dont  il  baise  la  main  et 
reçoit  la  bénédiction,  et  non  pas  du  célé- 
brant; puis,  ayant  fait  la  génuflexion  au  bas 
du  tiône  de  l'évéque  ,  il  retourne  à  l'autel , 
où  il  quille  son  livre  entre  les  uiains  du  cé- 
rémoniaire. 

11.  Le  diacre  ayant  reçu  du  cérémoniaire 
le  livre  des  Evangiles  ,  le  porte  sur  l'autel , 
saluant  l'évéque  en  passant ,  comme  il  a  été 
dit  du  sous-diacre;  ayant  mis  le  livre  sur 
l'autel  et  fait  la  génuflexion  ,  il  va  trouver 
l'évêque,  baise  sa  main  à  genoux,  et  se 
retire  après  lui  avoir  fait  la  révérence;  puis 
il  va  dire  :  Munda  cor  meuni ,  etc.,  sur  le 
dernier  degré  de  l'autel,  selon  le  Cérémonial, 
liv.  n,  ch.  8.  Etant  monté,  il  prend  le  livre, 
fait  la  génuflexion,  et  descend  en  bas  ,  au 
côté  de  l'Epltre,  où  il  attend  qu'il  soit  temps 
de  partir.  Ensuite,  ayant  fait  la  génuflexion 
à  l'auiel ,  il  va  avec  les  autres  dans  l'ordre 
accoutumé  devant  l'évêque  ,  où  tous  étant  à 
genoux,  comme  en  droite  ligne,  si  le  lieu  le 
permet,  le  diacre  qui  est  un  peu  plus  avancé 
que  les  autres  demande  à  l'évêque  sa  béné- 
diction ,  disant  :  Jubé,  domne ,  benedicere; 
et  l'ayant  reçue,  sans  baiser  sa  main,  tous  se 
lèvent,  font  la  génuflexion  à  l'évêque,  et 
vont  au  lieu  destiné  pour  chanter  l'Evangile, 
où  ils  se  placent  comme  aux  autres  messes, 
sans  tourner  le  dos  ni  à  l'autel,  ui  à  l'évêque. 

12.  L'Evangile  étant  achevé,  le  sous- 
diacre  ,  sans  faire  aucune  révérence  ,  porte 
le  livre  à  baiser  à  l'évêque  ;  puis  l'ayant 
salué  par  une  génuflexion  ,  comme  font  les 
autres  s'ils  passent  devant  lui ,  il  s'en  re- 
tourne de  la  manière  accoutumée,  le  célé- 
brant ne  baisant  point  le  livre  et  n'étant 
point  encensé;  après  quoi,  et  non  pas  plus 
tôt ,  le  célébrant  entonne  h^  Credo  ou  Domi- 
nus  vobiscum.  S'il  y  avait  quelque  aulro 
prélat  présent,  plus  considérable  que  l'é- 


605  MES 

véque  diocésain,  comme  un  cardinal,  on  le 
tlonne  à  baiser  seulement  au  plus  digne,  et 
s'ils  sont  plusieurs  d'égale  dignité  avec  l'é- 
vêque  diocésain,  on  ne  le  présente  à  per- 
sonne {Cérém.  liv.  i,  ch.  30). 

13.  S'il  y  a  sermon  durant  la  messe,  le  cé- 
lébrant s'assied  entre  ses  deux  ministres  sur 
son  siège  ordinaire  comme  au  Gloria  ;  si 
eu'iuite  le  prédicateur  publie  des  indulgences 
accordées  par  l'évéquc  ,  selon  ce  qui  est 
jiorlé  au  Cérémonial ,  liv.  i ,  cliap.  22,  le  cé- 
lébrant, pendant  cette  publication  et  la  con- 
fession que  le  diacre  fait  auparavant,  de- 
meure debout  ctdécouvertaucoiii  do  l'EplIre, 
comme  lorsqu'on  chante  l'Evangile,  ayant 
de  plus  la  télé  inclinée  ,  et  tous  les  autres 
sont  à  genoux  de  la  manière  ci-après  expri- 
mée, n.  19. 

14.  Le  sous-diacre,  avant  de  mettre  l'eau 
dans  le  calice,  se  tourne  vers  l'évéquc,  te- 
nant la  burette  de  l'eau  élevée  pour  la  lui 
faire  voir;  et  faisant  une  demi-génuflexion, 
il  lui  dit  :  Benedicite ,  pnler  reverendissime, 
ou  ,  s'il  est  cardinal ,  eminenlissime  ,  et  l'é- 
véquc la  bénit  de  son  siège  ;  mais  si  le  sous- 
diacre,  étant  à  l'autel,  ne  pouvait  être  com- 
modément aperçu  de  1  évéque,  il  irait  devant 
son  siège  ,  accompagné  du  cérémoniaire  , 
pour  faire  bénir  l'eau ,  observant  les  révé- 
rences requises ,  tant  en  allant  qu'en  re- 
venant. 

15.  Après  l'oblalion  du  calice  ,  le  diacre  , 
accompagné  du  thuriféraire  et  du  cérémo- 
niaire ,  va  faire  bénir  l'encens  à  l'évéque , 
comme  il  a  été  dit  ci-dessus,  n.  6;  étant  re- 
tourné à  l'autel,  au  côté  de  l'Epître,  il  reçoit 
l'encensoir  du  thuriféraire  ,  et  le  donne  au 
célébrant  qui  encense  l'autel  comme  aux 
autres  messes.  Ensuite  le  diacre  encense  le 
célébrant  de  deux  coups  seulement ,  puis  il 
va  encenser  l'évéque  de  trois  coups  avec  les 
révérences  convenables ,  et  reçoit  de  lui  la 
bénédiction  ;  après,  il  encense  à  l'ordinaire 
le  chœur,  et  il  est  lui-même  encensé  par  le 
thuriféraire  ,  comme  aussi  les  acolytes  et  le 
peuple.  Si  l'évéque  avait  un  prêtre  assistant, 
ce  serait  à  celui-ci  à  l'encenser,  après  quoi 
il  serait  lui-même  encensé  par  le  diacre  qui 
continueraitensuite  l'encensement  du  chœur 
comme  il  a  été  dit. 

16.  Un  peu  avant  l'élévation  ,  l'évéque  se 
met  à  genoux  sur  un  carreau  à  sa  place,  ou 
bien  il  descend  de  son  Irôue  et  s'agenouille 
devant  l'autel  sur  un  accoudoir  qu'on  pré- 
pare auparavant  ;  en  ce  cas,  le  sous-diacre 
ne  s'agenouillerait  pas  au  milieu  de  l'autel , 
mais  un  peu  vers  le  côté  de  l'EpUre ,  et  les 
porte-flambeaux  pourraient  se  retirer  pour 
Une  plus  grande  commodité  aux  deux  côtés  de 
l'autel,  ayant  la  face  tournée  l'un  vers  l'autre, 
suivant  ce  qui  a  été  dit  ci-dessus,  art.  8,  n.  3. 
Après  l'élévation  ,  l'évéque  retourne  à  son 
siège,  s'il  en  est  descendu,  si  ce  n'est  aux 
niesses  des  morts  et  des  fériés  privilégiées  , 
dont  il  a  été  parlé  ci-dessus,  art.  i,  n.  9, 
auxquelles  l'évéque  demeure  à  geuoux, 
comme  ceux  du  chœur,  depuis  Sanclus  in- 
clusivement jusqu'à  Pax  Dumini  exclusive- 
iKCul ,  et  pendant  les  oraisons  que  le  celé- 


UES  doc, 

branl  chante  ;  ce  qu'il  observe  encore  à  cer- 
tains versets,  comme  AJjitva  nos,  Dem,  etc.; 
Veni,  sancte  Spiritus,  etc. 

17.  Le  sous-diacre,  ayant  reçu  la  paix  du 
diacre,  va,  accompagné  du  cérémoniaire,  la 
porter  à  l'évéquc,  mettant  les  mains  sous  ses 
coudes,  lui  disant  comme  aux  autres,  Pax 
tecum,  et  ne  le  saluant  point  auparavant, 
mais  seulement  après;  puis  il  la  porte  au 
chœur  de  la  manière  ordinaire  :  mais  si  c'esl 
la  coutume  du  lieu  de  donner  la  paix  à  l'é- 
véque avec  un  instrument,  le  diacre,  après 
avoir  donné  la  paix  au  sous-diacre,  reçoit 
du  cérémoniaire  l'instrument  de  la  paix,  et 
l'ayant  baisé,  le  donne  nu  sous-diacre  qui  le 
porte  des  deux  mains,  élevé  à  la  hauteur  de 
la  poitrine,  et  le  présente  à  baiser  à  l'évoque, 
l'essuyant  auparavant  avec  le  voile  qui  y  est 
attaché;  puis  il  le  rend  au  cérémoniaire,  et 
observe  le  reste  qui  a  été  dit. 

18.  Si  l'évéque  a  auprès  de  lui  quelque 
personne  considérable  qui  lui  serve  de  prê- 
tre assistant,  celui-ci  va  à  l'autel,  et  reçoit 
seul  la  paix  du  célébrant,  laquelle  il  porte  à 
l'évéque,  comme  il  a  été  dit  du  sous-diacre, 
ou  avec  le  baiser,  ou  avec  l'instrument  qu'il 
baise  et  essuie  auparavant.  Ensuite  le  sous- 
diacre  vient  recevoir  du  même  prêtre  assis- 
tant le  baiser  de  paix,  qu'il  donne  après  an 
chœur,  puis  au  diacre  et  au  cérémoniaire. 
Mais  si  le  célébrant  avait  un  prêtre  assis- 
tant, il  irait  recevoir  la  paix  du  prêtre  assis- 
tant de  l'évéque,  et  la  distribuerait  ensuite 
au  chœur,  puis  au  diacre,  au  sous-diacre  et 
au  cérémoniaire. 

19.  Le  célébrant,  ayant  dit  Placeat  et  baisé 
l'autel,  ne  donne  pas  la  bénédiction,  mais  il 
fait  une  inclination  à  la  croix,  ses  deux  mi- 
nistres étant  à  leurs  places  l'un  derrière 
l'autre,  et  se  retire  avec  eux  au  côté  de  l'E- 
pître, où  il  demeure  debout  sur  le  second 
degré,  la  face  tournée  vers  le  côté  de  l'Evan- 
gile, et  profondément  incliné,  ayant  le  dia- 
cre à  sa  gauche,  et  le  sous-diacre  à  la  gauche 
du  diacre,  tous  deux  à  genoux  sur  leurs  do- 
grés  ordinaires,  pendant  que  l'évéque  donne 
la  bénédiction,  suit  de  son  siège,  soit  du  mi- 
lieu de  l'autel;  ce  qui  dépend  de  sa  volonté. 
Si  le  siège  épiscopal  était  au  côté  de  l'Epître, 
le  célébrant  recevrait  la  bénédiction  au  côté 
de  l'Evangile  ayant  le  diacre  à  sa  droite,  et 
le  sous-dIacre  à  la  droite  du  diacre,  de  la 
manière  qui  a  été  dite.  Si  l'évéque  renvoyait 
au  célébrant  à  donner  la  bénédiction,  ce  qui 
ne  semble  pas  néanmoins  convenable,  alors 
le  célébrant,  ayant  dit  Benedicat  vos,  omnipo- 
tens  Deus,  à  l'ordinaire,  et  s'étant  tourné, 
ferait  une  inclination  profonde  à  l'évéque,  et 
puis  donnerait  la  bénédiction  du  côté  où  il 
n'est  pas. 

20.  Après  la  bénédiction  de  l'évéque,  le 
célébrant  va  avec  ses  deux  ministres  pour 
dire  l'Evangile  au  lieu  accoutumé,  faisant 
en  passant,  lui,  une  inclination,  et  ses  mi- 
nistres la  génuflexion.  Aussitôt  qu'il  a  achevé 
l'Evangile,  il  se  tourne  vers  l'évéque  et  le 
salue  avec  ses  deux  minisires;  puis,  s'étant 
retourné  vers  l'autel,  il  attend  que  l'évéque 
soit  parti  j  ensuite  il  va  au  milieu  de  l'autel 


m 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


«0» 


avec  tous  ses  minisires,  et  retourne  de  Isi 
manière  ordinaire  à  la  sacristie.  Les  ecclé- 
siastiques qui  sont  au  chœur  doivent  ac- 
compagner l'évéque  quand  il  s'en  va,  ou  au 
moins  une  partie  d'entre  eux,  s'il  est  néces- 
saire que  les  autres  demeurent  au  chœur 
pour  dire  quelque  office  immédiatement 
après  la  messe. 

21.  Remarquez,  1°  qu'on  doit  observer 
toutes  les  mêmes  choses  à  l'égard  d'un  ar- 
chevêque dans  sa  province,  d'un  légat  apo- 
stolique dans  le  lieu  de  sa  légation,  et  d'un 
cardinal  en  tous  lieux,  pourvu  qu'ils  soient 
en  rochet  et  en  camail;  si  le  légat  et  le  car- 
dinal ne  sont  pas  prêtres,  le  célébrant  doit 
donner  la  bénédiction  à  la  fin  de  la  messe, 
de  la  manière  qui  a  été  ci-dessus  marquée 
sur  la  fin  du  n.  19. 

22.  Remarquez,  2°  que  si  l'évéque  diocé- 
sain, ou  quelqu'un  des  autres  ci-dessus  nom- 
més assistait  à  la  messe  revêtu  pontificale- 
ment  avec  la  mitre  et  la  crosse  (ce  qui  n'est 
pas  ordinaire),  outre  toutes  les  cérémonies 
ci-dessus  décrites,  on  l'encenserait  avant 
Y  Introït  immédiatement  après  le  célébrant, 
comme  aussi  après  l'Evangile,  à  l'exclusion 
du  célébrant,  qui  n'est  point  encensé;  après 
la  messe,  le  célébrant  et  ses  ministres,  ayant 
salué  l'autel,  salueraient  ensuite  le  prélat, 
qui  demeure  à  son  trône  pour  y  quitter  ses 
ornements  ;  et  comme  en  ce  cas  il  doit  tou- 
jours avoir  un  prêtre  assistant,  celui-ci  fe- 
rait à  la  bénédiction  de  l'encens,  à  l'encen- 
sement de  l'évéque  et  à  la  paix  ce  qui  a  été 
dit  aux  n.6, 15  et  IS. 

2.3.  Remarquez ,  3°  que  si,  au  contraire, 
l'évéque  diocésain,  ou  quelqu'un  des  autres 
prélats  susdits  n'était  qu'en  habit  long,  sans 
rochet  et  sans  camail  (ce  qui  n'est  pas  con-- 
venable  et  ne  devrait  jamais  arriver),  on  lui 
rendrait  moins  d'honneur  que  lorsqu'il  est 
dans  l'habit  propre  de  sa  dignité ,  et  l'on  se 
contenterait  de  le  saluer  en  entrant  à  l'autel 
et  à  la  fin  de  la  messe,  de  lui  porter  le  livre 
à  baiser  après  l'Evangile,  et  de  l'encenser 
de  trois  coups  à  l'offertoire  immédiatement 
après  le  célébrant. 

24.  Remarquez,  4°  que  lorsqu'un  évêque 
hors  de  son  diocèse,  ou  un  archevêque  hors 
de  sa  province,  assiste  en  rochet  et  en  ca- 
mail à  la  messe  solennelle,  on  observe  seu- 
lement les  choses  suivantes  :  1. 11  n'est  pas 
ordinairement  placé  dans  le  sanctuaire, 
mais  dans  un  des  sièges  les  plus  honorables 
du  chœur.  2.  Le  célébrant  et  ses  ministres  le 
saluent  par  une  inclination  profonde  au 
commencement  et  à  la  fin  de  la  messe,  avant 
de  saluer  chaque  côté  du  chœur.  3.  Le  dia- 
cre l'encense  à  l'offertoire  immédialemcnt 
après  le  célébrant,  lequel  est  encensé  de  trois 
coups,  aussi  bien  que  lui.  h.  Le  sous-diacre 
lui  porte  la  paix  de  la  manière  indiquée  au 
I  II.  17,  avant  do  la  donner  aux  chapiers.  On 
observe  à  peu  près  les  mêmes  cérémonies 
à  l'égard  d'un  prince  souverain  ou  autre 
grand  prince  ou  princesse,  auxquels  toute- 
fois on  ne  présente  jamais  la  paix  qu'avec 
un  instrument.  Pour  les  prélats  inférieurs, 
comme  les  abbés  bénits  hors  de  leur  mo- 


nastère, et  les  seigneurs  ou  magistrats  con- 
sidérables, il  suffit,  si  la  coutume  u'oblige  à 
faire  autrement,  de  les  encenser  de  deux 
coups,  et  de  leur  porter  la  paix  après  les 
chapiers.  Voyez  ce  qui  a  été  dit  sur  cela  au 
sujet  de  la  messe  basse,  art.  13,  n.  10. 

25.  Remarquez,  5"  quant  aux  révérences 
qu'on  doit  faire  à  l'évéque  et  aux  autres 
pendant  la  messe,  1.  que  le  célébrant  soit  à 
la  messe  solennelle,  soit  à  la  messe  basse, 
ne  doit  faire  la  génuflexion  ni  aux  prélats, 
ni  aux  princes,  mais  seulement  au  pape,  et 
aux  autres  une  inclination  profonde  ;  2.  (jue 
les  ministres  sacrés  et  tous  les  ministres  in- 
férieurs, si  l'usage  contraire  n'a  prévalu, 
font  la  génuflexion  à  l'évéque  diocésain  re- 
vêtu de  rochet  et  de  camail,  comme  aussi  à 
l'archevêque  dans  sa  province,  à  un  légal 
apostolique  dans  le  lieu  de  sa  légation  ,  et  à 
un  cardinal  en  tous  lieux  ;  mais  aux  autres 
évêques  ils  font  seulement  une  inclination 
profonde,  si  ce  n'est  quand  ces  prélats  offi- 
cient. Les  réguliers  font  en  pareille  occasion 
les  mêmes  génuflexions  que  les  ministres 
sacrés,  et,  selon  la  sacrée  congrégation  des 
Rites,  les  chanoines  des  églises  collégiales 
les  doivent  faire  aussi,  si  la  coutume  n'est 
contraire;  3.  que  selon  l'usage  communé- 
ment reçu,  et  le  sentiment  de  quelques  cé- 
rémoniaires  instruits,  tous  ceux  du  chœur 
qui  sont  prêtres,  ou  qui  ne  l'étant  pas  sont 
revêtus  de  chapes,  font  seulement  une  incli- 
nation profonde  à  l'évéque  diocésain  et  aux 
autres,  en  quelque  habit  qu'ils  soient,  k.  Si 
l'évéque  diocésain  n'est  pas  placé  dans  un 
trône  proche  de  l'autel,  mais  dans  le  pre- 
mier siège  du  chœur,  les  ministres  de  l'autel 
le  saluent  seulement  au  commencement  et  à 
la  fin,  et  lorsqu'ils  vont  le  trouver  à  son 
siège  durant  la  messe,  auquel  cas  ils  saluent 
aussi  le  chœur  après  l'évéque,  toutes  les 
fois  qu'ils  y  entrent,  ou  qu'ils  en  sortent,  se- 
lon la  règle  générale.  S'il  est  placé  près  de 
l'autel,  et  qu'on  n'entre  point  dans  le  chœur 
pour  aller  à  son  siège,  comme  il  arrive  dans 
les  églises  de  France  où  les  chœurs  sont  dis- 
tants de  l'autel,  il  suffit  en  ce  cas  de  saluer 
l'autel,  si  l'on  passe  par  devant,  et  l'évéque 
quand  on  l'aborde  ou  qu'on  le  quitte,  sans 
saluer  le  chœur. 

26.  Remarquez  ,  6°  qu'aux  messes  des 
morts  qu'on  célèbre  en  présence  de  l'évéque 
diocésain,  et  des  autres  ci-dessus  nommés, 
on  observe  à  proportion  les  mêmes  cérémo- 
nies, excepté  celles  qu'on  retranche  dans  les 
autres  messes  solennelles  pour  les  moris. 
1.  Il  fait  la  confession  avec  le  célébrant.  2.  1| 
bénit  seulement  l'encens  à  l'ofTerloire  sans 
les  baisers  ordinaires  de  la  cuiller  et  de  la 
main,  et  il  est  seul  encensé  après  le  célé- 
brant. 3.  11  se  met  à  genoux  sur  l'accoudoir 
devant  l'autel  aux  oraisons,  et  depuis  le 
Sanclus,  inclusivement,  jusqu'à  Pax  Domini 
exclusivement,  comme  il  a  été  dit  n.  16.  k.  Il 
ne  bénit  point  l'eau  ;  on  ne  lui  porte  point  la 
paix;  il  no  donne  point  la  bénédiction  à  la 
fin  de  la  messe;  on  ne  publie  point  d'indul- 
gences, et  le  reste  se  fait  à  l'ordinaire. 


M9  MES 

VARIÉTÉS. 

Selon  les  Missels  de  Toulouse  et  de  Vienne 
on  l'ail  baiser  le  livre  de  l'Evangile  non-seu- 
lement à  l'évêque,  mais  encore  aux  archi- 
diacres qui  l'assislent  et  aux  chanoines  qui 
8onl  dans  le  chœur. 


MES 


610 


SUPPLEMENT  ▲  LA  IV*  PARTIE. 


DE  L.\  MESSE  SOLENNELLE. 

(bue  lïOnnais  DSiii  avant  1838.) 


DK  LA  GRAND  MESSE  A  DIACRE  ET  SOUS-DIACRK. 

Chapitre  premier.  —  ObservaCions  générales. 
§  L 

1.  Le  préire  qui  célèbre  les  divins  mys- 
tères cl  les  ministres  qui  l'assistent  doivent 
se  pénétrer  de  la  sainteté  de  leurs  Fonctions , 
cl  se  faire  un  honneur  et  un  devoir  de  s'en 
acquitter  avec  toute  l'exactitude,  la  décence 
et  la  piété  convenables.  Chacun  doit  s'ins- 
Iruire  avec  soin  de  toutes  les  cérémonies 
qu'il  a  à  faire,  s'y  exercer  d'avance,  et  ob- 
server ponctuellement  tout  ce  que  prescrit 
la  rubrique,  sans  rien  omettre  ni  rien  chan- 
ger. 

2.  Avant  de  commencer  ses  fonctions,  on 
doit  toujours  s'y  préparer  par  le  recueille- 
ment et  la  prière  ,  offrir  à  Dieu  l'action  que 
l'on  va  faire  ,  et  lui  demander  la  grâce  de 
s'en  acquitter  dignement.  Pendant  tonte  la 
cérémonie,  il  faut  entrer  dans  les  sentiments 
dont  les  rites  sensibles  sont  les  signes  et  les 
symboles  ,  accompagner  toutes  ses  actions 
extérieures  d'actes  intérieurs  de  religion  ,  et 
ne  jamais  manquer  de  faire  son  action  de 
grâces  après  la  cérémonie. 

3.  Le  respect  dû  à  la  souveraine  majesté 
de  Dieu  exige  qu'on  ne  se  présente  pour 
exercer  quelque  fonction  qu'avec  l'habit 
ecclésiastique  ,  la  tonsure  de  son  ordre  ,  et 
dans  un  costume  propre  et  décent,  qui  an- 
nonce les  sentiments   dont  on  est  pénétré. 

'*.  Kn  se  revêtant  des  ornements  ,  on  doit 
éviter  toute  conversation  inutile,  et  réciter 
avec  piété  les  prières  prescrites,  qui  sont  si 
instructives ,  si  touchantes  et  si  analogues 
aux  dispositions  requises  dans  les  ministres 
des  autels. 

5.  On  doit  observer  en  officiant  la  plus 
exacte  modestie  ,  faire  toutes  les  cérémonies 
avec  dignité,  et  en  même  temps  d'un  air  aisé 
et  naturel,  sans  hésiter  et  sans  paraître  con- 

(l)  Ces  baluslres,  pl.icés  .lutour  des  aulels, sont  de  toute 
aiiliiiiiité;  Ils  avairul  ordinairement  trois  portes  pour  en- 
trer dans  le  sanctuaire.  La  principale  Otait  lu  parle  suinte, 
a  deux  ballants,  vis-à-vis  l'autel;  les  deux  autres,  plus 
simples,  triaient  aux  côtés  de  l'anlel  :  l'une  à  droite,  l'au- 
tre à  «auclie.  La  porte  sainte  était  pour  l'entrée  solennelle 
du  célébrant;  les  fortes  collaiérales  étaient  pour  les  mi- 
nistres intérieurs.  A  Lyon,  la  nuit  de  Noël,  monseigneur 
l'archevêque,  ou  le  grand  prêtre  en  son  absence,  entrait 
seul  par  la  porte  sainte,  pour  baiser  l'autel  pendant  l'invi- 
Uloire  ;  les  chantres  et  les- chanoines  entraient  et  sor- 
taient par  les  portes  collatérales.  Excepté  le  tem|>sdela 
messe,  la  balustrade  était  toujours  fermée;  on  ne  l'ouvrait 
avec  «éréuionie  et  majesté  qu'avant  le  Benedielus  et  le 


traint  et  embarrassé  ;  tenir  la  tête  droite 
sans  affectation,  les  yeux  modeslenient  bais- 
sés, et  tout  le  corps  dans  une  attitude  grave 
et  respectueuse. 

(').  Il  faut,  en  marchant,  éviter  la  préci- 
pitation et  une  trop  grande  lenteur  ;  si  l'on 
marche  deux  à  deux  ,  se  tenir  toujours  à  la 
même  distance ,  et  ne  point  se  devancer  l'un 
l'autre  ;  mais  aller  toujours  de  front  cl  d'un 
pas  égal ,  ayant  soin  pour  cela  de  se  regar- 
der de  temps  en  temps  du  coin  de  l'œil. 

7.  Chacun  doit  mettre  une  grande  préci- 
sion dans  toutes  ses  actions,  et  faire  chaque 
chose  en  son  temps,  afin  qu'il  n'y  ait  point 
d'interruption  dans  les  cérémonies  ou  dans 
le  chant. 

8.  Lorsque  plusieurs  officiants  agissent 
ensemble,  ils  doivent  être  très-attentifs  à 
faire  en  même  temps  et  de  la  même  manière 
les  cérémonies  qui  leur  sont  communes  ,  et 
avoir  grand  soin  de  se  lever,  s'asseoir,  s'in- 
cliner, se  mettre  à  genoux  tous  ensemble, 
avec  une  parfaite  uniformité  ;  car  il  n'est 
rien  qui  contribue  davantage  à  la  beauté 
des  cérémonies.  Pour  cela  ,  il  est  important 
de  s'exercer  d'avance ,  et  pendant  la  cérémo- 
nie chacun  doit  observer  celui  qui  officie  en 
chef,  afin  de  se  régler  sur  lui 

§IL 

Pour  l'intelligence  des  cérémonies  que 
nous  allons  décrire,  il  est  nécessaire  de  con- 
naître la  position  de  l'autel  et  du  sanctuaire, 
et  la  manière  de  tenir  les  mains,  de  faire  les 
inclinations  et  les  génuOexions. 

Position  de  l'aitel.  —  Selon  le  rite  lyon- 
nais ,  le  maître-autel  doit  cire  entièrement 
séparé  du  mur,  de  manière  que  les  officiants 
puissent  librement  circuler  autour.  Dans 
l'église  primatiale  de  Saint-Jean  ,  et  dans 
quelques  autres,  l'autel  était  autrefois  en- 
touré d'une  balustrade  distante  de  trois  pieds 
environ  de  la  marche  inférieure.  L'espace 
renfermé  entre  les  balustres  s'appelait  le 
sancluaire  ;  celui  qui  s'étendait  hors  des  ba- 
lustres jusqu'au  chœur,  et  derrière  l'autel 
jusqu'au  fond  de  l'abside,  était  appelé  le 
presbytère.  La  place  des  diacres  était  mar- 
quée par  un  parquet,  hors  de  la  balustrade, 
au  milieu  du  presbytère;  et  c'était  là  que  le 
prêtre  faisait  la  confession  au  conuuence- 
ment  de  la  grand'messe.  Le  chœur  élait 
placé  devant  l'autel,  et  séparé  du  prcsbylère 
par  deux  marches  ,  au  haut  desquelles  on 
faisait  toujours  une  inclination  à  l'autel,  en 
montant  ou  en  descendant  (1). 

Disposition  des  mains.   —   1.  Lorsqu'on 

ilagnilicat,  pour  l'encensement  de  l'anlel,  et  le  célébrant 
entrait  solennellement  par  le  milieu,  et  non  [lar  le  côté. 
Il  est  aisé  de  juger  combien  cette  balustrade  devait  con- 
tribuer ii  inspirer  du  respect  pour  l'autel,  et  à  régulariser 
les  cérémonies,  en  leur  donnant  plus  de  solennité.  La  si- 
tuation actuelle  du  rhanr,  derrière  l'autel,  rend  l'cxérn- 
lion  de  plusieurs  cérémonies  imposbible  ou  très-diflicile, 
et  l'on  a  été  obligé  de  les  suipriiner  ou  d'y  faire  des  chan- 
gements que  nous  aurons  soin  d'indiquer,  après  avoir 
marqué  exactement  ce  que  prescrit  la  rubrique.  Voyei 
les  Réflexions  sur  la  filufilion  actuelle  de  t'uulel  et  du 
chœur  de  la  catliédrale  de  Lijon,  p.  52  du  Cérémouial  de 
Belley. 


011  DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 

lient  les  mains  jointes  et  étendues  sur  la 
poitrine,  le  pouce  droit  doit  être  sur  le  gau- 


615 


che  en  forme  de  croix ,  et  les  autres  doigts 
également  étendus  et  joints ,  de  manière 
que  l'extrémité  soit  un  peu  relevée  vers  le 
visage. 

2.  Les  prêtres  assistants  ,  les  diacres  et 
Bous-diacres  tiennent  les  bras  pendants  et 
les  doigts  entrelacés  au-dessous  de  la  poi- 
trine, de  manière  que  la  paume  ne  regarde, 
ni  le  visage  ,  ni  les  pieds  ,  mais  qu'elle  soit 
tournée  du  côté  du  corps. 

3.  Lorsque  les  induis,  les  acolytes  ou  au- 
tres,  portent  l'encensoir  ou  quelque  autre 
chose  de  la  main  droite,  ils  tiennent  la  gau- 
che pendante  sur  le  côté,  les  doigts  étendus 
et  joints. 

GÉNUFLEXIONS.  —  1 .  On  distingue  trois 
sortes  de  génuflexion  :  la  génuflexion  à  deux 
genoux  ,  ou  prostration  ,  que  l'on  fait  en  se 
mettant  à  genoux,  et  s'inclinant  profondé- 
ment ;  la  génuflexion  profonde  ,  qui  se  fait 
en  portant  le  genou  droit  jusqu'à  terre;  et 
la  petite  génuflexion  ,  lorsqu'on  plie  le  ge- 
nou droit  jusqu'au  milieu  de  la  jambe  gau- 
che, au-dessous  du  genou. 

2.  On  fait  rarement  la  génuflexion  pro- 
fonde ;  et  toutes  les  fois  que  la  rubrique 
prescrit  une  génuflexion  ,  sans  distinction  , 
il  faut  toujours  entendre  la  petite. 

3.  Tous  les  officiants  font  cette  génu- 
flexion lorsqu'ils  sont  debout  :  1°  toutes  les 
fois  que  l'on  prononce  dans  le  chant,  soit  à 
l'autel ,  soit  au  chœur,  les  saints  noms  de 
Jésus  et  de  Marie  ;  2'  toutes  les  fois  qu'ils 
quittent  leurs  places  ordinaires  pour  aller 
s'asseoir,  et  lorsque  de  leurs  sièges  ils  sont 
de  retour  à  leurs  places  ;  3°  toutes  les  fois 
qu'ils  arrivent  derrière  l'autel  ou  qu'ils  en 
partent  ;  k"  quand  ils  montent  à  l'autel  ou 
qu'ils  en  descendent ,  en  observant  néan- 
moins que,  lorsqu'on  monte  à  l'autel,  on  ne 
fait  pas  la  génuflexion  en  partant  de  sa 
place,  mais  seulement  quand  on  est  arrivé 
a  l'autel.  5°  Lorsqu'on  arrive  à  une  place  où 
l'on  doit  s'arrêter  devant  ou  derrière  l'autel, 
on  fait  la  génuflexion  ;  mais  si  l'on  passe 
devant  le  milieu  ou  le  derrière  de   l'autel 


sans  s'arrêter,  on  fait  seulement  une  incli- 
nation. G"  Lorsque  le  célébrant  est  assis, 
tous  ceux  qui  ont  leurs  sièges  près  du  sien, 
lui  font  une  génuflexion  avant  de  s'asseoir 
et  quand  ils  se  lèvent.  7°  Tous  ceux  qui  s'ap- 
prochent du  célébrant  [jour  remplir  quelque 
fonction  auprès  de  lui ,  le  saluent  de  méine 
par  une  génuflexion  ,  en  s'approchant  et 
avant  de  se  rclirer. 

4.  Pour  bien  faire  la  génuflexion,  il  faut  se 
tourner  resprctucusement  vers  la  personne 
ou  vers  l'objet  que  l'on  salue,  porter  le  pied 
gauche  un  peu  en  avant,  puis  flé(  hir  grave- 
ment le  genou,  tenant  le  corps  droit,  sans  se 
pencher  de  côté  ni  d'autre.  Lorsque  le  prê- 
tre fait  la  génuflexion  profonde  à  l'autel ,  il 
porte  le  pied  droit  en  arrière,  et  appuie  les 
mains  sur  l'autel. 

Inclinations.  —  1.  11  y  a  deux  sortes  d'in- 
clination  :  l'inclination  profonde,  que  l'ou 
fait  en  courbant  la  moitié  du  corps,  de  ma- 
nière qu'on  puisse  toucher  les  genoux  du 
bout  des  doigts  (l)  ;  et  l'inclination  médio- 
cre, qui  se  fait  en  baissant  un  peu  moins  la 
tête  et  les  épaules  (2). 

2.  Toutes  les  fois  que  l'on  descend  du 
presbytère  dans  le  chœur,  ou  que  l'on  monte 
par  le  milieu  du  chœur  dans  le  presbytère, 
on  fait  l'inclination  médiocre  au  milieu  du 
plus  haut  degré,  ou  à  quelques  pas  devant 
l'autel,  s'il  n'y  a  point  de  degrés  à  l'entrée  du 
presbytère  ou  du  sanctuaire.  Si  on  ne  mar- 
che pas  par  le  milieu  du  chœur,  on  fait  l'in- 
clination vis-à-vis  l'angle  du  marchepied,  en 
passant  par  le  chemin  le  plus  court. 

3.  Lorsque  le  saint  sacrement  est  exposé, 
(3)  outre  l'inclination  à  l'entrée  du  presby- 
tère, on  fait  de  plus  une  génuflexion  médio- 
cre à  l'angle  du  marchepied.  Mais  si  le  saint 
sacrement  est  renfermé  dans  le  tabernacle, 
on  ne  fait  que  l'inclination  ordinaire  [k). 

k.  On  peut  voir  dans  le  Missel,  chap.  1  do 
la  messe  solennelle,  ce  qui  regarde  le  nom- 
bre des  officiants  aux  différents  jours,  la  mi- 
tre dont  on  se  servait  autrefois  dans  les  col- 
légiales ,  la  manière  de  chanter  le  gra- 
duel, etc. 


(1)  Marati,  part,  ii.  Ut.  2,  n.  2,  Ronisée,  elc. 

[i)  Quelques  auteurs  disliiigiienl  trois  inclinations  de 
tête  :  telle  qu'on  fait  au  saint  sscrenient,  à  la  croix,  et 
au  nom  de  Jétns;  celle  qu'on  fait  au  nom  dt;  Marie,  et 
celle  qu'on  t'ait  au  nom  des  saints  ou  du  pape  :  la  première 
doit  être  plus  grande  que  la  seconde,  et  cille-ci  plus 
grande  que  la  troisième.  On  doit  loujotirs  se  souvenir  que 
ces  différents  saluls  sont  autant  d'actes  de  religion  qui  ne 
doivent  pas  être  faits  avec  précipitation,  mais  avec  mo- 
destie et  gravité.  Merati,  Ronisée,  Bonavent,  etc. 

(5)  Rit.,  Miss,  solem.,  cap.  10,  1  et  5. 

(4)  Il  peut  paraître  étonnant  que  l'on  ne  fasse  qu'une 
inclination  à  l'autel,  tandis  que  l'on  fait  souvent  une  génu- 
flexion au  prêtre.  Pour  répondre  à  crtte  dltlicullà,  qui 
nous  a  été  proposée  plusieurs  fois,  il  sulHi  de  rappeler  ce 
que  prescrit  la  rubrique  :  l»!!  y  a  dans  le  rite  lyonnais  deux 
manières  de  saluer  l'autel,  plus  ou  moins  profondément, 
selon  les  différents  cas.  Lorsqu'on  passe  devant  ou  derrière 
l'autel  sans  s'arrêter,  on  ne  fait  que  le  petit  salut,  ou  une 
simple  inclination,  parce  que  ce  n'est,  pour  ainsi  dire, 
que  par  occasion  que  l'on  salue  l'auto!,  et  qu'alors  la  ré- 
vérence doit  être  moins  profonde  que  lorsqu'on  vient  il 
l'antel  ex  professa.  Mais  lorsqu'on  s'en  approche  pour  y 
leiuplir  quelque  fonction,  le  salut  doit  être  plus  res- 
pectueux et  plus  grave,  et  l'on  fait  toujours  la  génuflexion. 


2°  On  ne  cLange  rien  à  cette  rubrique,  quoicpie  le  saint 
sacrement  repose  dans  le  tabernacle,  parce  qu'autrefois 
on  ne  le  conservait  point  sur  le  maltre-autel,  mais  dans 
une  chapelle  séparée,  comme  cela  s'observe  encore  dans 
les  cathédrales.  Si  l'usage  a  changé  à  cet  égard  dans  1^ 
plupart  des  autres  églises,  on  y  a  néanmoins  toujours  con- 
servé l'ancienne  règle.  Cette  rubrique,  au  reste,  n'est  pas 
particulière  à  notre  rite,  puisque,  dans  plusieurs  diocèses, 
on  salue  l'autel  lors  même  que  le  saint  sacrement  y  r  epose, 
tantôt  par  une  génuDexioa,  tantôt  par  une  inclination,  se- 
lon que  l'on  est  près  ou  loin  de  l'autel. 

3°  La  rubrique,  ne  prescrit  aucun  salut  à  l'égard  du  prê- 
tre, lorsqu'on  ne  fait  que  passer  auprès  de  lui  sans  s'arrê- 
ter, et  par  conséquent  on  ne  lui  tend  pas  autant  d'hoimeur 
qu'à  l'autel,  que  l'on  salue  toujours  en  passant;  mais  toutes 
les  fois  qu'il  faut  servir  le  prêtre  dans  ses  fomlions,  sur- 
tout pendant  l'oblation  du  diun  sacrilice,  la  rubrique  veut 
que  tous  les  ministres  inférieurs  ne  s'approchent  de  lui 
qu'avec  un  profond  respect,  et  le  saluent  toujours  par  nna 
génuflexion  ;  parce  que,  le  regardant  alors  plus  i.articu- 
lièrement  comme  le  représeuiaut  de  Jésus-Chnst  n. l'aine, 
et  le  dispensateur  des  mystères  divins,  elle  ne  saurait 
trop  honorer,  dans  sa  personne,  la  dignité  sacordotjie.  Sic 
nos  exislimet  liomo  ul  minUtros  Cliristi,  cl  dispensalorci 
musiertormn  Dei  LI  0>c.  iv,  ij. 


CÏ5 


MES 


MES 


en 


Chap.  II.  —  De  la  bénédiction  solennelle,  et 
de  l'aspersion  de  l'eau  avant  la  grand'- 
messe. 

La  bénédiclion  de  Ipaii  se  fait  tous  les  di- 
manches et  le  jour  de  Noël  ;  ou  I'oujpI  le  jour 
de  Pà(|ues  cl  do  la  Penlccôte  dans  les  éfjli- 
ses  où  l'on  a  fait  la  veillo  la  bénédiclion  des 
fonls  ;  on  l'omel  aussi  à  la  messe  ponlifi- 
cale  (1). 

S  I".  Office  du  célébrant. 

1.  Le  prêtre  rcvêlu  des  habits  sacerdotaux 
cl  de  la  chape,  au  lieu  de  la  chasuble,  ou  du 
surplis,  de  l'élole  cl  de  la  chape  de  la  couleur 
convenable  au  jour,  s'il  ne  doil  pas  célébrer 
la  messe,  et  couvert  du  bonnet  carré,  se  rend 
processionnellcment  au  grand  bénitier  do 
l'église,  précédé  des  acolytes  ,  du  sous-dia- 
cre portant  la  croix  ou  le  loxte,  de  deux 
clercs  et  du  diacre,  el  suivi  de  tout  le  clergé, 
qui  se  place  en  chœur  dans  la  nef,  île  ma- 
nière que  les  plus  dignes  soient  les  plus  éloi- 
gnés de  l'autel 

2.  Etant  arrivé  au  bénilier,  le  célébrant  se 
découvre,  cl,  ayant  à  sa  droilo  le  diacre  et  le 
clerc  qui  porle  le  vase  destiné  à  prendre  l'eau 
bénite,  et  à  sa  gauche  un  autre  clerc  qui 
tient  le  livre  ouvert  devant  lui,  il  fait  sur  soi 
le  signe  de  la  croix  eu  disant  à  voix  basse  : 
Adjutorium  nostj-um,  etc.,  et  il  chanle  les 
cxorcismcs  et  les  oraisnns  sur  le  ton  des  pe- 
tites heures,  tenant  la  main  g luche appuyée 
sur  la  poitrine,  et  la  droite  étendue  sur  ce 
qu'il  bénit,  pendant  les  exorcismes,  et  les 
deux  niains  jointes  pendant  les  oraisons. 
Ensuite  il  met  par  trois  fois  le  sel  dans  l'eau 
en  forme  de  croix,  en  prononçant  d'une  voix 
intelligible,  mais  sans  chanter  :  Commix- 
tio,  etc. 

3.  La  bénédiction  faite,  il  revient  au  chœur 
dans  le  même  ordre,  excepté  le  ministre  du 
bénitier,  qui  marche  après  lui;  arrivé  au  bas 
de  l'autel,  il  se  découvre,  fait  une  génufle- 
xion, et  jette  par  trois  fois  de  l'eau  bénite  sur 
le  devant  de  l'autel  :  1°  ;iu  milieu,  2"  au  côté 
de  l'Evangile,  3'  au  côté  de  l'Epître  ;  et  ayant 
fait  une  nouvelle  génuflexion,  il  fait  le  tour 
de  l'autel,  en  commençant  par  le  côté  de  l'E- 
vangile, et  asperge  le  sanctuaire  en  récitant, 
alternativement  avec  le  clerc  qui  l'accompa- 
gne, l'antienne  Asperges  ou  Effundam,  que 
l'inlonaleur  commence  cl  que  le  chœur  con- 
tinue. Si  le  saint  sacrement  est  exposé,  on 
doit  le  voiler  et  agir  comme  s'il  était  dans  le 
tabernacle. 

k.  De  retour  devant  l'autel ,  il  le  salue,  se 
tourne  sur  la  droite,  et  asperge  trois  fois  la 
croix  que  le  sous-diacre  tient  au  milieu  du 
chœur ,  faisant  une  génuflexion  avant  et 
après  ;  ensuite  il  donne  de  l'eau  bénite  une 
seule  fois  au  sous-diacre,  à  chacun  des  aco- 
lytes, au  diacre,  et  remet  le  goupillon  au 
clerc. 

5.  De  là  il  se  rend  vers  le  plus  digne  du 
chœur,  et  ayant  repris  raspersoir,il  l'asperge 
séparément,  si  c'est  l'usage,  avec  une  incli- 
nation avant  et  après.  S'il  y  a  d'autres  per- 

(I)  Caerem.  episc,  1.  n,  cap.  31.  Romsée,  t.  V,  n.  126. 
[2J  Bauldrv,  part.  h.  cap.  7,  n.  7.  Ueraii,  part,  iv,  lit. 


sonnes  auxquelles  il  soit  d'usage  de  donner 
séparément  l'eau  bénite,  il  leur  fait  l'inclina- 
tion seulement  après,  et  non  avant.  Ensuite 
il  salue,  d'une  inclination  commune,  tout  le 
premier  côté  du  chœur,  et  l'asperge,  sans 
s'arrêter,  jusqu'à  l'extrémité  des  stalles.  Là, 
il  se  tourne  sur  la  gauche,  fait  une  inclina- 
tion au  milieu  du  chœur,  et  va  asperger  le 
second  côté  du  chœur  de  la  même  manière 
que  le  premier  (2). 

6.  Après  l'aspersion  du  clergé,  il  asperge 
le  peuple  à  droite  et  à  gauche,  selon  la  dis- 
position des  lieux,  saluant  l'autel  d'une  in- 
clination toutes  les  fois  qu'il  passe  devant  le 
milieu. 

7.  L'aspersion  du  clergé  et  du  penple  étant 
Unie,  il  retourne  nu  milieu  du  chœur  ou  à 
quelques  pas  devant  l'autel,  suivant  le  local, 
fait  une  génuflexion,  et  se  tournant  à  droite 
et  à  gauche,  il  asperge  le  ministre  du  livre  et 
celui  du  bénitier  ;  puis  il  s'asperge  lui-même, 
en  portant  le  goopillon  à  son  front,  le  rend 
au  clerc,  ch.inle  Dominns  vobiscum  et  l'orai- 
son Exancii  nos  sur  le  ton  de»  petites  heures, 
fait  une  génuflexion  et  retourne  à  la  sa- 
cristie. 

8.  Si  monseigneur  l'évoque  est  présent,  le 
célébrant,  avant  d'asperger  le  clergé,  se  rend 
auprès  du  prélat  et  lui  présente  l'aspersoir  ; 
le  prélat  l'ayant  reçu,  le  porle  à  son  front,  et 
asperge  le  prêtre  cl  le  clerc,  qui  s'inclinent 
proibndément  devant  lui,  baisant  l'anneau, 
et  font  une  génuflexion  avant  et  après  ;  alors 
le  célébraiitne  s'asperge  point  lui-môme,  ni 
le  clerc  du  bénitier,  avant  de  chanter  l'orai 
son  (3). 

§  II.   OŒ«e  des  autres  ministres. 

1.  Le  diacre,  revêtu  de  l'aube,  du  mani- 
pule et  de  l'étole,  marche  devant  le  célébrant, 
portant  des  deux  mains  le  vase  du  sel ,  et  se 
place  à  sa  droite  auprès  du  bénitier.  Après 
la  bénédiction,  il  présente  l'aspersoir  au  cé- 
lébrant, revient  au  chœur  dans  le  même  or- 
dre, remet  le  vase  du  sel  au  sacristain,  à 
l'entrée  du  chœur,  et  se  place  à  droite,  ali 
bas  des  degrés  du  presbytère,  où  il  se  tient 
debout  en  chœur. 

2.  Le  sous-diacre,  revêtu  de  l'aube  et  du 
manipule,  marche  à  la  suite  des  acolytes, 
portant  la  croix,  et  s'arrête  avec  eux,  au  mi- 
lieu de  la  grande  nef,  tourné  du  côté  de  l'au- 
tel pendant  la  bénédiction  de  l'eau.  Au  lieu 
de  la  croix,  il  porte  le  texte  depuis  le  second 
dimanche  de  Carême  inclusivement,  jusqu'à 
Pâques  exclusivement.  Après  la  bénédiction, 
il  revient  dans  le  même  ordre,  se  place  au 
milieu  du  chœur,  an  peu  en  arrière  des  aco- 
Ijtes,  et  dépose  le  pied  de  la  croix  à  terre. 

3.  Les  deux  acolytes  partent  les  premiers 
de  la  sacristie,  avec  leurs  chandeliers  et  des 
cierges  allumés,  pour  se  rendre  au  bénitier. 
Là,  ils  s'arrêtent  au  milieu  de  la  nef,  tour- 
nés vers  l'autel  ;  ils  reviennent  ensuite  dans 
le  même  ordre  jusqu'au  milieu  du  chœur,  où 
ils  tiennent  leurs  chandeliers  élevés  pendant 
l'aspersion. 

4^.  Deux  clercs  en  habits  de  chœur  on  en 

19,  n.  12.  Man  descérém.  rom.,  part,  iv,  art.  5,  n.e. 
(3)  Cœrem.  episc.^  ibiJ. 


G15 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  61C 

2.  Arrivé  près  de  l'aulel,  à  îa  place  ordi- 


aube,  s'ils  doivent  faire  induis  à  la  messe, 
luarchenl  l'uu  après  l'autre,  à  la  suite  du 
sous-diacre  :  le  premier  portant  le  bénitier 
vide  avec  le  goupillon,  et  le  second  portant 
le  livre  fermé  sur  la  poitrine. 

Le  ministre  du  bénitier  se  place  avec  le 
diacre  à  la  droite  du  célébrant  pendant  la  bé- 
nédiclion  ;  ensuite  il  prend  de  l'eau  bénite,  et 
accompagne  le  prêtre  pendant  l'aspersion, 
en  se  tenant  à  sa  droite  un  peu  derrière  lui, 
et  relevant  de  la  main  gauche  le  devant  de  la 
chape,  et  la  manche  du  surplis,  s'il  est  néces- 
saire. En  même  temps  il  récite  alternative- 
ment avec  le  prêtre  l'antienne  Asperges  oa 
Effundam,  qu'il  doit  avoir  prévue  d'avance  ; 
il  doit  être  attentif  à  lui  présenter  à  propos 
le  goupillon  ou  le  bénitier. 

Le  ministre  du  livre  se  tient  à  la  gauche 
du  célébrant  pendant  la  bénédiction  de  l'eau, 
tenant  des  deux  mains  le  livre  ouvert  devant 
lui.  Pendant  l'aspersion,  il  se  tient  au  milieu 
du  chœur,  tourné  vers  le  côté  droit,  et  à  la 
fin  il  s'approche  du  célébrant,  qu'il  salue 


naire  du  diacre,  c'est-à-dire  à  deux  ou  irois 
pas  devant  le  marchepied  (3) ,  il  se  décou- 
vre, remet  son  bonnet  au  diacre;  et,  debout 
au  milieu  des  prêtres  et  des  diacres  assistants, 
de  manière  que  le  premier  diacre  soit  le  plus 
près  de  lui  à  sa  droite,  il  fait  avec  eux  une 
génuflexion  à  l'autel,  et  commence  la  messe 
selon  la  rubrique  de  la  messe  basse.  A  ces 
mois  du  Coupleur,  Vobis,  fratres,  et  Et  vos, 
fralres ,  il  se  tourne  un  peu  à  droite  vers  le 
diacre,  et  ensuite  à  gauche,  s'il  y  a  d'autres 
ministres. 

3.  Il  monte  à  l'autel,  qu'il  baise  comme  à 
l'ordinaire,  ou  bien  le  texte,  s'il  y  en  a  un, 
va  au  côté  de  l'Epître,  où  il  lit  l'Introït,  et 
dit  au  même  endroit  \e  Kyrie  eleison,  alter- 
nativement avec  le  diacre  ou  les  prêtres  as- 
sistants qui  sont  auprès  de  lui. 

h.  Sur  la  Dn  du  dernier  Kyrie  chanté  par 
le  chœur,  le  célébrant  revient  au  milieu  de 
l'autel,  et  ayant  fait  une  inclination,  il  en- 
tonne le  Gloria  in  excelsis,  qu'il  continue  à 


d'une  génuflexion,  s'incline,  ainsi  que  l'au-      voix  basse  avec  les  mêmes  cérémonies  qu'à 
tre  clerc,  pour  recevoir  l'eau  bénite,  et  lui     la  messe  privée  (4).  Lorsqu'on  chante  ^doro- 
préseute  le  livre  ouvert  pour  chanter  l'o-     mus  te,  et  Jesu  Christe,  il  fait  une  génu- 
flexion. A  ces  mots  :  Suscipe  deprecationem 


présent 
raison. 

Chap.  IU.  —  De  l'office  du  célébrant  à  la 

grand'messe. 

§  I.  Avis  généraux. 

1.  Le  célébrant  fait  une  petite  génuflexion 
avec  tous  les  ministres,  lorsqu'il  est  debout, 
toutes  les  fois  que  l'on  prononce  en  chantant 
les  saints  noms  de  Jésus  et  de  Marie  ;  mais  si 
c'est  lui-même  qui  chante,  il  ne  fait  qu'une 
inclination  de  tête  (1),  et  les  autres  font  uue 
génuflexion. 

2.  Lorsqu'il  va  du  milieu  de  l'autel  au  côté 
de  l'Epître,  ou  revient  au  milieu  de  l'autel, 
il  fait  seulement  une  inclination  à  la  croix  ; 
mais  s'il  quitte  l'autel  pour  aller  à  son  siège, 
ou  retourne  de  son  siège  à  l'autel,  il  fait  une 
génuflexion. 

3.  Lorsqu'il  est  salué  par  quelqu'un  des 
ministres  inférieurs,  il  lui  rend  le  salut  par 
une  légère  inclination,  sans  se  découvrir. 

k.  Quand  il  est  debout,  il  tient  les  mains 
jointes  et  étendues  devant  la  poitrine  ;  lors- 
qu'il est  assis,  il  a  les  mains  jointes  et  les 
doigts  entrelacés  comme  les  autres  officiants. 
§  II.  De  la  grand'messe  ordinaire. 

1.  Au  Gloria  Patri  de  Vlntroit,  le  célébrant, 
revêtu  des  habits  sacerdotaux,  fait  une  incli- 
nation à  la  croix  de  la  sacristie  avec  tous  les 
ofOciants,  et,  leur  ayant  rendu  le  salut  à 
droite  et  à  gauche,  il  se  couvre,  si  c'est  l'u- 
sage (2),  et  marche  à  la  suite  du  diacre  ou  des 
prêtres  induts,  s'il  y  en  a,  les  mains  jointes 
devant  la  poitrine. 

(1)  La  rubrique  du  Missel  dit  au  contraire  que  le  célé- 
brant fait  la  génuflexion  aux  noms  de  Jésus  et  de  Marie, 
lorsqu'il  cbaule  lui-même ,  et  seulement  uue  inclination, 
si  ce  n'est  pas  lui  qui  chante  ou  qui  lit,  cb.  ),  S.  L'an- 
cien Missel  de  M.  de  Rochobonne  est  plus  exact  et  plus 
conforme  a  l'usage  :  Fil  geimftexio  eliam  a  célébrante,  si 
lamen  non  ipse  cantel  aul  Icgat  ;  lune  eriiiii  capul  lanlum 
inclinai.  Le  célébraut  ne  fait  pas  la  génullexion  aux  noms 
de  Jésus  daus  les  oraisons  ou  la  préface,  qu'il  chante  ï 
l'autel,  mais  il  la  faitau  Glorta  in  eiceliis  et  au  Credo,  que 
le  «liœur  chante. 


nostram,  il  se  met  à  genoux  sur  la  plus  haute 
marche  de  l'autel,  faisant  une  génuflexion 
avant  de  descendre  et  en  remontant. 

5.  Après  le  Gloria  in  excelsis,  ou  s'il  n'y 
en  a  point  après  \e  Kyrie,  le  célébrant  baise 
l'autel  ou  le  texte,  chante  Dominus  vobiscutn 
comme  à  la  messe  basse,  et  va  au  côlé  do 
l'Epître  chanter  l'oraison  ou  les  oraisons. 

6.  A  ces  mots  Per  Dominum  de  la  dernière 
oraison,  il  incline  la  Ictc  à  la  croix,  et  re- 
vient les  mainS  jointes  au  milieu  de  l'autel  :  en 
y  arrivant,  il  fait  une  seconde  inclination  à  la 
croix  à  ces  mots  :  iie^nat/>eus; l'oraison  Gaie,  il 
fait  une  génuflexion,  et  va  par  le  chemin  le 
plus  court,  en  précédant  les  autres  officiants 
(5),  à  son  siège  du  côté  de  l'Epître,  où  il  s'as- 
sied le  plus  éloigné  de  l'autel,  ayant  à  sa 
droite  la  moitié  des  prêtres  induis;  ensuite 
le  diacre  et  les  diacres  induts. 

7.  Là,  étant  couvert,  il  lit  à  voix  médiocre 
l'Epître  et  ce  qui  suit  jusqu'à  l'Evangile  :  il 
se  découvre  ensuite,  dit  Domine,  labia,  etc., 
Dominus  vobiscum,  et  lit  l'Evangile  sans  bai- 
ser le  livre  à  la  fin.  Puis  il  récite  le  Credo, 
faisant  une  inclination  à  ces  mots  :  Jesum 
Chrislum;  Et  Homo  factus  est;  Simul adora- 
tur.  Enfin  il  dit  Dominus  vobiscum,  Oremu», 
et  l'offertoire  ,  après  quoi  il  se  couvre. 

8.  Lorsque  le  diacre  vient  demander  la 
bénédiction  avant  l'Evangile,  le  célébrant 
assis,  la  lèle  couverte,  et  les  mains  joinies, 
la  lui  donne  en  disant  :  Corroboret  Dominus 
sensum  luum  et  labia  tua,  ut  recte  pronuntics 

{i)  Dans  les  églises  collégiales,  où  l'on  n'avait  pas  droit 
de  porter  la  mitre,  on  officiait  toujours  tête  nue;  mais  dans 
les  autres  églises,  on  se  servait  du  bonnet  carré.  Uubr. 
Miss.,  cap.  1,  7,  de  niitra. 

(.5)  Voyez  ci-devant,  col.  610. 

(i)  Recueil  des  cérém.  de  Lyon. 

(b)  Dans  les  processions ,  il  est  de  règle  que  les  moins 
dignes  marchent  les  premiers;  mais  lorsque  les  minislr»! 
agissent  autour  de  l'autel,  les  plus  dignes  précèd«nt  or» 
dinaircment  les  autres.  (Eglise  primaliale). 


en 


MBS 


MES 


6iJ 


nobis  rlutjuia  sua  sectuxlinn  trani/elium,  et 
pax  (ecum  sit,  in  nomine  Pdlrix,  et  riflii,  et 
Spiritid!  sancli.   Le  diacre  répond  Amen. 

9.  Il  roçoil  ensuite  du  di;icre  la  navette  ou- 
verte, met  une  seule  fois  de  l'encens  dans 
l'encensoir,  que  lui  présente  le  thuriféraire, 
et  le  bénit  sans  so  découvrir,  en  disant  :  Ab 
illo  sanctificeris  in  cujus  honore  cremaberis, 
in  nomine  Patiis,  el  Fii-lii,  et  Spiritus  sancti. 
Le  thuriféraire  répond  Amen,  el  le  célébrant 
dépose  la  navette  près  de  son  siège. 

10.  Lorsque  le  diacre  commence  Dominus 
vobiscum  avant  l'Evangile,  le  célébrant  se 
découvre,  met  son  bonnet  sur  son  siège, 
monte  le  premier  au  coin  de  l'Epitre,  fait 
une  génuflexion,  et  se  tourne  vers  le  livre 
de  l'Evangile,  les  mains  jointes  sur  la  poi- 
trine. 

A  Gloria  tibi,  Domine,  il  se  tourne  du'côlé 
de  l'autel  et  fait  le  signe  de  la  croix  sur  sou 
front,  sur  sa  bouche  et  sa  poitrine,  faisant 
en  même  temps  une  génuflexion  à  la  croix. 
Si  le  diacre  prononce  les  noms  de  Jésus  et  de 
Marie,  il  fait  la  génuflexion  du  côté  du  pupi- 
tre de  l'Evangile. 

11.  Lorsque  le  sous-diacre  lui  présente  le 
texte  et  lui  dit  :  Hœc  sunt  sancta  Evangelia, 
il  le  baise  en  disant  :  Credo  el  Confileor.  Si 
c'est  le  livre  qu'on  lui  présente,  il  le  baise 
au  commencement  de  l'Evangile;  s'il  y  a  ser- 
mon, il  ne  baise  le  texte  qu'après  (1). 

12.  L'Evangile  chanté,  le  célébrant  attend 
que  le  thuriféraire  ail  encensé  la  croix,  et 
retourne  au  milieu  de  l'autel,  où  il  fait  une 
inclination  el  entonne  le  Credo,  s'il  faut  le 
dire. 

13.  H  fait  une  génuflexion  à  Jeftwi  Chri- 
tlum;k  ces  mots.  Et  incarnalns  esl,  il  se  met 
à  genoux  sur  le  plus  haut  degré,  s'incline  à 
ces  mots,  Et  homo  factus  esl,  et  remonte  à 
l'autel,  faisant  une  génuflexion  avant  et 
après,  comme  au  Gloria  in  excelsis;  il  fait 
ensuite  une  génuflexion  à  simùl  adoratur. 

ik.  Il  ne  doit,  sous  aucun  prétexte,  com- 
mencer l'oblalion  avant  que  le  chœur  chante 
l'offirloire. 

15.  Après  le  Credo,  ou  si  l'on  ne  le  chante 
pas,  après  l'Evangile,  le  célébrant  chante 
Dominits  vobiscum  et  l'Oremiis  de  l'offer- 
toire; puis  il  baise  le  texte,  que  lui  présente 
le  sous-diacre,  s'il  ne  l'a  déjà  baisé;  el  fai- 
sant une  inclination  à  la  croix,  il  va  au  côté 
de  l'Epitre  se  laver  les  mains  pour  la  pre- 
mière fois,  sans  rien  dire,  et  revient  au  mi- 
lieu de  l'autel,  où  il  fait  une  inclination. 

16.  Si  l'on  offre  du  pain  à  bénir,  le  célé- 
brant le  bénit  après  VOremus  de  l'offerioire, 
en  récitant  la  prière  marquée  dans  le  Missel 
ou  dans  le  Rituel;  puis,  ayant  reçu  l'asper- 
soir  de  la  main  du  diacre,  il  jette  trois  fois 
de  l'eau  bénite  sur  le  pain  en  forme  de  croix, 
et  donne  à  ceux  qui  le  présentent  la  croix  ou 
l'inslrumenl  de  paix  à  baiser;  mais  jamais 
la  patène  (2). 

17.  S  il  y  a  offrande  du  clergé  ou  du  peu- 
ple, le  célébrant,  avant  de  se  laver  les  mains, 
tandis  que  le  chœur  chante  lofifertoire,  prend 

M)Rubr.  gêner.,  cap.  6,  §  1,  ii  -li. 
(3)  Riluel,  part,  ii  de  la  liturgie. 

DlOTIONNAlRE  DES  RlJES  SÀCRjSS.   II. 


l'instrument  de  paix  sur  l'autel,  fait  une  gé- 
nuflexion, et  descend  au  plus  bas  degré  ou 
à  la  balustrade,  ayant  le  diacre  à  sa  droite, 
et  le  sous-diacre  à  sa  gauche.  Il  présente 
l'instrument  de  p.iix  à  baiser  à  chaque  per- 
sonne, en  disant  :  Pax  tecum,  Hj  El  cum  spi- 
ritutuo.  Aux  messes  de  mort,  il  dit  Requiescat 
ou  Requiescanl  in  pace,  el  chacun  répond 
Amen  (3). 

Après  avoir  reçu  les  offrandes,  il  retourne 
à  l'autel,  dépose  l'instrument  de  paix,  fait  la 
génuflexion  el  va  se  laver  les  mains  commn 
ci-dessus. 

18.  Le  célébrant  s'étant  lavé  les  mains 
pour  la  première  fois,  attend  au  milieu  de 
l'autel  que  le  diacre  lui  présente  le  Cilice; 
el  alors  se  tournant  à  demi,  il  lui  dit  par  ma- 
nière d'interrogation  :  Quid  retribuam  Do- 
mino pro  omnibus  quœ  retrihuit  mihiT  Le 
diacre  tenant  toujours  le  calice  ,  répond  : 
Immola  Dca  sncrificium  laudis,  et  redde  Al- 
lissimo  vota  lua;  et  le  célébrant  ayant  lait 
un  signe  de  croix  sur  le  calice,  le  prend  par 
le  nœud  et  par  le  pied,  en  disant  :  Culicem 
salutaris  arcipiam,  el  nomen  Dominiinvocabo. 

10.  Il  fait  aussitôt  l'oblation  comme  à  la 
messe  basse,  en  disant  :  Hanc  ohlutionem, 
etc.,  In  spiritu  humilitalis,  etc.;  puis,  ayant 
déposé  le  calice  et  l'hostie  sur  l'autel,  il  re- 
met la  patène  au  diacre,  el  couvre  le  calice. 

•20.  Après  avoir  dit  \  eni,  sancli jicator,  il 
reçoit  du  diacre  la  navette,  met  une  seule 
fois  de  l'encens  dans  l'encensoir,  et  le  bénil 
comme  ci-dessus;  puis  il  rend  la  navette  au 
diacre,  reçoit  l'encensoir  de  l'acolyte,  cl  le 
tenant  de  la  main  gauche  par  le  haut  dis 
chaînes,  el  de  la  droite  par  le  biis,  près  du 
couvercle,  il  encense  trois  fois  horizontalement 
sur  l'hostie  et  le  calice  en  même  temps,  faisant 
une  génuflexion  a  vaut  el  a  près,  en  disant  :/>iM'- 
gatiir.  Domine,  oratio  mea  sicul  incensum  in 
con.f/jcc/iWMo;  en  suite  il  encense  l'autel  de  cette 
manière  :  l"ll  donne  trois  coups  surla  surface 
de  l'autel,  en  s'avançant  au  coin  de  l'Epitre; 
2°  deux  coups  au  côté  de  l'autel ,  en  de- 
hors :  le  premier  coup  en  haut,  le  second 
en  bas  ;  3°  trois  coups  par-devant  l'aulel,  en 
revenant  au  milieu;  1"  il  fait  une  génu- 
flexion à  la  croix,  et  se  reculant  un  peu,  il 
l'encense  trois  fois,  fait  une  seconde  génu- 
flexion, el  va  encenser  le  côté  de  l'Evangile 
comme  le  côlé  de  l'Ëpître  :  5°  de  reloor  au 
milieu  de  l'autel,  il  fait  une  inclination  à 
la  croix,  et,  sans  encenser  davantage,  il  va 
au  côté  de  l'Epîlre,  où  il  remet  des  deux 
mains  l'encensoir  au  diacre,  qui  l'encense  do 
deux  coups,  debout  à  la  même  place,  et  il  lui 
rend  le  salut  par  une  petite  inclination.  Re- 
marquez que  Ion  donne  chaque  coup  d'en- 
censoir de  suite,  sans  y  entremêler  autant  de 
petits  coups  comme  dans  le  romain. 

21.  Il  se  lave  pour  la  seconde  fois  le» 
mains,  ou  plutôt  les  doigts,  en  disant  :  La- 
vabo ,  etc.,  revient  au  milieu  de  l'autel,  et 
continue  comme  à  la  messe  basse  ;  il  chante 
la  préface  sur  le  ton  solennel,  à  tous  les  dou- 
bles mineurs  et  au-dessus;  et   sur  le  ton  le- 


(3)  Ordinanujii  rnissas. 


20 


19 


DlCliOiSNAlRE  DtS  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


620 


rial,  aux  semi-doubles  majeurs  el  au-des- 
sous (i). 

22.  Au  Libéra  nos,  le  célébrant  reçoit,  en- 
tre l'index  et  le  doigt  du  milieu,  la  patène, 
que  lui  présente  le  diacre,  el  fait  le  signe  de 
la  croix  à  ces  mots  :  Petro  et  Paulo  alque 
Andrœa,  etc. 

23.  Après  la  première  oraison  avant  la 
communion,  le  célébrant  baise  l'autel  el  en- 
suite l'instrument  de  paix  présiiité  par  le 
diacre,  en  disant  :  Pax  tecum  ^  Et  cum  spi- 
ritu  tuo. 

2i.  S'il  se  scrl  de  la  pale,  »1  doit  la  déposer 
du  côlé  de  l'E.vangile,  afin  que  le  diacre 
puisse  la  prendre  plus  commodément  et 
l'emporter  avec  lecorporal. 

25.  Si  l'on  (loil  donner  la  sainte  commu- 
nion, le  célébrant  ayant  déposé  le  c.ilice  à 
gauche,  se  retire  un  peu  du  côlé  de  l'Evan- 
gile, où  il  se  tient  debout,  tourné  du  côlé  du 
saint  sacrement,  pendant  que  le  diacre  lire 
le  ciboire  du  labernacle  et  le  découvre;  en- 
suite il  revient  au  milieu  de  l'autel,  faii  une 
génuflexion  piofonde,  se  tourne  vers  ceux 
quidoivi-ntcommunier,  dit  :  Misereatar,  etc., 
etc.,  et  distribue  la  sainte  connnuiiinn  cdui- 
me  aux  messes  basses,  ayant  le  diacre  à 
sa  droite  ,   el  le  sons-diacre  à   sa  gauclie. 

26.  Après  la  communion,  il  revient  à  l'au- 
lel  avec  sos  ministres,  el  il  fait  avec  eux  une 
génuflexion  ;  le  diacre  couvre  le  ciboire  et 
le  remet  dans  le  tabernacle,  qu'il  ferme  après 
avoir  fait  une  seconde  génuflexion. 

27.  Le  célébrant  ayant  pris  les  ablutions, 
essuie  le  calice  avec  le  purificatoire,  qu'il 
met  tout  entier  dans  le  calice,  et  la  patène 
par  dessus  ;  et  tenant  le  calice  penclié  ho- 
rizontalement de  la  main  droite  sur  la  pa- 
tène, el  de  la  gauche  par  le  pied,  les  deux 
mains  étendues  el  tournées  l'une  contre  l'au- 
tre, il  fait  une  inclin.ition  à  la  croix,  el,  s'a- 
vançanl  au  coin  de  l'Epltre,  il  donne  le  ca- 
lice au  diacre,  en  lui  faisant  une  inclination. 

28.  Les  dimanches  et  les  fêles  chômé  s  par 
le  peuple,  oii  l'on  a  chanté  dans  le  chœur  le 
verset  Domine,  iolvum  fac  regem,  le  célé- 
brant, après  la  dernière  postcummunion,  dit, 
sous  la  même  conclusion,  l'oraison  pour  le 
roi  :  Qiicesumus,  omnipolens ,  tic. 

29.  Après  les  oraisons  il  revient  au  milieu 
de  l'autel  sans  fermer  le  livre,  chante  Domi- 
nus  vobixcum,  et  dit  :  lie,  missa  esl  ou  Bcne- 
dicamus Domino,  ou  llequiescant  inpace. 

30.  Après avoirrécitéP/acea<,  il  donne,  sans 
chanter,  la  bénédiction  au  peuple,  se  tourne 
vers  le  milieu  de  l'autel,  dit  J)o)niniis  vobis- 
cum,  auquel  les  minisires  qui  sont  près  de 
lui  répondent;  fiil  un  signe  de  croix  sur 
l'aulel  en  disant  :  Initiuin  sancti  Evangclii, 
etc.  ;  puis,  ayant  fait  au  même  endroit  une 
génuflexion  avec  les  autres  ofQeiants,il  des- 
cend par  le  chemin  le  plus  courl,  se  couvre 
et  retourne  à  lasacristie  dans  le  même  or- 
dre qu'il  est  venu,  en  récitant  l'Evangile  de 
saint  Jean. 

A  la  calhédrale,  le  célébrant  ne  bénit  ja- 

(11  Le  cilèlire  l.ulli,  reganlé  comme  le  créalonr  de  la 
nmsiciue  lïuiiçaise,  t-icfcrail,  dit-on,  le  chaut  de  Ij  |  réfacg 


mais  le  peuple,  parce  que  monseigneur  l'é- 
vêque  esl  toujours  censé  présent,  el  que 
c'est  à  lui  à  donner  la  bénédiclion  solen- 
nelle. Mais  après  avoir  dit  Placeil,  il  baise 
l'autel,  dit  Dominas  vobiscum,  el  commence 
l'Evangile. 

31.  Si  l'Evangile  de  sainl  Jen  n'est  pas 
fini,  en  arrivant  à  la  sacristie,  le  célébiant 
fait,  avec  tous  les  ministres,  la  jçénnnexion  à 
cesmots:^'^  ]  erbiitn  ctro  fuctum  esl  (2).  S'il 
y  a  un  Evn:igile  propre,  il  le  lit  à  la  sacristie, 
assisté  du  diacre  el  du  sous-iliacre;  ensuite 
il  salue  la  croix,  puis  les  officiants  à  dioilc 
et  à  gauche,  et  quitle  les  ornements. 
§  m.  De  l;i  graïui'messe  pour  les  morls. 

1.  Le  célébrant  o!)serve  les  mêmes  céré- 
monies qu'aux  autres  graud'uies^es,  excepté 
ce  quisuil  : 

2.  Si  la  messe  esl  du  rit  solennel,  ou  |>our 
un  enterrement,  on  ehaiite  la  prose.  A  laslro- 
phe  i'je  JesK,  le  célébrant,  s'il  esl  à  l'aulel, 
se  meta  genoux  au  milieu  de  la  plus  haute 
marche;  s'il  esl  assis,  il  se  met  à  genoux  des- 
sus ou  devant  son  siège.  A  la  rathéilrale.  le 
célébrant  et  les  ministres  se  tiennent  (Ivboul 
el  découverts,  près  de  leurs  sièges  pendant 
celte  strophe. 

3.  Il  bénit  le  diacre  el  l'encens  avant  l'E- 
vangile et  baise  le  texte,  comme  à  l'ordi- 
naire, quoiqu'il  ne  baise  pas  le  livre  à  la 
messe  basse. 

k.  Il  bénit  l'encens  et  encense  l'autel  à 
l'offertoire  ;  mais  il  ne  donne  pas  la  paix, 
ni  II  bénéiliclion  à  la  fin  de  la  messe. 

5.  Si  l'on  fait  l'absoule  après  la  messe,  le 
célébrant  se  rend  derrière  l'autel  nu  à  la  sa- 
cristie, (|uitte  la  chasuble  el  le  manipule,  dé- 
noue son  élole,  el  la  laisse  pendre  des  deux 
côtés,  prend  une  chape  noire  ;  ot  ,  la  léle 
couverte,  il  va  ,  parle  côté  de  l'Evangile, 
vers  le  cénotaphe,  préeédé  des  acolytes,  du 
sons-di,icre,  du  diacre  et  des  prêtres  imluts, 
el  suivi  des  chapiers  el  de  toui  le  clergé. 

6.  Il  se  place  du  côté  de  l'Evangile,  ayant 
le  diacre  à  sa  gauche.  Après  le  Libéra  nos  et 
le  Kyrie  eleison  ,  il  reçoit  le  goupillon  de  la 
main  ilu  clerc;  et,  tourné  vers  le  cénotaphe, 
il  dit  à  haute  voix  :  Pater  nusler  ;  puis,  con- 
tinuanl  à  voix  basse,  il  jelle  de  l'eau  bénite 
en  forme  de  croix  ,  el  remet  l'aspersoir  au 
diacre;  si  monseigneur  l'é»ê(iue  esl  présent, 
il  asperge  le  cénotaphe  immédlatenient  après 
le  célébrant. 

7.  Le  prêtre  dit  à  haule  voix  :  Et  ne  nos 
inducas  in  tentalionem,  et  chante  les  versi  is 
cl  oraisons  marqiiésdans  le  Processionn.il  ou 
dans  le  Missel  que  le  diacre  soutient  devant 
lui.  En  même  temps,  les  ofÛ  iants,  les  chan- 
tres el  le  clergé  des  hautes  stalles  aspergenl 
le  cénotaphe  ;  après  quoi,  le<élébraiil  dit 
seulement  :  Kequiescant  in  pace  ;  A  Amen;  1 1 
retourne  à  la  s  icristie  d  ins  le  même  oidre  , 
avec  tous  les  officiants. 

§  IV.  De  la  griiid'niessc  en  présence  du  saint  sacremenl. 
1.  Si  l'aulel  où  l'on  célèbre  la  messe  solen- 
nelle a  un  tabernacle  où  le  sainl  sacreoieot 

et  du  Pater  à  ses  pin»  tielles  composilions. 
(2j  £ccl.  prlin.  Cérém.  de  Bourg,  elc. 


an 


m& 


MES 


622 


repose,  on  ne  doil  rien  njouler  ni  changer  aux 
léromonies  oïdiiuiiies  (1). 

2.  Si  le  saint  sarretin'iil  est  exposé  pubii- 
quciiieiit,  iecélcbr;inl  observera  tout  ce  qui 
est  prescrit  pour  la  messe  basse,  avec  les 
excellions  suiviintcs  : 

3.  S'il  ost  couvert,  Il  se  dccoiivrc  à  ren- 
trée du  chœur  et  (ail  devant  l'aulcl  une  gé- 
nudexio»  plus  profonde  qu'à  l'ordinaire  , 
mais  non  la  prostration. 

4..  Il  bénit  l'encens  comme  à  l'ordinaire 
(2),  et  tenant  l'encensoir  d  s  deu\  mains  ,  il 
encense  de  suite  trois  fois  les  Ubiata,  faisant 
une  génullexion  avant  et  après;  ensniie  il 
se  met  à  genoux  sur  la  plus  li.iule  marche  de 
l'autel,  et  encense  trois  fois  le  s.iint  sacre- 
ment, faisant  avant  et  après  une  iiiclinaiiou 
profonde,  et  tous  les  minisires  étant  debout. 
Il  se  lève,  remonte  à  l'autel,  fait  une  génu- 
flexion profonde,  et  l'encense  comme  à  l'or- 
dinaire, excepté  au  milieu,  où  il  f.iit  seule- 
ment la  génuflexion  profonde  toutes  les  fois 
qu'il  y  pas>e  (3). 

5.  Ajant  rendu  l'encensoir  au  diacre,  il 
descend  hors  de  l'.iulel,  du  côlé  de  riijjîire, 
sans  tourner  le  dos  au  saint  siicremcnt;  là, 
debout  sur  le  second  degré,  le  vi>agc  tourné 
vers  le  peuple,  il  est  encensé  par  ladi.tcie,  et 
»e  lave  les  mains  la  première  cl  la  seconde 
fols. 

G.  Si  l'on  donne  la  bénédiction  du  saint  sa- 
crement aprè»  la  messe,  leprélie  commence 
l'Evaiigile  In  principio,  au  milieu  de  l'autel; 
le  coniinue  en  descendant,  cl  encense  après 
qu'il  l'a  leroiiné.  S'il  y  a  un  auire  Evangile, 
il  le  dit  après  la  béi\cilictiun,  lorsqu'il  est  de 
retour  à  la  sacristie. 

7.  Le  saint  sacrement  doit  Aire  voilé  pen- 
dant l'aspersion  de  l'eau  bénile,  la  bénélic- 
tion  du  pain  et  le  sermon.  On  ne  l'expose  ja- 
mais à  la  messe  où  l'un  duil  dire  ou  chauler 
la  Passion  (i). 

;§V.  Delà  grauJ'inesse  en  inésence  de  monseigneur 
révêiiue. 

1.  Le  célébrant  et  tous  les  ministres,  avant 
la  confession,  se  rendent  auprès  de  monsei- 
gneur révéque,  sans  saluer  l'autel  en  ce  mo- 
ment, à  moins  que  le  saint  sacreuii'iil  ne 
soit  exposé;  auijuel  cas,  ils  font  deux  à  deux 
la  génuflexion  en  pas>anl.  Ils  se  placent  de- 
vant le  prélat,  va  demi  cercle,  le  célébrant 
au  centre,  et  les  acolytes  aux  deux  extré- 
mités, lui  font  tous  enseaitilc  une  génuflexion, 
s'inclinent  pour  recevoir  sa  bénédiction;  et, 
après  avoir  fait  une  seconde  génuflexion,  ils 

(t)  Voyez  col.  (ill,  noie  i. 

{•1)  l'arce  qu'il  tloil  encenser  autre  chose  que  le  saint 

SaCl'emeril. 

(5)  Parce  qu'il  n'encense  jamais  le  saint  sacremenl  de- 
Doul  Voyez  ce  qui  Bbl  du  (lu  diacre,  cap.  10,  u  9,  m  nuv. 
edil.  MiSbalis.  Cérém   de  Bourg,  p.  20. 

(i)  C'esl  ce  qui  s'ubserve  a  la  primaliale  de  Lyon,  et 
avec  rjison,  [larce  que  la  pré.M'Uoe  du  saiiil  sacrement 
deinaud  •  toujours  plus  de  scileiuulé  qu'eu  n'eu  leul  niet- 
Ire,  loPMiue  l'Iiuli'-e  ra|.p.lle  le  souvenir  douloureux  des 
Suuffi  .Il 'esilc  sou  é(Miux. 

(.■))  L)'ai>iè-i  la  luiiriiiue.  l'évèque  ne  baise  le  texte  qu'a- 
pri>  le  pi êlie ;  uu'isil  nous  paraît  qu.-  cVsi  une  faute; 
uui.Nqu'ii  la  iiiesse  bas>e  l'éiôque  .-.eu!  Iiaise  I  livre,  el  que 
le  célébraul  ne  le  b.iise  point  par  |■e.^p.■cl  pour  le  pontile. 
tsl-ce  ttue  l'oQ  rendrait  moius  d'honneur  à  la  diguiie  épi- 


vont  tous  à  leurs  places  ordinaires,  saluent 
l'aiiiel,  ("I  le  prêtre  couim  ncel^i  messe. 

2.  C  est  le  pontife  el  non  le  célébrant  (|ui 
béni' le  diacre  el  l'encens  pour  Tlivangile  cl 
l'olïerliiir.'. 

.3.  L'Evangile  chanté,  le  célébrant  baise  le 
texte  apiès  le  prélat  (5). 

4.  Le  célél)  anl  baise  l'inslrnmcnl  de  paix, 
comme  à  l'ordinaire,  et  le  diacre  le  porte  cn- 
suile  au  pontife. 

5.  Au  dernier  Dominua  voliisrnm,  tous  les 
ministres  se  p  ac -nt  devant  l'autel  comme  à 
la  secon  le  élévation  ;  el  apiè.  Vile,  missaes!,  ■ 
le  céié^rant  se  tourne  .iviu'  loiis  les  olli  iaiils 
veis  monseigneur  révé.)U<',  qui  donne  la  bé- 
nédiction solenne  le,  pendant  laquelle  tous 
sont  profondément  inclinés. 

§  VI.  De  l'office  des  prêtres  induis. 

1.  Celle  fonction  ne  peut  être  exercée  que 
par  des  prêtres  qui  sont  revêtus  des  mêmes 
ornements  que  le  célébrant. 

2.  Les  prêtres  induis,  lorsqu'ils  sont  assis 
ou  deboul,  tiennent  les  doigts  entrelacés  au- 
dessous  de  l:i  poiirine,  de  manière  que  la 
paume  des  mains  niî  regarde  ni  leur  visage, 
ni  la  terre;  mais  lorsi]u'iis  sont  à  l'autel, 
ils  mettent  leurs  mains  jointes  dessus. 

3.  V,n  allant  à  l'autel,  ils  marchent  deux 
à  deux  avant  le  cé'cbrani,  ils  se  placent  de- 
vant l'autel  à  ses  côtés,  sur  une  même  ligne, 
de  manière  que  le  diacre  principal  soit  im- 
médiatement à  la  droite  du  célébrant. 

!*■.  Ils  fonl  tims  ensemble  la  génuflexion 
cl  répondent  ,  vec  I  •  diacre  au  commence- 
ment de  la  messe,  tenant  les  miins  jointes 
et  étendues  devant  la  poitrine,  et  faisant  les 
signes  de  croix  et  les  incliualions  que  fait  le 
célébrant. 

5.  ils  montent  à  l'aulcl  avec  le  célébrant , 
en  passant  par  les  marches  collatérales  ;  ils 
se  placent  de  chaque  côlé  face  à  face,  ceux 
qui  sont  les  plus  élevés  en  dignité,  les  plus 
près  du  célébrant,  fonl  tous  ensemble  la 
génuflexion,  et  lorS(iu'il  baise  le  texte,  ils 
baisent  eux-mêmes  les  côtés  de  l'autel,  et 
meUenl  sur  le  bord  leurs  mains  jointes,  les 
doigts  entrelacés.  Ceux  qui  sont  du  côté  de 
1  Epîlre  récitent  le  Kyrie  avec  le  célébrant. 

6.  .\  ces  mots  :  Ailoramiis  le,  du  Gloria  in 
excdsis,  ils  fonl  une  génuflexion  avec  le  cé- 
lébrant, et  vont  s'asseoir  sur  leurs  sièges  , 
les  |ilus  dignes  marchant  les  premiers,  ils 
se  met  lent  à  genoux  à  la  même  place  à  Sus- 
cipe  deprecaliunein  noslram ,  reviennent  à 
l'autel  sur  la  lin  de  l'hymne,  fonl  la  génu- 

scopale  dans  une  c  rconslaiice  solennelle,  b  ta  face  de  tous 
les  lidèles  assemblés,  qu"  dans  uu  eralnire,  oil  t'évéque 
n'est  ordinaireineul  accompagné  que  d'un  p  li;  i;oiil)rede 
persouiies?  A  la  messe  solennelle,  le  cél  lira  U  el  li  smi- 
ni>lr.  s  ne  cunnnencenl  leurs  fonctions  qu'iprèi  :.ïoir  de- 
mandé .  t  reçu  la  liéuélicûon  du  iircmur  pasieur  ;  c'est 
lui  qui  bénit  l'encens  et  qui  donne  la  béué'lction  solen- 
uell."  au  peuple  à  I  •  fui  de  la  masse  ;  el  cette  dernière  l)é- 
nédiciid.i  lui  esi  t- lleuient  lé-cr  ée  à  ta  calliéilrale,  qu'un 
simple  prêtre  ne  la  lonne  j.unals  à  la  :,'r md'messe,  l^rs 
même  que  le  pou  ne  est  abseni.  Il  faut  doue,  pour  être 
couscquent,  suivre  l'ortlre  que  nous  indiquons,  et  qui  a 
&ui\i  dans  toutes  les  autres  liiurgies.  Gav.  el  !U 
l'art.  11,  lit.  14,  u.  29.  Bauld.,  part,  v,  bb.  u,  chj 
Man.  des  Cérém.  rora. ,  p.  u ,  art.  l.'S.  Céièm.  d 
louse,  etc.  Le  l^éréiu.  de  Lyou  esl  contraire. 


6i5 


DlCTlO.NiNAlRE  DliS  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


63i 


flcicion  et  appuient  leurs  mains  jointes  sur 
l'autel. 

7.  Après  les  oraisons,  ils  font  la  génu- 
floxion  et  vont  à  la  suite  du  célébrant  s'as- 
seoir pour  la  s(>conclo  fois.  Ceux  qui  sont  du 
côlé  de  l'Epîlre  s'asseyent  iminédiaieinent 
à  lu  droite  du  célébrant,  auquel  ils  font  une 
génuflexion  avant  de  s'asseoir,  et  lorsqu'ils 
se  lc\onl,  le  di;icre  s'assied  après   eux  (Ij. 

8.  Au  roinmcncoment  de  l'Evangile,  ils 
monicnt  à  l'autel  à  la  suite  du  célébrant, 
font  une  génuflexion,  et  se  tournent  du  côlé 
du  livre  de  l'Evangile.  A  ces  mots,  Gloria 
tibi,  Domine,  ils  font  le  signe  de  la  croix  sur 
le  Iront,  la  bouelie  et  la  poitrine,  faisant  en 
piéme  temps  la  génuflexion  à  la  croix  de 
l'autel. 

9.  A  ces  mois,  Jesum  Christum  du  Credo  , 
ils  font  une  génuflexion  et  vont  s'asseoir 
pour  la  troisième  fois  ;  ils  se  mettent  à  ge- 
noux ci  ces  mois,  Et  incarnatus  est,  jusqu'à 
ceux-ci,  Crucifixus,  etc.;  font  la  génuflexion 
à  Simul  adoraiiir,  et  reviennent  à  l'autel  à  la 
fin  du  Symbole. 

10.  Après  VOremus  de  l'offertoire,  ils  font 
une  génuflexion,  vont  s'asseoir  pour  la  qua- 
trième fois,  et  reviennent  lorsque  le  diacre, 
après  l'encensement  de  l'autel,  a  rendu  l'en- 
censoir au  premier  acolyte.  Si  le  saint  sacre- 
ment est  exposé,  ils  se  tiennent  debout  pen- 
dant que  le  célébrant  l'encense  à  genoux. 

11.  Lorsque  le  célébrant  dit  :  Qid  pridie  , 
les  préires  induis  font  la  génuflexion  ,  se 
mettent  à  genoux  avec  tous  les  autres  offi- 
ciants ,  s'inclinent  pendant  l'élévation  de 
l'hoslie  et  celle  du  calice;  après  quoi,  ils  se 
lèvent. et  font  une  seconde  génuflexion. 

12.  Même  cérémonie  à  la  seconde  éléva- 
tion, pendant  le  Pater. 

13.  Si  l'on  donne  la  sainle  communion, 
après  que  le  célébrant  a  pris  le  précieux  sang, 
les  préires  induis  se  retirent  derrière  l'aulel, 
d'où  ils  reviennent  après  que  la  communion 
est  distribuée. 

14.  A  la  fin  do  la  messe,  ils  sinclinent  pour 
recevoir  la  bénédiction,  fontlagénuflexion  en 
même  temps  que  leH:élébrant  la  fait  au  haut 
de  l'aulel,  et  retournent  à  la  sacristie  dans  le 
même  ordre. 

15.  A  la  messe  pour  les  morts,  ils  se  met- 
tent à  genoux  devant  leurs  sièges,  pendant 
la  strophe  J'ie  Jesu  ;  à  la  cathédrale,  ils  se 
tiennent  debout.  Pendant  l'absoute,  ils  se 
placent  de  chaque  côté  du  catafalque,  le 
diacre  étant  immédiatement  à  la  gauche  du 
célébrant,  et  ils  jettent  de  leau  bénite,  à  leur 
tour,  en  forme  de  croix. 

Chap.  IV.  —  De  l'office  du  diacre. 

§  1.  Avis  geiicr:iu\. 

1.  Les  ornements  du  diacre  sont  l'amicl, 
l'aube  avec  la  ceinture,  le  manipule,  l'étole 
qu'il  place  en  travers  de  l'épaule  gauche  , 
au-dessous  du  bras  droit,  et  la  dalmalique 
avec  le  collet.  Le  premier  el  le  second  di- 
manche de  Carême,  le  dimanche  de  la  Pas- 
sion, et  aux  messes  de  la  ferie  que  l'on   cé- 

llj  Uub  ,  cap.  1,  i. 


lèbre  après  none  ,  il  prend  la  planète  au 
lieu  de  la  dalmatique,  ou,  s'il  n'y  a  point 
de  planéle,  il  prend  seulement  le  manipule 
et  l'étole. 

2.  Lorsqu'il  n'agit  pas,  il  tient  les  bras  pen- 
dants et  les  doigts  entrelacés  au-dessous  de  la 
poitrine,  de  manière  que  la  paume  des  mains 
ne  regarde  ni  le  visage  ni  la  terre.  Quand  il 
officie  avec  la  planète,  il  lient  la  main  gau- 
che dessous  et  la  droite  dessus,  appuyées  et 
étendues  sur  la  poitrine. 

'.i.  Sa  place  ordinaire  pendant  la  messe  est 
au  milieu  du  presbytère,  où  il  se  tient  de- 
bout, tourné  du  côlé  de  l'autel,  à  peu  près  à 
deux  ou  trois  pas  du  marchepied  [-l  .  Lors- 
qu'il va  s'asseoir,  il  fait  une  génuflexion 
avant  de  partir;  il  la  fait  de  même  toules  les 
fois  qu'il  revient  à  sa  place.  S'il  va  de  sa  pla- 
ce à  l'autel,  il  ne  fait  pas  la  génuflexion  eu 
partant,  mais  seulement  lorsqu'il  arrive  à 
l'autel  et  lorsqu'il  en  descend. 

k.  11  fait  la  génuflexion,  1°  tontes  les  fois 
que  l'on  prononce  en  chantant  le  saint  nom 
de  Jésus  ou  de  Marie;  2'  lorsqu'il  s'approche 
du  célébrant,  en  arrivant  et  avant  de  se  re- 
tiier;  3'quand  ils'assied  auprèsducélébrant, 
avant  de  s'asseoir  et  quand  il  se  lève.  Mais 
il  ne  fait  pas  à  sa  place  les  génuflexions  ou 
inclinations  que  le  prêtre  fait  à  l'autel,  eu 
découvrant  le  calice,  en  encensant  l'autel, 
ou  en  d'autres  semblables  occasions. 

5.  Il  lira  avec  attention  les  observations 
générales,  chap.  1  de  la  messe  solennelle,  ei 
il  aura  soin  de  préparer  d'avance  le  chant 
de  l'Evangile,  se  souvenant  que  c'est  la  pa- 
role de  Dieu  même  qu'il  va  faire  entendre 
aux  fidèles,  et  que,  par  conséquent,  il  ne 
saurait  s'acquitter  de  cette  fonction  avec  trop 
de  respect. 

§11.  De  la  grand'niesse  ordinaire. 

1.  Le  diacre, aprèsavoirfail  sa  préparation, 
se  rend  à  la  sacristie  et  se  revêt  des  orne- 
ments de  son  ordre,  à  la  droite  du  célébrant, 
en  récitant  les  prières  prescrites.  .\u  Gloria 
Talri  de  Vlntroit,  il  fail  avec  le  célébrant  et 
les  autres  ministres  uneincliiialion  à  la  croix 
de  la  siicrislie  ,  salue  ensuite  le  célébrant,  se 
couvre,  si  c'est  l'usage,  et  se  met  en  marche 
à  la  suite  du  sous-diacre  ou  des  diacres  in- 
duis, s'il  y  en  a. 

2.  En  aprochant  de  l'autel,  il  se  découvre, 
se  place  hors  de  la  balustrade,  ou  à  deux  ou 
trois  pas  devant  le  marchepied,  immédinle- 
ment  à  la  droite  du  célébrant,  lors  même 
qu'il  y  a  des  préires  induis,  reçoit  le  bonnet 
du  célébrant,  le  remet  avec  le  sien  au  thu- 
riféraire, et  fait  une  génuflexion  avec  le  prê- 
tre et  les  autres  officiants.  Ensuite  il  fait  le 
signe  de  la  croix;  et  tenant  les  mains  jointes 
et  les  doigts  étendus  devant  la  poitrine,  il  ré- 
pond au  commencement  de  la  messe. 

3.  Le  célébrant  ayant  achevé  le  Confiteor, 
le  diacre  se  lourne  vers  lui  en  disant  Mise- 
jed/ifr  (((i  ;  puis  il  récite  le  Confiteor,  pro- 
fondément incliné  vers  l'autel,  se  relève  et 
se  tourne  vers  le  prêtre  à  ces  mots  :  Et  libi, 

(8)  Voyei  position  de  l'aulel,  col.  610,  £  It. 


e-2S 


MES 


MRS 


GW 


patcr,  et  te,  pater.  Il  se  frappft  trois  fois  la 
poitrine  à  men  culpa,  cl  demeure  incliné 
jiis(|u'à  ce  que  le  célébrant  ail  dit  Miserea- 
tiir  vrstii;  api(^s  quoi,  il  conlinue  à  répon- 
die,  faisant  les  inclinations  cl  les  signes  de 
criiix  que  fait  le  prêtre. 

■V.  Après  y  Or  émus ,  lorsque  le  célébrant 
moule  à  l'autel,  le  diacre  remet  ses  mains 
commi'  à  l'i'ulrce  di;  la  messe,  et  s'avançant 
au  milieu  (In  presbytère,  à  la  place  où  était 
le  prêtre,  il  fait  une  inclination  profonde  à 
rauli'l.  se  relève,  se  tourne  sur  la  droite  vers 
le  chœur,  (|u'il  salue  de  même  par  une  incli- 
nation; puis,  revenant  par  le  même  côté, 
sans  saluer  île  nouveau  l'autel,  il  va  aussitôt 
au  coin  de  l'Evangile,  baise  le  bord  de  l'autel 
sans  appuyer  les  mains  dessus,  et  ayant  fait 
une  génuflexion,  il  [lasse derrière  l'autel,  fait 
une  inclination  au  milieu,  et  va  sans  s'ar- 
rêter au  coin  de  l'I^pîtrc,  oii  il  dit  le  Kyrie 
elcisoti,  allernalivenient  avec  le  célébrant, 
faisant  une  génuflexion  avant  et  ajirès;  en- 
suite il  revient  à  sa  place,  où  il  fait  une  gé- 
nuflexion à  l'autel. 

5.  S'il  y  a  des  induis,  le  diacre  ne  fait  pas 
le  tour  de  l'autel;  mais  après  avoir  salué  le 
cbœur,  il  demeure  à  sa  place  au  milieu  de 
ses  indnts,  et  les  prêtres  assistants  répondent 
au  Kyrie. 

6.  \\i  Gloria  in  excelais,  il  fait  une  génu- 
flexion avec  le  célébrant  à  ces  mots  :  Ado- 
raitnis  te  et  Jesu  Cliriste;  et  lorsqu'on  chante 
Suscipe  deprecdlionem  tiostram,  il  se  met  à 
genoux  à  sa  place  et  s'incline. 

7.  Lorsque  le  célébrant  se  tourne  vers  le 
peuple,  en  chantant  Dominus  vobiscum,  le 
diacre  lui  fait  une  inclination  profonde  avec 
ses  induis,  salue  ensuite  le  chœur,  et  se 
tourne  vers  l'autel  sans  autre  salut;  ce  qu'il 
observe  toutes  les  fois  que  le  célébrant  dit 
Dnminux  vohiscum,  excepté  la  dernière  fois, 
avant  Ile,  Missa  est,  où  il  salue  seulement  le 
prèlrect  non  le  chœur. 

8.  S'il  lantdire  Flectainit<t  genna,  lediacre  le 
chante,  en  faisant  une  génuflexion  profonde, 
avec  les  antres  ministres,  et  après  une  petite 
pause,  il  continue  Levatf,  en  se  relevant. 

9.  A  la  Hn  des  oraisons,  le  célébrant  étant 
de  retour  au  milieu  de  l'autel,  s'il  n'y  a 
point  d'iiuluts,  le  diacre  monte  à  l'autel,  fait 
une  génuflexion  avec  le  prêtre  ,  prend  (c 
Missel  avec  le  pupitre,  le  porte  derrière 
l'autel;  et  ayant  déposé  le  pupitre  sur  la 
crédence,  Il  porie  le  livre  sur  le  pupitre  placé 
devant  la  siège  du  célébrant,  lui  fait  uni; 
génuflexion  avant  et  après,  s'assied  à  sa 
droite,  se  couvre  et  lui  répond. 

S'il  n'y  a  pas  de -pupitre  auprès  du  siège, 
il  remet  le  livre  au  tliuriféraiie,  qui  le  sou- 
tient dcv.int  le  prêtre. 

10.  S'il  y  a  des  induts,  le  diacre  ne  monte 
pis  à  l'autel  pour  emporter  le  livre;  maig 
ayant  fait  la  génuflexion  à  sa  place,  il  va 

(I)  Rul)r.  C3p.  6,  §2,  alinéas. 

(21  l'.l  non  Jubé,  domne,  beiiedicere.  Voy.  la  rubrique  et 
l'onlinaiie  île  la  niasse. 

(5)  fEvaiigile  n'était  chanté  autrefois  dans  le  iresbj- 
lère  qu'aux  fériés  et  aux  simplrs;  les  autres  jours,  on  le 
Chantait  à  l'ambon  ou  jubé,  a\  ec  uu9  solennité  capable 


s'asseoir,  non  immédiatement  à  la  droite  du 
célébrant,  mais  à  la  suite  des  prêtres  induts. 

11.  Au  commencement  de  VAIleltiia  on  du 
Irait,  ou  vers  le  milieu  d^'  la  prose,  le  diacre 
se  découvre,  fait  une  génufli-xion  an  célé- 
brant, dépose  son  bonnet  sur  son  siège,  et 
va  à  la  crédence  avec  le  sous-diacre  :  là,  il 
prend  des  deux  mains  la  patène  et  l'hostie,  la 
met  sur  la  crédence,  et  impose  les  mains 
dessus,  en  disant  :  Dixil  Jésus  discipulis 
suis  :  Eyo  sum  panis  vivus  r/iii  de  cœlo  de- 
scendi  ;  si  qi.nsmanducnverit  ex  hoc  pane,vivet 
in  œlernum,  sans  faire  le  si^fiie  de  la  croix. 
Puis,  tenant  de  la  main  gauche  le  calice  par 
le  nœud  avec  le  puriBcaloire,  il  y  verse  du 
vin,  en  disant  :  De  lalrre  Domini  nostri  Jesu 
CItrisli  exivil  sanguis;  et  le  sous-diacre  y 
met  de  l'eau  en  continuant  ;  ICt  aqiin  pariter 
pro  redemptione  mundi  lempore  passionis  (1). 

S'il  officie  avec  la  planète,  il  la  quitte  en 
ce  moment  et  ne  la  reprend  plus. 

12.  .\  la  cathédrale  ,  l'administration  se 
fait  comme  il  est  marqtié  dans  la  rubrique 
du  Missel,  chap.  5,  n.  11,  et  chap  (i,  2. 

i'S.  Après  l'administration,  le  diacre  por- 
tant la  navette  ouverte  des  deux  mains  par 
le  pied,  devant  la  poitrine  et  suivi  du  pre- 
mier sous-diacre  indutou  du  thuriféraire,  se 
rend  auprès  du  célébrant,  qu'ils  saluent  tous 
deux  ensemble  par  une  génuflexion  ;  et  ayant 
le  thuriféraire  à  sa  gauche,  il  s'incline  pour 
demander  la  bénédiction,  en  disant  :  Domne, 
jubé  benedicere  {'2),  et  après  l'avoir  reçue,  il 
répond  Amen,  remet  la  navette  au  célébrant," 
lui  fait  une  seconde  génuflexion,  et  va  au 
coin  de  l'Epitre.  Là,  il  fait  la  génuflexion  à 
l'autel,  baise  li;  texte  ou  l'autel,  en  disant  : 
Pax  Christi,  quam  nobis  per  Evan-gelium 
siium  tradidil,  conservel  el  confirmet  corda 
el  corpora  noslrii  in  vitum  œlernoin.  amen, 
et  après  avoir  fait  une  nouvelle  génuflexion, 
il  va,  sans  autre  salut,  à  la  suite  du  sous- 
diacre  et  du  thuriféraire,  au  lieu  où  il  doit 
chanter  l'Evangile,  portant  le  texte  appuyé 
sur  la  poitrine.  Si  l'Evangile  se  (liante  dans 
le  presbytère,  il  fait  une  inclination  avec  le 
sous-diacre,  en  passant  devaut  le  milieu  do 
l'autel  (3). 

iï.  Arrivé  au  pupitre,  il  remet  le  texte  au 
sous-diacre,  el  chante  Dominus  vobiscum,  les 
mains  jointes  ;  puis,  tenant  la  main  gauche 
appuyée  sur  le  livre,  il  l'ail  avec  le  pouce  de 
la  droite  le  signe  de  la  croix  sur  le  commen- 
cement de  l'Evangili',  en  disant  :  Inidum  ou 
Sequentia  sancli  Evangelii  ;  el  (luand  le 
chœur  répond  fcr/ortf(  n'6t,Do/()iHe,  il  se  tourne 
du  côté  de  l'auli'l  avec  les  autres  ministres, 
et  fait  une  génuflexion,  f.iisanl  (ii  même 
temps  le  signe  de  la  croix  sur  son  l'ronl,  sa 
bouche  et  sa  poitrine.  II  lient  les  mains 
jointes  pendant  qu'il  chante  l'Evangile,  et  il 
fait  la  génuflexion  toutes  les  fois  qu'il  pro- 
nonce les  saints  noms  de  Jésus  et  de  Marie. 

d'inspirer  aux  fidèles  un  grand  respect  pour  la  parole  du 
Dieu.  D'après  la  rubrique,  le  pupitre  doit  être  placé  au 
seplentrion;  ce  qui  suppose  ([Ur;  l'église  est  tournée  ver$ 
l'orient,  suivant  l'ancien  usage  dont  on  s'est  écarté  trop 
facilement  dans  les  temps  modernes. 


f57 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIFS  F.T  DES  RITES  SACRES. 


«98 


13.  L'Evniiîïi'''  fi'i',  ''  haiso  le  livre  nu  com- 
mencctiipnl  de  l'Iîvjnigilp,  et  le  remet  ouvert 
au  sous-diacrc,  auquel  il  indique  l'Evangile 
qu'il  vicnl  de  lire,  en  disant  :  Hœc  sunl  sancta 
Evanf/ilia;  s'il  y  a  un  Icxie,  il  le  baise  au 
lieu  du  livre,  cl  le  reini't  fermé  au  sous- 
diacre,  en  lui  disant  les  mémos  paroles  ;  puis 
il  revient  dans  le  uiéuic  ordre  à  sa  place, 
devant  l'and'l,  où  il  fait  une  génudoxion. 

16.  Pcndaul  le  Credo,  il  lait  une  génu- 
flexion av(!i'  le  té:éhrant  à  Jestmi  Chrisluin, 
ei  Simili  adoralur.  A  res  mois,  Et  incarnutiis 
eft,  etc.,  il  se  niel  à  genoux  à  sa  place  et 
s'iriclinc  à  Homo  factus  est. 

17.  Si  Ton  olVre  du  pain  à  bénir,  le  diacre 
préseule  l'aspersoir  au  célébrant;  et  s'il  y  a 
offrande  du  clergé  oiulu  peuple,  il  se  lient  à  la 
droite  du  prcire,  et  le  sous-diacre  à  la  gauche, 
tenant  chacun  un  bassin  pour  recevoir  les  of- 
frandes, qu'ils  remcllent  ensuite  àlacrédence. 

18.'  Le  célébrant  s'élant  lavé  les  mains 
pour  la  première  l'ois,  le  diacre  monte  à  côlé 
de  lui  à  dioite,  fait  une  génuflexion,  reçoit 
des  deux  uiains,  par  le  pied,  le  calice  que 
lui  remet  le  sous-diacre,  et  le  présente  un 
peu  élevé  au  célébrant.  Lorsque  cilni-ci  a 
dit,  par  forme  d'interrogation  ;  Qiiid  reiri- 
buam  Domino  pro  omnibus qiiœ relribuit  miln? 
le  diacre,  tenant  toujours  le  calice,  lui  ré- 
pond :  Immola  iJeo  sacrificiwn  laiidis,  et 
redde  Altissimo  vota  liia;  et  il  le  lui  remet, 
en  lui  baisant  le  br,;s  droit. 

19.  L'oblation  faite,  il  reçoit  la  palène  du 
célébrant,  la  remet  au  sous-diacre,  en  reçoit 
en  même  temps  la  navette,  et  la  présente  au 
célébrant  ;  il  se  relire  un  peu  en  arrière 
landis  que  i'acolyle  présente  l'encensoir  au 
prêtre,  remet  ensuite  la  navette  à  l'acolyte, 
fait  une  génuflexion  avec  le  (élébranl,  et 
de-cend  au  bas  de  l'aulel,  vers  le  coin  de 
l'Eptlre,  hors  de  la  balustrade. 

20.  A  11  fin  de  reiicenseiiieni,  il  reçoit  l'en- 
censoir des  mains  du  célébrant,  et  se  lour- 
naiil  sur  la  droite,  il  s'éloigne  un  peu  et 
l'encense  de  deux  coups,  en  loi  faisant  une 
génonexion  avant  et  après.  Ensuite  il  en- 
cense auloiir  de  l'autel,  hors  de  la  balu- 
strade, lançant  conti  uellement  l'encensoir 
en  haut  de  toute  la  longueur  des  chaînes,  et 
tenant  la  main  gauche  peodanle  sur  le  côté. 
En  passant  devant  le  milieu  de  l^uU'l,  il  en- 
cense trois  fois  la  croix,  avec  une  génufleirion 
avant  et  après;  ce  qu'il  fait  aussi  derrière 
l'autel. 

21.  Ayant  achevé  le  tour,  et  étant  arrivé  à 
l'angle  du  m.-.'rch'pied  du  côlé  de  l'Epîlre,  il 
remet  l'encensoir  au  premier  actdyle,  et  il 
se  rend  avec  ses  induis  à  sa  place  oïdinaire, 
où  ils  saluent  tous  ensemble  l'autel  et  le 
chœur.  Si  la  préface  est  commencée,  ils  font 
seulement  la  génuflexion  à  l'autel,  sans  sa- 
luer le  chœur. 

22.  Au  Sancins,  le  sous-diacre  étant  arrivé 
à  côté  de  l'autel,  le  diacre  fait  la  géuiflixion 
avec  Ions  les  ministres;  et  lorsque  le  célé- 
lébranl  essuie  ses  doigts  sur  le  corporal,  en 
disant  :  Qui  pridic,  il  s'avance  derrière  lui, 


un  peu  à  sa  droite,  se  met  à  genoux  sur  le 
second  degré ,  s'incline  et  relève  un  peu 
l'extrémité  de  la  chasuble,  pendant  l'éléva- 
tion (le  l'hostie  et  celle  du  calice.  Tous  se 
redressent  entre  les  deux  élévations. 

2.'{.  Le  célébrant  ayant  fait  la  dernière  gé- 
nuflexion après  l'élévation  du  calice,  le  diacre 
se  lève,  fait  la  génuflexion  au  méoie  endroit, 
avec  les  autres  officianls,  et  retourne  à  sa 
place  devant  l'autel. 

24.  Au  l'ater,  il  fait  la  génuflexion  avec  les 
autres  ministres,  et  à  cis  mots,  Fiat  vo- 
lunias  tun.  Il  se  met  à  genoux  à  sa  place,  s'in- 
cline pendant  l'élévation,  se  relève  et  fait 
une  seconde  génuflexion  avec  le  célébrant. 

2'i.  Au  Libéra  nos,  il  monte  à  la  droite  du 
célébrant  en  même  temps  (|ue  le  sous-diacre, 
fait  avec  lui  une  génuflexion,  eu  reçoit  la 
palène,  l'essuie  avec  le  purificatoire  et  la 
donne  au  célébrant  entre  l'index  et  le  doigt 
du  milieu;  et  ayant  fait  une  seconde  génu- 
flexion à  ces  mots  :  Génitrice  Maria,  il  suit 
le  sous-diacre  derrière  l'autel,  où  ils  font  en- 
semble une  génuflexion. 

26.  Quand  le  chœur  enlonne  VAgmis  Dei, 
il  revient  à  l'autel,  lait  une  génuflexion,  et 
lorsque  le  célébrant  a  baise  l'auiel,  il  lui 
présente  à  baiser  l'instrument  de  paix,  en  lui 
répondant£'t  cumspiritii  tuo;  ensuite  il  baise 
lui-même  ledit  instruminl,  le  remet  à  sa 
place;  et  api  es  avoir  fait  une  nouvelle  gé- 
nuflexi<in,  il  se  rend  derrière  l'autel,  où  il 
f.iil  une  génuflexion,  et  va,  précédé  du  sous- 
diacre,  se  placer  avec  liii  du  côlé  de  l'Evan- 
gile, hors  de  la  baluslrade,  où  ils  font  en- 
semble une  géniifl.'xion  en  arrivant. 

27.  Au  Domine,  non  stim  dignus,  il  s'incline 
vers  le  s;iinl  sacrement  et  se  frappe  trois  fois 
la  poitrine  en  même  temps  que  le  célébrant, 
tenant  la  main  gauche  appuyée  au-dessous. 

28.  Lorsque  le  sous-diacre,  après  avoir 
transporté  le  Missel,  monte  à  l'aulel  du  côlé 
de  l'Epîlre.  le  diacre  y  monte  en  même  temps 
dù'cô  éde  l'Evangile;  et  ayant  fait  tous  deux 
ensemble  la  génuflexion,  Il  lire  doucement 
à  lui  le  corporal,  toujours  étendu  sur  l'autel, 
et  11!  plie  avec  soin,  de  manière  que  les  par- 
celles sacrées,  s'il  y  en  a,  ni;  se  perdent 
point  (1).  Ensuite  il  baise  ré|)aule  gauche 
du  célébrant,  l'ail  la  génuflexion  avec  le  sous- 
diacre,  retourne  derrière  l'autel  par  le  côté 
de  l'Evangile,  portant  sur  les  pouces  et  les 
index  des  deux  uiains  le  corporal  et  la  pale, 
et  les  remet  dans  la  bourse  que  le  sous-diacre 
lui  présente. 

29.  Si  l'on  donne  la  communion,  le  célé- 
brant ayant  pris  la  sainte  hostie,  le  diacre 
fait  une  génuflexion,  passe  derrière  l'autel 
en  faisant  une  génuflexion  par  respect  pour 
le  saint  sacrement,  (lui  est  encore  sur  le  cor- 
poral. vient  à  la  suite  de  l'acolyte  au  coin 
de  TE,  Itre,  et  monU'  à  la  droite  tlu  prêtre,  où 
il  lait  nue  nouvelle  génuflexion;  il  ouvre  le 
t;ibernacle,  lire  le  cilmire  cl  le  découvre, 
faisant  avant  et  après  une  génuflexion  pins 
profonde  qu'à  l'ordinaire;  après  (|uoi  il  se 
retire  au  coin  do  l'Epîlre;  et  debout,  médio- 


(i)  Voir  la  manière  de  plier  le  corporal,  page  B7,  note  i,  du  Cérimonial  de  Betley. 


••29 


MES 


MFS 


650 


crrment  incliné  vers  le  célébrant  cl  les  mains 
jointe^  sur  la  poitrine,  il  dit  S(!ul,  d'une  voix 
iniclliptiblc,  le  ConfiCeor,  que  les  autres  réci- 
toui  à  voix  basse. 

30  S'il  (loil  communier,  i^  li-  fait  le  pre- 
mier, à  genoux  sur  le  plus  ti;iu(  d>gré  avr-c 
le  sous-di.irre;  puis,  ayant  f.iil  une  géuu- 
flcxioti  profonde  au  milieu,  il  passe  au  cô'é 
de  I  Evangili-  cl  se  lieiii  à  la  droili-  du  cé!6- 
branl  avec  la  palène,  qu'il  présente  sous  le 
menton  de  ceux  qui  cnumuinitMil. 

31.  Lorsque  le  célébrant  revient  à  l'autel, 
après  la  communion,  le  diacre  el  le  sous- 
diacre  se  croisent  de  nouveau,  font  ensemble 
la  génnfloxiou  avec  le  prêtre;  el  le  diacre, 
placé  à  sa  droite,  couvre  le  ciboire  el  le  re- 
niei  dans  le  tabernacle,  qu'il  ferme,  après 
avoir  fait  une  seconde  fois  la  génuflexion. 
Ensuite  il  passe  par  derrière  l'autel,  iiu'il 
salue  par  une  inclination;  cl,  eu  même  temps 
que  le  sous-diacre  monte  au  célé  de  l'Epîire, 
il  moule  au  calé  de  l'Evangile  pour  plier  le 
corporal,  comme  ci  dessus. 

32.  Après  les  ablutions,  il  va  au  cAlé  de 
l'Epltre,  reçoit  des  deux  mains  le  calice,  que 
le  célclir.int  lui  présente  peiulié  boriz  utale- 
menl,  le  baise  en  uiéuie  temps  au  nœ:  d,  en 
faisant  la  génuflexion,  se  tourne  el  le  remet 
aussitôt  au  sous-diacre,  de  la  mêoie  manière, 
avec  une  inclination  de  léti-;  puis  il  se  rend 
à  sa  place  devant  l'aulel.fait  une  génuflexion, 
el  quand  le  célébrant  cbante  Doiuiniis  vobis- 
cum,  il  fait  les  saluts  ordinaires  à  l'aulcl  et 
au  choeur. 

.'î.'t.  Au  dernier  Dnminiis  vohisrum,  il  s'in- 
cline seuleuieni  vers  le  célébrant,  répond 
J)eo  gralias  à  llle,  misfn  est;  el.  tourné  vers 
l'an'el,  il  clianle  aussiiôt  :  Ile,  misan  exl,  si  on 
a  dit  le  Gloria  in  excelsis;  ou  Benediccmus, 
si  on  ne  l'a  pas  dit;  oli  Rerjuiescint  in  pace, 
aux  messes  de  morls. 

34.  Quand  le  célébrant  donne  la  bénédic- 
tion, il  s'incline  pour  la  recevoir,  el  ayant 
fail  avec  les  autres  officiants  une  génuflexion 
à  sa  place,  au  commencement  de  l'Evangile, 
sans  attendre  que  le  prêtre  soit  descendu  de 
l'aulil,  il  pari,  se  couvre  on  sorlanl  du  pres- 
bytère el  se  rend  à  la  sacristie  dans  îe  même 
ordre  qu'on  est  venu.  Là,  placé  à  la  droite 
du  célébrant,  si  le  dernier  Evangile  n'est  pas 
encore  dit,  il  fait  une  génuflexion  à  ces  mots, 
-Et  Veibttm  caro;  et  ayant  fail  avec  tous  les 
olficianis  une  inclination  à  la  croix,  et  salué 
le  céléliranl,  il  se  déshabille,  aidé  de  l'acolyte 
qui  remet  les  ornements  sur  la  crédence,  et 
fait  son  action  de  grâces. 

§  ttl.  De  l:i  messe  Jes  inurts. 

i.  Le  diacre  demande  la  bénédiction  an 
célébrant  avant  l'Evangile,  lui  piésenle  la 
navette  el  l'encens,  et  encense  autour  de 
l'autel,  à  l'offei  toire,  comme  à  l'ordinaire; 
mais  il  ne  lui  fail  pas  baiser  l'instrument  de 
paix. 

2.  Pendant  la  strophe  Pie  Jesu  de  la  prose, 
il  se  met  à  genoux  auprès  du  pupitre,  s'il 
chante  l'Evangile  au  bas  du  chœur;  ou  en 
passant  devant  le  milieu  de  l'autel,  s'il  le 
chanta  dans  le  presbytère;  à  la  cathédrale. 


il  ne  se  met  pas  à  genoux,  mais  il  fait  la  gé- 
nuflexion vers  l'autel. 

3.  Après  la  messe,  si  on  fail  riibsoul<',  il 
se  rend  derrière  l'aulel  ou  à  la  sai  rislie,  e! 
va  auprès  du  catafalque  par  le  côté  de  l'E- 
vangile, en  précédant  le  célébrant  el  portant 
le  livre:  il  se  place  ;'i  sa  gauche  du  côlé  de 
l'Evangile,  reçoit  de  sa  n)ain  l'aspersoir,  jette 
de  l'eau  bénile  en  forme  de  croix  et  le  rend 
au  clerc.  Pendant  les  versets  et  oraisons,  il 
présente  le  livre  au  prêtre  et  retourne  dans 
le  même  ordre  à  la  sacristie. 
{ IV.  De  la  messe  devant  le  s,iint  sacremenl  exposé. 

1.  Le  diacre  se  découvre  à  l'enlrée  du 
chœur,  el  fait  avec  le  célébrant  une  génu- 
flexion plus  profonde"  (ju'à  l'ordinaire. 

2.  Lorsqu'il  saine  le  (  hœur,  il  se  retire  tin 
peu  du  côté  de  l'Rvangile.  pour  no  pas  tour- 
ner le  do»  au  saint  sacrement  ;  el  après  avoir 
(ertniné  le  salut,  il  fait  une  génuflexion  au 
saint  sacrement.  Il  fait  aussi  la  génuflexion 
toutes  les  fois  qu'il  passe  à  l'angle  du  mar- 
chepied. 

3.  Après  avoir  reçu  l'encensoir  des  mains 
du  célébrant,  il  se  relire  pour  le  laisser  des- 
cendre, et  il  l'encense  au  coin  de  l'EpîIre, 
hors  de  l'autel. 

i.  En  l.iisantle  lourde  l'aulel,  il  n'cncenso 
point  le  saint  sacrenu-nl  de  trois  coups  au 
milieu,  ni  devant  ni  derrière  l'aulel,  mais  il 
fail  seulement  une  génuflexion  en  passant, 
el  continue  l'encensement. 

§  V.  De  b  messe  d<>v.int  monseigneiir  l'evèquc. 

1.  A  vaut  le  commencement  de  la  messe,  le 
diacre  s'approche  de  monseigneur  l'évêque 
avec  !es  autres  ministres, sans  saluer  l'anteli 
à  moins  que  le  saint  sacrement  ne  soit  ex- 
posé; el,  placé»  devant  lui  en  demi-cercle, 
le  diacre  el  le  sousdiacre  à  la  suite  des  pré- 
Ires  induis,  ils  lui  foni  une  génuflexion,  s'in- 
clinent pour  recevoir  sa  bénédiction  ;  «'t  ayani 
fail  une  seconde  génuflexion,  ils  vont  à  leurs 
places,  saluent  l'aiitel,  et  font  la.  confession 
comme  à  l'ordinaire. 

2.  Avant  l'Evangile,  le  diacre  ne  demande 
pas  la  bénédiction  .iu  célébrant;  mais  il  va, 
suivi  du  iburiféraire.  la  deminderà  monsei- 
gneur l'évêque,  en  disant,  comme  à  l'ordi- 
naire :  Doiune,  juhe  henedicrre,  baise  l'an- 
neau et  fait  une  génuflexion  avant  et  après; 
ce  (ju'il  observe  toutes  les  fois  qu'il  se  pré- 
sente devant  le  prélal. 

3.  L'Evangile  chanté,  il  se  rend  auprès  da 
prélal,  à  la  --uite  du  sous-diacre,  fuit  avec 
lui  une  génuflexion,  reçoit  le  texte,  le  pré- 
scnie  à  baiser  au  prélat,  fail  une  nouvelle 
génuflexion,  rend  le  texte  el  retourne  à  sa 
place. 

k.  Lorsque  le  célébrant  a  fiil  l'oblalion, 
le  diacre  ayant  reçu  la  navette  du  sous-diacre 
à  l'autel,  va,  suivi  de  1  acolyte,  faire  bénir 
Fencens  au  prélat,  auquel  ils  font  ensemble 
une  génuflexion  avant  d  après;  puis  il  se 
rend,  à  la  suite  de  l'aeolyle,  du  côté  de  l'E- 
plire  in  pinno. 

5.  Après  que  le  célébrant  a  baisé  l'inslru-  . 
ment  de  paix,  le  diacre  fait  une  génuflexion 


651 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


fi^t 


et  va  le  piésenler  nu  prélnt  avrc  les  saluts 
ordinaires;  étant  de  retour  à  l'autel,  il  fait 
nue  nouvelle  génuflexion,  baise  lui-même 
l'instrument  de  paix  et  le  remet  à  sa  place. 
6.  Après  l'Ile,  missa  est,  il  se  tourne  de  sa 
place  vers  le  pontife  et  s'incline  profondé- 
ment avec  tous  les  autres  ministres  pour 
recevoir  la  bénédiction,  excepté  aux  messes 
de  morts. 

§  VI.  Office  des  diacres  induis. 

1.  Les  diacres  induis,  revêtus  de  l'aube, 
dn  cordon,  de  la  dalmatiquc  et  du  collet, 
tenant  les  bras  pendants  et  les  mains  entre- 
lacées au-dessous  de  la  poitrine,  de  manière 
que  la  paume  ne  regarde  ni  le  visage  ni  la 
terre,  font  une  inclination  à  la  croix  de  la 
sacristie,  saluent  le  célébrant  et  partent  deux 
à  deux  après  le  sous-diacre. 

2.  Les  sous-diacres  s'étant  arrêtés  sur 
deux  lignes  au  milieu  du  chœur,  les  diacres 
passent  au  milieu  d'eux,  se  séparent  insen- 
siblement pour  aller  se  placer  de  chaque 
côlé  devant  l'autel,  à  deux  ou  trois  grands 
pas  du  marchepied,  sur  une  même  ligne,  à 
Ja  suite  des  prêtres  induts,  laissant  entr'eux 
une  dislance  plus  ou  moins  grande,  selon 
Li  solennité,  pour  les  officiers  supérieurs. 
Dès  que  le  célébrant  est  arrivé,  ils  font  la 
génuflexion  avec  lui;  et  tenant  les  mains 
jointes  et  étendues  sur  la  poitrine,  le  pouce 
droit  croisé  sur  la  gauche,  ils  répondent  au 
commencement  de  la  messe,  se  conformant 
en  tout  au  diacre  principal,  pour  les  signes 
de  croix,  les  inclinations,  etc. 

3.  Lorsque  le  célébrant  monte  à  l'autel, 
ils  remettent  leurs  mains  comme  à  l'entrée 
de  la  messe,  s'approchent  ensuite  du  diacre 
qui  prend  la  place  du  célébrant,  au  milieu 
du  presbytère,  les  plus  dignes  étant  les  plus 
près  de  lui;  ils  font  tous  ensemble  une  incli- 
nation profonde  à  l'autel,  se  relèvent,  se 
tournent  vers  le  choeur,  s'inclinent  de  la 
même  manière  et  reviennent  du  côté  de  l'au- 
tel sans  autre  salut. 

i.  Lorsque  le  saint  sacrement  est  exposé, 
ils  se  tiennent  un  peu  de  côté,  en  saluant  le 
chœur,  afin  de  ne  pas  tourner  le  dos  au  saint 
sacrement,  et  après  avoir  terminé  le  salut, 
ils  font  une  génuflexion  vers  l'autel. 

5.  A  la  fin  des  oraisons  ,  ils  font  tous  en- 
semble une  génuflexion,  et  ceux  qui  sont  du 
côlc  de  l'Epître  vont,  avec  le  grand  diacre  , 
s'asseoir  à  sa  droite  sur  les  sièges  préparés, 
après  avoir  fait  tous  ensemble  une  génu- 
flexion au  célébrant;  ce  qu'ils  observent  tou- 
jours avant  de  s'asseoir  et  en  se  levant.  Ceux 
qui  sont  à  gauche  vont  en  même  temps  s'as- 
seoir de  l'autre  côté,  après  les  prêtres  induts. 

6.  Quand  le  diacre  chante  le  Dominus  vo- 
bitcum,  au  commencement  de  l'Evangile,  les 
diaeres  induts  se  rendent  à  leur  place,  de- 
vant l'autel,  à  la  suite  des  ministres  supé- 
rieurs, font  une  génuflexion  à  l'autel  et  se 
tournent  vers  le  pupitre  de  l'Evangile.  A  ces 
mots  :  Gloria  tibt,  Dqmint,  ils  font  une  se- 
conde génuflexion  à  l'autel,  faisant  en  même 

(l)  Si  un  clerc  iuférieiir  fait  sous-diacre,  il  ne  se  sert 
point  d'amicl;  il  ne  prend  point  le  manipule  au  bras,  mais 
lUe  porte  entre  le  doigt  du  railivu  et  le  doigt  annulaire  de 


temps  le  signe  de  la  croix  avec  le  pouce  sur 
le  front,  la  bouche  et  la  poitrine;  après  quoi 
ils  se  tournent  du  côté  du  diacre,  et  font  la 
génuflexion  vers  le  livre,  aux  saints  noms 
de  Jésus  et  de  Marie. 

7.  Lorsque  le  diacre  monte  à  l'aulel  pour 
l'offertoire,  et  fait  la  génuflexion  à  rôle  du 
célébrant,  ils  la  font  avec  lui  et  vont  s'as- 
seoir ;  ils  reviennent  à  leur  place  à  la  suite 
du  diacre,  après  qu'il  a  encensé  autour  de 
l'autel,  et  font  avec  lui  les  saluts  ordinaires. 

8.  A  la  grande  élévation  et  à  celle  du 
Pater,  ils  s'approchent  un  peu  du  diacre 
principal,  s'il  est  nécessaire,  pour  faire  place 
aux  sous-diacres  induts,  font  tous  ensemlde 
une  génuflexion  ,  se  mettent  à  genoux,  s'in- 
clinent pendant  les  deux  élévations,  se  re- 
lèvent avec  les  autres  officiants,  et  repren- 
nent leurs  places  :  ils  ne  s'inclinent  pas  entre 
l'élévation  de  l'hostie  et  celle  du  calice. 

9.  S'ils  veulent  communier,  ils  se  présen- 
tent après  le  diacre  et  le  sous-diacre  ,  et 
avant  les  autres  officiants  ,  font  ensuite  une 
génuflexion  profonde ,  et  vont  de  chaque 
côté  de  l'autel,  où  ils  demeurent  debout  tour- 
nés face  à  face. 

10.  A  la  fin  de  la  messe,  ils  reçoivent  la 
bénédiction  ,  inclinés,  font  à  leur  place  la 
génuflexion  avec  le  célébrant  et  tous  les 
autres  officiants  ,  se  tournent  en  dehors,  et 
partent  dans  le  même  ordre  qu'ilà  sont  ve«- 
nus ,  saluent  tous  ensemble  la  Croix  de  la 
sacristie  et  le  célébrant ,  se  déshabillent 
et  arrangent  proprement  les  ornements  sur 
la  crédence. 

11.  A  la  messe  des  morts,  si  l'on  fait  l'ab- 
soute, ils  se  rendent  nu  catafalque  à  leur 
rang  ,  se  placent  de  chaque  côté  face  à  face, 
et  jettent  de  l'eau  bénite  en  forme  de  croix. 

12.  Lorsque  monseigneur  est  présent,  ils 
reçoivent  sa  bénédiction  au  commencement 
et  à  la  fin  de  la  messe,  comme  il  a  été  dit 
ci-dessus,  §  5,  n.  1  et  6. 

Chaf.  V.  —  De  l'office  du  sous-diacre. 
5  I.  Avis  généraux. 

1.  Les  ornements  du  sous-diacre  sont 
l'amict,  l'aube  avec  la  ceinture,  le  manipule 
et  la  tunique,  avec  le  collet  ou  la  planète  (1). 

2.  Le  sous-diacre,  lorsqu'il  est  debout  ou 
assis,  et  qu'il  n'agit  point ,  tient  les  bras 
pendants  et  les  doigts  entrelacés  au-dessous 
de  la  poitrine,  de  manière  que  la  paume 
des  mains  ne  regarde  ni  le  visage  ni  la  terre. 
Quand  il  officie  avec  la  planète,  il  lient  la 
main  gauche  dessous  et  la  droite  dessus, 
appuyées  sur  la  poitrine. 

3.  11  fait  une  petite  génuflexion  ,  1*  aux 
saints  noms  de  Jésus  et  de  Marie  ;  2°  toutes 
les  fois  qu'il  monte  à  l'autel  ou  qu'il  en  des- 
cend ;  3*  lorsi]u'il  arrive  derrière  l'autel 
pour  s'y  arrêter  ;  4"  en  partant  de  derrière 
l'autel. 

4.  Toutes  les  fois  qu'il  va  du  presbytère 
dans  le  chœur,  ou  qu'il  en  revient,  il  fait 
une  inclination  à  l'autel ,   sur  le  plus  haut 

la  main  gauche;  il  ne  doit  point  non  plus  verser  l'eau  dani 
le  calice  ï  l'administration. 


«3r. 


MKS 


ilc^ré  du  presbytère,  ou  à  quelque  dislance 
ilii  niaicliepicd  de  l'aulel,  selon  Ip  IociiI. 

11.  Il  doit  lire  altcnlivi-nu'iil  les  observa- 
limi'»  générales,  chap.  1  de  la  messe  solen- 
nelle ,  cl  préparer  d'avance  le  chanl  de 
l'I^pitre. 

§  II.  De  la  grand'incssc  ordinaire. 

1.  1,0  sous-diacre  ayant  fait  sa  prépara- 
lion,  se  rend  ;\  la  sacristie,  se  place  à  la 
gauche  du  célébrant,  et  se  revêt  des  orne- 
ments de  son  ordre,  en  récitant  les  prières 
prescrites.  Au  moment  du  départ  il  fait,  avec 
le  célébrant  et  les  autres  minisircs,  une  in- 
clination à  la  crois  de  la  sacristie,  salue  le 
préire,  se  couvre  si  c'est  l'usage,  et  part  à 
la  suite  des  acolytes  ou  des  sous-diacres  in- 
duis, s'il  y  en  a. 

ii.  Arrivé  devant  le  milieu  de  l'autel,  il  se 
découvre,  fait  une  inclination,  se  tourne  sur 
la  droite,  et  va  lentement,  en  précédant  les 
acolytes,  à  la  première  slalle  inférieure,  du 
côte  de  l'Epltre,  au  fond  du  chœur,  où  il  fait 
une  génuflexion  ,  et  s'assied  de  suite  sur  la 
stalle  élevée,  pour  se  conformer  au  chœur  ; 
s'il  n'y  a  pas  de  stalle  mobile,  il  se  tient 
debout  jusqu'à  ce  que  le  prêtre  monte  à 
l'aulel  (1'. 

.t.  Si  l'entrée  se  fait  par  le  bas  du  ehœur, 
il  s'avance  jusqu'au  milieu,  se  dérouvre,  se 
place  du  côté  droit  en  chœur,  à  la  gauche 
du  premier  acolyte  ou  du  premier  sous-dia- 
cre indul,  fait  avec  eux  une  génuflexion  au 
célébrant  lorsqu'il  passe,  puis  il  revient  de- 
vant le  milieu  de  l'autel  enlre  les  induis,  fait 
une  inclination  pendant  que  le  célébrant  fait 
la  génuflexion  à  l'aulel,  et  descend  par  le 
milieu  du  chœur  à  son  siège  (2). 

4.  A  ces  mots  :  l'ropter  maf/nam  gloriam 
tuam,  ou  au  premier  ChrisCe,  eleison,  si  l'on 
ne  dit  pas  le  Gloria  in  excelsis,  le  sous-dia- 
cre part  de  son  siège  et  remonte  vers  l'aulel, 
fait  une  inclination  à  l'entrée  du  presbytère, 
au  milieu  de  la  plus  haule  marche,  et  va  , 
par  le  côlé  de  l'EpUre,  derrière  l'aulel,  où  il 
fait  une  génuflexion  ,  prépare  le  livre  de 
l'Epître,  el  se  lient  debout  tourné  vers  le 
célébrant. 

5.  Au  commencement  de  l'oraison,  le  sous- 
diacre  portant  des  deux  mains  le  Missel 
fermé  el  appuyé  sur  sa  poitrine,  vienl  au 
coin  de  l'Epître,  auprès  du  célébrant,  fait 
une  génuflexion  au  bas  des  degrés;  puis,  se 
tournant  du  côlé  de  l'Orient,  c'est-^-dire  vers 
le  fond  du  sanctuaire,  il  l'ait  une  inclination, 
monte  à  l'aulel,  baise  l'épaule  droite  du  cé- 
lébrant, ou  son  bras  s'il  ne  peut  y  atteindre, 
descend  in  p/(ino,  fait  une  nouvelle  génu- 
flexion, et  se  tournant  du  côté  de  l'aulel ,  il 
va  dans  le  chœur,  faisant  à  l'ordinaire  in- 
clination sur  le  degré  du  presbytère.  Lors- 
que le  chœur  a  répondu  Amen,  après  la  der- 
nière oraison,  le  sous-diacre  s'assied  sur  la 
slalle  élevée  el  clianlc  l'Epître  dune  voix 
distincte,  mais  d'un  Ion  plus  bas  qu'à  l'Evan- 
gile.   S'il  se  sert  de  la  planète,   il   la  quitte 

(l)  La  rubrique  dil  sans  disliuction  qiu'  le  sous-diacre, 
en  ce  cas,  doit  se  tenir  debout;  mais  l'usage  est  qu'il 
b'a-^ied,  après  la  ronlëssioa,  sur  ua  tabouret,  au  bas  du 


MI'.S  i.r.4 

av.int  d'aller  chanter  l'Epître,  el  ne  la  re- 
prend plus. 

(>.  L'Epître  chantée,  le  sous-diacre  por- 
tant le  livre  comme  auparavant,  va  au  mi- 
lieu (lu  eliœur,  où  il  fait  quatre  inclinations, 
!•  ;i  l'aulel,  i"  au  côté  droit  du  chœur,  .'1°  au 
côlé  gauche,  !i-°  de  nouveau  à  l'autel;  ensuite 
il  fait  l'inclination  ordinaire  à  l'entrée  du 
presbytère,  et  passe  derrière  l'autel  où  il  fait 
une  génuflexion  au  milieu,  el  s'assied  avec 
ses  induis. 

7.  .\u  commencement  de  la  prose,  le  sous- 
diacre,  précédé  des  induis,  va  à  son  siège  au 
bas  du  chœur,  d'où  il  revient  assez  lot.  avec 
ses  induis,  pour  la  préparation  de  l'Evan- 
gile, faisant  le  salul  ordinaire  à  l'autel,  en 
allant  et  en  venant.  S'il  n'y  a  pas  de  prose, 
ou  si  elle  est  trop  courte,  il  demeure  der- 
rière l'aulel.  Le  moment  de  l'adininistralioii 
élanl  arri\é,  il  va  à  la  crédence  avec  le  dia- 
cre; el  pendant  que  celui-ci  impose  les  mains 
sur  riioslie  el  la  patène,  il  essuie  le  calice 
avec  le  purificatoire,  le  remet  au  diacre,  et 
le  diacre  y  ayant  mis  du  vin  en  disant  :  De  la- 
tere  Domini  nostri  Jesu  CItrisli  esit-it  fin- 
guis,  le  sous-diacre  y  verse  de  l'eau,  en  con- 
tinuant :  El  aqua  pariler  pro  redeiiiptione 
tnumii ,  teinpore  passionis  in  reinissionem  pec- 
calorum. 

8.  Lorsque  le  diacre  va  auprès  du  célé- 
branl,  le  sous-diacre  monte  à  l'aulel  par  le 
chemin  le  plus  court,  portant  la  pale,  si  l'on 
s'en  sert,  le  corporal  el  le  purilicaloire  sur 
les  pouces  et  les  index  des  deux  mains,  à  la 
hauteur  de  la  poitrine,  mais  sans  les  ap- 
puyer dessus.  11  fait  une  génuflexion  au  mi- 
lieu de  l'aulel,  dépose  ce  qu'il  lient  du  côlé 
de  l'Evangile,  baise  le  texte  et  le  porte  avec 
le  coussin  sur  le  bord  de  l'aulel.  au  coin  de 
l'Epître.  Il  revient  au  milieu,  étend  le  cor- 
poral, de  manière  que  le  côlé  où  est  la  croix 
soil  sur  le  devant  de  l'aulel,  à  deux  doigts 
du  bord  ,  met  la  pale  contre  le  gradin,  el  le 
purificatoire  à  droite  du  corporal,  el  fait  une 
seconde  génuflexion. 

9.  Le  diacre  s'étant  saisi  du  texte,  le  sous- 
diacre  prend  le  coussin,  qu'il  porte  des  deux 
mains  appuyé  sur  la  poitrine  ,  marchant  à 
la  suite  des  acnlyles,  el  précédant  le  thuri- 
féraire, pour  se  rendre  au  (lupilre  de  l'Evan- 
gile ,  au  bas  du  chœur.  Si  l'Evangile  se 
chante  dans  le  presbytère,  il  fait  une  incli- 
nation avec  le  diacre,  en  passant  devanl  le 
milieu  de  lautel. 

10.  Il  nçoit  le  texte  des  mains  du  diacre, 
lui  fait  une  génuflexion  el  se  place  derrière 
le  pupitre,  où  il  fait  toutes  les  génuflexions 
que  fait  le  diacre. 

11.  Après  le  chanl  de  l'Evangile,  il  pré- 
sente le  texte  fermé  ou  le  livre  ouvert  au 
diacre,  qui  le  baise  en  disant  :  Hœc  sunt 
sanctd  Eiuiigelia;  puis  ils  reviennent  à  l'au- 
tel dans  le  même  ordre,  avec  cette  différence 
que  le  sous-diacre  qui  porte  l'Evangile  mar- 
che  après  le  thuriféraire;  ensuite  il  moule 
à  l'aulel,   à  la  droite  du  célébrant,  lui  lait 

chœur  du  côté  de  l'Epiire. 
[i]  Rit  miss,  ponlif.,  cap.  î. 


655 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


65<î 


une  génufl(>xion  el  lui  présente  à  baiser  le 
lexie  l'eriiié  ou  lo  livre  ouvert,  en  disah'l  : 
Hœc  sunt  sanctaEvungelin;  puis  ;iy;int  IVriné 
le  livre  et  f;iit  une  setomle  gémin'xion,  il  le 
donne  à  baiser  aUK  prèires  assistant'-,  s'il  y 
en  a.  d'abord  du  côté  de  lEpîlre,  puis  du  eôlé 
de  l'Evaiiorile,  en  passant  derrière  l'autel,  où 
il  fait  riiiclinalion. 

12.  Si  l'on  dil  le  Credo,  il  descend  de  l'au- 
tel, fait  une  inclination  à  l'entrée  du  presby- 
tère, et  va  dans  le  rliœur  faire  baiser  le 
lexle  au  clergé  des  stalles  supérieures,  di- 
sant les  mêmes  paroles  :  Hœc  funl,  etc.;  à 
quoi  chacun  répond  Ciedu  el  confitenr.  Il  ne 
salue  personne  avant  qu'il  ail  baisé  le  lexle, 
mais  il  fait  ensuite  une  génufl''xion  aux  plus 
dignes  et  une  inclination  aux  aulres,  selon 
l'usage. 

13.  En  passant  par  le  milieu  du  chœur 
pour  aller  au  côté  gauche,  il  fut  une  incli- 
nation à  l'aulel,  et  après  qu'il  a  fini,  il  re- 
tourne derrière  l'autel  par  le  côté  de  l'Epî- 
tre,  et  y  dépose  le  texie.  Il  ne  se  met  point  à 
genoux  avec  le  chœur  à  ces  mots  :  El  incar- 
natus  est,  etc.;  mais  il  continue  à  faire  bai- 
ser le  texte;  et  ceux  à  qui  il  le  présente  se 
tiennent  debout  (1).  S'il  y  a  sermon,  il  ne  fait 
baiser  le  lexle  qu'après. 

14.  A  la  bénédicuon  du  pain,  il  présente 
l'instrument  de  paix  au  prêtre.  S'il  y  a  of- 
frande ilu  clergéou  du  peuple,  il  se  tient  à  la 
gauche  du  célébrant  avec  un  bassin,  qu'il 
dépose  ensuite  sur  la  créilence. 

13.  Leeélébrants'élant  lavé  les  mains  pour 
la  première  l'ois,  le  sous-diacre  portant  des 
deux  mains  le  calice  par  le  pied,  avec  la  pa- 
tène el  i'hoslie  par  dessus,  monte  à  l'hôtel, 
fait  une  génuflexion  avec  le  diacre,  el  lui  pré- 
sente le  calice. 

16.  Il  reçoit  ensuite  la  navette  de  l'acolyte, 
la  donne  au  diacre,  de  la  m'ain  droite,  et  en 
reçoit  en  même  temps  de  la  gauche  la  patè- 
ne, qu'il  tient  avec  le  manipule,  à  la  hau- 
teur des  yeux,  de  manière  que  l'intérieur  de 
la  patène  soit  tourné  du  côlc  de  l'oreille  gau- 
che; puis  il  lait  une  génuflexion,  va  derrière 
l'autel  et  s'assied.  Il  peut  quitter  la  paiène 
sur  la  crédence;  mais  il  doit  la  reprendie 
pour  les  deux  élévations. 

17.  Dès  que  le  chœur  chante,  Pleni  sunl 
eœli  et  terra,  etc.,  le  sous-diacre  portant  la 
patène  comme  ci-ilessus,  part  i\  la  suiie  des 
acolytes  ou  des  iniluts,  et  s'arrêle  vers  le  coin 
de  l'Epîire,  où  il  fait  une  génuflexion  en 
même  temps  que  le  diacre. 

18.  Lorsque  le  célébrant  dit  :  Qui  priâie, 
etc.,  il  se  met  à  genoux  sur  la  plus  basse 
marche,  s'incline  avec  tes  autres  offiriants 
pendant  l'élévation  de  l'hostie,  se  redresse 
ensuilp  el  s'incline  de  nouveau  à  lélévalion 
du  calice.  Ensuite  il  se  lève,  fait  une  génu- 
flexion à  la  niéioe  place,  avec  tous  les  autres 
ministres,  attend  un  peu  pour  laisser  passer 
devant  lui  les  acolytes  cl  les  induis,  les 
suit  derrière  l'autel  et  fait  avec  eux  la  gé- 
nuflexion. 


19.  Au  commencement  du  Pat(?r,  il  revient 
au  côté  de  l'Epî're  dans  le  même  ordre  et 
avec  les  mêmes  cérémonies;  il  se  met  à  ge- 
noux à  ces  mois  :  Fiat  voinnias  tua  ,  s'in- 
cline lorsque  le  prêtre  élève  le  saint  sacre- 
ment; piiis  ayant  l'ail  la  génuflexion,  il  re- 
tourne derrière  l'autel,  où  il  fait  une  nou- 
velle génuflexion. 

20.  Au  Libéra  7ios,  il  revient  une  troisième 
fois,  monte  à  l'autel  du  côté  de  l'Epîire,  l'ait 
une  génuflexion  avec  le  diacre,  lui  présente 
la  paiène,  qu'il  tient,  comnae  on  a  dit,  avec 
le  manipule  ;  et  ayant  fait  ensemble  une  se- 
conde génuflexion  à  ces  mots  :  GenilriceMa- 
via,  il  va  di  rrière  l'aulel  en  précédant  le 
diacre,  el  ils  y  font  la  génuflexion, 

21.  Quand  le  diacre  vient  de  faire  bniser 
l'instrument  de  paix  au  céléhranl,  le  sous- 
diacre  l'ait  avec  lui  une  génuflexion  el  ta 
précède  au  coin  de  l'Evangile,  où  ils  s'arré- 
tenl,  et  font  une  génuflexion  hors  de  la  ba- 
lustrade. 

22.  Au  Domine,  non  sum  dignus,  ils  s'in- 
clinent versle  saint  sacrement  et  se  frap- 
pent trois  fois  la  poitrine  avec  le  prêtre,  en 
ten-int  la  main  gauche  appuyée  au-dessous. 

23.  Lorsque  le  célébrant  a  prislasainle 
hostie,  le  sous-diacre  monte  à  sa  gauche, 
fait  une  génuflexion,  baise  l'épaule  du  célé- 
brant, ferme  le  livre  ,  fait  une  seconde  gé^- 
niiflexion  et  porte  le  Missel  au  côté  de  l'Ë- 
plire  ,  en  pissant  par  derrière  l'aulel,  où  il 
faitla  génuflexion.  Il  monle  à  l'autel  en  même 
temps  que  le  diacre  y  monle  de  l'antre  côté; 
el  ayant  fait  enseioble  une  génuflexion,  il 
ouvre  le  Missel  à  l'endroit  où  est  la  commu- 
nion. Ensuite,  ayant  reçu  la  burette  du  pre- 
mier acolyte,  il  verse  du  vin  dans  le  calice  , 
que  lui  présente  le  célébrant,  fait  la  génu- 
flexion (n  même  temps  que  le  diacre,  mais 
sans  baiser  de  nouveau  l'épaule  du  prêtre  ; 
retourne  derrière  l'aulel  après  avoir  rendu 
la  buretle  à  l'acolyte,  et  présente  la  bourse 
au  diaere,  qui  y  met  le  corporal. 

ai.  S'il  y  a  communion,  le  sous-diacre  reste 
du  côié  de  l'Evangile;  et  lorsque  le  diacre  , 
après  avoir  fait  le  tour  de  l'autel  et  décou- 
vert le  ciboire,  récite  le  fon/î/por  d'une  voix 
intelligible,  le  sous-diacre,  debout  comme 
lui,  tourné  vers  le  célébrant,  méiliocrcment 
inclinéet  lesmains  jointes,  le  récite  en  même 
temps,  mais  à  voix  basse. 

23.  S'ils  veulent  communier,  ils  le  font  les 
premiers  à  genoux  sur  la  plus  haute  m,ir- 
chc  ;  puis's'étant  relevés,  ils  font  une  génu- 
flexion profonde  au  milieu,  se  croisenl,  et 
le  sous-diacre  passeà  la  gauche  du  célébrant, 
qu'il  accompagne  pendant  la  cimmunion  , 
tenant  les  mains  jointes  au-dessous  de  la  poi- 
trine ;  ou,  si  c'est  l'usage,  il  "donne  un  peu 
de  vin  à  chacun  des  communiants,  et  leur 
présente  une  nappe  blanche  pour  s'essuyer 
la  bouche. 

26.  Lorsque  1?  cé'ébrant  retourne  au  mi- 
lieu de  l'autel  après  la  communion,  ils  se 
croisent  de  nouveau  ;  le  sous-diacre  va  à  la 


(1)  Ceci  n'a  lieu  que  lorstiu'il  se  trouve  engagé  dans  les      oU  le.  clergé  esl  b  genoux.  11  est  même  à  propos  qu'il  fasse 
lalles;  car  il  ne  conviendrait  pas  qu'il  y  eairàt  au  luomeni      alors  l'inclinatiou  en  passant  au  milieu  du  chœur. 


«57 


MES 


MKS 


038 


gauche,  au  côlé  de  l'Iîviingile,  où  il  fail  les 
génuflexions  i|ue  fait  le  prôlie,  et,  quand  le 
labenijicle  est  fermé,  il  pieml  le  livre  fi  le 
|)oile  au  côlé  (le  rK|ilirc,  en  passant  derrière 
l'autel,  où  il  fait  rmclinalioii. 

27.  Après  l.i  deiiiière  alilulion,  le  sous- 
di  icre  va  au  côlé  de  l'Kpilre,  à  la  suite  du 
diacre,  reçoit  de  ses  iii,iiiis  le  calice,  d.-  la 
même  manière  qu'il  lui  est  pré^enlé,  eu  bai- 
sant le  na-ud  au  milieu,  cl  faisant  une  tïc- 
nuflexioM,  et  il  le  dé  ose  sur  la  crédence. 

■28.  A  la  fin  des  posicoinniunioiis,  s'il  n'y 
a  poini  (l'induis,  il  va  prendre  le  pupitre 
avec  le  Missel  ;  l'I  ayant  fait  une  sciilo  gé- 
nuflexion, il  le  porte  fermé  derrière  l'autel, 
d'où  il  revient  aussitôt  se  placer  vers  le  coin 
de  l'autel,  du  cÔ!é  de  l<i  sacristie.  Là,  il  s'in- 
cline pendani  la  bénédiction  ;  et,  ayant  fait 
une  géimllexion  au  coiniiiencement  du  der- 
nier Évangile  avec  les  autres  ministres,  il  se 
couvre  et  reioiirne  ,  à  sou  rang,  à  la  sacris- 
tie. Si  l'Rvangile  n'est  |)as  fini,  il  fait  une 
génuflexion  à  ces  mois  :  Et  Verbu  i>  euro  fuc- 
tiim  est;  puis  il  Tiit  une  inclinallon  à  la 
croix,  s;ihie  le  céléhraul,  quitte  les  orne- 
ments sacrés,  et  fjii  son  adion  de  grâces. 
§  III.  Ue  Id  messe  ile.s  iiiorls. 

1.  A  la  strophe  Pie  Jesu  de  la  prose,  le 
sous-di.icre  se  met  à  genoux  avec,  le  diacre 
auprès  du  pupitre,  si  un  chante  l'Rvangile 
au  bas  du  chœur,  on  en  passant  deviinl  le 
milieu  de  l'auicl.  si  on  le  chante  dans  le  pres- 
bytère. A  la  cathédrale  ,  il  fait  seulement  la 
génuflexion. 

2.  Il  f.iit  hTiiscr  le  texte  au  célébrant  et  aux 
prêtres  induis,  s'il  y  en  a,  et  il  passe  aussi- 
tôt dernèie  I  autel. 

3.  Si  l'on  lait  r.ihsonle  après  la  messe  ,  le 
sous-diacre,  ayant  i|iiilie  sou  manipule  der- 
rière l'autel  ou  à  la  sacristie,  prend  la  croix 
et  va  se  placer  un  peu  en  arrière  des  deux 
acolytes,  ;iux  pieds  du  défunt,  c'est-à  dire, 
au-dessous  du  cercueil  ou  de  la  représenta- 
tion, la  face  tournée  vers  l'autel,  si  c'est  un 
prêtre;  et  entre  le  cercueil  et  t'auiel,  la  face 
tournée  vers  le  peuple,  si  c'est  un  cicrc  in- 
férieur ou  un  liiïi|ue  (1). 

!*■.  Arrivé  auprès  du  cercueil  ou  du  céno- 
taphe, il  pose  le  pied  de  la  croix  à  terre,  la 
tourne  du  côlé  de  la  face  du  défunt,  jelio  de 
l'eau  bénite  à  son  tour  en  forme  de  croix,  et 
après  l'ahsoiile,  il  retourne  à  la  sacristie 
dans  le  même  ordre. 

§  IV.  De  !a  mossp  (levant  le  s:iinl  sacrement  exiiosé. 
1.  Le  sous-diacre  se  découvre  à  l'entrée 
du  lieu  où  le  saint  sacrement  est  exposé,  et 
fait  avec  ses  iniluts  une  génuflexion  plus  pro- 
fonde qu'à  l'ordinaire,  au  lieu  d'une  incli- 
nation, au  commencement  de  la  messe.  Mais 

(l)  Lii  raison  de  eeue  différpBce ,  c'est  que  la  pnsilion 
du  ciirps  varivj  selfiii  la  qualiltî  du  dériuil.  On  pLice  Ips 
lirêlies  et  tous  les  l■c^lésia^li^lues  dans  le  ctiipur,  et  les 
\.f\  |((((s  iiaiis  la  iiol';  mais  les  jirêlr.s  seuls  oui  les  |  ii'ds 
tnniTiés  viTS.le  peu  le;  ions  IpimillM  eaJtslasU  |U'  iMs 
ont  lournés  vers  1'  uli'l,  ai:isi  que  les  laî.|iie«.  Lorsqu'on 
poriH  le  corps  a  l'.''gllse  (ju  au  lieu  de  la  sépulture.  li>s 
pieds  doivent  toujours  être  en  avaui,  même  |;our  les  prê- 
tres. On  place  sur  le  cercueil  des  prêties  rii.ibit  de  clinur 
avtic  une  étole  violette ,  de  manière  qu'élit)  paraisse  dé.'r- 


ensuite,  toutes  les  fois  qu'il  passe  sur  les  de- 
grés (lu  presbytère,  soit  en  allant  au  chœur, 
soii  en  reven;inl,  il  fiil  seu'ement  une  intli- 
n.'ili  >n  à  l'onliniiire,  et  de  p^us  une  génu- 
flexion ;iu  saint  s.icrement,  en  passant  à 
l'angle  d  1  marchepied. 

•2.  .Vprès  rEptire.  il  fait  les  quatre  incli- 
nations comme  à  l'urdinan'e  à  l'aiitel  et  au 
chœur,  et  il  y  .ijoute  cusuileune  génnnexion. 

'.i.  Lorsiid'il  passe  devant  ou  derrière  le 
milieu  de  I  atilel.  il  f.iit  une  géntinexion  ;  il 
observe  l.i  méiiie  chose  à  la  messe  ordinaire, 
tandis  que  le  saint  sacrement  est  sur  le  cor- 
poral. 

§  V.  De  1:1  messe  devant  monseigneur  l'évêque. 

1.  Avant  le  coinmencenient  de  la  messe  , 
le  soiis-diarre,  sans  saluer  l'autel,  à  moins 
que  le  saint  sicicment  ne  soit  exjiosé,  va, 
avec  lotis  les  nfficianls,  se  placer  devanj 
monseigneur  révê(|ue  en  demi-cercle,  lui 
fait  une  génunexion,  s'incline  pour  recevoir 
sa  bénédo  lion;  ettyanl  fdl  une  seconde  gé- 
nnnexion, il  salue  l'auicl  comme  à  l'ordi- 
naire, et  va  au  bas  du  chœur.  Toutes  les 
fois  qu'il  passe  devant  le  prélat,  pnd.int  la 
messe,  il  le  sa  ue  par  une  inciination  (2). 

2.  L'Eplire  chantée,  il  oniei  les  quaire  sa- 
luis  au  milieu  du  chœur  ,  et  va  auprès  da 
pontife,  s'incline  pour  recevoir  sa  béné- 
diciioii ,  et  lui  lait  une  genullexion  avant  et 
après. 

3.  Après  le  ch  int  de  l'Evangile  ,  il  se  rend 
avec  le  diacre  auprès  du  prélat,  et  lui  fait 
une  génuflexion  ;  ensuite  il  remet  le  texte 
au  diacre,  qui  le  présente  au  prélat  ;  s'in- 
cline pour  recevoir  la  liénédiction  ,  et  ayant 
fait  une  seconde  géniin''xion  ,  il  reprend  le 
texte  et  le  porte  a  b.Tiser  au  célébrant  et  au 
clergé,  comme  à  l'ordinaire. 

k.  .\u  dernier  Dominus  robiscum,\\  revient 
au  cô;é  de  l'Eplire  comme  à  la  seconde  élé- 
valion,  et  après  ['lie,  missa  est ,  ou  le  Bene- 
dicamus  Doinino.  il  se  tourne  avec  tous  les 
autres  ministres  vers  monseigneur  révé(iue, 
pour  recevoir  la  bénédiction  solennelle  , 
pendant  laquelle  tous  sont  profondément  in- 
clinés. 

§  VI.  De  la  grand'mosse  les  jours  de  fériés  (3). 

1.  Aux  fériés  majeures  et  aux  vigiles  ,  le 
sousdiacre  fait  l'inclinatton  à  l'entrée  de  la 
messe  derrière  l'.icoyte;  s'il  ofticte  avec  la 
planète,  il  la  quille  au  Dominu<i  vobiscum, 
et  ne  la  reprend  plus  ;  après  l'Kpîlre  il  salue 
le  chœur  et  dépose  le  livre  sur  le  coin  de 
l'autel  du  côté  del'Epîlre,  où  le  diacre  vient 
le  prr  iidre  pour  aller  chauler  l'Evangile. 
Après  radoiinislration  ,  il  porte  à  l'ordinaire 
lec<irporai  elle  ptirifi(aio  reà  l'auicl.  revient 
derrière  l'autej.va  prendre  leMissel  du  célé- 

cendre  du  cou  du  dérunt  ;  sur  celui  des  diacres,  l'Iialiil  da 
ctiœur  et  une /Mole  en  sauteir;  et  sur  celui  des  sous-dia- 
cres, un  maidpule  aiis<i  vielel.  Il  n'v  a  d'autre  ornement 
sur  le  cercui-d  des  clercs  iuléripurs  ipie  l'habit  de  chœur. 
-r^.  VoyMie  UiUiiit  o-\  .«uckhiI  le  l'r«cessiumi»li  q«ie  imkis 
avons  suivi  préférahleiueui  an  .Missel,  parce  qne  tout  cnei 
y  fst  expliqua  d'une  manière  i^u*  claire  et  plus  précise. 

(2)  (juaiid  le  prélat  ollicie,  on  lui  tait  la  génuflexion  en 
passant  dp.vain  lui   llii.  Miss.c  pont,  cap.  S,  a.  3. 

(3)Rubr.,cap.  5,  n.  1.  5,  S,  7,8. 


6'.9 


niCTlONNAlRR  DES  CIÎUEMONIES  ET  DES  RITES  SACRES 

biant,  à  qui  il  fail  une  génullixion  avant  et 
après  ,    s'il  est  encore  à  son  siège,  et  l'ap- 


ap 

porte  (ierrière  l'aulel.  A\)Tès  \e  Gloria  tibt , 
Domine  ,  il  porte  le  Missel  avec  le  pupitre  à 
l'aulel,  au  côlé  de  l'Iîvangile,  fait  une  génu- 
flexion, et,  passant  derrière  l'aulel,  il  va  à 
l'entrée  du  presbytère,  du  côlé  de  rEiiîlrt',où 
il  se  lient  debout  ,  tourné  vers  le- pupitre, 
jusqu'à  la  fin  de  l'Evangile  ;  alors  il  va,  sans 
saluer  l'aulel,  recevoir  du  diacre  le  livre  ou- 
vert,et  marchant  entre  l'acolyle  et  le  diacre, 
il  le  porte  à  baiser  au  célébrant  ,  et  passe 
derrière  l'autel  par  le  côlé  de  l'Epitre;  si 
l'Evangile  est  court,  il  descend  par  le  coin 
des  marches,  pour  aller  vers  le  diacre,  sans 
passer  derrière  l'aulel. 

2.  Aui  fériés  de  l'année  et  aux  fêles  sim- 
ples, le  sous-diacre  officie  en  aube  et  mani- 
pule sans  tunique.  Apiès  l'Epitre  il  porle  le 
livre  sur  le  pupitre  de  l'Evangile  dans  le 
presbjlére,  et  le  diacre,  après  avoir  reçu  la 
bénédiction  du  célébranl,  baise  le  coin  de 
l'autel,  en  disant  Fax  Chrtsti,  etc.,  et  va 
seul  au  pupitre,  sans  porter  le  livre,  faisant 
une  inclination  en  passant  devant  le  milieu 
de  l'autel.  Après  le  Gloria  tibi ,  Domine,  le 
sous-diacre  porte  le  Missel  à  l'aulel,  et  va 
derrière  le  pupitre,  où  il  se  lient  tourné  vers 
le  diacre  ;  puis  il  porle  le  livre  à  baiser  au 
célébranl,  et  retourne  derrière  l'aulel. 
J  vu  Des  sous-diacres  inJuls. 

1.  Les  sous-diacres  induis  se  rendent  de 
bonne  heure  à  la  sacristie  et  se  révèlent  de 
l'aube,  du  cordon,  de  la  luniquc  et  du  collet. 
Au  signal  du  départ,  ils  font  une  inclinalion 
à  la  croix,  saluent  le  célébranl;  et,  tenant 
les  bras  pendants  et  les  mains  entrelacées 
au-dessous  de  la  poitrine  ,  comme  le  sous- 
diacre  en  chef,  ils  se  réunissent  et  marchent 
devant  lui,  deux  à  deux,  à  !a  suite  des  aco- 
lytes pour  aller  au  chœur. 

2.  Si  l'on  entre  près  de  l'autel,  arrivés  aux 
degrés  du  presbytère,  ils  se  placent  sur  une 
même  ligne,  le  grand  sous-diacre  au  milieu; 
el,  ayant  fait  tous  ensemble  l'inclination,  en 
même  temps  que  le  célébrant  fait  la  génu- 
flexion, ou  une  génuflexion  si  le  saint  sacre- 
ment est  exposé,  ils  se  tournent  en  dehors  , 
c'est-à-dire  dos  à  dos,  et  vont ,  en  précédant 
les  acolytes,  à  leurs  sièges,  au  bas  du  chœur, 
où  ils  font  une  génuflexion,  el  s'asseyent 
lorsque  le  célébranl  monte  à  l'autel,  les  uns 
a  droite,  les  autres  à  gauche,  se  conformant 
en  tout  au  chœur. 

3.  Si  i'eiilrée  se  fait  par  le  bas  du  chœur, 
ils  se  séparent  insensiblement  en  s'avançant 
jusqu'au  milieu  du  chœur  :  là  ils  se  rangent 
sur  deux  lignes,.à  la  suile  des  acolytes,  tour- 
nés face  à  lace  ,  el  font  tous  ensemble  u-ne 
génuflexion  au  célébranl,  lorsqu'il  passe  de- 
vant eux;  puis  ils  se  placent  sur  une  ligne 
droite  en  travers,  derrière  les  acolytes  ,  font 
une  inclinalion  quand  le  célébranl  fait  la 
génuflexion  <à  l'aulel,  ou  une  génuflexion  , 
si  le  saint  sacrement  est  exposé,  el  descen- 
dcnl  au  bas  du  chœur. 

(i)  Rubr.,  ca|).  4,  n.  l. 

(ï)  La  riihrique  du  le  premier  iadat;  c'est  une  faute; 


6iO 

k.  A  ces  mots,  Snscipe  deprecalionem  no- 
stram,  ils  font  lentemeiil  la  génuflexion,  tan- 
dis que  le  chœur  est  à  genoux;  ensuite  ils 
remontent  processionnellenienl  vers  l'aulel, 
font  successivement  deux  à  deux  une  incli- 
nation à  l'entrée  du  presbytère;  ce  (ju'ils 
observent  toutes  les  fois  qu'ils  passent  au 
même  endroit,  soil  en  allant,  soit  en  reve- 
nant :  puis  ils  se  rendent  derrière  l'autel,  où 
ils  font  tous  ensemble  une  génuflexion,  el 
s'asseyenl  les  plus  digues  au  milieu. 

li.  Si  le  saint  sacrement  est  exposé,  après 
avoir  fail  une  inclinalion  sur  la  marche  du 
presbytère  ,  ils  foni  déplus  une  génuflexion 
toutes  les  fois  qu'ils  passent  à  l'angle  du 
marchepied  de  l'autel. 

6.  Lorsque  le  sous-diacre  va  chanter  l'E- 
pitre, le  premier  indut  le  précède,  monte  à 
l'aulel ,  fait  une  génuflexion  sans  mettre  les 
mains  sur  l'autel,  prend  le  lexlc  el  le  cous- 
sin ,  qu'il  porte  appuyés  sur  sa  poiliine,  fait 
une  «econde  génuflexion  en  môme  temps 
que  le  sous-diacre;  descend  de  l'aulel,  el 
ayant  fait  ensemble,  comme  à  l'ordinaire, 
une  inclinalion  sur  la  marche  du  presbytère 
ou  une  génuflexion  à  l'angle  du  marchepied, 
si  le  saint  sacrement  est  ex[iosé,  il  marche 
devant  lui  jusqu'à  son  siège  au  bas  du  chœur; 
avant  d'y  arriver,  il  se  détourne  un  peu  et 
se  lient  en  chœur  pour  laisser  passer  le  sous- 
diacre,  et  quand  celui-ci  est  assis,  il  se  lient 
debout  devant  lui,  et  soutient  le  livre  de  l'E- 
pitre sur  le  texte. 

7.  L'Epitre  chantée,  le  premier  indut  pré- 
cède le  sous-diacrejusqu'au  milieu  du  chœur, 
où  il  s'arrête  à  droite,  le  visage  tourné  vers 
le  côté  gauche,  pendant  que  le  sous-diacre 
fail  les  saluts  ;  après  quoi,  conlinuaut  à 
marcher  devant  lui,  il  monte  à  l'autel  par  le 
milieu  des  marches,  y  dépose  le  lexte  sur  le 
coussin  ,  faisant  la  génuflexion  avant  el 
après  ,  el  retourne  derrière  l'autel.  Si  le 
chœur  est  derrière  l'autel ,  il  porte  de  suite 
le  texte  à  l'autel,  el  le  sous-diacre  va  seul 
faire  les  quatre  saluts  au  milieu  du  chœur. 
Ils  se  lèvent  tous  lorsque  le  grand  sous- 
diacre  revient,  font  la  génuflexion  et  s'as- 
seyent avec  lui  (1). 

8.  Lorsque  le  célébranl  retourne  au  mi- 
lieu de  l'autel ,  à  la  fin  des  oraisons ,  le 
second  sous-diacre  indut  (2)  y  monte,  fait 
une  génuflexion  avec  le  célébrant,  emporte 
le  Missel  avec  le  pupitre  derrière  l'autel,  dé- 
pose le  pupitre  sur  la  crédence  ,  porte  le 
Missel  sur  le  pupitre  devant  le  siège,  l'ouvre 
à  l'endroit  propre,  fait  une  génuflexion  avant 
el  après  au  célébrant  ,  et  retourne  derrière 
l'autel.  S'il  n'y  a  poinl  de  pupitre  auprès  du 
siège  du  célébrant,  il  tient  des  deiix  mains 
le  livre  devant  lui,  pendant  qu'il  lit,  puis  il 
le  porle  derrière  l'autel,  el  après  Gloria 
tibi,  Domine,  il  va  le  placer  sur  l'autel,  au 
coin  de  l'Evangile,  comme  il  sera  dit  plus 
bas. 

9.  Au  commencement  de  la  prose,  si  elle 
est  assez  longue  ,  les  induis  se  rendent  à  la 
suile  des  acolytes ,  au  bas  du  chœur,  où  ils 

le  premier  indut  est  alors  dans  le  cbceur  avec  le  soui>< 
diacre. 


G^t  MES 

s'iisseyent;  ils  reviennont  avoc  le  sous-dia- 
cre ,  sans  les  acolyles,  faisant  deux  à  deux 
une  iiiciinalion  comme  à  l'ordinaire  ,  lors- 
qu'ils passent  sur  le  de^ré  du  presbytère,  eu 
allant  et  en  revenant ,  et  une  gcnuilcsion  à 
l'angle  du  marchepied,  si  le  saint  sacrement 
est  exposé. 

10.  Après  l'administration  ,  le  premier 
sons-diacre  indut ,  portant  l'encensoir  de  la 
main  droite,  va  auprès  du  célébrant,  À  la 
suile  du  diacre,  pour  faire;  bénir  l'encens,  et 
ilfailen  loul  la  l'onction  de  thuriféraire  pen-. 
dant  l'Evangile,  lin  même  temps  les  autres 
induts  se  liennrnl  debout  à  leurs  places , 
tournés  vers  le  livre  de  l'Kvangile  ,  imilant 
les  autres  officiants  et  le  chœur.  A  ces  mots, 
EC  incarnatus  est  du  Credo ,  ils  se  mettent  à 
genoux. 

11.  Le  second  sous-diacre  indut,  après 
avoir  fait  une  génuflexion  et  le  signe  de  la 
croix  sur  sim  front,  sa  bouche  et  sa  poitrine, 
à  Uloriit  libi ,  Domine,  va  prendre  le  Missel 
du  célébrant,  l'apporte  à  la  crédcnce,  le  re- 
met sur  le  piipilre  ,  l'ail  une  génuflexion  et 
porte  l'un  et  l'autre  du  côlé  d.;  l'Iïvangile , 
près  du  corporal  ,  l'ait  une  génullexion,  et 
revient  à  sou  siège  derrière  l'autel. 

12.  A  ces  mois,  Plcni  sunt  cali,  \\s  (onl 
une  génuflexion  el  vont  à  la  suite  des  aco- 
lyles ,  se  ranger  de  chaque  côté  devant  l'au- 
tel, sur  la  même  ligne  que  les  diacres  ;  ils 
font  tous  ensemble  une  génuflexion,  se  met- 
tent à  genoux  et  s'inclinent  pendant  les  deux 
élévations,  se  relèvent,  font  une  seconde  gé- 
nuflexion et  retournent  derrière  l'autel,  où 
ils  font  une  génuflexion,  lis  font  la  même 
cérémonie  à  l'élévation  du  Pater,  se  tien- 
nent ensuite  debout  derrière  l'aulel,  el  s'as- 
seyent avec  le  chœur.  Au  Libéra  nos,  ils  font 
la  génuflexion  à  ces  uiots.  Ginitrice  Maria, 
et  à  la  conclusion  l'er  Dominiun,  elc. 

13.  S'ils  veulent  communier,  ils  le  font 
immcdialemenl  après  les  diacres  induis  ;  et 
ayant  fait  une  génuflexion  profonde,  ils  se 
placent  de  chaque  côlé  de  l'auit'l  ,  tournés, 
face  à  face. 

14.  A  la  conclusion  de  la  dernière  oraison, 
le  premier  sous-diacre  indut  moule  à  l'autel, 
fait  une  génuflexion  et  emporte  le  Missel 
avec  le  pupHre  derrière  l'autel,  où  il  fait 
une  génuflexion. 

15.11s  vont  aussitôt  se  placer  de  chai^ue 
côlé  de  l'autel ,  tournés  face  à  face  ,  ou  de- 
vant l'autel  comme  à  l'élévation  (1),  font  une 
génuflexion  en  arrivant,  s'incliisent  pour  re- 
cevoir la  bénédiction  du  prêtre,  s'il  la  donne, 
font  avec  lui  une  seconde  génuflexion,  et 
partent  de  suite  pour  retourner  à  la  sacristie. 
Lorsqu'ils  y  sont  arrivés  ,  il  lonl  la  génu- 
flexion à  ces  mots  :  Et  Verbum  caro  factum 
est ,  du  dernier  Evangile  ,  s'il  n'est  pas  en- 
core achevé,  saluent  ensuite  la  croix  et  le 
célébrant,  se  déshiibillent  en  silence  et 
font  leur  action  de  grâces. 

IG.  Aux  messes  des  morts,  le  premiersous- 

(l)  Kil.,  miss,  soi.,  cap.  t!,  ».  8. 

(2j  Cwicin.  i'|iisi.u|i.,  lib.  i,  cap.  11,  n.  8,   Gavanl.    el 


MES 


fliS 


diacre  indut  ne  porte  pas  le  texte  à  l'EpSlre. 
Si  l'on  fait  l'absoute,  ils  vont  tous  proces- 
sionnellemeul  au  catafalque,  à  la  suite  des 
acolyles  et  du  grand  sous-di.icre  qui  porte 
la  croix;  ils  se  placent  de  chaque  côtelés 
plus  près  de  l'aulel,  et  jettent  de  l'eau  bénite 
à  leur  tour,  en  forme  de  croix. 

17.  Lorsque  monseigneur  est  présent,  ils 
observent  au  commencement  et  à  la  fin  de 
la  mes.-e  ce  qui  a  été  dit  du  sous-diacre  , 
§  5,  n.  1  et  'f,col.  G.38.  Après  l'Epître,  le  pre- 
mier indut  va  avi  c  le  sous-diacre  recevoir  la 
bénédiction  du  prélat,  en  lui  faisant  une  gé- 
nuflexion avant  et  après.  Il  accompagne  le 
diacre  lorsqu'il  va  faire  bénir  l'encens  au 
prélat,  avant  l'Evangile. 

Chap.  VL  —  De  l'office  des  acolytes. 
§  I.  .\\is  généraux. 

1.  Les  acolyles,  lorsqu'ils  ne  portent  rien, 
tiennent  toujours  les  bras  croisés  devant  la 
poitrine,  le  droit  sur  le  gauche.  Lors(|u'ils 
portent  l'encensoir  ou  quelque  autre  chose 
de  la  main  droite,  ils  tiennent  la  gauche  pen- 
dante sur  le  côlé,  les  doigts  étendus  et  joints 
ensemble. 

2.11s  doivent  toujours  marcher  avec  mo- 
destie et  gravité,  le  corps  droit,  les  yeux  à 
demi-baisses  et  d'un  pas  égal.  Ils  tâcheront 
aussi  de  faire  ensemble,  el  avec  une  parfaite 
uniformité,  les  génuflexions,  les  inclina- 
tions et  toutes  les  autres  cérémonies.  Ils 
ne  <loivenl  point  s'asseoir  pendant  toute  la 
messe. 

3.  Us  prennent  leurs  chandeliers  en  quatre 
temps,  de  la  manière  suivante:  Celui  (|ui  est 
à  droite  porte,  1°  la  main  droite  au  cierge  ; 
2°  la  gauche  à  la  coupe;  3°  la  droile  au 
nœud  ;  k°  la  gauche  au  pied,  le  pouce  par- 
dessus, et  les  autres  doigts  repliés  par-des- 
sous; celui  qui  est  à  gauche,  au  contraire, 
porte,  1°  la  main  gauche  au  ciirgc;  -2'  la 
droile  à  la  coupe,  etc.  f2)  ;  ils  les  élèvent  tous 
les  deux  en  même  lemps,  de  manière  que  la 
coupe  soit  à  la  hauteur  des  yeux,  et  les 
portent  toujours  devant  eux,  parfaitement 
droits  ,  sans  changer  de  main,  lorsqu'ils 
changent  de  place  en  se  tournant  (3  .  Lors- 
qu'ils les  déposent,  ils  portent  la  main  qui 
lient  le  pied,  à  la  coupe,  el  celle  qui  lient  le 
nœud,  au  cierge,  ayant  soin  de  se  regarder 
du  coin  de  l'œil  pour  agir  ensemble. 

'*.  A  regard  des  flambeaux,  ils  les  portent 
de  la  même  manière  que  les  chandeliers, 
droits  devant  eux,  et  non  de  côté;  qu.ind 
ils  se  meltenl  à  genoux,  ilg  les  déposent  à 
terre,  et  les  tiennent  des  deux  mains  par  le 
milieu. 

5.  (^uand  ils  font  l'inclination  avec  leurs 
chandeliers,  ils  doivent  prendre  garde  de  ne 
pas  pencher  leurs  cierges  en  avant  ;  et  pour 
cela  ,  ils  doivent  allonger  les  bras  devant 
eux,  el  tenir  les  chandeliers  droits  et  un 
peu  éloignés  de  leur  poitrine,  pendant  qu'ils 
s'inclinent. 

.Merati,  ii.irl.  ii,  til  2  Bauldry.  .Man.  des  céréœ.  roin  ,  p;c. 
(5;  Kecui  il  Jes  céiém.  de  Lyon,  p.  8. 


M 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


6.4 


6.  Ils  font  une  inclination  «.ur  le  plus  haut 
ài'^ié  ilii  presbytère,  ou  à  iiuchpie  ilLslance 
(levant  l'aiiU'l,  selon  le  local,  toutes  les  fois 
qu'ils  entrent  dans  le  presbytère  ou  qu'ils 
en  sortent  pour  descendre  dans  le  cliCBur. 
Ils  font  de  mêine  une  iiiciiiiaiion  lorsqu'ils 
passent  devant  ou  derrière  l'aulel  sans  s'y 
arrêier. 

7.  Ils  font  la  génullexion,  1*  toutes  les  fois 
qu'on  prononce  dans  le  chint  les  saints 
noms  de  Jésus  et  de  Marie;  i°  toutes  les  fois 
qu'ils  montent  à  l'auti'l  ou  qu'ils  en  descen- 
dent; -i"  lorsqu'ils  pré-.entent  quelque  chose 
au  célébrant,  au  diacre  ou  au  sous  diacre  en 
chef;  4-°  quand  ils  arrivent  derrière  l'autel  , 
ils  le  saluent  p<ir  une  (;cnu(lexion ,  après 
quoi  ih  se  tournent  en  chœur  et  se  tiennent 
debout,  imuiobiles,  dans  une  i;rande  modes- 
lie;  5°  ils  font  de  même  une  génuflexion 
toutes  les  fois  (]u'ils  parlent  de  derrière  l'au- 
tel. Si  l'on  ne  peut  faire  le  tour  de  l'autel, 
ils  seplaci'nt  au  fond  du  sanctuaire,  dans  la 
même  altitude. 

8.  Ils  liront  attentivement  les  observa- 
tions générales  sur  la  manière  de  bien  olfi- 
cicr,  col.  (JOii,  etc. 

§11.  De  la  yraiid'iiipssp  ;inx  semi-Joubles  majeurs  et 
au-dessus. 

1.  Les  acolytes,  après  avoir  fa't  leur  prière 
et  s'être  lavé  les  mains  ,  se  rcvétinl  de 
l'aube  el  (lu  cordon;  ils  s'aident  l'un  l'autre 
à  s'habiller,  el  ai  rangent  leurs  aubes  de 
manière  qu'elles  ne  Irainent  point ,  mais 
qu'elles  si)ienl  élevées  égalciiuMit  de  tous 
côtés  environ  un  travers  de  doigt  au-des- 
sus de  terre.  S'ils  devaient  sortir  de  l'église 
pour  une  procession,  ils  auraient  soin  de 
relever  un  peu  plus  leurs  aubes. 

2.  Après  qu'ils  sont  habillés,  ils  aident  le 
diacre  et  le  sous-diacre  a  s.'  revèlir  de  leurs 
oriiemeiils,  el  se  placi'iil  ensuite  sur  une 
Diéiiie  ligne,  avec  les  autres  oiticanis,  ou 
bii  n  par  derrière,  suivant  le  local,  le  pre- 
mier à  droite  et  le  seroiid  à  gauche. 

3.  Lorsqu'il  est  temps  de  partir,  ils  élèvent 
leurs  chandeliers,  font  av:  des  autres  minis- 
tres une  iiu'liuation  à  la  croix  de  la  sacri- 
stie, saluent  le  célébrant  et  parlent  avant  le 
sous-diacre  ou  les  soudiaçrts  induis,  s'il 
y  en  a,  marchant  gravement  l'un  à  côté  de 
l'autre. 

h.  Si  l'on  entre  par  le  haut  du  chœi^r  ou 
par  le  presbytère,  ils  s'arrétciil  devant  le 
milieu  de  l'autel,  font  une  inclination  en 
nié'')e  temps  que  le  célébrant  lait  une  gé- 
nuflexion ,  et  descendent  jusqu'au  milieu 
du  chœur  :  là  ,  ils  déposent  leurs  chande- 
liers, croisent  les  bras,  font  une  nouvelle 
incliiiaiion,  et  se  tournant  en  dedans,  ils 
vont  lentement  à  la  suite  du  sous-diacre,  à 
leurs  places  près  de  la  porte  du  chœur,  où 
ils  se  tiennent  debout,  lace  à  fice.  S'il  n'y 
a  pas  de  degrés  à  l'entrée  du  presbytère, 
ou  si  le  local  n'est  pas  assez  vaste,  ils  dé- 
posent leurs  chandeliers  à  quelques  jias  des 
marches  de  l'autel,  aussitôt  après -la  pre- 
mière inclination,  ti  ensuite  ils  les  remet- 
tent toujours  à  la  même  place. 


5.  Si  l'entrée  se  fait  par  le  bas  du  chœur, 
les  acolytes  se  séparent  peu  à  peu  ,  en  s'a- 
vançanl  jusqu'au  milieu  du  cliœur  :  là,  ils 
s'arréient  sur  deux  lignes  avec  les  sous- 
diacres,  tournés  face  à  faci;,  font  tous  ensemble 
une  génullexion  au  célébrant  lorsqu'il  passe, 
se  plaeeni  ensuite  sur  uiu;  ligne  ilevanl  les 
sous-diacies  tournés  vers  l'autel  qu'ils  sa- 
luent par  une  inclination  en  même  temps 
que  le  célébrant  fait  la  génuflexion;  dépo- 
sent leurs  chandeliers,  font  une  nouvelle 
inclination  et  vont  au  fond  du  chœur. 

6.  Au  dernier  Kyrie,  ils  vont  à  leurs 
chandeliers,  les  élèvent  au  rouiraencement  du 
Gloria  in  excelsts,  font  une  inclinaiion  à 
l'autel  au  mot  Deu,  et  reiournenl  à  leurs 
places,  où  ils  se  tiennent  debout  cl  en  chœur, 
avec  leurs  chandeliers  élevés.  A  ces  mots  : 
Adortimus  le  el  Jesu  Chrisle,  ils  font  une 
génuflexion  face  à  face;  et  pendant  que  le 
chœur  se  met  à  genoux  en  chantanliSMSCf'yjc 
dfprerdlioncm  nastrain,  ils  font  leulemeiii  la 
génuflexion  médiocre.  Si  l'on  ne  dit  pas  le 
Gloria  in  excelsis,  ils  vont  à  leurs  chande- 
liers sur  la  fin  de  Vlntroïl  ,  les  élèvent  au 
commencement  du  Kyrie,  et  descendeut  au 
bas  du  (hœur. 

7.  Sur  la  fin  du  Gloria  in  rxcelsis  ou  du 
dernier  Kyrie,  \\>  s'avancent  au  bas  des  de- 
grés du  presbytère  ,  déposent  leurs  chan- 
deliers lorsque  le  prêtre  chante  Dominas 
vobiscum,  les  reprennent  à  Oreinus,  les  tien- 
nent éle\és  pemlaut  toutes  les  oraisons  ;  el 
à  la  dernière  conclusion,  ils  montent  les  de- 
grés, s'inclinent  comme  à  l'oidinaire,  à  l'en- 
trée du  presbytère;  y  déposent  leurs  chan- 
deliers; et,  ayant  fait  Une  nouvelle  inclina- 
tion, ils  vont  derrière  l'autel  ou  ils  font  une 
génuflexion  et  se  lournenleii  chœur.  S'il  n'y 
a  pas  de  degrés  à  l'entrée  du  presbytère,  ils 
élèvent  leurs  chandelu'rs  et  les  déposent  à 
la  même  place  qu'.iu  coinmenceinent  de  la 
messe,  font  une  inclinaiion  et  vont  deirièrc 
l'autel  en  faisant  rinclinaiiou  à  l'angle  du 
marchepied. 

8.  Au  commencement  de  la  prose,  ils  vont 
à  leurs  places  au  bas  du  chœur,  saluent  l'au- 
tel en  passant  el  se  tieiuienl  face  à  face,  les 
bras  croisés  jusqu'à  la  lin  de  la  prose.  Lors- 
que le  diacre  vient  demander  la  bénédiction 
au  cé.ébrant  avaiitrEvangile,  ils  reviennent 
à  leiiis  chandeliers,  les  p.enneni,  fini  une 
inclination  en  mêuie  temps  que  lesminislres 
sacrés  font  la  génuflex;ion  à  l'autCi;  cl,  se 
rapprochant  l'un  de  l'autre,  iU  vont  en  pré- 
cédant le  sous-diacre  au  lieu  où  l'un  doit 
chanter  l'Evangile,  c'est-à-dire  au  bas 
du  chœur  ou  dans  le  presbytère,  et  se  pla- 
cent de  chaque  côlé  du  pupitre,  tournes  face 
à  face. 

9.  S'il  n'y  a  point  de  prose,  ou  qu'elle  soit 
trop  courte,  ils  ne  partent  de  derrière  l'autel 
qu'avec  le  diacre  et  le  sous-diacre  qu'ils  pré- 
cèdent pour  aller  prendre  leurs  chandeliers, 
couime  il  a  été  dit. 

10.  Lorsque  le  chœur  chante  Gloria  libi , 
Domine,  ils  lonl  la  génuflexion  du  côie  de 
l'autel  avec  tous  les  autres  niiiiislres,  mais 
sans  faire  le  sigue  de  la  croix  ;  ils  font  aussi 


6u5 


MES 


uuo  géuuflexion  aux   noms  de  Jésus  et  de 
Mûrie,  sans  se  tourner  vers  l'aiilcl. 

11.  L'Kvaiigile  fini  ,  ils  reviennent  dans 
le  niênie  ordre  à  l'cndroil  où  élaienl  leurs 
chandeliers  ,  alteiideiil  que  le  diacre  soit 
arrivé  à  sa  place  (1),  dé|io>ent  leurs  ihande- 
lier»,  l'ont  Aine  iiicliuuliun,  et  retournenl  der- 
rière l'auiel. 

12.  Peniiant  le  Credo,  ils  font  la  génu- 
flexion face  à  face  à  ces  mois  :  Jesum  Chri- 
slum  et  siinul  adurulur;  ils  se  iiielleul  à  ge- 
noux avec  le  chœur  lorsqu'on  (liante  Et 
incarnatus  est ,  et  s'inclinent  à  Homo  fac- 
^us  est. 

13.  Sur  la  fin  du  Credo,  le  second  aco- 
lyte passe  derrière  l'autel  en  fnis.int  une 
inclination  ou  une  géiiuriexiun  si  le  saint 
sacreuienl  est  expose,  se  jjlace  à  la  gauche 
du  premier,  et  va  avec  lui  à  la  crcdi'nte,  où 
le  premier  prend  la  hurotle  d'rau  avec 
le  bassin;  et  le  second,  le  roanuterge  , 
qu'il  porte  déployé  sur  le  bras  gauche,  te- 
nant le  bout  (le  la  main  droite.  A  l'Oremus 
(le  rofff'rtoire,  ils  vont  en  m.irchant  de  front 
donner  à  laver  les  mains  au  célébr.jnt  ,  le 
saluent  par  une  génulli'xion  avaiil  et  aprè'*, 
el  retournent  iler(  ière  l'auiel  r.ù  le  second  se 
lient  en  chœur  à  la  place  ordinaire  du  pre- 
mier, tenant  toujours  le  inanuterge  de  la 
Qiéuie  manière,  jus(|u'du  second  lavement  des 
mains. 

Ik.  Le  premier  acolyle  ayant  déposé  la 
buretlc  et  le  bassin  à  la  ciédence,  va  les 
bras  croisés,  auprès  du  siège  du  célébrant , 
prendre  la- navette,  qu'il  ouvre  et  porte  de 
la  main  droite  par  le  pied  à  la  hauteur  de 
réfi.iule,  cl  la  remet  an  sous-diacre  au  coin 
de  riilpilre  en  lui  faisant  une  génuflexion. 

15.  Il  revient  derrière  l'autel,  reçoit  l'ea- 
censoir  du  thuriféraire  on  se  saluant  l'un 
.  l'auirepar  une  inclinaiinu ,  et  le  portant  de 
lu  main  droite  par  l'i^xliémité  des  chaînes, 
à  la  hauteur  de  l'épaule,  il  monte  à  l'autel 
derrière  le  sous-diacre,  el  lorsque  celui-ci 
s'est  relire,  il  prend  sa  place,  fait  une  génu- 
flexion, ouvre  l'encensoir  el  le  préî.'nte  pour 
ri.  cevoir  l'encciis;  après  la  bénédiclioii  il  le 
ferme  cl  le  remet  fui-inéoie  au  céiel)ranl,  de 
la  Diaindruile  par  le  iiaut  des  cliaines,  el  de 
la  gauche  par  le  bas  en  lUi  faisant  une  ge- 
nutlexion;  puis,  ayant  reçu  la  navette  ries 
mains  du  diacre,  il  fait  avec  lui  et  le  célé- 
brant une  génuflexion,  et  va  derrière  l'autel 
déposer  la  navette  et  prendre  la  burette  et 
le  bassin. 

lO.  Aussilôl  que  le  diacre  a  encensé  le 
célébrant,  les  deux  acolytes  reviennent  pour 
le  second  lavemeut  des  mains  comme  pour 
le  premier;  puis  ayant  déposé  à  la  crédence 
ce  qu'ils  tenaient,  le  second  retourne  à  sa 
place  en  saluant  l'autel,  lorsqu'il  passe  au 
milieu  el  reçoit  un  flambeau  du  Ihurlfé- 
raire;  en  même  temps  le  premier  va  à  l'an- 
gle du  marchepied  du  côte  de  l'Epîlre,  où 
il  se  tient  la  face  tournée  vers  ie  fond  du 
sanctuaire,  et  répond  à  l'Orale  pro  me, 
[r  air  es. 

\\)  Hit.,  misi.  sol.,  caji.  5,  ii.  2Q. 


MES  Mi 

17.  Lorsque  le  diacre  a  terminé  l'encen- 
sement auiour  de  l'autel,  il  reçoit  de  sa 
main  l'encensoir  en  lui  faisant  une  génu- 
flexion ;  et  ayant  fait  le  salut  ordinaire  à 
l'au'el,  il  va  dans  le  chœur  pour  encenser 
le  clergé  en  coinmençant  par  le  côté  droit. 
Pendant  rencenseinent ,  il  lient  le  cordon 
de  son  aube  un  peu  de  côlé  avec  la  main 
gauche. 

18.  Voici  l'onlre  que  la  rubrique  pres- 
crit pour  l'enceiiSRinent  dans  les  chapitres. 
Si  monseigneur  l'évéque  est  présent,  l'aco- 
lyte l'encense  de  deux  coups,  en  lui  faisant 
une  géiiufl 'xion  avant  el  après.  S'il  y  a  un 
prince,  un  éiéjuc  ou  quelque  autre  per- 
soiuKî  de  grande  considération  ,  il  les  en- 
Ci'iised'un  seul  coup,  eu  leur  faisant  une  ou 
deux  génuflexions,  selon  leur  dignité  [i). 

Lorsqu'il  y  a  des  chapiers  au  milieu  du 
chœur  nour  entonner  la  messe,  il  les  en- 
cense avant  le  clergé,  et  fait  une  génuflexion 
aux  chanoines  cl  une  inclination  aux  au- 
tres. Il  entre  ensuite  dans  les  hautes  stalles 
du  côté  de  rEjiiire,  si  elles  sont  ass(  z  lar- 
ges, el  encense  chacun  d'un  seul  coup,  fai- 
sant eu>uite  une  génuflexion  aux  dignités 
et  une  inclinaiion  aux  autres  membres  du 
chapitre,  sans  se  détourner  ni  s'arréler,  pour 
ne  pas  retarder  l'encensement.  Il  encense 
le  doyen  (l'un  seul  coup  en  face. 

19.  Dans  les  autres  églises,  l'acolyte  en- 
cense d'abord  le  curé  ou  celui  qui  préside 
au  chœur ,  en  lui  faisant  une  génuflexion 
avant  et  après;  puis  les  autres  prêtres,  à 
qui  il  fait  seulement  une  génullexion  après, 
sans  les  saluer  auparavant.  Ensuite  il  salue 
loul  le  clergé  par  une  inclination ,  et  l'en- 
cense en  comniiMiçant  p  ir  le  bas  du  chœur, 
et  m.'irchaut  le  long  des  stalles  jusqu'au  haut, 
sans  s'arréler.  Après  avoir  encensé  le  côté 
droit,  il  traverse  le  i  liœur,  laisant  une  incli- 
nation devant  le  milieu  de  l'auiel,  ou  une 
génullexion,  si  le  saint  sacrcjiicnl  est  expose, 
et  v.i  encenser  lu  côté  gauche  de  la  même 
uk;  Il  ière. 

20.  Il  se  rend  ensuite  vers  l'angle  du 
marchepied  de  l'autel ,  du  côlé  de  l'Epîlre 
faisant  le  salut  ordinaire  à  l'entrée  du  pres- 
bytère ;  se  tourne  du  côlé  du  diacre  ,  l'eu- 
c  use  (l'un  seul  coup,  lui  fait  ensuite  une 
génuflexion  ,  et  retourne  derrière  l'autel,  où 
il  fait  la  génuflexion  ,  remet  l'encensoir  au 
Ihui  iléraire  ,  qui  lui  donne  en  méuie  temps 
un  fl,.mïieau  ,  en  se  .^alua:lt  mutuellement 
par  une  inclinaiion,  el  retourne  à  sa  place, 
où  il  se  lient  en  chœur. 

21.  Au  commencement  du  Siinclas ,  les 
deux  acolyie.i  élèvent  leurs  flambeaux  ;  et  à 
ces  mots  :  Pleni  sunt  cœli ,  ils  vont,  en  pré- 
cédant le  sons -diacre  el  ses  induis  ,  devant 
l'autel  ,  où  ils  se  placent  de  chaque  côlé  vis- 
à-vis  le  chandelier  du  milim,  et  f.inl  une 
génuflexion.  Ls  se  mettent  à  genoux  avec  les 
autres  ministres  ,  mais  ils  ne  s'inclinent  pas 
à  l'élévation  ;  ils  se  relèvent  tous  ensemble  , 
font  une  géuuflexion  à  la  même  place,  et 
retournent   daus    le    même  ordre   derrière 


(.2)  Rub;- 


tl,9. 


047 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


648 


l'anlel ,  où,  après  avoir  fait  avec  le  sous- 
diacre  une  goiuiflexioii  du  cô!é  de  l'aulel  , 
ils  éli'igneiU  el  déposent  leurs  flambeaux  , 
et  se  rctnellciil  on  chœur  à  leurs  places.  Si 
l'on  doit  donner  la  communion ,  ils  n'élei- 
gncn!  pas  les  flambeaux. 

22.  Au  commencement  du  Pater,  ils  re- 
viennent devant  l'autel  et  observent  les 
mêmes  cérémonies  qu'à  la  gramic  élévation, 
avec  celle  différence  qu'ils  ne  portent  pas  de 
flatnbeaux,  et  qu'ils  s'inclinent  pendant  que 
le  prêtre  élève  le  saint  sacrement. 

23.  Lorsijue  le  sous-diacre  transporte  le 
Missel  au  côlé  de  l'Ej^ître,  le  premier  acolyte 
le  suit ,  porlanl  la  burette  du  vin  de  la  main 
droite,  par  le  pied,  et  la  lui  remet  lorsqu'il 
a  déposé  le  Missel ,  en  lui  faisant  une  génu- 
flexion. 11  revient  aussitôt  prendre  celle  de 
l'eau,  qu'il  porte  aussi  de  la  main  droite, 
mais  qu'il  prend  de  la  gauche  par  l'anse  ,  en 
montant  à  l'autel  ;  reçoit  celle  du  vin  de  la 
main  du  sous-diacre,  lorsqu'il  descend  de 
l'autel,  et  lui  fait  la  génuflexion;  puis  il 
donne  lui-même  la  seconde  ablution  au  cé- 
lébrant ,  ((u'il  salue  par  une  génuflexion 
avant  et  après. 

2k.  Si  le  prêtre  donne  la  communion,  les 
a«olytes  reprennent  les  flambeaux  et  vont 
se  placer  de  chaque  côté  de  l'autel,  en  même 
temps  que  le  diacre  passe  du  côté  de  l'Epilre 
S'ils  doivent  communier,  ils  donnent  leurs 
flambeaux  à  d'autres  clercs  ,  communient  à 
genoux  sur  la  plus  haute  marche  de  l'autel , 
après  les  sous-diacres  imluts  ;  et ,  ayant  fait 
une  génuflexion  profonde  ,  ils  reprennent 
leurs  flambeaux  et  accompagnent  le  prêtre 
pendant  qu'il  distribue  la  sainte  communion. 
Deux  autres  clercs  tiennent  en  même  temps 
la  nappe,  s'il  est  nécessaire,  en  observant  ce 
qui  est  prescrit  aux  servants  de  messe  en 
pareil  cas. 

25.  A  la  conclusion  de  la  dernière  oraison, 
ils  vont  à  leurs  chandeliers  el  reçoivent, 
debout  et  un  peu  inclinés,  la  bénédiction  du 
prêtre  ;  après  quoi  ils  élèvent  les  chande- 
liers, saluent  l'autel  avec  le  célébrant  et  les 
autres  ministres,  et  partent,  sans  attendre 
que  le  prêtre  soit  descendu  de  l'autel.  Arri- 
vés à  la  porte  de  la  sacristie  en  dedans,  ils  se 
tiennent  en  chœur,  font  une  génuflexion  au 
célébrant  (juand  il  passe,  se  tournent  vers 
la  croix  de  la  sacristie,  font  de  la  même  place 
les  mêmes  inclinations  que  les  autres  olfi- 
cianls,  et  déposent  leurs  chandeliers.  S'ils 
ne  peuvent  entrer  dans  la  sacristie  avec  les 
chandeliers ,  après  avoir  salué  le  célébrant 
à  son  passage  ,  ils  les  déposent  au  même 
endroit  où  ils  les  ont  pris ,  et  vont  se  placer 
dans  la  sacristie,  comme  avant  la  messe; 
là  ,  ils  font  la  génuflexion  à  ces  mois  :  Et 
y erbwn  euro  factuin  est  du  dernier  Evan- 
gile ,  s'il  n'est  pas  fini  ;  saluent  la  croix  el  le 
célébrant  ,  et  vont  aider  le  diacre  et  le  sous- 
diacre  à  quitter  leurs  ornements.  Ensuite  ils 
se  déshabillent  eux-mêmes  en  silence,  plient 
leurs  aubes  et  font  leur  action  de  grâces. 

•2i>.  A  la  messe  des  raorls,  les  aco)yics  se 

(1)  Voyei  ci-ilessus,  cul.  6J7,  n.  5. 


mettent  à  genoux  devant  leurs  chandeliers' 
pendant  la  strophe  Pie  Jesii  de  la  prose  ;  4 
la  cathédrale  ,  ils  font  seulement  la  génu- 
flexion. A  l'absoute  ,  ils  vont  avec  leurs 
chandeliers,  précédant  les  antres  officiants ,  ' 
se  placer  avec  le  sous-diacre  au-dessous  du 
cénotaphe  ,  tournés  contre  l'autel  ,  si  le  dé- 
funt est  un  prêtre,  ou  entre  le  cénotaphe  et 
l'autel,  tournés  vers  le  peuple,  si  c'est  un 
autre  ecclésiastique  ou  un  la'ique  (1). 

27.  A  la  messe  devant  le  saint  sacrement 
exposé,  les  acolytes  font  une  génuflexion  en 
arriv;int  au  commencement  de  la  messe,  au 
lieu  d'une  inclination.  Lorsqu'ils  entrent 
dans  le  presbytère  ou  qu'ils  en  sortent,  ils 
font  à  l'ordinaire  une  inclination  sur  le  plus 
haut  degré,  et  de  plus,  une  génuflexion  ,i 
l'angle  du  marchepied  de  l'autel,  chaque  fois 
qu'ils  y  passent;  ils  font  aussi  la  génuflexion, 
toutes  les  fois  qu'ils  passent  devant  ou  der- 
rière l'autel.  Aux  deux  lavements  des  mains, 
ils  se  tiennent  tous  deux  le  visage  lourné 
contre  le  fond  du  sanctuaire  ,  et  donnent  à 
laver  les  mains  au  célébrant,  qui  se  tourne 
vers  le  peuple,  hors  de  l'autel. 

28.  Lorsque  monseigneur  est  présent,  1rs 
acolytes  vont  recevoir  sa  bénédiction  avant 
la  messe,  comme  il  a  été  dit  col.  621,  n.  1. 
Toutes  les  fois  qu'ils  passent  devant  le  pré- 
lat pendant  la  messe,  ils  le  saluent  par  une 
inclination  ou  par  une  génuflexion,  si  c'est 
lui  qui  officie.  A  l'offertoire ,  le  premier 
acolyte  ayant  remis  la  navette  au  sous -dia- 
cre, comme  à  l'ordinaire,  prend  l'encensoir 
et  va,  à  la  suite  du  diacre,  faire  bénir  l'en- 
cens au  prélat,  à  qui  ils  font  tous  les  deux 
une  génuflexion  avant  et  après;  puis  il  re- 
vient, en  précédant  le  diacre,  présenter  l'en- 
censoir au  célébrant ,  et  va  derrière  l'autel, 
prenant  en  passant  la  navette  de  la  main  du 
diacre,  au  bas  des  marches.  Au  dernier  Do- 
tninits  vobiscum,  ils  vont  tous  les  deux  devant 
l'autel  ou  auprès  de  leurs  chandeliers,  s'in- 
clinent profondément  pendant  la  bénédiction 
solennelle,  saluent  ensuite  l'autel  et  partent. 

§  III.  De  la  grand'mecje  aux  semi-douhles  mineurs  et  aix 
fériés  majeures. 

1.  Aux  semi-doubles  mineurs,  il  n'y  a 
qu'un  acolyte  qui  porte  un  chandelier  et 
observe  tout  ce  qui  a  été  dit  ci-dessus  du 
premier  acolyte  ,  avec  les  exceptions  sui- 
vantes :  A  l'entrée  de  la  messe,  il  dépo*e  son 
chandelier  au  milieu  du  chœur,  et  va,  à  la 
suite  du  sous-diacre,  à  la  place  ordinaire  du 
premier  acolyte,  où  il  se  tient  en  chœur.  Au 
Gloria  in  excetsis  ou  au  commencement  du 
Kyrie,  il  porte  son  chandelier  comme  à  l'or- 
dinaire au  bas  du  chœur  ;  il  précède  le  sous- 
diacre  à  l'Evangile  ,  et  se  place  à  côté'du 
pupitre,  tourné  vers  le  fond  du  sanctuiiire. 
Aux  deux  lavements  des  mains,  il  porte  le 
manuterge  attaché  devant  lui  par  un  coin  à 
son  corilon,  et  pendant  par  derrière  l'épaule 
gauche,  et  il  se  tourne  un  peu  à  droite  pour 
le  présenter  au  célébrant. 

Au  commencement  de  la  préface ,  deux 
céroféraires  partent  de  leurs  places  et  vont 


^19 


MES 


MES 


«oO 


derrière  l'aulcl,  où  ils  font  une  génuflexion  , 
(luillent  le  camail ,  s'ils  s'en  servent ,  et  re- 
çoivent (les  flambeaux  qu'ils  portent  à  l'élé- 
vation. L'acolyte  suit  celui  du  côté  ilo  l'E- 
pitrc  et  va  se  placer  à  sa  gauche  devant 
l'autel.  A  l'élévation  du  Puter,  il  revient  seul, 
sans  les  céroféraires  ,  qui  reprennent  le  ca- 
mail  et  retournent  à  leurs  pinces,  lorsque 
le  célébrant  commence  :  l'cr  omnia  sœcula 
avant  le  Pater. 

2.  Aux  fériés  majeures  et  aux  vigiles,  l'a- 
colyte se  place,  pendant  l'Evangile,  derrière 
le  pupitre  ,  en  face  du  diacre.  Aux  férios  de 
Carême,  on  place  au  milieu  du  chœur,  de- 
vant l'autel ,  un  prie-Dii'U  ,  sur  le  marche- 
pied duquel  l'acolyte  dépose  d'abord  son 
chandelier  (1).  Il  le  porte  au  bas  du  chœur 
pendant  le  Kyrie  ,  et  à  la  fin,  il  remonte  vers 
le  prie-Dieu  ;  à  Dominus  tobiscuin,  il  dépose 
son  chandelier  sur  le  marchepied,  se  met  à 
genoux  lî'n  piano  à  Oremi/s,et,  lorsque  le 
diacre  chante  Flcctmnus  genua  ,  il  baise  le 
pied  du  chandelier,  ap|)uyant  les  deux  mains 
sur  le  bord  de  chaque  côté;  se  lève  à  Levalc, 
prend  le  chandelier,  qu'il  lient  élevé  pendant 
les  oraisons ,  le  dépose  à  la  dernière  conclu- 
sion et  passe  derrière  l'autel  en  faisant  les 
saints  ordinaires.  Il  va  ensuite  au  milieu  du 
chœur,  à  la  place  des  chantres,  portant  un 
graduel  ,  à  moins  qu'il  n'y  en  ait  un  sur  le 
pupitre;  fait  une  génufli  xion  en  arrivant, 
et  chante  le  graduel  et  le  trait,  si  c'est  l'u- 
sage (2);  après  quoi  il  fait  les  quatre  incli- 
nations à  l'autel  et  au  chœur,  dépose  son 
livre  à  l'entrée  du  presbytère  ou  sur  le  prie- 
Dieu  ,  prend  le  chandelier,  et  va  ,  en  précé- 
dant le  diacre,  se  placer  derrière  le  pupitre 
de  l'Evangile.  S'il  chante  le  trait,  il  se  lient 
debout  pendant  le  y  Adjuva  nus,  etc.;  s'il 
ne  le  chante  pas,  il  se  met  à  genoux  avec  le 
di.icre  auprès  du  pupitre,  tourné  vers  l'autel. 
A  la  conclusion  de  la  troisième  poslcomniu- 
nion,  il  revient  à  son  chandelier,  l'élève,  et 
s'mcjiiio  pendant  que  le  diacre  chante  Humi- 
linle  cnpitn  leslra  Deo,  avant  l'oraison  sur  le 
peuple,  et  pendant  cette  oraison. 

§  IV.  De  la  grand'messe  aux  féi  les  simples,  etc 

Aux  fériés  de  l'année  et  aux  fêtes  simples, 
l'acolyte,  revêtu  de  l'habit  de  chœur  sur 
l'aube,  entre  au  chœur  les  bras  croisés,  en 
précédant  le  sous-diacre,  fait  une  inclination 
à  l'autel  et  va  de  suite  à  la  première  stalle 
basse  du  côté  droit,  où  il  fait  une  génuflexion, 
•  et  se  tient  debout  ou  assis  sur  la  miséricorde. 
A  la  conclusion  de  la  première  oraison,  il  va 
derrière  l'autel,  quitte  l'habit  de  chœur,  prend 
un  graduel  si  c'est  l'usage,  va  au  milieu  du 
chœur,  fait  la  génuflexion,  et  chante  le  gra- 
duel ou  VAlleliiia.  H  fait  ensuite  les  quatre 
inclinations,  retourne  derrière  l'autel,  pré- 
pare l'encensoir,  et  l'agite  pendant  l'Evan- 
gile à  la  place  du  premier  acolyte.  A  VOre- 
mus  de  l'offertoire,  il  donne  à  laver  les  mains 
au  célébrant,  et  observe  jusqu'après  la  com- 
munion les  cérémonies  marquées  ci-dessus 

(1)  Hubr.,  cap.  5,  ii.  10. 

(2)  Kulii-.,  cap.  4,  11.  3  et  7;   cap.   ,1,  n.   7.   Lorsque  le 
tliœur  esl  derrière  l'aulcl,  l'acolyte  omet  le  trait  ou  le  gra- 

DlCTIONNAIRE    uns    RlTES    SACRÉS.    II. 


pour  les  semi-doubles  mineurs.  A  la  fin  de 
la  première  postconununion,  il  prend  son 
camail  ou  son  rochet  sur  le  bras  gauche, 
croise  les  bras,  salue  l'autel,  et  se  retire  seul 
à  la  sacristie  (;j). 

Chap.  Vil.  —  De  l'office  de  l'ussistant. 

D'après  la  rubrique  du  Missel,  chap.  I,n..'{, 
celle  fonction  ne  devrait  être  exercée  que 
par  un  prcire.  Dans  lis  églises  où  il  y  a  peu 
de  prêtres,  il  conviendrait  du  moins  ini'clle 
fût  remplie,  autant  que  possible,  par  un 
clerc  dans  les  ordres  sacrés.  A  la  cathéiirale, 
il  n'y  a  un  assistant  que  lorsque  le  grantl 
prêtre  officie. 

1.  L'assistant,  en  habit  de  chœur,  aide  le 
célébrant  à  se  revêtir  des  ornements  sacer- 
dotaux, et  se  place  derrière  lui,  les  mains 
relevées  sous  le  camail,  ou  pendantes  de  côté 
et  d'autre  sous  les  manches  du  surplis;  au 
signal  du  départ,  il  fait  les  mêmes  saluls  quo 
les  autres  ministres,  marche  à  la  suiie  du 
célébrant,  jusqu'au  bas  do  l'autel,  fait  der- 
rière lui  une  génunexion,  et  va  derrière  l'ati- 
tel,  où  il  fait  la  génuflexion  au  milieu,  ei  se 
tient  debout  pendant  la  confession. 

2.  Lorsipie  le  célébrant  nutnic  à  l'autel,  il 
y  moule  en  même  temps  du  côté  de  l'Eptlre, 
fait  une  génuflexion  (re  t\fi'\\  observe  toutes 
les  fois  qu'il  monte  à  l'autel  ou  qu'il  en  des- 
cend\  et  montre  au  célébrant  V Introït  avec 
la  main  droiie  renversée.  Quand  le  prêtre  va 
au  nulicu  de  l'autel,  l'assistant  se  place  de- 
vant le  livre,  et,  quand  il  relient  auprès  du 
Missel,  il  se  lient  un  peu  de  côlé  pour  lui  in- 
diquer tout  ce  qu'il  doit  lire,  ayant  soin  de 
tourner  les  feuillets  quand  il  est  nécessaire. 
Pour  cela,  il  est  à  propos  (|u'il  prévoie  et 
marque  exactement,  avant  la  messe,  tout  ce 
que  le  célébrant  doit  dire,  et  l'ordre  dans  le- 
quel il  doit  le  dire.  Il  fait  toutes  les  génu- 
flexions ((ue  fait  le  célébrant,  mais  il  ne  fait 
que  la  génuflexion  médiocre,  quoique  celui- 
ci  fasse  la  génuflexion  profonde.  Il  se  relire 
un  peu  en  arrière  lorsque  le  diacre  ou  le 
sous-diacre  s'approche  du  célébrant. 

3.  A  la  fin  des  oraisons,  il  suit  le  célébrant 
à  son  siège,  se  lient  debout  à  sa  gauche,  et 
lui  montre  l'Epître  et  toutes  les  autres  priè- 
res jusqu'il  l'offertoire  inclusivement.  Quand 
le  célébrant  a  fini  de  lire,  l'assistant  s'assied 
à  la  même  place,  ou  bien  il  fait  une  géiiu- 
flesion  au  prêtre,  et  va  s'asseoir  derrière 
l'autel  auprès  des  sous-diacres.  Il  se  lient 
debout  derrière  l'autel  pendant  l'Evangile,  et 
remonte  aussitôt  après  à  l'autel,  à  la  gauche 
du  célébrant,  pour  lui  montrer  l'intonation 
du  Credo. 

h.  Il  fait  la  génuflexion  avec  le  célébrant 
avant  l'encensement  de  l'autel,  descend  au 
bas  des  marches  du  côté  de  l'Evangile,  où  il 
se  tient  debout  en  face  du  diacre,  jusqu'à  ce 
que  le  célébrant  s'étant  lavé  les  mains  se 
tourne  pour  revenir  au  milieu  de  l'autel;  il 
monte  alors  à  l'autel,  fait  une  génuflexion, 
et  montre  au  prêtre  la  secrète,  la  préface  et 
(iuel,  aliii  de  ne  pas  faire  attendre  le  diacre  pour  l'Evan- 

'(5)  Ruhr.,  cip.  2,  8;  c.  5,  21  ;  c.  5,  6;  c.  8, 19. 
21 


051  DICTIONNAIRE  DES  CEKKMONIKS  ET  DES  UlTES  SACRES 

le  c.inon,  tournanl  les  feuillets  de  la  n:ain 
ganclie 


G52 


5.  A  lélévalion,  il  se  met  à  genoux  sur  le 
marchepied  du  côlé  de  l'Evangile,  s'inclini-, 
se  relève,  cl  f.iil  avant  et  après  la  génu- 
flexion à  côté  du  céiébrani,  en  inênie  temps 
que  les  autres  ministres.  Même  cérémonie  à 
la  seconde  élévation  pendant  le  Pater. 

6.  Lorsque  le  diacre  et  le  sous-diacre  se 
rendent  au  côlé  de  l'Evangile,  il  fait  une  gé- 
nuflexion, descend  à  la  droite  du  sous-diacre, 
s'incline,  et  se  frappe  trois  fois  la  poitrine  au 
Domine,  non  sum  dignus  ;  puis,  ayant  fait 
une  génuflexion,  il  se  rend  derrière  l'autel  à 
la  suite  du  sous-diacre. 

7.  Après  les  ablutions,  il  monte  à  l'autel 
pour  indiquer  au  célébrant  la  communion  et 
les  dernières  oraisons;  fait  une  génuflexion 
avec  lui  à  l'autel,  et  le  suit  à  la  sacristie, 
où  il  fait  les  mêmes  saluls  que  les  autres 
olGciants. 

8.  A  la  cathédrale,  lorsque  le  grand  prê- 
tre célèbre  à  la  place  de  l'évêque,  T.issi- 
stant  porte  le  bougeoir,  en  observant  les 
mêmes  cérémonies;  lorsqu'il  est  à  l'autel, 
il  dépose  le  bougeoir  à  côté  du  livre  ;  quand 
il  est  derrière  l'autel,  il  le  dépose  sur  la  cré- 
(lencc  ;  il  le  lient  auprès  du  céiébrani  lors- 
«|u'il  esta  son  siège,  el  il  le  Iransporte  d'un 
côlé  de  l'autel  à  l'autre,  quanil  il  est  iiéces- 
«aire,  passant  toujours  par  derrière,  et  fai- 
sant chaque  fois  une  inclinaliun  à  l'autel,  ou 
une  génuflexion  si  le  sainl  sacrement  est 
exposé.  Quand  le  grand  prêtre  olûcie  seule- 
ment comme  président  du  chœur,  l'assistant 
ne  porte  pas  le  bougeoir. 

Chap.  ^111.  —  De  l'office  du  tliuriféraire. 

1.  Le  Ihurifèraire ,  revêtu  de  l'habit  de 
chœur, aidelesacrislain  àpréparer  loulce  qui 
est  nécessaire  pour  la  grand'uiesse;  ensuiie, 
s'il  n'y  a  point  d'assisianl  pour  habiller  le 
célébrant,  il  lui  présente  les  ornements,  et 
les  arrange  d'une  manière  convenable.  Dès 
que  les  officiants  sont  sortis  de  la  sacristie, 
il  se  rend  au  chœur  par  la  voie  la  |ilus 
courle,  les  mains  pendantes  ou  relevées  sous 
le  camail  ou  l'aumusse.  11  fait  une  inclina- 
tion en  passant  devant  l'autel,  ou  une  génu- 
flexion si  le  sainl  sacrenienl  esl  ex|iosé;  se 
tourne  du  côlé  où  il  doit  se  placer,  el  va 
gravement  à  sa  place  ordinaire,  ou,  si  c'est 
l'usage,  à  une  des  slalles  inférieures  près  de 
l'autel,  du  côlé  de  l'Epîlre,  où  il  fait  une  gé- 
iiuflixion,  et  .-e conforme  aussitôt  au  chœur. 

2.  Si  les  officiants  se  serveul  de  bonnets 
carrés,  le  thurifeiaire  vlenl,  du  côlé  de  l'E- 
pîire,  recevoir  celui  du  célébrant  el  celui  du 
diacre;  f;iil  une  génuflexion,  va  les  déposer 
sur  leurs  sièges  respectifs,  sans  les  confon- 
dre, el  retourne  à  sa  place,  où  il  (ail  une 
géuuQoxion.  S'il  n'y  a  poiiil  d  assistant,  le 
Ihurifèraire  peut  marcher  à  la  sui  e  du  céié- 
brani, en  sortant  de  la  sacrislic,  pour  rece- 
voir les  bonnets  au  bas  de  l'autel. 

3.  Au  graduel,  il  quitte  sa  place,  el  va 
derrière  l'autel,  où  il  lait  une  génuflexion 

(U  Kul>r.,  cap.  5,  n.9  t.  li,  u.  i. 


dépose  sur  la  crédence  son  livre  et  son  ca- 
mail, s'il  s'en  serf,  et  met  du  feu  dans  l'en- 
censoir pour  l'Evangile.  Quand  le  sous- 
diacre  rapporte  le  livre  des  Evangiles,  il  le 
porte  sur  le  grand  |)upilre,  l'ouvi  e,  el  revicut 
aussitôt  derrière  l'autel,  faisant  une  inclina- 
tion à  l'angle  du  marche[iied,  eu  allant  el  en 
Tenant.  Lorsque  le  célébrant  a  fini  de  lire,  il 
va  prendre  le  Missel  <lont  il  ^'esi  servi,  en 
lui  faisant  une  génuflrxion  avant  et  après;  le 
met  sur  le  pupitre  qui  est  à  la  crédeurc.  fait 
une  génuflexion,  el  le  porte  à  l'autel,  du 
côté  de  l'Evangile,  où  il  le  place  près  du 
corporal,  de  m.inière  qu'il  ne  pêne  pas  le 
prêire  pour  l'encensemi  ni,  el  il  fait  une  gé- 
nuflexion avant  et  après. 

4.  S'il  n'y  a  point  de  pupitre  devant  le 
siège  du  célébrant,  il  sorl  de  sa  place  à  la  lin 
des  oraisons,  va  di'rrièrc  l'autel  recevoir  le 
Missel  des  mtins  du  diacre,  le  porte  au  célé- 
brant en  préeé  lant  le  diicre;  el  ay.inl  fait 
ensemble  une  génuflexion  au  célébrant,  il  le 
tient  des  deux  mains  ouvrrl  devant  lui  pen- 
dant qu'il  lit;  après  quoi  il  ferme  le  Missel, 
fait  une  génuflexion  au  céiébrani,  le  pnrle 
au  (Ole  de  l'Evangile,  cl  revient  derrière 
l'autel  (1). 

5.  Toutes  les  fois  qu'il  passe  devant  ou 
derrière  le  milieu  de  l'autel,  il  fait  une  incli- 
nation, ou  une  génufl  'xiou  si  b-  saint  sarre- 
menl  est  exposé.  Il  fait  aussi  une  inclination 
lorsqu'il  enlre  dans  le  presbytère,  ou  qu'il 
en  sort,  et  une  génuflexion  â  l'angle  du  mar- 
chepied, si  le  saint  sacrement  esl  exposé.  Il 
fait  une  génuflexion  loutes  les  fois  (juil 
monte  h  l'autel  ou  eu  descend,  et  quand  il 
arrive  derrière  l'autel,  pour  s'y  arrêter,  ou 
qu'il  en  part. 

fi.  Tout  le  temps  qu'il  demeure  di  rrièra 
l'autel,  il  se  lient  debout  à  la  gauche  el  un 
peu  en  arrière  du  premier  acolyte,  el  tenant 
l'encensoir  entr'ouverl  de  la  maiu  gauche, 
par  rexlrémité  des  chaînes,  et  de  la  droite 
par  le  milieu,  il  l'agile  modérément  pour 
eitlrelenir  le  feu.  Quand  il  esl  occupé  ail- 
leurs, il  le  remet  au  premier  acolyle,  ou  il 
le  dépose  à  terre,  et  le  découvre.  Quand  il 
n'est  pas  occupé,  il  lient  les  bras  croises  de- 
vant la  poitrine,  veillant  à  ce  que  rien  no 
manque  à  l'autel. 

7.  Lorsque  le  diacre  part  avec  la  navette, 
il  le  suil,  portant  l'cncensuir  fermé  de  la 
main  droite,  à  la  hauteur  de  l'épaule,  la 
main  gauche  pendante  sur  le  côlé;  et;  placé 
à  la  gauche  du  diacre,  il  fait  avec  lui  uno 
génuilexion  au  célébrant.  Si  le  sainl  saere- 
menl  est  exposé,  ils  fonl  l'un  el  l'autre  la 
génuflexion  à  l'angle  du  marchepied,  avant 
d'arriver  auprès  du  prêtre.  Pendant  (]ue  le 
diacre  reçoit  la  bénédiction,  le  thuriféraire 
ouvre  l'encensoir,  prend  la  place  du  di.icre, 
lorsqu'il  se  relire,  présente  l'encensoir  au  cé- 
lébrant, el  lui  répond  Amen.  Ensuite  il  ferme 
l'encensoir,  fait  une  génuflexion  au  prêtre, 
se  tourne  du  côlé  de  l'autel,  fait  une  incli- 
nation en  même  temps  que  le  diacre  fait  la 
génuflexion  à  l'autel,  ou  une  génuilexion  si 


053 


MES 


UES 


fiSi 


le  saint  sacreraenl  est  exposé,  cl  il  le  pré- 
cède, cnrcnsant  conliiiuellemeut  le  Icxla 
d'une  seule  main. 

8.  Il  se  place  devant  le  milieu  de  l'aulel, 
\is-a-vis  du  pupitre,  et  balance  sou  encen- 
soir de  droite  à  gauche,  à  la  liaulcur  des 
épaules.  Lorsque  le  chœur  chante  Gloria 
libi.  Domine,  il  encense  la  croix  du  trois 
coups ,  l'aisaut  une  génuflexion  av.int  et 
après,  et  il  continue  d(^  balancer  l'encensoir 
évitant  de  faire  du  bruil.  A  la  fi  i  di?  l'Kvau- 
gile,  il  encense  encore  trois  fois  la  croix  de 
ta  même  uianière,  faisant  en  sorte  (|ue  l'eii- 
censcment  et  le  chaiil  de  l'iivangile  se  ter- 
minent eu  même  temps.  Si  le  saint  sacre- 
ment est  exposé,  il  n'encense  pas  au  com- 
niencemenl  ni  à  la  fin  de  l'Evangile,  mais  il 
fait  seulement  la  génuflrxion  en  arrêtant  son 
encensoir.  Si  le  diacre  prononce  les  saints 
noms  de  Jésus  ou  de  Marie,  il  fait  seulement 
une  inclination  sans  arrêter  l'enci  nsoir. 

9.  Après  le  chant  de  l'Evangile  ,  il  re- 
monte vers  l'aulel  en  précédant  le  sous-dia- 
cre qui  porte  le  texte,  et  continue  l'encense- 
menl  jusqu'à  l'entrée  du  presbytère,  ou  jus- 
qu'à l'angle  du  marcbepiid,  suiv.nil  le  local  ; 
fait  une  inclination  et  une  génuflexion  si  lo 
saint  sacrement  est  expose,  et  va  derrière 
l'autel.  S'il  n'a  pas  encore  porté  le  Missel  du 
célébrant  à  l'aulel,  il  le  porte  eu  ce  mo- 
ment, l'ouvre  à  la  secrète,  et  reprend  l'en- 
censoir,qu'il  agile  pendant  le  Credo.  11  se  met 
à  genoux  avec  le  chœur  à  Homo  faclus  csl. 

S'il  faut  voiler  le  saint  sacrenieiu  pcndaul 
la  bénédiction  du  pain  ou  le  sermon,  il  porte 
le  voile  à  l'autel,  et  prie  le  célébrant  di^  re- 
hver  un  peu  le  corporal,  pour  ne  pas  placer 
le  voile  dessus. 

10.  Après  le  premier  lavement  des  mains, 
il  remet  l'encensoir  à  l'acolyte,  en  se  taisant 
l'un  à  l'autri!  une  légère  inclination  (  ce 
qu'on  observe  toutes  les  fois  qu'on  donne 
ou  qu'on  reçoit  quelque  chose) ,  et  après  le 
second  lavement,  il  plie  le  m.inuterge.  Au 
conimenccment  de  la  préface,  il  allume  deux 
flambeaux,  et  en  porte  un  de  la  main  droite 
au  second  acolyte,  en  passant  derrière  le 
sous-diacre,  si  le  lieu  le  permet.  11  prend 
ensuite  l'autre  flambeau,  se  place  du  c6lé  de 
l'EpîIre  ,  le  remet  au  premier  acolj  te  quand 
il  est  de  retour,  et  en  reçoit  en  même  temps 
l'encensoir,  le  dégarnit  et  le  remet  à  la  place 
où  U  l'a  pris  ;  puis,  ayaiil  pris  sou  camail  et 
son  livre,  il  faitune  génuflexion,  et  retourne 
à  sa  place  dans  le  chœur ,  oii  il  fait  une  gé- 
iiufl 'xiou  à  l'autel. 

11.  A  \'Jte,  inissa  est,  il  va  prendre  les  bon- 
nets sur  les  sièges,  devant  lesquels  il  reçoit 
la  bénédiction,  incliné,  fait  ensuite  la  génu- 
flexion à  l'autel  avec  le  célébrant  et  le  dia- 
cre, leur  remet  leurs  bonnets  quand  ils 
parlent ,  en  les  saluant  chacun  par  une  pe- 
tite génuflexion,  et  se  rend  à  la  sacristie,  où 
il  aille  le  célébrant  à  quitter  les  ornenienls. 
S'il  y  a  un  Evangile  propre,  il  emporte  !e 
Mis-el  à  la  sacristie,  et  le  présente  ou\ci  t  au 
célébrant,  ou  bien  il  le  remet  au  premier 
sous  diacre  indut,  qui  le  souli  ni  devant  le 
prêire. 


1-2.  S'il  y  a  des  induis,  le  thuriféraire  n'a 
d'aulre  fonction  que  de  recevoir  les  bonnets, 
(le  préparer  l'encensoir,  d'allumer  les  flaïu- 
he.nix,  et  de  les  remetire  quaiul  ou  en  a  be- 
soin. 

ià.  Si  l'évêque  est  présent,  le  thurifé- 
raire va  lui  faire  bénir  l'encens  avant  l'E- 
vangile ;  il  le  salue  par  une  inclination 
toutes  les  fois  qu'il  passe  devant  lui ,  ou 
par  une  gcnuncxiou,  si  c'est  le  prél.il  qui 
olficie. 

t:HAP.  1\.   —  De  l'office  (le  l'ossistiinl  faifciut 
en  même  temps  les  fonctions  de  Itiuiiferali  e. 

I.orsijue,  à  raison  du  petit  nombre  d'ec- 
clesiabtii|ues,  l'assistaiil  exerce  en  mê.iio 
leiiijïs  l'office  de  lliuiilèraire.  ainsi  (in'nii  lo 
pratique  d  ins  plusieurs  églises,  il  observe 
eu  gênerai  toutes  les  cérémonies  délaillées 
dans  les  deux  chapitres  piécédenls ,  en  sui- 
vant l'ordre  ((ue  nous  allons  indiciuer. 

i.  Il  aide  le  célébrant  à  s'hal.iibr,  salue- la 
crois  de  la  sacristie  et  le  céléhiani,  le  suit 
à  l'autel,  reçoit  le  bonnet  du  côlé  de  l'Epîlre, 
fait  une  génuflexion,  et  va  dcrrièie  l'autel. 

■2.  Apiès  la  confession,  il  o.onlc  à  l'autel, 
nioulre  Vlntrott  au  célebr.ini,  se  relire  un 
peu  en  arrière  lorsque  le  diacre  vient  répon- 
dre au  Kyrie,  fait  une  génuflexion  à  ce? 
mots,  Adoramus  te,  du  Gloria  in  ercelsis, 
cl  va  derrière  l'iiulcl,  où  il  s'as&ied  et  se 
conforme  au  clncur. 

•J.  Au  Dominiis  lobiscnm,  il  retient  au 
coin  de  l'Epîlre  montrer  les  luaisons  au  cé- 
lébranl ,  fail  une  génuflexion  avec  lui  à  la 
conclusion  de  la  dernière,  ei  va  derrière 
l'autel.  S'il  n'y  a  jias  de  pupitre  devant  li» 
siège,  il  soutient  le  livre  peiuliul  i]ue  le 
piêlre  lit,  porte  l'nsuile  le  Missel  avec  le 
pupille  sur  l'autel,  au  coin  de  l'Evangile; 
puis  il  va  faire  bénir  l'encens,  et  encense  à 
l'Evangile,  observant  ce  qui  a  clé  dit  dans  le 
chapitre  prècédeul.   n.  7,  8,  1). 

!*■.  Il  monte  à  l'aulel  du  côté  de  l'Evangile, 
lors(iuc  le  sous-diacre  porte  le  calice  d^ 
côté  de  l'Epîlre;  fail  une  génuflexion,  pré- 
pare le  Missel,  fait  une  seconde  génullexiou 
avec  le  célébianl.  cl  descend  au  bas  des 
marches,  où  il  se  lient  eu  l'ace  du  iliaero 
pendant  renceiiscmeul;  après  le  secgud  1;;- 
\euient  des  mains,  il  remonle  à  l'autel,  fait 
une  géniillexion,  répond  à  Orale  prç  me,  fra- 
1res,  et  monire  au  urélre  les  secrèles,  la  pie- 
face,  etc. 

5.  lise  mel  à  genoux  sur  le  marchepied 
du  colé  de  l'Evangile,  à  l'élévati.in  et  au 
Pater  ;  descend  à  la  droite  du  sojs-diacre  au 
Domine,  non  siim  digniis,  et  relourne  der- 
rière l'autel  à  la  suite  du  sous-diaci'e. 

0.  Après  les  ablutions,  il  \:i  auprès  du 
Missel  préparer  la  couu)iunion,  el  se  relire 
un  peu  pour  laisser  passer  le  di.icri- ,  qui 
vient  recevoir  le  calice;  il  se  rapproche 
aussilôt,  moulre  au  prêtre  la  conKunniou  el 
les  dernières  oraisons,  l'ail  une  gonuflexiou, 
et  va  derrière  r,.,;tol.  \  la  fin  de  la  me>se, 
il  donne  les  bonnels  au  célebiaul  cl  au  dia- 
cre, el  lelmirue  à  la  sacristie  à  la  suite  du 
prclro 


65S 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 
TITRE  SKCOND. 


6S0 


DK     LA    GRAND'mESSE    DANS    LES     PETITES 
ÉGLISES. 

Comme  on  ne  pcutnvoir,  dans  les  ^glisrs 
peu  considérables,  un  nombre  suffisant  d'ec- 
clésiastiques pour  observer  tontes  les  céré- 
monies de  la  grand'messe,  et  que,  néan- 
moins, on  n'est  pas  dispensé  de  célébrer  les 
offices  divins  avec  toute  la  décence  conve- 
nable, en  se  rapprochant  le  plus  qu'on  peut 
des  intentions  de  l'Eglise  ,  nous  avons  n)is 
ici  l'ordre  qu'on  doit  observer  à  la  grand' 
messe  qui  se  célèbre  seulement  avec  quel- 
ques ministres  inférieurs.  Il  n'est  point  de 
paroisses  où  un  pasteur  zélé  ne  puisse  trou- 
ver un  certain  nombre  d'enfanls  de  cliœur, 
auxquels  il  inspirera  le  goût  des  saintes  cé- 
rémonies, et  qui,  revêtus  de  surplis  ou  d'au- 
bes et  de  ceintures  ,  l'aideront  à  célébrer  le 
service  divin  avec  dignité.  Les  dimanches 
simples,  on  peut  se  contenter  de  deux  clercs 
en  surplis,  qui  servent  comme  à  la  messe 
basse.  Aux  solennels,  on  aura  deux  aco- 
lytes avec  des  chandeliers;  et  l'on  y  ajou- 
tera, selon  la  fête,  un  assistant  et  un  thuri- 
féraire, ou  un  seul  clerc,  qui  fera  l'une  et 
l'autre  fonctions. 


<î  Stisripe  dcprerationcm  nostrnm,  faisant  une 
génuflexion  avant  et  après. 

k.  A  la  fin  des  oraisons,  il  ne  revient  pas 
au  milieu  de  l'aulel,  mais  il  reste  auprès  du 
livre,  tlianle  l'Epilre.  et  réelle  1<!  graduel  et 
ce  (jui  suit  jusqu'à  l'Evangile.  S'il  y  a  une 
prose  qui  soit  assez  longue,  il  peut  s'asseoir 
après  l'Epître,  et  réciter  à  son  siège  le  gra- 
duel et  la  prose;  il  fait  une  génuflexion  à 
l'autel  en  descendant  et  en  remontant. 

5.  Sur  la  fin  de  V Alléluia  ou  de  la  prose,  il 
bénit  l'encens  à  l'autel  ou  à  son  siège,  comme 
à  la  messe  solennelle,  col.  017,  n.  il;  re- 
vient au  milieu  île  l'autel,  s'incline  en  di- 
sant :  Domine,  labia  mea,  etc.,  et  va  chanter 
l'Evangile  au  coin  de  l'autel.  A  Gloria  tibi. 
Domine,  il  f  lit  une  génuflexion  du  côlé  de 
la  croix  ,  en  faisant  en  même  temps  le  signe 
de  la  croix  sur  son  front,  sa  bouche  et  sa 
poitrine  ;  mais,  pendant  l'Evangile,  il  fait 
seulement  l'inclination  du  côté  du  livre,  aux 
noms  de  Jésus  et  de  Marie,  suivant  la  règle 
générale  (I). 

G.  11  entonne  \c  Credo ,  qu'il  continue  à 
voix  basse,  fait  la  génuflexion  à  Jesum  Cliri- 
stum  et  à  SimfU  adorntur,  et  se  met  a  genoux 
à  ces  mots  :  Et  incartiatus  est,  etc.,  comme 
au  Gloria  in  excelsis. 


Chapitrh  premier. — De  l'office  du  célébrant. 


7.  Après  le  Credo, 'il  chante  Dominas  vo- 

biscwnel  Oremus,  récite  l'offertoire,   se  lave 

Le  prêtre  qui  célèbre  la  grand'messe  sans      les  mains  sans  rien  dire,  èl  met  le  vin  et  l'eau 

_: A..  ,.k„ „  „„  „Ar,A....i  »,..,t„„      jg^^  1^  calice,  comme  à  la  messe  basse,  cl 

non  plus  lot.  Après  avoir  dit  :  Veni  sancCifi- 
cator,   etc.,    il   bénit  l'encens,  encense    les 


ministres  sacrés  observe  en  général  toutes 
les  cérémonies  de  la  messe  basse ,  excepté 
ce  qui  suit. 

1.  S'il  veut  faire  la  bénédiction  solennelle 
de  l'eau,  comme  il  est  à  propos  de  la  faire 
au  moins  de  temps  en  temps,  il  suit  exacte- 
ment ce  qui  a  été  dit  au  cliapitre  2  de  la 
messe  solennelle,  f.iisant  porter  la  croix  et 
le  vase  du  sel  par  des  clercs,  à  la  place  du 
diacre  et  du  sous-diacre.  S'il  fait  seulement 
l'aspersion  de  l'eau  bénite ,  il  se  revêt  de  la 
chape,  au  moins  les  jours  des  grandes  fêtes, 
et  se  rend  à  lautel,  précédé  du  premier  aco- 
lyte, portant  le  bénitier.  Arrivé  au  bas  de 
l'autel,  il  fait  la  génuflexion,  et  observe  ponc- 
tuellement ce  qui  a  été  dit  dans  le  chapitre 
déjà  cité,  §  t,  n.  3,  7.  L'acolyle  observe  les 
cérémonies  marquées  §  2,  n.  k,  etc.  Un  au- 
tre clerc  lui  prés<nte  l'oraison. 

2.  Il  est  à  propos  qu'il  place,  avant  la 
messe,  le  calice  sur  l'autel ,  el  le  Missel  ou- 
vert sur  le  pupitre.  Au  Gloria  Palri  de  Vln- 
tro'it,  il  sort  de  la  sacristie,  précédé  des 
deux  acolytes  et  suivi  de  l'assistant,  s'il  y 
en  a  un.  11  salue  l'autel,  et  récite  le  Confi- 
teor,  comme  à  la  messe  basse,  sans  se  tour- 
ner vers  les  répondants  quand  il  dit  :  Et 
vobis,  et  vos,  fratres. 

3.  Au  dernier  Kyrie  chanté  par  le  chœur, 
il  vient  au  milieu  de  l'autel ,  récite  le  Kyrie 
alternativement  avec  l'assistant,  entonne  le 
Gloria  in  excelsis,  qu'il  continue  à  voix 
basse  ,  observant  les  mêmes  cérémonies 
qu'à  la  messe  basse  ;  il  fait  de  plus  une  gé- 
nuflexion à  Adoramxis  te  et  Jesu  Chrisle,  et 
il  se  met  à  genoux  sur  la  plus  haute  marche 


vblata  ei  l'autel,  commff  à  la  m'esse  solen- 
nelle, col.  618,  n.  20;  rend  l'encensoir  au 
thuriféraire,  qui  l'encense  deux  fois  au  cuin 
de  l'Epttre,  etselave  ensuite  les  in:iins,n.  21. 

8.  Les  dimanches  et  les  lêtes  chômées,  il 
chante,  après  la  dernière  postcommunion  et 
sous  la  même  conclusion,  l'oraison  pour  le 
roi,  Quœsumtts,  etc.  ;  il  chante  Ile,  missa  est, 
tourné  du  côlé  de  l'autel,  et  non  vers  le  peu- 
ple (2);  et  après  avoir  donné  la  bénéditlion 
à  voix  basse,  il  récite  le  dernier  Evangile  au 
coin  de  l'autel,  et  se  retire. 

9.  Aux  grand'messes  de  morts,  et  lorsqu'il 
célèbre  devant  le  saint  sacrement  ou  devant 
un  évêque,  il  observe  les  cérémonies  mar- 
quées ci-dessus,  chap.  3,  |  3,  col.  (520,  etc. 

Chap.  li.  —  Office  des  autres  minisires. 

Acolïtes.  —  1.  Lorsqu'il  y  a  un  assistant 
ou  un  thuriféraire  pour  répondre  à  la  messe, 
les  acolytes  observent  les  mêmes  Cérémonies 
qu'à  la  messe  à  diacre  et  sous-diacre , 
excepté  ce  qui  suit.  1*  Ils  vont  gravement 
avec  leurs  chandeliers  au  coin  de  l'Evangile, 
et  se  tiennent  face  à  face  pendant  que  le  prê- 
tre le  chante  à  l'autel.  2"  Après  le  Credo,  ils 
vont  tous  deux  donner  à  laver  les  mains  au 
célébrant;  après  quoi,  le  premier  vient  seul 
présenter  les  burettes  au  prêtre,  pour  met- 
Ire  le  vin  et  l'eau  dans  le  calice,  comme  à  la 
niesse  basse  ;  puis,  ayant  déposé  les  burettes, 
il  prend  l'encensoir  avec  la  navette,  ((u'il 
porte  de  la  main  droite   par  le  pied,  et   va 


(1)  Ch.ip.  ?i  Je  h  messp  solennelle,  n.  I. 

(S)  Ancien  Directoire  du  diocèse  de  Lyon,  cilé  dans  le  Hecucil  des  rérémonios,  imrrinic  clici  Valfrav. 


C51 


MES 


MIN 


G58 


faire  bénir  l'encens.  Après  avoir  remis  l'en- 
censoir au  célébrant,  il  rcprcml  la  navclte, 
la  porte  de  la  main  droite  derrière  l'aulpl.  et 
rcviciil  de  suite  au  bas  des  degrés  du  côté  de 
l'Epître,  où  il  l'ait  une  (iéiiuflexioii,  et  se 
lient  debout  les  bras  croisés.  Après  roiicen- 
senient  de  l'autel,  il  reçiiil  l'encensoir  des 
mains  du  célébrant,  l'encrnse  de  deux  coups, 
en  lui  faisant  une  génuflexion  avant  et  après, 
cl  va  encenser  le  clergé.  .'{"  Le  second  aco- 
l^-le  vient  seul  pour  le  second  lavetnenl  des 
mains,  portant  le  uianutergo  sur  l'épaule 
gauche,  attaché  par  un  coin  à  la  ceinture  et 
pendant  par  derrière,  et  il  se  tourne  vers  le 
ibnd  du  sanctuaire,  pour  le  présenter  au 
prêtre.  Si  le  nianulcrge  n'est  pas  assez  grand, 
il  le  porte  sur  le  bras  gauche. 

2.  Lorsque  les  acolytes  sont  seuls,  ils 
précéilent  le  célébrant  avec  leurs  chandeliers 
jusqu'à  l'autel,  font  avec  lui  une  génuflexion, 
déposent  leurs  chandeliers,  se  mettent  à  ge- 
noux, et  observent  les  mêmes  cérémonies 
qu'en  servant  la  messe  basse,  avec  les  excep- 
tions suivantes  :  1*  Ils  tiennent  les  bras 
croisés  pendant  toute  la  messe,  quand  ils  ne 
sont  pas  occupés,  i"  Au  dernier  Kyrie,  ils  se 
lèvent,  prennent  leurs  chandeliers  au  Gloria 
in  excelsis,  descendent  au  bas  du  chœur, 
font  la  génuflexion  à  suscipe  deprecationein 
riostrum,  et  remontent  vers  l'autel  à  ces 
mois  :  Citvi  sancto  Spirilu.  3°  Ils  déposent 
leurs  chandeliers  à  Dominus  vobiscum ,  les 
élèvent  pendant  l'oraison,  et  les  déposent 
ensuite,  k"  Après  l'Eptlre,  le  premier  aco- 
lyte monte  à  l'autel,  porte  le  livre  au  coté 
de  l'Evangile  ,  et  revient  sans  délai  à  la 
même  place,  passant  derrière  l'autel,  en  al- 
hint  et  en  revenant.  îj°  Ils  portent  les  chan- 
deliers à  l'Evangile,  reviennent  ensuite,  font 
une  génuflexion,  déposent  leurs  chandeliers, 
et  se  tiennent  debout  face  à  face,  aux  coins 
du  marchepied  devant  l'autel  pour  ne  pas 
laisser  le  prêtre  seul.  Us  se  mettent  à  ge- 
noux et  s'inclinent  du  côlé  de  l'autel,  à  tfomo 
factus  est  du  Credo,  cl  observent  ce  qui  a 
été  ail  ci-dessus  pour  le  lavement  des  mains 
el  l'encensement,  s'il  a  lieu.  6'  A  la  préface, 
ils  vont  derrière  l'autel  prendre  des  flam- 
beaux allumés,  et  viennent  devant  l'autel 
pour  l'élévalion,  les  reportent  derrière  l'au- 
tel, les  éteignent,  el  retournent  à  leurs  places. 

Assistant  et  thuriféraiue.  —  1.  S'il  y  a 
quelque  ecclésiasii()ue  qui  puisse  décemment 
assister  le  prêtre  à  l'autel ,  il  observe  ce  qui 
a  été  dit  à  la  col.  (ioO.  Il  se  tient  debout  à  la 
droite  du  célébrant,  pendant  la  c«)nfession, 
et  demeure  constamment  auprès  de  lui,  sans 
aller  s'asseoir  derrière  l'aulel,  au  Gloria  el 
au  Credo,  pour  ne  pas  le  laisser  seul. 

Lorsqu'il  y  a  un  Ihiiriféraire  distingué  de 
l'assistant,  il  exerce  sa  fonction  comme  il  a 
été  dit  ci-dessus,  cha*!).  8,  col  O.'il. 

Si  l'assistant  lait  en  même  temps  l'office 
du  thuriféraire,  il  observe  les  cérémonies 
inar<iuées  au  chap.  9,  col.  05't. 

2  S'il  n'y  a  que  des  laïques  pour  servir  le 
praire  à  la  grand'messe,  avec  les  acolytes; 

(IJ  Ces  foiiclions  soûl  réservées  ii.ir  la  rubriiiue  avi  orélre 


quoiqu'ils  aient  la  permission  de  porter  l'ha- 
bit de  chœur,  ils  ne  doivent  pas  se  tenir  de- 
bout pour  répondre  au  Confiteor^  ni  monter 
à  l'aulel  pour  indiquer  au  prêtre  les  prières 
delà  messe  (1);  mais  ils  doivent  servir  la 
messe  à  genoux,  comme  à  la  messe  basse, 
excepté  depuis  Mnlroit  jusqu'à  l'Ornée  pro 
me,  fratres,  où  ils  sont  debout  à  leurs  places, 
ou  assis  de  chaque  côlé  de  l'autel,  quand  ils 
n'ont  aucune  fonction  ;\  remplir.  Lorsqu'ils 
sont  assis,  ils  se  lèvent  toutes  les  fois  que  le 
prêlre  chante,  et  se  mettent  à  genoux  au  bas 
de  l'autel  à  Suscipe  deprecntionem  du  Gloria 
in  eorcelsis,  cl  à  Hotno  factus  est  du  Credo. 
Celui  qui  est  à  droite  encense  à  l'Evangile, 
et  prépare  l'encensoir  et  1rs  flambeaux  pour 
les  acolytes,  s'il  y  en  a,  comme  il  a  été  dit  ea 
parlant  du  thuriféraire. 

MINISTRE. 

On  appelle  ministres  les  ofTicicrs  sacrés  el 
les  officiers  inférieurs  qui  servent  le  célé- 
brant à  l'autel  ou  ailleurs.  Les  fonctions  de 
chacun  sont  détaillées  sous  le  nom  qui  lui 
convient.  Nous  mettrons  ici  seulement  ce  qui 
concerne  l'eau  bénite. 

Du  minisire  de  l'eau  bénite  à  l'absoute  et  à  un 
enterrement. 

1.  Le  ministre  de  l'eau  bénite  prend,  à  la 
fin  de  la  messe,  sur  la  crédence,  le  bénitier, 
qu'il  lient  de  la  main  droite,  ayant  l'autre 
appuyée  sur  la  poitrine  ;  il  se  met  à  la  gau- 
che du  thuriféraire  et  va  faire  avec  lui  la 
génuflexion  devant  le  milieu  de  l'autel,  après 
quoi  étant  toujours  à  sa  gauche,  il  se  place 
devant  la  représentation  du  côté  de  l'Epître. 
Quand  le  célébrant  a  dit  Pater  noster,  il 
donne  l'aspersoir  el  le  reprend  après  l'as- 
persion ;  quand  on  a  chanté  Requiescanl  in 
puce,  il  retourne  à  la  sacristie  avec  le  Ihuri- 
léraire. 

2.  A  un  enterrement  il  marche  le  premier 
devant  la  croix,  la  tête  découverte,  à  moins 
qu'on  n'aille  loin  ou  qu'il  ne  fasse  mauraii 
temps  :  lorsqu'il  est  arrivé  au  lieu  où  est  le 
corps,  il  se  met  un  peu  derrière  l'officiant  à 
la  droite  du  cérémoniaire,  à  qui  il  donne 
l'aspersoir  et  de  qui  il  le  reçoit  après  l'as- 
persion. Ensuite  il  va  à  l'égfise  dans  le  môme 
ordre  qu'il  est  venu;  en  y  arrivant  il  saliie 
l'aulel,  el  va  mettre  le  bénitier  sur  la  cré- 
dence, où  il  le  reprend  après  la  messe  ou 
l'office  qu'on  chante.  Mais  si  l'on  ne  dit  au- 
cun office,  il  se  met  vers  les  pieds  du  défunt, 
cl  se  comporti!  comme  à  l'absoute.  Lorsqu'il 
faut  aller  à  la  fosse,  il  y  va  à  la  gauche  du 
thuriféraire,  qu'il  ne  quitte  point,  ainsi  qu'à 
la  fin  quand  il  faut  retourner  à  la  sacristie. 

MINISTRE    DB    L'EtCU ARISTIB. 

(Traité  d^s  SS.  Mystères,  de  Cotlct.) 
1.  Divers  genres  de  défauts.— 2.  Défaut  d'or- 
dre.— :i.  Deux  difficullés  à  ce  .•^ujel,  el  leur 
solution.— k.  Rcmar(iuesuliles.—^.  Défaut 
d'intention,  et  ses  suites.  — 6. Défaut  de  dis- 
position  par  rapport  aux  censures  et  aux 

assisliiil  el  au  Jiacre.  Cap  1,5;  cap.  2,  n.  ». 


ïj.j  DICTIONNAIUE  DKS  CI.IU'MDMF.S  ET  DES  RITES  SACRES 

irrigularith.  —  7.    Deux  observations  im 


660 


portantes.  —  8.  Disi'Ositions  extérieures, 
l-'xcès  à  blâmer.  Usage  île  lu  calotte  pendant 
la  célébration  des  saints  mystères. 

1.  Un  hoinine  qui  célèbre  peul  avoir  dos 
défauls  ;  el  de  ces  défauls,  les  uns  empê- 
clienl  de  célébrer  validcmenl,  comme  le  dé- 
faut d'ordre  ou  d'inicnlion;  les  autres,  sans 
détruire  la  substance  du  sacrifice,  fonl  qu'il 
n'est  pas  offert  comme  il  devrait  l'être  ;  et  de 
ce  genre  sont  le  défaut  des  dispositions  de 
l'âme,  du  corps,  etc.  (1)  Uc'prenoi:s-les  par 
parties  ;  nous  le  pouvons  sans  lombor  dans 
la  redite. 

2.  Il  n'y  a  point  de  défant  si  capital  (lue 
celui  d'ordre  ;  mais  il  est  si  rare,  si  sévère- 
ment puni  par  les  lois,  quand  il  est  volon- 
taire, qu'il  serait  inutile  de  nous  y  arrêter. 
Il  ne  peut  donc,  ce  me  semble,  se  présenter 
ici  ((ue  deux  difficultés  :  l'une  de  savoir  ce 
qu'il  y  aurait  à  faire,  si  un  malheureux,  en 
contref;:isant  le  préire,  avait  mêlé  des  pains 
non  consacrés  avecd'aulres  qui  l'eussent  été 
par  un  préire  véritable;  l'autre,  quelle  con- 
tluile  devrait  garder  un  homme  qui  commence 
à  douter  s'il  a  été  légitimement  ordonné. 

3.  Le  premier  de  ces  deux  cas  se  trouve 
résolu  par  les  prmcipes  que  nous  avons  éta- 
blis ailleurs.  Il  y  faut  seulement  ajouter 
que  si  avec  de  pareilles  hosties  on  avait  com- 
munié un  malade  en  viatique,  ou  le  peuple 
à  Pâques,  il  faudrait  recommencer,  à  moins 
qu'il  n'y  eût  du  scandale  à  craindre  ;  ce  qui 
est  rare,  parce  que  quand  ces  sortes  de  cri- 
mes transpirent,  ils  deviennent  bientôt  d'une 
notoriété  si  publique,  qu'il  n'y  a  plus  rien  à 
ménager. 

Pour  ce  qui  est  d'un  homme  qui  commence 
à  douter  s'il  a  valablement  reçu  les  ordres  , 
car  c'est  li^  seul  cas  qu'on  puisse  proposer 
ici  sans  sortir  des  bornes  de  la  vraisemblan- 
ce, il  faut  d'aliord  poser  pour  principe  que 
Iti  plupart  des  doutes  qui  naissent  sur  celle 
matière  sont  de  vrais  scrupules  et  rien  de 
plus.  L'évéque  qui  ordonne,  le  maîiie  des 
cérémonies,  et  les  autres  prêtres  qui  assis- 
tent à  l'ordination,  regardent  à  tout  de  si 
près,  qu'il  est  moralement  impossible  mie 
rien  d'essentiel  se  dérobe  à  leur  attention. 
Le  déf.iut  d'intention  de  la  part  de  l'évéque 
est  un  de  ces  cas  dont  il  n'y  a  point  d'exem- 
ple; ee  qu'on  a  débité  à  ce  sujet  'JeM.  de  La- 
v.irdin,  ciêque  du  Mans,  est  une  fable  et 
rii  n  plus. 

Il  faut  encore  observer  que  l'ignorance  fait 
souvent  regarder  comme  essentielles  certai- 
nes parties  de  l'ordination  (jui  ne  le  so:it 
pas.  Quelqu'un,  que  je  nommerais  bien,  tou- 
che la  (latène  et  ne  tourbe  point,  ou  s'i- 
magine n'avoir  point  louché  le  pain  qui  est 
dessus  :  xoilà  un  homme  |ierdu;  la  tête  lui 
tourne,  il  ne  sait  nique  faire,  ni  que  deve- 
nir. Mais,  sans  discuter  à  fond  la  matière  de 

(1)  Defpclus  oï  parle  miiiislri  [lOssunl  conliiigrre  qiioail 
eaqua;  jii  ipso  reperiuntur.  HstL' aiiieni  siiiii,  in  piimis  iii- 
It'inio,  (ieinde  disi'Osilio  auiins,  liisposiiu)  curiKuMli^,  .lis- 
piisiiii)  vealiriientoruin,  disposilio  in  miiiislcrio  ij'S  i,  i|ii..a/ 
la  quœ  iii  ipso  pnssuiil  nccuri xTi'.  lluliric.  |i.  i  i,  l.l  U 

{ij  Le  Poniill  ,11  n.'  presrrii  pasiuêmc  de  louclicr  jtioi- 


l'ordination,  il  n'y  a  qu'à  lui  dire  qu'on  est 
censé  loucher  l'hosUc  en  touchant  la  patè- 
ne (2),  eomnie  on  est  censé  toucher  le  vin  en 
touchant  Icialice  dans  lequel  il  est  renfermé. 

Enfin,  il  faut  encore  remar(iuer  que  plus 
le  doute  vient  lard,  moins  il  doit  être  écouté. 
Quoiqu'un  ordinand  ne  sache  pas  tout  ce  que 
sait  un  vieux  théologien,  il  en  sait  assez  pour 
voir  comment  font  les  aulres  ,  et  pour  l'aire 
comtne  eux  ;  ainsi  il  n'y  a  point  d'apparence 
qu'il  (  ùt  été  si  longtemps  à  rcconnaitre  son 
erreur,  s'il  y  en  avait  eu. 

Ces  liois  principes  suffisent  plus  que  mora- 
lement pour  calmer  les  inquiétuilcs  dont 
on  est  quelquefois  atteint  au  sujet  de  l'orili- 
nation  :  mais  pour  prendre  les  choses  dans 
la  dernière  rigueur,  il  faut  supposer  (ju'ori 
homme  doute,  el  doute  avec  fomlement,  s'il 
a  été  bien  ordonné  ;  et  alors,  quoi  qu'en 
aient  pensé  quelques  docteurs  (3;,  nous 
croyons  qu'il  doit  s'abstenir  de  l'exercice  de 
son  ordre.  Les  stiites  en  sont  trop  importan- 
tes ,  tant  par  rapport  à  la  majesté  du  sacre- 
ment, que  par  rapport  au  bleu  des  fidèles  , 
pour  qu'on  puisse  le  risquer  impunément. 

Que  si  ce  doute  survenait  à  l'autel,  il  fau- 
drait quitter  avant  la  consécration.  Si  on  no 
pouvait  le  faire  sans  un  grand  scandale  ,  on 
se  bornerait  pour  ne  point  exposer  les  fidè- 
les à  une  fausse  communion,  à  prononcer  la 
forme  sur  In  seule  hostie  qu'on  doit  prendre. 
Mais  après  la  consécration  il  faudrait  pour- 
suivre :  il  est  plus  sûr  d'achever  un  sacrifice 
qui  peut  être  vrai, que  de  le  laisser  imparfait. 

Si  au  lieu  du  simple  doute  sur  la  validité 
do  l'ordination,  on  supposait  une  vraie  cer- 
titude de  sa  nullité,  il  faudrait  s'arrêter  tout 
court,  devant  ou  après  les  paroles  de  la  con- 
sécration, parce  qu'autrement  on  usurperait 
en  tout  ou  en  partie  un  ministère  dont  ou 
se  connaît  incapable.  Quarti  ('i)  permet  en 
pareil  cas  l'usage  des  équivoques  pour  se  ti- 
rer d'afîaire  ;  mais  je  crois  que  sans  avoir 
recours  à  ce  mauvais  remède,  le  trouble  et 
le  saisissemenl  tl'un  homme  iiui  se  croyait 
ce  qu'il  n'est  pas,  le  mettent,  sans  rju'il  parle, 
dans  un  état  qui  le  justifie  assez  aux  yeux 
du  public. 

4.  En  voilà  plus  qu'il  n'en  faut  sur  une 
matière  dont  il  y  a  très-peu  d'exemples.  Ajou- 
tons cependant  en  deux  mois  :  1'  qu'à  parler 
en  général,  on  a  eu  raison  de  blâmer  autre- 
fois la  conduite  de  certains  évêques  ,  qui  , 
avant  que  d'in)poser  les  mains  ,  déclaraient 
qu'ils  n'avaient  pas  intention  d'ordonner 
ceux  qui  auraient  tel  ou  tel  cmpêihement 
canonique  ;  on  peut  en  avoir  sans  y  pen>er, 
ou  sans  oser  se  retirer  crainte  d'infamie  ; 
et  de  là  quelle  source  d'embarras  jjour  !a 
suite  ?  2°  Que  (juand  une  ordination  a  été 
mutilée  ,  on  ne  peut  sans  dispense  du  pape 
en  suppléer  le  défaut,  que  le  jour  même  ou 
à  l'ordination  suivante.  C'est  la  décision  do 

Ue.  Voy.  OriDiHATiO!» 

(3)  Garcias,  Marcliiiii,  etc.,  apud  Quarli  p.irt.  iti,  lit  I, 
dub.  16. 

(t)  Quarti,  p.in.  n,  ui.  S,  sect.  2,  dub.  7,  |  ag.  tW, 
i:dii.  Venet.  1727. 


661 


MfN 


MIN 


Gr.3 


(Irojîoii'e  IX  (1)  ,  et  clic  est  fondée  sur  l'iiii- 
porlaiiciï  (l(î  ne  donm-r  les  ordres  (jcio  dans 
un  Icnips  où  l'Eglise  tout  entière  s'intéresse 
à  demander  à  Dieu  des  minisires  selon  son 
ca'ur. 

5.  L'intention  de  faire  ce  que  fait  l'Eglise 
est  aussi  absolument  nécessaire  pour  la  va- 
lidité de  In  consécration.  L'intention  exté- 
rieure suffit-elle,  ou  ne  suffit-elle  pas  ?  C'est 
une  grande  (jueslion  (jue  nous  avons  traitée 
ailleurs  avec  b(>aucoup  d'étendue  ('i),  et  sur 
l,i(|U('lle  nous  avons  pris  le  plus  sûr  parti  , 
c'est-à-dire  celui  qui  seul  peut  tranquilliser 
en  matière  de  sacreuicut.  En  parlant  de  là, 
il  est  aisé  de  concluri!  qu'un  prêtre  ne  con- 
sacre que  quand  il  veut  consacrer  :  ainsi 
celui  (jui  serait  assez  malheureux  pour  fein- 
dre, ou  assez  insensé  pour  ne  vouloir  consa- 
crer que  trois  pains  sur  quatre  ciu'on  lui 
aurait  présentes,  sans  délorniinor  celui  ((u'il 
veut  exclure,  no  ferait  rieo,  comme  nous  le 
dirons  ailleurs    (3j  d'après  la  Rubrique  (i). 

Un  prêtre  doit  faire  son  possible  pour  avoir 
l'intention  actuelle  au  mijuient  de  la  consé- 
cration ;  mais  il  ne  laisse  pas  de  consacrer 
validement  lor>qu'une  disiraclioji  ,  toujours 
fâcheuse  ,  mais  plus  fâcheuse  dans  ces  pré- 
cieux motnenls,  l'enlève  à  liii-mèriie.  L'in- 
tention virtuelle,  suite  ordinaire  de  celle  ()ui 
i'a  conduit  à  l'auiel,  lui  sulfil  (5).  Demander 
à  un  homme  faible,  qui  souvent  est  distrait 
par  la  crainte  de  l'être,  qu'il  soit  toujours 
maître  d(?  son  imagination' ,  ce  serait  lui  de- 
mander l'impossible. 

(i.  l'our  ce  (jui  est  des  dispositions  de  l'â- 
me, la  Rubrique  en  exige  deux  :  l'une  que 
le  prêtre  soit  libre  de  tout  euipêchement  ca- 
noiii(iue  ;  c'est-à-dire,  qu'il  ne  soit  ni  sus- 
pens, ni  excouiniunié,  ni  dégradé,  ni  ir'régu- 
lii  r,  etc.  (ti)  ;  l'autre,  ((u'il  soit  exempt  de 
tout  péché  mortel,  et  que  par  consé(iucnt  il 
se  réconeilie,  ou  par  le  moyen  du  sacrement 
de  péiiiteme,  si  cela  lui  est  possible,  ou  par 
le  Uiojen  d'un  grand  acte  de  contrition,  s'il 
ne  peut  trouver  personne  qui  l'entende  (7). 
Nous  avons  irailé  fort  au  long  ce  dernier  ob- 
jet à  l'article  Confession.  Disons  un  mot  du 
pren)ier. 

El  d'abord  il  est  sûr  qu'un  prêtre  excom- 
munié, ne  le  fûl-il  que  d'une  excommunica- 
tion mineure,  ne  peut  célébrer.  La  raison  en 
est  que  celte  espèce  de  censure,  et  à  plus 
forte  raison  l'excommunicatiou  majeure  , 
prive  directement  de  la  participation  des  sa- 
crements ;  or,  un  prêtre  ne  peut  célébrer 
sans  recevoir  l'eucharisUe.  Donc  : 

(1)  OuofI  si  omissnm  fucrit,  non  est  aliquatenus  ileran- 
du{ii,  sedslaiiilo  leinpore  ail  Inijusmocli  ordines  cmifercn- 
ilosciiiilt;  suppleiidiim.  Greg.  IX,  cap.  ô,  de  Sacrain.  non 
ilcrjiid.,  lil).  T   lit.  16 

(2)  f.  n\iiiiiat.  'l'oumplv,  lom.  Vit,  a  pag.  t'j'l  ad  227. 

(S)   An.    \  IN  EHCHARISTIQCE. 

(4)  Siquisnon  iiueiidat  conlicere,  sed  detusorie  aliquid 
asorH;iU'm  si  ali(iu5e  lioslise  ex  oblivioiie  rpinaneant  in 
allai i,  vel  altqua  pars  vini,  vel  aliqna  lioslia  lateal,  cum  non 
iiilpiidat  conseerare  nisi  quas  videl  ;  item  si  quis  li^ibeat 
corain  se  uiidecim  hoslias,  et  inteiid^it  eonsi;cnre  soliim 
decein,  non  deienuinaiis  quas  deceni  iiilendil  :  in  liis  ca- 
nlius  non  conspcrat  quia  requirilur  inlentio.  Secus,  si  pu- 
.  tal  (piident  esse  decem,  laineu  ouuies  \oluit  co[isocrare 
ipja»eorani  se  li.ibebal;  nain  lune  omiies  erunt  coiisecra- 
U'  ;  aique  adeo  (juilibei  sacerdos  lalemseinper  iuunliuueiu 


l"  Il  ne  laisse  pas  ce|ieiidant  d'y  avoir  , 
quant  aux  effcls,  une  grande  différence  eiitr(' 
l'une  et  l'autre  censure,  (^cliii  qui  célèbre 
avec  une  exeommuiiicatiou  majeure,  outre 
l'énorme  péché  dont  il  se  rend  coupable,  en- 
court l'irrégulariié;  mais  l'autre  ne  l'encourt 
pas,  parce  qu'elle  n'est  nulle  part  portée 
dans  le  droit,  et  que  la  communion  no  lui  est 
interdite  que  coniino  elle  l'est  aux  simples 
fidèles  ,  c'est-à-ilire  que  comme  la  récep- 
tion d'un  sacremenl,  et  non  pas  comme 
l'exercice  d'un  ordre. 

2°  Il  n'est  pas  moins  sûr  qu'un  prêlro  sus- 
pens de  son  ol'lice,  <d)  officiu,  pèche  mortel- 
leiiient,  s'il  csl  assez  téméraire  pour  monter 
à  l'autel.  La  raison  en  est  que  cotte  sorte  de 
sus|iensc,  quand  elle  est  portée  indéfiiiiiueat, 
prive  do  l'exercice  de  l'ordre  et  de  la  juri- 
diction, ainsi  que  je  l'ai  prou>é  dans  mon 
Traité  des  Censures.  Ce  même  prêtre  encourt 
aussi  l'irrégulariié. 

.'i'Il  est  encore  sûr  qu'un  prêtre  interdit 
personnellomeui,  ne  fût-ce  que  d'une  ma- 
nière générale,  ne  peut  offrir  le  saint  s.icri- 
fico  :  il  viole  une  censure  imporlanle  ;  il  ne 
la  peut  violer  sans  crime,  et  ce  crime  est 
puni  d'une  nouvelle  peine,  c'est  à-dire  de 
l'irrégularité.  Tout  ceci  demanderait  à  être 
expliqué  plus  au  long  ;  mais  je  ne  f.iis  pas 
ici  un  traiié  des  Censures. 

Enûn  il  est  ;ûr  qu'un  prêtre  irrégulier, 
déposé,  ou  dégradé,  est  tenu  de  s'abstenir  du 
la  célébration  dos  divins  mystères.  La  simple 
définition  des  termes  ne  permet  pas  d'en 
douter. 

".  Nous  ferons  ici  deux  observations.  La 
première,  qu'il  se  trouve  des  occasions  où 
un  homiiio  lié  de  censure  peut,  et  même  sans 
encourir  d'irrégularité,  faire  les  fonctions  de 
son  ministère.  Cela  a  lieu  dans  les  cas  tjue 
nous  avons  ci-devant  détaillés  ;  c'est-à-dire, 
quand  d'un  côté  il  ne  peut  liic  et  nunc  êlra 
absous  ou  dispensé,  et  que  de  l'autre  une 
pressante  nécessité  l'oblige  à  faire  par  lui- 
n)ème  ce  qu'il  ne  peut  faire  par  nn  antre.  La 
seconde,  qu'il  est  à  craindre  que  bien  des 
gens,  sans  trop  y  réfiéchir,  ne  soient  dans  lo 
cas  de  l'irrégularité,  de  la  suspense,  ou 
dune  censure  encore  plus  forte.  Combien  do 
ministres  sacres  en  courent  les  risques,  soit 
en  se  faisant  des  titres  frauduleux,  et  éva- 
lués par  de  faux  témoins  au  delà  do  leur 
produit;  soit  en  lisant,  sans  une  permission 
qui  s'obliendrait  aisément,  des  livres  prohi- 
bés, soit  en  violant  de  justes  et  salulaires 
statuts,  qui  leur  défendent  la  chasse,  le  ca- 
liabere  debel  :  scilicet  conspcrandi  eas  onines  quas  anlc  se 
ad  lonsecranduui  pusilas  liabet.  Rabrica  ,  pan.  m,  lit.  7, 
n.  o. 

(S)  Si  intentio  non  sit  aclualis  in  ipsa  consecralione , 
propter  evagalienem  mentis,  sed  virliialis,  cum  accedens 
ad  allare  iuteiidal  facere  iiuod  faoit  Eeclesia,  cnnficilur 
sacramcnluiii,  elsi  curare  débet  sacerdos  ut  etiani  actua- 
lem  inteniioiicm  adhibeat.  Kuliric,  iliid.,  n.  4. 

(fi)  Si  quis  siispensus,  eicommunicalus,  dégradâtes,  Ir- 
rfgularis,  vel  alias  canonice  iinpedltus,  cplebrel;  conlicit 
quidemsacramenluni,  sed  gravissiiue  peccat,  tani  propier 
cuniuiuiiionein  quam  indigne  siniiil,  qnain  proplrr  exsecu- 
lionem  ordiniiin,  quae  sibi  erat  iuterdicla.  Rubrica.  lit.  8, 
n.  t. 

(7)  Si  quis  habens  copiaoi  confessons,  celebrcl  in  pcc- 
caio  morluli,  graviter  peccat.  Ibid.,  u.  1. 


C65 


DICTIONNAIUE  DES  CEIIEMONIES'  ET  DES  RITES  SACRES. 


694 


bari't,  ou  eeil;iins  jeux  peu  convenables  à 
leur  élal.  Il  ne  faut  souvent  qu'un  lionime, 
iiioins  habile  peut-être,  mais  plus  hardi  qu'un 
autre,  pour  luctlre  en  te  genre  le  désordre 
dans  tout  un  canton,  il  en  devient  le  Sainte- 
Beuve,  non  par  la  supériorité  de  ses  lumiè- 
res, mais  par  le  ton  im|)osanl  de  ses  décisions 
l'rivoles.  'route  loi  qu'il  n'a  ni  l'humilité  ni 
la  forn!  de  pratiquer  est,  au  jugement  de  son 
orgueilleux  tribunal,  une  loi  (|ui  ne  peut 
faire  peur  qu'aux  enfants.  A  ses  yeuxiout 
ce  qu'il  méprise  mérite  do  l'être,  et  il  n'y  a 
que  (les  imbéeiles  qui  ne  pensent  pas  comme 
lui.  On  le  croit  parce  <|u'on  n'ose  le  contre- 
dire, (!t  quiconque  marche  par  une  autre 
route  que  la  sienne  est  l'objet  de  son  impla- 
cable satire.  Les  premiers  remords  sont 
élouffés;  ils  étaient  bons  pour  le  séminaire; 
ils  ne  valent  plus  rien  quand  on  est  loin  du 
soleil.  On  monte  à  l'autel;  on  y  lave  ses 
mains  parmi  les  innocents  :  on  n'était  que 
suspens,  on  devient  irrégulier.  La  nom- 
breuse compagnie  de  ceux  qui  sont  dans  le 
même  cas  rassure  :  et  on  no  commence  guère 
à  s'alarmer  que  quand  il  n'est  plus  temps. 
Fili  mi,  si  te  lacluvcrint  peccutoies ,  ne  ac- 
quiesças eis  1(1).  La  leçon  du  plus  siîr  est 
souvent  la  leçon  de  l'unique  sûr. 

8.  Après  ce  que  nous  avons  dit  des  dispo- 
sitions (lu  corps,  il  n'y  a  presque  plus  rien 
qui  puisse  nous  arrêter  à  cet  égard.  Nous 
ajouterons  seulement  qu'un  prêlie,  surtout 
quand  il  célèbre,  doit  annoncer  ce  qu'il  est, 
par  la  modestie,  par  la  décence,  par  la  régu- 


nous  épargner  et  d'épargner  aux  autres 
bien  de  petits  sujets  d'affliction  et  de  sean- 
dale. 

MISSEL. 

Tout  le  monde  sait  qu'on  appelle  de  ce 
nom  le  livre  qui  contient  tout  ce  qu'un  dit 
à  la  messe,  avec  les  règles  qu'on  y  doit  ob- 
server dans  la  plupart  des  cas,  et  qu'on  ap- 
pelle RUBRIQUES.  Nous  douuerons  sous  ce 
titrii  le  texte  latin  de  ces  règles  qui  sont  dé- 
veloppées dans  un  grand  nombre  d'articles. 
On  trouvera  en  divers  lieux  la  solution  des 
difficullés  qu'elles  peuvent  présenter. 

On  trouve  dans  le  Dictionnaire  de  Liturgie 
plusieurs  des  variations  qu'ont  subies  les 
Missels  en  France. 

B'i  LLE-i  POUR  LA  PUHLICATION,  ET  CONTltE 
L'ALIKRATION  UU  MISSEL  ROMAIN. 

Plus  EPISCOPUS  SERVUS  SERVORUM  DEi,  ID 
PEBPETUAM  REl  MEMORIAM 

Qho  primum  tempore  ad  apostolalus  api- 
cem  nssitmpti  fuimus,  ad  ea  libentcr  ani)num 
viresqiie  7ioslras  intendimus ,  et  coljilationes 
omnes  dircximits  ,  i/uœ  ad  ecclennsticum  pu- 
riim  relinendum  cultum  perlinerent ,  eaque 
parafe,  et  Deo  ipso  adjuvante,  omni  udhiinto 
stiidiu  efficere  contendimus.  Cumqne  inler 
alia  sac'ri  Triâenlini  concilii  décréta,  nobis 
statuendum  essel  de  sacris  libris,  Catecltismo, 
Missali,  et  Breviario,  edendis  atque  emendan- 
dis,  editojam,  Deo  ipso  annuente,  ud  populi 
erudilionem  Catechismo,  et  ad  débitas  Deo 
iarilé,  par  l'exacte  composition  de  tout  son  persolvendas  laudes  Breviario  casligato,  um- 
cxlérieur.  Point  de  ces  négligences  affectées  nino  ut  Breviario  Missale  responderet,  uti 
ou  naturelles,  qui  font  plus  de  pitié  qu'elles  conijruum  est  et  conveniens  (cum  unum  in 
ne  donnent  d'édification  :  mais  beaucoup  Ecclesia  Lei  psallendi  modum,  unum  missœ 
moins  de  ces  propretés  étudiées  qui  n'of-  celebrandœ  ritum  esse  maxime  de'ceat),  necesse 
frent  au  lieu  d'un  ministre  de  Jésus-Christ,  jam  videbatur  ut  quod  reliquiim  in  hac  parle 
qu'un  vil  esclave  des  modes  et  de  la  monda-      esset,  de  ipso  nempe  Missali  edendo,  quampri- 


nilé.  Si  on  n'a  pas  les  cheveux  gras  à  faire 
mal  au  cœur,  qu'on  les  ait  encore  moins  ar- 
rangés au  compas,  et  tels  qu'un  homme  qui 
va  au  spectacle.  Que  la  tonsure  paraisse,  et 
qu'elle  soit  réglée  sur  l'ordre  dont  on  est  re- 


tnuin  coqilaremus.  Quàre  eruditis  deleclis  vi- 
ns 07XUS  hoc  demandandum  duximus  :  qui 
primum  diligenter  collatis  omnibus  cum  ve- 
tustis  nostrœ  Vaticanœ  bibliothecœ ,  aliisque 
undique   conquisitis,  emendutis  atque  incor- 


\êtu  ;  qu'on  ne  célèbre  jamais  sans  soutane,     ruplis  codicibus,  nec  non  veterum  consultis  ac 
pas  même  dans  les  diocèses  où  on  le  pourrait     probatorum  auctorum  scriptis,  qui  de  sncro 


sans  encourir  la  suspense  (2)  ;  que  hors  le 
cas  d'une  pressaule  et  subite  nécessité  on  ne 
s'ingère  point  de  porter  la  calotte  à  l'autel 
sans  une  dispense  bien  et  dûment  obtenue  ; 
dispense  qui  est  si  considérable  aux  yeux  du 
satnt-siége,  qu'il  se  l'est  réservée;  et  qu'un 
abbé  régulier,  (|ui  communément  a  de  grands 
pmivoirs,  ne  peut  l'accorder  à  ses  frères  (."i). 
Les  étrangers  en  sont  à  savoir  si  l'on  peut 


eoruindem  rituum  institiUo  monumenta  nubis 
reliqnerunt,  udpristinnm  Missale  ipsum  san- 
clorum  Palrum  normam  ac  ritum  restitue^ 
runl.  Quod  recoqnilum  jam  et  castiqatum 
mature  adhibita  consideratione,  ut  ex  hoc  in- 
slituto,  cœptoque  labore  .  fruclus  omnes  per~ 
cipiant,  Rumœ  quamprimum  imprimi  atque 
imprcssum  edi  maudavimus;  nempe  ttt  sacer- 
dotes  intelliganl ,  quibus  precibus   uti,  quos 


célébrer  avec  l'amiet  sur  la  léle.   11  faudrait  ritus,quasve  cœremonias  in  missarum  ceUbra 

décidera  Paris  si  pen.lani  l'hiver  on  peut  ne  donc  relinere  poslhac  debeant.  Ut   autem   a 

l'avoir  pas.  Toute  parlic  qui  ne  se  conforme  sacrosancta    Bomana     Ecclesia,    cœterarum 

pas  au  tout,  est  hors  de  l'ordre  :  ce  seul  mot  Ecclesiarum  mnlre  et  mugislra,  tradila  ubi- 

d'un  saint  doctcurilccide  lesdeiix  questions,  que  amplectantur  omnes   et   observent ,  ne  in 

Vivons  à  Rome  comme  à  Kome,  et  ailleurs  posterum  perpetuis  futuris  temporibus  in  om- 

comme  l'on  vit  ailleurs;  c'est   le  moyen  de  nibus  Chrisliani  orbis  provinciarum  palriar- 


(1)  Proveib  i.  10. 

ii  II  y  a  plusieurs  iliocèses  oti  colle  ceinur(!  s'encourl 
i;isj  'aclo  jinr  ceux  ([ui  céièbri'iu  sans  soutane.  Tel  csl  le 
diocèse  de  l'aris,  elc. 

^3J  Ce  jiniiil  a  (ilé  JC'culé  plusieurs  fois  par  la  c-niji  é^x- 


ticn  (les  Rites,  et  par  celle  (Jes  évéques.  En  France  les  évf- 
iiui's  |iernieilenl  de  porter  la  cal(jlle  jusqu'aux  secrètes, 
et  après  la  cunununion.  Il  estfâcbeux  que  plusieurs  eccli}- 
siasliqucs  ne  fassent  aucune  difficulté  de  se  dispenser 
eux-mêmes  sur  ces  articles. 


eG5 


MIS 


MIS 


G86 


chttliints,  calhedratibits,  cutleijiaCis,  et  paro- 
chialibtis,  sœcularibus,  ctsjiiormnvis  ordimim, 
monnslcviorum,  tain  virurum  iiuain  mulierum 
etiam  militioriati  rcgidaribns,  ac  sine  cura 
ecclesiis,  vel  capcllis,  in  quibus  missa  conven- 
tiuilis  ulta  voce  cum  clioro,  aut  demissa  ccle- 
brtvi  jnxta  Itomanœ  t'cclesiœ  riluin  consue- 
rit,  vel  débet,  alias  quain  juxla  Missalis  a 
nobis  edili  fonnulam  decuntelur,  attl  recite- 
tur,  etiam  si  eœdem  ctclesiœ  (luovis  modo 
exempta-  npostolicœ  sedis  indulto,  consuelu- 
dine,  privilégia,  etiam  jnramcnto,  confirma- 
lionc  (tpustolica,  vel  aliis  quiOusvis  facultali- 
bus  iminitu;  sint  :  nisi  ab  ipsa  prima  inslitu- 
lioiie  a  sede  apostolica  approbata,  vel  consue- 
tiidine,  (juœ,  vel  ipsa  institutio  super  ducentos 
annos  missaruin  celebrandarum  in  eisdcm 
ecclesiis  assidue  observiUa  sit  :  a  quibas ,  ut 
pifcf.itam  cclebrandi  conslilutionem  vel  con- 
sHcliidinem  nequaqnam  auferimus,  sic  si  Mis- 
sulelioc,  quod  nunc  in  lucem  edi  curavimus, 
iisdem  muijispluceret,  de  cpiscoj)i,vel  prœlati, 
capitalique  universi  consensit,  ut  quibusvis 
non  ubslanlibus,  juxla  illud  missus  cehbrare 
possint,  permittimus  :  ex  aliis  vero  omnibus 
ecclesiis  prwfalis  eorumdem  miss(dium  iisun 
tollcndu,  illaque penilus  et  omnino  rejiciendo, 
ac  huic  missali  nostro  nuper  edilo,  nihil  uti- 
quani  addendum,  detraliendum.  aut  immulan- 
duin  esse  deccrnendo,  sub  indiqnatiunis  no- 
sira^  pœna,  Itac  nostra  perpcluo  valitura  con- 
stitulione  slatuimus  etordinamus.Mattdr.ntes, 
ac  districte  omnibus  et  singulis  Ecclesiarum 
prœdiclarum  patriarcliis ,  administratoribus , 
aliisqae  prrsonis  quacunque  ecclesiaslicn  dx- 
ijnHatc  l'ulijenlibus,  etiam  S.  R.E.  cardina- 
les, aut  cujusvis  allerius  yradus  et  pncemi- 
nentiic  fuerinl,  illis  in  virtutc  sanctœ  obedien- 
tiœ  prœcipientes,ul cœlcris  omnibus  ratiunibus 
et  rifibus  ex  aliis  Missalibus  quantumvis  ve- 
tustis  liiicicnus  observari  consuctis,  in  poste- 
tuin  pcnitus  omissis,  uc  plane  rejeclis,  inissam 
juxta  ritum,  modum  ac  nnrmam,  quœ  pcr 
Missate  hoc  a  nobis  nunc  traditur,  décantent, 
uc  leijant  :  neque  in  missœ  celebratione  alias 
ca'iemonias,  vel  preces,  quam  quœ  hoc  missali 
continentur,  addcre,  vel  recilure  prwsumnnt. 
Alque  ut  hocipsnm  Missale  in  missa  dccan- 
tanda,  nut  recilanda,  in  quibusvis  Ecclesiis 
absque  ullo  conscicntix  scrupulo,  aut  aliqua- 
rum  pcenarum,  senlenliaruin,etcensurarumin- 
cursu  posthac  omnino  sequantur ,  euquc  libère 
et  licite  uli  pussint  cl  vùieant  auctoritate 
apostolica,  Icnore  prœsenlium.  etiam  perpcluo 
concedimus  et  indulgemus.  Nevc  prœsules  , 
adminislratores,  canonici,  ccipellani,  et  alii 
quocunque  nomine  nuncupati  presbijleri  sœ- 
culures,  aut  cujusvis  ordinis  regulares,  ad 
vrissam  aliter  quam  a  nobis  statutuui  est,  ce- 
lebrandum  leneantur  ;  neque  ad  Misside  hoc 
immulandum  a  quolibet  cogi  et  compelli,prœ- 
lentesque  litlerœ  ullo  unquam  tempore  revo- 
cari,  nul  moderari  possint,  seil  firmœ  semper 
et  validée  in  suo  existant  robore,  similiter  sta- 
tuimus  et  declaranius.  Non  obstanlibus  prœ~ 
mtssis,  ac  constitulionibus  et  ordinationibus 
apostolicis,  ac  in  provinciidibus  et  synodali- 
bus  conduis  editis  generalihus,  vel  specialibus 
cumlitutionibus  et  ordinationibus  ;  ncc  non 


ecclesiarum  prœdietarum  uî«,  longissima  et 
immemurabili prcescriptione,  nonlamen  supra 
ducentos  annos,  rnborato,  slatulis  et  consue- 
tudinibus  conlrariis  quibuscunque.  Volumus 
nulem,  et  eadcm  auctoritate  decernimus,  ut 
posthujus  noslrœ  constitutionis  ac  Missalis 
editionem,  qui  in  Romana  adsunt  curia  pres- 
bijleri post  mensem;  qui  vero  inlra  montes, 
post  très,  et  qui  ultra  montes  incolunt,  post 
sex  menses,  aut  cum  primum  illis  Missale  hoc 
vénale  propositum  fuerit,  juxta  illud  missam 
decantare  vel  légère  teneantur.  (Juod  ut  ubi- 
que  lerrarum  incorruplum,  ac  mendis  et  erro- 
ribus  purgalum  prœservetur,  omnibus  in  tio- 
stro  et  sanctœ  Romanœ  Ecclesiœ  dominio  mé- 
diate vel  immédiate  subjecto  commorantibus 
impressoribus,  sub  amissionis  libroruni  ac 
centum  ducatorum  auri,  camerœ  aposloUcœ 
ipso  facto  applicandorum,  aliis  vero  in  qua- 
cunque orbis  parte  consistentihus  sub  excom- 
municationis  latœ  sententiœ,  et  aliis  arbitrii 
nostri  pœnis,  ne  sine  nostra,  vel  specialis  ad 
id  aposlolici  commissarii  in  eisdem  partibus 
a  nobis  constituendi,  licenlia,  ac  nisi  per 
eumdem  commissarium  eidem  impressori  I\Iis- 
sidis  exemptum,  ex  quo  aliorum  imprimendo- 
rum  ab  ipso  impressore  erit  accipitnda  norma 
cum  Missali  in  Urbe  secundum  magnam  im- 
pressionem  impresso  collatum  fuisse,  et  con- 
cordare,  nec  in  nullo  penitus  discrepare  prius 
plena  fides  facia  fuerit,  imprimere,  vel  propo- 
ncre,  vel  recipere,  ullo  modo  audeant  vel  prœ- 
sumant,  auctoritate  apostolica,  et  tenore 
prœsenlium  similiter  inhibemus.  \  rrum,  quia 
difficile  esset  prœsentes  litteras  ad  quwque 
Chrisliani  orbis  loca  dcferri,  ac  primo  quo- 
que  tempore  in  omnium  noliliam  perferri,  illat 
ad  V(dvas  basilicœ  principis  apostoloruw,  ae 
cancellariœ  aposlolicœ ,  et  in  acie  Compi 
Florœ  de  more  publicari  et  affigi,  ac  earum^ 
dem  litterarum  exemplis  etiam  impressis,  ae 
manu  nlicujus  publici  labellionis  subscriptis, 
nec  non  sigillo  personœ  in  dignitate  eccle- 
siastica  constitutœ  munitis,  eamdem  prorsus 
indubilatam  fidemubique  genlium  et  locorum 
habcri  prœcipimus,  quœ  prœsentibus  habere- 
Inr,  si  oslenderenlur,  vel  exhiberentur.  \ullt 
ergo  omnino  hominum  liceal  hanc  paginant 
noslrœ  permissionis  ,  slatuti,  ordinationis  , 
mandati ,  prœcepti ,  concessionis,  indulti,  et 
declarationis,  voluntatis,  decreli,  et  inhibi- 
tionis  infringere,  vel  ei  ausu  lemerario  con- 
traire. Si  quis  aulem  hoc  atlentareprœsumpse- 
rit,  indignationem  omnipolenlis  Dei  ac  bea- 
lorum  Pclri  et  Pauti  aposlolorum  ejus,  se 
noverit  incursurum.  Dalum  Romœ  apud  san- 
ctam  Petrum,  anno  Incarnalionis  Dominicœ 
millcsimo  quingenlesiino  scptuagesimo ,  pridie 
idusJidii,  pontificatus  anno  quinto. 

Cms.  Gi.orierius.  h.  Cumyn. 

Anno  a  Nalivilate  Domini  millesimo  quin- 
genlesimo  sepluagesimo  ,  indictione  décima 
tertia ,  die  vero  viqesima  nona  mensis  Julii; 
ponlificalus  sanctisdmi  in  Christo  patris  et 
domini  nostri.  domini  PU  divina  Providen- 
tia  papœ  quinti  anno  quinto,  retroscriptœ 
litlerœ  publicntœ  et  affixœ  fuerunt  ad  valvas 
basilicw  principis  aposlolorum,  ac  canccU.i- 
riic  apost.jlicœ  et    in  acie  Campi  rivra',  u! 


667                          DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  G8S 

morts  est,  per  nos  Joannem  Andrcam  Rofjc-  conformément    aux    rilos    de    l'Eglise    ro- 

rium,  et  Pliiiiùertum  Cnppuis  cursores.  m;iin(!  ;  cl  cola  lors  même  qno   ces  Fglises , 

^ciPio  DE  OcTAviAfiis,  q'ioiqiK!    exemples,  ser.iienl  en    possessioa 

m.igisler  cursorum.  d'imlull  du  siéjje  aposl(ili(ine,  de  couluiiios, 

TRADUCTION.  privilèges,  ou  loiiles  autres   faciillés    confir- 

PIIÎ,  É\ÈQiiE,  sEiiviTEun  DES    SEHVITEURS  Miécs  par  sorinenl  ou  autorilé  aposloiiquo; 

DE  DiEC.  A  1.4  pEiipÉTUKLLE  MÉMOIRE.  à  Hioins  qu'cn    vorlu  d'uixi  insliinlion   pri- 

Du  moiiicnl  (|ue  nous  lûmes  élevé  au  niilivc ,  on  d'une  coutume  précéiienle  et 
suprême  pontificat,  nous  dirigeâmes  avec  ayant  une  ancienneté  d'au  moins  deux  ci'iits 
une  application  empressée  nos  forces,  notre  ans  et  au  delà,  on  ait  observé,  dans  ces 
es[)rit  et  toutes  nos  pensées  vers  le  soin  Eglises,  avec  assiduité,  une  coutume  p.irli- 
parliculier  que  nous  devions  prendre  de  rulicre  dans  la  céléhr.ition  des  messes  ;  tel- 
tout  ce  qui  devait  procurer  la  pureté  du  lemenl  que,  ne  leur  enlevant  pas  l'usage 
culte  divin,  et  tous  nos  efforts,  aidés  du  susdit  de  cette  coutume,  il  leur  soit  permis, 
secours  ilc  Dieu,  tendirent  à  obtenir  ce  ré-  si  cela  leur  convient  mieux,  toutefois  après 
sultal.  Et  comme  entre  les  autres  décrets  en  avoir  obtenu  le  consentement  de  l'évéque 
du  saint  concile  de  Trente,  nous  devions  ou  du  prélat  et  du  Chapitre  entier,  de  se 
faire  obserrer  celui  ((ui  concerne  la  publi-  servir  du  présent  Missel  que  nous  publions, 
cation  cl  la  correction  des  livres  sacrés  ,  En  ce  qui  regarde  toutes  les  autres  Egli-.es, 
du  Catéchisme,  du  Missel  et  du  Bréviaire  ;  nous  abolissons  et  rejetons  complètement 
comme  d'ailleurs,  avec  la  gràrc  du  'Très-  et  absolument  l'usage  des  mêmes  Missels 
Haut,  nous  avions  publié  pour  rinstruclion  dont  elles  se  servent. 

du  peuple  le  Catéchisme,  et  corrigé  leBré-  Nous  statuons  et  ordonnons,  par  cette 
viiiire,  dans  lequel  nous  jiayons  à  Dieu  le  Constitution,  qui  doit  être  observée  à  pcr- 
tribut  des  louanges  qui  lui  sont  ducs,  et  (ju'il  pétuité,  sous  peine  d'encourir  notre  indi- 
étail  convenable  et  même  nécessaire  que  gnation,  de  n& jamais  rien  ajouter,  relran- 
diins  l'Eglise  de  Dieu  il  n'y  eiit  qu'une  seule  cher  ni  changer  à  Cr;  Missel  par  nous  publié, 
manière  de  psalmodier,  et  un  seul  rite  pour  Nous  mandons  et  enjoignons  strictement, 
la  célébration  de  la  mi'sse,  nous  devions  en  vertu  de  là  sainte  obéissance,  à  tous  et 
achever  ce  qui  nous  restait  û  faire,  en  nous  à  chacun  des  patriarches  ,  administrateurs 
occupant  de  la  publication  d'un  nouveau  des  Eglises  susdites,  et  à  toutes  autres  per- 
Misscl  qui  répondît  au  Bréviaire  déjà  pu^  sonnes  jouissant  d'une  dignité  ecclésiasti- 
biié.  C'est  pourquoi  nous  avons  jugé  (jue  ce  que  quelconque,  niêmc  aux  cardinaux  de 
soin  devait  cire  confié  à  des  hommes  érudits  la  sainte  Eglise  romaine,  de  quelque  aulra 
et  choisis  par  nous;  et  ceux-ci  après  avoir  degré  ou  prééminence  qu'elles  puissent 
soigneusement  comparé  les  uns  avec  les  être  revêtues,  de  chanter  et  réciter  à  l'a- 
aiilres  tous  les  plus  anciens  manuscrits  de  venir  la  messe  selon  le  rite,  le  mode  et  la  rô- 
notre  bibliothèque  du  Vatican,  après  en  gle  que  nous  établissons  en  publiant  ce  pré- 
avoir i-echerché  un  grand  noml)ro  d'autres  seul  Missel,  en  omell.int  et  rejetant  tout  à  f.iit 
coriigés  et  non  altères,  ainsi  qu'après  avoir  à  l'avenir  toute  autre  furinule,  tout  autre 
consulté  lés  écrits  des  auteurs  anciens  et  rite  des  autres  Missels,  quelle  que  soit  leur 
approuvés,  qui  nous  ont  transmis  des  mo-  ancienneté,  et  leur  faisant  expresse  défense 
numl-nts  sur  les  rites  sacrés,  ont  fe-titué  le  d'avoir  la  présomption  d'ajouter  d'autres 
Missel  lui-^n.'ôme,  en  le  rendant  conforme  à  rites,  ou  de  réciter  d'autres  prières  que 
la  règle  cl  au  rite  des  anciens  î'ôres.Ce  Mis-  celles  qui  sont  contenues  dans  ce  Missel, 
sel  ayant  été  reconnu  et  corrigé  a\'ec  le  plus  En  outre,  par  notre  autorité  apostoli(iue, 
grand  soin,  pour  que  tout  le  monde  puisse  cl  par  la  teneur  des  préseules  nous  concé- 
relirer  les  fruits  de  ce  travail,  nous  avons  dons  et  permettons  (lue  l'on  puisse  user  li- 
ordonné  qu'il  lût  imprimé  au  plus  tôt  pus-  brement  et  licitement  de  ce  Missel,  dans  les 
sible  et  ensuite  publié,  afin  que  les  prêtres  messes  chantées  ou  récitées,  en  quelques 
s.iehenl  (juelles  prières,  quels  lites  et  (jnelles  Eglises  que  cela  puisse  être,  sans  aucun 
cérémouies  ils  doivent  employer  dans  la  scrupule  de  conscience  et  sans  être  passi- 
tôlébration  des  messes.  Mais,  afin  que  tous  ble  d'aucune  peine,  sentence  et  censure  : 
et  (n  tous  lieux  embrassent  et  observent  les  voulant  (lue  les  prélats,  administrateurs, 
traditions  de  la  sainte  Eglise  romaine,  mère  chanoines,  chapelains,  et  lous  autres  prê- 
et  maîtresse  des  autres  Eglises,  nous  f;ii-  1res  de  quelque  titre  ou  dénomination  qu'ils 
sons  expresse  défense,  pour  les  temps  à  ve-  soient  revêtus,  ainsi  que  les  religieux  dn 
nir,  et  à  perpétuité,  ()ue  la  messe  soit  chan-  tout  ordre,  ne  puissent  être  contraints  et 
tée  ou  récitée  d'une  autre  manière  que  sui-  forcés  par  qui  tjue  ce  soit  de  célébrer  la 
vaut  la  forme  du  Missel  public  par  nous  messe  en  toute  autre  forme  que  celle  par 
dans  toutes  les  Eglises  patriarcales,  cathé-  nous  réglée,  ni  de  ch.inger  ce  présent  Missel, 
dralcs,  collégiales,  paroissiales,  tant  sécu-  Nous  statuons  cl  déclaronscn  même  temps, 
lières  que  convenluellcs,  de  quelque  ordre  que  ces  présentes  lettres  ne  pourront  en 
ou  monastère  que  ce  soit,  tant  d'hommes  aucun  temps  être  révoquées  ou  modifiées; 
que  de  femmes,  cl  même  des  militaires  ré-  mais  qu'elles  resteront  stables  et  investies 
guliers,  et  dans  les  églises  ou  chapelles  sans  de  toute  leur  validité,  nonobstant  tout  co 
charge  d'âmes,  dans  lesquelles  la  messe  de  qui  a  piécédé,  les  constitutions,  les  ordres 
communauiédoit  être,  selon  la  coutume  ou  le  aposlo  iques,  même  publiés  dans  les  conci- 
droii,  chantée  ou  dite  à  voix  basse  au  chœur,  les  provinciaux  et  les  assemblées  synodales, 
conformément    aux    rilcs    de  l'Eglise    ro- 


ong 


MIS 


Mis 


:70 


les  dispositions  générales  rt  spéciales,  l'u- 
fn^c  imtnéniorial  des  lîglises,  la  longue  prps- 
cripjion,  si  cet  usage  no  rornonl'.-  pas  au  delà 
do  doux  cenls  ans;  nonobsianl  los  slaluls  et 
les  coulunios  qiielcoiuiues  coiiliaiies  aux 
présentes  letiri's.  Nous  voulons,  ol  par  la 
niénic  aulorilé  nous  déciétons  qu'après  la 
publication  de  la  présente  con<<tilution  et  de 
ce  Missel,  tons  seront  tenus  de  s'y  conformer 
dans  la  célébration  de  la  mcs^e  soicnnelli;  et 
privée;  los  prêtres  qui  sont  à  Home  après  un 
mois;  ceux  qui  sonl  en  deçà  des  monts,  après 
trois  mois;  cl  ceux  qui  sont  au  delà  après 
six  mois,  ou  du  moins  dès  qu'ils  trouveront 
ce  Missel  en  vente.  Pour  le  conserver  intact 
et  le  préserver  de  failles  dans  tout  l'univers, 
nous  défendons  à  tons  les  imprimeurs  qui 
habitent  des  lieux  assujettis  médi.itement  ou 
irnmédialeirienl  à  notre  domination  et  à  celle 
de  la  sainte  Eglise  romaine,  sous  peine  d'en- 
courir par  le  seul  fait  la  perle  des  livres,  et 
l'amende  de  cent  ducats  d'or  applicable  à  la 
chambre  anostoli()ue  ;  et  aux  autres  quelque 
part  qu'ils  demeurent,  sous  peine  d'excom- 
munication encourue  |)ar  le  seul  fait,  el  sons 
d'autres  peines  à  notre  vol.inté,  d'imprimer, 
débiter  ou  recevoir  ce  Mis--ci  sans  notre  per- 
mission ou  celle  d'un  (omuiissaire  aposto- 
lique qui  sera  spécialement  établi  par  nous 
dans  les  divers  lieux,  cl  sans  que  le  niôinc 
commissaire  ail  attesté  selon  les  règles  à 
l'imprimeur  (|ue  le  Missel  qui  lui  servira  dp 
rnodèle  a  élé  comparé  à  relui  de  Hooie.  el 
trouvé  parfailement  conforme  ;  nous  défen- 
dons, d'auloriié  apostoliiiue,  el  par  la  teneur 
des  présentes,  toute  Icntalive  de  ce  genre. 
Mais,  parce  qu'il  serait  difficile  que  les 
piésenles  Ictlres  fussent  portées  à  tontes 
les  parties  du  monde  chrétien,  ol  parvins- 
sent bienlôl  à  la  connii-'Sance  de  tous,  nous 
ordonnons  de  les  publier  ol  aflicber  selon 
l'usage  aux  portes  de  la  basilique  du  prince 
des  apôtres,  à  celle  de  la  chancellerie  apo- 
stolique, el  sur  la  place  du  Champ  de  Flore; 
que  les  exeni|>laires  de  ces  mêmes  lettres, 
mémo  imprimés,  souscrits  de  la  main  de 
quelque  notaire  public,  cl  munis  du  sceau 
d'un  ecclésiastique  conslUoc  en  dignilé  , 
soient  tenus  pour  ceriains  et  aulhpnli(]ues 
dans  tous  les  lieux  du  monde,  aussi  bien  que 
l'original.  Que  personne  donc  n'aii  la  témé- 
rilé  de  violer  ou  transgresser  les  présentes 
par  lesquelles  nous  permettons,  statuons, 
oriloitnons,  commandons,  prescrivons,  con- 
cédons, accordons,  déclarons  notre  volonté, 
décréions  ol  défendons.  Si  quelqu'un  ose  le 
tenter,  qu'il  s'attende  à  l'indignation  de  Dieu 
loul-puissant,  et  de  ses  bieniHurenx  apôlrcs 
Pierre  et  Paul.  Donné  à  Rome,  à  Saint-Pierre, 
l'an  1570  de  l'Incarnalion  du  Srigneur,  la 
veille  des  ides  de  juillet,  la  cinquième  année 
de  notre  pontifical. 

C-ES.  Glorierius.  h.  Cumyn. 

La  publication  fut  faite  le  29  juillel  lo70. 

CLEMENS  PAPA  VIll     An  pf.rpetuam    rei 

UEMORIAM. 

Cuin   sanclissimiim  e^iclmristiœ   sncrnmen- 
(Hm,guo  nos  Chrisius  Dominus  sacri  sui  cor- 


poris  participes  effecit ,  atque  apud  nos  usqut 

(td  consamm  ttionrm  sœcuti  permunere  decre- 
vit,  maxirnum  sil  omnium  sacrntnenlorum , 
illu(lqi(e  in  sacrd  miss-i  conficintur,  ne  pro 
pcccdtis  toiiiis  populi  Dco  l'atii  ofTeralur; 
snne  omnino  convenicns  est  ut  r/ui  omncs 
unum  sumns  in  nno  corpore.  r/uod  est  Ecclc^ 
siii,  et  de  uno  corpore  Chiisti  pnrticipnmus, 
una  et  cadem  cdchrandi  ratione  iiniiisr/ite  offi- 
cii ,  et  ritus  olisirvatinne  in  hoc  ineffabili  et 
tremendo  ^ncrifirio  iitomur.  Qnod  inm  Ro- 
mani pontifice.i  prœdccessorcs^  7iosiri  scmper 
opt/irint,  atque  in  hoc  diu  multumque  dexu- 
dtirint,  tuin  in  primis  fel.  rec.  Pins  papa  V, 
Missale  Itomanuin  ex  dccreto  sacri  concilii 
Tridenlini  ad  vrierein  el  emendaliorem  nor- 
iiiam  reslilui,  Itoinwque  imprimi  curavit.  Qui 
etsi  mnllis  proposiiis  pcenis  secerissime  cnie- 
ril,  ne  (juvl  illi  tri  adderelur,  vet  ulla  ratione 
dcineretur ;  tanen  proijressu  lemporis  sive 
lijpofirdphoruin  ,  sive  aliorun  lemcritas  et 
audacia  efj'ecil,  ut  nnilli  in  ea  (jute  his  proxi- 
mis  aunis  excusa  sunt  Missalia,  errores  ir- 
repserinl,  quibus  vetustissimn  illa  sncrorum 
bihlioruin  versin,  quœ  eliam  ante  S.  Hiero- 
lujmi  t empara  relrUris  habita  est  in  Ecclesia, 
el  ex  qua  omnes  fere  missurunt  introitus  ,  et 
quœ  dicuntur  (jrndu'ile,  et  offerloriu  nccepti 
sunt,  omnino  sublala  est  :  l'piftolnrum  et 
Ernitr/elioruin  lexlus,  qui  hucusque  in  inissa 
soleinniis  perlerlus  est,  mullis  in  locis  perlur- 
b  lius.  ipsis  Ei'nnqeliis  dirersn  ac  prorsus  in  - 
solitu  prœfixa  inilia  :  plurima  denique  passint 
pro  arbitrio  immutala  sunt  :  cujus  rei  prœ- 
tejtus  fuisse  videtur,  ul  omnin  tiil  prœscri- 
plum  sacrorum  bibliorum  Y  uhjiitœ  ediïionis 
revocnrenlur,  quasi  id  alicui  propria  aucto- 
rilnle  atque  oposlolicù  sedc  inconsulta  fucere 
licitum  sil.  Quod  nos  nniniadvertcnles,  pro 
nosira  paslorali  sollicitudine,  quù  omnibus  in 
rébus,  ac  prœcipue  in  sacris  Ecclesia  riiibus, 
optimam,  enmque  velerem  normnm  studemiis 
lueri  et  conservare ,  primum  prœdict't  Missa- 
lis  impressio  sic  depravala,  prohiberi  et  r.bro- 
gnri,  eorumque  usum  in  celebratiùne  missaruni 
iulerdici  jussimus,  nisi  nd  prcescriptuin  cxem- 
plarissubipso  l-io  V  cditi  inlei/re  in  omnibus 
emendaretur ;  deinde  mnnilaiimus  nonuutlis 
venerabilibus  frntribus  noslris  S.  R.  E .  cardi- 
nnltbus  in  sacris  litleris  rersalis,  et  ecclesiasii- 
cœ  iintiquitalis  peritis,  ut  enram  Missale  ad 
prislinam  et  quam  maxime  emendatam  formain 
reslitucndi  susciprrent,  qui  pro  sua  crga  nos 
fille,  et  in  Romannni  ecclesiam  pietate  et  stu- 
dio, adhibilis  eliam  in  aliis  remm  ccclcsiasli- 
cnrtimperilis  et  erudiiis  viris,et  rcleribus Mis- 
salibus,  aliisquc  prœlerea  libris  qui  ad  eam 
rem  opporluni  ridebantur ,  nccuratc  perqui- 
sitis,  et  diliqenter  inspectis,  Missale  Roma- 
num  suœ  inteqritnti  restituere ,  ac  ipsius 
PU  V  et  eorum  qui  ab  eo  delccti  fuerant,  la- 
boremet  diligentiamconfiriiiarc  et  comprobara 
curarunl.  ]'ero  in  eo  munere  peraqendo  fac- 
tum  esl,ut  nonnulla  ex  diligcnti  libroruman- 
tiquorum  collatione  in  meiiorem  formam  re- 
dacta  ,  et  in  regulis  et  rnbricis  aliqua  ube- 
rius  et  clarius  expressa  sint,  quœ  lamen  ex 
illorum  principiis  et  fundamcntis  quasi  de- 
dticto,  illorum  senswn  imiiari  potius  el  sm;i- 


671 


DlCTlO.NNAIRb.  DfS  CEKKMOMKS  Eï  DES  RITES  SACRES. 


672 


plere,  qnam  alUjuid  novi  afferre  videanlur. 
Missale  itnque  quod  idem  Pius  V  ediderat  , 
sic  rccogniCam,  in  nostrn  typographia  \'(Ui- 
catiti  c/uam  emendatissime  iinpriini  ,  el  ad 
communem  ulilitatem  publicai'i  jussimus.  Ut 
aulein  illius  usus  in  omnibus  Christiiini  orbis 
jiartibus  perpetuis  fiituris  tempoj-ibns  con- 
servetur,  ipsum  Missale  in  aima  Urbenustra 
in  eadem  lypograpliia  lanlum,  et  non  alibi 
iniprimi  passe  decernimus  :  extra  Urhem  vero 
juxta  exemplar  in  dicta  typofiraphia  nunc 
editwn  et  non  aliter,  hac  lerje  imprimi  passe 
permiltimus,  ut  nimirum  lypoijraphisquibus- 
cnnque  illud  imprimere  volenlibus,  id  facere 
ticent  ;  rcquisita  tamcn  prius  et  in  sciiptis  ob- 
tenla  dilectorum  filiorum  inquisitoramhœre- 
licœ  pravitatis  in  iis  locis  in  quibus  fuerint, 
ubi  vero  non  fuerint,  ordinariorum  locorum 
licentia  :  alioqain  si  tibsque  hujusmodi  licen- 
tin  dictwn  Missale  snb  quacunque  forma  de 
cœtero  ipsi  imprimere,  nul  bibliopolœ  vendere 
prœsumpserint,  typoqraphi  et  bibliopolœ  ex- 
tra Statum  nostrum  ecclesiatticum  existentes, 
excommunicationis  lut œ  sent enliœ,  aquànisi 
a  Romano  ponlifice,  prœterqitam  in  mortis 
articula  constituli,  absolvi  ntqueant  :  in  ai- 
ma rero  Urbe,  ac  reliquo  statu  ecclesiastico 
commorantes,  quingentorum  dacatorum  auri 
de  caméra,  ac  amissionis  librorum  ,  et  typo- 
rum  omnium  caméra;  prœdiclœ  applicando- 
rum  pœnas  ubsque  alia  declaratione  irremis~ 
sibiliter  incurrant  eo  ipso.  Et  nihilominus 
eorumdem  Missaiium  per  eos  de  cœtero  abs- 
que  hujusmodi,  licentia  imprimendorum  aut 
vendendorum  usum  ubique  locorum  et  gen- 
tium  sub  eisdem  pœnis  perpétua  inlerdicimus 
et  prohibemus.  Ipsi  aulem  inquisitorcs,  seu 
ordinarii  locorum  ,  antequam  hujusmodi  li- 
cenliam  concédant,  Missaliaabipsis  typogra- 
phie imprimenda,  et  pastquum  impressa  fue- 
rint, cum  hoc  Missali  auctoritate  noslra  reco- 
ynilo  et  nunc  impresso ,  diligentissime  confé- 
rant, nec  in  iÙis  aliquid  addi  vel  delrahi 
permutant,  nec  inprœmissis  pretexlu  incuriœ 
lypographorum,  aut  non  factœ  per  correcto- 
res,  vel  alias  ab  ipsis  forsitan  depulandos  di- 
tigenliœ,  se  aliquo  modo  excusare,  quodque 
in  infrascriptas  pœnas  non  incurrerint  aile- 
gare  valennt  ;  et  in  ipsa  licentia  originali  de 
collaliime  fncta,  et  qnad  omninu  concordent, 
manu  propria  attestenlur  ;  cujus  licentiœ  co- 
pia initia  vel  in  cnlce  cujusque  Missidis  scm- 
per  imprimatur.  Quod  si  secus  fecerint  ,  in- 
quisitorcs videlicct  privatianis  suoram  offi- 
ciorum,  ac  inbnbilitatis  ad  illa,  et  aha  in 
pnsierum  oblinenda  ;  antistites  autem  et  or- 
dinarii locorum  suspensionis  a  divinis  ,  ac 
inlerdicti  ab  ingrcssu  iLcclesiœ;  eoruni  vero 
vicarii.privationissimiliter  officiorum  et  bene- 
ficiorum  suorum ,  et  inliabililalis  ad  illa,  et 
alia  inposterum  obtincnda,  acprœlerea  excom- 
municationis absque  alia  di-clnratione  ,  ut  prœ- 
fcrlur  pœnas  incurrani  in  ipso.  Cœlrrumpau- 
perum  ccclcsiarum  ,  clericarum  et  persannrum 
ecclesiaslicarunt,<ic  lypograpliorum,  et  biblio- 
polarum  qujrumcunque  indemnilatis  ex  beni- 
gniiate  apasloUca  rationem  habcnles,  eisdem 
Missalia  hactcnus  imprrssa  pênes  se  Uaben- 
t\bus  (  lis  dunlaxat  exciptis  quœ  auctoritate 


nostra,  ut  supra  dictum  est,  interdicta  et 
abrogata  fuerunt)  ut  eu  retinere  ,  et  illis  uli 
eaque  vendere  respective  pos.sint  ,  simititer 
permiltimus  et  indulgemus.  Non  abslantibus 
licenliis,  indultis,  et  privilegiis  quibuscunque 
lypagraphis  hactenus  per  nos,  seii  ïlomunos 
pontifices  prœdecessores  nostros  Missale  prœ- 
dictum  PU  'V  imprimendi  concessis,  quœ  per 
prœsentes  expresse  revocamus,  etrevacala  esse 
volumus  ;  nec  non  canstitulianibus  et  ordina- 
tianibus  apastolicis,  generalibus  vel  speciali- 
biis,  in  contrariam  prœmissorum  quamodo- 
cunque  concessis  confirtnatis  et  apprabatis. 
Quibus  omnibus,  etiamsi  de  illis,  earumque 
totis  tenoribus,  specialis,specifica,  et  expressa 
mentia  habenda  esset,  tenores  hujusmodi  prœ- 
sentibus  pro  expressis  habenles,  hic  vice  dun- 
laxat specialiter  et  expresse  derogamus,  cœtC' 
risque  contrariis  quibuscunque.  Volumus  au- 
tem, ut  prœsenlium  transumptis  etiamimpres- 
sis  ,velmanualicujusnotariipublici  subscriplis 
et  sigillo  alicujus  personœ  in  dignilate  eccle- 
siastica  constitutœ  munitis,  eadem  prorsus/îdes 
habeatur,  quœ  ipsis  prœsentibus  haberelur  si 
esscnt  exhibitœ,  vel  ostensœ.  Diilum  Koma 
apud  Sanctum-Marcum,  sub  annula  piscatoris 
die  7  Juin  1G04-,  ponlificatus  noslri  anno  13. 
M.  A  ESTBIOS  Babbianus. 

TUADUCTION. 
CLÉMENT  VIII,    PAPE,  A   LA  PERPÉTUELLE 
MÉMOIRE. 

Le  très-saint  s.icremcnt  de  l'eucharistie  , 
par  lequel  Nolrc-Seigneur  Jésus-Christ  nous 
fait  participer  à  son  sacré  corps,  ayant  voulu 
demeurer  par  là  avec  nous  jusqu'à  la  ron- 
somtnation  des  siècles,  est  le  plus  grand  do 
tous  les  sacrements  ;  c'est  à  la  sainte  messe 
qu'il  s'opère,  et  que  le  Fils  de  Dieu  est  offert 
à  son  Père  pour  les  péchés  de  tout  le  peu- 
ple; il  est  certainement  hien  convenable  que, 
ne  formant  tous  qu'un  seul  corps,  qui  est 
l'Kglise,  participant  tous  au  corps  uniijuc  de 
Jésus-Christ ,  nous  n'ayons  qu'  une  seule  et 
même  manière  de  célébrer  cet  ineffable  et 
redoutable  sacrifice,  que  les  cérémonies  ([ui 
l'accompagnent  soient  partout  les  mÔMii-s. 
Tel  a  été  le  vœu  des  pontifes  romains  nos 
prédécesseurs,  qui  se  sont  donné  beaucoup 
de  peine  dans  celte  vue,  surtout  Pie  V, d'heu- 
reuse mémoire,  qui  d'après  ledécretdti  saint 
concile  de  Trente,  a  fait  rétablir  le  Missel 
romain  dans  son  ancienne  forme  la  plus  cor- 
recte, et  l'a  fait  imprimer  à  Home.  Quoiqu'il 
ail  défendu  sous  de  1res  -  graves  peines  d'y 
rien  ajouter  ou  retrancher  pour  aucune  rai- 
son, cependant  avec  le  temps,  les  iraprimeurâ 
ou  autres  ont  laissé  glisser  beaucoup  do 
fautes  dans  les  Missels  imprimés  ces  derniè- 
res années  ;  on  a  porté  la  témérité  el  l'au- 
dace jusqu'à  faire  disparaître  entièrement 
celte  version  très-ancienne  des  livres  saints, 
qui  était  célèbre  dans  l'Eglise  avant  le  temps 
de  saint  Jérôme,  d'où  l'ou  avait  tiré  presiiua 
tous  les  introtls  de  la  messe,  el  ce  qu'on  ap-. 
pelle  graduels  et  offertoires  ;  le  texie  des 
Epîtres  et  des  Evangiles,  qu'on  a  lus  jusqu'à 
présent  à  la  messe,  a  élé  changé  en  beaucoup 
d'endroits;  ou  a  U)is  aux  Evangiles  uicmuii 


673 


MIS 


MIS 


OU 


1111  (ommonccmcnt  ili(Tércn(,  et  toulà  f;iit  in- 
solKo  ;  enfin  on  a  fait  (;à  el  là  Iteaucoup  do 
changemenls  arbitraires,  apparcmmenl  sous 
prétexte  de  rendre  tout  conl'orinc  à  l'édilioii 
Vulgaledes  livres  saints,  coiniiie  si  (|iielqu'iiii 
pouvait  le  l'aire  de  sa  propre  aulorilc  et  sans 
consulter  le  siège  apostolique.  Ayant  reconnu 
cela,  notre  sollicitude  pastorale  nous  obli- 
geant à  proléger  et  conserver  en  tout  et  prin- 
cipalement dans  les  rites  sacrés  de  l'Eglise  , 
les  bonnes  et  anciennes  règles,  nous  avons 
d'abord  prohibé  et  défendu  l'iaipressiou  des 
Missels  ainsi  dépravés,  nous  en  avons  inter- 
dit l'usage  dans  la  célébration  des  messes,  à 
moins  qu'on  ne  les  corrige,  pour  les  rendre 
entièrement  semblables  à  l'exemplaire  pu- 
blié par  l'ic  V;  ensuilc  nous  avons  chargé 
quebjucs-uns  de  nos  vénérables  frères  les 
cardinaux  de  la  sainte  Eglise  romaine,  très- 
versés  dans  la  connaissance  des  saintes  let- 
tres et  de  l'antiquité  ecelésiasliciue,  du  soin 
de  rétablir  le  Missel  dans  son  ancienne  for- 
me la  plus  correcte.  Agissant  par  le  motif 
de  leur  fidélilé  envers  nous,  de  leur  attache- 
ment et  de  leur  dévoûmcnl  à  l'Eglise  romai- 
ne ,  aidés  par  d'autres  hommes  instruits  et 
versés  dans  les  matières  ecclésiastiques  ,  ils 
ont  recherché  avec  soin  les  anciens  Missels 
cl  les  autres  livres  qui  paraissaient  u'iile.s  au 
but  qu'ils  se  proposaient  ;  ils  les  ont  exa- 
minés attentivement,  et  ont  tâché  de  rétablir 
le  Missel  romain  dans  son  intégrité,  procu- 
rant ainsi  l'heureux  effet  du  travail  c't  des 
soins  de  Pie  V  lui-même,  et  de  ceux  qu'il  s'é- 
tait adjoints.  Dans  ce  travail,  en  compa- 
rant avec  soin  les  anciens  livres,  on  a  pré- 
senté certaines  choses  sous  une  meilleure 
forme  ;  quehiues  règles  et  rubriques  sont  plus 
développées  cl  plus  claires:  ce  sont  des  consé- 
quences déduilesdes  principes  et  des  sources, 
plutôt  que  de  nouvelles  règles.  Le  Missel  (luo 
Pie  V  avait  publié  élanl  ainsi  revu,  nous 
avons  ordonné  de  l'imprimer  avec  la  plus 
grande   exactitude  dans  notre    typographie 

du  Vatican,  et  de  le  livrer  au  public 

Clément  VIII  intime  ensuite  aiix  impri- 
meurs et  libraires  toutes  les  prescriptions  déjà 
intimées  pour  le  /hé'  iaire  (N'oy.  Office  divin), 
sans  qu'ils  puissent  rejeter  lu  faute  stir  les 
correcteurs  qu'ils  auraient  employés.  Il  fait 
les  mêmes  concessions  et  dérogations  que  dans 
sa  bulle  pour  le   Bréviaire. 

Donné  à  Rome,  à  Saint-Marc,  sous  l'an- 
neau du  pêcheur,  le  7  juillet  1604,  l'an  treize 
de  notre  pontificat. 

M.  VESxaius  Barbianus. 

URBANCS  PAPA  VIII,  AD  FUTURAM  REI  ME- 
MURIAM. 

Si  quid  est  in  relms  humants  plane  divinum, 
quodnobis  superni  cives  [si  ineos  invidia  ca- 
deret)  invidere  passent  ;  id  ccrte  est  sacro- 
sanclum  Missœ  sacrificium,  cujus  bénéficia  fit 
ul  homines  quadam  anticipatione  possideant 
in  terris  cœlum,  dum  ante  oculos  Itabent  et 
manihus  contrée  tant  ipsum  cœli  terrœque 
Conditorem.  Quo  mnijis  est  mortalihus  labo- 
randumiit  hoc  tantum  privilegium  cultu  at- 
uue  honore  di-bilo  tusantur ,  caveantquc  on- 


fjelos  nef/ligenliœ  osores,  qui  sunt  œmuH  re- 
nerulionis.   Ilinc   faclum  est  ul   hujus  sacri 
mysterii    celehrondi    rationem  ,    «c    preces, 
quas  summi  i"  uiiftces    prœdecessores  nnslri 
Plus    V  et   i"  mens  Y III  diligenlissime   co~ 
gnosci  algn    'ustaurari  ciiraverunt,  nos  quo- 
que  eoruiii   ccstii/iis   inhicrentes  iterum  exa- 
minuri,  et  si  quid  forte  in  ils  assiduus  [quod 
plerumi/tie  contingit)  temporis  cursus  corru- 
perit  ,  restituijusserimns.  Quamobrem  sicuti 
nuper  ad  divini  officii  nitorcm  reformari  Brc' 
viarium  ,  ita  demum  hujus  exemplo  ad  divini 
sacrilicii  ornainentum  corrirji  Missalemanda^ 
vimus,  et  quoniam  h'isce  qitasi  alns,  quas  sa- 
cerdos  instar  cherubim  prisci  mystici  taber- 
naculi  quotidie  pandit  ad  vrum  mundi  pro- 
pit'tntorium,  dccet   esse   plane  geminas  algue 
uni  firmes,  hujus  rei  curam  commisimus  viris 
eruditis  ac  piis,  quorum  diligenlia  ita  opus 
perfertum  est, ut  nihil  desiderari  amplius  pos- 
sil.  Nam  rubricœ,  quœ  sensim  ab  usu  riluque 
veterc  degeneravcrunt,  in  pristinum  restitutœ, 
qwe  vcro  non  itn  captui  legentiwn  accommo- 
datœ  ridcbnntur,  clarius  explicatœ  :  prœterea 
collnta   omnia   cum    cndice  sacrœ  Scripturœ 
Yulgatœ  cditionis,  quœque  diversœ  irrepseranl 
ad  ejus  unius  exemptum  normamque  correc- 
ta  sunt.  \' crumtamen  ])arum  prodcsse  consue- 
vil  solerlia  corrpCtoram,nisi  ad  eam  par  ty- 
pographorum   accédât   industria  :  propicreu 
dilecto  filio  .\ndrece  Brogiotto,  typographia: 
nostrœ  apostolicœ  prœfecto    mandavimus  ut 
Missalc   ita    expurgatum  in   lucem  cmiltat  ; 
sed  quœ  in    postcrum    extra  Urbcm   iniprimi 
contigerit,  ea  non  aliter  quam  ad  excmplar 
in   dicta    typographia  nunc  edilum   imprimi 
passe  ])crmitlimus,  requisita  tnmen  prias,  et 
in  scriptis  oblenta  dileclorum  fdiornm  im/ai- 
sitoruiii    hœrelicœ  pravitalis    m   ils   locts  in 
qtiibus  fuerint,  ubi  vcro  non  fuerinl,  ordina- 
riorum  locorum  facultate;  alioquin  si  absque 
ca  dictiim   Missnle  ipsi   poslhac  impiimere  , 
aut  bibliopolœ  venderc  prœsumpscrinl,   li/po- 
graphi  et  bibliopolœ   extra  statum   nosirum 
ecclesidsticuin  exis tentes  excommunicalionis 
latœ  scntentiœ,a  qua  nisi  a  Bomano  ponlifice, 
prœlerquam  in  mortis  articula  constituti  «6- 
solvi  nrquani  ;  in  aima  vero  Urbe,  et  reliquo 
Statu  ecclesiiistico  comnioi'antes,  quingento- 
ri(/;i  dncatomm  auri  de  caméra,  ac  amissionis 
libr.irum,  rt  tijporum  omnium  cimerœ  prœ- 
dictœ  applicandorum  pœnas  absque  alin  de- 
clarntione  irremissibiliter  incurrant  eo  ipso  . 
et  niliilominus  corumdem  Missalium  pcr  eos 
de  cœtcro  absque  hnjusmodi  licentia  impri- 
mendorum  ,   aut  vendendorum  u,vu»t    ubique 
locorum  et  gcnliam  sub  eisdem  pœnis  inter- 
dicimus  et  prohibemits.  Ipsi  anlem  inquisilo- 
res,  seu  ordinarii  locorutn,  antequam  hiijus- 
viodi  licentiam  et  facultatem  concédant,  Mis- 
salia  ab   ipsis   typographis    imprimenda  ,  et 
postquam  impressa  fuerint,  cum  hoc  Missati 
auctorilate  noslra    recognito  diligentissime 
conférant,  nec  in  illis   atiquid  addi    vel  mi- 
nui  permittant.   In  ipsa  vero  licentia  origi- 
nal! obtinenda,  de   collatione  fada,  et  quod 
omnino  concordent , manu  pvopriaattestcntur, 
cujus  licentia'  copia  inilio  ,  vel  in  fine  cujus- 
que  Missalis  sempcr  imprimatur,  Quod  n  »«« 


673 


DICTIONNAIKE  DES  CEliEMONIES  ET  DES  RITES  SACHES. 


riTfl 


eus  fecerint,  inqinsitorcs  privalionis  suonim 
officiorum,  oc  inhaliititalis  ad  illa,  et  nlia  in 
jiosCerum  oblinenda  ;  ordinarii  autein  locu- 
ruin  suspensionis  a  divinis,  ac  interdicti  ub 
iiiijressit  ecdesiœ,  eorum  vero  tncarii  priva- 
lionis similHer  offtciorum  ,  et  ''eneficiorunx 
fiiurain,  et  inliabililatis  nd  illa  ,  et  aliii  in 
pastel  u,n  oblinenda,  ac  instipcr  excominuni- 
cjtionis  abs(jue  alla  declaralione  panas  in- 
curranl  eo  ipso.  Cœterum  paupcrum  ecclesia- 
rtim,  clericonim.  et  pcrsonriruin  ecclcsiaslica- 
ruin  ac  typo  jiaphorum  et  bibtiopolarnin  (fuo- 
rumcunque  indcninitalis  ex  bcnujnilale  upo- 
slolica  rationem  luibenles  ,  cisdem  Miasalia 
haclenus  imprcxsa  pcncs  se  liubenlibus,  ut  ea 
retinere,  et  illis  uli  enque  vendvre  respective 
possinl,  similitcr  pcrmitlinius,  et  induh/emus. 
Non  obstantibus  licetiliis,  indallis,  et  privi- 
leyiis  quibuscunijue  lijpugrapltis  per  nos  seu 
Itomnnos  ponli/ices  prœdcccssorcs  noslrus 
Missale  imprimcndi  concessis  ,  quœ  per  prœ- 
sentes  expresse  revocamus,  et  revocata  esse 
vuluiiitis,  ncc  non  constilulionibus  et  ordina- 
tionlbus  aposloticis  ijeneralibus,  vel  speciali- 
bus,  in  cuntrariwn  prœniissurum  quomodo- 
cunque  concessis,  approbalis,  et  confirmuti.i. 
Qui'ius  omnibus ,  cliamsi  de  illis  eorumqne 
lotis  lenoribus  specialis  specifica,  et  expressa 
mcntio  habenda  esscl,  lenores  hujasmodi  prœ- 
senlibus  pro  expressis  haOentcs,  liac  vice  dun- 
taxal  spccialilcr  ,  et  expresse  deroijamus  . 
Volumus  aulem  ut  prœsenlinm  Iransumptis 
ttiain  impressis,  manu  alicujus  noturii  pu- 
blici  subscriplis  ,  et  sigillo  alicujus  personœ 
in  dignitale  ecclesiastica  conslilulœ  muniiis, 
cadem  prorsus  fuies adliibeatur,  quœ  ipsis  prœ- 
ienlibus  adliiberelur,  si  essenl  exhibilœ  vel 
oslensœ.  Datiini  lionue  apud  Sunctam  Marinin 
Majurcin  sub  annulo  Piscatoris,  die  secunda 
Scptembris  1G3V ,  ponlificalus  nostri  anno 
duodecimo. 

M.  A.  MaAaldus.         J.  Savenikr. 

TIUDUCTION. 
URBAIN   VIII,  PAPE,  POUR  LA  FUTURE    MÉ- 
MOIRE. 

S'il  y  a  p.irini  les  hommes  quelque  chose 
de  divin  capable  il'i'xciler  l'envie  des  habi- 
tants du  ciel  (s'ils  en  ét.iient  susceptible^)  , 
c'est  sans  conlroilit  le  frès-saiul  sacrifice  de 
la  messe,  où  les  liommos  trouvent  l'avantage 
de  posséder  le  ciel  sur  la  terre  d'une  ma- 
nière anticipée,  lorsqu'ils  ont  devant  les 
yeux,  et  qu'ils  touchent  de  leurs  mains  le 
Créaleurinénicdu  ciel  et  de  lalerre.Les  mor- 
tels doivent  donc  s'efforcer  de  correspondre 
à  un  si  grand  privilège,  en  lui  rendant  le 
culle  et  l'honneur  qu'il  exige,  el  craindre  que 
les  anges,  émules  de  noire  vénération,  ne 
deviennent  les  vengeurs  de  notre  négligence. 
C'est  pourquoi  les  souverains  jionliles,  nos 
prédceessiurs.  Pic  V  et  Clément  VIll,  ayant 
donné  les  plus  grands  soins  pour  faire  re- 
voir et  rétablir  les  règles  el  les  prières  qui 
concernent  la  célébration  de  ce  .«acre  mys- 
tère, nous  aussi,  lunrehinl  sur  leurs  traces, 
nous  avons  ordonne  qu'on  les  examinât  de 
nouveau,  et  que  si  le  temps  comme  il  arrive 
J'ordinaire)  j  avait  altéré  quelque  chose,  on 


le  rétablit.  Ainsi,  ayant  tout  récemment  fait 
réformer  U\  Bréviaire,  en  vue  de  rendre  à 
l'olfice  divin  loui  son  éclat,  nous  avons  aus.sj 
fait  corriger  le  Missel  en  rhonneur  du  di\  iti 
sacrifiée  ;  ce  sont  là  comme  deux  ailes  (\uj 
le  préire,  semblable  au  chérubin  de  raniieti 
tabernacle  figuratif ,  clend  cbaijue  jour  de- 
vant le  vrai  propitiatoire  du  monde  ;  il  con- 
vient qu'elles  soient  entièrement  semblables. 
Nous  avons  donc  confié  ce  soin  à  des  hommes 
savants  et  pieux  ;  cl  leur  application  a  ren- 
du l'ouvrage  si  parfait,  qu'on  ne  peut  rien 
désirer  de  plus.  Car  les  rubriques  ,  qui 
avaient  iuiensildement  dévié  de  l'antiiiuo 
usage,  ont  été  rélablies  ;  celles  qui  parais- 
saient peu  proportionnées  à  l'intelligence 
du  lecteur  ont  été  plus  durement  expli- 
quéi's;  outre  cela  tout  a  clé  com|iaré  au 
texte  de  la  Bible  Vulgate;  on  y  a  conformé 
tout  ce  qui  s'était  glissé  de  contraire.  iMais 
peu  importe  l'habilelé  des  correcteurs,  s'ils 
ne  sont  pas  secondés  par  les  imprimeurs.... 

tùisuile  le  pape  fait  les  mêmes  pnscriplions, 
concessions  et  déroqnti'ons  que  pour  le  Bré- 
viaire H'oycz  la  bulle  préccdenicj. 

Donné  à  Rome,  à  S  linle-.M  irii'-Majeure  , 
sous  l'anneau  du  pécheur,  le  2  sepiembre 
lC3i,  l'an  12  de  noire  pontificat. 

M.  A.  Maraldus.  J.  Savemer. 

E\  rcgisiro  decreloniin  s^cise  Hituimi  cougregalionis. 

Sacra  Rituum  congregalio,  inhœrendo  de- 
crelis  alias  faciis,  prohibct  omnino  missas  a 
sacra  Rituinn  cungrcgalione  non  approbatas  , 
et  signantcr  missas  nuncupatas  sancii  Gre- 
gorii  pro  vivis  et  defunclis,  missas  quindecim 
nuxilialorum,  missam  de  -Paire  œlerno,  et 
quascunque  alias  ut  supra,  non  approbatns, 
cxceptis  lamen  ùiissis  Rosarii,  de.  Monte  C :r- 
melu,  quœ  sunt  permissœ  iegiilaribus  quibus- 
dam,  el  iisdcm  dunlaxnt,  née  possunt  ab  aliis 
celebrari,  etiam  in  ipsurum  Regularinm  ec- 
clesiis. 

l\'emo  audcat  uli  pileolo  in  celebraitone 
missaruin  sine  expressa  ticenlia  scdis  upu- 
slolicœ,  non  obslante  quacuntjue  contraria 
(  onsuetudine. 

Item  probibetur  usus  roclictti.  cxceptis  la- 
men quibus  de  jure  competil,  et  prœter  hoc 
slatuilur,  et  declaralur,  nemini  licere  inser- 
vire  mit  assislere  in  celcbrationc  misfarum 
(in  divinorum  officiorum  cum  rvchellu,  ne- 
que  cum  cotta  habentc  manicas  angustas  ai 
instar  roclictti  ;  et  idem  scrvanduin  est  in 
concionibus. 

l'aramcn'.a  non  debcnt  sumi  de  altari  pro 
celebralione  missaruin,  cum  id  competal  tan- 
tum  episcopis,  sic-  solemniler,  siée  privplim 
célèbrent;  inferioribus  vero  liub^ntiOus  usuin 
ponlificatntm,  non  nisi  (juando  in  ponlific»^ 
libus  célébrant. 

Demain  renovando  décréta  ali'is  fada  , 
mandat  sacra  congieqalio  in  omnibus  et  per 
omnia  servari  rubricas  Jilissalis  Homani,  nu(» 
obslante  qaocunque  prœtexlu  ,  el  conlruri^ 
consueludine.  quam  abusuin  esse  déclarât. 

El  ficla  rclalione  horuin  decreluram  S.  D. 
A'.  Urbanu  Wll,  Sanclitis  sua  annuil,  el  ab 


«77  "'S 

ovivUiusubiquescriari,  et  in  Missnli  l'.oma- 

no  novilerimpriinendo  apponi  mandavit. 

JuLius  RosPiGLiosus,  sccrel. 

■MlADLJl/nON. 

tCxlrait  dps  rei;islres  des  déon  is  dr  la  sacrée  coiigrégalioii 

(les  llilcs. 

Lii  sacrée  congrégalion  dos  Riles.confor- 
tiiémciil  aux  dcciels  prcredi'iils,  proliibe  ab- 
soluinenl  les  uu'sscs  non  approuvées  par 
clic,  et  notanimciU  les  messes  dites  de  saint 
Grégoire  pour  les  vivants  et  les  .morts,  les 
messes  des  quinze  auxiliaires,  la  messe  du 
Père  éternel,  et  autres  quelconques  non  ap- 
prouvées. Celles  qui  sont  permises  à  certains 
religieux,  et  à  eux  seulement,  ne  peuvent 
pas  être  célébrées  par  d'autres,  méuie  dans 
les  églises  de  ces  religieux. 

(Jue  personne  n'ose  se  servir  de  calotte  en 
célébrant  la  messe,  sans  une  permission  ex- 
presse du  siège  apostolique,  nonobstant  toute 
coutume  contraire. 

L'usage  du  rocbel  est  aussi  prohibé  pour 
tous  ceux  qui  n'en  ont  pas  le  droit  ;  en  ou- 
tre, on  déclare  qu'il  n'est  permis  à  personne 
de  servir,  ou  d'assister  à  la  célébration  de 
la  messe  ou  des  divins  offices  avec  le  rocbel, 
pi  avec  autre  chose  qui  ait  des  manchrs 
étroites  comme  le  rochet,  suns  camail;  il  en 
est  de  même  pour  les  prédications.  < 

Ou  ne  doit  pas  prendre  les  ornements  sur 
l'autel  pour  célébrer  la  messe  ;  cela  n'appar- 
tient qu'aux  évéques  à  la  messe  solennelle 
ou  privée  ;  les  intérieurs  no  le  peuvent  que 
(juand  ils  célèbrent  pontificalement,  s'ils  en 
ont  le  pouvoir. 

Enfin  la  sacrée  congrégation,  renouvelant 
des  décrets  déjà  faits,  ordonne  d'observer  en 
tout  el  très  -  exactement  les  rubriques  du 
Missel  romain,  nonobstant  tout  prétexte  et 
coutume  contraire,  qu'elle  déclare  être  un 
abus. 

Ces  décrets  ayant  été  présentés  à  N.  S.  P. 
Urbain  VllI,  Sa  Sainteté  les  a  apjirouvès  ; 
elle  a  commandé  de  les  observer  partout,  el 
(le  les  ajouter  aux  nouvelles  éditions  du 
Missel  romain. 

Jules  Rospigliosus,  secret. 

MISSEL. 
(Traité  des  SS.  Mystères,  d(>  Collet., 
DIFFICULTÉS    SUR    LE    MISSEL. 

t.  Nécessité  d'un  Missel.  —  2.  Peut-on  quel- 
quefois s'en  passer? —  3.  Doit-il  toujours 
être  conforme  au  Bréviaire?  —  'a.  Peut-on 
toujours  suivre  le  rite  de  ceux  doni  on  suit 
le  Missel?  —  5.  Un  aumônier  de  religieuses 
peut- il  régler  sa  messe  sur  leur  office  par- 
ticulier? 

Il  y  a  sur  le  Missel  deux  difficultés  prin- 
cipales. Eu  faut-il  nécessairement  un  ,  et 
doit -il  être  conforme  à  l'office  du  Bré- 
viaire ? 

1.  On  convient  d'abord  que,  généralement 
parlant,  un  prêtre  ne  doit  pas  célébrer  sans 
Missel  ,   parce  qu'il  s'exposerait  au  danger 

(1)  Ville  Uiiarli.  pan.  ii,  lii.  2,  dul)  2. 

(2)  SJiiil  Cliailes  voulait  qu'on  Itt  loul,  el  iiii'ini  ne  se 
Ml  i>u  '»  sa  iri4ni(?lr«( 


MIS  678 

nu  (le  changer  souvent  les  termes  de  la  lilur 
gie,  ou  d'eii  omelire  plusieurs  ;  ce  qui,  il.iiis 
une  matière  aussi  sérieuse  que  l'est  eelle  du 
sacrifice,  ne  pool  être  que  d'une  très-grande 
conséquence,  .\ussi  saint  Anlonin  et  le  com- 
mun des  docteurs  (1)  laxen -ils  de  péché 
mortel  celui  qui  manque  à  une  pratique  si 
légilii'iemenl  établie 

2.  Il  y  a  |)lus  de  difficulté  à  décider  si  un 
prêtre  dont  la  uiémoire  est  extrêmement 
sûre  peut  au  moins  quelquefois  se  passer 
di'  Missel.  Quelques-uns  le  pensent  ainsi  , 
d'autres  le  nient,  el  je  crois  que  l'on  doit 
s'en  tenir  à  celle  dernière  opinio.i,  suiloul 
lorsqu'on  dit  la  messe  dans  un  lieu  fort  fré- 
quenté; car  outre  qu'il  n'est  pas  rare  de  \  oir 
broncher  ceux  qui  paraissaient  le  plus  im- 
perturbables ,  il  ne  laul  souvent  que  le  bruit 
d'une  chaise  ou  le  cri  d'un  enfant  pour  dé- 
rouler un  homme.  Et  de  plus,  combien  de 
gens  se  trompent  par  la  seule  crainte  de  se 
tromper'?  Je  sais  qu'il  y  a  bien  des  pré'.ies 
qui  disent  le  canon  par  cœur  ;  mais  outre 
qu'ils  n'en  font  pas  mieux  (à),  el  (juc  d'ail- 
leurs on  sait  toujours  plus  p  irraitc;iieiit  le 
canon  (jui  revient  tous  les  jours  que  le  reslo 
d'une  messe,  même  de  Keqtiicm  ou  de  Beata, 
qu'on  ne  peut  dire  sans  cesse  ijue  par  une 
dispense  spéciale,  il  est  constant  que  la  pré- 
sence du  Missel  rassure,  el  qu'elle  suffit  pour 
parer  à  bien  des  incouvénicnls.  Combien  de 
I)rédic,iteurs  ,  sans  se  servir  do  leur  c.ihier, 
ne  niau()ueraicnl  jamais  s'ils  l'avaient  à  la 
main  ! 

Pour  ce  (jui  est  de  la'iable  des  secrètes  , 
c'est-à-dire  de  ceile  carte  qui  se  met  au  mi- 
lieu de  l'autel  afin  que  le  préire  soit  moins 
gêné  dans  quelques-unes  de  ses  actions  ; 
quoique  la  rubrii|ue  l'exige  el  qu'on  doive 
toujours  lâcher  de  n'en  manquer  point,  on 
peut  absoliimont  célébrer  sans  en  avoir, 
parce  que  le  Missel  peut  y  suppléer. 

3.  Ouanl  à  la  secmide  diffieullc.  il  est  évi- 
dent que  le  Missel  doit,  auiant  (|ue  faire  se 
peut,  élre  conforme  au  Bréviaire  :  dans  tes 
voyages  on  prend  ou  le  Missel  romain,  qui 
se  trouve  presque  partout,  ou  le  Missel  du 
diocèse  par  lequel  on  passe  :  si  ce  dernier 
répond  mieux  ;iu  Bréviaire,  il  faut  le  préfé- 
rer (Voij.  Messe  basse,  art.  12). 

4.  Mais,  en  suivant  un  Missel  particulier, 
peul-on  toujours  suivre  le  nie  des  éiilises  à 
qui  ce  Missel  est  propre?  Un  préire,  par 
exemple,  passe  quelques  jours  à  la  (liaude- 
Chartreuse,  pour  respirer  dans  cet  ujj'ieux  et 
charmant  désert  l'esprit  de  saint  Bruno,  ([ue 
tant  de  siècles  n'y  ont  point  altère  :  peul-il 
dire  la  messe  à  la  manière  des  cliarireux'? 
El  si  de  là  il  va  à  Milan,  pourra-l-il  suivre 
le  rite  ambrosien,  qui  y  est  en  usage ?Quarti, 
qui  se  propose  ces  difûculiés  (3),  y  repond, 
qu'on  peut  suivre  à  Milan  le  rile  ambrosien, 
mais  qu'on  ne  peut,  ni  chez  les  chartreux 
ni  chez  les  carmes, suivre  le  rite  qui  leur  est 
propre.  La  raison  qu'il  en  rend  est  que  les 
rites  qui  sont  en  usage  dans  certaines  con- 

(3)  Oi'ii'li.  pai'l  ■••  l''-  1*.  ''"1^  2.  Il  ue  parle  iiue  dei 
cdioies  el  lies  cloiiiiiiicains;  mais  ce  qu'il  en  dii  conclol  p'juf 
le»  RB.  PP.  charlr«ux. 


679 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SAdRES. 


680 


grégalîons  particulières,  sont  des  privilèges 
peisdiincls  qui  n'affectcnlquc  les  membres  de, 
ces  mêmes  coiigrégalions,  au  lieu  que  le  rite 
ambrosien  esl  le  rile  commun  d'une  grande 
et  nombreuse  Eglise;  et  que  ceux  qui -font 
assez  de  séjour  dans  un  territoire  peuvent 
sans  scrupule  se  conformer  à  ses  lois. 

11  suit,  ce  nie  semble,  de  la  première  par- 
lie  de  celte  décision,  qu'un  étranger  qui  cé- 
lébrerait à  Tolède  dans  la  chapelle  du  cardi- 
nal Ximénès,  ne  devrait  pas  y  dire  la  luessc 
selon  le  Missel  mozarabe,  dont  ce  fameux 
ministre  n'a  rétabli  l'usage  que  pour  ce  seul 
endroit  (1).  Cependant  si  la  coutume  con- 
traire avait  prévalu,  à  quoi  il  n'y  a  guère  d'ap- 
parence, je  n'aurais  point  de  peine  à  la  suivre. 

5.  Ce  peu  nous  sulfit  sur  une  dillicullé  qui 
ne  se  présente  guère  :  en  voici  une  qui  est 
plus  pralitiue.  Elle  consiste  à  savoir  si,  lors- 
que des  religieuses  ont  un  Bréviaire  propre, 
leur  aumônier  peut  dire  la  messe  du  saint 
dont  elles  célèbrent  la  mémoire,  quand  il 
fait  lui-même  l'offlce  d'un  autre  saint.  On 
voit  du  preutier  coup  d'oeil  que  la  messe 
d'un  confesseur  ne  va  pas  bien  avec  les  ma- 
tines et  les  laudes  d'un  martyr;  cependant 
la  congrégation  des  Rites  (2J  a  décidé  qu'un 
prêtre  séculier,  chapelain  ou  confesseur 
de  religieuses  qui  ne  se  servent  pas  du 
Bréviaire  romain,  peut  dire  la  messe  d'un 
saint  de  leur  ordre  duquel  elles  font  l'of- 
fice, mais  à  deux  conditions  :  l'une ,  qu'il 
se  servira  alors  du  Missel  romain  ;  l'au- 
tre, qu'il  dira  une  messe  du  commun,  quoi- 
que l'ordre  en  ait  une  propre.  Cette  règle 
ne  souffre  jusqu'à  présent  d'exception  qu'en 
faveur  des  carmes,  dfs  bénédiciines  et  des 
chanoinesses  séculières  de  Lalran  ,  éta- 
blies dans  le  diocèse  de  Bagnarea  (3)  ;  car 
il  est  permis,  par  différents  décrets,  à  tous 
ceux  qui  vont  y  célébrer  par  dévotion,  de 
dire  la  messe  propre  de  sainte  Thérèse , 
de  saint  Benoît  et  de  la  sainte  couronne 
d'épines ,  qui  sont  honorés  dans  ces  diffé- 
rents lieux  d'un  culte  particulier.  Merati, 
dont  j'emprunte  ces  remarques  (k) ,  dit , 
d'après  un  de  ses  confrères,  que  ce  qui  est 
accordé  pour  le  jour  de  la  fêle  doit  s'étendre 
à  l'octave  ,  quand  il  y  en  a  une,  parce  que 
toute  l'octave  est  réputée  le  nniilice  d'un 
saint  cl  le  jour  de  sa  fêle.  En  France,  je  ne 
vois  personne  qui  se  fasse  scrupule  de  dire 
la  messe  propre  d'une  église  où  il  va  célébrer 
par  dévotion.  C'est  que  les  lois  purement 
positives  n'obligent  que  ceux  chez  qui  elles 
sont  publiées. 

VARIÉTÉS 

Voici  comme  échantillon  un  des  Missels 
qui  existaient  en  France  avant  la  réforme  du 
pape  Pie  V.  Ce  Missel  est  manuscrit  et  propre 

(1)  Vo}'(  z  le  V.  Lebrun.  Explicalion  liilérale  ,  lom.  III, 
pag.  298  el  suiv. 

(2)  Capcllani  sseculares  propriis  in  ecclesiis  monialium 
quse  Roiuano  non  uUiiilur  Breviario,  diccre  jiossuiil  niis- 
sam  (je  sanclo  ordiuis  de  qiio  moniales  recitanl  ofricium  : 
sed  cum  Missali  Uomano.  ut  in  proprio  de  sanclis  vel  de 
conminui.  S.  R.  C,  20  Nov.  1628.  Facultas  iclobrandi  cum 
Missaîi  Koiuano  pro  lapellauis  monialium  inlelligi  débet 
pro  oMuiibus  el  singulis  qui  ex  detiilo  lenenlur  cctebrare 
Ml  1  cclesiiï  ipsarimi  monialium,  duuimodo  celp|)rcnl  cum 
Missali  Kunianu.  liad,  C.ongr,,  H  Fcbr.  HOi.  LIcel  In  l'O- 


à  l'Eglise  de  Die.  Ce  qui  prouve  qu'il  était  pro 
pre  à  celle  Eglise,  c'est  ce  titre  qui  précède  lo 
commun  des  sainls -.Incipit  commune  siincto- 
rutn  Missalis  secundum  umm  Ecclesiœ  JJiensis; 
ce  qui  le  prouve  encore,  c'est  la  fête  de  la  Dé- 
dicace de  cette  église,  fixée  dans  le  calen- 
drier au  16  octobre,  avec  la  date  de  l"2o0. 

Ce  Missel  n'est  pas  complet,  et  parait  avoir 
été  à  l'usage  des  chantres  plutôt  qu'à  l'usage 
de  l'autel,  puisqu'on  y  trouve  notées  en 
.plain-cbant  les  parties  de  la  messe  chantées 
dans  le  chœur,  et  qu'il  ne  contient  pas  les 
messes  des  dimanches  ,  excepté  ceux  de 
l'Avent  ;  on  y  trouve  celles  des  principales 
fêtes,  et  celles  du  commun  des  saints ,  les 
messes  pour  les  morts  el  plusieurs  messes 
votives,  le  tout  à  peu  près  comme  le  Missel 
romain  actuel,  avec  certaines  marques  d'an- 
tiquité dans  les  titres,  comme  dans  le  Sacra- 
menlaire  de  saint  Grégoire. 

On  peut  y  puiser  des  notions  sur  l'état  de 
la  liturgie  dans  celle  contrée  à  l'époque  dont 
il  s'agit.  Il  est  à  regretter  qu'il  manque  à  ce 
Missel  les  trois  quarts  du  calendrier  ;  t)n  y 
verrait  les  saints  vénérés  alors  dans  ce  pays; 
ce  qui  en  reste  fournit  cependant  quelques 
notions  de  ce  genre  :  on  y  voit,  le  5  octobre, 
saint  Apollinaire  ;  le  7  novembre,  saint  Res- 
titut,  évêque  du  Tricastin  ;  le  17  décembre, 
saint  Lazare,  ressuscité  par  Notre-Seigneur, 
évêque  d'Aix  ;  le  30  décembre,  saint  Tro- 
phimc,  évêque  d'Arles. 

Après  la  bénédiction  ell'aspersion  de  l'eau 
bénite,  le  Gloria  in  excelsis  et  le  Credo  tels 
que  nous  les  avons  maintenant,  on  trouve 
le  canon.  Cette  partie  de  la  inesse  n'ayant 
guère  subi  de  changements  depuis  l'anti- 
quité la  plus  reculée,  les  moindres  diffé- 
rences méritent  d'être  reniarquées. 

Avant  Te  igitur,  il  y  a  Oremus. 

M  n'est  pas  lait  mention  du  roi  au  mémento 
pour  les  vivants;  afirès  Omnium  circumslan- 
litim,  on  ajoute  :  Omniinn  fidetium  chrislia^ 
norum. 

Au  second  mémento,  après  ;  Famularumque 
luarum,  on  ajoute  :  El  omnium  fideliiim  defitn- 
ctorum;  ensuite.  Qui  nos  prœcesserunt ,  etc. 

Après  le  Pater,  le  mot  Amen  est  noté  pour 
être  chanté. 

Après  VAfjnus  Dei,  il  y  a  bien  des  diffé- 
rences dans  l'ordre  des  prières,  quoique  le 
contenu  soit  à  peu  près  le  même. 

Le  jour  de  Noél  n'a  (ju'une  messe  ;  l'ni- 
Iroit  est  celui  de  la  troisième  des  Missels  ac- 
tuels ;  l'Epitre  et  l'Evangile  sont  de  la  se- 
conde; cependant  une  note  marginale  fait 
mention  de  trois  messes. 

Les  messes  des  jours  suivants  sont  comme 
celles  d'aujourd'hui,  même  pour  le  chant,  à 
peu  de  chose  près. 

slprum  luMi  confessario,  lumcapellani'îqnarumcunque  mo- 
nialium serviiio  adiliclis,  missas  sanclorum  de  quibusipsa 
récitant  oliicium  celebrare,  sed  cum  Missuli  Bouianu  el  de 
commuui,  non  vcro  nussas  proprias  corumdem  sanclorum 
variis  ordinilms  a  sacra  congregatione  roncessas  S.  R.  C, 
20  Nov.  1717. 

(3)  Il  tant  niainlenani  y  ajouter  tes  frères  mineurs  de 
l'élroite  oiiservance,  avec  les  capucins,  et  les  religieuse» 
du  même  ordre.  Collccl.  décret.,  apud  Komsie,  n   7>H 

\i)  Merali,  part,  m,  lit.  li.  in  line. 


681  MIT 

A  la  procession  de  la  Purificalion,  on  in- 
dique la  bénédiclion  du  l'eu  nouveau. 

Les  messes  de  Pâques,  de  la  Pentecôte,  du 
Saint-Sjcremciit,  n'ont  pas  de  prose. 

Le  jour  de  l'Assomption,  on  indique  pour 
la  procession,  avant  la  messe,  l'oraison  \  e- 
neranda,  qui  est  dans  le  Sacramcntaire  de 
saint  Grégoire  et  dans  le  Missel  viennois ,  et 
qui  déclare  la  résurrection  de  Marie  :  Nec 
tamcn  mortis  nexibus  deprimi  poluit,  etc. 

A  la  fêle  do  saint  Barlliélemy  ,  l'Kvangile 
n'est  pas  celui  d'aujourd'hui. 

A  celle  de  la  nativité  de  Marie  on  indique 
une  procession. 

Le  premier  dimanche  de  l'Avent  a  pour 
Evangile  l'entrée  triomphante  de  Jésus-Christ 
dans  Jérusalem. 

Lu  second  a  la  description  du  jugement 
dernier. 

Parmi  les  messes  votives,  il  y  a  un  Introït 
pour  les  morts  propre  au  temps  pascal. 

Pour  la  messe  de  mariage,  la  bénédiclion 
de  l'épouse  est  une  préface  notée. 

A  toutes  les  messes,  la  postcommunion  est 
désignée  par  ces  mots  :  Ad  complendum  , 
comme  dans  le  Sacramentaire  de  saint  Gré- 
goire. 

MITRE. 

C'est  l'un  des  ornements  de  l'évêque  des- 
liné  à  lui  couvrir  la  léle.  La  mitre  est  sur- 
montée par  deux  espèces  de  cornes;  il  en 
fiend  sur  les  épaules  deux  bandes  assez 
arges  terminées  par  des  franges.  On  les 
appelle  fanons. 

EXTRAIT  DU    CÉRÉMONIAL. 
(Voij.  I.  I,  c.  17,  du  texte  latin,  à  l'arl  Cébémonial.) 

1.  L'usage  de  la  mitre  est  très-ancien.  11 
y  en  a  trois  espèces  :  l'une  appelée  précieuse, 
parce  qu'elle  a  ordinairement  dans  sa  con- 
lexture  des  pierres  précieuses  ,  des  lames 
d'or  ou  d'argent  ;  une  autre  brodée  ,  sans 
pierres  précieuses  ,  n'ayant  pas  des  lames 
d'or  ni  d'argent,  mais  elle  est  formée  d'un 
assemblage  de  petites  perles,  ou  d'une  étoffe 
en  soie  blanche  mêlée  d'or,  ou  d'une  simple 
étoffe  en  or,  sans  lames  et  sans  perles  ;  il  y 
en  a  une  autre  appelée  mitre  simple,  sans  or, 
faite  d'un  simple  damas  ou  autre  étoffe  en 
soie,  ou  même  d'une  toile  blanche  de  lin  ; 
les  franges  sont  rouges  selon  le  Cérémo- 
nial (1). 

2.  L'évêque  se  sert  de  la  mitre  précieuse 
aux  plus  grandes  solennités,  et  générale- 
ment toutes  les  fois  qu'on  dit  le  Te  Dcum  à 
l'oflice  ,  et  Gloria  in  excetsis  à  la  messe. 
Néanmoins  ces  jours-là,  il  peut  se  servir  de 
la  mitre  brodée  ;  c'est  pour  sa  commodité  , 
pour  n'être  pas  si  fatigué  qu'il  le  serait  en 
portant  la  mitre  précieuse  pendant  tout  un 
ofOce;  c'est  pourquoi  il  est  d'usage  que  l'é- 
vêque se  serve  de  la  mitre  précieuse  au  com- 
mencement et  à  la  fin  des  vêpres  et  des  mes- 
ses solennelles  ;  en  allant  à  l'église  et  en  s'en 
retournant  ;  quand  il  prend  les  ornements  et 
quand   il    les  quitte;   quand  il  se  lave   les 

{t)F.n  France  les  franges  de  la  mitre  simple  sontcora- 
nuuiériicnl  blanches.  On  a  peut-être  suivi  pn  cola  l'usage 
de  M.lan,  CLuiime  on  l'a  suivi  pour  la  couleur  des  orne- 

DlCTIONNAIRE    DES   RlTES   SACRÉS.    II. 


MOI  682 

mains  et  quand  il  donne  solennellement  la 
bénédiclion.  Dans  les  temps  intermédiaires, 
au  lieu  de  la  mitre  précieuse,  il  prend  la  mi- 
tre brodée,  tomme  il  est  marqué  au  1.  i  ,  c. 
11  du  même  Cérémonial ,  où  l'on  parle  des 
devoirs  du  ministre  chargé  de  la  mitre.  Voy. 
Messe  pontificale. 

3.  L'évêque  se  sert  de  la  mitre  brodée  pen- 
dant l'Avent  jusqu'à  Noël ,  excepté  le  troi- 
sième dimanche  de  l'Avent,  où  l'on  dit  ['In- 
troït, Gaudele  :  car  alors  en  signe  de  joie,  il 
se  sert  de  la  mitre  précieuse.  Il  en  fst  de 
même  depuis  la  Septuagésimc  jusqu'au 
mercredi  saint  inclusivement  ,  excepté  le 
quatrième  dimanche  de  Carême,  qui  a  pour 
Introït,  Lœtare ,  Jérusalem  ,  etc.  Il  se  sert 
encore  de  la  mitre  brodée  à  toutes  les  vigiles 
qui  portent  jeûne,  aux  Uuatre-Tenijis  ,  aux 
Rogations  ,  aux  litanies  et  processions  (|ui 
respirent  la  pénitence  ;  à  la  fête  des  S:iiiiis- 
Innocenls,  si  ce  n'est  pas  un  dimanciie:  aux 
bénédictions  et  consécrations  qu'il  f.iit  en 
particulier.  Dans  ces  ten)ps,  l'évêque  ne  se 
sert  pas  de  la  mitre  précieuse.  11  pourra  aussi 
se  servir  alternativement  de  la  mitre  liroJée 
et  de  la  mitre  simple,  comme  on  l'a  dit  de  la 
mitre  précieuse  et  de  la  mitre  brodée. 

'•■.  L'évêque  se  sert  de  la  milre  simple  le 
vendredi  saint,  et  à  tous  les  offices  et  mes- 
ses pour  les  défunts. 

Pour  savoir  en  détail  quand  l'évêque  se 
sert  de  la  mitre,  il  faut  consulfer  les  iliffé- 
rents  articles  où  sont  mentionnées  des  fonc- 
tions pontificales.  Certains  abbés  ont  aussi 
le  droit  de  s'en  servir,  et  même  autrefois  les 
chanoines  de  Lyon,  depuis  que  le  souverain 
pontife  donna  leur  costume  aux  cardinaux. 
Les  fonctions  du  ministre  chargé  de  la 
milre  sont  détaillées  à  l'article  Messe  ponti- 
ficale. 

Les  chanoines  qui  ont  l'usage  de  la  mitre, 
non  plus  que  les  abbés  et  les  cvêques,  ne 
peuvent  la  porter  aux  processions  du  s  tint 
sacrement.  La  congrégalinn  des  Rites  a  dé- 
claré que  l'usage  de  la  porter  dans  ce  ras  est 
un  abus.  Voyez  la  Colluclion  des  décrets, 
n.  28.'}5  et  '.075. 

MlTRÉ. 
Les  livres   liturgiques  se  servent  du  mot 
milratus,  mitre,  pour  designer  ceux  qui  ont 
droit  de  porter  la  mitre.  Le  Cérémonial  se 
sert  aussi  des   mots   episcoptis  initratus,  en 
disant   que   l'évêque   qui   assiste  à  la  messe 
solennelle  doit  être  encensé  trois  fuis  ;  il  f.iut 
pour  cela  qu'outre  la  mitre  il  ait  aussi  chape 
et  pluvial  [Collect.  décret.,  n.  3269'. 
MODE. 
On  désigne  en  latin   par   le  terme  modus 
les  huit  tons  usités  dans,le  plain-cliaiil.  Voy. 
Chant. 

MOINE. 
Ce  terme,  qui  dans  son  étymologie  signifie 
seul,  a  été  donné  aux  religieux  qui  vivent 
dqns  des  cellules  séparées,  et,  par  extension, 
à  tous  les  religieux.  Les  décrets  de  la  con- 
grégation des  Rites,  qui  règlent  bien  des 

incnts  dans  d'autres  circonstauces.  Gavanlus  parle  d'unô 
mitre  simple  blancbe  usitée  dans  la  province  de  Milan. 


22 


é85 


DICTIONNAIUE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


684 


choses  concernant  les  religieux,  distinguent 
les  mendiants  dos  moines,  et  donnent  la  pré- 
séance à  CCS  derniers  sur  les  autres;  ces 
décrets  déterminent  les  processions  aux- 
quelles ils  doivent  assister.  L'évêquc  peut  y 
obliger  tous  les  religieux  quand  la  proces- 
sion a  pour  objet  une  cause  de  bien  public 
ou  des  honneurs  publics. 

Les  moines  bénédictins  qui  se  servent  do 
leur  propre  bréviaire  reformé  sont  obligés 
de  réciter  les  offices  des  saints  ajoutes  au 
calendrier  romain  depuis  qu'ils  ont  accepté 
le  Bréviaire  bénédictin. 

On  ne  permet  pas  aux  moines  l'usage  de 
la  barrette  commune  aux  prêtres  ,  quand 
môme  ils  auraient  le  grade  de  docteur. 

Voyez  la  Collection  des  décrets  et  l'indica- 
tion de  chacun  dans  la   table  générale,  au 

mot  MONACHI. 

Plusieurs  Bréviaires  et  Missels  de  France 
ont  un  ofGce  propre  aux  religieux,  moines 
ou  autres,  sous  ce  titre  :  Commune  ubbatum, 
monachorum,  etc.  Dans  le  rite  romain,  ils  ont 
le  litre  de  confesseur,  comme  les  autres  jus- 
tes dont  Notrc-Seigneur  a  dit  :  Celui  qui  me 
confessera  devant  les  hommes,  je  le  confes- 
serai devant  mon  Père. 


MORT. 

(Indulgences  authentiques  ) 
PRIÈRES  POUR    LES  AGONISANTS 


Ij- 


Indulgences  accordées  k  perpéluilé  à  tout  fidèle  qui  réci- 
tera, mec  dévotion  et  un  cœur  contrit,  pour  les  agunlsanls, 
trois  Pater  en  mémoire  de  la  passion  et  de  l'agonie  de 
Noire-Seigneur  Jésus-Christ,  et  trois.U'e  J/fliio  en  mé- 
moire des  excessives  douleurs  de  la  sainte  Vierge. 

1°  Indulgence  de  trois  cents  jours,  une 
fois  par  jour. 

2°  Indulgence  plénière,  une  fois  par  mois, 
à  celui  qui  récitera  ces  prières  chaque  jour 
pendant  un  mois,  le  jour,  à  son  choix,  où, 
s'étant  confessé  et  ayant  'communié,  il 
priera  pour  les  intentions  de  l'Eglise  (2). 

N.  B.  Ces  indulgences  sont  applicables 
aux  âmes  du  purgatoire. 

PRIÈRES  POUR  OBTENIR  UNE  BONNE  MORT  (3). 

§  I.  Indulgences  accordées  à  perpéluilé  à  tout  fidèle  qui 
récitera,  avec  un  cœur  contrit,  les  litanies  de  la  Bonne- 
Mort.  (1). 

1"  Indulgence  de  cent  jours  ,  une  fois  par 
jour. 

2"  Indulgence  plénière,  une  fois  par  mois, 
pour  tout  fidèle  qui  les  récitera  tous  les 
jours  du  mois,  le  jour  à  son  choix  où,  s'é- 
tant confessé  et  ajant  communié,  il  visitera 
une  église  ou  chapelle  publique  ,  et  y  priera 
selon  les  intentions  de  l'Eglise  (5). 

(1)  C'est  dans  les  derniers  instants  de  la  vie  que  les  âmes 
sont  souvent  le  plus  exposées  à  se  perdre  pour  loule  l'é- 
lernilé.  Aussi  tous  les  chrétiens  doiveiil-ils  se  faire  un 
devoir  de  dilater  les  entrailles  de  leur  charité  pour  leurs 
frères  agonisants,  et  de  les  aider,  par  leurs  ardentes 
prières,  à  soutenir  ce  dernier  et  périlleux  combat.  C'est 
pour  les  exciter  à  remplir  cette  œuvre  de  miséricorde 
cjue  chacun  de  nous  désirera  un  jour  que  l'on  exerce  b  soi! 
égard,  que  Pie  VII  y  a  attaché  des  indulgences. 

Oulre  cilles  mentionnées  ici,  on  peut  voir  aussi  celles 
atlachéesaux  prières  en  l'Iiounenr  do  l'agonie  de  Jésus- 
Chrisi   dans  lesquelles  on  prie  aussi  pour  les  ngonisanis 

m  Pie  \  II,  décret,  en  date  du  18  avril  1809,  rendu  par  ■ 


N.  h.  Ces  indulgences  sont  applicables 
aux  âmes  du  purgatoire. 

Litanies  de  la  bonne  mort 

Seigneur  Jésus,  Dieu  de  bonté.  Père  de 
miséricorde,  je  me  présente  à  vous  avec  un 
cœur  humilié,  brisé  et  confondu;  je  vous 
recommande  ma  dernière  heure  et  ce  qui 
doit  la  suivre. 

Quand  mes  pieds,  privés  de  mouvement, 
m'avertiront  que  ma  course  en  ce  monde  va 
finir,  miséricordieux  Jésus,  ayez  pitié  do 
moi  1 

Quand  mes  mains ,  appesanties  et  trem- 
blantes, ne  pourront  plus  serrer  contre  mon 
cœur  votre  image,  ô  Jésus  crucifié  1  et  que, 
malgré  moi,  elles  la  laisseront  tomber  sur 
mon  lit  de  douleur,  miséricordieux  Jésus, 
ayez  pitié  de  moi  ! 

Quand  mes  yeux,  obscurcis  et  troublés 
aux  approches  de  la  mort ,  porteront  vers 
vous  leurs  regards  tristes  et  mourants,  mi- 
séricordieux Jésus,  ayez  pitié  de  moi  1 

Quand  mes  lèvres,  glaci-es  cl  tremblantes, 
prononceront  pour  la  dernière  fois  votre  nom 
adorable,  miséricordieux  Jésus,  ayez  pitié 
de  moi  I 

Quand  mes  joues,  pâles  et  décharnées, 
inspireront  la  compassion  et  la  terreur  aux 
assistants ,  et  que  mes  cheveux  ,  baignés 
des  sueurs  de  la  mort,  se  dressant  sur  ma 
tête,  annonceront  ma  fin  prochaine,  miséri- 
cordieux Jésus,  ayez  pitié  de  moi  ! 

Quand  mes  oreilles,  prêtes  à  se  fermer 
pour  jamais  aux  discours  des  hommes,  s'ou- 
vriront pour  vous  entendre  prononcer  l'ar- 
rêt irrévocable  qui  doit  fixer  mon  sort  éter- 
nel ,  miséricordieux  Jésus ,  ayez  pitié  de 
moi  I 

Quand  mon  imaginatioq,  agitée  par  des 
fantômes  sombres  et  effrayants,  sera  plon- 
gée dans  une  tristesse  mortelle;  que  mon 
esprit,  troublé  par  le  souvenir  de  mes  ini- 
quités et  par  la  crainte  de  votre  justice  ,  lut- 
tera contre  l'ange  dès  ténèbres  qui  cherchera 
à  me  dérober  la  vue  de  vos  miséricordes,  el 
à  me  jeter  dans  le  désespoir,  miséricordieux 
Jésus,  ayez  pitié  de  moi  I 

Quand  mon  faible  cœur,  accablé  par  les 
douleurs  de  la  maladie ,  sera  en  proie  aux 
horreurs  de  la  morl,  et  épuisé  par  les  ef- 
forts qu'il  aura  faits  contre  les  ennemis  do 
mon  salut,  miséricordieux  Jésus,  ayez  pitié 
de  moi! 

Quand  je  répandrai  mes  dernières  larmes, 
symptômes  de  ma  destruction  prochaine, 
recevez-les  en  sacrifice  d'expiation,  afin  que 
j'expire  comme  une  victime  de  la  pénitence, 

l'organe  du  cardinal  pro-vicaire,  et  qui  se  conserve  da-is 
la  secrélairerie  de  son  Eminence. 

(5)  Voyez ,  col.  aOO  ,  les  trois  oraisons  jaculatoi'es 
pour  oulenir  une  bonne  mort.  ' 

(4)  Ces  litanies  sont  dues  à  la  piété  d'une  demoiselle  pro. 
lesl.iDie,  convertie  au  caihulicismo  a  l'âge  de  quinze  ans. 
el  morte  à  dix-liuit  en  odeur  de  smiiieté 

,^,  p      ...  (Noie  Ile  Véaileur.) 

8(U  ont  éle  confirme,  s  par  Léon  X\l,  par  un  rescnt  Vr. 
bis  Cl  orbis  de  la  sacrée  congrégation  des  Indul-encés  en 

d«  sa:ut  Paul,  a  Rome,  conservent  dans  leurs  archives. 


685  MOR 

et  dans  ce  rcdoulnble   momont,  mis6i'icor- 

dietix  Jésus,  ayez  pilio  de  moi  ! 

Quand  mes  parents  et  mes  amis,  rassem- 
blés autour  de  moi,  s'attendriront  sur  mon 
état,  et  vous  invoqui^ront  pour  moi,  miséri- 
cordieux Jésus,  ayez  pitié  dr  moi  1 

Quand  j'aurai  perdu  l'usage  de  mes  sons  ; 
quand  le  monde  entier  aura  disparu  pour 
moi,  et  que  je  serai  dans  les  oppressions  de 
ma  dernière  aponie  et  dans  le  travail  de  la 
mort,  miséricordieux  Jésus,  ayez  pitié  de 
moi  1 

Quand  les  derniers  soupirs  de  mon  cœur 
presseront  mon  âme  de  se  séparer  de  mon 
corps,  acceptez-les  comme  l'elTct  d'une  sainte 
impatience  d'aller  à  vous;  miséricordieux 
Jésus,  ayez  pilié  de  moi  1 

Quand  mon  âme,  sur  le  bord  de  mes  lè- 
vres, s'envolera  pour  toujours  de  ce  monde, 
et  laissera  mon  corps  pâle,  glacé  et  sans  vie, 
acceptez  la  destruction  de  mon  être  comme 
un  hommage  rendu  par  moi  à  votre  divine 
majesté;  miséricordieux  Jésus,  ayez  pilié  do 
moi  ! 

Enfin,  quand  mon  âme,  paraissant  devant 
vous,  verra  pour  la  première  fois  l'éclat  de 
votre  redoutable  majesté,  ne  la  rejetez  pas 
de  devant  votre  face;  mais  daignez  me  rece- 
voir dans  le  sein  de  votre  miséricorde,  afin 
que  je  chante  éternellement  vos  louanges; 
miséricordieux  Jésus,  ayez  pitié  de  moi  ! 
Oraison. 

O  Dieu  qui,  en  nous  condamnant  à  la 
mort,  nous  en  avez  caciié  l'heure,  faites  (lue, 
passant  dans  la  justice  et  dans  la  sainteté 
tous  les  jours  de  ma  vie,  je  mérite  de  sortir 
de  ce  monde  avec  la  paix  d'une  conscience 
pure,  et  de  mourir  dans  votre  amour  :  par 
Notre-Seigneur  Jésus-Chrisl,  qui  vit  et  rè- 
gne avec  vous,  dans  l'unité  du  Saint-Esprit. 
Ainsi  soit-il. 

§  II.  Indulgences  accordées  a  perpéliiiié  a  loiil  Bilèle  qui 
récitera  avec  démlion  et  un  conir  contrit  les  prières  et 
aiilieiines  suivantes  pour  demauder  à  Diou  de  nous  pré- 
server de  la  mort  subite,  si  frr'(|ueiU6  de  nos  jours  (l). 

1°  Indulgence  de  cent  jours,  pour  chaque 
fois  ; 

2'  Indulgence  plénière  le  3  mai,  fête  de 
l'Invention  de  la  croix;  le  14  septembre, 
fête  de  son  Exaltation;  le  jeudi  et  le  vendredi 
saints,  pour  quiconque  récitera  ces  prières 
tous  les  jours  de  l'année,  pourvu  que,  ces 
jours-là,  après  s'être  confessé  el  avoir  com- 
munié, on  prie  selon  les  intentions  de  l'E- 
glise, dans  une  éylise  où  soit  le  saint  sacre- 
tnent  (2). 

N.  B.  1'  Ces  indulgences  plénières  sont 
applicables  aux  âmes  du  purgatoire. 

■1"  La  communion  faite  le  jeudi  saint  suf- 
fit pour  l'indulgence  de  ce  jour  et  celle  du 
vendredi  saint. 

OnAlSOHS  ET   i>TlE5NES. 

Prions.  Oremiis. 

Exaucez  -  nous,  ô  Exaudi  nos  ,  Deus 
Dieu  notre  Sauveur,    salularis    noster  ,   et 

(  1)  Ces  oraisons  et  antiennes  ont  élé  choisies  el  rassem- 
hleesd'upies  l'ordre  de  Clément  XI,  par  le  bieuheureiu 
JosepU-Jlarie  Tommasi,  cardinal. 


non 


CRC 


et  ne  mcltez  fin  à  nos  ne  dies  nostros  anic 
jours  qu'après  nous  finiri  jubeas  ,  quani 
avoir  pardonné  nos  peccata  dimittas  ;  et 
péchés  ;  et,  parce  que  quia  in  inferno  super- 
dans l'enfer  il  ny  a  fiua  pœnilentia  est, 
plus  do  pénitence  ni  et  nullum  spaliuni 
d'amendement,  nous  rorrigendi  ,  hinc  le 
vous  supplions,  puis-  supplices  rogamus  et 
que  vous  nous  don-  potimus,  ut  ubi  das 
nez  le  temps  pour  lipatium  supplicandi, 
prier,  de  daigner  nous  jubeas  et  pecrata  di- 
remettre  aussi  nos  milli.  Per  Dominum. 
péchés.  Par  Notre-  etc. 
Seigneur  Jésus-Christ. 

Ainsi  soit-il. 
Prions. 

Détournez  ,  Sei- 
gneur, nous  vous  en 
conjurons,  tout  pé- 
ché do  vos  fidèles  ser- 
viteurs ,  et  préservez 
les  malades  de  tout 
malheur  imprévu  , 
afin    que    ceux    que 


.\men. 

Or  émus. 
A  verte.  Domine,  a 
fidelibus  luis  cunclos 
miseralus  errores,  et 
sœvienlium  morbo- 
rum  re[ieiilinam  dc- 
pelle  pernic! 'in  :  ut 
qnos  iiierito  (lagollas 
ilevios,  foveas  tua  mi- 


vous  châtiez  avec  jus-  soralione     correclos. 

lice    pour    leurs    pé-  Pcr  Dominum,  elc. 
chés,  soient  salulai-        Amen, 
rement  corrigés   par 

voire   miséricorde.   Par  Notre  Seigneur  Jé- 
sus-Christ.  Ainsi  soit-il. 

Antienne.  Anliphona. 

O  mou  àme,  cessez        Anim  i  moa,  cessa 

enfin  de  pécher;  pen-  jam    peccare;    cogita 

sez  à  la   mort  subite  de  subitanea  Iran^po- 

et      aux      tourments  silione  ad  îelern  i  lor- 

éternels  ;   là  la  péni-  nienta.  Ibi  enim  non 

tence   n'est    plus    ac-  suscipilur     pœuitcn- 

ceplce  ;  les  larmes  ne  lia,  nec  lucrif.iciunt 

servent  de  rien.  Pen-  latrym».    Dnm  Icm- 

dant  que    vous   avez  pus  adest  converlere 

le  temps  de  vous  con-  clama  dicens  :  Deus 

venir,  élevez  la  voix,  meus,  miserere  mei. 
disant   :   Mon    Dieu . 
ayez  pitié  de  moi. 

Antienne.  Anliphona. 

Au  milieu  de  la  vie        Media  viti  in  morte 

nous   touchons    à   la  sumus  :   quom   quee- 

mort  :  où  trouver  du  rimus  adjulorem,nisi 

secours  ,     sinon     en  te.  Domine,  qui    pro 

vous  ,   6    Dieu  ,    que  peccatis  nostris  iras- 

nous  a\ons  irrité  par  reris?  Sanclus  Deus 

nos      péchés  ?     Dieu  Sanctus  forlis,   S  iiic- 

saint,  Dieu  fort.  Dieu  tus   misericors,    sal- 

miscricordieux.  Dieu  valor,  amara;   moiti 

sauveur,     ne     nous  netradasnos. 
abandonnez     pas     à 

1  horreur  d'une  mort  imprévue. 

V    Do    peur    que  ,         î  Ne  subilo  prœoc- 

surpris   par  la  mort,  cupatidie  moriisfjuse- 

nous    ne    cherchions  ramus  spalium  pmiii- 

les   moyens   de  faire  lentiœ  ,    et    invcniro 

pénitence,  sans   pou-  non  possimus, 
voir  les  trouver; 

1^  Abaissez  vos  re-        r%  A'tende,  Domine, 

gards     sur   nous    el  et  miserere  quia  pec~ 

(2)  Pie  VII,  décret  de  la  sacrée  congrégation  des  ladulx-V 
gences  du  2  mars  1816.  -'-  ' 


\ 


687  DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES 

miséricor-    cavimus  tibi. 


088 


soyez 

dieux  ;  car  nous 
avons  péché  contre 
Prions. 
Votre  peuple  ,  re- 
doutant votre  cour- 
roux, se  jette   entre 


vous. 

Oremus. 
Populum       tuum  , 
quœsumus,    oniuipo- 
lens  Deus,  al)  ira  tua 


vos  l)ras,  ô  Dieu  tout-  ad     te    conCugientom 
puissant  1   nous   vous  paterna    rccipe   pie- 
prions   do  le  recevoir  laie;  ut  qui  tuic   ma- 
avrc  une  compassion  jcstalis    nagcllo      in 
paternelle,  afin   que  repentina  moite  for- 
ceux  qui  craignent  le  aiidant,    de  lua   nie- 
fléau  de  la  mort  su-  reantur    vcnia     gra- 
hite,  puissent  se  ré-  tulari.      Per     Domi- 
jouir  d'avoir  obtenu  iium,  etc. 
irte  voire   miséricorde        Amen. 
]c    pardon   de    leurs 
péchés.  Par  Notre-Seigneur. 
Ainsi  soit-ii. 


Prions. 
O  Dieu ,  dont  les 
regards  pénétrants 
troublent  tous  les 
cœurs  et  cpouvaiilent 
toutes  tes  conscien- 
ces ,  répandez  sur 
nous    votre    miséri- 


Prions. 
0  Dieu  tout-puis- 
sant 1  jetez  un  regard 
de  bonté  sur  votre 
Eglise, et  traitez-nous 
avec        miséricorde  ; 


OreniHs. 
Ecclesiœ  luœ,  quœ- 
sumus ,  omnipotens 
Deus  ,  placatus  in- 
lendo  conventum,  et 
Diisericordia   tua  nos 


qu'elle  désarme  votre  polius  quam  ira  prœ- 
colère  :  car  si  vous  vcniat  :  quia  si  ini- 
voulcz  tenir  compte  quitales  iiostras  ob- 
de  nos  iniquités,  nulle  servare  volueris,  nul- 
créature    ne   pourra  la     poterit     crcatura 


subsister  devant 

vous;  mais  par  cette 
ineffable  bonté  qui 
vous  porta  à  nous 
créer  ,  pardonnez- 
nous,  tout  pécheurs 
que    nous    sommes  , 


subsisterc;  scd  admi- 
rabili  pictale  qua  nos 
fecisli,  ignosce  pec- 
cantibus  ,  ut  opéra 
nianuum  tuarum  re- 
pentina morte  non 
facias    interire.    Per 


afin  que  les  ouvrages  Dominum,  etc. 

de  vos  mains  ne  pé-  Amen. 

rissent  pas  d'une  mort 

imprévue.  Par  Noire-Seigneur  Jésus-Christ. 

Ainsi  soit-ii. 

Prions.  Oremus. 

Exaucez-nous, Soi-  Exaudi  ,    Domine  , 

gneur,  et  n'entrez  pas  preces  nosiras,  et  ne 

en  jugement  avec  vos  vclis  cum  servis   tuis 

sérviJeurs  ;    car  ,     il  adin;  judicium  :  quia 

ne  se  trouve  en  nous  sicut    in   nobis  nulla 

aucune   justice    dont  justilia  rcperitur,  de 

nous    puissions    pré-  ((ua     piœ-iumere   va- 

sumcr,    nous   savons  icamus,  ita  te  t'onlein 

qu'en  vous  se  trouve  pictalis    agnoscimus, 

un  abîme    de  miséri-  a   quo   et   a    peccalis 

corde;    cl    par   vous  noslris  ablui  ,    et  a 

nous    espérons    être  necessitalibus  ac  re- 

puriûés    de   nos    ini-  pentina   morte    libd- 

quités  ,  et  préservés  rari  confidimus.   Per 

de  tout  mal  et  de   la  Dominum,  etc. 

mort  subite.  Par  No-  Amen, 
trc- Seigneur  Jésus- 
Christ.  Ainsi  soit-il. 

(t)  CcUe  iiidiilgriicc  remonic  à  une  origine  irès-aii- 
cieniie,  comme  il  est  lacile  de  le  voir  d'.ipriiî  la  13«  épitre 
de  saint  Cvpiien,  martyr,  dans  le  troisième  siècle.  Baro- 
iiius,  cil  878,  raiiporlc  que  le  papu  Jean  VIII  aceorda  ceUe 
indulgence  aux  chrétiens  qui  périraionl  dans  la  guerre 
■■xontfp  les  Sarrasins.  Dans  le  ciualorzième  siècle,  Clé- 
niciil  VI  et  Grégoire  XI  l'accordèrenl  dans  des  temps  de 


Oremus. 
Deus ,  sub  cujus 
ocnlis  oiniie  cor  tre- 
piiial,  et  omiies  con- 
scioiitia;  pavescunl, 
misoricordiam  luain 
effundc  supplicibus  : 
ut  qui  de   meritor.um 


corde,  nous  vous  en  qualilale  diffidimus  , 
conjurons  ;  afin  que  non  judicium  tuum 
ne  pouvant  espérer  in  repentina  morle 
dans  nos  propres  mé-  nostra,  sed  indulgcn- 
rites,  nous  n'éprou-  liaiii  luam  senliamus. 
vions  pas  les  effets  de  Per  Dominum,  elc 
votre  jnslice  par  une  Amen, 
mort  imprévue,  mais 

plutôt  que  nous  recevions  le  pardon  de  nos 
péchés.  Par  Noire-Seigneur  Jésus-Christ. 

Ainsi  soit-il. 

Prière. 

0  très-miséricordieux  Jésus  1  délivrez- 
moi ,  je  vous  en  conjure,  par  votre  ago- 
nie, votre  sueur  de  sang  et  votre  mort, 
de  la  mort  subite. O  Irès-doux  Jésus  !  je  vous 
supplie  humblement,  par  votre  cruelle  et 
ignominieuse  flagellation  ,  par  votre  cou- 
ronnement d'épines  ,  par  votre  croix,  par 
votre  bonté  infinie  et  par  votre  douloureuse 
passion,  de  ne  pas  permettre  que  je  sois  sur- 
pris par  la  mort  sans  avoir  reçu  les  sacre- 
ments de  l'Eglise.  0  mon  bien-aimé  Jésus  ! 
je  vous  supplie  ardemment  de  me  préser- 
ver de  la  mort  subilc;  je  vous  en  conjure 
par  vos  travaux,  par  vos  souffrances,  par 
votre  sang  précieux,  par  vos  sacrées  pluies , 
et  par  ces  paroles  que  vous  prononçâtes  sur 
la  croix  :  Mon  Dica,  mon  Dieu,  pourquoi 
in'avez-voiis  abandonné?  Mon  Père,  je  re- 
mets mon  esprit  entre  vos  mains.  Ce  sont  vos 
mains,  6  mon  divin  rédempteur,  qui  m'ont 
donné  l'être  et  la  vie;  ne  me  laissez  pas  enlè- 
vera l'improvisleparla  mort  ;  donnez-moi, je 
vous  en  supplie,  le  temps  de  faire  pénitence, 
et  accordez-moi  la  faveur  inappréciable  de 
passer  heureusement  et  dans  votre  sainte 
grâce,  du  temps  à  Téternité,  pour  \  ous  y  ai- 
mer de  tout  mon  cœur, vous  y  louer  et  vous  y 
bénir  à  jamais.  Ainsi  soit-il. 

On  termine  ce  pieux  exercice  en  récitant 
cinq  Pater  et  cinq  Ave  eu  l'Iionneur  de  la 
passion  de  Notre-Seigneur  Jésus-ChrisI ,  et 
l'on  y  ajoute  trois  Ave  Maria  en  l'honneur  de 
Notre-Dame  de  Douleurs. 

S  m.  De  l'indulgence  pléniérc,  à  l'ariicle  de  la  mort  (1). 

Dans  le  nombre  des  prières  et  exercices 
de  piété  contenus  dans  cet  ouvrage,  il  s'en 
trouve  un  certain  nombre  à  la  récita- 
tion fréquente  ou  journalière  desquels  est 
accordée  l'indulgence  plénière  à  l'article  de 
la  mort.  C'est  ici  le  lieu  de  faire  observer 
que,  outre  l'état  de  grâce  et  l'accomplisse- 
ment exact  des  œuvres   prescrites   pendant 

ppsle;  et  à  des  époques  plus  rapprochées  de  nous,  Paul  V, 
Alexandre  VII  et  tous  les  souverains  pontifes,  leurs  suc- 
cesseurs, ont  accordé  celte  indulgence  avec  une  pieuse 
libéralité,  afin  que  les  lidcles  pussent,  en  la  gagnant  a 
leurs  derniers  moments,  satisfaire  à  la  .justice  divine  pour 
les  peines  temporelles  dues  à  leurs  péchés,  et  mériter 
ainsi  de  passer  immédiatemeut  à  réternclle  béatitude. 


089 


MOL 


MOU 


690 


lu  vie,  il  esl  une  autre  condition  absolument 
indispensable  pour  gagner  cette  indulgence 
plénièrc,  savoir  :  que  le  malade  accepte  [a 
mort  des  tnains  de  Dieu  avec  im  esprit  de  ré- 
signation  et  une  entière  conformité  à  sa  di- 
vine volonté  (1).  Voy.  col.  G(»l,  ci-aprùs. 

A'.  B.  L'indulgence  plénière  à  l'arlicle  de 
la  mort  ((jue  l'on  gagne  aussi  lorsqu'on  re- 
çoit la  héiiédiction,  in  nrliculo  7nortis,qa(i 
donnent  le  souverain  pontife,  les  évoques  et 
les  prêtres  qui  en  ont  reçu  le  pouvoir),  n'est 
jamais  suspendue  pendant  l'année  du  ju- 
bilé t2;. 

MOTET. 

On  appelle  ainsi  quelques  paroles  sacrées 
mises  en  musique  pour  être  chantées  dans 
les  églises.  Klles  sont  courtes, selon  l'expres- 
sion :  comme  si  l'on  disait  petit  mot.  Voyez 
Chant,  Organiste. 

MOURANTS. 

Nous  donnons,  sous  ce  titre,  ce  (jui  con- 
cerne les  derniers  moments  d'un  chrétien; 
on  a  vu,  au  mot  Infihmiîs,  le  délail  des  soins 
qu'un  pasteur  doit  à  cette  partie  de  son 
troupeau. 

TITRE  rUEMlER. 

(Extrait  du  Rituel  romain.) 


1.  Quand  la  mala- 
die s'aggrave,  le  curé 
doit  multiplier  ses  vi- 
sites auprès  du  ma- 
lade, et  ne  p;is  cesser 
de  pourvoir  avec  soin 
à  son  salul;  il  recom- 
mandera qu'on  le 
fasse  appeler  quand 
la  mort  paraîtra  pro- 
chaine, après  que  le 
malade  a  reçu  le 
saint  viatique  et  l'ex- 
trême-onction ,  pour 
lui  faire  la  recom- 
mandation de  l'âme. 
Mais  s'il  en  a  le  temps, 
il  remplira  à  son 
égard  les  devoirs  de 
piété  marques  ci- 
après,  selon  qu'il  le 
jugera  avantageux, 
eu  égard  à  l'état  de  la 
personne. 

'2.  D'abord ,  si  le 
malade  peut  obtenir 
une  indulgence  accor- 
dée par  l'autoiilé  com- 
pétente, il  la  lui  rap- 
pellera, et  lui  propo- 
sera ce  qu'il  faut  faire 
pour  l'obtenir,  sur- 
tout il  l'cxliurtcra  à 
invoquer,  d'un  cœur 
coiiliit,  une  ou  plu- 
sieurs fois,  le  très- 
saint  nom  de  Jésus. 


i.Ingravescente  mor- 
bo  parochus  infirmum 
freguentius  visilabit, 
etadsalutrindiligenter 
juvarenondesinet  :  mo- 
nebitque  instante  pe- 
riculo  se  confestim 
vocari,  ut  in  tempore 
prœslo  sit  morienti  : 
siimptoque  sanctissimo 
viatico,  et  sacra  unc- 
tionc  adliibita,  si  pe~ 
riculuin  immineat, 
statiin  commendnlio- 
nis  animœ  offtcium 
prœstabit,  dequo  infra. 
Sedsitempiissuppclat, 
scquenlia  pietatis  offi- 
cia prœstare  potcrit, 
si  ita  cxpcdire  jiidica- 
verit  pro  conditione 
personœ. 


2.  Ac primo,  si œgro- 
tus  indulgentiam  légi- 
tima auctorilale  con- 
cessamconsequipossit, 
eam  illi  reducat  ad 
mentem,  proponatque 
quid  ad  eam  consequen- 
dain  agi  debeal,  prcu- 
sertim,  ut  conlrilo 
corde  sanclissiinum 
nomen  Jesu  semel,  vel 
sœpius  invocel. 


(!)  Conslitutlon  Fia  Mala-,  do  Douoîl  XIV,  ou  d.itc  du 
5  avril  1747. 

("2)  Déclarations  spéciales  de  Benoit  XIV,  Clément  XÎV 
el  Léon  XII,  dans  des  bulles  relatives  à  1  aunée  S'aïute. 


;J.  Ensuite  il  doit  3.  iJeinde  hortelur 
exhorter  le  malade  et  infirmum,  et  excitet, 
l'exciter,  pendant  ut  dum  mente  viget, 
qu'il  jouit  de  ses  fa-  eliciat  acius  fidei,  spei 
culte?,  à  produire  des  et  charitatis,  aliarum- 
actes  de  foi,  d'espé--  que  virtutum,  nempe  : 
rance  et   de    charité, 

ainsi  que  des  autres    vertus    indiquées   ci- 
après  (3)  : 

Ut  firmiter  credat  omnes  urliculus  fidei,  et 
quidquid  sancta  liomana  Ecclesia  catholica 
el  apostolica  crédit  et  docet.  Ut  spcrct  Chris' 
tum  Oominum  nostrum,  pro  sua  immensa 
clementia,  sibi  fore  propilium,  et  mcrito  ejus 
snnctissimœ  passionis,  et  per  intercessionem 
beatœ  Mariw,  el  omnium  sanctorum  se  vilam 
wternam  conseculurum  ; 

Ut  loto  corde  diligat,  et  maxime  dili lere 
cupial  Dominum  Deum  ea  dilectione,quaillum 
diligunt  beati  snnctique  omnes; 

Ut  ob  amorem  Dei  doleat  ex  corde  de  omni 
offensa,  quatilercumque  contra  Doiiiinunt 
Deum,  et  proximum  commissa. 

Ut  ex  corde  ob  amorem  Dei  jxircul  omnibus, 
qui  sibi  quoquo  modo  fuerint  violesti,  aut  ini- 
mici. 

Ut  ab  iis  veniam  poslulcl,  quos  aliquando 
diclis,  aut  factis  offendit. 

Ut  quem  palilur  dolorem,  et  morbi  mole- 
stiam  proplcr  Deum,  in  pcenitentiam prccalo- 
rum  suorum  patienter  tuleret; 

Lt  si  Dominus  sibi  salutcm  corporis  prœ- 
stare dignabitur,  proponat  de  cœtero  pro 
viribus  suis  a  peccatis  cavere,  et  ejus  mandata 
scrvare. 

4.  11  doit  ensuite  h.JIorteturprœlerea 
l'exhorteràprierainsi  ut  eo  modo  quopotest, 
par  intervalle, comme  S(i!te}n  ex  corde  ita  per 
il  pourra,  au  moins  intcrvalta  prccetur. 
de  cœur. 

Miserere  mei,  Deus,  secundum  magnam 
misericordiam  luara. 

In  te.  Domine,  speravi  :  non  confundar  in 
telernum. 

In  manus  tuas.  Domine,  comincnJo  spiri- 
turu  mcum.  Kedemisti  me,  Domine  Deus 
verilalis. 

Dpus,  in  adjutorium  meum  inlende  ;  Do. 
mine  ad  adjuvandum  me  festina.  Esto  mihi, 
Domine,  in  Deum  protcctorem.  Deus,  propi- 
tins  esto  mihi  peccalori. 

Dulcissime  Domine  Jesu  Chrisie,  per  vir- 
tutem  sanctissimœ  passionis  tuœ  rccipe  me 
in  numerum  electorum  tuorum. 

Domine  Jesu  Christe  ,  suscipe  spirilum 
meum. 

Maria  mater  graliœ,  maler  misericordire, 
tu  nos  ab  hoste  protège,  et  hora  morlis 
suscipe. 

Sanctc  angeie  Dei,  mihi  cusios  assiste. 
Omnes  sancti  angeli,  et  omnes  sancti  inter- 
cedite  pro  me,  et  mihi  succuriite. 

5.  On  laisse  à  la  ^.  Hœc,  elhis  simi- 
prudence  du  prêtre  lia  polerit  prudens 
de  suggérer  au  mou-    sacerdos   vulgari   vel 

(ô)  Ou  en  irouvtra  des  l'orriiules  en  français  à  la  fin  de 
cet  article;  elles  serviront  de  traduction  el  de  développe- 
ment ù  ce  qui  suit  en  latin. 


691 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


692 


ranl    cos   prières  ou    Latino    sermone    pro 
autres  scnililabk'S,  en    personœ    captu     tno- 
laiigue    vulgaire    ou    lienli  sugtjcrere. 
en  laliii,  selon  la  ca- 
pacilc  delà  pL'rsonnc. 

Béiiûdiclion  apostoliqui",  que  les  prOtres  diMégiiés  a  cetUi 
lin  peuvent  doiiiKT  a  l'arlitle  do  la  nioil. 

f).  Puisqu'on  donne  ordinairetnent  celle 
hénéiliclion  à  l'arllcle  de  la  morl  aux  mala- 
des qui,  ayaiil  reçu  les  sacrenienls  do  péni- 
tence, d'eucharislie  cl  d'cxlrèiiic- onction, 
l'ont  demandée  pendant  qu'ils  avaient  rns.ige 
delà  raison  ri  des  sens, ourauraicntvraisem- 
blablenieiU  demandée,  on  ont  donné  des  si- 
gnes de  conlrilion,  on  doit  la  leur  accorder 
quand  niême  ils  auraient  peidu  ensuite  l'u- 
sage de  la  parole  et  des  autres  sens,  ou  se- 
raient tombés  en  délire  ou  en  démence.  Mais 
il  faut  absolument  la  refuser  aux  excommu- 
niés, aux  impéniienls,  et  à  ceux  qui  meurent 
dans  un  pécbé  mortel  manifesle. 

7.  Le  prêtre  qui  a  ce  pouvoir,  en  entrant 
dans  la  chambre  du  malade,  dira  :  Pax  lutic 
domui,  etc.;  ensuite  il  aspergera  d'eau  bénite 
le  malade,  la  chambre  et  les  assistants  en  di- 
sant l'anlicnne  Aspcrijes  me,  etc. 

8.  Si  le  malade  veut  se  confesser,  il  faut 
l'entendre;  sinon,  il  faut  l'excitera  produire 
un  acte  de  conlrilion;  l'instruire,  si  on  a  le 
temps,  de  refficacité  cl  do  Ii  vertu  de  celte 
bénédiction;  l'exhorter  à  souffrir  de  bon  cœur 
les  incommodités  elles  douleurs  de  la  mala- 
die en  expiation  de  sa  vie  passée,  à  s'ofl'rir 
à  Dieu  dans  la  disposition  d'accepter  volon- 
tiers tout  ce  qui  lui  plaira,  el  de  souffrir  avec 
courage  la  morl  même  en  satisfaction  des 
peines  qu'il  a  méritées  par  ses  péchés.  Il  faut 
lui  adresser  des  paroles  de  consolation,  et 
lui  faire  espérer  que  par  un  effet  de  la  mu- 
nificence divine,  il  obtiendra  la  rémission  de 
ses  peines,  et  la  vie  éternelle. 

9.  Ensuite  le  prêtre  dira  ce  qui  suit  : 

Ordo  et  modiis  coiiiiminicaïuJi  indulsciUiani  plenari:iin 
morieiilihiis. 

t  Adjutorium  nostrum,  elc.i^Qui  fecil,ctc. 

Ant.  Ne  reminisraris.  Domine,  dcliela  fa- 
njuli  lui  (tel  ancillœ  tua;;,  nequc  vindielam 
sunias  de  peccatis  ejus. 

Kyrie  eleison,  Christc  eleison,  Kyrie  elei- 
son. Paler  nosler,  elc. 

f  El  ne  nos  inducas  in  tenlationem.  i^  Sed 
libéra  nos  a  malo. 

y  Salvum  lac  servum  tuuni  tel  salvam  fac 
aneillam  luam,  et  siccleinceps).  i\  Deus  meus, 
sperantem  in  le. 

^  Domine,  cxaudi  oralionem  n^eam.  i^  Et 
clanior  meus,  etc. 

>  Dominus  vobiscum.  T^El  tum  spirilu  luo. 
Oieinus. 

Clcmcntissimc  Deus,  Pater  misericordia- 
rum,  et  Dons  lolius  consolationis,  qui  nemi- 
iicm  visperire  in  te  crcdcnlcm,al(iue  speran- 
tem, secundum  mullitudincni  miseraliomun 
tuarum  respite  propilius  faniulum  luum  N. 

(t)  Ci'Ue  bi'nédiclion  consiste  ii  dire  lieiiedical  le,  clc  , 
d'après  Calatan,  comineDlalPur  du  Kiluel  rojnaiii.  Cei  au- 
teur observe  que  Beuoil  .\1V  ayant  prescril  la  lormuli- 
|)rceôJeule,  el  l'ayaul  l'ail  ajouler  au  Riluel  roaiaiu,  ou  nu 


quem  tibi  vera  ûdes,  et  spes  Christiana  com- 
mendanl.  Visita  eum  in  salutari  tuo,  et  per 
IJnigeniti  lui  passioncm,  et  mortem,  omnium 
ci  delictorum  suorum  remissionem  et  veniam 
clcnicnler  indulge,  ut  ejus  anima  in  hora 
exilus  sui  te  judicem  propitialum  inienial, 
et  sanguine  ejusdem  Filii  lui  ab  omni  ma- 
cula ab'ula  Iransire  ad  vilam  tnercatur  per- 
peluam.  Per  eumdem  Cliristum  Dominum 
nostrum. 

Juin  diclo  ab  iino  ex  clericis  astantibus 
Confiteor,  eic. ,sacerdo$dicat  Misereatur,  elc. 
Dcindc  : 

Dominus  noster  Jésus  Chrislus  Filius  Dei 
vivi,  qui  beato  Pelro  apostolo  suo  dcdil  po- 
leslalem  ligandi  atquc  solvendi,  per  suam 
piissimam  misericordiam  recipial  confcssio- 
nem  tuam,  et  restituai  libi  stolam  primain, 
quam  in  baptismale  recepisli  ;  et  ego  facul- 
lale  mihi  ab  aposlolica  sede  tribula  indul- 
gentiam  plenariam  et  remissionem  omnium 
peccatorum  tibi  concedo.  In  nomine  Pa- 
tris,  elc. 

Per  sacrosancla  humanae  reparalionis  mys- 
teria  remillat  tibi  omnipotcns  Deus  omnes 
praîsentis  et  fulnrœ  vitie  pœnas,  paradisi 
portas  aperiat,  el  ad  gaudia  sempiterna  per- 
ducut.  Amen. 

Benedicat  le  omnipolens  Deus,  Paler,  Fi- 
lius, el  Spirilus  sanctus.  Amen. 

10.  Si  le  malade  est  tellement  près  de  la 
mort  qu'on  n'ait  le  temps  ni  de  faire  la  con- 
fession générale,  ni  de  réciter  les  prières 
préiédentos,  le  prêtre  lui  donnera  de  suite  la 
bénédiction  (1). 

11.  Ensuite  il  dira 
les  prières  suivantes 
avec  loule  la  dévotion 
possible,  el  avertira 
ceux  de  la  maison  et 
les  assistants  de  prier 
aussi  pour  le  mou- 
rant. 
Recommandation  de  l'Jme. 

12.  Le  curé  qui  va 
faire  la  recommenda- 
tion  de  l'âme  à  un  mo- 
ribond ,  doit  avoir 
avec  lui ,  s'il  est  pos- 
sible (si  ce  n'est  pas 
un  couvent  cloîtré), 
au  moins  un  clerc  qui 
porte  un  vase  d'eau 
bénite,  le  surplis  el 
l'éloie  violette  dont  le 
iPrêlrc  se  revêtira  de- 
■■vant  la  chambre  du 
malade,  et  dira  en  y 
entrant  :  Pax  liuic 
domui,  etc. 

1.3.  Ensuite  il  as-  i3.  Dcinde  aspeigaC 
pergera  d'eau  bénite  œfjrotum,  leclum,  cl 
le  malade,  son  lit,  el  circumslantesaquabe- 
les  assistants,  en  di-  nedicta ,  dicens  :  As- 
doit  pas  en  employer  d'anli'c.  Nous  n'avons  fait  que  tra- 
duire la  rubrique  que  ce  pape  a  jointe  i  h  formule  prticé- 
Ut'ule. 


1 1 .  Deindc  sequen- 
les  preces  quunln  po- 
Icrit  majori  devotione 
dical  ,  admonealque 
domeslicos,  et  circum- 
stanles,  lit  simul  orent 
pro  morienle. 

Ordo  comniendalionisaiiiuise. 

12.  Paroclius  adde- 
cedenlis  animer  coiit~ 
mendalioiiemacccdens 
clericumsaltem  iinnm, 
si  polest,  secum  lid' 
beat,  qui  déferai  vas- 
culuin  aquœ  bcncdic- 
tw,  saperpelliccum,  et 
stulnmviolaceam,  qui' 
ÔK.ç  ip^e  sncrrdos  ante 
iiifirmi  cubiculiim  in- 
diiCtis,  locum  ingre- 
dicns  dicat  :  Pax  htiic 
domui  ,  el  omnibus 
habiianlibus  in  ea. 


693 


MOU 


sanl   :  Asperges  me,    perges  me,  Domine, 
etc.  Iiyssopo,  et  munda- 

bor,  Ole. 
14.   Après  cela,  il        H.  J'osteaSalvalo- 
fera  baiser  au  malade    ris    noslri    crucifiai 
une    image   du   Sau-    imagineni  œgroto  os~ 
veur  en  croix,  l'cxci-    culandam      prœbeil  , 
lera,  par  des  paroles    vcrbis  efficacibus  ctiin 
énergiques,  à  l'espé-    ud  spem  œlernœ  salu- 
rance  du  salut   éter-    lis  erigens,  ipsamqiie 
nel ,    et   mettra  ccKe    imagincm    coram    co 
image  ou  ce  crucifix    ponat,  ut  ilUnn  uspi^ 
devant  lui,  aûn  que    ciens  salutis  suœ  spem 
celte    vue   nourrisse    sumat. 
en  lai  l'espérance  du 
salut. 

Ensuile  un  cierge  Deindeaccensacan- 
étant  allumé,  lui  et  delà  gerùbus  flexis 
tous' les  assistants  é-  cum  omnibus  circum- 
tant  à  genoux,  il  ré-  slmUibus  brèves  lilu- 
citera  dévotenicnl  les  nias  devule  recilel  in 
litanies  abrégées  ([ui    hune  modum. 

suivcat. 

Kyrie  olrison. 

Ghristc  eleison. 

Kyrie  eleison. 

Sancla  Maria,  ora  pro  eo. 

Omncs  sancti  angeli  cl  arclianguli ,      orale. 

Sancle  Abel,  ora. 

Omnis  chorus  juslorum,  orate. 

Sancle  Abraham,  ora. 

Sancle  Joanncs  Baplisla,  ora. 

Sancle  Joseph,  ora. 

Omnes  sancli  palriarchseel  proplielaî,  orate. 

Sancle  Petre,  ora. 

Sancle  Paule,  ora. 

Sancle  Andréa,  ora. 

Sancle  Joannes,  ora. 

Omnes  sancli  aposloli  et  evangelislœ,    orale. 

Omnes  sancli  discipuli  Doniini,  orale. 

Omnes  sancli  Innocentes,  orale. 

Sancle  Stéphane,  ora. 

Sancte  Laurenli,  ora. 

Omnes  sancli  martyres,  orate. 

Sancle  Silvcsler,  ora. 

Sancle  Gregori,  ora. 

Sancte  Augusline,  ora. 

Omnes  sancti  ponlillces  et confessores,  orale. 

Sancte  Bénédicte,  ora. 

Sancle  Francisée,  ora. 

Omnes  sancli  monaclii  cl  eremilaj,        orale. 

Sancta  Maria  Magdalena,  ora. 

Sancla  Lucia,  ora. 

Omnes  sanct»  virgines  et  vidu»,  orale. 

Omnes  sanclietsanctœDei,  iiilcrcedilcproeo. 

Propilius  esto,  parce  ci,  Domine. 

Propilins  eslo,  exaudi  eum,  Domine. 

Propilius  esto,  libéra  eum    Domine. 

Ab  ira  lua,  libéra. 

A  periculo  morlis,  libéra. 

A  mala  morte,  libéra. 

A  pœnis  inferni,  libéra. 

Ab  omni  malo,  libéra. 

A  poleslate  diaboli,  libéra. 

Per  nalivitalem  luam,  libéra. 

Per  crucem  et  passionem  luam,  libéra. 

Per  niortem  et  scpulturaiii  tuam,  libéra. 

Per  gloriosam  rcsurrectionem  luam,    libéra, 
tu  Oa  trouvera  la  iraduclion  de  ces  prières  gi-ai)rss,tit, 


MOU  694 

l'cr  admirabilcm  ascensionem  tuam,  libéra 
Per  graliam  Spirilus  sancli  paraclili ,  libéra. 
In  dio  judicii,  libéra. 

Peccalores,  le  rogamus. 

Ul  ei  parcas,  ic  rogamus. 

Kyrie  eleison.  Chrisle  eleison. 
Kyrie  eleison. 

13.  Lorsque  le  ma-        la.  Deinde  cum  in 

lade  esta  l'agonie,  on    agone  sui  exitus  ani- 

dit  les  prières  suivan-    tnu   anxiatur,   dican- 

'cs.  itir  sequentes  oratio- 

nes  (1). 

Proficiscere,  anima  chrisliana.de  hocmun- 
do,  in  nomine  Dei  Palris  omnipotenlis,  qui 
te  creavit;  in  nomine  Jesu  Chrisli  Filii  Dei 
vivi,  qui  pro  le  passus  est;  in  nomine  Spiri- 
lus sancli,  qui  in  te  effusus  est;  in  nomina 
angeloruni  et  archangelorum;  in  nomina 
thronoruni  et  dominalionum;  in  nomine 
principatuuiii  et  poleslalum;  in  nomine  chc- 
rubim  cl  scrapliim  ;  in  nomine  palriarcha- 
ruin  et  prophclaruin  ;  in  nomine  sanclorum 
apostolorum  cl  evangelislarum  ;  in  nomine 
sanclorum  marlyrum  et  confessorum  ;  in  no- 
mine sanclorum  monachorum  el  ereinita- 
rum;  in  nomine  sanctarum  virginum  ,  et 
omnium  sanclorum  et  sanctarum  Dei  :  hodie 
sit  in  pnce  locus  tuus,  et  habitalio  lua  in 
sancta  Sion.  Per  eumdem  Ghrislum  Domi- 
num  nostrum.  i^  .\men. 

Oralio. 

Deus  misericors,  Deus  clemens,  Deus  qui 
sccundum  mulliludinem  miserationum  lua- 
rum  peccala  pœnilenlium  deles,  et  prœlerilo- 
rum  criminum  culpas  vcnia  remissionis  éva- 
cuas, rcspice  propilius  super  hune  famulum 
tuum  N.  et  remissionem  omnium  peccalorum 
suoruni  tnta  cordis  confessione  poseentem 
deprecaius  exaudi.  Renova  in  eo ,  piissime 
Paier,  (luidquid  lerrena  fragililale  currup- 
tum,  vel  quidquid  diabolica  fraude  violaluai 
est,  et  unitati  corporis  Ecclesise  membruiu 
reclemplionis  annecle.  Miserere,  Domine, 
gcmituum,  miserere  lacrymarura  ejus  :  et 
non  hnbentemfiduciam  nisi  in  lua  misericor- 
dia  ad  tuœ  sacramenlum  reconcilialionis 
adrnille.  Per  Ghrislum  Dominum  nostrum. 
^  Amen. 

Gommendo  leomnipolenti  Deo,  charissime 
fraler,  el  ei  cujus  es  crcalura  committo  :  ut 
cum  humanilatis  debitum  morle  interve- 
nienle  persolveris,  ad  auclorem  luum,  qui  le 
de  limo  terrce  formaverat,  reverlaris,  Egre- 
dicnli  ilaque  aninijje  luœ  de  corpore  splendi- 
dus  angelorum  cœtus  occurral  ;  judex  aposto- 
lorum tibi  senatus  adveniat;  candidalorum 
libi  marlyrum  Iriumphalor  exercilui  obviel; 
liliala  rulilanlium  to  confessorum  lurma 
cirrumdel;  jubilantium  te  virginum  chorus 
excipiat;  et  bealcc  quielis  in  sinu  palriarcha- 
rum  te  complexus  astringat;  mitis  ulque 
feslivus  Chrisli  Jesu  libi  aspeclus  appareat, 
qui  te  inler  assislentes  sibi  jugiler  intéresse 
décernai.  Ignores  omne  quod  horret  in  lene- 
bris,  quod  stridcl  in  flammis,  quod  rruciat 
in  lormentis.  Cédai  libi  lelerrimus  Salanas 
cum  satellilibus  suis;  in  advenlu  luo  te  eu- 
5.  L'ordre  des  i>rières  y  est  différeot. 


695 


DlCTIONNAlIlt;  OES  CKKiaioNltS  KT  DES  RITES  SACRES. 


696 


niitantibiis  aiigclis  contiPiniscal .  atqiio  in 
alcrnic  noclis  chaos  imniano  iliiïiisiat.  Kx- 
surj^rit  Dcus,  cl  dissipoiilur  inimici  ojus;  et 
fugianl  (|ui  odorunl  oum,  a  f.icic  cjiis.  Siciil 
(Icliiil  fuinus,  (IcCiciaiit;  sicul  lliiit  lera  a  fa- 
cio  ifîiiis,  sic  iicrcaiU  prccalort-s  a  facic  \)v.\; 
et  jusli  opuleiiUir,  cl  cxsultcnt  in  conspcciu 
Dei.  Conruiidanlur  igilur  et  erubescanl  om- 
iics  taitarccf!  Icgioncs,  cl  niinistri  Salanœ 
itcr  liium  impcdirc  non  audcant.  Libcrct  le; 
a  crucialu  Cliristus,  qui  pro  le  rrucilixiis  est. 
Libeict  te  ab  œleiiia  morte  Cbristus,  (jui  pro 
le  niori  diî,'natus  est.  ConsliluaL  te  Chrislus 
Filius  Dei  vivi  inlra  paradisi  sui  seniper 
anurna  virciUia,  cl  intcr  oves  suas  U;  vcrus 
ille  l'aslor  agnoscat.  llle  ab  omnibus  pcccatis 
tuis  ie  al)solvat,  alque  ad  dexlerain  suam  in 
clecloruni  suorum  te  sorte  constituai.  Re- 
derii|)toriin  luum  lacio  ad  taciem  vidcas,  et 
priBsens  scmpcr  assistens,  manil'estissimaui 
iiealis  oculis  aspicias  vorilalem.  Coiislitulus 
igitur  inleraguiina  bcaloruni,  conlemplatio- 
iiis  divinœ  dulcedine  poliaris  in  sœcula  sœ- 
culorum  i^  Amen. 

0  ratio. 

Suscipc,  Domine,  servuni  luum  in  locum 
sperandie  sibi  salvationis  a  misericordia  tua. 
i^  Amen. 

Libéra,  Domine,  animam  servi  lui  ex  om- 
nibus periculis  inferni,  cl  de  iaqueis  pœna- 
rum,  et  ex  omnibus  Iribulalionibus.  ij  Amen. 

Libéra,  Domine,  animam  servi  lui,  sicut 
liberasli  Enoch,  et  Eliam  de  communi  morte 
muiidi.  1^  Amen. 

Libéra,  Domine,  animam  servi  lai,  sicut 
liberasli  Noe  de  diiuvio.  f^  Amen. 

Libéra,  Domine,  animam  servi  lui,  si- 
cut liberasli  Abraham  de  Ur  Chaldaeorum. 
j'^  Amen. 

Libéra,  Domine,  animam  servi  lui,  sicut 
liberasli  Joi)  de  passionibus  suis,  rj  Amen. 

Libéra,  Domine,  animam  servi  lui,  sicut 
liberasli  Isaac  de  hoslia,  et  de  manu  palris 
sui  Abrahaî.  i^  Amen. 

Libéra,  Domine,  animam  servi  lui,  sicut 
liberasli  Lot  de  Sodomis,  et  de  flamma  ignis. 
lîl  Amen, 

Libéra,  Domine,  animam  servi  lui,  sicut 
liberasli  Moysen  de  manu  Pharaonis  régis 
.(Egypliorum.  i^  Amen. 

Libéra,  Domine,  animam,  servi  lui,  sicut 
liberasli  Danielem  de  lacu  Iconum.  i'^  .Amen. 

Libéra,  Domine,  animam  servi  lui,  sicut 
>iberasli  très  pueros  de  camino  ignis  arden- 
iis,  el  de  manu  régis  iniqui.  i^  Amen. 

Libéra,  Domine,  animam  servi  lui,  sicut 
liberasli  Susannam  de  faiso  criiiiine.  ^  Amen. 

Libéra,  Domine,  animam  servi  lui,  sicut 
liberasli  David  de  manu  régis  Saul,  el  de 
manu  Golife.  i^  Amen. 

Libéra,  Domine,  animam  servi  lui,  sicut 
liberasli  Pelruin  et  Paulum  de  carceribui. 
ï^  Amen. 

El  sicul  bealissimam  Thec'am  virginem  el 
marlyrcm  inam  de  tribus  atrocissimis  lor- 
mcnlis  liberasli,  sic  liberare  digneris  animam 
hujus  servi  lui,  et  tecum  facias  lu  bonis  cun- 
gaudcre  cœlestibus.  i\  Ameu. 


Oratio. 

C.ommendamus  libi.  Domino ,  animam  fa- 
muli  tui  N.,  precamurque  le.  Domine  Jesu 
Clirisle,  salvator  mundi,  ut  propler  qnam  ad 
terram  misericordiler  dcscendisli  palriarcha- 
rum  luorum  finibus  insinuare  non  renuas. 
.Xgnosce,  Domine,  crcaluram  luam,  non  a 
diis  alienis  crcatam,  scd  a  te  solo  Dco  vivo 
el  vero  :  quia  non  est  alius  Deus  prailer  te, 
et  non  est  secundum  opéra  lua.  Lœlifica, 
Domine,  animam  ejus  in  conspcciu  lue  el  ne 
niemineris  iniquilalum  ejus  anliquarum,  cl 
ebrielalum,  quas  suscitavit  furor,  sive  fervor 
mali  desiderii.  Licet  enim  peccavcril,  lamen 
Palrem,  et  Fiiium,  et  Spirilum  sanclum  non 
negavit,  sed  credidit,  el  zulum  Dci  iu  se  lia- 
buil,  cl  Deum  qui  fecil  omnia  fideliler  ado- 
ravit. 

Oratio. 

Delicla  juvcnlulis  et  ignorantias  ejus , 
quiesumus,  ne  rnemineris.  Domine;  sed  se- 
cundum magnam  misericordiam  tuam  me- 
mor  eslo  illiiis  in  gloria  clariialis  li;œ.Ape- 
rianlur  ci  cœ!i,  collœtenlur  ilii  angeli.  In 
regnum  Inum,  Domine,  servum  luum  sus- 
spice.  Suscipiat  eum  sanctus  Michad  angélus 
Dei,  qui  militia;  cœlestis  nicruil  principaium. 
Venianl  illi  obviam  sancli  angeli  Dci,  d  per- 
ducant  eum  in  civilalem  cœleslem  Jérusa- 
lem. Suscipiat  eum  beatus  Petrus  apustidus, 
cui  a  Deo  claves  regni  cœlestis  IradiUe  sunl. 
Adjuvel  eum  sanctus  Paulus  apostolus,  (]ui 
dignus  fuit  esse  vas  eicctionis.  Intercédai  pro 
co  sanctus  Joannes  eieclus  Dei  aposlolus. 
cui  revelala  sunl  secrcla  creleslia.  Orent  pro 
co  omnes  saiicU  aposloii,  quibus  a  Onmino 
data  est  polestas  ligandi  alque  so'.vendi.  In- 
tercédant pro  eo  omnes  sancti  el  eU'Cli  Dei, 
qui  pro  Chrisli  nomine  lormcnta  in  hoc  sœ- 
culo  suslinuerunt  :  ut  vincuiis  carnis  cxnlus, 
pervcnire  mercalur  ad  gloriam  regni  cœle- 
stis, prœslanle  Domino  noslro  Jesu  Chrislo, 
qui  eum  Paire  el  Spirilu  sanclo  vivit  cl  ré- 
gnai in  saecuia  sœculorum.  i^  Amen. 

10.  Si  l'agonie  dure        16.  Si  vero  diuiiits 
plus    longtemps ,    on    laborat  anima,  pote- 
pourra  lire  cet  Evan-    rit    legi    super    eum 
gile  de  saint  Jean.         hoc  Évanijelium  san- 
cti   Joannis    (  Jonn. 
XVII  ). 

Sublevatis  oculis  in  cœluni  Jésus  liixit  : 
Pater,  venit  hora;  clarifica  Fiiium  luum,  ut 
Filius  luus  clarificet  le.  Sicut  dedisli  el  po- 
teslalem  omnis  carnis,  ut  omne  quod  dedisli 
ci  dei  eis  vilam  aelernam.  Hœc  est  aulem  vita 
»lerna:Ul  cognoscanl  te  solumDeum  vcrum, 
el  quem  niisisli  Jesum  Christum.  Ego  te  glo- 
rificavi  super  lerram;  opus  consummavi 
quod  dedisli  mihi  ut  faciam;  el  nunc  ci.iri- 
flca  me,  tu  Paler,  apud  temetipsum  clarilali- 
quam  habui,  priusquam  mnndus  cssel,  apud 
te.Manifeslavi  nomen  luum  hominibus.  quos 
dedisli  milii  de  mundo.  lui  erani,  et  miiii 
cos  dedisli,  el  sermoncm  luum  sorvavernnt. 
Nunc  cognoverunl  quia  omnia  qua^  de  li^ti 
mihi  abs  le  sunl,  (jnia  verbi  quîe  dedisli  niilii 
dedi  eis;  et  ipsi  acceperunl,  el  cognoverunl 
v(?>e  quia  a  le  exivi,  el  crediderunl  quia  lu 


C97 


MOU 


MOU 


f.98 


me  niisisti.  ligoprocis  rog():iion  pro  niundu 
rogo,  sed  pio  liis  quos  dedisli  milii,  quia  lui 
siiiit,  ut  iiiea  omnia  tua  sunt,  et  tua  nien 
sunl,  et  clarificalus  sum  iu  eis.  Et  jaiu  non 
suiii  in  niuiulo,  et  hi  in  mundo  sunl,  et  ogo 
ad  le  venio.  Paler  sancle,  serva  eos  in  no- 
iniiic  luo,  quos  dedisli  mihi,  ut  sint  unum 
sicul  et  nos.  Cuni  essein  cum  eis,  ego  serva- 
bani  eos  in  noniine  luo.  Ouos  dedisli  milii, 
custodivi;  et  nenio  ex  eis  periit,  nisi  filius 
perditionis  ,  ut  Scriplura  impleatur.  Nunc 
autem  ad  le  venio,  et  liœc  loquor  in  mundo, 
ut  liaheant  gaudium  nieum  implcluni  in  se- 
melipsis.  Ego  dedi  eis  semionem  tuum,  et 
mundus  eos  odio  habuit,  quia  non  sunt  de 
mundo,  sicut  et  ego  non  sum  de  mundo. 
Non  Fogo  ut  tollas  eos  de  mundo,  sed  ul  ser- 
ves eos  a  malo.  De  mundo  non  sunt,  sicut 
et  ogo  non  sum  de  mundo.  SancliGca  eus  in 
vrrilate.  Sermo  tuus  verilas  est.  Sicut  tu  me 
misisli  in  mundum,  et  ego  misi  eos  in  mun- 
dum.  Et  pro  eis  ego  sanctifico  me  ipsum,  ut 
siot  et  ipsi  sanctificati  in  verilalc;  non  pro 
eis  autem  rogo  tanlum,  sed  et  pro  eis  qui 
crediluri  sunt  pcr  verbum  eoruni  in  me,  ut 
onines  unum  sini,  sicut  lu,  l'aler,  in  me,  et 
ego  in  le,  ut  et  ipsi  in  nobis  unum  sint  :  ut 
credal  mundus,  (|uia  tu  ,ii)e  misisli.  Et  ego 
claritalem  (]uan>  dedisli  milii  dedi  eis,  ut  sint 
unum,  sicul  et  nos  uuum  sunms.  Ego  in  eis, 
cl  tu  in  me,  ul  sint  consumu)ati  in  unum,  et 
cognoscal  mundus  quia  lu  me  misisli,  et  di- 
lexisli  eos,  sicul  et  me  dilexisli.  Paler,  quos 
dedisli  milii,  volo  ut  ubi  sum  ego,  et  illi  sint 
mecum,  ut  videant  clarilalcm  meam,  quam 
dedisli  mihi,  quia  dilexisli  me  anlc  conslilu- 
tionem  mnndi.  Pater  juste,  mundus  le  non 
cognovil.  Ego  autem  le  cognovi,  et  hi  cogno- 
verunt  quia  lu  me  misisli.  Et  nolum  l'eci  eis 
nomen  tuum,  et  notuin  laciam,  ut  dileclio 
qua  dilexisli  me  lit  ipsis  sit,  et  ego  in  ipsis. 

Passio  Domini  vostri  Jesu  Chrisli  sccundiun 
Joannem   {Cap.  xviii). 

In  illo  tempore,  egrcssus  est  Jésus  cum 
discipulis  suis  trans  lorrenlem  Cedron,  ubi 
erat  horlus,  in  queni  inlroivil  ipse,  et  disci- 
puli  ejus.  Sciebat  autem  et  Judas,  qui-lradc- 
bat  eum,  locum,  quia  fre(iuenler  Jésus  con- 
venerat  illuc  cum  discipulis  suis.  Judas  orgo 
cum  accepisset  coliorlem,  el  a  ponlificibus  et 
pharisœis  minislros,  venil  illuc  cum  lalernis, 
et  facibus,  et  arinis.  Jésus  itaque,  sciens 
omnia  qua;  venlura  erant  super  cum,  pro- 
cessit,  et  dixit  eis  :  Quem  quœrilis?  Ucspon- 
derunt  ci:JesumNa2arenum.  Dicil  eis  Jésus  : 
Ego  sum.  Slabat  aulem  el  Judas,  qui  Irade- 
bat  eum,  cum  ipsis.  Ul  ergo  dixit  eis  :  Ego 
sum,  abiorunt  relrorsum,  el  teciderunl  in 
Icrram,  Ilerum  ergo  inlerrogavit  eos.  Quem 
quœrilis?  Illi  autem  dixcruiil  :  Jesum  Naza- 
rcnum.  Respondit  Jésus  :  Dixi  vobis  quia 
ego  sum;  si  ergo  me  quœrilis,  sinile  hos 
atiire.  Ut  implerctur  sermo  quem  dixit  :  Quia 
quos  dedisli  mihi,  non  perdidi  ex  eis  quem- 
quam.  Simon  ergo  Pelrus  habens  gladium 
eduxit  eum  :  el  percussil  ponlificis  scrvum  et 
abscidilauriculam  ejus  dexlcram.  Erat  aulei^ 
nomen  scrvo  Malchus.  Djxit  ergo  Jésus  Pe- 


tro  :  Mille  gladium  luum  in  vaginam.Calicem 
quem  dedil  mihi  l'aler  non  biham  illum? 
Cohors  ergo,  et  Iribunirs,  et  ministri  Jud;ei)- 
rum  comprehenderunt  Jesum,  et  ligavcruiit 
eum,  el  adduxcrunl  eum  ad  Annam  primum. 
Erat  enim  sorcr  Caiphœ,  qui  erat  pontifex 
anni  illius.  Eral  aulem  Caiphas  qui  consi- 
Mum  dederat  Judaïis  :  Quia  expedit  unum 
honiinem  mori  pro  populo. Sequebalur  autem 
Jesum  Simon  Pelrus,  et  alius  discipulus.  Dis- 
cipulus  autem  ille  erat  notus  ponlifici,  et  in- 
troivit  cum  Jesu  in  atrium  ponlifu  is.  Pelrus 
autem  slabat  ad  ostium  foris.  Exivit  ergo 
discipulus  alius,  qui  erat  notus  pontiGci,  et 
dixit  osliarire,  et  iniroduxit  Petrum.  Dicit 
ergo  Pclro  ancilla  osliaria  :  Nunquid  et  lu 
ex  discipulis  es  hominis  istius?  Dicit  ille: 
Non  sum.  Slabanl  autem  servi  et  ministri  ad 
prunas,  quia  frigus  erat,  et  calefaciebant 
se  :  erat  aulem  rum  eis  et  Pelrus  stans,  et 
calefaciens  se.  Ponlifex  ergo  inlcrrogaVit 
Jesum  de  disci(iulis  suis,  et  de  doctrina  ejus. 
Respondit  ei  Jésus  :  Ego  palam  locutus  sum 
mundo;  ego  semperdocui  in  synagoga,  et  in 
templo,  quo  omties  Judœi  conveniunt,  et  in 
occullo  locutus  sum  nihil.  Quid  me  interro- 
gas?  Inlerroga  eosqui  audierunl  quid  locutus 
sim  ipsis  :  ecce  hi  sciunt  qu;e  dixerim  ego. 
Hœc  aulem  cum  dixissel,  unus  assistens  mi- 
nislrorum  dédit  alapam  Jesu  ,  dicens  :  Sic 
respondes  ponlifici?  Respondit  ei  Jésus:  Si 
maie  locutus  sum,  leslimonium  perhibe  de 
malo  ;  si  aulem  bene.  quid  me  caedis?Etmisil 
eum  Annas  ligalum  ad  Caipham  pontificem. 
Erat  aulem  Simon  Pelrus  slans,  el  calefaciens 
se.  Dixerunt  ergo  ei  :  Nunquid  et  lu  ex  dis- 
cipulis ejus  es?  Negavit  ille,  el  dixit  :  Non 
sum.  Dicit  ei  unus  ex  servis  ponlificis,  co- 
gnalus  ejus  cujus  absciilit  Pelrus  auriculam  : 
Nonne  ego  te  vidi  in  horlo  cum  illo?  Ilerum 
ergo  negavit  i'elriis  ;  cl  slaliui  gallus  canlavil. 
Adducuiil  ergo  Jesum  a  Caipha  in  prœlo- 
rium.  Eral  aulem  mane  :  et  ipsi  non  inlroie- 
runt  in  prœlorium,  ut  non  coulamiiiarentur, 
seii  ul  manduf  arent  Pascha.  Exivit  ergo  Pi- 
latus  ad  eos  foras,  et  dixit  :  Quam  acciisa- 
lionem  alTerlis  adversus  hominem  hunc?Ue- 
spondernnl,  el  dixerunt  ei  :  Si  non  esset  hic 
malrfaclor,  non  libi  Iradidissemus  eum.  Dixit 
ergo  eis  Piialus  :  .\ccipite  eum  vos,  et  secun- 
dum  legein  vestram  judicato  cum.  Dixerunt 
ergo  ei  Judjei  :  Nobis  non  licel  interficere 
quemquam.  Ul  sermo  Jesu  implcretur,  quem 
dixil,  significans  qua  morle  essel  moriturus. 
Inlroivil  ergo  ilerum  in  prœlorium  Piialus, 
el  vocavit  Jesum,  el  dixit  ci  :  Tu  es  rcx  Ju- 
dœorum?  Respondit  Jésus  :  A  lemelipso  hoc 
dieis,  an  alii  dixerunt  libi  de  me?  Respondit 
Piialus  :  Nunquid  ego  Judœus  sum?  Gens  lua 
el  pontificos  tradiderunl  te  mihi  ;  quid  fecisli  ? 
Respondit  Jesu»  :  Regnum  mcum  non  est  de 
hoc  mundo  ;  si  ex  hoc  muiido  esset  regnum 
meum,  miuistri  mei  ulique  decerlarenl,  ut 
non  Iraderer  Judœis;  nunc  autem  regnum 
meum  non  est  hinc.  Dixit  itaque  ei  Piialus  : 
Ergo  rcx  es  lu?  Respondit  Jésus  :  Tu  dicis 
quia  rex  sum  ego.  Ego  in  hoc  natus  sum,  el 
ad  hoc  veni  in  mundum,  ut  leslimonium  per- 
hibeam   verilali  :  omnis  qui  est  ex  yeritale 


699 


DICTIONNAlftE  DES  CEKEMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


700 


audit  vocem  meam.  Dicit  eiPilatus  :  Quid  est 
Veritas?  El  cuin  hoc  dixisscl,  ileruni  cxivit 
ad  Judœos,  et  dicit  cis  :  Ego  nuiluin  invenio 
in  co  causam.  Est  autcin  consueludo  vobis 
ul  uniim  dimiltain  vohis   in  Pascha;  vultis 
ergu  dimiltain  vobis  regem  Judœuruin?  Cla- 
niaverunt  ergo  ruisuin  omnes,diceiites  :  Non 
Iiunc,  sed  Barabliain.  Erat  autctii   Barabbas 
latro.  Tune  ergo  appreliendit  Pilalus  Jesum, 
et  llagellaviî.  Et  milites  pleclcnlcs  coronani 
de  spiiiis  imposueriinl  capiti  ejiis,   et  veste 
purpurca  circumdederunt  eum.  Et  veniobant 
ad  eum ,  et  dicebanl  :  Ave  rex  Judœorurn  ;  et 
dabant  ei  alapas.  Exivitergo  ilcrum  Pilalus 
foras,  et  dicit  eis  :  Ecce  atiduco  vobis   eum 
foras,  ut  cognoscalis  quia  nullain  invenio  in 
eo  causam.  Exivit  ergo  Jésus  porlans  coro- 
nam  spincam,  et  purpurcum  vestimeiilum  ; 
et  dicit  cis  :  Eccc  homo.Cum  ergo  vidissent 
eum  pontiGces  et  ministri,   clamabant,   di- 
centes  :  Crucifigc  ,  crucifige   eum.    Dicit  eis 
Pilalus  :  Acci|)ite   eum,   vos,  et  crurifigite  ; 
ego  enira  non  invenio  in  eo  causam.  Respon- 
derunt  ei  Judœi  :  Nos  legem  habenius,  et  se- 
cundum  legem  débet  mori ,  quia  Filium  Dei 
se  fecit.  Cum  ergo  audissct  Pilalus  hune  ser- 
monem,  magis  timuil.  Et  ingressus  est  prœ- 
lorium  iterum  ,  et  dixit   ad  Jesum  :Unde  es 
tu?  Jésus   aulem  responsum  non  dédit  ei. 
Dicit  ergo  eis  Pilalus  :  Mihi  non   loqueris? 
nescis  quia  pole^talem  habco  crucifigere  te, 
et  poteslatcm  habeo  dimillere  le?  Respondit 
Jésus. "Non  haberes  poteslatcm  adversum  me 
ullam,nisilibi  dalum  esset  desuper.Propler- 
oa   qui  me    Iradidit   libi,  majus     peccatum 
habel.  Et  exinde  quaerebat  Pilalus  dimillere 
eum.  Judpei   autem    clamabant    diccntes  :  Si 
hune  dimiltis,  non  es  amicus  Caesaris.Omnis 
enim  qui  se  regem  facil ,  conlradicit  Caîsari. 
Pilalus  autem  cum  audisset  hos   sermonns, 
adduxit  foras  Jesum,  et  sedit  pro  tribunali, 
in  loco   qui  dicitur  Lithostrolos  ,  Hebraice 
nulem  Gabbalha.  Erat  autem  paresceve  Pas- 
cliœ,  hora  quasi  sexta:  et  dicit  Judœis  :  Eccc 
rex  vesler.  llli   autem    claniabanl  :  Toile, 
lolle,    cruciGge    cum.    Dicit     eis    Pilalus  : 
Regcm     veslrum    crucitigam  ?    Rcspondé- 
runt     pontifices   :  Non     habeinus     regem  , 
nisi  Csesarem.  Tune  ergo  Iradidit  eis  iîlum, 
ut  crucifigerelur.  Susceperunt  autem  Jesum, 
et  eduxerunl.  Et  bajulans  sibi  crucem  exivit 
in  eum  qui  dicitur  Calvarise  locuin,  Hebraice 
aulem  Golgolha  :  ubi  crucifixerunt  eum,   et 
cum  eo  alios  duos  hinc  et  hinc,  médium  au- 
tem Jesum.  Scripsit  aulem  et  tiiulum  Pila- 
lus, et  posuit  super  crucem.  Erat  aulem  scri- 
plum   :  Jésus   Nazarenus,   rex   Judœorum. 
Hune  ergo  litulum   muiti  Judaeorum  lege- 
runt,  quia  prope  civitatem  erat  locus  ubi 
cruciGxus  est  Jésus;  et  erat  scriptum  He- 
braice, Graece  et  Latine.  Dicebant  ergo  Pi- 
lato  pontifices  Judaeorum  :  Noli  scribereRex 
Judœorum,  sed  quia  ipse  dixit  Rex  sum  Ju- 
dsBorum.   Respondit  Pilalus  :  Quod  scripsi, 
scripsi.  Milites  ergo  cum  crucifixissent  cum, 
acccperunl  veslimenla  ejus  (et  fecerunl  qua- 
tuor parles,  unicuique  niiliti  parlem)  et  lu- 
iiic  mi.  Erat  aulem  tunica  inconsutilis,  desu- 
per  coiitcxia  ncr  toluni.  Dixerunt  ergo  ad 


invicem  :  Non  scindamus  cam,  sed  sortia- 
mur  (le  iila  cujus  sil.  Ul  Scriplura  iraplere- 
tur,  dicens  :  Partili  snnt  veslimenla  mea  sibi, 
et  in  veslem  meam  iniserunt  sortcm.  Et  mi- 
lites quiilem  lisec  fecerunl.  Slabant  autem 
juxta  crucem  Jesu  mater  ejus,  el  soror  ma- 
Iris  ejus.  Maria  Cleopha;,  et  Maria  Magda- 
lene.  Cum  vidisset  ergo  Jésus  matrem,  et 
discipulum  stantem  quern  diligebal,  dicit 
mairi  suœ  :  Mulier,  eccc  filius  luu«.  Deiinle 
dicit  discipulo  :  Ecce  malcr  tua.  Et  ex  illa 
liora  acccpit  eam  discipulus  in  sua.  Posiea 
sciens  Jésus  quia  omnia  consummnta  sunt, 
ut  consummaretur  Scriplura,  dixit  :  Silio. 
Vas  ergo  erat  positum  acelo  plénum,  llli  au- 
tem spongiam  plenam  acelo,  liyssopo  cir- 
cumponeiiles,  obtulerunt  ori  ejus.  Cum  ergo 
accepisselJesusacetum,disil  iConsummalum 
est.  E(inclinatocapite,tradidilspi  ri  lum.  Judœi 
ergo  (quoniani  parasceve  eral,ulnon  reiiia- 
nerenlincrucecorporasabbalo,eral  enimma- 
gnus  dies  ille  sabbati)  rogavcrunt  Pilalum,  ut 
frangerenlur  eorum  crura  ,  et  tollerentur. 
A'enerunt  ergo  milites, et  primi  quidem  frege- 
runl  crura,  et  allerius  qui  crucifixusest  cum 
eo.  Ad  Jesum  aulem  cum  vcnissent,  ut  viderunt 
eum  jam  inorluum,  non  fregerunt  ejus  crura, 
sed  unusmilitum  lancealatus  ejus  aperuit,  et 
conlinuo  exivit  sanguis  claqua.  El  qui  viilil, 
teslimonium  perhibuit,  el  verum  est  tesli- 
nionium  ejus.  El  ille  scit  quia  vera  dicit,  ut 
el  vos  credalis.  Fada  sunt  enim  hœc  ul  Scri- 
plura implerelur  :  Os  non  comminuelis  ex 
eo.  Et  iterum  alla  Scriplura  dicit  :  Videbunt, 
in  quem  Iransfixerunt.  Post  hœc  aulem  ro- 
gavit  Pilalum  Joseph  ab  Arimalhœa  (eo  quod 
esset  discipulus  Jesu,  occultus  autem  prop- 
ter  melum  Judaeorum  )  ut  lolleret  corpus 
Jesu.  Et  pormisit  Pilalus.  Venit  ergo,  et  tu- 
lit  corpus  Jesu.  ^^enit  autem  et  Nicodemus, 
qui  venerat  ad  Jesum  nocle  primum,  fereiis 
inixturam  myrrhœ,  et  aloes,  quasi  libras 
centum.  Acceperunt  ergo  corpus  Jesu,  cl 
ligaverunt  illud  linleis  cum  aromalibus,  si- 
cut  mos  est  Judœis  sepelire.  Erat  autem  in 
loco  ubi  cruciûvus  est  horlus,  et  iii  horlo 
monumentum  novum  in  quo  nondum  quis- 
quam  posilus  erat.  Ibi  ergo  propter  parasce- 
veu  Judœorum,  quia  juxta  erat  monumen- 
tum, posueruul  Jesum. 

17.  Oraison  à  No-  M.Oralioad  Domi- 
Ire -Seigneur  Jésus-  num  Jesum  Cliristum 
Christ  sur  chaque  cir-  de  singulis  articnlis 
constance  de  sa  pas-  pasnonis  ejus  diccnda 
sion  que  le  mourant  a  moriente,  vel  ab  alio 
dira,  ou  quun  autre  pro  eo. 
dira  pour  lui. 

y  Adoramus  le,  Chrisle,  et  benedicimus 
libi.  1^  Quia  pcr  sanclam  cruceiu  luam  re- 
demisti  mundum. 

Deus,  qui  pro  redemplione  iJiundi  voluisti 
nasci,  circumcidi,  a  Judœis  reprobari,  a  Juda 
Iraditorc  oscuio  tradi,  vinculis  alligari  sicut 
agnus  innocens  ad  victimam  duci,  atquo 
conspeclibtis  Annœ.Caiphœ,  Pilali  et  Hcrodis 
indeccnter  offerri,  a  falsis  leslibus  accusari , 
fliigellis  et  opprobriis  vexari,  spulis  coiispiii,  > 
SQinis  coronari,  coiaphis  cœli,  arundiiio 
perculi,  fucie  velari,    veslibus  cxui,   cruci 


701 


JIOU 


MOU 


702 


clavis  affigi,  in  cruce  levnri,  inler  lalroiies 
dcputiri,  feilc  el  acolo  potari,  el  lancea  vul- 
iicrari,  lu,  Duiniiie,  per  lias  saiictissiiiias 
prenas  (uas,  quas  ego  iiidigiius  recolo,  el  per 
saiiclani  crucem  et  niorlein  luam  libéra  me 
{vcl,  si  altiis  dicit  pro  eo,  libéra  l'ainulutn 
tiiiJin  iV.J  a  pœnis  inferni,  el  pcrducqre  <Ji- 
giiei'is  quo  perduxisli  lalroncin  lecuni  cruci- 
(ixuai,  ()iii  cutn  t'atro  et  Spirilu  sanclo  vivis 
elrcgiias  isi  sieiula  sœculoiuin.  Anion. 

18.  On  peut  aussi  18.  Vici  prœlerea 
ajouter  les  psaumes  possunCsequenlespsal- 
suivants.  tni. 

Psalinus  117. 

Connietnini  Doniino  quuniam  bonus,  (juo- 
niam  insœcuhni)  misericordia  ejus. 

Dical  nunc  Israël  quoniain  bonus,  quo- 
niani  insaeculum  misericordia  ejus. 

Dical  nunc  domus  Aaron,  quoniain  in  sœ- 
culum  misericordia  ejus. 

Dicant  nunc  qui  liinenl  Don>inum,  quo- 
niam  insœculnm  misericordia  ejus. 

De  tribulaliune  invocavi  Doininuni  ,  et 
exaudivil  mu  in  latiludinc  Douiinus. 

Dominus  miiii  adjulor,  non  liincbo  quid 
facial  mibi  homo. 

Dominus  mibi  adjulor,  el  ego  despiciain 
inimicos  mcos. 

Bonuni  esl  conQdere  in  Domino,  ciuain 
conPidere  in  liomine. 

Bonum  est  sperare  in  Domino,  quam  spe- 
rare  in  principibus. 

Omnes  génies  circuierunl  me,  et  in  no- 
mine  Doiniui,  quia  ullus  sum  in  eus. 

Gircumdanies  circuuidederunl  me  ;  el  in 
nomine  Domini  quia  nllus  sum  in  eos. 

Circumdederunl  me  sicul  apes,  el  exar.'.e- 
runl  sicul  igiiis  in  spinis  :  el  in  noiiiiiie  Dû- 
mini,  quia  ultus  sum  in  eos. 

Impulsus  eversus  sum  ul  caderem  ;  et  Do- 
minus suscepil  me. 

Fortiludo  mea  el  laus  niea  Dominus;  et 
faclus  esl  mibi  in  salulem. 

Vox  exsultalionis  cl  salutis  :  in  laberna- 
culis  juslorum. 

Dexlera  Domini  fecit  virtulem,dexlera  Do- 
mini exallavil  me  :  dexlera  Domini  l'ccil  vir- 
lulein. 

Non  moriar,sed  vivam  :  el  narrabo  opéra 
Domini. 

Cusiigans  casiigavil  me  Dominus  :  cl  morli 
non  tradidil  me. 

Aperile  mibi  portas  juslitiai,  ingressus  in 
eas  conlilebor  Domino  ;  bœc  porta  Domini, 
justi  inirabunt  in  eam. 

Confilfbor  libi  quoniam  exaudisli  me  :  et 
faclus  es  mibi  in  salulem. 

Lapidein,  quem  reprobavcrunt  œdiflcan- 
tes  :  lue  faclus  esl  in  capul  anguii. 

A  Domino  factuin  esl  islud:cl  est  mirabile 
in  oculis  nosiris. 

Hœc  esl  dits  quain  fecil  Dominus  ;  exsul- 
lemiis  el  iœlenuir  in  ea. 

O  Domine,  salvuin  me  fac;  o  Domine  bene 
prosperare  :  bcnedictus  qui  venit  in  nomine 
Domini. 

IJencdiximus  vobis  de  domo  Domini  : 
Deus  Duuiiiuis,  et  illuxit  nobis. 


Consliluile  diem  solemncm  in  condensis  : 
usquo  ad  cornu  allaris. 

Deus  m'eus  eslu.el  confilebor  libi  :  Deus 
meus  es  lu,  ri  exailabo  le. 

Confilebor  libi  quoniam  exaudisli  me  :  et 
factus  es  inihi  in  salulem. 

Confilemini  Domino  quoniam  bonus,  quo- 
niam in    sœculum   misericordia  ejus. 

Gloria  Palri,  etc. 

Psalnms  \^8. 

Beati  immaculati  in  via,  qui  ambulant  in 
lege  Domini. 

IJeati  qui  scrulantur  teslimonia  ejus,  in 
loto  corde  exquirunl  eum. 

Non  enini  (lui  operantur  iniquilalem,  in 
viisejus  ambulavcrunt. 

Tu  mandnsli  mandata  tua  cuslodiri  nimis. 

Ulinam  diriganlur  via;  mca,  ad  cuslodien- 
das  juslificaliones  luas. 

Tune  non  confundar,  cuin  perspexero  in 
omnibus  mandalis  luis. 

Confilebor  libi  in  dircclione  cordis  :  in  co 
quod  didici  judicia  juslitife  tua;. 

Juslificaliones  tuas  cuslodiam,  non  me 
derelinquas  usqucquaque. 

In  quo  corrigil  adolescentior  viam  suam? 
in  cuslodiendo  sermones  luos. 

In  loto  corde  ineo  exquisivi  le  :  ne  repellas 
me  a  mandalis  luis. 

In  corde  mec  abscondi  eloquia  (ua  :  ut 
non  peccem  libi. 

Benediclus  es,  Domine  :  doce  me  juslifica- 
liones luas. 

In  labiis  meis,  pronunliavi  omnia  judicia 
oris    lui. 

In  via  lestiriioniorum  luoruni  delectatus 
sum,  sicut  in  omnibus  divitiis. 

In  mandalis  luis  exercebor,  el  considcrabo 
vias  luas. 

In  justificalionibas  luis  medilabor  ;  non 
obliviscar   sermones  lues.  Gloria  Patri,  etc. 

Uelribuc  servo  tuo,  vivifica  me  ;  el  cuslo- 
diam sermones  tuos. 

Révéla  oculos  mecs,  ctconsiderabo  mi- 
rabilia  do  loge  tua. 

Iiicola  ego  sum  in  terra;  non  abscondas 
a  me  mandata  lua. 

Concupivit  anima  nieadesiderarc  juslifica- 
liones luas,  in  omni  tempore. 

Increpasli  superbes  :  maledicli  qui  décli- 
nant a  mandalis  luis. 

Aufer  a  me  opprobrium  et  contemplum, 
quia  leslimonia  lua  exquisivi. 

Elenim  scdcrunt  principes,  et  adversum 
me  loquebanlur;  servus  autcni  luus  exercc- 
batur  in  jusliQcalionibus  tuis. 

Nam  et  teslimonia  lua  medilalio  mea  est  : 
el  consilium  meum  juslificaliones  luîe. 

Adbsesit  pavimenlo  anima  mea  :  vivifica 
nie  secundum  verbum  tuum. 

Vias  meas  enuntiavi,  et  exaudisli  me  : 
doce  me  juslificaliones  luas.  • 

Viam  juslificalionum  luarum  instrue  me, 
et  exercebor  in  mirabilibus  tuis. 

Dormilavit  anima  mea  prœ  lœdio ',  con- 
firma me  in  verbis  luis. 

Viam  iniquilatis  amove  a  me,  cl  de  lege 
lua  miserere  luei. 


70S 


OiaiONNMRlC  OES  CEREMONIES  ET  DES  lUIES  SACRES 


704 


Viani  vci  ilalis  cicgi  ;  jiidicia  lua  non  sum 
oblitus. 

A«lhœsi  lostimoniis  luis, Domine;  noli  nie 
coiifiinilcic. 

\ian)  uiandaloruni  luorum  cucurri,  cum 
dllalasli  cor  meum.  Gloria  Palri. 

19.  On  peut  dire  19.  Trespiœ,  et  uli- 
ulilcment  pour  les  les  morientibus  ora- 
niourants,  pendant  lioncs  ,  cum  iribus 
leur  agonie,  les  Irois  Pater  nosler,  tt  lri~ 
oraisons  suivantes,  bus  Ave  Maria  ,  in 
pleines  de  piélé.  ngone  inortis  recitan- 

dœ. 
On    dit     d'abord  :      Primo  dicitur : 
Kyrie  eleison,  Chrisle  eleison,  Kyrie  elei- 
son, Pater  nosler,  Ave  Maria. 

Oiatio  (1). 

Domine  Jesu  Chrisle,  pi.r  tuam  sanctissi- 
mam  agoniam,  cl  oralionem,  qua  orasii  pro 
nobis  in  monte  Oliveli,  quando  faclus  est  su- 
dor  tuus,  sicut  gullœ  sanguinis  decurrenlis 
in  terram  ;  obsecro  te,  ut  muliiludinem  su- 
doris  lui  sanguinei,  qucm  prae  limoris  an- 
guslia  copiosissime  pro  nobis  effudisli,  of- 
l'erre  cl  osteiulere  digneris  Deo  Palri  omni- 
potcnli  contra  multiludineni  omnium  pec- 
olorura  hujus  famuli  lui  N.;  et  libéra  eum 
in  hac  liura  morlis  suse  ab  omnibus  pœnis,  et 
aiigusiiis,  quas  pro  peccalis  suis  se  limet 
meruissc.  Qui  cum  Paire,  cl  Spirilu  sancto 
vivis,  cl  régnas  Deus  in  sîecula  saeculorum.  v) 
Âmen. 


Ou  dit  ensuite 


Secundo  dicitur: 

Kyrie 


Kyrie   eleison  ,    Chrisle   eleison  , 
eleison,  Paler  nosler,  Ave  Maria. 

Oralio. 

Domine  Jcsu  Chrisle,  qui  pro  nobis  mori 
dignalus  es  in  cruce,  obsecro  te,  ul  omnes 
amariludinespassionum  etpœnarumtuarum, 
quas  pro  nobis  miseris  pccoalorihus  susli- 
nuisti  in  cruce,  maxime  in  illa  hora  quando 
sanctissima  anima  lua  egrcssa  est  de  san- 
clissimo  corporeluo,  offerrc,  et  oslendere  di- 
gneris Deo  Palri  oiiinipotenli  proanima  hu- 
jus famuli  lui  N.,  et  libéra  cum  in  hachura 
mortis  ab  omniluis  pœiiis  el  passionibus, 
quas  pro  peccalis  suis  se  limel  meruisse. 
Qui  cnm  Paire,  el  Spirilu  sanclo  vivis  et  ré- 
gnas Deus  in  sœcula  tœculorum.  Amen. 

On  dit  cnûn  :  Tertio  dicitur  : 

Kyrii'  eleison,  Chrisle  eleison,  Kyrie  eleir 
son,  Paler  nosler,  Ave  Maria. 

Oratio. 
Domine  Jesu  Chrisle,  qui  pcr  os  prophelœ 

(Il  Voici  l'originb  des  trois  onisniis  suivantes.  On  dit 
giie  Ift  cliapelaiii  U'un  pape  ipii  était  à  l'extrémité,  s'of- 
l'raiil  à  lairo  loul  ce  qu'il  voiidrail  pour  le  soulager  après 
sa  mort,  le  pape  lui  demanila  seiilenicnt  que,  quand  il  le 
verrait  a  l'agonie,  il  dit  trois  fois  l'oraison  dominicale,  ajou- 
tant à  cli3(|ue  fols  l'une  des  oraisons  suivantes,  en  l'Iion- 
neur  de  l'a^oiiio  de  Jcsus-Clirisl,  de  loulessessouOiances 
el  de  sou  iuelTahIe  cliarllé.  Après  sa  mort,  ce  pa|'c  lui  ap- 
parut loul  éclalani  de  gloire,  lui  rendant  de  grandes  ac- 


dixisli  :  In  rharilate  perpelua  dilexi  le,  ideo 
atlraxi  te  miscrans  ;  obsecro  le,  ul  ratiidem 
charilalrm  luam,  quœ  te  de  rœlis  in  lerram 
ad  lolerandns  omnium  passionum  tuarum 
amariludines  allraxil ,  oiTcrre  et  oslendere 
digneris  Deo  l'atri  omnipolcnti  pro  anima 
hujus  famuli  lui  jY.  ,  cl  libéra  curaab  omnibus 
passionibus  et  pœnis,  quas  pro  peccalis  suis 
limel  se  meruisse.  Et  salva  animam  ojus  in 
hac  hora  exitus  sui.  Aperi  ei  januam  vilai , 
el  fac  eum  gaudere  cum  sanctis  tuis  in  gloria 
œterna.  El  lu,  piissime  Dominiï  Jesu  Chrisle, 
qui  rcdemisli  nos  pretiosissimo  sanguine 
luo  ,  miserere  animœ  hujus  famuli  lui  ,  et 
eam  introducere  digneris  ad  semper  viren- 
lia  ,  el  amœna  loca  paradisi ,  ul  vivat  libi 
aii'ore  indivisibili  ,  ([ui  a  le ,  et  ab  eleclis 
tuis  nunquam  scparari  polesl.  Qui  cum  Pa- 
ire, el  Spirilu  sanclo  vivis  el  régnas  Deus  iii 
sœcula  sœculorum.  i^.  Amen. 

De  l'e.xpiralioii.  In  exspiralione. 

20.  C'est  aux  ap-  20.  Cum  vero  tem- 
proches  du  dernier  pusexspirandiinslite- 
soupir  que  tous  les  rit ,  tune  maxime  ab 
assistants  à  genoux  omnibus  circumstan- 
doivent  surtout  prier  tibus  flexis  genibuste- 
avec  ferveur.  Le  mou-  hementer  oralioni  ins- 
rant,  de  son  rôle,  s'il  tandttm  esl.  Ipse  vero 
le  peut  ,  sinon  un  moriens  si  potest ,  di- 
autre  en  son  nom,  cat;  tel  sinon  potest, 
dira  à  haute  voix  :  nssislens ,  sive  sacer- 
Jésus ,  Jésus  ,  Jésus,  dos  pro  eo  clara  voce 
11  le  prononcera  près  pronunliel  :  Jesu,  Je- 
de  ses  oreilles,  aussi  su,  Jesu.  Quod,  et  ea 
bien  que  ce  qui  suit  ,  quœ  sequuntur,  ad  il- 
niéme  plusieurs  fois,  lius  aures  ,  si  videbi— 
s'ille  jugea  propos.  tur ,  etiam  sœpius  ré- 
pétât. 

In  manus  luas  ,  Dotninc  ,  commendo  spi- 
rilum  meum.  Domine  Jcsu  Chrisle,  suscipe 
spirilum  meum.  Saiicla  Maria,  ora  pro  me. 
Maria,  mater  graliîe,  maler  misericordiœ,  lu 
me  ab  bosle  protège,  el  hora  morlis  suscipe. 

21.  Alors,  si  c'est  21.  Tune  uli  viget 
la  pieuse  coutume  du  pia  consuetudo  ,  pul- 
lieu  ,  on  sonne  quel-  setur  campanç  paro- 
ques  coups  de  cloche  chialis  ecclesiie  aliqui- 
à  l'église  paroissiale,  quibus  iciibus  nd  si- 
pour  avenir  les  fi-  gniftcandum  fidelibus 
ilèlcs  qui  sont  dans  la  !fl  nrbe,  vel  loco  ,  aut 
ville  ou  près  du  lieuj  extra  in  suburbnnis 
delà  mort  prochaine  existeiitibusinslantem 
d'un  agonisant,  afin  mortemexspironlisœ- 
qu'ils  puissent  prier  groti,ut  pro  eo  Ueuin 
Dieu  pour  lui.  rogare  possiul. 

22.  Dès  que  l'âme  22.  Egressa  anima 
s'eslséparcedu  corps,  de  corpore,  statiin  di~ 
ou  lit  ce  répons.  calur  hoc    rcsjjonso- 

rium. 

tionsde  grâces,  et  disant  qu'il  était  délivré  de  toute  peine; 
(|u'a  la  première  oraison,  Jésus-Clirist  oOiil  pour  lui  !i  soD 
Père  sa  sueur  de  san^,  et  le  délivra  de  toute  angoisse; 
qu'à  la  seconde,  p.ir  l'amcrlnme  de  toutes  ses  souirrances 
il  elTaça  tous  ses  pécliés  comme  un  nuage  qni  se  dissipe; 
qu'il  la  troisième  il  ouvrit  le  ciel  par  sa  cliurité,  et  l'y  in- 
'iroduisit  plein  do  joie.  Tel  est  en  effet  l'objet  de  eu» 
trois  oraisons.  (Voy.  Burrufalduni.  Comiuenl.  in  Kit.  rem.) 


705 


MOU 


MOU 


106 


Subvenitc  ,  sancli  Doi  ;  occurrile,  anpeli 
Domiiii  ,  suscipieiitcs  aniniam  ejus  ,  oITe- 
rciiles  cain  in  toiispectu  Allissinii. 

f  Sustipiat  le  Clirislus,  (jui  vocavil  le,  el 
in  siiium  Abralia;  augeli  (Ictlucanl  le.  i^  Sus- 
cipientcs  animam  ejus,  offeroalcs  eam  in 
conspeclu  Allissimi. 

^  Uequiem  sternam  dona  ei  ,  Domine. 
1^  Et  lux  perpétua  ,  etc.  Offorcntes  eam  in 
conspcctu  Allissimi. 

Kjiic  eleison,  Christe  eleison,  Kyrie  elei- 
son .  Pater  nosler. 

f  Et  ne  nos  inducas  in  tentationcni.  i^  Sed 
libéra  nos  à  malo. 

^  Requiem    œternam    dona   ci,   Domine. 

1^  Et  lux  perpétua  luceal  ei. 

î  A  porta  inferi.  ^  Eruc,  Domine,  ani- 
mam ejus. 

*  Kequiescat  in  pacc.  i^  Amen. 

^'Domine,  exaudi  orationen  mcam.  v^  E 
clamor  meus  ad  te  vcnial. 

f  Dominus  vobiscum.  i^  Et  cum  spiritu 
luo. 

Oremus. 

Tibi ,  Domine,  commendamus  animam  fa- 
muli  lui  N.  ut  dcfunctus  saeculo  tibi  vivat,  et 
()u<e  pcr  fragilitatem  humanœ  convcrsalioiiis 
peccata  commisit,  tu  venia  mi^ericordisslinœ 
pictalis  absterge.  Pcr  Christum  Doniinum 
nostrum.  ^  Âmcn. 

23.  En  même  temps  23.  Intérim  detur 
on  sonne  la  cloche  ,  campana  signuin  Iran- 
selon  l'usage  du  lieu,  situs  defuncli  pro  loci 
jiour  annoncer  le  tré-  consuetudine,  lut  au- 
pas  ,  afin  que  ceux  dientes  pro  ejus  ani- 
qui  l'entendent  prient  ma  Deum  precenlur. 
Dieu  pour  celle  âme.  Deinde  corpus  de  more 
Ensuite  on  accom-  honeste  composilum  , 
mode  le  corps  bonne-  loco  deccnti  cum  lu- 
temcnt,  selon  l'usage;  mine  collocetur ,  ac 
on  le  place  avec  de  la  parva  crux  super  pec- 
lumière  dans  un  lieu  tus  inler  manus  de- 
convenable  ,  on  met  funcli  ponnlur,  inter- 
une  petite  crois  sur  dumque  uspergatur  a- 
la  poitrine  du  défunt,  gua  bencdicla  ,  et  in- 
enlre  ses  mains  ;  on  terim  donec  eff'eratur; 
l'asperge  d'eau  bénile  qui  adsunl  ,  sive  sa- 
de  temps  en  temps  ,  cerdoles  ,  sive  alii  , 
et  jusqu'à  ce  qu'on  orubunt  pro  defuncto. 
remporte,  les  assis- 
tants, piètres  ou  autres,  prieront  pour  le 
défunt. 

TITRE  SECOND. 

MÉTHODE    TRÈS  -  DTILE    POUR     ASSISTER    LES 

MOURANTS. 

{Exliail  d'un  supplément  au  RiUiil  romain.) 

Quand  un  malade  est  à  Vexlrcmité ,  le  curé 
ou  vicaire  est  obligé,  en  sa  qualité  de  pasteur, 
à  ne  plus  l'abandonner  en  cet  état;  c'est  pour- 
quoi il  doit  exhorter  ceux  qui  sont  auprès  du 
malade  à  le  faire  avertir  aussitôt  qu'ils  le 
verront  en  danger. 

Le  prêtre,  entrant  dans  la  chambre  du  ma- 
lade ,  dit  ; 

Vax  huic  domui ,  et  omnibus  habitantibus 
in  ra. 

Et  ayant  jeté  en  même  temps  de  l'eau  bénite 
sur  le  malade  el  sur  les  assistants  ,  s'il  le  re- 


connaît proche  de  sa  fin  ,  il  dit  les  prières 
de  la  recommandation  de  l'âme  ,  comme  ci- 
devant  ;  mais  s'il  juge  qu'il  a  du  temps,  il  doit 
faire  son  possible  pour  le  porter  à  renoncer 
au  péché ,  en  mourant  contrit  ,  etc.  ,  produi- 
sant des  actes  de  foi ,  etc.  ,  ce  qu'il  peut  faire 
en  lui  suggérant  ceux  qui  suivent. 

Il  est  aussi  de  la  prudence  de  celui  qui  as- 
siste le  malade,  de  choisir  entre  ces  actes  ceux 
qui  sont  les  plus  touchants  ,  selon  la  disposi- 
liondu  malade,  et  de  i g  fuiri- arrêter  plus  long- 
temps,  se  donnant  bien  garde  de  ne  l'impor- 
tuner pas  trop,  mais  de  les  insinuer  dans  son 
esprit  dévotement  et  avec  douceur,  l'un  après 
l'autre,  lui  donnant  te  temps  de  s'y  appliquer, 
et  lui  conseillant  de  s'y  entretenir  et  de  les 
produire  de  cœur,  s'il  a  de  la  peine  à  parler. 

Si  le  malade  n'entend  point  le  latin  ,  il  doit 
les  lui  expliquer  et  les  lui  faire  entendre ,  en 
l'exhortant  à  prier  Dieu  de  les  imprimer  dans 
son  cœur  ,  pour  qu'il  s'y  excite  autant  qu'il 
pourra ,  les  lui  offrant  en  esprit  el  en  vérité. 

Il  doit  aussi  se  donner  bien  garde  de  ne  pas 
faire  mentir  le  malade  devant  Dieu ,  en  le  fai- 
sant parler  seulement  de  bouche  ;  et  parce  que 
Dieu  ne  refuse  point  sa  grâce  à  ceux  qui  la  lui 
demandent  bien,  il  peut  lui  suggérer  les  prières 
suivantes ,  pour  tâcher  de  l'obtenir. 

PRIÈRES    POUR  SE    BIEN    DISPOSER    A    LA    MORT. 

Au  Père  éternel. 

Père  éternel  ,  je  vous  supplie  par  les  mé- 
rites de  Jésus -Christ ,  votre  cher  Fils,  de 
mettre  dans  mon  cœur  les  dispositions  avec 
lesquelles  je  dois  prier  votre  divine  majeslc, 
et  de  me  fortifier  de  votre  puissance  à  celte 
heure  de  la  mort. 

Au  Fils  de  Dieu. 

Sagesse  incréée,  éclairez,  s'il  vous  plaît, 
mon  esprit  d'un  rayon  de  voire  divine   lu- 
mière, pour  ne    pas  me  laisser  surprendre 
par  les  ruses  de  mon  ennemi. 
Au  Saint-Esprit. 

Glorieux  Saint-Esprit ,  embrasez  ma  vo- 
lonté de  votre  saint  amour;  détruisez  et  con- 
sumez par  vos  feux  divins  celui  des  crca- 
lures  dont  mon  cœur  pourrait  encore  ôtro 
échauffé. 

Oraison  de  saint  Vincent  à  Jésus-Christ. 

Mon  Sauveur  Jésus,  qui  désirez  le  saiiil 
de  tous  les  hommes  et  qui  avez  prononcé  de 
votre  bouche  sacrée  que  tout  ce  que  je  de- 
manderai en  votre  nom  me  sera  accordé , 
je  vous  supplie  par  ce  nom  adorable  de  me 
donner  une  entière  liberté  de  mes  sens  et  de 
ma  parole  ,  une  véritable  douleur  de  nits 
péchés,  une  foi  vive,  une  espérance  certaine 
et  une  parfaite  charité,  afin  que  je  puisse 
vous  dire  d'un  cœur  pur  et  net  :  Je  vous  re- 
commando mon  esprit  et  mon  âme,  ô  Sei- 
gneur Jésus,  qui  êtes  béni  dans  tous  les  siè- 
cles. Ainsi  soil-il. 

Acte  de  contrition. 

O  Dieu  1  mon  Seigneur,  ayez  pitié  de  moi, 
selon    votre    grande   n>iséricorde  ,  et   selon 


707 


DICTIONNAIRE  OES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SVCRES. 


708 


l'excès  de  votre  compassion,  pardonnez-moi 
mes  péchés. 

Détournez,  mon  Seigneur,  vos  saints  yeux 
de  la  vue  de  mes  crimes,  cl  effacez-les  pour 
jamais. 

Ne  vous  sonvcnez  plus  des  péchés  de  ma 
jeunesse,  que  j'ai  commis  plus  par  impru- 
dence que  par  malice. 

Il  est  vrai,  ô  mon  Dieul  que  j'ai  été  bien 
malheureux  de  vous  offenser  en  voire  pré- 
sence ;  mais  je  vous  offre  en  satisfaction  un 
cœur  qui  en  est  extrêmement  repentant ,  et 
une  âme  nojée  dans  ramcrlumc  de  ses  fautes, 
et  je  veux  mourir  dans  voln-  saint  amour, 
moyennant  votre  sainte  grâce. 

Miserere  mei ,  Deus,  sccundum  magnam 
misericordiam  tuam. 

Et  secundum  mullitudincm  ,  etc. 

Tibilsoli  peccavi,  et  malum  coram  te  fe- 
ci ,  etc. 

Averte  faciem  tuam  a  peccatis  meis,  etc. 

Corcontritum  et  humiliatum,  Deus ,  non 
despicies. 

Non  inlres  in  judicium  cum  serve  luo. 

Acte  de  contrition  d'avoir  fait  mourir  le  Fils 
de  Dieu  très-innocent. 

Dolor  meus  in  conspeclu  nieo  senipcr,  et 
cogilabo  pro  peccalo  meo.  J'aurai  toujours 
cet  objet  de  ma  douleur  devant  mes  yeux,  etc. 

Acte  de  Foi. 

Je  crois  un  seul  Dieu  ,  Père ,  Fils  et  Saint- 
Esprit,  et  en  Jésus-Christ,  Fils  de  Dieu,  qui 
s'est  fait  homme,  qui  est  mort  sur  une  croix, 
et  ressuscité  pour  me  donner  la  vie  éternelle. 

Je  crois  aussi  tout  ce  que  l'Eglise  catho- 
lique croit  et  enseigne ,  parce  que  vous  ,  ô 
mon  Dieu  1  qui  êtes  la  vérilé  même  ,  me  l'a- 
vez ordonné. 

Je  proteste  solennellement  que  je  veux 
mourir  véritablement  enfant  de  l'Eglise ,  et 
j'ai  de  l'horreur  pour  toutes  pensées  con- 
traires, que  mon  ennemi  voudrait  tâcher  de 
me  suggérer. 

En  jetant  les  yeux  sur  le  crucipx. 

Dixi ,  Deus  meus  es  tu. 

Oui,  mon  Seigneur,  malgré  toutes  les  in- 
famies de  votre  mort,  je  crois  que  vous  êtes 
le  véritable  Fils  de  Dieu. 

Credo  ,  Domine,  quia  tu  es  Christus  Filius 
Dci  vivi. 

Le  malade  peut  faire  réciter  ou  réciter  lui' 
même,  de  bouche  ou  de  cœur,  le  Credo  in 
Deum ,  etc.,  protestant  devant  le  ciel  et  la 
terre,  et  en  présence  des  assistants,  qu'il  croit 
tout  ce  qui  y  est  contenu. 

Après  il  faut  exciter  le  malade  à  espérer  en 
la  miséricorde  de  Dieu,  qu'il  faut  extrêmement 
animer  en  cette  occasion  ,  lui  faisant  com- 
prendre le  grand  amour  de  Dieu  pour  l'homme, 
d'avoir  donné  son  propre  Fils  pour  chacun  en 
particulier. 

Qui  proprioFiiio  suo  non  pepercil,  sed  pro 
nobis  omnibus  tradidil  illum  :  quomodo  non 
omnia  cum  ipso  nobis  donavit? 

Comme  aussi  la  promesse  de  Jésus-Christ  , 
qui  a  dit  :  .\mcn  dico  vobis  ,  quidquid  petie- 


rilis  Patrem  in  nomine  meo ,  crédite  quia 
accipiolis  et  fiel  vobis. 

Petite  et  accipielis,  quœrilc  et  invenielis, 
pulsate  cl  apcrietur  vobis. 

Discile  quid  est  :  Misericordiam  volo,  et 
non  sacrificium  ;  non  cnim  veni  vocare  jus- 
los,  sed  peccatores. 

Acte  d'espérance. 

Mon  Dieu,  quoique  le  grand  nombre  do 
mes  crimes  et  leur  énormité  me  rendent  tout 
à  fait  indigne  de  pardon  ,  votre  bonté  néan- 
moins et  votre  miséricorde  est  si  grande,  que 
je  l'espère  de  vous. 

Je  l'espère,  ô  Dieu  miséricordieux,  par  les 
mérites  de  Jésus-t^hrist  votre  cher  Fils ,  qui 
a  voulu  souiïrir  et  mourir  pour  moi  ;  je  l'es- 
père par  les  mériies  et  par  l'intercession  de 
la  sainte  Vierge  et  de  tous  les  saints,  en  qui, 
après  vous  ,  je  mets  toute  ma  confiance. 

^'ous  êtes,  6  mon  Dieu  1  toul  mon  appui  ; 
j'ai  une  confiance  inébranlable  en  votre  pa- 
role incarnée  ,  Jésus-Christ  votre  cher  Fils  , 
et  en  votre  promesse,  suivant  laquelle  je 
vous  supplie  de  me  recevoir,  afin  (jue  je  vive 
éternellement  avec  vous. 

A  Jésus  crucifié  et  en  l'état  qu'il  n  mérité  et 
assuré  notre  salut. 

Misericordia  tua  anie  ocuios  meos  est. 

Que  ne  dois-je  point  espérer"? 

Quoi!  mon  Sauveur,  vous  voyant  mourir 
sur  une  croix,  et  verser  pour  mon  salut  tout 
le  sang  de  vos  veines  avec  tant  de  douleur  et 
tant  d'amour,  ne  dois-je  pas  tout  espérer? 

In  te,  Domine  speravi ,  non  confundar  in 
œtcrnum. 

Adjutor  et  susceptor  meus  es  tu  ,  cl  in  vcr- 
bum  luum  supersperavi. 

Misericordia  mea  ,  refugium  meum  ,  cl  li- 
berator  meus. 

Acte  d'amottr  de  Dieu  et  du  prochain. 

Ah!  que  je  vous  aime,  majesté  très-ai- 
mable 1  je  vous  aime  plus  que  ma  vie,  et  je 
suis  content  de  la  perdre  pour  l'amour  do 
vous. 

Je  vous  aime  de  tout  mon  cœur,  par-dessus 
toutes  choses,  et  je  n'aime  que  vous,  ô  mon 
Seigneur  et  mon  Dieu!  parce  que  vous  êtes 
le  seul  aimable. 

J'aime  aussi  mon  prochain  ,  y.,  mes  en- 
nemis même,  pour  l'amour  de  vous.  O  mon 
Dieu!  je  demande  pardon  de  toul  mon  cœur 
à  ceux  que  j'ai  offensés,  et  je  pardonne  aussi 
volontiers  à  tous  ceux  qui  me  veulent  du 
mal  et  à  tous  ceux  qui  m'en  ont  fait. 

Oculi  mei  defecerunl  in  salutare  luum. 

Mes  yeux  m'ont  f.iit  pâmer  et  souffrir  d'a- 
mour, voyant  l'auteur  de  mon  salut  crucifie 
pour  moi. 

()  ignis ,  qui  semper  ferves  et  nunquam 
exslingueris  1  O  amor  qui  semper  ardes  cl 
nunquam  topescisl  accendar  lotus  abs  le,  ut 
lotus  (liligam  le. 

Diligam  te,  Domine,  forliludo  mea,  elc. 

Dimilte  nobis  débita  noslra ,  sicot  et 
nos  ,  elc. 

Pater  ,  ignosce  illis  ,  elc. 


709  MOU 

Acte  d'adoration. 

Je  vous  adore  de  lout  mon  cœur,  ô  mon 
Dieu  1  cl  en  l'unilé  de  voire  essence,  cl  en  la 
trinilé  de  vos  personnes  ;  je  vous  reconnais 
avec  toute  la  soumission  de  mon  âme  pour 
mon  créateur  cl  pour  le  souverain  seigneur 
de  toutes  choses. 

J'adore,  ô  mon  Dieu,  l'arrél  que  vous  avez 
porté  dans  l'élernilé,  du  moment  de  ma  vie 
et  de  ma  mort. 

Regardant  le  crucifix. 

Je  vous  adore,  mon  Sauveur  Jésus-Christ, 
en  tous  vos  états  et  toutes  vos  souffrancos 
intérieures  et  extérieures,  vous  reconnais- 
sant pour  mon  créateur  et  pour  ma  fin  der- 
nière. 

Adoramus  le,  Christe,  et  benedicimus  libi. 

Venile ,  adorcmus ,  et  procidamus  ante 
Deum ,  etc. 

Acte  de  remerciment. 

Mon  Dieu,  je  vous  rends  gr.âccs  très-hum- 
blement des  années  de  vie  et  de  santé  que 
vous  m'avez  données ,  comme  aussi  des  pei- 
nes et  des  douleurs  que  je  souffre  présente- 
ment ,  puisque  tout  vient  de  voire  amour. 

Je  vous  rends  grâces,  ô  mon  Dieu  ;  je  ne 
saurais  jamais  vous  en  rendre  assez,  de  tous 
les  biens  que  j'ai  reçus  de  votre  bonté  pen- 
dant ma  vie.  Dec  gratias. 

Sit  nomen  Domini  benedictum. 

Benedicam  Dominum  in  omni  lemporc. 

Benedictus  es  ,  Domine  ,  in  firmamento 
cœli,  etc. 

Benedielus  Dominus  Deus  Israël ,  quia  vi- 
sitavil  et  fecit  redemptionem  plcbis  sua;. 

Acte  dlmmililc. 

Que  je  m'estime  heureux  de  souffrir,  ô  mon 
Dieu  1  au  lieu  que  je  devrais  être  damné. 

Je  reconnais,  mon  Seigneur,  que  vous  me 
traitez  avec  trop  de  douceur,  puisqui'  par 
mes  péchés  j'ai  mérité  des  peines  inriiiiment 
plus  grandes. 

Justus  es ,  Domine ,  et  rectum  judicium 
tuum. 

Nos  juste,  nam  digna  faclis  recipimus. 

Iram  Domini  portabo,  quia  pcccavi  ei. 

Acte  d'offrande. 

Mon  Dieu,  je  vous  offre  mon  cœur,  ma  vie, 
mes  douleurs  cl  la  mort  même,  en  union  des 
souffrances  et  de  la  mort  de  Jésus-Christ 
votre  cher  Fils  sur  la  croix. 

J'abandonne  mon  esprit  entre  vos  mains  , 
ô  mon  créateur!  gardez-le,  mon  Seigneur  , 
comme  une  chose  qui  vous  appartient. 

Hic  ure,  hicseca,  modo  in  œlernum  parcas. 

Acte  de  désir. 

Je  soupire  après  vous  ,  ô  mon  Dieu!  de 
toute  l'ardeur  de  mon  cœur  ;  je  ne  désire  rien 
tant  que  de  vous  voir  dans  votre  gloire,  pour 
vous  louer  et  vous  aimer  clernellement  avec 
les  anges  et  les  saints. 

Cupio  dissolvi  et  esse  cum  Christo. 

Lœlalus  sum  in  bis  quœ  dicta  sunt  mihi; 
in  dornum  Domini  ibiraus. 

Unam  pelii  a  Domino  ,  banc  rcquiram  ,  ut 


MOU 


710 


inhnbitem  in  domo  Domini  omnibus  dicbus 
vilffi  nicic. 

Inlroibi)  in  domum  tuam,  adoraboad  tem- 
plum  sanclum  tuum  ,  et  confitebor  noiiiini 
luo. 

Acte  de  résignation. 

Que  votre  sainte  volonté  soit  faite  ,  mon 
Seigneur!  et  non  pas  la  mienne; vous  vou- 
lez, ô  mon  Dieu,  que  je  meure  :  eh  bien  !  je  le 
veux  aussi. 

Je  me  soumets  et  m'abandonne  absolu- 
ment à  vos  saints  jugcmenis;  je  les  adore 
et  je  les  révère  avec  tout  le  respect  et  Idute 
l'affection  de  mon  âme,  vous  disant  du  fond 
de  mon  cœur  et  dans  l'esprit  di;  J^-sus  Christ 
votre  cher  Fils  :  Oui,  mon  Pèi  c,  je  veux  mou- 
rir, puisque  c'est  voire  bon  plaisir. 

Ita ,  Pater,  quia  sic  fuit  platilum  ante  te. 

Fiat  voluntas  lua. 

Non  sicut  ego  volo,  sed  sicut  tu. 

Scriptum  est  de  me  ut  l'acerom  voluntatem 
tuam  :  Deus  meus,  volui. 

Acte  d'acceptation. 

Vous  frappez  à  ma  porte,  mon  Dif>u,  mon 
Seigneur,  afin  que  je  vous  ouvre;  voici  mon 
cœur  ouvert  pour  vous  recevoir  :  je  suis  prêt 
(le  passer  en  l'autre  vie  ,  puisque  vous  lo 
voulez. 

J'accepte,  ô  mon  Dieu  I  toutes  mes  souf- 
frances cl  la  mort  même,  en  satisfaction  de 
mes  péchés. 

J'accepte  la  mort  en  esprit  d'obéissance, 
et  à  l'exemple  de  Jésus-Christ  votre  cher 
Fils  qui  mourut  sur  la  croix  pour  vous  obéir. 

Je  l'accrpte  encore,  ô  mon  Dieu!  comme 
mon  Jésus  ,  en  esprit  d'amour  ;  el  n'ayant 
rien  de  plus  cher  que  ma  vie,  je  vous  la 
donne  ,  ô  mon  Dieu!  en  témoignage  de  mon 
amour. 

Je  la  reçois  enfin,  ô  mon  Dieu!  par  le  zèle 
de  votre  honneur,  comme  une  amende  hono- 
rable qui!  je  fais  devant  voire  divine  majesté, 
devant  les  anges  et  les  hommes  et  devant 
toutes  les  créatures,  comme  un  supplice  ((ue 
je  veux  souffrir  en  réparation  de  mes  crimes, 
cl  pour  vous  rendre  ,  autant  que  je  le  puis, 
par  ma  mort,  la  gloire  que  je  vous  ai  ôlée 
pendant  ma  vie. 

Acte  de  demande. 

Failes-moi  la  grâce,  ô  mon  Dieu!  de  rece- 
voir la  n)ort  comme  je  dois  cl  comme  vous 
voulez;  donnez-moi  les  dispositions  et  la 
force  (l'exécuter  parfaitement  tous  vos  des- 
seins. 

Sanclificz-la,  mon  Dieu,  par  les  mérites 
de  celle  de  voire  cher  Fils  ;  el  que  la  divine 
parole  qu'il  dit  sur  la  croix,  Palcr,  diinille 
illis,  etc., m'ohlienne  de  voire  bonté  une  in- 
dulgence plénière  de  toules  mes  offenses. 

Que  la  soif  brûlante  qu'il  eut  de  voire 
gloire  et  de  mon  salut  ,  el  <|u'il  exprima  , 
disant  Sitio  ,  répare  toules  mes  froideurs  ,  et 
allume  en  mon  cœur  un  désir  ardent  de  vous 
glorifier. 

Que  les  paroles  qu'il  dit  en  vous  recomman- 
dant son  âuie  au  moment  de  sa  mort ,  vous 
portent  à  recevoir  la  mienne  au  dernier  sou- 
pir de  ma  vie. 


7M 


DICTIONNAinE  DES  CiiRKMONŒS  ET  DES  niTES  SACRES. 


712 


Qui!  celles  qu'il  proféra  en  disant,  Consutn- 
malum  est,  m'obliennent  la  {,'râcc  que  vous 
consommiez  cl  accomplissiez  parfailcmenl 
en  moi ,  avant  que  je  meure  ,  tous  les  des- 
seins que  vous  avez  sur  moi ,  pour  voire 
honneur. 

Que  l'eau  sacrée  qui  coula  de  son  côlé  lavo 
mes  souillures,  et  (jue  son  coeur  percé  pour 
moi  me  serve  de  retraite,  pour  éviter  le  juste 
courroux  de  votre  justice  que  j'ai  si  souvent 
irritée  par  mes  crimes. 

Cachez-moi,  ô  mon  Dieu!  en  ce  jour  de 
crainte  et  de  danger;  empèchez-iuoi  de  tom- 
ber dans  l'abSuic  de  maux. 

Cachez -moi  dans  votre  tabernacle  qui  est 
le  cœur  amoureux  de  voire  cher  Fils  mon 
Sauveur;  mettez-moi  à  couvert  des  embû- 
ches demes  ennemis  dans  ce  divin  sanctuaire 
et  dans  ses  plaies  sacrées. 

Souvenez-vous  ,  ô  mon  Dieu  !   que  c'est 
vous  qui  m'avez  fait  sortir  du  sein  de  ma 
mère  et  qui  m'avez  conservé  en  ce  monde, 
et  ne  m'abandonnez  pas  maintenant. 
En  regardant  la  croix. 

Quœrens  me  sedisti  lassus,  redemisli  cru- 
cem  passus,  tanlus  labor  non  sit  cassas. 

Conserva  me  ,  Domine  ,  quoniam  spcravi 
in  le. 

ïuus  sum  ego,  salvum  me  fac. 

Tu  es  protector  meus,  ne  discesseris  a  me, 
quoniam  tribulalio  proxima  est  quoniam 
non  est  qui  adjuvet. 

Avec  un  cœur  humilié. 

Respice  in  me,  et  miserere  mei,  (juia  uni- 
cus  et  pauper  sum  ego. 

^'ide  bumilitatcm  ineam  et  laborcm  mcuin, 
et  dimilte  univcrsa  delicta  mea. 

Avec  le  bon  larron. 

Mcnicnto  mei,  Domine  ,  dum  veneris  in 
regnum  tuum. 

Sonet  vox  tuadulcisin  auribus  meis  :  Ho- 
die  mecum  eris  in  paradiso. 

//  faut  recommander  au  malade  d'avoir 
grande  confiance  aux  prières  de  la  sainte 
Vierge,  qui  est  le  refuge  des  pécheurs. 

Sainte  Marie  ,  mère  de  Dieu  ,  priez  pour 
moi  pauvre  pécheur  ,  à  celte  heure  de  ma 
raorl. 

Maria,  mater  gratiœ,  mater  misericordise, 
tu  nos  ab  hoste  protège,  et  hora  morlis  su- 
scipe. 

Monsira  te  esse  malrem  ,  sumat  pcr  te 
procès ,  qui  pro  nobis  natus  lulit  esse  luus. 

Sub  luura  praesidium,  etc. 

Il  le  faut  aussi  porter  à  avoir  recotirs  aux 
prières  de  son  ange  gardien,  de  ses  patrons 
et  de  tous  les  saints. 

Saint  ange  gardien,  qui  avez  été  commis  à 
ma  garde,  ne  me  refusez  pas  voire  sainte 
protection  dans  rexlrémité  où  je  suis. 

Glorieux  saint  Michel ,  venez  me  favoriser 
à  cette  heure  ;  chargez-vous  de  mou  âme  pour 
la  conduire  en  paradis. 

Mon  saint  [)atron  ,  secourez-moi  par  vos 
prières. 

Saint  JV.,  patron  de  ma  paroisse,  soyez 
mon  intercesseur  et  mon  avocat  auprès  de 


Dieu  ;  doiinez-moi,  s'il  vous  plaît,  votre  pro- 
tection dans  le  péril  où  je  suis. 

Ksprils  bienheureux  ,  saints  cl  saintes  du 
paradis,  employez  toutes  >os  prières  pour  ce 
misérable  pécheur,  afin  que  Dieu  me  fasse 
miséricorde  ,  et  que  je  puisse  le  bénir  à  ja- 
mais dans  le  ciel  avec  vous. 

Quand  le  malade  ne  peut  plus  parler,  il  [nul 
l'exhorter  à  faire  ces  ttcles  de  caur  ,  pendant 
qu'on  Us  prononce  de  bouche,  ou  bien  le  faire 
répondre  à  ces  interrogations,  comme  : 

Ne  croyez-vous  pas,  etc.  Oui. 

N'espéiez-vous  pas,  clc.  Oui. 

N'aimez-vous  pas,  etc.  Oui,  etc. 

On  peut  aussi  exhorter  le  malade  à  offrir  à 
Dieu  tousses  soupirs  et  toutes  ses  respirhtioiis, 
en  sorte  que  chaque  battement  du  cœur  soit  un 
acte  de  religion;  et  pour  l'y  mieux  porter,  il 
faut  lui  faire  adorer  et  baiser  souvent  le  crucifix 
qu'il  tient  en  main  ,  en  disant  :  .lésus  ,  Marie. 

On  peut  lui  suggérer  en  français,  s'il  n'en- 
tend pas  le  latin,  quelques-uns  de  ces  ver.'^ets. 
Deus,  propilius  csto  mihi  peccalori.  Miserere 
mei,  Deus,  etc. 

Jesu  Fili  David,  miserere  mei. 

Ne  derelinquas  me  ,  Domine  ,  Deus  meus  , 
ne  discesseris  a  me. 

Esto  mihi  in  Deum  protectorem, 

Non  intres  in  judicium  cum  servo  tuo. 

In  te,  Domine,  spcravi ,  etc. 

Fiat  volunlas  tua. 

In  manus  tuas.  Domine,  commendo  spiri- 
lum  mcum,  etc. 

Domine  Jesu,  suscipe  spirilum  meum. 

Maria,  mater  gratia;,  mater  misericordia' , 
tu  nos  ab  hosle  protège,  et  hora  mortis  sus- 
cipe, 

Sancle  angele  cnstos,  ora  pro  me. 

Onnies  sancli  angeli,  orale  pro  me. 

Omnes  sancti  et  sancia;  Dei,  intercedite  pro 
me. 

Mon  Dieu,  je  veux  tout  ce  qu'il  vous  plaît 
de  moi.  Je  recevrai  la  mort  en  pénitence  de 
mes  péchés,  lorsqu'il  vous  plaira  me  l'en- 
voyer. Je  veux  mourir  pour  l'amour  de  vous. 

Lorsque  le  malade  est  à  l'agonie  ,  il  faut  lui 
jeter  souvent  de  l'eau  bénite  ,  disant  : 

Ëxsurgat  Deus ,  et  dissipciitur  inimici 
cjus,  etc. 

Lui  faire  prononcer  de  bouche  ou  de  cœur 
trois  fois  le  norn  de  Jésus  avec  une  véritable 
contrition,  et  dans  l'intention  de  gagner  l'in 
dutfjcncede sa  confrérie  ou  dequelque  médaille, 
la  lui  faisant  baiser  s'il  le  peut,  ou  la  lui  met- 
tant au  cou. 

Allumer  le  cierge  bénit  et  le  lui  mettre  en 
main,  disant  : 

Doininus,  illuminalio  mca,  et  salus  mca, 
qijcm  liinebo  ? 

Et  s'il  ne  donne  plus  de  signe  qu'il  entende, 
il  faut  prier  Dieu  pour  lui  ,  et  lui  dire  du 
temps  en  temps  à  l'oreille  :  Jésus  ,  Marie  ; 
mon  Sauveur  Jésus  ,  je  crois  en  vous  ,  j'es- 
père en  vous,  j"  vous  aime  de  tout  mon  C(cur. 

Jésus,  fils  de  David,  ayez  pitié  de  moi. 

Mon  Sauveur  Jésus ,  recevez  mon  espril 
ei\lre  vos  mains  ;  Jésus,  -ésus,  Jésus. 


715  MOU 

TITHE  TROISIÈME. 
DIVERSES    PRIÈRES    POUR    LES    MALA.DE$. 

Il  suffit  de  faire  allcnlion  à  l'importance 
du  salut  d'une  ânic,  cl  de  savoir  qu'il  dépend 
beaucoup  des  derniers  moments  de  sa  vie 
uiorlelie,  pour  ne  rien  négliger  dans  cos  mo- 
ments décisifs.  On  vient  de  voir  des  prières, 
des  acles,  des  sentiments  propres  à  être  sug- 
gérés aux  mourants  ,  dans  le  style  le  plus 
simple  ,  afin  que  les  pensées  soient  saisies 
sans  peine.  Mais  souvent  le  malade  a  perdu 
la  connaiss/incc,  quand  on  est  là  pour  l'as- 
sister :  il  n'y  a  plus  (|u'un  moyen,  c'est  de 
prier  pour  lui.  D'ailleurs,  s'il  peut  compren- 
dre ce  qu'on  lui  dit,  il  ne  peut  avoir  les  sen- 
timents qu'on  lui  suggère  ,  sans  le  secours 
de  la  grâce  :  il  faut  donc  la  demander  pour 
lui.  Quand  même  tout  serait  inutile  à  cer- 
tains pécheurs  endurcis,  on  aurait  au  moins 
le  mérite  d'avoir  exercé  la  charité  à  leur 
égard,  de  s'être  exercé  soi-même  aux  actes 
et  aux  sentiments  qu'il  faudra  qu'on  nous 
suggère  quand  notre  tour  viendra,  et  d'édi- 
fier ou  faire  rentrer  en  eux-mêmes  ceux  qui 
entendront  ces  prières.  Elles  sont  extraites 
d'un  opuscule  à  l'usage  du  diocèse  de  \  a- 
lence;  elles  renferment  à  peu  près  une  pa- 
raphrase des  prières  du  Rituel  romain,  con- 
tenues aii  titre  premier  de  cet  article. 
Prières  pour  accompagner  le  saint  sacrement 
quand  on  le  porte  aux  malades. 
Avsnl  de  sortir  de  l'église. 

O  mon  Sauveur  et  mon  Dieu!  que  de 
marques  de  bonté  et  de  charité  vous  donnez 
à  tous  les  enfants  des  hommes  dans  l'au- 
guste sacrement  de  nos  autels  1  il  n'en  est 
pas  un,  quelque  pauvre,  quelque  miséra- 
ble, quelque  pécheur  qu'il  soil,  en  faveur 
de  qui  vous  ne  descendiez  de  votre  trône 
pour  aller  le  visiter  dans  sa  maison  lors- 
qu'il est  malade,  à  qui  vous  ne  donniez  vo- 
tre corps  et  votre  sang  pour  lui  servir  de 
remède  et  de  viatique,  que  vous  ne  proté- 
giez contre  les  efîorls  de  ses  ennemis,  en 
lui  servant  vous-même  de  bouclier,  et  que 
vous  ne  veniez  chercher  pour  le  conduire  au 
ciel,  et  le  mettre  en  possession  de  votre 
royaume. 

Soyez  mille  fois  béni,  mon  Sauveur,  de 
lonles  les  bontés  que  vous  avez  pour  cette 
âme  que  vous  allez  visiter  dans  ce  moment, 
et  auprès  de  laquelle  j'aurai  le  bonheur  de 
vous  accompagner.  Daignez,  je  vous  en  con- 
jure, lui  donner  un  véritable  esprit  do  pé- 
nitence, afin  qu'elle  déteste  sincèrement  ses 
péchés  ,  et  se  convertisse  à  vous  de  tout  son 
cœur;  rendez-lui  la  robe  d  innocence  qu'elle 
a  perdue  par  le  péché  ;  augmentez  en  elle 
la  fui,  l'espérance  et  la  charité  ;  mettez-la 
dans  toutes  les  dispositions  qui  lui  sont  né- 
cessaires pour  vous  recevoir  dignement. 

Entrez,  ô  mon  Jésus  I  entrez  dans  celte 
âme,  pour  la  purifier,  pour  la  sanctifier, 
pour  la  guérir,  pour  la  fortifier,  pour  la 
posséder  et  pour  la  protéger  contre  ses  en- 
nemis :  c'est  votre  héritage,  c'est  le  prix  de 
votre  sang,  c'est  votre  conquête  ;conservez- 
vous-en  soigneusement  la  possession,  et  ne 

DlCTIONNlIRB  PE9  RlIEJ  SACRÉS,  II. 


MOU  1i4 

soufTrez  pas  que  vos  ennemi»  vous  l'enlèvent. 

£q  allaot  chez  la  malade,  le  prêtre  récite  le  Uitertie,  et 
les  lidètes  doivent  lui  répondre. 

Ayez  pitié  de  moi ,  Misereremei,Deus, 

mon  Dieu,  selon  lé-  secundum      magnam 

tendue  de  votre  misé-  misericordiam  luam  , 

ricorde  ,    et     effacez  et  secundum  mullilu- 

mon    iniquité,   selon  dinem   miseralionum 

lagrandeur  et  la  mul-  luaruin,  dele  iniqui- 

titude  de  vos   bontés,  latem  meam. 

Lavez-moi  de  plus  Aniplius    lava    me 

en  plus  de  mes  souil-  ab  iniquilate  mea,  et 

lures,  et  purifiez-moi  a  peccato  meomunda 

de  mon  péché.  me. 

Car    je    reconnais  Quoniam  iniquita- 

mon  injustice;  et  ma  tem    meam   ego    co- 

faule     est      toujours  gnosco  ,  et  peccatum 

présente  à  mes  yeux,  meum  contra  me  est 

seuiper. 

C'est    contre    vous  Tibi   soli    peccavi, 

seul   que  j'ai    péché;  cl   malum.  coram    le 

j'ai  commis  le  mal  en  feci  ;  ut  jusiificeris  in 

votre  présence:  par-  sernionibus    luis,   et 

donnez-moi,  afin  que  vincas  cum  judicaris. 
vous  soyez    reconnu 

fidèle  et  irréprochable  dans  vos  jugements. 

Vous  savez  que  j'ai  Ecce  enim   in    ini- 

été     engendré     dans  quilatibus  conceplus 

l'iniquité  ,  et  que  ma  sum  ,    et   in  pcccatis 

mère  m'a  conçu  dans  concepit    ine     mater 

le  péché.  mea. 

Vous  aimez  la  vé-  Ecceenim  verilatem 

riié,Si'igneur;el  vous  dilexisti  ;    incerla    et 

m'avez     instruit    des  occulta  sapienlii»  luœ 

mystères  de  votre  sa-  manifcstasli  mihi. 
gesse. 

PuriSez-moi    donc  Asperges    me  hys- 

avecl'hysope, et  alors  sopo    et   mundabor  : 

je   serai    pur  :  lavez-  lavabis  me,  et  super 

moi,  et  je  deviendrai  nivcm  dealbabor. 
plus     blanc    que    la 
neige. 

Faites-moi    enten-  Auditui   meo  dabis 

dre    une    parole    de  gaudium  et  latitiam  ; 

consolation  et  de  joie,  et   exsultabunl    ossa 

et  mes   os  que  vous  humiliata. 
avez   brisés  tressail- 
leront d'allégresse. 

Détournez  vos  yeux  A  verte  fanicm  tuam 

pour  ne  plus  voir  mes  a    pcccatis    meis  ,    et 

offenses  ,    et    effacez  omnes         iniquitates 

tous  mes  péchés.  meas  dele. 

Créez   en    moi    un  Cor  mundum   créa 

cœur  pur,  ô  mon  Dieul  inme,  Deus;    et  spi- 

et  renouvelez  au  fond  ritum  rectum  innova 

de  mes  entrailles  l'es-  in  viscenbus  meis. 
prit  de  droiture  et  de 
justice. 

Ne  me   rejetez  pas  Ne  projicias  me  a 

de  votre  présence,  et  facie  tua;  et  Spiritum 

ne  relirez  pas  de  moi  sanciom  luum  neau- 

volre  Esprit  saint.  feras  a  me. 

Rendez-moi  la  joie  Reddemihilaelitiam 

de     votre    assistance  salutaris  lui  ;  el  Spi- 

salutaire,  et  fortifiez-  ritu  principali  confir- 

moi  par  votre  Esprit  ma  me. 
souverain. 

J'apprendrai      vos  Doceboiniquosrias 

voies  aux  pécheurs  ;  tuas  ;  et  impii  ad  ta 
23 


715 


et  les  impies  se  con- 
Tcrliront  à  vous. 

ODieuI  ô  Dieu, 
mon  Sauveur  1  déli- 
vrez-moi des  peines 
que  méritent  mes  ac- 
tions sanguinaires  :  et 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES 
convertenlur. 


71& 


Libéra  me  de  saii- 
guinibus,  Deus,  Deus 
salutis  moïD  ;  et  exsul- 
tabil  lingua  mea  ju- 
slitiam  tuam. 


ma  langue  publiera  avec  joie  voire  justice. 


Seigneur,  vous  ou- 
vrirez mes  lèvres  ,  et 
ma  bouche  annonce- 
ra vos  louanges. 

Si  vous  aimiez  les 
sacriûces,  je  vous  en 
offrirais  ;  mais  les 
holocaustes  ne  sont 
pas  ce  que  vous  de- 
mandez. 

Le  sacrifice  que 
Dieu  demande  est  un 
esprit  pénétré  de 
douleur  :  vous  ne 
mépriserez  pas ,  ô 
mon  Dieu  1  un  cœur 

Par  un  effet  de  vo- 
ire bonté,  Seigneur, 
répandez  vos  béné- 
dictions sur  Sion,  et 
bâtissez  les  murs  de 
Jérusalem. 

Vous  agréerez  alors 
les  sacriûces  de  jus- 
lice  ,  les  offrandes  et 
les  holocaustes: alors 
on  vous  offrira  des 
victimes  d'actions  de 
grâces  sur  vos  autels. 
Ainsi  soit-il. 


Domine,  labia  mea 
aperies,  el  os  meum 
annuntiabil  laudem 
tuam. 

Quoniam  si  voluis- 
ses  sacrificium ,  de- 
dissem  ulique  :  holo- 
causlis  non  delecla- 
beris. 

Sacrificium  Deo 
spiritus  conlribula- 
tus;  cor  contritum  et 
humilialum  ,  Deus  , 
non  despicies. 
contrit   et    humilié. 

Bénigne  fac.  Domi- 
ne, in  bona  voluntate 
tua  Sion,  ut  œdificen- 
tur  mûri  Jérusalem. 


Tune  acceptabis 
sacrificium  jusliliae, 
oblationes  et  holo- 
causla  ;  tune  impo- 
nent  super  allare 
tuum  vituios. 

Amen. 


En  revenant  de  chez  le  malade  on  récite  le  Te  Deum. 


Nous  vous  louons, 
6  grand  Dieu  1  et  nous 
vous  reconnaissons 
pour  le  Seigneur  de 
l'univers. 

Toute  la  terre  vous 
révère  comme  le  Père 
et  la  source  élernelle 
de  tout  être. 

Les  anges  et  toutes 
les  puissances  céles- 
tes ; 

Lcschérubins  elles 
séraphins  chantent 
sans  cesse  pour  vous 
rendre  hommage  : 

Saint,  Saint,  Saint, 

Est  le  Seigneur,  le 
Dieu  des  armées. 

Les  cienx  el  la 
terre  sont  remplis  de 
la  grandeur  et  de  l'é- 
clat de  votre  gloire. 

L'illustre  chœurdes 
apôtres, 

La  respectable  mul- 
litude  des  prophètes, 

La  brillante  armée 


Te  Deum  lauda- 
mus  ,  te  Domiuum 
confitemur. 


Te  œternum  Patrem 
omnis  terra  venera- 
tur. 

Tibi  omnes  angcli, 
tibi  coeli  et  universœ 
potcstates  ; 

Tibi  cherubim  et 
seraphim  incessabili 
voce  proclamant  : 

Sanclus  ,  Sanctus  , 
Sanctus, 

Dominus  Deus  sa- 
baolh. 

Pleni  sunt  coeli  et 
terra  majeslatis  glo- 
rifie tuae. 

Te  gloriosus  apo- 
stolorum  chorus. 

Te  prophelarum 
laudabilis  numerus. 

Te  martyrum  can- 


des  martyrs  célèbre 
vos  louanges. 

L'Eglise  sainte,  ré- 
pandue par  tout  l'u- 
nivers ,  confesse  et 
publie  votre  nom. 

O  Père!  dont  la  ma- 
jesté est  infinie; 

Elle  adore  voire 
Fils  unique  et  vérita- 
ble, 

Et  le  Saint-Esprit 
consolateur. 

Vous  éles  le  roi  de 
gloire,  ô  Jésus  ! 

Vous  êtes  le  Fils 
éternel  du  Père. 

Nous  n'avez  point 
dédaigné  de  vous  re- 
vêtir de  la  nature  hu- 
maine dans  le  sein 
d'une  Vierge  ,  pour 
sauver  les  hommes. 

Vous  avez  brisé 
l'aiguillon  de  la  mort, 
et  vous  avez  ouvert 
aux  fidèles  le  royau- 
me des  cieux. 

Vous  êtes  assis  à 
la  droite  de  Dieu  , 
dans  la  gloire  de  voira 
Père. 

Nous  croyons  que 
vous  viendrez  un  jour 
juger  l'univers. 

Nous  vous  sup- 
plions donc  de  secou- 
rir vos  serviteurs  , 
que  vous  avez  rache- 
tés de  votre  sang 
précieux. 

Mettez  -  nous  au 
nombre  de  vos  saints, 
pour  jouir  avec  eux 
de  la  gloire  élernelle. 

Seigneur,  sauvez 
voire  peuple,  et  bé- 
nissez ceux  que  vous 
avez  choisis  pour  vo- 
tre héritage. 

Conduisez  -  les,  et 
élevez  -  les ,  jusque 
dans  l'éternité  bien- 
heureuse. 

Nous  vous  bénis- 
sons  tous  les  jours. 

Et  nous  louons  vo- 
ire nom  à  jamais,  et 
dans  la  suite  de  tous 
les  siècles. 

Daignez,  Seigneur, 
nous  conserver  en  ce 
jour  purs  el  sans  pé- 
ché. 

Ayez  pitié  de  nous, 
Seigneur,  ayez  pitié 
de  nous. 

Répandez  sur  nous 
vos  miséricordes,  Sei- 


didalu»  laudat  exer- 

cilus. 

Te  per  orbem  ter- 
rarum  sjincla  confi- 
telur  Ecclesia. 

Patrem  immens» 
majeslatis , 

Venerandum  tuum 
verum,  el  unicum  Fi- 
lium, 

Sanclum  quoque 
par;iclitum  Spiriiuin. 

Tu  rex  gloriœ  , 
Christel 

Tu  Palris  sempi- 
ternus  es  Filius. 

Tu,  ad  liberandum 
suscepturus  honii- 
nem  ,  non  horruisli 
Virginis  ulerum. 


Tu,  devicto  mortis 
aculeo,  aperuisli  cre- 
dentibus  régna  cœlo- 
rum. 

Tuaddexieram  Dei 
sedes  ,  in  gloria  Pa- 
tris. 

Judex  crederis  esse 
venturus. 

Te  ergo  ,  quaesu- 
mus,famulis  tuissub- 
vcni  quos  preliosa 
sanguine  redemisti. 


iElerna  fac  cum 
sanclis  luis  in  gloria 
numerari. 

Salvum  fac  popu- 
lum  tuum ,  Domine, 
et  benedic  hseredilati 
tuœ. 

Et  rege  cos  ,  et  ex- 
tolle  illos  usque  in 
œternum. 

Per  singulos  dies 
benedicimus  le. 

Ellaudamus  nomen 
tuum  in  sœculuin,  el 
in  saeculum  saeculi. 

Dignare,  Domine  , 
die  i!>lo  sine  peccuto 
nos  custodire. 

Miserere  nostri  , 
Domine,  miserere  no< 
stri. 

Fiat  misericordia 
tua,  Domine,  super 


717  MOU 

gneur,  selon  que  nous    nos,   quemadmodum 

avons  espéré  en  vous,    speravimus  in  le. 

Car  c'est   en   vous        In  le,  Domine,  spe- 
quo  j'ai  mis  ma  con-    ravi  :  non  cunlundar 
fiance  :  ne  permettez    in  selernum.  Amen, 
pas  queje  sois  confonduàjamais. Ainsisoil-il. 

Prière  qu'oa  pourrait  taire  à  l'église  quand  on  est  de 

retour. 
Je  VOUS  remercie  mille  fois,  ô  mon  Sau- 
veur I  de  la  bonlé  que  vous  avez  eue  de  vous 
donner  à  cette  âme  :  j'en  bénis  votre  saint 
nom,  et  je  conjure  toutes  les  créatures  du 
ciel  et  de  la  terre  de  vous  en  bénir  et  de  vous 
en  remercier  avec  moi.  Comme  ce  pauvre 
malade  est  dans  l'impuissance  de  vous  mar- 
quer la  juste  rcconnaissaiiL'c  qu'il  devrait 
«voir  d'une  si  grande  faveur,  je  ;iens  le 
faire  pour  lui  autant  qu'il  est  en  mon  pou- 
voir. Je  vous  aime  donc,  Seigneur,  je  vous 
adore,  je  vous  bénis,  je  vous  glorifie  pour 
lui,  -et  je  v,ous  offre  en  actions  de  grâces 
toute  la  gloire  que  vous  arez  reçue  et  que 
vous  recevrez  à  jamais  de  toutes  les  créa- 
tures qui  sont  sur  la  terre  ou  dans  le  ciel. 
Opérez  dans  celle  âme,  ô  mon  Jésus!  les 
effets  de  votre  visite  ;  pardonnez-lui  ses  pé- 
chés ;  réconciliez-la  avec  voire  Père  ;  éta- 
blissez en  elle  votre  demeure  et  votre  em- 
pire ;  affermissez-la  dans  votre  crainte  et 
dans  votre  amour  ;  donnez-lui  la  force  de 
supporter  son  mal  avec  patience;  préservez- 
la  des  embûches  de  lennemi ,  afin  qu'elle 
ne  retombe  plus  en  sa  pui:-sance;  élevez 
son  esprit  et  son  cœur  à  vous ,  afin  quelle 
sanctifie  ses  peines,  qu'elle  ne  s'occupe  que 
de  vous ,  qu'elle  n'aime  et  ne  désire  que 
vous  ;  et  si  son  heure  est  venue  ,  donnez-lui 
une  mort  précieuse  devant  vos  yeux  ;  mais 
si  c'est  votre  bon  plaisir  de  la  laisser  encore 
sur  la  terre  ,  rendez-lui  la  santé,  afin  qu'elle 
bénisse  votre  saint  nom,  et  faites  qu'elle 
l'emploie  uniquement  à  votre  service  ;  je  la 
laisse  entre  les  bras  de  votre  divine  charité  , 
et  la  recommande  à  votre  divin  cœur. 

Je  vous  conjure  par  tout  l'amour  que  vous 
lui  portez  et  qui  vous  a  fait  mourir  pour  elle 
sur  la  croix  ,  et  par  celui  que  vous  voulez 
que  nous  ayons  les  uns  pour  les  autres  ,  de 
la  conduire  toujours  dans  vos  voies ,  sans 
jamais  la  quitter  que  vous  ne  l'ayez  intro- 
duite dans  le  ciel.  Vierge  sainte ,  bienheu- 
reux saint  Joseph  ,  saint  Michel  archange , 
ange  gardien  ,  et  saint  patron  de  cette  âme, 
vous  tous  bienheureux  esprits  et  saints  du 
ciel ,  je  la  recommande  à  votre  ardente  cha- 
rité. Ainsi  soit-il. 

Prières  devant  le  saint  sacrement,  quand  il 
est  exposé  pour  les  agonisants. 

1*  Quand  on  expose  le  saiul  sacrement,  on  cUanle  ce  qui 
suit  : 
0  victime  du  salut,  qui    0  salularis  liostia, 
nous  ouvrez  la  porte  du  ciel,     Qiiœ  coeli  paiidis  ostium, 
nos  ennemis  nous  livrent  de     Bella  prémuni  hoslilia, 
rudes  combats  ;  Jonnez-nous     Da  robur,  fer  auxilimu. 
ilu  secours,  remp)issez-uou^     je^u,  tibi  sit  gloria, 
de    force  pour  réstster  à    Quûalus  esde  Virgiae. 
leurs  attaques.  ^  ° 

Ou  bien  : 

Gloire  vous  soit  rendue,  Qui  carne  nos  pascis  tua, 
bon  pasteur,  qui  nous  uour-  Sit  laus  tibi,  l^astor  boue, 
rissez  de  votre  ctiair  :  gloire    Cum  Patte,  cunique  Spirilu 


MOU 


713 


soit  aussi  rendue  au  Père  et     In  scmpiterna  saecula. 
au    Saint-Ksprit ,   pendant        Amea. 
toute  l'éternité.  Ainsi  soit-il. 

Antiennes. 
Nous  vous  prions  ,  Subvenirc,  quiesu- 
Seigneur  ,  de  secou-  mus ,  Domine  ,  cou- 
rir notre  con  frère  ago-  fratri  nnslro  agoni - 
nisant  (ou  notre  sœur  santi  qucm  (vet  con- 
agonisante),  que  vous  sorori  iiostrœ  agoni- 
avez  racheté  au  prix  santi  quam)  prctioso 
de  votre  sang  pré  -  tuo  sanguine  rede  - 
cicux.  misti. 

f  Prions  pour  no-  f  Oremus  pro  con- 
tre confrère  (oit  pour  fratre  nostro  [tel  pro 
notre  sœur),  qui  est  consorore  nostra)  a- 
à  l'agonie.  gonisante. 

^  Faites  miséri-  i^  Salvum  fac  sur- 
corde  à  votre  servi-  vum  luuni  (te^  anoil- 
leur,  ô  mon  Dieu,  qui  lam  tuam  ) ,  Dcus 
espère  en  vous.  meus,  sperantcm    in 

te. 
t  Soyez   pour  lui ,        f  Esto  ci.  Domine, 
Seigneur  ,  une   forte    turris  furlitudiuis, 
tour, 

i^  Contre  les  alla-  i^  A  facie  inimtci. 
ques  de  l'ennemi. 

f  Que  l'ennemi  t  Nihil  proficiat 
n'ait  aucun  avantage  inimicus  in  co  (te/  in 
sur  lui.  ea). 

lij    Et    que   l'esprit        i^  Et  filius    iniqui- 
de  malice  ne   puisse    tatis  non  apponat  no- 
lui  nuire  en  aucune    cere  ci, 
manière. 

f    Tendez- lui    du        f  Mille   ei,  Domi- 
haut   du   ciel  ,    Sei-    ne.auxilium  de  sun- 
gneur,  une  main  se-    cto. 
courable. 

i^  Et  défendez- le  i^  El  de  Sion  tuero 
de  Sion.  eum  (te/  c;im). 

Oraison.  Oremus. 

ODieu,  dont  l'es-  Dcuscui  proprium 
sence  est  d'être  misé-  est  misereri  semper 
rirordieux  1  recevez  et  parrcre ,  suscipe 
notre  instante  prière,  deprecationem  no- 
aliu  qu'ayant  pille  ,  slram,  ut  confratrem 
par  votre  miséricor-  noslrumagonisantem 
de,  de  notre  confrère  quem  (te/  consoro- 
agonisant  {ou  de  no-  rem  nostram  agoni- 
Ire  sœur  agonisante),  sanlcm  quara^  deli- 
vous  rompiez  de  plus  clorum  catena  con- 
en  plus  les  liens  qui  stringit  ,  aut  morbi 
le  tiennent  au  péché,  vis  detinet,  miseralio 
en  lui  accordant  un  tuœpietalis démonter 
pardon  qu'il  attend  absolvat  ;  per  Chri- 
de  votre  divine  bon  stum  Dominum  no- 
té; par  Jésus-Christ  strum. 
Notre-Seigneur.  Ainsi  Amen, 
soit-il. 

2°  Prières  pour  la  recommandation  de  l'ime,  qu'on  peut 
faire  devant  le  saint  sacrement,  qnand  il  est  exposé 
pour  les  agonisants,  et  qu'il  est  à  propos  de  faire  aussi 
auprès  du  malade. 

Seigneur,  ayez  pitié  de  son  âme. 
Jésus-Christ,  ayez  pitié  de  son  âme 
Seigneur,   ayez  pilic  de  son  âme. 
Sainte   Marie,  priez  pour  son  âme. 
Saints  anges  et  saints  archanges,      priez 
Saint  Abel,  prier. 

Tout  le  chœur  des  justes,  prie?. 

Saint  Abraliaui,  priez. 


71Ô 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  KITES  SACRES. 


730 


Saint  Jean-Baptiste,  priez. 

Saint  Joseph,  priez. 

Saints  patriarches  et  saints  prophètes, 

priez. 

Saint  Pierre ,  priez. 

Saint  Paul,  priez. 

Saint  André,  priez. 

Saint  Jean,  priez. 

Saints  apôtres  et  saints  évangélisles,  priez. 

Sainis  disciples  du  Seigneur,  priez. 

Tous  les  saints  innocents,  priez. 

Saint   Etienne,  priez. 

Saint  Laurent,  priez. 

Tous  les  saints  martyrs,  priez. 

Saint  Silvestre,  priez. 

Saint  Grégoire,  priez. 

Saint  Augustin,  priez. 

Saints  pontilcs  et  saints  confesseurs,  priez. 

Saint  Benoît,  priez. 

Saint  François,  priez. 

Saints  moims  et  saints  ermites,        priez. 

Sainte  Marie-Madeleine,  priez. 

Sainte  Luce,  priez. 

Saintes  vierges  et  saintes  veuves,     priez. 

Saints  et  saintes  de  Dieu,  priez  pour  son 
âme. 

Soyez-lui  favorable,  pardoiuiez-lui,  Sei- 
gneur. 

Soyez-lui  favorable,  délivrez-la.  Seigneur. 

De  votre  colère,  délivre;;. 

D'une  mort  imprévue,  délivrez. 

D'une  mauvaise  mort,  délivrez. 

Des  peines  de  l'enfer,  délivrez. 

De  tout  mal,  délivrez. 

De  la  puissance  du  démon,  délivrez. 

Par  votre  naissance,  délivrez. 

Par  votre  croix  et  votre  passion,  délivrez. 

Par  votre  mort  et  votre  sépulture,  délivrez. 

Par  votre  glorieuse  résurrection,  délivrez. 

Par  votre  admirable  ascension,     délivrez. 

Par  la  grâce  du  Saint-Ksprit  consolateur, 

délivrez. 

Au  jour  du  jugement,  délivrez. 

Pécheurs  que  nous  sommes,  nous  vous 
prions,  écoutez-nous. 

Pardonnez-lui,Seigneur,  nous  vous  prions, 
écoutez-nous. 

Seigneur,  ayez  pitié  de  nous  ;  Jésus-Christ, 
ayez  pitié  de  nous;  Seigneur,  ayez  pitié  de 
nous. 

Notre  Père,  etc. 

Oraison. 

Dieu  tout-puissant,  aimable  Sauveur  de 
tous  les  hommes,  nous  vous  recommandons 
lame  de  votre  serviteur  {ou  de  votre  ser- 
vante), et  nous  vous  prions  de  la  recevoir 
dans  le  sein  de  votre  miséricorde,  puisque 
vous  avez  bien  voulu  descendre  sur  la  terre 
pour  son  amour.  Reconnaissez  ,  Dieu  de 
bonté ,  votre  créature  ,  l'ouvrage  de  vos 
mains,  que  vous  avez  tiré  du  néant,  et  en- 
suite racheté  au  prix  de  votre  sang  ;  don- 
nez-lui la  consolation  de  vous  voir  dans  la 
splendeur  de  votre  gloire,  pour  vous  louer 
et  vous  bénir  éternellement.  Oubliez,  Père 
des  miséricordes,  ses  iniquités  passées,  et 
tous  les  excès  où  la  violence  de  ses  passions 
l'a  malheureusement  entraîne;  car  encore 


qu'il  ait  péché,  il  n'a  pas  cependant  perda 
la  foi,  mais  il  a  toujours  reconnu  votre  puis- 
sance, il  a  confessé  et  adoré  la  grandeur  de 
votre  nom.  Il  sait  que  vous  êtes  son  souve- 
rain maître,  et  que  votre  seule  main  peut  le 
retirer  de  l'abtme  des  feux  éternels  qu'il  a 
mérités  par  ses  crimes.  Ainsi  soit-il 
Oraison.i. 

Nous  vous  supplions,  Seigneur,  d'oublier 
les  ignorances  et  les  péchés  de  sa  jeunesse  , 
de  vous  souvenir  de  cette  pauvre  âme  selon 
la  grandeur  de  votre  miséricorde  ,  et  de  lui 
faire  part  de  l'éclat  et  de  la  splendeur  de  vo- 
tre gloire.  Faites,  Dieu  des  miséricordes, 
que  les  cieux  lui  soient  ouverts;  que  les  an- 
ges se  réjouissent  de  son  bonheur;  que  saint 
Michel,  le  chef  de  la  milice  céleste,  la  prenne 
en  sa  protection  ;  que  saint  Pierre,  le  pre- 
mier des  apôtres ,  à  qui  vous  avez  donné  les 
clefs  du  royaume  des  cieux ,  lui  donne  en- 
trée dans  ce  glorieux  sé|our  ;  que  l'apôtre 
saint  Paul,  ce  vase  d'élection,  l'accompa- 
gne; que  saint  Jean,  votre  bien-aimé  dis- 
ciple, intercède  pour  elle;  et  que  tous  les 
sainis  et  saintes  du  paradis  prient  pour  elle  ; 
afln  qu'étant  dégagée  des  liens  de  la  chair  , 
elle  puisse  parvenir  à  la  gloire  de  la  Jérusa- 
lem céleste. 

Vous  êtes,  6  divin  Jésus  I  l'unique  Sau- 
veur de  celte  créature  ;  c'est  par  un  effet  de 
votre  bonté  infinie  qu'elle  a  reçu  la  grâce 
du  baptême  ,  par  laquelle  d'esclave  du  dé- 
mon vous  l'avez  faite  enfant  de  l'Eglise. 
C'est  par  un  effet  de  votre  grande  miséri- 
corde qu'elle  a  reçu  si  souvent  le  pardon  de 
ses  péchés  ,  et  que  vous  lui  avez  donné  par 
là  l'héritage  éternel  ,  quoiqu'elle  méritât 
l'enfer  ;  c'est  ainsi  de  vous  seul  qu'elle  es- 
père la  grâce  de  mourir  saintement  ,  et  de 
recevoir  la  récompense  que  vous  avez  méri- 
tée auxsaintsparvos  souffrances.  Ainsi  soit-il. 

Cinq  fois  le  Pater  et  TAve,  en  l'honneur  de 
Noire-Seigneur  agonisant. 
Oraisons. 

Mon  Sauveur  Jésus-Christ,  qui,  pour  le 
salut  de  nos  âmes,  avez  été  réduit  à  l'agonie 
de  la  mort,  et  qui  renouvelez  incessamment 
la  mémoire  de  votre  passion  dans  le  mystère 
de  l'eucharistie,  soyez  sensible  aux  gémis- 
sements de  votre  serviteur  N.  [ou  de  votre 
servante  N.),  que  vous  avez  racheté  de  votre 
sang  précieux  ;  pardonnez-lui  les  offenses 
de  sa  vie  passée,  pour  lesquelles  vous  êtes 
mort  ;  acceptez  ses  douleurs  pour  la  satis- 
faction qui  est  due  à  votre  justice.  Comme 
vous  avez  garanti  de  tous  les  dangers  de 
cette  vie  Abraham,  Isaac  et  Jacob;  comme 
vous  avez  délivré  vos  martyrs,  et  tous  ceux 
que  vous  aviez  prédestinés  à  votre  gloire  ; 
préservez  cette  âme  du  danger  où  elle  est 
exposée,  et  fortifiez-la,  durant  son  agonie, 
contre  les  attaques  et  les  surprises  des  dé- 
mons. Ne  permettez  pas  qu'après  qu'elle 
vous  a  coûté  si  cher,  vos  ennemis  vous  la 
ravissent  des  mains.  Exaucez  les  prières  de 
la  sainte  \'ierge ,  votre  digne  mère ,  que  vous 
avez  établie  pour  être  le  refuge  des  pécheurs. 
Exaucez  celles  de  votre  Eglise,  qui  demande 
le  salul  de  cette  âme  ;  ordonnez  à  vos  anges, 


721 


MOU 


MOU 


724 


à  vos  apôtres,  à  vos  martyrs,  à  vos  confes- 
seurs et  à  vos  vierges  du  paradis,  de  l'aider 
en  son  extrême  nécessité,  et  de  l'introduire 
après  sa  mort  dans  le  séjour  de  votre  gloire, 
pour  qu'elle  vous  y  glorifie  avec  vos  bienheu- 
reux ,  dans  la  suite  de  tous  les  siècles.  Ainsi 
soit-il. 

O  mon  Dieu,  mon  Sauveur  1  qui  êtes  mort 
pour  nous  sur  la  croix,  et  qui  avez  répandu 
votre  sang  précieux  pour  le  salut  de  nos 
âmes,  après  avoir  souffert  avec  tant  de  pa- 
tience les  amertumes  de  votre  douloureuse 
passion  et  les  rigueurs  d'une  longue  ago- 
nie ;  nous  vous  supplions  d'offrir  au  Père 
éternel  toutes  vos  peines  et  toutes  vos  souf- 
frances, pour  le  salut  de  notre  confrère  ago- 
nisant ;  afin  qu'aidé  par  vos  mérites  infinis, 
il  puisse  souffrir  avec  patience  les  douleurs 
de  l'agonie,  et  que,  soutenu  par  votre  grâce, 
il  puisse  regarder  la  mort  avec  consolation, 
dans  l'espérance  d'obtenir  le  pardon  de  ses 
péchés  et  d'avoir  part  à  l'héritage  éternel 
que  vous  avez  promis  à  tous  vos  fidèles  ser- 
viteurs. Ainsi  soit-il. 

Cinq  fois  le  Pater  et  TAve,  en  l'honneur  de 
Jésus-Christ  mottrant. 

Oraison. 

Nous  vous  supplions,  ô  divin  Jésus  I  le 
Soigneur  de  nos  corps  et  de  nos  âmes,  par 
l'ardent  amour  qu'il  vous  a  plu  avoir  pour 
nous,  en  mourant  sur  la  croix,  par  le  prix 
du  très-précieux  sang  que  vous  avez  ré- 
pandu pour  nous,  par  les  mérites  de  votre 
bienheureuse  Mère,  faites  paraître,  s'il  vous 
plaît,  votre  bonlé  et  voire  miséricorde  en  la 
personne  de  votre  serviteur  malade  (  ou  de 
votre  servante  ) .  qui  va  quitter  cette  vie, 
pour  aller  paraître  devant  le  tribunal  de 
votre  terrible  justice.  Préparez,  Seigneur, 
son  âme  et  disposez-la  ;  ne  souffrez  pas 
qu'elle  quitte  son  corps  sans  une  vraie  dou- 
leur de  ses  péchés,  visitez-la  d'un  des  rayons 
de  vos  divines  lumières,  que  vous  employez 
pour  visiter  les  pécheurs.  Envoyez-lui,  ô 
doux  Sauveur!  votre  secours  du  haut  de 
votre  gloire  ;  faites  découler  votre  grâce  sur 
sa  pauvre  âme.  Enfin,  ayez  pour  lui  la 
môme  bonté  que  vous  avez  eue  pour  le  bon 
larron,  à  qui  vous  promîtes  le  ciel  le  même 
jour  de  sa  mort;  et  commandez  que  son 
âme  aille  à  vous ,  pour  recevoir  l'effet  de 
vos  miséricordes  infinies  :  ô  Sauveur  du 
monde!  roi  de  gloire,  prince  des  vertus, 
souverain  juge,  qui  vivez  et  régnez  avec  le 
Père  et  le  Saint-Esprit  dans  les  siècles  des 
siècles.  Ainsi  soit-il. 

Nous  vous  recommandons  à  Dieu,  mon 
cher  frère  {  oit  ma  chère  sœur),  et  nous  vous 
mettons  sous  la  protection  de  celui  dont 
vous  êtes  la  créature;  afin  que,  quand  vous 
aurez  payé  le  tribut  à  la  mort,  vous  retour- 
niez à  l'auteur  de  votre  vie.  Nous  prions  le 
Seigneur  de  tout  notre  cœur,  que,  quand 
votre  âme  quittera  votre  corps,  la  céleste 
troupe  des  anges  la  reçoive,  tous  les  saints 
et  les  saintes  du  ciel  l'accompagnent,  pour 

(1)  L'utage  étant  daos  certaines  égtises  de  chanter  les 
litanies  de  saint  Josepli  une  lois  par  mois,  nous  avons  cru 


avoir  part  à  jamais  au  souverain  bonheur. 
Plaise  à  Dieu  que  vous  ne  ressentiez  jamais 
l'horreur  des  ténèbres,  l'ardeur  des  (lauimes 
et  la  rigueur  des  tourments  de  l'enfer;  que 
tous  les  démons  disparaissent  devant  vous 
comme  la  fumée,  et  que  Jésus-Christ,  notre 
vrai  pasteur,  vous  reconnaisse  pour  une  de 
ses  brebis  fidèles?  Enfin,  nous  prions  le  Sei- 
gneur qu'il  vous  fasse  participant  de  la 
gloire  "de  ses  élus,  en  sorte  que  vous  puis- 
siez le  contempler  et  le  louer  pendant  toute 
l'éternité.  Ainsi  soil-il. 

Cinq  fois  le  Pater  et  /'Ave,  en  l'honneur  de 
la  mort  de  Jésus-Christ. 

Oraison  à  la  sainte  Vierge. 

Vierge  sainte,  le  refuge  dos  pécheurs  et  la 
consolation  des  affligés,  nous  vous  prions 
d'employer  votre  pouvoir  auprès  de  Jésus- 
Christ  votre  cher  Fils,  en  faveur  de  notre 
très-cher  frère  agonisant  (  ou  de  notre  très- 
chère  sœur  agonisante  ),  et  de  lui  obtenir 
les  grâces  nécessaires  pour  mourir  chrétien- 
nement. Souvenez-vous,  reine  des  anges, 
souvenez-vous  qu'il  s'est  f.iit  gloire  de  vous 
honorer,  et  qu'il  s'est  souvent  prosterné  au 
pied  de  vos  autels  pour  vous  rendre  ses 
hommages  et  implorer  votre  protection.  Il 
est  temps,  digne  mère  de  Dieu,  mère  de  mi- 
séricorde, que  vous  lui  f.issiez  ressentir  les 
effets  de  votre  bonlé,  et  que  vous  redoubliei 
vos  soins,  dans  l'extrémiîé  où  il  est,  pour 
préparer  son  âme  à  paraître  devant  le  tribu- 
nal de  la  justice  do  Dieu,  et  pour  en  recevoir 
un  arrêt  favorable;  nous  vous  en  conjurons 
par  votre  chaste  sein,  qui  a  porté  Jésus- 
Christ  notre  Sauveur,  et  par  la  tendresse  et 
l'amour  maternel  que  vous  eûtes  toujours 
pour  vos  fidèles  serviteurs.  Ainsi  soil-il. 

Litanies  de  saint  Joseph  (1). 
Seigneur,  ayez  pitié.    Kyrie,  eleison, 
Jésus- Christ  ,     ayez    Chrisle,  eleison 

pitié. 
Seigneur,  ayez  pitié.    Kyrie,  eleison 
Christ,  écoutez-nous.    Christo,  audi  nos. 
Christ, exaucez-nous.     Chrisle,  ciaudi   nos. 
Père  céleste  qui  êtes    Pater  de  cœlis  Deus, 

Dieu,  ayez  pitié  de        miserere  ei. 

son  âme. 
Fils,  rédempteur  du    Fili,  redomptor  mun- 

monde     qui     êtes        di  Deus,  miserere 

Dieu,  ayez  pitié.  ei. 

Saint-Esprit,  quiètes    Spirilussancte.Deus, 

Dieu  ,  ayez  pitié  de        miserere  ei. 

son  âme. 
Sainte   Trinité,    qui    Sancta  Trinilas,unus 

êtes  un  seul  Dieu  ,        Deus,  miserere  ci. 

ayez  pitié. 
Sainte  Marie, reine  de    Sancla  Maria,  regina 

tout  le  monde,  priez        tolius  mundi,  ora 

pour  lui  {ou  elle).  pro  oo  {tel  pro  ea). 

Saint  Joseph,  époux    Sancle  Joseph,  beatae 

de    la  vierge   Ma-        Virginis     sponse  , 

rie,  priez.        ora. 

Saint     Joseph,    qui    Sancte  Joseph,  in  ven- 

avez     été     justifié        Ire  justiticate,  ora. 

par  une  faveur  particulière  de  Dieu,  priez. 
devoir  les  mettre  ici  en  français  et  en  lalin.  Voy.  l'art. 

LlTAMJES. 


725 


Saint  Joseph  ,  qui 
avez  été  exempt  de 
péché  mortel, priez. 

Saint  Joseph  ,  qui 
avez  été  affermi  ea 
{^ràce,  priez. 

Saint  Joseph,  le  som- 
met des  patriar- 
ches, priez. 

Saint  Joseph  ,  qui 
avez  éié  choisi 
pour  cire  l'époux 
do  la  Vierge,  priez. 

Saint  Joseph  ,  qui 
avez  élé  comblé  de 
bénédictions  inef- 
fables, priez. 

Saint  Joseph,  que  la 
reine  du  ciel  a  ser- 
vi, priez. 

SaintJoseph,quiavez 
clé  appelé  père  de 
Jésus-Christ,  priez. 

Saint  Joseph,  tuteur 
très-zélé  de  Jésus- 
Christ,  priez. 

Saint  Joseph,  nourri- 
cier Irès-fidèle  de 
Jésus-Christ,  priez. 

Saint  Joseph,  qui,  le 
premier  après  la 
Vierge,  avez  adoré 
Jésus-Christ,  priez. 

Saint  Joseph,  qui  avez 
garanti  Jésus- 
Christdcla  cruaulé 
d'Hérode,       priez. 

Saint  Joseph,  qui  n'a- 
vezpoint  voulu  dés- 
honorer la  sainte 
Vierge,  priez. 

SainlJoseph,  qui  avez 
été  très-cher  à  Jé- 
sus-Christ et  à  sa 
mère,  priez. 

SaintJoseph,  qui  avez 
élérempli  en  abon- 
dance des  dons  du 
Sainl-Esprit,  priez. 

Saint  Joseph,  homme 
angéliquc,      j)riez. 

Saint  Joseph,  quisui- 
vant  l'avis  de  l'an- 
ge, avez  pris  soin 
de  conserver  Jésus- 
Chrisl,  priez. 

Sailli  Joseph,  qui  avez 
porté  ,  comme  un 
ange,  les  ordres  do 
Dieu,  priez. 

,.  Saint  Joseph  ,  qui  , 
comme  une  princi- 
pauté des  esprits 
célestes, avez  con- 
duit Jésus-Christ  , 
qui  était  l'ange 
du  grand  conseil, 
priez. 

Saint    Joseph  ,    qui  , 


niCTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  724 

Sancte  Joseph,  a  pec-         comme  les    vertus        virlus,       minister 

cato    niortali    im-         des  ordres  cél^estes,        Chrisli  fuisli,   ora. 

munis  facle  ,  ora. 
Sancle     Joseph  ,    in 

gratia  confirmate , 

ora. 

Sancle  Joseph  ,   pa- 

triarcharum     cul- 

men,  ora. 


Sancte  Joseph,  inler 

omnes  in   Virginia 

connubium  electe, 

ora. 

Sancte  Joseph,   inef- 

fabilibus      benedi- 

clionibus     dolatc  , 

ora. 

Sancte  Joseph,  cui  re- 
gina  cœli  miuistra- 
vit,  ora. 

Sancte  Joseph,  Christi 
pater  vocale,  ora. 

Sancte  Joseph,  Chrisli 

tutor  amantissime, 

ora. 

Sancte  Joseph,  Christi 

nutritieGdclissime, 

ora. 

Sancle  Joseph, Chrisli 
pueri  post  "^  irgi- 
nem  adoralor  pri- 
me, ora. 

Sancte  Joseph  ,  qui 
Chrislumab  Hero- 
de  liberasti  ,    ora. 

Sancte  Joseph  ,  qui 
Virginem  Iraducere 
noluisli,  ora. 

Sancle  Joseph,  Chri- 
sto  et  matri  caris- 
sime,  ora. 

Sancle  Joseph,  Spiri- 
tus  sancii  donis  a- 
bundanlissimo,  ora 
pro  eo  (velca). 

Sancte  Joseph,  viran- 
gelice ,  ora. 

Sancle  Joseph,   qui, 

monilione  cnslodis 

angcii    in    Christo 

curam  exercuisti  , 

ora. 

Sancle  Joseph,  qui,  ut 
angélus, divinaora- 
cula  relulisti,  ora. 

Sancte  Joseph, qui,  ut 
principatus,  Chri- 
slum  magniconcilii 
angeluni  gul>er- 
nasli,  ora. 


Sancle  Joseph,  qui,  ut 


comme  les  vertus 
des  ordres  célestes, 
avez  servi  Jésus- 
Christ,  priez. 

Saint  Joseph ,  plus 
grand  que  les  do- 
minateurs,qui  avez 
élé  servi  par  le  roi 
et  par  la  reine  du 
ciel,  priez. 

Saint  Joseph  ,  entre 
les  bras  et  sur  le 
sein  duquel  Jésus- 
Christ  s'est  reposé 
comme  sur  un  trô- 
ne, priez. 

Saint  Joseph  ,  qui  , 
comme  un  chérubin 
du  paradis, avez  eu 
la  garde  de  la  Vier- 
ge, priez. 

SaintJoseph,  homme 
scraphique,   priez. 

Saint  Joseph  ,  très- 
sublime  contem- 
plateur,        priez. 

Saint  Joseph,  qui  avez 
rendu  l'âme  entre 
les  bras  de  Jésus- 
Christ,  priez. 

Saint  Joseph, qui  avez 
entendu  les  con- 
certs des  anges, 

priez. 

SainlJoseph, qui  avez 
élé  le  précurseurde 
Jésus-Christ  aux 
limbes,  priez. 

SaintJoseph,  qui  êtes 
monté  au  ciel  avec 
Jésus-Christ,  com- 
me les  autres  pa- 
triarches,     priez. 

Saint  Joseph,  jouis- 
sant de  la  gloire  du 
ciel,  priez. 

Sainl  Joseph,  notre 
protecteur  et  notre 
défenseur,      priez. 

Parla  passion  de  votre 
Irès-cher  Fils,  Sei- 
gneur, exaucez  vo- 
tre peuple. 

Par  la  virginité  de  la 
bien -aimée  Mère 
de  votre  Fils,  Sei- 
gneur, sauvez  votre 
peuple. 

Parlafidélilé  de  saint 
Joseph  ,  Seigneur, 
protégez  votre  peu- 
ple. 

Agneau  de  Dieu,  qui 
ôlez  les  péchés  du 
monde,  pardonnez- 
lui.  Seigneur. 

Agneau  de  Dieu,  qui 
ôlez  les  péchés  du 


Sancle  Joseph,  domi- 

nationibus    major, 

cui   rcx    et  regina 

cœloruin  serviunt , 

ora. 


Sancle  Joseph,  in  cu- 
jus  brachiis  et  gre- 
mio  ,  lanqiiam  in 
throno  ,  Chrislus 
inscdit,  ora. 

Sancle  Joseph,  qui,  ut 
cherubiiQ  paradisi, 
Virginis  custodiara 
habuisli,  ora. 

Sancle  Joseph,  virse- 
raphice,  ora. 

Sancte  Joseph,  con- 
templator  altissi- 
nic,  ora. 

Sancte  lose^îh  ,  inler 
brachia  Chrisli  de- 
funcle,  ora. 

Sancte  Joseph,  ange- 
lici  concenliis  au- 
dilor,  ora. 

Sancle  Joseph,  ad  lim- 
bum  Pairum  Chri- 
sli prœcursor,  ora. 

Sancte   Joseph  ,    qui 

cuni  Christo  inler 

alios  resurrexisti , 

ora. 

Sancle  Joseph  .  qui 
corpore  et  animo 
peculiaribusgloriœ 
donis  frueris,    ora. 

Sancle  Joseph,  palro- 
nc  et  defensor  nos- 
lerdulcissime,  ora. 

Per  passionemdulcis- 
simi  Filii  lui,exau- 
di  populum  tuum, 
Domine. 

Per  virginilalem  di- 
leclac  matris  Filii 
lui,  salvum  fac  po- 
pulum luuin,  Do- 
mine. 

Per  fldelilaleni  sancii 
Josephi  ,  protège 
populum  luuiu.  Do- 
mine. 

Agnus  Dei,  qui  tollis 
pcccalamundi,  par- 
ce ei ,  Domine. 

Agnus  Dei,  qui  toIIis 
peccala       mundi , 


725  MOU 

monde,  cxauccz-lo       cxaudi    eum    (  tel 
[on  la),  Seigneur.  eam),  Domino. 

Apneaude  Dieu,  qui    Apnus  Dci,   qui  lollis 
ôlez  les  péchés  du        prceata  muiidi,  mi- 
monde,   ayez  pitié        serere  ei ,  Domine, 
de  son  âme,   Sei- 
{;neur. 
Triez pournous, saint    Ora  pro  nobis,  sanrle 
Joseph,    afin    que        Joseph,  uldigni  ef- 
noussoyionsdignes        ficiamur  promissio- 
dcs    promesses   de        nibus  Christi. 
Jésus  Christ.  Amen. 

Ainsi  soit-il. 

Oraison.  Oremus. 

Nous  vous  prions,  Sanclissimaî  geni- 
Seigncur ,  aidés  par  tricistuœsponsi.quœ- 
Icsmériles  de  l'époux  sumus,  Domino,  me- 
de  votre  très-sainte  ritis  adjuvomur  ;  ul 
Mèro,quecequenous  quod  possibililas  no- 
ne  pouvons  obtenir  stra  non  obtinet,  ejus 
par  nos  f;iiblcs  prié-  nobis  intorccssionc 
res,  nous  soit  accordé  donelur  :  Qui  viviset 
par  sa  puissante  in-  rognas, in  sœcula  sae- 
lercession  :  Vous  qui  culorum.  Amen, 
vivez  et  régnez  dans 
les  siècles  dos  siècles.  Ainsi  soit-il. 
Oraison  à  saint  Joseph. 
O  mon  divin  Sauveur  1  qui  avez  toujours 
aimé  tendrement  saint  .loseph,  le  glorieux 
époux  do  votre  sainte  mère,  qui  l'avez  com- 
blé de  grâces  dans  celte  vie  et  de  consolation 
à  l'heure  de  sa  mort,  daignez  regarder  votre 
serviteur  agonisant  {ou  votre  servante  qui 
est  à  l'agonie  ),  qui  s'est  mis  sous  la  protec- 
tion de  ce  grand  saint,  et  l'ailes-lui  la  grâce 
de  mourir  dans  le  sein  de  votre  miséricorde 
et  en  présence  de  la  sainte  Vierge,  comme 
saint  Joseph  est  mort  entre  vos  bras  et  en 
présence  do  sa  sainte  épouse.  Ainsi  soit-il . 

Cinq  fois  le  Pater  et  IWvc,  pour  honorer 
Jésus-Christ  crucifié. 

Oraisons. 

Sortez  de  ce  monde,  âme  chrétienne  ;  sor- 
tez au  nom  de  Dieu  le  Père  tout-puissant, 
qui  vous  a  créée;  au  nom  de  Jésus-Christ, 
Fils  du  Dieu  vivant,  qui  vous  a  rachetée  ;  au 
nom  du  Saint-Esprit,  qui  vous  a  été  com- 
muniqué ;  au  nom  des  anges  et  des  archan- 
ges, au  nom  des  patriarches  et  des  prophètes, 
au  nom  des  apôtres  et  des  évangélistes,  au 
nom  des  saints  martyrs  et  des  confesseurs, 
au  nom  des  saints  solitaires  et  des  saintes 
vierges,  au  nom  de  tous  les  saints  et  de  toutes 
les  siiintes  du  paradis  ;  que  voirc  demeure 
soit  aujourd'hui  dans  la  paix  et  dans  la  sainte 
Sion,  par  les  mérites  de  Notre-Scigneur  Jé- 
sus-Christ. Ainsi  soit-il. 

O  mon  Dieu,  infiniment  miséricordieux  I 
ô  Dieu  très-clément  et  très-doux  1  6  Dieu  , 
qui  selon  la  grandeur  de  vos  divines  miséri- 
cordes, effacez  les  péchés  des  âmes  |iéni- 
tentes,  regardez,  nous  vous  en  conjurons  , 
d'un  œil  favorable  votre  serviteur  agonisant 
(oM  votre  servante  qui  est  à  l'agonie),  et  ac- 
cordez-lui le  pardon  de  ses  péchés,  que  nous 
vous  demandons  avec  toute  l'humilité  de 
wotre  cœur,  lléparoz,  Seigneur,  loutco  qu'il 


MOU  126 

a  contracté  de  mauvais  par  sa  propre  fai- 
blesse, ou  qu'il  a  commis  par  la  tentation  du 
démon.  Unissez  au  corps  de  l'Eglise  cette  âme 
que  Jésus-Christ  votre  Fils  a  rachetée  au  prix 
de  son  précieux  sang,  et  recevez  en  réconci- 
liation celui  qui  n'espère  qu'en  votre  miséri- 
corde. Nous  vous  en  prions  par  les  mérites  de 
Jésus-Christ  Noire-Seigneur.  Ainsi  soit-il. 

t  Recevez,  Seigneur,  votre  serviteur  au 
lieu  du  salut,  que  votre  divine  miséricorde 
lui  a  fait  espérer,  i^  Ainsi  soit-il. 

t  Délivrez,  Seigneur ,  l'âme  de  votre  ser- 
viteur des  peines  et  des  tourments  de  l'enfer. 
i^  Ainsi  soil-il. 

f  Délivrez,  Seigneur,  l'âme  de  votre  ser- 
viteur, comme  vous  avez  délivré  Enoch  et 
Elio  de  la  mort  commune  à  lous  les  hommes. 
i^  Ainsi  soit-il. 

t  Délivrez,  Seigneur,  l'âme  de  votre  ser- 
viteur, comme  vous  avez  délivré  celle  deNoé 
du  déluge  universel,  et  Abraham  de  la  fureur 
de  ses  ennemis,  i^  Ainsi  soit-il. 

t  Délivrez,  Seigneur,  l'âme  de  votre  ser- 
viteur, comme  vous  avez  délivré  Isaac  du 
bûcher,  et  Job  de  ses  peines.  &  Ainsi  soil-il. 
t  Délivrez,  Seigneur,  l'âme  de  votre  ser- 
viteur, comme  vous  avez  délivré  Loth  do 
l'cmbrasomenl  de  Sodome,  et  Moïse  de  la 
cruauté  de  Pharaon,  i^  Ainsi  soit-il. 

t  Délivrez,  Seigneur,  l'âme  de  votre  ser- 
viteur, comme  vous  avez  délivré  Daniel  de 
la  fosse  aux  lions,  et  les  trois  enfants  de  la 
fournaise,   i^  Ainsi  soil-il. 

f  Délivrez,  Seigneur,  l'âme  de  votre  ser- 
viteur, comme  vous  avez  délivré  Susanne  do 
la  calomnie,  et  David  des  mains  de  Sntil. 
^  Ainsi  soil-il. 

f  Délivrez.  Seigneur,  l'âme  de  votre  ser- 
viteur, comme  vous  avez  délivré  saint  Pierre 
et  saint  Paul  do  prison,  i^  Ainsi   soit-il. 

f  Et  comme  vous  avez  f.iil  paraître  votro 
divine  miséricorde  en  délivrant  sainte  Tbècle 
de  trois  cruels  tourments,  nous  vous  sup- 
plions d'exercer  votre  même  bonté  en  faveur 
do  votre  serviteur,  afin  qu'il  vous  possède 
éternellement  dans  le  séjour  de  la  gloire  cé- 
leste, i^  Ainsi  soit-il. 

Cinq  fois  le  Pater  et  l'\\(i,en  l'honneur  des 
cinq  plaies  de  Jésus-Chrift. 
5°  OïLind  le  malailo  est  mort,  on  dil  les  prières  suivantes  : 
Venez,  saints  de  Dieu,  accourez,  anges  du 
Seigneur,  pour  recevoir  son  âmo,  et  pour 
l'ottrir  nu  Dieu  très-haut. 

O  divin  Jésus,  qui  l'avez  appelée,  recevez 
la;  que  vos  anges  la  portent  dans  le  sein 
d'Abraham. 

Vous,  qui  recevez  son  âme,  offrez-la  nu 
Dieu  très -haut. 

Donnez-lui,  Seigneur,  le  repos  éternel,  et 
que  la  lumière  éternelle  l'écliire. 

Seigneur, ayez  pitié  de  son  âme;  .lésus- 
Christ,  ayez  pitié  do  son  âme  ;  Seigneur, 
ayez  pitié  de  son  âme. 

Notre  Père,  etc.,  *  K'  "f  """'*  laissez  pas 
succomber  à  la  tentation. 
^  Mais  délivrez-nous  du  mal. 
Psaume    129. 
.   Du  fond  de  l'abîme  ,  Seigneur,  je  pousse 


fgl        ^  DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 

dM  crU  vers  vous  :  Seigneur,  écoulez  ma 


728 


Que  vos  oreilles  soient  allenlivcs  a  la 
voix  de  ma  prière. 

,  Si  vous  lenrï  un  compte  exact  des  ini- 
quités, 6  mon  Dieu,  qui  pourra,  Seigneur, 
subsister  devant  vous? 

Mais  vous  êtes  plein  de  miséricorde,  et 
j'espère  en  vous  ,  Seigneur,  à  cause  de 
TOlre  loi. 

Mon  âme  attend  l'effet  de  vos  promesses: 
mon  âme  a  mis  toute  sa  confiance  dans  le 
Seigneur. 

Que  licpuis  le  malin  jusqu'au  soir  Israël 
espère   dans   le  Seigneur. 

Car  le  Seigneur  est  rempli  de  honlé;  et  la 
rédemption  qu'il  nous  a  préparée  est  abon- 
dante. 

C'est  lai  qui  rachètera  Israël  de  toutes  ses 
iniquités. 

f  Donnez-lui,  Seigneur,  le  repos  éternel; 

^  Et  que  la  lumière  éternelle  l'éclairé. 

J  Arrachez  son  âme.  Seigneur,  à  la  puis- 
sance de  l'enfer. 

^Quc  son  âme  repose  en  paix.  Ainsi  soit-il. 

y  Seigneur,  écoulez  ma  prière  ; 

k  El  que  mes  cris  aillenl  jusqu'à  vous. 
Oraison. 

Nous  vous  prions.  Seigneur,  de  délivrer 
l'âme  de  voire  serviteur  {ou  de  votre  ser- 
vante) N.,  afin  qu'étant  mort  (on  morte)  en 
ce  monde,  il  (ou  elle)  ne  vive  plus  que  pour 
vous,  et  qu'il  (ou  elle)  obtienne  de  votre 
très-grande  miséricorde  le  pardon  des  of- 
fenses que  rinfimiilé  de  la  chair  lui  a  pu 
faire  conmiellre  pendant  qu'elle  était  sur  la 
terre,  par  Nolre-Seigneur  Jésus-Christ. 

Obaisons  pcdr  demaitoer  a  dieu  la  dél;vbakcx  de  u'a^ie 

Dn    DÉKIÎIT. 

Oraison  au  Père  éternel. 

O  Dieu  Irès-clénit-nl  et  très-doux  1  qui  ne 
demandez  qu"à  faire  miséricorde,  regardez 
d'un  œil  de  compassion  celle  pauvre  âme,  si 
elle  souffre  dans  le  purgatoire.  Ne  différez 
p;is,  Seigneur,  [ilus  longtemps  son  élargisse- 
ment, et  recevez  en  satisfaction  des  peines 
qu'elle  a  méritées,  les  extrêmes  douleurs 
que  Jésus-Christ ,  votre  Fils  ,  a  souffertes, 
afin  qu'elle  devienne  digne  de  posséder  éter- 
nellement les  souveraines  félicités  du  para- 
dis. Ainsi  soil-il. 

Oraison  à  Jésus-Chrisl. 

Adorable  Jésus,  Sauveur  des  liommes , 
agréez  la  prière  que  nous  vous  faisons  pour 
celle  personne;  qu'il  [ilaise  à  votre  divine 
miséricorde  de  délivrer  des  feux  du  purga- 
toire son  âme,  que  vous  avez  l'achetée  par 
l'effusion  de  voire  sang  précieux,  et  que  vous 
avez  destinée  à  votre  gloire.  0  divin  Jésus  1 
qui  voulûtes  bien  tirer  auln-fois  du  tombeau 
Lazare,  louché  par  les  larmes  de  Marthe  et 
de  Madeleine,  ne  soyez  pas  moins  favorable 
aux  prières  que  nous  vous  faisons  en  faveur 
de  celte  âme.  Nous  supplions  votre  souve- 
raine bonlé  de  la  tirer  des  feux  (iu  purga- 
toire, où  ses  péchés  l'ont  condamnée,  afin 
que,  par  la  participation  de  vos  mérites,  elle 


puisse  vous  louer  et  vous   aimer  pendant 
toute  l'éternité.  Ainsi  soil-il. 

Oraison  à  la  sainte  Vierge. 
Mère  de  miséricorde,  véritable  consola- 
trice des  affligés,  nous  recourons  à  vous  avec 
une  pleine  confiance,  pour  vous  demander 
le  soulagement  de  la  personne  qui  vient  de 
mourir,  si  elle  est  détenue  dans  les  feux  du 
purg.iloire  pour  ses  péchés.  Reine  du  ciel  et 
de  la  terre,  qui  avez  tant  de  pouvoir  auprès 
de  Dieu,  rompez  les  liens  qui  tiennent  cille 
âme  d.ins  les  brasiers  ardents;  modérez  les 
flammes  qui  la  brûlent,  et  conteniez  le  dé- 
sir iiu'elle  a  de  vous  voir  dans  voire  gloire.' 
Vierge  sainlf;,  intercédez  pour  elle,  [luisciue 
vous  vous  intéressez  pour  le  salul  de  toutes 
les  âmes  que  Jésus-Christ,  voire  cher  Fils,  a 
lavées  de  son  sang.  C'est  la  grâce  que  nous 
attendons  de  votre  bonlé,  pour  que  cette 
âme  puisse  vous  honorer  dans  le  ciel  et  glo- 
rifier Dieu  pendant  la  suite  des  siècles  dans 
l'éternilé.  Ainsi  soil-il. 

4*  IJuand  on  donne  la  liétiil'fiiction  du  très-sainl  sacrement 
pour  un  agonisant,  on  clianle  ti'  Pange ,  liiigua,  ou  au 
moins  le  TaïUuin  er(jo,  ei  on  dil  les  oiaibons  suivantes  : 
Yofi  lîrcHARisTiE,  de  l'exposition,  etc. 

^  Vous  nous  avez        t  Panem    de   cœlo 
nourris   du  pain   du    preestitisli  eis; 
ciel; 

Hi  Et  remplis  de  tou- 
tes sortes  de  délices. 

t  Vous  l'avez  aimé. 
Seigneur,  cl  l'avez 
rempli  de  richesses. 

Bl  Vous  l'avez  re- 
vêtu d'une  robe  de 
gloire. 

f  Tendez  -  lui  du 
haut  du  ciel  une  main 
secourable. 

i^  Et  de  Sion  veil- 
lez à  sa  défense. 

y  Que  le  Seigneur 
soit  avec  vous. 

i^  El  avec  votre  es- 

Oraisons. 

0  Dieu  qui  nous 
avez  conservé  le  sou- 
venir de  voire  pas- 
sion et  de  votre  morl, 
en  établissant  un  sa- 
crement admirable, 
faites  que  par  une 
vénération  profonde 
pour  le  mystère  sa- 
cré de  votre  corps  et 
de  voire  sang,  nous 
éprouvions  sans  cesse 
le  fruit  de  la  rédemption  que  vous  avez  ope 
rée. 

Nous  vous  prions, 
Seigneur,  aidés  par 
les  mérites  du  glo- 
rieux époux  de  votre 
sainte  mère,  que  ce 
que  nous  ne  pouvons 
obtenir  par  nos  fai- 
bles   prières  ,    nous 


i^Omncdeleclamen- 
tum  in  se  habcntem. 

f  Amavit  eum  {vel 
eam)  Doniinus,  et  or- 
navit  eum   (vel  eam). 

i^  Stolam  gloriae 
induit  eum  {vel  eam). 

f  Mitleei,  Domine, 
auxilium  de  sanclo. 

i\  El  de  Sion  tuere 
eum  {vel  eam). 

f  Dominus  vobis- 
cum. 

^  Et  eum  Spirilu 
tuo. 

Or  émus. 

Deus  ,  qui  nobis 
sub  sacramenio  mi- 
rabili  passionis  tua; 
raemoriam  reliquisli, 
Iribue  ,  qusesumus  , 
ila  nos  corporis  et 
sanguinis  lui  sacra 
mysleria  vcnerari, 
ul  redemplionis  tuœ 
fructum  in  nobis  ju- 
giter  scnljamus. 


Sanctissimœ  geni- 
tricis  luae  sponsi, 
quaesumus,  Domine, 
merilis  adjuvemur  ; 
ul  quod  possibililas 
noslra  non  oblinct, 
ejus  nobis  inlerces- 
sioncdonetur. 


789 


MYS 


MYS 


750 


soit  accordé  par  sa  puissante  intercession. 
Dieu  loul-puissant  Oriinipolens  cl  mi- 
el miséricordieux  ,  scricors  Deus  ,  qui 
«|ui  avez  donné  aux  lium.ino  gcneri  ,  el 
hommes  des  moyens  salulis  remédia,  el 
de  salul  el  le  gage  de  vitœ  îclernœ  mimera 
la  vie  éternelle  ,  dai-  conlulisti  ,  respice 
gnez  abaisser  des  re-  piopilius  Tamulnm 
gards  de  bienveii-  luiim  (vel  l'atnulatn 
Jarice  el  de  pilié  sur  luam  infirniitale  cor- 
volre  serviteur  (ou  poris  lalioranlcm .  et 
sur  votre  servante),  animam  refove.quam 
qui  souffre  d  ins  sou  creasti  ,  ut  absque 
corps  de  violenles  peccali  macula  libi 
douleurs,  el  sauvez  creatori  suo  per  ma- 
son  âme,  que  vous  nus  sanclorum  ange- 
avez  ciéée  ,  afin  qu'à  loruin  repriesentari 
l'heure  de  sa  mort,  merealur  :  qui  vivis 
étant  sans  aucune  cl  régnas  in  unilatc 
tache  de  péché,  elle  Spirilus  sancii  Deus, 
soit  trouvée  digue  de  per  omnia  suicula 
vous  étie  présentée  saîculorum.  Amen, 
par     le     chœur    des 

anges  :  vous  qui  vivez  et  régnez  en  unité  du 
Sainl-K.spril,  dans  les  siècles  des  siècles. 
Ain^i  soii-ii. 

MUSIQUE  RELIGIEUSE. 

Voy.  CuANT,  Organiste. 
MYSTÈRE. 

La  sainte  eucharislie  est  le  mystère  par 
excelienci-,  tnys^erjum  ^(/ei,  dil  le  prêtre  au 
moment  de  la  consécration  du  vin.  Collet  a 
fait  un  excellent  traité  à  ce  sujet,  connu  sous 
le  nom  de  Trtiilé  des  suints  niyslcres.  Nitus  le 
donnons  en  divers  arlicles,d'a|)rès  une  édition 
revue  par  l'auteur,  el  non  d'après  les  der- 
nières éditions  qui  sont  une  propriété.  On  y 
a  fail  quelques  suppressions  el  quelques  ad- 
ditions qui  empêcheront  de  trouver  l'auteur 
trop  rigide,  et  actualiseront  son  excellent 
ouvrage.  On  pourra  s'en  former  une  idée 
d'après  ce  qui  suit. 

Préface. 

«  Comme  la  religion  catholique  n'a  rien 
de  plus  grand,  de  plus  respectable  que  le 
sacrifice  de  Jésus-Christ,  il  n'est  pas  surpre- 
nant que  ses  ministres  n'aient  rien  omis  de 
ce  qui  peut  contribuer  à  maintenir  la  sub- 
stance cl  la  manière  de  son  culte.  Les  uns 
ont  soutenu  sa  réalité  par  des  ouvrages  qui 
ont  fait  pâlir  l'hérésie.  Les  autres  ont  réglé 
jusqu'à  la  dernière  précision  ses  rites  et  ses 
cérémonies.  Ceux-ci  en  ont  développé  l'es- 
prit et  le  dessein.  Ceux-là  ont  examiné  en 
Ihéiilogiens  moraux  et  la  faute  el  le  degré  de 
la  faute  de  ceux  qui,  par  ignorance  ou  par 
négligence,  ont  le  malheur  Ue  s'en  écarter. 

«  La  France  a  donné  des  écrits  sur  ces 
trois  premiers  genres  de  matière.  La  Perpé- 
tuité de  la  foi  a  porté  jusqu'à  la  dcmonslra- 
tion  la  vérité  de  l'eucharistie.  Le  Manuel  des 
Cérémonies  romaines  les  a  expliquées  dans  un 
détail  où  tout  est  réglé  jusqu'à  la  minute. 
L'Explication  littérale,  historique  el  dogma- 
tique de  la  messe  et  de  toutes  ses  parties,  en 
a  découvert  les  sens  et  les  mystères  avec 
tant  d'onction,  tant  d'intelligence,  qu'on  l'a. 


à  très-juste  titre,  regardée  comme  un  des 
meilleurs  ouvrages  qui  aient  paru  dans  ces 
derniers  temps. 

«  Il  n'en  a  pas  été  ainsi  de  cette  autre  par- 
tie qui  résout  les  cas  sans  nombre  qu'offre 
à  chaque  pas  une  matière  aussi  inléres-ante 
qu'elle  est  étendue.  Si  quelques  .théologiens, 
comme  Ponlas  el  l'auteur  des  Conférences 
d'Angers,  en  ont  parlé;  leur  plan,  qui  ren- 
fermait une  infinité  d'autres  matières,  ne 
leur  a  pas  permis  de  donner  à  celle-ci  toute 
l'attention  qu'elle  mérite  :  el,  quoique  des 
écrivains  d'une  capacité  aussi  distinguée 
n'aient  pu  dire  que  de  bonnes  choses,  on  a 
chaque  jour  le  chagrin  de  voir  qu'il  y  en 
manque  une  infinité  d'autres  ;  et  que  celles 
qui  y  manquent  ne  sont  ni  les  plus  aisées  ni 
les  moins  importantes. 

«  Il  est  vrai  qu'on  peut  trouver  ailleurs  co 
qu'on  ne  trouve  pas  chez  eux  :  el  qu'il  y  a 
peu  de  difficultés  sur  le  sacrifice  qui  n'aient 
été  résolues  par  le  H.  P.  Paul-Marie  Qoarti, 
dans  le  savant  commentaire  qu'il  a  fiil  sur 
les  rubriques  du  iMissel.  Mais,  outre  que  son 
livre  fait  un  bon  volume  in-folio,  el  qu'il  n'a 
jamais  été  imprimé  qu'en  Italie,  l'auteur  a 
écrit  dans  un  temps  où  la  fausse  probabilité 
faisait  du  ravage  ;  et  d'ailleurs  il  n'a  pu  se 
servir  d'un  grand  nombre  de  décisions,  soit 
du  siège  apostolique,  soit  des  congrégations 
romaines,  qui  n'ont  paru  qu'après  lui. 

«  Ce  sont  ces  motifs  qui  m'oiil  déterminé 
à  entreprendre  l'ouvrage  (pie  je  donne  au- 
jourd'hui. J'ai  tâché  d'y  répandre  tout  le  jour 
dont  la  matière  est  susceptible.  Je  mr  suis 
surtout  attaché  à  la  précision  ;  et  persuadé 
qu'une  ou  deux  bonnes  raisons  suffisi-nl  à 
un  esprit  judicieux  ,  je  n'ai  multiplié  les 
preuves  que  dans  un  seul  article,  qu'un  abus 
trop  conjinun  m'a  fail  regarder  comme  un 
point  de  la  dernière  conséquence.  Au  reste, 
bien  ou  mal ,  j'ai  pris  mon  parti  partout;  et 
Dieu  veuille  que  je  ne  l'aie  pas  pris  dmis  des 
matières  où  il  sied  bien  à  un  faible  écri- 
vain d'imiter  la  modestie  de  ceux  qui  l'ont 
précédé. 

«  Mon  dessein  est  de  traiter  dans  le 
môme  ordre,  et  selon  la  même  méthode 
tout  ce  qui  regarde  les  sacrements  :  mais 
il  y  a  actuellement  quelque  chose  de  plus 
pressé  à  faire  ;  el  l'on  me  prie  si  vivement 
de  finir  ma  Théologie  morale,  que  quel- 
que pénible  que  soit  ce  nouveau  genre  de 
travail ,  je  suis  déterminé  à  en  courir  les 
risques.  Heureux  si  ceux  qui  m'y  enga- 
gent veulent  bien  seconder  mes  efforts  par 
leurs  prières  cl  m'oblenir  du  Pères  des  esprits 
la  force  el  les  grâces  dont  j'ai  besoin  pour  y 
réussir. 

«  A  cotte  première  faveur  je  les  supplie 
d'en  joindre  une  autre,  qui  ne  peut  qu'être 
utile  au  public.  Quelque  soin  que  j'aie  pris 
de  rassembler  dans  le  volume  que  je  leur 
offre  présentement  les  difficultés,  petites  ou 
grandes,  qui  ont  rapport  à  la  célébration  des 
saints  mystères,  il  est  difficile  qu'il  ne  m'en 
soit  beaucoup  échappé.  Il  est  encore  plus 
difficile  que  je  les  aie  toutes  résolues  d'une 
manière  qui  contente.  En  partant  de  ce  dou- 


m 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIF.S  ET  DKS  RITES  SACRES. 


732 


ble  principe;  dont  l'aveu  n'a  rien  de  trop 
flaltenr,  je  demande  deux  choses  :  l'une, 
qu'on  prenne  la  peine  de  me  proposer  les  cas 
que  j'aurais  omis;  l'autre  qu'on  daigne  me 
faire  part  des  raisons  que  l'on  pourrait  avoir 
de  ne  pas  souscrire  à  mon  senlinienl.  Tout 
bien  examiné,  je  serai  celui  à  qui  il  en  cdû- 
lera  le  plus  pour  remplir  les  clauses  du  con- 
trat. Les  objections  coûtent  peu  :  les  cas  de 
conscience  coûtent  encore  moins.  N'ai  je 
donc  pas  lieu  de  croire  que  deux  sortes  d'ec- 
clésiastiques voudront  bien  se  prêter  à  mes 
vues?  Ils  peuvent  du  reste  compter  sur  ma 
parfaite  reconnaissance.  Quoique  avance 
qu'ils  fassent,  je  ne  demeurerai  point  en 
arrière.  J'ai,  grâce  à  Dieu,  du  côté  de  la 
gratitude  des  fonds  inépuisables.  Je  ne  tar- 
derai pas  à  faire  conn.iître  aux  premiers 
combien  je  suis  disposé  à  leur  obéir,  et  aux 
seconds,  combien  j'ai  de  déférence  pour  leurs 
lumières. 

«  Si  avant  que  de  finir  il  m'était  permis 
de  prier  humblement  ceux  qui  sont  mes 
frères  dans  le  sacerdoce  de  Jésus-Christ, 
et  mes  maîtres  en  tout  autre  genre,  de  lire 
une  fois  par  an  ce  petit  ouvrage,  je  le  fe- 
rais très-volontiers  ,  et  je  suis  sûr  qu'ils 
s'en  trouveraient  bien.  Les  difficultés  pré- 
vues ne  frappent  pas  :  celles  qui  ne  l'ont 
point  été  désorientent  absolument.  Il  est 
fâcheux  de  ne  recourir  à  la  Uubrique  que 
lorsqu'on  est  à  l'autel  :  et  il  est  plus  fâ- 
cheux encore  de  n'y  trouver  que  des  prin- 
cipes généraux,  dont  l'agitation  et  la  crainte 
de  scandaliser  la  multitude  ne  permettent 
pas  de  tirer  les  conséquences  dont  on  a 
besoin.  Je  sais  qu'ici,  comme  chez  tous  les 
théologiens  qui  traitent  les  choses  avec 
étendue,  on  trouvera  des  questions  un  peu 
métaphysiquei;  mais  je  sais  aussi,  et  par 
ma  propre  expérience,  et- par  celle  de  plu- 
sieurs autres ,  que  le  très-grand  nombre 
n'est  pas  de  ce  genre  :  et  je  ne  doute  point 
que  parmi  ceux  qui  prendront  la  peine  de 
lire  ce  petit  traité,  il  n'y  en  ail  quelques- 
uns  qui  n'avouent  d'abord  qu'en  telle  ou 
telle  occasion  il  ne  leur  aurait  pas  été  inu- 
tile. Plaise  à  Dieu,  plaise  à  Jésus-Christ, 
le  souverain  Prêtre,  d'y  donner  sa  bénédic- 
tion. Il  sait  que  je  n'ai  d'autre  vue,  d'autre 
ambition  sur  la  terre  que  de  contribuer  à 
la  dignité  de  son  culte  et  à  la  sanctification 
de  ses  ministres.  Fils  d'un  père  et  membre 
d'un  corps  dévoué  par  état  et  par  inclina- 
tion au  service  du  clergé,  ce  n'est  que  pour 
lui  que  je  respire?  ce  n'est  qu'à  lui  que 
je  veux  consacrer  mes  travaux  et  mes  veil- 
les C'est  sou  bien,  il  peut  en  disposer.  Rien 
de  plus  touchant  pour  moi  que  de  voir 
un  illustre  auteur  profiter  amplement  de 
mon  traité  des  Dispenses.  Je  souhaite  que 
celui-ci  ait  le  même  sort.  La  première  rè- 
gle est  de  vouloir  le  bien;  la  seconde, 
d'être  charmé  qu'un  grand  nom  lui  donne 
un  prix  qu'un  homme  obscur  ne  peut  lui 
donner.  » 


Lellre  de  monseiijnmr  Vévéque  de  Montauban 
à  l'auteur. 

«J'ai  lu,  monsieur,  votre  traité  dos  saints 
Mystères  avec  le  même  plaisir  que  les  au- 
tres ouvrages  qui  sont  déjà  sortis  de  votre 
plume.  Voire  zèle  pour  ladéfense  de  l'Eglise, 
vos  lumières  el  la  so|idité  de  vos  décisions 
vous  ont  attiré  depuis  plnsieurs  années  l'ap- 
probation publique.  La  saine  morale  se 
montre  et  semble  acquérir  de  l'agrémenl 
dans  tous  vos  écrits;  très-propres,  parla 
même,  à  servir  de  digue  au  relâchement  qui 
se  glisse  jusque  dans  la  célébration  de  ce 
que  la  religion  a  de  plus  auguste.  Les  incré- 
dules font  leurs  plus  grands  efforts  pour 
rendre  nos  mystères  méprisables;  et  les  mi- 
nistres des  saints  autels  n'en  font  pas  assez 
pour  leur  concilier  la  vénération  des  peu- 
ples. Un  traité  dans  le  même  goût  sur  la  ré- 
citation de  l'office  divin  doit  faire  naturelle- 
ment le  second  tome  de  celui  des  saints  mys- 
tères ;  l'état  ecclésiastique  ,  et  surtout  les 
chapitres  vous  auront  de  grandes  obligations 
si  vous  y  travaillez  :  je  ne  doute  pas  du 
succès,  pourvu  que  le  Seigneur  daigne  vous 
conserver  une  santé  qui  nous  est  très-pré- 
cieuse. Je  suis  avec  respect,  monsieur,  votre 
très-humble  et  très-obéissant  serviteur. 
«  t  Michel,  évêque  de  Montauban. 
«  A  Montauban,  ce  12  jnars  17o3.  » 

Voici  les  ma'ières  traitées  dans  l'ouvrage 
de  Collet,  avec  l'indication  des  articles  de  ce 
dictionnaire  où  elles  sont  placées. 

Chapitre  I.  Difficultés  sur  les  rubriques 
en  général.  Voy.  Rubriques. 

Chap.  IL  Dilfieultés  sur  la  préparation  in- 
térieure du  prêtre  qui  va  célébrer. 

§  1.  De  la  confession  avant  la  messe. 
Voy.  Confession. 

§  2.  De  la  récitation  des  matines  el  des 
laudes.  Voy.  Récitation. 

Chap.  IIL  Difficultés  sur  la  préparation 
extérieure. 

§  1.  Du  jeûne.  Voy.  Jeune. 

§  2.  Des  autres  dispositions  du  corps. 
Voy.  Préparation. 

Chap.  IV.  Difficultés  sur  la  matière  du  sa- 
crifice. 

§  1.  Du  pain  eucharistique.  Voy.  Pain. 

§  2.  Du  vin   eucharistique.   Voy.  Vin. 

Chap.  X.  Difficuliés  sur  la  forme  de  l'eu- 
charistie. Voy.  Consécration. 

Chap.  Vl.  Difficultés  sur  le  ministre 
Voy.  Ministre. 

Chap.  VIL  Difficultés  sur  le  lieu  du  sacri- 
fice. Voy.  Lieu. 

Chap.  VllI.  Difficultés  sur  l'autel,  les  nap- 
pes, la  croix,  les  cierges  Voy.  Préparation, 

Chap.  IX.  Difficultés  sur  le  calice,  le  cor- 
poral,  le  purificatoire,  la  pale.  Voy.  ces  mots. 

Chap.  X.  Dilfieultés  sur  les  ornements  sa- 
cerdotaux. Voy.  Ornements. 

Chap.  XL  Difficultés  sur  le  temps,  l'heure, 
le  jour,  et  la  répétition  du  lacrifice. 


7".3 


IVAT 


NI- 13 


774 


§  1.  Do  l'obligalion  de  célébrer  en  cer- 
tains Ipriip».    Voy.  CÙLÙBRATION. 

§  2.  De  rhourc,  dis  jours  et  de  la  répé- 
tilion  (lu  sncrificp.  Ibid. 

Chnp.  XII.  Difficullés  sur  le  Missel  et  sur 
le  sirvaiit.  Voy.  Missel,  Servant. 

Cliap.  XIII.  Pilïicullés  sur  l'intégrité  et 
sur  la  coniinuilédusacrifice.  Voy.  Intéqbitk. 

Chap.  XIV.  Difficullés  sur  divers  incidents 
qui  peuvent  survenir  dans  l'action  du  sacri- 
fice. Voy.  Incidents. 

Chap.  XV.  Difticultés  sur  la  manière  dont 
on  doit  réciter  le  canon.  Voy.  Secrètes. 

Chap.  XVI.  Difficultés  sur  ceux  pour  qui 
l'on  peut  offrir  le  sacrifice,  f  o//.  Sacrifice. 

ehap.  XVII.  Difficullés  sur  ceux  pour  qui 
l'on  doit  offrir  le  sacrifice.  Ibid. 

Chap.  WIII.  Difficultés  sur  l'honoraire 
des  messes.  Voy.  Honoraires. 

Sommaire  des  cérémonies  de  la  messe 
basse. 

Résolutions  de  quelques  difOcnltés. 


Traité  de  la  célcbrntion  des  sainCi  mystère.'!, 
dan.t  lequel  on  résout  les  prineipales  dif- 
ficultés qui  regardent  cette  matière. 
(Nous  suivrons  dans  cet  ouvrage  le  mémo 
ordre  que  suit  le  prêtre  dans  la  célébratioa 
des  saints  mystères,  .\insi,  après  avoir  exa- 
miné la  nature  et  la  forco  dos  rubriques, 
nous  parlerons  des  dispositions  tant  inté- 
rieures qu'extérieures  du  ministre  qui  va 
célébrer  ;  de  la  matière  sûre  ou  douteuse  du 
sacrifice  qu'il  veut  offrir  ;  des  difficultés  qui 
peuvent  l'arrêter  à  l'occasion  de  la  forme 
eucharistique  ou  même  do  sa  propre  per- 
sonne; de  celles  qui  coacernenl  le  temps, 
le  lieu,  les  vases  et  les  ornenicnls  de  la 
messe,  etc.  Ce  début,  qui  n'annonce  rien  que 
de  Irès-commun  nous  mollra  cependant  à 
portée  d'examiner  cl  de  résoudre  nn  nombre 
prodigieux  dedifficullés.  Dieu  veuillequ'il  ne 
nous  mette  pas  à  portée  d'apprendre  bien 
des  choses  qui  n'auraient  pas  dû  être  si 
longtemps  ignorées.) 


N 


N.\PPE. 

Deux  sortes  de  nappes  sont  nécessaires 
dans  l'Eglise  :  celles  de  l'autel  et  celles  de  la 
communion.  Voy.  Autel,  BÉNÉDiCTior^,  Sa- 
crifice, Communion,  Linqes  sacrés. 

La  nappe  supérieure  de  l'autel  doit  des- 
cendre des  deux  côtés  trois  doigts  plus  bas 
que  la  surface  du  marchepied,  selon  Gavan- 
tus,  d'après  les  actes  de  l'Eglise  de  Milan. 
La  rubrique  du  Missel  veut  qu'elle  descende 
jusqu'à  terre.  Les  deux  autres  nappes  peu- 
vent être  plus  courtes,  ou  bien  on  double 
une  des  longues. 

Le  Cérémonial  de  Lyon  de  1838,  dit  aussi 
que  la  nappe  de  dessus  doit ,  autant  que 
possible,  descendre  jusqu'à  terre. 

La  Rubrique  de  Paris  exige  seulement  que 
la  nappe  supérieure  descende  un  peu  des 
deux  côtés,  et  que  la  plus  courte  s'étende 
au  delà  de  la  pierre  sacrée.  Gavanlus  veut 
que  celle-ci  couvre  toute  la  table  de  l'autel. 
Il  ne  veut  pas  qu'il  y  ait  au  bord  des  orne- 
ments de  couleur. 

Si  on  étend  des  nappes  de  communion  sur 
les  bancs  ou  les  baluslres,  elles  les  égale- 
ront en  longueur,  dit  le  Cérémonial  francis- 
cain; les  auires  uappes  auront  trois  cou- 
dées de  longueur, et  deux  de  largeur;  on  peut 
en  orner  les  extrémités.  Voyez  Propreté. 

Pour  plus  de  détail  sur  ce  qui  concerne 
les  nappes  d'autel,  voyez  l'art.  Préparation, 
d'après  Collet. 

NATIVITÉ. 

L'Eglise  célèbre  sous  ce  nom  la  naissance 
de  saint  Jean-Baptiste  ,  celle  de  la  vierge 
Marie  et  celle  de  Notre-Seigneur  Jésus - 
Christ.  Voy.  Noël.  Elle  ne  célèbre  pas  la 
naissance  des  autres  saints,  parce  qu'ils 
sont  nés  pécheurs;  mais  elle  appelle  dies 
natalis,  le  jour  de  leur  fête,  quand  même  ce 
ne  serait  pas  le  jour  où  ils  sont  nés  à  la  vie 
éternelle. 


Nativité  {Temps  de  là). 


Plusieurs  liturgies  de  France  appellent 
Temps  de  la  Nativité  l'intcrvailede  Noël  à  la 
Septuagésime,  ou  bien  de  Noël  à  la  PuriQca- 
tion.  Il  en  résulte  ciuelquefois  de  l'embarras 
pour  faire  concorder  le  temps  de  Noël,  qui 
est  joyeux,  qui  a  des  prières  analogues,  avec 
le  deuil  de  la  Septuagésime.  Voy.  Bréviaire, 
Epiphanie.  Voyez  aussi,  à  l'article  Cérémo- 
nial, le  Cérémonial  des  évéques,  1.  ii,  c.  15, 
au  sujet  des  fêles  qui  peuvent  suryenir  pen- 
dant ce  temps-là. 

NAVETTE. 

Navicula,  petit  vaisseau,  est  le  nom  qu'on 
donne  au  vase  destiné  à  présenter  l'encens 
au  célébrant.  La  navette  doit  être  d'argent 
ou  do  cuivre,  assez  grande  pour  contenir 
plus  d'encens  qu'il  n'en  faut  pour  la  messe. 
Elle  doit  être  accompagnée  d'une  cuiller  de 
la  même  matière. 

NÊCROLOGE. 

Dans  plusieurs  lieux  on  a  un  nécrologe 
ou  catalogue  des  morts,  dont  on  fait  lecture 
au  prône  de  la  messe  paroissiale,  en  y  ajou- 
tant le  De  profimdis.  l'iusieurs  bréviaires  le 
placent  à  l'office  de  prime,  où  il  est  pareil- 
lement suivi  du  psaume  De  profundis,  même 
le  dimanche  ;  mais  si  on  ne  lit  pas  le  nécro- 
loge le  dimanche,  on  laisse  aussi  ce  psaume 
avec  le  reste  de  l'absoute.  Le  rite  romain  ne 
prescrit  pas  cela  ;  mais  le  premier  jour  du 
mois  et  de  la  semaine  sont  consacrés  au 
soulagement  des  morts  par  l'office  et  la 
messe.  Voy.  Office  des  morts.  On  excepte 
le  Carême  et  le  temps  pascal;  mais  dans  le 
Carême,  il  y  a  à  la  messe  une  oraison  pour 
les  vivants  et  les  morts,  et  dans  le  temps  pascal 
on  prie  pour  les  défunts  aux  litanies  des  saints. 
NEUMES. 
(Explicalion  du  P.  LebruD.) 

iYet4ma,ou  pneuma,est  un  mot  grec  qui  si- 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


735 

gnifie  lesouffle,larespira(ion,unesuileouun 
porldcvois;et  quand  on  soutient  la  voix  pour 
exprimer  quelques  sentiments  de  joie,  cela 
s'appelle  parmi  les  Latins  jubilatio;  car  «  la 
jubilation,  dit  saint  Augustin,  n'est  autre 
chose  qu'un  son  de  voix  sans  paroles  (1). 
Ceux  qui  se  réjouissent  aux  champs ,  en 
recueillant  une  abondante  vendange  ou  en 
fais.int  une  copieuse  moisson,  chantent,  et 
quittent  souvent  les  paroles  pour  ne  faire 
retentir  que  des  sons  (2).  »  L'assemblée  des 
Juifs  et  des  chrétiens  s'est  aussi  répandue 
souvent,  à  l'égard  de  Dieu,  en  cette  espèce 
de  jubilation,  qui  fait  entendre  qu'on  vou- 
drait produire  au  dehors  ce  qu'on  ne  peut 
exprimer  par  des  paroles.  C'est  un  langage 
ineffable  (.3)  ;  «  et  à  qui  peut-on  plus  pro- 
prement adresser  un  tel  langage  qu'à  Dieu  , 
qui  est  ineffable?  Il  faut  le  louer  :  les  paroles 
nous  manquent;  que  nous  reste-t-il  donc 
que  de  nous  laisser  aller  à  la  jubilation , 
afin  que  le  cœur  se  réjouisse  sans  paroles, 
et  que  l'élendue  de  la  charité  ne  soit  pas 
restreinte  par  des  syllabes?  » 
I  L'Ordre  romain  (4)  et  Amalaire  nous 
apprennent  que  cette  jubilation  ou  ces  notes 
redoublées  sur  le  dernier  a  de  VAlleluia 
s'appellent  sequenlia  ,  c'est-à-dire  suite  de 
l'AUeluiar  C'est  le  nom  que  les  coutumes 
de  Cluny  (5J  leur  donnaient  encore  au 
x'  siècle'  Amalaire  (6),  Etienne  d'Autun  (7) 
et  l'abbé  Rupert  (8)  remarquent  que  celte 
jubilation  sans  parole  nous  rappelle  l'état 
bienheureux  du  ciel,  où  nous  n'aurons  plus 
besoin  de  parole,  mais  où  la  seule  pensée 
nous  fera  connaître  ce  qu'on  a  dans  l'esprit. 
Ce  cri  de  joie  ne  saurait  être  mieux  placé 
qu'au  moment  où  on  se  dispose  à  écouler  la 
bonne  nouvelle  qui  va  être  annoncée,  c'est-à- 
dire  l'Evangile. 

NEUVAINES. 

PRÉPARATION    A0X   CINQ  FÉTES  PRINCIPALES  DE 
LA   TRÈS-SAINTE    VIERGE. 

Indulgences  accordées  à  perpiiluilé  a  tout  fidèle  qui,  seul 
ou  en  commun  avec  d'aulres,  fera  les  iieuvaines  sui- 
vantes, en  préparation  aux  cinq  fêles  principales  de  la 
très-sainte  Vierge  : 

1°  Indulgence  de  trois  cents  jouis  pour 
chaque  jour  de  la  neuvaine. 

2°  Indulgence  plénière  pour  chacune  des 
cinq  fêles,  avant  laquelle  on  aura  fait  enliè- 
rement  la  neuvaine  marquée  pour  celte  fêle, 
pourvu  que  le  jour  de  la  solennité,  ou  un 
des  jours  de  l'oclave,  on  prie,  après  s'être 
confessé  et  avoir  communié  selon  les  inten- 
tions de  l'Eglise  (9). 

N.  B.  Ces  indulgences  sont  applicables 
aux  âmes  du  purgatoire. 

(1)  Sonus  quidam  est  Iseliliae  sine  verbis.  Aug.  in  psal. 
Lixxix,  n.  i. 

(2)  Maxime  jubilant  qui  aliquid  in  agris  operantur  copia 
frucluum  jucundali,  etc.  Aug.  ibid. 

(5)  Ouem  decel  isla  jubilatio,  nisi  ineffabllem  Deum? 
Ineffabilis  enim  est,  quem  fari  non  potes,  cl  lacère  non 
debes  :  quid  restai  nisi  ut  jubiles,  ut  gaudeat  cor  sine  ver- 
bis,  et  immensa  latiludo  gaudiorum  mêlas  non  habeal  syl- 
labarum?  Aug.  psal.  xxxii,  n.  8. 

(4)  Sequitur  jubilatio,  quam  sequenliam  vocanl.  Ordo 


7.^6 

Première  neuvaine  en  préparation  à  la  fête 
de  l'immaculée  conception. 
(Klle  commence  le  29  novembre.) 

Venez,  Esprit-Saint,  remplissez  les  cœurs 
de  vos  Gdèles  et  allumez  en  eux  le  feu  du 
divin  amour. 

y  Envoyez  votre  Esprit-Saint,  et  tout  sera 
créé  de  nouveau. 

If  Et  vous  renouvellerez  la  face  de  la 
terre. 

PRIONS. 

O  Dieu,  qui  éclairez  les  cœurs  de  vos  fi- 
dèles par  les  lumières  du  Saint-Esprit,  don- 
nez-nous cet  Esprit-Saint  qui  nous  fasse 
aimer  le  bien  et  répande  toujours  en  nous 
ses  consolations  :  par  Notre-Seigneur  Jésus- 
Christ.  Ainsi  soit-il. 

Prière  préparatoire  qu'on  doit  réciter  chaque 
jour. 

Vierge  très-pure,  conçue  sans  péché,  qui 
fûtes  toute  belle  et  sans  fâche  dès  le  premier 
instant  de  votre  vie;  glorieuse  Marie,  pleine 
de  grâce,  Mère  de  mon  Dieu,  Reine  des  an- 
ges et  des  hommes,  je  vous  honore  humble- 
ment comme  la  Mère  de  mon  Sauveur.  Quoi- 
que Dieu,  il  m'a  appris,  par  la  vénération, 
le  respect  et  l'obéissance  qu'il  eut  pour 
vous ,  quels  élaienl  les  honneurs  et  les  hom- 
mages que  je  devais  vous  rendre.  Daignez, 
je  vous  en  supplie,  agréer  les  prières  que  je 
vous  offre  pendant  celle  neuvaine.  Vous  êtei 
l'asile  assuré  des  pécheurs  pénitents  ;  j'ai 
donc  raison  de  recourir  à  vous  :  vous  êtes  la 
Mère  de  miséricorde;  vous  ne  pourrea  pas 
être  insensible  à  mes  misères  :  vous  êtes, 
après  Jésus-Chrisl,  toute  mon  espérance  ;  la 
tendre  confiance  que  j'ai  en  vous  vous  sera 
certainement  agréable  ;  rendez-moi  digne 
d'être  appelé  voire  fils ,  afin  que  je  puisse  dire 
avec  confiance  :  Montrez  que  vous  êtes  notre 
mère,  Monstra  te  esse  mairem. 

Ici  on  dira  neuf  jlve  Maria,  un  Gloria  Pa- 
tri,  une  des  prières  suivantes,  et  l'on  termi- 
nera par  les  litanies  et  oraisons  que  l'on 
trouvera  plus  loin. 

Prière  pour  le  premier  jour  —  (29  novembre). 

Me  voici  prosterné  à  vos  pieds,  Vierge 
sans  tache;  je  me  réjouis  vivement  avec 
vous  de  ce  que  vous  avez  été  choisie  de 
toute  éternité  pour  être  la  Mère  du  Verbe  di- 
vin, et  de  ce  que  vous  avez  été  préservée  du 
péché  originel.  Je  remercie  et  je  bénis  l'ado- 
rable Trinité  qui  vous  a  accordé  ce  privi- 
lège dans  voire  conception  ,  et  je  vous  prie 
humblement  de  m'oblenir  la  grâce  de  triom- 
pher des  tristes  effets  que  le  péché  originel 
a  produits  en  moi;  de  grâce,  faites  que  je 

Rom. 

(5)  Spicil.  p.  48  et  50. 

(6)  Lib  III,  c.  16. 

(7)  DeS;icram.  allar.,  c.  12. 
(8j  Office  div.,  1.  i,  c.  35. 

(9)  Pie  Vil,  rescriis  donnés  par  l'organa  du  canlinal 
pro-vicaire,  en  daie  du  4  août  et  du  24  novembre  1808,  et 
du  11  janvier  1809.  On  les  conserve  dans  la  secrélairerin 
du  vicariat  de  Kome. 


Î37 


NEU 


NEU 


738 


les  surmonte  et  que  je  ne  cesse  jamais  d'ai- 
mer mou  Dieu. 

Second  jour  —  (30  novembre). 

O  Marie,  lis  de  pureté  immaculée,  je  me 
réjouis  avec  vous,  de  ce  que,  dès  le  premier 
mumciit  de  volru  concepiion,  vous  avez  été 
comblée  de  grâces  et  douée  du  parf  lil  us.ige 
de  voire  r.iisoii.  J'adore  la  très-sainte  Tri- 
niié,  et  je  la  remercie  de  vous  .ivoir  enrichie 
de  dons  si  précieux  ;  je  me  confonds  en 
votre  présence,  en  me  voyant  si  dépourvu 
do  grâces.  O  vous  qui  avez  reçu  unesi  gr.inde 
abond.mcede  dons  célesles,  daignez  en  f;iire 
pari  à  mon  âme,  ainsi  que  des  trésors  de 
votre  iumiaculée  concepiion. 

Troisième  jour  —  (  i"  décembre). 

O  Marie,  rose  mystique  de  pureté,  je  me 
réjouis  avec  vous  de  ce  que,  dans  votre  im- 
maculée concepiion  ,  vous  avez  triomphé  du 
serpent  infernal ,  étant  conçue  sans  la 
laclie  du  péché  originel.  Je  remercie  cl  je 
loue  de  tout  mon  cœur  la  sainte  Trinité  , 
qui  vous  a  accordé  un  si  glorieux  privilège, 
et  je  vous  conjure  de  m'obtenir  l.i  l'orcc  né- 
cessaire pour  échapper  aux  embûches  du 
démon  et  ne  plus  souiller  mon  âme  par  le 
péché.  Ne  me  refusez  jamais  votre  tout- 
puissant  secours,  el  fuiles  (jue  je  triomphe 
toujours,  par  votre  protection,  de  tous  les 
ennemis  de  mon  salut. 

Quatrième  jour — (2  décembre). 

0  Vierge  Marie,  miroir  de  pureté  imma- 
culée, je  me  réjouis  plus  que  je  ne  saurais  le 
dire,  en  pensant  que,  dès  l'instant  de  votre 
concepiion,  vous  avez  possédé,  avec  tous 
les  dons  du  Saint-Esprit,  les  vertus  in- 
fuses les  plus  parfaites  et  les  plus  sublimes. 
Je  remercie  et  je  loue  la  très-sainte  Trinité, 
qui  vous  a  favorisée  de  ces  privilèges  :  je 
vous  conjure.  Mère  de  bonté,  de  m'obtenir 
la  grâce  de  pratiquer  la  vertu  et  de  me  ren- 
dre par  là  digne  de  recevoir  les  dons  et  les 
grâces  de  TEsprit-Saint. 

Cinquième  jour  —  (3  décembre). 

0  Marie,  astre  éclatant  de  pureté,  je  me 
réjouis  avec  vous  de  ce  que  le  mystère  de 
votre  immaculée  conception  a  élé  le  prin- 
cipe du  salut  du  monde  et  la  joie  de  toutes 
les  nations.  Je  remercie  et  je  bénis  la  très- 
sainte  Trinité  de  vous  avoir  ainsi  exaltée  et 
gloriûée  :  je  vous  conjure  de  m'obtenir  la 
grâce  de  profiler  de  la  passion  el  de  la  mort 
de  Jésus,  afin  que  le  sang  qu'il  a  répandu 
pour  moi  sur  la  croix  ne  me  soil  pas  inutile  ; 
mais  que,  menant  une  vie  sainte,  je  puisse 
me  sauver  par  ses  mérites. 

(I)  Au  lieu  des  litanies,  on  peul,  pour  .a  nouvaiuo  de  la 
Cniii:eplion  seulemeut,  dire  les  versets  el  répons  suivants, 
qu'un  termine,  comme  les  litanies,  par  le  verset  el  les 
or.iisons  qui  se  trouvent  col.  740,  741. 
V-  Vous  êtes  toute  belle,  Û     V.  Tota  pulchra  es.  Maria. 

Marie. 
R.  Vous  êtes  toute  belle,  ô     R.  Tola  pulchra  es.  Mari». 

Mario. 
V.   lit  la   tacbe  originelle     V.  Et  macula  originjlis  non 

u'esl  pas  eu  vous.  est  in  te 


Sixième  jour—  {!i  décembre). 

O  Marie,  étoile  resplendissante  de  pureté 
immaculée,  je  me  réjouis  avec  vous  de  ce 
que  votre  imm.iculée  conception  a  causé 
une  grande  joie  à  tous  les  anges  du  ciol.  Je 
remercie  et  je  bénis  la  très-sainle  Trinité 
de  vous  avoir  fait  part  d'un  si  glorieux  pri- 
vilège :  oblcnez-moi  la  grâce  de  participer 
un  jour  à  cette  joie,  et  de  pouvoir,  dans  la 
compagnie  des  anges,  vous  louer  et  vous  bé- 
nir à  jamais. 

Septième  jour  —  (5  décembre). 

O  Marie,  aurore  naissante  do  pureté  im- 
maculée, pénétré  d'admiration,  je  me  rejouis 
avec  vous  de  ce  que,  dès  le  moment  de  votre 
concepiion,  vous  avez  élé  confirmée  en  grâce 
et  rendue  impeccable.  Je  remercie  et  je  loue 
la  très-sainte  Trinité,  qui  n'a  accordé  qu'à 
vous  seule  ce  privilège  tout  spécial  :  obte- 
nez-moi, "V^ierge  sainte,  une  horreur  pro- 
fonde et  continuelle  du  péché,  qui  est  le 
plus  grand  de  tous  les  maux,  et  la  grâce  de 
mourir  plutôt  que  de  le  commettre  jamais. 

Huitième  jour  —  (  G  décembre). 

O  \  ierge  Marie,  soleil  sans  tache,  je  me 
réjouis  avec  vous  de  ce  que,  dans  votre  im- 
maculée conception,  le  Seigneur  vous  a  ac- 
cordé plus  de  grâces  que  n'en  eurent  jamais 
tous  les  anges  et  tons  les  saints  au  comble 
de  leurs  mérites.  Je  remercii"  et  j'admire  la 
bonté  infinie  de  la  très-sainte  Trinité,  qui 
vous  a  accordé  ce  privilège  :  faites  que  je 
corresponde  toujours  à  la  grâce  divine,  el 
que  je  n'en  abuse  jamais  ;  changez  mon 
cœur,  et  que  je  commence  dès  à  présent  à 
rcconnaîlre  mes  fautes  et  à  m'en  corriger. 
Neuvième  jour  —   (7  décembre). 

O  Marie,  vierge  el  mère  tout  à  la  fois,  lu- 
mière brillante  de  sainteté  cl  de  pureté  im- 
maculée, à  peine  conçue,  vous  adorâtes  pro« 
fondement  le  Seigneur  et  vous  lui  mani- 
festâtes votre  reconnaissance  de  ce  qu'il 
daignait  se  servir  de  vous  pour  détruire  l'an- 
cienne malédiction  et  répandre  des  bénédic- 
tions abondantes  sur  les  enfants  d'Adam. 
Faites  que  cette  bénédiction  allume  dans 
mon  cœur  l'amour  de  Dieu;  enflammez-le 
vous-même  ce  cœur,  afin  que  j'aime  con- 
stamment mon  Dieu,  el  qu'il  me  soil  donné 
de  jouir  de  lui  dans  le  ciel,  où  je  pourrai  le 
remercier  avec  plus  d'ardeur  des  privilèges 
extraordinaires  dont  il  vous  a  favorisée,  et 
me  réjouir  de  vous  voir  couronnée  avec 
tant  de  gloire. 

Litanies  de  la  sainte  Vierge  (1). 
Seigneur,   ayez  pitié    Kyrie,  eleison , 

de  nous. 


H.  Et  la  tacUe  originelle 
n'est  pas  eu  vous. 

V.  Vous  la  gloire  de  Jérusa- 
lem. 

R.  Vous  la  joie  d'Israël. 

v.  Vous  l'honneur  de  notre 
peuple. 

R.  Vous  l'avocate  des  pé- 
chi'urs. 

V.OMariel 


R.  Et  macula  originalls  non 

est  in  te. 
y.  Tu  gloria  Jérusalem. 

B.  Tu  Isetilia  Israël. 

V.  Tu  honorifictnlia  populi 

no>lri. 
11.  Tu  advocata  pcccatorum^ 

v.  0  Maria' 


759 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 
Vaisseau 


Christe,  audi  nos. 
Chrisle ,  exaudi  nos. 
Pater  de  cœlis  Deus, 
miserere  nobis. 


Christ,  ayez  pitié  de    Christe,  eleison 

nous. 
Seigneur,  ayez   pitié    Kyrie,  eleison. 

de  nous 
Christ,  écoutez-nous. 
Christ,  exaucpz-nous. 
Dieu  le  Père  des  cieux 

où  vous  êtes  assis, 

ayez  pilié  de  nous. 
Dicu^e  Fils,  réiienip-    Fili,  rcdemplor  mun- 

tour    du     monde  ,        di  Heus ,   miserere 

ayez  pitié  de  nous.        nobis. 
Esprlt-Sainl,  qui  êtes    Spirilussanclc,  Deas, 

Dieu,  ayez  pitié  de        miserere  nobis. 

nous. 
Sainte   Trinité,    qui    SanctaTrinitas,  unus 

êtes  un  seul  Dieu  ,        Deus,  miserere  no- 

ayez  pitié  de  nous.        bis. 
Sainte    Marie,   priez    Sancta  Maria, orapro 

pour  nous.  nobis. 

Sainte  Mère  de  Dieu,    Sancta  Dei  Genitrix  , 
priez.  ora. 

Sainte      Vierge     des    Sancta   Virgo    virgi- 

vierges,  priez.        num,  ora. 

Mère  de  Jésus-Christ,    Mater  Chrisli,      ora. 

priez. 
Mère    de    la    divine    Mater  divinœ  gratiae, 

grâce,  priez.  ora. 

Mère  très-pure,  priez.    Mater  purissima,  ora. 


7*0 
ora. 


Mater  castissima,  ora. 
Mater  inviolala,  ora. 

Mater  intemerata  , 
ora. 

Mater  amabilis,  ora. 

Mater  admirabilis , 
ora. 

Mater  Creatoris,  ora. 

Mater  Salvatoris,  ora. 

Virgo  prudentissima, 
ora. 

Virgo  veneranda  , 
ora. 

Virgo  prœdicanda  , 
ora. 

Virgo  potens,      ora. 

Virgo  clemens,    ora. 

Virgo  fidelis,  ora. 
Spéculum  justitiae , 
ora. 
Sedes  sapientise,  ora. 
j 

Causa  nostrse  leelitise, 
ora. 

K.  0  Maria! 

T.  Viryo  prudentissima. 

R.  Maier  clemeulissima. 

V.  Ora  pro  nobis. 
R.  Inlercedi;   pro  nobis  ad 
Doininum    Jesiini    Chri- 
slum. 

On  voit  par  les  prières  de  cetl«'  neiivuine  cl  par  le  ver- 
set et  l'oraison  qui  suivent  ici  .les  litanies  de  la  saiiile 
»ierge,  que  son  immaculée  conc  eptiou  y  est  exp' vssé- 
ment  déclarée,  et  en  ogn/a,  que  Ut'îs  le  premier  iusiani  d« 


Mère      très  -  chaste 
priez. 

Mère     sans     tache , 
priez. 

Mère  sans  corruption, 
priez. 

Hère  aimable,  priez. 

Mère  aâmrrable,priez. 

Mère    du    Créateur  , 

priez. 
Mère    du    Sauveur , 

priez. 
Vierge  très-prudente, 

priez. 
Vierge      vénérable , 

priez. 
Vierge  célèbre,  priez. 

Vierge       puissante  , 

priez. 
Vierge        clémente  , 

priez. 
Vierge  fidèle,  priez. 
Miroir     de    justice  , 

priez. 
Siège     de     sagesse , 

priez. 
Cause  de  notre  joie  ,  ■ 

priez. 

R.  0  Marie  ! 

V.  Vierge  très-prudente. 

R.  Mère  remplie  de  clé- 
mence. 

V.  Priet  pour  nous. 

R.  Intercédez  pour  nous 
auprès  du  Seigneur  Jésus- 
Christ. 


spirituel  , 
priez. 

Vaisseau   honorable, 
priez. 

Vaisseau  insigne  de 
la  dévolion,   priez. 

Rose  mystique,  priez. 

Tour  de  David,  priez. 

Tour  d'ivoire,    priez. 

Maison  dorée,    priez. 

Arche       d'alHimct;  , 
priez. 

Porte  du  ciel,     priez. 

Etoile     du      malin  , 
priez. 

Santé   des   inGrmps  , 
priez. 

Refuge  des  pécheurs, 
priez. 

Consolatrice  des  affli- 
gés, priez. 

Secours  des  chré- 
tiens, priez. 

Reine     des     anges  , 
priez. 

Reine  des  patriarciies , 
priez. 

Reine  des  prophètes, 
priez. 

Reine   des    apôtres  , 
priez. 

Reine  des  martyrs  , 
priez. 

Reine  des  confes- 
seurs ,  priez. 

Reine  des  vierges  , 
priez. 

Reine  de  tous  les 
saints,  priez. 

Agneau  de  Dieu  ,  qui 
effacez  les  péchés 
du  monde,  pardon- 
nez-nous,Seigneur. 

Agneau  de  Dieu  ,  qui 
effacez  les  péchés  du 

.  monde  ,  exaucez- 
nous,  Seigneur. 

Agneau  de  Dieu,  qui 
effacez  les  péchés 
du  monde,  ayez  pi- 
tié de  nous,  Sei- 
gneur. 

Christ,  écoutez-nous. 

Christ,  exaucez-noui. 
^  Vous     avez    été 

conçue   sans  péché  , 

divine  Vierge. 
1^  Priez  pour  nous 

Dieu  le  Père  ,    dont 


sa  conception,  elle  a  été  comblée  de  grâces  et  douée  du 
parfiiil  usage  de  la  raison  ;  qu'à  cet  instant  le  Seigneur  lui 
a  conféré  plus  de  grâces  que  n'en  eurent  jamais  lous  les 
anges  et  tous  lessaiuls  au  comble  de  leurs  mérites,  qua 
dans  ce  moment  elle  a  été  conlirmée  en  grâce  et  rendue 
impeccable,  par  un  privilég  ■  accordé  à  elle  seule  ce  qui 
peut  s'entendre  d'une  ini|iuissaucc  morale  de  pécher 
comme  celle  des  bienbeureui  dans  le  ciel.  L  Eglise  au- 
torise donc  chaque  lidèic  à  croire  tout  cela  et  à  l'e-vprimer 
dans  des  prières  privies;  elle  l'a  autorisé  pour  les  prières 
publi(iues  quand  les  ovO  jucs  l'ont  demanJé. 


Vas  spirituale, 

Vas  honorabile,  ora. 

Vas  insigne  devotio- 

nis,  ora. 

Rosa  mystica,  ora. 

Turri^  davidica,  ora. 

Turris  eburnea,  ora. 

Donius  aurca,  ora. 

Fœderis  arca,  ora. 

Janua  cœli,  ora. 

Stella  raatutina,  ora. 

Salus      inCrmorum , 

ora. 

Refugium      peccato- 

rutn,  ora 

Consolatrix    afflicto- 

rum,  ora. 

Auxilium  christiano- 

rum  ora. 

Regina    angelorum  , 

ora. 

Regina     patriarcha- 

rum,  ora. 

Regina  prophetarum, 

ora. 

Regina  apostolorum, 

ora. 

Regina     marlyrum  , 

ora. 
Regina  confessorum, 

ora. 
Regina  rirginum,  ora. 

Regina  sanctornm 
omnium,  ora. 

Agnus  Dei ,  qui  toUis 
peccala  mundi  , 
parce  nobis,  Domi- 
ne. 

Agnus  Dei,  qui  tollis 
peccala  mundi,  ex- 
audi nos,  Domme. 

Agnus  Dei,  qui  tollis 
peccata  mundi,  mi- 
serere nobis. 


Chrisle,  audi  nos. 
Christe,  exaudi    nos. 

^  In  concpptione 
tua ,  Virgo,  immacu- 
lata  fuisli. 

^  Ora  pro  nobis  Pa- 
trem  ,    cujus  Filium 


■fy 


741 


NEU 


NEU 


742 


vous  avez  engendré  le  peperisti. 
Fils. 

O  Dieu  qui,  en  pré-  Dcus  qui,  per  im- 
scrvant  latrès-sainlc  niaculalam  Virginis 
Vierge  du  péché  ori-  coiiceptioiieiiulignum 
ginel,  avez  préparé  Filio  luoiiabilaculum 
une  demeure  à  vi>lre  praep  aasli  ,  quaesu- 
Fils  dans  le  sein  do  mus  ut,  siculexmorle 
celle  Vierge  imiuacu-  ejusdem  Filii  lui  prae- 
lée,  nous  vous  conju-  visa,  eaoi  ab  omni  la- 
rons,  comme  vous  l'a-  be  prseservasli  ,  ita 
vez  |)réservéo  de  lout  nos  quoque  mundos, 
péché  par  les  mériles  ejus  iiilcrcessioiie,  ad 
prévus  de  la  morldece  te  pcrvoiiire  conce- 
mêiiieFils(l),  dedai-  das  -.  per  cuindera 
gner  aussi,  par  son  Chrislum  Doiiiinum 
intercession,  nous  ac-  noslrum. 
corder  la  grâce  d'ar- 
river à  vous,  puriQés  de  lout  péché  :  par 
Notre-Scigneur  Jésus-Christ. 

O  Dieu,  pasteur  et  Deus, omnium  fide- 

chefde  tous  les  Gdè-  lium  pustor  et  reclor, 

les  ,  daignez  jeter  un  famulum   tuuin    (N) , 

regardde  prédilection  quempastoremEccle- 

sur    votre    serviteur  siœ  tuœ  praeesse  vo- 

(iV),  qu'il  vous  a  plu  luisli ,   propilius  re- 

de   donner  pour  su-  spice  :  da  ei,  quaesn— 

prêmepaslcurà  voire  mus,  verbo  et  excm- 

Eglise  ;   faites-lui  la  plo  ,    quibus    prjeest 

grâce  de  former  à  la  proficere,  ut  ad  vitam 

Tertu,  par  ses  paroles  una   cum  grege  sibi 

et  ses  exemples  les  â-  credito         perveniat 

mes  qui  lui  sont  cun-  sempitcrnani. 
fiées,   afin  qu'il  par- 
vienne à  la  vie  élerneUe,  avec  le  troupeau 
commis  à  sa  garde. 

O  Dieu,  qui  êtes  no-  Deus,  refugium  no- 
tre asile  el  notre  for-  strum  et  virlus,  ad- 
ce  ,  daignez  écouter  eslo  piis  Ecclesise  tu» 
favorablement  les  fer-  precihus,  auctor  ipse 
ventes  prières  de  vo-  pietalis  ;  et  prcesta  ut 
tre  Eglise,  vous  qui  quod  fideliier  peli- 
êles  l'auteur  de  la  mus,  efficaciter  con- 
piété  même  qui  la  fait  sequamur;  per  Chri- 
prier;  accordez-nous,  stum  Dominum  no- 
par  une  grâce  puis-  slrum.  ^  Amen, 
sanle,   ce   que  nous 

vous  demandons  avec  une  foi  vive  :  par  No- 
tre-Seigneur  Jésus-Christ.  Ainsi  soit-il. 
Nos  cum  proie  pia  bcnedicat  Yirjo  Maria. 

Seconde  neuvaine,  en  préparation  à  la  fêle 

de  la  Nativité. 

(Elle  commence  le  30  août.) 

Chaque  jour  de  la  neuvaine ,  on  fait  les 
prières  suivantes  : 

Venez,  Esprit  saint,  col.  736. 

O  très-sainle  Marie  ,  élue  et  destinée  de 
toute  éternité  par  l'auguste  Trinité  pour 
être  la  Mère  du  Fils  unique  du  Père,  an- 
noncée par  les  prophèies ,  ailendue  par 
les  patriarches  et  désirée  par  toutes  les  na- 
tions ;  sanctuaire  et  temple  vivant  du  Saint- 
Esprit,  soleil  sans  tache,  parce  iiuc  vous  fû- 
tes  conçue   sans  le  péché  originel  :  souve- 

(1)  Oureeoimatiiciiiue  c'esl  par  la  pr6\ision  de  la  mort 
de  soa  Fils  que  Pieu  a  préservé  Uvie  Ue  tout  péciié.  Cela 


raine  du  ciel  et  de  la  terre,  reine  des  anges  .- 
humblement  prosternés  à  vos  pieds  ,  nous 
vous  honorons  ,  nous  nous  réjouissons  de 
la  coniincinoralion  annuelle  de  votre  heu- 
reuse naissance,  et  nous  vous  prions  du 
fond  d(î  nos  cœurs  ,  de  naître  spirituellcinent 
dans  nos  âmrs  ,  afin  que  ,  touchées  de  voire 
amabilité  et  de  voire  douceur  ,  elles  soient 
toujours  unies  à  votre  doux  el  aimable^œur. 

1.  —  Maintenant ,  dans  ces  neuf  saluta- 
tions, nous  dirigerons  noire  attention  sur  les 
neuf  mois  pendant  lesquels  vous  fuies  ren- 
fermée dans  le  sein  nialernel  ;  nous  dirons 
que,  issue  de  la  race  royale  de  David  ,  vous 
p.irûles  avec  honneur  à  la  lumière,  en  sor- 
tant du  sein  de  sainte  Anne  ,  votre  heureuse 
mère.  Ave,  Maria,  elc. 
•  II.  —  Nous  vous  saluons ,  enfant  céleste  , 
colombe  très-pure,  qui,  en  dépil  du  dragon 
infernal,  fuies  conçue  sans  le  péché  originel. 
Ave,  Maria ,  etc. 

m.  —  Nous  vous  saluons,  aurore  resplen- 
dissante, qui  annonçâles  le  Soleil  de  ju^lir.• 
et  apportâtes  la  première  lumière  à  la  terr. 
Ave,  Maria,  elc. 

IV.  —  Nous  vous  saluons,  ô  vous  choisir 
de  Dieu,  qui ,  au  milieu  de  la  nuit  obscure  du 
péché,  parûtes  au  monde  comme  un  soleil 
sans  tache.  Ave,  Marin,  elc. 

y.  —  Nous  vous  saluons,  astre  brillant , 
qui  éclairâtes  le  monde  plongé  dans  les  plus 
épaisses  ténèbres  du  paganisme.  Ave ,  Ma- 
ria, elc. 

VI.  —  Nous  vous  saluons  ,  guerrière  re- 
doutable ,  qui  forte  comme  une  armée  en- 
tière ,  avez  seule  mis  en  fuite  lout  l'enfer. 
Ave,  Maria,  etc. 

Vil.  — Nous  yous  saluons,  âme  toute  belle 
de  Marie,  que  le  Seigneur  posséda  toujours. 
Ave,  Maria,  etc. 

V'III.  —  Nous  vous  saluons,  divine  enfant, 
nous  vénérons  voire  corps  très-saint  ,  les 
langes  qui  vous  oui  enveloppée,  le  berceau 
dans  lequel  vous  fûtes  couchée  ,  cl  nous 
bénissons  l'instant  de  votre  naissance.  Ave  , 
Maria,  etc. 

IX.  —  Nous  vous  saluons,  enfant  bien- 
aimée,  ornée  de  toules  les  vertus  dans  un 
degré  infiniment  plus  élevé  que  les  autres 
saints.  C'est  pour  cela  que  ,  trouvée  digne 
d'être  la  Mère  du  Sauveur,  vous  mîtes  au 
monde,  parla  verlu  féconde  du  Saint-Esprit, 
le  Verbe  incarné.  Ave,  Maria,  elc. 
Prière. 

0  aimable  enfant,  dont  la  naissance  a  con- 
solé la  terre,  réjoui  le  ciel  et  épouvanté  l'en- 
fer ;  ô  vous  qui,  en  paraissant  au  monde, 
avez  apporté  la  miséricorde  aux  pécheurs,  la 
consolation  aux  affligés,  la  santé  aux  mala- 
des et  la  joie  à  tous  les  hommes;  nous  vous 
conjurons  ,  avec  l'ardeur  la  plus  vive  ,  de 
prendre  aujourd'hui  une  nouvelle  naissance 
spirituelle  dans  nos  âmes  par  votre  saint 
amour;  renouvelez  nos  esprits  ,  enflammez 
nos  cœurs  pour  mieux  \ous  servir  et  vous 
aimer  à  l'avenir,  el  faites  fleurir  en  nous  les 
peul  servir  à  fixer  les  oiJiuioas. 


W3 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


741 


vertus  qui  nous  rendront  plus  agréables  à 
vos  youx,  0  Marie  l  soyez-nous  vraiment 
Marie  en  nous  faisant  ressentir  les  salutaires 
cITels  de  voire  doux  nom.  Que  l'invocation 
de  ce  nom  soit  notre  consolation  dans  les 
peines,  notre  espérance  dans  les  dangers, 
noire  bouclier  dans  les  tentations,  notre  sou- 
tien à  l'heure  de  la  mort  :  Sit  nomen  Mariœ 
ntel  in  ore  ,  melos  in  aure  et  jubilas  in  corde. 
Amen. 

Ici,  l'on  dira  les  litanies,  col.  738,  que 
l'on  terminera  ainsi  qu'il  suit  : 

t  Votre  nativité,  ô  t  Nativitas  tua,  Dei 
Vierge,  mère  de  Dieu,     genitrix  Virgo, 


^  Gaudium  annun- 
tiavit  universo  mun- 
do. 

Oremus. 

Famniis  luis,  quae- 
sumus  ,  Domine,  cœ- 
leslis  gratiee  niunus 
imperlire;  ut  quibus 
beataeVirginis  partus 
exstitit  salutis  cxor- 
dium,  Nalivitatis  ejus 
voliva  solemnilas  pa- 
cis  tribuat  incremen- 
tum. 


^  A  été  un  présage 
de  joie  pour  tout  i'u- 
iiivers. 

Prions. 

Soigneur, accordez, 
s'il  vous  p!;itl,  à  vos 
serviteurs  le  don  de 
votre  grâce  céleste  , 
afin  quecommeilsont 
reçu  le  commence- 
mont  de  leur  salut 
dans  l'enfantement  de 
la  bienheureuse  Vier- 
ge Marie,  ils  reçoi- 
vent un  accroisse- 
ment de  paix  dans  la  solennité  de  sa  Nativité. 

Les  deux  autres  oraisons,  col.  7il. 

Nos  cum  proie  pia  benedicat  Virgo  Maria. 

Que  la  Vierge  Marie  nous  bénisse  avec  ses 
pieux  enfants. 

Troisième  necvaine  ,  en    préparation  à  la 
fête  de  l'Annonciation. 
(Elle  commence  le  16  mars.) 
Chaque  jour  de   la  neuvaine ,  on  fait  les 
prières  suivantes  : 

Venez,  Esprit-Saint,  etc.,  col.  736. 

I.  —  Je  vous  vénère  et  je  vous  admire  , 
très-sainte  Vierge  Marie,  qui ,  le  jour  de  vo- 
tre annonciation,  vous  abaissiez  devant  Dieu 
au-dessous  de  toutes  les  créatures  ,  au  mo- 
ment même  où  il  allait  vous  élever  à  la  plus 
sublime  de  toutes  les  dignités  en  vous  choi- 
sissant pour  sa  mère  ;  faites,  ô  Vierge  sain- 
te, que  je  reconnaisse  mou  néant,  moi  qui 
suis  un  misérable  pécheur,  et  que  j'apprenne 
à  m'abaisser  du  fond  du  cœur  au-dessous  de 
tous  les  hommes.  Ave,  Maria,  etc. 

II.  —  0  très-sainte  Vierge  Marie,  qui  sa- 
luée par  l'archange  Gabriel,  et  élevée  par  le 
Seigneur  lui-même  au-dessus  de  tous  les 
chœurs  des  anges  ,  confessâtes  humblement 
que  vous  n'étiez  que  laservantedu  Seigneur: 
Ecne  ancilla  Z>omini  ;  obtenez-moi  une  hu- 
milité sincère  ,  une  pureté  vraiment  an-^é- 
lique  et  la  grâce  de  mener  toujours  une  vie 
capable  de  m'altirerles  bénédictions  de  Dieu. 
Ave,  Maria,  etc. 

III.  —Je  me  réjouis  avec  vous,  6  Vierge 
bienheureuse  ,  de  ce  que  par  un   sful  fiai 
prono.iceaveclantdhumiliié,  vous  fitcs  des- 
cendre le  Verbe  di\in  du  sein  du  Père  éternel 
dans  le  vôtre.  Daignez  diriger  toujours  vous- 


bile  par  sa  grâce  et  que  je  puisse  bénir  sans 
cesse  le  fiât  sorti  de  votre  bouche  virginale, 
en  ra'écriant  avec  piété  et  du  fond  du  cœur  : 
Ofiat  puissant  !  6  fiai  efficace  !  ô  Gat  viiéra- 
ble  sur  tout  autre  (ial  \  {S .  Tlnjmas  de  Ville- 
neuve.) Ave,  etc. 

IV.—  O  sainte  Vierge  Marie  ,  que  l'ar- 
change Gabriel  Irouv/i,  le  jour  de  l'Annon- 
ciation, si  bien  préparée  et  si  disposée  à  vous 
conformer  à  la  volonté  divine  el  aux  désirs 
de  l'auguste  Trinité,  qui  voulait  votre  con- 
sentement pour  la  rédemption  du  genre  hu- 
main :  faites  que,  dans  tous  les  événements 
favorables  ou  malheureux  ,  j'aie  recours  à 
Dieu  ,  en  disant  toujours  avec  résignation  : 
Fiai,  fiât  mihi  secundum  verbuni  tuum  ;  qu'il 
mesoitfaitselon  votre  parole.  Ave, Maria,  etc. 

V.  —  Je  comprends  ,  ô  sainte  Vierge  Ma- 
rie, que  votre  obéissance  vous  a  unie  si 
étroitement  à  Dieu,  qu'une  union  aussi  par- 
faite est  impossible  à  toute  autre  créature. 
Oui,  il  est  impo.ssible  d'être  uni  plus  étroi- 
tement que  vous  à  Dieu  ,  à  moins  d'être 
Dieu  lui-même  :  Macjis  Deo  conjungi,  nisi 
fieret  Deus  ,  non  potuit  {  B.  Albert  le 
Grand  ).  Mais  je  rougis  de  me  voir  si  éloi- 
gné de  Dieu  par  mes  péchés.  Mère  pleine  de 
bonté,  aidez-moi  à  en  concevoir  un  sincère 
repentir,  afin  que  je  puisse  contracter  de 
nouveau  une  sainte  union  avec  Jésus  votre 
Fils  bien-aimé.  Ave,  Maria,  etc. 

VI.  —  Si  votre  modestie  fut  alarmée,  très- 
sainte  Marie,  à  l'apparition  de  l'archange 
Gabriel  dans  votre  demeure,  pour  moi,  en 
paraissant  devant  vous ,  je  suis  effrayé  à  la 
vue  de  mon  orgueil;  néanmoins,  j'ose  vous 
supplier,  en  vertu  de  celte  incomparable 
humilité  qui  a  donné  aux  hommes  un  Sau- 
veur, qui  leur  a  ouvert  le  paradis  et  les  a  dé- 
livrés de  l'enfer  [Saint  Aug.  ),  de  vouloir 
bien  me  retirer  de  l'abîme  où  mes  péchés 
m'ont  plongé,  et  m'oblenir  la  grâce  de  faire 
mon  salut.  Ave,  Maria,  etc. 

VII.  —  Quelque  impure  que  soit  ma  lan- 
gue, ô  Vierge  toute  pure,  j'ose  vous  saluer 
à  toutes  les  heures  par  ces  paroles  :  Ave, 
ave,  gratiaplena;  et,  je  vous  supplie,  du  fond 
du  cœur  de  faire  part  à  mon  âme  d'une  pe- 
tite portion  de  la  grâce  si  abondante  dont 
vous  combla  l'Esprit  saint  en  veuant  en 
vous.  Ave,  Maria,  etc. 

VIII.  —  0  très-sainte  Marie,  je  crois  que 
le  Seigneur,  qui,  depuis  le  moment  de  votre 
conception,  a  toujours  été  avec  vous,  Domi- 
nus  tecum,  vous  est  uni  d'une  manière  bien 
plus  étroite,  maintenant  qu'il  s'est  incarné 
dans  votre  sein  virginal;  et  je  vous  conjure 
de  m'oblenir  la  grâce  de  lui  être  toujours 
uni  moi-même  par  la  grâce  sanctifiante.  Ave, 
Maria,  elc. 

IX.  —  Bénissez  mon  cœur,  bénissez  mon 
âme,  ô  très-sainte  Vierge  Marie,  comme 
Dieu  vous  a  bénie  vous-même  entre  toutes 
les  autres  femmes  :  Benedicla  tu  in  miilie- 
ribus  ;  car  j'espère  fiiineinenl  (|ue,  .si  vous 
me  bénissez  pendant  ma  vie,  ô  mu  leiulre 
mère,  je  serai  béni  dans  la  gloire. 


niPi.  O      "-o"^'  >iiiii5ei  luujuuis  vous-      merc,  je  serai  ueni  Uans  la  gloire,  apie-  ma 

même  mon  cœur  vers  Dieu,  afin  qu'il  y  ha-^   mort,  pour  toute  l'éternité.  Ave,  Maria,  elc. 


74?i  NKII 

Ici,  on  dit  les  lilanics,  col.  73S,  que  l'on 
termine  ainsi  : 

f   L'ange   du    Sei-  *   Angélus  Domini 

teneur  annonça  à  Ma-  nunliavit  Mario;, 
rie, 

1^     lit    elle    conçut  i^     Kl    concepil  de 

parropérationderEs-  Spirilu  Kanclo. 
pril-Sainl. 

Prions.  Orcmus. 

O  Dieu,  qui  avez  Deus,  qui  de  bealfe 
vouliique  voire  Verbe  Mariœ  \irp;inis  utero 
s'incarnàlilaus  le  sein  Verbum  Imiiiii  ,  an- 
de  la  bienheureuse  ^elo  uunlianti-,  car- 
Vierge  IMaric,  selon  iienv  sus<;ipcrc  vo- 
la parole  de  Taiige,  luisli  ;  pra;sla  sup- 
accordez  à  nos  prié-  plicibus  luis,  ut  (]ui 
rcs,  (]ue,  comme  nous  vcre  cam  (ifiiilricein 
croyons  qu'elle  est  l)ei  credimus  ,  ejus 
véritablement  Mère  apud  le  iiilercessio- 
do  Dieu,  nous  soyons  nibus  adjuvemur. 
aillés  auprès  de  vous 
[lar  son  inlerccssion. 

L(>s  deux  autres  oraisons,  col.  7'i  I . 

Nos  cum  proie  pia  beiiedioal  Virgo  Marii. 

Que  la  A'ierge  Marie  nous  bénisse  avec  ses 
pieux  enfants. 

Quatrième    neuvaine,  en  préparation  à   la 
fête  de  la  Purification. 

(V.Wr.  coimnencc  le  H  janvier.) 

Chaque  jour  de  la  neuvaine,  on  dit  les 
prières  suivantes  : 

Venez,  Ksprit-Sainl,  etc.,  col.  l'M>. 

I. — Très-sainte  'N'ierge  Marie,  miroir  (rès- 
pur  de  toutes  les  vertus,  à  peine  les  qua- 
rante jours  qui  suivirent  votre  enfantement 
furent-ils  écoulés,  que  vous  voulûtes  vous 
présenter  au  temple,  quoique  vous  fussiez 
la  plus  pure  des  vierges,  pour  être  purifiée 
selon  la  loi  ;  faites  qu'en  suivant  votre 
exemple,  nous  conservions  nos  creurs  purs 
de  tout  pécl'ié,  afin  que  nous  méritions  d'ê- 
tre présentés  au  temple  de  la  gloire.  Ave, 
Maria,  etc. 

II.  —  Vierge  très-obéissante,  en  vous  pré- 
sentant au  temple,  vous  avez  voulu  offrir  le 
sacrifice  prescrit  par  la  loi,  comme  toutes 
les  autres  femmes;  faites  qu'à  votre  exem- 
ple nous  sachions  offrir  constamment  à  Dieu 
le  sacrifice  de  nous-mêmes,  par  la  pratique 
de  toutes  les  vertus.  Ave,  Maria,  etc. 

III.  —  Vierge  très-pure,  en  observant  les 
préceptes  de  la  loi,  vous  ne  vous  êtes  point 
mise  en  peine  d'être  réputée  impure  aux 
yeux  du  monde  ;  obtenez-nous  la  grâce  de 
conserver  nos  cœurs  purs  ,  quand  même 
nius  devrions  paraître  coupables  aux  yeux 
dis  hommes.  Ave,  Maria,  etc. 

IV.  —  Très-sainte  Vierge,  en  olîrant  au 
Père  éternel  votre  divin  Fils,  vous  fûtes 
agréable  à  tout  le  ciel  ;  daignez  présenter 
nos  pauvres  cœurs  à  Dieu,  afin  qu'il  les 
préserve  par  sa  grâce  de  tout  péché  mortel. 
Ave,  Maria,  etc. 

V.  -  Vierge  très-humble,  en  remettant 
votre  divin  Fils  entre  les  bras  du  saint  vieil- 

DlCTlONNAIRB  DES  RlTES  SACnÉS.  II, 


NEU  rm 

lard  Siméon,  vous  remplîtes  son  esprit  d  une 
joie  toute  céleslc;  présentez  nos  cœurs  à 
Dieu,  alii)  qu'il  les  remplisse  de  son  Saint- 
Esprit.  Ave,  Maria,  etc. 

VI.  —  Vierge  très-diligente,  en  rachetant 
votre  divin  Fils  .lésus  selon  la  loi,  vous  avez 
roopéré  au  salut  du  inondi';  rachetrz  ,  s'il 
vous  plaît,  nos  pauvns  cccurs  de  l'iscla- 
vage  du  péché,  afin  qu'ils  soient  toujours 
purs  devant  Dieu.  Ave,  Maria  ,  etc. 

\  II-  —  V'ierge  Irès-clénunte.  en  cnlen- 
d.inl  saint  Siméon  prophétiser  vos  doulcuis, 
vous  vous  résignâtes  immédiatement  à  la 
volonté  divine  ;  faites,  nous  vous  en  conju- 
rons, (|ue  nous  aussi  nous  nous  résignions 
toujours  aux  décrets  di-  la  Providence,  r-t 
que  nous  supporlions  avec  patience  luules 
les  tribulations.  Are,  Maria,  etc. 

\  III.  — Vierge  très-compatissante,  <oiis 
éciaiiàtes,  pnr  le  moyen  de  votre  divin  ImIs, 
la  prophétesse  Anne  d'une  lumi'''re  iliiine, 
.ifiii  (]ue,  reconnaissant  Jésus  pour  le  sau- 
veur du  tr.onde,  elle  célébrât  les  misi  ricordes 
du  Seigneur;  renipli-scz  nos  esprits  d'iino 
grâce  céleste,  afin  (lue  nous  puissions  soûler 
avec  abondance  les  fruits  de  la  di\ine  ré- 
den)plinn.  Ave,  Maria,  etc. 

IX.  —  \irrge  très-résignée,  qui  eûtes 
l'àrne  transpercée  d'un  glaive  de  douleur,  en 
prévoyant  la  doulouicuse  passion  de  volto 
Fils,  et  qui,  connaissant  la  part  que  s.iiiit 
Joseph,  votre  époux,  prenait  à  toutes  vos 
souffrances,  lui  adrcssâies  des  paroli-s  do 
consolation,  transpercez  nos  âmes  d'une  vé- 
ritable douleur  de  nos  péchés,  alin  i\yn\  nous 
puissions  goûter  la  joie  d'une  participation 
élernelle  à  votre  gloire  dans  le  ciel.  Ave. 
Maria,  etc. 

Ici,  l'on  dit  les  litanies,  col.  738,  et  l'on 
termine  ainsi  : 

t    Le   Saint-Esprit  y    Kesponsnm    ::c^ 

révéla  à  Siméon,  cepit  Siméon    a   Spi- 
rilu sancto, 

i^    Qu'il  ne  mour-  i^    Non  visnrnm  so 

rait  point  sans  avoir  mortem,   ni^  videret 

vu  le  Christ  du  Sei-  Christum  Domini. 
gneur. 

Prions.  Oreihus. 
O  Dieu   tout-puis-  Omni|)Otens     seiii- 
sant  et  étemel  ,  nous  pitcrne  Deus,  majes- 
conjurons   très-hum-  lateiu    tuam    siippli- 
blement     votre    ma-  ces  exoramus  ;  ut  si- 
jesté.  que  comme  vo-  eut  unigeiiilus  Filius 
tre  Fils  unique,    re-  luus  cum  nostrœcar- 
vêtu   delà  substance  nis  subslantia  in  ti-m- 
de    notre   chair,    fut  plo  est  priTsenlalus; 
présenté   dans    votre  ita  nos  tarias  purifi- 
temple  ,    vous    nous  calis     lihi     nientibus 
fassiez  aussi  la  grâce  prœsenlari. 
de  vous  être  présen- 
tés avec  la  pureté  que  vous  demandez  a  nos 
âmes. 

Les  deux  autres  oraisons,  col.  7'*1. 
Nos  cum  proie  pia  benedicat  A  irgo  Maria. 
Que  la  ^ierge  Marie  nous  bénisse  avec  ses 
pieux  enfants. 

24 


Hymne. 

O  la  plus  glorieuse 
enlic  loutcs  les  vier- 
ges, élevée  au-dessus 
des  astres,  vous  al- 
laitez votre  Créateur 
devenu  enfant. 

^  eus  nous  rendez, 
par  votre  heureuse  fé- 
condité,cequela  mal- 
heureuse Eve  nous 
avait  fuit  perdre,  et 
vous  ouvrez  aux  af- 
fligés l'entrée  du  cé- 
leste séjour. 

Vous  êtes  la  porte 
qui  conduit  au  Roi  de 
gloire  ;  la  cour  écla- 
tante de  lumière  où 
il  fait  sa  résidence. 
Peuples  rachetés  de 
la  mort,  réjouissez- 
vous  :  la  vie  vous  a 
Vierge.  _ 

Gloire  à  vous,  Jé- 
sus, qui  êtes  né  d'une 
Vierge,  gloire  au  Père 
et  au  Saint-Esprit, 
dans  les  siècles  éter- 
nels. Ainsi  soit-il. 


DICTIONNAIRK  TES  CrRF.MONIKS  ET  DES  RITES  SACRES.  7i3 

quelle  nous  puissionsarriverausalutélernnl. 

Trois  Ave  Maria. 

Nous  admirerons  le  zèle  de  Marie  à  se 
préparer  à  une  sainte  mort;  et,  pour  célé- 
brer sa  gloire,  nous  nous  unirons,  pendant 
celte  neuvaine,  aux  neuf  chœurs  des  anges 
qui  l'accompagnèrent  dans  son  assomption 
au  ciel,  disant  aujourd'hui  en  union  avec  le 
premier  chœur. 

Ici  l'on  dira  les  litanies,  col.  738,  oue  l'on 
terminera  ainsi  : 

y  La  Mère  de  Dieu 
a  élé  élevée  dans  les 
demeures  célestes, 

i^     Au-dessus     des 
chœurs  des  anges. 
Prions. 

Nous  vous  prions  , 
Seigneur,  de  pardon- 
ner à  vos  serviteurs 
les  fautes  dont  ils  se 
sont  rendus  coupa- 
bles, afin  (]uc,  dans 
l'impuiss.inceoùnous 
sommes  de  vous  plaire 
par  nos  œuvres,  nous 
soyons     sauvés     par 

l'intercession  de  la  sainte  Mère  de  votre  Fils 
Notre- Seigneur  .lésus-Christ. 

Les  doux  autres  oraisons,  col.  "4.1. 

Nos  cum  proie  pia  bencdicat  \'irgo  Maria. 

Que  la  \  iergc  Marie  nous  bénisse  avec  ses 
pieux  enfants. 

Second  jour  —  (7  noûl). 

Venez,  lisprit-Saint,  col.  7.'16. 

Hymne  :0  gloriosa  Virginum,  col.  7i7 


747 

CiNQi}ii^ME  NEUVAINE,  oi  préparation  a  la  fêle 
de  rA.fsomplion. 

(Elle  commencfi  le  6  août.) 

Premier  jour. 

Venez,  Esprit-Saint,  etc.,  col.  730. 

Hymnus. 
O    gloriosa   Virgi- 
num, 
Sublimis  inicr  sidéra; 
Oui  te  creavit,   par- 

vulum 
Laden  tenu  Iris  ubere. 
Quod    Kva    trislis 

abstulit, 
Tu   rcddis  aimo  ger- 

mine  : 
Inlrenl  ut  astra  llcbi' 

les, 
Cœli   recludis   cardi- 

nes. 
TuRegisaltijanua, 
Et  aula  lucis  fulgiila: 
Vitamdatam  per  Vir- 

ginem, 
Genlcs      redemplœ  , 

plaudile 


y  Exallala  est  san- 
cta  Det  Genitrix, 

i\  Super  choros  an- 
gelorum,  ad  cœlcstia 
régna. 

Or  émus. 

Famulorum  tuo- 
rum,  quœsumus.  Do- 
mine,delictis  ignosce, 
ut  qui  libi  placere  de 
actibus  noslris  non 
valemus,  Genitricis 
Filii  lui  Domiiii  nosiri 
intercessione  salve- 
mur. 


élé   rendue   par  une 


Jesu,  tibi  sit  gloria, 
Qui  nalus  es  de  Vir- 

gine, 
Cum   Paire,   et  almo 

Spirilu, 
In  sempiternas88cula. 
Amen. 


Gloire  de  Marie  à  la  mon,  de  s'êlre  [irèparée  à  bien 
mourir. 

Considérons  que  la  mort  de  Marie  fut  glo- 
rieuse, parce  que  pendant  sa  vie  elle  s'était 
préparée  à  bien  mourir  par  un  désir  ardent 
de  posséder  Dieu,  par  une  union  continuelle 
avec  son  divin  Fils,  et  par  le  mérite  ineffa- 
ble d'une  perfection  consommée  ;  puis,  en 
réfléchissant  combien  notre  préparation  à 
la  mort  est  loin  de  ressembler  à  celle  de 
Marie,  adressons-lui  les  prières  suivantes  : 

O  très-sainte  Vierge,  qui,  pour  vous  pré- 
parer à  une  sainte  mort,  avez  véru  dans  le 
désir  incessant  de  voir  Dieu  face  à  face  dans 
le  ciel,  faites  que  nous  renoncions  aux  vains 
désirs  des  biens  fragiles  de  la  terre. 

Trois  Ave  Maria. 

O  très-sainte  Vierge,  qui,  pour  vous  pré- 
parer à  une  sainle  mort,  avez  soupiré  si  ar- 
demmiMit  pendant  votre  vie  après  le  moment 
011  vous  seriez  réunie  pour  toujours  à  votre 
divin  Fils  ;  obtenez-nous  la  grâce  de  lui  être 
fidèles  jusqu'à  la  mort. 

Trois  Ave  Maria. 

O  très-sainte  Vierge,  qui,  pour  vous  pré- 
parer à  une  sainte  mort,  vous  files  pen- 
dant le  cours  de  votre  vie  un  trésor  immense 
de  mérites  et  de  vertus  ,  obtenez-nous  de 
bien  comprendre  que  la  vertu,  jointe  à  1 1 
Etfâce  du  Seigneur,  est  la  seule  voie  par  la 


Gloire  de  Marie  à  b  mort,  d'avoir  joui,  à  ce  moment,  non- 
si-nlenienl  de  la  présence  des  apôtres,  mais  encore  da 
celle  son  di\iu  Fils  hii-niûme. 

Considérons  que  la  mort  de  Marie  fut  glo- 
rieuse, parce  que  sion-seulement  les  apôires 
et  les  saints,  mais  encore  son  divin  Fils  lui- 
même,  vinrent  la  consoler  <à  ce  moment  ;  puis 
en  contemplant  les  transports  de  joie  que  lui 
causèrent  des  faveurs  si  extraordinaires,  re- 
commandons-nous à  elle  en  lui  disant: 

O  glorieuse  Vierge,  qui  eûtes  la  consola- 
lion  de  mourir  en  présence  des  apôtres  et  des 
saints,  oblenez-nous  la  giâce  d'être  assistés, 
à  notre  dernièic  heure,  par  vous  et  par  nos 
saints  protecteurs. 

Trois  Ave  Maria. 

0  glorieuse  Vierge,  qui  fûtes  consolée  au 
moment  de  votre  mort  par  la  présenrc  de 
votre  Fils  Jésus,  obtenez  nous  la  consoliition 
de  le  recevoir  à  ce  moment  dans  le  saint  via- 
liiiue. 

Trois  Ave  Maria. 

O  glorieuse  \ierge,  qui  remîtes  votre  c;- 
pril  entre  les  mains  de  Jésus,  daignez  nous 
accorder  voire  protection,  .ifin  que  nous  aussi 
nous  remettions  notre  âme  entre  ses  mains, 
pendant  noire  vie  et  à  l'heure  de  notre  mort, 
et  (jne  nous  soyons  toujours  empressés  à  faire 
sa  Irès-saiiile  volonlé. 

Trois  Ave  Marin. 

Kxalions  la  gloire  de  Marie,  qui  fut  assistée 


719  NEU 

au  moment  de  sa  mort  parles  apôtres  et  par 
.losus-Ciirist  son  divin  Fils;  applaudissons  à 
.s(in  triomphe,  et  disons  avec  un  sentiment 
de  consolation,  et  en  union  avec  le  second 
chœur  des  anges  : 

Les  litanies,  le  verset  cl  les  oraisons  comme 
au  premier  jour. 

Troisième  jour  —  (8  août). 

Venez,  Esprit-Saint,  col.  7.JG. 

Hymne :0  gloriosa  Virginum,  col.  7V7. 

Gloire  de  Marie  à  la  mort,  d'avoir  expiré  par  un  mouve- 
ment d'amour. 

Considérons  que  la  mort  de  Marie  fut  glo- 
rieuse, parce  qu'elle  fnl  reffct  d'un  mouve- 
ment de  l'amour  divin;  puis,  ilcsiranl  ardem- 
ment d'être  nous-mêmes  emhrasês  de  ce  Icu 
sacré,  recourons  k  elle  eti  disant  : 

Très-heureuse  Vierge  Marie,  qui  n'avez 
quitté  cette  vie  mortelle  que  par  un  jiur  efTet 
de  l'amour  divin  qui  vous  consumait,  daignez 
employer  votre  crédit  auprès  de  Dieu,  pour 
que  cette  vive  flamme  d'amour  s'allume  en 
nous  dans  le  degré  que  le  Seigneur  demande 
de  nous. 

Trois  Ave  Maria. 

Très-henreuse  ^  iergc  Marie,  (|ui  en  mou- 
rant de  l'amour  divin,  nous  avez  appris  com- 
bien devrait  être  vive  l'ardeur  de  nos  alTec- 
lions  pour  Dieu;  obtenez-nous  la  grâce  de  ne 
jamais  être  séparés  de  lui,  ni  pendant  la  vie, 
ni  à  la  mort. 

Trois  Ave  Marin. 

Très-heureuse  Vierge  Marie,  qui,  en  quit- 
tant la  vie  par  un  pur  effet  de  l'amour  divin, 
nous  découvrîtes  par  là  combien  était  vivo 
l'ardeur  du  feu  sacré  dont  votre  cœur  fut 
toujours  consumé;  obtenez-nous  au  moins 
une  étincelle  de  ce  feu,  alin  (|ue  nous  conce- 
vions un  sincère  repentir  de  nos  fautes. 

Trois  Ave  Marin. 

Exaltons  avec  le  Iroisièmecbœur  des  anges 
la  gloire  inexprimable  de  Marie  cnllammce 
d'amour  pour  son  Dieu,  et  disons  en  union 
avec  ce  chœur  : 

Les  litanies,  le  verset  et  les  oraisons  comme 
au  premier  jour. 

Quatrième  jour—  (9  août) 
Venez,  Esprit-Saint,  col.  730. 
Hymne  :  O  gloriosa  Virginum,  col.  747. 

Gloire  de  Marie  après  sa  mort,  daus  sa  driiouilie 
mortelle. 

Considérons  que  le  corps  de  Marie  fut  glo- 
rieux après  sa  mort,  en  ce  qu'il  parut  revêtu 
d'une  majesté  et  d'un  éclat  prodigieux,  qu'il 
répandit  une  odeur  toute  céleste,  et'  qu'il 
opéra  des  miracles  sans  nombre;  puis  réflé- 
chissant à  nos  misères,  adressons-lui  ainsi 
nos  supplications  : 

O  Vierge  immaculée,  c'est  à  votre  pureté 
que  votre  corps  virginal  dut  la  gloire  d'être 
ainsi  revêtu  de  splendeur  et  de  majesté; 
obtenez-nous  la  force  de  chasser  loin  de  nous 
tontes  les  pensées  impures. 

Trois  Ave  Maria. 

O  Vierge  immaculée,  c'est  à  raison  de  vos 
rares  vertus  que  votre  dépouille  mortelle 
exhala  l'odeur  d'un  céleste  parfum;  oblenez- 


NEU 


ÏSO 


nous  que  notre  vie  soit  l'édificalion  de  notre 
prochain,  et  que  dorénavant  nous  ne  le  scan- 
dalisions pins  par  nos  mauvais  exemples. 

Trois  Ave  Maria. 

O  Vierge  sans  tache,  dont  la  dépouille 
mortelle  opéra  la  guérison  d'un  grand  nom- 
bre de  maladies  et  d'infirmités,  obtenez-nous 
la  guérison  des  infirmités  de  nos  âmes. 

Trois  Ave  Maria. 

Réjouissons-nous  de  la  gloire  de  Marie 
dans  son  saint  corps,  et  unissons-nous  au 
quatrième  chœur  des  anges,  pour  exalter  ses 
grandeurs,  en  disant  : 

Les  litanies,  le  verset  et  les  oraisons  comme 
au  premier  jour. 

(Cinquième  jour-~{lO  août) 
Venez,  Esprit-Saint,  col.  73C. 
Hi/mne  :  O  gloriosa  Virginum,  col.  TV7. 

Gloire  de  Marie  après  sa  mort,  dans  son  corps 
ressuscité. 

Considérons  la  gloire  de  Marie  après  sa 
mort,  lorsque,  rcssuscilée  par  la  vertu  du 
Tout-Puissant,  son  saint  corps  fut  aussitôt 
doue  (le  clarté,  de  subtilité,  d'agilité  et  d'im- 
passibilité; puis,  remplis  de  consolation  à 
la  pensée  d'une  gloire  si  éminente,  invo- 
quons-la en  lui  disant: 

O  sublime  reine, qui  fûtes  si  glorieusement 
ressuscitée  par  votre  Dieu,  soyez-nous  pro- 
pice, afin  que  nous  aussi  nous  ressuscitions 
glorieux  comme  vous,  au  jour  du  dernier 
jugement. 

Trois  Ave  Maria. 

O  grande  reine,  qui,  en  récompense  de 
la  régularité  et  de  l'humilité  de  votre  vie 
mortelle,  fûtes  glorifiée  après  votre  résurrec- 
tion par  l'cclal  et  la  subtilité  de  votre  corps; 
daignez  intercéder  pour  nous,  afin  que  nous 
n'alîeclions  jamais  vis-à-vis  de  nos  frères 
des  airs  de  dédain,  et  qu'après  avoir  déraciné 
l'estime  déréglée  que  nous  avons  de  nous- 
mêmes,  nous  puissions  acquérir  la  sainte 
vertu  d'humilité  qui  sera  l'ornement  de  nos 
âmes. 

Trois  Ave  Maria. 

O  sublime  reine,  qui,  en  récompense  de 
la  diligence  spirituelle  et  de  la  patience  à 
toute  épreuve  qui  vous  ont  distinguée  sur  la 
terre,  avez  reçu  cette  agilité  et  cette  impas- 
sibilité qui  ont  rendu  si  glorieux  votre  corps 
ressuscité,  obtenez-nous  le  courage  de  châ- 
tier courageusement  notre  chair,  et  île  ré- 
primer avec  patience  ses  inclinations  déré- 
glées. 

Trois  Ave  Maria. 

Rendons  à  Marie  le  tribut  de  nos  .ouanges, 
et,  en  exallant  la  gloire  de  son  saint  corps 
ressuscité,  disons,  en  union  avec  le  cin- 
quième chœur  des  anges  ; 

Les  litanies,  le  verset  et  les  oraisons 
comme  au  premier  jour. 

Sixième  jour  —  (11  août.) 

Venez,  Esprit-Saint,  col.  73G. 

Hymne:  O  gloriosa  ^  irginum,  col.  747. 

Gloire  de   Marie  après  sa   mort,  daus  sou   Assomption 

au  ciel. 

Considérons  que  le  cortège  de  Marie  fut 
infiniment  glorieux,  puisqu'elle  fut  accom- 


751 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  732 


pagnée,  dans  son  assomplion  ,  par  un  grand 
nombre  de  légions  célestes,  el  par  les  âmes 
que  ses  prières  avaient  délivrées  du  purga- 
toire ;  puis  en  applaudissant  à  la  majesté  de 
son  triomphe,  adressous-lui  ainsi  nos  hum- 
bles supplications  : 

0  grande  reine,  qui  fûtes  élevée  avec  tant 
de  nijijcsté  au  royaume  de  l'éternelle  paix, 
obtenez -nous  de  détacher  nos  esprits  de 
loules  les  pensées  de  la  terre,  pour  nous 
occuper  sans  cesse  de  la  contemplation  des 
biens  immuables  du  ciel. 

Trois -4ve  Maria. 

O  grande  reine,  qui  fûtes  escortée,  dans 
votre  glorieuse  assomplion,  par  les  hiérar- 
chies angéliqucs,  obtenez-nous  la  force  de 
résister  aux  insinuations  des  ennemis  de  no- 
tre salut,  el  la  grâce  de  suivre  les  inspira- 
tions de  notre  ange  gardien. 

Trois  Ace  Maria. 

O  grande  reine,  qui  avez  eu  la  gloire  d'être 
escortée,  dans  votre  assomplion,  par  les 
âmes  du  purgatoire,  dont  vous  aviez  obtenu 
la  délivrance,  faites  que,  délivrés  de  l'es- 
clavage du  péché,  nous  nous  rendions  di- 
gnes de  vous  louer  ocndant  toute  l'éter- 
nité. 

Trois  Ave  Maria. 

Ne  cessons  d'applaudir  au  triomphe  plein 
de  majesté  de  Marie,  et  à  la  gloire  de  son 
assomplion,  et  en  joignant  nos  hommages  à 
ceux  du  sixième  chœur  des  anges,  hono- 
rons-la en  priant  ainsi  : 

Les  litanies,  Icverset elles  oraisons  comme 
au  premier  jour. 

Septième  jour  —  (12  août). 

Venez,  Esprit-Saint,  col.  .736 

Hymne:  O  gloriosa  \  irginum,  col.  7'^7. 

Gluii'e  lie  Marie  a|irès  sa  niorl,  ila;is  le  poste  cinincnt 
qu'elle  occupe  djns  le  ciel. 

Considérons  la  gloire  do  Marie  dans  le 
ciel,  où  elle  est  proclamée  reine  de  l'univers, 
et  où  elle  reçoit  un  tribut  continuel  de 
louanges  el  d  hommages  de  l'infinie  multi- 
tude des  anges  el  des  saints;  et  prosternés 
nous-mêmes  au  pied  de  son  trône,  implo- 
rons son  secours  en  lui  disant  : 

O  reine  de  l'univers,  qui  ,  en  récompense 
de  vos  incomparables  mériles,  avez  été  éle- 
vée dans  le  ciel  ci  nnc  si  grande  gloire , 
abaissez  un  regard  de  compassion  sur  nos 
misères,  et  soutenez-nous  par  la  douce  in- 
fluence de  votre  protection. 

Trois  Ave  Maria. 

O  reine  de  l'univers,  qui  recevez  conti- 
nuellement les  hommages  unanimes  de  la 
cour  céleste  ,  daignez,  nous  vous  en  sup- 
plions, recevoir  nos  supplications,  el  obte- 
nez-nous la  grâce  de  vous  les  offrir  toujours 
avec  le  respect  qui  convient  à  votre  gran- 
deur el  à  votre  éminente  dignité. 

Trois  Ave  Maria. 

O  reine  de  l'univers,  qui  recevez  tant  de 
gloire  du  poste  éminent  que  vous  occupez 
dans  le  ciel ,  veuillez  nous  recevoir  au  nom- 
bre de  vos  serviteurs,  el  nous  obtenir  la 
grâce  d'être  toujours  prêts  à  observer  fidè- 


Icmonl  les  commandements  oe  notre  Dieu. 

Trois  Ave  Maria. 

Prenons  part  à  la  consolation  qu'éprou- 
vcnl  les  anges  à  louer  Marie  ,  et,  en  nous 
réjouissant  de  la  voir  élevée  au  rang  glo- 
rieux do  reine  de  l'univers,  disons  avec  le 
seplièmc  chœur  des  anges  : 

Les  litanies,  le  verset  elles  oraisons  comme 
au  premier  jour. 

Uuilicme  jour  —  (l3now<). 

Venez,  Esprit-Saint,  etc.,  col.73G 

Hymne  :  O  gloriosa  \'irginum,   etc.,   co.. 
7i7. 
Gloire  de  Marie  après  sa  mort,  dans  son  couronnement. 

Considérons  la  gloire  que  reçoit  Marie 
dans  le  ciel  du  diadème  royal  dont  la  cou- 
ronne son  divin  Fils ,  el  de  la  connais- 
sance presque  infinie  qu'elle  a  des  choses 
passées,  présentes  el  futures  les  plus  subli- 
mes et  les  plus  secrètes;  et,  pleins  de  véné- 
ration pour  l'honneur  signalé  que  reçoit 
celle  grande  reine,  recourons  à  elle  et  di- 
sons-lui : 

Reine  incomparable,  qui  jouissez  de  la 
gloire  ineffable  d'avoir  élé  couronnée  d'un 
diadème  royal  par  la  main  de  votre  divin 
Fils,  daignez  nous  rendre  participants  de 
vos  éminentes  vertus  et  intercéder  pour 
nous,  afin  qu'après  avoir  purifié  nos  cœurs, 
nous  soyons  trouvés  dignes  d'être  couronnés 
avec  vous  dans  le  ciel. 

Trois  Ave  Maria. 

lU'ine  incomparable,  qui  avez  reçu  une 
vaste  connaissance  de  toutes  les  choses  de 
la  terre,  pardonnez-nous,  nous  vous  en 
conjurons  au  nom  de  voire  gloire,  pardon- 
nez-nous notre  peu  de  retenue,  el  ne  per- 
mettez pas  que  désormais  nous  vous  déplai- 
sions encore  par  une  liberté  déréglée  dans 
nos  sentiments  et  dans  nos  paroles. 

Trois  Ave  Maria. 

Reine  incomparable,  qui  souhaitez  ar- 
demment de  voir  tous  les  hommes  purs  et 
sans  tache,  afin  qu'ils  soient  dignes  de  Dieu, 
obtenez-nous  la  rémission  de  nos  péchés ,  et 
accordez-nous  votre  protection  ,  pour  que 
désormais  nos  regards,  nos  gestes  et  nos  ac- 
tions soient  agréables  à  sa  divine  majesté. 

Trois  Ave  Maria. 

Purifions  nos  cœurs  pour  nous  préparer 
à  louer  dignement  Marie,  et  ajoutons  à  la 
gloire  qu'elle  lire  de  la  couronne  ijui  orne 
son  front  royal ,  les  humbles  hommages  de 
notre  affection,  en  disant  avec  joie,  en  union 
avec  le  huitième  chœur  des  anges  : 

Les  litanies,  le  verset  el  les  oraisons  comme 
au  premier  jour. 

Neuvième  jour  —  (14  août). 

Venez,  Espril-Sainl,  etc.,  col.  736. 

Hymne  :0  gloriosa  Virginum,  elc,  col. 
747. 

Gloire  de  Marie  après  sa  mort,  dans  la  proleclion  qu'elle 
accorde  aux  hommes. 

Considérons  la  gloire  de  Marie  dans  le 
ciel,  à  raison  de  la  proleclion  qu'elle  accorde 
aux  enfants  d'Adam,  et  du  pouvoir  qu'elle  a 
reçu  de   subvenir  promplemeut  à  leurs  be- 


733 


NOB 


NOB 


784 


soins;  puis,  animés  d'une  vive  conGance  en 
ponsaniqiic  nous  avons  pour  protectrice  la 
More  méniede  notre  Dieu,  invoquons-la  ainsi 
du  fond  do  nos  cœurs: 

O  Marie,  noire  puissante  protectrice,  qui 
vous  glorifiez  d'être  l'avocate  des  hommes, 
arrachez-nous  des  mains  de  rcnnemi  infer- 
nal, et  remettez-nous  entre  les  bras  de  Dieu 
notre  créateur. 

Trois  Ave  Maria. 

O  Mirie,  notre  puissante  protectrice,  qui, 
en  qualité  d'avocate  des  hommes  dans  le  ciel, 
désirez  ardenimont  que  tous  soient  sauvés, 
ne  permette/  pas  que  la  vue  des  iniquités 
que  nous  avons  commises  nous  jette  dans  le 
désespoir. 

Trois  Ave  Maria. 

O  Marie,  notre  puissante  protectrice,  qui 
souhaitez  d'être  invoquée  continuellement 
par  les  hommes,  afin  de  pouvoir  exercer  les 
fonctions  de  leur  avocate,  obtenez  -  nous 
l'esprit  de  la  vraie  piété,  et  faites  que  nous 
vous  invoquions  tous  les  jours  de  notre  vie, 
et  surtout  au  terrible  moment  de  notre  mort. 

Trois  Ave  Maria. 

Célébrons  par  les  plus  grands  honneurs 
la  gloire  de  Marie;  et ,  remplis  de  consola- 
lion  dans  la  pensée  que  dans  le  ciel  elle  est 
notre  avocate,  unissons-nous  au  neuvième 
chœur  des  anges  pour  la  louer,  en  disant  : 

Les  litanies,  leverset  et  les  oraisons  comme 
au  premier  jour. 

NICHE. 

C'est  un  enfoncement  pratiqué  dans  l'é- 
paisseur d'un  mur  pour  y  placer  une  statue. 
C'est  aussi  un  petit  trône  décoré  sous  lequel 
on  expose  le  saint  sacrement.  Voy.  Eucha- 

tllSTIB. 

NOBIS  QUOQUE  PECCATORIBUS 

(Explication  du  P.  Lebrun.) 

RUBIUQDES  ET  REMARQUES. 

Lorsque  le  prêtre  dit  :  JVo/iis  quoqiie  peccalnribus,  il  élève 
un  peu  la  voix,  et  frappe  sa  poitrine  avec  la  main  droite 
'lit.  9,  n.  3). 

1.  Ce  changement  de  voix  (1)  est  marqué 
par  Bède  (2),  qui  écrivit  vers  l'an  700  ;  par 
Amalaire  (3),  qui  le  cite  ;  et  par  le  Microlo- 
gue  (4).  Ce  ton  un  peu  élevé  doit  servir  à 
renouveler  l'attention  des  assistants,  et  les 
fdire  entrer  dans  les  sentiments  que  les  pa- 
roU's  expriment. 

*2.  Le  prêtre  se  frappe  la  poitrine.  C'est  un 
geste  qu'on  fait  naturellement  en  se  décla- 
rant pécheur  et  coupable. 

Et  à  nous  pécheurs,  Nobis  quoque  pec- 
vos  serviteurs,  qui  caloribus ,  famulis 
espérons  en  la  multi-  tuis  ,  de  mullitudine 
tude  de  vos  miséri-  miserationum  tua- 
corde?,  daignez  aussi  rum  speranlibus.par- 
nous  donner  part  et  tem  aliquam  et  socie- 
nuus  associer  avec  tatem  donare  digne- 
vos  saints  apôtres  et    ris  cuni  tuis   sanctis 

(I)  L'usage  d'élever  la  voix  n'a  pas  dû  être  observé  gé- 
néralement dans  le  temps  des  auteurs  ciiés.  Les  anciens 
st.ilijis  d  s  cliartieiix  de  tij9  marquent  que  ces  paroles 
doivent  êlre  dites  en  silence  comme  le  reste.  Leur  ordi- 
naire de  ttiS^  et  de  IGU  prescrivent  la  même  chose,  et 
tel  est  encore  leur  usaae. 


marlyrs,   avec  Jean,  apostolis  et  martyri- 

Mienne,      Matthias,  bus,     cum    Joanne, 

Barnabe,        Ignace,  Stephano,     Matthia. 

Alexandre, Marceilin,  Barnaba  ,      lenatio  . 

Pierre.  Félicité,  Per-  Alexandro,  M.rcelli- 

pctue,  Agathe,  Luce,  no,  Petro,  Felicitate, 

Agnes,  Cécile,  Anas-  Perpétua, Agatha, Lu- 

tasio,  et  avec  tous  vos  cia,  Agnete,  Cœcilia, 

saints,  dans  la  corn-  Anastasia  ,  et  omni- 

pagnie  desquels  nous  bus  sanctis  tuis,    in- 

vous  prions  de  nous  tra  quorum  nos  con- 

recevoir,  non  pas  en  sortium  non  aîslinia- 

considérant     le    mé-  tor  meriti,sed  venitB, 

rite ,    mais    en    nous  quœsumus  ,    largitor 

faisant    miséricorde  ;  admitte  ;    per    Chri- 

par  Jésus-Christ  No-  stum    Dominuin    no- 

tre-Seigneur.  strum. 

EXPLICàTIOX. 
NOBlS  QUOQUE  PECCATORIBUS,  et   à  7)0US  pé- 

cheitrs.  Après  avoir  demandé  pour  les  âmes 
du  purgatoire  que  Dieu  leur  accorde  le 
bienheureux  séjour  de  la  lumière  éternelle, 
le  prêtre  demande  la  même  grâce  pour  lui  ; 
et  comment  en  effet  demanderions-nous  le 
bonheur  éternel  pour  les  âmes  du  purgatoire, 
sans  soupirer  après  cette  grâce  inestimable, 
et  sans  la  demander  pour  nous  inslamineiit? 
Le  prêtre,  touché  de  son  indignité,  la  de- 
mande en  frappant  sa  poitrine,  s'avouant 
pécheur  comme  le  publicain  de  l'Evangile; 
et  il  élève  un  peu  la  voix,  afin  que  les  assis- 
tants puissent  l'entendre,  s'unir  à  lui,  et 
s'humilier,  afin  qu'ils  implorent  tous  ensem- 
ble la  divine  miséricorde. 

FàiUDLis  TUIS vos  serviteurs,  qui  espé- 
rons en  la  multilude  de  vos  miséricordes,  dai- 
gnez nous  donner  part,  et  nous  associer.  Il 
représente  à  Dieu  que,  (|uoiqu'ils  soient  pé- 
cheurs, Hs  ont  riiDimeur  d'être  ses  servi- 
teurs, et  qu'ils  ont  lieu  d'espérer  d'être  favo- 
risés de  ses  grâces,  parce  qu'ils  ne  se  con- 
fient qu'en  sa  bonté,  et  qu'ils  peuvent  dire 
avec  Daniel  (o)  :  Ce  n'est  point  par  la  con- 
fiance en  noire  propre  justice  ,  que  nuus  vous 
faisons  notre  prière  ;  ynais  c'est  dans  la  vue  de 
la  multitude  de  vos  miséricordes. 

CuM  SANCTIS  TUIS avec  vos  saints  apô- 
tres et  martyrs,  avec  Jean,  etc.  Avant  la  con- 
sécration, nous  avons  fait  mémoire  île  la 
communion  des  saints,  dans  laquelle  il  était 
nécessaire  d'offrir  le  sacrifice  universel  du 
ciel  et  de  la  tene.  Présentement  nous  ne 
faisons  mention  des  saints  que  pour  deman- 
der à  Dieu  quelque  part  à  leur  éternelle  fé- 
licité. On  nomme  ici  plusieurs  saints  mar- 
tyrs des  différents  états  qui  sont  dans  l'Eglise, 
et  qui  ont  été  piirliculièremenl  honoiés  à. 
Rome  :  saint  Jean- Baptiste,  de  l'ordre  des 
prophètes  (ce  saint  se  trouve  de  mcine  mar- 
qué après  la  consécraticin  d;tns  les  liturgies 
de  saint  Basile  et  de  saint  Chrysoslome)  ; 
saint  Etienne,  de  l'ordre  des  diacres  ;  saint 

(2)  Tract,  in  Luc. 

(3)  Lib.  lu,  c.  26. 

Ii)  <:'M'-  "•         ...,.., 

(o)  Neiiue  enmi  ui  justmcaiioiiibus  nostns  prosternlmui 
preci's  aute  raclem  luaie  sed  'm  luiseraliouibus  luis  multiiî. 
Uan.  IX.  18. 


75S 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


758 


Mallhias,  do  l'ordio  des  apôlres;  saint  Bar- 
nabe, de  l'ordre  des  disciples;  saial  Ignace  (1), 
de  l'ordre  des  évoques;  saint  Alexandre  (2), 
de  l'ordre  des  papes  ;  sainl  Marcellin  (3J  ,  de 
l'ordre  des  prélres  ;  saint  Pierre,  exorciste 
de  l'ordre  des  clercs;  sainte  Perpétue  et 
sainte  Félicité,  de  l'ordre  des  personnes  ma- 
riées ;  sainte  Agathe,  sainte  Luce,  sainte 
Agnès,  sainte  Cécile  et  sainte  Anastasio,  de 
•'ordre  des  vierges. 

Au  IX'  siècle,  quelques  Eglises  de 
France  joignirent  les  saints  confesseurs  aux- 
quels on  avait  le  plus  de  dévotion,  comme 
saint  Martin,  sainl  Hilaire  et  d'autres  saints. 
Mais  on  revint  à  l'ancienne  règle  de  ne 
mettre  dans  le  canon  que  dos  martyrs,  qui 
par  leur  mort  ont  montré  que  le  Sauveur 
av;iit  mis  en  eux  sa  parfaite  charité,  puis- 
qu'il a  dit  qu'on  ne  saurait  la  porter  plus 
loin  que  de  donner  sa  vie  pour  ceux  qu'on 
;iime.  Ils  ont  aussi  mérité  cette  distinction 
par  l'effusion  de  leur  sang,  qui  représente 
plus  parfaitement  celle  que  Jésus-Christ  a 
fuite  du  sien  sur  la  croix,  et  qu'il  fait  encore 
dans  le  sacrifice  de  l'autel  d'une  manière 
mjsiique. 

IVT  OMNIBUS  SANCTIS  TUIS,    et    UVeC   tOUS   VOS 

saints.  Quoique  nous  ne  nommions  que  les 
saints  martyrs,  comme  néanmoins  tous  les 
saints  se  sont  sacrifiés  en  leur  manière,  et 
qu'ils  jouissent  de  la  gloire  céleste,  nous  les 
nommons  tous  en  général  dans  le  sacrifice, 
en  demandant  à  Dieu  avec  humilité  d'être 
admis  dans  leur  société. 

Intra  quorum  ('^) Dans   la  compagnie 

desquels  nous  vous  prions  de  nous  recevoir, 
non  en  considérant  le  mérite,  mais  en  iious 
faisant  miséricorde.  Le  prêtre  et  les  fidèles, 
qui  viennent  de  prolester  qu'ils  ne  se  con- 
fient qu'en  la  miséricorde  infinie  de  Dieu,  le 
prient  de  nouveau  de  n'avoir  pas  égard  à 
leurs  mérites,  parce  que  nos  œuvres,  qui 
liaraissenl  bonnes  à  nos  yeux,  paraissent 
souvent  viles  aux  yeux  de  Dieu.  Tout  ce 
que  nous  ne  faisons  pas  comme  régénérés, 
ou  comme  nouvelle  créature  par  l'esprit  de 
Jésus-Christ,  n'est  d'aucune  valeur  pour  la 
gloire  éternelle.  El  si  Dieu  nous  regardait 
aulrement  que  comme  les  membres  de  son 
Fils,  nul  ne  pourrait  soutenir  son  jugement. 
Or,  ce  n'est  que  par  miséricorde  que  nous 
sommes  régénérés;  et  quoique  nous  ayons 
le  glorieux  avantage  d'être  les  membres  de 
Jésus-Christ,  il  y  a  toujours  en  nous  un  le- 
vain de  concupiscence,  un  fond  de  faiblesse 
et  d'ignorance,  qui  ne  produisent  que  des 
fautes  ou  des  inutilités.  Nous  sommes,  dit 
saint  Augustin,  une  terre  où  il  y  a  deux 
arbres,  dont  le  bon  ne  porte  jamais  de  mau- 
vais fruit,  et  le  mauvais  n'en  peut  jamais 
porter  de  bon.  Nous  avons  donc  toujours 
besoin  de  la  miséricorde  de  Dieu  par  Jésus- 
Christ  Notre-Seigneur. 

(1)  Martyr  à  Home,  l'an  107. 

(2)  Martyr  à  Rome,  Pan  117. 

(3)  Uarcclliu  et  Pierre  martyrs  ensemble  sous  Dio- 
etéUeiL. 

ii)  Sailli  Jv^rOiB«  [i»ratt  avoir  fait  allusion  à  ees  paroles 


NOËL. 

Du  latin  Natale  ou  Nativitas  Domini  on  a 
fait  ce  mot  Noël.  Voici  ce  qu'il  y  a  de  par- 
ticulier à  observer  la  veille  et  le  jour  de  cette 
grande  fête  {Voyez  aussi  Décoration) 

DE  LA  VEILLE  DE  NOËL. 

(Cérémonial,  1.  ii,  cti.  U.) 

1.  La  veille  de  Noël,  tous  les  ornemcnis 
sont  violets,  et,  en  quelque  jour  qu'elle  ar- 
rive, les  ministres  sacrés  portent  la  dalma- 
tiquo  et  la  tunique.  On  ne  se  met  point  à  ge- 
noux pendant  les  oraisons  de  la  messe. 

2.  A  prime  le  Martyrologe  se  lit  avec  plus 
de  cérémonie  qu'à  l'ordinaire,  afin  d'annon- 
cer plus  solennellement  la  naissance  de  No- 
tre-Seigneur; et  quoique  le  Cérémonial  des 
évéques  n'ait  rien  réglé  sur  cela,  et  que 
l'usage  des  lieux  varie,  il  faut  au  moins  ob- 
server la  rubrique  du  Martyrologe,  et  ce  qui 
est  plus  universellement  reçu,  savoir  :  que 
tout  le  chœur  soit  debout  depuis  le  coramen- 
cement  jusqu'à  ces  paroles  In  Bethléem  Judœ, 
auxquelles  tous  doivent  être  à  genoux  jus- 
qu'à celles-ci  inclusivement  :  Nativitas  Do' 
mini  nostri  Jesu   Christi  secundum  carnem. 

•i.  Dans  les  églises  considérables,  il  est  à 
propos  d'ajouter  quelque  solennité  à  celle 
cérémonie,  et  suivre,  par  exemple,  celle  qui 
est  prescrite  dans  le  directoire  du  chœur  ro- 
main :  pendant  qu'on  chante  le  petit  répons 
Clirisle  Fitii  Dei  vivi,  un  prêtre  revêtu  d'un 
surplis,  d'une  étole  et  d'une  chape  violette, 
part  de  la  sacristie,  précédé  du  thuriféraire 
avec  l'encensoir  non  fumant,  des  deux  aco- 
lytes avec  leurs  chandeliers  et  leurs  cierges 
allumés,  et  du  cérémoniaire,  marchant  tous 
dans  l'ordre  accoutumé.  Etant  arrivés  au 
chœur,  ils  font  ensemble  la  révérence  requise 
à  l'autel,  saluent  le  clergé  et  vont  dans  le 
même  ordre  au  pupitre,  qui  doit  être  couvert 
d'un  voile  violet  sur  lequel  est  le  Martyro- 
loge ;  les  acolytes  se  rangent  de  part  et  d'au- 
tre tournés  vers  le  livre,  cl  le  prêtre  se  met 
devant,  ayant  le  cérémoniaire  à  sa  droite  et 
le  thuriféraire  à  sa  gauche.  Quand  on  dit  au 
chœur  Deo  gratias  après  la  première  oraison 
de  prime,  le  prélrc,  après  avoir  mis  et  bénit 
l'encens  comme  à  l'ordinaire,  reçoit  l'encen- 
soir des  mains  du  cérémoniaire,  cl  encense 
de  trois  coups  le  livre  comme  fait  le  diacre 
avant  que  de  chanter  l'Evangile,  le  cérémp- 
niairc  elle  thuriféraire  tenant  les  deux  cô- 
tés de  sa  chape.  Ensuite,  ayant  les  mains 
jointes,  il  commence  le  Martyrologe  sans 
faire  aucun  signe  de  croix  sur  le  livre  ni  sur 
fsoi.  Tout  le  clergé  est  pour  lors  debout, 
tourné  vers  lui  ;  et  lorsqu'il  dit  In  Bfthlecm 
Judœ,  il  se  met  à  genoux  aussi  bien  que 
tout  le  clergé,  à  l'exception  des  deux  acoly- 
tes, et  y  demeurejusqu'après  ces  paroles  Nnti- 
vitas  Domini  nostri  Jesu.  Chrisli  secundum 
carnem.  Après  une  petite  pause  chacun  se 
lève,  le   prêtre  et  ses   officiers  saluent   le 

du  canon  dans  l'explication  du  dernier  verset  du  |isaume 
ivxn,  qu'il  conclut  ainsi  :  Ail  capesaeiidam  fuluiam  beutilu- 
dinem  ciini  eleilis  ejiis,  in  quorum  nés  consottium,  uen  me- 
riiorum  iiispecior,  icd  veniœ  Iwgiior  admitlal  Cliriilui  Vo 
viimi$.  Amen. 


T57 


NOE 


chœur  et  l'aulel,  et  retournent  a  ni  sacristie. 
Un  lecteurachùve  ensuite  la  lecture  du  Mar- 
tyrologe, tout  le  chœur  étant  assis  à  l'ordi- 
iiairc. 

DE  LA  FÊTE  DE  NOËL. 

1.  Le  sacristain  doit  orner,  dès  la  veille, 
loule  l'église  le  plus  proprement  et  le  plus 
niagniliqnement  qu'il  peut  :  outre  les  choses 
ordinaires  aux  autres  fêles,  il  a  soin,  1  "  do 
mettre  sur  le  gradin  de  chaciue  aulel  au  côlc 
de  l'Epîlre ,  un  vase  propre  couvert  d'un 
carton  blanc  ou  d'une  paie  pour  recevoir 
l'ablulion  des  doigts  des  prêtres  aux  deux 
premières  messes,  et  sur  la  crédence  il  doit 
metire  une  boîte  où  il  y  ail  de  grandes  hos- 
ties. 2°  II  dispose  avant  matines  au  milieu 
du  cliœur  un  pupitre  pour  chanter  les  leçons, 
cl  des  chandeliers  dans  les  endroits  où  on 
peut  en  avoir  besoin.  3°  11  prépare  di'ux 
bougeoirs  avec  des  bougies,  l'un  à  l'usage 
du  célébrant,  soit  au  chœur,  soit  à  l'autel, 
et  l'autre  pour  le  cérénioniaire  ,  qui  doit 
éclairer  ceux  qui  chantent  les  leçons,  aussi 
bien  que  le  diacre  et  le  sous-diacrc  à  l'Epî- 
lre et  à  l'Evangile. 

2.  On  son  ne  les  mnli  nés  à  l'heure  convenable 
selon  l'usage  des  lieux  :  on  y  observe  les  cé- 
rémonies suivantes,  outre  celles  qui  sont 
marquées  à  l'arl.  MixiisES.  1°  Il  est  à  propos 
que  le  diacre  qui  doit  servir  à  la  messe  so- 
lennelle chante  la  septième  leçon,  et  que  le 
plus  considérable  du  chœur  après  l'officiant 
chante  la  huitième.  2°  Sitôt  que  l'on  a  com- 
mencé à  chanter  l'Jiymne  Te  Deum,  le  diacre 
et  le  sous-diacre,  qui  doivent  servir  à  la 
messe,  vont  à  la  sacristie  pour  se  revêtir  des 
ornements;  ils  sont  aidés  par  le  thuriféraire, 
qui  prépare  ensuite  son  encensoir.  :J  Outre 
les  deux  premiers  chapiers  qui  doivent  pren- 
dre des  chapes  avant  la  dernière  leçon,  qua- 
tre autres,  vers  la  fin  du  Te  Dcum,  vont 
en  prendre  à  la  sacristie,  et  reviennent  au 
chœur  se  joindre  aux  deux  autres,  en  faisant 
les  révérences  requises  à  l'autel  et  au  chœur. 
h'  Lorsque  les  chapiers  ont  chanté  Bcneilica- 
vms  Domino,  cl  que  le  chœur  a  répondu 
Deo  (jralias,  l'officiant,  sans  ajouter  Ficle- 
/(«m  «rîim(C,  etc.,  salue  le  chœur,  el  va  par 
le  plus  court  chemin  à  la  sacristie  pour  se 
revêlir  des  ornements  sacrés,  étant  précédé 
seulement  des  deux  acolytes  et  du  cérénio- 
niaire, aveclcsquels  il  salue  l'autel  en  pas- 
sant. 5°  Les  chapiers  ne  l'accompagneut 
point;  mais  après  lui  avoir  fait  une  inclina- 
lion,  lorsqu'il  passe  au  milieu  d'eux,  ils  se 
retirent  à  leurs  places. 

3.  Cette  messe  se  célèbrje  solennellement 
delà  manière  accoutumée.  Il  y  a  ceci  de  par- 
ticulier: l'Que  pendant  qu'on  chante  le  Glo- 
ria in  exceiiis,  on  sonne  toutes  les  cloches 
de  l'église  ;  et  pendant  que  le  célébrant  le  ré- 
cite, le  premier  acolyte  sonne  la  clochette 
qui  sert  à  l'élévation.  Il  est  à  propos  de  ne 
point  sonner  les  cloches  depuis  la  fin  de  ma- 
tinesjusqu'à  ce  temps-là.  2°  Lorsquelc  chœur 
chante  Et  incarnatus  est,  le  célébrant  et  les 
ministres  sacrés  se  lèvent,  s'ils  sont  assis,  et 
vont, 'a  barrette  à  la  main,  se  mettre  à  ge- 
noux sur  le  dernier  desré  de  l'uutcl  vis-à-vis 


NOE  -ii 

leurs  sièges  :  s'ils  sont  encore  à  l'autel,  ils 
descendent  sur  le  second  degré  à  ces  paroles 
Descendit  de  cœtis,  el  se  mettent  à  genoux 
sur  le  bord  du  marchepied  ;  ce  qu'ils  obser- 
vent aux  trois  messes  de  ce  jour.  3°  Le  célé- 
brant ne  prend  point  les  ablutions  à  cette 
messe  ni  à  la  seconde  ;  mais  ayant  pris  en- 
tièrement le  précieux  sang,  il  lave  ses  doigts 
en  disant  les  or.iisons  Qaud  oie,  etc.  et  Cor- 
pus luHin,  Domine,  etc.,  le  sous-diacre  ver- 
sant dessus  du  vin  cl  de  l'eau  dans  le  vase 
destiné  à  cet  usage,  'r  Le  sous-diaere,  sans 
essuyer  le  calice  avec  le  purificatoire  qui 
iloil  être  mis  dans  la  bourse,  le  couvre  de  la 
pale  sur  laquelle  il  renverse  la  patène; 
ayant  mis  le  voile  el  !a  bourse  par-dessus, 
il  le  porte  à  la  crédence,  el  met  un  corporal 
dessous  à  cause  des  espèces  sacrées  qui  y 
restent  ordinairement  :  après  la  messe,  le 
sacristain  ou  quelque  autre  ecclésiastique 
dans  les  ordres  sacrés,  porte  le  calice  dans  la 
sacristie  sous  lequel  i!  doit  toujours  y  avoir 
un  corporal  jusqu'à  la  messe  suivante. 
.')'  Enfin  le  cérémoniaire  doit  se  souvenir  d'é- 
clairer le  diacre  el  le  sous-diacre  à  1  Eplire 
et  à  l'Evangile  ;  ce  que  le  sous-diacre  doit 
faire  à  l'égard  du  célébrant  pendant  la  com- 
munion du  clergé  et  du  peuple,  si  l'usago 
l'autorise  à  celte  messe. 

'•■.  Après  l'Evangile  de  saint  Jean,  le  célé- 
brant s'avance  au  milieu   de  l'autel  ;    ayant 
tait  avec  ses  ministres  la  révérence  re(]uise  à 
l'autel ,  il  va  à  son  siège  au  côté  de  l'Epilre, 
où,  assisté  de  ses  deux  ministres,  il  (luille  la 
chasuble  cl  le  manipule,  et  prend  une  chape 
que  le  cérémoniaire  a  eu   soin  de   faire  ap- 
porter un  |ieu  auparavant.  Après  avoir  reçu 
sa  barrette  et  fait   une    inclination    de    tête 
à  ses  deux  ministres  qui  lui  en  font   une  mé- 
<iiocre,  il  va  au  bas  des  degrés  devant  le  mi- 
lieu de   l'autel   où  les   chapiers  viennent  le 
joindre;  étant  tous    rangés   en   droite    ligne 
avec  le  cérémoniaire  cl  les  acolyles,  ils  font 
ensemble  la  révérence  requise  à  l'autel  (  l  au 
clergé,   cl   conduisent   l'officiant  au  chœur, 
gardant  les    cérémonies   qui   s'observent    à 
vêpres.  Les   niinislres  sacrés  restent  auprès 
do  leurs  ségcs  jusqu'à  ce  que  l'olficiant  soit 
entré  au  chœur;  alors  étant  précédé  du  thu- 
riféraire ils  vont,  la  barrette  à  la  main,  faire 
la  génuflexion  au    milieu  de  l'autel,   et  sans 
saluer  le  chœur,   retournent  ensemble  à  la 
sacristie  la  tête  couverte  el  les  mains  jointes. 
Aussitôt  que  l'officiant  est  arrivé  au  chœur, 
il  commence  les  îaudes  en  chantant  Dciis  in 
udjuloritim,  sans  dire  auparavant  Poler  ni 
Ave.  Cet  office   se  chante  solennellement,  et 
on  y  observe  les    mêmes  cérémonies   qu'à 
vêpres. 

5.  La  seconde  messe,  que  l'on  appelle 
celle  de  l'aurore,  se  doit  célébrer  immédiate- 
ment après  prime  ,  et  la  troisième  après 
tierce.  II  faut  observer,  l°que  si  on  ne  peut 
commodément  célébrer  solennellement  la  se- 
conde messe  dans  les  églises  où  il  n'y  a  pas 
d'obligation  de  la  chanter,  il  est  à  propos  de 
célébrer  à  la  même  heure  une  messe  basse 
servie  par  deux  clercs  en  surplis.  2"  Le  sous- 
diacre  n'essuie  point  le  calice  à  l'offertoire 


750 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DliS  RITES  SACRES. 


700 


des  deux  dernières  messes  avant  que  le  dia- 
cre y  verse  du  vin,  ni  après  que  le  célébrant 
a  pris  le  précieux  sang  à  la  messe  de  l'aurore, 
devant  y  observer  1rs  règles  données  pour  la 
première  mi's$e.  3°  Le  célébrant  ayant  pris  la 
purification  à  la  troisième  messe,  et  ayant 
ensuite  lavé  ses  doigts  à  l'ordinaire,  fait  ver- 
ser aussitôt  dans  le  calice  l'ablution  des  deux 
premières  messes.  S'il  ne  la  prend  pas,  pour 
quelque  raison,  on  peut  la  verser  dans  la 
piscine,  ainsi  que  le  Rituel  romain  le  dit  de 
l'ablution  des  doigts,  quand  on  a  donné  la 
communion  hors  de  la  messe.  V'  L'Kvangilc 
de  l'Kpiphanie  se  devant  dire  à  la  lin  de  la 
troisième  messe,  le  sous-diacre  ou  le  prélre 
assistant,  s'il  y  en  a  un,  porte  le  Missel  au 
côté  de  l'Evangile. 

().  Ce  qui  vient  d'être  dit  pour  la  messe  so- 
lennelle se  doit  à  proportion  garder  aux 
messes  basses.  On  y  doit  observer  les  règles 
suivantes,  que  le  sacristain  doit  faire  écrire 
sur  une  carte  pour  les  exposer  dans  la  sa- 
cristie, afin  que  tous  les  prêtres  qui  veulent 
célébrer  puissent  les  lire  auparavant. 

I  Stii  va  nt  l'opinion  commune  et  l'usage  reçu 
en  France,  il  est  permis  en  ce  jour  de   dire 
les  messes  depuis  minuit  jusqu'à    midi,   soit 
séparément,  soit  toutes  les  trois  de  suite.  2" 
Il  n'est  pas  à  propos  de  commencer  les  mes- 
ses basses  avant  l'élévation  de    la   messe  so- 
lennelle do  minuit,  ou  au  moins  avant  l'of- 
fertoire, pour  ne  pas   faire    la    consécration 
aux  messes  basses  avant  qu'elle  soit  f.iite  à 
la  grande.  .'!   Il  est  mieux  de  dire  trois  mes- 
ses, ou  une  seulement,  et  non    pas  deux,  ce 
nombre  n'étant  pas  conforme  au  mystère  re- 
présenté par  celle  fêle.  Si  on  n'en  dit  iju'une, 
ce  doit  être  la  troisième,  parce  (;ue  l'oraison 
convient  mieux  à  l'office  que  celle  de  la  pre- 
mière et  de  la  seconde  :  si    nécinmoins  on  la 
célèbre  pendant  la  nuit,  on  peut  dire   la  pre- 
/nière.  'i-'  Soit  iju'on  célèbre  les  trois    messes 
le  jour  ou   la  nuit,  il  ne  faut  rien  changer  au 
('ommunicanten,  mais  dire  toujours    noctem 
à  la  première,  et  cliein  aux   deux  autres.  5- 
Lc  célébrant  ne  doil  point   prendre  la  puri- 
(i'alion  aux  deux   premières    messes;    mais 
ayant  pris  le  précieux  sang   le   plus  exacle- 
nieiil  qu'il  peut,  il  met  le  calice    sur  le  cor- 
por.tl,  (|ii'il  laisse  déplié,   el   lave  ses  doigts 
en  d:s:inl  les  oraisons  Quod  ore,  elc,  et  Cor- 
pus tititm,  Domine,  elc.  Le  servant  verse  des- 
sus du  >in  el  de  l'eau  dans  le  vase  destiné  à 
cet  usage,  el  non  pas   dans  le  calice,  si  l'on 
doit  s'en  servir  le  même  jour  ouïe  lendemain. 
yoyez  la  rubrique  du  .Missel,    lit.  !),  n"    i, 
JJe  defect.  fi"  Le  célébrant,    après  avoir  es- 
suyé ses  doigts  avec  le  purificatoire,   n'es- 
suie pas  le  calice,  mais  le  couvre  première- 
ment de  la  palène  sur  laquelle  il  remet  une 
hostie  (s'il  doit  dire  une  autre   messe  immé- 
diatement après),  et  ensuite  de  la  pale  et  du 
«oile,  et  non    pas  de  la  bourse.   S'il  arrive 
qu'il  reste  quelques     gouttes   du    précieux 
sang  dans  le  calic',  le  célébrant  ne  doit  pas 
pour  cela  faire  la  génullexion  lorsqu'il  quitte 
le  milieu  de  l'aulel  ou  qu'il  y  arrive.  7"  A  la 

(1)  1.0  fliaiit  (11!  la  généalo.ïie  a  lieu  aussi  dansd'aiitrps 
nies,  ainsi  uuc  la  manière  du  teiminer  la  misse  aurès 


première  et  à  la  seconde  messe,  le  dernier 
Evangile  étant  achevé,  le  célébrant  retourne 
aussitôt  au  milieu  de  l'autel,  fait  une  incli- 
nation do  tête  à  la  croix,  descend  sur  le  pavé, 
et  ayanl  fait  la  révérence  ordinaire  il  com- 
mence une  autre  messe  qu'il  célèbre  comme 
la  première,  excepté  qu'il  n'essuie  point  le 
calice  à  l'offertoire,  qu'il  ne  le  pose  pas  sur 
l'autel;  si  ce  n'est  sur  le  bord  du  corporal 
ou  sur  la  pale  renversée,  et  qu'à  la  lin  de  la 
troisième  illepurifieetfaiU'abluliondesdoigls 
àrordinaire;après(iuoiil  verse  ou  fait  verser 
dans  son  calice  l'ablution  des  messes  pré- 
cédentes. A  la  fin  de  la  troisième  messe  il  dit  l'E- 
vangile de  la  fêle  de  l'Epiphanie  Cwn  nalus  es- 
set  Jésus,  etc.  8°  Si  le  célébrant  ne  dit  pas  les 
Irois  messes  tout  de  suite,  après  la  commu- 
nion de  la  première  elde  la  seconde,  il  laisse 
sur  le  corporal  le  calice,  qu'il  couvre  de  la 
paie,  sur  laquelle  il  renverse  la  patène  et 
met  le  voile  par-dessus.  Après  la  messe,  il  le 
porte  dans  la  sacristie  et  le  pose  sur  un  cor- 
poral dans  un  lieu  décent  ;  un  prélre  qui 
veut  se  servir  ensuite  de  ce  calice  connail 
par  ce  moyen  qu'il  n'a  pas  encore  été  purifié, 
et  que  par  conséquent  il  ne  doit  point  l'es- 
suyer avec  le  purificatoire  à  l'offertoire  de  la 
messe  qu'il  va  célébrer. 

VARIÉTÉS. 
(Kxliail  du  Cérémonial  de  Besançon.) 
§  I.  De  l'iiflice  de  la  messe  de  minuit. 

1.  Les  matines,  qui  sont  pareillement  so- 
lennelles, se  séparent  de  lîyjdes  par  la  célé- 
bration de  la  messe  de  minuit  ,  et  n'ont 
rien  de  particulier  que  l'Evangile  de  la 
généalogie,  qui  se  chante  de  la  manière  qui 
suit(l). 

2.  (luand  on  chante  le  dernier  répons,  un 
prêtre  du  chœur  ou  un  diacre  va  à  la  sa- 
cristie se  revêlir  do  chape;  les  acolyles  s'y 
rendent  aussi  pour  prendre  leurs  chande- 
liers. Pendant  i'inviotnta  ils  sortent  de  la 
sacristie,  les  acolytes  marchant  les  premiers 
avec  leurs  chandeliers  et  les  cierges  allumés, 
le  prêtre  suit  revélu  de  chape,  portant  de- 
vant sa  poitrine  le  livre  de  la  généalogio, 
ayant  la  lêle  découverte.  Après  avoir  fait  la 
révérence  à  l'autel,  ils  vont  sur  le  jubé  (s'il 
y  en  a  un)  ;  le  prêtre  met  le  livre  sur  un 
lutrin,  et  le.*  acolytes  se  rangent  de  part  el 
d'autre  tournés  en  face.  S'il  n'y  a  point  de 
jubé,  il  se  tient  devant  l'autel  au  milieu  du 
presbytère,  où  l'on  prépare  un  lutrin  à  cet 
effet,  qui  doit  être  couvert  conformémenl  à  la 
solennité  du  jour,  sur  lequel  il  met  le  li- 
vre; les  acolytes  se  rangent  comme  il  vient 
d'êlrc  dit. 

3.  La  prose  /nvio/afa  étant  finie,  le  prêtre 
commence  l'Evangile  de  la  généalogie,  qu'il 
chante  d'un  chant  particulier  à  cet  ollice , 
tenant  les  mains  jointes,  el  ayant  la  f.ice 
tournée  vers  l'autel.  .\près  qu'il  a  achevé 
de  chanter,  il  reprend  le  livre,  fait  la  génu- 
flexion à  l'autel,  comme  en  venant,  cl  s'en 
retourne  à  la  sacristie. 

\.  Pendant  qu'on  chante  le  Te  Deum,  celui 


704 


NOE 


NOE 


76i 


qui  doit  (lire  la  premiôio  messe  va  se  revêtir  à 
las.icristie  avec  le  diacre  et  le  sous-diacre,  et, 
le  Tu  Deum  fini,  il  va  à  l'autel  avec  tous  les 
iiiiiiistresen  la  manière  ordinaire  de  la  messe 
soliMiiiolle,  pendant  laquelle  il  est  à  remar- 
quer que  la  propliétie  se  chante  au  ton 
dtï  leçons  de  matines  par  un  chantre  dans 
le  presbytère,  ou  à  son  défaut  par  le  sous- 
diacre. 

5.  Au  Credo,  le  célébrant  et  ses  minisires 
se  mettent  à  genoux  à  ces  paroles  lit  in- 
cainatus  est,  quand  même  ils  seraient  al- 
lés s'asseoir,  comme  il  a  été  dit  en  la  messe 
solennelle;  ce  qu'ils  observent  aussi  à  la 
seconde  et  à  la  troisième  messe  du  môme 
jour. 

0.  Le  célébrant,  après  avoir  pris  le  pré- 
cieux sang,  fait  l'ablution  des  doigts  en  la 
manière  qu'il  est  dit  au  §  3  de  ce  chapitre. 

7.  Pendant  qu'on  chante  au  chœur  la 
communion,  le  premier  choriste  va  annoncer 
la  première  antienne  des  laudes  au  célé- 
brant, de  la  même  manière  qu'il  a  fait  pour 
le  Gloria  in  exccisis  à  la  messe.  Dès  que  le 
chorisle  est  retourné  au  chœur,  si  la  com- 
munion est  achevée,  le  célébrant  entonne 
l'antienne  au  coin  de  l'Epîtrc,  tourné  vers 
l'autel,  et  le  premier  choriste  commence  le 
premier  psaume;  les  autres  antiennes  et 
psaumes  se  disent  comme  aux  autres  laudes 
jusqu'à  Laudnte  Dominum  in  sanclis  ejiis, 
avant  que  l'on  ajoute  le  Gloria  Putri ,  et 
on  répète  l'antienne  Nnto  Domino.  Pcnd.int 
qu'on  la  répèle,  deux  chantres  avec  l'habit 
ordinaire  du  chœur  vont  au  bas  du  chœur, 
et  chantent  seuls  l'antieiuie  Pustores  tout 
entière,  après  laquelle  deux  enfants  de  chœur 
étant  au  lutrin  répondent  Infanîem  vidi- 
mus ,  etc.  ;  lequel  étant  fini,  le  premier  cho- 
riste commence  le  psaume  Laudalc  Dominum 
in  sanclis  ejus,  que  le  chœur  poursuit,  et  le 
verset  Sicut  erut  étant  achevé ,  les  deux 
mêmes  choristes  disent  derechef  au  même 
endroit  Pasiores  dicite,  à  quoi  les  enfants  de 
chœur  répondent  comme  à  la  première  fois, 
Infanîem  ,  etc.  Ensuite  le  second  choriste 
entonne  le  verset  Laudate  eum  in  sono  tubœ, 
que  le  chœur  poursuit;  et  après  (juc  les 
chantres  et  les  enfants  de  chœur  ont  répété 
pour  la  troisième  fois  Pastores,  etc.,  Infan- 
îem, le  premier  choriste  entonne  le  verset 
Laudate  eum  in  cymbalis  bene  sonantihus , 
le  chœur  demeurant  assis  pendant  tout  ce 
temps-là,  se  découvrant  et  s'inclinant  au  Glo- 
ria Palri. 

8.  Le  célébrant  cependant,  après  avoir 
dit  la  communion,  et  entonné  la  première 
antienne  des  laudes,  récite  à  basse  voix  les 
laudes  au  coin  de  l'Epilre  alternativement 
avec  le  diacre  et  le  sous-diacre,  qui  sont 
à  son  côté  droit ,  ou  bien  il  va  s'asseoir  par 
le  plus  court  chemin  ,  comme  il  a  fait  au 
Gloria  in  eoccelsis  de  la  messe;  et  étant  assis 
et  couvert,  il  récite  les  laudes  avec  ses  mi- 
nistres. 

y.  Pendant  que  les  chantres  répèlent 
pour  la  quatrième  fois  Pastores  dicite.  le 
[jreinier  chorisle  va  annoncer  l'antienne  du 
Jianediclus   au  célébrant ,  lequel  pour   cet 


effet  remonte  au  côté  de  l'Eiiîlrc  par  le  plus 
court  chemin  et  les  ministres  derrière  lui, 
et  tous  trois  se  tournent  du  côté  du  choriste 
lorsqu'il  annonce  l'antienne,  de  la  même 
manière  qu'il  a  fait  à  la  première  antienne 
des  laudes. 

10.  Les  enfants  de  chœur  ayant  achevé 
pour  la  dernière  fois  Infantem  vidimus,  le 
célébrant,  tourné  du  côté  de  l'autel,  entonne 
au  coin  de  l'Epître  l'antienne  du  lienedictus, 
que  le  chœur  poursuit;  le  célébrant  récite  le 
reste  de  l'antienne  et  le  Benedictus  à  basse 
voix  avec  les  ministres  sacrés,  qui  se  met- 
tent pour  ce  sujet  à  son  côté  droit,  après 
quoi  il  va  au  milieu  de  l'autel  avec  ses  mi- 
nistres ;  le  diacre  monte  à  sa  droite  et  le 
sous-diacre  à  sa  gauclie,  faisant  auparavant 
tous  deux  génuflexion.  Ensuite  le  thurifé- 
raire s'étant  av.incé  et  ayant  présenté  l'en- 
censoir, le  célébrant  bénit  l'cnrens  et  fait 
l'encensement  de  l'aulel  à  l'ordinaire,  après 
quoi  il  est  encensé  de  trois  coups  pur  le 
diacre,  qui  rend  l'encensoir  au  thuriféraire, 
et  se  met  derrière  le  célébrant  pour  être 
encensé  :  le  thuriféraire ,  sans  sortir  du 
côté  de  l'Epître,  encense  le  diacre  et  le  sous- 
diacre,  puis  va  encenser  le  chœur  comme  d 
la  messe. 

11.  Après  l'encensement,  le  célébrant  de- 
meure au  coin  de  l'Epître  avec  ses  ministres 
à  son  côté  droit,  et  le  chœur  ayant  répété 
lanliiiiMxe  ilu  Benedictus,  il  va  au  milieu  de 
l'autel  suivi  de  ses  ministres,  le  baise  et  se 
tourne  vers  le  peuple  pi)ur  dire  Dominus  vo- 
biscum;  puis  il  retourne  au  coin  de  l'Epître 
dire  l'oraison,  et  va  derechef  dire /'onu'n«.<  vo- 
biscum;  et,  après  que  le  diacre  a  chanté  Bene- 
dicamus  Domino,  il  donne  la  bénédiction,  dit 
le  dernier  Evangile  et  se  retire  comme  aux 
autres  messes. 

ii.  Le  chœur  pendant  les  laudes  se  com- 
porte comme  aux  autres  laudes  solennelles, 
se  mettant  néanmoins  à  genoux  pour  rece- 
voir la  bénédiction;  puis  étant  relevé,  il  se 
tient  debout  tourné  en  face  pendant  qu'on 
chante  les  trois  antiennes  qui  sont  à  la  fin 
delà  messe.  La  première  de  ces  antiennes  se 
chante  par  deux  enfants  de  chœur,  la  se- 
conde se  dit  par  deux  chantres  qui  sont  au 
lutrin,  et  la  troisième  par  le  chœur,  qui  se 
retire  après  qu'elle  est  achevée. 

.§  II.  De  l'office  de  ce  jour  dans  les  églises  où  il  n'y  a  qn'ua 
prêtre. 

1.  Dans  les  églises  où  il  n'y  a  qu'un  prêtre, 
il  commence  matines  à  sa  place  ordinaire  du 
chœur,  étant  revêtu  du  surplis  et  de  l'étole, 
après  avoir  chanté  Domine,  labia  mea  apc- 
ries,  etc. ,  Deus  in  adjulorium,  etc.  ,  deux 
chantres  commencent  l'invitaloiro  et  le 
psaume  Ycnite;  lequel  étant  fini,  le  célébrant 
entonne  l'hymne  après  laquelle  il  entonne 
la  première  antienne.  Ceux  qui  doivent 
chanter  les  leçons  du  premier  et  du  second 
nocturne  vont  au  milieu  du  chœur  proche 
le  balustre  de  la  communion,  pour  les  chan- 
ter, faisant  avant  et  après  une  révérence 
convenable  à  l'autel.  Le  célébrant,  sans  sor- 
tir do  sa   place,  chante  les  trois  dernièro 


763 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


76i 


leçons  après  en  avoir  donné  la  béhédiclion, 
qu'il  fait  dcmaïuier  par  un  de  ceux  qui  ont 
chanté  les  précédonles.  Sil  y  avait  un  autre 
prêtre  ou  un  diacre,  il  irait  chanlor  les  deux 
premières  du  troisième  nocturne  à  l'ontiroit 
où  l'on  a  chanté  les  autres,  et  le  célébrant 
en  ce  cas  ne  ch.inlerail  que  la  dernièic, 
dont  il  demanderait  la  bcnédiilion  à  celui 
qui  a  chanté  les  deux  piérédcntes  s'il  était 
prêtre,  ou  la  lui  donnerait  s'il  n'élail  que 
diacre. 

2.  Pendant  qu'on  chante  le  dernier  ré- 
pons et  VJnviulala,  le  célél)rant  va  à  la 
sacristie  prendre  une  chape  sur  son  snrplis 
et  son  étoîe.  Ensuite  il  vient,  précédé  de  deux 
acolytes  portant  leurs  chandeliers,  chanter 
la  généalogie  sur  un  lutrin  devant  l'autel.  La 
généalogie  achevée,  il  entonne  le  Te  Deum, 
et  pendant  qu'on  le  poursuit  au  chœur,  il 
retourne  à  la  sacristie  en  la  manière  qu'il  en 
est  venu.  Là,  il  se  revêt  pour  dire  la  messe 
immédialement  après  le  Te  Deum  ;  s'il  y  avait 
un  autre  prêlre  ou  un  diacre,  il  pourrait  aller 
chanter  la  généalogie,  et  pour  lors  le  célé- 
brant entonnerait  le  Te  Deum  en  sa  place 
ordinaire. 

3.  Le  célébrant  pendant  la  messe  observe 
ce  qui  a  été  dit  au  chap.  des  messes  sans 
diacre  ni  sous-diacre  {Voyez  l'article  Messe 
CHANTÉE.  Après  avoir  pris  le  précieux  sang, 
il  observe  à  l'égard  de  l'ablulion  des  doigts 
ce  qui  sera  dil  .ui  paragraphe  suivant. 

4.  Après  qu'il  a  achevé  l'antienne  appe- 
lée Communion,  il  entonne  au  même  coin 
de  l'Epîlre  la  première  antienne  des  laudes, 
puis  va  s'asseoir  au  côté  de  l'Epîlre  proche 
l'autel,  sur  un  siège  (luil  a  fait  préparer  à 
rcl  effet,  se  couvre  et  continue  à  chanter  le 
reste  des  laudes  a\  ce  les  autres. 

5.  Au  psaviiac  Laudalc  Dominum  in sanctis 
eji.is,  on  choisit  deux  de  ceux  qui  savent 
mieux  le  chant  pour  chanter  l'antienne 
J'astores ,  et  deux  enfants  pour  chanter 
Infanlem  vidimus,  et  lorsque  les  enfants  ré- 
pèlent pour  la  quatrième  fois  7n/'a»icm  ti- 
dimus,  le  célébrant  monte  à  l'autel  au  coin 
de  l'Epître  par  le  plus  court  chemin  ,  où  il 
entonne  l'antienne  du  Benediclus ,  que  le 
chœur  poursuit,  pendant  laquelle  il  récite 
le  reste  de  l'antienne  et  le  cantique  à  voix 
basse;  puis  il  va  au  milieu  de  l'aulcl,  bénit 
l'encens  et  encense  l'autel  comme  il  a  fait  à 
la  messe.  Après  qu'il  a  été  encensé  ,  il  de- 
meure au  coin  de  l'Epilre,  et,  l'antienne  du 
Benediclus  étant  répéiée  par  le  chœur ,  il  va 
au  milieu  de  l'autel  dire  Dominus  vobiscitm, 
et  achève  la  messe  comme  ci-dessus. 

§  lU.  De  la  manière  de  faire  l'ablulion  aux  deux  iireuiièrcs 
messes. 

1.  Remarquez  que  le  célébrant  devant 
dire  trois  messes  en  ce  jour,  le  sacrislaiu  a 
soin  de  préparer  un  vase  avec  un  purifica- 
toire qu'il  met  sur  l'aulel  ;  le  célébrant  , 
après  avoir  pris  le  précieux  sang  aux  deux 
premières  messes  et  avoir  apporté  un  soin 
particulier  à  le  prendre  entièrement ,  va  au 
,coin  de  l'aulel,  où  il  fait  l'ablution  des  doisls 


dans  le  vase  préparé,  en  disant  les  oraisons 
accoutumées  dis  la  purification  et  do  l'ablu- 
tion, le  sous-diacre  verse  le  vin  et  l'eau  à 
l'ordinaire  pendant  que  le  célébrant  essuie 
ses  doigts  avec  le  purificatoire.  Le  sous- 
diacre  prend  la  pale  du  calice,  et  change  de 
place  avec  le  diacre  qui  transporte  le  Mis- 
sel au  coin  de  l'Epître  comme  aux  messes  so- 
lennelles. 

2.  Le  sous-diacre  n'essuie  point  le  calice, 
mais  il  met  seulement  dessus  la  patène,  la 
pale  et  le  voile  ,  et  sur  le  voile  le  corporal 
plié,  laissant  la  bourse  et  le  purificatoire  sur 
l'aulel  ;  il  le  reporte  ensuite  sur  la  crédence, 
et  met  dessous  le  pied  le  corporal  sans  le  dé- 
plier, puis  il  retourne  auprès  du  célébrant. 
Après  la  messe,  il  a  soin  de  porter  le  calico 
à  la  sacristie  et  de  le  mettre  en  un  lieu  dé- 
cent et  de  sûreté,  sur  un  corporal,  pour  ser- 
vir aux  autres  messes,  auxquelles  on  ne 
doit  point  l'essuyer  avant  que  d'y  mettre  le 
vin.  Il  aura  aussi  soin  de  le  préparer  sur  la 
crédence  avant  les  autres  grandes  messes,  et 
de  mettre  dessous  un  corporal,  n'était  que 
quelque  prêlre,  s'en  étant  servi  à  la  messe, 
en  eûl  l'ait  la  purification. 

3.  Dans  les  églises  où  il  n'y  a  point  de 
sous-diacre,  le  célébrant,  après  avoir  purifié 
ses  doigts  dans  le  vase  préparé  comme  il  est 
dit  ci-dessus,  laissera  le  calice  au  milieu  de 
l'aulel  sur  le  corporal,  mettant  dessus  la 
patène  sans  purificatoire,  la  pale  et  le  voile, 
et  après  la  messe,  il  le  porte  en  la  sacristie 
cl  le  met  en  lieu  décent  et  de  sûreté  sur  ua 
cor^joral. 

4.  \  la  troisième  messe,  le  célébrant  fait 
la  purification  du  calice  et  l'ablution  des 
doigts  à  l'ordinaire,  et  après  l'ablulion  des 
doigts,  le  sous-diacre  ou  le  servant  verse 
dans  le  calice  le  vin  et  l'eau  de  l'ablulion 
des  deux  messes  précédentes  réservés  dans 
le  vase. 

5.  Si  le  célébrant  ne  peut  pas  prendre  le 
vin  et  l'eau  dont  il  a  fait  l'ablution  des  doigts 
aux  premières  messes,  parce  qu'il  est  obligé 
de  dire  la  Iroisième  à  une  autre  église,  il  la 
doil  mettre  lui-même  après  la  messe  dans  la 
piscine.  Si  l'on  ne  doil  plus  se  «ervir  du 
cali.ce  ce  jour-là  ,  après  la  première  ou  la 
seconde  messe,  le  célébrant,  après  la  messe, 
pourra  mellrc  le  calice  dans  le  tabernacle 
et  le  couvrir  de  la  patène  ou  le  porter  en  la 
sacristie  en  un  lieu  décent  et  de  sûreté, 
mettant  dessous  un  corporal ,  et  à  la  pre- 
mière messe  qu'il  dira  avec  ce  calice,  il  ne 
l'essuiera  pas  avant  que  d'y  mettre  le  vin  et 
leau  pour  la  consécration. 

G.  Si  on  ne  peut  pas  mettre  commodé- 
ment le  calice  dans  le  tabernacle,  ou  le  res- 
serrer dans  la  sacristie  en  lieu  décent  et  de 
sûrelé,  alors  le  célébrant ,  après  avoir  pris 
le  précieux  sang,  laisse  le  calice  couché  sur 
la  patène  pendant  qu'il  achève  la  messe  ,  et 
après  le  dernier  Evangile,  il  achève  de  pren- 
dre ce  qui  est  resté  du  précieux  sang  autant 
iiu'il  pourra  ;  puis  il  met  le  purific.ntoire  dans 
lecalici-,  l'enveloppe  d'un  linge  et  le  resserre 
d.ins  son  étui.  Les  prêtres  qui  ont  deux  mes- 
ses à,  dire  les  dimauches  cl  autres  •"êtes  ob- 


7f)5 


OBL 


OBL 


760 


servent  la  même  chose  que  ci-ilessus  pour 
l'ablulioa  de  la  première  messe. 
§  IV.  Des  secondes  vùpros. 
1.  Aux  secondes  vêpres  de  ce  jour  cl  des 
deux  suivants  auxquels  il  y  a  trois  iJ/nf/ni^Cfi/. 
le  répons  et  l'antienne  du  second  Magiuficnc 
se  commencent  et  se  chantent  comme  il  est 
dit  aux  secondes  messes  solennelles ,  et  le 
répons  avant  le  Magnificat  de  la  commémo- 
raison  de  Notre-Dame  se  commence  au  lu- 
trin p.ir  les  choristes,  et  le  verset  se  chante 
par  deux  acolyles  au  milieu  du  chœur  à  ge- 
noux :  loul  le  chœur  se  met  aussi  à  genoux. 
Pendant  le  répons  le  premier  choriste  va 
annoncer  à  l'oUiciant  l'antienne  du  troisième 
Magnificat  à  la  manière  ordinaire,  et  après 
que  le  célébrant  l'a  entonnée,  les  deux  cho- 
risles  commencent  le  Magnificat,  qui  se 
poursuit  du  côté  droit  du  chœur. 


2.  Ce  dernier  répons  avec  son  Magnificat 
se  chantent  encore  tous  les  jours  suivants 
jusqu'à  la  PuriGcalion,  et  aux  jours  où  il  y 
a  deux  chapiers.  Après  qu'ils  ont  commencé 
lerépons,  le  seeonil  choriste  va  annoncer 
l'antienne  à  l'officiant,  et  tous  deux  com- 
mencent le  Magnificat,  qui  se  conlinue  du 
côlé  gauche  du  chœur;  lorsqu'il  n'y  a  point 
do  chapier,  un  chantre  du  côté  opposé  à  celui 
où  l'on  a  commencé  ie  premier  Magnificat 
commence  le  répons,  deux  enfants  de  chœur 
disent  le  \erseleii  la  même  manière  que  ci- 
dessus,  et  rolliciant  entonne  l'antienne  sans 
qu'elle  lui  soit  annoncée.  On  observe  la 
même  i:liose  aux  répons  et  à  raiilicnue  du 
second  fienef/lc^(s,  qui  se  dit  à  laudes  pour  l;i 
commémoraison  de  Notre-Dame  ,  n'y  ayant 
néanmoins  point  de  verset. 


o 


OBLATION. 

(Eïplicaiion  du  P.  Lebrun.) 
AKTICLK  PliEMIKU. 
Commencement  de  l'oblalion;  distinction  en- 
tre la  messe  des  catéchumènes  et  celle  des 

fidèles. 

Le  mot  d'oblalion  a  plusieurs  significa- 
tions. Il  se  prend  ici  pour  cette  partie  de  la 
messe  qui  renferme  les  prières  et  les  céré- 
monies qu'on  fait  pour  offrir  la  matière  du 
sacrifice  jusqu'au  Canon  ou  à  la  Préface. 

Le  prêtre  et  le  peuple  commencent  celle 
partie  de  la  messe  en  se  souhaitant  mutuel- 
lement le  secours  de  Dieu. 

Que  le  Seigneur  Dominus  vobiscum. 
soit  avec  \ous. 

1    Qu'il  soitaussi  avec       Et  cum  spiritu  tuo. 
votre  esprit. 

Le  prêtre  se  tourne  vers  l'autel,  et  il  dit  : 
Oremus,  prions.  Cette  exhortation  à  prier  est 
ordinairement  suivie  d'une  oraison.  Cepen- 
dant ,  durant  plusieurs  siècles,  le  prélre  , 
après  avoir  dit  Oremus,  demeurait  absolu- 
ment en  silence  pendant  l'oblalion  jusqu'à  la 
secrète.  Ainsi  cet  Oremus  a  dû  être  regardé 
siinplementcomme  une  exhortation  à  se  tenir 
en  esprit  de  recueillement  et  de  prière  du- 
rant tout  le  temps  de  l'oblalion.  Présente- 
ment, entre  VOremus  et  la  secrète,  le  prêtre 
dit  l'offertoire  et  plusieurs  prières. 

Les  prières  et  les  instructions  qui  précè- 
dent celle  partie  delà  messe  ne  sont  qu'une 
préparation  à  laquelle  les  catéchumènes 
pouvaient  autrefois  assister  ,  on  les  ren- 
voyait dès  qu'elles  étaient  finies  ;  et  c'est  ce 
qui  a  fait  appeler  ces  préparations,  la  messe 
ou  le  renvoi  des  catéchumènes. 

Ce  renvoi  étant  faii,  tout  le  reste  de  l'of- 
fice, qu'on  célébrait  pour  les  fidèles  qui  com- 
posaient l'assemblée,  a  été  appelé  simple- 
ment la  messe,  ou  la  messe  des  fidèles.  Ce 

(1  )  DeciTiiiinus  ut  s:icrosancta  Evangelia  ame  munerum 
It'aUoueu)  iu  iiiissa  caiecUumenornm  in  ordioe  Uclioauni 


terme  élait  usilé  en  ce  sens  au  iv  siècle.  Lo 
concile  de  Valence,  l'an  374,  appelle  messe 
des  caléchumènes  tout  l'office  qui  précède 
l'oblalion;  car  il  ordonna  (Il  qu'on  lirait  l'E- 
vangile pendant  la  messe  des  catéchumènes, 
avant  que  d'offrir.  Et  saint  Ambroise  (2  ,  peu 
d'années  après,  écrit  à  sa  sœur  qu'après 
avoir  renvoyé  les  caléchumènes,  dimissis  ca- 
tecfiumenis,  et  donné  le  symbole  dans  lo 
haptistairo  ù  roux  qui  devaient  rerevoir  lo 
hapléme,  il  continua  ses  fonctions  dans  l'é- 
glise, et  commença  à  rélébror  la  messe  : 
Mis.iam  facere  cœpi'.  11  ajoute,  et  pendant  gu^ 
j'offrais,  ce  qui  ne  laisse  aucun  lieu  de  dou- 
ter que  par  le  mol  de  messe  il  n'(  nlcmill  la 
célébration  du  sacrifice.  Il  semble  que  ce  ukjI 
de  messe  ou  de  renvoi  n'ilait  pas  propre 
pour  signifier  une  assemblée  qui  se  faisait 
avant  ou  après  le  renvoi.  Mais  la  signifn  a- 
tion  des  mots  est  arbitraire;  et  souvent  le 
commencement  ou  une  seule  circonslance 
d'une  action  donne  le  nom  à  tout  ce  qui  la 
suit,  ou  qui  la  précède.  C'est  ainsi  que  d  ins 
l'Ecriture  le  mot  de  sabbat,  c'est-à-dire  re- 
pos, qui  est  le  mot  propre  du  septième  jour, 
a  été  donné  depuis  deux  mille  ans  à  toute  la 
semaine.  Il  n'y  a  donc  pas  lieu  d'être  surpris 
que  les  Pères  du  ly  siècle,  et  les  auteurs  ec- 
clésiastiques qui  les  ont  suivis,  aieul  nommé 
messe  des  catéchumènes  l'office  qui  précède 
le  renvoi,  et  absolument  messe,  ou  messe 
des  fidèles,  tout  ce  qui  se  fait  après  ce  renvoi. 

Dès  que  l'oblalion  devait  commencer,  on 
ne  laissait  dans  l'église  que  ceux  qui  étaient 
censés  avoir  conservé  la  grâce  du  baplême. 
ou  ra\oir  recouvrée  par  la  pénitence;  car, 
après  avoir  fait  sortir  de  l'église  tous  les  ca- 
léchumènes, on  en  faisait  aussi  sortir  les 
pénitents,  suivant  les  canons. 

Ce  serait  ici  le  lieu  d'exposer  ces  anciens 
usages,  qui  feraient  connaître  quelle  purcio 
et  quelles  préparations  l'Eglise  exigeait  des 
fidèles  qui  devaient  assister  aux  saints  mystô- 

perleganuir.  Concil.  Valenliu.  cap.  1. 
LU  Efislol.  ad  Marcell.  tac. 


767 


DICTIUNNAIRE  DES  CERRMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


7Ô8 


res;  mais  nous  devons  nous  borner  à  expli- 
quer ce  qui  se  pratique  [)résenternci)l.  Les 
seules  prières  de  l'oblalion  feront  coniiatlrc 
suKisaiiimeut  aux  fidèles  quelles  doivent  être 
leurs  dispositions,  pour  mériter  de  s'unir  au 


qui  peut-être  étaient  aussi  sans  levain.  Ces 
pains  étaient  ronds.  I.e  pape  Zépl)yrin,.  au 
conimencenient  du  iir  siècle,  leur  donner 
pour  ce  sujet  le  nom  de  couronne  (.'l);  saint 
Grégoire  le  Grand  (C)  se  sert  aussi  du  même 


préire,  et  d'offrir  par  ses  mains  à  la  divine      terme.  Ils  avaient  une  marque  qui  les  dislin- 

■  '"  guait   du    pain   commun.   On    voit,   par   un 

grand  nombre  d'anciennes  figures,  ((u'on  y 


majesté  le  saint  sacrifice. 

AKTICLE  .SECOND. 
De  la  matière  du  sacrifice.  Quel  doit  être  le 
pain  que  le  prêtre  offre  à  l'autel,  et  depuis 
quand  on  se  sert  du  pain  azyme. 

La  matière  du  sacrifice  nous  a  été  mar- 
quée par  Jésus-Christ  (I),  qui  consacra  du 
pain  et  du  vin.  L'Eglise  a  voulu  que  le  pain 
fût  sans  levain,  de  la  plus  pure  farine,  et 
qu'il  eût  des  marques  qui  le  distinguassent 
du  pain  commun  et  ordinaire. 

1.  A  l'égard  du  pain  sans  levain,  il  n'y  a 
pas  de  décret  formel  qui  l'ail  ordonne  avant 
le  xr  siècle  ;  jusqu'alors  on  ne  se  fondait  que 
sur  l'usage  d'un  temps  immémorial;  et  il  n'y 
avait  point  eu  de  dispute  là-dessus  avec  les 
Grecs,  qui  consacrent  avec  du  pain  levé. 
Mais,  depuis  le  milieu  du  xr  siècle,  on  a  tou- 
jours dispu'.é.  Les  plus  sages  ont  dit  que  c'é- 
tait là  un  point  de  pure  discipline  assez  in- 
différent, et  qu'il  fallait  que  chaque  Eglise 
suivit  sa  pratique,  sans  se  blâmer  les  unes 
les  autres.  Les  Grecs  croient  qu'on  s'est  tou- 
jours servi  de  pain  levé  parmi  eux.  Les  La- 
tins peuvent  clairement  montrer  que  les  azy- 
mes sont  en  usage  dans  nos  églises  depuis 
le  viii'  siècle,  c'est-à-dire  depuis  environ 
mille  ans,  sans  qu'on  en  puisse  trouver  le 
commencement.  A  Icuin,  vers  l'an  790,  écrit  (2) 
que  le  pain  doit  être  fait  simplement  d'eau 
et  de  farine  sans  levain.  Raban-Maur,  dans 
son  Traité  de  institution  des  clercs,  qu'il 
composa  l'an  819  (.'î),  prouve,  par  l'Ancien 
Testament  et  par  l'exemple  de  Jésus-Christ, 
que  le  pain  du  sacrifice  doit  être  sans  levain. 
Il  dit  même,  dans  un  ouvrage  qui  n'a  pas 
encore  été  imprirnc  \k),  qne  les  prélres  doi- 
vent faire  tous  les  dimanches  des  eulogies 
avec  du  pain  azyme,  et  les  distribuer  après 
la  ftiesse.  Ce  qui  fait  assez  voir  qu'on  ne  se 
servait  alors  que  du  pain  azyme  pour  l'eu- 
charistie, puisque  le  pain,  qui  n'en  était 
qu'une  représentation,  devait  l'être  aussi. 

2.  Oulre  ces  preuves  incontestables  de 
l'usage  des  azymes  depuis  le  vin  siècle, 
nous  voyons  qu'avant  ce  temps-là  l'E- 
glise  se   faisait  (  faire   des    pains    exprès, 

(1)  Accepil  panem,  elc.  MaUl).  xxvi,  26.  Marc,  xn-,  22. 
I  Cor.  XI,  23. 

(2)  r.inis  qui  in  corpus  Chrisli  couscci'aliir,  ahsque  fer- 
mcnto  ullius  altcrius  iiifecUoni  debei  esse  muDdissimus. 
Kpisl.  (iO  ad  Lugduiiens. 

(3j  Quod  auleiii  panem  sacrificii  sine  fprmenlo  esseopor- 
leai,  luslauir  liber  Levilioiis,  eie.  Rab.  1  de  Insl.  Cleric. 
cap.  31. 

(4)  M.  Ciampini  a  vu  ce  manuscrit,  inliUilii  D»  Eulogia, 
d.ins  la  bibliothèque  du  Valican,  n"  201,  et  en  a  lire  ces 
mois  :  Facial  flii/mos  panes  per  singiUos  Domimcos,  el  del 
poputo  eiilogiam  in  Doatimco  die  poil  iiiissui»,  Itis  qui  non 
siimniil  saciificimn  Domini.  (De  :i7vnio  el  ferm.  Konia?, 
U188,p.  158.) 

(5)  Voij.  l'ancien  cutalo^ut  des  papes, donni-  par  le  Père 
Honsdieiiiu^,  Propyl.  .Maii,  où  on  lit  col  ordre  du  pape 
Zéplijrin  :  ui...  ex  eu  consennlione,  de  manu  cpiscopi, 
pim coronam  consi:craiain  acciperel  pieit'yter,  tradendunt 


imprimait  le  signe  de  la  croix.  Le  concile 
d'Arles,  en  '6'6't,  ordonne  (7)  «  que  les  obla- 
tions  (jue  tous  les  évéques  de  la  province 
feraient  offrir  à  l'autel  auraient  la  même 
forme  que  celles  de  l'Eglise  d'Arles.  »  La 
reine  sainte  Uadegondc,  qui  établit  son  mo- 
nastère à  Poitiers  sous  la  règle  de  saint  Cé- 
saire  d'Arles,  vers  le  temps  de  ce  concile, 
s'appliquait  avec  beaucoup  de  dévotion  à 
faire  de  sa  propre  main  les  pains  du  sacri- 
fice, pour  les  distribuer  à  beaucoup  d'égli- 
ses ;  et  Fortunat  dit  qu'elle  y  employa  tout 
un  carême,  suivant  le  conseil  de  saint  Ger- 
main (8).  Le  concile  de  Tolède  de  l'an  (i93 
blâme  fort  des  prêtres  qui  avaient  souffert 
qu'on  eût  coupé  en  rond  un  morceau  d'un 
pain  commun  (9),  pour  l'offrir  à  l'autel.  Il 
ordonne  (10)  que  le  pain  qu'on  présentera  sera 
entier,  propre,  préparé  avec  soin,  et  qu'il 
ne  sera  pas  trop  grand,  mais  une  petite  obla- 
tion,  suivant  la  coutume  ecclésiastique. 

Les  prêtres  mêmes  ont  voulu  faire  ces 
pains,  ou  les  ont  fait  faire  (11)  en  leur  pré- 
sence par  leurs  clercs.  Et  rien  n'est  plus  édi- 
fiant que  le  soin  et  le  respect  avec  lesquels 
les  premiers  moines  de  Cluny  et  les  autres 
religieux  (12)  préparaient  le  blé,  la  farine,  et 
tout  ce  qi?i  était  nécessaire  pour  faire  les 
pains  destinés  à  devenir  le  corps  de  Jésus- 
Christ.  L'Eglise  latine  n'exige  pas  toutes  ces 
préparations;  mais  elle  prescrit  de  ne  se  ser- 
vir que  de  pain  azyme,  en  quoi  elle  est  au- 
torisée par  l'exemple  de  Jésus-Christ,  qui 
institua  l'eucharistie  après  avoir  mangé  l'a- 
gneau pascal,  et  qui,  par  conséquent,  con- 
sacra du  pain  azyme;  car,  dès  que  l'agneau 
pascal  était  immolé,  il  n'était  plus  permis  de 
manger  ni  de  conserver  du  pain  levé. 

ARTICLE  TROISIÈME 

Des  cérémonies  et  des  prières  qui  accompagnent 
l'oblation  du  pain  et  du  vin  à  l'autel. 

Origine  dci  f  rii  res  qui  prccè  icnl  la  si-crèle. 

Jusqu'au  xr  siècle, suivant  l'Ordre  romain, 
on  ne  récitait  point  d'autres  prières  sur  les 
oblalions  que  la  secrète.  Le  Micrologue,  vers 

populo 

(6)  Dial.l.  iï,c.5o. 

(7)  IJl  oblau-e  quae  in  sacre  otTerunlur  allarin  a  compro- 
vincialibus  episco|>is,  ad  Turmaiu  Aretaleusis  ollcranlur 
Ecclesiœ.  Conc.  Arel.,  c.  1. 

(8)  Evêquedc  Paris,  qui  éUilson  directeur. 

(9)  Tonierario  ausu  provocali...  de  pauibus  suis  usibus 
prseparalis  crustulara  in  rolunditalcm  auferant.  Couc.  To- 
iel.  IC,  can.  6. 

(10)  Ll  non  aliter  pauis  in  allari  Domini  sacerdolali  be- 
nedictione  sanctilicandus  profionalur  Disi  inleger  el  nilidus, 
qui  rx  studio  fuerit  prxparalus,  neque  grande  aiiquid,  sed 
uiodioa  lanlum  oblata,  etc.,  ibid. 

(11)  Theoilulf.  .\urel.  c.  5. 

(M)  Voy.  le  P.  Marlène.  De  antiq.  roonachoruni  Rilil>us, 
I.  Il,  c.  8;  les  (Munîmes  de  Cluny,  cbap.  13,  lotne  IV  du 
Spicilége,  p.  196  et  sniv.;  el  M.'  Bocquillol,  Traité  de  la 
Liturgie,  u.  18'J  el  suiv. 


709 


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770 


l'an  1090,  le  marque  expressément  (I).  Cette 
prière  en  effet  exprime  l'oblalion  de  nos 
lions  :  et  d'ailleurs  l'oblatiou  est  essenlielle- 
nuMit  dans  le  canon.  Mais  plusieurs  saints 
évèques  ont  jugé  à  propos  de  distinguer  l'o- 
blatiun  du  pain  et  du  vin,  l'oblalion  de  nous- 
inèuies,  l'invocation  du  Saint-Esprit,  et  de 
délailler  les  motifs  de  notre  oblation  dans 
des  prières  qui  pussent  réveiller  l'attention 
des  prclres,  et  leur  donner  lieu  de  l'aire  sain- 
tement cette  grande  action.  Les  quatre  pre- 
mières prières  Suscipc...  Offcrimus...  In  spi- 

rilu...    et    Veni,   Sanclificator sont    en 

substance,  et  presque  en  propres  termes 
depuis  plus  de  mille  ans  dans  l'ancien  Mis- 
sel (-2)  des  Eglises  d'Espagne;  et  il  paraît  que 
l'Eglise  de  Home,  qui  vers  la  fin  du  xi*  siècle 
leur  ôlii  ce  Missel  pour  leur  donner  U:  ro- 
main, emprunta  ces  prières  de  l'oblalion  de 
ce  même  Missel,  qu'elle  supprima.  Elle  admit 
aussi  au  xii=  siècle  la  prière  Suscipe,  sancta 
Trinilas,  qui  était  en  usage  à  Milan,  et  dans 
plusieurs  Eglises  de  France.  C'est  depuis  ce 
temps-là  que  le  Missel  romain  renferme  tou- 
tes ces  prières,  selon  l'ordre  qui  suit. 

nUBRI(iDE  ET  REMARQUES. 
§  I.  Sur  le  eoiporal,  la  pale,  la  |iatène  et  l'Iiostie. 

Aux  messes  solennelles  ,  après  que  le  praire 
a  dit  l'offertoire,  le  diacre  étend  le  corporal 
sur  l'autel,  s'il  ne  l'a  déjà  fait,  et  lui  présente 
la  patène  avec  l'hostie.  Aux  messes  basses,  le 
prêtre  étend  lui-même  le  corporal  avant  ta 
messe  ;  ici  il  ôle  le  voile  et  la  pale  qui  couvrent 
le  calice,  prend  lu  patène  sur  laquelle  est 
l'hostie,  la  tient  avec  les  deux  mains  élevée  à 
ta  hauteur  de  la  poitrine;  il  élève  les  yeux,  et 
les  abaisse  aussitôt  après  en  disant  :  Suscipe, 
saiicte,  elc.  TH.  7,  n.  2  et  9. 

1.  On  étend  le  corporal.  Outre  les  nappes 
qui  couvrent  l'autel,  pour  une  plus  grande 
propreté,  et  à  cause  des  inconvénients  qui 
pourraient  arriver  ,  on  étend  sur  l'autel  un 
linge  qui  est  appelé  corporal,  parce  qu'il  est 
destiné  à  toucher  le  corps  de  Jésus-Christ. 
Le  Sacramentaire  d'Albi  du  xr  siècle, 
les  Missels  de  Toulouse  de  l'i90,  de  Nîmes 
1511  ,  de  Narbonne  1328  et  1376,  marquent 
une  prière  en  élendant  le  corporal  (3).  Dans 
le  rite  ambrosicn  on  l'appelle  le  linceul  ,  à 
cause  qu'on  le  regarde  comme  le  linceul  ou 
le  suaire  avec  leciuel  le  corps  de  Jésus-Christ 
fut  enseveli.  L'oraison  qu'on  dit  selon  ce  rile, 
en  commençant  l'oblalion,  est  nommée  Ora- 
tio  super  sindoncm.  Ce  nom  fut  conserve  à 

(1)  Uomanus  tamen  Ordo  iiiillani  oratioiiem  inslitiiil  post 
oiïeroiul:im  aiiU'.  secrelam.  Microl.c.  11. 

(2)  Koy.  le  Missel  Mozarabe.  l,e  Micrologue  n'en  parle 
poiiil  parce  qu'il  parait  qu'il  ne  connaissait  point  le  rite  des 
Eglises  d'Espagne.  On  voit  une  partie  de  ces  prières  dans 
un  Saciameniairo  de  Tours  d'environ  800  ans,  et  dans 
deux  d'Albi  écrits  depuis  plus  de  600  ans. 

(3)  Ad  corporaliii  :  In  tuo  conspectu,  Domine,  quaesu- 
rouslinleamiua  lise  sint  accepta,  ut  et  nos  tibi  placere  va- 
learaus.  Amen.  Le  Missel  de  Grenoble,  en  1S22,  marque 
une  autre  prière. 

(4)  Ce  terme  est  dans  les  plus  anciens  Ordres  romains, 
dans  le  Sacramentaire  de  saint  Grégoire,  page  233,  dans 
saint  Isidore,  episf.  peimd.,  dans  les  capitulaires  des  rois 
de  France  de  l'an  801,1.  vn,  n.  4H,  dans -\malaire  l'an 
820.  Sinttvnc,  qumn  solemus  conioiale  nomiuare,  etc. 
L.ni,  c.  10. 


Milan,  et  il  y  a  plus  de  dix  ou  douze  siècles 
qu'on  se  serl  du  terme  de  corporal  (i). 

2.  On  Ole  la  pale.  Ce  mot  vient  (Ui  prillium, 
qui  signifie  manteau  ou  couverture;  et  il  se 
trouve  en  ce  sens  dans  Grégoire  île  TourSj 
Les  nappes  et  les  corporaux  qui  rouvraient 
l'aulel  étaient  appelés  pallœ ,  palla  corpo- 
ralis  (o).  Le  corporal  élait  autrefois  aussi 
long  et  aussi  large  que  le  dessus  do  l'autel; 
et  il  élait  si  ample  qu'on  le  repliait  sur  le 
calice  pour  le  couvrir  ((i;.  Les  chartreux 
suivent  encore  cet  usage.  Mais  comme  cela 
était  embarrassant ,  surtout  depuis  qu'on  a 
fait  l'élévation  du  calice  ,  que  quelques-uns 
voulaient  tenir  couvert  même  en  l'élevant, 
on  a  fait  deux  corporaux  plus  pctils  ;  l'un 
qu'on  étend  sur  l'autel,  et  l'autre  plié  d  une 
d'une  manière  propre  à  couvrir  le  calice. 
L'on  a  mis  ensuite  un  carton  entre  deux 
toiles  ,  afin  qu'il  fût  ferme  et  qu'on  le  prît 
plus  commodément;  et  on  lui  a  toujours 
laissé  le  nom  de  .pale. 

3.  On  prend  la  patène ,  ou,  comme  par- 
laient nos  anciens ,  la  plalcne  ou  la  plaline  , 
c'est-à-dire  un  pelit  plat  propre  à  tenir  les 
dons  qu'on  offre  et  qu'on  distribue.  Un  plat 
grand  ou  petit  est  nommé  dans  les  bons  au- 
teurs (7)  latins  patella  et  patina,  et  dans  les 
auteurs  ecclésiastiques  patcna,  du  verbe  pa- 
tere ,  qui  signifie  être  grand  et  ouvert.  Les 
patènes  sont  à  présent  beaucoup  plus  petites 
qu'elles  n'étaient  il  y  a  cinq  ou  six  cents 
ans,  parce  qu'on  s'en  servait  potir  disiribuer 
la  communion  ,  et  qu'à  présent ,  quand  il  y 
a  un  gi-and  nombre  de  communiants  ,  on  se 
sert  du  ciboire. 

i.  Le  pain  qu'on  met  sur  la  patène  s'ap- 
pelle hostie  (8),  c'est-à-dire  victime,  à  cause 
qu'il  est  destiné  à  être  changé  au  corps  de 
Jésus-Christ ,  qui  est  l'hostie  cl  la  victime 
du  sacrifice. 

5.  Le  diacre  présente  la  patène  avec  l'hos- 
tie ,  parce  qu'il  est  à  propos  qu'il  paraisse, 
du  moins  aux  messes  solennelles  ,  que  lo 
prêtre  n'offre  que  ce  qui  lui  est  offert  par 
le  peuple,  représenté  par  le  diacre. 

G.  Le  prêtre  tient  avec  la  palène  IhosUe 
élevée  ,  et  lève  les  yeux  au  ciel  pour  l'ofirir 
à  Dieu  qui  veut  qu'en  le  priant  nous  disions  : 
Notre  Père,  qui  êtes  dans  les  deux. 

7.  Il  abaisse  ensuite  les  yeux  sur  l'hoslie 
qu'il  présente  et  qui  attire  ses  regards,  il  a 
aussi  lieu  de  les  abaisser,  parce  qu'il  va 
prier  pour  ses  péchés  et  se  reconnaître  un 
serviteur  indigne. 


(3)  Le  Sacramentaire  de  saint  Grégoire  dislinji[He  les 
pales,  c'est-à-dire  les  nappes  qui  couvraient  l'autel,  et 
qui  étaient  au-dessous  du  corporal,  d'avec  celles  i|ui  étaient 
au-dessus,  qui  ont  été  appelées  pcUlm  corporales ,  on,  d'un 
seul  mol,  le  corporal  :  pultœ  quœ  sunl  in  siibstralorio,  in 
(ilio  vase  dehent  Imari,  in  atio  corporales  pallœ.  Ordiu. 
subdiac.  Vo>i.  Ordination. 

(6)  Greg.  Tur.  Hist.  I.  vu,  c   12. 

(7)  Columel.  Horal. 

(8)  Amalaire,  au  commencement  du  ix'  siècle,  dit  que 
le  prêtre,  par  sa  prière  secrète  sur  les  ohialions,  leur  lait 
prendre  le  nom  d'hostie  et  de  sacrilice...  Facil  cain  trans- 
ire  per  siuuii  secretam  orationem  ad  nomen  tiosliœ ,  sive 
muneris,  donive  tel  sacrificii  seu  oblalionis.  Praefat.  2,  ia 
lib.  de  Offie.  Kccles. 


77i  DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 

511.  Prière  en  offrant  le  pain. 
llccevez.Pèrcs.iint,        Suscipc,  snncle  Pa- 


772 


Dieu  lout-puissanl  et 
éleriiei,  celle  hostie 
sans  lachequejcvous 
offre  ,  moi  qui  suis 
voire  indigne  servi- 
teur, a  vous  qui  élos 
mon  Dieu  vivant  et 
véritable,  pour  mes 
péchés  ,  iiu's  offenses 
et  mes  négligences  qui 
sont  sans  nombre , 
pour  lous  les  assi- 
stants ,  et  pour  tous 
les  fidèles  chrétiens 
vivants  el  morts,  afin 
qu'elle  me  profile  et 
à  eux  pour  le  salut  et 
lavieéternelie.Araen. 


1er,  omuipotcns  aîter- 
ne  Deus,  hanc  imma- 
culalani  hosliam , 
quain  ego  indignus 
famulus  luus  offero 
tihi  Deo  nieo  vivo  et 
vero  ,  pro  innumera- 
billl)us  pcccalis  et 
offensionibus  et  ne- 
gligenliis  nicis,et  pro 
omnibus  circuinstaîi- 
tibus,  sed  et  pro  om- 
nibus fidelibus  cbri- 
stianis  vivis  atque 
defunclis  ,  ut  mihi  et 
illis  proGciat  ad  sa- 
lutem  in  vitam  ieler- 
nam.  Amen. 


EXPLICATION. 

ScsciPE,  SANCTE  Pater,  recevez.  Père  saint, 
L'Eglise  nous  fait  adresser  l'oblalion  au 
Père  élernel,  pi'ur  iniilcr  Jésus-Christ  Nolrc- 
Seigncur,  qui  offrit  son  sacrifice  sur  la  terre 
à  .'on  Père.  Ce  divin  Sauveur  l'appela  dans 
sa  prière  (1)  Père  saint  :  nous  l'appelons  de 
même  el  nous  ajoutons  omnipolens  œlcrnc 
Deus,  parce  que  Dieu,  seul  tout-puissant , 
peut  remettre  les  péchés  dont  le  prêtre  de- 
mande ici  la  rémission. 

Hanc...  celle  hostie  sans  tache.  Ce  que  le 
prêtre  tient  sur  la  patène  n'est  que  du  pain  ; 
mais  c'est  un  pain  qui  n'est  offert  que  parce 
qu'il  doit  devenir  le  vrai  pain  de  vie,  Jésus- 
Christ  Nolre-Seigncur,  la  seule  victime  sans 
tache  et  sans  défaut.  Véritablement  ce  pain  qui 
est  sur  la  patène  pourrait  être  appelé  une 
hoslie  sans  tache  ,  c'est-à-dire  nette,  pro- 
pre, choisie,  dans  le  sens  qu'il  a  toujours 
iailu  offrir  des  victimes  sans  défaut,  choisies 
avec  soin  ;  mais  le  prêtre  l'appelle  l'hostie 
sans  tache  dans  un  sons  plus  réel  et  plus 
relevé.  L'Eglise  ,  qui  lui  prescrit  cette  ex- 
pression ,  suppose  qu'on  est  instruit  qu'il 
faut  offrir  à  Dieu  le  Père  une  hoslie  pure  et 
sans  tache,  qui  soil  agréable  à  ses  yeux; 
qu'il  n'y  a  que  Jésus-Christ  qui  puisse  lui 
plaire;  cl  que  nous  devons  avoir  tellement 
en    vue  d'offrir   celle   divine  victime,  qu'en 

(1)  Joan.  XVII,  11. 

(21  Eccicsiae  lux.  quœsiimus,  Domine,  doua  propiiius 
inluere,  quil)us  non  jam  auruin,  Ihus  et  myrrha  protertur, 
sed  quod  eisdem  munpribus  dudaraïur,  immolatur,  el  sii- 
milur,  Jésus  Clirislus  Doniiiius  noslrr. 

Celle  oraison  se  trouve  dans  les  anciens  Sacramen- 
taircs(Sacram.Greg.  p.  15  Missal.  Gotb.  Thomas,  p.  210). 
En  voici  le  sens  :  »  Recevez  f.norablemenl  les  dons  de 
votre  Eglise.  Nous  ne  vous  offrons  ici  ni  or,  ni  encens,  ni 
myrrhe,  mais  celui-là  même  à  qui  les  mages  offrirenl  ces 
trois  surtos  de  présents,  c'est -a-dire  votre  Fils,  que 
nous  vous  immolons  dans  ce  sacrilice,  et  que  nous  rece- 
vons par  la  sainte  communion.  »  Cela  fait  \oirque  quand 
on  offre  il  Dieu  la  m^ilièrc  du  sacrilice,  le  prêtre  est  beau- 
coup moins  occupé  do  cette  matière  qu'il  ne  l'est  de  Jé- 
sus-Christ, qui  doit  être  proluit  par  le  changement  du  pain 
en  son  corps,  pour  être  offert  à  son  Père. 

Dans  le  Missel  gélasien,  etd.nns  l'ancienne  liturgie  des 
Français,  on  lit  celle  prière  ;  Rejetant  toutes  les  ombres 
des  iiclimes  chayiuilei.,  nous  vuks  cffions,  l'ère  éternel, 
li'K  lioslie  miUtiellc.  aui  est  toujours  immolée,  el  qu'on 


commençant  à  offrir  le  pain,  nous  parlions 
déjà  comme  si  nous  offrions  cette  hostie  sans 
tache,  qui  est  l'unique  dont  l'offrande  puisse 
nous  laver  de  nos  péché*. 

Toutcl'aiicienne  Eglise  nous  fait  clairement 
enlemirc  ,  dans  un  grand  nombre  d'oraisons 
appelées  secrètes,  que  l'on  n'offre  du  "pain 
que  pour  eu  faire  le  corps  de  Jésus-Christ, 
et  pour  offrir  Jésus-Christ  même,  ainsi  que 
nous  le  disons  encore  dans  la  secrète  du  jour 
de  l'Epiphanie  (2)  :  0  S eir/neur,  recevez  avec 
des  yeux  favorables  tes  dons  de  votre  Eglise 
(c'est-à-dire  le  pain  et  le  viu  qui  sont  sur 
l'aulel  )  pnc  lesquels  on  vous  offre,  non  pas 
de  l'or  ,  de  la  myrrhe  el  de  l'encens;  mais  on 
offre  ,  on  immole  et  on  prend  cela  même  qui 
est  signifié  par  ces'  /)r^sen<s,c'csl-à-dirc  JésuS' 
Christ  Noire-Seigneur 

QuAM  EGO  INDIGNUS...  queje  vous  offre,  moi 
qui  suis  votre  indigne  serviteur.  L'oblalion 
est  faiie  par  un  prêtre,  qui  a  toujours  lieu 
de  se  reconnaître  serviteur  indigne  par  l'in- 
finie disproportion  qu'il  y  a  entre  lui  el  la 
divine  viclime  qu'il  doit  offrir. 

Deo  meo  vivo  et  vebo...  à  mon  Dieu  vi- 
vant et  véritable.  Il  l'offre  au  vrai  Dieu,  la 
source  de  la  vie,  à  qui  le  seul  sacrifice  doit 
être  offert,  au  seul  Dieu  vivant,  comme  parle 
Daniel  (3  . 

Pro  innumerabilibus  peccatis  ,  pour  mes 
péchés,  qui  sont  sans  nombre.  Il  offre  pre- 
mièrement pour  obtenir  le  pardon  de  ses  pé- 
chés ,  qui  sont  en  si  grand  nombre  qu'ils  ne 
peuvent  être  comptés;  car  nous  tombons 
lous  dans  beaucoup  de  faules,  dit  saint  Jac- 
ques (4). 

Offensionibus  et  negligentiis,  mes  ofj'en- 
ses  el  7nes  négligences-  Il  distingue  les  péchés 
de  commission  et  d'omission.  Les  offenses 
sont  les  péchés  commis  contre  la  loi  de  Dieu; 
les  négligences  sont  les  manquements  d'a- 
ctions ou  des  dispositions  qui  doivent  accom- 
pagner nos  actions.  Ce  n'csl  pas  assez  do 
faire  en  quelque  manière  ce  qui  est  prescrit; 
il  faut  le  faire  pleinement  et  avec  amour, 
sans  quoi  on  agit  frauduleusemeni  ,  parce 
qu'on  soustrait  de  l'action  ce  qui  en  fait  le 
mérite.  Or,  malheur  à  l'homme  qui  fait  l'œu- 
vre de  Dieu  frauduleusement  ou  négligem- 
ment (5'.  Quel  sujet  n'avons-nous  pas  de 
recourir  à  la  miséricorde  de  Dieu  pour  nos 
négligences  aussi  bien  que  pour  nos  offenses? 

offre  toujours  la  même,  qiii  est  tout  ensemble  el  le  jtréseni 
des  liilèles  qui  se  consacrent  à  vous,  el  lu  récompense  que 
leur  donne  leur  céleste  bienfaiteur.  Miss.  Gelas,  thomasii, 
pag.  117.  Miss.  Franc,  miss.  22,  ibid.  p.  iîH.  Lilurg.  Gall., 
page  ,ï-5. 

Et  dans  quelques  églises  de  Tolède  on  dit  encore  celte 
ancienne  secrète,  qu'on  trouve  dans  l'ancien  nie  niozi- 
rabe  :  «  Nous,  vos  indignes  serviteurs  el  vos  humljles  prê- 
tres, offrons  à  voire  redoutable  majesté  celle  hoslie  sans 
tache  que  le  sein  d'une  mère  a  produite  par  sa  virgimié 
inviolable,  que  la  pudeur  a  enfantée,  que  la  sanclilicalion 
a  conçue,  que  l'inlégrité  a  lait  naiire;  nous  vous  offinns 
cette  lioslie  qui  vit  étant  immolée,  et  qu'on  immole  vivan- 
te;- hostie  qui  seule  peut  plaire,  parce  que  c'est  le  Sei- 
gneur lui-même.  » 

(3)  Non  colo  idola  manu  facia,  sed  viventem  Deiim  (|ui 
creavit  cwlum,  etc.  Dan.  xiv,  i. 

(i)  lu  mullisenim  oHindimusomiies.  Jac.  m,  2. 

(Il)  .Malcdicliis  Ihiinu  qui  facit  opus  Domiiii  frandnienler, 
selon  la  Vuhi.iie  ri  nié''reu;  iiegligenter,  selon  l'Italique 
et  les  Scvlanlc.  Jerem.  xi.viii,  10. 


773 


OBL 


Et  pro  omnibds  cmcuMSTANTiBUS ,  el  pour 
lotis  les  assistants.  L'Eglise  a  une  altenlion 
particulière  pour  tous  ceux  qui  assisleul  au 
sacrifice.  Le  prclre  ne  prie  poinl  pour  lui 
sans  prier  pour  eux;  il  suit  seulemenl  l'or- 
dre que  marque  saint  Paul  (1),  qui  est  d'offrir 
premièrement  pour  la  rémission  de  ses  péchés, 
et  ensuite  pour  ceux  du  peuple  ;  il  offre  pour 
les  assistants  ,  qui  otîreiit  avec  lui  autant 
qu'il  leur  est  possible,  el  (jui  ont  besoin  de 
la  miséricorde  de  Dieu  ,  avant  que  de  prier 
eux-mêmes  pour  les  antres. 

Sed  et  pro  omnibus...  et  pour  tous  les  fidè- 
les chrétiens  vivants  cl  morts.  L'Kglisc  com- 
prend tous  ceux  qui  sont  dans  sa  commu- 
nion ,  vivants  et  morts.  Le  prêtre  offre  ici 
pour  eux  en  général,  cl  il  le  fera  plus  en 
particulier  dans  la  suite. 

Ut  muii  et  iLLis  proficiat,  afin  que  celle 
hostie  pure  et  sans  tache  profite  à  moi  et  à 
eux.  Voilà  l'ordre.  Le  prêtre  prie  preiniôre- 
ment  pour  lui ,  secondement  pour  les  assi- 
stants, troisièmement  pour  tous  les  fidèles. 

Al)  SÂhVTEM...  pour  le  salut.  La  principale 
vue  qu'on  doit  avoir  en  offrant  le  sacrifice  ; 
c'est  qu'il  nous  procure  le  salut  el  la  vie 
éternelle  en  expiant  nos  péchés.  Le  S.icra- 
menlaire  du  pape  Gélasc  s'exprime  ainsi  : 
Afin  que  cette  hostie  salutaire  soit  l'expiation 
de  nos  péchés  ,  et  notre  propitiation  devant 
v:>trr  majesté  sainte.  Tel  est  le  langage  de 
saint  Cyrille  de  Jérusalem  {-2)  dans  sa  lilur- 
pie,  et  de  toute  l'ancienne  Itglise,  qui  a  tou- 
jours appelé  ce  sacrifice  l'hostie  de  propitia- 
tion pour  les  vivants  et  pour  les  morts. 

In  vitam  iETERNAM ,  pour  la  vie  éternelle. 
Le  salut  de  l'ânie  ,  qui  consiste  dans  la  jus- 
lice  chrétienne,  n'est  pas  toujours  suivi  de 
la  vie  éternelle  ,  parc(!  qu'on  peut  ne  pas 
persévérer.  C'est  pourquoi  l'Eglise  ne  nous 
fait  pas  demander  seulement  ciue  le  sacrifice 
serve  pour  le  salut ,  mais  que  ce  salut  soit 
suivi  de  la  vie  éternelle. 

Signe  lie  croix  avec  la  pal^ne. 

En  finissant  cette  prière  le  prêtre  fait  un 
signe  de  croix  avec  la  patène  sur  le  corpo- 
ral,  et  y  place  l'hostie  au  milieu.  En  quelques 
Eglises  on  dit  In  nominc  Patris,  etc.,  ce  qui 
seul  détermine  à  faire  le  signe  de  la  croix. 
Mais  ,  soit  qu'on  le  dise  ou  qu'on  ne  le  dise 
pas  ,  on  fait  toujours  le  signe  de  la  croix,  et 
l'on  montre  par  ce  signe  sensible  qu'on 
place  (3)  l'hostie  sur  la  croix  oii  Jésus-Christ 
s'est  offert  à  son  Père  pour  nos  péchés. 

Aux  messes  basses,  le  prêtre  ,  après  avoir 

1)  Priiis  pro  suis  deliclis.hosUas  ofTerre,  deinde  pro 
liopiili.  Hebr.  vu,  27. 

(2)  Calecli.  c.  5. 

(5)  Hoiiorius,  Gemm.  an.  I.  i,  cap.   90.  Durand,  I. 
c.  ôO,  n.  17. 

(l)  Au  VI' siècle,  les  Arméniens  ne  mirent  point  d'eau 
(l.iMj  le  calice,  et  prélendirenl  s'autoriser  d'une  des  lionié- 
lies  de  saint  Chrysoslome  sur  saitit  Matlliicu.  Mais  les 
Pères  du  concile  m  Trullo,  assemblés  on  69i  a  Constanti 
nople,  où  saint  Chrysostome  avait  été  évt  juo,  tirent  voii 
(pie  les  Arméniens  entendaient  tort  mal  tes  écrits  de  ce 
siuiu  docteur,  qui  avait  seulement  combattu  les  hérétiques 
nui  ne  sacrillaient  qu'avec  de  l'eau.  Les  Pères  ajoutent 
que  l'us3i;,ede  mêler  de  l'eau  avec  du  vin  est  fondé  sur  la 
tradition  universelle  des  Eglises  depuis  Jésus-Christ;  et 
ils  déclarent  que  l'évêque  ou  le  prêtre  qui  ne  mettra  que 


OBL  m 

placé  l'hostie  sur  I  autel ,  met  la  patène  à 
moiiié  sous  le  corporal  ,  et  couvre  ensuite 
l'autre  moitié  avec  le  purificatoire,  afin  de 
la  conserver  plus  proprement  jusqu'à  ce 
qu'il  en  ail  besoin  pour  la  fraction  de  l'hostie. 

§  m.  Mélange  de  l'eau  et  dn  vin  dans  le  calice. 
RUBRIQUE. 

Le  prêtre,  étant  au  côté  de  l'autel,  tient  le 
calice  de  la  main  gauche,  reçoit  la  burette  du 
vin  et  en  met  dans  le  calice.  Il  fait  ensuite  un 
signe  de  croix  sur  la  burette  de  l'eau,  en  met 
lin  peu  dans  le  calice  ,  et  dit  la  prière  Deus  , 
qui  humaiicc  ,  etc.  A  la  messe  des  morts,  il 
récite  celte  oraison  .lans  faire  le  signe  de  la 
croix  sur  l'eau.  Til.  7,  n.  4-. 

Aux  messes  solennelles,  le  diacre  met  le  vin 
dons  le  calice.  Le  sous-diacrc  présente  la  btt- 
retle  de  l'eau  au  célébrant  en  lui  disant  :  Bé- 
nissez, mon  révérend  Père,  lequel,  après 
avoir  fait  le  signe  de  la  croix,  dit  l'oraison 
Deus,  etc.,  pendant  que  le  sotis^diacre  met 
un  peu  d'eau  dans  le  calice.  N.  9. 

REMARQUES. 

.Sur  l'origine  elles  raisons  du  mélange  de  l'eau  tlduvin, 
sur  la  bénédiction  de  l'eau,  cl  sur  la  quaulilé  qu'il  fjul 
en  meure. 

1.  Le  prêtre  met  du  vin  dans  le  calice.  Le 
vin,  aussi  bien  que  le  pain,  est  la  matière 
du  sacrifice;  c'est  ici  le  temps  de  l'offrir,  et 
par  conséquent  de  le  mettre  dans  le  calice,  si 
on  ne  l'a  déjà  mis,  comme  on  le  fait  dans 
quelques  Eglises. 

Aux  messes  solennelles,  c'est  le  diacre  qui 
met  le  vin  dans  le  calice,  parce  que  c'est  au 
ministre  à  préparer  ce  qui  est  nécessaire. 

2.  //  titel  de  l'eau  dans  le  calice  {'*),  pour 
imiter  Jésus-Christ,  qui,  dans  la  dernière 
pàque  qu'il  fit  avec  ses  apôtres,  consacra  la 
coupe  pascale  dans  laquelle,  selon  le  rite  des 
Juifs,  il  y  avait  du  vin  et  de  l'eau.  En  effet, 
saint  Justin  (oj,  saint  Irénée  (6),  saint  Cy- 
pricn  (7),  les  Pères  du  troisième  concile  de 
Carthage  (8),  et  ceux  du  concile  in  Trullo  (9), 
nous  apprennent  que,  selon  la  Iradilion ,  le 
vin  que  Jésus-Christ  consacra  était  mêlé 
d'eau. 

Outre  cette  raison  naturelle  et  essenliello, 
les  Pères  ont  cru  qu'il  fallait  mettre  de  l'eau 
dans  le  calice  pour  deux  raisons  mystérieu- 
ses. La  première,  pour  marquer  que  le  peu- 
ple fidèle,  représenté  par  l'eau,  est  uni  avec 
Jésus-Christ  et  offert  avec  lui  dans  le  calice, 
parce  que  l'eau,  dit  saint  Jean  (10),  repré- 
sente les  peuples.  Saint  Cyprien  (11)  s'est  ap- 

du  vin  dans  le  calice  sera  déposé  comme  un  novateur  qui 
ne  suit  pas  l'ordre  prescrit  par  les  apôlrps,  et  qui  n'expri- 
me qu'imparfaitement  le  mystère  du  sacrilice  (Conc. Trull. 
can.  32).  Le  décret  d'union  avec  les  Arméniens,  dans  la 
concile  de  Florence,  déclara  aussi  qu'il  était  nécessaire 
de  mettre  de  l'eau  dans  le  calice  :  Cni  (viiio)  mite  come- 
aationem aqiia  modicissima  admisceii  itebel,  etc.  Conc 
lom.  XII,  col.  bô6 
(.5)Apul.  2. 

(6)  Adv.  Hseres.  1.  iv,  c.  S7. 

(7)  Epist.  63. 

(8)  Gao.  4. 
(91  Can.  52. 

(10)  Aqua;  populi  snni,  Apec,  xvn,  IS. 

(11)  Epist.  cg. 


775  DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  776 

nliqué  à  développer  ce  mystère  en  inonirani  deiice,  ainsi  que  cela  se  faisait  à  Soissons, 
la  nécessité  de  mêler  l'eau,  qui  marque  le  suivant  l'ordinaire  écrit  au  xir  siècle,  il  dit 
pouple,  avec  le  vin  qui   représente  Jésus-     lui-même  la  prière  de  la  bénédiction  Dciu 


Christ.  Ce  rapport  fut  répété  et  mis  dans  un 
niiuveau  jour  par  les  Pères  du  quatrième 
concile  de  Urague,  en  675  ;  et  c'est  cette  rai- 
son mystérieuse  qui  a  fait  placer  en  cet  en- 
droit l'oraison  suivante,  Deus,  qui  huma- 
nœ,  etc. 


qui  humanœ,  etc. 

5.    Aux  messes  des  tnorts  le  prêtre  ne  hénit 
pas  l'eau  par  le  signe  de  la  croix.  C'est  imc 
suite  de  la  raison  mystérieuse.  On  n'emploie 
pas  ce  signe  extérieur  pour  bénir  l'eau,  qui 
(i(P,  etc.  signifie  le  peuple,  parce  qu'on  est  tout  oc- 

La  seconde  raison  est  pour  représenter  cupé  des  âmes  du  purgatoire,  qui  ne  sont 
l'eau  et  le  sang  qui  sortirent  du  côlé  de  Je-  plus  en  voie  d'être  bénies  par  le  prêtre. 
sus-Christ  sur  la  croix.  C'est  pourquoi,  dans  0.  Il  ne  met  qu'un  peu  d'eau,  parce  que  ce 
le  rite  ambrosien,  et  selon  un  grand  nombre  qu'on  met  dans  le  calice,  pour  le  consacrer, 
d'anciens  Missels,  en  mettant  le  vin  et  l'eau  doit  être  censé  du  vin.  Los  chartreux  (12)  se 
._  j:.  h\  .  n..  ./!.„'  j.  !„'„,.„  ri.irici  ^nriii  ri „     scrvenld'uue  petite  cuiller  pour  n'y  mettre 


on  dit  (1)  :  Du  côté  de  Jésus-Christ  sortit  du 
eang  et  de  l'eau;  ce  qui  a  été  suivi  et  con- 
servé à  Laon,  chez  les  chartreux,  etc.  Tou-  „ v,..„.,  ^..-.,  ^ „....,.  -. „,.« 

les  ces  raisons  que  nous  venons  d'exposer  laquelle  on  met  trois  gouttes  d'eau;  et  le  con- 

ont  été  rapportées  par  le  papo  Eugène  IV  au  cile  de  Tribur,  tenu  en  81)3,  dit  (14)  qu'il  faut 

concile  de  Florence,  dans  le  décret  pour  les  mettre  deux  fois  plus  de  vin  que  d'eau  (13), 

arméniens  (2),  et  par  le  concile  de  Trente  {'■]}.  afin  que  la  majesté  du  sang  de  Jésus  Christ  y 

3.   Aux  gr.indes  messes  le  sous-diacre  met  soit  plus  abondamment   que  la  fragilité  du 

l'eau  dans  le  calice.  Cet  usage  est  récent,  peuple  représenté  par  /'en».  Voilà  encore  la 

On  voit,  dans  le  premier  Ordinaire  des  pré-  •■•>icnn  ....rdArionoD  /mi  Hnnno  lion  à  rm-ni^nn 
montrés  (4),  qu'ils  avaient  pris  de  Rome  et 
de  Laon,  et  dans  un  grand  nombre  d'anciens 


^^. .»,..-  «  «..«   ,^-.. —  I -.  j 

que  quelques  gouttes  d'eau.  L'Ordre  romain 
d'Amélius  (13)  parle  ainsi  de  la  cuiller  avec 


raison  mystérieuse  qui  donne  lieu  a  1  oraison 
suivante. 


Prière  en  meltant  l'eau  dans  le  calice  (16) 

O  Dieu,  qui    ave»        Pcus,  qui  humanes 

admirablement  formé    substantiœ     dignita- 

l'homme  dans  un  état    lem  mirabililer  con- 

si  noble,  et  qui  l'a-    didisti,  et  mirabilius 


vez  rétabli  d'une  ma- 
nière encore  plus  ad- 
mirable ,  faites  que 
par  le  mystère  de 
cette  eau  et  de  ce  vin, 


reformasli,  da  nobis 
per  hujus  aquœ  et 
vini  mysterium  ejus 
divinilatis  esse  con- 
sortes,  qui  humanita- 


Missels,  que  c'est  le  diacre  qui  met  1  eau 
aussi  bien  que  le  vin,  ce  qui  s'observe  en- 
core parmi  les  chartreux  (5),  dans  les  Egli- 
ses de  Laon,  de  Soissons,  etc. 

A  Rome,  ça  été  durant  quelque  temps  le 
célébrant  même  qui  l'a  mise.  Voyez  le  pape 
Innocent  111  (6),  Durand  (7),  et  le  quator- 
zième Ordre  romain  de  Gaielan  (8)  ;  mais  on 
voit  dans  celui  d'Amélius  (9),  qui  vivait  en 
1393,  que  le  prélat  sacriste  qui  servait  d'as- 
sistant au  pape,  mettait  l'eau  dans  le  calice. 
Depuis  ce  temps-là  c'est  le  sous-diacre  qui 
l'a  mise  aux  messes  solennelles  des  évêques 
ou  des  prêtres,  comme  il  est  marqué  dans  le 
Cérémonial  de  Rome  (10),  écrit  en  U88  par 
Patrice,  évêque  de  Pienza,  imprimé  pour  la 
première  fois  en  151G,  sous  le  nom  de  Mar- 
cel (11).  Tout  cela  a  pu  être  pratiqué  indiffé- 
remment par  le  prêtre,  l'assistant,  le  diacre 
ou  le  sous-diacre,  parce  que  ce  n'est  ici  que 
la  préparation  et  non  pas  l'oblation. 

h.  Le  prêtre  bénit  l'eau,  cl  auTL  messes  so-        j,^^,^ ^  Dki^^â'avèz  admirablement 

lennelles  le  diacre  1  averl^it  de  le  faire  en  di-  .^^  Vhomme  dans  un  étal  si  noble.  Lbomme 
sant  :  Bénissez,  mon  révérend  père  C  est  le  '^^^  admirablement  composé  de  corps  ol  d'es- 
prélre  seul  qui  peut  benir  al  autel,  parce  .j,  ^^  y^^^-^^  ^^  ^^^  j^^x  substances  est 
qu  II  y  représente  Jesus-Chnsl.  Tons  les  au-  ^^^^'  „,pj.veille  toujours  nouvelle.  Sa  no- 
ires officiers  qui  sont  autour  de  lui  ne  sont  a  j,,^,^^^  ^^  ^j^^^^^^ij  ^,{.^.  ,„3  ,j  puisque, 
l'autel  que  comme  ses  ministres.  Mais  quand     j,  commencement  du  monde,  Dieu  lé 

le  diacre  prépare  le  vin  et  1  eau  a  la  cre- 


nous  ayons  part  à  la  tis  nostrie  fieri  digna 

divinité  de  celui  qui  lus  est  parliceps  Je- 

a  daigné  se  faire  par-  sus   Chrislus,   Filius 

ticipant  de  notre  bu-  tiius  ,    Domiiius    no- 

manité,  Jésus-Christ,  ster  :  qui  tecuin  vi\it 

votre    Fils  ,    Notre-  et  régnât  in  unitale 

Seigneur,    qui   étant  Spiritus  sancti  Dcus, 

Dieu     vit     et    règne  per  omnia  saecuia  sae- 

avec  vous  en  l'unité  culorum.  Amin. 
du  Saint-Esprit,  dans 
tous    les    siècles    des  siècles.  Amen. 

EXPLICATION. 


(1)  De  lalere  ChrisU  cxivil  s.inguis  el  aqiia. 

(2)  Conc.  l.  XII,  col.  b36. 
(5)  Sess.  22,  cap.  7. 

(4)  Ordin.  in  bibliot.  Prxmonslr.,  pag.  89i. 

(5)  Ordin.  CarUis.  c.  26,  n.  20. 

(6)  1..  11  de  Myst.,  c.  38. 

(7)  Ration.  1.  iv,  c.  30. 

(8)  Ordo  Kom.  14,  pag.  321. 

(9)  Ordo  15,  p.  500. 

(10)  Caeremon.  I.  ii,  c.  2,  p.  115. 

(11)  Cela  eslde  même  dans  la  messe  ponlilicale  impri- 
mée en  1520,  avec  le  Pontifical  romain,  p.  225. 

(12)  Glapit  cochlear,  et  unam  aiil  duas  aquae  gullas  infnn- 
dii.  Ordin.  Carlus.,  c.  52,  ».  10. 

(15)  Et  post  aquse  benedictionem,  ponit  cum  coiiileari 
1res  gullas  aquae.  Ordo  Rom.  15. 
llij  Lldu»  j)artes  sinlvini,  lerliavero  aquï  :  quia  ma- 


jor est  majestas  sanguinis  Domini  quam  fragililas  populi, 
qui  i)er  aquain  designatur,  juxta  dlud  :  Populi  molli  aqua 
niuliœ.  Can.  19.  ,     ,         , 

(l.j)  On  ne  doit  donc  point  avoir  de  scrupule,  lor.squ  on 
n'a  mis  qu'un  tiers  d'eau.  (La  plupart  des  théologiens  sonl 
d'un  avis  dilTérent,  fondés  sur  le  décret  du  pape  Ku- 
gène  IV  ad  Armenos,  qui  dit  :  Viiio  aqua  mod:cissima 
nrfmijiaTideto.Voy.  Collet, Traité  des  Saints  Mysl.,  à 
l'art.  Vin,  n.  G.  „,,,    . 

(10)  Cette  oraison  est  dans  l'ancienne  messe  dllljrio 
vers  l'an  900  dans  celle  de  Du  Tillet.  i:ile  est  tirée  d'une 
ancienne  oraison  de  l'office  de  Noël  (Cod.  Sacr.,  p.  16). 
Elle  est  aussi  avec  quelque  différence  dans  le  missel  de 
Milan  d'à-préscnt,  de  même  que  dans  l'ancienne  me:^e 
ainbrosienne  donnée  par  Pamélius  (Liturg. ,  lomc  II, 
pag.  297.) 


777 


OBL 


OBr> 


770 


forma  lui-même  à  son  iinngo  et  à  s.i  rc.'sem- 
blnncc,  pour  présider  à  loulcs  les  créalures 
de  la  lerre. 

IST     MIRABIL1US    REFORMASTI,  Et   ijui  l'nvCZ 

rétabli  d'une  manière  encore  plus  admirable. 
Cet  homme  est  déchu  de  la  noblesse  cl  de  la 
dignité  de  son  état  par  sa  désobéissance.  Son 
corps  et  son  esprit,  loin  d'entretenir  un  ac- 
cord mutuel  entre  eux  et  avec  Dieu,  ont  élé 
dans  lies  soulèvements  continuels.  Mais 
Dieu,  par  son  infinie  miséricorde  ,  a  renou- 
velé cet  accord,  et  l'a  rendu  fixe  et  perma- 
nent en  unissant  en  .lésus-Christ  par  l'incar- 
nation, la  na'ure  humaine  avec  la  divine  : 
c'est  ainsi  que  l'homme  a  élé  plus  .idmiralile- 
mcnt  réparé  ;  et  c'est  ce  qui  fait  dire  à  l'E- 
glise ,  en  parlant  du  péché  du  premier 
homme  :  O  heureuse  faute ,  qui  a  mérité  d'a- 
voir un  tel  réparateur   1)1 

Da  nobis  Faites  par  te  mystère  de  cette 

enit  et  de  ce  vin.  Le  mot  de  mystère  signifie 
.secret  ou  signe  secret.  L'Eglise  est  accoutu- 
mée depuis  les  premiers  siècles  à  regarder  le 
mélange  du  vin  et  de  l'eau  dans  le  calice 
comme  la  représentation  secrète  (2)  de  l'u- 
nion <u  peuple  fidèle  avec  Jésus-Christ.  C'est 
ce  qui  lui  a  fait  ajouter  ces  mots  à  cette 
prière,  qui  était  originairement  une  collecte 
du  Missel  ambrosien,  et  du  Sacramentaire 
gclasien  (3),  avant  saint  Grégoire,  pour  l'of- 
iicc  de  Noël.  Elle  demande  que  ce  mystère 
du  mélange  du  vin  et  de  l'eau  soil  suivi  de 
l'union  qu'il  représente. 

Ejus  DiviNiTATis  ESSE  CONSORTES,  Que  nottt 
participions  à  sa  divinité.  Ces  paroles  sont 
lirées  de  la  seconde  Epître  de  saint  Pierre,  où 
il  est  dit  que  Dieu  nous  communique  par  Jé- 
sus-Christ ce  qu'il  nous  a  promis  de  grand  eC 
de  précieux,  pour  nous  rendre  participants  de 
la  nature  divine  {'■*■).  Les  dons  grands  et  pré- 
cieux que  Jésus  Christ  comiuuniquc  aux  fidè- 
les les  font  participer  à  la  divinité  ;  premiè- 
rement, par  la  demeure  de  l'Esprit  de  Dieu 
dans  eux,  qui  en  dirige  tous  les  mouve- 
ments, et  les  fait  ainsi  parliciper  à  la  saintelc 
et  à  la  pureté  de  sou  être  ;  car  (o)  celui  qui 
adhère  au  Seigneur,  en  suivant  tous  ses  mou- 
vements, est  un  même  esprit  avec  lui.  Secon- 
dement, les  fidèles  participent  à  la  divinité 
plus  particulièrement  par  la  divine  eucharis- 
tie, le  plus  grand  et  le  plus  précieux  de  tous 
les  dons,  qui,  les  faisant  entrer  en  communi- 
cation avec  la  chair  sacrée  de  Jésus-Christ, 
qui  est  Dieu,  les  fait  coumiunier  à  Dieu 
même. 

(1)  Sab.  S.  Ben.  Cer.    Pascli. 

(2)  Clem.  .\lfi.  Psedag.,  1.  ii,  c.  2.  Videniiis  in  aqna  po- 
puium  inlelligi,  in  vino  vero  oslendi  sanguineni  Chrisli. 
(Juando  auleni  in  calice  vino  aqna  miscplur,  Chrislo  popn- 

-  lus  adunalur,  l'I  credentimn  plehs  ci  in  quem  credidlt,  co- 
pnlatur  et  conjungilur.  Cypr.  epist.  63  ad  Oecil. 

(3)  Deus  qui  humanx  subslanli*  dignilateni  et  niirabi- 
liter  condidisli,  et  mirabilius  refurmasli;  da,  qusesumus, 
ut  ejus  el'ficiamur  in  divina  consortes,  q»i  iioslrse  liumani- 
talis  fieri  dignatus  est  particeps  Chrislus  !•  ilius  tuus.Per,  etc. 
Codic.  Sacram.  Tboinasii,  p.  16. 

(i)  Per  quem  maxima  etpretiosa  nobis  promissa  dona- 
VJt  :  ut  per  Use  efficiamiui  divinae  cousorles  naturx, 
llPeir.  1,  4. 

(5)  Qui  aulem  adbaeret  Domino, unusspirilus  est.  I  Cor. 
«,  17. 

Dictionnaire  des  Ritks  sacrés.  IL 


Qt'i  iii'MANiTATi? Qui  a  daigné  s"  faire 

participant  de  notre  himianilé.  La  divinité  ne 
peut  participer  à  l'humanité,  que  l'humanilé 
ne  participe  à  |,i  divinité.  Nous  demandons 
que,  comme  cette  p.irlicipalion  ne  cessera 
jamais  en  Jésus-Chria ,  nous  lui  soyons 
aussi  tellement  unis,  cpie  nous  ne  soyons  ja- 
mais séparés  de  sa  ilivinc  personne  :  et  nous 
faisons  celte  prière  m  mettant  dans  le  calice 
l'eau  efle  vin,  qui  ne  sont  point  séparés,  non 
plus  que  Jésus-Christ  pi  son  Eglise,  ainsi 
que  parle  saint  Cypricn  ((>) 

§  IV    L'oblalion  du  calice. 

■(.  Rl'BRIQlE. 

t- 

Le  prêtre  au  milieu  de  l'autel  prend  le  ca- 
lice, le  tient  élevé  avec  les  deux  mains  pour 
l'offrir  à  Dieu;  et.  tenant  les  yeux  élevés,  il 
dit  la  prière  Oflerimus  libi,  Domine,  etc., 
après  laquelle  il  fait  sur  le  corporal  le  «if/nc 
de  la  cioix  iivec  le  calice,  le  place  au  nniien 
derrière  l'hostie,  ri  le  couvre  de  la  pale.  'l'il.  7. 
n.  .*). 

Aux  messes  solennelles  le  dinfre  présente  le 
cnlice  au  prêtre,  l'aide  ù  te  soutenir,  cl  dit 
avec  lui  Offcrinnis,  etc. 

1.  Le  prêtre  élève  le  calice,  comme  il  a 
élevé  le  pain  pour  l'olTrir  à  Dieu  ;  et  il  lient 
toujours  les  yeux  élevés  parce  qu'aucune 
dci  paroles  de  la  prière  ne  le  détermine  à  lis 
baisser. 

2.  Aux  grandes  messes,  il  reçoit  le  calice  des 
mains  du  diacre.  Le  vin  devait  être  offert  par 
le  peuple  comme  le  pain,  et  le  diacre  lient 
lieu  du  peuple.  Comme  les  calices  étaient  .lu- 
trcfois  fort  pesants  7)  parce  qu'on  devait 
consacrer  assez  de  vin  pour  la  communion 
<ln  prêtre,  du  clergé  et  du  peuple,  il  eiait 
bien  nalurel  que  le  diacre  aidât  le  prêtre  à 
le  soutenir;  le  diacre  d'ailleurs  a  une  part 
spéciale  au  calice,  dont  la  dispensation  lui 
était  autrefois  confiée,  et  la  formule  de  la 
prière  exprime  le  pluriel  :  ^'ous  vous  offrons, 
afin  qu'elle  puisse  être  dite  par  le  prêtre  et 
par  le  diacre  qui  représinlc  le  peuple. 

3.  Le  prêtre  fait  un  signe  de  croix  (ivre  te 
calice.  Selon  l'ancien  Missel  dos  Eglises  d'Es- 
pagne, la  prière  Offerimus  conunençait  par 
Jn  nontinc  Patris,  etc.  Ce  qui  déicrm'inait  à 
faire  un  signe  de  croix  avec  le  calice.  Et 
quoiqu'on  ne  dise  point  es  paroles,  <l(s  au- 
teurs pieux  (8)  ,  depuis  l'an  1100,  ont  sou- 
haité (lu'on  fît  un  signe  de  croix  ,  afin  qu'il 
parût  par  ce  signe  visible  qu'on  plaçait  l'o- 
blation  sur  la  croix ,  autant  qu'il  était  possi- 

(6)  Qox  coputatio  et  conjunctin  aquK  et  vini  sic  mii.cc- 
lur  in  calice  Duniini,  ni  cuninii\lio  illa  non  possit  ab  irivi- 
cem  si'par.iri.Uiide  Ecclesiani...  uulla  res  separarc  poteril 
a  Chrislo.  Cypr.  ep.  65. 

(7)  Dans  les  Vies  des  papes  Adrien  I  et  Léon  III,  on  voit 
des  calices  qui  pi^saieiu  dii,  quinze  et  vin;;!  livres.  Il  v 
en  a  pourtant  toujours  eu  de  forts  petits.  Au  irésor  de 
Saint-Servais  de  Maestriclit,  on  conserve  celui  qu'on  croit 
avoir  servi  à  ce  saint,  qui,  du  temps  d'Attila,  transféra  la 
siège  de  Tongres  à  Maestricbt.  Ce  calice  a  deui  anses,  et 
il  est  aussi  petit  (|u':uicun  de  notre  temps.  La  patène  est 
plate  et  très-petite.  A  Saiiit-Vaast  d'Arras,  on  a  un  calica 
de  saint  Thomas  de  Canlorbéry.  Il  n'a  (oint  d'anse,  le  pied 
est  fort  bas,  et  la  coupe  large  à  peu  près  comme  nos  ci 
boires.  C'étaient  peut-être  des  calices  de  voyage. 

(8)  Honorius  Geuim. 

33 


779 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


780 


ble.  On  a  voulu  pour  ce  sujet  qu'on  plaçât 
l'hostie  et  le  calice  sur  l'cudroit  de  la  croix 
qui  est  formée  sur  la  pierre  (IJ  de  l'aulel,  et 
par  conséquent  au  milieu. 

k.  Derrière  l'hostie.  Jusqu'au  quinzième 
siècle,  selon  le  rile  rou>ain,  on  plaçait  le  ca- 
lice à  la  droite  de  l'hostie.  Mais  en  France  cl 
en  Allemagne  on  plaçait  plus  communément 
l'hostie  eulre  le  calice  et  le  prêtre  (2).  C'est 
ainsi  que  le  marquent  les  anciens  us  de  Ci- 
teaux  ,  l'ordinaire  des  jacobins  in  I2'6k  ,  et 
celui  des  guiilemiles  dressé  en  127D  pour  les 
couvents  de  France  et  d'Allemagne.  C'est 
aussi  l'usage  que  l'Eglise  de  Rome  a  prescrit 
dans  le  Pontifical,  imprimé  pour  la  première 
fois  en  1485  ;  dans  le  Sacerdotal ,  et  ensuite 
dans  tous  les  Missels.  Cette  disposition  pa- 
rait plus  convenable,  parce  qu'elle  met  sous 
les  yeux  et  sous  la  main  du  prêtre  l'hostie  , 
qui  doit  être  consacrée  la  première  ;  et  elle 
met  davantage  le  calice  hors  de  la  portée  des 
mouvements  des  mains  du  prêtre,  qui  pour- 
raient causer  quelques  inconvénients. 

5.  On  couvre  le  calice  avec  la  pale  ,  non 
par  mystère,  dit  le  Micrologue  (3),  mais  par 
précaution ,  pour  empêcher  que  rien  n'y 
tombe. 

De  la  prière  Offerimus,  elc,  en  offrant  le  calice. 

Nous  vous  offrons,  Offerimus  tibi,  Do- 
Seigneur,  le  calice  du    mine,  calicem  salula- 


ris,  luam  deprccantcs 
clemcntiam  ,  ut  in 
conspectu  divinae  ma- 
jestalis  tuae,  pro  no- 
slra  et  totius  mundi 
salute ,  cum  odore 
suavilatis  ascendat. 
Amen. 


ialut ,  et  nous  sup- 
plions voire  clémence 
de  le  faire  monter 
comme  un  parfum 
dune  agréable  odeur 
en  présence  de  votre 
divine  majesté,  pour 
notre  salut  et  celui 
de  tout  le  monde. 
Amen. 

Cette  prière  est  dans  le  Missel  mozarabe  , 
c'est-à-dire  dans  l'ancien  Missel  des  Eglises 
d'Espagne,  dans  l'ancienne  Musse  donnée  par 
lllyric,  écrite  vers  l'an  900,  dans  le  Sacra- 
mentaire  de  Trêves  du  dixième  siècle  ,  et 
dans  un  Sacram(;nlaire  romain  d'Aibi  écrit 
au  onzième.  Mais  dans  ces  anciens  manu- 
scrits on  ne  lit  pas  pronustra  et  tolius  mundi 
salute;  ces  mois  paraissent  tirés  d'une  autre 
oraison  de  la  Messe  d'Ulyric,  oii  on  lit  prn 
reUemptione  nostra,  et  etiam  totius  mundi. 

EXPLICATION. 

OrrEBiMus...  Nous  vous  offrons,  Seigneur, 
Saint  Augustin  remarque  (ij  qu'on  ne  s'est 
jamais  avisé  de  dire  :  Nous  vous  offrons  à 
vous,  Pierre,  Paul,  ou  Cypricn  ;  mais  que 
ce  qu'on  offre  est  offert  à  Dieu. 

Le  prêtre  n'avait  parlé  qu'en  son  nom 
dans  l'oraison  Suscipe,  en  offrant  le  pain.  Il 
parle  ici  au  pluriel,  offerimus,  nous  offrons; 

(1)  Collncat  directe  super  crucom  in  consecralione  alia- 
ris  cuni  chrisniate  faclani.  Durand,  liv.  iv,  cap.  30,  n 
17  et  -22. 

(21  Voyez  ce  que  dit  Grunei.  qui  écriTait  on  UIO,  à 
Vouverlure  de  l'Académie  de  Leipsirk  :  Aliqui  secuiirlum 
co  suetudinem  Romamm  tocant  calicem  ad  dexlerum  liiiiia 
bosiiœ...  vel  sccuudiiin  (diwn  usum  oblala  l»calur  iiUer  su- 
cei  dolent  et  cuiicein.  Ue  Oflieio  niissa. 

(S)  Cou|>erilur  catii  noo  tam  causa  n\yslerli  auam  cau- 


le  peuple,  pour  qui  il  vient  de  prier ,  et  ([ui 
a  été  béni  et  représenté  dans  le  calice  par 
le  mélange  de  l'eau  ,  prie  présentement  el 
offre  avec  lui;  et,  dans  les  messes  solennel- 
les, il  présente  en  quelque  manière  le  calice, 
que  le  diacre,  comme  au  nom  du  peuple 
chrétien ,  lient  avec  le  prêtre. 

Calicem  saliitaris,  le  calice  du  salut.  Le 
prêtre  et  le  peuple  oiïrent  ensemble  celle 
coupe,  qui  va  être  le  calice  du  sang  de  Jé- 
sus-Christ, el  qui  est  appelée  pour  ce  sujet 
le  calice  du  salut. 

TUAM    DEPBECAKTES...    NoUS    SUppUoUS  VO- 

tre  démenée  de  le  faire  monter  comme  un  par- 
fum d'une  agréable  odeur  en  présence  de  voire 
divine  majesté.  Le  sang  de  Jésus-Christ  ne 
peut  manquer  d'être  agréable  au  Père  cé- 
leste ;  mais  l'obîalion,  qui  est  très-agréable 
par  elle-même,  peut  ne  l'être  pas  à  cause 
de  l'indignilé  de  ceux  (]ui  l'offrent  :  c'csl  ce 
qui  nous  fait  implorer  la  divine  clémence. 

Pbo  nostra Pour  noire  salut  el  celui 

de  tout  le  monde.  Le  prêtre  et  les  assistants 
prient  pour  leur  propre  salut,  et  ils  doivent 
aussi  prier  pour  celui  de  leurs  frères,  (|ui 
sont  répandus  dans  le  monde  :  Priez  les  uns 
pour  les  autres,  afin  que  vous  soyez  sauvés , 
dit  saint  Jac(iues  (a).  Il  n'est  point  de  prière 
plus  elGcace  pour  le  salut  que  celle  qui  se 
fait  en  offrant  le  sacrifice,  que  saint  Epipha- 
ne  (6)  appelle  le  salut  continuel  de  l'Eglise. 

Le  sacrifice  est  principalement  offert  pour 
le  salut  de  tous  les  fidèles  ;  mais  l'Eglise  ne 
prie  pas  tellement  pour  eux,  qu'elle  ne  sou- 
haite aussi  que  tous  les  tiommes  soient  sau- 
vés (7),  et  qu'ils  viennent  à  la  connaissance 
de  la  vérité.  Elle  ne  perd  pas  de  vue  les  priè- 
res qui  se  font  le  vendredi  saint  pour  les  hé- 
rétiques, les  juifs  et  les  païens,  où  nous  di- 
sons :  Dieu  toul-puissnnl ,  qui  ne  désirez  pas 
qu'aucun  périsse,  qui  ne  voulez  pas  la  mort 
du  pécheur ,  mais  sa  conversion  et  sa  vie  ,  re- 
tirez-les de  leurs  ténèbres,  et  faites-les  entrer 
dans  votre  sainte  Eglise,  pour  la  louange  et 
la  gloire  de  votre  nom.  C"esl  ainsi  qu'elle  de- 
mande le  salut  de  tout  le  monde.  Le  foiule- 
menl  de  cette  prière  est  dans  ces  paroles  de 
saint  Jean  (8)  :  Jésus-Christ  est  ta  victime  de 
propitiation  pour  nos  péchés,  et  non-seule- 
meni  pour  les  nôtres  ,  mais  aussi  pour  ceux  de 
tout  te  monde. 

§  V.  Usage  do  ta   patène  au\  grandes  messes. 
RUBRIQUE. 

Après  la  prière  précédente  Offerimus,  le 
sous-diacre  reçoit  du  diacre  la  patène  ,  qu'il 
couvre  avec  l'extrémité  du  voile  qu'il  a  sur  le$ 
épaules;  il  vient  se  placer  derrière  le  célé- 
brant, et  la  tient  élevée  jusqu'à  la  fin  du  Pater. 
Aux  messes  des  morts  et  au  vendredi  saint,  U 
sous-diacre  ne  tient  point  la  patène.  Tit.  7, 
n.9. 

Ida;.  Microl.  e.  10. 

(4)Conlr.  Faust.  1.  xx,  c.  11. 

(3|  J;ic.v,  16 

fU)  Epist.  ad  Joan.  .lerosol. 

(7)  il  iiin.  u,  4. 

(Hj  Ipse  est  propitiatio  pro  pcceatis  noslns;  non  |.ro 
nusiris  autcm  lanlura,  sed  etiam  uno  totids  udndi.  I  Juan. 
11,4. 


7SI 


OBL 


OBL 


7X-2 


HEMARQUES 

Sur  l'usage  de  tirer  l.i  |):iiftne  de  l'autel  pour  la  fairfi  tenir 
fiiir  un  sous-diacre  ou  |);ir  uu  clerc.  V  ariélés  de  plusieurs 
K'iisi'ssnr  ce  point,  l'ourquoi  on  la  montre  en  certains 
iHirs  iiliiloi  (pi'en  d'autres. 

1.  On  ôlfi  (le  dessus  l'aiilol  la  patène  dont 
on  s'nsl  servi  pour  offrir  le  pain  ,  parce  qu'on 
n  jugé  pins  à  propos,  deptiis  plus  de  mille 
ans,  de  poser  sur  un  linRC  (1)  les  dons  of- 
ferts, et  qu'ainsi  depuis  qu'on  se  sert  du 
corporal,  on  n'a  plus  eu  besoin  de  la  patène 
<|ue  pour  y  rompre  l'Iioslie  (2'  ou  pour  la 
distribuer  à  la  communion  :  aussi  voit-on 
dans  ces  deux  oraisons  du  Pontifical,  que 
la  patène  n'est  consacrée  que  pour  la  frac- 
tion (3)  et  Tadministration  ('i!  ou  distribu- 
lion  de  l'eucharistie. 

On  aurait  pu  laisser  la  patène  sur  l'autel 
sous  le  corporal  comme  on  la  laisse  aux. 
messes  basses,  si  elle  avait  toujours  clé  aussi 
petite  qu'elle  est  à  présent;  mais  lorsqu'il 
y  avait  peu  d'églises ,  (jue  les  assemblées 
étaient  fort  nombreuses  ,  et  qu'un  très-grand 
nombre  de  fidèles  y  communiaient,  la  pa- 
tène qui  devait  contenir  tout  ce  que  le  prêtre 
consacrait  était  un  fort  grand  plat  (o)  dont 
il  était  à  propos  de  débarrasser  l'autel  après 
l'ublution. 

2.  Au  lieu  de  porter  la  patène  à  la  sacris- 
tie et  de  l'y  laisser  jusqu'à  la  fraction,  elle 
«si  gardée  par  le  sous-diacre  selon  le  rite  ro- 
main, ou  par  un  acolyte  selon  le  rite  de  plu- 
sieurs Eglises,  afin  qu'elle  puisse  être  don- 
née au  moment  qu'on  en  aura  besoin.  Il  y  a 
sur  ce  point,  en  plusieurs  Eglises,  quelques 
petites  variétés  dont  on  peut  voir  l'origine 
dans  Amalairc  au  xir  siècle  (ti),  qui  rap- 
porte ce  qui  était  marqué  dans  l'aucieu 
Ordre  romain.  Il  y  est  dit  qu'au  commence- 
ment de  la  préface  5!(ri'«)n  rort/d,  qu'il  ap- 
pelle le  commencement  du  canon,  un  acolyte, 
ayant  une  écharpe  au  (7)  cou,  apporte  de  la 
sacristie  ou  de  l'armoire  (8J  la  pulènu  qu'il 
couvre  avec  l'écharpe,  et  la  tient  devant  la 
poitrine,  jusqu'à  ce  qu'elle  fût  prise  au  mi- 
lieu du  canon  par  le  sous-diacri' ,  qui  la  te- 
nait découverte,  et  la  donnait  ainsi  à  la  fin 
au  diacre. 

A  Paris,  pour  tenir  la  patène  plus  com- 
modément et  plus  proprement,  un  chanire 
de  l'église  cathédrale  nommé  Aubcrt  donna 
un  bassin  d'argent  (9),  pour  y  meltre  la  pâ- 
li) Miss.  Anibr.  Lilurgicon,  tom.  I,  p.  297. 
(2J  Kurant  les  six  premiers  siècles  on  consacrait  l'eu- 
charislie  sur  la  palèiie.  C'est  pourquoi  on  lit  dans  les  plus 
auciens  Sacra[neuiaires  de  saint  Grégoire  :  Nous  coi.sa- 
iTons  et  nous  sanci liions  cette  patène  pnur  y  consacrer  le 
corps  de  Jésus-Christ  :  Consccramus  el  gmiàificiimui  Itcmc 
pnlenmn  ad  coiilicienrium  in  ea  corpus  Domini  noslii  Jem 
Clirisli  (Sacrafu.  S.  Greg.  Menard  ,  p.  loil.KojM  aussi  le. 
l'ère  Martène,  tom.  III.  Dans  la  suite  on  a  ciianijé  celte 
expression,  el  l'on  a  mis  dans  le  Pontifical,  ad  confringen- 
diiin  in  ea.  Ponlilic.an.  1485.  Ce  qui  s'observait  à  Vieinie, 
selon  le  Missel  de  1319.  Les  Grecs  consacrent  encore 
dans  la  patène. — Il  faudra  peut-être  encore  ôter  du  Ponti- 
fical le  mol  ad  confringendum  in  en,  parce  qu'on  rompt 
l'hostie  sur  le  calice,  et  non  dans  la  patène. 

(31  Divinœ  grallae  benediclio  consecret  et  sanclificet 
liane  palenain  ad  confringendum  in  ea  corpus  Doniiiii.  Poii- 
tif  Hom.,deCousecr.  patenae. 

(4)  Conseorare  digneris  banc  palenam  in  admini^lratio- 
iiem  Eucharistiae.  Ibid. 
(o)  Dans  les  anciennes  Vies  des  papes,  qu'on  appelle  le 


tènc  jusqu'à  ce  qu'il  fallût  annoncer  la  com- 
munion. On  lit  cette  particularité  dans  l'an 
cien  Nécrologuc  de  Noire  Dame.  Tel  est  à 
présentie  rite  parisien.  Un  enfant  de  chœur, 
ou  un  clerc  en  chape,  la  garde  d.ms  un  bis- 
sin  d'argent  jusqu'à  ce  que  le  sous-diacre  la 
prenne  au  commencement  du  Pater,  et  la 
tienne  élevée  jusqu'à  ces  mots  Pnnem  no- 
slrum,  pour  la  donner  au  diacre,  qui  la  mon- 
tre aussi  et  la  remet  au  prêtre  à  la  fin  du 
Pater.  \  Notre-Dame  de  Paris  ,  on  se  sert 
d'une  espèce  de  chape  renversée  le  devant 
derrière,  dont  le  chaperon,  qui  se  trouva 
par  devant ,  est  ouvert  pour  laisser  passer 
les  bras  ;  on  appelle  celle  espèc-  de  chape  un 
soc.  On  s'en  sert  aussi  à  Chàlons-sur-Marne, 
à  Tournai  et  à  Saint-Pierre  de  Lille,  où  ou 
l'appelle  taharre;10).  Selon  le  Missel  de  tirc- 
noble  de  1522,  on  enveloppait  la  patène  dans 
le  voile  du  calice,  et  on  la  laissait  ainsi  en- 
veloppée sur  l'autel  au  côté  droit  du  prêtre. 

3.  On  voit  partout  que  celui  (jui  lient  l£^ 
patène,  soit  couverte  pour  la  conserver  plus 
proprement,  soit  découverte  pour  la  laisser 
voir,  l'élève  un  peu.  Ce  qui  se  fait  pour  deux 
raisons  :  la  première,  afin  qu'on  voie  iiu'il 
est  prêt  à  la  donner  dès  (ju'on  lui  fera  si- 
gne; Ja  seconde,  pour  avertir  rassemblés 
que  le  temps  de  la  communion  approche  (11). 

5t.  Aux  messes  des  moris  et  au  vendredi 
saint  ,  on  ne  montre  point  la  palène.  Pre- 
mièrement, parce  qu'en  ces  messes  on  omet 
presque  toutes  les  cérémonies  solennelles  ; 
secondement,  p;irce  qu'aux  messes  des  morts 
on  communie  rarement ,  el  que  selon  les  nou* 
vcllcs  ruliriques  écrites  dejjuis  deux  cents 
ans,  (elles  que  nous  les  avons  aujourd'hui , 
on  ne  donne  point  la  communion  au  peuple 
le  vendredi  saint.  * 

§  VI.  L'oblation  des  fidèles. 

RtBBlQUE    ET    REMARQUE. 

Le  praire  s'incline  et  tient  les  mains  jointe$ 
sur  l'autel  en  (lisant  :  In  spirilu  humililalis  , 
pour  s'd/frir  humblement  à  Dieu  avec  tout  la 
peuple. 

Gomme  nous  avons  lieu  de  craindre  que 
noire  indignité  ne  mêle  dans  l'oblation  quel- 
que chose  qui  soit  désagréable  à  Dieu,  il  fjiit 
que  nous  nous  y  préscniions  avec  les  dispo- 
sitions exprimées  dans  l'oraison  suivante. 

Pontifical  de  Damase,  il  est  parlé  d'un  grand  nondjn'  de 
patènes  d'or  et  d'argent,  qui  pesaient  vingt-cinq  et  tirme 
livres.  Parmi  les  Grecs,  la  patène  est  encore  u:i  grand 
plat  assez  profond.  Goa;..  in  Eucliol  ,  p.  116 

(6)  Amal.  de  liccles.  Offic.  1.  m,  c.  27. 

(7)  Comme  en  plusieurs  Eglises,  selon  l'ancien  usage, 
la  patène  a  été  gardée  |iar  un  acolyte,  qui  ne  peut  pas  lou- 
cher les  vases  sacrés,  l'on  s'est  servi  d'nn  voile,  afin  <iu'on 
ne  la  toucliM  pas  à  main  nue.  On  l'a  fail  aussi  pour  se  con- 
former à  l'ancienne  loi,  qui  défendait  aux  leules  de  tou- 
cher les  vases  sacrés  et  de  les  porter  découverls  :  Tune 
eitini  intidhwtt  fiHi  Caalh  ut  iiorlenl  involuta,et  non  langant 
viua  sancluarii,  lie  moi  ianUiy  ^um.  ly. 

(8)  Acolylhus  cducil  patenam  de  exedris,  quando  dici- 
lur,  Sursiîin  co>da.  Anial.  1.  m,  c.  27. 

•  (9)  Qui  dédit  nobis  vas  argenleunj  ad  patenam  ibi  col- 
locandam ,  usque  dum  ad  communionem  ostendalur.  INe- 
crol.  Paris.  ,    t  .■  .  /   i 

(lu)  L'usage  de  celle  c'.iape  a  été  aboli  tians  ces  églises 
depuis  la  publication  de  cet  ouvia^e,.        [Note  de  lEdU.) 

(Il)  In  s  gnum  mstanl'is  comniuuiOiiis.  .Wis.5  }'ars 


785 


DICTIONNAIRE  DES  CEnEMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


73i 


Prière. 


In  spirilii  humili- 
talis  et  in  animo  coii- 
Irito  siiscipianinr  à 
le  ,  Domine  ;  cl  sic 
fiât  sacrificiuin  nos- 
triim  in  conspeclu  tuo 
hodie,nl  placeat  libi , 
Domine  Deus. 


Nous  nous  préson-' 
Ions  devant  vous  avec 
un  ('sprit'humilié  et 
un  cœur  contrit  ;  re- 
cevez-nous, Seigneur, 
et  f.iites  que  noire  sa- 
crifice s'accomplisse 
de  telle  sorte  aujour- 
d'hui   en  votre   pré 

sence,  qu'il  vous  soit  agréable  ,  Seigneur, 
qui  êtes   notre  Dieu. 

Cette  prière  est  dans  le  Missel  mozarabe  , 
dans  deux  anciens  Missels  d'Utrecht,  l'un  du 
neuvième  siècle,  l'autre  écrit  peu  après  l'an 
900,  conservés  à  Liège  et  à  Aix-la-Chapelle, 
et  dans  les  autres  Missels  d'Utrecht  manu- 
scrits et  imprimés  jusqu'au  xvi'  siècle; 
dans  un  Missel  écrit  après  l'an  1020,  à  l'usage 
de  Notre-Dame  et  de  Saint  Servais  d'Aix-la- 
Chapelle  ;  dans  le  Sacrameniaire  d'Albi  du 
XV  siècle  ,  dans  les  Missels  de  Lyon  ,  de 
Vienne  et  des  chartreux,  dans  ceux  de 
Paris,  des  carmes ,  des  jacobins ,  et  dans  tous 
les  Missels  imprimés  que  j'ai  vus. 

EXPLICATION. 

SusciPiAMUR,  recevez- nous.  Ce  seul  mot 
fait  voir  clairement  que  le  prêtre  et  lès  as- 
sistants s'offrent  ici  ensemble.  L'Eglise  leur 
fait  emprunter  pour  ce  sujit  les  paroles  des 
trois  jeunes  hommes  captifs  à  Babylone,  qui, 
à  la  vue  de  la  fournaise  ardente  oii  ils  al- 
laient être  jetés  pour  n'avoir  pas  voulu  ado- 
rer l'idole ,  s'offraient  avec  tant  de  courage 
en  holocauste  pour  la  gloire  du  vrai  Dieu 
qu'ils  adoraient  :  «  Recevez-nous,  Seigneur, 
disaient-ils  (1),  avec  l'offrande  d'un  cœur 
contrit  et  d'un  esprit  humilié.  Comme  si  nous 
nous  présentions  avec  des  holocaustes  de  bé- 
liers et  de  taureaux,  et  des  milliers  d'agneaux 
gras  :  que  notre  sacrifice  se  consomme  au- 
jourd'hui devant  vous  de  manière  qu'il  vous 
soit  agréable  ;  parce  que  ceux  qui  niellent 
leur  confiance  en  vous  ne  tomberont  point 
dans  la  confusion.  Et  maintenant  nous  vous 
suivons  de  tout  notre  cœur  :  nous  vous  crai- 
gnons, et  nous  cherchons  votre  présence  fa- 
vorable. » 

Cet  esprit  humilié,  ce  cœur  contrit,  avec 
lequel  les  trois  jeunes  hommes  prièrent  Dieu 
d'agréer  le  sacrifice  de  leur  vie,  qu'ils  of- 
fraient dans  les  feux  de  la  fournaise,  nous 
avertit  de  nous  offrir  nous-mêmes  avec  cet 
esprit  humilié  et  ce  cœur  contrit  qui  sont  le 
vrai  sacrifice  que  Dieu  demande,  comme 
parle  le  Prophète-Roi  (2)  :  Le  sacrifice  que 
vous  demandez  et  que  vous  aimez  ,  Seigneur , 
c'est  te  sacrifice  d'un  cœur  pénilenl  brisé  de 
douleur.  Le  pécheur  est  humilié  quand  il  rou- 
git de  ses  fautes,  et  qu'il  se  regarde  à  cause 
do  ses  péchés,  comme  la  plus  vile  des  créa- 

,  (1)  In  animo  conlrito  et  spirilu  humiliUlis  siis(ipi,imiir. 
Siciil  il)  hoiocansto  arietuni  et  lauroruiii,  cl  sicut  in  mllli- 
Ijusagnorum  vungiiiuiu,  sic  fiât  sacriliciiiin  nos.lrum  in  con- 
speclu  luo  hodic,  ut  ptaceat  tibi;  quoiiiam  non  e-t  confusio 
conOdpnlibus  iii  le.  El  mine  sequimur  le  in  loto  corde,  et 
limennis  te,  cl  quserimus  hciem  luani.  Ne  confundas  nos; 
sedfacnobiscumjuxtamansuetudinem  luam,  et  secuodum 
niuliiludinem  misericordiï  tuae.  Dan  m,  59,  etc. 
(2)  Psal.  L. 


tures  ;  et  son  cœur  est  conlrit  quand  il  est 
percé  de  douleur  d'avoir  offensé  un  Dieu  , 
qui  doit  cire  l'unique  objet  de  son  amour. 
OCCURRENCE. 
Il  y  a  occurrence,  en  style  de  rubriques, 
lorsque  deux  offices  se  rencontrent  le  même 
jour,  par  exemple,  un  dimanche  ou  une  félc 
mobile  avec  une  fête  fixe,  ou  bien  une  fête 
générale  avec  une  fête  locale.  Il  y  a  dans  le 
Bréviaire  romain  une  table  des  occurrences 
qui  montrent  ce  qu'on  doit  faire  en  pareil 
cas.    Voy.  BnÉviAiRE,  Translation,  Commé- 

MORAISUN. 

OCTAVE. 

Voy.    TlTliLAIRE 

OFFERTOIRE. 

C'est  une  partie  de  la  messe  que  le  prêtre 
récite,  et  que  le  chœur  chante  avant  l'of- 
frande du  pain  et  du  vin  qui  sont  la  matière 
du  sacrifice.  Dans  le  temps  pascal,  elle  se 
termine  par  alléluia. 

Dans  le  Missel  romain,  à  la  messe  pour  les 
défunts,  cette  partie  delà  messe  est  prolon- 
gée, par  suite  de  l'usage  où  étaient  les  fidè- 
les de  venir  à  ce  moment  présenter  leur  of- 
frande. L'usage  s'en  est  conservé  dans  cer- 
tains lieux,  à  certains  jours.  Plusieurs  Missnli 
prescrivent  de  présenter  à  baiser  le  dos  de  la 
patène  aux  laïques  et  le  creux  aux  prêtres; 
il  a  été  défendu  de  présenter  ainsi  la  patène 
qui  doit  servir  au  sacrifice.  Les  missels  dont 
nous  parlons  supposent  une  autre  patène, 
puisqu'ils  recommandent  de  recevoir  ces  of- 
frandes avant  d'offrir  l'hostie  du  sacrifice,  et 
que  cette  hostie  est  alors  sur  la  palène.  D'ail- 
leurs ils  n'indiquent  la  patène  à  baiser  qu'aux 
messes  pour  les  morts;  dans  les  rubriques 
générales,  ils  parient  d'un  instrument  de 
paix. 

USAGE  DE  l'offertoire 
(Explication  du  1'.  Lebrun.) 
L'offertoire  est  le  verset  que  le  prêtre  ré- 
cite immédiatement  avant  l'oblalion,  et  que 
le  chœur  chante  dès  qu'il  a  dit  Domiitus  vo  - 
biscum.  On  l'appelle  offertoire,  parce  qu'il 
devait  être  dit  pendant  que  le  peuple  faisait 
son  offrande,  comme  le  remarquent  saint 
Isidore,  Amalaire  (3),  et,  après  eux,  Rémi 
d'Auxerre  (4),  vers  la  fin  du  ix  siècle.  Celto 
offrande  s'est  faite  en  silence  jusqu'au  iv"^ 
siècle.  Mais  au  temps  de  saint  Augustin  on 
introduisit  à  Carlhage  l'usage  de  chanter 
quelque  hymne  tirée  des  Psaumes  (5)  pendant 
l'offrande  et  la  communion  du  peuple.  Cet 
usage  fut  soutenu  par  ce  saint  docteur  con- 
tre la  critique  d'un  tribun  nommé  Hilarus, 
et  il  se  répandit  dans  toute  l'Eglise  latine. 
L'Antiphonairede  saint  Grégoire  marque  les 
versets  qui  doivent  être  chantés,  dont  le 
commencement  qui  était  regardé  comme  une 

(3)  Lib.  ni,  c.  19. 

(i)  Expos,  uiissae. 

{'6)  Hitarus morem  qui  lune  esse  apud  Carihaginem 

cœperal,  ut  liymui  ad  allare  dicerenlur  de  Psalmomm 
libro,  sive  ant'e  oblalioneni,  sive  cum  dislribuerelur  po- 
pulo quod  fuisset  oblaluin,  nialedica  repreliensione  ubi- 
cunque  poterat  lacerabat ,  asserens  fieri  non  oporlere. 
Aug.,  Retract,  lib.  ii,  c.  11 


785 


orr 


OFF 


786 


aiilienne  était  répété  entre  les  versets  autant 
de  fois  qu'il  le  fallait  pour  continuer  de 
chanter  jusqu'à  ce  (jue  l'ollrandc  fût  finie,  et 
que  le  prêtre,  faisant  signe  aux  clianlres  de 
cesser,  se  tournât  vers  le  peuple  pour  lui 
dire  Orate,  priez  (I);  cl  Rémi  d'Auxerre  rroit 
que  ces  mots  qu'on  répétait  plusieurs  fois, 
étaient  appelés  versets  a  rcvertendo,  à  cause 
qu'on  y  revenait,  c'est-à-dire  qu'on  les  re- 
prenait autant  de  temps  que  durait  l'offrande. 
Il  n'y  a  plus  peut  élre  que  l'église  de  Lyon 
(jui  ait  eonservé  aux  jours  solennels  l'usage 
de  faire  chanter  plusieurs  versets  à  l'offer- 
toire. Présentement  l'offrande  du  peuple  ne 
se  faisant  presque  plus,  si  ce  n'est  aux  mes- 
ses des  morts  auxquelles,  en  plusieurs  églises, 
on  offre  encore  du  pain  et  du  vin,  les  autres 
églises  se  sont  contentées  de  dire  le  commen- 
cement ou  le  verset  qui  servait  d'antienne. 
Et  comme  aux  messes  basses  des  morts  le 
peuple  n'offre  rien,  l'Eglise  de  Paris  n'y  fait 
pas  dire  Hoslias  et  preces,  etc.,  ni  répéter  le 
commencement  de  l'offertoire.  Quelqu'un 
même  pensera  peut-être  que,  l'offrande  ne 
se  faisant  pas ,  on  pourrait  entièrement 
omettre  l'offertoire.  Cependant  le  prêtre  le 
dit  toujours  avec  raison,  parce  qu'il  renferme 
tantôt  une  prière,  tantôt  des  paroles  de  louan- 
ges, et  souvent  une  exhortation  ou  une  ins- 
truction par  rapport  aux  mystères  ou  à  la 
fête  que  l'on  célèbre.  Le  rhœur,  qui  le  chante 
pendant  que  le  prêtre  offre  à  l'autel  le  pain 
et,le  vin,  imite,  comme  le  remarque  saint 
Isidore  (2),  les  enfants  d'Aaron  (3),  qui  pen- 
dant loblation  faisaient  retentir  les  trompet- 
tes on  un  chœur  de  musique  auquel  le  peu- 
ple joignait  sa  voix  et  ses  prières.  D'ailleurs 
ce  chant  convient  encore  dans  le  temps  que 
le  peuple  présente,  comme  l'on  fait  en  quel- 
ques endroits,  du  pain  à  bénir  et  quelques 
offrandes,     •  ' 

OFFICE. 

On  désigne  ainsi  tantôt  des  prières  à  réci- 
ter, tantôt  des  fonctions  ecdésiasliques  à 
remplir;  sous  ce  dernier  rapport,  on  en 
parle  sous  le  titre  qui  convient  à  chaque 
ministre.  Voyez  Célébrant,  Diacre,  Sous- 
DiACRE,  etc. 

Nous  parlerons  brièvement  de  l'office  des 
morts  et  de  l'office  de  ténèbres;  puis  fort  au 
long  de  l'office  divin,  et  enfin  de  l'olfice  pon- 
tifical. 

TITRE  PREMIER. 

OFFICE    DES    MORTS. 

(Cérémonial,  I.  ii,  c.  10.) 
Chap.  I.  —  De  l'office  des  morts  en  général, 
1.  L'office  des  morts   a  beaucoup  de  rap- 
port aux  offices  des  trois    derniers  jours   de 
la  semaine  sainte,  particulièrement  dans  la 

(1)  Voy.\e  second  Ordre  romain,  n.  9;  l'Antiplionaire 
de  saint  Grégoire,  iiui  esl  au  iroisième  tome  de  ses  Œu- 
vres de  l'édiiiou  de  1703;  les  Aniiphoiiaires  qu'a  donnés 
le  cardinal  Tliomasi,  et  sa  prélace.  Aiitiq.  libri  Miss., 
p.  5i.  Voici  les  lernies  de  Rémi  d'Auxerre  :  Deimle  sequi- 
titr  offerenda,  qiiœ  iiulc  hoc  noiiien  accepit,  qiiod  lune  po- 
piiliii  sua  inuneiii  vffeiiU.  Seqminlur  versus  a  verteiido 
dicii,  niiod  in  ojferendis  reveitaïUur,  dum  offerenda  r«pe- 
lilw.  Lxpos.  Uiss. 


manière  de  le  commencer  et  de  le  finir,  et 
dans  le  retranchement  du  Glorin  Piilri,  des 
cn|iitules,  des  hymnes,  de  l'encensement  à 
Magnificat  et  à  ÏSeneiHclus  et  d'autres  choses 
qu'on  omet  pour  mieux  si^inifier  le  deuil  qui 
est  convenable  à  cet  office.  C'est  encore  pour 
cette  raison  que,  selon  l'usage  le  plus  ap- 
prouvé, on  ne  salue  point  le  chœur  lorsqu'on 
y  entre  ou  qu'on  en  sort;  que  l'officiant  et 
les  chanlres  sont  assis  sur  des  bancs  nus 
sans  tapis,  et  que  ces  derniers  ne  vont  point 
annoncer  les  antiennes  ,  mais  les  commen- 
cent eux-mêmes  devant  le  lutrin,  aussi  bien 
que  les  psauiiies  et  les  versets. 

2.  Il  n'y  a  point  d'obligation  générale  de 
dire  l'office  des  morts,  sinon  au  jour  de  la 
commémoration  de  tous  les  défunts;  l'obli- 
gation de  le  réciter  hors  le  temps  pascal,  le 
premier  jour  de  chaque  mois  «jui  n'est  pas 
empêché  par  un  office  de  neuf  leçons,  et 
tous  les  lundis  seulement  de  l'Avent  et  du 
Carême,  excepté  la  semaine  sainte,  regarde 
particulièrement  les  églises  cathédrales  et 
les  collégiales  qui  en  ont  conservé  l'usage, 
et  ne  s'étend  pas  aux  autres,  ni  aux  person- 
nes qui  récitent  l'olfice  hors  du  chœur.  On 
peut  néanmoins  y  être  obligé  d'ailleurs  par 
des  fondations  particulières,  pour  l'acquit 
desquelles  il  est  permis  de  le  réciter  dans  les 
jours  auxquels,  selon  la  rubrique  du  Missel, 
on  peut  dire  la  messe  de  Requiem.  On  pour- 
rait même  encore,  selon  Gavanlus  et  autres 
graves  auteurs,  le  réciter  en  chœur  en  d'au- 
tres jours,  auxquels  il  ne  serait  pas  permis 
de  dire  la  messe  de  Requiem,  si  la  coutume 
du  lieu  n'était  contraire;  ou  le  peut  quand 
on  fait  l'office  ordinaire  du  dimanche,  si  c'est 
une  fondation  (S.  C.  9  mart.  1597);  mais 
on  doit  au  moins  en  excepter  les  fêtes  de 
première  et  de  seconde  classe.  Quant  au  jour 
de  la  déposition  d'un  défunt,  on  peut  tou- 
jours dire  l'office  des  morts,  si  ce  n'esi  le 
vendredi  saint  et  le  jour  de  Pâiues,  dans  les- 
quels on  doit  remettre  (si  l'on  peut)  la  sé- 
pulture au  lendemain.  On  doit  aussi  le  jeudi 
saint  et  le  samedi  saint,  dire  sans  chanter 
l'office  et  les  prières  des  morts,  d'après  ua 
décret  de  la  sacrée  congrégation  du  11  août 
17.'!0.  Si,  dans  les  autres  fêtes  principales  de 
l'année,  on  ne  peut  commodément  ni  chanter 
la  messe  en  présence  du  corps  (cela  étant  per- 
mis aux  fêtes  de  seconde  classe  (S.  C.  1808_/, 
ni  différer  la  sépullure  au  jour  suivant,  on 
doit  la  faire  sur  le  soir  avec  le  susdit  office, 
après  que  celui  du  jour  est  entièrement 
achevé. 

'.i.  Cet  office  n'a  ni  secondes  vêpres,  ni  com« 
plies,  ni  petites  heures;  dans  les  chœurs  où 
l'on  doit  le  réciter  aux  jours  prescrits  parla 
rubrique,  on  dit  les  vêpres  des  morts  après 
celles    de  l'office   ordinaire,    quoiqu'il    soit 

(2)  De  Eccles.  OOic.  I.  i,  c.  li. 

(3)  Porrexil  manuni  suam  iu  libatione,  et  libavit  da 
sanguine  uvae.  Effudit  in  luiidamento  allaris  odorem  divi- 
num  exceiso  l'rincipi.  Tnnc  exclaniaverunl  lild  Aaron,  io 
tul)is  [iroducliliLius  sonuerunt,  et  audilani  lecerunt  vocem 
niatjnam  in  memoriani  corani  Deo.  Tune  oninis  poputui 
siniul  properaverunt...  Et  ampliBcaverunt  psallenles  in 
vucibus  suis,  etc.  Eccli.L,  16  et  seq. 


.787  DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


788 


doublé,  pourvu  que  le  jour  suivant  désigné 

f),ir  la  rubrique  n'ail  pas  un  office  de  neuf 
pçons;  et  même  selon  le  décret  de  la  sacrée 
congrégation  du  23  mai  1703,  si  le  premier 
jour  du  mois  est  libre,  l'on  doit  dire  les  vê- 
pres des  moris  après  celles  du  jour  précédent, 
quoiqu'il  soit  fêle  de  commandement.  On  dit 
de  même  les  matines  et  les  laudes  des  morts 
après  les  laudes  du  jour.  Pour  roffice  des 
rnoris  qu'on  dit  exlraordinaircment,  on  le 
peut  joindre  de  même  à  l'office  ordinaire  du 
jour  lorsqu'il  le  suit  imméilialemtMil,  si  ce 
n'est  dans  le  cas  ci-dessus  excepté;  muis 
quand  on  le  dit  séparément,  soit  dans  le 
chœur,  soit  en  particulier,  il  n'y  a  point 
d'obligation  de  dire,  avant  ni  après,  lePdier, 
ni  autre  chose,  le  Rituel  romain  n'eu  fai- 
sant aucune  mention.  Si  l'on  divise  matines 
d'avec  laudes,  on  doit  dire  à  la  fin  les  priè- 
res sans  le  psaume,  avec  l'oraison  ou  les 
oraisons,  afin  de  conclure  celte  partie  de 
l'office  d'une  manière  convenable. 

4.  Si  l'on  chante  matines  avant  la  messe  en 
présence  du  corps,  on  ne  doit  pas  dire  vê- 
pres auparavant,  parce  que  le  matin  n'est 
pas  un  temps  convenable  pour  les  vêpres; 
quand  on  chante  l'après-dinée  matines  de 
trois  leçons,  on  prend  le  nocturne  du  jour 
suivant  auquel  cet  olfice  appartient  propre- 
ment, si  ce  n'est  lorsqu'on  le  dit  à  l'enterre- 
Bient  d'un  défunt,  auquel  cas  on  prend  ton- 
jours  le  premier  nocturne,  si  l'on  n'en  doit 
dire  qu'un. 

5.  On  fait  l'office  double  des  morts  au  jour 
de  la  commémoration  de  tous  les  défunts,  le 
2  novembre,  et  au  jour  du  décès  ou  de  la 
déposition  d'un  défunt,  selon  la  rubrique  de 
l'office  double,  n.  1.  A  quoi  le  Rituel  romain 
ajoute  les  3' ,  7'  et  30°  jours  après  la  déposi- 
tion (c'est-à-dire,  selon  quelques-uns,  après 
la  sépulture,  mais  selon  le  sentiment  le  plus 
commun,  et  qui  paraît  le  plus  conforme  aux 
rubriques,  après  le  décès),  avec  l'anniver- 
saire. Quoiqu'on  dise  en  d'autres  jours  les 
trois  nocturnes,  on  n'y  doit  point  doubler 
les  antiennes;  si  au  jour  du  décès,  ou  en 
quelqu'un  des  autres  jours  ci-dessus  nom- 
més on  ne  dit  qu'un  nocturne,  on  ne  laisse 
pas  de  doubler  les  antiennes,  comme  on  le 
peut  inférer  du  Rituel  romain. 

G.  Quand  l'office  est  double,  on  ne  dit 
qu'une  oraison  des  huit  qui  sont  placées  à 
la  fin  des  vêpres  des  morts  ;  savoir:  Fidelium 
au  jour  de  la  commémoration  de  tous  les  dé- 
funts, et  les  autres,  selon  que  le  titre  de 
chacune  le  désigne;  l'on  doit  en  ce  cas  leur 
ilonner  la  conclusion  entière.  Mais  dans  l'of- 
fice commun  qu'on  dit  au  commencement  du 
Snois  et  aux  fériés  secondes  de  l'Avent  et  du 
f.aréme,  on  dit  les  oraisons  sous  une  seule 
et  courte  conclusion.  On  observe  le  même 
nombre  et  la  même  façon  de  conclure  les 
oraisons  dans  tout  autre  office  non  solennel, 
mettant  au  premier  et  second  lieu  les  orai- 
sons particulières  qu'on  doit  dire,  et  l'orai- 
son Fidelium  après  toutes  les  autres,  l'our 
les  noms  propres  des  personnes,  ou  les  ex- 
prime dans  les  oraisons  où  l'on  trouve  la 
lettre iV.,  et  on  les  omet  dans  les  autres. 


7.  On  dit  toujours  les  prières  prescrites 
après  les  vêpres  et  les  laudes  des  morts  ;  si 
l'on  fait  l'ollice  pour  un  seul  défunt,  on  dit 
les  versets  et  les  répons  de  ces  prières  au 
nombre  singulier  ,  aussi  bien  que  l'oraisou 
suivante;  s-i  c'est  pour  une  femme,  l'on  y 
observe  le  genre  féminin  ;  mais  ou  ne  fait 
point  d'autre  changement  dans  tout  l'office, 
pas  même  aux  deux  versets  Jiequiem  œler- 
nam,  etc.,  RcquiescanC  in  pace,  qu'on  dit  après 
l'oraison  toujours  au  pluriel.  Pour  les  psau- 
mes Laitda  cl  De  profiindis,  qui  sont  mar- 
qués dans  les  mêmes  prières,  on  ne  les  omet 
qu'au  jour  de  la  commémoralion  des  morts, 
et  au  jour  de  la  déposition  d'un  défunt  ;  ou 
doit  les  dire  aux  autres  offices,  quoique  dou- 
bles, d'après  les  décrets  de  la  sacrée  congré- 
gation du  5  juillet  1G98  et  du  23  juin  173G. 

8.  On  prépare  dans  la  sacristie  deux  chan- 
deliers avec  des  cierges  pour  les  acolytes, 
sans  encensoir,  et  une  chape,  ou  du  moins 
une  étole  de  couleur  noire  pour  l'officiant , 
dont  il  se  sert  seulement  à  vêpres  et  à  lau- 
des, et  non  point  à  matines,  si  ce  n'est  qu'il 
ait  été  obligé  de  la  prendre  auparavant , 
comme  il  arrive  aux  obsèques  des  défunts  , 
auquel  cas  il  la  peut  retenir  durant  les  ma- 
tines, qu'on  dit  en  cette  occasion.  On  ne 
donne  point  de  chape  aux  chantres  ,  si  la 
coutume  des  lieux  ne  demande  qu'on  en  use 
autrement.  On  n'a  pas  coutume  d'exposer  la 
représentation  mortuaire  aux  vêpres  ni  aux 
matines  des  morts 

9.  Si  l'on  doit  dire  les  vêpres  ou  les  ma- 
tines des  morts  immédiatement  après  les  vê- 
pres ou  les  laudes  du  jour,  dès  que  les  cha- 
piers  ont  chanté  Benedicamiis  Domino,  le 
sacristain  change  les  ornements  de  l'autel  et 
des  officiers  du  chœur  par  le  moyen  de  quel- 
ques clercs,  faisant  rapportera  la  sacristie 
la  chape  de  l'officiant  avec  celles  des  autres  ; 
ce  qu'il  doit  faire  avec  tant  de  diligence 
qu'on  puisse  commencer  bientôt  après  la 
première  antienne  de  vêpres  ou  de  matines, 
l'officiant  omettant  toujours  en  ce  cas  le  ver- 
set Fidelium  animœ,  ete 

10.  Les  matines  de  l'office  des  morts  sont 
composées  de  trois  nocturnes  et  de  neuf  le- 
çons ;  mais,  dans  l'olBcc  ordinaire  durant 
l'année,  on  ne  dit  qu'un  nocturne  avec  trois 
leçons,  qu'on  diversifie  selon  l'ordre  des 
jours  marqués  dans  le  même  office.  La  ru- 
brique prescrit  seulement  les  trois  nocturnes 
au  jour  de  la  commémoration  de  tous  les 
défunts,  et  au  joui-  de  la  déposition;  en  ce 
dernier  cas,  le  Rituel  romain  permet  de  ne 
dire  qu'un  nocturne  avec  cause  rai>onnable; 
ce  qui  a  lieu  à  plus  forte  raison  aux  3'  7'  et 
30  jours  et  à  l'anniversaire,  si  ce  n'est  que 
les  bienfaiteurs  ou  fondateurs  eussent  de- 
mandé expressément  les  trois  nocturnes.  On 
dit  l'invitatoire,  selon  la  même  rubrique,  au 
jour  de  la  commémoration  de  tous  les  dé- 
funts, et  au  jourdu  décès  ou  de  la  déposition, 
lors  même  qu'on  ne  dit  qu'un  nocturne, 
comme  il  est  porté  dans  le  Rituel  ;  selon  la 
coutume  et  le  sentiment  des  meilleurs  au- 
teurs ,  on  le  dit  toutes  les  fois  que  l'office  est 
solennel,  et  régulièrement  i^uaud  on  dit  iruia 


m 


OFP 


nodurnes.  Quant  au  répons  Libéra  me.  Do- 
mine, de  morte,  etc.,  on  le  dit  senlrmcnt  au 
jour  de  la  commémoradon  des  défunts  ,  et 
toutes  les  fois  qu'on  dit  trois  nocturnes. 

11.  On  ne  peut  point  réciter  d.ins  le  chœur, 
après  couiplies,  le  jour  de  tous  les  saints, 
le^  matines  des  morts;  on  ne  doit  les  dire 
qu'après  les  laudes  du  jour,  d'après  le  décret 
de  1.1  sacrée  congrégation  du  22  janvier  1701; 
on  pcul  cependant,  dans  les  égli^'S  callic- 
drales,  en  présence  de  i'évéque,  les  din;  le 
jour  de  tous  les  saints  ,  même  avant  co:u- 
plk's,  selon  le  déeret  de  la  sacrée  congréga- 
tion du  5  juillet  1098.  Quant  à  ceux  qui,  liors 
du  chœur,  récitent  l'ol'Gce  divin,  ils  peuvent 
dire  le  soir  malines  et  laudes  des  morts, 
après  avoir  dit  les  malines  et  les  laudes  du 
lendemain. 

CuAP.  H.  —  Des  vêpres  solennelles  pour  les 
morts. 

1.  Si  on  ne  dit  pas  les  vêpres  des  morts 
immédiatement  après  celles  du  jour,  mais  en 
quelque  autre  temps,  l'heure  étant  venue, 
les  acolytes  allument  les  cierges  de  l'autel 
et  ceux  de  leurs  chandeliers,  et  le  clergé 
s'étant  assemble  au  chœur  de  la  manière  or- 
dinaire, l'ofGciant  y  va  revêtu  d'une  chape, 
ou  au  moins  d'une  étole  noire,  selon  le  Cé- 
rémonial, liv.  u,  c.  10.  11  est  précédé  des 
deux  acolytes  et  du  cérémoniaire.  Après 
avoir  fait  une  courte  prière  sur  le  dernier 
degré  de  l'autel ,  il  va  dans  le  môme  ordre 
à  sa  place  sans  saluer  le  chœur  en  entrant  ; 
el  dès  qu'il  y  est  arrivé,  les  deux  chantres 
commencent  l'antienne  Placebo,  qu'on  no 
double  pas,  non  plus  que  les  autres,  sinon 
aux  jours  ci-dessus  marqués. 

2.  Après  l'antienne,  les  deux  chantres  en- 
tonnent le  premier  verset  du  psaume,  comme 
il  sera  dit  aux  vêpres  solennelles,  et  tout  le 
chœur  s'assied  et  se  couvre  à  la  médiation 
du  même  verset,  demeurant  en  cette  posture 
jusqu'à  Magnificat,  sans  se  découvrir  au 
verset  Requiem  œternam ,  qu'on  dit  à  la  fin 
des  psaumes  toujours  au  pluriel,  et  divisé 
en  deux  parties,  comme  le  Gloria  Patri.  Les 
deux  chantres  s'asseyent  aussi  devant  le  lu- 
trin sur  un  banc  nu,  après  qu'ils  ont  entonné 
le  premier  verset  du  psaume  ;  mais  ils  se 
lèvent  à  la  fin  de  chariin  pour  répéter  l'an- 
tienne et  chanter  la  suivante,  avec  le  pre- 
mier verset  du  psaume. 

3.  Tous  les  psaumes  étant  finis,  et  la  der- 
nière antienne  répétée,  les  deux  chantres  , 
sans  quitter  leur  place  ,  chantent  le  verset 
d'un  ton  particulier  à  cet  office  ;  et  le  chœur 
y  ayant  répondu,  sans  se  lever  ni  se  décou- 
vrir, suivant  le  Cérémonial,  les  chantres 
commencent  l'antienne  de  Magnifient ,  que 
tout  le  chœur  continue  étant  assis,  si  on  la 
double  ;  puis  les  deux  chantres  entonnent  1« 
cantique  Magnificat,  durant  lequel  tous  sont 
debout  à  l'ordinaire,  el  l'officiant  n'encense 
point  l'autel. 

k.  Sur  la  fin  du  cantique,  les  deux  aco- 
lytes, sans  saluer  le  chœur,  vont  allumer 
les  deux  cierges  de  leurs  chandeliers,  faisant 
avant  el  après  la  génuflexion  à  l'autel  ;  puis 


OFF  7K> 

ils  vont  avec  leurs  chandeliers  devant  l'offi- 
ciant, qu'ils  saluent  en  arrivant,  et  se  tour- 
nent en  face  jusqu'à  la  fin  de  l'office.  L'an- 
tienne étant  répélée,  tous  se  metlenl  à  ge- 
noux durant  les  prières  qui  suivent,  exceplé 
les  deux  acolytes.  L'officiant  commence  1rs 
prières  par  ces  deux  mois,  Pater  noster,  qu'il 
dit  tout  haut  étant  debout;  et  s'étant  mis  à 
genoux,  il  continue  le  reste  à  voix  basse 
jusqu'à  ces  paroles  :  Et  ne  nos  inducas,  etc., 
qu'il  dit  du  même  ton  que  les  premières  ;  à 
(luoi  tout  le  chœur  répond  Sed  Uheranos,  etc. 
Ensuite  chaque  côté  récite  altcrnaliveinent 
le  psaume  L'iuda  aniinn,  etc.,  s'il  le  faut 
dire;  l'officiant  dit  les  versets  suivants,  aux- 
quels le  chœur  répond  jusi)u'à  la  fin.  Puis 
l'officiant  se  lève  pour  dire  le  verset  Domi- 
nas vobiscxim  el  l'oraison  ou  les  oraisons , 
suivant  la  qualité  de  l'office,  ajoutant  à  la 
fin  le  verset  Requiem  œternam,  dona  eis.  Do- 
mine, el  les  chantres  entonnent  Requiescant 
inpace;  après  quoi  l'officiant,  sans  ajouter 
autre  chose,  va  à  la  sacristie,  précédé  des 
acolytes  cl  du  cérémoniaire ,  comme  il  est 
venu,  et  le  clergé  se  relire  à  l'ordinaire. 

Chap.  m.  —  Des  matines  solennelles  pour  Ut 
morts. 

1.  Quand  on  ne  dit  pas  malines  immédia- 
tement après  les  laudes  du  jour  ,  le  clergé 
s'assemble  au  chœur  de  la  manière  qui  a  élé 
dite  à  l'art.  G,  des  Matines  ordinaires;  après 
une  courte  prière  à  genoux,  tous  se  lèvent, 
el  deux  chantres  commencent  linvilaloire 
avec  le  psaume  Venite  exsultemus,  etc.,  si  on 
le  doit  dire  ,  le  chœur  y  répondant  debout  et 
tourné  vers  l'aiitel. 

2.  Les  deux  chantres  enlonnenl  les  an- 
tiennes ,  les  psaumes  et  les  versets  à  la  fia 
de  chaque  nocturne  devant  le  lutrin,  elle 
chœur  demeure  assis  el  couvert  depuis  la 
médiation  du  commencement  du  premier 
psaume  ,  jusqu'à  ce  qu'il  ait  chanté  h;  ré- 
pons du  verset  qu'on  dit  avant  les  leçons; 
alors  tous  se  lèvent  cl  disent  à  voix  basse  le 
Pater  noster,  que  l'officiant  n'annonce  point. 
Puis  le  lecteur,  qui  a  élé  conduit  par  le  cé- 
rémoni^iire  au  milieu  du  chœur  avec  les  ré- 
vérences convenables  à  Tanlel,  commence  la 
leçon  sans  absolution  ,  sans  bénédiction  et 
sans  titre,  el  la  finil  par  une  inflexion  de  voix 
particulière  à  cel  office,  sans  dire  Tu  auten. 
Domine,  etc.  Tout  lechœur  est  assis  pendant 
les  leçons  el  les  répons  suivants,  que  les 
deux  chantres  commencent;  el  le  clergé 
poursuit,  comme  aux  matines  ordinains, 
sans  y  diviser  le  verset  Requiem  œter- 
nam, etc. 

3.  Si  l'on  dit  les  trois  nocturnes ,  on  ob- 
serve au  second  et  au  troisième  les  mêmes 
choses  qu'au  premier;  il  n'est  pas  nécessaire 
que  l'officiant  dise  la  dernière  leçon  ,  mais  il 
est  plus  convenable  qu'elle  soit  dite  par  un 
autre.  Après  la  neuvième  leçon  on  ne  dit  pas 
le  répons  Libéra  me.  Domine,  de  viis  inferni, 
etc.,  qui  suit  immédiatement,  mais  cel  autre. 
Libéra  me ,  Domine,  de  morte  œterna,  elc, 
qui  est  marqué  après. 

4.  Si  l'on  dit  laudes  ensuite,  le  cérémo» 


7'JI 


PICIIONNAlHi:  1)KS  CERlJIONIES  KT  DES  RITES  SACRES. 


l'JÏ 


iiiairo  a  soin  de  itnY'iir  l'officianl  d'une  chape 
noire  dès  le  coninicnccinciil.  I.es  clianlrcs 
entonnent  l'anlienne  Exsultnbunl  Domino,  et 
la  pouisuiveni  avec  le  chœur,  si  l'office  est 
double;  l'on  observe  pour  le  reste  les  mêmes 
cérémonies  qui  ont  été  marquées  pour  vêpres 
dans  l'article  précédenl. 

5.  Aux  obsô()ues  d'un  défunt  où  le  corps 
est  présent ,  après  qu'on  a  répété  l'antienne 
de  Bcnedictus  ,  roificiant  ne  dit  point  le 
psaume  De  profundis  ,  mais  seulement  les 
versets  et  l'oraison  Absolve  ,  etc.,  comme  ils 
sont  marqués  dans  le  Rituel  à  la  suite  du 
répons  Siibvcnile  sancli,  etc.,  qu'on  chante 
en  enirantà  l'église,  sans  rien  ajouter  après 
celle  oraison. 

TITRE  SECOND. 
I.  DE  LOIIICE  DE  TÉMÈDRES 
(Cérémonial,  1,  ii,  c.  22.) 
1.  Le  mercredi  saint  le  sacristain  a  soin  de 
préparer,  après  complics,  ce  qui  est  néces- 
saire potir  l'office  do  ténèbres,  savoir  :  sis 
cierge  de  cire  commune  sur  l'autel ,  quinze 
autres  plus  petits  d'égale  grandeur  sur  un 
chandelier  triangulaire  :  on  renouvelle  ces 
cierges  les  deux  autres  jours,  si  cela  se  peut 
commodément.  Il  faut  placer  le  chandelier 
un  pi  u  en  arrièic  de  la  place  où  le  sous-dia- 
cre a  coutume  de  chanter  l'Epîlre,  et  mettre 
auprès  i\\\  éti'ignoir.  On  prépare  aussi  un 
pupitre  [lu  iiour  chanter  les  leçons  ,  et  le 
banc  des  rhantn  s  ,  qui  doit  aussi  être  nu. 

■2.  (]ct  oflire  comiDence  ordinairement  à 
quatre  heuies  après  midi  ou  environ.  "S'oici 
ce  (|u'ii  f.iiil  ot)s(jrvcr.  1"  Tous  les  cierges 
élanl  allumés,  le  clergé  entre  au  chœur, 
les  plus  dignes  les  premiers,  et  salue  l'autel  ; 
mais  on  iies'entrc-saluc  point,  si  ce  u'esl  pas 
l'usage;  après  avoir  dit  ÏApeii  à  genoux 
chacun  à  sa  place,  ou  dit  debout  et  à  voix 
Lasse  le  Pater,  VAve  et  le  Credo.  Au  signal 
d(!  Celui  i|ui  préside  au  chœur,  les  choristes 
chantent  la  première  antienne,  puis  coni- 
incnccnt  le  psaume  (  Cœreiii.  l.  u,  c.  22. 
Balde.'chi).  Ils  eutonnent  de  même  les  autres 
antiennes.  Après  que  le  premier  verset  du 
premier  psaume  a  été  entonné  par  les  chan- 
tres, tous  s'asseyent,  se  couvrent  et  ne  se 
relèvent  plus  pendant  l'office  jusqu'au  canti- 
que Henediclus  ,  que  pour  réciter  le  Pater 
iiosler,  avant  les  Uçous  de  chaque  nocturne. 
2"  Les  chantres  ne  (luitlenl  point  leurs  pla- 
ces |)our  chanter  les  versets  avant  les  -le- 
çons. 3'  L'olfieianl  ne  commence  point  lout 
haut  le  Pater  noster  ,  avant  les  leçons,  et  ne 
dit  ni  absolution,  ni  bénédiction,  h"  Les  le- 
çons et  les  psaumes  se  terminent  par  une 
inflexion  de  voix  particulière, parce  qu'on  ne 
dit  ni  (iloria  Putri,  ni  Tu  autcm  ,  Domine. 
o"  Le  HcnediciHS  se  chante  debout  et  plus 
solennellement  que  le  reste  de  l'oliicc. 
(J"Tout  !e  clergé  se  met  à  genoux  quand  ou 
chante  Christtis  foetus  eut  ,  et  y  demeure  jus- 
qu'à la  fin  del'olfice.  7  Après  Christus  faclus 
est ,  on  dit  tout  bas  le  Puler  noste.r,  cl  en- 
suite l'officiant  commence  le  il/isercre,  que 
les  deux  côtés  du  chœur  récitent  allernati- 
vemenl  d'une  vois  médiocre  sans  aucune 
iullexiyn.  8°  Le  psuwiue  éUnl  Oui ,  l'officiant. 


encore  à  genoux  et  la  tète  un  peu  baissée, 
dit  sur  le  même  ton,  sans  Dominas  vubiscunif 
l'oraison  Respice  quœsumus  ,  etc.,  jusqu'à  ce» 
paroles  Qui  tecum  vivit,  etc.,  «lu'il  achève 
tout  bas.  Quand  elle  est  achevée,  le  céré- 
moniairc  et  tous  les  autres  avec  lui  frappent 
de  la  main  trois  ou  quatre  fois  leurs  siège» 
ou  leurs  livres,  et  après  ce  bruit  chacun  se 
lève  et  sort  du  chœur. 

3.  Après  le  premier  psaume,  le  clerc  dési- 
gné pour  éteindre  les  cierges  va  faire  la  gé- 
nuflexion devant  le  dernier  degré  de  l'autel, 
et  ,  prenant  l'éteiguoir  ,  il  éteint  un  cierge 
du  chandelier  triangulaire,  commençant  par 
celui  qui  est  le  plus  bas  du  côté  de  l'Evan- 
gile; le  second  psaume  achevé,  il  éteint  le 
cierge  le  plus  bas  du  côté  de  l'Epître  ,  et 
continue  d'éteindre  ainsi  successivement 
les  autres  après  chaque  psaume  de  matines 
et  de  laudes  :  il  remet  ensuite  l'éteignoir  à  sa 
place,  fait  la  génuflexion  à  l'aulel,  s'il  passe 
devant  le  milieu ,  et  rev ient  à  sou  siège ,  qui 
doit  être  le  dernier  du  côté  de  l'Epltre. 

V.  Un  peu  avant  ces  paroles  ,  Ut  sine  ti- 
moré, etc.,  du  cantique  Benedictus,  ce  même 
clerc  fait  la  génuflexion  au  bas  des  degrés, 
et,  lorsque  ce  verset  est  fini  ,  il  éteint  uu 
cierge  de  l'autel  du  côté  de  l'Evangile,  com- 
mençant par  le  plus  éloigné  de  la  croix;  il 
passe  ensuite  au  côté  de  l'Epître,  faisant  en 
passant  la  génuflexion  sur  le  marchepied,  cl, 
à  1:1  fin  du  verset  suivant  ,  il  éteint  le  cierge 
le  plus  éloigné  de  ce  côté-là,  et  continue 
ainsi  alternalivcmcnl  de  chaque  côté  aux 
autres  versets  ,  eu  sorte  que  lous  les  cierges 
soient  éteints  à  la  fin  du  cantique. 

5.  A  la  répétition  de  l'antienne  du  Benedi- 
ctus, le  clerc  qui  a  éteint  les  cierges  prend 
sur  le  chandelier  triangulaire  le  cierge  le 
plus  élevé  qui  csl  resté  allumé  ,  et  s'étant 
mis  à  genoux  au  coin  de  l'Epltre  il  le  tient 
un  peu  élevé.  Quand  les  chantres  commen- 
cent T/irisf  us  factusest  ,  il  le  cache  derrière 
l'autel  ou  autrement  ;  au  bruit  qui  se  fait 
dans  le  chœur  à  la  fin  de  l'office,  il  le  fait 
paraître  de  nouveau,  le  bruit  cesse,  il  le  re- 
met à  sa  place  sur  le  chandelier  triangulaire, 
le  laisse  brûler  un  moment,  ensuite  l'éteint 
et  se  retire  avec  le  clergé.  Il  ne  doit  paraître 
aucune  autre  lumière  dans  l'église,  excepté 
la  lampe  qui  brûle  devant  le  tabernacle  du 
saint  sacrement. 

6.  Ce  qui  vient  d'être  dit  pour  les  ténèbres 
regarde  également  le  jeudi  et  le  vendredi 
sainl ,  excepté  que  l'autel  ne  doit  avoir  ni 
nappe,  ni  tapis,  mais  seulement  six  chande- 
liers et  la  croix.  {Cœrem.,  ibid.)  Les  autres 
heures  canoniales  se  récitent  ces  trois  jours 
comme  il  est  marque  dans  le  Bréviaire,  d'une 
voix  médiocre  sans  chant  et  sans  lumière. 
On  allume  néanmoins  deux  cierges  aux  pe- 
tites heures  du  jeudi  saint  à  cause  de  la  pré- 
sence du  saint  sacrement;  si  on  dil  compiles 
immédiatement  avant  matines ,  après  avoir 
dit  à  genoux  le  psaume  Miserere,  on  se  lè»e 
pour  dire  Pater,  Ave,  Credo. 

VARIÉTÉS. 

1.  Selon  le  Cérémonial  de  Besançon  di'  l'aii 
IGtJO,  lia  clerc  va  éleiudre  lous  les  cierjjcs 


W5  OFF 

de  l'iuilel  suc  la  fin  du  Benedictus  ,  coru- 
meiicant  du  côlé  de  l'Evangile  par  celui  qui 
est  le  plus  éloigné  de  la  crois,  et  ensuite 
les  deux  antres  du  même  côté;  puis,  faisant 
une  génuflexion  au  milieu  de  l'autel  ,  il  va 
éteindre  ceux  du  côté  de  l'Epître  en  niciiic 
ordre,  en  sorte  qu'il  ait  achevé  avant  que  le 
Benedictus  soit  fini,  ce  qu'il  pourra  faire 
commodément ,  s'il  les  éteint  pendant  les  six 
derniers  versets.  Le  Benedictus  Uni,  il  prend 
le  cierge  qu'il  a  laissé  allumé  sur  le  chande- 
lier triangulaire  ,  et  le  cache  sans  l'éteindre, 
en  quelque  lieu  commode  proche  l'autel  ou 
la  crédence,  en  sorte  que  la  lumière  ne  pa- 
raisse point;  et  après  qu'on  a  fait  le  bruit, 
comme  il  est  dit  ci-après  ,  il  le  remet  tout 
allumé  à  sa  place  sur  le  chandelier ,  et  ne 
l'éteint  qu'après  que  le  clergé  est  sorti. 

Les  leçons  se  vont  chanter  dans  le  lieu 
ordinaire,  comme  aux  autres  matines  non 
solennelles,  et  après  que  l'officiant  a  dit  à 
haute  voix  :  Et  ne  nos  inducas  in  lentutio- 
ncm,  et  que  le  chœur  a  répondu  :  Sed  libéra 
nos,  etc.  On  commence  les  leçons  sans  bé- 
nédiction, sans  titre,  et  sans  dire  à  la  fin  : 
Tu  nutem,  etc.,  et  on  les  termine  avec  les 
mêmes  inflexions  de  voix  que  celles  des 
morts,  excepté  les  trois  premières,  qui  ont 
un  ton  particulier. 

A  la  fin  du  dernier  répons,  tout  le  chœur 
se  lève  pendant  que  l'officiant  chante  le  ver- 
sel  sacerdotal;  lequel  étant  fini,  l'officiant 
commence  la  première  antienne  des  laudes, 
qu'on  poursuit  à  la  manière  ordinaire. 

Après  que  le  chœur  a  répété  l'antienne  du 
Benedictus,  les  deux  acolytes  commencent 
au  bas  de  la  nef  Kyrie  eleison;  tout  le  chœur 
se  met  à  genoux  et  répond  comme  il  est 
marqué  dans  le  Bréviaire.  Après  chaque 
Kyrie  ou  Christe  chanté  par  les  acolytes,  ils 
avancent  deux  ou  trois  pas  :  en  sorte  qu'ils 
se  trouvent  à  la  porte  du  chœur  pour  chan- 
ter le  dernier  Kyrie.  Puis,  entrant  dans  le 
chœur,  ils  chantent  Mortnn  aulem  crucis  : 
après  ((uoi  on  dit  le  Miserere  alternalive- 
iiient ,  d'une  voix  intelligible  sans  chant. 
Puis  l'officiant  dit  sans  se  lever  l'oraison 
Respice,  après  laquelle,  et  non  plus  tôt,  on 
fait  un  peu  de  bruit  en  frappant  sur  leS' 
bancs  pendant  un  Paler,  le  sacristain  ayant 
soin  d'empêcher  qu'on  ne  le  fasse  trop  grand 
ni  plus  longtemps. 

Pendant  ces  trois  jours  on  ne  fait  que  re-  - 
citer  les  petites  heures  au  chœur,  d'une  voix  , 
intelligible  sans  les  chanter,  observant  ce  . 
qui  est  marqué  dans  le  Bréviaire. 

2.  Dans  le  rite  lyonnais,  on  éteint  un 
cierge  de  l'autel  après  chaque  deuxième  ver- 
sel  du  Benedictus.  Quand  l'officiant  a  terminé 
l'oraison  Bespice,  il  frappe  trois  ou  quatre  ; 
coups  sur  sa  stalle,  cl  après  ce  bruit,  chacun 
se  lève  et  se  retire  en  silence.  On  observe 
que  ce  bruit,  après  (ju'on  a  éteint  ou  l'ait 
disparaître  les  lumières,  désigne  les  ténèbres 
qui  s-e  répandirent  sur  la  terre  à  la  mort  de 
Jésus-Christ  et  la  confusion  qui  régna  alors 
dans  toute  la  nature;  qu'on  s'éloignerait  de 
l'esprit  (le  l'Eglise  en  souffrant  que  des  en-  ' 
lants   dissipés  lissent  un  tuuiuUe    indéceiil^ 


OFF 


104 


dans  le  lieu  saint;  que  si  cet  abus  existe 
dans  quelijues  églises,  on  ne  doit  rien  négli- 
ger pour  le  détruire. 

Plusieurs  Bréviaires  de  France  disent  (juc 
le  célébrant  donne  par  ce  bruit  le  signal  de 
la  Sortie  :  Fit  slrepitus  a  célébrante  in  si- 
gnitin  cjceundi. 

(Test  bien  le  moyen  d'empêcher  le  tu- 
multe; mais  en  assignant  à  ce  bruit  une  fin 
toute  naturelle,  on  ne  laisse  pas  soupçonner 
ou  apercevoir  une  signification  mystérieuse 
que  l'antiquité  y  a  attachée. 

Dans  le  rile  lyonnais,  aux  petites  heures 
du  jeudi  saint,  ou  chante  rantieniie  Christus 
factus  est,  à  la  fin 

H.  DE  l'office  de  TÉNÙBBES    en  PnÉSENCE  DB 
l'ÉVÉQL'E. 

(Cérémonial,  1.  ii,  c.  22  ) 

CuâPiTRE  I.  —  Des  préparatifs. 

1.  On  pratique  ce  qui  est  maniué  pour  le» 
matines  ordinaires;  voici  ce  qu'il  y  a  de 
particulier  : 

2.  L'autel  et  le  siège  épiscopal  seront  pa- 
rés le  mercrerti  de  violet;  sur  l'autel  point 
d'images,  ni  reliques,  ni  fleurs. 

3.  Le  jeudi  et  vendredi,  l'autel  et  la  chaire 
de  l'évêciue  seront  sans  tapis  ni  parements. 

h.  Sur  l'autel  il  y  aura  six  chandeliers, 
avec  six  cierges  de  cire  jaune. 

5.  Ou  préparera  un  chandelier  triangu- 
laire, capable  d'y  mettre  quinze  cierges  de 
cire  jaune,  du  poids  de  2  ou  3  onces  chacun 
ou  environ,  qui  sera  luis  au  lieu  où  le  sous- 
diacre  chante  ordinairement  l'Epître;  ou  les 
allumera  en  même  temps  que  ceux  de  l'au- 
tel ,  avant  que  l'évêque  vienne  à  l'église. 
Puisque  l'Eglise  n'admet  point  de  musique 
depuis  le  premier  dimanche  de  Carême  jus- 
qu'à Pâques,  si  ce  n'est  à  la  messe  du  jeudi 
saint,  il  est  bien  convenable  qu'à  ténèbres 
on  ne  s'en  serve  point',  mais  bien  du  chaut 
grégorien. 

Chap.  n.   —  De    l'entrée    de   Vévéque    dans 
réglise,  et  des  matines. 

1.  Vers  les  quatre  heures  du  soir,  l'évêque, 
revêtu  de  sa  chape  ordinaire ,  viendra  à 
l'Eglise  accompagné  de  ses  chanoines  ;  en 
eiiirant  dans  l'église,  il  couvrira  sa  tête  du 
capuchon  de  sa  chape. 

2.  Si  c'est  un  archevêque,  il  ne  fera  point 
porter  de  croix  au  devant  de  lui  aux  matines 
de  ces  trois  jours. 

3.  L'évêque  étant  arrivé  à  l'église,  après 
avoir  pris  et  donné  de  l'eau  bénite  aux  cha- 
noines et  autres  qui  l'accompagnent,  il  va  au 
lieu  accoutumé  pour  faire  sa  prière,  laissant 
traîner  la  queue  de  sa  chape  sans  que  per- 
sonne la  porte.  Après  sa  prière,  il  se  rend  à 
son  siège  et  s'assied,  n'ayant  aucun  des  cha- 
noines pour  assistants,  mais  seulement  quel- 
ques chapelains  en  surplis  qui  restent  au- 
tour de  lui. 

k.  La  prière  faite,  les  chanoines  vont  en 
leurs  places  au  chœur  et  s'asseyent  ;  deux 
d'entre  eux  au  moius  vont  au  banc  qui  ciî 


795 


DICTIONNAIRE  D«S  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


7M 


au  milieu  du  chœur,  destiné  pour  les  clio- 
risli's. 

L'évéque  ferait  une  action  digne  de  louante 
s'il  allait  au  chœur  prendre  place  parmi  les 
chanoines. 

5.  L'évéque  ayant  demeuré  un  peu  assis 
sur  son  siège,  le  maître  des  cérémonies  l'a- 
vertit que  tout  est  prêt  pour  commencer. 
Alors  il  se  découvre,  se  lève,  et  se  tour- 
nant vers  l'autel,  il  dit  secrètement  Pater, 
Ave  et  Credo,  jus(iu'à  la  fin. 

6.  Ceux  du  chœur  s'étant  découverts  et  le- 
vés en  même  temps  que  l'évéque,  e(  s'élanl 
tournés  vers  l'autel,  disent  aussi  Pater,  Ave 
et  Credo,  etc. 

7.  Un  peu  avant  la  fin  du  Credo,  le  maître 
des  cérémonies  va  quérir  les  deux  choristes, 
et  après  avoir  salué  l'autel  il  les  conduit  au 
devant  de  l'évéque,  qu'ils  saluent  dune  in- 
clination profonde  s'ils  sont  chanoines,  et 
d'une  génuflexion  s'ils  ne  le  sont  pas  (le 
maîlre  des  cérémonies  faisant  toujours  la 
génuflexion).  Le  premier  lui  annonce  l'an- 
tienne, après  la  répétition  de  laquelle  ils  sa- 
luent l'évéque  comme  ci-dessus,  et  l'autel,  el 
retournent  en  leurs  places,  demeurant  de- 
bout jusqu'à  ce  que  l'anlienne  soit  enlière- 
nicnl  dite  ;  enfin,  après  avoir  entonné  le  pre- 
mier psaume  ,  l'évéque  et  ceux  du  chœur 
s'asseyent  el  se  couvrent. 

8.  A  la  fin  du  premier  psaume,  les  cho- 
ristes et  ceux  qui  chantent  au  lutrin  se  lè- 
vent pour  chanter  l'antienne,  l'évéque  et 
ceux  du  chœur  demeurant  assis  et  couverts. 

9.  Après  le  chant  du  [)rcmier  psaume,  un 
acolyte,  après  avoir  salué  l'autel  el  l'évéque, 
ou  avoir  fait  une  génuflexion  à  l'autel  s'il 
en  est  peu  éloigné,  s'approehe  du  chandelier 
triangulaire,  éteint  avec  un  éteignoir  le  plus 
bas  cierge  du  côté  de  l'Evangile;  et  à  la  fin 
du  second  psaume  en  fait  autant  pour  le 
cierge  le  plus  bas  du  côté  de  l'Epître,  étei- 
gnant ainsi  alternativement  les  autres  d'un 
côté  et  d'autre  à  la  fin  de  chaque  psaume, 
tant  de  matines  que  de  laudes,  ne  laissant 
que  celui  qui  est  au  plus  haut  du  chan- 
delier. 

10.  Quand  le  chœur  répèle  l'antienne,  le 
maître  des  cérémonies  conduit  le  second 
choriste  au  devant  du  plus  digne  du  chœur, 
après  avoir  salué  l'autel  et  l'évéque,  et  puis 
celui  à  qui  l'on  annonce  l'antienne,  à  qui 
l'on  fait  avant  cl  après  une  inclination  mé- 
diocre, ce  qu'on  observera  à  toutes  les  au- 
tres antiennes  de  tous  les  trois  nocturnes. 

11.  A  la  fin  du  troisième  psaume  de  cha- 
que nocturne,  el  pendant  (lu'on  répète  l'an- 
tienne, l'évéque  et  ceux  du  chœur  se  décou- 
vrent, se  lèvent  et  se  tournent  vers  l'autel 
jusqu'à  la  fin  du  Pater;  et  après  l'antienne, 
les  deux  choristes  ou  acolyles  qui  sont  au 
milieu  du  chœ,ur  disent  le  verset. 

12.  Le  chœur  ayant  répondu  au  verset, 
l'évéque  dit  secrètement  Pater  noster,  après 
quoi  il  s'assied  et  se  couvre ,  el  ceux  du 
chœur  aussi. 

13.  Pendant  qu'on  dit  le  verset,  le  maître 
des  cérémonies  va  quérir  celui  qui  doit 
cbauler  la  première  lamentation,  et  le  cou- 


duit  au  pupitre  ou  autre  lieu,  suivant  la 
coutume  de  chaque  église.  En  conduisant 
celui  qui  doit  chanter  la  lamentation,  il  sa- 
lue l'autel  el  l'évéque,  en  f.iit  autant  après 
qu'elle  est  dite,  observant  la  même  cbuse 
pour  les  deux  suivantes. 

Ces  lamentations  peuvent  être  chantées  par 
quelque  enfant  de  chaur  suivant  le  chant 
prescrit  par  l'Eglise,  mais  non  en  musique. 

14.  Les  leçons  du  second  et  du  troisième 
nocturne  ,  quand  l'évéque  officie  ,  doivent 
être  chaulées  (lar  des  chanoines,  commen- 
çant par  les  plus  jeunes.  Ceux-ci  saluent 
l'autel  cl  ré»êque,  soit  en  arrivant,  soit  en 
quittant  le  pupitre,  et  ne  disent  point  Jubé, 
domne,  benedicere,  ni  à  la  fin,  Tu  autem,  Do- 
mine ,  miserere  nobis.  L'évéque  ,  quoiqu'il 
fasse  l'office,  ne  dit  point  de  leçon,  si  la  cou- 
tume est  telle. 

CuAP.  111.  —  Des  laudes. 

1.  Le  dernier  répons  du  troisième  noc- 
turne étant  achevé,  l'évéque  et  tous  ceux  du 
chœur  se  découvrent  el  se  lèvent.  Le  maîlre 
des  cérémonies  ayant  conduit  les  deux  cho- 
ristes à  l'évéque ,  le  premier  lui  annonce 
l'anlienne,  et  ils  se  retirent  en  leur  place 
lorsqu'elle  est  répétée.  .\près  qu'elle  est  en- 
tièrement dite  par  le  chœur,  ils  entonnent  le 
premier  psaume,  les  choristes  continuant  à 
donner  les  antiennes  aux  plus  dignes  du 
chœur  et  à  entonner  les  psaumes  comme  à 
matines. 

2.  L'évéque  et  ceux  du  chœur  demeurent 
assis  el  couverts  jusqu'au  Benedictus,  ceux 
du  chœur  se  lèvent  quand  le  choriste  an- 
nonce une  antienne  à  une  dignité  ou  cha- 
noine, jusqu'à  ce  qu'elle  ait  été  répétée,  et 
ceux  (jui  chantent  au  lutrin  se  lèvent  quand 
il  faut  réiiéler  les  antiennes. 

3.  L'acolyte  ordinaire,  à  la  fin  de  chaque 
psaume,  éteint  un  cierge  d'un  côté  el  d'aulre 
du  chandelier  triangulaire  ,  comme  à  ma- 
tines. 

k.  Vers  la  fin  du  dernier  psaume  des  lau- 
des, l'évéque  et  ceux  du  chœur  se  décou- 
vrent et  se  lèvent,  le  maître  dos  cérémonies 
conduit  les  deux  choristes  à  l'évéque  ;  et 
ayant  salué  l'autel,  el  puis  l'évéque  en  arri- 
vant près  de  lui  ,  le  premier  lui  annonce 
l'antienne  du  Benedictus,  et  après  qu'elle  est 
répéiée.tous  deux  retournent  en  leurs  places 
arec  les  révérences  ordinaires. 

5.  L'antienne  étant  entièrement  dite  par  le 
chœur ,  un  des  choristes ,  ou  autre  ayant 
charge,  entonne  le  Benedictus. 

6.  (^)uand  on  dit  le  verset  Ut  sine  timo- 
ré, etr.,  on  éieint  le  dernier  cierge  du  côté 
de  l'Evangile;  et  au  verset  suivant,  In  sancti- 
tate,  etc.,  on  éteint  le  dernier  cierge  du  côté 
de  l'Epître,  et  ainsi  alternativement  à  cha- 
cun de  ces  six  derniers  versets. 

7.  On  éteint  aussi  toutes  les  lampes  de 
l'église,  excepté  celle  qui  esl  devant  le  saint 
sacrement. 

8.  On  na  laisse  allumé  que  le  seul  cierge 
qui  esl  au  plus  haut  du  chandelier  triangu- 
laire. L'acolyte  le  prend  lorsqu'on  répèlo 
l'anlienne  du  benedictus,  et  se  mettant  à  ee- 


7Û7  OFF 

nous,  il  le  lient  élevé  au  coin  du  devant  de 

l'aulel,  du  côté  de  l'EpUrt". 

9.  Pendant  qu'on  répète  l'anlienno  du  Be- 
nediclus  ,  l'évéque  descend  de  son  siège  ,  se 
met  à  genoux  et  s'appuie  sur  un  l'.iulcuil 
préparé  devant  l'autel  :  tout  le  chœur  el  ceux 
qui  sont  auprès  de  l'évétiue  se  mettent  à  ge- 
noux en  leurs  places. 

10.  Quand  on  commence  à  chanter  Chri- 
stiis  factus  est,  elc,  l'acolyte  cache  le  cierge 
qu'il  louait  élevé,  sous  l'autel  ou  ailleurs, 
en  sorte  que  la  lumière  ne  paraisse  pas. 

11.  Etant  ainsi  à  genoux,  le  chœur  dit  se- 
crètement ,  Pater  noster,  etc.,  et  ensuite  le 
Miserere. 

12.  Le  psaume  Miserere  étant  fini ,  l'évo- 
que, à  genoux  et  la  léle  un  peu  inclinée,  dit 
par, cœur  ou  avec  le  livre,  à  voix  intelligible, 
l'oraison  Respice,  etc.,  justiu'à  la  conclusion. 
Qui  tecum  vivit  ,  etc. ,  qu'il  achève  secrè- 
lemenl. 

13.  L'oraison  finie,  le  maître  des  cérémo- 
nies frappant  de  la  main  son  siège  ou  son 
livre, trois  ou  quatre  fois  pour  faire  du  hruit, 
tous  les  autres  le  font  aussi  en  leur.-;  places  ; 
et  l'acolyte  faisant  paraître  la  lumière  qu'il 
avait  cachée  derrière  l'autel,  chacun  cesse 
de  faire  du  bruit. 

14.  L'évéque  se  relève  ensuite,  et,  ayant 
salué  l'aulel,  se  retire.  Les  chanoines,  s'élant 
également  relevés  ,  se  rendent  auprès  de 
l'évéque,  et  après  avoir  salué  l'autel  ils  l'ac- 
compagnent comme  de  coutume. 

15.  On  observera  la  même  chose  aux  ma- 
tines des  deux  jours  suivants  ,  excepté  que 
l'autel  et  le  siège  de  l'évéque  sont  sans  pa- 
rements. Ou  peut  pourtant  laisser  un  car- 
reau au  siège  èpiscopal,  si  l'évéïiue  le  trouve 
à  propos  pour  sa  commodité. 

TITRE  TKOtSlÉMIÎ 
OFFICE    DIVIM. 

Une  matière  si  importante  de  la  liturgie 
mérite  un  traité  complet.  Nous  le  donnons 
d'après  Collet,  dont  les  ouvrages  sont  géné- 
ralement estimés  pour  l'abondance  des  re- 
cherches et  l'ordre  qu'il  a  su  y  mt  tire.  On 
en  a  retranché  ce  qui  paraissait  trop  rigide, 
ttu  bien  ou  l'a  accoiupagné  de  notes  et  de 
tilations,  extraites  particulièrement  de  saint 
Alphonse  de  Ligori ,  dont  les  écrils  sont 
exempts  de  toute  censure  ,  d'après  le  saint- 
siège  lui-même.  D'ailleurs,  Collet  ne  donne 
souvent  son  opinion  rigide  que  par  forme 
d'exhortation  à  la  perfection.  On  y  recon- 
naîtra un  grand  zèle  pour  la  décence  du 
culte  divin,  pour  la  réforme  des  abus,  pour 
que  chacun  assure  son  salut  en  se  jugeant 
sévèrement.  Puisse;  son  Traité,  que  nous 
donnons  ici  ,  produire  ces  heureux  effets  ! 
Préface. 

J'aurais  du,  pour  acquitter  la  promesse 
que  j'ai  osé  faire  au  public,  commencer  par 


OFF 


708 


l'examen  des  difficultés  qui  concernent  les 
premiers  sacrements.  Deux  raisons  m'onl 
engagé  à  préférer  celles  qui  regardent  l'of- 
fice divin  :  l'une,  que  celle  matière  a  beau- 
coup de  rapport  au  Traité  des  Saints  Mys- 
lères  :  l'autre  ,  que  des  prélats  dun  mérite 
distingué  ont-cru  qu'on  ne  pouvait  trop  tôt 
discuter  un  snjcl  qui  intéresse  également  <'t 
les  simples  prêties.  et  les  chanoines,  et  celle 
nombreuse  troupe  de  personnes  que  Dieu  a 
tirées  du  siècle,  et  qu'il  veut  sanctifier  dans 
la  religion. 

D'ailleurs,  je  m'étais  imaginé  que  l'exécu- 
tion de  ce  nouveau  projet  ne  suspendr.iit 
p.is  beaucoup  le  plan  général  que  je  me 
suis  formé.  Gomme  j'ai  parlé  ,  dans  un  (le 
mes  premiers  ouvrages,  de  la  récilalion  des 
heures  canoniales  ,  je  crus  ,  comme  bien 
d'autres  le  croient  encore,  que  je  n'aurais 
presque  qu'à  traduire  du  latin  en  français  ce 
que  j'en  avais  dit.  Je  n'ai  pas  lardé  à  reve- 
r.ir  (le  mon  erreur.  Quelle  différence  entre 
cinq  ou  six  feuilles  d'impression  et  un  vo^ 
lume  qui  en  demande  quatre  ou  cinq  fois 
davantage?  Que  dematièn-s,  ou  supprimées, 
ou  peu  approfondies  ,  dans  la  crainte  de 
grossir  trop  un  livre,  et  d'accabler  la  mé- 
moire des  jeunes  gens  qui  sont  chargés  d'eu 
rendre  compte  1  On  sait  quelque  chose  quand 
on  sait  un  bon  abrégé;  mais,  disait  un  illus- 
tre magistrat,  on  ne  sait  jamais  bien  que  ce 
qui  est  disculé  avec  le  dernier  détail  dans 
les  traités  particuliers. 

A  celte  réflexion  ,  qui  est  beaucoup,  plus 
importante  en  matière  de  devoir  (ju'en  ma- 
tière de  spéculation,  il  s'en  joint  une  autre  : 
c'est  que  la  piélé  doit  entrer  pour  (luelijue 
chose  dans  des  ouvrages  de  la  nature  de 
ci'ux-ci.  Or,  les  théologies  de  l'école  en  sont 
bien  moins  susceptibles.  On  ne  peut  y  glisser 
que  quelques  courles  réflexions  :  re  qui  est 
de  plus  embarrasse  ;  on  le  trouve  bon  pour 
une  conférence  spirituelle  ;  il  paraît  déplacé 
dans  un  livre  où  l'on  ne  cherche  que  la 
science. 

Je  souhaiterais  de  tout  mon  cœur  avoir 
réuni  dans  l'ouvrage  que  je  donne  présente- 
ment ces  deux  objets,  la  science  et  la  piété. 
J'espère  que  ceux  qui  voudront  bien  le  lire 
m'aideront  à  le  perfectionner  dans  l'un  et 
l'autre  genre.  Mais  je  prie  les  gens  de  bien 
à  qui  Dieu  en  donnera  la  pensée,  de  le  faire 
le  plus  tôt  qu'il  sera  possible  (1).  J'ai  reçu 
depuis  pou  des  réflexions  sur  le  Traité  des 
Saints  Mystères.  Elles  viennent  d'une  main 
savante,  d'un  homme  qui  possède  la  ma- 
tière, et  qui  sait  redresser  ceux  qui  ont  be- 
soin de  l'être.  Ce  vertueux  anonyme,  qui 
me  prie  de  ne  le  pas  deviner,  et  qui  peut 
compter  que  je  ne  le  devinerai  pas,  m'a  plus 
obligé  par  sa  censure  que  tous  les  aulres  ne 
l'avaient  fait  par  leurs  éloges.  Plus  sa  cri- 
tique est  sérieuse  ,  plus  elle  me  rassure  sur 
la  totalité  morale  de  mon  livre.  Mais  enfin. 


(I)  Un  pieux  et  savant  chanoine  de  Bourges  l'a  fait  à 
temps  pour  ce  présent  Traité.  Je  lui  en  rends  mille  très- 


en  jour.  C'est  pour  cela  qu'à  l'exceplion  des  difficultés  qui 
regardent  mes  propres  écrits,  je  ne  répondrai  plus  à  aucun 
humbifs  actions  de  grâces.  Si  j'ai  mal  ré|iondu  il  ses  vues,  cas  qu'on  pourrait  me  proposi'j  des  provinces.  Je  ne  sais 
ce  ne  sera  pas  tout  il  fait  ma  faute.  Les  lumières  de  l'es-  pouKiuoi,  malgré  une  déclaration  si  souvent  réitérée,  on 
prit  oui  des  nuances,  ci  les  mieunes  s'aQuiiilbseui  de  jour  -  couUuue  à  m'en  assommer. 


799 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


800 


coinme  deux  ou  Irois  écarts  sont  toujours 
un  objet  qii;ind  il  s'apit  de  l'auguste  sacri- 
fice, il  est  juste  de  profiler  de  ses  remarques. 
Le  mal  est  qu'elles  ne  viennent  qu'après 
trois  éditions  ;  et  qu'on  n'achète  pas  deux 
l'ois  un  livre  dont  on  est  souvent  fâché 
d'avoir  fait  une  première  emplette. 

Pour  remédier  à  cet  inconvénient,  je  met- 
trai à  la  fin  de  ce  volume,  et  la  plupart  de 
ces  rédexions,  et  la  réponse  que  j'ai  faite  à 
quelques  difficultés  qui  m'ont  été  proposées 
sur  la  même  matière.  Je  supprimerai  celles 
qui  ne  regardent  que  le  style.  Je  l'avoue  de 
bonne  foi,  le  désir  de  plaire  à  des  gens  qui 
ont  besoin  de  lire,  et  qui  ne  lisent  volontiers 
que  quand  on  les  réveille  ;  une  sotte  envie 
de  me  soutenir  moi-même,  de  m'égayer  dans 
un  travail  qui  épuise  à  la  fin  ;  le  dirai-je  ? 
l'applaudissement  de  bien  des  personnes 
d'un  rang  élevé  et  d'une  vertu  peu  com- 
mune ;  le  succès  d'un  tour  qui  n'a  jamais 
blessé  dans  la  conversation ,  et  qui  dès  le 
second  jour  d'une  retraite  ecclésiastique  où 
mon  livre  fut  lu,  en  fit  demander  cent  exem- 
plaires ;  la  crainte  du  sort  de  tant  d'ou- 
vrages d'ailleurs  solides  ,  que  la  même  se- 
maine voit  naître  et  mourir  ;  toutes  ces  con- 
sidérations m'engagèrent  à  laisser  couler 
ma  plume  :  et  sans  les  salutaires  avis  qui 
me  sont  venus  de  différents  endroits  ,  j'au- 
rais vraisemblablement  suivi  jusqu'au  bout 
la  route  que  j'avais  enfilée. 

Mais,  et  je  me  suis  déclaré  là-dessus  dans 
la  préface  du  troisième  tome  des  Dispenses  , 
mon  parti  est  pris  ;  et  désormais  j'éviterai , 
autant  qu'il  me  sera  possible  ,  tout  ce  qui 
serait  capable  de  blesser  le  plus  austère  lec- 
teur. J'ai  tâché  de  le  faire  dans  ce  nouveau 
volume.  Ai-je  réussi  ?  N'ai-je  point  donné 
contre  un  écueil  en  voulant  éviter  l'autre? 
c'est  sur  quoi  j'attends  la  décision  de  ceux 
qui  sont  capables  d'en  juger.  Ce  que  je  puis 
dire,  c'est  que  devenu  timide  jusc^u'à  l'excès, 
j'ai  changé  bien  des  choses  qui  dans  un  au- 
tre temps  m'auraient  paru  hors  d'atteinte. 
Mais  enfin  l'on  ne  se  refond  pas  dans  un 
jour.  La  nature,  chassée  d'un  côté,  rentre 
par  l'autre.  C'est  une  ombre  qui  suit  le 
corps  :  on  la  croyait  dissipée  ,  le  premier 
rayon  la  reproduit. 

Plaise  à  Dieu  de  réformer  en  moi  l'homme 
tout  entier!  De  sages  avertissements  contri- 
buent à  la  bonté  d'un  ouvrage  ,  mais  il  n'y 
a  que  de  ferventes  prières  qui  puissent  chan- 
ger le  cœur.  Il  me  semble  que  j'ai  quelque 
droit  à  celles  de  tant  de  saints  prêtres ,  qui 
avouent  que  mes  faibles  essais  ne  leur  sont 
point  inutiles.  Il  ne  leur  faut  qu'un  moment 
pour  se  souvenir  de  moi  au  saint  autel  (1)  : 
il  me  faut  des  mois,  et  plusieurs  mois,  pour 
faire  quelque  chose  qui  ne  soit  pas  absolu- 
ment indigne  de  leur  être  présenté. 

Je  finis  en  conjurant  le  lecteur  de  ne  faire 
à  qui  que  ce  soit  aucune  application  de  ce 

(1)  J'ai  fait  la  même  prière  dans  la  Vie  de  M.  Bourdon; 
et  je  ne  pnis  m'enipêclier  de  publier  qu'un  respeclable 
doyen  ipii  jusr|ni;-l;i  m'éliijt  inconnu  m'a  écril  en  ces  Icr- 
Uies,  qu'une  profomle  reconnaissance  conservera  toujours 
dans  mon  cccur  :  «  Je  i.cjs  vous  assurer  bien  sincèrement 


que  j'ai  pu  dire  contre  certaines  maximes 
dont  je  n'ai  pas  cru  devoir  citer  les  auteurs. 
S'il  est  nécessaire  que  tous  ceux  qui  aiment 
la  pureté  de  la  morale  connaissent  les  coups 
qu'on  peut  lui  porter,  il  e^t  inutile  à  plu- 
sieurs de  savoir  en  particulier  que  tel  coup 
vient  d'une  main  plutôt  que  d'une  autre. 
Quand  les  jugements  qu'on  fait  en  ce  genre 
ne  seraient  que  téméraires,  la  charité  oblige- 
rail  à  s'en  abstenir;  mais  souvent  ils  vont 
plus  loin  ;  ils  sont  très  -contraires  à  la  jus- 
tice. Je  n'étais  pas  chargé  d'en  donner  la 
preuve ,  parce  qu'un  ouvrage  comme  ce- 
lui-ci ne  tend  pas  à  réformer  tous  les  travers 
de  l'esprit  humain;  je  l'ai  fait  cependant  en 
plusieurs  occasions,  et  je  pourrais  assurer 
que  je  l'ai  fait  d'une  manière  fort  désinté- 
ressée, si  le  plaisir  d'obliger  ne  portait  avec 
lui  sa  récompense. 

TRAITÉ 

DE  L'OFFICE  DIVIN. 

Nous  diviserons  cet  ouvrage  en  deux  par- 
ties. La  première  aura  pour  objet  la  récita- 
tion de  l'office  pris  en  lui-même,  cl  sans 
rapport  au  service  public.  La  seconde,  qui 
ne  sera  pas  moins  intéressante,  traitera  de 
l'office  eu  tant  qu'il  fait  partie  du  culte  so- 
lennel que  l'Eglise  rend  à  Dieu.  Dans  l'une 
et  dans  l'autre  nous  mettrons,  autant  qu'il 
sera  possible,  la  théorie  à  l'écart,  pour  ne 
nous  attacher  qu'à  la  pratique. 

PBEMIÈRE  PARTIE. 

DE  LA   RÉCITATION    DE    l'OFFICE  COySIDÉRÉ  EN 
LUI-MÊME. 

Après  avoir  donné  dans  le  premier  chapi- 
tre une  notion  exacte  de  l'office  divin  ,  nous 
examinerons  dans    les    suivants    qui   sont 
ceux  que  l'Eglise  oblige  à  le  réciter;  de  quel 
Bréviaire  ils  doivent  se  servir;  quel  ordre  , 
quel  temps,  quelle  forme  ils  doivent  garder 
dans  celte  importante  fonction  ;  quelles  peines 
ils  encourent  lorsqu'ils  s'en  dispensent  sans 
sujet  ;  et  quelles  raisons  peuvent  les  en  dis- 
penser. Tous  ces  chapitres,  à  l'exception  du 
premier,  que  nous  ne  pouvions  pas  omettre, 
nous  donneront  lieu  de  discuter  et  de  résou- 
dre un  grand  nombre  de  difficultés,  d'autant 
plus  importantes,  qu'elles  se  présentent  tous 
les  jours. 
Chapitre  premier.  —    Idée    et  définition 
de  l'office  divin. 
1.  —  La  prière  est  essentielle  à  la  vraie  reli- 
gion ,  et  pratiquée  par  les  anciens  justes. 
'—  '±  Le  Fils  de  Dieu  en  a  fait  une  loi,  qu» 
les  premiers  fidèles  ont  exactement  suivie. 
—3.  Différents  temps  destinés  à  la  prière. 
—  /•-.  Rigueur  des  premiers  offices.  —  5.  On 
les  diminue.  —  6.  Conséquences  des  princi- 
pes qu'on  vient  d'établir.  —   7.  Différents 
noms  qui  ont  été  donnés  à  l'office.  —  8. 

devant  Dieu  que  je  suis  déjà  entré  en  payement,  et  que  je 
ne  compte  être  quitte  envers  vous  que  lorsque  le  Père 
des  miséricordes  dis|iosera  de  celui  qui  est  avec  le  plus 
tendre  respect,  elc.»Que  jenie  trouTerai  bien  di^.lomm?<*»J 
de  mes  peines  si  ce  bel  exemple  peut  être  suivi! 


601 


OFF 


.S'a  définition.  —  9.  Nombre  des  heures  qui 
le  composent.  —  10.  Raisons  que  l'Eglise  a 
eues  de  le  partager. 

1.  La  prière,  qui  suppose  un  sentiment 
réfléchi  de  nos  besoins,  et  une  parfnile  con- 
fiance en  celui  qui  peut  les  soulager,  est  si 
essentielle  à  la  religion,  qu'on  peut  regarder 
comme  fausses  toutes  celles  à  qui  l'esprit 
d'oraison  est  étranger.  Le  législateur  de  la 
nation  choisie,  formé  sur  le  modèle  des  jus- 
tes qui  l'avaient  précédé,  connut  tout  le 
prix  de  ce  saint  exercice.  Il  s'en  servit  en 
quelque  sorte  contre  ])ieu  même,  et  plus 
d'une  fois  il  arrêta  sa  fureur  qui  ne  deman- 
dait qu'à  éclater.  David  ne  lut  un  prince 
accompli  que  parce  qu'il  sut  offrir  au  Très- 
Haut  des  vœux  dignes  de  lui.  Le  feu  sacré 
qui  s'allumait  dans  son  cœur  pendant  sa 
méditation  répand  encore  et  sa  lumière  et  sa 
chaleur  sur  ceux  qui  étudient  ses  canti- 
ques. La  prière  du  jour,  quoiqu'il  y  revînt 
jusqu'à  sept  fois,  ne  sulfisait  pas  à  son  ar- 
deur :  il  se  levait  au  milieu  de  la  nuit  pour 
célébrer  la  grandeur  de  son  Mattre  ;  et  il  ne 
la  célébrait  que  pour  le  rendre  attentif  à  ses 
besoins  et  à  ses  gémissements.  Salomon 
marcha  sur  les  traces  de  son  père.  Les  jours 
où  il  s'humilia  en  priant  furent  les  jours  de 
sa  gloire  ;  et  ce  ne  fut  (]ue  parce  (jne  déjà 
près  du  bout  de  sa  carrière,  il  eut  h;  malheur 
de  s'arréler,  que  son  salut  est  devenu  un 
problème  aussi  effrayant  qu'impossible  à  ré- 
soudre. Daniel  priait  trois  fois  par  jour  , 
Esdras  quatre.  Et  qui  doute  que  ces  prières  , 
dont  le  texte  sacré  nous  a  conservé  la  mé- 
moire, ne  fassent  coupées  par  bien  d'autres 
qui  n'ont  jamais  transpiré'? 

2.  Le  Fils  (le  Dieu,  qui  devait  former  un 
peuple  d'adorateurs  en  esprit  et  en  vérité, 
apprit  aux  siens,  par  ses  exemples  et  par  ses 
paroles,  le  grand  art  de  prier.  Leur  chute 
dans  un  tcuips  où  ils  se  flattaient  d'une  fidé- 
lité à  toute  épreuve  fut  pour  eux  une  vive 
leçon  du  besoin  qu'auront  toujours  les  chré- 
tiens de  joindre  la  prière  à  la  vigilance.  Ils 
ne  lardèrent  pas  à  en  faire  usage,  et  ce  fut 
par  une  prière  unanimci  et  constante  qu'ils  se 
disposèrent  à  recevoir  le  Saint-Esprit.  Ils 
apprirent  aux  autres  ce  qu'ils  avaient  eux- 
mêmes  appris  de  leur  divin  Maître.  Les  pré- 
cieux monuments  qui  nous  restent  d'eux  se 
terminent  presque  tous  à  l'amour  et  à  la 
prière  qui  l'obtient.  Celte  semence  féconde 
germa  et  produisit  le  centuple  chez  les  pre- 
miers fidèles.  Dans  le  temps  que  la  fureur 
des  tyrans  leur  défendait  d'avoir  des  tem- 
ples, ils  savaient  s'en  faire  de  la  mer  et  de  la 
terre,  des  déserts  et  des  campagnes,  des  pri- 

(t)  Ciim  ab  oniniliiis  fugnremur  alque  op|irimerennir, 

nitiiloniiiius  lune  mioque  feslos  liies  egimns.  yi\ivis  lociis, 

agor,  soliludo,   iiavis,  ilabulum,  carcer,  instar  lempli  ad 

jacros  convenliis  perageiidos  fiiil.  Dionys.  .\lexaiid.  apud 

Tiiisph. 

(2)  Votiez  l'Apologéiique  de  Terlulticn,  où  il  appelle 
CCS  asseniljlil'es  AiUelucani  cœtm.  l'iine,  lib.  x,  epist.  97. 
Origène  conlre  Celse. 

(ôj  Maiie,  liora  tertla,  sexla,  nona,  respere,  noclis  me- 
ilio,  per  ordinem  Psalierium  caiitabant.  Hieroiiym.  in 
Epiiapli.  sanctœ  l'aulie. 

(i)  Illam  doceat  et  assuescat  suo  exeniplo  ad  oraliones 


OFF  Si 

sons  mômes  où  Néron  et  Domiticn  les  en- 
chaînaient (1).  Leur  prière,  comme  leur  foi, 
s'aniionç  lit  dans  tout  l'univers.  Amis  et  en- 
nemis, tous  concouraient  à  la  publier.  Ter- 
tuUien  dans  son  Apologie  célébrait  celles  de 
leurs  assemblées  qui  devançaient  l'au- 
rore (2j  ;  le  philosophe  Celse  leur  en  faisait 
un  crime;  Pline  le  jeune  en  informait  les 
empereurs. 

'3.  Mais  quoique  la  vie  des  premiers  chré- 
tiens ne  fût  pour  ainsi  dire  qu'une  prière 
continuelle,  il  y  avait  néanmoins  des  temps 
qui  lui  étaient  plus  particulièrement  desti- 
nés. Saint  Basile,  saint  Jérôme,  saint  .^m- 
broise,  parlent  des  sept  heures  que  nous 
appelons  aujourd'hui  canoniales.  Cassien  , 
après  avoir  dit  que  les  moines  d'Egypte  et 
de  la  Tbébaïde  ne  s'assemblaient,  à  l'excep- 
tion du  dimanche,  que  le  soir  et  la  nuit 
pour  chanter  ensemble  les  psaumes  à  la 
louange  de  Dieu,  observe  que  ce  doux  et 
glorieux  emploi  réunissait  six  ;fois  par  jour 
chacun  des  monastères  de  l'Orient,  de  la 
Palestine  et  de  la  Mésopotamie.  Les  vierges 
consacrées  au  Seigneur  étaient  dans  le  même 
usage  (3).  On  le  voit  en  plusieurs  endroits 
de  saint  Jérôme.  Mais  rien  n'est  plus  frap- 
pant que  ce  qu'il  écrit  à  Léta.  Il  veut  qu'on 
mette  auprès  de  sa  fille,  qui  ne  faisait  que 
sortir  de  l'enfance  ,  une  personne  sage  qui 
par  son  exemple  lui  apprenne  à  se  lever  la 
nuit  pour  réciter  des  psaumes,  à  chanter  le 
matin  des  hymnes,  à  se  tenir  en  faction, 
comme  une  guerrière  de  Jésus-Christ,  à 
l'heure  de  tierce,  de  sexte  et  de  uone  ;  et 
enfin  à  couronner  la  journée  en  offrant,  à  la 
lueur  d'une  lampe,  le  sacrifice  du  soir  {'*). 

4.  Cette  multitude  de  prières  a  longtemps 
subsisté  dans  l'Eglise,  et  elle  y  a  subsisté 
avec  tout  ce  qu'elle  a  de  dur  pour  la  nature  ; 
je  veux  dire  la  longueur  des  offices  et  l'obli- 
gation d'en  faire  une  partie  pendant  la  nuit. 
Un  concile  de  Tours  tenu  après  le  milieu  du 
sixième  siècle  veut  que  vêpres  et  matines 
n'aient  jamais  moins  de  douze  psaumes,  et 
que  celles-ci  en  aient  trente  pendant  le  Ca- 
rême (5).  Les  antiennes  allaient  à  propor- 
tion ;  et  les  unes  et  les  autres  étaient  suivies 
d'un  grand  nombre  d'oraisons.  A  l'égard  de 
l'office  de  la  nuit,  il  se  disait  dans  un  bon 
nombre  d'églises  à  l'heure  où  il  se  dit  en- 
core la  veille  de  Noël.  Ce  pieux  usage  s'est 
soutenu  longtemps.  Le  meurtre  de  deux 
chanoines,  assassinés  pendant  qu'ils  allaient 
à  matines,  l'arrêta  à  Rouen  et  à  Chartres  (6). 
Il  ne  .subsiste  plus  aujourd'hui  que  dans 
la  métropole  de  Paris  (7),  et  dans  la  plupart 
des  communautés  religieuses. 

5.  Les  choses  changèrent  de  face  dans  le 

et  psalmos  nocte  consurgere,  mane  hymnes  canere,  tertia, 
sexla,  nona  st.nre  in  acie,  qnasi  bellatricem  Cliristi,  arcen- 
saque  lucernula,  rcddere  sacnficium  vesperlinum.  Idem, 
ep.  al  Lsetam. 

(5)  Concil.  Turon.  ii  an.  K67,  can.  18.  Voyez  les  Confé- 
rences de  Lnçon,  lom.  sm,  pag.  12. 

(6)  Voyez  sur  ceue  matière  Grancolas  dans  son  Traili 
de  lu  Messe  et  de  rOffice  divin,  p.  20.5. 

(7)  Cet  usage  a  été  également  supprimé  dans  cette 
église  depuis  la  publlcatio.i  de  l'ouvrage  de  Collet 

(iVoie  de  lEdit.) 


803 


DICTIONNAIRE  DES  CEUEMONIES  F.T  DES  RITES  SACRES. 


804 


Xm*  siècle.  Raoul  ou  Radulphe  ,  doyen 
de  Tongres,  nous  apprend  que  ce  fut  dans 
la  chapelle  du  pape  que  l'on  commença  d'a- 
bréger l'office,  dont  la  longueur  prenait  un 
ipiDps  considérable  sur  dos  devoirs  qu'on  ne 
pouvait  différer.  Cet  office,  ainsi  mutilé  dans 
presque  toutes  ses  parties  ,  fut  appelé  Bre- 
viariam,  ou  Officium  brevialum  curiœ  Ro- 
manœ.  Les  disciples  de  saint  François,  obli- 
gés par  leurs  constitutions  à  se  conformer 
dans  le  service  divin  aux  usages  de  la  pre- 
mière Eglise ,  et  d'ailleurs  occupés  nuit  et 
jour  aux  plus  pénibles  missions  de  l'Europe, 
delà  Tartarie,  de  la  Chine  nicinc,  crurent 
qu'un  office  comme  celui-ci  était  plus  assorti 
à  leurs  fondions,  et  ils  l'adoplcrent.  Hay- 
mon,  un  de  leurs  généraux,  le  dégrossit,  et 
le  mil  à  peu  près  dans  l'état  où  nous  l'avons 
aujourd'iiui.  Grégoire  IX  l'approuva.  Nico- 
las m  voulut  qu'on  s'en  servît  dans  toutes 
les  églises  de  Rome.  L'église  de  Lalran  fut 
la  seule  qui  conserva,  cl  qui  conserve  en- 
core, au  moins  en  partie,  son  ancien  of- 
fice (11.  Les  églises  particulières  crurent  de- 
voir profiler  de  l'indulgence  du  saint-siége. 
Les  uns  adoptèrent  le  Bréviaire  des  francis- 
cains (2),  les  autres  retranchèrent  quelques 
parties  de  ceux  dont  ils  s'étaient  servis  jus- 
qu'alors. La  piété  moins  accablée  ful-elle 
plus  vive?  C'est  une  question  dont  l'examen 
ne  m'appartient  pas. 

6.  De  ces  observations  préliminaires  dont 
on  ne  pouvait  guère  se  dispenser,  il  suit  : 
1°  que  l'office  divin,  pris  en  lui-même  et  se- 
lon la  substance,  est  de  la  plus  haute  anti- 
quité, et  (jue  c'est  de  la  Synagogue  qu'il  a 
passé  à  l'Eglise;  2°  que  les  justes  de  l'an- 
cienne et  de  la  nouvelle  loi  s'en  firent  une 
occupation  aussi  consolante  qu'elle  était 
pénible  à  différents  égards;  3°  qu'ayant  de- 
vant nous  une  nuée  de  témoins,  qui  nous 
ont  pré('édés  dans  un  ^sentier  aussi  étroit 
alors  qu'il  est  facile  aujourd'liui,  nous  som- 
mes inexcusables  si  nous  ne  le  parcourons 
pas  comme  il  faut.  C'est  de  quoi  les  différents 
noms  qu'on  a  donnés  à  l'oifice  en  différents 
temps,  les  raisons  qu'a  eues  l'Eglise  de  le 
partager  en  plusieurs  heures,  et  plus  encore 
la  juste  notion  qu'en  donnent  les  vrais  théo- 
logiens, nous  instruiront  de  plus  en  plus. 
Tout  ceci  au  reste  ne  nous  arrêtera  que  le 
moins  qu'il  sera  possible. 

7.  Pour  commencer  par  les  noms  qu'on  a 
donnés  à  la  prière  publique  en  différents 
temps,  il  y  en  a  (jualre  ou  cinq  qui  ont  été 
plus  en  usage.  Et  d'abord  ou  l'a  plus  com- 
munément désignée  par  le  nom  d'office  di- 
vin ;  c'est-à-dire,  de  dette,  d'obligation,  de 
devoir  qu'il  faut  remplir  par  rapport  à  Dieu: 
Officium,  ici  est,  quod  quisque  débet  cfficere. 
C'est  dans  ce  sens  que  ce  nom  a  été  pris  par 
rOralcur  Romain  et  par  saint  Ainbroi.se  dans 
les  ouvrages  qu'ils   ont  composés,  l'un  sur 

(I)  Sola  ecclesia  Lalerauensis  aiitiqiiuni  leiiel  otTiciiini, 
riiillj  liliaruni  suarura  in  hoc  eam  sequeiiie.  l'elrus  Abai- 
lanl.  episL.  3. 

(^1  lioilie  in  Ronia  oiniies  iil)ri  sunt  no\i  el  Fiaiiciscuni. 
Ha  lulplms  itecauiisToiigrcns.  de  Canon,  obscrv.  n.  -li. 

(.ï)  Ca|'.  47,  (le  Cursu.  Grc^oriii?  Turun.  lib.  ;,  lieGluria 
Ul<n bruni, cap.  11  :  v  Exsurgento  ubLialo.  cum  mouaihld  ad 


les  devoirs  de  la  vie  civile,  l'autre  sur  les 
engagements  de  la  vie  chrétienne. 

On  lui  a  aussi  donné  le  nom  de  cours, 
cursus.  L'on  dit  communétncnt  d'un  jeune 
hotnme  qu'il  a  bien  f.iil  son  cours  de  philo- 
sophie (juand  il  a  exactement  suivi  les  le- 
çons de  ceux  qui  l'enseignent.  On  a  pu  dire, 
par  la  même  raison,  que  les  ecclésiastiques 
ont  pendant  toute  leur  vie  un  cours  de  priè- 
res dont  ils  doivent  s'acquitter  fidèlement. 
C'est  en  ce  sens  et  eu  ces  termes  que  saini 
Colomban  en  a  parlé  dans  sa  règle  (3).  For- 
tnnat ,  dans  la  Vie  de  saint  Germain  de  Pa- 
ris, el  Grégoire  de  Tours  en  plusieurs  en 
droits  (le  ses  ouvrages,  se  sont  expliqués  de 
la  même  manière. 

Saint  Benoît  en  a  donné  une  juste  idée  cii 
l'appelant  tantôt  opus  Dei,  tantôt  amenda.  En 
effet,  dès  que  c'est  l'œuvre  de  Dieu,  c'est  par 
excellence  la  grande  affaire  qui  doit  occu- 
per ses  ministres. 

Les  Grecs  se  sont  servis  pour  l'exprimer 
du  terme  de  canon,  règle  ou  mesure  (4)  ; 
soit  parce  que  l'office  a  été  établi  par  les  dé- 
crets des  conciles,  soit  parce  que,  comme  le 
disait  Jean  Mosch,  il  est  la  mesure  du  tribut 
que  les  ministres  de  l'autel  doivent  chaque 
jour  payer  à  Dieu.  C'est  de  ce  nom  qu'est 
venu  celui  d'heures  canoniales;  et  elles  le 
portent  moins  parce  qu'elles  font  la  plus 
importante  obligation  des  chanoines,  que 
parce  que  les  canons  de  l'Eglise  en  ont  ré- 
glé le  temps  et  la  manière. 

Le  nom  de  Rréviaire  est  si  connu  de  nos 
jours,  qu'il  est  presque  inutile  de  s'y  arrê- 
ter. Tout  le  monde  sait  ([u'on  le  donne  à 
l'office  divin,  soit  parce  qu'il  n'est  qu'un 
diminutif  de  celui  qu'on  récitait  autrefois, 
officium  brevialum;  soit  parce  que  c'est  un 
précis  et  comme  un  abrégé  de  tout  ce  qu'il  y 
a  de  plus  touchant  et  de  plus  instructif  dans 
l'Ecriture,  dans  les  Pères,  dans  les  soupirs 
des  justes  de  l'un  et  de  l'autre  Testament. 
C'est  à  ce  triple  objet  qu'on  peut  rapporter 
tout  l'office  divin.  Si  chacune  des  parties 
qui  le  composent  ne  réunit  pas  toujours  ces 
différentes  propriétés,  au  moins  est-il  sûr 
qu'on  s'instruit  par  l'historique  de  l'Ecri- 
ture et  par  les  homélies  des  Pères,  qu'on 
loue  par  les  canti(iues,  qu'on  prie  par  les 
versets  et  les  oraisons  qui  terminent  l'of- 
fice public  et  particulier  :  brève  orarium. 

8.  Il  suit  de  là  que  le  Bréviaire  n'esl  à 
proprement  parler  iiu'une  suile  de  pieuses 
lectures ,  de  louanges  el  de  prières  vocales, 
dont  certaines  personnes  doivent  tous  les 
jours  s'acquitter  au  nom  el  par  ordre  de 
l'Eglise,  dans  le  temps  qu'elle  leur  a  mar- 
qué. Ce  temps  est  parfaitement  exprimé  par 
le  nom  de  chaque  heure  particulière;  à  cela 
piès  que  la  plus  importante  de  toutes  s'ap- 
pellerait mieux  matines  que  noelurnes  dans* 

celeliratidum  rursuni.  »  Forlnnat.,in  Vita  S.  Ccrnirin.  l'a- 
ris  :  «  E()uila"''  cursum  nndo  capile  dicebat,  cl  si  liienis  sut 
nix  nrgerel,  etc. » 

(^J^^Si  i|Uis  non  oecurr^it  adosse  canoni  psalnKnliac.  » 
Hasil.  in  Rcg.  I)i-ev.  n.  117.  »  Tsalinodia  veslra  (anon  ap« 
p^llaUir.  >i  Mosch,  Pral.  spliil.  c.  40. 


«os  OFF 

Ifis  églises  qui  ne  la  disent  plus  pendant  la 

nuit. 

9.  On  dispute  quelquefois  sur  le  nombra 
des  heures  canoniales.  Il  faut  opter  cnli-t 
sept  et  huit.  11  n'y  en  aura  (juc  sept  si  ma- 
tines et  laudes  n'en  font  qu'une,  cl  huit  si 
laudes  sont  aussi  séparées  de  matines  que 
vêpres  le  sont  de  cotnplies.  Il  est  sûr  que  le 
nombre  de  ces  heures  n'a  pas  toujours  été 
le  même  dans  l'Eglise  :  les  Constitutions 
apostoliques  ne  marquent  que  les  six  pre- 
mières (1).  Saint  Fructueux  ,  dans  sa  règle, 
en  marque  dix;  saint  Colomban  n'en  met 
que  neuf.  Aujourd'hui  le  senlitiient  commun 
en  admet  sept  et  pas  davantage.  Toute  heure 
proprement  dite  est  leriiiinée  par  une  col- 
lecte, c'esl-à-dire  par  une  oraison  ;  et  il  n'y 
en  a  point  après  matines.  11  est  vrai,  comme 
nous  le  ferons  voir  dans  la  suite,  qu'on  peut 
les  séparer  de  laudes;  mais  on  peut  aussi 
séparer  les  nocturnes,  et  on  le  faisait  autre- 
fois aux  grandes  solennités  ;  jamais  cepen- 
dant on  n'a  regardé  les  trois  nocturnes 
comme  trois  heures  différentes.  D'ailleurs 
le  nombre  d(!  sept  est  ici  consacré  par  l'au- 
torité du  droit  el  drs  conciles  {i). 

10.  L'Eglise,  toujonrs  sage,  toujours  con- 
duite par  l'Esprit  Siiinl,  a  eu  ses  motifs  pour 
diviser  l'office  en  sept  heures  <lilTéreiiles. 
Barlliéleini  de  saint  Fausle,  religieux  Feuil- 
lant, en  rapporte  jusqu'à  dix-neuf  (3).  Tout 
nombre  septénaire  est  décisif  eulre  ses 
mains.  Il  n'omet  ni  les  sept  planètes,  ni  les 
sept  âges  du  monde,  ni  les  sept  lampes  du 
temple,  ni  les  sept  trompettes  (|ui  renver- 
sèri'nt  Jéricho,  ni  les  sept  chandeliers  d'or 
que  saint  Jean  vit  dans  son  Apocalypse,  ni 
même  les  sept  démons  dont  la  pécheresse  de 
l'Evangile  lut  possédée.  Ces  allégories  ne 
réussissent  pas  aujourd'hui.  Il  vaut  donc 
mieux  dire,  et  le  même  théologien  ne  l'a  pas 
omis,  que  l'Eglise  s'est  proposé  d'imiter  un 
saint  roi,  qui  sept  fois  par  jour  chantait  la 
justice  de  son  Dieu,  et  qu'elle  a  voulu,  en 
l'imitant,  honorer,  ou  les  dons  que  l'Esprit- 
Saint  communique  à  ses  fidèles,  ou  les  sept 
principaux  mystères  qu'accomplit  en  sa 
jiassion  l'auteur  et  le  consommateur  de  no- 
tre foi.  De  là  ces  vers,  où  la  richesse  du 
sens  supplée  à  l'indigence  de  la  poésie  : 

Haec  sunl  seplcnis  profiler  qme  iisallimiislioris. 
Malutina  tigal  Clirisluin  qui  eriiiiina  solvit. 
Prima  replet  spulis,  dal  causam  ténia  inorlis. 
Sfi((icruci  iicclit,  latiis  ejiis  nomi  Ijipcrlil. 
Fespera  depoiiii  :  tumulo  coiuplela  repouii. 

L'auteur  des  Instructions  du  Rituel  d'AIct 
ne  croit  pas  que  ces  considérations,  quoique 
capables  d'entretenir  la  dévotion  paiticu- 
lière  de  ceux  qui  disent  l'office  ,  foient  con- 
formes en  tout  à  l'institution  de  l'Eglise. 
Voici  donc,  poursuit-il,  ce  qui  paraît  plus 
selon  son  esprit. 

«Matines   nous  représentent  ce  qui  s'est 

(1)  Lit).  VIII,  cap.  40. 

(i)  Voyez  le  chap.  Presbyter,  de  Celelirat.  niissar.  La 
riCMienliue  i,  de  Hcliq.  el  Vouerai.  SS.  Le  cliap.  .'59  du 
second  concile  de  CliMons-snr-Saône. 

(ô)  De  Horis  cauouicis  TracUlus...  Auctore  Barlhol.  k 
»  Fan-to.  lib.  ii,  q.  2,  pag.  322.  Inslrurlions  du  Kiluel 


OFF 


S06 


passé  la  nuit  de  la  passion;  et  ainsi  pour 
cette  heure  on  convient  avec  ceux  qui  rap- 
portent tout  l'office  à  la  passion  du  Sau- 
veur. 

«  Lauacs,  qui  se  doivent  dire  au  point  du 
jour,  qui  est  l'heure  à  laquelle  Jésus-Christ 
est  ressuscité,  sont  aussi  particulièrement 
destinées  pour  honorer  sa  résurrection  ;  et 
c'est  pourquoi  cet  office  commence  les  di- 
manches par  Ip  psaume  Dominus  rrgnutil, 
qui  est  un  chant  de  triomphe  pour  le  règne 
de  Jésus-Christ  ressuscité. 

«  L'heure  de  prime  a  été  ajoutée  à  l'of- 
fice comme  une  prière  particulière  pour  de- 
mander à  Dieu  son  secours  et  sa  grâce,  afin 
de  faire  saintement  toutes  les  actions  de  la 
journée,  comme  il  paraît  par  les  oraisons, 
qui  sont  toujours  les  mêmes  :  et  ainsi  elle 
ne  parait  pas  avoir  été  destinée  à  célébrer 
en  particulier  la  mémoire  d'aucun  mystère, 
^iéanmoins,  comme  ce  fut  environ  a  celto 
heure  que  Notre-Seigncur  fut  mené  à  l'ilate, 
après  avoir  été  si  indignement  Irailé  dans  la 
maison  de  Caïphe,  on  la  peut  appliquer  à  la 
considération  de  ces  humiliations  prodigieu- 
ses du  Fils  de  Dieu. 

«  L'office  de  tierce  est  pariiculièrem.nt  des- 
liné  à  rendre  grâces  à  Dieu  de  la  sanctifica- 
tion de  l'Eglise  par  le  Saint-Esprit,  et  à  lui 
demander  ([u'il  continue  toujours  de  l'ani- 
iiuri  l  de  la  ^ivifier  par  ce  même  Esprit  qui 
distendit  visiblement  sur  les  apôires  en  celte 
même  heure 

«  Sexte  est  pour  honorer  le  crucifiement  de 
Nolrc-Seigneur,  cl  cet  excès  d'amour  qui  l'a 
attaché  à  la  croix  plutôt  que  les  bourreaux, 
pour  offrir  le  sacrifice  de  notre  rédemption. 

«  Noue  est  destinée  pour  adorer  le  mystère 
de  la  mort  de  Jésus-Christ,  qui  arriva  à  celte 
heure-là,  et  pour  demander  à  Dieu  ,  selon 
qu'il  est  dit  dans  l'hymne,  que  la  lumière 
divine  qu'il  nous  a  méritée  en  mourant  nous 
accompagne  dans  la  mort  même. 

Il  L'office  de  vêpres  semble  particulière- 
ment desliné  pour  rendre  grâces  à  Dieu  de 
l'avènement  de  Jésus-Christ,  qui  s'est  fait 
sur  le  soir  du  monde,  conmie  chante  l'E- 
glise :  Vergenie  mundi  vespere. 

a  Pour  les  complies,  c'est  une  heure  ajou- 
tée à  l'ancien  office,  aussi  bien  que  prime. 
Et  il  paraît  par  l'hymne  ,  par  l'oraison  et 
par  les  psaumes,  qui  sont  toujours  les  mê- 
mes, qu'elle  a  été  principalement  instituée 
pour  demander  à  Dieu  sa  protection  durant 
la  nuit,  comme  on  la  lui  a  demandée  à  prime 
pour  la  journée.  » 

Jusqu'ici  ce  sont  les  termes  de  ce  fameux 
Rituel.  Comme  ce  n'est  point  pour  cela  qu'il 
a  été  condamné  par  Clément  IX  (4) ,  rieu 
n'empêche  de  s'y  conformer.  Mais  hélas  I 
qu'on  pense  peu,  en  récitant  son  office,  aux 
raisons  qu'a  eues  l'Eglise  de  l'établir,  et  aux 
mystères  qu'elle  veut  honorer. 

d'Atet,  insirncl.  19.  de  l'OlBce  divin,  pag.  513. 

(i)  Le  Uiliiel  d'AU'l,  doiil  les  inslruclious  avaienl  été 
revues  par  M.  Arnaud,  fui  imprimé /jour  la  première  foii 
en  l(j67,  el  cond.ininé  le  9  avril  1668. 


807 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  803 

poinc  de  conseil  dans  un  aulrc  ,  il  est  juste 
d'examiner  si  les  religieux  sont  vérilable- 
nicnl  obligés  au  Bréviaire. 


CiiAP.  II.  — Des  personnes  ohligécs  à  la  réci- 
tation de  l'office. 
Nous  l'avons  déjà  dit  :  tous  les  chrétiens 
sonl  obligés  à  la  prière,  et  même  en  un  sens 
à  une  prière  conlinuelle  (1).  Celles  qui  sont 
autorisées  par  l'Eglise,  et  qui  se  font  dans  un 
esprit  d'union  avec  ses  ministres,  ont  par 
cela  même  un  grand  avantage  sur  les  autres; 
et  l'on  doit  féliciter  ce  grand  nombre  de 
pieux  séculiers  qui  ,  à  l'exemple  de  saint 
Louis,  disent  assidûment  ou  le  grand  office 
de  l'Eglise,  ou  du  moins  celui  de  la  sainte 
Vierge.  Mais  enfin  il  n'y  a  point  de  loi  qui  les 
y  oblige,  le  magistral,  le  marchand  ,  le  la- 
boureur ont  des  devoirs  d'clal  à  remplir  :  et 
ces  devoirs  ne  leur  permettent  ni  d'entrer 
dans  le  temple  quatre  ou  cinq  fois  par  jour, 
pour  s'unir  au  minisire  public,  ni  même  de 
se  retirer  autant  de  fois  à  l'écart  pour  s'as- 
socier à  l'ecclésiastique  qui  récite  en  parti- 
culier. Il  n'y  a  donc  de  difficultés  qu'à  l'égard 
de  ceux  qui  sont  dans  les  ordres,  qui  ont  des 
bénéfices,  ou  dont  létat  emporterait  l'obli- 
gation de  réciter  l'office.  Examinons  chacun 
de  ces  articles  en  particulier. 

§  I.  Obligalion  des  clercs  par  rap|iort  à  l'oflicp. 
{Voyez  ce  paragraphe  à  l'art.  Clerc.) 
§  II.  De  l'obligalion  des  bénéfieiers. 
(  Voy.  ce  paragraphe,  au  Supplément  qui  ter- 
mine ce  Dictionnaire,  art.  Bénéficiers.) 
§  III.  De  l'obligalion  des  religieux. 
1. —  Les  novices  cl  les  convers  ne  sonl  point 
obligés  à  l'office.  —  2.  Il  en  est  de  même  de 
certains  ordres  qui  ne  sont  pus  destinés  au 
chœur.  —  3.  //  faut  raisonner  différemment 
de  ceux  qui  y  sont  destinés.  —  4.  Première 
preuve.  —  5.  Seconde  preuve. — G.  Troisième 
preuve.  —  7.  Pitoyable  raisonnement  de 
Caramuel.  —  8.  Extension  de  notre  prin- 
cipe. —  9.  Que  dire  d'un  religieux  fuijiliff 
— 10.  De  cebii  qui  se  serait  fait  chasser  ?  — 
1 1 .  Qui,  de  religieux  de  chœur,  serait  devenu 
convers  ?  —  12.  Qui  aurait  une  dispense 
pour  vivre  hors  du  monastère?  —  13.  Ou 
pour  se  marier?  —  Ik.  Le  supérieur  régu- 
lier peut-il  dispenser  du  bréviaire  son  re- 
ligieux qui  n'est  pas  dans  les  ordres  sacrés  ? 
—  15.  Frères  et  saurs  du  tiers-ordre.  — 
16.  Obligation  des  chanoinesses. — 17.  Sont- 
elles  obligées  à  restitution  ?—  18.  Que  pen- 
ser des  nièces?  —  19.  Décision  de  Sorbonnc 
sur  les  chanoinesses. 

C'est  du  clergé  séculier  que  les  religieox 
ont  emprunte  l'usage  de  la  psalmodie,  et  ils 
l'ont  poussée  bien  plus  loin;  et  on  ne  peut 
lire  sans  admiration  ce  que  saint  Grégoire  de 
Nysse ,  saint  .lérôme  et  Cassien  nous  ont 
transmis  de  la  ferveur  et  de  la  continuité  des 
louanges  que  chantaient  à  Dieu  les  solitaires 
et  1rs  vierges  consacrées  au  Seigneur.  Ce- 
pendant ,  comme  on  fait  bien  des  choses 
(ju'on  n'est  pas  obligé  de  faire,  et  que  celles 
qui  sont  de  précepte  dans  un  temps  sont  à 

(l)  Oporlet  scmper  orarc.  Lac.  ïviii.  Sine  inlermis- 
£iohe  orale.  I  Tliessal.  v,  17. 

(2j  S.  Antonin.  pari,  iv  til.  3,  cap.  8.  Taludan.  in  4.  dist. 
'S.  1]  3.  Tabiena,  verb.  Hoba. 

(Si  tribunal P.  M.  Wigand  compendialuni  ■>  Ludo- 


1.  Cette  question  ne  regarde  ni  les  simples 
novices,  ni  les  frères  convers  ,  ni  à  propre- 
ment parler  ceux  des  clercs  qui  sont  à  la  fois 
profès  et  dans  les  ordres  sacrés. 

Los  premiers,  quoi  qu'en  ait  pensé  Pierre 
de  la  Palii,  en  sont  exempts,  parce  qu'ils  ne 
sont  encore  que  dans  la  voie  de  la  religion, 
et  non  pas  véritablement  religieux  ;  qu'ils  ne 
sont  nulle  part  compris  sous  ce  nom  dans 
les  dispositions  onéreuses,  comme  celles-ci  ; 
et  qu'enfin  il  n'y  a  ni  loi,  ni  coutume  qui  les 
y  assujettisse,  il  est  vrai  qu'en  qualité  même 
de  novices,  ils  vivent  comme  les  autres  des 
aumônes  du  peuple  fidèle,  et  qu'ils  jouissent 
du  privilège  du  canon  ;  mais  ces  raisons  va- 
gues ne  suffisent  pas  pour  induire  l'obiiga- 
lion  étroite  dont  nous  parlons,  il  y  a  peu  de 
maisons  religieuses  qui  n'aient  des  domesti- 
ques séculiers  :  ceux-ci  vivent,  commiî  leurs 
n)aîtres,  du  grand  fonds  de  la  providence,  et 
cependant  ils  n'ont  d'autres  devoirs  à  rem- 
plir que  ceux  de  simples  chrétiens.  Les  ton- 
surés, ceux  qui  n'ont  que  les  ordres  n)inriirs 
et  les  frères  convers,  jouissent  du  privilège 
du  canon,  et  personne  ne  leur  fait  une  loi 
du  Bréviaire. 

Pour  nous  bornera  ces  derniers,  on  croit 
partout,  contre  le  sehti'ment  de  saint  Anld- 
nin  et  de  quelques  a'ulres  (2),  qu'ils  ne  sont 
point  obligés  aux  heures  canoniales.  La 
coutume,  qui  fuit  ici  l'argument  le  plus  vif, 
n'a  rien  statué  pour  eux.  Leurs  fonctions 
sont  toutes  temporelles.  Nous  les  recevons, 
dit  un  écrivain  de  l'ordre  de  saint  Domini- 
que (.S),  pour  manger  leur  pain  à  la  sueur 
(le  leur  visage  ,  el  pour  servir  les  clercs  du 
monasière.  Et  s'ils  s'en  acquittent  négligem- 
ment jusqu'à  un  certain  point,  dit  un  ihéo- 
logien  feuillant,  ils  sont  coupables  de  péché 
mortel  ,  parce  qu'ils  violent  une  condition 
qu'ils  se  sont  engagés  de  remplir  fidèle- 
ment ('i.).  Il  faut  ajouter  avec  le  même  au- 
leur  qu'il  n'y  a  presque  point  d'ordres  reli- 
gieux où  les  frères  laïques  ne  soient  obligés 
à  certaines  prières  qui  leur  tiennent  lieu  d  of- 
fice. 

Il  ne'  peut  encore  être  question  des  reli- 
gieux qui  sont  dans  les  ordres  sacrés.  Comme 
tels,  ils  suivent  la  loi  de  tous  les  ecclésiasti-! 
quos  qui  ont  le  même  honneur.  Ce  qu'il  y  a 
de  plus  pour  eux  ,  c'est  qu'ils  doivent  par 
deux  raisons  ce  que  les  derniers  ne  doivent 
que  par  une  seule. 

2.  Enfin  il  ne  s'agit  ni  des  ordres  mililal- 
res,  tels  que  sont  ceux  de  Malle  et  de  Saint- 
Jacques,  ni  de  ceux  qui;  consacrés  par  élat 
au  service  du  prochain,  n'ont  point  été  établis 
pour  le  chœur,  tel  qu'est  celui  des  PP.  jésui- 
tes. Toute  la  difficulté  regarde  donc  les  com- 
munautés religieuses  de  l'un  et  do  l'autre 
sexe,  qui  par  la  nature  de  leur  institut  sont 

vico  Fliegen,  Colonii-  1737,  >ibi  sic  pag.  lit  :  t  Non  pro- 
filenlur  m  vacenl  choro,  sed  operibus  maniialibiis;  ni  io 
sudore  vullns  sui  vescaiilur  jiane  suo,  cl  sinl  scrvilores 
clericorum  nionaslerii.  » 
(i)  Barth  a  S.  Fauslo,  ibid.,  70. 


809  OKF 

destinées  d'une  cerlaine  manièrft  à  chanlor 
les  louanges  du  Seigneur.  C'est  de  celles-ci 
qu'on  demande  si  ceux  ou  celles  qui  y  ont 
lait  profession,  sont  tenus  à  rollice  ,  même 
en  particulier;  et  si  celle  oblii^alioii,  suppc^é 
qu'il  y  en  ail,  ne  peut  être  violée  en  malière 
grave  sans  péché  mortel. 

Il  était  dilficile,  en  égard  à  la  damnable  fé- 
condité des  mauvais  casuisles,  que  tout  le 
monde  fûl  d'accorJ sur  un  point  aussi  impor- 
tant que  l'est  celui-ci.  Il  s'en  est  donc  trouvé 
qui  ont  nié  que  les  religieux  cl  les  religieu- 
ses soient  obligés  à  réciter  l'olfice  en  parli- 
culier,  lorsque  quelques  taisons  ne  leur 
permettent  pas  de  le  dire  en  pui)lic.  U'auti  es 
n'ont  pas  manqué  do  regarder  celte  opinion 
comme  probable.  C'était  l'autoriser  dans  la 
pratique,  parce  que  dans  leurs  principes, 
dès  qu'une  opinion  est  iirobable,  il  est  per- 
mis de  la  suivre.  Atnad:eus  Guiniénius  les  a 
rassemblés  avec  complaisance  (1;.  Caranuiel 
y  figure  comme  de  raison  ,  et  on  l'associe  à 
des  écrivains  qu'on  ne  cite  (lu'une  fois  dans 
un  siècle,  et  qu'on  aurait  lionte  de  citer  pour 
établir  un  scnlimenl  raisojinablc.  Ces  opi- 
nions pernicieuses  ne  s'enseignent  peut-être 
plus  dans  les  livres,  mais  je  sais  de  science 
certaine  qu'elles  s'enseignenl  encore  aux 
grilles  et  ailleurs.  Les  vierges  les  plus  péni- 
lentes  ,  les  plus  obligées  à  l'ollice  solennel  , 
en  sont  dispensées  en  particulier.  La  déci- 
sion d'un  seul  homme  est  la  règle  de  cin- 
quante autres,  lît  connue  l'on  tombe  toujours 
(juand  une  lois  on  est  sur  le  penchant ,  peu 
à  peu  les  plus  constantes  maximes  devien- 
nent douteuses  ,  et  bientôt  après  suspectes 
d'un  outré  et  dangereux  rigorisme. 

'3.  Quoi  qu'il  en  puisse  arriver,  je  dis  que 
les  personnes  de  l'un  et  de  l'autre  sexe  qui 
ont  fait  profession  de  l'état  religieux  sont 
par  cet  état  même  ,  s'il  n'y  a  en  leur  faveur 
une  exception  formelle,  obligées  ù  réciter 
roffiee  en  public  ou  en  particulier.  Je  n'ap-- 
puierai  ce  sentiment  que  sur  un  petit  nombre 
de  raisons  ,  mais  dont  chacune  formera  une 
preuve  sans  réplique  aux  yeux  de  la  piété  et 
du  bon  sens. 

k.  La  première  est  tirée  de  l'autorité  des 
docteurs.  On  peut  dire  qu'ici  il  y  en  a  cent 
contre  un,  et  qu'à  parler  généralement,  ceux 
qui  sont  pour  l'emporlent  autant  par  la  sa- 
gesse et  par  l'érudition  qu'ils  l'emporlent  par 
le  nombre.  Quand  même  l'opinion  relâchée 
()ue  nous  combattons  aurait  une  douzaine 
de  garants  du  mérite  de  Cajetan,  ne  laudrait- 
il  rien  de  plus  pour  tranquilliser  les  con- 
sciences? Richard,  Gerson  et  quclqnes  au- 
tres ont  excusé  de  péché  mortel  les  ecclé- 
siastiques ùi  sacris  qui  omettent  une  ou  deux 
fois  tout  leur  Bréviaire  ,  pourvu  qu'il  n'y  ait 

(1)  Guiinem.  de  lloris  Canonic.  prop.  2,  pag.  214  et 
sea. 

(2)  J'ai  rapporté  dans  le  Iruisième  tome  du  Traité  des 
Dispenses  une  décision  de  Sorbonue  au  sujet  des  djines 
ursulines,  dont  l'obligation  était  mal  à  propos  contestée. 
On  y  parle  par  occasion  des  (illes  de  Saint-François  de  Sii- 
1,'S.' Koi;t!t  la  leUre  U. 

(3)  Elliica  aincir.  tom.  Il,  lib.  x,  cap.  17,  pag.  17.  Hur- 
tado,  lib.  VI,  lesol.  6. 

(1)  Ooiislans  est  omnium  opinio  religiosos ad  clio- 

DlCTIONNAIRE  DES  RlTES  SACRÉS.   II. 


OFF 


810 


point  de  mépris.  Leur  nom  fiii-il  encore  plus 
grand  ,  suffirait-il  pour  rassurer  ?  Ce  n'est 
pas  ainsi  qu'ont  jugé  de  l'affaii  e  présente  les 
plus  savants  docteurs  qui  fussent  en  Espagne^ 
Le  cardinal  lîorja  ,  archevêque  de  Séville, 
ayant  appris  que  l'opinion  qui  affranchit 
les  religieuses  de  la  réiilation  privée  du  bré- 
viaire commençail  à  s'introduire  ,  et  qu'il  y 
en  avait  déjà  qui  la  suivaient  ,  lit  agiter  la 
matière  dans  l'université  de  celle  ville.  Il  n'y 
eut  pas  un  seul  régent  de  théologie  qui  ne 
s'élevât  contre  cette  dangereuse  innovation. 
Le  savani  de  Mendoza  la  traita  d'improbable 
et  <le  pernicieuse.  Cyprien  de  llneda  la  qua- 
lifia de_suspectc  ,  de  scandaleuse  ,  de  répré- 
hensible,de  téméraire. Chaque  ordrclui  porta 
son  coup,ctsurtout  le  grand  couventde  Saint- 
Augustin  ,  qui  n'en  |)aria  que  comme  d'une 
malheureuse  chicane  inventée  contre  une 
coutume  aussi  sainte  qu'elle  est  générale  et 
importante  :  Adverfus  sanctam,  (jeneralem,  et 
unaiit  ex  mugis  momeulosis Ecclesiœ  consuetu- 
(Unibus,  cuvillari.  Enfin  elle  fui  condamnée 
par  les  trois  fameuses  académies  de  Séville, 
de  Saragosse  et  de  tloïmbre,  comme  fausse, 
téméraire,  aussi  pleine  de  danger, que  desti- 
tuée de  probabilité^).  Henri  de  Saint-Ignace 
n'était  pas  homme  à  manquer  ce  détail  :  ceui- 
qui  ne  voudront  pas  le  lire  chez  lui  le  trouve- 
ront dans  les  Résolutions  morales  de  Thomas 
Hurlado  (.i). 

Ce  que  nous  venons  de  dire  des  Espagnols 
se  peut  dire  des  théologiens  de  toutes  les  au- 
tres nations.  Et  c  est  pour  cela  qu'un  théo- 
kigieu  de  nom  a  cru  pouvoir  dire  que  tous  les 
docteurs  sont  d'arcord  sur  ce  point,  tant  par 
rapport  aux  religieux,  avant  même  qu'ils 
aient  reçu  les  saints  ordres,  qu'à  l'égard  des 
vierges  consacrées  à  Dieu  {'t-)  ;  part'e  qu'un 
petit  nombre  d'hétéroclites  qui  ont  pris  à 
gauche  sur  cette  matière  n'empêche  pas 
i'unanimilé  morale.  Caramuel  lui-mên/e, 
dont,  au  rapport  de  Gobât,  le  sentiment  avait 
beaucoup  dépiu  dans  l'ordre  de  Citeaux,  l'a 
formellemenl  révoqué,  en  tant  qu'il  touchait 
les  jeunes  profès  et  les  religieuses  de  cet  in- 
stitut (o).  Ce  que  ce  théologien  a  fait  pour 
lui-même,  le  saint-siège  l'a  tait  pour  Emma- 
nuel Sa.Ce  dernier  avait  osé  regarder  comme 
probable  l'opinion  contraire  à  la  nôtre  :  le 
maître  du  sacré  palais  eut  ordre  de  faire  re- 
trancher cet  article  de  l'ouvrage  dans  lequel 
il  avait  été  inséré.  Ce  préjugé  est  violent  : 
voici  une  seconde  preuve,  qui  n'est  pas  moins 
forte. 

5.  Il  est  difficile  qu'un  sentiment, qui  quoi- 
que onéreux,  est  si  universellement  établi,  ne 
soit  appuyé  sur  des  raisons  importantes.  Le 
P.  Alexandre  en  trouve  une  de  cette  nature 
dans  les  statuts  que  les  fondateurs  d'ordres, 

rum...  députâtes,  debere  liorarias  preces  canonicas  recl- 
tare,  tamcisi  ad  niillum  onlinfiu  sacrum  promoii  fuerint 
(iino  et  si  fugcriiU  t  monaslerio,  iiifrn).  Idem  juris  i  si  de 
sanclimouialibus  reminis  eodi'iii  modo  |  infessis,  ul  expresse 
Iradiderunt  Antoidn.  m  p  ,  lit.  13,  lap.  i,  §  l.  Turrecro 
mata,  Navarrus.  Azor.  loiii.  1,  bb.  x,  cap.  6,  q.  1. 

(b)  De  alils  religionibus  judicare  non  possuiu...  Intré- 
pide affirrao  apud  Cisloicienses  esse  etinstanteni  pomsuc- 
tudinem  privalini  le.ijpndi.  Caranuiel,  lib.  \  liieol  reiiu- 
lar.,  n.  I.ïb2,  pag.  milii  54.  Voyez  la  note  U. 

26 


6ii 


niCTIOiNNAlRE  Or.S  CEUEMONIES  ET  DES  RITES  SACHES. 


812 


on  d'antres  personnes  également  respecta- 
bles .  ont  dressés  pour  les  religieux.  Il  cile 
les  règles  de  saint  Basile,  de  saint  Pacôme  ; 
celle  de  saint  Benoît ,  qui  seule  en  renferme 
tant  d'autres  ;  des  saints  Paul  et  Etienne,  de 
saintFerréol.du  Maître,  et  deHuguesV,  abbé 
de  Cluny .  Il  aurait  pu  y  joindre  celle  de  saint 
François  et  un  grand  nombre  d'autres.  Or, 
de  ces  règles,  les  unes  font  une  loi  générale 
de  l'office  à  tous  les  religieux  ,  comme  celle 
de  saint  Basile  ;  les  autres  le  prescrivent  ex- 
pressément à  ceux  qui  sont  hors  du  mona- 
stère, comme  celles  de  saint  Pacôme,  de  saint 
Benoît  et  du  Maître. 

A  CCS  autorités,  qui  s'expriment  toutes  de 
'manière  à  indiquer  un  précepte,  il  joint  cel- 
les de  Benoit  XII  cl  de  Grégoire  IX,  dont  le 
premier  veut  que  les  bénédictins  qui  ne  pour- 
rontse  trouver  au  chœur  disent  dansles  lieux 
où  ils  se  trouveront  l'office  aux  heures  mar- 
quées par  l'Kglise  ;  et  le  second,  que  les  moi- 
nes qui  vont  en  campagne  s'en  acquittent 
dans  leurs  voyages  :  Ut  ipsi  horas  (Jicant  in 
via. 

Comme  on  peut  lire  tous  ces  textes  chez 
lui  (1)  aussi  bien  que  ceux  qu'il  cite  au  su- 
jet des  religieuses,  je  n'ai  pas  cru  devoir  les 
rapporter.  Je  me  contenterai  d'en  ajouter  un 
qui  lui  a  échappé.  11  est  tiré  du  second  con- 
cile de  Châlons-sur-Saône  ,  tenu  en  813  par 
l'ordre  de  Charlemagne  ,  prince  qui  ne  sut 
pas  moins  faire  observer  les  canons  que  les 
observer  lui-même.  Voici  comme  parlent  les 
Pères  de  ce  concile  au  chapitre  57  :  Snncti- 
moniales  in  monasterio  constilutœ  habeant 
studiwn  in  Icgcndo  et  in  canlando  ,  in  psal- 
inorum  celebratione ,  sive  oratione  ;  et  horas 
canonicas ,  tmitutinam  vidcUcct ,  primam,  no- 
namqiie',  veuperlinam  et  coinplctorium  pariter 
cclebrenl  (2).  Ce  n'est  point  là  nnc  loi  nou- 
velle :  dans  une  matière  aussi  sérieuse  on 
ne  les  établit  pas  si  aisément, cl  moins  encore 
sans  entendre  les  parties.  Ce  ne  peut  donc 
être  qu'un  ordre  d'accomplir  avec  ferveur 
un  précepte  ancien  ,  dont  le  fond  subsistait 
toujours  ,  mais  dont  la  manière  était  peut- 
être  négligée. 

6.  Enfin,  et  ce  sera  notre  dernière  preuve, 
tout  ce  qui  concourt  à  établir  l'obligation 
qu'ont  les  ministres  sacrés  de  réciter  l'office 
établit  celle  dont  nous  parlons.  Nous  fondons 
l'obligation  des  premiers  sur  la  coutume  gé- 
nérale de  l'Eglise  :  coutume  qui  étant  raison- 
nable,universelle, légitimement  prescrite, doit 
avoirforcede  loi. Or,  tous  ces  motifs  ont  lieu 
dans  l'affaire  présente.  Il  est  vrai  que  le  pré- 
tenduGuiménius-nous  cite  des  gens  qui  dou- 
tent ou  de  cette  coutume ,  ou  qu'elle  soit 
obligatoire  ;  mais  comme  il  en  cite  aussi  (3) 
qui  doutent  s'il  ne  suffit  pas  d'aimer  Dieu 
une  fois  par  an  ,  ou  même  à  l'heure  de  la 
mort ,  c'est-à-dire  une  fois  dans  la  vie  ;  et 
que  par  cette  méthode  de  chercher  de  tous 

(1)  Nat.  Alex.  tom.  II  in  append.  ad  Tract,  de  Ordine, 
cap.  8,  art.  2,  reg.  3  et  6,  pag.  62  et  63  edit.  fol. 

(2)  Tom.  VII  Concil.  Labb.,  pag.  1283. 

^5)  Amad.  Guimen.  de  Cbaril.,  prop.  1,  pag.  117,  etc. 

(4)  Idem  unde  supra,  n.  lô.*)*,  pag.  oaci.  «  Ad  introdu- 
cendam  consueludinem  qu<e  halieat  vim  legis,  necessaria 
est  ni  introductoribus  aucloritas.  Alqui  puerisimberbibus 


côtés  ce  qui  s'est  vomi  de  plus  impur  contre 
la  sainte  morale  ,  il  n'y  a  point  d'horreur 
qu'il  ne  rende  problématique  ;  il  trouvera 
bon  que  nous  le  laissions  douter  à  son  aise, 
ou  même  que  le  simple  doute  nous  soit  une 
raison  d'aller  au  plus  sûr. Mutins \itelleschi, 
général  de  la  compagnie  de  Jésus,  l'avait  fait 
dès  1025,  et  il  avait  défendu  à  tous  les  siens 
de  regarder  comme  probable  l'opinion  que 
nous  combattons.  11  est  difficile  que  la  pré- 
somption ne  soit  pas  pour  le  supérieur,  sur- 
tout quand  il  joint  à  la  piété  ,  et  sa  science 
propre  et  celle  d'un  conseil  éclairé. 

7.  Nous  pourrions  nous  faire  une  nouvelle 
preuve  de  la  faiblesse  de  cellesdont  s'étayent 
les  casuistes  relâchés  que  nous  avons  en  vue. 
Croirait-on  que  Caramuel,  homme  qui  avait 
beaucoup  d'esprit,  mais  qui  en  fit  un  assez 
mauvais  usage  ,  ne  se  détermina  au  mau- 
vais parti, quesurce  pitoyable  raisonnement, 
qu'il  empruntait  de  Villalobos  ?  «Pour  intro- 
duire une  coutume  qui  soit  capable  d'obli- 
ger, il  faut  en  avoir  l'autorité.  Or,  de  jeunes 
gens  qui  n'ont  point  encore  de  barbe  n'ont 
pas  encore  cette  autorité;  et  il  en  estdeméme 
des  religieuses,  qui  no  sont  que  des  femmes. 
Donc,  etc.  »  Voilà  ce  qui  s'appelle  chez  ce 
grand  docteur  ratio  efficacissimn  (4).  A  l'abri 
de  ce  bouclier  il  se  croit  invincible,  et  le 
monde  entier  ne  le  forcerait  pas  dans  ce  re- 
tranchement. 

Mais  sont-ce  des  jeunes  gens,  ou  des  fem- 
mes, qui  ont  établi  l'état  religieux?  Les  con- 
stitutions de  chaque  ordre  régulier  n'ont- 
elles  pas  eu  besoin  de  l'approbation  des  su- 
périeurs ecclésiastiques  1  Ce  qui  n'y  était 
d'abord  qu'un  vieil  usage  n'y  est-il  jamais 
devenu  une  loi  proprement  dite,  ou  quelque 
chose  d'équivalent?  Etaient-ce  des  femmes  ou 
de  jennes  religieux  qui  formaient  en  Espagne 
la  censure  dont  j'ai  parlé  ;  qui  obligeaient  le 
siège  apostolique  de  faire  reirancher  du  livre 
de  Sa  un  texte  dangereux  ;  qui  inspiraient 
aux  plus  sages  docteurs  de  s'armer  en  ce 
point ,  comme  dans  une  infinité  d'autres, 
contre  la  profane  nouveauté  ?  Ici  les  ré- 
flexions se  présentent  en  foule.  Je  me  borne 
à  une.  Soutenons  la  foi  jusqu'à  donner 
notre  sang  pour  elle  ,  mais  n'outrageons 
point  la  morale. 

Je  me  serais  moins  appesanti  sur  cette  ma- 
tière si  je  ne  savais  qu'on  fait  encore  de  nos 
jours  de  puissants  efforts  pour  l'obscurcir  ; 
que  des  directeurs  passagers  renversent  le 
bien  que  les  confesseurs  ordinaires  tâchent 
de  faire  ;  et  que  des  prélats  qui  font  la  gloire 
et  le  soutien  de  l'Eglise  en  ont  été  aussi  af- 
fligés que  scandalisés.  Que  les  vierges  con- 
sacrées à  Dieu  ne  se  rassurent  donc  pas  sur 
toute  espèce  de  décision  ;  qu'elles  craignent 
une  fausse  sécurité;  qu'elles  se  souviennent 
que,  selon   la  prédiction  qu'en  avait  faite 

et  feminis  nullus  dédit  lalem  aucloritatem.  Ergo,  etc.  »  Je 
remarque  après  tout  que  cet  auteur  ne  s'est  rétracté  qu'à 
demi  pour  CUeaux.  Il  y  admet  uue  coutume  de  réciter 
l'office  en  particulier  ,  nwis  ipii  n'oblige  pas  sub  culpa 
gravi,  ibidem,  n.  13>i,  uu  plul#t,  qui  a'oblife  point  du 
tout,  ibid.,  n.  1338. 


813 


OFF 


OFF 


SU 


sainte  Lufgarde  (1)  quatorze  do  sos  filles  pé- 
rirent non  pour  avoir  nian(|ué  l'ofticc  pen- 
dant qu'elles  étaient  à  rinfiraieric  (les  ca- 
suistes  du  temps  ne  les  en  dispensaient  pas), 
mais  pour  l'avoir  récité  avec  trop  peu  d'at- 
tention. 

8.  Ce  que  nous  avons  dit  ailleurs  qu'un 
homme  dans  les  saints  ordres  serait  toujours 
obligé  à  la  récitation  du  Bréviaire  quoiqu'il 
eût  le  malheur  d'être  excommunié,  d'être 
condamné  aux  galères  ,  de  subir  l'esclavage 
en  Barbarie  ou  ailleurs,  il  faut  le  dire  d'un 
régulier  dans  les  mêmes  circonstances,  et 
avec  "les  mêmes  modifications  ;  c'est-à-dire 
que,  dans  le  cas  de  l'excommunication,  l'un 
çt  l'autre  devraient  au  lieu  de  Dominus  vo- 
biscum,  qui  marque  une  communication  sui- 
vie avec  les  fidèles,  se  servir  de  Domine,  ex- 
audi  orationem  meam;  et  que  dans  le  cas  où 
la  récitation  de  son  olfice  pourrait  l'exposer 
à  être  considérablement  maltraité,  il  pour- 
rait y  suppléer  par  d'autres  prières.  De  sim- 
ples railleries  de  la  part  des  autres  forçats , 
ou  le  mépris  slupide  d'un  musulman,  ne  suf- 
Graient  pas  pour  l'en  affranchir.  Ce  serait 
autre  chose  si  l'accomplissenienl  de  ce  de- 
voir occasionnait  des  blasphèmes  contre  Jé- 
sus-Christ et  sa  religion,  ou  qu'elle  l'exposât 
à  la  mort,  aux  tourments,  à  la  bastonnade. 
L'Eglise  veut  que  ses  lois  soient  observées  , 
mais  elle  ne  le  veut  qu'en  mère  sage  et  com- 
patissante. 

9.  On  propose  ici  trois  difficultés.  La  pre- 
mière esl  de  savoir  si  un  religieux  fugitif, 
ou  qui  pour  sa  mauvaise  conduite  s'est  fait 
chasser  de  son  ordre,  continue  d'être  oblige 
aux  heures  canoniales. 

Pour  ce  qui  esl  du  religieux  fugitif,  il  est 
sûr  que  ses  obligations  le  suivent  partout: 
personne  ne  doil  profiter  de  son  iniquité.  Si 
un  apostat  ne  vit  pas  comme  ses  frères  du 
bien  de  la  religion  ,  c'est  à  lui-même  qu'il 
doit  s'en  prendre. 

10.  Il  y  a  plus  de  difficulté  sur  le  religieux 
qui  s'est  fait  expulser  ;  parce  que  n'étant  pas 
in  sncris,  comme  on  le  suppose,  il  n'était 
obligé  à  l'office  qu<>  comme  député  au  choeur, 
et  qu'il  ne  l'est  plus  quand  on  l'a  chassé. 
Sur  cette  raison,  Solo,  Bonacina  el  Barthé- 
lémy de  Saint-Fauste  l'ont  décharge  du  Bré- 
viaire. Azor  et  Navarre  (-2)  sont  moins  indul- 
gents, et  je  crois  qu'ils  ont  raison.  Ce  mau- 
vais sujet,  tout  chassé  qu'il  est,  ne  cesse  pas 
d'être  religieux.  S'il  ije  peut  plus  s'associer 
aux  chants  de  ses  anciens  amis,  ce  n'est  pas 
leur  faute,  c'est  la  sienne  ;  et  il  n  'est  pas 
juste  qu'elle  rende  sa  condition  plus  com- 
mode. D'ailleurs  le  laisser  libre  sur  son  of- 
fice, c'est  lui  ôteruii  des  plus  grands  moyens 
qu'il  ait  de  revenir  à  Dieu.  En  se  rappelant, 
sur  le  bord  des  fleuves  de  Babylone  ,  les 
heureux  moments  où    il  chantait  avec  ses 

(1)  Vila  S.  Lulgardis,  cap.  10,  seu  lib.  m,  num.  H, 
a|iihi  Surium  ad  diera  16  Junii,  pag.  mibi  673  edit.  Colon. 
1?;?:!. 

(i)  Soto,  lib.  X,  de  Jiist. ,  q.  5,  arlic.  3.  Bon.ic.  disp.  i, 
f\.  2,  p. 2,  n.5.B:»tliol  a  S.  Faiisto,  lib.ii,  q.  6o.Navar.  de 
t)ral.  cap.  7  ,  n.  20    Azor,  eodem  lib.  x,  cap.  6. 


frères  les  sacrés  cantiques  de  Sion,  il  pourra 
se  rappeler  ses  écarts,  en  gémir,  rentrer  pro- 
fondément en  lui-même,  et  dire  avec  le  dis- 
sipateur dont  parle  l'Evangile  :  Stirgam,  et 
ibo  ad  Patrem  meutn.  Car,  et  c'est  utie  nou- 
velle preuve,  la  religion  ne  l'a  pas  vomi 
pour  ne  le  reprendre  jamais  ;  et  sûrement  il 
trotivera  en  elle  les  sentiments  d'une  mère, 
pourvu  qu'elle  découvre  en  lui  les  sentiments 
d'un  fils. 

11.  La  seconde  difficulté  concerne  un  reli- 
gieux de  chœur  qui,  par  ordre  de  ses  supé- 
rieurs serait  devenu  frère  convers.  On  de- 
mande s'il  conlinueraitd'être  obligé  à  l'office. 

Dominique  Soto,  Azor  et  les  autres  le 
nient.  Un  religieux,  disent-ils,  n'est  tenu  à 
l'office  ni  par  vœu,  ni  en  vertu  de  sa  pro- 
fession seule,  mais  à  raison  d'une  ancienne 
et  sainte  coutume  que  l'Eglise  a  ratifiée.  Or, 
cette  coutume  ne  regarde  point  les  frères 
convers.  11  en  est  donc  de  celui  qui  fait  le  su- 
jet de  notre  question,  comme  d'un  clerc  qui 
n'élant  point  dans  les  ordres  quitte  son  bé- 
néfice, et  qui  dès  lors  n'est  plus  tenu  à  rien. 

De  ce  principe  on  conclut  qu'un  malheu- 
reux, ou  chassé  de  son  ordre,  ou  condamné 
aux  galères  pourrait  être  affranchi  de  la  ré- 
citation de  l'olBcc,  pourvu  qu'il  ne  fût  pas 
encore  sous-diacre.  Pour  cela,  il  suffirait 
qu'une  autorité  légitime  opérât  en  lui  le 
changement  d'état  dont  nous  venons  de  par- 
ler. Tout  ceci  me  paraît  fort  raisonnable. 

12.  La  troisième  difficulté  consiste  à  sa- 
voir, 1"  si  une  religieuse  dont  le  riionastère 
a  été  détruit,  et  qui  Cbt  obligée  de  vivre  en 
particulier,  parce  qu'aucun  ordre  ne  veut  la 
recevoir,  est  dispensée  de  l'office  ;  2  s'il 
en  serait  de  mêiiie  d'un  régulier  à  qui  le 
pape  aurait  permis  de  vivre  hors  du  mo- 
nastère. 

Cabassut  se  déclare  pour  l'affirmative  dans 
le  premier  cas  :  Atque  ita,  dit-il,  definiri  vi- 
dimus  ab  episcopis  et  regularium  prœlatis  (.3). 
Gibert  n'a  point  touché  à  cette  décision  ;  et 
Pontas  l'adopte,  pourvu  qu'il  n'y  ait  point 
de  règle  dans  l'ordre  qui  oblige  au  contraire. 
Les  principes  que  j'ai  établis  avec  Suarès 
me  font  penser  différemment,  et  je  n'oserais 
me  charger  de  rien, sans  consulter  le  saint- 
siége. 

Azor  et  quelques  autres  dispensent  aussi 
du  Bréviaire  le  régulier  qui  est  dans  le  se- 
cond cas,  pourvu  qu'il  ait  permission  de  ne 
revenir  jamais  au  couvent  ;4).  Leur  raison, 
qui  revient  plus  d'une  fois  en  celte  matière, 
est  qu'un  homme  qui  ne  doit  plus  vivre  en 
commun  ne  peut  plus  être  destiné  au  chœur. 
Il  est  bien  religieux,  mais  il  n'est  plus  ré- 
gulier. 

Navarre  et  Suarès  (5)  sont  d'un  sentiment 
contraire;  et  ce  sentiment,  qui  a  ra\antage 
du  plus  sûr,  me  paraît  au  moins  aussi  pro- 

(3)  Cabassut,  lib.  i  Tlieor.  et  praxis,  cap.  23,  n.  18. 
Pontas,  verb.  Office,  cas.  11. 

(i)  Solo,  ibid.  Azor,  ibid.,  q.  8.  A.  S.  Fausto,  q.  b7.  Bo- 
nacina, etc. 

(S)  Navar.  de  Orat.  cap.  7,  n.  22.  Suarès.,  loni.  Il;de  Be- 
lig.,  lib.  IV,  c.  17,  u.  8.  Pontas.  verb.  Office  cas.  10  el  11 


31' 


DIOTIONNAilU;  DES  CCIUCMONIKS  ET  DtS  (UT£S  SACRLS. 


bable  que  l'opposé.  En  effel.  le  religieux 
donl  i!  s'agil  ne  change  pas  d'état.  Il  porte 
toujours  et  l'Iiabil  d'un  piofès  pourleclireur 
cl  la  tonsure  cléricale.  Si  le  pape  révoque  sa 
dispense,  il  ne  se  placera-  point  parmi  les 
convers.  11  est  donc  de  lui  comme  d'un  re- 
ligieux que  son  ordre  aurait  dispensé  pour 
toujours  de  l'.issistance  aux  offices  publics. 
Or.  l'on  ne  conteste  pas  que  celui-ci  ne  soit 
obligé  à  l'office  en  son  parliculier. 

13.  Ce  serait  autre  (  hosc  si,  comme  il  est 
quelquefois  arrivé,  le  pape  dispensait  un  re- 
ligieux,qui  n'est  point  encore  dans  les  ordres 
sacrés,  à  l'elTel  de  contracter  mariage.  Com- 
me alors  il  cesserait  d'être  religieux,  il  ne 
serait  plus  sujet  aux  obligations  de  son  état. 
Et  s'il  y  rentrait  jamais,  la  religion  qui  n'au- 
rait aucun  engageiuent  avec  lui,  pourrait 
aussi  bien  ne  le  recevoir  qu'à  titre  de  con- 
vers qu'en  ciualilc  d'ecclésiastique. 

J'ai  dit  UH  religieux  qui  n'est  point  encore 
dans  les  ordres  sacrée.  Car  s'il  y  était  déjà, 
il  faudrait,  quoi  qu'en  pense  Sinchez  (1),  ou 
qu'il  récitât  son  office,  ou  qu'il  obtînt  une 
dispense  parliculicre  pour  s'en  affranchir. 
C'est  que  d'un  côté  un  sous-diacre  demeure 
toujours  sous -diacre,  et  que  de  l'autre  la 
dispense  est  odieuse,  et,  comme  telle  ,  doit 
être  resserrée  autant  qu'il  est  possible  (2). 

14.  Mais  un  supérieur  régulier  peut-il  dis- 
penser de  l'office  de  jeunes  religieux  qui  ne 
sont  pas  encore  dans  les  ordres  sacrés  ? 

.te  crois  1°  que,  s'il  le  peut,  ce  ne  sera  ja- 
mais que  pour  de  bonnes  et  valables  rai- 
sons, et  je  ne  mettrais  pas  de  ce  nombre  la 
seule  facilité  d'étudier.  L'oraison  mentale  ou 
vocale  attire  les  grâces  qui  font  réussir,  et 
qui  multiplient  en  quelque  sorte  le  travail. 
Suarès  et  ses  vingt-deux  volumes  in-folio  en 
sont  une  bonne  preuve. 

Je  crois  2*  que,  si  le  supérieur  est  en  pos- 
session d'accorder  une  dispense  de  cette  es- 
pèce, rien  ne  doit  l'en  empêcher.  Les  jeunes 
jésuites  ne  sont  tenus  à  l'olficeque  lorsqu'ils 
sont  in  shcc/s  :  scrait-ilsurprenanl  que  d'au- 
tres religieux  en  fussent  quelquefois  dispen- 
sés ?  Jules  II  permit  en  lo07  aux  bénédic- 
tins du  Mont-Olivct,  et  en  lal2  aux  chanoi- 
nes réguliers  de  Siint-Sauveur,  de  dispenser 
du  Bréviaire  les  proies  qui  ne  sont  point  dans 
les  saints  ordres,  quand,  eu  égard  à  leurs 
charitables  en)plois,  ils  ne  pourraient  le  ré- 
citer sine  taljore  el  tœllio  :  ce  sont  ses  termes, 
donl  il  ne  faut  point  abuser  (3).  J'ajoute 
(]u'un  supérieur  même  local  peut  et  doit  ju- 
ger si  son  religieux  clerc  ou  prêtre  est  dans 
le  cas  d'être  au  moins  pour  un  temps  affran- 
chi de  l'office,  soit  à  cause  de  ses  scrupules  , 
.Suit  à  cause  de  ses  infirmités. 

1o.  Barthélémy  de  Saint-Fauste  se  propose 
ici  une  question,  savoir,  si  les  frères  et  les 
.susurs  du  tiers-ordre  de  Saint-François  sont 

(1)  Sancbez,  lib.   viii  de  Mjlrim  ,  disp.  8.  n.  tl. 

(i)  Aior,  lib.  x,  c.  5,  q.  5.  A.  S.  Fausio,  q.  .'10  ci  G9. 

(3)  Henri  de  Sainl-Isnace,  lib.  s,  n.  107  el  t08.  dil  que 
rien  u'citi]iêctie  que  les  réguliers  des  autres  ordres  ne 
con;nmniqueiil  au  privilège  ci-dessus  (Mioiicé.  I.énn  X  en  a 
accordé  de  semblables  ans  canialdulcs,  et  Cléfiienl  Vit 
aux  lliéalins. 


obligés  à  l'office.  Pour  y  repondre,  il  l»? 
distingue  en  deux  classes.  La  première  vit 
en  commun,  fait  les  vomix  solennels  de  la 
religion,  a  des  supérieurs.  La  seconde  suit  à 
la  vérité  une  espèce  de  règle  dressée  en  par- 
tie par  Nicolas  1V^  mais  ceux  qui  la  compo- 
sent vivent  chacun  dans  son  iiicnage,  sans 
vreux,  et  sans  autre  liaison  que  celle  de  la 
charité.  11  est  hors  de  doute  que  les  pre 
miers,  comme  vrais  religieux,  sont  tenus 
aux  heures  canoniales,  et  que  les  seconds, 
par  une  raison  contraire,  en  sont  exempts. 

IC).  L'obligation  des  chanoinesses  sécu- 
lières forme  une  difficulté  bien  plus  intéres- 
sante. On  sait  que  ce  sont  des  dames  d'une 
liauti!  naissance  qui,  à  l'exception  de  ce  qui 
est  interdit  à  leur  sexe,  font  en  matière  d'of- 
fice public  tout  ce  qui  est  le  propre  des  cha- 
noines, et  le  font  en  plusieurs  eniiroils  avec 
cet  air  de  dignité  que  donne  la  vertu  quand 
elle  est  jointe  à  un  beau  nom.  11  ne  s'agit  (|ue 
de  savoir  si  elles  sont  obligées  de  sui)pléer 
en  particulier  ce  qu'elles  ne  peuvent  dire 
en  commun. 

Quelques-uns  les  en  dispensent  avec  Lcs' 
sius,  pourvu  que  cette  omission  ne  dure  pas 
plus  d'un  mois  oudu  moins  plus  d'une  se- 
maine (4).  D'autres,  sans  oser  les  en  affran- 
chir, les  dispensent  de  restilution  (juand 
elles  y  manquent  (5).  Je  suis  au  contraire 
très-persuadé  que  leurs  obligations  par  rap- 
port aux  heures  canoniales,  vont  de  pair  avec 
celles  des  chanoines  ;  que  par  conséquent 
elles  sont  obligées  en  conscience  de  les  ré- 
citer hors  du  chœur;  et  que  celles  qui  au- 
raient le  malheur  d'y  manquer  seraient  te- 
nues de  restituer  au  prorata  de  leur  omis- 
sion. 

Les  motifs  de  celle  décision  sont  1"  que, 
dans  une  affairé  où  il  s'agit  de  la  conscience 
et  du  salut,  il  faut  se  régler  sur  le  sentiment 
des  docteurs  les  plus  sages,  et  qui  ont  le  plus 
solidement  écrit.  Or.  ceux-ci  obligent  à  la 
récitation  privée  une  chanoinesse  qui  ne  l'a 
pu  faire  en  public.  Tels  sont  Malderus,  sa- 
vant évêque  d'Anvers;  Jean  Wigers,  célèbre 
docteur  de  Louvain  et  chanoine  de  Sainl- 
Omer;  Louis-Bertraïul  Loi  h,  liabile  domini- 
cain; Van-Roy,  Henri  de  S. liiit-Ignace,  aux- 
quels on  pourrait  i'.jouter  le  P.  Thomassin, 
Lamet  el  Fromageau  (6)  ,  qui  ne  déci- 
daient pas  seuls  les  cas  qu'on  proposait  en 
Sorbonoe,  el  un  grand  nombre  d'autres  sa- 
vants écrivains.  Il  est  vrai  que  parmi  ces 
messieurs  il  y  en  a  quelques-uns  qui  font 
profession  d'une  morale  rigide  ;mais,  à  deux 
près,  les   autres  ignorent  toute  extrén:ilé. 

2°  11  est  juste  que  des  personnes  qui  en  un 
sens  viveni  de  l'autel,  et  à  qui  l'église  ne 
donne  un  revenu  honnête  que  pour  chanter 
les  louanges  de  Dieu,  remplissent  ce  devoir 
en  particulier  quand  cl/es    ne  peuvent  s'en 

(i)Siad  longiim  lenipus  oniiaerom,  V.  g.  aJ  mensem 
iiilc.^rnMi.  vri  lorle  eliain  ad  tiebdiimadam  unam.  credihile 
esl  éas  niorlatiler  peccarc.  Lessius  iii  Aucluario  ad  \,i, 
verb.  Hok;e  cAWONiciE,  cas.  10,  \Kr^.  197. 

(5)  Wiijand,  tr.  10,  n.  81,  pag.  501. 

(G)  Diclionn.  de  Lamet,  verb.  CnANOiNESSi,  cm 2. 


817 


OFF 


OFF 


«13 


acquitter  on  public. Or,  il  est  avou6(le  toutes 
paris  que  les  biens  de  ces  daines  sont  ecclé- 
siastiques. Prétendre  avec  le  1*.  Bllluart  que 
cela  ne  conclut  licn,  parce  qu'un  organiste 
ou  tout  autre  séculier  peut  avoir  une  pen- 
sion de  l'église,  c'est  fair(î  une  comparaison 
qui  n'est  ni  juste,  ni  décente.  L'emploi  pour 
lequel  nn  bedeau  est  gagé  n'a  point  de  rap- 
port à  la  destination  d'une  chauoinesse.  C'est 
])ar  la  (in  de  l'institut  qu'il  faut  juger  des 
obligations. 

■'{  11  y  a  toute  .'ipparence  que  les  prében- 
des des  cbanoinesscs  sont  devrais  bénéfices, 
ainsi  que  le  soutient  le  P.  Thomassin.  N'est-il 
pas  vrai  en  effet  que  celles  qui  en  sont  titu- 
laires les  résignent  comme  on  le  fait  pour 
les  bénéfices  ;  qu'il  est  détendu  d'en  accumu- 
ler plusieurs,  parce  (jne  In  pluralité  des  héné- 
jices  est  défendue  (I)  ;  qu'elles  font  partie  du 
patrimoine  de  l'Eglise;  et  qu'au  moins  en  gé- 
néral elles  sont  chargées  de  l'obligation  de 
célébrer  les  divins  offices?  Mais  quand  mémo 
on  réserverait  le  nom  de  bénéfices  propre- 
ment dits  à  ceux  qui  sont  destinés  aux  clercs, 
il  est  sûr,  conune  l'observait  M.  Rallier,  pro- 
fesseur de  Sorbonne  et  depuis  évéquc  de 
Cavaillon,  que  ce  sont  au  moins  des  qiiasi- 
héiu'fices,  et  qu'il  n'y  a  à  leur  sujet  qu'une 
p  ur(!  question  de  non).  Or,  sera-ce  une  i|uestion 
de  nom  qui  changera  la  nature  des  choses? 

4-'  Enfin,  et  cette  raison,  si  elle  n'est  con- 
cluante pour  tous  les  chapitres  de  cet  institut, 
le  sera  au  moins  pour  quelques-uns  et  vrai- 
semblablement pour  le  plus  grand  nombre, 
il  est  de  principe  que  quand  on  succède  aux 
avantages,  on  doit  succédei-  aux  charges.  Or, 
il  est  constant  que  les  chanoinesses  ont 
succédé ,  du  moins  en  certains  endroits , 
à  des  religie'uses  qui  étalent  obligées  à 
l'office  en  public  cl  en  particulier.  J'en  suis 
s'ùr  par  rapport  à  l'illustre  chapitre  de  Ke- 
mifcmont.  J'ai  vu,  en  1739,  dans  une  maison 
de  bénédictins  qui  est  sur  le  sommet  d'une 
montagne  voisine  i2j,  les  statuts  des  dames 
qui  précédaient  celles  d'aujourd'hui.  Elles 
étaient  vraiment  »"e//r/jeitses;  et  dom  Mabillon, 
dont  la  vaste  érudition  (il  tant  d'honneur  au 
royaume,  a  cru  que  cet  état  y  avait  subsisté 
jusqu'au  coainiencemeut  du  xvr  siècle 
(3).  Je  serais  très-porté  à  croire  que  la  plu- 
part des  chanoinesses  d'aujourd'hui  ont  été 
sécularisées  de  la  même  manière,  à  moins 
que  le  contraire  ne  fût  démontré  par  les  ti- 
tres des  fondations.  Disons  donc  qu'il  n'y  a 
point  de  daiiger  à  suivre  un  sentiment  aussi 
raisonnable,  et  qu'il  y  en  aurait  beaucoup  à 
s'en  écarter.  Prétendre  avec  Lessius  qu'on 
n'a  prescrit  à  ces  lilles  l'office  public  que 
pour  les  former  à  la  vertu,  c'est  deviner  et 
prouver  mal. 

17.  Mais  au  moins,  me  dira  quelqu'un, 
vous  ne  ferez  pas  à  ces  dames  une  loi  sévère 

(U  nias  vero  canonissarum  abbalissas  (juse  duobus  col- 
legiis  conlra  decreu  S6.  Palruiu  praeposilœ  sunt,  Pl  duo- 
ruiii  iu  se  siisci|jiunl  curas,  cimv\i\uni  regeiuli)  sufliciaul, 
censeiidasdecerninius  juxtadecreUim  de  reslringeiida  plu? 
lalilate  beiieficioruiu  iutra  subjeclum.  Conuil.  Colon,  ii, 

(i)  Le  Saint-Mont. 

(3)  Ces  dames  ont  soutenu  le  contraire  dans  leur  ré- 
pouse  au  \uciwn  d.j  ia  dune  Doroléii  de  Satm,  abbesse  de 


de  la  restitution  quand  elles  auront  manqué 
un  jour  ou  deux  à  la  récitation  de  leur  Bré- 
viaire. Wigand,  religieux  dominicain,  les  en 
exempte  [\)  ;  mais  la  piété  présumée  des  fon- 
dateur», qui  est  l'unique  raison  sur  laquelle 
il  s'appuie,  n'est  rien  moins  que  décisive. 
C'esl  quel(|ue  chose  de  bien  plus  terrible  d'o- 
bliger sous  peine  de  péché  mortel,  que  d'obli- 
ger sous  peine  de  restitution.  Si,  comme  le 
prétend  cet  auteur,  la  bonté  des  fondateurs 
n'a  pas  laissé  d'obliger  les  chanoinesses  sous 
peine  de  l'un,  n'a-t-elle  pas  pu  les  obliger 
sous  peine  de  l'autre,  surtout  celle-ci  pou- 
vant contribuer  à  faire  éviter  celle-là? 

11  y  a,  dit  le  même  auteur,  quelques  en- 
droits où  ces  dames  ne  s'assemblent  pour 
l'office  que  les  dimanches  et  les  fêtes;  mais, 
poursuit-il,  et  celte  réflexion  est  très-ju- 
dicieuse, il  faut  mûrement  examiner  si  ce 
n'est  point  un  abus.  Il  s'en  trouve  dans  les 
corps  les  plus  accomplis.  C'en  serait  un  très- 
déplorable  aux  yeux  de  la  religion  que  des 
vierges  qui  appartiennent  bien  plus  à  Dieu 
que  les  personnes  du  siècle,  entrassent  au 
chœur  avec  un  air  et  des  habits  pleins  de 
mondanité.  Quel  triomphe  pour  le  libertin  si 
jamais  il  les  voyait  paraître  dans  une  altitude 
très-peu  modeste;  saluer  l'autel  et  celui  qui 
y  réside  avec  bien  moins  de  respect  qu'elles 
n'en  auraient  en  se  saluant  les  unes  les  au- 
tres; ménager  leurs  voix  à  l'église,  et  la 
réserver  pour  de  profanes  concerts  1  11  faut 
espérer  que,  plus  grandes  par  leur  vertu 
que  par  leur  naissance,  qui  après  tout 
n'est  devant  Dieu  qu'une  orgueilleuse  chi- 
mère, elles  ne  donneront  jamais  des  scènes 
si  affligeantes.  Celles  de  Mons,  sous  les  aus- 
pices d'une  vertueuse  princesse ,  méritent 
sans  doute  de  plus  b(;aux  éloges  que  ceux 
qu'eu  a  faits  la  reine  Marguerite  (■'j). 

18.  Si  l'on  me  demandait  ce  que  je  pense 
d'une  nièce  qui  à  la  vérité  est  reçue,  mais 
qui  n'est  point  encore  prébendée,  je  n'aurais 
point  de  peine  à  l'obliger  aux  otfices  du 
chœur  pendant  qu'elle  séjourne  avec  sa  tante. 
Comme  alors  elle  vil  de  l'autel,  il  est  juste 
qu'elle  serve  l'autel.  Mais  si  ses  affaires  l'ap- 
pelaient ailleurs,  comme  elle  ne  tirerait  rien 
de  l'église,  je  ne  pourrais  décider  do  ses  obli- 
gations que  par  l'usage  des  plus  timorées. 
Une  expectative  n'étant  pas  une  prébende, 
il  se  pourrait  faire  qu'elle  n'en  eût  pas  les 
charges. 

19.  H  ne  sera  peut-être  pas  hors  de  pro- 
pos d'observer  avec  messieurs  de  Sorbonne 
(G),  1°  qu'une  chanoinesse  qui  dit  son  Bré- 
viaire en  particulier  ne  satisferait  pas  à  sou 
devoir  si  elle  le  disait  en  français,  parce 
que  cette  langue  n'est  pas  celle  de  l'Eglise 
dans  les  offices  divins;  2°  que  celle  qui  ne 
peut  chanter  au  chœur  doit  le  suivre  avec 
attention,  et  ne  pas    réciter  d'une   manière 

Remiremunt.  Voyez  les  Mémou-es  Uisloriqucs  d'Aïuelot  da 
la  Houssale,  pag.  23  et  suiv. 

(i)  Tribunal  Confess.  pag.  SOt  edit  in-4.  Idem  compei.- 
diatum,  pag.  143  edil.  quarlae 

(S)  Daiis  ses  Mémoires  imprimés  à  Paris  en  1328.  On  J 
peut  joindre  \ti  Mercure  Français,  lom.  XVII. 

((i)  Lamet  et  Fromsgeau;  ibid.,  cas  i,  suite. 


819 


DlCTlONNAIRIi  UliS  CLKEMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


8-20 


qui  en  soit  imlépeiidanlc  ;  'î'  qu'elle  fuit  mieux 
d'écouler  ou  de  lire  les  leçons  que  de  s'ar- 
rêter à  la  nicdilalion  dts  cndroils  qui  la 
touchent  :  c'est  le  moyen  de  garder  la  con- 
formité et  l'union,  qui  sont  un  des  grands 
mérites  de  la  prière  publique;  k°  qu'elle  peut 
dire  en  sa  langue  maternelle  l'office  de  la 
sainte  Vierge,  cl  les  psaumes  de  la  l'énitence, 
(|uand  ils  ne  sont  pas  d'obligation. 
.  J'ajoute  qu'il  est  mênic  à  souhaiter  que 
les  personnes  qui  n'entendent  pas  la  langue 
de  l'Eglise  s'en  procurent  une  sorte  d'intel- 
ligence par  le  moyen  d'une  traduction  sûre; 
mais  il  faut  que  cela  se  fasse  sans  inquiétude. 
C'est  le  cœur  qui  gémit;  et  Dieu  sait  former 
en  lui  par  toutes  les  langues  ces  gémisse- 
ments ineffables  qui  sont  toujours  exaucés. 
D'ailleurs  le  plus  fjrnnd  mérite  de  ces  prières 
vient  de  ce  qu'elles  sont  fuites  au  nom  de  l'E- 
glise, et  ne  dépend  pus  principalement  de  la 
dévotion  sensible  des  particuliers.  C'est  la 
réflexion  d'un  écrivain  que  je  citerai  souvent. 

Chap.  III.  —  De  quel  Bréviaire   l'on   doit 
se  servir. 

1.  Bréviaire  d'un  régulier;  cas  où  il  peut  en 
prendre  un  autre.  —  2.  Un  ecclésiastique 
n'est  pas  libre  de  choisir  tout  Bréviairequ'il 
jugera  à  propos.  —  3.  Le  Bréviaire  d'un 
homme  attaché  à  une  église  est  celui  de  cette 
même  église.  —  h.  Suite  de  ce  principe  par 
rapport  aux  évéques.  —  3.  Règle  pour  un 
homme  qui  ne  tient  à  un  diocèse  qu'à  raison 
du  domicile.  —  Q.  Peut-il  suivre  l'usage  de 
son  diocèse  dans  un  diocèse  étranger  oùU 
est  pourlongtemps?  —  l.Un  bénéficier  peut- 
il  garder  ailleurs  le  Bréviaire  du  lieu  ouest 
son  bénéfice?  — 8.  Remarques  sur  la  bulle  de 
Pie  V.  —  9.  Celui  qui  a  dit  quelques  heures 
avec  le  chœur  d'une  autre  église  est-il  obliijé 
à  répéter?  — 10.  Le  privilège  de  dire  un  Bré- 
viaire plus  court  s'étend-il  à  celui  qui  récite 
avec  le  privilégié?  —  ii.  Certains  privilèges 
sont-ils  révoqués  par  la  bulle  de  saint  Pie? 
—  12.  Un  évèque  chez  qui  on  dit  le  romain 
peut-il  permettre  de  dire  le  parisien? — 13. 
Un  homiitequisait  l'hébreupourrait-il  réciter 
son  office  en  cette  langue? —  ih.  Cas  sur  le 
vœu  de  dire  tel  jour  i«»i  certain  office. 

Puisqu'il  y  a  plusieurs  sortes  de  Bréviaires, 
et  que  dans  chaque  bréviaire  il  y  a  plusieurs 
sortes  d'offlces,  il  est  à  propos  d'examiner  si 
chacun  de  ceux  qui  sont  obligés  aux  heures 
canoniales  peut  choisir  ou  tel  office,  ou  du 
moins  tel  Bréviaire  qui  sera  plus  deson  goût. 

1.  Pour  commencer  par  le  Bréviaire,  il 
faut  remarquer,  1°  qu'un  religieux  est  obligé 
de  se  servir  du  Bréviaire  de  son  ordre,  soit 
qu'il  lui  soit  propre,  comme  ceux  des  béné- 

(1)  Voyez  Gavanlus.au  tiitede iDefcclib.  in  offlcio, 

»   cbap.  5,  lit.  2,  a.  2. 

!       (2)  Tbeologia  Regularis,  disp.  117,  dab.  3  et  *. 

•       (3)  L'office  nommé  ambrosien  ,  parce  qu'eu  croit  qu'il 

1  \ieiii  de  saint  Ambroise,  se  dit  dans  l'église  de  Milan. 
t'oOjce  niozarabique  se  disait  par  ceux  des  cbrétiens  d'Es- 
pagne qui  vivaient  sous  la  domination  des  Maures  ou  Ara- 
bes. On  les  nommait  Mozarabes,  l'aice  qu'ils  étaient  mêlés 


diclins  et  des  chartreux;  soit  qu'il  ne  dif- 
fère pas  du  Bréviaire  romain,  comme  celui 
des  enfants  de  saint  François.  Cette  règle  ne 
souffre  guère  d'exceptionque  dans  le  cas  où 
un  régulier  devient  évêque,  curé,  ou  desser- 
vant d'une  paroisse.  La  congrégation  des 
rites  (1)  ayant  décidé,  le  11  juin  IdOo,  qu'un 
religieux  qui  est  élevé  à  l'épiscopat  doit  sui- 
vre pour  l'office  et  pour  la  concurrence  des 
fêles  l'usage  de  son  diocèse,  et  non  pas  ce- 
lui de  sa  règle,  semble  avoir  par  identité  de 
raison  décidé  la  même  chose  pour  le  curé  et 
pour  le  desservant.  Il  en  serait  de  même  si 
un  religieux  n'avait  ni  ne  pouvait  avoir  le 
Bréviaire  de  son  ordre.  On  paye  comme  on 
peut  quand  on  ne  peut  payer  commeon  doit. 
Caramuel  en  a  dispensé  un  abbé  régulier,  et 
même  à  la  rigueur  un  simple  religieux  (2). 
Pour  bien  décider,  il  suffit  assez  souvent  de 
prendre  le  contre-pied  de  ses  décisions. 

2.  Il  faut  remarquer  ,  2"  qu'un  ecclé- 
siastique n'a  pas  la  liberté  de  choisir 
toutes  sortes  de  Bréviaires  à  son  gré.  C'est 
le  sentiment  commun  ;  et  on  aurait  raison 
de  traiter  de  singulier  et  même  de  téméraire 
un  homme  qui  à  Paris  suivrait  le  rite  ambro- 
sien ou  le  mozarabique  (3). 

S'il  est  doncpermisd'opter,  ce  ne  peut  être 
qu'entre  les  différenlsBréviaires  d'une  Eglise 
à  laquelle  on  tient  par  quelque  endroit.  Or, 
un  homme  tient  à  l'Eglise  romaine  parce 
qu'elle  est  le  centre  nécessaire  de  l'unité;  il 
tient  au  diocèse  dans  lequel  il  est  né,  parce 
que  c'est  lui  qui  l'a  fait  nazaréen  du  Sei- 
gneur, et  qui  l'a  consacré  à  son  rulte.  Il 
tient  au  diocèse  où  il  a  un  bénéfice,  soit 
qu'il  y  doive  résider,  comme  lorsqu'il  y  est 
curé  ou  chanoine  ;  soit  qu'il  puisse  séjourner 
partout  ailleurs,  comme  s'il  n'y  possède 
qu'un  prieuré  simple  ou  quelque  bénéfice 
de  même  nature.  Enfin,  il  tient  au  diocèse 
dans  lequel  il  a  dessein  de  passer  un  temps 
considérable,  ou  pour  faire  ses  études,  ou 
pour  se  former  à  la  vertu.  Il  s"agit  de  savoir 
s'il  peut  prendre  de  tous  ces  différents  Bré- 
viaires celui  qui  lui  agréera  davantage. 

3.  Sur  quoi,  je  dis  1"  qu'un  bénéficier  ou 
tout  autre  prêtre  attaché  à  une  église  qui  a 
son  Bréviaire  propre,  doit  s'y  conformer,  et 
qu'il  ne  peut  en  réciter  d'autre.  L'auteur  des 
Conférences  publiées  sous  Mgr  de  Laval , 
évêque  de  La  Uochelle,  dit  que  tous  les  ca- 
nonistes  et  autres  auteurs  qui  ont  écrit  de 
celle  malicre,  conviennent  que  les  bénéficiers 
sont  obligés  de  dire  l'office  de  l'église  ou  du 
diocèse  dans  leqwl  ils  sont  bénéficiers  i4). 
(Il  aurait  bien  fait  de  restreinare  sa  propo- 
sition à  ceux  dont  les  bénéfices  demandent 
résidence,  ainsi  que  l'a  fait  l'auteur  des  Con- 
férences de  Luçon.)  Saint  Thomas  enseigne 
la  même  chose  (5),  et  l'enseigne  d'une  ma- 
nière très-rigoureuse.  Comme  un  clerc,  dit  ce 

avec  ces  inlidèles.  Voyez  sur  ces  différents  offices  les 
Conférences  de  La  Rochelle,  part,  u,  num.  13,  p.  34u  et 
363. 

(4)  Conf.  de  La  Roch.  §  17.  p.  387.  Conférences  de  Luçnn 
sur  la  prière,  q.  1,  ton).  XllI,  pag.  85. 

(5)  Oueniailmodum  clericus,  quia  Ecclesiae  manii|  alus 
atqtie  addictus  est ,  ad  oQicium  ecclesiasticum  obligatur 


8-21 


OFF 


OFr 


8i2 


saint  docteur,  est  obligé  à  l'office  parce  qu'il 
est  attaché  à  V Eglise,  il  est  obligé  A  tel  office 
parce  qu'il  est  attaché  à  telle  église.  A  celte 
autorité,  que  Bi'llarmin  n'a  p.is  manquée  (1), 
ce  savant  et  pieux  cardinal  joint  une  preuve 
tirée  du  concile  de  Vienne.  Clément  V,  en 
perniellant  aux  ecclésiastiques  tant  sécu- 
liers que  religieux  qui  sont  atlactiés  au  ser- 
vice des  cardinaux  ou  des  prélats,  de  réciter 
le  même  office  que  ces  derniers,  se  sert  du 
mot  (.i'indulgemus.  A  oici  son  texte,  qui  est 
rapporté  dans  les  Clémentines  (2)  :  Quoi 
clerici  tam  religiosi  guam  alii,  cardinalium 
S.  R.  E.  ac  quorumcunque  ponlificum...  com- 
mensales domestici...  illud  quod  iidem  cardi- 
nales seuponlifices  dicent  officium  licite  dicere 
valeant,  nec  ad  dicendum  aliquod  aliud  te- 
neantur...  indulgemus.  Or,  le  mot  à'indul- 
gemus  fait  voir  que  c'était  une  grâce  que  le 
concile  leur  accordait,  et  que  sans  cette  dis- 
pense ils  auraient  été  obligés  de  dire  l'of- 
fice de  leur  église  ou  de  leur  ordre.  Les 
Conférences  de  La  Rochelle  ont  adopté  ce 
raisonnement,  et  l'auteur  do  la  Théorie  et 
Pratique  des  sacrements  l'a  employé  (3). 

k.  Quoi  qu'il  en  soit,  il  ne  faut  point  aban- 
donner le  principe  que  nous  avons  établi.  Il 
est  si  important,  que  Cajelan  ayant  écrit 
dans  sa  Somme  (4)  qu'un  clerc  ou  un  reli- 
gieux peut  sans  péché  mortel  réciter  le  Bré- 
viaire romain  au  préjudice  du  Bréviaire  de 
son  diocèse  ou  de  son  ordre,  Bellarmin,  qui 
a  écrit  depuis  la  bulle  de  Pie  V  de  laquelle 
nous  parlerons  dans  un  moment,  dit,  d'après 
Dominique  Soto,  que  cela  n'est  ni  bien  cer- 
tain, ni  bien  sûr  :  Tamen  non  est  id  usque 
adeo  ccrlum  vel  tutum  (5).  C'est  sur  ce  fon- 
dement qu'il  a  été  décidé  depuis  peu  par  des 
personnes  éclairées,  qu'un  évèque  ne  peut, 
au  moins  dans  son  diocèse,  réciter  le  Bré- 
viaire d'une  autre  église,  quand  même  il  y 
posséderait  une  abbaye.  Il  est  fâcheux  que 
le  Bréviaire  romain,  qui  devrait  l'emporter 
sur  tous  les  autres,  le  cède  à  plusieurs  ; 
mais  il  serait  encore  plus  fâcheux  que  les 
chefs  ne  se  conformassent  pas  aux  membres 
de  leur  église.  La  piété  doit  garder  les  règles. 
Par  là  elle  gagne  d'un  côté  ce  qu'elle  pour- 
rait perdre  de  l'autre. 

De  là  il  résulte  qu'un  prél.it  ne  peut  ré- 
gulièrement permettre  à  un  bénéficier  obligé 
au  chœur,  de  dire  un  autre  office  que  celui 
du  diocèse.  Il  ne  conviendrait  même  pas  de 
le  lui  accorder  pour  le  temps  des  vacances. 
Cette  bigarrure  de  rites  et  d'offices  dans  la 

sic  etiam,  quia  lali  Ecclesi»  ratione  beneliciii  addictus  est, 
talis  licdesi*  otiicium  recilare  deliet.  S.  Tliom.  QuodI.  6, 
art.  8. 

(1)  Bellarmin.  lib.  i  de  bonis  Operib.  iu  parliculari,  cap. 
38,  tom  IV.pag   1199  edit.  Colon.  1619. 

i2)  Clément.  Digniim,  2;  De  celebr.  Missar.  t.  ni. 

(3)  Jueniii,  lom.  lit,  Traité  ilu  Bréviaire,  chap.  S,  §  I, 
q.  5,  pas.  143  édît  2. 

(4)  Cajelan,  verb.  Horje  canonic^,  §2.  Dans  mon  édition 
riul  est  de  Lyon  et  de  1S39,  loi.  150,  verso,  Cajetan  ne 
parle  bien  cliirenienl  que  des  moines. 

{5)Bellarm.  ubi  supra.  Il  ne  s'agit  que  des  Bréviaires 
autorisés  par  la  susdite  bulle,  qui  avaient  alors  deux  cents 
ans  d'antiquité,  puisque  tous  les  autres  furent  interdits. 

((j)  Uuiversls  et  siiigulis  ecdesiaslici  ordiuis  liomiiiibus, 
etiam  regularibus,  qui  jure,  cousuetudiae,  ctc  ,  Anibro- 


nièmc  personne  n'es!  pas  conforme  à  l'esprit 
de  l'Kglise.  L'Ecrittirc,  les  psaumes,  la  plu- 
part des  homélies  sont  les  mêmes  dans  tous 
les  Bréviaires.  Si  pour  nourrir  sa  dévotion 
on  a  besoin  des  légendes,  ou  de  quelques 
autres  semblables  morceaux  d'un  Bréviaire 
étranger,  on  peut  s'en  faire  une  lecture  spi- 
rituelle. Mais  combien  d'antiennes  paraissent 
la  plus  belle  chose  du  monde  quand  elles 
sont  détachées,  et  la  plus  pitoyable  quand  on 
les  rapproche  de  leur  source! 

5.  ,!e  dis  en  second  lie^  qu'un  ecclésias- 
tique qui  ne  lient  à  un  diocèse  que  parce 
qu'il  y  est  domicilié,  ou  pour  toujours,  ou 
pour  un  temps  considérable,  satisfait  à  l'of- 
fice en  récitant  le  Bréviaire  de  Home,  ou 
celui  du  diocèse  dans  lequel  il  réside,  ou 
même  celui  du  diocèse  dout  il  est  originaire, 
quand  il  doit  y  retourner;  mais  qu'il  fait 
mieux,  s'il  n'est  chanoine  ou  curé,  de  suivre 
le  rite  du  lieu  dans  lequel  il  doit  faire  un 
assez  long  séjour. 

Tout  cela  est  fondé  sur  la  coutume  :  c'est 
un  usage  reçu,  dit  le  Rituel  d'Alet,  mysté- 
rieusement cité  par  Juenin,  que  tous  ceux 
qui  disent  leur  office  en  particulier,  et  même 
les  bénéficiers  qui  ne  sont  pas  obligés  d'as- 
sister au  chœur,  peuvent  dire  le  romain.  C'est 
que  l'Eglise  romaine,  comme  mère  de  toutes 
les  Eglises,  agrée  ce  que  font  ses  enfants 
pour  se  conformer  à  elle,  quand  il  n'y  a  point 
de  loi  qui  le  leur  défende.  Car  à  Milan,  par 
exemple,  il  était  très  expressément  défendu 
par  saint  Charles  Borromée  de  dire  d'autre 
office  que  celui  de  saint  Ambroise  (6). 

C'est  encore  assez  l'usage  qu'un  ecclésias- 
tique du  Mans  (jui  va  passer  cinq  ou  six 
ans  à  Angers  pour  y  prendre  des  degrés,  s'y 
serve  du  Bréviaire  de  son  diocèse,  quand  il 
n'a  point  d'emploi  qui  l'oblige  à  prendre 
celui  d'Angers. 

Saint  Anlonin  et  Navarre,  cilés  et  suivis 
par  Bellarmin  (7),  croient  même,  sur  l'auto- 
rité d'un  ancien  directoire,  qu'un  clerc  or- 
donné sous  un  tilre  patrimonial,  et  qui  n'est 
attache  à  aucune  église  ni  à  aucun  ordre, 
peut  prendre  l'office  de  quelque  église  que 
ce  soit.  Mais  Suarès  8),  Bonacina,  et  un 
grand  nombre  d'autres  ont  combattu  ce  sen- 
timent, 1'  parce  qu'il  n'est  appuyé  ni  sur  le 
droit,  ni  sur  la  coutume,  et  qu'au  contraire 
celle-ci  y  résiste;  2°  parce  que,  comme  le  dit 
l'auteur  des  Conférences  de  La  Rochelle  (9), 
ce  n'est  que  par  tolérance  que  l'Eglise  souffre 
les  ordinations  qui  se  font  sous  un  titre  pa- 

siano  more  divina  officia  obire  debent...  in  virtute  sanclo 
obedientiae  jubenius  prsecipiniusque  ut  ad  hujus  nostri  Am- 
brosiani  Broviarii  praescriptum  ,  canonicas  lioras...  deia- 
ceps  perpétue  tam  publiée  quam  privatim  prœstent.  Quod 
si  quis  secus  fecerit,  eum  officio  quod  débet  non  salisfa- 
cere  declaramus.  S.  Carol.  apud  Bonacin.  disp.  1,  q.  5, 
pag.  2. 

(7)  Qui  neccerta;  Ecclesi»,  nec  alicui  ordnii  religiose 
addicti  sunt,  ut  nomiulli  qui  ad  soluin  palrimonii  lilulum 
ordinantur,  ils  libenim  est  cujuscunque  Ecclesise  lormam 
sequi,  ut  ex  direclorio  juris  docent  S.  Anionin.  3  p.,  til, 
13,  ca|i.  i,  §  2.  Xavarrus,  cap.  2o  Manual.,  nuni.  107  (p^g. 

rnilii  8«J0).  Bellarm.  eod.  cap.  18.  Mavarre  a  varié  r "— 

matière.  Vid.  cap.  19  de  rat.  D.  211. 

(8)  Suares.,  to:n.  Il  de  Relig.,  lib.  iv,  c.  23,  i 

(9)  Suares.,  §19,  pag.  392. 


825 


DICTIONNAIRE  OES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


824 


Irimonini;  car,  selon  le  vérilable  espril  de 
l'Eglise,  elles  no  (Icvraienl  se  faire  que  sous 
lios"  titres  ccclésiasliiiues.  Or,  il  n'est  pas 
iraisemblable  que  Cftle  lolérancc  alîran- 
cliisse  des  luis  communes  ceux  envers  (lui 
ou  l'exerce.  D'ailleurs  il  est  conslaut  que 
tous  les  ecclésiastiques  d'un  diocèse,  sous 
quelque  lilre  qu'ils  soient  ordonnés,  sont 
membres  du  clergé  de  ce  diocèse.  Or,  dès  lors 
il  convient  que  dans  les  fonctions  de  leur 
élat  il«  se  cinformcnt  et  à  l'évêque  qui  est 
leur  chef,  cl  aux  autres  membres  du  même 
corps. 

Je  n'ai  point  de  peine  à  admellrc  celle  con- 
veufiuce,  mais  je  dois  avouer  qu'il  y  a  des 
docteurs  qui  vont  plus  loin,  et  qui  disent 
nelienienl  avec  Poiilas  (1),  que  tout  ecclé- 
siastique, bénéficier  ou  non,  qui  passe  de  son 
diocèse  dans  un  autre,  pour  y  demeurer  un 
temps  considérable,  comme  l'est  celui  de  (rois 
ans,  DOIT  se  conformer  à  l'usage  de  l' Eglise  où 
il  a  fixé  son  domicile.  Ils  le  conCrmenl,  et 
par  l'aulorité  de  saint  Augustin,  qui  veut 
qu'un  homme  sage  se  lasse  une  règle  de 
suivre  la  coutume  des  lieux  où  il  se  trouve  (2); 
et  parce  qu'un  ecclésiastique  qui  ^éjou^ne 
dans  un  diocèse  éiranger  doit  en  célébrer  les 
fêles,  ce  qu'il  ne  pourrait  faire  en  disant  un 
autre  bréviaire,  puisqu'il  ferait  quelquefois 
de  la  férié  ou  li'un  simple  pendant  qu'on  cé- 
lébrerait une  fêle  de  patron  ou  quelque  aulre 
fêle  solennelle. 

6.  J'ai  cru  devoir  rapporter  ces  différentes 
preuves,  afin  de  ne  pas  engager  dans  un 
mauvais  pyrli.  J'avoue  qu'elles  me  louchent 
peu.  Je  ne  voudrais  donc  ni  me  permettre 
toutes  sortes  de  Bréviaires  avec  Bellarmin, 
parce  que  celte  liberté  a  queUiue  chose  qui 
blesse,  el  (ju'elle  n'est  fondée  sur  rien  ;  ni  me 
croire  nécessairemenl  obligé  à  quitter,  dans 
un  diocèse  étranger  où  je  ne  dois  passer  que 
quelques  années,  le  Bréviaire  de  mon  propre 
diocèse.  L'aulorilé  de  saint  Augustii\  et  de 
saint  .\mbroise  ne  prou\e  point  le  contraire, 
ïoulc  la  terre  sait  qu'il  y  a  des  lois  locales 
qu'on  doit  suivre,  quand  on  ne  passerait 
qu'un  jour  dans  le  territoire  pour  lequel 
elles  sont  portées  :  telle  est  celle  du  jeûne 
ou  de  la  messe  dans  un  jour  de  solennité 
particulière.  Ponlas  en  conclura-t-il  qu'un 
ecclésiastique  qui  ne  passe  que  trois  ou 
quatre  mois  dans  ce  même  lieu  est  obligé 
en  conscience  d'en  prendre  le  Bréviaire?  Je 
ne  le  crois  pas  ;  el  dès  lors  il  renverse  en 
partie  la  raison  qu'il  lire  de  l'inconvénient 
de  faire  de  la  férié  ou  d'un  simple  pendant 
que  le  diocèse,  où  l'on  se  trouve,  fait  d'une 

(1)  PoiUas,  verb.  Office,  pIc,  cas.  2i,  pag.  IGOO. 

(2)  Nc.c  disciplina  ulla  est  lu  liis  luelior  gi-avi  piudenli- 
que  Clirisliaiio  quam  ul  eo  modo  agat  quo  agere  videril  Ec- 
clpsiain  ad  quauicuiique  forte  deveiiei'it.  Augu-i.  episl.  54, 
atlas  118,  u.  2.  Quid  possuni,  inqiilt  Amlirosiiis,  liiiic  do- 
cere  ampliiis  quam  ipse  facio?...  Ouando  liic  .smu,  non  je- 
juno  sabbalo;  quaiido  Roma^  sum ,  jejuno  sabbâlo.  Idem 
August.  episl.  96,  :ilias  86,  in  fine. 

(3)  Je  Iroiive  après  coup  que  cette  décision  a  été  donnée 
par  la  congrégation  des  Rites.  Meratl  l'a  rapportée  en  ces 
lernifis,  n   i  :  Qui  sunl  de  gremio  nlicitjus  Ecclesiœ  debent 

•"Tfiiiare  iilJiciiim  quod  inclibro  dicilitr,  licet  inoreiilur  alibi . 

'"" '■     '     ■  nplouient  :  Qui  siuit  de  gremio  Ecciesiœ  de- 

rimn  quod  in  clioro  dicitur;  et  Hcet  extra 


/     'y^^'Tfiilmcvliiciiimq 
."^  /         Gavaiitiis  du  simp 

.-y        ton  rtfixàfe  offiri 


fêle  solennelle.  Cei  inconvénient  prétendu 
est-il  plus  grand  pour  un  chanoine  ou  pour 
un  simple  sous-diacre  deNoyon  qui  séjourne 
à  Paris,  que  pour  un  bénédictin  de  Saint- 
Germain  des  Prés,  et  tant  d'autres  commu- 
nautés régulières,  dont  pas  une  ne  suit  le 
propre  du  diocèse?  D'ailleurs,  qui  ne  sait 
que  les  fêtes  de  l'église  principale  d'un  dio- 
cèse, comme  celles  de  Sainte-Geneviève,  de 
Saint-Marcel,  etc.,  se  célèbrent  an  moyen 
d'un  supplément,  dans  tous  les  monastères, 
quoiqu'ils  aient  un  Bréviaire  particulier  ? 
Disoiis-donc  qu'un  ecclésiastique  qui,  sans 
être  attaché  à  aucune  Eglise,  court  la  licence 
à  Paris,  fait  bien  d'en  prendre  l'office,  mais 
qu'il  n'y  est  pas  étroitement  obligé. 

7.  Je  dis  enfin  qu'un  chanoine  ou  tout 
aulre  bénéficier  attaché  à  une  église  fait 
aussi  bien  de  garder  son  Bréviaire  que  d'en 
prendre  un  aulre  quand  il  change  de  terri- 
loire,  même  pour  un  temps  considérable.  La 
raison  en  est  qu'un  comte  de  Lyon  lient 
beaucoup  plus  à  son  Eglise  quand  il  est  à 
Paris,  qu'il  ne  tient  à  celle  de  la  capitale.  Il 
remplit  mieux  l'intention  des  fondateurs 
lorsqu'il  célèbre  lour  à  tour  les  saints  de 
son  illustre  métropole,  que  quand  il  célèbre 
ceux  qui  sont  honorés  dans  un  diocèse 
étranger.  Qu'il  fête  ceux-ci  avec  les  habitants 
du  lieu,  rien  de  plus  jusle,  c'est  l'esprit  do 
l'Eglise ,  mais  qu'il  ne  paraisse  pas  oublier 
ceux  qui  doivent  être  le  premier  objet  de 
son  culte,  comme  ils  sont  le  principe  de  sa 
dignité  (3). 

Si  cependant  pour  se  conformer  aux  lois 
d'un  séminaire,  ou  être  à  portée  de  rendre 
quelques  services  à  une  église,  il  en  prend 
l'office,  personne  ne  le  trouvera  mauvais.  La 
charité  des  saints  n'est  point  sujette  à  l'en- 
vie. Ils  connaissent  mieux  que  personne  le 
prix  du  bon  ordre  et  d'une  sage  uniformilé. 

8.  On  pourrait  nous  demander  comment 
peuvent  s'allier  les  décisions  précédentes 
avec  la  bulle  par  Inquelle  Pie  V  défend  l'u- 
sage de  tout  autre  Bréviaire  que  du  romain 
à  toutes  les  Eglises  qui  n'étaient  pas  en  pos- 
session d'en  dire  un  autre  deux  cents  ans 
avant  son  décret. 

La  réponse  la  plus  simple  est,  qu'il  n'ap- 
partient pas  aux  particuliers  d'examiner  ce 
que  peuvent  ou  ne  peuvent  pas  leurs  supé- 
rieurs en  ces  sortes  deimatières.  Faites,  di- 
sait à  Casulan  saint  Augustin  {'^],  el  faites 
sans  scrupule  sur  wn  tel  point  ce  que  fait 
votre  évêque.  Conlenlez-vous  d'obéir.  Vous 
n'êtes  pas  chargé  d'examiner  s'il  passe  ses 
pouvoirs  (5). 

Ecclesimn  rcl  diœcesim  iiiorciiliir,  decet  eos  recilare  offi- 
cium  proprimn  Ecclcsur  //i.mhhhi.  L'un  <-l  l'aulre  placent 
cette  réponse  eu  ttiOi.  iii;ii^  G:i\anlus  la  met  au  8  de  sep- 
tembre, el  Merali  au  .50  iinùl.  En  les  examinant  un  peu,  il 
est  aisé  de  voir  qu'elles  ne  sont  point  inalllables.  Gnyi-l 
croit  aussi  qu'un  lioinmc  aUaché  U  une  église  doit ,  lors 
même  qu'il  en  est  absent ,  en  réciter  l'oflice.  Lib.  n,  cap. 
17,  q.  2,  pag.  227. 

(i)  Episcopo  luo  bac  inre  noli  resislere;  et  quod  lacil, 
ipse  sine  ullo  scrupulo  vel  disceptatione  sectare.  Augusl. 
cil.  op.  96. 

(.">)  Collet  a  dit  comme  d'aulrrs  que  le  sainl  pontife  Pie  V 
n'a  eu  dessein  d'obliger  à  prendre  le  Bré.ijire  lélormé 
que  les  églises  oui  de  droit  ou  de  coutume,  de  jure  wd 


82.'; 


OFF 


OFF 


S^G 


9.  Il  csl  à  propos  de  résoudre  cinq  ou  six 
questions  dclachées  (|ue  les  théologiens  ont 
coiilume  de  se  proposer. 

On  demande  donc  1"  si  un  ecclésiasliqur, 
qui  en  passant  a  assisté  à  quelques  heures 
de  l'ofOce  dans  une  église  ou  dans  un  diocèse 
dont  le  Bréviaire  ou  l'oflico  csl  différent  du 
sien,  a  satisfait  à  son  ohligalion,  en  sorte 
qu'il  ne  soit  pas  oblige  à  répéter  ces  mêmes 
heures. 

Les  Conférences  de  la  Hoclielle  soutiennent 
([u'il  a  rempli  sou  devoir,  et  (|ue  ceux  (/ui 
onl,  traité  de  celle  malirrc  ru  demeurent  tous 
(/Vicco»Y<(  1  ).  11  me  semble  (|ue  trois  ou  quatre 
des  principaux,  cités  eu  détail,  n'auraient 
rien  gaié.  J'outas  prétend  le  conlraiio  (2)  ; 
parce  qu'un  homme  qui  ne  se  trouvi'  qu'on 
passant  ou  que  pour  peu  de  temps  dans  un 
diocèse  n'a  pas  droit  d'en  suivre;  l'usage.  Je 
ne  pense  absolument  ni  comme  l'un  ni  comme 
l'autre.  C'est,  ce  nie  semble,  par  les  circon- 
stances qu'il  faut  décider.  Je  vais  aider  mon 
voisin  à  célébrer  la  fête  du  patron  de  son 
église,  et  je  chante  chez  lui  une  partie  de 
l'oflice.  Rien  ne  m'oblige  à  le  répéter.  La 
piété  ne  doit  causer  ni  charge,  ni  scrupule. 
Si  au  contraire  j'entre  dans  une  église  où 
l'on  se  passera  fort  bien  de  mes  services,  et 
que  j'y  p.salmodic  tierce  ou  sexte  tomme 
pourrait  faire  un  séculier,  il  m'est  plus  sûr 
pour  lors  de  répéter  en  particulier  ce  qui  fait 
la  din'érenc(!  des  deux  offices.  Je  pourrais, 
sans  chanter  avec  le  chœur,  m'unir  à  lui, 
comme  je  puis  m'unir  au  prêtre  qui  dil  la 
messe,  (luoique  je  ne  la  dise  pas  moi-même. 

10.  On  demande  1°  si,  lorsqu'un  homme 
peut, en  vertu  d'un  privilège  apostolique, dire 
un  Ùréviairc  plus  court,  celui  qui  a  cou- 
tume de  le  réciter  avec  lui  csl  en  droit  d'en 
proQter. 

Henriquez  le  croit  ainsi.  J'aimerais  mieux 
dire  avec  Barthélémy  de  Saint-Fausle(.'î),  (|ue 
si  le  privilégié  a  besoin  d'un  homme  qui 
l'aide,  la  grâce  qui  lui  a  été  accordée  va  de 

♦ 
consiicluiliiic,  L'iaienl  ol)ligéi'S  lie  suivre  dans  leurs  oflices 
l'usiiyr  lie  rK^lisft  lie  Uorne.  Mais  quelles  sont  les  églises 
cpii  n'y  élaienl  pas  obliyéi-s?  I^e  bainl  |iontif<!  iiiijjosaul  une 
ubli^'atioii  sous  peine  de  ne  pas  sati.slaire  à  l'oflice ,  par 
eon.séiiiient  um^  peine  très-grave,  a  dit  indiquer  bien  net- 
leineni  ceux  ;i  qui  il  imposait  celte  cilili;;alinn.  11  l'a  fait  en 
n'exceptant  que  les  églises  ou  coniminiautrs  q\ii  avaient 
lui  autre  brtviaire  depuis  200  ans,  ou  qui  seraient  autori- 
sées par  le  saint-siège  à  eu  avoir  un  autre  Voila  eeuv  qui 
ne  sont  pas  tenus  au  rite  rouiain  de  jure  vcl  cousueludinc. 
C'est  ainsi  que  les  auteurs  l'ont  entendu.  l'oy.Gavantus,  Bo- 
nacina,  elc  HcnoilXlV  (de  Canouiz.  I.  iv,  part,  ii,  cap.  15, 
II.  6  et  7)  appelle  nid/flciéiu'  Grancolas  et  l'outas,  qui  ont 
pensé  autrement,  et  le  pape  Grégoire  XVI,  dans  sou  bref 
à  Mgr  l'archevêque  de  Reims  du  G  aoitt  1842,  attirme  que 
saint  Pie  V  n'a  voulu  CNOopler  de  l'oliligatiou  de  recevoir 
le  Missel  et  le  Bréiiaire  léloruiés  ipie  feux  qui  depuis 
aOO  ans  au  moins  avaient  coiUurne  d'user  d'un  liré\iaire  <'t 
d'uu  Missel  diirérents  :  Eos  tanUim  ub  obliijnl'wne  cornm  rc- 
àpieitdornm  exceplps  voluil,  qui  n  bis  'phium  sallem  (inms 
uti  comurnssent  Hremaiw  tml  Mi.s.'.uti  ub  iilis  diverso.  il 
ajoute  qu'il  ne  leur  fut  pas  permis  de  cliaiiger  et  remanier 
à  leur  volonté  ces  li\res  parliculiers,  mais  simplement  de 
les  conserver  si  bon  leur  semblait. 

Bonacina,  d'après  Suarès  et  autres,  en  conclut  qu'on  ne 
peut  réciter  l'olfice  sous  un  autre  rite,  même  dans  les  lieuv 
cil,  par  la  néuligence  ou  la  résislance  des  prélats,  le  bré- 

S'aire  romain  n'a  pas  été  reçu.  Azur  prétend  le  contraire, 
régoire  XVI  déclare  encore,  dans  le  su.sdit  bref,  que, 
redoutant  les  graves  dissensions  qui  pourraieiil  s'en  tui- 


l'un  à  l'autre;  parce  que  sans  cela  elle  de- 
viendt^ait  inutile  ou  même  onéreuse,  mais 
que  s'il  peut  assez  aisément  réciter  seul,  la 
dispense  qu'il  a  obtenue,  n'est  que  pour  lui. 
Toiilc  grâce  qui  fait  une  brèche  à  la  loi  doit 
se  prendre  à  la  rigueur,  quand  rien  n'oblige 
de  !  étendre  au  delà  des  termes. 

11.  On  demande,  3  si  le  privilège  en 
vertu  duquel  Innocent  IV'  ;i  permis  aux 
frères  mineurs  ,  et  Martin  \  aux  hiéro- 
nyniites  de  dire  un  oKice  plus  court  eu 
temps  de  maladie,  est  révoqué  par  la  bulle 
de  Pie  \',  qui  interdit  tout  autre  Bréviaire  que 
celui  qui  a  été  rèfornié  par  ce  saint  ))ape. 

Je  crois  avec  tjai  cias  et  Ledesnia  que  ce 
privilège  subsiste  toujours  4-  .  pje  Va  bien 
voulu  que  sou  Breviiiire  fiit  suivi  dans  lu 
train  commun,  mais  il  n'a  rien  statué  pour 
1rs  cas  extraordinaires.  On  laisse  tout  l'oflice, 
lorsqu'on  ne  peut  i'u  dire  aucune  partie;  oii 
en  dil  une  partie,  lorsqu'on  ne  peul  dire  le 
tout  .pourquoi,  quand  on  a  permission,  n'en 
dirait-on  pas  un  petit,  lorsqu'on  ne  peul  eu 
dire  un  grand'? 

12.  On  demande  V"  si  un  évêque  peut  per- 
mellre  à  son  diocésain  perpétuel  (jui  n'est 
ni  curé,  m  chanoine  ,•  de  réciter  un  autre 
Bréviaire,  tel  que  serait  celui  de  Paris,  du 
iMans,  etc. 

Je  suppose  d'abord  qu'il  peut  lui  permettre 
de  prendre  le  Bréviaire  romain,  ou  plutôt 
que  cette  permission  est  comme  de  droit  dans 
lotis  les  diocèses  où  il  n'y  a  point  de  loi  sem- 
blable à  celle  de  Milan  '(.')). 

Je  suppose  encore  que  dans  les  lieux 
mêmes  où  la  bulle  de  saint  Pic  est  en  vigueur, 
il  peut  lui  permettre  pour  un  temps  lusage 
d'un  Bréviaire  «Iranger  :  eommc  si  le  Bré- 
viaire du  diocèse  se  réimprimait  et  qu'on  ne 
pût  avoir  l'ancien  (|u'à  beaucoup  de  frais  ou 
qu'un  mal  d'yeux  l'obligeât  de  continuer 
pendant  quelques  mois  à  se  servir  d'un  Bré- 
viaire qu'il  sait  presque  par  cœur,  parce 
qu'il   l'a  récité   pendant  un  grand  nombre 

vre,  il  a  cru  devoir  s  abstenir  pour  le  moment  de  presser 
rexéeulicn  des  bulles  de  Pie  V,  (pi'il  désrerait  voir  ob- 
servées parmi  nous.  Il  félicite  un  prélat  qui  a  prolilé  des 
circonstances  |joiir  siip[irimer  les  divers  livres  liturgii|iies 
qu'il  avait  trouvés  dans  sou  tglise,  et  ramener  tout  son 
clergé  aux  iustitulioiis  de  l'Eglise  romaine.  Il  a  accordé 
bien  volontiers  à  ce  [irélal  (celui  de  Laugres)  un  ofiice  vo- 
tif pour  plusieurs  jours  dans  l'année,  afin  que  les  prêtre* 
occupés  au  saint  ministère  aient  moins  souvent  à  r.ciler 
un  long  olfice. 

Le  même  pape  espérait,  comme  une  bénédiol  ion  de  Dieu, 
que  peu  à  peu  les  aiiiresévêques  de  France  suivraient  cet 
exemple,  aliii  suriont  d'y  faire  entièrement  cesser  celle 
dangereuse  facilité  de  ciianger  les  livres  liturgiques. 

Voila  au  moins  l'opinion  d'un  grand  pape  sur  les  litur- 
gies de  l'rance;  il  en  déjilore  la  variété;  il  regarde  connue 
lrès-|  érdlcuse  la  facilité  du  changement  eu  fait  de  livres 
liturgiques.  Voudrail.on  penser  aulrement  que  lui'?  Ber- 
gier,  quoique  gallican,  dit  (pie  ■■  Binghain  a  voulu  en  im- 
poser lorsqu'il  a  souli'iiii  que  dans  les  premiers  siècles, 
chaipie  évé|ue  avait  li  libellé  de  composer  une  liliirgie 
pour  sou  Eglise,  el  d'v  arrau,'er  le  culte  di\in  comme  il 
le  trouvait  bon.  »  (Dii  t.  de  Thénl.  art.  Lituhgie.I 

(1)  Conf.de  Luçon,  §21,  p.  596: 

(2)  Ponlas,  verb.  Office,  cas.  .'54,  à  la  Gn,  [lag.  1601. 
i3)  B.  a  .s.  l'austo,  q.  12t,  p.  ^.ïo. 

\i}  Garcias,  de  Benef  pan.  m,  cap.  1,  n,  179.  Ledesma, 
Tract.  '.),  c.  4.  A.  S.  Kauslo,  lib.  i,  q.  Mi. 
(o)  Voyeï  ci-dessus,  o.  5,  col,  822. 


h'2l 


DICTIONNAIRE  DES  CEUEMOMES  LT  DES  lUTES  SACRES. 


828 


d'années.  Des  dispenses  de  cette  nature  sont 
bien  fondées,  et  elles  ne  peuvent  perler  de 
préjudice  à  l'autorité  supérieure.  Si  on  les 
accorde  bien  dans  les  autres  lois  ecclésiasti- 
ques, on  peut  bien  les  accorder  en  celle-ci. 
Il  s'agit  donc  d'une  dispense  perpétuelle. 
Un  prélat  est-il  en  droit  de  l'accorder?  Na- 
varre, Suarès,  et  la  plupart  des  théologiens 
étrangers  soutiennent,  contre  saint  Antonin, 
qu'il  ne  le  peut  pas  (1).  Ils  se  fondent  sur  la 
bulle  desaintPie,  qui.en  n'établissant  qu'un 
seul  Bréviaire,  a  par  une  suite  nécessaire  ôlé 
le  pouvoir  d'en  introduire  un  autre.  Celte 
raison  mérite  d'être  pesée  en  France  même, 
dans  les  diocèses  qui,  par  la  fondation  de  l'E- 
glise matrice,  sont  obligés  au  romain.  Hors 
de  là  elle  prouve  seulement  qu'en  général  il 
faut  que  le  rite  d'un  diocèse  soit  uniforme, 
et  qu'il  y  aurait  de  l'abus  à  y  multiplier  ces 
sortes  de  permissions. 

Mais  enfin  un  évêque  peut-il  les  donner 
dans  ce  royaume?  Oui,  sans  doute;  mais 
comme  il  peut  donner  des  dispenses  dans  les 
matières  qui  sont  de  sa  compétence,  c'est-à- 
dire  pour  des  causes  graves  et  importantes. 
Or  j'assurerais  bien  que  ces  causes  ne  se 
trouvent  presque  jamais.  Un  jeune  prêtre 
dira  tout  haut  qu'il  récite  avec  plus  de  piélé 
le  Bréviaire  de  Paris  que  celui  de  son  dio- 
cèse, mais  il  dira  tout  bas  que  celui  de  son 
diocèse  est  beaucoup  plus  long  que  celui  de 
Paris,  et  que  quoiqu'on  ne  changeât  ni  ver- 
sets, ni  répons,  il  retournerait  au  sien  si  on 
le  rendait  beaucoup  plus  court  que  celui  où 
il  trouve  tant  de  matière  à  sa  dévotion.  Après 
tout,  et  nous  l'avons  déjà  dit,  la  vraie  piété 
ne  méconnaît  point  l'ordre.  Une  pensée  com- 
mune lui  sert  d'aliment  ;  moins  elle  frappe 
l'esprit,  plus  elle  touche  le  cœur.  Les  an- 
tiennes de  l'otTice  de  saint  Martin  ne  sont, 
je  crois,  tirées  que  de  Sulpice  Sévère.  En  est- 
il  une  seule  qui  ne  puisse  servir  de  médita- 
tion pendant  une  année?  Quelle  force  de  sen- 
timent et  d'expression  dans  ces  paroles  : 
Oculis  ac  manibus  in  cœluin  semper  intentas, 
invicttim  ah  oratione  spiritum  non  relaxa- 
bât....  Domine,  si  adhuc  populo  tuo  sum  ne- 
cessnrius ,  non  recuso  laborem....  O  virum 
ineffabilem,  ncc  labore  vicliim,  nec  morte  vin- 
cendum;  qui  nec  mari  timuit,  nec  vivere  re- 
cusavit,  etc. 

13.  A  ces  difficultés  qui  se  rencontrent 
souvent,  j'en  ajouterai  une  o,u  deux  autres, 
qui  paraissent  un  peu  plus  métaphysiques. 
La  première  est  de  savoir  si  un  homme  qui, 
pour  s'entretenir  ou  pour  trouver  de  nou- 
velles richesses  dans  les  languA  savantes, 
réciterait  les  psaumes  et  les  leçons  de  l'Ecri- 
ture en  hébreu  ou  en  grec,  ne  serait  pas  ré- 
préhensible.  La  seconde  si,  ayant  fait  vœu 
de  dire  l'office  de  saint  Augustin  le  vingt-cinq 
lie  ce  mois,  qui  est  un  jour  de  férié,  je  ne 
salisfais  pas  à  mon  obligation  en  récitant 
l'office  de  ce  grand  docteur,  lequel  est  beau- 
coup plus  long. 

(Ij  Navar.  de  Orat.  eap.  Il,  n.2i.  Snares.,  lib.  iv,  cap. 
It,  n.  G,  el  cap.  25,  n.  17.  Bonac.  ibid.,  puncl.  1,  n.  19. 
S.  Anloii.  part.  KV,  lit.  15,  cap.  4,  §  "2. 

(2)  Navarriis,  Cousit.  12,  de  Celel)rat.  miss. 


Suarès  et  Navarre,  qui  se  proposent  la  pre- 
mière de  ces  deux  questions,  y  répondent(2), 
que  celui  qui  dirait  son  office  dans  une  langue 
étrangère  remplirait  la  substance  du  pré- 
cepte, parce  qu'il  réciterait  ce  que  l'Eglise 
veut  qu'on  récite;  mais  ils  ajoutent  qu'il  ne 
pourrait  le  faire  sans  péché,  parce  qu'il  y  en 
a  toujours  à  s'écarter  d'un  rite  sagement  et 
légitimement  établi.  Ce  serait  autre  chose  si 
un  bénéficier  avait  perdu  son  Bréviaire.  Nous 
l'avons  déjà  dit  :  on  s'acquitte  comme  on 
peut,  quand  on  ne  peut  s'acquitter  comme 
on  voudrait. 

\k.  Pour  ce  qui  est  du  second  cas,  un 
homme  qui  aurait  fait  vœu  de  dire  l'office 
d'un  saint  serait  obligé  d'en  dire  deux,  l'un 
pour  remplir  son  vœu,  l'autre  pour  obéir  à  • 
l'Eglise.  Ce  n'est  pas  aux  particuliers  à 
changer  ia  loi  générale.  L'Eglise  n'adopte 
que  ce  qui  se  fait  en  son  nom;  el  si  (|ucl- 
quefois  elle  use  de  condescendance,  ce  ne 
sera  jamais  dans  des  changements  qui  vont 
du  lout  au  tout,  et  qui  n'ont  pour  principe 
qu'une  dévotion  arbitraire.  D'ailleurs,  je  ne 
crois  pas  qu'un  homme,  à  moins  qu'il  ne 
l'eût  ainsi  réglé  avec  lui-même,  satisfit  par 
un  seul  office  à  deux  obligations  aussi  dis- 
parates. 

Chap.  IV.  — Quel  office  il  faut  réciter. 

1.  Comme  il  y  a  un  Bréviaire,  il  y  a  un  office 
marqué.  —  2,  3.  //  y  aurait  du  mal  à  le 
changer,  quand  cela  n'arriverait  que  rare- 
ment, à  moins  qu'il  n'y  eût  quelque  l'aisun 
de  le  faire.  —  k.  A  quoi  est  tenu  celui  qui 
par  inadvertance  a  dit  un  office  pour  «n 
autre  ?  —  5.  Faut-il  répéter  le  lendemain  un 
office  qu'on  a  dit  mal  à  propos  le  jour  précé- 
dent? —  C.  Remarques  pour  tes  clercs  qui 
appartiennent  à  ïine  église,  sans  être  obligés 
au  chœur.  —  7,  8.  On  ne  peut  par  dévotion 
faire  double  un  office  simple,  à  moins  qu'il 
n'y  ait  dans  le  lieu  une  relique  considérable 
du  saint  que  l'église  honore.  — 9.  Un  évêque 
ne  peut  étendre  certains  offices  à  tout  son 
diocèse.  —  10.  On  doit  céUbrer  la  fête  du 
patron  d'un  lieu.  Ce  mot  renferme-l-il  le 
patron  de  la  paroisse?  —  11.  Quel  office 
doit  dire  un  homme  qui  se  trouve  par  hasard 
dans  un  lieu  où  l'on  fait  une  fête  dont  il  ne 
fait  pas  lui-même?  — i-2.  Cas  particulier.— 
13.  Les  psaumes  graduels  sont-ils  d'obliga- 
tion?—  ik.  Remarques  sur  cette  matière. 

Il  suit  de  ce  que  nous  avons  dit  dans  le  cha- 
pitre précédent  que  l'Eglise  ne  laisse  pas 
à  sesiiiinisiresla  libertéd'adoptertelBréviaire 
qu'ils  jugeront  à  propos.  Nous  allons  présen- 
tement examiner  si  elle  est  aussi  rigide  sur 
l'espèce  qu'elle  l'est  sur  le  genre. 

1.  Tous  les  théologiens  conviennent,  au 
moins  depuis  la  bulle  de  Pie  V  (3),  qui  en  ce 
point  fait  loi  chez  ceux  mêmes  qui  ne  suivent 
pas  son  Bréviaire,  qu'on  ne  peut  séloignrr 
de  la  forme  qu'il  a  prescrite  sans  commettre 

(5)  Neminem  ex  liis  quibus  hoc  dicpndi  munus  necessa- 
rioimposituin  est,  iiisi  liac  sola  formula  salibfacere  posse. 
Pius  V  cit.  Imll.  Voyez  Vivasur  la  irenie-qualtièine  pro« 
posilluu  d' Alexandre;  VU. 


829 


OFF 


OFF 


830 


un  péché;  et  que  ce  péché  va  au  mortel,  à 
moins  nue  la  légèreté  de  la  matière  n'en  ex- 
cuse. Un  aveu  si  précis  aurait  dû  résouilre  la 
plus  grande  partie  des  diflîcullés  qui  se  pré- 
sentent ici.  L'inquiétude  dos  casuislcs  ne  l'a 
pas  permis.  Ils  ont  cru  trouver  la  forme 
commandée  par  ce  saint  pontife  partout  où 
il  y  a  sipl  heures  différentes.  De  cet  heureux 
principe  ils  ont  tiré  celte  heureuse  consé- 
quence, qu'un  homme  qui  le  jour  des  15a- 
meaux,  où  l'office  de  la  nuit  est  composé  de 
dix-huit  psaumes,  récite  celui  de  Pâques,  qui 
n'en  a  que  trois,  satisfait  au  préccpte(l). En- 
core un  pas,  et  ils  nous  auraient  donné  pour 
vêpres  de  toute  l'année  celles  du  samedi 
saint,  où  il  n'entre  qu'un  psaume  de  deux 
versets  avoc  le  Magnificat. 

Uae  doctrine  si  peu  sage  n'a  ni  pris,  ni  pu 
prendre  dans  l'Eglise;  et  c'est  avec  elle  que 
nous  disons  d'abord,  que  pour  remplir  son 
devoir  par  rapport  à  la  récitation  de  l'office 
divin,  il  est  au  moins  aussi  nécessaire  de 
dire  chaque  jour  celui  que  l'Eglise  y  a  atta- 
ché, qu'il  est  nécessaire  de  se  servir  du  Bré- 
viaire qu'elle  a  spécifié.  La  raison  en  est 
1°  que  le  pape  et  les  évéques,  en  prescrivant 
l'un,  ont  toujours  prescrit  l'autre,  et  quil 
n'y  a  rien  ni  dans  la  loi,  ni  dans  l'usage,  qui 
l'ait  adoucie  sur  le  point  que  nous  exami- 
nons; 2' qu'un  homme  qui  dirait  l'office  à  sa 
fantaisie  ne  remplirait  le  précepte  ni  quant 
à  la  manière,  comme  il  est  évident;  ni  quant 
à  la  substance.  On  ne  l'accomplit  pas,  selon 
le  texte  de  saint  Thomas  que  nous  avons 
cité  (-i),  lorsqu'on  dit  un  Bréviaire  étranger 
au  lieu  du  Bréviaire  do  son  ordre  ou  de  son 
diocèse;  pourquoi  l'accomplirail-on  lors- 
qu'au lieu  d'honorer  un  martyr  dont  l'Eglise 
propose  le  culte  aujourd'hui,  on  célébrerait 
un  confesseur,  ou  peut-être  on  ferait  de  la 
férié?  D'ailleurs  en  gardant  la  substance,  on 
peut  pécher  mortellement  par  l'omission  de 
la  manière.  Un  prêtre  qui  ne  met  point  d'eau 
dans  le  calice  n'omet  rien  d'essentiel  :  per- 
sonne ne  nie  qu'il  ne  soit  Irès-conpàble. 
Enfin  le  mauvais  sentiment  que  nous  com- 
battons n'est  bon  qu'à  renverser  l'économie 
du  culte  divin.  Si  jamais  il  était  reçu  qu'on 
peut  substituer  un  office  à  un  autre  office, 
il  n'y  aurait  bienlôt  plus  d'uniformité  dans 
le  service.  On  reprendrait  sans  cesse  celui 
qu'on  dirait  avec  plus  de  facilité.  Le  plus 
court  aurait  indubitablement  la  préférence, 
et  l'on  en  viendrait  ou  à  croire  avec  Cara- 
muel,  que  l'office  de  Tâques  va  parfaitement 
bien  le  dimanche  des  Rameaux,  ou  à  présu- 
mer caloinnieusement  queSuarès  n'en  disait 
point  d'autre ,  puisqu'il  étudiait  dis-huit 
heures  tous  les  jours.  N'insistons  pas  sur  un 
point  que  son  auteur  a  lui-même  désa- 
voué (3),  et  qu'on  n'oserait  pas  enseigner 
publiquement. 

2.  Mais  ne  peut-on  du  moins  sans  péché  dire 
volontairement  un  office  pour  l'autre,  quBind 

(l)  In  die  Palniaruni  recilans  ol'ficium  pascliule  salisfacit 
prctcepto.  Proi  osit.  34  iiUer  damnalas  ab  Ale\,-inJro  Vil. 
(i)S.Tliom.   quodiib.  6,  art,  8.  Voy.  col.   8->0.      : 
(3)  Viva  remarque  que  Caraiimel  changea  de  senlinient 
dans  la  b  'cwide  édiliou  de  son  livre,  n.  1189. 


entre  les  deux  il  y  a  peu  de  différence  pour 
la  longueur,  et  qu'on  fait  rarement  celte 
substitution?  Plusieurs  théologiens  le  croient 
ainsi,  et  ils  n'exceptent  de  celte  prétendue 
règle  que  le  cas  où  l'on  substituerait  à  l'office 
d'une  grande  fête,  comme  est  celle  de  Noël, 
un  office  (lui  n'y  aurait  point  de  rapport.  La 
raison  qu'ils  en  rendent,  c'est  que  ce  chan- 
gement n'a  rien  que  d'accidentel ,  et  qu'un 
prêtre  peut  sans  péché  dire  une  messe  pour 
une  autre. 

Cette  opinion  n'esl  ni  assez  prouvée,  ni 
assez  sûre,  pour  qu'un  homme  qui  craint 
Dieu  ose  la  suivre  dans  la  pratique.  Le  prin- 
cipe dont  il  faut  partir,  et  qu'on  ne  doit  ja- 
mais abandonner  ,  c'est  que  l'Eglise  veut  un 
office  et  un  tel  office;  qu'il  est  du  moins  in- 
certain si  elle  ratifie  comme  fait  en  son  nom 
celui  qui  n'est  dirigé  que  par  le  caprice,  et 
que  courir  de  gaîté  de  cœur  les  risques  d'un 
péché  grief,  c'est  l'avoir  déjà  commis.  Il  est 
vrai  que  la  simplicité  ,  la  bonne  foi,  le  sen- 
timent de  quelques  écrivains  d'ailleurs  très- 
rigides  (4)  peuvent  excuser  a  ianto,  ou  même 
atoto,  ainsi  que  parle  l'école:  mais  pour- 
quoi faire  de  propos  délibéré  une  action  qui 
ait  besoin  d'excuse?  Nous  n'en  aurons  que 
trop  d'autres  de  cette  nature  à  porter  an  ju- 
gement de  Dieu. 

3.  Je  penserais  différemment  si  un  homme 
qui  change  d'office  avait  quelque  juste  rai- 
son de  le  faire  causa  cohonestans ,  comme 
parlent  nos  maîtres.  Ainsi,  qu'un  ecclésias- 
tique qui  fait  de  la  férié  récite  avec  un  autre 
l'office  d'un  saint,  soit  pour  calmer  le  scru- 
pule qui  le  dévore  ,  soit  pour  lui  apprendre 
par  une  leçon  sage  et  tacite  que  la  rapidité 
avec  laquelle  il  s'en  acquitte  ne  peut  attirer 
sur  lui  la  bénédiction  de  Dieu,  je  ne  lui  ferai 
pas  un  crime  de  ce  changement.  L'Eglise 
condamne  le  caprice,  mais  elle  ne  condamne 
pas  la  piété.  Que  si  pour  réussir  dans  ce 
dessein  ,  un  ou  deux  jours  ne  suffisaient 
pas,  j'exposerais  le  fait  aux  supérieurs,  et 
m'en  rapporterais  à  leur  décision.  S'ils  sa- 
vent se  raidir  contre  l'indolence  ,  ils  savent 
se  plier  à  la  gloire  de  Dieu  et  aux  intérêts 
du  prochain. 

A  l'égard  des  deux  difficultés  qu'on  pro- 
posait ci-dessus ,  pour  faire  voir  que  le  chan- 
gement des  offices,  lors  même  qu'il  est  ar- 
bitraire, ne  peut  être  un  péché  quand  il 
arrive  rarement,  et  que  les  deux  offices  sont 
à  peu  près  égaux,  il  faut  y  répondre  en  deux 
mots  ,  1°  qu'il  n'est  point  sûr  que  ce  chan- 
gement ne  soit  qu'accidentel  ;  et  que  quand 
il  le  ser^l  incontestablement,  il  pourrait 
encore  être  susceptible  de  péché  mortel, 
comme  nous  l'avons  déjà  fait  voir.2°Qu'il  est 
faux,  à  parler  en  général ,  qu'on  puisse  tou- 
jours dire  une  misse  pour  une  autre,  puis- 
qu'un prêtre  qui  le  jour  de  la  Toussaint  dirait 
celle  du  lendemain  serait  trèsrépréhensible, 
et  ne  manquerait  pas  d'être  interdit,  s'il  était 

(4)Ellilca amoris,  totn. II,  lib.  x,  cap.2t,  n.  131, el  Ponus, 
verl).  Office  cas.  30 ,  fondi  sur  Navarre,  n'osent  décider 
qu'il  y  ail  un  [léché  morlel  dans  ce  chaugemeul ,  quand  II 
B'jirrive  que  rarement,  et  qu'il  n'y  a  pas  autre  le»  daix 
offices  une  différence  uolable. 


851 


DlCTlOiSNAlUK  DliS  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


assez  dér.iisomi.ible  pourconliuuer.  3°  Qu'il 
n'y  .  a  point  de  conséquence  de  la  messe  à 
l'oflice  canonial;  que  l'Eglise,  qui  pornicl  à 
SCS  ministres  de  ne  pas  célébrer  tous  les 
jouiS  ,  leur  permet  dans  les  temps  libres  de 
dire  une  messe  ou  votive,  ou  de  Ueiiiiicin: 
qu'au  contraire  elle  ne  souffre  pas  qu'on  se 
dispense  jamais  de  la  récitation  du  Bréviaire; 
et  qu'on  ne  peut  prouver  ni  par  ses  canons, 
ni  par  sa  pratique,  qu'elle  laisse  jamais  à 
ses  enfants  la  liberté  de  dire  sans  raison 
quelconque  tel  office  qu'ils  jugeront  à  propos. 

'i-.  C'en  est  trop  sur  un  eas  dont  il  \  a  peu 
d'exemples.  En  voici  un  qui  arri\  e  tous  les 
jours.  C'e>.t  celui  d'un  homme  qui  par  inad- 
vertance dit  un  office  pour  l'autre.  Doit-il 
le  répéter  en  tout  ou  en  partie?  Je  parle 
d'une  vraie  inadvertance ,  c'est-à-dire  de  celle 
qui  dans  le  droit  est  comparée  à  l'oubli  ,  ou 
à  l'ignorance  invincible.  Un  homme  sage, 
ainsi  que  l'observe  lellituel  d'Alet,  commence 
par  consulter  son  bref,  ou  quelque  personne 
capable  de  l'instruire.  Quand  on  se  trompe 
pour  y  aroir  manqué,  c'est  étourderie  ou 
témérité. 

Dans  une  aiïaire  où  les  sentiments  sont 
si  partagés  ,  il  est  difficile  de  rien  décider 
d'une  manière  assurée.  Sans  me  charger 
des  opinions  d'autrui  ,  ni  vouloir  faire  une 
loi  des  miennes,  je  crois  1"  qu'un  homme 
qui  s'aperçoit  de  sa  méprise  ,  doit ,  après 
avoir  fini  l'heure  qu'il  récite  actuellement, 
reprendre  et  continuer  l'office  sur  lequel  il 
s'est  trompé.  C'est  le  sentiment  du  cardinal 
d-e  Lugo,  et  Henri  de  Saint-Ignace  l'a  trouvé 
juste.  Il  en  résulte  que  si  on  reconnaît  son 
erreur  après  matines  et  laudes  ,  mais  avant 
la  messe  ,  il  faut  la  dire,  non  sur  l'office 
qu'on  a  récité  mal  à  propos ,  mais  sur  l'office 
qu'on  va  continuer  (1). 

Je  crois,  2°  que  si  l'office  qu'on  a  par  nié- 
garde  pris  pour  un  autre  est  beaucoup 
plus  court,  comme  si  dans  le  Romain  on 
a  fait  d'un  saint  au  lieu  de  faire  du  di- 
manche, il  faut  pour  le  moins  ,  en  tout  sys- 
tème ,  dédommager  l'Eglise  par  une  juste 
compensation,  en  disant  par  exemple  les 
neuf  premiers  psaumes  du  premier  noc- 
turne dii  dimanche.  C'est  ainsi  que  l'ensei- 
gnent Layman,  Bonacina  ^2)  et  un  bon 
nombre  d'autres  qu'on  n'accuse  point  d'ou- 
trer la  morale. 

Enfin  je  crois  qu'un  homme  qui  a  confessé 
toute  la  journée,  qui  recommencera  dès  le 
matin  du  jour  suivant  ,  qui  ne  s'est  mépris 
que  parce  qu'il  n'en  pouvait  plus^de  besoin 
et  de  lassitude  ,  peut  s'en  tenir  à  ce  qu'il  a 
fait  ;  mais  que  hors  de  ce  cas ,  qui  n'est  pas 
le  plus  commun,  il  doit  répéter  ce  qui  diffé- 
rencie principalement  les  deux  offices  , 
comme  les  hymnes,   les  autienues,    les  le- 

(1)  J'ai  averti  dans  le  Traité  des  Saints  Mystères,  ctiap. 
2,  n.  3,  que  si  l'on  avait  dit  un  ollice  pour  un  autre,  on 
pourrait  lonjours  célébrer  la  messe  comme  ayant  dit  nia- 
lioes. 

(:^)  Layman,  lib.  iv,  tract,  t,  cap.  S,  n.  5.  Bonacina, 
«lisp.  1,  q.3,  puiict.  1,  n.  18. 

(3)  C'est  ce  «lui  irrive  orilinairenient  dans  les  nouveaux 
BréTriires,  (]»  lis  |is.iuinis  changent  ions  les  jours,  [JOur 
tiouorei'  cliaque  jour  un  nouveau  mystère, 


çons  du  second  nocturne,  les  répons  et  les 
versets,  et  même  le  totit,  si  les  deux  offices 
nont  rien  de  commun  3),  et  tiu'il  le  puisse 
sans  s'incommoder  considérablement.  Je  sais 
bien  qu'il  y  a  des  gens  habiles  qui  sont  plus 
indulgents,  et  que  le  mot  (Vof/ir.ittm  pro 
officia  a  presque  passé  en  proverbe  ;  m.ils 
je  sais  aussi  que  beaucoup  de  personnes 
éclairées  s'en  tiennent  dans  la  pratique  au 
sentiment  que  j'ai  proposé.  Je  sais  que  c'est 
ainsi  que  le  décida  le  respectable  l'olet 
dans  les  conférences  de  Saint-Nicolas  du 
Cbardonnel,  et  que  Navarre,  Tolet  ('(),  et 
plusieurs  autres  sont  du  même  avis.  Enfin 
je  sais  qu'il  faut  être  bien  peu  à  vous  ,  ft 
mon  Dieu  ,  pour  chicaner  sur  une  affaire  qui 
ne  deiiidiule  guère  qu'un  quart  d'heure  de 
temps,  et  que  nous  ne  devrions  pas  vous 
refuser  ,  quand  elle  en  demanderait  beau- 
coup davantage.  Cependant,  pour  donner 
quebiue  chose  à  la  faiblesse  humaine  ,  je 
presserais  moins  la' répétition  des  psaumes 
que  celle  des  versets,  des  répons,  et  des 
autres  parties  semblables.  Dans  le  Romain 
les  psaumes  pour  un  confesseur  ont  si  peu 
de  rapport  à  lui ,  qu'on  peut,  ce  semble, 
l'avoir  suffisamment  honoré  par  ceux  qui 
composent  l'office  des  vierges.  C.'est  autre 
chose  dans  les  grandes  solennités ,  comme 
celles  de  Noël,  des  Rois,  etc.  Chaque  mor- 
ceau de  l'office  a  une  liaison  marquée  avec 
le  mystère  que  l'Eglise  veut  célébrer. 

5.  Cette  difficulté  nous  mène  à  une  autre. 
On  demande  quel  parti  doit  prendre  un  prê- 
tre qui ,  au  lieu  de  faire  d'un  martyr  a  fait 
d'un  confesseur  doiU  la  fêle  n'arrive  que  le 
lendemain.  On  suppose  que  cet  ecclésiasti- 
que n'est  plus  à  portée  de  réparer  sa  faute. 

Pontas  prétend  qu'il  n'y  a  qu'à  faire  la 
lendemain  l'office  du  martyr  que  l'on  a  omis 
inconsidérément  (o).  Cela  "lui  paraît  si  clair  , 
qu'il  n'a  pas  cru  devoir  le  prouver.  Nous 
croyons  au  contraire,  avec  Lugo  et  plusieurs 
autres  ,  qu'il  laiit  alois  faire  une  seconde 
fois  l'office  du  saint  confesseur,  et  laisser 
pour  cette  année  le  saint  martyr.  La  raison 
est ,  qu'une  première  erreur  ne  donne  point 
droit  de  s'en  pardonner  une  nouvelle.  Quand 
l'Eglise  attache  l'office  d'un  saint  à  un  tel 
jour,  elle  ne  permet  pas  aux  particuliers 
de  le  transporter  de  leur  autorité  privée. 
D'oi^iilsuit  qu'un  office  comme  celui-là  ne 
doit  pas  être  récité  au  premier  jour  libre  , 
primn  die  non  impcdila;  parce  que  les  offi- 
ces ,  ainsi  que  les  jcîines  ,  répondent  à  ries 
jours  précis  ,  et  que  cette  règle  ne  souffre 
d'exception  que  dans  le  cas  où  une  fête  pu- 
blique, au  moins  dans  un  lieu,  concourt 
avec  une  autre  fêle  :  car  alors  il  est  décidé 
qu'on  remettra  la  moins  solennelle,  pour 
célébrer  en  son  jour  propre  celle  qui  lest 

(4)  Cum  ex  inadvcrtentia  olBcium  mulatnm  est...  tune 
uqn  est  opus  omnia  repelere,  seU  solum  quod  fuit  particu- 
lare  l'eslo  vel  l'criae,  ui  iiymnus,  nnliphonae ,  oratio,  trina 
lectio,  si  luit  matuUiumi...  (Juaudo  tolnm  est  proprium, 
loturn  débet  repeti.  'l'olet.  lib.  vu,  cap.  13,  n.  2. 

(5j  Pomas,  ibid.  eas.  50,  ii  ta  lin.  Mgr  Gnusset,  Tliéul. 
iiiurale,  t.  II,  u.  699,  le  croit  assez  probable,  d'après  in 
Liguori. 


S53  OIT 

davantage.  Si  coia  était  autrement,  (III  liominn 
(]UL'  la  liialadio  a  empêché  de  dire  son  olfice, 
lii'iidant  trois  semaines  ou  un  mois,  serait 
iilili^^é  à  reprendre  par  oidre  tous  les  saints 
qu  il  a  omis.  Pratique  qui,  en  rompant  l'uni- 
liirmitc,  l'eiait  un  grand  mal,  sous  prétexte 
.l'un  bien  assez  léger.  , 

Nous  ajouterons  ici  quelques  remarques, 
(jui  presque  toutes  sont  tirées  de  la  congré- 
gation des  Rites.  Quand  elles  ne  serviraient 
(|u'une  fois  dans  la  vie ,  c'en  serait  assez 
pour  ne  les  pas  omettre. 

<î.  La  première  est  que  les  clercs  qui  sont 
attachés  à  une  église  et  (jui  la  servent,  sans 
être  obligés  au  chœur  ,  ne  sont  point  obli- 
gés à  réciter  les  otTices  propres  qui  se  disent 
dans  le  chœur  de  celte  même  église.  Il  en 
est  de  même,  et  à  plus  forte  raison,  des  au- 
tres ecclésiasli(|ues  séculiers  ou  réguliers  du 
même  diocèse  (I).  Cela  est  évident  à  Paris  : 
on  lait  dans  la  métropole  certains  oltices 
plus  solennels  que  dans  toutes  les  autres 
églises  du  diocèse. 

".  La  seconde,  qu'il  n'est  pas  permis  de 
changer  le  rite  qui  est  prescrit  pour  un  offi- 
ce ;  et  qu'ainsi  un  particulier  ne  peut  même, 
par  un  principe  de  dévotion,  dire  ritu  clu- 
plici  un  olfice  qui  est  simple  ou  semi- 
double  (-2). 

8.  La  troisième,  qui  est  une  exception  à 
la  règle  précédente,  c'est  que  dans  les  égli- 
ses où  il  y  a  une  relique  considérable  d'un 
saint,  on  peut  faire  son  office  double-mineur 
au  jour  de  sa  fêle  (3),  pourvu  que  cette  reli- 
que soit  autlicnliquement  approuvée.  Par 
lelique  considérable  on  entend  la  tète,  le 
bras,  la  jambe,  la  partie  ou  le  saint  a  souf- 
fert, pourvu  (]u'elle  soit,  ou  que  par  la  réu- 
nion qu'on  a  faite  des  différents  morceaux 
qui  la  composent,  elle  paraisse  tout  entière. 
L'os  qu'on  nomme  libiu,   le  pied,    la    main, 

(I)  Cleiici  liccl  .iscripli  alicui  Ecclesiae  ,  non  Linien 
omiyaU  choio,  non  leiieiilur  recilaie  oflicia  quœ  in  clioi-o 
propila  dicunlur  eaJeni  die.  S.  H.  C.  die  5U  Aug.  I(i02. 
ljuicnn(iuc  alii  clerici  s;uculares  regularesve  ,  In  civiuae 
vel  dlii'ccbi  comnioianles,  non  lenculur  recilarc  oflifi.i 
jirupria  Siimlornin  illiusdia'cesis,  vel  iiuœde  consueludine 
In  eadeni  ecilosia  recilanmr  in  clioro.  Éad.  S.  0.  die  8  Sept. 
lOÛi,  apnd  Gavant,  lit.  2  de  Delectib.  in  ollioio,  sert.  1, 
cap.  S. 

{■2)  Gav.Tnliis,  ibid.  ii.  5. 

(5)  Di;  sancicj  cujus  iiisignis  reliqnia  hal)elur,  lieri  po- 
luslolliuiurnduplux  in  ejus  l'eslo.  S.  H.  C.die  2-3  Kov.  [liOi, 
modo  sit  ov  sjjictii  approbalis,  et  posais  in  Marlyrnlogiu 
Romano.  Ead.  I^ong.  3  Junii  1617.  Insignes  reliquire  (ipia- 
runi  ralioni'  polesl  recilari  oflicium  snb  rilu  duplici  ininori) 
suntcapnl,  braclilimi,  crns,  aut  illa  pars  ccrpoi  is  in  qua 
passus  est  nianyr,  inodo  sit  intégra,  et  non  parva,  et  légi- 
time ab  oïdinariis  approbala.  Kad.  Cdn^.  8  April.  lG2iS. 
Celibi'ari  non  polesl  per  lolani  civitaleni  vo\  dio.'cesim, 
pliam  de  cnjnscunqup  ordinarii  anctoiilate,  feslnni  cuiii 
ollicio  de  saiioto,  eo  (jnod  in  loco  adsit  eccicsia  pnrochia- 
lis,  vel  regularis,  \el  abbalialis,  anl  aldiua  reliqnia;  sed 
lanluni  in  ecclesia  ipsius  saiieii  litnlaris,  sen  nbi  a^serva- 
lur  corpus  anl  insignis  reli(|uia,  et  non  alibi.  Kad.  Cong. 
8  April.  1628.  Episcopus  non  polesl  slalnere  dieni  Doniiiii- 
l'.ini  ad  celebrandum  feslinii  alicujns  sancti  marlyris  de  qi!o 
.i.ssiTvasur  reliquia  insignis  in  aliqna  ecclesia  ;  nec  de  eo 
I  rlebrari  debere  ofliciuoL  et  missam  in  ip.ça  die  sui  marty- 
iii,  iiisi  reliquia  silde  saiictosr,ri|iloin  Marlyrelogio  Rom., 
el  nisi  constat  de  idenlitate  reliquia;  ejn.sdeni  sancti.  Ti- 
bia anlem  non  estreliqnia insignis.  Kad. Cong.  5  Junii  1662... 
ijuibus  lanien  reHiliiiis  ab  i)rdiuariis  locirnni  a|)prohatis 
débita  lidelinni  veneralio  exUibealm',  scd  absque  ollicioet 
niissa,  sub  pa-nis  de  non  salislaciendo  [irœceplo  recilandi 
ullicium  aliisque  in  consliluiione  S.  l'Ii  V  contenlis.  Ead. 


OFF  831 

ne  sont  poini  reliqnin  ittaignif.  .\u  reste  la 
concession  de  faire  double  l'office  dont  il  s'agit 
ne  regarde  que  ceux  dans  l'église  desquels  so 
trouve  la  relique,  et  elle  ne  ieiirdonne  pas  droit 
de  transporter  la  fête  au  dimanche.  De  plus  , 
le  nom  de  suint  se  prend  ici  dans  toute  la  ri- 
gueur des  leniies,  c'est-à-dire  qu'il  ne  s'en- 
tend que  de  ceux  qui  ont  élé  canonisés,  ou 
que  l'Eglise  regarde  comme  tels  depuis  un 
temps  immémorial.  .Ainsi  la  grâce  dont  nous 
parlons  n'a  pas  lieu  pour  ceux  qui  ne  sont 
encore  que  béatifiés,  quoique  leurs  noms  se 
trouvent  dans  le  Martyrologe. 

9.  La  quatrième  est  qu'un  évêque  ne  peut 
élendre  à  tout  sou  diocèse  ni  l'oflice  d'une 
fête  qui  se  célèbre  dans  la  ville  épiscopale, 
ni  les  leçons  qui  sont  propres  au  même 
office  (ï). 

10.  La  cinquième  est  que  tous  les  ecclé- 
siastiques sont  tenus  de  célébrer  la  fête  du 
patron  du  lieu  où  ils  sont,  et  même  les  régu- 
liers ;  mais  ceux-ci  sans  en  faire  l'octave.  La 
congrégation  l'a  plus  d'une  fois  décidé  (5). 
Elle  a  décidé  en  même  temps  que  le  patron 
d'une  paroisse  n'est  point  censé  le  patron 
d'un  lieu.  On  ne  donne  ce  nom  qu'aux  saints 
qu'un  royaume,  un  diocèse,  ou  du  moins  une 
ville  ont  adopté  pour  proli  (leur  fC).  Nous 
rapportons  d'après  .Merati  les  décrets  qu'elle 
a  faits  sur  cette  matière.  Tout  le  monde  n'est 
pas  à  portée  de  consulter  l'ouvrage  qui  les 
renferme,  et  ceux  qui  le  pourraient  faire  ne 
trouvent  pas  mauvais  qu'on  leur  en  épargne 
la  peine. 

IL  A  cette  occasion  j'examinerai  une  dif- 
ficulté qui  m'a  eiiibarrassé  plus  d'une  fois.  Il 
s'agit  de  savoir  quel  office  doit  réciter  un 
prêtre  qui  par  hasard  se  trouve  dans  un  lieu 
où  l'on  célèbre,  soit  dans  la  paroisse,  soit 
dans  l'église  principale,  une  fête  qui  n'est 
point  dans  son  Bréviaire,  ou  (ju'il  a  peul- 

S.  n.  c.  Il  Aug.  1691.  Consueludo  triginta  annorum  non 
liabel  vim  ad  boc,  ul  contiimari  possil  recitalio  nflicil  dn 
ali(iuo  saiiclo  iii  ecclesia  in  qua  asservalur  ejus  corjais, 
nisi  docealur  an  sil  descripius  lu  Marlyrologio,  et  de  ejus 
idenlitale  constel.  Ead.  Coug.  5  Jnlii  1608. 

(i)  Non  potest  episcopns  exlendcre  a<I  suani  diœccsim 
olficiuni  illnd  quod  lieri  solel  in  civitate.  S.  R.  C.  16  Ja- 
nuarii  1607. 

(5)  Fesluni  palroni  [irincipalis  loci  lenentur  omncs  cum 
oflicio  de  eodeni,  eliain  regulares,  celebrare  ,  sed  isli  ad 
oal;ivam  non  leneuun',  lenelur  vero  ad  octavain  clerus 
secnlaris  ejusdem  civitalis.  S.  R.  C.  il  Mail  1628  et  28 
Septembris  1638.  Si  duplex  sit  ejusdem  loci  paironus, 
de  principaliori  dunlaxal  patrono  celebrandum  est  cnni 
octava.  Ead.  Cong.  2o  Marin  1639.  Regulares  qui  non 
possunl  iiti  calendario  diœcesano,  teneuiur  tamen  ad  re- 
ciiaiionem  ollicii  pairord  principalis  loci ,- ac  lilularis  oc- 
clesiLC  calbedralis;  sed  ad  eorunidrm  octavas  celebran- 
das  non  tenenUir.  Inio  nec  possunl  de  dicta  octava  recilare 
ad  libiluiii.  Ead.  Cong.  àO  Marlii  1683.  Dedaralio  quod  re- 
gulares non  possinl  recilare  olliciuni  de  octaïa  palroni 
principalis  sine  speciali  indnilo,  couqireliendil  eliani  mo- 
niales ordinariis  subjeclas.  Nec  debent  e,-e  recilare  ofli- 
cium de  ocia\a  Dedic;ili(pois  ecxle.sia;  c:illif(lralis,  nec  pos- 
.Mint  ad  libitum  ;  et  lanluin  lenenlur  praj  li  (uin  olSciuin  re- 
cilare snb  rilu  dnplici  secuud;e  clasbia  sine  octava.  Ead. 
Cong.  Il  Febr.  1702. 

(6)  Noniiue  palroni  loci  de  quo  juvla  bullam  Grego- 
rii  .\ill  regulares  lenentur  recilarc  ollicium  snb  rilu  dn- 
plici prinise  classis,  non  venil  patronns  parocliiae  in  qua 
comniuranlur.  S.  K.  C.  die  I  i  Febr.  1703.  Gnjet  avait  sou- 
tenu la  même  chose  d'après  Gavanlus.  Néanmoins  ce  der- 
nier avoue  qu'il  est  louable  pour  les  réguliers  de  l'aire  ces 
sortes  d'ollices  en  faveur  du  peuple.  Guyet,  lib.  ii,  r.  16, 
t;.  7,  p.  224.  Gavanlus,  scd.  ô,  cap.  12,  n.  7. 


«55 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


être  (!éj<i  faite  en  son  jour,  mais  qui  pour  la 
commodité  du  peuple  a  été  remise  au  diman- 
che. En  un  mot,  j'arrive  à  Roye  la  veille  de 
saint  Florent ,  dois-je  en  faire  l'office  ?  J'ai 
fait  à  Paris  l'office  de  saint  Germain,  le  fe 


saint  que  d'un  autre,  et  qu'alors  on  n'en  fait 
pas  même  commémoration.  Mais  il  veut  que 
dans  cette  conjoncture  on  se  conforme  pour 
les  ornements  au  lieu  dans  lequel  on  célè- 
bre (k).  11  cite,  sans  le  nommer,  pour  garant 


rai-je  une  seconde   fois,  parce  que  je  me     d^  sa  réponse,  un  fameux  consulteur  de  la 

trouve  dans  la  ville  qui  porte  son  nom,  et  '"     '"       ''""  ""'* "     '■-•■'  • 

où  il  n'est  fêté  que  le  dimanche  suivant? 

Un  habile  homme  que  l'on  a  consulté  sur 
ce  cas  y  répond  avec  distinction.  Ou  le  prêtre 
dont  il  s'agit,  dit-il,  doit  partir  dès  le  matin 
de  l'endroit  où  il  est  arrivé  le  soir,  ou  bien 
il  doit  y  faire  quelque  séjour  ;  et  dans  cette 
seconde  supposition,  où  il  fait  lui-même  l'of- 
fice d'un  saint  qu'il  supprimerait  celte  année 
(  ou  du  moins  qu'il  serait  obligé  de  trans- 
porter ),  ou  il  fait  de  la  férié.  Dans  toutes  ces 
hypothèses,  s'il  veut  célébrer ,  il  doit  tou- 
jours (1)  dire  la  messe  ritu  duplici  majori,  à 
l'honneur  du  saint  dont  on  fait  la  fête  dans 
le  lieu  de  son  passage  ou  de  son  séjour,  et 
cela  quand  même  il  l'aurait  déjà  dite,  ou  qu'il 
devrait  la  dire  quelques  jours  après  dans  le 
lieu  de  son  domicile  ordinaire.  Il  n'en  est  pas 
ainsi  de  l'office.  Car  1»  s'il  ne  fait  que  passer, 
il  doit  le  dire  tel  qu'il  lui  est  prescrit  par 
YOrdo  de  son  diocèse.  2°  Il  le  doit  aussi , 
quand  même  il  devrait  faire  quelque  séjour, 
s'est-à-dire,  passer  toute  la  fête  dans  ce  lieu, 
supposé  qu'il  fasse  l'office  d'un  saint  qu'il 
cerait  obligé  de  supprimer  celle  année,  ou 
du  moins  de  transporter;  parce  qu'il  n'y  a 
ni  règle,  ni  décision,  qui  autorise  un  particu- 
lier à  faire  ce  changement  d'office.  3°  Il  le 
doit  encore,  quand  il  a  déjà  fail  cet  office  , 
ou  qu'il  le  fera  quelques  jours  après  selon 
les  lois  de  son  Eglise.  k°  Enfin  si  l'office  du 
jour  n'était  chez  lui  que  de  la  forie,  on  croit 
qu'il  pourrait  se  conformer  à  l'office  du  lieu 
où  il  séjourne,  mais  qu'il  n'y  serait  pas  obli- 
gé; puisque  de  droit  commun  (2)  les  régu- 
liers eux-mêmes  qui  y  ont  un  séjour  fixe  n'y 
sont  pas  obligés. 

12.  Mais  un  habitant  de  Vienne  ou  d'An- 
gers qui  fait  double  de  première  classe  la  fête 
de  saint  Maurice,  patron  de  ces  deux  diocè- 
ses, doit-il  le  préférer  pour  la  messe  à  une 
fêle  de  même  solennité  qui  se  célèbre  dans  le 
diocèse  où  il  se  trouve  ? 


Merali  (3)  répond  que,  quoiqu'on  puisse 
absolument  parlant  dire  la  messe  du  dernier 
avec  mémoire  du  saint  dont  on  a  fait  l'office, 
il  est  plus  d'usage  de  la  dire  de  son   propre 

(1)  Ce  mol  est  de  trop.  Voyez  le  numéro  suivant.  Re- 
marquez que  ce  que  l'on  dit  ici  de  la  fêle  n'a  pas  lieu  pour 
l'octave.  Si  donc  je  ne  fais  pas  de  saint  Pierre,  tel  jour  de 
son  octave,  je  ne  suis  pas  tenu  d'en  dire  la  messe,  même 
dans  une  église  qui  lui  est  dédié«;  et  si  je  la  dis,  je  ne  la 
dirai  que  comme  votive;  parce  qu'on  doit  regarder  comme 
votive  toute  messe  qui  ne  répond  pas  àrol'tice.  roi/«îGa- 
vanius,  part,  i,  lit.  U,  de  ordinanua  missa ,  clc. 

(2)  Je  dis  de  droit  commmi  à  cause  du  décret  cité  dans 
h  note  G,  col.  854  Si  les  réguliers  n'étaient,  comme  ou 
le  prétend  de  quelques-uns,  admis  dans  une  paroisse  qu'à 
condition  d'en  célébrer  les  fôtcs,  ils  ne  devraient  pas  s'en 
dispenser. 

(51  Merali,  in  part,  i  Gavanli  de  Rubric.  gênerai,  lit.  de. 
duplici,  n.  1. 

(4)  Missa  non  pnterit  celebrari  de  S-  confessore,  si  color 
fueritrubous.  S.  C.7  Mail,  1746. 

(5)  Toute  la  question  est  résolue  dans  celte  décision  que 


congrégation  des  rites,  qui,  élant  premier 
maître  des  cérémonies  de  Clément  XI,  ne  de- 
vait pas  les  ignorer  (3).  ; 

Il  ajoute  que,  quoiqu'on  dise  la  messe  d'un 
saint  dans  une  chapelle  qui  lui  est  dédiée  , 
on  ne  peut  la  dire  que  sous  le  rite  que  l'église 
(  du  lieu  )  a  prescrit  pour  son  office  ;  et 
que  si  ce  saint  n'était  pas  dans  VOrdo,  on  no 
pourrait  même  dire  qu'une  messe  votive 
avec  Gloria  in  excelsis.  Encore  faudrait-il, 
ainsi  que  l'observe  Guyet,  que  celte  fêle  m; 
concourût  ni  avec  une  fêle  double,  ni  avec, 
un  jour  de  dimanche,  ou  tout  autre  dont  l'of- 
fice ne  peut  être  changé. 

Nous  avons  remarqué  dans  le  Traité  des 
Saints  Mystères  (6)  qu'un  aumônier  de  reli- 
gieuses qui  ont  un  Bréviaire  propre,  telles 
que  sont  les  bénédictines,  peut  dire  la  messe 
du  saint  dont  elles  font  l'office  ,  c'est-à-dire 
réciter  assez  souvent  son  office  d'une  façon, 
et  dire  la  messe  de  l'autre.  C'est  un  incon- 
vénient ;  mais  on  l'a  passé,  soit  parce  que  peu 
de  prêtres  auraient  voulu  changer  leur  Bré- 
viaire contre  un  Bréviaire  beaucoup  plus 
long;  soit  parce  que  l'on  a  cru  avec  Quarli 
(7),  qu'à  parler  généraloment,  il  est  plus 
louable  de  suivre,  dans  une  action  publique, 
le  rite  de  l'église  où  l'on  célèbre,  selon  cette 
ancienne  maxime  :  Cum  Romœ  fueris,  Ro- 
mano  vivito  more;  et  qu'il  y  a  une  sorte  de 
charité  et  d'union  à  prendre  de  ceux  avec 
qui  l'on  ne  vit  même  que  pour  un  temps, 
tout  ce  que  l'on  peut  en  prendre,  sans  inté- 
resser les  règles  essentielles. 

1.3.  On  a  coutume  d'examiner  ici  une 
question  que  nous  ne  devons  pas  négliger. 
11  s'agit  de  savoir  si  les  psaumes  graduels  ou 
pénilentiaux,  l'office  de  la  Vierge  ou  des 
morts,  et  quelques  autres  semblables  prières, 
qui  sont  quelquefois  marquées  dans  les  ru- 
briques, sont  d'obligation  pour  ceux  qui  di- 
sent le  Bréviaire  romain. 

Rien  de  plus  juste  à  mon  sens,  que  la  ré- 
ponse que  fait  en  très-peu  de  mots  Barthé- 
icmi  deSaint-Fauste  à  celte  difficulté  (8). 
U  soutient  d'abord,  contre  Navarre,  que 
l'office  de  la  Vierge  ne  fait  point  partie  des 

la  congré^alion  des  Rites  a  donnée  le  12  novembre  1851 
(  Apnd  Gmddlini  n.  4b20,  ad  31  ).  «  Missani  concordarc 
debere  cum  ofUcio  quod  quisque  recitavit,  dumniodo  cuni 
colore  Ëcclesia;  in  qua  célébrât  «iptetur.  In  oratorio  aulem 
privato  seniper  concordarc  débet.  »  On  doit  donc  dire  la 
messe  conformément  à  son  propre  oflicc  toutes  les  fois 
qu'on  célèbre  dans  un  oratoire  privé  ;  et  si  c'est  dans  une 
église  publique,  toutes  les  fois  que  la  couleur  de  celle 
église  convient  a  l'ollice  qu'on  a  dil;  si  elle  ne  convient 
pas,  on  dit  la  messe  de  celte  église;  ou  pourrait  en  dire 
une  volive  qui  c.vigerait  la  même  couleur,  si  l'office  que 
l'on  a  dit  n'exclut  p.is  les  mc.sses  votives,  pourvu  que  I  ni- 
fice  de  celte  église  en  admette  co  jour-la. 

(6)  Voyez  l'art.  Mksi  i,.  n.  -i. 

(7)  Quarli,  part,  i,  lit.  4,  dub.  10. 

(H)  B.  a  S.  Fauslo,  lib.  n,  q.  300,  et  seq..  contra  Navar. 
de  Orat.  c.  10,  n.  3.  Navarre  chaugea  de  seallmcat.  Mi- 
sccl.  77 


n? 


OFF 


OFF 


838 


heures  canoniales,  lant  parce  qu'il  n'a  élé 
prescrit  (1)  que  longtemps  après,  c'est-à- 
ilire  par  Urbain  II  en  1095,  à  l'occasion  de 
la  prcmii-re  croisade,  que  parce  qu'il  n'y  a 
point  de  décret  qui  l'érigé  en  portion  essen- 
lieilo  du  grand  oftice.  Il  soutient  ensuite  que 
cous  qui  récitentle  Bréviaire  de  Pie  N  ne  sont 
point  obligés  à  ce  petit  oflice  ,  parce  que  ce 
saint  pape  les  en  décharge,  à  moins  qu'il  n'y 
soient  d'ailleurs  obligés  par  la  coutume.  Ce 
(lu'il  statue  encore  expressément  par  rap- 
port aux  psaumes  graduels,  aux  psaumes  de 
la  pénitence,  et  à  l'office  des  morts  (•!). 

Mais  il  faut  bien  remarquer  que  l'indul- 
gence de  ce  saint  pontife  ne  sert  de  rien  ,  ni 
à  ceux  qui,  disant  en  public  ou  en  particulier 
un  autre  Bréviaire  que  le  sien  ,  sont  par  les 
lois  propres  de  leurs  diocèses  obligés  à  ces 
différents  offices  ,  ni  à  ceux  qui ,  quoiqu'ils 
fassent  le  romain  ,  sont  obligés  par  la  cou- 
tume ,  les  statuts  ou  l'institution  de  leurs 
églises,  à  dire  ces  mêmes  offices  dans  le 
chœur  ou  hors  du  chœur.  Pie  V  l'a  lui-même 
décidé,  et  personne  n'entend  mieux  le  sens 
d'une  loi  que  celui  qui  l'a  dictée  (3). 

C'est  sur  ce  principe  d'une  coutume  sui- 
vie et  constante  que  Fagnan  ot  le  Père 
Alexandre  (k)  décident,  l'un  que  les  religieux 
de  Cîtcaux,  l'autre  que  les  enfants  de  saint 
Dominique  doivent ,  hors  du  chœur  comme 
au  chœur,  réciter  l'office  de  la  Vierge  et  l'of- 
fice des  morts.  Les  premiers  auraient  tort 
de  dire  que  saint  Pie  et  Paul  V  ont  en  ce 
point  dérogé  à  la  coutume  ,  parce  qu  'ils 
n'ont  point  parlé  des  coutumes  spéciales , 
qui  ,  affermies  par  la  suite  des  années,  font 
une  loi  invariable.  Les  seconds  ne  pourraient 
pas  non  plus  prétexter  que  leurs  constitu- 
tions n'obligent  point  par  elles-mêmes,  sous 
peine  de  péché.  Ce  n'est  pas  la  règle  qui  les 
lie,  c'est  le  précepte  de  l'Eglise  qui  s'y  joint. 
La  règle  fait  que  ces  offices  particuliers 
entrent  dans  le  tout  du  grand  office  ;  le  pré-»- 
cepte  de  l'Eglise  fait  qu'aucune  des  parties 
de  ce  tout  ne  peut  être  omise  sans  péché,  et 
que  ce  péché  est  mortel ,  quand  la  partie  est 
considérable.  Ces  deux  auteurs  ajoutent  que 
Pie  V  n'a  déchargé  les  clercs  des  offices  dont 
nous  parlons  qu'à  cause  de  la  multiplicité 
des  besoins  de  la  vie  présente,  qui  ne  leur 
permettent  guère  de  vaquer  à  tant  d'offices 
différents  ,  et  que  cette  raison  n'a  pas  Heu 
pour  les  religieux  que  leur  état  doit,  selon 
les  canons,  éloigner  des  occupations  sécu- 
lières. C'est  prouver  Une  bonne  thèse  par  un 
argument  très-équivoque.  Il  y  a  mille  reli- 
gieux qui  dans  l'ordre  de  Dieu  ont  plus  d'oc- 
cupations, même  temporelles,  que  beaucoup 

(1)  Je  dis  prescrit,  car  il  élait  en  usage  dans  les  Eglises 
creoque  et  latine,  300  ans  avant  saint  Pierre  Daniien,  que 
UaroQiusen  fait  auteur  eu  lÛo6.  Votiez  le  card.  Bona,  lib. 
de  Divina  Psalmodia,  c.  12. 

(2)  Quod  vero  in  rubricis  noslri  liujDS  officii  prœscribi- 
lur,  quibus  diebus  ollicium  B.  Virginis  et  delunctorum, 
item  septem  psalmos  pœnitentiales  et  graduales  dici  ac 
psalli  oporteat  :  nos  propter  varia  hujusvil;e  negotia.mul- 
lorum  oceupationibus  indulgentes,  peccati  quidem  pericu- 
luni  ab  ea  prœscripUone  removenduni  duxinius.  Plus  V, 
bul.  Quod  a  noMs: 

(3)  Hoc  autem  concedimussine  ■pru'judicio  consuetudinis 
illaruni  occlesiaruni  in  quibus  oniciumpar\  uni  6.  &lariaein 
«boro  dici  consueverat  :  ila  ut  in  ipsls  ecclesiis  servetur 


d'ecclésiastiques  «éculiers.  Leur  défendra- 
t-on  d'avoir  du  bien  ,  de  le  faire  valoir  pour 
eux  et  pour  les  pauvres,  dont  ils  sont  la 
ressource  ;  de  le  soutenir  contre  la  soif  et  les 
fureurs  de  la  cupidité,  du  luxe  et  du  scan- 
dale qui  les  environnent?  Ne  mettons  jamais 
en  preuve  ce  qui  peut  donner  lieu  à  des  ex- 
ceptions capables  de  renverser  une  partie  de 
notre  système. 

li.  Je  finirai  ce  chapitre  par  quelques  ob- 
servations qui  ne  lui  sont  point  étrangères. 

La  première  est  que  ceux  qui  sont  tenus  à 
l'office,  sont,  en  certains  diocèses,  obligés 
anx  litanies  des  saints  le  jour  de  Saint-Marc 
et  les  trois  jours  des  Hogalions,  non  préci- 
sément parce  qu'elles  sont  marquées  dans  la 
rubrique,  puisque  la  rubrique  marque  aussi 
les  psaumes  graduels  ;  mais  parce  que  la 
coutume  en  a  fait  une  loi  en  plusieurs  en- 
droits, surtout  en  ceux  qui  font  l'oflice  ro- 
main ,  et  que  Pie  V  en  ne  les  exceptant  pas, 
comme  il  a  fait  l'office  de  la  \  ierge  ,  par 
rapport  à  ceux  qui  n'y  étaient  pas  particuliè- 
rement obligés ,  est  censé  en  avoir  confirmé 
l'usage. 

Mais  suffit-il  à  ceux  qui,  pendant  ces  trois 
ou  quatre  jours ,  assistent  aux  proces-ions  , 
de  dire  avec  piété  les  grandes  litanies  sans 
dire  les  prières  qui  y  sont  jointes?  Bonacina 
croit  que  ces  prières  ne  sont  pas  de  précepte. 
Quelle  apparence  en  effet  qu'un  homme  soit 
plus  chargé  parce  qu'il  fait  plus  qu'un  autre, 
c'est-à-dire  parce  qu'il  assiste  à  la  proces- 
sion ?  Cette  raison  me  paraît  solide  pour 
ceux  qui  n'y  sont  pas  obligés.  Doit-on  dire 
la  même  chose  d'un  curé  ou  d'un  chanoine 
qui  de  droit  y  sont  tenus?  c'est  ce  qui  n'est 
pas  si  évident.  Je  jugerai  volontiers  on  leur 
faveur;  mais  ils  feront  bien  de  juger  contre 
eux-mêmes  et  d'aller  au  plus  sûr.  Le  fait-on 
bien  dans  ces  processions  où  l'on  semble 
étaler  le  faste  et  l'orgueil,  où  l'on  garde  en 
saluant  à  droite  et  à  gauche  tontes  les  bien- 
séances du  siècle,  et  aucune  de  la  modestie; 
où  une  file  dissipée  de  jeunes  clercs  qui  , 
frisés  et  poudrés, ouvrent  la  marche,  feraient 
croire  ,  s'ils  n'avaient  point  de  surplis  , 
qu'ils  vont  à  une  fête  profane  ou  même  au 
spectacle? 

■  La  seconde  remarque  que  je  dois  au  Père 
Alexandre  (.5),  c'est  que  les  religieux  qui, 
étant  obligés  à  dire  une  fois  par  semaine 
l'office  des'  morts,  le  renvoient  au  dimanche 
suivant,  ne  satisfont  pas  à  lenr  obligation , 
parce  que  le  dimanche  est  le  premier  jour 
de  la  semaine  qui  commence,  et  non  le  der- 
nier de  celle  qui  finit ,  et  c'est  pour  cela  que 
dans  le  langage  de  l'Eglise  le  lundi  se  nomma 

ipsa  laudabilis  et  sancta  consuetudo  celobr.mdi  more  solilo 
pra:dictuni  officium. 

Nota.  Ces  paroles  ne  sont  pas  dans  la  constilutiou  Quod 
a  nobis  de  Pie  V,  telle  qu'elle  se  trouve  dans  le  Bullaire, 
tom.  II,  pag.  260.  Et  Juenin,  pour  n'en  avoir  pas  aveiti, 
eml)arrasse  ses  lecteurs;  mais  elles  se  trouvent  dans 
Fagnan,  iu  cap.  Presbyter.  de  Célébrât  Missar.  u.  33,  et 
quant  au  sens  dans  la  bulle  Supemi,  qui  est  la  122  du 
même  pape. 

(4)  Fagnan,  ubi  stalim.  Nat.  Alexander,  in  Append.  da 
Ordine,  cap.  18,  rcg.  12.  Les  dominicains  m'ont  dit  qu'ils 
n'étaient  obligés  ii  l'office  de  la  sainte  Vierge  qu'en  cer-i 
lains  jours  pou  solennels. 

(3)  Natal  Alcxaml  ibi  I  i  ai.  GO,  edit.  fol. 


559  DICTIONNAIRE  DKS  CKl\EMONlk;S  ET  liES  KiTKS  SACHES. 


S40 


ferin  secnndn.  Cn  savant  homme  fait  à  ce 
sujet  iiiii;  IJi'lle  et  vive  sortie  sur  ceux  qui 
dillcTcnl  cet  ofdce ,  sous  prétexte  que  ,  pen- 
dant le  cours  de  la  semaine  ils  sont  trop 
accablés  d'affaires;  il  les  renvoie  à  l'exemple 
de  deux  saints  rois,  l'un  de  France,  l'.iutre 
d'Angleterre,  qui  avaient  bien  plus  d'ociu- 
palions  que  n'en  ont  les  plus  grands  |jrédi- 
calcurs,  et  qui  avec  cela  trouvaient  (baque 
jour  le  len)ps  de  dire  le  grand  ollice,  celui 
de  la  Vierge  ,  et  celui  des  mûris ,  à  neuf  le- 
çons. 

Je  n'ajoute  pas  que  ce  dernier  office  est 
d'obligation  le  second  jour  de  novembre , 
pour  tous  ceux  qui  sont  obligés  au  Bréviaire, 
parce  que  c'est  un  point  dont  personne  ne 
doute  ;  mais  je  puis  bien  ajouter  qu'il  a  été 
décidé  par  la  congrégation  des  Rites  que  les 
matines  de  cet  office  iic  doivent  point  se  dire 
le  soir  du  jour  préeédent  (1),  parce  que  c'est 
un  fait  dont  peu  de  personnes  honi  instruites. 
.le  crois  bien  que  cela  ne  fait  pas  une  loi 
aussi  élroile  pour  ceux  qui  récitent  en  par- 
ticulier,  et  moins  encore  lorsqu'ils  ne  joi- 
gnent pas  à  cet  oIUcl"  celui  de  l'ottavc  , 
comme  à  Paris  ;  mais  je  crois,  en  même 
temps  qu'il  est  toujours  bon  de  savoir  et 
mieux  encore  de  suivre  les  règlements  d'un 
tribunal  qui  ne  décide  qu'après  y  avoir  bien 
pensé  (Il  s'agit  de  l'office  dit  en  chœur). 

Savoir  si  ceux  qui  sont  tenus  chaque  se- 
maine à  l'office  des  morts  peuvent  le  par- 
tager, et  dire  un  jour  le  premier  nocturne  , 
et  le  second  un  ou  deux  jours  après,  c'est  un 
article  que  je  ne  puis  décider.  Si  la  pratique 
des  religieux  timorés  y  est  conforme  ,  je  ne 
m'en  ferais  aucune  difficulté. 

La  troisième  remarque  est  qu'un  religieux 
peut  dire  très-exactement  tout  son  office ,  et 
remplir  fort  mal  ses  obligations  ,  comme 
quand  il  le  dit  en  particulier,  au  lieu  de  le 
dire  au  chœur  avec  ses  frères.  Quatre  ou 
cinq  religieux  (  et  sous  ce  nom  ,  dans  les 
choses  qui  sont  favorables,  on  con)prend  les 
novices  )  suHisenl  pour  le  chœur.  Quelques- 
uns  les  en  dispensent  lorsque,  réduits  à  un 
si  petit  nombre,  ils  sont  si  chargés  de  con- 
fessions ,  de  prédications  ,  de  visites  des 
malades  ,  qu'ils  ont  à  peine  le  loisir  de  res- 
pirer. Je  ne  m'y  oppose  pas  ;  je  souhaite 
seulement  que  les  raisons  de  l'absence  soient 
aussi  réelles,  aussi  fréquentes  que  l'absence 
même.  J'ai  vu  avec  édification  deux  per- 
sonnes seules  faire  l'office  du  chœur  aussi 
régulièrement  que  si  la  communauté  eût  été 
fort  nombreuse.  Ce  qui  est  bien  sûr,  c'est 
qu'on  ne  peut  sans  quelque  péché  s'absenter 
du  chœur  lorsqu'on  n'a  point  de  raison  lé- 


gitime de  le  faire.  AVigand  croit  même 
qu'une  abseiice  d'un  jour  suffit  jiour  un  pé- 
ché iiuiik'l  [-2:.  C{'.\u  vbl  bien  rigide  pour  un 
auleui  q  "i  n'a  pas  couliune  de  l'être.  Nous 
reviendrons  à  cette  matière  dans  la  seconde 
partie.    Vayez  l'arlirlc  Chanoink. 

l.a  dernière  remaniuc  est  qu  Alexandre  VII 
a  condumiié  cette  proposition  :  t/n  homme, 
pur  un  icul  ojfkc,  peut  rrmijlir  deux  ublifji- 
tioiis  ,  celle  du  jour  /iicsenl  et  celle  du  len- 
demain (.'i \  Celle  admirable  invention  avait 
pour  base  le  fécond  et  inépuisable;  principe 
(le  11  probabilité.  (]e  n'étaient  pas  seulement 
les  docteurs  ,  c'étaient  les  horloges  (|ui 
avaietit  force  de  raiion  probable.  <juand,d(! 
deux,  l'une  avance  et  l'autre  retarde  dune 
demi-heure,  il  est. probable  qu'en  commen- 
çant matines  à  onze  heures  et  demie  du  soir, 
selon  la  première  ,  je  satisfais  pour  le  lundi. 
Or.  par  identité  de  raison  ,  je  dois  sati^faire 
pour  le  jour -suivant ,  parce  qu'il  est  pro- 
bable, selon  celle  qui  sonne  inimédiatenieril 
après,  (jue  le  mardi  est  déjà  commencé,  etc. 
Mais  chaque  jour  n'a-l-il  pas  son  office 
propre?  Oui  ;  mais  avec  cela  il  est  probable 
et  plus  que  probable  que  tout  office  est  bon 
et  valable,  même  celui  de  Pâques  pour  le  di- 
manche des  Rameaux.  Ainsi  ce  système  n'é- 
tait pas  mal  lié  ;  il  ne  manquait  â  ses  diffé- 
rentes parties  que  la  piété  et  la  raison. 

Nous  dirons  plus  bas  (jue  le  Martyrologe 
fait  partie  de  l'office  public  ;  et  c'est  pour 
cela  que  saint  Charles  Rorromée  en  fait  une 
loi  tiès-expresse  pour  la  métropole  et  pour 
toutes  les  collégiales  de  son  diocèse.  Mais  il 
exhorte,  cl  nous  le  ferons  a\ec  lui,  tous 
ceux  qui ,  étant  dans  les  ordres  sacrés,  sont 
obligés  à  dire  l'office  en  particulier,  à  ne 
passtT  aucun  jour  sans  en  faire  la  lecture, 
afin  de  s'animer  par  l'exemple  des  saints  à 
marcher  sur  leurs  traces  [h^].  Cet  avis,  qui 
fut  bon  dans  tous  les  temps,  est  aujourd'hui 
plus  nécessaire  que  jamais. 

CniP.  \ .  —  Du   temps:    où   Von    doit    ycciler 
l'office. 

î.  Ancienne  division  dex  lieurcs  :  l'Uglirte  s'y 
conformait  le  jour  et  lu  nuit.  — 2.  Jl  n'y 
a  pas  lie  péché  mortel  à  di/j'crer  beaucoup 
son  office.  —  3.  Fausse  conséijuence  à  évi- 
ter. —  k.  On  pèche  toujours  lorsque,  sans 
raison,  on  s'éloiijne  licauconp  des  heuret 
canoniques.  — .'i.  Ce  péché  serait  ijrief,  s'il 
y  (ivnil  mépris  ou  scandale.  — G.  Sayes  rai- 
sons de  Jiellarmin  pour  dire  toujours  l'of- 
fice au  temps  marqué  par  l'Et/lise.  —  7.  On 
peut  s'en  écarter  (juand  on  a  des  motifs  lé- 
<jitimcs  de  le  faire.  — S.   Faut- il  réciter 


(1)  Maluiiinim  defunclorum  progcncrali  eorum  oonime- 
inoralioiie  proliibiuim  esl  cant.nri  pridie  vespcri  in  Ic^lo 
omnium  saïKlorum  ;  sed  recilaiidum  esl  maiio  die  setiinda 
Novemliii,,  posl  laudes  diei.  S.  R.  C.  die  1  Sepl.  1607  et 
die  "22  Janiiarii  1701. 

Nola.  .Meiali,  qui  rapporte  ce  décret,  ol  que  l'on  pput 
en  croire,  piiisqu'd  riait,  comme  Gavanuis,  un  des  plus 
savants  cousnllcurs  de  la  sacrée  cougrégalion  des  rites, 
en  rapporte  un  autre  du  o  juiltel  1()98,  par  Ipcpicl  il  est 
permis  aux  églisrs  cathédrales  de  dire  ces  matines  le  pre- 
mier de  novembre  après  les  vêpres  de  ta  Toussaint. 

(2)  VVigand,  tract.  10,  exani.  3,  n,  8i,  p.  604. 


(5)  Lnico  officie  poiest  quis  satisfacere  duf.licl  prsceplo 
pro  die  pr.-esenli  cl  crastino.  Propos,  ô'i  inlor  damiiatas  ab 
Alo\and.  Vit.  Voyez  la  fliéologie  ton(l:imenlale  deCara- 
nni(d.  t'undam.  31. 

(l)  Sacerdoies  et  satris  iniliatO'^,  qui  divini  ofKcii  in 
clioru  culle^'iatiin  recilandi  l.ge  devincii  non  suot,  liorta- 
mw  ut  pro  pielatis  saci>rdntalis  studio,  (|uo  ardeiiliussan- 
ctorum  cveinplis,  cn  Martjiologii  eiiam  leclione  ad  imila- 
lionfni  prnposiiis,  ad.sancl:e  vita:  cursuni  progredianlur ; 
iditni  ip.oqui:  inslilntuin  nsurnque  cum  l'atrurii  regulisoon- 
ï;ruriiicm  pia  solliritudine  suscipiant.  S.  Caret,  io  synod. 
diœces.  xi,  an.  1384. 


«il 


OFP 


WF 


un 


vêpres  avant  midi,  pendant  te  Carême  f  — 

9.  Peul-on  dire  matines  des  la  veille?  — 

10.  Le  peut-on  sans  cause  ?  —  11.  L'étude 
est-elleun  motif  suffisant?  Sentiment  d'Ives 
de  Chartres.  Apparition  de  saint  Séverin 
de  Cologne.  —  12.  Jleure  à  laquelle  on  peut 
dès  la  veille  commencer  matines.  —  13. 
Peut-on  faire  la  même  chose  pour  les  petite» 
heures  ?  —  IV.  Est-il  permis  de  réciter  son 
office  pendant  la  messe  d'obligation? 

1.  Le  jour  et  la  nuit  se  partageaient  autre- 
fois en  douze  heures  ou  parties,  qui  l'hiver 
étaient  plus  longues  la  nuit  que  le  jour,  et 
l'été  plus  longues  le  jour  que  la  nuit.  La 
première  de  ces  heures  commençait  toujours 
aussitôt  que  le  soleil  était  couche;  et  ainsi,  à 
l'exception  des  deux  équinoxcs,  elle  variait 
pour  ainsi  dire  tous  les  jours.  Il  n'y  avait  de 
fixe  que  la  sixième  heure,  soit  du  jour,  soit 
de  la  nuit.  Le  jour  elle  tombait  toujours  à 
midi ,  et  la  nuit,  toujours  à  minuit  (1). 

L'Eglise  suivait  nuit  et  jour  ce  partage  des 
heures  dans  la  célébration  des  divins  olGccs; 
et  ainsi  les  termes  des  nocturnes,  de  veilles 
du  matin,  de  prime,  etc.,  n'étaient  pas  pour 
le  temps,  comme  ils  ne  sont  que  trop  aujour- 
d'hui, des  noms  sans  réalité.  Les  nocturnes 
se  disaient  au  milieu  de  la  nuit  cl  so  parla* 
geaient  môme  comme  trois  heures  différen- 
tes dans  les  grandes  solennités  ;  les  laudes, 
qu'on  nommait  vigiliœ  matutinœ,  se  réci- 
taient un  peu  avant  le  commencement  du 
jour.  Elles  étaient  suivies  do  prime,  qu'on 
chantait  vers  le  temps  où  le  soleil  parait  sui- 
l'horizon,  et  par  conséquent  à  la  première 
heure  du  jour,  selon  ces  paroles  que  nous 
disons  encore  :  Jam  lucis  orto  sidère. 

Cet  ordre,  qui  se  gardait  jusque  dans  les 
églises  de  campagne,  oîi  il  n'y  avait  souvent 
qu'un  prétre(2),paraltraitaujourd'hui  un  joug 
intolérable.  Nous  ne  pensons  pas  à  le  rétablir  ; 
mais  on  ne  peut  nous  défendre  d'examiner 
s'il  n'y  a  point  de  mal  à  s'en  écarter  jusqu'à 
Un  certain  pomt.  Sur  quoi  nous  croyons 
qu'on  peut  établir  les  maximes  suivantes  : 

2.  Règle  L  Quelque  tard  qu'on  dise  l'of- 
fice d'un  jour,  il  ne  parait  pas  qu'on  se  rende 
coupable  de  péché  mortel,  pourvu  que  le 
même  jour  on  le  finisse  avant  minuit.  C'est 
la  décision  de  saint  Anlonin  (.3),  et  elle  a  été 
suivie  par  Sylvestre  Mozolin,  par  Navarre, 
par  Ponlas  et  plusieurs  autres.  La  raison  est 
qu'en  ce  cas  on  remplit  toute  la  substance 
du  précepte,  et  qu'on  n'omet  qu'une  cir- 
constance que  les  docteurs  ne  croient  pas 
assez  considérable  pour  mener  au  péché 
mortel. 

3.  On  aurait  cependant  tort  d'inférer  de 
ce  principe,  comme  l'ont  fait  quelques  théo- 

i\)  Voyelles  Confér.  de  La  Rochelle,  §  6,  p.  140. 

(2)  Prsecipimus  quod  quitibel  sacerdos  in  parocliia  sua, 
Beu  capellanus  in  capella  sua,  dicat  maluliiias  de  uocte,  et 
omnes  horas  tioris  comiieleniibus,  ei  pulset  horis  debitis 
ad  quamlibet  lioram.  Petrus  de  CoUeniedio  (de  Coliniea 
Flamand)  cardinalis,  Rothomag.  archlcp.  in  sialuUs,  m. 
1236. 

(3)  Non  videtur  de  se  esse  tnonale,  qoandocunqoe  quia 
tavde  dical  otlicinm,  duni  non  transeal  difs,  qm  quanuini 
ad  hoc  videlur  terminaricirca  mediam  nocUMii.  S.  Anlonin. 
in  part.,  lit.    13,  c.ip.  4,  §  4.  Ponlas,  \crl).  On':rE,  cas.  20. 

DlCTIOXTtAIBE   DES    RlTES   SACRKS.  II. 


logiens,  qu'un  homme  satisfait  à  la  loi  quoi- 
qu'il ne  finisse  une  bonne  partie  do  i'olfice 
qu'après  minuit,  pourvu  qu'il  l'ait  corn- 
Dicncé  auparavant:  puisque,  selon  le  senti- 
ment de  l'Eglise,  dont  l'unanimité  morala 
des  docteurs  fait  foi,  tout  l'office  doit  finir 
dans  l'espace  du  jour  pris  mathématique- 
ment et  à  la  rigueur.  Ainsi  un  ecclésiastique 
qui  dit  Tépres  cl  compiles  après  minuit  no 
satisfait  pas  plus  pour  cette  partie  qu'il  no 
satisferait  pour  le  tout  s'il  avait  différé  jus- 
qu'alors. Il  est  bien  vrai  (luo  si  je  me  trou- 
vais dans  ce  cas,  je  continuerais  ce  qui  me 
resterait  à  dire  ;  mais  ce  serait  ou  à  titre  de 
pénitence,  si  mon  délai  était  coupable,  ou  à 
litre  d'une  espèce  de  compensation,  s'il  était 
involontaire.  Lorqu'un  dimanche  on  a  oublié 
quelqu'une  de  ses  petites  heures,  on  la  dij^ 
fort  bien  le  jour  d'après  :  mais  c'est  pour 
s'avertir  soi-même  d'être  plus  attentif,  et 
non  pour  remplir  une  obligation,  qui  d'elle- 
même  passe  avec  le  jour  auquel  elle  est 
attachée. 

U.  Règle  II.  Il  y  a  péché  véniel  à  s'écarter 
considérablement  et  sans  aucune  raison  da 
temps  que  l'Eglise  a  prescrit  pour  les  heures 
canoniales.  Ainsi  on  ne  peut  excuser  do 
faute,  ni  celui  qui,  dès  le  malin,  dit  sans  né- 
cessité vêpres  et  complies,  ni  celui  qui  no 
dit  qu'après  midi  matines  et  laudes.  C'est  la 
décision  deBellarmin  et,  selon  lui,  du  gros 
des  théologiens  et  des  canouistes  (i).  C'en 
serait  assez  dans  une  affaire  comme  celle-ci, 
quand  la  chose  ne  parlerait  pas  d'elle-même. 
J^'Eglise  a  tout  réglé  dans  son  culte,  et  le 
fond  et  la  manière.  On  ne  peut  donc  man- 
quer à  l'un  ou  à  l'autre  sans  lui  désobéir  :  et 
toute  désobéissance  est  une  faute.  On  nepeuC 
nier,  dit  Ponlas  (3  ,  que  la  négligence  d'ua 
homme  qui  diffère  souvent  les  matines  du 
jour  courant  jusqu'à  huit  ou  neuf  heures  du 
8oir,  ne  soit  fort  condamnable,  puisqu'il  agit 
contre  la  coutume  généralement  observée  dans 
l'Eglise,  et  contre  l'esprit  qui  lui  a  fait  éta- 
blir cette  coutume  qui,  comme  nous  l'avons 
déjà  dit  ailleurs,  est  de  remettre  en  mémoire 
aux  ecclésiastiques,  par  la  récitation  des  heu- 
res canoniales,  faite  en  différentes  heures  du 
jour,  les  différents  mystères  de  la  passion  du 
Sauveur. 

5.  J'ajoute  que  ce  péché  irait  au  mortel 
s'il  y  avait,  ou  mépris  de  la  part  de  celui  qui 
réciterait  ainsi  son  Bréviaire  ,  ou  scandale 
de  la  partdeceux  qui  en  seraient  témoins.  Quel 
malheur  si  un  prêtre  avancé  en  âge  appre- 
nait par  son  exemple  à  une  foule  de  jeunes 
ecclésiastiques  que  ces  sortes  d'infractions 
ne  tirent  point  à  conséquence,  qu'il  n'y  a 
que  des  esprits  faibles  et  superficiels  qui 
s'en  formalisent,  et  qu'enfin  l'office,  pourvu 

Navarrus.îin  Man.  cap.  2,  S,  n.  97. 

(4)  L'i  pfccatum  quodcunquL-,  etiam  veniale,  viietur, 
debent  olïicia  singubruni  liorarum  illis  lioris  celebrarl 
undo  nomen  accepennit...  Kssp.  autem  peccaïuin  saltem 
veniale,  a  canoaico  tempère  in  ofSeio  pcrsolvendo  recède- 
re,  conmiunis  est  sentenlia  thedogorum  et  caaonislarun», 
quorum  ingeniem  nuuiepuni  citât  Marcellus  Francoli- 
mvs.tlc.Bellarniin.  lib.  i  de  bonis  Operitius  in  partie,  cap. 
18,  tom.  uiilii  IV,  pag.  1200. 

(5)  Ponlas,  «nde  supra,  lia?.  1386. 

27 


€43 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


qu'il  se  ûtsc,  est  toujours  bien  ditl  II  n'y  a 
point  de  désoriJrcs  dont,  en  concluant  de 
l'un  à  l'autre,  ces  téméraires  maximes  ne 
soient  la  source. 

Cependant ,  comme  mon  dessein  ne  fut 
jamais  d'outrer  les  choses,  j'observerai  en- 
core avec  le  savant  et  respectable  cardinal 


rait  pas  non  plus  à  taxer  do  prévarication 
des  personnes  sages  et  vertueuses,  qui  no 
font  que  suivre  l'usage  constant  de  leur» 
Eglises. 

De  là  il  suit,  1°  qu'un  ecclésiastique  peut 
dire  vêpres  dès  le  matin,  quand  il  prévoit, 
ou  qu'un  voyage  tumultueux  et  nécessaire. 


que  j'ai  déjà  cité  (1),  qu'on  n'est  censé  réci-     ou  qu'un  abîme  d'affaires  indispensables  no 

ter  hors  du  temps  prescrit  que  lorsqu'on     '■•■ ~ii-«->  — -   j~  i«-  j:— :i 

s'en  éloigne  considérablement,  et  qu'on  ne 
s'en  éloigne  ainsi  que  lorsque  la  partie  de 
l'office  que  l'on  a  différée  ou  anticipée  n'a 
plus  de  rapport  avec  le  temps  dans  lequel  on 
s'en  acquitte.  On  sent  que  Jam  lucis  orto  si^ 
dere  ne  va  pas  bien  deux  ou  trois  heures 
avant  l'aurore,  cl  que  Jum  sol  recedit  igneus 
ne  se  dit  d'une  manière  juste  qu'après  midi. 
Il  est  vrai,  et  BcUarmin  l'a  reconnu,  qu'il 
faut  avoir  égard  à  la  coutume  des  lieux, 
quand  la  science  et  la  piété  l'autorisent, 
comme  elles  font  par  rapport  à  matines  ; 
mais  il  est  juste  qu'on  ne  donne  à  ces  adou- 
cissements de  la  loi  que  le  moins  d'étendue 
qu'il  est  possible. 

6.  Il  esl  même  constant,  poursuit  ce  grand 
homme,  qu'on  ne  dit  jamais  l'office  d'une 
manière  plus  parfaite,  plus  utile,  plus  aisée, 
que  lorsqu'on  dit  chacune  des  heures  qui  le 
composent  dans  le  temps  qui  lui  est  assigné. 
C'est  que,  par  ce  moyen,  l'on  suit  l'intention 


lui  permettront  pas  de  les  dire  comme  il 
faut  dans  le  cours  de  la  journée.  Les  mêmes 
raisons  lui  suffisent  pour  différer  matines 
jusqu'au  soir.  Dans  la  nécessité  d'opter  entre 
le  délai  et  l'anticipation,  saint  Antonin  cl 
Pontas  après  lui  (2)  veulent  qu'on  s'en  tienne 
à  la  dernière;  parce  que  prœvenire  est  provi- 
dentia,  tardare  vero  est  negligentia.  2"  Que 
toute  la  matinée  est  en  quelque  sorte  le 
temps  des  petites  heures  ,  et  qu'on  peut 
commencer  vêpres  après  midi,  hors  le  temps 
du  Carême.  C'est  ainsi  que  le  pratiquent  un 
grand  nombre  de  bons  serviteurs  de  Dieu.  Il 
y  aurait  néanmoins  quelque  chose  de  cho- 
quant à  dire  none  dès  six  heures,  et  vêpres 
immédiatement  après  midi,  si  l'ordre  d'une 
maison  ou  les  emplois  dont  on  est  chargé 
permettaient  de  faire  mieux.  (3)  Prime  et 
tierce  se  disent  fort  bien  vers  les  neuf  heu- 
res, sexto  et  none  sur  le  midi  ;  parce  que 
chacune  de  ces  heures  en  renferme  en  quel- 
que sorte  trois  autres.  Prime  va  depuis  six 
tierce   depuis   neuf  jusqu'à 


de  l'Eglise,  qui  veut  que  ses  ministres  louent     jusqu'à   neuf, 

souvent  Dieu  et  la  nuit  et  le  jour;  l'on  a  oc-     midi,  etc. 

8.  La  restriction  que  j'ai  faite  en  passant, 
au  sujet  des  vêpres  du  Carême,  est  tirée  du 
Père  Alexandre.  Ce  docteur  enseigne,  et  il  a 
raison,  que  ceux  même  qui  disent  leur  office 


casion  de  rentrer  fréquemment  en  soi-même 
et  d'enlever  son  esprit  à  la  dissipation  que 
causent  le  tumulte  et  les  occupations  exté- 
rieures; et  enfin  la  division  du  tout  en  tant 
de  parties  diflérentes  en  diminue  le  poids  et 
le  rend  beaucoup  plus  supportable.  A  ces 
raisons,  qui  sont  sensibles,  ce  pieux  écri- 
vain ajoute  la  pratique  des  saints  Pères,  et 
indique  en  gros  un  exemple  terrible  de  pu- 
nition rapporté  par  saint  Pierre  Damien, 
d'oii  il  conclut  avec  lui  :  Dislinguenda  sunt 
ergo  pcr  momcnla  temporum  ecclesiasticœ 
instilulionis  officia. 

7.  Règle  111.  Il  n'y  a  point  de  péché, à  dire 
ses  heures  hors  du  temps  qui  leur  est  assi- 
gné, quand  de  justes  raisons  le  permettent, 
bu  que  l'on  y  est  autorisé  par  la  coutume 
des  gens  de  bien.  Cette  règle  est  encore  de 
Pellarmin,  et  elle  est  tiès-cquitable.  L'Eglise 
yeut  le  bien,  mais  elle  ne  peut  le  vouloir 


en  particulier  font  mieux  de  le  dire  avant 
dîner  (k),  à  l'exemple  des  chanoines  et  des 
religieux  (5).  En  effet,  il  est  toujours  très - 
décent  que  la  plus  faible  portion  du  clergé 
se  conforme  à  la  partie  la  plus  considérable, 
elsurtoutauxmétropolcs,  qui  doivent  être  la 
règle  des  autres  églises.  D'ailleurs,  comme 
on  sent  qu'il  ne  convient  pas  de  dire  vêpres 
de  trop  bonne  heure,  on  sent  par  une  suite 
nécessaire  qu'il  faut  différer  son  repas.  Enfin, 
au  moyen  de  cette  pratique  qui  coûte  peu, 
on  a  l'avantage  de  garder  une  ombre  de  l'au- 
cienne  discipline.  On  sait  que  pendant  plus 
de  mille  ans  on  ne  rompait  le  jeûne  qu'après 
vêpres,  et  que  vêpres  signifiaient  alors  dune 
manière  très-rigoureuse  l'office  du  soir.  Ga- 


que  d'une  manière  digne  d'elle,  c'cst-à-dirc  vanlus,  qui  prétend  que  la  récitation  de  vê- 

toujours  sage,  toujours  éclairée.  Or  il  n'y  près  avant  midi  n'est  pas  de  précepte  hors 

jurait  ni  prudence,  ni  lumière  à  exiger  que,  du  chœur,  avoue  qu'elle  est  convenable  (6). 

pour  faire  chaque  chose  à  point  nommé,  on  C'en  est  autant  qu'il  en  faut  pour  ceux  qui 

pianquât  à  la  charité  qu'on  doit  au  prochain  aiment  le  bon  ordre.  Tolet  croit  même  qu'il 

pa  qu'on  se  doit  à  soi-même.  Il  n'y  en  aur  y  aurait  péché  véniel  à  faire  autrement,  à 


(I)  Intelligendum  est  auleni  tune  solum  psccauim  esso 

reces  horarias  uon  siio  lemporc  celebrare,  qiiando  €1 
nge  receditur  a  icmpore  canouico,  el  absque  ulla  causa 
ntionabiii  id  praesumilur  ;  nisi  forte  consueludo  jam  mullis 
J 1  tocis  reeepta  el  a  piis  doclisque  viris  tacito  quodam 
Cpnsensu  approbata  excuset.  Censelur  auteni  longe  recc- 
ôeie  a  legiiimo  Icmpore  qui  luuc  officium  alicujus  liorae 
per,-olvit,cum  verba  qua;  l('gunlur  aul  canunlur,  cuni  tom- 
por  ■  luilla  ralioLie  coiivoniuiU  ;  ut  si  qiiis  ante  luciiiii  dical, 
Jaii!  lucis orlu  sidère,  etc.  Ijcllann.  ibid. — Tenipus  boia- 
Tuni  iucipil  a  média  nocle  ad  mcridiem  :  vespurarum  et 
completorii,  a  ir.cridie  ad  mediam  noctcm.  S.  Lig.  Examen. 
«dioand.  n.  74. 


(2)  S.  Antonin  el  Ponlas,  ibid.  cas.  19. 

(3)  On  ni'objecle  qu'il  v  a  des  séminaires  où  l'on  dii 
noni?  VOIS  sept  lienres,  même  en  hiver;  el  des  chapitres 
où  l'on  ne  dit  prime  qu'à  neuf,  môme  en  élé.  Je  puis  a.s 
snrer  que  celle  conduite,  et  surtout  dans  des  cliafiitres, 
qui  soiJl  maîtres  de  leurs  temps,  a  toujours  fait  peine  i 
ceux  qui  aiment  le  bon  ordre.  Au  reste,  il  y  a  peu  de 
chapitre'!  qui  soient  dans  ce  cas;  et  ceux  qui  y  sont,  n'y 
sont  jpiiaienimeut  que  pour  de  boimes  raisons. 

(i)  Vers  rUeurc  où   elles  se  disent  à  la  catiiédrale. 
D.  Bouvier. 
(o)  Nat.  Alex,  ut  supra,  cap.  8.  Beg.  9,  p.  5G. 
(01  Gavanlus,  leci.  C.  caii.  lOdeFeria  ^  Cinpi'uns.  C'«»t 


8iS 


OFF 


OFF. 


M» 


moins  qu  on  n  y  soil  obligé  :  c'est  aussi  lo 
sonlimcnl  du  P.  Alexandre  (t). 

9.  A  ces  principes  généraux  nous  joindrons 
quelques  décisions  particulières. 

On  demande  s'il  est  permis  de  dire  ma- 
linrs  dès  la  veille;  si  on  le  peut  sans  cause, 
et  à  quelle  heure  on  pcul  les  commencer. 

On  csl  si  accoutumé  aujourd'hui  à  dire 
matines  dès  la  veille,  qu'on  ne  pense  pas 
même  qu'il  puisse  y  avoir  du  désordre  à  le 
faire.  Il  ne  faut  pas,  dit  l'auteur  des  Confé- 
rences de  La  Rochelle  (2),  condamner  abso- 
lument ceux  qui  en  usent  ainsi.  Car  dans 
i'usage  de  lËglise,  la  nuit  commence  aussitôt 
après  le  soleil  couché,  ou  du  moins  aussitôt 
après  que  le  jour  est  entièrement  fermé.  Et 
c'est  pour  cela  qu'aux  grandes  solennités  on 
chantait  autrefois  le  premier  nocturne  à  la 
fin  do  la  première  veille  de  la  nuit,  c'est-à- 
dire  vers  les  neuf  heures  du  soir.  El  ainsi 
c'est  dire  en  quelque  façon  les  matines  dans 
le  temps  de  la  nuit ,  et  ne  se  pas  éloigner 
tout  à  fait  de  l'ancien  usage  de  l'Eglise,  que 
de  les  dire  dès  le  .soir  avant  minuit. 

10.  Mais,  poursuit  ce  théologien,  pour  no 
pas  manquer  en  cela ,  il  y  a  deux  choses  à 
faire. 

La  première  est  de  prendre  garde  à  quel 
temps  on  commence  matines,  quand  on  les 
dit  dès  la  veille.  Nous  en  parlerons  au  nom- 
bre 12.  La  seconde  ist  de  ne  les  pas  avan- 
cer sans  quelque  raison  ,  et  moins  encore 
pour  dormir  à  son  aise  ,  ou  pour  en  être 
plus  tôt  délivré,  comme  il  arrive  à  un  grand 
nombre  d'ecclésiastiques,  qui  les  regardent 
comme  un  fardeau  dont  ils  ne  peuvent  se 
décharger  trop  tôt.  C'est  saint  Thomas  qui 
prescrit  cette  règle:  Considcranda  est,  dit- 
il  (3),  intcntio  ejus  qui  prœvenit  tcmpus  in 
malutinis  dicendis,  vel  in  quibuacuntiue  lioris 
canonicis.  Si  enimhoc  facit  propter  lasciviam, 
tit  scilicet  quictius  somnolenliœ  et  voluptnli 
tacel,no>i  est  ahsque  peccato.  Si  vero  hoc  fa- 
cit propter  neccssilalrm  licilaritm  et  honesld- 
rum  occnpntionttm  {puta  si  magister  aitt  cte- 
ricus  débet  videre  Iccliones  siins  de  nocte ,  vel 
propter  aliquid  iiliud  luijiismodi),  licite  potest 
sera  dicere  matutinas,  etinaliis  horis  canoni- 
cis tempus  prwvenire...  quia  melius  est  Dco 
utrnmqxie  reddcre,  scilicet  et  deliitas  laudes, 
et  alla  honesta  officia ,  quam  quod  per  unum 
atiud  impediatur  :  où  il  faut  observer  que  lo 
saint  docteur,  qui  savait  peser  les  termes,  ne 
dit  pas  propter  commoditalem,  mais  propter 


aussi  le  sentiment  de  Sylvestre  Mozolin,  de  CajéiDii,  de 
Navarre,  cités  et  suivis  par  Bartli.  de  Saiut-Fuuste, 
q.  197. 

{l)Tcmpore  quadragesimali,  qui  privaiim  dicerel  ves- 
peras  post  prandiuui,  nequaquaiu  peccaril  uiorlaliter... 
Quod  si  sine  ulla  causa  fieret,  peccatum  veiiiale  esset. 
ïolet.  lib.  II  Insi.  Sacerd.  cap.  13.  Qui  sine  ulla  causa  ves- 
perarum  recitalionem  posl  prandiuni  sacro  (Juadragesimœ 
leniporedifferrel,  venialispeccati  reusesset  Nat.  Alexand. 
ibid.  reg.  9. 

(2)  Confér.  de  La  Rochelle,  §  10,  pag.  239. 

(ô)  S.  Thomas,  quodiib.  ."i,  q.  li,  art.  t. 

(i)  Permillimus  necessitalis  causa,  ut  matutinas  diei  so- 
qiii  litis  posr.ilis  dicere  seru  précédente,  :iut  niauc  lotuin 
ofliciuni  successive  usque  ad  Vi-speras ,  et  scro  vespera s 
cuni  completorio,  si  ulilibus  ncgoliis  occupât!  osiis,  ni  stu- 
dio et  piocessionibuii.  Sed  si  e.<L  souiuoleutia  aul  dcUciis 


necessttatem  lieitarum  et  honestarum  occupa- 
lionum.  Ce  qui  fait  voir  que,  selon  lui ,  cette 
anticipation  doit  se  régler  sur  la  nécessilé  et 
passer  avec  elle.  Le  Père  Alexandre  dit  la 
même  chose  d'après  Etienne  de  Poncher , 
évéqne  de  Paris  (4),  et  Prosper  Fagnan  d'a- 
près Sylvestre  Mozolin  (5).  Le  texte  de  Pon- 
cher a  quelque  chose  de  plus  doux  que  celui 
de  saint  Thomas.  Gavantus  csl  encore  plus 
mitigé  (G).  Paul  de  Lyon,  le  Pèro  Antoine, 
l'auteur  des  conférences  d'Angers  (7)  le  soûl 
encore  davantage  :  ils  regardent  ce  pouvoir 
d'anticiper  comme  de  droit ,  parce  qu'au- 
jourd'hui l'Eglise  lo  donne  sans  condition. 
Plaise  à  Dieu  qu'au  moin»  la  lerveur  la  dé- 
dommage do  sou  indulgence  1 

11.  Mais  en  admettant  avec  ce»  théolo- 
giens qu'on  peut  sans  scrupule  dire  matines 
dès  la  veille,  je  n'admettrais  point  du  tout 
.avec  ceux  de  Salamanque  qu'on  puisse,  pour 
cause  d'étude,  différer  ses  heures  jusqu'au 
soir,  à  moins  qu'il  ne  fût  question  d'un  tra- 
vail qui  pressât  beaucoup;  par  exemple, 
d'un  sermon  dont  on  aurait  été  chargé  très^ 
tard.  La  raison  en  est  que  les  païens  métnes 
ont  reconnu  que  la  Divinité  doit  avoir  les 
prémices,  A  Jove  principium,  et  qu'il  ne  con- 
vient pas  qu'on  ne  donne  à  Dieu  que  les  res- 
tes et  comme  les  débris  de  son  temps.  Je 
sais  que  l'étude  est  une  espèce  de  prière,  et 
je  souhaite  de  tout  mon  cceur  que  cela  soit 
bien  vrai  par  rapport  à  tous  ceux  qui  s'en 
mêlent.  Mais  je  sais  aussi  que  ce  genre  de 
prière  est  très-propre  à  dessécher  ;  je  sais 
qu'il  a  besoin  d'être  animé  par  quelque  chose 
qui  répare  l'épuisement  du  cœur  et  qui  le 
rapproche  de  son  véritable  centre;  je  sais 
enfin,  et  l'exemple  de  saint  Thomas  en  est 
une  bonne  preuve,  que  deux  heures  d'appli- 
cation sanctifiées  dans  l'ordre  valent  mieux 
en  tous  sens  que  dix  heures  d'un  travail 
opiniâtre  que  Dieu  ne  bénit  pas  ,  ou  qu'il 
ne  bénit,  si  j'ose  le  dire ,  que  dans  sa  colère. 

C'est  pour  cela  qu'lves  de  Chartres,  prélat 
aussi  distingué  par  sa  piété  que  par  l'étendue 
de  ses  connaissances,  gémissait  de  ce  que  ses 
occupations  sans  nombre  no  lui  permettaient 
pas  de  dire  chaque  partie  de  son  office  au 
temps  marqué  (8),  ainsi  que  le  rapporte  le 
Père  Thomassin  d'après  Baronius.  Et  ces 
deux  derniers ,  qui  valaient  bien  certains 
prétendus  dissertateurs  de  nos  jours  ,  n'ont 
point  fait  de  difficulté  d'écrire  que  saint  Sé- 
verin,  évéqiie  de  Cologne,  déclara  après  sa 
mort  à  un  de  ses  clercs  qu'il  souffrait  des 

facitis,  sine  pcccaio  facere  non  potcslls.  Steph.  Poncher, 
JOi  episc.  Paris. 

(o)  Fagnan  in  cap.  Presbyler.  de  Celeb.  niissar.  n.  2, 
pag.  306,  edit.  Colnn. 

(6)  Gavantus,  secl.  1,  cap.  5,  tit.  6.  «  Matulinum  et  lau- 
des ex  justa  causa  possunt  reciiari  in  vesperis  prsecedenlis 
diei,  puia  ut  devotius  orct,  vel  studiis  niane  operam  det, 
vel  quia  non  pniprit  niaue  ita  recitare.»  Il  cite  saint  Thon»., 
quodiii>.  3,  art.  28. 

(7)  Matutinum  diei  sequfnlis  cnni  laudibns  recitari  po- 
test pridie.  Paulus  a  Luj,'duno,  lom.  iv,  p.  428.  Licet  ma« 
lutiuniii  cum  iau  libus  rocil:iro  [iri  lie.  Anloinp  ,  toin.  II, 
p.  II.  «  Tout  le  moade  sait  que  l'usage  est  depuis  long- 
teinps  que  nv.itini's  et  laudes  .^e  peuvent  dire  le  soir  poor 
le  leiKiemain.  n  M.  le  Gou  llo,  Coul,  .sur  les  étals,  p.  227. 

(S)  Uarniujs,  ad  an  103j.  Ives  de  Chaires  luourul  eu 
1115,  ù  m  aiis. 


«IT 


ACTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  W  DES  RITES  SACRES. 


849 


peines  caisantes  dans  les  feux  où  Dieu  puri- 
fie les  taches  de  ses  élus ,  parce  que  accablé 
du  poids  des  affaires  de  l'Etat,  il  avait,  con- 
tre l'ordre  prescrit,  récité  toutes  ses  heures 
dès  le  matin  (IJ. 

12.  Mais  à  quelle  heure  peut*on  commen- 
cer les  matines  du  lendemain ,  quand  on  les 
dit  dès  la  veille? 

Le  plus  tard  serait  le  meilleur,  parce  qu'il 
serait  moins  éloigné  du  vrai  temps.  Mais  on 
peut  à  ta  rigueur,  en  France  comme  ailleurs, 
commencer  lorsque  le  soleil  est  plus  près  di> 
son  couchant,  qu'il  ne  l'est  du  midi.  Voici 
une  table  de  l'imprimerie  de  la  chambre 
apostolique,  laquelle  fut  dressée  en  1701). 
Nous  la  donnons  selon  les  heures  de  l'Ile  de 
France.  11  ne  sera  pas  difficile  aux  ecclésias- 
tiques de  Provence  et  de  Languedoc  de  lui 
donner  toute  la  précision  dont  elle  peut  avoir 
besoin  par  rapport  à  eux  (2).  On  peut  com- 
mencer matines  : 

Le  20  janv.,  â  deux  heures  et  un  quart. 

Le  13  fév.,  à  deux  heures  et  demie. 

Le  1"  mars,  à  deux  heures  trois  quarts. 

Le  18  mars,  à  trois  heures. 

Le  k  avril,  à  trois  heures  et  un  quart. 

Le  20  avril,  à  trois  heures  et  demie. 

Le  10  mai,  à  trois  heures  trois  quarts. 

Le  8  juin,  à  quatre  heures. 

Le  30  juillet,  à  trois  heures  trois  quarts. 

Le  28  août,  à  trois  heures  et  demie. 

Le  7  sept.,  à  trois  heures  et  uu  quart. 

Le  24  sept.,  à  trois  heures. 

Le  13  oclob.,  à  deux  heures  trois  quarts. 

Le  20  octob.,  à  deux  heures  et  demie. 

Le  18  nov.,  à  deux  heures  et  uu  quart. 

Le  15  décembre,  à  deux  heures 

13.  Quelques  théologiens  cités  par  les 
carmes  de  Salamanque  (3)  se  sont  imaginé 
qu'on  pouvait  dire  les  petites  heures  dès  la 
veille,  pourvu  qu'on  eût  de  bonnes  raisons 
do  le  faire.  Ils  se  fondaient  snr  ce  que  l'of- 
fice est  ouvert  dès  les  premières  vêpres,  et 
qu'ainsi  on  no  s'écarte  point  du  vrai  temps 
que  l'Eglise  a  prescrit.  Ce  sentiment  est  in- 
soutenable, et  la  seule  pratique  de  l'Eglise 
suffît  pour  le  mettre  dans  un  décri  universel. 
Si  elle  a  bien  voulu  s'adoucir  pour  matines 
et  laudes,  elle  ne  l'a  jamais  lait  pour  les  pe- 
tites heures.  Au  reste,  il  n'est  point  sûr  que 
l'office  d'un  jour  commence  aux  vêpres  du 
jour  précédent.  Bien  des  gens  éclairés  sou- 
tiennent que  même  dans  les  solennités  qui 
ont  des  premières  vêpres,  il  ne  commence  ja- 
mais qu'à  matines  ('n.  L'Eglise  donne  en 
quelque  sorte  un  office  et  demi  à  ces  grands 
jours;  mais  les  vêpres,  quoiqu'elles  diffè- 
rent, pour  le  rite,  de  l'olfice  précédent,  en 
sont  toujours  la  conclusion  :  de  manière  que 
dans  l'opinion  la  plus  relâchée,  un  homme 
qui  manquerait  ces  vêpres  et  les  matines 
qui  y  répondent  commcllrait  denx  péchés 
mortels,  parce  qu'il  omettrait  deux  offices 
très-distingués.  Mais  cette  discussion  est  Inu- 

(1)  Baronius  ad  an.  1062.  Tbomassia  tom.  II ,  part,  i , 
Ub.  I,  c.  8i,  n.  3. 

(2)  Foi/.  Ai'bore  cl  Calendrieb. 

(S)  îîalmamtcmses,  traci.  10,  cap.  S,  n.  15. 


tilo  dans  une  matière  où  le  cri  général  de 
l'usage  parle  et  décide. 

11  suit  de  là  qu'un  homme  qui  prévoit 
qu'un  redoublement  de  fièvre  le  mettra  la 
lendemain  hors  d'étal  de  dire  ses  petites  heu- 
res n'i'St  point  obligé  de  les  dire  la  veille.  Il 
en  résulte  encore  qu'un  homme  qui  la  veille 
dit  et  achève  matines  avant  le  temps  prescrit 
est  obligé  de  les  répéter  en  tout  ou  en  par- 
tie, selon  qu'il  a  plus  ou  moins  prévenu 
l'heure  marquée.  C'est  le  parti  que  j'ai  pria 
dans  l'occasion.  Il  y  a  cependant  des  gens 
éclairés  qui  n'obligent  point  à  cette  répéti- 
tion un  homme  que  sa  montre  aura  trompé 
de  six  ou  sept  minutes.  Ils  prennent  morale- 
ment l'heure  à  laquelle  on  peut  commencer. 
J'y  souscrirai,  si  l'on  veut,  pourvu  qu'on  n'en 
abuse  pas  et  qu'on  se  souvienne  que  daua 
les  concessions  où  il  entre  beaucoup  d'indul- 
gence d'une  part,  il  faut  toujours  beaucoup 
de  précaution  de  l'autre. 

ik.  Une  dernière  difficulté  sur  le  temps  de 
l'office  est  de  savoir  si  un  homme  qui  y  est 
obligé  peut  le  réciter  les  dimanches  et  les 
fêtes  pendant  la  messe. 

11  y  a  là-dessus  partage  de  sentiments  en- 
tre les  théologiens  les  plus  judicieux.  Les  uns 
croient  qu'il  n'y  a  point  de  mal  à  le  faire. 
Ainsi  pensent  Tolet,  Comitolus,  Syivius  et 
Cabassut,  que  Pontas  a  suivis  (5).  Leurs  rai« 
sons  sont  :  1°  que  l'on  satisfait  au  précepte 
d'entendre  la  messe,  lorsqu'élant  présent  de 
corps  et  d'esprit  au  sacrifice,  on  élève  son 
cœur  à  Dieu  par  de  bonnes  et  saintes  priè- 
res :  et  c'est  ce  que  fait  on  homme  qui  récite 
dévotement  son  office  ou  qui  accomplit  sa 
pénitence;  2°  que  l'Eglise  n'exige  pas  que 
pour  entendre  la  messe  on  en  suive  les  pa- 
roles et  les  actions  ;  mais  qu'on  y  assiste 
avec  piété  et  dévotion,  soit  qu'on  entende  le 
prêtre,  ou  qu'on  ne  l'entende  pas.  Autre- 
ment il  faudrait  dire,  ce  qui  est  très-faux, 
qu'une  multitude  de  gens  grossiers  qui  ue 
peuvent  guère  répéter  que  leur  Pater  n'ac- 
complissent jamais  la  loi  de  lEglise.  Or  cette 
piété,  cette  dévotion  se  trouvent  très-bien 
dans  un  homme  qui  récite  son  Bréviaire; 
'6°  qu'on  a  tort  de  supposer  qu'un  fidèle  ne 
peut  jamais  par  une  seule  action  remplir 
deux  préceptes,  puisque  celui  qui  a  fait  vœu 
(le  jeûner  tout  le  Carême  satisfait  en  même 
temps  à  son  vœu  et  au  commandement  de 
l'Eglise,  et  que  celui  qui  a  pour  pénitence 
d'entendre  la  messe  tous  les  jours  n'est  pas 
obligé  d'en  entendre  deux  les  dimanches. 

Les  autres  croient  que  cela  ne  pourrait  se 
faire  sans  quelque  péché.  On  cite  pour  ce 
sentiment  Sylvestre  et  Ange  de  Chivas.  Les 
Conlércnccs  de  Luçon  (6)  penchent  de  ce 
côté-là.  On  dit  pour  cette  opinion  :  1"  que 
l'Eglise,  à  moins  qu'elle  ne  dise  le  conlralrc, 
veut  que  chaque  obligation  ait  son  temps; 
2°  que  ceux  qui  assistent  au  sacrifice  doi- 
vent l'offrir  avec  le  prêtre,  autant  que  cela 
leur  est  possible.  Or,  c'est  ce  que  ne  fait  pas 

(4)Barih.  a  S.  Fauslo,  lilt.  i,  q.  198, 

(5)  CabassQl.lil).ii,C3i).  .^2  Poulas,  verb,  0»»icE,cas.21. 

(6)  Conférences  de  Lu«,;on,  tom.  II,  pag.  W. 


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un  liummequi  récite  des  psaumes.  Cortfesse- 
Ml  SOS  péchés  avec  le  ministre?  s'offrc-t-il 
avec  des  dons  ?  communic-t-il  spirituelle- 
Dient?  Que  Dieu  evigo  moins  d'un  pauvre 
paysan  qui  ne  peut  aller  jusque-là,  qu'est-ce 
que  cela  conclut  pour  un  homme  qui,  étant 
dans  les  ordres  sacrés,  doit  beaucoup  plus 
qu'un  simple  villageois? 

Quoique  ces  dernières  preuves  ne  soient 
pas  péremploircs ,  et  qu'ainsi  je  n'osasso 
taxer  d'un  pécbé  grief  ceux  qui  une  fois  ou 
doux  auraient  récité  leur  ofQcc  pendant  la 
messe,  j'avoue  que  je  serais  plus  raidc  à  l'é- 
gard de  ceux  qui  s'en  feraient  une  habitude. 
Il  y  a  dans  celte  conduite  tant  de  tiédeur  et 
si  peu  d'amour  ,  qu'on  a  de  la  peine  à  la  to- 
lérer dans  ceux  qui  peuvent  faire  autre - 
toenl.  Cela  est  d'autant  plus  vrai  ,  que  ces 
sorlesdc  persunnesqui  voudraient  tout  faire 
à  la  fois,  ne  donnent  d'ordinaire  qu'à  la  ba~ 
galclle  ou  à  quelque  chose  de  pis  le  temps 
qu'ils  disputent  si  rigoureusement  à  Dieu. 

CuàP.  VI.  —  De  l'ordre  et  de  ta  continuité 
de  l'office. 

1.  //  faut  suivre  dans  lardcitation  des  heures 
l'ordre  établi  par  iE(jlisc.— 2.  Quel  péché  y 
a-t-il  às'enéloigner  sans  cause? — 2.LepeiU- 
on  faire  pour  de  bonnes  raisons?  et  quelles 
sont  ces  raisons? — k. Elles  doivent  être  plus 
fortes    quand  il   s'agit  d'un  dérangement 
considérable.  —  3.  Récitation  de  matines  et 
laudts  avant  la  messe.  —  G.  Principes  et  con- 
séquences sur  l'interruption  de  l'office.  —  7. 
Esl-on  censé  interrompie  l'office  quand  on 
sépare  matines  de  knides?-~S.  licgles  à  gar- 
der dans  celle  division.— *).  Peul-oméparcr 
les  nocturnes  de  matines  ?  pourquoi,  cl  com- 
ment ?  —  10.  Conduite  à  garder  lorsque  l'on 
doute  si  l'on  a  omis  un  psaume  ou  une  pe- 
tite heure.  Doit-on  se  régler  par  rapport  à 
"unelà  l'autre  sur  les  mêmes  principes? 
Les  heures  canoniales  ont  un  double  rap- 
port, l'un  des  parties  aux  parties  qui  les 
composent  :  tel  est  celui  du  second  nocturne 
au  premier  et  au  troisième;  l'autre  des  heu- 
res aux  heures  qui  les  précèdent  ou  qui  les 
suivent  :  tel  est  celui  de  tierce  à  prime  et  à 
sexte.Ou  peut  joindre  à  ce  dernier  le  rapport 
de  matines  et  laudes  au  sacrifice  de  la  messe. 
l.Il  ne  s'agit  pas  de  savoir  s'il  est  louable 
et  saint  de  suivre  cet  ordre.  Il  ne  s'agit  pas 
mémo  do  savoir  s'il  y  a  quelque  mal  à  s'en 
écarter.  Dès  que  l'Eglise  du  Fils  de  Dieu  l'a 
élabli ,  on  ne  peut  ni  le  suivre  sans  fruit ,  ni 
s'en  éloigner  sans  quelque  sorte  de  prévari- 
cation. Le  désordre  peut  n'être  qu'un  petit 
ni;il,  mais  il  est  toujours  un  mal. 

îl  n'y  a  donc  ici,  à  parler  proprcmenl,que 
deux  questions  à  résoudre  ;  la  première,  si 
l'on  peut  quelquefois  pour  de  bonnes  raisons 
ne  pas  suivre  cet  ordre  à  la  rigueur  ;  la  se- 
conde ,  s'il  y  a  péché  mortel  à  s  en  écarter 
sans  raison. 

(t)Nut.  Alexanil.  utsupra,  lteg.9,  toin.  Il.p.  ()6.  t:thlca 
ainor.  1.  .\,  n.  150  l'oulas,  verb.  Office,  cas.  i5.  licllaroilu. 
cil.  cap  là.  Vasijui'ï,  île  Bc.ncfic.  caii  1,  etc. 

(âlllanliol.  a  S.  F.msiu.  q.  206,  208  et  !>eq. 

(3)  CunU-flUius  m  ulmtispeoio  manJalorum  |Wi  [londere 


3.  Pour  commencer  par  cette  dernière  dif- 
flcullé  qui  n'a  point  de  branches,  je  dis  d'a- 
bord que  le  renversement  de  l'ordre  des  heu- 
res, même  sans  cause  légitime,  pourvu  qu'il 
ne  se  fasse  ni  dans  les  offices  publics  ni  par 
mépris  ,  ne  fait  qu'une  faute  vénielle  ,  quoi- 
que considérable  dans  son  espèce. 

Et  !•  il  ne  fait  qu'une  faute  vénielle  , 
parce  qu'il  ne  détruit  pas  la  substance  du 
précepte,  et  que  les  plus  habiles  docteurs 
n'ont  jamais  regardé  l'ordre  des  heures 
comme  une  loi  qui  oblige  sub  murlali.  On 
peut  le  voir  dans  Sylvestre  de  Pricrio  ,  dans 
le  P.  Alexandre,  dans  Henri  de  Saint  Ignaco 
et  dans  Poulas  (1),  gens  qui  savent  trou- 
ver du  péché  mortel  où  il  y  en  a  ,  el  quel- 
quefois même  où  il  n'y  en  a  pas. 

2'  Cette  faulo  ,  quoique  vénielle  ,  ne  laisse 
pas  d'être  considérable  intra  lineam  venialis , 
comme  parle  l'Ecole.  C'est  qu'elle  Ole  à  l'of- 
fice le  bel  arrangement  de  ses  parties  ,  et 
qu'en  transgressant  la  manière  du  précepte, 
elle  semble  ne  pas  respecter  assez  l'autorité 
sainte  dont  il  émane. Celte  réilesion  est  d'ua 
théologien,  d'ailleurs  peu  difficile,  el  que  je 
cite  volontiers  (i). 

Il  raisonne  bien  différemment  de  l'onico 
public  ,  et  il  ne  doute  point  qu'un  renverse- 
ment de  cette  nature  fait  dans  le  chmur  n'al- 
lât au  pccbé  mortel  ;  parce  que  le  peuple  en 
serait  Irès-choqué  ,  cl  qu'un  désordre  aussi 
public  aurait  un  certain  caractère  de  mépris 
et  d'irréligion. 

Au  reste, ce  mépris  suffirait  pour  un  péché 
mortel,  même  dans  la  récitation  particulière; 
puisque ,  selon  la  doclrine  de  saint  Bernard  , 
il  change  en  fautes  grièves  celles  qui  de  leur 
nature  ne  sont  que  vénielles  (3).  Vasquez 
croit  même  qu'un  homme  à  qui  il  arriverait 
souvent  de  changer  l'ordre  de  ses  heures  ne 
pourrait  être  excusé  de  péché  mortel  {'*). 
Grâces  à  Dieu, tous  ces  cas  sont  si  rares  chez 
ceux  qui  n'ont  pas  encore  perdu  l'esprit , 
qu'il  serait  inutile  de  s'y  arrêter  plus  long- 
temps. 

3.  Ainsi  ,  pour  avancer  ,  je  dis  en  second 
lien  qu'il  n'y  a  point  de  mal  à  déranger  l'or- 
dre des  heures  ,  quand  il  y  a  quelques  rai- 
sons de  le  faire.  Il  n'est  pas  même  nécessaire 
que  ces  raisons  soient  de  la  dernière  consé- 
quence. Tout  cela  est  fondé  sur  le  sentiment 
unanime  des  plus  sages  docteurs.  D'ailleurs, 
il  est  évident  que  dans  les  choses  de  cette 
nature  il  ne  faut  qu'un  bien  médiocre  pour 
compenser  la  brèche  qui  se  fait  â  la  loi. 

De  là  ,  quoi  qu'en  aient  pensé  quelques 
scrupuleux  de  ma  connaissance,  il  suit  na- 
turellement qu'un  religieux  qui  n'a  pas  as- 
sisté à  matines  doit  chanter  prime  avec  le 
chœur,  el  non  réciter  matines  en  particulier 
pour  se  mettre  dans  l'ordre.  Il  en  est  de 
même  d'un  chanoine  qui  n'a  pas  dit  sexte  et 
qui  entre  au  chœur  quand  on  y  dit  none.  Si 
l'un  et  l'autre  arrivent  au  milieu  de  ces  mé- 

gravis  et  communiter  damnabilis  est.  S.  Rernard.  Iitj.  da 
Praecopto  el  Dispensât,  cap.  8.  Couvertil  in  crimen  gravi» 
rebellioDis  nœvuni  salis  levem  simplicis  iransgressioiiis. 
Ibid  cap.  11. 
(ij  Va»qiK'X,  de  Bçniliciis,  <'3p.  4,  §  1,  ar<.  %  u.  CG. 


8S1  DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITEj  SACRES. 


85t 


mes  heures,  il  vaut  mieux  les  continuer  avec 
le  chœur,  et  reprendre  ensuite  ce  que  l'on 
avait  omis.  Des  personnes  pieuses  et  éclai- 
rées le  pratiquent  ainsi  ;  et  saint  François  de 
Sales  l'a  forinellemeal  décidé  dans  un  de  ses 
Entretiens.  II  y  a  dans  ce  petit  désordre  un 
amour  de  l'ordre  qui  le  justifie.  Par  une  rai- 
son à  peu  près  semblable  ,  celui  qui ,  au  mi- 
lieu de  complies  se  souvient  qu'il  a  oublié 
vêpres,  doit  poursuivre  et  suppléer  ensuite 
ce  qu'il  avait  omis.  Enfin  un  voyageur  qui 
sait  par  cœur  ses  petites  heures  peut  les 
dire,  quand  il  en  est  temps  ,  sans  avoir  dit 
matines  et  laudes. Cela  vaut  beaucoup  mieux 
que  de  renvoyer  tout  à  midi  ou  au  «oir,  c'est- 
à-dire  à  un  temps  où,  épuisé  de  besoin  et  de 
fatigue  ,  on  ne  peut  donner  à  une  longue 
suite  de  prières  toute  l'attentiou  qui  leur  se- 
rait nécessaire.  Il  ne  faut  cependant  pas 
pousser  ce  principe  trop  loin.  Ainsi,  quoi 
qu'en  pensent  Suarès  et  saint  Fausle  (1) ,  si 
un  évéque  priait  quelqu'un  de  dire  vêpres 
avec  lui ,  ce  quelqu'un  ,  à  moins  qu'il  n'y 
eût  d'autres  raisons  ,  ferait  bien  de  lui  de- 
mander le  temps  de  réciter  none. 

4.  Plus  le  renversement  d'ordre  qui  se  fait 
quelquefois  dans  l'office  est  considérable, 
plus  les  raisons  qui  le  justifient  doivent  être 
fortes.  Ainsi  ce  n'est  que  lorsqu'un  homme 
ne  peut  guère  faire  autrement  qu'on  lui  per- 
mettra de  dire  les  psaumes  de  matines,  qu'il 
sait  par  mémoire,  avant  que  de  dire  les  le- 
çons et  les  répons,  qu'il  ne  peut  dire  actuel- 
lement faute  de  Bréviaire.  Sans  doute  qu'il 
vaut  encore  mieux  réciter  l'office  de  cette 
manière  que  de  courir  les  risques  de  ne  le 
point  dire  du  tout  ou  de  le  dire  dans  le  sein 
du  trouble  et  de  la  confusion  ;  mais  comme 
le  dérangement  des  parties  est  bien  plus  op- 
posé à  l'esprit  de  l'Eglise  que  le  dérange- 
ment des  heures,  il  ne  faut  jamais  se  le  per- 
mettre que  pour  des  raisons  importantes. 
Celles  qui  ne  tendent  qu'au  plaisir,  qu'à  un 
délassement  superflu,  ne  seraient  pas  rece- 
vables  dans  ces  occasions. 

5.  Ce  serait  ici  le  lieu  d'examiner  si,  hors 
les  cas  de  nécessité,  il  faut  avant  la  célébra- 
tion de  la  messe  avoir  récité  matines  et  lau- 
des ;  mais  nous  l'avons  fait  dans  le  Traité  des 
Saints  Mystères.  11  nous  suffira  donc  de  ré- 
péter en  deux  mots,  d'après  Benoît  XIV, 
1°  qu'il  n'y  a  point  de  péché  à  changer  cet 
ordre,  lorsqu'on  a  des  raisons  de  le  faire  ; 
2»  qu'il  est  bien  difficile,  perdifficile,  d'eicu- 

(1)  Suares.,  ibid.  lib.  iv,  cap.  2i,  n.  4.  Barlb.  a  S.  Faus- 
.10,  q.  210,  pag.  566. 

(2)  Si  sermo  sitde  missa  convenluali,  videtur  esse  pec- 
caium  mortale  eam  ante  malulinum  et  laudes  celebrare  ; 
id  onim  est  conlra  generalem  Eccipsiaî  consuptudinem.  Ii'i 
niissis  vero  privaUs,  si  qua  sit  légitima  causa,  puia  si  priu- 
cepsaul  praelalus  missam  expeleret,  videri  pusset  eiiam  a 
peccalo  veniali  inimunis  qui  eam  cekbraret,  non  recitalo 
malutino  et  laudibus.  Si  vero  absil  causa,  perdiOicile  vide- 
tur ne  veniali  quideni  peccalo  non  e.sse  locum....  Quod  si 
quis,  nulla  causa  urgeute,  perpeluo  id  faceret ,  ut  videre- 
tur  quasi  statuisse  animo  nunquam  celebrare  diclo  matu- 
Uuo  tl  laudibu»;  tuni  cuui  illis  S5  aucloribus  quos...  affert 
Clericatus....  concludi  posset  hujuscnodi  sacerdolcm  pec- 
care  mortaUter.  Benedict.  XIV,  lib  lu  deMIssaî  Sacrilicio, 
cap  13,  n.  i,  pag.  53b.  Par  Messe  conventuelle  le  pape  enl 
tend  celle  des  chapitres,  comme  on  le  voit,  ibid.,  cap.  3, 
n.  ft.  Je  veux  bien  croire  qu9  celte  décision  no  legarde 


scr  de  péché  véniel  celui  qui  le  fait  sans  au- 
cune raison;  3' qu'un  homme  qui  le  ferait 
habituellement,  et  pour  ainsi  dire  dans  la 
ferme  résolution  de  ne  vouloir  pas  changer, 
se  rendrait,  ou  coupable,  ou,  cetjui  revient 
au  même,  trôs-susperl  de  péché  mortel; 
4°  qu'il  faut  raisonner  de  la  même  façon  dnn 
chapitre  qui  dirait  la  messe  du  chœur  sans 
avoir  dit  cette  parlie  de  l'office  (2).  Ce  même 
pontife,  qui  avait  beaucoup  lu,  après  avoir 
remarqué  avec  Grancolas  (lu'il  y  a  des  pro- 
vinces dont  les  conciles  ont  détendu,  sous 
peine  d'excommunication,  de  célébrer  avant 
que  d'avoir  dit  matines  et  laudes,  observe 
que  cette  peine  ne  regarde  que  ceux  (]ui, 
vivant  dans  le  lieu  où  se  sont  tenus  ces  syno- 
des, sont  soumis  à  leurs  lois.  J'ajoute  qu'il 
faut  de  plus  que  ces  mêmes  lois  continuent  à 
y  être  en  vigueur.  .V  Paris  il  était  autrefois 
défendu,  sous  les  plus  rigoureuses  censures, 
de  dire  la  messe  avant  prime  (.3).  Aujour- 
d'hui,  lorsqu'on  y  célèbre  avant  l'aurore, 
on  peut  le  faire  avant  que  d'avoir  récité 
laudes  {'*]. 

6.  i'arlons  maintenant  de  la  continuité  de 
l'office.  Il  est  sûr  que  tontes  les  parties  do 
chaque  heure  canoniale  doivent,  autant  qu'il 
eît  possible,  être  récitées  sans  interruption. 
C'est  l'esprit  de  l'Eglise,  c'est  sa  méihodo 
invariable,  c'est  l'enseignement  commun  des 
plus  grands  maîtres.  Tous  déposent,  d'après 
la  nature,  qu'il  est  juste  de  ne  pas  couper, 
pour  de  frivoles  raisons,  l'entretien  que  Dieu 
veut  bien  nous  permettre  d'avoir  avec  lui. 
Un  prince  de  la  terre  ne  le  souffrirait  vis-à- 
vis  de  lui  qu'avec  indignation.  L'arbitre  sou- 
verain des  rois,  le  Dieu  jaloux,  le  verrait-il 
d'un  œil  indifférent?  Ce  n'est  pas  ainsi  qu'en 
ont  jugé  les  saints.  Charlemagne  ayant  mandé 
saint  Ludger,  évéque  de  Munster,  celui-ci 
lui  fit  dire  qu'il  irait  à  l'audience  quand  il 
aurait  fini  son  office  qu'il  avait  commencé. 
L'empereur,  impatient  de  le  voir,  envoya 
jusqu'à  trois  fois  pour  le  presser;  mais  il 
n'interrompit  point  ses  prières.  Quand  il  eut 
fini,  il  alla  saluer  l'empereur,  qui  lui  repro- 
cha son  délai  avec  quelque  émotion.  Grand 
prince,\a'i  répondit  Ludger,  j'oi  cnt  devoir 
préférer  Dieu  à  vous  et  à  tous  les  hommes. 
C'est  ce  que  vous  m'avez  vous-même  enjoint 
en  me  donnant  un  évéché.  L'empereur  fut 
très-édifié  de  cette  réponse  (5).  On  sait  que 
le  pieux  Gourdan  (6)  l'a  presque  renou- 
velée de  nos  jours. 

que  le  corps  du  chapitre  qui  chanterait  la  messe  sans  avoir 
chanté  matines,  et  non  pas  un  particulier  qui  serait  en 
semaine.  J'ai  cependant  connu  un  prélat  fort  éclairé  qui 
pensait  autrement.  J'ajoute  ici  que  Concina  kii-niéme  a 
taxé  de  rigorisme,  et  d'un  rigorisme  mal  fondé,  l'opinion 
du  P.  Antoine  qui  taxait  de  péché  mortel  un  prêtre  qui 
dirait  la  messe  sans  avoir  dit  matines.  Antoine,  de  Virt. 
Relig.  cap.  1,  q.  i,  §  2.  Concina,  lom.  II ,  Theol.  Chr.  lib. 
II,  dissert.  2,  q.  6. 

(3)  Statuimus  sub  pœna  escommunicalionis  ne  ali(|Uis 
sacerdos  missam  celebraverit  nisi  prius  dixeril  maliitinas 
et  primam  de  die.  Siffridus  episc.  Paris. 

(4)  Sacerdos  celebraturus...  saltem  nocturnis  (aut  eliam 
sisolortussit,  laudibus)  absolulls,  etc.  Kubr.  Paris,  parl.u. 
Rubr.  Vienn.  etc. 

(5)  Histoire  de  l'Eglise  Gallicane,  t.  V,  p.  ISi 

(6)  Vio  de  Gourdan,  p.  108. 


853 


OFF 


opr 


m 


Il  ne  faut  cependant  pm  ontror  les  consé- 
quences qui  pariiîlraicnt  liées  à  ce  principe. 
Ainsi  en  réduisant  à  k'iir  juste  valeur  et  le 
principe  et  les  conséquences ,  on  peut  dire, 
l-  qfl'il  y  a  toujours  quelque  péché  à  inter- 
rompre son  office  sans  cause  ;  2°  q'ae  la  me- 
sure de  ce  péché  doit  se  régler  sur  la  durée 
de  l'interruption  ;  3°  que  l'interruption  est 
plus  odieuse,  selon  que  la  partie  qu'où  ré- 
cite est  moins  longue.  Il  est  plus  aisé  de  dire 
tierce  ou  sexte  d'un  seul  trait,  que  matines 
on  laudes  :  or  plus  la  loi  est  aisée,  moins  il 
est  pardonnable  de  la  violer;  k°  qu'une  cause 
juste  d'interruption  excuse  de  péché  ,  comme 
lorsqu'il  faut  quitter  quelque  temps  pour  re- 
cevoir la  visite  d'une  personne  supérieure  ; 
5°  que  dans  ce  cas  on  n'est  point  obligé  de 
répéter  ce  qu'on  a  déjà  dit,  lorsqu'on  est  un 
peu  avancé  (  à  moins  qu'il  n'y  ait  entre  la 
cessation  et  la  reprise  un  long  intervalle,  tel 
que  serait  celui  d'une  heure  entière  ou  da- 
vantage (1)  ;  6°  mais  qu'un  temps  plus  court 
pourrait  suffire  pour  un  péché  mortel,  si 
l'interruption  n'avait  pour  principe  que  la 
légèreté,  lacuriosité, ou  d'autres  causes  égale- 
ment futiles.  Il  me  semble  que  c'est  le  senti- 
ment de  Ponlas  (2).  J'avoue'que  bien  des  gens 
ne  mettent  ici  qu'une  faute  vénielle,  parce 
qu'ils  ne  trouvent  dans  cette  discontinuité 
qu'un  accident  qui  ne  nuit  point  à  la  subs- 
tance ;  mais  j'avoue  en  même  temps  que 
cette  raison  ne  suffirait  pas  pour  me  tran- 
quilliser. Des  vêpres  qui  deviendraient  dou- 
bles ou  triples  par  les  coupures  qu'un  parti- 
culier jugerait  à  propos  d'y  faire  seraient 
moins  l'oiuce  de  l'Eglise  que  celui  de  ce  par- 
ticulier. 

7.  Il  se  présente  ici  deux  ou  trois  ques- 
tions que  nous  ne  pourrions  négliger  sans 
faire  tort  au  lecteur ,  puisqu'il  s'agit  d'une 
matière  très-pratique  et  qui  revient  tous  les 
jours.  La  première  est  de  savoir  s'il  est  per- 
mis de  séparer  matines  de  laudes. 

Cela  ne  forme  aucune  difficulté  par  rap- 
port à  la  plupart  des  diocèses  qui  ont  des 
Bréviaires  particuliers.  Uien  n'y  est  plus 
commun  que  cette  division,  et  elle  est  auto- 
risée par  les  rubriques  des  lieux.  11  ne  s'agit 
donc  que  des  diocèses  où  l'on  fait  l'office  ro- 
main. Or  il  y  a  beaucoup  d'habiles  gens  qui 
prétendent  qu'on  ne  peut  y  séparer  laudes  de 
matines  sans  péché  véniel.  Barthélémy  de 
Saint'-Fauste  (3)  cite  pour  ce  sentiment  To- 
let,  Azor  et  Navarre.  Le  premier  est  contre 
lui,  au  moins  dans  mou  édition  (k).  Le  second 

(1)  s.  Alphonse  de  Liguori  n'oblige  pas  i  la  répélition, 
lors  même  que  l'interruplion  est  coupable.  «  Fada  tamen 
inlerruptione,  adhuc  culpabili,  probabilius  non  teneris 
lioram  repelere,  cum  quilibet  psaliiiof iiui  versus  suam  ha- 
beal  sIgniBcalionem.  »  S.  Lig.  Examen  ordinauJ.,  n.  74. 
«  Ce  senlimeut  est  plus  probable  que  l'opinioa  de  Collet, 
et  nous  pensons  qu'on  peut  le  suivre  en  sûreté  de  con- 
science. »  Mgr  Gousset,  Tliéol.  morale,  t.  II,  u.  701. 

(2)  Ponlas,  verb.  Office,  cas.  22. 

(3i  Barth.  a  S.  Fauslo,  eoJ.  lib.  ii,  q.  107. 

(1)  Possunt  separari  laudes  a  matulino,  ut  dicaiurnoctu 
matuliuum,  et  jam  incipienle  die  laudes.  Tolet.  lib.  ii,  c. 
13,  pag.  180,  fol.  vers.  Je  prends  cet  ut  pour  ila  ut. 

(5)  Azor,  tom.  I,  lib.  x,  cap.  8,  q.  l,  p.  S58.  Navar.  tom. 
lil  de  Oral.,  c.  3,  n.  27,  p.  341.  Il  aurait  mieux  valu  citer 
le  nombre  64. 


n'est  ni  pour  ni  contre.  Le  dernier  lui  appar- 
tient (.>)  ;  et  j'ai  vu  un  fort  habile  homme  qui 
pensait  comme  lui.  Leur  raison  est  que  ma- 
tines et  laudes  ne  font  qu'une  seule  heure  de 
l'office,  et  qu'une  heure  ne  peut  se  partager 
en  deux,  à  moins  qu'il  n'y  ait  quelque  cause 
raisonnatlc,  ainsi  que  parle  Gavantus  (6). 

Beaucoup  d'autres,  de  l'aveu  même  du  P. 
Antoine  (7) ,  sont  d'un  avis  contraire  ;  et  ils 
ont,  ])(5ur  l'appuyer,  des  raisons  très-plausi- 
bles, que  ce  théologien  n'a  pas  cru  devoir 
s'objecter.  Ils  disent  donc,  1°  qu'on  séparait 
autrefois  laudes  de  matines,  au  moins  dans 
plusieurs  Eglises,  et  que  cela  se  pratique  en- 
core dans  l'ordre  de  Saint-Benoît  cl  de  Cî- 
tcaux  ;  2»  que  laudes  commencent,  comme 
toutes  les  autres  heures,  par  Deus,  in  udju' 
toriwit;  3"  que  les  rubriques,  en  joignant  ma- 
tines à  laudes,  font  attention  à  l'ancien 
usage  de  les  réciter  toutes  deux  au  point  du 
jour,  et  non  pas  à  l'indulgence  que  l'Eglise 
accorde  de  les  réciter  dès  la  veille;  i  enfin 
qu'il  est  plus  à  propos  de  faire  cette  divisiou 
quand  on  récite  matines  dès  le  soir  ;  parce 
qu'il  y  a  dans  les  laudes,  surtout  du  romain, 
plusieurs  choses  qui  ne  s'accordent  bien 
qu'avec  l'aurore,  Iclles  que  sont  celles-ci  : 
Deus,  Deus  meus,  ud  te  de  luce  vigilo.  Eccs 
jam  noctis  tenuatur  umlira.  Aurorajam  spar- 
gilpolum.  Ainsi  raisonne  l'auteur  des  Confé- 
rences de  La  Rochelle  (8)  ;  et  il  en  conclut 
que,  bien  loin  qu'il  y  ait  du  péché  à  séparer 
ces  deux  parties,  comme  les  casuisles  mo- 
dernes l'ont  avancé,  l'on  aurait  bien  plu$ 
raison  dédire,  conformément  au  sentiment  de 
Bellarmin  et  de  tant  d'autres  théologiens  et 
canonistes,  quon  ne  peut  sans  péché,  du 
moins  véniel,  réciter  les  laudes  dès  le  soir 
d'auparavant.  L'auteur  des  dernières  Confé- 
rences de  Luçon  est  du  même  avis  (9)  ;  à 
cela  près  qu'il  ne  taxe  point  de  péché  ceux 
qui  le  soir  précédent  récitent  laudes  avec  ma- 
tines ;  et  je  crois  qu'il  a  raison.  Tant  de  pieu- 
ses communautés,  tant  de  vertueux  ecclésias- 
tiques, qui  suivent  une  roule  opposée,  se- 
raient-ils dans  l'habitude  du  péché  véniel  ? 
Parla  même  raison  je  ne  désapprouverai  pas 
qu'on  sépare  laudes  d'avec  matines.  Je  le 
fais  très-fréquemment,  disait  Navarre  (10), 
parce  que  je  ne  puis,  après  le  repas,  soutenir 
asaez  de  temps  mon  attention  pour  m'acguil- 
ter  tout  de  suite  de  l'un  et  de  l'autre  comme  il 
faut.  C'est  que  ce  respectable  vieillard,  qui  a 
vécu  près  d'un  siècle,  disait  matines  dans 
leur  temps,  c'est-à-dire  vers  minuit.  U  est 

(6)  Inilium  illud,  Deus,  ht  adjulorium,  dalum  est  anle 
laudes,  ut  possil  ex  causa  matulinum  dividi  a  laudibus.  Ija- 
vant.  sect.  4,  cap.  2,  n.  i.  Barth.  a  Sancto  Fauslo,  q.  106. 
royei  Merali  sur  l'endroit  de  Gavantus  que  je  viens  de 
citer. 

(7)  Antoine,  deVirt.  Relig.  cap.  1,  q.  4,  resp.  o. 

(8)  Confér.  de  La  Uochelle,  §  11. 

(9)  Confér.  de  Luçon,  Coiif.  2  q.  pag.  44. 

(10)  Je  donne  plutôt  le  sens  que  les  paroles  de  ce  rametix 
docteur.  Voici  son  texte  :  «  Quia  olflcinm  nocturnum  et 
laudes  interdum  sunt  tauta  pars,  quantam  quis  cœnaïus 
uuo  contexlu  satis  attente  et  dévote  non  potest  facile 
dicere,  fréquenter  soleo  ipse  dicercnocUirnos  tanluni  sei  u, 
hora  eis  fere  propria  circa  mediam  noctem,  et  laudes  liora 
etiam  illis  propria  sub  auroram.  s  Navir.  de  Orat,  cap.  3, 
11.28. 


fS55 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


SS6 


vrai  que  c'est  là  une  raison  :  mais  il  y  en  a 
beaucoup  d'autres,  et  un  homme  de  bien  en 
a  toujonrs  assez.  Tout  est  saiut  pour  les 
saints,  dit  l'Apôtre  :  malheureusement  c'est 
ttu  principe  dont  les  moins  saints  sont  tou- 
jours prêts  à  abuser. 

8.  Il  faut  remarquer  quelorsqu'ou  sépare 
matines  de  laudes,  on  doit  terminer  ces  mê- 
mes matines  par  l'oraison  du  jour,  et  com- 
mencer les  laudes  par  le  Pater  à  l'ordinaire. 
Si  l'Eglise  ne  le  fait  pas  à  la  messe  de  minuit, 
c'est  qu'elle  ne  veut  pas  couper  son  chant, 
et  que  les  prières  qu'on  vient  de  faire  sont 
one  préparation  sufGsante  à  celles  qu'on  va 
commencer.  Il  y  a  des  diocèses,  comme  celui 
de  Paris,  où  pendant  l'Avent,  le  Carême  et 
dans  les  vigiles  des  fêles,  on  doit  après  ma- 
tines réciter  à  genoux  les  prières  que  l'on 
récite  ces  mêmes  jours  après  les  trois  derniè- 
res petites  heures.  Je  ne  crois  pas  que  ceux 
qui  font  le  romain  y  soient  obligés. 

9.  La  seconde  difficulté  concerne  les  noc- 
turnes :  on  demande  s'il  est  permis  de  les  sé- 
parer. 

La  réponse  commune  est  que  cela  se  peut 
absolument  (t),  mais  qu'on  ne  le  doit  faire 
que  pour  de  justes  raisons.  Qu'on  le  puisse, 
cela  paraît  prouvé,  et  par  l'aveu  des  meil- 
leurs théologiens,  et  par  l'ancienne  pratique 
(le  l'Eglise  qui,  quoi  qu'en  ait  pensé  un  sa- 
vant homme,  en  usait  ainsi  (2).  Qu'on  ne 
doive  le  faire  que  pour  de  bonnes  raisons, 
c'est  ce  qui  n'est  pas  moins  évident.  Car,  ou- 
tre que  l'ancienne  Eglise  ne  le  faisait  que  ra- 
rement et  dans  les  grandes  solennités,  il  est 
sûr  que  celle  manière  d'agir  est  contraire  à 
sa  pratique  actuelle,  et  que  celle-ci  demande 
toujours  de  très-grands  égards. 

Cependant  pour  séparer  un  nocturne  de 
l'autre,  je  ne  demanderai  pas  des  raisons 
bien  extraordinaires.  Une  longue  visite,  mais 
qu'il  faut  essuyer  d'un  bout  à  l'autre  ;  «n 
quart  d'heure  qui  nie  reste  pour  un  noc- 
turne, et  que  j'aurai  de  la  peine  à  retrouver 
pour  trois;  la  peine  de  dire  tout  à  la  lumière, 
etc.,  c'«n  est  antant  qu'il  m'en  faut.  Si  cela 
ne  sulTit  pas  à  d'autres,  je  ne  leur  ferai  pas 
un  crime  d'aller  au  plus  sûr,  ou  du  moins  au 
plus  parfait. 

J'avertirai  seulement  que  je  n'oserais  éten- 
dre la  séparation  des  nocturnes  au  delà  de 
trois  heures,  parce  que  je  ne  vois  pas  que 
l'Eglise  lui  ail  jamais  donné  plus  d'étendue  : 
c'est  le  sentiment  do  Bonacina  et  de  quelques 
autres.  Ainsi  je  répéterais  ie  matin  un  ou 
deux  noclurnes  que  j'aurais  dits  la  veille; 
mais  je  n'oserais  trop  condaiiuier  ceux  qui 
seraient  moins  rigoureux. 

Les  offices  où  il  n'y  a  que  trois  leçons 
D'ayant  qu'un  uoclurne,  si  on  le  coupaii,  ce 

(l)Ethica  amor.  tom.  II,  lib.  ï.taji.  25,  n.  15G,  Bona- 
cina, disfi.  i,  q.  3,  pucct.  3,  uuni.  barih.  a  S.  Fauslo, 
q.  103,  pag.  43(i. 

i2)Iii  primillvaEecIcsia  niinisiri  Kcclesi»  terdenocte 
iifflVpellatiin  surKsbant  ad  diviiuim  ofliciiiin  celebraiidum. 
Durand,  lib.  m  Ration.  <liv.  Oflic.  rap.  3,  n,  3,  pas.  'i'ir,, 
fol.  vers.  cdit.  LugJun.  IGO'i.  Vide  S.  Tliom.  in  l  Coriiilli. 
iiv,  leci.  ti. 

(3)  «  Caiisce  just»  iiitorrmnpoDdiolDi  iiim  suiit  :  quolibet 
uUlitas  propria  vet  alia  (pi.-w  iiicoiniuoile  differretur;  iit-in 
UStanitïs,  sut  4.evoll«)  a{  dio«ri;  mi$>jiui,  •;x«e(iui  waiitiaia 


lie  serait  pas  division,  ce  serait  interruption 
proprement  dite  ;  et  eellc-ci  ne  souffre  jamais 
autant  d'intervalle  que  celle-là  (3). 

10,  Lorsqu'on  croit  avoir  omis  un  ou  plu- 
sieurs psaumes  dans  une  partie  de  l'office,  il 
ne  faut  point  se  troubler,  mais  continuer  et 
reprendre  ensuite  ce  qui  a  échappé,  ou  quel- 
que chose  d'équivalent,  si  l'on  ne  peut  savoir 
au  juste  ce  que  l'on  a  manque.  Dans  le 
doute  si  l'on  n'a  point  passé  quelque  chose, 
il  faut  prendre  le  parti  le  plus  slir  et  répé- 
ter. Chez  les  mauvais  casuistes  la  possessioa 
est  pour  la  liberté  ;  chez  ceux  qui  craignent 
Dieu,  la  possession  est  pour  la  loi  ;  et  dans  le 
doute  la  condition  de  celui  qui  possède  est 
toujours  la  meilleure  (i). 

Mais  en  général  on  est  moins  obligé,  à 
raison  du  doute,  de  répéter  un  psaume  ou 
une  leçon  qu'une  heure  touf  entière.  La 
raison  en  est  que  dans  le  premier  cas  on 
peut  aisément  déposer  son  doute,  sur  ce  qu'il 
n'arrive  pas  dans  le  train  commun  qu'un 
homme  qui  n'est  point  interrompu  passe  du 
premier  psaume  au  troisième.  D'ailleurs 
s'accoutumer  à  ces  sortes  de  répétitions,  c'est 
ouvrir  la  porte  aux  scrupules.  Quelques 
précautions  que  prennent  les  personnes  qui 
ont  l'imagination  extrêmement  vive,  elles  ne 
savent  souvent  qu'elles  ont  dit  la  première 
leçon  que  parce  qu'elles  se  trouvent  à  la  se- 
conde. Il  faut  cependant  ici,  comme  en  toute 
autre  matière,  avoir  égard  aux  circonstan-r 
ces.  Un  homme  qui  a  été  interrompu,  ou  qui 
en  général  est  si  distrait,  si  peu  maître  de 
lui-même,  qu'il  va  sans  réflexion  d'un  feuil- 
let à  l'autre,  doit  se  juger  plus  sévèrement 
qu'une  personne  naturellement  tranquille. 

Comme  l'on  n'a  pas  des  règles  si  sûres 
pour  se  calmer  sur  l'omission  d'une  heure 
entière,  et  que  souvent  on  ne  croit  l'avoir 
dite  que  parce  que  le  temps  où  l'on  a  cou- 
tume de  la  dire  est  passé,  il  faut  revenir  à  la 
grande  régie  que  nous  avons  indiquée  et 
qui  n'a  jamais  damné  personne  :  In  dubiis 
semitmn  debemus  eligere  tiUiorem.  Le  droit 
(5)  l'a  consacrée  :  le  bon  sens  et  l'équité  l'a- 
vaient consacrée  avant;  lui.  Pour  éviter  tout 
embarras,  il  n'y  a  qu'à  se  faire  une  habitude 
de  marquer  exactement  l'endroit  où  l'on  est 
demeuré. 

CuAP.  MI.  —  Des  conditions  que  doit  avoir 
la  récitation  de  l'office  divin. 

C  est  ici  sans  contredit  la  plus  importante 
partie  de  notre  ouvrage.  Go  que  nous  avon» 
dit  jusqu'à  présent  ne  regarde  guère  que  le 
corps  et,  pour  ainsi  parler,  le  mécanisme  de 
la  prière  extérieure.  Ici,  à  pou  de  chose  près, 
nous  allons  développer  sa  plus  intime  subs- 
tance, cet  esprit  sans  lequel  et  nos  voix  et 

«nperioruin  ;  si  excipias  conrfssioncm  aliciijus  qui  non: 
lil)onter  esspectaret;  si  velis  aliquid  apcrc  autnolareiu 
lolias  distraclionem  sive  solliciliKlinem  ne  oblivlscari», 
modo  hoc  non  flal  Creqiicnlpr.  Licite  eliam  poiest  inlfr- 
milli  alloua  brevis  oratio  inler  orandum  vel  affrcliis.  » 
S,  Alph.  (iel.ig.  1.  IV,  n.  168.  I).  Gousset,  t.  Il,  n.  70t. 

(4)  loi  la  loi  est  en  possession,  quand  on  doute  avec  fon- 
dement, sans  pouvoir  déposer  son  doute.  Voij,  Mgr  Gous- 
set. Théul.  mor.  t.  11,  n.  TOI. 

(5)  Kirf.cap.  12, 18,  24,  de  Hoœicidio,  lib.  v,  (11.  12. 


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OFF 


OFF 


888 


nos  chants  ne  sont  qa'un  airain  qui  résonne, 
qu'une  cymbale  qui  fait  du  bruit. 

L'Iiglise,  qui  connaît  mieux  que  personne 
nos  besoins  et  nos  devoirs  ,  veut  que,  pour 
bien  réciter  l'office  divin,  on  le  dise  distinc- 
tement, entièrement,  dévotement,  attentive- 
ment. Ces  quatre  conditions  vont  nous  oc- 
cuper :  nous  joindrons  ensemble  les  deux 
premières,  parce  qu'elles  font  plus  naître  de 
réflexions  que  de  difficultés.  Par  une  raison 
contraire  nous  traiterons  les  deux  autres 
séparément. 

S I.  Il  lïul  dire  l'ofCice  d'une  manière  dislinclc,  cl  lo  dire 
ciilièremeut. 

1 .  L'office  est  de  lui-même  une  prière  vocale. 
—  2.  On  doit  le  réciter  distinctement.  — 
3.  Faut-il  réciter  assez  haut  pour  être  en- 
tendu,—  'Î-.  ou  du  moins  pour  s'entendre 
soi-même?  —  3.  Un  bénéficier  qui  ne 
pourrait  parler  devrait  dire  son  bréviaire 
mentalement.  —  6.  L'omission  d'une  petite 
heure  est-elle  un  péché  mortel? — 7.  Que 
penser  de  l'omission  d'une  partie  moins 
considérable  ?  —  8.  Peut-on  omettre  dans  le 
chœur  la  lecture  du  Martyrologe  ?  —  9.  On 
peut  réciter  le  Bréviaire  avec  «n  autre,  et 
comment.— 10.  Pourrait-on  réciter  de  cette 
manière  un  office  que  l'on  devrait  par  vœu 
ou  par  pénitence?  — 11.  Celui  avec  lequel 
on  récite  est-il  obligé  de  réciter  avec  atten- 
tion, lorsqu'il  n  est  pas  obligé  au  Bréviaire? 

1.  On  convient  d'abord  que  l'office  divin 
est  une  vraie  prière  vocale.  Le  s<!ul  mot  do 
récilalion  emporte  celte  idée;  la  définition 
du  Bréviaire  l'exprime  ;  et  je  ne  l'observe 
que  parce  que  j'ai  vu  un  homme  d'esprit  s'y 
tromper  ,  et  croire  qu'un  bénéficier  est  hors 
d'atteinte  quand  il  parcourt  des  yeux  ou 
qu'il  parle  du  cœur.  Ce  dernier  langage  est 
bien  le  plus  essentiel,  mais  il  ne  suffit  pas. 
I!  est  vrai  que  celui  (jui  sonde  les  cœurs  et 
qui  voit  à  découvert  nos  plus  intimes  pensées, 
n'a  pas  besoin  ,  comme  Baai ,  du  son  de  no- 
ire voix  pour  nous  entendre  ;  mais  il  est  vrai 
aussi  que  Jésus-Christ  sur  la  croix  et  en 
plusieurs  autres  occasions,  saint  Etienne  un 
moment  avant  sa  mort ,  saint  Paul  et  Siias 
dans  les  chaînes,  ont  prié  à  haute  toIx.  Il  est 
encore  vrai  que  la  prière  vocnlc,  en  morti- 
fiant le  corps,  donne  du  ressort  et  de  l'éléva- 
lion  à  l'esprit  ;  qu'elle  porto  son  feu  dans  le 
cœur  de  ceux  qui  en  sont  témoins;  et  que, 
puisque  l'homme  est  composé  de  deux  sub- 
stances, il  est  juste  que  chacune  d'elles  paye 
à  sa  manière  le  tribut  de  louanges  qui  est  dû 
à  son  auteur.  On  peut  lire  sur  cette  matière 
Bellarniin.  qui  l'a  traitée  à  son  ordinaire, 
c'est-à-dire  avec  beaucoup  de  précision  cl  de 
solidité  (1). 

2.  On  convienlencore  que  l'office  demande 
tme  récitation  distincte,  et  que  par  consé- 
quent il  exclut  celle  qui  se  fait  du  gosier, 
v\\\.re  les  dents  ou  sans  articuler  comme  il 
faut.  Non  cursim,  non  perturbate,  non  osci- 

(1)  Bellarmin.  lib.  i  de  Bonis  Operib.  in  particulari, 

«p.  16. 

{•2)  Non  in  gutiure,  vel  inter  dénies,  seu  deglutiendo 
aui  sjnwpando  diciiones  ei  verb»,  sed  revËrtialer.  vefbis 


tanter,  led  leniter, distincte  ac  studiose, disaiH 
saint  Charles  dans  son  premier  concile  de 
Milan  ;  et  c'est  ce  qu'avait  dit  longtemps  au- 
paravant le  concile  de  Bâle  (2).  Mais  pour- 
quoi citer  des  autorités  dans  une  matière 
qu'une  étincelle  de  sens  commun  décide 
pleinement  ?  En  effet,  dit  l'auteur  de  la  Mo- 
rale de  Grenoble  (3),  si  lorsqu'on  parle  à  un 
prince,  on  lui  parle  distinctement,  et  on  fait 
attention  à  ce  qu'on  lui  dit,  parce  que  ce  se- 
rait manquer  de  respect  que  d'agir  autrement , 
n'est-on  pas  à  plus  fur  te  raison  obligé  de  par- 
ler distinctement  et  de  faire  attention  à  tou- 
tes ses  paroles  lorsqu'on  prie  Dieu  en  disant 
son  office 

En  supposant  donc  ces  deux  vérités,  dont 
la  dernière  sera  un  jour  pour  un  nombre 
prodigieux  d'ecclésiastiques  la  matière  d'un 
jugement  rigoureux  ,  il  n'y  a  ici  qu'une  dif- 
ficulté qui  puisse  arrêter.  Elle  consiste  à 
savoir  si  un  homme  qui  récite  si  bas  ,  qu'il 
ne  peut  ni  être  entendu  des  autres,  ni  s'en- 
tendre lui -môme,  satisfait  à  son  obliga- 
tion. On  suppose  qu'il  n'u  pas  l'oreille  dure 
et  qu'il  récite  sans  compagnon.  S'il  en 
avait  un  .  il  faudrait  bien  qu'il  l'entendit  et 
qu'il  en  fût  entendu,  puisqu'il  ne  peut  rem- 
plir son  devoir  qu'en  écoutant,  lorsqu'il  ne 
parle  pas. 

3.  Or  sur  ce  point  Médina  a  cru  qu'il  fal- 
lait réciter  assez  haut  pour  être  entendu  de 
ses  voisins,  lorsqu'il  ny  a  point  d'obstacles. 
Cajetan,  moins  sévère,  veut  qu'un  homme 
puisse  s'entendre  ;  mais  il  n'exige  point  qu'il 
soit  entendu  de  ceux  qui  sont  à  côté  de  lui. 
Sylvius,  l'un  des  plus  judicieux  écrivains  qui 
aient  jamais  paru,  croit  que  toute  pronon- 
ciation, pourvu  qu'elle  soit  distincte  et  arti- 
culée, suffit ,  soit  qu'elle  soit  entendue  ,  soit 
qu'elle  ne  le  soit  pas. 

Le  sentiment  do  Médina  ne  s'est  point 
soutenu.  Bien  loin  qu'il  soit  nécessaire  de 
réciter  assez  haut  pour  être  entendu,  il  y  a 
mille  occasions  où  il  faut  éviter  de  l'être. 
Vingt  prêtres  qui,  chacun  de  leur  côté,  réci- 
teraient à  haute  voix  leur  Bréviaire  dans  une 
petite  église  édifieraient  peu  et  dérange- 
raient beaucoup.  D'ailleurs  une  prière,  pour 
être  vocale  ,  n'a  pus  besoin  d'être  entendue. 
Anne,  mère  de  Samuel ,  ne  priait  pas  men- 
talement, et  néanmoins  personne  ne  l'enten- 
dait. Après  tout,  que  veut  l'Eglise  de  ceux 
de  ses  ministres  qu'elle  a  chargés  do  priei 
pour  les  autres?  Une  seule  chose  ;  c'est  que 
dans  cet  emploi  ils  joignent  l'action  du  corps 
à  celle  de  l'esprit  :  or  ils  peuvent  faire  très- 
bien  l'un  et  l'autre  sans  former  la  voix  jus 
qu'à  se  faire  entendre  de  ceux  qui  les  envi- 
ronnent. Enfin  la  manière  dont  le  prêtre 
récite  et  doit  réciter  à  l'autel  les  secrètes,  et 
la  pratique  des  plus  gens  de  bien  suffisent 
pour  anéantir  le  fatigant  et  scrupuleux  sys- 
tème de  Médina. 

4.  Celui  de  Cajetan  est  mieux  appuyé  ;   il 

dislincUs,  sivesoli.sive  soclaii  cura  aliis.  Concil.  Basileen- 
se,  sess.  21,§i. 
(5)  Munile  de  Grenoble,  lom    U,  irjilé  1,  cap.  10 

11.  2(i. 


859 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACHES. 


800 


? 


a  des  preuves  capables  de  faire  impression. 
On  dit  en  sa  faveur  :  1°  que  les  conciles  ,  et 
nouiniément  celui  de  Bâle  ,  ne  se  contentent 
pas  que  l'on  récite  gutture  vel  inler  dentés  ; 
et  cependant  cetle  manière  de  réciter  serait 
vocale,  et  il  ne  lui  manquerait  à  la  rigueur 
que  de  pouvoir  être  entendue;  2"  que  l'E- 
glise en  ordonnant  la  récitation  vocale  a  eu 
intention  d'élever  l'Iiomine  à  Dieu  par  le 
moyen  des  signes  extérieurs.  Or  les  signes 
n'opèrent  que  par  I  impression  qu'ils  font 
sur  les  sens  :  et  quelle  impression  peut 
faire  un  son  qu'on  n'entend  pas  ou  plutôt 
qui  n'existe  point?  3°  que  lorsqu'on  n'arti- 
cule pas  jusqu'à  se  pouvoir  entendre  soi- 
même  dans  le  temps  du  plus  grand  silence, 
il  est  à  craindre  qu'on  ne  prenne  pour  prière 
vocale  ce  langage  intérieur  qu'accompagne 
le  mouvement  des  lèvres,  et  qui  ne  peut 
s'appeler  une  vraie  parole.  Barlliélemi  de 
Saint-Fauste  se  déclare  pour  ce  sentiment , 
et  il  cite  pour  lui  Valentia,  Tolet  ,  Navarre 
et  quelques  autres  théologiens  (1). 

Malgré  cela ,  il  se  trouve  beaucoup  de 
docteurs  qui  pensent  comme  Sylvius  (2).  Us 
disent  pour  leurs  raisons  que  l'Eglise  veut 
bien  qu'un  homme  récite  extérieurement, 
mais  qu'elle  n'a  jamais  exigé  qu'il  s'enten- 
dît lui-même;  qu'il  est  possible  de  prier  vo- 
calcment  sans  s'entendre,  puisque  la  prière 
vocale  ne  demande  qu'une  certaine  impul- 
sion de  l'air  vers  les  parties  extérieures  de 
la  bouche;  et  qu'enfin  les  plus  pieux  ecclé- 
siastiques s'efforcent  bien  de  réciter  dislinc- 
lement  et  avec  attention,  mais  qu'ils  ne  s'a- 
musent point  à  examiner  s'ils  s'entendent  ou 
s'ils  ne  s'entendent  point.  Pontas, qui  rapporte 
cetteopinion,ne  la  condamne  point  (3).  Je  ne  le 
ferai  pas  non  plus  ;  mais  je  crois  que  les  motifs 
du  sentiment  de  Cajetan  valent  bien  la  peine 
qu'on  y  pense.  Pourquoi  se  livrer  au  doute 
et  à  l'inquiétude,  lorsqu'on  peut  à  si  peu  de 
frais  prendre  un  bon  parti  ?  Il  faut  presque 
de  l'étude  pour  parler  distinctement  sans  se 
pouvoir  entendre.  11  faut  de  plus  s'aimer 
beaucoup  pour  se  ménager  si  excessivement. 
Laissons  celle  délicatesse  aux  femmes  : 
comptons  même  que  les  plus  sages  en  au- 
raient honte. 

5.  Si  un  bénéflcier,  ou  tout  autre  obligé 
au  Bréviaire,  avait  perdu  l'usage  de  la  pa- 
role ,  Suarés  (4)  et  la  plupart  des  théolo- 
giens croient  qu'il  ne  serait  pas  tenu  de  le 
réciter  mentalement.  Je  n'oserais  ni  con- 
damner tant  d'habiles  gens,  ni  les  suivre. 
Lorsqu'on  ne  peut  faire  ce  qu'on  voudrait, 
il  faut  au  moins  faire  ce  qu'on  peut.  L'Eglise, 
dit-on,  n'a  point  fait  de  loi  là-dessus.  Je  le 
crois  fort  :  sa  maxime,  comme  colle  du  droit 
civil,  est  que  pro  raro  conlingentibus  non 

(1)  Barthol.  a  S.  Fausto,  q.  Ib9,  pag.  SOo. 

(2)  Sylvius,  Résolut,  var.  verb.  Hor^  canomic*  ,  n.  5. 

(3)  Ponlas,  verb.  Office,  cas.  26. 

(4)  Suares.,  lib.  iv,  cap.  28,  n.  Il,  pag.  281.11  cite  pour 
ce  senliinent  Panoriue,  Navarre,  et  Paludanus.  Barlh.  de 
SaJDt-Fauste,  q.  211,  cite  ce  dernier  pour  l'opinion  coa- 
traire. 

(5)  Bruno  Neusser,  cordelier  allemand ,  écrit  après  Ro- 
derique,  que  Léon  X  a  permis  aux  religieux  de  son  ordre 
de  dire  l'office  menulemenl  :  et  cela,  sans  au'H  lût  oues- 


constitmtnlur  leges.  Mais   le  droit  naturel 
n'a-t-il  point  suppléé  à  la  loi  humaine? Et 
ne   demande-l-il  pas  le  fond,  quand  on  ne  ^ 
peut  lui  donner  l'accessoire?  Vous  convenez 
tous   que  c'est,   principalement  l'esprit  que 
Dieu  cherche  dans  la  prière    vocale.  Hé  1 
donnez-le  lui  donc  ,  quand  il  vous  dispense  , 
du  reste.  L'ofGce  prononcé  au  fond  du  cœur  ' 
lui  sera  sans  doute  très-agréable.  L'Eglise 
refusera-l-elle  de  l'accepter ,   lorsqu'on  ne 
pourra   lui  en  donner  un   autre?  Ajouter, 
comme  fait  Neusser,  que  ceux  qui   auraient 
un  privilège  pour  réciter  mentalement,   ne 
seraient   pas   alors   obligés   de  s'en  servir, 
c'est  une  nouvelle  absurdité  (5). 

11  y  a  un  peu  plus  de  difficultés  sur  l'in- 
tégrité de  l'olfice;  nous  allons  parcourir  cel- 
les que  l'on  a  coutume  de  proposer  sur  cette 
matière. 

On  demande  en  premier  lieu  si  l'omis- 
sion de  toute  partie  du  Bréviaire,  quand  elle 
n'est  fondée  sur  aucun  motif  raisonnable, 
est  un  péché  grief. 

G.  H  faut  d'abord  répondre  avec  Suarès  (6) 
que  l'omission  de  chacune  des  sept  heures 
qui  composent  l'office  est  un  péché  mortel, 
parce  que  chacune  des  sept  heures  est  dans 
l'estime  commune  une  partie  considérable 
du  Bréviaire.  Marchini  ayant  avancé  le  con- 
traire, la  congrégation  de  l'Index  le  fit  effacer 
de  son  livre  (7). 

Par  la  même  raison,  un  ecclésiastique  qui, 
en  récitant  seul  ou  avec  un  autre,  omettrait 
volontairement  ou  de  dire  ou  d'entendre 
tant  de  versets,  qu'il  en  résulterait  une  omis- 
sion équivalente  à  celle  d'une  petite  heure, 
serait  aussi  criminel  que  s'il  l'avait  omise  en 
entier.  Il  est  vrai  que  depuis  que  la  liberté  de 
tout  penser  et  de  tout  écrire  s'est  introduite 
dans rEcole,il s'est  trouvédesgens  quiontcru 
qu'il  ne  pouvait  y  avoir  dé  péché  griefà  omettre 
une  petite  heure  ou  quelque  chose  de  sembla- 
ble, parcequecelànefait  jamais  unehuitième 
partie;  et  que  ce  qui  est  ttu-dessous  d'une 
matière  si  peu  considérable  ne  peut  faire  un 
péché  qui  damne.  Par  bonheur  ce  mauvais 
sentiment  a  été  étouffé  presque  dans  sa  nais- 
sance. Diana  lui-même  a  fort  bien  remar- 
qué qu'à  ce  compte,  un  homme  qui  sur  mille 
écus  n'en  prendrait  que  cent,  ne  ferait  pas 
un  péché  mortel;  et  qu'il  n'y  en  aurait  pas 
non  plus  à  couper  le  doigt  ou  la  main  de 
quelqu'un,  parce  que  dans  l'un  et  l'autre  cas 
on  ne  ferait  pas  tort  d'un  huitième.  11  suit 
de  là  qu'un  religieux  qui  a  encore  le  temps 
de  réparer  la  faute  qu'il  a  faite,  soit  en 
omettant,  soit  en  récitant  mal  une  septième 
partie  de  son  Bréviaire,  doit  la  réparer  avant 
minuit  :  et  alors  je  crois  qu'il  évitera  le  pé- 
ché mortel,  parce  que  ce  péché  n'est,  ce 

tion  ni  d'infirmes,  ni  de  scrupuleux.  Je  crois  que  ces  RR. 
PP.  ont  toujours  été  trop  sages  pour  demander  uue  dis- 
pense auss>  singulière,  et  Léon  X  trop  judicieux  pour  l'ac- 
corder. Au  reste  le  même  anienr  avoue  qu'on  ne  s'en  est 
point  servi  dans  son  ordre  ;  cl  que  par  conséquent,  puis- 
que ce  n'était  qu'un  oraf /«  de  rive  voix ,  on  ne  pourrai! 
s*en  servir.  Neusser,  disp.  9,  q.  7,  u.  24  etseq. 

(6)  Suares.,  ibid.,  cap.  25. 

(7)  Ye;ez  N«usser,  pag.  187 


eoi 


OFF 


OFF 


802 


semble,  consommé  que  lorsque  le  temps  de 
remplir  le  précepte  est  passé;  et  qu'un 
homme,  s'il  ne  prend  une  résolution  for- 
nitlie  du  conlrairt-,  est  censé  avoir  une  in- 
tention générale  de  répéter  son  office,  lors- 
qu'il s'apercevra  de  l'avoir  mal  dit. 

7.  Il  faut,  en  second  lieu,  dire  avec  Van- 
Roy,  Ponlas  (1}  et  les  plus  exacts  lliéolo- 
giens  que,  quoi  qu'en  aient  pensé  saint  An- 
lonin  et  Navarre,  on  ne  peut  dire  en  général 
que  l'omission  de  la  troisième  partie,  ni 
même  de  la  moitié  de  chacune  des  sept 
heures,  soit  toujours  un  péché  (jui  aille  au 
moilel.  En  effet  ,  quoique  la  moitié  ou 
même  la  troisième  partie  d'une  petite  heure 
soit  toujours  quelque  choie  de  considérable 
par  rapport  à  elle,  il  se  peut  faire  que  ce 
soit  peu  de  chose,  tant  en  soi-même  que  par 
rapport  à  la  totalité  de  roffice.  Ainsi  la  rè- 
gle la  plus  sage  qu'on  puisse  suivre  dans 
cette  matière  est  de  considérer  la  partie  nou 
comme  partie,  mais  selon  sa  quantité  abso- 
lue. Or,  de  ce  principe,  qui  est  de  Suarès,  il 
sera  aisé  de  conclure  qu'en  ne  regardant, 
selon  la  coutume,  matines  et  laudes  que 
comme  une  seule  heure,  l'omission  d'un  noc» 
lurne,  qui  en  est  à  peine  la  quatrième  par- 
tie, sera  une  faute  mortelle;  et  qu'au  con- 
traire, l'omission  des  vêpres  du  samedi 
saint,  quoiqu'elle  retranche  une  heure  en- 
tière, pourra  n'être  qu'un  péché  véniel  (2). 

Mais  à  Dieu  ne  plaise  qu'un  ecclésiasti- 
que laisse  jamais  la  moindre  partie  do  son 
Bréviaire,  sous  prétexte  qu'il  le  peut  faire, 
sans  tomber  dans  la  disgrâce  do  son  Maître. 
Celui  qui  craint  Dieu  ne  néglige  rien,  dit 
l'Ecriture  ^3)  ;  et  il  néglige  bien  moins  en- 
core ce  qu  il  ne  peut  omettre  sans  se  rendre 
coupable. 

J'ajoute,  avec  un  théologien  de  Paris  (V), 
que  ces  sortes  d'omissions  iraient  plus  aisé- 
ment au  mortel,  si  on  les  faisait  dans  le 
chœur,  que  si  elles  n'arrivaient  qu'en  parti- 
culier. La  difformité  et  le  scandale  ne  bles- 
sent jamais  plus  que  dans  le  sanctuaire. 

8.  Quelques  docteurs  examinent  ici  s'il  y 
aurait  du  mal  à  supprimer  dans  l'ofûce  pu- 
blic la  lecture  du  Martyrologe.  Les  plus  re- 
lâchés, en  avouant  qu'il  y  aurait  un  péché 
véniel,  craignent  qu'il  n'y  eût  quelque  chose 
de  plus  :  1°  parce  que  la  coutume  de  le  lire 
est  très-ancienne  dans  l'Eglise,  comme  on  le 
voit  dans  Gavantus  et  dans  le  V.  Mabillon 
contre  M.  de  Valois  (5);  2°  parce  que  rien 
n'est  plus  propre  à  porter  à  la  piété  qu'une 
notice,  quoique  courte,  de  ce  qu'ont  fait  et 
souffert  pour  Dieu  les  vierges,  les  martyrs, 
les  confesseurs  qu'il  a  donnés  à  son  Eglise 
dans  tous  les  temps.  El  c'est  pour  cela  que 
Grégoire  Xlll  souhaitait  que  ceux  mêmes 
qui  récitent  en  particulier  n'omissent  jamais 
le  Martyrologe.  On  ne  peut  donc,  dit  Neus- 

(1)  Pontat,  verb.  Office,  cas.  b. 

(2)  Je  diï,  pourra  n'être.  Il  y  a  des  théologiens  d'ailleurs 
peu  exacts,  qui  prétendent  que  l'omission  des  vêpres  du 
samedi  saint  serait  mortelle  ;  quUi  licel  ilUv  vesi>erœ  in  se, 
quoad  aumilitalem,  tion  sint  inagnœ,  altmnen  sunt  taies  ra- 
lione  qualilolis,  el  qualenus  sunt  hora  ob  cerlum  miisteriiun 
cerlo  tempore  prœscripta.  Ita  Iheoioni  communiter  ,  dit 
r^vusïvr  Uaus  son  irailé  de  Uoris  Cmiunicit,  lUsp.  8,  q.  1^ 


ser,  excuser  de  péché  véniel  ceux  qui  n'y 
donnent  point  ou  presque  point  d'attention. 

9.  On  demande  en  second  lieu  si  l'on 
peut,  sans  faire  tort  à  l'intégrité  de  l'ufGce, 
le  réciter  avec  un  autre. 

11  n'y  a  qu'une  voix  sur  ce  point  :  tout  le 
monde  convient  que  la  récitation  alternative 
n'a  rien  de  mauvais  ;  qu'elle  l'emporte  même 
sur  celle  qui  se   fait  en   particulier,  parce   j 
qu'elle  imite  de  plus  près  celle   qui  se  fait   ' 
au  choeur. 

Mais  il  y  a  ici  quelques  abus  à  éviter.  C'en 
serait  un  de  s'arranger  do  manière,  qu'un 
des  deux  qui  récitent  ensemble,  dît  le  pre- 
mier psaume,  l'autre  le  second,  el  ainsi  du 
reste.  Il  est  vrai  que  cela  se  peut  faire  par 
rapport,  aux  leçons,  et  même  qu'un  seul 
peut  les  dire  toutes  en  présence  de  son  com- 
pagnon. Mais,  puisque  l'Eglise  ne  le  permet 
que  dans  celte  circonstance,  il  serait  contre 
l'ordre  de  franchir  les  bornes  qu'elle  a  po- 
sées. Par  la  même  raison  il  ne  serait  pas 
permis  à  un  nombre  de  jeunes  ecclésiasti- 
ques qui  se  trouveraient  ensemble,  de  faire 
trois  ou  quatre  chœurs,  dont  l'un  dit  le  pre- 
mier verset,  le  second  celui  d'après,  et  ainsi 
du  reste.  Il  est  vrai  que  cela  pourrait  avan- 
cer l'ouvrage,  mais  on  le  fait  bien  mal  quand 
on  le  fait  contre  les  règles. 

Quoiqu'il  soit  assez  d'usage,  lorsqu'on  a 
récité  les  psaumes  à  l'alternative,  de  dire 
les  antiennes  en  commun  ,  je  crois  avec 
Suarès  qu'il  serait  pour  le  moins  aussi  bon 
de  les  faire  rouler  comme  si  c'étaient  des 
versets.  En  ce  cas,  fût-on  dix,  on  n'en  perd 
jamais  aucun,  parce  qu'il  suffit  de  prêter 
l'oreille.  Si  on  le  fait  bien  pour  les  capitules 
et  les  oraisons,  on  peut  bien  le  faire  pour 
les  antiennes. 

10.  C'est  une  question  de  savoir  si  un 
homme  qui  a  fait  vœu  de  réciter  l'office  de 
la  \  ierge,  ou  à  qui  son  confesseur  a  donné 
pour  pénitence  les  sept  psaumes,  pourrait 
les  dire  tour  à  tour  avec  un  autre. 

Navarre,  Suarès,  Azor  et  plusieurs  autres 
le  pensent  ainsi  (6),  surtout  par  rapport  à 
l'office  de  la  \  ierge;  parce  que,  de  quelque 
manière  qu'il  soit  imposé,  il  doit,  ce  sem- 
ble, suivre  la  condition  de  l'office  en  géné- 
ral, à  moins  qu'on  ne  se  la  soit  interdite. 
J'aimerais  mieux  dire  le  contraire  avec  l'on- 
las,  au  moins  sur  le  fait  de  la  pénitence  ; 
tant  parce  qu'en  récitant  avec  un  autre,  on 
s'épargne  une  partie  de  la  peine,  que  parce 
que  le  pénitent  doit  se  regarder  comme  un 
coupable  qui,  uniquement  chargé  de  prier 
pour  soi ,  n'a  rien  de  commun  avec  un 
homme  qui  prie  pour  l'Eglise  et  en  son  nom. 
Je  dirais  à  plus  forte  raison  la  même  chose 
des  sept  psaumes  :  ils  ne  s'imposent  que 
comme  une  pieuse  et  sainte  lecture.  Or  , 
chargé  par  mon  confesseur  d'un  chapitre 

(3)' (lui  tiinet  Deum,  nihil  negligit.  Eccles.  vn,  19. 

(4)  Martin  Grandin,  bic,pag.  213.  . 

(5)  Mabillon,  praelal.  2  in  saicul.  iv,  cap.  6,  n.  174,  ou  il 
cite  le  concile  de  Cliffe  ou  Cloveshaw  en  Angleterre ,  da 

(6)  Vide  Barth.  a  S.  Fauslo,  q.  170,  pag.  5U.  PoDUs, 
vert».  PïKiiwc»,  cas.  3. 


805 


DICTIONNAIRE  DES  CEFiEMUNIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


Ui 


t!a  NoDveau  Testament  ou  de  l'Imitation ,  je 
n'oserais  en  dire  les  versets  ou  les  nombres 
tour  à  tour  avec  un  autre.  Si  la  chose  im 
valait  la  peine,  il  faudrait  consulter  son  di- 
recteur. C'est  lui  qui  fait  la  loi,  c'est  à  lui  à 
l'interpréter. 

11.  Pour  dire  valablement  son  Bréviaire, 
il  n'est  pas  nécessaire  que  celui  avec  qui  on 
le  dit,  y  soit  obligé.  Ainsi  l'on  peut  prendre 
un  écolier,  un  domestique,  pourvu  qu'ils 
prononcent  bien  et  qu'on  évite  l'indécence 
et  le  scandale.  Qu'ils  aient  de  l'attention  ou 
qu'ils  n'en  aient  pas,  c'est  la  même  chose 
par  rapport  à  vous.  Vous  satisfaites  en  en- 
tendant, et  vous  pouvez  écouter  avec  beau- 
coup de  religion  ce  qu'un  autre  dit  très-mal. 

Mais  cet  autre  qu'on  suppose  n'être  point 
obligé  à  l'ofûcc,  ne  se  rend-il  point  coupable 
s'il  le  dit  avec  vous  sans  piété  et  sans  atten- 
tion 7  Lessius  (1),  Emmanuel  Sa,  Rcginald, 
Filiucius,  etc.,  prétendent  que  non;  parce 
qu'un  homme  s'engage  bien  alors  à  réciter, 
mais  non  pas  à  prier;  que  l'Eglise  ne  lui  en 
fait  pas  une  loi  ;  et  qu'on  serait  à  plaindre  si, 
pour  faire  plaisir  à  un  ami,  on  s'esposait  à 
offenser  Dieu.  Quand  je  pense  que  l'office 
divin  n'est  qu'un  tissu  de  l'Ecriture  et  des 
saints  Pères  qui  l'expliquent,  et  que  la  pa- 
role de  Dieu  demande  un  profond  respect 
lors  même  qu'on  la  lit  ou  qu'on  l'entend 
sans  y  être  obligé,  j'ai  peine  à  concevoir 
qu'on  puisse  la  traiter  avec  si  peu  de  pré- 
caution. Je  conçois  qu'un  bénéficier  et  un 
sous-diacre  doivent  plus  qu'un  homme  qui 
n'est  ni  l'un  ni  l'aalrc;  mais  que  celui-ci  ne 
doive  rien,  et  qu'il  puisse  réciter  les  sacrés 
Cantiques  de  David,  à  peu  près  comme  les 
Odes  d'Anacréon,  c'est,  à  mon  sens,  ce  qu'on 
grain  de  foi  no  peut  digérer.  Pour  moi,  j'ai- 
merais mieux  dire  mon  Bréviaire  avec  peine, 
que  me  faire  aider  par  une  personne  qui  le 
dirait  si  mal;  et  si  j'avais  saronfiance,  je 
lui  prescrirais  on  de  changer,  ou  de  ne  pas 
continuer.  Sancta  sancte  :  c'est  une  règle 
qui  peut  avoir  des  nuances ,  mais  qu'il  ne 
faut  jamais  réduire  à  rien. 

§  II.  Il  faut  (lire  l'oOîce  avec  piété. 

1.  Idée  de  la  dévotion,  ses  espèces.  —  2.  La 
re'citation  de  l'office  demande  la  dévotion 
extérieure.  Preuves  cl  remarques.  —  3.  Celte 
dévotion  exclut  certaines  actions  qui  ne 
s'ailient  pas  bien  avec  elle.  —  k.  Celtes  de 
marcher  ou  de  se  promener  sont-elles  de  ce 
nombre?  — 5.  (Quelle  posture  convient  mieux 
à  un  homme  qui  dit  son  Bréviaire?  — 
6.  Quand  on  le  dit  en  particulier,  faut-il 
dire  à  genoux  les  prières  férialcs?  —  7.  Né- 
cessité de  la  dévotion  intérieure-  —  8.  Elle 
demande  tme  préparation  d'esprit  cl  de 
ccEur.  —  9.  Manière  et  conditions  de  cette 
préparation.  —  10.  Tristes  et  terriljles  con- 
séquences de  ce  principe.  --11.  Un  homme 
qui  a  le  malheur  d'être  dans  l'habitude  du 
péché  peut-il  satisfaire  à  son  obligation  ? 
Sentiments  de  quelques  docteurs.  —  12.  £a 

(t)  l.essius,  lib.  Il,  c.i|).  37,  diib.  9,  n  Si,  e(  alil  apud 
Barlh.  a  S.  Faiislo.q.  1li3,  p.  .'iti. 
(2)  Cogiiomiis  nus  siili  cons|iovtu  Doi  stare  :  piacendum 


dévotion  est-elle  nécessaire  à  celui  qui  n'a 
qu'tme  pensioti ,  comme  à  celui  qui  a  un  bé- 
néfice ?  —  13.  Un  homme  qui  n'a  ni  pension 
ni  bénéfice  doit  un  certain  dédommagement 
à  l'Eglise  qtiand  il  a  mal  récité  son  office. 

1.  La  dévotion  prise  en  général  est,  selon 
saint  Thomas,  une  affection  intérieure  par 
laquelle  l'homme  se  consacre ,  se  livre , 
se  dévoue  en  quelque  sorte  au  service  de 
Dieu.  On  la  prend  ici  pour  cette  ferveur 
qui  fait  qu'un  chrétien  se  porte  avec  joie, 
avec  une  sainte  impétuosité,  vers  une  dea 
plus  considérables  parties  du  culte  divin  : 
Devotio  est  promptitudo  voluntatis,  et  fervor 
affeclus  ad  ea  quœ  sunt  cultus  divini. 

La  dévotion  est  ou  intérieure,  et  elle  con- 
siste dans  un  pieux  mouvement  qui  nong 
fait  tendre  à  Dieu  ;  ou  extérieure,  et  elle  con- 
siste dans  un  maintien  modeste,  respectueux, 
bien  composé;  ou  mixte,  et  celle-ci  renferme 
les  deux  autres.  Il  n'y  a  même  guère  que 
l'hypocrisie  qui  ait  le  (aient  de  séparer  les 
deux  premières.  Il  est  rare  qu'un  homme 
qui  devant  Dieu  se  tient  dans  cette  attitude 
de  respect  et  de  frayeur  où  l'Ecriture  nous 
représente  les  séraphins,  ne  commence  au 
moins  à  l'honorer  intérieurement;  et  il  est 
encore  plus  rare  qu'un  homme  qui  voit  l'In- 
visible comme  s'il  était  présent  à  ses  yeux, 
ne  se  tienne  devant  lui  dans  la  posture  où 
le  Père  des  croyants  était  devant  son  maître: 
Et  de  là,  grand  Dieu!  quelle  foule  de  consé- 
quences; et  qu'elles  sont  capables  d'humilierl 

2.  Pour  les  développer  avec  plus  d'éten- 
due, disons  d'abord  que,  pour  se  bien  ac- 
quitter de  la  récitation  du  saint  office,  il 
faut  pour  le  moins  une  dévotion  extérieure. 
La  raison  en  est  tonte  simple.  L'office  n'est 
qu'un  tissu  de  prières  que  l'on  fait  à  Dieu  , 
et  de  louanges  qu'on  le  conjure  de  recevoir, 
comme  il  reçoit  celles  des  esprits  bienheu- 
reux. Or  une  posture  aisée,  libre,  indécente, 
sied-elle  bien  à  an  homme  qui  prie  et  qui 
ne  demande  pas  moins  que  le  prix  du  sang 
de  Jésus-Christ?  Est-ce  avec  un  air  sec  el 
dissipé  qu'un  faible  mortel  osera  chanter  ta 
justice  cl  la  miséricorde  de  celui  devant  le- 
quel les  chérubins  se  voilent  la  face,  et  dont 
ils  ne  louent  la  sainteté  qu'en  tremblant  ? 
C'est  la  grande  leçon  que  l'Eglise,  qui  n'en 
fait  jamais  qu'avec  une  noble  et  majestueuse 
simplicité,  nous  donne  tous  les  jours  dans 
la  préface  de  la  Liturgie.  Elle  y  joint  la 
louange  à  l'adoration,  et  le  tremblement  à 
l'une  et  à  l'autre  :  Majestalem  tuam  laudant 
angeli,  adorant  dotninationes ,  tremiint  po- 
testates;  cum  qtlif)^^s  el  nostras  voces  ut  ad- 
mitti  jubeas  deprecamur.  Pensons  donc,  di- 
sait un  Père,  que  nous  sommes  sous  les  yeiîr 
de  Dieu:  efforçons-nous  de  lui  plaire,  et  par 
la  bienséance  extérieure  du  corps,  et  par  la 
manière  dont  nous  lui  parlerons  (2).  ."^aint 
Germain,  évêque  de  Paris,  était  si  persuadé 
de  ces  grandes  maximes,  qu'il  ne  récitait  ja- 
mais son  office  que  dans  une  situation  pé- 

est  divinis  oculis,  et  hebitu  cof  poris,  et  modo  voeu.  S.  Cy- 
priao.  lib.  de  Orat.  Domia. 


865 


0F9 


OFP 


nibic.  Dans  ses  voyages  .  lorsqu'il  priait 
Dieu,  il  avait  toujours  la  léle  nue;  et  il  n'y 
avait,  dit  Fortniiat,  ni  neige,  ni  froid  qui 
pût  l'en  dispenser  (1). 

11  y  aurait  assurément  beaucoup  et  do 
bien  tristes  réflexions  à  faire  sur  ce  sujet  ; 
et  pour  en  trouver  la  matière,  il  sufGrait 
d'entrer  le  malin ^  et  pas  trop  matin,  dans 
l'appartement  d'un  jeune  abbé  qui  se  déter- 
mine enfin  à  dire  son  oflicc,  d'étudier  sa 
posture  cavalière;  de  voir  combien  de  fois 
il  coupe  sa  prière  pour  des  bagatelles;  de 
suivre,  si  cela  se  pouvait,  le  rapide  torrent 
de  SP9  paroles  ;  de  le  comparer  lui-même  à 
lui-même,  lorsqu'il  parait  devant  le  prince, 
chez  qui  son  devoir  ou  ses  iiiléréts  rap- 
pellent. Sans  lui  demander  s'il  compte  qu'on 
puisse  servir  deux  maîtres,  il  serait  aisé  de 
déméicrcelui  auquel  il  a  voué  ses  hommages. 
Nous  sommes  bien  éloignés  de  croire  que  les 
plus  dangereux  emplois  n'offrent  que  de  pa- 
reils exemples.  11  s'en  trouve  à  la  cour  qui 
donneraient  de  l'émulation  aux  anges  de 
Scélé.  Dans  tous  les  étals  il  y  a  sept  mille 
justes  qui  ne  fléchirent  jamais  le  genou  de- 
vant l'idole  de  la  mauvaise  coutume.  Ideo 
ipsi  judices  vestri  erun(.  Matib.  xii,  27. 

3.  Si  la  dévotion  extérieure  doit  bannir 
certaines  attitudes  du  corps,  certaines  com- 
modités peu  convenables  à  l'état  d'un  mi- 
nistre qui  demande  grâce  pour  lui  et  pour 
ses  frères,  elle  doit  à  plus  forte  raison  ex- 
clure tonte  action  étrangère  qui  marque- 
rait moins  de  respect  dans  celui  qui  prie. 
Si  quis  intcr  recitationein  officii  confabutetur, 
pingat,  coqninatn  faciat,  dit  à  peu  près  saint 
Antonin,  videlur  mortale. 

Il  est  vrai  qu'il  y  a  des  actions  extérieures 
avec  lesquelles  la  prière  n'est  pas  inalliable; 
et  c'est  pour  cela  que  le  prêtre  récite  quel- 
ques oraisons  lorsqu'il  prend  ses  ornements, 
ou  même  qu'il  lave  ses  mains  avant  le  re- 
doutable sacrifice.  Mais  eu  général ,  à  moins 
qu'on  no  soit  pressé,  il  faut  faire  chaque 
chose  en  son  temps.  C'est  le  ménager  mal 
que  de  le  ménager  au  préjudice  du  respect 
qui  est  dû  à  Dieu,  et  surtout  dans  une  affaire 
qui  n'est  point  de  surérogation. 

k.  11  y  a  mémo  des  personnes  qui  préten- 
dent qu'il  nest  pas  permis  de  dire  l'office  en 
se  promenant.  Il  est  sûr  qu'un  concile  du 
Trêves  l'a  défendu  en  1519,  que  saint  Charles 
ne  le  voulait  pas  (2),  et  qu'Alain  de  Solmi- 
niac,  rigide  et  inflexible  observateur  de  la 
discipline,  menaça  d'interdit  un  prêtre  qu'il 
aperçut  le  disant  ainsi.  Il  est  sûr  encore  qu'il 
vaudrait  bien  mieux  s'associer  en  esprit  au 
publicain  de  l'Evangile,  et  former  comme 
lui  au  bas  du  temple  ces  vœux  qui  y  trou- 

(1)  Equitans,  ciirsiim,  id  est  Horas,  nudo  capite  dicc- 
I>at,  etsi  hiems  aul  iilx  nrgeret.  Fortunal.  in  Vila  saucli 
Germani  Paris. 

(2)  Admonemus  omncs  et  singulos  nostrae  diœcras  ot 
nrbis  Mediolaneiisis  ecclesiasticus  hoinines,  m  cuui  pre- 
cum  canonicaruni  ofGciuiii  privatim  praesiant,  ne  deanibii- 
lando,  aliudve  agendo,  id  oiuiieris  expleaul.  In  Ecclesiam, 
Bi  ei  doiQUs  sit  conjuncta,  aut  saltem  domi  in  locum,  quoaiî 
(ieri  potesl,  iirecalioni  apliorem  se  recipianl  ;  ut  auiiiio 
qui  di'aiiilmlalioiiibus  ei  aliacuin  rcruui  aclioiiibiis  di>U'alii 
quaudui^e  solet.sii  colligentes  ac  pielalis  studio  acceusi, 
orerrt.  spirilu,  orent  ttariier  et  même.  Synod.  rv  Mediol. 


me 


Tent  an  Dieu  de  près  (3),  et  qui  sont  plus 
favorablement  exaucés.  Enfin  il  est  sûr  que 
cette  conduite  serait  très-propre  à  édifier  les 
peuples,  et  qu'on  no  peut  voir  sans  émotion 
qu'un  Dieu  qui  pour  notre  amour  réside  jour 
et  nuit  daus  son  tabernacle,  n'v  soit  guère 
plus  visité  de  ses  ministres  que  d'es  séculiers. 
Mais  en  proposant  celle  pratique  comme  la 
meilleure  en  tout  sens,  nous  n'en  ferons  pas 
nn  précepte.  Nous  dirons  avec  le  saint  ar- 
chevêque de  MUan ,  Admonemus  i  mais  nous 
nous  en  tiendrons  là.  Si  nous  ne  croyons 
pas  qu'on  doive  dire  son  Bréviaire  dans  ua 
chemin  tumultueux  où  chaque  pas  enfante- 
rait des  distractions,  nous  nous  donnerons 
bien  de  garde  de  condamner  le  pieux  pasteur 
qui  en  revenant  de  chez  un  malade ,  ou  de 
conférer  avec  son  voisin,  donne  à  la  prière, 
quelle  qu'elle  soii,  un  temps  dont  il  n'est 
avare  que  pour  en  consacrer  tous  les  mo- 
ments à  Dieu.  Il  en  sera  de  même  de  l'hom- 
me d'étude  qui,  pour  respirer  une  ou  deux 
fois  par  jour  dans  un  lieu  solitaire  et  cham- 
pêtre, s'y  fera  un  pieux  délassement  de  son 
office.  Condamner  sans  miséricorde  ceux  qui 
le  font ,  ce  serait  quelquefois ,  sous  prétexte 
d'en  vouloir  à  la  tiédeur,  condamner  la  na- 
tion sainte  des  enfants  de  Dieu  (i).  Bientôt , 
disait  quelqu'un  ,  on  trouverait  mauvais 
qu'un  grand  chantre  et  des  chapiers  se  pro- 
mènent dans  le  chœur  ou  qu'on  chante  dans 
les  processions. 

5.  On  peut  résoudre  sur  les  mêmes  prin- 
cipes une  question  que  se  propose  l'auteur 
des  Conférences  de  la  Uochelle  (o).  Il  de- 
mande quelle  posture  est  la  plus  convenable 
pour  réciter  l'olficc  divin.  Après  avoir  sage- 
ment observé  que  le  maintien  d'un  ecclésias- 
tique qui  parle  à  Dieu  dans  la  prière  n'est 
pas  one  chose  indifférente;  qu'étant  un  aveu 
de  notre  soumission  et  une  marque  de  la 
frayeur  dont  nous  sommes  saisis  en  la  pré- 
sence d'une  si  haute  majesté,  il  fait  une 
grande  parlie  du  respect  extérieur  que  nous 
sommes  obligés  de  lui  rendre;  et  qu'en- 
fin les  diverses  situations  où  se  met  un 
homme  qui  prie,  soit  en  se  tenant  debout, 
soit  eu  fléchissant  les  genoux  ,  soit  en  éle- 
vant les  mains  ,  soit  en  se  prosternant  contre 
terre,  contribuent  à  augmenter  l'humilité  et 
la  ferveur  de  sa  prière  (6)  :  après  tous  ces 
principes  qu'on  ne  peut  contester  ,  ce  Ibéo- 
logieii  vient  au  fait  et  décide  qu'il  vaut 
mieux  se  tenir  debout  pendant  l'office  que 
de  le  réciter  à  genoux.  11  avoue  bien  que 
cette  dernière  position  est  pleine  de  respect 
et  d'humilité,  mais  il  prétend  qu'elle  a  tou- 
jours été  regardée  dans  l'Eglise  comme  une 
marque  d'humiliation;  que  dans  les  premiers 

p.  Il,  décret.  21. 

(5;  Je  ne  fais  qu'une  allusion  à  ces  paroles  de  Jérémie, 
xxur,  23.  «  Putasne  Deos  e  vicino  ego  suid?  » 

(i)  Si  d(cebani,  Narrabo  sic;  ecce  nationem  (ilioram 
tuoniin  renrobavi.  Psalm.  l\mi,  IS. 

(3)  Conter,  de  La  Rociielte,  §  54,  pag.  i28. 

(6)  Nescio  quomodo,  cum  lii  motus  corporis  fieri,  dw« 
motu  animi  praecedente,  non  possint,  eisdom  rursus  exle 
rius  visibiliter  factis,  ille  interior  invisibilis  qui  eos  t'ecit 
augplur;  ac  per  lioccordis  affectus,  qui,  ut  fliMeiil  "* 
piœcessit,  quia  facia  sunl,  crescit.  August.  lib.  doCun 
ntortuis,  cap.  S. 


m 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


SCS 


siècles  elle  était  comme  le  caractère  de  la 
pénitence  publique  ;  que  dès  lors  elle  con- 
vient moins  aux  psaumes ,  qui  n'élanl,  à 
proprement  parler,  qu'une  louange  conti- 
nuelle de  Dieu  ,  doivent  être  dits  ou  chantés 
avec  joie  ,  et  par  conséquent  avec  une  éléva~ 
lion  d'esprit  et  de  corps  vers  Dieu. 

Il  ajoute,  et  il  prouve  fort  au  long,  que 
cette  discipline  fut  suivie  dans  les  temps  les 
plus  reculés  ;  que  saint  Benoît  et  Glirode- 
gang,  évéquedeMetz,  réglèrent  que  l'office, 
à  l'exception  des  leçons  et  des  répons,  se  di- 
rait debout;  qu'un  concile  d'Aix-la-Chapelle 
tenu  sous  l'empereur  Louis  le  Débonnaire 
en  fit  une  loi  pour  la  France  et  pour  l'Alle- 
magne (1)  ;  que  saint  François  d'Assise  y 
était  si  soumis  que,  malgré  ses  fréquentes 
infirmités,  il  demeurait  toujours  debout  et 
découvert  pendant  l'office  divin  ,  sans  s'ap- 
puyer même  contre  la  muraille  ;  et  qu'enfin 
c'est  encore  l'usage  des  cathédrales,  des  col- 
légiales et  de  la  plupart  des  ordres  religieux, 
de  n'être  assis, peudantlechant  des  psaumes, 
que  sur  cet  appui  qui  est  au  haut  des  sièges 
du  chœur  quand  ils  sont  levés  :  car  n'être  as- 
sis que  de  celte  façon,  c'est  en  quelque  sorte 
être  debout.  Et  même  cet  appui  s'appelle  en- 
core en  beaucoup  d'églises  ,  indulgence  ou 
miséricorde,  parce  qu'il  n'a  été  introduit  que 
pour  soulager  la  faiblesse  de  ceux  qui  ne 
peuvent  pas  demeurer  entièrement  debout 
pendant  tout  l'office.  Preuve  que  l'esprit  de 
l'Eglise  est  toujours  qu'on  soit  debout  pen- 
dant la  psalmodie. 

Ainsi  raisonne  cet  écrivain.  L'auteur  des 
Conférences  de  Luçon  et  le  P.  Juenin,  dans 
sa  Théorie  et  pratique  des  sacrements,  pen- 
sent comme  lui  (2),  à  cela  près  que  le  der- 
nier ajoute  que,  lorsqu'on  dit  l'office  en  par- 
ticulier, on  peut  réciter  les  psaumes  assis,  ou 
debout,  ou  à  genoux;  mais  que  pour  les  can- 
tiques, les  capitules  et  les  versets,  il  convient 
d'être  toujours  debout.  Il  n'y  a  là  rien  d'ou- 
tré, tout  y  est  conforme  à  ces  judicieuses 
paroles  de  saint  Augustin  (3)  :  Non  est  prœ- 
scriptum  quomodo  corpus  constituatur  ad 
orandum,  dummodo  animus  Deo  prœsens  per- 
agat  inlentionem  suam.  Nain  et  slantes  ora- 
inus,  sicut  scriplum  est  :  Publicanus  de  longe 
slabat  ;  et  ftexis  genibus,  sicut  in  Actibus 
apostolorum  ;  et  sedentes ,  sicut  David  et 
Elias.  Je  remarque  cependant  que  la  plu- 
part des  saints  des  derniers  àiècles  ont  tou- 
jours dit  leur  Bréviaire  à  genoux.  Comme 
cette  situation  est  pleine  d'humilité,  qu'elle 
coûte  à  la  nature,  que  d'ailleurs  les  psaumes 
prient  bien  autant  qu'ils  louent,  je  penche- 
rais beaucoup  à  lui  donner  la  préférence. 

(1)  Oranes  ab  oliosis  sermocinalionibus  .ludilum  pariter 
castigeiit  el  lingiiam  :  in  Ecclesia  cum  limore  el  veiiera- 
tione  STAHTES,  aul  orenl,  aul  caïueiU,  aul  audiaiu.  Concil. 
Aquisgran.  an.  816,  cap.  191. 

(2)  Coafér.  de  Luçon,  loui.  II,  sur  la  Prière,  pag.  129. 
Théorie  et  pratique,  loai.  111,  cli.  o,  §  5,  q.  4. 

(3)  Aug.  lib.  u  ad  Simplic.  q.  i. 

(1)  Irreverens  est  assidere  sub  couspcctu  contraque 
conspi-clum  ejus  qiieni  quani  maxime  revcrearis  ac  vene- 
jeris;  quauto  magis  sub  coiispo.clu  Dei  vivi,  augelo  adliuc 
ijfiuii  ni  astante?  l'"aclui)i  isuid  irrcligiosum  est,  nisi  cx- 
■  Hro[>(;,inius  Deo  quod  nos  oralio  faligavcril.  Aique  cum 
uKideslia  et  buoiililaïc  adorantes,  magis  couiiuendabi- 


Mais  enfin,  puisque  ce  n'est  que  par  in- 
dulgence qu'on  peut  dire  le  Bréviaire  étant 
assis  ;  que  les  saints  n'en  ont  presque  jamais 
profité,  et  que  l'austère  Tertullien  condam- 
nait hautement  celte  posture  ik) ,  au  moins 
faut-il  avoir  soin  de  ne  pas  prendre  alors  ses 
commodités  et  ses  aises,  comme  on  le  ferait 
pendant  une  lecture  profane. 

Il  faut  encore  moins,  dans  les  plus  rigou- 
reuses saisons  et  sous  prétexte  de  quelque 
petite  infirmité,  dire  dans  ton  lit  quelque 
partie  des  divins  offices.  Ce  n'est  qu'avec 
peine  qu'on  entre  dans  un  détail  si  bas;  mais 
des  docteurs  éclairés ,  des  saints  même,  y 
sont  entrés  avant  nous  ;  et  le  B.  Pierre  Da- 
mien,  cité  par  le  P.  Alexandre  ,  raconte  que 
le  démon  insulta  un  prieur  d'ailleurs  plein 
de  vertu,  parce  qu'étant  si  décharné,  si  ac- 
cablé de  langueur,  qu'il  pouvait  à  peine  se 
soutenir,  il  avait  cru  pouvoir  se  permettre 
ce  genre  d'adoucissement  (5). 

G.  Enfin  il  est  bon,  pour  les  prières  fé- 
riales,  preces  flebiles,  que  l'on  récite  à  la  fin 
de  laudes,  de  prime,  etc.,  de  se  conformer  au 
chœur,  et  par  conséquent  de  les  dire  à  ge- 
noux pendant  le  Carême,  etc.  C'estl'avis  que 
donnent  les  conférences  de  la  Uoclielle,  et  il 
convient  de  le  suivre  quand  on  le  peut  com- 
modément. La  partie  fait  toujours  bien 
quand  elle  se  modèle  sur  le  tout  (6). 

J'avertirai,  si  Ion  veut,  avec  Gavanlus  , 
qu'un  homme  qui  récite  seul  doit  dire  il/îse-^ 
reatur  nostri,  et  Dominus  vobiscum  ;  que 
lorsque  deux  personnes  récitent  ensemble, 
celui  qui  fait  l'office  d'hebdomadaire  doit 
dire  el  vobis  fralres ;  que,  selon  un  décret 
donné  en  1629  par  la  congrégation  des  Rites, 
les  religieuses  ne  doivent  pas  changer  le 
mot  de  pater  en  celui  de  mater,  ni  celui 
de  fratres  en  celui  de  sorores.  Mais  ces 
rubriques  ne  s'observent  à  Paris  ni  dans 
le  premier,  ni  dans  le  dernier  cas.  Le  pieuiL 
et  savant  Père  Thomassin  (7)  ne  croyait 
pas  qu'un  ecclésiastique  qui  récite  en  par- 
ticulier dût  substituer  au  Dominus  vobis- 
cum le  Domine ,  exaudi  orationem  meam  ; 
et  saint  Pierre  Damien  a  fiiil  un  traité  ex- 
près pour  s'y  opposer  (8 u  Quand  on  intro- 
duit de  nouveaux  riles,  il  fiut  y  penser  mû- 
rement ;  quand  une  fois  ils  sont  établis,  ce 
n'est  pas  aux  particuliers  à  les  changer.  La 
liturgie  orientale  est  fort  différente  de  celle 
des  Latins  :  chaque  nation  doit  suivre  la 
sienne. 

7.  La  dévotion  intérieure  est  d'une  toute 
autre  nécessité  que  celle  dont  nous  avons 
parlé  jusqu'ici.  Sans  elle  les  plus  beaux  can- 
tiques de  Sion  ne  sont  qu'un  corps  sans  âme; 

mus  Deo  preces  nostras,  elc.Tertull.  lib.  de  Orat.  cap.  15, 
aliis  1-2. 

(o)  Tune,  (ait  cxorcisatus  dœoion  a  priore  eremi  Fonlis 
Avollani),  ille  es  qui  sub  coitoquotidie  completofium  uisu- 
surras,  et  modo  me  quasi  sanclus  ejicere,  el  juris  uici 
vasculum  de  meo  vis  (lominio  liberare?  Pelrus  Daniiaiii, 
Opusc.  -l,  cap  6,  apud  Nal.  .41exand.  ubi  sup.  reg.  8. 

(b)  On  admet  communément  que  la  posture  n'est  obli- 
gatoire que  dans  le  cliccur.  Voy.  S.  Alph.  de  Lig.  I.  iv, 
u.  179. 

(7)  Tliomass.  Discip.  Eccles.  part,  iv,  lib.  i,  cip.  40. 

(8)  S.  Pierre  Oamieii  lut  t'ait  cardinal  et  évéqi^ed'Otlie 
eu  1037 


8C5 


OFF 


OFF 


870 


le  feu  dont  ils  sont  pleins  n'est  tout  au  plus 
qu'une  mèche  qui  fume  encore,  linum  fumi- 
gans.  Telle  était  la  pharisaïquc  dévotion  de 
ceux  dont  le  Fils  de  Dieu  disait  :  Ce  peuple 
m'honore  des  lèvres  ;  mais  son  cœur  est  loin 
de  moi  (1). 

8.  Or  cette  dévotion  si  importante,  si  es- 
sentielle à  la  prière,  demande  avant  toutes 
choses  une  préparation  d'esprit  et  de  cœur. 
Quoique  la  chose  parle  d'elle-même,  l'Espril- 
Saint  a  djigné  nous  en  avertir  :  Anle  ont- 
tionem  prœpara  animnm  tnam ,  nous  dil-il 
dans  l'Ecclésiastique  (2),  et  noli  esse  quasi 
homo  qui  tentât  Deum.  C'est  en  effet  tenter 
Dieu  que  d'entreprendre,  sans  sa  participa- 
tion et  comme  à  son  insu,  une  affaire  qui  le 
regarde  directement  et  qui  ne  peut  réussir 
qu'autant  qu'il  veut  bien  en  être  le  premier 
mobile.  La  prière  est  son  don,  son  ouvr;igc 
et  son  grand  ouvrage,  opus  Vci.  Or  c'<'st 
d'un  édifice  de  celte  nature  qu'il  est  vrai  de 
dire,  comme  le  roi-prophète  :  Si  le  Seigneur 
ne  met  la  main  à  l'œuvre,  ceux  qui  veulent 
lui  bâtir  un  temple  font  de  vains  et  inutiles 
efforts  (3). 

9.  Mais  que  doit  faire  un  prêtre  pour  se 
préparer  dignement  à  chanter  ou  à  réciler 
les  louanges  de  Dieu  ;  à  lui  demander  avec 
l'Eglise,  et  en  son  nom,  les  grâces  dont  il  a 
besoin  ;  à  faire  monter  jusqu'au  ciel  cumuic 
un  encens  de  bonne  odeur,  et  ses  vœux  et 
ceux  du  peuple  fidèle,  qu'il  ne  doit  jamais 
oublier? 

La  réponse  est  aisée,  et  j'assure  d'avance 
avec  le  législateur  du  peuple  choisi  [h],  que 
sa  pralique  n'est  pas  une  de  ces  pénibles 
lois  qu'on  ne  puisse  accomplir  qu'en  pas- 
sant les  mers.  Il  faut  d'abord  que  le  tribut 
que  nous  voulons  payer  à  la  majesté  sou- 
veraine ne  soit  point  avili  par  les  vues  d'un 
bas  et  sordide  intérêt.  Que  le  ministre  qui 
sert  l'autel  vive  de  l'autel,  rien  de  plus  juste  ; 
mais  que  le  royaume  de  Dieu,  sa  justice  et 
sa  gloire  soient  le  premier  el  le  principal 
objet  de  son  service.  Que  le  sacritice  qu'il 
offre  soit  un  sacrifice  de  cœur,  de  goût,  d  in- 
clination :  Yoluntarie  sacriftcabo  tibi.  Si  la 
rétribution  est  son  unique  motif,  dit  saint 
Augustin  (5),  c'est  moins  Dieu  qu'il  cherche 
que  son  propre  intérêt.  Son  oblation  n'est 
plus  volontaire,  et  l'Ange  de  l'Ecole  ,  qui  ne 
décide  que  le  compas  de  l'équité  à  la  maiu, 
la  traite  de  simoniaque  (6). 

A  cette  disposition  qui  ne  fait  que  bannir 
les  obstacles,  il  faut  eu  joindre  deux  autres  , 
qui  sont  immédiates  et  positives.  La  pre- 
mière consiste  à  demander  à  l'auteur  de  tout 
don    précieux  cet  esprit  de   grâces  et  de 


(l)Populus  hic  labiis  me  honorât  ;  cor  autera  eorum 
longeost  a  me.  Matlli.  xv,  8. 

Ci)  Eccli.  xvm. 

(5)  Nisi  Doniiiius  aedificaveril  clomuni,  ia  vanum  labora- 
veriiiU<|ui  sedificaiit  eam.  Psalin.  «xxvi. 

(4)  Mandatum  lioc,  quod  ego  prœcipio  libi  ligdie,  «on 
suivra  le  est,  neque  prociil  positiini,  nec  in  cœlo  siliim... 
neque  trans  mare  positum,  ut  causeris  et  dicos  ;  Quis 
ex  uobis  polerit  transfietare  mare,  etc.  Deuler.  xxx, 
12  et  15. 

(5)  Si  propter  aliud  laudas  Deum,  ex  necessUatc  laudas. 
Si  adesset  tibi  quod  amas,  noa  laudares  Deum...  Si  ergo 


prières  que  Dieu  promit  autrefois  de  répan- 
dre sur  ses  fidèles.  Il  faut  peu  d'étude  pour 
sentir  ses  besoins,  il  faut  quelque  chose  do 
plus  pour  prier  de  manière  à  être  exaucé. 
C'est  un  talent  que  la  nature  ne  donne  point. 
C'est  à  l'esprit,  et  ce  n'est  qu'à  lui,  qu'il  ap- 
partient de  le  former  par  ces  gémissements 
dont  parle  saint  Paul  (7).  Compter  qu'il  s'em- 
parera de  nous  ,  comme  il  faisait  autrefois 
des  prophètes,  et  qu'un  feu  à  qui  l'on  ne 
donne  pour  aliment  que  du  bois  vert  s'en- 
flammera tout  d'un  coup,  c'est  outrager  la 
foi  et  démentir  l'expérience. 

La  seconde  disposition,  et  plût  à  Dieu  ((ue 
jamais  nous  ne  la  perdissions  de  vuel  c'est 
de  nous  dire,  et  avant  l'office,  et  dans  le 
cours  de  l'office,  que  nous  sonmies  sous  Ir-s 
yeux  du  Seigneur,  de  ce  roi  immortel  di  s 
siècles,  qui  a  droit  d'exiger  et  qui  exige  ef- 
fectivement que  nous  l'aimions  comme  Père, 
que  nous  le  respections  comme  Maître,  que 
nous  le  redoutions  comme  Juge.  C'est  par 
ces  motifs,  aussi  solides  qu'ils  sont  simples, 
que  saint  Benoit  animait  ses  frères  à  s'ac- 
quitter saintement  do  la  psalmodie,  qui  fait 
encore  aujourd'hui  tant  d'honneur  à  son 
institut.  Ubique,  leur  disait-il,  divin'im  cre- 
dimus  ense  prœscntiam,  et  oculos  Domini  spe- 
culari  bnnos  et  malos  :  maxime  lomen  hoc  sine 
dubitativne  credamus,  cum  ad  opus  divinum 
assislimus.  Reg.  cap.  19.  A  cette  double 
préparation,  saint  Vincent  de  Paul  joignit 
toujours  relie  de  faire  un  acte  de  contrition  de 
ses  [léchés  avant  que  de  commencer  l'office. 
Cette  pratique  est  si  aisée,  si  sage,  si  propre 
à  faire  trouver  grâce  devant  Dieu,  que  je  ne 
me  lasser.Ti  jamais  de  la  recommander. 

10.  \'oilà  une  faible  idée,  une  esquisse  des 
mesures  qu'il  faudrait  prendre  pour  su  bien 
acquitter  des  divins  offices,  'l'oule  légère, 
tout  imp.Trf.iite  qu'elle  est,  je  le  dis  péné- 
tré de  douleur  comme  l'Apôtre,  el  saisi  de 
frayeur  comme  un  coupable  qui  ose  annon- 
cer lu  justice  et  les  peines  préparées  à  ceux 
qui  la  violent  (8),  il  n'y  a  rien  dans  toute 
cette  matière  qui  prouve  plus  invincible- 
ment qu'il  est  très  à  craindre  que  l'office 
seul  ne  damne  une  infinité  d'ecclésiasticiues. 
Quelle  préparation  y  apportent  la  plupart 
de  ceux  qui  vivent  dans  le  monde?  Livrés  à 
celle  foule  de  bagatelles,  que  saint  Augus- 
tin appelait  catervam  vanilatis;  plongés  dans 
un  labyrinthe  d'intérêts  étrangers,  répandus 
une  grande  partie  du  jour  dans  les  cercles 
les  plus  dangereux,  pleins  des  nouvelles  et 
des  futilités  qui  s'y  disent,  attentifs  à  ne  le 
céder  à  personne  en  genre  de  plaisanteries 
de  toute  espèce,   souvent  désespérés  de  la 

propter  prcuniam  laudas  Deum,  non  voluntarie  sacriticas 
Deo...  quia  prseter  illuni  nescio  quid  aiiud  amoj.  Âugust. 
in  id  psalmi  lui,  Voluntarie  sacrificubo  tibi. 

(6)  Clericus  qui  vadit  ad  ecclesiam  priiiei)  aliter  propter 
relribullones,  quas  recipit  tanquam  tinem  siii  oiktIs  (pria- 
cipaliter  inlenliim),  committit  simoniani.  S.  Tljomas 
quodiil).  5,  q.  8,  art.  1:2,  el  quodiib.  8,  q.  6,  art.  11. 

{7j  yuid  oreniuSjSicutoporlet,  uescimus;  sed  ipse  Siiiri- 
tus  postulat  pro  nobis  gemitibus  ineuarrabilibus.  liom. 
VIII,  2(3. 

(8)  Pcccatori  dixit  Deus  :  Quare  lu  enarras  juslitia» 
meas  etc.  Psaim.  xux,  16. 


87» 


DICTIONNAIRE  DES  GEHEMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


874 


perle  qu'ils  ont  faite  ou  jeu,  presque  hors 
d'eux-mêmes  à  force  de  murmures  et  d'im- 
précations ;  pour  profiter  du  peu  de  temps 
qui  leur  reste,  après  un  demi-signe  de  croix, 
•sans  se  recueillir  un  moment,  sans  fléchir  le 
genou,  sans  jeter  un  coup  d'oeil  sur  la  mon- 
tagne d'où  ils  pourraient  recevoir  du  se- 
cours ,  ils  s'écrient  avec  une  conliancc  que 
David  n'eut  jamais  :  Seigneur,  ouvrez  mes 
lèvres,  ma  bouche  va  rhanter  vos  louanges. 
Jugez-moi,  et  montrez  d'une  manière  écla- 
tante que  ma  cause  n'est  pas  celte  de  l'impie. 
Vous  le  savez,  ô  mon  Dieu  (I),  la  méditation 
de  votre  loi  fait  ma  plus  douce  occupation. 
Les  richesses  du  monde  entier  me  plaisent 
moins  que  vos  saintes  ordonnances  :  je  les 
préfère  à  des  millions  d'or  et  d'argent.  Toute 
ma  douleur  est  de  voir  que  les  enfants  des 
hommes,  stupides  jusqu'à  l'abrutissement, 
s'en  occupent  si  peu.  J'ai  vu  l'iinpie  les  trans- 
gresser, j'en  sèche  de  doideur.  Mon  zèle  me 
consume  et  me  remplit  d'amertume.  Les  puis- 
sants de  la  terre  me  persécutent  pour  me  dé- 
tourner de  vos  sentiers;  je  ne  fais  que  m'y 
aiïcrmir  davantage.  Mon  parti  est  pris,  j'en 
ai  fait  le  serment,  je  garderai  vos  lois  avec  la 
plus  inviolable  fidélité.  Voyez,  Seigneur, 
combien  j'aime  vos  commandements  ;  et  que 
mon  ardeur  vous  intéresse  à  me  secourir  : 
Vide  quoniam  mandata  tua  dilexi,  Domine; 
in  misericordia  tua  vivifica  me.  Quel  con- 
traste 1  quelle  opposition  de  la  conduite  aux 
paroles  1  peut-elle  être  plus  marquée,  mais 
peut-elle  être  plus  effrayante? 

11.  Mais  veux-je  qu'on  ne  puisse  utile- 
ment prier  sans  être  dans  les  sentiments  du 
saint  roi,  dont  je  viens  de  paraphraser  les 
paroles?  La  prière  d'un  pécheur  est- elle 
toujours  un  nouveau  péché?  Un  bénéficier 
qui  pendant  plusieurs  années  a  mené  une 
vie  moins  pure  ou,  pour  ne  point  trop  mé- 
nager les  termes,  qui  a  vécu  dans  le  désor- 
dre, n'a-t-il  point  satisfait  à  son  obligation  ? 
et  faudra-t-il,  si  par  un  miracle  de  la  grâce 
il  vient  à  se  convertir,  l'obliger  à  restitu- 
tion? C'est  une  question  qu'on  a  coutume 
d'agiter  ici  et  qui  vaut  biea  la  peiue  d'être 
éclaircie. 

Un  auteur  connu  se  propose  celte  diffi- 
culté (2);  et  pour  la  prendre  dans  son  entier, 
il  dit  1°  qu'un  homme  qui  récite  l'office  sans 
aucune  attention  ou  avec  des  distractions 
volontaires  qui  l'occupent  pendant  une  par- 
lie  considérable  du  Bréviaire,  ne  satisfait 
pas,  parce  que,  selon  un  principe  d'Inno- 
cent 111,  faire  mal  une  chose  et  ne  la  pas 
faire,  ce  sont  termes  synonymes  (3). 

Il  dit  2-  que  ceux  qui  récitent  le  Bré- 
viaire avec  attention  du  côté  de  l'esprit, 
mais  sans  aucune  piété  du  cœur,  sont  cen- 
sés l'avoir  omis.  Il  le  prouve,  et  par  le  con- 
cile de  Latran,  qui  veut  qu'on  dise  l'office 

(1)  Psalm.  cxvm. 

(3)  Théorie,  toui.  III,  ch.  6,  §3,q.  1. 

(3)  «  Idem  est  aliquid  nou  facere,  et  non  fscere  recie 
quoad  subslaïuialia.  »  Juenin  cile  ces  mois  du  chap.  Ve- 
niens  exlra.  de  Presbylero  iiOQ  baplizato.  Ils  ue  sont  ni 
dans  ce  chapitre  ni  dans  tout  ce  (iire  j  mais  celte  maxime 
est  de  bon  sens, 


studiose  et  dévote,  dévotion  qui  ne  peut  être 
sans  quelque  bon  mouvement  du  cœur;  et 
par  l'autorilé  du  célèbre  Fagnan,  qui  sur 
ces  mêmes  paroles  observe  que  les  Pères  de 
Latran  exigent,  non  une  dévotion  purement 
extérieure,  mais  celle  qui  est  un  don  de 
Dieu  et  un  acte  de  vertu  {k),  c'est-à-dire  qui 
affecte  le  cœur  même,  et  qui  le  met  en  mou- 
vement. 

11  dit  en  troisième  lieu  qu'un  ecclésias- 
tique qui  récite  son  Bréviaire  dans  l'affection 
habituelle  au  péché  mortel,  satisfait  au  pré- 
cepte de  l'Eglise.  Car,  poursuit-il,  afin  que 
son  action  suit  pieuse  et  faite  avec  dévotion, 
il  n'est  pas  absolument  nécessaire  que  son 
cœur  soit  sans  affection  habituellement  do- 
minante au  péché  mortel.  H  suffit  au  con- 
traire qu'il  prie  dans  un  désir,  quoique  fai- 
ble, commencé  et  imparfait ,  de  se  détacher 
de  son  péché,  et  qu'il  demande  à  Dieu  les 
forces  nécessaires  pour  rompre  ses  liens. 
Une  prière  faite  dans  celle  disposition  est 
animée  de  l'esprit  de  Dieu,  quoique  non  pas 
encore  inhabitant  ou  dominant  :  et  par  con- 
séquent c'est  une  prière  qui  est  faite  avec 
quelque  dévotion  et  avec  la  piété  essentiel- 
lement requise  pour  la  prière. 

Enfin  il  dit  qu'un  bénéficier  qui  sait  qu'il 
est  dans  l'habitude  du  pécîié mortel,  et  qui, 
bien  loin  de  désirer  faiblement  et  en  quel- 
que manière  de  sortir  de  cette  habitude,  est 
au  contraire  dans  la  résolutiou  actuelle  d'y 
continuer,  ne  satisfait  point  au  précepte 
ecclésiastique  de  la  récitation  du  Bréviaire. 
Pour  le  prouver,  il  rappelle  ce  qu'il  a  dit, 
savoir,  que  la  prière  est  essentiellement, 
non-seulement  une  pensée  du  côté  de  l'es- 
prit, mais  encore  un  pieux  désir,  du  moins 
faible  et  commencé,  du  côté  du  cœur.  De  là 
il  conclut  que  l'ecclésiastique  dont  il  s'agit, 
n'ayant,  comme  on  le  suppose,  aucun  bon 
désir  dans  son  cœur,  en  ayant  au  contraire 
un  qui  est  criminel,  savoir,  de  vouloir  de- 
meurer dans  son  iniquité  et  continuer  dans 
ses  crimes,  cet  ecclésiastique,  dis-je,  ne  prie 
pas  véritablement. 

Il  suit  clairement  de  ces  principes,  1°  que 
la  prière  du  pécheur  n'est  pas  toujours  un 
nouveau  péché;  2°  qu'un  pécheur  prie 
quelquefois  si  mal,  qu'on  peut  dire  de  lui  : 
Oratio  ejus  fiât  in  peccatum,  c'est-à-dire  fiel; 
parce  que  ces  sortes  d'expressions  ne  sont 
pas  un  souhait,  qui  serait  impie,  mais  une 
prédiction.  Savoir  à  qui  et  en  quels  cas  on 
peut  en  faire  l'application,  c'est  ce  qu'on  ne 
peut  décider  qu'en  examinant  bien  toutes 
les  circonstances.  L'état  du  péché  a  des  va- 
riétés infinies.  Il  y  a  des  personnes  qui,  après 
s'y  être  livrées,  sont  furieuses  jusqu'à  se 
vouloir  tuer  elles-mêmes.  Il  y  en  a  dont  il 
fait  la  plus  douce  et  quelquefois  même  asseï  J 
longtemps  la  plus  tranquille  occupation.  3a  M 

(i)  Hsec  verba  (Concilii  Laleran.  ;  Dimum  officium 
studtose  cetebreiU  cl  dévote)  aperte  ostendum  coiiclllam 
prscepisse  devoiiunem  illaiu  quae  est  doniim  Dei,  et  sic 
devolionem foriiialem  et  internaDi,  qu»,  cum  sitaeius  vir- 
lutis,  divitio  iiidiget  auxilio  etc.  Fagnan  iii  cap.  Dolentes, 
de  Célébrât.  Ml&sar.  n.  40. 


;;7S 


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OFF 


Hli 


ciiiis  (|ii(;  ces  derniers,  s'ils  coiiliiiuciit  à  dire 
rollkc,  lie  penseni  guère  h  Dieu;  et  (|ue 
Unaïul  ils  uuraiciil  quelques  bons  inouve- 
nienls  passagers,  il  csl  à  propos,  dans  le 
iloulc,  de  les  traiter  coiiinie  gens  (|iii  pour- 
raient bien  n'avoir  pas  rempli  toute  justice. 
Au  moins  doivent-ils  faire  vis-à-vis  d'eux- 
mêmes  à  lilre  ilaumAne,  ce  qu'un  confesseur 
qui  ne  peut  jamais*  bien  pénétrer  leur  étal 
n'ose  presque  leur  commander  à  litre  de 
justice.  Jamais  personne  ne  fut  plus  obligé 
i|u'cux  à  s'appliquer  ce  mot  d'un  prophète  : 
l'cccata  lua  rieemosi/nis  reitime  1).  Il  y  a 
plus  de  vingt  ans  (]ue  (|ucl(|ues  docteurs 
de  Sorbonnc  (lue  je  consultai  sur  ce  cas 
malheureusement  trop  commun,  gens  d'ail- 
leurs qui  n'étaient  point  suspects  sur  l'arti- 
cle, m'obligèrent  à  faire  restituer  ces  sortes 
de  liénéficiers. 

12.  Ce  ([ue  nous  avons  dit  de  la  piété  avec 
laquelle  on  doit  réciter  l'office  regarde  les 
pensionnaires  comme  les  bénéficiers.  L'E- 
glise, en  les  déchargeant  du  grand  IJréviaire, 
n'a  pas  prétendu  les  décharger  du  seul 
moyen  (juils  aient  d'attirer  sur  eux  et  sur 
elle  les  bénédictions  du  Seigneur.  C'est  à 
ceux  qui  quelquefois  remuent  ciel  et  terre 
pour  procurer  des  pensions,  soit  à  des  en- 
tants, soit  à  des  personnes  d  une  très-mé- 
diocre vertu,  à  penser  aux  suites.  Faut-il 
qu'ayant  déjà  de  notre  propre  fonds  un  compte 
si  terrible  à  rendre,  nous  prenions  tontes  les 
mesures  possibles  pour  le  rendre  plus  ri- 
goureux !  Filii  hominuin ,  usquequo  gravi 
corde? 

13.  Un  prêtre  qui  n'ayant  ni  pension  ,  ni 
bénéfice,  s'est  mal  acquitté  de  son  Bréviaire, 
n'est  pas  tenu  à  restituer  comme  ceux  qui 
ont  l'un  ou  l'autre.  Mais  coiimic  il  n'est 
établi  prêtre  que  pour  prier,  d'abord  pour 
ses  propres  besoins,  et  ensuite  pour  ceux  du 
peuple,  il  est  juste  que  lorsque  sj  prière  n'a 
été  pendant  quelques  mois  qu'un  sel  alTadi  , 
il  dédommage  par  un  redoublement  de  fer- 
veur l'Eglise  de  kl  perte  qu'elle  a  faite.  Mais 
sort-on  bien  aisément  du  desordre  quand  on 
s'y  est  laissé  aller  dans  la  lerre  des  saints  (2i"? 
Ou  ■  ce  mot  d'un  ancien  :  Quis  vidit  clericum 
i(tu  pœnileiUcin  •'!) ,  est  effrayant!  Mais  <|u'il 
effraie  peu  si  Dieu  ne  le  dit  lui-même  de 
cette  \  oix  qui  ébranle  les  cèdres  et  qui  brise 
les  rochers  I 

§  lit.  Il  faut  ilwc  l'oniceavec  atleniioii 
I .  (Ju'csl-ce  que  l'intention  ?  —  2.  Ses  espèces. 
— ■  3.  Attention  :  ses  divisions.  —  '►.  yé- 
cessité  de  l'intention.  —  o.  L'a-t-on  quand 
on  ne  veut  pus  siitisfqire  au  précepte  ?  — 
6.  Conduite  à  garder  dans  ce  cas.  —  'î.  L'at- 
tention très-nécessaire.  —  8.  Objections  et 
réponses.  —  9.  Instance  résolue.  — 10.  Suite 
importante  du  principe  établi.  —  11.  L'at- 
tention actuelle  n'est  pas  nécessaire.  — 
12.  Diverses  espèces  de  distractions  :  il  en 
est  qu'on  croit  involontaires  et  qui  ne  le 
sont  pas.  —  13.  Faut-il  aisément  permettre 

(1)  Daniel  IV,  2i. 

{i}  In  leira  sancloruin  iniqiia  gessit,  et  non  videbil  gto- 
riam  Doniiui.  Is.  ïxm,  10. 

'5î  (diis  aliquiinJovidil  clericum  cito  poenitemiaiu  a^eii- 

UlCTlONNAlRB    BES   RlTES   SACHES.    II. 


qnunliomme  répète  sonoffice? —  14.  Moyens 
d'entretenir  son  attention.  —  15.  Artiorts  ' 
qu'on  ne  doit  pas  se  permettre  lorsqu'on 
récite  le  Bréviaire.  —  16.  Quel  doit  être 
l'objet  de  l'attendan  de  celui  qui  le  dit.  — 
17.  .Sentiment  de  sninl  Bcrnar  t  cou  forme  à 
celui  de  r.aint  Aujustin.  —  18.  //  est  très  à 
souhaiter  que  ceux  qui  sont  obligés  à  l'of- 
fice entendent  bien  les  psaumes.  —  19.  Les 
vierges  consacrées  il  Dieu  peuvent  s'en  pro- 
curer quelque  intelligence  ;  et  comment. 

1.  Nous  avons  remarqué  dans  un  autre  ou- 
vrage (4)  (lu'il  no  faut  pas  confondre  l'in- 
tention avec  l'attenlion.  L'inlenlion  est  un 
désir,  un  propos,  bon  ou  mauvais,  de  faire 
une  chose.  L'attention  est  une  advertance, 
une  applicaiion  à  la  chose  qu'on  fait.  Ainsi 
l'inlenlion  précède,  l'atlcnlion  accumpagne. 
L'intention  appartient  à  la  volonté,  1  atten- 
tion est  du  ressort  de  l'enlendement. 

2.  L'intention  est  ou  actuelle,  ou.  vir- 
tuelle, ou  habituelle,  ou  inlerprétativa 

L'intention  acinelle  n'est  rien  auiic  chose 
que  la  volonté  présente  et  réfléchie  de  faire 
telle  ou  telle  action  qu'on  se  propose  de  faire. 
Telle  est  l'inlention  d'un  prôlrc  qui  veut 
actuelli'meni  consacrer. 

L'intention  virtuelle  est  une  volonté  d'a- 
gir qui  ne  subsiste  plus  en  elle-niême,  mai."! 
qui  continuedans  le  pi  einier  dessein  (ju'on  a 
eu  d'opérer.  Telle  est  l'intention  d'un  prêtre 
qui ,  ayant  eu  un  des>-ein  formel  de  consacrer 
de  petits  pains  qu'on  lui  a  présentés  à  l'of- 
fertoire, n'y  pen^e  point  dans  le  temps  de  la 
consécration. 

L'intention  habituelle  est,  ou  une  volonté 
d'agir  qui  n'a  point  été  révoquée,  mais  qui 
a  été  si  longteinfis  interrompue,  qu'elle  n'est 
plus  censée  subsister;  ou  une  facilité  de 
vouloir  et  de  faire  une  chose  qu'on  a  con- 
tractée à  force  de  vouloir  et  de  faire  souvent 
celte  même  chose.  Telle  serait  celle  d'un 
prêtre  qui,  trouvant  au  sortir  di'  vêpres  un 
ornement  qu'on  no  met  que  pour  lui,  le  pren- 
drait sans  réflexion  et  monterait  à  l'autel. 

Enfin  l'inteution  interprétative  est  celle 
par  laquelle  on  voudrait  faire,  et  on  ferait 
effectivement  une  action,  si  l'on  s'avisait  de 
penser  qu'il  faut  la  faire.  Telle  serait  celle 
d'un  prêtre  qui,  uniquement  pour  appren- 
dre à  un  autre  (Oinment  on  doit  dire  la 
messe,  en  ferait  toutes  les  cérémonies,  et 
qui  n'aurait  pas  manqué  de  la  dire  effective- 
ment, s'il  avait  su  qu'il  fallait  consacrer 
pour  donner  le  viatique  à  un  moribond. 

3.  L'attenlion  se  peut  considérer,  ou  rela- 
tivement au  sujet  dans  lequel  elle  se  trome, 
ou  relativement  à  l'objet  vers  lequel  on  la 
porte. 

L'attention  prise  du  côté  du  sujet  se  divise, 
comme  l'intention,  en  actuelle,  virtuelle,  etc. 
Les  notions  que  nous  venons  d'en  donner 
suffisent;  il  n'y  a  qu'un  terme  à  changer. 

L'attention  considérée  par  rapport  à  son 

lem  ?  Sed  elsi  depreliensus  hnmiliaverii  se,  nec  weo  dole; 
quia  peccavit,  sed  qni.i  coulundilui-,  (]uia  peididil  gloiiaiu 
fuani.  Auclor  Operis  iiiiperf.  jii  Mauli. 
(t)  Moral.  ln-«°,  loni.  VIII,  pag    154. 

28 


K-5 


DICniOiNNAlUE  Di.S  CKlUOMOiNltS  1;T  DES  RliLS  SACIlLS. 


S7b 


objet,  qui  dans  la  rnaliôre  présente  est  l'of- 
(îce  divin,  peut  aller  ou  aux  paroles,  ou  au 
sens  des  paroles,  ou  à  Dieu,  soit  que  nous 
nous  appliquions  à  considérer  sa  grandeur, 
soit  (jUG,  plus  attentifs  à  noire  indigence, 
nous  lui  exposions  nos  besoins,  soit  que, 
par  une  vue  qui  renferme  à  la  fois  quelque 
chose  de  général  et  de  particulier,  nous  tâ- 
chions de  nous  occuper  de  quelqu'un  des 
mystères  de  la  foi,  comme  de  la  naissance  de 
Jésus-Christ,  de  ses  anéantissements,  de  son 
amour  pour  nous,  etc. 

Après  CCS  notions,  qui  nous  tiendront  lieu 
de  principes  ,  il  faut  examiner  quelques 
difficultés  qui  concernent  cette  matière. 

k.  11  n'est  pas  question  de  savoir  si  un 
homme  qui  veut  remplir  son  devoir  par 
rapport  à  l'office  a  besoin  de  quelque  sorte 
d'intention.  La  chose  est  iudubitable.  La 
récitation  du  Bréviaire  est  commandée  à 
titre  d'obligation  envers  Dieu,  qu'un  prêtre 
doit  honorer;  envers  le  prochain,  pour  qui  il 
doit  prier;  envers  lui-même,  que  ses  propres 
besoins  doivent  autant  et  plus  intéresser 
que  ceux  d'autrui.  Or,  pour  remplir  -elle 
triple  obligation,  il  faut  vouloir  réciter  d'une 
certaine  manière  plutôt  que  d'une  autre. 
Et  c'est  pour  cela  qu'un  homme  qui  lirait 
les  psaumes  par  manière  d'étude  ou  par 
pure  curiosité  ne  serait  nulle  part  regardé 
comme  un  homme  qui  dit  l'office.  Il  en  se- 
rait de  même  de  celui  qui  les  chanterait 
pour  essayer  sa  voix  ou  pour  la  faire  ad- 
mirer. 

Au  reste, cette  intention  ne  peut  inquiéter. 
Un  homme  qui  vient  d'être  ordonné  sous- 
diacre  ou  de  recevoir  un  bénéfice  ne  com- 
mence à  réciter  le  Bréviaire  que  parce  que 
le  Bréviaire  est  un  devoir  pour  lui,  et  qu'il 
veut  s'en  acquitter.  Dans  la  suite  il  continue 
sur  le  même  plan;  et  c'en  est  assez.  Cepen- 
dant l'Eglise,  qui  vu  au  plus  parfait,  lui  met 
quelque  chose  de  mieux  en  main.  La  prière 
par  laquelle  il  conjure  Dieu  de  lui  ouvrir  la 
bouche  pour  bénir  sou  nom ,  de  purifier  son 
âme,  d'en  éloigner  non-seulement  les  mau- 
vaises pensées,  mais  encore  celles  qui  se- 
raient étrangères  ;  d'éclairer  son  esprit  , 
d'échauffer, ou  plutôt  d'enflammer  son  cœur: 
celle  prière  qu'il  finit  en  unissant  son  inten- 
tion à  celle  qu'eut  le  Sauveur  lorsqu'il  priait 
sur  la  terre,  lui  rappelle  ses  devoirs  et  l'ar- 
dent désir  qu'il  doit  avoir  de  les  remplir 
d'une  manière  digue  de  Dieu  :  Digne,  dévote, 
attente.  Un  bon  ecclésiastique  ne  doit  ja- 
mais l'omettre.  11  n'en  peut  faire  de  plus  sa- 
lutaire. 

5.  Mais  que  dire  d'un  prêtre  qui  réciterait 
son  office  dans  l'intention  formelle  de  ne  pas 
satisfaire  actuellement  à  son  obligation,  parce 
qu'il  se  proposerait  de  la  remplir  dans  un 
autre  temps?  L'examen  de  celte  difficulté 
peut  servir  à  en  résoudre  d'autres  sembla- 
bles. Jecommunie  le  dimanche  des  Rameaux, 
très-déterminé  à  ne  faire  ma  communion 
pascale  que  le  jeudi  saint  ou  le  jour  de 
Pâques  :  serais-je  iufracteur  de  la  lui  si  je 


m'en   tenais  à  celle  première   communion? 

(jrégoire  de  Valence  ,  Suarès,  et  l'ontas 
avec  eux  (1)  soutiennent  qu'un  homme  dans 
ce  cas  remplit  son  obligation.  Les  raisons 
qu'ils  en  donnent,  sont  1"  que  l'on  accom- 
plit suffisamment  un  précepte  lorsqu'on  fait 
la  chose  commandée;  et  c'est  ce  qui  arrive 
alors.  J'entends  la  première  messe  un  jour 
de  dimanche,  dans  le  dessein  d'en  entendre 
une  autre.  L'Eglise  ne  s'embarrasse  pas  de 
mon  dessein  ,  clic  veut  (|ue  j'entende  la 
messe,  et  je  l'ai  entendue  ;  2' s'il  y  avait  une 
censure  portée  contre  celui  qui  manquerait 
à  son  office,  il  est  sûr  que  celui  qui  l'aurait 
dit  une  bonne  fois,  sans  avoir  intention  de 
remplir  la  loi,  n'encourrait  pas  celle  censure. 
Et  pourquoi?  si  ce  n'est  parce  qu'il  aurait 
rempli  la  lui,  malgré  sa  prétendue  inlenlion 
de  ne  la  pas  remplir. 

Si  vous  objectez  à  ces  théologiens  qu'ua 
homme  qui  a  fait  vœu  de  dire  les  psaumes 
graduels,  et  qui  les  récite  dans  l'intention 
précise  de  n'accomplir  pas  son  vœu,  est 
tenu  de  les  réciter  une  seconde  fois  pour 
l'accomplir;  et  que  si  Pierre  doit  à  Jean  cent 
écus,  il  ne  cesse  pas  de  les  lui  devoir,  quoi- 
qu'il l'en  ait  gratifié  par  aumône  ou  par  li- 
béralité :  ils  vous  passent  volontiers  le  prin- 
cipe, mais  ils  se  récrient  sur  la  conséquence. 
Un  homme,  dit  Suarez,  qui  récite  les  psau- 
mes graduels  sans  vouloir  accomplir  son 
vœu,  a  dessein  de  retenir  et  de  proroger  le 
lien  qu'il  s'est  librement  imposé ,  el  dès  lors 
il  fait  implicitement  un  nouveau  vœu  qu'il 
se  propose  d'accomplir  en  son  temps.  H  n'en 
est  pas  ainsi  dans  le  cas  que  nous  exami- 
nons. Un  bénéficier  n'est  pas  maître  de 
s'imposer  un  précepte  ecclésiastique.  Ainsi, 
puisque  c'est  de  ce  précepte  que  dépend 
toute  son  obligation,  et  non  pas  de  sa  vo- 
lonté, dès  qu'une  fois  il  a  donné  en  bonne 
forme  la  substance  de  la  chose  commandée, 
on  n'a  plus  rien  à  exiger  de  lui. 

Il  faut,  poursuit  ce  savant  docteur,  rai- 
sonner de  la  même  manière  par  rapport  au 
second  exemple.  Je  suis  très -maître  de  don- 
ner à  titre  gratuit  ce  que  je  dois  à  litre 
onéreux;  et  ainsi  lorsque  je  n'ai  donné  que 
dans  le  premier  sens,  je  reste  toujours  obligé 
à  donner  dans  le  second.  Il  s'en  faut  bien 
que  les  choses  aillent  de  même  quand  il 
s'agit  d'un  devoir  qui  m'est  imposé  par  la  loi 
du  supérieur  :  ce  devoir  ne  m'est  point  su- 
bordonné; je  ne  puis  ni  l'augmenter,  ni 
me  l'imposer  de  nouveau.  Lors  donc  que  je 
l'ai  rempli  une  bonne  fois,  tout  est  fait,  il 
n'y  a  plus  à  revenir. 

G.  Quoiqu'il  en  soit,  il  est  certain,  I*  qu'un 
homme  qui  en  récitant  son  office,  en  assis- 
tant à  la  messe,  en  communiant,  a  un  des- 
sein formel  de  ne  pas  remplir  la  loi,  fera 
beaucoup  mieux  de  répéter  son  action.  Il  l'a 
promis  au  moins  tacitemont  :  pourquoi  man- 
quer à  sa  parole?  2°  que  lorsqu'un  craint 
de  changer  de  résolution,  ou  de  ne  pouvoir 
réaliser  celle  qu'on  a  prise  ,  il  est  plus  sage 
de  ne  s'engager  que  conditionnellement.  Eu 


(1)  Suares.,  lit.  iv  de  Horis  Caii.,  ca|).  2B,  ii.  7,  p-i^'  269.  Poutas,  verb.  OmcE,  cai.  15;  el  verb.  ArrERtiwii  cas.  2. 


87Î 


OFF 


OFF 


ce  cas  on  manquera  peut-élrc  à  un  bon  pro- 
pos, mais  on  sera  au  moins  sûr  de  n'aveir 
niJinqué  ni  à  la  messe,  ni  à  roffice.  En  voilà 
plus  qu'il  n'en  faut  sur  une  difficulté  qui  ne 
peut  guère  avoir  lieu  que  pour  la  commu- 
nion annuelle.  Parlons  présentement  de  l'at- 
tention :  c'est  une  matière  qui  revient  tous 
les  jours. 

7.  Or,  je  commence  à  dire  avec  toute  l'E- 
glise, qu'elle  est  nécessaire  dans  la  récita- 
tion des  divins  offices.  Le  quatrième  concile 
de  Lalran  veut  que  ceux  qui  y  sont  obligés 
s'en  acquittent  avec  toute  l'application  et 
toute  la  piété  qui  leur  sera  possible  :  Vis- 
Iricle  prœcipimus ,  nt  divinum  officium , 
nocturnum  pariler  et  diurnum,  quantum  eis 
dederit  Deus ,  studiosc  pariter  célèbrent  et 
dévote  (1).  Ceux  qui  l'avaient  précédé  et 
ceux  qui  l'ont  suivi  ont  tous  tenu  le  même 
langage.  A  Dieu  ne  plaise,  disaient  les  Pères 
assemblés  à  Trêves  en  1349,  que  ceux  qui 
disent  les  heures  canoniales  semblent  ja- 
mais penser  à  toute  autre  chose  qu'à  ce 
qu'ils  disent.  Qu'ils  craignent  sans  cesse 
qu'on  ne  leur  applique  un  jour  ces  mots 
d'isaïe  :  Cette  nation  tn  honore  des  lèvres  , 
mais  leur  cœur  est  éloigné  de  moi.  Qu'est-ce 
que  chanter  ou  réciter  extérieurement  pen- 
dant que  l'esprit  s'occupe  voloiitiiirement 
des  embarras  du  ménage  ou  bat  la  place 
publique,  si  ce  n'est  tromper  les  hommes  et 
se  moquer  de  Dieu?  Est-ce^donc  en  pure 
perte  qu'il  est  écril:  Maudit  soit  celui  qui 
fait  l'œuvre  de  Dieu  avec  une  frauduleuse  né- 
gligence? 

Ces  autorités  et  autres  semblables  qu'in- 
dique le  P.  Alexandre  (2j ,  portent  leur 
preuve  avec  elles.  L'office  divin  est  essentiel- 
lement une  prière;  c'est  l'œuvre  de  Dieu; 
c'est,  après  l'auguste  sacrifice,  le  plus  grand 
hommage  que  nous  puissions  lui  rendre.  Et 
qui  doute  que  toutes  ces  considérations  ne 
nous  obligent  à  le  dire  avec  tout  le  recueil- 
lement dont  nous  sommes  capables"?  C'est 
donc  avec  bien  de  la  sagesse  et  de  l'équité 
que  le  clergé  de  France  dans  son  assemblée 
de  1700,  si  formidable  aux  mauvais  casuis- 
tes,  proscrivit  comme  directement  contraire 
à  la  parole  de  Dieu,  comme  favorisant  l'hy- 
pocrisie, comme  réprouvée  par  Jésus-Christ 
et  par  les  prophètes,  cette  proposition  de  Ca- 
ramuel  :  On  satisfait  au  précepte  de  la  réci- 
tation lorsque  volontairement  on  ne  prie  que 
du  bout  des  lèvres,  sans  prier  de  cœur  et 
d'esprit  (3).  L'auteur  avait  fait  l'essai  de  son 
système;  et  il  avoue  avec  une  scandaleuse 
ingénuité  qu'il  avait  des  distractions  quel- 
quefois involontaires,  quelquefois  consen- 
ties, mais  qu'il  n'en  avait  ni  doute  ni  scru- 
pule, parce  qu'il  était  bien  et  dûment  per- 
suadé qu'à  la  vérité  l'atlenlion  intérieure 
est  une  bonne  chose,  mais  qu'on  peut  s'en 

(1)  Concil.  Lateian.  iv,  can.  17;  et  referlur  cap.  Do- 
/eiitvs  9  de  Célébrât,  missar.  Concil.  Trevirense  ii,  au.  IS49, 
cap.  6.  «  Omnes  qui  lioris  canonicis  persoUeiidis  depulali 
suiil,  dent  operam  ut  coUectis  aiiimis,  quoad  liiri  potest, 
(tebiluiii  pensum  absolvant;  uec  ita  se  habeanl  ut  dum 
voce  psalUmt,  quidvis  poiius  quam  Deum  aniino  cogitare 
videantur;  seniper  cavenlesne  proplielicuni  illud  audiant  : 
labiis  aviUein  me  Itonorani  :  cor  autem  eorwn  tonne  en  a 


873 


p.isser.  Distractiones  non  évita,  involunta- 
rias  millies  ,  inlerdum  eliam  volunt.irins  ; 
et  nihilominus  nullo  crucior  scruputo  ,  nullô 
duhio  ungor,  qui  prudcntcr  suppono  me  ad 
altcnlionem  inlernam  non  tcneri ;  eam  ha- 
bere  bonum  esse, et  ea  carere  ne  quidem  levem 
esse  cutpam,  etc.  C'est  en  grande  partie  à  la 
mauvaise  probabilité  que  sont  dues  ces  hor- 
reurs :  qu'on  juge  de  l'arbre  par  les  fruits. 

Nous  remarquerons  en  passant  qu'on  a 
mis  cette  monstrueuse  opinion  sur  le  compte 
decertains  théologiensqui  en  étaient  foitéloi- 
gnés.  Azor  est  de  ce  nombre  :  il  décide  net- 
tement qu'il  y  a  péché  mortel  à  réciter  l'of- 
fice avec  des  distiactjons  volontaires  (i).  Il 
est  vrai  qu'il  n'est  pas  si  ferme  quand  il  faut 
définir  s'il  y  a  obligation  de  répéter,  et  par 
conséquent  de  restituer  en  cas  qu'on  y  man- 
que; mais  enfin  il  se  déclare  avec  Navarre  et 
Sotopourl'affirmativc, comme  étant  plus  pro- 
bable et  plus  conforme  au  sentiment  des 
personnes  qui  ont  de  la  science  et  de  la  piété. 
Ecclesia  enim,  dit -il,  non  solum  prœcipil 
ut  recites,  sed  ctiam  ut  attente  récites.  Il 
serait  aisé  de  faire  voir  que  \asquez,  San- 
chez,  Lessins,  Valentia  et  Suarès,  que  j'ai 
toujours  préféré  à  bien  d  autres,  ont  posé  le 
même  principe,  quoiqu'ils  en  aient  quel- 
quefois trop  resserré  les  conséquences. 

8.  Mais  quelles  raisons  ont  pu  déterminer  à 
unsi  mauvaisparti  des  personnes  qui, comme 
Caramuel,  ne  manquaient  point  d'esprit,  et 
qu'on  ne  peut  soupçonner  d  irréligion  ?  Les 
voici.  La  première  est  que  l'Eglise  ne  peut 
commander  les  actes  purement  intérieurs,  et 
que  l'attention  est  de  ce  nombre.  La  seconde 
est  qu'un  homme  involontairement  distrait 
n'a  pas  plus  d'attention  que  celui  dont  les 
distractions  sont  volontaires,  et  que  malgré 
cela  il  satisfait  à  son  obligation.  La  troi- 
sième, c'est  que  le  mode,  la  manière  de  la 
loi  ne  tombe  pas  sous  le  précepte  de  la  loi  : 
Modus  legis  non  cadit  sub  legem.  C'est  de  ces 
principes  qu'on  a  conclu  qu'une  communion 
sacrilège  remplissait  le  devoir  pascal.  Eft 
faudrait-il  davantage  pour  faire  senlir  com- 
bien il  est  dangereux  de  leur  donner  trop 
d'étendue? 

Pour  y  répondre  en  deux  mots,  je  dis, 
1°  qu'il  n'est  point  sûr  que  l'Eglise  ne  puisse 
commander  les  actions  intérieures.  Et  quand 
même  elle  ne  le  pourrait  faire  directement, 
elle  le  pourrait  toujours  d'une  manière 
indirecte ,  parce  qu'elle  peut  commander 
une  action  qui  ne  remplisse  ses  vues,  que 
lorsqu'elle  se  fera  aveecerlainesdisposilions 
d'esprit  et  de  cœur.  C'est  ainsi  qu'en  faisant 
une  loi  de  la  confession  annuelle,  qui  n'est 
qu'une  action  extérieure,  elle  coumiande 
par  une  suite  nécessaire  ,  l'examen  de  ton- 
science  qui  doit  la  précéder,  et  qui  ne  fui 
jamais  une  action    mécanique.    C'est  ainsi 

me.  Quid  aulem  est  voce  quidem  psaUere,  mente  autciii 
douiuiu  »ut  forum  circumire,  nisi  buminés  faiieie  et  Deum 
irridere?» 
{•2)  Nat.  Alexand^r,  reg.  8,  p.ig.  64. 

(3)  Lisez,  ou  pluiôt  ne  Usez  pas  cet  écrivain,  in  Theolo;?. 
RcKul.  u.  1374,  pjg.  S97. 

(4)  Azor,  ion).  1,  lib.  x,  cap.  12,  q.  6,  p.  666;  cap.  14, 
q.  8,  p.  tùTÎ. 


STJ 


DICTIONNAIRE  UKS  CKUli.MOMKS  ICT  UliS  RITKS  SACRES.  880 


encore  qu  en  ordonnant  à  ses  ministres  de 
conférer  les  sacienicnts  ,  elle  leur  prescrit 
d'avoir  ce  genre  d'inlenlion  dont  le  défaut 
rendrait  leur  célébration  ou  nulle  ou  du 
moins  illégitime.  Eh  !  que  serait-ce  donc  que 
l'Epouse  du  Fils  de  Dieu,  celle  Eglise  sainte, 
dont  la  beauté,  comme  celle  de  la  fille  de 
Sion,  vient  de  l'intérieur,  si  son  pouvoir  se 
bornait  à  un  corps  sans  âme,  sans  mouve- 
ment et  sans  vie  ? 

J'ajoute  avec  un  théologien  de  Paris  que 
quand  cette  objection  serait  en  général  aussi 
solide  qu'elle  est  frivole,  elle  ne  conclurait 
rien  en  faveur  des  bénéficiers,  que  les  ca- 
suisles  voulaient  principalement    ménager 


.le  dis  enfin  (jue  le  prétendu  axiome,  Mo- 
dus  leyis  non  cadiC  sub  leyem,  ne  peut  re- 
garder les  préceptes  dont  la  manière  fait  l'â- 
me et  la  partie  essentielle  :  et  telle  est  sans 
doute  l'attention  par  rapport  à  la  prière.  Elle 
en  est  moins  un  mode  que  la  substance.  Ou 
le  Fils  de  Dieu  nous  a  trompés,  ou  le  simple 
mouvement  des  lèvres  ne  fut  jamais  oraison, 

9.  Mais  poursuit-on,  il  est  sûr  qu'un  hom- 
me qui  se  distrait  volontairement  lorsqu'il 
récite  son  office,  pèche  contre  le  droit  naturel. 
Or,  il  ne  péchera  plus  dans  notre  senti- 
ment ,  parce  qu  il  ne  peut  pécher  qu'en 
priant  mal,  et  qu'on  ne  peut  dire  qu'il  prie 
mal  quand  il    fait   une  action  qui,  par  cela 


Supposons  pour  un  moment  que  l'Eglise  ne     seule  qu'elle  est  faite  sans   attention,    n'est 

■      "    ■     '■      •   •'  ■ plus  selon  nous  une  véritable  prière. 

Ce  raisonnement,  que  l'on  trouve  dans 
Platel,  dans  la  Croix  (i)  et  dans  vingt  au- 
tres, prouve  évidemment,  comme  je  l'ai  vu 
remarquer  par  un  grand  évêque,  et  long- 
temps après  par  Benoît  XH',  que  rien  n'est 
plus  dangereux  en  morale  qu'une  vaine  et 
pointilleuse  métaphysique,  qui  embarrasse 
iesprit  et  ne  l'éclairé  pas.  Un  homme  vo- 
lontairement distrait  ne  péchera  plus,  parce 
que  son  action  n'est  plus  une  vraie  prière. 
Rare  et  subliiiie  découverte!  Son  action  n'est 
plus  une  vraie  prière!  Mais  ne  doit-elle  pas 
l'être  ?  Mais  sa  dissipation  volontaire  ne 
blesse-t-elle  point  le  respect  qui  est  dû  à  l'E- 
criture, aux  instructions  des  Pères,  aux  orai- 
sons qui  composent  l'office  ?  Mais  n'y  a-t-il 
ni  dérision,  ni  mensonge,  ni  hypocrisie  à 
prendre  sans  aucun  sentiment  de  religion  le 
ton,  l'accent  et  le  langage  d'un  homme  qui 
supplie  ?  Mais  le  prince,  s'il  pouvait  sonder 
les  cœurs,  serait-il  content  d'un  coupable 
qui  à  l'abri  d'une  pareille  subtilité  préten- 
drait ne  l'outrager  pas  en  lui  demand<int  en 
termes  magnifiques  une  grâce  dont  sou  es- 
prit ne  serait  nullement  occupé?  C'en  est 
trop  pour  une  puérilité,  par  laquelle  il  n'y 
aura  de  séduits  que  ceux  qui  sont  détermi- 
nés à  l'être.  Poursuivons. 

10.  11  suit  du  principe  que  nous  venons 
d'établir  qu'un  bénéficier  qui  a  des  distrac- 
tions volontaires  pendant  une  partie  consi- 
dérable de  son  Bréviaire  pèche  mortellement. 
Et  de  là  je  crois  pouvoir  conclure  qu'il  est 
obligé  à  restituer  au  prorata  de  sa  faute.  Ji 
est  vrai  que  quelques-uns  de  ceux  qui  accor- 
dent la  première  conséquence  ne  passent  pas 
la  seconde.  Parce  que,  disent-ils,  la  loi  de  la 
restitution  étant  pénale,  ne  doit  s'entendre 
que  de  ceux  qui  omettent  absolument  le  Bié- 
viairel;  et  que  le  bénéficier  dont  il  s'agit  le 
dit  d'un  bout  à  l'autre,  quoiqu'il  ne  le  dise 
pas  bien  (5). 
Mais  s'il  est  vrai  devaul  Dieu  que,  ne  dire 


peut  leur  commander  l'attention  intérieure, 
on  ne  niera  pas  qu'ils  ne  puissent  s'y  enga- 
ger ;  comme  un  pauvre  à  qui  je  fais  l'au- 
mône peut  me  promettre  de  prier  pour  moi 
avec  attention.  Or  je  ne  crois  pas  qu'on  s'a- 
vise jamais  de  nier  qu'un  homme  qui  reçoit 
un  bénéfice  s'engage  au  moins  implicitement 
à  prier  pour  les  fondateurs  d'une  manière 
qui  leur  soit  utile.  Le  fera-t-il  sans  atten- 
tion ?  Oui,  dit  l'indigne  écrivain  que  j'ai  déjà 
cité  (1)  ;  et  cela  ne  souffre  pas  de  difficulté. 
Non,  dit  la  religion  avec  le  clergé  de  Fran- 
ce ;  et  il  n'y  a  que  l'hypocrisie  qui  puisse 
penser  autrement. 

Je  dis,  2"  qu'il  y  a  une  différence  to- 
tale entre  deux  hommes  dont  l'un  n'est 
distrait  que  malgré  lui,  l'autre  se  re- 
paît volontairement  de  pensées  étrangères 
ou  mauvaises.  Le  premier  fait  ce  qui  dépend 
de  lui  pour  plaire  à  Dieu.  Il  gémit  de  ses 
absences  ;  il  ne  rétracte  point  ce  premier 
mouvement  d'attention  et  de  piété,  avec  le- 
quel il  a  conjuré  le  Seigneur  de  lui  faire 
trouver  grâce  devant  lui.  Est-il  surprenant 
que  celui  qui  connaît  tout  le  faible  du  li- 
mon dont  il  a  formé  l'homme,  ne  lui  impute 
pas  des  misèrcS  par  lesquelles  il  veut  l'é- 
prouver (2)  ?  C'est ,  dit  si  bien  Rodriguez, 
c'est  un  père  qui  va  voir  son  fils  en  délire. 
Ce  dernier  lui  parle  d'abord  raison,  et  lâche 
de  lui  prouver  sa  tendresse.  Un  moment 
après  il  bat  la  campagne  :  mais  jusque  dans 
ses  écarts  on  voit  qu'il  est  fils  :  la  seule  voix 
de  celui  qu'il  aime  le  rappelle  à  lui-même.  Il 
est  vrai  qu'il  retombe  bientôt;  mais  c'est  la 
force  du  mal,  et  d'un  mal  dont  il  n'est  pas 
maître,  qui  le  fait  retomber.  Quelle  compa- 
raison d'un  homme  si  bien  disposé  avec  ce- 
lui qui  pose  pour  maxime,  que  pourvu  qu'il 
remue  les  lèvres  etqu'il  articule  bien,  l'Eglise 
n'a  rien  à  lui  demander;  que  si  elle  allait 
plus  loin,  elle  passerait  les  bornes  de  son  au- 
torité ;  et  qu'on  ne  serait  pas  obligé  de  lui 
obéir  (3)  ? 

(1)  Qai  cumsula  atlentione  exirinseca  legit  boras,  sa- 
tisfacil...  ergo  cilra  conlroversiam  merelur.  Carara.,  ibid., 
11.  1379.  Etiamsi  morose  deleclarelur  de  re  illicila.  Il)id., 
n.  1574 

(2)  Quomodo  niiserotiir  pater  Clioruiti ,  miserlus  est 
Domiiius  liineiilibus  se;  quoniam  ipse  cogaovil  tigmeutum 
nusiruin.  l's;jl.  eu,  14. 

(3)  Licel  pcr  impossibilft  devolio  inlenia  prseciperclur, 
11011  leiieremur  obedire;  quia  legistator  excedeiet  limites 
su;e  jurisdictionis.  Caram.,  n.  1576,  p.  398. 


(4)  La  Croix,  lom.  I,  lib.  iv,  ii.  1341,  p.  648. 

(b)  Tum  ob  doctorum  aucloritalcm,  quœ  non  est  coii- 
lemnenda,  lum  ob  rationes  non  levibns  fundameulis  in- 
iiixas,  sallem  quia  non  constat  adosse  prseceplum  de  atton- 
tione  inteTna  in  reciiaticne  diviiii  officii...  non  acidercni 
ad  rcsUlulioneni  damnare  beiielitiariuiu  qui  huiia  lide  olli- 
ciuui  recilassel  cum  dislraclione  volunlaria,  et  lioua  lide 
pariler  fructus  percepisset,  prout  ab  ea  excusant,  lia  S.  At. 
Liguori,  I.  IV,  n.  177.  La  Croix,  I.  iv,  n.  1213,  et  apud  ipsum 
Solus,  Tolet,  Azor,  K.  Medin.  Garcia,  Gobât,  etc.. 


881 


OFF 


OFF 


88^2 


point  et  dire  mal,  c'est  la  même  chose;  que 
r^i^lise  iiavoue  ni  ne  peut  avouef  cotniue 
l.iile  en  son  nom,  une  prière  d'illusion  el 
(le  mensonge  ;  qu'en  exifçeant  la  rérilalion 
de  rdifice.  elle  exige  un  acte  de  religion  ; 
qu'une  prière  labiale  n'est  à  ses  yeux,  comme 
à  ceux  de  son  Kpoux,  que  de  l'or  réprouvé  : 
il  est  éviilent  qu'on  ne  donne  trop  d'étendue 
ni  à  ses  lois  ni  à  ses  peines,  quand  on  y  as- 
sujettit ceux  qui  violent  si  pleinement  les 
premières,  et  qui  méritent  si  bien  les  se- 
condes. 

Mais  de  quel  genre  d'attention  a  besoin 
une  personne  qui,  s'il  était  possible,  vou- 
drait se  mettre  en  règle  devant  Dieu,  et  n'a- 
voir rien  à  se  reprocher?  Rappelons-nous 
que  l'attention  est  ou  actuelle,  ou  virtuelle, 
etc.  ;  qu'elle  peut  ou  se  fixer  au  sens  des  pa- 
roles, ou  s'attacher  à  Dieu,  etc. 

11.  Cela  posé,  il  faut  dire  avec  tous  les 
théologiensque  l'allention  actuelle  n'est  pas 
nécessaire,  que  l'attention  habituelle  ne  suf- 
fît pas  ;  qu'il  faut  donc  et  qu'il  suffit  d'avoir 
cette  espèce  d'attention  que  nous  appelons 
virtuelle. 

L'allention  actuelle  n'est  pas  absolument 
nécessaire  :  toute  la  théologie  en  convient, 
et  elle  a  bien  raison.  Une  attention  suivie, 
et  qui  ne  se  démente  jamais,  passe  les  forces 
des  enfants  d'Adam.  Un  homme  qui  ne  perd 
presque  jamais  de  vue  la  présence  de  Dieu 
est  dans  l'ordre  de  la  grâce  un  phénomène 
plus  rare  que  les  comètes  ne  le  sont  dans 
l'ordre  de  la  nature.  Notre  imagination  vo- 
lage nous  emporte  malgré  nous.  La  crainte 
des  distractions  suffit  seule  pour  en  procu- 
rer. Les  nouvelles  qu'on  sait,  et  celles  qu'on 
attend  en  donnent.  Où  en  serions-nous  si  tout 
cela  nous  était  imputé?  au  système  de  Calvin 
ou  à  quelque  chose  d'approchant. 

12.  Pour  entendre  ceci  un  peu  mieux,  ar- 
rêter les  conséquences  que  l'erreur  el  l'a- 
mour-propre  tirent  quelquefois  des  prineipes 
les  plus  raisonnables,  il  faut  remarquerqu'il 
y  a  des  distractions  qui  ,  sans  être  volontai- 
res en  elles-mêmes,  le  sont  dans  leur  cause. 
Il  y  a  peu  de  gensassez  impics  pour  vouloir, 
lorsqu'ils  se  mettent  à  dire  leur  office,  pen- 
ser à  toute  autre  chose  qu'à  leur  office;  mais 
il  y  a  bien  des  gens  assez  peu  précautionués 
pour  ne  pas  voir  que  le  commencer  dans 
certaines  positions,  c'est  s'exposer  à  le  dire 
très-mal.  Un  homme  qui  au  sortir  dune  dis- 
pute longue  et  animée,  d'une  compagnie  eni- 
vrante, d'un  entrelien  plein  de  bagatelles  , 
et  de  ces  bagatelles  qui  atlachenl,  qui  font 
sensation,  qui  dérobent  l'âme  à  elle-même  ; 
un  homme  qui  dans  ces  conjonctures  passe 
d'une  salle  dans  une  autre,  et  dès  le  trajet 
commence  son  Bréviaire,  peut-il  se  flatter, 
lorsque  son  imagination  et  quelquefois   son 

Notant  commuiiiter  quod  si  quis,  advertcns  se  distrahi, 
liabeat  mediocrem  diligeuliam  ad  attendendum.Dullomodo 
lipccet.  S.  Alpli.  de  Lig.  1.  iv,  n.  177. 

Licet  redtans  seiniplene  adverteret  ad  dislractionem 
et  venialiter  peccaret,  adliuc  lainen  sul)staiiliuliter  oiricio 
saiisfacerel.  Ibid. 

(1)  C'est  l'auleur  d'un  livre  intitulé  :  Vltnaqe  d'une  re- 
trieuse  parfaite  el  d'ww  imparfaite.  Il  remaniue  qu'il  y 
t\  des  distractions  iiu'un  jnut  noniiucr  diilracliom  du  cvur, 


cœur  lui  rappelle  tout  ce  qu'il  vient  de  dire 
et  d'entendre,  que  sa  langueur  et  sa  dissi- 
pation n'ont  rien  de  volontaire  ?  Pour  déci- 
der, je  ne  demande  qu'une  minute  de  ré- 
llexion  :  mais  pour  se  dire  sérieusement  et 
devant  Dieu,  que  l'on  est  très-souvent  dans 
le  cas,  il  faudrait  quelque  chose  de  plus.  Une 
heure  ne  suffit  pas  toujours. 

Au  reste  ,  je  pense  différemment  d'un 
ecclésiastique  qui  ,  occupé  du  matin  au  soir 
des  fonctions  du  ministère,  ou  d'une  étude 
qui  est  dans  l'ordre  delà  Providence,  ne 
peut  si  bien  en  effacer  les  vestiges,  qu'ils  ne 
viennent  souvent  à  la  traverse.  Ces  pensées, 
lors  même  qu'elles  se  trouvent  où  on  ne  les 
voudrait  pas,  y  portent  l'empreinte  de  la 
charité  qui  en  est  le  principe  :  et  le  maître 
que  nous  servons  est  trop  bon  pour  condam- 
ner les  suites  inévitables  d'une  opération  qui 
ne  se  fait  que  pour  sa  gloire.  Il  ne  faut  point 
s'en  troubler,  ni  faire  de  grands  efforts  pour 
s'en  délivrer  ,  mais  se  contenter  d'en  détour- 
ner son  esprit,  pour  les  laisser  passer  comme 
des  nuages  et  des  ombres  que  l'on  mcprise,  et 
que  l'on  ne  veut  pas  seulement  envisager. 
Cela  est  plus  utile  contre  ces  distractions, 
que  les  grands  efforts  et  les  violences  qu'on  se 
voudrait  faire,  et  qui  troublent  sotivcnl  et 
affaiblissent  l'âme  plus  que  le  mal  même 
qu'on  veut  clinsscr.  C'est  le  conseil  que 
donne  un  auteur  cité  dans  les  Conférences 
de  La  Rochelle  (1). 

On  serait  sans  doute  moins  indulgent  pour 
ces  ouvragi'S  profanes  qui  ne  sont  bons  qno 
pour  la  fusiosité,  dont  ni  l'Eglise,  ni  l'Etat 
n'ont  besoin;  et  qui  quelquefois  sont  plus 
propres  à  nourrir  les  passions  qu'à  orner 
l'esprit 

Mais  quelque  confiance  que  doive  avoir  eu 
Dieu  le  minisire  qui  s'efforce  de  lui  donner 
tous  ses  moments,  il  est  toujours  de  l'ordre 
que  pour  réciter  saintement  son  office,  il 
choisisse,  quand  cela  se  peut, le  temps  le 
plus  favorable,  qu'il  ne  s'y  mette  jamais 
qu'après  avoir  élevé  son  cœur  à  Dieu,  qu'il 
s'accoutume  à  commencer  par  un  acte  de 
contrition.  Si  par  un  malheur  qu'on  ne  peut 
trop  déplorer,  tout  ou  presque  tout  ne  de- 
venait pas  routine,  quel  acte  plus  sérieux  de 
douleur  que  dans  ces  paroles  d'uneoraison 
que  nous  disons  sans  cesse  :  Dimitle  nabis 
débita  nostra,  etc?Je  reviens. 

L'attention  habituelle  ne  suffit  pas.  Celle 
sorte  d'attention,  si  c'en  est  une,  ne  consis- 
terait qu'à  dire  des  prières  par  habitude , 
sans  les  avoir  offertes  à  Dieu  avant  que  de 
commencer,  sans  les  lui  offrir  pendant  qu'on 
les  continue,  et  l'esprit  appliqué  à  toute  au- 
tre chose.  Or,  ce  n'est  pas  là  avoir  une  vraie 
attention  :  c'est  réciter  sans  penser,  à  peu  près 
comme  les  personnes  qui  parlent  en  dormant  {2). 

parce  qu'elles  viennent  de  l'attache  qu'on  a  pour  quelque 
chose  que  Dieu  ne  nous  oblige  point  d'aimer,  ou  qu'il  ue 
veut  pas  que  nous  aimions  de  la  sorte.  Il  ne  donne  d'autre 
remède  pour  celles-ci  que  de  se  défaire,  autaut  que  l'on 
peut,  avec  la  grâce  de  Dieu,  de  ses  mauvaises  habitudes 
C'est  le  plus  sûr,  on  plutôt  l'unique.  Confér.  de  La  Uo- 
chelle,  pag.  i6i. 
(2)  Confér.  de  La  Rochelle,  §  9,  pag.  402 


8S3  DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES 

13.    L'attention  virtuelle  sufût    :  c'esl-à- 
dire  qu'il  faut  commencer  avec  une  attention 


834 


actuelle,  la  soutenir  autant  qu'on  peut,  n'ad 
m'Ilre  aucune  distraction  volontaire ,  ne 
s'effrayer  point  lorsqu'on  s'aperçoit  qu'il 
s'en  est  glissé  malgré  nous,  et  continuer  en 
esprit  de  paix  et  de  tranquillité  jusqu'à  la 
On. 

Quoiqu'il  arrive  souvent  que  dans  ces  oc- 
casions lin  homme  de  bien  ait  lieu  de  gémir 
de  sa  misère  el  (le  sa  dissipation,  il  ne  doit 
point  s'accoutumer  à  répéter  son  ofûcc;  et 
les  confesseurs  doivent  le  défendre,  surtout 
à  ceux  de  leurs  pénitents  quisonl  scrupuleux 
ou  disposés  à  le  devenir.  Les  répétitions  ont 
deux  inconvénients.  Elles  servent  à  peu  de 
chose,  et  elles  peuvent  beaucoup  nuire.  Elles 
servent  de  peu,  parce  que  la  seconde  ne 
vaut  souvent  pas  mieux  que  la  première. 
Elles  sont  très-dangereuses,  parce  qu'il  en 
nnît  des  troubles  de  conscience,  des  per- 
plexités qui  ne  unissent  point,  un  mortel  dé- 
goût pour  le  service  de  Dieu,  une  espèce  d'a- 
brutissement de  l'homme  tout  entier,  une 
impuissance  de  s'appliquer  à  quoi  que  ce 
soit,  et  quelquefois  un  si  grand  bouleverse- 
ment de  tête,  que,  pour  éviter  des  suites  plus 
fâcheuses,  il  faut  avoir  recours  aux  supé- 
rieurs pour  en  obtenirdispense. 

11  y  a  donc  ici,  comme  ailleurs,  deux  ex- 
cès à  combattre  :  une  présomptueuse  et 
folle  sécurité,  qui  fait  qu'on  ose  de  but  en 
blanc  traiter  avec  Dieu  comme  l'on  n'oserait 
traiter  avec  son  égal;  une  crainte  excessive, 
une  fausse  idée  de  perfection,  qui  dans  ce  sé- 
jour de  trouble  et  d'anxiété  voudrait  le  calme 
profond  qui  ne  convient  guère  qu'aux  habi- 
tants du  ciel.  Jitnc  m  tolo  corde  clamutur, 
quando  aliunde  non  cogitatur,  dit  saint  Au- 
gustin (1).  Mais,  poursuit  ce  grand  docteur. 
Taies  orationesrarœ  sunt  multi.i,  crehrœ  au- 
tem  paucis  :  omnes  vero  utriim  cuiquam,ne- 
scia.  Et  dans  un  autre  endroit  (2)  :  Exami- 
nons noire  cœur  sans  nous  flatter  ,  car  il  n'y 
a  lien  de  moins  raisonnable  que  de  se  séduire 
soi-même.  Que  d'agitations,  que  de.  vainespen- 
se'es  au  dedans  de  nous-mêmes  I  Souvent  nos 
oraisons  en  sont  semées.  A  peine  notre  cœur 
peut-il  se  fixer  à  son  Dieu.  Il  le  voudrait,  et 
aumomenl  il  s'échappe  à  lui-même.  Il  s'e'va- 
porc,  il  court  à  droite  et  à  gauche,  sans  trou- 
verni  obstacles  ni  barrières  qui  Varrêtenl.  Si 
dans  ces  maximes  il  y  a  do  quoi  humilier,  il 
y  a  un  peu  de  quoi  consoler  (3). 

l'r.  Dussé-je  ennuyer  à  force  de  m'appe- 
santir  sur  cette  matière  qui  n'est  pas  encore 
épuisée,  j'emprunterai  du  religieux  Pierre  le 
Fèvre  quelques  moyens  dont  on  peut  se  ser- 
vir pour  avoir  et  pour  conserver  l'attention 
dans  les  divins  offices.  Ce  saint  homme,  qui 
connaissait  par   expérience  leur  efQcacité, 

f      (1)  Aiigustlu.,  serm.29  in  psalm.  cxvui,  n.  1,  tom.  IV, 

\  pag.  liai. 

^.      {i)  DicDm  tamquani  liomo  in  hominlbus  et  ex  hominibus. 

'  Ferai  qulsque  cor  suum,  et  iiitUL'atur  se  sine  adulatione 
et  palpalione.  Nihil  enim  est  stullius  quam  ut  scipsimi 
«Uiiiqiie  (Kilpct  atque  seducat.   .4lteiiciat  ergo  el  vidcat 

_  quanta  aguuUir  in  corde  humano,  quemadmodum  ipsae 
pSerumque  oratioiies  impleanuir  variis  cogiialionibus,  lia 
Ul  viit  stet  cor  ad  Dcum  suum,-  et  vult  se  lenere  ut  stet  et 


veut  qu'avant  de  commencer  on  s'occupe  de 
la  passion  du  Sauveur,  qu'on  se  propose  d'i- 
miter le  saint  dont  on  fait  l'office,  d'étudier 
ses  paroles  ou  ses  actions  ;  que  dans  le  cours 
de  la  récitation  on  élère  par  de  courtes  et 
ferventes  aspirations  son  esprit  à  Dieu; 
qu'on  fasse  avec  soi-même  un  pacte  de  bien 
dire  le  psaume  courant;  qu'on  se  rappelle 
la  présence  de  Dieu  el  le  bonheur  attaché  à 
un  exercice  qui  fait  le  plaisir  des  saints  pen- 
dant l'éternité;  qu'on  s'afflige  en  passant 
d'une  prière  à  l'autre,  quand  la  première 
n'a  pas  bien  réussi.  Il  ajoute,  et  cela  s'entend, 
qu'il  faut  choisir  un  lieu  commode,  et  ban- 
nir autant  qu'on  le  peut,  toute  idée  des  af- 
faires du  jour  et  des  inquiétudes  du  lende- 
main. 

15.  Je  crois  aisément  qu'un  homme  si  exact 
n'aurait  pas  regardé  comme  affaires  bien 
compatibles  avec  la  grandeur  et  la  décence 
de  l'office  divin  celles  qui  suivent,  et  que  je 
transcris  de  deux  théologiens  :  Sntisfacit 
qui  orat  non  omninoproperanter  se  vestiendo^ 
exuendo,  colligendo  herbas,  vel  uvas,  in~ 
struendo  focum,  pectendo  caput,  calceando, 
manus  et  faciem  lavando,  prospiciendo  in  ri- 
pam  vel  fluvium  ;  à  quoi  quelques-uns  ajou- 
tent, (iptando  calamum  ad  scribendum.  A  la 
bonne  heure,  qu'on  rassure  un  ecclésiasti- 
que qui  extrêmement  pressé  aura  sur  la  fin 
de  son  Bréviaire  fait  quelqu'une  de  ces  ac- 
tions :  mais  du  moins  faut-il  dire  qu'en  gé- 
néral un  homme  qui  craint  et  qui  respecte 
Dieu  ne  se  les  permet  point.  Il  faut  même, 
avant  que  d'entamer  le  Bréviaire,  disposer 
si  bien  tout  ce  qu'on  doit  dire,  qu'on  ne 
cherche  point  une  leçon  pendant  qu'on  finit 
un  psaume.  C'est  ici  que  doit  avoir  lieu  cet 
avis  du  Saint-Esprit  :  Faites  valoir  tout  le 
bien  que  l'on  vous  confie,  et  qu'il  n'y  en  ait 
pas  une  partie  qui  vous  échappe  ['*). 

16.  Mais  quel  doit  être  l'objet  de  notre  at- 
tention lorsque  nous  récitons  les  divins  of- 
fices ?  Le  sentiment  commun  est  qu'il  n'est 
pas  nécessaire  qu'elle  se  porte  au  sens  des 
paroles,  mais  qu'il  suffit  qu'elle  aille  à  Dieu, 
considéré  en  lui-même,  ou  relativement  à 
nos  besoins;  bien  entendu  qu'on  aura  grand 
soin  de  bien  prononcer  tout  ce  qu'on  est 
chargé  de  dire. 

La  première  partie  de  cette  réponse  est 
fondée  sur  ce  qu'il  y  a  bien  des  personnes 
obligées  aux  heures  canoniales,  qui  ne  sont 
pas  en  état  deles  entendre.  Tels  sont  de  jeu- 
nes clercs  encore  peu  avancés ,  et  presque 
toutes  les  religieuses  qui  n'entendent  point 
la  langue  de  l'Eglise. 

La  seconde  partie  se  prouve  par  la  nature 
môme  de  l'office.  C'est  une  prière  et  une 
prière  vocale.  Or,  dès  lors  elle  demande  une 

quodam  modo  fngit  a  se,  nec  iuvenit  cancellos  quilius  se 
in  lud.it,  aut  obices  quosdani  qiiibus  reliiieat  avolaliones 
suas  el  vagos  qnosdani  motus,  et  sld  jocundari  a  Deo  suo. 
Idem  in  psalm.  ix\xv,  n.  7,  p.  90a. 

(3)  Utdicatur  aliquis  oflicio  non  satisfacere,  nun  solutu 
requiritur  ut  voluniarie  se  distralial,  scd  pleiie  aJvertai  se 
dislraliere.  S.  Lig.  n   177. 

(i)  Pariicula  buui  don!  non  te  prœtereat.  Eccli.  xrv  li. 


883 


OFF 


OIT 


mr, 


prononciation  exaclc  cl  une  élévalion  de 
l'esprit  vers  Dieu.- 

t".  Que  ce  dernier  genre  d'attention,  qu'on 
peut  nommer  spirituelle,  suffise  à  ceux  qui 
ii(>  peuvent  en  avoir  d'autre,  c'est  ce  qu'il 
est  Irôs-aisé  de  concevoir  :  l'on  ne  doit  que 
(C  que  l'on  peut  ;  mais  qu'un  homme  dans 
les  saints  ordres,  qui  grâees  à  Dieu  est  en 
^lat  de  saisir  en  grand  ce  qu  il  y  a  de  plus 
beau,  (le  plus  touchant  dans  les  psaumes, 
s'occupe  d'autre  chose,  c'est  ce  qui  ne  parait 
pas  hien  dans  l'ordre.  L'Ejçlise  n'ayant  dirigé 
ses  offices  que  parla  coniluilc  du  Saint-Es- 
prit, qui  ne  l'abandonne  jamais,  on  doit  re- 
garder les  pensées  et  les  affections  saintes 
qui  y  sont  renfermées  comme  les  seules  of- 
frandes que  Dieu  veut  que  nous  lui  fassions 
pendant  que  nous  sommes  occupés  à  ce 
saint  exercice.  C'est  donc  en  quelque  façon 
aller  contre  l'ordre  de  Dieu,  et  faire  autre 
chose  que  ce  qu'il  demande  de  nous,  que  de 
vouloir  en  ce  temps-là  nous  entretenir  d'au- 
tres pensées,  quelque  saintes  et  dévotes 
qu'elles  nous  paraissent.  C'est  l'instruction 
(pie  saint  Bernard  donnailà  ses  religieux.  Il 
voulait  que  pendant  la  psalmodie  ils  ne  pen- 
sassent qu'à  ce  qu'ils  chantaient  :  yihil 
ttliud  iliiin  psiillitis,  quain  qitod  psallili.t  co- 
giiclis.  Ce  n'étaient  pas  seulement  les  pensées 
vaincs  ou  celles  de  li-urs  emplois  qu'il  pré- 
teiulait  bannir  d'eux,  c'était  le  souvenir  de 
leurs  pieuses  lectures  ou  de  ces  magnifiques 
entretiens  qu'il  leur  faisait,  et  que  nous  ad- 
mirons encore  aujourd'hui,  qu'il  leur  con- 
scillîiit  de  mettre  à  l'écart.  11  convenait  bien 
que  ces  pensées  étaient  salutaires  en  elles- 
mêmes,  mais  il  ne  jugeait  pas  qu'il  fût  salu- 
taire de  s'en  nourrir  pendant  que  Dieu  four- 
nissait dans  les  psaumes  un  autre -genre  de 
nourriture  :  Salitbria  sunt,  sed  minime  illa 
snluhriter  intcr  pmillendum  revolvitis.  C'est, 
ajoutait-il,  que  l'Esprit-Sainl  n'agrée  pas 
qu'on  lui  offre  une  bonne  chose  quand  on 
doit  lui  en  olïrir  une  autre  ;  Spiritus  enim 
sanctus  illa  liora  gralum  non  recipit  quid- 
quid  aliitd  quam  debes,  neglecto  eo  quod  de- 
tcs-,  ohtulcris  (1).  , 

Il  parait  bien  que  saint  Augustin  était  du 
même  avis,  lui  qui  veut  qu'en  récitant  les 
saints  Cantiques  du  roi-prophète,  on  prie 
quand  le  psaume  prie,  on  gémisse  quand  il 
géinit,  on  espère,  on  craigne,  on  se  réjouisse, 
quand  on  y  trouve  des  sentiments  de  joie, 
de  crainte,  d'espérance  :  Si  oral  psalmus, 
orate  ;  et  si  gémit,  gemile;  et  si  gratulatur, 
gaudele;  et  si  speral,  sperntc;  et  si  timet,  ti- 
mete.  Omnia  enim  quw  hic  conscripta  sunt, 
spéculum  nostrum  sunt  (2). 

Cassien  disait  à  ce  même  sujet  qu'un  soli- 
taire qui  a  assez  de  force  pour  s'élever  et 
pour  se  nourrir  des  plus  hauts  mystères 
qui  nous  ont  clé  enseignés  par  les  prophè- 
tes et  par  les  apôtres,  doit  exciter  en  lui- 
même  toutes  les  affections  qui  sont  exprimées 
dans  les  psaumes  et  les  chanter  comme  si 
c'était  lui  et  non  le  prophète  qui  leseiit  com- 

(1)  SaiiU  Bernard,  serai,  47  ia  Caut.,  nutn.  8,  lom  I, 
f»H.  1451. 

(2)  August.  eouc.  4  in  Psalm.  xm,  n.  1,  p.  162.         ^ 


posés  ;  Omnes  psuliiiurumaffectus  in  se  reci- 
piens,  ita  incipiet  decantare,  ul  eos  non  lan- 
quam  a  propheta  composilos,  sed  velul  a  se 
edilos,  quasi  orationem  propriam  profunda 
cordis  compunctione  depr ornai  (•■}). 

A  ces  rérti'xions  qui  sont  solides  et  bien 
prouvées,  l'auieur  dont  je  les  emprunte  (V) 
ajoute,  1°  que  les  pensées  qui  nous  parais- 
sent plus  saintes,  et  où  nous  trouvons  plus 
de  goût,  plus  de  dévotion  sensible,  ne  sont 
souvent  que  des  éblouissements  causés  par 
l'amour-propre  ou  même  par  le  démon,  qui 
lâche  de  nous  faire  prendre  une  vaine  com- 
plaisance dans  nos  prières,  afin  d'empêcher 
par  ce  moyen  le  fruit  qu'en  remportent  ceux 
qui  suivant  avec  liumililé  l'ordre  de  l'Eglise, 
ne  cherchent  d'autres  entretiens  avec  Dieu 
que  ceux  que  cette  sainte  mère  trace  à  ses 
ministres  dans  les  paroles  qu'elle  leur  fait 
prononcer;  2  qu'on  ne  parle  raisonnable- 
ment et  comme  doit  faire  une  personne  sage, 
que  lorsque  les  paroles  de  la  bouche  ren- 
dent les  pensées  de  l'esprit  cl  les  sentiments 
du  cœur. 

\  oilà,  poursuit-il,  ce  qui  parait  le  plus 
dans  l'ordre  de  Dieu,  et  le  plus  conforme  à 
l'esprit  de  l'Eglise.  //  ne  f'iut  cependant  pas 
condamner  ceux  qui  n'ont  qu'une  attention 
générale  à  Dieu,  ou  qui  pendant  l'office  s  oc- 
cupent de  quelques  autres  pensées  de  piété  et  de 
dévotion  que  celles  qui  nous  sont  marquées  par 
les  paroles  que  nous  prononçons.  La  légèreté 
de  notre  esprit  ne  nous  permet  pas  d'être  tou- 
jours les  muilres  de  nos  pensées.  Il  ne  s'é- 
chappe  que  trop  souvent,  malgré  que  nous  en 
ai/ons  :  et  ainsi  quand  nous  »ie  pouvons  l'ar- 
rêter au  sens  des  paroles  de  l'office,  c'est  tou- 
jours beaucoup  que  de  lui  donner  Dieu  pour 
objet. 

.Âlais  déplus,  ceux  qui  n'ont  pas  l'intelli- 
gence du  sens  des  paroles  ne  peuvent  avoir 
d'autre  attention  -  il  leur  suffit  donc,  quand 
ils  assistent  à  l'office  divin,  qu'ils  chantent 
avec  le  chœur  ou  qu'ils  récitent  en  particu- 
lier, de  se  tenir  en  la  présence  de  Dieu,  de 
se  joindre  de  cœur  aux  prières  de  l'Eglise,  de 
vouloir  entrer  dans  tous  ses  sentiments,  ou 
de  s'entretenir  dans  la  méditation  de  quel- 
que piystcre  ou  de  quelque  autre  pensée  de  dé- 
votion. 

18.  Me  permettra-t-on  d'ajouter  à  ces  ju- 
dicieuses réflexions  qu'il  serait  à  souhaiter 
que  tousles  ecclésiastiques  eussent  une  tra- 
duction française  du  Psautier,  et  qu'ils  y  joi- 
gnissent au  moins  un  petit  commentaire.  11 
n'y  a  personne,  quelque  habile  qu'il  soit, 
qui  se  suffise  seul  pour  l'intelligence  de  la 
sublime  poésie  des  Cantiques  de  David. 
Ceux  mêmes  qui  les  ont  longtemps  expliqués 
sont  quelquefoisobligés  de  revenir  sur  leurs 
pas,  et  de  recourir  aux  interprètes.  Nous 
n'en  manquons  pas  aujourd'hui  ;  et  s'il  y  en 
dont  la  longueur  effraie,  il  y  en  a  qui  di- 
sent en  peu  de  mots  tout  ce  qu'il  suffit  de 
savoir.  Tout  le  monde  connaît  le  prix  du 
travail  qu'ont  fait  sur   cette  matière  Géné- 

(3)  Cassi.in.  collai.  10,  cap.  11. 

(4)  Confér  de  La  Rochelle,  §  37,  pag.  4SI. 


887 


mCTIONiNAlRE  DES  CEHRMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


S88 


brard,  Ferrand,  Bellarmin,  etc.  J'y  joins 
toujours  volontiers  1rs  noies  de  Bellangcr, 
parre  qu'elles  développent  très-bien  le  sens 
littéral.  Or  ce  sens,  qui  isl  celui  de  l'Esprit- 
Saint,  ne  peut  manquer  d'avoir  des  riches- 
ses que  n'offriront  jamais  toutes  les  allégo- 
ries des  hommes.  L'illuslre  François  de 
Galaup  de  Chasleuil,  que  sa  retraite  et  sa 
_i  pénitence  au  mont  Lihan  ont  rendu  si  fa- 
wmeuxdans  le  dernier  siècle,  trouva  dans  la 
seule  lettre  de  l'Ecriture  le  germe  de  toutes 
les  vertus  qui  l'ont  fait  admirer,  et  dans  la 
Provence  sa  patrie,  et  dans  les  régions  les 
plus  éloignées  (1).  Mais  il  faut  avouer  que 
les  livres  sont  relatifs  au  goût  de  ceux  qui 
les  lisent.  Feu  Mgr  de  Mérinvilie,  évèiiue  de 
Chartres,  trouvait  dans  VInconnn  sur  les 
Psaumes  des  beautés  qu'il  ne  découvrait 
point  ailleurs.  J'en  ai  vu  dont  les  louanges 
n'étaient  ni  mendiées,  ni  suspectes,  qui 
croyaient  en  lisant  Bellarmin  lire  l'Esprit- 
Saint  qui  l'avait  inspiré.  Qu'on  suive  donc 
son  attrait:  maisqu'il  ne  soit  pas  dit  qu'un 
bénélicier  qui  récite  son  Bréviaire  depuis 
trente  ans  reste  muet  lorsqu'on  lui  demande 
ce  que  veut  dire,  Tecum  principium  in  die 
virlutis  tiiœ. 

19.  Ce  que  je  dis  des  ministres  de  l'Eglise, 
je  retendrais  volontiers,  niais  avec  propor- 
tion, aux  vierges  consacrées  à  Dieu.  Serait- 
ce  pour  elles  un  fardeau  trop  onéreux  de  lire 
chaque  jour  un  ou  deux  psaumes  dans  la 
belle  traduction  qu'en  ontdonnéeouMgrLan- 
guet,  archevêque  de  Sens,  ou  le  H.  P.  Lalle- 
mand  de  la  compagnie  de  Jésus?  Ne  pour- 
raient-elles pas  au  moins  savoir  peu  à  peu 
l'argument  de  tous  les  psaumes,  et  par  là 
être  plus  à  portée  d'en  prendre  d'une  ma- 
nière un  peu  plus  distincte  l'esprit  et  les 
sentiments  ?  Malheur  à  moi,  disait  par  humi- 
lité saint  Bernard,  et  je  dois  le  dire  par  jus- 
tice :  malheur  à  moi  qui  donne  des  leçons 
que  je  ne  suis  pas  I  Au  moins  voudrais-je 
être  le  premier  à  les  mettre  en  pratique.  Je 
me  repens  d'y  avoir  été  si  peu  fidèle  :  je 
suis  fâché  d'y  manquer  encore.  Faites,  Sei- 
gneur, que  je  n'y  manque  plus.  Super  sin- 
gula  verba  divinœ  Scrip(urœ  diliyenler  inten- 
dns.  Non  qiiod  ego  isln  faciam  dico  ;  sed  quod 
facere  vellem,  et  non  fecisse  pœniteC,  et  non 
/"acer-e  ptV/ei  (2).  Hélas!  continuait  ce  grand 
homme,  Dieu  visite  toutes  les  montagnes  qui 
m'environnent.  Le  centenier  Corneille  m'of- 
fre des  militaires  qui  dans  la  plus  tumul- 
tueuse profession  savent  donner  une  partie 
de  leur  temps  à  la  prière.  Ciotilde  me  pré- 
sente des  reines  qui  par  leurs  soupirs  font 
descendre  sur  un  peuple  infidèle  la  ;,'râce  qui 
retond  les  cœurs  et  qui  les  justifie.  Je 
trouve  sous  le  toit  le  plus  rustique  et  dans 
les  plus  brutes  campagnes  des  hommes  ri- 
ches en  foi,  qui,  comme  le  roi-prophète,  se 
lèvent  au  milieu  de  la  nuit  pour  glorifier  le 
nom  du  Seigneur,  et  pour  attirer  ses  miséri- 

(1)  Vnijez  le  livre  intitulé.  Vie  de  de  Chasleuil,  soli- 
taiie  du  nionl  Liban,  par  M  arcliery,  prêtre  de  Marseille, 
Paris,  rli,?.  Petit,  167tj,  ch.  4  et  5. 

(i)  l.il>  Méditât,  cap.  6,  n.  16  édit.  Mabil.,  toni.  Il,  pag. 
S2b.  Le  P.  Mabillon  ne  croit  nas  (jiie  cet  ouvrage  soit  de 


cordes.  Plus  à  plaindre  que  les  montagnes  de 
Golboé,  il  n'y  a  pour  inon  cœur  ni  pluie,  tii 
rosée  (3'.  Desséché,  consumé  par  le  l'eu  :'e 
mes  passions,  je  ne  découvre  en  moi  que 
celte  terre  de  rebut  où  il  ne  croît  que  di-s 
épines  et  des  ronces,  et  dont  le  dernier  sort 
est  d'être  réduite  en  cendres.  Percez,  Sei- 
gneur, percez  ma  chair  de  votre  crainte  ,  et 
que  cette  crainte  salutaire  soit  la  première 
grâce  qui  me  rappelle  à  vous. 

Chap.  VIII.  —  Des  causes  qui  exemptent  de  la 

récitation  de  Voffice. 
1.  Deux  sortes  d'impuissance  de  dire  l'of/ice. 

—  2.  L'impuissance  physique  en  dispense , 
mais  elle   n'excuse  pas  toujours  de  péché. 

—  3.  Celui  qui  ne  peut  dire  une  partie  de 
l'office  est-il  obligé  à  Vautre?  et  s'il  n'en 
peut  dire  aucune  ,  est-il  obligé  à  quelques 
autres  prières?  —  k.  Objection  et  réponse. 

—  5.  Un  prêtre  qui  a  perdu  l'usage  des 
yeux  doit-il  prendre  quelqu'un  pour  réci- 
ter avec  lui  ?  —  6.  Un  chanoine  sourd  et 
aveugle  est-il  obligé  d'assister  au  chœur? 

—  7.  Décisions  sur  l'oubli,  l'ignorance  et 
le  doute.  —  8.  Impuissance  morale  :  quand 
se  trouve-t-elle?  —  9.  Règles  pour  Us  cas 
de  maladie.  —  10.  Le  danger  de  mort  ou  de 
blasphème  peut  excuser  chez  les  infidèles. 

—  11.  Les  devoirs  decharité  excusent  aussi. 

—  ii.  Si  on  les  prévoit ,  il  faut  anticiper 
l'office.  —  13.  Remarques  importantes.  — 
l'(..  Les  voyageurs  ne  sont  pas  exempts  de 
l'office.  Bien  qu'ils  peuvent  faire  avec  des 
séculiers.  —  13.  Peut-on  ,  et  qui  peut  dis- 
penser ,  ou  être  dispensé  de  l'office?  —  16. 
Un  enfant  à  qui  le  pape  confère  un  bénéfice 
est-il  toujours  exempt  du  Bréviaire?  — 
17.  L'évêque  peut-il  quelquefois  en  dispen- 
ser? —  IS.  Peut-il  permettre  à  un  jeune 
bénéficier  de  dire  le  petit  office  au  lieu  du 
grand?  —  19.  Restriction  importante. 

Si  quelque  chose  peut  dispenser  de  l'office, 
c  est  l'impuissance  de  s'en  acquitter,  puis- 
qu'elle dispense  de  toutes  les  autres  obliga- 
tions. Mais  comme  on  prend  quelquefois 
l'ombre  de  l'impuissance  pour  l'impuissance 
même,  et  qu'on  peut  regarder  comme  totale 
celle  qui  n'est  que  partielle,  cette  matière 
demande  de  nous  une  discussion  plus 
étendue. 

1.  L'impuissance  est  ou  physique,  ou  mo- 
rale. On  est  à  l'égard  de  l'office  dans  le  cas 
de  la  première  ,  lorsqu'on  ne  peut  absolu- 
ment le  réciter.  Tel  est  l'étal  d'un  homme 
qui  n'a  point  de  Bréviaire,  qui  ne  peut  s'en 
procurer,  et  qui  ne  le  sait  pas  par  mémoire. 
On  est  dans  le  cas  de  la  seconde  ,  quand  on 
ne  peut  réciter  l'office  sans  s'incominoder 
considérablement.  Tel  est  l'élat  d'un  bon 
nombre  de  malades.  On  peut  rapporter  l'i- 
gnorance et  l'oubli  involontaire  à  l'impuis- 
sance physique,  et  certains  dcvoirspressants 
de  charité  à  l'impuissance  morale. 

saint  Bernard. 

(3)  Heul  ûinnes  montes  in  circuitu  meo  visitai  Dominus, 
ad  nieauteni  non  appropinijuat,  etc.  S.  Bernard,  serra.  55 
in  Canlica,  n.  8,  toni.  I,  p.  143.5. 


889 


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2.  Tout  le  monde  convient  que  l'impuis- 
sance physique  ,  comme  étanl  la  plus  forte , 
1.1  plus  iiiviiiciblo  de  loules,  dispense  de  la 
récitalion  des  heures  canoniales.  .Mais  il  faut 
bien  remarquer  qu'elle  n'excuse  pas  lou- 
jours  de  péché,  parce  que  ,  (onime  nous  l'a- 
vons dit  des  dislraclions  ,  elle  peut  élre  vo- 
lontaire dans  sa  cause.  Ainsi  un  homme  qui 
aurait  perdu  au  jiu  son  Bréviaire,  ou  qui  en 
s'.embarqiiant  l'aurait  jelé  dans  la  mer  ,  n'en 
scrail  pas  quitte  devant  Dieu  pour  dire  qu'il 
ne  lui  est  pas  possible  de  le  réciter.  On  re- 
monterait à  la  source  de  son  impuissance,  et 
on  ne  mauqucrail  pas  de  la  trouver  coupa- 
ble. Cependant  comme  les  miséricordes  de 
Dieu  sont  infinies,  il  pourrait  par  un  dé- 
plaisir sincère  arrêter  le  cours  de  sa  faute, 
et  rentrer  en  grâce.  On  ne  demande  pas  à 
un  homme  ((ui  a  ruiné  son  tempérament  par 
la  débauche  de  jeûner  le  Carême,  maison 
lui  demande  de  gémir  des  excès  qui  l'ont 
mis  hors  d'état  de  suivre  le  train  commun 
des  fidèles. 

Ce  que  nous  disons  d'un  ecclésiastique 
qui  se  serait  défait  de  son  Bréviaire  ,  il  faut 
le  dire  à  proportion  de  celui  (|ui  aurait  né- 
gligé de  le  prendre  en  partant  pour  un  lieu 
oiî  il  n'était  pas  sûr  d'en  trouver  un.  Ce  se- 
rait autre  chose,  si  par  un  accident  qu'il 
n'aurait  pu  prévoir ,  il  n'en  trouvait  point  où 
il  devait  naturellement  en  trouver. 

3.  Mais  un  ecclésiastique  qui  faute  de  Bré- 
viaire ne  pourrait  dire  aiatines  et  laudes  , 
serait-il  obligé  de  dire  les  petites  heures, 
qu'il  a  dans  son  Diurnal ,  ou  qu'il  sait  par 
cœur?  Et  s'il  n'en  pouvaitdire  aucune,  parce 
qu'il  n'en  sait  point,  serait-il  tenu  de  faire 
quelque  autre  prière  pour  dédommager  l'E- 
glise? (îette  difficulté  a  deux  parties  :  il  faut 
les  examiner  l'une  après  l'autre. 

Quelques  théologiens  cités  par  Dominique 
Viva  ont  cru  que  ,  lorsqu'on  ne  peut  réciter 
la  plus  grande  partie  de  l'office,  on  est  dis- 
pensé du  tout.  Ils  en  donnaient  pour  raison, 
que  ,  selon  le  droit ,  la  partie  dominante  ai- 
lire  à  soi  la  moins  considérable  (1);  que  l'ac- 
cessoire suit  le  principal;  que  toutes  les  heu- 
res ne  forment  qu'un  tout  indivisible;  que 
l'Eglise  demande  ce  tout  en  entier;  et  qu'ainsi 
elle  n'exige  rien  lorsqu'on  ne  peut  lui  don- 
ner qu'une  portion  de  ce  quelle  exige. 

Ces  principes  étaient  d'autant  plus  com- 
modes, qu'on  se  gardait  bien  d'en  resserrer 
les  conséquences.  Au  moyen  de  ces  belles 
maximes,  un  homme  qui  ne  pouvait  jeûner 
la  plus  grande  partie  du  Carême  n'était 
point  du  tout  obligé  de  jeûner;  celui  qui  ne 
pouvait  faire  maigre  à  dîner  pouvait  souper 
le  soir;  celui  qui  ne  pouvait  entendre  la 
meilleure  partie  de  la  messe  s'en  retournait 
tranquillement  chez  lui  lorsqu'il  la  trouvait 
avancée.  C'est  dommage  que,  par  la  même 
raison  ,  celui  qui  devait  cent  pistoles ,  ne  fût 
déchargé  du  tout  lorsqu'il  n'en  pouvait  payer 

(1)  Vkl  cap.  1,  de  his  que  fiunl  a  niajori  pane,  elc. 
Accessorium  natiiram  sequi  congruit  piincipalis.  Reg. 
42  iii  6. 

(2)  Qui  non  polesl  recitarc  malulhmm  et  laudes,  polest 
auleiu  reliijiiiis  lioriis,  :id  iiilill  lenelur;  quia  major  pars  ad 


que  quarante.  Malheureusement  les  dettes 
sont  du  ressort  d'un  tribunal,  qui  consulte 
plus  la  nature  que  les  vaines   siibtiliiés. 

Ces  hideuses  eonséqu<'nees  démontrent  la 
fausseté  du  principe  d'où  elles  sortent,  et  il 
ne  nous  en  faudrait  pas  davantage  pour  l'a- 
voir en  horreur.  Cependant  l'Eglise  a  bien 
voulu  le  proscrire.  Innicent  XI,  en  lli"!) ,  a 
flétri  cette  (iroposition  :  Celuiqui  ne  peut  dire 
matines  et  laudes  ,  nuns  ipti  pourrait  dire  les 
petites  heures,  n'est  tenuàrien,  elc.  Le  clergé 
de  France  a  joint  sa  voix  à  celle  du  premier 
siège,  il  a  censuré  la  même  assertion  comme 
fausse,  téméraire,  sophistique,  injurieuse  à 
l'Eglise  et  à  ses  lois  les  plus  saintes  (2;. 

Au  reste  rien  n'était  moins  solide  que  les 
fondements  de  cette  mauvaise  opinion  et  de 
tant  d'autres  qui  ont  défiguré  la  morale.  Car 
1"  de  ce  que  dans  un  cor(is  tel  qu'est  un  cha- 
pitre ,  le  plus  grand  nombre  emporte  ou 
plutôt  efface  le  plus  petit,  il  ne  s'ensuit  point 
que  celui  qui  doit  douze  et  ne  peut  payer 
que  cinq  ,  puisse  les  garder  en  conscience. 

2'  Sans  observer  qu'on*  ne  voit  pas  bien 
pourquoi  les  petites  heures  ne  sont  qu'un 
accessoire  de  niatines,  il  n'y  a  qu'à  dire  sur 
la  fameuse  règle  du  Sexie ,  qu'elle  soulTre 
des  exceptions.  Le  testament  est  cassé  pour 
son  chef  princi^yal  qui  est  l'institution  de 
l'héritier;  et  les  legs,  quoique  purement 
accessoires  qui  y  sont  eonlonus  ,  ne  laissent 
pas  de  subsister.  On  doit  toujours  l'agneau, 
quoi(|ue  sa  mère  soit  morte,  etc. 

■i"  Enfin  il  est  faux  et  très-faux  que  loules 
les  parties  du  Bréviaire  soient  commandées 
comme  un  tout  indi\isil)le  {.3].  Nous  ne 
croyons  pas  même  que  le  jeûne  d'un  seul 
jour  doive  élre  répulé  lel.  Viva  remarque 
fort  bien,  que  si  toutes  les  heures  ne  fai- 
saient qu'un  tout  commandé  per  modum 
unius  ,  dans  le  sens  des  auteurs  que  nous 
combattons,  celui  qui  ne  peut  dire  compliei 
serait  dispensé  de  tout  le  reste.  Au  lieu  qu'il 
faut  (lire  que  quand  il  ne  pourrait  réciter 
que  cette  seule  heure  avant  minuit,  il  ne  de- 
vrait pas  la  manquer. 

Or  ,  de  là  je  crois  pouvoir  conclure  qu'un 
homme  qui  ne  peut  dire  matines  en  entier 
doit  du  moins  dire  ce  qu'il  en  sait,  lorsque 
ce  qu'il  en  sait  fait  une  partie  assez  ronsidé- 
rabl.î  du  tout.  Ainsi  ceux  qui  savent  les 
psaumes,  sans  savoir  les  leçons,  doivent 
les  dire  ,  parce  que  les  psaumes  entrent  pour 
beaucoup  dans  la  composition  de  l'office  ,  et 
qu'ils  sont  regardés  comme  sa  partie  subs- 
tantielle. 

Savoir  si  celui  qui  ne  saurait  que  les  le- 
çons, ou  les  capitules  avec  les  \  ersets  et  l'o- 
raison, serait  obligé  de  les  dire,  c'est  sur 
quoi  l'on  n'est  pas  d'accord.  D'habiles  gens 
croient  que  ces  lambeaux  détachés  font  si 
peu  ce  qu'on  appelle  l'office  ecclésiasli(;ue  . 
qu'il  n'y  aurait  point  d'obligation  de  les  réci- 
ter. Cependant ,   comme  il  est  toujours  bon 

se  trahit  niinorem.  Prop.  ai  Iiinoc.  XI.  Hsec  proposilio 
l'alsa  est,  temeraria,  cavillaloria,  ac  prajcepilis  ecclcsiasli- 
cis  illudil.  Clerus  Gallic.  an.  1"00. 

■  (3)  La  preuve  en  osl,  qu'un  sous-diacre  ordonné  "a  midi 
est  icuu  à  sexte,  sans  l'élre  aux  lieures  précédeules. 


891 


DICTIONNA-IRE  DES  CEREMONIES  KT  DES  RITES  SACRES. 


892 


de  faire  ce  qu'on  peut,  quand  on  ne  peut 
pas  tout  ce  qu'on  doit,  il  nie  semble  qu'il 
serait  plus  sûr  et  plus  agréable  à  Dieu  de 
prendre  le  parti  contraire.  Parla  même  rai- 
son ,  si  je  ne  savais  qu'un  psaume  de  cha<iuc 
heure  ,  je  me  ferais  un  devoir  de  le  réciter. 
Sept  psaumes  différents  valent  presque  deux 
'petites  heures.  En  vertu  de  quoi  ne  les  comp- 
ter pour  rien?  L'Eglise  leur  ôlera-t-ellc  la 
bénédiction  qu'elle  y  a  attachée?  Dédai- 
gnera-t-ellc  le  petit  présent  d'un  homme  qui 
ne  peut  en  faire  de  plus  grand?  Non  :  la 
veuve  qui  ne  donna  que  deux  oboles  fut 
louée  ,  et  mérita  de  l'être. 

Pour  ce  qui  est  de  la  seconde  question  , 
l'auteur  de  la  théorie  et  pratique  des  sacrc- 
nicnls  (1)  y  répond  que  Vecclésiusliquc  qui 
ne  saurait  par  cœur  aucune  partie  de  l'office 
devrait  suppléer  à  ce  défaut  en  louant  Dieu 
en  quelque  manière,  soit  par  parole  ,  soit  par 
méditation,  soit  par quelqueautrebonne œuvre. 
Car  ,  dit-il,  on  est  obligé  de  foire  ce  que  l'on 
peut,  pour  rendre  à  Dieu,  selon  les  intentions 
de  l'Eglise  ,  le  devoir  de  sa  servitude.  11  n'y  a 
dans  celte  pieuse  décision  que  le  mot  un 
peu  général  do  quelque  autre  bonne  œuvre,  qm 
m'embarrasse.  L'aumône  est  une  fort  bonne 
œuvre,  mais  je  ne  crois  pas  quelle  ait  assez 
d'analogie,  assez  de  rapport  avec  l'office  di- 
vin, pour  le  bien  remplacer.  J'aimerais  donc 
mieux  que  l'on  fit  des  prières,  et  même  des 
prières  vorales,  à  peu  près  dans  le  temps  et 
autant  de  temps  qu'on  a  coutume  d'en  don- 
ner au  Bréviaire.  Un  ecclésiastique  sait  au 
moins  ce  que  savent  les  simples  fidèles  :  qui 
l'empêche  de  dire  son  chapelet?  11  est  vrai 
que  la  répétition  de  ces  paroles  :  Je  vous  sa- 
lue, Marie,  paraît  insipide  à  certaines  dévotes 
du  temps.  J'ai  vu  un  homme  assez  vif  pré- 
dire à  une  d'elles  qu'elle  ferailune  très-mau- 
vaise figure  au  ciel  ,  parce  qu'on  y  chante 
sans  cesse  ,  incessabili  voce,  ce  caniiqne  des 
séraphins  Saint,  Saint,  et  trois  fois  Saint  est 
le  Dieu  des  armées :Eh\  disait-il  avec  émo- 
tion ,  que  pourraient  faire  des  gens  si  habi- 
les dans  un  lieu  où  l'on  rebat  toujours  la 
même  chose? 

(Quoique  cette  déciiion  soit  bonne  pour 
tous  les  ecclésiastiques,  elle  paraît  avoir 
plus  de  force  pour  les  bénéficiées,  qui  sont 
obligés  par  un  litre  spécial  à  iiuioniniserlcs 
fondateurs  ;  et  c'est  aussi  d'eux  qu'ont  prin- 
cipalement parlé  Navarre,  Silveslre  de 
Pricro,  Paludanus  et  ce  petit  nombre  d'au- 
tres qui ,  en  exigeant  une  sorte  de  compen- 
sation d'un  homme  qui  ne  peut  dire  ses 
heures ,  se  sont  midis  contre  le  torrent 
de  leurs  contemporains  qui  les  en  dispen- 
saient. 


pourrait  pratiquer  sans  s'incommode^  beau- 
coup. 

A  cela  deux  réponses.  La  première,  qu'un 
bénéficier  doit  l'office  à  titre  particulier,  et 
qu'un  fidèle  ne  doit  le  jeûne  qu'à  titre  géné- 
ral. Le  simp4e  prêtre  ne  sera  donc  pas  plus 
oblige  à  l'office  que  le  simple  fidèle  ne  l'est 
au  jeûne  ;  mais  cela  ne  conclura  rien  pour 
le  bénéficier.  La  seconde,  que,  sans  définir 
au  juste  ce  que  doit  ou  ne  doit  pas  un 
homme  qui  ne  peut  jeûner,  il  est  bien  à 
plaindre  si,  sans  dédommager  en  aucune 
manière  la  justice  de  Dieu,  surtout  quand  il 
le  peut  citrnxdlum  incommodum,  comme  dit 
l'auteur,  il  jouit  à  l'aise  de  sa  prétendue 
bonne  fortune.  11  semble  qu'avec  un  peu  de 
christianisme  on  ne  disputerait  pas  le  terrain 
si  vivement.  Qu'on  ne  doive  pas  à  la  ri- 
gueur (;J),  mais  qu'on  fasse  comme  si  l'on 
devait. 

5.  Tout  ceci  peut  servir  de  principe  pour 
résoudre  quelques  autres  difficultés  qu'on  a 
coutume  de  proposer  ici.  On  demande  si  un 
ecclésiastique  que  Dieu  éprouve  comme  To- 
bie  par  la  perte  de  la  vue,  doit  prendre  quel- 
qu'un pour  réciter  avec  lui  ;  si,  supposé 
qu'il  ne  puisse  faire  sa  partie,  il  est  au  moins 
obligé  d'enlendre  l'autre  ;  et  enfin  ce  qu'il  y 
aurait  à  faire  s'il  devenait  sourd  et  aveugle. 
On  convient  d'abord  assez  communément 
que  si  celui  dont  il  s'agit  peut  sans  peine 
trouver  un  compagnon,  il  doit  en  profiter. 
C'est,  dit  dans  une  autre  occasion  saint  Tho-  , 
mas,  que  nous  sommes  censés  pouvoir  par 
nous-mêmes  ce  que  nous  pouvons  par  nos 
amis  ;  et  que  celui  qui  est  tenu  à  la  fin  est 
tenu  aux  moyens,  quand  ils  ne  dépen- 
dent que  de  lui.  Ainsi  pensent  Suarès  , 
Azor  (4)  ,  etc.  Guimcnius  avait  prétendu  le 
contraire.  La  faculté  de  théologie  de  Paris , 
par  son  décret  du  -3  février  1CG5,  condamna, 
entre  i)lusieurs  autres  de  ses  propositions, 
celle  qui  suit  :  Eum  qui  non  potest  soins  rc- 
citare,  non  teneri  admitlere  socium  ;  quia  re- 
cilare  cum  socio  est  favor  unicuique  con- 
cessus,  et  nemo  tenetur  xiti  favoribus  invitus. 
Hœc  propositio,  disaient  les  docteurs,  falsa 
est,  et  in  contemptnm  officii  temere  et  inepte 
excogitata,  atque  a  débita  ejusdem  recitatione 
abdiicens. 

La  question  est  donc  de  savoir  si  celui  qui 
ne  pourrait  avoir  de  compagnon  qu'à  ses 
frais  serait  obligé  d'en  prendre  un. 

Quelques-uns  semblent  le  soutenir,  et  ils 
se  fondent  sur  la  dernière  raison,  dont  nous 
avons  appuyé  la  décision  précédente.  D'au- 
tres distinguent  entre  le  bénéficier  ek  celui 
qui  no  l'est  pas.  Us  croient  que  l'un  doit 
beaucoup  plus  faire  d'efforis  que  l'autre.  On 


Mais,  dit  quelqu'un  qui   pense  comme  peut  dire  qu'il  est  payé  pour  cela;  et  que 

ces  derniers  (-2),  un  infirme  que  son  élatdis-  pour  arriver  au  terme,  il  doit  prendre  les 

pense   du  jeûne  n'est  obligé  d'y    suppléer,  voies  qui  y  mènent,  quand  il  les  a  en  sa  dis- 

ni   par  d'autres  actes  de   mortification  ,   ni  position.  Je  suivrais  ce  sentiment,  qui  est 

^léme  par  certains  actes   de  vertus,   qu'il  celui  d'Azor,  de  Vega,  de  Suarès,  de  Na- 


(1)  Théorie,  etc.,  c.li.  •*,§  2,  p.  130. 

(2)  B,irlliol.  a  S.  Fauslo,  I.  ii,  q.  228,  pag.  b81. 

(3)  On  voit  par  les  niaiidomenls  de  tous  les  cvèriues, 
qui  pcrmeUeiil  seultmeut  lusage  des  œufs  peiidaiil  le 
Carèoie  combien  ils  soni  éloignés  de  croire  qu'un  adoucii»- 


semenl,  même  nécessaire,  no  demande  aucune  compen- 
saUon.I.'aumùne,  qu'on  prescrit  en  plusieurs  diocèses  sous 
le  nom  de  lait  cl  beurre,  en  est  une  nouvelle  preuve. 
(4)  Apud  Bartli.  a  S.  Fausto,  ibiJ.  q.  230. 


803 


OFF 


varrc  cl  de  plusieurs  autres  (1)  ;  mais  je 
n'en  ferais  une  loi  que  pour  le  bénéficier 
qui  peut  faire  celle  dépense  sans  s'incommo- 
der beaucoup.  Un  curé  à  portion  congrue,  et 
tout  autre  qui  a  do  la  peine  à  vivre  ,  ne  me 
paraîtrait  point  dans  ce  cas. 

A  regard  de  celui  qui  ne  lire  rien  de  l'é- 
glise, je  le  louerais  si  à  prix  d'argent  il 
s'associait  quelqu'un  pour  l'aider.  Mais  s'il 
ne  le  faisait  pas,  je  ne  vois  point  de  prin- 
cipe pour  lui  en  faire  un  péché.  Il  ne  faut 
pas  oublier  qu'il  sérail  alors  obligé  de  sup- 
pléer d'une  façon  à  ce  qu'il  ne  pourrait  faire 
de  l'autre.  Que  s'il  pouvait  s'associer  quel- 
qu'un à  titre  d'amilié,  il  serait  obligé  d'en 
profiter  :  c'est  la  décision  de  Suarès. 

J'applique  la  même  distinction  à  l'ecclé- 
siastique qui  ne  peut  réciter  avec  un  compa- 
gnon ,  mais  qui  peut  l'entendre.  J'exige 
moins  du  simple  prêtre  ,  jarce  qu'il  ne  doit 
qu'à  litre  de  religion.  J'exigo  plus  du  béné- 
ficier ,  parce  qu'il  doit  à  titre  de  justice  (2). 

().  Mais  que  dire  d'un  chanoine  qui  serait 
sourd  et  aveugle  ?  Faudra-t-il  l'obliger  à  se 
trouver  au  chœur  ,  où  il  ne  peut  ni  voir  ni 
entendre  ? 

Suarès  se  propose  cette  difficulté  (.3)  ;  et 
il  y  répond  qu  un  chanoine  a  deux  obliga- 
tions, l'une  de  réciter  l'office,  l'autre  d'as- 
sister au  chœur  ;  cl  que  l'impuissance  de 
remplir  la  première  ne  le  dispense  pas  de  la 
seconde,  quand  il  peut  y  satisfaire.  C'est  tou- 
jours beaucoup  que  de  s'unir  de  corps  et 
dispril  à  SOS  frères ,  autant  qu'on  le  peut 
faire.  Cet  ecclésiasiique  doublement  affligé, 
en  priant  intérieurement  et  en  rccitanl  les 
choses  qu'il  sait  par  cœur,  édifiera  du  moins 
par  sa  présence  et  contribuera  en  sa  manière 
à  la  solennité  de  l'office.  C'est  la  sage  réflexion 
d'un  auteur  que  je  cite  dans  la  note  ('^).  Il 
l'appuie  de  l'autorité  de  Navarre,  chez  lequel 
je  ne  trouve  que  ces  paroles  ,  dont  le  sens 
peut  être  disjouclif  :  lix  hue  conclusione  sc- 
qiiilur  ,  neque  surditalcm  ,  neque  cœeitalem  , 
infirmilalcm  esse  sufficientem  ad  lucrifacien- 
dum  distributioncs  quotidianis  ,  non  eundo 
ud  chorum.  Ce  fameux  docteur  avait  déjà  dit 
qu'un  aveugle  ne  satisfait  pas  s'il  se  contente 
d'écouter  ce  qui  se  dit  de  l'autre  côté  du 
chœur  ou  du  sien,  sans  chanter,  quand  cela 
lui  est  possible.  A  l'égard  de  celui  qui  est 
sourd,  Navarre  veut  qu  il  chante  à  son  tour 
et  qu'il  récite  à  voix  basse  ce  qu'il  ne  peut 
entendre.  Je  le  croirais  volontiers  de  ces 
parties  de  L'office  qui  se  disent  d'un  ton 
grave  et  lent,  mais  je  serais  moins  rigide 
sur  celles  qui  se  disent  si  rondement,  que 
la  psalmodie  en  est  en  quelque  sorte  plus 
rapide  que  la  récitation  qui  s'en  fait  en  par- 
ticulier. J'exhorterais  donc  un  homme  à 
faire  de  son  mieux,  mais  toujours  ,  ex  œquo 

(1)  Pontasl'a  aussi  suivi,  vorb.  Ûff:cf.,  cas.  16. 

(-2)  Suarès  me  païaUdire  la  même  cbose,  lom.  Il,!ib.iv, 
cap.  28,  nimi.  15. 

(ô)  l.leui,  ibid.,  n.  18,  pag.  182,  edit.  I.ugd.  1G30. 

(il  'lliéorie  des  S.crem.  cli.  4,  §  2,  p.  131.  Navarro, 
de  Oral.  c.  19,  n.  82,  p.  421,  et  n.  S'O  et  81. 

(S) Suarès.,  eod.  cap.  2'J,  u.  15. 

(())  A  celte  occasion  ou  lue  demande  si  les  religieuses 
de  la  Visitation  sont  obligées  au  petit  ollice  sous  peine  de 


OFF  894 

et  bono,  c'est-à-dire  sans  se  faire  de  ces  vio 
lences  qui  épuisent  en  très-peu  de  temps 
Il  vaut  mieux  donner  un  peu  moins ,  et 
donner pendint dix  ans ,  que  de  donner  un 
peu  plus  et  ne  donner  que  pendant  dix 
mois.  Ainsi  je  dirais  sans  crainte  d'un  cha- 
noine (jui  n  entend  pas,  ce  que  Suarez  dit 
d'un  chanoine  qui  ne  voit  point  :  Salisfaciet 
hujusmodi  cœcus,  attendendo  ad  ea  quœ  alii 
dicunl,  et  dicendo  cum  suo  choro,  si  poluerit. 
(Juod  si  fortasse  non  potneril,  quia  vel  mémo- 
riam  non  hahel,  vel  alios  canentes  in  suo 
choro  non  intelligit,  neque  eos  sequi  polest  ; 
non  tenetur  iterum  poslea  privalo  recitnre  : 
sed  proferendo  versus  psalmorum  quos  potne- 
ril ,  salisfacitt ,  quia  per  iltum  non  stat,  sed 
facit  quod  in  ipso  est  ;  neque  sunt  tôt  onera 
illi  imponendn  (5'.  Kn  changeant  très-peu 
de  chose  à  cette  décision,  il  ne  sera  pas  dif- 
ficile de  saisir  celle  que  je  veux  donner. 

7.  Puisqu'on  rapporte  à  l'impuissance 
physique  l'oubli  et  l'ignorance,  il  est  juste 
d'en  dire  un  mot.  L'un  et  l'autre  excuse 
plus  ou  moins,  selon  qu'il  s'y  trouve  plus 
ou  moins  de  volontaire.  En  général  il  ne  se 
peut  faire  que  l'ignorance  de  droit  puisse 
servir  d'excuse  à  un  ecclésiasiique  qui  est 
dans  les  ordres  sacrés.  Il  n'y  a  tout  au  plus 
qu'un  homme  qui  les  recevrait  furtivement 
qui  puisse  ignorer  l'obligation  que  la  loi  et 
la  coutume  y  ont  attachée.  Il  y  a,  comme 
nous  l'avons  remarqué  ailleurs  ,  plus  de  dif- 
ficulté par  rapport  à  ceux  qui  n'ont  qu'un 
très-petit  bénéfice.  Il  peut  même  y  en  avoir 
par  rapport  à  certaines  communautés  dont 
les  constitutions  sont  ambiguës.  Dans  ces 
sortes  de  cas  ,  la  grande  règle  est  de  ne  pas 
croire  à  loul  esprit,  de  se  défier  beaucoup 
de  ceux  qui,  à  la  lueur  d'une  foule  de  prin- 
cipes équivoques,  jugent  toujours  en  faveur 
des  personnes  qui  les  consultent;  de  recou- 
rir de  Irès-bonne  heure  au  voyant;  de  lui 
demander  la  loi  ;  de  la  recevoir  de  sa  bouche 
.ivec  soumission,  et  de  commencer  dans  le 
doute  par  se  l'imposer  dans  toute  sa  rigueur, 
jusqu'à  ce  qu'il  ait  parlé  (G). 

L'ignora nce(/f/'niï  excuse  beaucoup  plus  son- 
vent.  On  peutignorerun  nouveau  saint,  pren- 
dre un  office  pour  l'autre, et  surtout  croire  qu'on 
s'est  acquitté  d'une  certaine  heure,  parce 
que  le  temps  ou  l'on  a  coutume  delà  dire  est 
passé.  Pour  prévenir  ces  différentes  espèces 
de  méprises,  il  faut  toujours  consulter  son 
Ordo,  et  marquer  par  quelque  signe  l'heure 
qu'on  a  finie  ou  celle  qu'on  doit  commencer. 
Quand  on  en  a  omis  quelqu'une  de  bonne  foi, 
il  suffit  de  s'en  humilier  devant  Dieu.  Il  y  a 
cependant  des  personnes  qui  les  répètent, 
non  pour  remplir  un  devoir  qui  passe  avec 
le  jour  auquel  il  est  attaché,  mais  pour  se 
faire  une  leçon  qui  les  rende  plus  attentifs. 

péebé  mortel.  Le  doute  vient  de  ce.  qu'une  assemblée  de 
cardmaui  et  d'évêques  consultés  sur  ce  point  n'a  rien 
voulu  décidei'.  Mais  a-t-on  besoin  de  décision  quand  on 
voit  la  K.  fondatrice  s'exprimer  ainsi  dans  ses  réponses  sur 
la  constitution  18  de  folfice  :  «  Nous  avons  la  même  obli- 
gation à  dire  notre  petit  oflice  que  les  autres  religieuses 
ont  à  dire  le  grand  ;  et  l'on  tient  que  celle  obligation  est 
sur  peiue  de  péché  mortel,  etc.  »  rayez  ci-dessus  ch.  2, 
§  2,  n.  5  et  SUIT. 


898 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  iilTES  SACRES. 


COG 


Celte  méthode  n'était  pas  absolumeut  du 
gi;ût  de  saint  Tliomas  (I);  cependant  elle 
n'a  rien  de  mauvais.  On  peut ,  mémo  dans 
un  temps  de  joie,  s'oeruper  sainlenicnt  d'un 
inj'sière  douloureux.  Seulement  il  faul  oli.ser- 
ver  ((u'un  oubli  involunlaire  en  soi  peut  être 
volontaire  dans  sa  cause.  C'-lui  qui  est  oc- 
casionné par  une  visite  fâcheuse  n'est  pas 
imputé;  celui  qui  naît  d'une  dissipation  peu 
convenable  pourrait  bien  l'élre.  On  passe  un 
premier  ,  et  peut  être  un  second  défaut  de 
mémoire,  parce  qu'il  est  imprévu  :  on  n'en 
passera  pas  un  troisième,  parce  que  de  sa- 
ge'* mesures  auraient  pu  le  prévenir.  , 

II  faul  pour  la  pratiijue,  ainsi  que  nous 
l'avons  déjà  observé,  distinguer  entre  la 
crainte  d'avoir  omis  un  psaume,  et  l;i  crainte 
d'avoir  omis  une  heure  tout  entière.  Le 
doute  d'avoir  passé  un  psaume  dans  le  cours 
de  matines  ou  de  quelque  autre  heure  par- 
ticulière est  plutôt  un  scrupule  qu'un  véri- 
table doute.  Il  est  d'usage,  lorsqu'on  récite 
sans  interruption,  de  ne  rien  passer.  Traiter 
de  doutes  raisonnables  toutes  les  inquiétudes 
qui  se  présentent  à  l'esprit  dans  ces  occa- 
sions, ce  serait  ouvrir  la  porte  au  trouble 
et  à  des  répétitions  éternelles,  qui  altére- 
raient cette  paix,  intérieure  sans  laquelle  le 
service  de  Dieu  n'est  plus  qu'un  joug  acca- 
blant. L'on  est  et  l'on  doit  être  un  peu  plus 
rigide  lorsqu'il  s'agit  d'une  heure  entière; 
el  quoique  le  scrupule  ne  doive  jamais  y  être 
regardé  que  comme  scrupule,  le  doute  s'y 
prend  à  la  rigueur,  et  dans  ce  doute  on  prend 
le  paiti  le  plus  sûr  (2). 

8.  Voilà  ce  que  j'ai  pu  découvrir  de  plus 
intéressant  sur  l'impuissance  physique.  Il 
est  temps  d'examiner  ce  qui  concerne  l'im- 
puissance morale,  je  veux  dire  celle  qu'on 
pourrait  surmonter  absolument,  mais  qu'on 
ne  surmonterait  pas  sans  beaucoup  d'incom- 
modité. Ce  dernier  terme  mérite  d'être  pesé 
dans  la  juste  balance  du  sanctuaire.  Combien 
de  lois  violées  sous  prétexte  qu'il  en  coûte- 
rait trop  pour  les  garder  ?  Ci'lle  du  jeûne, 
ou  même  de  l'abstinence  pendant  le  Carême, 
en  fournit  une  preuve  qui  n'est  que  trop 
incontestable. 

La  maladie,  certaines  occupations  pres- 
santes, les  voyages  et  autres  choses  de  même 
nature,  forment  ou  peuvent  former  le  genre 
d'impuissance  dont  nous  parlons.  Comme 
l'indolence  lui  donne  trop  d'étendue,  et  que 
le  scrupule  ne  lui  en  donne  point  assez,  tâ- 
chons d'établir  des  principes  qui  écartent 
également  ces  deux  défauls. 

9.  Pour  commencer  par  la  maladie  et  l'in- 
firmi'é,  il  est  sûr  qu'elles  dispensent  quel- 
quefois de  la  récitation  de  l'office,  et  que 
d'autres  fois  elles  n'en  dispensent  pas.  Il  y  a 
■*■"-    ^nfirmités    si   vives,   qu'elles"  excluent 


des 


(1)  Siciit  in  officiis  divinis  exsolvendis  obsorvanda  est 
coni-ruilas  loci,  ita  oliain  congruitas  temporis...  Ideo  non 
videiuri'ssi'ncon/i'ssnn'oiHJuiigpiidum  ei  quiomisit  dici  re 
diviniim  nfûcinm,  (jiiod  lioras  easdem  répétai,  seu  alii|iiic| 
ad  laiidem  diiinam  porlinoii-s,  piila  ul  dical  septem  psal- 
nios,  vel  uniim  psallpriuni,  vol  aliquid  aniplius  secuudum 
qua  iîaiem  delicli.  S.  riintii.  quodlil).  3,  c\.  i.5. 

{^)  'rhéorie  dos  Sarroiiieius,  ibid.  pa;;.  t33. 

(3;  Sacordos,  cleiicusvu  sacris  inilialus,  aut  ecclosiasli- 


presquc  toute  sorte  d'applicalion.  Il  y  en  a 
de  moins  fatigantes,  et  malgré  lesquelles  ua 
homme  de  cabinet  ne  laisse  pas  de  donner 
chaque  jour  un  cerlain  |iiii()s  à  l'étude.  Les 
premières  exemptent  de  l'oHire,  à  peu  près 
Comm(!  elles  exemptent  du  jeûne  :  les  se- 
condes peuvent  dispenser  de  l'abstinence 
même,  sans  dispenser  de  l'office.  C'est  ce 
qu'enseigjie  très-expressément  saint  Charles 
Borroméo  dans  son  quatrième  concile  de 
Milan  (3).  Il  veut  que  chaque  infirme  exa- 
mine sérieusement  ce  qu'il  peut  faire  en 
conscience,  et  qu'il  ne;  se  flatte  point  mal  à 
propos;  »ie  horas  omillrnilo  gravilcr  pcccct, 
et  Ôeneficii,  si  quod  habet,  fntctus  suos  non 
faciat.  Mais  comme  l'austère  vertu  croit  tou- 
jours ne  jamais  faire  assez,  et  que  la  mol- 
lesse s'imagine  toujours  être  aux  abois,  la 
meilleure  règle  d:ins  les  cas  ambigus  est  de 
s'en  rapporter  au  jugement,  ou  d'un  médecin 
sage  et  expérimenté,  ou  de  quelque  personne 
pieuse  et  droite,  qui  soit  en  étal  de  pronon- 
cer sur  la  situation  du  malade.  Dans  le  doute 
si  la  récitation  des  heures  l'incommode 
considérablement,  il  faut,  contre  l'ordinaire, 
décider  en  sa  faveur,  et  jamais  ne  l'abandon- 
ner à  sa  propre  conscience.  Ce  serait  expo- 
ser l'homme  tiède  à  s'abstenir  tous  les  jours 
de  son  Bréviaire,  parce  qu'il  a  la  fièvre 
tierce;  et  l'homme  vertueux  à  n'y  pas  man- 
quer dans  le  temps  même  d'un  long  et  rruri 
accès.  Or  si  rEglis,e  est  trop  sage  pour  llatler 
mal  à  propos  ses  enfants,  elle  est  Iroj)  ten- 
dre, trop  charitable,  pour  les  exposer  à  un 
danger  considérable.  C'est  la  réllexion  que 
fait  Silvius  par  rapport  au  jeûne,  et  on  peut 
l'appliquer  ici.  En  général,  disent  Navarre  el 
Grégoire  de  A'alence,  un  homme  que  son 
mal  n'empêche  pas  de  vaquer  à  certaines 
affaires  qui  demandent  de  l'application,  ne 
peut  se  croire  exempt  des  divins  offices.  Dans 
les  convalescences  on  reprend  son  ancien 
Irain  peu  à  peu.  On  dit  d'abord  une  petite 
heure,  et  puis  une  autre;  insensiblement  on 
va  plus  loin.  La  prière  obtient  la  patience, 
elle  fait  porter  en  paix  la  visite  du  Seigneur  : 
souvent  elle  donne  des  forces  et  rappelle  la 
santé  fugitive. 

Il  y  a  des  théologiens  qui  dans  le  doute  si 
la  maladie  suffit  ou  ne  suffit  pas  pour  dispen- 
ser de  l'office,  conseillent  de  recourir  à  l'é- 
vêque.  Mais  outre  que  cela  n'est  point  d'u- 
sage, au  moins  dans  les  maladies  ordinaires, 
et  que  cela  serait  très-incomniodc  pour  ceux 
qui  vivent  dans  les  campagnes,  le  supérieur 
lui-même  ne  pourrait  rien  faire  de  mieux 
que  de  renvoyer  le  malade  à  ceux  qui  sont  à 
portée  de  juger  do  son  état.  Ces  mêmes  théo- 
logiens rencontrent  plus  juste  quand  ils  ob- 
servent que  ce  qui  n'est  qu'un  mal  léger 
pour  une  personne  saine,   comme  certaines 

ciiin  boneficinmolilinens,lioranimfanonicarum  officio  curji 
aslricUis  sil,  meminoril  se  febri,  niorl)Ovc  aliquo  vel  ad- 
veisa  valetudiiic  lo\ilei-  labor  ulcni,  non  jiislam  propiprea 
excusai ioneni  liahere  (piamol)rem  illud  intermiual  oiiiil- 
lahe.  Ilaque  si,  quaiido  corpons  inlirniilale  alleclus  esl, 
ipse  pn)  sna  cmiscientia  rcole  videal  (]Uod  pnrslare  possil, 
an  m;  onilUciido,  cic.  l'.nncil.  Mt^dinl.  iv,  an.  1576,  pan.  i, 
lii.  3,  de  viia  el  honesuio  ckricorum. 


897 


OFK 


OFF 


8';; 


pesanteurs  de  tête,  la  lassitude  dans  les 
membres,  etc.,  peut  être  quelque  chose  de 
sérieux  par  rapport  à  une  personne  déjà 
épuisée.  II  ne  faut  qu'un  souffle  lcj;ir  pour 
renverser  un  enfant,  un  honiuic  forme  aurait 
de  la  peine  à  en  sentir  l'impression. 

10.  Il  suit  de  CCS  principes  qu'un  prêtre 
qui,  se  trouvant  au  milieu  d'une  nation  hé- 
rétique ou  iiiGdèle,  ne  pourrait  dire  son  of- 
fice sans  se  mettre  en  danger  de  mort,  en  se- 
rait dispensé  :  c'est  la  décision  de  la  Morale 
de  Grenoble  (1).  Nous  y  ajouterons  sans  hé- 
siter qu'un  danger  beaucoup  moindre  que 
celui  de  la  mort  pourrait  être  une  cause  très- 
suffisante  d'exemption.  Je  compterais  pour 
peu  de  chose  les  avanies  de  l'insensé  maho- 
métan;  mais,  et  je  l'ai  déjà  observé  ailleurs, 
si  je  prévoyais  qu'il  dût  en  venir  jusqu'aux 
bastonnades,  ou  se  livrer  aux  blasphèmes  et 
à  la  fureur  contre  la  religion  de  Jésus-Christ, 
je  suspendrais  pour  un  temps  dans  une  terre 
étrangère  les  cantiques  de  Sion;  et  je  tâche- 
rais de  réparer  par  les  gémissements  de  mon 
cœur  ce  que  ma  voix  injustement  captivée 
ne  pourrait  exprimer.  Je  ne  sais  si  un  angli- 
can serait  plus  fier  sur  son  terrain  que  sur 
celui  d'un  autre,  mais  je  sais  que  souvent 
dans  les  voitures  il  respecte  plus  le  temps 
qu'un  prêtre  donne  à  son  Bréviaire  que  bien 
des  catholiques. 

11.  Gomme  on  peut  quitter  Dieu  pour 
Dieu,  on  peut  manquer  à  un  devoir  de  reli- 
gion pour  remplir  un  devoir  de  charité.  Ainsi 
un  curé  peut  être  dispensé  de  l'office  lorsque 
la  gloire  de  Dieu  et  le  salut  du  prochain  le 
jettent  dans  des  occupations  qui  ne  lui  per- 
mettent pas  de  s'en  acquitter.  Une  maladie 
contagieuse  règne,  il  faut  assister  beaucoup 
de  personnes  à  la  mort.  Il  s'est  élevé  une 
sédition;  tout  est  en  feu  dans  une  paroisse  ; 
il  n'y  a  qu'un  pasteur  accrédité  qui  puisse 
éteindre  l'incendie.  Il  y  vole,  il  faut  écouter 
les  parties,  leur  donner  le  tort  sans  qu'elles 
s'en  aperçoivent,  les  adoucir;  chercher,  pro- 
poser, faire  agréer  des  tempéraments.  En- 
fin il  se  trouve  à  une  grande  fête  un  con- 
cours de  peuple,  et  parmi  ce  peuple  bien 
des  lépreux  qu'on  ne  rattrapera  pas  aisé- 
ment si  on  les  manque  :  il  faut  être  au  con- 
fessionnal toute  la  journée;  à  peine  a-t-on 
le  temps  de  donner  au  corps  une  partie  de 
ses  besoins,  il  n'en  faut  pas  davantage  pour 
se  tranquilliser  sur  l'omission  de  son  Bré- 
viaire. A  Dieu  ne  plaise,  disait  saint  Ber- 
nard (2),  qu'une  fonction  qui  n'a  été  établie 
que  pour  nourrir  la  charité  mette  jamais 
d'obstacle  à  son  exercice;  et  qu'on  laisse  un 
très-grand  bien  pour  un  autre  qui  est  beau- 
coup moins  important.  Aussi  n'y  a-t-il  qu'une 

(t)  Morale  de  Grenoble,  lom.  II.  Traité  des  Béoéfices, 
(11.  10, q.  19,  pag.  "2i8. 

(2)  liiiquum  foret  si  slatuta  pro  scia  rliarilate  contra  cha- 
lilalein  lenereiilur.  S.  Bernard,  lil).  do  Prœcepto  et  dis- 
pensât, cap.  2,  n.  5,  p.  502 

(3)  Pontas,  verli.  (Jffice,  cas.  6.  Coiifér.  do  La  Rochelle, 
^  24.  Théorie  aesSacreiu.,pag.  128.  Morale  de  Grenoble, 
pag.  229 

(i)  Vid.  Heiiric.  a  S.  Ignal.  lin.  x,  cap.  27. 

(5)  Conlér.  de  La  Rochelle,  §  14.  Pontas,  verb.  Of- 
fice, cas.  6. 

(6)  Voyez  Suarès,  liv.  iv,  chap.  28,  n.  3o,  où  il  prouve 


voix  (3)  sur  ce  point  :  malheur  à  ceux  qui 
en  abuseraient.  Il  y  a  des  gens  qui  trouvent 
du  temps  de  reste  pour  manger  et  pour  dor- 
mir, et  qui  n'en  trouvent  jamais  assez  pour 
l'office.  D'ailleurs  ce  qui  suffit  dans  une  con- 
joncture ne  suffit  pas  toujours  dans  une  au- 
tre. Comme  on  peut  différer  le  jubilé,  on 
peut  quelquefois  n'entendre  pas  jusqu'à  la 
Un  ceux  qui  se  présentent  pour  le  gagner. 

12.  Mais  un  prêtre  qui  prévoit  de  grands 
embarras  pour  le  reste  de  la  journée  est-il 
obligé  de  dire  ses  heures  dès  le  matin?  Se- 
rait-il obligé  de  réciter  la  veille  matines  et 
laudes,  s'il  jugeait  qu'un  accès  de  fièvre  ou 
quelque  occupation  indispensable  ne  lui 
permettront  pas  de  s'en  acquitter  le  lende- 
main? 

Un  homme  fameux  par  son  relâchement 
soutient  que  cette  anticipation  n'est  point 
du  tout  nécessaire.  C'est,  dit-il,  un  privilège 
de  pouvoir  dire  matines  dès  la  veille.  Or  il 
est  plus  clair  que  le  jour  qu'un  privilège  est 
une  grâce  dont  personne  n'est  obligé  de  se 
servir.  Après  des  prémisses  si  lumineuses  la 
conséquence  ne  peut  arrêter. 

Lessius,  Sanchez,  Diana  ei  un  grand  nom- 
bre d'autres  (i)  pensent  le  contraire,  et  ils 
ont  raison.  La  pratique  constante  de  tous 
ceux  qui  craignent  Dieu  suffirait  pour  éta- 
blir leur  sentiment.  La  piété  et  la  droite  rai- 
son le  déaionlrent.  Quand  on  peut  acquitter 
une  dette,  il  faut  l'acquitter;  et  on  le  doit 
faire  sans  délai,  quand  le  délai  ne  peut  man- 
quer d'en  rendre  le  payement  impossible.  Le 
pouvoir  d'anticiper  n'est  un  privilège  qu'en 
ce  sens  qu'on  n'est  pas  obligé  de  le  faire 
lorsqu'on  peut  faire  autrement.  C'est  toute 
autre  chose  quand  il  faut,  ou  anticiper,  ou 
manquer  à  une  obligation  importante.  Bien 
ne  m'oblige  à  faire  ma  communion  pasca'.e 
le  dimanche  des  Rameaux,  cependant  je  dois 
la  faire  dès  la  première  semaine  de  Carême, 
et  même  auparavant,  si  je  prévois  qu'un 
voyage  de  long  cours  me  mettra  hors  d'état 
de  m'en  acquitter. 

13.  Deux  célèbres  écrivains  (o)  font  quel- 
ques remarques  qui  peuvent  trouver  place 
ici.  La  première  est  que  toute  occupation 
pieuse  n'est  pas  une  raison  d'omettre  le  saint 
office.  11  faut,  pour  en  être  dispensé,  que  la 
chos«  qu'on  entreprend  ne  puisse  se  différer 
sans  péché  ou  sans  scandale,  ou  du  moins 
sans  un  notable  dommage  de  soi-même  ou  du 
prochain  (6).  La  seconde,  qu'à  parler  en  gé- 
néral, on  ne  doit  pas  se  charger  d'une  fonc- 
tion incompatible  avec  la  récitation  du  Bré- 
viaire, quand  on  en  prévoit  les  suites  et 
qu'on  n'y  est  pas  obligé  par  son  propre  de- 
voir. La  troisième,  qu'on  a  raison  de  rcgai- 

fort  liien  contre  Henri  et  Silvestre,  que  pour  être  dispensé 
de  l'olûce  il  cause  d'une  bonne  action,  il  n'est  pas  néces- 
saire que  celle-ci  soit  commandée  sous  peine  de  péché 
mortel.  Un  homme  n'est  pas  obligé  sub  qravi  A  concourir 
pour  une  chaire  de  théologie  ;  si  néanmoins  il  ne  pouvait 
se  préparer  dans  l'espace  de  cinq  ou  six  heures  qui  lui 
restent,  sans  manquer  son  oflice,  il  pourrait  l'omettre.  De 
même  je  ue  serais  pas  toujours  obligé  à  voir  hic  el  mina 
un  malade,  dont  ma  présence  calme  beaucoup  les  agita- 
tions ;  cependant  je  ferai  aussi  bien  d'y  aller  que  de  dire 
mon  Bréviaire 


S99 


DICTIONNAIRE  DES  CEUEMONIES  ET  DES  RITES. SACRES 


900 


der  comme  devoir  ce  qui  est  prescrit  par  l'o- 
béissance. Ainsi  un  prédicateur  qu'on  oblige 
la  veille  d'en  remplacer  un  autre  dans  une 
occasion  Irès-solennelle,  et  qui  ne  peut  s'en 
acquitter  dignement  et  à  l'éditication  du  peu- 
ple s'il  n'emploie  à  digérer  sa  matière  tout 
le  temps  qui  lui  reste  aujourd'hui  ,  peut 
omeltre  son  Bréviaire. 

il  faut  cependant  avouer  que  cette  déci- 
sion, quoique  donnée  par  l'ancien  sous-péni- 
tencier de  Paris,  ne  peut  servir  que  rare- 
ment. On  ne  prêche  guère  sans  avoir  la  lan- 
gue assez  libre;  el  quand  on  l'a  telle,  l'ofûce 
prend  si  peu  de  temps,  qu'il  est  difficile  de 
n'en  pas  trouver  pour  tout.  Mais  enfin  il  vaut 
toujours  mieux  s'en  tenir  à  Pontas  qu'à  Léan- 
dre.  Ce  dernier  affranchissait  de  lolfice  tous 
les  prédicateurs.  A  sa  faible  autorilo  nous 
opposerons  celles  de  Xavier  et  de  François 
de  S  lies.  Ils  savaient  prêcher  et  faire  quel- 
que chose  de  plus,  cependant  ils  ne  manquè- 
rent jamais  à  réciter  les  divins  offices;  et  le 
premier  refusa  constamment  de  dire  un  Bré- 
viaire beaucoup  plus  court,  quoique  le  sou- 
verain pontife,  qui  connaissait  l'étendue  et 
le  prix  de  ses  travaux,  le  lui  eût  permis  et 
qu'il  ne  manquât  d'aucune  des  raisons  qui 
peuvent  autoriser  l'usage  d'une  dispense. 

14..  Ce  que  nous  venons  de  dire  de  ceux 
qui  prêchent  peut  s'appliquer  à  ceux  qui 
voyagent.  S'ils  le  font  uniquement  par  plai- 
sir, ils  ne  peuvent  s'en  faire  un  prétexte 
d'exemption;  parce  que  ceux  qui  sont  tenus 
à  l'observance  d'une  loi  ne  peuvent  ni  ne 
doivent  mettre  d'obstacle  à  son  exécution. 
S'ils  le  font  par  nécessité,  il  est  rare  qu'en 
prenant  de  justes  précautions  ils  ne  puissent 
faire  face  à  tout.  Les  voyages  qu'on  fait  à 
pied  ou  par  eau  s'allient  très-aisément  avec 
la  récitation  du  Bréviaire.  H  n'en  est  pas 
tout  à  fait  de  même  de  ceux  qu'on  fait  à 
cheval  ou  dans  les  voitures  publiques.  Mais 
si  l'on  prend  bien  ses  mesures,  l'on  peut  se 
tirer  d'affaire.  En  disant  matines  el  laudes 
dès  le  soir,  aussitôt  qu'on  est  arrivé,  on 
trouve  sans  peine  le  temps  de  réciter  les  pe- 
tites heures,  ou  dans  le  carrosse,  ou  du  moins 
à  l'auberge.  Si  l'accablement  d'une  journée 
fatigante  n'avait  pas  permis  de  suivre  cet 
ordre,  on  pourrait  commencer  par  le-i  petites 
heures  et  finir  par  matines.  Jamais  on  n'a 
plus  besoin  de  vigilance,  et  par  coaséqueat 
de  prière,  que  dans  les  voyages,  qui  d'eux- 
mêmes  sont  dissipants,  et  où  il  règne  sou- 
vent un  genre  de  démons  qui ,  ne  pouvant 
guère  alors  se  chasser  par  le  jeûne  (1),  doit 
se  chasser  par  l'oraison.  Nous  avons  déjà 
remarqué  que  saint  Germain  de  Paris,  dans 
ses  courses  apostoliques,  qu'il  faisait  à  che- 
val, disait  exactement  sou  office;  et  que  ni 
la  pluie,  ni  la  neige  ne  l'empêchèrent  jamais 
de  le  réciter  tête  nue.  Sainl  Grégoire  de 
Nysse  raconte   lui-même  i2)  que   dans   un 

il)  Je  ne  veux  pas  dire  qu'un  voyageur  sou  Jispense 
du  jeûne  :  je  veux  dire  que  commiinémenl  il  ne  jeûne 
guère  que  quand  la  loi  de  l'Eglise  l'y  oblige  :  el  plût  à 
Dieu  qu'alors  il  fit  toujours  abstinence  1 

(2)  Veliiculum  nobis  pro  ecclesia  et  nioaasterio  crat, 
Omnibus  pcr  totam  \iam  |  sillcmibus.  Gregor.  Nysscii. 

15J  Pontas,  après  avoir  dii,  'u  mol  Ciusoms,  cas  9,  qu'il 


voyage  qu'il  fit  en  Arabie,  ses  compagnons 
el  lui  firent  de  leur  voiture  une  espèce  de 
temple  et  comme  un  monastère  ambulant, 
où  tous  chantaient  de  concert  les  louanges 
du  Seigneur.  Nous  avons  eu  le  bonheur  de 
voyager  plus  d'une  fois  avec  des  évêqnes 
qui  dans  ces  occasions  ne  se  contentaient 
pas  de  l'office,  mais  y  joignaient  d'autres 
prières  de  pure  dévotion,  et  surtout  l'Itiné- 
raire. C'est  par  cette  prière  pleine  de  sens  et 
de  religion,  qu'un  ecclésiastique  doit  chaque 
jour  commencer  sa  course.  11  y  engage  ai- 
sément ses  compagnons  de  voyage,  lorsqu'à 
un  peu  do  zèle  il  joint  ces  manières  douces, 
engageantes,  toujours  mesurées,  qui  enlè- 
vent les  suffrages  et  charment  une  compa- 
gnie. S'il  s'y  prenait  du  ton  sec  et  ardent  de 
certains  dévots,  il  perdrait  tout. 

Les  personnes  timorées  qui  disent  l'office 
au  chœur  sont  quelquefois  dans  un  état  de 
perplexité,  soit  par  rapporta  ce  qui  se  tou- 
che sur  l'orgue, soit  parce  que, chargées  d'en- 
censer ou  de  faire  d'autres  fondions  sem- 
blables, elles  ue  peuvent  manquer  de  perdre 
quelques  versets.  Dans  le  premier  cas  le  seul 
jmrti  est  de  récitera  voix  basse  ce  qui  se 
touche  sur  l'orgue,  ou  d'entendre  ceux  qui 
sont  commis  pour  le  réciter  à  haute  voix, 
comme  il  se  pratique  dans  les  églises  bien 
réglées.  Prétendre  que  l'Eglise  adopte  comme 
chant  les  fantaisies,  quelquefois  même  les 
airs  peu  décents  d'un  organiste,  c'est  une 
idée  qui  n'a  point  de  fondement  (3). 

A  l'égard  des  fondions  qui  font  perdre 
quelques  versets  ,  elles  ne  doivent  point 
donner  d'inquiétude.  Celui  qui  les  fait  prie 
avec  son  Eglise,  et  son  Eglise  pour  lui-  Ce 
serait  autre  chose  s'il  remettait  au  temps 
de  lolfice  à  préparer  ce  qui  se  peut  faire 
auparavant.  Mora  sua  ,  dit  la  loi ,  cuilibcl 
est  nociva.  Si  quelque  fonction  devait  occu- 
per un  homme  pendant  une  grande  partie 
de  roffi:e,  il  faudrait  le  dire  devant  ou 
après,  ou  du  moins  profiler  de  quelque  in- 
tervalle qui  donnât  assez  de  temps  pour  le 
réciter  d'une  manière  suivie  ou  peu  inter- 
rompue. 

15.  Une  dernière  cause  qu'on  regarde 
comme  pouvant  exempter  de  la  récilalioa 
de  l'office,  c'est  la  dispense  qu'en  donne- 
raient les  supérieurs.  Mais  peuvent-ils  la 
donner'?  à  qui,  pourquoi'?  etc.  Ce  sont  au- 
tant de  difficultés  qui  méritent  d'être  éclair- 
cies. 

Quelques  théologiens  ont  cru  que  l'office 
était  d'institution  divine,  et  qu'ainsi  le  pape 
même  n'en  pouvait  dispenser.  D'autres  ont 
prétendu  qu'il  pouvait  bien  en  dispenser 
une  personne  qui  n'y  est  obligée  qu'à  raison 
de  l'ordre  ou  de  sa  profession;  mais  qu'il 
n'en  pouvait  dispenser  un  bénéficier,  parce 
que  celui-ci  est  de  droit  naturel  tenu  à  prier 
pour    ses    bienfaiteurs.    L'opinion    la   olus 

semble  qu'on  ne  doit  poiut  condamner  de  pêcbé  un  cba- 
noine  qui  ne  récite  pus  à  voix  basse  ce  qui  se  louche  sur 
l'orgue,  parce  que  ce  n'est  pas  la  coulunie  générule,  ajoute 
qu'on  ne  voit  pas  sur  quel  fondement  un  peut  omettre  lu 
m  litié  entière  des  luimnes  ei  des  canliqnes  que  joue  t'or- 
que.  C'est,  ce  me  séiuble,  dire  à  peu  près  le  pour  el  le 
contre. 


901 


OFF 


OFF 


902 


commune  est  qu'une  dispense  comme  celle- 
ci  ne  passe  pas  les  pouvoirs  du  saint-siégc. 
La  prière  est  sûrement  d'inslilulion  divine  ; 
mais  ce  genre  de  prières  que  nous  nom- 
mons heures  canoniales  n'en  est  pas.  Un 
bénéficier  doit  prier  pour  ceUK  qui  lui  ont 
donné  de  quoi  vivre;  il  doit  même  faire 
pour  eux  les  prières  prescrites  par  l'Eplise, 
parce  qu'il  s'y  est  formellement  engagé. 
.Mais  si  l'éblouissement  de  ses  yeux,  la  fai- 
hlcsse  de  sa  tête,  des  vertiges,  d'affreux 
scrupules  qui  le  metti-nt  en  danger  de  per- 
dre l'esprit,  lui  détendent  pour  un  temps 
ou  pour  toujours  toule  applicatioi!  sérieuse 
et  d'une  certaine  durée,  faudra-l-il,  s'il  n'a 
pour  subsister  qu'un  peu  de  bien  de  l'Eglise, 
l'en  priver  sur  ses  vieux  jours,  et  le  réduire 
aune  humiliante  et  cruelle  mendicité?  Di- 
sons donc  qu'il  peut  alors  ,  et  qu'il  doit 
même  quelquefois  avoir  recours  au  iiéné- 
lice  de  la  dispense.  Au  reste,  si  l'on  en  ex- 
cepte les  cas  où  le  scrupule  aurait  trait  à  la 
démence,  ce  sera  moins  une  dispense  qu'une 
commutation  qu'il  obtiendra.  En  le  déchar- 
geant d'un  fardeau  qu'il  ne  peut  porlcr,  on 
lui  en  imposera  un  plus  doux.  Quelque  in- 
capable qu'il  soit  d'une  altei\tion  suivie,  il 
pourra  lever  de  temps  en  temps  les  yeux 
vers  le  ciel,  offrir  son  cœur  à  Dieu,  lui  faire 
un  sacrifice  de  ses  peines,  en  appliquer  le 
fruit  et  les  mérites  à  ceux  (jui  par  leurs  au- 
mônes lui  ont  préparé  une  ressource  dans  le 
temps  de  l'épreuve.  C'est  ainsi  qu'on  allie  le 
jugement  et  la  miséricorde. 

Comme  l'office  est  une  chose  importante, 
on  ne  peut  en  dispenser  que  pour  de  gran- 
des raisons.  Celles  que  nous  venons  de  tou- 
cher sont  de  ce  nombre  :  il  peut  s'en  trouver 
d'autres.  C'en  serait  une  considérable  d'ê- 
tre obligé  de  voyager  pour  la  gloire  de  Dieu 
au  travers  d'un  pays  où  l'on  ne  pourrait 
sans  danger  de  mort  découvrir  sa  profes- 
sion. Quand  on  doute  si  les  motifs  qui  fe- 
raient souhaiter  une  dispense  sontsulfisanti;, 
il  faut  les  exposer  avec  simplicité  et  droi- 
ture, attendre  en  paix  la  décision,  et  s'y 
conformer.  Comme  la  dispense  de  l'office 
dépend  uniquement  des  raisons  qui  l'ob- 
tiennent, quand  ces  raisons  viennent  à  ces- 
ser, on  rentre  dans  la  voie  commune. 

16.  Si  le  pape  donnait  à  un  enfant  un  bé- 
néfice, pour  des  raisons  qui  peuvent  quel- 
quefois avoir  lieu  en  Allemagne,  où  il  faut 
enlever  aux  ministres  de  l'erreur  les  moyens 
de  se  servir  des  biens  de  l'Eglise  pour  la 
combattre,  il  serait  censé  le  dispenser  pour 
un  temps  de  la  récitation  du  Bréviaire,  et 
sans  doute  qu'il  prescrirait  alors  des  aumô- 
nes à  titre  de  compensation.  Mais  s'il  avait 
cru  que  cet  enfant,  sans  être  en  âge  de  pos- 
séder telle  et  telle  prébende,  pouvait  lire  et 
réciter,  il  est  sûr  qu'il  aurait  besoin  d'une 
nouvelle  dispense.  Qui  de  deux  liens  n'en 
Ole  qu'un,  laisse  subsister  l'autre  (1). 

(1)  Azor,  lomel,  lib.  x,  cap.  13,  q.  12.  Barlb.  a  S. 
Faubto,  lib.  ii,  q.  263. 

(2);Suares,  lib.  iv,  n.  40,  pag.  287.  Ponlas,  verb.DispKUSE 
wv  Bréviaire,  loin.  I,  pag.  HOl. 

(3)  Banh.  a  S.  Fausio,  q.  itji,  et  apud  eura  Navarrus, 


17.  Mais  la  dispense  de  l'office  est-elle  si 
réservée  au  saiiit-siége,  qu'un  évoque  ne 
puisse  l'accorder? 

Navarre,  le  cardinal  de  la  Tour-Brûlée, 
Panorme,  Suarés,  la  plupart  de  nos  auteurs, 
et  Pontas  entre  les  autres  {-l),  le  pensent 
ainsi.  La  raison  en  est  que  les  évéques  ne 
peuvent  contre  le  droit  commun  que  ce  qui 
leur  est  accordé  ou  par  ce  droit  mémo,  ou 
par  la  coutume.  t)r,  ni  le  droit  ni  la  cou- 
lumc  ne  les  autorisent  à  dispenser  véritable- 
ment et  proprement  dans  le  cas  dont  il  s'agit. 

Mais  ils  peuvent  faire  par  voie  d'interpré- 
tation ce  qu'ils  ne  peuvent  faire  par  voie  de 
dispense,  et  accorder  par  rapport  à  l'office, 
dans  les  cas  douteux,  ce  qu'ils  accordent 
dans  des  cas  à  peu  près  semblables,  soit  par 
rapport  à  l'usage  de  la  viande  pendant  le 
carême,  soit  par  rapport  aux  œuvres  scrviles 
dans  les  jours  où  elles  sont  prohibées. 

Les  supérieurs  de  communauté  ont  au 
moins  le  même  pouvoir  par  rapport  à  leurs 
frères;  et  ils  en  usent  plus  fréquemment, 
parce  qu'on  est  pitis  à  portée  de  les  consul- 
ter. Il  en  est  de  même  des  abbcsses  à  l'égard 
de  celles  qui  vivent  sous  leur  conduite  (■'{). 

li<.  Une  question  d'une  toute  aulre  impor- 
tance, parce  qu'elle  revient  souvent,  est  de 
savoir  si  un  évêque  peut  permettre  à  un 
jeune  bénéficier  de  ne  dire  que  l'oflice  de  la 
\  ierge  au  lieu  du  grand  office,  qu'il  devrait 
nalurellement  réciter. 

Des  auteurs  de  nom  (V)  soutiennent  qu'il 
ne  le  peut  pas,  ou  plutôt  que  toute  dispense 
accordée  par  la  seule  raison  de  la  jeunesse 
et  des  éludes  est  absolument  nulle  :  1°  parce 
qu'un  jeune  clerc  peut  fort  bien  dire  le 
grand  Bréviaire  et  s'acquitter  de  ses  devoirs 
d  écolier;  et  que  plus  il  priera,  plus  il  atti- 
rera sur  ses  travaux  les  bénédictions  du 
ciel;  2^  parce  que  celui  qui  a  le  profil  doit 
sentir  les  charges,  surtout  quand  elles  sont 
nécessaires. 

10.  Le  célèbre  Rabin  pense  différem- 
ment ',■)),  ainsi  que  je  l'ai  remarqué  dans 
mon  Traité  des  Dispenses.  Il  se  fonde  sur  la 
pratique  des  évêques,  qu'il  connaissait  aussi 
bien  qu'un  autre,  et  qu'on  aurait  tort  de 
censurer.  Mais  il  met  à  ce  sentiment  deux 
resirictions,  ou  plutôt  il  les  y  suppose  mises 
par  l'usage  :  la  première,  c'est  qu'on  ne 
permet  la  récitation  du  petit  office  qu'à  ceux 
qui  n'ont  pas  encore  atteint  l'âge  de  quinze 
ans;  la  seconde,  c'est  que  ceux-ci  mêmes 
ne  sont  dispensés  de  la  récitation  du  Bré- 
viaire que  lorsque  le  revenu  de  leur  béné- 
fice est  si  mince,  qu'il  ne  peut  seul  servir  de 
tilre  clérical.  S'il  y  a  deux  taxes  dans  le 
diocèse,  ce  même  auteur  veut  que  ce  qui  va 
à  la  plus  pelite  soit  censé  considérable.  Ce 
dernier  sentiment  est  conforme  à  la  pra- 
tique de  l'Eglise  romaine,  et  je  ne  doule 
point  qu'on  ne  puisse  le  suivre  en  bien  des 
occasions,  comme  l'ont  fait  d'habiles  doc- 

lib.  de  Orat.  cap.  Il,  n.  2a;  et  BonaciRa,  disp.  1,  q.  6, 
puncl.  3.  Ville  el  Suares.,  cap.  28,  ii.  20. 

(i)  Pontas,  verb.  Dispense  dv  Bréviaire,  cas  4.  TbéoriA 
des  Sacreni.  pa^.  118. 

(.■)]  Couler.  d'-Vn^'oi-j,  sur  les  Coutrals,  t.  Il,  pag.  274. 


905 


DICTIONNAIUK  DF-S  C.PJiKMONlER  RT  DF.S  RITES  SACHES. 


90« 


tours  lie  Sorbonnc  que  j'ai  connus.  Il  a  sni- 
toiil  lieu  lorsqu'un  jeune  homme  est  d'une 
siinlé  délicate,  que  j'élude  lui  coûte,  que  la 
distance  de  sa  maison  au  collège  lui  prend 
un  temps  considérable. 

Un  évoque  pourrait  quelquefois  dispen- 
sera» prêtre  de  l'office,  en  lui  donnant  un 
emploi  important,  qui  ne  lui  lai.sserail  pas 
un  moment  de  libre.  Mais  fût-il  question 
d'une  chaire  de  droit  ou  de  théologie,  cette 
dispense  indirecte  ne  pourrait  durer  long- 
teuipsi  II  y  a,  dit  le  P.  Alexandre  (1).  il  y  a 
aujourd'hui  tant  de  prédicateurs  ,  tant  d'ha- 
biles régents,  qui  peuvent  allier  leur  emploi 
avec  la  récitation  exacte  du  Bréviaire,  qu'un 
homme  qui  ne  pourrait  en  venir  à  bout  de- 
vrait quitter  un  fardeau  qui  l'empêcherait 
d'en  piirter  un  autre.  Il  n'y  a  que  le  cas  du 
scandale  et  quelques  autres  presque  imagi- 
naires qui  puissent  ie  justifier. 
Chap.  IX.  —  Des  peines  et  des  obitijutions 
de  ceux  qui  ont  manqué  l'office. 

1.  Le  péché,  peine  la  plus  rigoureuse  de  ceux 
gui  manquent  l'office.  —  i-  Il  est  bien  à 
craindre  que  plusieurs  de  ceux  qui  le  disent, 
ne  le  disent  pas.  —  3.  —  ï.  Le  droit  natu- 
rel et  le  droit  positif  les  obliqent  à  resti- 
tuer. ■ —  5.  Mesure  de  lu  restitution,  et  sur 
qui  elle  tombe.  —  6.  —  7.  Court-elle  pour 
les  six  premiers  tnois,  ou  pour  ceux  qui 
n'omettent  leur  office  que  rarement?  — 
8.  Celui  qui  a  omis  le  Bréviaire,  mais  qui  a 
rempli  ses  autres  devoirs  ,  est-il  obligé  à 
restituer  tous  les  fruits?  — 9.  Quelle  por- 
tion peut-il  retenir?  —  10.  Doit-il  resti- 
tuer avant  la  sentence  du  juge? —  11.  Le 
devrait-il,  s'il  avait  fait  dire  son  Bréviaire 
par  un  autre  ?  —  ii.  S'il  l'avait  manqué 
par  oubli?  — 13.  S'il  l'avait  répété  le  len- 
demain ?  —  14.  De  quel  bien  se  doit  faire  la 
restitution.?  —  15.  £t  à  qui  faut-il  l'ap- 
pliquer? —  16.  Quatre  renuirques  impor- 
tantes—  17.  Ji(slitue-t-on  par  des  auinù- 
nes  qui  ont  précédé  oit  suivi  l'omission  du 
Bréviaire  ?  —  18.  /;'n  est-il  du  pension- 
naire comme  du  bénéficier  ?  —  19.  Doivent- 
iis  restituer  l'un  et  l'autre,  s'ils  n'omettent 
que  quelque  partie  d'une  heure,  sans  omet- 
tre l'heure  tout  entière? 

1.  Il  ne  peut  y  avoir  pour  un  cœur  chré- 
tien de  peine  qui  punisse  plus  sévèrement 
l'omission  du  Bréviaire,  que  le  péché  mor- 
tel, dont  sa  négligence  l'a  rendu  coupable. 
Celle  décision  ,  considérée  d'un  premier 
coup-d'œil,  effraye  peu  de  personnes,  parce 
qu'il  y  a  peu  de  personnes  assez  malheureu- 
ses pour  violer  de  sang-froid  la  loi  que  l'E- 
glise leur  a  imposée.  La  plupart  son  ac- 
quittent même  avant  le  temps,  pour  être 
dIus  sûrs  de  n'y  manquer  pas. 

(l)NaialisAlexander,  louie  II,  art.  1,  reg.  1,  pag.  61. 

('2)  Iju  hoiiiiiie  (le  bien  qui  s'arrêta  longUinps  daii^  une 
église  no  put  jamais  eiileudre  que  ces  paroles  :  Non  est 
Deus.  Cela  esljusle,  disail-il;  s'il  y  avait  un  Dieu,  il  serait 
servi  avec  plus  de  respect  et  de  dignité. 

(3)  lu  augelis  suis  reperil  pravitatem.  Job.  iv,  18. 

(4)  Ego  juslilias  judicabo.  l'salm.  l\xiv,  '2. 

(•'>)  Halediclus  qui  facit  opus  Doniiui  t'rauduleoler  (mi, 


•2.  Cependant  lorsqu'on  fait  réllexion  qu'un 
grand  nombre  de  minislics  sacrés,  et  un 
nombre  cnroro  plus  grand  de  jeunes  béné- 
Gciers,  récitent  les  divins  oITnes  sans  prépa- 
ration, ni  éloignée,  ni  prochaine;  que  sans 
observer  le  lieu  et  le  tetnps,  ils  le  disi'Ut 
avec  la  plus  énorme  rapidité  ;  que  plusiiurs 
portent  ce  scandale  jusque  dans  le  sanc- 
tuaire; qu'un  homme  qui  les  suit  pendant 
un  (juart  d'heure,  ou  plutôt  qui  ne  peut  les 
suivre,  tant  leur  course  est  impétueuse,  ne 
saurait  découvrir  ce  qu'ils  disent,  ni  même 
s'ils  parlent  grec  ou  latin  (2);  qu'un  chœur 
antjciiie  souvent  sur  l'autre;  qu'au  sortir 
du  temple  ils  pourraient  rendre  un  compte 
exact  de  tous  ceux  qui  y  sont  entrés  et  qui 
en  sont  sortis  ;  que  par  conséquent  ils  nour- 
rissent une  foule  de  distractions  volontai- 
res; (juo  peut-être  ils  sont  encore  par  plus 
d'un  autre  endroit  très-mal  avec  Dieu  :  lors, 
dis-je,  qu'on  fait  toutes  ces  réflexions,  et 
qu'on  pense  qu'il  est  un  Maître  qui  Irouve 
des  taches  dans  ses  anges  (3  ,  qui  juge  la 
justice  même  {'*),  qui  maudit  ceux  qui  font 
négligemment  son  œuvre  (3)  ;  quelque  insen- 
sible qu'on  ait  le  malheur  d'être,  on  est 
saisi  d'une  secrète  horreur;  et  si  l'on  ne  dit 
pas  absolument  avec  les  disciples  :  Qui 
pourra  donc  se  .sauver?  l'on  dit  avec  le  roi- 
prophète  (6)  :  N'entrez  pas  en  jugement  avec 
votre  serviteur,  6  mon  l)ieu.  Est-il  sur  la 
terre  un  homme  qui  puisse  se  /lutter  d'être  in- 
nocent à  vos  yeux?  Si  vous  examinez  à  lu 
rigueur  mes  iniquités,  pourrai-je.  Seigneur, 
pourrai-je  un  moment  soutenir  le  poids  de 
votre  justice  ? 

Si  ce  motif  tout  spirituel  ne  fait  point  as- 
sez d'impression  sur  des  hommes  de  chair  et 
de  sang,  il  en  est  un  autre  qui  les  prend  par 
leur  faible;  c'est  l'obligation  de  restituer 
qu'encourent  de  droit  naturel  et  de  droit 
positif  les  bénéficlers  qui  omettent  l'olDce, 
ou  qui  le  disent  si  mal,  qu'ils  ne  peu\enl  se 
llaller  d'y  avoir  salihfail. 

3.  .le  dis  de  droit  naturel  et  de  droit  positif, 
car  l'un  et  l'autre  est  précis  sur  celte  ma- 
tière. Il  est  de  principe,  comme  partout  ail- 
leurs, que  ce  qui  est  donné  sous  une  condi- 
tion ne  peut  appartenir  qu'à  ceux  qui  la 
remplissent.  Or  la  récitation  publique  ou 
particulière  de  l'office  est  unedes  principales 
conditions  sous  lesquelles  le  bénéfice  est 
conféré;  souvent  même  c'est  la  seule  que  les 
fondateurs  aient  stipulée.  De  là  ce  mot  que 
les  plus  jeunes  écoliers  n'ignorent  pas  : 
Beneficium  propler  officium.  C'esl  donc  le 
cri  même  de  la  nature  qui  condamne  à  la 
restitution  des  fruits  un  homme  (|ui  par  sa 
mauvaise  volonté  s'en  est  rendu  indigne. 

k.  Mais  parce  que  ce  cri,  tout  aigu,  tout 
perçant  qu'il  est,  pourrait  n'aller  pas  jus- 
qu'aux oreilles  de  ceux  qui  n'étudient  point 

M  verlunl  LU,  negligenier).  Jereni.  xlvui,  tO. 

(0)  Non  intrës  in  Judicium  cum  servo  luo;  quia  non 
jusiiticabilur  in  conspectu  luo  onuiis  vivens.  Psalni.  cxlh, 
2.  Si  iniquilates  ol)servaveris,  Domine;  Domine,  quis  sus- 
linebil?  Psalm.  cxxix.  Voyez  sur  celle  importante  matière 
Cabassut.,  lib.  vi  Tlieor.  et  praxis,  cap.  14;clPonlas, 
verb.  Restitptiok,  cas  149. 


905 


OFF 


OFF 


800 


leur  conscience,  rEg)isc  y  a  joint  le  sien,  et 
dans  un  concile  nombreux,  et  par  la  voix 
d'un  des  plus  dignes  ponlifos  qui  se  soient 
jamais  assis  sur  la  chaire  di»  saint  Pierre. 
Comme  la  décision  de  l'un  renferme  colle  de 
l'autre,  qu'elle  est  capitale  dans  la  matière 
que  nous  traitons,  qu'elle  éclaircit  bien  des 
difficultés,  qu'elle  en  fait  naître  quelques- 
unes,  nous  allons  la  rapporter.  Voici  comme 
y  parle  Pie  V. 

«  Ex  proximo  Lateranensi  concilio  (1)  ea 
salubris  sanctio  emanavit,  utquicunque  ha- 
bens  beneficium  ecclesiasticum,  cum  cura, 
et  sine  cura,  si  post  sox  menses  quam  illud 
obtinuerit,  divinum  officium,  Icgiliiiio  ces- 
sanle  impedimenlo,  non  diseril,  beneficio- 
rum  suorum  fruclus  ,  pro  râla  omissionis 
ofQcii  et  temporis,  suos  non  faeiat;  sed  eos, 
tanquam  injuste  perceptos,  in  fabricas  ipso- 
rum  bcneficiorum,  vel  pauperum  cleemosy- 
nas  erogare  leneatur.  Verumtamen  niullo- 
rum  animi  suspensione  tenentur  cujusmodi 
ratje  prœdictae  ratio  sit  habcnda.  Nos  huic 
rei  cvidentius  alque  expressius  providere 
volentes,  statuimus  ut  qui  horas  omnes 
canunicas  uno  vel  pluribus  diebus  inlermi- 
serit,  oinnes  bencficii  scu  benrficiorum  suo- 
rum fructus  qui  illi  vel  illis  diebus  respon- 
dercnl  si  quotidie  dividerenlur  ;  qui  vero 
maCutinum  tantum,  dimidiam;  qui  cœtcras 
omnes  horas,  aliam  dimidiam;  qui  harum 
singulas,  sextani  partem  fructuum  ejusdem 
diei  amiltat.  Tamelsi  aliquis  choro  addiclus, 
non  recitatis  omnibus  horis  canonicis,  cum 
aliis  prœsens  adsit,  fruclusque  et  dislribu- 
tiones  forte  aliter  assignatas,  sola  prœsen- 
tia  juxta  stalula,  consuetudinem,  fundatio- 
necj,  vel  alias  sibi  lucrifecisse  prsetendal,  is 
etiam  prœter  fructuum  et  distributionum 
amissionem,  item  ilie  qui  primis  sex  mensi- 
bus  offlcium  non  dixerit,  nisi  Icgilimum 
impedimcntum  ipsum  excusaverit ,  grave 
peccatum  intclligat  admisisse.  Déclarantes, 
prœstimonia  ,  prce^timoniales  portiones,  et 
qualiacumque  alia  beneGcia,  eliam  nullum 
omnino  servitiuni  habentia,  oblinentes,  cum 
praeJiclis  pariter  convenir!.  At  quicunque 
pensionem,  fruclus  aut  alias  ros  ecclesias- 
ticas,  ut  clericus  percipil,  eum  modo  prae- 
dicto  ad  dicenduni  officium  parvum  beatœ 
Mariœ  Virginis  decernimus  obligalum;  et 
pensionum  ,  fructuum  ,  rerumque  ipsarum 
amissioni  obnoxium.  Nulli  ergo  omnino  ho- 
minum,  etc.  (2).  » 

5.  11  résulte  de  cette  sage  constitution 
qu'un  homme  dont  le  bénéfice  produit  six 
livres  par  jour,  doit  restituer  cette  somme 
tout  entière  lorsqu'il  omet  tout  son  office; 
qu'il  doit  en  restituer  la  moitié,  s'il  omet 
matines  et  laudes,  ou  que  les  ayant  dites  il 
omette  tout  le  reste  ;  et  qu'eufin  il  doit  res- 

(1)  Sess.  9,  sub  Leone  X. 

(2  Dulla  13o,  an.  1571,  tom.  II  BaUarii,  p.  34i. 

(ô)  Je  dis  la  sixième  partie  de  cette  moitié,  parce  qu'on 
ne  doil  pas  lui  diminuer  ce  qu'il  a  déjà  g;igné  :  or  en  réci- 
laul  malijies  et  laudes,  il  a  déjà  gagné  irois  li\res.  l'uis 
donc  qu'il  n'a  que  irois  livres  à  perdre  ou  à  gagner  sur  les 
peliles  heures  qui  lui  resienl,  c'est  de  ces  Irois  livres  qu'il 
doit  diviser  le  gain  ou  la  perle,  selon  qu'il  dit  ou  qu'il 
omet  les  heures,  dont  elles  sont  le  salaire.  Cum  dicitur 

Dictionnaire  des  Rites  sacrés.  II. 


tituer  la  sixième  partie  (3)  de  cette  moitié, 
s'il  omet  quelques-unes  des  petites  heures, 
comme  prime,  vêpres  ou  compiles.  Ce  calcul 
est  aussi  jusie  qu'il  puisse  être  dans  une 
afîairc  morale,  où  l'on  a  dû  éviter  toute 
précision  fastidieuse. 

Il  en  est  de  même,  1°  des  chanoines  qui, 
en  vertu  de  quelques  statuts  ou  d'une  cou- 
tume particulière,  croiraient  avoir  droit  à 
tous  les  fruits  du  jour,  quoiqu'ils  n'eussent 
assisté  qu'à  certaines  heures  ;  2*  de  ceux  qui 
ayant  des  pensions  ou  des  fonds  ecclésiasti- 
ques omettent  en  tout  ou  en  partie  la  récita- 
lion  du  petit  office  auquel  ils  sont  obligés. 
Pie  V  veut  que  ces  trois  sortes  de  personnes 
soient  traitées  de  la  même  manière,  et  qu'el- 
les perdent  à  proportion  de  ce  qu'elles  ont 
manqué. 

6.  Ce  qui  fait  un  embarras  considérable, 
c'est  que  ce  vertueux  pontife  ne  soumet  à 
la  restiluiion  que  ceux  qui  continiienl  à 
omettre  l'officedivin  six  mois  aprèsavoir  pris 
possession  de  leurs  bénéfices  :   Qui  post  sex 

menses diiinuin  ofpcium,  légitima  cessante 

impedimenlo,  non  dixTit.  Est-il  donc  permis 
de  retenir  le  fruit  d'un  bien  ,  quand  on  n'a 
pas  acquitté  les  charges  qui  y  sont  annexées? 

Navarre  {'*)  et  plusieurs  autres  écrivains, 
fondés  sur  les  (paroles  que  nous  venons  de 
rapporter,  ont  cru  que  l'obligation  de  resti- 
tuer ne  court  point  pour  les  six  premiers 
mois.  Ce  sentiment  n'est  ni  assez  siir  ,  ni 
assez  équitable  ,  pour  que  nous  puissions 
l'eiiihrasser.  Un  bénéficier  est  tenu  par  con- 
trat à  la  récitation  du  Bréviaire;  il  y  est  donc 
tenu  par  les  lois  de  la  plus  rigoureuse  justice, 
comme  un  homme  gagé  l'est  à  faire  la  tâche 
dont  il  est  convenu.  Or,  une  obligation  de 
contrat  induit ,  quand  on  ne  la  remplit  pus, 
l'obligation  de  restituer.  Je  n'examine  point 
si  la  bulle  de  Pie  V  aurait  pu  y  déroger  sans 
l'aveu  des  parties  intéressées  ,  je  prétends 
seulement  qu'elle  ne  la  pas  fait.  Il  est  vrai 
qu'elle  oblige  à  restituer  après  les  six  pre- 
miers mois  ;  mais  elle  ne  dispense  pas  de  re- 
stituer avant  ce  terme.  11  en  est  d'elle  à  peu 
près  comme  de  la  loi  qui  déclare  coupables 
ceux  qui  manquent  la  messe  de  paroisse 
pendant  trois  dimanches  consécutifs  :  elle 
n'absout  point  ceux  qui  n'y  manquent  qu'une 
ou  deux  fois  sans  cause  raisonnable.  11  y  a 
plus  :  c'est  qu'en  examinant  les  choses  de 
près,  on  trouvera  que  Léon  X  dans  son  con- 
cile de  Latran ,  et  Pie  V  dans  sa  constitution, 
établissent  indirectement  l'obligation  que  la 
lettre  de  leurs  paroles  semblerait  ébranler. 
Ils  déclarent  l'un  et  l'autre  qu'un  bénéficier, 
en  quelque  temps  qu'il  manque  son  office, 
commet  un  péché  considérable  :  Grave  pecca- 
tum intelligat  admisisse.  Or  ,  ce  péché  est, 
devant  comme  après  les  six  mois,  un  péché 

sexlam  partem  esse  restitueiidam  pro  sinqulis  horis,  iiUelli- 
gendum  id  est  de  sexta  parte  (nicluum  dimidii  diei  natura^ 
lis,  vel  de  fruclibus  diei  artificinlis  ;  ita  M  qui  uno  die  re- 
cipit,  1).  g.  12  argenteos,  si  omillal  liorain,  teneatur  tanlum 
reddere  uimm  argenlenm;  quia  illa  est  sexia  pars  [rucluwn 
diei  artijicialis  ;  imn  alii  sex  lespomlenl  olficio  malutino. 
Barlhol.  a  S.  Fausio,  q.  28o. 
(4)  Navar.  de  Oral.  cap.  21,  n.  58. 

29 


907 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


SOS 


d'injustice  :  cl  co  geiirci  de  pi-ché  oblige  tou- 
jours à  reslilulion.  lùilin  il  est  sûr  qu'on  ne 
doit  donner  aux  lois  ecclésiastiques  quun 
seus  fivorable  à  li  piété.  Or,  quel  avanliige 
tirera  la  religion  de  la  grâce  que  fera  l'Eglise 
à  un  iuiiigne  bénéficier  en  lui  adju-reanl  des 
revenus  qu'il  a  négligé  d'acquérir?  Elle  pri- 
vera les  fondateurs  d'un  droit  qui  leur  ap- 
partient ;  elle  fomentera  la  criminelle  indo- 
lence d'un  malbeurcux  titulaire  ;  elle  per- 
suadera à  un  tas  de  casuistes  relâcbés  que 
la  récitationderoffico  nesl  àlarigueuriiu'un 
devoir  arbitraire  :  et  Dieu  sait  les  conséquen- 
ces qu'ils  tireront  de  ce  principe.  Concluons 
donc  qu'un  bénéficier  qui  manque  son  Bré- 
viaire quand  il  peut  le  dire  ,  est  toujours 
oblige  à  restitution. 

7.  .le  sais  que  quelques  auteurs  ont  cru 
avec  Lopcz  et  Médina  que  buit  ou  dix  jours 
sur  une  année  entière  ne  doivent  pas  se 
compter  ;  parce  que,  comme  l'avait  dit  Solo 
avant  eux,  un  bon  maître  ne  diminue  pas  les 
gages  deson  doracstiquepourquebiues  jours 
de  bon  temps  qu'il  se  sera  donnés.  Mais  ce 
raisonnement  na  pas  même  le  faible  mérite 
d'èire  spécieux.  Car  outre  qu'il  y  a  bien  des 
maîtres  qui  comptent  à  ceux  qui  les  servent 
«luelque  chose  de  moins  que  la  perte  volon- 
taire de  dix  jours  ;  que  ceux  qui  la  sacrifient 
sont  en  droit  de  l'évaluer;  qu'un  domestique 
peut  réparer  une  semaine  le  :orl  qu'il  .1  fait 
l'autre  :  il  est  sûr  que  la  bas^e  et  odieuse 
comparaison  d'un  ministre  sacré  avec  un 
domestique  n'a  rien  d'exji  t  ,  rien  de  con- 
cluant, 'rous  deux  doivent  servir  leur  maître  : 
mais  Ton  exige  beaucoup  plus  de  celui  à  qui 
ou  a  plus  donné  (Ij,  et  d'un  autre  côlé  l'on 
en  exige  beaucoup  moins.  11  ne  lui  faut  pas 
deux  heures  par  jour  pour  \)^)ev  sa  de  te  tout 
entière.  Ainsi ,  quoique  d'une  part  il  soit 
traité  comme  le  fils  de  la  maison,  de  l'auirc 
il  est  sujet  à  un  compte  plus  rigoureux. 
Tierce  ou  compiles  ne  lui  demandent  que 
très-peu  de  temps  ;  les  vêpres  du  samedi 
saint  lui  en  demandent  encore  moins  :  il  est 
sûr  néanmoins  qu'il  pèche  mortellement  s'il 
omet  compiles  ;  et  il  n'est  pas  bien  sûr  qu'il 
ne  pèche  que  véniellemenl  s'il  omet  les  vêpres 
du  samedi  saint. 

Mais  quelles  raisons  ont  pu  avoir  Léon  X 
(  l  Pie  V  de  ne  parler  de  restitution  qu'après 
les  six  premiers  mois?  C'est  ce  qu'il  nous  est 
permis  d'ignorer,  comme  beaucoup  d  autres 
choses.  Les  législateurs,  et  ceux  qui  Ira- 
vaillent  sous  eux,  font  bien  des  réflexions  qui 
passent  avec  le  temps.  11  se  servent  souvent 
de  locutiunsmoinsclaires,  et  c'estparsagessc 
(luils  s'en  servent.  On  croit  cependant  que 
l'hérésie  de  Luther ,  qui  commença  sous  le 
pontificat  de  LéonX,  et  qui  n'avait  jeté  que 
de  trop  profondes  racines  sous  i'ie  \  ,  fut  une 
des  principales  raisons  qui  engagèrent  ces 
deux  papes  à  ne  montrer  aux  bénéficiers 
qu'une  partie  de  la  vérité.  Les  noviiteurs  qui 
s'élèvent  avec  fureur  contre  les  anciennes 
dévolions,  ne  pouvaient  souffrir  leBréviairc, 

(l)  Cui  coinmcQj;\vp.ruiil  niullu.-n,   plus  peleiil  ab  eo. 
Luc.  xii,  i8. 
(3)  Oiiiues  l)tiicli-ii  seu  beneOciorum  suoruai  fructus. 


dans  lequel  on  invoque  les  saints  et  on  prie 
pour  les  morts.  La  paresse  trop  naturelle  à 
l'homme  était  d'intelligence  avec  eux.  Kn 
disant  loul,on  aurait  pu  découragerouaigrir. 
En  présentant  une  fice  plus  douce,  on  affer- 
niissailles  pieds  de  ceux  qui  élaicnlébraulés, 
on  les  ramenait  au  devoir.  Quand  la  brebis 
est  une  fois  dans  le  bercail ,  elle  ne  tarde 
pas  à  sentir  ses  anciens  écarts,  à  en  gémir, 
à  les  réparer. 

8.  Mais  un  cnré  qui  en  omettant  son  Bré- 
viaire a  rempli  les  autres  devoirs  de  sa 
charge  -,  qui,  par  exemple,  a  prêché,  admi- 
nistré les  sacrements  ,  tisilé  ses  mala<les, 
entretenu  le  temporel  de  son  bénéfice  ;  doit- 
il  restituer  comme  s'il  n'avait  rien  fait  de 
tout  cela  ? 

Celle  difficulté  peut  se  résoudre,  ou  selon 
la  teneur  du  décret  de  Pie  V  ou  selon  les 
maximes  du  droit  naturel.  Si  on  la  résout 
aux  termes  de  la  constitution  de  saint  Pie, 
il  paraît  que  ce  bénéficier,  pour  avoir  man- 
qué en  un  point,  est  traité  comme  s'il  avait 
manqué  en  tous  les  autres,  c'est-à-dire  (ju'il 
est  obligé  à  une  pleine  et  entière  restitution 
des  fruits  qu'il  a  perçus.  Il  est  difficile  de 
donner  un  autre  sens  à  la  bulle  de  ce  grand 
pipe.  Car  il  veut  que  le  bénéficier,  et  ceux 
mêmes  qui  ont  charge  d'âmes, restituent. tous 
les  fruits  qui  répondent  aux  jours  où  ils  ont 
manqué  l'olfice  (2).  Or  ,  s'il  leur  permettait 
d'en  retenir  une  partie,  à  proportion  des  au- 
tres services  qu'ils  ont  rendus  à  l'Eglise  ,  il 
ne  pourrait  leur  faire  une  loi  de  restituer  le 
tout.  Ainsi  raisonne  Suarès  (.3)  ;  et  je  ne  vois 
pas  ce  qu'on  peut  lui  répondre. 

Ce  profond  théologien  ajoute  que  par  ce 
mol  Staluisiius  Pie  Vétablit  un  droit  nouveau  ; 
et  que  d'ailleurs  il  met  une  très-grande  diffé- 
rence entre  ceux  qui  après  les  six  mois  omet- 
tent l'office  ,  et  ceux  qui  y  m.inqueut  pen- 
dant ce  premier  semestre.  Or  ,  il  n'y  aurait 
ni  différence  des  uns  aux  autres  ,  ni  droit 
nouveau  établi  par  rapport  à  eux,  si  le  béné- 
ficier qui  man(|ue  à  réciter  son  office  après 
les  six  premiers  mois  n'était  privé  que  d'une 
partie  de  ses  fruits,  lorsqu'il  a  fait  ses  au- 
tres fonctions.  11  serait  après  la  bulle  dans 
la  position  où  il  était  auparavant.  Avant  la 
bulle  il  jouissait  des  fruits  proportionnés  à 
son  travail  ,  quoiqu'il  n'eût  pas  dit  l'office  ; 
après  la  bulle  il  ferait  la  même  chose,  .\insi 
Pie  V,  portant  une  lui  nouvelle,  n'aurait  rien 
établi  de  nouveau.  Peut-on  lo  croire  ?  Peut- 
on  le  soupçonner  ? 

Le  droit  naturel  est  beaucoup  plus  indul- 
gent. Il  se  contente  de  proportionner  la  peine 
au  délit  ;  et  s'il  punit,  comme  il  est  juste, 
l'omission  del'oflice  par  la  soustracliond'uue 
p.irlie  des  fruits  ,  i!  compte  pour  beaucoup 
l'acquit  des  autres  charges ,  et  il  leur  adjuge 
un  salaire  convenable.  C'est  à  quoi  l'on  peut 
s'en  tenir  en  France,  et  vraisemblablement  en 
bien  d'autres  pays  ,  où  l'ancien  usage  a  pré- 
valu contre  la  nouvelle  disposition  du  saint 

qui  ilti  vcl  illls  dielms  responderenl ,   amillal.  Biilt.  £x 
proximo. 
(5)  Suares.,  eod.  lib.  n,  cap.  30,  n.  6. 


909 


OFF 


OfF 


910 


pontife  que  nous  avons  tant  de  fois  nommé  (1). 

9.  Henriqucz  prétend  qu'un  évéque  ou  un 
curé  qui  seraient  dans  ce  cas  ne  devraient 
rcsiilucr  qu'un  cinquième  ;  parte  que  rolfico 
ne  fait  que  la  cinquième  partie  de  leurs  char- 
ges. Wigand  veut  qu'ils  resliluent  un  tiers. 
On  ne  peut  donner  de  règle  Gxe  sur  un  point 
qui  dépend  des  circonstances.  De  deux  per- 
sonnes qui  ont  manqué  l'offlce  ,  l'une  peut 
avoir  donné  beaucoup  de  temps  aux  autres 
fonctions  de  son  ministère,  Taulre  les  avoir 
beaucoup  négligées.  Celui-ci  e^t  chargé  de 
travail  pendant  le  cours  de  l'année;  celui-là 
n'a-' presque  qu'un  bénéfice  simple  ,  etc.  On 
ne  peut  traiter  d'une  manière  uniforme  des 
personnes  dont  la  condition  est  si  différente. 
Je  ne  voudrais  pas  même  qu'un  homme  qui 
n'a  eu  rien  à  faire  le  jour  qu'il  a  manqué  son 
ofGce  restituât  tout  ce  qui  répond  à  ce  même 
jour.  Un  curé  ne  confesse,  ni  ne  prêche  tous 
les  jours  :  le  travail  des  jours  pleins  doit  être 
reparti  sur  ceux  qui  se  trouvent  vides.  En 
tout  cela  il  faut  de  l'équité  :  il  n'y  en  a  ja- 
mais moins  que  chez  ceux  qui  ont  peu  d'a- 
mour pour  Dieu,  jamais  plus  que  chez  ceux 
qui  reviennent  sincèrement  à  lui. 

10.  Mais  celte  restitution  qui  nous  occupe 
depuis  si  longtemps  est-elle  due  par  le  seul 
fait  ?  et  ne  peut-on  pas  la  dilîérer  jusqu'à  ce 
qu'on  y  soit  contraint  par  la  sentence  du 
juge  ? 

(Quelques-uns  l'ont  pensé  ainsi,  sur  ce  que 
les  peines  qui  demandent  une  action  du  cou- 
pable ne  s'encourent  qu'après  la  senlence. 
Or,  disaient  ils,  il  est  clair  que  la  restitution 
ne  peut  se  faire  que  par  une  action  du  béné- 
ficier qui  est  en  faute.  11  n'en  est  donc  pas 
d'ellecommede  i'irrégularitéet  delà  censure, 
qui  sont  de  pures  et  simples  passions.  Cel- 
les-ci doivent  s'encourir  par  le  seul  lai(, 
celle-là  ne  s'encourt  qu'après  la  condamna- 
lioiv  du  juge. 

Ce  sentiment ,  comme  plusieurs  de  ceux 
que  nous  avons  rapportés  ,  était  très-com- 
mode. Un  bénéficier  qui  ne  dit  point  de  Bré- 
viaire n'a  pas  coutume  de  s'en  vanter  :  il 
caciie  sa  faute  ,  et  rien  ne  lui  est  plus  aisé. 
Ainsi  jjoint  de  dénonciation  ,  point  de  sen- 
tence, et  par  conséquent  point  de  restitution. 
11  est  fâcheux  que  le  saint-biége  soit  venu  à 
la  traverse,  et  qu'il  ait  troublé  la  joie  nais- 
saute  de  ces  hommes  de  paix  ,  en  llélrissaut 
par  l'organe  d'Alexandre  VII  cette  proposi- 
tion :  Restilulio  a  Pio  V  imposiCa  beneficiariis 
non  recitanlibus  ,  non  debelur  in  conscientia 
ante  scntenliam  dedaraloriam  judicis ,  eo 
quod  sit  pana  (2j. 

Au  fond  rien  n'était  plus  mal  imaginé  que 

(1 1  C'est  ce  i^ue  remarque  l'auteur  des  Conférences  de 
La  liochclle,  §  26,  et  Habert  pour  la  France,  Van-Koi, 
lome  11,  pjy.  i60,  pour  la  Flandre,  Heniiiiuez  pour  le 
Poiliigal. 

(2)  l'rop.  20  inter  damnatas,  an.  166"î.  ul  niinimum  tan- 
quani  scandalosas.  De  ea  sic  clenis  Gallicauus,  an.  1700  : 
Hœc  proposilio  falsa  est,  icmeiaria,  ciimlla!oria,  ac  proe- 
ceplii  ecclesiasiicis  illudU. 

(3)  Omnes  diviua  peb  se,  et  non  per  subslitulos,  compel- 
lantur  obire  oflijia.  1  riU.  sess.  2i,  ca|).  ti.  I'ra;beudalus 
debiluni  quod  débet  Deo,  per  se  ipapu  débet  ensolvere. 
S.  'l'Iiom.  quodiib.  t,  q.7,  an   I. 

t4j  i'roposilio  2t  iuter  proscriplas,  an.  1663.  Ceosura 


ce  téméraire  et  dangereux  sentiment.  Dès 
que  Léon  X  et  Pie  V  ont  décliré  qu'un  ecclé- 
siastique qui  omet  ses  heures  relient  injusle- 
ment  les  fruits  qu'il  perçoit  de  son  bénéfice, 
il  est  pins  clair  que  le  jour  qu'il  <  st  dans  le 
cas  du  détenteur  de  mauvaise  f  u.  Or,  faut-il 
être  grand  dialecticien  pour  voir  «jue  le  dé- 
tente ur  de  mauvaise  foi  est  avant  toute  sen- 
tence obligé  à  restituer'/  Qu  il  y  ait  donc  des 
peines  qu'on  ne  doit  subir  qu'après  que  le 
juge  a  parlé,  et  même  que  la  plupart  des 
privations  soient  de  ce  nombre,  c'est  de  quoi 
nous  conviendrons  volonliers.  Mais  nous 
soutiendrons  en  même  temps  que  celles  qui 
sont  imposées  par  le  droit  naturel ,  pour 
avoir  manqué  à  un  devoir  de  justice  ,  sont 
d'un  ordre  très-différent. 

11.  Mais  un  homme  qui,  n'ayant  omis  son 
Bréviaire  que  pour  donner  tout  son  temps  à 
l'étude,  l'aurait  fait  dire  par  un  autre,  ou  qui 
aurait  répété  le  lendemain  celui  qu'il  a  man- 
qué ,  ou  qu'il  a  oublié  de  dire  aujourd'hui, 
serait-il  au^si  tenu  de  restituer? 

Il  y  serait  obligé  dans  le  premier  cas,  tant 
parce  que  l'obligation  de  réciter  l'office  est 
aussi  personnelle  que  l'obligation  d'entendre 
la  messe  dimanches  et  fêtes,  de  jeûner,  do 
faire  sa  pénitence,  etc.  (3),  que  parte  que  A- 
lexandre^  II  a  condamné  l'opinion  contraire 
en  censurant  la  proposition  suivante  (4)  : 
Habens  capellaniam  collalivam  (o),  aul  qiiod- 
vis  uliud  beneficium  ecclesiasticum,  si  siudio 
litlerarum  vacel,  salisfacit  suœ  oblijalioni,  si 
per  aliiim  rccilet. 

En  vain  nousobjeclerait-on  qu'un  chanoine 
est  pour  cause  d'elude  dispensé  de  la  rési- 
dence, et  qu'un  chapelain  peut  acquitter  par 
un  tiers  les  messes  qu'il  ne  peut  dire  lui- 
même,  ces  comparaisons  n'auraient  rien  de 
solide.  L'Eglise  veut  qu'un  jeune  clerc  étu- 
die ,  et  il  ne  peut  aller  en  même  temps  au 
chœur  et  au  collège,  au  lieu  qu'il  peut,  mo- 
ralement parlant ,  étudier  et  dire  son  Bré- 
viaire, comme  font  une  infinité  d'autres.  Pour 
ce  qui  est  du  chapelain,  s'il  peut  célébrer  par 
un  tiers  ,  c'est  que  le  fondateur  veut  bien  y 
consentir.  Si  son  bénéfice  était  sacerdotal  (6j, 
il  serait  obligé  à  le  desservir  lui-même.  Mais 
vit-on  jamais  les  fondateurs  se  contenter  que 
ceux  à  ((ui  ils  font  du  bien  fassent  prier  pour 
eux  ?Et  ces  prières,  que  l'Eglise  n'avouerait 
pas,  auraient-elles  la  même  force  que  si  elles 
étaient  faites  en  son  nom? 

12.  Le  second  cas  a  deux  parties,  qui  doi- 
vent être  décidées  par  des  principes  diffé- 
rents. L'oubli  qu'on  n'a  pu  ni  prévoir,  ni 
empêcher,  ne  doit  pas  être  traité  comme 
l'omission  volontaire.  Celle-ci  est  une  faute 

cleri  fialMcani  eadem  qna  pra>cedenlis. 

(.ï)  Capetlunia  ccHativa  C'est  celle  qui  se  donne  par 
l'évêque  sur  la  présentaiioii  d'un  patron  quel  qu'il  soit. 
Non  cuUaliva  est  un  certain  tonds  laissé  par  quelqu'un 
pour  aider  un  jeune  homme  daii» ses  éludes;  et  qui  n'ayanl 
point  encore  été  érigé  en  béuélice,  peut  se  donner  de 
plein  droit  par  un  séculier. 

(6)  S'il  est  sacerdotal  A  (tindalione  ;  car  s'il  ne  l'est  qu'a 
lege,  il  suflit  que  celui  qui  en  est  (lourvu  prenne  la  prê- 
trise dans'  un  certain  temps.  Yo^ez  mon  petit  Traité  des 
Bénéflces,  Moral,  tom.  II,  111-8°,  cap.  1,  pag.  3i8.  Voifei 
aussi  la  Déclaration  du  roi,  donnée  au  mois  de  janvier 
1732. 


DU 


DICTIONNAlRR  DES  CEREMOiNIES  1:T  DES  RITES  SACRES, 


0!2 


(pi'on  no  pout  excuser  de  péché  mortel  ; 
colle-là  n'est  qu'une  suite  de  la  Hiiblesse  liu- 
niaine,  (innl  rhoinmo  le  plus  attentif  no  peut 
sefl.illor  délielOMJours  exempt.  Disons  donc 
que  celui  qui  a  involontairement  oublié  quel- 
que pjirtie  de  son  Brévi.iiro  fait  siens  les  l'ruils 
qui  y  répondent,  sans  répéter  après  coup  ce 
qu'il  a  omis  ;  et  que  celui  ([ui  y  a  manqué 
volontairement  ne  gagne  rien,  malgré  toutes 
les  répétitions  qu'il  peut  faire. 

La  raison  de  la  première  partie  est  qu'on 
a  lieu  de  présumer  que  ni  les  fondateurs,  ni 
l'Kglisc,  qui  est  l'interprète  de  leur  volonté, 
ii'oiit  pas  intention  de  punir  un  homme  qui 
n'a  point  mérité  de  l'être. Or,  quelle  punition 
a  mérité  un  homme  qui  ne  peut  gémir  devant 
Dieu  de  sa  conduite,  comme  d'une  véritable 
faute,  (juoiqu'il  puisse  s'en  humilier  comme 
on  le  fait  des  imperfections  ? 

Mais,  nous  dira-t-ou  peut-être,  un  ouvrier 
qui  pour  cause  de  maladie  ne  peut  achever 
Une  entreprise,  quelque  innocent  qu'il  soit, 
doit  restituer  ce  qu'il  avait  reçu  d'avance, 
l'ourqnoi  un  eccésiasiiquo  sera-l-il  mieux 
traité  dans  le  cas  d'oubli  ou  même  d'infir- 
mité ?  Pourquoi  ?  C'est  parce  que  l'Eglise  ne 
veut  ni  ne  peut  vouloir  que  ses  ministres 
aient  le  sort  d'un  mercenaire.  C'eit  (jue  ce 
dernier  dans  toutes  les  parties  du  monde 
n'est  payé  qu'autant  qu'il  travaille;  et  qu'au- 
trement pour  un  ouvrier  il  faudrait  souvent 
en  payer  trois  ou  (juatre  ;  au  lieu  qu'il  est 
reçu  partout  qu'un  bénéficier  ne  perde  que 
quand  il  l'a  mérité.  C'est,  enfin,  que  dans  les 
affaires  qui  n'ont  i\ac  Dieu  pour  juge,  et  (|ui 
rarement  peuvent  être  déduites  au  for  con- 
tentieux ,  on  s'en  rapporte  à  la  conscience, 
qui  dans  un  ecclésiastique  h'alarme  aisément 
à  la  vue  d'un  péché  mortel  ,  ou  suspect  de 
l'être  ;  et  (jue  le  for  extérieur  se  conduit  par 
des  maximes  opposées. 

A  l'égard  de  l'omission  volontaire,  on  ne 
peut  la  réparer  par  la  récitation  du  lende- 
main. 11  en  est  de  l'office  comme  de  l'obliga- 
tion d'entendre  la  messe  du  dimanche.  Cha- 
cun de  ces  devoirs  est  attaché  à  son  propre 
jour,  et  passe  avec  lui.  D'ailleurs  Pie  V  prive 
le  bénéficier  de  ses  fruits  pour  le  seul  fait  de 
sou  omission;  et  ce  qui  est  une  fois  fait  ne 
peut  pas  ne  l'être  point. 

13.  11  est  bien  vrai  qu'un  prêtre  obligé  à 
dire  la  messe  le  jeudi,  peut  quelquefois  ré- 
parer ce  défaut  en  la  disant  le  jour  d'après  ; 
mais  ce  n'est  que  parce  que  le  fondateur, 
auquel  l'Eglise  s'en  rapporte  est  alors  censé 
y  consentir,  ce  qu'il  ne  fait  pas  toujours;  au 
lieu  que  l'Eglise  fait  la  loi  quand  il  s'agit  du 
Bréviaire  ;  qu'elle  n'alloue  que  celui  qui  est 
dit  en  son  temps,  et  qu'il  n'y  a  point  de  fon- 
daleurqui  puisse  l'obliger  à  changersa  règle. 

ik.  Mais  de  quel  bien  doit  se  faire  la  res- 
titution dont  il  s'agit,  et  à  qui  doit-elle  être 
appliquée?  Ce  sont  deux  questions  très-im- 
portantes ,  et  sur  lesquelles  il  serait  dange- 
reux de  prendre  le  change. 

(t)  Conf.  de  La  Roclielle,  §  27,  p.  4t0. 

(i)  Viv.i,  in  proposU.  20  Alexandri  Vit,  il.  10. 

(3j  ïos  (ruclus  laiiiiuam  injuste  pcrcepios,  in  fabricas 


Nous  répondons  à  la  première  avec  l'au- 
teur des  Conférences  de  la  Rochelle  (1), 
1"  que  les  bénéficiors  qui  ont  consumé  les 
fruits  de  leur  bénéfice  ,  et  qui  doivent  resti- 
tuer pour  avoir  omis  leur  liréviaire,  doivent 
le  faire  aux  dépens  de  leurs  biens  de  patri- 
moine, s'ils  en  ont.  La  raison  en  est  que, 
comme  nous  croyons  l'avoir  solidement 
prouve  ailleurs,  ils  doivent  aux  pauvres  à 
litre  de  justice  tout  ce  qui  leur  reste  après 
leur  juste  et  raisonnable  entretien.  Or  une 
nouvelle  dette  ne  se  paye  point  au  moyeu 
d'une  somme  qui  est  déjà  due. 

2  Que  s'ils  n'ont  aucun  bien  de  patrimoine, 
ils  doivent  épargner  sur  la  dépense  qu'ils 
pourraient  légitimement  faire  pour  leur  pro- 
pre personne  ,  afin  de  satisfaire  ,  autant 
qu'ils  pourront,  à  l'obligation  qu'ils  ont  con- 
tractée. 

3*  Que  si  le  revenu  de  leur  bénéfice  est  si 
modi(|uo  qu'ils  n'aient  précisément  que  ce 
qu'il  leur  faut  pour  vivre,  ils  sont  déchargés 
de  l'obligation  de  restituer,  et  qu'il  leur  suf- 
fit d'expier  leur  faute  par  une  vraie  et  sin- 
cère pénitence. Ils  sont  vis-à-vis  d'eux-mêmes 
les  premiers  pauvres  ,  et  ceux-ci  doivent 
naturellement  être  préférés. 

Viva  ajoute  que  (dans  les  grandes  resliln- 
lions),  on  peut  avoir  recours  à  l'évêque  qui, 
par  manière  de  componende ,  prendra  une 
partie  de  la  dette,  pour  l'appliquer  aux  be- 
soins de  son  diocèse  ,  et  laissera  l'autre  au 
bénéficier  (2).  L'examen  de  cette  pratique  , 
qui  est  commune  en  Italie,  nous  mènerait 
trop  loin.  Elle  ne  pourrait  guère  servir  que 
dans  les  dettes  incertaines.  Quand  un  homme 
sait  ce  qu'il  a  manqué  d'offices,  et  à  peu  près 
ce  qu'il  a  reçu,  le  plus  court  est  de  restituer 
à  proportion 

15.  La  seconde  question  est  formellement 
décidée  par  la  Constitution  Ex  proximo. 
Saint  Pie  y  déclare,  d'après  le  cinquième  con- 
cile de  Latran  ,  que  la  restitution  dont  nous 
traitons  doit  être  faite  ou  aux  fabriques  dos 
églises  où  le  bénéfice  est  situé ,  ou  aux 
pauvres  (3).  Quand  les  besoins  sonl  égaux , 
on  doit  partager  entre  les  pauvres  et  la  fa- 
brique; quand  ils  ne  le  sonl  pas,  on  préfère 
celui  qui  souffre  davantage. 

16.  Il  y  a  ici  plusieurs  observations  à 
faire  :  la  première  ,  qu'il  ne  convient  pas 
qu'un  bénéficier,  dans  le  temps  qu'il  ne  fait 
que  réparer  son  injustice,  s'érige  en  homme 
qui  fait  une  action  de  libéralité.  Je  n'exige 
pas  qu'il  public  sa  faute,  mais  aurai-je  tort 
d'exiger  qu'il  n'ose  ni  demander  des  prières 
comme  fondateur,  ni  mettre  ses  armes  sur  un 
ornement,  comme  un  bienfaiteur  volontaire? 
Cependant,  dit  quelqu'un  (4) ,  il  n'arrive  que 
trop  souvent  que  ct's  sortes  de  personnes 
veuillent  paraître  aux  yeux  du  monde  fuire 
par  générosité  ce  qui  n'est  que  l'expiation  du 
péché  qu  elles  ont  commis. 

La  seconde,  c'est  que,  quoi  qu'en  pensent 

ipsorum  bfneficioriim,  vol  |  aiiperuin  eloeiiioçyiias  erogare 
lejieaiur  Bulla  i'x  proxitiio. 
(ij  Confér.  de  La  Roclielle,  ibiJ,  pag.  iil. 


913  OFF 

quelques  Ihéologicns  (I)  ,  il  ne  parati  pas 
que  par  la  fabrique  lioiil  parlent  Léon  X  et 
Pic  V,  on  doive  entendre  les  réparations  du 
bénéfice  :  ce  serait  s'enrichir  soi-niémc, 
<'t  non  pas  reslilucr.  Il  n'y  aurait  que  le  cas 
d'un  besoin  pressant,  où  ce  genre  de  substi- 
tution pourrait  élre  permis  ;  et  il  faudrait 
dans  la  suite  dédommager  l'Eglise  ou  les 
pauvres. 

La  troisième,  c'est  qu'il  semble  que  les 
pauvres  du  lieu  où  le  bénélice  est  situé  doi- 
vent avoir  la  préférence.  Il  est  vrai  que 
d'habiles  gens  (2)  prétendent  qu'on  satisfait 
par  toute  restitution,  quelque  part  qu'elle  so 
fasse;  parce  que  la  bulle  Ex  proximo  n'a 
rien  spécifié  sur  ce  point,  comme  elle  l'a  fait 
«ur  celui  des  fabriques  ;  que  d'ailleurs  celle 
pratique  est  très-conforme  à  la  charité,  qui 
s'étcnil  à  tous  les  malheureux;  et  qu'enfin 
cela  facilite  la  restitution.  Mai<  puisque  ce 
sentiment  peut  après  coup  donner  de  l'in- 
quiétude ,  il  vaut  mieux  suivre  le  parti  op- 
posé. Qu'on  laisse  en  paix  ceux  qui  ne  l'ont 
pas  suivi ,  j'y  consens  ;  il  ne  faut  point  alar- 
mer mal  à  propos.  Mais  pourquoi,  lorsqu'ils 
■demandent  conseil  pour  l'avenir,  Itur  indi- 
quer une  voie  moins  assurée'?  .Si  cependant 
Je  père  ou  la  mère,  les  frères  ou  les  sœurs  du 
bénéficier  étaient  dans  un  vrai  besoin  ,  on 
pourrait,  sans  égard  au  territoire,  les  préfé- 
rer à  tous  les  autres.  Ce  qu'il  pourrait  y 
avoir  de  moins  exact  à  raison  du  lieu,  serait 
abondamment  compensé  par  l'ordre  de  la 
charité.  Mais  dans  ces  cas  il  faut  avoir  soin  : 
1"  d'exposer  le  juste  état  des  choses  à  un  di- 
recteur éclairé  :  c'est  le  vrai  moyen  d'écar- 
ter les  illusions  de  la  chair  et  du  sang;  â"  de 
ne  pas  faire  du  bien  à  l'un  aux  dépens  de 
l'autre.  Un  chanoine  aurait  grand  tort  de 
donner  à  ses  parents  ce  qui  par  les  lois  de 
l'Eglise  ou  do  son  chapitre  doit  revenir  à  ses 
confrères,  ou  être  consacré  à  d'autres  usages. 

La  quatrième  remarque,  c'est  que  plu- 
sieurs savants  écrivains  (3)  prennent  le  nom 
Acpnuvres  employés  par  l'ie  V  dans  une 
signification  très-étendue  ,  de  sorte  qu'ils 
l'appliquent  aux  morts  aussi  bien  qu'aux  vi- 
vants. Mais  puisque  ce  terme  dans  l'usage 
commun  ne  s'entend  que  de  ceux  qui  vivent 
dans  l'indigence  ,  ou  qui ,  eu  égard  soit  à 
leur  fortune  passée  soit  à  leur  naissance,  se 
trouvent  à  l'étroit,  j'aimerais  mieux  m'alla- 
clior  à  ce  sens  simple  et  naturel  qu'à  tout 
autre.  Qu'on  soulage  par  l'auguste  sacrifice 
les  défunts,  et  surtout  les  fondateurs,  quand 
une  église  est  bien  pourvue  d'ornements,  et 
que  les  pauvres  peuvent  se  tirer  d'affaire  ; 
«[u'on  aide  même  par  d'abondantes  rétribu- 
tions une  pieuse  communauté  qui  n'a  pas  le 
nécessaire  ,  tout  cela  est  dans  l'ordre.  Hors 
de  là  je  m'en  tiendrais  à  la  lettre  :  elle  vivi- 
fie, quand  on  peut  l'allier  avec  l'esprit  :  ici 
c'est  son  moindre  avantage. 

(1)  Suares.,  lib.  iv  de  Horis,  disp.  30,  n.  19.  Barlliélemy 
de  Saiiil-Fausle,  qui  le  suit,  avoue  iiue  Tolel  cl  la  plus 
grande  pallie  des  aulres,  plerique  atii,  sonl  de  l'opiaiou 
toiiiraire. 

{-1)  Suares.,  ibid.  n.  20,  pag.  291,  Bonacina  dip.  1,  q.  S, 
puncl.  i,  n.  i.  Barlliol,  a  S.  Fauslo,  q.  294. 


OFF  014 

l'7.  Mais  un  nénéficier  qui,  avant  que  do 
se  livrer  à  l'esprit  d'assoupissement  qui  lui  .i 
fait  négliger  son  office  ,  faisait  beaucoup 
d'aumônes,  ne  peut-il  pas  les  mettre  en  ligne 
de  compte,  et  les  regarder  comme  une  resti- 
tution anticipée? 

Quelques  théologiens  l'ont  cru,  fondés  sur 
ce  principe  qu'un  homme  qui ,  sans  penser 
à  une  dette  de  justice,  donne  à  litre  gratuit 
l'cquivalenl,  est  censé  vouloir  implicitement 
remplir  avant  toutes  choses  l'obligation  qu'il 
avait  conlraftée,ou  dont  il  était  chargé,  soit 
par  vœu  ,  soit  par  ordre  de  son  confesseur. 
Alexandre  VU  en  a  jugé  bien  différemment. 
Ce  pontife,  qui  a  si  bien  mérité  de  l'Eg'ise  en 
flétrissant  l'alTreuse  morale  qui  la  défigurait, 
entre  plusieurs  autres  propositions  a  cen- 
suré celle-ci,  qui  était  la  trente-troisième: 
liestitulio  fructuiim  ob  omissionem  hornnim 
suppleri  polesl  per  quascunriue  rlcemosynas 
(jiins  antea  bénéficiai  ius  de  fructibus  sui  be- 
neficii  fecerit.  Uicn  de  plus  juste  que  cette 
décision.  Car  outre  que  la  libéralité  qui 
donne  à  litre  gratuit,  est  fort  opposée  à  la 
justice  qui  donne  en  payement,  il  est  sûr 
qu'un  bénéficier  n'est  pas  plus  exempt  de 
restituer,  parce  qu'avant  son  péché  il  a  fait 
l'aumône,  qu'un  vobur  ne  le  serait  en  pareil 
cas.  Or  qui  s'avisera  dédire  qu'un  homme 
qui  a  dérobé  cent  écus  à  un  pauvre  soit 
dispensé  de  les  lui  rendre,  parce  qu'il  les  lui 
avait  autrefois  donnés  en  aumône?  D'ailleurs 
pour  acquitter  une  dette,  il  faut  au  moins  le 
vouloir  implicitement  :  or  l'on  ne  peut  vou- 
loir en  aucun  sens  acquitter  une  dette  (jui 
n'est  point,  et  dont  on  est  souvent  bien  éloi- 
gné, quand  on  fait  l'aumône. 

Tout  ce  qu'on  pourrait  donc  dire  de  mieux 
en  suivant  le  principe  qui  a  donné  occasioa 
à  l'erreur  condamnée,  c'est  qu'un  ecclésias- 
tique qui  après  avoir  omis  son  Bréviaire  fait 
l'aumône  sans  penser  actuellement  à  sa 
dette,  ne  laisse  pas  de  la  payer;  comme  le 
débiteur  qui  donne  gratuitement  un  c.ilice, 
auquel  il  ne  se  souvient  point  de  s'être  en- 
gagé par  vœu,  remplit  son  obligation  ;  parce 
qu'un  homme  sage  est  censé  avoir  une  in- 
tention générale  et  confuse  de  faire  marcher 
la  justice  avant  les  vertus  qui  ne  sont  que  de 
surérogation. 

18.  Ce  que  nous  avons  dit  jusqu'ici  du 
bénéficier  s'entend  conimunément  du  pen- 
sionnaire. Cependant  quelques  docteurs  ont 
cru  que  ce  dernier,  quand  il  a  manqué  l'of- 
fice, ne  peut  ni  exiger,  ni  recevoir  sa  pen- 
sion,  et  qu'il  doit  la  laisser  à  celui  dont  il 
la  lire,  parce  qu'il  n'y  a  aucun  droit.  Ainsi  , 
disait-on,  il  en  est  de  lui  à  peu  près  comme 
d'un  excommunié  qui  ,  à  raison  de  son  in- 
capacité ,  ne  peut  jouir  d'aucun  revenu  ec- 
clésiastique, selon  cette  règle  d'Innocent  III; 
Itli provenlus  ecdesiastici  merilo  sublrahun- 
tur,  eut  Ecctesiœ  communio  denegalur  (4). 

(3)  Suares.,  eod.  cap.  10,  n.  18.  Navar.  in  Siinima,  cap. 
2S,  u.  122;  et  Mb  de  Oral  cap.  7,  n.  ôi.  Bonacina,  ibid. 
Barlhol.  a  S.  Fausto,  q.  297. 

(4)  Cap.  Pailoralis  53,  de  Appellat.  entra,  lit.  28, 
tib.  u. 


915 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


9i<> 


Malgré  cela  ,  il  faul  dire  avec  le  gros  des 
théologiens  (1)  que  le  pensionnaire  peut  re- 
cevoir son  revenu  à  l'ordinaire  ,  mais  qu'il 
est  obligé  en  conscience  de  resliluer  à  la 
manière  du  bénéficier.  Ce  sentiment  est  ap- 
puyé sur  deux  raisons  péremploires.  L'une, 
que  selon  Pie  V  le  pensionnaire  perd  ses 
fruits  dans  la  même  forme  que  celui  qui  a 
un  bénéfice  :  Esse  ohnoxium  amissioni  fru- 
cCuum  prœdicto  modo.  Or  le  bénéficier  les 
perd,  en  ce  sens  qu'après  les  avoir  reçus  ,  il 
doit  les  appliquer  à  la  fabrique  ou  aux  pau- 
vres. L'autre  ,  que  si  le  pensionnaire  devait 
laisser  sa  pension  à  celui  dont  il  la  tire,  il  ne 
pourrait  en  demander  la  condonaiion  au 
pape,  parce  que  le  pape  ne  donne  point  à 
Pierre  ce  qui  appartient  inconteslableanent  à 
Paul.  Or,  dit  Suarès  :  Compeiisatio  hœc  de  fa- 
cto concedilur  a  pnpn ,  lanquam  de  restiiu- 
tionc  quw  non  dthelur  certœ  pcrsonœ  ;  non 
autem  concedcretur  in  prœjudicium  teriii. 
Signum  ergo  est  tion  deberi  beneficiario.... 
neque  ipsum  posse  fritctus  tllos  denegare.  Sa- 
voir si  un  bénéûcirr  ijui  est  bien  sûr  que  son 
pensionnaire  prendra  toujours  et  ne  resti- 
tuera rien,  pourrait  le  faire  pour  lui ,  c'est 
tine  diffirulté  générale  qui  appartient  au 
Traité  du  droit  et  de  la  justice. 

L'excommunié  est  encore  traité  plus  ri- 
goureusement ,  s'il  est  vrai ,  comme  le  pré- 
tend Suarès  dans  son  admirable  Traité  des 
Censures  (2),  qu'il  n'a  pas  même  le  droit  de 
percevoir  sa  pension  ;  et  que  celui  sur  lequel 
elle  est  éiablio  n'est  pas  obligé  dj  la  lui  payer. 
Mais  c'est  une  autre  difficulté  que  nous  ne 
pouvons  examiner  ici  ,  et  qui  ne  se  résout 
pas  en  France  comme  ailleurs  (3). 

19.  il  suit  de'  ce  que  nous  avons  dit  dans 
tout  ce  chapitre  qu'un  bénéficier  et  tout  au- 
tre (|ui  a  des  revenus  ecclésiasiiques  s'ex- 
posent à  d'affligeantes  et  cruelles  discus- 
sions ,  lorsqu'ils  omettent  en  tout  ou  en 
partie  les  divins  offices.  C'est  un  labyrinthe 
dont  au  bout  d'un  nombre  d'années  on  ne 
peut  presque  plus  sortir,  et  qu'on  franchit 
bien  mal  dans  l'étcniilé  ,  quand  on  n'a  pas 
su  s'en  tirer  dans  le  temps.  !  laise  à  Dieu  de 
faire  par  son  infinie  miséricorde  que  chacun 
de  nous  le  dise  ,  comme  il  doit,  intègre,  de- 
vote  ,  attente.  J'insiste  de  nouveau  sur  le 
premier  de  ces  trois  mots,  bien  persuadé  (h) 
qu'un  bénéficier  et  un  pensionnaire  qui,  sans 
omettre  une  heure  tout  entière,  en  omettent 
une  partie  notable,  ou  par-ci  par-là,  plu- 
sieurs petites  parties,  qui  réunies  ensemble 
font  à  l'égard  de  l'olfice  de  tout  un  jour  une 
masse  considérable,  sont  compris,  pour  la 
nécessité  de  restituer,  dans  le  décret  du  con- 
cile de  Latran  et  dans  la  bulle  ds  Pie  V.  En 
eflet,  il  faut  raisonner  des  parties  par  rap- 
rort  aux  heures  entières,  comme  on  raisonne 
'!'une  heure  par  rapport  à  tout  l'office,  selon 
cette  maxime  du  droit  et  du  bon  sens  r  Qua; 

(1)  Suarès.,  eod.  cap.  30,  n.  21.  Garci.ns,  part,  m  de  Be- 
neiic.  cap.  1,  u.  57.  Bonacina,  ibid.  piinct.  4.  Barlhol.  a  S 
Fauslo,  q.  299. 

{'-)  Suarès., ubi  supra;  et  inTracl.  de  Censuris,  disp.  13, 
secl.  2. 

(3)  Voyez  les  Coiif.  d'Angers,  sur  les  Consiires,  (].  2, 
«1  avril  1712,  pag.  33;  ou  mon  Traité  sur  la  mima  matière, 


ralio  est  tolius  ad  lotiim,  endem  est  partis  ad 
parlem.  Puis  donc  que  les  constitutions  dé- 
clarent que  ceux  qui  ont  omis  tout  l'office- 
doivent  restituer  tous  les  fruits  ;  que  celui 
qui  n'a  omis  ((u'une  petite  heure  doit  en  res- 
tituer la  sixième  partie  :  ne  déclarent-elles, 
pas  indirectement  que  celui  qui  a  omis  dans- 
toutes  les  heures  une  quantité  de  l'office 
équivalente  à  une  heure  entière  est  obligé  à 
la  restitution  du  sixième  des  fruits,  et  d'une 
moindre  somme,  mais  toujours  de  celle-ci  , 
si  la  quanlilé  omise  pendant  une  journée 
n'équivaut  pas  à  une  heure  entière?  Qu'un 
chanoine  qui  pour  être  arrivé  trop  tard  au 
chœur  a  manqué  un  psaume  d'une  médiocre 
longueur,  soit  donc  exempt  de  restitution,  je 
n'irai  pas  contre;  mais  que  celui  à  qui  la 
même  chose  ou  l'équivalent  arrive  quatre  ou 
cinq  fois  par  jour  se  croie  tranquille  ,  «'est 
ce  qu'une  saine  morale  ne  lui  passera  pas. 

.\u  reste,  je  ne  raisonne  pas  du  bénéficier 
qui  cha(]ue  jour  omettrait  un  psaume,  comme- 
de  celui  qui  en  omettrait  un  à  chaque  heure 
du  même  jour.  Le  premier  ne  ferait  qu'une 
légère  plaie  à  des  offices  qui,  étant  autant 
de  toiils  séparés,  n'ont  point  de  liaison  entre 
eux.  Le  second  ferait  à  un  même  office  une 
brèche  qui  jiourrait  atteindre  ou  passer  l'o- 
mission d'une  petite  heure  tout  entière.  Mais 
je  n'aurais  point  de  peine  à  regarder  comme 
comme  grièvement  coupableun  homme  assez 
malheureux  pour  former  le  dessein  de  muti- 
lerions les  jours  son  Bréviaire.  Jamais  homme 
craignant  Dieu  ne  formera  un  projet  si  mal 
entendu;  et  nous  verrons  plus  bas  un  théo- 
logien aussi  habile  qu'éloigné  de  toute  extré- 
mité vicieuse,  lui  en  faire  un  très-grand 
péché. 

SECONDE  PARTIE. 

DE  l'office  public. 
(Trailé  de  t'OlBce  divin  ,  de  Collet.) 
Les  chanoines  et  les  religieux  députés  au 
chœur  ont  deux  obligations  à  remplir  :  l'une 
(!e  dire  l'office  ,  l'aulre  de  le  dire  avec  les 
solennités  que  l'Eglise  a  prescrites.  Ce  que 
nous  avons  dit  dans  la  première  partie  les 
regarde  conuTie  tous  les  autres  ecclésiasti- 
ques qui  sont  sujets  aux  heures  canoniales; 
mais  ils  ont  des  pouvoirs  bien  plus  étendus; 
et  ils  peuvent  se  perdre  en  faisant  beaucoup 
plus  que  ne  font  ceux  qui  récitent  en  parti- 
culier. Ce  sont  ces  devoirs,  aussi  sérieux 
qu'ils  paraissent  méconnus,  que  nous  allons 
développer.  Nous  marcherons  d'un  pas  sûr 
dans  cette  route  épineuse  ,  parce  que  nous 
n'y  marcherons  qu'à  la  suite  de  plusieurs 
docteurs  qui  nous  y  ont  précédés.  Jamais 
matière  n'a  été  plus  consultée  et  plus  souvent 
éclaircie  que  celle  qui  regarde  l'office  pu- 
blic. Un  pieux  chanoine  de  l'Eglise  de  Noyon 
a  rédigé  ces  décisions  (5),  et  il  en  a  fait  un 
corps  de  règles  qui  coule  peu  ,  que  l'on  peut 

part.  Il,  cap.  l,  art.  3,  soct.  5. 

(4)  Théorie,  eh.  6,  §  2,  q.  9,  pag.  199 

(b)  Recu-il  de  décisions  iiiiporiantes  sur  les  obligalimis 
des  chanoines, sur  l'usage  que  les  bénéficiers  doivejit  faire 
de.s  revenus  de  leurs  béuéUces,  cl  sur  la  pluralité  des  bi- 
néSces,  par  M.  du  Candas,  chanoine,  etc.  A  Nojoa,  che» 
Pierre  RocUer,  17tSl. 


917  OFF 

porter  parlout,  qu'il  est  aisé  de  consulter 
(l;iiis  SOS  iloulcs.  C'est  .  à  mon  sens,  nn  vrai 
service  rendu  à  i'KsIise.  La  réiiiiioii  liicii 
entendue  de  ce  qu'un  élat  iuiportaul  doit  à 
Dieu  et  se  doit  à  lui-mètnc  ,  sera  toujours 
quelque  chose  de  précieux  pour  ceux  (|ui  ai- 
ment à  connaître  et  à  suivre  l'oidie.  Cet  aveu 
est  reconnaissance  de  notre  part.  H  nous 
aurait  fallu  beauroup  de  temps  iiour  cher- 
cher des  résolutions  dispi  rsées  dans  un  assez 
grand  nomlircdc  volumes  :  il  nous  en  faudra 
très-peu  pour  les  'uivre  ().i8  à  pas.  Si  quel- 
quefois nous  nous  en  éloignons  ,  ce  ne  sera 
jamais  qu'avec  tous  les  égards  que  mérilenl 
ceux  qui  les  ont  données. 

Chapitiie  premier.  Combien  il  eut  important 
(jiic  l'office  public  se  fasse  avec  piété  et  avec 
décence. 

i.  Motifs  généraux  de  faire  l'office  d'une  ma- 
nière (lif/nc  de  Dieu.  —  •!.  Motifs  particu- 
liers Il  rj  va  du  sidut  de  ceux  (pti  y  sont 
obligés.  —  .'}.  Il  y  va  de  leur  intérêt,  — 
4.  de  ceux  de  la  religion ,  —  5.  de  l  édifica- 
tion dru  peuples,  —  (i.  de  leiirsanctific'ition. 
—  7.  Fautes  prinripides  à  éviter  dans  les 
offices  publics.  —  8.  Moyen  général  de  les 
éviter.  —  9.  On  n'exige  rien  des  petits  cha- 
pitres dont  ils  ne  puissent  s'acr/uitter. 

Quoi<|uc  je  ne  prétende  pas  faire  une  con- 
férence de  piélc,  je  crois  pourtant  devoir  ex- 
poser en  peu  de  mots,  et  les  raisons  qui  doi- 
vent engager  un  chapitre  à  s'acquiller  digne- 
menl  des  saints  offices,  cl  les  fautes  qui  s'y 
glissent  plus  ordiuairemenl  ,  el  les  moyens 
de  faire  l'un  et  d'éviter  l'aulrc. 

1.  Je  pourrais  d'abord  faire  valoir  quel- 
ques-uns des  niolifs  dont  on  s'e>l  toujours 
servi  pour  soutenir  dans  le  long  et  pénible 
cxerci<e  de  la  prière  publique  ceux  ((ue  la 
Providence  y  a  engages.  Quoi  de  plus  pro- 
pre «à  toucher  un  ((cur  chrétien  (|ue  de  se 
dire  que  la  periuis<ion  que  son  Maître  lui 
donne  de  le  voir  et  de  lui  (iirler  toujours  est 
.un  de  ses  plus  glorieux  pritiléges  ;  que  la 
nécessité  dont  il  s'atllige  aurait  été  pour  les 
Paul,  les  Antoine,  loSlylite,  l'uniciue  objet 
de  leur  ambition;  que  c'est  de  la  portion  de 
Marie  <)u'il  se  pl.iinl;  que  l'exercice  qui  l'en- 
nuie, qui  le  dégoûte  ,  est  lélernel  el  conso- 
lant emploi  des  esprits  bienheureux;  qu'un 
prince  ,  accablé  du  soin  d'un  |ieu|)le  aussi 
nombreux  que  le  sable  de  la  nier,  ne  con- 
naissait de  jours  fortunés  que  ceux  qu'il 
passait  dans  la  maison  du  Seigneur;  (lu'il 
soupirait  après  le  moment  où  il  lui  serait 
permis  d'y  paraître;  qu'il  y  préludait  dans  le 
temps  à  la  partie  qu'il  devait  faire  pendant 
l'éternité;  qu'il  se  dédommageait  de  ses  ab- 
sences forcées  par  la  composition  et  par  le 
cjianl  de  ces  cantiques  sacrés  que  l'Esprit- 
Saint  a  dictés  et  qu'il  a  ménagés  à  son  Eglise; 
(pie  le  feu  qui  le  consumait  s'est  perpétué  de 
kièrle  en  siècle  dans  tous  ceux  qui  ont  véri- 
tablement aimé  Dieu;  et  que,  malgré  le  l'roid 


OFF 


UIB 


t<îrrible  qui  règne  de  nos  jours,  il  est  encore 
des  l'héba'ides  où  de  pieux  solitaires,  mal 
nourris  et  grossiôreincnl  velus,  trouvent, 
dans  la  multiplicité  des  offices  du  jour  el  de 
la  nuit,  non  des  raisons  tie  souhaiter  qu'où 
en  réforme  l'excessive  longueur,  mais  des 
motifs  de  la  plus  douce  cl  ile  la  pins  solide 
consolation.  Kt  pourquoi,  disait  à  Augustin 
toujours  flotlanl  la  jilus  aimable  des  vertus, 
ponrquoi  seriez-vous  le  seul  à  ne  pouvoir 
pas  ce  que  tant  d'autres  trouvent  possible, 
aisé,  délicieux"? 

Mais  laissons  à  l'écart  ces  grands,  ces  su- 
blimes motifs.  Disons,  cl  lout  le  monde  pourra 
l'entendre,  qu'un  chanoine  et  toute  autre 
personne  destinée  au  cbu'ur,  doil  s'acquitter 
dignement  de  celte  auguste  fonction ,  parce 
qu'il  y  va  de  sou  salul,  de  l'inlcrèt  de  l'E- 
glise el  du  sien  propre,  du  bonheur  el  do 
l'édification  des  peuples. 

■2.  Il  y  va   de  sou    salut.  Il  ne  s'agit  pas 
d'une  aelion  qu'il  puisse  bien   ou   mal   faire 
sans  que  cela  tire  à  conséquence.  Il  peut  eu 
dire   ce  que  disait   le  grand  apôtre   du  mi- 
nistère de  l'Evangile  ,  que  malheur  à  lui  s'il 
ne  s'en  acquitte  pas  comme  il  f.iut;  que  c'est 
pour  lui  un  engagement  nécessaire;  que  c'est 
un  emploi  qui  lui  a  été  confié  (î).  Heureux  , 
si,  connue  le  môme  apôtre,  il  pouvait  ajouter 
qu'il  ne   s'y   est   point   ingéré  de  lui-ménie  , 
qu'il  ne  l'a  point  brigué,  el  qu'il  met  sa  gloire 
à  le  ri  raplir  gratuitement  (2).  Quelle  réflexion 
plus  capable  de  saisir  l'esprit  et  le  cœur,  d'y 
répandre  la  frayeur  el  le  trouble,  que  celle- 
ci  :  Pour  se  sauver,  il  faut  remplir  les  devoirs 
de  sa  profession  :  c'est  la  voix   du   christia- 
nisme   entier?  Dans  l'étal  ou  la  Providence 
m'a  mis,  mon  grand,  et  en  un  sens  mon  uni- 
que emploi  est  de  chanter  les  louanges  de 
Dieu  d'une  manière  qui  soil  digne  de  lui.  Jo 
ne  suis  chanoine,  ni  pour  dévorer  celle  mul- 
titude de   volumes  que    l'oisiveté  ou  l'envie 
de  paraître  eiifanle  tous  les  jours;  ni  moins 
encore   pour  me  f.iire  dans  une   province  la 
frivole  réputation  de  galant  homme;  ni  mê- 
me ,  hors  le   cas  d'une  destination  spéciale, 
pour  tonner  dans  la  chaire  contre  Judas  et 
ses  prévarications.  Ce  que  Dieu  demande  de 
moi,  lanl  qu'il  me  laissera  dans  le  pénible  et 
laborieux  métier  qu'il  m'a  fait  prendre,  c'est 
que  je  le  fasse  de  manière  à  soutenir  un  jour 
ses  regards    el  ceux  de   mon    ennemi.  C'est 
là-dessus  que  je  serai   jugé.   Mes  absences, 
mes  infirmités  prétendues  ,  la  dissipation  de 
mes  yeux  ,    l'égarement   trop   volontaire  de 
mes  pensées,  les  lectures,  peut-être  bonnes, 
mais  étrangères ,  tout  cela  me  sera  imputé. 
On  ne  me  passera   pas  même   une  poslura 
moins  modeste  ,  ni  un   dégoiit  un  peu  con- 
senti. Ce  sont  des  défauts  :  le  Juge  des  justi- 
ces saurait-il  les  dissimuler?  Ces  principes 
ne  sont  pas  bien  propres  à  rassurer.   Il  est 
encore  temps  de   parer  aux   conséquences  , 
Juravi  et  statui  :  j'en  prends  aujourd'hui  la 
résolution.  Bénissez- la.  Seigneur;  affermis- 
sez l'euvrage  de  vos  mains.  A  quoi  serviront 


(1)  NecessiUs  iiulii  iiicuinbil  :  \x  niilii  si  nou  evaiigeliza- 
vero...  dispensutio   milii   crediia    est.    1  Cor.  ix.  16. 


(2)  yiirp  est  ergo  inerces  niP3?ut...  sine  sumplu  ponav 
EvjiigelRim.  Ibirt. .  IS 


019  DlCTIONNAUΠ DES  CEREMONIES  ET  DES  niTES  SACRES 

mes  taibies  cfforis,  si  vous  ne  défendez  mon 
esprit,  mon  imagination  ,  mon  cœur,  comme 
un  homme  armé  défend  une  citadelle?  iVài 
Dominns  cuslodieril  civitatem,  frustra  vigilat 
qui  custodit  eam 


020 

armes  à  l'ennemi  qui  vous  poursuit.  Que 
voire  modestie  ,  votre  exactitude  ferme  la 
bouciie  à  la  calomnie  (7).  Consacrés  par  état 
au  culte  de  rEtcrnel,  quel  malheur  pour 
vous  si  à  votre  occasion  son  nom  était  blas— 
3.  11  y  va  pour  ceux  qui  sont  obligés  à     phémé  parmi  les  nations  (8)1  Le  recueille 


l'office  public,  et  plus  encore  pour  des  cha 
iioincs ,  de  leur  intérêt  et  de  ceux  de  la  reli- 
gion. Et  d'abord  il  s'agit  de  leur  propre  in- 
térêt. C'est  ordinairement  des  fruits  de  leurs 
bénéfices  qu'ils  tirent  leur  subsistance.  Or, 
nous  lavons  dit  et  prouvé,  les  fruits  ne  leur 
appartiennent  qu'autant  qu'ils  s'acquittent 
bien  de  leurs  fonctions.  Qu'ils  aient  des 
mœurs  pures ,  qu'ils  résident  exactement, 


ment  du  simple  fidèle  fut,  dans  les  premiers 
temps  ,  une  preuve  de  la  vérité  de  notre  foi 
qui  enleva  aux  idoles  leurs  plus  fiers  adora- 
teurs (9)  ;  et  nous  savons  que  de  nos  jours  la 
modestie  constante  d'un  saint  prêtre  a  ouvert 
les  yeux  à  un  protestant.  Perpétuez  ces  mi- 
racles :  un  peu  d'attention  sur  vous-même, 
un  peu  d'amour  en  viendra  à  bout.  Si  ce 
qu'on    vous    demande  souffrait   de  grandes 


qu'on  voie  en  eux  un  goût  marqué  pour  les  difficultés,  vous  ne  devriez  pas  l'omettre  (10), 
cérémonies;  qu'ils  entrent  les  premiers  dans  parce  que  vous  vous  y  êtes  engagé  :  un  essai  de 
le  temple,  qu'ils  en  sortent  les  derniers,  qu'il     quelques  jours  vous  apprendra  que  c'est  la 


ne  leur  arrive  jamais  d'y  dire  un  mot  mal  à 
propos  :  s'ils  n'y  font  pas  leur  partie,  autant 
qu'ils  peuvent  la  f.iire  au  souverain  jugement 
de  celui  qui  sonde  les  reins  et  les  cœurs, 
ils  ne  sont  qu'un  or  réprouvé  (1).  Mis  dans 
la  sévère  balance  di)nt  parlait  un  pro- 
phète (2) ,  ils  y  seront  trouvés  d'un  poids  trop 
léger.  Il  fallait  faire  ce  qu'ils  ont  lait,  mais 
il  ne  fallait  pas  omettre  ce  qu'ils  ont  omis  (3) 


chose  du  monde  la  moins  difficile.  La  grâce 
et  l'onction  de  l'Esprit  vous  l'apprendront 
encore  davantage. 

5.  Il  y  va  de  l'édification  et  du  salut  des 
peuples.  C'est  surtout  en  leur  faveur  que 
l'Eglise  a  établi  ses  cérémonies.  Elle  savait 
que,  quoique  le  vrai  culte  soit  celui  qui  se 
rend  en  esprit  et  en  vérité,  la  faiblesse  hu- 
maine a  besoin  d'êlre  soutenue  par  le  minis- 


4.  Mais  il  y  va  encore  moins  de  leur  propre  tère  des  sens;  et  que  comme  le  spectacle  de 
intérêt  que  de  celui  de  la  religion.  Ils  ne  la  nature  conduit  au  Créateur,  le  spectacle 
peuvent  ignorer  le  violent  orage  qu'a  formé     de   la   religion  ,  la   religion    elle-même  de- 


conlre  elle  l'impiété  déguisée  sous  le  titre 
fastueux  de  philosophie  du  bon  sens.  Le 
Juif  érigeait  des  tombeaux  à  ceux  que  ses 
pères  avaient  massacrés  (V)  :  le  séculier  d'au- 
jourd'hui renverserait  volontiers  les  tom- 
beaux de  ses  pères  ,  pourvu  qu'il  renversât 
avrc  eux  le  sanctuaire  où   ils  sont  placés 


venue  en  (luelque  sorte  maniable,  conduit  à 
celui  qui  est  l'auteur  et  le  consommateur  de 
la  foi.  Or  celte  fin,  l'Eglise  l'obtient  toujours 
lorsque  la  décence,  le  respect,  la  piéié  ac- 
compagnent son  culle  extérieur.  Quand  on 
voit  un  nombreux  clergé  marcher  d'un  pas 
grave,  s'avancer  vers  le  chœur  les  yeux  mo- 


L'insaliable  cupiilité  fait  oublier  à  un  père  destement  baissés,  faire  devant  l'autel  la  gé- 
que  c'est  à  la  subsistance  de  son  propre  fils  nudexiou  jusqu'en  terre,  ou  une  inclination 
qu'il  en  veut.  Il  ne  se  contente  pas  de  cher-  respectueuse;suivre,àrexempled'Israël(ll), 
cher  l'iniquité  où  elle  est,  il  fouille  jusque  le  mouvement  général,  comme  si  la  même 
dans  la  maison  du  juste  pour  y  en  trouver  main  l'imprimait  en  même  temps  à  tous  ; 
des  traces  (3).  Il  n'eSaminepas  si,  pour  jeter  s'accorder  si  bien  ,  soit  dans  le  chant ,  soit 
la  première  pierre  sur  le  coupable,  il  fiiut  dans  la  psalmodie,  qu'on  ne  juge  de  la  mul- 
élre  innocent  (6).  Adultère  ,  rapacité  ,  hor-  titude  des  voix  que  par  la  mesure  de  leurs 
reurs  de  toute  espèce,  il  se  pardonne  tout,  forces;  garder  une  médiation  constante  et 
et  ne  pardonne  rien  aux  ministres  de  la  re- 
ligion, qu'il  hait  encore  plus  qu'eux.  Comme 
l'aspic,  il  n'a  point  de  venin  pour  lui-même; 
il  le  garde  tout  entier  pour  ceux  qui  l'incom- 
modent. Or,  c'est  des  offices  publics  qu'il 
prend  acte  plus  volontiers.  Ce  n'est  pas  qu'il 
ne  s'en  dispense  avec  la  plus  scandaleuse 
facilité;  mais  c'est  qu'il  y  trouve  de  plausi- 
bles prétextes  à  son  indomptable  fureur. \'ous 
la  détestez  cette  fureur  :  faites  tous  vos  efforts 
pour  ne  la  pas  servir.  Ne  prêtez  point  des 

(I)  Argenluni  l'eprobum  vocale  cos.  Jerem.  \i,  30. 

{•2)  Appensus  es  ia  slalera,  et  inveulus  es  minus  liabens. 
Daniel,  v,  27. 

(3)  Hsec  oporluit  facere,  et  illa  non  omilterc.  MaUh. 
xxiu,  23. 

(1)  Vœ  vobis  qui  sedificalis  monumenta  proplielarum; 
paires  auleui  vestri  occiderunl  illos.  Luc.  xi,  47. 

[5)  Ne  insidieris,  el  qua;ras  impiclalem  in  donio  justi. 
Prov.  xxiv,  13. 

(6)  Qui  sine  peccato  est  veslrum,  prinius  .  lapiJem  niil- 
iJt   .loau.  vin,  7. 

(71  Obslruclum  est  os  lo(|uenlium  iiilipia.  Psahn.LSii,  12. 
(8)  Nomen  IJeiper  vos  blaspliemalur  iiiler  génies,  siciit 
toiipiuin  fst.  «oni  ii,  'H 


uniforme  ;  se  couvrir  et  se  découvrir  tous  à 
la  fois  ;  marcher  dans  les  processions  publi- 
ques aussi  recueillis  que  dans  un  désert,  où 
nul  objet  ne  pourrait  partager  l'attention  : 
lors,  dis-je  ,  qu'on  voit  toutes  ces  choses,  on 
découvre  la  grandeur  du  maître  auquel  elles 
se  rapportent;  et  fût-on  anglican,  si  la  fu- 
reur de  contredire  ne  possède  pas,  ou  en  est 
altendri  (12).  Quelle  différence  dans  ces  of- 
fices, où  il  n'y  a  ni  dignité,  ni  concert,  ui 
recueillement,  ni  modestie,  et  peut-être  en- 

(9)  Voyez  les  Mœurs  des  premiers  Chréliens,  par  l'alibé 
Fieury. 

(10)  Pater,  et  si  rem  grandem  dixisset  libi  prnpheta, 
certe  facere  debueras  :  quanlo  niagis,  etc.  IV  Reg.  v,  13. 

(11)  ligressi  sunl  populus  Israël  quasi  vir  unus.  I  Rcg. 
XI.  7. 

(12)  ln.processionesolemni  quandoque  abundanliusflevi, 
cum  qui  forte  una  aderant,  coniradicendi  sludio,  et  prœju- 
dicio  caci,  immodlco  riau  dlHluerent.  Rellgio  Mfedici,  sect. 
3,  pag.  8,  edil.  Argenlorali  16.Ï2.  L'auteur  de  cet  ouvrage, 
lequel  était  anglais,  le  donna  d'abord  en  sa  langue  mater- 
nelle. Un  lullierien  modéré  le  traduisit  eu  lalin,  et  le  lit 
imprimer  à  Strasbourg. 


921 


OFF 


OFF 


Oiî 


corc  moins  île  piélédans  le  cœur  que  d'cxac- 
«iluiie  dans  les  cérémonies  !  Je  n'en  Irncerai 
pas  le  portrait.  Plaise  à  Dieu  que  dans  le 
inonde  il  n'y  ait  pas  une  église  qui  en  four- 
nisse un  modèle. 

0.  J'ajouterai  donc  que  la  sainteté  des 
offices  publics  intéresse  le  salut  des  peu- 
ples et  leur  vrai  bonheur,  qui  en  dépend 
beaucoup.  Je  ne  puis  ni  ne  veux  examiner 
jusqu'à  quel  point  ceux  qui  ,  sur  la  monla- 
çne  ,  sont  chargés  des  olfices  publics  ,  doi- 
vent prier  pour  ceux  qui  combattent  dans  la 
plaine.  Un  écrivain  qui  a  caché  son  nom  a 
attaqué  sur  ce  point  l'auteur  de  la  Prière 
publique.  Au  moins  faut- il  avouer  que  la 
cotnmunion  des  sainls  rend  les  fidèles  parti- 
cipants des  bonnes  œuvres  qui  se  font  dans 
l'Eglise  ;  et  qu'il  y  a  dans  l'office  un  grand 
nombre  de  prières  qui,  comme  le  souhaitait 
saint  Paul,  ont  pour  objet  la  paix  et  la  pros- 

fiérilé  des  empires,  la  sanctification  des  rois, 
a  justice  et  la  sainteté  des  sujets.  Or  cette 
grande  opération  ,.. qui  quel(|uefois  demande 
tant  de  grâces  par  rapport  à  un  seul  Augus- 
tin, sera-t-elle  l'effet  d'une  prière  dont  le 
moindre  défaut  est  d'être  languissante  '?  Des 
liomiiies  qui  ne  savent  pas  prier  pour  eux- 
mêmes  seront-ils  bien  sûrement  exaucés 
pour  ce  genre  de  péché  qui  va  à  la  mort ,  et 
dont  l'apôtre  chéri  nous  a  donné  une  <i  ter- 
rible idée  (1)  ?  Des  cris  confus,  qui  n'ont  de 
sensitde  que  l'ennui  qui  les  étouffe  ,  que  le 
dégoût  qui  les  accompagne  ,  s'élèveronl-ils 
jusqu'aux  nuées  '?  Y  seront-ils  cet  encens  de 
bonne  odeur  que  le  Dieu  jaloux  reçoit  vo- 
lontiers ■?  J'en  fais  juge  la  tiédeur  même.  Se- 
rait-ie  à  des  vœux  aussi  faibles  qu'elle  ac- 
corderait des  grâces  signalées? 

7.  Je  ne  dirai  qu'un  mot  sur  les  fautes  qui 
peuvent  se  faire  dans  les  offices  publics,  lin 
prenant  le  contrepied  de  ce  que  je  disais  il 
n'y  a  qu'un  moment,  il  sera  aisé  de  les  dé- 
couvrir toutes.  Les  plus  frappantes  aux 
yeux  de  ceux  qui  ont  de  la  religion,  et  peut- 
être  plus  encore  aux  yeux  de  ceux  qui  n'en 
ont  point,  sont  l'ignorance  des  cérémonies  , 
que  les  séculiers  du  premier  rang  appren- 
nent quelquefois  pour  avoir  le  plaisir  de 
nous  trouver  en  défaut  ;  la  mollesse  et  l'in- 
décence de  la  posture ,  si  contraire  à  l'an- 
ciennepratique  ^2j;  la  rapidité  dans  le  chant 
ou  dans  la  psalmodie  ;  l'anticipation  d'un 
cô;é  sur  l'autre  ;  l'évagaiion  des  yeux  ,  tou- 
jours inutile,  souvent  dangereuse  ;  la  mal- 
propreté rebutante  des  ornements  ;  la  pro- 

(1)  Est  l'eccalum  ad  niorlcm  :  non  |iro  iilo  dico  ul  rogel 
quis.  I  Joan.  v,  16.  Yoijez  ce  que  j'.ii  dit  sur  ce  passjge, 
loin.  II  de  Kelig.  cap.  2,  an  8,  el  moins  mal,  lom.  .\,  part. 
ic,  cap.  2,  a.  19. 

(ij  Pierre  Damien  a  fait  un  traiié  contre  ceux  qui  sont 
as^is  dans  le  temps  de  l'oflice.  Eccc.  dil-il,  tibi  seruphiin 
ietleie  non  audei,  sedel  livmu  litteus.  11  \eut  que  cela  soit 
défendu,  même  aux  1jii|uls  de  l'un  el  de  l'autre  sexe  . 
Prohibendmn  e»(,  non  modo  clericis.scd  eiiam  laicis  ulritis- 
qiie  sexiis ,  ul  nisi,  skia  mos  est,  iiiler  tiocUirni  lectiones 
oflkii  nemo  sedeaC.  Tliéopliile  Renaud  dit  <iu'en  Espagne 
ou  ne  sait  encore  aujourd'liui  ce  que  c'est  que  d'èlre  assis 
pendant  l'office.  G raucolas,  dans  son 'l'railé  de  l'Ollice 
divin,  p.  263,  prétend  que  Vusage  des  bancs  dims  les  église» 
e>,l  un  ubiis,  que  l'hiléiél  el  la  ne  de  quelque  léqer  profit 
a  Ul  fabrique  des  églis^'s  oui  iiin  oduii  dans  les  derniers 


prête  trop  éîuii'i  de  la  personne  ;  la  substi- 
tution d'une  lecture  qui  plaît  à  un  exercice 
qui  ennuie  ;  l'excessif  ménagement  de  sa 
santé,  qu'un  zèle  indiscret  ne  doit  pas  rui- 
ner, mais  pour  laquelle  on  ne  tremble  guère 
que  quand  il  s'agit  de  Dieu.  Je  ne  parle 
point  des  indispositions  du  cœur,  qui  ne 
sont  peut-être  pas  les  moins  rares ,  el  <iui 
sont  toujours  les  plus  funestes.  J'en  laisse 
le  jugement  à  ce  Maître  formidable ,  qui  la 
lampe  à  la  main  visitera  un  jour  Jérusa- 
lem ('!),  et  qui  pourra  bien  ne  trouver  que 
du  foin  et  de  la  paille  (V)  dans  des  magasins 
qu'on  croyait  richement  fournis. 

8.  Pour  éviter  ce  maliieur,  il  y  a  un  moyen 
aussi  précis,  que  les  suites  en  sont  étendues: 
et  ce  moyen,  qui  a  sanctifié  les  élus  de  tous 
les  temps  ,  c'est  de  ne  faire  aujourd'hui  que 
ce  qu'on  sera  bien  aise  d'avoir  fait  un  quart 
d'heure  avant  sa  mort.  Mais  cette  leçon  si 
courte,  ce  n'est  ni  la  philosophie  qui  l'ensei- 
gne, ni  les  forets  de  la  nature  qui  la  prati- 
quent. Elle  ne  s'apprend  bien  qu'aux  pieds 
de  la  croix  du  Sauveur  ;  el  ce  n'est  guère 
là  qu'on  fait  ses  principales  études.  L'exem- 
ple de  nos  voisins  nous  rassure,  une  com- 
paraison tacite  d'eux  avec  nous  nous  fait 
croire  que  nous  sommes  bien  ,  parciî  qu'ils 
sont  mal;  nous  voyons  trop  leur  indigence, 
nous  ne  voyons  pas  assez  la  nôtre.  Mettons 
sur  nos  yeux  un  collyre  salutaire  ;  il  est 
encore  un  médecin  qui  guérit  \cà  aveugles  , 
ou  qui  règle  la  vue  :  approchons-nous  de 
lui  avec  foi,  nous  serons  éclairés.  Bien  loin 
de  nous  faire  rougir  par  un  rebut  humiliant, 
il  se  fera  un  plaisir  de  dissiper  nos  ténè- 
bres (•')).  Alors  nous  le  servirons  dans  la 
sainteté  cl  la  justice  tous  les  jours  de  notre 
vie  (6).  En  entrant  dans  nos  temples,  ceux- 
niémes  qui  avaient  peine  à  le  croire  recon- 
naîtront que  le  Dieu  de  majesté  y  fait  sa  ré- 
sidence ("7).  On  nous  trouvera  tels  qu'était 
Salomon  devant  l'autel  du  Seigneur  (8).  At- 
tendris ,  enchaînés  par  nos  exemples  ,  les 
peuples  rendront  gloire  au  Père  qui  habite 
dans  les  cieux  (9).  Les  moins  vertueux  se 
reprocheront  leur  tiédeur,  au  lieu  de  nous 
faire  un  crime  de  la  nôtre. 

9.  Mais  vcux-je  donc  qu'un  chapitre  peu 
nombreux,  souvent  composé  en  grande  par- 
lie  de  vieillards  el  d'infirmes,  réduit  d'ailleurs 
par  le  malheur  des  temps  à  la  plus  incom- 
mode médiocrité,  fasse  l'office  avec  cel  air 
de  dignité  et  de  grandeur  qu'on  admire  dans 
la  première  église  de  Paris'?  Non  sans  doute  ; 

temps. 

(5)  Scrutabor  Jérusalem  in  lucernis.  Sophon.  i,  12. 

(4)  Si  quis  autem  superaedilicat...  auruin,  argentuni,  la- 
pides preticsos,  ligna,  fœnum,  stipulam,  uniusciijusque 
opus  manil'esluiu  erit.  I  Cor.  lu,  12  et  13. 

(o)  Accedite  .id  i.um,  el  illumiuamini  ;  et  faciès  veslra 
non  confundenlur.  Psalin.  xxxiii,  5. 

(6)  lu  sanctilate  et  juslilia  coram  ipso,  omnibus  diebui 
nostris.  Luc.  i,  73. 

(7)  Vere  Dominus  est  in  loco  isto,  et  ego  nesciebam. 
Gènes,  xxviu,  16. 

(8)  Ftexis  genibus ,  et  palmis  in  cœtum  extensis. 
111  Kfg.  ïi. 

(9)  Ut...  glorificeut  Palrem  veslruin,  qui  iu  cfelis  es!. 
M.-mU  V,  10. 


025 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


9  H 


il  n'y  cul  jninais  de  loi  pour  l'impossible.  Je 
no  lui  demande  donc,  ni  celte  multitude  d'of- 
ficiers, ni  ce  grand  nombre  d'ornements,  ni 
celle  confusion  de  voix  de  tout  genre,  qu'on 
fait  si  bien  valoir  dans  les  grandes  ciithé- 
drales.  Je  demande,  et  je  suis  sûr  que  la  re- 
ligion qui  connaît  la  mesure  de  ses  droits,  ne 
nie  désavouera  pas  ,  je  demande  que  l'église 
la  plus  pauvre  soit  tenue  aussi  proprement 
qu'elle  pourra  l'être  ;  que  son  linge,  ses  or- 
nements, ses  livres  soient  ménagés  avec  soin 
et  respc(  t  ;  que  le  peu  d'enl'anls  de  chœur 
([ui  s'y  trouvent  soient  bien  formés  ;  que  les 
cérémonies,  et  principalcmenl  celles  qui  ne 
reviennentqu'unefois  par  an.soienlloujours 
préparées  ;  que  chacun  se  fasse  une  règle 
d'arriver  plutôt  un  quart  d'heure  avant  le 
commencement  de  l'office  qu'une  minute 
après;  qu'on  ne  traîne  point  sur  ce  qui  doit 
se  dire  rondement,  qu'on  ne  coure  point  sur 
ce  qui  doit  êlre  dit  avec  gravité  ;  qu'on  évite, 
en  baissant  les  stalles,  ce  fracas  énorme  qui 
rappelle  les  ténèbres  de  la  semaine  sainte  ; 
qu'on  n'y  souffre  jamais,  ni  dans  la  musique, 
ni  sur  l'orgue,  ces  airs  profanes  qui  respirent 
toute  autre  chose  que  la  piété  (1)  ;  qu'il  n'y 
ait  au  chœur  que  ceux  que  leur  état  et  leur 
sexe  n'en  excluent  pas,  et  que  de  tous  ceux 
.jui  le  composent  il  ny  en  ait  pas  un  seul 
qui  n'annonce  par  son  recueillement  profond 
et  par  tout  son  extérieur  que  le  mouvement 
de  ses  lèvres  n'est  qu'une  faible  expression 
du  mouvement  de  son  esprit  (2).  Or,  la  vertu 
dit  qu'en  tout  cela  il  n'y  a  rien  que  d'aisé  : 
je  me  contente  de  dire  qu'il  n'y  a  rien  d'im- 
possible. 

Cbap.  II.  — De  l'obligation  des  chanoines  par 

rapport  à  l'office  en  général. 

[Voficz  ce  clia|iilre  à  l'art.  Chanoines.) 

Chap.  III.  —  Ve  robligation  des  chanoines  par 

rapport  à  certains  offices. 

(Vnijez  ce  chapitre  à  l'art,  cité.) 

Chap.   IV  —  Des  causes  qui  exemptent  de  la 

résidence. 

(Voyez  ce  cliaiiitre  h  l'art,  cité.) 

Chap.   V.  —  Suite  de  la  même  matière. 

{ Vutjez  ce  chapitre  a  l'art,  cité.) 

Chap.  ^  I.  —  Des  peines,  soit  d'un  chanoine 

gui  mangue  à  l'office,   soit  de  ceux  qui   le 

favorisent. 

(Voyez  ce  chapitre  à  l'art,  cité.) 
Chap.  VU.  —  Ors  moyens  d'exciter  et  rf«  nour- 
rir sa  ferveur  dans  les  offices  publics. 
(l'oi/fs  ce  ch.Tpitre  à  l'art.  Fekxecb.) 
TITltE  QUATlilÉME. 
OFFICE   PONTIFICAL. 

Les  cérémonies  de  cet  office  ,  exécuté 
dans  la  cathédrale,  qui  en  est  le  lieu  ordi- 

(l)  Districte  probibetniis  in  pcclesiis  ac  capftilis,  etiam 
quae  exemptioiiem  prœtendunt,  prolaiii.s  ac  ssoiilaribus 
iiiodis  fraclas  miisicas,  organa  canlileiiis  ac  sonisniodcsti.i 
et  gravilale  cantus  ecclesiastioi  indignis  resonantia,  etc. 
Statula-Franci.sci  de  Harlai,  Paris,  archiep.  an.  Ifi7l,  an. 
32.  1,'auieiir  du  livre  intitulé,  Principes  de  la  )ierfection 
chrélkme,  A\i,  pag.  451,  a  (|ue  la  mélodie  et  la  musique 
s'assortissent  mal  à  la  vocation  des  religieuses;  que  la  gra- 
vité en  souffre,  parce   qu'elle  ne  s'accorde  point  avec  cet 


naire,  oîi  rien  ne  manque  pour  la  solennité, 
sont  détaillées  aux  arl.  Messe  pontificale, 
Vêpres  PONTIFICALES, elc.  Maisl'évéqne  n'est 
pas  toujours  dans  sa  cathédrale;  il  visite  son 
diocèse,  il  administre  le  sacrement  de  con- 
firmation dans  les  paroisses,  il  confère  quel- 
quefois les  saints  ordres  hors  de  son  église  , 
il  célèbre  sans  avoir  un  trône,  mais  un  fau- 
teuil au  côlc  de  lEptlre  ;  ou  bien  c'est  un 
évéque  qui  est  hors  des  lieux  de  sa  juridic- 
tion.On  trouvera  ici  détaillées  les  cérémonies 
à  faire  dans  ces  circonstances,  d'après  Bal- 
deschi ,  cérémoniaire  du  Vatican,  avec  des 
observations  extraites  du  Cérémonial  de 
Lyon,  etc. 

Quand  l'évéque  doit  se  rendre  dans  une  pa- 
roisse ou  une  église,  dit  ce  Cérémonial,  n. 
ik32,  celui  qui  est  à  la  télé  de  cette  église 
aura  soin  de  distribuer  parmi  les  membres 
de  son  clergé  les  fonctions  des  officiers  dont 
on  va  parler  ,  et  de  choisir  parmi  les  cnfanis 
de  chœur  les  plus  grands  et  les  plus  adroils 
pour  remplir  celles  de  porte-insignes.  Le  prê- 
tre, qui  est  seul  dans  sa  paroisse,  priera  sps 
confrères  voisins  de  venir  l'aider  à  recevoir 
dignement  le  prélat,  et  confiera  à  l'un  d'eux 
la  fonction  de  maître  des  cérémonies  ;  il 
priera  un  vicaire  de  vouloir  bien  se  charger 
de  celle  de  cérémoniaire  et  les  plus  jeunes 
rempliront  celles  de  porle-insignes,  tâchant 
de  ne  laisser  aux  enfants  de  chœur  que  le 
soin  de  porter  la  croix  et  la  crosse. 

Rien  n'est  plus  propre  à  causer  le  trouble 
et  le  désordre  dans  une  cérémonie  que  lors- 
que plusieurs  veulent  commander  et  que  les 
minisires  ne  savent  à  qui  obéir  ;  c'est  ce  qui 
arrive  ordinairement  dans  les  cérémonies 
rares  et  extraordinaires,  où  faute  de  person- 
nes exercées,  chacun,  par  zèle  et  empresse- 
ment, veut  aider  les  autres  de  ses  lumières. 
Il  est  donc  important  en  pareil  cas  que  quel- 
qu'un soit  charge  de  diriger  les  cérémonies, 
et  que  tous  les  autres  officiers  lui  obéissent  ; 
on  l'appelle  maître  des  cérémonies. 

Celui  qui  remplira  cette  fonction  aura  soin 
de  lire  ce  qui  le  concerne  selon  la  cérémonie 
dont  il  s'agit  ;  il  aura  soin  aussi  de  lire  et  de 
savoir  les  fonctions  de  tous  les  autres  ofû- 
ciers,  afin  de  pouvoir  veiller  à  ce  que  chacun 
y  soil  fidèle. 

Il  s'assurera  que  le  sacristain  a  préparé 
dès  la  veille  tout  ce  qui  est  de  son  devoir  ;  et 
lorsque  tous  les  préparatifs  de  l'église  seront 
terminés,  il  ira  en  avertir  le  prélat.  Quand 
on  se  rend  à  l'église,  c'est  lui  qui  dirige  la 
marche. 

Dans  l'église,  le  maître  des  cérémonies  se 
place  à  l'endroit  le  plus  commode  pour  di- 
riger les  cérémonies,  et  donner  ses  ordres  à 
tous  les  officiers,  cérémoniaire,  sacristain  et 
autres  ;  mais  il  ne  sort  de  sa  place  que  rare- 
air  de  gaieté  et  de  triomphe,  ce  Irndro,  ce  langoureux, 
ces  poris  et  ces  roulements  de  voix,  ces  éclats  perçants 
qui  régnent  dans  la  musique.  Il  ajoute  que  les  agréiiienti 
de  la  voix  peuvent  frapper  aussi  dangereusement  que  les 
traits  du  visage,  ou  la  parure  de  la  tête,  etc.  »  Je  laisse 
aus  supérieurs  à  juger  de  ces  réflexions. 

(2)  Oraho  spiriiu  (id  est  voce),  orabo  et  mente  :  ps»l- 
laro  spiritu,  psallam  et  mente.  I  Cor.  xiv,  15. 


fl55 


OFF 


OFF 


ne 


nienl;  c'est  le  cércmoniaire  qui  est  chargé 
d'allor  et  de  Tenir.  Arant  la  cérémonie,  il 
Joit  donc  s'entendre  avec  lui  ;  ils  doivent 
convenir  entre  eux  de  leurs  signaux,  se  par- 
tai^er  les  emplois  at  prévoir  ce  qu'il  y  aura 
à  faire.  (/6id.,  n.  IVaS-îo.) 

Voyez  le  titre  variétés  à  la  fin  de  cet  arti- 


cle. 


CÉRÉMONIES 


PI  t'OFFICE    P   NTIFICAL    CONFORMES   AU  CEREMONIAL    DIS 
ÉVÊQUES    ET    A    l'usage    COMMUN    DE    HOME. 

ARTICI.E  l'REMlElt. 
DE    LA    MESSE    PONTIFICALE 

(Cércinoiiial,  1.  ii,  c.  H.) 

Dans  beaucoup  d'églises,  la  préparation  et 
l'action  de  grâces  se  font  à  la  sacristie  ;  dans 
d'aulros  il  y  a  un  nombre  suflisant  de  clorCs 
et  assez  de  place  dails  le  cliœur  pour  cela  ; 
c'est  pourquoi  l'auteur  a  mis  dans  le  courant 
des  chapitres  quelques  notes  pour  diriger  le 
cérémoniaire  dans  l'Iiypothèseoù  tout  se  fait 
au  chœur. 

Chapitre   I.  —  Choses  à  préparer   pour  la 
messe. 

1.  Dans  la  sacristie,  les  ornements  ordi- 
naires du  diacre  et  du  sous-diacre  sans  ma- 
nipule, et  dans  un  lieu  convenable,  un  petit 
tapis  avec  un  siège  dessus  ;  de  plus  un  livre 
ou  carton  pour  la  préparation,  le  bougeoir  , 
et,  tout  près,  les  vêtements  des  rainistresavec 
les  souliers  et  les  bas  de  l'évêque. 

2.  On  prépare  le  grand  autel,  on  ôte  les 
carions  ;  si  le  saint  sacrement  y  est,  il  est 
bon  de  le  porter  à  un  autre  autel  préparé  pour 
cela. 

3.  Sur  le  grand  autel,  les  ornements  do 
l'évéïiue,  savoir:  la  chasuble,  ladalmalique, 
la  tunique,  l'élole,  la  croix  pectorale,  la 
ceinture,  l'aube,  l'amict,  les  gants  sur  un 
plateau  d'argent  ;  le  tout  sera  couvert  avec 
le  voile  qui  doit  servir  de  grémial  à  l'évêque. 
Au  côté  de  l'Evangile,  la  mitre  précieuse 
avec  un  voile  que  prendra  le  porte-mitre;  it 
au  côté  de  l'EpîIre,  la  mitre  en  drnp  dor,  les 
fanons  pendant  un  peu  devant  l'autel. 

ï.  Sur  la  crédciice,  deux  chandeliers  pour 
les  acolytes,  et  au  milieu  le  calice  avec  pu- 
rificatoire, patène,  hostie,  pale,  bourse  con- 
tenant le  corporal,  le  Missel  enfermant  le 
manipule  pour  l'évêque  à  l'endroit  de  l'Evan- 
gile du  jour,  un  autre  Missel  pour  chanter 
l'Epître  et  l'Evangile,  un  coussin  ou  pupitre, 
les  burettes  garnies  de  vin  et  d'eau,  la  son- 
nette, la  chape  pour  le  prêtre  assistant,  les 
manipules  du  diacre  et  du  sous-diacre,  un 
bassin  et  un  vase  d'eau  pour  laver  les  mains, 
un  manuterge  sur  les  burettes,  une  serviette 
pour  essuyer  les  mains  de  l'évêque,  l'encen- 
soir et  la  navette. 

5.  Dans  un  lien  convenable,  un  réchaud 
avec  des  charbons  allumés  pour  renouveler 
le  feu  dans  l'encensoir,  des  pincettes,  et  qua- 
tre flambeaux  pour  l'élévation. 

6.  Si  la  crédence  ne  peut  pas  recevoir  tout 
cela,  le  cérémoniaire  en  prépare  une  autre, 
et  sur  la  première,  c'est-à-dire  la  plus  rap- 
prochée de  l'autel,  on  mettra  le  calice,  les 


(  liamieiiers,  les  burettes,  et  plusieurs  choses 
sur  l'aulel,  si  on  le  trouve  plus  commode. 

7.  Sur  le  dernier  degré  de  l'autel  au  niiliou, 
un  carreau  violet  ;  au  lieu  où  l'on  a  coutume 
de  chanter  TEpIlre,  un  marchepied  couveil 
d'un  tapis  sur  lequel  on  met  le  fauteuil  cou- 
vert d'une  couleur  convenable  à  la  fête  ;  et 
si  les  ministres  sacrés  sont  constitués  en 
quelque  dignité,  on  pourra  mettre  au  côté  de 
l'Epître  un  banc  couvert  convenablement. 

CuAP.  11.^  Depuis  que  les  ministres  parlent 
(le  la  sacristie  jusqu'à  ce  que  l'évêque  s7ia- 
Oille. 

1.  L'évêque  arrivé  dans  la  sacristie  s'as- 
sied sur  le  siège  qu'on  a  préparé  ;  un  clerc 
se  met  à  genoux  devant  lui  avec  le  canon 
ou  le  livre  ouvert  pour  la  préparalioii,  et  le 
jirétrc  assistant  vêtu  d'un  surplis  tient  le 
bougeoir  près  de  lui  pendant  toute  la  pré- 
paration. Dès  que  l'évêque  a  commencé  les 
psaumes  ,  son  domestique  se  présente  devant 
lui  pour  lui  mettre  les  bas  et  la  chaussure  ; 
en  même  temps  les  ministres  sacres  pren- 
nent leurs  ornements,  aidés  par  les  acolytes. 

■2.  Quand  l'évêque  a  terminé  les  oraisons, 
et  qu'on  lui  a  niis  ses  bas  et  ses  souliers,  le 
cérémoniaire  fait  porter  à  la  créJence  le  li- 
vre et  le  bougeoir.  Le  diacre  et  le  sous-dia- 
cre sans  manipules,  ayant  leur  barrettes  en 
main,  font  inclination  à  l'image  ou  à  là 
croix,  puis  à  l'évêque,  se  couvrent  et  par- 
tent de  la  sacristie,  précédés  du  second  cé- 
rémoniaire ,  et  suivis  des  acolytes  et  des 
clercs  qui  doivent  servir  à  l'autel  pour  por- 
ter les  ornements  de  l'évêque.  Si  l'on  passe 
devant  l'autel  du  saint  sacrement ,  le  diacre 
et  le  sous-diacre  se  découvrent,  font  ensem- 
ble la  génuflexion,  et  arrivés  à  l'autel  où 
l'on  doit  chanter  la  messe,  ils  y  font  aussi 
la  génuflexion  ;  ces  deux  ministres  vont  au 
fauteuil,  le  diacre  se  pince  à  droite,  et  le 
sous-diacre  à  gauche  dudil  fauteuil,  la  face 
tournée  vers  le  peuple  comme  le  fauteuil  et 
les  mains  jointes,  ayant  donné  leurs  barret- 
tes au  second  cérémoniaire.  Les  clercs  aussi, 
ayant  fait  la  génuflexion,  vont  à  leurs  places. 

;{.  Les  ministres  et  les  clercs  ainsi  dispo- 
sés,  révê(iue  part  de  la  sacristie,  revêtu  de 
son  camail  et  la  barrette  en  main,  accom- 
pagné du  prêtre  assistant  et  du  premier  cé- 
rémoniaire, et  va  au  grand  autel  (le  diacre 
et  le  sous-diacre  lui  font  la  révérence  quand 
il  arrive}  ;  il  y  fait  seulement  une  inclina- 
tion à  la  croix,  se  met  à  genoux  sur  le  car- 
reau qu'on  y  a  préparé,  et  après  une  courte 
prière  il  se  lève,  fait  inclination  à  la  croix  , 
et  va  au  fauteuil  (  le  second  cércmoniairo 
levant  de  suite  le  carreau  et  If  plaçant  der- 
rière le  fauteuil  )  ;  il  est  accompagné  du  pre- 
mier cérémoniaire  et  du  prêtre  assistant.  En 
même  temps  les  minisires  sacrés  saluent 
l'évêque  ;  celui-ci  s'assied  et  se  couvre  lui- 
même  (ce  qu'il  doit  faire  toutes  les  fois  quil 
est  besoin  de  se  couvrir  de  la  barrette  et  de 
se  découvrir,  comme  l'a  déclaré  la  sacrée 
congrégation  des  Rites  le  21  août  IGO'i-  et  le 
24  juillet  1683  .  Ensuite  le  di;;cre  lui  Ole  la 
croix  pectorale,  qu'il  lai  donne  à  baiser,  el 


927 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


92^ 


lecamail;  il  livre  (oui  cela  aucéréuioniaire; 
il  se  présente  devant  l'évêque  pour  lui  don- 
ner à  laver,  ou  le  fait  faire  par  quelqu'un 
des  domesliques,  pourvu  que  ce  ne  soit  pas 
un  officier  en  uniforme;  et  ce  domestique  se 
tient  à  genoux,  les  ministres  sacrés  tenant 
l'essuie-main  et  l'étendant  ensuite  sur  les 
mains  de  l'évêque  (1). 

k.  Quand  l'évêque  se  lève  pour  prendre 
les  habits  sacrés,  le  céréinoniaire  délie  sa 
queue  par  derrière,  et  la  laisse  tomber  à 
terre. 

Ciup.  III.  —  Comment  l'évêque  doit  s'habiller. 

1.  Pendant  que  l'évêque  se  lave  les  mains, 
le  second  cérémoniaire  va  à  l'autel  pour  dis- 
tribuer les  ornements  à  des  clercs  selon  l'or- 
dre assigné  ci-dessus  Col.  925, n.  3),  donnant 
d'abord  l'amict,  puis  ie  reste  successivement. 
Les  ganis  doivent  élre  portés  avant  la  chasu- 
ble, et  l'anneau  épiscopal  après  la  mitre.  Si 
les  clercs  sont  en  petit  nombre,  chacun  ayant 
remis  l'ornement  qu'il  portait,  fait  inclina- 
tion à  l'évêque  et  retourne  à  l'autel  en  pren- 
dre un  autre  successivement  jusqu'au  der- 
nier. 

2.  Le  clerc  qui  porte  la  mitre,  se  met  au 
cou ,  avant  de  la  prendre ,  un  voile  en  forme 
d'étole,  étendu  par  derrière  sur  les  épaules , 
et  prend  avec  les  extrémités  de  ce  voile  la 
mitre  précieuse,  dont  il  tourne  vers  lui  les 
fanons,  ce  qu'il  doit  observer  toutes  les  fois 
qu'il  tient  la  mitre. 

3.  Après  la  distribution  des  ornements,  le 
second  cérémoniaire  enlève  de  l'autel  la  mi- 
tre simple  avec  le  voile  qui  couvrait  les  or- 
nements ,  et  met  tout  cela  sur  la  crédence  (2). 

4.  Le  diacre  ayant  reçu  l'amict  des  mains 
du  clerc,  le  donne  à  baiser  à  l'évêque ,  et  le 
lui  ajuste  (c'est  principalement  au  diacre  de 
mettre  les  habits  sacrés ,  et  au  sous-diacre 
de  l'aider.  Cœrem.  Episcop.  l.  n,  cnp.  8, 
§  12.)  Pendant  que  le  prêtre  présente  l'amict 
à  révê(iuc,  celui-ci  se  découvre,  donne  sa 
barrette  au  cérémoniaire,  et  se  lève  ;  le  cé- 

(1)  Si  l'évêque  fait  sa  pri^-parallon  a  l'aulel  pour  les  rai- 
sons indiquées  ci-(Jessus,  le  cérémoniaire  préparera  sur 
la  crédence  IfS  bas  et  la  cliaussure  sur  un  plateau,  le  voile 
qui  doit  servir  à  celui  qui  le  portera,  le  canon  ou  livre  de 
préparation  ei  le  Imugeoir.  Les  minislres  et  l'évêque  étant 
venus  au  fanleud  comme  on  vient  de  le  dire,  celui-ci  s'as- 
sied et  se  rouvre  ;  un  cleri:  à  genoux  tient  devant  lui  le 
livre  de  préiaruliui,  et  le  prêtre  assistant  a  sa  gauche 
tient  le  bouijeoir.  L'évè(pie  lisant  la  préparation,  se  dé- 
couvre au  Gloria  Patii;  en  même  temps  quatre  ou  six 
clercs  viiMinent  devant  lui  pour  former  un  demi-cercle, 
après  lui  avoir  fait  la  révérence;  un  clerc,  avec  un  voile 
sur  ses  épaules  comme  le  sous-diacre  il  la  messe,  porte, 
couvert  du  même  voile,  le  bassin  où  sont  les  bas  et  la 
chaussure,  accompagné  du  domestique,  qui  les  pl'ace 
d'abord  au  pied  droit,  ensuite  au  pied  gauche;  cela  étant 
fait,  tons  les  clercs  font  inclination  et  partent.  L'évêque 
en  étjnt  au  Kyrie  de  la  préparaiiun  se  découvre,  se  lève 
(les  ministres  sacrés  changent  de  place)  et  lit  ce  qui  suit 
tourné  vers  l'autel,  le  clerc  desliiié  à  cela  soutenant  de- 
bout le  livre  appuyé  sur  sa  tête.  Les  prières  étant  liiiies, 
il  s'assied  de  nouveau  (les  ministres  reprennent  leurs 
places)  et  s'étant  couvert,  il  ht  les  prières  relatives  aux 
habits épiscopanx.  Lorsqu'il  lésa  achevées,  il  se  découvre, 
et  le  diacre  luiôie  la  croix  pectorale,  la  lui  faisant  baiser, 
ensuite  le  camail;  et  remettant  tout  cela  entre  les  mains 
du  cérémoniaire,  il  va  lui  présenter  ij  laver,  comme  il  est 
dit  plus  haut. 

(î)  Si  l'église  est  une  de  celles  dont  on  a  parlé  au  r.om- 
uieocemeni  du  chapitre ,  dont  le  cbœur  est  spacieux,  la 


rémoniaire  la  porte  au  même  lieu  que  le  ca- 
mail :  il  est  contre  le  Cérémonial  que  l'évê- 
que s'habille  étant  couvert  de  sa  barrette. 
(Bauldri,  l.  xxi ,  cnp.  8,  §  17.) 

5.  L'évêque  s'assied  quand  il  est  revêtu 
de  la  tunique  et  de  la  dalmatique  ;  alors  le 
diacre  lui  ôte  l'anneau  du  doigt,  et  conjoin- 
tement avec  le  sous-diacre  il  lui  met  les  gants 
(qui  sont  placés  dans  un  bassin  de  manière 
que  le  droit  soit  du  côté  du  diacre,  et  le  gau- 
che du  côlé  du  sous  -  diacre  )  ;  il  baise  la 
main,  puis  le  gant  [Cœrem.  Episcop-,  ibid., 
§  19);  il  place  celui  de  la  main  droite  ,  et  le 
sous-diacre  celui  de  la  gauche  de  la  mêtne 
manière.  Les  gants  étant  mis,  l'évêque  so 
lève,  se  revêt  de  la  chasuble,  et  s'assied  de 
nouveau  ;  le  diacre  lui  met  la  milre  pré- 
cieuse,  faisant  inclination  avant  et  après. 
C'est  principalement  au  diacre  à  mettre  la 
mitre  à  l'évêque  ;  à  son  défaut  le  cérémo- 
niaire le  remplace.  La  milre  étant  posée  ,  le 
diacre  et  le  sous-diacre  passent  à  la  gauche 
de  l'évêque  après  lui  avoir  fait  une  inclina- 
lion  ,  et  prennent  tous  deux  leurs  manipules, 
aidés  parles  acolytes  {Cœrem.  Episcop.,  ibid., 
§19,21,  23). 

6.  Pendant  que  l'évêque  se  revêt  de  la 
chasuble,  le  prêtre  assistant  prend  la  chape, 
se  place  devant  lui,  le  salue  et  lui  met  au 
doigt  annulaire  l'anneau  qu'on  doit  apporter 
sur  un  bassin  ou  plateau;  il  baise  l'anneau, 
puis  la  main  {Cœrem.  Episcop.,  ibid.,  §  22), 
réitère  l'inclination  et  se  met  à  sa  droite. 

7.  L'évêque  ainsi  revêtu  se  lève ,  va  à  l'au- 
tel avec  ses  ministres  dans  l'ordre  où  ils  se 
trouvent,  savoir  :  le  prêtre  assistant  à  droite, 
et  à  gauche  le  diacre  et  le  sous-diacre  avec 
le  Missel  dans  lequel  on  a  mis  le  manipule 
de  l'évêque  ;  viennent  après  lui  le  porte-mi- 
tre ,  le  caudataire  et  le  second  cérémoniaire. 

8.  Quand  l'évêque  va  à  l'autel,  il  doit  y 
avoir  au  milieu  à  la  place  du  carton  l'ordi- 
naire de  la  messe  ,  que  le  second  cérémo- 
niaire y  a  porté  quand  l'évêque  s'est  revêlu 
des  habits  sacrés,  et  qu'il  a  ouvert  aux  mots 

cérémoniaire  choisira  onje  clercs ,  si  l'anneau  doit  être 
porté  par  un  autre  que  celui  qui  porte  les  gants ,  autre- 
ment dix  suffisent.  Ceux-ci,  avertis  par  le  cérémoniaire, 
vont  l'un  après  l'autre  au  côté  de  l'Epilre.  Le  premier 
clerc  qui  arrive  fait  la  génuflexion  sur  le  marchepied,  re- 
çoit du  second  cérémoniaire  l' imict,  qu'il  prend  des  deux 
mains,  descend  sut  le  pavé,  et  après  une  nouvelle  génu- 
flexion, il  se  place  près  du  fauteuil,  la  face  tournée  vers 
l'autel.  Pendant  que  le  premier  descend,  le  second  monte, 
fait  la  génuflexion  sur  le  marchepied  quand  le  second  la 
fait  sur  le  pavé,  prend  l'auhs,  fait  en  bas  une  nomelle 
génuflexion  et  va  se  meure  à  côlé  du  preuiier;  ainsi  fout 
successivement  tons  les  autres.  Apre*  la  dislrihution  de» 
ornements,  le  second  cérémoniaire  fait  la  génuflexion  sur 
le  marchepied ,  pendant  que  le  dernier  clerc  la  fait  sur  le 
pavé,  et  enlève  de  l'autel  la  mitre  simpL-  avec  le  voile  qui 
couvrait  les  ornements,  et  met  le  tout  sur  la  crédence. 
Les  clercs  ainsi  disposés  font  la  génuflexion  an  signal  du 
cérémoniaire,  puis  se  tournent  par  leur  droite,  c'esl-à  dire 
par  le  côlé  de  l'Epître,  vers  le  peuple.  Cela  étant  fait,  ils 
marchent  tous  sur  une  seule  ligne  vers  l'évêque,  de  ma- 
nière qu'ils  se  trouvent  l'un  derrière  l'autre  ,  celui  qui 
porte  l'amict  étant  le  iiremier  :  les  clercs  ainsi  placés  font 
tous  ensemble  une  inclination  k  l'évêque.  Le  premier  clerc 
ayant  donné  l'amict,  so  relire  à  gauche  devant  le  diacre; 
le  second  vient  à  sa  place;  ils  font  lous  deux  l'inclination, 
le  premier  part  et  va  à  sa  place;  le  second  clerc  ayant 
donné  l'aube,  se  relire  ii  gauche;  le  troisième  vient  il  sa 
place,  lous  deux  font  inclination,  et  le  second  part;  c'est 
ainsi  que  foDl  successivemeot  lous  les  autre». 


î)'29  DFF 

Aufcr  à  nobis  ;  il  y  mettra  aussi  le  bougeoir. 

Ciup.  IV.  —  Depuis  le  commencement  jusqu'à 
l'Evangile. 

1.  L'évéque  étant  arrivé  à  l'aulrl  avec  ses 
ministres  cominc  un  Ta  dit,  le  diacre  lui  ôte 
la  niitrc.  Après  cela  révê(|iie  fait  une  pro- 
fonde incliiialion  ou  une  génufloxiDn  si  le 
saint  sacrement  est  sur  l'autel  ou  dans  le  ta- 
bernacle, ce  qu'il  observe  toujours  en  pareil 
cas  {Cœrcm.  Episcop.  l.i,  c.  i'2,  §  9),  et  les 
ministres  une  gônullexioii  sur  le  pavé;  il 
commence  la  messe,  le  prélre-assistant  étant 
à  sa  droite,  le  diacre  à  sa  gauche,  et  près 
de  lui  le  sous-diacro  {Ihid.,  l.'u,cap.  8, 
§30). 

2.  Le  cérémoniaire  ayant  pris  le  Missel 
dans  les  mains  du  sous-diacre ,  tiendra  le  ma- 
nipule prêt,  pour  le  donner,  quand  il  sera 
temps,  au  sous-diacre,  qui  le  présentera  à 
l'évoque  au  mol  InduUjenliam  (le  diacre  se 
retirant  un  peu  en  arrière  pour  faire  place 
au  sous-diacre)  ;  il  le  baise  par  un  côté  ,  le 
fait  baiser  à  l'évéque  sur  la  croix,  et  le  lui 
mcten  lui  baisant  la  main  {Cœr.  Episc,  ibid., 
§  32).  Pendant  la  confession  au  bas  de  l'au- 
tel, tous  ceux  du  chœur  et  les  bas  ofûciers 
sont  à  genoux,  excepté  les  personnes  con- 
stituées en  dignité,  s'il  y  en  a. 

3.  Après  la  confession,  tous  montent  en- 
semble à  l'autel,  le  prélre  assistant  se  relire 
sur  le  second  degré  au  côlé  de  l'iipilrc ,  et  le 
diacre  va  à  la  droite  de  l'évéque,  le  sous- 
diacre  restant  à  sa  gauche.  L'évéque  baise 
l'autel  au  milieu,  puis  lu  conmiencement  de 
l'Evangile  du  jour  ,  présenté  par  le  sous- 
diacre  (Cœrem.  Episc.  ibid.,  §  33)  ;  ensuite 
le  second  cérémoniaire  emportera  le  Missel , 
l'ordinaire  de  la  messe  appelé  canon  ,  le  bou- 
geoir ,  et  mettra  le  tout  sur  la  créJence. 

4.  L'évéque  ayant  baisé  l'Evangile,  le  dia- 
cre présente  l'encens  à  l'ordinaire  ,  disant 
Benedicile  ,  paler  reverendissime.  Dès  que 
l'évéque  a  encensé  l'aulel,  il  rend  l'encen- 
soir au  diacre  ,  le  cérémoniaire  lui  met  la 
mitre,  et  le  diacre  accompagné  du  sous-dia- 
cre étant  descendu  sur  le  pavé,  encense  l'évo- 
que à  l'ordinaire. 

5.  Quand  il  a  été  encensé,  il  se  tourne 
vers  l'autel,  fait  inclination  à  la  croix  avec 
ses  ministres,  et  va  par  le  (ilus  court  chemin 
à  son  fauteuil ,  ayant  le  prélre  assistant  à  sa 
droite,  et  le  diacre  avec  le  sous-diacre  à  s,i 
gauche.  Y  étant  arrivé,  il  s'assied  ;  le  diacre 
vient  lui  ôtcr  la  mitre,  ayant  à  sa  droite  le 
prêtre  assistant  et  le  sous-diacre  à  sa  gau- 
che, ce  qui  s'observe  toutes  les  fois  qu'il  faut 
mettre  ou  ôter  la  mitre;  il  fait  inclination 
avant  et  après. 

6.  Quand  on  lui  a  été  la  mitre  ,  l'évéque 
se  lève  ,  se  tourne  vers  l'autel  par  son  côié 
gauche  ;  de  même  quand  il  se  retourne  pour 
s'asseoir,  c'est  par  son  côté  droit,  comme  il 
ferait  si  son  siège  était  devant  lautel  ;  ce 
qu'il  observe  toutes  les  fois  qu'il  doit  ou  en- 
tonner le  Gloria,  ou  dire  Pax  vobis  ,  ou  Do- 
minus  vubiscum  (  Cœrem.  EJpisc.  l.  i,  cap.  19, 
S  4, 5  ).  Ayant  à  sa  droite  le  prélre  assistant 
qui  tiendra  le  bougeoir,  le  diacre  et  le  sous- 


OF? 


930 


diacre  de  chaque  côté,  il  lit  sur  le  Missel 
soutenu  par  un  clerc  \'-Inlroil  de  la  messe  , 
dit  ensuite  le  Kyrie  avec  ses  ministres  alter- 
nativeminl  ;  ;niiès  cela,  si  le  chant  est  pro- 
longé il  s'assied,  le  diacre  lui  met  la  mitre  en 
drap  d'or  [Cœrcm.  Episc.  l.  ii,  cap.  8,  §  3G), 
et  le  sous-diacre  le  grémial  ;  puis  se  mettant 
en  ligne  avec  le  prêtre  assistant,  ils  font  à 
révé(iue  l'inclination  requise,  puis  la  génu- 
flexion à  la  croix  vis-à-vis  le  milieu  de  l'au- 
tel, et  vont  s'asseoir  de  manière  que  le  prê- 
tre assistant  soit  plus  près  de  l'évéque  ,  le 
diacre  et  le  sous-diacre  ensuite  du  même 
côté,  et  le  premier  cérémoniaire  de  l'autre 
côté  do  l'évéque,  un  peu  en  arrière  [Par. 
cruss.  l.  i,  cap.  4.  Bauldri,  p.  iv,  cap.  Il, 
art.  1,  n.  o).  Le  second  cérémoniaire  leur 
présente  les  barrettes. 

7.  Après  le  Kyrie,  les  trois  ministres  sa- 
crés se  présentent  devant  l'évéque,  si  on  est 
allé  s'asseoir,  et  après  lui  avoir  fait  inclina- 
tion ,  le  sous-diacre  lui  Ole  le  grémial  ,  et  le 
diacre  la  mitre  ;  ensuite  l'évéque  se  lève,  cl 
tourné  vers  l'autel  il  entonne  le  Gloria,  un 
clerc  tenant  devant  lui  le  canon ,  et  le  prêtre 
assistant  le  bougeoir.  Le  diacre  et  le  sou'- 
diacre  étant  l'un  derrière  l'autre,  pendant 
l'intonation  du  Gloria,  se  mettent  ensuite 
aux  deux  côtés  de  l'évéque  pour  le  continuer 
avec  lui 

8.  Le  Gloria  étant  fini ,  l'évéque  s'assied  ; 
on  lui  met  la  mitre  et  le  grémial ,  on  lui  fait 
une  inclination  cl  l'on  va  s'asseoir,  comme 
il  est  dit  plus  haut.  Aux  mots  Adoramus  te , 
Grattas  uyimus  tibi ,  l'évéque  toujours  assis 
tourne  un  peu  la  tète  vers  l'autel  pour  faire 
inclination  à  la  croix  ;  il  fait  de  même  au 
nom  de  Jésus  dans  lEpitre  ou  ailleurs  ,  cl 
les  ministres  sacrés  se  découvrent. 

9.  N'ers  la  fin  du  Gloria,  les  ministres  re- 
viennent devant  l'évéque,  lui  ôtent  le  grc« 
mial  et  la  niitre  comme  on  l'a  dit  ;  il  se  lève , 
et  tourné  vers  le  peuple  ,  il  dit  :  Pax  vobis , 
le  diacre  et  le  sous-diacre  étant  l'un  derrière 
l'autre  tournés  vers  l'autel  [Cœrem.  Episc. 
/.  I ,  c.  9).  Ensuite  l'évéque  se  tourne  vers 
l'autel,  chante  les  oraisons  dans  le  Missel 
qui  est  soutenu  par  un  clerc  comme  on  l'a 
dit  ;  au  commencement  de  la  dernière  orai- 
son, le  sous-diarre  reçoit  le  Missel  du  second 
cérémoniaire,  et  après  le  mot /esum  de  la 
conclusion,  il  va  saluer  l'autel  au  milieu  du 
plus  bas  degré,  accompagné  du  même  céré- 
moniaire, puis  il  vient  devant  ^c^êlllle  à  une 
dislance  convenable  avec  le  Missel  fermé. 

10.  Après  les  oraisons,  l'évéïiue  s'assied, 
le  diacre  lui  mel  la  mitre  et  le  grémial,  en- 
suite lui  fait  inclination  avec  le  prêtre  assis- 
tant. Celui-ci  et  le  diacre  sétanl  retirés,  le 
sous-diacre  salue  l'évéque,  ouvre  le  Missel 
et  chante  l'Epître  ;  quand  elle  est  finie,  il  sa- 
lue de  nouveau  l'évéque,  puis  l'autel  au  mi- 
lieu, revient  devant  l'évéciue,  où  il  se  met  à 
genoux,  lui  baise  la  main  et  reçoit  sa  béné- 
diction 

11.  Après  la  bénédiction,  le  sous-diacre 
se  lève,  ouvre  le  Missel  pour  faire  lire  à  l'é- 
véque l'Epître,  le  graduel,  le  verset,  etc.,  et 


951 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIKS  KT  DES  RITES  SACRES. 


95» 


le  Munda  cor  tneum  (pour  lequel  le  cérémo- 
Diairc  porte  lo  canon),  et  l'Evangile. 

12.  (juand  l'Epîlre  est  finie,  le  prêlre  as- 
sistant se  lève,  el  va  à  la  pauche  de  l'évêque 
avec  le  bougeoir  ;  pendant  ce  temps  le  dia- 
cre reste  assis.  L'évêque  ayant  lu  l'Evan-jile, 
le  prélre  assistant  duuMC  le  bougeoir  au  cé- 
réuioiiiaire,  et  reste  là  ;  le  sous-diacre  ayant 
aussi  rendu  le  Missel  au  second  cérémo- 
niaire,  s'arrête  devant  l'évêque  à  une  dis- 
tance convcDdble. 

13.  Au  dernier  verset  du  graduel,  ou  de 
ï Alléluia  ou  de  la  prose  [Cœrein.  Episc.  l.  ii, 
c.  8,  ?i.  42  ),  le  diacre  se  lève,  prend  k-  livre 
de  l'Evangile,  el  après  avoir  salué  l'évêque, 
il  le  porte  Terme  à  l'autel  ;  il  l'ail  la  génufle- 
xion sur  le  pavé  (  ou  sur  le  plus  bas  degré, 
S.  C.  1831),  le  place  au  milieu,  et  réitérant 
la  génuflexion  sur  le  marcliepied,  il  va  par 
le  plus  couVt  chemin  à  la  droite  de  l'évêque 
pour  faire  nieltre  l't  ucens  ;  le  thurilérairc 
ayant  salué  l'évêque,  lui  présente  l'encensoir 
à  genoux.  A  ce  moment  les  acolytes  pren- 
nent leurs  chandeliers  à  la  créJente,  et  vont 
devant  l'évêque  à  une  distance  convenable. 

Nota.  Si  un  doit  chanter  la  prose  on  quel- 
que chose  d'un  peu  long,  dès  que  l'évêque  a 
lu  l'Evangile,  le  sous-diucre  et  le  prêlre  as- 
sistant lui  font  inclination  et  vont  s'asseoir. 
S'il  y  a  pendant  l'Evangile  une  génuflexion 
à  l'aire,  l  évéque  le  lisant  en  particulier  ne  la 
fait  pas  ;  ainsi  l'a  décidé  lu  sacrée  congréga- 
lion'des  Rites,  le  28  avril  1708. 

14-.  L'encens  étant  bénit,  le  diacre  va  par 
le  plus  court  chemin  dire  Munda  cor  meum 
sur  le  bord  du  marchepied,  et  le  thurilérairc 
s'ctant  levé,  va  au  milieu  des  acolytes.  Le 
diacre  ayant  dit  Munda  cor  meum,  prend  le 
Missel,  lait  la  génuflexion,  el  vient  directe- 
ment à  l'évêque  lui  demander  la  bénédiction, 
à  genoux  d(  vaut  lui,  disant  Jubé,  doinne,  be- 
nedicere;  l'ayant  reçue,  il  se  lève  et  se  met  à 
la  droite  du  sous-diacre,  ayant  derrière  lui  le 
second  cérémoniaire;  tous  ensemble  saluent 
l'évêque,  l'ont  la  génuflexion  au  bas  de  l'au- 
Icl,  et  vont  au  lieu  où  l'on  chante  l'Evan- 
gile. 

15.  Tendant  que  les  minisires  vont  chan- 
ter l'Evangile,  le  cérémuniaire  Ole  à  l'évêque 
le  grémial,  la  mitre  cl  la  calotte;  il  lui  remet 
ïelle-ci  dès  que  l'Evangile  est  achevé.  L'évê- 
que découvert  se  lève,  se  tourne  vers  le  dia- 
cre qui  commence  alors  à  chanter  l'Evan- 
gile ;  ie  prêtre  assistant  est  à  la  gauche  de 
l'évêque  un  peu  en  arrière. 

Xota.  Si  i.cndant  qu'on  chante  l'Evangile 
il  faut  l'aire  la  génuflexion,  le  sous-diacre  et 
les  acolytes  ne.  la  font  pas  {Cœrem.  Episc. 
t.  I,  cap.  11,  §  8),  et  le  cérémoniaire  ap- 
porte le  coussin  sur  lequel  l'évêque  la  fera, 
la  face  tournée  vers  le  livre  de  l'Evangile. 

Chip.  \.~  Depuis  l'Evangile  jusqu'à  la  com- 
munion. 

1.  L'Evangile  étant  chanlé,  le  sous-diacre 
va  directement  en  donner  à  baiser  le  com- 
uicnccuient  à  l'évêque;  il  lui  fait  inclinatioa 
seulement  après  avoir  fermé  le  Missel,  el  se 


relire  à  la  gauche  du  prêlre  assistant.  Les 
acolytes  vont  immédiatement  déposer  leurs 
chandeliers,  faisant  la  génuflexion  au  n)ilicu, 
et  l'inclination  à  l'évêque,  s'ils  passent  de- 
vant lui.  Le  diacre,  du  lieu  même  où  il  a 
chanté  l'F.vangile,'  encense  l'évêque  après 
qu'il  a  baisé  le  Missel,  fait  au  [uilieu  avec  le 
thuriféraire  la  génuflexion  à  la  crois,  et  se 
met  avec  le  sous-diacre  derrière  révé(iue, 
qui  entonne  le  Credo ,  assisté  comme  au 
Gloria. 

2.  Après  l'intonation  du  Credo  ,  le  diacre 
el  le  sous-diacre  vont  aux  deux  côtés  de  l'é- 
vêque, comme  pendant  le  Gloria.  A  VJncar- 
nalus  est,  le' cérémoniaire  prend  ie  coussin, 
qui  est  derrière  le  fauteuil,  le  met  suus  les 
genoux  de  l'évêque,  puis  le  reporte  à  sa 
place.  Le  prêlre  assistant  el  le  clerc  qui  tieut 
le  canon  ouvert,  ne  font  pas  alors  la  génu- 
flexion. 

3.  Dès  que  l'évêque  a  lu  le  Credo,  on  lai 
met  la  mitre  en  drap  d'or  et  le  grémial 
commeauparavant,  le  diacre  reste  à  sa  droite 
et  les  deux  autres  ministres  vont  s'asseoir; 
si  le  chanl  est  leni,  tous  vont  s'asseoir. 
Quand  on  chanle  dans  le  chœur  le  verset  Et 
incarnatus  est,  l'évêque  incline  la  tête  vers 
l'autel,  les  ministres  se  découvrent,  et  les 
clercs  se  mettent  à  genoux  ;  il  faul  excepter 
le  jour  de  Noël  el  celui  de  l'Annonciation, 
auxquels  l'évêque  se  meta  genoux  devant  le 
fauteuil  avec  la  mitre  en  tête,  et  les  minis- 
tres à  leurs  places  {Cœrem.  Episc,  innocte 
Nativ.) 

h.  Dès  qu'on  a  clianlé  le  verset  Et  incar- 
natus est,  le  diacre  se  lève,  s'il  était  assis, 
prend  la  bourse  des  mains  du  cérémoniaire, 
fait  les  saints  accoutumés,  et  la  porte  à  l'au- 
tel ;  il  en  tire  le  corporal,  le  place  déplié  au 
milieu,  mettant  la  bourse  au  côté  de  l'Evan- 
gile, fait  la  génuflexion  sur  le  marchepied,  va 
directement  à  son  siège,  et  salue  les  deux 
ministres  d'une  inclination  médiocre. 

5.  Au  signal  du  cérémoniaire,  les  trois 
ministres  sacrés  viennent  devant  l'évêque; 
on  lui  ôte  le  grémial  et  la  mitre,  puis  le  dia- 
cre et  le  sous-diacre  se  placent  l'un  derrière 
l'aulro.  L'évêque  se  lève  et  chante  Vominut 
vobiscum  ;  ensuite  tourné  vers  l'autel  il 
chante  OreHîMs,  et  lit  l'offertoire  dans  le  Mis- 
sel. Le  diacre  et  le  sous-diacre  inclinent  la 
tête  à  Oremus,  et  vont  aux  deux  cotés  de  l'é- 
vêque, le  prêtre  assistant  étant  à  sa  droite 
avec  le  bougeoir. 

(j.  L'évêque  ayant  lu  l'offertoire,  s'assied 
de  nouveau,  et  le  diacre  lui  met  la  mitre  pré- 
cieuse (on  ne  se  sert  plus  que  de  celle-là)  ; 
les  trois  ministres  font  inclination  el  chan- 
!;ent  de  place,  le  diacre  va  à  la  droite,  lo 
sous-diacre  à  la  gauche  de  l'évêque,  et  le 
prêlre  assistant  à  la  crédence  ;  le  diacre  lui 
Ole  l'anneau  et  le  gant  de  la  main  droite,  et 
le  sous-diacre  celui  de  la  gauche  (  Cœrt.ii. 
Episc.  l.  I,  aip.  9,  §  1),  mettant  tout  bur  un 
plaieau  porté  a  cet  effet  par  un  cierc  ;  puis 
on  lui  donne  à  laver  comme  on  l'a  déjà  dil, 
ensuite  le  diacre  lui  remet  l'anneau  avec  les 
baisers  ordinaires. 

7.  Peodaut  que  l'evéque  se  lave  les  mains, 


933 


OFF 


OFF 


le  piéirc  assistant  prend  à  la  crédencc  le 
Coussin  ou  pupilre  avec  le  Missel ,  le  canon  , 
le  iiougcoir,  cl  porte  loul  à  l'autel  pur  le  plus 
long  clii'Diin,  accompagne  du  second  céréuio- 
iiiaire,  sans  oinetirc  les  inelinalious  à  l'évè- 
que.  Arrivé  à  l'aulcl,  il  l'ail  sur  le  pavé  la  gé- 
nuflesion,  monte  à  l'aulel  et  accommode 
avec  soin  le  canon  et  le  Missel  à  leur  place, 
avec  l'aide  du  même  cérémoniaire.  (  L'évè- 
que  étant  à  l'aulci,  c'est  au  prêtre  assistant  à. 
lui  indiquer  convenablcnuMit  avec  la  main  ce 
qu'il  doil  lire.  [Cœicin.  Episc.  1. 1,  c.  7,  §  o.) 

8.  L'cvêque  ayant  rtçu  l'anneau  se  lùve, 
ayant  à  sa  droite  le  diacre,  le  sous-diacre  à 
sa  gauche,  et  après  lui  le  porle-mitre  et  le 
caudataire  ;  après  les  saints  accoutumés,  il 
va  à  l'autel,  et  avant  d'y  monter,  le  diacre 
ôtc  la  milre  à  l'évêquc,  qui  l'ail  ensuite  une 
profonde  inclination,  et  ses  ministres  la  gé- 
nullexion.  En  même  temps  le  prêlre  assis- 
lant  vient  au  devant  de  l'évêque  sur  le  pre- 
niierdegrê(Cce/em.  Episc. ,ibid.)  pendanlqu'il 
monte  avec  le  diacre  el  le  sous-diacre  ;  ce- 
lui-ci ayant  fait  la  gcnullexion,  cède  la  place 
au  prêlre  assistant,  et  va  à  la  crédeuce. 

9.  Quand  le  sous-diacre  est  à  la  crédencc, 
le  second  cérémoniaire  lui  met  le  voile  sur 
les  épaules;  il  prend  avec  la  main  gauche  le 
calice  par  le  nœud,  et  va  à  l'autel  comme  à 
l'ordinaire,  suivi  de  l'acolyte  qui  porte  les 
burettes.  Le  sous-diacre  ayant  déposé  le  ca- 
lice au  côté  de  l'Epitre,  ôlc  le  voile,  donne 
la  patène  au  diacre,  qui  la  présente  à  l'évê- 
que avec  les  baisers  ordinaires.  Pendant 
qu'il  offre  l'hoslie,  le  diacre  rs>iiie  le  calice 
{Cœrein.  Episc.  l.  n,  cap.  8,  §  62  )  ;  il  prend 
delà  main  du  sous-diacre  la  burelti'  du  vin 
et  en  verse  dans  le  calice  autant  qu'il  plaît  à 
l'évêque  ;  le  sous-diacre  élève  un  peu  vers 
lui  celle  de  l'eau,  en  disant  Benedicile,  paicr 
rcvereiulissiine ;  l'évcque  fuil  dessus  un  signe 
de  croix,  en  commençant  l'oraison  Deus  qui 
humanœ,  ele,  pendant  que  le  sous-diacre 
verse  un  peu  d'eau. 

10.  Ensuite  le  diacre  présente  le  calice  à 
l'évêijue,  comme  il  est  d'usage  pour  l'offer- 
toire, puis  mel  la  patène  dans  la  main  droite 
du  sons-diacre,  el  la  recouvre  avec  l'extré- 
milô  du  voile  du  côté  droit.  Le  sous-diacre 
ayant  reçu  la  patène  va  sur  le  pavé  derrière 
l'évêque,  y  fait  la  génullesion  {iiubr.  mis- 
sal.),  et  la  tient  élevée  jusqu'au  Pater. 

11.  Le  prêlre  assistant  restera  près  du 
Missel  depuis  l'offertoire  jusqu'à  VAijnus  Uei, 
tournant  les  feuillets  quand  il  faul,  el  pen- 
dant l'encensement  il  ôlera  le  Missel  de  des- 
sus l'autel,  selon  un  décret  de  la  congréga- 
tion des  Rites  du  8  avril  1702;  il  se  relire  hors 
du'  marchepied  du  côlé  de  l'Evangile,  et 
après  l'encensement,  il  remet  le  Missel  à  sa 
|iiace.  Quand  l'évêque  a  lu  les  secrètes,  il 
Ole  le  Missel  de  dessus  le  coussin  ou  pupilre, 
y  met  le  canon,  qu'il  remettra  à  sa  place 
quand  l'évêque  prendra  l'ablution  des  doigts. 

12.  Dès  que  l'évêque  aura  dit  V eni  sancti- 
ficalor,  il  bénira  l'encens,  et  encensera,  se- 
lon l'usage,  l'hostie  avec  le  calice  et  l'autel. 
Après  l'encensement ,  le  cérémoniaire  lui 
mettra  la  milre  précieuse  et  le  diacre  l'en- 


931 


censera  ;  ensuite  l'évêque  se  lavera  les  mains 
en  disant  le  psaume  Lavabo;  le  cérémoniaire 
lui  ôlera  la  mitre  avant  qu'il  dise  Gloria  Pu- 
tri  ;  ensuite  il  ira  au  milieu  de  l'aulel  et 
continuera  la  messe  à  l'ordinaire.  Le  céré- 
moniaire aura  soin  d'ôler  la  calotte  à  l'évê- 
que quand  il  aura  terminé  les  secrètes. 

LJ.  Le  diacre  ayanl  encensé  l'évêque,  en- 
censera le  chœur,  s'il  y  a  des  ecclésiastiques, 
puis  le  prêtre  assistant  et  le  soiis-diacro  ; 
ensuite  ayanl  remis  l'encensoir  au  thurifé- 
raire, il  ira  derrière  l'évêque,  y  fera  la  gé- 
nullexion,  se  lournera  vers  le  thuriféraire 
pour  être  encensé,  cl  restera  là  jusqu'au 
Sanctus.  Le  thuriléraire  ayant  encensé  le 
diacre,  encensera  le  cérémoniaire,  les  clercs 
servant  à  l'aulel  el  le  peuple. 

14.  Dès  que  l'évêque  sera  au  Sanctus,  le 
diacre  ira  à  sa  droite  pour  le  dire  avec  lui  ; 
ensuile  il  retournera  derrière  lui,  où  il  res- 
tera toujours,  excepté  quand  il  faut  couvrir 
ou  découvrir  le  calice.  Le  Sanctus  élaiil  dit, 
quatre  clercs  sortiront  di'  la  sacristie  avec 
des  flambeaux,  accompagnés  du  second  cé- 
rémoniaire ;  ayanl  fait  au  milieu  la  génufle- 
xion, ils  se  placeroiil  aux  deux  cùies  du 
sous-diacre,  un  peu  en  arrière. 

15.  Pendant  que  l'évêque  prie  en  silence 
a\i  Mcmentu,  le  prêtre  assistant  s'éloigne  un 
peu  de  l'aulel.  A  ces  mots  Ouam  oblalionem, 
le  diacre  va  à  sa  droite,  el  tous  deux  lèvent 
le  bas  de  la  chasuble  à  l'inslaiit  de  leléva- 
lion,  étant  à  genoux  sur  le  bord  du  marche- 
pied ;  le  sous-diacre  est  à  genoux  à  sa  pl.ice. 
Le  thuriféraire  ;iyanl  mis  de  ieiic.ns  dans 
l'encensoir,  étant  à  genoux  du  côlé  de  l'Epî- 
Ire,  encense  le  saint  sacrenienl  à  chaijue  élé- 
vation. Après  l'élév.ilion  du  calice,  le  diacre 
retourne  derrière  l'évêque,  sans  faire  la  gé- 
nuflexion au  milieu,  el  les  acolytes  partent 
après  une  simple  génuflexion  à  ï'autel. 

10.  Lorsque  I  évéque  arrive  aux  mots  Di- 
mitlc  nobis  du  Pater,  le  diacre  d  le  sous- 
diacre  ayanl  f;iit  la  génuflexion,  vont  à  sa 
droite  ;  le  diacre  ayant  pris  la  patène,  l'essuie 
avec  le  puriûcaloire,  la  donne  à  l'évêque 
avec  les  baisers  accoulumés,  el  qu.ind  il  eu 
est  temps,  il  découvre  et  recouvre  le  calice. 
Le  sous-diacre  ayanl  rendu  la  p;itèiie  el 
quille  l'écharpe,  l'ail  la  génuflexion  et  re- 
tourne à  sa  place. 

17.  L'évêque  ayant  dil  Pax  Jtomini  sit 
.sem/jer,  etc.  le  sous-diacre  fail  la  génuflexion 
à  sa  place  {Rubr.  Missil.  p.  ii,  lil.  10,  n.  S}, 
liioiite  à  la  gauche  de  l'évêque  pour  dire  avec 
lui  VAijnus  Dei,  à  la  droite  du  prêtre  assis- 
tant un  peu  en  arrière;  quand  il  est  dit,  les 
trois  ministres  font  la  génuflexion  et  chan- 
gent de  plaie,  le  piélri-  assistant  allant  se 
mettre  à  genoux  à  la  droite  de  l'évêque  sur 
le  UKirchepied,  le  diacre  faisant  en  même 
temps  la  génuflexion  près  du  Missel  où  il 
arrive,  et  le  sous-diacre  retournaDl  à  sa 
place. 

18.  Après  l'oraison  Domine  Jesu  Clirisle, 
qui  dixisti,  etc.,  le  prêlre  assistant  se  lève, 
ayant  les  mains  jointes  il  baise  l'autel  avec 
le  célébranl,  et  reçoit  la  paix  ;  il  réitère  la 
génuflexion,  le  diacre  la  fait  en  même  temps 


§^ 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


9S« 


à  sa  place,  et  tous  deux  s'unissent  au  milieu;  l'usage,  les  trois  ministres  étant  à  genoux 

là,  le  préire  assistant  donne  la  paix  au  dia-  sur  le  bord  du  marchepied ,  savoir  :  le  diacre 

cre,  qui  se  tourne  ensuite  vers  le  sous-diacre  du  côlé  de  l'Epîlre  ,  ie  sous-diacre  du  côté 

pour  la  lui  donner.   Après  avoir  donné  la  de  l'Evaiigiie  et  le  prêtre  assistant  sur  le 

paix,  le  préire  assistant  va  au  Missel,  et  le  bord  latéral. 

diacre  à  la  droite  de  l'évêque,  faisant  tous  5.  Dès  que  l'évêque  a  donné  la  bénédic- 

deux  la  génuflexion  en  arrivant.  Le  sous-  tion  ,  le  diacre  lui   ôle  la  mitre  ,  ensuite   il 


diacre  ayant  donné  la  paix  au  premier  cérd- 
moniaire,  monte  a  la  droite  du  diacre,  y  fait 
la  génuflexion,  et  y  demeure.  Le  cérémo- 
niaire  la  donne  aux  clercs. 


va  dire  le  dernier  Evangile ,  ayant  à  sa  gau- 
che le  préire  assistant  avec  le  bougeoir,  le 
sous-diacre  soutenant  le  canon  ,  et  le  diacre 
étant  à  sa  place,  au  milieu  des  degrés.  Après 


Nota.    Le  prêtre  assistant  donne  la  paix     le  dernier  Evangile,  l'évêque  prend  la  milrc, 


aux  occlésiasliqucs,  s'il  y  en  a  dans  le  chœur, 
avant  de  la  donner  au  diacre,  comme  il  vient 
d'êlre  dit. 

19.  Pendant  que  l'évêque  communie  sous 
l'une  et  l'autre  espèce,  le  préire  assistant  est 
profondément  incliné  aussi  bien  que  le  dia- 


descend  au  bas  des  degrés,  fait  avec  ses 
ministres  la  révérence  ordinaire  à  l'autel  et 
va  au  fauteuil  pour  quitter  les  habits  sacrés. 
Alors  le  second  cérémoniuire  été  de  l'autel 
le  canon  el  le  bougeoir. 

6.  Arrivé  au  fauteuil,  l'évêque  s'assied, 


cre,  qui  présentera  en  son  temps  la  puriûca-     el  les  trois  minisires  sacrés  lui  font  une  pro 


tion  et  l'ablution,  recevant  les  burettes  du 
sous-diacre.  Dès  que  l'évêque  a  pris  le  pré- 
cieux sang,  le  cérémoniaire  lui  remet  la 
calotte,  et  pendant  qu'il  reçoit  la  dernière 
ablution,  le  prêtre  assistant  accommode  le 
canon  sur  l'autel  et  le  Missel  sur  le  coussin 
ou  pupitre.  ; 

Chap.  VL  —  Depuis  la  communion  jusqu'à 
la  fin. 

1.  Pendant  que  l'évêque  prend  la  dernière 
ablution,  le  prêtre  assistant  porte  le  Missel 
au  côté  de  l'Epître  (selon  un  décret  de  la 
congrégation  des  Rites  du  28  avril  1702) ,  et 
fait  la  génuflexion  en  passant  au  milieu  en 
même  temps  que  le  sous-diacre  qui  va  ou 
côté  de  l'Evangile  pour  essuyer  et  accom- 
moder le  calice,  et  le  portera  l'ordinaire  sur 
la  crédence. 

2.  Dès  que  l'évêque  a  pris  l'ablution  ,  le 
diacre  lui  met  la  mitre  précieuse  ,  il  se  lave 
les  mains ,  le  prêlre  assistant  tenant  l'essuie- 
maiiis  conjointement  avec  le  diacre,  qiii  lui 
Ole  ensuite  la  mitre;  et  l'on  continue  la 
messe,  le  prêtre  assistant  étant  près  du 
Missel  avec  le  bougeoir ,  el  les  ministres  l'un 
derrière  l'autre. 

3.  Quand  l'évêque  a  chanté  les  oraisons, 
il  va  au  milieu  pour  dire  Dominus  vobiscum, 
le  diacre  devant  lui  tourné  vers  le  peuple 
chante  lie  missa  est;  ensuite  l'évêque  se 
tourne  vers  l'autel  pour  dire  Placeat  ,  ayant 
le  diaore  à  sa  droite  et  le  sous-diacre  à  sa 
gauche.  Pendant  Vite  niissa  est ,  le  prêtre 
assistant  va  au  côté  de  l'Evangile  pour  assis- 
ter l'évêque  à  la  bénédiction  ,  et  au  dernier 
Evangile. 

Nota.  S'il  faut  transporter  le  livre  pour 
le  dernier  Evangile,  le  cérémoniaire  le  donne 
au  prêlre  assistant. 

k.  Après  Placent,  le  diacre  met  la  mitre  à 
l'évêque ,  qui    donne  la  bénédiction    selon 

(1)  Si  l'évêque  a  fail  sa  préparalion  b  l'aiilel ,  comme  on 
l'a  dit  au  cniiuneucomenl  de  t'aniclo,  il  y  faii  encore  son 
action  de  yràces.  11  s'assied  quand  il  a  pris  son  c.miad,  11 
se  cuuvre  la  lêle,  cl  les  mnnslres  élanl  a  ses  côiés,  il  lit 
tes  prières  de  l'action  de  grâces,  comme  il  a  lu  relies  de 
la  luéparalion,  cinq  ou  six  clercs  venant  faire  te  ciTCle, 
pondant  'lu'uu  donieslique  lui  ôle  tes  pamouDes  el  les  bjs, 
et  lui  remet  ses  souliers.  Alors  le  second  céréiminiaire  met 
le  coussin  au  milieu  du  plus  bas  degré  de  l'aulcl.  Quand 


fonde  inclination.  Le  prêlre  assistant  part  et 
va  quitter  la  chape,  et  les  minisires  sacrés 
de  leur  côlé  quillent  la  manipule  {Cœrem. 
Episc.  /.  I ,  c.  9  ,  §  8)  ;  le  sous-diacre  Ole  à 
l'évêque  le  manipule  ,  le  diacre  lui  ayant 
fail  la  révérence ,  ôle  la  mitre ,  puis  aidé  par 
le  sous-diacre  il  lui  ôle  les  habils  sacrés, 
el  les  remet  aux  clercs  qui  sont  venus  pour 
cet  effet  devant  l'évêque. 

7.  Le  premier  clerc  lui  ayant  fait  inclina- 
tion avec  tous  les  autres,  reçoit  la  mitre,  se 
relire  à  gauche,  laisse  sa  place  au  second  , 
qui  fait  avec  lui  l'inclination  ;  le  premier 
porte  la  mitre  à  l'autel  (faisant  la  génu- 
flexion sur  le  pavé  en  arrivant  ),  la  doune 
au  cérémoniaire,  qui  doit  se  trouver  prêt. 
Le  second  clerc  ayant  reçu  la  chasuble,  se 
relire  à  gauche ,  le  troisième  prend  sa  place , 
ils  font  inclination,  puis  il  va  comme  le 
premier  porter  la  cliasuble  à  l'autel;  ainsi 
font  successivement  les  autres. 

8.  L'évêque  ayant  quitté  l'amict  se  couvre 
do  la  barrette  ,  que  lui  présenle  le  cérémo- 
niaire ,  et  Ion  vient  lui  donner  à  laver 
comme  avant  la  messe.  Il  prend  ensuite  le 
camail ,  reçoit  du  diacre  la  croix  pectorale 
avec  les  baisers  ordinaires,  et  s'assied.  Les 
deux  ministres  lui  font  inclination,  et  s'en 
relournenl  comme  ils  sont  venus,  se  couvrant 
dès  qu'ils  sont  sortis  du  sanctuaire. 

9.  Les  ministres  élanl  partis,  au  signe  du 
cérémoniaire  ,  l'évêque  découvert  va  devant 
l'aulel ,  y  fail  une  courte  prière  à  genoux 
sur  le  coussin  qu'on  y  a  mis ,  puis  il  se  lève, 
fait  inclination  à  la  croix  et  va  à  la  sacristie 
accompagné  du  préire  assistant  el  du  céré- 
moniaire ;  là  il  s'assied,  le  prêtre  assistant 
se  présente  avec  le  bougeoir,  un  clerc  à 
genoux  lient  le  canon,  el  le  domestique  lui 
ôle  les  pantoufles  el  les  bas  ,  puis  lui  remet 
ses  souliers,  etc.  (1). 

l'action  de  grâces  est  finie,  lesdeui  ministres  font  inclina- 
tion ,  et  vont  à  la  sacristie,  comme  il  est  dit  ci-dessns. 
Quand  le  cérémoniaire  en  avertit,  l'évêque  se  découvre, 
se  lève,  \a  au  milieu  du  plus  bas  degré  de  l'autei,  y  fait 
une  courte  prière,  accompagné  du  cérémoniaire  el  du  prê- 
tre assisl;int,  à  l'erdinaire. 

Quand  l'évèqne  célèbre  solennellement  un  iour  de  dl 
Biaurlie,  ou  omet  l'as,  ersion,  ainsi  que  le  prescrit  le  Cé- 
rémonial des  évi'qui's,  1.  ii,  c.  51,  n.  i. 


9S7  OFF 

AnrICLE  SECOND. 

DES    VÊPRES    PONTiriCAUtS. 

(Céri'îmoiiial,  I.  ii,  c.  1.) 

Chapitre  i.  —  Choses  à  préparer. 

1.  A  la  sucrislic  on  préparera  des  chapes 
pour  les  assistants  el  les  clianlrcs. 

2.  Le  grand  autel  sera  préparé  comaie  il  est 
ditart.  1,  ch.  l,n.2,ell'on  nipllra  dessus  la 
chaie  étendue,  l'élolc ,  la  croix  pectorale  , 
la  ciinlurc,  l'aube,  l'ariiict  ,  el  tout  sera 
couvert  d'un  voile  de  la  couleur  des  nrnc- 
iiicnts  :  au  côté  de  l'Evangile  on  mettra  la 
mitre  précieuse,  avec  un  voile  pour  le  clerc 
qui  doit  la  porter,  cl  au  côté  de  l'Epîlrc  celle 
en  drap  d'or. 

3.  Sur  la  crcdcnce,  les  chandeliers  pour 
les  acolytes,  le  livre  de  chœur,  le  canon 
pour  la  bénédiction,  le  bougeoir.  Au  côté 
de  l'Epître  ,  le  fauteuil  et  le  coussin  ,  comme 
il  est  dit  art.  1,  chap.  1,  n.  7. 

4.  Dans  le  chœur,  deux  escabeaux  pour 
les  cliapiers  chantres ,  l'encensoir  et  la 
navette  â  leur  place,  et  dans  un  lieu  conve- 
nable ,  un  réchaud  avec  des  pincettes. 

Chap.  II. —  Depuis  le   départ  de   la  sacristie 
jusqu'au  commcnccvient  des  vêpres. 

1.  Les  chapiers  sortent  de  la  sacristie  la 
tétc  couverte,  précédés  du  second  cérénio- 
niaire  el  suivis  des  clercs  qui  doivent  servir 
l'évéquc  (s'ils  passent  devant  l'autel  du  saint 
sacrement  ils  font  la  génuflexion).  Arrivés 
au  grand  autel ,  les  chapiers  se  mettent  eu 
ligne  pour  faire  la  génuflexion,  les  deux 
assistants  donnent  leur  barrette  au  second 
cérémoniaire  ,  et  se  |)lacenl,  le  premier  à 
droite  ,  le  second  à  gauehe  du  fauteuil ,  res- 
tant debout,  la  l'ace  tournée  vers  le  peuple 
el  les  mains  jointes.  Les  deux  chantres  vont 
à  leur  siège,  où  ils  se  tiennent  debout,  la 
face  tournée  vers  l'autel.  Les  clercs  ayant 
aussi  fait  la  génuflexion,  vont  à  leur  place  (1). 

2.  Les  assistants  et  les  chantres  étant 
ainsi  disposés,  l'évéque  accompagné  du 
premier  cérémoniaire  va  au  grand  autel 
(  observant  ce  que  nous  avons  prescrit  à 
l'art.  1  ) ,  ensuite  au  fauteuil ,  où  il  sera  salué 
par  les  assistants  et  les  clercs. 

3.  Dès  qu'il  est  assis,  le  second  cérémo- 
niaire va  à  l'autel  pour  distribuer  les  orne- 
ments aux  clercs,  cl  tout  se  fera  comme  il 
est  dit  art.  1,  excepté  qu'on  ne  donne  pas 
à  laver  à  l'évéque.  Pendant  qu'il  est  levé 
pour  prendre  l'amict ,  le  cérémoniaire  lui 
abaisse  la  queue.  Quand  l'évéque  est  ha- 
billé, on  lui  met  la  mitre  précieuse,  ses 
assistants  lui  font  la  révérence  et  changent 
de  place,  le  premier  se  metlanl  à  gauche  et 
le  second  à  droite  de  l'évéque,  la  face  tour- 
née vers  le  peuple. 

!*.  Tous  étant  ainsi  disposés  ,  les  deux 
chapiers   chantres  viennent   faire   la  génu- 

(1)  Djns  les  églises  où  c'est  l'usage  de  prendre  les  cha- 
jies,  non  à  U  sacristie,  mais  ii  l'auiel.ou  melsui' lu  cré- 
deiice  deux  chapes  pour  les  assistants,  et  les  autres  sur 
les  escalieaux.  Les  deux  prèiresqui  doivent  servir  d'avsi- 
slants  à  l'évéque,  étant  revèlusde  surplis,  piarlenl  de  la 
sacristie  la  barrette  eu  jnain,  précédas  du  second  cérénio- 
liiaire  et  suivis  des  clercs  qui  doivent  servir  l'éiêiue.  Ar- 

DUTIONNAIRE  DES  BiTBS  SACRÉS.  IL 


OfF 


038 


flexion  devant  le  milieu  de  l'autel ,  puis  se 
rendent  devant  l'évéque.  Alors  les  assi>tant$ 
vont  au  milieu  des  chantres  ,  et  tous  ainsi 
placés  en  ligne  directe  font  la  révérence  à 
i'évéiiue  ;  le  premier  assistant  lui  Ole  la  mi- 
tre, il  se  lève  ,  se  tourne  vers  l'autel  avec 
les  chapiers,  jiyant  le  premier  assislaiil  à 
droite ,  le  second  à  gauche ,  el  les  deux  t  h.in- 
tres  eu  arrière. 

Chap.  III.  —  Depuis    le    commencement   des 
vêpres  jusqu'à  la  fin. 

1.  L'évéque  s'étanl  tourné  vers  l'autel  dit 
tout  bas  :  Pater  nosler  et  Ave  Marin;  (bux 
clercs  viennent  devant  lui,  l'un  avec  le  livre 
de  chœur  ,  l'autre  avec  le  bougeoir.  Après 
ï'Ave,  Marin,  il  chante  Deus,  in  udjutorium, 
etc.,  le  premier  assistant  élevant  de  son  côté 
le  bord  de  la  chape  aDii  que  l'évéque  puisse 
faire  le  signe  de  la  croix  sans  gêne  ;  à  Gloria 
Palri ,  lous  inclinent  la  tête  vers  la  croix. 
Quand  on  a  chanté  Deus,  in  adjutorium.  etc., 
le  premier  chantre  s'approche  de  la  droite 
de  l'évéque  pour  lui  donner  le  ton  de  la  pre- 
mière antienne;  après  cela  ils  se  tiennent 
tous  deux  derrière  l'évéque  ;  quand  il  a  en- 
tonné l'anlieime,  les  clercs  qui  portent  le 
livre  elle  bougeoir  font  inclination  à  l'évé- 
que ,  déposent  loul  sur  la  crédence,  el  vont 
à  leur  place. 

2.  Pendant  qu'on  entonne  Dixit  Dominus. 
l'évéque  se  tourne  et  s'assied  comme  il  est  dit 
art.  1  ,  c.  i,  n.  G.  Le  cérémoniaire  étend  sa 
chape  de  manière  qu'elle  couvre  le  fauteuil , 
le  premier  assistant  lui  met  la  mitre  en  drap 
d'or,  ensuite  les  deux  assistants  étant  au 
milieu  des  chantres  en  ligne  droite ,  ils  font 
lous  la  révérence  à  l'évéque  cl  la  génu- 
flexion devant  le  milieu  de  l'autel;  les  deus 
assistants  vont  s'asseoir  près  de  l'autel ,  le 
premier  restant  plus  près  de  l'évéque  ;  le 
second  cérémoniaire  leur  donne  la  barrette, 
el  les  chantres  s'étanl  salués  mutuelleiuenl  , 
vont  s'asseoir  à  leur  place. 

3.  Le  premier  cérémoniaire  se  lient  de- 
bout, pendant  tout  le  temps  des  vêpres, 
à  la  gauche  de  l'évéque,  pour  l'avertir  des 
inclinations  à  faire  à  Gloria  Patri,  aux  noms 
de  Jésus,  Marie,  etc. 

4.  Les  cinq  psaumes  étant  achevés ,  les 
chapiers  chantres  vont  devant  l'autel;  en 
même  temps  les  deux  assistants  se  lèvent 
(donnent  leurs  barrettes  au  second  cérémo- 
niaire )  ,  el  placés  au  milieu  des  autres  ,  ils 
font  lous  ensemble  la  génuflexion  à  l'autel  , 
puis  l'inclination  à  l'évéque  ,  en  arrivant 
devant  lui.  L'évéque  se  lève  et  se  tourna 
vers  l'autel,  ayant  à  droite  le  premier  assi- 
stant, el  le  second  à  gauche.  Le  dernier  eha- 
pier,  ayant  reçu  le  livre  de  ciiœur  du  second 
cérémoniaire,  chante  le  capitule  à  l'endroit 
où  on  a  coutume  de  chanter  l'Epître.  {Cœrem. 
Episc.  /.  II,  c.  1,  §  2.) 

rivés  àl'aulet.  ils  font  la  génuflexion  au  milieu,  se  placent 
aux  côtés  du  fauteuil  connue  on  l'a  dit,  donnent  leurs  bar- 
reltps  au  cérémoniaire,  les  acolvles  vienneul  leur  met- 
tre la  chape,  et  ils.iliendeul  l'évéque  comni''  il  vient  d'être 
dit  Pend^int  que  l'évéque  prend  ses  hibits  épiscopaui, 
les  chantres  aidés  par  les  acolytes  preuiieut  la  cliape ,  et 
fou',  le  reste  comme  il  ^nit. 

30 


959 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 

doux  assistants  qui  élèvrnl  les  côtés  d( 


910 


5.  Le  cnpitulc  él.inl  terminé  ,  le  premier 
chantre  annonce  à  l'évoque  l'intonation  de 
l'hymne;  celui-ci  s'assied,  le  premier  assi- 
Sl-inl  lui  met  la  mitre  ;  il  se  lève  ,  se  tourne 
vers  l'autel,  ayant  les  assistants  à  ses  côtés 
comme  au  commencement  des  vêpres  ,  et 
entonne  l'hymne  sur  le  livre  de  chœur  sou- 

enu  par  un  clerc,  un  autre  tenant  le  bou- 
geoir. 

6.  Après  l'intonation  de  l'hymne,  l'ôvé- 
que  et  les  chapiors  assistants  restent  debout 
tournes  vers  l'autel;  les  chantres  ayant  l'ait 
la  génuflexion  devant  le  milieu  de  l'autel 
vont  à  leur  place,  et  le  thuriféraire  va  mct- 
Ire  du  feu  dans  l'encensoir. 

Nola.  Si  l'on  chante  l'Iiytiine  Veni  Creator, 
ou  Ave,  Maris  s<e//a  ,  l'évêiine  l'ayant  en- 
tonnée, se  met  à  genoux  devant  te  fauteuil 
sur  un  coussin  préparé  par  le  cérémonlaire, 
et  restera  à  genoux  avec  les  assistants  jus- 
qu'à la  fin  de  la  première  strophe;  les  chan- 
tres iront  se  mettre  à  genoux  sur  le  plus  bas 
degré  de  l'autel.  La  première  strophe  étant 
terminée,  tous  se  lèvent  et  restent  debout  jus- 
qu'à la  fin  de  l'iiymne  {Cœrein.  Episc,  ibid., 
§  12).  Les  chantres  ayant  fait  la  génuflexion 
vont  à  leur  place. 

7.  A  la  fin  de  Ihynine  ,  les  chapiers  chan- 
tres vont  au  milieu  du  chœur  chanter  le 
verset,  faisant  avant  et  après  la  génulli-xion. 
Ensuite  ils  vont  au  Tauteuil  ;  le  premier 
chantre  donne  à  l'évéque  le  ton  de  l'antienne 
du  Magnificat;  ils  retournent  au  milieu, 
font  la  génuflexion  et  vont  s'asseoir  à  leur 
place. 

8.  L'évéque  ,  ayant  entonné  l'antienne  , 
s'assied;  le  premier  assistant  lui  met  la  mi- 
tre précieuse  avec  les  saints  accoutumés. 
Ensuite  les  deux  assistants  changi'nt  de 
place.  Le  thuriféraire  arrive,  fait  inclination 
à  l'évéque,  ei,  tenant  son  encensoir,  il  attend 
à  genoux  (  Bauldnj  ,  /.  ii ,  c.  1 ,  §  11  )  qu'on 
y  ait  mis  l'encens  présenté  dans  la  navette 
par  le  premier  assistant.  En  même  temps  les 
acolytes  viennent  devant  l'évéque  avec  le 
second  cérémonlaire  ;  quand  l'encens  a  été 
mis,  le  thuriféraire  va  derrière  les  acolytes 
à  la  droite  du  second  cérémonlaire;  ils  lont 
tous  ensemble  l'inclination  à  l'évéque  ,  et 
vont  devant  le  milieu  de  l'autel. 

9.  Quand  on  entonne  M(if/ni^ca/,  l'évéque 
se  lève  avec  la  mitre,  fait  le  signe  de  la  croix, 
les  côtés  de  sa  cbape  étant  soulevés  par  ses 
deux  assistants  iCœrem.  Episc,  ibid.,  §  li). 
Pendantque  l'évéque  fait  le  signe  de  la  croix, 
les  chantres  viennent  faire  la  génuflexion  , 
se  présentent  devant  lui,  le  saluent,  chan- 
gent de  place;  le  premier  se  mettant  près  du 
premier  assistant ,  et  le  second  à  côté  du  se- 
cond; ils  vont  devant  l'autel,  y  font  ensem- 
ble la  génuflexion  en  même  temps  que  les 
acolytes  ,  le  thuriféraire  et  le  ccrémoniaire  , 
l'évéque  faisant  une  profonde  révérence. 

10.  Après  les  saluls  requis  à  la  croix ,  les 
chapiers  changent  de  place  et  vont  dans  cet 
ordre  à  l'autel  du  saint  sacrement.  Le  second 
cérémonlaire  marche  devant  ,  à  la  droite  du 
thuriféraire;  suivent  les  aculyles,  ensuite  les 
chantres,  puis  l'évéque  au   milieu  de  ses 


chape  ;  viennent  ensuite  le  premier.rérénio- 
niaire,  le  clerc  porte-mitre  et  le  caudalaire. 

11.  Les  ministres  se  couvrent  au  soitir 
du  sanctuaire;  arrivés  à  l'aulel  du  saint 
sacrement  ils  se  découvrent;  le  premier  assi- 
stant au  bas  des  degrés  ôli-  la  mitre  et  la  ca- 
lotte à  révè(iue ,  et  tous  ensemble  font  la  gé- 
nuflexion sur  le  pavé,  sans  coussin  pour 
l'évéque,  selon  le  Cérémonial,  liv.  i,  c.  lo, 
§  5.  On  encense  l'autel  à  l'ordinaire,  tous  , 
excepté  les  assistants,  étant  debout  en  face 
les  uns  des  autres.  Après  reneensemont .  on 
fait  inclination  et  l'on  descend  ,  et  tous  font 
la  génuflexion.  Le  premier  assistant  remet 
la  calnlle  et  la  mitre  à  l'évéque,  et  l'on  s'eti 
retourne  comme  on  était  venu.  S'il  faut  en- 
suite encenser  un  autre  autel ,  on  fait  comme 
à  celui  du  saint  sacrement,  excepté  qu'on 
n'ôle  que  la  mitre  à  l'évéque  au  bas  des 
degrés,  qu'on  la  lui  remet  sur  le  marche- 
pied ,  et  qu'il  ne  fait  point  de  génuflexion. 

12.  Après  avoir  encensé  l'autel  du  saint 
sacrement,  et  même  un  autre,  comme  il  vient 
d'être  dit,  on  retourne  au  grand  autel  de  la 
même  manière  qu'on  l'avait  (initié.  A  l'en- 
trée du  chœur,  les  acolytes  se  divisent,  le  se- 
cond céréunjniaire  et  le  thuriféraire  se  reti- 
rent au  côté  (le  l'Epître,  et  les  chapiers 
chantres  de  chaiiue  côté.  L'évéque  étant  ar- 
r\\é  devant  l'autel  avec  ses  assistants,  le 
premier  lui  Ole  la  mitre,  l'évéque  fait  une 
profonde  inclination,  et  tous  les  autres  la 
génuflexion.  Ensuite  les  acolytes  vont  dépo- 
ser les  chandeliers  sur  la  ciéJence,  l'évêiue 
avec  ses  deux  assistants  monte  sur  le  mar- 
chepied, les  autres  demeurant  à  la  même 
place  tournés  en  face  les  uns  des  autres  ;  ou 
fait  l'enceiisemenl  à  l'ordinaire,  après  (luoi 
l'évéque  étant  sur  le  marchepied  au  côté  de 
l'Epître  reçoit  la  mitre  précieuse,  fait  une 
inclination  à  la  croix  avec  les  deux  chapiers, 
descend  sur  le  pavé,  et  après  les  révérences 
requises,  on  va  au  fauteuil. 

13.  L'évéque  étant  debout,  la  face  tournée 
vers  le  peuple,  est  encensé  par  le  premier  as- 
sist.int,  puis  il  s'assied;  le  même  assistant 
rendant  de  suite  l'encensoir  au  thuriféraire, 
lui  Ole  la  n)itre.  Après  cela  il  se  lève,  se 
tourne  vers  l'autel,  ayant  les  deux  assistants 
à  ses  côtés,  et  demeure  ainsi  jus(iu'à  Sicut 
erat.  Quand  l'évê(jue  est  encensé,  le  second 
chantre  fait  la  génuflexion  au  milieu,  va  vers 
son  siège,  où  il  reste  debout,  et  le  premier  à 
qui  le  thuriféraire  donne  l'encensoir  encense 
d'abord  les  deux  assistants  (qui  se  tournent 
pour  cela  vers  le  premier  chantre),  puis  l'au- 
tre chapier,  le  thuriféraire  soulevant  en 
niéaie  temps  le  côté  droit  de  sa  chape  ;  re- 
tourné à  son  siège,  il  est  encensé  par  le  Ibu- 
rilcraire,  qui  encense  ensuite  les  cérémoniai- 
res,  les  clercs  et  le  peuple. 

14.  Aux  mots  Sicut  erat ,  après  Gloria 
Patri,  l'évéque  s'assied  (les  chantres  aussi), 
et  le  premier  assistant  lui  met  la  mitre  pré- 
cieuse; tons  deux  ayant  la  face  lournée  vers 
le  peuple  aux  côlés  du  fauteuil ,  attendent 
qu'on  ait  répété  l'antienne;  alors  le  premier 
assistant  ôte  la  milrc  à  l'évéque  ,  qui  se  \è\a 


9il 


r)FF 


ensuite,  se  tourne  avec  ses  assistants  vers 
l'au(el  pour  chanter  l'oraison,  un  clerc  te- 
nant le  livre  de  chœur  et  un  autre  le  bou- 
gi  oir,  au  milieu  des  acolytes  avec  leurs 
chandeliers.  Les  chantres  assistent  aussi  à 
l'oraison,  et  pour  cela  ils  se  lèvent  en  niéuie 
temps  que  l'cvéïiue,  l'ont  la  génuflexion  au 
milieu,  et  vont  derrière  les  deux  assistants. 

iVo/a.  S'il  y  a  des  coniméaioraisons,  dès 
que  la  première  oraison  est  terminée,  les 
chantres  vont  au  milieu,  et  quand  il  en  est 
temps  ils  chantent  les  versets  des  comnié- 
jnoraisons,  et  demeurent  là  jusqu'à  ce  qu'ils 
aient  chanté  Benedicamiis  Domino. 

lo.  A  la  fin  de  la  conclusion  de  l'oraison, 
les  chantres  partent  et  vont  au  milieu  du 
chœur  chanter  Bcnedicamus  Domino  (Ccerem. 
E/jisc.  l.  Il,  c.  1,  §  18).  Après  les  oraisons  et 
Dominus  vobiscum,  les  acolytes  font  la  révé- 
rence à  l'cvêque  av(  c  les  clercs  du  livre  et 
du  hougeoir,  portent  tout  sur  la  crédence,  et 
relournenl  à  leur  place.  Après  cela  le  se- 
cond cérémoniaire  met  sur  l'autel  le  canon 
ouvert  à  Sitnomen  Domini,  etc.,  avec  le  bou- 
geoir. 

16.  Les  chantres  ayant  dit  Itenedicamiis 
Domino,  font  la  génuflexion,  et  vont  devant 
Tévéque,  qui  s'élant  assis,  reçoit  du  premier 
assistant  la  mitre  précieuse,  et  tous  ensemble 
lui  l'ont  inclination,  rangés  en  ligne;  puis 
changeant  de  place,  les  premiers  vont  à  la 
droite,  et  les  seconds  à  la  gauche  de  l'évéque. 
Après  cela,  l'évéque  se  lève,  va  à  l'autel, 
ayant  les  chapiers  à  ses  côtés,  et  sans  qu'on 
lui  ôte  la  mitre  il  fait  une  profonde  révé- 
rence, et  les  autres  la  génuflexion;  il  monte 
sur  le  marchepied,  accompagné  des  deux  as- 
sistants (les  chantres  demeurant  sur  le  pavé), 
cl  donne  la  bénédiction  à  l'ordinaire. 

17.  Après  la  bénédiction,  il  descend  avec 
ses  assistants  sur  le  pavé,  tait  l'inclination 
requise  à  la  croix,  va  au  fauteuil,  s'y  assied 
et  tous  les  chapiers  lui  font  inclination  ;  les 
chantres  restent  debout  devant  l'évéque  un 
peu  en  arrière,  et  les  assistants  lui  ôlent  ses 
ornements,  comme  il  est  dit  au  chapitre  pre- 
mier. Après  que  le  premier  assistant  a  re- 
vêtu l'évéque  de  son  camail  ,  et  qu'il  lui  a 
mis  la  croix  pectorale,  tous  s'étant  rangés 
en  ligne  lui  font  inclination  et  vont  faire  la 
génullexion  devant  l'autel,  en  même  temps 
que  les  acolytes  et  le  second  cérémoniaire; 
puis  ils  vont  à  la  sacristie  comme  ils  en  sont 
venus,  et  l'évéque  aussi  (1) 

Nota.  Si  les  cardinaux  assistent  à  vêpres 
(il  faut  en  dire  autant  de  la  messe),  l'évéque 
attend  qu'ils  soient  à  leur  place,  et  leur  lait 
inclination  avant  de  commencer  l'office,  et 
ensuite  avant  de  donner  la  bénédiction  , 
comme  pour  en  demander  la  permission. 
Pendant  vêpres  on  ne  se  sert  pas  de  bou- 
geoir, et  les  cardinaux  sont  encensés  de  trois 
coups. 


OFF  9iî 

AIITICLE  TU 

DE  LA  MESSE  PONTIFICALE  PODR  LES  MORTS. 

(Céremouial,  I.  ii,  c.  11.) 

Chapitre  I".  —  Choses  à  préparer. 

1.  Dans  la  sacristie,  les  ornements  noirs 
ordinaires  pour  le  diacre  et  le  sous-diacre. 

2.  Sur  l'autel,  six  chandeliers  sans  orne- 
ments avec  une  croix  analogue,  les  orne- 
ments épiscopaus  mentionnés  art.  1,  c.  1, 
n.  3;  on  y  met  aussi  le  manipule,  et  non 
des  gants  ;  et  la  mitre  simple  au  côté  de 
l'Kpîire  avec  un  voile  pour  le  clerc  qui  doit 
la  porter.  Les  deg:rés  de  l'autel  doivent  être 
couverts  d'un  petit  lapis,  avec  un  carreau 
au  milieu.  On  met  le  fauteuil  à  sa  place  or- 
dinaire sur  un  petit  tapis,  cl  tous  les  orne- 
ments, tant  de  l'autel  (jue  du  f  luteuil  doivent 
être  noirs.  {Cœrem.  Episc.l.  ii,  c.  11,  §  1.) 

.3.  Sur  la  crédence,  deux  chandeliers  pour 
les  acolytes,  le  calice  préparé  au  milieu,  un 
bassin,  un  vase  d'eau  tout  simple,  deux  Mis- 
sels ,  le  canon,  le  bougeoir,  le  bénitier  avec 
l'aspersoir,  les  burettes,  la  sonnette,  l'encen- 
soir et  sa  navette,  la  chape  noire  pour  le 
prêtre  assistant,  deux  manipules  pour  les 
ministres,  et  un  coussin  ou  pupitre  pour  le 
Missel.  A  côté,  la  croix  proressionneile  et 
quatre  flambeaux  ;  et  dans  un  liou  convena- 
ble, un  réchaud  avec  des  charbons  allumés 
et  des  pincettes. 

4.  Au  milieu  de  l'église  ou  ailleurs,  selon 
l'usage  on  préparc  la  représentation  du  cer- 
cueil avec  des  lumières  autour,  un  fauteuil 
pour  l'absoute,  placé  à  l'exlrémiié  du  côté  do 
l'autel,  à  l'opposé  de  la  crois  que  tiendra  le 
sous-diacre.  (Cœrcm.  Episc.  ibid.,  §  16.) 

Chap.  il  —  Depuis  le  départ  de  la  sacristie 
jusqu'au  commencement  de  la  messe. 

1.  Le  diacre  et  le  sous-diacre  revêtus  de 
leurs  ornements  et  accompagnés  des  clercs 
partent  de  la  sacristie  et  vont  à  l'autel,  comme 
il  est  dit  au  chapitre  deuxième  d(!  l'article 
pren)ier,  col.  926,  et  l'évéque  eu  fait  autant. 

2.  Des  qu'il  est  au  fauteuil,  deux  clercs 
viennent  devant  lui,  l'un  avec  le  bougeoir, 
l'autre  avec  le  canon,  qu'il  lient ,  à  genoux , 
ouvert  à  l'endroit  des  prières  qui  concernent 
les  habits  sacrés  (car  on  ne  dit  pas  celles  de 
la  préparation  devant  l'autel),  laissant  celles 
qu'on  dit  en  prenant  les  pantoufles  et  les 
gants,  dont  on  ne  se  sert  pas  pendant  cette 
messe.  (Cœrem.  Episc.  l.  ii,  c.  11,  §  2j. 

3.  Pendant  que  l'évéque  lit  ces  prières,  les 
clercs  vont  prendre  les  ornements,  comme  il 
est  dit  à  l'article  premier.  L'évéque,  ayant 
achevé  ces  prières,  se  lave  les  mains  et 
prend  les  ornements,  comme  il  est  dit  au 
même  lieu,  excepté  qu'on  lui  met  le  mani- 
pule avant  la  croix  pectorale.  {Bauldry,  l.  ii, 
cap.  11,  art.  1,  n.  4.) 

Nota.  On  omet  les  baisers  accoutumes,  soit 
en  revêtant  l'évéque,  soit  pendant  toute  la 
messe.  (Ibid.,  §  3). 

k.  L'évéque  étant  habillé,  le  diacre  et  le 


(1)  Si  les  chapiers  ont  pris  leurs  chapes  devant  fautel,      faire  la  génuflexion  au  milieu  du  chœur,  et  se  rendent  t 
dus  tjue  les  vêpres  sont  linies ,  ils  vont  devant  l'évéque      leurs  sièges  pour      "  '       "  


ei  lui  font  tous  ensemble  la  révérend;  ;  les  chantres  vont 


y  déposer  les  chapes;  quauJ  l'évêiiua 
est  parlij'les  assistants  déposent  aussi  les  leurs,  etc. 


DICTIONNAIRE  DliS  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES, 


Ô15 

6ous-diacie  lui  font  inclination  et  vont  à  sa 
g;iMche,  où  ils  prennent  leurs  manipules;  en- 
suiie  le  prélre  assisiant  le  salue,  se  met  à  sa 
ilroile,  et  l'on  va  à  l'autel  comme  il  est  dit  à 
l'ariicle  premier. 

Chap.   m.  —  Depuis    la  confession  jusqu'à 
l'u/ferloire. 

1.  On  fait  au  bas  de  l'autel  la  confession  à 
l'ordinaire,  exceplé  que  le  >ous-diacre  ne  met 
pas  le  manipule  à  révéquc,  pui>q(i'il  l'a  mis 
ail  fauteuil.  L'évêque  ayant  ilil  Orumus  te, 
Domine,  eic.,  haise  seulement  l'autel  et  non 
le  commencement  de  l'iwaiigile,  et  ne  fait 
pas  l'eiicensemeut;  mais  ayant  reçu  la  mitre, 
il  va  droit  au  fauteuil  pour  dire  VltUroit  à 
l'ordinaire. 

2.  Quand  on  a  chanté  Kyrie,  l'évêque  se 
lève  et  dit  Dominus  vobiscum  au  lieu  de  Pax 
vobis.  Pendant  qu'il  dit  les  oraisons,  tous 
sont  à  genoux,  excepté  les  ministres  sacrés, 
et  le  clerc  qui  lient  le  Missel.  (Cœrem.  Fpisc, 
î7/id.,  §5.) 

3.  Après  les  oraisons,  le  sous-diacre  va 
chanter  l'Epîlre;  ensuite  il  vient  devant  l'é- 
vêque, lui  fait  inclination  sans  se  mettre  à 
genoux  pour  la  bénéiiiclion,  et  sans  lui  bai- 
ser la  main;  il  ouvre  le  Missel,  où  l'évêque 
lit  l'Epîlre,  le  graduel,  le  trait,  la  prose,  et 
Munda  cor  meum  dans  le  canon,  puis  l'E- 
vangile, le  prêtre  assistant  demeurant  à  sa 
gauche  avec  le  bougeoir;  quand  il  a  terminé 
l'Evangile,  on  s'assied. 

4.  Pendant  que  le  chœur  chante  la  prose, 
les  clercs  distribuent  les  cierges  qu'on  doit 
tenir  allumés  pendant  tout  l'Evangile,  de- 
puis le  SanctiiS  jus(iu'à  la  communion,  et 
pendant  l'absoute.  (Cœrem.  Episc,  ibid.,  §  6.) 

5.  Vers  la  On  de  la  prose  le  diacre  se  lève, 
porte  le  livre  de  l'Evangile  sur  l'auiel  avec 
les  saluts  accoutumés,  le  place  au  milieu  et 
se  met  à  genoux  sur  le  bord  du  marchepied 
pour  dire  Munda  cor  lyieum.  En  même  temps 
viennent  devant  l'évêque  le  sous  diacre  avec 
les  deux  acolytes  sans  chandeliers,  et  le 
sous-cérémoniaire,  en  attendant  le  diacre, 
qui  sans  demander  la  bénédiction  et  sans 
baiser  la  main  Cœrem.  ISpiiC,  iOid.),  se  met 
à  la  droite  du  sou?-diacre;  tous  font  la  ré\é- 
rence  à  l'évêque  et  l'on  va  chanter  l'Evan- 
gile à  l'ordinaire,  excepté  qu'on  ne  porte  pas 
le  livre  à  l'évêque  pour  lui  faire  baiser  le 
commencement  de  l'Evangile;  mais  le  sous- 
diacre  ayant  fermé  le  Missel,  le  donne  au 
second  cérémoniaire,  fait  génuflexion  avec 
les  autres,  ell'on  continue  comme  aux  au- 
tres messes. 

Chap.  IV.  —  Depuis  l'offertoire  jusqu'à 
la  fin  de  la  messe. 

1.  L'évêque  ayant  lu  l'offertoire,  s'assied  ; 
le  diacre  lui  met  la  mitre,  et  il  se  lave  les 
mains;  en  même  temps  le  prêtre  assisiant 
porte  à  l'autel  le  coussin  ou  pupitre  avec  le 
Missel,  le  canon  et  le  bougeoir,  comme  on  l'a 
dit  à  l'article  premier. 

2.  Quand  il  s'est  lavé  les  mains,  il  va  à 
l'autel;  le  sous-diacre  prend  sur  la  crédence 
le  calice  avec  la  bourse,  sans  voile  sur  ses 
épaules,  et  va  à  l'autel,  ou  il  fait  son  oftice 


m 


à  l'ordinaire  sans  faire  bénir  l'eau  {Cœrctn 
Episc.  l.  II,  cap.  11,  §  G);  puis  il  \a  à  la 
gauche  de  l'évêque,  à  la  droite  du  prêtre  as- 
sistant, un  peu  en  arrière. 

3.  Quand  l'évêque  a  dit  Y eni  sancli ficator , 
il  bénit  l'encens  et  fait  lenoensemenl,  ayant 
le  diacre  et  le  sous-diacre  à  ses  deux  cAtcs, 
et  le  prêtre  assistant  ô'e,  quand  il  le  faul,  le 
Missel  de  dessus  l'autel.  Après  l'encense- 
ment, le  cérémoniaire  met  la  mitre  à  l'évê- 
que, et  le  diacre  n'encensera  que  lui  [ibid.). 
Ayant  rendu  l'encensoir  au  ttiuriféraire,  il 
souiienl  l'essuie-main  avec  le  sous-diacre, 
pendant  qu'un  domestique  ou  un  autre  à  ge- 
noux verse  de  l'eau  sur  les  mains  de  l'é- 
vêque. 

h.  (Juand  il  s'est  lavé  1rs  mains,  le  diacre 
lui  Ole  la  mitre,  tous  trois  vont  au  milieu 
l'un  derrière  l'autre,  et  le  diacre  répond  Su- 
scipial,  quand  il  en  est  temps. 

5.  Au  Sanclus,  ils  vont  aux  deux  côtés  de 
l'évêque,  le  sous-diacre  se  tenant  un  peu  en 
arrière.  Pendant  ce  temps,  quatre  clercs 
viennent  de  la  sacristie  avec  des  flambeaux, 
et  restent  là  jusqu'après  la  communion  sous 
l'espèce  du  vin. 

6.  Aux  mots  Quam  oblatiunem,  le  sous- 
diacre  fait  la  génuflexion  au  milieu,  et  va  au 
côié  de  l'Epîlre  pour  encenser  pendant  l'é- 
lévation ;  l'encens  est  mis  dans  l'encensoir 
par  un  acolyle  [Cœrem.  Episc,  ibid.  §  8). 
Après  l'élévation  le  sous-diacre  retourne  à  sa 
place  derrière  l'évêque. 

7.  Lorsque  l'évêque  est  aux  mots  Dimitte 
nobis  du  Pater,  le  diacre  va  seul  présenter  la 
patène  ;  après  avoir  dit  Agnus  Dei,  il  reste  là 
pour  présenter  l'ablution  ,  ne  devant  pas 
donner  la  paix;  la  messe  continue  à  l'ordi- 
naire jusqu'à  Placeat,  comme  il  est  dit  à 
l'article  premier. 

8.  Quand  l'évêque  a  chanté  le  dernier  Do- 
minus vobiscum  ,  le  diacre  tourné  vers  l'au- 
tel chante  Requiescant  in  pace  ,  l'évêque  le 
disant  aussi  à  voix  basse,  selon  le  décret  de 
la  congrégation  des  Rites  du7seplembre  181G. 

9.  Quand  l'évêque  a  dit  Placeat,  il  baise 
l'autel,  et  sans  donner  la  bénéd'iction  il  va 
dire  le  dernier  Evangile  selon  l'usage,  les 
ministres  se  tenant  comme  il  est  marqué 
art.  1,  c.  C,  n.  o6;  quand  il  est  fini,  le 
diacre  lui  met  la  milre,  et  tous  vont  directe- 
ment au  fauleuil,  après  avoir  fail  inclination 
à  la  croix. 

10.  L'évêque  étant  assis,  les  ministres  quit- 
tent leurs  manipules  [Cœrem.  Episc,  ibid., 
§  9j,  et  le  prêtre  assisiant,  la  chape,  qui  doit 
servir  à  l'évêque  pour  l'absoute  [Grass.  l.  ii, 
cap.  39,  et  Bauldry ,  l.  ii,  cap.  11.  art.  1, 
n.  11);  les  deux  ministres  ôlent  à  l'évêque  le 
manipule,  la  milre,  la  chasuble  et  la  d.ilma- 
tique,  et  lui  mettent  la  chape  et  la  mitre. 

Chai-.  V.  —  De  l'absoute. 

1.  L'évêque  ayant  reçu  la  chape  et  la  mi- 
tre, les  deux  ministres  lui  font  une  inclina- 
tion, le  diacre  se  met  à  sa  gauche,  le  sous- 
diacre  prend  la  croix  processionnelle,  les 
acolytes  tenant  leurs  chandeliers  allumés,  il 
marche  avec  eux  vers  le  milieu  du  chœur, 


945  OFF 

précédé  du  thuriféraire  et  du  clerc  qui  porte 
le  béuilicr  et  le  Rituel.  Arrivés  ;iu  milieu,  le 
thuriféraire  et  le  porte- bénilier  (ont  la  géiiii- 
flexiou  et  vont  vers  la  représentation.  Après 
la  croix  viennent  ceux  <lu  chœur,  deux  à 
deux,  qui  font  In  génuflexion  à  raulel,et 
enfin  l'évêque  ayant  le  diacre  à  sa  pauchc 
qui  élève  le  bord  de  sa  chape,  le  premier 
cérémoniairc  les  suit,  tous  ayant  Tiil  à  l'au- 
lel  la  révérence  requise  (Cccrem.  Episc.  l.  u, 
cap.  11,  §  11),  ei.  le  diacre  se  couvre. 

2.  Arrivés  à  la  représentation,  le  thurifé- 
raire cl  l'autre  clerc  s'arrêtent  à  la  droite  du 
faul(Uil,  la  face  tournée  vers  la  croix,  que  le 
sous-diacre  tient  à  l'opposite  au  milieu  des 
acolytes  (Ibid.,  §  IG),  la  face  tournée  vers  le 
fauteuil,  et  assez  éloignée  de  la  représenta- 
tion pour  que  l'évèque  puisse  y  passer  avec 
ses  assistants  pendant  l'absoute.  Le  cleigé 
se  divise,  formant  deux  lignes  qui  l'entou- 
rent, la  face  tournée  en  dedans ,  étant  un 
peu  éloigné  comme  le  sous-di;icre.  Arrivé 
au  fauteuil,  l'évèque  s'assied  {Ibid.),  le  céré- 
nioniaire  lui  étend  la  chape,  et  le  diacre  se 
découvre,  restant  à  sa  gauche. 

''i.  Tous  étant  ainsi  disposés,  les  chantres 
entonnent  le  répons  Libéra  me,  Vomine,  elc. 
Quand  on  le  répète,  le  diarre  passe  à  la 
droite  de  l'évèque  pour  présenter  l'encens 
sans  baisers,  le  thuriféraire  s'approihanl 
pour  cela,  cl  lévêque  met  et  bénit  l'enccus 
à  l'ordinaire. 

k.  Avant  que  le  chœur  chante  Kyrie,  le 
diacre  ôte  la  milrr  à  l'évèque,  ()ni  se  lève 
ensuite  ;  (|uand  on  a  «hanté  le  dernier  Kyrie, 
il  dit  à  haute  vois  Paler  noster  ;  il  continue 
tout  bas,  reçoit  l'aspersoir,  sans  baisers,  du 
diacre  (qui  est  à  sa  droite  Jusqu'à  ce  «[u'il  lui 
ait  remis  la  mitre)»  et  va  asperger  trois  fois 
chaque  cô;é  de  la  représentaiion,  commen- 
çant par  sa  droite;  quand  il  passe  devant  la 
croix  du  sous-diacre,  il  fait  inclination,  et  le 
diacre  génuflexion.  {Ibid.,  §  18.) 

5.  Dès  que  l'évèque  a  fait  cette  aspersion, 
il  rend  l'aspersoir  au  diacre,  prend  l'encen- 
soir et  encense  les  deux  côtés  de  la  mémo 
manière;  il  rend  l'encensoir  au  diacre  et  va 
au  fauteuil,  où  il  dit  le  verset  El  ne  nos  in- 
ducas  in  tentalionem,  cic,  avec  l'oraison,  le 
Rituel  étant  soutenu  par  un  clerc  {liiluale 
Bornamun,  de  exsequiis  )  ou  par  le  diacre 
[Rubr.  Missnlis,  p.  ii,  /('(.  Ki,  n.  k),  un  autre 
clerc  tenant  le  bougeoir.  Le  ch(cur  ayant 
répondu  Amen,  l'évèque  fait  un  signe  de 
croix  vers  la  représentation  en  disant  Re- 
quiem (vternam,  etc.  {Rit.  Rom.  et  Rubr. 
Missal.  ibid.) 

6.  Les  chantres  ayant  dit  Rer/uiescant  in 
pace,  l'évèque  ajoute,  soit  au  jour  anniver- 
saire, soit  en  présenre  du  corps  :  Animaejus 
et  animœ  omnium  fidelium  defunrtorum  per 
misericordiam  Dei  requiescnnt  in  paee  [Ruhr. 
Miss.  ibid.  et  S.  congr.  Rit.  2,  dec.  iCià't-); 
puis  il  s'assied,  le  diacre  lui  met  la  mitre,  et 
l'oji  va  au  chœur  ou  à  la  sacristie  quitter  les 
habits  sacrés.  [Cœrem.  Episc,  ibid.,  §  23). 

(1)  In  niissa  servient  minisiri,  l'tte  libro,  2- de  candola, 
5*de  baculo  paslorali,  i'da  milra,  3«  de  Ihurib  ,  6*  el  "•  de 


OFF  Sir, 

Chap.  XI. — De  l'absoute  en  présence  du  corps. 

1.  Si  l'on  fait  la  cérémonie  des  obsèques 
en  présence  du  corps,  le  sous-diaere  avec  la 
croix  sera  toujours  vers  la  tète  {Rit.  Rom. 
de  exsequiis  el  sacra  conqr.  Rit.,:] sept.  17i6), 
et  le  fauteuil  sera  placé  aux  pieds  du  défunt 
{Cœrem.  Episc.  l.  ii,  cap.  11,  §  2'^). 

2.  L'évèque  étant  arrivé  au  fauteuil,  le 
diacre  lui  ôte  la  mitre,  et  il  dit  debout,  sur 
le  (on  des  leçons,  la  prière  Non  inlres  inju- 
dicium  cum  servo  tuo,  etc.,  sans  changer  ces 
derniers  mots  en  serra  tua  si  c'est  une  femme, 
comme  l'a  déclaré  la  sacrée  congrégation 
des  Kites,  le  21  janvier  i~'*\,  le  Rituel  étant 
soutenu  par  un  clerc  ou  par  le  diacre,  comme 
il  est  dit  art.  1,  c.  h,  n.  10  :  après  celle  prière, 
l'évèque  s'assied,  le  diacre  lui  met  la  mitre, 
et  l'on  continue  comme  ci-dessus. 

3.  Si  le  corps  doil  immédiatement  être 
porté  au  sépulcre,  quand  l'évèque  a  terminé 
l'oraison  Ucus,  cui  proprium,  etc..  les  clian» 
très  entonnent  l'antienne  In  paradisum,  etc.; 
on  fait  tout  ce  que  prescrit  le  Rituel  romain 
au  titre  De  exsequiis;  en  retournant  du  sé- 
pulcre à  léglise  ou  à  la  sacristie,  l'évêqaa 
dil  sans  chanter  .Si  iniquitatcs,  et  les  clnn- 
tres  le  psaume  De  profundis.  \^Rit.  Rom., 
ibid.) 

k.  Si  l'on  ne  porte  pas  de  suite  le  corps 
au  sépulcre,  l'évèque  ayant  dit  l'oraison 
Deus,  cui  proprium  est,  elc,  entonne  E(jo 
sum,  el  les  chantres  Rmcdiclus  {Rit.  Rom., 
j"ij(/.);  les  chanlres  ayant  répété  l'antienne, 
il  dit  Kyrie  et  Pater  noster;  il  asperge  le 
corps  trois  fois,  de  sa  place,  cl  cuiiiinue 
comme  porte  le  Rituel. 

5.  Si  le  défunl  est  un  cardinal,  un  évcque, 
un  prélat  pré  rc,  l'empereur  ou  le  roi,  etc., 
on  observera  tout  ce  qui  est  prescrit  à  cet 
égard  dans  le  Pontifical  romain  De  exsequiis, 
cl  dans  le  Cérèaionial  des  évèques,  livre  ii, 
chap.  11. 

VARIÉTÉS. 
(Exirait  d'un  Cérùmonial  viennois.; 

Voici  quelles  sont,  dans  certains  diocèses 
de  France,  les  cérémonies  de  l'office  ponti- 
fical. 

Avant  chaque  office,  deux  chanoines  as- 
sistants ou,  à  leur  défaut,  deux  autres  prê- 
tres, précédés  du  suisse  ainsi  que  d'un  aqué- 
féraire,  et  suivis  du  domestique  caudalaire 
el  du  bedeau,  vont  prendre  l'évèque  à  son 
palaisel  le  reconduisent  de  mèuie  après,  le 
premier  assistant  lui  présentant,  avec  les 
baisers  ordinaires,  le  goupillon  à  la  porte  d« 
l'église. 

§   I.    DE  L.V   GBAITO'sIESSE   PONTIFICAtE 

Nota.  Tout  ce  qui  n'est  pas  spécifié  ici  se 
pratique  comme  à  la  grand'messe  ordinaire. 

1.  Pré|.ar:ilirs. 

.'  Au  premier  son  de  la  cloche,  tous  les  offi- 
ciers se  rendent  à  la  sacristie,  où  ils  se  revê- 
tent à  l'ordinaire  de  leurs  habits  de  chœur, 
el  de  plus,  s'il  est  possible,  de  gants  blancs, 
à  l'exception  du  thuriféraire.  Ensuite  ils 
vont  chercher  l'évèque,  qu'ils  saluent  pro- 
fondément en  l'abordant  (1).  Or  ils  doivent 

candelabris,  8'  deKremiali.a'deatnpullis.  (Caerem.  Episc. 
I.  I,  c.  9,  n.  1  et  2.) 


947 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES, 


défiler  dans  l'ordre  suivant,  et  sur  deux  lignes 
parallèles,  si  l'espace  le  permet  :  1"  Le  suisse  ; 
2*  l'aquéféraire;  3°  le  maître  des  cérémonies; 
4°  le  porte-plateau;  5°  le  porte-grémial  ; 
6»  le  porte-bougeoir;  7°  le  porte-livre;  8  le 
ministre  de  la  mitre  simple;  9°  celui  de  la 
mitre  précieuse;  10°  le  porte-crosse;  11"  les 
deux  assistants,  en  liabit  de  (hœur;  l:i' le 
prélat,donnants.i  bénédirtion  auxassistanls, 
lesquels  se  mettent  tous  à  genoux,  excepté 
les  chanoines,  qui  demeurent  debout,  en 
s'inclinanl  louli-fois  profondément;  13°  le 
domeslique  caudalaire;  14"  le  bedeau.  Arrivé 
à  la  porte  de  l'église,  le  prélat  reçoit  à  l'or- 
dinaire le  goupillon  de  sou  premier  assistant, 
prend  lui-même  de  l'eau  bénite,  se  signe  et 
asperge  les  assistants  qui  se  tiennent  encore 
comme  nous  avons  dit.  Ensuite  l'assistant 
reprend,  avec  les  baisers  accoutumés  avant 
et  après,  le  goupillon,  qu'il  rend  à  l'aquéfé- 
raire, lequel  retourne  à  sa  place  et  rentre  de 
suite  à  la  sacristie,  après  avoir  fait  la  révé- 
rence convenable  à  l'autel.  A  l'entrée  du 
chœur,  les  officiers  s'/irréleiil  et  se  rangent 
sur  deux  lignes  parallèles  aux  stalles,  dans 
l'ordre  suivant,  savoir:  du  côlé  de  l'Evan- 
gile, 1°  le  maître  des  cérémonies;  2"  le  porte- 
gréniial  ;  o*  le  porle-livre;  4°  le  ministre  de 
la  mitre  simple;  5"  le  minisire  de  la  crosse. 
Du  <ôlé  de  l'Epîire,  1°  l'aquéféraire  ;  2°  le 
porle-i'lateau  ;  'S°  le  porte-bougeoir;  k'  le 
ministre  de  la  mitre  précieuse,  'fous  ensem- 
ble avec  le  prélat,  ils  saluent  d'une  inclina- 
tion médiocre,  à  droite  et  à  gauche,  le  chœur, 
qui  doit  rendre  le  salut  à  l'évéque  par  une 
inriinailon  profonde;  puis  ils  continuent 
leur  marche  et  se  placent  dans  le  même  or- 
dre autour  de  l'autel,  où  le  prélat  s'age- 
nouille au  milieu  de  tous  les  officiers,  sur  le 
plus  bas  degré,  ce  que  fait  en  même  temps 
le  clergé,  chacun  à  sa  place  respective.  Alors 
le  diacre  et  le  sous-diacre  d'honneur  en  dal- 
maliques  viennent  remplacer  auprès  de  l'é- 
yêque  ses  deux  assistants,  qui  prennent  aus- 
sitôt leurs  places  au  chœur. 

2.  Chant  de  tierce  pendant  qu'on  habille  l'évêi|ue. 

Après  une  courte  prière,  tout  le  monde  se 
lève,  et  le  prélat,  suivi  de  tous  ses  officiers, 
monte  sur  son  trône,  d'où  il  se  tourne  vers 
l'autel,  qu'il  a  salué  avec  tous  ses  officiers 
avant  de  le  quitter;  puis  il  dit  tout  bis  et 
debout  avec  le  chœur  Pater  et  Ave;  après 
quoi  il  entonne  tierce  en  disant  à  l'ordinaire 
Deus,  in  adjutorium,  etc.,  que  le  chœur  con- 
tinue comme  de  coutume;  le  premier  cho- 
riste porte  à  l'ordmaire  l'antienne  au  prélat  ; 
pais  celui-ci  s'assied  et  se  couvre,  ainsi  que 
le  chœur,  après  l'intonation  du  premier 
psaume.  Cependant  les  officiers  saluent  pro- 
fondément l'évéque,  après  s'être  placés  en 
couronne  devant  lui,  dans  cet  ordre  :  1°  le 
diacre  et  le  sous-diacre  d'honneur,  assis  et 
récitant  avec  lui  les  prières  de  la  préparation 
à  la  messe;  2°  le  ministre  du  livre,  à  genoux 
sur  un  des  degrés  du  trône,  tenant  des  deux 

Dans  le  rite  romain,  les  porte-insignes  précèdent  ordi- 
nairement le  prélat,  qui  est  suivi  des  cliauoines  quand  on 
l'accompagne  sans  procession;  les  porle-inslenes  le  suiTent 


94S 

mains  le  livre  ouvert,  le  haut  appuyé  sur  sa 
tête,  et  ayant  à  sa  gauche  le  ministre  du 
bougeoir,  lequel  demeure  debout,  ainsi  que 
tons  les  officiers  ;  ',\°  à  la  droite  du  premier 
assistant  sont  les  ministres  de  la  mitre  pré- 
cieuse, et  plus  lanl,  celui  du  bougeoir,  enfin 
le  porte-plateau;  '•■"A  la  gauche  du  second 
assistant  les  ministrei  de  la  crosse,  de  la 
mitre  simple  et  du  grémial  ;  5"  enfin  le  mailre 
des  cérémonies  au  milieu,  vis-à-vis  de  l'évé- 
que. Pendant  que  celui-ci  lit  les  psaumes, 
son  domestique  lui  met  ses  bas  et  ses  sou- 
liers; ensuite  le  prélat  et  ses  deux  assistants, 
ainsi  que  le  ministre  du  livre,  se  lèvent  pour 
lire  debout,  découverts  et  tournés  vers  l'au- 
tel, les  prières  Kyrie,  etc.,  et  les  oraisons 
suivantes;  après  quoi  le  diacre  d'honneur 
lui  ôte  son  anneau,  qu'il  baise,  après  avoir 
baisé  sa  main.  Aussilôl  son  domestique,  à 
genoux,  lui  donne  à  laver;  et  le  prélat  ayant 
essuyé  ses  mains,  reprend  l'anneau,  que  lui 
met  le  diacre  en  le  baisant,  ainsi  que  sa 
main  (ce  qu'il  observe  toujours  en  pareil 
cas).  Ensuite  le  diacre  d'honueur'ôte  au  pré- 
lat la  croix  pectorale,  et  le  sous-diacre  le 
camail,  qu'ils  déposent  dins  le  plateau.  Ce- 
pendant un  clerc  auxiliaire  ayant  salué  l'au- 
tel et  le  poiilife,  va,  par  le  chemin  le  plu» 
court,  prendre  successivement  et  des  deux 
mains,  les  bras  étendus,  chacun  des  orne- 
ments pontificaux,  qu'il  remet  ainsi  au  maî- 
tre des  cérémonies,  et  celui-ci  au  diacre  et 
au  sous-diacre  d'honneur,  lesquels  en  revê- 
lent conjointement  le  prélat.  Or  ces  orne- 
ments, à  moins  qu'il  ne  s'habille  à  la  sacristie, 
doivent  être  disposés  sur  l'autel,  devant  le 
tabernacle,  par  un  chapelain  en  babil  de 
chœur,  dans  cet  ordre  :  1*  la  chasuble,  qui 
touche  la  nappe  de  l'autel;  2"  la  dalmatique; 
3"  la  tunicelle;  4°  l'étole;  5'  la  ceinture; 
6°  l'aube  et  l'amicl  ;  le  manipule  doit  êtra 
placé  séparément  des  autres  ornements,  du 
côlé  de  l'Evangile.  Pour  les  ganis,  la  croix 
à  glands,  les  bas  et  les  souliers  de  l'évéque, 
un  acolyte  les  porte  dans  un  plateau,  qu'il 
dépose  ensuite  à  la  crédence  pour  prendre  sa 
place  au  chœur  dès  que  le  prélat  s'est  revêtu 
de  ces  ornements.  On  lui  donne  d'abord  l'a- 
micl,  dont  on  lui  fait  baiser  la  croix;  puis 
l'aube,  la  ceinture  (et  non  un  cordon),  et  en- 
suite l'étole,  qu'on  lui  fait  aussi  baiser  et 
qu'il  ne  doit  pas  croiser  ;  après  quoi,  le  sous- 
diacre  d'honneur  lui  donne  la  chape  et  le 
diacre  la  mitre  précieuse.  Ensuite  le  prélat 
s'assied  avec  ses  assistants  et  les  porte-insi- 
gnes, si  les  psaumes  de  tierce  ne  sont  pas 
achevés.  Pendant  le  capitule,  qui  est  chanté 
par  le  chanoine  hebdomadier,  le  prélat  est 
debout  avec  la  mitre,  que  le  diacre  d'hon- 
neur lui  ôte  vers  la  fin  du  répons  bref;  le 
pontife  chante  ensuite  â  l'ordinaire  l'oraison 
de  tierce  ;  et  après  le  lienedi camus  Domino, 
chanté  par  les  choristes,  le  prélat  ayant 
quitté  la  chape  et  la  mitre,  est  revêtu  de  la 
tunicelle  et  de  la  dalmatique,  dont  le  iliacre 
et  le  sous-diacre  attachent  les  cordons  sur 

quand  on  marche  processionnelement,  exceplt"  le  por  e 
crosse  à  la  proce(Si0D  du  saint  sacrement 


949 


OFF 


les  épaules.  Alors  l'évêquc  s'assied ,  et  le 
diacre  avec  le  sous-diacre  lui  mellenl  ses 
ganis  en  les  haisant  après  avoir  baisé  ses 
mains.  Aussilôt  il  se  lève  et  ses  deux  assi- 
stants le  révèlent  de  la  chasuble.  Le  prélat 
s'étant  assis  de  nouveau,  le  di.icre  lui  met  la 
mitre  précieuse  et  l'anneau,  avec  les  baisers 
accoutumés.  Cependant,  à  la  fin  de  tierce, 
les  choristes  l'ayant  salué  et  l'autel,  se  ren- 
dent à  la  sacristie,  précédés  du  maître  des 
cérémonies,  pour  preiulre  les  chapes  et  re- 
venir de  suite  à  l'oidiiiaire  au  chœur,  i)rccé- 
dés  (les  olliiiers  inférieurs  cl  suivis  du  sous- 
diacre  et  du  diacre  d'office  ;  puis  en  dernier 
lieu,  du  (ircire  assistant,  lequel  doit  être  un 
des  plus  (lignes  du  rh-ipitre  Après  une  révé- 
rence convenable  à  l'autel  et  à  l'évêque, 
tous  les  officiers  se  tournent  ensemble  vers 
le  prélat,  et  ransés  sur  une  ligne  devant  lui, 
ils  le  saluent  d'une  inclinalion  profonde  et 
se  rclirenl,  sans  refaire  la  géuddexion,  sa- 
voir :  les  choristes  au  lutrin,  apr(''s  avoir  sa- 
lué le  chœur  à  l'ordinaire;  li!  thuiiléraire 
avec  les  acolyles  <à  I,i  crédence,  le  diacre  et 
le  sous-diacre  d'office  sur  dos  sièges  prépa- 
rés en  face  de  l'évéïiue  ;  le  prêtre  assisiant  à 
la  droite  du  diacre  d'honneur,  au  trône  ;  et 
le  inaîire  de<  cérémonies  sous  la  lampe. 
Alors  les  choristes  entonnent  ['Introït  de  la 
messe.  Au  cominencenicnl  du  psaume,  le 
maître  des  cérémonies  se  renl  devant  l'autel, 
avertit  le  thuriféraire  et  les  acolytes,  (|ni 
viennent  de  la  crédence  se  réunir  à  lui;  ils 
font  ensemble  la  géiuiflexiou,  viennent  de- 
vant révc(iue  qu'ils  saluent  prolondéuient ; 
le  maître  des  cérémonies  avertit  le  prêtre 
assistant,  qui  vient  se  placer  au  milieu  d'eux, 
et  fait  mettre  à  l'ordinaire  de  l'encens  dans 
l'encensoir  par  le  prélat,  en  disant  Benedic, 
paler  reverendissime.  Le  thuriféraire  met  le 
genou  droit  à  terre,  en  présentant  son  en- 
censoir (ce  qu'il  fait  toujours  en  pareil  cas, 
même  à  l'autel).  Ensuite  ils  saluent  tons  en- 
semble le  prélat,  et  se  tournant  en  face,  ils 
s'inclinent  pendant  le  Gloria  Pnlri.  le  préire 
assistant  ayant  repris  sa  place.  A  Sinul  erat, 
le  porle-gréniial  va  prendre  cet  ornement 
sur  les  genoux,  de  l'évêque,  dont  il  baise  la 
main  en  se  ineliant  à  genoux  luiniênie  sur 
les  degrés  du  trône,  puis  il  se  relire;  et  le 
porte-crosse  s'approchant  du  prélat,  qui  se 
lève,  le  salue  profondément,  met  aussi  le 
genou  droit  à  terre,  et  lui  remet  la  crosse 
qu'il  baise,  ainsi  que  sa  niain,  en  le  saluant 
de  nouveau  (ce  qu'il  fuit  toujours  en  pareil 
cas).  Pour  la  prendre  au  contraire,  il  baise 
d'abord  la  main,  puis  la  crosse. 

Remarquez,  1°  que  le  prélat  porte  toujours 
de  la  main  gauche  la  crosse,  en  tenant  (dans 
son  diocèse)  la  partie  recourbée  tournée  en 
dehors,  et  l'acolyte  au  contraire  la  porte  do 
la  main  droite,  la  partie  recourbée  toujours 
retournée  en  dedans. 

Remarquez,  2°  que,  pour  mettre  et  ôler 
commodément  la  mitre,  il  fjut,  en  la  met- 
tant, l'appliquer  d'abord  sur  le  Iront,  puis 
l'enfoncer  doucement  sur  le  derrière  de  la 
tête;  eu  l'ôlant,  on  doit  d'abord  relever  les 
deux  bandes  qui  tombent  sur  les  épaules  et 


OFF  gnn 

retirer  adroilemenl  la  mitre,  en  la  penchant 
un  peu  sur  le  derrière  de  la  tête. 

Remar()uez,  .'i°  (jne  pour  la  messe  le  prélat 
prend  toujours  la  mitre  précieuse,  et  la  milre 
simple,  au  lavement  des  mains,  seulement  à 
l'autel,  ainsi  qu'aux  messes  des  Morts. 

Remarquez,  V  que  l'évêque  est  toujours 
encense  à  l'autel  par  le  diacre  d'office,  et  à 
son  trône  par  le  préire  assistant,  et  que  c'est 
le  diacre  d'honneur  qui  lui  met  et  Ole  tou- 
jours la  milre,  soit  au  trône,  soit  à  l'autel, 
avec  inclination  profonde  avant  et  après. 

5.  Arrivée  h  l'aulel,  commeiicf  ment  de  ta  messe  et 
pnceiiseiiieiil. 

Dès  que  l'évêque  se  lève,  le  chœur  se  lève 
en  même  temps,  et  le  maître  des  cérém(mies, 
de  sn  place,  avertit  le  prêtre  assistant,  avec 
le  diacre  el  le  sous-diacre  d'office,  qui  se  réu- 
nissent devant  le  prélat,  le  prêlre-a'-sistnnt 
étant  au  milieu.  Ils  lui  font  une  inclination 
profonde,  et  tous  les  officiers  ayant  laissé 
leurs  bonnets  sur  leurs  sièges,  se  rendent  à 
l'autel  dans  l'ordre  suivant  :  les  officiers  in- 
férieurs allant  se  placer  sous  la  lampe,  et, 
après  la  géonncxion  commune,  à  la  cré- 
dence ;  les  porte- insignes  se  rangeant  de 
suite  de  chafiue  côlé  de  l'autel;  les  sous-dia- 
cres et  les  diacres,  puis  le  préire  assistant; 
et  enfin  le  prélat,  tenant  la  crosse  de  la  main 
gauche  et  appuyant  la  droite  sur  la  poitrine. 
Après  la  révérence  convenable  à  l'autel,  il 
quitte  la  crosse  avec  la  mitre  et  commence 
aussilôt  la  messe  à  l'ordinaire,  ayant  à  sa, 
droite  le  prêtr/>  assistant ,  avec  le  diacre 
d'honneur,  et  <à  sa  gauche  le  diacre  avec  le 
sous-diacre  d'office  et  le  sous-diacre  d'hon- 
neur. A  Induh/cntinm,  le  sous-diacre  d'office, 
passant  derrière  le  diacre,  attache  au  bras 
g.iucbe  du  prélat  le  niani[)ule,  qu'il  prend 
sur  l'autel  el  dont  il  lui  fait  d'abord  baiser  la 
croix,  après  l'avoir  baisée  lui-même  à  côlé, 
et  baisant  ensuite  la  main  gauche  de  l'évê- 
que. Cependant  les  porte-insignes  s'age- 
nouillent autour  de  l'autel,  comme  en  en- 
trant au  chœur,  mais  in  piano.  Dès  que  le 
prélat  est  monté  à  l'autel  et  l'a  baisé,  le  sous- 
diacre  d'office  lui  fait  encore  baiser  le  com- 
mencement de  l'Evangile  du  jour  sur  le  .Mis- 
sel, que  lui  présente  le  porte-livre,  à  qui  il 
le  rend  imméilialement  après;  puis  le  pontife 
bénit  l'encens  à  l'ordinaire,  assisté  seule- 
ment du  diacre  et  du  sous  diacre  d'olfice;  le 
diacre,  toutefois,  disant  Benedic,  paler  rêve- 
rendissi)ne.  Après  avoir  encensé  l'autel  , 
comme  de  coutume  (le  prêlre  assistant  se 
tenant  debout  in  piano  au  coin  de  l'Epîlre, 
et  le  diacre,  avec  le  sous-diacre  d'honneur 
également  sur  le  pavé,  mais  aux  angles  des 
degrés  de  l'autel),  l'évêque  rend  l'encensoir 
au  diacre  d'office,  reçoit  aussilôt  la  milre  et 
la  crosse;  puis  il  est  encensé  comme  les  au- 
tres célébrants  par  le  diacre  d'olûce,  qui  se 
tient  in  piano  du  côlé  de  l'Epîlre,  avec  le 
thuriféraire  à  sa  droite,  le  maîire  des  céré- 
monies à  sa  gauche  :  pour  le  sous-diacre  il 
reste  in  plane  au  milieu  de  l'autel,  et  le  prê- 
tre-assislant  remonte  sur  le  second  di  gré, 
auprès  du  livre.  Après  renccnsemcnl  du 
prélat,  qui  aussitôt  dépose  la  crosse  et  la 


951 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  EN  DES  RITES  SACRES. 


9o2 


milrc,  le  diacre  et  le  sous-diacre  d'office  re- 
montent à  SCS  côtés  sur  le  ninrchcpicd,  des- 
cendent avec  lui  et  le  prêtre  assistant  in 
piano  devant  l'autel,  où  ils  reprennent  leurs 
places  comme  auparavant.  Aussitôt  le  prél;it 
reçoit  la  mitre  et  la  crosse,  fait  une  inclina- 
lion  à  l'autel,  tandis  que  tous  ses  ministres 
font  eux-mêmes  la  génuflexion  et  se  rendent 
tons  au  trône,  où  l'évêque  est  salué  d'une 
inclination  profonde  par  tous  les  officiers, 
qui  reprennent  aussitôt  leurs  places  comme 
auparavant,  le  thuriféraire  étant  resté  à  la 
crédencc  avec  les  acolytes.  Ensuite  le  prélat 
quitte  la  crosse  avec  la  mitre,  et  dit  à  l'ordi- 
naire, debout,  Vlntro'it  dans  le  livre  que  sou- 
tient le  ministre  qui  en  est  chargé,  lequel  a 
le  ministre  du  bougeoir  à  sa  gauche.  Le  pré- 
lat dit  aussitôt  Kyrie  alternativement  avec 
ses  deux  assistants,  puis  il  s'assied.  Alors  le 
diacre  d'honneur  lui  met  la  mitre  précieuse; 
ensuite,  conjointement  avec  le  sous-diacre, 
il  arrange  sur  ses  genoux  le  grémial,  dont  ils 
tiennent,  chacun  de  son  côté,  le  bout  du  ru- 
ban avec  la  main  intérieure  étendue  à  l'or- 
dinaire, de  même  que  l'autre  sur  leurs  ge- 
noux. Cependant  les  ministres  du  livre  et  du 
bougeoir,  ayant  salué  profondément  le  pré- 
lat, se  retirent  à  leurs  places,  où  ils  s'as- 
seyent; ce  que  font  aussi  tous  les  ministres 
sacrés,  ainsi  que  le  chœur,  en  se  couvrant. 

i.  Du  Gloria  in  ixcelsis  à  l'offertoire. 

On  porte,  on  récite  et  on  chante  Gloria  in 
excelsis  comme  de  coutume,  s'il  y  a  lieu;  le 
prélat  «-n  recevant  toutefois  l'intonation  avec 
la  mitre  et  la  crosse  qu'il  quitte  sitôt 
aprè'i,  pour  lire  dans  le  livre,  avec  ses  deux 
assistants,  l'hymne,  à  la  fin  de  laquelle  il 
s'assied  et  reçoit  la  mitre  précieuse.  Cepen- 
dant, avant  de  chanter  à  l'ordinaire  la  col- 
li'Cte,  révê(]ue  quille  la  mitre  et  dit  Pax  vo- 
bis,  après  le  Gloria  in  excelsis;  mais  si  l'on 
ne  dit  pas  cette  hymne,  il  dit  Dominiis  vobis- 
c«?n,  comme  de  coutume.  Après  avoir  chanté 
l'oraison,  il  s'assied  ,  reçoit  la  mitre  pré- 
cieuse avec  le  grémial,  et  lit  à  l'ordinaire 
dans  le  Missel  tout  ce  qui  suit,  jusqu'à 
l'Evangile  inclusivement,  ses  deux  assistants 
tournant  au  besoin  les  feuillets  et  lui  mon- 
trant du  revers  de  la  main  droite  ce  qu'il 
doit  dire.  Après  le  chant  de  rEpître,le  sous- 
diacre  reçoit  à  genoux  (mais  debout  et  pro- 
fondément incliné  s'il  est  chanoine)  la  béné- 
diction du  prélat,  sur  les  genoux  duquel  il 
repose  le  haut  du  livre,  où  il  baise  la  main, 
après  toutefois  que  le  prélat  a  fini  de  lire 
l'Evangile,  à  la  fin  duquel  ses  assistants  ré- 
pondent Latis  tilii,  CItriste,  comme  aussi  Léo 
gralias  après  l'Epîlre  et  le  dernier  Evangile. 
Pendant  qu'on  chante  au  chœur  le  verset  du 
graduel,  ou  vers  la  fin  de  la  pro^e,  si  elle  a 
lieu,  le  maître  des  cérémonies,  a\ant  de  por- 
ter le  livre  des  Evangiles  au  diacre  d'office, 
transporte  le  Missel  de  l'aulel  au  côté  de 
l'Evangile;  et  le  prélat,  toujours  assis,  bénit 
à  l'ordinaire  l'encens  que  lui  présente  le 
prêtre-assistant  ;  ensuite  il  bénit  aussi  le 
diacie,  qui  est  à  genoux  ou  profondément 
incliné  s'il  esl  chanoine;  après  quoi  il  quitte 


le  grémial  et  la  mitre,  se  lève  avec  tout  le 
chœur,  reçoit  la  crosse,  qu'il  tient  des  deux 
mains,  après  toutefois  s'être  signé,  comme  le 
diacre,  à  Iniliiim  ou  Srqnrnliit,  etc.  Alors  il 
écoute  le  chant  de  l'Evangile,  en  se  compor- 
tant comme  le  célébrant  ordinaire.  Cepen- 
dant,  l'Evangile  étant  fini,  l'évêque,  sans 
mitre,  après  avoir  été  encensé  par  le  diacre 
d'office,  quitte  la  crosse  et  entonne,  s'il  y  a 
lieu,  le  Credo,  qu'il  lit  à  l'ordinaire  dans  le 
livre  avec  ses  deux  3s<^islants,  et  à  la  fin  du- 
quel il  s'assied,  de  même  que  tout  le  cliirur. 
et  reçoit  la  mitre  avec  le  grémial.  Aux  trois 
messes  de  Noël  el  à  celle  de  l'Annonciation, 
le  prélat,  sans  quitter  ta  mitre,  va,  avec  tous 
ses  assist'ints  cl  les  porte-insignes,  s'age- 
nouiller sur  le  plus  bas  degré  de  l'autel. 

s.  De  l'ofTerloire  a  la  Pn  de  la  messe. 

Dès  que  le  chœur  a  fini  de  chanter  le 
Credo,  le  prélat  quille  la  mitre  et  le  grémi.il, 
se  lève  et  chante  à  l'ordinaire  Dominiis  vo- 
biscum;  puis  il  dit  l'offertoire  et  s'assieil. 
Alors  le  diacre  d'honneur  lui  met  la  mitre 
précieuse  et  reçoit  son  anneau;  puis,  con- 
jointement avec  le  sons-diacre,  ses  gants, 
que  le  maître  des  cérémonies  porte  sur  le 
plateau.  Ensuite  le  prélat  reçoit  à  laver, 
comme  nous  avons  dit  plus  haut  ;  a|)rès 
quoi  le  diacre  d'honneur  lui  met  l'anneau, 
avec  les  baisers  accoutumés.  Aussitôt  l'évê- 
que se  lève,  reçoit  la  crosse  et  va  à  l'autel 
avec  tous  les  officiers,  comme  au  commen- 
cement de  la  messe.  Dès  qu'il  y  esl  arrivé,  il 
quille  la  crosse  et  la  mitre;  le  diacre  d'office 
à  droite  et  le  prêtre-assistant  à  gauche,  re- 
levant à  l'ordinaire  son  aube,  montent  avec 
lui  à  l'aulel.  Pour  le  diacre  et  le  sous-diacre 
d'honneur,  ils  demeurent  debout  in  piano, 
vers  les  deux  angles  des  degrés  ,  pendant 
toute  la  messe,  s'agenouillant  toutefois  pen- 
dant la  consécration.  Après  que  le  prélat  a 
baisé  l'autel,  s'il  y  a  offrande  du  clergé  ou 
du  peuple,  il  s'assied  et  reçoit  la  mitre;  il 
présente  son  anneau  à  baiser  à  ceux  qui 
viennent  offrir,  el,  s'il  y  a  lieu,  il  descend  au 
balu«ti-e  pour  recevoir  l'offrande  du  peuple. 
Cependant  le  porte-bougeoir  se  tient  in  piano, 
debout ,  à  la  gauche  du  prêtre-assistant. 
Quant  au  diacre  et  au  sous-diacre  d'office, 
ils  se  comportent  comme  de  coutume,  depuis 
l'offertoire  jusqu'à  la  fin  de  la  messe,  le  prê- 
tre assistant  recevant  seul  du  pontife  le  bai- 
ser de  paix,  pour  le  donner  ensuite  au  dia- 
cre d'honneur  et  reprendre  aussitôt  sa  place 
auprùs  du  livre,  tandis  que  les  autres  offi- 
ciers se  le  transmettent  comme  de  coutume; 
mais  s'ils  sonl  chanoines,  ils  le  reçoivent 
tous  snccessivemcnl  de  l'évêque,  jusqu'au 
sous-diacre  d'office  inclusivement.  En  fai- 
sant bénir  l'eau  à  l'oflertoire,  le  sous-diacre 
dit  Benedic,  pater  reverendissime.  Après  l'en- 
censement do  l'offertoire,  qui  se  fait  à  l'ordi- 
naire, le  prélat  reçoit  la  milre  simple,  mais 
non  la  crosse;  el,  tenant  les  mains  jointes,  il 
est  encensé  conmie  de  coutume  par  le  diacre 
d'office.  Ensuite  il  reçoit  à  laver,  et  ayant 
quitté  la  milre,  il  continue  la  messe  à  l'or- 
dinaire^ son  domestique  lui  ôtant,  s'il  l'a  eu- 


9S5 


OFF 


OFF 


9S4 


corp,  la  caloltc  à  la  fin  de  la  préface,  et  no 
la    lui    lemcltnnl  qu'après    la    communion. 
Kpn's  la  rtrrnièro  alilulion,  le  prélat  reçoit  la 
iiiilrc  simple  et  lave  de  nouveau  ses  mains. 
Aussilôl  le  prêlre  assistant  et  le  diacre  d'of- 
'ic(!   lui   meltent   ses   gants   et   son  anneau, 
jvec  les  cérémonies  ordinaires  ;  puis  il  quitte 
la  mitre  et  lit  la  communion.  Après  l'oraison 
ordinaire   l'iacnit,  l'évéque   reçoit   la   mitre 
précii'use  avec  la  crosse  et  donne  la  béné- 
diction, comme  il  est  marqué  dans  li^  Céré- 
monial des  cvéques,  liv.  i,  tliap.  2.'>.  Or,  pen- 
dant celle  bénédiction,  tout  le  monde  esl  à 
genoux,  excepté  les  chanoines,  qui   s'incli- 
nent seulement  profondément  vers  le  prélat. 
Sitôt  après  le  dernier  Evangile  de  la  messe, 
que   le  prélat   récite  en  se  rendant  à  son 
siège,  après  avoir  toutefois  fait  le  signe  de  la 
croix,  comme  à  l'ordinaire,  sur  la  petite  la- 
blelie  et  sur  soi-mêtnc;  mais,  s'il   y  a  un 
Ev.ingile  propre,  il  le  dit  à   l'autel,  comme 
de  coutume.  Après  quoi  le  prêlre  assistant 
se  relire  à  la  sacristie  après  avoir  fait  la 
génuflexion  au  bas  de  l'autel,  avec  tous  les 
ministres.  Quand  le  pontife  donne  la  béné- 
diction dite  papale,  tous  les  ofûciers,  excepté 
ic  prêtre  assistant,  se  rendent  au  trône  pré- 
paré à  cet  effet,  sur  deux  lignes  et  dans  l'or- 
dre suivant  :   le  maître  des  cérémonies  et  le 
thuriféraire,  les  acolytes,  les  porte-insignes, 
le  ministre  du  livre  nortnnt  lo  Pontifical,  le 
diacre  et  le  sous-diacre  d'office,  le  diacre   et 
le  sous-diacre  d'honneur,  qui  se  placent  sur 
des   sièges    préparés  aux  quatre  angles  du 
trône,  les   ministres  d'office  étant  en  avant; 
enfin  le  prélat  avec  la  mitre  et  la  crosse, 
montant  sur  le   trône,  où   il   s'assied.  Les 
acolytes  déposent  leurs  chandeliers  au  pied 
du  trône.  Après  la  publication  de  l'indul- 
gence et  l'exhortation,  le    diacre  d'office, 
tourné    vers    l'autel  ,   chante   le   Covfileor , 
comme  il  est  marqué  dans  le  Pontifical,  le- 
quel est  soulenu  devant  lui  par  le  ministre 
du  livre,  qui   ensuite  le  présente  ouvert  à 
l'évéque,  en  se  mettant  à  genoux  sur  les 
marches  du  trône.  Pendant  la  publication  de 
l'indulgence  et  la  bénédiction,  tous  sont  à 
genoux,  excepté  les  chanoines.  Ensuite  on 
retourne  dans  le  même  ordre  à  l'autel;  et 
après  la  bénédiclion  du  saint  sacrement,  qui 
se  donne  toujours  alors,  et  pendant  laquelle 
le  prélat  est  assisté  immédiatement  par  le 
diacre  et  le  sous-diacre  d'office,  tous  les  offi- 
ciers accompagnent  l'évéque  à  son   trône, 
avec  ks  mêmes  cérémonies  et  dans  le  même 
ordre  qu'ils  l'avaient  précédé   en  venant  à 
l'autel  avant  la  messe;  et  pendant  le  chant 
du  Te  Deum  (ou  de  sexte,  qu'enlonne  le  cha- 
noiue  hebilomadier  et  qui  se  dit  au  chœur  à 
l'ordinaire),  on   déshabille   le   prélat  de  la 
même  manière  qu'on  l'avait  habillé,  le  mi- 
ni.^lre  du  plateau  et  le  clerc  auxiliaire  reve- 
nant alors  pour  cela  joindre  les  autres  porte- 
insignes,  tandis  que  le  thuriféraire,  les  aco- 
lytes, avec  le  diacre  et  le  sous-diacre  d'office, 
rentrent  seuls  à  la  sacristie,  après  avoir  sa- 
lué le  prélat  et  l'autel  avec  les  révérences 
convenables.  Dès  qu'il  a  fini  de  lire  les  priè- 
res marquées  dans  le  Missel  pour  l'action  de 


grâces,  on  le  reconduit  de  la  même  manière 
et  au  même  lieu  où  on  était  allé  le  chercher, 
deux  chanoines  venant  alors  pour  cela  rem- 
placer le  diacre  et  le  sous-diacre  d'honneur, 
qui  vont  se  déshabillera  la  sacristie. 

§  II.    DE   LA   MESSE   PONTIFICALE   DES   MORTS 

Si  l'évéque  célèbre  la  grand'messe  pour 
les  morts,  outre  les  cérémonies  ordinaires, 
voici  ce  qu'il  y  a  de  particulier  : 

Le  prélat  ne  se  sert  ni  de  bas,  ni  de  sou- 
liers brodés,  ni  de  gants,  ni  de  la  crosse.  Il 
omet  les  prières  de  la  préparation  à  la  messe 
marquées  d.ins  le  Missel.  Il  prend  alors  le 
manipule  avant  l'élole.  H  n'a  avec  lui  que  le 
prêlre  assistant,  le  diacre  et  le  sous-diacre 
d'office.  Après  les  prières  et  la  confession 
ordinaire  au  pied  de  l'autel,  le  prélat  moule 
sur  le  marchepied,  baise  l'autel  sans  l'encen- 
ser, redescend,  reçoit  la  mitre  simple  (la 
seule  dont  il  se  serve  à  cette  messe),  et  re- 
tourne aussitôt  à  son  trône,  où  il  se  com- 
porte, ainsi  que  ses  officiers,  comme  à  la 
messe  pontificale  ordinaire  ,  en  oljservant 
toutefois  ce  qui  est  marqué  ci-dessus,  au 
numéro  2.  A  la  fin  de  la  messe  il  ne  donna 
point  de  bénédiction  et  l'on  ne  publie  pas  les 
indulgences.  Sitôt  après  le  dernier  Evangile, 
le  prêtre  assistant  se  retire  à  l'ordinaire  à  la 
sacristie,  tandis  que  tous  les  autres  officiers 
accompagnent  l'évéque  à  son  Irône,  où  il 
quitte  la  chasuble  et  la  dalmalique,  la  luni- 
cclle  et  le  manipule,  pour  prendre  la  chapo 
et  aller  faire  l'absoute, accompagné  du  diacre 
et  du  sous-diacre.  Le  prélat  ne  quitte  la  mi- 
tre que  pour  dire  Pater  iiosler  et  les  autres 
prières  après  le  Libéra  me.  Du  reste  il  se 
comporte,  ainsi  que  ses  officiers,  comme  à 
l'absoute  ordinaire  des  morts,  à  moins  qu'on 
ne  fasse  l'absoute  solennelle  dont  il  esl  parlé 
au  liv.  Il,  chap.  11,  du  Cérémonial  des  évê- 
ques,  qu'on  peut  consulter,  l'oy.  Absolte. 

OFFICIANT. 

Celui  qui  préside  à  un  office  distingué  de 
la  messe  esl  appelé  officiant;  à  la  messe  on 
l'appelle  célébrant.  Voy.  ce  mot. 

Lorsque  l'officiant  est  revêtu  d'habits  sa- 
crés, il  précède  tous  les  autres,  même  le 
premierdignitaire;  s'il  n'est  pas  ainsi  re\êlu, 
on  doit  suivre  l'usage  de  l'église  où  l'on  se 
trouve.  Ainsi  l'a  déclaré  la  congrégation  des 
rites,  le  2'^  octobre  1609.  (  Collecl.  Decr. 
n.  270). 

Outre  que  les  fondions  de  l'orficiant  sont 
délaillécs  aux  articles  propres  à  chaque  of- 
fice, il  est  bon  de  les  trouver  ici  réunies  et 
séparées  des  fonctions  des  autres  minisires, 
afin  qu'on  puisse  plus  facilement  el  en  moins 
de  temps  se  les  rendre  présentes  à  l'esprit. 
§  I.  De  l'olEciaut  aux  vêpres  solennelles. 

1.  L'officiant,  après  avoir  annoncé  tout 
haut  dans  la  sacristie  l'office  avec  les  mé- 
moires et  autres  choses  particulières  qu'on 
y  doit  observer,  prend  une  chape,  et  s'élant 
placé  au  milieu  des  chapiers,  salue  la  croix 
de  la  sacristie  par  une  inclination  profonde, 
et  ensuite  les  chapiers  à  droite  et  à  gauche 


9SS 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


93r, 


pnrnnc  inclination  de  (é(e  ;  puis  il  se  couvre 
et  va  au  clireiir  les  mains  jointes  enire  les 
deux  premiers  chapiers. 

2.  L'olBrianl  se  découvre  lorsqu'il  appro- 
che de  l'aultl,  donne,  s'il  le  veut,  sa  barrelte 
au  céréinoniaire,  el  après  avoir  fait  au  bas 
des  degrés  la  révérence  convenable,  t'esl- 
à-dire  la  génuflexion  jusqu'à  terre,  si  le 
saint  sacrement  est  dans  le  tabernaile,  ou 
seulement  une  inclination  profonde  s"il  n'y  a 
que  la  croix  (re  qui  doit  êire  dil  en  général 
pour  toutes  les  autres  occasions),  il  se  met 
à  genoux  sur  le  dernier  degré  et  y  fait  une 
courte  prière,  ordiuairenicul  VAperi,  après 
laquelles'étanllevéetayant  fait  une  révérence 
convenable  à  l'autel,  il  salue  d'une  inclina- 
tion médiocre  le  chœur  des  deux  côtés,  com- 
mençant par  le  côié  de  l'EpîIro,  si  les  plus 
dignes  y  sont,  et  va  la  tête  découverte  à  son 
siège,  où  après  avoir  salué  les  officiers  par 
une  inclination  de  tête,  il  s'assied  el  se  cou- 
vre, s'il  le  veut  ou  si  c'est  l'usage.  C'est 
ainsi  qu'il  salue  les  chapiers,  s'il  ne  leur  est 
pas  supérieur  en  dignité,  toutes  les  fois  qu'ils 
arrivent  devant  lui  ou  qu'ils  se  retirent;  et 
s'il  est  assis,  il  sulfit  qu'il  se  découvre. 

3.  Lorsqu'on  dil  tione immédiatement  avant 
vêpres,  l'officiant  ne  se  met  point  à  genoux 
pour  faire  la  prière  après  qu'il  est  arrivé. 

4..  L'officiant  ayant  étéquelque  temps  assis, 
se  lève  lorsque  le  cérénioniairc  l'avertit,  et 
récite  tout  bas  le  Pater  et  ÏAve;  ensuite 
ayant  mis  sa  barrelte  entre  les  mains  du  cé- 
rémoniaire,  il  chante  d'un  ton  de  voix  con>= 
venable  :  Deus,  inadjulorium  meum  intende, 
faisant  en  même  temps  le  signe  de  la  croix 
sur  lui,  touchant  do  la  main  droile.  d'abord 
le  front,  puis  la  poitrine  el  ensuite  les  épau- 
les, joignant  ensuite  les  mains  ;  il  s'incline 
médiocrement  pendant  le  verset  Gloria  Patri, 
etc.,  et  entonne  la  première  antienne,  après 
qu'elle  lui  a  été  annoncée  par  le  chapier. 

5.  A  la  médiation  du  premier  verset  du 
premier  psaume,  l'officiant  s'assied  et  se 
couvre,  et  demeure  toujours  assis  et  couvert 
jusqu'au  capitule;  il  se  découvre  seulement 
au  Gloria  Patri  de  chaque  psaume,  aux 
noms  <ie  .lésus  et  de  Marie  et  à  celui  du  saint 
dont  on  fait  l'office. 

G.  La  dernière  antienne  étant  achevée, 
l'officiant  chante  le  capitule  debout  el  les 
mains  jointes,  ensuite  il  eulonne  l'hymiie; 
si  on  chante  Vcni  Creator  ou  Ave,  JiJaris 
ttella,  après  l'avoir  enlDnnée  il  se  met  à  ge- 
noux pendant  la  première  strophe.  11  se  lient 
debout  pendant  qu'on  chaule  l'hymne,  et  ne 
s'assied  qu'après  avoir  entonné  l'antienne  de 
Magnificat. 

7.  L'officiant  se  lève  quand  on  commence 
Magnificat,  et,  quand  les  chapiers  sont  venus 
.  devant  lui,  il  leur  fait  une  inclination  de  tête, 
puis  ilsalueaussitôldtsa  place  les  deux  côlés 
du  chœur, commençant  par  celui  où  il  est,  ou 
par  sa  droite  s'il  est  au  milieu.  Ensuite  ayant 
quitté  sa  barrette,  il  descend  de  son  siège  et 
s'en  vadroitàl'autfl  lesmains  joinlesenireles 
deux  plus  dignes  chapiers  ;  s'il  faut  se  déiour- 
lier,  il  se  détourne  à  sa  droite,  de  préférence, 
suit  en  allant,  soit  en  revËnant.  Quaud  il  est 


arrivé  au  bas  des  degrés,  il  fait  la  révérence 
convenable  à  l'autel;  puis,  étant  monté,  il 
le  baise,  les  deux  mains  appuyées  dessus. 

8.  L'officiant,  ayant  baisé  l'autel,  se  tourne 
vers  le  thuriféraire,  reçoit  la  cuiller  du  pre- 
mier chapier,  et  met  trois  fois  de  l'encens 
dans  l'encensoir,  disant  à  la  première  :  Ah 
illo  benedicaris  ;  à  la  seconde  :  in  ciijus 
honore;  à  la  troisième  :  cremaberis.  Amen. 
Ensuite,  ayant  rendu  la  cuiller  au  premier 
chapier,  il  fait  sur  l'encensoir  le  signe  de  la 
croix  saiis  rien  dire  ,  ayant  pendant  toute 
celte  action  la  main  gauche  sur  sa  poitrine 
ou  sur  l'autel;  puis  ayant  reçu  l'encensoir, 
il  encense  l'autel  de  la  manière  qui  a  été 
marquée  à  l'article  Messe,  partie  seconde, 
article  troisième. 

9.  L'encensement  de  l'autel  étant  achevé, 
l'officiant  rend  l'encensoir  au  premier  cha- 
pier, ou  au  cérémoniaire  s'il  n'y  a  pas  de 
chapiers;  puis  il  retourne  au  milieu  de  l'au- 
tel, où  il  fait  une  inclinalion  de  Icte  à  la 
croix,  el  étant  descendu  au  bas  des  degrés, 
il  fait  la  révérence  convenable  à  l'autel;  en- 
suite il  salue  le  chœur  et  retourne  à  son 
siège  dans  l'ordre  qu'il  en  est  venu. 

10.  Remarquez  que  l'offieianl  encense  pre- 
mièrement l'autel  où  repose  le  saint  sacre- 
ment, puis  le  grand  autel  cl  ensuite  celui 
devant  lequel  on  chante  l'office,  s'ils  sont 
différents,  et  qu'il  observe  à  lous  les  mêmes 
cérémonies,  excepté  qu'il  ne  bénit  l'encens 
qu'à  l'autel,  (|u'il  encense  le  premier. 

11.  Quand  l'officiant  est  arrivé  à  son  siège, 
il  y  est  encensé  par  le  premier  chapier,  à 
qui  il  a  fait  une  inclination  de  léte  avant  et 
après,  puis  il  reprend  sa  barrette  el  se  lient 
debout  jusqu'à  la  fin  da  Magnificat.  Lors- 
qu'on répète  l'antienne,  il  s'assied  el  se  cou- 
vre, et  lorsqu'elle  est  finie,  il  se  lève  pour 
chauler  les  mains  jointes  l'oraison  de  l'office 
el  celles  des  mémoires,  s'il  y  en  a. 

12.  Après  que  l'officiant  a  dil  ces  paroles, 
Fidelium  aniinœ,  etc.,  il  salue  de  sa  place  le 
chœur  de  part  et  d'autre  comme  à  i\lagnifi- 
cat,  et  s'en  retourne  à  la  sacristie  dans  le 
même  ordre  qu'il  est  venu,  saluant  l'aulel 
en  passant  au  lieu  convenable  ;  il  se  couvre 
à  la  sortie  du  chœur,  et  en  arrivant  à  la  sa- 
cristie il  salue  la  croix  el  les  officiers  de  part 
el  d'autre. 

l;î.  Si  l'officiant  sort  du  chœur  procession- 
nellemenl  par  la  grande  porte  qui  est  au 
bas  du  chœur,  il  donne  le  temps  à  ses  offi- 
ciers de  sortir  du  chœur  devant  lui,  et,  après 
avoir  salué  le  clergé  de  part  cl  d'autre,  il 
descend  de  son  siège,  salue  l'aulel  derrière 
le  banc  des  chapiers,  et  s'en  retourne  à  la 
sacristie. 

H.  Si  l'on  ne  doit  pas  dire  les  compiles 
immcdiatemenl  après  les  vêpres,  l'officiant 
ayant  dit  Fidelium  animw,  etc.,  et  ensuite 
Pater  nosler  tout  bas,  ajoute  d'une  voix  mé^ 
diocre  Dominus  det  nobis  suam  pacem;  après 
que  le  chœur  a  répondu,  il  commence  du 
même  ton  l'antienne  de  la  \  ierge,  el  se  tient 
debout  ou  à  gpnoux  selon  que  le  temps  lo 
demande;  il  ajoute  dans  la  mèuie  poslure  lo 
verset,  et  dit  toujours  debout  l'oraison  con- 


{»S7 


OFF 


venable,  et  puis  d'un  Ion  plus  bns  nivinum 
nuxilhim,  rlc,  après  quoi  il  s'en  rolournR 
avpc  ses  officiers  à  la  sarrislie,  comme  il  a 
<■'!(■  dit  ci-dessus,  soil  avant  le  clergé,  s'ils  no 
sont  pas  venus  ensemble,  soit  immédialc- 
iDcnl  a|>rès  le  clergé,  s'ils  sont  venus  con- 
jointement, et  en  ce  di-rnier  cas  il  ne  salue 
point  le  clergé  avant  de  sorlir,  mais  seule- 
inenl  en  arrivant  à  la  sarrislie. 

15.  Si  l'on  (lit  les  complies  immédiatement 
après  les  vêpres,  l'officiant  rctoui  iiejiu  chœur, 
quand  on  a  dit  le  Gloria  i'atri;  il  salue  l'autel 
et  le  chœur  en  eniraiil,  el  va  eiisuilc  à  la  place 
qui  lui  convient  selon  son  rang,  et  non  pas 
à  celle  où  il  était  pendant  les  vêpres,  si  ce 
n'est  qu'il  soil  le  supérieur  du  lieu. 

VABIÉTÉS. 

Les  Bréviaires  modernes  ne  prescrivent 
l'anlienne  de  la  V^ierge  qu'après  complies, 
ménie  eu  chœur.  Cependant  l'usage  romain 
s'est  conservé;  il  n'est  peut-élre  pas  une 
seule  paroisse  où  l'on  ne  clianlc  celle  an- 
tienne après  vêpres,  lor.s  iiicine  qu'on  n'y 
ajoute  pas  les  compiles.  On  a  supprimé  les 
versi'ts  Dominnx  dcl  nobis,  clr..  el  Divinnm 
uurilium,  etc.  On  nedil  pas  Fidelium  (tniinœ 
après  vêpres,  quand  elles  sont  immédialc- 
nienl  suivies  de  coaiplies  ;  ce  sont  des  prières 
de  moins. 

§  II.  De  l'olliciant,  a  vêpres,  df  vanl  1r  saint  sacrement 

1.  Outre  les  choses  ((ue  l'officiant  pratique 
aux  vêpres  solennelles  ordinaires,  il  prciid 
une  étole,  s'il  doit  donner  la  bénédiction,  et 
observe,  en  la  présence  du  saint  sacrement, 
les  choses  suivantes. 

i.  Il  se  découvre  dès  qu'il  enlre  au  chœur, 
et  l'ait  au  bas  des  degrés  de  i'aulel  la  génu- 
flexion par  terre  à  deux  genoux  avec  une 
inclination  de  Icte,  avant  et  après  la  prière 
qu'il  fait  sur  b;  dernier  degré  en  arrivant  au 
chœur.  11  se  tient  toujours  découvert  pendant 
vêpres. 

•i.  A  Magnificat,  l'offi.iant  étant  arrivé  au 
bas  de  l'autel,  au  milieu  des  chapiers,  fait 
avec  eux  la  génuflexion  à  deux  genoux, 
comme  il  a  l'ail  au  comnienccmenl,  et.  étant 
moulé  sur  le  marchepied,  il  fait  la  génu- 
flexion d'un  seul  genou,  puis  il  baise  l'autel, 
et  s'étanl  un  peu  retiré  vers  le  côté  de  l'E- 
vangile, il  met  et  bénit  l'encens  à  l'ordinaire; 
ensuite,  sans  faire  aucune  génuflexion,  il 
descend  sur  le  second  deijré,  el,  s'élanl  mis  à 
genoux  sur  le  marchepied,  il  reçoit  l'encen- 
soir du  pieinier  chapier,  cl  encense  le  saint 
sacrement  de  trois  cotips,  faisant  une  incli- 
nation profonde  avanl  et  après.  Il  se  relève 
ensuite  el,  l'encensoir  à  la  main,  il  monte  à 
l'autel,  où  après  avoir  fait  la  génuflexion,  il 
encense  l'autel  à  l'ordinaire.  L'encensement 
fini,  il  rend  l'encensoir  au  premier  chapier, 
puis  il  retourne  au  milieu  de  l'autel,  où  il 
fait  la  génuflexion;  ensuite  se  retirant  un 
peu  vers  le  côté  de  l'Evangile,  pour  ne  pas 
tourner  directement  le  dosa  l'autel,  il  des- 
cend au  bas  des  degrés,  où  il  fait  la  génu- 
flexion à  deux  genoux  sur  le  pavé  comme 
en  arrivant,  et  s'en  retourne  au  chœur  à  la 


manière  «Tccoutumée,  sans  le  saluer.  Quand 
les  vêpres  sont  finies,  il  s'en  retourne  à  la 
sacristie,  ayant  fait  la  génuflexion  à  deux 
genoux  au  lieu  convenable. 

k.  Si  l'on  expose  le  saint  sacrement  immé- 
diatement avant  vêpres,  l'officiant  observe 
ce  qui  suit.  1  II  salue  le  chœur  en  passant, 
et  l'autel  en  arrivant  au  bas  ries  degrés,  en- 
suite il  se  met  à  genoux  sur  le  plus  b.is  degré. 
2"  Lorsque  le  premier  chapier  ou  le  sacris- 
tain a  disposé  le  soleil,  ou  qu'il  a  ouvert  le 
tabernacle,  l'officiant  se  lève  et  met  de  l'en- 
cens dans  l'encensoir  sans  le  bénir  et  sans 
rien  dire;  puis  s'étanl  mis  à  genoux,  il  re- 
çoit l'encensoir  el  encense  île  trois  coups  le 
saint  sacrement  avec  une  inclination  pro- 
fonde avant  et  après.  '\  Après  que  le  soleil 
est  mis  dans  le  lieu  où  il  doit  être  exposé, 
l'officiant,  sans  dire  aucune  oraison,  fait  la 
génuflexion  à  deux  genoux  sur  le  pavé  el 
va  au  chœur  de  la  manière  ordinaire,  sans 
le  saluer. 

5.  Si  l'officiant  donne  la  bénédiction  du 
saint  sacrement  après  les  vêpres,  il  prali(|uo 
les  choses  suivantes.  1°  Après  la  génuflexion 
à  deux  genoux  sur  le  pavé,  si  le  saint  sacre- 
ment est  exposé,  il  monte  à  l'autel  accompa- 
gné des  deux  premiers  chapiers  (ou  du  cérémo- 
niaire  el  du  thuriféraire  s'il  n'y  avait  pas  de 
chapiers);  il  y  fait  avec  eux  une  simple gcnu- 
floxion,  el,  après  avoir  baisé  l'aulel,  il  des- 
cend aussitôt  el  se  met  à  genoux  sur  le  pitis 
bas  degré.  2°  Un  peu  avaul  que  les  chantres 
coinuiencenlàclianlerr«nn(m  ergo,oii  après 
ces  mots,  Venereinur  cernui,  l'officiant  sa 
lève  et  met  do  l'encens  dans  l'encensoir,  sans 
le  bénir  et  sans  rien  dire  ;  puis,  s'étant  remis 
à  genoux,  il  reçoit  l'encensoir,  et  lorsciu'on 
commence  à  chanter  Tatitum  ergo,  ou  Geni-' 
ton,  il  encense  de  Irois  coups  le  saint  sacre- 
ment, faisant  une  inclination  profondeavant 
et  après  ;  ensuite  il  rend  l'encensoir  au  cha- 
pier. .'i°  Après  que  les  versels  sont  chantés, 
il  dit  debout  l'oraison  avec  sa  conclusion  : 
Qui  rivis  et  régnas  in  sœcula,  etc.,  ou  les 
oraisons,  si  l'on  en  doit  dire  plusieurs,  qu'il 
termine  par  une  courte  conclusion  convena- 
ble à  la  dernière, 't"  Après  h  s  oraisons  l'of- 
ficiant se  met  à  genoux  (si  le  saint  sacre- 
ment n'est  pas  sur  l'aulel,  un  prêtre  ou 
un  diacre  en  étole  l'y  dépose)  ;  et  après  qu'on 
lui  a  mis  lécharpe  sur  les  épaules,  il  se  lève, 
monte  à  l'autel,  y  fail  la  génuflexion,  et  prend 
le  saint  sacrement  de  la  main  droite  par  le 
nœud,  et  de  la  gauche  par  le  pied ,  couvrant 
ses  mains  du  voile,  et  faisant  en  sorte  que  lo 
devant  du  soleil  el  de  l'hostie  soil  vers  lo 
peuple  quand  il  sera  tourné.  5°  L'oflicianl  se 
tourne  par  le  côté  de  l'Epîlre,  el  donne  la 
bénédiction  au  peuple  par  un  seul  signe  de 
croix,  sans  rien  dire,  de  la  manière  suivante. 
Il  élève  le  soleil  jusqu'à  la  hauteur  des  yeux, 
puis  l'abaisse  un  peu  au-dessous  de  la  cein- 
ture; il  le  relève  ensuite  jusqu'à  sa  poitrine, 
où  il  l'ait  le  travers  de  la  croix  de  l'épaule 
gauche  à  l'épaule  droite;  et  après  avoir 
achevé  la  croix  il  retourne,  s'il  le  veut  " 
milieu,  et  aussitôt  il  achève  h-  tour,  rc, 
saint  sacrement  sur  l'autel,  fail  un 


9S9 


DICTIONNAIRE  DES  GEHEMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


960 


f 


flexion  cl  revient  à  sa  placp,  où  il  se  met  à 
genoux.  Aussitôt  on  lui  ôlc  le  voile  de  des- 
sus les  épaules,  et  si  le  salut  sacrement  doit 
resicr  exposé  ,  ou  si  l'on  chante  quelque 
chose,  il  peut  l'encenser  de  nouveau,  fi" 
Après  que  le  saint  sacrement  est  renfermé, 
il  fait  la  génuflexion,  reçoit  sa  barrette,  salue 
le  ciiœiir  et  retourne  à  la  sacristie. 

G.  Lorsque  resposilion  et  la  bénédiction 
du  saint  sacrement  ont  lieu  séparément  do 
quelque  office,  l'officiant  se  comporte  conmie 
il  vient  détre  marqué,  excepté  qu'à  l'exposi- 
tion il  chante  l'oraison  debout,  comme  il  a 
été  dit  à  la  bénédiction;  et  quand  l'oraison 
est  finie,  Il  fait  la  génuflexion  à  deux  genoux, 
sur  le  pavé,  reçoit  sa  barrette  et  s'en  re- 
tourne à  la  s.icrislie.  Si  l'on  expose  et  si  on 
renferme  ensuite  le  saint  sacrement  durant 
une  même  action,  comme  à  un  salut  qu'on 
célèbre  exprès,  alors  il  l'encense  deux  fois, 
l'une  au  commencement  et  l'autre  à  la  fin, 
avant  de  dire  l'oraison. 

S  ni.  De  l'officiant  aux  vôpres  des  morts. 

1.  L'officiant  va  au  chœur  de  la  manière 
ordinaire,  revêtu  d'une  chape  noire  ou  au 
moins  d'une  clole  de  la  même  couleur;  après 
avoir  fait  une  courte  prière  sur  le  dernier 
degré  de  l'autel,  il  va  à  sa  place  sans  saluer 
le  chœur.  Lorsque  le  premier  verset  du 
premier  psaume  est  entonné  jusqu'à  la  mé- 
diation, il  s'assied  et  se  couvre  demeurant 
dans  cette  posiure  jusqu'à  Magnificat,  sans 
se  découvrir  au  \'vrsc[  Requiem  œternam, qu'on 
dit  à  la  fin  des  psaumes. 

2.  L'officiant  se  découvre  et  se  lève  lors- 
qu'on entonne  Magnificat ,  pendant  lequel  11 
n'encense  point  l'autel,  mais  II  demeure  à  sa 
place.  Lorsqu'on  répèle  l'antienne,  il  s'assied 
et  se  couvre, etlorsqu'elleestfinle,ilserelève 
el  commence  debout  les  prières  par  ces  deux 
mois  ■  Pater  nosler ,  qu'il  dit  tout  haut;  puis 
il  se  met  à  genoux,  continuant  le  rcsle  à 
voix  basse  justju'à  ces  paroles  :  Et  ne  nos 
inducas,  etc.,  (ju'il  dit  du  même  ton  que  les 
premières;  ensuite  il  ajoute  les  versets  sui- 
vants; puis  il  se  lève  ,  dit  l'oraison  ou  les 
oraisons  selon  la  qualité  de  l'office,  et  dit 
à  la  fin  :  Requiem  ceternam  doua  eis.  Domine. 
Quand  les  chantres  ont  entonné  :  Requie- 
scanl  in  pr.ce,  l'officiant,  sans  ajouter  autre 
chose,  retourne  à  la  sacristie. 

3.  Si  on  commence  les  vêpres  des  morts 
immédiatement  aprèscelles  dujour, l'officiant 
ne  dit  pas  Fidelium  animœ,  etc.,  après  qu'on 
a  chanté  Beneilicamus  Domino  ,  et  pour  lors 
il  quille  la  chape  qu'il  avait,  pour  en  pren- 
dre une  de  couleurnoirc;  puis  il  se  comporte 
cjmme  il  vient  d'être  dit 

§  IV.  De  l'oniciant  aux  matines  solennelles.  ' 

1.  L'officiant,  étant  arrivé  au  chœur,  fait 
au  bas  de  l'autel  ou  à  sa  place  une  courte 
prière  à  genoux,  après  laquelle  il  se  lève, 
lorsque  le  cérémoniaire  l'en  avertit,  et  dit 
aussitôt  tourné  vers  l'autel,  le  Pater,  l'.^reet 
leCredo,  à  voix. basse.  Ensuite  il  chante  d'un 
„  Ion  convenable.  Domine,  labia  mta  apcries , 
faisant  un  petit  signe  de  croix  avec  le  pouce 


droit  sur  la  bouche,  la  main  étendue  et  tour- 
née vers  sa  face  ;  et,  après  que  le  chœur  a 
répondu,  il  dit  d'un  même  Ion,  Deus,  in  ad- 
julorium,  etc.,  faisant  le  signe  de  la  croix 
depuis  le  front  jusqu'à  la  poitrine,  comme  au 
commencement  de  vêpres.  Il  se  tient  debout, 
tourné  vers  l'autel  pendant  l'invitatoire  et  le 
psaume 

2.  A  ces  paroles  Venile,  adoremus  el  pro- 
cidamus  ante  Deum,  il  fait  la  génuflexion  :  le 
psaume  Venile,  exsultemus  étant  achevé,  et 
l'invitatoire  répété,  il  entonne  l'hymne  el  en- 
suite la  première  antienne,  el,  lorsqu'on  a 
chanté  le  premier  verset  du  psaume  jusqu'à 
la  médiation,  il  s'assied  et  se  couvre. 

3.  La  dernière  antienne  de  chaque  noc- 
turne étant  finie,  il  se  lève  pendant  qu'on 
chante  le  verset  ,  et,  lorsque  le  chœur  a 
achevé  d'y  répondre,  il  dit  à  haute  voix  :  Pa- 
ter nosler,  qu'il  poursuit  à  voix  basse  jusqu'à 
ces  paroles, £■(««  nos  inducasin  tentalionem, 
qu'il  dit  du  même  ton  que  les  premières  ; 
ensuite  il  dit  tout  haut  l'absolution;  et 
quand  celui  qui  doit  dire  la  leçon  a  dit  Jubé, 
domne,  benedicere,  il  dit  les  paroles  de  la  bé- 
néiliclion  ;  puis  il  s'assied  cl  se  couvre. 

4.  Il  donne  debout  la  bénédiction  des  se- 
conde et  troisième  leçons  de  chaque  noc- 
turne, quoique  le  chœur  ne  se  lève  pas. 
Quand  la  troisième  antienne  des  deux  autres 
nocturnes  est  finie,  il  se  lève  et  pratique  ce 
qui  vient  d'être  marqué  pour  la  fin  du  pre- 
mier nocturne.  Au  commencement  de  la 
septième  leçon  ,  il  se  lient  debout  et  tourné 
vers  le  lecteur,  jusqu'à  ctî  qu'il  ait  achevé 
les  paroles  de  l'Evangile,  disant  Et  reliqua. 

5.  Pendant  le  huitième  répons ,  il  prend 
une  chape  que  le  cérémoniaire  lui  donne; 
ensuite ,  sans  sortir  de  sa  place  ,  il  de- 
mande la  bénédiction  au  plus  digne  du 
chœur  pour  dire  la  neuvième  leçon;  lorsqu'il 
dit  Tuantem,  Domine, de.  ,  il  s'incline  pro- 
fondément vers  l'autel  sans  faire  la  génu- 
flexion ;  puis  il  entonne  l'hymne  Te  Deum 
laudamus,  et,  pendant  le  vcrsel  Te  ergo  quœ- 
sumus,  etc.,  il  se  met  à  genoux. 

6.  Si  l'on  est  obligé  de  séparer  matines 
d'avec  laudes,  comme  on  l'observe  aux  ma- 
tines de  Noël,  l'officiant  dit,  après  l'hymne 
7"e  ZJeu»!,  l'oraison  de  l'office  avec  Dominus 
vobiscurn  avant  et  après,  sans  ajou'.er  Fide- 
lium animœ,  elc;  mais  si  le  chœur  se  relire 
aprèsmaiines,roflririant  ajoute  Fideliumani- 
mœ,  etc.,  et  le  Pater  sans  autre  chose. 

7.  Les  laudes  sont  toutes  semblables  aux 
vêpres  pour  les  cérémonies. 

§  \.  De  l'officiant  aux  matines  des  morts  el  à  un  cnler- 
rcnicnt 

1.  L'officiant  a  cela  de  particulier  aux  ma- 
tines des  morts  ,  qu'il  ne  dit  pas  tout  haut 
Pater  voster,  qu'il  ne  donne  point  d'absolu- 
tion ni  de  bénédiction  avant  les  leçons  ,  et 
qu'il  nedit  point  la  dernière  leçon, éianl  plus 
convenable  qu'elle  soit  dite  par  un  autre. 

2.  SI  l'on  dit  laudes  à  la  suite  de  matines, 
il  prend  une  chape  noire  au  commencement, 
et  pour  le  reste  il  observe  les  mêmes  céré- 
monies qu'à   vêpres;  el  si  l'on  doit  chanter 


6gi 


OFF 


OFF 


9o"2 


la  messe  des  morts  après  laudes,  il  sort  vers 
la  fin  pour  s'habiller  à  la  sacristie  ,  et  en  ce 
cas  un  autre  dit  les  prières  qui  sonl  à  la  fin. 

3.  Pour  les  cnlerrenients,  l'officiant  ayant 
pris  une  élole  ou  môme  une  chape  noire,  va 
au  lieu  où  est  le  corps;  y  étant  arrivé,  il  se 
découvre  et  se  met  aux  pieds  du  corps  vis-à- 
visde  la  croix  .qu'il  salue  parune  inclinalion 
profonde;  puis  il  asperge  le  corps  sans  rien 
dire,  et,  ayant  rendu  l'aspersoir,  il  com- 
mence d'un  Ion  unilornie  l'antienne  Si  ini- 
Ç'i(i7a<cs;  celle  antienne  étant  rcpélée,  il  en- 
tonne l'anlienne  Exsullabunt  Domino.  Il  va 
ensuite  à  l'église  la  léle  couverte,  précédant 
ceux  qui  portent  le  corps. 

4.  Lorsqu'il  entre  dans  l'église,  il  salue 
l'autel  et  se  met  aux  pieds  du  corps  vis-à-vis  la 
croix  pendant  qu'on  chante  Subvcnile;  mais 
si  l'on  doit  dire  quelque  office  des  morts,  il 
se  place  dans  le  siège  de  l'officiant  et  ob- 
serve ce  qui  a  été  dit  ci-dessus.  Si  l'on  doit 
dire  la  messe,  il  va  s'habiller  à  la  sacristie. 

5.  Après  le  répons  Subvenite,  ou  si  l'on  a 
dit  la  messe  ou  quelque  office,  lorsqu'il  est 
fini,  il  dit  à  haute  voix,  sans  chanter,  les 
mains  jointes  et  la  tète  découverte,  l'oraison 
Non  inlres  injudiciam,  etc.  Sur  la  fin  du  ré- 
pons Libéra  me.  Domine,  l'officiant  met  et 
bénit  l'encens  de  la  manière  ordinaire  ;  et, 
après  qu'on  a  chanté  Kyrie  eleii>on,'\l  dit  tout 
haut  Pater  noster,  et,  poursuivant  le  reste  à 
voix  basse,  il  donne  sa  barrette  et  reçoit 
l'aspersoir  :  ensuite  il  fait  le  tour  du  cercueil, 
qu'il  asperge  par  trois  l'ois  de  chaque  côté 
en  trois  divers  endroits,  commençant  par  le 
côté  de  sa  main  droite ,  et,  quand  il  passe 
devant  l'autel  ou  la  croix  que  tient  le  sous- 
diacre,  il  fait  une  révérence  convenable. 

G.  L'aspersion  finie,  il  rend  l'aspersoir  ; 
puis  il  reçoit  l'encensoir  et  encense  le  cer- 
cueil de  chaque  côté,  de  la  même  manière 
qu'il  l'a  aspergé-,  fais. ml  les  mêmes  révérences 
en  passant  :  après  l'encensement,  il  rend 
rencenso>r;puis,s'élant  tourné  vers  la  croix, 
il  dit  tout  haut,  les  mains  jointes  :  Et  ne  nos 
inducas  in  tentationem  avec  les  versets  qui 
suivent  et  l'oraison  Deus  cui proprium  est, 
etc.,  après  laquelle  il  se  couvre,  si  on  doit 
porter  le  corps  hors  du  chœur;  mais  si  le 
lieu  de  la  sépulture  est  dans  le  chœur,  il  s'en 
approche  la  tête  découverte  et  se  met  vis-à- 
vis  de  la  croix. 

7.  L'antienne  Jn  paradisum  étant  finie, 
l'officiant  bénit  le  tombeau,  disant  l'oraisoa 
Deus  cujus  miseralione,  laquelle  ou  doit  dire 
quoique  le  lieu  de  la  sépulture  soit  dans  l'é- 
glise ou  dans  le  cimetière,  si  ce  n'est  que  le 
tombeau  ait  déjà  été  bénit,  soit  un  peu  avant 
l'office,  soit  en  quelque  autre  temps ,  ce 
qu'on  peut  reconnaître  quand  on  met  le 
corps  dans  un  caveau  où  plusieurs  autres 
ont  été  ensevelis. 

(1)  Apol.c.  2. 
{•î)  L.  IV,  c.  34. 
(3)  De  Opère  et  Eleem, 

(i)  Accipil  sacerdos  a  le  quod  pro  te  offeral,  quando  vis 
jlacare  Deum  pro  peccalis  luis  In  ps.  cxxis,  u.  7. 
(."i)  Srcret.  Domiuic.  5  postPeiilec. 
(6)  yui  llbi  offeruut. 
(7j  S.  Cjpr.  lit)r.  de  Opère  et  Eleeinos,  S-  Csesar.  Arel. 


8.  Après  l'oraison ,  l'officiant  met  et  bénit 
l'encens  à  l'ordinaire;  puis,  sans  sortir  de  sa 
place,  il  asperge  par  trois  fois  le  corps  du 
défunt,  et  ensuite  le  tombeau  ou  la  fosse 
autant  de  fois;  ayant  rendu  l'aspersoir  et  re- 
çu l'encensoir,  il  encense  de  même  par  trois 
fois  le  corps,  puis  la  fosse,  et  aussitôt  il 
entonne  l'antienne  £"^0  sum.  Puis  il  achève 
la  cérémonie,  comme  il  est  marqué  à  l'art. 
Enterrement,  n.  li. 

OFFRANDE. 
C'est  au  célébrant  à  recevoir  les  offrandes 
à  la  messe  ou  immédiatement  après  la  messe. 
Dans  d'autres  circonstances ,  c'est  au  plus 
digne  de  l'église,  qui  est  présent  (S.  C.ièjan. 
lG5S)..Voj/.  Messe  solennelle. 

DE  l'OKFKANDE  du  PEUPLE,  ET  DE  l'eNDROIT 
DE  LA  MESSE  OU  ELLE  A  ÉTÉ  PLACÉE. 
(F.\|ilicalion  du  P.  LiUirun.) 
On  voit  dans  saint  Justin  (1),  dans  saint 
Irénée  {2}  et  dans  saint  Cyprien  (3  ,  que  les 
fidèles  ont  toujours  compris  qu'ils  diM aient 
ofl'rir  à  l'église  ce  qui  est  nécessaire  pour  le 
service  divin,  et  surtout  le  pain  et  le  vin,  qui 
sonl  la  matière  du  sacrifice  déterminée  dans 
l'Lvangile.  «  Le  prêtre  reçoit  de  vous,  dit 
saint  Augustin  ('*),  ce  qu'il  offre  pour  vous, 
quand  vous  voulez  vous  rendre  Dieu  propice 
pour  vos  péchés.  »  Le?  anciennes  oraisons 
qu'on  faitoiicoie  sur  l'oblation  (5),aussi  bien 
que  celle  du  canon  (C),  supposent  cet  usage; 
et  les  Pères  (7)  ont  souvent  repris  ceux  qui 
manquaient  à  ce  devoir.  Le  second  concile 
de  Mâcon,  en  58o,  apprit  avec  indignation  (8) 
«  que  plusieurs  fidèles,  n'offrant  aucune  hos- 
tie à  l'autel,  ne  contribuaient  point  au  ser- 
vice de  Dieu.  C'est  pourquoi  il  ordonna  sous 
l)eine  d'amithèine  que  tous  les  dimanches  les 
liomines  et  les  femmes  offriraient  du  pain  et 
du  vin  à  l'autel,  afin  que  par  ces  oblalions 
ils  pussent  expier  leurs  péchés,  et  mériter 
les  récompenses  qu'ont  eues  A  bel  et  les  au- 
tres justes,  qui  ont  l'ail  à  Dieu  leurs  offran- 
des. »>  L'oblation  s'est  faite  assez  communé- 
ment jusqu'au  neuvième  siècle  de  la  manière 
que  l'Ordre  romain  le  décrit  en  ces  termes  (9): 
«  Pendant  que  le  chœur  chante  l'offertoire 
avec  ses  versets,  les  fidèles,  premièrement 
les  hommes  et  ensuite  les  femmes,  font  leurs 
offrandes  de  pain  et  de  vin  sur  des  nappes 
blanches.  L'évêiiue,  recevant  les  oblalions 
qui  sont  mises  par  un  suus-diac're  dans  une 
nappe  tenue  par  deux  acolytes,  l'archidia- 
cre reçoit  les  burettes,  amiilas,  en  verse  le  vin 
dans  un  grand  calice  tenu  par  un  sous-dia- 
cre, qui,  dès  qu'il  est  plein,  le  verse  dans  un 
vase  porté  par  un  acolyte.  L'oblation  du 
peuple  finie,  l'évêque  va  s'asseoir  à  sa  chaire, 
s'y  lave  les  mains,  va  à  l'autel,  le  baise,  y 
fait  une  prière,  reçoit  en  pain  seulement  l'o- 
blation des  prêtres  et  des  diacres,  qui  seuls 

AppeHd.  S  Aug.  serm.  265. 

(8)  Cognovimus  quosdam  Clirlstianos...  Ita  ul  nullus  eo- 
rum  legiiimo  obsecuiidalionis  parère  velit  olliclo  Ueilatis, 
diiiu  sacris  allaribus  niillain  aciiiioveiil  bosiiain,  propierea 
decernimus  ul  omnibus  doiuiiilcis  dtebu»  allaris  oblalio  ab 
oiniiibns  viris  et  niiiiiei'ibusotferatur,  Um  paoisquam  viui, 
elc.  Conc.  MaU-\c.  n,  e.  4. 

(9)  Ord.  Il,  n.  9. 


965 


DICTIONNAIUE  DES  CEREMONIES  ET  DE§  RITES  SACRES. 


UCi 


peuvent  approcher  de  l'aulel.  L'archidiacre 
prend  du  sous-diacre  obliitionnairc  deux 
ob.alion<,  c'esl-à-dire  deux  pains,  el  les  pré- 
sente à  i'évéque,  qui  les  met  lui-mérae  sur 
l'aulel.  Le  uiêaie  archidiacre  reçoit  une  bu- 
rette di;  vin,  amulain,  qu'il  verse  au  travers 
d'un  couloir  dans  le  calice  ;  un  autre  sous- 
diacre  va  recevoir  du  premier  chantre  la 
burette  à  l'eau,  fontem,  vient  la  présenter  à 
l'archidiacre,  qui  en  verse  en  forme  de  croix 
dans  le  calice,  le  place  sur  l'autel  devant  le 
pontife  auprès  des  oblations  à  droite.  »  C'est 
en  abrégé  ce  qui  est  contenu  dans  le  second 
Ordre  romain,  qui  paraît  avoir  été  en  usage 
au  IX'  siècle  dans  les  Eglises  de  France. 

Après  l'an  1000  ce  bel  ordre  de  l'offrande 
va  insensiblement  disparaître;  el,  avant  qu'il 
nous  échappe,  il  est  bon  de  remarquer,  1* 
que  le  peuple  offrait  du  pain  et  du  vin  ;  2° 
que  le  clergé  n'offrait  que  du  pain  ;  3°  qu'on 
coulait  le -vin,  de  peur  qu'il  n'y  eût  quelque 
ordure:  ce  qui  marque  qu'on  se  servait  du 
vin  offert  par  le  peuple  pour  consacrer  ;  i" 
qu'il  paraît  qu'on  préférait  pour  la  consécra- 
tion le  pain  offert  par  le  clergé  :  mais  aOa 
que  ce  pain  fût  aussi  bien  l'offrande  du  peu- 
ple que  celle  du  clergé,  les  fidèles  donnaient 
de  la  farine.  Honorius  d'Autun,  qui  écrivait 
au  xirsièclc,  nous  apprend  (1)  qu'on  se  sou- 
venait encore  de  cet  usage  ;  et  selon  Maldo- 
nat  (2),  qui  écrivait  en  1569,  cela  se  faisait 
alors  en  Espagne. 

11  ne  reste  plus  que  quelques  vestiges  pré- 
cieux de  ces  ancien  s  usages.  A  Lyon,  aux  fériés 
de  Carême,  depuis  le  lendemain  du  premier 
dimanche,  dans  l'église  primatiale,  les  deux 
premiers  prêtres,  un  de  chai|ue  côté  du  chœur, 
offrent  le  pain  cl  le  vin  dont  on  se  sert  pour 
la  consécration.  A  la  célèbre  abbaye  de  Saint- 
A'aast  d'Arras,  le  supérieur,  au  nom  de  la 
communauté,  porte  tous  les  jours  à  l'offrande 
de  la  messe  conventuelle  le  pain  et  le  vin 
qui  y  doivent  être  consacrés.  Ce  qui  se  fait 
ainsi  :  vers  la  fin  de  l'Evangile  ou  du  Credo, 
si  on  le  dit,  le  supérieur  présidant  au  choeur, 
averti  par  le  sacristain,  va  picmlre  derrière 
l'autel  un  calice  avec  du  vin,  et  une  patène 
dans  laquelle  est  le  pain.  Il  vient  ensuite  à 
l'autel  au  côté  de  l'Evangile,  où  il  se  tient 
tourné  vers  le  chœur,  aussi  bien  que  le  sous- 
diacre  qui  tient  le  calice  et  la  patène  vides  , 
qui  doivent  servir  à  la  messe.  Le  célébrant, 
après  avoir  dit  Ôrenuis,  pré.sente  à  baiser  la 
croix  du  manipule  en  disant  :  Pax  tecum,  ré- 
vérende paler.  Le  supérieur  répond  :  El  cum 
spiritu  tuo,  el  mol  le  pain  sur  la  patène,  et 
le  vin  dans  le  calice,  qui  sont  entre  les  mains 
du  suus-diacre.  S'il  y  a  deux  messes  solen- 
nelles, ce  qui  arrive  souvent,  le  sacristain, 
ou  en  sou  absence  l'aumônier,  offre  à  la  pre- 

(1)  Fi^rlnr  qiiod  olim  sacerdoUs  e  singulis  domibus  vel 
faniiliis  lariiiam  accipii'bant.  Quod  adbuc  Grieci  servant. 
Gemni.  .miiD.  1.  i,  c.  06. 

(2)  Tract,  ms.  de  Cœrpiii.  liccl. 

(5)  OITcro  Deo  aique  dedico  omnes  res  qns  bac  in  char- 
luli  icnenliir  inserla*...  ad  servieiulum  ex  his  Deo  iii  sa- 
criiiciis  iiii&sarum  solemaiis,  oralio.iibusi,  lumiiiarii'i,  pau- 
periini  ac  clerirorum  aliiiiuiiiis,  el  cseieris  diviiiis  cultilms, 
alqiiK  illius  eculesiae  uliliutibus.  Capit.  I.  vi,  c.  370. 

(i)  Foj/eî  l'ierre  de  Uaïuieo,  Houorius  d'Auiun,  Beletli, 


mière  le  pain  cl  le  vin  au  nom  de  ceux  qui 
l'ont  fondée,  de  ménie  que  le  supérieur,  au 
nom  du  couvent,  offre  à  la  messe  conven- 
tuelle. ,\  Saint-Marliii  des  Champs,  les  reli- 
gieux qui  doivent  communier  el  qui  seuls 
vont  à  l'offrande,  présentent  au  prêtre  une 
hostie  qu'ils  mettent  sur  la  patène,  et  en- 
suile  je  chanlre  présente  et  met  le  vin  dans 
le  calice,  (]ui  est  tenu  par  le  diacre.  A  An- 
gers, le  chanlre,  suivant  l'ancien  Ordre  ro- 
main, présente  l'eau  qui  doit  être  mise  dans 
le  calice. 

On  ne  connaît  plus  d'église  où  le  peuple 
offre  à  la  messe  le  pain  el  le  vin  de  la  con- 
sécration. La  raison  du  changement  vient 
de  ce  que  les  prêtres  ont  cru  devoir  offrir  à 
l'aulel  des  pains  préparcs  avec  plus  de  soin 
que  ceux  qui  étaient  offerts  communément 
par  le  peuple,  et  de  ce  que  les  fidèles  ont  fait 
dis  dons  considérables  à  l'Eglise  en  char- 
geant les  clercs  de  tout  ce  qui  est  nécessaire 
au  service  divin.  Les  capitulaires  des  rois  de 
France  au  ix'  siècle  (3j  autorisaient  les  do- 
nations qu'on  venait  apporter  à  laulel  sous 
colle  formule  :  ><  Je  donne  et  j'offre  à  Dieu 
tout  ce  qui  est  écrit  dans  ce  papier,  pour 
servir  au  saint  sacrifice,  à  la  solennité  des 
messes,  au  luminaire,  à  l'enlrelien  des  clercs 
el  des  pauvres.  »  Ainsi,  quoique  le  pain  des- 
tiné à  être  la  matière  du  sacrifice  n'ait  plus 
été  offert  par  le  peuple,  il  peut  être  toujours 
regardé  comme  l'offrande  des  fidèles,  parce 
qu'il  vient  de  leurs  fondations  ou  de  leurs 
bienfaits. 

Les  auteurs  qui  ont  écrit  depuis  l'an 
1000  (4)  ont  parlé  des  offrandes  du  peuple 
en  argent  et  en  autres  choses  utiles  à  l'é- 
glise ;  el  comme  ce  qu'on  offrait  ne  servait 
pas  actuellement  pour  la  consécration,  on  a 
varié  sur  l'endroit  de  la  messfr  auquel  on 
devait  l'aire  l'offrande.  Le  Missel  romain  n'a 
jamais  marqué  l'offrande  du  peuple  qu'avant 
l'oblaiion  du  prêtre  (3)  ;  cl  le  refroidisse- 
ment des  peuples  est  sans  doute  cause  que 
depuis  le  saint  pape  Pie  V  il  n'y  est  plus  fait 
monlion  d'offrande.  Le  Sacerdotal  imprimé  à 
Venise  en  11)0-3  marque  néanmoins  encore 
que,  si  quelqu'un  veut  offrir,  on  recevra  son 
offrande  avant  l'oblaiion  ;  et  Gavantus  dit, 
dans  son  Coinmentairi'  sur  les  rubriiiues  en 
1627  .6),  t\ue  l'offrande  du  peuple  doit  se  faire 
nvant  l'oblaiion  de  ilioslie.  Sur  quoi  il  cite 
les  actes  de  Milan  sous  saint  Charles. 

L'usage  des  Eglises  de  France  a  été  un 
peu  différent.  Selon  l<s  capitulaires  (  d'Hinc- 
mar  )  rapportés  par  Reginon  (7  ,  les  cierges 
et  tout  ce  (lue  le  peuple  voulait  donner  à 
l'aulel  devaient  être  offerts  avant  la  messe  , 
ou  du  moins  avant  l'Evangile  ;  el  depuis  le 
xr  siècle  l'offrande  du  peuple  a  été  placée 

Durand,  i  ic  Ou  en  a  |ar!é  !^ur  lus  mou  du  caiiou  l'ro 
quibus  M  ofleriiims,  art.  Meuehto. 

(b)  Voijei  les  derniers  Ordres  romains  imprimés  à  'tome 
en  inn,  1H29;  à  Venise,  1537,  etc. 

(6iP.  II.  lil.  7,  n.5. 

(7)  SiofferentPS  instmal  (rresbyler;,  ul  randelam,  vel 
quidquid  aliud  ad  allare  déterre  "(iliicueril,  aiile  niissaiii 
vel  antequam  Evangeliuin  legalur  offerant.  Regia.  I.  i  de 
Eccles.  Disïiiil.,  |>.  27. 


9G5  ORA 

après  l'oblation  du  prêtre,  avant  qu'il  se  la- 
vAt  les  m.iiiis.  Cela  est  évident  dans  Hildc- 
berl  du  M.ins,  qui  écrivait  vers  l'an  lO'JO  (1), 
dans  Etienne  d'AuIun  (2),  dans  un  très-Rr.ind 
nombre  de  Missels  de  diverses  Eglises  (3)  et 
dans  tous  ceux  de  Paris,  manuscrits  cl  im- 
piniés,  jusqu'au  xvir  siècle.  C'est  ce  qui  se 
pratique  encore  à  Notre-Dame  et  dans  pres- 
que tout  cediocèse,  quoiquedepuis  l'an  165'v 
les  Missels  parisiens  marquent  l'offrande  du 
peuple  avant  roblalioii  de  l'hostie  cl  du  ca- 
lice. Depuis  peu  quelques  paroisses  de  Paris 
la  l'ont  conformément  à  la  rubrique  des  nou- 
veaux Missels  et  aux  plus  «Inciens  usages. 
Et  véritablement  il  paraît  à  propos  que  les 
offrandes  soient  reçues  et  que  le  pain  qu'où 
présente  soit  bénit  dès  le  commeiicen)ent  de 
l'offertoire,  afin  que  le  prêtre  ne  soit  pas 
obligé  d'interrompre  l'oblation  et  de  se  dis- 
traire après  l'avoir  commencée. 
ORAISON. 
(Cérémonial  dei  évi^qnes,  I.  i,  c.  7.  ) 

11  faut  savoir  qu'il  y  a  deux  tons  pour 
les  oraisons,  l'un  solennel  ou  festival ,  l'au- 
tre simple  ou  fcrial  ;  on  se  sert  du  premier 
aux  fêles  doubles  cl  semi-doubles,  et  du  se- 
cond aux  fériés,  aux  fêtes  sim(>les ,  aux 
olfices  des  morts  et  autres  qui  sonl  distin- 
gués de  matines,  de  la  messe  et  des  vêpres, 
quoiqu'on  les  célèbre  à  des  jours  soit  unels, 
tels  que  sont  les  autres  heures  canoniales, 
les  béiiédietions  des  cier^tcs,  des  rameaux  et 
autres  semblables.  La  différence  entre  le  ton 
solennel  et  le  Ion  simple,  c'csl  que,  suivant 
l'ancien  usage  ,  qui  se  pratique  dans  la  cha- 
pelle du  pape,  le  ion  solennel  a  deux  varia- 
lions,  et  que  la  première  se  lait  régulière- 
menl  en  deseeudant  d'une  tierce  cl  en  re- 
montant au  même  ton,  fa,  »iî,  rc,  fa,  comme 
on  le  voit  lom.  1,  col.  oC7.  C'est  apiès  la  pre- 
mière partie  de  l'oraison  qui  renferme  uu 
sens,  ordinairement  terminée  pardeux  points, 
comme  on  le  voit  dans  l'exemple  noté  :  Dnts, 
qui  intir  cœtera,  etc.  (Ibid.). 

La  seconde  variation  se  fail  en  descen- 
dant d'une  noie  à  la  fin  de  la  seconde  partie 
qui  est  marquée  par  deux  points  ou  par 
point  et  virgule  :  fa,  mi  [Ibid.,  col.  5G8.). 

Ensuite  on  termine  loraison  d'un  Ion 
uniforme  sans  inllexion  de  voix  comme  Ut 
qui,  elc.  [Ibid.). 

Les  conclusions  des  oraisons  sur  le  Ion 
solennel  varient  suivant  les  paroles  qui  les 
composent.  En  premier  lieu,s'ily  a  PerDomi- 
nuin  noslrum,  c\c.,  l'inflexion  n'est  que  d'une 
note  au  premier  repos  :  fa,  mi  [Ibid.]. 

Après  le  second  repos,  l'inflexion  est  de 
deux  notes,  savoir  :  fa,  mi,  re,  fa  [Ibid.). 

A  la  fin  de  la  conclusion,  il  n'y  a  point  de 
variation, comme  on  l'a  dilde  l'oraison  [Ibid.) 

En  second  lieu  quand  on  dit  :  Qui  viiis  eC 
rognas,  etc.,  la  conclusion  n'a  que  deux  par- 
lies  ;  alors,  au  premier  repos,  on  descend  de 
deux  notes  :  fa,  mi,  re,  fa  [Ibid.,  509). 

La  fin  de  la  conclusion  n'a  poinl  de  variation. 

(1  )  l'ust  lijec  olTert  sacranda  minisier  dona  :  aeUiuc  po- 
(iiiliiï  (itiod  sibi  lege  licel.  Hildeb.  de  Sacriticio. 
{i)  De  Sucraœ.  iUar.  c.  13. 


ORA 


M6 


Le  ton  simple  ou  ferial  est  sans  variation, 
le  ton  des  oraisons  est  uniforme  depuis  le 
commencement  jusqu'à  la  fin  ;  il  en  esl  de 
même  de  leurs  coudusioiis ,  comme  on  le 
voit  dans  l'exemple  noté  :  Deus ,  qui  inler 
apostolicos  ,  etc.  [Tom.  I,  col.  Sil'.t). 

On  excepte  de  cette  règle  les  oraisons  et 
les  versets  qui  se  chantent  pour  les  défunts 
hors  de  la  messe,  comme  à  vêpres,  à  matines 
et  aux  autres  olfices;  alors,  à  la  fin  des  orai- 
sons et  des  versets,  on  descend  d'une  tierce 
de  fa  en  re)  sur  les  dernières  syllabes,  comme 
dans  rexciiiple,  Pater  noster,  elc.  [Ibid.] 

Kégulièremenl,  quel  ((ue  soil  le  ton,  il  faut 
réciler  les  oraisons  d'une  voix  grave  et  con» 
venable,  faire  une  pause  à  chaque  partie, 
surtout  à  la  fin  ,  avec  une  gravité  convena- 
ble. Quant  à  la  manière  de  chanter  les  Evan- 
giles, les  Epîlres,  les  cipiliibs,  les  anlion- 
nes,  cl  beaucoup  d'autres  choses  en  usage 
dans  les  églises ,  on  n'en  f.iil  pas  mention 
dans  le  Cérémonial,  parce  que  cela  esl  au 
long  dans  dautres  livres,  comme  le  Pontifi- 
cal romain,  le  Directoire  du  chant  cl  autres 
semblables  que  chacun  peut  avoir.  On  n'a 
mis  ici  que  ce  qui  concerne  personnellement 
le  célébrant,  quant  aux  différentes  manières 
de  réciler  les  oraisons. 

0raiso>s  de  la  messe  [Voy.  Rubriques). 

Quand  le  rite  esl  semi-double  ou  simple, 
il  faut  régulièrement  trois  coUecles,  trois  se- 
crètes et  trois  postcommunions;  on  peut 
même,  dit  la  Rubrique  romaine,  en  dire  cinq 
ou  sept  aux  fêles  simples  et  aux  fériés;  ott 
peut  toujours  en  dire  plus  de  trois  lorsqu'elles 
sont  prescrites  ;  mais  peut-on  en  dire  plus  de 
trois  aux  semi-doubles?  La  congrégation  des 
Ritesadécidé,le2décembrel0^2,qu'àlamcsse 
privée  d'un  scmidoubl'j,  on  peut  dire,  pour 
péoullième  oraison  quelque  oraison  pour  les 
morts,  sans  ometirc  aucune  de  celles  qui  sont 
prescrites;  el  qu'aux  semi-doubles  et  aux 
simples,  après  la  Iroisiènie  oraison  el  d'au- 
tres qui  seraient  comniandées  on  peut  en 
ajouter  plusieurs.  Gavantus  dit  qu'aux  semi- 
doubles  on  ne  dil  pas  plus  de  trt)is  oraisons, 
si  ce  n'est  pour  faire  quelque  commémorai- 
son;  cela  peut  s'entendre  de  la  grand'messe, 
puisque  nous  venons  de  voir  que  la  congré- 
gation en  permet  une  pour  les  morts  aux 
messes  jirivées  des  semi-doubles,  sans  dis- 
tinguer s'il  y  en  a  ou  s'il  n'y  en  a  pas  déjà 
trois  autres.  V.  Collecte;  Votives  (Messes). 

ORilSON    DOMINICALE. 
(Ex|ili(aiioa  du  P.  Lebrun,) 
§  I.  Ancien  usage  de  dire   celle  orjison  pour  se  préparer 
il  la  coDiniunion. 
Après  les  prières  de  la  consécralion,  on 
ne   trouve  point    d'autre  préparation  à   la 
communion  que  l'oraison   dominicale.  Celte 
divine  prière  était  aussi  la  dernière  instruc- 
tion qu'on  donnait  aux  caléchun  ènes  pour 
les  préparer  à  recevoir  le  baptême  el  l'eu- 
charistie. Rien  en  effet  ne  peut  mieux  dispo- 
ser les  chrétiens  à  s'unir  à  Dieu  el  à  recevoir 
ses  grâces  que  celle  prière,  puisqu'elle   ren- 

(3)  On  le  voit  dans  les  Missels  manuscrits  et  imprimés 
de  Lisieux  et  d'Evreui,  de  Verdun  (Mss  e  BibliotU.  Reg  , 
a,  5872,  4),  de  PoiUers  (Mss  ibid.,  n.  445U). 


9G7 


DICTIONNAIRE  DES  CERKMeNIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


«G3 


ferme  tout  ce  que  nous  pouvons  lui  deman- 
der, el  tous  les  motifs  de  notre  amour  pour 
lui,  pour  nous-mêmes  et  pour  lu  prochain. 
L'ancienne  Eglise  souhaitait  que,  pour  dire 
celle  prière  avec  fruil  à  la  messe,  on  fût 
réconcilié  avec  Dieu  et  avec  les  hommes. 
Optât  de  Milève(l)  nous  apprend  qu'immé- 
diatement après  le  canon  l'évéque  ou  le  pré- 
Ire  imposait  les  mains  pour  la  rémission  des 
péchés  à  ceux  qui  avaient  besoin  d'être  ré- 
conciliés, et  qu'ensuite  il  se  tournait  vers 
l'autel  pour  dire  l'oraison  dominicale.  l'E- 
glise grecque  l'a  pia(  ée  au  même  endroit  que 
nous  la  disons,  comme  on  le  voit  dans  les 
liturgies  de  saint  Cyrille  (2)  et  des  autres 
Pères,  avec  cette  différence  que,  dans  l'E- 
glise latine ,  elle  est  chantée  ou  récitée 
posément  par  le  prêtre,  el  que,  dans  l'Eglise 
grecque,  elle  est  chantée  par  tous  les  assi- 
stants ,  ce  qui  s'observait  de  même  autrefois 
dans  les  Gaules  (3)  ;  mais  elle  s'est  toujours 
dite  à  haute  voix,  cl  c'est  la  raison  pour  la- 
quelle on  n'obligeait  pas  ceux  qui  devaient 
recevoir  le  baptême  de  la  réciter  par  cœur 
comme  le  symbole,  parce  qu'on  supposait 
qu'en  entendant  tous  les  jours  celle  prière  à 
la  messe  ils  l'apprendraient  aisément. 

L'Eglise  la  fait  dire  à  la  messe  après  une 
préf/ice,  pour  imprimer  à  tous  les  fidèles  les 
sentiments  de  respect  avec  lesquels  ils  doi- 
vent faire  celle  prière  à  Dieu,  ([u'ils  n'ose- 
raient appeler  notre  Père,  si  Jésus-Christ 
ne  le  leur  avait  ordonné. 

S  II.  Préface  du  Pater. 


Prœceplis  salulari- 
bus  monlli,  et  divina 
institulionc  formati, 
audemus  dicere. 


Instruits  par  des 
préceptes  salutaires  , 
et  suivant  la  forme 
d'institution  divine 
qui  nousaélédonnée, 
nous  osons  dire  : 

PRyECEPTis  sALDTARiBus.  Les  demandes  du 
Pater  sont  des  préceptes,  parce  que  Jésus- 
Christ  nous  a  ordonné  de  les  faire  :  C est 
ainsi  que  vous  prierez  ;  et  ces  préceptes  sont 
appc\és  salutaires,  parce  qu'ils  coniiennent 
loul  ce  que  nous  devons  demander  pour  ob- 
tenir le  salut. 

Et  divina  iNSTiTLTioNE  FORMATI,  et  siiivaut 
la  forme  divine  qui  nous  a  été  donnée.  Jésus- 
Glirist  ne  nous  a  pas  seulement  donné  des 
règles  pour  prier,  il  a  bien  voulu  nous  don- 
ner la  tbrmule  niême  de  la  prièic. 

Audemus  dicere,  nous  osons  dire.  Celle 
prière  nous  élève  à  un  si  grand  honneur,  et 
renferme  pour  nous  un  avantage  si  considé- 
rable, en  nous  faisant  appeler  Dieu  notre 
Père,  que  nous  n'oserions  le  faire  si  Jésus- 
Ciirist  ne  nous  en  avait  fait  un  précepte  et 
ne  nous  en  avait  dicté  les  termes. 

Cette  préface  esl  très-ancienne.  Saint  Jé- 
rôme y  fait  allusion,  lorsqu'il  dit  que  Jésus- 

(I)  L.  Il  cont.  Parmeii. 

{'2)  Saim  Cyrille  de  Jérusalem  place  le  Paler  entre  la 
consécraiion  el  la  coimiiuiiion. 

(3J  Greg.  Turnn.  1.  ii  de  Mirac.  sancli  Martini. 

(4)  Sic  docuil  aj.oslolos  sues,  ul  quolidie  in  corporis 
illiu.s  sacriQcio  credenies  oiideam  loqui  Puter  lios/er.  Hier. 
1. 111  conl.  Felag. 

(■i)  Cyor.  de  (3ral.  Domin. 


Christ  (4)  o  «msi  appris  aux  apôtres  d'usER 
DIRE  tous  ics  jours,  dans  le  sacrifice  de  son 
corps:  Notre  Père,  qui  êtes  aux  deux;  el  elle 
est  presque  eu  propres  termes  dans  saint 
Cyprieii  (5;,  qui  remarque  que  Jésus-Chrisl, 
parmi  ses  instructions  salutaires  el  ses  divins 
préceptes,  nous  a  donné  la  forme  de  la  prière, 
elnous  a  instruits  de  ce  qu'il  fallait  demander. 
L'Iiglise,  ainsi  animée  par  Jésus-Christ, 
dit  Tcrtullien  (G),  s'élève  jusqu'à  Dieu  le  Père. 
La  prière  qu'elle  fait  esl  courte,  mais  elle 
contient  en  abrégé  toui  l'Evangile.  El  saint 
Augustin  admire  que,  dans  sept  demandes, 
elle  renferme  loul  ce  qu'on  peut  demander. 
Ce  doit  être  une  grande  consolation  pour  les 
fidèles  que  l'Eglise  nous  fasse  faire  celle 
prière  dans  un  lemps  où  Jésus-Christ,  qui 
en  est  l'auteur,  esl  immolé  sur  l'autel  pour 
nous  obtenir  de  son  Père  toutes  les  deman- 
des qu'elle  contient. 

§  III.  Eiplicalion  du  Pater. 
Notre  Père,  qui  êtes        Pater  nosler,  qui  es 


in  cœlis,  sanclificelur 
notneii  tuum  ;  adve- 
niat  regnum  luuiu; 
fiai  voluntas  tua  si- 
cul  incœloet  in  terra; 
panem  nostruin  (|uo- 
tidiaiium  da  nobis  ho- 
die  :  el  dimilte  nobis 
débita  nosira  ,  sicut 
et  nos  dimittimus  de- 
biloribus  noslris  ;  et 
ne  nos  inducas  in 
tenlationem ,  sed  li- 
béra nos  a  malo. 
Amen. 


aux  cicux,  que  votre 
nom  soit  sanctifié;  que 
votre  règne  arrive; 
que  votre  volonté  soil 
faite  en  la  terre  com- 
me au  ciel  ;  donnez- 
nous  aujourd'hui  no- 
pain  quotidien  ;  et  re- 
ineltez-iious  nos  det- 
tes comme  nous  les 
remettons  à  ceux  qui 
nous  doivent  ;  et  ne 
nous  induisez  point 
en  tentation  ,  mais 
délivrez-nous  du  mal. 
Ainsi  soil-il. 

Pater.  Ce  mol  de  Père,  qui  marque  (ant 
oe  tendresse,  et  qui  esl  si  glorieux  aux 
hommes,  nous  engage  à  prier  avec  con- 
fiance (7).  Dieu  est  le  père  des  chrétiens  , 
parce  qu'il  les  a  adoptés  en  Jésus-Chrir-t.  // 
leur  a  donné,  dit  saint  Paul  (8),  l'esprit  d'a- 
doption des  enfants  de  Dieu,  par  lequel  nous 
crions  :  Mon  Père,  mon  J  ère.  Considérez,  dit 
saint  Paul  9),  quel  amour  le  Père  nous  a  té- 
moigné de  vouloir  bien  que  nous  soyons  appe- 
lés, el  que  nous  soyotis  en  effet  ses  enfants. 
Nous  ne  pouvons  donc  prononcer  ce  doux 
nom  de  Père  sans  exciter  en  nous  des  senti- 
ments d'amour  el  de  recoiin;iissance,  el  en 
même  lemps  sans  penser  que  les  enfants  de 
Dieu  sont  ceux  qui  ne  vivent  pas  selon  la 
chair,  mais  qui  sont  conduits  par  son  es- 
prit (lOj. 

Noster,  notre.  Ce  terme  nous  avertit  pre- 
mièrement que  noas  sontmes  tous  les  mem- 
bres d'un  même  corps  (llj,  les  enf.ints  d'une 
même  famille,  et  que  nous  ne  (le\ons  es- 
pérer d'être  exaucés  que  comme  faisant  par- 

(6)  Brcviarium  lolius  Evangelli.  Terlult.  de  Oral. 

(7)  Aug.  1.  II  de  Serin.  Doui.  iu  moule,  c.  4  el  5,  Ber- 
nard, serm.  15  in  Canlic. 

(8)  I  Joan.  m,  I. 

(9)  Koin.  VIII,  13. 
{in)Ibid.  15  el  U 

(11)  Uniiies  enim  vos  unum  esUs  in  Cluislo  Jcsu  Galai. 
ui,-Jl 


0.9 


ORA 


lie  lie  ce  corps  et  de  celto  famille;  secoude- 
nienl,  que  nul  n'a  lieu  de  se  préférer  <iux 
nuircs,  p.irce  que  nous  devons  uniquement 
estimer  dans  nous  et  d^ins  les  autres  ce  qui 
nous  rend  les  vrais  pnf;inls  de  Uieu  et  les 
membres  vivants  du  corps  de  Jésus-Christ  ; 
troisièmemiMit,  que  nous  devons  souliaiter 
les  vrais  biens  pour  nos  fièrcs  comme  pour 
nous;  quatrièmemcnl,  (jue  nous  devons  en- 
treienir  avec  eux  une  union  de  charité,  et 
par  conséquent  élouffer  en  nous  toute  se- 
mence de  division  et  de  discorde. 

Ces  deux  mots,  noire  Père,  i|ue  nous  ve- 
nons d'expliquer,  doivent  lever  d'abord  une 
difficulté  que  plusieurs  proposent  :  d'où  vient 
que  nous  ne  fai>ons  point  mention  de  Jésus- 
Christ  dans  aucune  des  sept  demandes  du 
Pater,  quoiqu'il  nous  ait  expressément  or- 
donné de  ne  rien  demander  qu'en  son  nom. 

On  doit  répondre  que,  quoi(|ue  nous  ne 
nommions  pas  Jésus-Christ,  nous  faisons 
nécessairement  celte  prière  en  son  nom , 
puisque  c'est  sa  prière,  et  que  d'ailleurs, 
quand  nous  disons  :  Noire  Père,  nous  ne 
pouvons  user  de  ces  termes  qu'en  marquant 
que  nous  avons  l'honneur  d'être  les  frères 
de  Jésus-Christ,  et  que  nous  ne  nous  pré- 
sentons et  nous  ne  prions  qu'en  cette  qua- 
lité, suivant  ce  qu'il  nous  a  dit  (1]  :  Je  monte 
vers  mon  Père  et  votre  Père,  vers  mon  Dieu  et 
voire  Dieu. 

Qui  ES  IN  coELis ,  gui  êtes  dans  les  deux. 
Nous  entendons  par  le  ciel  la  demeure  des 
bienheureux ,  où  l'on  possède  Dieu  sans 
craindre  de  le  perdre. 

Dieu  remplit  par  son  immensité  la  terre  el 
les  cieux  (21.  Il  est  également  partout;  mais 
nous  disons  qu'il  hiibilc  princip;ilement  d.ms 
les  cieux,  parce  qu'il  y  communique  pleine- 
ment ses  biens  et  sa  gloire  aux  esprits  cé- 
lestes. 

Ces  termes ,  Notre  Père  qui  êtes  dans  les 
cieux,  sont  très-propres  à  nous  portera  faire 
avec  confiance  les  demandes  suivantes.  On 
demande  avec  confiance  quand  on  s'adresse 
à  celui  qui  veut  et  qui  peut  nous  faire  du 
bien.  Dieu  est  noire  Père:  il  veut  donc  nous 
faire  du  bien;  et  il  peut  tout  ce  qu'il  veut, 
puisqu'il  est  le  Père  céleste. 

Enfin  ces  mots,  qui  êtes  dans  les  cieux,  nous 
marquent  quelles  doivent  être  nos  demandes. 
Nous  ne  devons  demander  que  ce  qui  peut 
nous  mener  au  ciel,  où  est  l'héritage  que 
notre  Père  nous  doit  donner  comme  à  ses 
enfants;  nos  pensées,  nos  actions  el  nos  es- 
pérances ne  doivent  donc  tendre  qu'à  cet 
héritage,  afin  que  nous  travaillions  sans  cesse 
à  nous  rendre  dignes  de  l'obtenir. 

§  IV.  Explicalion  des  trois  premières  demandes  du  Pater. 

11  est  à  propos  de  remarquer  avec  les 
Pères  de  l'Eglise  que,  des  sept  demandes  du 
Pater,  les  trois  premières  ont  rapport  à  l'é- 
ternité, el  que  les  quatre  dernières  convien- 
nent à  l'élal  de  celte  vie. 

(I)  Ascendoad  Palrem  meiim  elPatrem  veslrum.Doum 
ineiiiii  el  Deimi  veslnmi.  Jojn.  \x,  27. 

(■2t  Caluni  el  li-rram  ego  impleo.  Jerem.  .\xm,  2*. 

(3)  Deeaiilaveruiil,  Domine,  nomeii sauclum  luum.  Sap. 

Dictionnaire  des  Rites  sàcbés.  II. 


ORA  970 

Première  demande.  —  Sanctificetuh  no- 
MEN  TuuM,  que  votre  nom  soit  sanctifié.  Noua 
ne  demandons  p,is  que  Dieu  acquière  quel- 
que degré  de  sainlelé,  il  est  la  sainteté  même. 
Il  renferme  toutes  les  perfections,  el  ne  peut 
rien  acquérir  de  nouveau;  mais  nous  sou- 
hailoiis  que  son  suint  nom  soit  sanctifié^ 
c'est-à-dire,  selon  le  langage  de  l'Ecriture  , 
qu'il  soit  célébré,  loué  et  glorifié. 

Premièrement,  sanctifier,  selon  les  Hé- 
breux, c'est  célébrer,  comme  on  dit  sanctifier 
le  jeûne  el  le  sabbat,  au  lieu  de  célébrer  le 
jeûne  et  le  sabbat,  pour  marquer  qu'on  ré- 
vère ces  jours  et  qu'on  les  distingue  de  tous 
les  autres  par  un  culle  particulier  :  ainsi, 
sanctifier  ou  célébrer  le  saint  nom  de  Dieu, 
c'est  le  distinguer  de  tout  autre  nom,  le  re- 
lever au-dessus  de  loul  autre,  el  n'en  parler 
jamaisqu'avccla  vénération  la  plus  profonde. 

Sicondement,  sanctifier  le  nom  de  Dieu, 
c'est  louer  et  glorifier  Dieu  comme  l'auleur 
do  tous  les  biens,  comme  toute  sainteté  et 
toute  vérité.  Nous  souhaitons  que  toutes  les 
créatures  publient  sa  puissance  et  ses  infi- 
nies perfections,  comme  il  est  dit  dans  la  Sa- 
gesse (3)  :  Ils  ont  chanté,  Seigneur,  votre 
saint  nom.  Qu'on  publie  que  tout  honneur  et 
toute  gloire  lui  appartiennent  ('t)  ;  que  tous 
les  enfants  de  l'Eglise  aient  en  vue  sa  gloire 
dans  toutes  leurs  actions,  et  qu'enfin  on 
puisse  chanter  partout  avec  les  anges  que 
Dieu  est  saint,  saint,  saint. 

Seconde  demande.  —  Adveniat  reonum 
Tvvu,que  votre  rè(jnearrive.  Afin  que  Dieu  soit 
généralement  glorifié,  il  faut  qu'il  règne 
dans  les  esprits  et  dans  les  cœuis  des  hom- 
mes comme  il  règne  dans  le  ciel  sur  les  es- 
prits bienheureux.  Nous  souhaitons  que  le 
règne  de  Dieu  s'accroisse  tous  les  jours,  qu'il 
s'éiende  par  son  Eglise  dans  toute  la  terre, 
que  les  infidèles  et  les  hérétiques  se  conver- 
tissent à  lui  et  se  réunissent  à  son  Eglise, 
que  les  pécheurs  ne  laissent  plus  régner  le 
péché  dans  eux,  que  Dieu  règne  seul  dans  le 
cœur  des  fidèles  comme  il  règne  dans  tous 
les  esprits  bienheureux  ,  el  qu'enfin  son 
règne  soit  parfait  par  la  réunion  de  tous  les 
élus  dans  le  ciel. 

Troisième  demande.  —  Fiat  voluntas 
TUA  siccT  IN  COELO  ET  IN  TERRA,  que  vutre 
volonté  soit  faite  en  /{i  lerre  comme  au  ciel. 
Dieu  règne  où  sa  volonté  s'accomplit.  Nous 
souhaitons  qu'elle  s'accomplisse  sur  la  terre 
comme  elle  s'accomplit  dans  le  ciel,  c'est-à- 
dire  que  les  hommes  ne  veuillent  faire  que 
ce  que  Dieu  veut  qu'ils  fassent;  qu'ils  aiment 
et  qu'ils  respectent  tout  ce  qui  vient  de 
Dieu,  qu'ils  se  soumettent  à  sa  divine  pro- 
vidence avec  une  résignation  parfaite,  et 
qu'ils  exécutent  les  ordres  de  sa  divine  vo- 
lonté comme  ils  s'exécutent  dans  le  ciel  par 
les  saints  anges  (5),  qui  se  disposent  à  en- 
tendre parfaitement  toutes  les  volontés  de 
Dieu  par  la  promptitude  à  exécuter  celles 
qu'ils  connaissent. 

XX,  20. 

(i)  Soli  Dfio  lioiior  el  gloria.  I  Tim.  i,  17. 

(o)  Facieiues  verL  u;ii  illius  ad  audieudam  voceiii  serNO 
num  ejus.  fsal.  cxii. 

31' 


97» 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


97  J 


Saint  Angu»tin  fait  remarquer,  dans  tous 
ses  sermons  sur  le  Pater,  que  ces  trois  pre- 
mières demandes  conviennent  à  celle  vie  et 
à  la  vie  éterneHe.  et  que  les  quatre  der- 
nières ne  conviennent  qu'à  ceux  qui  sonl 
d.ins  celle  vie  :  parce  qu'en  effet  les  bien- 
heureux souhaitent  que  le  sainl  nom  de 
Dieu  soit  sanctifié ,  que  son  règne  arrive ,  et 
que  sa  volonté  soit  faite  sur  la  terre  comme 
elle  l'est  dans  le  ciel  ;  au  lieu  qu'ils  ne  de- 
mandent rien  par  rapport  aux  qualre  der- 
niers articles,  parce  qu'ils  n'onl  pas  besoin 
de  nouvelles  grâces,  qu'ils  n'ont  pas  d'enne- 
mis, et  qu'ils  n'ont  ni  tentation  ni  maux  à 
craindre. 

Ces  besoins  et  ces  crainles  exprimés  dans 
les  qualre  dernières  demandes  sonl  de  notre 
étal;  mais  nous  faisons  les  trois  premières 
dans  ce  monde,  parce  qu'elles  tendent  à  no- 
tre propre  sanclificalion  ,  et  que  ,  tirant 
avantage  de  la  communion  des  saints  dans 
laquelle  nous  sommes,  et  qui  est  un  objet  de 
notre  foi  (1),  nous  vivons  dans  le  ciel  comme 
en  étant  en  quelque  manière  citoyens. 

Nous  demandons  parla  première  que  Dieu 
soit  sanctifié  en  nous,  cest-à-dire  que  nous 
puissions  le  glorifier  par  nos  désirs,  par 
nos  paroles  el  par  nos  actions;  car  c'est 
ainsi  que  nous  le  glorifions  (2)  et  le  portons 
dans  noire  corps  el  dans  notre  esprit,  comme 
parle  saint  Paul.  Nous  souhaitons  donc  de 
pouvoir  rendre  gloire  dans  nos  cœurs  à  son 
saint  nom,  de  craindre  le  péciié  comme  dés- 
honorant Dieu,  cl  de  Iraviiiller  de  toutes  les 
manières  qui  nous  sont  propres  à  le  faire 
glorifier  par  tous  les  hoaimcs. 

SccondtiULMU,  nous  demandons  que  son 
règne  vienne  dans  nous,  qu'il  prenne  dès  à 
présent  possession  de  notre  â;ne,  el  que, 
nous  faisant  renoncer  à  l'amour  ùc  la  vie 
présente  el  de  tout  ce  qui  peut  nous  atta- 
cher à  ce  monde,  nous  no  désirions  rien  plus 
arderamonl  que  d'avoir  pari  au  royaume 
éternel  avec  les  justes. 

Troisièmement,  nous  demandons  que  sa 
sainte  volonté  se  fasse,  c'csl-à-dire  qu'elle 
soit  faite  en  nous  ;  que  nous  puissions  faire 
avec  amour  sa  volonté,  dit  saint  Cyprien; 
qu'il  nous  secoure  dans  le  combat  continuel 
de  la  chair  contre  l'esprit,  el  dans  tout  ce 
qui  s'oppose  à  sa  loi  sainte;  (iiie  nous  ne 
voulions  dans  toutes  les  choses  de  celle  vie 
que  ce  qui  peul  contribuer  à  notre  salul  (3), 
cl  que  nous  acceptions  avec  soumission  et 
de  bon  cœur  tous  les  événements  qui  nous 
affligent. 

\'oilà  de  quelle  manière  nous  faisons  ces 
trois  demandes  pour  notre  salul  :  les  qualre 
dernières  renferment  les   moyens  de  faire 

11)  Nosira  aulem  con\ersalio  in  cœlis  est.  Pliilipp.  m, 
20. 

(2)  GloriBcale  el  poriale  Deuin  U\  corporc  veslro.  I  Cor. 
VI,  20. 

(3)  Hsc  est  enim  voluntas  D.'i  sanciificalio  veslra. 
I  Tliess.  IV,  3. 

(i)  Joan.  M,  52. 

(.ï)  Noire  \  ul^ale  .i  traduil  le  mot  eiiiousion  p.ir  quoli- 
dianum  dans  s;iiiit  Luc,  et  i^r  siipersubslaïUiatcin  il:ins 
sailli  Maliliipu.Djnsraiirieiine  Vulgaie  ;ivjni  sainl  Jéiâme 
on  VxsaU  qiiolidianwn  dans  saint  Mauliieii  comme  dans  saint 
Luc  ■  ce  ijui  a  été  Sun  i  |iar  tous  les  Pères  latins,  saint  Cy- 


saintement  el  élerncllemcnl  les  trois  pre- 
mières. Nous  allons  voir  le  rapport  qu'elles 
ont  entre  elles.  La  première  de  ces  quatre 
demandes  a  rapport  à  la  première  que  nous 
avons  l'xpliquéi';  la  secomle  a  rapporta  la 
seconde,  et  les  deux  dernières  sonl  liées  à  la 
troisième 

§  V.  Explicalion  des  qualre  dernières  demandes  du  Pater. 

Quatrième  demande.  —  Pinem  nostrum 
QUOTiDiA.NUM  DA  NOBis  HODiE  ,  donnez-noui 
aujourd'hui  notre  pain  quotidien.  Puisque  le 
nom  de  Dieu  doit  être  sanctifié,  c'esl-à-dir^ 
que  Dieu  doit  être  loué  el  glorifié  comme 
l'auteur  de  tous  les  biens,  c'est  à  lui  que 
nous  devons  demander  noire  pain. 

Le  mol  de  pain  se  prend,  dans  l'Ecriture, 
tantôt  pour  ce  qui  est  nécessaire  à  la  vie 
corporelle,  lanlôl  pour  les  besoins  de  la  vie 
spirituelle,  el  lanlôt  pour  la  divine  eucha- 
ristie, qui  est  le  pain  par  excellence,  dont 
Jésus-Chrisl  a  dit  :  Le  pain  que  je  vous  don- 
nerai c'est  ma  chair  [h-].  Toutes  ces  nourri- 
tures sont  un  pain  quotidien,  car  nous  avons 
tous  les  jours  besoin  de  nourrir  l'âme  el  le 
corps  :  eireucliarislie  est  un  pain  quotidien 
pour  l'Eglise,  si  elb"  ne  l'est  pas  pour  cha- 
que fidèle  en  particulier.  Le  mot  quotidien 
répond  au  terme  original  (5)  «piousiun,  qui, 
selon  les  Pères  grecs  ((5),  signifie  ce  qui  est 
nécessaire  à  notre  subsistance  ,  ou  qui  doit 
clie  ajouté  à  noire  substance  :  ce  qui  con- 
vient à  ces  Irois  sortes  de  pain.  Mais  la 
prière  que  nous  faisons  renferme-t-ellc  la 
demande  de  ces  trois  sortes  de  nourriture, 
ou  ne  se  rapporte-l-eile  qu'à  l'une  des  trois? 
C'est  ce  (jui  a  besoin  de  quelques  réflexions, 
comme  remarque  sainl  Augustin  (7l. 

Nous  ne  pouvons  pas  dire  (jue  Jésus-Christ 
vent  que  nous  demandions  ici  principale- 
ment les  besoins  du  corps,  fomme  sonl  le 
vivre  et  le  vêlement,  puisque  Jésus-Christ 
nous  dit  dans  ce  même  chapitre  (8)  :  Ne 
vous  mettez  point  en  peine  de  ce  que  vous 
mangerez  ou  de  quoi  vous  vous  vêtirez,  et 
qu'il  ajoute  (0;  :  Cherches  premièrement  le 
royaume  de  Dieu  el  sa  justice,  et  toutes  les 
autres  choset  vous  seront  données  comme  par 
surcroît  ;  c'est-à-dire  que  Dieu  les  donnera 
sans  qu'on  les  lui  demande,  lorsqu'on  s'ap- 
pliquera à  obtenir  les  biens  spirituels  (10), 
el  il  donne  même  ces  biens  temporels  aux 
méchants  aussi  bien  qu'aux  bons. 

Nous  ne  pouvons  pas  dire  non  plus  que 
Jésus-Chrisl  nous  ordonne  de  demander  ici 
spécialement  l'eucharistie;  car,  outre  que 
Jésus-Christ  a  fait  celle  prière  longtemps 
ayanHinstilulion  du  divin  sacrement,  elle 

prien,  saint  .injjuslin  et  les  autres;  et  c'est  toujours  la 
même  cliuse,  puisqu'il  est  iiidillérenl  de  dire  le  iiaiii  qui 
couvirnl  à  notre  subsistance,  ou  le  pain  dont  uons  avons 
besoin  chaque  jour. 

(6)  Gregor.  Nysseo.  oral,  i,  in  Oral.  Dnmin.  Basil.  Cîe- 
sar.  in  Regul.  brev.  inlerrog.  252  Chrysosloni.  iuGi'nes. 
liiiinil.  54,  m  psal.cxxviii,  etc.  Tljeodori  l.  in  cap.  it  EpisU 
ad  l'hilipp.  Thi'oplijlacl.  in  cap.  vi  Maltti.  et  iu  ii  1  uc. 

(7)  L.  Il  de  Serni.  in  moule,  cap.  7. 
(H)  MatlU.  VI,  31. 

(9)  Ibid.  55. 

(10)  Âug.  serm.  56  ia  Uatlb. 


doit  être  dite  tous  les  jours  par  tous  les 
chrétiens  qui  ne  communient  pas  tous  les 
jours;  et  elle  est  dite  plusieurs  fois  d.ins  la 
journée,  le  soir  et  la  nuit,  quoiqu'on  ne 
coinuiunie  pas  alors. 

Il  reslo  donc  que,  pnr  le  pain  quotidien  , 
nous  entendions  principalement  les  hiens 
spirituels  qui  doivent  nourrir  notre  âme 
pour  la  vie  éternelle,  et  dont  nous  avons 
besoin  continuelleiuenl.  La  vie  de  I  âme  con- 
siste dans  l'union  qu'elle  a  avec  Dieu  pour 
qui  elle  est  faite.  Quund  elle  est  séparée  de 
Dieu,  elle  est  dans  la  mort.  Ainsi  sa  nourri- 
ture, son  soutien  et  tout  ce  qui  la  fait  vivre, 
c'est  ce  qui  la  remplit  de  Diiu  :  c'est  la 
foi  (1),  la  connaissance  et  l'amour  de  Jésus - 
Christ;  parce  que  celte  connaissance  et  cet 
amour  nous  donnent  la  vie,  en  nous  déta- 
chant de  tout  ce  qui  peut  donner  la  mort  à 
notre  âme  :  c'est  sa  parole,  c'est  la  médita- 
lion  de  SCS  lois  saintes  et  le  goût  qu'il  nous 
y  fait  trouver;  c'est  enfin  la  grâce  qui  nous 
est  nécessaire  pour  observer  ses  commande- 
ments. Voilà  le  |)ain  quotidien  qu'il  convient 
aux  enfants  de  Dieu  de  demander  continuel- 
lement,  parce  qu'ils  en  ont  besoin  sans 
cesse.  Quand  on  se  dispose  à  communier,  on 
entend  alors  par  le  pain  quotidien  la  divine 
eucharistie,  la  chair  sacrée  de  Jésus-Christ, 
par  laquelle  toutes  les  autres  grâces  sont 
données;  on  entend  ce  pain  par  excellence 
qui  nous  soutient  dans  nos  langueurs, et  nous 
fortifie  dans  le  chemin  que  nous  devons  faire 
pour  arriver  à  la  vie  éternelle.  C'est  aussi 
pour  demander  ce  pain  céleste  que  l'Eglise 
nous  fait  dire  à  la  messe  l'oraison  dominicale 
avant  la  communion.  L'eucharistie  était  vé- 
ritablement un  pain  quotidien  pour  les  pre- 
miers chrétiens;  elle  l'est  encore  pour  un 
grand  nombre  de  personnes  qui  ont  le  bon- 
heur de  la  recevoir  tous  les  jours,  et  tous 
les  fidèles  devraient  s'appliquer  à  vivre  de 
telle  manière  qu'ils  pussent  mériter  chaque 
jour  le  même  bonheur. 

Enfin,  après  avoir  eu  principalement  en 
vue  nos  besoins  spirituels,  nous  pouvons  de- 
mander les  besoins  de  la  vie  temporelle;  tels 
que  la  nourriture,  le  logement  et  le  vête- 
ment; mais  il  faut  les  demander  comme  on 
demande  du  pain,  c'est-à-dire  ne  demander 
que  co  qui  est  purement  nécessaire.  Il  faut 
les  demander  liodie,  pour  aujourd'hui,  afin 
d'éloigner  toute  avarice  et  toute  sollicitude 
pour  l'avenir.  Il  faut  les  demander  pour  nous 
tenir  dans  une  continuelle  dépendance  de 
Di(;u  en  toutes  choses.  En  effet,  à  l'égard  de 
tous  ces  besoins,  toutes  nos  prévoyances  de- 
viendraient inutiles,  si  Dieu  ne  nous  secou- 
rait. Car,  dit  Jésus-Christ  (2),  en  quelque 
abondance  qu'un  homme  soit,  sa  vie  ne  dépend 
point  des  biens  qu'il  possède.  En  quel<iue  état 
que  nous  soyons,  pauvres  ou  riches,  nous 
devons  mettre  uniquement  notre  couûance 

(!)  .Iiislusautcm  meus  ex  fide  vivit.  Het)r.  x,  38. 

{'1)  Viil>-li'  et  cavele  ab  oinui  avarilia,  quia  uon  iu  abun- 
damia  cujusijuaui  viia  ejus  esl  ex  lus  quiC  possidet.  Luc. 
Ml,  IS. 

(.j)  [a  manu  Dei  piosperitas  bominis.  Ecch.  x,  S. 

(4)  Psal.  cm 


ORA 


971 


en  Dieu,  et  vouloir  dépendre  absommcnt  d« 
la  puissance  et  de  la  bonté  du  souverain 
Seigneur,  qui  peut  en  un  moment  faire  ces- 
ser l'indigence  du  pauvre  (.'{),  et  réduire  le 
plus  riche  dans  l'clat  où  était  Job  sur  son 
fun)ier.  Le  prophèle-roi  nous  fait  bien  en- 
tendre cette  confiance  et  celte  dépendance, 
lorsqu'il  dit  (i)  :  Toutes  les  créatures  ntlen- 
dent  de  vous  que  vous  leur  donniez  teurnour- 
riturc  en  leur  temps.  Vous  la  leur  donnez,  et 
elles  la  recueillent.  \  ous  ouvrez  voire  main, 
et  elles  sont  rassasiées  de  vos  biens.  Vous  dé- 
tournez les  yeux,  et  elles  entrent  dans  le  trou- 
ble. ]  ous  en  relirez  l'esprit,  et  elles  tombent 
dans  la  défaillance,  et  retournent  dans  la 
poussière  doit  elles  ont  été  tirées.  Il  fiiul  donc 
tous  les  jours  demander  à  Dieu  notre  p.iiu 
comme  dis  indigents.  Ce  pain  esl  une  grâce 
et  non  une  dette.  Nous  devons  bénir  le  Sei- 
gneur quand  il  nous  donne  peu  comme 
quand  il  nous  donne  beaucoup,  parce  que  la 
privation  nous  est  souvent  plus  utile  que 
l'abondance. 

Cinquième  demande.  —  dimitte  nobis  dé- 
bita NO.sTKA,    SICUT  ET  NOS  DIMITTIMDS   DEBI- 

ToiUBUs  NosTBis;  remettez -nous  nos  dettes 
comme  nous  les  remettons  à  ceux  qui  nous 
doivent.  Nos  dettes  (5)  sont  nos  péchés.  Ils 
sont  appelés  dettes,  parce  qu'ils  nous  ren- 
dent reilevables  à  la  justice  de  Dieu,  à  la- 
quelle il  faut  satisfaire  en  ce  monde  ou  en 
l'autre.  Et,  par  les  dettes  que  nous  nous  en- 
gageons de  remettre,  il  faut  aussi  entendre 
principalement  les  offenses,  plutôt  que  les 
dettes  d'argent  ou  d'autres  choses,  suivant 
la  remarque  de  saint  Augustin  (6;.  Jésus- 
Christ  nous  le  marque  assez  clairement  lors- 
qu'à la  fin  de  celte  prière  il  nous  dit  que  (7), 
si  nous  remettons  aux  hommes  leurs  péchés, 
le  Père  céleste  nous  rcmellra  les  nôtres. 
Ainsi,  c'est  avec  raison  qu'on  exprime  ordi- 
nairement celte  demande  en  ces  termes  : 
Pardonnez-nous  nos  offenses  comme  nous 
pard3nnons  à  ceux  qui  nous  ont  offensés. 

Mais  on  doit  remarquer  en  premier  lieu 
que,  quoique  par  les  dettes  il  ne  faille  pas 
entendre  précisément  les  dettes  d'argent  ou 
d'autres  choses,  il  ne  faut  pas  aussi  exclure 
les  offenses  qui  peuvent  se  commettre  à  l'oc- 
casion des  dettes;  mais  qu'il  faut  entendre 
généralement  tous  les  loris  qu'on  peut  nous 
faire  par  rapport  à  nos  biens,  à  notre  hon- 
neur et  à  nos  personnes. 

Jésus-Christ  veut  nous  engager  ici  à  être 
miséricordieux  envers  tous  nos  frères.  La 
règle  qu'il  veut  que  nous  nous  prescrivions 
en  demandant  à  Dieu  qu'il  nous  remette  nos 
dettes  n'est  pas  restreinte.  Il  faut  que  nous 
remellions  les  injures  qu'on  nous  a  failes, 
de  quelque  nature  qu'elles  soient,  et  il  y  a 
toujours,  à  l'égard  même  des  dettes  d'argent, 
des  règles  qu'il  faut  observer  pour  remettre 
l'olfense  et  pour  êlre  miséricordieux  com. ne  ^ 

(3)  DimiUe  nnbis  peccata  nosira,  siquidem  et  Ipsi  di- 
miiiiumsoiuni  dehenii  uol)is.  Luc.  xi,  i. 

(6)  L.  Il  de  Serin,  in  nionlo,  c.  8. 

(T)  Si  eniin  dimlseriUs  hoininibus  peccata  eorum,  diniit- 
let  et  vobis  Paier  cœleslis  delicta  veslra.  MaUh.  vi,  ii. 


«76 


DICTIONNAIRE  DPS  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


m 


Jésus-Christ  nous  engage  à  l'élro,  si  nous 
voulons  quo  Dieu  le  suit  à  noire  égard. 

Preniièrcment,  relui  i)ui  ne  veut  pas  nous 
payer  ce  qu'il  nous  doit  nous  fait  injustice; 
il  faut  lui  remcllre  celle  offense  dans  le  fond 
du  cœur,  sans  en  conserver  de  ressciilinienl. 

ScciMidenienl ,  quand  nous  exigeons  la 
dette  par  des  voies  légitimes,  comme  nous 
avons  droit  de  le  faire,  soit  pour  avoir  soin 
de  notre  bien,  soit  pour  porter  le  détiileur 
niême  à  rein|)lir  son  devoir,  il  faut  le  faire 
sans  dureté,  par  les  voies  \c>  plus  douces,  et 
exercer  en  cela  même  la  mis.érieorde. 

Troisièmtnient,  quand  celui  qui  nous  doit 
devient  si  indigent  qu'on  ne  peut  le  con- 
traindre à  payer  sans  le  réduire  à  une  ex- 
trême nécessité,  il  laut  alors  non-seulement 
pardonner  l'injustice  iju'il  nous  a  faite  de  ne 


Une  troisième  remarque  importante  est 
que  celle  demande  a  un  rapport  nécessaire 
à  la  seconde,  dans  laquelle  nous  désirons 
que  le  règne  de  Dieu  vienne  en  nous;  car 
toute  la  peine  que  nous  sentons  à  remettre 
les  offenses  vient  de  ce  que  nous  voulons 
régner  it  dominer  sur  nos  frères.  Si  nous  ne 
désirons  sincèrement  d'autre  règne  dans  nos 
creurs  que  celui  de  Dieu,  nous  ne  cherche- 
rons que  son  lionncur  et  sa  gloire,  nous 
rougirons  de  nous  compter  pour  quelque 
chose,  nous  lui  abandonnerons  tout  ce  qui 
nous  regarde,  cl  nous  serons  bien  éloignés 
de  vouloir  exercer  sur  nos  frètes  la  vea- 
geance  que  Dieu  seul  s'est  réservée  (3). 
L'homme,  dit  le  texte  sacré  (4),  garde  sa  co- 
lère contre  un  homme,  et  il  ose  demander  à 
Dieu  quil  le  guérisse l  II  est  sans  miséricorde 


nous  avoir   pas    payé   quand    il  le   pouvait,     pour  un  homme  semblable  à  lui,  et  il  demande 
mais    il   faut   lui    remettre    la    dette    même,     le  pardon  de  ses  péchés!  Lui  f/ui  n'est  que  chair 


parce  que  nous  ne  pourrions  l'exiger  sans 
blesser  la  charité,  et  par  conséquent  sans 
pécher  contre  la  miséricorde  que  nous  vou- 
lons que  Dieu  exerce  envers  nous. 

Enfin  il  ne  faut  jamais  perdre  de  vue  ce 
que  Jésus-Christ  a  dit,  à  légard  même  des 
dettes  d'argent,  dans  la  parabole  qui  a  une 
liaison  nécessaire  avec  la  cin(|uième  de- 
mande du  Pater.  Le  serviteur  à  qui  le  maître 
avait  remis  une  somme  très-considérable 
voulut  impitoyablement  se  faire  payer  une 
petite  somme  qui  lui  était  due;  et  le  maître 
en  colère  lui  dit  (1)  :  Méchant  serviteur,  ne 
fallait-il  pas  que  tu  eusses  pitié  de  celui  qui 
était  serviteur  comme  toi  de  la  même  manière 
gue  j'ai  eu  pitié  de  toi? 

11  faut  remarquer  en  second  lieu  avec 
saint  Augustin  que  (2),  «  des  sept  demandes 
que  Notre-Seigneur  nous  ordonne  de  faire 
en  priant,  celle  sur  laquelle  il  a  appuyé  da- 
vantage est'  celle  qui  regarde  le  pardon  des 
péchés  :  en  quoi  il  nous  a  marqué  qu'un  des 
plus  sûrs  moyens  que  nous  ayons  de  nous 
délivrer  de  nos  misères,  c'est  d'être  miséri- 
cordieux; aussi  est-ce  la  seule  demande  de 
l'Oraison  dominicale  oii  nous  prions  Dieu 
comme  si  nous  composions  avec  lui;  car 
nous  lui  disons  :  Remettez  nous  nos  dettes 
comme  nous  tes  remettons  à  ceux  qui  nous 
doivent.  Si,  dans  ce  traité  que  nous  faisons 
avec  lui,  nous  agissons  de  mauvaise  foi  cl 
que  nous  mentions,  nous  ne  tirerons  aucun 
fruit  de  notre  prière  :  Car,  dit-il,  si  vous 
pardonnez  aux  hommes  les  u^'enses  qu'ils  com- 
mettent contre  vous,  votre  Père,  qui  est  aux 
deux,  vous  pardonnera  aussi  celles  que  vous 
commettez  conti'e  lui;  mais,  si  vous  ne  leur 
pardonnez  pas,  votre  Père  ne  vous  pardon- 
nera pas  non  plus.  »  Il  nous  rend  les  arbitres 
de  l'arrêt  qu'il  doit  prononcer,  et  il  nous 
donne  le  choix  de  sa,bonté  ou  de  sa  rigueur, 
selon  que  nous  userons  envers  nos  frères 
de  l'une  ou  de  l'autre. 

(1)  Serve,  neqiiam,  nonne  ergo  oporluil  el  lo  inisereri 
consLTvi  lui.sicui  cl  egolui  niisertcis  sum?  Mauh.  x»iii, 
53. 

(2)  L.  Il  de  Serm.  in  monto. 

(ô)  Mihi  viiidicia,  el  ego  reliibiiani.  Rom.  xu,  19. 

(+j  liomo  bomini  roservai  iram,  el  a  Dec  qiiœril  mede- 


garde  sa  colère,  et  il  demande  miséricorde  à 
Dieu!  Qui  osera  prier  pour  lui  ?  Quand  même, 
par  les  calomnies  les  plus  sensibles  et  les  plus 
humiliantes ,  on  noircirait  notre  réputation 
d'une  manière  irréparable,  il  faudrait  encore 
étouffer  tous  les  ressentiments  contre  ceux 
qui  nous  porteraient  des  coups  si  doulou- 
reux. Or  comment  nous  mettre  si  fort  au- 
dessus  de  tous  les  mouvements  de  l'amour- 
propre,  si  Dieu  ne  règne  absolument  dans 
nous,  et  ne  possède  toute  notre  âme?  Le 
pardon  des  offenses  est  donc  une  suite  de  la 
seconde  demande. 

Enfin,  comme  le  désir  du  règne  de  Dieu  est 
le  désir  même  de  la  vie  éternelle,  le  pardon 
des  offenses  est  une  suite  du  désir  du  règne 
de  Dieu,  parce  que  c'est  l'amour  de  nos  frères 
qui  nous  fait  jouir  par  avance  de  la  vie  bien- 
heureuse. Nous  vivons  tous  d'un  même  es- 
prit en  Jésus-Christ,  comme  membres  de  ce 
divin  chef  :  notre  union  est  notre  vie;  et, 
comme  celle  union  ne  se  fait  que  par  l'amour, 
nous  ne  vivons  ensemble  que  par  l'amour; 
ainsi  nous  nous  faisons  mourir  nous-mêmes, 
et  autant  qu'il  est  en  nous  nous  donnons  la 
mort  à  notre  fière  en  lui  ôlani  celte  vie  qu'il 
a  en  nous,  el  que  nous  devons  tous  avoir 
dans  le  corps  de  Jésus-Christ  où  nous  vi- 
vons tous  ensemble.  Nous  reconnaissons,  dit 
saint  Jean  (o  ,  que  nous  sommes  passés  de  la 
mort  à  la  vie,  parce  que  nous  aimons  nos  frè- 
res; et  celui  qui  n'aime  point  son  frère  de- 
meure dans  la  mort  :  tout  homme  qui  huit  son 
frère  est  homicide;  et  vous  savez  que  nul  ho- 
micide n'a  la  vie  éternelle  résidant  en  lui. 
Nous  avons  donc  en  nous  la  vie  cl  le  règne 
de  Jésus-("ilirisl,  en  aimant  nos  frères  et  en 
pardonnant  les  offenses.  Sans  celle  disposi- 
tion, nous  demandons  notre  condamnation 
à  Dieu,  qui  ne  doit  pas  nous  pardonner, 
puisque  nous  ne  pardonnons  pas. 

Sixième  demande.  —  Et  ne  nos  inducas 
IN  TENTATiONEM,  Cl  nc  nous  induiscz  point  en 

lani!  In  hominem  siniileni   .silii   non  liabct  niisTicordiam, 
et  de  peccalissiiis  dc|irec3lnr  !  Ipse  ciiiii  c:iro  sil,  réservai 
iram,  el  |iropiiiatioiieiii  p.  lii  a  Dec!  Quis  exorabil  oro  da 
liclis  illius?  Ki.vii.  xsviii,  3. 
(j)  Jujd.  m,  li. 


•77 


OllA 


tentation,  .-es  Icntations  auxquollcs  nous 
sommes  exposés  nous  cmpôchenl  souvent 
d'areoinplir  la  volonté  de  Dieu  ;  ccsl  pour- 
quoi nous  demandons  de  n'être  point  induits 
en  tentation.  Expli<iuons  tous  ces  termes 
pour  rn  bien  coinpreiiiire  le  sens. 

Tenter,  c'est  ordinairement  éprouver  pour 
ronitaîlrc  ou  faire  connaîlre  quelcjue  chose. 
On  peut  tenter  un  homme,  premièrement, 
pour  tàclier  de  ('Oiin;iiire  sa  disposition  , 
quand  on  l'ignore.  Uieu  ne  tente  pnint  en 
cette  manière,  parce  que  tout  est  à  découvert 
à  ^es  yeux  (I). 

SecnndeinenI,  on  peut  tenler  un  homme, 
c'est-à-dire  l'éprouver,  pour  faire  connaStrc 
sa  vertu.  C'est  ainsi  que  Dieu  éprouve  ((uel- 
quefois  les  justes,  pour  leur  donner  lieu  de 
mériter  la  gloire,  et  les  faire  servir  d'exem- 
ple. C'est  ainsi  qu'il  a  tenté  Abraham  (2), 
Job,  Tobie  (3)  et  plusieurs  autres.  Mais  ces 
deux  manières  de  tenter  ne  conviennent  [loinl 
à  ce  que  nous  demandons  dans  notre  prière. 
La  tentation  s'y  prend  en  mauvaise  part, 
puisque  nous  demandons  de  n'y  être  pas  in- 
duits; et  il  faut  remarquer  avec  soin  com- 
ment il  peut  convenir  à  Dieu  d'induire  en 
tentation. 

On  peut  induire  quelqu'un  en  tentation, 
premièrement,  en  le  portant  au  mal;  secon- 
dement, en  ne  détournant  pas  les  tentations 
dont  il  va  être  attaqué;  troisièmement,  en  le 
laissant  sans  les  secours  qui  l'empêcheraient 
de  succomber  à  la  tentation. 

Nous  n'avons  garde  de  demander  à  Dieu 
qu'il  ne  nous  porte  pas  au  ma!  :  nous  savons 
tous  qu'il  ne  nous  tente  pas  de  celte  ma- 
nière (V),  et  qu'il  ne  peut  nous  induire  en 
lentalion  que  dans  les  deux  derniers  sens; 
ainsi  nous  demandons,  à  cause  de  notre  fra- 
gilité, que  Dieu  ne  nous  laisse  pas  entrer  en 
tentation.  C'est  la  prière  que  Jésus-Clirist  dit 
aux  apôtres  de  faire  (5);  et  c'est  en  ce  sens 
que  saint  Cyprien  et  plusieurs  autres  Pères 
expliquent  ces  paroles  :  Ne  nous-  itictiilscz 
point  en  lentalion;  c'est-à-dire  ne  souffrez 
pas  que  nous  soyons  tentes. 

Mais  comme  cette  vie  est  une  tentation 
continuelle,  tl  que  nous  ne  pouvons  pas  es- 
pérer d'éviter  toutes  les  tentations,  ayant  à 
combattre  contre  le  démon,  le  monde  et  la 
chair,  nous  demandons  aussi  que  Dieu  ne 
nous  laisse  pas  succomber  à  la  teniaiion  en 
nous  abandonnant  à  nous-mêmes.  Nous  ne 
nous  éloignons  de  la  volonté  de  Dieu,  et  nous 
ne  succombons  à  la  tentation,  qu'en  man- 
quant de  lumière  et  de  force.  La  grâce  de 
Dieu  est  toute  notre  ressource  pour  l'aire  le 
bien  et  pour  vaincre  les  tentations  :  «  et 
comme  nous  sommes  victorieux  quand  Dieu 
nous  assiste,  dit  le  pape  Innocent  I",  il  est 
nécessaire  que  nous  soyons  vaincus  quand 
il  ne  nous  assiste  pas;»  ainsi,  si  Dieu  (6) 

ll'br  ?v""l'-    '"'^'"  ""^^  '*'  '"'"''''*   ^""'    "'""'^  ®J"^- 
(2)  Teiilavit  Abraliani  Deus.  Gen.  xxii ,  1. 
_(5)  .Necesse   luit  ut    lemalio    probarét  le.  ïob.   xii , 

(1)  Deus  eiiim  inleiilator  malorum  est,  ipse  aiitcni  ue- 
iniiiem  tentai  :  unusquisque  vcro  leulalur  a  loucupiscen- 
lia  sua.  Jac.  1,  13,  14.  Concupisceolia   qiise  non  est  ex 


;  oiu  !)7a 

nous  laisse  à  nous-mêmes,  il  nous  induit  ca 
tentation,  non  en  nous  ij  poussant,  mais  en 
nous  ahnndonnani,  dit  saint  Augustin.  Nous 
demandons  donc  que  Dieu  ne  nous  aban- 
donne pas  et  ne  nous  laisse  pas  succomber 
A  la  tentation.  Nous  savons  qu'étant  fidèle  à 
ses  promesses  il  ne  nous  laissera  pas  tenter 
au  delà  de  nus  forces  (7);  cl  nous  espérons 
qu'il  ne  permettra  la  tentation  que  pour  nous 
en  faire  sortir  avec  avantage. 

Septième  demande.  —  Sed  libéra  nos  a 
MALo,  mais  délivrez-noxts  du  mal.  C'est  ici  la 
c  inclusion  de  la  prière  et  la  demande  qui 
doit  nous  procurer  l'elTet  et  le  fruit  de  toutes 
les  autres.  Nous  trouvons  continuellement 
des  obstacles  aux  dispositions  que  ces  de- 
mandes supposent  en  nous;  toute  notre  res- 
source est  que  Dieu  nous  préserve  du  mal, 
non  de  quelque  mal  eu  particulier,  mais  gé- 
néralement de  tout  ce  qui  peut  nous  empê- 
cher de  sanctifier  le  saint  nom  de  Dieu,  de 
désirer  son  règne,  de  faire  sa  sainte  volonté, 
de  recevoir  les  biens  qui  nous  sont  néces- 
saires, de  pardonner  les  offenses,  et  d'ob- 
tenir le  pardon  des  nôtres,  et  de  nous  pré- 
server de  tentation.  Jésus-Christ  nous  fait 
demander  ici  ce  qu'il  demanda  lui-ujême 
pour  ses  apôtres  la  veille  de  sa  mort;  priser- 
vez-les  du  mal  (8),  c'est-à-dire  préservez-les 
de  lotit  ce  qui  nuirait  à  leur  salut. 

11  ne  faut  donc  pas  restreindre  ici  le  mot 
de  mal  pour  l'appliquer  au  péché,  au  démon 
ou  à  (itfelque  autre  objet  particulier.  Le 
péché  est  sans  doute  un  mal  et  le  plus  grand  de 
tous  les  maux  ;  mais  ce  n'est  pas  seulement  du 
péché  qu'on  demande  ici  la  délivrance;  nous 
avons  déjà  demandé  d'être  délivrés  tie  nos 
péchés,  et  même  de  la  tentation  qui  nous 
porterait  au  péché.  Le  démon  est  aussi  un 
mal  :  il  est  appelé  dans  l'Lcriture /em  j/m  .9). 
Mais  nous  ne  demandons  pas  seulement  d'être 
délivrés  des  attaques  du  démon  ;  car  il  y  a 
d'autres  causes  qui  nous  portent  au  mal.  11 
faut  prendre  le  mot  de  mal  généralement 
pour  tout  ce  qui  nous  détourne  des  vrais 
biens,  soit  en  nous  faisant  tomber  dans  de 
nouveaux  péchés,  soit  en  renouvelant  les 
fâcheuses  impressions  que  les  péchés  passés 
ont  laissées  dans  notre  esprit  et  dans  notre 
cœur.  En  un  mot,  nous  demandons  à  Dieu 
de  nous  délivrer  des  maux  ,  quels  qu'ils 
soient,  ijui  nous  détournent  de  notre  saigt, 
et  qui  mettent  en  nous  des  oppositions  à  sa 
sainte  volonté. 

§  VI.  Riibri(iue  et  remarques  sur  ce  que  le  peuple  dit  : 
Sed  libein  nos  amato,  el  le  prêtre  lépond  :  Aiiien. 

Aux  grantli's  messes  le  clergé  et  le  peu]  le,  et  aux  messes 
liasses  le  ministre  pour  les  a.ssislants,  disent  ;  Sed  libéra 
nos  a  inido,  et  le  pièlre  ré|ninil  a  voiv  basse  :  Amen. 

1.  Dans  l'Eglise  grecque,  et  autrefois  avant 
Charlemagne  dans  les  églises  des  Gaules  le  pré> 

Paire.  I  .Toan.  ii,  IG. 
{5)  Orale  ne  inlretis  in  tentalionem.  Luc.  xxn  ,  40. 

(6)  Non  cogeiido,   sed  deserendo.  Aug.  serni.  57,  in 
Maiili.  IX. 

(7)  Non  palielur  vos  teulari  supra  id  quod  potestis,  sed 
faciel  etiam  cum  tenlatione  provenlum.  I  Cor.  x,  13. 

(SI  Si'd  ut  serves  eosa  malo.  Joan.  xvn,  13. 
"Jl  .Maligims  non  tangit  eum.  Juan.  v.  18. 


979 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


08O 


tre  el  le  ppuple  disaient  ensemble  l'oraison 
dominicale  (I).  EnAfrique  au  contraire,  selon 
le  témoignage  de  saint  Augustin  (2),  le  peuple 
l'écoulait  seulement  :  c'est  ce  qui  s'observait 
à  Uome  au  temps  de  saint  Grégoire.  «  Chez 
les  Grecs,  dit  ce  saint  pape  (3),  l'oraison 
dominicale  est  dite  par  tout  le  peuple , 
et  chez  nous  par  le  prêtre  seul.  »  L'Eglise 
romaine  avait  juge  à  propos  que  le  prélre 
récitât  seul  le  Pater  à  haute  voix,  dans  la 
vue,  ce  semble,  que  tout  le  monde  l'entendît 
plus  distinctement;  et,  dans  la  suite,  afin 
que  le  peuple  y  prit  également  part,  on  lui 
a  fait  réciter  la  dernière  demande  qu'il  doit 
dire  comme  une  espèce  de  récapitulation  de 
l'oraison  dominicale  :  car  c'est  comme  s'il 
disait  :  Délivrez-nous  du  mal.  Seigneur,  afin 
que  vous  soyez  toujours  glorifié  en  nous, 
que  vous  y  régniez  seul,  que  nous  fassions 
votre  volonté,  que  nous  obtenions  de  votre 
bonté  les  biens  spirituels  el  temporels,  que 
nous  méritions  le  pardon  de  nos  péchés  par 
l'amour  sincère  de  nos  frères,  et  (juc  notre  fiii- 
blesse  ne  soit  point  exposée  aux  tentations. 

2.  Le  prêtre  répond  Amen  à  voix  basse. 
Selon  de  très-anciens  Sacranientaires  il  n'y 
a  point  ici  A^Amen,  {h),  parce  qu'en  effet  la 
prière  suivante  Libéra  nos  est  comme  une 
suite  du  Pater,  après  laquelle  on  répond  : 
Amen,  Cependant,  comme  dans  les  évangé- 
lisles  le  Pater  est  terminé  par  Amen,  on  a 
jugé  à  propos  de  le  terminer  de  même  à  la 
messe;  et  il  paraît,  par  Flore  et  par  Rcmi 
d'Auxcrre,  qu'il  était  ainsi  communément 
terminé  au  neuvième  siècle. 

Le  prélre,  qui  est  à  l'autel  pour  appuyer 
les  di'mandes  du  peuple,  dit  cet  Amen;  et 
comme  il  parle  souvent  seul  et  en  secret 
avec  Dieu,  il  reprend  la  récitation  secrète 
pour  dire  :  Amen.  Conime  s'il  disait  :  Oui, 
Seigneur,  nous  sentons  la  grandeur  et  l'é- 
tendue des  maux  qui  nous  détournent  dû 
bien;  délivrez-nous-en 

Oramos  te.  Domine. 

l'Explication  du  P.  Lebrun.) 
nuBniQDE. 
Le  prêtre  étant  monté  ii  l'autet  dit  secrètement  Orumus 
te.  Domine;  nous  vous  prions,  Seigneur;  et  lorsqu'il  est 
venu  à  ces  paroles,  donl  les  reliques  sont  ici,  il  baise 
l'autel  Siins  faire  aucun  signe  de  croix  sur  l'endroit  qu'il 
baise.  TH.  i,  n.  1. 

REUiHQUES. 

1.  Celte  prière,  que  la  rubrique  prescrit, 

(1)  Votiez,  pour  les  Crocs  ,  les  liturgies  et  l.éonlius 
dans  la  Vie  de  saint  Jean  l'AumOnior,  évêipie  d'Alexan- 
drie; et  po\u' les  Gantes,  saint  Grégoire  de  Tours,  au  livre 
II  lies  Miracles,  c.  30. 

(2)  In  licclesia  enim  ad  altare  Dci  qunlidie  dicitur  Ista 
douiinica  oratio,  etandiunt  illam  iidc  les...  et  si  qnis  ve- 
slruin  non  polerll  lenere,  pcrfecle  audiendo  quolidie  tene- 
l)it.  Serni.  38,  iu  Mallli.  vi,  de  Orat.  Doniui.,  v.  10. 

f.5)  Lib.  vil,  ep.  m. 

(4)11  n'est  point  dans  le  Sacramenlaire  de  saint  Gré- 
goire donné  [>ar  le  père  Ménard,  ni  dans  le  Sacramenlaire 
de  Worms,  écril  vers  l'an  900. 

(61  La  messe  d'illyric,  vers  la  fin  du  ix*  siècle,  met  Oro 
te.  Domine,  etc.,  it  on  lit  :  Smicii  Dei  quorum  curporu  et 
reliquia;  in  liis  snnclis  lucis  liabcn'.ur  recomlilœ,  uic,  dans 
un  Missel  d'Ulreclit  écrit  vers  l'an  900,  et  conservé  dans 
les  arcliives  de  l'église  collégiale  de  Saiot-BarlUélemy  de 
Liéee. 


est  dans  plusieurs  anciens  Sacramcntaires  (3l, 
dans  un  Pontifical  de  Narhonne  de  quatre 
ou  cinq  reiils  ans,  et  dans  l'Ordre  romain 
du  XIV*  siècle  (6),  où  les  prières  sont  détail- 
lées :  cependant  les  chartreux  el  les  domi- 
nicains ne  la  disent  pas.  Les  carmes  ne  la 
disaient  pas  non  plus  avant  la  réi'ormalion 
de  leur  Missel  en  1584,  sous  Grégoire  X!H, 
parce  qu'on  ne  la  disait  pas  dans  les  églises 
d'où  tous  ces  ordres  ont  tiré  leurs  Missels. 
On  ne  l'a  dite  à  Paris  qu'en  l(il5,  lorsqu'on 
a  pris  VOrdo  tnissw  du  saint  pape  Pic  V. 

2.  Le  prêtre,  arrivé  à  Taulel ,  le  baise.  Le 
baiser  est  un  salut  (7)'  et  un  signe  de  res'- 
pect  el  d'amour  (8).  Le  prêtre  baise  raiitpl.(9) 
par  respect  et  par  amour,  comme  le  lieu  où 
notre  Sauveur  s'immole.  Qu'est-ce  que  l'au- 
tel, dit  Optai  de  Milève,  si  ce  n'est  le  siéf/e  du. 
corps  el  du  sang  de  Jéstts-Christ  (10)?  Et  se- 
lon l'auteur  du  Traité  des  Sacrements,  parmi 
les  œuvres  de  sainl  Amiiroise  :  Qu'est-ce  que 
l'autel  (11),  si  ce  n'est  la  forme  ou  la  figure 
du  corps  de  Jésus-Christ,  sur  lequel  il  s'im- 
mole et  s'offre  en  sacrifice,  comme  il  s'est 
offert  dans  son  corps? 

3.  Sans  faire  aucun  signe  de  croix.  Autre- 
fois le  prêtre,  en  montant  à  l'autel,  baisait 
la  croix  marquée  dans  les  anciens  Missels. 
Qucl(jucs-uns  se  conlenlaienl  de  faire  un 
signe  de  croix  avec  le  pouce  sur  l'endroit  de 
l'autel  qu'ils  devaient  baiser.  Les  domini- 
cains onl  conservé  cet  usage.  Mais  la  croix 
qu'on  met  sur  l'autel  depuis  cinq  ou  six 
cents  ans  a  été  regardée  comme  un  moyen 
suffisant  de  renouveler  dans  l'esprit  du  prê- 
tre la  véfiéralion  de  la  croix;  et  d'ailleurs , 
en  baisant  l'autel  il  est  censé  baiser  la  croix 
par  laquelle  l'autel  a  été  consacré,  et  qtii  y 
demeure  imprimée. 

k.  Le  prêtre  en  baisant  l'autel  baise  aussi, 
autant  qu'il  lui  est  possible,  les  reliques , 
c'est-à-dire  les  restes  précieux  des  corps 
des  saints  qui  y  sont  renfermés,  poiir  ex- 
primer son  respect  et  son  amour  pour  ces 
glorieux  membres  de  notre  communion,  qu'il 
prend  ici  pour  se»  (irotecteurs  et  ses  inter- 
cesseurs. Dés  les  premiers  siècles,  le  saint 
sacrifice  a  été  offert  sur  les  lieux  où  les  mar- 
tyrs avaient  répandu  leur  sang,  ou  bien 
dans  les  endroits  où  l'on  a  conservé  les  pré- 
cieux restes  de  leurs  corps.  El  il  était  bien 
convenable  que  le  sacrifice  de  Jésus-Christ 
fût  offert  sur  les  corps  des  sainls  qui  onl 
l'honneur  d'être  ses  membres,  cl  qui  pour 

(6)  Page  330. 

(7)  Ommune  salulationis  ollicium.  Optât.  Milevit.  lib.iv. 

(8)  Hcbra'i  juxla  linguîe  sua;  proprietalem,  deoscnla- 
tionmi  pro  veueratioue  uonunt.  Hier.  .4pol.  ad  Rut.  tom.I, 
pu-.  729. 

(!1)  Anciennement  les  fidèles  no  s'approcliaienl  point  des 
autels  sans  les  baisiT.  Les  soldats  envoyés  par  l'impér.i- 
tiice  Justine  dans  l'église  où  sainl  Ainliroise  était  avec  le 
peuple,  dès  qu'ils  apprirent  qu(!  l'empereur  avait  révoqué 
l'ordre  df  se  saisir  de  la  b:isilique,  y  entrèrent,  coururent 
aux  autels,  et  les  baisèrent  en  signe  de  respect  el  du 
paix  :  Irriienles  in  allaria  osculis  significare  pacis  insigne. 
Amhros.  episl.  ad  Marcel,  soror.  n.  2G. 

(10)  puid  eniiu  est  ail  ire,  nisi  sedes  corporis  et  sangui- 
uisCbrisii?  Opiat  ailv.  Parmen.  • 

(11)  Quid  enim  es'  alure,  nisi  forma  corporis Christi? 
Ainbr.  de  Sacr.  1.  iv,  c.  â,  et  1.  v,  c.  i. 


081  ORA 

son  amour  se  sont  offerts  visiblement  en 
saciifice,  dit  un  ancien  auteur  parmi  les  œu- 
vres de  saint  Augustin.  Ce  saint  docteur  dit 
aussi  (ju'il  convenait  hien  de  donner  pour 
sépulture  aus  martyrs  le  lieu  où  la  mort 
lie  Jésus-Christ  est  tous  les  jours  célébrée  (1). 
Lorsqu'on  bâtissait  des  églises  dans  des 
lieux  où  il  n'y  avait  pas  encore  eu  de  reli- 
ques, comme  saint  Ambroisc  fit  à  Milan  ,  on 
en  mettait  sous  l'autel  ,  pour  placer  sous 
l'autel  lie  la  terre  ceux  dont  saint  Jean  avait 
vu  les  âmes  sous  l'autel  du  ciel  (2). 

Comme  on  n'a  pas  toujours  eu  des  corps 
des  saints  à  mettre  sous  l'autel,  on  a  inséré 
du  moins  quelques  portions  de  leurs  reli- 
ques dans  la  pierre  sacrée.  El  cet  usage  de 
ne  point  consacrer  l'autel  sans  reliques  a  été 
si  fort  établi  par  la  tradition,  que  le  septième 
concile  général  ordonna  à  tous  les  évcques, 
sous  peine  de  déposition,  de  l'observer  (."!). 
5.  Quelque  recommandée  qu'ait  été  celte 
pratique,  on  ne  laisse  pas  de  trouver  depuis 
longtemps  des  autels  sans  reliques.  C'est 
pourquoi  le  Missel  romain,  imprimé  à  Bâlo 
en  li87,  marque  que,  s'il  n'y  a  point  de  re- 
liques, on  omettra  ces  mots,  ijiioriim  rcliquiœ 
hic  sunt.  Le  Sacerdotal  romain  cl  le  Céré- 
monial des  carmes  ('••)  marquent  la  môme 
chose.  Alors  il  est  indifférent  de  baiser  l'au- 
tel au  commencement  ou  à  la  fin  de  l'orai- 
son. Il  est  certain  qu'on  ne  le  baise  à  ces 
mots  qu'à  cause  des  reliques,  cl  quelles  ont 
donné  lieu  à  l'oraison  même. 

Nous  vous  prions,  Oramus  te,  Domi- 
Seigneur,  par  les  mé-  ne,  per  mérita  san- 
rites  de  vos  saints  ctorum  tuoruni  quo- 
dont  les  reliques  sont  rumreliquieeliicsuut, 
ici,  et  par  les  mérites  et  omnium  saiicto- 
de  tous  les  saints  ,  rum  ,  ut  iiululgerc 
qu'il  vous  plaise  me  digneris  omnia  pec- 
pardonner  tous  mes  cala  mea.  Amen, 
péchés. 

EXPLICATION. 

Oramds...  Nous  vous  prions,  Seigneur, 
par  les  mérites  de  vos  saints.  Le  prêtre,  mon- 
tant à  l'autel  avec  quelque  crainte  pour  ses 
péchés,  fait  attention  que  les  saints  peuvent 
être  de  puissants  intercesseurs  pour  lui  faire 
trouver  grâce  au  saint  autel,  parce  qu'ils 
ont  été  trouvés  dignes  d'entrer  au  sanctuaire 
céleste.  C'est  pourquoi  il  prie  Dieu  d'avoir 
égard  aux  mérites  des  saints,  pour  lui  taire 
miséricorde  et  le  laisser  entrer  au  sanc- 
tuaire de  la  terre  sous  leur  protection. 

Ut  iSDCLGERE  DIGNERIS.  Les  mérites  des 
saints  martyrs  qui  ont  souffert  et  prié,  non- 
seulement  pour  eux-mêmes,  mais  pour  tous 
les  fldèles,  seront  toujours  un  moyen  d'en- 

(1)  Convenienter  ibi  iiiartyribiis  sepuUvira  décréta  est 
ubi  mors  Domiiii  qiiotiilie  celebraliir.  Ang.  serm.  2. 
("2)  Vidi  siiblus  allare  animas  iiUerrecloriim.  Apec,  vi,  13. 

(3)  Coric.  Nicseii.  ii,  cap.  7. 

(4)  Lib.  1],  riibr.  33,  n.  6. 

(5)  Divin.  Offic.  c.  41. 

(B)  Versus  adstanles  divinœ  meditalioni  insislere,  iiuli- 
bns  elvoce  supplicat.  Consuet.  Cluii. 

(7)  Sacerdos  parai  fratrum  mentes,  etc.  Cypr.  de  Orat. 
Doniin. 

(8)  Act.  I.  15,  etc. 

(9)  In  Psal. 


OR.-^ 


98? 


gager  Dieu  à  user  d'indulgence  à  l'égard  des 
peines  qui  sont  dues  à  nos  péchés,  si  nous 
implorons  leur  intercession,  en  combattant 
les  désirs  de  la  chair  et  du  siècle,  et  en  gé- 
missant de  mener  une  vie  si  peu  semblable 
à  la  leur. 

Orate,  fratres. 

(lixplicalion  du  P.  I.ebrnn.) 

§  I 

nOBBlOCE. 

La  prière  Siiscipe,  simcta  Triiiilas  étant  finie,  le  prêtre 
baise Tautcl,  se  tourne  vers  le  peuple,  étend  les  mains, 
le.'î  rejoint,  dit  d'une  voix  un  peu  élevée  :  Ora/e,  fia- 
Ires  ;  el  poursuivant  le  reste  secrètement,  il  achève  le 
cercle,  el  retourne  au  milieu  par  le  côté  de  l'Evaogile. 

HEUAnOOES. 

1.  //  baise  l'autel,  qui  représente  Jésus- 
Christ,  pour  le  saluer  avant  que  de  saluer 
le  peu[ile,  vers  lequel  il  va  se  tourner.  Il  le 
salue  tacitement,  sous-entcndanl  Dominus 
vobiscum,  dit  Belelh  au  xir  siècle  (o). 

'2.  Il  étend  les  tnains  et  les  rejoint  en  di- 
sant :  Ouate,  pour  engager  les  assistants, 
par  les  gestes  et  par  la  parole,  à  la  médita- 
tion (6],  selon  la  rem;irque  des  anciennes 
coutumes  de  Cluiiy. 

3.  //  dit  d'une  voix  un  peu  élevée  :  Oratk, 
FRATRES ,  pour  être  du  moins  entendu  de 
ceux  qui  sont  autour  de  l'autel.  11  appelle  les 
assistants  mes  frères.  S.iint  Cyprien  les  appe- 
lait de  même  ("),  après  saint  Paul.  C'est 
ainsi  que  les  chrétiens  se  sont  nommés  les 
uns  les  autres  depuis  le  commencement  de 
l'Eglise  (8).  Vous  (les  tous  frères,  dit  Ar- 
nobe  (9),  nés  d'un  même  père,  Jésus-Christ,  et 
d'une  même  mère,  V lùjlise.  Le  préire  n'ajoute 
point  :  Et  vous,  mes  sœurs,  quand  il  n'y  au- 
rait presque  que  des  femmes  à  la  messe.  Il 
s'adresse  au  principal  sexe  de  l'assemblée , 
sans  exclure  l'aulre,  p.irce  qu'à  l'égard  de 
tous  ceux  qui  ont  été  baptisés,  dii  saint 
Par.l  (10),  »7  n'y  a  ni  homme  ni  femme:  vous 
tt'éles  tous  qu'un  en  Jésus-Christ.  On  lit  pour- 
tant dans  la  messe  donnée  parillyric,  écrite 
vers  l'an  900,  et  dans  un  Missel  d'Ulrecht 
vers  le  même  temps  (il)  :  Priez  pour  moi, 
qui  suis  pécheur,  vous,  mes  frères  et  mes 
sœurs;  el  cet  usage  devint  assez  commun, 
aux  XII'  et  xiip  siècles,  en  plusieurs  églises 
éloignées  de  Rome  (1-i)  ;  ce  qui  s'est  même 
conservé  à  Paris  jusqu'en  1615,  et  à  Meaux 
jusqu'en  164.-2.  Mais  on  est  revenu  partout 
au  plus  ancien  usage. 

Quaiidles  prêtres  à  la  inesse,  et  les  prédi- 
cateurs en  chaire,  disent  mes  frères,  s'adres- 
sant  au  principal  sexe,  les  femmes  compren- 
nent bien  qu'elles  doivent  s'appliquer  tout  ce 
qui  s'adresse  à  l'assemblée  (13). 

4.  Il   poursuit   secrètement  :  ut  meuu  ac 

(10)  Non  est  niasculus  npque  femina  :omnes  enim  vos 
uu\mi  estis  in  Christo  Jesu.  (ialal.  in,  28. 

lit)  Orate  pro  me  pecialorc ,  Iratres  el sorores.  Miss. 
Illyric.  Miss,  lillraj.  niss. 

(12)  On  lit  :  Orate  pro  me,  fratres  et  sorores,  ut  meuin, 
etc.,  dans  le  Missel  de  Oiogne  de  l'an  1135,  aussi  bien 
(pie  dans  Albert  le  (.rand,  rie  Sacrif.  miss,  tract.  3.  c.  2. 
Ile  mol  sorores  n'est  poiui  dans  le  Traité  du  pape  Iniio- 
eent  111,  ni  dans  Beleth,  ni  dans  Renii  d'Auxerre,  ni  dauf 
le  faux  Alcuiii. 

(13)  Clirysost.  in  Matlli   v,  ÎS 


983 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  aiTES  SACRES. 


93» 


VESTRiiM,  etc.  Anciennement  le  prctre  ne 
disjiil  (lue  J'riez  (I),  ou  Priez  pour  liwi  (2), 
ou  /*/•)'■-  pour  moi  pécheur  (3).  On  ne  voit 
d;in«  k's  us  de  Cîlenux  que  ces  mois  :  Priez 
pour  moi,  mes  frères  (i)  ;  el  les  chartreux  ne 
dispiil    encore   que    ci'ux-ci  (5j  :  Priez,   mes 


m<!'me  lorsqu'il  dira  Dominus  vobiscum,  quoi- 
que ce  soil  une  salutation  qui  se  fait  tou- 
jours en  rognrd.inl  Ici  personnes  qu'on  sa- 
lue. SLiis  dans  relie  conjoncture,  tout  occupe 
du  granil  mystère  qui  va  s'opérer,  il  demeure 
tourné  vers  l'autel  ;  et  comme  s'il  élail  ren- 


fréres,  pour  moi  pécheur,  le  Seigneur  notre      fermé  dans  le  saint  des  saints,  bien  éloigné 


Dieu.  Les  paroles  suivantes  n'ont  été  d'abord 
mises  que  pour  faire  cnlendre  ce  que  le 
prèlre  doit  avoir  en  vue  en  invitant  les 
fiilèles  à  prier.  Hemi  d'Auxerrc,  vers  l'an 
880,  est  le  premier  qui  nous  les  a  données 
ciimme  une  exp'ication  :  Priez,  mes  frères, 
dil-il  (6),  c'esl-à-dire  Priez  que  mon  sacri- 
fice, qui  est  aussi  le  vôtre ,  soit  agréable  au 
Seigneur.  Comme  ce  n'éiait  donc  là  qu'une 


du  peuple  (8),  il  ne  terminera  ses  prières 
secrètes  qu'en  criant  fort  haut,  pour  ex- 
horter les  fidèles  à  tenir  leur  âme  élevée  à 
Dieu. 

Quand  il  se  tourne  vers  eux  à  présent,  en 
leur  (lisant;  Orate,  fralres,  c'est  comme  s'il 
leur  disait:  Je  vais  entrer  dans  un  plus  grand 
recueillement,  pour  faire  seul  les  prières  se- 
crètes;  mais  de  votre  côlé  priez  aussi,  de- 


cxplication,  dont  on  a  cru  que  les  assistants      mandez  à  Dieu  d'agréer  le  sacrifice  que  nous 
étaient   instruits,   le  prêtre,  ou  ne  l'a  point     offrons  ensemble. 


dite,  ou  la  dite  en  silence,  comme  le  mar 
queiit  le  faux  Alcuin,  vers  l'an  1000,  el  le 
Missel  romain  d'à  présent,  presque  dans  les 
mêmes  tirmes. 

o.  Le  prêtre  se  tourne  entièrement  et 
revient  au  milieu  de  l'autel  par  le  côlé  de 
l'Evangile,  parce  que  c'est  de  ce  côté-là 
qu'est  le  Missel  (7),  dans  lequel  il  doit  lire 
les  oraisons  qu'on  appelle  secrètes 
§  II.  Mollis  de  l"in\  italien  a  prier,  et  réponse  du  peuple.  J 

Le  plus  ancien  motif  de  la  nouvelle  invi- 
tation à  prier  est  venu  de  l'offrande  du  peu- 
pJe  ,  qui  durait  longtemps  el  qui  pouvait 
causer  des  distractions.  Mais  le  principal 
niolif  qu'on  aura  toujours,  quoiqu'il  n'y  ait 
pas  d'offrande,  c'est  que  plus  le  moment  du 
sacrifice  approche,  plus  aussi  la  prière  et  le 
recueillement  sont  nécessaires.  Le  prèlre  se 


On  voit ,  depuis  huit  ou  neuf  cents  ans, 
dans  beaucoup  d'anciens  livres,  que  les  as- 
sistants faisaient  à  celle  exhortation  diverses 
réponses  vives  et  tendres.  Atnalaire  nous 
apprend  qu'on  disait  en  quelques  églises  (9]  : 
Que  lieu  vous  envoie  son  secours  de  son 
sanctuaire ,  et  son  assistance  de  .Sion;  qu'il 
se  souvienne  de  votre  sacrifice,  et  qu'il  rende 
parfait  votre  holocauste.  C'est  le  souhait  que 
les  Israélites  faisaient  à  David  lorsqu'il  of- 
frait des  sacrifices.  Les  carmes  disent  encore 
ce  verset  :  Que  le  Seigneur  se  souvienne ,  él 
le  suivant.  On  disait  en  d'autres  églises  :  Le 
Saint-Ksprit  viendra  sur  vous,  et  la  vertu  du 
Très-Haut  vous  couvrira  de  son  ombre  {W), 
ou  d'auires  prières  plus  longues,  que  Kemi 
d'Auxerre  rapporle  (11);  et  l'on  pouvait  aussi 
se  contenter  de  prier  en  silence  (12).  On  ne 
répond  rien  chez  les  chartreux,    ni  chez  les 


dispose  à  entrer  dans  le  saint  des  saints,  et  jacobins(l3).  Selon  Durand, au  treizième  siè- 

il  prend  pour  ainsi  dire  congé  des  fidèles,  cle  (li  ,  les  assislanis  devaient  dire  secrèle- 

qu'il  ne  verra  plus  jusqu'à  ce  qu'il  ail  cou-  ment  quelques-unes  de  ces  formules  :  Memor 

«ommé  le  sacrifice.   Durant  tout  ce  temps  il  sil,  ou   Suscipiat,   ou  Spiritus   sanclus,  ou 

ne  se  tournera  point  vers  le  peuple,  non  pas  Mitlat  tibi,    ou  Immola  Deo.   L'Eglise  de 


(l)Oral.  Ord.  rom.2,  n.  9. 

(2)  Orale  pro  me.  Ord.  6,  n.  10. 

(3)  Orale  pro  me  pecialore. Satrjjm.  mss.  Trev. 

(4)  Orale,  fialres,  pro  nie.  Us.  Cislerc.  c.  5-5. 

(o)  Orale,  fralres,  pro  me  peecalore  ad  Doniinum  Deum 
nosiruin.  Ordiii.  Carlus.  c.  26,  n  2! 

(G)  Orale,  fralres  :  id  est,  M  mcmn  el  veslrum  partler 
tacrilicivm  ncceiilmn  »i(  Domino,  lixpus.  miss. 

(7)  Auliefoisle  Missel  élaa  placé  un  peu  plus  loin  du 
milieu  (le  l'autel  qu'a  pré.senl.  D'où  lient  que,  selon  ri'au- 
cieiis ordinaires,  le  prêtre  devait  faire  le  lour  euiierponr 
se  trouver  au  livre,  et  s'approcher  ensuite  du  milieu  de 
l'autnl,  après  avoir  lu  les  secrètes  :  Conversus  ud  rhoiiim 
tlicnl  :  Oinle,  (rares  ...  Uum  aiUem  ad  altare  vuliitm  re- 
dux'-vil,  non  ex  en  pmte  qwise  mi  liwium  coinrilU.sed  el 
ad  tibimn  in  sinistrn  pnrie  iwcedens...  Ul  aulem  sact'rdos 
ser.reliis  finieril,  relruluil  se  conlia  iiieUiuin  altaiii.  Ordin. 
Priçinonsir.  in  Bilil.,  p.  891. 

(8)  Pour  aider  le  prêtre  à  entrer  dans  ce  recueillement, 
il  serait  a  propos  qu'on  écirtàl  les  hiiques,  el  surtout  les 
femmes,  qui  viennent  se  placer  jusqu'au  pied  de  l'autel, 
et  qu'on  renouvelât  les  lois  qui  jusqu'au  commencement 
du  XV'  siècle  défendaieut  cet  usage  déteslahle,  comme 
parle  Grimez,  qui  vivait  en  ce  lemps-lii.  Denelimi  slutiiit, 
dil-il,  qitd  nulli  laicoritm  liceal  t/i  eo  ussislcic  hco  ubi 
misua  celebraliir,  ni  sacerdos  absque  imvedinu'iiio  el  iiiie 
dislraclioiie  celebralionis  offiàwn  expédiai.  Viide  quod 
nimc  lit.  scilicel  quod  viri  ci  imdieresin  (aciem  proipiciiir.t 
succrdolis.  et  staitl  contra  ejus  (aciem,  niutlmn  dclesUdiile 
est,  el  divinœ  jitblitiœ  conlrarimn.  De  OOicio  Miss,i!. 

(0)  Audivi  dicere  qund  plebs  eadem  liora  très  versiculos 
cantct  pro  sacerdote  :  Miltat  tibi  Dominus  auxilium  de  san- 
cle,  ft  duos  seijuemes  Ainal.  de  Eccles.  Oflic  lil)    m. 


cap.  29. 

(10)  Dans  la  liturgie  de  saint  Chrjsoslome  le  prêtre  et  le 
diacre  se  disent  mntUHlleinent  :  Le  SamI-Espril  viendra 
sur  vous,  etc.  (tuchol  ,  p.  75.)  Dans  la  liiiirgie  de  saint 
Jacques,  les  assistants  disent  ces  paroles  au  prèlre  un  peu 
avant  la  préfjce.  On  trouve  celte  même  formule  dans  les 
Mis'iiK  d'Orléans  jusqu'en  IBOI. 

(11)  Expiisit.  miss. — On  voit  plusieurs  de  ces  prières  dans 
la  messe  d'illvric,  dans  un  niauuscril  de  sainH)enys,  que 
le  père  Mariène  croit  être  du  temps  de  Charlemagne, 
dans  le  Poiililieal  de  sainl  Prudence,  évêque  de  Tinyrs, 
dans  un  Missel  manuscrit  de  celle  église  de  1000,  et  dans 
plusieurs  autres  manuscriis.  Voici  ci-llesqui  se  trouvent 
d:ins  les  Heures  de  ("b.irles  le  C.bauvc,  écrites  vers  l'an 
87(1  :  Quid  ornudùm  sil  ad  niissam  pro  sacerdoie,  quaiido 
petit  pro  se  orare  :  Spiritus  sanclus  supervcniai  iu  te,  et 
virluj  Allissimi  olHiniliret  le  Memor  sil  sacrilicii  lui,  et 
hnlocausluni  luum  pingue  liât,  'triliuai  tiiii  secuiiduin  cor 
tuuni,  el  omnein  pctitionem  tiiam  coutinnel.  I)a,  Domine, 
pro  nosiris  peccalis  acceplabile  et  susceptibile  Ueri  sacri- 
ûcium  in  conspectii  tuo. 

(12)  Selon  les  us  de  Oleau-t  et  l'ordinaire  des  guille- 
niilps,  tout  le  chœur  se  tournait  vers  l'autel,  et  priait  en 
silence  l'espace  d'un  Pater. 

(1.5)  Ou  n'a  marqué  aucune  réponse  dans  les  Missels  de 
Parisjusqu'en  IGIo.nidans  ceux  de  Meaux  jusqu'en  I6i2. 
Il  n'y  en  a  point  dans  le  Sacramenlaire  d'Albi  du  m' siècle, 
ni  dans  le  Missel  de  Cologne  de  1135,  ni  dans  ceux  de 
l'ordre  de  M.ilte  de  looô,  de  Vienne  1519,  de  Cambrai 
)ri27,  de  Liège  1313,  1327,  1342,  de  Bourges  lW6ct 
Vriùi,  de  Châlous-sur-Marne  1543. 

(Il)  Lib.  IV,  c.  52,  n.  5. 


085 


ORD 


ORD 


Itoiiifî  a  liiil  répondre  depuis  ce  Cemps-îa  ic 
Susripiat  en  ers  termes  • 
Que  le  Seigneur  re-        Suscipiat  Dominus 


9R6 


foive  de  vos  mains  le 
sacrifice  à  l'honneur 
et  à  la  gloire  de  son 
nom,  pour  noire  uli- 
lilé  et  pour  celle  de 
toute  sa  sainlcEglise. 


sncrifK'iun)  de  manî- 
bus  luis  ad  laudem  et 
gioriam  noniinis  sui, 
ad  utililatem  quoque 
noslram  ,  loliusquc 
Ecclesiœ  suœ  sanclœ. 


EXPLICATION. 

SusciPiAT  . . .  Que  le  Seigneur  reçoive  de 
vos  mains  le  sacrifice.  C'est  un  prélre  établi 
de  Dieu  et  de  l'Eglise  qui  doit  offrir  le  sacri- 
fice. Il  offre  sans  restriction,  parce  que  c'est 
le  sacrifice  de  toute  l'Eglisi'.  le  même  qui  a 
élé  et  qui  sera  toujours  offert  dans  tout  le 
monde  :  c'est  pourquoi  on  dit  le  sacrifice,  et 
non  pas  ce  sacrifice.  Les  ordinaires  de  la 
messe ,  qu'on  imprime  trop  souvent  sans 
l'oi'dre  des  é?ê(|ues,  mettent  à  présent  mal  à 
propos  hoc  sacrificiutn,  quoique  la  particule 
hoc  n'ait  jamais  élé  dans  le  Missel  romain. 

Ad  laudem  ..  .  à  l'honneur  et  â  la  gloire 
de  son  nom.  La  gloire  de  Dieu  est  la  princi- 
pale fin  du  sacrifice,  qui  doit  toujours  êlrc 
offert  pour  reconnaître  son  souverain  do- 
maine sur  1rs  créatures. 

Ad  utihtatem.  .  .pour  notre  utilité.  Les 
(rois  autres  lins  du  sacrifice  sont  de  remer- 
cier Dieu  des  bienfaits  reçus,  d'obtenir  le 
pardon  de  nos  péchés  et  toutes  les  grâces  qui 
nous  sont  nécessaires.  Ces  trois  dernières 
fins  sont  reniermées  dans  ces  mots  :  pour 
noire  tUililé  ;  car,  qu'y  a-t-il  de  plus  avan- 
tageux pour  nous  que  de  rendre  à  Dieu  nos 
actions  de  grâces  (1),  d'espérer  le  pardon 
de  nos  péchés  et  tous  les  nouveaux  se- 
cours dont  nous  aurons  besoin?  .\insi,i]uand 
on  dit  le  Suscipint,  on  peut  avoir  en  vue  les 
quatre  fins  du  sacrifice. 

ÏOTiDSQUE  EccLEsi*  . . .  f^  pour  celle  de 
toute  sa  sainte  Eglise.  Quoiqu'on  puisse  prier 
spécialement  pour  quelques  personnes  au 
Mémento,  le  sacrifice  néanmoins  est  pour 
toute  l'Eglise;  il  ne  saurait  être  restreint  au 
seul  bien  d'un  particulier.  C'est  ce  que  plu- 
sieurs anciens  martyrs  faisaient  comprendre 
à  ceux  qui  leur  demandaient  des  prières,  en 
leur  répondant ,  selon  l'esprit  de  l'Eglise, 
qu'ils  priaient  pour  tous  les  fidèles 

ORDINATION. 
C'est  la  cérémonie  par  laquelle  l'évêque 
confère  le  sacremeiil.de  l'ordre.  Il  y  a  pour 
cela  des  prescriptions  générales  qu'on  trou- 
vera à  l'article  suivant  où  l'on  suppose  un 
certain  nombre  d'ordinands  réunis  pour  cha- 
cun des  ordres  mineurs  et  majeurs.  Quand 
il  n'y  a  qu'un  seul  ordinand,  les  formules 
doivent  être  prononcées  au  nombre  singu- 
lier. 11  serait  embarrassant  de  le  substituer 
bien  des  fois  au  pluriel  qu'on  a  sous  les 
yeux  sans  que  rien  en  avertisse.  C'est  pour 
faciliter  la  cérémonie,  déjà  compliquée  par 
elle-même,  qu'on  a  fait  un  extrait  du  Ponti- 
fical pour  le  cas  dont  il  s'agit  ;  on  l'a  placé  à 
la  fin  du  volume,  et  nous   le   donnons  ici, 


pour  ne  rien  omettre  de  ce  qu'il  contient. 
Les  rubriques  y  sont  à  peu  de  choses  près, 
comme  pour  une  ordination  générale  ;  cesl 
pourquoi  nous  ne  les  répéterons  pas  à  l'article 
suivant,  ordinations  générales,  mais  nous 
en  donnerons  la  traduction  française  et  des 
noies  explicatives. 

La  confirmation  devant  quelquefois  pré- 
céder l'ordination,  même  d'un  seul,  c'est  par 
là  que  commence  l'extrait  suivant,  approuva 
comme  le  reste  du  Pontifical  par  l'autorité 
compétente.  On  trouve  au  mot  confibmatioi* 
les  règles  générales  à  observer,  la  traduction 
des  rubriques  et  le  sens  des  prières;  c'es/ 
pourquoi  nous  ne  répétons  pas  ici  tout  cela 

TITnE   PRIiMlEK. 

Formules  pour  conférer  la  confirmation  et  le$ 

ordres  à  un  seul. 

'lixtriit  liu  Ponlîiical  romain.) 

§  I      «WFIBMATIOX, 

1.  Choses  nécessai-  1.  Confirmation! 
res  pour  la  confirma-  conferendîe  necessa- 
ria  :  Chrisma,  sluppa 
aul  gossipion  ad  ler- 
gendum  fronlem  eiqui 
non  habel  vitiam  ;  ba- 
cile  cum  huccati;  ma- 
nutergium  ;  medulla 
panis. 


tion:  Lesaintchrême, 
de  l'étoupe  ou  du  co- 
lon pour  essuyer  le 
front,  à  défaut  de  lin- 
ge ;  un  bassin  et  une 
aiguière,  un  maiiu- 
terge  ,  de  la  mie  de 
pain. 

2.  Choses  nécessai- 
res à  celui  gui  doit 
être  confirmé  :  La  con- 
fession préalable,  un 
parrain  ou  une  mar- 
raine, une  bande  de  liftge  propre 

.'{.  Le  pontife  ayant 
sur  le  rochel  ou,  s'il 
est  religieux  ,  sur  le 
surplis,  l'amicl,  l'é- 
lole  et  une  chape  de 
couleur  blanche,  avec 
la  mitre  simple  et  le 
bâton  pastoral;  ou  si 
ce  sacrement  est  con- 
féré moins  solen- 
nellement, ayant  une 
étolc  blanche  sur  la 
moselte  et  la  mitre 
sim[)le, s'approche  du 
fauteuil  qu'on  lui  a 
préparé  devant  le  mi- 
lieu de  l'autel  s'il  est 
dans  quelque  chapel- 
le, ou  qu'on  a  placé 
dans  quelque  lieu 
convenable;  il  s'as- 
sied et  fait  une  courte 
allocution  aux  assi- 
stants et  au  confir- 
mant ;  après  cela  il 
se  lave  les  mains  ;  en- 
suite ayant  déposé  la 
mitre  il  se  lève,  et  la 


2.  Confirma ndo  ne- 
cessaria  :  Prœiia  con- 
fessio  ;  patrinus  vel 
matrina  ;  vitla  linea 
manda. 


3.  Ponlifex  supra 
rochelum  vel,  si  sit  re- 
gularis,  supra  super- 
pelliceum ,  paratus 
amictu,  slola  et  plu- 
viali  atlti  coloris,  cum 
mifra  simplici  et  ba~ 
culo  paslorali,  vel  si 
hoc  sacramenlum  mi- 
nus solemniler  confe- 
ralur,  stola  alba  su- 
pra moseltam,  et  mi- 
Ira  simplici  paratus, 
accedit  ad  fnldislo- 
rium  ante  médium  al- 
taris,  si  sit  in  aligua 
capella ,  aiit  in  ulio 
convenicnli  loco  sibi 
paralum  ,  et  sedens 
brevi  sermone  alloqui- 
tur  aslantes  et  con- 
firmandum  ;  quo  facto 
lavât  manus,  deinde 
deposita  milra  surgit, 
et  versa  facie  ad  con-  ■ 
firmandum  ante  se  ge- 
nuflexum,  junctis  ma- 
nibus,  dicit: 


face  tournée  vers  le  confirmant,  qui  est  à 
genoux  devant  lui,  il  dit,  les  mains  juiutes: 


(l)Cum  gratiarum  aciione  peiiliones  vesirse  innotescant  apiiJ  Deum.  Pbilipp.  iv,  6. 


987 


DICTIONNAIltE  DES  CEREMONIES  ET  DES  HHES  SACRES. 


98li 


Que  l'Esprit-Saint 
descende  en  vous,  et 
que  la  vertu  du  Très- 
Haut  vous  préserve 
des  péchés,    i^   Ainsi 


Spiritus  sanctus 
superveiiial  in  te,  et 
virtusAllissimi  custo- 
dial  le  a  peccalis. 
1^  Amen. 


soil-il.  {Voy.  Confirmation.) 

4.  Deinde  signons  se  7nanu  dextera  a  fronte 
ad  pcctus  siyno  criicis,  dicit  : 

f  Adjutorium  noslruni  in  nomine  Domini. 

i^  Qui  fecil  cœlum  et  terrain. 

t  Domino,  esaudi  orationem  meam 

i^  Et  clanior  meus  ad  (e  veniat. 

y  Duniinus  vobiscum. 

^  El  cuui  spiritu  tuo. 

5.  Tuin  exiensis  versus  confirmandum  ma- 
nibus,  dicit: 

Oreinus. 

Omnipolens  scmpilerne  Deus,  qui  regone- 
rare  dignalus  es  hune  famuluni  luum  (vei 
hanc  famulam  tnain),  ex  aqua  et  Spirilu 
sancto;  quique  dedisli  ei  reinissionem  om- 
nium peccatorum  ;  omilte  in  cum  {vel  in 
eani)  septiformem  Spirilum  luum  sanclum 
Paraclilum  de  cœlis.  i^  Amen. 

Spiritum  sapienlia  et  inlellectus.  i^Àmen. 

Spirllum  consilii  et  fortitudinis.  i^  Amen. 

Spiritum  scicntia;  et  pietalis.  ^  Amen. 

Adimple  eum  (vel  eam)  Spirilu  timoris  lui, 
et  consigna  eum  (te/ eam)  signa  crufcis 
Chrisli,  in  vilam  propitiatus  seternam ,  per 
eumdem  Doniinumnostrum  Jesura  Christum 
Filium  luum,  qui  tecum  vivit  et  régnât  in 
unilate  ejusdem  Spiritus  sancii  Deus,  per 
omnia  sœcula  sseculorum.  ^  Amen. 

6.  Pontifex  accepta  mitra  sedet  in  faldisto- 
rio,  et  inquisito  confirmandi  nomine  sibi  per 
patrinuin  vel  malrinam  flexis  genibus  prœ- 
senCiiti ,  et  siimmitate  pollicis  dextrœ  manus 
chrismale  inlincla  dicit  :  N.  Signe  le  signe 
crufcis  ,  quod  dum  dicit  producit  pollice 
signum  crucis  in  frontem  illius ,  deinde  pro- 
sequitur. 

Et  confirmo  te  chrismale  salulis  :  In  no- 
mine Paflris,  et  Fiflii,  et  Spiritus  t  sancii. 
R|  Amen. 

7.  Deinde  leviter  eum  in  maxilla  cœdit  di~ 
cens  : 

Pas  tccum. 

8.  Unclione  peracta,  pontifex  lergit  cum 
mica  panis,  cl  luvat  pollicem  et  manus  super 
pclvim,  et  aqua  lotionis  cum  pane  funditur 
in  piscinam  sacrarii. 

9.  Intérim  dum  lavai  manus  legilur  a  mi- 
nistris  sequens  anliphona. 

Confirma  hoc,  Deus,  quod  operatus  es  in 
nobis  a  templo  sancto  tuo,  quod  est  in  Jéru- 
salem. 

y  Gloria  Palri,  etc.  Sicut  eral,  etc 

10.  Deinde  repetitur  anliphona;  qua  repe- 
tita  pontifex,  deposita  mitru,  surgit,  et  stans 
versus  ad  allare,junclis  ante  pectus  manibus 
dicit  : 

t  Ostende    nobis,  Domine,  misericordiam 
luam. 
ik  Et  salutare  tuum  da  nobis. 

(1)  On  trouvera  des  noies  e.\plicatives  au  titre  suivant  : 
OipiNATions  eîNÉftALss.  Les  sillocutionsdu  ponlire  aax  ordi> 


^  Domine,  exaudi  oralionem  meam. 
lî  El  clamor  nieus  ad  le  veniat. 
y  Dominus  vobiscum. 
l'V  Et  cum  spirilu  lue. 

Oremus. 

Deus  qui  aposlolis  luis  sanctum  dcdisli 
Spiritum.  ol  per  eos  corumquc  succcssnrcs 
caîteris  fidclibus  Iradondiim  esse  voluisli, 
rospice  propilius  ad  humilitatis  nostrœ  fa- 
mulatum;  et  praîsla  ul  illius  ror  cujus  fron- 
tem sacro  chrismale  dclinivimus,  et  signo 
saiiclaî  crucis  signaviirius  ,  idem  Spirilus 
sanclus  in  eo  [tel  in  ea)  superveniens,  lem- 
plum  glorix  suae  dignantcr  inhabilando 
pcrficiat.  Qui  cum  Pâtre  et  eodein  Spiritu 
saiiclo  vivis  et  régnas  Deus,  in  sacula  sas- 
culorum.  ^  Amen.  , 

1 1 .  Deinde  dicit  : 

Ecre  sic  benedicelur  omnis  home  qui  ti- 
met  Dominum. 

X^.Et  vertens  se  ad  conprmalum,  et  faciens 
super  cum  signum  crucis,  dicit  : 

Benefdicat  le  Dominus  ex  Sion,  ut  videas 
bona  Jérusalem  omnibus  diehus  vilœ  luœ, 
et  habeas  vilam  œternam.  ^  Amen. 

§    n.    DE  LA   TOKSCRE. 

i. Objets  nécessaires  1.  ïonsurœ  confe- 
pour  conférer  la  ton-  remise  necessaria: 
sure  :  Des  ciseaux  Forfices,  pro  inciden- 
pour  couper  !es  che-  dis  capillis  ;  bacile 
veux  ;  un  bassin  pour  minus  pro  illis  impo- 
les  y  mettre  ;  le  gré-  nendis  ;  gremiale. 
mial. 

2.  Choses  nécessaires 
pour  recevoir  la  ton- 
sure :  Confirmation 
reçue;  attestation  du 
baptême  ;  confession 
préalable;  soutane; 
surplis;  un  cierge  si 
l'on  reçoit  la  tonsure 
pendant  une  messe 
solennelle  ;  la  prière 
Dominus  pars  ,  sue 
de  mémoire. 

3.  Si  le  pontife  con- 
fère la  tonsure  hors 
de  la  messe  ,  sans 
solennité,  sans  dis- 
tinction de  jour, 
d'heure  et  de  lieu  ,  il 
prend  sur  le  rochel, 
ou  sur  le  surplis  s'il 
est  religieux,  la  mo- 
setle  et  une  étole 
blanche,  se  couvre  de 
la  mitre  simple,  et  va 
s'asseoir  au  fauteuil 
placé  devant  le  mi- 
lieu de  l'autel  ,  ou 
dans  un  lieu  conve- 
nable ,  s'il  est  dans 
une  chapelle  (Voyez 
Ordinations,  lit.  2,  col.  1032)  (1). 

nands  et  aux  assiiliinls,  les  dilTérenles  prières  (lo'il  adresdo 
Il  Dieu  daDS  lo  cours  de  la  cérémonie,  préseiueiil  le  pl^i 


2.  Tonsurando  ne- 
cessaria :'Confirmatio 
unie  susiepta,  attesla- 
tio  baplismi;  prœvia 
confessio  ;tunica  tala- 
ris  ;  superpclliceutn; 
candela  si  inlra  mis- 
sarum  solemnia  ton- 
5ura  recipialur.  Ora- 
lio  :  Dominus  pars 
haerediiatis,  etc.,  lue- 
moriter. 

3.  Si  extra  miss  arum 
solemnia  quocunque 
scilicet  die,  hora  et 
loco  minus  solemniler 
tonsura  conferatitr , 
pontifex,  supra  ro~ 
chetum,  vel,  si  sit  re- 
ligiosus,  supra  super- 
pelliceum,  stola  alba 
supra  mosettam ,  et 
mitra  simplici  para- 
lus,  arcedens  ad  fal- 
distorium  ante  mé- 
dium altaris,  si  sit  in 
capella  vel  in  loco 
convenienti  sibi  para- 
twn,  sedet. 


980 


ORD 


ORD 


990 


Vel  si  ante  immédiate  ,  vel  post  missam 
privatim  celebratam  confcratur  ,  pontifex , 
deposila  planela  vel  ca  indttlus  et  mitra  sim- 
plici,  accedens  ad  fuldislorium  ante  médium 
allaris  positum,  sedet. 

Vel  denique  si  tonsuram  tantum  in  privatœ 
missœ  celcbnitione  cum  mitra  simplici  ,  aut 
etiam  cum  aliqno  ex  majoribus  ordinibus  in- 
tra  missarum  solemnia  pontificaliter  paratus 
conférât  episcopus,  in  missa  de  sabbato  ante 
doininicam  Passionis,  et  in  aliis  missis  in 
guibus  non  dicllur  Gloria  in  excelsis  ,  post 
introitiim  tonsiira  conferri  débet.  In  missis 
vero  de  Quatuor  Tcmporibus  ,  de  Sabbato 
siniclo ,  et  in  aliis  missis  in  quibus  dicilur 
Gloria  in  excclsls ,  dicta  Kyrie  eleison,  ad 
tonsuram  proceditur. 

k.  Ponlifice  iyitursedcnte  in  faldistorio,  vo- 
catur  tonsurandus  nominatim  et  respondens 
Adsam  ,  aecedit  :  tum  facta  profunda  reve- 
renlia  puntiftci,  r/enu/leclit  coram  illo. 

3.  Deinde  surgit  pontifex  cum  mitra ,  et 
dicit  : 

f  Que  le  nom  du  f  Sil  nomcn  Doaii- 
Seignour  soit  béni.        ni  benedictum. 

R)  Maintenant  et  i^  Ex  hoc  nunc  et 
dans  tous  les  siècles,     usque  in  sœculurn. 

^  No(rc  secours  est  t  Adjutorium  no- 
dans  le  nom  du  St'i-  slrum  in  non.iine  Do- 
gneur.  mini. 

^  Qui  a  fait  le  ciel  i^  Qui  fecit  cœlum 
et  la  terre.  et  tcrram. 

ïrès-chers  frùres ,  Oremus  ,  fralres 
prions  Notre  -  Se;-  cliarissimi,Domiiiuni 
gneur  .lésus-Christ  nosirum  Jesuiii  Cliri- 
pour  son  serviteur,  slum,  prol'ioc  famuîo 
qui,  par  amour  pour  suo,  qui  ad  deponen- 
lui,  s'empresse  de  iium  comas  capilis 
déposer  la  chevelure  sui  pro  cjus  auiore 
de  sa  lête  ,  afin  qu'il  festinat,  ut  dunel  ei 
lui  donne  son  Esprit-  Spiriluui  sanctum  , 
Saint ,  pour  lui  con-  qui  habitum  religio- 
server  à  jamais  le  nis  in  eo  in  perpe- 
vélement  sacré  de  la  tuum  conscrvet,  et  a 
religion  ,  et  défendre  mundi  impedimento 
son  cœur  des  désirs  ac  sœculari  desiderio 
et  des  embarras  du  cor  ejus  defendal,ut, 
monde  ;  afin  que  sicut  immutatur  in 
comme  il  est  changé  vultu  ,  iia  dextera 
à  l'extérieur ,  de  manus  ejus  virtutis 
même  aussi  sa  droite  tribuat  incrementa  , 
puissante  le  fortifie  et  ab  omni  cjecilate 
dans  la  vertu,  le  pré-  spiriluali  et  humana 
serve  de  tout  aveu-  oculos  cjus  aperiat , 
glemrnt  spirituel  et  et  lumen  ei  œlerniB 
humain,  el  lui  accor-  graliae  concédât.  Qui 
de  la  lumière  de  la  vivit'  cl  régnât  cum 
grâce  éternelle.  Lui  Dco  Paire  in  unilale 
qui  élanl  Dieu  vit  el  ejusdem  Spirilussan- 
règne  avec  Dieu  le  cii  Deus  ,  per  omnia 
Père  ,  en  l'unilé  du  sscula  saeculorum. 
même  Saint-Esprit  ,  Amen, 
dans  tous  les  siècles 
des  siècles.  ^  Ainsi  soit-il. 

6.  Post  hœc  sedente  pontifice ,  schola  seu 

graDtl  iiilél'êt.  C'est  pour  cette  raison  qu'au  lieu  d'indiquer 
sommairenieut  le  seus  de  ces  prières  el  de  ces  formules, 
nous  en  donnons  une  traduction  aussi  littérale  qu'il  est 


ininistri  inchoanl  rt  prosequuntur  anlipho- 
nam  et  psalmumsrquentes. 

C'est    vous,    Sei-        Tu  es  Domine,  qui 
gneur  ,  qui    me   rcn-    restitues      liseredila- 
drez  mon  hérilage.        lem  meam  mihi. 
Psaume   15. 

Conservez  -  moi,  Conserva  me,  Do- 
Seigneur,  parce  que  mine,  quoniam  spe- 
j'ai  espéré  en  vous;  ravi  in  te  ;  dixiDomi- 
j'ai  dit  au  Seigneur  :  no,  Deus  meus  es  lu, 
Vous  êtes  mon  Dieu  ,  quoniam  bonorum 
vous  n'avez  pas  be-  meorum  non  eges. 
soin  de  mes  biens. 

Il    a    fait   paraître        Sanctis ,    qui  sunt 
d'une  manière  admi-    in  terra  ejus  ,  miriQ~ 
rnble   mon    affection    cavit  omnes  volunla- 
pourceux  qui  sont  à    les  meas  in  eis. 
lui  sur  la  terre. 

Leurs  infirmilés  se  Rlulliplicatœ'  sunt 
sontmultipliées  ;plus  infirmilales  eorum  ; 
lard,  ils  onl  marché  à  postea  accelerave- 
grands  pas.  runt. 

Je  ne  les  rassem-  Non  congregabo 
hlerai  point  pour  of-  conventicula  eorum 
frirdes  victimes  san-  de  sanguinibus  ,  nec 
glantcs  ;  le  nom  memor  ero  nominum 
même  n'en  sera  pas  eorum  per  labia  mea. 
sur  mes  lèvres. 

liepclitur  antiphona.  Tu  e»  Domine,  etc. 

7.  Incepto  psalmo,  pontifex  cum  furficibus 
incidit  tonsurando  extremitates  capitlorum 
in  quatuor  lacis  ,  videlicet  in  fronle ,  in  occi- 
pitio  ,  et  ad  utramque  aurem ,  deinde  inmedio 
capitis  ùliquot  crines  capillorum,  et  in  bacile 
dcponil,  dicente  eo  qui  tundctur. 

Le  Seigneur  est  la  Dominus  pars  ha- 
portion  qui  m'est  reditatis  mes  et  cali- 
échue  ;  c'est  vous  qui  cis  mei  :  lu  es  qui 
me  rendez  mon  héii-  restitues haefeditalem 
lage.  meam  mihi. 

8.  Tansa  clerica  ,  pontifex,  deposila  mitra, 
surgit  et  stans  versus  ad  illum,  dicit  : 

Prions.  Oremus 

Dieu  toul-puissani,  Pr8èsta,qu3Bsumus, 
nous  vous  en  sup-  omnipolens  Deus ,  ut 
plions,  faites  quevo-  hic  famulus  tuus  cu- 
ire serviteur  dont  jus  hodie  comas  capi- 
nous  venons  de  re-  lis  pro  araore  divino 
trancher  la  chevelure  deposuimus  ,  in  tua 
pour  votre  amour,  dilectione  perpetuo 
persévère  à  jamais  maneal ,  et  eum  sine 
dans  voire  grâce  ,  et  macula  in  sempiler- 
soit  toujours  exempt  num  custodias  ,  per 
de  lâche.  Par  Jésus-  Chrislum  Dominum 
Christ  Notre  -  Sei-  nosirum.  ^  Amen, 
gneur.  i^  Ainsi  soit-il. 

9.  Tune  schola  seu  ministri  inchoant  et  pro- 
sequuntur antiplionam  et  psalmum  sequentes, 
qua  incepta  pontifex  sedet  cum  mitra. 

Antienne. 
Celui-ci   sera  béni        Hic  accipiet  bene- 
du  Seigneur  ,  et  aura    dictionem  a  Domino, 
part  à  la  miséricorde    et    misericordiam    a 

possible,  eu  faveur  des  ordiftands,  qui  les  méditeront  eu 
se  iirépar.iiit  à  l'ordination,  et  en  faveur  de  tous  ceux  qui 
seront  présents  a  celle  imposante  cérémouie. 


9V1 


(le  Dîeu  son  sauveur, 
parce  que  c'est  une 
géiiéraliun  qui  cher- 
che le  Seigneur 

Psaume 

La  terre  est  au  Sei- 
gneur ,  avec  tout  ce 
qu'elle  contient  ;  le 
globe  terrestre,  et 
tous  ceux  qui  l'habi- 
tent. 

Car  c'est  lui  qui  a 
affermi  la  terre  au- 
dessus  des  eaux  ,  et 
qui  l'a  élevée  au-des- 
sus du  niveau  des 
neuves. 

Qui  montera  sur  la 
niontjigne  du  Sei- 
gneur? qui  demeu- 
rera dans  le  lieu  qu'il 
s'est  choisi? 

Celui  qui  a  les 
mains  innocentes  et  le 
cœur  pur,  qui  n'a  pas 
reçu  son  âmo  en 
vain,  qui  n'a  p;is 
trompé  son  prochain 
avec  serment. 

C'est  lui  qui  rece- 
vra la  bénédiction 
du  Seigneur,  et  la 
miséricorde  de  Dieu 
son  sauveur. 

C'est  une  généra- 
lion  qui  chen  he  le 
Seigneur,  qui  cher- 
che la  présence  du 
Dieu  de  Jacob. 

Princes, ouvrez  vos 
portes;  élevez-vous  , 
portes  éternelles,  et 
le  Roi  de  gloire  en- 
trera. 

Qui  est  ce  Roi  de 
gloire?  le  Seigneur 
fort  et  puissant ,  le 
Seigneur  puissant 
d;Mi!>  le  combat. 

Princes,  ouvrez  vos 
portes  ;  soulevez- 
vous  ,  portes  éter- 
nelles, et  le  Roi  de 
gloire  entrera. 

Qui  est  ce  Roi  de 
gloire?  Le  Seigneur 
des  armées  est  lui- 
même  ce  roi  d  ■  gloire. 

Gloire  au  Père,  etc. 


Deo  salulari  suo, quia 
haeu  est  gencralio 
qucerentium  Donii- 
num. 

2;}. 

Domini  est  terra  , 
et  plenitudo  ejus  ;  or- 
bis  lerrarum  ,  et  uni- 
versi  qui  habitant  in 


DICTIONNAIHK  f>ES  CERr.MOMKS  ET  DES  RITES  S.VCRE5.  992 

Ponlifex  versus  ad  tonsum,  dicit  : 
Seigneur,  exaucez  Adeslo  ,  Domine 
nos  prières,  et  dai- 
gnez bénir  voire  ser- 
viteur à  qui  nous 
donnons  en  votre  nom 
le  saint  habit  de  reli- 
gion ;  afin  que  ,  par 
votre  grâce ,  il  soit 
constamment  dévoué 
au  serv^-îe  de  votre 
Eglise  ,  et  qu'il  mé- 
rite la  possession  de 
la  vie  éternelle.  Par 
Jésus-Christ  Notre- 
Seigneur ,  etc.  Ainsi 
soilil. 

11.  Tiim  ponlifex  accepta  milra  sedet,  etac- 
ccpliim  prœ  uianibus  stiperpelliceitin,  tonsum 
tolalher  induit,  dicens  : 

Que  le  Seigneur 
vous  revête  du  nou- 
vel homme,  ()ui  a  été 
créé  selon  Dieu,  dans 
la  vraie  justice  cl  la 
vraie  sainteté. 

12.  Qiio  expedito  ,  pontifex  depositu  mitra 
surgit  ,  et  veisiis  ad  illum,  dicit  : 


Quia  ipse  super 
maria  fundavit  euni, 
et  super  flumina  prœ- 
paravil  eum. 


Quis  ascendet  in 
moiitem  Domini  ?  aut 
quis  slabit  in  loco 
sanctoejus? 

Innocens  manibus 
et  mundo  corde,  qui 
non  accopit  in  vano 
animani  suam  ,  nec 
juravit  in  dolo  proxi- 
mo  suo. 


supplicalionihus  no- 
stris.elliuncfamuluin 
luum  benefdicerc  di- 
gnare ,  cui  in  tuo 
sanclo  nomine  habi- 
lum  sacraî  religionis 
iniponimus  :  ut  to 
largientc  et  dévolus 
in  Eeclesia  tua  per- 
sislere,  et  vilam  per- 
cipere  merealuraeter- 
nam  ,  per  Chrislum 
Dominuni  nostrum. 
lî  Amen. 


Induat  le  Dominus 
novuinhominem,  qui 
secundiini  Dcuiu 

creatus  est  in  justi- 
lia  et  saiictitale  ve- 
ritatis. 


Hic  accipiet  beno- 
diclioneni  a  Domino, 
et  misericiirdiam  a 
Deo  saUilaii  suo. 

Hœc  e^t  gcneratio 


quaerentium 
quserentiiiin 
IJei   Jacob. 


eum, 
faciein 


Attollile  portas  , 
principes,  vestras,  et 
elcvaniini  portœaeler- 
nales,  et  inlroibil  Uex 
gloriœ. 

Quis  est  islc  Rex 
gloria;?  Dominus  for- 
lis  et  potens, Dominus 
potcns  in  piselio. 

Attollile  portas, 
principes,  vestras,  et 
eleva.nini  porlîeœler- 
nales.etintroibii  Rex 
gloriîe. 

(Juis  est  istc  Rex 
glori»?  Dominus  vir- 
lulum  ipse  est  Rex 
gloriœ. 

Gloria  Patri  ,    etc. 
Sicul  cral ,  etc. 
Repetitur  antiphona  Hic  accipiet,   etc. 
10.  Quafinita,  pontifex  deposita  milra  sur- 
gi<,  et  conversus  ad  altare,  dicit  : 


Prions. 
Dieu  toul-puissant 
et  éternel,  soyez  pro- 
pice envers  des  pé- 
cheurs ,  et  purifiez 
voire  serviteur  de 
l'esclavage  d('  Thahit 
séculier,  afin  que  , 
puisqu'il  en  dépose 
l'ignominie,  il  jouisse 
à  jamais  de  votre  grâ- 
ce ;  et  que  comme 
nous  mettons  sur  sa 
tête  l'image  de  votre 
couronne  ,  il  mérite 
par  votre  grâce  de 
posséiler  dans  son 
cœur  l'hérit.ige  éler- 
nel  :  vous  qui  étant 
Dieu,  vivez  cl  régmz 
avec  le  Père  et  le 
S.iint-Esprit  ,  dans 
tous  les  siècles  des 
siècles,  i^.  Ainsi  soil-il. 


Or  émus. 
Omnipolens  sen)pi. 
terne  Deus  ,  prupi  . 
tiare  peccalisnostris, 
et  ah  omni  servitule 
Scecularis  habitas 
hune  fjmiilum  tuuin 
emuiida  ;  ut  dura 
ignominiani  ssecula- 
ris  habilus  deponit , 
tua  semper  in  œvuni 
gralia  perfniatur  :  ut 
sictit  siniililudinem 
coronœ  tua  eum  ge- 
slare  facimus  in  ca- 
pi!e,  sic  tua  virtute 
hœrcditalem  snbsc- 
qui  mereatur  œter- 
nam  in  corde.  Qui 
eum  Paire  et  Spiritu 
sancto  vivis  et  ré- 
gnas Deus,  per  om- 
nia  sœcula  sœculo- 
runi.  l'ç  Amen. 


13.  Deinde  pontifex  accepta  mitra  sedet  et 
clericum  sic  alloquilur  : 


Oremus. 
El  mini  s  tri  die  un  t  : 
Fléchissons  les  ge- 
uoux.  H  Levez-vous. 


Prions. 

Flectanius 
^  Levate. 


genua. 


Très-cher  lils,  n'ou- 
bliez pas  qu'aujour- 
d'hui vous  avez  été 
assujetti  à  la  juridic- 
tion ecclésiastique,  et 
vous  avez  pris  part 
aux  privilèges  des 
clercs.  Soyez  donc 
attentif  à  ne  pas  les 
perdre  par  vos  taules; 
et  efforcez-vous  de 
plaire  à  Dieu  par  un 
extérieur  décent,  par 


Fili  charissime  , 
animadverlere  debes 
quod  hodie  de  foro 
Ecclesise  faclus  sis  , 
et  privilégia  cleriea- 
lia  sis  sorlilus.  Cave 
igitur  ne  propter  cul- 
pam  tuam  illa  per- 
das ,  et  habilii  lio- 
neslo,  bonisque  mo- 
ribus  atque  operibus 
Deo  placere  sludcas  ; 
quod  iose  tibi  concc- 


933 


ORD 


ORD 


904 


•Je  bonnes  inoÈurs  pt  dat  pcr  Spiritum  sanc- 

p.ir  vos  œuvres.  Qu'il  tum  suum.  ^.  Amen, 
vous  accorde  lui-mê- 
me celle  grâce  parson  Sainl-Espril.  r^  Ainsi 
suit  il. 

Dites  une   fois   les        Die    semel   seplein 

sept    psaumes    péni-  psalinos    pœnilenlia- 

lenli;iux,  avec  les  li-  les,  cuin  lilaniis,  ver- 

tanics  ,     versets      et  siculis  ,    et    orationi- 

uraisuiis ,     cl     priez  bus,  et  oninipotenlem 

aussi    pour    moi    le  Deuin  etiam   pro  me 

Dieu  lout-puissant.  ora. 

§   III.    DES   ORDRES   MINEURS. 

i.  Objets  nécessaires  1.  Minoribus  con- 
pour  conférer  les  or-  fereiidis  necessaria  : 
dres mineurs: Les v,\oh  Ctaves  ecclesiœ  in  ali- 
de  l'église  dans  un  qua  pelvicula;  cam- 
bassin;uuc  clochette,  panula,  si  non  adsint 
s'il  n'y  a  pas  de  c!o-  campanœ  majores;  co- 
chcs  ;  le  livre  du  lec-  dex  lecluris  ;  liber 
leur;  lelivre  des  exor-  exorcismorimi  ,  vel 
cismes,  ou  le  Pontifi-  Ponliftcale  seu  Mis- 
cal  ,  ou  le  Missel  ;  un  sale,  candelnbrum  cum 
chandelier  avec  un  cerco  exstincto  ;  ur- 
cierge  éteint;  une  hos-  ceotus  vacuiis  ;  hostia 
tieavec  la  nappe  pour  cum  mnppa  pro  ordi- 
la  communion  de  l'or-  nandi  communione,  si 
dinand,  s'il  est  ordon-  ordines  intra  missam 
né  pendant  la  messe,  recipiat. 

2.Cliosesnécessaires        2.   Ordinando    ne- 

à  r ordinand  :  La  con-  ccssaria:  Prœvia  con- 

fession  préalable  ;  les  fessio  ,  in  capillis  mo- 

cheveux  mudesles;  la  destin;   corona  tnino- 

couronne  des  ordres  ruin  ordinuin  ;  tunica 

mineurs;  la  soutane;  talaris  ;      superpelli- 

le  surplis  ;  un  cierge  ceuin  ;     cundela    pro 

pour  l'offertoire    s'il  offertorio   si    ordines 

est  ordonné  pendant  intra  missam  recipian- 

la  messe.  tur. 

3.  Si  l'ordination  se        3.  Si  extra  missa- 

fail   moins  solennel-  rum  solemnia  Domi- 

lement ,    hors   de  la  nicis  diebus  ,   scilicet 

messe,  mais  le  matin,  et    festivis     in    tnane 

un  jour  de  dimanche  tantum  ,     minus    so- 

ou  de  fête,  le  pontife,  Icmniter  conferuntur, 

revêtu  comme  on  l'a  pontifex    supra     ro- 

dit  pour  la   tonsure,  chettum  ,    vel  ,   si  sit 

va   s'asseoir  au   fau-  retigiosns  ,  siipra  su- 

teuil  qu'on  place  de-  perpelliceum  ,      stola 

vant    le     milieu    de  alba  supra  uiozetlam, 

l'aulel.  et  milra  simplici  pa- 
valus  ,  accedens  ad 
faldislorium  ante  médium  altaris  sibi  para- 
tum ,  sedet. 

Si  c'est  immédiate-        Vel    si    ante   ini- 

meut  avant  ou  après  médiate ,      vel     post 

la  messe,  sans  solen-  missim    privatim  ce- 

nité,  le  pontife  avec  lebratam  conferantur; 

ou    sans     chasuble  ,  pontifex  sine  vel  cum 

s'assied   au     fauteuil  planeta  et  mitra  sim- 

avec  la  milre  simple,  plici  accedens  ad  fal- 
dislorium sedet. 

Soit    que    l'évêque         l  el       denique      si 

conlère  seulement  les  minores    tuiitum    or- 

ordres  mineurs  à  une  dines  in  privala  mis- 

me<se   basse  avec  la  sœ    celebralione    cum 

luitre     simple ,    soit  mitra   simplici  ,    aut 

(1)  Pour  1«  r«il«  des  rubriiiues,  voye*  lit.  2,  part,  ii,  col. 


qu'il     confère    aussi  etiant  cum   aliquu  ex 

quelqu'un  des  ordres  mnjoribus     ordinibus 

majeurs  en  célébrant  intra    missarum    so- 

solennellement        la  lemnia     pontifical  il  er 

messe   avec  tous  les  paratus   conférât  epi- 

ornements      ponlifi-  scopus ,  in    missa  de 

eaux,  si  c'est  le  sa-  sabbato    ante    Domi- 

niedi  avant  le  diman-  nicam    Passionis  ,    et 

elle    de   la    Passion  ,  in     aliis    missis  ,    in 

comme    aux     autres  quibus    non     dicilar 

messi's  où  l'on  ne  dit  Gloria     in    excflsis  , 

pus  Gloria  in  excelsis,  post  Kyrie   eleison, 

lous    les    ordres    mi-  omnes  minores   ordi- 

neurs    sont    conférés  nés    conferantur  :   In 

après    Kijrie    eleison,  missis    vero    de   snb- 

A  la  messe  du  samedi  bnlo    sanrto  ,    et     in 
saint,  et  aux  autres,  a/n'«  missis  in  quibus 

où  Ion  dit  Gloria  in  dicitur      Gloria      iii 

excehis,    c'est    après  cxcelsis  ,    eu    dicto  , 

l'avoir    (lit    que    l'on  ad   quatuor    minores 

procède  à  la  collation  ordines      proceditur. 

des  quatre  ordres  mi-  In     missis     vero     de 

neurs.    Aux     messes  Quatuor  Tempuribus, 

des    Qu.itre- Temps ,  dicta    prima    leclione 

après  la  première  le-  ordinatur    osliarius  , 

çon    on    ordonne     le  post     secundam     le- 

portier ,   après  la  se-  clionem    lector,  poit 

condc      le      lecteur  ,  lertiam       exorcista  , 

après     la      troisième  post    quartam  acoiy^ 

l'exorcisle ,  après    la  tlius. 
quatrième  l'acolyte. 

Ordiuulioii  d'un  porlier. 

1.  Lorsque  la  1.  Dum  pontifex 
pontife  est  assis  de-  ante  médium  altaris  , 
vant  le  milieu  de  i«  faldistorio  sibi 
l'autel,  la  face  du  parato  .<edet ,  j;»u- 
côlé  opposé  à  l'autel,  bus  al  tari  versis,  ar- 
l'archidiacre  ou  un  chidi<iconus  uut  alius 
autre  ministre  ap-  minisler  vocal  ordi- 
pelle  l'ordinand  (1).  nandum  dicens  : 

Que  celui  qui  doit  Accédai    qui    ordi- 

être  promu  à  l'oflice  nandus    est   ad    ofû- 

de  portier  s'approche,  cium  ostiariorum. 

2.  Max  noiarius  appellat  eum  nominc  suo, 
qui  respondens  Adsum  accedit ,  el  fada  pro- 
funda  ponlifici  rcverentin,  genuflectit  coram 
eo.  Tumponlifex  illum  admonet ,  dicens: 

Très-cher  fils,  vous  Suscepturus  ,  fili 
allez  recevoir  l'office  charissime  ,  ofûciuin 
de  portier;  considérez  ostiariorum,  vide  <iuaj 
quelles  seront  vos  in  domo  ])ei  agere 
obligations  dans  la  debeas.  Ostiarium  o- 
niaison  de  Dieu.  Le  portel  percutere  cym- 
porlier  doit  sonner  balum  el  campa- 
ies  cloches ,  ouvrir  nam  ;  aperire  eccle- 
l'église  el  la  sacris-  siam  et  sacrarium  ; 
lie,  et  ouvrir  le  livre  et  librum  aperire  ei 
à  celui  qui  prêche,  qui  pijedicat.  Provide 
Veillez  donc  à  ce  que  igiiur  ne  per  ncgli- 
rien  de  ce  qui  est  geniiam  tuam  ,  iila- 
dans  l'église  ne  se  rum  rerum  quse  in- 
détériore par  votre  Ira  ecclesiam  sunl 
négigence;  et  soyfz  aliquid  depcreat  ;  cer- 
attentif  à  ouvrir,  aux  tisque  horis  doinum 
heures  réi;lécs  ,  la  Dei  aperias  fidelibus, 
maison  de  DifU  aux  et  scmper  claudas  in- 
fidèles, et  à  la  tenir  fidelibus.  Slude  eliaiu 

10i7,  où  elle«  soot  eu  fr^ngaù. 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACftES.  OOG 

G.  El  statim  pontifex  conversus  ad  genu' 
flexum  stans   sine   mitra  ,   dicil  : 


995 

toujours  fermée  aux 
infidèles.  Commevous 
ouvrez  et  vous  fer- 
mez ,  avec  des  clefs 
matérielles  ,  l'église 
visible  ,  appliquez- 
vous  aussi  à  fermer 
au  démon  et  à  ouvrir 
à  Dieu  sa  maison  in- 
visible ,  c'est-à-dire 
les  cœurs  des  fidèles, 
par  vos  paroles  et  par 
vos  exemples  ;  afin 
qu'ils  retiennent  dans 
le  cœur  les  divines 
paroles  qu'ils  auront 
entendues  ,  et  qu'ils 
les  mettent  en  pratique.  Que  le  Seigneur  lui- 
même  vous  accorde  celle  grâce  par  sa  misé- 
ricorde. 

Hujitsmodi  acJmoniliones  non  fiant  cardi- 
nali,  nec  episcopo    electo. 

3.  Deinde  claves  ecclesiœ  ,  quas  manu  dex- 
tera  tamjil  ordinandus,  tradiintur  a  ponlifice 
dicente  : 


ut  ,  sicut  matcriali- 
bus  clavibus  eccle- 
siam  visibilem  ape- 
ris  et  claudis  ,  sic 
et  invisibilem  Dei  do- 
mum,  corda  scilicet 
fidelium  ,  diclis  et 
exemplis  luis  clau- 
das  diabolo,  et  ape- 
rias  Deo;  ut  divina 
verba  ,  (juœ  audie- 
rint,  corde  retineant 
et  opère  compleant; 
quod  in  te  Doininus 
perficiat  per  niiseri- 
cordiam  suam. 


Sic  âge  quasi  red- 
dilurus  Deo  ralionem 
pro  iis  rébus  quœ  bis 
clavibus  recluduntiir. 


Agissez  comme  de- 
vant rendre  compte  à 
Dieu  des  choses  qui 
sonl  renfermées  avec 
ces  clefs. 

k.  Post  hœc  archidiaronus ,  vel  alius  vices 
ejus  lenens,  ducit  cxiin  ad  oslitïm  ecclesiœ  aut 
capellœ  ,  et  fncit  illum  claudere  et  aperire; 
Iriulit  etidrn  illi  archidiaconns  funcm  campa- 
narutn  ,  faciens  cum  campanas  ,  atU  illaruin 
dcfecta  campanulam  pulsare  ,  deinde  reducit 
illum  ad  ponlificnn  ,  quo  coram  ponlifice 
yeiiua  flcclenle  ,  stans  cum  mitra  pontifex, 
versus  ad  ipsum  ,  dicit  : 

Nos  Irès-ehers  frè-  Deum  Patrem  om- 
rcs ,  supplions  avec  iiipolcntem  ,  fralres 
instance  Dieu  le  Père  charissimi ,  supplici- 
lout  -  puissant ,    afin    ter    deprccemur  ,   ut 


qu'il  daigne  bénir  son 
serviteur  qu'il  a  bien 
voulu  choisir  pour 
l'office  de  portier  ; 
qu'il  lui  donne  une 
très-grande  fidélilé  à 
soigner  la  maison  de 
Dieu  jour  et  nuil,  à 
appeler  le  peuple 
aux  heures  marquées 
pour  invoquer  le 
nom  du  Seigneur. 
Qu'il  soit  assisté  par 
Notre-Seigneur  Jésus- 
Christ  qui  vit   et   rè- 


hunc  famulum  suuni 
benefdicere  dignetur, 
quem  in  officium  os- 
liariorum  eligcre  di- 
gnatus  est  ;  ut  sit  ei 
fidelissima  cura  in 
domo  Dei  dicbus  ac 
nuclibus  ,  ad  dislin- 
ctionem  certarum  ho- 
rarum,  ad  invocan- 
dum  nomen  Domini , 
adjuvante  Domino 
nostro  Jesu  Christo  ; 
qui  cum  co  vivil  et 
régnai  in  unilale  Spi- 


gne,élanl  Dieu,  avec  ritussancti  Deus,  per 
le  Père  en  l'unité  du  omnia  sœcula  i-œcu- 
Sainl-Kspril,  etc.  lorum.  ^.  Amen. 

i^  Ainsi  soil->l. 

5.   Tum  mitra  deposila  stans  pontifex,  et 
conversus  ad  altarc  ,  dicit: 

Prions.  Oremus. 

Ministri   subjunijunt  : 

Fléchissons  les  ge-        Flectamus    genua. 
uoux    $  Levez-vous,    li)  Levate 


Seigneur  saint.  Père 
tout-puissant,  Dieu 
éternel,  daignez  bénir 
votre  serviteur  par 
rapport  à  l'office  de 
portier,  afin  que  de- 
venu gardien  de  votre 
église  il  soit  soumis 
et  obéissant,  et  mé- 
rite d'avoir  part  avec 
vos  élus  à  la  récom- 
pense que  vous  leur 
donnerez.  Par  Notre- 
Seigneur,  etc. 


Domine  sancte  , 
Pater  omnipotens , 
œtorne  Deus,  benef 
dicere  dignare  hune 
famulum  luum  in  of- 
ficium ostiariorum  , 
ut  inler  janitores  ec- 
clesiœ luo  pareal  ob- 
sequio,  et  inter  ele- 
ctos  tuos,  parlem  tuse 
mcreatur  liabcre  mer- 
cedis  ,  per  Doiiiinum 
noslrum  Jesum  Chri- 
slum  Filium  luum  , 
qui  tccum  vivil  et 
régnât  in  unilate  Spiritus  sancti  Deus,  per 
onmia  saecula  sœculorum.  i^.  Amen. 
Ordination  d"un  lecteur. 

1.  Pontifex  in  fatdistorio  ante  médium 
all'tris  posito  reassumpta  mitra  sedei:  tum 
archidiaconus  vacal  lectorem  hoc  modo: 

Que  .celui  qui  doit        Accédât   qui    ordi- 
être     ordonné     pour    nandus  est  ad  officium 
l'office  de  lecteur  s'ap-    leclorum. 
proche. 

2.  Mox  per  notarium  ut  supra  nominatum 
et  genuflexurn  admonet  pontifex,  dicens: 

Très-cher  fils,  choi-        Electus,  fili  charis- 
pour   être    lecteur    sime,  ut  sis   leclor  in 


dans  la  maison  de 
notre  Dieu,  connais- 
sez votre  devoir,  et 
remplissez-le;  car  la 
puissance  de  Dieu 
peut  augmenter  en 
vous  sa  grâce,  la  per- 
fectionner et  la  ré- 
compenser élcrnelle- 
inent.  L'office  du  lec- 
teur consiste  à  lire  à 
celui  qui  prêche  (ou 
les  choses  (\\i'A  prê- 
che), à  chanter  les 
leçons  ,  à  bénir  le 
pain  ellous  les  fruits 
nouveaux.  Appli- 
quez-vous donc  à  pro- 
noncer les  paroles 
de  Dieu,  c'est-à-dire 
les  saintes  leçons  , 
d'une  manière  claire, 
distincte,  sans  aucune 
altération,  afin  qu'el- 
les soient  plus  facile- 
ment entendues  ,  et 
retenues  avec  plus 
d'édification;  que  ja- 
mais la  vérité  des 
divines  leçons  ne  soit 
altérée  par  votre 
faute ,  au  préjudice 
de  ceux  qui  les  écou- 
tent. Gravez  dans  vo- 
tre cœur  et  retracez 
dans  votre  conduite 


domo  Dei  nostri,  offi- 
cium luum  agnosce 
et  impie.  Polens  est 
enim  Deus  tit  augeat 
tibi  graliam  pcrfe- 
clionis  ifeternœ.  Lecto- 
rem siquidem  opor- 
tet  légère  ca  quœ  (vel 
ci  cui)  prâedicat  ;  et 
lecliones  cantare,  et 
benediecre  panem,  et 
omnes  fructus  novos. 
Sludc  igilur  verba 
Dei  videlicel  lecliones 
sacras  distincte  cl 
aperte  ad  inlelligen- 
liam,  et  œdiûcalio- 
nem  fidelium  absque 
omni  mendacio  falsi- 
lalis  ,  proferre  ;  ne 
veritas  divinarum 
leclionuin  incuria  tua 
ad  instructionem  au- 
dienlium  corrumpa- 
tur.  Quod  aulem  ore 
legis,  corde  rredas  et 
opère  compleas;  qua- 
tenus  audiiores  tuos, 
verbo  parilerel  exem- 
plo  luo  docere  pos- 
sis.  Ideoque  duin  le- 
gis stes  in  alto  loco 
ecclesiœ,  ut  ab  onmi- 
bus  audiaris  et  vi- 
dearis,  figurans  po- 
silloae    corporali    le 


997 


ORD 


ORD 


998 


fie  que  TOUS  Iiser  ,  in  alto  virlutum  gra- 
aHii  de  pouvoir  ins-  du  debereconversari; 
Iriiire  à  la  fois  par  qualcuus  cunclis  a 
vos  paroli'S  et  vos  (]uibus  audiris  el  vi- 
cxcmples  ceux  (pii  deiis,  cœlestis  vilœ 
vous  écouleront.  Pen-  formam  prael)eas  ; 
dant  que  vous  li-  quod  in  te  Deus  im- 
sez,  vous  êli'S  placé  pleal  per  gratiam 
à  l'église  dans  un  lieu  suam. 
élevé,  afln   que   tous 

puissent  vous  voir  et  vous  entendre,  et  que 
la  position  de  voire  corps  soit  la  fiiçure  du 
haut  degré  de  verlu  où  vous  devez  être 
arrivé;  en  sorte  que  tous  ceux  (|ui  vous 
voient  et  vous  enlendent  aient  eu  vous  le 
modèle  d'une  vie  céleste  :  que  Dieu  opi^rc  en 
vous  tout  cola  par  sa  grâce. 

3.  Deinde  pontifex  accipit  et  tradil  ordi- 
nando  codicein  de  quo  lecturus  est ,  quein 
manu  dextera  tangil,  pontifice  intérim  di- 
cenle  : 

Recevez  ce  livre  et  Accipe,  et  esto  ver- 
lisez  la  parole  de  bi  Dei  relalor,  habi- 
Dieu;  si  vous  reni-  lurus,  si  fideliter  et 
plissez  tidèlemenl  et  utililer  iutpleveris 
ulilcment  voire  ot-  olficium  luuui,  par- 
ficc,  vous  serez  as-  teui  cutu  iis  qui  ver- 
soeié  à  ceux  qui  dt-s  buin  Dei  bene  admi- 
le  l'oninieucenient  ont  nistraveruut  ab  ini- 
été  de  bons  ministres  tio. 
de  cette  parole. 

k.  Stans  pontifex  cum  milra  converstis  ad 
(jenufîexum,  dicit  : 

Nos  très-cliers  tn'--  Orcmus  ,  fratres 
ris,  prions  Uieu  le  cliarissiuii,  Deum  Pa- 
Pùre  tout  -  puissant  trem  omnipotcnlem, 
de  répandre  une  ut  super  huiic  faniu- 
abondaiite  bénédic-  Inm  suuni,quem  in 
tion  sur  son  serviteur  ordineni  iecloruni  di- 
qn'il  daigne  élever  à  gnulur  assumere  , 
l'ordre  des  lecteurs,  beiie  f  dictioneni 
nfin  qu'il  lise  distinclc-  suani  clcnienlor  ef- 
nuMil  ce  qu'il  l'aul  lire  fiinilat,  qualenus  Ic- 
dans  l'église  de  Diou,  gat  disliiicli'  quae  iii 
et  qu'il  le  mette  en  Exlesia  Dei  legenda 
pratique.  Par  Notre-  suni,  et  eadcm  opori- 
Seigneur,  etc.  bus     impleat  ;      ])er 

Dominum  nostrum 
Jesum  Chi'istum  Filium  suuni  qui  cutii  co 
vivit  et  régnai  in  uiiilatéSpirilus  sancii  Deus, 
per  omnia  saîcula  sieculorum.  Oj  Amen. 

o.  Tum  pontifex,  mi  Ira  deposita  ,  slans 
conversus  ud  allare,  dicit  : 

Prions.  Oremus. 

Minislri  subjungunt  : 

Fléchissons  les  ge-  Fleclamus  genua. 
nous.  1$  Levez-vous,    i^  Levale. 

G.  Deinde  stans  conversus  ad  ordinalum 
genuflexum,  sine  mitra,  dicit  : 

Seigneur  saint  ,  Domine  sancle , 
Père  tout- puissant  ,  Pater  omnipotens  , 
Dieu  éternel,  daignez  œterne  Deus,  bene  f 
bénir  votre  serviteur  dicere  dignare  hune 
dans  l'ortice  de  Iç^c-  famuîum  luuni  in  of- 
leur,  afin  qu'instruit  ficium  lectoris  ;  utas- 
et    formé  par  l'assi-    siduitate      lectionum 


ûuilé  à  la   lecture,  il  Instruclus  sit ,   at(|ue 

accomplisse   ce   qu'il  ordinatus;  cl  agenda 

aura    lu,  et  que  par  dicat,  et  dicta  opère 

ces  deux  moyens,    la  impleat,   ut  in  ulro- 

parole  el  la  sainteté  que  sanclœ  Ecclesiœ 

de   ses   exemples,    il  exen)plo       sanclitali 

procure   le    bien    de  suœ     consulat;     per 

l'Eglise.    Par    Notre-  Dominum       nostrum 

Seigneur           Jésus-  Jesum   Christum    Fi- 

Christ,  etc.  liumluum.qui  lecum 
vivit    et     régnât     in 
unitatc  Spiritus  sancii  Deus,  per  omnia  sse- 
cula  sœculorum.  ^  Amen. 

Ordiiialioii  d'un  cxorcisle. 

1.  Pontifice  in  faldislorio  ante  médium 
altaris  posito  sedente  cum  mitra,  vocntur 
exorcista  per  archidiaconum  modo  consueto. 

Que  celui  qui   doit  Accédât   qui    ordi- 

étre  promu  à  l'office  nandus   est    ad    olQ- 

dcs    exorcistes     s'ap-  cium  exorcislarurn. 
proche. 

2.  Mox  per  notarium  ut  supra  nominalum 
cl  genuflexum  admonet  pontifex,  dicens  : 

Très-cher  fils,  ^]u\  Ordinandus,  fili 
oies  appelé  a  l'ordre  charissime  ,  in  offi- 
des  exorcistes,  vous  cium  e\orcistarum  , 
devez  connaître  le  noscere  debes  quiJ 
pouvoir  que  vous  re-  suscipis.  Exorcistam 
cevez.  C'est  à  l'exor-  etenim  oporlet  abji- 
cisle  à  chasser  les  cere  dœmones,  et  dl- 
démons  ,  à  dire  au  cere  populo  ut  qui 
peuple  que  celui  qui  non  communicat  det 
ne  communie  pas  locum;  et  aquam  in 
doit  faire  place,  et  à  minlsterio  fundere. 
préparer  l'eau  pourle  Accipis  itaque  pote- 
ministère.  ^'ôus  ce-  slatemimponendi  ma- 
cevez  donc  le  pouvoir  nuni  super  cncrgu- 
d'imposer  les  mains  menos;et  per  imposi- 
sur  les  énergumènes;  tionem  manuum  tua- 
et  par  celte  imposi-  rum,  gralia  Spiritus 
lion  de  vos  mains  ,  sancii  et  verhis  exur- 
joinle  aux  paroles  cisnii  pelluntur  spi- 
des  exorcismes  et  à  rilus  immundi  a  cor- 
la  grâce  du  Saint-  poribus  obscssis.Stu- 
Espiit  ,  les  esprits  de  igiiur  ut  sicul  a 
immondes  sont  chas-  corporibus  aliorum 
ses  des  corps  des  pos-  dœmones  expellis,  it.i 
sédés.  Conmie  vous  ab  animo  luo  et  cor- 
chasscz  le  démon  du  pore  omnera  immun- 
corps  des  autres  ,  ditiain  et  ncquiliam 
appliquez-vous  à  pu-  ejicias;  ne  illi  suc- 
rifior  voire  âme  et  cumbas  quem  ab  aliis 
voire  corps  de  toute  tuo  effugas  niiniste- 
souillure  el  de  toute  rio.  Disce  per  offi- 
malico ,  de  peur  de  cium  luum  viliis  im- 
succomber  sous  celui  perare,  ne  in  tuis  mo- 
que par  votre  minis-  ribusaliquid  sui  juris 
1ère  vous  chassez  des  inimicus  valeat  vin- 
autres.  Apprenez  de  dicare.  Tune  etenim 
votre  office  à  vaintre  recte  in  aliis  daemo- 
vos  passions,  afin  que  nibus  imperabis,  cura 
l'ennemi  ne  trouve  prius  in  teipso  corum 
rien  en  vous  qu'il  omnimodam  superas 
puisse  revendiquer;  nequiliam.  Quod  tibi 
car  vous  aurez  un  Dominus  agere  con- 
vrai  pouvoir  sur  les  ceiiat  per  Spirituui 
démons    par  rapport  suum  saoctum. 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


•09 

aux  autres  ,  lorsque  vous  aurez  trioaiphé 
envous-uiénie  de  toute  leur  méchanceté.  Que 
le  Seigneur  vous  accorde  cela  uar  sou  Esprit- 
Saint 

3.  Post  hœc  acceplum  exorcismi  librum 
tradil  pontiftx,  vel  illius  toco  Pontificale, 
seu  Missale,  et  dum  ordinandas  librum  tan- 
git  manu  dexiera,  dicil  ponlifex  : 

Recevez 


Accipe.et  coinmen- 
da  mémorial,  ft  habe 
potestalem  imponen- 
di  manus  super  ener- 
gumenos,  sive  bapii- 
zalos ,  sive  calechu- 
nienos. 


livre, 
coiiGfz-leà  votre  mé- 
moire, et  ayez  le  pou- 
voir d'imposer  les 
mains  sur  les  éner- 
gumènps,  soit  bapti- 
sés, soit  catéchumè- 
nes. 

k.  Postea  stans  cum  milra  ponlifex  conter 
sus  ad  genu/lexum,  dicit  : 

Nos  Irès-chers  frè- 
res, conjurons  avec 
instanccle  Dieu  tout- 
puissant  de  daigner 
bénir    son    serviiour 


pour  la  fonction  des 
exorcistes,  aGn  qu'il 
soit  un  souverain  spi- 
rituel ,  capable  de 
chasser  du  corps  des 
possédés  les  démons 
avec  leur  malice,  qui 
prend  toutes  les  for- 
mes ;  par  son  Fils 
unique  Notre  -  Sei- 
gneur Jésus-Christ , 
etc. 


Dcum  Pnlremomni- 
polentem,  fratres  ciia- 
rissimi ,  suppliciter 
deprecemur,  ut  hune 
famulum  suum  benef 
dicere  dignelur  in  ol- 
ficium  exorcistarnm  ; 
ut  sit  spiritualis  im- 
peralor  ad  abigendos 
dœmones  de  corpori- 
bus  obsossis  ,  cum 
omni  nequitia  eorum 
mulliforini  ;  per  uni- 
gi'uitum  Filium  suum 
Dominuin  nosirum 
Jesuin  Christum  ,  qui 
cum  eo  vivit  et  regiiaî 


genua. 

genu- 


in  unitate  Spirilus    snncii   Deus,  per  omnia 
sscula    sœculorum.  i^  Amen. 

5.  Tum  conversus  adaltare,  deposita  milra, 
dicit  : 

Prions.  Oremus. 

Et  ministri . 

Fléchissons  les  ge-        Flectamus 

noux.  èj  Levez-vous,  i^  Levate. 

6.  Mox  conversus  ad  ordinalum 
flexum  ,  dicit  : 

Seigneur  saint , 
Père  tout-puissant  , 
Dieu  élerni'l,  daignez 
bénir  votre  servi- 
teur pour  l'ofûcc  des 
exorcistes,  afin  que 
par  l'imposition  des 
mains  et  par  sa  pa- 
role, il  ait  l'autorité 
et  le  pouvoir  de  ré- 
primer les  esprits  im- 
mondes ,  qu'il  soit 
dans  votre  Eglise  un 
mcdi'cin  éprouvé  , 
couronné  de  succès 
et  doué  d'une  force 
céleste  ;  par  Notre- 
Seigiieur  Jésus- 

Cliriiit,  Pic. 


Domine  sancte  , 
Pater  omnipolens  , 
îEterne  Deus,  benef 
dicere  dignare  hune 
famulum  (uum  in  of- 
ficium  exorcistarum  ; 
ut  per  impositionem 
manuum  ,  et  oris 
ofliciuru,  potestalem 
et  imperium  iiabeat 
spirilus  immuniios 
coercendi,  ut  proba- 
bilis  sit  mediciis  Ec- 
clesiœ  lusB  gralia  cu- 
rationum  virlulcque' 
cœlesii  confinnatus; 
per  Dominum  nos- 
irum Jesum  Christum 
Filium  tuum  ,  qui 
tecum  vivit  el  rognai 


10)0 

in  unitate  Spirilus  sancli  Deus  ,  per  omnia 
ssecula  sœcuiorum.  i^  Amen. 

Ordinaiion  d"iiii  acoljle. 

1.  Ponlifex  in  faldislorio  ante  nudium  al- 
taris  reassutnpta  milra  sedet ,  tum  archidia- 
conus  aculytlium  vucat,  dicens  : 

■    Que  celui  qui  doit        Accédât   qui   ordi- 

étre     ordonné     pour  nandus  est    ad    t)fli- 

l'oflice    (les   acolytes  cium  acolylhorum 
s'approche. 

2.  Mox  nominalum  xit  supra  el  genuflexum 
udmonet  ponlifex,  dicens  : 

Très-rher  Gis ,  des-  Suscepturus,  Gli 
liiié  à  l'olficed'acoly-    charissime,   ofGcium 


le,  appréciez  ce  que 
vous  recevez.  L'aco- 
lyte doit  porter  le 
chandelier  ,  allumer 
les  flambeaux  dans 
l'église  ,  présenter 
l'eau  el  le  vin  pour 
l'eucharistie.  Appli- 
quez-vous donc  à 
remplir  "dignement 
ces  fonctions  ,  car 
vous  ne  pourriez 
plaire  à  Dieu  si,  por- 
tant en  main  la  lu- 
mière dans  les  fonc- 
tions saintes  ,  vous 
étiez  assujetti  aux 
œuvres  de  ténèbres, 
et  donniez  par  là  aux 
autres  des  exemples 
funestes.  Mciis,  com- 
me la  Vérité  mêmel'a 
dit,  Que  voire  lumière 
luise  devant  les  hom- 
mes, afin  qu'ils  voient 
vos  œuvres,  et  qu'ils 
glorifient  votre  Père, 
qui  est  dans  les  deux. 
Et,  selon  la  parole 
de  l'Apôtre ,  brillez 
au  milieu  d'une  na- 
tion perverse  et  cor- 
rompue, comme  un 
astre  dans  le  monde, 
portant  en  vous  la 
parole  de  vie.  Ayez 
donc  les  reins  ceints 
el  des  lampes  arden- 
tes dans  vos  mains, 
afin  d'être  un  en- 
fant de  lumière.  Re- 
jetez les  œuvres  de 
ténèbres ,  et  revétez- 
vous  des  armes  de 
lumière ,  car  vous 
étiez  autrefois  ténè- 
bres; mais  mainte- 
nant étant  lumière 
dans  le  Seigneur  , 
marchez  comme  un 
enfant  de  lumière. 
Or  r.Vpôtre  indique 
lui-même  quelle  est 


acolythi,  pensa  quod 
suscipis.  Acolyllium 
etenim  oportel  cero- 
ferarium  ferre,  lumi- 
naria  ecclesiae  ac- 
cendere,  vinum  et 
aquam  ad  euchari- 
sliam  minisIrare.StU' 
de  igilur  susceplum 
officium  digne  im- 
plere.  Non  enim  Dco 
placere  polcris  si  lu- 
cem  Deo  manibus 
praeferens,  operibus 
tenebrarum  inser- 
vias,  et  pei  hoc  aliis 
exempla  perfiitiœprae- 
béas.  Sod  justa  quod 
Veritas  dii  il  :  Luceat 
lux  lua  coram  homi- 
nibus,  ut  videanl  opé- 
ra tiKi  bona,  el  glori- 
ficent  Palrem  tuum 
qui  in  ccelisest.  El  se- 
cundiim  quod  ait 
apostolus  Paulus  :  In 
mcdio  nationis  pravae 
et  perversœ  luceas 
sicut  luminare  in 
mundo,  vcrbum  vitse 
continens.  Sinl  ergo 
lumbi  lui  praîcincli, 
et  lucernœ  ardentes 
in  manibus  luis,  ut 
sis  Glius  lucis.  .^bji- 
cias  opéra  tenebra- 
rum, et  induaris  ar- 
ma lucis.  Eras  et- 
enim aliquando  iene- 
brœ.  nunc  autem  lux 
in  Domino,  ut  Glius 
lucis  ambula.  Quée 
sit  vero  isla  lux  , 
quam  lantopere  in- 
culcat  Apostolus,  ipse 
dcinonstrat,subdens  : 
Fructus  cnim  lucis 
est.  in  omni  bonitatc 
et  justilia  el  verilalc. 
Esto  igilur  sollicitus 
in  omnijustitia,  boni- 
tateelveritatOfUtelle 
el  alius,  et  Dei  Ecclc- 


1001 


ORD 


ORD 


Uk'l 


celte  lamièro  qu'il  ra*  liam  illomin«g.  Tune 
commande  arec  tant  etenim  in  Dci  sacrl- 
de  soin,  quand  il  ficiodigne  vinnm  sug- 
ajoute  :  La  lumière  gères  et  aquam,  si  tu 
produit  toute  sorte  de  ipse  Deo  sacriGcium 
bonté,  de  justice  et  per  castam  vitam  et 
de  vérité.  Soyez  donc  bona  opéra  obiatus 
appliqué  à  tout  ce  fueris.  Quod  tibi  Do- 
quiest  vraiment  juste  minus  concédai  per 
et  bon,  afin  de  vous  misericordiatn  suam. 
éclairer  vous-même, 

d'éclairer  les  autres  et  l'Eglise  de  Dieu. 
Car  vous  offrirez  dignement  le  vin  et  l'eau 
pour  le  sacrifice,  lorsque  vous  vous  serez 
offert  vous-même  en  sacrifice  à  Dieu  par 
une  vie  .chaste  et  par  de  bonnes  œuvres. 
Que  le  Seigneur  vous  l'accorde  par  sa  .mi- 
séricorde. 

3.  Post  hœc  accipit  et  tradit  pontifex  aco- 
lylho  candelabrum  cum  candela  exstincla , 
quod  ipse  manu  dextera  tangit ,  pontifice  di- 
cent»  : 

Recevez  le  chande-  Accipe  cerofera- 
lier  avec  la  cierge,  rium  cum  cereo|,  et 
au  nom  du  Seigneur,  scias  te  ad  acccn- 
et  sachez  que  votre  denda  ecclesiae  lu- 
fonction  est  d'allu-  minaria  mancipari. 
mer  les  flambeaus  In  nomine  Domiui. 
de  l'église,  i^  Ainsi  ^  Âmen. 
soit-il. 

4.  Tum  accipit  et  tradit  urceoium  vacuum, 
guem  similiter  tangere  débet  acolythus,  et  di- 
cit  pontifex  : 

Recevez  la  burette  Accipe  urceoium  ad 
au  nom  du  Seigneur,  snggerenduui  vinum 
pour  présenter  le  vin  et  aquam  in  eucha- 
et  l'eau  destinés  à  risliam  sanguinis 
devenir,  dans  l'eu-  Christi,innomineDo- 
charistie,  le  sang  de  mini,  i^  Amen. 
Jésus-Christ.  ^  Ainsi 
soit-il. 

6.  Postea  stant  pontifex  cum  mitra  versus 
ad  eum  genuflexum,  dicit  : 

Nos  très-chers  frè-  Denm  Patrem  om- 
res,  prions  humble-  nipotentem  ,  fratres 
ment  Dieu  le  Père  charissimi,  supplici- 
tout-puissant  de  dai-  ter  deprecemur ,  ut 
gner  bénir  son  ser-  hune  famulum  suum 
viteur  dans  l'ordre  benefdicere  dignelur 
des  acolytes,  afin  que  in  ordine  acolylho- 
porlant  en  main  une  rum  ;  quatenus  lu- 
lumière  visible  ,  il  mon  visibile  manibus 
suit  aussi  une  lumière  praferens  ,  lumen 
spirituelle  par  sa  con-  quoque  spirituale 
duite,  avec  le  secours  moribus  prœbeat  : 
deNotre-Seigneur  Je-  adjuvante  Domino 
sus-Christ,  etc.  nostro  Jesu  Christo  , 

qui  cum  eoet  Spiritu 
sancto  vivit  et  régnât  Deus,  per  omnia  sœ- 
cula  sœculorum.  ^  Amen 

6.  Tum  pontifex  stans  sine  mitra,et  conver- 
,tens  se  ad  altare,  dicit  : 

Prions.  Or  émus. 

Et  minislri: 

Fléchissons  les  ge-  Flectamus  genua. 
iioux.  ^  Levez-vous,    i^  Levate. 

DlGXIONNAlRli:    DES    RlTES    SACRÉj.    II 


7.  Et  mox  pontifex  convtrsus  ad  aaolij- 
thum  genuflexum ,  dicit  : 

Seigneur  saint.  Domine  sancte,  Pa- 
Père  tout-puissant,  ter omnipotens,œler- 
Dieu  éternel ,  qui  ,  ne  Deus,  qui  por  Jp- 
par  Jésus-Christ,  vo-  sum  Ghristum  Filium 
tre  Fils  Notre-Sei-  tuuni  Dominum  uo- 
gneur,  et  parses  ;ipô-  strum  et  nposlolos 
très,  avez  éclairé  le  ejus,  in  hune  mun- 
mondc  de  votre  lu-  dum  lumen  claritatis 
mièro,  et  qui,  pour  tua)  misisli  ,  quique 
abolir  l'antique  dé-  ut  niortis  noslrœ  .in- 
cret  de  mort  porté  ticjuum  aboleres  chi- 
contre  nous,  avez  rographum ,  glorio- 
voulu  qu'il  fût  atia-  sissimœ  illiim  crucis 
ché  à  l'étendard  de  sa  vcxillo  affigi  ac  san- 
très-glorieuse  croix,  guinem  et  aquam  ex 
et  que  le  sang  et  Tenu  lalere  illiiis  pro  sa- 
coulasscntde  son  côté  lutc  gencris  humani 
pourle  salul  du  genre  elfluere  voluisli,  be- 
humain  :  daignez  bé-  nefdiccre  dignare 
nir  votre  serviteur  hune  famulutn  tuum 
pour  la  fonction  di  s  in  officium  acolylho- 
acolytes,  faites  qu'il  rum;  ut  ad  accen- 
accomplisse  Gdèle-  denJum  lumen  ec- 
nient  son  ministère  clesiae  tuœ.et  ad  siig- 
dans  votre  église,  en  gerendum  vinuin  et 
allumant  les  cierges  aquam  ad  conficien- 
à  l'autel  et  ailleurs,  dura  sanguiiiem  Chri. 
et  présentant  le  vin  sti  Filii  tui  in  offe- 
ct  l'eau  pour  le  sa-  rcnda  eucharistia  , 
crifice  du  sang  de  vo-  sanctis  altaribus  tuis 
tre  Fils.  Seigneur,  fidelitersubministret. 
éclairez  son  esprit,  Accende  ,  Doniine  , 
enflammez  sou  cœur  cor  ejus  et  mentem 
de  votre  amour,  afin  ad  amorem  gratiai 
que,  guidé  par  l'éclat  tu»;  ut  illuminatus 
de  votre  splendeur,  vultu  spiendoris  tui, 
il  vous  serve  Cdùlc-  fideliter  tibi  in  sancta 
ment  dans  votre  sain-  Ecclesia  dcserviat  , 
teEglise.  Parlemênie  per  eumdeiu  Chri- 
Jésus- Christ  Notre-  stum  Dominum  no- 
Seigneur.  ^  Ainsi  strum.  ^  Amen, 
soit-il 

Prions.  Oremus. 

Seigneur       saint,        Domine  sancle,  Pa- 

Pèr»    tout-puissant,  teromnipolens,  œter- 

Dieu    éternel,     (\m  ne  Deus,  qui  ad  Moy- 

avez  dit  à  Moïse  et  à  sen  et  Aaron  loculus 

Aaron   de    tenir   dos  es  ,  ut  accenderentur 

lanpes  allumées  dans  lucernae    in  taberna- 

le   tabernacle  du  té-  culo    testimonii,  be- 

moignage ,     daignez  nefdicere       dignaro 

bénir  votre  serviteur  hune  famulum  tuum, 

afin  qu'il  soit  acolyte  ut  sit    acolythus    in 

dans     votre     église,  ecclesiatua;  perChri- 

Par  Jésus-Christ  No-  stum   Dominum    no- 

tre-Seigneur.  i^  Ainsi  strum.  i^  Amen, 
soit-il. 

Prions.  Oremui. 

Dieu  tout-puissant        Omnipolens     sem- 

el  éternel,   source  de  piterne    Deus,    fous 

lumière  et  de  bonté,  lucis  et  origo  bonita- 

qui   avez    éclairé    le  tis,    qui    per  Jesum 

monde     par     Jésus-  Christum  Filium 

Christ,  votre  Fils,  lu-  tuum,  lamen  verum, 

mièru   véritable  ,    et  muudum  illuminasti, 

lavez  racheté  par  le  cjusquc        oassionia 
02 


1005 


DlGTIOiNNAlRE  DES  CERKMONIES  KT  DES  RITES  SACRES. 


10U« 


mystère  de  votre  piis- 
siuii,  daiguez  l)éiiir 
ce  serviteur  que  nous 
consacrous  pour  l'of- 
fice des  acolytes,  de- 
mandant à  votre  clé- 
meace  d'éclairer  son 
esprit  par  votrescieu- 
ce  ,  et  de  répandre 
dans  son  cœur  la  ro- 
sée de  votre  amour, 
afin  que,  par  votre 
secours,  il  exerce  si 
dignement  les  fonc- 
tions dont  il  est  cliur- 
gé,  qu'il  mérite  de 
parvenir  à  la  récom- 
pense éternelle.  1  ar 
le  méaie  Jésus-Gliiist 
Notre-Seigneur.i^  Ain- 
si soit-il. 

8.  Dcinde  pontifex  accepta  milra  sedet ,  et 
ad  min'ores  ordines  ordinalum  sic  alloquitur  : 

Très-clier  ûls.con-        Fili     dileclissime  , 
sidérez  attentivement    diligeaier     considéra 


mysterio  redemisli  , 
benefdicere  dignarc 
hune  fatauluni  tuum, 
quem  in  ofûcium  aco- 
lylhorum  consecra* 
mus.  poscenles  clc- 
mentiam  luam  ut  ejus 
mentem  ,  et  luminc 
scicntiiB  illustres,  et 
pietatis  tuie  rorc  ir- 
riges;  utitaacccptum 
minislerium  le  auîi- 
lianle  peragat,  qua- 
leuus  ad  œternain  re- 
munerationem  per- 
venire  mereatur;  per 
eumdem  Christum 
DoMiinuiu  noslruni. 
^  Amen. 


les  ordres  que  vous 
avez  reçus;  appliquez- 
vous  à  vivre  sainte- 
ment et  avec  religion, 
à  plaire  au  Dieu  lout- 


ordines  per  te  sus- 
ceptos  ;  stude  sanctc 
et  religiose  vivere  al- 
que  oninipotenti  Deo 
placera,    ut    gratiam 


puissant  ,    aiin     (lue   suaui    possis    acqui- 
vous  puissiez  obtenir   rere,  quam  ipse  tibi 


sa  grâce  ;  qu'il  vous 
l'accorde  lui-môme 
par  sa  miséricorde. 

Dites  une  fois  les 
sept  psaumes  de  la 
pénitence,  avec  les  li- 
tanies, versets  elorai- 
sons,  et  priez  aussi 
pour  moi  le  Dieu 
tout-nuissant. 


per  suam  misericor- 
diam  conceJore  di- 
gnetur. 

Die  semel  seplcm 
psalmos  pœnitentia- 
les,  cum  iitaniis,  ver- 
siculis  et  orationibus, 
et  oranipotenteiu 

Deum  etiam  pro  me 
ora. 


§  IV.  OBDIMATIO.N  d'dN  SODS-DUCRE. 


1.  Objets  nécessaires 
pour  célébrer  la  messe, 
juand  on  confère  les 
ordres  sucrés.  L'autel 
plus  propre  ,  orné 
d'une  couleur  conve- 
nable; un  la  pis  étendu 
sur  les  degrés  de  l'au- 
tel ;  un  carreau  ;  un 
fauteuil;  quatre  chan- 
deliers avec  des  cier- 
ges blancs;  une  croix 
au  milieu  de  l'autel  ; 
au  pied  de  cette  croix, 
le  carton  des  secrètes  ; 
le  carton  de  l'Evan- 
gile In  principio  ,  au 
côté  de  l'Evangile;  les 
ornements  ponlili- 
caux  placés  au  milieu 
de  l'autel ,  dans  l'or- 
dre indiqué  au  com- 
mencement du  Missel, 
et  recouverts  d'un 
luug  voile  de  même 


1.  Missae  celebran- 
dae  pro  sacris  ordi- 
nibus  conferendis 
necessaria  :  Altare 
decenliori  pallio  co- 
loris convenienlis,  to- 
baleisqtie  miindis  or- 
nalnm  ;  tapete  super 
yradus  altaris  exten- 
dendum;  pulvinus  ; 
faldisturium  ;  quatuor 
candelabra  cum  cereis 
albis  ;  crux  in  medio 
altaris  ,  ad  cujus  pe- 
dein  tabella  secreta- 
rum  ;  tabella  Evan- 
gelii  In  principio  , 
in  cornu  Evanijelii; 
pontificalia  ornamen- 
ta  secundam  seriein 
sub  initiuin  Missalis 
descripta  in  medio  al- 
taris prceparata ,  et 
oblongo  vélo  coloris 
paramentorum     coo- 


coulcur;  la  mitre  sim- 
ple au  milieu  de  l'au- 
tel ;  le  bâton  pastoral 
au  côté  de  l'IipUrc; 
sur  le  coin  de  lEpître, 
le  coussin  cl  un  Mis- 
sel où  l'on  ait  mar(iué 
la  messe  du  jour,  l'o- 
raison pour  l'ordi- 
nand,  Exaudi ,  etc. , 
qui  est  à  la  un  du 
Missel ,  cl  tes  cominé- 
moraisons ,  s'il  faut 
en  faire; le Pootifical; 
le  bougeoir  sur  la  cré- 
dence  ;  le  calice  avec 
un  purificatoire  pro- 
pre par-dessus  ;  la 
patène  avec  deux 
grandes  hosties;  une 
ou  plusieurs  petites 
hosties  ,  s'il  y  a  plu- 
sieurs ordinands;  une 
pale  propre  de  lin  , 
sans  couleur,  et  non 
d'une  autre  matière; 
un  petit  voile  sur  le 
calice,  de  la  couleur 
des  ornements  ;  par- 
dessus, une  bourse  de 
même  couleur,  ayant 
une  croix  au  milieu , 
et  le  corporal  au  de- 
dans ;  uu  petit  bassin 
avec,  dos  burettes  en 
verre,  tant  qu'il  est 
possible,  remplies  de 
vin  et  d'eau,  ayant 
leur  couvercle;  un 
bassin  avec  quatre 
vases  d'eau,  et  même 
cinq, s'il  fautconférer 
la  prêtrise.  (Ce  sont 
des  vasos  dans  les- 
quels on  plonge  les 
mains  pour  les  mieux 
laver;  c'est  pour  cela 
qu'il  on  faut  un  nou- 
veau à  chaque  l'ois 
que  l'évéque  se  lave 
les  mains ,  ce  qui  a 
lieu  quatre  fois  à  la 
messe  d'ordination.  ) 
11  faut  un  essuie  main  avec  de  la  mie  de  pain, 
et  deux  éloles  ou  un  plus  grand  nombre  pour 
les  prêtres  qui  imposeront  les  mains  avec 
l'évéciue  ;  une  nappe  pour  la  communion  ; 
un  calice  avec  du  vin  ,  et  un  petit  linge  pour 
la  puriûcation  de  l'ordinand,  après  la  tom- 
munion. 


per  ta  ;  milra  timplex 
in  medio  altaris  ;  ba- 
Cttlus  pasturalis  u  la- 
tere  Epistolœ  ;  Mis- 
sale  cum  cussiHo  ia 
cor»«  Epistolœ  ,  in 
quo  missa  diei ,  oralio 
pro  ordinwndo,  Exau- 
di, quKsumus,  Domi- 
ne :  circa  fmem  Mis- 
salis édita ,  et  com- 
memoraliones,  si  quœ 
sint  faciendœ  ,  cum 
signaculis  disponan- 
tur  ;  Pontificale  ;  bu- 
gia  super  credentiam; 
calix  cum  purificato- 
rio  mundo  desaper  ; 
palena  cum  duabus 
hostiis  majoribus;  una 
aut  plures  purliculœ 
seu  hostiœ,si  plaribus 
diversi  conferunlur 
ordines  ;  palla  linea 
manda,  non  4:oiorata, 
aut  alterius  malerite. 
Veium  parvum  colori-i 
paramentorum  super 
ipsum  calicem  ;  biirsa 
desuper  ejusdem  co- 
loris ,  habens  cruceiH 
in  medio  ;  et  intus  cor- 
p orale;  pelvicula  cum 
umpullisvitreis,  quofU' 
tum  fieri  pôles t,  ciuH 
suis  operculis,  vino  et 
aqua  plenis  ;  bacile 
cum  buccali  quadru- 
plex ,  *j  vero  presby- 
teratus  ordo  confera- 
tur  quint uplex  ;  ma- 
nutergium  cûm  me- 
dulla  panis,  et  duce 
aut  plures  stolœ  pro 
sacerdolibus  tminuum 
imposilionem  cum  e- 
piscopo  facturis;  map- 
pa  pro  communiune  : 
calix  cum  vino  et 
mappula  pro  ordi- 
nandi  purificalione 
post  communionem. 


•2.  Il  faut  à  l'aspi- 
7-ant  au  sous-diaconat  : 
Un  mandat  aposto- 
lique, s'il  est  ordonné 
hors  des  jours  qui  y 
sont  destines  :  la  sou- 
tane ,  les  cheveux  mo- 
destes ,  la  couronne 
du  sous  -  diacre  ,   la 


2.  Ordinando  sub- 
diacono  :  Mandatum 
aposloiicum ,  si  ordi- 
nctur  extra  lempora  ; 
veslis  talaris;  modes- 
lia  in  capillis ;  corona 
subdiaconalis,  prœvia 
confessio  ;  amictus  ; 
alba  ;  cingulum;  ma- 


1005 


ORD 


ORD 


ma 


roiifossion  prcaiabio,  nipulus    et   lunicellu 

i'ainicl  ,     l'aube,    le  ulhi  coloris  ;  cnlix  va- 

cordoii ,  11!  manipule  cttus ,  cnm  patcna  su- 

cl    une    lunique    de  perposila;  bucilc  cum 

couleur  blanche;  un  urveolix   et   manuler- 

calice  vide  et  la  pa-  i/io  ;   liber   Epislula- 

lùiic   par-dessus;    le  riim  ;  cnndelu  pro  vf- 

bassiii  avec  les   h«-  ferturio. 
ruttes    et    le    iiiaiiu- 

lerge  ;  le  livre  des  lîpîlres  ;  un  cierge   pour 
l'oflerloire. 

;!.  Lcpontifeconiï're  2.PonlifeacumPon- 

le  snus-diaconal  après  ti/icali  paratns ul  sub- 

avoir  lu  lu  cinquième  dinconatus      ordinem 

leçon  au  côté  de  l'E-  confinU  in  missis  de 

pitre  ,  quand  c'est  à  Qitaluor  Tcmporibus, 

la  messe  des  Quatre-  dicta  quintn  leclione 

Temps;    mais   à    la  in  cornu  Epistolœ;  in 

messe      du      samedi  missis  vero  et  sabbalis 

avant   la   Passion   et  anle  Vouiinicmn  l'as- 

avant 'l'àqui's,  et  aux  sionis  ,  oui  liesurrec- 

messes    des    doubles  lionis  Doinini,  aut  in 

fêtés  ou  (les  diman-  tnissis  de  feslivo    die 

elles  ,  c'est  après  la  diiplici ,  vct  de  domi- 

coUecte    et    l'oraison  nicis  ,   dicta   collecta 

pour    l'ordination    et  cum  oratione  pro  or- 

les  commémoraisons,  dinatis  siib  uua  con- 

s'il     faut    en    l'aire;  clusione  et  factis  corn- 

ayant  reçu  la  mitre,  tnemorntionibus  ,      si 

il  se  rend  au  fauteuil  quœ  sint  facicndœ;  ac- 

placé  devant  le  mi-  cepta  viitraaccedit  ad  , 

lieu  de  l'autel,  et  s'y  faldistorium  ante  me- 

assied.  dium  ullaris  sibi  pa-\ 
rutum,  et  scdet.           i 

h-.  Alors  l'archi-  V.  Tum  archidia- 
diacre  ou  celui  qui  conus  aut  illius  lo- 
va lient  lieu  appelle  cum  tenons  vocat  or- 
l'ordinand,  en  disant:  dinundiim ,  et  dicit  : 

Qu'il    s'approche  ,  Accédât   qui   ordr- 

cclui  qui  doit  être  or-  naudus  est  subdiaco- 

doniié  sous-diacre.  nus. 

5.  Ensuite  le  no-  5.  Deinde  notnrius 
laircrappellede  l'une  sub  una  ex  triplici 
de  ces  trois  manières:  formula     convenicnti 

euni  vocat ,  dicens  : 

N.  Au  litre  de  l'é-  JS.  Ad  lilulum  cc- 

glise  de  N.  N.  clesitu  N.  iV. 

A  titre  do  patri-  Ad  tituluni  patri- 
moine, monii  sui. 

Frère  N. ,  profès  de  Frater  N.  professus 

l'ordre  de  iV. ,  à  titre  ordiuis  iV. ,  ad    titu- 

de  pauvreté.  lum  pauperlatis. 

[Pour  la  suite  des  rubriques,  en  français, 
voyez  le  litre  suivant.) 

6.  Ordinandus  vero  ,  quisquis  sit ,  respon- 
det,  Adsum  ,  et  accedit  versus  episcopum , 
quem  profunda  reverentia  stdulut.  Denique 
slanlem  ordinundum  pontifex  cum  mi  ira  se- 
dens  admonet ,  dicens  : 

Très-cher  fils,  au  Filidileclissime,  ad 

moment  d'être  élevé  à  sacrum    subdiacona- 

l'onlre  sacré  du  sous-  tus  ordinem  promo- 

diaconat,  vous  devez  vendus,  ilerum  atquc 

considérer  mûrement  ilerum      considerare 

et    aUentivement    le  debes    altenti-    (luod 

fardeau    dont     vous  onus  hodic  ullro  ap- 

voulez      aujourd  hui  pelis.  Uactenus  cnim 

suontanéiueul     vous  liber  es ,  licctque  tibi 


charger  ;     car    vous  pro  arbilrio  ad  sretu- 

étes  encore  libre  en  luria    vola   transirc  , 

ce  moment  :  il  vous  qnod  si  hune  ordinem 

est  permis  de  porter  susccpcris  ,    amplius 

vos  vues  dans  les  en-  non  lici  bit  a  propo- 


gagements  du  siècle  ; 
mais  si  vous  recevez 
cet  ordre  ,  vous  ne 
pourrez  plus  vous  dé- 
gager du  licnqui  vous 


sito  resilire;  sed  Dco, 
cui  servirc  regnarc 
est ,  perpetuo  famu- 
lari  ;  et  caslitateni  , 
illo  adjuvante,  serva- 


aMachera  pour  tou-  re  oporlebil.  atque  in 
jours  à  Dieu,  dont  les  Ktclesiaî  ministerio 
serviteurs  sont  rois  ;  semper  esse  manci- 
avcr  son  secours  ,  il  patum.  Proinde,  dum 
faudra  garder  la  chas-  l(  mpus  est,  cogila,  et 
télé  et  être  toujours  si  in  sanelo  proposilo 
assujetti  au  servicede  perscvcrarc  placet, 
l'Eglise.  Rélléchissez  in  noniinc  Domini 
donc,  pendant  qu'il  en  hue  accède, 
est  temps,  cl  s'il  vous 

plaît  de  persévérer  dans  votre  pieux  dessein, 
au  nom  du  Seigneur,  approchez. 

Hœc  admonilio  non  fit  religioiis. 

1.  Illo  tune  accedente  et  genua  flectenlc 
coram  ponlifice ,  si  sit  alius  ad  allibrem  ordi- 
nem promovendus  ,  arclùdiaconus  vocat  euin 
dicens  : 

Qu'il   s'approche  ,  Accédât  qui  ordi- 

celui  qui  doit  être  or-  nandus  est  diaconus 

donné  diacre  ou  pré-  vcl  presbylcr. 
tro 

'  8.  Mox  ordinandus  saper  tapele  se  pro- 
sternit.  Pontifex  vero',  cum  missa  fiai  sine 
cantu  ,  super  pulvinum  genufleclil  unie  fal- 
distorium et  incipit  lilanias  :  dicens  Kyrie 
eleison  ,  prosequendo  tolas ,  genuflexis  rt- 
spondenlibus  ministris. 

9.  Poslquam  autem  dictiim  fuerit,  Ut  om- 
nibus ûdelibus  defunctis,  etc.,  i^  Te  rogamus 
audi  nos,  pontifex  surgit  cum  luilra,  et  bu- 
culum  pastoralem  in  sinistra  tenens,  conver- 
sas ad  ordinandum. 

Primo  dicit  ; 

Daignez    bénir  cet 


élu. 
^    Nous    vous    en 

prions,  écoulez-nous. 
Secundo  dicit  : 
Daignez    bénir 

sauclitier  cet  élu. 


et 


Ut  hune  cleclum 
benefdicerc  digneris. 

1^  Te  rogamus  audi 
nos. 

Ut  hune  clectum 
benefdicere  et  sanc- 
tifficare  digneris. 

i^  Te  rogamus  audi 


^    Nous    vous 
prions,  écoutez-nous,    nos 
Tertio  dicit  : 
Daignez  bénir,  sanC'        Ut    hune    electucc 
tilier  et  consacrer  cet    bene  f  dicere ,   sanc- 
élu.  ti  t  Gcare  ,    et    cou- 

se t  crare  digneris. 
1^    Nous    vous    en       i^  Te  rogamus  audi 
prions,  écoulez-nous.    nos. 

10.  Si  pluribus  diverses  ordines  conférât 
pontifex,  supradictam  in  plurali  dabiC  be- 
nediclionem,  dicens  :  Ut  hos  eleclos,  etc 

11.  Deinde  reddilo  baculo  pastorali 
sus    anta  faldistorium   genufleclil  pon 


1007 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 
Ut  nos  exau 


1008 


e(  perficit  litanias ,  dicendo 
dire,  etc. 

12.  Quibus  finitis,  sttrgens  pontifex  cummi- 
tra  sedel  ttC  supra;  si  vcro  sit  aliquis  aliusintra 
eadem  missarum  solemnia  ordinandus,  alla 
voce  dicit  archidiaconus  aut  capellanus  vices 
illius  gerens  : 

Qu'il  retourne  à  sa  Recédât  in  partem 
place ,  celui  qui  doit  qui  ordinandus  est 
êlre  ordonné  diacre  diaconus  vel  pres- 
(o!«  prêtre).  byter. 

13.  Tum  pontifex  subdiaconum  ante  se  ge- 
nuflexum  aàmonet ,  dicens  : 

Très-cher  fils,   au        Acccplurus,  fili  di- 
moment  de  recevoir    lecllssiuie  ,    olQciuin 
la  fonction  du  sous-    subdiaconaliis  ,      se- 
diaconat ,  considérez    dulo    attende    qualc 
avec  soin  la  qualité    luinislerium  tibi  Ira- 
du  ministère  qui  vous    ditur.     Subdiaconum 
est  confié.  Un  sous-    eniin  oportet  aqiiam 
diacre  doit  préparer    ad  ministerijm  alta- 
l'eau  qu'on  doit  pré-    ris   praîpararc  ,  dia- 
senter  à  l'autel,  ser-    cono  ministrare,  pal- 
vir   le  diacre,   laver    las  altaris  et  corpo- 
les  pales  et  les  cor-    ralia   abluere  ;    cali- 
poraux ,  et  offrir  au    cem   et   patonam    in 
diacre  le  calice  et  la    usum  sacrificii  eideni 
palènepourlacélébra-    offerre.       Oblationes 
tion  de  la  messe.  Les    quse  veniunt  in  alta- 
offrandes  présentées  à    re,  panes  propositio- 
l'autcl  sont  appelées    nis  vocanlur:Qe  ipsis 
pains  de  proposition;    oblalionibus    tantuin 
il  ne  faut  en  mettre    débet  in   altari   poni 
sur  l'autel  que  ce  qui    quantum  populo  pos- 
est  nécessaire  pour  le    sit  sufficere  ,  ne  ali- 
peuple,  de  peur  que    quid  putiidum  in  sa- 
le reste    ne    se   cor-    crario  rcmaneat.  Pal- 
rompe.   Les   couver-    lœ,  quœ  sunt  in  sub- 
tures  de  l'autel  doi-    slratorio   altaris,    in 
vent  être  lavées  dans    alio  vase  debent  la- 
un  vase,  et  les  corpo-    vari ,  et  in  alio  cor- 
raux  dans  un  autre,    porales  oallae.Ubi  au- 
L'eau  qui  a  servi  à    tem  corporales  pallœ 
cet  usage  ne  doit  pas    Iota  fuerint,  nullum 
être   employée    pour    aliud  linteamen  dcbet 
laver  d'autre  linge  :    lavari,  ipsaque  lotio- 
ondoit  la  verser  dans    nis  aqua  in  baptiste- 
le  baptistère.  Appli-    rium  débet  vergi.  Stu- 
quez-vous  donc,  en    de  itaque  ut  isla  visi- 
remplissant  ces  fonc-    bilia  minisleria,  quaî 
lions  visibles  avec  un    dixinius  ,   nilide  ,   et 
très  -  grand   soin  ,  à    diligenlissime     com- 
perfeclionner  la   pu-    plens,  invisibilia  ho- 
reté  invisible  qu'elles    rum   exemplo   perfi- 
représentent.  L'autel    cias.    Altare   quidem 
de  la  sainte  Eglise  est    sanclae  Ecclesiœ  ipse 
Jésus-Christ ,  suivant    est    Christus  ,    teste 
saint  Ji'an,  qui,  dans    Joanne,  qui  in  Apo- 
son    \pocalypse,  dit    calypsi  sua  altare  au- 
avoir    vu    un    autel    reum  se  vidisse  per- 
d'or,  placé  devant  le    hibet  slare  anle  Ihro- 
trône  de  Dieu.  C'est    num,  in  quo  et  per 
en  lui  et  par  lui  que    quem  oblationes  fidè- 
les oblations  des  fidè-    lium  Deo  Patri  conse- 
les  sont  consacrées  à    crantur.  Cujus  altaris 
Dieu  le  Père.  Les  lin-    pall»    et    corporalia 
ges  sacrés  de  cet  au-    sunt  uiembra  Christi, 
ici  sont  les  meuibres    scilicet   fidèles    Dti  , 


de  K'snsChrist,  c'est-  quibus  i^ommus 
à-dire  les  fidèles,  dont  quasi  vestimentis  prè- 
le Seigneur  se  revêt  tiosis  ,  circumdatur, 
comme  d  un  vêlement  ut  ait  Psalmista  :  Do- 
précieux  ,  suivant  minus  regnavit,  déco- 
celte  parole  du  Psal-  rem  indulus  est.  Bea- 
misle  :  Le  Seigneitr  tus  quoque  Joannes 
sur  son  trône  s'est  re-  in  Apocalypsi  vidit 
vêtu  de  gloire.  Saint  filium  houiiiiis  prœ- 
Jean  vit  aussi ,  dans  cinctum  zona  aurea  , 
l'Apocalypse ,  le  Fils  id  est  ,  sanctorum 
de  riiomme  orné  caterva.  Si  itaque  bu- 
dune  ceinture  d'or  ,  mana  fragilitate  con- 
c'est-à-dire  entouré  tingat  in  aliquo  fide- 
de  la  multitude  des  les  maculari  ,  prîB- 
saints.  Si  donc ,  par  benda  est  a  nobis 
suile  de  la  fragilité  aqua  crelestis  doctri- 
huinaine,  les  fidèles  nte  ,  qua  purificati , 
contraclent  quelque  ad  ornamentum  al- 
souillure,  vous  devez  taris  et  cultum  di- 
leur  présenter  l'eau  vini  sacrificii  redeant. 
de  la  céleste  doctrine,  Esto  ergo  talis  qui 
qui  les  purifiera  et  sacrificiis  divinis  et 
les  rendra  dignes  Ecclesiae  Dei,  hoc  est, 
d'orner  de  nouveau  corpori  Christi  digne 
l'autel,  et  de  partici-  servire  valcas,  in  ve- 
per  au  divin  sacrifice,  ra  et  catholica  fide 
Soyez  donc  tel  qu'il  fundatus ,  quoniam  , 
convicut  à  un  digne  ut  ait  Aposlolus,  om- 


miiiistre  du  divin  sa- 
crifice et  de  l'Eglise 
de  Dieu  ,  c' est-à  dire 
du  corps  de  Jésus- 
Christ,  établi  et  fondé 
dans  la  foi  véritable 
et  catholique  ;  car, 
commeledit  l'Apôtre, 


ne  quod  non  est  ex 
fide  ,  peccalum  est , 
schismalicuiii  est  et 
extra  unitatem  Eccle- 
siœ est.  Et  ideo  ,  si 
usque  nunc  fuisti  tar- 
dus  ad  ecclesiam  ,  a- 
modo  debes  esse  assi- 


tout  ce  qui  n'est  pas  duus.  Si  usque  nunc 
selon  la  foi  est  péché,  somnolentus  ,  araodo 
est  schismatique,  est  vigii.  Si  usque  nunc 
hors  de  l'unité  de  l'E-  ebriosus  ,  aniodo  so- 
glise.  C'est  pourquoi  brius.  Si  usque  nunc 
si  jusqu'à  ce  jour  inhouestus  ,  amodo 
vous  n'avez  pas  été  caslus.  Quod  ipse  tibi 
empressé  à  vous  rcn-  prœstare  dignelur  , 
drc  à  l'église,  désor-  qui  vivit  et  régnât 
mais  soyez-y  assidu  ;  Deus  in  sœcuia  sajcu- 
si  jusqu'à  ce  jour  vous  lorum.  i^.  Amen, 
avez  été  nonchalant , 

devenez  vigilant  ;  que  la  sobriété  succède 
en  vous  à  l'intempérance  ,  la  chasteté  à 
l'incontinence.  Que  Dieu  daigne  vous  ac- 
corder ces  grâces ,  lui  qui  vit  et  règne  dans 
les  siècles  des  siècles.  ^  Ainsi  soit-il. 

\h.  Deinde  pontifex  adhuc  sedens  accipit 
et  ordinando  calicem  vacuum  tradit  cum  pa- 
lena  vacua  superposita ,  quem  ille  manu  dex- 
tera  tangit,  pontifice  intérim  dicente: 

^  oyez  quel  minis-  Vide  cujus  ministe- 
tère  vous  est  confié,    rium     tibi    traditur  : 


ideo  te  admoueo,  ut 
ita  te  exhibeas ,  ut 
Deo  placera  possis. 


c  est  pourquoi  je  vous 
avertis  de  vous  con- 
duire de  manière  à 
pouvoir  plaireàDieu. 

lo.  Et  archidiaconus  accipit  et  tradit  ei 
tirccolos  cum  vino  et  aqua,  ac  bacile  cum 
iiutnutergio,  quœ  omnia  simililer  ordinandus 
tiingerc  débet. 


4009 


ORD 


ORD 


1010 


16.  Postea  surgit  ponliftx,  et  vtrtui  aà 
populwn  stans  cum  mitra,  dicit: 

Prions  Dieu  et  No-  Oremus  Déum  ac 
tre-Seigncur  ,  mes  Doniinum  nostrum, 
Irès-chers  frères,  de  fratrcs  charissiiui,  ut 
répandre  sa  f;ràco  et  super  hune  scrvum 
sa  bénédiclionsurson  suum,  quem  nd  sub- 
serviteur qu'il  a  dai-  diaconalus  ofGcium 
gné  appeler  à  l'oflice  vocare  dignatus  est, 
du  sous-diaconat, afin  infundat  benetdictio- 
que,  s'en  acquittant  nein  suani  et  gra- 
fulèlement  en  sa  pré-  tiam;  ut  in  conspectu 
sence,  il  mérite  les  ojusfideliterserviens, 
récompenses  desti-  prjgdestinala  sanclis 
nées  aux  saints,  avec  praîmia  conscquatur, 
le  secours  de  No-  adjuvante  Domino 
trc-Seigneur  Jésus-  noslro  Jesu  Cliristo, 
Christ,  etc.  qui  cum  eo   vivil  et 

régnât  in  unitate  Spi- 
ritus  sancliDeus,  per  omnia  sîecula  sœculo- 
rum.  i^  Amen. 

17.  Tum  deposita  mitra,  conversus  ad  ai- 
tare  ponlifex,  dicit; 

Prions.  Oremus. 

Et  ministri  dicunt  : 

Fléchissons  les  ge-  Fiectamus  gcnua. 
nous,  i^  Levez-vous     i^  Levate. 

18.  Mox  ponlifex  versus  ad  ordinandum 
genuflexum  dicit  sine  mitra. 

Seigneursaiiit,Père  Domine  sancte,Pa- 
tout-puissanl ,  Dieu  toromnipotens,œler- 
élernel,  daignez  bénir  ne  Di-us,  bcnefdicere 
votre  serviteur  que  dignare  hune  famu- 
vous  avez  choisi  pour  lum  tuum,  quem  ad 
l'office  du  sous-dia-  subdiaconatus  ofû- 
conat;  établisscz-Ie  cium  eligere  dignatus 
dans  votre  Eglise  es,  uteuraiu  sacrario 
coaiuie  une  coura-  tuo  sancto  strenuum, 
gcusc  et  vigilante  sollicitumquecoelestis 
sentinelle  de  la  milice  militiae  instituas  ex- 
céleste; qu'il  soit  un  cubilorem ,  sanctis- 
fidcle  ministre  de  vos  que  altaribus  tuis  G- 
saints  autels  ;  faites  déliter  subminislret, 
reposer  sur  lui  les-  et  requiescat  super 
prit  de  sagesse  et  euni  Spiritus  sapicn- 
d'intelligence,  decon-  tim  et  inleliectus,  Spi- 
seil  et  de  force,  de  ritus  consilii  et  for- 
science  et  de  piété;  liludinis,  Spiritus 
remplisscz-lc  de  l'es  sticntiœ  cl  pictutis; 
prit  de  votre  crainte;  et  repleas  eum  Spiri- 
confirmez-le  dans  le  tu  limoris  lui  ;  ut  eum 
divin  ministère,  afin  in  minislcrio  divino 
que  docile  aux  ordres  confirmes,  ut  obe- 
qu'il  recevra,  il  vive  diens  facto,  ac  diclo 
dans  l'obéissance  et  parens,  tuam  graliam 
obtienne  votre  grâce  ;  consequatur  ;  per  Do- 
par  Noire-Seigneur  minura  nostrum  Je- 
Jésus-Christ,  etc.  sum  Christum  Filium 

tuum,  qui  lecum  vi- 
vit  et  régnât  in  unitate  Spiritus  sancli  Dcus, 
per  omnia  sœcula  sceculorum.  i^.  Amen. 

19.  Tum  ponlifex  sedens  cum  mitra,  accipit 
amictum,  qui  in  collo  ordinandi  jacet,  impo- 
nitque  super  caput  ejus,  dicens: 

Recevez  l'amict ,  Accipe  amictum, 
qui  désigne  la  modéra-    per  quem  designatur 


tion  dans  les  paroles,    castigalio   vocis  ,   In 
Au  nom  du  Père,  etc.    nomiiio    Pa+tris,   et 
Fiflii  ,   et    Spirituif 
sancti.  ^  Amen. 

20.  Tum  immillit  pontifex  manipulum  in 
sinislrum  bracitium  ejusdem,  dicens: 

Recevez  le  mani-  Accipe  manipulum, 
puie  qui  désigne  les  per  quem  designan- 
fruits  des  bonnes  œu-  tur  fructus  bouorum 
vrcs.  Au  nom  du  Pè-  operum.  In  nomine 
re,  etc.  Paftris,  et  Fiflii,  et 

Spiritus  t  sancti.    i^. 

Amen. 

21.  Posthmc  tunica  illum  totaliter  induit, 

dicens  : 

Que  le  Seigneur  Tunica  jucundita- 
vous  revête  de  la  lu-  lis  et  indumcnto  lae- 
niquo  d'allégresse  et  liliœ  induat  te  Domi- 
du  vêlement  de  joie.  nus.  In  nomine  Paf 
Au  nom  du  Père,  etc.  tris,  et  Fiflii,  et  Spi- 
ritusf sancti.  ^.\men. 

2'2.  Tandem  tradit  illi  librum  Epistolarum, 
quem  tanyit  manu  dextera,  dicenle  intérim 
pontiftce; 

Recevez  le  livre  des  Accipe  librum  Epi- 
Epîlres  ;  ayez  le  pou-  stolarum  ;  et  habe  po- 
voir  de  les  lire  dans  testatem  Icgendi  cas 
la  sainte  église  de  in  ecclesia  sancta 
Dieu ,  tant  pour  les  Dci ,  lam  pro  vivis 
vivants  que  pour  les  quam  pro  defunctis, 
défunts.  Au  nom  du  In  nomine  Paftris, 
Père,  etc.  et  Fiflii,  et  Spirilusf 

sancli.  i^  Amen. 

2'î.  Jlis  peractis,  archidincono  su(jqercnte, 
subdidconus  surgit,  et  fada  ponlifici  pro- 
fundd  révèrent ia,  redit  ad  locum  suum,  et 
gcniiflectit.  Tum  pontifex  surgit  et  accedil 
ad  cornu  Epistolœ,  ubi  deposita  mitra  prose- 
quitur  missam. 

2k-.Lecto  aulem  offertorio,  pontifex,  accepta 
mitra,  in  faldislorio  ante  médium  ahuris  po- 
sito,  sedet;  mox  subdiacunus  cnndelam  uccen- 
sam  dextera  sustinens,  sinistra  pectori  ad- 
mota,  accedil;  tum  facta  ponlifici  profunda 
reverenlia,  genufleclit,  cujus  manum  dexte- 
ram,  dwn  tradit  cnndelam,  osculatur;  deinde 
surgit,  et  facta  iterum  reverenlia,  redit  nd 
locum  suum.  Facta  oblalione,  pontifex  an- 
nulum  et  chirolhecds  dcponit,  et  lotis  mani- 
bus,  resumit  annulum  et  surgit,  sublaloque 
faldistorio,  accedil  ante  médium  allaris,  ubi 
deposita  mitra,  prosequitur  missam  :  secretœ 
diei  ordinandi  sécréta  adjuncta.  sub  uno  Per 
Dominum,  cum  aliis  secretis,  si  quœ  sint  di- 
cendœ. 

25.  Dum  ponlifex  dicit  orationem  Domine 
Jesu  Christe,  qui  dixisti.  etc.,  subdiaconus 
accedit  ad  dexteram  pontifîcis,  et  oratione 
dicta,  utcrque  simul  osculatur  altare  ;  et  con- 
versa facie  ad  invicem,  pontifex  dat  osculum 
pacis  subdiacono,  dicens,  Pax  tecnm  ;  cui  ille 
respondet.  Et  cum  spiritu  luo.  Tum  subdia- 
conus, facta  ante  et  post  profunda  reverentia 
ponlifici,  et  gentiflexione  SS.  saeramenlo, 
vadil  ad  locum  suum. 

26.  Postquam  vero  pontifex  se  communica- 
verit  et  tolum  sanguinem  sumpserit,  prius- 


ion 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DF.S  ItlTRS  SACRES. 


ini'i 


(juam  sepurificrt,  palln  ctUx  tegitur,  cl  ùlirn 
médium  corponilùi  ex  parle  IUvangelii ,  non 
extra  ipsum  collocalur.  Tum  pontifex  snppo- 
nit  palenam  hostiœ,  cjua  communicandas  cft 
ordinalus  ;  qui  antc  médium  altnris  accedens, 
genuflexus  dicit  intcllùjibili  foce;  Confiteor 
Dt'O,  etc.  ;  quo  peracto,  pontifex  fne.ta  gcnu- 
fexione  SS.  sacramcnlo,  surgit  et  alifjuan- 
tuhim  se  rctrahit  ad  cornu  Evangelii;  et  ver- 
sus ad  ordinatitm,  junctis  munibus,  dicit,  licet 
unicus  sit  communicandus  : 

Miscronlur  vesiri 
omnipolcns  Deus  ,  cl 
diinjssis  peccalis  vcs- 
Iris,  perducat  vos  ad 
vitam  œlernani. 


QueDicu  lout-puis- 
sant  ail  pitié  de  vous, 
qu'il  vous  pardonne 
vos  péchés  et  vous 
conduise  à  la  vie  éter- 
nelle,   i^  Ainsi  soil-il. 

Que  l'indulgence  , 
l'absolution  cl  la  ré- 
mission de  vos  péchés 
vous  soitaccordé  î  par 
le  Seigneur  toul-puis- 
sant  et  miséricor- 
dieux. ^  Ainsi  soit-ii. 


i'^  Amen. 

lndulgcntiam,|ab- 
solulioncm  et  romis- 
sionem  peccaloruin 
veslrorum  (ribuat  vo- 
bis  oninipolens  et  ini- 
scricors  Dominus. 

i^  Amen. 


27.  Tum  accedit  ordtnatus  ad  supremiimal- 
taris  gradum,  ubi  genuflexus  et  communi- 
calurus  mappulam  rccipit.  Pontifex  vero  ver- 
tus ad  allare,  facit  :;enuflexionem  SS.  sacra- 
jiento  :  deinde  sur  g  en  s  ,  sinistra  patenam  , 
dexlera  vero  hostiain  revercnter  accipil,  quam 
aliguantuhim  elevatam  tenct  super  palenam  , 
et  conversus  ad  ordinalum  in  medio  altaris, 
dicit  : 


Voici  l'Agneau  de 
Dieu  ;  voici  celui  qui 
ftle  les  péchés  du 
inonde;  Seigneur,  je 
ne  suis  pas  digne  de 
vous  recevoir  chez 
moi,  mais  dites  seule- 
ment une  parole,  et 
monâinosera  sauvée. 

28.  Ttim   accedens. 


Ecce  AgnusDei,ec- 
ce  qui  lollit  peccala 
mundi.  Mox  ter  sub- 
jungit ,  Domine,  non 
sum  dignus  ut  inlros 
sub  Icctum  meum  ; 
scd  tanlum  die  verbo, 
et  sanabilup  anima 
mea. 
ordinato  porrigit  SS. 


eacramenlum,  fuciens  citm  eo  signum   crucis 
super  patenam,  et  simul  dicens  : 


Que  le  corps  de 
Notrc-Seigncur  Jésus- 
Christ  vous  conserve 
jusqu'à  la  vie  éter- 
nelle.  ^  Ainsi  soit-il. 


Corpus  t  Domini 
noslri  Jesu  Christi 
custodiat  te  in  vitam 
eelernam  :  et  respon- 
det,  Amen. 


29.  Tum  manum  pontificishosliam  lenenlem 
oscutatur,  et  communionem  revercnter  sumit, 
ori  ejus  supposila  patena.  Deinde  nnus  mi- 
nistrorum  purificat  ordinalum  calice  ,  aut 
idio  vase  cumvino  ad  hoc  destinato;  et  cum 
ordinalus  os  ad  t)iappulam  exlerserit,  redit  ad 
locum  situm. 

30.  Commnnione  peracta,  pontifex  colligit 
fragmenta  patena,  quam  supei-  ealiccm  suum 
exlergit,  purificalionem  sumit  ,  cum  digiio- 
runi  ablutione  ;  quo  facto  mitram  accipil  et 
lavât  manus,  quibus  exlcrsis,  stalim  depo- 
sita  milra,  stans  in  cornu  Epistolœ  tnissam 
prosequitur ,  postcotnmunioni  diei  ordinan- 
di  posicommunione  adjuncla  sub  uno  l'cr 
Dominum,  cum  aliis  postcommuniojxibus ,  si 
qum  sint  dicendw. 


■H.  Data  henedictinne,  nt  moris  est,  et  rcd- 
dito  baciilo  pastorati ,  sedet  pontifex  in  fil- 
distorio  anic  intditim  (dtnris  posito  ;  mox  or- 
dinalus accedii,  qui,  fucta  profunda  ponlifici 
reverenlin,  genuflectit  ;  tum  his  verbis  sub- 
diaconum  aut  diuconum  alloquitar  pontifex, 
dicens  : 

Fili  dileclissime,  diligcnter  considéra  or- 
dinem  per  te  susceptum  ac  onus  humeris 
tiiis  impositum  :  studc  sancle  et  religiosc  vi- 
verc,  alque  omnipolenli  Deo  placere,  nt  gra- 
liam  suam  possis  acquirere,  quam  ipse  libi 
per  miscricordiam  suam  concedere  dignelur. 
Ad  subdiaconaluiii  (  vel  ad  diaconaium  )  or- 
dinato, die  iiocliirniun  hujus  diei,  et  oinniro- 
tentem  Deum  eliam  prô'me  ora  (?'oy.  col. 
100.3,  n.  8). 

32.  Tum  surgit  pontifex,  et  amoto  fddisto- 
rio  ,  convertit  se  ad  cornu  Evangelii,  ubi , 
deposita  milra,  dicit  intelligibili  voce  Domi- 
nus vobiscum.  Deinde  Initium  sancti  Evan- 
gelii sccundum  Joanncm.  In  principio  cral 
A'erbum  ;  cl  signal  labellam  in  qua  est  Eian- 
gelium  ;  aut  (  si  deficiat  )  signal  allure,  et  se. 
Mox  acceplis  milra  et  baculo,  prosequitur  , 
factaque  critci  débita  reverentia  in  infîmo 
gradu  altaris,  reverlitnr  ad  faldislorium,  ubi 
exuitur  sacris  veslibus.  Si  vero  aliud  Evan- 
fjelium  sit  dicendum,  illud  in  cornu  Evangelii 
dicit,  eoque  dicto,  recedit  ut  prius. 

§  V.   ORDINATION  d'un  DIACRE. 

Pour  conférer  le  Missœ  celebrandœ 
diaconat,  il  faut  pré-  prodiaconalus  ordine 
parer  tout  ce  qui  est    conferendo     neressa- 


nccessaire  à  la  messe, 
comme  il  est  marqué 
ci -de  vaut  pour  le  sous- 
didconal. 

1.  Choses  nécessai- 
res à  un  aspirant  mi 
diaconat  :  Un  mandat 
diis.iinl-siége,  s'il  e-t 
ordonné  hors  du 
Icnips  ;  la  soutane  ; 
la  modestie  dans 
les  cheveux  ;  la  cou- 
ronne d'un  diacre;  la 
confession  préalable; 
l'amicl  ;  l'aube  ;  le 
cordon;  le  manipule; 
l'étole  et  la  dalmati- 
que  de  couleur  blan- 
che ;  le  livre  de?  Evan- 
giles et  un  cierge  pour  l'offerloire. 


ria.  nt  sxvpra,  de  ordi- 
naiione  suùUioconi 


1.  Ordinando  dia- 
cono  :  Mandatum 
aposlolicum,  si  ordi- 
neUir  extra  tempora  ; 
vestis  lalaris  ;  mode- 
slia  in  capUlis  ;  corona 
diaconalis  ;  prœvia 
confessio  ;  amiclus  ; 
alba  ;  cingulum  ;  ma- 
nipulas ;  stola  cl  dal- 
malica  alhi  coloris  ; 
liber  Evangeliorum  , 
c  mdela  pro  offcrlorio. 


2. L'évéque,  revêtu 
des  ornements  ponti- 
ficaux ,  ayant  ajouté 
à  l'oraison  de  la  mes- 
se du  jour,  loraison 
pour  l'ordinand,  E- 
xaudi,  quœsumus,  qui 
est  à  la  fin  du  Missel, 
ne  disant  qu'une  fois 
Per  Dominum  ,  ay.iiil 
aussi  fait  les  auins 
commémoraisons,  s'il 
y  en  a  à  faire,  lit  l'E- 


2.  Pontifex  »'^u 
ponlificali  parttus  , 
ut  ordinulionem  dia- 
conalus  conférai,  in 
dominicis  aut  fcstivis 
diebus,  aut  stalulis  a 
jure  temporibus  ;  dic- 
ta oralione  pro  ordi- 
nando Exaudiqua'sii- 
mus,  Domine,  elc.,ul 
in  fine  Missalis  habe- 
tur,cum  oralione  diei 
sub    uno   l'er  Doiui- 


MIS 


ORD 


ORD 


pitre.  (On  ne  la   f.iit  mim,    et  fuctis   aliis 

pas  lire  par  un  nou-  commemoralirDiilnis  , 

veau      sous-tliacro  ,  si  quœ  sint  fncirndœ  , 

quand  il  n'y  a  pas  or-  Irgit  Epistolam.   Qua 

(linationRéncrale.  De-  finita,  accipitmitram, 

cret  de  IH.'Jl.)  Lepon-  et  accedens  ad  ftthiis- 

tife  s'assied    avec  la  tnrixm   atile  médium 

mitre devanlle  milieu  allarisparatum,sedet. 
de  l'autel. 


lOU 


verdi   orationem  sunm  nd  ordinnndnm,  quem 
sic  admonet  : 


3.  On  appelle  l'or- 
dinand  diacre,  en  di- 
sant :  qu'il  s'appro- 
che celui  qui  doit  élro 
ordonné  pour  le  dia- 
conat. (  V  oy.  lo  titre 
suivant,  Ordinations 

GÉNÉRALES.) 


3.  Intérim  promo- 
vendus  ad  ordinem 
diaeonritus,  per  arclii- 
diaconum,  uut  ilVms 
locum  Icnentem  voca- 
tur,  dicendo  : 

Accédai  qui  ordi- 
nandus  est  ad  diaco- 
natum. 


'i.  Mox  ordmanaus per  notarium  nomina- 
ttis  accedit,  et  factit  pontifici  profundu  reve- 
renlia,  genuflcctit. 

5.  Tum  archidinconus  illum  offcr  en  s  ponti- 
fici sitb  lus  verbis  loquitur,  dicens  .- 

UCvérendissimepè- 
re,  là  sainte  Eglise 
catholique  notre  mère 
voiis  demande  d'éle- 
ver à  la  fonction  du 
diaconat  ,  ce  sous- 
diacre  ici  présent. 


Reverendissimepa- 
ter  ,  postulat  sancla 
mater  Ecclesia  catho- 
lica,  ut  iiunc  prœsen- 
tcm  subdiaconum  ad 
onus  diaconii  orJinc- 
tis. 


6.  Pontifex  interrogat,  dicens  : 

Savez-vous  s'il  en  Scis  illum  dignum 
est  digne  ?  esse  ? 

7.  Respondet  archidiaeonus  : 

Autant  que  la  fai-       0"anlum   liumana 

blesse  humaine  per-  fragilitas  nossc  sinit, 

met  de  le  connaître  ,  cl  scio,    et  teslificor 

je  sais  ctj'attestequ'il  ipsunidignumesse  ad 

estdignod'élrechargé  hujus  onus  offlcii. 
de  cet  ofCce. 

8.  Mox  pontifex  respondet  : 

Rendons  grâces   à        Deo  gratias. 
Dieu. 

9.  Et  ad  ejus  ordinationem  procedit.  Im- 
primis  pontifex  sedcns  cum  mitra,  ctero  po- 
puloque  annuntiat  dicens  : 

Avcclc  secours  du  Auxilianlc  Domino 

Seigneur  notre  Dieu  ,  Doo  et  Salvalorc  no- 

et  de  notre  Sauveur  stro  Jesu  Cliristo,  cli- 

Jésus-Christ  ,     nous  ginms   huuc-prœsen- 

choisissons  ce  sous-  tem  subdiaconum  in 

diacre     ici     présent  ordinem   diaconii.  Si 

pourl'ordredudiaco-  quis     habet    aliquid 

nat.   Si    quelqu'un  a  contra  illum,  proDeo, 

quelque  chose  contre  et  propter  Deum  cum 

lui,,  au  nom  de  Dieu  fiducia  eseat  etdicat; 

et  pour  Dieu,  qu'il  se  verunilamcn    mcmor 

présente avecconfian-  silconditionis  suœ. 
ce  et  qu'il  le  dise;  cc- 

pendautqu'il  n'oublie  pas  sa  condition. 

1^.  pMta  aliquali  monta  pontifex  con- 


Trés-cher  fils,  qui 
allez  être  éievd  à  l'or- 
dre des  lévite»,  pen- 
sezmûrcnient  à  quelle 
éiuinenle  dignité  de 
l'Eglise  vous  aspirez; 
car  undiaereeslchar- 
pc  de  servir  à  l'autel, 
di;  baptiser  et  de  prê- 
cher. Dans  l'ancienne 
loi ,  parmi  les  douze 
tribus,  Diea  avait 
choisi  celle  de  Lévi 
pour  lui  confier  à  ja- 
mais la  garde  du  ta- 
bernacle, et  le  minis- 
tère sacrédeson  culte; 
il  releva  à  une  dignité 
si  grande  ,  que  per- 
sonne ne  pouvait 
remplir  ces  fonctions 
saintes,  s'il  n'appar- 
tenait à  celle  tribu  ; 
tellcrnenlque  par  un 
grand  privilège  héré- 
ditaire ellie  devint  et 
fut  appelée  la  tribu  du 
Seigneur.  G'estde  cet- 
te tribu,  très-cher  fils, 
que  vous  avez  au- 
jourd'hui le  nomel  les 
fonctions  ;  parce  quo 
vous  ôles  choisi  pour 
l'office  lévitique  dans 
le  service  du  taberna- 
cle, c'est-à-dire  de  l'E- 
glise de  Dieu,  qui, 
toujours  sous  les  ar- 
mes, combat  sans 
cesse  contre  ses  enne- 
mis ;  ce  qui  a  fait  dire 
à  l'A  pôlre  :  a  Nous  n'a- 
vons pas  à  combattre 
contre  la  chair  et  le 
sang,  mais  contre  les 
principautés  et  les 
puissances  ;contreles 
princes  du  monde,  do 
ce  siècle  de  ténèbres , 
contre  les  esprits  ma- 
lins répandus  dans 
l'air.  )>  Celte  église  est 
comme  le  tabernacle 
qu'il  fallait  porter  et 
garder  ;  vous  devez 
l'orner  saintement  , 
par  une  prédication 
divine  et  des  exemples 
de  perfection.  Lévi 
signifie  ajouté  ou 
choisi  ;  et  vous,  très- 
cher  Gis,  qui  héritez 
de  ce  nom,  soyez  éle- 
vé au-dessus  dos  dé- 
sirs charnels  et  des 
concupiscences    ter- 


Provehendus,  *  fili 
dilcctissime,  ad  levi- 
licumordinem,cogila 
magnoperc  ad  quan- 
tum gradum  f-xclesi» 
ascendis.  Dinconum 
cnirn  oportet  mini- 
strareadaltare.bapli- 
zare,  et  prœdicare, 
Sane  in  veteri  lege  , 
ex  duodec.im,  una  tri- 
bus Levi  clecta  est , 
quao  speciali  devotio- 
ne  tabernaculo  Dei 
cjusquesacrificiisritu 
perpeluo  deserviret. 
Tanlaque  dignitas  illi 
concessa  est ,  quod 
nullus  ,  nisi  ex  ejus 
stirpe,  ad  divinum  il- 
lum cullum  atque  of- 
ficinm  ministraturus 
ascenderet  ;  adeo  ut 
grandi  quodam  privi- 
logio  bœreditatis,  et 
tribus  Domini  esse 
mererelur  cl  dici  : 
quorum  hudie,  filidi- 
leclissime,  et  numen, 
et  officium  tenes  ; 
quia  in  ministerium 
tabcrnaculi  testimo- 
nii,  id  est,  Ecclesia 
Dei,  oligeris  in  leviti- 
coofficio,  quœscmper 
in  procinctu  posita , 
inccssabili  pugna 
contra  inimicosdimi- 
cat  ;  unde  ait  Aposto- 
lus,  «  Non  est  nobis 
colluctalio  adversus 
caruemeisanguinem, 
sed  adversus  princi- 
pes et  potestates,  ad- 
versus mundi  redores 
lenebrarum  harum, 
contra  spiritualiane- 
quiti«,incœlestibus.» 
Quani  Ecclesiam  Dei, 
vcluli  tabernaculum, 
portare  ,  et  munire 
debes  ornatu  sancto , 
prsedicalu  divino,  e- 
xemplo  perfecto.  Levi 
quippe  interpretatur 
addjius,  siveassump- 
tus.  Et  tu,  fili  dilec- 
tissirae,  qui  ab  bae- 
reditate  paterna  no- 
men  accipis,  estoas- 
gumptus  a  carnalibus 
desideriis,  a  terrenis 
concupiscentiis,  quaB 
miUtanladversusaui- 
mam.  Esto  nilidus  , 
mundus,  parus,  cas- 


nirUONNAIRE  PF.S  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES  1016 

le   Saint-Esprit  dans  les  siècles  des  siècles. 

12.   Deinde  surgens  cum  mitra    ponlifex, 
stans  versus  ad  ordinandum,  dicit    alla   voce 


10!3 

restres  qui  combat- 
tent contre  l'âme. 
Soyez  pur,  chaste  , 
sans  souillure  et  sans 
tache  comme  il  con- 
vient à  un  ministre 
de  Jésus-Christ,  à  un 
dispensalcurdes  mys- 
tt'-resde  Dieu,afinque 
vous  soyez  diprne  d'ê- 
tre compté  dans  la 
hiérarchie  de  l'Eglise, 
dans  l'héril.ige  et  la 
tribu  chérie  du  Sei- 
gneur. Et  comme  vous 
'Jevez  coopérer  àl'ad- 
minislraliondu  corps 
et  du  sang  du  Sei- 
gneur,soyezcn  garde 
contre  tous  les  attraits 
de  la  chair  ;  car  l'E- 
criture dit  :  Soyez 
pvrs,  vous  qui  portez 
les  vaseit  du  Seiqneur. 
Pensez  à  saint  Etien- 
ne, que  son  éminente 
chasteté  fit  choisir  par 
les  apA'.res  pour  la 
même  (onction.  Ayez 
soin  de  retracer  dans 
vos  aclioiislEvangilc 
que  vous  annoncez , 
afin  qu'on  dise  de 
vous  :  Bienheureux 
les  pieds  'h  celui  qui 
annonce  hi  paix,  qui 

annonce  les  vrais  biens.  Ayez  pour  chaussu- 
res les  exemples  des  saints,  afin  de  prépa- 
rer les  voies  à  l'évangile  de  paix.  Que  le 
Seigneur  vous  l'accorde  par  sa  grâce. 

11.  Deinde  si  non  sit  ordinntus  subdi^co- 
nus,  ordinmdus  diaconus  se  prosternit  ad 
cornu  Evangelii,  vel  uhi  nenuflectebat.  Pon- 
tifex  vero  cummilrn  ante  fahlistorium  sw.nn 
genufleclens  récitât  litanias.  Ordinandus  au- 
tein  per  pontificem  benedicitur  prout  siipra 
dictum  est,  in  ordinntione  subdiaconi.  Post 
hœc  ordinando  ah  accubitu  survente,  et  ta- 
men  genuflexo  manenle,  pontifcx  sedens  in 
faldislorio  cum  mitra,  intelligibili  voce  allo- 
quitur  clerum  et  populum,  dicens  : 

Continuons  nos  Commune  votum 
vœux  et  nos  prières  communis  bratio  pro- 
en commun,  afin d'ob-  sequatur,  ut  hic  to- 
lenir ,  par  les  prié-  tius  Ecclesije  proce, 
res  de  toute  l'E-  qui  ad  diaconalus  mi- 
glise,  à  celui  qui  se  nisterium  preepara- 
prépare  auministè-  tur,  leviticae  bene  f 
re  du  diaconat,  la  bé-  dictionis  ordine  cla- 
nédi«tion  de  l'ordre  rescat ,  et  spiriluaii 
lévitique,  qui  le  fas-  convcrsaiione  prae- 
se  briller  par  la  grâce  fulgens ,  gratia  sanc- 
éclatante  d'une  con-  lificationis  eluceat  ; 
Yersalion  spirituelle  prsstante  Domino 
et  d'une  sainteté  par-  nostro  Jesu  Christo , 
faite.  Par  Notre-Sei-  qui  cum  Pâtre  etSpi- 
gneur  Jésus -Christ,  ritu  sancto  vivil  et 
qui  étant  Dieu,  vit  et  regnatDeusin  s»cula 
règne  avec  le  Père  et    sseculorum. 


tus,  sicut  decetminis- 
trum  Christi,  et  dis- 
pensatorem  mysterio- 
rum  Dei  ;  ut  digne 
addaris  ad  numerum 
ecclesiastici  gradus  ; 
ut  h8ereditas,ettribus 
amabilis  Doraini  esse 
merearis.  Et  quia 
comminister  et  coo- 
peratores  corporis  et 
sanguinis  Domini , 
esto  ab  omni  illecebra 
carnis  alienus  ;  sic 
enim  ait  Scriptura  : 
Mundamini  qui  fertis 
vasa  Domini.  Cogita 
beatum  Stephanum 
merito  prœcipuœcas- 
tilatisab  apostolis  ad 
officium  istud  elec- 
tum.  Cura  ut  quibus 
Evangelium  ore  an- 
nunlias,  vivis  operi- 
bus  exponas,  ut  de  te 
dicalur  :  Beati  pedes 
evangelizantis  pa- 
cem ,  evangelizantis 
bona.  Habe  pedes  tuos 
caiceatos  sauctorum 
exemplis,  in  prapara- 
tioneEvangeliipacis. 
Quod  tibi  Dominus 
concédât  per  gratiam 
suam. 


legendo  : 

Nos  très-chers  frè- 
res, prions  Dieu  le 
Père  tout-puiïsaut  de 
répandre ,  dans  sa 
miséricorde,  ses  bé- 
nédictions les  plus  a- 
bondantessurson  ser- 
viteur, qu'il  a  daigné 
choisir  pour  l'office 
du  diaconat;  conju- 
rons-le de  conserver 
en  lui  la  grâce  de  sa 
consécration,  et  d'ex- 
aucer nos  prières 
dans  sa  clémence  , 
afin  que  sa  grâce  con- 
firme les  actes  de  no- 
tre ministère,  et  qua 
sa  bénédiction  sanc- 
tifie celui  que  nous 
croyons  devoir  con- 
sacrer au  service  de» 
saints  autels;  par  son 
Fils  unique  Notre- 
Seigneur  Jésus-Christ 
qui,  élaalDieu,  vit  ci 
règne  avec  lui  en  l'u- 
nité du  Saint-Esprit. 


Oremus,  fratres 
charissimi,  Deum  Pa- 
trem  omnipotentem, 
ut  super  hune  famu- 
lum  suum,  qucm  ad 
officium  diaconatus 
dignatur  assumere  , 
benedictionissuje  gra- 
tiam clementer  effun- 
dat  ;  eique  consecra- 
tionis  indultcB  propi- 
tius  doua  conservet, 
et  preces  nostras  cle- 
menter exaudiat  ;  ut 
quœ  nostro  gerenda 
sunt  ministeriu ,  sua 
benignus  prosequa- 
tur  auxilio;  et  quem 
sacris  mysteriis  exse- 
quendis  pro  nostra 
intelligentiacredimus 
olTerendum,  sua  bene 
t  dictione  sanctifi- 
cet,  et  confirme!  ;  per 
unigenitum  Filium 
suum  Dominumnos- 
trumJesum  Christum, 
qui  cum  eo  et  Spiritu 
sancto  vivil  et  régnât 
Deus. 

13.  Deinde  depositamitra  et  extensisantepec- 
tus  manibus,  dicit  : 


Dans  tous  les  siè- 
cles des  siècles. 

^  Ainsi  soit-il. 

*  Le  Seigneur  soit 
avec  vous. 

^  Et  avec  votre  es- 
prit. 

t  Elevons  nos 
cœurs. 

^  Nous  les  avons 
vers  le  Seigneur. 

^  Rendons  grâces 
au  Seigneur  notre 
Dieu. 

1^  Cela  est  juste  et 
raisonnable. 

Il  est  vraiment  jus- 
te et  raisonnable,  il 
est  équitable  et  salu- 
taire de  vous  rendre 
grâces  en  tout  temps 
et  en  tous  lieux.  Sei- 
gneur saint  ,  Père 
tout -puissant ,  Dieu 
éternel ,  qui  donnez 
tous  les  honneurs  , 
qui  distribuez  toutes 
les  dignités ,  et  qui 
dispensez  tontes  les 
fonctions  ;  qui,  im- 
muable en  vous-mê- 
me, renouvelez  toutes 


Per  omnia  sacula 
Sfflculorum. 

^  .\men. 

f  Dominus  vobis- 
cum. 

^  Et  cum  spiritu 
tuo. 

t  Sursum  corda. 

i^  Habemus  ad  Do- 
minum. 

t  Gratlas  agamus 
Domino  Deo   nostro. 

i^Dignumetjuslunr. 
est. 

Veredignumetjus- 
tum  est ,  sequum  et 
salutare,  nos  tibi  sem- 
per  et  ubique  gratias 
agere, Domine  sancte 
Pater  omnipotens, es- 
terne  Deus,|honorum 
dator  ordinumque 
distributor,  atque  of- 
ficiorum  dispositor , 
qui  ia  te  manens  in- 
novas omnia  ,  et 
cnncta  disponis  pe» 
V'erbum,  virlutem  la- 
pienliamque  tuam, 
Jesum  Christum    Ft> 


1017 


ORB 


ORD 


lOtS 


choses,  et  disposez  liuni  luum  Dominum 
lout  par  Tolre  Verbe,  nostrum  sempilcrna 
votre  vertu,  votre  sa-  providenlia  pr«pa- 
fçossc,  Jésus -Christ  ras,  cl  singulis  qui- 
volre  Fils,Notre-Sei-  busqué  temporibus 
gneur;  vous  dont  la  aptauda  dispensas, 
providence  éternelle  Cujus  corpus,  Eccle- 
piépaio  et  distribue  siam  videlicet  tuam, 
toutes  choses,  suivant  cœlestium  gratiarum 
le  temps  ellcscircon-  varielate  distinclum, 
stances;  vous  qui  ac-  suorumque  conne- 
cordez  à  son  corps,  xum  dislinctione 
c'est-à-dire  à  votre  membrorum,  per  le- 
Eglise,  ornée  par  la  gem  mirabilem  to- 
variété  des  dons  ce-  tius  compaginis  uni- 
lestes,  et  ne  formant  tum,  in  augmenlum 
qu'un  tout,  par  une  tenipli  tui  crescere, 
loi  admirable,  malgré  dilalariquc  largiris; 
la  multitude  de  ses  sacri  muncris  servi- 
membres,  de  s'élen-  tutem  trinis  gradibus 
dre  au  loin  pour  a-  minislrorum  nomini 
grandir  votre  temple  ;  tuo  militare  constitu- 
vous  y  élablisspztrois  ens.eleclis  ab  initio 
ordres  de  ministres  Lcvi  filiis ,  qui  in 
pour  y  remplir  les  myslicis  opcralioni- 
fonctions  sacrées  et  bus  domus  tuaî  fideli- 
agir  en  votre  nom,  bus  excubiis  pcrma- 
comme  autrefois  vous  nentes  i,lijercdilaleni 
choisîtes  les  enfants  benediclionis  aelernae 
de  Lévi,  qui,  par  sorte  perpétua  possi- 
leur  Odélité  à  des  dorent.  Super  hune 
fonctions  mystérieu-  quoque  famulum 
ses  exercées  dans  vo-  tuum  ,  qusesumus  , 
tre  temple, ont  acquis  Domine,  placatus  in- 
l'héritage  éternel  do  tende,  quem  luis  sa- 
la bénédiction  pro-  cris  altaribus  servi- 
mise  à  leur  père.  IVe-  lurum  in  officium 
gardez  aussi  avec  diaconatus  supplici- 
bonté  volreservitcur,  ter  dedicamus.  El  nos 
que  nous  vous  consa-  quidem  tanquam 
crons  pour  servir  à  homines,  divini  scn- 
l'autel  dans  l'office  du  sus  et  summa  ratio- 
diaconat.  Nous  som-  nis  ignari  ,  liujus 
mes  hommes  ,  nous  vitam,  quantum  pos- 
coniprenons  peu  vo-  sumus  ,  tcstimamus. 
tre  divine  sagesse  et  Te  autem  Domine, 
votre  souveraine  rai-  quîenobissunt  igaota 
son  ;  mais  nous  ap-  non  transeunt ,  le 
précions  sa  conduite,  occulta  non  fallunt. 
autant  que  nous  le  Tu  cognitor  os  sccrc- 
pouvoiis.  ^'ous,  Sei-  torum  ;  lu  scrulator 
gneur,  à  qui  rienn'é-  es  cordium.  Tu  istius 
chappe  decequi  nous  vitam  cœlesti  poleris 
est  caché,  qui n'igno-  examinarc  judicio, 
rez  pas  ce  qui  nous  quo  semperprasvalos, 
est  inconnu,  qui  con-  et  admissa  purgare  , 
naissez  les  secrets  et  et  eaquœ  sunlagcnda 
sondez  lies  cœurs ,  concedere. 
vous  pouvez,  par  vo- 
tre jugement  céleste 
et  infaillible,  exami- 
ner la  vie,  réparer  les  fautes  commises, 
et  faire  remplir  les  devoirs. 

14.  Hic  solus  pondfex  exlcnsam  manum 
dexteram ponit  super  caput  ordinandi,  dicens. 

Recevez     l'Esprit-  Accipe       Sijiritum 

Saint  qui  vous  don-  sanctum,  ad  robur  et 

uera  la  forceJerésis-  ad  rcsistendum  dia-> 


ter  au  démon  clà  ses  bolo,  et  tcntationibus 

tentations  ;    au  nom  cjus ,      in       numiue 

du  Seigneur.  Domini. 

15.  Postea  prosequilur  ut  prius,  exlen>am 
lenens  mamim  dexteram  usque  in  tinem  prœ- 
falionis  : 

Répandez  sur   lui,  Emilie     in     eum , 

nous  vous  en  prions,  quœsumus.    Domine, 

Seigneur,    votre   Es-  Spiritum      sanctum  , 

prit-Saint,  qui  le  for-  quo  inopus  ministerii 

tiûe  par  la  communi-  tui  ndeliterexsequen- 

cation    de     ses    sept  di  sepliformis  gratiae 

dons ,    pour   remplir  luœ  munerc  robore- 

avcc  fidélité  votre  mi-  lur. 
nislère. 

Que  toutes  les  ver-  Abuiidet       in      eo 

tus  éclatent  en   lui  ;  totius  forma  virlulis, 

une  gravité  pleine  de  auctoritas    modesta  , 

modestie  ,    une    pu-  pudor   constans  ,  in- 

deur  qui   ne  se  dé-  nocenliaî    puritas  ,  et 

mente  jamais,  la  pu-  spiritualis   obsorvan- 

reté  de  l'innocence  ,  lia      disciplina),     in 

le  zèle  pour  le  main-  moribus     ejus   pr»- 

tien  de  la  discipline|;  cepla    tua    fulgeant; 

que     vos     préceptes  ut       suœ      castitalis 

brillent  dans  sa  con-  exemplo  imitationeni 

duite;  que  le  peuple  saiictam  plebs  acqui- 

soit  saintement  imi-  rat;    et   bonum  con- 

talcur  de  sa  chasteté;  scientia;  leslimonium 

faites  qu'ayant  le  té-  praîfcrens,  in  Chrislo 

moignage  d'uue  bon-  firmus     et      slauilis 

ne  conscience,  il  de-  perseverct   dignisque 

meure   ferme  et  sta-  successibus    de   infe- 

ble   en  Jésus-Christ  ;  riori  gradu  per   gra- 

(|ue  par  votre  grâce  liam     tuaui     capere 

il  mérite  d'être  élevé  potiora       mereaiur; 

à  une  plus  haute  di-  per   eumdern     Domi- 

gnité.   l'ar   le    même  num    iiosirum  Jesuoi 

Noire  -  Seigneur    Je-  Chiistuni   Filium    tu- 

sus-Christ  voire  Fils,  uni,  qui  lecum   vivit 

qui,  etc.  et  régnai    in  ujjitalc 
Spiritus  sancli,  etc. 

16.  Posl  hœc  pontifex  scdens  cum  mitra, 
ordinando  ante  se  genuflcxo  slolmn  imponit 
super  humerum  sinistrum,  dicens  : 

Recevezl'éloleblan-  Accipe     stolam    f 

che    de  la    main   de  candidam    de    manu 

Dieu  ,     accomplissez  Dei  :  adimple  minis- 

votre  ministère,   car  terium  luum,    potens 

Dieu    a    le    pouvoir  enim     est    Deus,   ut 

d'augmenter  en  vous  augeat    libi   graliam 

sa  grâce;  lui  qui   vil  suam.     Qui    vivit    et 

et  règne  dans  les  siè-  régnât  in  sœcula   saj- 

clés  des  siècles.  culorum.  i^  Amen. 

i^  Ainsi  soil-il. 

17.  Fnciens  super  ordinandum  signum 
crucis  :  aliquis  vero  minister  refleclel  capila 
stoUe,  et  alligabil  sub  brachio  dexlro. 

18.  Deinde  pontifex  accipiens  dalmaticam 
ealotaliter  induit  ordinandum,  dicens  : 

Que     le     Seigneur  luduat  te  Dominus 

vous  revêle  d'un  ha-  indumenlo  salutis,  et 

bit    de    salut;    qu'il  vestimenio  lœlitiîe,  et 

vous  environne  à  ja-  daimalica        justiti» 

mais  d'un    vêlement  circumdel  le  seniper, 

de  joie  et  de  la  dal-  in    noiuiue    Doiuiui. 


f0!3 


nicTiONNAmf;  des  ceremon'ie*  i;t  des  rites  sacres 


1020 


inati(iufl   do  juslice  :    i^Amcn 
au  nom  du  Seiftneur. 

i^  Ainsi  suil-il. 

10.  Poslremo  pnntifox  accipil  et  ordinan- 
do  iriidit  lUirum  KvdiKjeiiorum,  (jnem  manu 
dextrra  tangenli  dicil  : 


Hpccvpz  le  pouvoir 
tlolirel'Evangile  dans 
l'K;;lis('  de  Dieu,  l.int 
pour  les  vivants  que 
pour  !<'9  défunts.  Au 
nom  du  Suiçneur. 

^  Ainsi  soit-il. 


Accipc  polpsfnfcm 
le«ji'ndi  l'^viitigclium 
in  Eccicsi.i  l)oi,  l,im 
pro  vivis  (|ii.im  pro 
defuflciis,  lu  noininc 
Domini. 

I?  Amen. 


20.  Quo  facto,  ponli[ex  stans  sine  mitray 
(id  allure  conversas,  dicit  : 


Prions. 
Minislri  dicunt  : 
Fléchissons  les  ge- 
noux. ^  Levez-vous. 


Orcmus. 

FIcclamus  genua. 

i^  Le  va  le. 

21.  Dcinde  verlcns  se  ad  ordinalum,  dicit  ; 
Exaucez  nos  prié-        Exaudi  ,   Domine , 


res,  Si'igiicur,  el  re 
paudcz  sur  volrc  ser- 
viteur l'aliondance  di; 
vos  bénédiclioiis,  afin 
qu'enrichi  des  dons 
cèlcslos,  il  puisse  être 
agréa;!)le  à  votre  ma- 
jeslé,et  prôscnteraux 
autres  un  modèle  de 
bonne  conduite.  Par 
Nolrc-Seigneur  Jésus- 
Christ,  etc. 


prcees  nostras,  et  su- 
per huuc  l'aïuulurn 
(uum  Spiiilum  luaj 
bi'netdiclioiiisemilie; 
ut  cœlesli  muuere  di- 
l<itus,  et  luœ  majesla- 
lis  graliam  possil  ac- 
quirere,  et  beac  Vi- 
vendi aliis  exemplum 
prœbere  ;  per  Domi- 
num  nostruia  J es  uni 
Christum  Filium 

luum,  qui  tecum  vi- 
vit  el  rognât   in   unilale   ejusdem    Spiritu* 
sdocti  Dcus,  per  oinnia  saecula  sœculorum. 
^  Amen. 


Prions. 
Seigneur  saint,  au- 
teur de  la  foi,  de  l'es- 
pérance cl  de  la  grâce, 
rémunéraleurdes  pro- 
grès, qui  avez  établi 
dans  le  ciel  et  sur  la 
terre  le  ministère  des 
anges,  et  vous  servez 
de  tous  les  élén>ents 
pour  exécuter  votre 
volonté,  daignez  ré- 
pandre les  effets  de 
votre  bonté  sur  votre 
scsrvileai'  ,  afin  que 
docile  à  vos  ordres, 
et  minislr>!  irrépré- 
hensible de  vos  au- 
tels ,  voire  grâce  b; 
rende  encore  plus 
pur ,  et  digne  du 
haut  rang  où  vos 
apôtres  ,  inspirés  par 
le  Saiut-Espril,  éle- 
vèrent sept  des  pre- 
miers disciples  sous 
la  direction  et  la  con- 
«luiledesaiatElienne; 
que    doué   de  toutes 


Oremus. 
Domine  sancto, Pa- 
ter fidei,  spei  et  gra- 
liœ ,  cl  profecluum 
rcmuncrnliir,  qui  in 
cœlestibus  et  terrenis 
angelorum  minisle- 
riis  ubique  dispositis 
per  omnia  eicmenta 
volunlalis  lu;e  dil- 
fuiulii  effoctuin:hunc 
quoque  famulum 

tuum  spirilunli  dig- 
nare  illiislrare  affec- 
lu  ;  ut  luis  obsequiis 
expedilus,  s.inclis  al- 
laribus  tuis  minisler 
purus  arcrescat  ,  et 
indulgenlia  lui  pu- 
rior  ,  corum  gradu  , 
quos  apostoli  tiii  in 
seplenarium  nume- 
rum  beato  Stephano 
duce  ac  praîvio  Spi- 
rilu  sancto  auclore  , 
clegerunt,  dignus 
existât  ;  virltitibus 
uaiversis,  quibus  tibi 
servire    oportel    in- 


les  vertus  nécessaires 
pour  vous  servir,  il 
vous  soit  agréable. 
Par  Notre- Seigneur 
Jésus-Clirisl,  etc. 


slructus,  lib»  compla- 
ceal  ;  per  I')ominum 
nostrum  Jcsum  (',hri- 
slura  Filium  tuum  , 
qui  tecum  vivit  et  ré- 
gnât in  unilale  ejus- 
dem Spiritus  sancii  Deus,  per  oinnia  saecu- 
la  sœculorum.  ii|  Amen. 

22.  /lis  per.iclis,  archidiarnno  sugr/erentr, 
dincomiK  surgit,  factaque  ponti/ici  prafiinda 
rcrrrenlia,  redit  'xd  lociim  sinim,  ibiqnc  i/e- 
nnjjeclit ,  poniifex  vero  surgit  et  accedit  ad 
coi'nti  Epistoliv,  ubi  deposita  mitra  prose- 
quilar  missam  ,  el  fe  gerit  in  offertnrio  sus- 
cipiendo  et  in  ownihns  aliis,  proitC  ftabetur 
supra  in  ordinalione  suhdiuconi. 

§  VI.   OnDINATION  d'dn  pnÊTRE. 

Il  faut  pourla  messe      Missœcelehrandmpro 


confercndo  presliglc- 
ralus  ordiiic  necessci- 
ria,  ut  supra  ibid. 

1.  Onlinando  pre- 
sbytero  :  ManiUUtan- 
apostnlicum,  si  ordi- 
nelur  extra  Icinpora; 
veslis  lalaris;  tnodes~ 
lia  in  capillis  ;coro)ia 
sacerdotalis  ;  prœvia 
confcssio  ;  amiclus  ; 
cin>guluin  ;  munipa~ 
lus;  stola  et  planeta 
albi  coloris  ;  olcu»^ 
catechumenorum  :  ca- 
lix  cum  vino  et  nguu; 
palenn  et  hostia  dcsu~ 
per  posita  ;  villa  li- 
nea  pro  sustenlandis. 
manibus  post  unctio- 
neni^,  si  sil  consue- 
tudo;  pehis  cl  vas 
aqiuœ;,  medulla  panis 
et  manaiergiuiH  pro. 
presliyterandi  ma- 
nuntn  lolione;  cnn- 
delà  pro  offcrlorio , 
Missale  ad  legendain 
missam  cum  ponlifice; 
saccrdos  udjuvans  in. 
missœ  recituione. 


ce  qu  on  a  indiqué 
à  l'ordination  d'un 
sous-diacre. 

1.  Choses  nécessai- 
res à  l'aspirant  à  la 
préirise  :  Un  mandat 
du  sain-l-siégc  ,  si 
l'oi'diaalion'  a  lieu 
hors  du  temps  ; 
la  soulane,  les  che- 
veux modestes ,  la 
couronne  sacerdo- 
tale ,  la  confession 
préalable  ,  l'a  miel  , 
l'aube  ,  le  cordon,  le 
manipule  ,  l'étole  et 
la  chasuble  de  cou- 
leur blanche  ;  l'huile 
des  catéchumènes  , 
un  calice  avec  du  vin 
et  de  l'eau,  la  patène 
avec  une  hostie  des- 
sus ,  une  bande  de 
linge  pour  soutenir 
les  mains  après  l'onc- 
tion, si  c'est  la  cou- 
tume; un  bassin  et  un 
vase  d'eau  ;  de  la 
mie  de  pain  et  un 
manulerge  pour  es- 
suyer les  mains  du 
nouveau  prêtre  ;  un 
cierge    pour    l'olTer- 

loiro,  un  Missel  pour  lire  la   messe  avec  In 
pontife,  un  prêtre  qui  l'aide  à  réciter  la  messe, 

2.  L'évé(iue  vêtu  2  Poniifex  nruatu 
ponlificalcment  con-  pontificali  indutiis  , 
fère  la  prêtrise  avant  ut  ordinein.  presbyte - 
le  dernier  verset  du  ratus  conférât  ,  in 
trait  ou  de  la  prose,  missis  de  QtMtuoi> 
s'il  y  en  a  ;  sinon  ,  Tempoiibus,  et  in  do- 
avanl  V Alléluia  après  minicis  ac  f-stivis  die- 
le  graduel  de  la  messe,  bus  a  Dominica  .S'«/>- 
II  reçoit  la  mitre  et  tuagesimœ  iisque  nil 
va  s'asseoir  devant  le  Pascha  exclasivr.antc 
milieu  de  l'autel.  ultimum  versum  trrr- 

tus;  in  sabdatn  infra 
octavam  Penlecostes ,  cl  in  feMis  qnw  ba'lnxt 
soc/uentiam,  ante  uUimwn  serpfentiœ  versitm , 
in  IJomiiHcin  autem  el  fis^ivis  dkelnis  eer  an 


1031 


OUD 


ORD 


losa 


num  et  per  Adventum  antc  versuin  Allcluia. 
Accipil  mitram,  et  accedem;  ad  faldiatorinm 
ante  médium  allaris  sihi  piiralnm,  sedet. 

3.  En  même  temps  3.  Intérim  ad  ordi- 
l'archidi.u're  ou  co-  nempresbt/leraluspro- 
lui  qui  en  tienl  lieu  movend.un  archidia- 
.ippelle  l'ordinand  on    conus,  mil  iliius  lo- 

cum    tenens    evocat  , 

dicens  : 

Accédai  qui    onli- 

naiidus  est  ad   ordi- 

nem  prcsbytcratus. 


disant: 

Approchez ,  vous 
qui  devez  recevoir 
l'ordre  de  la  prêtrise. 


(  Voy.  La  Iraduciion  française    des   liuliri- 
qaes  au   titre   suivant  :  Ordinations  génk- 

lULES.  ) 

•'i..  Mox  oréinandus  per  notaritvm  nomina- 
les aceedit ,  et  farta  pontifici  profunda  re- 
verentin,  genufleclit. 

5.  Tum  archidiaconus  illum  offcrens  ponti- 
fici, sub  kis  verhis  loquitur  dicens  ; 

Père  Irès-vénéra-  Reveri^ndissimc  pa- 
l)ie,  la  sainte  Eglise  ter,  posiulal  sangla 
calholiqiUo  notre  mè-  mater  Ecclesia  catlio- 
re  vous  prie  d'élever  lica  ut  hune  prœsen- 
ce  diacre  ici  présent  tcnidiaconumadonus 
à  la  cliarge  de  la  pré-  presbyterii  ordinetis. 
Irise. 

G.  Et  pontifex  inlerrogat,  dicens: 

Savez-vous  s'il  en^  Scis  illum  esse  di- 
cst  digne  ?  gnum  ? 

7.  Respondet  archidiacomis. 

Autant  que  la  fra-  Quantum    humana 

gililé    humaine    per-  fragilitas  nosse  sinit, 

met  de  le  connaître,  et    scio    et    lestificor 

je     sais    et    j'altesic  ipsiim    dignum    esse 

qu'il  est  digne  d'être  ad  hu'us  onus  officii. 
chargé  de  cet  emploi. 

8.  Mox  pontifex  dicit  : 
Rendons  grâces  à  Deo  gratias. 

Dieu. 

9.  Et  annuntiat  clero  et  populo,  dicens  : 
Nos  très-chers  frô-       Quoniam  ,    fratrcs 

res,  puisque  les  rai-  charisissimi  ,   rcclori 

sons  de  craindre  ou  navis  et  navigio  de- 

dcspérer  sont   com-  ferendis    eailem    est, 

munes  au  conducteur  vel  securilatis   ratio, 

du  navire  et  aux  pas-  vel  communis  timo- 

sagers,  il  faut  com-  ris,  par  eorum  débet 

juirer  les   sentiments  esse    sentcntia,  qno- 

de  ceux  qui   ont  les  rum    causa    commu- 

riiêmes    intérêts.    Ce  nis     exislit.      Nequc 

n'est  pas  en  vain  qu'il  enim    fuil    frustra    a 

a   élé  établi    par   les  Patribus     inslitutum 

Pères  que,    quand   il  ut  de  eicclione  eorum 

s'iinirait    de    choisir  qui  ad  rcgimen  alta- 

ccux  qui  doivent  être  ris     adhibendi     sunt 

préposés    au  service  consulalur  etiam  po- 

de  l'autel,   le  peuple  pulus  ;   quia   de  viia 

même  soit  eonsullc;  et  conversalione  prse- 


car  ce  qui,  dans  leur 
vie  et  leur  conduite 
est  quelquefois  ignoré 
de  la  mnllitudc,  peut 


senlandi,  quod  non- 
nunquam  ignoratur 
a  pluribus,  scitur  a 
paucis  ;     et    nece«se 


d'ol)éir  à  celui  qui  a  sum  prtebueril  ordi- 

étè   ordonné  ,  quand  nanilo.    Hujus  siqui- 

on  a  consenti  à   son  dcm  diaconi  in  pres- 

ordinalion.  La  vie  de  bylerum  ,  auxiliante 

ce  diacre  qui,  par  la  Domino,     ordinandi 

gràre  de   Dieu,   doit  conversatio    (  quan- 

clre  ordonné  prêtre,  tum    mihi     videlur  ) 

a  été  exemplaire  (au-  probala,  et  Deo  pla- 

tant  que  je  puis  en  cita  existit  et  digna 

juger),    agréable    à  (utarbi(ror)  Eccle- 

Dieu  ,    et  digne   (  ce  siasiici  honoris  aug- 

semble)     d'un     plus  mcnto.  Scd  ne  unum 

haut  rang  dans  l'I'lgli-  forlasse,  vel  paucos, 

se.  Maisdans  la  crain-  aut  decipiat  assensio, 

te  qu'un  seul  ou  un  velfallat  afrectio,sen- 

pelil  nombrene  soient  tenlia  est  cxpetenda 

égarés  par  l'affection  mnltorum.      Ilaque  , 

ou  par  la  prévention,  qnid  do  cjus  aclibus  , 

il  faut  demander  l'a-  aut  niorihus  noveri- 

vis  d'un  grand  nom-  lis,    qnid    de   merito 

bre.  Dites  donc  libre-  sentiatis  ,  libéra  voce 

ment  ce  que  vous  sa-  tradatis  ;  ac  ilii  tes- 

vez  sur  sa  vie  et  ses  timonium  sacerdotii, 

mœurs,  ce  que  vous  mngis      pro      merito 

pensez  de  son  mérite;  qnam   affectione  ali- 

que  votre  témoignage  qua  Iribualis.  Si  quis 

relativement  au    sa-  igilur   liabet    aliquid 

cerdocc    soit     fondé  conira     illum  ,     pro 

sur  le  mérite,  et  non  Deo,etpropterDeum, 

sur  quelque  affection  cum  fiducia  exeat  et 

particulière.  Si   donc  dicat    :    verumiamen 

quelqu'un  a  des  griefs  memor   sit    conditio- 

conlre   lui,   qu'il    se  nis  suae. 
présente    avec    con- 
fiance, et  qu'il  le  dise;  cependant  qu'il  n'ou- 
blie pas  sa  condition. 

10.  Poslea  pontifex,  alitiun  inlerjcctw  mo- 
rula,  converleiis  scrmonem  sumn  ad  ordinan- 
dum,  admonet  eum,  dicens  : 


être  connu  de  piu-  est  ut  facilius  ei  quis 
sieurs;  et  sans  con-  obeilientiamexhibeat 
tredil  il  est  plus  facile    ordinal»,  cui  assen- 


Très-cher  fils,  qui 
allez  être  consacré 
prêtre  ,  applip.uez- 
vous  à  recevoir  di- 
gnementcelte  charge, 
et  ensuite  à  vous  en 
bien  acquitter. 

La  fonction  d'un 
prêtre  est  d'offrir,  de 
bénir,  de  présider,  de 
prêcher  et  de  bapti- 
ser. C'est  donc  avec 
une  sainte  frayeur 
qu'il  faut  monter  à  ce 
haut  degré,  et  lors- 
qu'on s'est  rendu  re- 
eommandableparune 
sagesse  céleste,  par 
des  mœurs  pures,  et 
en  pratiquant  depuis 
longtemps  la  justice. 
Aussi  le  Seigneur  or- 
donnant à  Moïse  de 
choisir  dans  tout  Is- 
raël, pour  le  secon- 
der, soixante  et  dix 
hommes  sur  qui  il 
voulait  répandre  les 
dons  du  Sainl-Esprit, 


Consecrandus  ,  fili 
dileclissinie,  in  pres- 
byleratus  officiucn  , 
illud  digne  suscipere 
ac  susceptum  lauda- 
biliter  exsequi  slu- 
deas. 

Sacerdotem  enim  , 
oporlet  offerre  be- 
nedicere  ,  prœesse  , 
prœJicare  cl  bapti- 
zarc.  Cum  magno 
quippc  limore  ad  lan- 
tum  gradum  ascen- 
dendum  est  ac  pro- 
videndum  ut  cœleslis 
sapientia,  probi  mo- 
res, et  diulurna  jus- 
liliiB  observatio  ad  id 
electos  commendent. 
Unde  Dominus  prse- 
cipiens  Moysi  ut  sep- 
tuaginta  viros  de  uni- 
verso  Israël  in  adjn- 
torinm  suum  eligeret, 
quibus  Spiritus  sanc- 
tidona  divideret,  sug- 
gessit,  quos  lu  nosli, 
quod    senes     populi 


1025 

lui    dit 
parmi  ceux  que  vous 
savez  être  les  anciens 
du  peuple.  A'ous  étiez 
figuré  par  ces  soixante 
et  dix  hommes,   par 
ces   anciens,  si,   par 
les  sept  donsduSaint- 
Espril  et  par  l'obser- 
valion  de  la  loi,  vous 
montrez  la  probité  et 
la  maturité  dans  vo- 
tre  science    et  dans 
votre  conduite.  Dans 
le    Nouveau    Testa- 
ment,   le    Seigneur 
choisit  aussi  soixante- 
douze    disciples  ,    et 
les    envoya   deux   à 
deux  prêcher  devant 
lui,  afln  d'apprendre, 
par  sa  parole  et  par 
ses    exemples  ,    aux 
ministres      de      son 
Eglise,  qu'ils  doivent 
être  parfaits  dans  la 
foi  et  dans  les  œuvres, 
ou  qu'ils  doivent  être 
affermis  dans  l'amour 
de  Dieu  et  du  pro- 
chain.     Appliquez  - 
vous  donc  à  être  tels 
par  la  grâce  de  Dieu, 
qu'on  puisse   digne- 
ment    vous     choisir 
pour  coadju leurs  de 
Moïse  et   des  douze 
apôtres,  c'est-à-dire, 
des  évêqucs  catholi- 
ques figurés  parMoïse 
et  par    les    apôtres. 
Certes,  celte  admira- 
ble   variété  d'ordres 
divers  entoure,  orne 
et  gouverne  la  sainte 
Eglise;  ou  y  consacre 
dus  pontifes,  et  au-des- 
sous d'eux  des  prêtres, 
des  diacres,  dos  sous- 
diacres  et  des  minis- 
tres de  divers  ordres; 
et  ces    divers  mem- 
bres, ces  diverses  di- 
gnités,formentlc  seul 
corps  de  Jésus-Christ. 
C'est  pourquoi,  très- 
cher  fils,  vous  que  le 
suffrage  de  nos  frères 
a   choisi    pour    être 
consacré  comme  no- 
tre aide ,    conservez 
dans  vos  mœurs  l'in- 
tégrité     d'une      vie 
sainte  et   pure.  Ap- 
préciez ce  que  vous 
faites;  imitez  ce  que 
vous  opérez;  en  cé- 
lébrant   le     mystère 
de  la  mort  de  Nolre- 


DICTIONNAIRE  DES  CERKMONIES  ET  DES  RITES  SACRES 
Choisissez 


1021 


sunt.  Tu  siquidcm  in 
septuaginla    viris  et 
senibus  signalus  es, 
si  pcr  Spiritum  sep- 
tiformem,  decaiogura 
legis  custodiens,  pro- 
bus    et    matuius    in 
scienlia    similiter    et 
in  opère  fucris.  Sub 
codem    quoque    my- 
sterioet  eailem  figura 
in    novo  Testamento 
Dominus  septuaginla 
duos  clegil,  ac  binos 
ante   se  in    piaedica- 
tioncm  misit;    ut  do- 
ceret  verbo  simul  et 
facto,   ministros   Ec- 
clcsiae  suaî ,   fide   et 
opère  debere  esse  per- 
fcctos  ;    seu  gemiuae 
dileclionis ,  Dei  scili- 
cet,   et  proximi  vir- 
tute   fundatos.   Talis 
itaque  esse   studeas, 
ut      in      adjutorium 
Moysi  ,   et  duodecim 
apostolorum,  episco- 
porum   videlicet  ca- 
Iholicorum ,  qui  per 
Moysen  et  apostolos 
Cgurantur,  digne  per 
gratiam  Dei  eligi  va- 
Icas.  Hac  certe  mira 
varietale        Ecclesia 
sancla    circumdalur, 
ornatur,  cl   regitur  ; 
cum  alii  in  ea  ponti- 
fices,  alii  miiioris  or- 
dinis  sacerdoles,  dia- 
coni  ,  et   subdiaconi 
diversorum  ordinum 
viri  consecrantur;  et 
ex  multis  et  alteriise 
dignitalis      membris 
unum  corpus  Christi 
efficitur.    liaque,   fili 
dilcclissime,  quem  ad 
nostrum    adjutorium 
fratrum      noslrorum 
arbilrium  consecran- 
dum  eligit,  serva  in 
moribus  luis  caslae  et 
sanclee  vilaj    inlegri- 
latem.  Agnosce  quod 
agis  ;    imitare    (|uud 
tractas  ;       quatenus 
mortis  Dominicîe  my- 
sterium      celebrans , 
mortificare    membra 
tua  a  vitiis  et  concu- 
piscentiis       omnibus 
procures.  Sil  doclrina 
tua  spirilualis  medi- 
ciiia  populo  Dei.  Sit 
odor  vilœ  tuse  delec- 
lamcntum     Ecclesiee 
Christi  ;  ut  preedica- 
tione  aiaue  cxemolo 


Seigneur  ,  efforcez- 
vous  de  faire  mourir 
en  vous  tous  les  vi- 
ces et  toute  concupis- 
cence. Que  votre  doc- 
trine soit  un  remède 
spirituel  pour  le  peu- 
ple de  Dieu.  Que  l'o- 
deur de  votre  vie 
fasse  les  délices  de 
l'Eglise     de     Jésus  - 


édifices  domura ,  id 
est ,  familiam  Dei  , 
quatenus  nec  nos  de 
tua  provectione,  nec 
tu  de  tanti  officii  sus- 
ceptione  damnari  a 
Domino,  sed  remune- 
rari  potius  merea- 
mur.  Quod  ipse  nobis 
concédai  per  gratiam 
suam.  ^.  Amen. 


Christ;  que  votre  prédication  et  vos  exem- 
ples édifient  la  maison  de  Dieu  ,  afin  que 
nous  ne  méritions  pas  d'être  condamnés  , 
nous,  pour  vous  avoir  admis  à  ce  ministère, 
et  vous,  pour  y  avoir  été  élevé,  mais  plutôt 
que  le  Seigneur  nous  en  récompense.  Qu'il 
daigne  nous  l'accorder  par  sa  grâce. 
iîl  Ainsi  soit-il. 

11.  Deinde  si  non  sit  ordinatus  subdiaconus 
vel  diaconiis,  ordinandus  prcsbyter  se  pro- 
sternit  ad  cornu  Evangelii,  vel  uhi  genuflcc- 
tebat;  pontifex  vero  ciun  milra  ante  faldisto- 
rium  suttm  genufleclens  récitât  lila7iias  tit 
infra  (Ordinations  générales).  Ordinandus 
autem  per  ponlificem  benedicitur,  prout  dic- 
tum  est  in  ordinalione  subdiaconi. 

12.  Post  hœc  ordinando  ab  accubilu  sur- 
gente,  et  ante  ponlificem  genuflexo  manente  : 
pontifex,  cum  milra,  stans  ante  faldistorium 
suum  simul  ulramque  manum  super  ordinandi 
caput  imponit  nihil  dicens  ;  idemque  faciunt 
post  eum  omnes  presbyleri  prœsenles  super- 
pelliceo  et  stola  a  collo  pendente  parati.  Quo 
facto  tam  pontifex  quam  sacerdoles  tcnent 
dexteras  manus  extcnsas  super  illum,  dum 
pontifex  stans,  cum  ynitra,  dicit  : 

Nos  très-chers  frè-  Oremus  ,  fratres 
res,    prions   Dieu   le    charissimi,  Deum  Pa- 


Père  tout-puissant  de 
mulliplier  les  dons 
célestes  sur  son  ser- 
viteur qu'il  a  choisi 
pour  les  fonctions  du 
sacerdoce,  afin  qu'il 
remplisse  par  le  se- 
cours de  sa  grâce,  le 
ministère  qu'il  reçoit 
de  sa  miséricorde.  Par 
Jésus-Chrisl  Notre- 
Scigneur.  i^  Ainsi 
soit-il. 

13.  Pontifex  deposita  mitra  convcrsus  ad 
altare,  dicit  : 


Irem  omnipotenlem  , 
ul  super  hune  famu- 
lum  suum  ,  quem  ad 
presbyterii  munus 
clegil,  cœlcstia  doua 
multiplicet  ;  et  quod 
ejus  dign  ilione  sus- 
cipit  ,  ipsius  conse- 
quatur  auxilio  ;  per 
Cbrislum  Dnniinum 
noslrum.  v)  Amen. 


Prions. 
Et  ministri  dicunt 
Fléchissons  les  ge- 
noux. ^  Levez-vous. 


Oremus. 

Flectamus 
1^  Levate. 


genua. 


1'».  El  inox   convcrsus  ad  ordinandum 
dicit  : 


Nous  vous  prions 
de  nous  exaucer , 
Seigneur  notre  Dieu, 
et  de  répandre  sur 
votre  serviteur  la  bé- 
nédiction de  l'Espril- 
Saint  cl  la  vertu  de  la 


Exaudi  nos ,  quao- 
sumus.  Domine  Deus 
nostcr,  cl  super  hune 
famulum  tuum  be- 
ncfdictionem  sancti 
Spiritus  ,  et  gralia) 
sacerdotalis    infunJe 


1025 

grâce  sacerdotale  ; 
nous  l'offrons  aux  re- 
ganis  de  votre  clé- 
mence pour  être  con- 
sacré ;  comblez -le 
pour  toujours  de  l'a- 
bondance de  vos  dons. 
Par  Notre-Seigneur 
Jésus -Christ  votre 
Fils,  etc. 


15.  Titm  extensis 
dicit  : 

Dans  tous  les  siè- 
cles des  siècles,  i^ 
Ainsi  soil-il. 

t  Le  Seigneur  soit 
avec  vous. 

^  Et  avec  votre  es- 
prit. 

t  Elevez  vos  cœurs. 

^  Nous  les  avons 
vers  le  Seigneur. 

t  Rendons  grâces 
au  Seigneur  notre 
Dieu. 

1^  Cela  est  juste  et 
raisonnable. 

11  est  vraiment 
juste  et  raisonnable, 
il  est  équitable  et  sa- 
lutaire de  vous  ren- 
dre grâces  on  tout 
temps  et  en  tout  lieu, 
Seigneur  saint,  Père 
tout- puissant ,  Dieu 
éternel,  de  qui  vient 
tout  honneur,  de  qui 
procède  toute  dignité, 
qui  donnez  à  tout 
l'accroissement,  qui 
affermissez  toutes 
choses,  ajoutant  tou- 
jours, dans  un  ordre 
parfait,  a  la  dignité 
de  la  créature  raison- 
nable. Ainsi  la  di- 
gnité sacerdotale  et 
l'ofûcedes  lévites  que 
vous  aviez  établis 
sous  des  signes  mys- 
térieux, ont  reçu  un 
nouvel  éclat ,  lors- 
qu'aux souverains 
pontifes  chargés  de 
gouverner  les  peu- 
ples, vous  avez  asso- 
cié des  hommes  d'un 
ordre  moins  élevé  et 
d'une  dignité  infé- 
rieure, pour  partager 
leur  sollicitude  et 
leurs  travaux.  C'est 
•Tinsi  que  dans  le  dé- 
sert vous  avez  com- 
muniqué à  soixante- 
dix  houuncs  prudents 


OIVD 

virtutem  ,  ut  qucrn 
tuae  pietatis  aspecti- 
bus  offerimus  conse- 
crandum  ,  perpétua 
muneris  tui  largitatc 
prosequaris  ;  per  Do- 
niinuni  nostrum  Je- 
sum  Christum  Filium 
tuum  ,  qui  tecura  vi- 
vit  et  régnât  in  uni- 
tate  ejusdeni  Spirilus 
sancti  Deus  , 
manibus  ante  pectus  , 

Per  omnia  sœcula 
sœculorum.  i^  Amen. 

f  Dominas  vobis- 
cum. 

i^  Et  cum  spiritu 
tuo. 

^    Sursura    corda. 

â  Uabcmus  ad  Do- 
minum. 

f  Gralias  agamus 
Domino  Dec   nostro. 

^  Dignuin  et  jus- 
lum  est. 

Veredignumet  jus- 
lum  est ,  ajquum  et 
salutarc  ,  nos  tibi 
semper  ,  et  ubiquc 
gralias  agere.  Do- 
mine sancle,  Pater 
oranipotens  ,  œlcrne 
Deus  ,  honorum  nuc- 
tor  ,  et  distributor 
omnium  diguitalum  ; 
per  quem  proficiunt 
nniversa  ;  per  quem 
cuncta  fjrmanlur,ain- 
plificatis  semper  in 
mclius  naturœ  ralio- 
nalis  incrementis  , 
per  ordinem  congrua 
ratione  dispositum. 
Unde  et  sacerdotales 
gradus ,  atque  officia 
levilarum  sacramen- 
tis  mysticis  instituta 
creverunt  :  ut  cum 
pontiGces  summos  re- 
gendis  populis  pra- 
fecissos  ,  ad  eorum 
societatis  et  operis 
adjumentnm,  sequen- 
tis  ordinis  viros  ,  et 
sccundœdignitatis  eli- 
geres.  Sic  in  ercmo 
per  septuaginta  vi- 
rorum  prudentium 
mentes  Moysi  spiri- 
tum  propagasti  ;  qui- 
bus  ille  adjutoribus 
usus,  in  populo  innu- 
meras  niultiludines 
facile  gubcrnavit.  Sic 


ORD 


1028 


l'esprit  de  Moïse,  qui,  et  in  Eleazarum  et  It 

avec  leur  assistance,  hamarum    filios  Aa- 

gouverna  facilement  ron  palernae  plenilu- 

un  peuple  innombra-  dinis      abundantiam 

ble.  C'est  encore  ainsi  transfudisti  :    ut    ad 


que  vous  répandîtes 
avec  abondance  sur 
Eléazar  et  sur  Itha- 
mar  flls  d'Aaron  les 
dons  accordés  à  leur 


hostias  salutares  ,  et 
frequentioris  ofGcii 
sacramenta  ministe- 
rium  sufflceret  sacer- 
dotum.    Hac    provi- 


père, afin  qu'il  y  eût  denlia  ,  Donnne  , 
assez  de  prêtres  pour  aposlolis  Filii  tui  , 
la  répétition  salu-  doctores  fidei  comités 
taire  des  sacrifices  et  addidisti,  quibus  illi 
des  cérémonies.  Par  orbetn  tuum  secundis 
celte  même  provi-  prœdicationibus  im- 
dence,  Seigneur, vous  pleverunt.  Quaprop- 
a vez  associé  aux  apô  ter  infirmitati  quoque 
très  de  votre  Fils  des  noslrse, Domine,  quse- 
docleurs  qui,  ayant  sumus  ,  hœc  adju- 
la  même  foi,  ont  pré-  monta  largire  ,  qui 
ché  avec  succès  dans  quanto  fragiliores  su- 
tout  l'univers.  Nous  mus,  tanto  bis  pluri- 


vous  prions  donc, Sii- 
gnour,  d'accorder  à 
notre  faiblesse  de  pa- 
reils secours;  nousen 
avons  d'autant  plus 
besoin  que  nous  som. 


bus  indigemus.  Da  , 
qua;sumus  ,  omnipo- 
tens  l'atcr ,  in  hune 
fainiilum  tuum  pres- 
bylerii  dignitalem  ; 
innova  in  visceribus 


mes  plus  fragile^,  ejus  Spiritum  sancli- 
Père  tout-puissant .  ialis  ;  ul  acceplum  a 
nous  vous  en  prions,  le,  Deus,  secundi  me- 
donnez  à  votre  ser-  rili  munus  obtineat , 
viteur  la  dignité  du  censuramque  niorum 
sacerdoce;  renouve-  exemplo  suse  couver- 
iez au  fond  de  son  sationis  insinuet.  Sit 
cœur  l'esprit  de  sain-  proviilus  cooperator 
leté,  afin  qu'il  mérite  ordinis  nostri  ;  luceat 
de  recevoir  les  grâces  in  eo  lotius  forma 
attachées  à  son  ca-  justitiae ,  ut  bonam 
ractère  sacré,  et  que  ralionem  dispensalio- 
toule  sa  conduite  soit  nis  sibi  crcdilJB  red- 
la  censure  des  mœurs  dilurus,  ajternœ  bca- 
dépravées.  Qu'il  soit  tiludinis  prœmia  con- 
pour  nous  un  prudent  scqualur  ;  per  eum- 
coopéraleur,  qu'on  dcm  Dominum  nos- 
voie  briller  en  lui  IrumJesum  Christum 
toute  sorte  de  justice,  Filium  tuum  ,  qui  te- 
afin  qu'un  jour,  ren-  cum  vivit  et  régnât 
dant  un  compte  exact  in  unilate  ejiisdem 
de  l'administration  Spirilus  sancti  Deus, 
qui  lui  aura  été  con-  per  omnia  sœcula  sbb- 
fiée,  il  obtienne  les  culorum.  i^.  Amen, 
récompenses    de     la 

béatitude     éternelle.    Par  le   même   N  «tre- 
Seigneur  Jésus-Christ,  votre  Fils,  etc. 

16.  His  dictis  pontifex  sedet  ,  et  accepta 
mitra  reflectit  orarium  sive  stolmn  ab  liu- 
mero  sinislro  ordinnndi,  capiens  partem  qnœ 
rétro  pendet ,  et  imponens  super  dextenim 
humerum  ,  aptal  eam  ante  pectus  ,  in  modum 
crucis  ,  dicens  : 


Recevez  le  joug  du 
Seigneur  ;  car  son 
joug  est  doux,  et  son 
fardeau  léger. 


Accipe  jugum  Do- 
mini  :  jugum  enim 
ejus  suave  est ,  et 
onus  ejus  levé. 


17.  Tum  pontifex  imponit  ordinando  C(i~ 
salmn  iisque  ad  scapulas ,  remamniem  lamtn 


10Î7 


super  Inmeros  complicatam  ,  et  a  parte  an- 
teriori  deorsum  dependenlem,  intérim  dicens  ; 


Accipe  vestem  sa- 
ccrdolalem,  per  quam 
charilas  inlclligilur  ; 
poleiis  est  enim  Dcus 
ut  augeat  libi  chari- 
taleni  et  opus  per- 
fectuDi. 

1^  Dco  gratias. 


serviteur  que  nous 
élevons  à  l'honneur 
du  sacerdoce  ;  qu'il 
montre  la  maturiiéde 
l'âge  parla  gravité  de 
ses  mœurs  et  la  régu- 
larité de  sa  vie,  formé 
par  les  leçons  de  saint 
Paul  à  T'ite  et  à  Ti- 
molhée  ;  que  médi- 
tant jour  et  nuit  vo- 
ire loi  sainte,  il  croie 
ce  qu'il  aura  lu ,  il 
enseigne  ce  qu'il  aura 
cru ,  il  pratique  ce 
qu'il  aura  enseigné  ; 
que  la  justice  ,  la 
constance,  la  miséri- 
corde ,  la  force ,  et 
toutes  les  autres  ver- 
tus brillent  en  lui  ; 
qu'il  confirme  par  ses 
avis  les  exemples 
qu'il  donnera  ;  qu  il 
conserve  pur  et  sans 
taclic  le  caraclùre  de 
son  ordination  ;  que 
par  une  sainte  béné- 
dicl  on  ,  le  pain  et  le 
vin  offerts  par  voire 
peuple  soient  trans- 
formés au  corps  et 
au  sang  de  votre  Fils; 
«jue  par  une  charité 
iuviolable,  étant  par- 
venu à  l'étal  d'homme 
parfait ,  à  la  mesure 
^île  l'âge  de  la  pléni- 
tude de  Jésus-Christ, 
il  mérite  de  ressusci- 
ter au  jour  du  juste  et 
éleinel  jugement  de 
Dieu,  avec  ane  cons- 
cience pure ,  une  foi 
véritable,  un  cœur 
rempli  du  Saint-Es- 
prit, l'ar  le  même  No- 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  1C.2* 

tre-Snigneur    Jésus-    rum.  ^  Amen. 
Christ,  voire  Fils, etc. 

19.  Tum  ponlifex  sine  mitra  convenus  itd 
nltare  (jenuflectil  ante  faldisluriuin  :  inox  in- 
telligiliili  voce  incipit  primiim  ^  liijinni  V'cni, 
Creator  Spiiitus,  eC  prosequxmtur  ministri 
cum  astimtibus,  et  dicilur  usque  ad  finem. 

20.  Finito  primo  f  seii  prima  siropha  , 
surgit  ponlifex  ,  el  sedet  in  faldistorio  ante 
médium  altaris  ,  et  assumpla  mitra  dcponil 
annulum  et  cliirolhecas  ;  resumit  annulum,  cl 
ponilur  ei  gremiide  sive  mnppula  super  gre- 
mium  a  ministro  ,  et  ordinandus  uccedens 
fada  profunda  reverentiti  coram  eo  genuflec- 
tit ,  et  ponlifex  cum  oleo  calecliumenorum 
inungit  ipsi  ambas  manus  simiU  junclas  in 
modum  crucis,  producendu  cum  poUice  siw 
dextro  in  diclum  oleum  inlinclu  duas  lineas  , 
vidclicet  a  pnllice  dexterœ  tnanus  ,  usque  ad 
indicem  sinistrœ  ,  el  a  pollice  sinistrœ  usque 
ad  imlicem  dextrœ ,  ungendo  mox  lolaliler 
palmas,  dicens  : 

Seigneur  ,  daignez 
consacrer  et  sancli- 
Der  ces  mains  p.ir 
celle  onction  et  noire 
bénédiction.  ^  Ainsi 
soit-il. 

•21.  Mox  ponlifex  producit  manu  dextera 
signum  crucis  super  manus  iltius  quem  ordi- 
nal, et  prosequitur  : 

Afin  que  tout  ce 
qu'elles  auront  béni 
soit  béni,  et  que  tout 
ce  qu'elles  auront 
consacré  soit  consa- 
cré et  sancdfié  ,  au 
nom  de  Noire-Sei- 
gneur   Jésus-Christ. 


Recevez  l'habit  sa- 
cerdotal ,  qui  rcpré- 
senle  la  charité;  car 
Dieu  est  assez  puis- 
sant pour  augmenter 
en  vous  la  charité  et 
la  .perfection. 

^  Rendons  grâces 
à  Dieu. 

Î8.  furgit  pontipx  sine  mitra  ,  tt  ordt 
nando  genuflexo,  dicit  : 

O  Dieu  de  qui  pro- 
cède tonle  sanctifica- 
tion ,  la  vraie  consé- 
cration et  la  bénédic- 
tion parfaite,  répan- 
dez la  grâce  et  la 
bénédiclion  sur  votre 


Deus  sanctificalio- 
num  omnium  auctor, 
cujus  vera  consecra- 
tio  ,  pleaaque  bene- 
diclio  est,  tu  Domine, 
super  hune  famulum 
tuum.  quem  ad  pres- 
byterii  honorera  de- 
dicamus,  munus  tuae 
benetdictionis  infun- 
de  ,  ut  gravitate  ac- 
tuum  et  censura  Vi- 
vendi ,  probet  se  se- 
niorem,  his  inslitutus 
disciplinis  quas  Tito 
et  Timotheo  Paulus 
exposuit  ;  ut  in  lege 
tua  die  ac  nocte  me- 
ditans  ,  quod  legerit 
credat  ,  quod  credi- 
derit  doceat,  quod  do- 
cuerit  imitetur  ;  jus- 
tiliam,  constautiam  , 
misericordiam,  forti- 
tudinem ,  caeterasque 
virtules  in  se  osten- 
dat  ,  exemplo  prœ- 
beat  ,  admonilioiic 
confirmet  ,  ac  purum 
et  immaculalum  mi- 
nisterii  sui  donum 
custodiat ,  et  per  ob- 
sequium  plebis  luœ 
panem  et  vinum  in 
corpus  et  sanguineni 
Filii  lui  immaculata 
henedictione  Irans- 
formet  ;  et  inviolabili 
charitaie  in  virum 
perfectum,  in  uiensu- 
ram  aetatis  plenitudi- 
nis  Christi  ,  in  die 
jusli  el  aelerni  judicii 
Dei,  conscienlia  pa- 
ra, fide  vera,  Spiritu 
sancto  plenus  resur- 
gat;  per  eumdem  Do- 
minum  nostrum  Jc- 
sumChrislum  Filium 
tuum  ,  qui  lecum  vi- 
vit ,  el  régnât  in  uni- 
talc  ejusdem  Spiritus 
sancli  Deus  ,  per  om- 
nia  ssecula   sseculo- 


Consccrare  et  sanc- 
fificare  digneris,  Do- 
mine, manus  istas  per 
istam  unctionem,  el 
nostram  benefdictio- 
nem.  i^  Amen. 


Ut  quscunque  be- 
nedixcrint  benedi- 
cantur,  et  quascun- 
que  consecraverint 
coniecrenlur  et  sanc- 
tificentur,  in  nomino 
Domini  nostri  Jesu 
Christi. 

•22.  Tum  ordinandus  respondet,  Amen. 
23.  Deinde  ponlifex  clnudil  seu  jungit  illi 
tnnnus,  quas  sic  consecratas  aliguis  ministro- 
rum  pontificis  idbo  pannicnio  lineo  simul,  vi- 
delicet  dexteram  super  sinistram,  alligal,  si 
consuetudo  fei-al. 

2i.  Tum  ponlifex,  pollice  mica  panis  ex- 
terso,  accipit  et  ordinando  tradil  caliccm  cum 
vino  et  aqua,  et  patenam  superposilam  cum 
hoslia,  el  ipse  illam  accipit  inter  indices  cl 
medios  digitos,  cuppam  calicis  et  patenam  si- 
mut  tangcns,  dum  ponlifex  dicit  • 
Recevez  le  pouvoir        Accipe   poteslritem 


offerre  sacrificium 
Deo,  missasque  ccle- 
brare,  tam  pro  vivis 
quam  pro  defuuctis, 
in  nomiue  Domini. 
^  Amen. 


d'offrir  à  Dieu  le  sa- 
crifice, et  de  célébrer 
la  messe ,  tant  pour 
les  vivants  que  pour 
les  défunts  ;  au  uoin 
du  Seigneur.  ^  Ain.si 
soil-il. 

25.  His  per actis  ordinandus  surgit,  et  fada 
pontifici  profunda  reverentia,  paulum  rece- 
dit  el  genufledit.  Pontifex  vero  amolo  an- 
nula, lavât  manus  cum  mica  panis,  et  aqua 
lotionis  hujusmodi  projicilur  in  sacrarium  ; 
tum  acceptis  chirotliecis  et  annula  ,  surgit,  et 
accedit  ad  cornu  t'pistolœ,  ubi  deposiia  mitra 


1039 


ORD 


ORD 


1030 


vrosequilur  missamnfque  ad  offerlorium.  In- 
tciim  ordinatus  sacerdos  slniis  lavift  iiuinus 
Cdin  inedulln  punis,  et  ikjuu  bcne  mundala-i 
CJletyil  linleu  illo  (/uu  cranl  liyalie,  tel  alla 
VKipputa,  et  nqua  lotioms  liujusmodi  projici- 
tur  in  sacrurium,  tum  t/etui (ledit. 

20.  Punlifex  aalcin  levln  offcrlorio,  accipit 
inilram,  et  in  faldislorio  ante  médium  allai  is 
posilo  sedet.  Mox  ordinatus  cnndclam  ucccn- 
sain  dextcra  suslinens  sinistrn  pectori  ad- 
moUi  ,  arccdit  ;  tutn  fnclti  profunda  r-everen- 
tia  ycnii/leclit,  et  ponli/icis  manitm  dexteram, 
dnm  Iradit  candelam ,  osciihitur  :  deinde 
surf/it ,  et  fada  itenim  rcverentia  paulam  re- 
tiocedens  yenuflcdit  :  si  vero  aliquis  sit  ordi- 
natus stibdiaconns  aut  diaconus  ,  eadem  ob- 
servât ad  oblutionem  acccdens. 

27.  Facta  oblutione,  ponlifex  annulum  et 
chirothecas  depunil,  et  lotis  manibus  rcsumit 
annulum,  et  sunjit,  tum  sublato  faldistorio  , 
aecedil  ante  médium  altaris,  ubi  àcposita  mi~ 
tra  prosequitur  missam. 

28.  Sacerdos  autem  ordinatus  post  pontifi- 
cem  (jenuflexas  habeat  librum  coram  se, 
dicens  :  Suscipc  santle  l'aler  ,  etc.,  et  omnia 
alla  de  luissa  prout  dicit  puntifex,qui  Sécrétas 
morose  cl  aliquanlulumaltedical  ;  ilu  ut  ordi- 
natus sacerdos  possit  secum  omnia  diccre,  et 
prwserlim  xcrba  constcrationis  quœ  dici  de- 
benl  eodem  momento  per  ordiiiatum  quo  di- 
cuntur  per  pontificem. 

29.  Sécréta  pro  ordinato,  quœ  dicitur  cum 
secrcla  tnisfcc  diet  suh  uno  Per  Dominum,  tic. 

'l'iiis,  qiKi'Sumus,  DoiiiiiKi,  opiTare  niysle- 
riis,  ut  tiutc  tibi  iiiunera  digiiis  lui'iilibus 
offeiamus  ,  per  Dominum  iioslruin  Jcsuiu 
Chrisluin  Filiuin  tiiuni,  qui  tccuiu  vivit  cl 
rcgii.it  iii  uiiitiile  Spirilus  saiuli  Ucus  ,  per 
omnia  ssecula  s;oculoruin.  ^  Amen. 

30.  Z'iim  dicit  alias  sécrétas,  si  quœ  di- 
cendœ  sinl  (Voy.,  plus  loin,  Messe  des  nou- 
veaux prêtres). 

:il.  Duin  ponlifex  dicit  orationem  Domino 
Jcsu  Chrislc,  qui,  clc.  ;  Ordinatus  accedit  ad 
dexlcramponlificis  :  etoratione  peracta,  ambo 
simul  oscutantur  altare  ,  et  conversa  facie  ad 
inviccm,  punlifex  dut  osculum  pacis  ordinuto, 
dicens,  Pax  tccuin.  Cui  ille  rcspondet.  Et 
cum  spirilu  tuo.  Tum  ordinatus  fada  ante 
et  post  profunda  revcrenliapontifici,  et  yenu- 
flexione  SS.  sacramento,  vadit  ad  iocuni 
suum.  Si  vero  sit  aliquis  subdiaconus  aut 
diaconus  ordinatus,  eodem  rilu  pacem  a  pon- 
tifice  recipit. 

32.  Poslquam  vero  ponlifex  se  communica- 
veril,  et  tolum  sanyuincm  sumpseril ,  prius- 
qunm  se  puri/iccl,  ordinatus  presbyter  non 
prœmissa  confessione  ncc  data  absolulione  , 
(quia  concélébrai  pontifici)  ad  supremum  al- 
taris yradum  accedit,  ubi  yenuflexus  mappu- 
lam  recipit  ad  communionem  sumendam.  In- 
térim ponlifex  lioslia  consecrata  supra  pate- 
nam  posila,  genufledit,  surgit,  et  palenam  si- 
nistra,  hostiam  vero  dextera  reverenter  acci- 
piens  conrertil  se  ad  ordinalum  presbylerum, 
cui  purriyit  SS.  sacramentum  cum  eo  faciens 
siyniun  crucis  super  patenam  et  simul  dicens  : 


Corpus  t  Dotnini  nostri  Jcsu  Chrisli  casto- 
diat  Icin  vitaui  îBlcriiaiji.£<re«/)iynder  Amen. 

33.  Tum  manum  ponliftcis  liostiam  tenen- 
teia  osculatur  ,  et  communionem  reverenter 
sui)iii,uri  communicandi  supposila  pclntu. 
Deinde  unus  minietrorum  purificat  presbyle- 
rum calice  ad  hoc  deslinalo,  vel  eo  potiius 
qucm  paulo  aille  Ictiye.rul,  ex  quo  vinuin  cum 
aqua  puratum  in  purificitli(,nem  exliaurit. 

•t'i.  Si  sil  aliquis  subdiaconus  aut  diaconus 
ordinatus,  ad  comintinionein  accedit,  eo  rilu 
quo  didum  est  supra  in  ordinnlione  subdia- 
coni.  Communione  peracta  ,  ponlifex  colliqit 
fr-iymenta  palenn,  quam  super  calicem  suum 
exteryil ,  purificdttonem  sumit  et  diyitoruin 
ablutionem  ;  quo  fido,  accipit  milrain  et  luvut 
maints  :  quibus  cxtersis  ,  slulim  depusila  mi- 
tra,  stans  in  cornu  lipislolœ,  versus  ad  illud 
inchoal  ministris  prusequenlibus  responso- 
rium,  quod  a  Scptuayesima  usgue  ud  Pcucha 
dicilur  sine  Alléluia  (1). 

Juin  non  dicam  vos  se.rvos,  6id  amicos 
racos,  quia  omnia  cognovislis  qua;  opérai  us 
suni  in  medio  veslri.  Alléluia.  Accipile  Spiri- 
lu m  sauclum  in  vubis  Paraclilum  :  Ille  est 
qucui  Pater  millel  vobis,  Alléluia,  y  ^  os 
aiiiici  oiei  eslis,  si  fecerilis  qua;  ego  pra;ci- 
pid  vobis.  Accipile.  Gloria  l'alii,  et  Filio,  el 
Spirilu.i  saocto.  Ille  est. 

35.  Incœplo  responsorio,  ponlifex,  accepta 
iriiira  vcrtit  se  ad  presbylerum  ordinal  i m,  qui 
unie  altare  coram  ipso  stans  profUetwr  jidein 
quam  prœdicalurus  est,  dicens  : 

Credo  in  Deum  Palrem  omnipolenlem , 
crealorem  cœli  el  Icrrae  ;  el  in  Jesum  Cbris- 
lum  Filium  ejus  unicum  Dominum  uoslrum, 
qui  conceplus  est  de  Siiirilu  s.iiiclo,  nalus 
ex  .Maria  Virgine,  passus  sub  l'onlio  l'ilalo, 
crucilixus,  muriuus  et  sepullus  ;  descendit 
ad  inferos,  terlia  die  rcsurrexil  a  morluis, 
ascendil  ad  cœlos,  sedet  ad  dcileram  Dei  Pa- 
tris  omuipolonlis,  inde  \enlurus  est  judicare 
vivos  el  morluos.  Credo  in  Spirilumsanelum, 
snaclam  Kcclosiaiu  calbolicam,  saiicloruoi 
communionem,  rcniissionem  pecailoruui. 
Garnis  resurrecliODem,vilam  a;lernam.  Amen. 

3G.  Quo  finito,  ponlifex  cum  miira  sedcns 
super  faldislorium,  unie  médium  altaris,  im- 
panit  ambas  manus  supa-  caput  illius  coraiH 
se  yenuflexi,  dicens  illi  : 

Accipo  Spirituin  sanclum  ,  quorum  rcmi- 
seris  pcccala,  reuiitlualur  eis,  el  quorum  re- 
tlnueris,  letenla  sunl. 

37.  Deinde  explicans  casulam,  quam  ordi- 
natus liabet  complicatam  super  humeros,  ea  (w- 
duit  ittum,  dicens  : 

Slola  iiinuccnliiB  induat  le  Domiuus. 

3S.  Tum  yenuflexus  adliuc  ordinatus  ponit 
manus  suas  junclas  inter  manus  pontificis  in- 
térim dicenlis  : 

Si  sxius  sit  ordinariut. 

l'romitlis  mihi  et  successoribus  mois  rer 
renliam  el  obedientiam  ? 

£t  ille  respondet  :  Promillo. 

39.  Si  vero  ponlifex  non  est  suus  ordina^ 
rius,  cum  manus  ejus  intur  suas  lenet,  M 
prœfertur,  dicit  presbytère  sœculari  ; 


(I)  Vujvz  le  sicus  Je  loutcs  les  prières  cl  l'uruiules  suivautcsà  la  lin  .lu  titre  suivïut,  OaouiAiio.ts  3û<ÉiiAi.ts. 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


1031 

PromiUis  ponlifici  ordinario  luo,  etc.  Sa- 
eerdoti  vero  regulari.  PromiUis  praeiato  ordi- 
nario tuo,  etc. 

PromiUis  ponliCci  vel  prœlalo  ordinario 
tuo  pro  teraporc  existenli  reverenliam  et 
ubedientiam  ? 

Et  ille  respondet,  Promillo. 

40.  ïum  pontifex  adhuc  lenens  manus  il- 
lius  inter  suas  osc.nlalur  ipsum,  dicens  ; 

Pax  Domini  sit  scmper  lecum.  Et  ille 
respondet ,  Amon. 

kl.  His  expletis ,  pontifex  sedens  cum  mi~ 
tra  et  bnculo,  ndmonct  eum,  dicens  : 

Quia  res  quam  traclaturus  es  salis  est  pc- 
riculosa  ,  fili  dileclissime,  moneo  te  iitdili- 
genter  lotius  misnae  ordinem,  atque  hostioe 
consccrationem,  ac  fraclioncm,  et  cominu- 
nioiiem,  ab  aliis  jam  doctis  sacerdotibus 
discas,  priusquam  ad  celebrandum  missam 
accédas 

42.  Pontifex  surgit  cum  mitra  et  baculo, 
et  presbytère  coram  eo  adhuc  genuflexo  bene- 
dicit,  dicens  : 

■  Benediclio  Dci  omnipotentis  Paftris  ,  et 
Fiflii,  et  Spiriliis  f  saueti,  descendat  super 
te,  ut  sisbenediclus  in  ordine  sacerdotali,  et 
offeras  placabilos  hostias  pro  peccalis  atque 
offensioiiibus  populi  omnipotenli  Deo ,  cui 
est  honor  et  gloria,  per  omnia  ssecula  sacu- 
lorum.  ^  Amen. 

43.  Post  hœc,  depositis  baculo  et  mitra,  et 
umoto  faldistorio  ,  converlitur  ad  altare  ,  et 
prosequitur  missam  dicens  in  cornu  EpistoUr. 
cotnmunioncm,  et  postcommunioni  missœ  diei 
ttdjungitur  sub  una  conclusione  sequens 

Postcommunio. 

Quos  tuis.  Domine,  reScis  sacramenlis, 
conlinuis  atlolle  benignus  auxiliis  ;  ut  luœ 
redcmptionis  effectum  ,  et  mysleriis  capia- 
nuis  et  moribns  ,  per  Domioum  noslrum  Je- 
sum  Christum  Filium  tuuin  ,  qui  tecum  vivit 
et  régnât  in  unitate  Spirilus  sancli  Deus , 
per  omuia  sœcula  sœculorum.  ^  Amen. 

kk.  Deinde  aliœ  postcommuniones,  si  quœ 
lintdicendœ.  Tum  pontifex  dicit  :  Ite,  missa 
est;  vel  Benedicamus  Domino  ,  prout  tempus 
requirit;  post  hœc ,  V\aceal  tibi  sancta  ,  etc. 
Quo  dioto,  pontifex,  accepta  mitra,  dicit  :  Sit 
noinen  Donilni  l)enedi(;tum  ,  et  alios.i  Tum  , 
accepta  pastorali  baculo  ,  dat  solitam  benedi- 
ctionem. 

45.  Qua  concessn  et  reddilo  baculo,  sedet 
pontifex  ,  et  ordinatum  sacerdotem  sxib  his 
verbis  alloquitiir. 

Fili  dileclissime  ,  diligenter  considéra  or- 
dinem per  le  susceplum  ,  ac  onus  hnmeris 
tuis  impositum;  stude  sancte  et  rcligiose  vi- 
verc  atque  omnipotenti  Deo  placere ,  ut 
graliam  suam  possis  acquirere,  quam  ipsc 
tibi  per  misericordiam  suam  concedere  di- 
gnetur. 

Die  post  primam  tuam  missam  très  alias 
inissas  ,  videlicel ,  unam  de  Spiritu  sancto  , 
allam  de  beala  Maria  semper  virgine,  lerliam 
pro  fidelibus  defunctis  ,  et  omnipotentem 
Deura  etiam  pro  me  ora.  Quod  ille  dévote 
suscipit ,  et  respondet  se  faclurum. 

46.  Verum  sipluribus  ordines,  sed  singulis 


1051 

diversoi ,  contulerit ,  his  terbis  tos  univtrsim 
alloquetur  pontifex,  dicens  : 

Fiiii  dilcclissimi,  diligenter  considerale  or- 
dinem per  vos  susceplum  ,  ac  onus  humcris 
vestris  impositum;  studete  sancte  et  rcligiose 
vivere  ,  atque  omnipotenti  Deo  placere  ,  ut 
graliam  suam  possitis  acquirere  ,  quam  ipse 
vobis  per  suam  misericordiam  concedere  di- 
gnetnr. 

47.  Tum  ad  singidos  ista  singulariter  dicit  : 
Clerico  et  IV  MiNORiBus  iNiTiATO  :  Promolc 

ad  primam  tonsuram  {vel  ad  quatuor  mino- 
res ordines),  die  semel  septem  psalmos  pœ- 
nitcnliœ  ,  cum  litaniis  ,  versiculis  et  oralio- 
nibus; 

SuBDiACONo  et  DiACONO  :  Ordinale  ad  sub- 
diaconatum  (vel  ad  diaconatum),  die  no- 
clurnom  hujùs  diei  ; 

Sackrdoti  :  Ordinale  ad  presbyleralum  , 
post  primam  tuam  missam  ,  die  très  alias 
missas,  videlicel ,  unam  de  Spiritu  sanclo  , 
aiiam  do  beata  Maria  ,  tertiam  pro  fidelibus 
defunctis 

Et  omnipotentem  Deum  etiam  pro  me 
orale.  Quod  illi  dévote  suscipiunt,  et  respon- 
dent  se  facturas. 

48.  Tum  surgit  pontifex  ,  et ,  amoto  faldi- 
storio ,  convertit  se  ad  cornu  Evangelii,  ubi , 
dcposita  milra  ,  dicit  intelligibili  voce  :  Do- 
minus  vobiscum.  Initium  sancli  Evangelii 
secundumJoannem.  Inprincipio,  etc.;  signât 
fabellam  in  qua  est  Evangelium ,  aut  {si  defi- 
ciat)  signât  altare  et  se.  Max,  acceptis  mitra 
et  baculo,  prosequitur  ;  factaque  cruci  débita 
reverentia  in  infimo  gradu  aliaris  ,  revertilur 
ad  faldislorium  ,  ubi  exuitur  sacris  vestibus. 
Si  aliud  Evanyelium  sit  dicendum  ,  illud  dicit 
in  cornu  Evangelii;  coque  dicta  ,  recedit ,  ut 
prius  dicitur. 

TITRE  SECOND. 
Ordinations  générales. 
(Extrait  ilu  Pontifical  Tomain.) 
PBEBUÈaE  PARTIE. 
RÈGLES    POUR    LES    ORDINATIONS. 


1.  Lorsque  l'évêque 
aura  résolu  de  confé- 
rer les  ordres,  il  réu- 
nira dans  la  ville  épi- 
scopale,lc  mercredi 
avant  l'ordination  , 
ou  tel  autre  jour  qu'il 
lui  plaira  ,  tous  ceux 
qui  voudront  s'enga- 
ger dans  le  ministère 
sacré  des  autels.  L'é- 
vêque ,  alors  assisté 
de  prêtres  et  d'autres 
personnes  prudentes 
versées  dans  la  con- 
naissance de  la  loi 
divine,  et  expérimen- 
tées dansles  fonctions 
ecclésiastiques,  exa- 
minera avec  soin  et 
exactitude  la  condi- 
tion ,  la  personne  , 
l'âge,  l'éducation,  les 


i.Qunndo  episcopus 
ardinationem  facere 
dispasuerit,  om  nés  qui 
ad  sacrum  tinni.<ite- 
riitm  accedere  value- 
rint,  feria  quarta  unte 
ipsam  ardinationem, 
vel  quando  episcopo 
videbitur ,  ad  civita- 
tem  evocentur.  Epi- 
scopus autem,  sacerdo- 
tibus et  aliis  pruden- 
tibus  viris  peritis  di- 
vines legis,  ac  in  eccle- 
siasticis  functionibus 
exercitatis,  sibi  asci- 
tis ,  ordinandorum 
genus,  persanam  ,  œ- 
tatem,  institutionem  , 
mares,  dactrinam  et 
fidem  diligenter  inve- 
stiget  et  examinet. 


105:^  ORD 

mœurs,  la  doctrine  et  la  foi  do  ceux  oui  vou- 
dront être  ordonnés  (l). 

2.  Personne  ne  2.Nullus  adsubdia- 
sera  pronm  à  l'ordre  conalus  ordincin  ante 
de  sous-diacre  avant  vigesimum  secundum , 
d'avoii  atteint  sa  ad  diaconntusante  vi- 
vingt-deuxièmc  an-  ç/esimum  tertium  ,  ad 
née;  à  celui  de  diacre  presbyteratus  antevi- 
avant  sa  vingt-lroi-  gesimuiiuiuintumœtu- 
siènie,  et  à  la  prêtrise  tis  suœannum  promo- 
avant  sa  vingt-cin-  ventur.  Sciant  tamen 
quiènic  année.  Que  episcopi  non  singulos 
les  évêques  sachent  ineaœtute  conslilutos 
cependant  que  tous  debere  <id  ho.t  ordines 
ceux  qui  ont  cet  âge  assumi ,  sed  dignos 
ne  doivent  pas  pour  duntaxat  ,  et  quorum 
cela  être  élevés  à  ces  probata  vita  sencctus 
ordres,  mais  ceux-là  sit.  Regulnres  quoque, 
seulement  qui  en  sont  nec  in  minori  œlale, 
dignes,  et  dont  la  bon-  nec  sine  ditigenti  epi- 
ne  conduite  tient  lieu  scopi  examine  ordi- 
d'un  âge  plus  avancé,  nentur. 

Les  réguliers   seront 

soumis  aux  mômes  règles,  et  les  évêques 
ne  les  ordonneront  pas  sans  les  avoir  bien 
examinés,  et  sans  qu'ils  aient  l'âge  prescrit. 

3.  On  ne  donnera  S.Primatùnsuranon 
pas  la  tonsure  à  ceux  inidentur  qui  sacra- 
qui  n'auraient  pas  menlum  confirmalio- 
reçu  le  sacrement  de  nisnon  susceperinl;  et 
confirmation  ,  et  qui  fidei  rudimenta  edocti 
ne  seraient  pas  in-  nonfuerinf.quique  le- 
struils  des  premiers  gère  et  scribere  ne- 
principes  de  la  foi;  ni  sciant,  et  de  quibus 
à  ceux  qui  ne  sau-  probabilis  conjectura 
raient  ni  lire,  ni  écri-  non  sit,  eos  non  sœcu- 
re  ,  et  dont  on  ne  laris  fudicii  fugiendi 
pourrait  probable-  fraude,sedutDeo  fidc- 
ment  conjecturer  lem  cullum  prœstent, 
qu'ils  ont  choisicegen-  hocvitœgenusetegisse. 
re  de  vie  pour  servir 

Dieu  plus  ûdèlement,  et  non  pour  se  sous- 
traire par  fraude  à  la  juridiction  séculière. 

4.  Ceux  qui  vou-  k.  Ad  minores  ordi- 
dront  être  promus  nés  promovendi  bo- 
aux  ordres  mineurs  num  a  parocho  ,  et  a 
auront  un  certificat  mugislro  scliolœ  ,  in 
de  bonne  conduite  de  qua  educantur,  testi- 
leur  curé  et  du  mai-  monium  habeant.  Hi 
tre  qui  les  aura  éle-  vero,  qui  ad  singulos 
vés;  t't  quant  à  ceux  majores  erunt  assu- 
qui  aspireront  aux  tnendi  ,  per  mensem 
ordres  majeurs,  cha-  ante  ordinationem  e- 
que  fois  qu'ils  vou-  piscopum  adeant ,  qui 
dront  les  recevoir,  un  parocho,  aut  alteri , 
mois  avant  l'ordina-  oui  magis  expedire  vi- 
tion  ,  ils  se  présente-  debitur ,committat ,  ut 
ront  à  l'évêque  ,  qui  nominibus  ac  deside- 
enjoindraà  leur  curé,  rio  eorum  qui  volent 
ou  à  tout  autre  qui  promoveri,  publiée  in 
lui  conviendra  le  Ecclesiaproposilis,de 
mieux ,  de  publier  ipsorum  ordinando- 
dans  l'église  les  noms  rum  natalibus,  œtale  , 
et  le  désir  de  ceux  moribus  et  vita  a  fide 
qui     voudront     être  dignis   diligenter  in- 

{,!)  Les  épreuves  auxquelles  l'Eglise  soumet  successive- 
ment les  lévites  av.int  de  les  adinellre  aux  divers  ordres 
ijui  les  conduisent  à  la  prêtrise,  suffiraient  seules,  s'il  en 
Dictionnaire  niss  Rites  sacrés.  II 


ORD  103  i 

promus;   de   prendre  quirut  ,      et     lilteran 

auprès  des  personnes  testimoniales,     ipstmi 

dignes  d(!  foi  des  in-  inquisilionem   faclam 

formations    de    leur  continentes,  ad  ipsum 

naissance ,    de    leur  episcopum    quampri- 

âge ,  de  leurs  vie  et  mum  transmitlal. 
mœurs ,  et  de  lui  en 

envoyer  au  plus  tôt  le  résultat  par  écrit. 

o.  Les  ordres  mi-  ?,.  Minores  ordines 
neurs  ne  seront  con-  iisquisaltem  J.atinam 
férés  qu'à  ceux  qui  ,  linguam  intellignnt  , 
au  moins,  entendront  per  temporum  inter- 
le  latin.  On  observera  stitia,  nisi  aliud  epi- 
entre  chaque  ordre  scopo  magis  expedire 
les  intervalles  de  videretur ,  conferan- 
temps  appelés  inter-  tur  lut  eo  uccxtratius, 
stices,  si  toutefois  quantum  sit  hu jus  di- 
l'étêque  ne  juge  à  sciplinœ  pondus,  pos- 
propos  d'en  accorder  .sintedoceri;acinuno- 
la  dispense  ,  afin  que  quoque  munere,  juxla 
ceux  qui  les  auront  prœscriptum  episcopi, 
reçus  puissent  être  se  exerceant,  idque  in 
mieux  instruits  de  la  ea  cui  ascripti  erunt 
grandeur  et  de  l'im-  ecrlesia,  nisi  forte  ex 
portance  de  leur  pro-  causa  studiorum  ab- 
lession  ,  et  s'exercer  sint;alqueitadegradu 
aux  fonctions  de  leur  in  gradum  ascendant, 
ordre  .  suivant  la  vo-  ut  in  eis  cum  œlate 
lonté  de  l'évêque  ,  et  vitœ  meritum  ,  et  do- 
cela  dans  l'église  à  ctrina  major  accre- 
laquelle  ils  seront  at-  scnt.Quod,etbonorum 
tachés,  à  moins  qu'ils  morum  exemplum,  et 
ne  soient  forcés  de  assiduum  in  Ecclesia 
s'en  absenter  pour  minislerium,atquema- 
leurs  études.  C'est  par  jor  erga  presbyleros, 
cette  application  à  et  superiores  ordines 
leurs  devoirs  qu'ils  recerrntia,et  crebrior 
mériteront  de  monter  qwim  nntea  corporis 
de  degré  en  degré,  et  Christi  communia  mu- 
qu'en  avançant  en  xime  comprobabunt. 
âge,  ils  croîtront  en  Cumque  liinc  ad  altio  ■ 
vertu  et  en  science,  resgradus,  et  sacra- 
On  connaîtra  leurs  tissimamysteriasitin- 
progrès  par  leur  assi-  gressus ,  nemo  iis  ini- 
duité  au  service  de  tielur,quemnonscien- 
l'église  ,  par  le  bon  tiœ  spes  majoribus  or 
exemple  d'une  con-  dinibus  dignum  oslen- 
duile  régulière  ,  par  dut.  Hi  vero  non  nisi 
un  respect  plus  grand  post  annum  a  suscep- 
pour  les  prêtres  et  tione  postremi  gradus 
ceux  qui  leur  sont  minorum  ordirium,  ad 
supérieurs  dans  les  sacros  ordines  promo- 
ordres,  enfin  par  une  veantur;  nisi  necessi- 
communion  plus  fré-  tas  aut  Ecclesiœ  utili- 
quente.  Comme  les  tas,  judicio  episcopi  , 
ordres  mineurs  ou-  aliud  cxposcal. 
vrent    l'entrée     aux 

plus  hauts  degrés  de  la  hiérarchie  ,  et  aux 
plus  sacrés  de  nos  mystères  ,  personne  n'y 
sera  reçu  s'il  ne  fait  espérer  que  par  sa  ca- 
pacité il  se  rendra  digne  des  ordres  majeurs. 
On  ne  conférera  les  ordres  sacrés  qu'à  ceux 
qui  auront  reçu  le  dernier  ordre  mineur 
depuis  an  an,  à  moins  que,  d'après  le  juge- 
ment de  l'évêque,  la  nécessité  ou  l'ulilité  de 
l'Eglise  ne  demande  qu'on  îgisse  autrement. 

était  besoin,  pour  montrer  la  haute  importauce  qu'elle  at- 
tache à  n'avoir  à  ses  autels  que  des  ministres  dignes  d'eu 
célébrer  les  augustes  mystères. 

33 


DICTIONNAIRE  [)KS  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES 

6.  Sitbdiaconi  et 
diaconi  ordinenlurha- 
bentes  bonum  teslimo- 


1C35 

(i.  On  n'admcllra 
aux  ordres  du  sous- 
diaconat  et  du  diaco- 
nat que  ceux  qui  se- 
ront en  réputation  de 
bonne  conduite  ,  qui 
(Ml  auront  déjà  donné 
des  preuves  dans  les 
ordres  inférieurs  ,  et 
qui  seront  instruits 
dans  les  lettres  et  tout 
c«  qui  regarde  l'exer- 
cice de  l'ordre  auquel 
lis  aspirent.  Il  faut  de 
plus  qu'avec  l'assis- 
lancedeDieu  ils  puis- 
sent se  promettre  de 
garder  la  continence, 
qu'ils  soient  appli- 
qués au  service  des 
églises  auxquelles  ils 
sont  attachés,  et  qu'ils 
sachent  qu'il  serait 
très-convenable  que 
les  jours  de  dimanche 
et  autres  jours  solen- 
nels, quand  ils  servi- 
ront à  l'autel  ,  ils 
s'approchassent  de  la 
sainte  table.  Ceux  qui 
auront  été  promus  à 
l'ordre  sacré  de  sous-diacre  ne  pourront  être 
admis  à  monter  plus  haut,  s'ils  n'en  ont 
exercé  les  fonctions  au  moins  pendant  un 
an  (à  moins  que  lévêque  ne  juge  à  pro- 
pos de  les  en  dispenser).  On  ne  conférera 
point  deux  ordres  sacrés  en  un  jour,  même 
aux  réguliers. 


ÎOSO 


nium,  et  in  minoribus 
orclinibusjamprobnti, 
ac  litteris  et  iisquœmi 
ordinem  cxercendum 
pertinent  instructi. 
Qui  sperent,  Deo  an- 
ctore  ,  se  conlinere 
passe,  ecclesiis  quibus 
ascribenlur  inser~ 
vianl  ;  scianlque  ma- 
xime decere,  si  sallem 
diebus  Dominicis  et  so- 
lemnibus  ,  cum  altari 
minislraverint  .  sa- 
cram  commnnioneni 
perceperint.  Promoti 
ad  sacrum  diaconatus 
ordinem, sipcr  annum 
sallem  in  eo  non  sint 
versati ,  ad  alliorem 
gradum  [nisi  aliud  e- 
piscopo  videalur)  as- 
cenderenonpermiltan- 
tur.  Duo  sacri  ordines 
non  eodem  die  etiam 
regularibus  conferan- 
tur. 


1.  Ceux  qui ,  après 
avoir  donné  des  mar- 
ques de  leur  piété  et 
de  leur  fidélité  dans 
les  fonctions  précé- 
dentes ,  sont  élevés  à 
la  prêtrise  ,  doivent 
premièrement  avoir 
un  bon  témoignage  ; 
il  faut  ensuite  qu'ils 
aient  non-seulement 
servi  au  moins  un  an 
entier  dans  la  fonction 
de  diacre  (si  pour  le 
bien  ou  le  besoin  de 
l'église,  l'évêquen'cn 
ordonne  autrement), 
mais  encore  qu'après 
avoir  été  examinés  a- 
vec  soin  ,  ils  soient 
reconnus  capables 
d'enseigner  aux  peu- 
ples les  choses  néces- 
saires au  salut,  et  de 
leur  administrer   les 


7.  Qui  pieetfideliter 
in  ministeriis  ante- 
aclis  se  (jesserint  et  ad 
presbylerntùs  ordinem 
assunnmlur  ,  bonum 
liabeant  lestimonium: 
ètlii  sint  qui  non  modo 
in  diaconatu,  ad  mi- 
nus annum  integrum, 
nisi  ob  Ecclesiœ  ulili- 
lalem  ne  necessitatem, 
aliud  episcopo  videre- 
tur,  ininistraverint  ; 
sed  etiam  ad  poputum 
doccndum  eaquœscire 
omnibus  necessarium 
eft  ad  salutem,  ac  ad 
ministrnnda  sacra- 
menta,  diligenti  exa~ 
mine  prœcedente,  ido- 
nei  comprobentur;  at- 
que  ita  pietate et  castis 
moribus  conspicui,  tit 
prœclarum  bonorum 
operum  exemplum,  et 


(1)  L'Eglise  a  voulu  entourer  ses  minisires  de  uni  de 
considéralion,  qu'elle  a  refusé  d'admettre  dans  leurs  rangs 
ceux  auquels  elle  a  craint  que  l'illégilimilé  de  leur  nais- 
sance ne  fit  perdre,  daus  l'esprit  des  peuples,  queliiue 
cliose  du  respect  dû  à  leur  caraclèie  sacré. 

(2)  Celle  condilion,  décrétée  par  les  conciles,  mais  que 
i'éliii  actuel  du  clergé  ne  permet  presque  plus  d'exiger. 


sacrements;  enfin,  ils  vila;  monita  ah  ei$ 
doivent  être  si  recom-  possint  exspectari. 
mandablcs  par  leur 
piété  et  leur  chasteté,  que  les  peuples  puis- 
sent attendre  d'eux  des  exemples  éclatants 
de  toutes  les  bonnes  œuvres,  et  des  instruc- 
tions pour  régler  leur  vie. 

8.  Les  enfants  illé-        8.    Illegitimi    sine 
gitimes  ne   pourront    dispensatione  aposlo- 


être  élevés  aux  ordres 
sacrés  sans  une  dis- 
pense du  pape  (1)  ; 
cependant  ils  pour- 
ront recevoir  les  or 
dres  mineurs,  moyen- 
nant une  dispense  de 
leur  évéque  ;  l'ordi- 
nation doit  être  aussi 
refusée  aux  furieux, 
aux  insensés,  aux  es- 
claves ,  aux  homici- 
des, aux  irréguliers  , 
aux  manchots ,  et  à 


lieu,  ad  sacros  ordines 
promoveri  non  pos- 
sunt,  ad  minores  ta- 
men  possunt  ex  dispo- 
silione  sui  episcopi 
ordinari;  neque  etiam 
furiosi,  amentes,  ser- 
vi, homicidœ,  irregu- 
lares,  insigni  corporis 
vilio  déformes  ,  aut 
manci  ordinari  pos- 
sunt. 

ceux  qui  ont  à  1  exté*' 


rieur  une  difformité  considérable 


9.  Que  ceux  qui  se 
présentent  pour  être 
ordonnés  soient  exa- 
minés surl'ordredans 
lequel  ils  sont;  qu'on 
sache  (luand  et  de  qui 
ils  l'ont  reçu. 

10.  Un  clerc  sécu- 
lier, en  qui  d'ailleurs 
on  aurait  trouvé  les 
mœurs,  la  science  et 
l'âge  requis,  ne  sera 
promuaux  ordres  sa- 
crés qu'après  qu'il 
auraété  constaléqu'il 
possède  paciQque- 
ment  un  bénéfice  ec- 
clésiastique dont  il 
peut  vivre  honnête- 
ment (2)  ;  il  ne  pour- 
ra résigner  ce  béné- 
fice sans  faire  mention 
que  c'est  avec  le  titre 
de  ce  bénéfice  qu'il  a 
été  promu  aux  or- 
dres, et  sans  qu'ilsoil 
consfant  qu'il  a  d'ail- 
leurs de  quoi  vivre 
convenablement;  au- 
trement la  résigna- 
lion  sera  nulle.  Quant 
à  ceux  qui  jouissent 
de  biens  patrimo- 
niaux oude  pensions, 
on  ne  pourra  les  or- 
donner dans  la  suite 
si  ce  n'est  ceux  que 
l'évêque  jugera  utiles 


9.  Examinentur  de 
ordine  in  quo  sunt 
constiluti,  el  quando, 
et  a  quo  illum  recepe- 
runt. 


10.  Clericus  sœcu^ 
laris  ,  quamris  alias 
sit  idonetts,  morihus  , 
scientia  et  œlate  ,  ad 
sacros  ordines  non 
promoveatur ,  nisi 
prias  légitime  constet 
eum  beneficium  eccle- 
siaslicum  quod  sibi  ad 
viclum  honeslc  suffi- 
ciat,  pacifiée  posside- 
re.  Jd  vero  beneficium 
resignare  nonpossit , 
nisi  fada  menlione  , 
quod  ad  illius  bencficii 
titulum  sit  promotus, 
neque  ea  resignalio 
admitlalur,  nisi  con~ 
stito,  quod  aiiunde  vi- 
vere  commode  passif, 
et  aliter  faclaresigna- 
tio  nulla  sit.  Patri- 
moniumvcro,  vel pen- 
sioncm  obtinentes  or- 
dinari posthiic  non 
possint,  nisi  illi  quos 
episcopus  judicaierit 
asswnendos  pro  neces- 
sitatc  vel  commoditate 
ecclesiarum  suarum  , 
eo  quoque  prias  per- 

niontre  encore  jusqu'à  quel  point  l'Eglise  lienl  à  l'Iioo- 
neur  de  ses  minisires.  Condilion  pleine  de  sagesse,  dont 
le  but  est  non-seuleinenl  d'assurer  à  un  prêtre  les  moyens 
de  vivre  toujours  d'une  manière  convenable  aux  yeux  du 
monde,  mais  encore  de  moins  distraire  des  secours  desti- 
nés aux  pauvres  ,  ou  des  fonds  affectés  au  culte,  pour  les 
consacrer  à  l'entretien  des  ministres  de  l'aulel. 


1057 


ORD 


ono 


1038 


ou     nécessaires     au  specto  ;  patrmomum 

service  de  ses  églises;  itlnd  ,  vel  pcnsiouem 

et  alors  il  examinera  vere  ab  eis   oblineri  , 

avec  soin  s'ils  possè-  taliaque  esse   quœ  eis 

dent     réellement    ce  ad    vitam  sustentan- 

patrimoine  ou    celle  dam  salis  sint  ;  atque 

pension  .    et    si    ces  illa  deinceps   sine  li- 

biens    suffisont  pour  centiaepiscopialiem- 

les  l'aire  subsister.  A-  ri ,  aut  exstingui,  vel 

près  leur  ordinalion,  remUlinullalcnmpoS' 

ce  patrimoine  ou  cette  sint,  donccheneficiitm 

pension  ne  pourront,  ecctesiasticum    suffi- 

sans  la  permission  de  ciens  sint  adepti  ,  vel 

i'évéque,6lrealiénés,  aliunde  haOeant  unde 

vendus,  ou  remis  en  vivere  possint. 
d'autres  mains    jus- 
qu'à ce  qu'ils'soient  pourvus'd'un  bénéfice 
ecclésiastique  suffisant,  ou  qu'ils  aient  d'ail- 
leurs de  quoi  vivre 

11.  Lorsqu'un  évê-  ii.  Advertal    dili- 

que    confère   les  or-  genter  ponlifex  ,  cum 

dres,  il  doit  apporter  ordincs  confert,  ne  in 

une  grande  attention  exprcssione  fohnarum 

à  bien  prononcer  les  vel  coltaiione  instrii- 

paroles   qui    sont  la  meniorumipsorum  or- 

forme  du   sacrement,  dinum    dcficiat;    fre- 

ct  à  faire  toucher  les  qnenter       Pontificale 

instruments   à    ceux  respiciat    cl    tnuture 

qu'il  ordonne,  il  re-  procédât.  Moneul  or- 

gardera  donc  souvent  dinundos  quod  instru- 

le  Pontifical,  et  agira  menta  in  quorum  Ira- 

avec  une   sage    len-  ditione  character  im- 

teur.  Il  avertira  ceux  primitur  tangant.  Se- 

qu'il  ordonne,  de  lou-  cretas  morose  dicat  , 

cher  les  instrumenis  ut  ordinali  ad  sacer- 

dont    la    mise   entre  dotium    possint  illas 

leurs  mains    confère  cum  eo  dicerc,  debent 

un  caractère   (1).   Il  enim  ex  consuetudinc 

récitera  posément  les  concelebrare,  et  etiam 

secrètes  ,     afin     que  verba     consecraliunis 

ceux  qu'il  élève  à  la  proferre. 

(1)  Quelqu'un  ayant  des  scrupules  de  ce  qu'il  n'avait  pas 
louché  physiquement  le  calice  dans  sou  ordiiuilinn  pour  la 
prèirise,  la  sacrée  congrégation  répondit  le  5  décembre 
1ti61  :  oPossecouliuuare  celebrationemSS.sacriOciiabsque 
uUo  scrupulo,  ac  luta  prorsus  conscieutia.  »  Onrd.  n.  1996. 

(2)  Quand  on  confère  la  tonsure  hors  de  la  messe,  la 
chasuble  n'est  pas  nécessaire  ;  on  peut  cependant  l'avoir, 
quand  c'est  immédiatement  avant  ou  après  la  messe.  Votiez 
la  Uu  du  PoniiDcal,  qui  est  contenue  dans  le  litre  précé- 
dent. Yoyez-v,  d'une  manière  plus  précise,  ce  qui  est  né- 
cessaire a  chaque  ordinand. 

(3)  Il  faut  uou-seulenient  que  la  fétc  soit  du  rite  double, 
mais  encore  qu'elle  soit  fêlée  ;  feslkis  dnplicibtts  diebus, 
dit  le  Pontifical. 

La  question  suivante  a  été  proposée  a  la  congrégation 
du  Concile  :  Ati  diebus  (estis  duplicibiis.  non  lamcn  de  prœ- 
teplo,  possint  ordincs  sacri  confeni  Itubintibus  brève  dis- 
peusalwnis  Aposlolicœ  super  intcrsliiiis,  vel  crlra  tem- 
pora.  Sacra  etc.  die  ISjanuarii  respondil  :  Ncgatiie,  sed 
tanlmn  diebus  feslis  de  prœcepto  (Bened.  XIV,  liistil.  106, 
n.  6). 

On  a  demandé  à  la  congrégation  des  Rites  si  l'on  peut 
îonférer  les  ordres  mineurs,  et  même  les  ordres  sacrés, 
,ivec  autorisation,  aux  fêtes  des  apôtres,  et  autres  abrogées 
par  le  saint-siége;  elle  a  répondu  afiîrmativement  le  iSno- 
7embre  18.51.  C'est  qu'en  effet  on  a  dû  célébrer  les  saints 
ufTices  comme  avant  la  suppression  de  ces  fêtes,  selon 
l'induit  du  cardinal  Caprara.  Il  suffit  donc  que  la  fêle  ait 
4)lé  d'obligation  avant  cet  induit,  dans  le  lieu  où  se  fait 
lordinalion,  ouque  ce  soit  la  fête  principale  de  l'un  des 
douze  apôtres.  In  diebus  Aposlolorum.  cmierisque  per  apo- 
Sloticum  sedem  abrogalis,  dit  la  supplique.  Je  dis  l'un  des 
douze,  pour  en  exclure  saint  Paul  et  s.iint  Barnabe,  dont 
la  fèlP  n'iHuit  pas  généralement  d'obligation,  et  n'est  pas 


prêtrise  puissent  les  réciter  avec  lui  ;  car, 
suivant  la  coutume,  ils  doivent  célébrer  avec 
l'évêquc  et  proférer  même  les  paroles  de  la 

consécralion. 

12.  Les  temps  des-  12.  Tempora  ordi- 
tinés  aux  ordinations  nationumsuni  :Sabba- 
sont  les  samedis  des  tain  omnibus  Quatuor 
Quatre-Temps,  le  sa-  Temporibus  ,  subba- 
medi  avant  le  diman-  tum  ante  Dominicam 
che  de  la  Passion  et  de  Passione,  et  sabba- 
le  samedi  saint.  tum  sanctum. 

13.  La  cléricature  13.  Clericatus,  seu 
ou   première  tonsure  prima  lonsurn  ,  quo- 
peut     être     conférée  cunque  die ,  tiora   et 
tous  les  jours,  à  toute  loco  conferri  potest. 
heure    et    en      tout 

lieu  (2). 

14.  Les  ordres  mi-  14.  Minores  vero 
neurs  peuvent  être  ordines  possunt  dari 
conférés  tous  les  di-  singulis  Dominicis,  et 
manches  et  les  fêles  fcstiris  diebus  dupli- 
doubles  chômées  en  cibus  ubicunquc ,  in 
tous  lieux,  mais  seu-  mane  tamen. 
lementle  matin  (3). 

15.  Tous  ceux  qui  15.  Ordinandi  om- 
se  présentent  pour  nés  debent  in  ecclesia 
l'ordination  doivent  seprœsentare  cumton' 
se  rendre  à  l'église  a-  surn,  habilu,  et  para- 
vec  la  tonsure  (/••),  les  mentis  ordini  suo  con- 
habits,  les  ornements  venientilius,  et  cande^ 
convenables  à  leur  lis  in  manu  accensis. 
ordre  et  un  flambeau  Et  cum  a  notario  epi- 
allumé  à  la  main  (5)  :  scopi  nominali  fue- 
et  lorsqu'ils  seront  rinl  ,  rcspondeanl  , 
appelés  par  le  notaire  Adsum,  et  accédant  ad 
de  l'évoque  ,  ils  ré-  locum  ordinalionis  , 
pondront  Adsum ,  et  secundum  ordinem 
s'approcheront       du  descriptionis. 

lieu   de     l'ordination 
dans  l'ordre  de  l'appel. 

d'un  rite  aussi  élevé  dans  la  liturgie  romaine 

(4)  Tous  doivent  se  présenter  avec  la  tonsure,  cela  s'en- 
lend-il  de  ceux  mêmes  qui  viennent  pour  la  recevoir?  Cei 
endroit  du  Pontifical  semble  l'indiquer.  Cependant  ce  qui 
est  bien  décisif,  c'est  qu'en  parlant  de  la  tonsure  ï  confé- 
rer à  uu  seul,  en  indiquant  les  choses  qui  lui  sont  néces- 
saires, il  nomme  la  soulane,  le  surplis,  elc,  sans  parler  de 
la  tonsure;  elle  n'est  donc  pas  nécessaire.  De  plus,  celui 
qui  se  présente  est  appelé  tonsurandus  ;  la  cérémonie  est 
appelée  prima  lonsura;  on  coupe  des  cheveux  au  milieu 
de  la  lêle;  il  faut  donc  que  la  tonsure  ne  soit  pas  encore 
faite.  Il  est  vrai  que  pour  clia(|ue  ordre,  le  Ponlilical  indi- 
que comme  nécessaire  à  l'orilinand  la  tonsure  projire  à 
1  or Jre  qu'il  va  recevoir;  mais  c'est  précisément  celte  in- 
dication pour  tous  les  ordres,  et  ce  silence  pour  les  tonsu- 
res, qui  forment  ici  une  décision  et  une  exception. 

(5)  Il  faut  quitter  le  cierge  pour  se  revêtir  du  surplis, 
des  ornements,  et  toucher  ce  qu'où  doit  toucher;  un  opus- 
cule approuvé  par  Mgr  l'archevêque  de  Paris  en  1816,  dit 
même  que  les  ordinands  déposeront  leur  cierge  et  le  lais- 
seront à  leur  place  dïDs  l'église,,  au  moment  oii  ils  seront 
appelés  auprès  de  l'évêque  pour  recevoir  l'ordination.  Ce- 
(lendanl  le  PonliUcal  prescrit  de  l'avoir  à  la  main  dans  ce 
moment-lù;  il  est  d'us:ige,  au  moins  en  certains  lieux,  da 
le  lenir  allumé  ,  et  de  faire  comme  il  suit  :  on  le  quiite 
après  la  génuflexion,  qu'on  fait  deux  a  deux  en  présence 
du  poulife,  et  on  le  i  éprend  de  même  en  se  reliranl.  Quel- 
qu'un doit  être  là  de  chaque  côté  pour  recevoir  les  cierges 
et  les  rendre  ensuite.  (La  congrégation  des  Rites  a  décidé 
en  1831  qu'on  peut  tolérer  l'usage  de  n'allumer  qu'un 
cierge  i  our  tous  les  ordinands,  qui  le  présentent  succes- 
sivement a  l'offertoire.)  Les  cierges  doivent  être  allumés 
au  moment  de  l'appel,  comme  il  est  dit  ici,  et  i  l'offertoire, 
comme  ou  le  dir,i  plus  loin 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


103!» 

iQ.  1,'evéque  doit  16.  Advertatquoque 
aircatlenlion  que  s'il  pontifex  (juod  si  unus 
n'y  a  qu'un  seulordi-  tanltim  sit  per  eum  ad 
iiiiiid,  il  doit  l'avertir  quemcunque  ordinem 
et  lui  parler  au  sin-  promovendus  ,  ilhun 
gulier  et  non  au  plu-  admoncat,  et  alloqua- 
riel  ,  comme  il  est  lur ,  non  in  plurali ,  ul 
marqué  dans  le  Pon-  textus  dicit  ,  sed  in 
tifical  (1).  singulari. 

17  Aux  samedis  Vî .  In  snhbatis  Qiia- 
des  Quatre-Temps ,  luor  Temporwn ,  in 
ioursauxquelssefonl  quitus  fiunt  ordina- 
les grandes  ordina-  Ciones  (jenerales,  lon- 
lions,  on  doit  donner  surœ  fieri  debenC  post 
la  tonsure  après  le  Kyrie  eleison. />etnde, 
Ktjrie  eleison  ;  ordon-  dicta  prima  lectione, 
ner  les  portiers  après  ordinantur  ostiarii  ; 
la  première  leçon,  les  post  secundam  lectio- 
lecteurs  après  la  deu-  nem  ,  lectores  ;  post 
xième,  les  exorcistes  tcrliam  ,  exorcislœ  ; 
après  la  troisième,  les  post  quartam  ,  acoly- 
acolytes  après  laqua-  thi  ;  post  quintam  , 
trième,  les  sous-dia-  subdiaconi;  finita  Epi- 
cres  après  lacinquiè-  stola,  diaconi;  et  de- 
me,  les  diacres  après  miim  anie  ullimum 
l'Epîlre;  et  enfin,  a-  versum  tractus  ,  vel 
vanl  le  dernier  verset  infra  octavam  Pente- 
An  trait,  on  ordonne-  castes  ,  ante  ullimum 
ra  lesprétres(oubien,  versum  seqitcntiœ,  or- 
dans  l'octave  de  la  dinantur  presbyteri. 
Pentecôte  ,  avant  le 
dernier  verset  de  la  prose). 

18.  Si  l'ordination  18.  Si  ordinationes 
se  fait  le  samedi  avant  fiant  in  sabbato  ante 
le  dimanche  de  la  Dominicamde  Passio- 
Passion , comme  il  n'y  ne,  quia  unica  tanlum 
a  ce  jour-là  qu'une  dicilur  lcclio,lonsnrœ 
seule  li'çon  ,  la  ton-  debent  fieri  immédiate 
sure  doit  être  donnée  postln{ro\ium.\Omnes 
après  VlntroU  ,  tous  minores  ordines  post 
les  ordres  mineurs  Kyrie  eleison,  swôdi'a- 
aprèslc^2/ric  eleison,  coni  immédiate  post 
le sous-diaconal après  collectam,diaconipost 
la  collecte  ,  le  diaco-  Epistolam,  presbyteri 
nat  après  l'Epître,  et  ante  ultimum  versum 
la  préirise  avant  leder-    tractus. 

nier  verset    du  trait. 

19.  On  peut  suivre  19.  Idem  servari 
lemême  ordrequand,  potest,  quandocunque 
par  dispensedu saint-  dantur  ordines  sacri 
siège,  on  donne  les  extra  lempora,  ex  dis- 
ordres sacrés  hors  des  pensatione  apostoli- 
temps  marqués  (2).  ca.  Quod  si  fiât  inter 
Si  on  les  confère  en-  Pascha  et  P$nteco- 
tre  Pâques  et  la  Pen-  sten,  presbyteri  ordi- 
tecôte,  les  prêtres  sont  nantur  ante  tdtimum 
ordonnés     avant    le    versum  ;  si  inter  Pen- 

(1)  On  trouve  a  la  tin  du  Pontilical  ces  formules  au  sia- 
gulif  r,  pour  la  confirmalion  et  pour  cliacuu  des  ordres  lors- 
•  lu'un  seul  se  présente. 

Elles  sont  au  commencement  du  titre  premier,  avec  les 
rubriques  latines,  dans  ce  même  article. 

(2)  Dans  ces  cas,  on  dit  la  messe  du  jour  ;  c'est  toujours 
celle  du  samedi,  c^uaiid  l'ordination  se  fait  à  l'un  des  jours 
qui  y  sont  destines  :  on  n'y  fait  pas  mémoire  d'une  lêle 
double  qui  s'y  rencontre,  sans  doute  parce  que  le  rite  est 
aussi  de  première  classe  à  une  ordination  générale  ;  mais 
à  la  tin  du  Ponlifical ,  où  II  s'agit  de  l'ordination  d'un  seul 
^'t  d'une  messe  basse,  on  suppose  qu'd  peut  y  avoir  des  com- 
mémoraisons  a  faire;  il  iaul  doue  distinguer  ces  deux  cas. 

Dans  tous  ces  cas  on  ajoute  i'oraison  pour  les  ordinatids 


lOiO 


dernier  verset  ;  si  on  tecoslen  et  Septudqe- 

Ics   donne    entre    la  simam,  ordinantur an- 

Pentecôte  et  la  Sep-  te  versum  A\le\\i\a.  Et 

tuagésime,  ils  le  sont  antequam  ad  collatio- 

avaiit  VAlleluia;  mais  »iem  ordinum procéda- 

avant  de  procéder  on  tur,legitur  mandat^tm 

litladispcnsedu saint-  apostolicum,  sive  siip- 

siège    qui     donne    à  plicatio  ;  cujus  viçjore 

l'évèque    la    permis-  ponttfici  f'acultas  con- 

sion  de  faire  l'ordina-  ceditur      ordinandi  ; 

lion; etaprèsqu'onl'a  quibus     lectis  ,   dicil 

lue,  révêque  répond  pontifex,  Deogral'ins, 

Deo  gratias  ,  et  com-  et    ad    ordinationem 

mence  l'ordination.  procedit. 

21).  Mais  si  l'ordi-  20.  Si  vero  sabbato 

nation  se  fait  le  sa-  sancto     ordinationes 

medi    saint  ,    l'office  fiunt,  dfficium  incipi- 

commence  à   la  pre-  tur aprima prophetia, 

niière  prophétie, et  se  et  contimiatur,  prout 

continue    comme     à  inordinario,usquead 

l'ordinaire  jusqu'aux  litanias  indusiic  ,   in 

litanies       inclusive-  quibus,  diclo, Vt  om- 

ment ,    pendant  les-  nibus  fidelibus  ,  etc., 

quellesle  pontifeeslà  surgit abaccubitupon- 

genoux  (•?)  ;  après  ces  tifex,  et  conversas  ad 

paroles  :  Ut  omnibus  ordinandos,  eos  bene- 

fidclibus  ,  etc.  ,  il    se  dicit  ,  prout  post  li- 

lève;  puis  tourné  vers  tanias  infra  ponitur. 

les  ordinands  ,  il  les  Deinde perficiuntur H- 

bénit  ,   comme  il  est  taniœ,  etpontifex  /a- 

marqué  plus  bas  après  cit  confessionem  ,   et 

les  litanies  de  l'ordi-  diclo  Kyrie  eleison  , 

nation.  On  continue  pro  missa,  ordinat  ad 

ensuite  les    litanies  ,  primam       tonsuram. 

et  révêque  commence  Tum  rfi'cù,  Gloria  in 

la  messe  ;  ayant  dit  le  excelsis  Deo,  etc.;  quo 

Kyrie,  il  ordonne  les  dicta,  ordinat  ad  qua- 

tonsurés;  après  quoi  tuor  minores  ordines. 

il  dit  le  Gloria  in  ex-  Dcinde  dicit   oratio- 

celsis  ;  et  l'ayant  ter-  nem  ordinuriam,  cum 

miné,  il  donne  les  or-  alia  pro  ordinandis  ; 

dresmineurs.il  récite  quibus  dictis,  ordinat 

ensuite  l'oraison   or-  ad       subdiacomitum. 

dinaire     avec     celle  TumdiciturEpistulu; 

pour  les  ordinands,  et  et  ea  dicta,   ordinat 

confère  le  sous-diaco-  diaconas.  Dicitur  de- 

nat;  après  cela  il  lit  inde  Alléluia  ca/«  «uo 

l'Epîlre  et  il  ordonne  versu,  et  prima  pars 

les  diacres;  il  dit  en-  tractus;  quibus  dictis, 

suite   VAlleluia   avec  ordinat    presbyteros , 

son  verset  et  la  pre-  post  quorum  ordina- 

mière  partie  du  trait,  tionem  dicitur  versus 

et  procède  à  l'ordina-  tractus,  Evangelium, 

tion      des      prêtres  ;  et  alia,  prout  in  ordi- 

l'ayant    terminée    il  nario. 
finit  le   trait,   récite 

l'Evangile  et  fait  le  reste  comme  il  est  mar- 
que en  son  lieu. 

à  l'oraison  ou  aux  oraisons  qui  appartiennent  à  la  messe  que 
l'on  dit,  avec  une  seule  conclusion,  s'il  n'y  a  en  tout  que 
deux  oraisons.  Si  l'on  n'ordonne  qu'un  sous-diacre ,  un 
seul  diacre,  ils  ne  peuvent  chanter  l'Epître  et  l'Evangile 
comme  aux  ordinations  générales.  On  voit  tout  cela  d'ans 
les  décrets  de  la  congrégation  des  Rites  recueillis  par  Gar- 
dellinl. 

(5)  Dans  ce  cas,  on  fait  l'appel  général  avant  la  lecture  des 
leçons,  et  l'archidiacre  lit  l'interdit  accoutumé;  ceux  (jui 
doivent  recevoir  les  ordres  sacrés  sont  prosternés  pen- 
dant la  litanie  qui  suit  les  leçons,  avant  le  commpaceniinl 
de  la  messe,  et  avant  que  le  pontife  ail  conféré  la  tonsure. 
(Céréni.  de  Lyon,  n.  14.57). 


\ 


OIU) 

:2I .  Oidnido  autem 
ponlifex  extra  missa- 
rum  solemnin  rsl  pro- 
mutunis  n/iV/wos  ad 
primam  tonsuram,  vel 
ad  quatuor  minores 
ortiines ,  sufficit  quod 
habeat  slotam  supra 
roclietutn  ,  vel  supra 
superpelliceum  (  si  sit 
reliyiosus)  et  milram 
simplicem.  Cum  autem 
est  celebraturus  pro 
sacris  ordinibus  con- 
ferendis  ,  habere  débet 
snndalia,  et  omnia  pa- 
ramentu  pontificalia  , 
et  dicere  psalmum 
Quani  dilccla  ,  etc. 

22.  Ordinationes  sa- 
crorum  ordinum,sta- 
Jutis  a  jure  leinpuri- 
bus ,  ac  in  cathedvali 
ecclesia  vocatis  ,  prœ- 
sentihusrjue  ad  id  ec- 
clesia: canonicis  ,  pu- 
btice  cclebrentur  ;  si 
aulem  in  alio  diœcesis 
loco ,  prœsente  clero 
loci,  diijnior ,  quan- 
tum fieri  poterit ,  ec- 
clesia semper  adealur . 

23.  Cum  igitur  or- 
dinationes faciendœ 
sunt,  per  sacrislam, 
seu  alium  ,  ad  quem 
spectat,  prœparanlur 
omnia  quœ  nccessaria 
sunt  pro  missn  ponti- 
ficali.  Et  demum.ciim 
tempus  ordiniilio7iis 
instat,hora  competen- 
ti  ,  pontifes  cappa 
maqna  indutus,capel- 
lano  illam  post  eum 
déférente,  venit  adec- 
ctesiam  ubiordinatio- 
nes  fieri  dehent,et  ac- 
cedens  ante  atlare,  ge- 
nuflexus  ibidem  uli- 
quandiu  orat.  Deindc 
vadit  ad  sedem  ,  ubi 
paramentacaperecon- 
suevit ;  vel,  sinon  sit 
in  ecclesia  sua, ad  fal- 
distorium  ,   ad  cornu 


1041 

•il.  Quand  un  évê- 
que  donne  la  tonsure 
ou  les  ordres  mineurs 
hors  le  temps  de  la 
messe  ,  il  suffit  qu'il 
ail  une  élole  sur  le 
locliel  (  ou  le  surplis 
s'il  est  religieux),  avec 
une  mitre  simple  ; 
mais  lorsqu'il  doit 
donner  les  ordres  sa- 
crés ,  il  faut  qu'il  ail 
la  chaussure, avec  les 
autres  ornements 
pontificaux  ,  et  qu'il 
dise  le  psaume  Qunm 
dilccla,  etc. 


22.  Les  ordres  sa- 
crés seront  conférés 
publiquement  au 
temps  marqué  par  le 
droit,  et  dans  l'église 
cathédrale,  en  pré- 
sence des  chanoines 
qui  y  seront  appelés; 
si  l'ordination  se  fait 
eu  quelque  autre  lieu 
du  diocèse  ,  on  choi- 
sira autant  qu'il  sera 
possible  la  principale 
église,  et  l'on  y  invi- 
tera le  clergé  du  lieu  ( 

23.  I^ors  donc  qu'on 
dcv'ra  faire  une  ordi- 
nation, le  sacristain  , 
ou  celui  qui  en  est 
chargé  ,  préparera 
tout  ce  qui  est  néces- 
saire pour  la  messe 
pontificale  ;et  lorsque 
le  moment  de  l'ordi- 
naiion  est  arrivé,  l'é- 
vèque  ,  revêtu  de  la 
grande  chapeque  son 
chapelain  soutient 
par  derrière,  se  rend 
à  l'église ,  s'approche 
de  l'autel ,  se  met  à 
genoux,  et  prie  pen- 
dant quelques  ins- 
tants.Il  va  ensuite  au 
lieu  où  il  a  coutume 
de  se  revêtir  des  or- 
nements pontificaux , 
ou, s'il  n'est  pas  dans 
sonéglise.au  fauteuil 


(1)  On  désignera  ceux  qui  doivent  porter  les  insignes  : 
on  avertira  plusieurs  ecclésiastiques  de  se  tenir  près  de 
l'autel  pour  recevoir  les  cierges  des  ordinands,  pour  pré- 
senter tous  les  objets  nécessaires,  pour  faire  les  fonctions 
de  céréuioiiiaire,  acolytes,  etc. 

(2)  Dans  bien  des  endroits  il  est  d'usage  que  les  ordi- 
nands accon)|iagnent  le  prélat  à  l'église.  .Vu  signal  donné, 
on  entonne  le  Veni  Creator,  et  ils  se  mettent  en  marclie 
deux  à  deux,  les  tonsurés  les  premiers,  puis  les  minorés, 
suivis  des  sous -diacres,  des  diacres,  et  des  prêtres,  qui 
précèdent  immédiatement  le  pontife.  Arrivés  à  l'église, 
ils  occupent  les  places  qui  leur  ont  été  assignées. 


ORD 


10^2 


qu'on  lui    a   préparé  Epistolœsibiparatwn, 

du  côté  de  rEpttre.ll  ubi  sedens  accipit  om- 

s'y  assied  ,  reçoit  les  nia  parumenta  ponti- 

ornemeuts    qui    doi-  ficalia  coloris  tempori 

vent  être  de  la  cou-  convenientis  ,  et  wi- 

leur  propre  au  temps,  tram   simplicem  ,  di- 

cl    prend   une    mitre  cens  psalmum   Quam 

simple, disantlepsau-  lecta,  etc. 
me     Quam     dilecta  , 
etc.  (2). 

2'>.  L'évêque,  ainsi  2ï.  Ponlifex  sic  pa' 
revêtu  ,  el  tenant  la  ralus,  bacuhim  pasto- 
crossedelamaingau-  ralem  in  sinistra  te- 
che ,  s'approche  de  la  nens  ,  accedil  ad  grc- 
dernière  marche  de  dus  altaris,  ubi  depo- 
l'autcl  ;  ayant  déposé  sitis  bnculo  et  mitra  , 
la  mitre  et  remis  la  fada  ahuri  revercniia 
crosse, il  fait  un  salut  cutn  profundn  capilis 
profond  et  commence  inclinalione,  facit  cum 
la  messe,  pendant  que  ministris  confessio- 
le  chœur  chante  Vin-  nem. Intérim  cnntntur 
troil  el  le  Kyrie  elei-  a  choro  InIroitMs  ,  et 
son.  11  monte  ensuite  Kyrie  eleison.  Finita 
à  l'autel ,  le  baise  au  confessione  ,  ponlifex 
milieu  ainsi  que  le  ascendit  ad  altnre,  it- 
lexte  de  l'Evangile  à  lud  in  medio  oscula- 
gauche, encense  l'au-  tur  ,  et  textum  Evun- 
tel  à  l'ordinaire  ,  re-  gelii  ad  sinislram  ; 
prend  la  mitre  et  re-  incensat  altnre  more 
tourne  à  son  trône  ou  solito  ,  resumit  vù- 
au  fauteuil  du  côté  de  tram,  et  revertitur  ad 
l'Epître  (3).  Là  ,  il  sedem  ,  seu  ad  fatdis- 
dépose  la  mitre,  el  torium,  ad  cornu  Epi- 
tourné  du  côté  de  stolœ,  ubi,  deposita 
l'aulel  ,  il  récite  dans  milra  ,  et  versa  facie 
le  Missel  qui  lui  est  ad  allure,  oblato  sibi 
oflert  ['Introït  et  le  per  ministrum  libro  , 
Kyrie  ;  ces  prières  ex  eo  legit  Inlroiluin 
étant  dites,  il  reprend  et  Kyrie  eleison;  qui- 
sa  mitre  jusqu'au  bus  dictis,  sedet  cum 
dernier  Kyrie  chanté  mitra,  donec  perficia- 
par  le  chœur.  (Juand  tur  a  choro  ultimum 
on  l'a  achevé  ,  il  so  Kyrie  eleison.  Quo  fi- 
lève  sans  quitter  la  nilo ,  surgit  ponlifex, 
mitre,  et  va  s'asseoir,  et  cum  mitra  ad  fol- 
le visage  tourné  vers  distorium ,  ante  mê- 
le peuple,  sur  le  fau-  dium  altaris  sibi  prie- 
teuil  qui  lui  est  pré-  paratum  accedit,  et  m 
paré  au  milieu  de  illo  sedet ,  renibus  al- 
i'aulel  Dès  qu'il  est  tari  versis.  Tum  ar- 
placé  ,  l'archidiacre  chidiaconus  vocat  om- 
appelle  tous  les  or-  nés  ordinandos ,  di- 
dinands  ,  en  disant  :  cens: Accédant omnes 
Accédant  omnes  qui  qui  ordinandi  sunt. 
ordinandisunt,  etc.  Quibusantealtare  co- 
Dès  qu'ils  sont  à  ram  poniifice  genu- 
genoux devant lepon-  flexis  ,  et  in  modum 
tife,  eu  forme  de  cer-  coronce  dispositis,  ar- 
cle  (i)  ,  l'archidiacre  chidiaconus     publiée 

(5)  Si  l'on  ne  chante  pas  la  messe,  le  ponlifti,  sans  b.ii- 
ser  le  livTe,  va  de  suite  commencer  VlntrM  ;  après  cela 
il  confère  la  tonsure  ,  si  c'est  un  jour  où  la  messe  n"a 
qu'une  leçon  ou  Epître.  S'il  y  en  a  plusieurs,  il  liit  aupa- 
ravant Kiirie  eleison.  Il  faut  quatre  cierges  à  l'autel  et  un 
bougeoir  pour  la  messe.  (Voy.  ta  fin  du  yoiitificat,  el  it 
commencemeni  du  dire  premier,  au  présent  arlicie. 

(4)  On  a  dû  lesavertir,  ou  même  les  exercer  à  se  pré- 
senter selon  l'ordre  dans  lequel  ils  seront  nommés,  les 
plus  dignes  en  face  du  prélat,  ou  les  plus  près  de  l'autel; 
ils  fout  la  génuflexion  deux  à  deux  en  arrivant,  el  une  in- 
clination profonde  à  l'évêque,  ou  bien  ils  aitendenl  que  h 


^)JJ 


D/CTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


\0U 


tnterrogat  omnes  ,  si 
sint  aliqui  qui  forle 
non  sint  confirmati  ; 
quia  non  debent  ad 
ordinalionem  acccde- 
re  ,  nisi  prius  confir- 
tnenlur.  Et ,  si  aliqui 
confirmandi  erunt , 
tune  deposilis  ponti- 
fex  annalis  et  cliiro- 
thecis  ,  lavât  manus  , 
reassumit  annulas ,  et 
confirmât,  prout  ha- 
betur  supra ;vel  si  non 
erunt  aliqui  confir- 
mandi, palam  interdi- 
cit  per  unum  ex  suis, 
sub  his  verbis. 


s'adressant  à  tous  en 
coinmiin  demaïuie  si 
quelqu'un  d'eux,  n'a 
pas  élé  confirmé;  car 
ils  ne  doivent  pas  se 
présenter  pour  l'or- 
dination sans  avoir 
élé  conlirmés  aupara- 
vant. Si  quelques-uns 
doivent  l'être ,  l'évê- 
que  dépose  son  an- 
neau et  ses  gants  , 
lave  ses  mains  ,  re- 
prend son  anneau,  et 
confirme  comme  il  est 
marqué  ci-devant.  Si 
personne  ne  doit  être 
confirmé  ,  il  fait  inti- 
mer à  haute  vois, par 
lin  des  sieus  ,  les  dé- 
Jenses  suivantes  : 

Reverendissimus  inChrisloPater,  et  D.  D. 
N.  Dei  et  apostolicae  sedis  gratia  episcopus 
N.  sub  excommunicationis  pœna,  prœcipit  et 
mandat  omnibus  et  sinprulis  pro  suscipiendis 
ordinibus  hic  prœsenlibus  ,  ne  quis  forsan 
eoruni  irreguluris  ,  aul  alias  a  jure ,  vel  ab 
homine  excomniunicatus  ,  interdictus,  sus- 
pcnsus  ,  spurius ,  infamis  ,  aut  alias  a  jure 
prohibilus,  sive  ex  aliéna  diœcesi  oriundus, 
sine  licenlia  sui  episcopi,  aut  non  descriptus, 
exiiminalus,  approbatus,  et  nominatus,  ullo 
pacto  audeat  ad  suscipiendos  ordines  acce- 
dere  ,  et  quod  nullus  ex  ordinatis  discediit , 
nisi  missa  finita  ,  et  benedictione  pontificis 
accepta. 

Demum  ad  ordinalionem  procédât 

DEUXIÈME  PARTIE. 

CÉRÉMONIES    DES    ORDINATIONS. 

§  I.  DE  LA  TOIfSDRI. 

0)1  peut  être  ordonné  clerc  hors  de  la  messe,  tous  tes  jours, 
à  toute  heure,  en  tout  lieu. 

Avant   celle   céré- 
monie ,   on    préparc 


des  ciseaux  pourcou- 
per  les  cheveux  et  un 
plat  pour  les  mettre. 
Chaque  ordinand  doit 
avoiraussi  un  surplis 
sur  son  bras  gauche 


Pro  clericis  or- 
dinandis  ,  parenlur 
forfices  pro  incidendis 
capillis  ,  elbacile  pro 
illis  impo7iendis.  El 
quilibet  ordinando- 
rumhabere  débet  suum 
superpelliceum    super 


cercle  soit  formé  pour  saluer  tous  ensemble  l'aulel  et  le 
poulife,  au  signal  du  maître  îles  cérémonies,  et  se  niellent 
a^  genoux  tous  en  même  leni|is.  Ils  doivent  toujours  saluer 
l'autel  avant  le  pontife,  par  une  génuflexion,  quand  même 
le  salut  sacrement  n'y  serait  pas,  afin  de  proportionner  les 
suluts  à  la  diguilé  de  leur  objet  :  à  une  grand'messe  ordi- 
naire, le  diacre  et  le  sous-diacre,  s'ils  uesont  pas  cbanoi- 
iies,  saluent  la  croix  par  une  génuflexion  pour  la  même 
raison.  (  Voyez  les  rubriques  du  Missel,  et  le  Cérémonial 
des  éviques.)  Ils  se  retirent  de  la  même  manière,  c'esl-à- 
dire,  après  avoir  salué  l'aulel  et  le  |iomife.  Dans  tous  ces 
cas,  si  l'on  est  en  petit  nombre,  et  qu'on  ail  le  temps  et  la 
place  nécessaires,  on  peut  saluer  l'autel  au  bas  des  de- 
grés, et  le  ponlile  quand  on  est  plus  près  de  lui  ;  en  se  re- 
tirant, on  saluerait  le  ooniife  dès  qu'où  s'est  levé,  et  l'au- 
tel au  bas  des  degrés 

(l)  Il  doit  avoir  présente  une  attestation  de  son  baptême, 
s'êire  confessé,  être  en  soutane,  tenir  un  ciergr,  si  c'est 
pendant  la  messe  qu'on  lui  conlère  la  tonsure,  et  savoir 
de  mémoire  la  prière  Dominus  pars.  etc.  Il  faut  un  gré- 
mial  pour  le  poniite.  (Voyez  ta  fin  du  PouUlical.)  Hors  de 
la  messe,  il  n'est  pas  nécessaire  d'être  devant  l'autel,  ui 


et  un  cierge  à  sa  main 
droite  (1).  Tout  étant 
préparé,  on  fait  l'ap- 
pel nominal  de  ceux 
qui  doivent  êlre  ton- 
surés ,  et  chacun  ré- 
pond :  Adsum  (2).  Ils 
vont  alors  se  mettre 
à  genoux  devant  l'au- 


brachium  sinistrum  , 
et  cirndelam  in  mnnu 
dextrn.  Et  vocantur 
omnes  tonsurandi  vo- 
minatim,  et  si<jillatim 
per  notarium,  et  qui- 
libet respondet  :  Ad- 
sum. Quibus  anle  al- 
arecoramp  ontifice  in 


tel,autourderévêque  faldistorio  cum  miira 

qui  est  assis.,  et  qui ,  sedenle       genuflexis , 

ayant  la  mitre  sur  la  ponlifex   surgit    cum 

tête, se  lève, et  dit(3):  mitra,  et  dicit. 

t  Sit  nomen  Domini  benedictum  {k). 
^  Ex  hoc  nunc  et  usque  in  sœculum 
y  Adjutorium  nostrum  in  nomine  Domini. 
^  Qui  fecit  cœlum  et  terraui, 

Oremus 

Fratres  charissimi ,  Dominum  nostrum 
.lesum  Christum,  pro  his  famulis  suis, qui  ad 
deponendum  comas  capilum  suorum  pro 
ejus  amore  festinant ,  ut  donet  eis  Spiritum 
sanctum  qui  habitum  religionis  in  eis  iii 
pcrpetuum  conservet ,  et  a  mundi  impedi- 
meiito  ,  ac  sseculari  desiderio  corda  eoruni 
dcfendat  :  ut  sicut  immulanlur  in  vultibus  , 
ita  dexlera  uianus  ejus  virlulis  tribual  eis 
increincnta,  et  ab  omni  cœcitate  spirituali  et 
humana  oculos  eorum  aperiat ,  et  lumen  ois 
seternœ  gralise  concédât.  Qui  vivit  et  régnât 
cum  Deo  Pâtre  in  unitate  ejusdem  Spiritus 
Sancti  Deus  ,  per  omnia  sœcula  seeculorum. 

Après  celte  prière,  l'évéque  s'assied  (o)  ,  le 
chœur  entonne  et  continue  l'antienne  et  le 
psaume  suivants. 


J^  *•■ 


.1)1/.  Tu 


^^^ 


^ 


es,      D.:-iiii-ne,   qui    re-sti-tu-  es 


^^m 


h  ( -redi-la-tem      me-aiii   mibi-  8«  Ion. 

Psaume  15. 
Conserva  me.  Domine  ,  quoniam  speravi 
in   te.   Dixi   Domino  :   Deus    meus  es    tu  ; 
quoniam  bonorum  meorum  non  cges. 

Sanclis  qui  sunt  in  terra  ejus  ,  mirificavit 
omnes  voluntates  meas  in  eis. 

d'avoir  la  chasuble,  quand  même  ce  serait  immédiatement 
avant  ou  après  la  messe,  s'il  n'y  a  pas  d'?ulres  ordinands. 
(Voy.  la  fin  du  Pontifical,  au  titre  précédent.) 

(2)  Avant  de  les  nommer,  l'archidiacre  peut  les  inviter 
ainsi  :  Accédant  qui  promovendi  sunl  ad  lonsuram  (S.  C. 
18:ïI). 

(5(  Toutes  les  fois  que  le  [lonlife  lit  quelque  chose  étant 
tourné  vers  les  assistants,  nn  clerc  tient  le  livre  devant 
lui,  à  une  hauteur  convenable,  se  mettant  i  genoux  quand 
le  prélat  est  assis.  Tous  ceux  qui  sont  dans  le  clireur  se 
lèvent,  font  la  génuflexion,  se  niellent  !»  genoux  en 
même  temps  que  lui,  excepté  ceux  qui  sont  actuellement 
devant  lui  pour  êlre  ordonnés  (".eu\-ci,  quoique  il  s;rnonx, 
font  uue  peiite  inclination,  louli'S  les  foisi^ne  la  parnle 
leur  est  adressée  par  ces  mots,  Filii  charis^viti.  ou  dile- 
ctissimi;  à  ces  mois  :  Oremus,  fratres,  charissimi,  c'est 
aux  autres  assistants  îi  s'incliner 

(4)  Voqez  la  traduction  au  litre  premier,  col.  989. 

(5)  Quelquefois  le  prélat,  au  lieu  d'être  assis,  parcourt 
les  rangs,  pour  la  tonsure  et  les  ordres  mineurs.  On  sup- 
pose ici  que  l'ofBce  est  chanté. 


ms 


ORD 


ORD 


lOiO 


MuUiplicat»  sunl  infirmitales  eorum  ; 
poslea  acceleraverunt. 

Non  congregabo  convcnticula  eorum  de 
sanguinibus.necmcmureronoDiinum  eorum 
per  labia  mea  (1). 

On  répète  toute  l'antienne  Tu  es  ,  Domine. 

Aussitôt  que  lepsaume  est  commencé, l'évéquc 
coupe  avec  des  ciseaux  l'extrémité d«s  cheveux 
en  quatre  endroits  :  aii  front,  derrière  la  tête, 
et  au-dessus  des  oreilles;  il  en  coupe  encore 
quelques-uns  au  milieu  de  la  télé  ,  et  les  met 
tous  dans  le  plat;  pendant  cette  cérémonie  , 
chacun  dit  (2)  ; 

Domiiius  pars  hœredilatis  meœ ,  et  calicis 
moi  :  lu  es  qui  restitues  hœrcditalem  meam 
mihi. 

l'ous  étant  tonsurés  ,  l'évéque  dépose  la 
mitre,  se  lève,  et  tourné  vers  les  ordinands,  il 
fait  la  prière  suivante: 

Or  émus. 

Prœsla  ,  qusesumus,  omnipotens  Deus,  ut 
hi  famuli  tui  quorum  hodie  cumas  capitum 
pro  amore  divino  doposuimus  ,  in  tua 
dilectione  perpetuo  maneant  ;  et  eos  sine 
macula  in  sempiternum  custodias.  Per 
Cliristum  Dominum  nosirum.  ^  Amen  (3). 

Alors  le  chœur  commence  et  continue 
l'antienne  et  le  psaume  suivants.  Dès  que 
l'antienne  est  entonnée  ,  l'évéque  s'assied  et 
reçoit  la  mitre. 


. 

■■  ♦  ■   1 

'  ■  ■  ' 

■  1  ■ 

p-d 

1 

-  ■ 

■ 

1 

Ant.  lli 

ac-ci-pi-ent    be-iiedicli-oiieni      a 

k   -■  f  ■ 

B               ■    ■    ■     a           _ 

lé" 

j 

1                 1                               i    •              1                1      ■    ■ 

Domino,       el      inise-ricordi-ain      a     De-o 


f 


t^i=.± 


=i 


-a-hi-ta-ri       su-o  :    qiii-a      lutc      est     gène- 


f^*  ■■■■■  I  .  ^EE 


■  »  ■ 


quxi'Ciiti-um    Dominum, 


7«  ton. 
Psaume  22 
Domini  est  terra  ,  et  plenitiido  cjus;  orbis 
tcrrarum  ,  el  universi  qui  habitant  in  eo. 

Quia  ipse  super  maria  fundavit  cum  ,  et 
super  flumina  praeparavil  eum. 

Quis  ascendet  in  monlem  Domini  ?  aut  quis 
slabit  in  loco  sanclo  ejus  ? 
Innocens  manibus  et  mundo  corde,  qui 

(1)  On  ii'acbève  pas  le  psaume, apparemment  parce  que 
la  lin  a  un  autre  objet,  la  résurrection  de  Jésus-Christ,  et 
l'on  n'ajoute  pas  Gloria  Pairi;  maison  ppul  le  recommen- 
cer au  second  verset  autant  de  lois  qu'il  est  nécessaire 
avant  de  répéter  l'antienne.  C'est  ici  que  le  grémial  est 
nécessaire  ;  pendant  une  grand'messe,  on  s'en  sert  toutes 
les  lois  que  le  pontife  est  assis;  pendant  l'ordination  il 
s'assied  très-souvent,  et  l'on  ne  voit  pas  qu'il  faille  s'en 
servir,  si  ce  n'est  ici,  et  quand  il  consacre  les  mains  des 
prêtres. 

(2)  Est-ce  l'évéque,  ou  le  tonsuré,  ou  l'un  et  l'autre  qui 
doivent  dire  ces  paroles?  Il  faut  bien  i|ue  le  tonsuré  tes 
prononce,  puisqu'il  la  lin  du  l'oiilifical  on  avertit  qu'il  doit 
les  savoir  de  mémoire.  Là  aussi  on  lit  ces  mots  :  Dicenle 
eoqui  londelur.  Quoiqu'on  lise  ici,  dans  plusieurs  éditioiu  : 


non    accepit  in    vano    anirnam    suam ,   nec 
juravil  in  dolo  proximo  suo. 

Hic  attipiet  benediclionem  a  Domiuo,  et 
niiscricordiam  a  Deo  salutari  suo. 

Hœc  est  geueralio  quœrcnlium  eum,  quae- 
renlium  faciem  Dei  Jacob. 

AUoUite  portas,  principes,  vestras,  et  ele- 
vamini,  porlse  œternalcs,  et  introibit  Rex 
glorise. 

Quis  est  isle  Rex  gloria!  ?  Doininus  forlis 
el  polens,  Dominus  potens  in  prtelio. 

AUoUile  portas,  principes,  vestras,  et  ole- 
vamini,  porlœ  œlernales,  et  introibit  Rex 
gloriae. 

Quis  est  isle  Rex  gloriœ  ?  Dominus  virtu- 
tum  ipse  est  Rex  gloriœ. 

Gloria  Palri,  et  Filio,  etc.  Sicut  erat  iq 
principio,  elc. 

Après  ce  psaume  on  répète  toute  l'antienne, 
Hi  accipient,  etc.,  et  l'évéque,  debout,  sans 
mitre,  et  tourné  vers  l'autel,  dit  Oremus  ; 
ceux  qui  l'assistent  ajoutent  Fleclanuis  ge- 
nua,  ;ji(is  répondent  Levate.  Alors  l'évéque, 
se  tournant  vers  les  tonsurés  qui  sont  à  ge- 
noux, récite  cette  prière  : 

4desto,  Domino,  supplicationibus  nostris, 
et  hos  famulos  lues  benetdicere  dignaro, 
quibus  in  luo  sanclo  nomine  habituiii  sacraî 
relii^ionis  imponimus  ;  ul,  te  largientc,  et 
dcvoli  in  ecclesia  lua  persistere,  et  yitani 
peicipere  mereanlur  œlernam.  Per  Ghristum 
Dominum  nostrum. 
^  Amen. 

Alors  l'évéque  s'assied,  reçoit  la  mitre,  prend 
en  main  le  sui'plis  et  dit  à  chacun  : 

Indiiut  le  Dominus  novum  hoiiiinem,  qui 
secundum  Doum  crealus  est  in  justitia  et 
sanclitaie  veriîalis  f'»). 

//  répète  la  même  prière  en  mettant  le  sur- 
plis à  chaque  tonsuré.  S'il  n'y  avait  qu'un 
surplis,  il  le  mettrait  à  chacun  jusqu'aux 
épaules ,  et  le  retirerait  ensuite  jusqu'au  der- 
nier, qu'il  en  revêtirait  entièrement .  Si  chacun 
a  le  sien,  on  l'en  revêt  totalement.  Cela  fait, 
l'évéque  quitte  la  mitre,  se  lève,  se  tourne  vers 
les  ordinands  et  dit  : 

Oremus. 
Oiiinipolens  sempitcrne  Deus,  propitiare 
peccalis  nostris,  et  ab  oiniii  servilule  saecula- 
ris  habitus  hos  famulos  luos  cmunda  ;  ut 
dum  ignominiam  sœcularis  habilus  deponunt, 
tua  semper  in  œvum  gralia  perfriianlur  ;  ut 
sicut  simililudincm  corona;  luae  eos  gcsiare 
facimus  in  capilibus,  sic  tua  virtule  ba?redi- 
talem  subsequi  mereanlur  œlernam  in  cor- 
dibus.  Qui  cum  Paire  et  Spirilu  sanclo  vivis 

cuilibel,  eum  tondetur,  dicil,  une  supplique  adressée  à  la 
congrégation  des  Rites  suppose  qu'il  y  a  quilibet.  et  de- 
mande si  l'évéque  aussi  doit  dire  Dominus  pars  ;  cWe  a 
répondu  le  12  novenib.  ISôl  :  Proférai  juxla  morem.  On 
suit  l'usage. 

(ô)  Ce  sont  les  assistants  qui  répondent  Amen,  quand  ou 
ne  s'adresse  pas  aux  ordinands;  dans  ce  dernier  cas,  il 
semble  que  c'est  à  ceux-ci  à  répondre;  cependant  cela 
n'est  prescrit  que  dans  certains  cas.  Quand  on  présente  la 
matière  et  les  vêtements  sacrés,  c'est  l'ordinand  qui  ré- 
pond Ànien,  selon  l'usage.  Juxla  comuetudinem,  ab  ordi- 
nundo.  (S.  C.  1831.) 

(4)  On  ne  voit  pas  que  les  tonsurés  doivent  dire  Indual 
me  Dominus,  etc. 


10(7 


niCTlONNMRE  DES  CEKKMOMCS  EV  OKS  RITES  S/VCRKS. 


10t!5 


et  régnas  Deus,  pcromniasœculasœculorum. 
]^   Àuicn. 

Après  cette  prière,  Vévêque  s'assied  ,  reçoit 
la  mitre  et  adresse  aux  tonsurés  les  paroles 
suivantes  : 

Filii  charissimi  ,  animadvertere  debelis 
quod  hodie  de  foro  ecclesise  facti  estis,  et 
privilégia  clericalia  sorlili  estis  ;  cavete  igi- 
lur  ne  propter  culpas  veslras  illa  perdalis  ; 
et  habiiu  honesto,  bonisque  moribus  atquo 
operibus,  Deo  placere  studealis.  Quod  ipse 
vobis'concedat  per  Spiritum  sanctum  suum. 
i^  Amen. 

L'évéque  ayant  fini  de  parler,  l'archidiacre 
avertit  les  tonsurés  de  retourner  à  leur  prt- 
mière  place.  (1) 

§  II.  Des  ORDBES  MINEUBS. 

Les  quatre  ordres  mineurs  peuvent  être  con- 
férés hors  le  temps  de  la  messe,  tous  les  diman- 
ches et  doubles  fêtés,  mais  le  matin  seuletnent. 
Tous  ceux  qui  devront  recevoir  ces  ordres 
doivent  être  revêtus  du  surplis,  et  avoir  mw 
cierge  à  la  main  droite  (2). 

De  l'ordination  des  purliers. 

Avant  de  procéder  à  l'ordination  des  por- 
tiers, on  fait  apporter  les  clefs  de  l'Eglise  (3). 
L'évéque,  après  avoir  donné  la  tonsure,  quitte 
la  mitre,  se  lève,  va  au  côté  de  l'Epître  et  lit 
à  l'ordinaire  dans  le  Missel,  la  première  col- 
lecte et  la  première  leçon  (4j.  {S'il  y  a  grand' 
messe,  l'évéque  dit  ces  prières  dans  le  livre  qui 
lui  est  offert,  au  trône  ou  au  siège  préparé  au 
cotn  de  l'EpUre  ;  il  garde  la  mitre  pour  y  al- 
ler, et  pour  retourner  à  i'aulel,  au  milieu  du- 
quel il  faut  aussi  «m  fauteuil.  Il  chante  les 
oraisons  étant  debout,  découvert  et  tourné 
vers  l'autel  ;  mais  il  récite  le  reste  en  demeu- 
rant assis  et  couvert,  deux  chapelains  s' étant 
approchés  pour  tenir  devant  lui  le  livre  et  le 
bougeoir;  il  fait  de  même  pour  la  collation 
des  autres  ordres  ).  Ensuite  il  revient  au  faxi- 
tcuil  qui  lui  est  préparé  au  milieu  de  l'autel, 
s'y  assied  et  reçoit  la  mitre.  L'archidiacre 
appelle  ceux  qui  doivent  être  ordonnés,  en 
disant  : 

Accédant  qui  ordinandi  sunt  ad  ofGcium 
osliariorum. 

On  fait  alors  l'appel  nominal  ;  et  chacun  ré- 
pond, Adsum  (.ï). 

Tous  étant  en  surplis  et  ayant  un  cierge  à 
la  main,  se  mettent  à  genoux  devant  l'étêque, 
qui  leur  parle  en  ces  termes  : 

(1)  En  pareil  cas,  on  poul  dire  :  Ad  locavestra,  ou  d'au- 
tres mots  «luivalenls  (S,  C.  des  l'.ites ,  1831). 

(2)  11  leur  faut  un  cierge,  s'ils  reçoivent  les  ordres  pen- 
dant la  messe.  Ils  doivent  s'être  confessés,  avoir  les  che- 
veux modestes,  U  couronne  des  ordres  nnneurs,  la  soutane 
€t  le  surplis  (Voy.  la  (in  du  Ponliûcal).  Si  c'est  inimédia- 
lemenl  avant  ou  après  la  messe,  l'évéque  peut  avoir  la 
cljasuble  ;  il  en  est  de  même  pour  la  tousure.  (Ibid.) 

(3)  Il  faut  plusieurs  clefs  dans  un  bassin,  pour  obéir  a  la 
rubrique,  quoique  unesevile  suffise  pour  la  validité  de  l'or- 
dination (S.  C.  Decr.  n.  4il3>. 

(4)  Les  jours  oii  il  n'y  a  qu'une  leçon,  on  confère  tous 
les  ordres  mineurs  après  le  Kyrie  eleison  (  Voyei  col.  1059, 
n.  18  et  19).  A  part  la  pareutlièse  qui  est  ici,  toute  la 
cérémonie  e.sl  décrite  dans  l'hypothèse  d'une  messe  basse, 
comme  à  la  lin  du  Ponlilical.  S'il  y  a  grand'messe  ,  voyet 

MES.-.E  PONTIFICALE  OU  OpFlCE  PONTIFICAL. 

(5)  A  mesui  e  qu'ils  sont  nommés,  ils  s'approchent  pour 
se  placer  en  demi-cercle;  il  y  a  deu.x  manières  d'y  procé- 
der: la  première  consiste  en  ce  que  ie.s  premiers  nommés 
i'C'il  la  girtuBi'xioii  et  l'inclination  deuv  à  deux  ,  ol  Muit 


Suscepluri,  tilii  charissimi,  officiiim  oslia- 
riorum, videte  qua;  in  domo  Doi  agere  debea- 
tis.  Osliarium  oportet  percutere  cymbaluni 
et  campanam,  aperire  eeclesiam  et  sacra- 
rium,  et  librum  aperire  ei  qui  praedicat. 
Providete  igitur  ne  per  negligenlian»  vestram, 
illarum  rcrum  qu£e  intra  eeclesiam  sunt  ali- 
quid  depereat,  cerlisque  horis  domum  Dei 
aperiatis  Gdeiibus,  et  semper  claudatis  infi- 
dclibus.  Sludele  etiam  ut  sicut  materialibus 
clavibus  eeclesiam  visibilem  aperitis  et  clau- 
ditis,  sic  et  invisibilem  Dei  domum,  corda 
scilicet  fidelium ,  dictis  et  exemplis  veslris 
claudatis  diabolo,  et  aperiatis  Deo  ;  ut  divina 
verba  quœ  audierint,  corde  retineant,  el 
opère  compleant.  Quod  in  vobis  Dominus 
perficiat  per  misericordiam  suam. 

(Cet  avertissement  ne  s'adresse  pas  aux  car- 
dinaux ni  à  ceux  qui  sont  élus  pour  être  évê- 
ques.) 

Après  ces  paroles,  l'évéque  prend  et  pré- 
sents à  tous  les  clefs  de  l'église,  qu'il  tou- 
chent de  la  main  droite,  l'un  après  l'autre, 
pendant  que  l'évéque  dit  : 

Sic  agite  quasi  reddituri  Deoralionem  pro 
iis  rébus  quae  bis  clavibus  recluduntur. 

Après  cette  cérémonie,  l'archidiacre,  ou  ce- 
lui qui  en  lient  la  place,  les  conduit  à  la  porte 
de  l'église  ou  de  la  sacristie.  Il  la  leur  fait 
ouvrir  et  fermer  (6)  ;  il  leur  livre  aussi  la  corde 
des  cloches,  et  les  leur  fait  sonner  7)  ;  il  les 
reconduit  ensuite  devant  l'évéque.  Ils  se  met- 
tent à  genoux  ;  l'évéque,  couvert  de  la  mitre  , 
se  tourne  vers  eux  debout,  et  fait  la  prière 
suivante  : 

Deum  Patrem  ouinipolenlem,  fralres  clia- 
rissiini,  suppliciler  depreceiiiur,  ut  lios  fa- 
niulos  suos  bene-j-dicere  dignctur,  quos  in 
oindum  ostiariorum  eligere  digiiatus  est  ;  ut 
sil  eis  fidclissima  cura  in  domo  Dei,  diebus 
ac  noctibus,  ad  distinctionem  certarum  bo- 
rarum,  ad  invocandum  nomen  Domiiii  ;  ad- 
juvante Domino  nostro  Jesu  Oirislo,  qui 
cum  eo  vivit  et  régnai  iu  unilate  Spirilus 
sancti  Deus,  per  omnia  sœcula  sœculorum. 
^  Amen. 

L'évéque  quitte  alors  la  mitre,  et,  tourné 
vers  l'autel,  il  dit  :  Oremus,  et  ceux  qui  l'as- 
sistent ajoutent  :  Fleclamus  genua.  h|  Le- 
vale. 

Et  l'évéque  debout,  sans  mitre,  se  tournant 
vers  les  portiers  qui  sont  à  genoux,  dit  : 

commencer  le  demi-cercle  par  ses  extrémités,  aux  deu\ 
coins  de  l'autel.  Lorsque  tous  sont  arrivés,  ils  se  mettent 
a  genoux,  puis,  quand  il  faut  former  deux  lignes,  les  ex- 
trémités se  réunissent,  et  quand  ils  se  retirent  avant  que 
leur  ordination  soit  terminée,  chacun  reprend  sa  premièi  i; 
place  :  ils  peuvent  aussi  faire  les  saints  tous  ensemble,  la 
première  fois  comme  la  dernière.  L'autre  manière  consiste 
en  ce  que  les  premiers  nommés  se  placent  en  face  de 
l'évéque,  comme  étant  les  plus  digues,  et  les  autres  aux 
deux  côtés,  qui  s'allongent  ainsi  selon  le  nombre,  sans  <|iie 
les  premiers  aient  besoin  de  faire  attention  a  ce  nombre, 
ni  de  se  déplacer  en  rien  pour  allonger  ou  raccourcir  le 
demi-cercle.  On  forme  ensuite  les  deux  lignes  connue  il 
sera  dit  au  sujet  des  lecteurs.  Le  maître  des  cérémonies 
déterminera  le  mode  qui  paraîtra  préférable,  et  le  fera 
observer  pour  la  tonsure  et  pour  tous  les  ordres. 

(6)  11  n'est  pas  strictement  nécessaire  d'ouvrir  et  de  fer- 
mer avec  une  de!.  (Décr.  du  li  nov.  1851.  Gardell.  n. 
41-20,  ad  S). 

17)  .\  défaut  ds  cloches,  on  leur  fait  sonner  une  clo- 
chelle,  (Toyesla  lin  du  l'onlllicah. 


lui!) 


ORI) 


ORI> 


«050 


Domine  sancte,  Palcr  omnipolcns,  icterne 
Deiis.  bfinefdicere  dignarc  hos  famiilos  tuos 
in  oi'ficiuni  osliariorum,  ul  inter  janitorcs 
Ec(  lesia;  tuo  parcant  obseiiuio,  et  intcr  elcc- 
tos  tuos,  parlem  tuœ  nicroantur  habere  mer- 
cedis.  l'er  Doaiinum  noslrum  Jcsnm  Chris- 
lum,  Fiiiuni  liium,  qui  lecutn  vivil  et  regnul 
in  unita(e  Spirilus  sancti  Dcus,  pcr  omnia 
sœcula  ssecuîorum.  i^  Amen. 

Après  cette  prière,  l'archidiacre  avertit  tes 
portiers  de  retourner  à  leur  place  (1). 
De  l'ordinalion  des  lecteurs. 

Avant  Vordinution  des  lecteurs,  il  faut  pré- 
parer le  livre  des  leçons.  Après  l'ordination 
des  portiers,  l'évéqueva  nu  coin  de  l'iipitre  et 
lit  â  l'ordinaire  dans  le  Missel  le  premier  gra- 
duel ou  /'Alléluia,  si  c'est  dans  l'octave  de  la 
Pentecôte,  puis  la  sceonde  collecte  avec  la  se- 
conde leçon  (2)  ;  et  dès  qu'il  a  terminé,  il  se 
rend  au  fauteuil  qui  est  au  milieu  de  l'autel, 
s'y  assied  et  reçoit  la  mitre.  L'archiacre  ap- 
pelle tes  lecteurs,  en  disant  : 

Accédant  qui  ordinandi  sunt  ad  officium 
iectoruin. 

On  fait  alors  l'appel  nominal  comme  il  est 
dit  plus  haut,  et  tous  s'étant  mis  à  genoux,  un 
cierge  à  la  main,  l'évéque  leur  parle  en  ces 
termes  : 

Elec(i,  Glii  charissimi,  ut  sitis  leclores  in 
doiiio  Dei  nostri,  officium  vestinm  agnoscite 
Pt  impiété.  Potens  est  enim  Deus  ut  augcat 
vobis  gratiam  porlectionis  selerna;.  ï.erloiem 
siquidem  oporlet  légère  ea  quœ  (  vel  ei  qui  ) 
prfedical,  et  lectiones  cantare,  et  benedicere 
pancm,  et  onines  fructus  novos  (3).  Studele 
igiturverbaDei.videlicetlectiones  sacras, dis- 
tincte et  aperte  ad  inlelligenliara  et  œdifica- 
tionem  fidelium.absque  omni  mendacio  falsi- 
tatisprol'erre;neveritasdivinarumlectionum, 
incuria  veslra,  ad  instruclionem  audientium 
corrumpalur.  Ouod  autem  ore  legitis,  corde 
credatis,  atque  opère  compleatis  :  quaienus 
auditores  vestros  verbo  pariter  et  exemple 
vestro  docere  possitis.  Ideoque  dum  legitis, 
in  alto  loco  ecdesia^  stalis,  ut  ab  omnibus 
audiamini  et  videamini,  figurantes  positione 
corporali,  vos  in  alto  virtutum  gradu  dcbere 
ciinversari  ;  quaienus  cunctis,  a  quibus  au- 
dimini  et   videmini,  cœlcstis    vitee  formam 

(1)  Si  l'on  a  fait  placer  les  ordinands  dans  l'église  sur 
deux  lignes  continues  et  même  redoublées,  sans  ii.lcr- 
raplion,  les  moins  digues  plus  près  de  l'autel,  parce  qu'ils 
doivent  être  appelés  les  premiers,  ceux-ci  vont,  après 
leur  ordination,  prendre  la  place  la  plus  éloignée,  les 
autres  s'approclienl  successivement,  et  à  la  On  les  plus 
dii,'nes  sont  les  plus  rapprochés;  ils  n'ont  besoin  ensuite 
ipie  de  s'unir  pour  se  présenter  sur  deux  lignes,  dans 
l'ordre  hiérarchique ,  au  moment  de  l'offertoire  et  à  celui 
di^  la  communion. 

(2)  S'il  n'y  .1  qu'une  leçon,  ou  s'il  ne  dit  pas  la  messe, 
ilèi  qu'il  a  ordonné  les  portiers  il  s'assied,  reçoit  la  mitre,  . 
ellon  appelle  les  lecteurs;  si  les  mêmes  reçoivent  ces 
deux  ordres  en  un  seul  jour,  ils  demeurent  à  genoux  ;  d 
en  est  de  même  pour  les  ordres  suivants,  s'ils  doivent  les 
recevoir. 

(3)  Les  lecteurs  faisaient  autrefois  la  bénédiction  des 
lïuils  nouveaux;  les  lidèles,  par  reconnaissance,  imitaient 
l'olfrande  des  prémices  prescrites  djns  l'ancienne  loi; 
l'Kglise  a  approuvé  cette  pratique  comme  conforme  au 
droit' naturel,  en  insllluant  pour  cela  une  foimule  de  héné- 
diclion  qu'on  trouve  dans  le  Rituel  romain  sous  ce  titre, 
Benedictio  noooi'wiH/'rMCfMîmi,  Malmenant  les  prêtres  étant 
nombreux,  on  leur  réserve  cette  bénédiction  (Voi/.  Ba  = 
riiffaldus,  comnient.  ia  Rit.  Rom.  tit.GIJ.  Il  on  eslde'mêrno 


praebeatis  :  quod  in  vobis  Deus  impleal  per 
gratiam  suam. 

Après  cet  avertissement,  l'évéque  reçoit  et 
présente  à  tous  le  livre  des  leçons,  qu'ils  tou- 
chent de  la  main  droite  (V)  ;  pendant  ce  temps- 
là,  le  prélat  dit  : 

Accipite,  cl  pstote  verbi  Dei  relatores.habi- 
tnri,  si  fideliler  et  utiliter  impteverilis  offi- 
cium vestfum,  parlem  cum  iis  qui  verbum 
Dei  brne  administraverunt  ab  initio. 

Après  qu'ils  ont  louché  le  livre,  ils  sont  à 
genoux  :  et  l'évéque  debout,  revêtu  delà  mitre, 
et  tourné  vers  eux,  dit . 

Oremus 

Fralrcs  charissimi,  Dcum  Patrem  omnipo- 
teiilcm,  ut  super  hos  Tamulos  suos,  <]uos  in 
ordiiiem  lectorum  dignatur  assumere,  bene- 
fdictionem  suam  clementer  effundal,  quaie- 
nus dislincle  legant  qus  in  ecclesia  Dei  le- 
genda  sunt,  et  eadem  operibus  impleanl.  Per 
Dominum  nostrum  Jesum  Christum  Filium 
suuin,  qui  cum  eo  vivit  et  régnai  in  unilate 
Spirilus  sancti  Deus,  per  oninia  stecula  sœ- 
culorum.  i',  Amen. 

Alors  l'évéque  quitte  lu  mitre,  et,  tourné 
vers  l'autel,  il  dit  Oremus,  ceux  qui  l'assistent 
ajoutent  :  Flectamus  geuua.  iv  Levate. 

L'évéque ,  sans  reprendre  la  mitre,  se  tourne 
vers  les  ordinands  qui  sont  à  genoux,  et  dit  : 

Domine  sancte,  Pater  omnipotens,  aeterne 
Deus,  benefdicere  dignare  hos  famulos  tùos 
in  officium  leclorum;  ut  assiduitatc  lectio- 
nuin  inslructi  sint ,  atque  ordinati ,  cl  agenda 
dicant,  et  dicta  opère  impleant  :  ul  in  ulro- 
que  sanctai  Ecclesiaeexemplo  sanctitalis  sua; 
consulant.  Per  Dominum  nostrum  Jesum 
Christum  Filium  tuum,  qui  lecum  vivit  et 
régnât  in  unitate  Spirilus  sancti  Deus  ,  [ler 
onmia  sa;cula  sœculorum.  ^  .\men. 

Après  celle  prière,  l'archidiacre  avertit  les 
lecteurs  de  retourner  à  leur  place. 

Du  l'ordinalion  des  exoriistes. 

On  préparc,  pour  l'ordination  des  exorcis- 
tes,  le  livre  des  exorcismes ,  qui  peut  être 
remplacé  par  le  Pontifical  ou  le  Missel  :  après 
avoir -ordonné  les  lecteurs  ,  l'évéque  quille  la 
mitn  ,  se  lève,  va  au  côté  de  l'Epître  et  lit  à 
l'ordinaire ,  dans  le  Missel ,  le  second  gra- 
duel ,  ou   /'Alléluia  si  c'est  dans  l'octave  de 

de  la  bénédiction  du  pain  qui  précède  celle-ci  dans  le  Ri- 
tuel romain;  on  le  bénissait  après  la  messe  pour  le  distri- 
buer aux  lidèles  qui  ri 'avaient  pas  communié;  on  l'envoyait 
même  aux  absents  (Ibid.,  n.  60). 

(1)  Il  est  d'usage,  dans  tous  ces  cas,  de  faire  loucher  la 
tranche  avec  le  pouce,  et  la  couverture  aveclous  les  autres 
doigts  éiendus  par-dessus.  On  fait  appi'oeher  les  ordinands 
deux  h  deux  comme  pour  la  communion  ;  à  mesure  qu'ils 
se  retirent,  ils  se  remettent  en  demi-cercle.  On  pcutcqm: 
mencer  par  ceux  qui  sont  en  face  du  pontife,  au  milieu 
du  cercle;  ils  s'av.mcent  les  premiers;  les  autres  se  rap- 
prochent et  suivent  les  premiers  pour  former  deux  lignes, 
quatre  font  ensemble  la  géniidexion,  puis  l'inclination  ;  les 
deux  suiv.ints  fout  le  salul  avec  les  deux  premiers  lorsque 
ceux-ci  se  retirent  et  vont  recommencer  le  demi-cercle, 
au  milieu  ;  on  conlinue  ainsi  jusqu'au  dernier.  Ils  se  re- 
raeuent  à  genoux  tons  ensemble,  au  signal  du  cérémo- 
niaire.  Dans  tous  ces  cas,  on  peut  faire  la  génuflexion  et 
rinrliiiaiinn  à  des  lifux  diffère  nls;  la  génuflexion  au  I vas 
dis  d.-gi  es,  et  l'iiiclinalion  quand  on  est  l'ius  près  du  pou 
lil'e.iiiiirédiiilonu'nl  avant  (pi'ou  se  raetle'a  genoux  sur  uue 
niauhe  de  l'autel,  quand  on  arrive,  et  dès  qu'on  est  levé 
avantde  se  reiirer. Quelques  auleursindiquent  ce  procédé 
pour  des  cns  semblables,  et  il  |  aralt  très-conforme  à  I4 
bieii'ic'aiicc. 


i05f 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  1052 

coercendi  ;  ut  probabilcs  sint  medici  Ecclesiœ 
liiîe.  çralia  curalionuin  virluleque  cœlcsli 
coiifirinati.  Pcr  Douiinutn  noslrum  Jesum 
Cliristum  Filium  luum.qui  tecurii  vivit  et 
régnât  in  uiiitalc  Spiritus  sancli  Deus  ,  pcr 
omnia  sjecula  sœculorum.  i^  Amen. 

Après  cette  prière  ,  V archidiacre  avertit  les 
exorcistes  de  retourner  à  leur  place. 


la  Pentecôte  ,  puis  la  troisième  collecte  avec 
la  troisième  leçon.  Dès  qu'il  a  terminé  ,  il  se 
rend  au  fauteuil  qui  est  au  milieu  de  l'autel , 
s'y  assied,  reçoit  la  mitre,  et  l'archidiacre 
appelle  les  exorcistes  ,  en  disant  : 

Accédant  qui  ordinandi  suut  ad  ofûciuni 
exorcislarum. 

On  fait  l'appel  nominal  comme  il  a  déjà  été 
dit  :  tous  ayant  im  cierge  à  la  main  droite  , 
et  s' étant  mis  à  genoux  devant  l'évéque,  il 
leur  adresse  ces  paroles  : 

Ordinandi ,  filii  charissimi ,  in  officium  ex- 
orcislarum ,  dcbelis  noscere  quid  sus(  ipitis. 
Exorcistam  olenim  oportel  abjiccre  dœmo- 
nes,  et  dicere  populo  ut  qui  non  communi- 
cat  det  iocum;  et  aquam  in  minislerio  fun- 
dere.  Accipilis  ilaque  poteslatem  imponendi 
manuni  super  energumenos,  et  per  iraposi- 
tionem  manuum  vestrarum,  gralia  Spiritus 
sancli  ,  et  verbis  exorcismi ,  pellunlur  spi- 
ritus immundi  a  corporibus  obsessis.  Stu- 
dete  igitur  ut  sicut  a  corporibus  aliorum 
dasmones  cxpcllitis,ita  amentibuset  corpo- 
ribus veslris  omnem  immundiliam  et  nequi- 
tiaui  ejiciatis  :  ne  illis  succumbalis  quos  ab 
aliis  vestro  minislerio  effugalis.  Discite  per 
officium  vcstrum  vitiis  imperare  ,ne  in  mori- 
bus  veslris  aliquid  sui  juris  inimicus  valeat 
vindicare;  tuncetenim  recle  in  aliis  dœmoni- 
bus  imperabitis,  cum  prius  ia  vobis  eorum 
mulliniudam  nequiliam  superabilis.  Quod 
vobis  Dominus  agere  concédât  per  Spirilum 
suum  sanclum. 

Après  ces  paroles  ,  l'évéque  reçoit  et  donne 
à  toucher  à  tous  le  livre  des  exvrcismes  ,  ou 
bien  le  Pontifical  ou  le  Missel;  les  exorcistes 
le  touchent  de  la  main  droite  pendant  que  le 
prélat  dit  (1)  : 

Accipile,  et  commendatc  memoriaB,  et 
habete  poteslatem  imponendi  manus  super 
energumenos,  sive  baptizalos,  sive  calechu- 
menos. 

Tous  étant  à  genoux  ,  l'évéque  debout  et 
couvert  delamitre,  fait  cette  prière  : 

Deum  Palrem  omnipolentem  ,  fralres  cha- 
rissiini ,  supplices  deprccemur ,  ut  hos  famu- 
los  suos  benef  dicere  dignetur  ,  in  ofGciuu) 
exorcislarum,  ul  sint  s  pi  ri  luales  impera  tores, 
ad  abjiciendos  dœmones  de  corporibus  ob- 
sessis, cum  omni  nequilia  eorum  muiliformi. 
Per  unigenilum  Filium  suum  Dominum  nos- 
trum  Jesum  Christum,  qui  cum  eo  vivit  et 
rrgnal  in  unilate  Spirilus  sancli  Deus  ,  per 
omnia  sœcula  saeculorum.  ^  Amen. 

Alors  l'écêque  quitte  la  mitre ,  et  tourné 
vers  l'autel  ,  dit  Oremus  ;  ceux  qui  l'assis- 
tent ajoutent  :  FIcctamus  genua.  ^  Levate. 

L'évéque  se  tournant  vers  let  exorcistes  qui 
sont  à  genoux  ,  dit  : 

Domine  sancle ,  Pater  omnipolens ,  seterne 
Deus,  benefdiccre  dignare  hos  famulos  luos 
in  officium  exorcislarum  ;  ut  per  imposilio- 
ncm  manuum,  et  oris  officium,  poleslalem 
et   imperium    habeant    spirilus    immundos 

(1)0n  peul  toucher  la  Iraiiclie  du  livre  avec  le  pouce, 
t'tf'iidaiii  les  antres  doigt*  sur  la  couverture;  il  en  est  di^ 
même  des  aulres  ordres  pour  lesquels  il  faut  touclier  un 
li\re,  c'est-à-dire, del'olljce  de  lecteur,  du  sous-diacouat 
Cldudiacouai. 


Do  l'ordination  des  acolytes. 

Avant  l'ordination  des  acolytes,  on  prépare 
un  chandelier  avec  un  cierge  et  une  burette 
vide,  pour  le  vin  du  saint  sacrifice  de  la  messe; 
puis  l'évéque  ayant  terminé  l'ordination  des 
exorcistes  ,  quille  la  mitre  ,  se  lève,  va  au  côlé 
de  l'Epitre,  et  lit  à  l'ordinaire  dans  le  Missct, 
le  troisième  graduel,  ou  /'Alléluia,  si  c'est 
dans  l'oclave  de  la  Pentecôte  ,  puis  la  qua- 
trième collecte  avec  la  quatrième  leçon.  Dès 
qu'il  a  terminé,  il  se  rend  au  fauteuil  qui  est 
au  milieu  de  l'autel,  s'y  assied,  reçoit  la  mitre^ 
et  l'archidiacre  appelle  les  acolytes,  en  disant: 

Accédant  qui  ordinandi  sunt  ad  olQcium 
acolythorum. 

On  fait  l'appel  nominal  comme  il  est  marqué 
plus  haut  ;  ils  se  mettent  à  genoux  tenant 
leurs  cierges  en  main,  et  l'évéque  leur  parle 
en  ces  termes  : 

Siisceptui'i ,  Qlii  charissimi  ,  officium  aco- 
lylborum,pensalequodsuscipitis.Acoljthuiii 
elenim  oportel  ceroferarium  ferre, lurainaria 
ecclesise  accendere,  vinum  et  aquam  ad  cu- 
charisliam  minislrare.  Sludele  igitur  suscop 
tum  officium  digne  implere;  non  enim  Dec 
placere  polerilis,  si  lucom  Deo  manibus 
prfflfereiilcs ,  operibus  tenebrarum  insor- 
vialis  ,  et  per  hoc  aliis  exempla  perfidia 
prsebealis.  Sed  siciil  verilas  dicit  :  Luceat  lux 
■  vestra  coram  homiiiibus  ,  ut  videant  opéra 
veslra  bona,  et  glorificenl  Palrem  veslrum, 
qui  in  cœlis  est.  Et  sicut  apostolus  Paulus 
ail  :  In  medio  nationis  pravœ  et  perversœ 
lucele,  sicut  luminaria  in  mundo  verbum  vitm 
continentes.  Sint  ergo  lumhi  vestri  prœcincti 
et  lucernœ  ardentes  in  manibus  veslris ,  ut 
plii  lacis  suis.  Abjiciatis  opéra  tenebrarum , 
et  induamini  arma  lucis;  eralis  enim  ali- 
quando  lenebrœ  ,  nunc  autem  lux  in  Domino. 
Ut  fîlii  lucis  u'Kbulale.  Quae  sil  vero  ista  lux 
quam  lanlopere  incuicat  Aposlolus,  ipse  de- 
monslr;il ,  subdens  :  Fructus  enim  lucis  est, 
in  omni  bonilale  et  jttslilia  ,  et  verilate.  Es- 
lole  igilur  soilicili  in  omni  juslilia,  bonilale 
et  verilale  ;  ul  el  vos  ,  et  alios  ,  et  Dei 
ecclesiam  illuminelis.  Tuiic  elenim  in  Dei 
saciificio  digne  vinum  suggereiis,  el  aquam, 
si  vos  ipsi  Deo  sacrificium  .  per  castam 
vilain,  cl  bona  opéra  oblali  fuerilis.  Quod 
vobis  Dominus  concédât  per  misericordiam 
suam. 

Cet  avertissement  terminé,  Yérêque  reçoit 
et  fait  toucher  à  tous  le  chandelier  qui  a  un 
cierge  éteint  ;  ils  le  touchent  l'un  après  l'autre 
de  la  main  droite  (2),  el  pendant  ce  temps-là, 
le  prélat  dit  : 

(i)  Aux  termes  du  Pontifical,  c'est  le  chandelier  qu'il 
faut  loucher,  et  non  le  cierge  seulement;  candelabrtun... 

iiuod langaïu.  On  peut  toucher  le  haul  du  chandelier 

.'ivuc  le  pouce,  et  le  cierge  avec  tous  les  autres  doigu 
éieodus. 


1055  ORD 

Accipile  ceroferarium  cum  cereo ,  et  sciatis 
vos  ad  nccendenda  pcclesia;  luminaria  man- 
cipari,  in  noniine  Domini.  i^  Amen. 

L'évéque  présente  encore  aux  acolytes  une 
burette  vide  qu'ils  doivent  toucher  giiccessive- 
ment ,  pendant  que  l'évéque  dit  à  tous  en 
commun  : 

Accipile  iirccolum,  ad  suggercnduin  vinum 
et  a(|ii<'im  it)  eiichaiistiam  sanguinis  Chrisli, 
in  nomine  Domini.  i'^  Amen  (1). 

Ces  deux  cérémonies  terminées ,  l'évéque  , 
debout,  couvert  de  la  mitre,  et  tourné  vers  les 
acoh/les  qui  demeurent  à  genouxC^.),  fait  cette 
prière  : 

Deiun  Palrem  omnipolenlem  ,  fraires  cha- 
rissimi ,  suppliciler  deprecemur  ,  ul  lios  la- 
niulos  suos  beiietdicere  dignelur  in  ordine 
acoiythorum;  qualenus  lumen  visibile  ma- 
iiibus  praeferenles  lumen  quoque  spirituale 
moribus  praebcant:  adjuvanlc  Domino  uoslro 
Jcsu  Ciiristo,  qui  cum  eo  et  Spiritu  sanclo 
vivit  et  régnât  Dcus,  per  omnia  saecula  sœ- 
culoium.  Il)  Amen. 

Lévéque  alors  quitte  la  mitre,  se  tourne 
vers  l'autel  et  dit  :  Orcmus.  Ceux  qui  l'assis- 
lent  ajoutent  Fleclamus  gcniia.  i^  Lovatc. 

Le  prélat  se  retourne  alors  vers  les  acolytes, 
et  continue  ainsi  : 

Domino  saiicle,  Pater  omnipotens,  aelerne 
Deus  ,  qui  per  Jesum  Chrislum  Filium  tuum 
Domiiium  nostrum,  et  aposlolos  ejus,  in 
hune  mundum  lumen  claritalis  tii<B  misisti  ; 
quique,  ut  mortisiioslra;  anliquum  abolores 
chirographum,  gloriosissimœ  illum  cruels 
vexillo  atfigi,  ac  sanguinem  et  aquam  ex 
lalere  illius  pro  salule  gencris  humani  efllue- 
re  voluisti  :  benefdiceredignare  hos  famulos 
tuos  in  oincium  acolylhorum;  ut  ad  accen- 
dendum  lumen  ecclesiœ  lu8e,et  ad  sugge- 
rendum  vinum  et  aquam  ad  conficicndum 
sanguinem  Chrisli  l'ilii  lui  in  ollerenda  eu- 
charislia  ,  sanclis  allaribus  tuis  fideliler  sub- 
ministrenl.  Accende,  Domine,  mentes  eorum 
el  corda,  ad  amorem  graliaeluœ,  ut  illumi- 
nali  vuliu  splcndoris  lui ,  Odeliter  tibi  in 
sancta  ecclesia  deservianl.  Per  eunidem 
Christum  Douiinum  nostrum.  i^  Amen. 
Oremus. 

Domine sancte,  Pater  omnipotens,  selerne 
Deus,  qui  ad  Moysen  et  Aaron  loculus  es  ,  ut 
accenderenlur  luccmœ  in  tabernacuio  testi- 
mouii  :  heneldirere  dignare  hos  famulos 
tuos,  ut  sint  acoljthi  in  ecclesia  tua.  Per 
Chrislum  Dominum  nostrum.  i^  Amen. 

Oremus. 

Omnipotens  sempilerne  Deus  ,  fons  lucis  , 
cl  origo  bouilatis,  qui   per  Jesum  Chrislum 


ORD  1054 

Filiumtuum,  lumen verum,mandum  illumi- 
nasti,  ejusque  passionis  mysterio  redemisli  : 
benefdicere  dignare  hos  famulos  tuos  , 
quos  in  officium  acolylhorum  consecramus, 
poscenles  clementiamtuamuteorum  menles, 
et  lumine  scienliae  iliuslres  ,  et  pjelalis  tuœ 
rore  irriges  ;  ut  ila  acceplum  ministcriura  , 
te  auxilianle,  paragant  qualiter  ad  seternam 
remuneralionem  pervenire  mereantur.  Per 
eumdcm  Christum  Dominum  nostrum. 
^  Amen. 

Après  ces  paroles ,  sur  l'avis  qu'en  donne 
l'archidiacre ,  les  acolytes  retournent  à  leur 
place. 

§    III.    DES   ORDRES  Sacrés  EN  GÉNÉRAL. 

Les  ordres  sacrés  ou  majeurs  sont  le  sous- 
diaconat  ,  le  diaconat  et  la  prêtrise  ;  comme 
tous  ceux  qui  y  sont  promus  doivent  commu- 
nier à  la  messe  de  l'ordination ,  on  doit  faire 
consacrer  de  petites  hosties  suivant  leurnom- 
bre  (3). 

De  rordiiialion  des  sous-iliZiri's 

Avant  de  procéder  à  l'ordination  des  sous-  ^ 
diacres,  on  fait  préparer  un  calice  vide  sur  le- 
quel on  met  une  patine,  les  burettes  avec  un 
manuleri/e  et  le  iivredes  Epttres;  l'ordinnlion 
des  acolytes  terminée  ,  l'évéque  va  au  côté  de 
l'Epitre  ,  lit  à  l'ordinaire  dans  le  Missel ,  le 
quatrième  graduel,  ou  /'Alléluia  si  c'est  dans 
l'octave  de  la  Pentecôte,  puis  la  cinquième 
collecte  avec  la  cinquième  leçon.  Dés  qu'il  a 
terminé,  il  se  rend  au  faulueil ,  qui  est  au  mi- 
lieu de  l'autel,  s'y  assied,  recuit  la  mitre  ,  et 
l'archidiacre  tourné  vers  les  ordinands  ,  dit  : 

Accédant  qui  ordinandi  sunl  subdiaconi. 

On  fait  alors  l'appel,  et  comme  les  sous^ 
diacres  doivent  avoir  un  titre  clérical,  on 
énonce  si  leur  litre  est  placé  sur  une  église , 
sur  un  bien  patrimonial,  ou  s'ils  en  sont  dis- 
pensés comme  appartenant  à  un  ordre  reli- 
gieux ,  ou  comme  dénués  de  tout  moyen  d'en 
avoir.  Chacun  d'eux,  lorsqu'on  l'appelle ,  ré- 
pond Âdsum  ,  et  s'approche  de  l'évéque. 

Tous  ceux  qui  se  présentent  pour  le  sous- 
diaconat  doivent  avoir  l'amict  sur  les  épaules, 
être  revêtus  de  l'aube  et  ceints  d'un  cordon, 
avoir  sur  le  bras  gauche  la  tunique  ou  dalma- 
tique ,  avec  le  manipule  à  la  main  gauche,  et 
un  cierge  à  la  main  droite.  Ceux  qui  doivent 
recevoir  le  soits-diaconat  s'étant  placés  debout 
à  une  certaine  distance  de  l'autel ,  l'évéque , 
assis  et  revêtu  de  la  mitre  leur  parle  en  ces 
termes  (s'ils  étaient  tous  religieux,  il  omettrait 
cette  admonition)  : 

Filii  dilcctissimi,  ad  sacrum  subdiacona- 
tus  ordiuem  promovendi ,  iterum  alque  ile- 
rum  considerare  debetis  attente  quod  onus 


(H  Tous  siiccessivemenl  doivent  toucher  li>  chandelier 
el  l;i  l)ureile,  et  l'on  ne  voit  pas  dans  le  Pontilical  qu'il 
r.iilli'  répéter  les  formules  adressées  à  (ilnsieurs  siuudta- 
nénienl.dans  la  priSsenlation  des  inslrumenls;  \\  va  même, 
en  [lailanl  de  la  burette  :  Diceiis  coinmumler  onmibus  11 
e»l  (l'u>iaj;e  que  plusieurs  toucljent  en  même  temps,  et 
qu'on  répète  la  formule  toutes  les  fois  que  d'autres  Meu- 
neril  toucher. 

(-2)  Ils  demeurent  à  genoux,  fis  geiuilhxis  permaiieiili- 
bus,  ou  liien  ils  s'y  renietlenl  quand  ils  se  sont  levés  pour 
l'ail e  place  à  d'aulres,  lorsqu'ils  sont  trop  nombreux  pour 
toucher  tous  en  même  temps.  Ils  ne  se  lèveraient  pas  si 


le  pontife  voulait  parcourir  la  ligne  qu'ils  forment  en  demi- 
cercle.  Il  n'est  p.is  dit  qu'il  doive  se  lever,  après  avoir 
présenté  la  matière  des  ordres  mineurs  :  il  pourrait  donc 
êlre  debout  pour  la  présenter. 

(3)  Il  est  il  propos  que  le  saint  sacrement  ne  soit  pas  à 
l'autel  où  l'on  célèbre,  fallilt-il  le  Iraiisporler  ailleurs  pour 
ce  temps  là;  du  moins,  s'il  est  présent,  on  ne  doit  pas 
omellre  les  t;énullexions  requises.  Quelque  part  qu'il  soii, 
l'évéque  y  fera  la  génuflexion  jusqu'à  terre,  avant  de  s'y 
mettre  it  genoux  sur  un  prie-Dieu.  (  Vuii.  le  Cérém.  de» 
évéques,  I.  I,  c.  ii,  a.  H  el  9,  et  l'art  Déi:oration.j 


r>ICJ10N!SAlRF.  DKS  CEREMONIES  ET  liZS  RiTES  SACRES. 


lOn 


iiuilic  uKi'o  appelitis.  Hactenus  cnini  liberi 
eslis,  licelque  vobis  pro  aibilrio  ad  sœcula- 
ria  vola  Iransire.  Quod  si  hune  ordincm  siis- 
cepcrilis  ,  amplius  non  liccbit  a  propusito 
resilire,  sed  Dec  ,  cui  servire  regnare  est  , 
perpétua  famulari  ,  et  castitatem,  illo  adju- 
vante,  servare  oporlebil;  alque  in  ecclesiae 
ministerio  semper  essemancipatos.  Proinde, 
dum  tempus  est  ,  cogitate  ,  et  si  in  sancto 
proposito  perseverare  placet ,  in  nomine 
Domini  hucaccedile. 

Après  ces  paroles  ils  s'approchent  et  se  met- 
tent à  genoux  devant  l'évéque  ;  l'archidiacre 
appelle  en  même  temps  les  diacres  et  les  prê- 
tres en  disant  : 

Accédant  qui  ordinandi  sunt  diaconi  et 
presbyleri.  ' 

Aloi's ,  sans  autre  appel  ,  ils  s'avancent,  et 
l'archidiacre  les  fait  placer  derrière  les  sous- 
diacres  en  lignes  parallèles  (1),  savoir.  1"  les 
diacres ,  qui  sont  revêtus  de  l'amict ,  de  l'aube, 
du  cordon  et  du  manipule  ,  et  qui  ont  l'étole 
dans  la  main  gauche  ,  la  dalmatique  sur  le 
mêmebras,  et  uncierge  dans  lamain droite {2}  ; 
2°  les  prêtres  qui  sont  revêtus  de  l'amict ,  de 
l'aube  ,  du  cordon  ,  du  manipule  ,  de  l'étole 
mise  à  la  manière  des  diacres,  et  qui  portent 
sur  le  bras  gauche  la  chasuble,  et  un  cierge 
à  la  main  droite.  Tous  étant  ainsi  placés,  l'é- 
véque ,  sans  quitter  la  mitre ,  se  met  à  genoux 
sur  le  marchepied  de  l'autel,  devant  le  fau- 
teuil ,  et  tous  ceux  qui  doivent  être  ordonnés 
sous-diacres,  diacres  et  prêtres,  se  proster- 
nent entièrement  sur  les  tapis  qui  sont  devant 
eux.  Les  ministres  et  tous  les  assistants  se 
mettent  à  genoux  et  l'on  entonne  les  litanies  , 
auxquelles  le  chœur  répond:  ou  ,  .fi  l'office  se 
fait  sans  chant ,  l'évéque  les  récite  et  les 
chapelains  avec  tous  les  assistants  y  répon- 
dent  : 

Kyrie  eleison. 
Christe  eleison. 
Kyrie,  eleison. 
Christe,  audi  nos. 
Chrisle,  exaudi  nos. 

Pater  de  cœlis  Deus,  miserere  nobis. 

Fil!  Uedemptor  mundi  Deus,  mis. 

Spiritus  sancle  Deus,  mis. 

Sancla  Trinitas  unus  Deus  mis. 

Sancta  Maria  ,  ora  pro  nobis. 

Sancla  Dei  genitris.  «ra. 

Sancta  Virgo  virginum  ,  ora. 

Sancle  Michael,  ora. 

Sancte  Gabriel,  ora. 

Sanle  Raphaël.  ora. 

Omncs  sancti  angeii  et  arciiangeli,        orale 

pro  nobis. 

(1)  I-e  Pontilical  liitque  les  diacres  se  placnnl  au  côléde 
l'Kpîtrf,  la  face  tournée  vers  l'autel,  cl  les  prêtres  en  face 
de  l'évéque  elilu  milieu  de  l'anlel.  Il  suppose  apparem- 
iiieiu  le  côlé  de  l'Evangile  occu|  é  par  le  Irôue  ;  si  le  cô'.è 
de  l'Epitre  est  occupé  par  la  crédence,  le  siège  de  l'évè- 
(|ue  et  ses  unuistres,  il  faut  hieu  que  les  ordinauds  .se  pla- 
cent comme  on  le  dil  ici,  ou  au  côté  de  l'KvaiigiK'.  (  Voijet 
la  lin  du  Ponlifii  al.) 

Ci)  On  ne  voit  pas  que  le  cierge  doive  êlre  allumé  ,  ce 
serait  incommode  ;  à  la  fiu  du  Pontifical ,  il  n'est  même 
prescrit  que  pour  l'offertoire  :  on  y  suppose  une  messe 
basse.  Opendant  la  congrégation  des  Rites  a  décidé  en 
1831  que  quand  l'ordination  se  fait  publiquement  dans  uns 
église,  il  peuty  avoir  à  l'autel  sepl  cit-rtrc»  allumas,  couinio 
ïla  messe  |ioiililiiale  ;  les  ordjuands  "m'uvrii!  donc  aiis.si 


^o^o 


Omnes  sancti  beatoram  spiritnum  ordinrs, 
orale  pro  nobis. 

Sancte  Juannes  Baptista  ,  ora. 

Sancte  Joseph  (3),  ora. 
Omnes  sancli  palriarchw  clprophelae,  orale 

pro  nobis. 

Sancte  Pctre,  ora. 

Sancle  Paule,  ora. 

Sancle  Andrœa ,  ora. 

Sancle  Jacobe,  ora. 

Sancte  Joannes,  ora. 

SancteThoma,  ora. 

Sancle  Jacobe,  ora. 

Sancte  Philippe,  ora. 

Sancle  Barlholomœe,  ora. 

Sancle  Mallhéee,  ora. 

Sancle  Simon,  ora, 

Sancle  Thadœe,  ora. 

Sancle  Mallhia,  ora. 

Sancle  Barnaba  ,  ora. 

Sancle  Luca  ,  ora. 

Sancle  Marce ,  ora. 
Omnes  sancli  apostoli  et  evangelisliE  ,  orale 

pro  nobis. 

Omnes  sancti  discipuli  Domini ,  orale. 

Omnes  sanr  ti  Innocentes  ,  orale. 

Sancte  Stéphane,  ora. 

Sancte  Laurenti,  ora. 

Sancle  Vincenli,  ora 

Sancti  Fabiane  et  Sebastiano,  orale. 

Sancli  Joannes  et  Paule,  orale. 

Sancti  Cosma  et  Damiane.  orale. 

Sanrli  Gervasi  et  Protasi ,  orale. 

Omnes  sancli  martyres,  orale. 

Sancle  Silvesler,  ora. 

Sancle  Gregori  ,  ora. 

Sancle  Ambrosi,  ora. 

Sancle  Augustine ,  ora. 

Sancle  Hieronyme  ,  ora. 

Sancle  Martine ,  ora. 

Sancte  Nicolae,  ora. 
Omnes  sancti  pontifices et  confessores,  orale 

pro  nobis. 

Omnes  sancli  doctores,  orate. 

Sancte  Bénédicte,  ora. 

Sancte  Anloni  ,  ora. 

Sancle  Bernarde,  ora. 

Sancte  Dominice,  ora. 

Sancle  Francisée,  ora. 

Omnes  sancli  sacerdoles  et  levilae,  orale 

pro  nobis. 
Omnes  sancli  monachi  et  eremil»  ,      orale. 

Sancla  Maria  Magdalena  ora. 

Sancla  Agalha  ,  ora. 

Sancla  Lucia,  ora. 

Sancla  Agnes,  ora. 

Sancla  Caecilia  ,  ora. 

avoir  leurs  ciergos  comme  s'il  y  avait  grand'messe,  pourvii 
qu'on  les  éteigne  ou  qu'on  .les  quille  au  momenl  de  la 
pro^tralion. 

(5)  Ce  sont  ici  les  litanies  romaines  ordinaires,  auiquel  loi 
Benoit  XIII,  par  un  décret  du  19  décembre  1726,  lil  ajou- 
ter le  nom  de  saint  Joseph,  époiiv  de  la  bienlieureuse 
Vierge  Marie,  pour  augmenter  rie  plus  en  plus  la  dévoliim 
des  fidèles  envers  ce  sainl,  et  en  obtenir  une  plus  praiule 
protection  en  l'invoquaiil  plus  scuvenl.  L'opinion  qui  pré- 
valut parmi  d'habiles lliéolngiens  consultés  à  ce  sujet,  lui 
celle  qui  le  plaça  après  le  précurseur  du  Seigneur  sanctifié 
avant  de  naître.  (Koi/.  Barnllaldus,  comment,  in  Rit.  Hom. 
lil.  79.  Voy.  une  iraduclion  sommaire  des  litanies,  an, 
Eglis») 


1057 


ORD 


URD 


ior.3 


Saucia  Catharina,  ora. 

Saiicta  Anastasia,  ora. 

Ornnessanclœvirgincs  et  viduae,  orate. 

Oniiies  sancti  etsanclccDei,  inlerceiiilepio  n. 

Piopitius  esto  ,  parce  nobis  ,  Domine. 

Propitius  eslo  ,  cxaudi  nos,  Domine. 

Ab  omni  malo,  libéra  nos  ,  Domine. 

Ab  omni  peccato,  libéra. 

Ab  ira  tua,  libéra: 

A  subitanea  et  improvisa  morte,        libéra. 

Ab  insidiis  diaboli,  libéra. 

Abira  et  odio  etomni  mala  voluntate,  libéra- 

A  spirilu  fornicationis,  libéra. 

A  Fulgurc  et  tcmpeslalc,  libéra. 

A  morte  perpétua  ,  libéra. 

Pcrmyslerium  sanclœincarnalionis  lu»,  lib. 

Per  adventum  tuum  ,  libéra. 

Por  nativitatem  tuara,  libéra. 

Perbaptismum,etsanctum  jcjunium  tuum,l. 

Per  crucem  et  passionem  tuam,  libéra. 

Per  mortem  et  sepulturam  tuam,        libéra. 

Per  sanclam  resurrectionem  tuam,      libéra. 

Per  admirabilem  ascensiunem  tuam,  libéra. 

Per  advenluQi  Spiritus  sancli  Paraciiti  ,   lib. 

In  die  judicii ,  libéra. 

Peccatores,  te  rogamus,audi  nos. 

rt  nobis  parcas,  le  rog. 

Ut  nobis  induigeas,  le  rog. 

lit  ad  vcram  pœnilentiam  nos  perducerc  di- 
gneris  ,  le  rog. 

Ut  Ecclesiam  tuam  sanctam  rcgere  et  couser- 
vare  digneris,  le  rog. 

Ut  domnumaposloiicum  etomnes  ccclesiasti- 
cos  ordiacs  in  sancta  religionc  conservare 
digneris,  te  rog. 

Ut  inimicos  sanctse  Eccicsi»  humiliare  di- 
gneris, te  rog. 

Ut  regibus  et  principibus  christianis  pacem 
et  veram  concordiam    donare    digneris  , 

te  rog. 

Ut  cuncto  populo  christiano  pacem  et  unita- 
tem  largiri  digneris ,  te  rog. 

Ut  nosmelipsos  in  luo  sancto  servitio  con- 
fortare  et  conservare  digneris,        te  rog. 

Ut  meules  noslras  ad  cœlestia  desideria  eri- 
gas,  te  rog. 

Ut  omnibus  benefactoribus  nostris  sempi- 
lerna  bona  rétribuas ,  te  rog. 

Ut  animas  noslras,  fratrum  ,  propinquorum 
et  benefaclorum  noslrorum  ab  aelerna 
damnatione  eripias,  te  rog. 

Ut  fructus  terrée  dare  et  conservare  digne- 
ris ,  le  rog. 

Ut  omnibus  fldelibus  defunclis  requiem  œter- 
nam  donare  digneris,  te  rog. 

Ici  Vévéque    se  lève,  gardant  la  mitre,  se 

tourne  vers  les  ordinands  ,  qui  restent  pros- 
ternés, et  tenant  la  crosse  de  la  main  gauche, 

il  les  bénit  en  disant  : 

Ut  hos  eleclos  benefdicere  digneris.  li,  Te  ro- 
gumus,  audi  nos. 
//  dit  une  seconde  fois  : 

(1)  Les  sous-diacres,  dès  le  comiiieiicemeiit  de  leur  or- 
diiialion,  se  Ueniieiit  debout;  ils  écoutent  alteulivemeiit 
les  avis  que  leur  donne  le  prélat,  pl  qui  ont  rapport  aux 
obligaiions  qu'ils  vont  s'imposer,  surtout  en  faisant  le  voeii 
de  chasteté.  Cette  instruction  est  terminée  par  ces  paro- 
les :  Hue  flccedid' ;  tous  alors  doivent  s'approcher,  s'ils 
pirsévcrent  dans  leur  détermination.  Leur  sainteté  et  le 
salut  d'un  «rand  uonjbre  d'autres  sont  attachés  a  la  dr- 


Ut  hos  eleclos  beneldicere,  et  sanelififcarc 

digneris.  i^  Te  rogamus  ,  audi  nos. 

//  dit  une  troisième  fois  : 
Ut  hos  eleclos  bcnetdicerc  et  sanctifficare  et 

conseicrare  digneris.  vj  Te  rogamus,  audi 

nos. 

L'évéque  se  remet  à  genoux,  et  l'on  continue 
les  litanies. 
Ut  nos  exaudirc  digneris  ,  te  rogamus  audi 

nos. 
FiliDei,  le  rogamus,  audi  nos. 
Agnus  Dei  ,  qui  lollis  peccala  munoi,  parce 

nobis,  Domine. 
Agnus  Dei,  qui  tollis  peccala  mundi,  exaudi 

nos.  Domine 
Agnus  Dei,  qui  tollis  peccala  mundi  ,  mise- 
rere nobis. 
Christe ,  audi  nus. 
Christe,  cxaudi  nos. 
Kyrie,  eleison. 
Christe,  eleison. 
Kyrie,  eleison  (1). 

Les  litanies  étant  terminées  ,  Vévéque  sans 
quitter  la  mitre,  se  lève,  s'assied  sur  le  fau- 
teuil devant  le  milieu  de  l'autel,  et  l'arcliidiu- 
crc  dit  à  haute  voix  : 

Recédant  in  partemqui  ordinandisunt  dia- 
coni  et  presbyteri 

Les  diacres  et  les  prêtres  vont  alors  à  un 
endroit  d'où  ils  puissent  v  ir  l'évéque  qui  cé- 
lèbre, et  l'on  contiuue  l'ordination  des  sous- 
diacres,  qui  s'élant  rangés  en  cercle  à  genoux 
devant  l'évéque,  en  reçoivent  cet  avis  : 

•Adeptnri  ,  filii  dilectissimi,  oflicium  sub- 
diaconalus  ,  sedulo  atlendlle  quale  lulnisle- 
rium  vobis  traditur.  Subdiaconuin  eiiim 
oportct  aquam  ad  ministerium  altaris  pr;e- 
parare,  diacono  ministrare,  pallas  altaris  et 
corporalia  abluere,  calicem  et  palenam  in 
usum  sacrificii  cidem  offerre.  Oblatlones 
quœ  venlunt  in  allarc  panes  propositionis 
vocanlur.  De  ipsis  oblaiionibus  tantum  dé- 
bet in  allarc  poni  quantum  populo  possit 
sufGcere,  ne  aliquid  pulridum  in  sacrario 
remaneat  Pallœ  quœ  sunt  in  substralorio 
altaris,  in  alio  vase  debent  lavari ,  et  in  alio 
corporales  pallae.  Ubi  aulem  corporales  pallœ 
lol%  fuerint  ,  nullum  aliud  linteamen  débet 
lavari,  ipsaque  lolionisaqua  in  baptlslerium 
débet  vergi.  Studele  itaque  ut  ista  visibilia 
minisleria,  quœ  diximus  ,  nitide  et  diligen- 
tissime  complere  ,  invisibilia  horum  ,  esem- 
plo  perflciatis.  Allare  quidcm  sanclœ  eccle- 
sie  ipse  est  Christus  ,  teste  Joanne,  qui  ia 
Apocalypsi  sua  allare  aureum  se  vidisse 
perhibei  ,  slans  anle  Ihronum  ,  in  quo  el  per 
quetii  oblationes  ûdelium  Deo  Patri  conse- 
crantur.  Cujus  altaris  pallœ  et  corporalia 
sunt  meiiibra  Christi  ,  sciiicet  Gdeles  Dei  , 
quibus  Dominus  quasi  veslititentis  pretiosis 
circumdatur  ,  ut  ait  Psalmista  :  Dominus  re- 
gnavit,  decorem  indutus  est.  Bealus  quoque 

marche  qu'ils  vont  faire;  c'est  aussi  parce  qu'elle  est  de  la 
plus  haute  importance  que  le  prélat  récite  les  litanies  des 
saints,  pendant  que  les  sous-diacres  sont  prosternés  la  face 
cojitre  terre.  Pour  ne  pas  dire  les  litanies  plusieurs  lois 
pendant  la  niônie  ordination,  lorsqu'il  y  a  des  diacres  et 
des  prêtres  a  ordonner,  on  les  appelle,  et  ils  se  proster- 
nent avec  les  sous-diarres. 


lOSD 


DICTIONNAinE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


10«0 


Joannes  in  Apocalypsi  vidit  Filiura  hominis 
prœcinclum  zona  aurea  ,  id  est,  sanctorum 
caterva.  Si  itaque  humana  fragililate  con- 
tingat  in  aliquo  fidèles  maculari  ,  praebenda 
esl  a  vobis  aqua  cœleslis  doctrinae,  qiia  pu- 
rificali  ,  ad  oniatnenturn  allaris  ,  et  cultum 
divini  sacrificii  redeant.  Estote  ergo  laies  qui 
sacrificiis  divinis ,  el  Ecclesiae  Dei,  hoc  est , 
corpori  Christi  digne  servirc  valealis.in  vcra 
et  catholica  fide  fundati  ;  quoniain  ,  ut  ait 
Apostolus,  omne  quod  non  est  ex  fide  ,  pec- 
calum  est,  scliismaticum  est,  et  extra  unita- 
tem  Etclesia  est.  Et  ideo  si  usque  nunc  fuis- 
tis  tardi  ad  ecclesiam  ,  amodo  debetis  esse 
dssidui.  Si  usque  nunc  soiniioh>nli  ,  amodu 
vigiles.  Si  usque  nuncebriosi,  amodo  sobrii. 
Si  usque  nunc  inhonesti,  amodo  casli.  Quod 
ipse  vobis  praestare  dignetur  qui  vivit  et  ré- 
gnai, Dcus,  in  ssecula  sœculorum.  ^  Amen. 
Après  cet  averlisscmenC,  l'évéque  prend  et 
donne  à  toucher  à  chaque  sous-diacre  un  ca- 
lice vide  sur  lequel  est  une  patène;  chacun  le 
touche  de  la  main  droite  (1),  el  pendant  ce 
temps-là  le  prélat  dit 

Videle  cujus  ministerium  vobis  Iradilur; 
ideo  vos  admoneo  ut  ila  vos  exhibeatis  ,  ut 
Deo  placere  possilis. 

L'archidiacre  présente  aussiaux  sous-diacres 
les  burettes  avec  de  l'eau  et  du  vin,  et  le  bas- 
sin avec  un  manulenjc.  Ils  doivent  avoir  soin 
de  loucher  ces  quatre  choses.  Cette  cérémonie 
terminée  ,  l'évéque  se  lève  sans  quitter  la  ttii- 
tre ,  et  tourné  vers  le  peuple,  il  fait  cette 
prière  : 

Oremus  Deum  ac  Dominum  nostrum  , 
fratres  charissimi,  ut  super  iios  servos  suos, 
quos  ad  subdiaconatus  officium  vocare  di- 
gnalus  esl,  infundat  benedictionem  suam  et 
graliam,  ut  in  conspectu  ejus  fideliler  ser- 
vientes,  praedestinata  sanctis  prfemia  conse- 
quantur  ;  adjuvante  Domino  nostro  Jesu 
Ghristo,  qui  cum  eo  vivilel  régnai  in  unilate 
Spiritus  sancli  Deus,  per  omnia  ssecula  sae- 
culorura.  i^  Amen. 

L'évéque  quitte  alors  la  milre  ,  et  tourné 
vers  l'autel,  il  dit  :  Oremus.  Et  ceux  qui  t'as- 
sistent ajoutent  :  Flectamus  genua.  ^  Le- 
vate. 

Alors  l'évéque,  sans  reprendre  la  mitre,  se 
tourne  vers  les  ordinands  qui  sont  à  genoux, 
et  dit  ; 

Domine  sancle,  Pater  omnipolens,  selerne 
Dcus,  bene-j-dicere  dignare  hos  famulostuos, 
quos  ad  subdiaconatus  officium  eligere  di- 
gn^tus  es,  ut  eos  in  sacrario  luo  sanclo  stre- 
ruos,  sollicitosque  cœk'slis  miiitiae  insti- 
tuas excubilores,  sanctisque  altaribus  luis 
fidcliter  subministrenl  ;  el  requiescal  si^per 
eos  spirilus  sapientise  et  inleileclus,  spiritus 
consilii  et  fortiludinis,  spiritus  scienliiB  et 

(1)  On  pem  toucher  la  coupe  du  calice  avec  le  pouce,  et 
la  palèae  avec  tous  les  autres  cloigls  étendus  par-dessus; 
c'i'sl  surtout  le  calice  qu'il  faut  loucher,  cela  suflirait 
même,  aux  tonnes  du  PoutiOcal  :  Qiiem  siiccesstve  mana 
dexiera  siiigutitauqunt. 

(2)  Ils  rabaissent  leur  amici   bientôt  après ,  du  moins 

3uand  leur  ordination  esl  aciievée,  parce  qutl  nVst  pas 
*us;ige  de  le  porter  sur  la  tête;  la  ruhrique  du  Missel  le 
marque  ainsi  pour  Ip  prêtre  qui  va  dire  la  messe.  A  Paris 
cependant,  on  garde  raniicl  sur  la  tête  jusqu'à  la  secrète 


pietaliset  repleas  cosspirilutimoristui;eteos 
in  minislerio  divino  confirmes,  ut  obedicntes 
facto,  acdicio  parentes,  luam  graliam  con- 
sequantur.  Per  Dominum  nostrum  Jcsum 
Chrislum  Filium  luum,  qui  lecum  vivit  et 
régnât  in  unilate  ejusdcm  Spiritus  sancli 
Deus,  per  omnia  sœcula  sœculorum.  ^  Amen. 
Après  cette  prière,  l'évéque  s'assied,  reçoit 
la  mitre,  et  met  sur  la  tête  de  chaque  sous- 
diacre  l'amict  qu'ils  ont  autour  du  eau,  en 
disant  : 

Accipe  amiclum,  per  quem  designatur  cas- 
tigatio  vocis,  in  nominc  Paflris,  el  Fitlii,et 
Spirilus  7  sancli.  i'^  Amen  (2), 

L'évéque  leur  met  ensuite  le  manipule  au 
bras  gauche,  en  disant  : 

Accipe  manipulum ,  per  quem  designan- 
ttir  fruclus  boiiorum  operum,  in  iiomine 
Paflris,  el  Fiflii ,  et  Spirilus  f  sancli.  ^ 
Amen. 

L'évéque  revêt  ensuite  chaque  sous-diacre 
de  la  tunique  (3).  S'il  n'y  en  a  qu'une  se'ule 
pour  tous,  il  la  met  jusqu'aux  épaules  et  ta 
relire  après,  et  ainsi  de  suite  jusqu'au  der- 
nier, qu'il  en  revêt  entièrement.  En  leur  mel- 
lanl  ce  vêlement,  il  dit  à  chacun  : 

Tunica  jucundilalis,  cl  induinento  iaelitiœ 
indual  te  Dominus,  in  nomine  Paftris,  et 
Fiflii,  el  Spirilus  f  sancli.  i^  .\men. 

L'évéque  donne  enfin  à  toucher  aux  sous- 
diacres  le  livre  des  Epîtres.  Ils  le  touchent  de 
la  main  droite,  plusietcrs  en  même  temps, 
pendant  que  l'évéque  dit  : 

Accipile  libruiu  Epislolarum ,  el  habcte 
polestatem  legendi  eas  in  ecclesia  sancta  Dei, 
tam  pro  vivisquam  prodefunctis,  in  nomine 
Patlris,  el  Fiflii,  et  Spirilus  f  sancli.  i^ 
Amen. 

Après  cette  cérémonie  ,  et  sur  l'avis  qu'en 
donne  l'archidiacre,  les  sous-diacres  retour- 
nent à  leur  place.  Cependant  l'un  d'eux,  re- 
vêtu de  sa  tunique,  dit  l'Epilre  quand  il  en  esl 
temps  (4). 

De  l'ordination  des  diacres. 

L'évéque  ayant  terminé  l'ordination  des 
sous-diacres,  quille  la  mitre,  va  au  côté  de 
l'Epilre  et  lit  à  l'ordinaire  dans  le  Missel  le 
cantique  Denediclus  es  (ou  /'Alléluia  avec  le 
seul  verset  Benedictus  es,  et  /e  Gloria  in  ex- 
celsis,  si  l'ordination  se  fait  dans  l'octave  de 
la  Pentecôte);  après  quoi  il  ."e  tourne  vers  le 
peuple,  et  dit  Pax  vobis ,  ou  bien  Dominus 
vobiscum,  s'il  n'a  pas  dit  le  Gloria  in  excel- 
sis.  L'évéque  se  retourne  alors  vers  l'autel  et 
dit  l'oraison  de  la  messe,  puis  l'oraison  sui- 
vante pour  ceux  qui  ont  été  ordonnés  et  ceux 
qui  vont  l'être,  sous  une  seule  conclusion. 
Oralio. 

Exaudi,  quœsumus,  Domine,  supplicuni 

exclusivement,  pondant  la  saison  de  l'iiivif. 

(3j  La  tunique  était  autrefois  plus  étroite  et  plus  courle 
que  la  dalmalique  :  niaiotenaut  elle  lui  est  semblable 
(Komsée.  lom.  11).  , 

(i)  S'il  y  avait  grand'messe,  l'un  des  nouveaux  sous- 
diacres  chanterait  l'Epilre,  et  l'un  des  nouveaux  .diacres 
chanterait  l'Evangile.  Si  on  ne  chante  pas  la  ine^e,  l'E- 
pitre  et  rE\angile  sont  lus  par  eux,  en  même  temps  nue 
par  l'évéque  (S.  C.  ISôlj.  Ils  se  placent  pour  cela  à  colé 
de  lui,  m  pUuto,  lisant  sur  un  autre  livre 


1081 


ORD 


ORO 


1004 


prccos,  et  devolo  libi  pectore  famulantes 
pcipolua  defcnsione  custodi  ;  utnullisperlur- 
balionibus  impedili,  libi-ram  servilutem  luis 
sempcr  exhibcamusofficiis.PeiDoniinumno- 
strum  Jesuin  Christum  Filium  luum,  qui  te- 
cum  vivit  et  régnât,  etc.  (1). 

L'oraison  terminée,  l'ivéque  dit  l'Epllre,  et 
lorsqu'il  a  fini  il  se  rend  au  fauteuil  qui  lui 
est  préparé  au  milieu  de  l'autel,  s'y  assied, 
reçoit  la  mitre,  et  l'archidiacre  appelle  ceux 
qui  doivent  recevoir  le  diaconat,  en  disant  : 

Accédant  qui  ordinandi  sunl  ad  dlaco- 
naltim. 

On  fait  alors  l'appel  nominal,  sans  cepen- 
dant faire  mention  du  titre  clérical.  Les  ordi- 
nands  s'avancent  en  même  temps  ,  et  vont  se 
mettre  à  genoux  en  demi-cercle  devant  l'évé- 
que;  ils  sont  rivHus  de  l'umict,  de  l'aube,  du 
cordon  et  du  munipule  et  portent  un  cierge 
dans  la  main  droite,  et  la  dalmatique  sur  le 
hrus  gauche  avec  l'élole  à  la  main  gauche. 
Alors  l'archidiacre  les  présente  au  pontife  en 
disant  : 

Rcycrendissiniepater,  postula  tsancta  ma  ter 
Ecclesia  calbolica  ut  hos  praesentes  subdia- 
conos  ad  onus  diaconi  ordinetis. 

L'évêque  l'interroge  en  disant  : 

Sois  illos  dignos  esse? 

L'archidiacre  répond  : 

Quantum  huniana  fragilitas  nosse  sinit,  et 
scio,  et  testificor  ipsos  dignos  esse  ad  hujus 
onus  ofncii. 

L'évêque  répond: 

Deo  gralias. 

Alors  il  procède  à  l'ordination  ;  mais  avant 
il  s'adresse  au  clergé  et  nu  peuple,  et  leur  dit: 

Auxiiiantp  Domino  Deo  et  Salvatore  no- 
tre Jesu  Chrislo,  cligimus  hos  praesentes 
subdiaconos  in  ordinem  diaconii.  Si  quis  lia- 
bet  aliquid  contra  illos,  pro  Deo  et  propter 
Deum  cum  fiducia  exeat ,  et  dicat  ;  verum- 
lamen  memor  sit  conditionis  sua;. 

L'évêque,  après  ces  paroles,  s'arrête  pen- 
dant quelques  instants  ;  puis  adressant  la  pa- 
role aux  ordinands,  il  leur  donne  ces  avis  (2). 

Provehendi,  filii  dilcctissimi,  ad  levilicum 
ordinem,  cogitale  magnopere  ad  quantum 
gradum  Ecclesiae  ascendilis  :  diaconura  enim 
oportet  ministrare  ad  altare,  baptizare  el 
praedlcare.  Sane  in  veteri  lege  ex  duodecim 
una  tribus  Levi  eiecla  est,  quse  speciali  de- 
volionc  tabernaculo  D(!i,  ejusquo  sacrificiis 
ritu  perpetuo  deserviret.  Tantaque  dignitas 
ipsi  concessa  est,  quod  nullus,  nisi  ex  ejus 
stirpe  ad  divinum  illum  cultum  atque  ol- 
ficium  ministraturus  ,  assurgeret  ;  adeo 
ut  grandi  quodam  privilegio  hjerodilatis  ,  et 
tribus  Domini  esse  mererelur  et  dici  :  quorum 
hodie,  filii  diiectissimi,  et  nomen,  et  ofGciutn 
tenetis  quia  in  ministerium  tabernaculi  tes- 

(1)  Quand  il  ne  chante  pas  la  messe,  il  fait  auparavant  la 
coMmiéuioraisoii  du  dimanche  ou  d'une  férié  privilégiée, 
si  le  cas  arrive  (Foi/eila  fin  du  Pouiilical).  Au  commen- 
cement de  la  dernière  oraison  le  cérémonioire  faft  avertir 
le  sous-diacre  qui  doit  lire  l'Epltre,  et  lui  fait  présenter  le 
livre. 

(2)  L'ordination  du  diacre  porte  un  caractère  particulier 
de  gravité  el  d'élévation  qui  doit  saisir  l'âme  de  l'ordi- 
iiand.  L'archidiacre  le  présenle  à  l'évêque  qui  demande 
une  garantie  .-.ur  les  di^positions  des  ordinands  par  ces  pa- 


timonii  id  est,  liTclesiffl  Dei,  eligimini  in 
levilico  officio,  quse  scmper  in  procinctu  po- 
sila  incessabili  pugna  conlra  inimicos  dimi- 
cat,  undi'  ail  Aposlolus  :  Non  est  nobis  col- 
luclatio  advcrsus  carnem  tt  sanguinem,  sed 
adversus  principes  et  potestates  ,  adversus 
mundi  redores  tenebrarum  harum,  contra 
s/iirilualia  nequitiœ ,  in  cœlestibus.  Quam 
Écclesiam  Dei,  vclull  labernaculum,  por- 
tare,  el  munirc  debclis  ornatu  sancto,  prx- 
dicatu  divino,  exeniplo  perfecto.  Levi  quippe 
inlerprelalur  addilus  ,  sive  assumptus.  Et 
vos,  tilii  diiectissimi,  qui  ab  ha-redilale  pa- 
terna  nomen  accipilis,  eslole  assumpli  a  car- 
nalibus  desideriis,  a  terrcnis  concupiscen- 
tiis,  quœ  mililant  adversus  animam  ;  eslolo 
nitidi,  mundi,  puri,  casti,  sicut  decet  miiii- 
stros  Christi,  el  dispensatorcs  myslerioruin 
Dei  :  ut  digne  addnmini  ad  numerum  eccle- 
siaslici  gradus;  »t  hœreditas,  et  tribus  ama- 
bilis  Domini  esse  mereamini.  Et  quia  coiii- 
ministri,  el  cooperalores  estis  corporis  et 
sanguinis  Domini,  estote  ab  omni  iliecebra 
carnis  alieni  ,  sicut  ait  Scriptura  :  J/M«f/rt- 
wiinj  qui  fertis  vasa  Domini.  Cogitale  beatum 
Stcpbanum  merito  praicipute  caslitalis  ab 
apostolis  ad  officium  islud  eleclum.  Curate 
ut  quibus  Evangclium  orc  annuntialis,  vivis 
operibus  exponalis  ;  ut  de  vobis  dicatur  : 
Beati  pedes  evangelizandum  pacem,  evangeli- 
zantium  bona.  Habele  pedes  veslros  calcea- 
los  sanctoruin  exemplis  ,  in  praîparationc 
Evangelii  pacis.  (Juod  vobis  Dominus  con- 
cédai per  graliam  suam.  i'^  .\men. 

Après  cet  avertissement ,  s'il  n'y  a  pas  eu 
de  sous-diacres  à  ordonner,  les  ordinands  se 
prosternent  à  l'endroit  même  où  ils  étaient  à 
genoux,  et  l'évêque  se  mettant  à  genoux  de- 
vant son  siège,  au  milieu  de  l'autel,  récite  les 
litanies,  puis  donne  les  bénédictions  accoutu- 
mées, comme  il  est  marqué  pour  l'ordination 
des  sous-diacres  (3).  Aussitôt  qu'elles  sont 
terminées,  les  ordinands  se  relèvent,  demeu- 
rant cependant  à  genoux,  et  l'évêque  s'as- 
seyant ,  la  mitre  sur  la  tête,  adresse  au  clergé 
et  au  peuple,  d'une  voix  élevée,  les  paroles 
suivantes  : 

Commune  votum,  communis  oratio  prose- 
qualur;  ut  hi,  lolius  Ecclesiae  prece,  qui  ad 
diaconatus  ministerium  prœparantur,  levi- 
ticsB  benefdictionis  ordine  clarescant,  et 
spiritual!  conversalione  praifulgenies,  gralia 
sanciificalionis  eluceant,  prsestante  Domino 
nostro  Jesu  Chrislo,  qui  cum  Paire  etSpi- 
ritu  sanclo  vivit  et  régnai  Deus,  in  saecula 
SBECuloruin.  i^  Amen. 

Après  ces  paroles  il  se  lève  sans  quitter  la 
mitre,  et  tourné  vers  les  ordinands,  il  dit  à 
haute  voix  : 

Oremus,  fratres  charisslmi,  Deum  Patrem 

rôles:  Sris  »7/os,  etc.  Savez-vous  s'ils  sont  digues  de  cet 
ordre?  Le  peuple  même  est  consulté;  toute  la  cour  cé- 
leste a  été  invoquée  dans  les  litanies;  le  ponlife  met  una 
main  sur  la  tête  de  l'ordiiiand  pour  lui  annoncer  la  des- 
cente du  Saint-Esprit  qui  doit  le  forlilier. 

(3)  Si  leur  nombre  et  la  peiitesse  du  lieu  exigeaient 
qu'ils  formassent  plusieurs  lignes  nour  se  prosterner,  ils 
se  lèveraient  ensuite  entièrement  pour  se  remettre  dç 
suite  à  genoux  en  demi-cercle. 


{065 


DICTIONNAIRE  DES  CEHEMONIES  El'   DE»  UlTES  SACHES. 


1UC4 


omnipotentcm,  ut  super  hos  famulos  suos 
quos  ad  officium  diaconalus  dignalur  assu- 
inere  ,  benediclionis  su»  graliam  cleiuenter 
effundat,  eisquc  consecralionis  indujlae  pro- 
pitius  dona  conservet,  et  preces  noslras  cle- 
menter  exaudiat  ;  ul  quae  noslro  gercnda 
sunt  minislerio  ,  suo  benignus  prosequalur 
auxilio  ;  el  quos  sacris  mysteriis  exsequen- 
dis  pro  noslra  intelligenlia  crediraus  offcren- 
dos,  sua  bcnefdiclione  sanctificel  et  confir- 
met.  Per  unigenitutn  Filiutn  suutn  Dominum 
nostrum  Jesum  Chrislum,  qui  cum  eo  et  Spi- 
rilu  sanclo  vivil  et  régnât  Deus. 

L'évcque  quitte  alors  la  mitre,  et  tenant 
les  mains  étendues  devant  In  poitrine,  il  dit  : 

Per  omnia  ssecula  sœculorum. 

'1^  Amen. 

V  Dominus  vobiscum. 
11)  El  cum  Spirilu  tuo. 

V  Sursuni  corda. 

lit  Habeinus  ad  Dominum 

y  Gratias  agaoïus  Domino  Dec  nostro. 

ni  Dignum  et  justum  est. 

Vere  dignum  et  justum  est,  sequum  et  sa- 
iutare,   nos   tibi   semper  et  ubique  gratias 
ai;or(?,    Domine  sancle ,  Pater  omnipotens, 
œlerne  Deus,  honorum  dator,  ordinumque 
distributor,  atque  officiorum  disposilor,  qui 
in  te  manens  innovas  omnia,  et  cuncta  dis- 
ponis,  per  ^  erbum,  virtutem,  sapieutiamque 
tuam  Jesum  Christum  Filium  tuum,  Domi- 
num nostrum,  sempilerna  providenlia  prae- 
paras,  et  singulis  quibusque  temporibus  ap- 
tanda  dispensas ,   cujus   corpus  ,   Ecclesiam 
videlicet  tuam  cœlestium  gratiarum  varie- 
taie  distinctam,  puorumque  connexam  dls- 
linctione  membrorum,  per  legem  mirabilem 
totius   compaginis   unitam,  in  augmentum 
templi  lui  crescere  dilatarique  largiris,  sacri 
muneris  servitutem  trinis  gradibus  minislro- 
rum  nomini  tuo  militare  conslituens  ;  electis 
ab  inilio  Lcvi  filiis,  qui  in  mysticis  operalio- 
nibus  domus  lute  fuielibus  excubiis  perma- 
nentes ,  hîeredilatem   bonediclionis  mternae 
sorte  perpétua  possiderent.  Super  hos  quo- 
quc  famulos  tuos,  quœsumus,  Domine,  pla^ 
calus  intende  quos  luis  sacrip  altaribus  ser- 
vlluros    in  ofûcium   diaconalus    suppliciter 
dedicamus.  El  nosquidem  lanquam  homines 
diviui  seiisus,  el  summ^e  rationis  ignari,  ho- 
ruiii  vilain,  quantum  possumus,  SBStimnmus. 
Te  aulem.  Domine,  quee  nobis  sunt  ignola 
non  transeunt,  le  occulta  non  fallunl.  Tu 
cognitor  es  secretorum.  Tu  scrulalor  es  cor- 
dium.  Tu  horum  vilam  coelesti  potcris  exa- 
minare  judicio  quo  semper  prfevaies,  et  ad- 
missa  purgare,  el  ea  quœ  sunt  agenda  con- 
cedere. 

A  ces  dernières  paroles  l'e'vf'que  seul,  et  au- 
cun autre  [parce  qu'il  ne  s'agit  pas  du  sacer- 
doce, mais  d'une  consécration  de  ministres), 
étend  la  main  droite  et  la  pose  sur  la  tête  de 
chaque  ordinand  en  disant  à  chacun  : 
Accipe  Spirilum  sanctum,  ad  robur,  ad 

(i)Si,  pour  avoir  plus  lot  fail,  l'évèque  lipscend  de 
l'aulcl  el  parcourt  la  ligne,  uu  clii-o,  debout  derrière  les 
ordinands,  lient  le  l'ouliliial  ouvert  devant  lui;  ou  bien 
un  lie  ses  assislanls  le  lient  à  son  cùlé.  o'i  tous  les  dcu\ 


resistcndum  diabolo  et  tentalionibus  ejus,  in 
nominc  Domini  (I). 

Après  cette  cérémonie,  il  reprend  lu  pré- 
face, et  tenant  toujours  la  main  étendue  sur 
les  diacres,  il  continue  en  disant  : 

Emilie  in  eos,  quaesumus,  Domine,  Spiri- 
lum sanctum,  quo  in  opus  minislerii  lui 
fideliler  exsequendi  sepliformis  graliae  luse 
munere  roborentur.  Abundet  in  eis  totius 
forma  virtutis ,  auctoritas  modesla,  pudor 
constans ,  innocenticB  puritas,  et  spirituaiis 
observantia  disciplinœ.  In  moribus  eorum 
praBcepta  tua  fiilgoanl ,  ut  suœ  castilaiis 
excmplo  imitalionem  sanclam  plebs  acqui- 
rat;  et  bonum  conscienliae  leslimonium  prse- 
ferentes,  in  Ghristo  firnii,  et  stabiles  persé- 
vèrent, dignisquc  successibus  de  inferiori 
gradu  per  gratiam  tuam  capere  potiora  uie- 
reantur. 

L'évèque  baisse  alors  le  ton  de  sa  voix,  de 
manière  cependant  à  être  entendu  de  ceux  qui 
l'entourent,  et  termine  en  disant  : 

Per  eumdem  Dominum  nostrum  .lesum 
Christum  Filium  tuum,  qui  lecum  vivit  cl 
régnai  iu  unitale  Spiritus  sancii  Deus,  pci 
omnia  saecula  saîculorum.  v,  Amen. 

Cette  préface  terminée,  l'évèque  s'assied, 
reçoit  la  mitre,  et  chacun  venant  se  mettre  à 
qenoux  devant  lui,  il  leur  met  successivement 
à  tous  sur  l'épaule  gauche  l'étole  qu'ils  ont  à 
la  main,  en  disant  à  chacun  : 

Accipe  slolam  t  ciX'didam  de  manu  Dei  ; 
adimple  niinisteriiim  luum,  potens  enim  est 
Deus  ut  augeal  tibi  graliain  suam,  qui  vivil 
et  régnât  in  sœcula  sœculorum.  i^  Amen. 

En  même  temps  que  l'évèque  prononce  ces 
paroles ,  il  fait  sar  les  diacres  un  signe  de 
croix,  et  ceux  qui  l'assistent  ont  soin  d'ajuster 
Vélole  ,  et  d'en  joindre  les  extrémités  sous  le 
bras  droit. 

Après  cela  le  pontife,  prenant  la  dalma- 
tique,  la  met  successivement  à  chacun  jus- 
qu'aux épaules  s'il  n'y  en  a  qu'une,  et  il  en 
revêt  totalement  le  dernier  ;  si  chacun  a  la 
sienne,  il  l'en  revêt  totalement  ;  dans  tous  les 
cas  il  dit  à  chacun  : 

Indual  le  Dominus  indumenlo  salulis  et 
veslimento  laelitiœ,  el  dalmatiea  justitiie  cir- 
cumdet  te  semper  :  in  nomine  Domini.  r? 
Amen. 

Enfin  l'évèque  prend  le  livre  des  Evan- 
giles, el  tous  le  touchent  de  la  main  droite, 
lorsqu'il  le  leur  présente  en  disant  (2)  : 

Accipe  poteslalem  legendi  Evangelium  in 
ecclesia  Dei,  tam  pro  vivis  quam  pro  defun- 
dis,  in  nomine  Domini.  li,  Amen. 

Après  cela  l'évèque,  debout,  sans  mitre,  et 
tourné  vers  l'autel,  dit  Oremus,  et  ceux  qui 
l'assistent  ajoutent  :  Flcclamus  genua.  H,  Lc- 
vate. 

//  se  tourne  alors  vers  les  ordinands  et  dit  : 

Exaudi,  Domine,  preces  noslras,  et  super 

hos  famulos  tuos  spirilum  tuîe  benetdiclio- 

nis  emitte;  ul  cœlesli  munere  dilati,  et  lua^ 

majeslalis   graliam    possint    acquirere ,   cl 

en  même  temps.  ,    ...     ,  ,  .  , 

(i)'  Les  diacres  doivcia  toucher  le  Missel  un  seul  a  la 
fois'  parce  que  la  firuiulc  est  au  singulier  :  Accipe. 


lOOr.  ORD 

benc  Vivendi  aliis  cxemplum  pra5bcio.  Per 
Dominum  nostruni  Jcsuin  Ghrisluin  Filium 
tuum,  qui  lecum  vivil  et  rejînal  in  unitate 
cjusileni  Spiritus  sancli  Deus ,  pcr  orania 
sœcula  saBcuiorum.  li)  Amen. 
Oremus. 

Domine  sancte,  Paler  fidei,  spci  cl  pia- 
liœ,  et  profectuum  rcmunerator,  qui  in  cœ- 
lestibus  et  terrenis  angelorum  minisleriis 
ubiquc  disposilis,  per  omnia  ciemenla  vo- 
luntatis  tuœ  dilîundis  cffectum  ,  hos  quoque 
famulos  luos ,  spirituali  dignare  iiluslrare 
alîectu  ;  ul  luis  obsequiis  expediti  ,  sanclis 
altaribus  tuis  ministri  puri  accrescant  ;  et 
indulgenlia  lua  puriores,  eorum  gradu  quos 
apusloli  lui  in  seplcnarium  numerum,  beato 
SU'pbano  duce  ac  praevio  ,  Spirilu  sanclo 
auclore,  elegerunl,  digni  existant  ;  et  virlu- 
libus  universis  quibus  tibi  scrvirc  oportct , 
iiisliucli  ,  libi  cnmplaceant.  Per  Dominum 
noslrum  Jcsuni  Christum  Filium  (uum,  qui 
lecum  vivil  cl  régnai  in  unitate  cjusdem  Spi- 
ri(us  sancti  Deus,  per  omnia  sœcula  Steculo- 
rum.  lij  Amen. 

■  Les  diacres,  sur  l'avis  que  leur  en  donne 
l'archidiacre,  retournent  â  leur  place.  Un 
d'entre  eux,  lorsque  le  moinrnt  en  sera  arrivé, 
lira  l'Evangile. 

De  l'ordination  des  piètres. 

Avant  de  procéder  à  l'ordination  des  prê- 
tres,  on  doit  préparer  l'huile  des  catéchu- 
mènes, un  calice  avec  du  vin  et  de  l'eau,  une 
patène  avec  une  hostie,  de  petites  tranches  de 
pain  et  des  vases  pour  laver  les  rnains,  que 
chaque  ordinand  esstiiera  après  avec  les  lin- 
ges préparés  pour  cela.  Après  l'ordination 
des  diacres,  l'évèque  se  tourne  vers  l'autel, 
lit  dans  le  Missel  le  trait  jusqu'au  dernier  ver- 
set exclusivement,  ou  bien  jusqu'à  la  dernière 
strophe  de  la  prose  exclusivement,  si  elle  a 
lieu  (1).  Ensuite  il  se  rend  au  fauteuil  qui  est 
au  milieii  de  l'autel,  s'y  assied  et  reçoit  la 
mitre.  Aussitôt  l'archidiacre  appelle  d'une 
voix  intelliqible  ceux  qui  doivent  être  ordon- 
nés, en  disant  : 

Accédant  qui  oïdinandi  sunl  ad  ordinem 
presbyteratus. 

On  fait  alors  l'appel  comme  il  a  été  dit  plus 
haut,  sans  cependant  parler  du  titre  clérical , 
et  les  ordinands  vêtus  en  diacres,  c'est-à-dire, 
ayant  l'amict,  l'aube,  le  cordon,  l'élole  cl  le 
manipule,  portant  la  chasuble  sur  le  bras 
gauche,  un  cierge  dans  la  main  droite,  ayant 
aussi  un  linge  pour  lier  leurs  mains,  si  c'est 
l'usage,  s'approchent  de  l'évèque,  et  quand  ils 
se  sont  rangés  en  cercle  à  genoux,  l'archi- 
diacre les  présente  au  prélat,  en  disant  (2)  : 

Reverendissime  paler,  postulat  sancla  ma- 
ter Ecclesia  caliiolica  ui  hos  praîsentes  dia- 
conoi  ad  onus  presbjlcrii  ordinelis. 

(1)  Si  c'est  un  dimanche  ordinaire  ou  une  fùle,  il  s'jr- 
rèie  au  verset  Alléluia  exclusiveiuent,  quand  ii  n'y  a  pas 
de  trait  ni  de  prose. 

(2)  Si  l'ordinalion  du  diacre  est  si  imposante,  que  sera- 
ce  de  celle  du  prêtre?  L'archidiacre  le  présente  et  doit 
être  garant  de  ses  Iwnnes  dispositions;  le  peuple  est  pa- 
reillement consulté.  Le  prélat  rappelle  ensuite  k  l'ordi- 
nand  ses  princi|iales  obUgations,  qui  sont  d'oiïiir  l'auguste 
>acriOce,  de  bénir  le  peuple  et  les  objets  qui  sont  a  son 
visage,  de  présider  l'assemblée  des  lidèlps,  de  prêcher, 

DlCTIONNAIBE    DES   RlTES   SACRÉS.    II. 


onD 


10(50 


L'évèque  l'interroge  en  disant  : 

Scis  ilios  csse  dignos  ? 

L'archidiacre  répond  : 

Quantum  humana  tVagilitas  nosse  sinil,  et 
scio,  cl  leslificor  ipsos  dignos  esse  ad  hujus 
onus  officii. 

L'évèque  dit  Deo  grntias. 

El  s'adressant  an  clergé  et  au  peuple,  il 
parle  ainsi  : 

Quoniam,  fralrcs  ciiarissimi,  rcctori  navis, 
et  navigio  dcfcrendis  cadem  est,  vcl  sccuri- 
lalis  ratio,  vel  communis  limoris;  par  eorum 
débet  esse  sentenlin  quorum  causa  commu- 
nis exislit.  Neque  enim  luit  frustra  a  Palri- 
bus  inslilulum  ut  de  eleclione  illorum  qui 
ad  regirnen  aitaris  adhibendi  sunt,  consula- 
tur  etiam  populus;quia  de  vila  cl  conversa- 
tione  prœsentandi,  quod  nonnunquani  igno- 
ralur  a  pluribus,  scilur  a  paucis,  cl  necesse 
est,  ut  facilius  ei  quis  obcdietiliam  exhibeat 
ordinale,  cui  asscnsum  pr«ebueril  ordinan- 
do.  Horum  siquidem  diaconorutn  in  presby- 
teros  ,  auxilianle  Domino ,  ordinandorunr» 
conversalio  (quantum  mihi  vidclur  probata 
et  Deo  placila  cxislil,  et  digna  (ut  arbitrer) 
ecclesiaslici  honoris  augmcnto  ;  sed  ne  unum 
forlasso,  vel  paucos  ,  aut  dccipiat  asscnsio, 
ve!  falial  affeclio  ,  senlenlia  est  expelenda 
multorum.  Itaque  quid  de  eorum  aclibus 
aut  moribas  novcrilis,  quid  de  merilo  scntia- 
lis,  libéra  voce  pandalis;  et  his  teslimonium 
saccrdotii  niagis  pro  merilo  quam  alTcclione 
aliqua  tribualis.  Si  quis  igilur  habet  aliquid 
coiilra  illos,  pro  Deo,  et  propter  Dcum  ,  cum 
fiducia  exeat  et  dicat;  verumtamen  memor 
sit  conditionis  suae. 

Après  ces  paroles,  l'évèque  s'arrête  pen- 
dant quelques  instants,  et  parlant  ensuite  aux 
ordinands,  il  leur  adresse  ces  avis  : 

Consecrandi,  filii  ilileclissimi,  in  presby- 
teratus officium,  illud  digne  suscipere,  ac 
susceptum  laudabiliter  cxsequi  sludealis. 
Saccrdotem  etenim  oportct  ofïerre ,  benedi- 
cere,  prseesse  ,  prœdicare  et  baptizare.  Cum 
magno  quippe  timoré  ad  tantum  gradum 
ascendendum  est,  ac  providendum,  ut  cœ- 
lestis  sapienlia,  probi  mores,  cl  diulurna 
justiliîe  observatio  ad  id  electos  commen- 
dent.  Unde  Dominus  prœcipiens  Moysi  ut 
scptuaginla  viros  de  universo  Israël  in  adju- 
lorium  suum  eligerel,  (juibus  Spiritus  san- 
cti dona  divideret,  suggcssit  :  quos  tu  nosti, 
quod  senes  populi  sunl.  \  os  siquidem  in 
septuaginta  viris  et  senibus  signali  estis  :  si 
per  Spirituin  sepliformem,  Decalogum  legis 
custodientes,  probi  et  maluri  in  scienlia  si- 
militer  et  opère  eritis.  Sub  eodeni  quoque 
niysterio  et  eadem  Qgura  in  novo  Teslamen- 
lo  Dominus  septuaginta  duos  elegil,  ac  binos 
anle  se  in  prœdicalionem,  misit ,  ul  doceret 

d'administrer  le  baptême  et  les  autres  sacrements.  Toutt; 
la  cour  céleste  a  aussi  été  invoquée  pour  lui  pendant  les 
litanies  des  saints  :  le  ponlile  et  tous  les  prêtres  qui  sont 
présents  lui  imposent  les  mains  comme  pour  lui  communi- 
quer l'esprit  du  sacerdoce  que  chacun  d'eu.v  a  dû  cultiver 
et  Ibrlifier  depuis  son  ordination.  Le  prélat  et  les  prêtres 
présents  tiennent  la  main  droite  étendue  sur  les  ordi- 
nands pendant  la  monition  et  l'oraison  qui  précèdent  uni-; 
prélace  pleine  de  sentiments  de  piéié,  récitée  tout  Lau| 
par  le  prélat. 

3k 


1067 


DICTIONNAIRI':  DliS  CF.UEMONIES  ET  DES  RITES  SACHES. 


10G8 


vcrbo  siinul  et  facto,  ministios  Ecclcsia;  su£c 
fide  cl  opeie  debere  esse  perfeclos;  seu  gc- 
niina;  dileclionis,  Dei  scilicet  et  proxiini  vir- 
lulc!  funclatos.  Taies  itaque  esse  sludealis, 
ut  in  adjulorium  Moysi  et  duodecim  aposto- 
lorum,  episcoporum  videlicet  catholicorum, 
qui  perMoysenetaposlolosfiguraiitur, digne, 
per  graliam  Dei,  eligi  valeatis.  Hac  cerle 
mira  varietale  Ecclesia  sancta  circumdalur, 
ornatur  et  re gilur  ;  cum  alii  in  ea  ponliflces , 
alii  uiinoris  ordinis  sacerdotes,  diaconi  et  sub- 
diaconi,diversoium  ordinum  viri  consecran- 
tur;  et  ex  mullis,  et  alternae  dignitatis  mem- 
bris  unum  corpus  Christi  efGcilur.  Itaque, 
filii  dilectissimi,quosad  nostrum  adjulorium, 
fralrum  nostrorum  arbitrium  consecrandos 
clegit,  servate  in  moribus  vestris  castœ  et 
sanclae  vitœ  inlegrilaleui.  Agnoscile  quod 
agitis;  imitamini  quod  tractalis ,  quatenus 
mortis  Dominicse  mysterium  célébrantes, 
mortificare  membra  veslra  a  viliis  et  concu- 
piscenliis  omnibus  procurelis.  Sit  doctrina 
Testra  spiritualis  mcdicina  populo  Dei;  sit 
odor  vilœ  vestrœ  deleclamentum  Ecclesife 
Christi;  ul  praeilicalione  alque  exeniplo  œJi- 
ficelis  domum,  id  est,  familiam  Dei;  qual(>- 
nus  nec  nos  de  vestra  proveclione,  nec  vos  de 
tanli  officii  susceplione  damnari  a  Domino, 
sed  renumerari  potius  mereamur.  Quod  ipse 
nobis  concédât  per  gratiam  suam.  ^  Âmen. 

Apres  cet  averttssemenl,  si  l'on  n'a  ordonné 
ni  sous-diacres,  ni  diacres,  l'on  récite  les 
litanies  comme  il  est  marqué  plus  haut,  à  l'or- 
dination des  sous-diacres.  Le  pontife  bénit  les 
ordinands,  comme  il  est  dit  au  même  lieu. 
Après  cela  tous  se  lèvent;  les  ordinands  vien- 
nent deux  à  deux  successivement  se  mettre  à 
genoux  devant  le  pontife ,  qui ,  étant  debout 
devant  le  fauteuil,  avec  la  mitre ,  sans  aucune 
prière,  sans  qu'on  chante  rien  auparavant, 
impose  les  deux  mains  à  la  fuis  sans  rien  dire 
stir  la  tête  de  chaque  ordinand,  l'un  après 
l'aulre.  Les  prêtres  qui  assistent  à  l'ordina- 
tion font  après  l'évêque  la  même  cérémonie.  Il 
conviendrait  qu'il  y  en  eût  trois  oU  plus ,  s'il 
était  possible,  qui  fussent  revêtus  de  la  chasu- 
ble, ou  du  moins  de  l'étole  sur  le  surplis. 
Après  qu'ils  ont  imposé  les  tnains  à  chaque 
ordinand,  l'évêque  et  les  prêtres  tiennent  leur 
tnain  droite  étendue  stir  eux  pendant  que 
l'évêque,  ayant  la  mitre  sur  la  tête,  dit  (1)  : 

Oremus,  fralrcs  charissimi ,  Deum  Palrcm 
omnipotentem,  nt  super  hos  famulos  suos, 
quos  ad  presbyterii  munus  elegit ,  cœlestia 
dona  multiplicet,  et  quod  ejus  dignalione 


suscipiunt,  ipsius  consequantur  auxilio. 
Per  Christum  Dominum  nostrum.  ^  Âmen. 

L'évêque  dépose  la  mitre,  et  tourné  ven 
l'autel,  il  dit  ()ri;mus,  cl  ceux  qui  l'assistent 
ajoutetil  Flectainus  genua.  lij  Levate. 

Et  se  tournant  alors  vers  tes  ordinands,  il 
fait  cette  prière  : 

Exaudi  nos  ,  qusesumus  ,  Domine  Deus 
noster,  et  super  hos  famulos  tuos  bcnefdic- 
tionem  sancti  Spiritus,  et  gratia  sacerdotalis 
infunde  virlutem,  ut  quos  tuœ  pietatis  as- 
pectibus  offerimus  consecrandos ,  perpétua 
muneris  tui  largitale  prosequaris.  Per  Do- 
minum nostrum  Jesum  Christum  Filium 
tuum,  qui  Iccum  vivit  et  régnât  in  unitatc 
ejusdem  Spiritus  sancti  Deus. 

Alors  l'évêque  étendant  les  mains  devant  sa 
poitrine,  dit  : 

Per  omnia  sœcula  sœculorum.  i^  Amen. 

y  Doniinus  vobiscum.  ^  Et  cum  spiritu  tuo. 

f  Sursum  corda,  i^  Habemus  ad  Dominum. 

t  Gratias  agamus  Domino  Deo  noslro. 
^  Dignum  et  justum  est. 

\  eredignum  et  justum  est,  œqunm  et  sa- 
lutare,  nos  tibi  semper  et  ubique  gratias 
agere,  Domine  sancte,  Pater  omnipotens, 
œlerne  Deus,  hunorum  auclor  et  distributor 
omnium  dignitatum  ;  per  quein  proûciunt 
universa;  per  quem  cuncta  firmantur,  am- 
plificatis  semper  in  melius  naturse  rationalis 
incrementis,  per  ordinem  congrua  ralione 
dispositum.  Unde  et  sacerdotales  gradus  at- 
que  officia  levilarum,  sacramentis  mysticis 
instituta  creverniit  :  ut  cum  pontifices  sum- 
mos  regendis  populis  prsefecisses,  ad  eorum 
societatis  et  operis  adjumentura,  sequentis 
ordinis  viros  et  secundœ  cHgnitatis  eligeres. 
Sic  in  eremo  per  septuaginta  virorum  pru- 
dentium  menles,  Moysi  spiritum  propagasli, 
quibus  ille  adjutoribus  usus,  in  populo  innu- 
mcras  multitudines  facile  gubernavit.  Sic  et 
in  Eleazarum  et  Ithamarum  Glios  Aarou 
paterna)  plenitudiuis  abundantiam  transfu- 
disti,'ut  ad  hostias  salutares  et  frequentio- 
ris  ofGcii  sacramenta  minislerium  sufficerel 
sacerdotiim.  Hac  providentia.  Domine  ,  apo- 
sloiis  filii  tui  doctores  fidei  comités  addidisti, 
quibus  illi  orbem  totum  secundis  prsedicatio- 
nibus  impleverunt.  Quapropler  infirmitati 
quoque  nostrse,  Domine,  quœsumns,  ham 
adjumenta  largire  :  qui  quanto  fragiliores 
sumus,  tanto  his  pluribus  indigemus.  Da, 
qusesumus,  omnipotens  Pater,  in  hos  famu- 
los tuos  presbyterii  dignitatem;  innova  in 
visceribus  eorum  spiritum   sanctitatis  ;  ut 


(i)  Les  ordinands  ont  dû  se  remettre  à  genoux  en  demi- 
«ercle  après  l'imposilion  des  mains,  l'aile  à  chacun  en  par- 
ticulier :  c'est  dans  celle  posilion  qu'ils  onl  pu  recevoir 
l'imposilion  des  mains  de  chacun  des  prêtres  présents  : 
ceux-ci  parcourent  la  ligne,  en  commençant  par  le  côté 
de  l'Eptlre  et  se  suivent  sans  inlerruption  :  ensuite  tous 
se  placent  aux  deux  côtés  du  ponlil'e  en  demi-cercle,  pour 
tenir  tous  ensemble  la  main  droite  élevée  sur  les  ordi- 
nands. Us  se  lournent  vers  l'autel  pour  faire  la  génu- 
flexion,quand  on  dit  Flcclainus genua,  etélcndeiil  de  nou- 
veau la  main  droite  comme  auparavant  'pendant  l'oraison 
ExuuJi;  puis  ils  l'ont  la  génuflexion  et  le  salut  à  l'évêque, 
tous  euiéiuble  ou  deux  a  deux ,  comme  ils  onl  dû  laire  en 
arrivant,  ei  retournent  kleur  place,  si  l'on  n'a  pas  besoiu 
d'eux  auprès  de  l'autel. 


C'est  pendant  l'oraison  Exaudi  nos  que  l'évêque  bénit 
les  ordinands  pour  les  consacrer  ensuite  :  Offerimus  con- 
secrandos ;  or  le  Sacramenlaire  de  saint  Grégoire  dit  que 
tous  les  prêtres  présents  tiennent  leur  main  sur  eu.x  près 
de  celle  de  l'évêque  pendant  qu'il  les  bénit  ;  c'est  donc 
surtout  pendant  celle  oraison  que  se  tait  l'imposilion  des 
mains,  propre  'a  communiquer  la  grûice.  On  ne  la  continue 
pas  pendant  la  préface  suivante,  que  le  même  Sacramen- 
laire appelle  Consécralion,  parce  qu'il  ne  la  marque  que 
pendant  la  bénédiction.  C'est  ainsi  que  le  Poolilical,qui 
n'est  pas  bien  précis  là-dessus,  est  interprété  par  l'usage, 
d'après  celle  vénérable  anliquilé  où  l'on  trouve  presque 
toutes  les  règles  et  les  formules  de  l'ordination,  et  mtm» 
les  oraisons  de  la  messe  des  jours  qui  y  sont  destinés,  tbl* 
les  qu'elles  soDi  eucore  dans  le  Mi»sel  ruuiaïu. 


lor.o  oiin 

acccptiim  a  le,  Deus,  secundi  mcrili  inunus 
oblineant,  censuramque  luoruni  excmplo 
suse  conversationis  insinuent.  Sinl  providi 
conpcralores  ordinis  nosiri  ;  eluceat  in  eis 
tolius  forma  justilise,  ut  bonam  ralionem  dis- 
pcnsalionis  sibi  credilae  reddiluri,  aBtcrnœ 
bealiludinis  prœniia  consequanlur. 

L'évéque  baisse  alors  le  Ion  de  la  voix,  fai- 
sant en  sorte  cependant  d'être  entendu  de  ceux 
qui  l'environnent. 

Per  eumdem  Dominum  nosirum  Jesum 
Christum  Filiuui  tuuin,  qui  tccum  vivit  et 
régnai  in  unitate  ejusdem  Spiritus  sancti 
Deus,  peroninia  saecula  sscculorum.  i^  Amen. 

L'évéque  s'assied,  reçoit  la  mitre,  et  chaque 
ordinand  ayant  l'étole  mise  à  la  manière  des 
diacres,  il  prend  la  partie  qui  descend  en  ar- 
rière, la  fait  passer  sur  l'épaule  droite  et  la 
leur  croise  sur  la  poitrine ,  en  disant  à  cha- 
cun : 

Accipc  juguni  Domini;  juguni  ciiim  ejus 
suave  est,  et  onus  ejus  levé. 

//  les  revêt  ensuite  de  la  chastible,  qui  doit 
être  repliée  sur  les  épaules,  et  être  benicoup 
plus  courte  que  par  devant;  en  la  leur  mettant, 
il  dit  à  chacun  : 

Accipe  vestem  sacerdotalem  ,  per  quam 
cliarilas  intelligitur  ;  potens  est  eiiiin  Deus 
ut  augeat  libi  charitatein  et  opus  perfectum. 
l'v  Deo  gratias. 

Après  cela  l'évéque  quitte  la  mitre,  se 
lève,  et,  les  ordinands  étant  à  genoux,  il  fait 
cette  prière  : 

Deus,  sanctiflcationuQi  omnium  auctor , 
cujus  vera  consecratio,  pienaque  benedictio 
est,  tu  Domine,  super  hos  famulos  tuos,  quos 
ad  prcsbjlerii  honorera  dedicamus,  inunus 
luœ  bcne  t  dictionis  infunde  ,  ut  gravitate 
actuum  et  censura  vivendi  probcnl  se  senio- 
res,  his  inslituti  disciplinis  quas  Tito  et  Ti- 
motheo  Paulus  cxposuit  :  ul  in  lege  tua  die 
ac  nocte  méditantes,  quod  legerint  credant, 
quod  credidcriiit  doceant,  quod  docuerint 
iuiitentur  ;  jusliliam,  constantiam,  misericor- 
diam,  forliludinera,  cœlerasque  virtules  in 
se  ostendant  ;  exemplo  prœbeanl  ;  admoni- 
tione  confirment;  ac  purum  et  iiniiiaculalum 
ministerii  sui  donum  custodianl  ;  et  in  obse- 
quium  plebis  tute,  panem  et  vinum  in  corpus 
ei  sanguinem  Filii  lui  immaculata  benedic- 
tione  transforment;  et  inviolabili  charilale 
in  virum  perfectum  in  mensuramaetatis  ple- 
nitudinis  Christi ,  in  die  justi  et  œterni  judi- 
cii  Dei,  conscientia  pura,  fide  vera,  Spiritu 
sancto  pleni  resurgant.  Per  eumdem  Domi- 
num nostrum  Jcsum  Christum  Filiumluum, 
qui  tecum  vivit  et  régnât  in  unitate  ejusdem 
Spiritus  sancti  Deus,  per  omnia  sœcula  sœ- 
culorum.  ^  Amen. 

Alors  l'évéque,  toujours  sans  mitre,  se 
tourne  vers  l'autel,  se  met  à  genoux  et  com- 


ORD 


1070 


mence  à  haute  voix  l'hymne  suivante,  que  tu 
chœur  continue  (1)  : 

Venez,  esprit  créateur,  Veui,  crealor  Spiritus, 

visitez  les  âmes  de  ceux  qui  Mentes  tuoruni  visita, 

sont  à  vous,   et  remplissez  Impie  superna  gratis, 

de  la  grâce  céleste  lescœurs  Quae  lu  creasti  peclora. 
que  voiis  avez  créés. 

Cette  première  strophe  chantée,  l'évéque  se 
lève  et  procède  à  la  cérémonie  qui  est  mar- 
quée à  la  fin  de  l'hymne.  Le  chœur  continue  le 
chant,  et  lorsque  l'hymne  est  finie ,  il  la  re- 
commence en  omettant  la  première  strophe,  si, 
à  cause  du  grand  nombre  des  ordinands,  la 
cérémonie  n'est  pas  terminée. 

Vous  êtes  notre  consola-         Qui  diciris  Paraclitus, 
leur,  un  don  du  Très-Haut,     Allissinii  donum  Dei, 
une   source  d'eau  vive,  un     Fons  viyus,  ignis,  cliarilas, 
feu  sacré,  la  cliarité  et  l'on-     El  .spiiitalis  unctio. 
clion  spirituelle. 

Vous  répandez  sur  nous        Tu  septiformis  inunere 
vos  saints  dons;   vous   êtes     Digilus  palernce  dextcra;  : 
le  doigt  de  Dieu,  l'objet  par     Tu  rite  proniissum  Patris, 
excellence  de  ta  promesse     Sermone  ditans  guttura. 
du  Père;    vous  mettez  les 
paroles  dans  notre  bouche. 

Faites  briller   votre  lu-        Accende  lumen  sensibus 
mière  devant  nous,  versez     Infunde  amoreni  cordibus, 
votre  amour  dans  nos  cœurs.     Infirma  nosiri  corporis 
et  fortifiez  à  tous  les  instants     Virtule  firnians  perpcli. 
notre  chair  iulirme  et  fra- 
gile. 

Kepoussezbien  loin  notre        Hoslem  repellas  longius, 
ennemi;  accordez-nous  une     Pacem(|ue  doues prolijius; 
paiv  durable;   et   que  sous     Ductore  sic  le  praevio, 
votre  conduite  nous  évitions     Vilemus  oniue  noxium. 
tout  ce  qui  serait  nuisible. 

Faites  que  nous  connais-        Per  tesciamiisdaPatrem, 
sions  le  Père  et  le  Fils;  et     Noscanius  atqne  Filium, 
vou.s,  esprit  du  Père  cl  du     Teque  ulrtusqui»  Sfurilum 
Fils,  soyez  à  jamais  l'objet     Crodamus  omni  tiiii|iorc. 
de  notre  foi. 

Gloire  au  Père,  au  Fils        Deo  Pairi  sil  gioria, 
ressuscité  ,    et    au   Saint-    El  Filio  qui  a  niortuis 
Esprit,  dans  les  siècles  des     Surrexil,  ac  Paraclito, 
siècles.  Ainsi  -soit-il.  Insaeculorumsaîcula.  Amen, 

Hors  du  temps  pascal,  on  dit  : 

C.loire  au  Père,  à  son  Fils        Deo  PatrI  sit  gioria, 
unique,  et  à  l'Esprit  conso-     Ejusque  soli  Filio, 
lateur,  maintenant  et  dans     Cum  Spiritu  Paradjlo, 
tous  les  siècles.  Nunc  et  per  omne  sa;culum. 

(Décret  de  la  S.  C.  du  28  juillet  18'{2.) 
^  Après  le  premier  verset ,  l'évéque  se  lève  et 
s'assied  dans  le  fauteuil.  Alors  il  quitte  ses 
gants,  reprend  son  anneau  pastoral,  et  reçoit 
la  mitre,puis  le  grémialou  une  serviette  qu'on 
met  sur  ses  genoux.  En  même  temps  les  ordi- 
nands viennent  tes  uns  après  les  autres  se 
mettre  à  genoux  devant  le  prélat ,  et  recevoir 
l'onction  qui  leur  est  faite  avec  t'huile  des 
catéchumènes,  sur  les  deux  mains.  Les  ordi- 
nands présentent  leurs  mains  étendues  et  ren- 
versées, et  l'évéque  ayant  trempé  son  doigt 
dans  l'huile  sainte,  trace  deux  lignes  en  forme 
de  croix,  savoir  du  pouce  de  la  main  droite 
jusqu'à  l'index  de  la  main  gauche,  et  du  pouce 
de  la  main  gauche  jusqu'à  l  index  de  la  droite; 
il  oint  ensuite  totalement  le  creux  des  mains, 
et  en  faisant  l'onction  il  dit  : 

Consecrare  et;  sanclificare  digneris.  Do- 
mine, manus  istas  per  islam  unctionem  et 
nostram  bene  f  dictionem.  ^  Amen. 


(1)  Celte  hymne  est  ici  conforme  h  la  correction  opérée  maintenant  partout,  même  en  France  depuis  une  vinctaine 

dans  les  hymnes  romaines,  par  les  ordres  d  Urbain  Vlll  d'années;  le  spondée  y  est  quelquefois  'emplacé  par  un 

au eommencemeniduxvn'siècle.pourlesrendre  conformes  dactyle,  comme  ici  le  mot  digifHS,  sans  rieii  chaneonn 

Siu\  règles  delà  versification  Certains!  qu'on  les  imprime  chant  de  of  mol                                                     s  >  .m 


DICTIONNAIRE  PES  (CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES 


1071 

L'évéque  fuit  alors  le  signe  de  ta  croix  sur 
les  mains  de  celui  qui  reçoit  l'onction,  puis  il 
continue,  en  disant  : 

Ut  quœcunque  benedixeiint  benedicanlur, 
cl  quœcunque  consecra\  erint  consecrentur  vX 
sanclilicenlur,  in  iiomine  Domini  noslri  Jcsu 
Chrisli. 

Et  chaque  ordioand  répond  Amen. 

Alors  l'évéque  ferme  et  joint  les  mains  quil 
rient  de  consacrer,  et  quelqu'un  des  assistants 
duponlife  les  attache  avec  un  petit  linge  blanc, 
si  telle  est  la  coutume  [l);  chacun  retourne  à 
sa  place,  ayant  tes  mains  ainsi  fermées  et  liées 


1072 

quitte  la  mitre  et  continue  ta  messe  après  qu'un 
u  emporté  te  fauteuil,  Les  prêtres  nouvelle- 
ment ordonnés  se  placent  à  genoux  par  terre, 
derrière  te  pontife,  ou  des  deux  côtés ,  selon 
la  commodité  du  tieu,  ayant  des  livres  devant 
eux  pour  dire  avec  lui  la  messe  telle  quelle 
est  marquée  ci-après. 

TITRE  TROISIEME. 
DE    LA    MESSE    QCE    LES    PRÊTRES    DOIVENT   RÉ- 

CITEK    AVEC     l'évéque,    LE     JSUR    DE    LEUK 

ORDINATION. 

Le  pontife  doit  être  bien  attentif  A  dire  les 
secrètes  lentement  et  un  peu  haut  pour  que  les 


temps  que  lui,  surtout  les  paroles  delà  consé- 
cration, que  les  ordinands  et  le  pontife  doi- 
vent dire  tous  au  même  instant  (5). 
l'cii(5ai]i  que  l'ôvûque  clfre  le  pain  avec  les  autres  parli- 
riiles  pour  la  communion  de  tous  les  orJinamls  : 

6    Pèie        Suscipc,  snncto  Pi- 


le pontife  ayant  essuyé  Sun  pouce  avec  de  la     nouveaux  prêtres  puissent  tout  dire  en  même 
mie  de  pain,  présente  à  ihacunun  calice  dans      '  '-•    "•-"—'  '-"  — — '-^  ''-''■  ""«<■»- 

lequel  U  y  n  de  l'eau  et  du  vin,  et  qui  est  cou- 
vert d'une  puthie  sur  laquelle  est  une  hostie  [•!). 
Les  ordinands  duioent  loucher  en  même  temps 
la  coupe  du  calice  et  la  patène,  qu'ils  reçoi- 
vent entre  tes  premiers  doigts  et  ceux  du  mi- 
lieu, pendant  que  l'évéque  dit  : 

Accipe  poleslatem  olTerre  sacrificium  Deo, 
missasque  celcbrare  tam  pro  vivis  quam  pro 
defunclis,  in  nomine  Domini.  Amen. 

Dès  que  chacun  a  touché  le  calice  avec  la 
patène,  après  ta  révérence  convenable  à  t'autel 
et  au  prélat,  il  va  essuyer  ses  mains  avec  de  la 
mie  de  pain;  il  tes  nettoie  bien  avec  de  l'eau 
et  les  essuie  avec  le  linge  qui  les  enveloppait, 
ou  un  autre;  l'évéque  lave  aussi  ses  mains, 
tes  purifie  avec  des  mouillettes  de  pain,  et  l'on 
jette  dans  la  piscine  l'eau  qui  a  servi  à  lui  et     tanls  cl  pour  tous  les    libus ,  sed  et  pro  om 


llecevez  , 
saintet  tout-puissant, 
Dieu  éternel ,  cette 
hostie  sans  tache  que 
Je  vous    offre,   moi 


ter,oii)nipotens,tBler- 
ne  Deiis ,  hanc  ini- 
maculatam  hostiani , 
quam    ego    indisrnus 


votre  indigne  servi-  famulus    tuus  otfero 

leur,  à  vous  mon  Dieu  tibi  Deo  meo   vivo  et 

vivant   et    véritable,  vero,  pro   innumera- 

pour  mes  péchés,  mes  bilibus    peccatis  ,   et 

offenses  et  mes  négli-  olïeiisionibus,  el  ne- 

gences innombrables,  gligenllismeis,et  pro 

pour   tous   les  assis-  omnibus  circumslan- 


aux  ordinands.  Ensuite  le  prélat  quitte  ta 
serviette  et  la  mitre,  se  lève  et  se  retourne 
vers  l'autel  pour  dire  le  dernier  verset  du  trait, 
ou  TAlleluia  ,  ou  achever  ta  prose,  si  elle  a 
tieu  (3).  L'évéque  ayant  dit  le  Credo,  s'il  a 
lieu,  puis  l'offertoire,  va  s'asseoir  sur  te  fau- 
teuil qui  est  au  milieu  de  l'autel,  et  reçoit  la 
mitre.  Là,  tous  ceux  qui  ont  été  ordonnés 
ayant  à  la  main  extérieure  leur  cierge  allumé, 
viennent  deux  à  deux  tes  présenter  en  offrande, 
se  mettant  à  genoux  et  baisant  la  main  du 
pontife.  Les  prêtres  passent  tes  premiers,  en~ 
suite  les  diacres,  et  ainsi  successivement  et 
sans  interruption,  chacun  suivant  son  ordre  {k). 
L'évéque  ayant  reçu  l'offrande,  quitte  l'anneau 
et  tes  gants,  lave  ses  mains,  reprend  l'anneau, 

(!)  Dans  certains  lieus,  on  leui'  met  une  petite  tranche 
rie  pain  entre  les  pouces  et  les  premiers  doigts,  et  une 
autre  entre  ceux-ci  et  ceux  du  milii-u. 

(2)  Les  prtlres  ne  doivent  toucher  qu'un  à  un  le  calice 
et  la  patène,  parce  que  le  ponlife  dit  au  singulier  Acci- 
se, etc.  In  ordinatione  prcsbi/fcionim,  cuiiihec  Iradeiulus 
est  cali.t  cum  vino  tt  aqiia,  el  piilcna  cum  liostin,  et  cnilibel 
(ûrmn  rcpctenda  est  in  singiUaii  ;  Accipe  poleslatom,  etc. 
S.  K.  C.  itu  statua  el  decre\il,  die  il  Marlii  1R2U.)  Il  ne 
parait  pas  nécessaire  de  toucher  l'Iiostie  ;  il  siilfit  qu'elle 
soit  sur  la  patène  que  l'on  touche;  la  rubrique  dit  :  Et  pa- 
tenam  siiperpositam  cum  liostia,  et  ipsi  illmn  accipiinil  inter 
indices  el  medios  digilos;  le  moi  illnm  se  rapporte  ii  pâte- 
nom  qui  précède;  car  les  ordinands  reçoivent  ce  qu'on 
leur  présente;  or  on  leur  présente  le  calice  et  la  patène; 
il  ne  parait  pas  pins  nécessaire  de  loucher  le  pain  que 
le  vin. 

(3)  Le  cérémoniaire  a  soin  de  faire  avertir  assez  tôt  un 
des  nouveaux  diacres  en  dalmaiique  ;  il  s'approche  de 
l'autel,  reçoit  le  livre  des  Evangiles,  va  s'a.i^enouiller  sur 
le  marchepied  ii  la  gauche  de  l'évéque,  et  récite  avec  lui 
la  prière  Mwida  cor  nieum,  puis  l'Evangile  en  se  tenant 
debout  hors  des  marches  près  de  l'évéque.  Pendant  ce 
temps  on  prépare  sur  l'autel  un  nombre  suffisant  d'hosties 
pour  les  ordiaaudi  qui  doivent couuuunier,  e'  on  continue 


fidèles  chrétiens,  vi-  nibus  fidelibus  Chri- 
vanls  ou  morts,  alin  slianis  vivisalquede- 
qu'elle  soit  pour  eux  funclis  :  ut  mihi  et 
et  pour  moi  un  gage  illis  proticial  ad  salu- 
du  salut  cl  de  la  vie  tcm ,  in  vilaiu  œler- 
éternelle.  Ainsi soil-il.  nam.  kj  Amen. 
Pendant  qu'il  met  l'eau  dans  le  calice. 
Deus  (6),  qui  huraanse  subslanliae  dignita- 
tem  mirabilitcr  cundidisti,  et  mirabilius  ro- 
formasli  :  da  nobis  per  hujus  aquœ  el  vini 
mysteriuQi,  ejus  divinitatis  esse  consorles, 
qui  humanitatis  noslrœ  fleri  dignatus  est 
parliceps  Jésus  Chrislus  Filius  luus  Domi- 
nus  noster  :  qui  lecum  vivit  et  régnai  in  uni- 
laie  Spirilus  sancli  Deus,  per  omnia  smcula 
sœculorum.  ^  Amen. 

la  messe  suivant  le  rite  accoutumé. 

(4)  On  se  met  sur  deux  lignes  comme  pour  la  commu- 
nion {;énérale  :  on  tient  le  cierge  a  la  main  extérieure, 
mais  on  le  présente  toujours  de  la  main  droite,  le  baisant 
aupar;ivanl  ;  cuux  qui  doivent  les  recevoirse  lienneni  près 
aux  deux  cftlés  ton  salue  l'aulel  et  le  prélat,  quand  o;i 
arrive  et  quand  on  s'en  retourne,  comme  il  a  été  dit  à  l'or- 
din.ition  des  lecteurs,  et  tous  vont  reprendre  leur  place 
.  dans  le  clireur,  cxcoplé  les  prêtres. 

(ii)  Les  nouveaux  prêtres  doivent  avoir  soin  de  pronon- 
cer toutes  les  paroles  en  même  temps  que  l'é-vcque,  du 
même  ton  de  \oix,  s'il  ne  chante  pas,  et  sans  jamais  Tj  jiré- 
venir;  ils  font  les  mêmes  inclinalions,  mais  aucun  signe  de 
croix.  (S.  (',.  1749.)  Il  est  à  propos  qu'ils  unissent  leur  in- 
tention n  la  sienne,  soit  dans  l'oblalion  du  pain  et  du  vin, 
soit  dans  la  commémoraison  pouf  les  visants  et  les  niorls; 
ils  doivent  surtout  s'unir  ii  lui  dans  Ij  consécration  du  corps 
et  du  san.;^  de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ. 

.\  hi  messe  bassr,  tous  les  assistants  sont  il  genoux,  do 
puis  l'olTrande  jusqu'après  la  cummunion. 

(ti)  On  trouve  la  traduction  française  et  une  explicalinn 
des  prières  suivantes  aux  articles  que  nous  allons  iii.li- 
quer  successivement.  Voyez  d'abord  l'article  Osur.oN 
el  l'art,  Invocatiom.  Tous  ces  articles  ont  en  tête  :  (E\r  |.. 
«•aiioqdu  P.  Lebrun.) 


1075  f>RI> 

Pendant  qu'il  offre  li'  lalice. 

Offerimus  tibi,  Domine,  calicem  salularis, 
tuam  dcprccantes  clemenliam  ul  in  conspectu 
divinœ  majestalis  lu»  pro  nostra  et  tolius 
mundi  salule,  cum  odore  suavilalis  asceii- 
dat.  Anien. 

Après  l'oDrande  du  calice. 

In  Spiritu  humilitatis,  et  in  animo  conlrito 
suscipiamnr  a  te,  Domine  :  et  sic  fiât  sacrifi- 
cium  nostrum  in  conspectu  tuo  hodic,  ut 
placeat  tibi,  Domine  Deus. 

Veni ,  Sanclificator  ,  omnipolens  «eterne 
Deus,  et  benedic  hoc  sacriOcium  tuo  sancto 
nomini  preeparatum. 

A  la  liénédiclipn  de  l'oncens  {si  l'on  dit  grand'messe,  sinon 
t'éiêque  procède  aussilôl  au  lavement  des  mains). 

Par     l'intercession  Per  intercessionem 

du  bienheureux   Mi-  beati    Michaelis     (1) 

chel  archange  présent  archangcli    stantis   a 

aucôlédroildei'autel,  dexteris    allaris    in- 

el  de  tous  les   élus,  censi  ,     et     omnium 

que  le  Seigneur  dai-  electoruni     suorum  , 

gne  bénir  cet  encens,  incensum     istud    di- 

et  le  recevoir  comme  gnetur  Dominus  be- 

une  odeur  de  suavité,  nedicere.etinodorem 

Par  Jésus-Christ  No-  suavitatis     accipere. 

tre  -  Seigneur.   Ainsi  Per  Christum  Domi- 

soit-il.   {Voy.  Encen-  num     nostram.     A- 

SEMENT.  men. 

Pendant  que  l'évêque  encense  les  oblations. 

Seigneur, vousaver  Incensum  istud  a 
béni  cet  encens;  pen-  te  bencdictum, ascen- 
dant que  sa  fumée  dat  ad  te,  Domine,  et 
s'élève  vers  vous ,  descendat  super  nos 
faites  descendre  sur  misericordia  tua. 
nous  votre  miséri- 
corde. 

Pendant  qu'il  encense  l'autel. 

Seigneur,  que   ma  Dirigatur,  Domine, 

prières'élève  en  votre  oratio  mea,  sicut   in- 

présence  comme  l'en-  censum  in  conspectu 

cens;  que  l'élévation  tuo;elevaliomanuum 

de    mes     mains  soit  mearum    sacriflcium 

comme    le     sacrifice  vesperlinum.     Pone, 

qu'on   vous   offre   le  Domine  ,    custodiam 

soir.      Mêliez  ,     Sei-  ori   meo  ,  et   osliuni 

gneur,  une  garde  à  circumstantije    labiis 

ma  bouche  ;  mettez  à  meis ,  ut  non  declinet 

mes  lèvres  une  porte  cor   meum  in   verba 

de      circonspeclion  ;  malitia,  ad  excusan- 

afin  que   mon    cœur  das   excusationes    in 

ne   se  porta  pas  à  de  peccatis. 
mauvais       discours, 
pour  chercher  à  m'excuser  quand  j'ai  péché. 

Pendant  qu'il  rend  l'encensoir  au  diacre. 
Acceudat   in  nobis    Dominus    ignem  sui 
amoris    et     flammam    aelsrnœ    charitalis. 
Amen. 

(1)  On  peut  voir  dans  l'explication  des  cérémonies  de 
la  messe  par  le  P.  Lebrun,  les  raisons  de  mettre  ici  le 
nom  de  saint  Micliel,  plulôt  que  celui  de  l'archange  Ga- 
briel, qui  apparut  près  de  l'autel  au  prêtre  Zacharie,  père 
de  saint  Jean-Baplisle.  On  y  trouve  aussi  la  iraduolion 
française  des  prières  de  la  messe. 

(2)  Dans  le  leuipsde  la  Passion,  on  omet  le  Gloria  Pa- 
tri,  à  moins  qu'on  ne  dise  la  messe  d'une  fêle. 

(3)  Celte  secrète  est  du  rile  romain  :  en  voici  une  au- 


ORD 


107* 


Pendant  qu'il  lave  ses  mains  (  roy.  LnVAto). 

Lavabo  inter  innocentes  manus  meas,  et 
circumdaboallare  tuum,  Domine,  utaudiani 
vocem  laudis,  et  enarrem  universa  mirabilia 
tua.  Domine,  dilexi  décorera  domus  lu»  el 
locum  habitationis  glorife  tuae.  Ne  perdas 
cum  impiis,  Deus,  animam  meam  ,  et  cum 
viris  sanguinum  vitam  meam  :  in  quorum 
manibus  iniquitates  sunt;  dextera  eorum  re- 
pleta  est  muneribus.  Ego  autem  in  innocen- 
tia  mea  ingressus  sum  :  redimc  me  et  mise- 
rere mei.  Pes  meus  stelit  in  directo  :  in 
ecclesiis  benedicam  te.  Domine  (2).  Gloria 
Patri,  et  Filio,  et  Spiritui  sancto  :  sicut  erat 
in  principio,  et  nunc  et  semper,  et  in  spécula 
sseculorum.  Amen. 

Après  le  lavement  des  mains  (Koy.  Saints). 

Suscipe,  sancla  Trinitas,  banc  oblationem, 
quam  tibi  offerimus  ob  metnoriam  Passionis, 
Resurrectionis  et  Ascensionis  Jesu  Christi 
Domini  nostri,  et  in  honore  beatœ  Maria 
semper  virginis,  et  beati  Joannis  Bapiislœ, 
et  sanctorum  apostolorum  Pétri  et  Pauli,  et 
istorum,  et  omnium  sanctorum  :  ut  illis  pro- 
ficiat  ad  hunorein,  nobis  autem  ad  salulem  ; 
et  illi  pro  nobis  intercedere  dignentur  in  cœ- 
lis,  quorum  memoriam  agimus  in  terris. 
Per  eumdem  Christum  Dominum  noslrum 

Amen. 

Pendant  que  l'cvêque  se  tourne  (seul)  vers  le  peuple 
{Yoy   Orate  fratres). 

Orate,  fratres,  ut  meum  ac  restrum  sacri- 
flcium acceptabile  fiât  apud  Deum  Palrem 
omnipotcntem. 

Les  assistants  répondent  , 

Suscipiat  Dominus  sacriflcium  de  manibus 
tnis  ad  laudem  et  gloriam  nominis  sui,  ad 
utilitalem  quoque  nostram,  lotiusque  Eccle- 
si<e  suse  sancise. 

Les  ordinands  disent  Amen. 

Ensuite  les  deux  secrètes  qui  suivent: 
Secrète  des  Quatre-Tempsde  l'Avent. 

Seigneur,  laissez-  Sacrificiis  prtescn- 
vous  loucher  par  le  libus,qu8esumus.  Do- 
présent  sacriflce  ;  et  mine,  placatus  inlen- 
agféez-Ie ,  afin  qu'il  de;  ut  et  devotinni 
serve  à  nourrir  notre  noslrœ  proflciant  et 
piété  et  à  assurer  no-  saluli  (3). 
tre  salut. 

*  Ch'ique  ordinand  aura  soin  de  prévoir  et 
même  de  copier,  s'il  le  faut,  la  secrète  et  la 
préface  du  jour,  qu'il  ne  trouverait  pas  ici, 
aussi  bien  que  la  comtnunion  el  la  poslcom- 
munion. 

Secrète  pour  les  ordinands. 

Tuis,  quœsumus,  etc.,  col.  1075. 
Secrète  pour  le  samedi  des  Qualre-Temps  du  Carême. 

Nous  vous  en  sup-  Priesenlibus  sacri- 
plions  ,  Seigneur  ,  ficiis  ,  quœsumus, 
sanctifiez  nos  jeûnes    Domine,  jejunia  nos- 

tre  de  divers  rites  usilis  en  France,  parisien,  viennois,  elc.  : 

Seigneurnous  vous  offrons  Tibi,    Domine,  pro|iec- 

une  hostie  de   propitialion  calis  nosiris  hosliam  propi- 

pour  nos  péchés,  vous  sup-  lialionis offerimus, bumiliter 

pliant  humblement  de  nous  deprecautes  ut  ad         " 

envoyer   au   plus  tôt  celui  mittere  digneri! 

que  vous  devez  envoyer,  qui  surus  es,  omnis  j 

est  1.)  source  de  toute  jus-  tem  Dominum 

lice,  Notre-Seigueur  Jésus-  sum  Christum. 
fiVrist. 


ms 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  lOTfi 

feramus.  PerDominum  nosirum  JcsuniChri- 


par  le  présent  sacri-  tra  sanctiGca  ,  ut , 
lice  ,  alin  qu'il  opère  quod  observantia  no- 
sur  nos  âmes  ce  que  slra  proQtetur  ex- 
iiotrc  fidélité  à  les  trinsecus  ,  interins 
observer  signifie  à  operetur  (1). 
l'extérieur. 

Secrète  pour  les  ordinâiids. 
Tuis,  quaesumus,  etc.,  comme  ci-dessous. 
Secrète  pour  le  samedi  avant  le  dircanche  de  la  Passion  (2). 

Oblationibus  nostris,  quœsumus,  Domine, 
placarc  susceptis  ;  et  ad  te  nostras  etiam  re- 
belles compelle  propilius  volunlales  (3). 

Secrète  pour  les  ordinands. 
Tuis,  quœsumus,  etc.,  comme  ci-dessous. 

Secrète  pour  le  samedi  saint. 
Suscipe,  qusesumus,  Domine,  preces  po- 
puli  lui ,   cum  oblationibus  hosliarum  :  ut 
paschalibus  initiata  mysteriis,  ad  œlcrnitatis 
nobis  mcdelam,  te  opérante  proficiant  (V). 

Secrète  pour  les  ordinands. 
Tuis,  quœsumus,  elc,  comme  ci-dessous. 

Secrète  pour  le  sajnedi  après  la  Peniecôle. 
Ut  accepta  tibi  sint,  Domine,  noslra  jfju- 
nia  :  praesla  nobis,  quaesumus,  hujus  munere 
sacramenti  purificalum  tibi  peclus  offerre  (5). 
Secrète  pour  les  ordinands. 
Tuis,  quaesumus,  etc.,  comme  ci-dessous. 
Secrète  pour  le  samedi  des  Qnatre-Temps  de  septembre. 
Concède,  quœsunius,  omnipotens  Deus,  ut 
oculis  luae  majestatis  niunus  oblatum,  et  gra- 
tiam  nobis  devotionis  obtineat,  et  effectum 
jbeatîE  perennitalis  acquirat  (6). 

Secrète  pour  les  ordinands. 
Tuis,  quaesumus,  Domine,  operare  myste- 
riis, ut  haec  tibi  munera  dignis  raentibus  of- 


slum,  Filium  tuum,  qui  tccum  vivit  et  régnât 
in  unitale  Spiritus  sancti  Deus. 

Préface  de  l'Avcnt. 

C'est  la  même  que  pour  les  QuatreTemps 
de  septembre,  ci-après,  col.  1078  (7). 

Préface  pour  le  samedi  des  Qualre-Temps  du  Carèino, 
pour  le  samedi  avant  le  dinianclie  do  la  Passion,  et  pour 
les  dimanches  intermédiaires.  (Foy.  Préface.) 

t  Per  omnra  s«cula  sœculorum.  ^  Amen. 

t  Dominus  vobiscum  ;  6)  El  cum  spiriiu 
tuo. 

j  Sursum  corda  ;  i^  Habemus  ad  Dominum. 

t  Gralias  agamus  Domino  Deo  nostro  ; 
^  Dignum  et  justum  est. 

Vere  dignum  et  justum  est,  œquum  et  sn- 
lulare,  nos  tibi  semper  et  ubique  gralias 
agere.  Domine  sancte,  Pater  omnipolons, 
œterne  Deus,  qui  corporali  jcjunio  vilia  coin- 
primis,  mentem  élevas,  virtutem  largiris  et 
praemia,  per  Christum  Dominum  nosirum; 
per  quem  majestatem  tuam  laudant  angeli, 
adorant  dominationes,  tremunt  potestales; 
cœli  cœlorumque  virtutes,  ac  beala  sera- 
phim,  socia  exsullalione  concélébrant.  Cuiu 
quibus  et  iiosiras  voces  ut  admitti  jubeas  de- 
precamur ,  supplici  confessione  dicenles  : 
Sanctus,  etc.,  comme  à  la  dernière  préface. 

Préface  du  samedi  saint  et  du  temps  pascal. 

f  Per  omnia  saecula  sjeculorum.  ^Amen. 

f  Dominus  vobiscum  ;  ^  El  cum  spiritu 
tuo. 

t  Sursum  corda  ;  ^  Habemus  ad  Dominum. 

j^  Gratias  agamus  Domino  Deo  nostro  ; 
II)  Dignum  et  justum  est. 

Vere  dignum  et  justum  est,  ajquum  cl  sa- 
lutare,  te  quidem,  Domine,  onini  tempore, 
sed  in  (hac  polissimum  noctc)  (8)  gloriosius 


Autre  secrète. 

(1)  0  Dieu,  qui  êtes  le  Nostra  propilius  susci- 
miséricordieuxlibérateurde  piens  munera,  Deus,  in  te 
ceux  qui  espèrent  en  vous,  speranlium  misericors  libe- 
ilaignez  accepter  nos  ollV:>n-  raior,  ab  omni  nos  pravita- 
des;  daignez nouspréserver  lis  luere  consortio,  neo  ut- 
ile tome  perversité  et  de  lis  iniqnitatnm  \inculis  pa- 
Uius  les  liens  d'iniquité  ,  et  tiaris  astringi  :  ut  unde  no- 
mellre  noire  liberté  en  su-  bis  est  iota  pietas,  inde  sit 
relé,  vous  d'où  nous  vient     lula  libertas. 

loute  piété    (  Secrète  du 
rite  viennois). 

(2)  Comme  leu  renvois  peuvent  embarrasser,  nous  réu- 
nirons à  la  Cil  de  cet  article,  ce  qui  esl  propre  ài  certains 
temps  ou  certains  jours  de  l'année,  quoique  ce  soit  déjà 
ici;  nous  y  ajouterons  la  iraduclion  française. 

Autre  secrète. 
(5)  Oblationibus  nostris,  quaesumus.  Domine,  placare 
^usccptis;  et  nos  in  lide  nomiiiis  Filii  lui  rohora  per  spei 
porseveranliam,  et  charitatis  ixcollrnliam  :  qualenus  sem- 
per in  bono  persévérantes,  ipsum  pio  sensu  intelligere 
et  mundo  corde  videre  po.ssinius. 

Autre  secrète. 

(1)  Suscipe,  quœsumus,  Domine,  et  plebis  lu»,  el  U»- 

rum  hoslias  renaloruni;  ul  el  confessione  lui  noniinis,  et 

baptismale  renovati  sonipiternam  beatitudineni  consequan- 

tur. 

Attire  secrète. 

(5)  VirtutP  sancti  Spiritus,  Domine,  munera  nostra  sanc- 
lifica  :  el  eodemspirante,  fac  nos  tibi  semper  el  devolam 
Kerere  voluntalem,  et  majeslati  tuse  sincero  corde  ser- 
>ire. 

Autre  secrète. 

(6)  Hoslia,  Domine,  luis  aspectibus  immolanda,  nos 
,qutesiunus,  ab  omnibus  vitiis  potenier  absolval ,  pariter- 


que  mentes  nostras  et  corpora  spirilali  sanctificatione  fe-. 
cundet 

Aulre  Préface. 

(7)  V.  Per  omnia  saecula  s.Tculorum.  R.  Ameu. 
V.  Dominus  vobiscum.  R.  El  cum  spiritu  tuo. 
V.  Sursum  corda.  R.  Habemus  ad  Dominum. 

V.  Gralias  agamus  Domino  Deo  nostro.  R.  Dignum  et 
justum  est.) 

Vere  dignum  el  justum  est,  œquum  et  salutare,  nos  tibi 
semper  el  ubique  gralias  agere,  Domine  sancte  ,  Pater 
omnipotens,  œterne  Deus,  per  Cliristnni  Dominum  no- 
sirum; quem  perdilo  hominum  geueri  Salvatorem  miseri- 
cors el  Qdelis  promisisli,  cujus  Veritas  iiistruerel  inscios, 
sanctitas  justilicarel  impies ,  virlus  adjuvarel  infirnios. 
Dum  ergo  prope  est  ul  venial  quem  missurus  es,  el  dipsaf- 
fulgelliberationisnoslr»;  in  hac  promissionumtuaruni  lide 
piisgaudiisexsullamus.  El  ideo  cumangelisetarchangeliî, 
cum  llironis  el  dominationibus,  cumque  omni  mililia  cœ- 
lestis  exercitus,  hymnum  gloriie  luae  canimus  sine  Une  di- 
ci'utes  :  Sanclus,  etc.,  coimne  ci-après  ù  la  dernière  pré- 
face. 

Dans  cette  préface,  après  le  préambule  ordinaire,  on 
reconnaît  que  le  Messie  promis  au  genre  huiuaiu  devait 
instruire  les  ignorants,  justifier  les  pécheurs,  et  forlKier 
les  faiblis;  "a  l'approche  du  jour  (pii  nous  rappelle  notre 
délivrance,  nous  nous  livrons  a  nue  sainte  joie  ,  en  atten- 
dant celui  qne  le  Seigneur  doil  envoyer,  c'est-à-dire  le 
Messie  promis. 

(8)  Le  samedi  saint  on  dit  -.liac  noct«;  dans  l'octave  de 
Piques,  lioc....  die;  dans  le  temps  pascal,  hoc  potissimwn. 

L'Eglise  nous  excite  à  la  reconnaissance  dans  le  temps 
pascal,  en  nous  rappolanl  l'immolation  de  Jésus-Christ, 
vr.ii  Agneau  pascal;  qui  Ole  les  péchés  du  monde,  qui  a 
délruit  notre  mort  par  la  sienne  ,  et  qui  nous  a  reudu  la 
vie  par  sa  résurrection. 


i077 


ORD 


ORD 


lOTâ 


praedicare,  cum  Pascha  nosirum  immolatus 
est  Chrislus  :  ipse  enim  verus  est  Agnus  qui 
abslulit  peccala  mundi,  qui  mortetn  noslram 
nioriendo  destruxit,  et  vilam  resurgendo  re- 
paravit.  Et  idco  cum  nngelis  et  archangelis, 
cum  thronis  et  dominnlionibus,  cumque  omiii 
militia  cœlestis  exercilus,  hymnum  gloriae 
tuae  canimus ,  sine  fliie  dicenies  :  San- 
ctus,  etc. 

Prérace  du  samedi  après  la  PenlecOle,  et  des  sept  jours 
précédenls. 

y  Per  omnia  sœcula  saeculorum.  i^  Amen. 

t  Dominas  vobiscum  ;  i^  El  cum  spirilu 
(ho. 

^  Sursum  corda;  ^  Habemus  ad  Domi- 
num. 

t  Gratias  agamus  Domino  Deo  noslro  ; 
t)  Dignun)  et  juslum  est. 

\  ère  dignum  et  juslum  est,  aequum  cl  sa- 
lutare,  nos  libi  semper  et  ubique  gralias 
agere ,  Domine  santle,  Pater  omnipoteiis, 
œterne  Deus,  per  Christum  Dominum  no- 
sirum; quiascendcns  super  omncs  cœlos,  se- 
densque  ad  dexteram  tuara,  promissum  Spi- 
rilumsanctum  hodiernadie  inûliosadoptionis 
elTudil.  Quapropler  profusis  gaudiis,  lotus 
in  orbe  lerrarum  mundus  exsullal  ;  sed  et 
superniE  virtiilcs  alque  angeiicse  polestalcs, 
hymnum  gloriae  tuœ  concinuni,  sine  Due  di- 
cenies :  Sanclus,  etc.  (1). 

Préface  de  la  sainte  Trinité,  pour  tous  les  dimanches 
liors  des  temps  el  des  octaves  qui  ont  une  préface 
propre. 

*  Per  omnia  sœcula  sœculorum.  i^  Amen. 

f  Dominus  vobiscum  ;  ^  Et  cum  spirilu 
tiio. 

y  Sursum  corda;  i^  Habemus  ad  Domi- 
num. 

}  Gralias  agamus  Domino  Deo  noslro  ; 
lij  Dignum  et  juslum  est  (2). 

A^cre  dignum  eljustum  est,  sequum  el  sa- 
lulare,  nos  tibi  semper  el  ubique  gratias 
agore,  Domine  sancte,  Paler  omnipolens, 
œlcrne  Deus;  qui  cum  unigenilo  Filio  tuo  et 
Spirilu  sancto,  unus  es  Deus,  unus  es  Domi- 
nus :  non  in  unius  singularilale  personje, 
sed  in  uiiius  Trinitale  substanliœ.  Quodenim 
de  lua  gloria  révélante  le  credimus,  hoc  de 
Filio  tuo,  hoc  de  Spirilu  sanclo,  sine  diffe- 
renlia  discrelionis  senlimus.  Ut  in  confes- 
sione  verse  sempiternœque  Deilalis,  et  in  per- 
sonis  proprietas,  et  in  essentia  unitas,  et  in 
majeslale  adorelur  aî(|ualilas.  Quam  laudant 
angeli  alque  archangeli,  cherubim  quoque 
ac  seraphim,  qui  non  cessant  clamare  quo- 
tidie,  una  voce  dicenies  :  Sanclus,  etc. 


Préface  pour  le  samedi  des  Onatre-Temps  de  septembre, 
et  loulos  les  fois  qu'il  n'y  en  a  pas  une  propre. 

f  Per  omnia  ssecula  sœculorum.  ^  Amen. 

t  Dominus  vobiscum;  i^  Et  cum  spiritu 
tuo. 

f  Sursum  corda  ;  ^  Habemus  ad  Domi- 
num. 

y  Gralias  agamus  Domino  Deo  noslro  ; 
^  Dignum  eljustum  est. 

Vere  dignum  et  justum  est,  aequum  et  sa- 
Julare ,  nos  tibi  semper  et  ubique  gratias 
agere,  Domine  sancle ,  Pater  omnipolens, 
ifilerneDeus,  per  Christum  Dominum  nos- 
trum;  per  quem  majeslatem  tuam  laudant 
angeli,  adorant  dominationes ,  tremunl  po- 
Icslales  ;  cœli  cœlorumquc  virlules,  ac  bcata 
seraphim  ,  socia  exsult.itione  concélébrant-. 
Cumquibuset  nostras  voces  ut  admilli  jubeas 
deprecamur,  supplici  confessionc  direntes  : 
Sanclus,  Sanclus,  Sanclus  Dominus  Deus 
Sabaolh.  (Foi/.Sanctcs.)  Pleni  sunt  cœli  et 
terra  gloria  tua,  hosannà  in  excelsis.  Bene- 
dictus  qui  venit  in  nomine  Domini,  hosanna 
in  cxcclsis^l  oy.iii:sEmcTVS,auSi(pplémcnl). 
Canon  de  !a  niesso  (  Vot/.  Te  ichin). 

Te  igilur,  clementissimc  Pater,  per  Jesum 
Christum,  Filium  tuuni,  Dominum  nostrum, 
supplices  rogamus  ac  pelimus ,  uti  accepta 
l'iabeas  cl  bencdic;is  hœc  dona,  hœc  munera. 
Iiaec  sancta  sacrifîcia  illihata;  imprimis  qu» 
libi  olTerimus  pro  Ecclesia  lua  sancta  catho- 
lica  :  quam  pacificare  ,  custodire,  adunare 
et  regere  digneris ,  tote  orbe  lerrarum,  una 
cum  famulo  tuo  papa  noslro  N.,  el  antislite 
noslro  N-,  et  rege  noslro  N.,  et  omnibus  or— 
thodoxis  atque  calholicae  el  aposlolicae  Odei 
culloribus. 

Mémento,  Domine,  famulorum  famularum- 
que  tuarum  N.  et  N.  {Voy.  Mémento). 

Ici ,  ils  font  comniémoraison  des  vivants  pour  lesquels 
l'évCque  el  eux-mêmes  se  sont  proposé  de  prier;  puis 
ils  continuent  avec  lui  :  (5)  : 

Et  omnium  circumslantium,  quorum  libi 
fides  cognila  est,  et  nota  devolio,  pro  quibus 
libi  offcrimus,  vel  qui  tibi  offerunt  hoc  sa- 
criOcium  laudis,  pro  se  suisque  omnibus  ; 
pro  redemplione  animarum  suarum,  pro  spe 
salulis  et  incolumitalis  suse;  libique  reddunt 
vota  sua  aîlerno  Deo,  vivo  et  vero. 

Communicantes  (Voy.  Commumcantes)  et 
memoriam  vénérantes  imprimis  glorioss 
semper  Virginis  Maria;  genitricis  Del  el  Do- 
mini noslri  Jesu  Chrisîi  {'*). 
Au  lieu  du  Communicwues  précédent,  1°  Ue  Noël  à  l'Epi- 
phanie, un  dit: 

Communicantes  el  diem  sacratissimum 
célébrantes   quo  beatse  Mariœ   intemerata 


fl)  Le  Fils  de  Dieu  monté  au-dessus  de  tous  lescieux  et 
assis  a  la  droite  de  son  Père,  a  envoyé  le  Saint-Esprit  qu'il 
avait  promis,  el  l'a  ré|iandu  sur  les  enfants  adoptifsie  jour 
de  la  Pentecôte.  C'est  pourquoi  l'univers  entier  tressaille 
de  joie  et  s'unit  aux  louanges  que  lui  donnent  les  venus 
célestes  elles  |iuissancesangéliques,  qui  disent  sanscesse  : 
Siiin!.  Saint,  etc. 

(2)  Ici  l'Kglise  professe  explicitement  le  mystère  d'uu 
seul  Dieu,  d'un  seul  Seigneur  en  trois  personnes.  Ce  que 
le  Père  nous  a  révélé  de  sa  gloire,  nous  le  reconnaissons 
dans  le  Fils  et  le  Saiiil-lîsprit  sans  aucune  différence. 
Nous  confessons  et  adorons  la  propriété  des  personnes, 
l'unité  d'essence,  et  dans  chacune  une  égale  majesté, 


louée  par  les  anges  et  les  archanges,  par  les  chérubins  et 
les  séraphins,  qui  ne  cessent  de  proclamer  sa  sainteté. 

(5)  11  ne  s'ensuit  pas  que  chaciue  nouveau  prêtre  puisse 
s'acquitter  ce  jour-là  d'un  honoraire  qu'd  aurait  reçu  pour 
une  messe  ordinaire,  sans  explication.  {Voii.  Benoît  XIV  . 
de  SacriOcio  Missce). 

(4)  On  ajoute  ici  non  seulement  ce  qui  est  propre  aiic 
divers  jours  destinés  pour  l'ordination,  mais  encore  à  d'au- 
tres leni|)S  auxquels  elle  peut  avoir  lieu,  avec  une  auto- 
risation du  saint-siége,  savoir  un  jour  de  dimanche  ou  de 
iéle  auU'ifois  chômée,  comme  les  Irois  fêtes  de  Noël,  le 
premier  jour  de  l'an,  l'Epiplianie,  l'Ascension,  les  trois 
lêles  de  Pâques  et  de  la  Pentecôte,  etc. 


lOT'i 


DlCTIONiNAIRK  PES  CI'RLMOMIKS  ET  DES  HITES  SACRES. 


4080 


virgiiiilas   tiuic  imindo  cdidit   salvatorcm  ; 
sed  el  memoriam  vtMicranles  iniprimis  glo- 
riosse  semper  Virgiiiis  Marise  genilricis  ejus- 
deni  Dei  el  Douiiin  nostri  Jesu  Cbristi. 
2"  Dans  l'oclave  de  rEpijihanie  on  dil  : 

Coinmunicaiitps,  et  diem  sacralissitnuni 
cck'branles  quo  Unigcnilus  tuus  in  tua  tccum 
{lloria  coaelornus,  in  vcritale  cainis  noslrœ 
visibililer  corporalis  apparuil  :  sed  et  niemo- 
riaai  vénérantes  imprituis  gioriosae  senipor 
Virginis  Mariae  genitricis  ejusdem  Dei  el  l)o- 
mini  nostri  Jesu  Christi. 

ô°  Au  samedi  saiiil,  au  lieu  du  Communicanles  ordinaire, 
on  dit  le  suivant  : 

Communicantes  et  uoclem  {dans  l'oclave  de 
Pâques  on  dil  dicm(sacralissimam)  célébran- 
tes resurrc'cliunis  Domini  iioslri  Josu  Chrisli 
sccundum  carnein  ;  sed  el  memoriam  véné- 
rantes iniprimis  gioriosœ  semper  A  irginis 
Mariae  genitricis  ejusdiin  Dei  cl  Domini  uo- 
slri  Jesu  Chrisli. 

-4°  Dans  roclave  de  l'Ascension,  même  lorsqu'on  a  dit 
une  autre  préface  ,  on  dit  : 

Communicantes,  et  diem  sacralissimum 
célébrantes  quo  Dominus  nosler,  unigenilus 
Filius  tuus,  unilam  sibi  fragililatis  noslrse 
subslanliam,  in  gloriœ  tuae  dextera  colloca- 
\il;  sed  et  memoriam  vénérantes  iniprimis 
gioriosœ  semper  Virginis  Mariae  genilricis 
jejusdem  Dei  et  Domini  nostri  Jesu  Christi. 
5°  Au  samedi  après  la  l'entecôte,  au  lieu  du  Commwiicuii- 
les  ordinaire,  on  dit  le  suivant  : 

Communicantes  el  diem  sacralissimum 
Peniccosles  célébrantes, quo  Spirilus  sanclus 
aposlolis,  innumeris  linguis  apparuil;  sed  cl 
memoriam  vénérantes  iniprimis  gloriosie 
semper  Virginis  Mariae  genitricis  Dei  et  Do- 
mini noslri  Jesu  Christi. 

Dans  Icius  les  cas  on  ajoute  ; 

Sed  et  bcatorum  apostolorum  ac  marlyruin 
luornm,  l'elri  el  l'auli,  Andreae,  Jacobi,  Joan- 
nis,  Thomae,  Jacobi,  Philippi,  Barlholomaei, 
Matlbœi,  Simonis  el  Tbadaei,  Lini,  Cleti,  dé- 
mentis, Xisli,  Cornelii,  Cypriani,  Laurentii, 
Chrysogoni,  Joannis  et  Pauli.  Cosmœ  el  Da- 
miani,  el  omnium  sanclorum  tuorum  :  quo- 
rum mcritis  precibusque  concédas,  ut  in  om- 
nibus prolectionis  luœ  munianiur  auxilio. 
Pir  eunidem  Chrislum  Dominum  noslruni. 
Amen. 

Hanc  igilur  oblalionem  servilulis  noslraa, 
sed  et  cunctiP,  familiœ  luae,  quœsumus,  Do- 
mine, ul  placatus  accipias,  diesque  nostros 
in  lua  pace  disponas,  alquc  ab  aelerna  dam- 
nalione  nos  eripi,  el  in  eleclorum  luaruni 
jubeas  grege  numerari.  Per  Chrislum  Domi- 
num noslrum.  Àmen.' 

Au  samedi  saint  et  au  samedi  après  la  PenlecÔle,  au  lieu 
du  Uanc  Ujitw  précédent,  on  dit  le  suivant  : 

Hanc  igitur  (  Voy.  Hanc  igiturj  oblalionem 
servilulis  nostrae,  sed  el  cunclae  familiœ  luae, 
quam  libi  oflerimus  pro  his  quoque  quos 
regenerare  dignatus  es  ex  aqua  et  Spiritu 
sanclo,  tribuens  eis  remissionem  omnium 

(I)  Ils  doivent  avoir  l'intention  de  ne  consacrer  que  la 
même  matière  destinée  par  l'évêqiie  il  être  consacrée,  et 
qu'autant  qu'ils  n'aclièveront  pas  avant  lui  la  forme  essen- 
tielle i«  la  consécration;  s'ils  n'achevaient  qu'iprès  ils  le 


pcccatoruiii;  quaesumus.  Domine,  ul  placa- 
tus accipias,  diesque  nostros  in  lua  pace 
disponas,  alque  ab  aelerna  damnalionc  nos 
eripi,  el  in  eleclorum  tuorum  jubeas  jirege 
numerari.  l'er  Chrislum  Dominum  noslrum. 
Amen. 

Quam  oblalionem  (Voy.  Qn*M  oblationem) 
tu  Deus  in  omnibus,  quiesumus,  benediclam, 
ascriplam,  ralam,  ralionabilem,  accc|ilabi- 
leinque  facere  digneris,  ul  nobis  corpus  el 
sanguis  Cal  dilcclissimi  Filii  lui  Domini 
nostri  Jesu  Christi. 

Qui  pridic  quam  pateretur  accepil  panem 
in  sanctas  ac  venerabiles  manus  suas  :  et 
elevalis  oculis  in  ccelum  ad  le  Deum  l'alrem 
suum  onmipolenlem,  libi  gralias  agens,  be- 
nedixil,  fregit,  dedilque  discipuiis  suis,  di- 
cens  :  Accipitf  el  manducule  ex  hoc   omnes. 

lis 'doivent  prononcer  les  paroles  suivantes 
de  la  consécration,  distinctemenl ,  avec  atten- 
tion  et  dévotion,  et  en  même  temps  que  t'évé- 
que,en  sorte  qu'ils  n'achèvent  pas  avant  lui  (1  ) . 

Paroles  de  la   consécration  du  pain  (Voy.  Conséc.batjo», 
Elévation.) 

HOC    EST    ENIM    CORPOS    MEUM. 

Après  l'adoration  de  l'hostie. 

Simili  modo  posiquam  cœnalum  est,  acci- 
piens  cl  hune  praeclarum  calicem  in  sanclas 
ac  venerabiles  manus  suas;  item  tibi  gralias 
agens,-  benedixit,  dedilque  discipuiis  suis, 
dicens  :  Accipile  et  bibile  ex  eo  omîtes. 
Paroles  de  la  consécration  du  calice. 

HlC  EST  ENIM  CALIX  SANGUIMS  MEI,  NOVl  ET 
.STERNI  TESTAMENU,  MXSTERIUM  FIDEI  ,  QUI 
PRO  VOBIS  ET  PRO  MULTIS  EFFLNDETUR  IN 
REMISSIONEM    PECCATORUM. 

Sitôt  après  la  consécration. 

Hœc  quoliescunque  feceritis,  in  mei  me- 
moriam facielis. 

Après  l'adoration  du  précieux  sang. 

Unde  et  memores.  Domine,  nos  servi  tui, 
sed  et  plebs  tua  sancta,  ejusdem  Chrisli  Filii 
tui  Domini  noslri  tam  bealœ  passionis,  nec 
non  el  ab  inferis  resurreclionis,  sed  el  in 
cœlos  gioriosae  ascensionis  :  offerimiis  prae- 
clarae  majestali  luae  de  luis  donis  ac  dalis 
hostiam  puram,  hosliam  sanctam,  hosliam 
jmmaculalam,  panem  sanclum  vilae  aeternse, 
et  calicem  salulis  perpetuae. 

Supra  quae  propilio  ac  sereno  vullii  respi- 
cere  digneris,  el  accepta  habere  siculi  ac- 
cepta habere  dignatus  es  muiiera  pueri  lui 
jusli  .\bel  et  sacriOcium  patriarchœ  noslri 
Abrahae;  el  quod  tibi  oblulit  summus  sacer- 
dos  tuus  Melchisedech,  sanclum  sacrificium, 
immaculalam  hosliam. 

Supplices  le  rogamus,  omnipolens  Deus  : 
jubé  haec  perferri  per  manus  sancli  angeli 
tui  in  sublime  allare  luum,  in  conspeclu  di- 
vinae  majestatis  tu9),  ul  quoiquot  ex  hac  al- 
taris  parlicipatione  sacrosanctum  Filii  lui 
corpus  et  sanguinem  sunipserimus ,  omni 
benediclione  cœlesti  et   gratia  repleainur. 

feraient  invalidement,   à  moins  que  le  délai  n'empêchât 

Ëas  l'union  morale.   (Voy.  Benoît    XIV,   de   Sacriûcio 
liss%.) 


lOSl  ORO 

Por  euniicm  Christum  Dominuin  noslrutn. 
i^  Aiiicn. 

Conirnéinoraisoii  pour  les  JéfunU  (  Voij.   Memeuto). 

Mémento  eliam,  Domine,  famulorum  famu- 
laïunique  luaruui  A',  et  iV.,  (jui  nos  prœces- 
serunt  cum  signo  Gdei,  et  dormiunl  iu  sonino 
pacis. 

(Ici  ils  prieiil  un  iiisldiit  pour  queliiites  défunts  qu'ils  se 
sont  prnpuié  de  soulaqer,  et  j:oiirsuivent.) 

Ipsis ,  Domine,  et  omnibus  in  Christo 
qiiiescenlil)us,  locuin  riîfrigerii,  lucis  et  pa- 
cis, ut  iiidulge.is,  deprocamur.  Per  eunuiem 
Clirislum  Doiiiinum  nustium.  iî|  Amen. 

Au  s  premières  paroles  siiivaiiles  ils  se  frappent  la  pollrine 
(  Voy.   NoBis  vuoql'e). 

Nobis  quoque  prccatoiibus,  famulis  tuis 
de  niulliludinc  miseralionum  luarum  spe- 
ranlibus,  pnrtcm  aliquam  et  societalcm  do- 
nare  digneris,  cum  tuis  sanctis  apostolis  et 
inartyribus  ;  cum  Joanne,  Stephano,  Matthia, 
Barnaba,  Ignatio,  Alexandio,  Marcellino, 
Petro,  Felicitale,  Perpétua,  Agalha,  Lucia, 
Agncte,  Ctecilia,  Anaslasia  et  omnibus  sanctis 
luis,  inlra  quorum  nos  consortium  non  œsti- 
mator  meriti,  sed  veniw,  quaîsumus,  largilor, 
admitte.  Per  Christum  Dominum  nostrum. 

Per  quem  liœc  omnia.  Domine,  scmper 
bona  créas,  sanctificas,  viviUcas,  bcnedicis 
et  praislas  nobis. 

PenJanI,  que  l'évêque,  après  avoir  l'ail  la  génufl''Xiou,  fait 
le  signe  de  la  croix  sur  le  calice  avec  l'hoslie. 

Per  ipsum  et  cum  ipso,  et  in  ipso,  est  libi 
Deo  Palri  omnipotenti,  in  unilale  Spiritus 
sancti,  omnis  honor  et  gloria. 

f  Per  omnia  sœcula  sœculorunt.  lij  Amen. 
Oremus  {Voy.  Oraison  domimcàle). 

Prœceptis  salutaribus  moniti ,  et  divina 
instilutione  format!,  audemus  dicere  : 

Pater  noster,  qui  es  in  cœlis  :  sanclificelur 
nomen  tuum;  advcniat  regnum  tuum  ;  fiât 
voluntas  tua,  sicut  in  cœlo  et  in  terra  ;  panem 
nostrum  quolidianum  da  nobis  hodie  ;  et  di- 
mitte  nobis  débita  nostra  sicut  et  nos  dimilti- 
mus  debitoribus  nostris;  et  ne  nos  inducas 
in  tentalionem: 

Les  autres  assistants  répondent  :  Sed  libéra 
nos  a  malo. 

Les  ordinands  disent  Amen;  puis  ils  ajou- 
tent : 

Libéra  nos,  quœsumus,  Domine,  ab  omni- 
bus malis,  praeteritis,  praisentibus  et  futuris, 
et  intercedente  beala  et  gloriosa  semper  Vir- 
gine  Dci  génitrice  Maria,  cum  bealis  aposto- 
lis luis  Petro  et  Paulo,  atque  Andréa,  et  om- 
nibus sanctis,  da  propitius  pacem  in  diebus 
nostris  :  ut  ope  misericordiœ  tuae  adjuli,  et  a 
peccalo  simus  semper  liberi,  el  ab  omni  per- 
lurbatione  securi  [Voy.  Libéra  nos). 

Pendant  que  l'évêque  rompt  l'hoslie. 

Per  eumdem  Dominum  nostrum  Jesum 
Christum  Filium  tuum,  qui  tecum  vivit  el 
régnât  iu  unitale  Spiritus  sancti  Dcus  :  Per 
omnia  saecula  Siecuiorum.  lij  Amen. 

t  Pax  Domini  sil  semper  vobiscum  [Voy. 
Pa\  Domini).  i^  Et  cum  spirilu  luo. 


lV'n.lunt  que  I'f\i5(|ue  njet  la  parllcule  de  l'iioslie  dans  lu 
calice  (Voy.  l'iutiioN). 

Ha;c  commixtio  et  consccralio  corporis  et 
sangijinis  Domini  nostri  Jesu    Christ!    Cal 
accipientibus    nobis   in   vitam   œternam. 
Amen. 

£n  disant  Miserere  nobis  et  dona  nobis, 
ils  frappent  leur  poitrine  avec  la  main  droite. 

Agnus  Dei,  qui  tollis  peccata  mundi,  mise- 
rere nobis. 

Agnus  Dei,  qui  lollis  peccata  mundi,  mise- 
•rere  nobis. 

Agnus  Dei,  qui  tollis  peccata  mundi,  dona 
nobis  pacem  (V.  Agnus  Dei,  au  SupDh'menO. 

Au  samedi  saint  on  orner /'Agnus  Dei. 

Domine,  Jesu  Christe,  qui  dixisli  apostolis 
tuis  :  Pacem  relinquo  vohis,  pacem  meam  do 
vobis  ;  ne  respicias  peccata  mea,  sed  fidem 
Ecclesiffi  tuae;  eamque  secundum  volunlalcm 
tiiam  pacificare  et  coadunare  digneris.  Qui 
vivis  el  régnas  Deus  per  omnia  Si-ecula  Sie- 
culorum.     Amen. 

Ici,  excepté  au  samedi  saint,  le  premier 
ordinand  de  chaque  ordre  sacré  seulemetit 
s'approche  successivement  de  l'évêque,  lui  fait 
une  inclination  profonde  après  avoir  fait  une 
génuflexion  au  saint  sacrement,  baise  d'abord 
l'autel  hors  du  corporal,  à  la  droite  du  prélat, 
qui  lui  donne  aussitôt  le  baiser  de  paix  en  <//- 
sont  :  Pax  Iccum;  à  quoi  il  répond  ;  Et  cum 
spiritu  luo.  L'ordinand  fait  de  nouveau  l'in- 
clination, puis  la  génuflexion,  et  porte  la 
paix  au  premier  de  ses  compagnons  respectifs 
d'ordination,  lesquels  se  le  communiquent  en- 
suite  successivement  entre  eux.  Cependant , 
s'ils  sont  peu  nombreux,  l'évêque  pourra  don- 
ner  lui-même  le  baiser  de  pnix  à  tous  (  Voy. 
Pais).  On  se  tient  debout  pour  recevoir  ia 
paix.  Dès  que  les  prêtres  se  sont  remis  (}  ge- 
noux, ils  continuent  comme  il  suit  : 

Domine  Jesu  Christe,  Fili  Dci  vivi,  qui  ex. 
voluntate  Patris,  coopérante  Spirilu  sanclo, 
per  morleni  tuam  mundum  vivificasti,  libéra 
me  per  hoc  sacrosanctum  corpus  et  sangui- 
nem  liium,  ab  omnibus  iniquilatibus  meis 
et  universis  malis;  el  fac  me  luis  semper  in- 
hferere  mandatis,  et  a  te  iiunquam  separari 
permiltas  Qui  cum  eodem  Deo  Paire  el  Spi- 
ritu sanclo  vivis  et  régnas  Deus  in  sœcula 
saeculorum.      Amen. 

Perteplio  corporis  lui,  Domine  Jesu  Chri- 
sto ,  quod  ego  indignus  sumere  pr»sumo  , 
non  niihi  provenial  in  judicium  et  condem- 
nationem  :  sed  pro  tua  pielale  prosit  mihi  ad 
tutamentum  mentis  et  corporis,  et  ad  mede- 
lam  pcrcipiendam  :  Qui  vivis  et  régnas  cum 
Deo  Paire  in  unitale  Spiritus  sancli  Deus  per 
omnia  saecula  sieculoruui-  Amen. 
Avant  (pie  l'évêque  prenne  les  deux  parties  de  l'hoslie. 

Panem  cœlcstem  accipiam,  et  nomen  Do- 
mini invocabo. 

Alors,  médiocrement  inclinés,  ils  frappent 
humblement  leur  poitrine  en  disant  trois  fois  : 

Domine,  non  sum  dignus  ul  inlres  sob 
tectuni  meum,  sed  tanluin  die  verbo,  et  sa- 
nabilur  anima  mea. 


1083 


DICTIONNAIRE  DES  CEUEMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  1084 


l>cnil3iil  que  l'évêquc  se  signe  avec  lliosUc. 

Corpus  Domini  nostri  Jesu  Chrisli  cuslo- 
diat  animam  meani  in  vitam  œlernam.  lij 
Amen. 

Pendant  que  Vévéque  communie,  les  orai- 
nands  ont  tous  les  yeux  fixés  sur  lui  et  mé- 
ditent quelques  instants  avec  lui  sur  le  saint 
sacrement:  ensuite  ils  disent  : 

Quid  retribuam  Domino  pro  omnibus  qua) 
retribuil  mihi?  Calicem  salutaris  accipiam  et 
nomen  Domini  invocabo.  Laudans  invocabo 
Dominum,  el  ab  inimicis  meis  salvus  ero. 
Pendant  que  l'évêque  se  signe  avec  le  calice. 

Sanguis  Domini  nostri  Jesu  Christi  custo- 
dial  animam  meam  in  vitam  œlernam.  v) 
Amen  (To^.  Communion) 


Pendant   que  l'évêque    prend  le  précieux     l'ordinaire  (1) 


des  diacres  le  chanterait  debout,  médiocrement 
incliné,  s'inclinant  davnnlaqe  à  ces  mots,  et 
libi,  paler,  et  te,  pater.  L'évêque,  delmul,  lu 
tête  découverte,  et  tourné  vers  les  ordinands, 
dit  à  voix  hnute,  à  moins  que  l'office  ne  fût 
chanté  : 

Misereatur  vestri  omnipotens  Deus,  et  di- 
missis  peccalis  vestris  perducal  vos  ad  vilani 
œlernam.  l'i.  Amen. 

Indulgentiam,  absolulionem  et  remissio- 
nem  peccatorum  vestrorum  tribuat  vobis 
omnipotens  et  misericors  Dominus.  A;  Amen. 

En  prononçant  ces  dernières  paroles,  il  fait 
sur  eux  le  signe  de  la  croix.  Tous  les  ordi- 
nands reçoivent  la  communion  et  la  purifica- 
tion, comme  on  l'a  dit  des  .prêtres,  (q)rès  que 
l'évêque  a  dit  Ecce  Agnus  Dci,  et  le  reste  à 


sang,  tous  tiennent  les  yeux  fixés  sur  le  calice 
et  s'excitent  à  de  pieux  sentiments  envers 
Notre-Seigneur  Jésus-Christ.  Et  sitôt  après 
In  communion  du  prélat  sous  l'espèce  du  vin, 
les  nouveaux  prêtres  viennent  sur  le  plus  haut 
degré  pour  communier  à  genoux,  tenant  la 
nappe  de  communion, sans  qu'on  ait  dit  aupa- 
ravant le  Confileor  ni  Indulgentiam,  parce 
qu'ils  célèbrent  conjointement  avec  le  pontife 
{Voyez  la  fin  du  Pontifical,  au  commence- 
ment du  litre  premier,  et  un  décret  de  la  con- 


Peiitlant  que  l'évêque  reçoit  la  première  ablulion,  aprè-S 
la  communion  des  ordinands  el  des  fidèles. 

Quod  ore  surapsimus.  Domine,  para  mente 
capiamus,  et  de  munere  tcmporali  fiai  nobis 
remedium  sempilernum. 

Pendant  que  l'évêque  reçoit  la  seconde  aljlulion. 

Corpus  tuum.  Domine,  quod  sumpsi,  cl 
sanguis,  quem  polavi,  adhœreat  visceribus 
meis  :  et  prœsta  ut  in  me  non  rcmaneal  sre- 
lortim  macula,  qucm  pura  et  sancta  refece- 


ponlife  ramasse 

les  fragments,  nettoie  la  patène  sur  le  calice, 
prend  la  purification  et  l'ablution  des  doigts; 
ensuite  il  lave  ses  mains  après  avoir  reçu  la 
mitre,  qu'il  quitte  aussitôt  après;  puis,  debout 
au  coin  de  l'Epitre,  tourné  vers  l'autel,  il 
commence  et  ses  ministres  continuent  le  ré- 


■■  ■ 


4Jani 


non    di-cam      vos 


ai* 


P=»i= 


ser-    vos,    sed 


t=^ 


os,    qui-a      om-ni-a 


'^  ^  »'<>.  ■■■!*♦■- 


•"""'    sacramenta.    Qui    vivis  et  régnas   in 
grégation  des  Rites,  du  12  novembre  1831,     saecula  saeculorum.  ij  Amen, 
dans  la  colleclion  de  Gardellmi,  n.  4o20).         y^j,,  „,/„„^  communié,  le 
Pendant  ce  temps,  on  met  le  calice  couvert  de 
la  pale  sur  le  corporal,  vers  le  côté  de  l'Evan- 
gile. Les  hosties  étant  sur  la  patène  ou  dans 
un  ciboire  découvert,  le  pontife  fait  la  génu- 
flexion, met  plusieurs  hosties  sur  la  patène, 

en  prend  une  avec  respect  de  la  main  droite,     ^^       ^ ^^  _ 

se  tourne  vers  les  ordinands.  et  tenant  la  pa-  p^omsuivant,  "sares  AiiëïuiVû!e/jVtis"ia".SVp/i«a 
tène  au-dessous  de  leur  bouche,  il  fait  au-  gcsime  jusqu'à  Pdùues. 
dessus  le  signe  de  la  croix  en  disant  à  chacun  : 
Corpus  Domini  nostri  Jesu  Chrisli  cuslodiat 
le  in  vitam  aeternam.  Chacun  répond  Amen, 
baise  la  main  du  pontife  el  reçoit  avec  respect 
la  communion.  Un  des  ministres  du  pontife  se 
tenant  au  côté  de  l'Epitre  avec  un  cdice 
garni  de  vin  et  d'eau  [non  celui  qui  a  servi  au 
sacrifice  ,  mais  plutôt  celui  qu'on  a  touché 
pour  l'ordination),  en  présente  à  chacun  de 
ceux  qui  ont  communié,  <ivc'c  tm  linge  propre 
dont  ils  s'essuient  lu  bouche,  puis  se  retirent 
et  laissent  la  place  aux  autres  communiants. 
Un  autre  assistant  peut  tenir  la  patène  à  la 
droite  du  pontife,  si  celui-ci  tient  lui-même  le 
ciboire.  A  la  grand'messe,  il  est  tenu  par  le 
diacre  à  sa  droite,  et  lu  patène  par  le  sous- 
diacre  à  sa  gauche  [Voy.  Cœrem.  episcop.). 

Après  la  communion  des  nouveaux  prêtres, 
le  pontife,  sans  tenir  le  saint  sacrement,  est 
tourné  vers  les  nouveaux  diacres  et  sous-dia- 
cres, qui  récitent  à  genoux  le  Confileor  d'une 
voix  médiocre.  Si  lu  messe  était  chantée,  l'un 

(I)  Quoique  la  congrégation  des  Rites  ail  approuvé 
l'usage  d'être  à  genoux  pendant  une  communion  générale 
du  ricrgé,  la  rè^le  du  Cérémonial  est  qu'il  soitdel)OuI  ;  les 
nouveaux  prêtres  peuvent  bien  rester  debout  dans  celle 
circonstance,  alin  de  laisser  l'espace  libre  pour  1rs  autres 
qui  communient  après  eux.  Ceux-ci  formant  deux  lignes 
s'api.roclient  a  mesure  que  les  prêtres  font  de  la  place^  et 
se  mettent  à  genoux  pendant  que  les  diacres  et  les  sous- 
diacres  récitent  le  Confileor  ;  puis  tout  se  fait  b  l'ordinaire, 


■  "il^  I  1  M 


qua; 


J^Jt-»- 


ipHtai 


ope-ra-  tus   sum 
~|!  ■  ■■.■  ■■■■■- 


me-di-o       ve-     st:i,       .il-le-     iu- 


U"1« 


U*i  »  ■■   I    1^^ 


ZÊÊzi 


Spi-ri-lum     san- 


ctum 


Pa-ra-       cli-iuui. 


sans  saluer  le  prélat,  parce  qu'il  lient  le  saiiil-sacremeni. 
mais  on  baise  son  anneau  el  l'on  dii  ;  Amen,  avant  de  re- 
cevoir la  sainte  hostie 

Dès  que  la  communion  est  achevée,  les  nouveaux  prê- 
tres se  remettent  à  genou  \  à  leur  place  pour  réciter  ce 
(pu  suit.  Si  le  prélat  descend  do.  l'aulel  pour  donnée  li 
communion  au  peuple,  tous  sont  il  genoux  quand  il  pas,se 
el  quand  il  revient  en  portant  le  saint  sacrement  (Koj/t-î 
.VblitionJ. 


mi 


ORD 


OliO 


■  11-  le         est  quein    Pa-ter     mit-tet 


1086 


vo-    bis,      al-le-  lu-ia.8.  ^Vos     ami-ci 


me-i      es- 


tis      si        fc-  ce-  ri-tis 


qiiœ      c-  go        prœ-  ci- 


p:-o 


*♦■■♦♦■  ûX^^^^^*nJ^ 


is 


bis.    '  Ac-ci- 


pi-te.      f  Glo- 


l-»-^ 


^ 


^tibc 


■■]  ♦  ■■  I  i 


Pa-lii, 


et       Fi-  li-o, 


'  .  I  ,^,.ii»^»  ,,,■  I  feiri-'-M  ,^ 


et     Spi-ri- 


San- 


^■^ 


:"="i= 


'  11-    le  est  queiii. 

TKADDCTIOK    DU    RKPONS 

«  Je  ne  vous  appellerai  plus  serviteurs, 
mais  amis,  parce  que  vous  avez  connu  ce 
que  j'ai  opéré  au  milieu  de  vous.  Dieu  soit 
loué.  Recevez  en  vous  le  Saint-Esprit  conso- 
lateur :  c'est  lui  que  le  Père  vous  enverra. 
Louez  Dieu.  Louez  Dieu.  ^  ous  êtes  mes  amis 
si  vous  faites  ce  que  je  vous  commande.  Re- 
cevez, etc.  Gloire  au  Père,  etc.  C'est  lui  que 
le  Père  vous  enverra.  Louez  Dieu.  Louez 
Dieu.  » 

Dès  que  le  répons  est  commencé,  le  pontife 
reçoit  tu  milre  et  se  tourne  vers  les  prêtres 
ordonnés,  qui,  debout  devant  lui,  font  profes- 
sion de  foi  de  la  doctrine  qu'ils  enseignerunt 
aux  peuples,  et  disent  : 

Credo  in  Deum  ,  Palrem  omnipolentem , 
Crealorcm  cœli  et  terra;;  et  in  Jesum  Chri- 
stum  Fiiium  ejiis  unicum  Doininum  no- 
slrum  :  qui  conceptus  est  de  Spiritu  sancto, 
natus  ex  Maria  Virgine;  passus  sub  Ponlio 
Pilalo,  crucifixus,  mortuus  et  sepuilus;  de- 
scendit ad  inferos,  terlia  die  resurroxit  a 
inorluis;  ascendil  ad  cœlos,scdet  ad  dexle- 
ram  Dei  Patris  omnipotentis,  indc  vcnlurus 
est  judicare  vivos  et  mortuos.  Credo  in  Spi- 
ritum  sanctum,  sanctam  Ecclesiam  catlioli- 
cam,  sanitorum  communionem,  reniissionem 
peccatorum  ,  carnis  resurrectionem  ,  vilaui 
œtcrn.im.  Amen  {Voy.  Symbole). 

Lorsque  les  nouveaux  prêtres  ont  terminé 
leur  profession  de  foi,  ils  viennent  deux  à 
deux  s'agenouiller  sur  le  second  degré ,  et 
Vccêque,  assis  alors  sur  son  fauteuil,  devant 
le  milieu  de  l'autel,  et  couvert  de  la  mitre, 
leur  impose  successivement  les  deux  mains  à 
la  fois,  en  disant  : 

Accipe  Spiritum  sanctum  :  quorum  remi- 

Autre  coiiimimion. 
(  1  )  lîxsullent  el  la?ieiiliir  siipt  r  te,  Domine,  omiies  iiiise- 


seris  peccata  remittuntur  eis;  et  quorum  re- 
tinueris  rctenla  sunt. 

Après  cela  il  déploie  la  chasuble,  qui  est  en- 
core repliée  sur  les  épaules,  et  il  en  revêt  cha- 
cun d'eux  en  lui  disant  :  Stola  innoceutiœ 
indual  le  Dominus. 

Cette  cérémonie  terminée,  chaque  ordinand 
s  agenouille  à  son  tour  devant  l'évêque  el  met 
ses  mains  dans  celles  du  prélat,  qui  lui  dit, 
s'il  est  son  propre  évêque  : 

Promittis  milii  et  successoribus  meis  reve- 
rentiam  et  obedicntiam?  Kt  il  répond  :  Pro- 
milto. 

Si  l'évêque  qui  confère  les  ordres  n'est  pas 
le  propre  évêque  de  celui  qu'il  ordonne,  il  em- 
ploie la  formule  suivante,  en  tenant  ses  mains 
comme  on  vient  de  le  dire  : 

Promiltis  pontiûci  (vel  prœlato)  ordinario 
tuo,  pro  tempore  cxistenli,  reverenliam  et 
obedientiam?  Et  il  répond  :  Promitto. 
Jl  dit  à  chaque  prêtre  séculier  : 
Promittis  poiitifici  ordinario  tuo,  etc. 
Et  â  chaque  prêtre  régulier  : 
Promittis  praelato  ordinario  tuo,  etc. 
Alors  l'évêque,  tenant  toujours  les  tnains  de 
l'ordinand  entre  les  siennes,  lui  baise  ta  joue 
droite  (S.  C.  1831),  en  disant  : 
Pas  Domini  sit  semper  tecum. 
L'ordinand  répond  Amen. 
Toutes  ces  cérémonies  terminées,  et  les  or- 
dinands  étant  rHournés  à  leur  place  à  ge- 
noux, l'évêque,  couvert  de  ta  mitre  et  la  crosse 
à  la  main,  leur  adresse  cet  avertissement  : 

Quia  res  quam  tractaturi  cstis  satis  peri- 
culosa  est,  lilii  dilectissirai,  moneo  vos  ut 
diligenter  lotius  missae  ordinem,atque  hostia 
cousecralionem,  ac  fractionem,  et  commu- 
nionem, ab  aliis  jam  doctis  sacerdotibus  dis- 
catis ,  priusquam  ad  celebrandam  missam 
accedatis. 

Alors  l'évêque  se  lève,  el,  sans  quitter  la 
crosse  ni  ta  mitre,  il  bénit  tes  prêtres  qui  sont 
à  genoux,  en  disant  d'une  voix  assez  élevée  : 
Benedictio  Dei  omnipotentis  Paftris,  et 
Fiflii,  et  Spiritus  t  sancti  descendal  super 
vos,  ut  sitis  benedicli  in  ordine  sacerdotali, 
et  offeratis  placabilcs  hostias  pro  peccalis 
atque  offensionibus  populi  omnipotent!  Deo, 
cui  est  honor  et  gloria  per  omnia  saecula 
sieculorum.  i^  .\men. 

Après  cette  bénédiction,  l'évêque  quitte  ta 
crosse  et  ta  mitre ,  on  Ole  te  fauteuil;  il  se  re- 
tourne vers  l'autel,  et  debout  au  coin  de 
l'EpUre,  il  dit,  avec  les  nouveaux  prêtres 
toujours  â  genoux,  la  communion  et  la  post- 
communion de  la  messe  du  jour,  à  laquelle  il 
ajoute  cette  pour  tes  ordinands  avec  une  seule 
conclusion. 

Comiuuiiiou  pour  le  samedi  des  Oualre-Tenips  de  l'Aveiil. 
Exsullavit  ut  gigas  ad  currendam  viam  :  a 
summo  cœlo  cgressio  ejus,  et  occursus  ejus 
usque  ad  summum  ejus  (1). 

jî^  Dominus  vobiscum.  ^  Et  cum  spirilu  tuo. 
Poslcommunion. 
Oremus. 
Quaesumus,  Domine,  Deus  noster,  ut  sa- 

rentes  te,  et  dicniit  semper,  magnilicelur  Dominus,  qui 
diligiinl  salulare  tiium. 


10'J7  DICTIOMNAIRE  HRS  tF,«F,MONIRS  RT  DES  [IITKS  SACRES. 


1088 


crosancla   inysleria,  qii»  pro  rcpaialionis 
nosirse  inuniminc  contulisli,  et  prit'sens  no- 
bis  ruiiiediuin  esse  lacias,  et  l'ulurum  (1). 
Posicommunion  pour  les  ordinands. 
Quos    luis  ,    Domine  ,    comme    ci  -  après  , 
col.  1088. 

Communion  p'jur  le  samedi  des  Quatre-Tcmps  du  Carême. 
Domine   Deus  meus,  in  te  speravi,  libéra 
me  ab  omnibus  persequentibus  me,  et  eripe 
me  (2). 
j>  Domlnus  vobiscum.  ^  El  cum  spirilu  luo. 
Postcommunioii. 
Oremus. 
Sanctificationibus  tuis,  omnipotens  Deus, 
el  vitia  nostra  curenlur,  et  remédia  nobis 
wtcrna  provenianl  (3). 

Posicommunion  pour  les  ordinands. 
Ouos  luis,  Domine,  etc.,  comme   ci-après, 
col.  1088. 

C'  mmuoion  pour  le  samedi  avanl    le  dimauche  de   la 
Passion. 

Dominus  regil  me,  elnihilmibi  deerit;  in 
loco  pascuœ  ibi  me  colioravit  ;  super  aquani 
refeclionis  educavit  me  (V). 

jl- Dominus  vobiscum.  li)  Etcumspiritu  luo. 

Poslcommnnion 
Orcjnus. 

Tua  nos,  quœsumus.  Domine,  sancta  pu- 
rificenl  :  et  operatione  sua  libi  placilos  esse 
perQcianl  (b). 

Posicommunion  pour  les  ordinands. 

Quos  tuis,  Domine,  etc.,  comme  ci-après, 
col.  1088. 

Au  samedi  saint,  au  lieu  de  la  communion , 
les  nouveaux  prêtres  avec  l'évéque  commen- 
cent les  vêpres  par  l'antienne  Alléluia.  Les 
ministres  du  prélat  avec  tous  les  assistants 
disent  le  premier  verset  du  psaume  Laudale 
Dominum,  omnes  gentes  ;  pins  Vécéque  avec 
les  nouveaux  prêtres,  le  second  verset;  on  dit 
«('nsi/e  Gloria  Patri  j  et  enfia  tous  à  la  fois 
disent  en  entier  l'antienne  Alléluia,  alléluia, 
alléluia.  Après  quoi  l'évéque  et  les  nouveaux 
prêti'es  commencent  attssitôt  l'antienne  Cum 
Iransissel  sabbatum,  tous  enseixble  la  conti- 
nuent; ensuite  tous  les  assistants  disent  le  pre- 
mier verset  du  cantique  .Magniûcal,  piii's  le 
prélat  et  les  nouveaux  prêtres,  le  second  ;    et 

inlre  postcommuiiion. 
(1)  Supernis  cibo  poluquc  releclos,  et  festinanles  in  oe- 
rursnni  lilii  lui,   nulla  nos,  qua-sumus,  Domine,  lerrena 
pra»pediam,  sed  cœleslis  vilse  conversalio  facial  nos  ejus 
esse  consortes. 

Autre  coimmmioii. 
■    (2)  Salvos  nos  tac.  Domine  Deus  noster ,  ul  conlileamur 
nnniini  sanclo  tuo  el  gloriemur  in  laude  lua. 
Autre  postcommuiiion. 
(3)  Deus,  vila  mortalium,  salusque  peccalorum,  aufer 
a  nobis  per  bx>c  niysleria  deliclorum  macula^,  et  indue  nos 
deciire  viriuluni,  ut  fide   sinceri  el  opère  immaculali,  ad 
selernam  perveniamus  hseredilatem. 
Autre  communion. 
(i)  Domine,  in  lumine  vullns  lui  ambulabunl,  et  in  no- 
mme tno  exsullabunl  iota  die;  nuoniani  «loria  viruilis  eo- 
ruin  lu  es. 

Autre  posicommunion. 
(5)  Domine  Jesu,  lux  ijideliciens;  qui  decoelo  descen- 
disli,  ut  mundum  ab  ignorantise  lenebris  liberares,  da  no- 
bis per  h»c  myslerio  illuniinalos  oculos  cordis,  ni  et  viani 
Mise  cognoscere,  et  in  ea  sine  oaensinne  incedere  va- 
leamus. 


ainsi  de  suite  alternativement  avec  le  Gloria 
Patri  (()).  A  lu  fin  Ions  disent  l'antienne  en 
entier. 

Cum  Iransissel  sabbatum,  Maria  Magda- 
lene  el  '.Maria  .lacobi  et  Salotne  cmeruiil 
aromala,  ul  venieules  ungcrenl  Jesum.  Al- 
léluia. 

Ensuite  l'évéque  et  les  nouveaux  prêtres 
disent  la  postcommunion  suivante  : 

^  Dominus  vobiscum.  i^  El  cum  Spirilu 
luo. 

l'uslcommunioB. 
Oremus. 
Spirilum  nobis,  Domine,  luœ  charilalis  in- 
funde  ,  ut  quos  sacramcntis  paschalibus  sa- 
liasti,  lua  facias  pielale  concordes  (7  . 
Posicommunion  pour  les  ordiuands. 
Quos   luis  Domine,   etc.,   comme    ci-des- 
sous. ■ 

Communion  pour  le  samedi  après  la  Pentecôte. 
Spirilus  ubi    vull  spiral   :  el  voccm   ejtis 
audis,  alléluia  ,    alléluia  :  sed    nescis   unde 
venial,    aul  quo    vadat,    alléluia,   allcluM, 
alléluia  (8j. 

^  Dominus  vobiscum  ,  ri,  El  cum  spirilu 
luo. 

Posicommunion. 
Oi'emus. 
Prsebeanl  nobis.    Domine  ,  divinum    lua 
sancta  fervorem  :  quo  eorum  pariler  el  ac- 
lu  deleclemur  el  fructu  (9). 

Posicommunion  pour  les  ordinands. 
Quos  luis.  Domine,  etc.,  comme  ci-dessous. 
Communion  pour  le  samedi  des  Qualre-Temps  de  / 
septembre. 

Mense  seplimo  festa  celebrabilis,  cum  in 
tnbernaculis  habilarc  fecerim  ûlios  Israël, 
cum  educerem  eos  de  terra  jEgypli,  ego  Do- 
minus Deus  vesler  (10). 

y  Dominus  vobiscum.  ^  El  cum  spirilu 
tuo. 

Posicommunion  (11). 

Oremus. 
Perlicianl  in  nobis,  Domine,  qnœsumus,  lua 
sacrameiila    quod  continent  ;  ul  quœ    nunc 
specie  gerimus,  rerum  verilale  capiamus. 
Posicommunion  pour  les  ordinands. 
Quos  tuis.    Domine,  reûcis    sacramenlis, 

(6)  Dans  plusieurs  lieux,  on  ne  dil  pas  Gloria  Patri. 

Autre  posicommunion. 

(7)  Deus,  qui  nos  per  pascliale  mystcrium  docuisli  \e- 
lustaleni  vilse  relinquere,  et  in  iiovilate  Spirilus  andjulare, 
pra^sla  ul  L'uigenilus  luus  per  hoc  sacranienlum  noliis 
\itam  suani  iriijuat,  qui  morleni  nostram  suscepil  et  oc- 
cidii. 

AiUre  communion. 

(8)  Dabo  eis  cor  unum,  ul  limeant  nie;  feriam  cum  fis 
p.iclum  scmpilernuin  :  el  non  desinani  eis  benefacere;  et 
timorem  meuni  dabo  in  corde  eoruni,  ul  non  recédant  a 
me.  Alléluia. 

Autre  posicommunion. 

(9)  Deus,  qui  Ecclesiani  luani  luniine  Spirilus  sancti  re- 
gere  el  gralia  lovere  non  desinis,  dignare  eani  misericor- 
diœ  tu*  uovis  efTeclibus  consularj,  ni  el  jugiter  in  pjns  sinu 
lihi  scrvial  unanimilas  sanct:i  lidelium,  el  ad  ipsam  inlide- 
liuni  mnltiludo  populornni  nuiUlo  tidei  congrcgelur. 

Autre  conmiunion. 

(10)  Fiat  misericordia  tua,  Domine,  ul  consolelnr  me, 
secundum  eloquium  lunm  serve  tuo;  veniani  niilii  mise- 
raliones  luK,  et  vivam. 

(1 1)  C'est  la  même  dans  divers  riles. 


«089 


ORO 


ORD 


10!)0 


conlinuis  attelle  benignus  auxiliis  ;  ut  lutc 
redemplionis  effectuin,  et  mysleriis  cupia- 
mus  et  inoribus;  Pcr  Dnminuin  noslrum 
Jesiiin  Cliristuin  Filiutn  luuin  ,  qui  lecum 
vivit  et  régnai  iiiunitatcSpiritussancti  Deus, 
per  omnia  saecula  s<eculurutn.  i^  Amen. 
■  On  ajoute  les  autres  postcommunions,  s'il 
y  en  a  à  (lire  avant  celle-ci  ;  ensuite  les  nou- 
veaux prêtres  disent  avec  l'évéque  : 

f  Douiinus  vobiscum.  ^  Et  cum  spirilu  tuo. 

Ite,  missa  est,  ou  Bcncdicanius  Domino. 

^  Deo  gralias. 

Le  samedi  saint  et  aux  sept  jours  qui  sui- 
vent ,  ils  disent  :  Ite  missa  est.  Alléluia, 
alléluia. 

On  répond:  Deo  gratias.  Alléluia,  allcluia. 

Le  pontife  dit  ce   qui  suit    (  Voyez  Pla- 

CEAT  )  : 

Placent  libi,  sancta  ïrinilas,  obscquium 
servitulis  me<B,  et  prœsta  ulsacrificium  quod 
coulis  luœ  majestalis  indignus  obtuli,  tibi 
sit  acceptabile,  mibitiue  et  omnibus  pro  qui- 
bus  illud  obtuli,  sil,  te  miscranic,  propitia- 
bile.    Per      Christum     Doininum    noslrum. 

Amen. 

Ici  l'évéque  donne  seul  sa  bénédiction  so  - 
lennelle  accoutumée  en  disant  :  Sil  numen  Do- 
mini  bcnedictun),  etc.;  ensuite,  s'élant  assis, 
ayant  reçu  la  mitre,  il  adresse  à  tous  les  ordi- 
nands  à  yenoux  à  leurs  pldces  respectives,  les 
paroles  suivantes  : 

Filii  dilectissimi,  diligenler  considerale 
ordincrn  per  vos  susceptum,  ac  onus  hume- 
ris  vistris  iuiposituin  :  sludete  sanctc  et  re- 
ligiose  vivere,  atqueomnipolenliDeoplacere, 
utgratiam  suam  possitis  acquirerc,  quani 
ipse  vobis  per  suam  ntisericordiam  conce- 
dere  dignelur. 

Singuli  ad  primam  Innsuram  vel  ad  qua- 
tuor minores  ordines  ptornoti,  dicile  semel 
seplem  psalmos  pœnilentiales,  cum  lilaniis, 
versiculis  et  orationibus.  Ad  subdiacona- 
tum  vel  diaconaliim ,  iiocturnum  talis  diei. 
Ad  presbytcralum  vero  ordinati,  post  primam 
Tcslram  missam,  très  alias  missas,  videlicel, 
unamde  Spiritu  sancto,  aliamdebeala  Maria 
semper  virgine,  terliam  pro  ûdelibus  de- 
funclis  dicite,  et  oranipotenlem  Deum  eliam 
pro  me  orale. 

Les  ordinands  acceptent  cela  dévotement,  et 
promettent  qu'ils  le  feront  (1). 


Ensuite  tout  le  monde  se  lève  ;  l'évéque 
Quitte  1(1  mitre  et  se  lève;  on  ôte  le  fauteuil, 
il  se  tourne  vers  le  côté  de  l'Evangile,  et  dit 
avec  les  nouveaux  prêtres,  l'Evangile  suivant, 
faisant  en  commençant  le  signe  delà  croix  sur 
le  carton  ou  [s'il  n'y  en  a  pris)  sur  l'autel  et 
sur  lui-même.  De  suite  il  reçoit  la  mitre  et  la 
crosse  ,  fiit  au  lias  de  l'autel  la  révérence  cou 
venable,  et  continue  en  se  rendant  à  son  siège, 
où  il  quitte  les  habits  sacrés.  .S'il  faut  dire  wn 
autre  Evangile,  il  le  dit  au  coin  de  ■  l'autel, 
après  quoi  il  pari  comme  on  vient  de  le  dire 
(  Voyez  Evangile). 

t  Dominus  vobiscum.  l's  El  cum  spiritu 
tuo. 

jf  Inilium  sandi  Evangelii  secundum 
.loannem.  kj  Gloria  libi,  Domine. 

In  principio  oral  \  erbuni,  et  Verbum  erat 
apud  Deum,  cl  Deus  erat  Verbum.  Hoc  eraJ 
in  principio  apud  Deum:  omnia  per  ipsum 
facta  sunt  :  et  sine  ipso  faclum  est  ni- 
hil  quod  factuni  csl.  In  ipso  vila  erat, 
el  vita  irai  lux  bominum  ;  et  lus  in  tene- 
bris  liicel,  el  (enebrœ  eam  non  compre- 
benderunl.  Fuit  homo  missus  a  Deo,  cui 
nomen  erat  Joannes.  Hic  venit  in  testimo- 
nium,ut  tislimonium  perhiberet  de  lumine, 
ut  omiies  crederent  per  illum.  Non  eral  ille 
lux,  sed  ut  testimonium  perhiberet  de  lu- 
mine.  Erat  lux  vera  qu»  illuminai  -^uinem 
hominem  venienlem  in  hune  mundum.  In 
mundo  erat,  el  mundus  per  ipsum  faclus  est, 
et  mundus  eum  non  cognovil.  In  propria 
venitjCt  sui  eum  non  receperunl.  Quotquol 
aulem  receperunl  eum,dedil  eis  potestatem 
filios  Dei  fieri,  his  qui  crcdunl  in  nomine 
ejus  :  qui  non  ex  ïanguinibus,  neque  ex 
voluntale  carnis,  neque  ex  voliinlale  viri, 
sod  ex  Deo  nati  sunt.  {On  fléchit  te  genou) 
Et  VERBUM  CARO  FACTi M  EST,  et  habiiavit  in 
nobis  ,  et  vidimus  gloriam  ejus  ,  gloriam 
quasi  unigenili  a  Paire,  plénum  gralix  et 
veritalis. 

n  Deo  gratias. 

Après  cet  Evangile,  les  nouveaux  prêtres 
vont  prendre  leurs  places  dans  le  chœur,  au- 
près des  diacres  en  dalmatique.  On  sort  ensuite 
du  chœur  à  l'ordinaire,  et  tous  les  ordinands 
déposent  les  habits  sacrés  dans  un  lieu  con- 
venable (2). 


(1)  On  peul  e.\|>rmier  par  une  inclinalioii  l'acceplatiou 
el  la  promesse.  11  s'agit  ici  de  messes  volives  ordinaires 
qu'on  dil  lorsque  la  rubrique  le  permet,  ou  qu'on  remplace 
par  la  inesse  du  jour  qui  les  exclul,  en  y  .njouianl  l'oraison 
de  la  messe  volivp,  quand  le  rile  est  simple.  Il  ne  s'agii 
pas  de  l'intention  ou  de  l'application  de  la  messe.  (  Foi/.'la 
Tliéologie  de  saint  Liguori.) 

(2)  Dans  certains  lieux  il  est  d'usage  que  tous  les  ordi- 
nands accompagnent  processionnellemenl  le  pontife,  soit 
quand  il  vient  de  ses  appartements  à  l'église,  soit  lorsqu'il 
y  retourne.  Ils  suivent  immédiatement  la  croix,  les  moins 
dignes  les  premiers,  avant  l'ordination;  vient  ensuite  le 
reste  du  clergé,  puis  les  porle-iusignes,  qui  pourraient 
être  revêtus  de  chapes,  selon  le  Cérémonial  des  évêques, 
liv.  I,  cb.  Il,  n.  1  elS,  marchent  immédiatement  devant  le 
pontife  ou  après  lui;  deux  acolytes  accompagnent  la  croix 
processionnelle  ;  deux  autres  attendent  à  la  porte  de  l'é- 
glise avec  le  bénitier  et  l'encensoir,  et  présentent  plus 
tard,  quand  il  le  faut,  le  grémial  et  le  plateau.  Le  cérémo- 
niaire  se  lient  auprès  d'eux  pour  le.s  dirigT,  ainsi  que  le 


reste  de  la  procession. 

Quand  ou  marche  ainsi  processionnellemenl,  un  sous- 
diacre  en  dalmalique  porte  la  croix,  cl  l'évéque  a  la  mitre 
avec  la  chape;  il  a  la  chasuble,  quand  on  l'accompagne 
ainsi  de  la  sacristie  à  l'autel.  (Cérém.  I  i,  c  15,  n.  9). 
Après  la  messe  et  après  vêpres,  il  dépose  les  habits  sacrés 
étant  dans  le  chœur  (Ibid.  n.  11).  Il  semble  que  les  ordi- 
nands devraient  aussi  déposer  les  leurs  avant  le  se  nietlre 
en  procession,  après  la  messe,  pour  accompagner  le  pon- 
tife jusqu'à  ses  appartements;  il  no  paratl  pas  qu'on  soit 
autorise  à  porter  des  chasubles  à  une  telle  procession  ;  si 
les  nouveaux  prêtres  les  ont  quittées,  ils  prennent,  dans 
la  procession,  la  place  qui  leur  convient;  il  en  est  de  même 
des  autres  ordinands  qui  n'ont  point  d'ornements;  s'ils  en 
ont,  le  reste  du  clergé  marche  devant  eux,  excepté  les 
porte-insisines  (jui  .se  placent  comme  on  vient  de  le  dire, 
ou  selon  l'usagL^  du  lieu.  S'ils  ont  des  chapes,  leur  plaça 
est  devant  le  prélat,  a  moins  que  d'autres  plus  dignes  n'en 
aient  aussi. 


mi 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  Di:S  HITKS  SACRES. 


1092 


rnilE  QUATIUEMK. 


Mefses  propres  des  jours  d'ordination  depuis 
la  secrète  jîisqu' à  la  postcommunion. 


RITE  ROMAIN. 


LE  SAMEDI  DES  QUATRE-TEMPS  DE  L  AVENT. 

Secrète. 


Laissez-vous  tou- 
cher, Seigneur,  par 
ces  sacriBces,  et  a- 
grécz-les,  afin  qu'ils 
servent  et  à  nourrir 
notre  piété  et  à  assu- 
rer noire  salul. 

Nous  vous  en  con- 
jurons ,  Seigneur , 
faites  vous  -  même, 
par  ces  saints  myslè- 
res,  que  nous  vous 
les  offrions  avec  un 
cœur  digne  de  vous; 
par  Notre-Seigneur 
Jésus-Chrisl,  etc. 

Préface 


Sacrifions  praeson- 
^tibus,  quœsumus,  Do- 
mine, piacatus  inten- 
de :  ut  et  devotioni 
nostrœ  proficiant,  et 
saluti. 

Tuis,  quœsumus, 
Domine,  operare  my- 
sleriis ,  ut  hœc  tibi 
munera  dignis  men- 
ti bus  offeramus  ;  Per 
Doniinum  noslrum 
JesumChristum,  etc. 


Danstouslessiècles 
des  siècles,  i^  Ainsi 
soi(-il. 

t  Le  Seigneur  soit 
avec  vous;  ^  El  avec 
votre  esprit. 

tElcvezvos  cœurs; 
^  Nous  les  avons  vers 
le  Seigneur. 

t  Rendons  grâces 
au  Seigneur  notre 
Dieu;  ^  Gela  est  juste 
et  raisonnable. 

Il  est  véritablement 
juste  et  raisonnable, 
il  t'St  équitable  et  sa- 
lutaire de  vous  rendre 
grâces  en  tout  temps 
et  en  tout  lieu,  Sei- 
gneur saint.  Père  tout- 
puissant.  Dieu  éter- 
nel, par  Jésus-Christ 
Notre-Seigneur;  c'est 
par  lui  que  les  anges 
louent  votre  majesté, 
que  les  dominations 
l'adorent,  que  les  puis- 
sances la  révèrent  en 
tremblant,  et  que  les 
cieux,  les  vertus  des 
cieux  et  les  bienheu- 
reux séraphins  célè- 
brent ensemble  votre 
gloire  avec  des  trans- 
ports de  joie.  Nous 
vous  prions  de  permettre  que  nous  unissions 
nos  voix  à  celles  de  ces  esprits  bienheureux, 
pour  chanter  avec  eux  humblement  proster- 
nés, Saint,  etc. 

Communion  el  poslcomm\inion. 

II s'est ôlancé comme        Kxsultnvit  ut  gigas 


Per  omnia  ssecula 
saeculorum.  i^  Amen. 

f  Dominus  vobis- 
cuin  ;  ^  Et  cum  spi- 
ritu  luo. 

f  Sursum  corda  ; 
^  Habemus  ad  Domi- 
na m. 

t  Gralias  agamus 
Domino  Dco  nostro, 
■^  Dignuni  et  juslum 
est. 

Vere  dignumel  jus- 
tum  est,  sequum  el 
salutare,nos  tibi  sem- 
per  et  ubique  gralias 
agere, Domine  sancle, 
Pater  omnipotens,  ae- 
terne  Deus,  per  Chri- 
stum  Dominum  no- 
slrum; perquem  ma- 
jestatemtuamlaudant 
angeli,  adorant  dp- 
minaliones,  tremunt 
potestates  :  cœii  cœ- 
iorumque  virtules,  ac 
beala  seraphim,socia 
exsultalione  concélé- 
brant. Cum  quibus  et 
noslras  voces  ut  ad- 
mitli  jubeas  depreca- 
mur,  supplici  confes- 
sione  dicenles  :  San- 
clus,  etc.  col.  1078. 


un  géanl  pour  par- 
courir sa  carrière  ; 
parti  des  hauteurs  du 
ciel,  il  arrive  à  l'autre 
extrémité. 

^   Le  Seigneur  soit 
avec  vous;  i^  Et  avec 
voire  esprit. 
Prions. 

Accordezà  nos  priè- 
res. Seigneur  noire 
Dieu,  que  les  mystères 
divins  établis  par  vous 
pour  la  rémission  de 
nos  péchés ,  nous 
soient  à  la  fois  un 
remède  pour  le  lemps 
présent  et  pour  le 
lemps  à  venir. 

Soutenez, Seigneur, 
par  voire  grâce,  ceux 
que,  dans  votre  bonté, 
vous  fortifiez  par  vos 
sacrements;  afin  que 
nous  ressentions  les 
effets  de  votre  rédem- 
ption, non-seulement 
dans  vos  saints  mys- 
tères, inais  encore 
dans  toute  notre  vie; 
Par  Notre-Seigneur 
Jésus-Christ,  etc. 


ad  currcndam  viam  : 
a  summo  cœlo  egres- 
sio  ejus,  el  occursus 
cjus  usque  ad  sum- 
mum ejus. 

f  Dominus  vobis- 
cnm;  i^  Et  cum  spi- 
rilu  luo. 

Or  émus. 
Quaesumus ,  Domi- 
ne Deus  noster  ,  ut 
sacrosancta  mysleria 
quœ  pro  reparalionis 
nostrœ  muniminecon- 
tulisti  ,  et  praesens 
nobis  remediura  esse 
facias,  et  futurum. 


Quos  tuis,  Domine, 
reQcis  sacramenlis, 
conlinuis  altoUe  be- 
nignus  auxiliis;  ut 
tuiBredemptionis  eiïe- 
clum  ,  et  myslcriis 
capiamus,  et  mori- 
bus;  Per  Dominum 
noslrum  Jesum  Chri- 
slum  Filium  luum, 
qui  lecum  vivit  el  ré- 
gnât in  unitate  Spiri- 
lus  sancti,  etc. 


LE  SAMEDI  DES  ODATRE-TEMPS  DE  CARAmB. 

Secrète. 


Nous  vous  en  sup- 
plions ,  Seigneur  , 
sanctifiez  nos  jeûnes 
par  ces  saints  sacri- 
fices, afin  qu'ils  opè- 
rent sur  nos  âmes  ce 
que  notre  fidélité  à 
les  observer  signifie  à 
l'extérieur. 

Nous  vous  en  con- 
jurons ,  Seigneur , 
faites  vous-même,  par 
ces  saints  mystères, 
que  nous  vous  les  of- 
frions avec  un  cœur 
digne  de  vous;  Par 
Notre-Seigneur  Jé- 
sus-Christ. 

Préface. 


Prœsenlibus  sacri- 
ficiis,  quaesumus,  Do- 
mine, jejnnia  nostra 
sanclifica,  ut  quod 
observanlia  nostra 
profîlelur  exterius  , 
intrinsecus  operetur. 


'  Tuis,  quaesumus. 
Domine,  operare  ray- 
steriis ,  ut  hœc  tibi 
munera  dignis  men- 
tibus  offeramus;  Per 
Dominum  noslrum 
Jesum  Christum. 


Il  est  véritablement 
juste  et  raisonnable, 
il  est  équitable  ol  sa- 
lutaire de  vous  rendre 
grâces  en  tout  lemps 
et  en  tout  lieu,  Sei- 
gneur saint  ,  Père 
tout-puissant,  Dieu 
éternel,  qui  vous  ser- 
vez du  jcûine  corporel 
pour  dompter  nos 
passions,  élever  nos 
âmes  vers  vous,  nous 
faire     pratiquer     la 


Vere  dignum  et 
justumesl,aequum  et 
salutare  ,  nos  tibi 
semper  el  ubique 
gralias  agere,  Domino 
sancle,  Pater  omnipo- 
tens, œterne  Deus, 
qui  corporali  jcjnniu 
vilia  comprimis,men- 
lem  élevas,  virlutem 
largiris  et  praemia  , 
per  Christum  Domi- 
num nostrum;  per 
quem        majestatem 


1095 


ORD 


verlu,  et  nous  accor-  tuam  laudant  angeli, 

dcrensuitelcs  récom-  adorant     dominatio- 

pcnses  célestes,  par  nos,  Iremunt  polcsta- 

Jésus-Christ     Notre-  tes;  cœli,   cœloruni- 

Seigneur;    c'est   par  que  virlutes,  acbeata 

lui    que     les    anges  seraphim,  socia  ex- 

loucnt  votre  majesté,  sultalione      concele- 

(]ue  les  dominations  brant.  Cum  quibus  et 

laiiorent ,     que     les  nostras  voces  ut  ad- 

puissanceslarévèrcnt  mitli  jubeas  depreca- 

cn  tremblant,  et  que  mur,  supplici  confes- 

Ics  cieux,  les  vertus  sione  dicentes; 
des  cieux  et  les  bien- 
heureux séraphins  célèbrent  ensemble  votre 
gloire  avec  des  transports  de  joie.  Nous  vous 
prions  de  permettre  que  nous  unissions  nos 

voix  à  celles  de  ces  esprits    bienheureux  , 
pour  chanter  avec  eux  humblement  proster- 
nés : 
Sanctus,  etc. 

Communion  et  postcommimlon. 

ScigneurmonDieu,  DomineDeus  meus, 

j'ai   espéré  en  vous  ;  in  te  speravi  ;  libéra 

délivrez-moi  de  tous  me  ab  omnibus  per- 

ceux  qui  me  persécu-  sequentibus    me  ,   et 

tcnt,  et  sauvez-moi.  eripe  me. 

t    Le  Seigneur  soit  ^   Dominus    vobis- 

avec  VOUS;  i^  Et  avec  cum  ;  ^   El  cum  spi- 

volre  esprit.  ritu  tuo. 

Prions.  Oremus. 

Que  vos  dons  san-  Sanclificationibus 

clificateurs, Dieu  tout-  tuis  ,        omnipotens 

puissant,    guérissent  Deus,  et  vilia  nostra 

nos  vices,  et  devien-  curentur,  et  remédia 

nent  pour  nous  des  nobis  aeterna  prove- 

remèdes  éternels.  niant. 

Soutenez,  Seigneur,  Quos  tuis, Domine, 

par  votre  grâce  ceux  reficis     sacramentis, 

que, dans  votre  bonté,  continuis  allolle  be- 

vous  fortifiez  par  vos  nignus    auxiliis;    ut 

sacrements;  afin  que  tuœ  redemplionis   ef- 

nous   ressentions  les  feclura,  et   mysteriis 

effets  de  votre  rédem-  capiamus ,   et   mori- 

ption,  non-seulement  bus;    Per   Dominum 

dans  vos  saints  mys-  nostrum  Jesum  Chri- 

tôres,     mais    encore  stum    Filium    tuum, 

dans  loute  notre  vie;  qui  teeuin  vivit  et  re 

Par  Notre  -  Seigneur  gnat  in  unitate  Spi- 

Jésus-Chrisl,  etc.  rilus  sancti,  etc. 

LE  SAMEDI  AVANT  LE  DIMANCHE  DE  LA  PASSION. 
Secrèle. 

Recevez  nos  offran-  Oblationibus     no- 

des  ,    nous    vous    en  slris,  quaesumus,  Do- 

supplions,   Seigneur,  mine,  placare  susçe- 

laissez-vous    loucher  plis  :  et  ad  te  nostras 

par  elles,  et  atlirez  à  eliam  rebelles   com- 

vous  avec  bonté  nos  pelle  propilius  volun- 

volontés    même   re-  tates. 
belles. 

Nous  vous  en  con-  Tuis  ,   quœsumus , 

jurons,  Seigneur,  fai-  Domine, operare  my- 

tes   vous-même,  par  steriis ,   ul    hœc    tibi 

ces  saints  mystères,  munera  dignis  men- 

que  nous  vous  les  of-  tibus  offeramus;  Per 

frions  avec  un  cœur  _  Dominum      nostrum 

digne   de   vous;  Par  Jesum  Christum. 
Nol'/c-Seigueur  Jébus-Glirisl. 


ORD  m\ 

l'iéface du  Carême.  {Voyez  plus  haut.) 
Communion  et  postcommunion. 

LeSeigneurestmon  Dominus  régit  me, 

pasteur,    et   rien    ne  et  nihil  mihi  décrit  ; 

me  manquera;  il  m'a  in  loco  pascuse  ibi  me 

placé    dans    d'excel-  collocavit  :  super  a- 

ients     pâturages;    il  quam  refectionisedu- 

m'a  conduit  près  des  cavit  me. 
eaux  salutaires. 

f  Le  Seigneur  soit  t    Dominus  vobis- 

avec  vous;  ^  Et  avec  cum;  i^  Et  cum   spi- 

votre  esprit.  ritu  tuo. 

Prions.  Oremus. 

Purifiez-nous,  Sei-  Tua  nos,  quœsu- 

gneur,  nous  vous  en  mus,  Domine,  sancla 

supplions  ,     par  vos  purificent  ,  et  opera- 

sainls   sacrifices,   et  tione  sua  tibi  placitos 

que  leur  verlu  nous  esse  perficiant. 
rende  agréables  à  vos 
yeux. 

Soutenez, Seigneur,  Quos  tuis,  Domine, 

par  votre  grâce,  ceux  reficis    sacramentis, 

que,dansvotrebonlé,  continuis  atloUe  be- 

vous  fortifiez  par  vos  nignus    auxiliis;    ut 

sacrements;  afin  que  tua;  redemptionis  ef- 

nous  ressentions  les  feclum,    et  mysteriis 

effets  de  votre  rédem-  capiamus,    et   raori- 

ption, non-seulement  bus;    Per    Dominum 

dans  vos  saints  mys-  nostrum  Jesum  Chri- 

lères,    mais     encore  stum  Filium    tuum , 

dans  toute  notre  vie;  qui  tecum  vivit  et  re- 

Par    Notre-Seigneur  gnat  in  unitate  Spi- 

Jésus-Ghrist,  etc.  rilus  sancti,  etc. 

LE  SAMEDI  SAINT. 
Secrète. 

Recevez,  nous  vous  Suscipe  ,     quaso- 

cn    supplions  ,    Sei-  mus.  Domine,  preces 

gneur,  les  prières  et  populi  tui,  cum  obla- 

les  oblations  de  votre  tionibus    hostiarum  : 

peuple,  afin  que,  con-  ut  paschalibus  initia- 

sacrées   par  le  mys-  ta  mysteriis,  ad   ae- 

Icrede  laPâquo,elles  ternilatis    nobis   me- 

contribuent  par  votre  delam,   te   opérante, 

grâce  à  nous  assurer  proficiant. 
le    bonheur    élernel. 

Nous  vous  en  con-  Tuis,    quaesumus, 

jurons  ,      Seigneur  ,  Domine,  operare  my- 

failes  vous-même,  par  steriis ,    ul  haec   tibi 

ces  saints   mystères,  munera  dignis  menti- 

que   nous    vous    les  bus    offeramus;   Per 

offrions  avec  un  cœur  Dominum      nostrum 

digne  de  vous;   Par  Jesum  Christum. 
Nolre-SeigneurJésus- 
Ghrist. 

Préface. 

Il  est  véritablement  Vere     dignum    et 

juste  et  raisonnable  ,  justum  est,  sequumet 

il  est  équitable  et  sa-  salutare,  te  quidem, 

lutaire  de  vous  louer  Domine,  omni    tem- 

toujours,  mais  prin-  pore,  sed  in  hac  po- 

cipalement    et    avec  lissimum  nocte  glo- 

plus  de  pompe  en  cette  riosius      pr«edicare  , 

sainte  nuit  où  Jésus-  cum  Pascha  nostrum 

Christ  notre  Agneau  immolatus  est  Chri- 

pascal    sesl   immolé  stus  :  ipse  enim  verus 

pournous;  car  il  est  eslAgnusquiabstulit 

véritablement       l'A-  pcccata   mundi ,   qui 


DlOTlOiNNAlUt;  Dl-S  CLKKMONIKS  I/f  DKS  lilïKS  SACRLS. 


1095 

gncTU  qui  a  cflaeé  les 
péchés  du  monde,  qui 
a  détruit  noire  mort 
par  la  sienne,  cl  qui 
nous  a  rendu  la  vie 
par  sa  résurrection. 
C'est  pourquoi  nous 
nous  unissons  aus. 
anges  et  aux  archan- 
ges, aux  trônes,  aux 
dominations  et  à  toute 
l'armée  céleste,  pour 
chanter  un  cantique 
à  votre  gloire,  en  disant  sans  cesse 
etc. 

Après  le  Memeiito  des  vivants  ; 


10% 


morlem  nostram  mo- 
riendo  deslruxit  ,  cl 
vilam  rcsurgendo  re- 
paiavii.  Kt  idro  cum 
angelis  et  archange- 
lis  ,  cuin  tliroiiis  et 
dominationibus,  cum- 
que  omni  inilitia  cœ- 
leslis  exercitus,  hym- 
num  gloriaî  luse  ca- 
niraus,  sine  fine  di- 
ccntes  :  Sanclus,  etc. 


Saint, 


effets  de  votre  rédem- 
ption, non-seulement 
dans  vos  saints  mys- 
tères ,  mais  encore 
dans  toute  noire  vie; 
Par  Notre-Seigncur 
.lésus-GhrisI.etc. 


Participant  à  une 
même  communion  et 
célébrant  la  très- 
sainte  nuit  de  la  ré- 
surrection de  Notre- 
Seigneur  Jésus-Christ 
selon  la  chair,  nous 
honorons  la  mémoire, 
en  premier  lieu,  de  la 
glorieuse  Vierge  Ma- 
rie, mère  du  même 
Jésus-Christ,  etc. 

Nous  vous  prions 
donc.  Seigneur,  de 
recevoir  favorable- 
ment cette  offrande 
de  notre  servitude , 
qui  est  l'offrande  de 
toute  votre  famille; 
nous  vous  la  présen- 
tons également  pour 
ceux  que  vous  avez 
daigné  régénérer  par 
l'eau  et  par  le  Saint- 
Esprit,  en  leur  accor- 
dant la  rémission  de 
tous  leurs  péchés  ;  et 
nous  vous  supplions 
de  nous  établir  dans 
votre  paix,  etc. 


Communicantes,  cl 
noclem  sacralissi- 
mam  célébrantes  re- 
surrectionis  Domini 
nostri  JcsuChrisli  se- 
cnndum  carnem;  sed 
et  memoriam  véné- 
rantes, impriinis  glo- 
riosœ  seniper  virginis 
Mariœ,genilricisejus- 
dem  Dei,  etc. 

Voy.  col.  1079. 

Hanc  igilur  obla- 
lionem  servitutis  no- 
slrœ,  sed  et  cunclae 
familiiE  tua; ,  quam 
tibi  offeriiuus  pro  his 
quoque  quos  regene- 
rare  dignatus  es  ex 
aquaetSpiritusancto, 
tribueus  eis  remis- 
sioneni  omnium  pec- 
catorum;  qusesumus, 
Domine,  ut  placatus 
accipias,  dicsque  no- 
stros  in  tua  pace  dis- 
ponas,  atqueabœler- 
na  damnationc,  etc. 

Yoy.  ibid. 


(//  n'y  a  pas  de  conmunion.) 
Postcommunion. 


jk  Le  Seigneur  soit 
avec  vous  ;  nj  El  avec 
votre  esprit. 
Prions. 

Répandez  en  nous, 
Seigneur  ,  l'esprit  de 
votre  charité,  afin  que 
ceux  que  vous  avez 
rassasiés  de  vos  sa- 
crements dans  celte 
solennité,  n'aient,  par 
votre  grâce  ,  qu'un 
même  esprit    et    un  même  cœur. 

Soutenez, Seigneur,        Quos  luis,  Domine, 


y.  Doniinus  vobis- 
cum;  R,.  El  cum  spi- 
ritu  luo. 

Oromis. 

Spirilumnobis,  Do- 
mine, luœ  charitatis 
infunde;  ut  quos  sa- 
cramentis  paschali- 
bus  satiasti,  tua  fa- 
cias  pietale  concor- 
des. 


par  votre  grâce,  ceux 
que,  dans  votre  bonté, 
vous  fortifiez  par  vos 
sacrements;  afin  que 
nous  ressentions  les 


capiamus,etmoribus; 
Per  Dominum  nos- 
trum  Jesuni  (^hrislum 
Filiuni  tuuin,  qui  te- 
cum  vivit  et  régnai  in 
unilate  Spiritus  saii- 
cti,  etc. 


LE  SAMEDI  DESQOATRE-TEMPS  DE  LA  PENTËCÔTK. 

Secrète. 
Pourquenosjeûnes        Ul  accepta  tibi  sini. 


Domine,  nosira  joju- 
nia  ,  prœsta  nobis , 
qussumus,  hujus  iiiu- 
nere  sacramenli  pu- 
rificalum  libi  peclus 
oiïcrre. 


reficis  sacramentis, 
continuis  aliolle  be- 
nignus  auxiliis  ;  ut 
tuae  redcmplionis  cf- 
feclum,  cl  mysleriis 


vous  soient  agréa- 
bles, accordez  à  nos 
prières ,  Seigneur  , 
que,  par  la  vertu  de 
ce  sacrement ,  nous 
vous  offrions  un  cœur 
pur. 

Nous  vous  en  con- 
jurons, Seigneur,  fai- 
tes vous-même,  par 
ces  saints  mystères, 
que  nous  vous  les 
offrions  avec  un  cœur 
digne  de  vous;  Par 
Nolre-Scigneur  Jésus- 
Christ. 

Prélace. 
Il  est  véritablement 
juste  et  raisonnable, 
il  est  équitable  cl  sa- 
lutaire de  vous  rendre 
grâces  en  tout  temps 
et  en  tout  lieu.  Sei- 
gneur saint,  Père  tout- 
puissant.  Dieu  éter- 
nel, par  Jésus-Christ 
Notre-Seigneur,  qui, 
étant  monté  au  plus 
haut  des  cieux  et  s'é- 
lanl  assis  à  votre 
droite,  fit  descendre 
en  ce  jour  sur  ses 
enfants  d'adoplion  le 
Sainl  -  Esprit ,  qu'il 
avait  prorais.  C'est 
pourquoi  le  monde 
entier  répandu  sur 
la  terre  est  transporté 
d'une  sainte  joie  ; 
les  vertus  des  cieux 
et  les  puissances  an- 
géliques  chantent  un 

cantique  à  Tolre  gloire,  en  disant  sans  cesse  : 
Sanclus,  etc. 

Après  le  Mémento  des  vivanls  : 
Participant  à  une  Communicantes,  cl 
même  communion,  et  diem  sacratissimum 
célébrant  le  sainl  jour  Penlecostcs  celcbran- 
de  la  Pentecôle,  jour  tes  quo  Spiritus  san- 
où  le  Saint-Esprit  est  dus  aposlolis  innu- 
descendu  sur  vos  mcris  linguis  appa- 
apôlres  sous  la  figure  ruit  ;  sed  cl  menio- 
d'une  multitude  de  riam  vénérantes,  etc. 
langues  de  feu,  nous 

honorons  la  mémoire,  en  premier  lieu,  de  la 
glorieuse  Vierge  Marie  ,  Mère  de  Jésus - 
Christ  NolrcSeigneur,  de  vos  bicnlicurcux 
apôtres,  etc. 


ïuis,  quœsumus, 
Domine,  opcrarc  my- 
sleriis ,  ut  hcoc  tibi 
munera  dignis  menti- 
bus  offeramus  ;  Per 
Dominum  nostrum 
Jesum  Christum. 


Vere  dignum  et 
juslum  est ,  œquum 
et  salutarc,  nos  tibi 
semper  et  ubiquc  gra- 
tias  agere ,  Domine 
sancte,  Pater  onini- 
polens,  îclerne  Deus, 
per  Christum  Domi- 
num nostrum  ;  qui  ag- 
ccndens  super  omnes 
cœlos,  sedensque  ad 
dexteram  tu;im,  [iro- 
missum  Spiritum  san- 
clum  hodierna  die  in 
filios  adoptionis  effu- 
dil.  Quapropler,  pro- 
fusis  gaudiis,  lotus  in 
orbe  Icrrarum  mun- 
dus  exsullal;  sed  et 
supernae  virtules  at- 
que  angelicîe  poles- 
tales,hymuumgloriae 
tus  concinunt,  sine 
fine  dicenles: 


lO'.i" 


ORD 


Nous  vous  prions  Hanc  igitur  obla- 
donc  ,  Seigneur  ,  (le  lioneni  scrvilulis  no- 
rt'ccvoir  favorable-  slrœ,  sed  cl  cunct» 
nient  cette  olTrande  faniiliœ  luce,  quam 
de  notre  servitude  ,  libi  olïerinius  pro  his 
qui  est  aussi  celle  de  quoque  quos  rcgene- 
toule  voire  famille  ;  rare  dignalus  es  ex 
nous  vous  la  présen-  aqua  et  Spiritu  san- 
tons également  pour  cto,  tribuens  eis  re- 
ceux  que  vous  avez  missionem  omnium 
daigné  régénérer  par  peccalorum  ;  qujesu- 
l'eau  cl  par  le  Saint-  mus,  Domine,  ut  pla- 
Esprit,en  leur  accor-  calus  accipias,  dies- 
dant  la  rémission  de  que  noslros  in  tua 
tous  leurs  péchés,  et  pace  disponas,  atque 
nous  vous  supplions  ab  éetcrna  damna- 
dc  nous  établir  dans  lione,  etc. 
votre  paix,  etc. 

Communion  et  postuoiiimunion. 

L'esprit  souflle  où  Spiritus    ubi    vult 

il  veut,  et  vous  en-  spiral,  ol  voccm  ejus 

tendez  sa  voix  ,  aile-  audis  ,  alléluia  :   scd 

luia  ;   mais   vous   ne  ncscis    unde   vcni.il , 

savez  ni  d'où  il  vient,  aut  quo  vadat ,  alb;- 

ni  où  il  va  ,  alléluia  ,  luia,   alléluia,  alle- 

alleluia,  alléluia.  luia! 

y  Le  Seigneur   soil  y  Dominus    vobis- 

avec  vous-  lîj  El  avec  cum;!^Ei  cumsiiirilu 

voue  esprit.  tuo. 

Prions.  Oremus. 

Que  vos  mystères  ,  Prœbeant nobis, Do- 
Seigneur  ,  nous  don-  mine  ,  divinum  tua 
nenlune  fcrveurtoule  sancta  fervorem,  quo 
divine,  qui  nous  fasse  eoruni  pariter  cl  actu 
trouver  en  eux  nos  deleclemur  et  fruclu. 
délices  et  des  fruits 
de  salut. 

Soutenez, Seigneur,  Quos  luis,  Domine, 

par  voire  grâce,  ceux  refîcis    sacramenlis  , 

.que,  dans  votre  bonté,  conlinuis  atlolle   bc- 

vous  forliDez  par  vos  nignus    auxiliis;    ut 

sacrements  ;  alln  que  tuœ  rcdemplionis  cf- 

nous' ressentions  "  les  fectuni ,  et  mjsteriis 

effets  de  votre  rédemp-  capiamus  ,    et'  mori- 

tion ,  non-seulemenl  bus;   Per    Dominum 

dans  vos  saints  niys-  noslrum  Jcsum  Chri- 

tères  ,    mais    encore  slum    Filium  ■  tuuni, 

dans  toute  notre  vie  ;  qui  tecum  vivit  et  re- 

par    Notre- Seigneur  gnal  in  unilale   Spi- 

Jésus-Christ,  etc.  ritus  sancti,  etc. 

LE  SAMEDI  DES  QCATBE-TEMPS  DE  SEPTEMBRE. 

Secrète. 


Accordez  à  nos 
prières  ,  Dieu  tout- 
puissant  ,  que  le  sa- 
crifice offert  à  votre 
majesté  :  nous  ob- 
tienne la  grâce  de  la 
dévotion  ,  et  le  bon- 
heur éternel. 

Nous  vous  en  con- 
jurons, Seigneur,  fai- 
tes vous-même  ,  par 
ces  saints  mystères  , 
que  nous  vous  les  of- 
frions avec  un  cœur 
Dictionnaire 


Concède ,  quœsu- 
mus  ,  omnipolens 
Deus.utoculisluœma- 
jestatis  munus  obla- 
tum,  etgraliam  nobis 
devotionis  obtineat  , 
et  elTcctum  beatœ  pe- 
rennilalis  acquirat. 
'■  Tuis  ,  quEesumûs  , 
Domine,  operare  mys- 
leriis,  ulhcBC  tibi  mu- 
npra  dignis  mcnlibùs, 
offeramus  ;  Per  Do- 
minum noslrum 
DES  Rites  sacrés.  IL 


ORD  io98 

digne   de   vous;    par    Jesuni  Christum. 

Noire-Seigneur  Jésus- 

Cbrisl. 

Préface  commune  [col.  1091). 

Communion  et  Poslcommunion. 

Le   septième    mois  Menseseptimofesta 

vous    célébrerez    ces  celebrabitis  ,  cum  ia 

fêtes, qui  rappelleront  labernaculis  habilare 

que  j'ai   fait  habiter  fecerim  filios   Israël, 

les    enfants    d'isr.iël  cum  educcrem  eus  de 

sous  la  tente,  lorsque  terra  ^gypti,cgo  Do- 

je  les   ai   tirés  de  la  minus  Deus  vesler. 
terre   d'Egypte  ,    moi 
le  Seigneur  votre  Dieu. 

y  Le  Seigneur  soit  y  Dominus    vobis- 

avec  vous  ;  i^  Et  avec  cum;  liiEt  cum  spiritu 

votre  esprit.  tuo. 

Prions.  Oremus. 

Accordez  à  nos  prié-  Perficiant  in  nobis , 

res ,    Seigneur  ,    que  Domine  ,  quaesumus  , 

vos  sacrements  opè-  tua  sacramenla  quod 

rent  en  nous  ce  qu'ils  coulineul  ;    ut    quai 

signilient  ,    afin    quo  nunc  specie  gerimus, 

nous   possédions    un  rerum  veritule  capia- 

jour  en  réalité  ce  que  mus. 
nous   ne  voyons  au- 
jourd'hui qu'en  figure. 

Soutenez, Seigneur,  Quos  tuis,  Domine, 

par  votre  grâce,  ceux  reficis    sacramenlis, 

que  dans  votre  bonté  conlinuis  atlolle  be- 

vous  fortifiez  par  vos  nignus    auxiliis  ;   ut 

sacrements  ;  afin  que  luœ  rcdemplionis  ef- 

nous  ressentions   les  fectum  ,  et  mysleriis 

effets    de    votre    ré-  cipiamus,etmoribus; 

demptiou,  non- seule-  Per    Dominum    uos- 

menl  dans  vos  saints  trum  Jesum  Christum 

mystères, maisencore  Filium  tuum,  qui  te- 

dans  toute  notre  vie  ;  cum  vivit   et   reguat 

par    Noire-Seigneur  in    unitate     Spiritus 

Ji'sus-Chrisl,etc.  sancti,  etc. 

TITRE  ClNCltlEME. 

Messes  propres  des  jours  d'ordination,  depuis 
la  Secrète  jusqu'à  la  Pustcommiinion. 

BITE  PARISIEN,  VIENNOIS,  ETC. 

LE    SAMEDI    DES    QUATRE -TEMPS     DE     LAVENT. 

Secrète. 

Nous  vous  offrons,  Tibi ,  Domiue  ,  pro 
Seigneur,  une  hostie  peccaiis  nostris  lios- 
de  propitiatioa  pour  tiam  propilialionisof- 
nos  péchés,.vous  sup-  fcrimus.,  humiliter  dé- 
pliant humblemenlde  prccantes  ut  ad  nus 
nous  envoyer  au  plus  cito  railtere  digneris 
tôt  celui  que  vous  de-  quem  missurus  es  , 
vez  envoyer,  qui  est  omnisjuslitiœfonteoi, 
la  source  de  toute  jus-  Dominum  nostruui  Je- 
tice,  Notre-Seigneur  sum  Christum. 
Jésus -Christ  votre 
Fils.    . 

-  Nous  vous  en  con-  Tuis  ,  quaesumus  ,' 
jurons,  Seigneur,  fai-  Domine, operare mys« 
tes  vous-même,  par  leriis,  ut  hœc  tibi  mu- 
ces  saints  mystères  ,  liera  dignis  menlibus 
que'nous  vous  les  of-  offeramus.  Per  Do- 
trions  avec  un  cœur  minum  noslrum  Je- 
3o 


io;)0 


disiic    de    vous 
Nolrc-Seigneur  Jésus 
Clirisl. 


DICTlON.NAmK  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES 
Pur    sum  Clirislum. 


\m 


Dans  tous  Ips  siù- 
clos  (les  siècles.  i^xVinsi 
soll-il. 

t  Le  Seipiicur  soit 
avec  vous;  i^  El  avec 
volrc  esprit. 

^  lîlt'vcz  vcvs  cœurs; 
1^  Nous  les  avons  vers 
le  Sfij;ncur. 

f  Krndoiis  grâces 
au  Seijiiieur  notre 
Dieu  ;  i^  Cel.i  est  juste 
et  raisonnable. 

Il  est  véritablement 
juste  et  raisonnable  , 
il  est  équitable  et  sa- 
lutaire de  vous  rendre 
grâces  en  tout  temps 
et  en  tout  lieu  ,  Sfi- 
gnnur  saint,  Père  tout- 
puissaiil,  Dieu  éter- 
nel ,  par  Jésus-Clirist 
Notre-Sc'igneur  ,  que 
v/)us  avez  promis  ,  ô 
Dieu  de  miséricorde 
et  fidèle  dans  vos  pro- 
messes ,  pour  élie  le 
Sauveur  du  genre  hu- 
main perdu  par  le 
péché  ;  dont  la  lu- 
mière doit  instruire 
les  ignorants,  la  sain- 
teté justifier  les  im- 
pies, la  force  fortifier 
les  faibles.  Puis  donc 
que  celui  que  vous 
devez  envoyer  appro- 
che, et  que  le  jour  de 
notre  délivrance  eom- 
inence  à  luire,  pleins 
de  confiance  en  vos 
promesses,  nous  nous 
livrons  à  une  sainte 
joie.  C'est  piinrquoi 
nous  nous  unissons 
aux  anges  et  aux  ar- 
changes, aux  trônes, 


Préface. 

Per  oninia  saocula 
sxculorum.  i^  Amen. 


f  Dominns  vobis- 
cuin;  i}  Elcunispirilu 
tuo. 

^  Siirsuni  corda  ; 
1^  Habemus  ad  Dumi- 
num. 

f  Gralias  agamus 
Domino  Dec  nostro  ; 
1^  Dignuni  et  juslutn 
est. 

Vere  dignum  etju- 
.stum  est ,  Bcquiiin  et 
salulare.nos  lihi  sera- 
per  et  ubiqoe  grali:is 
agerc!,  Domine  sanc- 
le,  Paler  omnipotens, 
œlernc  Deus  ,  per 
Ciiristum  Dominum 
noslruni  ;  quem  per- 
(lilo  liominuni  gcneri 
Salvatoreiii  miseri- 
cors  el  fidelis  promi- 
sisti  ,  cujus  Veritas 
instruerct  inscios  , 
sanctitas  jnslificaret 
impios  ,  virtus  adju- 
varet  inQrmos.  Dura 
ergo  prope  est  ut  ve- 
niat  quem  missurus 
es  ,  et  dics  afiulget 
liberaiionis  nostioj  ; 
in  liac  proinissioiium 
luaruni  fide  piis  gau- 
diis  exsull.'imus.  Et 
ideo  cum  angelist'tar- 
changi'lis,  cum  Ihro- 
iiis  etdominalionibus, 
cumquc  umni  mililia 
cœleslis  exercilns  , 
hymiium  glorio;  liiae 
canimus  ,  bine  fine 
(iicenlcs  : 

aux  dominalions  et  à 


toute  l'armée  céleste,  pour  clianler  un  canti- 
que à  votre  gloire,  eu  disant  sans  cesse  : 
Sanclus,  etc. 

Communion  e.i  Poslcomniunion 

Exsultenl  el  Iseten- 
tur  super  t<>,  Doruine, 
omnes  quffirentes  le; 
et  diiaiil  semper  : 
Magnificetiir  Domi - 
nus,  qui  diligunt  sa- 
lularc  luum. 


Que  tous  ceux  qui 
vous  cherchent ,  Sei- 
gneur ,  trouvent  en 
vous  leur  joie  el  leur 
allégresse  ;  que  ceux 
qui  aiment  le  salut 
qui  vienl  de  vous,  di- 
sent sans  cesse  :  Gloi- 
re au  Seigneur  ! 

f  Le  Seigneur  soit 
avec  vous  ;  ^  Et  avec 
votre  esprit. 


Prions. 
Ne  permellez  pas  , 
Seigneur,  (|ue  rii-n  de 
terrestre  nous  arrête 
dans  notre  empresse- 
ment à  nous  rendre 
au  devant  de  votre 
Fil->  ;  mais  failes  qu'u- 
niquement occupés 
des  biens  du  ciel,  nous  ayons  un  jour  le  boa 
lieur  d'y  pariici|)er. 


Oreimts. 
Feslinaiiles  in  oc- 
rursum  Filii  Uii,nulla 
nos ,  quœsumus.  Do- 
mine, lerreiia  pracpe- 
di.inl,sed(a'leslisvilœ 
conversalid  fiicial  nos 
ejus  esse  consurles. 


Soulenez,  Seigneur, 
par  votre  giâce,  ceux 
que, dan.,  voirelioiilé, 
vous  fortifiez  par  vos 
sacrements;  afin  que 
nous  resscniioiis  les 
effets  de  votre  ré- 
demj  lion,  non-scnle- 
menl  dans  vos  saints 
mystères,  mais  encore 
dans  loule  noire  vie  ; 
par  Nuire -Seigneur 
Jésus-GhrisI,  etc. 


Quos  luis,  Do(nine, 
reficis  sacraiiientis  , 
coiilinuis  altiille  be- 
ni^nus  auxiliis  ;  nt 
tuœ  reden)ptionis  ef- 
feclum  ,  t'i  inysleriis 
capi.'imus  ,  et  mori- 
bus  ;  Per  Dominiim 
nosiroiii  .lesuinCliris- 
lum  Filium  luum,  qui 
Icctim  vivit  el  n  giiat 
in  nnilale  Spirilus 
saneli,  elc. 


LE  SAUEDI  DES  QUATRE-TEMPj  DE  CiUÉUE. 
SetTÈlc. 
qui  déli-        Deus,  in  le  speran- 


O  Dieu, 
vrez,  dans  votre  mi- 
séricorde ,  ceux  qui 
espèrent  en  vous,  pré- 
servez-nous de  la 
contagion  de  tout  pé- 
ché, el  ne  permeltiz 
pas  (|ue  les  liens  de 
l'iniiiuilé  nous  en- 
cliaiiienl  ;     afin    que 

nous  trouvions  une  liberté  assurée  dans  ce- 
lui d'où  vient  toute  justice. 

Nous  vous  <  n  con-        Tuis  ,    quœsumus  , 


lium  misericurs  libe- 
rator,  ab  uuini  nos 
pravitalis  lucre  con- 
sorlio  ,  ncc  ullis  ini- 
quilatum  vincuiis  pa- 
liai'isastriiigi;ul  undc 
nobis  csi  toia  pielas , 
inde  sil  luia  libellas. 


jurons.  Seigneur,  lai- 
tes vous-même  ,  par 
ces  saints  mystères  , 
que  nous  vous  les  of- 
frions avec  un  cœur 
digne  de  vous  ;  par 
NiilreSeigneur  Jésus- 
Christ. 

Tréfacc  Ju  CarCme  {col.  1002) 
Ceiiiiiiuiiion  et  l'ustconiiuunioii 


Domine,  operareniys- 
leriis  ,  ut  bœc  libi 
muncra  dignis  tnen- 
libus  (ifferamus  ;  Per 
Dom  i  n  u  m  nosi  runi  J  e- 
sum  Clirislum. 


Sauvez-nous,  ô  Sei- 
gneurnotre  Dieu, afin 
que  nous  célébrions 
votre  s.iinl  nom,  et 
qu"  nous  mettions 
noire  gloire  à  vous 
louer. 

r^  Le  Seigneur  soit 


Salvos  nos  fac,  Do- 
mine Deus  nosler ,  ut 
coiiliieamur  nomiiii 
saiiclo  tuo,  et  glorie- 
mur  in  laude  tua. 


f    Dominns  vohis- 


avec  vous  ;  ^  El  avec    cum;  ^Ëlcum  spirilu 


f  Dorainus  vobis- 
cum;  ^Ët  cumspirilu 
tuo. 


votre  esprit. 
Prions. 
Seigneur,  qui  êtes 
la  vie  des  mortels  cl 
le  salut  des  pécheurs, 
effacez  en  nous  ,  par 
la  grâce  de  ces  saints 
mystères,  les  taches 
du  péché,  et  revêtez- 


tuo 

Oremus. 
Deus ,  vila  morla- 
lium  ,  salusque  pec- 
calorum,auferanobis 
per  hœc  mysleria  de- 
lictorum  maculas  ,  et 
indue  nos  décore  vir- 
tutUQi  '  ut  fide  sinceri 


nui 

nous  de  l'éclat  des 
vertus  ;  afin  que,  sin- 
cères dans  noire  foi 
el  |)urs  dans  nos  œu- 
vres, nous  arrivions 
Soutenez,  Seigneur, 
par  voire  giâce.eeux 
<iue,  dans  votre  bonté, 
vous  foriiCiez  par  vos 
sacrements  ;  afin  que 
nous  ressentions  les 
elTits  de  votre  ré- 
demption, nou-scule- 
nx'nt  dans  vos  saints 
mystères,  inaisencore 
dans  toute  noire  vie. 
J'ar  Notre  -  Seigneur 
Jésus-Clirist,  etc. 


OIID 

cl  opère  immnculall , 
adaelernant  pervenia- 
mus  Ijœrcdilalcm. 

à  l'héritage  éternel. 
Quos  luis,  Domine, 
rrfici»  sacramcnlis  , 
conlinuis  atlolie  be- 
nigiius  auxiliis  ;  ut 
Inae  ri'dempiionis  ef- 
fecluin  ,  el  mysteriis 
capiamus ,  el  inori- 
bus.  Per  Doininuni 
nostriini  Jesuni  Chris- 
tum  Filium  tuum,  qui 
lecuni  vivil  el  régnât 
in  unitalc  Spinlus 
sancli,  etc- 


LC  SIMEDI  AVANT  LE  DIUANCBE:  DE  LA  PASSION. 

Secrète. 

Seigneur,  Père  tout-  Dei  Palris  omnipo- 
puissanl,  nous  vous  lenlis  Vcrbum  ,  te, 
supplions  par  voire  Domine  .^e^u  Chrisle, 
Verbe  Jésus -Christ  deprecamur  ,  ut  nos 
Notre  -  Si-igneur  de  in  lidc  tui  nominis  ro- 
nous  forlifiiT  dans  la  l)ores  per  spei  perse- 
foi  de  voire  saint  nom  verautiam  ,  el  ehari- 
par  la  fcrmt<téde  l'es-  tatis  cxcellenliam  : 
pérance,  el  par  l'ex-  qu.iteiius  semper  in 
cellenre  de  la  tharili';  bjiio  persévérantes, 
afin  que,  per^évéranl  le  pio  ï.ensu  intelligc- 
toujoursdans  le  bien,  re  ,  et  mundo  corde 
nous  puissions  vous  videre  possimus. 
connaître  par  une  intelligence  pieuse,  et 
vous  voir  par  les  jeux  d'un  tœur  pur. 

Nous  vous  en  con-  Tuis  ,  qua^sumns  , 

jurons,  Seigneur,  l'ai-  Domine, operaremys- 

les  vous-même,  par  teriis,  ut  ba;c  tibi  mu- 


ces  saints  mystères, 
que  nous  vous  les 
offrions  avecun  cœur 
digne  de  vous  ;  Par 
Notr(!  -  Seigneur  Jé- 
sus-Chrisl. 


liera  digiiis  menlibus 
offeramiis;  Per  Do- 
miiiuin  iiostrum  Je- 
suni Christuiii. 


Prùface  du  CarCme  (coM092). 
Communion  el  Poslioiiimunion. 


Votre  lumière.  Sei- 
gneur, éclairera  les 
pas  de  \tts  serviteurs, 
el  ils  meilroiit  leur 
joie  à  glorifier  con- 
tinuellement voire 
nom  ;  car  c'est  de 
vous    que   vient  leur  fo 

y  Le  S  igneur  soit 
avec  vous  ;  i^  Et  avec 
voire  esprit. 
Prions. 

Seigneur  Jésus,  lu- 
mière éternelle,  qui 
êtes  descendu  du  ciel 
pour  délivrer  le  uion- 
tle  des  ténèbres  de 
l'ignorance,  éclairez, 
par  ces  saints  mystè- 


Doniine,  in  luniine 
vullus  lui  anibula- 
bunt,  cl  in  nominc 
luo  exsultabunt  Iota 
die  ;  quoniam  gloria 
virlulis  eorum  tu  es. 

rce  el  leur  gloire. 

y  Dominus  vobis- 
cum  ;  i^  Et  cum  spiritu 
tuo. 

Orcmits 

Domine  Jesu,  lux 
indeficieiis  ,  qui  de 
cœlo  (lesceiulisli  ut 
mtiiiduin  ah  i;;iioran- 
liœtenebiis  liborares, 
da  nobis  per  hœc 
mysteria  illuminalos 


ORD  \  loi 

res,ies  yeux  de  notre  oculos  cordis  ;  ut  et 
cœur;  afin  que  nous  viam  viise  cognosce- 
puissions     connaître  re,  et  in  ea  sine  of- 
la  voie  (jui  conduit  à  fensione  incedcre  va- 
la  vie,  et  y  marcher  leauius. 
toujours  d'un  pas  fer- 
me el  assuré. 

Soutenez,  Seigneur, 
par      votre      grâce  , 
ceux   (joe ,   dans    vo- 
ire bonté,  vous   for-  ..,^.,v.,    „........,,     „, 

lifiez  par  vos  sacre-  tuée  redemplionis'  ef- 
ments  ;  afin  que  nou"s  fectum,  el  mysteriis 
ressciHions  les  effets  capiamus, et moribus; 
de  votre  rédemption,  Per  Dominiim  nos- 
non  -  seulement  dans  trum  JesumChristum 
vos  saillis  mystères  ,  Filium  luum,  qui  te- 
ntais encore  dans  tou-  cum  vivil  cl  régnât 
le  notre  vie.  Par  No-  in  unitate  Spiritus 
Ire  -  Seigneur  Jésus-  sancli  ,  elc 
Christ,  etc. 

LE    SAMEDI    SAI.VT 


Quos  luis.  Domine, 
relicis  sacramcnlis  , 
conlinuis  altolle  be— 
iirgnus    auxiliis;    ut 


Secrète. 


Suscipe,qui£sumu$, 
Domine, eti'Iebistuœ, 
cl  luoruin  hoslias  re- 
natorum  ;  ut  et  con— 
fesïioiie  lui  nominis, 
et  baplisinate  renova- 
li,  senipiternam  bca- 
tiludinem  coosequan- 
lur. 


Tuis  ,  qnœsumus , 
Domine, operare  rays- 
leiiis,  ut  liiec  libi 
munera  dignis  men- 
llbu^  offeranius  ;  Per 
Doniinutn  iiostrum 
Jesuui  Chrislum. 


Daignez  recevoir  , 
Seigneur,  les  obla- 
tious  de  votre  peuple 
el  «le  ceux  qui  ont  élé 
régénérés;  afin  que  , 
par  la  cunlcssion  de 
votre  nom  et  par  la 
vertu  du  sacrement 
de  la  régénéraiion  , 
ils  arrivent  un  jour  à 
la  béatitude  éternelle. 

Nous  vous  en  con- 
jurons. Seigneur,  fai- 
tes vous-même,  par 
ces  saints  mystères  , 
que  nous  vous  les  of- 
frions avec  un  cœur 
digne  de  vi)U<.  Par 
Noire  -  Seigneur  Jé- 
sus-Chrisl. 


Piéf-iCi!  du  samedi  saint  (col.  1094). 

Au  Canon,  Coimmmicanles  el  Ilanc  igilur  propres  («o*. 

lO'Jo). 

(Il  n'y  a  pas  de  Coiiimwiion.) 

Posicommuuion. 

t  Le  Si'ignenr   soil         f  Dominns    vobis- 

avec  vous  ;  i^Etavic    cum;  i^  El  cumspirita 

votre    esprit.  luo. 

Prions.  Oremiis. 

O  Dieu,  qui,  par  le  Dens  qui  nos  per 
mystère  de  la  l'âiiue,  paseliale  mystoriuin 
nous  avez  appris  à  docuisii  veuistalcm 
renoncer  à  notre  an- 
cienne vie  et  à  mar- 
cher dans  la  nouvelle 
vie  du  Saint-Espril  , 


vitse  relinquere,  et  in 
novilale  spiriius  ain- 
liulare  ;  prœsta  ut 
Unigenitus  tuus  per 
faites  que  votre  Fils  hoc  sacramentum  no- 
unique,  qui  s'est  sou-  bis  vilam  suam  tri- 
inisà  la  mort  etqui  l'a  biial,  qui  murlem  no- 
détruite,  nous  com-  stram  suscepit  et 
niunique  par  ce  sa-  occidit. 
crement  la  vie  dont 
il  esl  le  principe. 


1-103 


Soutenez,  Seigneur, 
par  voire  grâce,  ceux 
que,  dans  votre  bon- 
té, vous  fortifiez  par 
Tcs  sacrements  ;  afin 
que  nous  ressentions 
les  effets  de  votre  ré- 
demption, non-seule- 
ment dans  vos  saints 
mystères ,  mais  encore 
dans  toute  notre  vie. 
Par  Notre  -  Seigneur 
Jésus-Christ,  etc. 


DlCTlONN.MItE  DES  CEREMONIES  ET  DES  (VUES  SACRES.  il04 

lorum    unilalc    fidei 
congregelur. 


Qnosluis,  Domine, 
refiiMS  sacranientis  , 
continuis  atlolle  be- 
nignus  auxiliis  ;  ut 
tuœ  redemptionis  cf- 
fectum,  et  mysteriis 
capiamus  ,  et  niori- 
bus.  Per  Doiiiiiiuni 
nostruin  Jesuin  Cliri- 
stum  Filium  tuuui  , 
qui  tccum  vivit  et 
régnai  in  unitale  Spi- 
rilus  sancti  ,  etc. 


LE  SAMEDI  DES  QUATRE-TEMPS  DE  LA  PENTECÔTE. 

Secrile. 

Que  la  vertu  de  vo-  Virtule  sancti  Spi- 

tre  Esprit ,  Seigneur ,  rilus,  Domine,   mu- 

sanctifie  nos  dons,  et  nera'nostra  conlinge, 

faites  que  par  son  in-  et  eodcm  inspirante, 

spiration,  nos  volon-  fac   nos  libi    semper 

lés    soient    toujours  et    devolani     gercre 

soumises  à  la  vôtre  ,  voluntalem,  et    ma- 

et  que  nous  vous  ser-  jeslati    tua;     sincero 

vions  dans  la  sincéri-  corde  servirc 
lé  de  notre  cœur. 

Nous  vous  en  con 


jurons.  Seigneur,  fai- 
tes vous-même,  par 
ces  saints  mystères  , 
que  nous  vous  les  of- 
frions avec  un  cœur 
digne  de  vous.  Par 
Notre  -  Seigneur  Jé- 
sus-Christ. 


Tuis  ,  quœsumus  , 
Dominc,operare  mys- 
teriis, ut  hajc  tibi 
muncra  dignis  men- 
tibus  offeramus.  Per 
Dominum  nostruni 
Jesum   ChristuQi. 


Préface  du  jour  (col.  1096). 

Au  Canon,  Commmicnntcs  et  Uanc  igitiir  propres  {col. 
1096,  1097). 

Communion  cl  Postconimuniou. 

Dabo  eis  corununi, 
ul  timeant  me  ;  fc- 
riam  cum  eis  paclum 
sempilernuiH,  et  non 
desinani  eis  benefa- 
cere  ;  et  '  timoreni 
meum  dabo  in  corde 
corum,  ut  non  recé- 
dant a  me,  alléluia. 


Jeleurdonnerai  un 
même  cœur, afin  qu'ils 
me  craignent  ;  je  ferai 
avec  eux  une  alliance 
éternelle,  et  je  ne  ces- 
serai de  les'  combler 
de  biens  ;  j'imprime- 
rai ma  crainte  dans 
leurs  cœursafin  qu'ils 
ne  s'éloignent  point 
de  moi,  alléluia. 

t  Le  Seigneur  soit 
avec  vous  ;  r^  VA  avec 
votre  esprit. 

Prions. 
'  O  Dieu,  qui  ne  ces- 
sez de  conduire  votre 
Eglise  par  la  lumière 
du  Saint-Esprit,  et  de 
la  forllDer  par  votre 
grâce,  daignez  la  con- 
soler parde  nouveaux 
effets  de  votre  misé- 
ricorde, afin  que  les 
fidèles,  toujours  unis 
dans  son  sein  ,  ne 
soient   occupés   qu'à 


jf  Dominus  vobis- 
cump^Etcumspiritu 
tuo. 

Or  émus. 

Dcus,  qui  Eccle- 
siam  luam  lua>ine 
Spiritns  sancti  regcrc, 
et  gratia  fovere  non 
desiiiis,  dignare  eam 
misericordiie  tua;  ef- 
fectibus  consolari,  ut 
et  jugiti'rin  ejus  sinu 
tibi  servial  unaniini- 
las  sancta  fidoliuni, 
et  ad  ipsani  iufide- 
lium  mulliludu  popu- 


vous  servir,  cl  que  la 
multitude  dos  nations 
infidèles    vienne    s'y 
réunir  dans  l'unité  de  la  foi. 
Soutenez,  Seigneur,        Quos  tuis.  Domine, 


par  votre  grâce,  ceux 
que  dans  votre  bonté 
vous  fortifiez  par  vos 
sacrements  ;  afin  que 
nous  ressentions  les 
effets  de  votre  rédemp- 
tion, non-seulement 
dans  vos  saints  mystè- 
res, mais  encore  dans 
toute  notre  vie.  Par 
Notre  -  Seigneur  Jé- 
sus-Christ, etc. 


reficis  sacramentis 
continuis  allolle  be- 
nignus  auxiliis  -,  ul 
tua;  redemptionis  ef- 
feclum,  et  mysteriis 
capiamus ,  et  mori- 
bus.  Per  Dominum 
noslrum  Jesum  Cliri- 
stum  Filium  tuum  , 
qui  lecum  vivit  et 
régnât  in  unitale  Spi- 
ritus  sancti,  etc. 


LE  SAMEDI  DES  QUATRE-TEMPS  DE  SEPTEMBRE. 

Secrèlc. 
Que  l'hostie  qui  va        Hostia  ,     Domine, 


vous  élre  immolée  , 
Seigneur,  nous  puri- 
fie par  sa  vertu,  de 
tous  noslpéchés,  qu'el- 
le sanctifie  nos  âmes 
elnos'corps,et  qu'elle 
nous  rende  féconds 
en  bonnes  œuvres. 

Nous  vous  en  con- 
jurons. Seigneur,  fai- 
tes vous  -  même  ,  par 
ces  saints  mystères  , 
que  nous  vous  les  of- 
frions avec  un  cœur 
digne  de  vous.  Par 
Notre  -  Seigneur  Jé- 
sus-Christ. 


tuis  aspectibus  ini' 
molanda,  nos,  quae- 
sumus,  ab  omnibus 
vitiis  potenter  absol- 
vat,  pariterque  men- 
tes nostras  cl  corpora 
spirilali  sancliUcatiu- 
ne  fecundet. 

Tuis  ,  quxsumus. 
Domine,  operare  my- 
steriis, ut  haec  tibi 
munera  dignis  men- 
tibus  offeramus.  Per 
Dominum  nostruin 
Jesum  Cbrislum. 


Prcface  commune  {col.  1091). 
Communion  et  poslcoramunion. 


.  Que  votre  miséri- 
corde. Seigneur,  soit 
niaconsolalion,  scion 
la  parole,  que  vous 
avez  donnée  à  votre 
serviteur  ;  que  .  vos 
bienfaits  descendent 
sur  moi ,  et  je  vivr;ii. 

y    Le  Seigneur  soit 
avec  vous  ;  i'^  Et  avec 
votre  esprit.        ,; 
.Prions. 

Que  vos  sacrements. 
Seigneur,  nous  don- 
nent les  grâces  dont 
ils  sont  la  source  , 
afin  que  nous  jouis- 
sions un  jour  à  dé- 
couvert de  celui  que 
nous  recevons  main- 
tenant sous  un  voile. 

Soutenez,  Seigneur, 
par  votre  grâce,  ceux 
que  ,  dans  votre  bon- 
té, vous  fortifiez  par 
vos  sacrements  ;  afin 
que  nous  ressentions 
les  effets  de  votre  ré- 


Fiat misericordia 
tua.  Domine,  ut  cori- 
soletur  me,  secundum 
eloquium  luum  servo 
tuo  ;  veniant  mihi 
miseraliones  luœ ,  et 
vivam.    , 

y  Dominus  voois- 
cum  ;i\  Eicum  spiritu 
tuo. 

Oremus. 

Perficiant  in  nobis, 
Domine,  qua;sumus  , 
tua  sacramenta  quod 
continent  ;  ut  qus 
nunc  specie  gerimus, 
rerum  veritale  capia- 
mus. 


Quos  tuis, Domine, 
relitis  sacramenlis  , 
continuis  altolle  be- 
nignus  auxiliis  ;  ut 
tuœ  redemptionis  ef- 
fcctum,  et  mysteriis 
capiamus,  et    mori- 


!10j  ORD 

deruption,  non-seule-    bus.    Pcr     Oominura 

ment  dans  vos  saints    nostrum  Jcsum  Chii- 

mystùres,  mais  encore    stuni    Filium  luum  , 

dans  toute  noire  vie.    qui    (ecum    vivil    et 

Par    Notre -Seigneur    régnât,    in     unitalc 

Jésus-Christ,  etc.  Spiritus  sancli,  etc. 

ORDO. 

Voy.  Calendrier. 

ORDRE. 

fliéiumé  d'iin  gramJ  noniUrc  ilo  lliluols,  par  Betivelct.) 

Qu'est-ce  que  rccornmandcnt  les  Manuels 
tiu  curé,  à  l'occnsion  du  sacrement  de  l'ordre? 

Deux  choses  principales.  La  première  , 
c'est  d'avoir  un  soin  tout  particulier  de  ceux 
de  sa  paroisse  qui  se  disposonl  à  entrer  en 
l'état  ccclésiasliciue,  ou  qui  dcjà  y  sont  en- 
gagés :  obligation  qui  vient  de  ce  que  le  curé 
doit  rendre  témoignage,  suivant  les  saints 
canons,  aux  supi-rieurs  ,  c'est-à-dire  à  l'é- 
véque  ou  à  l'archidiacre,  de  la  bonne  ou 
mauvaise  vie  des  clercs  de  sa  paroisse,  pour 
connaître  s'ils  seront  capables  des  ministè- 
res ecclésiastiques  ;  ce  qui  ne  se  peut  fiiire 
qu'on  n'ait  premièrement  examiné  leur  vo- 
cation, leur  aptitude,  leur  inclination,  et 
qu'on  n'ait  observé  de  longue  main  et  étudié 
avec  soin  la  conduite  de  leur  vie.  Ad  minores 
ordines  ,  dit  le  concile  de  Trente,  promovcn- 
di,  bonum  a  parocho  et  amar/istro  scholœ  in 
qua  edncantur  lestimonium  habeant.  Jli  vero 
qui  ad  singulos  majores  crunt  assumendi,  per 
mensem  ante  ordinationem  episcopum  adeant, 
qui  parocho,  aut  ulteri  cui  luaqis  expedire 
videbitur  committat  ,  lU  nominibus  oc  desi- 
derio  eorum  qui  volent  promoveri,  publiée  in 
Ecclesia  propositis,  de  ipsorum  ordinando- 
rum  nalalibus,  etc.,  diligenler  inquirnt  :  et 
litteras  testimoniales  ipsam  inquisitionem  fa- 
clam  continentes,  ad  ipsum  episcopum  quam- 
primum  transmittat ,  Conc.  Tr. ,  scss.  'i'J,  de 
Heform.,  c.  5. 

En  quoi  doit  paraître  le  soin  du  pasteur  à 
l'égard  de  ceux  qui  se  disposent  à  la  clérica- 
ture  dans  sa  p'iroisse  ? 

Premièrement  en  la  connaissance  qu'il 
doit  en  prendre,  remartiuant  soigneusement 
ceux  d'entre  les  enfants  qui  pourraient  être 
dans  le  dessein  de  se  donner  à  l'Eglise  ; 
soil  que  cela  vienne  de  leur  propre  mou- 
vement, soit  pardestinaliondc  h'urs  parents, 
afin  de  veiller  à  la  conservation  de  leur  in- 
nocence, de  les  élever  dans  la  piété  et  les 
vertus  chrétiennes,  et  les  nourrir  de  bonne 
heure  dans  les  sentiments  de  la  discipline 
ecclésiastique,  leur  recommandant  la  fré- 
quentation des  églises,  au  service  divin  ,  et 
la  conversation  des  personnes  ecclésiasti- 
ques. Sunt  nonnulli ,  dit  un  concile  fort 
ancien,  parochiani  prcsbi/teri,  quibus  nulla 
soUicitudo  est  habcndi  clericos,  cum  quibus 
omnipotenli  Deo,  laudum  débita  persolvant 
officia;  proinde  instituit  iuvc  sancta  syno~ 
dus,  ut  omnes parochiani  presbyteri,  juxta  ut 
in  rébus  sibi  a  Dco  creditis  sentiunt  habere 
virtutem,  de  Ecclesiœ  suœ  familia  clericos 
sibi  facianl  quus  pcr  bonum  volunlalem  ila 
nulriant,  ut  et  officium  sanclum  digne  pcr- 
ayant  et  ad  servitium suum  aptes  eos  habeant, 


or\D 


110(5 


etc.  Concil.  Emiritens.  sub  Vitaliano,  an. 
circiter  16G4. 

Secondement,  le  curé  ne  doit  pas  se  conten- 
ter de  cette  éducation,  mais  aulantqne  possi- 
ble il  doit,  suivant  le  sentiment  de  l'Eglise  , 
les  faire  demeurer  avec  lui ,  pour  les  pouvoir 
instruire  plus  facilement  et  en  répondre  avec 
plus  d'assurance.  C'est  ainsi  que  parle  le  con- 
cile de  Baza,  l'an  323,  sous  leanli,  cap.  21. 
Placuil  ut  omnes  presbyteri  qui  sunt  inparo- 
chiis  constituli,  secundum  consuetudinem 
quam  pcr  lotam  italinm  sutis  sulubriler  teneri 
cognovimus  juniores,  Icciores,  etc.,  secum  in 
doino,  uhi  hab'ilare  vidcntur  recipiant;  et  eos 
quomodo  boni  patres  spiritualiier  nutrientes, 
psalmos  purare,  lectionibus  divinis  insislere  , 
et  in  lege  Domini  erudire  conlendant,  ut  sibi 
dignos  successores  provideant  ,  et  a  Domino 
prœmia  œterna  recipiant. 

Troisièmement ,  il  doit  avoir  égard  si  les 
clercs  qui  sont  sur  sa  paroisse  s'acquittent 
des  fonctions  de  leur  ordre,  quelles  études 
ils  font,  quelles  compagnies  ils  fréquentent, 
s'ils  assistent  au  service  public,  s'ils  portent 
l'habit  et  la  tonsure  ecclésiastiques.  Saint 
Charles  y  ajoute  d'en  faire  rapport  tous  les 
trois  mois  à  l'évoque  :  Prœcipitur  presbyteris 
ut  clericos  cujuscunque  sint  ordinis  in  para- 
chi'i  sxia  commorantes  moneant  quod  lonsu- 
ramcongruenlem  et  honeslumhabeant  habitum 
jiixla  canones.  El  si  aliqui  in  hoc  inbbcdien- 
tes  tel  rebelles  fuerihi,  monitionc  prœmissa 
ab  ingressu  ecclesiœ  arceanlur.  Quod  si  ali- 
quis  dehujusmodi  prœsumptoribus  lantœ  sit 
potestatis  quod  sine  scandalo  a  prcsbyt^ro 
prœdicto  coerccri  non  possit,  episcopo  nun- 
tielur.  Conslit.  Giiill.  Paris. 

Que  doit-il  observer  pour  ceux  qui  se  dis- 
posent aux  ordres  majeurs  ? 

Il  doit,  1  aux  approches  de  l'ordination, 
examiner  plus  sérieusement  leur  conduite, 
le  bon  ou  mauvais  exemple  qu'ils  ont  donné 
dans  la  paroisse,  s'en  informer  secrètement, 
et  pour  en  avoir  un  témoignage  plus  au- 
thentique le  dénoncer  par  troisdimanchesou 
fêtes  consécutifs  à  la  messe  de  paroisse,  en 
sorte  que  la  dernière  soit  faite  avant  le 
mardi  de  la  semaine  précédente  de  l'ordina- 
tion, à  la  manière  que  se  font  les  bans  da 
mariage,  afin  que  le  peuple  qui  a  intérêt  à 
leur  promotion  puisse  déclarer  s'il  y  a  quel- 
que chose  qui  les  rende  indignes  de  s'avan- 
cer aux  ordres;  le  tout  en  la  forme  portée 
dans  les  Manuels. 

2  S'il  y  a  quelqu'un  qui  se  présente  pour 
le  sous-diaconat,  outre  ces  dénonciations  il 
faut  encore  faire  lecture  au  peuple  du  titre 
en  faveur  duquel  il  sera  ordonné,  à  quoi,  si 
personne  ne  met  d'empêchement,  il  pourra, 
vingt-quatre  heures  après  la  publicatioa 
faite,  donner  son  témoignage  dans  lequel 
soit  faite  mention  de  sa  vie  et  mœurs ,  de  sa 
naissance  légitime,  de  ses  études  et  capacité, 
et  de  l'exercice  qu'il  aura  fait  de  ses  ordres. 
Le  formulaire  s'en  trouve  dans  les  Manuels. 

3'  S'il  arrive  que  quelqu'un  de  ceux  qu'il 
aura  ainsi  élevés  parvient  à  être  fait  prêtre, 
il  lui  doit  enseigner  exactement  les  cérémo- 
nies de  la  messe  ,  et  le  préparer  au  plus  tôt 


4107 


niCTIONNAIRE  DF.S  CEREMONIES  ET  DKS  RITES  SACRES. 


4108 


pour  offrir  son  sacrifice  «ivre  \c  plus  d'appa- 
reil (lu'il  sera  possible,  évitant  soi'jneuse- 
nirnl  ,  et  cinpi'cU.'inl  <lir  lniitcs  ses  l'orci-s  les 
alius  d'ordiiiiiir'i»  ijui  se  pflisspiil  eu  pareilles 
reiicoiilres  ,  coiifuniiéniLMU  aux  décrets  des 
roiiciles. 

Tollnntepifcopi  fumpittosa  convivin,  /nrfij;, 
chiireas  et  omne  inaninm  oblecldmtnioruin 
gentut,  cnterustiue  oninc.-<  abusas  i/ui  populi 
loi  eriluCe  ,  nul  Kaccrdotiun  arariti  i  in  noi  œ, 
utvitcant,  tnissœ  cilvbralidnrnt  irnpfernnl,  et 
in  tos qui  in  hoc  grne<e  aliquid pccatrint,  epi- 
teopus  gratiler  unimndvei  lui,  Coiail.  Mcdiol 
IV,  lit.  de  Miss. 

Prœdecessoriiin  nostrorum  diicli  veftirjiis 
statuimiis  inlnbentes  hujits  sacri  apprabiiiinne 
concilii  ,  ut  nnllas  sncerdotuin  noviliorum, 
illa  die  qun  pi  imam  mis.irim  cclebrnre  voluerit , 
in  exordio  pnhiicalionis  .tnricli.<simi  sui  offiài 
obluturns  Deo  priiiiitias  gratiœ  ne  s(dutiss(bi 
collntœ,  rt/iV/aos  lul  cnnviviiun  iinilarc,  aut 
inviCalos  habcre,  aut  procurare  per  Ke  tel  pcr 
alitnn  ullo  modo  prœsunial  ;  sed  ad  soimn 
Deutn,  cujus  mililiœ  est  ascriptiis ,  dirigat 
aciein  sut  curdis  maxime  die  illa  dn-olns,  cu- 
ris  et  soUicitudinibus  icmporalinm,  qiiibus 
mentes  liominum  disirnliuntar,  exuliis,  rcmo- 
tis  vaniliuibus  liislrionnm,  rjnnliOusciinK/ue 
tumuldbuselinsolenliisrcproborxim.qni  eiiain 
tœpe  venire  assolent  non  vocnti.  Cimcil.  Sa- 
lizburgiMisc,  de  Celebrnlionc  tnissanim. 

Atqne  ut  mnltn  paucis  compreltcndantur  , 
impriinis  quod  adavaritium  perfinet,  cujusvis 
generis  mercedem  condilionis,  pacta  et  quid- 
qnid  pro  tnissis  novis  celebrandts  datur,  nec 
non  importunas,  atque  illibcrales  elermosgna- 
rian  exnclioncs  jiotius  quum  pnstnlalioncs 
aliitque  hiijiismodi ,  quœ  a  simoniaca  lobe,  vel 
certc  a  turpi  qnœstii  ,  non  longe  abstint  ,  otn- 
nino  proliibcaiit.  C'inril.  Trid.  ,  decr.  de  Ob- 
serv.,  eriland.  in  célébrai,  miss.,  scss.  -22.  Id 
staluitur  in  conc.  Narbon.  an.  1G09,  lit.  de 
Sacrif.  missœ. 

Quelle  est  la  seconde  chose  que  le  Manuel 
recommande  au  curé  à  l'occasion  du  sacrement 
de  l'ordre? 

C'est  d'en  parler  quelquefois  dans  son 
prône,  selon  les  occasions  qui  se  pré>ieii- 
lenl,  comme  aux  dimanches  devant  les  Qua- 
lre-T(-oips,  pour  recommander  au  peuple  île 
prier  Dieu  dans  celle  semaine  pour  les  évé- 
ques  i]ui  ont  a  faite  choix  des  personnes 
pour  les  niini-lères  <  ccl.'siasliqucs  ,  el  pour 
ceux  qui  doiv  ni  élre  promus  aux  o:dres, 
pour  leur  en  faire  conn.iilre  l'excellence  el 
leur  donner  do  la  vénération  pour  les  mini- 
stères ecclésiasliques,  pour  reiiouvcltr  en 
eux  l'esprit  de  la  gràic  reçue  en  l'nrdiiiation 
et  les  exCiicr  à  en  faire  les  fonclioes  av<  c 
plus  de  zèle;  m.iis  principaletnenl  pour  ap- 
prendre aux  parents  ,  qui  ont  des  enfants  à 
présenler  à  l'E-jUse,  la  manière  avec  laquelle 
il  luii  y  procéder. 

De  qtiiii  doit-on  donner  avis  aux  parents 
touchant  cette  matière? 

t"  Il  faut  les  iiisiruire  de  la  nécessité  de  la 
■vocation  cà  l'étal  eccié>iaslique,  leur  faire  voir 
la  témérité  de  ceux  (jui  s'y  ingèrent  d'eux- 
mêmes,  les  rhâtimeuls  que  Dieu  en  a   pris, 


les  maux  qui  en  arrivent  non-seuicmcnl  à 
ceux  qui  y  sont  ainsi  enixapiés  ,  mais  encore 
à  toute  l'Egliso;  surtout  quand  c'est  pour  la 
liinsure,  Ir-ur  représenter  qu'il  n'y  a  poiiil  de 
si  danjiereux  égarement  que  celui  qui  co.ii- 
nienci>  dés  le  preniier  pas  (|ii'oii  l'ail,  ni  île 
si  univrrselle  corruption  que  celle  qui  coule 
de  la  source  dans  les  ruisseaux;  que  c'esJ 
ui\  mensonge  horrible  aux  yeux  de  Dieu  de 
n'avoir  point  d.rns  le  cœur  ce  que  l'on  pro- 
met lie  la  bouche,  c"esl-à-ilire  de  n'avoir  pas 
\'éritatil-e  dessein  de  se  donner  à  lui ,  d'aban- 
donner Ifs  soins  superflus  des  choses  de  la 
terre,  et  de  mener  une  vie  conforme  à  la 
saiuteiéet  aux  obligations  de  son  état. 

"■2°  Il  faiil  les  inslruire  tonchaiil  la  fin  ,  le 
niolir  cl  l'iulenlio!!  (]iie  l'on  doit  se  proposi^r 
en  se  donnant  à  l'Itgiise,  qui  ne  doit  pas  élre 
d  en  devenir  plus  riche,  d'établir  sa  fortuuej 
de  soulager  sa  famille,  comme  il  arrive  sou- 
veut,  mais  de  rendre  service  à  Dieu  d;ius  l'é- 
tat ecclésiasiique;  qu'il  serait  fort  à  souhaiter 
que  les  parents  qui  voient  de  bonnes  incli- 
nations en  leurs  enfanls,  cl  qui  recounais- 
sciit  en  eux  quelque  sorte  de  vocation  par 
r^iptiUideel  l'afficlion  qu'ils  pourraient  avoir 
à  la  piélé  ,  à  la  science  el  au  culte  divin  ,  en 
fis>enl  un  sacrifice  à  Dieu;tniis  qu'il  laul 
bien  se  donner  de  garde  que  cela  se  lasse  par 
aucun  mouvi'uienl  naturel ,  qui  regarda»  la 
chair  cl  le  sang,  mais  par  l'opération  de  la 
giâce,  et  avec  une  inteniion  toute  droite  et 
toute  pure  ,  sans  mélange  d'aucun  intérêt 
humain  ,  comme  font  ceux  qui  d'entre  leurs 
enfants  choisissent  les  plus  stupides.  les  plus 
ineptes  ,  les  plus  contrefaits  pour  ilonner  à 
l'Eglise,  pour  la  décharge  de  leur  f.imille, 
sans  avoir  aucun  soin  de  les  élever  dans  les 
vertus  chrétiennes  et  les  seniiuieuts  de  leur 
condition,  ni  de  les  en  faire  informer  [>ar 
d'autres  ;  que  c'est  donc  un  abus  inloléraiiio 
deceux  qui  uon-seulemen!  fuit  lonsurer  leurs 
enfanls  sans  autre  motif  que  celui  de  leur 
procurer  des  bénéfices,  dont  ils  se  servent 
comme  de  leur  propre  (le  titulaire  n'en  ayant 
souvent  que  la  moindre  part),  ne  considérant 
pas  les  malheurs  qu'ils  attirent  par  là  sur 
leur  famille,  el  que  le  bien  d'église,  qui 
est  sacré  et  le  patrimoine  de  ,IésU3-(;hiisl  , 
étant  mêlé  avec  des  biens  profanes  ,  les  con- 
sotnme  et  les  dévore  ,  comu)e  la  bagueilo 
d'Aaron  changée  en  serpent  dévora  celles  des 
piètres  égyptiens;  mais  encm-e  plus  de  ceux 
qui,  passant  plus  avant,  prennent  souvent 
pour  cela  leurs  aînés,  en  attendant  que  quel- 
qu'un des  autres  soil  en  âge  ,  de  sorte  que 
non-seulement  ils  n'ont  pas  dessein  de  les 
donner  à  Dieu  ,  mais  qu'il  s'en  trouve  plu- 
sieurs qui  seraient  inconsolables  si  leurs  en- 
fants, usant  de  leur  liberté,  s'y  donnaient 
d'eux-mêmes. 

La  troisième  chose,  c'est  de  lenr  faire  con- 
naîire  qui  sont  ceux  qui  ont  des  empéche- 
mcnis  canoniques,  comme  sont  ceux  qui  sont 
liés  de  quelque  censure,  ou  qui  sont  dans 
quelque  irrégularité;  les  néophytes,  ou  nuu- 
vellement  convertis  à  la  foi;  les  pénil3nl9 
publics;  les  énergumènes,  ou  possédés  des 
démons;  les  fous  ,  ceux  qui  tombent  du  uial 


1109 


onc 


ORG 


1110 


raduc;  ceux  qni  sont  nnlnbloment  contro- 
fails;  ceux  qui  n'ont  p.is  Vît^c  riMiuis  ;  ceux 
qui  ne  sont  p.is  nés  de  l/gitimii  m;iri,ige  ;  les 
biH.itnes,  cVslà-ilirc  ceux  qui  ont  élé  m.iriés 
deux  fois,  ou  qui  ont  épousé  une  veuve  ;  ceux 
qui  sont  ronvjiincus  de  crime;  ceux  qui 
sonl  couipl.ililrs  de  quelijue  m.iuiennenl  d'ar- 
pent, ou  qui  sonl  ch.irpés  de  délies;  les 
étrangers  inconnus  ;  les  infâmes;  les  ivro- 
gne, et  rrux  qui  fréquonient  les  tavernes  ; 
les  impudiques  et  conejibiuaires  ;  les  parju- 
res; les  usuriers;  ceux  qui  sont  lomi)és  en 
quel(|ue  criuie  notable  après  l;t  réception  des 
ordres;  les  comédiens,  bateleurs  cl  tous  ceux 
qui  nioiitenl  sur  le  liiéâlrc;  ceux  qui  n'ont 
[las  élé  examinés  ni  appromés. 

ORFROI. 
On  appelle  ainsi  une  partie  de  la  cbapc 
qui  s'étend  de  haut  eu  bas  des  deux  cAiés; 
sa  largeur  e^l  de  onze  pouces,  selon  le  Céré- 
monial de  Lyon.  Ce  mot  français  est  évidcoi- 
ment  une  traduction  du  latin  (luriphry /iilum 
(brodé  en  or, mi  simple  ment  brodé)  ;  aussi  citlc 
partie  de  la  chape  est-elle  souvent  plus  riche 
que  le  reste. 

ORGANISTE. 

Office  de  l'orgnnisle.  rt  «tes  niusicii'iis,  d'.nprès  le  Cérômo- 
iiial  (lesévôiiiics,  liv.  1,  cil.  28. 

1.  Tous  les  dimanches  et  toutes  les  fêles 
auxquelles  le  peuple  s'abstient  des  oeuvres 
scrviles  .  il  convient  d'employer  à  l'église 
l'orgue  et  le  chant  ninsic.il. 

2.  Il  faul  excepter  les  dimanches  de  TA- 
vent  et  du  Carême;  on  peut  cependant  en 
faire  usage  à  la  messe  seulement  le  troisième 
dimanche  de  l'Avtntet  li^  quatrième  du  Ca- 
rême dont  l'/ntroU  exprime  la  joie;  on  le 
peut  aussi  à  toutes  les  l'êtes  ((u'on  célèbre 
avec  soiennilé  pendant  l'Avent  et  le  Carême, 
comme  Saint-Matthias  .  S.iinl-Josepli  ,  l'An- 
nonciation et  autres  semblables:  on  le  peut 
encore  à  la  messe  seulement  du  jeudi  s.iint , 
à  la  messe  et  aux  \épres  du  samedi  saint,  et 
toutes  les  fois  qu'on  célèbre  solennellement 
pour  une  c;»usc  importante  et  non  lugubre. 

3.  Toutes  les  l'ois  que  l'évéqne  doit  cciébrer 
solennellement,  ou  assister  à  une  messe  so- 
lennelle un  jour  de  grande  fêle  .  il  convient 
déjouer  de  l'orgue  pendant  qu'il  enire  dans 
l'Eglise  et  lors()u'il  en  part  après  l'olfiee. 

k.  A  la  réception  d'un  l,'"gat  apostolique  , 
d'un  cardinal,  de  l'archevêque  ou  d'un  autre 
évéque  reçu  avec  honneur  par  celui  du  dio- 
cèse ,  on  en  fait  autant  pendant  leur  prière 
en  attendant  le  cimmencemeut  de  l'ol'fice. 

5.  Aux  matines  solennelles  et  à  laudes, 
les  jours  de  gran<Jes  fêtes,  on  peut  jouer  des 
orgues  comaie  a  vêpres. 

G.  Il  est  de  règle  ((ue,  soit  à  vêpres ,  soil  à 
matines,  soil  à  la  messe,  le  chœur  chante  le 
premier  verset  des  caniniues  el  des  hymnes, 
el  tous  les  versets  auxquels  on  se  met  à  ge- 
noux, comme  Te  ergo  qtiœsumus,  Tantitin 
ergo  en  présence  du  suinl  saereinent ,  el  au- 
tres semtilahles;  il  en  est  de  même  du  Gloria 
Palri  .  el  de  la  dernière  strophe  des  hymnes, 
quand  même  l'orgue  aurait  joué  ce  qui  pré- 
cède immédiatement. 


7.  Anx  autres  parties  de  roffice  qu'on  ré- 
cite en  cheeur,  il  n'esl  pas  d'u-age  d'emplnycr 
l'orgue.  Si  cet  usage  existe  dans  certains 
lieux,  on  peut  s'y  conformer,  surlout  quand 
on  chaule  tierce  pendant  que  l'évêque  se  pré- 
parc à  célébrer.  Mais  il  faul  observer,  toutes 
les  fois  que  l'orgue  joue  alternativementquel- 
quc  chose  qui  devrait  être  chanté,  que  cela 
doit  être  prononcé  d'une  voix  intelligible  par 
quelqu'un  du  chœur.  Il  serait  bien  de  le  chan- 
ter coujoinlement  avec  l'orgue. 

8.  Aux  \êpres  solennelles  l'orgue  joue 
onlinairemenl  à  la  fin  île  chaque  psaume,  et 
.ilteriiativement  à  tous  les  versets  de  l'hym- 
ne et  du  cantique  Magnificat,  conformément 
aux  règles  préeédcnles. 

9.  A  la  messe  solennelle,  on  joue  alterna- 
tivement au  Kijric,  au  Gloria  in  cxcelsis,  aa 
S  inclus  et  à  VAgnu'i  Dei  ;  on  joue  aussi  à  la 
fin  de  l'Epîlre.  à  l'Offertoire,  à  l'élévation  du 
saint  sacrement  (d'un  son  plus  grave  et  plus 
doux  ).  au  verset  a|>pelé  Communion;  et  à  la 
fin  de  la  messe. 

10.  On  ne  joue  pas  de  l'orgue  pendant  lo 
Symbole  ;  il  doit  être  chanté  intelligiblement 
dans  le  cliœiir. 

IL  11  r.iut  éviter  avec  soin  de  jouer  des 
airs  lascifs,  mondains,  profanes,  des  airs  de 
théâtre,  des  pièces  qui  n'auraient  aucun  rap- 
port avec  l'oificc  qu'on  célèbre;  il  no  faut 
pas  d'autres  instruments  de  musique  si  ce 
n'esl  l'orgue. 

il.  L'iiarmoniede?  voix  doit  exciter  à  la 
piété;  les  chantres  el  les  musiciens  auront 
soin  (le  n'y  mêler  rien  qui  ressente  la  lé- 
gèreté ou  la  mondanité;  cela  détournerait 
l'esprit  de  la  coulcmplalion  des  choses  divi- 
nes ;  ils  chanteront  d'un  tonde  piété,  d'une 
voix  disliiicle  et  intelligible. 

13.  A  la  messe  i-t  à  l'iJfice  pour  les  morts, 
on  ne  se  sert  pas  de  l'orgue,  ni  de  la  musi- 
que, ni  du  chant  qu'on  appelle  figuré,  maisdu 
plain-rhant,  comme  pendant  l'Avent  et  le 
Carême,  aux  jours  non  fê  es. 

A  ces  dispositions  du  Ceri-monial,  on  peut 
ajouter  celles  de  plusieurs  décrets  delà  con- 
grégaliondesRiles,qui  rérTOUvent  leschanis 
en  langue  vulgaire  dans  l'église  ;  on  en  to- 
lère au  n'.omeiit  où  le  saint  sacrement  est 
remis  dans  le  tabernacle  après  la  bénédic-» 
tion,  pendant  laquelle  il  ne  Inut  rien  chan- 
ter. [Decr.  17C2.)  Tout  ce  qu'on  chante  doit 
êlre  exlr.iit  du  Missel  ou  du  Bréviaire,  ou  du 
moins  de  l'Ecriture  sainte  ou  des  saints  Pères, 
d'après  Alexandre  \  II.  (  \  oy.  Gardelliiii  in 
instrucl.  CUm.  §  31,  n.  16  et  seq.  ) 

Ou  trouve  beaucoup  de  détails  concernant 
le  chant,  la  musique  el  les  instrumenis,  dans 
une  encyclique  de  Benoît  XIV  du  19  l'.-vrier 
17i9.  Il  cite  (  n°  8  )  un  décret  du  pape  luno- 
ceul  XII,  du -20  aoûl  1(;92,  qui  ne  permet 
pas  aux  musicien.-,  de  rien  ajouter  aux  par- 
lies  de  l'olfice,  si  ce  n'esl  quelque  strophe  ou 
molel  extrait  IcvUiellement  de  l'office  ou  de 
la  messe  de  la  fêle  du  saint  sacremenl  ;  il  a 
permis  de  chanter  cela  d'une  manière  à  exciter 
la  dévotion  des  fidèles,  au  moment  de  l'élé- 
vation de  l'hostie,  el  pendant  qu'elleesl  expo 
sée  à  la  vénération  du  peuple. 


],ll  DICTIONNAIRE  DES  CKREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES 


Le  mémo  Benoît  XIV  (iv  9)  démontre,  par 
beaucoup  de  citations  de  conciles  et  autres  , 
que  les  paroles  qu'on  chante  doivent  être 
chantées  surtout  de  manière  qu'elles  soient 
parfaitement  intelligibles.  Quant  aux  ins- 
Irumenls,  il  n'admet,  outre  lorgue,  que  ceux 
qui  servent  à  fortiûer  et  à  soutenir  la  voix 
des  chantres;  il  exclut  les  tambours,  le  cor 
de  chasse,  et  lout  ce  qui  est  propre  à  la  mu- 
sique de  thi'àlre. 

Dans  la  chapelle  du  pape,  on  chante  l'Of- 
fertoire en  contre-point  un  peu  rapidement, 
pour  exécuter  ensuite  des  motets  analogues 
a  l'office  du  jour;  Stabal  mater  clolorosa,  le 
dimanche  des  Hameaux;  Fratreseijo  enim  ,  le 
jeudi  saint;  le  jour  de  Pâques,  le  chœur 
ch.inlc  lenlcmint  l'Offertoire,  ainsi  que  le 
très-beau  motel  C/(n's(«s  resurgcns,  composé 
par  Félix  Auerio.  {  Voy.  Fonctions  papales, 
par  Gaelano  Moroni ,  traduit  par  l'abbé 
Pascal.  ) 

OIINEMENTS. 

DiriICL'LTÉ   SUR   LES     ORNEMENTS     SACERDO- 
TAUX. 

(Trailé  des  S!?.  Mystères,  de  Collel.) 

i.  Nércssilé  des  ornements  pour  le  sacrifice. — 
2.  Nature  du  péché  de  celui  qui  célèbre  sans 
quelques-uns  d'eux. — 3.  Cas  de  nécessité. — 
4.  Jtidicieuse  règle  des  bo7is  théologiens.  — 
.-).    Les  ornements  doivent  être   bénits.  — 
6.  Prières  à  réciter  par  le  ministre  qui  s'en 
revêt.  —  7.  Quand  les  ornements  perdent 
leur  bénédiction. — 8.  Suite    de   la  même 
madère. —  9.  Un  habit  sacré  peut-il  devenir 
profane  ?  un  habit  profane  peut-il   devenir 
sacié?  —  10.   Que   penser   des   ornements 
timbrés  d'armoiries  ?  Sage  décision  de  M.  de 
lu  Paluelle.  —  11.  Chasuble  de  saint  Charles 
armoiriée  au  séminaire  de  Saint-Firmin. — 
[-2.  Couleur  des  ornements. — 13.  Tout  prêtre 
peut-il  prendre  ses  ornements  sur  l'autel  ? 
Les  ornemenis  que  prend  un  prêtre  pour 
célébrer   les    divins  mystères  sont  l'amict, 
l'aube,  la  ceinture,  le  manipule,  l'étole  et  la 
chasuble.  Il  n'est  pas  de  notre  plan  de  prou- 
ver contre  les  novateurs  du  xvr  siècle  que 
l'Eglise,  en   établissant  des  habits   extraor- 
dinaires et  majestueux  pour  le  sacrifice,  n'a 
rien  fait  qui   ne    fût    digne  de  sa   profonde 
sagesse.  Le  concert  du  monde  entier,  dès  le 
temps  et   avant  le  temps  de  Constantin,  la 
Venge   suffisamment  :  et  quelque    idée  que 
nous  ayons  de  la  prudence  de  Calvin  et  de 
Lulher  (1),  nous  ne  pouvons  la  conlrepeser 
dans  la  balance  de  tous  les  siècles,  sans  la 
trouver  de  moindre  poids.  Entrons  donc  dans 
le  détail  des  difficultés  qui  peuvent  arrêter 
sur   la  matière  des  ornements,  et  suivons 
notre  uiéthode  ordinaire  :  si  elle  ennuie  par 
la  répétition  ,  du   moins  éclaire-t-elle  par 
l'ordre  et  par  la  liaison  des  parties. 

(t)  En  relisani  cet  ouvrage,  j'apprends  que  les  luljié- 
liens  se  servent,  ou  au  moins  se  servaient  il  y  a  70  ans, 
dans  quelques-unes  de  leurs  églises,  niÈme  de  chasubles 
dans  la  célébration  de  leur  prétendue  liturgie.  Ceux  qui 
suivent  la  liturgie  anglicane  sont  vêtus  à  l'autel  comme 
les  prêtres  deriiglise  romaine. 


1112 

1.  Je  dis  donc  d'abord  qu'il  y  a  péché 
mortel  à  célébrer  sans  les  principaux  orne- 
ments dont  nous  venons  de  parler  :  et  cela 
quand  même  on  ne  les  Omettrait  qu'à  raison 
d'une  grande  nécessité. Trois  raisons  courtes, 
mais  péremptoires,  appuient  eetlç  décision  : 
le  consentement  unanime  des  maîtres,  con- 
sentement qui  ne  peut  être  que  d'un  très- 
grand  poids  ;  la  pratique  constjinle  de  toutes 
les  Eglises,  sans  en  excepter  celles  que  le 
schisme  a  séparées  de  nous;  et  enfin  d'an- 
ciens canons  qui  n'ont  pu  nous  Iransmcllrc 
que  ce  qu'ils  avaient  reçu,  et  à  la  substance 
desquels  nous  n'avons  rien  ajoulé  (2). 

2.  J'ai  dit  sans  les  principaux  ornetnents, 
tels  que  sont  l'aube,  la  chasuble,  et  quoi 
qu'en  pense  Suarcz,  l'étole,  si  sévèrcuicnl 
prescrite  par  d'anciens  conciles  (.'}).  On  n'est 
point  d'accord  sur  la  nature  du  péché  dont 
se  rendrait  coupable  un  prêtre  qui  célébre- 
rait sans  manipule,  ou  sans  ceinture.  Quarli 
croit  qu'il  ne  serait  que  véniel.  Suarez  ,  Lé- 
desma,  Sylvius  (i)  et  plusieurs  autres  pré- 
tendent qu'il  irait  au  delà.  On  peut  faire, 
selon  l'avis  de  saint  Antonin  (o>,  une  étole 
d'un  long  manipule  ou  un  manipule  d'une 
élole  un  peu  courte  ,  parce  qu'il  n'y  a  qu'une 
même  bénédiction  pour  ces  deux  ornements. 
Par  la  même  raison  on  peut,  selon  le  saint 
docteur,  se  servir  d'étole  au  lieu  de  cein- 
ture. Vasquez,  Layman,  Azor  sont  du  même 
sentiment;  et  Sylvius,  qui  le  rapporte  sans  se 
déclarer  contre,  paraît  l'approuver. 

3.  J'ai  ajouté  qu'on  ne  pouvait  célébrer 
sans  ces  ornements ,  même  dans  le  cas  d'une 
très-grande  nécessité,  tel  que  serait  celui  de 
donner,  un  jour  de  fête,  la  messe  à  un  peu- 
ple qui  ne  l'entendra  pas  ,  ou  de  procurer  à 
un  moribond  la  grâce  du  saint  viatique. 
C'est  que  les  lois  d'entendre  la  messe  ou  de 
communier  à  la  mort  n'obligent  que  lors- 
qu'on peut  célébrer  selon  les  règles  les  plus 
importantes  ,  et  qu'on  est  estimé  ne  le  pou- 
voir quand  on  manque  d'aube,  d'étole  ou 
de  chasuble.  C'est  par  celte  raison  que  des 
cas  dune  semblable  nécessité  n'autorisent 
point  un  prêtre  latin  à  consacrer  avec  dn 
pain  levé,  et  qu'il  ne  peut  célébrer  ni  sans  au- 
tel ,  ni  dans  un  lieu  profane,  ni  à  une  heure 
absolument  indue,  comme  après  souper. 

Je  dirai  plus,  c'est  que,  quoique  de  très- 
habiles  gens  croient,  avec  Sylvius,  que  pour 
éviter  la  mort  intentée  par  un  caprice  qui 
n'aurait  point  pour  objet  le  mépris  tle  la  re- 
ligion, on  peut  célébrer  dans  ses  habits  or- 
dinaires ;  j'aurais,  ce  me  semble  ,  de  la  'iciiie 
à  m'y  déterminer.  11  y  aurait  tant  de  scan- 
dale à  le  faire,  et  le  scandale  mis  à  part,  il 
y  a  tant  d'irrévérence,  qu'il  semble  que  la 
mort  serait  un  moindre  mal.  C'est  le  juge- 
ment qu'en  porte  Merati;  j'y  souscris  bien 
volontiers. 

li.  A  l'égard  des  ornemenis   de  moindre 

(2)  Vide  cap.  42,  cl  alibi  passim,  disl.  1,  de  Consecr. 
(5)  Qua  ergo  ratione  leinpore  sacriticii  non  assuniiiora- 
rmn)?etc.  Cuncil.  Bracar.  m,  can.  3. 

(4)  Suarez,  disp.  82,  sect.  2;  Ledesma  cap.  20;  Vastiuei, 
disp.  233;  Sylvius,  q.  83,  art.  6. 

(5)  S.  Antonio,  in  p.,  lit.  13. 


lll" 


ORN 


OUN 


nu 


irnpoilance,  comme  sont  l'ainict,  la  ccinlure 
el  le  manipule,  les  bons  Ihcologiens  donnent 
une  règle  qui  nous  paraît  cxtrômcment  sage: 
c'est  do  mettre  en  parallèle  rindéccnce  cl  la 
nécessité,  et  de  donner  la  préférence  à  celle 
(les  deux  qui  l'emportera  sur  l'autre.  Je  vou- 
drais bien  dire  la  messe  un  jour  ouvrier 
pour  faire  plaisir  à  une  pieuse  famille  qui 
sera  Ircs-aflligée  de  ne  la  pas  entendre;  mais 
je  n'ai  point  de  manipule  :  je  ne  la  dirai 
point ,  parce  qu'il  y  a  plus  d'indécence  que 
de  nécessité.  Je  n'ai  point  de  ceinture  un 
jour  de  dimanche  ,  et  si  je  ne  célèbre  je  ferai 
jeter  les  hauts  cris  à  un  peuple  intraitable  : 
je  la  célébrerai  avec  une  ceinture  non  bé- 
nite ou  quelque  chose  d'équivalent,  parce 
qu'alors  il  y  a  plus  de  nécessité  que  d'indé- 
cence. Au  reste,  quand  on  omet  par  inad- 
vertance quelques-uns  des  vêtements  dont 
nous  parlons,  il  y  a  plus  ou  moins  de  péché, 
selon  le  degré  de  la  négligence,  qui  est  le 
principe  de  l'omission.  Si  ce  n'est  qu'un  ou- 
bli involontaire  in  sk  cl  in  causa,  il  n'y  en  a 
point  du  tout. 

S.  Je  dis  en  second  lieu,  qu'il  y  a  de  soi  (1) 
péché  mortel  à  se  servir  pour  la  messe  d'or- 
nements qui  ne  soient  pas  bénits.  La  prati- 
que de  l'Eglise  et  le  consentement  des  doc- 
teurs en  sont  une  preuve  sufQsante.  Il  est 
vrai  que  (]uelques-uns  le  nient  de  laceinture, 
parce  que,  disent-ils,  c'est  moins  un  véritable 
iiabit  qu'un  lien  qui  tient  les  habits  en  état. 
Mais  la  plupart  des  autres  s'élèvent  contre 
celte  restriction,  cl  il  faut  les  suivre  dans  la 
pratique,  tant  parce  que  la  ceinture  vét  à  sa 
manière,  que  parce  qu'elle  a  sa  signification 
mystérieuse,  et  que  d'ailleurs  le  Missel  et  le 
PonliDcal  veulent  qu'elle  soit  bénite. 

Cette  bénédiction  se  fait  par  l'évéquc  ou 
par  un  prêtre  à  qui  il  en  donne  la  com- 
mission. Les  religieux  peuvent  aussi  la  faire, 
mais  seulement  pour  leurs  églises,  ainsi  que 
l'a  décidé  la  congrégation  des  Riles  (2).  C'est 
donc  sans  raison  que  quelques  l'égulicrs  s'in- 
(jèrenl  de,  bénir  les  ornements  pour  le  service 
d'autres  églises  que  des  leurs.  Si  les  évéques 
en  avaient  connaissance,  ils  leur  en  feraient 
défenses  sous  les  peines  de  droit.  Ce  sont  les 
propres  termes  de  l'auteur  des  Conférences 
d'Angers  (3). 

(i.  Je  dis  3'  que  quoiqu'il  ne  paraisse  pas 
que  les  prières  :  Imponc,  Domine,  capiti  meo 
galeam  sululis ,  el  autres  marquées  dans  la 
rubrique  pour  les  ministres  qui  se  revêtent 
des  ornements  sacrés  ,  soient  de  précepte 
rigoureux ,  tant  parce  que  celle  rubrique 
n'est  que  directive,  que  parce  que  les  saints 
canons  n'en  disent  rien  ,  on  ne  peut  cepen- 
dant y  manquer  sans  quelque  péché  de  né- 
gligence ou  de  paresse  spirituelle.  Le  savant 
Navarre  a  cru  que  ce  péché  allait  au  mor- 
tel (4) ,  mais  il  n'a  pas  été  suivi  en  ce  point; 
et  même  quand  on  se  sert  de  ces  sortes  d'or- 
nements pour  vêpres  ou  pour  le  salut,  il 

(1)  11  fjul  expliquer  ce  mot  paf  ce  que  je  viens  de  dire  : 
si  on  peut  quelciuefois  célébrer  saos  manipule,  on  le  peut 
sans  manipule  béoit. 


n'est  marqué  nullepartqu'on  doive  rccilerces 
oraisons.  Néanmoins  il  est  toujours  mieux 
de  le  faire;  les  bons  ecclésiastiques  le  font 
alors  comme  avant  la  messe. 

■7.  Je  dis  en  quatrième  lieu  que  les  habits 
saccrdolnux  perdent  leur  bénédiction  lors- 
qu'ils perdent  la  forme  sous  laquelle  ils  l'ont 
reçue  ;  ou,  ce  qui  revient  au  même,  lorsqu'on 
ne  peut  plus  s'en  servir  décemment  pour  les 
fonctions  du  saint  ministère. 

De  là  il  suit,  1°  qu'une  aube  cesse  d'élrc 
béni'c  si  une  des  manches  vient  à  être  se 
parée  du  corps,  soit  par  violence,  soit  par 
vétusté.  Ce  serait  autrechosc  si  elle  n'y  était 
attachée  qu'avec  un  lacet  ;  car  alors  il  en 
serait  d'elle  comme  d'un  calice  à  vis  qui  se 
démonte  sans  devenir  profane.  Si  on  recou- 
sait une  manche  avant  qu'elle  fût  séparée  du 
tout,  ce  tout  garderait  toujours  sa  bénédic- 
tion, quand  même  on  y  mettrait  une  pièce 
vieille  ou  neuve,  parce  que  l'accessoire  suit 
la  condition  du  principal.  Mais  comment  le 
corps  d'une  aube  qui  reste  entier  avec  l'autre 
manche  ne  bénit-il  pas  celle  qu'on  y  joint? 
vu  surtout  que  les  murailles  dune  église 
servent  bien  à  consacrer  la  voûte  et  le  reste 
qu'on  y  ajoute?  c'est,  je  l'avoue,  ce  que  je  ne 
saurais  bien  expliquer.  Mais  je  puis  encore 
moins  disputer  contre  l'usage  et  le  sentiment 
commun 

Du  même  principe  il  suit  encore ,  au 
moins  est-ce  l'opinion  la  plus  suivie,  que  la 
ceinture  perd  sa  bénédiction  quand  elle  est 
rompue  de  manière  qu'aucun  de  ses  deux 
bouts  n'est  propre  à  ceindre  le  ministre  do 
l'autel.  Si  l'un  ou  l'autre  restait  de  longueur 
à  pouvoir  ceindre,  on  pourrait  continuer  à 
s'en  servir;  on  pourrait  même,  pour  plus 
grande  commodité,  y  joindre  la  partie  déta- 
chée. Si,  lorsqu'une  ceinture  est  près  de  se 
rompre,  on  la  répare  avec  du  fil  ou  on  la 
fortifie  d'un  nœud,  elle  reste  toujours  bénite, 
parce  qu'elle  forme  toujours  un  tout  dont 
les  parties  n'ont  point  été  séparées. 

Knfin  il  suit  encore  de  notre  premier 
principe  que  l'étole  et  la  chasuble  perdent 
leur  bénédiction  lorsque,  pour  les  réparer, 
on  y  met  tant  de  nouvelles  pièces  que  le 
neuf  l'emporte  sur  le  vieux.  11  n'en  serait 
pas  ainsi  si  on  ne  les  raccommodait  que  peu 
à  peu  :  les  premières  parties  feraient  sur  les 
dernières  ce  que  fait  de  l'eau  bénite  sur  celle 
qu'on  y  ajoute  en  moindre  quantité. 

Si  le  même  ornement  était  double,  c'est-à- 
dire  blanc  en  dessus  et  rouge  en  dedans, 
comme  le  sont  assez  souvent  ceux  des  évé- 
ques, on  pourrait  détacher  l'un  de  l'autre, 
sans  préjudice  de  la  bénédiction,  parce  que 
chacun  d'eux  garde  toute  sa  forme  et  qu'il 
a  été  bénit  des  deux  côtés.  Quand  il  n'y  a  que 
la  doublure  déchirée, ou  peut  n'y  avoir  point 
d'égards;  mais  si  elle  était  bonne,  el  que  le 
dessus  fût  enlevé  ou  en  lambeaux ,  je  ne 
croirais  pas  qu'on  pût  s'en  servir.  11  y  a 
dans  Habert  quelque  chose  à  ce  sujet  que 

(-2)  S.  R.  Congregalio,  die  2i  Aug.  an.  1609. 

(3)  Babin,  sur  le  Saciilicc,  p.  135. 

(4)  Navarre,  Manual.  cap.  25,  n.  23. 


TiniONNAIRR  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


1115 

je  nVnlends  pas  bien,  l'eut-élre  csl-ce  ma 

faille. 

8.  Mais  que  dire  si  li'unc  élolc  on  f.nsait 
un  manipule,  ou  «l'uu  uiinipule  une  6lo!e? 
Nous  piMisDHS  d'aboni  que  si  en  pliant  une 
élole,  sans  y  rien  changer  aulrcmcnl,  on  en 
liiil  un  manipule,  il  n'y  a  rien  à  craimiro 
pour  sa  béiicdiclion,  parce  que  t-elle-ci  élanl 
la  même  pour  tous  les  ornements  sacenio- 
taux,  ils  ne  la  perJenl  que  ijuanil  ils  perdent 
esseiitieliemeiit  leur  forme  :  ee  (lui  n'arrive 
point  dans  le  cas  présent.  11  en  serait  di; 
même  si  d'un  long  manipule  mi  j  oiivail  lalre 
une  élole.  Mais  si,  en  retranchant  une  très- 
grande  partie  d'une  ctole.  on  en  faisait  un 
manipule,  je  n'oserais,  quoi  qu'en  pensent 
Azor  et  quelques  autres  avec  lui,  m'en  ser- 
vir à  cet  usag''  sans  le  faire  piéalablemenl 
bénir,  parce  ()u'il  passe  pour  constant  en  ces 
matières  que  la  licnédiitiou  dispaïaît  avec 
la  forme.  Il  faudrait  raisonner  de  la  mèuic 
façon  si  pour  faire  une  élole  d'un  manipule 
on  y  ajoutait  plusirurs  morceaux,  l)énit^  ou 
non  bénits,  qui  remportasscnl  nolablemrnt 
sur  la  substance  primiiive  de  ce  manipule. 
Autrement  une  ceinture  faite  de  plusieurs 
morceaux  d'autres  ceintures  bénilcs,  cl  dont 
chacun  en  particulier  ne  suflirail  pas  (lour 
faire  le  lour  du  corps,  n'aurait  pas  besoin 
de  bénédiction  :  ce  qui  ne  s'accorde  ni  avec 
le  senlimi'iit  des  docteurs,  ni  avec  la  prati- 
que de  l'Eglise. 

9.  On  a  coutume  d'examiner  ici  ce  qu'on 
doil  faire  des  ornements  de  l'Eglise  lorsqu'ils 
sonl  usés  à  ne  pouvoir  plus  y  servir.  Un 
ancien  canon  (1)  ordonne  que  tout  ce  qui  a 
servi  dans  le  ten)ple  du  Seigneur  soit  con- 
sumé par  le  feu,  et  que  les  cendi'es  en  soient 
jetées  dans  le  baptistère  ou  autre  lieu  qui 
ne  soit  pas  foulé  aux  pieds  par  les  passants. 
Linges  d'aulel,  chaire,  chandeliers,  rien  n'est 
excepté.  L'usage  a  dérogé  à  celle  loi  quant 
aux  ustensiles  de  mêlai.  Le  feu  qui  les  met 
en  fusion  les  change  tellement,  qu'ils  ne 
sonl  plus  réputés  les  mênïes.  Pour  ce  qui  est 
des  oriiemeiils  et  des  linges  d'église,  on  ne 
pourrait,  sans  une  Ircs-grande  indécence, 
s'en  servir  à  des  usages  profanes. 

Mais  ce  qui  a  servi  à  des  usages  protanes 
ne  peul-il  pas  se  convenir  en  ornements  sa- 
crés ?  Il  faut  que  quelques  personnes  s'en 
soicnl  fait  autrefois  du  scrupule,  puisque 
les  frères  mineurs  oblinrenl  à  cet  effel  un 
privilège  de  Sixte  IV.  C'était  une  grâce  de 
surerogalion.  Ln  pratique,  soit  des  fidèles, 
qui  donnent  volontiers  les  étoffes  précieuses 
dont  ils  se  sont  servis  pendant  un  temps, 
soil  des  églises  qui  les  reçoivent  avec  actions 
de  grâces  ,  suffit  pour  lever  les  scrupules 
qu'on  puurrait  se  faire  là-dessus.  Dieu  agréa 
dans  l'ancienne  loi  les  braceleis,  les  pendants 
d'oreille,  le  hyacinthe,  le  pourpre,  que  les 
hommes  et  les  femmes  offrirent  à  l'eini  pour 
la  décoration  de  son  tabernacle  cl  les  habits 
sacrés  de  ses  lévites  (2)  ;  pourquoi  n'agrcc- 

(1)  Allaris  palis,  callicdra,  candelabnim  et  Tetum,  si 
funniu  vi  lu.slaic  consuiiipia,  inceinlio  deiiliir...  Ciiiures 
quo.)ue  eorum  iii  baplisicrium  iiifer.liilur,  ul>i  nullus  lr»n- 
stuiu  li«beii;  aut  m  pariele,  aut  io  fouis  pavimeiitoruin 


1116 


rail-il  pas  aujourd'hui  de  riihr.i  éloffes  dont 
la  vanité  lui  fait  le  sacnfire?  Aussi  le  pape 
Marcel  consacra-t-il  à  Dieu  un  lemplf  de 
Lucine,  el  Honiface  W  le  célèbre  Panihéon. 
Un  habit  n'est  pas  plus  iin|iiirquedes  lieux 
où  un  encens  abominable  a  mille  fuis  fumé 
devant  les  démons. 

11).  C'est  une  question  de  savoir  si  un 
curé  ou  toute  autre  personne  en  place  peut 
recevoir  des  ornements  ou  des  calices  sur 
lesquels  le  dimateur  ail  fait  mettre  ses  armes. 
Le  P.  Alexandre  (3)  et  l'auteur  di-s  Obli- 
gations ccclésinsliiptes  le  nient.  Quelques 
autres  l'ont  fait  avant  el  après  eux  ,  et  il  s'en 
esl  trouvé  d'un  zèle  plu>  ardent  qui  ont  dit 
sans  détour  que  les  armoiries  d'un  seigneur 
vont  bien  sur  la  housse  d'un  mulet  el  très- 
mal  sur  la  chasuble  d'un  prcire.  Il  y  a  en  lout 
cela  plus  de  feu  (jne  de  raison.  Ecoulons  co 
qu'eu  dit  un  homme  qui  fut  à  la  fois  très- 
pieux  et  Irès-cdairé.  «Je  conviens  (ce  sont 
ses  termes  que  je  ne  ferai  que  transcrir,'),  je 
conviens  de  trois  choses,  que  le  P.  Alexan- 
dre a  lort  bien  remarquées.  La  première, 
que  ceux  qui  font  sans  éclat  et  en  secret 
des  libéralités  aux  églises  par  un  véritable 
esprit  d'humi:ilé,  en  recevront  de  grandes 
récompenses  devant  Dieu  :  cl  c'esl  à  quoi 
l'Ecriture  nous  exhorte  quand  elle  nnus  dit 
de  cacher  notre  aumône  d.iiis  le  sein  du 
pauvre:  Conclitde  elrcmnsi/nam  in  sinu  pnu- 
péris.  Eccli.  x\ix,  16.  La  seconde,  que  ceux 
qui  par  vanité  b)nt  mettre  leurs  armes  sur 
les  ornements  (]u'ils  oITrent  à  Dieu  sont  des 
imilaieurs  de  Caïn  ,  el  qu'on  peut  dire  d'eux 
ce  que  saint  Aniltroisc  a  dit  de  lui,  et  ce  que 
le  P.  Alexandre  leur  a  appliciué  :  Bene  oh- 
tiilenint,  sed  maie  diviserunl  ;  et  en  ce  c.is  il 
csl  vrai.  Selon  rorac^e  [jrcmoncé  par  Jésns- 
Chrisl,  <|u'ils  tint  reçu  leur  récompense  :  Ite- 
cepcrunl  mercedein  suam.  Enfin  je  conviens 
qu'il  y  a  plusieurs  personnes  qui  font  mettre 
leurs  armes  dans  les  églises,  sur  les  vases 
sacrés,  sur  les  orncmenis,  d'une  manière 
ridicule  el  indécente;  el  c'esl  pourquoi  il  est 
juste  de  s'y  opposer,  comme  je  le  dirai  dans 
la  suile. 

«  Mais,  comme  le  même  Evangile  qui  nous 
défend  de  f.iire  le  bien  par  ostent.itioii  et  par 
vanité,  nous  exhorte  aussi  de  faire  éclater 
notre  justice  devant  les  hommes,  afin  que 
Dieu  soil  glorifié  et  que  notre  exemple  ex- 
cite les  autres  à  nous  imiter,  j'estime  qu'un 
donateur  peut  avoir  de  très -bons  motifs 
pour  fiire  mettre  ses  armes  sur  les  ornements 
([u'il  donne  à  l'église,  et  qu'on  ne  peut  sans 
témérité  condamner  celte  aciion,  puisqu'elle 
peut  être  bonne  ou  mauvaise,  selon  les  diffé- 
rentes intentions  qu'on  se  propose. 

«  On  ne  saurait  trop  blâmer  le  zèle  outré 
de  certains  ecclésiastiques  qui  arrachent  les 
armoiries  des  ornemenis  qui  ont  été  donnés 
à  l'église.  Car  les  prélats  les  plus  sévères 
ont  permis  par  leurs  statuts  l'usage  des  an- 
ciens ornements  timbrés  des  armes  des  dona- 

jactentur,  ne  iiilroeorlium  pedibus  iiniuinonlur.  Cap  ô'i, 
disl.  de  Consecr. 

(2)Exod.  y.\\\. 

(5J  ^ni.  Aleian  1er,  lib.  ii  de  F.itcli  tap.  7,  arl  5,  n.  t. 


1H7  Ollf 

leurs,  et  ont  seulenionl  dpfondn  d'on  nrcpp- 
Icr  (1c  pareils  à  l'.ivenir.  Ces  ccclésiasliques 
n'éviltraicnt  pas  sans  doulc  la  pmillioii  d'un 
Ici  cmporlcmcnt.  s'ils  élaient  ('i)(r("|)ris  pour 
ce  sujet;  comine  il  fui  ju<;c  coiilre  le  sieur  rie 
Bacquêville, seigneur  eu  parliedela  paroisse 
de  Garge  près  Sainl-Denis  en  France,  par 
arrêt  du  parlement  de  Paris  du  20  mars 
1752.  Ce  seigneur,  ayant  ôlé  par  violence  les 
.Trmoirics  qui  étaient  sur  une  bannii^re  que 
M.  Husl,  secrétaire  du  roi,  avait  donnée  à 
celle  église,  fut  condiimné  par  corps  à  la 
restilurr  en  l'état  où  clic  était  lorsqu'elle 
avait  éié  donnée. 

«  Je  connais  une  famille  où  il  y  a  plus  de 
deux  cents  ans  que  l'on  s'est  f.iil  une  loi 
d'cnlrelenir  d'ornements  une  église  parnis- 
Biale.  Les  enfants  de  cette  mnisou,  voyant  les 
armes  de  leurs  ancêtres  sur  les  ornemenis  et 
sur  les  chandeliers  d'aigent  qui  sont  d.ins 
celle  église,  se  disent  les  uns  aux  autres  : 
Voilà  ce  que  notre  bisaïeul,  ce  que  noire 
aïeul  cl  ce  «lue  nuire  père  ont  dimné  à  Dieu  ; 
suivons  leur  exemple  et  inspirons  les  incuies 
sentinienls  à  nos  enf.ints. 

«  Pour  moi,  comme  je  ne  pénètre  point  dans 
le  secret  des  co'urs,  ji- crois  (jue  lessi'igneuis 
de  cette  famille  ont  l;iit  meitie  leurs  armes 
sur  les  ornemenl>  qu'ils  nul  tlouné'i  à  «elle 
én;li^e,  conaue  nue  iiiar(iue  de  la  proteslaiion 
intérieure  qu'ils  ont  faite  en  li;s  donnant, 
que  leur  famille,  leur  noblesse,  leurs  biens 
cl  leur  autorité  viennent  de  Dieu,  » 

Quoiqu'on  ne  se  lasse  point  d'entendre  un 
écrivain  si  sage,  si  judicieux,  nous  dirons, 
pour  abréger,  ((u'apiès  avoir  solide  i. eut 
répondu  aux  objctli'ns,  il  fait  quelques 
remar(iiies  (lui  niérilenl  de  trouver  |  lace 
ici.  La  pr.  niière,  que  (lev;inl  Di.u  il  n'y  a 
point  de  dilïérence  entie  les  aruHS  d'un 
prince  et  d'Iles  d'Uii  simple  gentilliiMuuu;  ; 
d'où  il  laisse  à  conclure  qu'on  ne  voit  pas 
pourquoi  le  Gatéi  liisuie  de  Montpellier,  eu 
pcrm:  l  ai:t  les  unes,  a  défendu  les  autres. 
La  sctoodc,  qu'il  y  a  beaucoup  d'armoiries 
indécentes  qu'on  aurait  boule  de  voir  sur 
des  ornemenis  sacrés,  telles  que  sont  celles 
d'une  fenmie  éclicvelécjd  uiiBicclius  nu,  d'un 
pouiceau,  d'unecbau\c-souris.  La  troisième, 
qu'il  y  a  des  seigneurs  qui  p  acent  leurs  ar- 
mes dans  des  lieux  où  l'on  a  horreur  de  les 
voir,  par  exemple,  au-dessus  du  tabernacle 
et  des  images  des  .saints.  «Elles  doivent  (i!it 
notre  auteur)  être  placées  d'une  manière 
siniplc  cl  modeste  au  bas  des  chasubles  el  des 
autres  ornements,  el  sous  les  pieds  des 
saintes  images.  On  ne  doit  point  les  mcUre 
sur  li's  pieds  des  calices  par  dessous,  parce 
qu'il  ne  doit  y  avoir  rien  de  gravé  dessus 
qu'une  croix  ;  au  lieu  de  laquelle,  dit  1  er- 
tullien,  on  voyait  autrefois  l'image  du  bon 

(U  RésoliUions  de  vlusiciirs  cas  de  conscience,  pnr  ines- 
Sii-f  Uiiger  André  de  la  P;iliielle,  elc,  parc,  ii,  Utlrp  6. 

(2)  Jean-Casimir,  cardiiwl  Denhoff.  évôquo  de  Céséiia 
dans  la  lloinasiie,  irio'-t  in  1C97. 

(15)  P..ramenla  aliaris.colpbranlis  cl  miiiisliorunidebent 
esse  coloris  convi  riu mis  ollicio  et  nn^'X  iliei,  clr.  Rubnca, 
pari.  III,  lit.  19.  Ki /c  yiijrli  ;  1  Miii.ili    in   liniic  lilnlnni. 

—  SiTvelur  slriclun  rubrica  quoad  colorciii  pjranuînlo- 
ruui  . .  Missa  concordare  debel  cuivi  oBicio  qiioil  qiiisi|ue  re- 


ORN 


4H!^ 


r.Tsiei'.r  portant  une  brebis  sur  ses  épau- 
les (I  .  « 

11.  De  tout  cela  il  suit  deux  choses,  l'une, 
qu'il  cslplus  louable  à  un  seigneurde  s'abste- 
nir de  meilre  s<'s  armes  sur  les  ornements 
qu'il  donne  à  l'église,  que  de  les  y  mettre; 
l'autre,  qu'un  curé  peut  absolument  recevoir 
des  ornements  timbrés  d'armoiries,  lors- 
qu'elles n'ont  rien  d'indécent,  el  que  les  sta- 
tuts du  diocèse  ne  le  défendent  pas;  l'auteur 
que  nous  avons  suivi  jusqu'ici  le  prouve 
par  le  fait  d'un  bon  nombre  dévéques  d'un 
mérite  riisiirgué.  Il  n'eût  pas  manqué  d'a- 
jouter, s'il  l'eut  .su,  que  dans  le  séminaire  de 
Saint-Firniin,  où  j'écris,  il  y  a,  grâce  à  la 
pieuse  libéraliié  de  l'illustre  et  respectable 
cardinal  Denhoff  (2) ,  une  chasuble  île  saint 
Charles  Borromée,  sur  le  bas  de  laquelle 
sont  SCS  armes.  El  quel  homme  sut  jamais 
mieux  les  bonnes  règles,  et  aima  moins  à 
s'en  écarter?  Je  prie  qu'on  me  pardouno 
celle  espèce  de  digression  :  je  reviens  à  mon 
suj' t. 

12.  Le  préire  qui  se  dispose  à  célébrer, 
doit  porter  les  marques  de  son  état,  ainsi 
que  nous  l'avons  dit  ailleurs.  Il  doit  aussi 
prendre  <les  ornements  d'uiu-  coi:L'ur  qui 
convienni'  à  l'office,  du  rouge  pour  un  mar- 
tu",  du  bl.inc  pour  un  confesseur,  etc.  (3). 

Si  ci'penilanl  un  prêtre,  par  négligence  ou 
par  queiiiue  autre  semblable  motif,  prenait 
une  couleur  pour  l'autre  dans  sa  propre 
église,  il  pécherait  vénii-llemenl ,  parce  tjue 
Il  négligence  dans  ce  qui  regarde  le  culte  de 
Dieu  l'sl  toujours  une  faute.  Il  est  même  sûr 
que  sa  faute  irait  au  nmrlel  si,  à  raison  des 
circonslai;ces.  il  en  résultait  un  grand  .scan- 
dale. Verrail-on  ,  sans  cire  jute:iii'nl  in- 
digné, un  prèlre  se  servir,  le  jour  de  Pâ- 
ques ,  lies  ornements  qui  ne  sonl  en  usage 
que  pour  les  morts? 

Uu  simple  prêtre  doit  prendre  les  orne- 
ments à  la  sacristie  ;  il  n'appartient  qu'aux 
cardinaux  cl  aux  évoques  de  les  prendre  sur 
l'autel,  ainsi  que  l'a  statué,  le  7  juillet  lltl2, 
la  congrégation  des  Riles,  par  un  décret 
qu'Urtiain  \  111  fil  mettre  à  la  têle  du  Missel 
qu'il  publia.  Toutefois,  sauf  lo  mépris  ou  le 
scanil.ile,  il  n'y  aurait  pas  un  péché  grief  à 
violer  celte  loi.  Il  n'y  en  a  même  point  du 
tout  quand  on  célèbre  dans  un  lieu  où  il 
n'y  a  ni  sacristie  ni  crédence.  Mais  alors  il 
faut  les  prendre,  non  au  milieu,  mais  au  coin 
de  l'autel,  du  côté  de  l'Evangile,  comme  l'ont 
remarqué  Gavanlus  et  Quarli  ('*).  Les  pré- 
lats inférieurs  aux  evêques  peuvent,  lors- 
qu'ils doivent  olficier  pontificalenienl ,  les 
prendre  comme  eux  au  milieu  de  l'autel  , 
mais  non  dans  un  autre  temps.  Ainsi  le 
décida,  eu  169o,  la  même  congrégation  des 
Uiles  (5). 

cilavil,  dummodo  rnm  colore  ecclesiœ  in  qua  célébra" 
apteiur.  S.  C.  1851. Ekit. 

(i)  Oavaimis,  pan.  ii,  til.  t,  P.  2.  Quarli,  pari,  ir,  lit.  2, 
dub.  i. 

(o)  Pr.rlali  episcopis  inferiores  sacras  vcslos  ca  all.nri 
snniere  non  posMim,  niii  ponnliraliier  di>iiiis  varaliiri. 
S.  R.  C.  corani  Alexnndio  VI II,  "27  sept,  1693, 
rali,  in  Imlice,  u.  547. 


4U9 


OICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


11-20 


PAIN. 
Quant  ù  ce  qui  concerne  le  pain  eucharis- 
tique, Voy.  Eucharistie,  Sacrifice,  cl  l'art. 
Pain  eucharistique,  ci-apiès. 

PAIN  BÉNIT. 

Il  y  a  d;ins  le  Kilucl  romain  deux  formu- 
les de  bénédiction  du  pain,  dans  lesquelles 
l'Eglise  demande  à  Dieu  le  salut  de  râuic  et 
la  santé  du  corps  pour  tous  ceux  qui  en 
mangeront.  Il  est  évident  qu'on  ne  peut  pas  bé- 
nir ainsi  du  pain  liestinc  aux  animaux  ;  aussi 
Irouve-t-on  dans  divers  Rituels  particuliers 
une  bénédiction  pour  le  pain  et  le  sel 
qu'on  donne  aux  animaux.  Nous  ne  la  met- 
tons pas  ici  pour  les  raisons  indiquées  à  l'art. 
Bénédictions. 

Dans  plusieurs  Missels  de  France  on  trouve 
à  l'ordinaire  de  la  messe  la  première  des 
bénédictions  du  pain  contenues  dans  le  Ri- 
tuel romain.  C'est  en  effet  l'usage,  daus  beau- 
coup de  paroisses,  de  bénir  du  pain  dans  ce 
moment-là,  cl  de  le  distribuer  aux  lidèles 
présents. 

Le  Cérémonial  de  Lyon,  dit  que  le  célé- 
brant, ayant  jeté  trois  fois  de  l'eau  bénite 
sur  le  pain  en  forme  de  croix,  donne  à  ceux 
qui  le  présentent  l'instrument  de  paix  à 
baiser,  ou  la  croix  s'il  n'y  pas  d'instru- 
ment de  paix,  mais  jamais  la  patène.  Il 
convient,  ajoute-t-il,  que  le  pain  bénit  soit 
distribué  au  clergé  par  des  clercs  en  surplis. 
[Cérémonial  de  Lyon ,  n.  GCi.) 

DU    PAIN  BÉNIT. 

(Explication  du  P.  Lebrun.) 

Eulogie  vient  d'un  mot  grec  qui  signifie 
priêreoubénédiction.  Le  painbénitqui  est,  en 
plusieurs  endroits ,  le  seul  reste  de  l'offrande 
des  fidèles,  est  ainsi  appelé,  parce  qu'il  est 
bénit  par  une  prière,  et  il  a  été  institué  pour 
être  entre  eux  un  signe  de  communion.  Les 
chrétiens  doivent  tous  ensemble  composer 
un  même  corps,  et  l'on  ne  saurait  trouver 
un  symbole  plus  expressif  de  l'union  de  plu- 
sieurs choses  que  le  pain  qui  est  fait  de 
plusieurs  grains  de  blé  réunis  et  confondus  en- 
semble :  Nous  sommes  tous  itn  même  corps  et 
un  même  pain,  dit  saint  Paul  (1),  parce  que 
nous  devons  tous  être  réunis  en  Jésus-Christ. 

On  voit  au  iv^  siècle  que,  pour  exprimer 
cette  union,  les  chrétiens  s'envoyaient  mu- 
tuellement du  pain,  qu'ils  appelaient  ilcs 
eulogies,  à  cause  qu'ils  y  joignaient  une  bé- 
nédiction par  la  prière. 

(t)Cor.  X,  17. 

(2)  Orat.  19,  tom.  ï,  p.  506. 

(3)  Panis  quepi  niisimus  uberior  benedicliofletdik'clio- 
ne  accipientis  vcsirae  benignilalis.  Aug.,  cp.  51,  al.ôt,  ad 
Paulin. 

(4)  Pancm  unum,  qucm  unanimilalis  indicio  niisimns 
charitali  tuae,  roganius  accipiendo  benedicas,  Paulin., 
epist.  41,  ad  Avqiisl. 

i'i)  Panem  uniini  sanclilali  lus  unilatisgratia  niisimus... 
Huiicpanem  eulogiam  esse  tu  facics  dignalione  suniendi. 
Paulin.,  pp.  4.'),  ad  Alip. 

(fi)  Voij.  un  fragment  d'une  lellre  de  saint  Irénée  au 
pape  Victor.  Kuseb.  Histor.  I.  y,  c.  2i. 


Saint  Grégoire  de  Nazianze  |2;  parle  des 
pains  blancs  marqués  d'un  signe  de  croix, 
qu'il  avait  coutume  de  bénir,  et  qui  donnè- 
rent miraculeusement  la  santé  à  sa  mère 
par  la  seule  pensée  qu'elle  eut  en  dormant 
qu'elle  en  mangeait  et  qu'elle  était  guérie. 
Saint  Augustin  fait  allusion  à  ces  sortes 
d'culogies,  lorsqu'il  écrit  à  saint  Paulin  (.3) 
que  la  bénédiction  du  pain  qu'il  lui  envoie 
deviendra  plus  grande  par  la  charité  avec 
laquelle  il  le  recevra. 

Saint  Paulin  envoya  aussi  un  pain  à  saint 
Augustin  en  signe  d  union  (i),  et  il  le  prie 
de  le  bénir  en  le  recevant.  Le  même  saint, 
envoyant  un  autre  pain  à  saint  Alipe,  évé- 
que  de  ïagasle,  lui  écrit  (5)  qu'en  le  rece- 
vant en  esprit  de  charilé,  il  en  fera  une 
eulogie. 

On  s'envoyait  même  quelquefois  l'eucha- 
ristie (6),  qui  est  le  plus  grand  de  tous  les 
signes  d'union  ;  et  le  concile  de  Laodicée, 
vers  le  milieu  du  iv*  siècle,  au  quatorzième 
canon,  défend  d'envoyer  à  la  fête  de  Pâques 
les  saints  [sancta),  c'est-à-dire  l'eucharistie, 
au  lieu  d'eulogies. 

Cecanon  peut  faire  entendre  qu'on  envoyait 
quelquefois  l'eucharistie,  et  qu'on  envoyait 
plus  souvent  en  signe  de  communion  un  sim- 
ple pain  bénit  qu'on  appelait  eulogie.  Les 
anciennes  formules  de  Marculfe  nous  ap- 
prennent en  effet  que  les  évoques  se  sont  en- 
voyé durant  longtemps  des  eulogies  aux  fêtes 
de  Noël  et  de  Pâques' (7). 

Le  pain  bénit  a  donc  été  d'abord  en  usage 
pour  entretenir  l'union  entre  les  chrétiens 
éloignés  les  uns  des  autres,  et  il  l'a  été  en- 
suite pour  être  un  signe  d'union  entre  tous 
ceux  qui  se  trouvaient  ensemble  à  la  messe. 
Le  signe  d'union  par  excellence  est  la  com- 
munion eucharistique  ;  mais  tout  le  monde 
ne  communiant  pas,  on  a  institué  un  autre 
signe  qui  suppléât  à  la  réception  de  l'eucha- 
ristie, afin  qu'on  pût  dire  en  un  sens  ce  que 
dit  saint  Paul  (8  s  Nous  participons  tous  à  un 
même  pain.  De  là  vient,  que  depuis  un  temps 
immémorial,  dans  les  églises  grecques  et  lati- 
nes, on  a  bénit  du  pain  pour  le  distribuer  à  la 
fin  de  la  messe.  Saint  Germain,  patriarche 
de  Constanlinople,  relèvelcs  avantages  qu'on 
doit  tirer  de  ce  pain;  et  l'on  voit  dans  plu- 
sieurs autres  auteurs  (9)  que  les  Grecs  à  la 
fin  de  la  messe,  le  reçoivent  du  prêtre  avec 
beaucoup  de  respect  en  lui  baisant  la  main. 

L'usage  du  pain  bénit  fut  expressément  re- 

(7)  Voy.  lesch.  42,  44  et  45  du  second  livre  des  For- 
mules, et  les  notes  du  savant  Jérôme  Bignon,  lom.  II  des 
Tapiiulaircs,  p.  429  et  9ii0. 

(8J  Cor.  X,  17. 

(0)  Il  est  I  arlé  du  pain  bénit  dans  Balsamon  sur  le  se- 
cond canon  d'Anlioclie  (quoique  ce  canon  ne  parle  en  gé- 
néral que  de  la  communion  des  chrétiens),  dans  l'bisloire 
de  C;mlacuzène  (I.  i,  c.  41),  dans  Niréphore  de  Conslan- 
tinople  (c.  19),  dans  Codin,  de  Ofliciis  aula:  Conslaminop. 
Voyez  aussi  Cabasilas  sur  la  liiuigie  et  les  noies  du  P. 
Goàr  sur  l'Eucologe.  Cet  auteur,  le  P.  Cabassut,  et  plu- 
sieurs autres  savants  citent  parmi  les  preuves  du  paiu  bé- 
nit la  décrétale  du  pape  Pie  Ij  au  u'  siècle.  Mais  c'est  uns 


H21  PAI 

commandé  dans  l'Eglise  latine  au  IX' siècle, par 
le  pape  Léon  IV,  par  lo  concilcde  Nantes,  par 
Hincmar  de  Reims,  el  par  Raban,  archevê- 
que de  Mayence.  Le  pape  Léon  IV,  vers  l'an 
850,  dans  sa  lettre  pastorale, dit  aux  curés  (1): 
Distribuez  des  eulogies  au  peuple  après  la 
messe.  Hincmar  de  Reims  entre  dans  nn  plus 
grand  détail  dans  le  règlement  qu'il  fit  pour 
son  diocèse,  l'an  852.  Il  paraît  avoir  lire  tout 
ce  qu'il  dit  du  concile  de  Nantes,  qui,  selon 
les  remarques  du  P.  Sirmond  (2)  el  de  M.  Ba- 
luze  {',i\  doit  être  placé  vers  l'an  800. 

Ce  concile,  rapporté  par  Reginon  (k)  qui 
écrivait  vers  l'an  900,  ordonne  «  que  du  res- 
te des  oblations  qui  n'auront  pas  été  consa- 
crées, ou  des  autres  pains  que  le  peuple  aura 
offerts,  ou  de  son  propre  pain,  le  prêtre  en 
mette  un  assez  grand  nombre  de  parcelles 
dans  un  vase  propre,  pourles  distribuer  après 
la  messe,  les  dimanclies  el  les  fêtes,  à  ceux 
qui  n'ont  pu  communier  ;  el  qu'avant  de  les 
distribuer  il  les  bénisse  par  celte  prière,  » 
que  nous  mellrons  ici  tout  entière  ,  parce 
qu'elle  est  une  des  deux  que  le  Missel  romain 
a  conservées  parmi  les  autres  bénédictions  : 
Seigneur  saint,  Père  tout  -  puissant ,  Dieu 
éternel,  daif/nez  bénir  ce  pain  par  votre  sainte 
el  spirituelle  bénédiction,  afin  que  tous  ceux 
qui  en  mangeront  y  trouvent  la  sanlé  du  corps 
et  de  l'dme,  et  nn  préservatif  contre  lesjnala- 
dies  et  les  pièges  des  ennemis.  Nous  vous  en 
prions  par  Notre-Seigncur  Jésus-Christ  votre 
fils,  le  pain  de  vie  qui  est  descendu  du  ciel 
pour  donner  la  vie  et  le  salut  au  monde,  etc. 
Le  concile  ajoute  qu'i7  faut  prendre  garde 

.qu'il  n'en  tombe  quelque  miette  par  terre.  Co 
pain,  eu  effet,  bénit  par  l'Eglise,  mérite  du 

,  respect  ;  et  il  faut  en  dire  ce  que  disait  saint 
Augustin  du  sel  bénit  qu'on  distribuait  aux 
catéchumènes  (5j  :  «  Quoique  ce  ne  soit  pas 
le  corps  de' Jésus-Christ,  c'est  pourtant  une 
chose  sainte,  et  plus  sainte  que  les  autres, 
aliments  dont  nous  nous  nourrissons,  parce 
que  c'est  un  sacrentent,  »  c'est-à-dire  le  signé 
d'une  chose  sacrée.  Le  sel  était  le  signe  de 
la  sagesse  chrétienne  et  du  goiit  spirituel 
qu'on  inspirait  aux  caléchuuiènes  ;  elle  pain 
bénit  est  le  signe  de  l'union  des  chrétiens  avec 
Jésus-Christ,  comme  un  supplément  à  laré- 
ceplion  de  sou  corps. 

PAIN  EUCHARISTIQUE. 

(Traité  des  SS.  Mystères,  par  Collet.) 

§1.  Dupain  eucliaristique. 

1.  Le  pain,  matière  de  la  consécration  du 


PAI 


lii2 


corps.  —  2.  Tout  pain  n'y  est  pas  propre. — 
3.  Peut-on  se  servir  du  pain  de  seigle  dans 
le  cas  de  nécessité?  —  4.  Usage  des  Grecs 
différent  de  celui  des  Latins.  .Suites  de  ce 
principe.  ~^.  Le  pain  qui  commence  à  se 
gâter  peut-il  servir  à  l'autel?  —  G.  Règles 
marquées  par  la  rubrique  sur  ce  point.  — 
7.  Que  faire  quand  on  ne  peut  remédier  au 
défaut  de  la  matière?  ~  8.  Suffit-il  d'offrir 
mentalement  celle  qu'on  lui  substitue  ?  — 
9.  Est-ce  assez  dans  es  cas  de  recommencer 
à  Qui  pridie,  etc.  —  10.  Que  doit  faire  le 
célébrant,  d'une  formule  viciée?— II. Faut-il 
consacrer  de  nouveaii  le  pain  et  le  vin, 
quand  on  ne  s'aperçoit  du  vice  de  l'hostie, 
qu'après  avoir  pris  le  précieux  sang  ? — 
12.  Quid,  si  l'on  7ie  découvre  le  défaut  de 
la  matière ,  que  quelque  temps  après  la 
communion?  —  13.  Conduite  à  garder  dans 
le  doute  ; —  Ik.  Et  dans  le  cas  où  l'hostie 
disparaît  naturellement  ou  par  miracle. 

1.  Tout  le  monde  convient  que  le  pain  est 
la  matière  de  laijuelle  le  corps  de  l'Homme^ 
Dieu  doit  être  produit  sur  nos  autels.  Ce  point 
de  notre  foi  est  si  clairement  établi  dans 
l'Ecriture  (G),  si  constamment  enseigné  dans 
la  tradition  (7)|,  si  affermi  par  la  pratique 
de  toutes  les  Eglises  du  monde,  qu'il  n'y  a 
pas  d'apparence  qu'il  soit  désormais  com- 
battu (8;.  . 

2.  Mais  tout  pain  peut-il  être  la  matière  de 
la  consécration?  C'est  la  première  difficulté 
qui  se  présente  ici. 

Et  d'abord  il  n'y  a  personne  qui  ne  donne 
l'exclusion  au  pain  qui  se  faitoude  légumes, 
comme  de  pois  et  de  fèves;  ou  de  fruits, 
comme  de  noix  et  de  châtaignes;  ou  de 
rncines,  comme  de  celle  qu'on  nomme  cas- 
save  dans  l'Amérique.  .    .        / 

Il  n'y  a  donc  que  ce  qui  croît  en  épis, 
qu'on  puisse  avec  quelque  sorte  de  vraisem- 
blance prendre  pour  la  matière  de  l'eucha- 
ristie :  mais  il  faut  encore  en  retrancher 
l'orge,  l'avoine  et  tout  ce  qui  peut  se  rap- 
porter à  l'un  ou  à  l'autre.  Ainsi,  il  n'y  a 
guère  que  le  froment  et  le  seigle  dont  on 
puisse  disputer 

Que  lo  pain  de  froment  suffise  pour  la 
consécration,  c'est  une  vérité  que  personne 
ne  conteste  :  mais  qu'il  en  soit  la  matière 
nécessaire,  en  sorte  que  le  pain  de  seigle  n'y 
puisse  suppléer,  c'est  de  quoi  on  ne  convient 
pas.  Saint  Thomas,  dont  le  seul  nom  fait 
un  argument,  met  en  ce  genre  le  seigle  au 
niveau  du  froment  (9).  Sa  raison  estauele 


fausse  pièce,  qu'on  ne  trouve  point  avant  le  x'  siè- 
cle ;  car  elle  n'est  point  dans  le  corps  des  autres  ^fausses 
décrélales. 

(1)  Eulogias  post  missasindiebusfestisplebidistribuite. 
Léo  IV,  liom.  de  Cura  pasl. 

(2)  Sirinoiid.  Not.  in  coiic.  Naiin.  Conc.  tom.  I.Y. 

(3)  Baluz.  Prœfat.  in  Reginon. 

(4)  L.  1,  de  Ecoles,  discipl.  c.  332 

(b)  Quod  accipiuul,  quamvis  non  corpns  sit  Cliristi,  san- 
ctum  est  lamen,  sancliiis  quam  cibi  quibus  alimur,  quo- 
niam  sacrameutum  est.  Aug.  de  Peu.  mer.  el  remiss. 
1.  n,  c.  "26. 

•  (6)  Accepit  Jésus  panem,  benedixit,  fregit,  deditque 
discipulis  suis,  dicens  :Accipile,'hoc  est  corpus  meuin. 
'  Uatlh.,- Marc.  ii\,  etc.    • 


(7)  In  saeramenlis  corporis  et  sanguinis  Domini  nlliil 
aniplius  offeratur,  quam  ipse  Doniinus  tradidit,  hoc  est 
panis  et  tinumaquse  inixlum.  Conc.  Carlbag.  m,  an.  397; 
cap.  2i.  Vide  concil.  Florent,  in  decreto  hlugenii;  Late- 
rau.  IV,  dp.  Firmiier  ;  Trid.  sess.  13,  21,  22,  etc. 

(8)  Il  l'a  éli  par  les  gnostiques,  vers  l'an  213,  par  les 
catapliryges,  vers217,etc.  KoyeiS.Epipliaiie,  Uaeres.  26. 
S.  .iugusliii,  hLerps.  26  et  28.  ,  '. 

(9)  Non  ita  est  de  siligine,  quod  frumenli  genus  ex  verr 
Iritico  m  riialis  terris  scminalo  hascitur.adeoque  potest 
esse  niatcria  eucharislise.  S.  Thom.  q.  74,  2,  3,  ad  2.— Au 
rapport  du  ttiéologien'Sœtllcr,  il  y  a  dans  cerlaiftes  con- 
trées du  Nord  une  espèce  de  froment  appelée  en  français 
esfrioue  oaépéaulre,  dont  ou,  fait  d'excellent  pain  servi  sur 
les  meilleures  labU's;  cet  auteur  juge  que  c'esi'uue  h'»- 


1133 


DICTIONNAIRE  DES  CEUEMONlES  ET  DES  RITES  SACRES. 


Ili4 


premier  naît  du  second  dans  les  mauvaises      celle  illustre  et  sainte  abbaye  les  pains  qui 
(erres,  et  qu'ain-i  ils  sonll'un  et  l'autre  de  la      devaient  ^crvirà  laulil    4^). 


moiiie  espèce.  M.  d'Arfçenlré  (1)  pense  et 
pf..-ic  comme  le  saint  doileur,  cl  le  savant 
ïiyurnely  te  range  du  uiêuie  côté. 

Nous  croyons  néannioins,  avec  plusieurs 
célèbres  thomistes  (-2),  que  le  sentiment  con- 
traire est  le  seul  qu'oi\  puisse  suivre  dans  la 
pr;ilique.  Nos  moUfs  sont  que  la  matière  de 
l'eucliarislie  est  du  pain  simplement  dit  ;  or, 
celle  dénomination  dans  l'usaf^c  conimun  no 
ir.ar(|U.!  que  le  pain  de  froment.  Tout  pain 
d'un  ordre  inférieur  s'exprime  avec  une 
adJili m  qui  earaclérise  >oii  csjièoe.  C'e^l, 
dil-on,  du  .pain  d'orge,  du  p;ii.i  de  seigle. 
Gomme  donc,  lorsqu'on  dit  >imi)''emeut  que 
riiuilc  est  la  matière  de  la  confi!  lualion,  on 
enlend  par  là  l'huile  d'olives,  à  l'.exciu-ion 
de  touleaulre  :  ainsi,  quand  l'Kcriture  el  la 
tradition  assignent  le  pain  pour  la  matière 
de  reucliarisiie  ,  ou  ne  duil  entendre  l'un  et 
l'autre  que  du  pain  de  froment. 

il  y  a  plus  :  c'est  que  pour  lever  l'équi- 
voque, qui  n'était  pas  bien  à  craindre,  1  E- 
glise,  ((uand  l'occision  s'en  est  prc-enlée,  a 
spéciOé  le  pain  dont  elle  veut  qu'on  se 
serve  pour  la  consécration.  On  le  voit  dans 
ses  conciles,  dans  ses  rubriques  ,  dans  ses 
catéchismes  (3).  Qui  peut  sans  danger  tenir 
ferme  contre   de  si   respectables   autorités? 

J'ajoute  que  la  raison  sur  laquelle  se 
fonde  saint  Thomas  n'est  rien  moins  que 
concluante,  puisque  bien  des  gens  soutien- 
nent que  le  froment  dans  les  mauvais  fonds 
dégénère  en  ivraie  et  en  avoine  ,  graines 
donl  le  saint  docteur  n'aurait  pas  voulu 
faire  la  matière  de  l'euchariblie.  Les  nou- 
veaux naturalistes  n'admettent  aucune  con- 
version d'une  semence  en  l'aulre,  et  par  là 
ils  ôlenl   toute    probabilité  à   l'opinion   de 


3.  Il  suit  du  principe  que  nous  venons 
d'élab  ir  qui)  ne  serait  permis  de  consacrer 
du  pain  de  seigle,  ni  pour  procurer  le  via- 
tique, à  un  malade,  ni  pour  fain;  entendre  |;i 
messe  à  une  paroisse,  qui  la  [terdia  un  jour 
de  fêle  ou  de  dimanche.  C'est  qu'il  n'est  ja- 
mais permis  de  se  seriird'uiie  matière  Irès- 
douleiise  hors  11'  cas  de  la  dernière  nécesnilé, 
et  qu'il  n'y  en  a  aucune  d'entendre  la  messe 
ou  de  communier  à  l'article  de  la  mort, 
quand  on  ne  peut  ni  l'un  i.i  l'autre  sans 
expoS''r  un  sacrement  .lu  danj^er  île  nullité. 
Dans  ce  cas  la  loi  de  Dieu  et  celle  di'  l'Eglise 
cessent  égaleuieiil.  Ou  peut  mênie  dire  qu'il 
en  faut  beaucoup  moins  pour  arrêter  l'ob'.!- 
g.'ilion  qu'elles  imposent.  Cela  est  évident 
eii  France,  où  l'on  refuse  le  viatique  à  ceux 
qui  sont  condamnés  au  dernier  supplice  (5). 

Comme  le  pain,  pour  être  de  vrai  pain  , 
doit  être  pétri  avec  de  l'eau  naturelle,  et 
cuit  au  feu  d'une  certaine  manière,  tout  co 
qui  se  fait  «ans  l'un  ou  sans  l'autre  ne  peut 
servir  à  l'aulel.  De  l'eau  de  la  mer  suffirait 
au  défaut  d'autre,  de  l'eau  de  roSc>  ne  ferait 
qu'une  matière  donteus!!  (G).  Le  lait  et  le 
miel  feraient  une  matière  absolument  nulle. 
Mais  que  le  pain  soit  cuit  au  four,  sous  la 
cenilre  ou  entre  des  fers  chauds,  cela  est 
indifférent  pour  la  substance  du  sacrifice. 
Je  dis,  pour  la  stibslance:  car  pour  la  ma- 
nière chacun  doit  s'en  tenir  à  l'usage  de  son 
Eglise. 

k.  Les  Grecs  se  servent  de  pain  levé  pour 
l'eucharistie,  les  Latins  de  pain  azyme  ou 
sans  levain. Cen'esl  pas  ici  le  lieud'examiner 
laquelle  de  ces  deux  pratiques  l'emporte  sur 
l'autre.  Si,  comme  nous  le  croyons,  Jésus- 
Christ  n'a  institué  l'eucharistie  qu'après  la 


saiut  Thomas.  Ainsi. la  bonne  physique  sert  «cène  pascale,  c'est-à-dire  dans  un  temps  où 


quelquefois  à  la  théologie 

Le  pain  fait  avec  du  froment  qui  n'est  pas 
bien  pur,  mais  où  il  n'y  a  que  peu  de  grains 
de  seigle,  d'orge  ou  autres  semblables,  ne 
laisse  pas  d'être  propre  à  la  consécration.  Il 
est  toujours  réputé  pain  :  comme  le  vin  mêlé 
de  quelques  goutles  d'eau  est  toujouis  ré- 
puté vin.  Cependant  le  respect  infini  qui  est 
dû  au  sacrement  exige  qu'on  n'emploie  pour 
sa  matière  que  ce  qu  il  y  a  de  plus  pur  et  de 
plus  bl.inc.  On  peut  voir,  dans  les  Coutumes 
deCluny,  avec  quel  soin  on  préparait  dans 


il  ét.jil  défendu  sous  peine  de  mort  de  man- 
ger ou  même  d'avoir  à  la  maison  du  pain 
levé,  l'Eglise  laline  a  l'avantage  de  suivre 
le  plus  ancien  et  le  plus  parfait  modèle  de 
consécration  qu'on  puisse  imaginer.  Mais, 
après  tout,  l'une  et  l'autre  forme  sulfit  à 
l'essence  du  sacrifice.  Nous  ne  faisons  point 
de  procès  aux  Orientaux  sur  leur  usage, 
et  ce  n'est  que  depuis  que  le  démou  du 
schisme  et  de  l'erreur  s'est  emparé  d'eux 
qu'ils  ont  lâché  de  répandre  des  doutes  sur 
le  nôtre.  Les  calvinistes  semblent  s  être  unis 


liftrc  suirisanie  pour  l'eiicliarislie,  et  dit  qu'on  l'emploie 
eu  rff>l  piiuf  cclj,  surloul  eu  Suède  et  dans  l'Helvélie, 
au  vu  et  Ml  su  des  évft>iues,  cl  uiêiiic  des  uoiices  aposlo- 
lupu'S.  Macs  it  ii'jppiouve  pas  nu'ou  s'eu  sirve,  nuii  plus 
que  du  seigle, d,iii^  les  lieux  où  ces  graius  ne  sont  pas  lé- 
pulés  ilu  Iruuieul,  et  ue  foraieul  pas  le  paiu  usuel  des  bou- 
Dcs  t.>bles.  Edit. 

(U  D'A'geuiré,  Explkraion  des  sept  sacremcnls,  tom.  1, 
p.  aotijTournJy,  |  ag.  Ô6l. 

(2)  Aiiclor  opcris  rie  Re  sncramenla.ia,  odil.  Ycuel. 
1"')7,  tom   I,  pag.  3o6,  et  Calecliisiii.  lluui.,  iiifrn. 

(5)  l)c  paui',  sivi- azyuiuj,  siïî-  fcrineiil.ilusluciil,  Grs- 
ci,  iio.i  c.;iaii.,  duuinijdo  e.\  irilico  cmisti  l.  O^ik.  Fliuent. 
SeSv  lill.  (Libu.  tom.  Xlll.)  Teiliiiiii  est  eueliai isllu;  sa- 
uaïueiuuui,  eu  us  luuli'iii  eal  pains  Irilicous,  el  viuuiii  de 
vile.  Eujeuiui,  ibid.,  lu  Decrt^to.  Sul>alurU  veiba  usluu- 


dunt  panem  eiicbarisiicum  ex  trliico  coiiGci  oporlere  : 
coiniiiUMi  onlm  loqueudl  cuiisucliidliie,  cum  paiiisabsolute 
diiiuir,  i<aiieui  ex  tritao  inliliigi  salis  coiisiat.  Caleclilsin. 
eoncil.  Trid  ,  pan.  ii,  de  tuclmr.  ii.  12.  Le  Ca!écliiMiie  du 
coiuile  de  Treule  est  en  grande  parlie  I  ouvrage  de  plu- 
sieurs saviuil'!  dominicains.  Il  a  élé  appiiiiné  pnr  Pie  V, 
par  Grégoire  VIII,  |)ar  saint  Cliarles,  par  le  clergé  de 
Fr:iiice  assemliléf  à  Melun,  clc.  Yoijei  l'Apparat  nui  est 
à  la  lêtc  du  livre,  art.  2  el  5. 

(4)  Vo\jez  le  P.  I.ougueval,  tom.  VIII,  pag.  23ô,  ou  le 
Spialeijiuin,  loin.  IV. 

(5)  l.e  nouveau  lliluet  de  Paris  le  permet,  quand  l'esé- 
Cuiion  ne  iloil  pas  avuir  lieu  dans  la  même  iiulinée.  Hdit 

(tij  Si  imnis  m  oi)nfi.-itus  di-  acpia  rosacea  vel  alterius 
disiillaiionis,  dutniuii  est  au  conlicialur  tiicrametilum.  Ku< 
bric,  purt,  m,  lil,  3,  b.  i. 


U-25  l'.vl 

àeux(l);  mais  les  luthériens  nous  ont  ven- 
gés (2). 

Il  faut  copondant  observer  qu'un  Lalin 
qui  chez  les  Latins  consacrerait  avec  du  pain 
livé,  et  un  Grec  qui  tlicz  les  Grecs  ccmsa- 
crerail  avec  des  azymes,  feraient,  chacun 
de  son  côlé,  uni-  (aule  considérable  :  parce 
qu'aucun  particulier  n'a  droit  de  s'écarter 
d'un  rite  iinporl.int,  et  moins  encore  (|uand 
cela  lui  est  dcfi'ndu  par  une  autorité  légiliuic, 
cuuinie  il  arrive  ici  (3). 

Si  un  Latin  devenait  n  embre  d'une  Fglisc 
grecque,  ou  un  Grec  fl'uiie  Eglise  lalinc  , 
Quarii  prétend  (pin  ni  l'un  ni  l'autre  ne 
puurr.iieut  sans  dispense  du  pape  retenir 
leur  ancien  usage,  et  qu'ainsi  le  Grec  serait 
tenu  de  célébrer  avec  du  p^iin  azyme,  et  le 
Lalin  avec  du  pain  levé.  Merali  (i)  est  d'un 
autre  avis,  et  il  se  fonde  sur  ru>ase  où  sont 
les  Grecs  domiciliés  à  Rouk;  de  célébrer  à  la 
grecque,  même  <lai!S  les  églises  des  Latins. 
ALiis  ne  pourrait-on  pas  dire  qu'il  y  a  dans 
ce  ras,  ou  une  dispense  du  supérieur,  ou  une 
coutume  qui  dûmenl  approuvée  équivaut  à 
la  dispense  (5)? 

Mais  un  préire  du  rite  latin  ne  peut-il  en 
aucun  c:is  célébrer  avec  du  pain  commun, 
quand  il  se  trouve  tout  à  coup  dans  l'impuis- 
sance d'en  avoir  d'autre'?  Il  s'agira  par 
exemple  de  dire  la  messe,  ou  pour  un  peuple 
nouilireux  ()ui  ne  l'cnlendra  pas  dans  une 
grande  solennité,  ou  pour  conimunierun  niu- 
lade  qui  s'en  vaà  grands  pas,  ou  pour  ache- 
ver la  messe  que  n'a  pu  linir  un  prêtre  qui  a 
prononcé  les  paroles  de  la  consécration  sur 
une  fjimulc  cono!iq)ue,  ou  sur  une  autre 
qui  a  disparu.  On  n'a  que  du  pain  levé,  quid 
\uris  ï 

Nous  estimons  qu'on  ne  peut  dans  les  deux 
premiers  cas  se  servir  de  pain  levé,  comme 
on  ne  pourrait  dans  le  n;ême  cas  célébrer 
sans  calice  ou  sans  ornement!).  L'usage  du 
pain  sans  levain  est  quel(|uc  chose;  de  si 
sacrédans  l'Eglise  d'Occident,  qu'elle  ne  s'en 
depait  qu'à  la  dernière  cxlréniité,  c'est-à- 
dire  lorsque  cela  est  nécessaire  pour  la  per- 
fecti'in  du  sacrifice;  d'où  il  suit  ({uc  dans  le 
troisième  cas  un  prêtre  pourrait  et  môme 
serait  obligé  de  se  servir  de  pain  ordinaire, 
s'il  n'en  trouvait  point  d'autre. 

Il  résulte  de  tout  ceci  qu'un  séculier  du 
rite  lalin  ne  peut  communier  qu'avec  du 
pain  azyme,  et  un  Grec  qu'avec  du  pain 
levé,  ei  que  par  conséquent  l'un  et  l'autre 
ne  doivent  s'approcher  de  la  sainte  table  que 


l'AL 


IISG 


dans  les  Eglises  qui  suivent  l'usage  de  leur 
nation,  quand  il  y  en  a  des  dcut  sortes  dans 
le  lieu  où  ils  se  trouvent. 

•H.  Si  le  pain  dont  on  se  sert  pour  le  sacri- 
fice commence  à  se  gâter,  et  cpi'il  ne  II- soit 
pas  encore  jusqu'à  cesser  d'être  du  pain,  la 
consécraiion  subsiste,  mais  le  prcirc  qui  se 
sert  d'une  maliére  si  altérée  pèche  mortel- 
leiiienl,  ainsi  que  le  disent  les  rubriques  (6). 
De  ce  principe  nous  conclurons,  en  passant, 
«lu'on  ne  pourrait  cimsacrer  avec  du  p.iin 
f.it  d'amidon,  parci;  que  cette  paie,  quoique 
faite  de  fromenl,  est  si  altérée  par  la  longue 
fi'rment.ilioii  que  lui  cause  l'e.iu  dont  on  la 
trempe  presque  coiilinuellemenl,  qu'on  ne 
peut  plus  la  regarder  comme  de  vraie  farine; 
aussi  n'en  a-l-ei!e  plus  ni  le  troùi,  ui  l'odeur, 
ni  les  autres  propriétés  ;  et  c'est  pour  c.'la 
qui!  saint  Thomas  et  la  plus  grande  partie 
des  théologiens  la  regardent  comme  une 
matière  impropre  au  sacrifice. 

().  Mais  que  doit  faire  le  prêtre  quand  il 
s'aperçoii  (pie  1 1  formule  qu'on  lui  a  donnée, 
ou  quil  a  mise  pour  li  consécration,  est 
corrompue  ou  n'est  pas  de  fromenl  'l 

La  rubrique,  qui  entre  ici  dans  un  assez 
grand  détail,  lève  une  partie  des  difficultés 
qui  se  présentent  sur  ce  sujet  ;  mai-,  elle  en 
fait  nafire  d'autres  qui  méritent  de  re  dis- 
cutées. Elle  dit  doue  d'abord  que  si  le  ce  é- 
brant  s'aperçoit  de  sa  méprise  avant  la  con- 
sécration, il  doit  ôier  la  mauvaise  formule 
qu'il  a  oiïeric,  lui  en  susbtiluer  une  autre, 
l'offrir  au  moins  mentalement ,  et  reprendre 
et  poursuivre  de  l'endroit  où  il  était 
resté  (7). 

l'aile  dit  en  second  lieu  que  s'il  ne  découvre 
son  erreur  qu'après  la  consécration,  ou  <]ùe 
lorsqu'il  a  déjà  pris  celle  hostie  corrompue, 
il  doit  s'en  faire  apporter  une  autre,  l'offrir 
Comme  on  vient  de  le  dire  ,  la  consacrer  en 
commençant  par  les  paroles  :  Qui  pridie 
qiinm  paleretur,  et  s'en  cutnmunier,  quoi-» 
qu'il  ne  soit  plus  à  jeun,  parce  que  le  pré- 
cepte de  l'intcgrilé  du  sacrifice  remporte  sur 
le  précepte  du  jeûne.  Que  s'il  n'avait  pas 
encore  pris  la  formule  dont  il  s'agit,  il  de- 
vrait ou  la  prendre  après  1 1  communion  du 
.  corps  (  t  du  s.ing,  ou  la  donner  à  ((uelqu'un 
des  assistants,  ou  enfin  la  garder  quelque 
part  avec  respect. 

Enfin  la  même  rubrique  ajoute  que  si  le 
prêtre  ne  s'aperçoit  du  défaut  de  sa  matière 
qu'après  qu'il  a  pris  le  précieux  sang,  il 
doit  offrir,  comme  il  est  dit  ci -dessus,  de 
nouveau  pain   et  de  nouveau   vin  avec  de 


(1)  Wenddiii,  Chiisiianœ  Théologie  lib.  i,  c.  2ô,  thés. 
13,  pag.  m//a.'>Ol. 

(2)  Frittein.  Keclwumni  Thcoloqia  poUmica.  looo  14.  de 
sacra  cœiia,  toniiov.  i.  An  placenW  oibicnlares,  quœ  vul- 
ijti  Iwsùa:  i'(7  ubliiiœ  tticwUiir,el  i;i  iucia  cœna adliiOi'iilur, 
iiiU  leruniunis?  l'jg.  1006. 

(3)  UnusquirqHe  juxla  lÀxlesiœ  sus,  sive  Oceiiteiiialis, 
sive  Uneniiiisi'.oiisueluiliucui  comeciijt.  Coiicil.  Florent., 
in  Litteris  wiionis. 

(4)  Mf  rati.  pari,  m,  lit.  3,  aii  numenim  3  Gnvanll. 

(5)  BeiiotlXlV  ilèieiKi  alisolimieiit  aux  (lêires  grecs  pi 
l;ni;l^  Ue 'célélH-er  auueuieul  que  selon  leur  rite.  [Comlit. 
i'Iii  ;)u  lurulii  )  tiuii. 

(Gi  ii  /)u;iis  cœ|ierit  corrum|ii,  sed  non  sit  corniplus, 
siuiiliter,  si  non  su  azyiuus  secuuJu.n  iiioreiu  li!cclesi;e  Lï- 


lina;.  cnnncilur snr laiiienfum ;  soJ  conlicicns  graviter  pec- 
rai.  Kuli'ic.  p.  m,  lit.  3,  n  ^. 

{')  Si  Cl  leljrani  aille  conserralionem  advprteril  liostiaoi 
esse  corruptaui,  ant  non  essc  n  iiiceini,  rcniola  illa  liObtia, 
ali.nn  poiial,  et  t.icla  olilatinnc  sallcni  inenie  coiieepia, 
prosequalur  ab  eo  loio  ubi  ile>nll  Kutiric,  ihid  ,  n.  i.  Si 
iJ  adverleiil  posi  conseciaiioncm,  eiiain  [losi  illius  tiusliae 
snmplioiipcii,  posil.i  atia  fai'i.il  oblaiinnem  ut  supra,  el  a 
coiiM'craiiiine  iiiii|.iat,  seilicet  ab  illi-i  verbis  :  Qui  pridie 
quant  itnlcielnr,  il  ill.mi  prioreni,  si  non  suiniisil,  6uniat 
pdbl  snnipU'  m  m  oorpoiis  ei  singuinis,  vel  alii  buineiiilain 
Iradal ,  Vil  aut  ubi  révère  iler  l'Onservet  Si  aulem  sumpse- 
ral,  niliiloniiiiUA  snniat  eain  quant  conseeravlt,  i|Uja  prai- 
cepiuiii  de  periectinne  sacraui>'nti  inajoris  est  poiideril 
quam  quod  a  jejuiiiis  suniatur.  Ibid.,  u.  S, 


«127 


niCTlONNAIUE  IiES  CLREMONIES  ET  DES  RITES  SACHES. 


1128 


l'eau  ;  consacrer  l'un  cl  l'autre,  en  commen- 
çant à  Qtd  pridie,  s'en  communier  et  conli- 
nuer  la  messe,  cl  cela  partie  pour  rendre  le 
sacrifice  complet,  partie  pour  garder  l'or- 
dre (1) ,  qui  veut  que  le  corps  existe  avant 
que  son  sang  soit  répandu  dans  le  calice. 
Tout  cela  parait  juste  et  précis  :  il  en  naît 
cependant  des  difQcultés  qu'il  est-  à  propos 
d'éclaircir. 

7.  On  demande  donc  en  premier  lieu 
quelle  conduite  doit  tenir  un  prêtre  qui  ne 
peut  remédier  au  défaut  essentiel  de  sa  nia- 


de  recevoir  après  l'oblation  de  la  grande 
hostie  de  petites  formules  qu'on  présente 
quelquefois  pour  la  communion  des  fidèles. 
9.  On  demande  en  troisième  lieu  si,  au 
lieu  de  recommencer  à  ces  paroles,  Qui  pri- 
die, la  consécration  du  pain  ou  du  vin  que 
l'on  substitue  à  une  matière  viciée,  il  ne  se- 
rait pas  à  propos  de  recommencer  à  la 
prière,  Quam  oblalionem,  par  laquelle  le  prê- 
tre demande  que  le  pain  soit  changé  au 
corps,  et  le  vin  au  sang  de  Jésus-Christ  No- 
ire-Seigneur :  Ut  nobis  corpus  et  saïKjuis  fiaC 


lière  ,  parce  qu'il  n'a  point  d'hostie  qu'il  dilectissimi  Filii  tui ,  elc 
puisse  substituer  à  celle  qu'on  lui  a  pré-  '  '  ""i"':—  -'-  -'-"- 
sentée. 

Il  faut  distinguer  :  ou  ce  prêtre  s'aperçoit 
de  cet  accident  avant  la  consécration  du  ca- 
lice, ou  il  ne  s'en  aperçoit  qu'après.  Dans  la 
première  supposition  il  doit  sortir  de  l'au- 
tel et  ne  pas  consacrer  une  matière  qui 
n'est  pas  capable  d'être  consacrée  ;  dans  le 
second  cas,  s'il  ne  peut  trouver  de  pain  levé, 
il  doit  continuer  la  messe  et    omettre  les 


La  solution  de  cette  difficulté  dépend 
d'une  question  qui  fut  agitée  avec  autant  de 
force  que  de  politesse  entre  le  P.  Lebrun  , 
prêtre  de  l'Oratoire,  et  le  P.  Bougeant,  jé- 
suite. Le  premier  soutenait  que  les  paroles 
de  l'institution,  Hoc  est  corpus  ;  hic  est  sitiu 
guis ,  ne  sont  qu'une  partie  de  la  forme  de 
la  consécration  ;  et  qu'afin  qu'elles  aient 
leur  effet,  il  faut  y  joindre  la  prière  qui  de- 
mande le  changement  du  pain  et  du  vin  : 


paroles  et  les  signes  qui  répondent  aux  es-     prière  qui  dans  la  liturgie  latine  se  fait  avant 

pèccs  du  pain.  Il  faudrait  suivre  la  même     -■' -:•"  > >  -  ■    i':..^,-.,..,-...^  ...„:.. 

méthode  si  après  la  consécration  de  l'hostie 
on  reconnaissait  qu'on  a  pris  pour  du  vin  ce 
qui  n'en  était  pas  et  qu'on  ne  pût  en  avoir 
d'autre.  Il  est  bien  vrai  que  dans  ces  deux 
hypothèses  le  sacrifice  sera  imparfait  ;  mais 
il  est  vrai  aussi  que  c'est  un  malheur  que  le 
célébrant  ne  peut  plus  empêcher,  que  s'il  y 
a  eu  de  la  négligence  de  sa  part ,  il  doit  s'en 
humilier  devant  Dieu  le  plus  tôt  qu'il  lui  sera 
possible. 

8.  On  demande  en  second  lieu  s'il  suffit 
d'oCfrir  mentalement  le  pain  ou  le  vin  dont 
ou  remplace  celui  qu'on  u'avail  offert  verba- 
lement que  par  erreur. 

La  rubrique,  en  prescrivant  qu'on  offre 
au  moins  e»  esprit  (oblatione  saltem  tnente 
concepta)  la  matière  au  sujet  de  laquelle  on 
s'est  trompé,  insinue  qu'il  serait  mieux  de 
répéter  l'oraison  Sasc/pe,  sancte  Pater,  ou 
YOfferimus  ;  le  mot  saltem  ne  peut  avoir 
d'autre  sens,  et  c'est  à  quoi  on  doit  s'en  tenir 
quand  rien  n'oblige  au  contraire.  Cepcndunt 
il  est  clairj  par  le  teste  même  que  cette  of- 
frande verbale  n'est  pas  absolument  néces- 
saire, et  Gavantus  en  conclut  qu'on  n'est 
tenu  ni  à  mettre  la  nouvelle  hostie  sur  la  pa- 
tène, ni  à  faire  avec  elle  et  sur  elle  les  si- 
gnes de  croix  prescrits  dans  le  Missel  (2).  On 
se  contente  de  cette  dernière  sorte  doblation, 
quand  on  ne  peut  aisément  revenir  à  l'autre, 
soit  parce  que  l'on  récite  déjà  certaines  par- 
ties du  canon,  qu'on  ne  peut  couper ,  soit 
parce  que  l'on  donnerait  de  l'inquiétude  au 
peuple  qui  se  trouble  lorsqu'il  voit  le  prêtre 
quitter  sou  chemin  el  revenir  sur  ses  pas. 
Nous  examinous   ailleurs  s'il  est    permis 


qu'on  récite  les  paroles  de  l'institution,  mais 
qui  dans  les  liturgies  orientales  ne  se  dit 
qu'un  peu  de  temps  après.  Cette  question, 
que  nous  avons  traitée  avec  étendue  dans 
un  de  nos  derniers  ouvrages  (.3) ,  n'entre 
point  dans  le  plan  de  celui-ci.  Nous  nous 
contenterons  donc  de  dire  en  deuxmots.qu'il 
faut  s'en  tenir  à  la  rubrique,  el  que  l'opi- 
nion de  ceux  qui  regardent  l'ini'ocat/on 
comme  nécessaire  à  la  validité  de  la  consé- 
cration nous  paraît  aussi  contraire  au  con- 
cile de  Florence  qu'elle  est  opposée  au  sen- 
timent commun  des  théologiens  [<i}.  On  a  si 
fortement  enlevé  au  P.  Lebrun,  Claude  de 
Saintes  et  Nicolas  Isamberl,  qu'il  n'y  a  pas 
d'apparence  qu'on  ose  jamais  nous  le  con- 
tester (o). 

10.  On  demande  en  quatrième  lieu  à  qui 
le  prêtre  peut  donner  une  formule  corrom- 
pue, qu'il  ne  prendrait  pas,  ainsi  que  le  lui 
permet  la  rubrique  par  celle  disjonctive: 
Sumat  vel  alii  sumendam  tradat,  vel  alicubi 
rcverentcr  conservet.  - 

Il  me  semble  qu'il  ne  la  pourrait  donner 
qu'à  des  enfants  ou  à  des  personnes  qui  fus- 
sent en  état  de  grâce,  parce  que,  quoique 
une  matière  subslanlielleraent  gâtée  ne 
change  pas  de  nature  en  vertu  des  paroles 
de  la  consécration,  on  peut  souvent  douter 
si  elle  est  tellement  corrompue  qu'elle  he 
puisse  du  tout  être  consacrée  ;  el  ce  doule, 
qui,  quand  il  est  bien  fondé,  sulBl  pour  lui 
en  substituer  une  autre,  parce  que  l'on  ne 
peut  se  contenter  d'une  matière  douteuse,  ne 
suffit  pas  pour  la  traiter  comme  un  pain 
commun.  Le  meilleur  et  le  plus  sûr  en  pa- 
reil cas  est  de  s'en  tenir  à  la  première  partie 


(1)  Quod  %\  hoc  conlingat  posl  sutaptionem  saiiguinis, 
appoui  débet  rursus  novus  panis  el  vinum  cuni  aqua.  El 
facla  prius  oblatione  ul  supra,  sacerdos  consecrel,  iiici- 
pieudo  ab  illis  verbis  :  Qvx  pridie  ;  ac  statim  sumat  uirum- 
que,  el  prosequalur  missam;  ne  sacrameiiluni  remancat 
imperfcclum,  cl  ul  debilus  servetur  ordo.  Ibid.,  n.  6. 

(2)  Gavanius,  m  p.,  lit.  3,  ii.  i,  lit.  q. 

(5)  CyiKiH.  Piaitecl.  lournelti,  loin  VIII.  d  77i 


(i)  Voyez  le  cardinal  Bessarion,  Léon  AUaiius  Arcudius, 
Ufllarmiii,  Bona,  Goar,  Mabillon,  tome  II  Musei  Ilalici,  p. 
2t3,  et  Merati,  qui  les  cite  avec  plus  d'eteuduc,  part,  m, 
lit.  3,  ad  nuni.  S. 

(o)  T'oyM  l'Apologie  des  anciens  docteurs  de  la  faculté 
de  théologie  de  Pans,  Claude  de  Saintes  el  Nicolas  Ua;n- 
lierl,  Palis,  17-iH.  par  le  1'.  Hoignan Ctf.  U 


H29 


r.M 


PAl 


M.-O 


(lo  In  rubrique  ,  c'est-à-dire  de  'consommer 
soi-même  les  espères  (louteiises,  ;ipr("'s  .-ivoir 
(•(insoiiimé  colles  qu'on  ;i  consiicrées  en  leur 
pince.  C'est  pourciiioi  1(>  Missel  di'  Pnris  dit 
sim[)lcrn('iit  et  s.uis  ailerniilive  :  Illnm  nulcin 
;);-!0>em  (hostiani  corruptam)  sinon  snmpsiC, 
sumnl  posi  sumiUionem  sanguinis.  Si  autcm 
sumpsernt,  etc.  (1). 

11.  On  demande  en  cinquième  lieu  si  ce 
que  prescrit  la  rubrique  par  ces  paroles  , 
Quod  si  hoc  conlinijal  (nimirum  ul  detegalnr 
liostiœ  corruplio)  posl  snmptionem  sani/uinis, 
ffpponi  débet  i-tirsits  novns  p/rnis  et  vinitm  citm 
01/11(1,  etc.,  emporte  une  loi  étroiie  dont  on 
ne  puisse  s'écarler  :  en  sorte  qu'il  faille  ab- 
solument consacrer  l'espèce  même  qui  élait 
lèjîilimement  consacrée. 

Nous  croyons  d'abord  avec  Suarez,  Ga- 
vantus  (2)  el  la  nuiltitudc  des  docteurs,  que 
cette  nouvelle  consécration  des  deuK  espèces 
n'est  pas  nécessaire  à  l'essence  du  sacrifice; 
il  se  trouve  tout  entier  partout  où  se  Irotne 
le  sang  séparé,  autant  qu'il  le  peut  être,  tiu 
corps  de  Jésus-Clirisl.  Or,  que  le  s.ing  soit 
consacré  devant  ou  après  le  corps,  il  n'est 
pas  moins  séparé  de  lui  par  le  gl.iive  de  la 
[)arole.  Donc  une  telle  consécration,  quoi(]ue 
l'ordre  en  soit  renversé,  ne  nuit  point  à  l'es- 
sence du  sacrifice  ;  et  cela  est  encore  plus  in- 
dubitable dans  le  sentiment  de  ceux  qui 
prétendent  que  la  substance  du  sacrifice  ne 
demande,  que  la  consécralion  d'une  seule 
espèce  :  sentiment  qui  nous  paraît  le  plus 
vrai,  et  que  nous  avons  suivi  dans  un  autre 
ouvrage  (3). 

Reste  donc  à  savoir  si  cette  nouvelle  con- 
sécration n'est  pas  de  nécessité  de  préceiite, 
el  c'est  sur  quoi  l'on  est  partagé.  Saint  Tho- 
mas,Suarez,  Gavantus,  tiennent  l'ariirmaiive, 
1°  parce  que  si  l'on  ne  consacrait  que  le 
pain  on  renverserait  l'ordre  qui  doit  être 
dans  la  consécration  des  deux  espèces,  ordre 
qui  demande  que  le  corps  soit  consacre  avant 
le  sang,  puisque  le  sang  doit  être  représenté 
comme  séparé  du  corps,  ce  qui  suppose  la 
préexistenee  de  ce  même  corps  ;  2'  parce  que 
la  rubrique  exige  formellement  qu'en  pareil 
cas  on  consacre  une  seconde  fois  le  corps  et 
le  sang  ;  or  la  rubrique  oblige  en  conscience. 

Malgré  ces  raisons,  des  auleurs  de  nom  et 
qui  sont  estimés  en  Italie  ,  où  la  force  des 
rubriques  n'est  pas  ignorée, soutiennent  non- 
seulement  qu'il  n'est  pas  nécessaire  de  re- 
commencer la  consécration  du  vin,  mais  en- 
core qu'il  est  mieux  de  roniellre.  ils  le  prou- 
vent, l"  parce  que  le  droit  veut  qu'en  fait  de 
sacrements  on  se  contente  de  suppléer  à  ce 
qui  a  été  omis  inconsidérément  ('il,  sans 
réitérer  ce  qui  a  été  bien  fait.  Or,  disent-ils, 
dans  le  cas  dont  il  est  question,  le  calice  a  été 
bien  et  diimenl  consacré,  et  il  n'y  a  que  le 
pain  qui  ne  l'ait  pu  être  ;  donc.  2  Parce 
qu'en  consacrant  une  seconde  fois  les  deux 
espèces,  on  n'achève  pas  le  premier  sacri- 
fice, mais  on  en  offre  un  nouveau,  qui  est 

(1)  Rubrica'  Missalis  Parisiensis,  an.  1706,  pap;.  28,  29. 

(2)  Suarez,  disp.  83,  sect.  1  ;  Gavauuis  ubi  supra,  n.  6, 
'Ul.   I. 

(3)  Conlimiat.  TourncL,  tom.  IX,  p.  515. 

DlCTIOXNAIRE  DES  KiTES  SACRÉS.  H. 


entièrement  distingué  du  premier.  Rien  en 
effet  ne  lui  manque  de  ce  (|ui  peut  f.iire  un 
sacrifice  complet  :  il  a  sa  double  oblalioii.  s;i 
double  consécr.ilion,  sa  double  communion. 
Donc  il  n'y  a  rien  qui  l'unisse  avec  la  consé- 
cration du  premier  vin  ,  et  par  conséquent 
celle-ci  n'est  pas  complétée,  mais  elle  de- 
meure imparfiite.  Or  quelle  apparence  que 
l'Eglise  veuille  laisser  imparfait  un  sacrifice 
qui  se  peut  achever  sans  inconvénient  ? 
3°Parcequ'unc  nouvelleconsécrationdu  pain 
el  du  vin  doit  nalurellemciit  surprendre  et 
troubler  le  peuple;  inconvénient  toujours  fâ- 
cIhux  ,  el  qu'il  faut  éviter  autant  qu'il  est 
possible.  Ainsi  raisonnent  plusieurs  théolo- 
giens, que  suittjuarli  dans  un  ouvrage  im- 
primé à  Rome  (5)  el  à  \  enise 

El  les  raisons  de  saint  Thomas,  sur  les- 
quelles se  sont  fondés  les  rubriqnaiies  ne  l'c- 
tonnent  point.  11  répond  à  la  première  (ju'il 
n'est  pas  de  l'essence  du  sacrifice  qii.'  lo 
corps  soit  consacré  avant  le  sang;  qu'à  la 
vérité  on  ne  pourrait  sms  péché  mortel 
renverser  graliiilement  cet  ordre  établi  par 
Jésus-Christ  même,  mais  qu'il  n'y  a  .incun 
mat  à  le  faire,  quand  on  ne  peut  .•lùtrement 
suppléer  ce  qui  manque  à  la  perfection  du 
sacrifice;  qu'après  tout,  ce  inême  ordre  est 
renversé  quand  on  s'aperçoil  du  défiut  do 
l'hoslie  avant  que  d'avoir  pris  le  précieux 
sang;  puisque  en  ce  cas  la  rubriifue  oblige 
bien  à  consacrer  de  nouveau  pain,  mais  non 
pas  à  consacrer  de  nouveau  vin. 

Quanl  à  la  seconde  raison,  il  prétend  que 
les  rubriques  renfermées  sous  le  litre  de  De- 
feclibits  ne  sont  que  de  pures  instructions,  et 
non  pas  des  lois  qui  obligent.  11  le  prouve 
par  l'auloriîé  de  Suarez  lui-mcinc.  Enfin  il 
remarque  que  dans  le  nouveau  Missel  {tit.  de 
Defecln  vini]  la  rubrique,  après  avoii-  pro- 
po^éall  prêtre,  qui  par  mégarde  n'a  mis  que 
de  l'eau  dans  le  calice,  do  consacrer  de  nou- 
veau le  pain  el  le  vin,  lui  permet  de  ne  con- 
sacrer que  le  vin,  supposé  qu'il  célèbre  de- 
vant plusieurs  personnes,  à  qui  cette  double 
consécration  pourrait  donner  de  l'inquié- 
lud- 

Ces  raisons  me  paraissent  si  solides,  que  jo 
ne  puis  condamner  ceux  qui  s'y  rendent. 
Cependant  un  juste  respect,  je  ne  dis  pa.^ 
pour  les  ordres  ,  mais  pour  les  plus  légères 
insinuations  de  l'Eglise,  me  porterait  à  sui- 
vre la  rubrique,  bien  persuadé  que  tous  les 
termes  en  ont  été  pesés  à  un  poids  rigoureux, 
.le  ne  m'en  éloignerais  donc  que  dans  le  cas 
où  je  ne  pourrais  la  suivre,  sans  trop  alarmer 
la  multitude,  ou  sans  s'arrêter  trop  longtemps 

12.  On  demaïK^e  en  sixième  lieu  ce  que 
doit  l'aire  le  prêtre  quand  il  ne  s'aperçoit  du 
défaut  delà  matière  que  quelque  temps  après 
la  communion. 

R.  Ou  le  défaut  de  la  matière  tombe  à  l<i 
fois  sur  le  pain  et  sur  le  vin,  ou  il  ne  tombe 
que  sur  l'un  des  deux.  Dans  ce  dernier  cas, 
le  prêtre  doit  y  suppléer,  tant  qu'il  n'a  pas 

(i)  In  lalibiis  non  est  alitiuid  ilerandum,  sed  caiite  sup- 
plendum  qiioil  incaule  fuerat  pra:lL'rniissum.  Iniioc.  III, 
c.  1,  deScitrain.  non  iterandis. 

[S)  yuarti,  pari,  m,  li;.  5,  sect.  2,  dub.  2. 

3G 


11)1 


DICTIOINNAIKE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


1152 


quille  l'autel.  S"il  en  csl  déjà  sorti,  \\  ne  doit 
pas  y  relourner  pour  faire  une  nouvelle  con- 
sécration. Ce  ne  si'rail  plus  là  continuer  son 
premier  sacrifice  (si  les  deux  espèces  n'y 
sont  pas  essentielles),  ce  serait  en  commen- 
cer un  second  ;  el  c'est  ce  qui  n'est  pas  per- 
mis à  un  prêtre  qui  n'est  plus  à  jeun. 

Dans  le  premier  cas,  c'est-a-dire  lorsqu'il 
y  a  eu  de  l'erreur  sur  le  pain  el  sur  le  vin, 
le  prélre  n'est  tenu,  ni  ne  peut  consacrer 
une  vraie  malièrc.  Il  n'y  est  pas  tenu,  parce 
qu'il  n'y  a  point  de  sacrifice  commencé  que 
l'on  soil  obligé  de  parfaire.  Il  ne  le  peut  pas, 
parce  qu'il  n'est  plus  à  jeun,  el  qu'il  n'y  a 
point  de  nécessité  qui  le  dispense  d'y  être. 

Ce  serait  autre  chose  si,  avant  la  consé- 


du  sacrifice,  parce  que,  dans  la  sup])ositioik 
du  doute,  il  n'esl  pas  sûr  (juc  la  matière  of- 
ferte ne  soil  pas  valablement  consacrée.  Du 
reste,  en  tout  ceci  nous  parlons  d'un  doute 
probable  et  légitime.  Il  faut  compter  pour 
rien  des  inquiétudes  mal  fondées;  il  en  est 
qu'on  peut  déposer  par  le  jugement  de  quel- 
qu'un de  ceux  qui  ehlcndenl  la  messe,  par 
exemple,  en  leur  faisant  goûter  ou  une  for- 
mule, flu  du  vin  semblable  à  celui  qu'on  a 
consacré. 

11.  Si  l'hostie  consacrée  disparaît  ou  par 
accident  ou  par  miracle,  el  qu'on  ne  puisse 
la  trouver,  il  faut  eu  olïrir  une  autre,  el  la 
consacrer,  en  commençaul  à  ces  paroles  : 
Qui  pridie  (2).  Gavantus,  dans  le  cas  d'une 


cration,  il  s'apercevait  du  double  dél'autdont  disparition   miraculeuse,    ne    regarde    une 

nous  parlons   :  car  alors  il  serait  obligé  de  seconde  consécration  que  comme  un  conseil, 

se  procurer   la    matière   compétente,  s'il  le  et  c'est  ainsi  qu'en    parle  saint  Thomas  (3). 

Douvait.  sans  alteudre   trop  longtemps.  S'il  D'autres    prétendent    qu'il    vaudrait    mieux 

•^       .       '       ..     .  '         •    _    <  .    :_  ,.'„..  ..k.-i.,.,:..   .,„„  „„.,i«.,>„.,i  «.>..«„  n.^r^n;^,. 


ne  s'aperçoil  de  son  erreur  qu'après  avoir 
prononcé  les  paroles  de  la  consécration,  j'ai- 
merais mieux  le  voir  consacrer  de  nouveau, 
que  de  quitter  l'autel,  à  moins  que  le  trou- 
ble et  la  confusion  qui  ne  sont  (lue  trop  or- 
dinaires dans  des  cas  si  frappants,  ne  le  mis- 
sent hors  d'état  de  poursuivre  comme  il  faut. 
Tout  ceci  est  fondé  sur  le  sentiment  com- 
imin  des  docteurs  (1). 

l;J.  On  demande  enfin  ce  que  doit  faire  un 
Immme  qui  doute  avec  fondement  si  la  ma- 
lièrc présente  csl  ou  n'est  pas  propre  à  la 
consécration. 

La  réponse  est  aisée.  S'il  doute  avant  que 
d'avoir  prononcé  les  paroles  de  la  consécra- 
tion, il  doit  ou  se  faire  apporter  une  matière 
incontestable,  ou,  si  cela  ne  se  peut,  en  de- 
meurer là,  parce  qu'on  ne  peut  sans  un 
énorme  sacrilège  exposer  le  sacrement  et  le 
sacrifice  au  danger  de  nullité.  S'il  ne  com- 
mence à  douter  qu'après  les  paroles  de  la 
consécration,  il  doit  encore,  si  cela  est  pos- 
sible, consacrer,  mais  sous  condition  ,  une 
matière  sûre,  parce  que  c'est  le  seul  moyen 
qu'il  ait  de  remédier  à  l'inconvcnient  de  la 
nullité  du  sacrifice.  En  ce  cas  il  pourra  pren- 
dre à  la  fois  les  deux  hosties,  ou  lune  après 
l'autre,  sans  avoir  égard  au  jeûne  naturel , 
dont  l'observation  exacte  ne  lui  est  pas  pos- 
sible. 

Il  y  aurait  plus  d'embarras  si  le  doute  tom- 
bait sur  la  matière  du  sang,  et  qu'on  n'eût 
qu'un  calice.  Je  ne  verrais  pour  lors  rien  de 
mieux  à  faire  que  de  prendre  d'abord  la  ma- 
tière douteuse,  d'en  consacrer  une  plus  sûre 
sous  condition,  el  de  la  prendre  comme  la 
première. 

Si  l'on  nétail  pas  à  portée  de  substituer 
une  matière  certaine  à  celle  qui  est  dou- 
teuse, il  faudrait  toujours  continuer  l'action 


s'en  abstenir,  non-seulement  parce  que  Dieu 
dispense  de  la  communion  quand  il  en  sous- 
trait la  malièrc,  mais  encore  parce  qu'il 
semble  alors  ne  la  vouloir  pas.  Ici  comme 
ai  Heurs  je  suivrais  la  lettre  des  rubriques,  sauf 
à  n'eu  pas  venir  à  une  troisième  consécra- 
tion, si  le  miracle  opéré  sur  la  première  for- 
mule recommençait  sur  la  seconde.  Si  l'hos- 
tie se  changeait  en  chair,  ou  qu'elle  pré- 
sentai la  forme  d'un  enfant,  comme  il  est 
quelquefois  arrivé,  on  ne  devrait  pas  la 
prendre  en  cet  état,  mais  la  conserver  :  c'est 
encore  la  doctrine  do  saint  Thomas  ('*).  Ces 
cas  sont  si  rares  qu'il  serait  inutile  de  s'y  ar- 
rêter plus  longtemps.  On  peut  lire  sur  celle 
matière  les  auteurs  que  nous  citons  dans 
les  notes  (o). 

PAIX. 
(Cérémoniat  des  évêiiues,  I.  i,  c.  24.) 

1.  La  cérémonie  de  la  paix  convient  à 
toutes  les  messes,  soit  solennelles,  soit  pri- 
vées (les  messes  des  moris,  et  celles  du 
jeudi  et  du  samedi  saints  exceptées),  pourvu 
qu'il  y  ail  des  personnes  présentes  qui  la 
jiuissent  ou  doivent  recevoir,  selon  ce  qui 
est  dit  au  numéro  suivant. 

2.  On  donne  la  paix  avec  un  baiser  mu- 
tuel ou  avec  un  instrument  de  quelque  ma- 
tière précieuse,  sur  lequel  est  gravée  l'image 
du  crucifix,  et  auquel  doit  être  attaché  un 
voile  de  lin  ou  de  soie  de  la  couleur  des  or- 
nements. On  ne  la  donne  avec  le  baiser  qu'à 
la  messe  solennelle  et  seulement  aux  per- 
sonnes ecclésiastiques;  mais  on  la  donne 
avec  l'instrument,  tant  à  la  messe  solennelle 
qu'à  la  messe  basse,  aux  laïques  illustres 
du  rang  de  ceux  que  le  diacre  a  coutume 
d'encenser  en  particulier,  quoique  en  plu- 
sieurs Eglises  de  France  on  la  donne  aussi 
aux  évéques  avec  l'instrument,  quand  ils 


(t)  Yide  Coninli,  q.  83,  art.  6,  n.  180;  Suarem,  disp.  83, 
sect.  1  ;  Advors.  de  Saciificio,  q.  11,  sect.  19. 

(2)  Si  lioslKi  coiisecr^iU  dispareal,  vel  casu  aliqiio,  ul 
veulo,  aut  niiiaculo,  aul  al)  aliquo  aniniali  accepla,  el  ne- 
queal  reperiri,  lune  allera  cuusecrelur,  ab  co  loco  iiici- 
pieudo  ;  Qui  pridie  qu:iiH  puleielur ,  fada  ejuo  otjliaione, 
ul  su|jra.  Rubrica,  ibul.,  ii.  7. 

(3)  Si  rairaculosecorpu»  Clirisli  in  «Itari  sut)  spccic  Gar- 


nis appareat,  aul  saiiguis  sub  specie  sanguinis,  non  est  su- 
inendum...  Consulenilum  lamen  sacerdoii  qnod  iteralocor. 
pus  el  sanguluem  Doiniui  consocrarul  elsumerel.  S.  Tho- 
mas, ni  p.,  q.  82,  ail.  4. 

(i)  Ui.,ibid. 

(.5)  Ouarti,  pan.  ni,  lit.  3,  sect.  3;  Sylvius,  Suarez  iiicit, 
q   D.  i'homa;,  etc. 


1153 


PAl 


PAI, 


1131 


n'onl  poinlaupW's  d'eux  (rocclésiaslitinc  dis- 
liiifîué  qui  leur  serve  do  pictro  .'issislnnl  ; 
iii;iis  oïl  ne  la  doit  jamais  donner  à  ijcrsoniie 
)\vvv  la  palèiie,  suivant  la  défense  de  Pie  V. 
(Kfiisl.  ud  Arch.  Tcrrac.) 

il.  Avant  qu'DH  présente  aux  assistants 
rinstrunicnt  de  la  paix  aux  messes  basses, 
le  célébrant  le  baise,  disant  Vax  iccuin,  el  le 
rlcrc  ayant  répondu  Kt  cuin  .ij)iritii  tno,  lo 
poile  ensuite  aux  personnes  ci-dessus  nom- 
mées. Mais  aux.  messes  solennelles,  eelui 
(|ni  a  reçu  inimédiatemenl  la  paix  du  célé- 
brant le  doit  baiser  avant  qu'on  le  porte  au 
<  liœur;  ce  (jui  se  l'ait  de  cette  sorle.  Le  dia- 
cre, ayant  reçu  la  paix  du  célébrant,  la 
lionne  au  sous-diacre,  comme  il  a  été  dit  à 
la  messe  solei\nelle.  Puis  il  reçoit  du  céré- 
inoniaire  l'instrument  de  la  paix  qu'il  baise 
sans  dire  Pax  tecum,  et  le  lui  renil  aussitôt. 
Ensuite  le  cérénioniaire  l'ayant  essuyé  avec 
le  voile,  le  porte  au  chœur,  accompagnant 
le  sous-diacre  auquel  il  le  donne  quand  il  est 
temps  de  le  présenter  à  ceux  ((ui  le  doivent 
baiser,  selon  l'ordre  que  le  diacre  garde  dans 
l'encensement  des  mêmes  personnes,  c'esl-à- 
diri^  avant  ou  après  le  clergé.  Sur  quoi  il  faut 
remarquer  que  lorsque  le  sous-diacre  doit 
ilonner  la  paix  avec  l'inslruinent  à  ({uelques 
personnes  considérables,  avant  de  la  don- 
ner au  clergé  par  lo  baiser,  il  reçoit  lui- 
même  cet  instrument  du  diacre,  et  le  porte 
depuis  l'autel  jus(|u'à  leur  place;  et,  après 
(|u'ils  l'ont  baisé,  il  le  rend  au  cérénioniaire; 
mais  s'il  doit  auparavant  donner  la  piix  au 
clergé,  il  observe  ce  ijui  a  été  dit  ci-dessus. 
S'il  y  a  (juclques  autres  la'iques  qui  n'aient 
pas  été  encenses  en  particulier  par  le  dia- 
cre ,  el  auxquels,  selon  la  coutume  des 
lieux,  ou  par  l'ordre  de  l'évéque,  on  doive 
porlei' la  paix,  le  cérénioniaire  ou  le  iburi- 
iéraire  la  leur  présente  avec  le  même  in- 
strument. Le  diacre  ne  la  donne  Jamais  à 
personne  hors  de  l'autel. 

4..  On  ne  donne  la  paix  par  le  baiser  qu'à 
ceux  qui  sont  debout,  et  seulement  au  pre- 
mier de  chaque  ordre  à  chaque  côté  du 
chœur;  s'il  y  a  plusieurs  ordres  différents 
dans  le  clergé,  on  commence  toujours  par 
les  plus  dignes;  comme  par  le  premier  cha- 
noine de  chaque  côté,  s'il  y  en  a,  ou  s'il 
n'y  a  point  de  chanoines,  par  le  premier 
chapier  ou  par  le  premier  prêtre;  puis  par 
le  premier  bénéficier,  cl  ensuite  par  le  pre- 
mier clerc  du  côté  où  l'on  se  trouve  avant  de 
passer  à  l'autre  côté,  faisant  les  révérences 
convenables  à  l'autel  toutes  les  fois  qu'on 
passe  par  le  milieu  du  chœur.  Le  premier 
de  chaque  ordre  qui  a  reçu  la  paix  la  donne 
à  son  plus  proche  voisin  de  même  ordre, 
comme  le  premier  clianoine  d'un  côté  au 
second  du  même  côté,  jusqu'au  dernier  cha- 
noine, qui  ne  la  donne  à  personne,  et  ainsi 
des  autres  rangs.  Celui  qui  donne  la  paix 
avec  l'instrument  le  présente  en  particulier 
à  chacun  de  ceux  qui  la  doivent  recevoir, 
l'essuyant  à  chaque  fois,  et  ceux-ci  le  bai- 
sent, sans  s'inviter  l'un  l'autre;  ce  que  ne 


font  pas  non  plus  ceux  qui  reçoivonl  la  paix 
par  le  baiser. 

5.  Celui  ()ui  donne  la  paix,  soit  avec  le 
baiser,  soit  avec  l'instrument,  ne  doit  faire 
auparavant  aucune  n-vérencc  à  celui  qui  l,i 
reçoit,  de  (luebiue  qualité  (ju'il  puisse  êlre, 
mais  seulement  après,  selon  le  t.érémonial, 
liv.  I,  chap.  2'^  et  29.  La  révérence  qu'il  fait 
alors  est  plus  ou  moins  grande,  selon  la  di- 
gnité d(*s  personnes  à  qui  il  a  donné  la  paix  , 
lesquelles  lui  rendcnl  aussi  avant  et  après 
un  salut  proportionné  à  sa  dignité.  De  plus, 
celui  qui  donne  la  p.iix  ilii  ces  paroles:  l'ax 
tecum,  et  celui  ()ui  la  reçoit,  /■,'/  ctim  aiiiritu 
/ko;  si  c'est  par  le  b.iisri-,  ils  s'eoib: absent 
mutuellement,  le  premier  m' Itint  les  bras 
par-dessus,  et  le  second  par-dessous  (si  ce 
n'est  pas  un  évé()ue),el  leurs  joues  gauches 
se  touchant  légèrement. 

6.  S'il  y  a  un  piêlrc  assisl.int,  il  donne 
la  paix  .'Ml  chœur  au  lieu  du  sous-dia- 
cre. Et  si  l'évêquc  diocésnin  ou  quelque 
autre  prélat  est  présent,  on  lui  donne  la 
paix  delà  manièic;  (jui  a  clé  rapportée  à 
l'arl.  Messi:  solennkli.e.  .M.iis  si  |iliisicurs 
prélaîs  de  diveis  rangs  assistent  ensemble  à 
la  messi!  solennelle,  un  donne  la  p.iix  au 
premier  de  chaque  rang,  romnie  au  premier 
cardinal,  puis  au  premier  évd;ue,  etc.,  les- 
quels la  dunnenl  ensuite  à  ceux  de  leur 
même  rang,  ainsi  (ju'il  a  été  dit  ci -dessus, 
n.  V,  si  ce  n'est  que  les  sièges  dequei(iues- 
uns  du  même  rang  fussenl  trop  écartés  des 
autres,  au(|uel  cas  il  la  faillirait  donner  au 
premier  de  chaque  banc.  Que  si  la  coutume 
du  lieu  est  de  donner  la  paix  aux  prclals 
avec  un  inslrtimenl,  on  le  présente  à  baiser 
à  chacun  en  particulier,  suivant  l'ordre  pres- 
crit pour  l'encensement. 

PALE. 

(]'esl  une  pièce  de  toile  semblable  à  celle 
ou  corporal,  destinée  à  couvrir  le  calice.  En 
Fr.ince,  on  y  insère  un  carton  pour  la  rcn- 
die  plus  facile  à  manier.  \  oici  comment  la 
décrit  le  Cérémonial  de  Lyon  :  «  Six  pouces 
carrés,  sans  broderies  ni  dorures,  de  lin 
dessus  et  dessous  (  Décret  de  la  Cowjr.  ^2 
janv.  1701,  n.  -iti-Ki  ),  avec  une  pelilt;  croix 
au  milieu.  » 

Ceux  qui,  malgré  ce  décret,  se  servent  de 
pales  dont  le  dessus  est  d'une  étoffe  précieuse 
ou  brodée,  doivent  au  moins  on  détacher  le 
dessous  et  le  laver  assez  souvent  pour  qu'il 
soit  toujours  propre,  comme  le  corporal. 

On  a  quelquefois  oblenu  la  permission  de 
consacrer  la  grande  hostie  sur  une  pale, 
pour  recueillir  plus  facilement  les  parcelles. 
(  Voij.  Meruli.  ) 

[de  la    PALE.j 

(Trailé  des  SS.  Myslèrcs,  par  Collel.) 

La  pale  n'était  autrefois  que  le  corporal 
qui,  étant  aussi  long  et  aussi  large  que  le 
dessus  de  l'autel,  se  repliait  sur  le  calice 
pour  le  couvrir,  comme  il  se  pratique  encore 
dans  l'ordre  des  chartreux  (1).  De  là  il  i 


tu  Le  Bnin   f.xmc.  lilt.  Iiist.,  elc,  t.  1,  p.  2'JT.  Cela  se  fait  aussi  a»  grand  .uilcl  de  Lyon. 


iuO^ 


1155 


niCTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  ll?iG 


l'qne  la  pale  est  nécessaire  sub  gravi  pour 
la  célébration  des  mystères.  Et  qui  oser;iit 
laisser  le  calice  découvert,  et  par  là  exposé 
à  tous  les  inconvénients  qui  en  peuvent 
naître?  2'  que  la  pale  doit  être  de  lin  dans 
sa  partie  intérieure  qui  rcfrarde  le  calice; 
car,  dès  que  ce  n'est  on  quelque  sorte  qu'un 
petit  corporal  détaché  du  premier,  il  faut 
qu'elle  en  suive  la  nature  et  les  conditions. 
J'aurais  cru  que  le  dessus  pouvait  élre  brodé 
en  or  ou  en  soie,  et  en  effet  j'en  ai  vu  plu- 
sieurs de  cette  espèce  ;  mais  la  congrégation 
des  rites  l'a  défendu  en  170G  (1)  ;  '.i"  ii  s'en- 
suit encore  qu'on  ne  peut  ni  célébrer  sans 
pale,  ni  en  employer  une  qui  ne  soit  pas 
bénile  ou  qui  ne  soit  pas  de  lin.  Gavantus, 
Suarez,  Ouarli  font  un  péché  mortel  de  l'u- 
sage opposé,  et  V^asquez  traite  de  non  pro- 
bable l'opinion  contraire  (2). 

PALLIU-M. 

On  appelle  ainsi  en  lalin  une  pièce  d'étoffe 
plus  ou  moins  riche  qui  orne  le  devant  d'un 
aiilel.  de  la  couleur  convinable  à  l'office 
qu'on  célèbre.  1  oy.  Propreté,  Uécoratihn. 

On  se  sert  du  môme  terme  pour  désigner, 
même  en  français,  un  orneincnt  de  laine 
blanche,  semé  ile  croix  noires,  bénit  par  le 
pape,  qui  l'envoie  aux  archevêques,  pour 
marque  de  leur  juridiction. 

(Cérémonial  des  évoques,  1.  i,  c.  16  ) 

Nota.  On  ne  donne  pas  la  traduction 
française  de  ce  chapitre,  parce  que  ce  (jui 
suit  en  est  un  précis  ;  on  voit  aussi,  à  l'art. 
Messe  pontificale  ,  des  règles  relatives  à 
l'usage  du  pallium. 

(Extrait  du  Pontifical.) 
Du  pallium.  De  pallio. 

i.  Lorsque  le  pa/-  1.  Cum  pallium  a 
liiim  est  envoyé  par  sedc  apostolica  mitli- 
ie  siège  apostolique,  lur,  pontifex,  cui  res 
le  pontife  qui  est  ipsa  commitlilur,  sla- 
chargé  de  le  remettre,  tuta  die  cum  eleclo , 
convient  avec  l'élu  du  convenit  in  ecclesia 
jour  où  ils  se  réuni-  sua,  si  commode  ficri 
ront  dans  son  église,  potesl,  tel  alla  eccle- 
si  on  le  peut  coinmo-  sia  suœ  diœcesis  vel 
dément ,  ou  dans  une  provincial  majis  com- 
autre  église  de  son  moda  ,  in  qua  missa- 
diocèse  ou  de  sa  pro-  rum  solemnin  pera- 
vince.  On  y  célébrera  guntur.  El  facta  com- 
unemesse  solennelle,  munioneper  celebran- 
Après  la  communion,  tem  ,  pallium  reponi- 
on  étend  le  pallium  lur  supra  médium  al- 
au  milieu  de  l'autel,  taris  exlensum  ,  et 
couvert  de  l'étoffe  en  serico,  in  quo  invo- 
soie  dans  laquelle  il  utum  porlalum  fuit, 
était  enveloppé  quand  coopertum.  Deinde 
on  l'a  apporté. Quand  peraclis  missarum  so- 
îa  grand' messe  est  lemniis  pontifex,  in- 
achevée, le  pontife,  dulus  amictu ,  stola, 
revêtu  du  l'amict,  de  pluviali  et  milra,  se- 
l'élole,  de  la  chape  et    dens  anlealtare,  su- 

y^  (1)  Tn  sacrificiQ  missae  non  est  adliibenda  palla  a  parte 
'  y^sirperlor!  drappo  serico  cooperta.  Sticr.  Congreg.  die  22 
''      Junuar.  17C6.  —  L'u«age  contraire  l;iit  qu'on  ne  les  lave 


de  la  mitre,  s'assied  per  faldistorio   cupit 

devant  l'autel  sur  un  juramentum    fidelitn- 

fauteuil  ,   reçoit,   au  tis,nomine  sedis  apos- 

nom    du   siège    apo-  lolicœ,  ab  ipso  eleclo, 

stoliqiie,  le   serment  omnibus     ponlificali- 

de  fidélité  de  l'élu  qui  bus  paramentis  ,   ac  si 

est  revêtu  de  tous  les  celebraturus  esspt,mi- 

ornements       pontifi-  tra  tamen  cl  chirolhe- 

caux,  comme  s'il  de-  ci?  demplis ,    indulo, 

vait  célébrer,  excepté  antc     se     genuflexo  , 

cependant  la  mitre  et  juxta  formam  per  lil- 

les  gants;    il   se  met  leras  opostolicas  tra- 

à   ginoux  devant    le  ditam. 
ponlife  ,  et  prononce 

la  formule  de  serment  prescrite  par  les  let- 
tres apostoliques.  Voy.  Evêque. 

FOnMA  JDRAJIENTf. 

Ego  iV.,  electus  ecclesiœ  iV.,  ab  hac  hora 
in  aiitea  fidelis,  etc.,  prout  habelur  in  conse- 
crationc  clccti  in  episcopum. 

2.  L'élu  ayant  pro-  2.  Expleto  jura~ 
nonce  la  formule,  le  mento  ab  eler.to  ,  dic- 
susdit  pontife  tenant  lus  pontifex  in  gremio 
des  deux  mains  sur  suo  librum  Evangclio- 
scs  genoux  le  livre  rumambabusmunibus 
des  Evangiles  ouvert,  apertum  Irnens,  infe- 
le  bas  tourné  vers  l'é-  riore  parte  libri  electo 
lu,  il  en  rrçoil  le  ser-  versa,  ab  eo  prwst'a' 
ment  en  ces  termes,  tionem  liujusmodi  ju- 
que  l'élu  prononce  ramenti  recipit ,  et 
encore  à  genoux  de-  electo  adhuc  coram  eo 
vaut  lui  :  «  Qu'ainsi  genuflexo  ,  diccnle  : 
Bien  me  soit  en  aide.  Sic  me  Deus  adjuvet, 
et  ces    saints    Evan-    et    heec    sancta    Dei 


giles.  » 

Le  pontife  répond  : 
«  Rendons  grâces  à 
Dieu.  » 


Evangelia. 

Tum  pontifex    re- 
spondet  :  Deo  gratias. 


3.    (luand   le  ser-  3.  Juramento  prœ- 

ment    est    prêté  ,    le  stito,  pontifex  surgit 

ponlife  se  lève  avec  cum  mitra,  et  pallium 

la    mitre  ,    prend    le  de  altnri   accipit,    et 

pallium   sur   l'autel  ,  illud   super   humeros 

et  !e  met  surles  épau-  electi    adhuc   ante   se 

les  de   l'élu  qui  est  à  genuflexi  imponil,  di- 

genoux    devant    lui,  cens: 
en  disant  : 

A  l'honneur  de  Dieu  Ad  honorem  omni- 

tout-puissant ,    de  la  potentis  Dei,  et  bealœ 

bienheureuse      Marie  Marise  sem|)er  virgi- 

toujours  vierge  ,    des  nis  ,     ac      bealorum 

bienheureux     apôtres  apostolorum  Pétri  et 

Pierre  et  Paul,  de  no-  Pauli.    Domini  iioslri 

tre  seigneur  le  pnpe'^.,  N.  papœ  N.  et  sanctae 

de   la    sainte    Eglise  Romanœ     Ecclesia;  , 

romaine,  et  de  l'église  nec  non  Eccb'siœ  A'. 

de  N.,    qui    vous  est  tibi  coniniissse,  tradi- 

conjiée,  nous  vous  li-  mus   tibi   pallium   de 

vrons  le  pallium  pris  corpore     beati    Pétri 

atiprès  du    corps    de  sumptum,   in  quo  est 

saint  Pierre  ;  recevez  plenitudo  ponlificalis 

avec  cela  la  plénitude  officii,    cum   palriar- 

dii  pouvoir  pontifical,  chalis  ,   vel  archiepi. 

et  le  droit  d'être  ap-  scopalis   nominis    ap- 
pas quand  il  te  faudrait.  E»!t. 

(2)  (juani,  part,  m,  tit.  l,  dub.  6. 


V.' 


ilû7 


PAL 


PAP 


113» 


pelé  jmtriarche  ou  ar-  pellalione  ;   ul  ularis 

chi'vèijHf,  servez-vous  eo     inlra     ecclesiam 

du  iiatlium  dans  votre  tuan\    ccrlis    diebus  , 

é(/li se  aux  jours  indi-  qui    exprimuiiliir    iii 

gués  par  le  siège  opus-  privileijiis  ab  aposlo- 

tolique.   Au  nom    du  liiM    scde    cmiLossis. 

l'ère,  etc.  In  noniine  l'aflris  , 
et  Fiflii,  il  Spiiilusf 
sancli.  i\  Aiiicn. 

'i..    Après    cela    le  k.  Qiiodalo,  ponti- 

ponlift!   découvert  va  fex  ,    détecta   capile  , 

au    côlé   de    TE  van-  vadit  ad  coi'nu  i.vnn- 

gile,  el    le  l'alriarche  (jelii    allaris ,   et   pu- 

ou  archevêque  selève  tri  irclia  ,  vel    archie- 

avec    le   pultium  ;    il  piscopus   surgit    cum 

monte  à  l'autel,  ayant  ptdlio  ;    et  ascendens 

ha   croix  devint   lui,  ad     altare ,      crucein 

s'il  est  dans  sou  église  suain  unte  se  liahens, 

ou  dans  une  autre  de  si  sit  in  ecclesin  sua, 

son  diocèse  ou  de  sa  vel    aliu    suœ    diœce- 

province,  il  bénit  se-  sis,  vel  provinciœ,  de- 

lennellenient  le  peu-  tecto  capite  b  nedicil 

pie  ,    la   tète    décou-  populo  solemnilcr,  di- 

vorle,  en  disant  :  Sit  cens  ;  Sit  nomen,e/c. 
nomen  Donuni,  etc. 

5.  Après  cette  bé-  5.  Qua  bencdictione 

ncdicliun     ou    laisse  data,  diinissis  ineccle- 

les    ornements    dans  sia  puramentis,  omnes 

l'é^îlise,  et  chacun  se  ad  sua  revertuntur. 
retire. 

G.  La  plénitude  des  6.  l^t  quia  pontifi- 

fonctions  pontificales  calis  officii  plcnitudo 

étant  conférées  avec  confertur perpalliuin, 

le  pallium  ,  celui  qui  anlequum     oblinucrit 

iloil   l'obtenir,   quoi-  quis  p(dlium,  licet  sit 

que    déjà    consacré  ,  consecratus,  non  sor- 

n'a  pas  encore  le  nom  titur  nomen  pulnar- 

de  patriarche,  primat  cliœ,  primatis  aut  ar- 

ou  archevêque  ;  il  ne  chicpiscopi,  et  non  li- 

lui  est  pas  permis  au-  cet  ei  episcopos   con- 

paravaut   de    consa-  secrare,nec  convocarc 

crer     des      êvêques,  ad     concilium  ,     ncc 

convoquer    un    con-  chrisnut  conficerc,  ne- 

cile  ,    bénir  le    saint  que  ecclesias  deJicare, 

chrême  ,      consacrer  nec  clericos  ordinare, 

des  églises,  ordonner  eliamsipalliiDn  inalia 

(les     clercs  ,     quand  ecclesiahabuissel.  cum 

même  il  aurait  eu  le  opurteat peterenovum 

ptdliiim  dans  une  au-  pallium. 
Ire  église,  parce  qu'il 

faut  en  demander  un  nouveau. 

7.  11  peut  cepen-  7.  Potest  tamen , 
daul, quand  il  le  veut,  qwindo  vult,  missam 
célébrer  la  messe  sans  sine  pallio  el  sundaliis 
pallium  et  sans  san-  celcbrare. 

dales. 

8.  Il  peut  aussi  dé-  8.  Potest  etium  hu- 
léguer  un  autre  pour  jusmodi  consecralio- 
faire  les  consécra-  nés  ante  patlii  re- 
lions, avant  d'avoir  ceplioncm  alleri  com- 
reçu  le  pfi//(uHi,  pour-  miUere,dummodo  non 
vu  (ju'il  l'ait  demandé  sit  in  mora  pelendi 
dans   le   temps  près-  pallium. 

cril. 

9.  L'élu  ne  pourra  9.  Neque  ante  liabi- 
faire  porter  la  croix  tum  pallium  potest 
devant    lui   qu'après  clectus  ante  se  cruceni 


avoir  reçu  \e  pallium.    déferre,   scd    tanlum 
puslea. 

10.  Un  patriarche  10.  Ncc  potest  pa- 
et  un  archevêque  ne  triarclia  vel  nrchiepi- 
peuvcnl  se  servir  du  scopusuli pallio  extra 
/}fi//ii(m  que  dans  leur  suum  palriarchatum 
patriarcat  ou  pro-  vel  provinciam,elnon 
vince;  non  en  tout  omnitempore,sedtan- 
temps.  mais  seule-  tum  in  ecclesiis,  in 
ment  dans  les  églises,  missarum  solemniit, 
pendant  la  messe  so-  in  festis  prœcipuis, 
lennelle,  aux  princi-  non  in  processionibus 
pales  fêtes  ;  ils  ne  le  nrque  in  )nis.''is  pro 
portent  pas  aux  pro-  defunciis;  et  quia  pal- 
cessions,»}  aux  mes-  lium  est  personale, 
ses  pour  les  morts.  Le  ideo  comtnodari  non 
pallium  étant  une  potest, nequc  in  morte 
chose  personnelle, ou  alicui  relinqui  ;  sed 
lie  peut  pas  le  prêter  patriarcha  tel  arcliie- 
ni  le  laisser  à  un  au-  piscopus  cum  eo  sepe- 
Ire  en  mourant;  mais  liri  débet. 
le  patriarche  ou  ar- 
chevêque doit  être  enseveli  avec  son  pallium. 

Les  jours  aux(iuels        Dies  quibus  pallio 
le  patriarche  ou   ar-    uli  potest  palriarcka, 
chevécpie  peut  se  ser-    sive     arcliiepiscopus, 
vir  du  pallium   sont    sunt  hi  : 
indiqués    ici,    et    au 
commencement  de  l'art.  Messe  pontificale. 

Nalivilas  Domini  nostri  Jesii  Cliristi  :  — 
sancli  .*^lephani  protoinarlyris  ;  —  sancti 
Joannis,  aposloli  el  evanijclistœ ;  —  Circum- 
cisio  Domini;  —  Epiplumia  Domini;  —  Do- 
minica  in  IKilmis ;  —  Feria  quinta  in Cœna  Do- 
mini ;  —  Sabbdtam  sanctum;  —  Dominica  re- 
surreclionis  cum  duobus  diebus  sequenlibus; 
—  Dominica  in  Albis;  —  Ascensio  Domini  ;  — 
Dominica  Penlecosles;  —  Fcstitm  Corporis 
Chrisli;  —  Feslivitates  quatuor  beiilœ  Marix 
semper  Virginis  :  Purifie  ilionis ,  Annuntia- 
tionis.  Assumplioiiis  et  x\alivilatis  ;  —  Nati- 
vitas  sancli  Joannis  ISaptistœ;  —  Festum  om- 
nium sanctorum;  —  Feslivitutes  omnium  Apo- 
slolornm  ;  —  Dedicationes  ecclesiarunt  ;  — 
Principales  festivitales  ecclesiœ  suœ;  —  Or- 
dinatiunes  clericorum  ;  —  Consecrationes  epi- 
scopoium  et  virginum; — Dies  unniversarius 
Dcdicationis  Ecclesiœ,  —  et  consecrationis 
suœ. 

PAPALE  (Bénédiction). 
(Extrait  du  Rituel  romain.) 

11  faut  avertir  ic  peuple  de  l'indulgence 
accordée  par  le  siège  apostolique,  des  œu- 
vres prescrites  pour  l'oliteiiir,  du  jour  (;u'il 
faut  visiter  l'église  désignée,  enfin  de  l'heure 
où  sera  donnée  la  bénediclioa  autorisée  pur 
le  pape. 

Au  jour  et  à  l'heure  déterminés,  le  peuple 
étant  assemblé  dans  l'église,  on  lira  à  haulo 
voix  les  lettres  aposloli(iues  ou  décrets  (pii 
accordent  l'indulgence,  avec  le  pouvoir  de 
doiuier  au  peuple  la  liénédiclicui  ajiosloli- 
que;  pour  (|ue  le  peu|ile  en  soil  assure,  il 
faut  les  traduire  du  laliu  en  langue  vulgaire, 
faire  au  peu|)le  une  allocution  pieuse  el 
courte  pour  l'exciter  à  la  détestalion  de  sei 
péchés.  Après  cclu  le  piélrc,  saus  être  ac- 


il.-.O 


Pir.TIONNAlRF,  DES  CEUEMONIF.S  F.T  Di  S  RITES  SACRES. 


H40 


fompnfriif'  (le  rniiiislres.  ,iy;int  une  élolc  sur 
1c  sut'|ilis  (ciiuinie  il'  rsl  presciit  d.ins  le  Ri- 
tuel lors(iM'il  s'.igit  (les  bénédiclions,  hors  de 
la  mcs'-c,  qui  sont  perniiscs  aux  prêtres), 
élant  à  irciioux  devant  l'autel,  implore  le 
secours  divin  dans  les  ternies  suivants  : 

y  Adjuioriuui  nostruni  in  nomine  Doniini; 
^  Qui  feril  cœluin  et  terrain. 

y  Domine,  exaudi  orationein  ineam;  l'u  El 
clanior  niens  ad  te  venial. 

y  Diiniinus  vobiscuin;  li.  Et  cuni  spiritu 
tuii. 

Ensuite  il  récite  debout  l'oraison  suivante: 

Or  émus  (l). 

Omnipotens  et  misericors  Deus,  da  nobis 
nuxiliuin  de  sancto,  et  vola  populi  bujus  in 
liuinilitate  cordis  veniam  poscenlis,  tuami)uc 
benedictionem  praestolanlis  et  gratiani,  cle- 
inenter  exaudi  ;  dextoram  lunni  super  euin 
benignus  exiende ,  ac  plenitudinem  divinae 
bcnediclionis  rfFimde,  qua  bonis  omnibus 
cuniulalus,  felicitatem  et  vitam  consequainr 
œlernam.  Per  Chrisluni  Dominuni  nosiruni. 
^  Amen. 

.Après  cela  il  monte  au  côté  de  l'Epître, 
comme  il  est  marqué  dans  les  aeles  de  \'E- 
jilise  de  Milan,  pari,  iv;  et  debout  au  côlé 
de  l'Epître,  il  bénit,  non  par  trois,  niiiis  par 
un  seul  signe  de  croix,  en  disant  tout  liant  : 

Brnedicnl  vos  omnipotens  Dms  f  Pater 
et  Filins,  et  Spiritus  sauctus.  fj  Amen. 

C'est  ee  que  porte  une  encyclique  de  Be- 
noît XIV  aux  généraux  des  ordres  réguliers, 
du  19  mars  17i8  (-1). 

PAQUES. 
Du  jour  de  Pâques  et  du  temps  pasc.il. 

1.  Ce  iju'il  y  a  de  particulier  dans  l'orfice 
du  saint  jour  de  Pâques,  c'est  que  le  chœur 
est  debout  à  prime  lorsqu'on  lit  (es  paroles 
du  Martyrologe  :  Hac  die  quam  fecit  Domi- 
nus,  el  s'assied  lorsqu'on  annonce  les  fêles 
du  jour  suivant. 

2.  Dans  ce  jour  et  durant  toute  l'orlave, 
l'olficianl  entonne  solennellemeni,  à  laudes 
et  à  vêpres,  Tanlienne  Uœc  dies,  qui  lui  est 
annoncée  par  le  premier  chapier;  pendant 
«lu'on  la  rlianle,  tout  le  chœur  esl  del)out 
tourné  en  face,  el  les  acolytes  demeurent 
devant  l'olOcianl. 

'3.  On  ne  se  met  pas  à  genoux  durant  le 
temps  pascal  à  l'antienne  de  la  sainte  "N'iergc 
qui  se  dit  à  la  fin  de  l'office;  on  s'y  met  seu- 
lement aux  prières  qui  marquent  de  l'ado- 
ration, comme  sont  celles-ci  :  Et  incarnatus 
esl  :  Et  Verbum  caro  factum  est  :  y^eni,  Crea- 
tor, Spirilus  :  Ave,  maris  Stella,  etc.  On  flé- 
chit pareillement  les  genoux  aux  messes  des 
défunts  aux  endroits  marqués  :  ce  qu'on 
pratique   aussi   aux  litanies  et  lorsque   le 


1^ 


(l)D.uis  celte  oraison  on  prie  Dieu  loul-pui«aiit  et 
miséricordieux  dp  nous  secourir,  d"ex.aHCer  les  vœux  du 
peuple  qui  demande  grâce  avec  un  cœur  liumble  et  con- 
Irii,  el  auend  la  béiiéilicliun;  ou  le  prie  d'étendre  s;i  main 
sur  lui  avec  bnnlë.  dp  lepaudrp  sur  lui  la  pléuilude  de  la 
diviMit  béiiéiliplinn,  afin  <|UP  roniblp  de  tous  les  biens,  il 
obUeuiic  l:i  Ipluii,'.  01  l.i  vil'  élorii.'llp. 

(2)  Reuili    .\IV,   lian-^  cpU.- pnrvrliiiue,  démOBlre  qu'il 


célébrant  commence  l'aspersion, comme  dans 
les  autres  lemps. 

Le  temps  pascal  commence  après  none  du 
samedi  saint.  Depuis  midi  do  ce  jour  inclusi- 
vemcnl  on  réiite,  au  lieu  de  VAti/jelus,  l'an- 
tienne Jiegiva  cœli.  qui  se  dit  deliout  tous  les 
jours,  jusqu'à  midi  du  samedi  avant  la  Tri- 
nité incinsivemi'iil  [Rnccolta  di  induUjenze. 
Homn,  18W,p.  208). 

PAREMENT  D'AUTEL. 

Devant  d'autel  en  étoffe,  en  latin  pallia 
ullaris  {Voi/.  Décoration,  Propreté).  Ces 
parements  doivent  être  de  la  couleur  conve- 
nable au  temps;  mais  quand  le  saint  sacre- 
ment esl  exposé  sur  cel  autel,  ils  doivent 
être  blancs.  On  s'en  dispense  quand  le  devant 
de  l'aulel  esl  enrichi  de  dorures  ou  sculptu- 
res (I  oy.  Gavanlus),  Mais  ainsi  on  parle 
moins  aux  yeux  des  fidèles. 

PAROLES. 

Le  culte  public  comprend  les  paroles,  les 
mouviMiients  et  les  objets. 

On  sera  sans  doute  bien  aise  de  Irouver 
ici  le>  (lueslioiis  propnsées  par  M.  l'évêque 
de  Laiigrcs  pour  suji't  des  conférences  ecclé- 
siastiques pendant  l'année  18îi6,  concernant 
les  paroles  de  la  lilurgie. 

«  I>(  s  paroles  sont  ou  simplement  articu- 
lées, ou  chantées.  » 

I.  Paroles  articulées. 

et  Quelles  sont  les  paroles  appliquées  au 
culte  calholique  par  institution  immédiate- 
ment divine'?  —  apostolique?  —  purement 
ecrlésiastiiiue?  —  Que  conclure  en  faveur  de 
la  tradition'?  » 

«  (Quelles  sont  dans  le  cullc  les  paroles 
invariables  idjsolulel — secundum  quid?  — 
Quelle  proportion  iloit  avoir  l'autorité  qui 
les  change  avec  celle  qui  les  a  déterminées 
et  réglées'?  —  Que  conclure  pour  chacun  de 
nous  dans  la  pratique'? —  (Divers  degrés  de 
fautes  pour  différents  cas.)  Quel  usage  faire 
de  ces  principes  pour  l'appréciation  de  ce 
qu'on  appelle  les  liturgies  nouvelles?....» 

IL  Paroles  chantées. 

«  Pourquoi  le  chant  est-il  ajouté  à  la  sim- 
ple articulation  des  paroles? —  En  quel  cas 
le  chant  est-il  plu^  utile  que  la  simple  lec- 
ture, ou  que  la  prière  à  voix  basse?....  » 

«  Le  peuple  ne  prend  presque  plus  part  au 
chant  de  l'Eglise.  Diverses  causes  et  diverses 
conséquences  de  ce  changement.  Moyens 
divers  à  prendre  pour  faire  chauler  le 
peuple.  » 

«  Quels  sont  les  devoirs  du  clergé  parois- 
sial en  fait  de  chant?  » 


faut  une  délégation  apostolique  pour  qu'un  prêtre  bénisse 
le  peuple,  excepté  i  laOndi?  la  messe.  Voy  Rogations. 

Le  pape  peut  donner  soleniiell'mpnl  cette  bénédiction 
dans  tout  l'univers,  l'arclievêqui'  dans  sa  province,  el  l'é- 
vê  pie  dans  son  diocèse;  mais  il  faut  une  concession  du 
sain;-siéi.;e  pour  y  attacher  une  indulgence  plénière.  Vou. 
Catalam-s,  CommciU.  inrit.  Rom. 


iUl  PAR 

«Kn  dehors  de  la  question  d'art,  quels 
doivent  être  les  caractères  du  ch.int? — on 
lui-niùme?  —  dans  son  exécution  ?  —  Que 
penser  des  chants  en  langue  vulgaire,  — 
considères  en  eux-métncs  et  à  part  leurs  dé- 
fauts accidentels?  —  en  regard  de  l'cspiil  d" 
l'Eglise?—  L'usage  en  est-il  ancien?  — (jiiels 
ont  été  les  divers  effets  de  cet  usage  depuis 
quarante  ans?  —  Dans  quelles  liniiii-s  fui- 
drait-il  le  renfermer?  —  Que  penser  de  cer- 
tains recueils?  —  Pourrait-on  obtenir  sur 
cela  une  certaine  unité  diocésaine?  —  Com- 
ment ?  » 

«  Quelle  est  l'hymne  que  chanta  Notre- 
Seigneur  dans  l'institution  de  l'eucharistie? 
—  Quel  fut  le  caractère  et  quelles  furent  les 
sources  des  premiers  chants  liturgiijues  dans 
l'Eglise  ?  —  Quelles  sont  les  différences  d'ori- 
gine et  de  caractère  général  enlr('  le  chant 
ambrosien  et  le  chant  grégorien?  —  Quelle 
est  l'origine  de  la  musique  moderne?  » 

On  peut  lire  l'instruction  pastorale  du 
même  prélat,  sur  le  chant  ecclésiastiiiuc 
(  Voij.  Chant,  Cantiques,  Obcamste) 

PARRAINS 

(Késume  d'un  yraiici  noiiilire  de  llilucis,  par  Bcuvolel.) 

La  coutume  d'admettre  des  parrains  au  bnp- 
tême  est-elle  bien  ancienne  dans  riii/lise? 

Oui,  nous  la  vojons  observéedetout  temps, 
comme  saint  Denys,  saint  Augustiii,  saint 
Chrysostoine,  et  les  autres  Pères  le  témoi- 
gnent. 

Comment  les  parrains  sont-ils  nommés  chez 
les  saints  Pères? 

Ils  sont  appelés  par  TertuUien  susceptores 
ci  sponsores,  et  par  saint  Augustin  fidei  docto- 
rcs  et  fidejussores,  et  dans  les  concile<,  com- 
patres  spiritilales,  et  nnadociti,  autrefois  pa- 
rentes Instrici,  qui  sont  autant  de  noms  (|ui 
leur  mar<]ucnt  ce  qu'ils  sont  obligés  de  faire 
à  l'égard  de  leurs  filleuls. 

Pourquoi  prend-on  des  parrains  au  bap- 
tême ? 

1  '  Pour  présenter  à  l'église  celui  qui  veut 
être  baptisé;  2°  pour  lui  imposer  le  nom  et 
être  témoin  du  baptême;  3^  pour  répondre 
eu  sa  place  aux  interrogations  qui  s'y  font, 
et  renoncer  pour  lui  au  diable,  à  ses  pompes 
et  à  ses  œuvres  (si  l'eiifiinl  pour  son  âge  n'en 
est  point  capable;  ;  V  |)our  l'instruire  dans  la 
doctrine  et  dans  irs  mœurs  du  christianisme, 
l'Eglise  ne  voulant  point  s'en  rapporter  aux. 
parents,  qui  n'aiment  souvent  leurs  enfants 
que  par  les  mouvements  de  la  chair  et  du 
sang. 

C'est  ainsi  que  saint  Denys  dit  qu'autre- 
fois le  parrain  faisait  promesse  d'instruire 
son  filleul  en  ces  termes,  Spondco  me  piterum 
induclurum  cum  ad  sacrum  inlelligentiam 
vcncrit,  sedulis  cohurtalionibus  meis,  ut  ab~ 
rennntiet  contrariis  omnino,  profiteatur  per- 
aijatque  divina,  quœ  pollicctur.  Et  là  même, 
il  appelle  le  parrain,  Sanctœ  salutatioms 
susceptorem,  sub  quo  rcliquum  vitœ  puer  de- 
beat  degcre  tanquam  sub  spirituali  pâtre.  S. 
August.,  serin.  163,  deïcmp.  :  Vosunteom- 
lii'rt,   lam  inulieres,  quam  viros  Qui  ftHos  in 


PAR 


i\H 


baptismale  susccpistis,  moneo,  ut  vos  coijno- 
scatis  fidejussores  apud  Deum  exstitisse  pro 
iliis,  quo  visi  estis  de  sacro  fonte  suscepisse, 
ndi'oque  semper  eos  admonete  ut  castitalem  eus- 
todiant,juslitiamdili(iiint,charitatemteneant, 
ante  omnia  Symbolum  et  orationem  Domi- 
nicam,  et  vos  ipsi  lenete,  et  illis,  quos  ex  sacro 
(onle  suscepistis  ostendite.  Et  ailleurs  :  Quos 
de  sacro  fonte  suscepistis  docele  et  casiigalc. 

Ut  parentes  fdios  et  palrini  eos  quos  de 
fonte  lavarri  suscipiunt  erudire  summopere 
studeant.  un  quia  eos  r/enuerunt  et  eis  a  Do- 
mino dati  sunt;  isli  quia  pro  eis  fidejussores 
eaistunt  [Conc.  Arcl.  vi,  cun.  19,  an.  91-3). 

He  fide  unusquisque  compater,  vel  parentes, 
vcl  proximi  filios  suos  spirituales  catholice 
inftrucnl,  ita  ut  coram  Domino  raliocinari 
debeant  [Capitulare  Caroli  Maqni  18,  et  cou- 
cit.  Moijunt.  can.  .V").  Sane  a  quibusdaui, 
quainvis  fidcs  Chrisli  inhianter  cxpetitur . 
aliter  lamen  aqitur  quam  divina  aucloritas 
testetur,  quia  illi  qui  in  sua  sponsione  aliquos 
de  sacrosanclo  fonte  suscipiunt  nec  fide,  nec 
baplismatis  sacramento  sunt  instrucli,  et  id- 
circo  eos  quos  suscipiunt  et  secundum  sancto^ 
rum  Patrum  documenta  docere  debuerani, 
erudire  nequeunl  {Concil.  Paris,  vi,  lib.  i, 
can.  7). 

Combien  peut-on  admettre  de  parrains? 

(,:"  concile  de  Trente  souhaiterait  qu'il  n'y 
eût  qu'un  parrain  ou  une  marraine;  il  no 
doit  donc  y  avoir,  tout  au  plus,  (|ii'un  par- 
rain et  une  marraine,  et  aux  lieux  où  se  pra- 
tique le  contraiie,  les  curés  doivent  s'clfor- 
cer  d'abolir  cet  abus. 

Peut-on  admettre  toutes  sortes  de  person- 
nes pour  tenir  les  enfants  sur  les  fonts? 

Non;  car  nos  Rituels  défendent  d'y  admet- 
tre les  infidèles,  les  hérétiques,  les  excom- 
muniés, les  pécheurs  publics,  les  infâmes, 
ceux  qui  sont  reconnus  pour  n'avoir  point 
été  à  la  confession  ou  à  la  communion  à  Pâ- 
ques, ceux  qui  sont  insensés  ou  hébétés,  (|ui 
n'ont  point  de  domicile  certain,  ou  qui  igno- 
rent le  Symbole  des  apôtres,  l'Oraison  Domi- 
nicale, les  commandements  de  Dieu,  et  de 
l'Eglise;  et  d'autres  ajoutent  ceux  qui  ne 
sont  pas  confirmés. 

Peut-on  admettre  des  personnes  religieuses 
de  l'un  ou  de  l'autre  sexe? 

Non,  les  saints  canons  le  défendent  et  tous 
les  Rituels. 

Peut-on  admettre  des  clercs? 

Autrefois  ils  en  faisaient  ordinairement 
l'office,  n'y  ayant  rien  en  cela  qui,  de  soi,  ait 
aucune  répugnance  à  leur  condition  :  ainsi 
saint  Renii  fut  parrain  de  saint  Arnoul;  Ra- 
guemundus  évêque  de  Paris,  tint  Théodoric, 
fils  de  Chilpéric,  sur  les  fonts  ;  saint  Rigobert 
tint  Charles  Martel  :  ainsi  les  papes  tiennent 
nos  rois  de  France,  et  leur  servent  de  par- 
rains par  procureur.  Mais  à  cause  des  abus 
et  des  familiarités  trop  grandes  que  causaient 
ces  qualités  de  compère  et  de  commère,  l'E- 
glise l'a  défendu  dans  deux  conciles  nou- 
veaux, dont  le  premier  est  celui  de  Reims  et 
l'autre  celui  d'Aix  en  Provence  ,  lesquels 
avaient  été  devancés  par  saint  Charles.  En 
suite  de  quoi  plusieurs  évéques  le  défendent 


1145 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  HITES  SACRES. 


11U 


<lans  leurs  Manuels,  comme  tous  les  anciens 
Rituels  (le  la  province  de  Reims,  les  Rituels 
particuliers  qui  ont  été  faits  depuis  15  ans, 
comme  ceux  de  Beauvais,  Châlons,  Boulo- 
gne, les  statuts  de  Grasse,  surtout  si  les 
clerts  sont  initiés  aux  ordres  sacrés,  si  c'est 
sur  le  lieu  de  leur  bénéfice  ou  de  leur  rési- 
dence. 

Convenir e  etiam  judicamus ,  ut  episcopus  in 
propria  diœcesi ,  pnrochus  et  iniliatus  sa- 
cris  ordinibus  in  suœ  rcsidcntiœ  vel  heneficii 
loco  piteros  de  sacra  fonte  non  suscipianl,  mm- 
quaui  vero  monacltu»  patrinus  vel  monialis 
matrinn  nfse  queat  {Ex  concil.  lUtcin.  1583). 

Compaler  ne  adhibealur  regularis  nliquis, 
nec  clericus  sœciilaris  sacris  initiatiis ,  aul 
(jenejicium  ecclcsiaslicum  oblinens  {Concil. 
A(j:!rnsc.  an.  1585). 

A  quoi  donc  faul-il  avoir  égard  en  choisis- 
sant un  parrain,  ou  en  te  recevant  ? 

A  trois  choses,  1"  à  l'âge,  2"  à  la  capacité, 
3  aux  mœurs. 

Qwl  ûfje  doivent  avoir  les  parrains  et  les 
marraines? 

Les  parrains  doivent  avoir  quatorze  ans, 
el  les  marraines  douze.  Si  toutefois  il  s'en 
présentait  au-dessous  de  cet  âge  on  pourrait 
h's  admettre,  quand  même  ils  n'auraient  que 
sept  ou  huit  ans,  pourvu  (si  c'est  le  parrain) 
qu'il  sache  bien  répondre  au  catéchisme  à 
cet  â^G  et  que  la  marraine  ait  au  moins 
douze  ans  ;  el  si  c'est  la  marraine,  qu'elle 
s:che  cgaloment  bien  répondre  au  caté- 
chisme, cl  ((uc  le  parrain  ait  au  moins  qua- 
torz  •  ans.  A  moins  de  cela,  il  ne  faut  pas  les 
adraellrc. 

Quelle  capacité  faut-il  avoir  ? 

11  faut  savoir  les  mystères  de  la  sainte 
Trinité  et  de  l'Incarnalion,  le  Symbole  des 
apôtres,  l'oraison  dominicale,  les  comman- 
dements de  Dieu  et  de  l'Eglise. 

Qu  entendez-vous  quand  vous  dites  qu'il 
faut  avoir  égard  aux  bonnes  mœurs? 

C'esl-à-diro  qu'on  doit  choisir  les  plus 
gens  de  bleu  que  l'on  peul,  n'ayant  point 
plus  d'égard  à  la  noblesse,  aux  richesses,  à 
l'amitié,  au  pouvoir,  ou  à  tout  autre  inté- 
rêt temporel,  connue  on  fait  d'ordinaire,  dit 
saiiïl  Charles,  qu'aux  bonnes  qualités,  qui 
peu\eul  rendre  une  personne  rccommanda- 
ble  devant  Dieu. 

Duit-on  admettre  pour  marraines  celles  qui 
viennent  la  qorgc  découverte  ou  habillées  con- 
tre In  bienséance  chrétienne  ? 

Non,  cela  ne  se  <ioil  point  souffrir,  et  quel- 
ques statuts  synodaux  le  défendenl  après 
saint  Charles,  et  veulent  même  que  ceux  qui 
auront  une  épée  soient  avertis  de  la  quitter, 
el  de  faire  cette  action  avec  humilité.   " 

De  quui  faut-il  avertir  les  parrains  et  mar- 
raines ? 

1.  Pour  éviter  les  contestations  importu- 
nes, (jui  se  font  quelquefois  pour  l'imposi- 
tion du  nom,  le  Rituel  mar(\ue  expressément 
qu'il  esl  à  propos  que  le  parrain  l'impose  si 
r.'esl  un  garçon  ;  el  la  marraine  si  c'est  une 
tilb>. 

■2.  H  faut  les  avertir  toujours  de  laltiniic 


qu'ils  contractent,  tant  avec  l'enfant  baplisé 
qu'avec  son  père  el  sa  mère  :  laquelle  affi- 
nité empêche  de  contracter  mariage  entre 
eux,  el  annuité  celui  qui  est  contracté,  après 
le  temps  de  l'affinité. 

;î.  Qu'ils  sont  obligés  d'élever  leurs  fil- 
leuls eu  la  crainte  de  Dieu,  el  de  leur  ap- 
prendre leur  créance,  au  défaut  de  leurs  pères 
et  mères,  qui  bien  souvent  négligent  le  soin 
de  leur  salu!. 

Quand  est-ce  que  se  contracte  cette  affinité? 

Au  moment  que  l'on  verse  l'eau  sur  la 
(été  de  l'enfant,  et  (|ije  le  parrain  et  la  mar- 
raine y  mettent  la  main  ;  voilà  pourquoi 
ceux  qui  nesont  parrains  el  marraines  (ju'au 
catéchisme  el  aux  cérémonies  ne  contrac- 
tent |)oint  d'affinité. 

Que  doit  observer  le  prêtre  qui  baptise  tou- 
chant le  nom  ? 

11  doit  prendre  garde  que  ce  nom  soit  ridi- 
cule, fabuleux,  profane  ;  de  ceux  qui  sont 
spécialement  attribués  à  Dieu  dans  l'Ecri- 
ture ;  de  tous  autres  noms  qui  viennent  du 
paganisme  et  que  les  saints  n'ont  point  por- 
tés, de  ceux,  pour  les  filles  (ajoutent  les  sta- 
tuts de  Grasse)  qui  ne  sont  que  des  diminu- 
tifs de  saints  ,  sans  qu'aucune  sainte  se 
trouve  avoir  été  ainsi  appelée,  de  ceux  en- 
core (jui  ne  sont  pas  connus,  ou  qui  avec  la 
rencontre  du  nom  de  famille,  pourraient 
faire  quelque  équivoque  malséante  ou  inju- 
rieuse. 

Quels  noms  faul-il  donc  imposer  ? 

Les  noms  seulement  de  quelque  saint  ou 
sainte,  qui  puisse  faire  pour  ceux  qui  le 
portent  office  d'avocat  el  d'intercesseur  dans 
le  ciel,  et  leur  servir  en  tout  de  modèle  et 
d'exemple,  pour  vivre  à  leur  imitation. 

Doit-on  souffrir  qu'on  impose  plusieurs 
noms  au  baptême  ? 

11  ne  se  trouve  aucune  défense  sur  cela. 
Néanmoins  il  semble  qu'il  est  plus  à  propos 
el  plus  conforme  à  l'usage  de  l'Eglise  de  n'en 
donner  qu'un  el  celle  mulliplicilc  semble 
venir  de  la  vanité  des  grands  du  monde  bien 
que  peut-être  quelques-uns  le  fassent  par 
principe  et  par  zèle  de  dévotion. 

PASCAL 

Voy.  les  art.  Samedi  saint,  Pâques. 

PASSION. 

Depuis  le  cinquième  dimanche  de  Caiéme 
jusqu'à  Pâques,  l'Eglise  s'occupe  spéciale- 
ment de  la  Passion  de  Jésus-Christ.  Voy.  Ra- 

MEAliX,  \  ENDREDI  SAINT. 

^  oici  ce  qu'on  pratique  en  certains  lieux, 
conformément  au  Cérémonial  de  Lyon,  n. 
8-29-83-2. 

La  Passion  selon  saint  Jean  se  lit  depuis  le 
3  mai  jusqu'au  IV  septembre,  avant  la  messe. 
Le  [prêtre  doit  la  réciter  avec  beaucoup  de 
gravité  et  de  respect.  Il  sort  de  la  sacristie 
précédé  de  son  clerc,  ayant  le  surplis  el  l'é- 
toie  violette,  si  la  messe  ne  doit  pas  suivre 
imméiiialcmeul  ;  il  a  l'aube  el  l'élole  de  la 
couleur  du  jour,  croisée  sur  la  poitrine,  si  la 
messe  doit  se  dire  immédiatement  après.  Si 


114S 


PAS 


la  mosso  csl  de  Requiem,  il  ne  (ioil  pas  lire  la 
l'assion  avec  l'clole  noire,  mais  avec  l'étole 
violette  ol  un  surplis. 

Le  rélébranl  marclic  les  mains  jointes,  sa- 
lue l'autel  comme  pour  la  mosse,  y  monte, 
fait  une  inclination  au  milieu,  et  va  au  côlé 
de  riivanf^ile,  où  il  lit  la  l'assion  d'un  ton  de; 
ToiK  médiocre,  (juand  il  a  lapporlé  la  mort 
du  Sauveur,  il  revient  au  miliru.  fait  une 
inclination,  se  tourne  sur  la  droite,  cl  se 
inetlant  à  genoiiv  sur  la  marclie  supérieure, 
il  baisr  le  marcln'iiied  de  l'autel,  y  appuyant 
ses  deux  mains,  il  se  relève,  monte,  reitère 
l'inclination  au  milieu  et  retuurn(>  au  coin 
de  l'auicl  pour  achever  la  l'assion. 

Quand  il  l'a  torn)inèe,  il  transporte  ou  lait 
transporter  le  Missel  au  côté  de  l'Kpître,  fait 
une  inclination,  descend,  salue  l'autel  comme 
en  arrivani,  et  rclourne  a  la  sacristie,  où  il 
prend  l'èlole  du  jnui,  s'il  y  a  procession,  cl 
qu'il  doi\e  V  doniu'r  la  bénédiction  de  la 
croix  ;  ou  bien  il  s'habille  pour  la  messe. 

Un  diacre  ne  doit  pas  lire  seul  la  Passion 
à  l'autel  ;  il  ne  peut  présider  l'assemblée  des 
fulèles. 

Les  cierges  de  l'autel  doivent  êlrc  allumés 
jjour  la  l'assion  comme  pour  la  messe. 

Il  ne  laut  jamais  exposer  le  saint  sacre- 
ment avant  la  lecture  de  la  Passion  :  il  ne 
convient  pas  de  réciter  les  humilial'.cns  du 
Sauveur,  en  même  temps ((u'on  l'expose  dans 
un  elaî  de  gloire  et  de  triomphe. 

\  oilà  ce  (jue  porte  le  cérémonial  de  Lyon  ; 
dans  beauioup  de  paroisses  on  sonne  eu 
même  temps  la  cloche  en  lornic  de  glas,  et 
l'on  répèle  la  Passion  pendant  la  journée 
di'ins  les  moments  d'orage. 

Le  P.ilucl  romain  mol  la  Passion  au  nom- 
bre des  choses  à  réciter  auprès  des  agoni- 
sants. Saint  Pierre  Damicn  dit  qu'il  est 
Irès-nlile  d'en  rappeler  la  mémoire  eu  ce  mo- 

(I)  Uiiclraitilioii  resiioclalile  fait  remonter  l'origine  du 
r.lioniin  (le  la  Croix  au  berceau  niOiue  du  (rlirislianisme. 
Aprùs  la  mon  lie  sou  divin  l' ils,  la  sainte  Vierye  \enait 
rliapie  jour  visiter  les  lieux  lônmiiis  de  ses  soulliances. 
Les  .ijôires  et  les  |iromiers  liilèles  s'empressèrent  d'imiter 
sou  exeni|ile,  et  parcourureal,  eux  ausbi,  celle  voie  sau- 
glaiile  si  riclio  en  douloureux  souvenirs. 

Depuis  cjue  saillie  Hélènr  eul  découvert  les  précieux 
luoiiumenis  de  notre  rédeniplion  dans  le  voyage  qii'eile 
lit  il  la  terre  sainte  ,  une  foulcde  diréliens  n'ont  cessé  de 
venir  visiler  les  lieux  saints  de  toutes  les  parties  du 
monde. 

lin  1322  les  religieux  Iranciscairis  ,  (|ui  étaient  alors 
cliargés  de  la  garde  des  saints  lieux,  établirent  les  qua- 
torze stations  dans  l'ordre  qu'on  suil  encore  aujoiird'liui 
on  les  parcourant;  et  depuis  les  souverains  poiilifes  ont 
allaclié  au  Clienilu  de  la  Croix  les  indulgences  les  plus 
e.vlraordinaires. 

Le  liienlieureux  Alvaro  conclut  le  premier  l'idée  d'ac- 
cnniplir  en  c'>|iril  ce  pieux  vojage  eu  visitant  quatorze  sia- 
liiiiis  ifpiéseiitaiit  cellis  de  Jérusalem.  Les  IVaneiscains 
répandirent  ensuitecette  déiotion,  et  le  pape  Innoi-.entXl 
aicorda  a  ces  religieux  et  aux  personnes  alliliées  à  leur 
ordre  seulement  la  facdlté  de  gagner  toutes  les  indulgen- 
ces allicliées  par  ses  prédécesseurs  au  Cliemui  de  la  Croix, 
rie  Jérusalem,  en  visilanl  quatorze  stations  érigées  dans 
les  églises  de  l'ordre. 

lîi  noU  XIII,  par  son  bref  Inlcr  plurima,  du  5  mars  1726, 
étendit  11  Ions  les  lidèles  sans  restriction  la  laculté  de  ga- 
gner les  indulgences  du  lliemin  de  la  Croix. 

Le  16  janvier  1731,  Clément  XII,  par  son  bret  Exiioni 
iiol'is.  iléiliira  cpio  ces  iiidulgences  pourraient  être  gagnées 
il;in^  louii'  c^lisi'  nu  ciiiipelle  indépendante  île  l'ordre  des 
l'ruiirisiMiiiMui  le  (  liemiuUe  luCroix  uurail  été  érigé  avec 
les  ceréiiiuuies  d'usage. 


PAS  H4G 

ment-là  ,  parce  que  c'est  par  elle  que  nous 
summcs  sauvés. 

PRIÈIIKS    ET    PRATIQUES     DE    PlÉTi'c    EN    L'HON- 

!ni;l'k   uk   la  passion    de   notue-seignicuii 

JlistS-CUUlST. 

tlndulgcnees  autlieiitiiiues.) 

§  I.  Indulgences  altacliées  à  la  visile  des  (lualorze  stations 
du  Km  cnici»  ou  Chemin  de  la  croix  (I). 

Los  souverains  pontifes  ont  accorde  à  tout 
fidèle  qui  fera  le  Chemin  de  la  croix,  avec 
les  coiidilions  requises  qui  sont  détaillées 
plus  bixs,  tontes  tes  indulyencr'i  (/ui  ont  été 
(iccuriiées  mix  fidèles  qui  visitent  tes  saints 
lieux  de  Jérusalem  (2).  Toutes  ces  indul- 
gences, sans  aucune  exception,  sont  appli- 
cables aux  âmes  du  purgatoire  (:î). 

iV.  li.  Les  indulgences  (]u'on  vient  de  men- 
lionuer  sont  les  plus  étendues  que  les  sou- 
verains pontifes  aient  jamais  accordées  à  au- 
cun exercice  de  piété;  mais  il  est  interdit 
aux  prédicateurs,  catéchistes  et  autres  de 
spécifier  quelles  sont  ces  indulgences  ('•)  ; 
il  faut  se  conformer  en  cela  aux  brefs  que 
nous  avons  cités,  dans  lesquels  il  est  dit 
seulement  iju'en  faisant  leChemin  delà  croix 
on  peul  gagner  toutes  les  indutfjences  qui 
ont  été  accordées  par  tes  souverains  pontifes 
à  ceux  qui  visitent  les  saints  lieux  de  Jéru- 
salem {^]. 

Conditions  à  remplir  pour  gaqner  les  indul- 
gences. 

1"  La  première  condition,  c'est  que  le  Via 
crucis  ou  chemin  de  la  croix  ait  été  érigé 
dans  les  formes  canoniques  et  a\cc  les  for- 
malités requises  :  l'omission  d'une  seule  de 
ces  lormalilés  priverait  le  Chemin  de  la  croix 
de  toute  indulgence  (6). 

Enlin  Ilenoii  XIV.  dans  son  bref  Cimi  Janto' du  30  aoOt 
1741,  engagea  les  lidèles  à  pratiquer  soiivenl  ce  saint  exer- 
cice; el  pour  leur  en  faciliter  les  moyens  il  ne  se  borna  ims 
à  autoriser  l'éreclion  du  Cliemin  de  la  croix  dans  toutes  les 
églises;  mais,  le  10  m,ii  1742,  il  exhorta  les  curés  à  en 
établir  plusieurs  dans  l'étendue  de  leurs  paj-oisses. 
(Uoieâe  l'éditeur.) 

(2)  Brefs  d'Innocent  XI ,  du  îi  septembre  1686,  el  d'In- 
nocent XII,  du  2 1  décembre  1692,  etdu  26décerfbre  1693. 

(3)  lienolt  Xlll  a  même  expressémenl  déclaré  qu'eu 
ouvrant  si  libéialument  aux  lidèles  les  trésors  de  l'Eglise, 
les  souverains  pontifes  s'élaient  spécialemenl  proposé  le 
soulagement  des  âmes  du  purgatoire. 

(4)  Avertissements  de  la  sacrée  congrégation  des  Indul- 
gences sur  le  Chemin  de  la  croix,  publiés  par  ordre  de  Clé- 
ment XII,  cl  approuvés,  le  3  avril  1731,  par  ce  souverain 
ponlifc,  et  par  BeiioilXlV  le  10  mai  1742. 

(5)  Comme  chaque  lidèle  ne  peut  gagner  pour  lui-même 
qu'une  indulgence  plénière,  il  devra  taire  le  Chemin  de 
la  croix  avec  l'inlention  d'appliquer  toutes  les  autres  aux 
âmes  du  purgatoire.  {Soie  de  V Editeur. ) 

(6)  Ces  lormalilés  sont  au  nombre  de  quatre;  les  voici  : 
1°  le  Chemin  de  la  croix  doit  être  établi,  à  délautdes  religieux 
franciscains,  par  un  prêtre  qui  en  ait  reçu  le  pouvoir  spé- 
cial de  Sa  Sainteté;  2°  outre  la  permission  du  pape  d'éri- 
ger le  Chemin  de  la  croix  dans  telle  église, il  faut  encore 
avoir  l'autorisation  écrite  de  l'évêque  diocésain  el  du  curé 
ou  supérieur  de  celle  église;  ô"  l'érection  doit  se  faire 
avec  toutes  les  cérémonies  prescrites;  4»  le  prèlie  i|ui  a 
présidé  à  lérectioii,  atteste  pjr  un  acte  aiilhentique  qu'il 
signe,  que  le  Chemin  de  la  croix  a  été  écibli  sui\aiit  tou- 
tes les  lormes  voulues  Cet  acte  doil  èire  uOMsi'rvé  ainsi 
(lue  les  permissions  écrlles.  {,Nule  de  l'Editeur.) 


H47 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


iU3 


a'Hfnut  se  rt'lcver.iprès  chaque  station  pour 
aller  se  inctircàgenoux  devant  la  station  sui- 
vante, aut.inl  <iue  le  permet  la  multitude 
des  personnes  qui  fout  simullauétnenl  le  clie- 
niin  de  la  croix,  ou  le  peu  d'étendue  du 
local  ;  dans  tous  les  cas,  on  doit  se  relever 
elsc   remettre  à  genoux  à  chaqucstation  (1). 

3' Il  n'y  a  point  de  prières  pnrticulière- 
nient  prescrites  pour  le  Via  crucis;  les  sou- 
verains pontifes  exigent  seulement  que  ce- 
lui qui  le  fait  médite  selon  sa  capacité  sur 
les  souffrances  et  la  mort  de  Notre-Scigncur 
Jésus-Christ  ,2). 

4°  Il  suit  de  là,  conformément  à  la  décla- 
ration de  la  sacrée  congrégation  des  Indul- 
gences, que  l'usage  de  réciter  à  chaque  sta- 
tion le  \er&el  Adornnms  (e,  Chrislc,  etc.,  le 
Pa(ei-,  VAve,  \iiGtorui  l'alri,  le  veisel  Mise- 
rere nostri,  etc.,  cl  le  Fideliwn  animœ,  etc., 
n'est  qu'une  louable  coutume  introduite  par 
des  personnes  pieuses,  cl  que,  par  consé- 
quent, ces  prières  ne  sont  nullement  d'ohli- 
gation  (3). 

3°  {h)  Il  est  encore  en  usage  de  réciter,  à 
la  fin  des  quatorze  stations,  six  Palcr,  Ave 
et  Gloria  selon  les  intentions  de  l'Eglise  ; 
quoiqu'on  ne  puisse  que  désirer  le  maintien 
de  ce  pieux  usage,  on  doit  cependant  l'aire 
remarquer  ici  que  les  souverains  pontifes, 
cil  ordonnant  dans  les  bulles  relatives  au 
Via  crucis  de  prierpour  les  fins  de  l'Kglise, 
n'ont  point  déterminé  les  prières  que  l'on 
devait  réciter. 

G  II  n'est  pas  nécessaire  de  s'être  confessé 
et  d'avoir  communié  le  jour  où  l'on  fait  le 
Chemin  delà  croix  ;  il  suffit  d'être  eu  état  de 
grâce  et  d'avoir  un  vrai  repentir  de  ses  pé- 
chés. 

7°  Il  n'est  pasnon  plusimlispensabledepar- 
courir  de  suite  au  même  moment  les  qua- 
torze stations  du  Chemin  de  la  croix  :  ou 
peut  le  faire  en  deux  ou  plusieurs  fuis; 
pourvu  qu'on  les  visite  toutes  le  même 
jour,  on  pourra  gagner  les  indulgences 
comme  si  l'on  n'avaii  mis  aucune  int<rrup- 
tion. 

8°  Les  personnes  qui  en  ont  le  temps  peu- 
vent faire  le  Chemin  de  la  croix  plusieurs 
fois  par  jour  ;  elles  gagneront  chaque  fois  les 
mêmes  indulgences. 

9'  Les  infirmes,  les  prisonniers,  ceux  qui 


se  trouvent  dans  les  pays  des  infidèles,  et 
généralement  tous  ceux  qui  sont  dans  l'im- 
possibililc  de  faire  le  Chemin  de  la  croix 
dansleséglises  ou  chapelles  publiques  où  il 
est  canoiiiquemcnl  érigé,  peuvent  g.igner  1rs 
mêmes  indulgences  en  sescrvantd'un  crucifix 
spécialement  bénit  à  cet  effet  par  un  supérieur 
d'une  maison  de  l'ordre  des  PP.  mineurs 
de  l'Observance,  ou  par  un  prêtre  (lui  en  ait 
reçu  le  pouvoir  du  souverain   ponliie(.i). 

10°  Enfin  pour  faciliter  encore  plus  l'exer- 
cice du  Chemin  de  la  croix  eux  personnes 
qui  ne  peuvent  le  faire  dans  les  églises  ou 
chapelles  publiques,  Pie  \  II  etPic  \  III  ont 
attaché  pour  elles  toutes  les  indulgences  du 
Via  crucis  à  un  petit  livret  conlcuaiil  lis 
gravures  des  quatorze  stations  par  Pierri! 
Bomhclli,  ;i  Rome  ;  ch;;que('xiniplaire  doit 
porter  le  décret  qui  accorde  cette  grâce,  si- 
gné |)aile  générai  des  franciscains  ou  parlo 
commissaire  général  de  cet  ordre  (6). 

N.  B.  Les  personnes  qui,  se  trouvai^t  dans 
les  cas  indi()ués  plus  haut ,  se  servent  du 
crucifix  ou  du  livre  indulgencié,  doivent  te- 
nir l'un  ou  l'autre  à  la  main,  le  transporter 
avec  elles  d'un  lieu  quelconque  à  un  autre 
pour  marquer  les  stations,  réciter  à  chaque 
station  un  Pater  et  un  Ave,  et,  à  la  fin,  cinq 
autres  Pnter  et  Ave  pour  les  fins  de  l'Eglise, 
el  un  sixième  pour  le  souverain  pontife. 

l'.YKRCICE  POUR  LE  CHEMIN  DE  LA  CROIX  (7J. 
l'iière  avanl.  de  commencer. 

O  mon  Dieu  ,  j'ai  un  très-grand  regret 
d'avoir  offensé  tant  de  fois  votre  infinie 
bonté,  et,  avec  le  secours  de  votre  grâce,  je 
prends  la  ferme  résolution  de  ne  plus  vous 
offenser  à  l'avenir;  je  vous  offre  ce  saint 
voyage  dans  l'inlcnlion  de  gagner  toutes  les 
indulgences  que  les  souverains  ponlifes  y  ont 
attachées,  et  je  me  propose  de  prier  pour 
toutes  les  intentions  qu'ils  ont  eues  en  vue 
en  nous  ouvrant  un  si  riche  trésor.  Daignez, 
ô  mon  Dieu,  me  donner  les  dispositions  né- 
cessaires pour  gngner  ces  indulgences,  tant 
jjour  moi  que  pour  les  âmes  du  purgatoire, 
et  en  particulier  pour  celles  que  j'ai  en  vue. 
Piiissc-je,  Seigneur,  par  ce  saint  exercice, 
mériter  votre  miséricorde  en  ce  monde,  et 
obtenir,  avec  ces  âmes  souffrantes,  votre 
gloire  en  l'autre  1  Ainsi  soit-il 


(1)  Binoll  XIII,  bref  Inler  plurima,  du  3  mars  1726, 
conlirmé  par  deux  aulres  brefs  :  l'un  Exponi  iwhis,  do  Clé- 
mem  Xtl,  en  d:iie  du  16  janvier  1751  ;  el  l'autre  Cum  Km- 
1(1',  de  Benotl  XtV,du  30  août  I7il. 

{2}  HOmes  brefs. 

(3)  Averlissemenls  déjà  cités  de  la  sacrée  congrég^dion 
lies  Indulgences  sur  le  Clieniin  de  la  croix. 

(4)  Cet  article  elles  trois  suiiaïus  ne  se  trouvent  pas 
dans  l'ouvrage  ilalieu;  mais  ils  ont  été  puisés  aux  sources 
les  plusantlientitiues,  cl  l'on  a  pensé  qu'il  était  mile  de 
les  ajouter  ici.  (Noie  île  l'Editeur.) 

(5)  Clémi'iitXlV,  décret  du  '26  janvier  1775,  conservé 
à  Home  dans  les  areliives  des  mineurs  réformés  du  cou- 
vent de  Saint-Boiiavenlnre,  qui  a\  aient  sollicité  celte 
■grSice.— On  doit  avertir  ici  que.conforniémenl  aux  décrets 
généraux  de  la  sacrée  congrégation  des  Indulgences,  des 
«  fé\rier  1637,  5  juin  1721,  el9  février  1820,  ces  crucilix, 
une  fois  hénils,  ne  peuveni  plus  ni  se  vendre,  ni  se  don- 
ner, ni  se  prêter  à  d'antres  dans  l'iiitenlionde  leur  laire 
gagn«r  les  indulgences. 


(6)  Brefs  de  Pie  VII,  du  10  janvier  1801,  el  de  Pie  VllI, 
du  23  novembre  1850.  —  Pie  Vil ,  par  nu  bref  du  20  aocU 
1822,  adressé  il  Mgr  l'arclievôque  de  Bordeaux,  a  accordé 
les  méiiies  iiriviloges  il  un  ouvrage  Irançiis  intitulé  :  Via 
criicix,  ou  Méthode  inalique  du  Chemin  de  in  croix,  d'n- 
près  l'oHvraqe  du  bicidieweux  Léoiiad  de  Porl- Maurice. 
Nous  recommandons  celexcelicnl  lisrc,  re\é;u  desa:|io- 
balions  de  MMgrs  I  s  arclievê  pies  .'e  Bordeaux,  de  Paris 
et  de  Rouen,  aux  personnes  pieuses  qui  font  souvent  le 
Cliemiu  de  la  croix.  (Hole  de  l'Edileur.) 

(7)  Cet  exercice  n'est  point  celui  de  l'ouvrage  italien  : 
ce  dernier  était  par  trop  al)régé;  celui-ci  a  élé  composé 
par  le  bienheureux  Léonard  de  Port-Maurice.  Au  n  sle,  il 
ne  faut  pas  oulilier  qu'on  csl  entièremenl  lilire  de  choisir 
l'exercice  que  l'on  veut,  et  qu'il  snOit  même  de  médiler 
sur  la  passion,  quand  ou  fait  seul  le  Chemin  de  la  croix  ; 
mais  lorsipi'ou  se  réunit  plusieurs,  il  di'vienl  nécessaire 
l'exprimer  de  vive  voix  les  sentiiienls  intérieurs  aux- 
quels ou  doit  se  livrer,  f  Koi/.  MM.  Bou.ierel  Dévie, 
Traité  des  iitdulgencts,  Ibl;  et  Rituel,  lom.  lll,pag.397.) 


iH9  PAS 

I'*  STATION. 

Jiîsus  coiidamné  i  mort. 

f  Nous  vous  odo-  t  Adoramus  le  , 
ron«,ô  Ji'sus.ct  nous  Clirisic,  et  bniicdici- 
vous  bénissons  ;  i\  mus  tibi;  i^  Quia  per 
Parce  que  vous  avez  sanclamcruceiii  luani 
racheté  le  monde  par  redemisli  rnundum. 
votre  sainte  croix. 

Considère,  ô  mon  âme,  que  Jésus  se  sou- 
met volontairement  par  amour  pour  loi  à 
eelto  iiii(]ue  sentence  de  mort.  Quel  sujet  de 
confusion  pour  loi,  qui,  ayant  mérité  tant  de 
lois  d'être  condamnée  à  la  mort  éternelle,  re- 
fuses do  supporter  les  peines  légères  que  lo 
Seigneur  t'invoie  pour  expier  tes  péchés! 
Adresse-toi  donc  à  ton  Sauveur,  et  dis-lui  du 
fond  du  cœur  : 

O  mon  souverain  bien,  tout  couvert  de 
confusion  à  la  vue  de  l'amour  qui  vous  porte 
à  accepter  pour  moi  cette  injuste  sentence  de 
mort,  je  rougis  de  n'avoir  pu  me  résigner 
jusqu'à  présent  à  souffrir  la  moindre  chose 
pour  vous.  J'en  éprouve  une  profonde  dou- 
leur, et  je  me  propose  de  supporter  à  l'ave- 
nir les  injures  et  les  offenses,  sans  en  con- 
server aucun  ressentiment,  en  me  rappelant 
que  mes  péchés  mériteraient  des  peines  bien 
plus  grandes.  Pater,  Ave,  (iloria. 

f  Miserere  nostri  ,  Domine,  i^  Miserere 
nostri. 

^  Et  fidciiuni  animœ  per  misericordiam 
Dei  requiescanl  in  pacc.  i^  Amen  (l). 

En   allant  d'une  station  à  l'autre,  on  peut 
dire  : 

Saillie  Mère,  failes  que  les  Saiicta  mater,  islud  agas, 

pl:iiesile  moiiSauveursoienl  Cnicitixi  lige  plagas 
a  jaiiiai.s  gravées  dans  iiiun  Cordi  iiieo  valide, 
coeur. 

II'  STATIO». 

Jésus  porte  sa  croix. 

Adoiamus  te,  etc.,  comme  à  la  première 
slallon. 

Considère,  ô  mon  âme.  avec  quel  empres- 
seineiU  Jésus  porte  le  fardeau  de  sa  croix.,  et 
rougis  de  te  laisser  aller  à  ritnpalicnce  et 
aux  murmures  pour  quelques  légères  tribu- 
lations; accompagne  au  moins  une  fois  Ion 
Sauveur  chargé  de  la  croix,  et  dis-lui  avec 
amour  : 

Je  suis  vraiment  confus,  ô  mon  Sauveur, 
de  vous  voir  embrasser  amoureusement  celte 
croix  que  mes  iniquités  ont  rendue  si  pe- 
sante, tandis  que  je  refuse,  moi,  de  porter 
les  croix  légères  que  vous  me  préparez  avec 
tant  d'amour;  je  vous  eu  demande  humble- 
ment pardon,  vous  priant  de  me  donner  la 
force  de  souffrir  désormais  avec  joie,  par 
amour  pour  vous. 

Pater,  etc.,  comme  à  la  première  station. 

111"^   STATION. 

Jésus  tombe  pour  la  première  fois. 
Adoramus   le,  etc.,  comme  à  la  première 
sluiion. 

Considère,  ô  mon  âme,  les  outrages  et  les 


PAS 


ll.">0 


injures  dont  on  accable  ici  Ion  Sauveur,  qui 
cependant  se  lait  et  les  supporte  pour  l'amour 
de  loi  :  et  loi,  lorsque  tu  as  à  souffrir  quel- 
que infirmité  ou  quelque  douleur,  que  d'ini- 
|)alienccs!  que  de  plaintes!  Ahl  sois  confon- 
due à  la  vue  d'un  tel  exemple,  et  prie  ainsi 
Jésus  : 

O  mon  aimable  Jésus  ,  vous  me  voyez  à 
vos  pieds,  pénétré  de  douleur  de  vous  avoir 
si  souvent  olYnisé  par  mes  impatiences  ; 
ucrordez-moi  l;i  grâce  de  me  relever  de  mes 
chutes  passées  el  de  vous  suivre  désormais 
sur  la  route  du  Calvaire,  en  supportant  avec 
résignation ,  par  amour  pour  vous,  toutes 
les  peines  qu'il  vous  plaira  de  m'cuvojer. 

i'ater,  etc.,  comme  à  la  première  station. 

IV'  STATION. 

Jésus  rencontre  sa  sainte  Mère. 

Adoramus  te,  etc.,  comme  à  la  première 
station. 

Ah!  quelle  douleur  poignante  transperça 
le  cœur  de  Marie  dans  cette  cruelle  rencon- 
trol  qui  pourrait  rendre  tout  ce  que  souffrit 
Jésus  dans  ce  moment!  Pleure  ici,  ô  mon 
âme;  el,  ptnétrée  d'une  vive  douleur,  efforce- 
loi  de  consoler  la  Mère  et  le  Fils,  en  disant  : 

Vous  voyez  devant  vous,  Vierge  sainte,  co 
coupable  qui,  par  ses  péchés,  a  livré  voire 
divin  Fils  aux  mains  de  ses  bourreaux  et  a 
enfoncé  le  glaive  de  douleur  qui  perce  voire 
cœur  maternel.  J'en  ai  un  vif  regret,  cl  j'en 
sollicite  le  paidon  de  vous  el  de  votre  divin 
Fils.  Miséricorde,  ô  Vierge  sainte!  ô  mou 
Jésus,  miséricorde  1 

Pater,  etc.,  comme  à  In  première  station. 

V«  STAT.OR. 

Simon  leCyréiiéen  aide  Jésus  à  porlcrsa  croix. 

Adoramus ,  elc.  ,  comme  à  la  première 
station. 

Considère,  ô  mon  âme,  combien  le  Cyré- 
néen  se  rendit  coupable  envers  J  "lis  en  ne 
portant  la  croix  qu'avec  répugnance  el  par 
force  :  hélas!  tu  l'offenses  bien  plus  encore, 
en  cherchant  â  te  soustraire  aux  croix  qu'il 
l'envoie  ou  en  ne  les  porlant  que  par  con- 
trainte; déteste  aujourd'hui  la  faiblesse,  en 
dis.'iul  : 

O  mon  Jisus,je  l'avoue,  plus  ingrat  jusqu'à 
présent  que  le  (pyrénéen. je  n'ai  porté  que  par 
force  la  croix  des  Iribulalions,  el  j'.ii  souvent 
refusé  de  souffrir  par  amour  pour  vous.  Je 
reconnais  maintenant  ma  faute;  je  vous  en 
demande  pardon  du  fond  de  mou  cœur,  et  jo 
vous  supplie  de  m'accorder  la  grâce  de  souf- 
frir enfin  désormais  avec  patience  loules  les 
peines  qu'il  vous  plaira  de  m'envoyer. 

Pater,  etc.,  comme  à  la  première  station. 

VI'  STATION. 

La  Véronique  essuie  le  visage  de  Jésus. 

Adoramus  ,  elc. ,  comme  à  la  première 
station. 

Réfléchis,  ô  mon  âme,  à  la  bonté  de  lo» 
Sauveur,  qui  récompense  l'acte  de  charité  d« 


(I)  On  a  déjà  dit  que  ces  prières  ue  sont  pas  obligatoires. 


il  51 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  1152 


celte  pieuse  fcinme  en  imprimant  les  traits 
de  sa  divine  l'ace  sur  le  voile  dont  elle  avait 
essuyé  son  visage  couvert  de  sueur  ol  de 
sang.  Alil  si  tu  t'élevais  fréquemment  par 
dos  actes  d'amour  vers  ce  divin  Sauveur,  qui 
est  ton  souverain  bien,  il  en  agirait  de  même 
avec  toi  et  le  formerait  à  sa  divine  ressem- 
blance. Il  faut  maintenant  lui  donner  toutes 
les  affections,  en  disant  : 

O  mon  Sauveur,  je  confesse  que  si  je  ne 
vous  porte  pas  encore  gravé  dans  mon  cœur 
en  traits  ineffaçables,  c'est  à  mon  peu  d'em- 
pressement à  compatir  à  vos  douleurs  que 
je  dois  l'atlribuer.  Je  déteste  ma  dureté  pas- 
sée et  je  prends  la  résolution  de  méditer  sou- 
vent désormais  vos  cruelles  souffrances,  afin 
de  conserver  à  jamais  le  souvenir  de  tout  ce 
que  vous  ave/  fait  pour  moi. 

Tatcr,  etc.,  comme  à  la  première  slation. 

VII"^  STATION. 

Jésus  lonibe  une  seconde  luis. 

Adoramus ,  etc.  ,  comme  à  la  première 
slation. 

Ne  vois-tu  pas,  ô  mon  âme,  que  c'est  Ion 
orgueil  qui  cause  cette  seconde  chute  de 
Jésus-Christ?  C'est  ainsi  que,  pour  l'élever 
toi-même,  lu  as  jeté  à  terre  et  foulé  aux 
pieds,  pour  ain.»;!  dire,  le  Roi  de  gloire.  Ah  ! 
pleure  maintenant,  pleure  cet  orgueil  fu- 
neste; et  pénétrée  de  douleur,  écrie-toi  : 

Oui,  mon  Jésus,  je  déleste  mon  orgueil, 
qui  a  causé  vos  chutes,  cl  je  veux  désormais 
ni'abaisser  au-dessous  de  toutes  les  créatu- 
res, reconnaissant  humblement  que  je  ne 
mérite  que  le  mépris.  Aidez  -  moi ,  ô  mon 
Jésus,  et  apprenez-moi  à  m'humilier. 

l'ater,  etc.,  comme  à  lu  première  station. 

VIII'  STATION. 

Jésus  console  les  femmes  de  Jérusalem. 

Adoramus  ,  etc. ,  comme  à  la  première 
Station. 

Considère  ici,  ô  mou  âme,  que  les  larmes 
qu'on  répand  pour  Jésus,  et  les  consolations 
divines  dont  elles  sont  la  source,  sont  insé- 
parables. Si  tu  n'as  pas  été  consolée  jusqu'à 
présent ,  c'est  que  lu  n'as  pas  encore  ré- 
pandu de  larmes  sur  les  souffrances  de  Ion 
Sauveur. 

O  mon  aimable  Jésus,  je  reconnais  que  je 
dois  pleurer  mes  péchés  ;  je  les  déleste , 
comme  la  cause  de  vos  souffrances.  Daignez 
agréer  mes  larmes  ,  comme  vous  agréâtes 
telles  des  saintes  femmes  de  Jérusalem,  afin 
que  je  puisse  être  consolé  par  vous  mainte- 
nant cl  à  l'heure  de  ma  murt. 

Pater,  etc.,  comme  à  lu  première  staiio7i. 

IX'   STATION 

ésus  lonibe  pour  la  iroisiénie  fois 
Adoramus ,  etc.  ,    comme    à    la   première 
station. 

Considère,  ô  mon  âme,  que  Jésus,  chargé 
de  les  énormes  péchés  ,  succombe  sous  le 
poids  de  les  ingratitudes.  Prends  donc  la  ré- 
solulion  d'y  meltre  un  terme,  pour  soulager 
ton  Sauveur.  O  mon  aimable  Jésus,  il  n'est 
que  trop  vrai  que  c'est  mon  ingratitude  qui 


a  été  la  cause  de  vos  chutes  ;  je  la  déteste  du 
foiul  de  mon  cœur,  et  je  me  propose  di'  cor- 
respondre à  vos  grâces  du  mieux  qu'il  me 
sera  possible.  Aidez-moi  vous-même  à  me 
relever,  ô  mon  Jésus,  et  ne  souffrez  pas  que 
je  fasse  de  nouvelles  chutes. 
Pater,  etc.,  conune  à  la  première  station. 

X'  STATION. 

Jésus  est  dépouillé  et  abreuvé  de  liel. 

Adoramus ,  etc. ,  comme  à  la  première 
stalion. 

Uéfléehis,  ô  mon  âme,  à  tout  ce  qu'eut  à 
souffrir  ici  la  modestie  virginale  de  Jésus- 
Christ,  au  fiel  et  au  vinaigre  dont  on  abreuva 
ses  lèvres  divines.  Jésus  se  laisse  dépouiller 
pour  expier  tes  impuretés,  le  luxe  et  la  vanité 
cletes  vêlements, qui  t'oiildépouilléede  la  rolic 
d'innocence;  s'il  souffre  l'amertume  du  fiel 
et  du  vinaigre,  c'est  pour  expier  les  intem- 
pérances et  Ion  excessive  délicatesse. 

O  mon  Sauveur,  je  déteste  et  je  pleure  nies 
pensées  de  vanité,  mes  mauvais  désirs,  tou- 
tes mes  affections  mondaines;  faites-moi  la 
grâce  d'être  désormais  tempérant  el  modeste 
dans  la  seule  vue  de  vous  plaire. 

Pater,  etc.,  comme  à  la  première  station. 

XI^    STATION. 

Jésus  est  cloué  a  la  croix. 

Adoramus ,  etc.  ,  comme  à  la  premier» 
station. 

Hélas  I  mon  âme,  les  clous  aigus  qui  per- 
cèrent les  pieds  el  les  mains  de  ton  Jésus  ne 
sont  autre  chose  que  les  passions  déréglées; 
la  volonté  perverse  esl  le  marteau  qui  les 
enfonça.  Demande  au  moins  pardon  et  misé- 
ricorde, en  disant  : 

O  Jésus  crucifié  par  amour  pour  moi,  je 
vous  demande  humblement  pardon  de  mes 
péchés  el  de  mes  ingratitudes;  non.  je  ne 
vous  crucifierai  plus  de  nouveau  :  puisse  ma 
volonté  être  crucifiée  avec  vousl  puissé-je, 
en  prenant  la  ferme  résolution  de  ne  plus 
pécher  ,  mourir  de  douleur  de  vous  avoir 
offensé  1 

Pater,  etc.,  comme  à  la  première  station. 

XII  ^STATION. 

Jésus  meurt  sur  la  croix. 

Adoramus,  etc.,  comme  à  la  première  sta- 
lion. 

Réfléchis,  ô  mon  âme,  à  l'amour  ineffable 
de  Jésus  qui  avant  de  mourir,  prie  pour  ses 
bourreaux  et  pour  toi  en  particulier,  tandis 
que  tu  refuses  de  pardonner  une  injure,  ou 
une  parole  piquante  !  Cependant,  nou-seule- 
ment  lu  as  offensé  Jésus,  mais  tu  l'as  cruci- 
fié ,  tu  l'a  mis  à  mort  !  Rougis,  ô  mou  âme, 
de  la  couduile  i)assée,  mais  ne  te  laisse  pas 
aller  au  découragement;  aie  plutôt  recours 
à  ton  miséricordieux  Sauveur,  il  agréera  ton 
repentir. 

C'en  est  fail,  ô  mon  divin  Rédempteur,  a 
l'exemple  de  voire  immense  charité,  je  par- 
donne du  fond  de  mon  cœur  à  tous  ceux  qui 
m'ont  offensé;  je  vous  demande  pardon  à 
vous-même  d'avoir  si  longtemps  tardé  à  hi 
faire  ;  désormais  je  veux  rendre  le  bien  pour 


H53 


PAS 


PAS 


1 1.)'* 


le  mal,  et  mcrilor  par  là  (rcnlcmlre  un  jour 
sortir  de  voire  bouclie  ces  ronsolanlcs  paro- 
les :   Vous  serez  aiijourd'Iiui  avec  moi  dans 
le  paradis. 
Pater,  etc.,  comme  à  la  première  station. 

XIII'  STATION . 

Jésus  est  (liHachô  de  la  croix  et  remis  à  sa  Mère. 

Adoramas, etc. ,commeàlapremièrestntion. 

O  mon  ânic,  quelle  douleur  dut  éprouver 
Marie  lorsque  l'on  retnil  le  corps  de  son  Fils 
enlre  ses  bras  1  Hélas!  tu  as  renouvelé  celle 
douleur,  toutes  les  fois  que  tu  as  reçu  ca 
corps  adorable  dans  la  sainle  communion 
sans  être  bien  préparée.  Deinandes-en  pardon 
à  Jésus  et  ;\  Marie,  en  disant  : 

H  n'est  que  trop  vrai,  Vierge  sainte,  que 
j'ai  renouvelé  vos  douleurs,  en  m'approcliant 
de  la  table  sainte,  sinon  en  élat  de  |)éché 
mortel,  du  moins  avec  des  dispositions  bien 
insuffisantes  ;  j'en  ai  le  plus  vif  regret,  et  je 
m'engage  à  mettre  désormais  tous  mes  soins 
à  me  préparer  de  mon  mieux  à  recevoir  vo- 
tre divin  Fils  dans  mon  cœur. 

l'aler,  etc.,  comme  à  la  première  station. 

Xl\'  STATION. 

.lôsus  est  mis  dans  le  sépulcre. 

Adoramus ,  etc. ,  comme  à  la  première 
.liât  ion. 

Considère,  ô  mon  âme,  que  le  sépulcre  de 
Jésus  était  un  sépulcre  neuf,  et  ((uc  son  corps 
adorable  n'y  fut  déposé  qu'après  avoir  été 
oint  des  parfums  les  plus  précieux  ;  mais 
toi,  comment  serais-tu  pour  Jésus  un  sépul- 
cre neuf,  puisque  lu  as  été  la  demeure  du 
péché  ? 

Il  est  vrai,  mon  Sauveur,  que  mon  cœur  a 
été  jusqu'ici  un  sépulcre  plein  de  péchés  et 
d'imperfections;  mais  je  viens  avec  une  vive 
contrition  vous  demander  un  cœur  nouveau, 
un  cœur  pur  que  je  veux  sanctifier  par  le  sou- 
venir de  votre  passion  et  la  bonne  odeur  des 
vertus,  afin  que  vous  y  fassiez  continuelle- 
ment votre  demeure. 

l'ater,  etc.,  comme  à  la  première  station. 

On  peut  terminer  en  récitant  un  Pater,  un 
Ave  et  un  Gloria  Patri,  pour  les  intentions 
de  l'Eglise  (  Edit.  de  IS'ti,  à  Rome  ). 

§  II.  Indulgence  accordée,  à  perpétiiilé,  à  loul  fidèle  qui 
fer.!,  avec  dévotion,  l'exercice  suivant,  en  l'honneur  de 
la  douloureuse  agonie  de  Nolre-Seignour  Jésus-Christ. 

indulgence  de  trois  cents  jours  pour  cha- 
que fols  (1). 

N.  B.  Cette  indulgence  est  applicable  aux 
âmes  du  purgatoire. 

EXERCICE 

f  Deus,  in  adjutoriura   meum  intendc  ;   i^ 
Domine,  ad  adjuvandum  me  fostina. 
(îloria  Patri,  et  Filio,  etc. 

PAROLES  DE  JÉSUS-CHRIST,  SLR  LA  CROIX 

1"   PABOLE. 

Mou  Père,  pardonnez-leur,  car  ds  ne  savent  ce  qu'ils  font. 
f  Adoramus  le,  Christe,  et  benedicimus 


libi  ;  !Î|  Onia  pcr  sanclam  crnccni  luain  rede- 
misti  iiiundum. 

Divin  Jésus,  qui,  pour  l'amour  de  moi, 
avez  souffert  sur  la  croix  la  plus  cruelle  ago- 
nie, afin  d'acquiller  par  vos  souffrances  les 
dettes  quej'a\iiiscontraelées  par  mes  péchés, 
et  dont  1,1  l)on(  he  divine  s'ouvre  pour  solli- 
ciler  mon  piirdon  auprès  de  la  justice  éler- 
nelle  de  voire  Père  ;  prenez  pitié  de  tous  les 
fidèles  agonisants;  jiyez  pitié  de  nv)i-méme, 
lorsque  je  serai  réluilàcel  étal.  Donnez-nous, 
nous  vous  en  conjurons  par  les  mérites  de 
votre  sangprécieux  rép.indu  pournoiresalut, 
une  douleur  de  nos  péchés  tellement  vive,  que 
nous  puissions  remettre  avec  confiance  nos 
âmes  danslo  sein  de  votre  infinie  miséricorde. 

Ici  l'on  dit  trois  Gloria  Patri,  puis  Ion 
ajoute  : 

.Miserere  nosiri.  Domine,  miserere  nostri. 

Mon  Dieu,  je  crois  en  vous,  j'espère  en 
vous,  je  vous  aime  et  je  me  repens  de  vous 
avoir  offensé  par  mes  péchés. 

Il'  PAROLE. 

Aujourd'hui  vous  serez  avec  ir.oi  dans  le  paradis. 

Adoramus,  etc. 

Divin  Jésus,  qui,  pour  l'amour  de  moi, 
avez  souffert  sur  la  croix  la  plus  cruelle  ago- 
nie, et  qui  avez  récompensé  avec  tant  de 
promptitude  et  de  libéralité  la  foi  du  bon 
larron  qui,  au  milieu  même  de  vos  humilia- 
tions, vous  reconnut  pour  le  Fils  de  Dieu,  lui 
promettant  que  le  jour  même  il  serait  avec 
vous  dans  le  paradis  ;  prenez  pitié  de  tous  les 
fidèles  agonisants  et  de  moi-même,  (|uaMd  je 
serai  reduil  à  cet  étal.  Donnez-nous,  nous 
vous  en  conjurons  par  les  mérites  de  votre 
sang  précieux,  une  foi  assez  constante  et 
assez  ferme  pour  qu'.iucune  suggestion  du 
démon  ne  puisse  la  f.iire  chaneeler,  afin  que 
nous-mêmes  ayons  part  aux  récompenses 
célestes. 

Trois  Gloria  Patri.  Miserere  ,  etc.  Moa 
Dieu,  etc. 

III'  l'ABOLF.. 

Voila  votre  mère,  voilà  volre  lils. 

Adoramus,  elc 

Divin  Jésus,  qui,  pour  l'amour  de  moi, 
avez  souffert  sur  la  croix  la  plus  cruelle 
agonie  ,  et  qui  ,  oubliant  vos  douleurs  , 
nous  avez  laissé,  pour  gage  de  votre  amour, 
votre  très-sainte  Mère,  afin  que  par  sa  mé- 
diation nous  puissions  recourir  à  vous  dans 
nos  besoins  avec  plus  de  confiance  ;  prenez 
pitié  de  tous  les  fidèles  agonisants  et  de 
moi-même,  lorsque  je  serai  réduit  à  cet  état. 
Donnez-nous,  nous  vous  en  conjurons  parle 
marty  re  intérieur  de  cet  te  mère  bien-aimée, une 
ferme  espérance  dans  les  mérites  infinis  de 
votre  sangprécieux,  afin  que  nous  puissions 
nous  soustraire  à  la  condamnation  élernelle 
que  nous  avons  méritée  par  nos  péchés. 

Trois  Gloria  Patri.  Miserere ,  etc.  Mon 
Dieu,  etc. 


(1)  Pie  VIT,  rescrit  du  26  août  181-1,  rendu  par  l'organe 
de  Son  Eniinence  le  cardinal  préfet  de  la  sacrée  congréga- 
tion des  Kites.  On  conserve  le  rescril  original  dans  les  ar- 


chives de  la  sacrée  congrégation  des  Rites  ;  une  copie  au- 
Ihenlique  est  déposée  au  secrétariat  de  la  sacrée  congré- 
gation des  Indulgences. 


1155 


DICTIONNAIRE  DKS  CERICMONIES  El   TES  RITES  SACRES. 


ma 


IV«  PAROLE. 

Mon  Dieu,  mon  Dieu,  pourquoi  m'avez-vnus  abanilonné? 

Ailorarnus,  elc. 

Divin  Jésus,  qui,  pour  l'amour  de  moi, 
avrz  voulu  souffrirsurla  croixla  plus  cruelle 
agonie,  et  joindre  les  pcinos  de  l'esprit  aux 
douleurs  du  corps,  en  supportant  avec  une 
résignalion  admirable  le  cruol  abandon  de 
votre  Père  clcrnci  ;  ayez  pitié  de  tous  les 
fidèles  agonisants  et  de  moi-même,  quand 
je  me  trouverai  réduit  à  cet  état.  Accordoz- 
nous,  nous  vous  en  conjurons  par  les  méri- 
tes de  voire  sang  précieux,  la  grâce  de  souf- 
frir avec  patience  les  douleurs  et  les  angois- 
ses de  l'agonie,  afin  qu'en  unissant  nos  souf- 
frances aux  vôtres,  nous  puissions  participer 
à  votre  gloire  pendant  toule  l'élornité. 

Trois  Gloria  Patri.  Miserere ,  etc.  Mon 
Dieu,  elc. 

V'  PAROLE. 

J'ai  soir. 

Adoramus,  elc. 

Divin  Jésus,  qui,  pour  l'amour  de  moi, 
avez  souffert  sur  la  croix  la  plus  cruelle 
agonie,  et  qui,  non  content  de  tant  de  tour- 
ments et  d'opprobres,  auriez  voulu  en  souf- 
frir encore  davantage,  si  vou^  avirz  pu  assu- 
rer par  ce  moyen  le  salut  de  tous  les  bommcs, 
vous  nous  apprenez  par  celte  mystérieuse 
parole  :  J'iii  soif,  que  le  torrent  de  douleur 


VU'    PAROLE 

.Mon  Père,  je  remets  mon  esprit  entre  vos  mains. 

Adoramus,  elc. 

Divin  Jésus,  qui,  pour  l'amour  de  moi, 
avez  soutien  sur  la  croix  la  plus  cruelle 
agonie  ,  et  qui .  pour  ronsommer  on  si  grand 
sacrifice,  vous  êtes  résigné  à  la  volonté  de 
voire  Père  céleste  en  remettant  votre  esprit 
entre  ses  mains  avant  de  baisser  la  léto  pour 
rendre  le  dernier  soupir;  a>ez  pitié  de  tous 
les  fidèles  agonisants  ;  ayez  pitié  de  M)oi- 
iiiéme  ,  quand  je  serai  réduit  à  cet  élal.  Don- 
nez-nous, dans  noire  agonie,  nous  vous  en 
conjurons  par  les  niériles  de  voire  sang  pré- 
cieux, une  entière  conformité  à  \otre  ilivine 
volonié,  afin  que  nous  soyons  également 
prêts  à  vivre  ou  à  mourir,  selon  voire  bon 
plaisir,  et  que  nous  ne  désirions  rien  aulre 
chose  que  de  voir  s'accomplir  en  nous 
votre  adorable  volonté. 
Trois  Gloria.  Miserere,  etc.  Mon  Dieu,  etc 

Prière  à  la  sainte  Vierge  de  douleurs 

Très-sain'.e  mère  de  douleurs,  nous  vous 
en  supplions  par  le  cruel  martyre  que  vous 
endurâtes  pendant  les  trois  heures  <|ue  dura 
l'agonie  de  votre  divin  Fils,  daignez  nous 
assister  tous  dans  noire  agonie  ,  nous  qui 
sommes  les  enfanls  de  vos  douleurs ,  afin  que 
par  votre  puissante  intercession  nous  puis- 

de   voire   passion    n'a    pu   éteindre   la   soif     sions  passer  du  lit  do  la  mort  au  ciel  pour  y 

ardente   de   notre  salut   qui   dévorait    votre      chanter  vos  louanges 


ciEur;  ayez  pitié  de  tous  les  fidèles  agonisants 
et  de  moi-même,  quand  je  me  trouverai  ré- 
duit à  cet  état.  Allumez  dans  nos  cœurs, nous 
vous  en  conjurons  par  les  mérites  de  voire 
sang  précieux,  le  feu  sacré  de  la  charité,  afin 
qu'ils  ne  soupirent  plus  qu'après  le  moment 
de  s'unir  à  vous  pour  toute  une  éternité. 

Trois  Gloria  Patri.  Miserere,  etc.  Mou 
Dieu,  etc. 

VI'  PAROLE 

Tout  est  consommé. 

Adoramus,  elc. 

Divin  Jésus,  qui,  pour  l'amour  demoi,  avez 
souffert  sur  la  croix  la  plus  cruelle  agonie, 
et  qui ,  du  haut  de  celte  chaire  de  vérité 
nous  apprenez  que  vous  avez  consommé 
l'œuvre  de  notre  rédemplion,  et  que  d'enfants 
de  colère  et  de  perdilion  nous  sommes  deve- 
nus les  enfanls  de  Dieu  et  les  héritiers  du 
ciel;  ayez  piiié  de  tou.s  les  fidèles  agonisants 
et  de  moi-ménie.  quand  je  me  trouverai  ré- 
duit à  cet  état.  Détachez-nous  eutièremcnl, 
nous  vous  en  prions  parles  mérites  de  votre 
précieux  sang,  du  monde  et  de  nous-mêmes, 
et  accordez-nous  au  moment  de  notre  ago- 
nie la  grâce  de  vous  offrir  du  fond  du  cœur 
le  sacrifice  de  notre  vie  en  expialion  de  nos 
péc' 


Trois    Gloria  Patri.   Miserere,  elc. 
Dieu,  etc. 


Mon 


Ici  l'on  dit  trois  Ave,  Maria,  puis  l'on 
ajoute  : 

Marie,   mère    de   Dieu,  Maria,  maler  gialiae, 

mère  de  miséricorde,  pro-  Mater  iiii^ericordia', 

légez-nous  contre  l'ennemi.  Tu  nos  al)  lioste  protège 

et  recevez-nous  à  l'heure  El  liora  mortis  suscipe. 
de  la  inort. 

f  De  la  mort  subite  et  imprévue,  ^  Dé- 
livrez-nous, Seigneur. 

y  Des  embûches  du  démon,  i\  Délivrez- 
nous  ,  Seigneur. 

y  De  la  mort  éternelle ,  ^  Délivrez-nous, 
Seigneur. 

Prioi\s. 

0  Dieu,  qui,  pour  le  salut  du  monde,  nous 
avez  laissé  tout  à  la  fois  un  exemple  cl  un 
secours  dans  la  mort  douloureuse  de  votre 
Fils,  accoidez-nou»,  nous  vous  en  conju- 
rons ,  la  grâce  de  mériter  ,  au  moment  de 
notre  mort,  de  participer  aux  fruits  d'une  si 
ineffable  charité  ,  cl  d'avoir  part  à  la  gloire 
de  notre  Rédempteur  ;  par  le  même  Notrc- 
Scigneur  Jésus-t^hrisl.  Ainsi  soil-il. 

On  termine  par  les  trois  oraisons  jacula- 
toires :  Jésus,  Marie  et  Joseph,  etc.,  que 
l'on  trouve  à  la  col.  200 

§  m.  Indulgences  accordées,  à  perpétuité,  à  tout  fiJWe 
qui  pralique  la  dévotion  des  trois  heures  d'agonie  de 
Notre-Seigneur  .lésus-Ctirlsl ,  le  vendredi  saint  el  le 
dernier  vendredi  de  chaque  mois  (I). 
1°  Indulgence  plénière  à  tout  fidèle  qui. 


(I)  Cette  dévotion, dont  le  but  est  d'honorer  la  mémoire 
des  trois  heures  d'agonie  de  Notre-Seigneur,  il  de  lui 
lémoi.^ner  noire  reconnaissance,  au  jour  cl  i»  1  heures 
mêmes  où  il  endura  ces  souffrances  pour  l'amour  de  nous, 
doit  son  origine  au  P.  Alphonse  Messia,  de  la  con)pegai« 


de  Jésus  <!"'  mourut  à  Lima  (Pérou),  le  4  janvier  1752. 
nie  se  pratique  dans  lieaucoup  d'églises  à  Koino,  où  elle 
.s'est  introduite  depuis  l'an  t?88,  cl  est  connue  niaiwteiianl 
d.ins  toule  la  catliolieilé 


n.'.T 


PAS 


élaiil  vraiment  coniril,  so  sera  confessé  et 
iiura  communié  le  jeudi  saini,  ou  qui  aura  la 
foriiu'  résolution  d'approdicr  des  saircnuuls 
dans  la  semaine  de  l'ù(iiies ,  pourvu  que  ,  le 
jour  de  sa  communion,  i!  prie  selon  les  in- 
tentions de  l'Eglise,  cl  qu'il  pratique  la  dé- 
votion des  trois  heures  d'agonie,  le  veiidiedi 
saint.  Cette  dévotion  consiste  il  consacrer 
trois  iieurcs  de  suite  (de  midi  à  trois  heu- 
res), à  méditer,  selon  sa  propre  capacité, 
sur  les  souflrauccs  de  Notre-Seigneur  pen- 
dant les  trois  heures  de  son  agonie  sur  la 
croix,  ou  sur  les  sept  paroles  ()u'il  prol'era 
pendant  ce  temps  ;  ou  bien  à  réciter  des  psau- 
mes ,  des  hymnes  el  autres  prières.  On  peut 
faire  cet  exercice,  soit  en  public,  soit  en  par- 
ticulier; soit  sous  la  direction  d'un  prêtre, 
soit  avec  le  secours  d'un  livre  approuvé  «lui 
traite  de  ce  sujet. 

•1°  Indulgence  de  deux  cents  jours,  pour 
tous  les  autres  vendredis  de  l'année  ,  pour 
tout  fidèle  qui  fera  ,  ces  jours-là  ,  pendant  un 
certain  espace  de  temps,  des  méditations  ou 
des  prières  en  l'honneur  de  l'agonie  de  Notrc- 
Seigneur  Jésus-Christ. 

.3"  Indulgence  plénière  le  dernier  vendiedi 
de  cha()ue  mois,  pour  tout  fidèle  qui,  ayant 
médité  et  prié,  comme  il  vient  d'être  dit  ,  les 
vendredis  précédents  du  même  mois,  prati- 
quera ,  ce  jour-là,  la  dévotion  des  trois  heu- 
res d'agonie  de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ, 
de  la  manière  indiciuée  pour  le  vendredi 
saint,  pourvu  qu'il  se  soit  confessé  cl  ail 
communié  le  même  jour,  on  qu'il  le  fasse  dans 
la  semaine  suivante  :  dans  les  deux  cas,  ou 
doit  prier,  le  jour  de  la  communion  ,  selon 
les  intentions  de  l'Eglise  (t). 

N.  B.  Les  indulgences  plénicres  ci-dessus 
sont  applicables  aux  âmes  du  purgatoire. 

|IV.  Indulgences  accordées,  a  pei'|iétuilé,  à  tout  fidèlo 
qui  récitera,  avec  dévolion,   les  [jrières  suivantes,  en 
l'Iioiuieur  des  cinq  plaies  de  Notre-Seigneur  Jé^us- 
nrisl. 

1°  Indulgence  de  cent  jours  pour  chaque 
fois. 

2  Indulgence  plénière,  deux  fois  par  an, 
pour  quiconque  les  aura  récitées  au  moins 
dix  fois  par  mois  ,  savoir  :  le  'S  mai ,  fêle  de 
l'Invention  de  la  croix  ,  el  le  14  seplembre  , 
Ictc  de  son  Exaltation,  pourvu  que,  ces  jours- 
là,  on  se  confesse,  on  communie  el  on  prie 
selon  les  intentions  de  l'Eglise. 

3'  Indulgence  de  sept  ans  et  sept  quaran- 
taines ,  chaque  jour,  pour  tout  fidèle  qui  les 
récitera  tous  les  jours ,  depuis  le  dimanche 
de  la  Passion  jusqu'au  samedi  saint  inclusi- 
vement. 

h-°  Indulgence  plénière  pour  tout  fidèle  qui, 
ayant  récité  ces  prières  tous  les  jours  pen- 
dant les  deux  dernières  semaines  du  carême, 
el  s'élaut  confessé,  communiera  le  jour  de 
Pâques  et  priera  selon  les  intentions  d  ■  l'E- 
glise [2). 

iV.  B.  Ces  indulgences  sont  applicables  aux 
âmes  du  purgatoire. 

|1)  l^iiï  VU,  Hiom  piopiio.  Décret  Urbis  et  orbis  de  la 
sacrée  cougrégalion  des  Indulgences,  du  U  léyrier  t8l3 


p.\s  n,s3 

PRiÈni^s. 

Acte  de  conlrilion. 

Prosterné  devant  vous,  A  Jésus  crucifié, 
aimable  Uédempleur  de  oii>n  âme  ,  je  me  re- 
proche (le  vous  avoir  altaclic  à  la  croix  tou- 
tes les  fois  que,  par  une  monstrueuse  ingra- 
titude, je  n'.ii  pas  cr.iinl  de  eoinmeltre  îles 
péeliés  graves.  0  mon  Dieu,  mon  souverain 
bien,  digne,  p:ir  mis  liienfiits  eonliuuels,  de 
toutes  les  ati'cclioiis  de  mou  cœur,  ((lie  je 
voudrais  donc  ne  vous  avoir  jamais  offensé  1 
mais  ,  iiélas  !  cela  ne  dépend  plus  de  moi 
niainlenant.  .\hl  du  moins,  je  déteste  mes 
péchés  passés,  el  j'ai  un  extrême  regret  d'a- 
voir ainsi  outragé  votre  bonté  infinie  ;  à  ge- 
noux à  -vos  pieds  ,  je  [irends  la  résolulioii 
de  comjKitir  à  vos  douleurs  ,  de  vous  re- 
mercier, de  vous  demander  le  pardon  de  mes 
crimes  <t  la  grâce  de  les  réparer  ,  en  disant 
du  fond  de  mon  cœur  : 

À  la  première  plaie,  du  pied  gaucbe. 

.ie  vous  adore,  Irès-saintc  plaie  du  pied 
gauche  de  mon  Sauveur;  je  compatis,  o  mon 
Jésus,  à  la  cruelle  douleur  que  vous  avez 
ressentie;  je  vous  remercie  <le  l'am  uir  avec 
lequel  vous  vous  êtes  fatigué  à  me  chercher 
dans  les  voies  de  la  perdition  ,  au  milieu  de 
mes  péchés  qui,  comme  autant  d'épines,  ont 
fail  couler  votre  sang.  J'ofl'reau  Père  éter- 
nel la  d  luleiir  el  l'amour  de  vôtre  Irès- 
sninto  humanité,  en  expiation  de  mes  crimes 
([ue  je  déleste  avec  une  profonde  el  sincère 
contrition. 

l'aler,  Ave,  Gloria  Patri,  etc. 

Sainte  mère,  faites  que  les  plaies  de  mon 
Sauveur  soient  à  jamais  gravées  dans  mou 
cœur 

A  la  seconde  pWie,  du  pied  droit 

Je  vous  adore  ,  très-sainte  plaie  du  pied 
droit  de  luon  Jésus;  je  compatis,  ô  mon 
Sauveur,  à  la  cruelle  douleur  que  vous  avez 
ressentie;  je  vous  remercie  de  l'amour  avec 
lequel  vous  vous  êtes  laissé  clouer  à  la  croix 
el  avez  voulu  répandre  votre  sang  pour  ex- 
pier mes  égarements  et  les  satisfactions  cou- 
pables de  mes  passions  déréglées.  J'offre  au 
Père  élerncl  la  douleur  el  l'amour  de  votre 
très-sainte  humanité,  je  le  conjure  de  me 
faire  la  grâce  de  pleurer  amèrement  mes  pé- 
chés passés  el  de  persévérer  dans  le  bien  à 
l'avenir,  sans  jamais  me  soustraire  désor- 
mais à  l'obéissance  qui  est  due  à  ses  divins 
commandemenls. 

Pater,  Ave,  Gloria.  Sainte  mère,  etc 

A  la  troisième  plaie,  de  la  main  gauche. 

Je  vous  adore,  Irès-sainle  plaie  de  la  main 
gauche  de  mon  Sauveur;  je  compatis,  ô  mon 
Jésus  ,  à  la  cruelle  douleur  que  vous  avez 
ressentie;  je  vous  remercie  de  l'amour  qui 
vous  a  fail  différer  les  châtiments  éternels 
que  j'avais  mérités  par  mes  péchés.  J'offre 
au  Père  éternel  la  douleur  et  l'amour  do 
votre  très-sainte  humanité ,  et  je  le  supplio 

(2)  Pie  Vil,  rescrit  de  la  sacrée  congrégation  des  In- 
dulgences, du  29  septembre  1807. 


1159  DICTiONN.\mE  OF.S  CKREMONFF.S  ET  DES  RITES  SACRES. 


IICO 


(lo  tn'accordor  la  grjko  de  profiler  des  jours 
(|iii  me  rcstcnl  pour  faire  de  dignes  fruits  de 
péiiitenro.  et  de  désarmer  la  jublice  divine  si 
juslenieiil  irritée  contre  moi. 
Pater,  Ave,  Gloria.  Sainte  mère,  etc. 

A  la  qinliièmc  plaio,  delà  main  droite. 

Je  VOUS  adore,  Irès-sninle  plaie  de  la  main 
droite  di-  mon  Jésus;  je  compatis,  ô  mon 
Sauveur,  à  la  cruelle  douleur  que  vous  avez 
ressentie  ;  je  vous  remercie  de  l'amour  inef- 
fable qui  vous  a  porté  .à  me  eombler  de  bien- 
faits, malgré  mon  ingratitude.  J'offre  au  Père 
éternel  la  douleur  et  l'amour  de  voire  Irès- 
sainle  humanité,  en  le  suppliant  de  <haDgcr 
mon  cœur  et  mes  affections,  afin  qu'à  l'ave- 
nir toutes  mes  actions  soient  conformes  à  sa 
divine  volonté. 

Pater,  Ave,  Gloria.  Sainte  mère,  etc. 

A  la  cinquième  plaie,  du  côté. 

Je  vous  adore,  très-sainte  plaie  du  côté  de 
mon  Jésus  ;  je  compatis ,  ô  mon  Sauveur,  au 
sanglant  outrage  que  vous  avez  éprouvé  ;  je 
vous  remercie  de  l'amour  avec  lequel  vous 
avez  permis  que  l'on  perçât  votre  cœur,  et 
consenti  à  répandre  pour  notre  salut  les  der- 
nières gouttes  de  votre  sang  mêlées  avec 
l'eau.  J'offre  au  Père  éternel  cet  outrage  cl 
l'amour  de  votre  très-sainle  humanité  ,  afin 
d'obtenir  que  mon  âme  entre,  pour  n'en  plus 
sortir,  dans  te  cœur  brûlant  de  charité,  tou- 
jours prêt  à  accueillir  les  plus  grands  pé- 
cheurs. 

Pater,  Ave,  Gloria.  Sainle  mère,  etc. 

Prière  à  Notre-Dame  de  douleuri; 

Sainle  vierge  Marie,  mère  de  Dieu,  mar- 
tyre d'amour  el  de  douleur,  à  la  vue  des 
outrages  dont  on  a  abreuvé  votre  divin  Fils, 
vous  avez  contribué  à  ma  rédemplion.  par 
vos  afflictions  sans  nombre,  et  en  offrant  au 
Père  élernel  votre  Fils  unique  el  le  sien 
comme  un  holocauste  et  une  victime  de 
propiliation  pour  mes  péchés.  Je  compatis  à 
la  cruelle  douleur  que  vous  avez  ressentie; 
je  vous  reiuercie  de  l'amour  presque  infini 
qui  vous  a  fait  sacrifier,  pour  un  pécheur 
comme  moi,  le  fruit  de  vos  entrailles,  Jésus 
vrai  Dieu  el  vrai  homme.  Employez  votre 
intercession  toujours  efficace  auprès  du  Fils 
et  du  Père,  afin  de  m'oblenir  les  grâces  qui 
me  sont  nécessaires  pour  rélorn:er  complète- 
ment mes  mœurs,  ne  plus  criicitier  jiar  de 
nouvelles  iniquités  mon  Sauveur  qui  m'a 
tant  aimé,  persévérer  dans  sa  grâce  jusqu'à 
la  fin,  et  mériter  ainsi  la  vie  èlernellc  par 
les  mérites  de  sa  passion  douloureuse  cl  de 
sa  mort  sur  la  croix. 

Trois   Ave,   Maria. 

Prions. 

Seigneur  Jésus,  Fils  du  Dieu   vivant,   qui 

(I)  Celte  couroniie  est  composée  de  vingt-cinq  petits 
crains  séparés  de  cinq  eu  cinq  p.nr  une  médaille.  Sur  cha- 
;un  des  cinq  petits  grains  ou  récite  un  Gloria  Patii  en 
'honneur  des  cinq  plaies  de  Notre-Seiyneur  Jésui-t'.lirisi  ; 
ïtsur  la  médaille  on  dit  un  Ave,  Maria,  en  l'honneur  de 
Voirc-Daine  des  douleurs,  de  sorte  que  la  couronne  en- 


avez  été  élevé  en  eroiK,  vers  la  sixième 
heure,  pour  la  rédem['lion  des  hommes,  et 
qui  avez  répandu  votre  sang  précieux  pour 
la  rémission  de  nos  péchés,  nous  vous  con- 
jurons humblement  de  nous  ouvrir,  après 
notre  mort,  les  portes  du  paradis,  afin  qtie 
nous  entrions  avec  allégresse.  Seigneur 
Jésus-Christ,  nous  vous  en  supplions,  que 
la  bienheureuse  vierge  Marie,  votre  mère, 
dont  la  très-sainte  âme  fut  percée  d'un 
glaive  de  douleur  au  temps  de  votre  passion, 
intercède  pour  nous  auprès  de  votre  miséri- 
corde, maintenant  cl  à  l'heure  de  notre  mort. 
Ainsi  soit-il. 

§  V.  Indulgences  accordées,  à  perpétuité,  à  tout  fidèle  i|ui 
récitera,  avec  dévotion  el  un  cœur  contrit,  la  couronne 
(les  cinq  plaies  de  Nolre-Scigneiir  Jétus-Christ,  eu  ré- 
nikhissani  il  ces  plaies  sacrées  (1). 

1°  Indulgence  d'un  an,  une  fois  le  jour,  si 
on  la  récite. 

2'  Indulgence  plénière,  trois  fuis  l'an, 
pour  quiconque  réciie  celle  couronne  au 
moins  dix  fois  chaque  mois,  savoir  :  le  3 
mai,  fêle  de  l'Invention  de  la  sainte  croix; 
le  IV  septembre,  fêle  de  son  Exaltation,  et 
un  des  vendredis  de  mars  à  volonté,  pourvu 
que,  ces  jours-là,  étant  vraiment  j'énitent 
el  s'ctanl  confessé,  on  communie  cl  on  prie 
selon  les  intentions  de  l'Eglise. 

L'indulgence  plénière,  indiquée  pour  les 
fêles  de  l'Invcnlion  et  de  l'Exallalion,  peut 
se  gagner  un  des  jours  de  l'oclavc  à  volonté, 
au  lieu  du  jour  même  de  la  fêle. 

3*  Indulgence  de  sept  ans  el  de  sept  qua- 
rantaines chaque  jour,  pour  quiconque  réci- 
tera celle  couronne  tous  les  jours,  depuis  le 
dimanche  de  la  Passion  jusqu'au  samedi  saint 
inclusivement. 

'i  Indulgence  plénière  pour  loul  fidèle  (]ui 
aura  récité  ainsi  la  couronne,  chaque  jour, 
pendant  les  deux  dernières  semaines  du 
carême,  le  jour  où,  s'élant  confessé,  il  fera 
la  communion  paseale,  pourvu  que  le  même 
jour  il  prie  selon  les  inteniions  del'Eglise  i2). 

N.  lî.  Ces  indulgences  sont  applicables 
aux  âmes  du  purgatoire. 

De  plus,  comme  elles  ont  été  accordées  à 
la  demande  de  la  congrégation  des  Clercs  dé- 
chaussés de  la  Passion  de  Noire-Seigneur 
Jésus-Christ,  autrement  dits  les  Piifsionislcs, 
il  faut  pour  qu'on  puisse  les  gagner  d'après 
la  teneur  du  décret  tilé,  que  les  couronnes 
aient  clé  indulgenciées  par  le  R.  P.  général 
(le  cette  congrégation,  à  Rome,  ou  par  un 
autre  prêtre  de  la  même  congrégation,  (jui 
en  ail  reçu  de  lui  le  pouvoir. 

Enfin,  ces  couronnes,  une  fois  qu'elles  ont 
été  indulgenciées,  ne  peuvent  ni  se  vendre, 
ni  se  donner,  ni  se  prêter  à  d'autres  dans 
le  but  de  leur  faire  gagner  les  indulgences, 
conformément  aux  décrets  généraux  de  la 

tière  se  trouve  composée  de  vingt-cinq  Gloria  Palri  el  de 
cinci  Ave.  Maria.  On  la  coninu-nce  |  ar  les  cinq  Gloria 
Puiri,  qu'on  fait  suivre  d'un  Ave.  Maria,  el  ainsi  de  suite. 
(i)  Léon  XII,  décret  Url'is  el  orbii  de  la  sacrée  congré- 
gation des  Indulgences,  du  20  déceiubre  1823. 


\m 


PAS 


P/VT 


1IGÎ 


sacrée  congrégation  des  Indiilpcnccs,  des  6 
février  1637,  5  juin  l'iH,  et  9   (t-vrior  l«-20. 

§VI.  Indulgences  accordées,  li  pcrpiitiiilO,  il  Imil  (iilél^ 
i]iii  récitera,  avec  un  eœiir  coutrit,  l'oraiscm  siiiv:iiiic, 
1  11  y  ajoiilaiit  cinq  l'ulcr,  cinq  Ave  cl  c\ai\  Gloria,  c\i 
riionueiirde  la  passion  et  de  la  monde  Nolr?-ï;eigneur 
Jésus-Clirist  (1). 

1°  Indulgence  de  trois  cents  jours ,  pour 
la  dire  une  fois  le  jour. 

2°  Indulgence  plcnière  pour  quiconque 
l'ayant  récKce  Ions  les  jours  du  mois  ei  s'é- 
lant  confessé,  communiera  un  des  trois  der- 
niers jours  du  mois  et  priera  selon  les  in- 
tentions de  l'Eglise  (2). 

N.  B.  Ces  indulgences  sont  applicables 
aux  âmes  du  purgatoire. 

Plions.  Oremus, 

O  Dieu  qui,    pour  Dcus,  qui    pro  re- 

la     rédemption     des  demptione         mundi 

hommes,  avez  daigné  voiuisli     nasci,    cir- 

naître,  être  circoncis,  cumcidi,     a     Juda>is 

rejeté  par   les    Juifs,  reprobari,     a     .luda 

trahi  par  le  baiser  de  traditoreosculo  tradi, 

.Tudas,  lié  comme  un  vinculisalligari,  sicut 

innocent  agneau  des-  agnus     innocens    ad 

liné     au      sacrifice ,  victimam  duci,  aUiue 

traîné      devant     les  conspectibus    Anna;, 

tribunaux      d'Anne,  Caiphœ,      Pilali      et 

de   Caïphe,  de  Pilate  Herodis      indecenler 

et   d'Hérode,    accusé  offerri,  a  falsis  tcsli- 

par  de  faux  témoins,  bus  accusari,  flagellis 

flagellé,    couvert    de  et  opprobriis   vexari, 

crachats  et  d'oppro-  sputis  conspui,  spinis 

bres,  couronné  d'épi-  coronari ,       colaphis 

nes,souffleléetfrappé  cîedi,    arundine    pcr- 

à  coups    de    rosciiu,  culi,     facie     velari, 

pendant  que,  par  une  vestibus  exui,    cruci 

amère    dérision,    on  clavis  affigi,  in  cruce 

vous    avait    voilé    la  velari,  inter  lalrones 

lace;   qui    vous   éles  deputari,fellcct  aceto 

laissé    dépouiller    de  potari  et  lancea  vul- 

vos  vêlements,  clouer  nerari;   tu,  Domine, 

sur  une   croix   entre  per  has  sanctissimas 

deux  voleurs,  abreu-  pœnas  tuas  quas  ego 

ver  de  fiel  etrie  vinai-  indignus    rccolo,     et 

gre  et   percer    d'une  per  sanctam   crucem 

lance;  je  vous  conjure  et  mortem  tuam   li- 

par  ces  cruelles  souf-  bera    me    (  et    hune 

frances  que  je  consi-  famulum      tuuni    N- 

dcre,  tout  indigne  que  agonizantem,ve/hanr. 

j'en  suis,  et  par  votre  famulam     tuam     iV. 

croix    et  votre  mort  agonizantem  )  a  pœ- 

douloureuse  ,  de    me  nis  infertti,  et  perdu- 

préserver  des  peines  cere     digneris      quo 

de  l'enfer  (  ainsi  que  perduxisti     latronem 

voire     serviteur     ou  tecum       cruciBxum  ; 

votre  servante  iV.  qui  qui    cuni     Paire     et 

est  à  l'agonie),  et  de  Spirilu  sanctovivis et 

me  recevoir  dans  le  régnas,  Amen, 
paradis  où  vous  con- 
duisîtes le  larron  pénitent  qui  était  crucifié 

(1)  On  croil  généralement  que  celte  prière  est  due  à 
sailli  Augustin.  Elle  pcul aussi  se  dire  pour  un  agonisant, 
un  ajoutant  ou  qui  est  entre  parenthèses. 

(2)  l'ie  VII,  décret  de  la  sacrée  congrégation  des  In- 
dulgences, du  2b  août  1829. 

(.j)  Otle  indulgence,  piimiUvemenl  accordée  par  Clé- 
nienl  VIII  et  Bcnoli  .\r\',  a  été  confirmée  et  rendue  pcr- 

DlCTlONNAIRK  DES  RlTES  SACKÉS.  II. 


avec  VOUS,  mon  ..ésus,  qui  vivez  cl  régnez, 
avec  le  Père  et  le  Saint-Esprit,  dans  tous  les 
siècles  dos  siècles.  Ainsi  soit-il. 

Cinq  Pater,  cinq  Ave  et  cinq  Gloria  Patri 

S  VII.  Indulgence  accordée,  à  perpétuité,  à  tout  fidèle 
qui,  i'éluul  confessé  el  nyanl  communié,  récitera,  avec  un 
cœur  contril,  avec  dévotion ,  et  devant  un  crucifix,  ou 
même  une  image  représentml  Jésus  crudité,  U  priiro 
"suivante,  dans  quelque  langue  que  ce  soit,  pourvu  que 
la  traduction  soit  fidèle. 

Indulgence  plénière  chaque  fois  que  l'on 
récitera  cette  prière  avec  les  conditions  sus- 
dites, el  en  priant  selon   les   intentions  de 

l'Eglise  (3). 

jV.  B.  Celte  indulgence  plénière  est  appli- 
cable aux  âmes  du  purgatoire  .{k). 

Prière.  Oratio. 

Je     me     prosterne  En  ego,  o  bone  et 

en    voire  présence,  ô  dulcissime  Jesu,  anto 

mon  très-doux  Jésus,  conspeclum        liiiitn 

vous    priant  el   vous  genibus  me  provolvo, 

suppliant,  avec  totite  ac     maximo     animi 

la  ferveur  dont  je  suis  ardore    te   oro  atque 

capable,   de    vouloir  obteslor,  ut  meum  in 

bien  graver  dans  mon  cor  vividos  fidei,  spei 

cœurlessentimenlsles  cl  charitatis  sensus, 

plus  vifs  de  foi,  d'es-  atque  veram  peecalo- 

pérance,decharité,  et  rum   meorum    preni- 

m'inspirerunesincère  tentiam,  eaqueemen- 

contrition     de      mes  dandi       firmis>imani 

péchés,  ainsi  qu'une  volunlatem  velis  im- 

ï'erme  volonté  de  m'en  primere;  dum  magno 

corriger;  tandis  qu'a-  animi  affecluctdolore 

vcc  un  profond  senti-  tua  quinque  vaincra 

ment  d'amour  et  de  mecum    ipse    consi- 

douleur,  je  considère  dero,  ac  mente  con- 

et  contemple  en  es-  templor,     illud     prao 

prit   vos   cinq  plaies,  oculis   habens,  quod 

ayant  devant  les  yeux  jam   in    ore  ponebat 

ce  quedisaitaulrefois  suo    David   propheta 

de  vous,  ô  bon  Jésus,  de  te,   o  bone   Jesu  : 

le      saint       prophète  Foderunlmanusmeas 

David  :  Ils  ont  percé  et  pedes  meos  :  dinu- 

mes   mains    et    mes  meravcrunt      omnia 

pieds;  ils  ont  compté  ossa  mea  [Ps.  xxi,  17 

tous  mes  os.  el  18) 

PATÈNE. 

Palène,  espèce  de  petit  plat  sur  lequel  on 
met  l'hostie  au  commencement  de  la  messe. 
Selon  Gavantus  ,  elle  doit  être  dorée  de  tout 
côté  ,  du  moins  à  l'intérieur,  si  elle  esl  en 
argent.  Le  bord  doit  être  très-mince,  pour 
aider  à  recueillir  les  fragmenis  de  la  sainte 
hostie.  Elle  doit  avoir  une  cavité  au  milieu, 
presque  de  la  largeur  de  la  coupe  du  calice. 
Sa  circonférence  doit  élrc  au  moins  de  trente- 
deux  doigts  (  plus  d'un  demi-mètre  )  ;  ce 
qui  fait  une  largeur  d'environ  deux  déci- 
mètres. Quand  la  dorure  a  disparu,  il  faut 
la  faire  redorer  et  consacrer  de  nouveau  , 

pétuelle  par  Pie  Vn ,  décret  Urbis  et  orbis  de  la  sacré* 
congrégation  des  Indulgences,  du  10  avril  1821.  Une  per- 
sonne qui  se  confesserait  toutes  les  semaines  et  com     "* 
nierait  plusieurs  fois  par  semaine  pourrait  gagner  c' 
jour  de  communion  cette  indulgence  plénière. 

(4)  Léjin  XII,  décre*.  de  la  sacrée  congrégation 
dulgences,  du  17  septembre  1823. 

37 


If(j5  DICTIONNAIRE  DES  CF.REMON'IES  ET  DES  RITES  SACRES 

comme  le  calice.  Voy.  Calice,  Propreté. 
Voyex  aussi,  à  l'arl.  Ôdlation  ,  l'explication 
du  I'.  Lebrun  ,   §  5. 

PATRONS.  Voy.  Titulaire 
PAX  DOMINI 

(Ëi|>lic:ilioti  du  V.  Lelirun.) 


Ilbi 


§  I.  Du  souhait  de  la  paix  quille  prêtre  fait  ea  disanl  :  Fox 
Vomini,  elc. 

RUBRIQUE. 

Le  prêtre,  avec  la  particule  qu'il  tient  entre 
le  pouce  et  l'index,  fait  trois  fois  le  signe 
de  la  croix  sur  le  calice  d'un  bord  à  l'autre 
en  disant  : 

La  pais  du  Seigneur        Pax      Domini     sit 
soil     toujours    avec    semper  vobiscum  ; 
vous  ; 

Et  avec  votre  es-  Etcum  spiritu  tuo. 
prit. 

BSPLICATION   ET    REMARQUES. 

La  paix  que  le  prêtre  et  le  peuple  se 
souhaitent  muluellement  n'est  pas  la  |)aix  du 
monde,  mais  la  paix  du  Seigneur;  Pax  Do- 
mini ;  paix  qui  consiste  dans  l'union  avec 
Dieu  ,  avec  iious-iiiêmes  et  avec  nos  frères; 
paix  qui  nous  mène  à  celle  de  l'éternité. 

1°  Le  prêtre  fait  ce  souhait  en  tenant  à  la 
main  le  corps  de  Jésus-Christ  qui  est  notre 
paix  :   Ipse  est  pax  nostra. 

2°  Il  le  fait  en  formant  le  signe  de  la 
croix  sur  le  snng  de  Jésus-Christ  (1) ,  par 
lequel  toutes  choses  ont  été  pacifiées. 

3"  Il  fait  trois  signes  de  croix  en  l'hor.neur 
des  trois  divines  personnes  qui  nous  donnent 
la  paix  en  vue  des  mérites  do  la  croix 

'v  II  f.iil  CCS  signes  de  croix  dans  le  calice 
d'un  bord  à  l'autre  ,  de  peur  qu'il  ne  tombe 
quelque  fragment  au  dehors. 

5*  Durant  les  dix  premiers  siècles  ce 
souhait  était  le  signal  de  la  paix  que  les 
chrétiens  devaient  se  donner  en  s'embras- 
sant.  Après  l'oraison  dominicale ,  on  dit:  La 
paix  soit  avec  vous;  et  tous  les  chrétiens  se 
donnent  le  saint  baiser  en  signe  de  paix,  dil 
saint  Augustin  |2).  Selon  Amalaire  {'.]), 
Jtaban  Maur  (ï),  et  Rémi  d'Auxerre  (5  ,  au 
IX"  siècle,  le  Pax  Domini  était  encore  le 
signal  de  la  paix.  Ces  auteurs  disent  que 
loute  l'Eglise  se  donne  la  paix  pendant 
YAgnus  Dei;  et  quoique  depuis  cinq  ou  six 
siècles  on  diffère  (juelquës  moments  de  se 
donner  la  paix,  et  que  le  prêtre  ait  été  en- 
gagé pour  ce  sujet  à  dire  au  diacre:  Pax  te- 
cum,  la  paix  soit  avec  vous  ,  le  clergé  ne 
laisse  pas  de  se  donner  encore  la  paix  pen- 
dant   que    le  chœur   coatinue  do   chanter 

(1)  Pacificans  per sanguinem crocis  ojus.  Coloss.  i,  20 

(2)  Serin.  227. 

(3)  Lit).  1. 

(4)  Itab.  Maur.  InstUtU.  Cler.  c.  ô2. 
5)  Expos,  iliss. 

(6)  Et  ideo  in  ecclesi»  pax  primo  annuntlalur,  ut  osieii- 
dal  se  cum  omnibus  esse  pacilicum,  ipii  corpori  commuiii- 
ealurus  est  Clirisli.  Hier,  in  lieec  verba  Epikt.  ad  Kom.  : 
Salutule  iiwicem  iit  osculo  saïuto. 

(7)  Coinmixlio  consecrali  corporis  et  sanguinis,  etc.  Mis- 
ial.  Ambras. 

(8)  Voyez  le  Sacrameniaire  de  Trêves  écrit  au  x'  siècle, 
où  on  lit  :  Uisceut  corpus  Dominico  sanguini  diceiis  : 
Fut  etc.  (BiM.  oral.  n.  906);  le  Sacramentair^d*  Ha. 


ÏAgnus  Dei.  Ce  que  l'Eglise  a  en  principa- 
lement en  vue,  c'est  qu'on  se  donnât  la  paix 
jivant  que  de  communier,  parce  qu'il  n'y  a 
que  les  pacifiques  qui  puissent  participer  à 
la  chair  de  l'.Agneau,  ainsi  que  parlent  le» 
Pères  (G). 
§  II.  De  la  prière   Uœc  commixiio.  D'où  vient  q»'on  met 

une  portion  de  l'hoslic  dans  le  calice,  et  des  tnjstèreii 

que  ce  mélange  renferme. 

RUBRIQUE. 

Pendant  qu'on  répond  :  Et  rum  spiritu  tuo, 
le  prêtre  laisse  tomber  dans  le  calice  la  por- 
tion qu'il  tenait  de  la  main  droite,  et  dit  tout 

bas  : 


Haec  cunimixlio  et 
consecratio  corporis 
et  snngiiinis  Domini 
nosiri  Jesu  Christi 
fiât  ai'cipieiitibiis  no- 
bis  in  vilam  aïlef- 
nam.  Amen 


Que  ce  mélange  et 
cette  consécration  du 
corps  et  du  sang  de 
Notre-Seigneur  Jésus- 
Christ  servent  pour 
la  vie  éternelle  à  nous 
qui  y  participons. 
Amen. 

EXPLICATION. 

Que  ce  mélange  et  cette  consécration  du 
corps  et  du  sang,  etc.  Il  se  présente  trois  dif- 
ficultés sur  ces  mois  :  la  première,  s'ils  ne 
doivent  élre  entendus  que  du  mél.inge  de 
l'espèce  du  pain  et  de  l'espèce  du  vin  consa- 
crés; la  seconde,  pourquoi  mêler  le  corps  et 
le  sang  de  Jésu.s-Chrisl  ;  la  Iroisième  ,  d'où 
vient  que  ce  mélange  s'appelle  une  consé- 
cration. Il  faut  résoudre  ces  difficultés  par 
ordre. 

Première  difficulté.  Si  celte  prière  a  été 
faili'  pour  mêler  une  pariie  de  l'hostie  avec 
le  sang  consacré  ,  ou  simplement  pour  mê- 
ler cette  partie  de  l'hostie ,  ou  (luebiues 
gouttes  du  sang  précieux  avec  du  vin  non 
consacré. 

i}(^po»ise. Cette  difficulté  estlevée  parles  ter- 
mes seuls  qui  sont  trop  clairs  pour  ne  pas 
faire  assurer  que  cette  (irière  a  clé  composée 
pour  être  dile  en  mêlanl  le  corps  et  le  sang. 
Il  n'y  est  point  parlé  du  mélange  d'une 
chose  consacrée  avec  une  autre  qui  ne  lest 
pas,  mais  du  mélange  du  corps  et  du  sang. 
Le  Missel  ambrosien  dit  distinctement  :  Le 
mélange  du  corps  et  du  sang  consacré  \T)  ;  «t 
les  anciens  Missels  manuscrits  et  impri- 
més de  France  et  d'Allemagne  disent  éga- 
lement (8)  :  Ce  saint  et  sacré  mélange  du 
corps  et  du  sang,  ou  le  mélange  du  saint  sang 
avec  le  saint  corps. 

Ouelques  personnes  (  M.  de  Vert  )  néan- 
moins voudraient  que  cette  prière  n'eût  élé 
faite  que  pour  mêler  une  partie  de  l'hostie 

lolile  presque  du  même  temps  :  Hœc  sacrosanela  com- 
mixiio corporis  et  $miguinis,  etc.  ;  le  Pontifical  missel  de 
Séez,  écrit  au  milieu  du  w  siècle  :  Uœc  smicia  commixiio 
corporis  et  sanguinis,  elc,  on  Sancii  saiigitimi  commixiio 
cwHsmctocorpoie,  elc.  (Bibl.reg.  n.  38!J6);  un  S.ncr.i- 
menlaired'Arlesécritversraii  1100  (B/W.  Co/d.  n  l'.)69); 
le  Missel  de  Saint-yuiriace  de  Pr(ivin'>,  vers  l'a»  liOll;  les 
anciens  Missels  de  llambrai,  de  Sainle-Gudule  de  Ilruxel- 
los,  de  Liège,  d'Aix-la-Chapelle,  et  un  grand  nombre 
d'autres,  où  l'on  voit  ;  Hœc  sacrosancla  commixiio  corporis 
et  saiiq}tinis,  cit.,  commis  on  a  lu  dans  tous  ceux  de  Paris 
jusqu'en  1613,  et  comme  on  le  dit  encore  à  Sens,  clieile» 
carmes  et  cbex  les  jacobins. 


nos 


PAX 


FAX 


ïig; 


ou  quelques  goullcs  du  sang  précieux  avec 
(lu  vin  non  consacré,  desllnc  pour  la  cooi- 
nuinion  du  peuple. 

Il  csl  conslanl  que  depuis  huil  ou  neuf 
cents  ans ,  aux  messes  solennelles  où  le 
nombre  des  communianls  se  Irouvait  fort 
grand  ,  outre  k-  calice  du  sang  qui  était  sur 
Paulel ,  on  préparait  un  autre  calice  avec  du 
vin  ;  et  qu'après  la  communion  du  prêtre  on 
versait  quohine  peu  du  sang  précieux  dans 
le  calice  du  vin  non  consacré  ,  afin  que  ce 
vin  lirât  de  là  uix-  espèce  de  sanctification 
et  de  consécralion.  Les  anciens  Ordres  ro- 
mains yl)  le  marquent  ainsi. 

Il  est  certain  encore  qu'on  se  contentait  en 
quelques  endroits  (2) ,  en  donnant  la  commu- 
nion du  calice  aux  assistants,  de  mêler  du  vin 
dans  le  calice,  pour  aciiever  de  communier 
tout  le  monde  sous  deux  espèces,  parce  que  , 
comme  disent  l'iiblié  Panorme  et  Durand  , 
au  xiii'=  siècle  (3),  il  y  aurait  de  l'inconvé- 
nient de  consacrer  autant  de  sang  qu'il  in 
faudrait  pour  la  multitudi',  et  qu'on  n'aurait 
pas  même  de  calice  assez  graml  pour  cela. 
Mais  ce  mélange  se  faisait  sans  aucune  céré- 
monie. Le  prêtre  le  laissait  faire  au  diacre, 
au  lieu  qu'il  a  toujours  mêlé  lui-même  le 
corps  et  le  sang.  La  prière  Hwc  commixtio 
ne  devait  point  être  dite  en  mêlant  un  peu 
du  sang  précieux  dans  le  calice  du  vin  ,  ou 
en  y  mêlant  la  particule  de  l'hostie,  comme 
l'on  fait  le  vendredi  saint  où  il  n'y  a  que  du 
vin  dans  le  calice.  L'ancien  Ordre  romain 
marque  qu'on  ne  dit  point  alors  :  llœc  cum- 
mixlio ,  et  cela  s'observe  encore  aujour- 
d'hui. Véritablement  on  trouve  dans  les  bas 
siècles  (4)  que  cette  prière  s'est  dile  (5)  en 
quelques  églises  le  vendredi  saint ,  contre 
ce  qu'a  dit  Durand  (6),  sans  aucune  excep- 
tion, l'an  1286.  Mais  on  a  reconnu  dans  ces 
églises-là  même  que  c'était  un  abus,  comme 
il  paraît  par  plusieurs  Missels  manuscrits 
et  imprimés  qu'on  pourrait  rapporter  ici.  Le 
P.  Mabillon  en  a  cité  sufGsammenl  (7). 

Enfin  le  mélange  de  la  particule  de  l'hostie 
ou  de  quelques  gouttes  du  précieux  sang 
avec  le  vin  ne  se  faisait  que  quelques  jours 
de  l'année  ,  au  lieu  que  celte  oraison  doit 
se  dire  à  toutes  les  messes  ,  en  mêlant  le 
corps  et  le  sang  précieux  ,  et  l'on  ne  doit 
point  révoquer  en  doute  qu'elle  n'ait  été 
l'aile  pour  être  dite  en  faisant  ce  mélange. 

Seconde  difficidlé.  Pourquoi  l'on  mêle  le 
corps  avec  le  sang  de  Jésus-Clirisl. 

Réponse.  On  le  fait  par  l'autorité  des  li- 
turgies et  des  conciles ,  par  une  raison  na- 
turelle et  par  mystère.  Cet  usage  est  marqué 

(1  )  Ord.  I,  Il  et  111.  Comment.  Mabill.  p  b8. 

(-2)  Us.  CisU'ic.  c.  55. 

(3)  Uiide  in  quibusdam  locis  post  sumplionem  corporis 
el  sanguinis  Cbrisli  aliquid  de  ipso  sanguine  rpservauir  in 
calice,  etsu|iei' iiilundllur  viiium  piirum,  ulipsi  comnuini- 
canles  inde  suniant  :  non  enim  esset  deceiis  tanUini  saii- 
guinem  cnnlicere,  nec  calix  capax  invenirelur.  Durand, 
liv.  iv,  c.  i'2,  a.  1. 

|4)  Depuis  environ  le  \'  siècle. 

(5)  Koi;m  le  commentaire  du.  P.  Mabillon  sur  l'Ordre 
romain,  où  il  a  parlé  de  tous  ces  usages  avec  beaucoup 
d'éruililion,  de  discernemenl  el  de  sagesse.  Voije:  aussi 
le  l'.  Marlène,  de  anliq.  Rit.  cap.  4,  art.  10,  ».  H  et  IS!. 

[ti)  Hac  diequando  particula  hostia  in  calicein  niitlitur, 


dans  la  liturgie  de  saint  Jacques ,  qui  csl  la 
plus  ancienne  de  l'Eglise  grecque.  On  le 
voit  aussi  dans  les  plus  anciens  Ordres  ro- 
mains. Le  premier  concile  d'Orange,  en  k'*i, 
dit  (8)  qu'auec  la  capse  te  calice  doit  être  pré- 
senté el  consacré  par  le  mélange  de  l'euclmri- 
slie.  La  capse  élail  la  boîle  où  l'on  conservait 
l'eucliarislie.  On  la  portait  à  l'autel  au  com- 
niencenirnl  de  la  messe,  et  avant  la  commu- 
nion elle  élait  présentée  au  prêtre  ,  afin 
qu'il  y  prît  la  parcelle  réservée  pour  la  met- 
tre dans  le  calice. 

Pour  bien  entendre  cet  usage,  il  faut  se 
souvenir  qu'outre  la  parlicule  qu'on  met  à 
présent  dans  le  calice  ,  après  la  fiaclioii  de 
l'hostie,  on  y  mettait  autrefois  celle  qui  avait 
été  envoyée  parles  évêques,  ou  celle  qu'ils 
s'étaient  réservée  eux-mêmes  pour  le  sacri- 
fice suivant.. 

On  voit ,  par  les  constitutions  des  papes 
Melchiade(9)  et  Sirice  (10),  rapportées  dans 
les  anciens  catalogues  des  papes,  el  par 
la  lettre  (11)  d'Innocent  I"  à  Dccentius , 
<liie  le  pape  et  les  autres  évoques  d'Italie 
envoyaient  tous  les  dimanches  aux  prêtres 
des  églises  titulaires  une  partie  de  l'eucha- 
ristie qu'ils  avaient  consacrée  à  la  messe; 
et  le  prêtre  mettait  celle  parlicule  dans  le 
calice  en  disant:  Pax  Domini,  etc.,  en  signe 
de  communion. 

Les  évêques  aussi ,  le  jour  de  leur  sacre  , 
recevaient  de  celui  qui  les  consacrait  une 
grande  hostie  qu'ils  conservaient  durant 
quelques  semaines  ,  pour  en  mettre  chaque 
jour  une  partie  dans  le  calice  au  même  en- 
droit de  la  messe.  On  voit  encore,  par  de 
fort  anciens  manuscrits  (12),  qu'on  gardait 
une  partie  de  l'hostie  consacrée  par  le  pape 
à  Pâques  ,  à  la  Pentecôle  et  à  Niël,  pour 
la  porter  aux  stations  qui  se  faisaient  du- 
rant le  cours  de  l'année,  et  la  mettre  dans 
le  calice  en  disant:  Pax  Domini,  lorsque  le 
pape  n'allait  pas  aux  stations. 

Le  pape  et  les  évêques,  avant  le  iv  siècle, 
reccvaienl  l'eucharistie  desEglises  éloignées, 
comme  la  letlre  de  saint  Iréni'c  au  pape 
A  iclor  touchant  les  Eglises  d'Asie  le  fait 
Voir,  et  ils  conservaient  eux-mêmes,  en 
(lisant  la  messe,  une  partie  de  l'hostie  pour 
le  sacrifie  suivant. 

Ces  particules  qu'on  envoyait  aux  églises 
s'appelaient /tT»ien/i«m,  levain,  parce  qu'on 
les  regardait  comme  un  levain  de  communion 
et  (le  charité,  qui  marquait  qncle  pape,  les 
évêques  et  les  prêtres  offraient  un  même  sa- 
crifice ,  et  qu'eux  tous  avec  les  fidèles  qui  y 

non  dicuntur  verlia  illa  :  Fiat  commixtio,  quia  ilii  de  san- 
guine mentio  lit,  sed  in  calice  sanguis  non  est,  nec  liodie 
consecralur.  Durand.  Ration.  I.  vi,  c.  77,  n.  26. 

(7)  In  Ord.  Rom.  n.  15,  p.  86. 

(8)  Cum  capsa  et  calix  oITerendus  est,  et  admixiinne  Eu- 
cliarislia;  consecrandus.  Conc.  Aiaus.  t,  can.  17.  On  lit 
dans  les  manuscrits  inferendiis,  au  lieu  d'offerendiis. 

(9)  Hic  lecil  ut  oblatioiies  consecratee  per  Ecclesias  ex. 
consecralu  episcopi  dirigerenlur,  quod  declaralur  fernien- 
lum.  Proptjl.  Ad.  SS.  Mail,  p.  51. 

{[0)1  bid  ,  p.  53. 
(11)  E|,i.<ii.  29. 

{\'2)  Codex  Ralispon.  Mabil.  /(.  Gennan.  Mus.  liai 
loin.  Il,  p  38. 


nc7 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


H03 


participaient  avaient  lieu  de  lire  avec  saint 
Panl(l)  :  Nous  ne  sommes  tous  ensemble  qu'un 
seul  pain  et  U7i  seul  corps,  noiis  tous  qui  pnr- 
tieipons  (5  un  même  pain. 

Scion  les  deux  premiers  Ordres  romains  (2) 
cl  Amalairc  (3)  ,  on  portail  celle  partie  de  la 
sainte  cucharislic  dans  une  bollc  devant  le 
pape,  lorsqu'il  allait  à  l'autel.  Il  l'adorait 
avant  que  de  coniincnccr  la  messe  ,  et  c'est 
celle  même  particule  qu'il  mettait  dans  le 
calice,  en  disant  :  Pax  iJomini.  Il  est  évident, 
par  ces  Ordres ,  que  ce  n'était  point  là  une 
parcelle  de  l'hostie  du  jour  ,  parce  qu'on 
n'avait  pas  encore  fait  la  fraction  de  la  nou- 
velle hostie  (ï),  dont  on  mctiait  aussi  ensuite 
une  parcelle  dans  le  calice  en  disant  :  Fiat 
commixtio  ,  etc.  Ce  dernier  mélange  s'est 
toujours  fait.  Et  dcpuisqu'on  no  ré>crvc  plus 
de  parcelle  de  l'hostie,  il  a  pris  la  place  du 
premier. 

Quant  à  la  raison  de  ces  usages ,  la  par- 
celle réservée  était  mise  dans  le  calice,  1"  en 
ïigne  de  communion  avec  ceux  qui  l'avaient 
envoyée  ;  2"  pour  joindre  la  consécration  des 
jours  précédents  avec  celle  du  jour  môme,  et 
marquer  ainsi  l'unité  et  la  conlinuilc  du  sa- 
crifice ;  3"  la  particule  réservée  pouvait  élre 
mise  dans  le  calice  pouruiie  raison  naturelle. 
C'est  que  ,  les  hosties  étant  autrefois  plus 
épaisses  qu'elles  ne  le  sont  à  présent ,  cette 
parcelle  pouvait  être  durcie  et  avoir  besoin 
d'être  humectée  pour  la  prendre  plus  facile- 
ment. Il  est  certain  que,  dans  la  plupart  des 
Eglises  grecques  où  l'eucharistie  destinée 
aux  malades  est  mise  en  réserve  le  jeudi  saint 
pour  toute  l'année,  les  prêtres  la  font  {.'>)  ra- 
mollir dans  du  vin  en  la  donnant  aux  mala- 
des. Nous  voyons  dans  Eusèbe  (fi)  que  celui 
qui  porta  l'eucharistie  au  vieillard  Sérapion 
eut  ordre  de  riiuniecler,  el  le  concile  de  Car- 
(hago  (7) ,  qui  veut  qu'on  verse  reucharistie 
danslabouchcdu  malade,  donne  aussi  lieu  de 
croircqu'on  la  mêlait  dans  une  liqueur.  I^es 
premiers  chrétiens  el  les  solilaires  qui  por- 
taient et  conservaient  l'eucharistie  chez  eux 
pouvaient  en  user  ainsi  ;  el  dans  la  manière 
de  communier  que  l'artlievéque  de  Corinthe, 
aux' siècle,  prescrivit  au  solitaire  Luc  ,  il 
est  marqué  (8)  qu'en  prenant  la  sainte  hostie 
il  devait  prendre  en  même  temps  du  vin  dans 

(1)  Unus  panis,  ununi  corpus  mniti  suiniis,  oniiios  qui  île 
uiio  pane  p;irlicipamiis  I  Cor.  x,  17. 

(2)  Subiîiacoiuis  luncns  luanum  siiam  in  ore  cipssB , 
osluiiilil  sancla  poiililici...  l'oiilifcs  salulal  sancia  et  coii- 
leinplauir;  ut  si  fiicrll  siipcrahiuiilaiis  pixcipiat,  ut  pona- 
lur  iii  coïKlilorio.  Ord.  i,  n.  8.  Ad  altare  primo  adorai  san- 
cta.  Oiri.  Il,  n.  i. 

(5)  F.i'iscopus  venions  ail  altare,  ailorat  primo  sancU. 
Amal.  Kglog.  Mabil.  in  Ordin.  Rom.  p.  5(1. 

(il  Cum  ilixerit  :  Pa.v  Doiiiim  sil  scmper  vobiscum,  fa- 
ciens  crucpm  iribns  vicibus  manu  sua  super  caliceiti,  millit 
sancla  in  eum...  Tune  [lontilox  runipil  oblatam...  explela 
coiifyaclione...  de  ipsa  saucta  quam  momorderit,  ponil... 
dicens  in  calice  :  Fiat  roinmixlio.  Ord.  i,  n.  18  el  19.  Cum 
dixprii,  Pax  Domini  sit  sempcr  vobiscum,  miiiil  in  calicem 
de  sancla  oblata,  .mhI  arcliidiaconus  p:icpm  dal  cpisi  opo 
priori  :  deiiide  caeleri  per  ordinem,  el  populus,  soparatim 
viri  et  feinina;.  Tune  poulilex  runipil  uiilalaui...  explela 
conrracliunc...  de  ipsa  sancla  quam  momorderit,  ponit  in- 
Ipr  niauus  arcbidiaconi  in  calicem,  taciens  cruceni  1er  di- 
ccndo:  Fiai  commi.ilio,  olc.  Ord.  n,  n.  t5. 

(■))  Voyez  la  lettre  de  Léo  Allatius  au  père  Morin,  de 
récent  Grœconim  templis. 

(6)  llist.  ecctes.  1  vi,  c.  56. 


un  petit  vase  destiné  uniquement  à  co  mi- 
nistère. La  particule  qu'on  met  encore  lo 
vendredi  saint  dans  du  vin  est  peut-être  un 
reste  de  l'ancien  usage. 

Mais  on  a  toujours  eu  une  raison  plus  con- 
sidérable et  toute  myslérionse  de  mêler  le 
corps  el  le  sang  de  .lésus-Christ,  consacres 
sons  les  espèces  du  pain  et  du  vin  ,  qui  est 
de  marquer  la  réunion  du  corps  et  du  sang 
de  Jésus-Christ,  et  sa  résurrection  glorieuse. 
En  effet  ,  jusqu'à  cet  endroil  de  la  messi; 
l'Eglise  n'a  exprimé  que  la  passion  et  la  mort 
de  Jésus-Christ  par  la  consécration  de  son 
corps  cl  de  son  sang  faile  séparément.  Il  est 
certain,  comme  dit  le  concile  de  Trente,  que 
par  la  vertu  des  paroles  sacramentelles  dites 
sur  le  pain  le  corps  est  consacré  seul  ;  cl  que 
par  la  vertu  des  paroles  sacramentelles  pro- 
noncées sur  le  calice  le  sang  est  aussi  con- 
sacré seul.  II  est  pourtant  de  foi  que  cette 
séparation  n'est  que  mystérieuse  ,  et  que 
réellement  le  corps  n'est  point  sans  le  sang, 
ni  le  sang  sans  le  corps  ,  puisque  le  corps  de 
Jésus-Christ  est  véritablement  un  corps  vivant 
et  glorieux.  Or,  il  est  important  qu'on,  repré- 
sente dans  le  sacrifice  la  mort  de  Jésus-Christ 
et  sa  vie  glorieuse ,  parce  que  le  sacrifice  de 
la  messe  est  le  renouvellement  de  celui  qu'il 
a  offert  en  mourant  sur  la  croix,  et  qu'il  offre 
vivant  dans  le  ciel.  Le  corps  consacré  séparé- 
ment et  le  sang  consacré  séparément  sont  le 
signe  de  sa  mort.  Le  corps  et  le  sang  réunis 
sont  le  signe  de  la  vie  qu'il  a  reprise  en  res- 
suscitant :  car  l'espèce  du  vin  ,  pénétrant 
l'espèce  du  pain,  nous  représente  quelecorps 
et  le  sang  résident  ensemble,  et  sont  réunis 
comme  dans  un  corps  vivant.  Amalairc  (9) 
avait  expliqué  cette  raison  mystérieuse  ,  cl 
elle  est  aussi  rapportée  dans  la  messe  de 
Ma  u  ri  Ile  (10),  archevêque  de  Rouen,  et  expli- 
quée par  Jean  ,  évêque  d'Avranches  au  xr 
siècle.  C'est  encore  ce  que  Flore,  Uemi  d'Au- 
xerre  cl  Aleuin  nous  ont  fait  entendre  eu 
disant  (1 1  qu'on  mel  la  particule  dans  le  ca- 
lice afin  qu'il  contienne  toute  la  plénitude  du 
sacrement. 

Expliquons  tous  les  termes  de  la  prière  qui 
accompagne  ce  mélange  (  1-2),  oii  nous  verrons 
00  que  signifie  le  terme  de  consécration,  qui 
fait  la  troisième  difficulté. 

(7)  Conc.  CartliaK.  iv,  can.  76. 

(8)  Àctii  sanct.  Lucœ,  Jwi.  .\\ict.  Biblioth.  PP.  cl  apud 
Bolland.  7  fe!}r. 

(9)  In  islo  oflicio  monslralur  sanguinem  fusum  pro  no- 
slra  anima,  Ptcarnemmortnampro  nostro  corporc,  redire 
ad  propriam  substantiam,  alque  Spiritu  vivificante,  vc^e- 
tiri  linmlnem  no\um,  ut  ultra  non  niorialur,  qui  pro  nuliis 
morlmis  fuit  et  resurroxit.  Aitial.  1  m  de  Eccl.  Offic.  c.  .11. 

(10)  Per  particulain  oblalje  immissa;  in  calicem  nslendi- 
lur  corpus  Christi,  quoil  rcsurrexit  a  niorliiis.  fli7.  celeb. 
miss.  Maurill.  episc.  llulhom.,  et  Joan.  .\briuc.  de  Offic. 
pag^  25. 

(11)  UtcaliiDomini  totam  plenitudinenicontincatsacra- 
nienli.  FInr.  tu  Can.  Mi.ss.  ;  Kcmig.  Expos.  Miis.  ;  Aleuin. 
de  div.  Offic. 

(12)  Cette  prière,  qui  est  dans  les  plus  anciens  Ordres 
romains,  dans  Amaiaire,  dans  le  Micrulogue  et  dans  un 
grand  nombre  d'anciens  MIsspIs  manuscrits  de  France, 
d'Anjîleterre  el  d'Allemagne,  n'csl  |ias  dite  parles  cliar- 
treux  et  ne  se  trouve  piPint  dans  les  coulumej;  de  Clunj  • 
ce  <|iii  marque  que  dans  quplipies  Eglises  de  Fraure,  cpioi- 
(prellcs  eussent  pris  le  rite  romain,  on  a  mis  la  particule 
lie  l'hostie  dans  le  calice  sans  rien  prononcer,  apparem- 


11G9 


PEN 


PEN 


ii;o 


HilC  COMMIXTIO  ETCONSECRATIo(l).Le  tllOl 

de  consécration  ducorpsetdusany  ne  signifie 
ici  que  le  corps  et  le  sang  consiicrcs.  Saint 
Laurent  disait  au  pape  saiiUSixte(2  •.Eprou- 
vez le  ministre  à  quivoiis  avez  confié  la  consé- 
cration du  san<i  du  Seigneur,  pour  dire  à  qui 
vous  avez  confié  le  sang  de  Jésus-Christ  con- 
sacré, parce  que  celait  au  diacre  à  le  distri- 
buer à  la  communion.  Le  corps  consacré  sous 
les  espèces  du  pain  s'appelle  la  consécration 
du  corps  ,  le  sang  consacré  sous  les  espèces 
du  vin  s'appelle  la  consécration  du  sang,  e( 
le  corps  cl  le  sang  réunis  dans  le  calice  sont 
la  consécrationdu  corps  et  du  sang.  L'Eglise 
réunit  ces  deux  consécrations  en  faisant 
mettre  par  le  prêtre  une  partie  de  l'hostie  da  ns 
le  calice  ;  et  le  premier  concile  d'Orange  re- 
commanda expressément  cette  pratique  :  Le 
calice,  dil-il,  doit  élre  consacré  par  le  mélange 
de  l'eucliarislie,  c'est-à-dire  que,  contenant 
déjà  la  consécration  du  sang,  il  doit  aussi  con- 
tenir celle  du  corps  :  afin  que  ,  comme  on  a 
vu  ,  le  calice  sous  un  symbole  sensible  con- 
tienne toute  la  plénitude  du  sacrifice,  et  qu'il 
soit  le  signe  et  la  cause  de  la  vie  glorieuse 
que  nous  attendons.  C'est  le  but  et  la  (in  de 
la  suite  de  cette  prière. 

Fiat  accipientibus ,  servent  pour  la 

vieélernelle.  Nousdemandons  quece  mélange, 
qui  est  le  symbole  de  l'union  mutuelle  du 
corps  et  du  sang  de  Jésus-Christ,  pour  mar- 
quer sa  résurrection  et  sa  vie  glorieuse,  soit 
un  signe  et  un  gage  de  notre  union  à  Jésus- 
Christ  pour  la  vie  éternelle,  qui  ne  nous  est 
promise  (3)  que  p;n-  le  corps  et  le  sang  du 
Rédempteur. 

A  nous  gui  le  recevons.  Celte  prière  ne  re- 
garde à  présent  que  le  prêtre  cl  ceux  qui  par 
un  reste  d'antiquité  communient  sous  les 
deux  espèces  en  quelques  solennités. 

Il  n'est  pas  inutile  d'observer  ici  que, 
comme  le  mélange  des  deux  espèces  sucra- 
mcntelles  marque  la  réunion  de  l'âme  cl  du 
corps  de  Jésus-Christ,  il  y  a  un  grand  nombre 
de  Missels  (i)  où  l'on  demande  pour  ce  sujet 
la  santé  du  corps  et  de  l'âme  ,  et  ensuite  la 
vie  éternelle. 

PÉNITENCE. 

TllUE  PREMIliR. 

(Exliail  du  Riluel  romain.) 

I.  Du  sacrement  de  péui-      1.  De  sacramenlo  pa'Ui- 
lence.  teiuise. 

1.  Le  sacrement  de  i.  Sanclum  pœni- 
pénitence  a  été  insti-    tentiœ     sacramentum 

ment  parce  que  plusieurs  Sacramenlaires  finissaient  par 
l'oraison  Libéra  nos,  sans  qu'on  y  écrivît  les  prières  suivan- 
tes qu'on  disait  i»  Kome,  et  que  tes  prêtres  savaient  par 
cœur. 

(I)  Lu  pape  Pelage  I"dit  que  le  sacre  des  évoques  doit 
<^lre  fait  dans  l'imité  de  l'Eglise,  sans  laquelle  il  n'y  ^  point 
de  fonséxraiiun,  parce  que  coiisecrure  est  simul  sacrare 
(Episl.Joanni  Patricio,  apud  Holsl.  Collecl.  liom.  p.  219). 
Cette  étyniologie  a  f.iil  croire  à  quelques-uns  que  le  mé- 
lange des  deux  espèces  sacramentelles  était  ap|ielé  consé- 
cration, pour  marquer  que  les  deux  espèces  se  conimuni- 
(luaient  en  quelque  manière  une  consécration  mutuelle. 
Mai:,  celte  application  n'est  pas  l'ondée.  L'Eglise  ne  joint  la 
iliiuble  consécration  du  corps  et  du  sang  de  Jésus-Clirist 
que  pour  être  un  symbole  du  mystère  qu'elle  veut  expri- 
tuer. 


tué    par    Notrc-Sei-  ad  eos  gui   post  bap- 

gneur   Jésus-Christ  ,  tismum  lapsi  sunt,  in 

poiir  rétablir  dans  la  gratiamDeireslitucn- 

grâce  de    Dieu  ceux  dosa  Christo  Domino 

qui  sont  tombés  après  institulum,  eo  diligen- 

le  baptême.   On  doit  tius  administrandum 

l'administrer        avec  est,   quo    frequentioT. 

datilant  plus  de  soin  est  ejus  ttsus,  et  quo 

quel'usageenestplus  pluru  requiruntur  ad 

fréquent,  et  que  plu-  illud  recte    digneque 

sieurs  conditions  sont  Iractandam  ac  sttsci- 

requiscs  pour  le  con-  piendum.  Cum  autem 

férer    et   le   recevoir  ad  illud   conslituen- 

validement  et   digne-  dum  tria  concurranl, 

ment.    Trois    choses  matcria,  forma  et  mi- 

concourent  à  son  es-  nister ,  iUius  quidem 

sencc,  la  matière,  ta  remola  materia    sunt 

forme  et  le  ministre  ;  peccatn,proximavero 

les  péchés  en  sont  la  sunt  actus  pœiiitcntis, 

matière   éloignée,  et  nempe  conlritio,  con- 

la  matière  prochaine  fessio   et    sulisftctio. 

consiste  dans  certains  Forma  autem,  itla  itb- 

acles  du  (lénitenl,  qui  solutionis  verha  :  Ego 

sont  la  contrition,  la  le  absolvo,  etc.  Mini- 

confession  et  la  satis-  sler  dcnique  est  sacer- 

faction  ;   les  paroles  :  dos,habenspolestalcm 

Ego  te  absolvo  .  etc.,  absolvendi  vel  urdina- 

en  sont  la  forme.   Le  riam,  vel   delegatam; 

ministre  est  un  prêtre  sed      si      periculum 

jouissant  du  pouvoir  mortis  immineat,   up- 

d'absoudre,  au  moins  probatusquedesit  con- 

par  délégation.  Mais  fessarius,  quilibct  sa~ 

s'il    y    a   danger    de  cerdospotesta  quibus' 

mort,    en    l'absence  cunquecensuriset  pec- 

d'un  prêtre  approuvé,  catisabsolvere.In  ejus 

tout  autre  prêtre  peut  viinistro      requiritur 

absoudre     de     toute  etiambonitas,scientia 

censure    et    de    tout  atque  prudenlia,  cum 

péché.  Le  ministre  de  sigillo    secretœ    con- 

eelauguslesacremeul  fi'ssionis   stib    exucto 

doit    aussi    avoir    la  perpetuoque  silenlio. 

bonté,   la  science,  la  Quibus  et  aliis  ad  id 

prudence  ,    et  garder  opportunis  ut  opiime 

exactement  et  perpé-  sint    inslructi,    omni 

tuellement  le  silence  studio  curare  debent 

sur   ce   qu'on    lui    a  confessarii. 
confié  en  confession. 

Les  confesseurs  doivent  s'appliquer  de  tout 
leur  pouvoir  pour  posséder  ces  qualités  et 
autres  convenables  à  leur  emploi. 

2.    Avant    tout   le  2.  In  primis  mcmi- 

confesseurdoitsesou-  nerit  confessarius  se 

venir     qu'il    remplit  judicis  pariler  et  me- 

tout  à  la  fois   l'office  dici  personam  susd- 

de  jugeel  celui  demé-  nere,  ac  divinœjusli-    | 

decin  ;  que  Dieu   l'a  tiœ simul  et  misericor-    * 

(2)  Expetire  utrum  idoneum  iiiinistruni  etegeris  cui 
commisisli  dominici  sanguinis  consecratiouem.  Ambros.  de 
Oflic.\.  1,  c.  41. 

|3)  Viii.  S.  August.  tract.  2G  m  Joan.  n.  13. 

(i)  Hœc  saaosmicta  commixlio  co>i)Oris  et  sanguinis  Vo- 
mini  nostri  Jesii  Chrisli  fini  milii  et  omnibus  sumentibus 
salus  mentis  et  corporis,  et  ad  vitam  wternam  promerendum 
et  capessendain  prœparalio  sttlut:iris.  Per eumdeniChristum 
Dominitm  uostrum.  Amen  C«lif  iirière  est  en  ces  termes 
dans  un  Missid  d'Arles  érrit  \lts  l'.iii  1100,  dans  le  Missel 
deFréjnsdu  xir  siècle,  d'Auxerre  du  xiii",de  Saint-ArnouJ 
de  Metz  vers  l'an  1300;  daus  deux  de  Toulon,  l'un  duxiv» 
siècle, l'autre  du  xv  ;  dans  ceux  de  Bordeaux,  de  Poitiers, 
de  Clernioni  de  1492,  de  Lyon  de  l-îtO,  de  Narbonne  dq 
1328,  1376,  etc. 


1171 


DICTIONNAIRE  DES  CEUEMONIES  ET  DES  RITES  S\CRES. 


diœ  ministntin  a  Den 
conslitutiim  ess?,  ut 
[(inquam  iiibiler  inter 
Dciim  el  liomines  , 
honori  divino  el  ani- 
manim  saluli  consii- 
liit. 


élabii  ministre  do  sa 
juslirc,  Pi  on  niêinc 
temps  (le  sa  miséri- 
corde ;c"csl  im arbitre 
enlrcDicu  et  les  iiorii- 
mes  ;  il  doil  pourvoir 
à  l'honneur  de  Dieu 
ol  au  salul  des  ûmes. 
3.  Pnui'  pouvoir 
bien  jugerai  discerner 
les  différentes  sortes 
de  lèpre,  pour  savoir 
cxcrc  er  haliilcmenlet 
prudemineiil  la  l'onc- 
lion  de  médecin  des 
âmes,  el  appliquer  à 
chacun  les  remèdes 
qui  lui  convlennenl  , 
il  doil  s'appliquer  à 
puiser,  autant  qu'il 
pourra,  la  science  cl 
la  prudence,  soild  nis 
les  prières  continuel- 
les qu'il  adressera  à 
Dieu  ,  soil  dans  les 
auteurs  approuvés  , 
surtout  le  Catécliisme 
romain,  cl  dans  les 
conseils  des  liomnies  prudents  et  expéri 
inenlé«. 


3.  Ul  ergo  rccte  ju- 
dicare  queal  ,  dùccr- 
ncns  inler  lepram  et 
Icpram  ,  cl  tau'iiiani 
perilu^  mcdicns  aiii- 
mantm  inorbos  pru~ 
denier  eut  aie,  et  apla 
cuùjue  remcdid  (ippli- 
cnrc  sciai,  (inantam 
poleslmaximam  iid  id 
scientittm  aique  pru- 
dentiam  tiim  assiduis 
ad  Deum  precibus  , 
tum  ex  probatis  <iuc- 
loribiis,  prœseilim  e 
Catechismo  roinuno  , 
el  piudenli  consilto 
peritorum,studealiibi 
coin  par  are. 


i.  Il  doit  connaître 
les  cas  el  les  censures 
réservées  an  siège 
apostolique  el  à  i'or- 
dinaiie  du  lieu,  aussi 
bien  que  les  statuts 
])arliculiers  de  son 
Eglise,  qu'il  doil  ol)- 
server  avec  soin. 

o.  EnTin  il  s'appli- 
quera à  bien  connaî- 
tre toul  ce  (jue  l'Iîglise 
nnseignesur  ce  satre- 
nietil,  et  tuut  ce  qui 
est  nécessaire  pour 
l'administrer  avec 
exactitude.  Il  se  con- 
formera aux.  règles 
«uivanles.    (  On     les 


h.  Scint  cnsu.«  et 
censuras  sedi  aposto- 
licip  et  ordinario  suo 
reservatas,  et  suœ  cu- 
Jusi/ite  Ecclcsiœ  con- 
slitutiones,  casque  di~ 
lir/enler  ubservel. 


5.  Deinde  hujus  sa- 
cranienli  doctrinam 
vnineni  recle  no.sse 
studebit,  elatiaad ejus 
reclain  administratio- 
nem  necessaria.  Atque 
in  Itoc  ministerio  ita 
procédât  .  ni  infra 
prœscribiliir. 


Irouvera  plus  loin  développées  en  français, 
d'après  le  Rituel  de  Toulon.) 


Il  Ordre  dans  lequel  s'admi- 
nistre te  sacrement  de 
pénitence. 

G. Dès  qu'onappelle 
un  prêtre  pour  enten- 
dre les  confessions, 
il  doit  se  montrer 
prompt  et  facile. 


H.  Ordo  minisirandi  sacra- 
menlum  (lœuilenUat:. 


6.  Sacerdos  ad  au- 
diendam  confessionem 
vocatus  promplum  fa- 
cilcmque  se  prœheal  ; 
ac  prinsqunm  ad  au- 
diendum  accédai  ,  si 
tempus  suppelat  ,  ad  hoc  minislerium  recle 
sancleque  obeundum,  divinuin  auxilium  piis 
precibus  implorabit. 


117-2 

ralionabili,  quœ  cum 
incideril,  studeat  ta- 
men  id  decenli  ac  pu' 
lenti  loco  prœslure. 

8.  Ilabeat  in  ecclesia 
sedein  confessionaletn, 
in  qua  sacras  confes- 
sioncs  excipial  :  quœ 
sedes  palenti,  coiupi- 
cuo  el  aplo  ecc'csiœ 
loco  posila,  craie  ijer- 
forala  inter  pŒnilen- 
lem  el  sacerdolcin  sit 
instrucla. 

9.  Superpelliceo  et 
slola  violacei  coloris 
utalur,  prout  lempus 
vel  locorum  feret  con- 
sueludo. 

10.  Pœnitens  ,  si 
opus  fuerit,  admonea- 

^  lur   ut  qua  decel    hii- 

militale  mentis  el  habilus  accédai ,  flexis  (je- 
nibus  sifjno   crucis  se  munial. 

11.  Mox  confessarius  iuquirat  de  illius 
statu  (nisi  aliter  nolus  fueril),  el  quampridem 
sil  confessas  ,  el  an  imposilain  pœnitenliain 
(idimpleveril,  nuinrite  atque  intègre  alias  con- 
fessus  fueril,  nuni  conscienliam  suam,  ul  de- 
bel  ,  prias  diligenUr  discusseril. 

12.  Si  le  pénitent  a 


sonnabic  de  le  faire 
dans  des  maisons  par- 
ticulières, il  faut  tâ- 
cher de  choisir  un  lieu 
dèeeut  el  non  fermé. 

8.  11  doil  y  avoir 
dans  l'église  un  siège 
destiné  pourentendrc 
les  confessions,  placé 
en  évidence  dans  un 
lieu  convenable,  mu- 
ni d'une  grille  qui  sé- 
pare le  péDitenl  du 
I>rèlre. 

9.  11  faut,  outre  le 
surplis,  une  étole  vio- 
lette, si  telle  est  la 
coutume  du  lieu. 

10  et  11.  (  Voyez 
ceci  développé  plus 
loin. 


7.  C'est  à  l'église 
qu'il  convient  d'enten- 
dre les  confessions  ; 
«il  y  a  un  motif  rai- 


7.  In  Ecclesia,  non 
aulem  in  privalis 
œdibus  confessiones 
audiat,  7iisi  ex   causa 


encouru  quelquecen- 
sure  nu  cas  réservé 
dont  le  confesseur  ne 
puisse  pas  absoudre  , 
il  ne  le  fera  qu'après 
en  avoir  obtenu  1« 
pouvoir. 

13.  Si  le  confesseur 
aperçoit  que  son  pé- 
nitent ne  connaît  pas 
les  principes  de  la  foi, 
selon  qu'il  en  est  ca- 
pable, il  l'en  instruira 
brièvement,  s'il  en  a 
le  temps  ,  ainsi  (]uc 
des  choses  dont  la 
connaissance  est  né- 
cessaire au  salut  ;  il 
lui  fera  sentir  son 
ignorance,  et  l'aver- 
tira de  s'instruire  en- 
suite davantage. 

14.  Le  pénitent  fera 
la  confession  généra- 
le, en  disant  au  moins, 
en  quelque  langue 
que  ce  soit  :  Je  con- 
fesse à  Dieu  tout-puis- 
sant, et  à  vous,  mon 
père. 

(  Voy.  des  détails 
plus  loin.  Le  Rituel 
romain  n'exige  pas 
que  le  confesseur  soit 
couvert,  ni  (lu'il  bé- 
nisse le  péniteut  ) 


12.  Quod  si  pœni- 
tens aligna  censura  tel 
casu  reservalo  sil  H- 
gains  ,  a  quo  ipse  non 
possit  absolvere,  non 
absolval,  nisi  prias 
obtenia  facullalc  a 
superiore. 

13.  Si  rero  confes- 
sarius, pro  persona- 
ruin  qualitale,  cogno- 
verit  pœnitcnlem 
ignorare  chrislianœ 
fidei  rudimenla  ,  si 
tempus  suppelat,  eum 
brevitcr  inslrual  de 
arliculis  fidci  et  aliis 
ad  salutem  cognilune- 
cessariis,  et  ignoran- 
finm  ejus  corripinl  , 
illumque  admoneat  ut 
eaposlmodum  diligen- 
lius  addiscat. 

14.  Tum  pœnitens 
confessionem  genera- 
lem  latina  vel  vulgari 
lingua  dical,  scilicrt 
ConOteor  ,  etc.  ,  v<l 
sallein  ulalur  his  ver- 
bis  ,  Conlileor  Deo 
omnipolenli  ,  cl  tibi 
Pa'.er.  Pcccata  sua 
exiiide  confitealur , 
adjuvanlt ,  qnntics- 
cunque  opus  fuerit  , 
sacerdole  ;  qui  confi- 
lenlem  non  rejirehtn* 


4175 


PEN 


PEN 


1174 


det,  nisi  finita,  ut  dicetur,  confessione,  neque 
interpellabit,  nisi  opus  facril  nliqxdd  melius 
inlelligere  ;  proinde  fiduciam  fi  prœhcat,  et 
humnniter  siujqcrat  ut  omnin  peccatci  sua  rite 
et  intègre  confiteatur,  remotu  sliilta  itla  quo- 
riimdiim  verecundia,  qua  prœpediti,  imidenle 
diabolo, peccaln  confiteri  non  audent. 

m.  Si  le  pénitonl  ne  15.  Si  pœnitens  nu- 
détlarcpiisliMioiiibio,  merum,et  sprcies,  et 
les  l'spôces  cl  les  cir-  circiimstnnlids  pecca- 
coiislancesdespécliés  torwn  cxplicatu  ne- 
(lu'il  est  nécessaire  cessurias  non  expres- 
li'cxpiiquer,  le  prélre  serit  ,  eiiin  sacerdos 
interrogera  avec  pru-  prudenler  inlerroget. 
donci". 

l(i.  Mais  qu'il  pren-  iG.  Sed  caveat ,  ne 
ne  garde  aux  inlerro-  curiosis,  aut  inulili- 
galioiis  curieuses  ou  bus  intcrrogalionibus 
inutiles  ;  surloul  qu'il  queiiiquam  delineat  , 
évite  ces  imprudences  prœsiriiin  juniores 
qui  scandaliseraicul  utriusque  sexits,  vel 
cl  apprendraient  aux  (dios,  de  eu  quod  igno- 
jeunes  personnes  de  rant  imprudenter  in- 
i'un  et  de  l'autre  sexe  lerrogans,  ne  scanda- 
à  coinmellre  des  pé-  lum  patiantur,  inde- 
chés  qu'elles  igno-  que  peccure  discant, 
renl. 

17.  (Après  la  con-  17.  Demum  audila 
fession,  avant  de  dire  confessione,  perpen- 
Miserealur  ,  Jndul-  dens  peccalorum  quoe 
gentiam,i\  fera  ce  qui  ille  adniisit  magnitu- 
esl  marqué  ci-après  ,  dinem  ac  multitudi- 
d'après  le  Rituel  de  nem,  pro  eorum  gra- 
Toulon.)  vitale    ac    pœnilenlis 

condilione,  opporlu- 
nas  correptiones  ac  monitioncs,  proul  opus 
esse  viderit,  paterna  charilale  adhibe'iil,  et 
ad  dolorem  et  conlritionem  cfpcacibus  vcrbis 
adducere  conabitur,  atque  ad  vilam  emendan- 
dam  ac  melius  inslitueiidam  inducel,  remedia- 
que  peccalorum  tradel. 

18.  Enfin  ,  autant  18.  Postremo  salu- 
que  l'esprit  de  Dieu  tarem  et  convenientem 
et  la  prudence  le  lui  salis fnctionem,quan- 
suggéreront,  il  impo-  tum  spiritus  et  pru- 
sera  une  pénitence  denliu  suggesserit  , 
salutaire  cl  convena-  injungat,  habita  rn- 
ble,  eu  égard  à  l'état,  liane  status  ,  condi- 
à  la  condition,  au  tionis,sexus  et  œtalis, 
sexe,  à  l'iige  et  à  la  et  iteni,  disposilionis 
disposition  des  péni-  pœnilentium.  }  ident- 
tenls.  Qu'il  prenne  que  ne  pro  peccatis 
garde  de  favoriser  les  gravibus  Icvissimas 
péchés  et  de  s'en  ren-  pœnitentias  imponat, 
dre  participant ,  eu  ne  si  forte  peccatis 
imposant  des  pénilen-  conniveat,  alicnorum 
ces  très-légères  pour  peccatorum  particeps 
des  péchés  graves,  efficiatur.  Idveroante 
Qu'il  ne  perde  pas  de  oculos  habeat  ,  ut 
vuequela  satisfaction  satisfactio  non  sit 
ne  doit  pas  seulement  l an  tum  ad  no  vœ  vitœ 
procurer  une  nouvel-  remedium  et  infirmi- 
ie  vieelreraédieraux  tatis  medicamentum  , 
faiblesses  passées,  sed  etiam  ad  prœteri- 
Dinis  encore  punir  les  torum  peccatorum 
liécliés.  casligationem. 

Ht.  Il  aura  donc  soin  19.  Quure  caret, 
d'enjoindre  des  péni-    quantum  fieri  potest , 


tences  contraires  aux    ut  contrarias  peccatis 

péchés  :  par  exemple,  pœnitentias  injungat . 

aux  avares,  des  au-  veltiti  avaris  eleemo- 

mônes  :  aux  hommes  synns,  libidinosis  je- 

charnels  ,  des  jeûnes  junia.  vel  (dias  carnis 

et  autres  macérations  afflictiones  ;  superbis 

corporelles  ;  aux  su-  humilitatis      officia  , 

perbes,des  pratiques  desidiosis    devutionis 

d'humilité  ;auxindil-  studia.  Rarius  autem, 

férents,  des  exercices  vel  serius  confitenti- 

de  dévotion.  A  ceux  bus  ,    vel    in  peccata 

qui  se  confessent  trop  ficile     recidenlilms  , 

rarement  ou  qui  dif-  utilissimumfueritcon- 

fèrent  trop,   ou   qui  sulere,  ut  sœpe,  puta 

retombent  facilement  semel  inmensevel  cer- 

dans  le  péché,  il  sera  lis  diebus  solemnibus 

très-utile  de  conse(//e;-  confiteuntiir,  et  si  ex- 

la  confession  fréqueii-  pcdiat,  communicent. 
te,  savoir  une   fois  le 

mois,  ou  à  certaines  solennités;  et  la  com- 
munion, si  elle  parait  convenable. 

20.  Que  les  confes-  20.  Pœnitentias  pe- 
seurs  ne  s'appliquent  cuniarias  silii  ipsis 
pas  à  eux-mêmes  des  confessarii  non  appli- 
pénilences  pécu-  cent;  neque  n  pœni- 
niaires  ;  qu'ils  ne  tenlihus  quidquam 
demandent  rien  aux  tanqaamministerii sui 
pénitents,  et  n'en  re-  prœmium  petanl  vel 
çoivenl   rien    comme  accipianl. 

le  prix  de  leur  minis- 
tère. 

21.  Qu'ils  n'inipo-  21.    Pru     peccatis 
sent  pas  de  pénitence  occullis,    quantninvis 
manifeste     pour   des  gravibus,  manifestam 
péchésoccultes,quel-  pœnitentiam  non  im 
que      graves     qu'ils  ponant. 

soient. 

22.  Que  le  prêtre  22.  Videat  autem 
examine  avec  soin  diligenter  sacerdos 
quand  et  à  qui  il  doit  qunndo  el  quibus  con- 
accorder,  refuser  ou  ferenda.  vel  neganda, 
différer  l'absolution,  vel  differenda  sit  ab- 
ayant  suin  de  ne  pas  sotutio ,  ne  absolvat 
absoudre  ceux  qui  eos  qui  Inlis  beneficii 
sont  incapables  de  sunt  incapaces-.quales 
recevoir  un  tel  bien-  sunt  qui  nuila  dant  si- 
fait,  telsquesontceux  gna doluris ,qui odiaet 
qui  ne  donnentaucun  inimicitins  deponere, 
signe  de  douleur,  aut  aliéna, si  possunt, 
ceux  qui  ne  veulent  reslituere,  aut  proxi- 
pas  déposer  la  haine  mnm  peccandi  occa- 
et  les  inimitiés  ,  resli-  sionem  dcserere  ,  aut 
luerlebien  d'autrui  le  alto  tnodo  peccata 
pouvant  faire,  qui  ne  derelinquere  et  vitam 
veulent  pas  abau-  in  melius  emendare 
donner  l'occasion  de  nolunt  ;  aut  qui  pu- 
pécher  ou  quitter  le  blicum  scandalum  de- 
péché  el  changer  de  derttnt ,  nisi  publiée 
conduite  ;  ceux  qui  satisfaciant  et  scan- 
oiil  donné  des  seau-  dalum  tollant  ;  neque 
dales  publics, àmoins  etiam  eos  absolvat 
qu'ils  ne  satisfassent  quorum  peccata  sunt 
publiquement  et  ne  superioribus  reser- 
lèvent  le  scandale  ;  il  vata. 

ne  doit  pas  non  plus 

absoudre  ceux  dont  les  péchés  sonl  réservés 

à  un  supérieur, 

23.  Si  quelqu'un  se  23.  Si    vero    quis 


DICTIONNAIUI 

confileulurinpericulo 
tnorlis  cunslilutus  , 
ubsolvendus  est  ub 
omnibus  peccalis  el 
censuris,  (/uanlumvis 
reservatis  {cessât  etiim 
lune  omnis  rescrva- 
lio);sedprhissipolesl, 
cui  débet,  salisfacinl  ; 
ac  si  periculum  évase- 
rit  et  aliqua  ralione 
siiperiori,  a  quo  alias 
esset  ubsolvendus,  se 
sislere  lenenlur,  cum 
primum  puterit,  eu  - 
rain  eo  se  sislul  quid- 
quid  débet  prœstilu- 
rus. 


1173 

confesse  i;n  péril  de 
mori,  il  faul  l'absou- 
dre de  loul  péché  el 
de  toutes  censures 
iiiêuie  spécialeuKMil 
réservés  (  car  alors 
toute  réserve  cesse)  ; 
uiais  s'il  le  peut,  il 
doit  auparavant  l'aire 
les  satisfactions  néces- 
saires; cl  s'il  échappe 
au  danger,  et  que  , 
pour  certaines  rai- 
sons, il  doive  se  pré- 
senter au  supérieur 
qui  devaiU'absoudre, 
qu'il  se  présente  le 
plus  tôt  qu'il  pourra 
pour  remplir  son  de- 
voir. 

2k.  Si  pendant  la 
confession,  ou  même 
avant  qu'elle  soit 
commencée,  le  mala- 
de est  privé  de  l'usage 
de  îa  paroh' ,  le  con- 
fesseur s'efl'orccra  de 
connaître  les  péchés 
du  pénitent  par  des 
signes  ;  dès  qu'il  les 
connaît  en  général  ou 
en  détail  ,  ou  si  le 
malade  a  seulement 
manifesté  ,  par  lui- 
même  ou  par  d'au  très, 
le  désir  de  se  confes- 
ser, il  faut  l'absoudre. 

25.  Le  prêtre  doit 
se  rappeler  qu'il  ne 
faut  pas  imposer  aux 
malades  une  péniten- 
ce grave  et  laborieuse, 
mais  indiquer  seu- 
lement celle  qu'ils 
feront  en  temps  con- 
venable, s'ils  se  ré- 
tablissent. Pour  le 
moment,  à  proportion 
de  la  gravité  du  mal  , 
on  leur  impose  quel- 
que prière  ou  une 
légère  satisfaction  ; 
ils  l'acceptent  ,  et  on 
les  absout  toutes  les 
cessaire. 

lit.  Forme  de  l'absoluUoii. 

20.  Lors  donc  qu'il 
voudra  absoudre  un 
pénilcnl ,  après  lui 
avoir  imposé  uiiepé- 

(1)  Le  confesseur  implore  pour  son  pénilonl  la  miséri- 
corde de  Dion,  la  réUiissioii  de  ses  péchés,  piiis  il  l'absoul, 
au  nom  el  par  l'aulorilé  de  Jésus-Clirial,  de  loule  censure 
aulanl  qu'd  en  a  le  pouvoir  ri  que  le  pénileul  en  a  be- 
soin, ensuite  de  loul  péché.  l'onr  bien  exprimer  cela,  il 
doil  prononcer  le  mol  Dcimie.  C'est  une  faulcde  l'wnpn- 
iiUT  en  rubrique,  comme  l'a  démonlré  Catalanus  dans  Sun 
l'-omnieniaire  du  KiUiel  romain  dédié  à  Benoil  XlV.conlre 
l'Vi>iutun  de  queltjugs  aulïurs.  Le  coafess^ur  Ucmaude  cu- 


DES  CrCKl^MONIES  ET  DES  lilTES  SACHES. 


4I7C 


nitencesalutairequ'il 
a  acceptée ,  il  dit 
d'abord  :  Misereatur, 
etc. 


24.  Quod  si  inler 
confitendwn  vel  etiam 
iinlequam  incipiut 
conjileri ,  eux  el  lo- 
quela  œcjrum  deficiat, 
nulibus  et  signis  cone- 
tur,  quoad  ejus  fieri 
poleril,  peccalapœni- 
lentis  cugnoscere  ; 
quibus  \Ucunque  vel  in 
génère,  vel  in  specie 
cognilis,  vel  ctiumsi 
confitendi  desiderium , 
sive  per  se,  sive  per 
alios  ostenderit ,  ab- 
solvcndus  est. 

26.Meiniri(rit  porro 
sacerdos  œgrisnon  esse 
injungendain  grn vem 
aul  laboriosam  pani- 
lentiam  ;  sed  indicen- 
dam  lanlum  illam  , 
quant,  si  convaluerint, 
opporlnno  temporepe- 
ragant.  Intérim  juxta 
gravitutem  morbi,  ali- 
qua oralivne  au!  tevi 
salisfactione  imposila 
et  acceptata ,  (ibsol- 
vantur  ,  prout  upus 
fuerit. 

fois  que 


cela  est   né- 


lli.  .\bsolulionis forma. 

2().  Cum  igilurpee- 
nitenlem  absolvere 
volueril ,  injuncta  ci 
prias  et  ab  eo  accep- 


tata salutari  pœniten- 
tia,  primo  dicit  : 

Misereatur  tui  om- 
nipolens  Deus,  cl 
dimissis  peccatis  luis, 

perducat  le  ad  vilam  {elernani.  Amen. 
27. Ensuite, élevant        27.   iJeinde   dextra 

la  main  vers  le  péni-    versus  pœnitentem  tle- 

teni,  il  dit  :  Indulgen-    vula  dicit 

tiam,  etc. 

Indulgentinm,  absolutionem  et  rcmissio* 
nem  peccalorum  luorum  tribual  libi  omni- 
potens  el  misericors  Dominus.  Amen. 

Dominus  nosler  Jésus  Chrislus  te  absolval, 
et  ego  auctoritale  ipsius  le  absolvo  ab  omni 
vinculo  excommunicalionis,  suspensionis  et 
interdicti,  in  quantum  possuni,  el  lu  indiges; 
deinde  :  ego  le  absolvo  a  peccalis  tuis.  In 
nomine  Patris,  f  el  Filii,  el  Spirilus  sancli. 
Amen  (1). 

Si  le  pénitent  est  Si  poenitens  sil  lai- 
laïque,  il  ne  fait  pas  eus,  omiltitur  ver- 
mention  de  suspense,    bum  suspensionis. 

Passio  Domini  nostri  Jesu  Chrisli,  mérita 
beal;c  Mariffi  virginis  el  omnium  sanclorum, 
quidquid  boni  feceris,  cl  mali  suslinueris, 
sinl  tibiin  remissionem  peccalorum, augmen- 
lum  gratiae  et  prsemium  vitse  ielerniE.  ,\men. 

28.  Quand  les  con-        28.  In    confessioni- 


fessions  sont  fréquen- 
tes et  courtes  (  ou  les 
pénitents  en  grand 
nombre ,  dil  Barru- 
faldus,  etc.),  on  peut 
ometlre  Misereatur  , 
Indulgentiam  el  Pas- 
sio Domini,  etc. 

29.  Quand  il  y  a 
grave  nécessité  en 
péril  de  mort, on  peut 
dire  brièvement  :  Ego 
te  absolvo  ab  omnibus 
censuris  et  peccalis. 
Innomine Patris,  etc. 


bus  outem  freqnenlio- 
ribus,  el  brevioribus 
omilli  polest,  Misera- 
tur,  etc.;  saf(S  eril  di- 
cere:  Dominus  noster 
Jésus  Chrislus, cU".,!/£ 
supra  usque  ad  illud  ; 
Passio  Domini,  elc. 

29.  Urgente  vero 
aliqua  gravi  necessi- 
tate  in  periculo  mor^ 
lis  ,  breviter  dicere 
polerit: 

Ego  te  absolvo  ab 
omnibus  censuris  et 
peccalis.  In  nomine 
Patris,  elc. 

IV.  Ui'  absolutioiie  ab  excommunicalione  in  foro  exte- 
riori  (2).  , 

Si  potestas  absolvendi  ab  excommunicalio- 
nis sententia  sacerdoli  commissa  fuerit  a  sU' 
periore,  el  in  mandata  ccrla  forma  sil  prw' 
scripta,  illa  omnino  servanda  est:  si  vero  in 
mandata  seu  commissiune  dicilur  :  In  furma 
Ecclesiœ  consuela  absolval,  hœc  servanda 
Sun  t. 

Primo,  ut  excommunicatus  ei,  ob  cujus  of- 
fcnsum  inexcommunicationem  incurrit, prias, 
si  polest,  salisfacinl  ;  quod  si  tune  non  passif, 
sufficienlem  cantionem  prabeat,  aul  saltein,  si 

suite  qui'  la  Passion  de  Nolrc-Seignein-  Jésns-Clirist,  les 
mérites  de  la  bienheureuse  vierge  Marie  et  de  mus  les 
saints,  tout  le  bien  (lue  fera  son  péuitenl  et  le  mal  qu'il 
endurera  lui  servent  pour  h  rémission  dos  péchés  (ou  de 
la  peine  qui  leur  est  due),  l'auf;mentation  de  la  grilce  et 
snieni  un  gage  de  la  vie  éternelle. 

[■2)  l'oiM- ce  paragiaphe  et  le  suiiant,  vûiicZ  plus  le  in 
les  dévcloppem''nls  du  Ililuel  de   Toulon ,  ut  aussi  la  I, 

CliN»LK£S. 


1177 


PEN 


PEN 


1178 


cam  prœslare  non  potest,  jurel  se,  cum  pti- 
mum  polerit,  satisfaclnrum. 

Secundo , si  crimen,  ob  (juod  in  excommunica- 
lionemincidit,sit  grave,  juramentumabeo  exi- 
galitr  de  parendo  mandatis  Ecclesiœ,  giiœ  illi 
fient  pro  t<di  causa  :  hc  prœcipue,  ne  deinceps 
dclinquat  contra  illiim  canonem,vel  decretum, 
contra  qaod  faciendo  censuram  inciirril. 
Dcniquc  hune  ahsolvendi  ritum  observahil  : 
/'œnilentem  coram  se  ntror/ue  genu  flexo, 
in  Iniiiiero  (si  rir  fiierit)  usque  ad  cnmisiam 
exclusive  demidato,  virga  aut  funicnlis,  se- 
dcns  Icviter  percutit,  diccndo  totum  psal- 
muiii  :  Miserere  mei,  Deiis,  etc.,  cum  Gloria 
Pairi,  etc.  Veinde  surgit,  et  aperlo  capite 
dicit  :  Kyrie  eleison.  Chrisie  eleison.  Kyrie 
eleison.  Palcr  noster. 

y  Et  ne  nos  inducas  in  tcnlationera.  i^  Scd 
libéra  nos  a  malo. 

f  Salvum  fac  servum  tuum  [vel  ancillam 

luam),  Domine.  lîjDeus  meus,  sperantem  in  le. 

>  Nihil  proOciat  inimicus  in  eo  {vel  in  ca); 

1^  lîlfiiius  iniquilalis  non  apponal  nocerc  ci. 

)  Eslo  ci,  Domine,  turris  forliluilinis.  i^  A 

facio  inimici. 

*  Domine,  exaudi  orationcm  mcam  ;  i^  Et 
claiiior  meus  ad  te  veniat. 

J-Doniinusvobiscum;  i\)Et  cum  spiritu  (uo. 

Prions.  Oremus. 

O  Dieu  ,  dont  la  Deus,cui  proprium 
niiséricord(?  est  ton-  est  miscreri  semper 
jours  portée  à  nous  et  parcere ,  suscipe 
pardonner  ,  exaucez  deprecationem  no- 
notre  prière,  afin  que  stram,  ut  hune  famu- 
votre  serviteur  ici  lurn  tuum,  quem  ex- 
présenl ,  lié  par  la  communicationissen- 
sentenced'excommu-  lenlia  constringit, 
iiication  ,  ait  la  con-  miseratio  tuœ  plc- 
solaliond'enétredélié  ti'tis  clementer  ab- 
par  un  effet  de  voire  solvat.  Par  Christum 
bonté  el  de  votre  ini-  Dominum  nostrum. 
scricorde.  Par  Jésus-  A  .Vmen. 
Christ  Notre  -  Sei- 
gneur. 1^  Ainsi  soit-il. 

Il  s'assied,  se  cou-        Mox  sedet,  cl  coo- 
vre  el  dit  :  perto  capite  dicit  : 

«QueNotrc-Seigneur  Dominus  nosler  Je- 
Jésus-Christ  vous  ab-  sus  Chrislus  te  absol- 
solve,  et  moi,  par  son  val,  et  ego  auctorilate 
autorité  ,  et  par  celle  ipsius,  et  sanclissimi 
que  notre  très-saint  domini  nostri  papre 
père  le  pape  (oM  le  ré-  \vel  reverendissimi 
vércndissinie  évéque  episcopi  N.  vel  lalis 
N.owuntelsupérieur)  superioris)  mihi  coni- 
ui'a  confiée ,  je  vous  missa,  absolvo  te  a 
absousdu  liendcl'ex-  vinculo  excommuni- 
communicalion  que  cationis,  in  quam  in- 
vous  avez  encourue  curristi  [vel  incur- 
{  OM  dont  vous  avez  risse  declaratus  es) 
élé  convaincu)  pour  propler  taie  factum 
avoir  fait  telle  action  [vel  causam,  etc.),  et 
(ou  pour  telle  cause  ,  reslKuo  le  cominu- 
etc.),  et  je  vous  réta-  iiioni  et  unitali  ûde- 
blis  dans  l'union  des  lium,  el  sanclis  sa- 
fiJèles  et  la  participa-  cramentis  Ecclesiœ. 
lion  aux  sacrements  In  nomine  Patris  f, 
derEiîlise.Au  nomdu  FiliielSpirilussancli. 
Père  i  ,  du  Fils  et  du 
Sainl-Esprit.  » 


(Voyez  l'explication  des  rubriques  au  (lire 
suivant,  ii.  2. 

Quod  si  sacerdoti  nuUasit  a  superiore prœ- 
scriptit  forma,  nec  sibi  mnndatiun  ut  in  forma 
Ecclesiœ  coiiunutn  vel  consuetaabsolrat,  lune 
nihilominus  pro  rei  gravitate  prœdictum 
cœremoniam  et  preces  adhibeat;  at  vero  si  res 
non  fuerii  adeo  gravis,  absolvcre  polerit, 
dicens  : 

Dominus  noster  Jésus  Christus  te  absolvat. 
et  ego  auctorilate  ipsius,  et  sanctiss.  domini 
nostri  papœ  (si  a  papa  fuerit  delcçalus),  vel 
reverendissimi  episcopi  N.  vel  ^i/(s  superio- 
ris. mihi  concessa,  absolvo  le,  etc.,  ut  supra. 
In  foro  autem  inleriori  confessarius  habens 
fitcultatem  ahsolvendi  excommunicatum,  ab- 
solvat juxta  formam  communem  supra  prce- 
scriptam  in  ubsolutione  sacramenlali. 

V.  Rilus  ahsolvendi  excoirmunicaluni  jam  morliiuin. 
Si  guis  excommunicatus  ex  hnc  vita  dece- 
dens  dcderit  signum  contriiionis,  ne  eccle- 
siaslica  careat  sepultura,  sed  Ecclesiœ  suffra- 
giis,  f/uatenus  fieri  potest,  adjuvetur,  absolvi 
potest  hoc  modo. 

Si  corpus  nondum  sepullum  fuerit,  verbere- 
tur  et  absolvatur,  ut  infra,  deinde  absolutmn 
in  loco  sacro  sepeliatur. 

Si  vero  fuerit  sepultum  in  loco  profuno, 
si  commode  fieri  poterit,  exhumahitur,  et  eu- 
dem  modo  verberahitur,  et  post  absolulionem 
in  loco  sficro  sepelietur ,  sed  si  commode 
exhumari  non  potest,  locus  sepultura:  verbe- 
retur,  postea  absolvatur. 

Qxiodsi  in  loco  sacro  sitsepultus,nonexhu~ 
mabllur  ,  sed  verbcrabitur  sepulcrum.  Dum 
autem  corpus,  sive  sepulluram  verberal ,  sa- 
cerdos  dicat  antiphonam. 

Exsullabunl  Domino  ossa  humiliala ,  et 
7)sa/mi(m Miserere  roei,Deus,e/c.(!'o(/.  .\ubé, 
n.  :i2.} 

Quo  fiicto,  absolvatur,  dicendo  :  .\uclori- 
tato  mihi  concessa,  ego  te  absolvo  a  vintnio 
excommunicalionis,  quam  incurristi  {vel  in- 
currisse  declaratus  es)  propler  taie  factum, 
et  restituo  le  communioni  fiilelium.  In  no- 
mine Patris  t,  el  Filii ,  et  Spiritus  sancli. 
.\men. 

Deinde  dicatur  psalmus  De  profundis  {art. 
Abbè,  n.  32). 

In  fine  ,  Requiem  œternam  dona  ei,  Do- 
mine; i'^  Et  lux  perpétua  luccal  ei. 

Kyrie  eleison.  Christe  eleison.  Kyrie  elei- 
son. 
Pater  nosler. 

y  El  ne  nos  inducas  in  tentatiouem  ;  fv  Sed 
libéra  nos  a  malo. 

v  A  porta  inl'eri  ^  Erue ,  Domine,  animam 
cjus. 

V  Hequiescalin  pace.  li;  Amen. 
y  Domine,  exaudi  oraiionem  meam;  i^  Et 
clamor  meus  ad  te  veniat. 
y  Dominus  vobiscum;  i\  Elcumspirilu  tuo. 

Oremus. 
Da,  quœsumus,  Domine, animte  famuli  lui, 
quem  excommunicalionis  senlcnlia  con- 
slriiixcrat,  refiigorii  sodcin,  quielis  bealilu- 
dinem,  el  su|)erni  lumiiiis  clarilalem.  Per 
Cbrisluui  Duniiiium  noslrum.  i^  .Vmen. 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES 

Prions. 
Seigneur       Jésus- 


!179 

\'I.  De  modo  absolvendi  a  suspon'sionc  vel  ab  inlcrdiclo 
extra  vel  inlrasicraiiienlalem  conressionein. 

Si  sacerdoli  sit  commissa  facilitas  absol- 
vendi  aliquem  a  siispcnsione ,  vel  inlerdiclo, 
(juamvis  nnlla  verha  sinl  prœcipuc  delenni- 
nata,  uti  poleril  hac  formula  : 

Pœuilens  dicat  :  Confileor,  etc. 

Sacerdos  :  Miseralur,  etc.  Indulgciiliam,  etc. 

Auclorilato  inihi  ab  jY.  Iradila ,  ego  iih- 
solvo  le  a  vinculo  suspensionis  (  vel  inlcrdi- 
Cli),  qunm  {vel  quod)  propler  laie  liiciuin 
{tel  causanij  iiicurrisli  [seti  incurrissc  docla- 
ralus  es).  In  noniine  Palris  f,  cl  Filii,  cl 
SpiriUis  sancli.  Arnen. 

Si  vero  confessario,  sive  in  foro  conscien- 
tiœ,  sive  extra,  data  est  poteslas  dispensandi 
super  irrrijularitate,  tune  postquam  aljsolve- 
rit  a  pcccutis,  addal  cunsequenter. 

El  eadein  auclorilalc  dispense  lecum  su- 
per irrcguiarilale  ivel  irrcgularilalibus ,  si 
sunl  plures)  in  qiiam  [vel  iu  quas)  ob  talein 
[vel  laies  causas,  cas  exprimendu)  incurrisli, 
el  habilem  reddo ,  el  rcslituo  te  exsecutiuni 
ordinutn  cl  ofûciorum  luorum.  In  noniine 
Palris  t,  el  Filii,  et  Spirilus  santli.  Amen. 

Si  nulluin  habct  ordincin,  dicatiir  :  Habi- 
lem  reddo  le  ad  omnes  ordines  suscipicndos 
(vel  eliam  ad  alia  jusla  lenorem  mandali). 

Quod  si  necesse  sit  litulum  beneficii  resti- 
luere,  et  fruclus  maie  perceptos  condonare, 
subjumjat  : 

El  resliluo  libi  litulum  (seu  lilulos)  bene- 
ficii [seu  bcncficioruni),  el  condono  libi  fru- 
clus maie  perceptos.  In  nomine  Palris  f, 
Filii,  et  Spirilus  sancti.  Amen. 

Adverlal  aulem  sacerdos  ne  ullo  modo  in 
iis  facultalis  suœ  terminas  excédai. 

TITRE  DEUXIÈME. 

(Extrait  du  Kliuel  do  Toulon.) 

1.  Ordre  ou  niiinière  d'aJminislror  le  sacrement  de  i)t5ni- 
lence. 

Le  prêtre  appelé  pour  confesser  à  l'église 
sera  revêtu  d'un  surpUs  et  d'un  bonnet  carre. 
Avintquc  d'entrer  dans  le  confessionnal  il  >c 
mettra  à  genoux  pour  implorer  l'assistance 
du  Saint-Esprit  et  le  tecours  du  Seiqneur 
dans  une  fonction  si  difficile  et  h  importante, 
pour  se  reconnaître  indigne  d'exercer  un  si 
haut  ministère,  pour  f  lire  un  acte  de  contri- 
tion, et  demander  à  Dieu  arec  ferveur  les  grâ- 
ces nécessaires  pour  lui-même  et  pour  ses  pé- 
nitents. Dans  cette  intention  il  récitera  la 
prière  suivante  ou  quelque  autre  selon  sa 
dévotion  : 

Dcus,  in  adjulorium  meum  ii'lende  : 
Domine,  ad  adjuvandum  me  fosiina. 

Cormundum  créa  in  me,  Deus  et  spirilum 
rectuminnova  in  visceribtis  meis. 

Ne  projicias  me  a  facie  tua  :  cl  spirilum 
sanclum  luum  ne  auferas  a  me 

Uedde  mihi  lœliliam  salularis  lui  :  cl  spi- 
rilu  principali  confirma  mo. 

Docebo  iniquos  vias  luas  :  et  impii  ad  le 
converlenliir 

Domine,  exiFudi  oralioncm  meam  :  cl  cla- 
Uiormeusad  le  vcniat. 


1180 
Oremus. 
Domine  Jesu  Cliri- 
sic,  salvalor  mundi, 
qui  sanclum  el  salu- 
tare  pcenilenliaî  sa- 
crameiilum  purifi- 
candis  animabus 

insliluisli  ,  meque 
indignum,  propler 
tuam  magnani  nii^ie- 
ricordiam,  niinislrum 
illius  l'ccisli  ;  suscipe 
preces  humililalis 
mea; ,  cl  me  ab  omni 
conlagione  pcccali 
purifica  ;  ut  iliud 
sacramcnlum  sancte 
el  cumfruclu  valeara 
ministrarc.  Suscipe 
eliam,  Domine,  hu- 
milcm  oralionem 
quani  fundo  pro 
famuiiset  famulabus 
tuis  qui  ad  pœnilen- 
liani  acccduiit,  ul  des 
illis  spirilum  vers 
compunclionis,  inle- 
grilalem  sincerajcon- 
fessionis,  el  sludium 
dignœ  salisfactionis. 
Qui  vivis  el  régnas, 
etc. 

le  confesseur  entrera 


Cbrist,  sauveur  du 
monde,  qui  avez  in- 
stitué le  saint  el  sa- 
lutaire sacrement  de 
pénilencc  pour  puri- 
fier les  âmes,  et  par 
votre  grande  raséri- 
corde,  vous  m'en 
avez  fait  le  ministre;, 
malgré  mon  indigni- 
té; recevez  mes 
bumhles  prières  ,  et 
purifiez-moi  de  toute 
laclie  du  péché,  afin 
que  je  puisse  admi- 
nistrer ce  sacrement 
saintement  et  avec 
fruil.  Uecevcz  aussi, 
Seigneur,  l'humble 
prière  que  je  vous 
fais  pour  vos  servi- 
teurs et  servantes  qui 
s'approchent  de  la 
pénitence  ;  donnez- 
leur  une  vraie  com- 
ponction, la  sincérité 
pour  une  confession 
entière,  et  la  volonté 
do  faire  une  digne  sa- 
tisfaction. \  ous  ijui 
vivez  el  régnez,  etc. 

Après  cette  prière, 
dans  le  confessionnal,  et  s'y  tiendra  assis,  le 
corps  droit,  la  tête  couverte,  le  visage  caché  et 
\in  peu  détourné  de  manière  que  le  pénitent 
71e  plusse  le  regarder  en  face  el  qu'il  ne  puisse 
regarder  en  face  le  pénitent,  vers  leijuel  il 
tiendra  seulement  l'oreille  penchée.  Il  aura  un 
air  grave  et  modeste,  et  se  comportera  comme 
n'étant  occupé  que  du  salut  des  pénitents  qu'il 
entend.  En  un  mot,  il  sera  dans  une  posture 
décente  et  convenable  à  un  si  grand  ministère. 
Il  se  comportera  si  prudemment .  qu'il  ne  fasse 
j  iinais  conmilre  en  aucune  manière  qu'il  est 
frappé  de  la  grièvelé  des  crimes  qu'il  entendra. 
Jl  fera  en  sorte  que  les  personnes  qui  atten- 
dront pour  se  confesser  ne  soient  pas  si  pro- 
ches du  confcssionniil  qu'elles  puissent  enten- 
dre les  confessions  qui  se  feront. 

Le  pénitent  doit  être  à  genoux  sans  aucun 
carreau  ni  coussin;  se  tenir  modestement  in- 
cliné ;  avoir  la  tête  nue  et  les  mains  jointes; 
sans  gants,  sans  épée,  et,  s'il  est  ecclésiasti- 
que, sans  surplis.  Les  femmes  doivent  s'y  pré- 
senter avec  un  habillement  simple  et  modeste, 
mais  qui  ne  tienne  rien  du  négligé,  et  avoir 
leur  coiffe  baissée. 

Le  pénitent,  après  avoir  fait  le  signe  de  la 
croix,  dira  ;  Benedie  mihi,  paler,  quia  pec- 
cavi;  ou,  s'il  ne  sait  pas  le  latin,  il  dira  en 
français  :  Bénissez -moi,  mon  père,  parce  que 
j'ai  péché. 

Alors  le  prêtre  étant  découvert,  dira  : 

Doiiiiiius  sit  iii  corde  luo  el  in  labiis  luis, 
ul  rite  coiifilearis  oinnia  peccata  tua  ;  et  fera 
sur  le  pénitent  le  siyne  de  la  croix  :  In  no- 


1181 


PEN 


mine  Palris  t,el  Filii  ,  el  Spirilus  sancti. 
Amen. 

Ensuite  le  prêtre  mettra  sonhonnet  et  prê- 
tera l'oreille  pour  écouter  avec  attention  tous 
les  péchés  que  le  pénitent  lui  déclarera.- 

Alors  le  pénitent  dira  :  Coiifileor  Deo  om- 
nipotenli,  etc.,  oii  en  français  :  Je  me  con- 
fesse à  Dieu  loul-puissaiit,  etc.  Il  convient 
mieux  de  le  faire  dire  de  cette  manière  aux 
personnes  qui  n'entendent  pas  le  latin. 

Le  pénitent  dira  ensuite  au  confesseur  com- 
bien il  y  a  de  temps  qu'Une  s'est  confessé  ;  s'il 
a  accompli  la  pénitence  qui  lui  avait  été  i'hj- 
posée  dans  sa  dernière  confession;  s'il  a  reçu 
l'absolution,  ou  il  exposera  la  cause  du  refus 
ou  du  délai.  Puis  il  fera  une  confession  en- 
tière, claire  et  distincte. 

Après  que  le  pénitent  aura  expliqué  à  sa 
manière  tous  les  péchés  dont  il  se  croira  cou- 
pable, le  confesseur  rinterroqcni,  s'il  lejuije 
à  propos,  pour  suppléera  ce  qui  ne  serait  pas 
suffisant  dans  sa  déclaration.  Mais  avant 
cela  il  doit  lui  laisser  tout  dire  [à  moins 
qu'il  ne  soit  nécessaire  de  l'interroger  sur-le- 
champ  pour  l'explication  des  péchés  qu'il  dé- 
clare), parce  que  l'exposition  que  le  pénitent 
fait  iui-wéme  de  sa:  péchés  est  ordinairement 
plus  sincère  et  plus  circonstanciée  que  lors- 
qu'il répond  à  des  demandes. 

La  confession  du  pénitent  et  les  interroga- 
tions du  confesseur  étant  finies,  le  pénitent 
ajoutera,  avec  les  marques  et  tes  sentiments 
d'une  véritable  componction  : 

De  tous  ces  péchés  el  de  lous  ceux  que  je 
n'ai  pas  déclaics  par  oubli  ou  lar  ignorance, 
j'en  demande  paidon  à  Dieu  de  tout  mou 
cœur,  el  à  vous,  mou  père,  pénitence  et  ab- 
solution, si  vous  me  jugez  digne  de  la  re- 
cevoir. 

Le  pénitent  achèvera  ensuite  le  Confiteor, 
et  dira  en  frappant  trois  fois  sa  poitrine  : 
Mea  ruip.i,  etc.;  ou,  en  français,  s'il  l'a  com- 
mencé en  cette  langue:  C'est  par  ma  faute, e/c. 

Pendant  que  le  pénitent  prononcera  ces  der- 
nières paroles,  le  confesseur,  étant  décou- 
vert et  tenant  son  bonnet  des  deux  mains  de- 
vant sa  poitrine,  dira  :  Misereatur  tui  onini- 
poiens  Deiis,  etc. 

Puis,  étendant  et  levant  la  main  droite 
vers  le  pénitent,  il  ajoutera  : 

Induigenliam.absolutioneiuelremissioncm 
f  peccalorum,  etc. 

Ensuite,  s'élant  couvert,  il  excitera  son  pé- 
nitent au  repentir  de  ses  péchés,  lui  en  fera 
voir  l'énormité,  lui  fera  faire  les  réflexions 
nécessaires  sur  leur  qualité  et  leur  nombre, 
l'exhortera  à  s'afl'ermir  de  plus  en  plus  dans 
la  résolution  de  ne  les  plus  commettre,  lui  en 
prescrira  les  moyens,  comme  d'en  éviter  les 
occasions,  d'avoir  recours  à  la  prière  et  de 
pratiquer  autant  qu'il  pourra  les  vertus  con- 
traires; en  un  mot ,  il  lui  donnera  tous  les  re- 
mèdes et  les  avis  convenables,  eu  égard  à  ce 
qu'd  aura  connu  de  son  état  et  de  ses  besoins 
spirituels.  Puis  il  lui  imposera  une  pénitence 
salutaire  et  convenable,  selon  la  qualité  des 
péchés  et  le  pouvoir  du  pénitent. 

Quand  le  pénitent  aura  accepté  la  pénitence 
qui  lui  aura  été  donnée,  si  le  confesseur  Juge 


PEN  118-2 

à  propos  de  lui  donner  l'absolution,  il  l'aver- 
tira de  renouveler  pour  cela  de  tout  son  cœirr 
son  acte  de  contrition,  et  de  se  mettre  en  es- 
prit aux  pieds  de  la  croix  du  Sauveur  pour  y 
être  lavé  de  son  sang  précieux. 

Alors  ,  étant  couvert  et  tenant  la  main 
droite  étendue  et  levée  sur  le  pénitent  ,  il 
dira  : 

Doniinus  nostcr  .lesus  Christus  te  absolvat, 
et  ego  aucloril.iie  ipsius,  te  absolvo  ab  oinni 
vinrulo  excommunicalionis  (suspi  nsiouis  ) 
cl  inlerdicli,  in  quantum  possiim,  cl  lu  indi- 
ges  :  deiude  ego  le  absolvo  a  .pcccatis  luis, 
in  nomine  Patrisf,  el  Filii,  el  Spiritussancii. 
Si  le  pénitent  est  laïque,  le  confesseur  omettra 
le  mot  suspensioiiis. 

Ensuite  se  découvrant  et  tenant  son  bonnet 
devant  sa  poitrine,  il  ajoutera  : 

Passio  Doiiiini  noslri  Jesu  (^lirisli,  moril.i 
bealœ  Mariœ  virginis  el  omnium  sanclorum, 
quid(|uid  boni  l'eceris  ,  et  mali  suslinueris, 
•vint  libi  in  remissionem  peccalorum,  auginen- 
tum  graliœ  et  piœmiuin  vilœ  a;lern£e.  Àmen. 

Si  le  confesseur  juge  â  propos  de  différer 
iabsol  tion,  il  donnera  simplement  une  béné- 
diction. Ayant  la  tête  couverte,  el  tenant  la 
mainétenduf  sur  le  pénitent,  il  dira  ;  Mise- 
reatur, e/c;  Indulgenlian),  etc.,  el  lui  don- 
nera ensuite  sa  bénédiction ,  après  l'avoir 
averti  qu'il  ne  lui  donne  pas  l'ahsolulion  de 
ses  péchés,  mais  seulement  une  bénédiction, 
afin  que  ceux  qui  sont  présents  et  autour  du 
confessionnal  ne  puissent  ronnaitre  qu'il  a  re- 
fusé ou  di/féré  l'absolution. 

Dans  les  confessions  plus  fréquentes  et  plus 
courtes,  surtout  quand  il  y  a  grand  nombre 
de  pénitents  à  entendre,  ou  lorsque  le  confes- 
seur est  pressé  par  la  nécessité  de  remplir 
quelque  autre  de  ses  devoirs,  il  faut  omettre 
Misereatur,  etc.,  Indulgeniiam,  etc.  ;  il  suf- 
fit de  prononcer  la  formule  d'absolution  :  Do- 
minus    uoster  Jésus  Christus,  etc. 

Si  le  pénitent  était  sur  le  point  de  mourir,  et 
qu'il  n'y  eût  pas  assei  de  tempspour  prononcer 
en  entier  la  formule  ordinaire  d'absolution 
marquée  ci-dessus,  il  faudrait  se  contenter  de 
dire  en  tenant  la  main  droite  étendue  et  levée 
sur  le  pénitent  :  Ego  le  absolvo  ab  omnibus 
ccnsuris  et  pcccatis  luis.  lu  nomine  Patrisf, 
cl  Filii,  cl  Spirilus  sancti. 

Quand  les  enfants  qui  n'ont  pas  encore 
l'usnge  de  la  raison  se  présenteront  au  tribu- 
nal de  la  pénitence,  le  prêtre  les  écoutera  avec 
patience. 

Quand  il  verra  qu'ils  ne  sont  point  encore 
capables  du  sacrement  de  pénitence,  il  se  con- 
tentera de  leur  donner  en  peu  de  mots  quel- 
ques avis  suivant  leur  portée,  et  de  leur  impo- 
ser quelque  pratique  légère  de  pénitence  :  au 
lieu  de  l  absolution  ,  il  dira  la  prière  suivants 
ayant  la  main  droite  sur  eux. 

Domine  Jesu  Chiiste,  qui  dixisti  :  Sinile 
parvuios  venire  ad  me,  talium  est  enim  ro- 
gnum  cœlorum  ;  super  hune  parvuluni  (ou 
hanc  parvulam  tua!  benedictionis  gratiaui 
infunde,  ul  gratiâ,  selate  et  sapionlia  apnd 
Deum  et  homines  proficiens  ,  salutem  con- 
sequalur  alernam.  In  nomine  Palris  f  ,  et 
Filii,  cl  Spirilus  saiicli.  Amen. 


1183 


DICTIONlNAIRE  des  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


Ii84 


il    Ordre  qui  doit  Élrc  g:irdé   pour   absoudre  de  l'excom- 
nuiiiicalion. 

Pour  absoudre  de  l'excommunication  dans 
le  for  intérieur,  on  n'use  pas  d'autre  forme 
que  de  celle  qui  est  prescrite  ci-deisus  pour 
rabanlulion  sacramentelle  :  Domiiius  noslor 
Jésus  Chrislus  le  absolvat,  etc. 

On  ne  doit  point  absoudre  un  excommunie, 
s'il  y  a  des  personnes  intéressées  dans  l'affaire 
qui  a  donné  lieu  à  l'excommunication,  jusqu'à 
ce  qu'il  oit  satisfait  les  personnes  qu'il  a  of- 
fensées, et  réparé  le  dommage  qu'il  a  causé  par 
le  crime  qui  lui  a  fait  encourir  l'excommuni' 
cation  :  s'il  ne  peut  le  faire  avant  que  de  rece- 
voir l'absolution,  on  lui  fera  du  moins  pro- 
mettre avec  serment  qu'il  s'acquittera  de  ce 
devoir  le  plus  tôt  qu'il  pourra. 

Si  l'excommunié  a  encouru  l'excommunica- 
tion pour  avoir  contrevenu  à  quelque  canon, 
décret  ou  ordonnance  de  l'Eglise ,  il  promet- 
tra par  son  serment  de  ne  plus  tomber  dans  la 
même  faute ,  et  de  se  soumettre  à  ce  qui  lui 
sera  ordonné  par  l'Eglise  pour  lu  réparation 
de  sa  désobéissance. 

On  ne  peut  absoudre  de  l'excommunication 
dans  le  for  extérieur  sans  une  commission 
spéciale  de  celui  qui  l'a  portée ,  auquel  elle  est 
réservée ,  ou  du  supérieur  en  cas  d'appel.  Si  la 
commission  prescrit  %tne  forme  d'absolution, 
on  la  suivra  de  point  en  point  :  si  elle  porte 
simplement  que  l'absolution  sera  donnée  in 
forma  Ecclesia;  consuela  ,  on  observera  l'or- 
dre qui  suit  si  le  péché  pour  lequel  a  été  en- 
courue l'excommunication  est  atroce  et  pu- 
blic. 

Le  prêtre,  étant  assis  et  couvert,  revêtu 
d'un  surplis  et  d'une  clole  violette,  le  pénitent 
se  mettra  à  genoux  devant  lui ,  et  récitera  le 
psaume  50  Miserere  mei,Deus;  s'il  ne  peut 
lire  ou  prononcer  ce  psaume,  d'autres  le  di- 
ront pour  lui.  Ensuite  le  prêtre  se  lèvera  et, 
s' étant  découvert ,  il  dira  : 

Kyrie,  eleison,  i^  Ghrisle,  eleison  ;  Kyrie, 
eleison. 

Le  prêtre  :  Paler  nosler,  etc. 

y  El  ne  nos  inducas  in  lentalionom;  i^  Scd 
libéra  nos  a  malo. 

jf  Salvum  f.ic  servuni  luura  {  ou  ancillani 
luain),  Domine,^  Dcus  meus,  spcranlem 
in  te. 

y  Nihil  proficial  inimicus  in  eo  [ou  in  ca); 
ij  El  iilius  iniquilalis  non  apponnl  iioccre  ci. 

y  Eslo  ei,  Domine,  lurris  forliludinis  ^  A 
facie  iiiimici. 

t  Domine  ,  exaudi  oralionem  meam  ;  i^  Et 
clamor  meus  ad  te  vcniat. 

y  Dominus  vobiscum;  lij  El  cuui  spirila 
luo. 

Oremus. 

Deus,  cui  pi'oprium  esl  miscreri  scmper  et 
parcore  ,  siiscipe  depreculioncm  nosiram,  ut 
iiunc  famulum  tuum,  qnem  (  on  li.inc  t'amu- 
lam  luam  qiiam)  excommunicalionis  sen- 
tcnlia  conslringil,  miscralio  tuse  picl.itis  cle- 
iiienlcr  absolvat.  Per  Cbristum  Dotuinum 
noslrum.  lî)  Amen. 

Le  prêtre  s'élanl  ensuite  assis  et  couvert 
lui  imposera  une  pénitence,  t<  étendant  (a  main 
sur  le  pénitent ,  il  dira  ; 


Dominus  nosler  Jésus  Chrislus  le  absol- 
vat ,  cl  ego  auclorilate  ipsius  ,  et  sanclissirai 
domini  noslri  papic,  ou  reverendissimi  epi- 
scopi  N.  [ou  N-  superioris,  exprimant  la  qua- 
lité du  supérieur  qui  lui  a  donné  la  commis- 
sion] mihi  commissa  ,  absolvo  te  a  vincalo 
excommunicalionis  quam  incurrisli ,  ou  in- 
currisse  dorlaralus  es  (  ou  dcclarata  es  )  , 
proptcr...  on  spécifie  ici  le  crime  pour  lequel 
l'excommunication  a  été  encourue,  et  resliluo 
le  communioni  et  unitali  fidelium,  et  sanclis 
sncramentis  Ecclesia^.  In  nomine  j-  Palris,  et 
Filii,  et  Spiritus  sancti.  Amen. 

.Si  l'excommunication  n'est  pas  publique, 
l'absolution,  quoique  donnée  dans  le  for  exté- 
rieur, doit  être  secrète  et  sanscérémonie.  Dans 
ce  cas,  comme  dans  celui  où  le  crime  pour  le- 
quel elle  a  été  portée  n'est  pas  atroce,  le  prêtre 
se  contentera  ,  pour  en  absoudre  le  pénitent , 
de  le  faire  mettre  à  genoux  et  de  dire  étant 
assis  et  couvert  la  main  étendue  sur  lui  : 

Dominus  nosler  Jésus  Chrislus  te  absolval, 
cl  ego  auctorilale  ipsius  et  sanclissimi  do- 
mini noslri  papaj,  etc.,  comme  il  vient  d'être 
marqué. 

III.  Ordre  qui  doit  êlrc  gardé  |iOur  absoudre  uu  excoui- 
muuié  après  sa  murl. 

Lorsqu'un  excommunié  dont  l'excommuni- 
cation était  publique  a  donné  en  mourant  des 
nturques  d'une  véritable  contrition  ,  afin  que 
son  corps  ne  soit  pas  privé  de  la  sépulture 
ecclésiastique  et  que  son  âme  soit  soulagée  par 
les  prières  publiques  et  les  suffrages  de  l'E- 
glise ,  on  doit  lui  donner  l'absolution  de  l'ex- 
communication ,  comme  il  sera  marqué  ci- 
après. 

Si  le  corps  n'a  pas  encore  été  mis  en  terre,  le 
prêtre  venant  au  lieu  où  il  est  déposé  pronon- 
cera sur  ce  corps  l'absolution  ;  ensuite  on  l'en- 
terrera dans  un  lieu  saint  en  récitant  les 
prières  et  observant  les  cérémonies  ordinaires. 

Mais  si  le  corps  a  déjà  été  enterré  dans  un 
lieu  profane,  on  l'exhumera,  s'il  se  peut  com- 
modément, et  après  l'absolution  il  sera  enterré 
dans  itn  lieu  saint.  Si  on  ne  peut  le  déterrer  , 
on  donnera  l'absolution  au  lieu  de  la  sépulture 
et  on  l'y  laissera. 

Si,  contre  les  règles,  le  corps  avait  déjà  été 
enterré  dans  un  lieu  saint,  il  ne  faudrait  pas 
l'exhumer,  mais  seulement  donntr  l'absolution 
au  lieu  delà  sépulture. 

Le  prêtre,  ayant  pris  ttne  étole  noire  sur 
son  surplis,  et  étant  accompagne  de  quelques 
clercs  uu  autres  ecclésiastiques  aussi  en  sur- 
plis ,  s'étanl  rendu  en  l'endroit  où  est  le  corps, 
commencera  l'anlienne  Exsullabunt;  ensuit» 
il  récitera  alternativement  avec  ses  clercs  et 
tous  ceux  du  clergé  qui  l'accompagneront ,  le 
psutunc  50,  Miserere,  sans  ajouter  à  la  fin 
Gloria  Patri  ni  Requiem  ;  mais,  après  l'avoir 
récité,  on  dira  tout  de  suite:  Exsultabunt 
Domino  ossa  humiliala. 

Après  quoi  le  prêtre,  s'élant  couvert  et  éten- 
dant la  main  sur  le  corps ,  dira  : 

Auctorilale  mihi  conccssa  ,  ego  le  absolvo 
a  vinculo  exconununicalionis  quam  incur- 
risli, ou  iucurrisse  dcclaralus  es  [ou  dccla- 
rata es),  proptcr...  {on  exprimera  ici  ta  cause 


iISS 


PEN 


(fe  rcxcommunicadon];  et  icsliluo  le  com- 
iiiunioni  fidelium.  In  nominc  Palris  f,  et 
Filii,  cl  Spiritus  sancli.  Amen. 

Jinsitite  ,  s' étant  couvert ,  il  commencera  à 
prier  pour  lui ,  en  disant  te  psaume  De  pro- 
fundis,  etc.,  à  In  jin  duquel  il  dira  : 

f  Kequiem  œtcrnam  dona  ci,  Domine  ;  i^  Et 
lux  peipelua  luccat  ei. 

Kjrie  eleison,  Christc  eleison,  Kyrie  elei- 
son. 

Paler  noslcr,  il  continuera  tout  bas  jns- 

(/u'dU 

y  lîl  ne  nos  inducas  in  lenlalioneni;  i^  Sed 
librra  nos  a  niaio. 

î  A  porta  infcri  1^  Erue,  Domine  animam 
ejus. 

*  Kequiescat  in  pacc.  iti  Amen. 

f  Domine,  exaudi  oralionein  nicam;  i^  Et 
clamer  rnrns  ad  le  veniat. 

f  Dominus  vobiscum;  i^  Et  cum  spirilu 
tuo. 

Oremus. 

Da,  quœsumus,  Dotnine,  animœ  famuli  lui 
quem  {ou  l'amulaî  tua;  quam)  exconimunica- 
tionis  senlcnlia  constrinxernl,  refrigerii  se- 
dem.quiclis  bealiludinem.et  superni  luminis 
clarilalem.  Prr  ChrisUim  Dominum  iiostrum. 
1^  Amen. 

Enfin  le  prêtre  jette  de  l'eau  bénite  sur  le 
corps  ou  sur  la  sépulture,  en  disant  : 

y  Hequiem  reternam  dona  ci,  Domine  ;  Hj  El 
lux  perpétua  luceal  ei. 

Uequiescat  in  pace.  i^  Amen. 

Pour  absoudre  un  homme  mort  dans  l'in- 
terdit on  suivra  le  même  rite,  chanijeunt  seu- 
lement les  mots  excommunicaliouis  quam,  en 
ceux-ci,  interdicti  quod. 

V.  Manière  d'absoudre  de  la  suspense  ou  de  l'inlordii. 

Si  l'absolution  est  donnée  dans  le  for  inté- 
rieur, on  se  servira  simplement  de  In  forme 
prescrhe  pour  l'absolution  sacramentelle:  Do- 
minus nosler,  etc. 

On  ne  peut  en  absoudre  dans  le  for  exté- 
rieur sans  tinc  commission  de  celui  qui  a  porté 
la  suspense  ou  l'interdit,  et  auquel  ces  censu- 
res sont  réservées,  ou  du  supérieur  en  cas 
d'appel. 

Lorsqu'un  prêtre  est  commis  pour  absoudre 
dans  le  tribunal  de  la  pénitence  de  quelque 
censiire  réservée,  il  doit  prendre  les  précau- 
tions nécessaires  pour  la  réparation  de  la 
faute. 

Leprélre  prendra  soigneusement  garde  dans 
ces  sortes  de  commissions  de  ne  point  excéder 
le  pouvoir  qui  lui  est  donné. 

Si  la  commission  j)rescrit  une  formule  par- 
ticulière pour  l'absolution, on  s'y  conformera  ; 
si  elle  porte  simplement  qu'elle  sera  donnée  in 
forma  Ecclesije  consuela,  on  donnera  l'abso- 
lution en  la  manière  suivante: 

Le  pénitent  dira  étant  à  genoux  :  Confiteor 
Deo,  etc.,  et  lorsqu'il  l'aura  achevé,  le  prêtre 
assis,  découvert  et  tenant  son  bonnet  des  deux 
mains  jointes  devant  sa  poitrine,  dira  :  Mise- 
rcatur  lui,  etc.;  Indulgentiam,  etc.  Ensuite, 
s'étant  couvert,  tenant  la  main  étendue  sur  le 
pénitent  et  lui  ayant  imposé  u^e  vénitenre,  il 
ajoutera 


PEN  iiac 

Aucloritale  mihi  Iradita,  ego  le  absnlvo  a 
V  inculo  suspension  isquam(ouinlerdicti(|iiod) 
propter...  ici  il  exprimera  la  cause  de  la  su.':- 
pense  oit  de  l'interdit  :  par  exemple,  sacrilc- 
gluin,  simoniam,  etc.,  inciirrisli,  ou  incur- 
risse  declaralus  es  {oii  declarala  es).  In  no- 
mine  Palris  t)  et  Filii,  et  Spiritus  sancli. 
Amen. 

V.  Forme  de  la  dispense  de  l'irrégulariié. 

Les  prêtres,  ne  pouvant  dispenser  d'aucune 
irrégularité  qu'en  vertu  d'une  commission 
spéciale,  doivent  bien  se  garder,  surtout  dans 
tme  matière  si  importante,  de  passer  les  bornes 
de  leur  pouvoir. 

Le  prêtre  qui  aura  reçu  un  pouvoir  spécial 
de  dispenser  de  l'irrégxdarité  dans  le  sacre- 
ment de'ipénilence,  observera  tout  ce  qui  lui 
sera  prescrit  dans  sa  commission ,  tant  pour 
la  satisfaction  qu'il  doit  imposer  au  pénitent 
que  pour  les  autres  choses. 

Après  lui  avoir  donné  l'absolution  des  pé- 
chés en  la  forme  ordinaire,  avant  que  de  dire: 
In  nominc  Palris,  etc.,  il  ajoutera,  ayant  tou- 
jours la  main  étendue  stir  le  pénitent  : 

Et  aucloritale  mihi  a  sanclissimo  domino 
noslro  papa  [ou  a  reverendissimo  domino 
cpiscopo  N.)  Iradita,  dispenso  lecum  super 
irrcgularitale  (om i rregularilali bus) quam  iom 
quas)  incurrisli  co  quod...  {on  exprime  ici  la 
cause),  et  habilem  te  reddo  et  rcsliluo  exse- 
cutioni  ordinum  cl  officiorum  luorum.  In 
nominc  Palris  f,  cl  Filii,  et  Spiritus  sancli. 
Amen. 

.S'(  le  pénitent  n'a  aucun  ordre,  le  prêtre, 
au  lieu  de  ces  mots,  Rcsliluo  te  cxseculioni, 
dira  :  Habilem  le  reddo  ad  laies  ou  ad  omnes 
ordinos  suscipiendos,  suivant  la  teneur  du, 
mandement  pour  dispenser  {ou  ad  alia),  selon 
qu'il  sera  porté  par  la  commission  pour  dis- 
penser. 

Si  le  mandement  porte  que  le  pénitent  sera 
rétabli  dans  le  titre  d'un  bénéfice  et  qu'on  lui 
remettra  les  fruits  mal  perçus,  le  prêtre  ajou- 
tera :  El  reslituo  tibi  titulum  bencficii  oit 
lilulos  bcncficiorum,  et  condono  tibi  fruclns 
maie  perceplos.  In  nomine  Palris  t>  et  Filii, 
el  Spiritus  sancli.  Amen. 

VI.  Ordre  qu'on  doit  suivre  pour  absoudre  un  horélique 
dans  le  for  extérieur,  el  recevoir  son  abjuration. 

Il  n'est  permis  à  aucun  prêtre,  même  ayant 
pouvoir  pour  absoudre  des  cas  réservés,  d'ab- 
soudre de  l'hérésie  hors  du  tribunal  de  la  pé- 
nitence sans  un  pouvoir  spécial,  ni  de  rece- 
voir l'abjuration  de  ceux  qui  l'ont  professée 
publiquement.     ■ 

Le  prêtre  à  qui  la  commission  sera  adressée 
examinera  si  celui  qui  se  présente  est  suffi- 
samment instruit  de  la  doctrine  catholique, 
apostolique  et  romaine,  et  emploiera  tous  Ici 
moyens  nécessaires  pour  s'assurer  de  la  sincé- 
rité de  son  retour. 

Si  lu  commission  porte  qu'on  lui  suppléera 
les  cérémonies  du  baptême  qui  ont  été  omises 
lorsqu'il  l'aura  reçu  chez  les  hérétiques ,  le 
prêtre  s'q  conformera  ;  autrement  il  se  con- 
tentera de  le  réconcilier  en  la  manière  sui- 
vante : 


U87 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


uns 


S'étant  revêtu  d'un  surplis  et  d'une  étole 
violette,  il  se  rendra  à  la  porte  du  chœur  où 
sera  le  nouveau  converti  à  genoux,  tenant  wi 
cierge  allume  et  accompagné  de  ceux  e/ui  doi- 
vent servir  de  témoins.  Tous  se  mettront  à 
genoux  avec  le  prêtre,  derrière  lequel  sera  le 
nouveau  converti.  Le  prêtre  tourné  vers  l'au- 
tel commencera  l'hymne  Voni,  Crealor,  qu'il 
chantera  ourécitera,  et  que  les  assistants  con- 
tinueront à  deux  chœurs  :  ensuite  le  prêtre 
s'étant  levé  dira  : 

t  Emilie  Spirilum  luuni  et  crcabuiitur; 
1^  El  rei>ovabis  faciem  lerrœ. 

Orcmus. 

Dcus,  qui  corda  fidelium  sancli  Spirilus 
illuslralione  docuisli,  da  nobis  in  eodein  Spi- 
lilu  recla  sapere,  cl  de  cjus  semper  conso- 
lalione  gaudere.  Per  Chrislum  Doiuinum 
noslruin.  i^  Amen. 

L'oraison  finie,  le  prêtre  se  tournera  vert 
le  nouveau  converti  qui  demeurera  toujours 
à  genoux,  et  s'étant  assis  et  couvert  il  lui  de~ 
mandera  s'il  persévère  dans  le  dessein  de  faire 
profession  de  la  religion  catholique,  apostoli- 
que et  romaine,  d'embrasser  sa  doctrine  et  de 
renoncer  à  tout  ce  qui  lui  est  contraire.  Après 
qu'il  aura  répondu,  il  le  félicitera  en  peu  de 
mots  sur  son  heureux  retour  ;  il  lui  représen~ 
lera  la  grâce  que  Dieu  lui  a  faite,  en  le  tirant 
de  ses  erreurs  et  des  ténèbres  de  I  hérésie,  pour 
le  mettre  dans  le  sein  de  la  seule  et  véritable 
Eglise  hors  de  laque/le  il  n'y  a  point  de  salut; 
il  l'exhortera  à  persévérer  constamment  jus- 
(/u'à  la  mort  dans  la  profession  de  foi  qu'il  va 
faire,  à  éviter  soigneusement  tout  ce  qui 
pourrait  le  détourner,  et  à  Joindre  à  l'intégrité 
de  cette  foi  la  pureté  des  mœurs  et  les  bonnes 
œuvres,  au  défait  desquelles  cette  foi  serait 
ruine  et  sans  mérite  devant  Dieu. 

A  cet  effet  le  prêtre  pourra  faire  au  nou- 
veau converti  l  exhortation  suivante  ou  «ne 
autre  à  son  choix. 

«  Ueniercicz  Dieu,  mon  cher  frère  (om  ma 
chère  sœur,  monsieur,  on  madame),  de  la 
gràee  qu'il  vous  (ail  aujourd'hui  de  vous  ap- 
peler des  lénèbres  à  son  agréable  lumière. 
Vous  êtes  obligé  d'estimer  d  autant  plus  celte 
grâce  qui',  laudis  que  l'hérésie  vous  séparait 
de  la  société  d'Israël,  vous  ne  pouviez  pas 
avoir  l'espérance  des  biens  pioiiiis;  c'est-à- 
dire  qu'étant  comme  une  brebis  égarée  hors 
de  l'Eglise,  qui  est  le  bercail  de  Jésus-Christ, 
il  n'}'  avait  point  de  salut  à  espérer  pour 
vous.  En  effet,  une  des  premières  vérités  que 
les  apôlres  ont  apprise  de  la  bouche  de 
Nolre-Scigncur,  qu'ils  nous  ont  laissée  par 
tradition  cl  dont  tous  les  fidèles  font  profes- 
sion dans  le  Symbole,  c'est  que  de  môme  que 
nous  n'adorons  qu'un  Dieu,  que  nous  ne  re- 
connaissons que  Jésus-Christ  pour  noire  ré- 
dempteur, et  que  nous  n'admettons  qu'un 
seul  bapléme,  nous  ne  devons  aussi  profes- 
ser ((u'une  seule  foi,  et  ne  reconnaître  qu'une 
SI  ule  Eglise  hors  de  laquelle  il  est  impossible 
de  se  sauver.  Celle  Eglise,  mon  cher  frère 
ion  ma  chère  sœur,  monsieur  ou  madame), 
est  la  sainte  Eglise  catholique ,  apostolique 
cl  roiraine;  Eglise  fondée  par  les  apôtres, 


dont  la  foi  pure  et  sainte  a  été  préclico  dans 
tout  l'univers;  qui  est  l'unique  épouse  hicn- 
aimée  de  Jésus-Christ  ;  qui  est  sur  la  terre 
l'unique  sociélé  avec  la(|uellc  ce  divin  Sau- 
veur a  promis  d'être  tous  les  jours  jusqu'à  la 
consommation  des  siècles,  cl  cet  édifice  im- 
mortel contre  lequel  l'enfer  ne  prévaudra 
jamais;  Eglise  à  la(|ucllc  Jésus-Christ  ren- 
voie tous  les  fidèles  pour  en  respecler  les 
décisions,  et  qu'il  leur  ordonne  d'honorer 
comme  leur  mère  s'ils  veulent  avoir  Dieu 
pour  leur  père;  Eglise  qu'il  est  aisé  de  con- 
naître dans  la  succession  continuelle  cl  non 
interrompue  de  ses  évoques  qui  sont  les  suc- 
cesseurs des  apôtres;  Eglise  enfin  qui  est 
seule  la  colonne  cl  l'appui  de  la  vérité. 

«  C'est  de  celte  Eglise  que  l'esprit  d'erreur 
et  de  schisme  vous  avait  malheureusement 
séparé,  et  c'est  à  elle  que  vous  vous  adressez 
aujourd'hui,  pour  lui  demander  de  vous  re- 
cevoir dans  son  sein  cl  de  vous  mettre  au 
nombre  de  ses  enfants.  Ce  changement  de 
votre  esprit  et  de  votre  cœur  est  l'ouvrage 
de  la  main  du  Très  Haut.  Bénissez  donc  Dieu, 
cl  remerciez-le  de  la  grâce  inestimable  qu'il 
vous  lait  en  ce  jour.  Louez  à  jamais  Jésus- 
Christ  votre  libérateur  de  vous  avoir  inspiré 
le  généreux  dessein  de  rompre  enfin  ces  fa- 
tales chaînes  qui  vous  lenaicnl  attaché  aux 
faux  dogmes  et  aux  pernicieuses  maximes 
des  hérétiques. 

«  Dites  à  Dieu  de  tout  votre  cœur  :  Je 
crois,  Seigneur,  tout  ce  que  voire  Eglise 
croit  et  enseigne;  je  vais  publiquement  pro- 
fesser la  foi  dans  laquelle  je  proteste  de  vivre 
cl  de  mourir;  mais  comme  j'ai  raison  d'ap- 
|iréhender  que  celle  foi  ne  soit  encore  im- 
parfaite  en  moi,  je  vous  fais.  Seigneur,  la 
même  prière  que  vous  fit  ce  père  dont  il  est 
parlé  dans  l'Evangile,  de  vouloir  par  le  se- 
cours de  votre  grâce  m'aider  dans  la  faiblesse 
de  ma  foi  et  suppléer  à  ce  qui  lui  manque. 
Mais  f.iiles  aussi,  ô  mon  Dieu,  qu'en  demeu- 
rant inébranlable  dans  la  foi,  je  vive  de  la 
vie  de  celle  foi  jusqu'à  mon  dernier  soupir, 
en  pratiquant  exactement  les  règles  qu'elle 
me  prescrit. 

«  Voilà,  mon  cher  frère  (oit  ma  chère  sœur, 
monsieur  ou  madame),  les  saintes  disposi- 
tions où  vous  (levez  être  pour  recevoir  ulile- 
nienl  i'jibsolulion  de  l'hérésie,  que  nous  al- 
lons vous  donner.  » 

Le  discours  fini,  le  prêtre  fera  la  demande 
suivante  au  nouveau  converti  : 

D.  Crojez-vous  toutes  les  vérités  que  l'E- 
glise catholique,  apostolique  et  romaine  en- 
seigne, qui  sont  contenues  dans  la  profession 
de  foi  dont  elle  se  sert,  et  dont  vous  allez  faire 
(oit  entendre)  la  lecture? 

Le  nouveau  converti  répondra  : 

Oui,  monsieur,  je  les  crois. 

Le  nouveau  converti  étant  à  genoux  dira 
d'une  voix  intelligible  et  doucement,  ou,  s'il 
ne  sait  pus  lire,  entendra  la  formule  suivante 
de  profession  de  la  foi  catholique,  apostolique 
et  romaine.  Si  c'est  le  prêtre  qui  la  lit,  il  aver- 
tira le  nouveau  converti  d'y  unir  pendant  la 
lecture  son  esprit  et  son  cœur. 


1189 


PEM 


PEN 


§190 


rHOWÎSION  DU  FOt. 

n  Je  iV.  crois  de  formo  foi  el  je  piofossi-, 
liiiit  en  général  qu'en  pnrliculicr,  tous  les 
arliclcs  conlcnus  au  symbole  de  la  fui,  dont 
se  sert  la  sainle  Eglise  romaine  ;  savoir  : 

.<  Je  crois  en  un  seul  Dieu,  le  l'ère  lout- 
puissant,  qui  a  fait  le  ciel  et  la  (erre,  el 
toutes  les  choses  visibles  el  invisibles  ;  en  un 
si'ul  Seigneur,  Jésus-Chiist,  Fils  uni(]ue  de 
])ieu,  qui  est  né  du  l'ère  avant  tous  les  siè- 
cles ;  Dieu  de  Dieu,  lumière  de  lumière,  vrai 
Dieu  de  vrai  Dieu;  qui  n'a  pas  été  fait,  mais 
engendré,  consubstanliel  au  Père  ;  par  lequel 
toutes  choses  ont  élé  faites  ;  qui  est  descendu 
des  fieux  pour  nous,  hommes,  el  pour  noire 
s.ilul,  et  a  élé  incarné  en  prenant  chair  de  la 
vierge  Marie  par  l'opération  du  Saint-Espril, 
cl  a  élé  f.iit  homme;  qui  a  èlé  aussi  ciucilié 
pour  nous  sous  Ponce- Pilale  ;  qui  a  souffcrl, 
qui  a  élé  mis  dans  le  sépulcre;  qui  est  res- 
suscilé  le  troisième  jour  selon  les  Ecriluris; 
qui  est  monté  au  ciel;  qui  esl  assis  à  la  droite 
du  Père;  qui  viendra  de  nouveau,  plein  de 
gloire,  juger  les  vivants  el  les  morts,  et  dont 
le  règne  n'aura  point  de  fin.  Je  crois  au 
Saint-Esprit  qui  est  aussi  Seigneur  el  qui 
doniie  la  vie;  ijui  procède  du  Père  et  du  Fils, 
et  qui  est  adoré  et  glorifié  conjoinlemenl 
avec  le  Père  el  le  Fils;  (jni  a  parle  par  les 
prophètes.  Je  crois  l'iîglise  qui  esl  une, 
sainle,  catholique  et  apostolique.  Je  confesse 
qu'il  y  a  un  baptême  pour  la  rémission  des 
péchés,  et  j'attends  la  résurrection  des  morts 
et  la  vie  du  siècle  à  venir.  Ainsi  soit-il. 

«  Je  reçois  el  embrasse  très-fermement  les 
traditions  des  apôtres  et  de  la  sainle  Eglise, 
avec  toutes  les  autres  observances  el  consti- 
tutions de  la  même  Eglise. 

«  Je  reçois  aussi  la  sainle  Ecriture  selon 
le  sens  qu'a  tenu  el  que  tient  l'Eglise  notre 
sainle  mère,  à  laquelle  il  appartient  déjuger 
du  vrai  sens  el  de  l'interprétation  des  Ecri- 
tures saintes  :  cl  je  ne  la  prendrai,  ni  inter- 
préterai jamais  que  selon  le  consentement 
unanime  des  Pères. 

«  Je  confesse  encore  qu'il  y  a  sept  sarro- 
menls  de  la  loi  nouvelle,  vraiment  et  propre- 
ment ainsi  appelés,  institués  par  Notre-Sci- 
gneur  Jésus-Christ,  nécessaires  au  salut  du 
genre  humain,  quoiqu'ils  ne  le  soient  pas 
tous  à  chaque  homme  en  parliculier,  savoir: 
le  baptême,  la  confirmation,  l'eucharistie,  la 
pénitence,  rexlréme-onction ,  l'ordre  el  le 
mariage.  Je  reconnais  qu'ils  confèrent  la 
grâce,  et  qu'entre  ces  sacrements  le  baptême, 
la  confirmation  el  l'ordre  ne  se  peuvent  réité- 
rer sans  sacrilège. 

«  Je  reçois  aussi  el  j'admets  les  cérémonies 
de  l'Eglise  catholique  reçues  et  approuvées 
dans  l'administration  solennelle  de  tous  les 
sacrements. 

(I  J'embrasse  et  je  recois  tout  ce  qui  a  été 
définietdéclaré  par  le  saint  concile  do  Trente, 
louchant  le  péché  originel  el  la  justification. 

«  Je  reconnais  aussi  que  dans  la  messe 
on  offre  à  Dieu  un  vrai  sacrifice,  proprement 
ainsi  uppelé,  et  propitiatoire  pour  les  vivants 
et  pour  k'S  morts;  el  que  le  corps  el  le  sang 
avec  l'Ame  et  la  divinité  de  Notre  Seigneur 


Jésus-Christ  sont  vraiment ,  réellement  cl 
suhstantiellcinent  au  Irô'j-saint  sacrement  de 
l'eurhaiislie;  cl  qu'il  s'y  fait  un  changement 
de  toute  la  substance  du  pain  an  corps,  et  de 
toute  la  substance'  du  vin  au  sang,  lequel 
changement  l'Eglise  catholiqucappelle  trans- 
substanliation. 

«  Je  confesse  aussi  que  sous  une  seule  des 
deux  espèces  on  reçoit  Jésus-Christ  tout  en- 
tier, el  qu'en  le  recevant  ainsi  on  reçoit  un 
vrai  sacrement. 

«  Je  liens  fermement  qu'il  y  a  un  purga- 
toire, et  que  les  âmes  qui  y  sont  détenues 
sont  soulagées  par  le  suffrage  des  fidèles. 

n  Je  tiens  aussi  que  les  saints  qui  règnenl 
avec  Jésus-Christ  sont  à  honorer  et  invo- 
quer; qu'ils  offrent  à  Dieu  leurs  prières  pour 
nous  el  qu'on  doit  honorer  leurs  reliques. 

«  Je  liens  fermement  que  les  images  de 
Jésus  Christ  et  de  la  mère  de  Dieu  tciujnurs 
vierge,  et  des  autres  saints,  sont  à  avoir  et  à 
retenir,  et  qu'il  faut  leur  rendre  l'honneur 
et  la  révérence  qui  leur  esl  due. 

«  Je  confesse  que  Jésus-Christ  a  laissé 
dans  son  Eglise  le  pouvoir  de  donner  des  iii- 
(Inlgenees,  et  que  l'usage  en  est  très-salu- 
taire au  peuple  chrétien. 

«  Je  reconnais  que  l'Eglise  romaine  est 
sainle,  catholique  et  apostolique,  et  qu'elle 
est  mère  et  m.iitresse  de  toutes  les  églises. 

«  Elje])romeis  et  jure  une  vraie  obéissance 
ou  |)ape,  successeur  de  saint  Pierre,  prince 
des  apôlres  et  vicaire  île  Jésus-Chrisl. 

«  Je  reçois  aussi  sans  aucun  doute  et  pro- 
fesse toutes  les  autres  choses  qui  nous  ont 
élé  données,  définies  et  déclarées  par  les  sa- 
crés canons  et  par  les  conciles  œcuméniques, 
el  principalement  par  le  saint  concile  de 
Trente  ;  el  en  même  lenips  je  condamne  aussi, 
je  rejette  et  j'anathématise  tout  ce  qui  leur  est 
contraire,  et  toutes  les  hérésies  que  l'Eglise 
a  condamnées,  rejetées  el  analhémalisées.  » 

Ln  profession  de  foi  ayant  été  lue,  leprc'lre 
préseniera  le  livre  des  saints  Evangiles  au 
voHve'iu  converti,  lequel  mettant  la  main 
droite  dessits  dira  : 

<t  Je  N.  promets,  voue  et  jure  sur  ces  saints 
Evangiles  de  Dieu  de  garder,  confesser  Irès- 
conslaminent  jusqu'au  dernier  soupir  de  ma 
vie,  avec  l'aide  de  Dieu,  celle  foi  catholique, 
pure  et  eniière,  hors  de  laquelle  personne 
ne  peut  être  sauvé,  el  dont  présentement  je 
fais  profession  sans  aucune  contrainte  ;  et 
tant  qu'il  me  sera  possible  je  la  ferai  garder, 
enseigner,  prêcher  par  ceux  sur  qui  j'ai  au- 
torité et  dont  le  soin  m'aura  élé  commis.  » 

Après  cela  le  prêtre  se  tournera  vers  l'autel; 
et  s'étunt  misa  genoux  avec  tous  les  assistants, 
il  récitera  alternativement  avec  eux  le.psau- 
me  50,  Miserere  mei,  Deus,  secundum  ma- 
gnam,  etc.  Voy.  Abbé. 

Lequel  psaume  étant  fini,  le  prêtre  dira  : 

t  Kyrie,  eleison  ;  ^  Chrisle,  eleison.  Kvrie, 
eleison. 

Pater  nosler,  etc. 

^  Et  ne  nos  inducas  in  teutationem;  q  Sed 
libéra  nos  a  malo. 

y  Salvum  fac  servuni  tuum  (ou  ancillam 
tuam),  i^  Deus  meus,  sperantem  in  le 


1191 


WCTIONNAIRr:  DES  CmKMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


H92 


t  Nihil  proficiat  inimicus  in  co  {ou  iii  en  ; 
ni  Kt  lilius  iniquitalis  non  apponat  iiocereei. 

Y  Mille  ci,  Domine,  auxiliuni  de  sanclo  ; 
nj  Ll  de  Slon  lucre  cum  (ou  cam)  ; 

t  Domine,  exaudi  oralionem  meani;  i^  Et 
clamor  meus  ad  te  vcniat. 

y  Dominus  vobiscum;  lîlEtcum  spirilu  lue. 

Alors  le  prêtre  se  lèvera  et  dira  : 
Orcinus. 

Deus,  cui  proprium  est  misercri  scmpcr 
et  parcere,  suscipe  dcprccalioneni  nostrani; 
ul  hune  faniulum  tuum  quem  (ou  hnnc  fa- 
mulam  tuani  quam)  harcsis  et  cxcomniuni- 
calionis  calena  conslringit,  miscralio  luac 
pielalis  clementer  absolvat.  Per  Chrislum 
Dominum  noslrum.  i^  Amen. 

S'éiant  ensuite  tourné  vers  le  nouveau  con- 
verti, et  assis,  toujours  néanmoins  découvert, 
il  l'avertira  que  Vabsolulion  qu'il  va  lui  don- 
ner ne  lui  remettra  pas  ses  pèches,  mais  le 
déliera  seulement  de  l'excommunication  qu'il 
avait  encourue  par  l'hérésie  ou  par  le  schisme 
qui  te  séparait  de  l'Eglise.  Puis  il  dira  : 

Miserealur  lui  omnipotens  Deus,  etc. 

Indulgentiam,  absolulionem  f  et  remissio- 
nem,  etc. 

Dominus  nostcr  Jésus  Christus  te  absolvat 
(j7  se  couvrira,  et  tenant  la  main  droite  éten- 
due sur  le  nouveau  converti,  il  ajoutera;.  Et 
ego  auclorilale  ipsias  et  beatorum  aposlolo- 
rum  Pétri  et  Pauli,  ac  Ecclesia;  suœ  sanctœ, 
mihi  a  rcverendissinio  episcopo  N.  coni- 
missa,  absolvo  te  a  vinculo  cxcommunica- 
tionis  qua  propter  hseresim  ligatus  {ou  ligala) 
eras.  la  nomini  Palris  f,  et  Filii,  et  Spirilus 
sancti.  Amen. 

Reduco  te  in  gremiuni  sanclœ  malris 
Kcclesise,  et  ad  consortium  et  communioncm 
tolius  chrislianitatis ,  a  quibus  fueras  per 
excommunicalionem  et  haîresim  eiiminatus 
(ou  eliminala),  et  resliluo  te  participalioni 
ecciesiaslicorum  sacramentorum.  Innomiiic 
Patrisf,  et  Filii,  et  Spiritus  sancti.  Amen. 

S'il  y  a  plusieurs  nouveaux  convertis  qui 
(ont  ensemble  leur  abjuration,  cette  formule 
d'absolution  sera  prononcée  au  pluriel. 

Le  prêtre  dira  un  mot  au  nouveau  fidèle, 
pour  l'animer  à  la  persévérance  ,  lui  parlant 
à  peu  près  en  la  manière  qui  suit. 

EXHORTATION. 

«  C'est  maintenant,  mon  cher  frère  {ou  ma 
chère  sœur,  monsieur  ou  madame  ,  qu'on 
peut  vous  dire  ce  que  l'apôlre  saint  Paul 
écrivait  aux  nouveaux  fidèles  d'Ephèse  : 
Vous  n'êtes  plus  étranger,  mais  vous  êtes  ci- 
toyen de  l'Eglise,  et  vous  avez  part  aux 
grâces  et  aux  privilèges  des  saints  et  des 
domestiques  de  Dieu.  Jésus-Christ ,  le  bon 
pasteur,  en  vous  éclairant  des  lumières  de 
la  foi,  vous  a  conduit  dans  la  bergerie ,  afin, 
comme  il  l'a  promis,  que  rous  y  trouviez  la 
vie  de  voire  âme,  et  i\\ie  vous  l'y  trouviez 
abondamment;  de  sorte  que  dans  les  senti- 
ments de  la  parfaite  reconnaissance  qu'une 
grâce  si  singulière  doit  vous  inspirer,  vous 
avez  lieu  de  dire  avec  le  roi-prophèle  :  Le 
Seiijneur  est  mon  pasteur,  il  m'a  établi  dans 
Us  divins  pâturages  de  son  Eglise.  Rien  ne 


pourra  me  manquer;  il  a  ftit  revivre  mon  âme, 
il  m'a  conduit  dans  le  sentier  de  la  justice  , 
j'espère  que  sa  miséricorde,  qui  m'a  prévenu, 
in  assistera  dans  les  jours  de  ma  vie,  afin  que 
j'habite  éternellement  dans  la  maison  du  Sei- 
gneur. Vous  y  arriverez  infailliblement  dans 
celte  maison  célesle,  mon  cher  frère  [ou  ma 
chère  sœur,  monsieur  ou  madame),  si,  vous 
regardant  comme  une  brebis  sous  la  conduite 
de  Jésus-Christ,  vous  écoulez  avec  docililé 
la  voix  de  vos  pasleurs  qui  vous  parlent  en 
son  nom,  et  si  vous  persévérez  constamment 
jusqu'à  la  mort  dans  la  profession  de  loi 
que  vous  venez  de  faire,  dans  une  observa- 
tion exacte  des  commandements  de  Dieu  et 
de  ceux  de  l'Eglise,  et  dans  la  pratique  de  la 
charilé  et  de  toutes  les  vertus  chrétiennes. 

«  Mais  comme  cette  persévérance  est  an 
grand  don  de  Dieu,  qui  ne  l'accorde  qu'à 
ceux  qui  la  lui  demandent  par  une  humble 
prière,  ne  laissez  passer  aucun  jour  de  votre 
vie  sans  le  conjurer  de  vous  accorder  cette, 
grâce.  Nous  allons  la  lui  demander  pour 
vous,  en  même  temps  que  nous  le  remercie- 
rons de  celle  qu'il  vient  de  vous  faire.  » 

Après  ce  discours  le  prêtre  se  lèvera,  et 
s' étant  tourné  vers  l'autel,  il  entonnera  le  Te 
Dcum  laudamus,  ou  il  le  récitera  seulement 
avec  ceux  qui  l'accompagnent. 

Le  Te  Deum  fini,  le  prêtre  dira  : 
y  Bénissons  le  Père  et        y  Benedicamus  Pa- 
le Fils  avec  le  Saint-    Irem,  et  Filium  cum 


Esprit,  iii  Louons-  le 
et  exaltons-  le  dans 
tous  les  siècles. 

y.Scigneur,  exaucez 
ma  prière.  i\  Et  que 
mes  cris  s'élèvent 
jusqu'à  vous. 

y  Le  Seigneur  soit 
avec  vous;  fi)  et  avec 
voire  esprit. 

Prions. 

0  Dieu,  donl  la  mi- 
séricorde n'a  point  de 
bornes,  eldont  la  bon- 
lé  est  un  trésor  infini, 
nous  rendons  grâces 
à  voire  majesté  bion- 
l'iiisanle  pour  les  dons 
qu'elle  nous  a  faits, 
implorant  toujours 
votre  clémcnie,  afin 
([ue  nous  accordant 
ce  que  nous  deman- 
dons, vous  ne  nous 
abandonniez  pas  et 
nous  disposiez  aux 
récompenses  à  venir. 
Par  Jésus-Christ  Notre-Scigneur.  i^  Ainsi 
soit-il. 

On  ne  doit  pas  abandonner  le  nouveau  fidèle 
après  son  abjuration  ;  mais  il  faut  le  disposer 
soiijueusement  à  la  participation  des  sacre- 
ments, principalement  de  celui  de  pénitence,  et 
le  lui  administrer  sitôt  qu'il  y  paraîtra  suffi- 
samment préparé,  afin  de  te  réconcilier  avec 
Dieu  le  plus  tôt  qu'il  sera  possible. 


sanclo  Spiritu  ;  i^  Lau- 
demus  et  superexal- 
lenius  eum  in  saicuia. 

y  Domine,  exaudi 
orationem  meam  ; 
1^  El  clamor  meus  ad 
te  veniat. 

y  Dominus  vobis- 
cum :  i^  Et  cuin  spi- 
ritu tuo. 

Orcimis. 

Deus,mjusmiscri- 
cordiœ  non  est  nume- 
rus,elbonitatis  infiiii- 
lusestthesaurus,  piis- 
simje  majeslali  tuîE 
pro  collatis  donis  gra- 
tias  agiinus,  luaiu 
semper  demenliam 
exoranlcs,  ul  qui  pe- 
lentibus  poslulala 
concediSjCosdem  non 
deserens  ad  |iiœ.inia 
fulura  disponas.  Per 
Chrislum  Dominum 
nostrum.  i^  Amen. 


1105  PEN 

Quant  au  sacrement  de  la  sainte  eucha- 
ristie ,  comme  il  demande  des  dispositions 
encore  plus  saintes,  on  ne  doit  le  donner  aux 
nouveaux  convertis  qu'après  le  temps  d'é- 
preuve nécessaire  pour  s'assurer  du  désir 
qu'ils  ont  de  le  recevoir,  et  de  leurs  disposi- 
tions,lorsqu'ils  ont  témoigné  le  désirer  et  qu'ils 
l'ont  demandé  avec  instance. 

TITHE  TROISIÈME. 

(Résume  a  uu  grand  nombre  de  Rituels,  par  Beuvelel.) 

§  I.  Des  défauts  odi  peuvent  rendhe  one  confession  ndlie, 

TANT  DE  LA  PABT  DO  CONFESSEUB  QUE  DO  CÔTÉ  DES  PÉNI- 
TENTS. 

Quelle  est  la  première  et  la  principale 
partie  ou  condition  requise  en  un  confesseur? 

C'est  la  science  ,  parce  qu'étant  juge  et 
médecin  tout  ensemble,  il  ne  peut  s'acquillcr 
comme  il  faut  de  l'un  ni  de  l'autre  de  ces 
deux  ofGces  s'il  n'a  la  capacité  suffisante. 

A  quoi  se  réduit  toute  la  doctrine  et  la 
science  précisément  et  absolument  nécessaire 
à  un  confesseur  pour  s'acquitter  comme  il 
faut  de  ce  ministère  ? 

Elle  se  rapporte  toute  à  connaître  quels 
sont  les  défauts  essentiels  qui  peuvent  ren- 
dre une  confession  nulle  et  invalide  ou  il- 
licite. 

Quels  sont  les  défauts  essentiels  qui  peuvent 
rendre  une  confession  nulle? 

11  n'y  en  peut  avoir  que  deux  sortes  :  les 
uns  qui  regardent  le  pénitent,  les  autres 
qui  regardent  le  confesseur;  car  comme  le 
sacreniciil  de  pénitence  consiste  essentiel- 
lement dans  les  actes  du  pénitent  et  du 
confesseur,  il  faut  que  tous  les  manquements 
qui  s'y  rencontrent  viennent  nécessairement 
de  la  part  de  l'un  ou  de  l'autre. 
I.  Desdéfauls  essentiels  de  la  paridu  [lénitenl,  qui  peuvent 
rendre  une  confession  invalide. 

Quels  sont  les  actes  que  vous  appelez  rfu 
pénitent  en  ce  sacrement  ? 

Il  y  en  a  trois  :  la  contrition,  la  confession 
et  la  satisfaction,  qui  tiennent  lieu  comme 
de  matière  en  ce  sacrement,  ainsi  que  les 
conciles  de  Florence  et  de  Trente  l'ont  dé- 
claré (In  Décret.  Eugen.  sess.ik-). 

Tous  ces  trois  actes  sont  -  ils  toujours 
nécessaires  absolument  au  sacrement  de  pé- 
nitence pour  le  rendre  valide? 

Non,  il  n'y  a  que  les  deux  premiers,  faute 
desquels  la  confession  est  rendue  nulle  et 
sans  effet  ;  savoir  la  contrition  et  la  confes- 
sion ,  parce  que  ce  sont  les  deux  parties 
essentielles  du  sacrement  de  pénitence,  la 
satisfaction  n'étant  qu'une  partie  intégrante, 
comme  parlent  les  théologiens  ,  ce  qui  se 
voit,  1°  en  ce  que  la  satisfaction  est  posté- 
rieure au  sacrement,  et  en  ce  qu'à  l'article 
de  la  mort  on  peut  validement  absoudre  un 
pénitent  sans  lui  enjoindre  aucune  satis- 
faction. 

Quels   sont  les   défauts   essentiels   qui    se 
peuvent  commettreàl'égard  delà  contrition? 
Il  y  en  a  six  opposés  aux  conditions  né- 
cessaires  pour  faire  un  acte  de  contrition 
véritable. 

Quelles  sont  ces  conditions? 

1°  Que  ce  soit  un  acte  de  douleur;  2"  inté- 

DlCTIONNAIRE  DES   RlT£S   SACRÉS.  II. 


PEN 


119i 


rieur;  3°  surnaturel  ;  V°  général  ;  ^"  excité 
en  nous  par  un  motif  surnaturel,  c'est-à-dire 
que  la  foi  nous  enseigne,  et  enfin  efficace  , 
produit  avant  l'absolution  du  prêire. 

Pourquoi  dites-vous  un  acte  de  douleur  ? 

Parce  que  le  déplaisir  que  l'on  conçoit 
d'avoir  offensé  Dieu  doit  être  actuel, et  non- 
seulement  habituel,  en  sorte  que  pour  celui 
qui  n'aurait  produit  aucun  acte  de  douleur 
avant  l'absolution,  le  sacrement  serait  nul. 
Et  la  raison  c'est  qu'un  contr.iire  n'est 
jamais  cha.'^séque  par  son  contraire,  et  ainsi 
comme  le  péché  est  entré  chez  nous  par  un 
acte  de  complaisance,  il  en  doit  être  chassé 
par  une  tristesse  et  une  douleur  actuelle. 

Pourquoi  intérieure? 

Parce  (ju'il  ne  suffit  pas  que  cette  douleur 
soit  extérieure,  sensible  et  seulement  dans 
l'appéiit  inférieur,  mar(iuée  même  au  dehors 
par  des  sanglots  et  des  larmes;  mais  elle 
doit  être  au  fond  du  cœur  et  dans  la  volonté, 
laquelle  ayant  été  le  siège  du  péché,  doit 
être  aussi  le  siège  de  la  douleur  qui  l'en 
doit  chasser.  Convertimini  ad  ;?  e  in  toto 
corde  vestro  (scindite  corda  vestra).  Et  le 
concile  de  Trente  définit  la  contrition,  dolor 
animi. 

Pourquoi  dites-vous  surnaturelle? 

C'est-à-dire  qu'elle  soit  excitée  en  nous 
par  un  principe  surnaturel  et  par  un  mou- 
vement du  Suint-Esprit,  parce  que  la  con- 
trition ,  éiant  la  disposition  dernière  à  la 
grâce  de  la  justification,  doit  être  de  inême 
ordre  (jue  la  forme  qui  la  suit  immédiate- 
ment, c'est-à-dire  surnaturelle;  car  entre  les 
dispositions  et  la  forme,  entre  les  moyens  et 
la  fin,  entre  la  cause  et  l'elTel,  il  doit  y  avoir 
de  la  proportion.  En  sorte  que  si  cette 
tristesse  intérieure  était  seulement  naturelle, 
c'est-à-dire  produite  par  les  forces  de  la  nature 
ou  par  la  raison,  elle  serait  inutile  ;iU  sacre- 
ment. ^'oilà  pourquoi  le  concile  de  Trente 
dit  que  celte  douleur  est  un  don  de  Dieu  et 
un  mouvement  du  Sainl-Espril. 

Pourquoi  dites -vous  générale  ? 
Parce  que  celle  douleur  doit  s'étendre  a 
tous  les  péchés,  au  moins  mortels,  que  l'on 
a  commis,  pour  les  détester;  en  sorle  que, 
qui  réserveraiU'afl'eclion  et  la  complaisance 
à  un  seul  ne  ferait  rien  du  tout.  Et  la 
raison,  c'est  que  Dieu  ne  fait  jamais  misé- 
ricorde à  demi,  et  ce  serait  une  impiété 
extrême  de  lui  demander  pardon  d'une  partie 
seulement  de  nos  péchés;  autrcmeiil  il  s'en- 
suivrait qu'un  homme  serait  jusle  et  pé- 
cheur tout  ensemble,  ami  et  ennemi  de  Dieu 
en  même  temps,  enfant  de  Dieu  et  esclave 
du  démon,  héritier  du  paradis  et  de  l'enfer  : 
ce  qui  est  absurde. 

Pourquoi  dites-vous  par  un  motif  surna- 
turel? 

Parce  qu'il  faut  que  la  contrition,  qui 
regarde  Dieu  comme  auteur  de  la  grâce,  ait 
un  objet  cl  un  motif  non  pas  naturel  et 
humain,  mais  surnaturel  et  révélé  par  la 
foi.  Or,  la  foi  nous  en  propose  de  deux  sortes: 
les  uns  ont  Dieu  purement  pour  objet,  en 
tant  qu'il  est  aimable  par-dessus  toutes 
choses,  saus  aucun  mélange  impur  dintcrêl 
38 


1195 


DICTIONNAIRE  DES  CEHEMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


1196 


humain,  sans  aucun  esprit  servile  pour  la 
crainte  d'un  enfer,  ou  mercenaire  pour 
Vesoérancc  J'un  paradis.  Les  autres  ont 
certaines  considérations  d'intérêt  mêlées  avec 
la  ticnsée  de  Dieu,  et  regardent  plus  les  dons 
de  Dieu  que  Dieu  même,  plus  le  paradis  de 
Dieu  que  le  Dieu  du  paradis  :  ceux-ci  for- 
ment la  douleur  imparfaite  que  nous  appe- 
lons allrilion  (laquelle  néanmoins,  par  la 
vertu  du  sacrement  de  la  confession,  reçoit 
son  mérile  et  emporte  la  justification  du 
pécheur);  et  les  premiers  motifs  font  la 
contrition  parfaite  ;  mais  ils  sont  tous  deux 
surnaturels. 

'  En  quoi  la  contrition  parfaite  diffère-t-elle 
de  l'imparfaite? 

■  1°  Par  le  motif:  caria  contrition  est  une 
douleur  conçue  pour  le  pur  amour  de  Dieu, 
parce  que  lé  péché  lui  déplaît,  et  consé- 
quemmenl  elle  est  fondée  sur  la  charité  :  au 
lieu  que  l'attrition  est  une  douleur  conçue 
seulement  ou  parce  que  le  péché  nous  prive 
du  bonheur  éternel,  ou  parce  qu'il  nous  en- 
gage aux  peines  de  l'enfor,  et  qu'ainsi  elle 
n'est  fondée  que  sur  respérance;  2' elles  dif- 
fèrent à  raison  de  leurs  effets;  car  la  contri- 
tion a  de  soi  la  force  de  justifier  le  pécheur 
avant  même  qu'il  reçoive  actuellement  le 
sacrement  de  pénitence  (quoique  non  sans 
le  désir  de  le  recevoir)  ;  mais  l'atlrilion 
dispose  seulement  à  recevoir  la  grâce  de  la 
justification  dans  la  réception  actuelle  de  ce 
sacrement. 

Du  reste  elles  conviennent  en  toutes  les 
autres  conditions  expliquées. 

Sur  quoi  est  fondée  cette  diversité  de  mo- 
tifs surnaturels,  parfait  et  imparfait,  que  /'on 
peut  avoir  de  pleurer  ses  péchés  ? 

Sur  les  deux  manières  dont  nous  pouvons 
aimer  une  personne  :  car  comme  on  peut 
aimer  quelqu'un  d'un  amour  d'amitié  ou 
par  amour  de  concupiscence,  ainsi  pouvons- 
nous  aimer  Dieu  en  ces  deux  façons  :  nous 
l'aimons  d'un  amour  d'amilié  quand  nous 
l'aimons  par  préférence  à  toute  autre  chose, 
parce  qu'il  est  infiniment  bon,  aimable  en 
«oi-méme;  nous  l'aimons  d'un  amour  de 
concupiscence  quand  nous  l'aimons  en  tant 
qu'il  est  bon  seulement,  non  pas  précisé- 
ment en  soi,  mais  envers  nous-mêmes,  et 
qu'il  nous  communique  ses  biens  de  grâce  et 
de  gloire.  Le  premier  amour  est  très-parfait, 
parce  qu'il  regarde  la  charité,  qui  est  la 
reine  de  toutes  les  vertus  ;  le  second  est  dit 
imparfait,  parce  qu'il  ne  regarde  que  l'es- 
pérance, qui  est  une  vertu  bien  inférieure  à 
Ja  charité.  Voilà  pourquoi  le  premier  forme 
la  contrition  parfaite,  quand  on  ne  regarde 
que  les  seuls  intérêts  d'un  Dieu  maltraité  et 
déshonoré  par  la  créature;  le  second  forme 
la  contrition  imparfaite,  c'est-à-dire  l'atlri- 
lion, en  ce  qu'il  ne  regarde  que  la  perte  du 
paradis  ou  les  peines  de  l'enfer. 

Pourquoi  dites-vous  que  cette  douleur  doit 
être  efficace? 

G'<"sl  le  concile  de  Trente  qui  nous  l'en- 
seigne, quand  il  dit  que  cette  douleur  doit 
être  jointe  avec  un  ferme  propos  d'éviter 
toutes  sortes  de  péchés  et  les  occasions  pro- 


chaines qui  nous  y  portent,  de  nous  con- 
fesser, de  satisfaire  à  Dieu  ei  au  prochain,  el 
enfin  de  garder  à  l'avenir  tous  les  comman- 
dements de  Dieu. 

Comment  peut-on  former  ce  ferme  propos? 

Eu  deux  laçons  :  formellement  ou  virtuel- 
lement; le  bon  propos  que  j'appelle  for- 
mel ,  autrement  explicite  et  actuel,  est  celui 
que  le  pénitent  forme  en  l'intérieur  di-  son 
âme,  lorsqu'après  avoir  conçu  le  déplaisir 
raisonnable  de  ses  fautes,  il  s'engaE:e  effec- 
tivement envers  Dieu  à  n'y  plus  retourner, 
et  cela  en  termes  conçus  au  moment  même 
de  la  confession,  mais  dont  l'effet  doit  suivre 
en  son  temps.  Le  bon  propos  virtuel  et  im- 
plicite est  lorsque,  sans  faire  mention  ex- 
presse de  la  [)romesse  susdite,  nous  pro- 
duisons d'autres  actes,  conmie  seraient  la 
douleur  et  la  détestalion  des  offenses,  sous 
l'impression  desquels  ce  bon  propos  soit 
renfermé. 

Est-il  nécessaire  que  ce  propos  soit  actuel? 

Oui,  s'il  vous  vient  en  !a  mémoire  pour 
l'heure,  sinon  il  suffit  qu'il  soit  virtuel  et 
en  préparation  d'esprit  ;  ainsi  l'assurent 
Navarre  en  sa  Somme,  chap,  1,  n.  15,  et 
autres  graves  auteurs. 

Quels  sot}t  les  défauts  essentiels  qui  se  peu- 
vent commettre  à  l'égard  de  la  confession? 

Ils  se  peuvent  rapporter  à  deux,  savoir 
au  défaut  d'intégrité  ou  au  défaut  d'examen 
de  conscience;  car  toutes  les  autres  condi- 
tions qu'apportent  d'ordinaire  les  docteurs 
sont  seulement  accidentelles. 

Qu'entendez-vous  par  l'intégrité  de  la  con- 
fession ? 

Le  concile  de  Trente,  section  14^,  chap.  lo, 
nous  apprend  que  l'intégrité  de  la  confession, 
qui  est  commandée  et  de  droit  divin  positif, 
consiste  en  trois  choses  :  1°  à  déclarer  tous 
les  péchés  mortels  quanta  l'espèce;  2°  à  en 
exprimer  le  nombre  autant  qu'on  s'en  peut 
souvenir;  3°à  y  ajouter  les  circonstances  qui 
changent  l'espèce. 

Comment  peut-on  considérer  l'intégrité  de 
la  confession? 

Les  théologiens  en  distinguent  de  deux 
sortes,  l'une  qu'ils  appellent  matérielle,  et 
l'autre  formelle  :  la  première  consiste  dans 
les  trois  actes  ci -dessus;  la  seconde  est 
quand  une  personne,  ayant  fait  ce  qu'elle  a 
pu  pour  rendre  sa  confession  entière  quant 
à  l'espèce,  quant  au  nombre  et  quant  aux 
circonstances ,  comme  il  vient  d'être  dit, 
oublie  néanmoins  ,  sans  qu'il  y  ait  de  sa 
faute,  de  s'accuser  d'un  ou  de  plusieurs  pé- 
chés mortels. 

Quelle  différence  y  a-t-il  entre  ces  deux 
intégrités  ? 

C'est  que  la  première  n'est  seulement  que 
de  droit  divin  positif,  qui  ne  nous  oblige  pas  à 
l'impossible,  mais  la  seconde  est  de  nécessité 
de  sacrement,  d'autant  qu'elle  exige  de  nous 
ce  que  nous  pouvons. 

Est-il  nécessaire  que  toutes  les  confessions 
soient  eti lierez  entantes  ces  deux   manières? 

Non,  parce  qu'il  y  a  certains  cas  dans  les- 
quels il  n'est  pas  nécessaire  que  l'iulégrilé 
matérielle  se  rencontre,  d'autant  qu'il  y  a 


«197 


PEN 


PE» 


<198 


impuissance  ou  physiqucou  morale,  qui  sont 
les  deux  seules  causes  qui  excusent  de  dire 
l'espèce  ,  le  nombre  et  les  circonstances  des 
p/'chés,  et  qui  dispensent  ainsi  de  l'intégrité 
de  la  confession 

Qu'entendez  •  vous  par  celte  impuissance 
physique? 

Si  un  moribond  ,  par  exemple ,  ou  une 
personne  en  daiiper  imminent  du  naufrage, 
ne  peul  ni  en  lout  ni  en  partie  conlésser  ses 
péchés  aulreiruiit  que  par  signes,  pour  lors 
elle  peut  et  doil  être  absoute,  et  l'absolu  lion 
sera  bonne  et  licite.  Ou  bien  si  une  personne, 
par  ignorance  ou  un  oubli  invincible  ,  vient 
h  ne  point  déclarer  un  pèche  mortel  ,  sa 
confession  est  bonne,  et  son  péché  lui  est 
indirectement  pardonné  ,  avec  oblipalion 
pourlaiitdesesoumetire  aux  clefs  de  l'Eglise 
lorsqu'elle  s'en  souviendra  après. 

(Ju'entendez-vous  pur  impuissance  morale  f 

(l'est  quand  de  l'iiileicrilé  nialerielie  de  la 
confession  il  s'ensuit  quelque  notable  détri- 
ment spirituel,  soit  corporel,  soit  temporel  , 
au  pénitent  ou  quelque  autre  pecsonne  que 
ce  soi!.  Ainsi  un  pestiféré  ne  pint  pas  se 
confesser  cnlièreineiil  sans  un  danger  mani- 
fesle  pour  le  confesseur  ;  pour  lors,  ayant 
déclaré  quelque  péché, et  étant  d'ailleurs  bien 
disposé, il  peut  élrc  valablement  absous,  avec 
obiifialion  pourtant,  s'il  revient  en  saute,  de 
dedarer  ceux  «(u'il  n'aurait  pas  dits.  Ainsi 
encore  un  pénileiil  ne  pouvant  pas  s'accuser 
sans  déclarer  son  complice  ,  no  pouvant  pas 
différer  sa  confession  ,  ni  trouver  d'autre 
confesseur  ,  n'est  pas  obligé  de  déclarer  ce 
péché  ,  bien  que  quelques  docteurs  estiment 
probablement  le  contraire ,  d'autant  qu'il 
■l'y  a  point  de  difl'am  ilion  à  craindre  ni  à 
encourir  au  sacrement  de  pénitence  ,  où  on 
ctéclare  ses  péchés,  non  h  un  homme,  mais  à 
Dieu. 

Quels  sont  les  cas  oft,  faute  de  déclarer  en- 
lirrement  ses  péchés,  la  confession  est  rendue 
nulle  cl  invalide,  et  sujette  a  être  réitérée? 

Il  y  a  deux  cas  principaux  où,  avec  le 
défaut  d'intégrité  matérielle,  se  rencontre 
aussi  le  manqued'intégrilé  formelle:  l 'quand 
directement  et  sciemment,  sans  aucune  rai- 
son, on  cèle  un  péché  mortel  à  confesse,  par 
crainte,  par  iionte  ou  par  malice;  2  quand 
indirectement  et  coupablement  on  a  voulu 
omettre  et  qu'on  a  omis  en  effet  de  confesser 
un  péché  niorlcl ,  pour  n'avoir  point  appor- 
té la  diligence  requise  à  faire  son  examen, 
soit  i|u'on  n'en  aitpoint  faitdutout,soit  qu'on 
l'ait  fait  fort  légèrement,  parce  que  le  pré- 
cepte divin,  qui  oblige  à  la  On,  oblige  quant 
aux  moyens;  car,  ni  en  l'un  ni  enl'autrecas, 
il  n'a  fait  ce  qu'il  a  dû  ni  ce  qu'il  a  pu, 
comme  il  y  était  obligé. 

il.  Des  défauts  csscnlicls  Je  la  pari  du  confessenr,  qui 
reuUeiil  la   confessiun  nulle. 

Quels  sont  les  défauts  essentiels  qui  peuvent 
arrivr  de  la  part  des  confesseurs  et  qui  ren 
dent  la  confession  nulle  ? 

Il  y  en  a  de  deux  sortes  :  les  ans  qui  se  peu- 
vent considérer  à  raison  des  trois  actes  aux- 


quels  le  confesscnr  «st  obligé  d'institution 
divine,  (|ui  ne  peuvent  être  par  consé()oent 
supplées  par  l'Eiflisc  ;  les  aulrcs  à  raison  dos 
qualités  et  conditions  qu'il  est  oblifé  d'arolr 
de  droit  divin 

Quels  sont  ces  trois  actes  du  confesseur, 
faute  desquels  la  confession  est  nulle  f 

1  La  prononciation  de  la  forme  ,  c'est-à- 
dire  des  paroles  de  I  absolution  ;  2"  l'inten- 
tion d'administrer  le  sacrement  de  péni- 
tence ;  '.i'  l'attention  d'esprit  à  la  confession 
des  péchés  mortels  du  pénitent. 

Quels  sont  les  manquements  qut  peuvent 
arriver  en  lu  prononciation  de  la  forme? 

1  Si  le  confesseur  ne  prononce  point  du 
tout  les  paroles  de  l'absolution,  ou  s'il  les 
prononce  dans  son  esprit,  et  non  pas  de  vivo 
Toix  et  de  la  bouche  ;  2^  s'il  ne  les  prononce 
pas  tout  entières,  c'est-à-dire  s'il  ook  t  quel- 
qu'une de  ces  deux  paroles  essentielles:  Ab- 
solvo  te  :  3  s'il  ne  les  prononce  p.is  à  l'indi- 
catif, mais  à  l'impératif  ou  l'optatif,  selon 
l'opinion  de  quelques-uns  ;  '*"  s'il  ne  profère 
pas  absolument,  mais  avec  londilion  qui  dé- 
pende du  futur,  le  sacrement  est  nul  ,  parce 
que  l'effet  des  sacrements  ne  peut  pas  être 
suspendu  :  mais  si  la  condition  était  du 
passé  ou  du  présent,  quoiqu'il  fût  illicite  (  à 
moins  qu'il  n'y  eût  quelque  cause  raisonna- 
ble, conim  •  il  arrive  aux  petits  enfants, 
quand  on  doute  s'ils  >  nt  l'usage  de  la  raison, 
ou  s'ils  ont  de  la  douleur  suffisante), il  pour- 
rait pourtant  être  valide;  o'  si  la  forme  est  réi- 
térée dans  une  même  confession, sans  nouvelle 
contrition  :  car  pour  lors  c'est  un  sacrilège  ; 
C  si,  en  l'alisence  du  pénitent  ,  on  prononce 
les  paroles  de  l'absolution  sacramentelle;  car 
Clément  ^  III  a  déclaré  par  un  décret  tout 
exprès  qu'on  ne  peut  pas  donner  l'absolution 
à  une  personne  absente,  (larcc  que  celle 
parole,  te,  dénote  la  présence. 

Quels  sont  les  défauts  de  l'intention  ? 

Quand  un  confesseur  ne  veut  pas  faire  le 
sacrement  de  pénitence,  ou  du  moins  ce  que 
Noire-Seigneur  Jésus-Christ  a  institué,  ou 
ce  que  I  Eglise  a  dessein  de  faire  ;  ou  bien 
s'il  le  fait,  c'est  par  jeu  et  par  dérision  ;  car 
pour  lors  le  concile  dit  que  l'absolution  est 
nulle.  (  Sess.  2'»  de  Pvnit.,  cap.  6.  ) 

Quelle  intention  faut-il  avoir? 

L'actuelle  ou  du  moins  la  virtuelle;  cars'il 
n'y  a  que  l'intention  habituelle,  le  sacrement 
est  nul. 

Qu'est-ce  que  l'intention  actuelle? 

C'est  celle  par  laquelle  on  agit  formel- 
lemenl  à  dessein  de  faire  un  sacrement ,  la- 
quelle, quoique  la  plus  parfaite  de  toutes, 
el  toujours  bien  à  souhaiter,  n'est  pas  néan- 
moins nécessaire  de  précepte,  d'autant  que 
souvent  elle  n'est  pas  même  en  notre  pou- 
voir ,  à  cause  des  distractions  involontaires. 

Qu'est-ce  que  l'intention  habituelle? 

C'est  celle  qui  s'acquiert  par  la  fréquenta- 
tion des  actes  réitérés  et   non  rétractés,  la- 
quelle se   peut  rencontrer  dans  un    boni 
qui  dort,  et  qui  par  conséquent  n'influ 
cunment  sur  l'effet  du  sacrement. 


1199 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  KT  DES  RITES  SACRES. 


120O 


Qu'est-ce  que  l'intention  virtuelle  (1)  ? 
11  y  en  a  de  trois  sortes  ;  ou  bien  1"  quand 
l'inieiition  actuelle  de  faire,  par  exemple,  un 
gacrement,  a  précédé,  elque  celle  inlenlion, 
n'ayant  point  été  rétractée  ,  persévère  en- 
core virluellemenl  dans  l'esprit,  en  sorte 
qu'en  vertu  de  ce  premier  acte,  on  se  mette 
en  état  d'aller  à  l'église  pour  faire  un  sa- 
crement ;  2  quand  on  prend  les  moyens  de 
faire  un  sacrement,  qu'on  se  revêt  du  surplis 
cl  de  l'éloic,  qu'on  prend  son  Manuel,  etc.; 
3'  quand  le  ministre  ,  agissant  librement  et 
volouljiiremcnl,  est  en  telle  disposition,  que, 
si  on  lui  demandait  ce  qu'il  va  faire  ,  il  ré- 
pondrait qu'il  va  faire  un  sacrement  ou  bien 
ce  que  Jésus-Christ  et  l'Eglise  ont  intention 
de  faire,  et  celte  dernière  eslsufflsanle  pour 
administrer  validement  et  licilcmenl  les  sa- 
crements. 

Quel  défaut  peut  commettre  le  prêtre  tou- 
chant l'attention  ,  qui  rende  le  sacrement 
nul? 

S'il  n'écoule  ou  s'il  n'entend  point  les  pé- 
chés mortels  que  lui  déclare  son  pénitent, 
ou  parce  qu'il  est  sourd  ou  endormi,  ou 
parce  qu'il  est  disirail  ou  qu'il  ignore  la  lan- 
gue du  pénitent  :  car  c'est  comme  si  celui-ci 
n'avait  rien  dit.  D'où  vient  que  si  le  pénitent 
s'aperçoit  de  cola  avant  l'absolution,  il  est 
obligé  de  dire  de  nouveau  ceux  qu'il  croit 
que  le  confesseur  n'aura  point  entendus  ;  au- 
trement la  confession  est  nulle.  S'il  s'en 
aperçoit  seulement  après  l'absolution  ,  il  est 
obligé  de  dire  encore  ceux  que  le  confesseur 
n'a  point  entendus;  mais  la  confession  aura 
pourtant  clé  bonne  et  valable.  Mais  si  le  pé- 
nitent ne  s'aperçoit  jamais  de  ce  défaut,  il 
est  à  croire  qu'y  ayant  procédé  de  bonne 
foi,  les  péchés  que  le  confesseur  n'a  point 
entendus  lui  sont  pardonnes  comme  ceux 
qu'on  omet  sans  faute  ,  soit  par  un  acte  de 
contrition  parfaite,  soit  par  les  confessions 
suivantes  dans  lesquelles  le  pénitent  s'ac- 
cuse de  tous  les  péchés  en  général  qu'il  a 
commis. 

Quels  sont  les  autres  défauts  essentiels  qui 
peuvent  arriver  de  la  part  des  confesseurs,  et 
qui  rendent  la  confession  nulle? 

Ceux  qui  sont  opposés  aux  dispositions 
qui  se  doivent  rencontrer  dans  une  personne 
engagée  dans  ce  ministère. 

Quelles  sont  ces  dispositions? 

Les  unes  sont  éloignées,  et  les  autres  pro- 
chaines. 

Quelles  sont  ces  dispositions  éloignées? 

Celles  qui  sont  communes  au  pénitent  et  au 
confesseur  :  1°  qu'il  soit  vialeur,  autrement 
il  n'est  capable  ni  d'administrer  ni  de  rece- 
voir un  sacrement;  2°  qu'il  soit  baptisé; 
3"  qu'il  ail  l'usage  de  raison  libre  :  car  les 
furieux,  les  insensés  ,  les  personnes  ivres, 
etc.,  ne  peuvent  pas  agir  sobrement  et  hu- 
mainement. 

Quelles  sont  les  dispositions  prochaines 
essentiellement  requises  en  un  confesseur , 
faute  desquelles  le  sacrement  est  nul? 


Il  y  en  a  cinq  :  la  première  est  l'ordre  sa- 
cerdotal, ou  le  caractère  nécessairement  re- 
quis de  droit  divin,  qu'on  appelle  poteslas 
ordinis  ;  la  seconde,  la  juridiction  ordinaire 
Ou  déléguée,  requise  de  droit  ecclésiastique, 
qu'on  appelle  poteslas  jurisdictionis  ;  la  troi- 
sième, l'usage  de  cette  juridiction,  non  em- 
pêché par  aucune  censure  de  l'Kglise,  ou  les 
cas  réservés;  la  quatrième,  l'aijprobation  de 
l'évêque;  la  cinquième,  la  science  de  juge 
et  de -médecin,  qui  est  absolument  néces- 
saire pour  administrer  ce  sacrement  valide- 
ment. 

Est-ce  une  chose  de  foi  que  le  caractère 
sacerdotal  soit  nécessaire  pour  donner  l'ab- 
solution validement  ? 

Oui,  et  qui  a  été  définie  par  plusieurs  con- 
ciles, principalement  en  celui  de  Trente 
{Sess.  15).  La  raison  est  que  les  paroles  que 
Noire-Seigneur  dit  à  ses  apôtres,  du  consen- 
lemenl  de  toute  l'Eglise,  ne  regardent  que 
les  prêtres,  qui  sonl  leurs  successeurs,  et  si- 
gnifient de  plus  le  pouvoir  de  remeltre  les 
péchés  quant  à  la  coulpe  et  quant  a  la  peine 
au  for  de  la  pénitence. 

Qu'entendez-vous  par  cette  autre  disposi- 
tion, la  juridiction? 

Le  pouvoir  de  juridiclion  n'est  autre  chose 
que  l'autorité  par  laquelle  une  personne  est 
établie  supérieure  à  une  autre  au  for  de  la 
conscience  ;  cette  autorité  étant  donnée  par 
la  concession  extérieure  de  l'Eglise,  peut  de 
même  être  ôlée  par  elle. 

Ce  pouvoir  est-il  nécessaire  poiir  donner 
validement  l'absolution  ? 

Oui,  le  concile  de  Trente,  en  la  session 
Ih^,  chap.  1 ,  prononce  définitivement  que 
celte  absolution  esl  nulle,  qui  se  donne  par 
un  prêtre  qui  n'a  aucune  juridiclion  sur  le 
pénitent  ;  et  la  raison  qu'il  en  apporte  ,  c'est 
que,  dit-il,  la  nature  et  l'ordre  des  jugements 
demandent  que  la  sentence  soit  donnée  pour 
ou  contre  des  personnes  qui  soient  sujettes 
au  juge  qui  la  prononce.  Voilà  pourquoi 
l'Eglise  a  toujours  été  persuadée,  el  le  saint 
concile  déclare  véritable,  que  l'absolution 
donnée  par  le  prêtre  qui  n'a  juridiclion 
ni  ordinaire  ni  déléguée  sur  celui  qu'il  ab- 
sout, est  nulle. 

Qu'est-ce  que  la  juridiction  ordinaire? 
C'est  celle  qui  se  donne  par  la  collation 
de  quelque  bénéfice  ou  office  ecclésiaslique, 
V.  g.,  de  grand  vicaire  ou  pénitencier,  par 
lequel  une  personne  esl  établie  supérieure 
des  autres  :  pouvoir  qui  réside  dans  le  sou- 
verain pontife  à  l'égard  de  lous  les  fidèles  , 
dans  les  évêques  à  l'égard  de  leurs  diocé- 
sains, et  dans  les  curés  à  l'égard  de  leurs  pa- 
roissiens. 

Qu'est-ce  que  ta  juridiction  déléguée? 
C'est  celle  qui  se  donne  par  ceux  qui  ont 
la  juridiction  ordinaire. 

Pourquoi  dites-vous  que  le  troisième  défaut 
essentiel   est  quand  l'usage  de  la  juridiction 
est  empêché? 
Parce  que  ne  pouvoir  pas  se  servir  de  sa 


(1)  C'est  la  vertu,  ou  force  de  la  précédente  intention  de  voloulé  actuelle  qui  demeure  et  commue  durant  l'action 
sans  interruption  ou  révocation. 


1201  PKN 

juridiction  est  de  même  que  si  on  n'en  avait 
point  ;  ainsi  ne  pouvoir  pas  se  servir  de  son 
épée  ni  la  tirer  du  fourreau,  c'est  de  môme 
que  si  on  n'en  avait  point. 

En  combien  de  façons  peut  être  empêchée 
la  juridiclion  ? 

En  deux  façons,  ou  de  la  part  du  confes- 
seur, ou  de  la  part  du  pénitenl. 

Comment  peut-elle  être  empêchée  de  la  part 
du  confesseur? 

Par  les  censures  ecclésiastiques,  c'est-à- 
dire  par  l'cxcommuniealion,  la  suspense  ou 
l'interdit. 

l'oul  prêtre  ainsi  lié  de  quelque  censure 
ecclésiastique  perd-il  tellement  l'usage  de  lu 
juridiction  qu'il  avait  reçue  de  l' Eglise,  qu'il 
ne  puisse  donner  aucune  absolution  en  cet 
état? 

Non  ,  cela  ne  se  doit  entendre  qu'en  deux 
cas,  comme  l'explique  le  concile  de  Con- 
stance [Cap.  Ad  abolendam,  2)  :  que  le  prê- 
tre excommunié,  suspens  ou  interdit,  le  soit 
nommément  et  expressément,  et  dénoncé  tel 
par  le  juge  ecclésiastique  comme  une  per- 
sonne avec  qui  l'on  ne  peut  plus  communi- 
quer ;  ou  bien  que  ce  soit  notorius  percussor 
clerici,  c'est-à-dire  reconnu  pour  avoir 
frappé  oulrageuseinenl  et  injurieusement  un 
clerc.  Encore  avons-nous  en  France  le  pri- 
vilège de  pouvoir  communiquer  avec  lui 
jusqu'à  ce  que  le  juge  ecclésiastique  l'ait 
publiquement  et  nommément  excommunié, 
et  défonilu  la  communicalion  avec  lui,  parce 
que  (dit  le  privilège)  cela  peut  être  celé  par 
quelque  échappatoire  ou  tergiversation,  ou 
bien  être  excusé  par  quelque  autre  remède 
du  droit 

Si  donc  un  prêtre  en  cet  état  vient  (hors 
le  péril  de  mort)  à  donner  l'absolution  ,  esl- 
elle  nulle? 

Sans  doute,  et  il  faut  réitérer  la  confes- 
sion en  ce  cas,  si,  comme  il  vient  d'être  dit , 
il  est  expressément  et  publiquement  dénoncé, 
parce  que  pour  lors  l'Eglise  lui  ôte  la  juri- 
diction qu'elle  lui  avait  donnée.  Mais  si  la 
censure  n'est  qu'en  général,  et  même  si  elle 
est  spécialement  portée  contre  lui,  mais  qu'il 
n'y  ail  point  encore  de  sentence  de  juge  ec- 
clésiastique qui  ordonne  de  fuir  sa  compa- 
gnie, l'absolution  sera  valide,  parce  qu'il  est 
encore  censé  toléré  par  l'Eglise,  et  cette  cen- 
sure n'empêche  pas  l'usage  de  la  juridiction 
que  l'Eglise  lui  avait  accordée.  Et  ainsi  tout  ce 
qu'il  fait  en  cet  état,  comme  ministre  public, 
est  valide. 

Pour  qu'un  prêtre  soit  toléré  dans  l'Eglise, 
quelles  conditions  sont  nécessaires  ? 

11  y  en  a  trois  ,  lesquelles  doivent  toutes 
concourir  pour  cet  effet  :  la  première  qu'il  y 
ait  un  titre  coloré,  parce  que  Ecclesia  non 
judicat  de  internis  ;  la  seconde,  qu'il  y  ail  er- 
reur publique,  error  enitncommunis  facitjus; 
la  troisième,  qu'il  n'y  ait  aucun  empêchement 
contre  le  droit  naturel  ou  divin. 

Comment  peut  être  empêché  l'usage  de  l 
juridiction  du  confesseur  de  la  part  du  pé- 
nitent ? 

Quand  le  pénitent  a  quelque  censure  ou 


PEN 


i^Ot 


quel(iue  cas  réservé  ;  car  pour  lors  il  ne 
peut  pas  être  absous  par  un  prêtre  inférieur, 
sinon  en  extrême  nécessité. 

Comment  un  prêtre  doit-il  se  comporter  en 
cas  de  nécessité,  quand  il  y  a  quelque  censure 
ou  autre  cas  réservé  ? 

Il  doit  enlenilre  tous  les  péchés  du  pénitent 
réservés  et  non  réservés,  et  lui  donner  l'ab- 
solution des  unset  desautres,  avec  injonction 
pourtant  et  commandement  exprès  de  se  re- 
présenter au  supérieur  pour  ceux  qui  ont 
quelque  censure  annexée,  s'il  vient  à  échap- 
per ilu  danger  ;  car  l'absolution  en  ce  cas  ne 
remet  les  péchés  réservés  qu'indirectement  , 
et  avec  cette  condition  et  obligation  de  se 
représenter 

Pourquoi  dites-vous,  pour  la  quatrième 
condition,  que  l'approbation  de  l'évêque  est 
nécessaire  à  un  confesseur,  outre  le  pouvoir 
d'ordre  et  de  juridiclion  qu'il  aurait  reçu  de 
l'Eglise  ? 

l'arce  que  le  concile  de  Trente  l'a  ainsi 
défini  {Sess.  2'»,  c.  15,  de  Reform.)  :  Decernit 
simcta  synodus  nullum  etiam  regularem  passe 
confessiunes  sœcularium  etiam  sacerdntum 
(tudire,  nisi  habeat  parochiale  benrficium  . 
vel  ab  episcopo  judiceluridonius,  et  approbe- 
tur.  En  sorte  que  qui  voudrait  entreprendre 
deconfessersans  appnibation,  outre  ([uc  son 
absolution  serait  nulle  ,  ferait  encore  un 
péché  grief. 

D'où  vient  donc  qu'en  quantité  de  lieux  de 
la  Erance,  les  prêtres  sont  en  possession 
d'entendre  les  confessions  les  uns  des  autres 
validemcnt  et  licitement  sans  aucune  appro- 
bation ? 

Cela  se  fail  par  le  consentement  tacite  des 
évêques,  qui,  sachant  bien  cet  usage  et  ne 
l'empéchanl  point,  sont  censés  y  consentir 
et  l'approuver.  Mais  cela  no  se  peut  rappor- 
ter à  aucune  coutume,  laquelle  ne  peul  avoir 
de  force  contre  la  d6rog;ition  expresse  du 
concile  qui  réclame  contre  cit  usage. 

Quelle  science  enfin  est  nécessaire  à  un 
confesseur  de  droit  divin,  faute  de  laquelle  . 
hors  le  cas  de  nécessité,  la  confession  serait 
nulle  ? 

Cette  science  consiste  à  savoir  la  matière 
éloignée  et  prochaine  du  sacrement  de  oêni- 
tence,  la  forme  d'absolution,  et  avoir  l'in- 
tention de  faire  un  sacrement. 

Mais  s'il  ignore  ce  que  c'est  que  péché  mortel 
et  véniel,  et  la  différence  de  l'un  d'avec  l'autre, 
la  confession  sera-t-elle  bonne? 

Non,  excepté  en  deux  cas  :  1°  quand  il  ne 
se  trouve  point  d'autre  défaut  essentiel  ; 
2°  quand  la  science  du  pénitent  supplée  à 
l'ignorance  du  confesseur. 

Ne  mettez-vous  pas  au  nombre  des  choses 
qu'un  confesseur  doit  savoir  de  droit  divin  les 
censures,  les  irrégularités,  les  cas  réservés  , 
les  péchés  et  les  empêchements  du  mariage  ? 

Non,  car  cela  n'est  requis  du  confesseur 
que  de  droit  purement  ecclèsiastiiiue,  et  l'i- 
gnorance de  ces  choses  ne  peut  rendre  de  soi 
la  confession  invalide,  ce  dont  il  est  seule- 
ment ici  question,  bien  qu'elle  soit  illicite  et 
téméraire  de  la  part  du  confesseur. 


i'.as 


Dir.TrONNAIRF.  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


120t 


§  II.  De  li  pnAiiQUE  on  sacbemeht  Oe  péhitesce. 

I.  Des  dispositions  iiécessnires  aux  confesseurs  pour 

s'acquitter  comme  il  faut  de  leur  ministère. 

Quelles  dispositions  sonl  nécessaires  de  la 
part  du  confesseur  pour  s'acquitter  comme  il 
faut  de  ce  ministère  ? 

11  y  en  a  de  deux  sortes  :  les  unes  essen- 
tielles, les  autres  accidentelles  :  les  essen- 
tielles sont  celles  qui  ont  été  expliquées  dans 
le  paragraphe  précédent,  faute  desquelles  le 
sacrement  est  toujours  nul  et  invalide;  les 
accidentelles  sont  celles  qui  le  rendent  seu- 
lement illicite,  mais  non  inviilidc,  parce 
qu'elles  sont  seulement  requises  de  nécessité 
de  précepte  ,  mais  non  de  nécessité  de  sa- 
crement. 

Quelles  sont  ces  dispositions  accidentelles 
nécessaires  au  confesseur  pour  administrer 
licitement  le  sacrement  de  pénitence  ? 

11  y  en  a  d'intérieures  et  d'extérieures 

Quelles  sont  les  dispositions  intérieures  ? 

H  y  eu  a  encore  de  deux  sortes  :  les  unes 
sont  éloignées  et  les  autres  prochaines. 

Quelles  sonl  ces  dispositions  éloignées  ? 

Il  y  eu  a  quatre  principales  :   la  bouté,  la 
prudence,  la  discrétion  el  la  science. 
II.  De  la  bonté  du  confesseur. 

Qu'entendez-vous  par  la  bonté  du  con- 
fesseur ? 

J'entends  un  assemblage  de  toutes  les  ver- 
tus qui  lui  sont  nécessaires, et  dont  beaucoup 
d'auteurs  traitetit  fort  au  long,  mais  princi- 
palement la  pureté  de  conscience,  qu'il  doit 
avoir  eu  un  degré  éminent  pour  ne  pas  se 
souiller  lui-même  en  pensant  effacer  les 
souillures  des  autres,  el  ne  pas  se  condamner 
en  les  jugeant. 

Quelles  sont  les  vertusen général  nécessaires 
à  un  confesseur  ? 

1°  L'estime  de  son  ministère  et  du  salut 
des  âmes  pour  s'y  affectionner;  2°  la  pureté 
d'intention  ,  pour  n'avoir  aucun  égard  à 
l'intérêt  on  au  profit  particulier,  ni  aucun 
respect  humain, comme  à  laqualité,  au  sexe 
ou  à  la  condition  des  personnes  qui  se  pré- 
sentent ;  mais  ne  rechercher  en  cela  que  la 
gloire  de  Dieu  et  le  salut  du  pénitent;  3°  la 
charité,  pour  supporter  avec  patience  les 
défauts  des  pénilents,  les  estimant  toujours 
meilleurs  que  soi  ;  pour  persévérer  dans  un 
exercice  si  pénible,  nonobstant  les  ennuis 
et  les  dégoûts  qui  s'y  trouvent  ;  pour  ne 
point  condamner  les  opinions,  la  conduite 
et  les  pratiques  des  autres  confesseurs  ;  pour 
reprendre  avec  un  esprit  de  douceur  et  de 
compassion  les  pécheurs  pénitents  ;  ^°  la 
chasielé,  pour  pou  voir  résister  à  toutes  les  ten- 
tations qui  arrivent,  soit  dedans,  soit  hors 
le  tribunal  ;  à  quoi  se  rapporte  la  sobriété  , 
parce  que  le  sceau  de  la  confession  court 
grand  risque  dans  la  bouche  d'un  ivrogne. 

lil   l>.i  Is  prudence  du  confesseur. 

En  quoi  doit  paraître  la  prudence  du  con- 
fesseur f 

Kn  quatre  choses  principales,  dont  la  pre- 
mière regarde  les  irtterrogations  qu'il  faut 
faire  avantetaprès  la  confession  ;  la  seconde 
quand  il    faut  accorder,  différer  ou  refuser 


l'absolution;  la  troisième  ,  la  manière  d'en- 
joindre les  pénitences  ou  satisfactions;  el  la 
quatrième  ,  la  manière  différente  de  traiter 
avec  les  pénitents  qui  seprésentent,  confor- 
mément aux  dispositions  qui  se  rencunireul 
en  eux. 

1°  De  la  prudence  du  roiifenscur  dans  les  iiiterrogatioiu 
qu'il  diAl  (aire. 

Quelles  interrogations  faut-il  faire  avant  la 
confession? 

Il  y  en  a  six  ou  sept 

La  première  est  de  demander  au  pénitent 
s'il  est  de  la  paroisse,  parce  que  pour  absou- 
dre il  faut  avoir  la  juridiction.  La  seconde  , 
lie  quelle  condition,  s'il  est  juge,  marchand, 
laboureur,  artisan,  marié  ou  non,  ecclésias- 
tique, bénéficier  ,  etc. ,  pour  reconnaître  s'il 
s'accuse  des  péchés  de  su  condition,  en  quoi 
la  plupart  manquent  pour  l'ordinaire.  La 
troisième  ,  depuis  quel  temps  il  a  été  à  con- 
fesse, pour  mieux  reconnaître  la  force  el  la 
violence  de  ses  habitudes,  et  lu  lieu  où  il  s'est 
confessé;  s'il  n'a  rien  oublié  el  s'il  est  bien 
satisfait  de  cette  dernière  confession  el  des 
autres  précédentes.  La  quatrième,  s'il  a  ac- 
compli la  pénitence  enjointe  ou  satisfait  aux 
restitutions  du  bien  on  de  l'honneur  du  pro- 
chain, au  casqu'il  y  fût  obligé.  La  cinquième, 
s'il  a  eu  querelle  ou  haine  contre  son  pro- 
chain, s'il  s'est  réconcilié.  La  sixième,  s'il 
est  bien  préparé  pour  faire  cette  confession, 
c'est-à-dire  1°  s'il  a  fait  el  bien  fait  son  exa- 
men, parce  que  la  plupart  ignorent  la  ma- 
nière de  le  bien  faire,  et  souvent  par  la 
faute  des  confesseurs  ;  2  s'il  s'est  escilé  à  la 
douleur  cl  repentancc  de  ses  péch;''s,  lui  en 
faisant  concevoir  l'iniportance.  La  septième, 
s'il  sait  les  choses  nécessaires  à  salut;  au  cas 
qu'il  ne  les  sût  pas,  les  lui  apprendre  sur-le- 
champ,  si  le  temps  le  permet,  ou  lui  donner 
heure  et  jour  pour  l'en  instruire,  oul'adres- 
ser  à  quelqu'un  pour  cet  effet,  lui  faisant 
voir  qu'il  n'est  pas  capable  d'absolution  , 
jusqu'à  ce  qu'il  les  sache.  Enfin  il  est  quel- 
quefois nécessaire  de  s'informer  quel  âge  il 
a,  pour  conn;iîlrc  s'il  est  capable  de  censu- 
res el  de  péchés  réservés,  s'il  est  obligé  au 
jeûne  ou  non,  s'il  n'est  point  tombé  dans 
certains  péchés  qui  se  commettent  d'ordi- 
naire à  certain  âge. 

Mais  si  l'on  trouvait  des  personnes  si  gros- 
sières qu'on  ne  puisse  aljsolument  leur  faire 
apprendre  ce  (ju  elles  doivent  savoir? 

Il  faudrait  se  contenter  de  leur  faire 
produire  un  acte  de  foi  sur  tes  principaux 
mystères,  c'esl-à-dire  de  la  Trinité,  de  l'In- 
carnation et  de  l'Eucharistie. 

Suffit-il  qu'un  pénitent  sache  ces  trois  mys- 
tères principaux  ? 

Oui,  cela  est  nécessaire,  de  nécessité  de 
moyen  ;  mais  de  nécessité  de  précepte  il  est 
encore  obligé  de  savoir  le  Symbole,  le  Pater, 
le  Décalogue.  Voilà  pourquoi  il  faut  lui 
demander  s'il  les  sait;  cl,  s'il  se  trouve  qu'il 
les  ignore,  l'obliger  de  les  apprendre  au  plus 
tôi,  lui  enjoignant  d'assister  quelques  jouis 
au  catéchisme  par  pénitence. 

Kst-il  nécessaire  défaire  toutes  ces  demundts 
à  touf  lei  pénitentf  qui  te  préientent  f 


l'iuo 


1»EN 


l'EN 


!'i(î 


Non,  mais  seulement  à  ceux  que  l'on  ne 
connaît  point  du  tout,  que  l'on  n'a  point 
encore  confessés,  et  qui  paraissent  ne  pas 
connaître  sufflsamment  la  matière  de  ces 
inlerrogations. 

Quelles  interrogations  faut-il  faire  après  la 
confession? 

Quand  le  pénitent  s'accuse  de  lui-même  , 
et  qu'il  a  dit  tout  ce  qu'il  avait  en  la  mémoire, 
il  faut  l'interroger,  1°  sur  quelque  péché 
contre  les  commandements  de  Dieu,  qu'on 
doute  probablement  qu'il  aur;iit  commis  , 
sans  songer  à  s'en  accuser;  2°  sur  quelque 
péché  de  sa  condition ,  qu'il  pourrait  aussi 
avoir  commis  et  dont  il  ne  se  serait  pas  con- 
fessé ;  3°  il  faut  (si  l'on  doute  probablrment 
qu'il  ail  encore  quelque  péché  qu'il  ne  décou- 
vre point  par  honte, crainte,  oubli  ou  malice) 
lui  demander  s'il  n'a  plus  rier.  à  dire,  et  lui 
présenlcr  adroitement  et  en  peu  de  mois  , 
l'importance  de  l'intégrité  de  la  confession  , 
lui  ouvrant  tout  d'a'bord  son  cœur,  aGn  d'ex- 
citer sa  confiance. 

Est  -  il  toujours  nécessaire  d'interroger 
toute  sorte  de  pénitent  ? 

Oui,  généralement  parlant,  parce  qu'il  y 
en  a  Irès-pcu  qui  n'en  aient  besoin,  et  sou- 
vent même  les  personnes  qui  sembleraient 
devoir  être  exemples  de  ces  interrogations 
sont  celles  qui  en  ont  plus  grand  bes(jin  , 
comme  sont  ces  gens  du  monde  qui  d'ordi- 
naire ont  de  l'esprit  pour  toutes  sortes  d'af- 
faires, excepté  pour  celle  de  leur  salut;  et 
bien  que  l'opinion  de  quelques  docteurs  et 
la  pratique  de  certains  confesseurs  soient 
contraires,  néanmoins  si  nous  voulons  con- 
sidérer que  les  confesseurs  ne  sont  pas 
seulement  juges  ,  mais  encore  médecins  , 
nous  concluons  que  parla  charité  au  moins 
ils  doivent  aider  les  pauvres  malades  à  dé- 
couvrir leurs  maladies  spirituelles,  incom- 
parablement plus  dangereuses  que  celles  du 
corps. 

Mais  si  dans  un  jour  de  presse  et  de  grande 
foule,  on  troiivait  (tes  pénitents  fort  grossiers, 
qui  eussent  besoin  de  plusieurs  interrogations, 
qui  demandassent  un  long  temps,  et  portassent 
préjudice  aux  autres  ,  lesquels  pourraient 
cependant  s' impatienter, que  faudrait-il  faire? 

Il  faudrait  lâcher  de  leur  faire  trouver  bon 
de  remettre  leur  confession  à  un  autre  jour 
plus  commode  ,  leur  en  faisant  goikter  l'im- 
portance et  la  nécessité,  avec  le  plus  de 
cordialité  qu'il  sera  possible. 

Que  faut-il  observer  pour  bien  faire  ces 
interrogations  ? 

Il  faut  pour  cela  éviter  ces  deux  extrémi- 
tés de  trop  ou  trop  peu  demander;  et  1°  s'ab- 
stenir de  toute  demande  curieuse,  imperii- 
nente ,  inutile  et  superflue,  omettant  les 
péchés  qu'on  a  sujet  de  croire  que  le  péni- 
tent n'a  point  commis,  et  commençant  par 
les  moins  honteux  et  difficiles  à  confesser, 
surtout  quand  il  s'agit  des  péchés  contre  le 
sixième  commandement ,  ne  touchiint  point 
d'abord  le  mal,  mais  y  venant  de  loin,  pas  à 
pas,  par  plusieurs  demandes,  en  sorte  que 
l'on  mette,  s'il  se  peut,  le  pénitent  en  tel 
itat  que  de  soi-même  il  se  trouve  engagé  à 


déclarer  le  péché  qu'auparavant  il  n'osait 
dire.  Mais  il  ne  faut  pourtant  pas  être  Iroj) 
réserve  à  demander  ce  que  l'on  voit  bien  que 
le.  pénitent  pourrait  avoir  raisonnablement 
oublié,  eu  égard  à  sa  qualité,  à  ses  incliua- 
tions  et  au  temps  qu'il  a  laissé  passer  sans 
aller  à  confesse,  prenant  en  cela  le  loisir 
nécessaire,  sans  y  mettre  trop  d'empresse- 
ment. 

2°  11  faut  se  servir,  dans  les  interrogations, 
de  certains  termes  qui  ne  puissent  pas  cho- 
quer le  pénitent  et  d'un  ton  de  voix  qui  nous 
fasse  entrer  plus  facilemont  dans  son  cœur 
et  d'où  il  prenne  occasion  d'avoir  en  nous 
plus  do  conliaiice. 

Ne  faut-il  pas  faire  tnissi  d'interrogations 
pendant  la  confession  du  pénitent? 

Non,  quand  il  s'accuse  de  soi-même, d'au- 
tant que  cela  le  trouble  et  lui  fait  perdre  la 
mémoire  de  ce  qu'il  avait  à  dire;  mais  il 
faut  attendre  qu'il  ail  tout  dit  pour  suppléer 
par  les  demandes  à  ce  qu'il  aurait  pu  oublier. 
Mais  jamais  il  ne  laul  l'arrêler  ni  l'interrom- 
pre, sinon  en  trois  ou  quatre  reiiconlres. 

Qufls  sont  ces  cas  auxquels  on  peut  inter- 
rompre le  pénitent,  et  l'interroger  pendant 
qu'il  s'accuse  ? 

1"  Quand  il  parle  obscurément;  2°  quand 
il  ne  dit  pas  l'espèce  ou  le  nombre  de  ses 
péchés  :  3"  s'il  n'explique  point  assez  les 
circonstances  qui  changent  l'espèce,  ou  qui 
aggravent  notablement  le  péché;  4°  quand  il 
est  nécessaire  de  laverlir  de  quelque  salis- 
faction,  restitution  ou  réconciliation  à  faire, 
ou  de  (juelque  occasion  prochaine  à  retran- 
cher, si  on  craint  qu'à  la  fin  on  ne  s'en  sou- 
vienne pas. 

Si  le  pénitent  dit  qu'il  ne  peut  s'accuser  et 
qu'il  le  faille  interroger? 

Pour  lors  le  confesseur  doit  tâcher  de  lui 
faire  dire  un  péché  par  lui-même,  et ,  s'il  se 
peut,  le  plus  grief  qu'il  ait  fait;  ensuite  lui 
en  demander  un  autre,  puis  un  troisième, 
jusqu'à  ce  qu'il  ne  puisse  plus  rien  dire,  et 
enfin  l'interroger  de  ce  que  communément 
une  personne  de  sa  condition  peut  com- 
niellre. 

Comment  peut-on  découvrir  les  péchés  d'un 
pénitent? 

On  peut  se  servir  de  l'un  de  ces  deux 
moyens  :  le  premier  est  de  l'interroger  drs 
lieux  où  il  a  demeuré,  des  personnes  qu'il  a 
fréquentées,  des  exercices  auxquels  il  s'est 
appliqué,  et  des  vices  et  mauvaises  habitudes 
auxquels  il  a  été  le  plus  enclin.  Le  second 
est  de  l'interroger  sur  tous  les  commande- 
ments de  Dieu  et  de  l'Eglise  et  sur  les  pé- 
chés qui  se  commettent  ordinairement  en  sa 
condition,  el  sur  ceux  auxquels  il  peut  avoir 
participé ,  examinant  les  circonstances  du 
temps,  du  lieu,  de  la  durée,  etc.,  suivant  ce 
vers  : 

Ouis,  quid,  ubi,  quibus  auxiliis,  cur,  quomodo,  quando? 

Et  pour  le  faire  plus  facilement,  il  serait  bon 
que  le  confesseur  se  lût  formé  dans  l'esprit 
une  liste  de  tous  les  péchés ,  au  moins  des 
principaux,  qui  se  peuvent  commettre  contre 
les  comuiaudemcnls  de  Dieu  et  de  l'Eglise, 


1207 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES 


et  particulièrement  des  péchés  des  condi- 
tions particulières;  qu'il  eût  rédigé  cette 
liste  par  écrit  pour  s'en  rafraîchir  la  mé- 
moire par  la  lecture  qu'il  en  pourrait  faire 
dp  temps  en  temps,  et  se  faciliter  par  ce 
moyen  l'examen  qu'il  est  souvent  obligé  de 
faire  de  ses  pénitents.  (Le  formulaire  de  la 
confession  générale  contenue  dans  la  plupart 
des  Manuels  peut  servir  à  cet  eflet.) 

Comment  se  doivent  entendre  toutes  ces 
circonstances,  Quis,  quid,  ubi,  etc.? 

Quis  signifie  la  circonstance ,  1°  de  la 
personne  qui  a  péché  ,  si  elle  est  sacrée  ou 
laïque,  publique  ou  privée  ;  2°  la  personne 
avec  qui  il  a  péché,  si  elle  est  sa  parente, 
si  elle  est  mariée,  etc.;  3°  la  personne  conlre 
qui  il  a  péché,  si  c'est  un  clerc,  v.  g.,  qu'il 
a  frappé,  ou  son  père,  etc. 

Quid  signifie  la  quantité,  si  elle  est  nota- 
ble ou  non  ;  le  dommage  causé  par  le  péché, 
ou  la  mauvaise  suite,  etc. 

Ubi  signifie  le  lieu  où  le  péché  a  été  com- 
mis, s'il  est  sacré  ou  profane,  public  ou  se- 
cret. 

Quibus  auxiliis  :  cela  marque  les  per- 
sonnes et  les  moyens  dont  on  s'est  servi  pour 
mal  faire,  si,  v.  g.,  on  s'est  servi  de  choses 
saintes  pour  des  superslitions  ou  des  malé- 
fices ;  si  on  a  contraint  ou  incité  les  autres 
à  pécher,  si  on  a  participé  à  leur  mal. 

Cur  marque  la  fin  et  le  motif  do  celui  qui 
agit,  comme  serait  le  cas  de  celui  qui  com- 
mettrait un  homicide  pour  faire  un  adultère 
ou  un  larcin. 

Quomodo  marque  la  manière  dont  la  chose 
s'est  faite,  si  c'esl  librement,  avec  advertance 
ou  non. 

Quando  regarde  le  temps,  comme  si  on 
faisait  un  péché  en  un  jour  de  fêle  par  mé- 
pris de  la  '.néme  fête,  ou  qu'un  jour  de  di- 
manche on  eût  des  distractions  volontaires 
pendant  la  messe,  ou  qu'on  eût  déjeuné  un 
jour  de  jeûne. 

S'il  se  trouve  des  choses  difficiles  à  ré- 
pondre? 

11  faut  élever  son  cœur  à  Dieu  et  deman- 
der lumière  au  Saint-Esprit;  si  nonobstant 
cela  on  ne  se  trouve  pas  assez  éclairé,  il 
faut  demander  du  temps  au  pénitent  pour  y 
penser  et  pour  en  conférer,  s'il  est  besoin, 
et  le  lui  faire  trouver  bon.  Que  si  le  pénitent 
témoigne  une  grande  répugnance  de  lequ'on 
le  renvoie  sans  absolution,  et  que  d'ailleurs 
il  paraisse  avoir  un  véritable  regret  de  ses 
fautes,  on  pourra  lui  donner  l'absolution, 
dit  le  Rituel  d'Arras  ,  si  ex  anima  promittat 
se  facturum  quidquid  difficultate  explicata 
judicabil  necessarium. 

2'  De  la  prudence  du  confesseur  dans  les  cas  auxquels  il 
faui  différer  ou  refuser  l'absolution. 

Quelle  est  la  seconde  chose  où  doit  paraître 
la  prudence  du  confesseur? 

C'est  à  connaître  quand  et  à  qui  il  faut 
accorder,  différer,  suspendre  ou  refuser  l'ab- 
solution. 

Esi-il  à  propos  de  suspendre  quelquefois 
le  bénéfice  de  l'absolulion  aux  pénitents? 

Oui,  cl  le  confesseur  y  est  obligé  eu  plu- 


1208 
pour 


sieurs  cas,  pour  plusieurs  raisons  :  1 
l'honneur  du  sacrement;  2°  pour  son  intérêt 
propre;  3  pour  l'intérêt  du  pénitent  même. 
Je  dis  pour  l'honneur  du  sacrement,  parce 
que  c'est  lui  faire  injure  que  de  l'appliquer 
sur  une  matière  qui  n'est  point  disposée  ; 
c'est  profaner  le  sang  du  Fils  de  Dieu  et 
communiquer  les  choses  saintes  aux  indi- 
gnes, et  faire  un  aussi  grand  mal  que  de 
baptiser  un  enfant  mort,  que  de  donner  la 
sainte  communion  à  un  excommunié,  et 
d'appliquer  l'extrême-onclion  à  un  cadavre. 
Je  dis  en  second  lieu,  pour  l'intérêt  propre 
du  confesseur,  parce  qu'étant  dispensateur 
il  ne  doit  pas  dissiper;  étant  l'homme  de 
Dieu,  il  doit  prendre  ses  intérêts  en  main  ; 
étant  médecin,  il  doit  quelquefois  apporter 
le  fer  et  le  feu  où  il  est  nécessaire,  pour  ne 
pas  coopérer  à  un  tel  sacrilège,  et  s'engager 
à  la  damnation  éternelle  avec  son  pénitent. 
Je  dis  enfin,  pour  l'intérêt  du  pénitent,  parce 
qu'il  importe  grandement  de  ne  point  abuser 
les  pécheurs  par  une  absolution  trop  préci- 
pitée, afin  de  les  obliger  d'apporter  plus  de 
soin  pour  l'amendement  de  leur  vie. 

Comment  cela  se  pourrait-il  prouver? 

Cette  vérité  est  si  claire  dans  l'Ecriture, 
dans  les  Pères  et  dans  les  conciles,  qu'il  fau- 
drait fermer  les  yeux  pour  ne  le  point  remar- 
quer. 

L'Ecriture  sainte  :  NoUte  projicere  marga- 
rilas  vestras  ante  porcos.  Nolite  dure  san- 
clum  canibus.  Nemini  cito  manus  imposueris, 
et  ne  communicaveris  peccatis  alienis  ;  ce  qui 
s'entend  aussi  bien  de  la  pénitence  que  de 
l'ordination;  Quodcunque  ligaveris super  ter- 
ram,  quodcunque  solveris,  etc.  Or  qu'est-ce 
que  lier,  sinon  refuser  l'absolution  ,  comme 
délier  c'est  l'accorder? 

Les  Pères  offrent  partout  la  même  doc- 
trine. Saint  Cyprien  va  jusqu'à  ne  pas  accor- 
der l'absolution  aux  apostats  au  lit  de  la 
mort  [Non  desperatione  indulyentiœ,  sed  ri- 
gore  disciplinœ.  S.  Aug.),  et  on  la  refusa  en 
France  jusqu'auxivsiècle  à  ceux  qui  étaient 
condamnés  à  mort  par  la  justice.  Dans  ces 
derniers  siècles,  saint  Charles,  dont  la  doc- 
trine et  la  pratique  sont  approuvées  de  toute 
l'Eglise,  invective,  dans  tous  ses  avertisse- 
ments aux  confesseurs,  contre  ceux  qui  sont 
si  indulgents  à  accorder  l'absolution  à  toutes 
sortes  de  personnes,  et  il  marque  les  cas  en 
particulier  auxquels  on  doit  la  différer  ou  la 
reluser.  Ce  qui  a  été  suivi  après  lui  par  tous 
les  évêques,  quand  dans  leurs  Manuels  ils 
ont  énuméré  ceux  à  qui  ils  voulaient  qu'elle 
fût  différée  ou  refusée.  Et  si  à  ces  enseigne- 
ments nous  voulons  ajouter  l'expérience, 
nous  verrons  que  le  plus  grand  mal  du  chris- 
tianisme est  venu  de  ce  relâchement  ;  Faci- 
litas enim  veniœ  incentivum  tribuit  delin- 
quenli  [Conc.  Trid.). 

Consideremus  etiam  ne  nos  et  ipsum  dele' 
rioremfaciamus,cujusmiseremurinjuste{Amb. 
inps.  CXXXVIII). 

Quoniam  comperrmus  fœdissime  pro  suis 
peccatis  homines  agere  pœnilentiam,  ut  qno- 
ties  peccnre  libueril,  tolics  a  presbyleris  se 
reconciliari  cxpostulent,  ideo  pro  coercenda 


121)9 


PEN 


PEN 


1210 


tam  exsecrabili  prœsumptione,   etc.    {Conc, 
Toi.  iu,can.  11). 

Qui  pro  peccatis  gravibtts  levés  çuosdam  et 
inusiiatos  imponunt  pœnitentiœ  modos ,  con- 
suxmt  pulvillos  sub  omni  cubito  manus  et  fa- 
ciiint  cervicalia  sub  cnpile  universœ  œtalis  ad 
capiendas  animas  (Conc.  Cobil.  ii,  can.  31). 

Inter  co'tera  nnum  est  quod  sanctam  maxi- 
me conlrislat  Ecctesiam,  faha  videlicet  pœ- 
nitentia;  ideo  confrutres  nostros  admonemus 
ne  fnlsis  pœnitenliis  laicorum  animas  decipi, 
et  in  infernum  pertrahi  patiantur  (Conc.  Lat. 
sub  Inn.  II,  an.  ll;J9,  ran.  22). 

In  injungendis  pai'vis  panitentiis  sibi  ca- 
veant  sacerdotes  :  secu7idiim  enim  qualitalem 
culpœ  et  possibililatem  confitentis  débet  esse 
qualitas  pœnilenliœ ;  alioquin  quod  7ninus  est, 
requiretur  ab  eis  (Syn.  Par.  sub  Od.  1175, 
c.  6,  §  9J. 

Quels  sont  les  cas  auxquels  il  faut  suspen- 
dre ou  refuser  Vabsolulion. 

Le  Manuel  en  donne  sept  ou  huit  princi- 
paux. 

Quel  est  le  premier  ? 

C'est  le  défaut  de  contrition,  c'pst-à-dirc 
de  douleur  véritable  et  de  ferme  propos  de 
s'amender  de  ses  péchés.  Vident  nntem  sacer- 
dos  diligenter  qunndo  et  quibus  conferenda, 
vel  neganda,  vel  differenda  sil  absululio.  Ne 
absolvat  eos  qui  talis  bene/icii  sunt  incnpaces, 
quales  sunt  qui  nulla  danl  signa  doloris. 

Comment  peul-on  reconnaître  si  le  pénitent 
a  douleur  de  ses  péchés  ? 

On  ne  peut  pas  donner  la  règle  certaine  ni 
de  marque  infaillible  pour  cela,  il  n'y  a  que 
l'esprit  de  Dieu  qui  puisse  découvrir  ce 
secret,  comme  c'est  lui  seul  qui  le  produit 
dans  l'âme  du  pécheur;  néanmoins  comme 
un  confesseur  ne  doit  point  donner  l'absolu- 
tion sans  avoir  quelque  assurance  morale  et 
quelque  conjecture  probable  de  cette  dou- 
leur, voici  des  marques  qui  pourront  mora- 
lement la  lui  faire  connaître,  et  donl  il  pourra 
se  contenter  :  1°  quand  le  pénitent  se  met  en 
certaine  posture  extérieure  du  corps  qui  té- 
moigne l'humilité  et  la  confusion,  et  qu'il  se 
sert  de  certain  ton  de  voix,  de  certaine  façon 
de  s'énoncer  pleine  de  douleur  et  de  regret 
de  ses  faules,  si  d'ailleurs  on  n'a  des  preuves 
et  des  conjectures  suffisantes  d'hypocrisie  ; 
2'  quand  il  a  fait  par  avance  quelque  chose 
pour  demander  pardon  à  Dieu  et  lui  satis- 
faire; 3"  quand,  avant  que  de  se  présenter,  il 
a  lâché  de  produire  des  actes  de  contrition  , 
cl  a  pour  cela  considéré  quelque  puissant 
motif  pour  s'y  exciter,  et  prié  Dieu  pour  ce 
même  sujet. 

Mais  si  le  pénitent  n'avait  produit  aucun 
acte  de  contrition  ? 

Il  serait  bon  de  lui  donner  un  peu  de  temps 
pour  s'y  exciter,  de  lui  suggérer  quelque  mo- 
tif de  repentir,  lui  disnnt  d'implorer  la  grâce 
du  Saint-Esprit,  de  penser  aux  jugements  de 
Dieu,  au  paradis  qu'il  a  perdu,  à  l'enfer  qu'il 
a  mérité,  à  la  mort  qu'il  a  causée  à  Notre- 
Seigneur;  et  pendant  qu'il  s'exciterait  au  re- 
gret de  ses  fautes,  on  pourrait  entendre  une 
autre  personne. 

Comment  peul-on  reconnaître  si  le  pénitent 


a  le  ferme  propos  de  ne  plus  retourner  à  ses 
péchés? 

!•  S'il  est  disposé  à  éviter  toutes  les  occa- 
sions prochaines  du  péché,  comme  le  lieu, 
le  temps,  les  emplois,  les  personnes  qui  le 
font  tomber  d'ordinaire;  2  quand  il  veut 
bien  se  réconcilier  avec  ses  ennemis,  qu'il 
renonce  à  la  haine  el  au  désir  de  vengeance 
dans  son  cœur  et  qu'il  est  prêt  à  leur  donner 
dans  l'occasion  des  témoignages  extérieurs  de 
bienveillance  et  de  charité  ;  3°  quand ,  ayant 
fait  du  tort  à  son  prochain,  il  est  prêt  à  le 
réparer  en  la  manière  qui  lui  sera  prescrite; 
k'  quiind  enfin  il  acci'pte  volontiers  la  péni- 
tence qui  lui  est  imposée,  et  qu'il  promet 
d'exécuter  fidèlement  les  choses  qui  lui  sont 
ordonnées  ou  conseillées  pour  se  défaire  de 
ses  mauvaises  habitudes,  nonobstant  la  dif- 
ficulté qu'il  pourrait  y  avoir. 

Quel  est  le  second  cas  pour  lequel  on  doit 
refuser  L'absolution  ? 

Quand  le  pénitent ,  étant  en  haine  et  ini- 
mitié contre  son  prochain ,  ne  veut  pas  se 
réconcilier  de  cœur  avec  lui  :  Qui  odia  et 
inimicitias  deponere  no/un/.  Rit.  rom. 

Comment  pourra-t-on  reconnaître  s'il  y  a 
encore  de  la  haine  et  de  l'inimitié  dans  le  cœur? 

1°  Quand  le  pénitent  dit  qu'il  ne  veut  point 
de  mal  à  son  ennemi,  mais  qu'il  ne  lui  peut 
vouloir  du  bien  ,  ou  qu'il  ne  lui  veut  ni  bien 
ni  mal ,  si  ce  n'est  que  dans  l'explication  il 
ne  déclare  qu'il  est  prêt  à  lui  rendre  les  de- 
voirs généraux ,  comme  le  saluer,  prier  pour 
lui,  l'assister  en  ses  nécessités,  etc.  ;  i"  quand 
dans  la  confession,  il  parle  encore  avec  cha- 
leur de  son  ennemi  ;  3"  quand  il  ne  peut  le 
voir  ni  le  souffrir,  non  pour  aucune  antipa- 
thie naturelle,  par  crainte  ou  par  faiblesse, 
mais  pour  je  ne  sais  quelle  mauvaise  dispo- 
sition qu'on  pourra  reconnaître,  s'il  ne  peut 
entendre  dire  du  bien  de  lui,  s'il  se  réjouit  de 
ses  disgrâces ,  ou  si  ,  quand  on  lui  en  parle, 
il  s'emporte  encore  avec  colère;  i"  quand 
il  ne  veut  pas  se  soumettre  à  lui  rendre  les 
devoirs  généraux  ,  au  moins  autant  que  sa 
condition  le  permet,  c'est-à-dire  les  mêmes 
qu'il  devait  lui  rendre  avant  l'inimitié,  selon 
sa  condition,  frère  à  frère,  voisin  à  voisin; 
5'  quand,  ayant  le  tort  et  étant  l'agresseur, 
il  ne  veut  pas  se  soumettre  et  faire  satisfac- 
tion à  celui  qu'il  a  offensé. 

Quel  est  le  troisième  cas? 

C'est  le  défaut  de  restitution  ou  de  répara- 
tion du  tort  fait  à  autrui  ,  quand  on  l'a  pu  , 
pour  tout  ou  du  moins  pour  partie.  Tels  sont 
ceux  qui,  piir  les  pratiques  et  trafics  injustes, 
usures,  larcins,  fraudes,  faussetés,  mono- 
poles, usurpation  et  autres  voies  pareilles, 
ont  acquis  du  bien  ou  causé  du  dommage, 
soit  à  l'Eglise,  soit  au  public,  soit  à  des  par- 
ticuliers :  Qui  aliéna,  si  possunt ,  restiluere 
nolunt.  Et  la  raison  pour  Liquelle  il  faut  leur 
refuser  l'absolution,  aussi  bien  qu'à  ceux 
dont  il  est  question  dans  les  cas  précédents, 
c'est  qu'ils  sont  censés  ne  vouloir  pas  sortir 
de  l'état  du  péché. 

Quel  est  le  quatrième  cas  pour  lequel  il  faut 
suspendre  ou  refuser  l'absolution? 

C'est  quand  le  pénitent  est  dans  l'occaslua 


Vîil 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  UlTES  SACRES. 


VlM 


prochaine  du  péché ,  et  qu'il  ne  veut  point  la 
quitter:  Qui  prnximam  peccandi  occasionem 
deserere  notunt.  Rit.  rom. 

Qu'appelez-vous  occasions  prochaines  dti 
péché  'l 

Ce  sont  toutes  les  choses  qui  en  peuvent 
dire  les  causes,  ou  parce  qu'elles  y  portent 
d'elles-mêmes  et  qu'elles  sont  telles  de  leur 
nature,  par  exemple,  retenir  chez  soi  une 
femme  avec  laquelle  on  pèche  ,  garder  des 
mauvais  livres,  des  tableaux  lascifs,  se  vêtir 
imrnodestrment,  etc.;  ou  parce  qu'elles  sont 
telles  à  l'égard  du  pénitent,  à  cause  qu'il  est 
tellement  accoutumé  à  s'y  laisser  emporter, 
que  le  confesseur  a  sujet  de  croire  qu'à  rai- 
son de  ses  mauvaises  habitudes,  il  ne  s'abs- 
tiendra jamais  de  retourner  au  péché,  tant 
qu'il  demeurera  dans  les  mêmes  occasions  , 
comme  sont  pour  plusieurs  personnes  cer- 
taines conditions  ,  certains  exercices  dans 
lesquels  depuis  longtemps  elles  offensent 
Dieu,  et  qu'il  est  presque  sûr  qu'elles  l'offen- 
seront toujours  en  y  demeurant  ;  comme 
sont  encore  ,  pour  d'autres  personnes  ,  les 
jeux,  les  cabarets,  les  comédies,  les  romans 
impudiques,  etc. 

Qui  sont  donc  ceux  à  qui  on  doit  refuser  l'ab- 
solution, pour  les  occasions  prochaines  du  pé- 
ché dans  lesquelles  ils  peuvent  être  engagés  ? 

1°  Les  serviteurs  et  servantes  ,  ou  autres 
personnes  libres,  qui  demeurent  dans  une 
maison  où  se  trouve  quelque  autre  per- 
sonne qui  est  cause  qu'ils  tombent  ordinai- 
rement dans  les  péchés  d'impureté,  s'ils  ne 
consentent  à  en  sortir;  2°  les  maîtres  el  maî- 
tresses qui ,  connaissant  le  mal ,  ne  les  con- 
gédient point  l'un  ou  l'autre  ,  ou  tous  les 
deux  ;  3"  ceux  ou  celles  qui  fréquentent  des 
maisons  ou  des  personnes  qui  leur  seraient 
occasion  ordinaire  de  commettre  celle  sorte 
de  péché,  s'ils  ne  renoncent  à  cette  fréquen- 
tation ;  4»  ceux  qui ,  allant  au  cabaret ,  ont 
coutume  de  s'y  enivrer  ou  d'y  commettre  des 
péchés  mortels,  comme  le  blasphème  ,  des 
paroles  ou  des  actions  obscènes  et  déshon- 
nêles,  de  dérober  ou  d'incominoder  notable- 
ment leur  famille,  pour  fournir  à  leur  dé- 
bauche ,  s'ils  ne  renoncent  au  cabaret  ;  o° 
ceux  qui ,  jouant  aux  jeux  de  hasard  ,  sont 
sujets  d'ordinaire  à  y  jurer,  blasphémer, 
prendre  querelle,  y  tromper,  y  perdre  ex- 
cessivement ,  et  dérober  pour  jouer,  s'ils  ne 
renoncent  aux  jeux  ;  6'  les  personnes  du 
sexe  qui  s'habillent  immodestement,  et  ne 
veulent  pas  s'en  abstenir  ,  comme  aussi  les 
pères  et  mères  ou  les  maris  qui  y  consentent  ; 
7°  ceux  qui  ont  des  tableaux  lascifs ,  provo- 
quant à  des  pensées  impudiques ,  s'ils  ne  les 
veulent  quitter  ou  les  brûler;  8°  ceux  qui 
ont  des  livres  hérétiques  ou  d'autres  impu- 
diques ;  9°  ceux  qui ,  reconnaissant  que  les 
danses  et  le  théâtre  seraient  pour  eux  occa- 
sion (le  tomber  ordinairement  dans  des  pé- 
chés d'impureté,  ne  voudraient  pas  s'abste- 
nir (l'y  aller  ;  10"  ceux  enfin  qui  sont  dans  des 
niétitrs  ou  des  conditions  qu'ils  disent  ne 
pouvoir  exercer  sans  péché  mortel,  à  moins 
de  quitter  ce  métier  ou  de  se  corriger  du 
mauvais  commerce  qu'ils  v  font  ;   comme 


sont  pour  plusieurs  la  guerre,  le  négoce, 
les  offices  d'avocat,  de  procureur,  etc. 

Ne  suffit-il  pas  que  le  pénitent  promette  au 
confesseur  de  quitter  l'occasion  prochaine  du 
péché,  pour  avoir  l'absotutionf 

Si  c'est  pour  une  première  fois,  et  que  le 
confesseur  espère  probablement  que  le  péni- 
tent tiendra  sa  promesse,  on  peut  la  lui  ac- 
corder,  quoiqu'il  soit  toujours  meilleur  el 
plus  assuré  de  le  faire  sortir  de  l'occasion 
avant  que  de  l'absoudre  ;  mais  quand  le  pé- 
nitent qui  a  promis  en  ses  confessions  pré- 
cédentes de  quitter  cette  occasion  n'en  a  rien 
fait,  le  confesseur  ne  doit  plus  s'y  fier,  mais 
différer  l'absolution  jus(ju'à  ce  qu'il  se  -oit 
éloigné  de  ces  occasions  ,  et  qu'il  ail  inôme 
vécu  quelque  temps  sans  les  reprendre. 

Mais  si  le  pénitent  dit  qu'il  espère  avoir  assez 
de  force,  el  que  Dieu  lui  fera  la  grâce  de  le 
préserver  de  tomber  dorénavant  dans  le  péché, 
nonobstant  l'occasion? 

Il  faut  lui  représenter  que  c'est  tenter 
Dieu  et  avoir  une  fausse  confiance  en  sa 
bonté,  que  de  demeurer  en  telle  occasion  , 
ayant  éprouve  que  nonobstant  ses  bonnes 
résolutions  et  ses  promesses  précédentes,  il 
n'a  pas  laissé  d'y  retourner. 

Que  faut-il  faire  à  l'égard  des  personnes  qui 
ne  seraient  pas  de  condition  libre  pour  se  sé~ 
parer,  comme  seraient  des  frères  et  sœurs  ,  ou 
d'autres  proches  parents  demeurant  en  la  même 
maison,  et  tombant  ordinairement  dans  les 
péchés  d'impureté  à  l'occasion  les  uns  des 
autres? 

1"  Si  1  '  confesseur  peut  trouver  quelque 
expédient  el  le  faire  agréer  à  son  pénitent, 
sans  occasion  de  scandale,  par  exemple,  si 
c'est  un  garçon  ,  de  s'éloigner  et  de  prendre 
une  condition  ou  un  parti  quelconque  hors 
de  la  maison  ,  il  le  faudrait  faire.  2°  Si  cela 
ne  se  peut ,  il  faut  pour  le  moins  leur  en- 
joindre d'éviti  r  soigneusement  toute  familia- 
rité, toute  privauté,  et  même  de  se  trouver 
seuls  ensemble,  de  brûler  les  lettres  d'amuur, 
s'il  y  en  a.  3"  Leur  ordonner  d'avoir  souvent 
recours  à  la  prière,  et  surtout  leur  recom- 
mander la  dévotion  à  la  sainte  Vierge,  les 
éprouver  longuement,  s'il  se  peut,  avant  que 
de  leur  donner  l'absolution,  et  les  faire  venir 
souvent  à  confesse  ,  et  tous  deux  au  même 
confesseur,  si  la  chose  est  possible. 

Mais  {  dira  quelqu'un  )  si  je  quitte  cette 
tnaison  où  il  y  a  occasion  prochaine  ,  ma  for- 
tune est  perdue  ,  et  me  voilà  réduit  à  la  pau- 
vreté? 

11  faut  répondre  :  1°  Quœrite  primum  re- 
(jnum  Del ,  et  hœc  omnia  (c'est-à-dire  les  vê- 
tements et  la  nourriture  )  adjicientur  vobis 
{Maith.  ,  \l).  2' Que  quand  Dieu  permettrait 
(lu'on  tombât  dans  la  pauvreté,  il  vaut  mieux 
vivre  et  mourir  pauvre  comme  Lazare  el 
aller  en  paradis  comme  lui ,  que  d'être  heu- 
reux comme  le  mauvais  riche,  et  lui  tenir 
compagnie  dans  l'enfer.  Quid  prodest  homiiii 
si  universum  tnundum  iucretur,  aniinœ  vcro 
suce  detrimentum  paliutur? 

Mais  (dira  un  maître)  je  ne  puis  congédier 
celte  servante,  varce  qu'elle  est  fort  utile  d 
mon  viiuaqif 


1513 


PEN 


PEM 


>2!l 


A  cela  il  faut  opposer  la  maxime  du  Fils 
de  Dieu  :  Si  oculiis  tuus  dexlcr  scandalitat 
te,  crue  eum  et  projice  abs  te.  Ouami  ello 
vous  serait  aussi  chère  que  yolre  œil  el 
que  votre  main  droite,  il  faut  |ji  couper. 

Quel  est  le  cirifjuième  cas  auquel  le  con- 
fesseur doit  refuser  l'absolution  ? 

C'est  \t'  scandale  public.  Qui  publicuin 
scnndnlum  dederunt,  ni.ii  pit-hliee  satisfaciani 
et  scandalum  tollant.  Rit.  rom. 

Quelles  sont  les  personnes  scandaleusei 
aurr/tielles,  à  raison  de  leurs  scandales,  il  faut 
refuser  l'absolulion? 

I  Lis  roncubinaires  publics;  2°  les  usu- 
riers publics;  3°  les  renieurs  et  blasphém.i- 
teurs  publics  ;  4  ceux  qui  uni  des  haines  et 
des  inimitiés  publiques;  5  tous  ceux  qui 
sont  aux  auires  une  occation  d'otïense,  à 
moins  d'avoir  ôté  le  scandale  et  satisfait  au 
public. 

Quelles  sont  les  satisfactions  ou  répara- 
tions (/ull  faut  exiger  de  ces  pécheurs  pu- 
blics avant  que  de  leur  accorder  l'absolution? 

II  faut,  s'ils  sont  malades,  les  obligera 
demander  publiquement  pardon  à  toute 
l'assemblée  (jui  se  trouvera  dans  la  cham- 
bre quand  on  leur  portera  le  viatique  ou 
rextrôme-onclion,  du  scandale  qu'ils  ont 
donné;  que  les  concubinaires  chassent 
leurs  concubines,  que  les  usuriers  resti- 
tuent ou  donnent  caution  valable  pour  les 
sommes  dont  ils  peuvent  être  redevables, 
et  que  ceux  qui  onl  des  ennemis  se  réconci- 
lienl  publiquement.  Que  s'ils  se  présentent 
à  confesse  étant  en  bonne  santé,  et  qu'il» 
aient  un  véritable  dessein  de  se  convertir, 
il  faut  avoir  recours  au  supérieur  ,  pour  ap- 
prendre de  lui  la  manière  dont  ils  doivent 
satisfaire  au  scandale  du  public. 

Quel  est   le  sixième  cas? 

Quand  le  pénitent  a  quelque  cas  réservé, 
pour  lequel  ou  ledoit  renvoyer  au  supérieur, 
excepté  à  l'article  de  la  mort,  où  tout  prêtre 
a  pouvoir  d'en  absoudre  :  Neque  etiam  eos 
ubsolvat  quorum  peccala  sunt  superioribus 
reservata.  Quod  si  pœnitens  aliqua  censura 
vel  cusu  reservato  sil  lifinlus,  non  absolvat. 

Quel  est  le  septième  cas  ? 

C'est  l'ignorance  des  principaux  mystères 
de  notre  religion,  dont  la  connaissance  est 
nécessaire,  non-seulement  pour  ceux  qui  les 
ignorent  ,  mais  même  pour  les  pères  et 
mères,  les  maîtres  et  maîtresses  qui  négli- 
gent de  les  enseigner  à  leurs  enfants ,  qui 
n'ont  pas  soin  de  les  envoyer  à  la  messe. 
Moneant  fréquenter  parochi  suas  parochia- 
nos  accedentes  ad  sncramcnlum  pœnilenliœ 
cum hac  ignorantia  fidei nostrœ ruilimen torum , 
omnino  imparatos  esse  acindispositos  ad  ab- 
solutionem  consequendam,  atque  adeo  confes- 
siones  esse  invalidas  (Rit.  Par.  Catltal.). 

Quel  est  le  dernier  cas  pour  lequel  on  doit 
suspendre  l'absolution? 

C'est  le  péché  d'habitude,  «.  g-,  de  jure- 
ment, d'impureté,  de  travail  les  jours  de  fê- 
tes et  les  dimanches,  de  gourmandise,  de 
colère,  de  larcin,  etc.,  Qui  peccala  sua  de- 
relinquere,  aut  vitam  in  melius  emendare  no- 
lunt.  Bit.  rom. 


Faut-il  refuser  l'absolution  à  toutes  sortes 
de  pénitents  pour  des  prclirs  it'li  il^i' m!'  ' 

Non ,  mais  seulement  quand,  après  s'en 
être  confessé  deux  ou  trois  fois,  et  avoir  été 
averti  de  temps  en  temps  de  s'en  corriger, 
il  n'a  fuit  aucun  effort  pour  cela,  ou  qu.iiid 
on  reconnaît  que  le  péché  se  comniel  et  srt 
continue  plutôt  par  malice  que  par  faiblesse 
cl  infiriiiité. 

Les  Manuels  de  Châlons,  d(î  Périgneux, 
et  .lutres,  traitant  des  cas  pour  lesquels  il 
faut  renvoyer  les  pénitents,  les  expriment  en 
cette  sorte  :  V idéal  diligenler,  etc.,  ne  ahsol- 
rai  eos  qui  talis  beneficii  sunt  incapares;  qua- 
tes  sunt  qui  nulla  dant  signa  veri  et  supenia- 
turalis  doloris,  et  vilain  in  melius  emendare 
nolunt,  qui  odin  et  inimicilins  ex  corde  non 
deposuerunt,  et  omnem  ad  quodvis  peccalum 
morlale  affectum,  qui  in  confessiune  admonitt 
articulos  fidei  et  ulia  ad  salutem  necessurin 
addiscere  neglexerunt,  aliéna,  cum  possenl, 
non  restituerunt,  qui  proximam  pcccandi 
occasionemactu  non  descrucrunt.  qui  viltosoa 
habitus,v.g.blasphemiœ,luxuriw,  elc,  a  con- 
fessoribus  correpli,  corrigere  nonstuducrunt, 
aut  qui  pxtblicuii  scandalutn  dederunt  ,  nisi 
publiée  satisfaciant  et  scandalum  tullant 
juxta  prœscriptum  nostrum. 

Que  doit  faire  le  confesseur  pour  rendre  ce 
refus  ou  délai  de  l'absolution  profitable  aux 
pénitents  ? 

il  faut,  1°  leur  faire  voir  l'énormité  de 
leurs  péchés,  et  leurexposerdoucementctaf- 
feetueusement  les  raisons  qui  l'obligent  à 
différer  ou  refuser  l'absolution  ;  leur  repré- 
sentant que  le  péchéniorlel  est  une  chose  si 
énorme,  qu'autrefois  l'Eglise  ordonnait  que 
celui  qui  avait  commis  un  péché  mortel  fût 
privé  de  l'absolution  et  de  la  communion, 
non  pas  quelques  jours  seulement,  mais  trois, 
sept,  quinze,  vingt  ans  tout  entiers,  quel- 
quefois jusqu'à  la  mort,  selon  la  qualilé  du 
péché;  que  si  en  ayant  commis  un  grand 
nombre,  on  les  prive  de  cette  grâce  pour 
quelques  jours  seulement,  c'est  afin  do  la 
leur  donner  ensuite  plus  efficacement  et  plus 
parfaitement  ;  que  c'est  pour  leur  donner  le 
loisir  de  considérer  et  de  ressentir  les  ofîen* 
ses  qu'ils  ont  faites  à  Dieu,  d'en  faire  quel- 
que pénitence,  d'en  obtenir  de  la  divine  mi- 
séricorde une  véritable  repenlance  et  une 
grâce  puissante  pour  s'en  corriger;  qu'on 
ne  veut  pas  se  rendre  participant  de  leurs 
crimes,  en  leur  donnant  l'absolution  trop  lé- 
gèrement, avant  que  de  s'être  assuré  s'ils 
sont  dans  une  véritable  volonté  de  les  quit- 
ter; qu'on  a  grand  sujet  d'en  douter,  vu 
qu'après  l'avoir  promis  tant  de  fois  à  leurs 
confesseurs,  ils  ont  toujours  persévéré  dans 
leurs  vices,  qu'on  n'ose  donc  plus  s'en  fier  à 
leurs  paroles,  mais  qu'on  veut  juger  par 
les  effets  et  par  le  témoignage  de  leurs  ac- 
tions s'ils  ont  un  vrai  désir  de  renoncer  aa 
démon  et  au  péché,  et  lie  se  convertira  Dieu. 

2'  Leur  imposer  des  exercices  de  pénitence 
qui  aient  quelque  proportion  à  la  qualité  de 
leurs  péchés,  et  leur  prescrire  des  moyen» 
jiour  s'en  préserver  à  l'avenir  :  f.  g.,  au- 
tant de  fois  qu'ils   toml>erout  dans  tel  ou  tel 


i!!!15 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


1216 


I 


péché,  déjeuner  le  lendemain,  de  s'abstenir 
de  vin,  faire  quelque  auTiiône,  baiser  la 
terre,  coui;her  sur  la  dure,  etc. 

3'  Leur  donner  un  certain  temps,  qui  pour 
l'ordinaire  doit  être  fort  court,  pour  exécu- 
ter les  choses  enjointes,  et  leur  dire  de  reve- 
nir ensuite  le  trouver, pourvoir  quel  effort  et 
quelle  violence  ils  auront  faite  sur  eux-mê- 
mes, afin  de  leur  accorder  ou  différer  encore 
l'absolution,  suivant  leurs  dispositions  pré- 
sentes. 

Mais  si  vous  ne  me  donnez  l'absolulion  (dira 
le  pén\lcn\)  f irai  à  d'autres   confesseurs. 

Allez,  à  la  bonne  heure,  la  confession  est 
libre;  j'aime  mieux  qu'un  aulre  se  charge  de 
ce  poids-là  que  moi, /i6ernt)i  animam  meam, 
je  ne  veux  pas  me  damner  pour  autrui. 

Mais  vous  scandaliserez,  parce  qu'on  s'a- 
percevra que  je  ne  reçois  pas  l'absolution? 

Point  du  tout  •.  car  la  bénédiction  vous 
metira  à  couvert,  en  disant  :  Miserealur  et 
ynt/u/r/cnfinm  (ce  que  le  prêtre  doit  faire  la 
tête  couverle,  dil  le  Rituel  de  Châlons,  ne 
astanles  adverterepossint  absolutumnon  esse. 
Mais,  en  lui  donnant  cette  bénédiction  ,  il 
faut  bien  l'avertir  que  ce  n'est  pas  l'ab- 
solution). 

Mais  je  ne  communierai  pas  à  Pâques  ? 

Non,  soumettez- vous  humblement  à  ce 
que  je  vous  dis,  puisque  le  canon  Omnis 
ulriiisque  scxus,  qui  oblige  tous  les  chré- 
tiens de  communier  à  Pâques,  donne  pou- 
voir au  confesseur  de  différer  et  de  remettre 
la  communion  tant  qu'il  le  juge  à  propos. 

N'y  a-t-il  pas  d'autres  personnes  auxquel- 
les on  doit  refuser  l'absolution? 

Oui,  outre  celles  qui  viennent  d'être  énu- 
mérées,  il  y  en  a  encore  de  deux  sortes  : 
les  premières  sont  les  personnes  mariées 
qui  vivent  en  dissension  et  séparation  sans 
cause  légitime,  pendant  qu'ils  persévèrent 
dans  cette  mauvaise  volonté  ;  les  seconds 
sont  les  ecclésiastiques  mal  pourvus  de  leurs 
bénéfices  ou  qui  en  ont  d'incompatibles  sans 
cause  légitime,  ou  qui  ne  résident  pas  sans 
légitime  excuse,  ou  qui  font  mélier  de  ne 
point  dire  l'office  ou  ne  pas  porter  l'habit 
ecclésiastique  {Man.  de  Trêves,  de  Liège, 
S. FrançoisdcSalcSfCnses Avertissements  aux 
confesseurs). 

Les  derniers  sont  ceux  qui,  par  violence, 
tromperie  et  fausse  promesse,  ayant  ravi 
l'honneur  d'une  jeune  personne  ou  d'une 
veuve,  ne  veulent  pas  promettre  de  l'épou- 
ser si  elle  est  de  leur  condition  et  qu'il  n'y 
ait  point  d'empêchement,  ou  ne  veulent  pas 
lui  donner  de  quoi  la  marier  honnêtement 
si  elle  est  de  condition  inégale.  Le  Manuel 
de  Périgueux  ajoute  les  faux  dîmeurs.  Qui 
oblationes  decimarum  alluri  ejnsque  ministris 
aut  injuste    detinent,   aul  ingrate   denegant. 

Leur  peut-on  refuser  l'absolution  pour  des 
péchés  véniels  dans  lesquels  on  retombe  sou- 
vent? 

Non,  parlant  à  la  rigueur,  parce  que  les 
péchés  véniels  n'étant  point  matière  néces- 
saire du  sacrement,  le  pénitent  peut  ne  les 
plus  confesser  ;  mais  néanmoins  lorsqu'il  se 
trouve  des  pénitents  qui  viennent  souvent  à 


confesse  sans  reconnaître  en  eux  aucun 
amendement  et  sans  avoir  fait  aucun  effort 
de  leur  part,  on  .peut  jjrudomment  leur  sus- 
pendre ou  leur  refuser  le  bénéfice  de  l'abso- 
lution, pour  les  obligpr  d'être  plus  sur  leurs 
gardes  (principalement  si  ce  sont  des  péchés 
d'attache  et  d'habitude,  ou  qui  conduisent 
plus  prochainement  au  mortel,  ou  qui  nous 
éloignent  davantage  de  la  perfection  que 
Dieu  demande  de  nous  en  l'état  où  nous 
sommes).  Et  l'expérience  a  fait  voir  que 
cette  remise  a  servi  de  puissant  aiguillon  à 
plusieurs  personnes  pieuses,  qui  étaient 
tombées  dans  un  relâchement  notable,  pour 
se  relever  avec  plus  de  courage,  [lar  la  con- 
sidération de  leur  infidélité. 

Quand  donc  il  ne  se  trouve  aucune  raison 
de  différer  l'absolution? 

Il  faut,  après  tout  l'examen  fait,  1"  exciter 
les  pénitents  à  la  plus  grande  contrition 
qu'il  est  possible,  par  des  motifs  pressants 
et  proportionnés  à  leur  capacité:  2"  leur  pro- 
poser les  remèdes  à  leur  mal,  les  exhorter 
à  les  embrasser  de  bon  cœur,  et  les  instruire 
comment  ils  doivent  vivre  à  l'avenir  ;  3°  leur 
imposer  la  pénitence  ,  et  enfin  leur  donner 
l'absolution  ,  louchant  laquelle  il  est  bon 
seulement  de  remarquer  avec  le  Manuel 
d'Arras,  que,  pour  éviter  les  inconvénients 
qui  pourraient  arriver  à  ceux  que  l'on  ren- 
voie sans  absolution,  il  faut  en  prononcer  les 
paroles  à  voix  basse  et  qui  ne  soient  pas 
aisément  entendues.  Ob  hanc  causam,  consul- 
tum  est,  formam  absolutionis  cum  precibus 
eam  comitantibus  submissiure  semper  voce 
pronuntiare. 

3°  De  la  prudence  du  confesseur  dans  l'imposition  des 
pénitences. 

Quelle  est  la  troisième  chose  où  doit  paraUrt 
la  prudence  du  confesseur? 

C'est  en  l'imposition  des  pénitences 

Quelles  conditions  doit  avoir  la  pénitence 
que  le  confesseur  enjoint  ? 

Le  saint  concile  de  Trente  en  demande 
trois  :  la  première  ,  quelle  soit  proportion- 
née, c'est-à-dire  qu'on  n'enjoigne  pas  des 
choses  légères  pour  des  péchés  énormes, 
mais  que  la  salisf/iction  réponde  en  quelque 
sorte  à  la  grandeur  des  péchés;  la  seconde, 
qu'elle  serve  dechâtiment  pour  laviepassée; 
et  la  troisième,  qu'elle  soit  un  préservatif  du 
futur,  c'est-à-dire,  qu'elle  soit,  comme  on 
l'appelle,  médicinale. 

Pourquoi  le  concile  demande-t-il  que'  les 
satisfactions  et  pénitences  soient  proportion- 
nées ? 

i°  Parce  que  la  justice  de  Dieu  ne  peut 
souffrir  que  ceux  qui  sont  tombés  depuis 
leur  baptême  soient  reçus  en  sa  grâce  avec 
la  même  facilité  qu'auparavant;  2"parcequc 
la  crainte  des  peines  et  des  châtiments  retient 
les  pécheurs  et  leur  sert  de  frein  pour  les 
empêcher  de  retomber  dans  leurs  péchés; 
3°  parce  que  l'un  des  principaux  fruits  de 
la  satisfaction  ,  c'est  de  détruire  les  habitu- 
des du  vice  par  les  actions  des  vertus  (jui 
leur  sont  coiilrairps;  i°  parce  que  ces  œn- 
vri's  de  pénilini-e  peuvent  Irès-efficacemeiit 
apaiser  la  colère  de  Dieu;  o°  parce  qu'elles 


1217  PEN 

nous  rendent  conioniies  à  Jésus-Christ  satis- 
faisant par  SCS  souffrances  pour  les  pécliés  du 
inonde,  et  que  sans  celle  conforniile  nous  ne 
devons  point  espérer  de  part  à  sa  gloire;  en- 
Gn  parce  que  la  promesse  de  l'héritage  cé- 
leste ne  nous  est  faite  que  sous  celte  condi- 
tion ,  si  (amen  coinpatimur,  ut  et  conglorifi- 
ceinur. 

Pour  faire  que  les  pénitences  soient  propor- 
tionnées, à  quoi  faut- il  avoir  égard  ? 

A  deu\  choses  principales  :  1°  à  la  qualité 
du  péché;  -2"  à  l'élal  du  pécheur. 

Que  faut- il  considérer  dans  le  péché? 

l"  La  griôvelé  :  car  un  larcin  ,  par  exem- 
ple, de  cenl  écus,  mérite  plus  de  peine  qu'un 
larcin  de  cinq  sous;  2"  la  durée;  3°  le  nom- 
bre; k"  le  s<an(laie. 

Du  côté. du  pécheur  que  faut-il  considérer? 

1"  Sa  dignité,  patentes  eniin  patenter  tor- 
menta  palicnlur,  dit  l'Ecriture;  or,  le  confes- 
seur doit  conformer  son  jugement  à  celui  de 
Dieu;  "l"  sa  science  ou  son  ignorance,  qui 
peut  rendre  le  péché  plus  ou  moins  grief; 
3"  sa  profession,  avec  laquelle  cerlaines  pé- 
nitences sont  incompatibles  et  pourraient 
causer  une  telle  fatigue,  que  pour  ce  motif 
on  pourrait  les  adoucir  :  par  exemple  ,  on 
doit  pour  l'ordinaire  donner  pour  pénitence 
aux  pauvres  de  prendre  en  patience  leur 
pauvreté  et  tout  ce  qu'ils  y  souffrent;  4"  su 
complexion  ,  tant  spirituelle  que  corporelle  , 
parce  que  les  uns  peuvent  porter  plus,  les  au- 
tres moins;  5°  ses  commodités,  parce  que 
ceux,  par  exemple,  qui  sont  en  service  et  en 
sujélion,  ne  peuvent  faire  ce  que  d'autres 
personnes  libres  pourraient  faire:  par  exem- 
ple, ordonner  à  une  servanie  de  faire  pèleri- 
nage, ou  à  un  pauvre  de  faire  l'aumône,  se- 
rait une  pénitence  indiscrète  ;  ti°  la  contri- 
tion, qui  doit  faire  adoucir  les  pénitences 
suivant  qu'un  la  reconnaîtra  plus  ou  moins 
grande  ;  7"  s'il  a  déjà  fait  quelque  chose  par 
avance  pour  satisfaction  de  ses  fautes  ;  8'  la 
disposition  et  la  bonne  volonté  à  faire  tout  ce 
que  le  confesseur  demandera. 

Quelles  sont  les  pénitences  que  le  confesseur 
doit  imposer? 

Avant  que  de  répondre  il  faut  supposer 
que  nous  pouvons  satisfaire  à  Dieu  pour  nos 
péchés  en  trois  laçons  ;  1"  par  les  maladies, 
les  allliclions ,  les  pertes  de  biens  et  autres 
peines  qui  nous  sont  envoyées  de  la  part  de 
Dieu  ;  2°  par  les  peines  et  les  mortiûcations 
volontaires  que  nous  prenons  de  nous-mê- 
mes ;  3"  par  les  œuvres  satisfactoires  qui 
nous  sont  imposées  au  sacrement  de  péni- 
tencf . 

Cela  posé,  quelle  sorte  de  pénitence  doit  en- 
joindre un  confesseur  au  sacrement  de  péni- 
tence ? 

Toutes  ces  pénitences  se  rapportent  à  trois 
chefs  ,  au  jeûne  ,  à  l'aumône  et  à  l'oraison, 
sous  lesquels  sont  comprises  toutes  les  au- 
tres plus  particulières  que  l'on  doit  imposer 
selon  la  portée  et  la  disposition  du  pénitent. 

Qu'enlendez-vous  par  le  jeûne? 

Toutes  les  morliGcations  corporelles  , 
comme  s'abstenir  quelques  jours  de  chair  ou 
de  viu  ;  jeûner  certains  jours  ,  comme  les 


i'EN  1218 

mercredis,  vendredis  et  samedis ,  et  le  faire 
même  au  pain  et  à  l'eau  ;  se  priver  de  quel- 
que repas  ou  demi-repas,  ou  de  quelque 
morceau;  veiller  un  peu  plus  tard  ou  se  lever 
plus  malin;  se  priver  quelques  jours  d'aller 
en  compagnie  ou  de  prendre  quelque  récréa- 
tion, se  renfermer  en  son  cabinet  et  y  garder 
quelque  lemps  le  silence,  se  proslerneV  con- 
tre terre  un  intervalle  de  temps  ,  ou  même  y 
coucher  ;  porter  le  cilice  quelques  jours,  èlre 
certain  lemps  sans  aller  à  cheval. 

A  qui  doit-on  principideiiient  enjoindre 
ces  pénitences  ? 

Aux  sensuels  et  à  ceux  qui  traitent  trop 
mollement  et  délicatement  leurs  corps  , 
comme  les  ivrognes,  les  lubriques  ,  les  pa- 
resseux, les  gens  de  bonne  chère,  les  mon- 
dains, etc. 

Que  comprend  l'autnône  ? 

'Foules  les  œuvres  de  miséricorde  spiri- 
tuelles et  corporelles,  comme  visiter  ceux 
qui  sont  en  prison  ,  les  consoler  ,  les  nourrir 
un  certain  lemps  ;  visiter  les  pauvres  de  la 
paroisse  ;  instruire  ou  faire  instruire  ses  en- 
fants et  ses  domestiques  ;  distribuer  aux. 
pauvres  tant  par  jour,  ou  par  mois,  ou  par 
années,  selon  ses  moyens  ;  donner  les  vieux 
habits,  les  vieux  meubles  (|ui  ne  servent  de 
rien;  contribuer  à  l'ornement  des  autels,  à 
la  fabrique  des  églises  et  surtout  de  la  pa- 
roisse. 

Qu'est-ce  que  comprend  l'oraison  ? 

Prier  Dieu  tous  les  jours  soir  el  matin,  et 
s'il  se  peut  eii  commun,  sinon  en  particulier, 
et  toujours  à  genoux,  devant  quelque  pieuie 
image  qu'on  devra  avoir  auprès  du  lit  avec 
de  l'eau  bénite.  Et  parce  que  celte  péiiitence 
est  une  des  principales  et  des  plus  ordinaires 
qu'il  faut  enjoindre,  il  est  bon  de  remarquer 
que  quand  on  l'impose,  il  faut  déterminer  el 
prescrire  les  prières  qu'on  devra  faire  :  v.  g., 
l'exercice  chrétien  cl  certain  nombre  de  Pa- 
ter et  d'Are,  les  litanies,  les  commande- 
ments de  Dieu;  el  surtout  d'y  faire,  ce  que 
recommandent  si  expressément  les  Manuels 
après  saint  Chrysostome,  le  renouvellement 
des  promesses  du  baptême;  prier  Dieu  pour 
les  morts  les  lundis  et  quelques  autres  jours 
de  la  semaine  ;  visiter  à  certains  jours  les 
églises  où  il  y  a  des  exercices  de  dévotion, 
principalementen  Carême  et  pendanll'Avenl  ; 
assister  à  la  messe  certains  jours  de  la 
semaine,  y  demeurer  à  genoux  et  se  tenir 
quelquefois  éloigné  de  l'autel;  assister  à  la 
messe  de  paroisse  el  au  prône  ;  dire  les  sept 
psaumes  pénitenliels ,  reciter  le  chapelet , 
faire  de  petits  pèlerinages  qui  ne  préjudi- 
cient  point  aux  devoirs  de  la  paroisse  et  de 
sa  condition,  et  les  faire  seul  et  en  silence 
ou  priant  Dieu  ;  aller  à  confesse  certains 
jours  ou  tant  de  fois  l'année  ;  faire  dire  quel- 
ques messes,  visiter  certains  jours  le  saint  sa- 
crement ,  l'accompagner  quelquefois  quand 
on  le  porte  aux  malades  ;  aller  au  caté- 
chisme, se  faire  enrôler  en  quelque  confrérie 
de  la  saillie  N  ierge  ;  porter  toujours  un  cha- 
pelet et  le  dire  souvent  avec  dé\olion  ;  lire 
quelque  bon  livre  le  plus  souvent  qu'on 
pourra,  ou  au  moins  les  dimanches  cl  fêtes 


1319 


DICTIONNAIRE  DES  CI-REMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


»22fl 


De  quoi  se  doit  donner  de  garde  le  confes- 
seur dans  l'imposition  des  pénitences  ? 

1°  De  s'appliquer  les  aumônes  qu'il  aurait 
■onjoinles  au  pénitent  en  faveur  des  pauvres, 
ni  de  recevoir  la  rétribution  des  messes  qu'il 
lui  aurait  ordonné  de  faire  dire  en  satisfac- 
tion de  ses  péchés,  pour  les  dire  lui-uiêmc  ou 
les  faire  dire  par  un  autre,  comme  il  fut  or- 
donné au  synode  de  Paris  en  1175 ,  ni  de  rien 
exiger  ou  demander  pour  l'administration 
de  ce  sacrement.  C'est  ce  que  recommandent 
tous  les  Manuels  ,  et  celui  de  Périgueux 
ajoute  de  plus  la  défense  de  recevoir  même 
ce  qui  leur  sera  présenté;  2°  ne  pas  imposer 
de  pénitences  publiques  pour  les  péchés  oc- 
cultes ,  quelque  griefs  qu'ils  puissent  être; 
3"  ne  pas  donner  des  pénitences  mêlées  et 
embrouillées  de  diverses  sortes  de  prières  ou 
d'actions  ,  par  exemple  ,  cinq  Pater  ,  trois 
chapelets,  une  iiymiie,  un  psaume;  ou  bien 
donner  tant  d'aumônes,  jeûner  tant  de  jours 
et  l";ilre  (!irr  t.nit  lic  messes,  parce  que  le 
pénitent  en  perd  aisément  la  mémoire  et  de- 
meure en  scrupule  ;  h'  que  l'accomplissement 
des  pénitences  ne  découvre  pas  le  pénitent, 
et  ne  scandalise  personne. 

Si  te  péniient  fait  difficulté  d'accepter  ce 
qui  lui  (Si  enjoint? 

il  faut  examiner  les  raisons  qu'il  oppose, 
et,  si  elles  sont  justes  ,  modérer  ou  changer 
la  satisfaction  ,  selon  que  la  prudence  le 
dictera. 

S'il  s'en  trouve  de  si  déraisonnables  et  de 
siridicules qu'ils 7ievoutussent  accepter  aucune 
pénitence,  ou  qu'ils  voulussent  différer  de  la 
faire  en  l'autre  monde? 

Il  faudrait  avec  toute  la  douceur  possible 
leur  faire  voir  le  peu  de  disposition  qu'ils 
ont  pour  se  présenter  à  la  pénitence,  qui 
demande  du  pécheur  une  préparation  d'es- 
prit à  recevoir  tout  ce  que  le  confesseur  lui 
ordonnera  de  faire,  et  au  reste  leur  demander 
comment ,  ne  pouvant  rien  souffrir  en  celte 
^  le  .  ils  souffriront  les  peines  du  purgatoire 
en  l'autre;  mais,  si  nonobstant  tout  cela  ils 
persistent  encore,  il  est  bien  à  i  raindre  qu'ils 
ne  croient  pas  même  qu'il  y  ai!  un  purga- 
toire. Tulius  est  imponere  minorem  débita, 
quam,  majorem...  quia  talis  defectus  inpurga- 
torio  supplebitur.  S.  Thora.,  opusc.  65. 

4°  De  la  prudence  et  de  rndresse  du  confesseur  à  traiter 
avec  les  pémietits  confonnémetu  à  leurs  dispositions  ei 
conditions  différentes. 

Quelle  est  la  quatrième  chose  où  doit  pa- 
raître la  prudence  du  confesseur  ? 

C'est  à  recoonaitre  l'esprit,  la  disposition 
et  le  caractère  du  pénitent,  s'il  est  effronté 
et  insolent,  s'il  est  honteux,  timoré,  scru- 
puleux, ignorant,  souple,  revêche,afin  de 
pouvoir,  en  qualité  de  médecin,  appliquer 
le  remède  à  tous  ces  maux;  2°  à  traiter  autre- 
ment les  hommes  que  les  femmes,  les  petits 
que  les  grands,  etc. 

Comment  faut  -  il  se  comporter  avec  ceux 
JMÏ  ont  de  la  honte  à  déclarer  leurs  péchés  ? 

Il  faut  les  rassurer,  leur  dire  que  nous  ne 
sommes  pas  des  anges,  non  plus  qu'eux;  que 
BOUS  sommes  tous   pécheurs;   que  l'on   ne 


s'élonne  pas  d'entendre  de  grands  péclié»,- 
parcc  qu'on  sait  bien  que  la  fragilité  humaine 
est  grande,  que  les  tentations  de  l'esprit 
malin  sont  fréquentes  et  violentes,  que  c'est 
chose  humaine  de  pécher,  mais  que  ce  serait 
chose  diabolique  de  demeurer  dans  son  péché 
faute  de  le  confesser;  que  la  confession  est 
une  chose  si  secrète,  qa'un  confesseur  qui 
craint  tant  soit  peu  Dieu  aimerait  mieux 
être  brûlé  tout  vif  que  de  révéler  la  moindre 
faute  qu'il  a  entendue  en  confession  ;  qu'enfln 
Dieu  nous  commande  de  confesser  nos  péchés 
aux  prêtres,  et  partant  qu'il  le  faut  faire 
pour  l'amour  de  lui,  et  en  l'honneur  de  la 
confusion  qu'il  a  subie  sur  la  croix  en 
présence  de  ses  ennemis,  et  qu'il  vaut  bien 
mieux  avoir  la  honte  de  confesser  son  péché 
à  l'oreille  d'un  seul  homme,  que  d'être  con- 
fondu devant  tous  les  anges  et  les  hommes 
et  devant  Dieu  au  jour  du  jugement,  et  d'être 
ensuite  damné  pour  l'élernilé. 

Si  au  contraire  le  pénitent  est  effronté  et 
téméraire  ? 

11  faut  lui  représenter  fortement ,  mais 
toujours  avec  douceur,  qu'il  est  devant  Dieu, 
que  c'est  aux  pieds  de  Jésus-Christ,  son  juge 
souverain,  et  non  pas  d'un  homme  seulement 
qu'il  vient  se  prosterner;  qu'il  doit  se  regar- 
der comme  un  criminel  de  lèse  -  majesté 
divine,  qui  a  mérité  la  damnation  ;  qu'il  est 
question  ici  d'une  action  très-importante, 
où  il  s'agit  de  sonsalutéternelet  d'appliquer 
à  son  âme  le  fruit,  du  sang  de  Jésus-Christ  ; 
qu'à  l'heure  de  la  mort  il  ne  rendra  aucun 
compte  plus  sévère  que  celui  des  mauvaises 
confessions  qu'il  aura  faites. 

Si  on  voit  le  pénitent  craintif  et  en  quelque 
défiance  d'obtenir  le  pardon  de  ses  péchés  ? 

Il  faut  le  relever  et  le  fortifier,  lui  repré- 
sentant iiuc  Dieu  a  un  très-grand  désir  de 
lui  panlonner;  qu'il  prend  un  grand  plaisir 
dans  la  pénitence  des  grands  pécheurs  ;  que 
plus  notre  misère  est  grande,  plus  la  misé- 
ricorde de  Dieu  est  glorifiée  en  nous;  (]ue 
Notre-Seigneur  a  prié  son  Père  pour  ceux 
()ui  l'ont  crucifié,  pour  nous  apprendre  que 
quand  nous  l'aurions  crucifié  de  nos  propres 
mains,  il  nous  pardonnerait  très-volontiers, 
si  nous  lui  demandions  pardon  ;  qu'il  fait 
tant  d'estime  de  la  pénitence,  que  la  plus 
légère  de  toutes  ,  pourvu  qu'elle  soit  vraie  , 
lui  fait  oublier  toute  sorte  de  péchés,  au 
point  que  si  les  damnés  et  les  dénmnsmêmes 
la  pouvaient  avoir,  tous  leurs  péchés  leur 
seraient  remis;  que  le  plus  grand  tort  qu'on 
peut  faire  à  la  bonté  de  Dieu,  à  la  pas- 
sion el  à  la  mort  de  Jésus  -  Christ ,  c'est 
de  n'avoir  pas  confiance  d'obtenir  le  par- 
don de  nos  fautes,  et  qu'enfin  nous  som- 
mes obligés  par  article  de  foi,  de  croire  la 
rémission  des  péchés,  afin  que  nous  ne  dou- 
tions point  delà  recevoir  lorsque  nous  avons 
recours  au  sacrement  que  Notre-Seigneur  a 
institué  pour  cet  effet,  en  y  apportant  les 
dispositions  requises. 

Si  on  le  voit  en  perplexité,  ne  sachant  pas 
bien  dire  ses  péchés,  pour  n'avoir  su  examiner 
sa  consciejicc? 

Il  faut  lui  promettre   sou  assistaucc,  et 


12-21 


f>EN 


l'EN 


J222 


l'assurer  que,  moyennant  l'aide  de  Dieu, 
on  ne  laissera  pas  pour  cela  de  lui  faire 
faire  une  bonne  et  sainte  confossion.  Kl 
dans  les  choses  ou  l'on  reconnaît  qu'il  a 
peine  à  s'accuser,  il  f;iut  l'encourager  for- 
tement, lui  adresser  par  intervalle  quelques- 
unes  des  paroles  suivantes  ou  autres  sem- 
blables :  Allons  1  courage,  mon  cher  frère  ou 
ma  chère  sœur;  croyez-tnoi,  Dieu  vous  fait 
une  grande  grâce  de  vous  bien  confesser  : 
poursuivez  généreusement ,  et  n'épargnez 
rien  pour  l'amour  de  Noire-Seigneur  Jésus- 
Chrisl,  qui  est  mort  pour  l'amour  de  vous. 
Donnez  gloire  à  Dieu  et  confusion  au  diable; 
oh  1  quelle  consolation  vous  aurez  à  l'heure 
de  la  mort  et  (lè>  le  moment  qui  suivra  une 
si  bonne  confession!  Ne  le  f.iites  pas  néan- 
moins pour  votre  satisfaction  pyrtieulière  , 
mais  pour  donner  contentement  à  Notre- 
Seigneur  et  à  sa  très-sainte  Mère  ,  qui  se 
réjouissent  avec  tous  les  an;ics  et  les  saints 
quand  une  âme  s'accuse  humblement  de 
ses  péchés  ,  avec  résolution  de  les  quitter 
et  de  se  donner  parfaitement  à  Dieu. 

Comment  faitt-il  se  comporter  en  ce  sacre- 
tnent  à  Vétjard  des  enfants  ? 

1°  Il  faut  les  accueillir  gracieusement  , 
avec  toute  la  tendresse  possible,  el  les  traiter 
et  caresser  avec  un  amour  maternel  ,  à 
l'exemple  de  Noire-Seigneur,  afin  de  ne  pas 
leur  donner  pour  ce  sacrement  une  aversion 
qu'il  serait  ensuite  difficile  de  guérir.  2°  Il 
ne  faut  jamais  les  entendre  plusieurs  à  la 
fois  ,  comme  il  se  fait  en  quelques  lieux, 
mais  seul  à  seul,  l'un  après  l'autre  ;  et  s'il 
en  est  chez  qui  l'on  remarque  quelque  étin- 
celle de  raison,  qui  commencent,  par  exemple, 
à  avoir  honte  et  à  rougir  du  mensonge  ,  de 
îa  désobéissance,  etc.,  et  qui  d'eux-mêmes, 
ou  par  les  questions  qu'on  leur  l'ait,  s'accu- 
sent de  quelque  péché,  on  peut  enassurance, 
dit  le  Manuel  d'Arras,  leur  donner  l'absolu- 
lion,  etiamsi,  ajoule-t-il,  de  eorumdem  cnpa- 
cilate  non  adeo  constet.  Quant  à  ceux  qui 
n'ont  aucun  usage  de  raison,  bien  qu'il  soit 
Irès-bon  de  leur  faire  toutes  les  demandes 
que  l'on  fait  aux  adultes,  de  leur  faire  dire  le 
Con/itcor,  afin  de  les  former  cl  de  les  accou- 
tumer de  bonne  heure  à  la  confession  ,  le 
prélre  néanmoins  ne  doit  pas  leur  donner 
l'absolution  ;  mais  au  lieu  de  l'absolution  , 
il  pourra,  si  la  commodité  lui  permet,  leur 
■donner  la  bénédiction,  qui  se  trouve  dans 
tedit  Manuel  d'Arras,  et  dans  celui  de  Péri- 
gueux,  en  ces  termes  : 

Domine  Jesu  Christe  ,  qui  dixisti  :  Sinite 
parvulos  venire  ad  me,  talium  enim  est  re- 
gnum  cœlorum  ,  super  httnc  parvuhim  tuœ 
benedictionis  gratiam  infunde  ;  ut  gratta  , 
œlate  et  sapientia  npud  Deumet  Itnmines pro- 
f,ciens ,  salutem  consequatur  œternam  ,  in 
nomine  Patris  f,  el  Fitii,  etc. 

Comment  (nul  -  il  se  comporter  avec  les 
femmes  ? 

11  faut  1°  poser  pour  fondement  la  maxime 
de  saint  François  Xavier,  que  1<(  confession 
des  personnes  de  ce  sexe  aussi  bien  que  leur 
conversation,  est  un  peu  chatouilleuse  et 
£lissanle.  là  où  l'on  fait  de  trè$>graudes 


perles  pour  bien  peu  de  gain. 'Voilà  pourquoi, 
afin  d'éviter  le  malheur  de  plusieurs  qui  , 
après  avoir  commencé  par  l'esprit,  ont  fini 
misérablement  par  la  chair,  on  ne  doit  pas 
entendre  leurs  confessions  dans  des  lieux 
retirés  ou  dans  des  chapelles  obscures,  mais 
en  des  lieux  exposés  à  la  vue  de  tout  le 
monde,  et  où  doit  se  trouver  un  cierge  al- 
lumé lorsqu'on  est  obligé  de  les  confesser  le 
soir  ou  le  matin.  2  On  ne  doit  jamais  exiger 
d'elles,  quelque  vertu  qu'on  leur  trouve  , 
aucun  vœu  de  chasteté,  ni  même  les  admettre 
à  en  faire  aucun  sans  le  conseil  de  l'évcque, 
comme  il  est  ordonné  dans  un  synode  pro- 
vincial de  Cambrai.  3  II  ne  faut  pas  s'enga- 
ger en  de  longs  entreliens  avec  elles  ,  pas 
même  sous  prétexte  de  piété,  fussent-elles 
des  religieuses  cloîtrées  ,  parce  que  pour 
l'ordinaire  celle  multitude  de  paroles  ne 
sert  qu'à  lier  le  cœur  du  confesseur  et  de  la 
pénitente  d'une  chaîne  que  bien  souvent  il 
leur  est  ensuite  difficile  de  rompre  :  et  tant 
s'en  faut  que  la  dévotion  s'entretienne  par 
de  semblables  discours,  qu'au  contraire  elle 
s'évapore  bientôt. 

Comment  faut  -  il  se  comporter  avec  les 
infirmes  ? 

i'oyez  l'art.  Infirmes 

Comment  faut  -  il  se  comporter  avec  un 
muet  ? 

On  peut  lui  donner  l'absolution,  même 
hors  lescasdc  nécessilc,  pourvu  qu'il  déclare 
ses  péchés  en  la  meilleure  façon  qu'il  pourra 
par  signes,  el  qu'il  témoigne  en  avoir  du  re- 
gret. 

Comment  avec  ««  sourd  ? 

Si  le  pénitent  est  tout  à  fait  sourd  ,  ou 
qu'il  ait  l'oreille  si  dure  qu'il  faille  faire 
une  trop  grande  contention  de  voix  ,  lu 
confesseur  n'est  pas  obligé  de  crier  pour  le 
faire  entendre,  mais  il  doit  ouïr  la  confession 
de  son  pénitent,  et  lui  donner  l'absolution, 
quand  il  voit  des  marques  de  douleur, 
parce  que  ces  personnes  sont  censées  faire 
leur  confession  entière  en  la  manière  qu'ils 
peuvent,  ce  qui  suffit  pour  les  absoudre. 

Comment  faut  -  (7  se  comporter  avec  les 
personnes  qui  sonl  d'une  autre  paroisse  ? 

Régulièrement  parlant,  il  uc  faut  pas  les 
recevoir  sans  la  permission  de  leur  propre 
curé  ou  de  l'ordinaire  :  si  pourtant  il  se 
rencontrait  des  personnes  venues  de  dehors 
à  l'occasion  de  quelque  fêle  solennelle  de 
patron,  dédicace  ,  ou  autres,  ou  arrivées 
pour  alTaire  d'un  autre  diocèse  et  qui  eussent 
la  dévotion  de  se  confesser  et  de  communier, 
on  pourrait  leur  accorder  l'absolution  en 
qualité  de  pèlerins  et  de  voyageurs,  pourvu 
que  cela  ne  se  fît  pas  par  malice  et  à  dessein 
de  se  soustraire  à  la  juridiction  de  son 
propre  curé  ;  car  en  ce  cas,  pour  ne  pas 
priver  les  fidèles  du  fruit  de  leur  dévotion  , 
la  coutume  reçue  et  approuvée  universel- 
lement interprète  la  permission  tacite  des 
pasteurs  el  des  ordinaires  en  leur  faveur. 

Comment  faut  -  il  se  comporter  avec  des 
personnes  scrupuleuses? 

1*  11  f;iut  avant  toute  chose  que  le  confes- 
seur reconnaisse  que  le  pénitent  est  frappé 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


de  celte  maladie.  2°  Le  mal  étant  découvert , 
il  faut  se  donner  de  garde  de  devenir  scru- 
puleux avec  lui  ,  c'est-à-dire  de  traiter  sa 
conscience  avec  doute  et  appréhension; 
mais  après  avoir  une  fois  bien  examiné  les 
difficultés  qui  se  rencontrent,  et  avoir  re- 
commandé toute  l'affaire  à  Dieu,  il  doit  ré- 
pondre hardiment  et  confidemment,  et  agir 
avec  autorité.  3°  Il  faut  bien  prendre  garde 
de  ne  pas  vaciller  dans  les  conseils  qu'on  lui 
donne,  mais  demeurer  ferme  dans  ce  que 
l'on  a  jugé  être  plus  expédient  pour  la  gloire 
de  Dieu  et  son  salut,  k"  Il  doit  tâcher  de  lui 
persuader  et  lui  faire  avouer  véritablement 
qu'il  est  scrupuleux  en  tel  et  en  tel  cas,  et 
par  conséquent  incapable  en  cela  de  se  con- 
duire soi  -  même  ,  puisqu'  une  conscience 
scrupuleuse  ,  étant  dans  l'erreur  et  dans 
l'aveuglement,  ne  peut  pas  juger  sainement 
des  choses,  et  qu'ainsi  il  doit  croire  le  con- 
fesseur et  captiver  son  jugement,  s'il  veut 
guérir  de  son  mal.  5"  Comme  les  scrupuleux 
ont  coutume  de  faire  grand  cas  des  choses 
où  il  n'y  a  pas  de  mal,  particulièrement  des 
mauvaises  pensées  auxquelles  ils  s'imagi- 
nent avoir  donné  consentement  lors  même 
qu'ils  en  ont  plus  d'horreur,  il  faut  que  le 
confesseur  témoigne  tout  au  contraire  n'en 
faire  pas  d'état,  le  faisant  passer  légèrement 
sur  ce  point  dans  son  accusation. 

Enfin,  si  le  scrupule  regarde  la  validité 
des  confessions, et  que  le  pénitent  s'imagine 
n'avoir  fait  en  sa  vie  confession  qui  vaille, 
si  le  confesseur  voit,  par  la  connaissance 
qu'il  a  de  sa  conscience  depuis  longtemps, 
qu'il  n'y  a  nul  fondement  de  s'inquiéter  ,  il 
doit  lui  commander  de  demeurer  en  repos, 
et  quelque  instance  qu'il  lui  fasse,  ii  ne  doit 
pas  acquiescer  à  une  nouvelle  confession  gé- 
nérale. 

Comment  faut-il  se  comporter  quand  il  y  a 
aes  restitutions  à  faire,  et  que  les  pénitents  y 
consentent? 

Il  faut  bien  se  garder  de  s'offrir  à  eux 
pour  prendre  la  chose,  et  la  restituer  pour 
eux,  mais  leur  dire  qu'ils  la  doivent  mettre 
entre  les  mains  d'un  homme  de  bien,  auquel 
ils  aient  confiance,  afin  qu'il  les  acquitte  de 
cette  obligation.  Si  néanmoins  ils  prient  le 
confesseur  de  s'en  charger,  il  doit  l'accepter 
afin  qu'il  ne  soit  pas  contraint  de  se  décou- 
vrir encore  à  d'autres  qu'à  lui  ;  puis  écrire 
ou  leur  faire  écrire  le  nom  de  ceux  à  qui 
elle  est  due,  et  le  lieu  de  leur  demeure.  Et 
enfin,  pour  ne  donner  aucun  lieu  à  la  ca- 
lomnie ni  au  soupçon,  il  faut  tirer  un  acquit 
des  personnes  auxquelles  on  aura  fait  la 
restitution,  pour  le  montrer  en  cas  de  be- 
soin. 

IV.  De  la  discrétion  du  confesseur  ou  du  sceau  de  ta 
confession. 

Quelle  est  la  troisième  disposition  éloignée 
nécessaire  au  confesseur  après  la  bonté  et  la 
prudence  qui  viennent  d'être  expliquées? 

C'est  le  secret  de  la  discrétion,  pour  ne 
parler  jamais  à  qui  que  ce  soit,  ni  directe- 
meutni  indirectement, expressément  ni  taciie- 
menl,  Ues-pécbés  qu'il  a  entendus  en  la  coii- 


fession,  non  pas  même  au  pénitent,  si  ce 
n'est  que  le  pénitent  lui  en  |iarle  le  premier, 
ou  qu'il  soit  besoin  d'en  conférer  avec  d'au- 
tres pour  le  bien  du  pénitent  et  l'éclaircisse- 
ment des  difficultés. 

Que  faut-il  observer  en  cas  qu'il  fallût  en 
communiquer  avec  d'autres? 

Trois  choses  :  1°  que  ce  soit  par  la  permis- 
sion du  pénileni,  si  on  le  juge  expédient  ; 
2°  se  donner  biende  garde  de  nommer  jamais 
le  pénitent  ni  de  dire  qu'on  a  entendu  ce  pé- 
ché-là en  confession  ,  ni  de  le  proposer  à 
d'autres  qu'à  ceux  qui  en  peuvent  donner  la 
solution  ;  3°  qu'on  en  communique  de  telle 
façon,  en  tel  temps,  en  tel  lieu,  et  avec  telles 
circonstances, quecelui  de  qui  l'on  prend  avis 
ne  puisse  avoir  la  pensée  de  connaître  ni 
même  soupçonner  le  pénitent. 

V.  De  la  science  du  confesseur. 

Quelle  est  la  quatrième  disposition  éloignée 
nécessaire  à  un  confesseur  pour  s'acquitter 
licitement  de  ce  )ninistère  ? 

C'est  la  connaissance  des  choses  qu'il  est 
obligé  de  savoir  de  droit  ecclésiastique  , 
comme  sont  les  censures,  les  irrégularités, 
les  empêchements  du  mariage  ,  les  prières 
qui  se  disent  avant  et  après  l'absolution,  les 
circonstances  notablement  aggravantes,  les 
péchés  de  chaque  condition. 

N'y  a-t-il  point  d'autres  choses  qu'un  con- 
fesseur soit  encore  obligé  de  savoir? 

Oui,  car  il  doit  de  plus,  pour  confesser 
utilement,  posséder  parfaitement  les  maxi- 
mes de  l'Evangile  ,  les  canons  pénitentiaux 
(insérés  pourcesujetdans  les  Manuels  de  plu- 
sieurs évêques),  et  enfin  ce  que  les  saints 
Pères  ont  dit  de  la  pénitence  ;  ce  sont  là  les 
règles  dont  il  ne  doit  jamais  s'éloigner,  mais 
s'y  conformer  le  plus  qu'il  pourra. 

VI.  Dispositions  prochaines   pour  entendre  les  confes- 
sions. 

Quelles  sont  les  dispositions  prochaines 
pour  entendre  les  confessions? 

1°  Avant  d'aller  en  son  siège,  pour  les  con- 
fessions ,  il  doit  se  recueillir  un  peu  de  temps 
pour  considérer  l'importance  de  l'action  qu'il 
va  faire,  se  dire  qu'il  va  ouvrir  les  portes 
du  ciel,  arracher  les  âmes  à  l'enfer  ,  appli- 
quer le  sang  de  Notre-Seigneur,  dispenser 
les  trésors  de  sa  grâce,  rendre  des  jugements 
qui  précèdent  et  qui  règlent  ceux  de  Dieu,  et 
dans  celte  considération  prier  instamment 
sa  divine  bonlé  de  lui  donner  les  connais- 
sances, les  affections  et  les  paroles  propresà 
toucher  le  cœur  de  ceux  auxquels  il  va  s'a- 
dresser. Il  doit  aussi  le  prier  d'illuminer  ses 
pénitents,  de  les  fortifier  et  de  les  disposer  à 
la  réception  de  sa  grâce  et  à  un  entier 
amendement  de  leur  vie  ;  se  servant  pour 
cela  des  prières  qui  sont  contenues  dans  le 
Manuel.  2°  Il  doit  ouvrir  d'abord  son  cœur 
au  pénitent,  l'accueillir  avec  grande  dou- 
ceur, et  tâcher  de  lui  donner  grande  con- 
fiance, tant  pour  ce  qui  regarde  le  pardon 
qu'il  doit  espérer  de  Dieu,  que  pour  le  bcn 
traitement  et  l'assurance  qu'il  recevra  de 
lui.  3°  Dans  le  cours  de  la  confession,  il  doit 
l'écouler  avec  attention  ,  palieuce  ,  douceur 


«Sf. 


PEN 


PFN 


ii16 


d'esprit,  charif6,  conipnssion,  l'nidcr  en  tout 
ce  qu'il  pourr.i ,  cl  quelles  que  puissent  (jlrc 
les  suites  de  la  confession  ,  faire  en  sorte 
qu'il  ne  le  (|uitte  jamais  mécontent  de  lui, 
ni  de  son  procédé. 

Enfin,  après  la  confession  achevée,  le  con- 
fesseur doit  avoir  encore  recours  à  la  prière, 
pour  en  reconiniandor  de  nouveau  le  succès 
à  Dieu,  lui  demander  pardon  de  ses  fautes, 
le  remercier  dos  grâces  qu'il  lui  a  laites,  le 
prier  de  suppléer  à  ses  déiauts  ,  et  d'accom- 
plir dans  ces  âmes  les  desseins  de  sa  bonté. 

VII.  Des  disposilions  cxlrrieurcs  du  confesseur  et  du 
priilteiiu 

Quelles  sont  les  disposilions  extérieures 
nécessaires  pour  entendre  les  confessions? 

Le  Rituel  en  remarque  une  considérable, 
qui  est  de  ne  jamais  ouïr  les  confessions 
dans  les  maisons  particulières,  sinon  pour 
quelque  cause  raisonnable,  comme  la  mala- 
die :  Quœ  cum  inciclcrit,  dit-il,  studennl  la- 
men  id  patenti  ac  decenti  toco  prœstare.  Les 
autres  dispositions  extérieures,  à  l'égard  du 
confesseur,  sont,  en  premier  lieu,  d'être  re- 
vêtu de  la  soutane  etdu  surplis,  avec  le  bonnet 
carré,  et  même  de  l'étolc,  là  où  l'usage  est  de 
s'en  servir.  2*  Se  mettre  en  un  confi'ssion- 
nal,  s'il  Y  en  a.  3°  Etre  d'une  modestie  fort 
exemplaire,  se  tenant  le  corps  et  la  tête 
droite  ou  tant  soit  peu  penchée  vers  le  péni- 
tent, qu'il  ne  doit  jamais  regarder  au  visage. 
k°  Se  couvrir  ia  face  d'un  mouchoir  blanc 
ou  avec  la  manche  de  son  surplis,  et  s'empê- 
cher de  jeter  les  yeux,  pour  voir  qui  est  dans 
l'église.  5"  Avoir  soin  que  le  pénitent  se 
mette  en  posture  décente,  et  non  contrainte  : 
savoir, à  deux  genoux,  sans  coussins  ou  cho- 
ses semblables  ,  les  mains  nues  et  jointes 
en  posluro  de  suppliant,  les  hommes  la  tête 
découverte,  sans  insignes,  sansépée;  les 
femmes  le  visage  voilé,  si  faire  se  peut,  sans 
gants,  sans  manchon,  sans  masque  ni  au- 
cun autre  ajustement  mondain,  mais  en 
habit  simple  et  modeste.  6°  Recommander  au 
pénitent  de  parler  bas,  afin  de  n'être  point 
entendu  de  ceux  qui  sont  proches.  7'  Se 
garder  soigneusement  de  mettre  sa  tête  con- 
tre celle  du  pénitent,  surtout  si  c'est  une 
fille  ou  une  femme.  8"  Après  cela  le  confes- 
seur doit  faire  faire  le  signe  de  la  croix  au 
pénilent,  s'il  ne  le  fait  de  lui-même,  et  lui 
faire  demander  sa  bénédiction  en  ces  termes  : 
Benedic  mihi,  pater,  quia  peccuvi;  ou  bien  : 
Mon  père,  donnez-moi ,  s'il  vous  plaît ,  la  bé- 
nédiction, parce  que  j'ai  offensé  mon  Dieu.  Et 
puis,  tenant  le  bonnet  avec  les  deux  mains 
joiiites  devant  sa  poitrine  ,  le  bénir  avec  dé- 
votion, disant  :  Doininus  sit  in  corde  tuo  et 
in  labiis  tuis,  iil  rite  confitearis  omni'a  pec- 
cala  tua.  Jn  nomine  Patris  f ,  etc.  ;  formant  à 
ces  dernières  paroles  le  signe  de  la  croix  sur 
la  tête  du  pénitent  ;  ensuite  lui  faire  dire  son 
Confiteor,  jusqu'à  meacit/pa,  en  la  façon  qu'il 
le  saura.  9"  La  confession  linie ,  il  faut  lui 
faire  achever  le  Confiteor,  après  quoi  le  prê- 
tre s'élant  découvert,  dil  ,  les  mains  jointes, 
Misereatur,  et  à  Indulgtntiam  il  fait  le  signe 
de  la  croix  sur  la  tête  du  pénilent;  puis  il 
D1CT10NN/.IRE  DES  Rites  sacrks.  IL 


doit  l'exciter  à  la  contrition,  lui  donner  les 
avis  qu'il  jugera  nécessaires,  lui  imposer  la 
pénitence,  et  prononcer  ensuite  l'absolution 
ei!  la  forme  qui  suit  :  Uominus  noster  Jésus 
Christus,  qui  est  summus  ponlifer,  le  nbsolvat, 
et  ego  aucioritate  illius,  mihi  licet  indignissi- 
mo  concessa,  ahsolvo  te  primo  a  vinculo  ex-- 
communicalionis  et  interdicti  in  quantum 
posstim  et  tu  indigos  ;  deinde-  Ego  te  absolve 
a  peccalis  tuis  in  nnmine  J'atrisj,  et  Filii  et 
Spiritus  sancti.  Amen. 

Il  faut,  à  cet  égard,  observer  quatre  cho- 
ses :  d'abord  le  confesseur  doit  prévenir  le 
pénilent  qu'il  vn  lui  donner  l'absolution, 
alin  qu'il  se  mette  en  éiat  de  la  bien  rece- 
voir; il  lui  dit  ces  mots  :  Allons!  mon  ami, 
je  m'en  vais  vous  donner  l'absolution;  met- 
tez-vous bien  en  la  présence  de  Dieu,  cl  de- 
mandez-lui avec  le  plus  de  contrition  et  de 
confiance  qu'il  vous  sera  possible,  le  pardon 
et  la  rémission  de  vos  péchés.  Kn  second  lieu, 
le  confesseur  se  tiendra  couvert  pendantl'ab- 
solution,  qu'il  prononcera  gravement,  posé- 
ment et  dévotement,  ayant  la  tnain  droite 
étendue  sur  le  pénitent  et  formant  sur  lui  le 
signe  de  la  croix  en  disant  :  /n  nomine  l'a- 
tris,  etc.  En  troisième  lieu  ,  si  c'est  un  clerc 
qui  se  confesse,  il  ajoutera  à  la  forme  de  lab- 
solulion  le  mot  suspensionis  entre  ces  deux: 
autres,  excommunicdiionis  et  interdicti.  En- 
fin, après  avoir  prononce  la  formcde  l'absolu- 
tion, il  devra  se  découvrir  et  réciter  avec 
dévotion  la  prière  suivante:  Passio  Dominino- 
striJesuCliristi,  mérita  II.  Mariœsempervirqi- 
nis,  et  omnium  sanctorutn,  quidquid  boni  fe- 
ceris  et  mali  patienter  sustinueris,  sint  tibi  in 
rcmissionem  peccalorum  luorum,  in  augmen— 
tum  gratiœ  et  prœmium  vitiv  wlernœ.  Amen. 

Après  cela,  le  confesseur  renverra  le  pé- 
nitent faire  ses  prières  et  ses  actions  de  grâ- 
ces devant  le  saint  sacrement  ou  Itî  crucifix, 
lui  témoignant  beaucoup  de  charité  et  se  re- 
commandant à  ses  prières. 

(Ju'y  a-t-il  encore  louchant  la  pénitence 
dans  le  liiluel  ? 

Il  reste  les  cas  réservés  au  pape  cl  à  ré- 
voque, qui  sont  diflerents  suivant  les  dio- 
cèses; la  manière  d'absoudre  de  l'excom- 
munication au  for  extérieur;  la  manière 
d'absoudre  de  la  suspension,  de  l'interdit,  de 
dispenser  et  de  réhabiliter  une  personne  ir- 
régulière, et  dans  quelques-uns  des  canons 
pénilentiaux,  un  examen  général  sur  tous 
les  con)manilements  île  Dieu  et  de  l'Ivglise. 
PftNITKM. 

Unpénitent(;)œnnfen/i<5  0U7)a?«(7/p«en/e)cst 
celui  qui  est  dans  la  peine.  On  a  restreint  le 
sens  de  ce  mot  pour  désigner  celui  qui  pra- 
tique la  vertu  de  pénilonce  ,  et  plus  spécia- 
lement encore  celui  qui  demande  le  sacre- 
ment de  pénitence  ou  qui  accomplit  une 
pénitence  publique.  C'est  sous  ce  dernier 
rapport  que  l'on  considère  les  pénitents  dans 
le  cours  de  l'article  (lui  suit. 

PÉNITENTS. 

(Extrait  du  Punlilical  romain.) 
TITRE   l'UIi.MlER. 

EXPCLSION  des  VÉ.NIIE.MS  PU-        Dli  EM-CLSIONE  I 

39 


ISS7 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


122S 


ILICS  HOM  DE  l'église,   LB 
HERCHEOI  DES  CEMDBES. 

1.  Au  commence- 
ment du  Carême,  les 
pénitents    sont     mis 


TKNTIDM     AB    ECCLESl.l  ,     IM 
PERIA  QDARTA  CINEUUM. 

1.  In  capite  Qua- 
dragesimœ  solemni- 
ter  pœnitentes  de  ec- 


hors  de  l'église  avec  clesia  ejiciunlur   hoc 

des    cérémonies    im-  modo. 
posantes  ,    de    cette 
manière. 

2.     Les    pénitents  2.PœnUentesquilius 

que   le    droit    ou  la  secundumjus  vel  con~ 

coutume  assujettit  à  suetudinem  pro   çjra- 

une  pénitence  solen-  vioribus      criminibiis 

netie  pour  avoir  com-  solemnis      pœnilentia 

mis  des  crimes  graves,  esi  imponendu,  hue  die 

se  rendent  le  premier  ho7-a  quasi  terlia  con- 


jour  du  Carême  vers 
l'heure  de  tierce,  à 
l'église  cathédrale  , 
en  habits  pauvres  , 
nu-pieds  ,  la  face 
abaissée  vers  la  terre; 
on  inscrit  leurs  noms. 
Ils  reçoivent ,  à  pro- 
portion de  leurs  fau- 
tes, une  pénitence  que 
leur  impose  le  péni- 
tencier de  l'évoque, 
ou  d'autres  chargés 
de  cet  office;  ensuite 
on  les   fait  tous  sor- 


veniunt  ad  ecclesiam 
calhedralem  ,  in  vili- 
bus  vestimentis,  nudis 
pedibus  ,  et  vullibus 
ad  terram  demissis, 
quorum  nomina  scribi 
debent  ;  accipienles 
pœnitenliam  juxla 
moduin  culpœ  ah  cpi- 
scopi  pœnitenliario 
vel  ab  aliis  quibus  hoc 
officium  commissum 
est;  et  postea  oinnes 
emittuntw  et  manent 
ante    fores    ecclesiœ. 


lir ,  et  ils  demeurent  Pontifex  intérim,  di- 

devant  les  portes  de  cta  sexta,  sinon  sit 

l'église.  Quand  on  a  celebraturus ,  paratur 

dit  sexte,  si  le  pontife  supra  rochetum  {vel, 

ne  doit  pas  célébrer,  si  sit  relifjiosus,  supra 

il  prend  par-dessus  le  superpelliceum)   aini- 

rochet  ou  (s'il  est  re-  ctu,   alba  ,    cingulo  , 

ligieux  )    sur  le  sur-  stola,  pluviali,  viola- 

filis,  l'amict,   l'aube,  ceis,  mitra  simplici  , 

e  cordon,   une  étole  et    baculo    pustorali. 

et   une  chape  violet-  Si  autein  pontifex  est 

les;  il  a  la  mitie  sim-  celebraturus,  dam  di- 

ple  et  le  bâton  pasto-  cilur  nona  more  sotito 

rai.  Mais  si  le  pontife  accipit     sandaiia    et 

doit  célébrer,  pendant  cœtera         paramenta 

qu'on    dit    uone ,    il  pontificalia  usque  ad 

prend  à  l'ordinaire  les  datmaticam  inclusive, 

sandales  et  les  autres  et     desuper    pluviale 

ornements       ponliQ-  coloris     violucei  ,    et 

eaux,  jusqu'à  la  dal-  mitram  simplicem,  et 

ma  tique       inclusive-  benedicit   cineres   at- 

nient ,      une      chape  que  imponit.    Quibus 

violette  par-dessus,  et  pcraclis  pontifex  cum 

la  mitre  simple  ;  puis  ministris  ,  sctiota    et 

il  bénit  et  impose  les  toto     clero  ,    cruce  , 

cendres.    Cela    étant  aqua  benedicta  et  duo- 

fait,  le  pontife  sort  du  bus  cereis  prœceden- 

chœur   avec  ses   nii-  tibus,  egreditur  cho~ 

nistres,  les  chantres  rum  circa  médium 
Bt  tout  le  clergé,  pré- 
cédé de  la  croix,  de 
l'eau  bénite  et  de 
deux  cierges;  il  s'ar- 
réie  vers  le  milieu  de 
l'égiise,  où  l'on  a  dû 
placer  un  siège.  Alors 


ecclesiœ,  ubi  parafa 
sit  sedes.  Tune  clerus 
dividilur  per  duos 
choros  ,  hinc  inde, 
versus  valvas  eccle- 
siœ. Pœnitentes  vero 
omnes    ingressi  pro- 

(1)  Oaprie  le Seigoeurde béair  et  sanoliQerces ciliccs, 
^afin  que  ceux  qui  les  perleront  pour  expier  leurs  péchés, 


le  clergé  se  divise  on  sternunt  se  cum  lacry- 

deux  chœurs  à  droite  mis  in  ecclesiœ  pavi- 

et  à  gauche  près  de  la  mento  coram  pontifice 

porte  de  l'église.  Les  inter  utrumque   cho- 

pénrtents,  étant  tous  rum.    Tune   pontifex 

entrés,  se  prosternent  sedens     cum    mitra  , 


vel  archipresbyler 
stans  imponit  cineres 
super  capita  singido- 
rum  dicens: 


avec  larmes  sur  le 
pavé,  entre  les  deux 
chœurs  ,  devant  le 
pontife.  Alors  celui- 
ci,  assis  avec  la  mitre, 

ou   bien  l'archiprêtre  debout ,    impose    des 
cendres  sur  la  tête  de  chacun  en  disant  : 

«  0  homme,  sou-  Mémento,  homo, 
viens-loi  que  tu  es  quia  pulvis  es  et  in 
poussière,  et  que  tu  pulverem  reverteris  ; 
retourneras    dans   la    âge   pœnitenliam,  ut 


poussière  ;  fais  péni- 
tence pour  avoir  la 
vie  éternelle.  » 

3.   Puis     un     des 


habeas 
nam. 


vitam    œter- 


3.  Et  tenus  ex  ca- 


chanoines  les  asperge  nonicis  aspergit  eot 
d'eau  bénite.  Après  aqua  benedicta.  Postea 
cela  le  pontife  debout,  pontifex  stans,  depo- 
ayanl  déposéla mitre,  sita  mitra,  benedicit 
bénit  des  cilices  dans  cilicia  in  hune  mo- 
la  forme  suivante  :         dum  : 

f  Adjutorium  nustrum  in  nomine  Domini, 
^  Qui  fecit  cœluni  et  terram. 

f  Domine,  exaudi  orationem  meam,  ^  Et 
clamor  meus  ad  te  veniat. 

tDominus  vobiscum,^  Et  cum  spirilu  tuo. 
Oremus  (1). 

Omnipotens  et  misericors  Deus,  qui  pec- 
catoribus  pietalis  tuse  misericordiam  qus- 
renlibus  hoc  indumento  vestitis ,  misericor- 
diam tuam  et  veniam  tribuisti ,  obsecramus 
clementiam  tuam  ut  hoc  indumenlum,  quod 
vocatur  cilicium  benefdicere  et  sanctif ficare 
digneris,  ut  quicunque  eo  pro  peccatis  suis 
indutns  fuerit  et  misericordiam  tuam  iraplo- 
raverit,  veniam  et  indulgentiam  tuae  sanctîs 
misericordiae  consoquatur ,  per  Christum 
Dominum  nostrum.  i^  Amen. 

4.   On  asperge  les        k.Asperganturaqua 


benedicta.  Benedictis 
ciiiciis  ,  pontifex  ca- 
pita eorum  cooperit 
cum  eis,  dicens  : 


cilices  d'eau  bénite  : 
quand  ils  sont  bénits, 
le  pontife  en  couvre 
la  tête  des  pénitents, 
en  disant  : 

'  «  Le  Seigneur  est  Apud  Dominum 
miséricordieux;  Dieu  raisericordia  est  et 
est  notre  rédeiupleur;  apud  Dcuin  redem- 
l'hoaime  déchu  en  ptio;  ita  enim  lapsis 
reçoit,  non -seule-  hominibus  subvenit, 
ment  la  grâce  du  non  solum  per  ba- 
baplêmc  et  de  la  con-  ptismi  et  confirma- 
firaiation ,  mais  en-  lionis  graliam ,  sed 
core  le  remède  de  la    eliam    per    pœniten- 


pcnitence,  afin  de 
recouvrer  la  vie  éter- 
nelle. ^  Rendons  grâ- 
ces à  Dieu.  » 

5.  Ensuite  le  pon- 
tife commence  l'an- 
tienne : 


tiœ  medicinam  ,  ut 
spirilus  humanus 
vila  reparetur  aeter« 
na.  ^  Ueo  gratias. 

5.  Quo  facto  pon- 
tifex incipit  untipho- 
nam  : 


et  imploreront  sa  miséricorde,  en  oblienneBt  pardon  et 
iiidulgcuce. 


1229  •  PEN 

«  Ne  voua  ressou-  Ne  reminiscaris  , 
venez  pas,  Seigneur,  Domine,  delicta  no- 
de  nos   fautes    ni  de    stra  ,    vel    parenlum 


(  rllcs  lie  nos  parents; 
Si'igiieur  notre  Dieu , 
iii>  lirez  pas  vengean- 
ce (le  nos  péchés.  » 
(i.  Puis  il  se   met  à 


nosirorum  ;       neque 
vindictam  sumas    do 
peccalis  nostris ,  Do- 
mine Drus  nostiT. 
6.  Et  super  fnldi- 


gcnoux,  appuyé  sur  storitim  accumbit,  et 
te  fauteuil,  les  mi-  minislri  et  tolus  po- 
nlstres  et  tout  le  pitlus  ;  et  pœnilentea 
peuple  en  font  autant;  prosternunt  se  in  (cr- 
ies pénitents  se  pros-  ra)n,et  pro  ipsorum 
ternenl  par  terre,  et  pœnitcnlium  nbsolu- 
l'on  dit  en  deux  lione  dicunt  seplem 
l'hœurs ,  pour  oble-  psalmos  pœnitenliales 
nir  le  pardon  aux  alternatim.  (Voy.  les 
pénilenis  ,  les  sept  psaumes  de  la  péni- 
psaumes  péniteu-  icnce  à  l'art.  Arbf:, 
liaux.  col.  37  du  tom.  I.) 
lîiisuile  on  dit  l'an- 


tienne Ne  reminisca- 
ris ,  etc. 

Puis  on  dit  les  lita- 
nies. 


Dcinde  dicilur  an~ 
tipliona  Ne  reminis- 
caris, etc. 

l'oslea  dicuntur  /i- 
taniœ. 


(  y'oy.,  à.  l'art.  Eglise,  les  litanies  que  l'on 
ildil  rei'ilcr  ici,  ainsi  que  lu  note  où  ion  en 
explique  Je  sens,  toui.  J,  col.  1110  cl  suiv.) 


7.  Après  les  lita- 
nies ,  le  pontile  se 
lourne  vers  les  péni- 
tents et  dit  : 


7.  Quih)is  finilis  , 
ponlifex  dicit  super 
ipsos  pœnitentes: 


Pater  nostcr.  Reliqua  secreto. 

^  Et  no  nus  inducas  in  tentationcm.  i)  Sed 
libéra  nos  a  malo. 

^  Salvos  fac  servos  tuos  et  ancillas  tuas. 
^  Deus  meus,  spcrantos  in  te. 

^  Mitte  eis.  Domine,  auxilium  de  sancto  , 
^  El  (le  Sion  lucre  eos. 

y  Nihil  proticiat  inimicus  in  eis  ;  ^  Et  Glius 
iniquilatis  non  apponat  nocere  eis. 

V^  Esto  eis,  Dounne,  lurris  fortitudinis  i^  A 
l'acie  inimici. 

^  Domine,  Deus  virtutum,  convcrlc  nos;  i^ 
El  ost"nile  l'aciem  liiam,  cl  saivi  erimus. 

y  Domine,  ex:.uiJi  or.itionem  meam  ;  i\  Et 
clamor  meus  ad  le  venial. 

^  Dominus  vobiscum;i^El  cumspiritu  tuo. 
OreiHus  (1). 

Exauili,  Domine,  preces  nostras,  et  conQ- 
lenlium  lihi  parce  peccalis,  ul  quos  con- 
Ecienliae  realus  accusât,  indulgentia  tuœ 
miseralionis  absolval,  per  Christiim  Domi- 
num  noslrum.  ^  Amen. 

Or  émus. 

Prœveniat  hos  famulos  tuos  (  vel  bas  fa- 
mulas  tuas),  qujesumus,  Domine,  misericor- 
ilia  tua,  ul  omuL'S  iniquitales  corum  céleri 
iiidutgenlia  deleanlur,  per  Christum  Domi- 
iium  noslrum.  ^  Amen. 

(1)  Dans  ces  prières  l'Eglise  demaDde  au  Seigneur  le 
salut  de  ceux  qui  espèrent  en  lui,  qu'il  les  protège  Gom- 
me une  ferle  tour  contre  les  efforts  de  leur  enucnii,  que 
reniant  d'iniquité  ne  leuj- fasse  plus  aucun  mal;  on  le  |rie 
de  parUoHDer  les  péchés  que  la  conscience  roproclie,  el 

3 ne  l'on  confesse  de  prévenir  les  pénitents  [lar  sa  grSce, 
e  tîuérir  leurs  plaies,  remettre  leurs  péchés,  les  purifier 


PEN  1W0 

Oremus. 

Adesto,  Domine,  supplicationibus  nostris, 
ncc  sil  ab  his  famulis  (  vel  famulabus  luis  ; 
clemenliae  lus  louginqua  misoralio,  sana 
vulnera,  eorumque  dimille  peccata  ,  ul  at 
omnibus  iiiiquilalibus  cxpiali,  libi,  Domine, 
semper  valeanl  adhserere,  per  Christum  Do- 
mioum  noslrum.  H  Amen. 
Oremus. 

Domine  Dens  noster,  qui  ofîensione  no- 
stra  non  vinceris,  sed  satisfaclione  placaris, 
respice,  quœsumus,  ad  hos  famulos  tuo» 
(vel  bas  famulas  tuas  ],  qui  se  tibi  peccasse 
trraviter  cunGlentur  ;  lunm  est  enim  absolu- 
tioiiem  criminum  dare,  el  veniam  prsestare 
peccanlibus,  qui  dixisli  te  pœnitenliam  malle 
peccalorum  quam  mortem  ;  concède  ergo, 
Domine,  ut  libi  pœnilenliae  excubias  célè- 
brent, et  corrcctis  actibus  suis,  conferri  sibi 
a  le  sempilerna  gaudia  gralulenlur ,  pet 
Christum  Duminum  noslrum.  i^  Amen. 

8.  .Xprès  cela  les  S./Iis  peraclis,sur' 
pénitents  se  lèvent,  et  guni  pœnilenles  el  fa- 
le  pontife  leur  fait  un  cit  eis  ponlifex  ser- 
discours,  où  il  leur  tnonem  ;  ostendem 
rappelle  comment  .V-  quntitcr  Adam  pro- 
dam,  à  cause  de  son  pter  peccatum  ejeclus 
péché,  fut  chassé  du  estdtparadiio,etmul- 
))nradis,chargédema-  la  mnledicla  in  eum 
lédictioiis,  el  qu'eux  congcsla  sunl;  cl  çua- 
sonl  ainsi  traités  ,  Hier  ejns  exemplo  ip- 
élantmis  hors  de  l'é-  si  de  ecrlesin  nd  lem~ 
glise  pour  on  certain  pusejiciendisnnt.Quo 
temps.  Après  ce  dis-  facto  aceipiat  unxm 
cours,  il  prend  l'un  ex  eis  per  dexteram 
d'entre  eux  par  la  mnnum;  et  ornnes  alii 
main;  tous  les  autres  similiter  se  manibua 
le  suivent  se  tenant  lenenles,  candelas  re- 
parla main  et  portant  censas  in  manibus  fta- 
dos  cierges  allumés,  henles  subseqiinntur 
C'est  ainsi  qu'il  les  eum;  el  ita  eos  ejicial 
chasse  de  l'Eglise  en  deecclesia,cum  lacry- 
disant  avec  larmes  :      mis  dicens  : 

((  Vous  êtes  mis  au-  Ecce  cjicimini  vos 
jourd'hui  hors  de  l'E-  hodie  a  liminibus 
glise,  à  cause  de  vos  sanctœ  matris  Eccle- 
péchés  et  de  vos  cri-  sise  propter  peccata 
mes,  comme  Adam  le  etscelera  vestra.sicut 
premier  homme  fut  Adam  primus  homo 
chassé  du  paradis  à  ejeclusestdcparadiso 
causede  sa  transgres-  propter  transgres- 
sion. » 

9.  En  même  temps 
le  chœur  chante  ce 
répons  du  7*  Ion  : 

«  Vous  mangerez 
votre  pain  à  la  sueur 
de    votre    front  ;    la 


sionem  suam. 

9.  Et  intérim  scho- 
la  canfat  responso- 
rium  ton.l  : 

In  sudore  vultus 
lui  vesceris  pane  tuo, 
dicit  Dominus  ad 
terre,  malgré  votre  Adam;  eum  operalus 
travail,  ne  vous  don-  fueris  lerram  ,  non 
nera   pas  ses    fruits,    dabil   Iruclus    suos  ; 

de  toutes  leurs  iniquités,  afin  qu'ils  soient  inviolablement 
attacliés  à  Dieu,  qui  ne  se  laisse  pas  vaincre  par  dos 
offenses,  qui  ne  veut  uas  la  mort  du  pécheur,  mais  sa  con- 
version, à  (lUi  seul  il  appartient  d'ahsondre  des  crimes 
graves  que  l'on  reconnaît  aTOir  commis.  On  dnmande  que 
ces  pénitents  acccmplissent  leur  peine,  qu'ils  corrigent 
leurs  actions  et  qu'ils  obtiennent  des  joies  éternelles. 


1231 


DICTIONNUIIE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


12-2 


Sod  spinaii,  ollribulos 
gormiiKibit  libi.  t  l'ro 
eo  (|uod  «nuilisli  vo- 
cem  uxoris  tuœ  plus 
quam  mn  ;  maledicla 
lerra  in  opère  tuo  non 
dabil  fructus  suus  , 
Sed  spinas. 

Aliudresponsorium 
ton.  8: 

Ecce  Adam  quasi 
unus  e  nobis  faclus 
est  sciens  bonum  et 
maluni.  Videte  ne  for- 
te sumal  de  ligno  vi- 
tee,  et  vivat  in  aeler- 
num.  t  Fecilque  Do- 
minus   Alite  tunicam 

pelliceam,  et  indoit  eum,  el  ail  :  >  idele. 
Gloire  au  Père,  au        Gloria  Patri,  et  Fi- 

Fils  elauSaint-Espril.    lio,  etSpirilui  sancto. 


mais  elle  vous  pro- 
duira des  épines  et 
des  chardons,  parce 
que  vous  avez  prêté 
l'orrille  à  voire 
épouse  plutôt  qu'à 
moi.  La  terre  eslmau- 
dite  pour  vous....  » 

Autre  répons  du  8' 
Ion  : 

«Adam  est  comme 
un  de  nous,  sachant 
le  bien  et  le  mal.  Em- 
pêchons qu'il  ne  tou- 
che à  l'arbre  de  vie. 
Le  Seigneur  lui  ut  un 
habit  de  peaux.» 


10.  Oua"d  ''s  sont 
dehors,  ils  restent  à 
genoux  en  gémissant 
devant  la  porte  de  lé- 
glise;  le  pontife,  de- 
bout sur  le  seuil  de 
la  porte,  les  avertit 
de  ne  pas  désespérer 
de  la  miséricorde  du 
Seigneur,  mais  de 
s'appliquer  au  jeûne, 
à  la  prière,  à  faire 
des  pèlerinages,  des 
aumônes,  et  autres 
bonnes  œuvres,  afin 
que  le  Seigneur  leur 
fasse  produire!  de  di- 
gnes fruits  de  péni- 
tence ;  il  les  avertit 
encore  de  revenir  le 
jeudi  saint,  jour  où 
ils  seront  ramenés 
dans  la  sainte  église, 
se  gardant  bien  d'y 
entrer  jusqu'alors. 
Aussitôt  le  pontife 
rentre  avec  la  proces- 
sion dans  le  chœur, 
on  ferme  à  leurs  yeux 
les  portes  de  l'église, 
on  commence  la  messe 
et  on  la  continue  à  l'ordinaire 

TiriilC  SIXOND. 


Mdete. 

10.  Et  sic  eis  extra 
cjeciis,  et  unie  valvas 
ecclesiœ,  genibus  (le- 
xis  gemcndo  manenti- 
bits,ponlifex  in  limi- 
ne  osdi  slans  moneat 
eos  quod  de  Uomini 
miscricordia  non  de- 
sperent,  sed  jejitniis, 
oralionibiis,  peregri- 
nationibus  eleemosy- 
nis  et  aliis  bonis  opc- 
ribiis  incigitenl  ;  ut 
Dominus  ud  dignum 
fructum  verœpœniten- 
tiœeosperduc(il,quod- 
que  feria  quinla  in 
cœna  Uomini  redeanl, 
quonimn  tune  in 
sanctam  ecclesiam  re- 
ducenlnr,  qumnusque 
tune  ini/redi  non  prw- 
sumant.  Et  mox  pon- 
tifice  cum  processions 
ad  cliorutn  redcunte, 
valvœ  ecclesiœ  unie 
oculos  eorum  claii- 
dunlur;  cl  incipilnr 
missa,  et  procedilur 
ordine  suo. 


BE  LA  niXOKClLUTinN  DES  PE- 
KITENIS  OUI  SE  FAIT  LE 
JECDI  SAIM. 

1.  Le  jeudi  saint  on 
réconcilie  les  péni- 
tents à  qui  l'on  a  im- 
posé solennellement 
la  pénitence,  el  qui 
ont  été  mis  hors  de 
l'église  le  premier 
jour  du  Carême. 

2.  Le  pontife, ayant 


DE  REcnxCIL'ATIlNE  i>ni;xi- 
TENTICM  QUE  FIT  IN  (JUINTA 
FERIA  CtlE.V.E  OUMIM. 

1.  Eeriti  quinta  cœ- 
nœ  Domini  rcconci- 
li'inturpœniieniesqui- 
bus  ab  ecclesin  sohm- 
nem  ayere  pœnilen- 
tiam  injunctum  est  , 
qui  in  capite  Quadra- 
gesimœ  de  ipsa  ejecti 
fuerunt. 

2.  Ponlifex  parntus 


l'amict ,  l'aube,  une 
élole  et  une  chape  vio- 
lettes, la  mitre  simple 
et  le  bâton  pastoral;  les 
ministres  ayant  aussi 
leurs  ornements;  en 
outre,  quatre  sous- 
diacres  éiant  revêtus, 
l'un  des  plus  anciens 
diacres  étant  vêtu 
comme  aux  solenni- 
tés, el  l'archidiacre 
ayant  l'amict,  l'auhe 
el  l'étole  sans  dalma- 
tique,  le  pontife  se 
prosternedevant  l'au- 
tel,appuyésur  un  fau- 
teuil, disant  avec  ses 
ministres  susdits  et  le 
clergé  iessept  psaumes 
pénitenliaux  comme 
ci-devant,  au  com- 
mencement de  cet  ar- 
ticle,etieslilanies  qui 
les  suivent.  Les  péni- 
tents demeurent  alors 
prosternés  nu-pieds 
devant  la  porte  de  l'é- 
glise, tenant  en  main  des  cierges  éteints.  Lors- 
qu'on a  dit  ces  mots  des  litanies  : 

Omnes  sancti  patri-        Omnes   sancti    pa- 
arcfiœ,  etc.,  triarchœ.etprophelœ, 


amic(n,(dba,sloUipJu- 
viali  coloris  violacei , 
mitrn  simptici,  el  liacii- 
lo  pastornli,  minislris 
eliiim  paralis,  el  insii- 
per  quatuor  subdia- 
conis  paralis,  et  uno 
diacono  de  anliquiori- 
bus  induto  snlnnniler, 
atque  arcliiiliacono 
cum  amiclu,  alba,  et 
stola  sine  dalmnlica  , 
prosternil  se  super  faU 
distoriuin  cormn  alta- 
ri  dicens  cum  prwfa- 
lis  minislris  el  clero 
seplem  psalmos  pœni- 
lenlinles  ,  ut  sujira , 
et  titanins ,  ni  supra. 
Pœnitenles  vero  lune 
ante  fores  eccle- 
siœ nudis  pcdibus  ai 
terram  prostrali  ma- 
nent,  tenentes  in  ma- 
nihus  cereos  exstin- 
ctos.  Cumque  in  lila- 
niis  dictumfuerit  : 


et  que  le  chœur  les  a 
répétés,  on  s'arrête  un 
peu  ;  alors  le  pontife 
envoie  vers  les  péni- 
tents deux  sous-dia- 
cres qui  ont  en  main 
des  cierges  allumés. 
Quand  ils  sont  arrivés 
à  la  porte,  ils  se  tien- 
nent debout  sur  le 
seuil,  et  élèvent  les 
mains  pour  montrer 
aux  pénilentsies  cier- 
ges allumés, en  disant 
cette  antienne  sur  le  3' 
ton: 

«  Je  vis,  dit  le  Sei- 
gneur :  je  ne  veux  pas 
la  mort  du  pécheur  , 
mais  plutôt  qu'il  se 
convertisse  et  qu'il 
vive.» 

3.  Quand  elle  est 
finie ,  ils  éteignent 
aussitôt  les  cierges 
en  leur  présence  ,  et 
retournent  à  leur 
place.  On  continue 
les  litanies;  lorsqu'on 
a  dit: 

Omnes  sancti  mar- 
tyres ,  etc. , 
et   que    le   chœur  a 
répondu  ,    on    cesse 
encore   les   litanies , 


^  Orale  pro  nobis  , 
et  idem  a  choro 
fuerit  responsum  , 
paulïsper  subsistitur, 
et  tune  pontifex  mitlit 
ad  pœnitentes  duos 
subdiaconos  candelas 
accensas  in  manibus 
ferentes.  Qui  cum  ud 
porlam  pervenerinl  , 
stantes  in  limine  oslii, 
elevatis  manibus,  os- 
tendunl  illis  eandelas 
accensas,  dicentes  an- 
liphonam  ton.  3  : 


Vivo  ego,  dicil  Do- 
minus: noio  mortem 
peccatoris  ,  sed  ut 
magis  convertatur  , 
el  vivat. 

3.  Qua  finita  ex- 
tinguunt  mox  ipsas 
eandelas  coram  illis, 
et  revertuntur  ad  lo- 
cum  suum.  El  proce- 
dilur in  litaniis.  Cum- 
que diclum  fucril  : 

Omnes  sancti  marty- 
res, ^Orate  pro  nob., 
et  idem  a  choro 
responsum  f'ieril , 
tune  etiam  subsistitur 


1255 


PEN 


et  le  pontife  envoie 
vers  eux  deux  autres 
sous-diacres;  ils  ont, 
comme  les  premiers , 
des  cierges  allumes  , 
et  s'arrêtent  sur  le 
seuil  de  la  porte  ,  où 
ils  chaulent  cetle  an- 
tienne du  5'  ton  : 

«  Faites  pénitence, 
dit  le  Seigneur  ;  car 
le  royaume  du  ciel 
est  proche.  » 

i.  Aussitôt  ils  étei- 
gnent leurs  cierjîcs  , 
comme  les  premiers 
l'ont  fait ,  et  relour- 
iimt  à  leur  place;  on 
continue  les  litanies 
jusqu'à  Agnus  Dei 
exclusivement. 

5.  Alors  le  pontife 
leur  envoie  l'ancien 
diacre  dont  on  a  fait 
uiciUion  ,  avec  un 
grand  cierge  allumé. 
Il  s'arrélesur  le  seuil 
di;  la  porte ,  où  il 
chante  celte  antienne 
sur  le  2°  ton  : 

«  Levez  la  tête  , 
voire  rédemption  ap- 
proche. » 

G.  l'uis  on  allume 
les  cierges  des  péni- 
lenls  avec  le  cierge 
du  diacre  qui  le  rem- 
porte sans  l'éteindre, 
et  l'on  dit  ces  paroles 
des  litanies  : 

Aynus    Dei ,   etc. , 


avec  ce  qui  suit.  ]Jès 
qu'on  a  flni.le  pontife 
se  lève  avec  ses  mi- 
nistres et  le  clergé  , 
et  sort  du  chœur  pré- 
cédé de  la  croix  qu'on 
accompagne  avec  l'en- 
censoir et  des  cierges. 
On  a  dû  préparer  un 
fauteuil  à  peu  près  au 
milieu  de  l'église;  le 
pontife  s'y  assied  , 
tourné  vers  !a  porte, 
le  clergé  étant  rangé 
en  deux  chœurs  tour- 
né de  la  même  maniè- 
re. Alors  l'archidia- 
cre, revêtu  conmic  on 
l'a  dit,  debout  sur  le 
Seuil  de  la  porte  ,  dit 
à  haute  voix  ,  sur  le 
Ion  d'une  leçon,  aux 
pénitents  qui  sont 
debout  par-devant  : 


a  litaniis,  et  pontifex 
mittit  ad  illos  duos 
alius  siib'Jiacunos,  si- 
mili modo ,  cum  ctin- 
detii  acceiisis,  qui  in 
lirninc  ostii  consliliUi 
cantani  anliphonam 
ton.  5  : 

Dicil  Dominus:  Pœ- 
nitenliam  agile  ,  ap- 
propinquavit  unim 
rcgnum  cœlorum. 

4.  Et  mox  exstin- 
clis  candelis  ni  prius, 
revcrluulur  ad  locain 
fuum.  Et  proceditur 
in  litaniis  us(jue  ad 
Agnus  Dei,  exclusive. 


o.  Tune  pontifex 
iiiillit  ad  illos  unum 
senem  diaconum  in- 
duluiii  ,  ut  supra  , 
ctim  niayno  cereo  illu- 
minatu.  Illc  vjitur  in 
timinc  ostii  conslitu- 
tus  cantat  antiphuunm 
ton.  '2  : 

Levale  capita  ve- 
stra,  ecce  appropin- 
quabit  redea)ptio  ve- 
stra. 

G.  Et  tune  accen- 
duntur  candelœ  pœ- 
nilenliumexillo  cereo. 
Cereas  autein  ille  non 
exstini/uitur,  sed  dia- 
conus  cum  eo  accenso 
revertitur.  El  tune 
dieitur  in  litaniis  : 

Agnus  Dei  ,  qui 
tollispeccataniundi,^ 
Parce  nobis.  Domine. 
et  alla  usque  in 
fincin.  Quu  dicto  pon- 
tifex ab  accubitu  sur- 
gens cum  ministris  et 
clcro ,  cruee,  tliurihu- 
lo  ,  cereis  et  omni 
puratuprœcedenlibus, 
egrcdiiur  extra  eho- 
rum  ecclesiœ  ,  et  pa- 
rato  sibi  guasi  in 
mcdio  ecclesiœ  faldi- 
slorio  ,  sedet,  respi- 
ciens  ad  oslium  eccle- 
siœ, clero  per  choros 
versus  ipsum  usiium 
ab  ulroque  latere  dis- 
posito  seriatim.  Tune 
arcltidiaconus  para- 
lus,ut  prœmissum  est, 
stuns  in  limine  ostii , 
excelsa  voce  in  tono 
lectionis  dicil  ad  illos 
ante  oslium  furis 
slunles  ; 


PEN 

«  Soyez  debout  en 
silence  :  écoulez  at- 
tentivement.  » 

7.  Ayant  ordonné  le 
silence  ,  il  se  tourne 
vers  le  ponlife,  el  dit 
encore  ,  sur  le  ton 
d'une  leçon  : 

«  Voici  ,  ô  véné- 
rable pontife  ,  le 
temps  favorable  ,  le 
jourde  la  propili.iiion 
divine  et  du  s.ilul  de 
l'homme,  la  destruc- 
tion (le  la  mort  et  le 
commencement  de  la 
vieéternelle,  le  temps 
d'une  nouvelle  plan- 
tation dans  la  vigne 
du  Seigneur  des  ar- 
mées ,  sans  qu'il  y 
reste  aucun  objet 
d'exécraiion.  Quoi- 
que tous  les  temps 
soient  marques  par 
l'effusion  de  la  bonté 
et  de  la  tendresse  de 
Dieu ,  celui-ci  l'est 
surtout  par  la  rémis- 
sion des  péchés 
et  la  régénéralion. 
Les  uns  lavés  dans 
l'eau,  les  autres  dans 
leurs  larmes,  aug- 
mentent noire  nom- 
bre. Nous  sommes 
réjouis  par  l'admis- 
sion des  uns  ,  par  le 
retour  et  l'absolution 
des  autres.  Vos  hum- 
bles serviteurs,  après 
élre  tombés  dans  di- 
vers crimes  en  aban- 
donnant les  comman- 
dements célestes  et 
les  règles  des  mœurs, 
se  sont  tenus  pro- 
sternés en  criant  avec 
le  prophète  :  Nous 
avons  péché ,  nous 
sommes  cou|)ables 
d'injustice  el  d'ini- 
quité, Seigneur,  ayez 
pitié  de  nous.  Ils 
n'ont  pas  entendu  en 
vain  cette  parole  de 
l'Evangile:  Bienheu- 
reux ceux  qui  pleu- 
rent, parce  qu'ils  se- 
ront consolés.  Us  ont 
mangé,  comme  il  est 
écrit,  le  pain  de  dou- 
leur, ils  ont  arrosé 
leur  lit  de  larmes;  ils 
ont  affligé  leur  cœur 
par  la  tristesse,  leur 
corps  par  les  jeûnes , 
afin  de  recouvrer  la 
santé  de  leurs  âmca 


1334 

State  in  silentio  : 
audicnlcs  audite. 

7.  Indicto  itagu- 
silentio  ,  vertens  se  ad 
pnnliftcem,  dicil  simi- 
liter  in  tono  lectionis: 

Adesl.ovenerabilis 
pontifex  ,  tempus  ac- 
cepl\im  ,  (lies  propi- 
tialionis  divinse  ,  et 
salutis  hiim;ina!,  quo 
mors  iiilerituni  ,  el 
vita  accepit  aeterna 
|irinci|)ium  ;  qu.indo 
in  vinea  Domini  Sa- 
baolh  .  sic  novoruin 
p.ilmilum  planlalio 
sarcienda  est  ,  ul 
purgetur  exspcratio 
veluslatis.  ()uamvis 
cnim  a  divilijs  boni- 
tatis  el  pielalis  Dei  , 
nihil  temporis  vacel  , 
nunc  lamen  et  largior 
est  per  indulgenliam 
remissiu  peccalorum, 
et  copiosior  per  gra- 
tiam  assumptiu  re- 
nascentium.  Auge- 
mur  regenerandis  , 
crescimus  reversis. 
Lavant  aquse  ,  lavant 
lacrymaB.  lude  est 
gaudium  de  assump- 
tione  vocatorum,  hinc 
lœlilia  de  absolutione 
pœnilentium;indeest 
quod  supplices  fa- 
muli  tui  posleaquam 
in  varias  formas  cri- 
minum  ,  neglectu 
niandatorum  cœles- 
lium,  el  morum  pro- 
batorum  transgres- 
sione  ceciderunt  , 
liumiliali  ac  proslrati 
prophelica  ad  Domi- 
num  voce  clamant 
dicentes:l'eccavimus, 
injusie  egimHS  ,  ini- 
quitatem  fecimus. 
Miserere  nostri  ,  Do- 
mine. iLvangelicani 
vocem  non  frustrato- 
ria  aure  capienles  : 
Beati  qui  lugent  , 
quoniam  ipsi  eonso- 
labuntur.  Manduca- 
f  erunt,siculscriptum 
est ,  panew  doloris  ; 
lacrymis  straîuni 
suum  rigaverunt,  cor 
suum  luclu ,  corpus 
afflixeruut  jejuniis  , 
ut  animarum  recipe- 
rent,  quam  perdide- 
rant,  b^uitalem.  Uni- 


!255 


qu'ils  avaient  per- 
due. L'unique  res- 
source de  la  péni- 
^  tence  profileà  chacun 
en  particulier,  et  à 
tous  en  général.  » 

8.  Quand  il  a  fini  , 
le  pontife  se  lève  , 
s'approche  avec  ses 
ministres  de  la  porte 
de  l'église  ,  sans  que 
le  clergé  change  de 
place  ;  puis,  debout 
devant  eux ,  ii  leur 
fait  une  courte  ex- 
hortation sur  lu  clé- 
mence divine  et  sur  la 
promesse  du  pardon  ; 
il  leur  apprend  qu'on 
va  les  ramener  dans 
l'église  et  leur  trace 
des  règles  de  condui- 
te. Ensuite  il  chante 
cette  antienne  sur  le  T 

«Venez,  venez,  ve- 
nez.enfanls;  écoutez- 
moi  ,  je  vous  ensei- 
gnerai la  crainte  de 
Dieu.» 

9.Ensuite  le  diacre, 
qui  est  du  côté  des 
pénitents,  debout,  dit 
pour  eux:  «Fléchis- 
sons les  genoux.» 

10.  Alors  tous  les 
pénitents  font  la  gé- 
nuflexion. 

11.  Puis  le  diacre 
qui  accompagne  le 
pontife  dit: 

«  Levez-Tous.» 
L'évêque       répèle 
une  seconde  fois  : 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 

ton.  6  : 


1256 


cum  itaquecst  pœni- 
tentiae  suffragium  , 
quod  et  singulis  pro- 
desl ,  et  omnibus  in 
commune  succurrit. 

8.  His  (lictis  ponli- 
fex  surgens  accedit 
cum  ministris  ad  os- 
lium  ecclesiœ  ,  cleri- 
corum  choro  se  non 
movente.  Et  stans  in 
tnedio  ostii  facil  eis 
brevem  exhurlutioncm 
de  clementiu  divina 
et  deveniw  promissio- 
nv,  dicens  eis  qualiter 
mox  in  ecclesidiii  re- 
ducentur  et  qualiter 
vivere  dcbent.  Quo 
fado,  cantat  antipho- 
nam  Ion.  7  • 

ton  : 

Venite,  venite,  ve- 
nite,  filii  ;  audite  me, 
limorem  Domini  do- 
cebo  vos. 


«Venez, «etlereste. 

Le  diacre  dit  une 
seconde  fois  : 

«  Fléchissons  les 
genoux. » 

L'évêque  répète 
aussitôt  pour  la  troi- 
sième fois  l'antienne 
ci-dessus  : 

«  Venez,  venez,  » 
etc. 

Et  le  même  diacre 
dit  pour  la  troisième 
fois  : 

«  Fléchissons  les 
genoux. s 

12.  Ensuite  le  pon- 
tife entre  dans  l'egll- 
se,  se  tient  debout, 
à  une  distance  suffi- 
sante de  la  porte; 
alors  l'archidiacre 
commence,  et  les 
chantres    continuent 


9.  Qua  dicta,  dia- 
conus  ex  parle  pœni- 
tentium  stans  dicit 
pro  eis  :  Fiectamus 
genua. 

10.  Tune  omnes  ge- 
nua flectunt  pœniten- 
tes. 

11.  Quo  facto,  dia- 
conus  ex  parte  ponti- 
fiais dicit  : 

Levate. 

Ht  episcopus  se- 
cundo dicit  dictam 
antiphonam  ; 

Venite,  venite,  etc. 

Et  diaconus  idem 
iterum  dicit  : 

Fiectamus  genua. 

Et  mox  episcopus 
tertio  repetit  prœfa- 
tam  antiphonam  : 

Venite,  venite,  etc. 

Et  diaconus  idem 
tertio  dicic  : 

Fiectamus    genua. 

12.  Deinde  pontifex 
ingreditur  ecclesiam , 
stans  infra  ostium , 
dislans  ab  illo  spatio 
convenienti ,  et  tune 
archidiaconus  in  - 
citoat,  et  schola  pro- 


cettft  antienne  sur  le 
G'  ton  : 

«  Approchez -vous        Accedite  ad  eum  , 
do  lui  ,  et  vous  serez    et     illuminamini  :  et 
éclairés;  votre  visage    faciès      veslrae     non 
ne  sera  point  dans  la    confundenlur. 
confusion.  » 

Psaume  33. 
Benedicain   Dominum  in   omni  tempore  ; 
semper  laus  ejus  in  ore  meo. 

In  Domino  laudabitur  anima  mea;audiant 
m.insueti  ,  et  lœlenlur. 

Magnificate  Dominum  mecum,  et  exaltemus 
nomen  ejus  in  idipsum. 

Exquisivi  Dominum  ,  et  exaudivit  me,  et 
ex  omnibus  tribiilationibus  meis  eripuit  me. 
Accedite  ad  cum,  et  illuminamini, et  faciès 
vcstrse  non  confundentur. 

Iste  pauper  clamavit,  et  Dominus  exaudi- 
vit eum  ,  et  de  omnibus  tribulationibus  ejus 
salvavit  eum. 

Immittet  angélus  Domini  in  circuitu  ti- 
mentium  eum  ,  et  eripiet  eos. 

Gnstate  et  videte  quoniam  suavis  est 
Dominus  ;  beatus  vir  qui  sperat  in  eo. 

Timete  Dominum,  omnes  sancii  ejus  , 
qunniam  non  est  inopia  limcntibus  eum. 

Divites  egueruiitetesurierunt;inquirente9 
autem  Dominum  non  minuentur  omni  bono. 
Venite,  filii  ,  audite  me  :  timorem  Domini 
docebo  vos. 

Quis  est  homo  qui  vult  vitam  ,  diligit  dies 
videre  bonos? 

Prohibe  linguam  tuani  a  malo  ,  et  labia 
tua  ne  loquantur  dolum. 

Diverte  a  malo,  et  fac  bonum  ;  inqaire 
pacem  et  persequere  eam. 

Oculi  Domini  super  justos  ,  et  aares  ejui 
in  preces  eorum. 

Vullus    autem    Domini    super    facienles 

mala  ,  ut  perdat  de  terra  mernoriam  eorum. 

Clamaverunt  justi  ,  et  Dominus  exaudivit 

eos  ,  et  ex  omnibus  tribulationibus  eorum 

liberavit  eos. 

Juxta  est  Dominus  lis  qui  tribulato  sunt 
corde;  et  humiles  spiritu  salvabit. 

Multse  tribulationes  justorum,  et  de  omni* 
bus  his  liberabiteos  Dominus. 

Custodit  Dominus  omnia  ossa  eorum  : 
unum  ex  his  non  conterelur. 

Mors  peccatorum  pessima,  et  qui  oderant 
justum  delinquent. 

Redimet  Dominus  animas  servornm  suo- 
rum,  et  non  delinquent  omnes  qui  sperant 
in  eo. 

13.  Qua  incepta, 
mox  pœni  tentes  ingre- 
dientes  infra  ostium 
ecclesiœ  corruunt  ad 
pedesponlificis,sicque 


13.  Quand  on  a 
commencé  l'antien- 
ne ,  les  pénitents 
franchissent  le  seuil 
de  la  porte  se  jettent 


aux  pieds  du  pontife,    prostrati,  et  fientes  ja- 
et    demeurent     pro-    cent,  donec  prœmissa 


sternes  sur  le  pavé  de 
l'église  en  versant 
des  larmes  ,  jusqu'à 
ce  que  l'antienne  et 
le  psaume  ci-dessus 


antiphona  et  psalmut 
complcantur.  Quibus 
exptelis  archipresby- 
lerdicitin  tono  lectio- 
nis  id  quod  sequilur  : 


soient  achevés.  Ensuite  l'archiprélre  dit  ce 


sequilur   antiphonam     jiui  suit,  sur  le  ton  d'une  leçon  : 


1257 


i>m 


PEN 


!2->8 


«  0  successeur  des  Rcdintegra  in  cis, 
apôU'os  ,  rétablissez  aposlolice  ponlifex, 
en  eux  loul  ce  qu'une  quidquid  diabolo  sua- 
ntalice  diabolique  y  a  dente  corruptum  est, 
perverti.  Que  le  nié-  et  oralionuin  tuarum 
rile  de  vos  prières  patrocinantibus  nie- 
U'urobtienncla  grâce  ritis,  per  divinae  re- 
de  la  réconciliation  et  conciliationis  gra- 
lesrapprochcdoDieu.  tiam  fac  hominespro- 
Ils  se  sont  affligés  de  ximos  Deo.  Ut  qui 
leur  perversité; qu'ils  antea  in  suissibi  per- 
se plaisent  mainte-  versitatibus  displice- 
nant  dans  leSeigneur  bant.nunc  ctiani  pia- 
qui  a  vaincu  l'auteur  cere  se  Domino  in 
delà  morl.  »  regione  vivoruin  dc- 
viclo  suae  mortis  au- 
clore  gratulcntur. 

Le  ponlife  fait  celle  El  ponlifex  inter- 

demande  :  roçint  : 

«Savez- vous  s'ils  Scis  illos  roconci- 

seront   dij^nes    de  la  lialione  fore  dignos? 
réconciliation?  » 

Il  répond  :  Et  ille  respondet  : 

«Je  sais,  et  j'atteste  Scio,   et  testificor, 

qu'ils  en    seront  di-  fore  dignos. 
gnes.  » 

Alors  un  autre  dia-  El  lune  aller  dia- 
cre dil  :  conus  dicit  : 

«Levez-vous.  »  Levate. 

1^1^.  Ils  se  lèvent,  le  14.  Quitus  surr/en- 
pontife  prend  l'un  tihus  ponlifex  accipit 
d'eux  par  la  main,  unum  ex  itlis  per  ma- 
tous se  tiennent  par  niim ,  omnibus  nliis 
la  main,el  l'archiprè-  simili  ter  sese  nd  ma- 
ire dil  à  haute  voix  :  nus  tenentihus.  Tune 
archipresbyter  dicit 
alla  voce  : 

t    Je  connais   mes  f  Iniquitates  meas 

iniquités;  ^   Et  mon  ego  cognosco  ;  ^  Et 

péché     est    toujours  peccaluin  meum  cou- 

contro  moi.  Ira  me  est  sempcr. 

f  Détournez  votre  t    Averte     facieui 

face  de  mes  péchés;  tuama  pcceatis  mais; 

i^     Et  effacez   toutes  ^  Et  omnes  iniquila- 

nies   iniquités.  tes  meas  dele. 

^  Rendez-moi  une  t  Redde  mihi  lœti- 

joie    salutaire;  t^    Et  tiam    salutaris     lui  ; 

l'orlifiez-moi  par  vo-  i^Et  spiritu  principali 

trc  esprit  souverain,  confirma  me. 

15.  Cela  étant  dit  15.  Quo  diclo  pon- 
Ic  pontife  commence,  lifex  inchoat,  scitola 
et  les  chantres  con-  prosequente,  anlipho- 
tinuent  celte  antien-  nam  ton.  S  : 

ne  du  5'  ton  : 

«  Je  vous  dis  que  Dico  vobis  ,  gau- 
les anges  de  Dieu  se  dium  est  angelis  Dei 
réjouissent  lorsqu'un  super  uno  peccatore 
pécheur  fait  péniten-  pœnilenliam  agente. 
ce.  » 

16.  Quand  elle  est  16.  Qua  dicta  irahit 

(t)  Dans  celte  Préface  on  s'adresse  au  Père  lout-puis- 
saiit  qui  a  voulu  la  naissance  ineirahle  de  Noire-Seigneur 
Jésus-Christ  pour  acquiller  la  deue  contractée  par  Adam, 
détruire  notre  mort  par  la  sienne,  porter  nos  plaies  sur 
son  corps,  effacer  nos  souillures  dans  son  sang,  relever 
par  sa  clémence  ceux  que  la  jalousie  de  l'ancien  ennemi 
avait  fait  tomber.  Nous  sommes  incapables  de  sjlisfaire  et 
de  prier  pour  nous-mêmes,  et  cependant  nous  le  prions 
de  nous  exaucer  en  faveur  de  ses  serviteurs.  Il  eut  égard 
U  rhiuuilialiOQ  du  crimiuel  Acbab,  eu  différaut  la  peine 


dite  il  conduit  celui  illum  quem  manu  le- 
qu'il  lient  par  la  nel,  et  ille  altos,  du- 
main,  et  celui-ci  les  cens  eos  usque  ad  fal- 
aulres,  jusqu'au  fuu-  distorium  in  medio 
teuil  placé  au  milieu  ecclesiœ  prius  ibi  pa- 
de  l'église.  Là,  de-  raUnn.  El  ibi  stuni 
bout  sur  une  estrade  super  scabellum  con- 
ou  marchepied,  tour-  versus  nd  illos  genua 
né  vers  les  pénilcnîs  fleclenlcs,  inchoat  an- 
à  genoux  ,  il  com-  tiphonam  ion.  8  : 
menée  celle  antienne 
sur  le  8'  ton  : 

«  Mon  fils,  il  faut  Oporicl  le,fill,gau- 
vous  réjouir,  parce  dcre,  quia  frater  luus 
que  votre  frère  était  morluus  fuerat ,  et 
mort,  et  il  a  recouvré  revixil;  perlerai,  et 
la  vie  ;  il  s'était  perdu,  invenlus  est. 
et  on  l'a  retrouvé.  » 

17.  Puis  il  dil  sur  17.  Qua  dicta  dicit 
le  ton  d'une  oraison  :    in  modum  orutionis  : 

«  Que  Dieu  tout-  Omnipotens  Deus 
puissant  rompe  tous  vos  absolval  ab  onini 
les  liens  de  vos  pé-  vinculo  peccatorum, 
chés,  alin  que  vous  ut  babealis  vilam 
viviez  élerncllement  jctcrnam,  et  vivatis, 
par  Noire-Seigneur  per  Dominum  no- 
.lésusChrisl  son  Fils,  strum  Jesum  Ghri- 
qui  vit  et  règne  avec  slum  Filium  suum, 
liiien  l'unilédu Saint-  qui  cum  eo  vivit  et 
Esprit.  régnât  in  unitate  Spi- 

ritus  sancli  Deus. 

18.  Ensuite  il  dit  i8.  Deinde  dicit su- 
sur  eux  d'une  voix  per  illos  voce  mediO' 
médiocre,  les  mains  cri ,  tenens  vumus 
étendues  devant  la  apertns  anle  pecltis, 
poitrine,  la  Préface  hancPrœf(Uionem{l). 
suivante ,  qu'il  ter- 
mine à  voix  basse. 

Per  omnia  sœcula  sseculorum.  ^  Amen. 

}  Dominus  vobiscum  ;  â  ¥A  cum  spiritu  lao. 

t  Sursum  corda  ;  i^  Habemus  ad  Dominum. 

t  Gralias  agamus  Domino  Deo  nostro. 
i^  Dignum  et  juslum  est. 

Vere  dignum  et  justum  est,  aequum  et  sa- 
lutare,  nos  libi  semper  et  ubique  gralias 
agere.  Domine  sancte,  Pater  omnipotens, 
œlerne  Dous,  per  Christum  Dominum  no- 
strum;  quem  omnipotens  genilor,  ineffabili- 
ler  nasci  voluisti,  ut  debitum  Ailœ  libi  per- 
solverol  seterno  Palri,  morlemque  noslram 
sua  interflccrel,  et  vulnera  nostra  in  sue 
corpore  ferret,  noslrasque  maculas  sanguine 
suo  dilutret  ;  ut  qui  anliqui  hostis  corrnera- 
mus  invidia,  et  ipsius  resurgeremus  clemen- 
lia.  Te  per  eum.  Domine,  supplices  rogamus 
ac  petimus  ut  pro  aliorum  excessibus  nos 
digneris  exaudirc,  qui  pro  nostris  non  suffi- 
cinius  exorare.  Tu  igilur ,  clementissime 
Domine,  hos  famulos  tuos,  quos  a  te  sepa- 
ravcrunt  flagitia,  ad  te  revoca  pietate  solita. 

qui  lui  était  due;  il  a  exaucé  les  larmes  de  Pierre  et  lui 
a  donné  ensuite  les  clefs  du  royaume  des  cicux;  il  a  pro- 
mis les  récompenses  de  ce  royaume  au  bon  lamm.  On  le 
prie  d'admetlre  ces  pénitents  dans  le  sein  dé  son  Eglise, 
aGo  que  l'ennemi  ne  puisse  pas  les  faire  servir  i  son 
triompbe,  mais  que  le  Filt  de  Dieu  les  purilie  de  tout 
pécbé  et  daigne  les  admettre  à  la  participation  de  son 
corps  et  de  son  sang,  afin  qu'après  cette  vie  il  les  conduisa 
au  royaume  céleste. 


1239 


DICTIONNAIRE  DES  CEKEMOISIES  ET  Dl'.S  RITES  SACRES. 


1240 


Tu  namque  nec  Achab  scelestissimi  humilia- 
lionem  despexisli,  sed  vindictam  debilam  pro- 
leliisli.  Peiruui  quoque  lacryniaiitcm  exau- 
disli ,  clavesque  poslnioduin  cœleslis  rcgni 
ipsi  Iradidisli,  et  conGleiiti  latroni  ejusdem 
regni  prœniia  promisisti.  Ergo,  clcinenlis- 
siuio  Domine,  hos,  pro  quibus  pièces  libi 
fundimus,  clemens  recollige  et  tuœ  Ecclcsise 
gremio  reddo,  ut  uequaquain  de  eis  vnleat 
Iriumphare  hostis,  sed  libi  recoaciiiel  Filius, 
tibi  coajqualis,  euiundelque  eos  ab  oinni  fa- 
cinore,  et  ad  luœ  sacrulissiuiae  cœnse  dapes 
digiielur  admiltere.  Sicque  sua  carne  et  san- 
guine reCciat,  ut  posl  hujus  vitse  cursuiu  ad 
cœieslia  régna  perducat 

Il  dit  c«  qui  suit  en  Quod  seqnititr  dicit 
lisant  à  voix  basse  :  submissavoce legendo  : 
Jésus  Chrislus  Filius  tuus  Domiiius  noster, 
qui  tccum  vivit  et  rcguul  in  unitale  Spiiitus 
sanrti  Deus  per  ouinia  saecula  sieculorum. 
^  Amen. 


19.  Prœfdtiune  fini- 
ta  pontifex  super  fal- 
dhlorium.  eA  ministri 
super  tapelia,  et  de- 
rus  et  popiilus  ad  ter- 
rain proslernuntur,  et 
cantor  inchualyscliola 
prusequenlc,  antipho- 
nam  el  psabnos  se- 
quentes  : 


Cor  nmndum  créa 
in  me,  Deus  :  el  spi- 
rilum  reclum  innova 
in  visceribus  meis. 

secundum 


19.  Quand  la  Pré- 
face est  Qnic,  lous  se 
prosternent,  le  pon- 
tife devant  son  fau- 
teuil, ses  minisires 
sur  des  tapis,  le  cler- 
gé et  le  peuple  par 
terre  ;  un  chanlre 
commence ,  et  le 
chœur  continue  l'an- 
tienne avec  les  psau- 
mes qui  suivent  : 

«  Créez  en  moi  un 
cœur  nouveau,  et  re- 
nouvelez en  moi  la 
rectitude  d'esprit.  » 

Psaume  50.  Miserere  mei,  Deu 
magnam,  etc.  [Art.  Abbé,  n.  32.) 
Psiiume  o5. 
Miserere  mei  Deus,  quoniam  conculcavit 
me  homo  :  îola  die  impugnaiis  tribulavit  me. 
Concukaverunl  me   inimici  mei  Iota  die; 
quoniam  miilli  bellantes  ailversum  me. 

Ab  allitudiae  diei  limebo  :  ego  vero  in  te 
«perabo. 

In  Dec  laudabo  sermones  mecs,  in  Deo 
speravi  :  non  limebo  quid  faciat  mihi  caro. 

Tola  die  verba  mea  essecrabantur  ;  advcr- 
tum  me  omnes  cogilalionos  eorum  inmalum. 
Inhabitabunt  ei  abscondent;  ipsi  calca- 
neum  meuni  observabunt. 

Sicut  sustinueruul  animam  meam ,  pro 
nihilo  salvos  faciès  illos  ;  in  ira  populos  con- 
fringes. 

Deus,  vitam  meam  annunliavi  libi;  po- 
suisti  lacrymas  meas  in  conspecln  tuo. 

Sicut  et  in  promissione  tua,  tune  conver- 
lenlur  inimici  mei  retrorsum. 

In  quacunque  die  iiivocavero  te,  ecce 
cognovi  quoniam  Deus  meus  es. 

In  Deo  laudabo  verbum,  in  Domino  lau- 
dabo sermonem;  in  Deo  speravi,  non  timebo 
quid  faciat  mihi  homo. 


(1)  Les  prières  suivantes  ont  encore  le  uiêuie  objet;  le 
poulile  avoue  qu'il  a  lui-niAme  besoin  de  la  miséricorile 
qu'il  iiiiplure  |)Our  ces  pénilenls  ;  il  rappelle  au  bon  Pas- 
leur  qu'il  a  puiic  sur  ses  épaules  une  brebis  «rraule  l>our 


In  me  sunt,  Deus,  vota  tua;  quse  reddam 
laudaliones  tibi. 

Quoniam  eripuisti  animam  meam  de  morte    . 
cl  pi'des  meos  de  lapsu  :  ut  placeam  coram 
Deo  il.»  lumine  viveiitium. 
Gloria  Palri,  et  Filio,  etc. 
Psaume  56. 
Miserere  mei,   Deus,  miserere  mei  :  quo- 
niam in  le  confidil  anima  mea. 

Et  in  umbra  alarum  tuarum  sperabo,  do- 
uce Iranseat  iniquitas. 

Clamabo  ad  Deum  altissimum,  Deum  qui 
benefecit  mihi. 

Misit  de  cœlo,  et  liberavit  me  ;  dédit  ia 
opprobrium  conculcanles  me. 

Misit  Deus  misericordiam   suam  et  verita- 

tcm  suam,  et  eripuil  animam  meam  de  me- 

dio  catulorum  ieonum  :  dormivi  conturbatus. 

Filii  hominum,  dentés  eorum  arma  et  sa- 

giliae,  et  lingua  eorum  gladius  aculus. 

Esaltare  super  cœlos,  Deus,  et  in  omnem 
tcrram  gloria  tua. 

Laqueum  paraverunt  pedibus  meis,  el  in- 
curvaverunt  animam  meam. 

Foderunt  anle  faciem  meam  foveam,  el 
inciderunl  in  eam. 

Paratum  cor  meum,  Deus,  paralum  cor 
nieum  ;  cantabo  el  psalmum  dicam. 

Exsurge  gloria  mea,  exsurge  psalterium 
et  cilbara  ;  exsurgam  diluculo. 

Confitebor  tibi  in  populis,  Domine,  et  psal- 
mum dicam  tibi  in  genlibus. 

Quoniam  magniûcalaestusqueadcœlosmi- 
sericordia  tua,  et  usqucad  nubes  veritastua. 
Exallare  super  cœlos,  Deus;  et  super  om- 
nem terram  gloria  tua. 
Gloria  Palri.  Sicut  erat,  etc. 
20.  Quand  ils  sont        20.    Quibus    diclis 
dits,  le ponlifese  lève,    pontifex  ab   accubilu 
se  tourne  vers  les  pé-    surgens ,    dicit   supet 
nitenls  et  dit  :  pœnilentes  : 

Kyrie,  eleison.    Chrisle,    eleison.  Kyrie, 
eleison. 
Pater  noster.  Reliqua  secreto. 
f  Et  ne  nos  inducas  in  tentationem  ;  i^  sed 
libéra  nos  a  malo. 

y  Domine,  non  secundum  peccata  nostra 
facias  nobis;  ^  Neque  secundum  iniquita- 
tes  noslras  rétribuas  nobis. 

f  Domine,  ne  memineris  iniquitatum  no- 
straruiii  antiquarum.  ^  Cito  anticipent  nos 
misericordiœ  tuae. 

f  Converlere,  Domine,  usquequo?  ^  Et 
deprecabilis  esto  super  servos  luos. 

f  Salvos  fac  servos  luos  et  ancillas  tuas, 
i^  Deus  meus,  sperantes  in  le. 

t  Eslo  eis  ,  Domine  ,  turris  fortitudinis 
^  A  facie  inimici. 

t  Mille  eis,  Domine,  auxilium  de  sanclo, 
^  Et  de  Sion  tuere  eos. 

f  Domine,  exaudi  orationem  meam;   ^  El 
clamor  meus  ad  te  veniat. 
f  Dominas  vobiscum;^Ëtcumspiritaluo. 

Oremus  (1).': 
Adesto,  Domine,  supplicationibus  nostris^ 

la  ramener  au  bercail,  qu'il  s'est  laissé  fléchir  par  le» 
prières  du  publicain,  el  il  Jeniaiidc  pour  les  pénitents  uu 
renouvellcuicnt  complet  el  la  persévérance  Duale. 


l-2il 


PEN 


PEN 


mi 


et  me,  qui  etiam  misericordia  tua  primus 
indij;eo,  clcinenler  exaudi,  «l  milii  quutn  non 
cleclioiie  merili,  sed  dono  graliœ  luiB  con- 
slituisli  hujus  opcris  iniDistniin,  da  Gduciam 
lui  muneris  pxsequeiidi,  (!l  ipsc  in  nosiro 
niinisteriu,  quod  (use  piutalis  i-sl,  operare, 
pcr  Doniiiiuin  nosiruin  Josuin  Ciii'istuin  Fi- 
iium  tuum,  qui  tecum  vivit  et  régnât  in 
unilatt>  Spirilus  sancli  Deus,  per  oinnia  s«B- 
cula  sœculoium.  i^  Amen. 

Oremus. 
Prœsta,  quœsumus,  Domine,  lus  famulis 
tuis  dignum  pœnilenliœ  fructiim,  ut  Eccle- 
siîB  tuœ  sanctie,  a  cujus  inlcgritatiî  deviave- 
rant  peccando,  adniissoruin  veniam  conse- 
quciido  l'cddanlur  iniiuxii,  per  Christuoi 
Dominum  nostrum.  ^  Amen. 

Orentus. 
Precor,  Domine,  luœ  clementiam  majcsla- 
lis ,  ut  liis  famulis  luis  peccala  cl  t'acinora 
sua  eonfitenlibus  voiiiam  praislarc,  et  prae- 
terilorum  criniinum  vini^uia  reiaxare  digne- 
ris  ;  qui  humoris  luis  ovcm  perilitam 
reduxisli  ad  caulas,  et  publicaiii  preces  pla- 
catus  cxaudisli;lu  cliain,  Domine,  his  fa- 
mulis luis  placare;  lu  horum  piccibus  beni- 
gnus  assiste  ,  ut  in  conl'essione  flcbili 
permanentes  ,  clcmenliam  luam  celeriter 
exorenl,  ac  sanclis  allaribus  resliluli,  spei 
rursus  œlernse  ac  cœlcsli  glorije  reformen- 
tur.  Qui  vivis  et  régnas  cum  Deo  Pâtre  in 
unitale  Spirilus  sancti  Deus,  per  omnia  sœ- 
cula  sseculorum.^  Amen. 

Oremus. 
Deus,  humani  generis  benignissime  con- 
ditor  et  misericordissime  reformalor,  qui 
hominem  invidia  diaboli  ab  œlernilatc  de- 
jeclum,  unici  Filii  lui  sanguine  redemisli , 
viviGca  hos  famulos  tuos,  quos  libi  nullate- 
nus  niori  dcsideras,  et  qui  non  derelinquis 
devios,  assume  correclos;  moveanl  picta- 
tem  tuani,  quaesumus.  Domine,  liorum  fa- 
mulorum  tuorum  lacrymosa  suspiria;  tu 
eorum  medere  vu'.neribus,  tu  jacentibus 
manum  porrige  salularem,  ne  Ecclesia  tua 
aiiqua  sui  corporis  portions  vastetur;  ne 
grex  tuus  detrimenlum  suslineal;  ne  de  fa- 
niiliœ  tuœ  damno  inimicus  exsultel,  ne  re- 
nalos  lavacro  salulari  mors  secunda  possi- 
deat.  Tibi  ergo,  Domine,  supplices  fundimus 
preces,  tibi  flotum  cordis  effundimus;  tu 
parce  confilentibus,  ut  imminentibus  pœnis 
senlentiam  futuri  judicii,  te  miseranle,  non 
incidant;  nescianl  quod  lerrct  in  tenebris, 
quod  slridet  in  flammis  ;  alque  ab  erroris 
Tia  ad  iter  reversi  justiti;e,  nequaquam  ul- 
tra novis  vulneribus  saucientur,  sed  inle- 
grum  ^il  eis  ac  perpeluum,  et  quod  gralia 
tua  contulit,  et  quod  misericordia  reforma- 
vii,  per  eumdem  Clirislum  Domiuum  no- 
strum. ^  Amen. 

Oremus. 
Deus  misericors,  Deus  clemens,  Deus,  qui 
sccundum  multiludinem  iniseralionum  lua- 
rum  peccala  pœnitentiuui  deles,  et  prteleri- 
torum  criminum  culp.i^  veiiia  rcniissioiiis 
évacuas,  rcspice  propitius  suijcr  hos  funiu- 


los  tuos,  et  remissionem  sibi  omnium  pec- 
catorum  suorum  tola  cordis  ronfessione 
poscenles  ,  deprecatus  exaudi.  Renova  in 
eis,  pilssime  Pater,  quidquid  lerrena  fragi- 
lilate  corruptum  ,  vel  quidquid  diabolica 
fraude  violatum  est,  et  unitati  corporis  Ec- 
clesiœ  membrum  redemplionis  annecle.  Mi- 
serere,  Domine,  gemiluum;  miserere  lacry- 
marum  eorum;  et  non  habentes  Gduciam, 
nisi  in  misericordia  tua,  ad  tua  sacramen- 
tum  recuncilialionis  admitle.  Per  Christum 
Domiuum  uoslrum.  i^  Amen. 
Oremus. 

Majeslatem  tuam  supplices  deprecamur, 
omnipolens  seterne  Deus,  ut  his  famulis  tuis 
iongosqualorepœnilenliîB  macéra  lis,  nùsera- 
lionis  luse  veniam  largiri  digneris,ul  nuptiali 
veste  recepta,  ad  regalem  mcnsam,  unde 
ejecli  fuerant,  mereanlur  inlroire,  pur  Chri- 
stum Dominum  nostrum.  ^  Amen. 

Absolution.  Absolutio. 

«  Notre  -  Seigneur  Dominu's  Jésus 
Jésus-Christ  a  daigné  Christus ,  qui  totius 
puriGer  le  monde  en-  rauiidi  peccala  sui 
tieren  se  livrant  pour  tradilione,  alque  im- 
le  péché  et  en  répan-  maculati  sanguinis 
dant  son  sang  inno-  effusiooe  dignatusesl 
cent,  lia  dit  à  ses  dis-  expurgare  ,  quique 
ciples  :  Tout  ce  que  discipulis  suis  dixit  : 
vous  aurez  lié  sur  la  Quœcunque  ligaveri- 
lerre  sera  lié  dans  le  tissupcrterramcrunt 
ciel,  et  tout  ce  que  ligala  et  in  cœlis,  et 
vous  aurez  délié  quiTcunque  solveritis 
sur  la  terre  sera  délié  super  terram  erunt 
dansleciel;ila  voulu,  soluta  et  in  cœlis  ;  de 
malgré  mon  indigni-  quorum  numéro  me, 
té,  que  je  fusse  du  quamvis  indignum, 
nombre  de  ses  minis-  minisirum  esse  vô- 
tres. Que,  par  lin-  luit,  inlercedente  Dei 
tercession  de  Marie,  génitrice  Maria  ,  et 
Mère  de  Dieu  ,  du  beato  Michaele  ar- 
bienheureux  Michel  changeio,  et  sancto 
archange,  de  saint  Pelro  apostolo ,  cui 
Pierre  apôtre  à  qui  data  est  poleslas  li- 
fut  donné  le  pou-  gandi  ac  solvendi,  et 
voir  de  lier  et  de  dé-  omnibus  sanclis  ;  ipse 
lier,   et   de   tous  les    per  minislerium 

saints,  il  vous  délie  meum  ab  omnibus 
lui-même  par  mon  peccatis  vestris,quaB- 
ministèrede  loas  les  cunque  aut  cogita- 
péchés  que  vous  avez  tione  aut  locutione 
eu  la  faiblesse  de  vel  operatione  iiegli- 
commeltre,  par  pen-  genler  egislis,  vosab- 
sée,  par  parole  ou  solvat  sancli  sui  san- 
par action;  qu'il  fasse  guinis  intervenlione, 
intervenir  le  prix  de  qui  in  remissionem 
son  sang  précieux  peccatorum  effusus 
qu'il  a  répandu  pour  est,  atque  a  vinculis 
la  rémission  des  pé-  peccatorum  absolu- 
chés  ;  et  que  tous  vos  tos  perducere  digne- 
liens  étant  rompus,  tur  ad  régna  cœlo- 
il  daigne  vous  con-  rum.  Qm  cum  Deo 
duire  au  royaume  ce-  Paire  ei  Spirilu  san- 
leste,  lui  qui  vil  et  clo  vivit  et  régnai  iu 
règne  avec  Dieu  le  sœcula  sœculorum 
Pèreet  leSaiut-Esprlt  H)  Amen, 
dans  les  siècles  des 
siècles. i^Ainsisoit-il.»  .  ,  o  . 


1243 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


l'i:i 


21.  Tune  ponlifex 
aspergat  eos  aqiin  be^ 
nedictrt,  et  thurificet 
eos  dicens  : 

Exsurgite  qui  dor- 
milis,  exsurgite  a 
inorluis,  cl  illumina- 
bit  vos  Christus. 

22.  Ultimo  dat  ci) 
indulgenliiim  ,  proul 
sihi  placucrit.  Qua 
data,  manibus  cleva- 
tis  et  supra  illos  ex- 
tensis,  dicit  solemnein 
benediclionem. 

Precibus  et  merilis 
beatse  Mariœ  sempcr 
virginis.beati  Michae- 
lis  archangeli,  bcati 
Joannis  Baptistae , 
sanclOrOtn  apostolo- 
rutn  Pelri  et  Pauli, 
et  omnium  sancto- 
rum  misereatur  ves- 
tri  omnipotens  Dcus, 
et  dimissis  omnibus 
peccatis  vesiris,  per- 
dueal  vos  ad  vitatti 
aeternam.  ^  Amen. 


21.  Alors  le  pontife 
les  asperge  d'eau  bé- 
nite, et  les  encense, 
en  disant  : 

«  Vous  qui  dormez, 
levez-vous  ,  sortez 
d'entre  les  morts,  et 
Jésus-Christ  sera  vo- 
tre  lumière.  >i 

22.  Il  finit  par  leur 
accorder  l'indulgence 
qu'il  juge  à  propos. 
Puis,  les  mains  éten- 
dues et  élevées  sur 
eux,  il  prononce  celle 
bénédiction  solen- 
nelle. 

a  Que,  par  lespriè- 
res  et  les  mérites  de 
la  bienheureuse  Ma- 
rie, toujours  vierge, 
du  bienheureux  Mi- 
chel archange  ,  de 
saint  Jean-Baptiste , 
des  saints  apôtres 
Pierre  et  Paul,  et  de 
tous  les  saints.  Dieu 
tout-puissant  ait  pitié 
de  vous,  et  que  vous 
ayant  remis  tous  vos 
péchés,  il  vous  cou'- 
duise  à  la  vie  éter- 
nelle, i^  Ainsi  soit-il.» 

«  Que  l'indulgence, 
l'absolution  et  la  ré-' 
mission  de  tous  vos 
péchés  vous  soientac- 
cordées  par  le  Sei- 
gneur Dieu  tout-puis- 
sant et  miséricor-' 
dieux. ^  Ainsi  soit-il.» 

23.  Il  les  bénit  pour 
la  dernière  fois  en 
disant  : 

«  Soyez  bénis  du 
Dieu  tout-puissant, 
Père  t ,  Fils  f  ,  et 
Saint  t  Esprit.  ^  Ainsi 
soit-il.  » 

24.  Après  cela  ils 
déposent  les  che^ 
veux  et  la  barbe 
qu'ils  avaient  laissés 
croître;  ils  quittent  les 
habits  de  pénitence, 
et  en  prennent  de 
plus  riches  et  de  plus  propres. 

PENTECOTE. 
Ce  mot,  qui  signifie   cinquantième  jour, 
désigne  une  des  fêles  les  plus  solennelles  do 
l'année.  Voici   les   cérémonies  qui  lui  sont 
propres. 

DE  LA  VEILLE  ET  DU  JOUR  DE  LA  PENTECÔTE. 

1.  La  veille  de  la  Pentecôte,  le  sacristain 
prépare  l'autel  et  la  crédence  comme  au  sa- 
medi saint,    excepté  que  l'ornement  de   la 


Indulgentiam,  ab- 
solutionem  et  remis- 
sionem  omnium  pec- 
catorum  vesirorum 
tribuat  vobis  omnipo- 
tens et  misericors  Do- 
minus.  1^  Amen. 

23.  Ultimo  benedi- 
cil  eis,  dicens  : 

Benedical  vos  om- 
nipotens Deus,  Paf 
ter,  etFillius,  et  Spi- 
rilus  i'  sanctus. 

^  Amen. 

24.  Quo  fado  cri- 
nfs  et  barham  quam 
nulriernnt  deponunl, 
et  veslibics  pœniten- 
tialibus  dimissis  ,  se 
cullioribuset  mundio- 
ribus  indui'.nt. 


grand'messe  doit  être  rougr.  Il  met  un  pupi- 
tre nu  au  haut  du  cœur  avec  un  livre  pour 
chanter  les  prophéties, rllrois  carreaux  vio- 
IpIs  proche  (le  la  crédence.  Il  prépare  dans 
la  sacristie  ,  sur  les  ornements  rouges,  une 
cha'^uble  violctle,  deux  élolos  et  trois  mani- 
pules de  même  couleur,  et  dans  les  grandes 
églises  deux  chasubles  pliées.  S'il  y  a  des 
fonts  baptismaux,  il  met  le  cierge  pascal  sur 
son  chandelier,  et  préparc  la  croix  des  pro- 
cessions, une  chape  violette  et  toutes  lis  ;iu- 
trcs  choses  marquées  au  samedi  sain!  pour 
la  bénédiction  des  fonts. 

2.  Toutes  choses  étant  ainsi  disposées,  le 
célébrant  et  les  officiers  sacrés,  revêtus  des 
oriiemcnls  violets,  sans  tunique  ni  dalmati- 
que,  vont  à  l'autel  précédés  des  petits  offi- 
ciers ,  ayant  tous  les  mains  jointes  sans 
chandeliers  ni  encensoir,  et  font  ensemble 
la  révériMice  à  l'autel,  après  laquelle  le  thu- 
riféraire et  les  acolyte.<>  se  retirent  à  la  cré- 
dence. Le  cérémoniaire  porte  les  barrettes 
sur  le  banc,  et  le  célébrant  monte  à  l'aulel  ; 
lorsqu'il  le  baise  le  diacre  et  le  sous-diacre 
font  en  même  temps  la  génuflexion  derrière 
lui,  ettous  trois  vont  ensuite  au  coin  de  l'E- 
pîlre  pour  la  lecture  des  prophéties,  durant 
lesquelles  et  dans  le  reste  de  l'office,  il  faut 
observer  les  mêmes  cérémonies  qu'au  samedi 
saint.  On  n'allume  les  ciergis  de  l'autelqu'au 
commencement  de  la  messe.  On  sonne  les 
cloches  au  Gloria  in  excelsis,  et  les  acolytes 
assistent  à  l'Evangile  les  mains  jointes. 

3.  Dans  les  lieux  oii  l'on  est  obligé  de 
chanter  la  grand'messe,  il  n'est  pas  periiis 
de  supprimer  les  prophéties,  mais  seulemint 
aux  messes  basses,  au  lieu  desquelles  on 
trouve  dans  le  Missel  un  Introït. 

k.  Le  jour  de  la  Pentecôte  et  pendant  l'oC' 
tave,  à  tierceet  àvêpres,  on  se  met  à  genoux 
à  la  première  slrophede  l'hymne  F  en  j,  Crea- 
tor, et  à  la  messe  pendant  qu'on  chante  au 
chœur  lé  verset  Veni,  Sancte  Spiritus,  elc. 

5.  Le  diacre  et  le  sous-diacre  se  servent  de 
dalmatique  et  de  tunique  aux  messes  des  Qi'a- 
tre-Temps  qui  se  trouvent  dans  cette  octave. 
PEUPLE   (1). 

Il  peut  arriver  qu'une  population  entière 
soit  frappée  de  censures;  le  Rituel  romain, 
qui  prescrit  sous  le  titre  du  sacrement  de  PÉ- 
NiTENCB  (Voy.  ce  mol)  la  manière  d'absou- 
dre chaque  personne  en  particulier,  donne 
aussi  une  formule  générale  et  solennelle  sous 
le  tilre  suivant. 

RÈGLES  PODR  ABSOUDRE  LES 
PEOPLES  ET  BÉNIR  LES 
CBAMPS  PAR  CONCESSION  DU 
SIÈGE  Al'OSTOLIQCE. 

1.  Le  délégué,  mu- 
ni des  pouvoirs  du 
souverain  pontife  , 
désignera  un  jour  de 
dimanche,  en  faveur 
du  peuple,  pour  faire 
connaître  la  commis- 
sion qu'il  a  reçue  et 


RITDS  ABSOLVENDI  ET  BENEDI- 
CENDl  POPOLOS  ET  AGROS  E\ 
APOSTOLIC*  SEDIS  INDULTI). 

l.  Accepta  diploma- 
te ponlificio  ,  consti- 
tualur  dies  dominica, 
deleijalo  et  populo 
commodior  pro  pjus- 
dem  diplomniis  publi- 
catione  et  csseciitio- 
nis  inchoalione. 


en  commencer  l'exécution. 


(1)  11  manquerait  au  Dictionnaire  lies  céréinoniei  quelqu»  chose  du  Rituel  romain  publié  par  Benoit  XIV,  si  l'on 
n'insOrail  pa»  c«t  article. 


iiitl 


PEU 


PEU 


l'2lh 


2.1,0  matin  du  jour  2.  Pie  eonstttuta 
qu'on  aura  choisi,  on  mane  fiât  concio  qua 
fera  un  discours  pour  doceatur  popuius  de 
instruire  le  peuple  contctHis  in  diplomate 
de  ce  qui  est  contenu  ponti/icio ,et  de prœpa- 
dans  le  diplôme  pon-  rations  ad  futuram 
liflcal  et  de  ce  qu'il  absolutionem  et  be- 
doit  faire  pour  se  nedictionem.  Deindt 
préparer  à  recevoir  misfa  celebretur  a  de- 
l'absolulion  et  la  bé-  legnto  pro  remissione 
nôdiction.  Ensuite  le  pecculorum  sine  Glo- 
délégué  célébrera  la  lia  in  excelsis,  cuin 
messe  pour  la  remis-  unica  oratione  etCre- 
sion  des  péchés,  en  ùo,inparamenlis  via- 
ornements  violets  ,  laceis  ;  quu  finila,  de- 
sans  Gloria  in  excel-  posita  casula  et  ma- 
sis ,  avec  une  seule  nipulo,  induatur  ce- 
oraison  et  le  Credo;  lebrans  pluviali  vio- 
après  la  messe,  le  c6-  laceo,  et,  si  sit  episco- 
lébrant  déposera  la  pus,mitrumsimplicem 
chasuble  et  le  mani-  assumât,  et  omnibus 
pule,  et  prendra  une  genuflexis  ante  alta- 
chape  violette ,  ajou-  re,  cantentur  litanice 
tant  la  mitre  simple,  sanctorum  ,  omissii 
s'il  est  évèque  ;  tous  precibus  et  oralioni- 
étant  à  genoux  devant  bus  posl  eas  diri  ,so- 
l'autel  ,  on  chantera  titis. 
les  litanies  des  saints, 

sans  ajouter  les  prières  et  oraisons  qui  les 
suivent  ordinairement.  {Voyez  l'art.  Ordi- 
nation.) 

3.  Le  délégué  s'as-  3.  Sedeat  delcgntus 

sied,  quand  on  a  dit  finitis   Utaniis  ,    coo- 

les  litanies,  au  siège  perto  capite,   in  sede 

qu'on    lui    a  préparé  sibi  parala  super  sca- 

sur  le  marchepied  de  bello    aliaris,  tel    in 

rautel,et  il  secouvre;  sede  episcopali,  si  est 

s'il  est  évoque,   il  se  episcopus ,   seu  super 

place    sur    le     siège  (nldistorio  posito  su- 

épiscopal,  ou,  comme  per     dicto    scabello , 

on  vient  de   le  dire,  cum  duobus  minislris 

avec  deux  ministres  parutis   more    diaco- 

qui  ont  les  ornements  nali    et    subdiaconaH 

de   diacre    et     sous-  sine  manipulis,  astan- 

diacre  ,    sans    mani-  tilms  hinc  inde  a  late- 

pule  ;   tout  le    clergé  ribus  omnibus  de  de- 

se  place  aux  deux  cô-  ro  ,   et   alta   voce   ab 

lès,   et  quelqu'un  lit  aliquo  legatur  diplo- 

le  diplôme  d'une  voix  ma,  audiente  populo, 

assez  haute  pour  être  quo  leeto ,  dicat  dele- 

entendu  par  le  peu-  ^atws;  Dco  gralias. 
pie  ;  quand  il  a  fini , 
le  délégué  dit  :  Rendons  grâces  à  Dieu. 

k.  Ensuite  l'assis-  h.  Tuncnominepo- 
tant  qui  sert  de  dia-  puli  ille  qui  pro  dia- 
cre, profondément  in-  cono  assislit,  profun- 
cliné  à  la  gauche  du  de  inclinatus  a  sini- 
délégué,  fait  la  con-  stris  delegati,  facit 
fession  au  nom  du  confessionem  in  can- 
peuple,  en  chantant,  tu  :  Cunfiteor  Deo 
comme  il  est  marqué  omnipotenli,  etc. 
à  l'art.  CÉRÉMONIAL, 

à  la  fin  du  livre  ii  du  Cérémonial  des  évé- 
ques. 

5.   Après    cela,  si  ^.  Qua  finita,  si  est 

le  délégué  est  évêque,  episcopus  ,   assumpto 

il  prend  le  bâton  pas-  baculo  pasturali  in  si- 

loral  de  la  main  gau-  nislra  mun's  et  adhue 


che,  et,  toujours  as-  sedens    cooperto    ca- 

sis     et     couvert  ,    il  pite  incipit  psalmum 

commence  le  psaume  50  ,     Miserere    mei, 

50,  Miserere  (article  Deus,    etc. ,  et  prose- 

Abbé,  n.   32),    qu'on  quitiir  alium psalmum 

termine    par    Gloria  66,    Deus  misereituf 

palri.    11     ajoute     le  noslri     et    benedicat 

psaume  Deus  miserea-  nobis,  etc.,  super  «ni- 

tur  (art.  Censdres,  n.  versum  clerum  et  po- 

tJ9),  avec  Gloria  Patri  pulum     genuflexum  , 

à  la  fin,  tout  le  clergé  recitando   taies  puai- 

et   le   peuple  étant  à  mos  sine  vantu,  alter- 

genoux;  ces  psaumes  nalim  a  delegato  et  a 

sont    récités   et    non  clero. 
chantés ,  par  le  délé- 
gué et  le  clergé  alternativement. 

6.  Quand  ils  sont  6.  Quibus  finitis  , 
finis,  le  délégué  de-  delegatus ,  stans  de- 
bout et  découvert,  tecto  capite  baculoque 
ayant  quitté  la  crosse  deposilo ,  si  est  epi- 
s'il  est  évêque,  dit,  scopus,  versus  papu- 
les mains  jointes  ,  lum  manibiis  junclis 
tourné  vers  le  peuple:  dicat:  Kyrie,  eleison. 
Kyrie  ,  eleison.  Le  Respondel  chorus  : 
clergé  répond  :  Chri-  Christc,  eleison,  Ky- 
sle ,  eleison,  Kyrie,  rie,  eleison.  Pater 
eleison.  Pater  noster,  noster,  etc. 

etc. 

f  Et  ne  nous  indui-  t  ^t  ne  nos  indu- 

sczpointen tentation;  cas   in    tentationem  , 

1^  Mais  délivrez-nous  ^   Sed   libéra    nos   a 

du  mal.  malo. 

^  Sauvez  vos  servi-  t  Salvos  fac  serves 

leurs,  ô  mon  Dieu  ;^  tuos.   ^  Deus   meus, 

car  ils    espèrent   en  sperantes  in  te. 
vous. 

t  Faites  que    l'en-  ^  Nihil  proficiat  ini- 

nenii     n'ait     aucune  micus  in  eis,  ^  El  fi- 

prise  sur  eux  ;  ^  El  lius    iniqiiitatis    non 

que  le  fils  d'iniquité  apponat  nocere  eis. 
ne  leur    puisse    faire 
aucun  mal. 

t  Seigneur  ,    soyez  ^Esto  eis.  Domine, 

leur  forteresse   ^  En  turris    fortitudinis   ^ 

présence  de  leur  en-  A  facie  inimici. 
nemi. 

t  Seigneur,  exau-  f  Domine,  exaudi 

cez    ma   prière;  ^  et  orationem    meam;  ^ 

que  mes  cris  s'élèvent  Et  clamor  mens  ad  te 

jusqu'à  vous.  veniat. 

y  Que  le  Seigneur  f   Dominus   vobis- 

soit  avec  vous;  ^  El  cum;  ^  Et  cum  spi- 

avec  votre  esprit.  ritu  tuo. 
Oremus. 

Deus,  cni  proprium  est  misereri  semper 
et  parcere,  suscipe  deprecationem  nostram, 
ut  nos  et  omncs  famulos  tuos,  quos  delicto- 
rum  catena  constringit,  miseratio  tuae  pie- 
latis  clementer  absolvat.  Per  Dominum 
noslrum  Jesam  Christum  Filium  tuum,  qui 
tecum  vivit  et  régnât  in  unitate  Spirilus 
sancti  Deus,  per  omnia  sœcola  sœcalurum. 
i^  Amen. 

7.  Ensuite  le  délé-  7.  Deinde  sedent 
gué  assis  et  couvert,  delegatus  cooperto 
ayant  pris  la  crosse  capite,  et,  si  est  epi- 
s'il  est  évêque,  dit  ce  scopus,  assumpto  ba^ 
qui  suit  :  cu/o,  dicit  ; 


1247 

«  Que  Dieu  (oul- 
puissanl  ail  pitié  de 
vous,  cl  qu'après  vous 
avoir  remis  vos  pé- 
chés il  vous  conduise 
à  la  vie  élernelle. 
A  Ainsi  soil-il.  » 

Puis,  éleudatit  la 
naiu  droite  sur  le 
peuple  qui  est  à  ge- 
noux, il  ajoute  : 

«  Par  l'aulorilé  de 
Dieu  tout-puissant  et 
des  bienheureux  apô- 
tres Pierre  et  Paul, 
autorité  qui  m'a  été 
communiquée  par  no- 
tre très-saint  sei- 
gneur le  pape  N., 
j'absous,  vous  et  tous 
les  habitants  de  ce 
lii'U.de  tout  lien  d'ex- 
communication, sus- 
pense, interdit,  et  au- 
tres sentences  ,  cen- 
sures et  peines  ecclé- 
siastiques, même  de 
celles  que  renferme 
la  bulle  qu'on  lit  le 
jeudi  saini,  t\ue  vous 
avez  encourues  ,  el 
que  vous  ignorez 
mainlenant,  selon  la 
teneur  du  diplôme 
ponlifical  (ju'ou  vient 
de  lire  :  Je  vous  réta- 
blis tous  dans  la  com- 
munion et  1  unité  des 
Gdèles  ,  et  le  sainl 
usage  des  sacrements 
de  l'Iîglise.  Au  nom 
du  Père  f,  et  du  Fils, 
Ainsi  soil-il.  » 

S'il  est  évêque,  il 
fait  Irois  fois  le  signe 
de  la  croix. 

8.  Alors  le  délégué, 
encore  assis,  par  lui- 
même  ou  par  un  au- 
tre qui  se  lasse  mieux 
entendre  ,  désigne 
nommément  trois 
jours  de  jeûne,  et  le 
dimanche  suivant,  ou 
un  autre  à  sa  volonté, 
pour  la  communion, 
la  bénédiction  des 
champs  et  du  peuple, 
et  l'indulgence  plé- 
nière. 

9.  Au  jour  indiqué, 
tout  le  peuple  dovra 
communier;  à  l'iieure 
convenable,  le  délé- 
gué chantera  la  messe 
qui  est  à  la  lin  du 
Missel  sous  ce  titre  : 


DICTIONNAIRE  HES  CEREMONIES  LT  DES  RITES  SACRES. 


i-248 


Misereatur  vestri 
omnipolens  Deus,  el 
dimissis  peccitis  ve- 
slris  perducat  vos 
ad  vilain  œternain. 
^  Amen. 

Manuque  dextera 
super  populuin  genii- 
flcxum  exiensa  addiC  : 

Aucloritate  Dei 
omnipotenlis ,  et  bea- 
lorurn  apostoloruni 
Pétri  el  Pauli,  a  sanc- 
t issiino domino  nos tro 
papa  N.  niihi  con- 
cessa  ,  absoivo  vos 
el  omnes  hujus  loci 
ab  omni  vinculo 
excommunicationis  , 
suspensionis ,  inler- 
dicli,  aliisque  eccle- 
siaslicis  sententiis  , 
censuris  el  pœnis 
eliam  in  lilleris  die 
Cœnae  Domini  solilis 
legi  conlenlis  pervos 
incursis,  quas  modo 
ignoratis  ,  juxia  te- 
norem  ponliûcii  di- 
plomatis  proxime 
lecli.  Et  restiluo  vos 
omnes  communioni 
el  nnitati  fldeliuni  , 
et  sanetissimis  sacra- 
menlis  Ecclesiœ.  In 
nomine  Palris,  el  Fi- 
lii.el  Spirilus  sancti. 
Amen. 

el  du    Saint-Esprit. 

Si  est  cpiscopus  , 
facii  1er  signum  cru- 
cis. 

8.  Tune  delegatus 
adliuc  sedens  per 
se.ipsum  vel  aliuin 
finnioris  vocis,  indicet 
dies  1res  sigilluiimpro 
jejunio  ,  el  décernât 
diem  Dominicatn  se- 
quenlem,  vel  alitim 
arbitrio  stio  ,  pro 
communione  ,  bene- 
dictione  agrorum  el 
populi,  et  indidijenlia 
plenaria. 

9.  Die  conslitula 
popnlus  universus  de- 
bebil  coinmunicare,  et 
liora  competenli  dele- 
gatus canlabil  missani 
guœest  (ulfinem  Miisa- 
Us.uwtitulo,ViOn\id- 


Pour  une  nécessité  cunque  necessitale , 
quelconque,  eu  oi'ue-  cum puramenlisviola- 
ments    violets  ,    sans    ceis,  sine  Gloria,  cmn 


unicaorutione  el  Cre- 
do; et  in  fine  cele- 
brans  benedicil  de 
more,  el,  si  est  epi- 
scnpits,  non   dut    in- 


Gloria ,  avec  une 
seule  oraison  et  le 
Credo.  A  la  fin  de  la 
messe  ,  le  célébranl 
donne  la  bénédiction 

ordinaire,elquoi(|u'il  dulyenlias 
soit  évêque,  il   n'ac- 
corde pas  des  indulgences. 

10.  Après  la  messe,         10.    Finila    missa, 

le    délégué    et    deux  delegatus   et  duo   mi- 

ministres      prennent  nislri  assumunt  para- 

desornements  blancs;  menla  alba,   el,  si  est 

s'il    est    évêque  ,    il  episcopus  ,      mitram 

prend  la  mitre   pré-  preliosam  ,    et  genu- 

cieuse  ;   étant   tous  à  flexis  iinte  allare  cum 

genoux  devant  l'au-  universo  clero  et  po- 

tel,  aussi  bien  que  le  pido,  cantantur  lita- 

clergé   et  le    peuple,  niœ  sanctoritm,  repe- 

on    chanle    les    lila-  tito   ter  versiculo  :  Vl 

nies  des  saints  (l'oyez  fruclus  lerrœ  dare  et 

article   Oroination),  coiiservarc    digneris, 

répétant    Irois    fois  :  'l'crogamus.audi  nos. 

Ut  fruclus  terrœ  da-  Illisquc   finitis  ,  delc- 

re,   etc.  Quand   elles  galus     slans     deleclo 


sont  finies,  le  délégu 
debout,  déi^ouverl  et 
les  mains  jointes,  dit  : 
Pater  noster,  etc. 

f  Et  ne  nous  indui- 
sez pas  en  tentation  ; 
^  Mais  délivrez-nous 
du  mal. 

Le  chœur  chanle  le 
psaume  suivant. 


c'ipite,  maniliHS  jun- 
ctis,  dicil  :  Pater  no- 
ster,  etc. 


t  Et  ne  nos  indu- 
cas  in  tenlationcui  ; 
i)  Sed  libéra  nos  a 
malo. 

Et  addilur  a  clero 
in  canlu  psalmus  se- 
quens. 

Psaume  G\. 

Benedixisli,  Domine,  lerrani  tuam;  aver- 
tisli  captivitaloni  Jacob. 

Remisisli  iniquitalem  plebis  luaî  ;  ope- 
ruisli  omnia  peccata  eoruin. 

Miligasli  omnem  iram  luaui  ;  avertisli  ab 
ira  indignalionis  tuœ. 

Couverte  mis,  Deus  salnlaris  nosler  ;  et 
averle  iram  tuam  a  uobis. 

Nunquid  in  aîlcrnum  irasceris  nobis?  aut 
exlendes  iram  luam  a  generalione  in  gene- 
ralionem? 

Deus,  tu  conversus  viv  ificabis  nos;  el  plebs 
tua  lielabitur  in  le. 

Oslende  nobis,  Domine,  misericordiani 
tuam;  el  saiutare  luum  da  nobis. 

Audiam  quid  lo(iualur  iu  me  Dominus 
Deus  quoniam  loquelur  pacem  in  plebem 
sua  m; 

El  super  sanclos  suos,  el  in  eos  qui  cou- 
verlunlur  ad  cor. 

Verunilamen  prope  limenles  eum  saiulare 
ipsius;  ni  inh.ibilet  gbiria  in  lerra  nostra. 

Misericordia  et  veriias  obviaverunt  sibi  ; 
juslilia  et  pax  osculalœ  sunt. 

A  erilas  de  lerra  oila  est  :  et  juslilia  de 
cœlo  prospcxii. 

El  enim  Uoniiniis  daliil  benignilaleoi  ;  el 
lerra  uostra  dabil  fruclum  suuui. 


!249  PEU 

Jiis(ilia  nnle  cum  nmbiilahit;  ot  ponol  in 
via  grcssiis  suos. 

Ouand  il  rst  fini,  le  Qnn  finiCo  dcicgntus 

déléfïuc  (lit:  dicit: 

f  Vous  einbolliroz  *  Bonotlicosroronœ 

Cetlcnnriéeiriino  rou-  anni  bcnignitatis  tuœ; 

ronnedeliônédiclion;  i^  Kl  campi  lui  rcplo- 

Hj  Va   vos   campagnes  buntur  uborlale. 
scronl  comblées  d'a- 
bondance. 

f  Tous  les  hommes  ^  Oculi  omnium  in 

lèvent  les  yeux    vers  lo  sperani  ,  Doiniiie  ; 

vous ,  Seigneur  ;  ^  Et  i^  Et  tu  das  illis  cscam 

vous  leurdonnez  leur  in    lempore     oppor- 

nourriturc  au  temps  luno. 
convenable. 

^Seigneur, exaucez  t   Domine,  exaudi 

ma  prière  ;   i^  Et  que  orationefnmeam;i^Et 

mes  cris  s'élèvent  jus-  clainor    meus    ad    te 

qu'à  vous.  veniat. 

f  Le  Seigneur  soit  f   Dominus   vobis- 

avec  vous  ;  i^  Et  avec  cum  ;  i^  Et  cum  spiritu 

votre  esprit.  luo. 

Oremus. 

Deus  refugium  nostrum  et  virtus  ,  adesto 
piis  Ecclesise  tuse  precibus,  auctor  ipse  pie- 
tatis  ,  et  prîesta  ut  quod  fideliter  peliniiis, 
efficaciter  consequamur.  Per  Domiiuim. 

Deus  ,  qui  in  omni  loco  iloininalionis 
tute  démens  et  bcnignus  assislis,  exaudi  nos, 
quiBsunius,  et  concède  ut  in  posterum  invio- 
labilis  hujus  loci  permaneat  benediclio  f,  et 
lui  muneris  bénéficia  universil;is  hœcfidelium 
quœ  supplical  percipere  merealur. 

Oramus  pietatem  luam,  omnipolens  Deus, 
ut  frucius  lerrîe  quos  aeris  et  pluvise  tempe- 
rameiilo  nutrire  dignaris,  benedictionis  tua; 
inibre  perfundas,  tribuas  huic  populo  luo  de 
tuis  muneribus  tibi  semper  gratias  agere,  ut 
fertililate  terra)  esurientium  animas  bonis 
affluenlibus  reploas  ,  et  egonus  et  pauper 
laudent  nomen  glorise  tuse.  Per  Chrisluni 
Dominum  nostrum.  Amen. 

11.  Après  cela,  II. Posteaassumpto 
ayant  pris  la  crosse  baculo ,  si  esl  episco- 
s'il  est  évêque,  le  dé-  pus  ,  et  coopcrlo  ca- 
légué,  découvert,  dit:    pite,  dicit  delegatus  : 

«Que  la  bénédiction  Benedictio  Dei  om- 

deDieu  loul-pui^sanl,  nipolcniis  ,   Patris  f, 

Pèref,  Fils  et  Saint-  et   Filii  ,   et  Spinlus 

Esprit,  descende  avec  sancti,  super  agros  et 

abondance     sur    les  bona  quaecunque  loci 

champs  et  sur  tous  les  hujus  piena  descen- 

biens  de   ce   lieu,  et  daietmaneatsemper. 

iiu'elle  y  soit  perma-  Amen. 
iii'ute.  Ainsi  soil-il.  » 

S'il  est  évéqiie  ,   il  5i     est    episcopus, 

l'ail   trois    signes    de  facil  ter  signum  cru- 

croix.  cis. 

12.  Ensuite  le  plus  12.  Deindc,  ttrcepto 
digne  du  clergé  lui  de  manu  diijniuris  de 
oresenle  l'aspersoir  ctero  aquœ  'oeuediclœ 
irempé  d.ins  l'eau  be-  aspersoriu  ,  nspergit 
nite;  il  en  jelte  vers  versus  quatuor  iiiitndi 
les  quatre  parties  du  parles, dicens sine can- 
monde, endisant  l'an-  tu  et  sine psalino  anti- 
lienne  :  phonam: 


PFJl 


«50 


«  \'oiis  m';irroscrez  Asperges  me  hys- 

aveo  l'bysope ,   cl  je  sopo,  et  mundabor  ; 

serai  purifié  ;  vous  me  lavabis  me  ,  et  super 

laverez,  ei  je  devien-  nivem  dealbabor. 
drai  plus    blanc    que 
la  neige.  » 

13.    Pour   bénir   lo  13.  Prohcnediclione 

peuple  ,   il  (lil ,  la  lète  popiili,  operto  capile, 

couverte  el  les  mains  maniOus junclis  dicit: 

jointes:  Paternnster.  Pater  iioster. 

t  Et  ne  nous  indui-  *  Et  ne  nos  inducas 

sezpointen tentation;  in  tentalionem;  i^  Scd 

^  M, lis  délivrez-nous  libéra  nos  a  malo. 
du  mal. 

f  Sauvez  vos  ser-  t  Salvos  fac  servos 

viteurs,  ô  mon  Dieu  ;  tuos  ;    i^  Deus  meus, 

^  Car  ils  espèrent  en  sperantes  in  ic. 
vous. 

t  Ne  nous  traitez  y   Non    secundum 

pas  selon  nos  péchés;  peccala  nostra  faeias 

1^  Et  n'agissez  pas  en-  nobis  ;    r<  Neque  se- 

vers    nous    selon    la  cundum      iniqiiilales 

grandeur  de  nos  ini-  nostras  rétribuas  no- 

quités.  bis. 

^    Secourez- nous,  ^  Mille  nobis,  Do- 
Seigneur  ,  du  haut  de  mine,    auxilium    de 
votresanctuaire;  âEt  sancio  ;   i^^  El  de  Sion 
de     Sion      protégez-  tuerc  nos. 
nous. 

f  Seigneur,  exau-  f   Domine,  exaudi 

cez   ma   prière;  i^  Et  orationem    meam  ;   i^ 

que    mes   cris    s'élè-  El  clamor    meus    ad 

vent  jusqu'à  vous.  te  venial. 

f  Le  Seigneur  soit  *  Dominus   vobis- 

avec  vous;  i}  Et  avec  cum;   i^   Kt  cum  spi- 

volre  esprit.  ritu  tuo. 

Oremus. 

Prolector  in  te  sperantium  ,  Deus,  exaudi 
preces  populi  lui,  et  prœsta  ut  veniat  super 
nos  speralae  a  te  benedictionis  ubcrtas,  et 
pietatis  luse  muneribus  jugiler  periruamur. 
Per  Dominum. 

14..  Alors  le  diacre  i'*.  Tune  diaconuf: 

chante  à  haute  voix  :  cnnint  atta  voce  :  Hu- 

«  Humiliez-vous  pour  miliale   vos    ad    apo- 

la   bénédiilion    apo-  slolicam     benediclio- 

stoliqiie.   »  Et  le  dé-  nem.     Et      delegatus 

lègue,  debout,  la  tête  stans  operto  capile,  et 

couverte,  ayant  dans  si  est  episcopus  ,  bacu- 

la  main  gauche  le  bà-  lum    sinistra     tenens 

ton  pasioral ,   s'il  est  tnanu,    benedicit    sc- 

évê(|ue,  donne  la  bé-  met  ;  et,  !>i  est  episco- 

nédiction  suivante;  il  pus,  1er  dicens  : 
ne    f.iit   qu'un    signe 
de  croix  s'il  n'est  pas  évêque. 

«  Par  l'aulorilé  de  Auctoritate  Dei  , 
Dieu  tout-puissant,  omnipotentis  el  bea- 
des  bienheureux  apô-  torum  aposlolorum 
1res  Pierre  et  Paul  et  Pelri  et  Pauli,  etsan- 
de  notre  très-saint  ctissiini  domini  no- 
seigneur  le  pape,  jo  stii  papae,,  benedieo 
vous  bénis  vous  et  vos  el  omnes  hujus 
tous  ceux  qui  sont  loci.  In  nomine  Pa- 
daus  celle  enceinte,  tris  f,  et  Filii,  et  Spi- 
lAu  nom  du  Pèref,  ritus  sancli.  Amen 
du  Fils,  et  du  Sainl- 
Espril.  Ainsi  soit-il.» 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  U52 

suivante  en  l'honneur  du  saint  pape  Pie  \  . 

1°  Indulgence  de  quarante  jours,  une  fois 
par  jour. 

2°  Indulgence  pléniôre  le  5  mai ,  fêle  de 
saint  Pie  V,  pour  quiconque,  ce  jour-là, 
après  s'être  confessé  et  avoir  communié  ,  la 
récitera  devant  un  autel  consacré  à  ce  saint, 
ou  devant  une  de  ses  principales  reliques  , 
ou  bien  dans  une  église  qui  lui  serait  dédiée, 
et  y  priera  selon  les  intentions  de  l'Eglise  (2). 

N.  B.  Ces  indulgences  sont  applicables 
aux  âmes  du  purgatoire. 


1351 

15.  Enfin  on  chante  15.  Demum  cante- 

Ic  Te  Uentn  ( Voy.  art.  tur  hymnus  Te  Deum , 

Evêque)  que  le  délé-  inchoatus  a  delegalo  ; 

gué  a  entonné;  quand  quo    finito   delegatus 

on  l'a  fini,  le  délégué  cantat  oralionem  pro 

chante  l'oraison  d'ac-  graCiarum  actione. 
lion  de  grâces. 

Oratio. 


Deus,  ci;jiis  misericordiao  non  est  nume- 
rus,  et  bonilatis  infinilus  est  thésaurus , 
piissimîe  majestati  tuœ  pro  collatis  donis 
gralias  agiraus,  tuam  scmper  clementiam 
exorantes  ut  qui  petentibus  postulala  con- 
cedis,  eosdem  non  deserens  ad  prœmia  fu- 
tura  disponas.  Per  Dorainum  nostrum. 

Les  chantres  ajou-        Canlores   addunt  : 
tent  :    Bénissons    le    Benedicamus    Domi- 
Seigneur.  ^  Grâces  à    no.  ^  Deo  gratias. 
Dieu. 

Cette  manière  de  bénir  les  peuples  et  les 
champs,  revue  et  corrigée  par  le  11.  P.  Jules 
Rospigliosi,  autrefois  secrétaire  de  la  sacrée 
congrégation  des  Rites,  par  l'ordre  de  la 
même  congrégation,  celle-ci  l'a  approuvé>\ 
a  permis  de  l'imprimer,  après  l'avoir  com- 
muniquée à  Sa  Sainteté,  qui  a  donne  son 
consentement  le  1"  octobre  1635 

HBMARQUE. 

Les  prières  précédentes  ont  pour  objet 
principal  de  demander  les  fruits  de  la  terre. 
On  s'adresse  à  Dieu  conime  à  notre  unique 
ressource,  l'auteur  et  le  rémunérateur  de  la 
piété,  qui  étend  les  effets  de  sa  bonté  en  tous 
lieux,  qui  fait  croître  les  fruits  par  les  in- 
fluences combinées  de  l'air  et  de  la  pluie  ;  on 
lui  demande  qu'il  rende  efficaces  les  prières 
de  son  Eglise,  que  sa  bénédiction  se  ré- 
pande abondamment  sur  ce  lieu,  et  qu'elle 
soit  permanente,  afin  que  les  indigents  et 
les  pauvres,  ainsi  comblés  de  biens,  bénis- 
sent son  saint  nom.  On  finit  par  rendre  des 
actions  de  grâces  à  Dieu,  dont  la  miséri- 
corde est  incompréhensible ,  et  la  bonté  un 
trésor  inépuisable,  en  lui  demandant  encore 
qu'il  nous  accorde  toujours  ce  que  nous  lui 
demanderons,  qu'il  ne  nous  abandonne  pas, 
mais  que  par  ces  bienfaits  temporels  il  nous 
dispose  aux  récompenses  éternelles. 

Il  est  à  remarquer  que  l'on  bénit  la  tête 
couverte  dans  cette  circonstance,  en  signe 
de  la  juridiction,  disent  les  commentateurs 
du  Rituel  romain.  {Vid.  Catalanum,  in  liit. 
Rom.  comment,  t.  Il) 

PIE  V  (Saint)  (1). 
(Indulgences  aulhenliques.) 

Indulgences  accordées  à  perpétuité  à  tout 
fidèle  qui  récitera ,  avec  dévotion,  l'hymne 


Hymne. 


La  guerre  approclie,  le 
culte  liu  Seigneur  est  mé- 
prisé ;  déjà  la  vengeance  cé- 
leste menace  de.  punir  la 
terre. 

Dans  un  si  grand  danger, 
pourrions-nous  invoquer 
parmi  le?  babilanls  du  ciel 
un  défenseur  plus  puissant 
que  vous  ,  6  bienheureux 

rie? 

PiTsonne, ô  bienheureux 
pontife  ,  n'a  travaillé  plus 
courageusement  que  vous 
à  procurer  ici-bas  la  gloire 
du  Seigneur. 

Dans  un  Si  grand,  elc. 

Par  des  entreprises  plei- 
nes d'une  sainte  hardiesse  , 
vous  avez  délivré  les  nations 
chrétiennes  du  joug  que  Us 
barbares  voulaient  leur  im- 
poser. 

Dans  un  si  grand  ,  etc. 

Vos  ferventes  prières , 
plus  encore  que  les  flottes 
que  vous  aviez  rassemblées, 
ont  déterminé  la  célèbre 
victoire  remportée  à  Lépan- 
le  sur  les  Turcs. 

Dans  un  si  grand,  etc. 

Au  moment  de  la  défaite 
do  l'ennemi  vous  vites  de 
Ruuje  l'issue  favorable,  du 
combat,  et  vous  en  instrui- 
sîtes ceux  qui  vous  entou- 
raient. 

Dans  un  si  grand,  elc. 

Maintenant  que  dans  le 
ciel  vous  pouvez  plus  encore, 
jetez  un  regard  favorable 
surceux  qui  vousinvoquent; 
et  daignez  apaiser  les  dis- 
cordes civiles  et  la  fureur 
dis  ennemis. 

Dans  un  si  grand,  etc. 

yue  par  le  secours  de 
vos  prières  le  t^é^or  de  la 
paix  nous  soit  enlin  rendu  , 
alin  (|ue,  désormais  en  sû- 
reté, nous  puissions  chanter 
au  Seigneur  des  cantiques 
de  Joie. 

Dans  un  si  grand,  etc. 

Gloire,  louanges  et  hon- 
neur vous  soient  rendus,  ô 
sainte  Trinité  qui  êtes  un 
seul  Dieu,  dans  tous  les  siè- 
cles des  siècles.  Ain:>i soil-il. 


Belli  tumultus  ingrult, 
Cullus  Dei  contemnitur  ; 
Ultrixque    culpam     perse- 

quens, 
Jam  pana  terris  imminel. 
ijuem  nos  in  hoc  discrimi- 
ne, 
Coelesliiira  de  sedibus, 
Prœsentiorem  vindicem, 
Ouam  te, Pie,  invocabimusT 

Nemo,  béate  ponlifei, 
Intensiore  robore, 
Quam  tu,  superni  numinis 
Promnvit  in  terris  decus. 

Quem  nos,  elc 

Ausisve  fortioribus. 
Avertis  a  cervicibus, 
Quod  christianis  gentibUB 
Jugum  parabant  barbari. 

Ouera  nos,  etc. 


Tu,  comparalis  classibiu, 
Votis  magis  sed  fervi.iis, 
Ad  msulas  Enrhiiiadas 
Fundis  tjrannura  Thraci*. 

Quem  nos,  etc. 


Absensque  eodem  lempo- 
re 
Hostis  fuit  quo  perditus. 
Vides,  et  astantes  doces 
Pugnse  secuudos  exitus. 

Ouem  nos,  etc. 

Majora  qui  cœlo  potes. 
Tu  supplices  nunc  aspice  , 
Tucivium  (liscordias 
Compesce  et  iras  hoslium. 

Quem  nos,  elc. 


Precante  (e,  pax  aurea 
Terras  révisai,  ut  Deo 
Tuti  queamus  reddere 
Mox  laetiora  cantica. 

Quem  nos,  elc. 


Tibi,  beata  Trinitag, 
Uni  Deo  sit  gloria  , 
L)us  cl  polestas  orania 
Per  sœculurum  sxcula. 

Amen. 


(1)  Au  commencement  du  pontiQcat  de  Pic  Y,  les  Turcs 
menaçant  d'envahir  la  chrétienté  ,  les  princes  chrétiens 
réunirent  leurs  forces  et  remportèrent  sur  eux  une  vic- 
toire sigualéo  dans  le  golfe  de  Lépante,  le  7  octobre  1571. 
Ce  succès  fut  aUribué  aux  prières  du  saint  pontife,  qui, 
comme  un  antre  Moïse,  élevait  sans  cesse  les_  mains  au 
ciel  pour  aUirer  le  secours  d'en  liaul.  IJne  révélation  lui 
donna  connaissance  de  la  victoire  au  moment  même  où 


elle  se  g.ignait,  cl  il  l'annonça  aussitôt  a  ceux  qui  se  trou- 
vaient aunrès  de  sa  personne.  Eu  action  de  grâces  de  cet 
heureux  évéuemenl  Pie  V  lixa  au  7  octobre  la  fêle  du 
Saint-Kosaire, qui  fut  transférée  par  son  successeur  aupre- 
mier  dimanche  de  ce  mois.  [Note  île  l'Édileur.) 

(2)  Pie  VII,  rescril  du  11  août  1801,  qui  a  été  conlirmé 
par  Pie  VIll,  par  un  décret  perpétuel  de  la  sacrée  con- 
grégation des  Indulgences,  en  date  du  2  octobre  1850. 


1255 


PLA 


PON 


llSi 


}  Priez  pour  nous  ,  f  Ora  pro    nobis , 

bienhcurcuT         Pie;  bealc  Pic  ;  i^  Ut  digni 

rt    Afin      que      nous  eniciiUiiur  profiiissio- 

soyous  rendus  dignes  nibus  Christi. 
des      promesses      de 
Jésus-Christ. 

Prions.  Or  émus. 

O   Dieu,   qui    ;nez  Deus,  qui  ad  con- 

daigné     vous    servir  (erendosEccIesijBtuao 

du  souverain  ponlite  hostcs,  et  ad  divinum 

Pie    \    pour   écraser  cultum     rcparandum 

les  eniien)is  de  votre  bentum    Pium  ponti- 

E|;lise   cl  rétablir   le  (icein  maximum  eli- 

tuite     divin  ,     faites  gère  dignatus  es,  fac 

que,  avec  le  secours  nos     ipsius     delendi 

de  sa  puiss;inle  pro-  praesidiis,    et  ita  tnis 

lection  ,    nous    innr-  inhœrcre    obsequiis, 

chioiis  toujours  dans  ut,  omnium  hostium 

la  voie  d(!  vos  corn-  superalls        insidiis  , 

mandements,        afin  perpétua   pacc   l2ete- 

qu'après     avoir     été  mur.    Pcr    Doniinum 

vainqueurs    de    tous  nostrum  Jcsum  Chri- 

nos    ennoinis  ,    nous  stumFiliumtuum,etc. 

puissions  jouir  d'une  ^  Amen, 
paix  conlinuclle.  Par 

iSoue  -  Seigneur  Jésus  -  Christ  ,  qui   étant 
Dieu ,  etc.    i^    Ainsi  soit-il. 

PIEDS   (Lavement  des). 
yoy.  Jeudi  saint. 

PLACE  AT  TIBI. 

(ExpUcatiou  du  P.  Lebrun.) 
RUBRIQUE    ET   EXPLICATION. 

Après  avoir  dit  :  Ile  missa  eàt  ou  Benedi- 
camus  Domino,  le  prêtre,  tenant  les  mains 
jointes  sur  l'autel  et  la  tête  inclinée  ,  dit  se- 
crèlement  :  Placent  tibi,  sancta  Trinitas,  etc. 

Cette  prière  n'a  pas  été  laite  d'abord  comme 
appartenant  à  la  messe,  mais  seulement  pour 
êire  dite  par  le  prélre  en  ^on  particulier, 
après  avoir  tout  achevé.  C'est  pourtjuoi  leMi- 
crologue  dit  i^cci/j.  22)  :  Tout  élniit  fini,  le  prêtre 
baise  l'autel  en  disant  :  Placeat  tibi,  se  dés- 
habille .  etc.  Alexandre  de  Halès ,  au  com- 
mencement du  XIII'  siècle  ,  et  Raoul  de  Ton- 
gres  ,  au  commencement  du  xv,  parlent  de 
même.  Ce  qui  est  conforme  au  titre  qu'on 
lit  dans  une  infinité  de  Missels  jusqu'au 
XVI'  siècle  (1)  :  Oraison  d'après  la  messe  : 
Placeat  tibi.  Il  paraît  même  par  le  Micro- 
logue,  par  Durand,  par  Raoul  de  Tongres 
et  par  un  grand  nombre  de  Missels,  que  dans 
les  endroits  où  l'on  donnait  la  bénédiction 
elle  se  donnait  avant  cette  prière,  afin  que  le 
Placeat  fût  toujours  dit  après  la  messe.  Mais, 
comme  en  plusieurs  endroits  l'usage  de  dire  le 
Placeat  est  plus  ancien  que  celui  de  donner  la 
bénédiction,  le  Missel  romain  l'a  marquée 
après  que  le  prêtre  a  fini  celte  prière. 

Celle  oraison  se  trouve  dans  un  grand 
nombre  de  Sacramentaires  depuis  la  fin  du 
IX'  siècle.  Les  chartreux  l'ont  toujours  dite, 
et  elle  est  dans  les  Ordinaires  de  Gluny,  de 
Clteuux,  de  Prémonlré  et  des  autres  ordres 
religieux.  Le  prêtre  la  dit  secrètement,  parce 

(1)  Fmila  missa,  ou  post  rmssam,  uu  post  linitam  missam, 


qu'elle  lui  est  particulière;  et  il  la  dit  en  so 
tenant  incliné  devant  l'autel,  comme  il  con- 
vient de  le  faire  en  s'adressant  à  la  sainte 
Trinité. 

Recevez  favorable-  Placeat  tibi,  sancta 

ment,ÔTrinitésainte,  Trinitas ,  obsequium 

le  devoir  de  ma  ser-  servitutis    meœ  ,     et 

vitude  ,  et  ayez  pour  prœsta  ut  sacrificium 

agréable   le   sacrifice  quoil  oculis  tuœ  ma- 

que    j'ai    offert    aux  jestatis  indignus  ob- 

yeux   de    votre    ma-  tuli,tibi  sil  accepta - 

jesté  ,    quoique    j'en  bile  mihique  et  omni- 

fusse  indigne.  Faites  bus  pro  quibus  illud 

par  voire  miséricorde  obtuli  sit  le  miseran- 

qu'il  mesoit  propitia-  te    propiliabile.    Per 

loire,  et  à  ceux  pour  Christum     Dominum 

qui  je  l'ai  offirl.  Par  nostrum.  Amen. 
Jésus -Christ    Notre- 
Seigneur-  Ainsisoit-il. 

Toutes  les  prières  de  la  messe  intéressent 
si  fort  le  prêtre  et  les  fidèles  qu'on  a  cru  ne 
devoir  pas  quitter  l'autel  sans  en  faire  une 
espèce  de  récapitulation  :  premièrement  ,  le 
prêtre  dit  qu'il  a  voulu  rendre  l'hommage 
de  sa  servitude  et  de  sa  dépendance  à  la 
très-sainte  Trinité;  secondement,  il  demande 
que  cet  hommage  soit  un  sacrifice  agréable 
aux  yeux  de  Dieu  ,  et  qu'il  ne  lui  déplaise 
pas  à  cause  de  l'indijinité  du  ministre;  troi- 
sièmement, que  par  la  divine  miséricorde  ce 
sacrifice  soit  propitiatoire  pour  lui  et  pour 
toutes  les  personnes  pour  qui  il  l'a  offert. 

PONTIFICAL. 

Les  rites  et  cérémonies  réservés  commu- 
nément aux  évêques,  sont  contenus  dans  un 
livre  intitulé  Pontifical,  de  même  que  ce  qui 
est  permis  aux  simples  prêtres  et  aux  curés 
est  contenu  dans  un  recueil  nommé  Rituel , 
ou  Manuel  ,  autrefois  Sacerdotal.  Nous  par- 
lerons de  ce  dernier  recueil  au  mot  Rituel  ; 
voici  le  titre  et  les  préliminaires  du  Pontifical 
publié  par  ordre  des  papes  Clément  VIII  et 
Urbain  \  III ,  et  ensuite  revu  et  corrigé  par 
Benoît  XIV. 

PONTIFICALE  R0MAN13M, 

CLEMENTIS  VU!  AC  URBANI  VIII  JUSSO  EDITOH, 
POSTBEMO  A  SS.  DOMINO  NOSTROBENEDICTO  XIV 
RECOGNITUM  ET  CASTIGATUM. 

SS.  D.  N.  Benedicti  XIV  apostolicîe  liltcrœ 
in  forma  brevis  de  nova  Ritualis,  Cœremo- 
nialis  episcoporum ,  nec  non  et  romani 
Pontificalis  editione;  ex  quibus  selegimus 
ea  quae  Pontificale  romanum  tantummodo 
spectant. 

BENEDICTUS  PAPA  XIV,  ad  perpetuam 
rei  memoriam. 

Quam  ardenli  studio  ,  incredibili  sollicilu- 
dine  ,  assidua  cura  ,  et  indefesso  diuturnoque 
labore,  adhibiiis  eliam,  accilisque  undei/uacjue 
viris  in  sacra  doclrina  discipiinaque  ecclesia- 
stica  versalis,  œquc  ac  de  rerum  lilurgicarum 
peritia  merilissimis ,  sedulam  operam  navave^ 
rint  atqne  conlendcrint  prcedecessores 
suin^ni  pontifices  ,  ut  Rituale  romanuiifi 
coiDBiv  fui'iâ  le  Missel  de  Clieaux  de  1512. 


1255 


niCTIONNMRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  f^ACRES. 


1256 


nostris  restitni  et  instain-nri  cœptnm,  ad 
unnm  pnriler  formfim ,  liomnno  Dreviario  ac 
Missnii  proptiveii  sinnmo  studio  tic  diliçjentia 
edito  redigcndam  cwnvil.  Atque  hoc  sane 
consilio  alii  Jtomani  pontificcs,  qui  cunideiit 
Pium  prœcesserunt,  pontificales  eliam  cœrc- 
tnonias  ac  ritus  quibus  ejusdem  catholicœ 
Ëcclesiœ  prœsules  in  suoruin  vmnerum  fun- 
ctione  uterentw,  certis  simililcr  forma  et 
modo  preefinitis,  in  romanum  Pontificale  re- 
tulerunt. 

3.  Cœterum,  quia  eœdem  cœremoniarum  ac 
rituMtn  formula;  ihi  expressw,  posleu,  sive  diu- 
turnilalis  injuria,  sire  typographorumnegli- 
gentia,  sive  alia  de  causa  in  ipso  Ponlificati 
partim  immutatœ,  partim  corruptœ ,  veteris 
institxtti  atque  auctoritalis  graliam  magna  ex 
parte  amiserant ,  idcirco  necessarii  res  visa 
est  ut  eœdem  formulée  insacrisprœsulum  eccle- 
en  forme  de  bref ,  nu  sujet  d'une  nouvelle  siasticorum  muncribus  servundœ  ,  recuperalo 
édition  f/u  Hilurl,  du  Cérémonial  des  évê-     priuris    integritalis  slatu,   omnino  reslitue- 

rentur,  et  ab  omnibus  ,  prœscripta  firma  a/t- 
qua  ralione,  observareiUur 


remonialc  venerahilium  frnirnm  episcopornm, 
et  Ponlificnlc  Honintiuin,  sive  emnidatis  erro- 
ribus  ,  sive  correclis  inordinalionibus  ,  sive 
ablali's  inutilibus,  sive  restitutis  necessariis  , 
ad  eam  tandem  formam  normamque  juxta 
quam  de  prœsenti  usi  sunl,  maximo  cum 
omnium  virorum  ecctesiasticorum  commodo 
et  ulililale  rédiger entur;  prœslat  imprimis 
intelligere  ex  ipsis  prœsertim  apostolicis  in 
simili  forma  brevis  litteris  corumdem  prœde- 
cessorum,nostrorum,  quipost  sanctum  Pium 
papnm  V  felicis  recordntionis,  Clemens  VIll, 
Jnnocentius  X  ,  Paulus  V,  Urhanus  VIII ,  et 
Benedictus  XIII  ,  nd  gravissimum  dignissi- 
mumque  hujusmodi  opus  omnibus  numcris 
absolvendum  sese  pro  viribns  addiderunt. 

TUADLCTION. 
Lellres  apostoliques  de  Sa  SaintetéBEJio\TXiy, 


quespf  diiPonlifical  romain  inous  en  avons 

extrait  seulement  cequi  concerne  le  PonliQ- 

cal  romain. 

BENOIT  XIV,  pour  en  perpcluer  la  mé- 
moire. 

Les  souverains  ponlifos  nos  prédécesseurs 
ont  mis  une  appliealion  ,  des  soins  iniroya- 
bies,  se  sont  livres  iniiitigablemenl  à  un 
long  travail  ,  ont  cherché  de  tous  cotés  des 
hommes  verses  dans  la  science  et  la  disci- 
pline ecclésiastique,  Irès-expérimenlés  dans 
les  matières  liturgiques  ,  afin  que  le  Rituel 
romain,  le  Cérémonial  de  nos  vénérables 
frères  les  cvéques  et  le  Pontifical  romain 
fussent  corrigés,  mis  en  ordre,  déchargés 
des  choses  inutiles,  augmentés  des  choses 
nécessaires  ,  et  publiés  dans  la  forme  pré- 
sente, pour  la  plus  grande  commodité  et 
ulililédes  ecclésiastiques.  On  en  a  la  preuve 
dans  les  lettres  apostoliques  de  nos  prédé- 
cesseurs Clément  Vlli,  Innocent  X,  Paul  V, 
Urbain  VIII  et  Benoit  XIll,  qui,  après  saint 
Pie  V,  d'heureuse  mémoire  ,  se  sont  appli- 
qués de  tout  leur  pouvoir  à  donner  à  cette 
publication  d'une  grande  importance  toute 
la  perfection  possible. 

{On  supprime  ici  plusieurs  bulles ,  pour 
abréger.) 

Clementis  VIll  Conslitulio  super  Pon<(^c«/w 

edilionc. 

Ad  perpeluam  rei  memoriam. 

1.  Ex  quo  in  ecclesia  Dei  mulla ,  lum  a 
sacris  conciliis,  lum  a  Romanis  pontificibus 
prœdecessoribusnostris,  nd  Dei  gloriam  au- 
getidam,  et  ad  catholicœ  fidei  unitntem  ubique 
retinendam,  pie  ac  sapienter  insliluta  sunt, 
nihil  magis  lidetn  ponlifices  prœdecessores 
nostri  curandum  sihi  esse  staluerunt,  quam 
ut  communes  ecclesiastici  muneris  rationes 
ad  proprinm  normam,  servata  anliquilalis 
auctorilate,  revocarenl. 

2.  Hac  sollicitudine  impulsus  fel.  rec. 
Pius  papa  quintus  prœdecessor  nostcr  , 
''ormulum  primum  psallendi  horas  ca- 
nonicns  et  celebrandi  missas  varie  prias 
constitutam,  et  a  nonnuUis  prœdecessoribus 


!*■.  Nos  igitur  ad  summum  npostolatus  api- 
cem,  meritis  licet  impanbus,  evecli,  prœdicto- 
rum  Romanorum  pontificum  prœdecessorum 
nostrorum  vestigiis  inhœrentes,  omni  cura  et 
sollicitudine  annitendum  nobis  esse  duximus, 
ut  errores,  qui  quidem  nec  pauci,  ncc  levés 
in  idem  Pontificale,  depravalis  passitn  locis, 
irrepscranl ,  quam  accuratissime  tollerentur. 

5.  Idem  ennn  Pontificale  corrupti,  et  men- 
dosi  volnminis  speciem  adeo  prœ  se  ferebat , 
ut  {muUis  dictionibus,  hinc  inde  partim  in 
ttnam  contractis,  partim  una  in  plures  dis- 
tincta,  partim  iisdem  maie  ac  perperam  cot- 
locatis  et  trajectis,  partim  denique  ipso  ora- 
tionis  sensu  mutato  )  dubium  esset  quibu» 
tandem  officiis  vel  laudibus  iidem  Ëcclesiœ 
prœsules  divinum  numen  prosequerentur  , 
prœterquam  qnod  in  rubricis  etiam  sparsiin 
turbala  ordinis  série  dispositis ,  tanla  eral 
varietas  et  obscurilas,  ut  multis  in  locis 
rectene  se  haberent,  opinione  magis  quam 
judicio  esset  statuendum. 

6.  Hnnc  ergo  ad  rem,  tam  cum  Ëcclesiœ 
cultu  officioquc  noslro  conjunctam,  tamque 
eorum  qui  pro  imposili  oneris  dcbilo  sacris 
Ëcclesiœ  muneribus  vacare  debent,  concordiœ 
et  unitati  congruenlem  ,  examinandam  et 
absolvendum,  piis  quibusdam  atque  insignibus 
viris,  diu  multumque  in  ponlificalibus  cœre- 
vwniis  et  ritibus  versatis,  negolium  dedimus 
diclum  Pontificale  undcqunque  corrigendi 
et  restituendi,  necnon  quœcumque  ad  exactam 
illius  editionem  spectare  viderentur  perqui- 
rendi  et  prœstandi. 

1.  Cumque  apud  eos  palcrna  hortatione  nd 
hoc  opus  malurandum  quotidie  ferc  uleremur, 
re  tota  tandem  ad  nus  perinta,  et  in  hnnc  quœ 
nunc  edilur  formnm  red'tcta,  singulari  Dei 
benignitate  [neque  enim  aliter  acrijiimus)  Pon- 
tificale ronuinum  tandem  reslitulum  et  ab- 
solutum  est,  atque  ila  ex  omni  parle  dispo- 
situm  [quod  ri  etiam  qui  negotio  ac  muneri 
huic  prœfuere  conftrmnrunt  )  ,  ut  nihil  ab 
nntiquis  Ponlipcalium  codicibus,  qui  lum  in 
clarioribits  Urb(s  ecclesiis ,  cum  in  nostra 
yaticanabibliotheca,ac  denique   in  quibui- 


1237 


Von 


PO» 


I2S8 


dam  nliis  inaignibus  locis  asservantur,   alie- 
num  uni  discrepans  irrepserit. 

8.  Ad  gitam  operam  in  velustis  libris  inter 
se  conferendis,  strenue  ac  fidelilernavalam,id 
cummodi  quoqiie.  accessit,  quod  ii  qui  ea  in  re 
induslriam  collocarunl,  ex  gravissimis  scri- 
pCoribus  eo%dc)num  auclores  qui  omniumpro- 
batissimi  habercntur  sccuti  fuerint ;  quodque 
ambiytiis  umtnbus  ac  dubiis  rébus  prœtcrinis- 
sis,  eus  diinlaxat  quœ  essent  inveteris  Ponti- 
ficalis  volumine  comprehensœ,  delegerinl,  iis 
tavien  exceplisquœ  ud  Romaniim  pontificcm 
atlinebanl ,  quod  nimirum  in  Cœrcmoniali 
sunclœ  romanœ  Ecclesiœ  sunt  expressœ. 

9.  Ex  rubricis  vero,  mullis  delraclis  quœ 
exactiore  melhodo  in  librum  Cœremoniarum 
episcoporum  sunt  relata,  plerisque  eliain, 
uti  necessitatis  ratio  posluUibat,  adjectis,  et 
prœterea  non  paucis quibusdam  in  melius  co7n- 
mutatis,  clariusque  cxposilis,  ac  deniquc  canlu 
piano  in  aptiurem  modulationis  formant  {per- 
inultis  syllabis,  pro  temporum  nntura  ubi  ra- 
tio eus  produci  et  corripi  postulabat,  contra 
qi*am  prius  in  antiquo  l'untificali  expressuin 
erat,  magis  opposite  exlensis  vet  conlructis  )a 
viris  ejus  rei  perilis,  ad  léoc  jussu  nostro  de- 
lectis,  diligcnter  reduclo,  opus  jam  absolutum 
probavimus,  et  Romœ  edi  editumquedivulgari 
tnandavimus. 

10.  Ut  autem  ipsius  operis  labor  finem  eum 
obquem  est  susceptus sorlialur,  utque  posthac 
in  omnibus  et  singulis  ecclesiis  uno  eodemque 
modo  cœremoniœ  et  ritus  pontificales  obser- 
ventur  :  motu  proprio,  et  ex  certa  scientia,ac 
de  aposlolicœ  potestalis  plenitudine  omnia  et 
singula  Ponlificaliain  hune  usque  diem  in  qui- 
buscunque  terrarum  orbis  partibus  impressa 
et  approbala,  et  quibusvis privilegiis  aposloli- 
ois  niunila,  et  decrelis  ac  clausutis  roborala, 
per  présentes  supprimimus  et  abolemus,  eo- 
rumque  usum  in  posterum  universis  ecclesiis, 
monasteriis,  conventibus,  militiis,  ordinibus 
et  locis,  atque  etiam  omnibus  palriarcltis,  ar- 
chiepiscopis ,  episcopis,  abbalibus  ,  et  nliis 
ecclesiarutn  prœlatis,  cœterisque  omntbus  et 
singulis  personis  ecclesiasticis,  sœcularibus  et 
regularibus  utriusque  sexus  inlerdicimus  et 
prohibemus,  et  hoc  nostrum  Pontificale  ^ic 
restitulum  et  reformatum  in  omnibus  universi 
terrarum  orbis  ecclesiis,  monasteriis,  ordini- 
bus et  locis,  etiam  exetnptis,  si  quœ  sunt,  re- 
cipi  et  observari  prœcipimus. 

11.  Statuentes  Pontificale  prœdiclum  nullo 
unquam  tempore  in  tolo  vel  in  parte  mutan- 
dum,  vel  ei  aliquid  addendum  aut  omnino  de- 
traliendum  esse,  ac  quoscunque  qui  ponlifica- 
lia  mimera  exercere  vel  alla  quœ  indicto  Pon- 
tificali  continentur  facere  aut  exsequi  debent, 
ad  ea  peragenda  et  prœstanda  ex  hujus  Pon- 
tificalis  prœscripto  et  ratione  teneri,neminem- 
que  ex  iis  quibus  ea  exercendi  et  faciendi 
munus  impositum  est,  nisi  formulis  quœ  hoc 
ipso  Pontificali  continentur  servatis,  satisfa- 
eere  passe. 

12.  Omnibus  igitur  et  singulis  patriarchis, 
archiepiscopis,  episcopis,  abbalibus,  et  cœte- 
ris  eccltsiarum  prœlatis,  necnon  âliis  quibus- 
eunque  personis  ecclesiasticis,  sœcularibus  et 
regularibus  utriusque  sexus,  ud  quas  id  spec- 

DlCTIONNAIRE  DES  RlTES  SACRÉS.  II. 


(at,  prœcipimus  ac  mandamus  ut,  omissts  quœ 
sic  suppressimus  et  abolevimus  cœteris  omni- 
bus PunlificaHbus,  hoc  noslrum  in  suis  eccle- 
siis, monasteriis  conventibus,  ordinibus,  tni- 
litiis,  diœcesibus,  et  locis  prœdictis  recipiant, 
illoque  posthac  perpcluo  ulantur.Cœterum,ut 
prœsenles  litlerœ  omnibus  pleniusinnotescant, 
mandamus  illas  ad  valvas  basilicœ  principis 
aposlolorum  de  Urbe,  et  cancellariœ  aposlo- 
licœ, et  in  acie  Campi  Florœ  publicari,earum- 
que  exemplar  de  more  affigi 

1.'}.  Y olumusque  prœlerea,  et  motu  atqut 
auclorilale  siinilibus  decei'nimus  ut  qui  in  ro- 
mnna  curia  sunt  prwsentes  ,  lapsis  duobus 
metisibus,  qui  vero  intra  montes,  octo,  et  qui 
ultra  ubique  tocorum  degunl,  duodicim  intè- 
gre cxcursis ,  vel  alias  ubi  venalium  hujus 
Pontificulis  voluminum  notiliam  et  faculta- 
tcm  habuerint ,  sacras  cœremonius  et  ritus  in 
eodcm  Piinlificaliprœscriptos,juxta  ilHus  mo~ 
dum  et  normam,  in  quibuscunque  actibus  exer- 
cere et  observarc  trncanlur. 

14.  Ipsarum  autem  litlerarum  exempta  , 
manu  notarii  publici,  et  sigillo  alicujus  per- 
sonœ  in  ecclesiaslica  dignilate  conslilulœ , 
atit  illius  curiœ  obsignala,  vel  in  ipsis  volu- 
miîiibus  absque  prœdicto  vel  alio  quopiam 
adminiculo  Homœ  impressa,  eam  ubique  loco- 
rum  et  gentium  fidem  faciant,  quam  prœsen- 
tes  fiicerent,  si  essent  exhibitœ  vel  oslensœ. 

1.5.  Datum  Romœ  apud  Snnctum  Petrum, 
sub  annula  Piscatoris,  die  décima  Februarii 
MUXG\'I,  pontificalusnostrianno  quinlo. 

M.  VeSTRIUS  lUllBIAMUS. 

Die  décima  quarla  mensis  Februarii  1596 
retroscriplœ  litterœ  apostolicœ  uffixœ  et  pu- 
blicalœ  fuerunt  in  valvis  basilicœ  principis 
apostolorum  de  Urbe,  cancellariœ  apostolicœ, 
et  (iciei  Campi  Florœ,  ut  moris  est,  ptr  me 
Catherinum  Menandi  apostolicum  cursorem. 
JosEPS  Spadi, 
Magisler  cursorum. 

TKADUCTION. 
Constitution  de  Clément  Y III  au  sujet  de  l'é- 
dition du  Pontifical  romain. 
A  la  mémoire  perpétuelle. 

1.  Les  saints  conciles  et  les  pontifes  ro- 
mains ,  nos  prédécesseurs,  ayant  statué, 
dans  lEglise  rie  Dieu,  beaucoup  de  choses 
par  des  motifs  de  piété  et  de  sagesse,  pour 
augmenter  la  gloire  de  Dieu  et  conserver 
partout  l'unité  de  la  foi  catholique,  les  mê- 
mes pontifes  romains ,  nos  prédécesseurs, 
n'ont  rien  eu  plus  à  cœur  que  de  rappeler 
à  leurs  véritables  règles,  conformément  à 
l'antiquité,  les  fonctions  ordinaires  des  mi- 
nistres de  l'Eglise. 

2.  Cette  sollicitude  a  porté  notre  prédéces- 
seur Pie  V,  d'heureuse  mémoire,  à  réduire 
à  une  seule  forme  l'antique  manière  de 
psalmodier  les  heures  canoniques,  et  de  cé- 
lébrer la  messe,  qui  présentait  des  variétés, 
et  que  quelques-uns  de  nos  prédécesseurs 
avaient  commencé  à  réformer  ;  c'est  pour 
cela  qu'il  fil  publier,  avec  beaucoup  d'appli- 
cation et  de  soin,  le  Bréviaire  et  le  Missel 
romain.  C'est  dans  le  même  dessein  que 
d'autres  pontifes  romains  qui  ont  précédé 

40 


1259 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


1260 


saint  Pie  V  ont  aussi  réuni  dans  le  Pontifi- 
ciil  romain,  sous  une  forme  déleraiinée,  les 
cérémonies  ponUGcales  et  les  rites  observés 
par  les  prélats  île  cette  même  Eglise  catho- 
lique dans  l'csercicc  de  leurs  fonctions. 

3.  Au  reste,  ces  mêmes  formules  de  cé- 
rémonies et  de  rites  qui  y  étaient  exprimcps, 
soit  par  l'effet  du  temps,  soit  par  la  négli- 
geuce  des  imprimeurs,  soit  pour  quelque 
autre  cause,  ayant  été  changées  ou  viciées 
dans  le  l'ontiQcal,  elles  avaient  perdu  en 
partie  le  mérite  de  l'antiquité  et  la  force  de 
l'autorité;  c'est  pourquoi  il  a  paru  nécessaire 
de  rétablir  dans  leur  première  intégrité  les 
formules  prescrites  pour  les  fonctions  épi- 
scopalcs,  afin  que  tous  observent  la  forme 
requise. 

h.  Ayant  donc  été  élevé  au  suprême  degré 
de  l'apostolat,  quoique  d'un  mérite  inférieur, 
marchant  sur  les  traces  des  pontifes  romains, 
nos  prédécesseurs,  nous  avons  eru  devoir 
apporter  tous  nos  soins  et  toute  notre  solli- 
citude pour  faire  disparaître  les  fautes  gra- 
ves et  nombreuses  qui  s'étaient  glissées  dans 
le  Pontifical,  et  en  avaient  altéré  çà  et  là 
plusieurs  parties. 

5.  Car  ce  Pontifical  présentait  beaucoup 
de  marques  d'altération  (  tantôt  plusieurs 
mots  étaient  réunis,  tantôt  un  mot  était  di- 
visé; quelques-uns  étaient  mal  placés  oa 
transposés,  quelquefois  le  sens  du  discours 
était  changé);  enfin  les  prélats  de  l'Eglise 
étaient  réduits  à  l'incertitude,  par  rapport 
aux  offices  et  à  la  manière  d'honorer  la  Di- 
vinité; outre  cela  il  y  avait  tant  de  désor- 
dre et  de  variétés  dans  la  suite  des  rubri- 
ques, et  tant  d'obscurité,  qu'en  beaucoup 
d'endroits  il  fallait  décider  par  conjecture  si 
elles  étaient  exactes. 

6.  C'est  donc  cet  objet,  si  inséparable  da 
culte  extérieur  et  de  la  charge  qui  nous  est 
imposée,  si  important  pour  la  concorde  et 
l'unité  de  ceux  qui  ont  à  remplir  des  fonc- 
tions sacrées  dans  l'Eglise,  que  nous  avons 
fait  examiner  par  quelques  hommes  pieux 
et  distingués,  très-exercés  depuis  longtemps 
aux  rites  et  aux  cérémonies;  nous  les  avons 
chargés  de  corriger  ce  même  Pontifical,  et  de 
rétablir  toutes  choses  dans  leur  état,  sans 
épargner  les  recherches  et  tout  ce  qui  pour- 
rait servir  à  en  donner  une  édition  exacte. 

7.  Nous  les  exhortions  presque  chaque 
jour  à  faire  ce  travail  avec  maturité;  enfin 
l'ouvrage  entier  nous  ayant  été  présenté 
dans  la  forme  sous  laquelle  il  est  main- 
tenant publié,  par  une  marque  spéciale  de 
la  bonté  de  Dieu  (car  nous  n'en  jugeons  pas 
autrement),  le  Pontifical  romain  est  enfin 
rétabli  dans  sa  perfection,  et  tellement  dis- 
posé en  tout  (d'après  le  témoignage  de  ceux 
qui  ont  présidé  à  ce  travail ,  qui  avaient 
cette  tâche  à  remplir),  qu'il  n'y  a  rien  d'é- 
tranger ou  qui  diffère  des  anciens  Pontificaux 
manuscrits  conservés  soit  dans  les  églises  les 
plus  distinguées  de  Rome,  soit  dins  notre 
bibliothèque  du  Vatican,  soit  enfin  dans  quel- 
ques autres  lieux  remarquables. 

S.  La  comparaison  qu'on  a  faite  avec  soin 
des  anciens  livres  entre  eux  a  produit  cet 


avantage,  qu'on  s'est  conformé  aux  écri- 
vains les  plus  graves  et  ans  auteurs  les  plus 
approuvés,  et  qu'en  rejetant  tout  ce  qui 
étyjl  ambigu  ou  douteux,  on  a  choisi  ce(|ui 
était  renfermé  dans  le  volume  de  l'ancien 
Pontifical,  en  laissant  cependant  ce  qui  con- 
cerne le  pontife  romain,  parce  ^que  cela  est 
contenu  dans  le  Cérémonial  de  la  sainte 
Eglise  romaine. 

9.  Quant  aux  rubriques,  on  en  a  retran- 
ché plusieurs  qui  sont  rapportées  plus  mc- 
Ihodiquetnent  dans  le  livre  des  Cérémonies 
à  faire  par  les  évoques;  plusieurs  aussi  ont 
été  ajoutées,  selon  que  la  nécessité  l'exi- 
geait; outre  cela,  un  grand  nombre  d'en- 
droits ont  été  mieux  rédigés,  quelques  règles 
exposées  avec  plus  de  clarté;  enfin  le  plain- 
chant  a  été  r«vu  avec  soin  et  réduit  à  une 
forme  plus  convenable  par  des  hommes  ex- 
périmentés, choisis  à  cette  fin  par  nos  or- 
dres (beaucoup  de  syllabes  qui  naturelle- 
ment sont  longues  ou  brèves  ont  été  allon- 
gées ou  abrégées  plus  convenablement  que 
dans  l'ancien  Pontifical);  l'ouvrage  étant 
terminé,  nous  l'avons  approuvé,  nous  avons 
ordonné  qu'il  soit  impriuié  à  Rome  et  publié. 

10.  Mais  afin  que  le  travail  qu'on  a  fait 
obtienne  !c  but  pour  lequel  il  a  été  entre- 
pris, afin  qu'ensuite,  dans  toutes  et  chacune 
des  églises,  les  cérémonies  et  les  fonctions 
pontificales  soient  observées  d'une  seule  et 
même  manière  :  de  notre  propre  mouve- 
ment, de  science  certaine,  et  par  la  pléni- 
tude du  pouvoir  apostolique,  nous  suppri- 
mons et  abolissons  présentement  tous  et 
chacun  des  Pontificaux  imprimés  dans  toutes 
les  parties  du  globe  terrestre  jusqu'à  ce 
jour,  même  approuvés  et  munis  de  privilè- 
ges apostoliques  quelconques,  ou  appuyés 
sur  certains  décrets,  certaines  clauses;  nous 
«n  interdisons  l'usage  pour  l'avenir  dans 
toutes  les  églises,  monastères  ,  congrcg;',- 
lions,  milices,  de  quelque  ordre  et  en  quel- 
que lieu  que  ce  soit;  nous  les  interdisons 
au'isi,  et  nous  en  prohibons  l'usage  à  tous 
les  archevêques,  évêques  ,  abbés  et  autres 
supérieurs  des  églises,  et  à  toutes  et  à  cha- 
cune des  personnes  ecclésiastiques,  séculiè- 
res et  religieuses  des  deux  sexes;  nous  or- 
donnons que  notre  présent  Pontifical  ainsi 
rétabli  et  réformé  soit  reçu  et  observé  dans 
toutes  les  églises  de  l'univers,  dans  tous  les 
monastères,  les  ordres  et  les  lieux,  mémo 
exempts,  s'il  y  en  a. 

11.  Nous  statuons  que  ce  même  Pontifical 
ne  sera  jamais  changé  en  tout  ou  en  partie  ; 
qu"on  n'y  fera  ni  addition  ni  aucun  retran- 
chement ;  que  tous  ceux  qui  auront  à  exer- 
cer des  fonctions  épiscopales  ou  autres  con- 
tenues dans  ledit  l'onlifical,  sont  tenus  de 
s'en  acquitter  dans  la  forme  et  de  la  manière 
qui  y  sont  piescriles  ;  et  qu'aucun  de  ceux 
à  qui  ces  fonctions  sont  imposées  ne  petit  y 
satisfaire,  si  ce  n'est  avec  les  formules  con- 
tenues dans  ce  présent  Pontifical. 

12.  Nous  faisons  donc  un  précepte,  un 
commandement  à  tous  et  à  chacun  des  pa- 
triarches, archevêques,  évêques,  abbés  el 
autres  personnes   ecclésiastiques  q««lcoa-< 


ISCl 


PON 


PON 


quos,  aux  séculiers  et  aux  réguliers  des 
deux  sexes,  pour  ce  qui  les  coiicernc,  de 
laisser  luus  les  autres  l'onlificaux  que  nous 
inoiis  ainsi  supprimés  cl  abolis,  de  recevoir 
le  nôtre  dans  leurs  églises,  monastères,  con- 
grégalioiis,  ordres,  milices,  diocèses  et  au- 
tres lieux  susdits,  et  de  s'en  servir  dans  la 
suite  à  perpétuité.  Au  reste,  afin  que  les  pré- 
sentes soient  mieux  connues  de  tous,  nous 
ordonnons  de  les  publier  aux  portes  de  la 
basilii|ue  du  prince  des  apôtres  dans  cette 
ville,  à  la  cliaïuelkTie  aposloli.|uc,  cl  dans 
le  Champ  de  Flore,  cl  qu'un  cxeu)plaire  y 
soit  alfiilié  selon  l'usage. 

i'i.  Nous  voulons,  en  outre,  do  notre  pro- 
pre niouvcinent,  et  par  la  même  autorité 
nous  décrétons  qu'après  deux  mois  de  délai 
pour  ceux  qui  sont  présents  dans  la  cour  ro- 
maine, après  huit  mois  pour  ceux  qui  sont  au 
de^'à  des  monts,  et  après  douze  mois  entiers 
pour  ceux  qui  habitent  plus  loin  en  quehiue  lieu 
que  ce  soit,  ou  bien  dès  qu'ils  auront  la  ton- 
iwiissance  qu'on  vend  et  qu'ils  pourront 
acheter  des  volumes  de  ce  Pontifical,  tous 
soient  tenus  de  pratiquer  en  tout  les  téré- 
monies  et  les  rites  prescrits  dans  en  même 
PontiGcal,  selon  la  manière  et  la  règle  qu'il 
présente. 

li.  Les  copies  des  présentes,  écrites  de  la 
main  d'un  notaire  public  et  scellées  du  sceau 
de  quelque  personne  constituée  en  d'gnité  ou 
appartenant  à  la  cour  romaine,  imprimées 
sur  les  volumes  mêmes  ou  autrement  à  Rome, 
doivent  être  tenues  pour  authentiques  en 
tout  lieu  et  dans  toutes  les  nations,  comme 
si  l'on  montrait  le  piésent  original. 

lo.  Donné  à  Saint-Pierre  de  Rome  ,  sous 
l'anneau  du  Péclieur,  le  dixième  jour  de 
lévrier  de  l'an  1^96,  de  notre  pontificat  le 
cinquième. 

M.  V'estuius  Barbianus. 

Le  quatorzième  jour  du  mois  de  t'évfier 
1591»,  les  précédentes  lettres  apostoliques 
ont  été  aflichées  et  publiées  aux  ptirtes  de 
la  basili(iue  du  prince  des  apôtres,  à  Rome, 
à  la  chancellerie  apostoli(jue  et  dans  le 
Champ  de  Flore,  selon  l'usage,  par  moi  Ca- 
therin Menardi,  courrier  apostolique. 

Joseph  Spada, 
Maître  des  courriers. 

URBANCS  PAPA  VIII,  ad  perpeluam  rei 
tnainoriiun. 

i.  Quamvis  alias  fel.  rec.  Cletnens  papa 
oclavui  prœdecessor  noster  Pontificale  roma- 
num  tune  multis  et  non  Icvibus  erroribus 
sculens  piortiin  atque  insiynium  virorum  in 
pontificaiibus  cœremoniis  et  rilibus  versalo- 
rum  opéra  undcquaquc  corrigi  et  reslitui  cu- 
raveril,  attamen  succcssu  tcmporis  coinpcr- 
tumest  plurimos  errores  dcnuo  in  Pontificale 
huJHsmodi  tijpograpkonun  inscitia  ,  seu  in- 
curitt,  aliave  de  causa  irrepsisse. 

•2.  Unde  curœ  nostrw  pastoralis  esse  rati  su- 
mus,  ad  novam  ejusdem  Pontificalis,  qnod 
cœrcmoniarum  et  riluuni  ,  quibus  ciithotici 
aiUislites  in  suorum  muneruut  functione  uti 
dsbenl,  norma  exislit ,  corrcctionem  animunt 
apudltre.  Jdcirco ,  ut  idem  Pontificale  denuo 


1262 


typis  quam  emendotissime  auHorilaie  tiostm 
edcrctiir,  emendadunem  errurum  qui  in  illud 
ut  pnijert  ir,  irrepseruul,  nonnutlis  venern- 
biltbus  fratribus  nostris  S.  R.  E.  curdinnli- 
bus,  et  aliis  viris  doctrina  et  pieiale  eonspi- 
cuis,  pontificaliam  cœremonitruin  et  rituum 
periiis  commisimus,  quorum  opéra  cnm  Pon- 
tificale prœdictum  ah  umnibus  quibus  scate- 
bat  mcndis  et  erroribus  cccuratissime  repur- 
(jatum  fuerit,  nos  ne  tam  exacta  carditialium 
el  ahorumpreedictorum  luic  in  re  industria  et 
diligenlia  oplato  (rustretur  eff'n'lu,  manda- 
vnnus  dilecto  filio  Andreœ  Brui/iollo,  ti/po- 
graphiœ  nostrœ  apostolicœ  prœferto  procura- 
tionem  emnidali  Ponlificalts  /lujusmodi  ele^ 
fjantibus  typis  el  insigni  forma  in  lucem 
edendi,  quod  cxemplar  qui  posthac  Pontificale 
romanum  impresserint ,  scqui  omnes  tenean- 
tur:  extra  Urbem  vero  ucmini  licere  volumus 
idnn  Pontificale  in  posterum  typis  excudere 
uut  evulgare,  nisi  faciUlaie  in  scnptis  accepta 
ab  inquisitoribus  hœrelicœ  pravilatis,  siqui- 
deminilji  fuerint,  sin,  minus  ab  lucorum  ordi- 
nariis. 

3.  Quod  si  quis  quacunque  fortnçi  coiUra 
prœscriplum  hoc  Pontificale  romnmim,  aut 
typographus  impresserit,  aut  noviter  impres- 
sunx  Oibliopola  vendiderit  extra  ditionem 
nosiram  ecclcsiasticam  cxcommunicaiionis 
latw  sentcnliœ  pœnw  subjace,7it,  a  qua  nisi  a 
romano  pontifice  (  prœlerquiun  in  tnortis  nr. 
ticulo  £onstitai  )  absolvi  nequeant,  in  aima 
vero  Urbe  uc  reUquo  statu  ecclesiaslico  com- 
niorantes  quinge.nlorum  ducutorum  auri  de 
ciinera,  ac  amissionis  librorum  et  typorum 
onmium  eidem  camerœ  applicandorum  pwnas, 
absque  alla  declaradone  irremissihiliier  in- 
curratU ,  et  nUiilominus  Pontificuliu  sine 
pra-dicla  facullnle  impressa  aut  evulgata  eo 
ipso  prohibila  censeantur. 

i.  luquisitores  viro  locorumque  ordinnrii 
facullulem  hujusmodi  non  prius  concédant, 
quam  Pontifie  de  tam  ante  quam  post  tmpres- 
sionem  cum  hoc  ipso  exemplari  auctoritate 
noicira  tulgato  ,  diligenter  conlulerint ,  et 
niliil  in  iis  additum  delr.ictumque  cognove- 
rinl  ;  in  ipsa  aulem  facullate,  cujus  exem- 
plum  in  fine  aut  initia  cu'uscunque  Pontifi- 
calis  impressum  seniper  addatur,  menlionem 
manu  propria  faciant  absolûtes  hujusmodi 
colhtionis,  reperlœque  inter  utrumque  Ponti- 
ficale conformntionis  sub  pœna  inquisitoribui 
privationis  suorum  officiorum,  ac  inhabili- 
tatis  ad  illa  et  ulia  in  posterum  obtinenda, 
ordinariis  vero  locorum  suspinsionis  a  divi- 
nis,  ac  interdicli  ab  ingressu  ecclesiœ,  eorum 
vero  vicuriis  privationis  officiorum  et  hene- 
ficiorum  suorum,  et  inhabililntis  ad  illa  et 
ulia  in  posterum  oblinenda,  necnon  excom- 
municationis  absque  alla  dcclaratione  incur- 
rcndœ.  Injungimus  aulem  nuntiis  nostri$ 
ubique  locorum  drgentibus,  ut  huic  negotio 
diligenter  invigilcnt,  cunctaque  ad  prœscri* 
plum  liujus  volunlalisnostrœ  confici  curent. 

5.  Non  ubslantibus  licentiis,  indultis  et 
privilegiis  Pontificalia  imprimendi  quibus- 
cunque  typographis  per  nos  seu  romanos 
pontiftccs  prwdecessores  nostros  hucusque 
concessis ,  quœ  per  prœsentes  expresse  rçvo- 


t265 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


126» 


camus,  et  revocata  esse  volumus  ,  necnon 
constitutionibus  et  ordinalinnihus  generali" 
bus  et  specialibus  in  contraritim  prwmisso' 
rum  qnomodociinquc  edilis ,  confirmatis  et 
approbalis.  (Juibux  omnibus,  etinmsi  de  illia 
eorumque  lotis  tenoribus  spec.ifica  et  expressa 
nuntio  habenda  esset,  tenores  Inijasmodi  prœ- 
sentibus  pro  expressis  habentes  hac  vice  dun- 
taxiit  specialiler  et  expresse  derogamus,  cœ- 
lerisque  contrariis  quibuscunque. 

6.  Volumus  aulemnt  prœsenlium  lillera- 
rum  nostrarum  exemplanbus ,  eliam  in  ipsis 
Pontificalibus  impressis  ,  vel  manu  alicujus 
notarii  publici  subscriptis,  et  sigillo  alicujus 
personœ  in  dignitate  ecclesiastica  constilutœ 
munitis,  eadem  prorsus  fides  adltibenlur  quœ 
ipsis  prœsentibus  adhiberetur ,  si  essent  exhi- 
oitœ  vel  oslensœ. 

7.  Datum  Romœ  apud  Sanctum  Peirum, 
sub  annula  Piscatoris,  die  vigesima  secunda 
Junii  MDCXLIV,  ponti/icalus  noslri  anno 
vigesimo  primo. 

M.  A.  Maraldcs 

TRADUCTION. 
URBAIN  VIII,  PAPE,  à  la  mémoire  perpé- 
tuelle. 

1.  Quoique  déjà  le  pape  Clément  VIII,  no- 
tre prédécesseur,  d'heureuse  mémoire,  ait 
fait  corriger  et  réformer  le  Pontifical  romain 
qui  fourmillait  de  fautes  graves  et  nombreu- 
ses, ayant  employé  pour  cela  des  hommes 
pieux  et  distingués,  versés  dans  la  con- 
naissance des  rites  et  des  cérémonies  ponti- 
ficales, on  a  reconnu  que  dans  la  suite 
beaucoup  de  fautes  se  sont  encore  glissées 
dans  ce  Pontifical  par  l'ignorance  ou  par 
l'insouciance  des  imprimeurs,  ou  par  quelque 
autre  cause. 

2.  Nous  avons  donc  cru  qu'il  était  digne 
de  notre  sollicitude  pastorale  de  nous  appli- 
quer à  une  nouvelle  correction  du  même 
Pontifical,  qui,  en  fait  de  cérémonies  et  de 
rites,  est  une  règle  que  les  prélats  catholi- 
ques doivent  suivre  dans  l'exercice  de  leurs 
fonctions.  C'est  pourquoi,  voulant  faire  pa- 
raître sous  notre  autorité  une  nouvelle  éiii- 
tiou  très-exacte  de  ce  Pontifical,  nous  avons 
chargé  de  corriger  les  fautes  qui  s'y  sont 
glissées,  comme  on  l'a  dit,  quelques-uns  de 
nos  vénérables  frères  les  éminentissimes 
cardinaux  et  autres  hommes  distingués  pour 
leur  science  et  leur  piéié,  experts  dans  les 
rites  et  les  cérémonies  pontificah-s  ;  quand 
par  leurs  soins  ce  Pontifical  a  été  très- 
exactement  repurgé  des  fautes  et  des  erreurs 
dont  il  fourmillait,  pour  ne  pas  laisser  sans 
effet  les  soins  et  le  travail  si  exact  des  car- 
dinaux et  autres  susnommés,  nous  avons 
chargé  notre  cher  fils  André  Brogiolto,  pré- 
fet de  notre  imprimerie  apostolique,  d'impri- 
mer avec  élégance  et  sous  un  beau  format 
ce  Pontifical  ainsi  corrigé ,  afin  que  celle 
édition  soit  un  modèle  auquel  seront  tenus 
de  se  conformer  tous  ceux  qui  dans  la  suite 
imprimeront  le  Pontifical  romain;  nous  vou- 
lons que  hors  de  Itonie  il  ne  soit  permis  à 
personne  d'imprimer  ou  publier  dans  la  suite 
le   même  Pontifical,  sans   une  autorisation 


reçue  par  écrit  de  la  part  des  inquisiteurs 
loiaux  s'il  y  en  a,  sinon,  de  la  part  des  or- 
dinaires des  lieux. 

3.  Si,  négligeant  cette  prescription,  quel- 
que imprimeur  met  au  jour  ce  Pontifical  ro- 
main sous  quelque  forme  que  ce  soit,  si 
quelque  libraire  vend  une  telle  édition,  hors 
de  notre  domaine  ecclésiastique,  que  par  ce 
seul  fait  ils  soient  soumis  à  la  peine  d'ex- 
communication dont  ils  ne  pourront  être 
absous  que  par  le  pontife  romain  (excepté  à 
l'article  de  la  mort  )  ;  dans  la  vijle  de  Rome, 
et  dans  le  reste  de  l'Etat  ecclésiastique,  la 
])eine  es'  une  amende  de  cinq  cents  ducats 
d'or  de  la  chambre  ,  et  la  perte  des  livres 
et  des  caractères  au  profit  de  la  même  cham- 
bre ;  peine  encourue  irrémissiblement  sans 
autre  déclaration,  et  n'éanmoins  les  Pontifi- 
caux imprimés  ou  publiés  sans  l'autorisation 
susdite  seront  par  cela  même  censés  pro- 
hibés. 

4.  Que  les  inquisiteurs  et  les  ordinaires 
des  lieux  n'accordent  pas  la  susdite  autorisa- 
lion  sans  avoir  auparavant  comparé  avec 
soin  le  Pontifical  qu'on  veut  imprimer  avec 
ce  présent  modèle  publié  par  notre  autorité, 
et  sans  avoir  reconnu,  après  l'impression, 
qu'on  n'y  a  rien  ajouté  ou  retranché;  dans 
cette  autorisation,  dont  une  copie  doit  tou- 
jours être  imprimée  au  commencement 
ou  à  la  fin  de  chaque  Pontifical,  ils  doivent 
menlionnor  de  leur  propre  main  qu'on  a  fait 
celle  comparaison,  et  qu'on  a  trouvé  le  Pon- 
tifical conforme  au  modèle  ;  et  cela  sous 
peine  pour  les  inquisiteurs  de  privation  de 
leurs  offices,  et  d'inhabileté  à  obtenir  les 
mêmes  ou  d'autres  dans  la  suite  ;  pour  les 
ordinaires  des  lieux,  ils  seront  suspens  des 
divins  offices  et  privés  de  l'entrée  dans  l'é- 
glise; leurs  vicaires  seront  privés  de  leurs 
offices  et  bénéfices,  et  inhabiles  à  obtenir  les 
mêmes  ou  d'autres  dans  la  suite,  et  l'excom- 
munication est  encourue  sans  autre  déclara- 
lion.  Nous  enjoignons  à  nos  nonces,  en  quel- 
que lieu  qu'ils  habitent,  de  veiller  à  cela 
avec  soin,  et  de  procurer  en  cela  l'exéculioa 
de  notre  volonté. 

5.  On  n'aura  point  égard  aux  permissions, 
induits  et  privilèges  accordés  à  des  impri- 
meurs quilconques,  par  nous  ou  par  les 
pontifes  romains,  nos  prédécesseurs,  jusqu'à 
ce  jour  ;  nous  les  révoquons  expressément 
par  les  présentes,  nous  voulons  qu'elles 
demeurent  révoquées,  aussi  bien  que  les 
constitutions  et  ordres  contraires  à  ce  qui 
précède, donnés  en  général  ou  en  particulier, 
confirmés  et  approuvés.  Quand  même  il  y 
aurait  des  clauses  auxquelles  on  ne  puisse 
pas  déroger  sans  une  mention  spéciale,  les 
présentes  tiendront  lieu  de  mention  expresse, 
et  nous  y  dérogeons  expressément,  pour 
cette  fois  seulement,  comme  à  tout  ce  qui  y 
serait  contraire. 

G.  Nous  voulons  qu'on  ajoute  foi  aux  co- 
pies des  présentes,  même  imprimées  dans  les 
Pontificaux,  ou  soussignées  de  la  main  de 
quelque  notaire  public  cl  munies  du  sceau 
de  quelque  ecclésiastique  constitué  en  dignité 


ises 


PON 


cutiimc  si  les  présentes  étaient  montrées  uu 
prcscnlécs. 

7.  Donné  à  Saint-Pierre  de  Rome,  sous 
riimicau  du  Pécheur,  le  22  juin  du  l'an  IGV'*, 
et  de  notre  pontifical  le  vingt  iinii-mo. 

M.  A.  Makalou». 

Le  bref  de  Benoît  XIV  qui  contient  ces 
deux  bulles  et  aulros  pliVcs  fut  donné  à 
Rome  à  Sainte-Marie-Majeurc,  le  25  mars 
1752.  Il  autorise  l'impression  en  un  seul 
volume  du  Rituel  romain,  du  (cérémonial  des 
évèques  et  du  Pontifical  romain,  avec  les 
additions  qu'il  a  faites,  surtout  pour  l'acilitcr 
l'élude  des  matières  liturgiques,  en  les  réu- 
nissant en  un  seul  \olume. 

Les  vers  latins  qui  suivent  sont  une  épîlre 
dédicatuire  adressée  aux  pontifes  et  aux 
prêtres,  qui  contient  un  sommaire  des  ma- 
tières qu'on  trouve  dans  le  Pontifical.  La 
table  i|iii  vient  ensuite  est  un  sommaire  plus 
court  cl  suffisant  ;  nous  ne  traduirons  donc 
pas  cette  poésie. 

AD  LECTOREM, 

DE  RBCUSO  PONTIFICILI. 

Vos,  0  ponlilices,  vos,  o  sacra  nomiiia  mysUB 
Aliiiic  saci  rtloles,  vario  <|iios  ordiiie  divuiii 
Munci|ial  ol]5ci|iiiis  ullro  jurala  volunias  : 
Onos  \oluni  cMirlisiiue  liyal  pia  ri'giita  vilx, 
Hue  aniiiiiiiii,  l)iic  uciilns,  vobis  1j;l"c  sancta  laboral 
Itelligid,  el  Latii  saiiiil  decreia  senalus. 
Mulla  doceus,  li  ciiiu»  ()iascril)il  Romula  rilus 
liiliihi,  et  aiiliiinui]]  iiMci|iloi-iim  iii-,islerc  iiiorem. 

Vos  decel,  olliiii  (|iiobiuni|uos3(.ral3  professi 
Seela  \ocA,  saiiclas  aniniinii  iufoniiare  per  ailes, 
Aupie  vices  saLiiirvirn,  et  deliita  iiiuuera  leinplis, 
Ac  sibi  pra-serifitaiii  lopulus  iiiipeiidure  curaiii  ; 
Illic  cuiicia  patent  :  seu  vos  priescnberc  niuiius, 
Scu  pr;ebtare  jmal.  Jain  primo  iu  liinine  libri 
Rure  s-acro  puerum,  et  ligiii  sudaiitis  oli\o 
PicBsul,  et  iiibcriptaiii  perdiicit  cbrismale  froiiteiii,  ■ 
Iiivictunique  aniimini,  obiiivaiiuiue  iii  praelia  prxsial 
Cniicta  Ddeiu  Posl  lise  inajon  s  inserii  auiios 
Crdinibus  :  lonsis  illos  ad  prima  capiliis 
Teni|r|a  vos  eus;  alios,  si  laiii  jjiuia  poscit 
Excubias,  sacrisve  vocal  pia  cura  legendis  ; 
Sive  triices  geuios,  et  conjurata  lioceiuiiiii 
Agmiiia  posoessis  lustrait  carminé  uicmbris 
Kxturbare  opiis  est,  ccrave  liquente  coruscas 
Ferre  faces,  et  pciidentes  accendere  lycluios. 
Suiit  et  (|uos  jani  prima  yradus  ad  muiiera  poscunt 
Magna  niinisteria  et  ritus  prsestare  potentcs. 
IiHer  sicra  Doum,  clrciiimiue  altaria  stantes, 
Dmn  sacros  latices,  el  mystica  liba  sacerdos 
Immolât,  atque  suo  sistitse  virtiaia  Patri 
Filins;  aligensuunquaui  o  concessa  poteslas 
Cielitibns;  nec  ([uos  gentis  priujajsa  parentes 
S;ecla  tnlere  alias,  quanivis  de  sangnine  claro 
AbrariiiJum  et  regnatoris  simulacra  futuri. 

JanKiue  suum  jus  omne,  potestatenupie  regcndi 
Coiiferel,  uu.auimi  si  quem  sulTragia  \oto 
Optavere  sibv,  populisque  praeesse  tuendis 
Pontilicem;  longum  solemnes  stabitad  ai  as 
Multa  precans,  sacroque  capiit  lustrabil    olivo, 
Ft  pasiorali  gemma  donabit  et  auro, 
Connubio  jungens  stabili,  sponsEque  dicabil 
Jam  propriuni.  Seu  cum  Tarpeio  a  pra-sule  mnnus 
Kai  iim,  augiisium,  ingens,  liumeroscpie  ac  peetora  cipcum 
Pallia  rite  dablt.  Nunc  quos  exercita  virtus 
Oenobii,  tons;eque  vocat  cusLodia  gentis, 
Multa  super  votis,  super  oHicioque  liJeli 
Mulia  inonens,  manibus  capiii  beue  fausta  precalur 
liiipositis,  luiiraeque  eiiani  lacit  esse  poleutem. 
Seu  quas  virgineis  miitres  imponere  soptis 
Est  opus,  optanli(|ue  datur  aulisliia  lurbae. 

Inde  novurti  molitur  opus,  solemnia  reguni 
Auspicia.et  primosleniplis  altollere  fasces. 
Ecce  gravi  rex  incessu  procedit,  et  aras 
Suppliciler  veneransregno  sua  jura  pscisci, 
Oinslantesque  animes  iu  relligione  Piorum 
Aiiiiuit,  atque  humeros  otco  dextramque  perunclHS 
Aeiipil  oblaium  mjstis  cingenitbus  ensem, 


PON 


Kl  sceptri  decus,  et  radianiia  tempora  circum, 
Imperii  spécimen,  gemmeo  diademate  texlu. 

Jam  cum  prima  novo  signant  fundamina  tempto 
Aiiolluntciue  crucem,  sacrata  in  veste  sacerdos 
hpargens  rore  levi,  sacrsque  aspergine  IvmphîE 
Lustrabitque  locuin,  fundeKpie  precaDtia'vota, 
Ac  silicem  inscriptum  faustis  pro  more  secmetur 
unjinilius   stabilemque  pelel  per  sœcutasedem. 
sed  cum  delubri  sejam  lasligia  cœlo 
tvtulerint,  et  digua  Deo  domus  auspice  stabit 
yuid  memorem  rursus  tong»  celel)rata  paratu 
I  rima  loci  auspicia,  el  solemnes  ordiiie  ritus 
Jfjuuas(iue  preces,  oici  et  lil>auiina  sacri       ' 
ht  super  aurato  lucenics  slipite  ceras,     ' 
Inspc-rsiisque  solo  cinens,  inscriptaqiîe  si^na 
1  r.-psul  ubi  arcanas  voces,  tacitosque  precalus' 
lundit  humi  incumbeus,  ac  verba  polentia  dicil7 

Idem  ooiponbus  lerram  désignai  liumandis 
.oiisiiiuitque  cruces,  Inplicemque  in  vertice  ffii 
iliur  atque  nide  lacem  :  ueliulam  fumaniis  accr^rœ 
Intcrca,  Arabiumque  foris  adolebil  odoreiii 
At  cum  templascelus,  savique  licentia  ferri 
1  (dluii  nnpulsu  lelro,  lurusque  nefaiidaî 
liMlhoiies,  eessilque  aniiHO  revcrentia  dhum  • 
(-"iKi|  it  ille  preces,  olFensaque  numina  terris  ' 
Loiieilial,  rrddit(|ue  saerx-  sua  muiiia  sedi, 
Atque  proijuatos  delubro  instaurât  liouores. 

Nunc  aureos  calices,  el  genimea  vasa  dicabil 
jJsum  lu  sacrorum,  el  nostris  gesUmiua  inystis  • 
ht  vestes  auro  rigidas,  ac  liiiea  lexta, 
Puraque  Heroendis  iiiaulilia  devovet  aris- 
Auralas<pie  cruces,  simulacraque  sancta  d'eorum 
bpargens  rore  super,  nec  non  qua;  peuduta  sumum 
lurribus  œra  souant;  quels  dal  Cam(,aiiia  uomcu 
ISol,i(pje  Paulino  cpiondam  sub  pra-sule  felix  •      ' 
'J'elaque  in  inlidos  vibranda  potenlius  bosips  ' 
Et  cl\peum  et  loricam  hamis  auroque  Irilicem  • 
Sicubi  vel  gentes  stimul<s  cœlestibus  actas 
Isaciduin  traclus,  Solyiuamtiue  reposcere  bello, 
Aicpie  Saracenam  Syno  de  limite  peslem 
Evlurbare  proeul  pelagi  trans  ajquora suasit 
llellit-'ioiiisamor;  lune  aurea  segmliia  textu 
yiiadrilido,  insutanique  buiueros  ac  peetora  circua- 
Multa  crucem  precibus,  nec  non  liisiralibiis  undis 
Prosequitur,  Isetosque  vovet  posl  bella  Iriumphos. 
Elataipie  manu  eandcntia  signa  coruscaiis 
Miltil  in  intidos  superis  prseeuolibus  bostes. 
Et  cerlam  faustojain  concipit  omiue  palmam. 

Sed  iieciue,  qui  super  est,  pigeai  dccurrere  campuin. 
hn  tibisuggcstu  prasut  sublimis  ab  alto 
Usque  récurrentes  fastes,  sacrosque  (|uoUnais 
E\ulgare  dies,  coctu  auscultante  piorum, 
Ingreditur;  seu  quo  jejunia  tenipore  nobis 
KMiri .111  indicunl,  lotasque  assistere  luces 
Impr.iusos,  donec  pnmos  in  caerula  currus 
Sul  iiivergit,  el  emerito  nox  ingruilorbi; 
Seu  qua  tuce  redux  ad  vita;  luinina  Chrislus 
M'erentes  socios,  orbmiique  reviset  ovile. 
Qiiid  cum  jusla  reos  damnante  antistite  sonles 
Pa-iia  premit,  clausique  gemuni  ad  lumina  terapli 
Ma'sta  colinrs,  scelerum  dum  longa  piacula  solvuut, 
Impositos  Cilicuin  lextus,  setasque  rigentes 
Tergeiiiino  ne\u,  et  nodosa  cannabecinoli; 
Diiin  rursum  adniissis  sacra  ad  communia  prresul 
Dcllfiain  exemit  perfecto  tenipore  labem 
Supplicibus,  cunctaque  animos  a  sorde  (liavit. 

llini;  disces  quo  more  oleum  morialibus  a'gris 
Ame  parât  ;  seu  forte  aliquis  nalalibus  undis 
Luslrandiisprimi  sislit  se  ad  limina  templi; 
Seu  jam  linctus  aquis,  interque  ascriplus  araicos 
Chrisiiadum  cœtus  lirraari  ad  cuiicta  rogabit 
Dura  lidcin,  sacri  ceromatis  unguine  frontem. 
Et  signe  criicis  inscriptus.  Post'agmina  praesul 
I-oiiga  sacerdotuni,  nugnis  conventibus  actis 
Cogit,  et  officii  cimclos  prapscri(ita  tuendi. 
Multa  nieneus,  iterumque  iterunique  hortatibus  ambil, 
Aul  cessalores  urgens  ad  pensa  nilnistros, 
Ignavosve  docens.  Sed  jam  quo  crimina  ritu, 
Punirique  reos  leges  sanvere  sacrorum, 
Perlege;  sive  nialos  sacris  communibus  arcent, 
Ofliciique  vices  cerlis  ccssare  diebus 
Praeiipiunt,  et  niysta  gradu  periiurusab  alto 
Dejicitur,  sacrique  gereiis  insignia  cultus, 
Paulaiiiu  ereptas  vestes,  ac  tegmina  menibris 
Eviiil  iutelix,  tola  et  traducitur  urbe. 

C.Ltera  quid  memorem,  cum  praesul  ovilia  primum 
El  populos  (si  cura  recens  coinmissa  reposcet) 
I.a;tus  adit,  prinios  cleri  eicepturus  honores. 


ma 


1267 


D1CTK)NNAIRE  DES -CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


ii88 


Beu  cum  Romulca  longe  legalur  ab  urbe 
Purpurea  de  génie  aluiuis,  fK)|iulosqiie  reniotos, 
Qiuis  |_irocul  iiiiiuiiicris  ciriuinerral  llexibiis  iiigens 
Scquan:!,  Parisiasiiiie  subil  soleniii;biis  arces 
Auspi'iis;  vel  qnosditi  Tagiisambil  arenî, 
\(su:l;ive,  el  longis  leiidil  (ina  Sarinala  campis. 
Àul  iiOi  lex  fliuioi'iiiii  baiid  uno  iiomiiie  iiolus 
Jstcr  inArcloum  piaceps  evohitur  aqnor 
Ki'gna  |iei-  el  Lalio  lidos  snl>  priesiile  liiies, 
Queis  lion  relli,;!!!  fallax,  proinpUiiiuiue  uovSHidi 
liigeuiuiu  rilus  aujiuiî  exciisMl  asomm. 
Hiic  el  sciie  beet,  reges  cuiii  templa  subibtint, 
Iniperiique  poicns  se  niaeiiam  Angusliis  ad  iirbem 
Sislel  uvaiis,  prupe  IViiluiiiro  coniitanle  senalii  ; 
Aut  proceres,  aul  iiiaginiiiiiJO  de  sanguine  legum 
Feniiiij  iiileiilis  djvoruiii  in  inulblms  sdes 
Accedel  veni'iaiis,  qiianliis  saeer  ordo  paratus 
Molilur,  ipialiqne  pra;il  soleninia  pompa 
Obvius  anlisles  cœlu  slipaule  suoruiii. 


Vade,  liber,  nunqtiam  simili  proeedere  cultu 
Aille  daUim  :  le  ciuuabari  iiiiiiioque  rubeulem 
Laelins,  el  legis  ornai  iiibriea  sacratas, 
Exigua  m  in:'^iiarum  comi  cndia  rcriim 
Wole  c.i[iis,  i;ii;di  imiiijuaiu  relro  ante  vol  nsii, 
Vel  slii'lii.,  siiprnqiie  noiis  iiiMTipia  legendi 
Prapscribii  viix  i|ua;que  rnoduni,  qurm  longa  lenorem 
Exigu,  al,|iU'  bi'e\is  Oi-leri  se  syllalia  flalu 
Proiipil  ai pelerans,  se  subducilque  legenll. 

Al  le  quis  meriluni  ciiri^  pio  talibus  omet 
Laudibus,  aul  dignes  nain  quœ  lil>i  gratia  plausus 
l$ile  ferai,  cujns  suidiis  ingentibns  olini 
0:do  sacei'doiiini  mores  iiisihUl  avilos 
Saiictiiis,  el  cuiiflis  orandi  pensa  diebtis 
Nosler  inoirenso  deciirril  Iramile  clerns? 
Nniic  el  l'onlili'es  cnris  insigiiibu'i  ipsos 
Obslrliixisse  jiivat,  ipioruni  sole  iniiia  sacra 
Auspice  le  relractal  opus,  propriosque  liara;, 
le  curaule,  vices  culiu  ineliore  lueiitur. 


INDEX 

PONTIFICALIS  ROMANI. 

PARS  pnnjA. 

De  conQrmandis. 
De  ordinibus  conferendis. 
De  clerico  faciendo. 
De  niinoribiis  ordinibus. 
De  ordinalione  osliarioruiM. 
De  ordinalione  lectornm. 
De  ordinalione  esorcisiarum. 
De  ordinalione  acnlylhornm. 
De  sacris  ordinibus  in  génère. 
De  ordinalione  subdiaconi. 
De  ordinalione  diaconi. 
De  ordinalione  presbylcri. 
De  consecraiione  elecU  ia  episcopumi 
Forma  jurameuli. 
Examen. 
De  pallio. 
Forma  juramenli. 

Dies  quibus  pallio  oti  poteslpatriïrehasivearchiepiscopas, 
suQt  bi. 

De  benediolione  abbalis. 

De  benedictione  abbalis  aucloritate  apostolica. 

De  benediclione  abbalis  auctorilale  ordinarii. 

De  benediclione  abbalissse 

De  benediclione  ei  consecraiione  virginum. 

De  benediclione  el  coronatione  régis. 

De  benediclione  et  coronatione  reginae. 

De  benediclione  et  coronatione  regin»,  ul  regni  dominae. 

De  benediclione  et  coronatione  régis  in  coiisorlem  elecli. 

De  benedictione  novi  militis. 
De  creatione  militis  regularis. 

PARS  SECCNDA. 

De  benedictione  et  imposilione  primarii  lapidis  pro  eccle- 

sia  sediBcanda. 
De  ecclesia;  dedicaiione  seii  consecraiione. 

De  allarls  consecraiione. 

De  alloculione  episcopi  ad  fundatores  ecclesi»  super  dé- 
bita doualione  ecclisiae. 

De  benediclione  lobalearum,  vasorum  el  ornamentorum 
ecclesiï  et  allaris  consecratoruiu. 

De  allaris  consecraiione,  quse  lit  sine  ecclesise  dedica- 
iione. 

De  allaris  consecraiione,  ciijus  sepulcrum  reliquiarum  est 
in  medïo  suœmilalis  sliptlis. 


TABLE 

DU  PONTIFICAL  ROMAIN  (1). 


PREUlEItE     PARTIE. 

De  la  confirmation. 

Des  ordinations. 

De  la  tonsure. 

Des  ordres  mineurs. 

Ordinaliondes  poriiers. 

—  des  lecteurs. 

—  des  exorcistes. 

—  des  acolyles. 

Des  ordrrs  sacrés  en  général. 

Du  sous-diaconat. 

Du  diaconat. 

De  la  prêlrise. 

Consécration  d'un  évêque. 

Forme  du  serment. 

Examen. 

Du  palliiim. 

Forme  du  serment. 

Jours  auxquels  un  patriarche  et  un 

ariht'vêiiuu  peuvent  se  servir  du 

palliwn. 
Bénédiction  d'un  abbé. 

—  d'un  ablié  par  l'autorité 

apostolique. 

—  d'un  albé  par  l'aotorité 

de  l'ordinaire. 

—  d'une  abbesse. 

—  el  coiibécraiioii  des  vier- 

ges. 

—  et    couronnement    d'un 

roi. 

—  et  couronnement  d'une 

reine. 

—  el  couronnement  d'une 

reine   qui    gouverne 
le  royaume. 

—  el    couronnement  d'un 

roi    qui    partage    le 

gouvernement. 

' —  d'un  nouveau  militaire,  i 

Création  d'un  niililaire  régulier.         j 

DEUXIÈME     PARTIE. 

Bénédiction  el  pose  d'une  première 

pierre  pour  liàiir  une  église. 
Dédicace    ou     consécraiion    d'une 

église. 
Consécration  de  l'aulel. 
Allucution  de  i'évèque  aux  fondateurs 
de  l'église  au  suj"t  (le  sa  dotation. 
Bénédicliou  dus  nappes,  vases  et  or- 
nements de  l'église  et  de  l'autel 
consacrés. 
Consécration  d'un  aulel,  séparée  de 
la  dédicace  de  l'église. 
Consécration  d'ua  aulel  où  les  reli-l 
ques  sont  platées  au  mi- 
lieu du  cûlé  supérieuri 
de  la  base. 
Consécralion  d'un  autel  porlalif. 


Ko;;,  l'art.  Confib 

MATIOU. 


VOlj.  OnUINAllOHS 
VOlj.  EVÊQOE. 

Voy.  Paliidii. 
Voij.  Abbé. 


F07.  .Abdess». 
Voy.  Vierges. 


)    Voy.    COUROHNB 
MENT 


Voy.  BÉ^KDlcTlOM 


Vmj.  Eglise. 


Voy.  DÉDICACE 


Voy.  ÂuiEt 


De  allaris  portatilis  consecraiione. 
(1)  Au  moyfiudes  renvois  qui  sont  joints  h  celle  table  ou  trouve  lacilemeat  toute  la  suite  et  l'ordre  du  Pontifical  rouiaiu. 


12G9 


rorr 


|)i-  lii^oedii'tiono  cœmctprii. 

iJi:  rrcoiicilijli'iiiu  ccclckiag  ut  cœmelcni. 

!)>'  n'conciliaiione  cœnicterii ,  kiuc  «ccIcm*  recoiictii»- 

lliilir. 
1  )  •  roiisecratlonc  puloiix-  et  olkis. 
Ii>'  liuni'dlctioiiu  saccriJutuliuiu  iiiduioaMorain  m  gmere. 

S{iucialis  bpiiodic'tio  aijiislibel  :niJameii(i. 

1)0  liL'uudiL'liuuu  iua|i|iaruiii,  scu  liutoainiimm  bjcn  al- 

l.irls. 
De  bi-nediclionc  corporalium. 
Ue  heiiuJicliuuc  iiovlB  crucis. 

De  beiie<licti<Mie  rnif  i»  |i»rt<ir.ilii!. 

1)0  heiiodicliuiiu  iiiijgiiii:>  U.  Muiix  virginU. 

Dn  IjriiedicliODC  im.igiiiaiii  alioruni  saoctnruni 

Do  lioiu'diclioiiu  tacrurulu  vasuruui  et  alioruni  oroamcti- 
(onimin  geiicre. 

De  bcnfdirilone  labcrnaciili  seu  vasctdi  |ro  sarrosaucU 
eucU;iriïlia  cuoscrvanda. 


De  bcncdicllone  capfnrnin  pro  rcliquiH  c(  ail  il  sanctuirils 

includondis. 
De  benedicliuiie  gigiii  «  ol  caii<pan:u. 
De  boiii'ilii  iioiie  et  i:ii|io>ilinnu  criicM  proUcbceolilMU  io 

siib'iiiliiiiii  et  deroiLsioiieiii  liJel  clirislia- 

nx,  seu  rtcupcralloueui  lerru:  ïjucU'. 

Do  beni'iMeiionr  armorum. 

|)e  b>-tic'di<'liiitie  eo^id. 

Du  buiiedaliouc  ut  iradiliooe  vcxilli  bclllvi. 

r»ns  TKKTiA. 
De  publicatione  feslorum  moblliuin  in  Epipbinia  Domini. 

De  cxpnisione  publiée  pwuilenliuiu  ab  Lcclesia  in  feria 
quarla  Ciiieruiu. 

De  refonriliatior.c  pocnilpnliom,  qu«  Bl  in  qoi.ila  feria 

CiiMix  Uoiiiiiii. 
De  "flkiu  in  l'cria  quiiila  Cueox  Domini ,  cum  brne<tiri<nr 

ulruni  calediuiueuorum  ut  iiiUriuuruiu ,  ut  cuiilicitur 

cbrisiiia. 

Ilenrdietio  rbrismatis. 
(icuedicliu  oloi  caiecbiimeooruiu. 

Urdo  ad  syiiodum 
Purina  juranienii. 
Urdo  suspcnsionis,  reconciliationU,  deposilionis,  dispen- 

saliouis,  degradalionij,  et  rcsiilutionis  sacrcruin  urdi- 

nuni. 

Di'graïUitionis  fcirma. 
Degr.idaiio  ab  ordine  |ionli(icall. 
Degrad.itio  aburdiue  preib\li'r3lus. 
Di'gradalio  ab  ordiiie  di.ieuiiutus. 
Degrad.itio  ab  ordiiie  sulidi  i>  oiulus. 
Di'gradulio  ab  urdiiie  acul>lliatii$. 
D''i;''3''^''y  "'•  Prd'"*  e\oreistalus. 
Dex'iailalio  ab  ordiiie  leeioratus. 
Di'gradaliu  ab  ordiiie  uslianalus. 
Di-^iadalii)  a  piiua  lonsura. 
Ordo  exeomniuiiicaudi  cl  absolvendi. 

Ordo  ad  recoiicilianduin  aposlatain,  :>cb4$malicum  vei  lix- 
reiicuin. 

De  ilineratlonc  prslatorum. 

Ordo  ad  recipicuduœ  proeessionaliler  praelalum  vcl  lega- 

Uim.  ^ 

Ordo  ad  visitandas  parochias. 
Ordn  ad  rccipicnduin  proeessionaliler  imperatoreni 
Onio  ad  r.'ci|.i(M.diim  proeessionaliler  regprii. 
Urdo  ^d  recipieadum  procosaioualitcr  priiicipem  magux 

p(pleNli;«. 
Ordo  ad  leeipieiiduni  proc^ss.  iniiieraliiecm  vel  reginam. 
Ordo  ad  rccipieudum  proccss.  ytiuci  pissam  m.i^uaîpoleûUie. 


PON 

Ki'Mii^diclion  d'un  cinielière 
HéuuotiliaiioD  d'une  égine  et  da  ci» 
nic-lièru. 

—  du  eiini-lière   «ans    ré- 

—  concilialioii  de  l'égliae. 
Consécration  d'une  paièni?  ctd'micalic 

Uénédieliuu  des  urnenii-iiU  sacerdi>- 
lauï  PU  grillerai. 

—  «pédale  de  chaque  orne- 

ment. 

—  des    nai'.pus  ou    linges 

(Kjur  le  saint  autel. 

—  des  eor|ioraut. 

—  d'une  nouvelle  croix  (ou 

iuiage  du  crucilix). 

—  «Tune  croii  pectorale. 

I  —  d'une  iiiiau'C  de  l.i  b>en- 

beuri'uac  «  irrgi'  Mari". 

—  des    iuijgee  des  autos 

saint*. 

—  dex  tues  sacrée  et  au- 

tres ornements  en  gé- 
néral. 1 

—  d'un  tabernacle  ou  dVinj 

vase  otl  l'on  doit  co.i  1 
server  h  (rès-sainte 
eucharistie . 

—  de*  reliquaires. 

—  d'une  cloche. 

—  et  Imposition  de  la  croit 

pour  ceux  qui  vont  se- 
courir et  protéger  la 
foi  chrctieuiie  ou  re- 
couvrer la  terrcsaiiitc. 

—  des  amies. 

—  d'une  épée. 

—  et  tradition  d'uu  drapeau 
militaire. 

mOISIÙIE   PÀtlTlE. 

Publication  des  fêtei  mobiles  le  jour 

d«  l'Epiphanie. 
Uanière  d'expulser  de  l'église  les  f<é- 

oilenls  publics  le    mercredi    des 

Cendres. 
néconciliatiOD  des  pénitents  le  jeudi 

saint. 
Office  du  jeudi  s.iint  ;  bi'ncdicticn  de 

l'huile  des  C3léchunl^ile^  et  de  celle 

des  iDlirnies  ;  coulecliOD  du   sa^Al 

chréiiie. 
Uinédiction  du  saint  chrême. 

—  de  l'huile  des  catéchu- 

mènes. 

Ordre  ixiur  le  svnode. 

Forme  du  serment. 

Ordre  pour  la  suspense,  la  réconcilia- 1 
tiou ,  la  déposiliuD  ,  la  di$|>euse,  la 
dégradation  et  la  restitution  des  or- 
dres sacrés. 

Forme  de  la  dégradation. 

Dégradation  de  l'ordre  pouliric:il. 

—  —         delà  piêirise. 

—  —  du  diaconat. 

—  —         du  soos-diac. 

—  —  d'acolyte. 

—  —  d'e\orcisle. 

—  —  de  leclwor. 

—  —  de  portier. 

—  de  la  première  tonsure. 
Ordre  pour  excommunier  et  absou- 
dre. 

—  pour   réconcilier  un  apnstai, 

un  schisniatique  on  uu  hé- 
rétique. 

Voyage  des  prélats. 

Ordre  pour  recevoir  processionnclle- 
nient  un  prélat  ou  un  légat. 

—  pour  la  visite  des  paroisses. 

—  pour  recevoir  prccessionnelle- 
nieiit  un  empereur. 

—  uu  loi. 

—  un  grand  prince. 

—  uncim(.ér:i(ricc  onuce  rcicc. 

—  une  gruaC';  triucesso. 


1270 


r«9.  Cijontn 

FW/.CO!ISÈCBill' 


roi;.  nÉ5j'DicTn)Ns 

ériscorALES. 


Voy.  Cjwix. 


YOtf.  BÉStBICTIOKS 
ÙISOOPAUS. 


Voij.  Clocds. 


foi;    n*.>roicTicii» 

friSCOTALES. 


VDIJ.  El'IPBi^lï 

Voij.  Eb.v.itMs 
Voij.  Jevdi  ui*t. 

VO>J.  SlHOBC 


,  Voy.  Ccasimis. 


TOy.    iTIKÉiUlItE. 

\  Voy.  Visite. 
jYoy.  nÉcEPiu.x 


1S7! 


DICTIONNAIRE  DES  CEUEMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


1272 


De  ofBcio  quod  post  missam  solemneca  pro  defunclis  agi- 

tur.  .     .        , 

De  scrutiiiio  serolino,  quo  anliqui  ulebantur  antequam 
'    elecliis  in  cpiscopum  cousecrarelur. 
De  barba  londencla. 
De  officio  psalaiisiatus. 
,  Additamentu. 


Oflice  que  l'on  fait  après  la  messe 

solennelle  pour  les  défunts.  Voii.  Absoute. 

Scrutin  du  soir,  usiléclicz  Ips  anciens 

avantlaconsécraliond'unévôqueélu.  Votj.  Scrptik. 


Voij.  Ordinatioh. 


De  Confirmatione  unius. 

De  clerico  faciendo. 

De  minoribus  ordinibns  uni  lantum  couferendis. 

De  ordinalione  lectoris. 

De  ordinalione  exorcislse. 

De  ordinationc  acoiyllii. 

De  ordinalione  subdiaconi. 

De  ordinatione  diaconi. 

De  ordinalione  presbjleri. 

N.  B.  On  trouvera  tous  ces  articles  dans  le  Dictionnaire  avec  cette  indication  :  [Extraii 
au  Pontifical.) 

PORTIONCULE, 


Cérémonie  pour  raser  la  barbe. 
OlQce  de  psalmiste. 

Addiliom. 
Confirmation  d'un  seul. 
Tonsure  d'un  clerc. 
Ordres  mineurs  conférés  à  un  seul 
OrdiualioD  d'un  lecteur. 

—  d'un  exorciste. 

—  d'un  acolyte. 

—  d'un  sous-diacre. 

—  d'un  diacre. 
— '       d'un  prêlre. 


Yo\i.  Babbe. 
Yoy.  Psalmiste. 


(  Indulgences  authentiques.) 

Extrait  d'un    recu.eil   imprimé  à   Rome   en 

ISii,  sous  le  nom  de  Raccolta,  p.  308. 

La  petite  églisn  dcNotrc-D;ime-dcs-Anges 
située  près  d'Assise  ,  appcliic  Portioncule,  du 
nom  d'une  terre  qui  lui  est  conliguë  ,  fut 
cédée  à  saint  François  par  les  moines  béné- 
dictins. En  priant  d'ans  la  sainleciiapelle  qui 
était  alors  une  pclile  église,  le  père  Séraphi- 
quc  des  franciscains  demanda  instamment  à 
Notre  -  Seigneur  Jésus  -  Clirist ,  V indul (je.nce 
plénière  pour  tous  les  fidèles  chrétiens  qui , 
s'élant  repentis  et  confessés,  la  visiternient 
dévotement.  Notre-Seigneur  lui  accorda  sa 
demande  ,  en  vue  des  prières  de  la  Irès- 
sainte  vierge  Marie  ;  il  lui  fil  concession  de 
cette  indulgence,  à  condition  qu'il  la  ferait 
conflrmer  par  le  souverain  pontife  (c'était 
alors  Honorius  111),  son  vicaire,  lequel  ayant 
connu  que  telle  était  la  volonté  divine,  con- 
firma à  perpétuité  la  susdite  indulgence  plé- 
nière  en  l'an  1223,  la  fixant  au  2  aoiit ,  à 
commencer  par  les  premières  vêpres.  C'est 
le  jour  anniversaire  de  la  Dédicace  de  celle 
église,  qui  fui  ensuite  fort  agrandie  et  déco- 
rée du  titre  de  basilique  {Leçon  du  2' noc- 
turne du  2  amlt  dans  le  Bréviaire,  et  dans  le 
Martyrologe  de  l'ordre  Sérnphique). 

Celte  indulgence,  appelée  de  In  Porlioncule, 
ou  du  Saint-Pardon,  lui  étendue  dans  la  suite 
par  plusieurs  souverains  pontifes  à  toutes 
les  églises  des  trois  ordres  institués  par  saint 
François  ,  spécialement  par  Grégoire  XV, 
dans  sa  bulle  Splendor  paternœ  gloriœ  du 
k  juillet  1622,  lequel  indiquant  les  œuvres 
enjointes  pour  obtenir  la  susdite  indulgence 
{oulrela  confession]  prescrivit  encorela  sainte 
communion.  Et  le  vénérable  Innocent  XI, 
dans  son  bref  du  22  janvier  1689,  après  avoir 
confirmé  celte  bulle  de  Grégoire  XV,  déclare 
que  la  susdite  indulgence  peut  encore  être 
appliquée  par  suffrage  aux  saintes  âmes  du 
purgatoire.  (Rapport  de  Lambertini  (plus  tard 
Benoit  XIV),  en  sa  qualité  de  promoteur  de 
la  foi,  présenté  au  sujet  de  cette  indulgence  à 
une  congrégation  particulière ,  députée  en 
1700  par  Clément  XI ,%  2,  n.  26.) 

Ce  <]u'il  y  a  de  particulier  à  cette  inilul- 
gcnce,  c'est  qu'on  peut  la  gagner  totiesquo- 
tics  {toutes  fois  et  quantes),  c'est-à-dire  plu- 
sieurs fois  en  un  jour  ;  celle  pieuse  coutume 
«le  visiter  de  nouveau  et  plusieurs  fois  celte 


chapelle  ou  église  de  la  Porlioncule,  ou 
quelque  autre  église  de  l'ordre  de  Saint- 
François,  dans  l'Intention  d'obtenir  de  nou- 
veau la  susdite  indulgence  par  manière  de 
suffrage  pour  les  défunts  ,  à  chacune  de  ces 
visites,  n'a  pas  été  réprouvée,  dit  le  même 
Lambertini  ,dansnnerelation  àlasacrée con- 
grégation du  Concile  dont  il  était  secrétaire 
alors,  c'est-à-dire  en  l'723,  concernant  l'an- 
cienne coutume  du  toties  quolies,  par  rapport 
à  celle  indulgence.  La  sacrée  congrégation 
du  Concile  a  déclaré  par  deux  fois,  c'est-à- 
dire  le  17  juillet  1700,  et  le  k  décembre  172.3, 
que  colle  pieuse  coutume  n'a  pas  été  réproU' 
vée  {Trésor  des  résolutions  de  la  sacrée  con~ 
gréqation  du  Concile,  tome  II,  au  h  décembre 
1723,  page  398). 

Concession  spéciale  pour  la  France. 

«  PIE  VII,  pour  une  perpétuelle  mémoire. 

«  Notre  cher  fils  Adrien-Joseph  Humbert, 
prêtre  profès  dans  l'ordre  des  frères  mineurs 
de  Saint-François,  nous  a  fait  représenter 
depuis  peu  que  plusieurs  églises  existant  en 
France,  pendant  qu'elles  étaient  gouvernées 
par  les  frères  de  cet  ordre,  jouissaient  de 
toutes  les  indulgences  fixées  au  2  août  pour 
les  églises  des  religieux  et  des  religieuses  du 
même  ordre;  maintenant,  ajoulail-il,  ces 
églises  n'étant  plus  gouvernées  par  les  reli- 
gieux de  l'ordre  susdit,  il  est  bien  à  craindre 
que  ces  indulgences  ne  subsistent  plus.  C'est 
pourquoi  il  nous  a  fait  supplier  de  daigner 
pourvoir  à  cet  état  de  choses,  et  de  faire  par 
l'autorité  apostolique  la  concession  suivante. 
Ne  voulant  rien  négliger  de  ce  qui  contribue 
au  bien  des  âmes,  à  l'augmentation  de  la  foi 
et  (le  la  piété,  appuyé  sur  la  miséricorde 
de  Dieu  tout-puissant,  cl  sur  l'autorité  des 
bienheureux  apôtres  Pierre  el  Paul ,  nous 
confirmons  toutes  les  indulgences,  rémissions 
de  péchés,  relaxations  île  pénitences  appelées 
vulgairement  de  la  Porlioncule,  dont  ces 
églises  jouissaient  le  second  jour  du  mois 
d'août,  lorsqu'elles  étaient  en  la  possession 
des  frères  mineurs  ;  et  en  vertu  de  l'autorité 
apostolique,  par  la  teneur  des  présentes,  s'il 
est  nécessaire,  nous  les  accordons  de  nou- 
veau, pourvu  quj  les  fidèles  chrétiens  rem- 
plissent exactement  ce  qui  est  prescrit  pour 
les  obtenir.  Nonobstant  les  règles  de  la  chan- 
cellerie qui  s'opposeraient  à  des  concessions 
semblables  d'indulgences ,  el  toutes  consti- 
tutions apostoliques  et  autres  dispositions  à 


!Î73 


POS 


ce  contraires.  Les  présentes  seront  valables  à 
perpétuité.  Nous  voulons  qu'on  ajoute  foi 
aux  copies  des  présentes  lettres,  munies  du 
sceau  d'une  personne  constituée  Jans  les 
dij^nités  ecclésiasiiques  ,  comme  si  c'était 
l'original.  Donné  dans  la  cilé  de  Gondulplie, 
BOUS  l'anneau  du  Péclieur,  le  20  juin  de  l'an 
1817,  et  de  notre  ponlilicat  le  18. 

«   H.  Card.  Gonzalvi. 

(Place  du  sceau.) 
«  Conforme  à  l'original. 

«  A  Valence  le  16  août  18.3.Î 

*  H.  P.,  chanoine  secrétaire  épiscopul.  » 

POSrcOMMUNION 

(Implication  du  P.  Lebrun  ) 
RUBRIQUE. 

Pendant  que  le  prêtre  essuie  et  couvre  le 
calice,  le  clerc  porte  le  Missel  au  côté  de  l'E- 
pUre,  la  place  comme  à  V Introït ,  et  vi  se 
mettre  à  i/enoux  vis-à-vis  dn  côté  de  l'Kvan- 
(jHe,  comme  au  commencement  de  la  messe. 
Le  prêtre  va  lire  l'antienne  appelée  Commu- 
nion, revient  au  milieu  de  l'autel,  le  liai.'e,  se 
tourne  vers  le  peuple,  dit  .  Doniinus  vobis- 
cum,  retourne  au  livre  et  dit  la  l'ostcommii- 
nion,  après  laquelle  il  ferme  le  Missel. 

REMARQUES. 

1.  Le  clerc  porte  le  Missel  du  côté  de  l'Epi- 
tre,  et  le  place  comme  à  l'Introït.  C'est  la 
place  qui  convient  le  mieux  au  livre,  parce 
qu'il  est  du  côté  du  siège  de  l'évéque  et  du 
prêtre.  On  l'y  laisserait  toujours  si  une  rai- 
son mystérieuse  n'avait  déterminé  à  lire 
l'Evangile  du  rôle  de  l'aqnilon,  et  si  depuis 
l'OITcrloire  il  ne  fallait  dégager  le  côlé  de 
l'aulcl  où  l'on  apporte  les  olilnlions,  les 
burettes,  où  l'on  prépare  le  calice,  etc.; 
la  sacristie,  d'où  l'on  porte  tout  ce  qui  est 
nécessaire,  étant  ordinairement  de  ce  côlé. 

2.  Le  clerc  va  se  mettre  à  genoux  vis-<)-vis, 
ducôté de r Evangile.  Il  convient  au  ministre 
de  se  placer  un  peu  derrière  le  célébrant  ,  à 
sa  gauche.  Il  ne  se  tient  au  côté  droit  depuis 
riiivangile  jusqu'à  la  Communion  que  pour 
être  plus  à  portée  de  lui  présenter  les 
burettes,  de  lui  donner  à  laver,  etc. 

y.  Le  prêtre  va  lire  l'antienne  appelée  Corn- 

(1)  Los  Ordres  romains  le  marquent  dlslinclemeiil  : 
Uox  VI  ponlifcx  cwiterit  coinmwiknre  popiUmn  in  srnaio- 
rio,  stdliiu  schota  iiicitiit  antiitlioniim  tid  communionent,  et 
vsdIlwU  iisf/Hf  iluDt  comimmicalo  owiii  populo,  etc.  Ord. 
UciMi.  Il,  II.  H.Cumcœpeiii  ponitfex  clci  iim  sue  popiilum 
commiiiiicai-e,  OrJ.  m,  n.  18.  F.xplcia  cnmmwiione  cl  imli- 
plioiia,  lune  surgit  dominiis  papa.  Ord.  iv,  62.  Caïuanle 
k7io/((  AcNus  r)Eiet  coMMi'NinNEU.  Ord.  v.  11.  IdomOrd.M. 

(2)  Colle  nianiiire  de  cliaiiter  en  anlieniie  alternailve- 
iiipiil,  c'esl-j-dire  de  répéler  le  môme  versel  après  qu'un 
choeur  a  clianlii  clia(|ue  versel  du  psaume  ,  csl  au.ssl  cl.ii- 
rement  exprimée  dans  l'Ordre  romain  :  Max  ul  ponlifex 
cœpcril  in  senalorio  communicare ,  slalim  scliota  iuopic 
aulipliowini  ad  comimmionem  pf.r  vices  ciini  subdiucnnibus  ; 
fisatliiiil  iisqiic  dum  communicalo  omni  populo,  annuut  pon- 
lifex Kl  dicanl  (.Joria  l'ai  ri,  cl  lune  repclito  vcrsii  quies- 
cwit  Ord.  Hom.  i,  n  20.  Scliola  incipil  gnliplionam  com- 
munionem  psallere,  ac  deinde  nulu  ponnficis  Gloria  Pa- 
tri.  elc...  Piior  scliola:  paraliis  cliam  versim  nEPETiTioms 
fuhjiiiigcre.  Fmila  anliphona  qu(V  repethir  ad  hepetitio- 
His  versvm,  ponlifex  ad  nllare  dal  oralionein  nd  compten- 
dvm.  Ord.  iu,l8.  Le  cardinal  Tliomasi  adonné  un  exemple 
(lu  psaume  de  la  oommnuioii  chanté  en  antienne.  {Anliq. 
Ubr.  miss.  pnrf.  Ou  le  cLaoïaii  à  peu  près  cumuic  uous  di- 


POS  ,27{ 

munion.  C'est  un  verset  ordinairement  lire 
des  psaumes,  qui  dans  le  Missel  a  pour  litre 
Communia,  parce  qu'il  devait  être  chanté 
pendant  qu'on  donnait  la  communion  (1) 
La  rubrique,  aussi  bien  que  les  anciens  Or- 
dres romains,  l'appellent  antienne  pour  la 
communiun,  parce  qu'on  la  répétait  alter- 
nativement après  chaque  verset  du  psaume 
dont  elle  était  tirée,  lequel  était  continué 
jusqu  a  ce  que  le  pontife  fit  signe  aux  chan- 
tres de  dire  le  Gloria  Patri  à  la  fin  de  la  com- 
munion du  peuple  {-l). 

H  y  a  lieu  de  croire  que  l'usage  de  chanter 
un  psaume  ou  quelque  verset  pendant  la 
communion  commença  en  Orient  ;  car  on 
voit  dans  l'explication  de  la  liturgie  par 
saint  Cyrille  de  Jérusalem  (.'i),  qu'en  distri- 
buant la  communion  on  entendait  chanter  : 
Gui'itez  et  voyez  combien  le  .'Seigneur est  doux'; 
ctlcsConstilutionsapostoliques  ('*  marquent 
qu'on  devait  chanter  le  psaume  xxxiii,  dans 
lequel  est  le  verset  Gustate,  etc.  (."j).  L'Occi- 
dent ne  diffira  pas  de  suivre  cet  usage,  puis- 
que saint  Augustin  (G)  nous  dit  qu'en  son 
temps  l'Eglise  de  Carlhage  introduisit  la  cou- 
tume  de  faire  chanter  des  hymnes  tirées  des 
psaumes  pendant  loblation  et  pendant  la 
distribution  de  l'eucharistie.  Cet  usage  de 
chanter  un  psaume  entier  avec  le  Gloria 
Patri  et  l'antienne  durait  encore  vers  l'an 
10 '0,  lorsque  le  .Micrologue  écrivait  :  «  Pen- 
dant que  tout  le  monde  communie,  dit-ii  (7), 
on  chante  l'antienne  qui  de  là  a  été  appelée 
Communion,  et  l'on  y  joint  le  psaume  avec 
le  ("iLoRiA  Patri,  s'il  est  nécessaire  8). 

Mais  Irès-peu  de  temps  après  le  Micro- 
logue, on  a  regardé  en  plusieurs  Eglises 
celte  antienne  comme  une  hymne  d'action 
de  grâces  qu'on  devait  dire  après  la  com- 
munion. Uupert  (9  ,  qui  n'écrivait  qu'envi- 
ron  vingt  ans  après  le  Micrologue,  dit  que 
l'antienne  qu'on  appelle  Communion,  et 
qu'on  chante  après  avoir  reçu  l'eucharistie  , 
est  l'action  de  grâces.  Robert  Paululus  ou 
Hugues  de  Saint-Victor  parle  de  même,  et 
elle  est  appelée  pour  ce  sujet  Postcommu- 
nion  par  le  pape  Innocent  111,  vers  la  fin  du 
xir  siècle.  Le  Missel  des  jacobins,  en  liio'f, 
marque  qu'après  qu'on  a  communié  le  chan- 
sons le  Veniie,  exmltemiis  ;  et  il  se  chantait  encore  ainsi 
allorualivcmenl  en  aiiiienne  au  xiir  siècle,  suivant  le  lé- 
nioiynage  d'Alexandrede  Utiles:  (Juodaulent  reciprocund* 
caniainr,  sicul  fil  secundum  tuum  Tomini(e  Ecclesia-,  insi^' 
nual  quûd  discipuH  resurrectionis  gaudiwn  sibi  wuluo  min' 
tiubanl.  (De  Ollic.  miss.  part,  m.)  C'est  ce  (|u'on fait  eucoro 
Il  l'fylisp  I  rimaiiale  de  Ljoo. 
(%)  Calech.  My/U. 
(H  L.  m,  cap.  13. 

(j)  Selon  la  liturgie  de  saint  Marc,  on  chantait  le  psaume 
XLi,  Queinadmodum  desidcral  ccnus,  elc. 
((i)  Relracl.  I.  ii,  cil. 

(7)  Debent  onines  roiniiiiinicare  inierim  cum  antiphona 
caniatiir,  qux-  de  cominunioiie  noraen  muluavil,  cui  et 
psalmus  subjiiiigendus  est  cum  Oloria  Putri  ,  si  necessc 
fuerit.  Microl.  de  Eccl.  obseiv.  c.  18. 

(8)  Raoul  de  Tongres,  en  UOO,  rapportant  les  paroles 
du  Micrologue,  paraissait  souhaiter  qu'on  chantât  cette 
anlienne  pendant  la  communion,  et  présentement  on  lob- 
serve  ainsi  aux  messes  solennelles  à  Sens,  à  Paris,  ii 
Meaux  et  à  Laon. 

(9)  f.antus  quem  Cotnmunionem  dicimus,  qnem  post  ci- 
bumsalutarem  canimus,  gratiarum  aclio  est.  Rupert.  de 
div.  OfJtc.  \.  ».  c.  18. 


1275 


DICTJONiNAUiE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


J27C 


tre  entonne  la  Communion,  el  Durand  (1) 
croyait  qu'on  ne  l'avait  jamais  chaulée  que 
comme  une  hymne  d'aclions  de  grâci'S.Dans 
celle  persuasion  le  prêtre  a  dû  dire  lui-même 
celte  antienne  après  avoir  communié.  Il  peut 
en  effet  la  regarder  à  présent  comme  une 
hymne  d'actions  de  grâces,  el  couime  un 
moyen  de  continuer  la  communion  spirituelle. 

4.  Le  prêtre  revient  an  milieu  de  l'dulel,  le 
baise,  se  tourne  vers  le  peuple  et  dit  :  Dominus 
voBiscuM.  Au  commencement  de  cliaque 
action,  qui  fait  une  nouvelle  parlie  de  la 
tuesse,  le  prêtre  a  coutume  de  saluer  le 
peuple,  rt  il  ne  le  salue  qu'après  avoir  salué 
auparavant  l'autel  en  le  baisant.  Il  fait  ce 
salut  en  disant  :  Que  le  Sei(jneur  soit  avec 
vous  ;  et  le  peuijle  lui  répond  :  Qu'il  suit 
aussi  avec  votre  esprit,  parce  que  nous  de- 
vons nous  souhaiter  mutuellement  le  secours 
de  Dieu  ,  pour  lui  rendre  dignement  nos 
actions  de  grâces. 

5.  /(  rclourne  au  livre  et  dit  la  Postcom^ 
tnunion.  On  appelle  cette  oraison  Postcom- 
munion parce  qu'on  la  dit  d'abord  après  la 
Communion,  pour  remercier  Dieu  du  bon- 
heur ineffable  d'avoir  participé  aux  divins 
mystères  ;  et  pour  lui  demander  la  grâce  d'en 
conserver  en  nous  le  fruit  et  tout  ce  qui 
peutopérer  noire  sanctification.  Cette  oraison 
est  aussi  nommée  complcnda  ou  oratio  ad 
complendum,  cesl-à-dire  V  oraison  pour  finir, 
parce  que  c'est  la  dernière  oraison  de  la 
messe;  c'est  pourquoi  le  prêtre,  après  l'a- 
voir dite,  ferme  le  Missel. 

PRATIQUE  DES  CÉRÉMONIES. 

On  a  publié  sous  ce  titre,  dans  le  xvii' 
siècle,  un  ouvrage  fort  remarquable  en  son 
genre,  selon  l'expression  de  1).  Guéranger 
(  Jnslit.  litiirg.  t.  II,  p.  14-2  );  il  faut  faire 
connaître  ici  cet  ouvrage,  qui  nous  a  fourni 
plusieurs  articles  ;  et  nous  ne  pouvons  mieux 
le  taire  connaître  qu'en  laissant  parler  l'au- 
teur, et  le  clergé  de  France  qui  l'a  encou- 
ragé et  approuvé.  On  y  verra  comment  ce 
clergé  a  tenu  à  l'anliquité  en  fuit  de  céré- 
monies, comment  il  tendait  à  l'uniformilé 
sur  ce  point ,  et  comment  ceux  qui  ont  étu- 
dié ces  matières  dans  les  vraies  sources  ont 
reconnu  que  les  lois  ét;jblics  à  ce  sujel  par 
les  souverains  pontifes  sont  des  décisions 
infaillibles  dont  ils  n'ont  pas  pris  la  liberté 
do  se  départir.  Voici  donc  le  titre  et  les  pré- 
liminaires de  cet  ouvrage. 

Pratique  des  céuémonies  de  l'Eglise,  selon 
Vusage  romain,  dressée  par  ordre  de  l'assem- 
blée générale  du  clergé  de  France,  par  le 
lieur  du  Molin,  prêtre  primicier  el  chanoine 
en  la  sainte  Eglise  d'Arles,  vicaire  général  de 
monseigneur  iarchevêque  d'Arles. 
A  messeigneurs  les  cardinaux,  archevêques 
cl  évêques,  et  autres  députés  de  l'assem- 
blée générale  du  clergé  de  France. 

Messeigneurs, 
Encore  que  j'aie  tâché  de  montrer  par  imi- 
tes les  actions  de  ma  vie  le  respect   que  j'ai 
pour  Vos  Grandeurs,   et  que  je  ne  me  sois 

(1)  t  Anli|.ilioiia  qua;  Posicoinmttnio  a  pliiriUis  iiuiicii|"i- 
Sur.ideosicappcliàta  esi,>iUoaiam  pobi  coutuiuuicutioiieiu 


réservé  que  In  gloire  d'une  obéissance  trés- 
humble  et  tris-respectueuse  pour  vos  com- 
mandements, je  ne  laisse  pas  d'appréhender 
qu'elle  n'ait  pas  été  assez  pronpte  â  la  se- 
monce qui  mu  fut  faite  par  Messeigneurs  de 
l'assemblée  de  1645,  de  dresser  la  Pratique  dt 
lotîtes  les  cérémonies  de  l'office  divin  ,  pour 
joindre  à  celles  de  la  Messe  pontificile  que  ji 
m'étais  donné  l'honneur  de  leur  vffrir  ;  mais, 
je  suis  obligé  de  vous  dire,  Messeigneurs,  que 
les  motifs  de  ce  retardement  n'ont  été  qu'a  fin 
de  donner  moyen  à  des  plus  cap'iblcs  que  moi 
d'exécuter  ce  dessein,  el  attendre  des  nou- 
veaux ordres  pour  éviter  le  reproche  d'une 
diligence  affectée,  qui  marque  démangeaison 
d'écrire  el  de  s'ériger  en  auteur,  lorsqu'on 
met  sons  la  presse  des  choses  qui  ne  sont  m 
nécessaires  ni  demandées.  }'ous  tn'avez  ôlé  ce 
scrupule,  Messeigneurs,  dans  une  assemblée  où 
j'ai  eu  l'honneur  d'assister,  et  où  vous  in'avez 
reproché  trop  obligeamment  pour  moi  nies 
premiers  engagements.  Recevez  donc  un  ou- 
vrage qui  vous  appartient  par  tant  de  titres, 
et  qui  n'aurait  jamais  vu  le  jour  sans  votre 
faveur.  Je  n'ai  pas  la  vanité  de  prétendre 
qu'il  ait  l'approbation  universelle,  bien  qu'il 
soit  écrit  pour  tous,  mais  je  me  fais  justice  à 
moi-même  en  reconnaissant  la  faiblesse  des 
productions  de  mon  esprit,  el  je  prévois  en- 
core l'obstacle  des  anciens  usages  des  éi/lises 
particulières  ,  que  je  n'ai  pas  l'autorité  de 
régler.  Je  dirai  seulement  pour  ma  défense 
gue  je  ne  me  suis  point  écarté  des  lois  que  les 
souverains  pontifes,  qui  sont  les  Pères  com- 
muns de  l'Eglise,  ont  établies,  et  que  j'ai 
toujours  regardées  comme  des  décisions  in- 
faillibles, dont  je  ne  me  laisse  pas  la  liberté 
de  m'en  départir  jamais.  J'espère,  Messei- 
gneurs, que  Vos  Grandeurs  prendront  le  temps 
d'introduire  cette  utile  nouveauté,  qui,  fai- 
sant honorer  Dieu  partout  avec  le  même  culte, 
ôtera  la  bigarrure  de  tu  robe  de  son  Epouse, 
et  attirera  sur  vos  personnes,  avec  les  béné- 
dictions des  peuples  qui  vous  sont  soumis,  les 
grâces  que  vous  désire, 

Messeigneurs , 
Votre  très-humble  et  très-obéissant  serviteur, 
MoLiN,  primicier  d'Arles. 

AU  LECTEDR. 

Cher  lecteur,  ayant  écrit  pour  toi,  je  dois 
d'abord  te  rendre  raison  de  mon  dessein,  gui 
n'est  pas  d'enchérir  sur  le  prix  de  ces  graves 
el  dignes  auteurs  qui  ont  traité  la  même  ma- 
tière, (i  quoi  un  plus  capable  que  moi  n'aurait 
rien  à  faire  après  eux,  si  notre  nation,  contre 
la  maxime  de  toutes  les  autres  qui  ont  paré 
l'Eglise  de  cérémonies  à  leur  mode,  comme 
de  la  livrée  du  pays  et  contre  sa  propre  incli- 
nation à  la  nouveauté,  n'avait  demeuré  scru- 
puleusement dans  ses  anciennes  coulumes. 
C'est  par  où  j'ai  jugé  que  la  Pratique  que  j'ai 
à  dresser  le  serait  agréable,  étant  réduite  à  une 
méthode  plusjacile  et  rapportée  à  tout  usage. 

Jusqu'à  présent  nos  cérémonies  ont  paru 
des  énigmes  qui  avaient  besoin  d'une  longue 
interprétation,  pour  régler  les  différents  sen- 

sive  iu  sigiium  iiuodciPiumuuicaliuoxplcu  cit,  «.ouciuilur.» 
DuiuuJ.  Ub.  IV,  cap,  2ù 


1277 


PRA 


PRA 


1178 


timents  que  la  diversité  de  leur  observance 
fuisiiil  mdlre  :  je  l'en  présente  le  remède,  sans 
embarras  et  sans  apprêt  de  spécululion  on 
d'ornement  de  paroles,  couché  d'une  manière 
simple  en  lanf/ue  vuli/aire  pour  être  entendu 
de  tous,  m'éinnt  bien  (jardé  néanmoins  de 
tn'éloifjner  des  rè jles  du  Cérémonial  des  évé- 
quesque  je  n'ni  pas  perdu  de  vue. 

Deux  sortes  de  personnes  sont  oblifiées  aux 
cérémonies  de  l'Eglise:  celles  qui  sont  d^uis 
les  hautes  et  les  premières  dignités  ,  et  celles 
qui  icrvent  aux  moindres  éijlisea  et  dans  les 
villages.  L'occupation  dca  premières  ne  leur 
permet  pan  de  voir  les  /('rri";  i/ui  leur  donne- 
raient une  suffisante  instruction  sur  ce  sujet, 
et  les  dernières  n'ont  pas  moijcn  d'en  recou- 
vrer. Je  crois  avoir  pourvu  à  toutes  les  deux 
en  ce  petit  livre,  épargnant  le  temps  à  ceux 
gui  l'ont  cher,  et  les  frais  à  ceu.r  qui  )ie  peu- 
vent les  porter,  les  uns  et  les  autres  trouvant 
leurs  oflices  tout  de  suite  et  sans  renvoi. 

Voilà  le  fond  de  mon  petit  ouvmgr;  quant 
à  l'ordre,  je  l'ai  divisé  en  deux  parties,  dont 
la  première  comprend  tous  les  offices  ordinai- 
res et  qui  arrivent  plusieurs  fois  dans  l'an- 
née ;  lu  seconde  se  réduit  aux  grandes  solen- 
nités qui  n'arrivent  ,que  rarement  ou  qu'une 
seule  fois  dans  la  même  année. 

En  la  prciiiière  partie  je  décris  la  pratique 
des  cérémonies  des  vêpres  pontificales,  quand 
l'évêque  doit  célébrer  le  lendemain,  —  ne  célé- 
brant pas  le  lendemain, — présent  et  n'offi- 
ciant pas  ;  des  vêpres  aux  églises  cathédrales 
l'évêque  étant  absent,  ou  aux  collégiales  et 
paroissiales  où  il  g  a  grand  nombre  d'ecclé- 
siastiques; des  matines  l'évêque  officiant;  des 
matines  aux  cathédrales  l'évêque  étant  absent, 
ou  aux  collégiales  et  paroissiales;  de  la  messe 
pontificale  ;  de  la  messe  solennelle  l'évêque 
étant  présent  dans  son  diocèse;  de  la  messe 
pontificale  pour  les  morts  et  absolution  solen- 
nelle des  évêijues  ;  de  la  messe  solennelle  ;  de 
la  messe  solennelle  pour  les  morts  cl  absolu- 
lion  ordinaire  ;  de  la  messe  basse;  de  la  messe 
basse  des  morts;  de  la  messe  qu'on  dit  en  pré- 
sence du  saint  sacrement  c.rposé  ;  de  la  messe 
qu'on  dit  devant  un  prélat  dans  son  diocèse; 
des  cérémonies  que  les  chapelains  des  évêques 
doivent  observer  quand  ils  les  servent  aux 
messes  basses  ;  sommaire  et  abrégé  de  toutes 
les  cérémonies  de  la  messe  ;  des  cérémonies 
:;ui  doivent  être  gardées  dans  le  chœur  à  vê- 
pres, à  matines  et  ci  la  7nesse. 

Dans  la  seconde  partie  je  traite  de  l'office 
de  la  Purification  de  Noire-Dame  et  bénédic- 
tion des  cierges;  de  In  bénédiction  des  cen- 
dres ;  de  la  bénédiction  des  rameaux;  des 
matines;  des  ténèbres,  de  la  semaine  sainte; 
des  offices  du  jeudi  saint,  de  la  bcnédictian 
des  saintes  huiles,  de  la  messe  ,  de  la  proces- 
sion et  du  lavement  des  pieds  ;  de  l'office  du 
vendredi  saint;  de  l'office  du  samedi  saint; 
de  la  procession  du  saint  sacrement  le  jour  de 
la  fête-Dieu;  de  l'exposition  du  saint  sa- 
crement et  de  la  bénédiction  du  soir. 

Du  'eudi  7  décembre,  Monseigneur  le  cardi- 
nal de  Lyon  président. 

^Monseigneur  de  Riez  a  rapporte  qu'ayant 


été  nommé  avec  le  sieur  d'Estopinian,  pour 
voir  le  livre  composé  par  le  sieur  du  Molin. 
•chanoine  d'Arles,  des  Cérémonies  de  la  messe 
pontificale,  ils  l'avaient  considéré  diligem- 
ment, et  avaient  trouvé  qu'il  était  fort  judi- 
cieusement écrit,  qu'il  serait  très-utile  àMes- 
seigneurs  les  prélats  et  à  ceux  qiù  servent 
auprès  d'eux  quand  ils  officient;  et  qu'il  se- 
rait à  propos  de  convier  ledit  sieur  du  Molin 
de  travailler  aujsi  sur  1rs  Cérémonies  des 
vêpres  ponlific<des,  et  de  faire  imprimer  ces 
deux  traités  m  un  volume,  avec  celui  qu'il  a 
déjà  mis  au  jnar  de  la  Messe  pnrochiale.  Sur 
quoi  mondil  s'igneur  de  liiez  a  été  prié  de 
vouloir  écrire  aiultl  sieur  M(din,  et  de  lui 
témoigner  que  la  compagnie  a  loué  son  tra- 
vail et  l'exhorte  de  continuer. 
Extrait  du  protès-verbal  de  l'assemblée  gé- 
nérale (lu  clerpé  de  France,  tenue  à  Paris 
m  l'année  I(i'i5.  Par  nous  secrétaire  do 
la  susdite  assemblée  soussigné. 

Hugues  Talon. 

Lrttru  do  Monseigneur  l'cvcîque  de  Riez, 
à  monsieur  Molin,  primicicr  et  chanoine  en 
l'Eglise  métropolitaine  d'.VrIes,  et  graud 
vicaire  de  Muuscigucur  l'archevêque. 

Monsieur, 
Le  livre  que  vous  avez  écrit  de  la  Pratique 
des  cérémonies  des  messes  pontificales ,  ayant 
été  présenté  à  Messcigneurs  de  l'assemblée  ,  ne 
pouvait  manquer  de  leur  être  Irês-agréahle , 
tant  à  raison  d'i  mérite  cl  utilité  de  l'ouvrage, 
que  pour  le  respect  cl  autorité  de  Monseigneur 
l'archevêque  d'Arles,  votre  prélat ,  qm  en  a 
voulu  élre  le  parrain.  C  est  pourquoi  j'/s  ont 
désiré  que  je  voas  le  témoignasse  de  leur  part, 
comme  je  fuis  par  ces  lignes ,  et  m'ont  com- 
mandé aussi  de  vous  exhorter  de  le  mettre  au 
plus  tôt  en  lumière,  et  continuer  à  travailler 
de  même  sur  les  matines  et  vêpres  ponlific(des, 
et  les  offices  de  lu  semaine  sainte,  et  autres 
semblables  qui  se  rencontrent  datis  le  cours  de 
l'année,  pour  te  joindre  à  ce  qu'ils  apprennent 
que  vous  avez  déjà  écrit  des  grandes  messes 
parochiales  et  collégiales ,  et  le  faire  réimpri- 
mer tout  ensemble  en  un  même  volume  qui 
serve  de  directoire  à  tous  ceux  qui  sont  em- 
ployés à  servir  et  assister  les  prélats  dans  leurs 
fonctions  pontificales  ;  en  quoi  j'estime  que 
vous  ne  plaindrez  pas  votre  travail,  puisqu'il 
était  destiné  pour  recevoir  une  si  glorieuse  ré- 
compense qu'est  celle  de  l'approbation  de  cette 
auguste  compagnie, laquelle,  entre  autres  belles 
et  illustres  marques  qu'elle  a  données  de  sa 
piété  et  de  son  zèle  à  la  gloire  de  Dieu ,  a  en- 
core volontiers  embrassé  celle  occasion  d'en- 
tretenir et  augmenter  l'honneur  et  le  service 
des  autels,  et  la  splendeur  des  cérémonies  sa- 
crées qui  composent  le  culte  externe  de  ta  re- 
ligion. A  quoi  je  n'ai  rien  à  ajouter,  sinon 
qu'obéissant ,  comme  je  dois ,  à  ses  ordres  ,  et 
conspirant  à  tous  ses  senliments ,  je  le  fais 
particulièrement  en  l'estime  qu'elle  a  montré 
de  faire  de  votre  vertu,  et  suis, 
Monsieur, 

Yolre  très-affectionné  se 
Louis ,  évêque  de  | 
APansj  ce  io  décembre  iOio 


1279 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


1280 


':( 


rXTRAIT    DU    rnOCES-VERBAL    DB     l'aSSEMBLÉE    GÉNÉRALE    DO 
CLEHGÉ. 

Du  jeudi  dernier  jour  d'août  1656,   à  huit 
heures  du  malin,  Monseigneur  l'archevê- 
que de  Narbonne  président. 
Monsieur  l'abbé  de  Marmiesse,  promoteur, 
a  dit  que  monsieur  du  Molin  avait  été  prié 
par  l'assemblée  de  16i5  de  dresser  toutes  les 
cérémonies  de  l' Eglise  et  les  joindre  à  la  Messe 
pontificale  qu'il  lui  présenta  alors,  et  qu'à 
présent  il  serait  à  propos  de  le  prier  de  vou- 
loir achever  cet  ouvraqe. 

Sur  quoi  mondit  sieur  du  Molin  a  pris  la 
parole  et  a  dit  qu'il  était  prêt  à  obéira  tout 
ce  qu'il  plairait  à  la  compagnie  de  lui  ordon- 
ner, et  qu'il  la  priait  de  nommer  des  commis- 
saires pour  voir  si  l'ouvrage  qu'il  a  composé 
par  l'ordre  du  clergé  est  utile  à  l'Eglise.  Et 
elle  a  nommé  Monseigneur  l'évéque  de  Boulo- 
gne et  monsieur  Gentil. 

Du  vendredi  2'*  novembre  16o6,  à  huit  heu- 
res du  malin,  Monseigneur  l'archevêque 
de  Narbonne  président. 
Monseigneur  l'évéque  de  Boulogne  et  mon- 
sieur le  vidame  de  Reims  ont  dit  que  ,  suivant 
l'ordre  de  la  compagnie,  ils  avaient  lu  et  exa- 
miné le  livre  de  la  Pratique  des  cérémonies  de 
l'Eglise,  composé  par  monsieur  du  Molin  j 
lequel  étant  très-bien  fait  et  tiès-utile  à  Mes- 
seiqneurs  les  évéques  et  à  tous  les  ecclésiasti- 
ques,  il  serait  à  propos  de  le  faire  imprimer 
au  plus  tôt. 

Sur  quoi  l'assemblée  a  prié  mondit  sieur  du 
Molin  de  faire  imprimer  son  livre  des  cérémo- 
niis  de  l'Eglise,  et  ordonne  que  l'impression 
sera  faite  aux  dépens  du  clergé. 

Collât ionné  à  l'original  par  nous  secrétaires 
de  ladite  assemblée. 

L'abbé  de  YiLLàRS. 
L'abbé  de  Carbon. 

PRÉDICATION. 

(Cérémonial  des  é\Cviues,  1. 1,  c.  22.) 

1.  Comme  on  le  dit  à  l'arl.  Messe  pontifi- 
cale, quand  l'évéque  célèbre  solennellement, 
il  ne  convient  pas  du  lout  que  l'on  prêche, 
si  ce  n'est  l'évéque  lui-même,  ou  (lueique 
chanoine,  qui  daus  ce  cas  sert  à  l'évéque 
de  prêtre  assistant;  à  l'art.  Assistants  on 
indique  la  manière  dont  il  doit  le  l'aire. 

2.  Si  l'évéque  ne  célèbre  pas,  mais  assiste 
à  la  messe  chantée  par  un  autre  ,  quelqu'un 
des  clercs  qui  en  soit  capable,  avec  la  per- 
mission de  l'évéque,  fera  le  discours  ;  il  aura 
le  camail  sur  le  rochet ,  ou  un  autre  habit 
canonial  propre  à  cette  église.  Si  c'est  un 
religieux ,  il  sera  vêtu  comme  il  l'est  ordi- 
nairement pour  prêcher.  Le  sermon  qu'on 
fait  pendant  la  messe  doit  régulièrement  avoir 
pour  objet  l'Evangile  du  jour.  Quel  que  soit 
le  prédicateur ,  quand  l'Evangile  est  fini,  il 
sera  conduit  par  le  cérémoniaire,  après  les 
saints  requis,  auprès  de  l'évéque,  à  qui  il 
baisera  la  main  ,  à   genoux  s'il  n'est   pas 

.^""T^SI-e  Canon  du  Sacrauienlaire  du  saint  pape  Gélase 

coniineBce  ainsi  :  Ikcipit  Canon  actionis  :  Sursum  corda, 

,  ,BABEMUS)U>  iJoMiM'M  (Co(i .  Socram.,  p.  196).  Il  commence 

■    4oTBC'iue  iljus  l'aucien  Missel  des  Francs  avant  Charle- 


chanoine  ;  mais  un  chanoine  reste  debout, 
s'incline  profondément,  baise  la  main,  en- 
suite il  demande  la  bénédiction.  L'évéque  lui 
répond  :  «  Que  le  Soigneur  soit  dans  votre 
cœur  et  sur  vos  lèvres ,  afin  que  vous  annon- 
ciez dignement  et  avec  fruit  ses  paroles 
sainles.  Au  nom  du  Père  f,  et  du  Fils,  et  du 
Saint-Esprit.  Ainsi  soit-il.  » 

3.  Ayant  reçu  la  bénédiclion  de  l'évéque, 
il  lui  demande  les  indulgences  ;  l'évéque  lui 
accorde  celles  qui  sont  d'usage  ;  après  quoi, 
ayant  fait  les  saluls  requis,  il  se  retire  et  va 
à  l'ambon  ou  autre  lieu  destiné  à  cela;  il  y 
monte,  s'y  repose  un  moment  étant  cou- 
vert; bientôt  il  se  découvre,  fait  le  signe  de 
la  croix  et  récite  à  genoux  la  salutation  an- 
gélique  (et  non  le  liegina  cceli,  même  dans 
le  temps  pascal)  d'une  voix  intelligible  et 
d'un  ton  pieux  ;  ensuite  il  se  lève,  se  couvre 
et  commence  son  discours. 

h.  Pendant  la  prédication, lorsqu'il  adresse 
la  parole  à  l'évéque  ou  à  un  légat  qui  est 
présent ,  il  fait  une  profonde  inclination  de 
tête.  Après  le  sermon  il  est  découvert  et  à 
genoux  pendant  que  le  diacre  fait  la  confes- 
sion ;  quand  elle  est  finie  il  se  lève,  et,  de- 
bout au  lieu  même  où  il  a  prêché,  il  publie 
les  indulgences  accordées  par  l'évéque;  aus- 
sitôt il  descend  et  se  retire;  il  a  par  consé- 
quent dû  prévoir  et  savoir  de  mémoire  la 
manière  d'annoncer  les  indulgences. 

5.  S'il  doit  y  avoir  un  discours  extraor- 
dinaire comme  pour  la  publication  d'un  ju- 
bilé, pour  rendre  grâces  à  Dieu  de  quelque 
heureuse  nouvelle  ou  traité  d'alliance,  ou  à 
l'occasion  dupassagede  quelquegrand  prince 
et  autres  cas  semblables,  l'on  ne  doit  pas  prê- 
cher pendant  la  messe,  mais  quand  elle  est 
finie,  et  l'on  ne  demande  pas  la  bénédiclion. 

6.  11  en  est  de  même  si  l'on  prêche  à  la 
messe  pour  les  défunts,  ou  si  l'on  fait  l'éloge 
funèbre  de  quelque  grand  homme  ;  dans  ce 
cas  ,  dès  que  la  messe  est  finie,  avant  l'ab- 
soute, comme  il  est  dit  à  l'art.  Messe  ponti- 
ficale pour  les  défunts,  on  prêche  en  habit 
ordinaire. 

PRÉFACE. 

(Explication  du  P.  Lebrun.) 
§  I.  Du  nom,  de  l'antiquité,  et  du  nombre  des  Préfaces. 
Dans  les  plus  anciens  Sacramentaires  le 
Canon  commence  par  ces  mots  :  Elevez  vo» 
cœurs  (1).  C'est  là  ce  qu'on  appelle  la  Pré- 
face ,  qui  est  un  prélude  ou  une  inlroduclion 
aux  prières  du  Canon,  qui  est  appelé  par 
excellence  la  prière.  C'est  une  invitation  à 
élever  les  cœurs  à  Dieu  et  à  lui  rendre  des 
actions  de  grâces  pour  le  grand  miracle  qui 
va  s'opérer  par  la  consécration.  L'Eglise  ne 
fait  en  cela  qu'imiter  Jésus-Christ,  qui  com- 
mença par  rendre  grâces  à  son  Père  lorsqu'il 
voulut  ressusciter  Lazare ,  multiplier  les 
pains,  et  changer  du  pain  et  du  vin  en  son 
corps  el  en  son  sang.  Celte  invitation  à  éle- 
ver les  cœurs  et  à  rendre  grâces  à  Dieu  se 

magne  {Ibid.,  p.  429).  On  lit  aussi  dans  le  Catalogue  des 

fa|ies,  écrit  au  vi«-siècle,  que  le  Sanctus  était  dit  dans 
Action,  c'esl-à-dire  daus  le  Canon. 


_7 


IMI 


PRE 


PRE 


13»2 


trouve  dans  toutes  les  lilurgirs  des  Eglises  ; 
ce  (|ui  doit  faire  conclure  que  la  [)riiicipnlc 
partie  de  la  Préface  est  aussi  ancicjine  que 
IK^Iise;  car,  selon  le  principe  de  saint  Au- 
f;iislin  (1),  ce  qui  se  trouve  si  anciennement 
en  usage  dans  toutes  les  Eglises  doit  venir 
il  une  source  coniniunc,  qui  est  la  tradition 
.'Ijiosloliquc. 

Saint  (jyprien  cxplii|uait  ainsi  à  son  peu- 
ple pourquoi  l'on  invitait  à  élever  Jes  cœurs  : 
«  Ouand  nous  assistons  à  la  prière,  mes  Irès- 
cliers  frères  (2),  nous  devons  j  élrc  allen- 
lifs  et  nous  y  appli(iucr  de  tout  notre  cieur. 
Bannissons  toutes  les  pensées  de  la  chair  cl 
du  siècle,  cl  (jue  l'esprit  ne  s'applique  alors 
qu'à  ce  qu'il  doit  demander;  c'est  pour  ce 
sujet  que  le  prêtre,  avant  que  de  romrnencer 
la  prière,  prépare  l'espril  des  frères  par  C''tte 
Préface  :  Surstim  corda  {h levez  ros  cœurs', 
afin  que  le  peuple  soit  averti ,  par  sa  réponse 
niénic  :  Uahemus  ad  Iiominum  {Mous  les  te- 
nons élevés  vers  le  Seitjneur),  de  l'obligation 
qu'il  a  de  ne  s'occuper  que  de  Dieu  seul. 
Fermons  donc  le  cœur  à  tout  autre  qu'au 
Seigneur,  et  ne  laissons  pas  approcher  de 
nous  son  ennemi  dans  le  temps  que  nous  lui 
demandons  des  grâces.  » 

Les  Grecs  n'ont  qu'une  Préface.  Les  Latins 
en  ont  eu  ,  depuis  le  \i'  siècle  jusque  vers 
la  fin  du  xr,  de  différentes  prescjuc  pour  tou- 
tes les  léles  ,  dans  lesquelles  on  marquait  en 
peu  de  mois  le  caractère  du  mystère  ou  de  la 
iète  ,  pour  le  faire  entrer  dans  les  actions  de 
grâces  qu'on  voulait  rendre  à  Dieu.  Mais, 
vers  l'an  IlOD,  toutes  ces  Préfaces  furent 
réduites  à  dix  dans  la  plupart  des  liglises  :  à 
la  conunune,qui  se  trouve  dans  tous  les  plus 
anciens  Sacramenlaires,  et  à  neuf  autres, 
marquées  dans  une  lettre  altribuée  au  pape 
Pelage  ,.'t),  prédécesseur  de  saint  Grégoire, 
qui  est  citée  par  lo  Micrologue  ('i  ,  et  insérée 
dans  toutes  les  collections  de  Hurchard  {'o\ 
d'ives  de  (Chartres  ((>) ,  d'Anselme  (7)  et  de 
Gralien  (8;.  Ces  neuf  Prélaces,  qui ,  scion 
celle  lettre,  ont  toujours  clé  en  usage  dans 
l'Eglise  de  Rome,  sont  celles  de  Noël  ,  de 
l'Epiphanie, du  t'-arémc,  de  Pâques,  de  r.\s- 
cension,  de  la  Pcniccôle,  de  la  rrinité  ,  des 
Apôlres  el  de  la  Croix.  On  joignit  à  ces  Pré- 
faces celle  de  la  Vierge,  qu'on  croit  avoir 
été  approuvée  par  Urbain  II,  aux  conciles  de 
Plaisance  et  de  Clermonl,  l'an  1095.  Le  dé- 
cret n'est  pas  dans  les  conciles,  mais  il  est 
cité  par  Gralien  (9)  cjui  écrivait  cinquante 
ans  après.  Ce  sont  là  les  Préfaces  quo  l'E- 
glise de  Rome  a  conservées  jusqu'à  présent. 
Nous  expliquons  ici  la  commune  qui  se  dit 
chaque  jour. 

§  II.  Uubriqiie  et  remarques  sur  la  Pri^facc. 

1.  Le  prêtre  dit  :  Dominns  vobiscum,  sans 

(\)  Aug.  Episl.  ad  Januar.  c.  'Si. 

(2)  «  Ouando  aulom  siamus  ad  oraiioiietn,  fralres  ililcc- 
lissiuii,  vijîilare  el  incuriibere  ad  prcces  lolo  corde  dobe- 
mus.  CogiUlio  oimiis  carnalis  el  sacularis  aliscedal,  nec 
quidquam  luiic  animas  (luam  id  solum  cogilel.iiuod  |ireca- 
lur:  ideoelsacerdos,:iiiieoralioneni,pra?l'cUioiie(ii'X'niissa, 
parât  fralruiii  nunili's  diceiido  :  Siirsiim  corda,  ut,  duni  re- 
loondel  plebs  :  llaltcinus  ad  Domiiniin  ,  adiiioiu-alur  iiihil 
«liud  se  quani  Doiiiinuiiicogllare  dibero,  Claiidalur contra 
•dyersariuui  pcclus.  et  soli  Ueo  uateaL  nec  ad  se  Loslem 


se  tourner  comme  à  l'ordinaire  vers  le  peu- 
ple ;  cela  se  fail  pour  deux  raisons  :  la  pre- 
mière, qui  est  toute  naturelle  et  littérale, 
est  (]u'autrel'ois  ,  selon  les  anciennes  litur- 
gies de  saint  Jacques,  de  saint  Basile  et  de 
saint  Clirysoslotne,  on  fermait  les  portes  du 
sanctuaire  el  on  lirait  des  rideaux  avant  la 
Préface;  de  sorte  (jue  le  prêtre  qui,  aux  au- 
tres salulalions,  se  tourne  vers  le  peuple 
pour  le  regarder,  comme  l'on  fail  quand  on 
se  salue,  se  ser.iil  tourné  ici  inutilement, 
puisqu'il  n'aurait  eu  devant  les  yeux  que 
des  rideaux  el  des  portes.  On  voit  encore  un 
reste  de  cet  usage  dans  plusieurs  églises  la- 
lines ,  oîi  l'on  lire  des  rideaux  de  chaque  cAlé 
du  sanctuaire.  La  seconde  raison,  qui  est 
mystérieuse,  el  (|ui  fail  continuer  l'usage  de 
ne  pas  se  tourner,  est  que,  comme  on  l'a  dit 
plus  haut,  le  prêtre  a  jiris  pour  ainsi  dire 
congé  du  peuple,  en  disant:  Priez  pour  moi, 
mes  frères,  el  (|u'il  se  regarde  conune  dans  le 
saint  des  saints,  où  le  peuple  ne  se  trouve  pas 
'2.  Il  élève  les  mains  en  disant  :  Sursum 
corda.  Tous  les  anciens  .Missels  el  les  an- 
ciens Ordinaires  de  Cluni,  de  Clteaux,  de 
Prémontré,  etc.,  recommandeni  celle  ac- 
tion, pour  joindre  en  même  temps  l'exhor- 
talion  à  élever  les  cœurs  avec  le  signe  cxlé- 
rieur  de  celle  élévation. 

3.  Lors(|u'il  dit  :  Gralias  arjamus,  etc.,  il 
joint  les  mains  el  élève  les  yeux  au  ciel, 
pour  exprimer  par  ce  gesle,  autant  qu'il  lui 
est  possible,  le  désir  qu'il  a  de  rendre  à  Dieu 
ses  actions  de  grâces. 

4.  Hès  que  le  prêtre  a  dit:  Grattas  aga- 
mus,  si  le  clergé  n'est  pas  déjà  tourné  vers 
l'autel  depuis  la  On  de  la  Secrète,  ainsi  que 
cela  se  pr.ilique  selon  l'usage  runiain  ,  il 
s'y  tourne  pour  dire  :  Dijuiim  et  jitslum  est. 
Le  Cérémonial  ancien  el  nouveau  de  Paris  le 
mariiue  ainsi;  et  daits  quelques  églises, 
comme  à  Sainl-Magloire,  le  clergé  prévient 
le  temps  marqué  par  le  Cérémonial,  el  se 
tourne  dès  que  le  prêlre  dil  lo  mot  Gralias. 
En  divers  lieux  de  la  province  de  Reims,  le 
prêlre  el  les  assistants  se  mettaient  à  ge- 
noux (10).  Un  nonce  du  pape  le  trouva  mau- 
vais, parce  qu'en  effet  ces  mois  de  la  Pré- 
face ne  déterminent  pas  plus  que  les  suivants 
à  celle  posture;  ccpendanl  on  s'y  mel  encore 
à  .\miens,  el  l'on  n'ose  blâmer  ce  qui  se  fail 
avec  pièlé. 

5.  Après  qu'on  a  répondu  :  Dignum  etjus- 
lum  est,  le  pre'lre,  lemml  les  mnins  élevés  et 
étindiies,  poursuit  la  Préface  d'une  voix  con- 
venable et  intelligible,  cest-à-dire,  qu'aux 
messes  basses  il  poursuit  d'un  Ion  à  se  faire 
enlendre  des  assistants,  et  qu'à  la  messe 
haute  il  continue  à  chanter;  car  la  rubrique 
marque  expressément  qu'aux  messes  solen- 

lempore  orationls  adiré  palialur.  »  Cypr.  de  Oral.  Dont. 
(ô)  Coiic.  loin.  IV. 

(4)  Micr.  c.  60 

(5)  Itiircli.  1.  l'.i.  c.  G9. 
((■>)  \\o.  \t  II,  c.  77. 
(7)  Ans  1.7,  c.  lit. 

(8i  Pe  Cons.  dist.  i,  n.  li. 

(9)  Gralian.  dist.  70,  caii.  Saiiclnrwn. 

(10)  foi/.  Meui'ier,  Sermons  mr  lu  messe,  el  M.  do  Yort. 
loui.  I.  0.  135, 


1285 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


1-2S4 


ncllcs  le  préfre  doil  chanter  la  Préface  et  le 
Paler.  Ca  n"'  suffit  pour  condamner  l'usage, 
ou  plutôt  l'abus  tirs  églises  où  le  célébrant 
(ait  chauler  la  Préface  et  le  Pater  par  l'or- 
gue (1).  La  Préface  doil  être  entendue  de 
(oute  l'assemblée,  parce  que  c'est  une  exhor- 
tation mutuelle  du  prêtre  et  du  peuple  à 
rendre  iirâccs  à  Dieu,  à  qui  l'on  demande 
de  pouvoir  joindre  nos  voix  avec  celles  dos 
anges  ,  pour  dire  tous  ensemble  :  Saint , 
saint,  etc. 

§  III.  ExpUcalion  de  la  Préface  ordinairo. 

Que    le    Seigneur       Dominusvobiscum; 


confessione  dicentes. 
Sanclus,  etc. 


soit  avec  vous  ; 

Qu'il  soit  aussi 
avec  votre  esprit. 

Elevez  vos  cœurs. 

Nous  les  tenons 
élevés  vers  le  Sei- 
gneur. 

Rendons  grâces  au 
Seigneur  notre  Dieu. 

Cela  est  digne  et 
'uste. 

Il  est  vraiment  di- 
gne et  juste,  équita- 
ble et  salutaire  ,  de 
vous  rendre  grâces  en 
tout  tenips  et  en  tous 
lieux,  Seigneur  saint. 
Père  tout-puissant, 
Dieu  éternel,  par  Jé- 
sus-Christ Noire-Sei- 
gneur, parqui  les  an- 
ges louent  votre  divi- 
ne majesté,  les  domi- 
nations l'adorent,  les 
puissances  la  révè- 
rent eu  tremblant, 
les  cieuxet  les  vertus 
des  cieux,  et  les  bien- 
heureux séraphins  eu 
célèbrent  tous  ensem- 
ble la  gloire  avec  des 


Et  cum  spiritu  tuo. 

Sursum  corda. 
Habemus  ad  Domi- 
num. 

Gratias       agamus 
Domino  Dec  nostro. 
Dignum  et  juslum 

est. 

Vere  dignum  et  jus- 
tum  est,  acquum  et 
salutare  ,  nos  tibi 
sempcr  elubique  gra- 
tias agere ,  Domine 
saiicte,  Pater  omnipo- 
tens,ffiterneDeus,  per 
Christum  Dominum 
nostrum  ;  per  qucm 
majoslatem  tuam 
laudant  angeli,  ado- 
rant dominalioncs, 
tremunl  potestates, 
cceli  cœlorumque  vir- 
tutcs  ac  beata  séra- 
phin) socia  exsultatio- 
ne  concélébrant.  Cum 
quibus  et  nosti'as  vo- 
ces  ut  admitli  jubeas 
deprecamur,  suppliai 


(1)  Je  ne  puis  m'empêcher  de  marquer  ici  la  surprise 
où  JM  lus  d'euiendre,  eu  plusieurs  églises  (J'Allenugiie  et 
de  Flandre  (juillet  et  août  1714),  'que  le  célébr.int  ne 
cliautail  que  les  deux  ou  trois  premiers  mois  de  la  Prélace, 
que  l'orgue  imursuivaii  et  CBnliuuail  Ji  jouer  pendaut  que 
le  prêtre  récîlait  tout  bas  le  reste  do  la  Prélace  et  le  Ca- 
non, après  quoi  il  interrompait  l'orgue  en  disant  :  Per 
omiiia  sœcuUi  sœculnrmn,  et  cessait  tout  d'un  coup  après 
avoir  commencé  le  Palrr,  pour  avancerloul  bas,  et  céder 
le  chant  au  jeu  d'ort;ue.  Il  y  a  liinf;iemps  (jue  cet  abus  a 
commencé  en  Alleniii};ne  et  qu'il  y  a  été  condamné.  Le 
concile  de  Bàle,  eu  1131,  orilonri;i  que  ceux  qui  conlinuc- 
raient  cet  aliiis  se  raient  pums:  /l/w/siini  aliqiinrjun  cccleniii- 
rum,  in  quibus  Qiedoin  cnuu  Ukim,  '/hoi/  e.a  siiinloltim  et 
couj'essiu  flan  iiusdir,   non  coi»;  li'lt'  hsi/iil'  tut  jiuetn  can- 

latnr,  aul  Pidi'dlio  scu  Oiatiu  iloiniiiicu  obinill  lur Abo- 

lenles  sliiluiiiins  ni  qui  in  liis  Irim^iireuor  iuvenins  fiierit,  a 
siio  supeiioit'  dcbili'  casliin'lur.  Si'ss.  :21,  n.  8.  (C.onc.  lom. 
XII,  eol.  Soi.)  l.'Agfudù  de  Spire  de  lai 2  reconnmnde 
au  prêtre  de  chanter  jusqu'au  l>Out  la  Préface  et  l'Orai- 
son dominicale...  Ul  vos  ipsi  Prcrl'atiomm  el  Oralionem 
doimnicmn,  nisi  jirqens  uccessilas  i'xeijenl,ad  finem  canle- 
lis.  Le  concile  de  Cologne  re|ir.  ^ente  (pie  c'est  une  mau- 
\:iise  conluine  de  quelques  é.;,'lisesd'omiilre  on  d'abr.'ger 
le  chant  de  l'Iipîlre,  dn  Syniliule  dv  la  loi,  de  la  Préface, 
et  jU  firter  ;  c'e.st  pourquoi  i!  ordonne  de  chanter  dis- 
linclenieni  et  intelligiblement  toutes  ces  parties  de  la 
luesse,  à  moins  qu'une  cause  importante  n'obligeât  d'a- 


transporls    de     joie. 

Nous     vous     prions 

d'accorder    que     nos 

voix  soient  jointes  aux  leurs  ,  et  que  nous 

disions  humblement  avec  eux:  Saint,  etc. 

DoMiNUs  voBiscuM,  ctc.  Ccs  parolcs  sont 
une  salutation  et  un  souhait  dont  un  a  vu 
ailleurs  l'origine  et  l'explicalion.  Le  préire  le 
fait  ici,  parce  qu'un  nouvel  effort  pour  s'élever 
vers  le  ciel  demande  un  nouveau  secours  de 
Dieu.  Le  prêtre  et  le  peuple  se  le  souhaitent 
mutuellement.  Avec  ce  secours,  le  prêtre 
demaiule   que  les  cœurs  s'élèvent  en  haut. 

SuRMiM  CORDA.  EUvez  vos  cœurs.  Il  est 
temps,  dit  saint  Cyrille  (2),  que  nos  cœurs 
se  portent  vers  le  ciel,  afin  qu'ils  soient  en 
la  présence  de  J)ieu,  qui  nous  a  donné  son 
Fils  pour  le  lui  offrir.  Saint  Chrysosto- 
nu!  (.3)  el  les  autres  Pères  de  l'Eglise  ont  sou- 
vent relevé  celle  admirable  invitation,  Sur- 
sum corda,  à  laquelle,  comme  remarque  saint 
Augustin  (V),  les  hommes  répandus  par  toute 
la  terre  réponilent  chaque  jour  : 

Habemus  ad  Domindm,  Nous  les  avons  élè- 
ves au  ^c/j/dCM?".  Cettedéclaration  universelle 
marijue  la  nécessité  de  réunir  toute  notre 
attention,  tous  les  désirs  de  nos  cœurs,  et 
tout  ce  (jui  peut  nous  élever  vers  Dieu  pour 
offrir  dignement  ce  grand  sacrifice.  Mais  di- 
sons-nous vrai  en  faisant  cette  réponse?  Et 
n'avons-nous  pas  lieu  de  nous  dire  ce  que 
disait  Anasiase  le  Sinaïte  au  vi'  siècle  (5)  : 
«  Que  fais-tu  cl  que  veux-tu  ?  Ton  âme  ne 
s'occupe  que  des  choses  temporelles  et  cor- 
ruptibles, el  lu  réponds  :  Je  la  tiens  élevée  au 
Seigneur.  » 

Gbatias  agamus...  Rendons  grâces  à  noire 
Dieu.  On  élève  le  cœur  à  Dieu  pour  lui  ren- 
dre grâces;  et  quand  ce  cœur  eU  vèrilable- 
menl  élevé  vers  Dieu,  quelle  joie  intérieure 
d'entendre  le  prêtre  vous  dire  :  Gratias  aga» 
mus  (  rendons  grâces  )  1  Suint  Augustin  sen- 
tait vivement  celle  voix ,  et  c'est  ce  qui  lui 
fait  dire  au  comte  Honoré  (G)  qu'il  connaîtrait 
la  grandeur  d((  cette  action  de  grâces  quand 
il  serait  baptisé. 

bréger  le  chant  :  Jain  et  illud  non  recte  fit  in  qnibusdam 
ecclesiix,  w  ob  cniilorum  et  organorum  concenlum,  omiltan- 
Inr  uul  (Iccurtenlur  en  qnœ  sùnl  pra'cipnn.  Cnjiis  qinu'ris 
sn.it,  n'cildlk)  Vi'iboium  pro\)l\eUcorum  aul  aposlalicuruin, 
qiiam  Emlalnm  vucttimts,  SqiHbolum  fidri,  Piœfiilio.  qum 
el  yruùuruin  uitio,  ulquc  Prccalio  domimca.  Quaiuubrem 
liœc  loin  (lisiinciif.siinc  uc  inlclligibUiler,  ni  cœtera  omiiia 
[si  Uimeii  tien  Irvis  drriti  lundi  cnusii  SHb.-,il)  decanlentur. 
Conc,  Colon,  an.  IS.ïB.  Voilà  assez  de  décrets.  Il  ne  resta 
qu'à  attendre  de  la  piété  des  supérieurs  et  de  l'altenlion 
des  é\  éques  qu'ils  soient  mis  en  pratique.  Il  y  a  lieu  d'es- 
liérer  qu'ils  seront  exécnlés  dans  ions  les  Étals  de  Soa 
Alte.sse  élecloraie  de  Cologne,  qui  a  tant  de  zèle  pour 
l'oflice  divin.  C'rst  la  principalement  oii  j'ai  vu  qu'on  no 
disait  (|ue  les  deux  [ireniiers  mots  du  Pater,  pour  laisser 
jouer  des  fanlaisies  à  l'orgue. 
(2)  Cyrill.  Hier  calech.  ."j. 

(5)  Chry.sosi.  IhiuiII.  àl  in  Genes.,  83  in  Epist.  ad  Hebr., 
18  in  11  ad  Coiinili.,  i  contra  Anom.,  etc. 

(4;  «  (.}uoiidie  p(  r  universuui  orbem  humaoum  genus 
una  penc  voce  respoudet  corda  se  hatlere  ad  Domiuuiu.  » 
Aug.  deveia  Rcliq.  c.  4. 

(ri)  S.  rm.  de  sciera  Synax. 

(6)  «  Ilinc  gratias  agiinus  Domino  Deo  nostro,  qiioil  .'st 
magnum  sacraiiieuluiu  in  sacrilicio  novi  Testanienli,  ipio  1 
ubi ,  etquando,  et  quoinodo  olTeralur,  cum  lueris  ba|ili7. 
lus,  iuveuies.  »  Au£.  epist.  iii),  ad  Uonorul.  c.  i9,  fi.  S' 


lîS" 


PRE 


PRE 


128G 


Alais  de  quoi  rondons-nous  prûi^os  à  Diou? 
Nous  lui  devons  rendre  grâces  de  ce  (juc 
nous  élevons  nos  cn!urs  en  liaul  ;  car  c'est 
l>ar  la  {jrâce  que  nous  cherchons,  que  nous 
goûlons  les  hicns  d'en  iiaut,  c'est-à-diro  que 
nous  désirons  les  biens  élernels.  Nous  lui 
rendons  {çrùces  de  lous  les  dons  que  nous 
avons  reçus,  puisque  lout  don  vient  du  Père 
des  lumières.  Nous  lui  rendons  grâces  prin- 
cipalement du  bienfait  de  l'incarnation,  qui 
nous  donne  lieu  de  lui  offrir  le  corps  de  Jésus- 
Christ  en  sar rificc  pour  la  rédemption  de  nos 
péchés.  Le  peuple  chiéiien  doit  èirc  trop  tou- 
ché de  ces  bienlails  pour  ne  pas  répondre 
avec  empressement  ; 

DiGNUM  ET  JUbTUM  EST.  Ccla  cst  digne  ci 
juslc.  Ces  paroles  ont  été  usitées  dans  les 
acclamations  du  peuple  (1)  ;  et  elles  n'ont 
jamais  été  dilcs  avec  tant  de  raison  qu'en  cet 
endroit. 

Diijnum  :  il  est  digne  de  louer  ce  qui  mé- 
rite les  louanges.  Dieu,  par  Us  car.ictères  de 
la  divinité,  exige  toutes  sortes  de  louanges 
cl  d'aclious  de  grâces;  il  est  donc  digue 
dune  âme  raisonnable  de  les  lui  rendre 

Justuin  :  mais  quand  les  grâces  reçues 
nous  engagent  à  rendre  ce  qui  e_'l  digne  , 
alors  cela  est  non-sculcmeiU  digne,  mais 
juste.  Or,  nous  sommes  innniuiinl  redeva- 
bles à  la  divine  majesté;  il  est  donc  digne  et 
juste  de  nous  répandre  en  actions  de  grâces. 
«  Dans  la  célébration  des  saints  mystères  , 
dit  saint  Augustin  (2;,  on  nous  avertit  de  te- 
nir nos  cœurs  élevés  à  Dieu,  nous  ne  le  pou- 
vons que  par  son  secours,  et  de  là  vient  notre 
obligation  de  rendre  grâces  à  Dieu  d'un  aussi 
grand  bien,  parce  qu'il  est  digue  et  juste  d'en 
conser\er  le  souvenir.  » 

VeRE  DIGNL'METJlISTUMEST.^QUt'M  ETSALU- 

Txnu.Jl  est  vruiincnl  digne  eijuslc,é(juitable  et 
salutaire.  Le  prèlre  approuve  et  ratifie  ce  qu'a 
dit  le  peuple,  qu'il  est  vcritablcment  digne  et 
juste  de  remercier  Dieu;  il  enchérit  encore  sur 
le  peuple,  et  il  ajoute  qu'il  est  même  équitable 
et  utile. 

ALquum  :  l'équité  fait  rendre  à  chacun  ce 
qui  lui  est  dû.  Nous  devons  inTinioient  à 
Dieu  l'ère,  Fils  cl  Saint-I<'.sprit,  et  l'action  de 
grâces  du  saint  sacrifice  nous  fait  rendre  ce 
qui  est  dû  aux  trois  divines  personnes  ,  à 
raison  de  leur  propriété  personnelle. 

Saliilare  :  le  (luatvième  et  dernier  molif 
pres>anl  qui  nous  engage  à  l'adion  de  grâ- 
ces, c'est  (ju'elle  tiousest  utile  elavanUigeuse. 
L'âme  trouve  son  avantage  et  son  salut  à 
rendre  à  Dieu  des  actions  de  grâces,  parce 
que  Dieu  se  plaîl  à  combler  de  grâces  ceux  qiii- 
le  remercient  de  celles  qu'il  leur  a  déjà  faites.' 
Il  esldonc  digne,  juste,  ei|uilable  cl  sihilaire. 

Nos  TIBI  SEMPER  ET  UBIQUE  GRATIAS  \GE«E, 

Domine  sancte  :  De  fou.-i  remercier  en  tout 
temps  et  en  tons  lieux,  Seigneur  eaint  :  \  ous, 

(1)  Lorsque  s.iiiu  Ausustiii,  iv^è  ùc.  soiv.inLe-clon2e  aixs, 
eng:igea  son  peuple  à  agréiT  cpi'il  ^p  dé.har^r.'kl  d.!s  ;iffji- 
res  Iciiiporellfs,  k  qii"»l  tlé^i,,lràl  tlér;idiri<i  |.mir  lui  suc- 
téiler  jpiès  sa  ni(irt,  l(>  piuilô  .lu  ^  hi-t-liuil  fuis  :  ('.(^la  est 
digue,  oila  esljiisu'.  A  popub  acciatnui.um  est  :  i'iKT.  fat; 
diclum  vicies  quiiiqiues  UliG^c.u  est,  justiu  est,  liictHm 
ttciesoaies.  (lui.  ei'isl.  215,  al.  110.) 

C2J  «  luler  sacra  Wiblena  eur  iijjjcre  aursuui  iubcnmr. 


Soigneur,  en  qui  lout  est  saint,  qui  êtes  la 
source  de  la  s.iinlelé. 

I'ateb  om.nip.iTexs  :  Vous  qui  êtes  le  Pire 
toiit-pui.<!sanl,  le  principe  et  l'origine  de  toute 
palernilé  dans  le  ciel  et  sur  la  terre. 

ilÎTERMc  Dei's:  '»  ous  qui  êtes  le  vrai  Diiu, 
le  Dii  u  (leniel,  sans  commencement  et  sans 
Gn.  llicn  de  plus  juste,  mais  en  même  temps 
rien  de  plus  salutaire  et  de  plus  avantageux 
pour  nous,  qui  subsistons  à  chaque  laomenl 
|iar  vos  bienlails,  ((ue  de  vous  rendre  conti- 
niiellemcnl  nos  trè^-huniblcs  actions  de 
grâces. 

Per  CnRisTU.M  DoMiNc.vi  NOSTRLM  :  Par 
Jcsus  -  Christ  Notre  -  Seigneur.  Comment 
pourrions-nous  vous  louer  dignement,  si 
nos  louanges  et  no>  aclions  de  grâces  ne  re- 
çoivent leur  dignité  et  leur  mérite  de  notre 
chef,  de  notre  médiateur,  qui  vous  en  rend 
lui-même  des  actions  de  grâces?  L'action  de 
grâces  doilaller  à  Dieu,  dit  saint  Tomas  (3), 
par  la  même  voie  par  laquelle  les  grâces 
nous  sont  venues;  et  comme  tous  les  biens 
nous  viennent  par  Jésus-Christ,  nos  actions 
de  grâces  doivent  aller  à  Dieu  le  Père  par 
Jésus -Cil  ri  si  Noire-Seigneur. 

Per  ql'em  majestatem  tuam  laudajit 
ANGEi.i  :  I  nr  qui  les  anges  louent  votre  di- 
vine majesté',  parce  que  c'est  en  lui  qu'ils  ont 
été  créés  {'t);  cl  que,  faisant  avec  les  hom- 
mes le  corps  entier  de  l'Kglise  de  Jésus- 
(^hrist,  ils  reçoivent  comme  eux  de  sa  pléni- 
tude, cl  en  tirent  comme  de  leur  chef  (5  toute 
Icursainleté,  tome  la  gloire  dont  ils  jouissent. 

Tous  ces  esprits  célestes  sont  dans  une 
adoration  eoninuelle  de  la  divine  iiuijeslc  : 
Adorant  DoiiiNATio>'Es,/Mrfonii'»in<ii>n,';.  Ceux 
des  es|irils  bienlieurcux  qui  tiennent  1p  qua- 
trième rang  ,  et  dont  le  [ouvoir  n'est  pas 
restreint  ,  parce  qu'ils  sont  au-dessus  des 
autres  anges  qui  agissent  dans  le  monde, 
reconnaissent  (juc  leur  pouvoir  n'est  autre 
chose  que  la  volonté  de  Dieu  même  ,  et  ils 
nf/orenNempirc  absolu  que  Dieu,  qui  fait 
la  volonté  de  ceux  qui  le  craignent  ((ij,  exerce 
sur  l'univers. 

Tremlnt  potestates;  les  puissances  ,  qui 
font  trembler  lesdèinons,  et  qui  les  empêchent 
d'exercer  coutro  nous  toute  leur  malice  , 
tremblent  elles-niêmes ,  non  par  quelques 
crainles,  mais  par  leurs  très-profonds  res- 
pects. 

COELI  COEEORt'MQCE  VIRTUTES  AC  BEATA    ■  E- 

RiPHiM.  £<•»•  cieuT  ei  les  vertus  des  deux ,  et 
les  biinhi  ureu.T  séraphins;  c'est-à-dire  tons 
les  espriis  bienheureux...  L  Ecriture  sainte 
a  noiiiiiié  neuf  riioîiirs  d  anges  ,  qui  ont  été 
remarqués  et  distingues  eu  trois  hiérarchies 
par  les  Pères;  et  l'on  peut  voir  dans  Ezéchiel 
ces  trois  oidres  ou  ces  trois  hiérarchies 
marqués  par  trois  rangs  de  pierres  précieu- 
ses ,  au  milieu  desquelles   Lucifer  avait  été 

ipso  adjuvante  1(1  valcnius,  et  ideo  sequilur,  ul  de  hoc 
laulo  lioiioD'JuiliioDoo  gralias  agamiis,  quia  hoc  dignuni, 
Luc  ju^limi  isl  reeerdjH'i.»  Augusl.  de  Boiio  viduHalis. 

(3)  l.i  e.  1  ad  Rom.  I.tI.  3. 

(i)  le  i|sti  ouudilaauul  uuivrr&a  in  cœlts,  sive  llirou]  , 
sive  (lu»ii:ialioucs,  etc.  (  uLoss.  i ,  16. 

(;>>)  Opiri  aiuiuï  priuciiiatu»  el  polesLatis.  Colans.  ii,  10 

{13}  Yoluulaleiu  Umeulmiu  se  tacicL  tsaL  cxuv  19. 


1287 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


im 


placé  tout  éclatant  de  lumière.  Mais  comme 
l'Ecriture  ne  nomme  pas  toujours  ces  neuf 
chœurs,  l'Eglise  aussi  ne  les  nomme  pas  en 
particulier  ;  et,  pour  les  renfermer  tous  d'une 
m;inière  plus  générale,  elle  nous  fait  dire  ici  : 
Les  deux  et  les  vertus  des  deux,  et  les  bien- 
heureux séraphins. 

Les  deux  sont  tous  les  citoyens  célesles, 
tous  les  esprits  bienheureux  ,  comme  nous 
disons  le  monde  pour  exprimer  les  habitants 
du  monde. 

Les  vertus  des  deux  (1) ,  ce  sont,  parmi  ces 
bienheureux  esprits ,  ceux  qui  exercent  de 
plus  grandes  merveilles  ;  et  les  séraphins  sont 
ceux  qui  par  leur  amour  excellent  au-dessus 
de  tous  les  autres,  et  qui  par  là  méritent 
spécialement  d'être  appelés  bienheureux. 

SOCIA  EXSULTATIONE  CONCELEBRANT.  ToUS 

ces  saints  anges  joignent  leur  voix  pour  louer 
et  pour  adorer  Dieu;  et  quelles  sont  leurs 
voix  et  leurs  louanges?  C'est,  comme  dit 
saint  Grégoire  ,  l'admiration  continuelle  où 
ils  sont  à  la  vue  de  ses  grandeurs  ineffables, 
qu'ils  célèbrent  d'une  commune  joie.  Nos 
voix,  qui  vont  jusqu'à  Pieu,  sont  aussi  nos 
admirations  et  nos  désirs;  et  si,  en  pronon- 
çant les  saints  cantiques  ,  nos  esprits  et  nos 
cœurs  n'accompagnent  pas  nos  paroles,  nous 
demeurons  muets  lorsque  nous  croyons  par- 
ler bien  haut.  Il  faut  donc  louer  Dieu  par 
nos  admirations,  par  notre  joie  intérieure, 
par  nos  désirs,  par  notre  amour,  comme  les 
saints  anges. 

CUM  QUIBUS  ET  NOSTRAS  VOCES  UT  ADMITTl 
JCBEAS  DEPRECAMUH  :  AvCC  Usqucls  flOUS  VOUS 

prions  d'ordonner  que  nos  voix  soient  jointes. 
Nous  ne  pouvons  rien  souhaiter  de  plus 
avantageux  que  d'être  unis  aux  saints  an- 
ges pour  louer  Dieu  avec  eux.  Mais  quel 
rapport  entre  des  esprits  si  purs  et  de  mal- 
heureux pécheurs?  Quelle  proportion  entre 
les  louanges  continuelles  des  saints  anges, 
qui  ne  souffrent  point  de  distraction,  et  nos 
prières  si  faibles,  si  interrompues,  et  qui 
sont  souvent  des  sujets  de  gémissements  et 
de  larmes?  Nous  n'avons  garde  de  nous  con- 
fier à  nous-mêffies ,  et  de  croire  que  nous 
pouvons  mériter  d'unir  nos  voix  à  celles  des 
anges;  c'est  pourquoi  nous  demandons  que  , 
par  l'ordre  et  la  grâce  de  Dieu,  qui  rend 
dignes  ceux  qui  étaient  indignes,  et  qui  peut 
tout  ce  qu'il  veut,  nous  puissions  être  admis 
à  une  si  excellente  société. 

ScppLici  coNKESsiONE  DicENTES  :  Eli  disant 
humblement  avec  eux.  Cette  union  aux  anges, 
qui  nous  est  si  glorieuse,  n'empêche  pas 
que  nous  ne  nous  tenions  dans  l'humilité  qui 
convient  à  des  suppliants,  et  que  nous  ne 
protestions,  lors  même  que  nous  louons  Dieu, 
que  nous  sommes  indignes  de  le  louer  et  de 
chanter  la  glorification  suivante  :  car  nous 
savons  que  Dieu  a  rejeté  les  louanges  des 
pécheurs  (2)  et  que  Jésus-Christ  imposa  si- 
lence (3)  avec  mépris  et  menace  au  démon 
qui  lui  disait  :  Vous  êtes  le  Saint  de  Dieu. 

(1)  L:uKlate  eum,  oninrs  angeli  ejus  ;  laudate  eum,  om- 
nés  virliiivs  fjus.  Psul.  cXLviii,  2. 

{'2)  iVc.aioii  dixii  Deus  :  <Juare  tu  enarras  jusiilias 
ttitial  l'sul.  xLix.  16. 


PRÉPARATION. 


(Trailé  des  SS.  Mystères,  de  CoHei.) 
I.    DES  DISPOSITIONS  DU  CORPS. 

1.  Corporis  mundities  certis  opposita  fœdita- 
libus.  —  2.  Régula  prima  ,  circa  lepram  , 
sanguinis  fluxum,  menstrua.  —  3.  Régula 
secunda  ,  circa  illusiones  noclurnas  :  ha- 
rum  genus  multiplex.  —  k.  Régula  tertia, 
circa  conlinentiamconjugalem  commun  ioni 
praîviam.  —  o.  Recenscntur  thèses  duae, 
quarum  posterior  a  theologis  dubium  an  a 
daîmonibus  édita  sit. 

1.  Cœterœ  ,  prœter  jejunium  (  Vid.  Jeune)  , 
corporis  dispositiones  in  ordine  ad  celebralio- 
nem  missœ,  et  ad  ipsam  fidelium  communiunein 
in  prœsenti  minime  prœtermiltendam  ,  consi- 
stunt  in  decenti  quadam  ejusdem  corporis 
munditia.  Hœcporro  iis  opponitur  fœditatibus 
quœ  humanum  corpus  inquinant ,  tit  iepra  , 
fluxus  sanguinis  ,  tnenstrua  infirmitas  ,  prœ- 
sertim  aulem  conjugalis  actus,  et  pollutio  non 
plene  volunlaria  :  quœ  enim  vel  in  se  vel  in 
causa  perfecte  libéra  est,  a  communione  arcet, 
non  semis  ac  aliud  quodcunque  peccatum;  imo 
plusquam  lethalia  plura,  quia  gravior  est  et 
adhœsiva  magis,  ut  docet  D.  Thomas. 

An  vero  immunditiœ  illœ  a  mensa  Domint 
arcere  non  debeant,  hinc  dubitaium  est,  quod 
et  filii  Israël  paschalem  agnum  renibus  accin- 
ctis  comedere  juberentur  ;  et  Achimelech  su- 
cer dos  panes  proposilionis  non  ante  David  ac 
sociis  ejus  tradere  voluerit,  quam  sibi  consta- 
rel  eos  maxime  a  mulieribus  mundos  esse.  Si 
enim  lanta  ad  figuram  opus  erat  munditie, 
quanta  ad  realitalem  opus  erit  ?  De  his  se- 
quentes  statuimus  régulas. 

2.  Régula  i.  Lepra,  sanguinis  fluxus,  men- 
strua infirmitas  ,  et  alla  id  genus,  quœ  sine 
patientis  culpa  eveniunt,  per  se  nonprohibenl 
ab  eucharistia. 

Ratio  est  1°  quia  hujusmodi  labes  non  ob- 
stant  verœ  devotioni,  quœ  summa  est  ad  com- 
munionem  dispositio ;  2"  quia  iis  infecli  mise- 
ratione  digniores  sunt  quam  pœna  ;  nec  sibi 
solutium  majus  habcre  possunt ,  qui  laboranl 
et  onerati  sunt,  quam  a  tenero  afflictorum  con- 
solntore:  3  quia  id  innuit  Christus  ipse  ,  eum 
débiles  et  claudos,  modo  nuptiali  veste  induit 
essenl,  ad  convivium  invitavit. 

Neque  nocet  judaicœ  munditiœ  prœccptum 
circa  panes  propositionis;  quia  alia  est  anti- 
quœ,  alia  novœ  legis  conditio.  Jttic  prœcipue 
imperari  videbatur  exterior  mundities  ;  hic  ea 
imprimis  requiritur  animi  ac  cordis  purilas 
quam  prœfigurarunt  teges  Mosaicœ. 

Neque  etiam  obest  quod  Grœci  feminas  a 
sacra  synaxi  abigunt  menstrui  ac  puerperii 
temporibus.  Alia  est  enim  Ecclesiœ  latinœ 
praxis,  eaque  potior  et  œquitati  naturalicon- 
sentanea  magis,  quia  rem  quœ  culpa  caret, 
in  damnum  vocari  nonconvenit.  UndeS.Gre- 
gorius  Magnus  (4)  :  Sanclœ  commnnionis 
mysterium  in  eisdem  mcnstruorum  diebus 

(3)  Scioqui  sis,  SanctusDei.  Etcomniinalusest  ei  Jésus, 
dicens  ;  Olïmutesce.  Marc,  i,  24  :  Lur.  iv,  33. 

(i)  ».  Greg.  Mag.lib.  ii,  episL,  6i,  alias  31,  tom.  Il 


1280 


PRE 


raE 


«90 


percipere  non  dobct  niulior  prohibcri.  Si 
aulftii  ex  vpncralionc  Mi;ii;na  pcn  iperc  non 
pra'siiinil ,  laudanda  est;  scd  si  pcrccpcrit, 
non  jiulicanda. 

.Si  f/uis  lamen  ex  Iranseuntc  morbo  eo  nsque 
firiliiis  sic  Ht  nonnihil  iiijiciat  horroris,  sntius 
eril  ul  ad  (lies  (\li<iuot  comimmionem  différât, 
fii'si  t)inritm  excludnl  spirilualts  nécessitas. 

•i.  lU'^ula  II.  Nocturna  illusio,  tuin  in  se, 
tum  in  causa  inculpahilis  ,  non  obslal  per  se 
cummuiiioni  :  an  obstet  ex  congruilate  el  de- 
coro  contioverdtHr. 

Italio  priimr  parlis  hœc  est,  quod  ad  com- 
iniini(jnnn  siifficiat  stiilus  graliir  cum  devo- 
tiune  iilonea  :  iteiilrnin  porru  per  se  excludunt 
hiijiismudi  illusiones;  quœ  non  raro  ex  aniiiiis 
ceu  somiiia  r/fuyinnt. 

Imo  e<e  spirilus  neqtiam  illusiones  conlemni 
dehent,  si  udvcrtalur  cas  polissimuin  inqruere 
ciim  quis  ad  eucliari.'iliam  accedere  dccrevit. 
(Juti  de  re  teqatur  historia  quani  refert  Cas- 
iianus,  coltatiune  22,  cap.  G. 

Ralio  secundœ  partis  desumitur  ex  auctori- 
latc  S.  Tlintmv ,  qui  sic  loquitur  :  Noclunia 
pollulio  es  quadain  decciilia  iinpedil  suinp- 
lioiicin  eucliarisliic  quaiiliiin  ad  duo,  quorum 
uiiuin  seiiipcr  aixidil ,  scilicel  quicduin  Hrdi- 
tas  corporalis  cuiii  qiia  propler  revcrcnliaiu 
sacraiiicnli  non  dccel  .ni  allarc  accedere... 
Aliud  .-luteni  est  cvagatio  mentis,  quic  scqiii- 
tur  pollulioncmnoclurnam,  pra'cipuequando 
cum  tiirpi  imaginalionc  conliM{;it.  Hoc  tamen 
impcdimenldin,  quod  ex  congruilalc  pruvc- 
nil,  postpoiii  dcbcl  propler  aiiquam  neccssi- 
t.item  ,  ul  si  fortasse  feslus  dics  exigit;  aut 
exhibcrc  minislorinm  pro  eo  quod  saceidos 
alius  dcest  ipsa  nécessitas  compellil(l)  ;  ubi 
S.  doclor  mit  lus  loquitur  quant  in  \,  dist.  1  , 
art.  3,  quœst.  2  ;  i7;i  enim  reninlis  culpœ  reum 
faccre  videtiir,  qui  in  hoc  statu  sine  necessi- 
tate  ad  eucharistiam  accedil;  quia,  inquit, 
videlur  non  exhiberc  dcbitam  rcvcrcnliam 
sacramcnto,  peccat  vcnialilcr. 

Veruni  hnior  opinio  cominunis,  eique  nemo 
non  adharrrc  fidtnler  potesl ,  cum  rubricis 
quœ  sic  Itabent,  lit.  9,  «.  3  :  Si  c^rlum  est 
ipollutionem  nocturnam)  evenisse  ex  nalurali 
causa  ,  aut  ex  diabolica  illusione ,  polist 
conitnunicare  cl  celobrare  ,  nisi  ex  illa  cor- 
poris  commotione  lanta  evenerit  perturbalio 
mcnlis  ut  abslincndum  videatur. 

Neque  liinc  recedil  S.  Gregorius  Magnus  in 
responsione  ad  undecimam  sancti  Auguslini 
Anglorum  episcopi  inlerrof/alionem,  ubi  sic  : 
In  illusione  valde  nucessaria  est  discretio, 
quia  valdc  pensari  débet  ex  qua  re  accidat 
menti  dormicntis  :  aliquando  enim  ex  cra- 
pula,  aliquando  ex  naturtc  supcrduilalc,  ali- 
quando ex  cogitatione  conlingit.  Kl  quidem 
cum  ex  natur;e  superfluilalc  vel  inlirmilale 
cveneril ,  omnimode  hœc  illusio  non  est  ti- 
nienda  :  quia  hanc  animus  nesciens  pcrlu- 
lisse  magis  dolondus  est  quam  fccisse.  Cum 
vero  ullra  modum  appetitus  gui»  in  sumon- 
dis  aliinenlis  rapitur,  ulque  idcirco  huniorum 
receptacula  gravantur,  liabel  animus  exinde 
aliquum  realum ,  non  tamen  usque  ad  pro- 

(t)  S.  Thomas,  m  p.,  q.  80,  an.  7,  in  corp. 
Dictionnaire  des  Rites  sacré».  II. 


hibitionem  pnrcipiendi  sarri  mysterii  vel 
niiss.iruin  solcnmia  cclcbrandi,  cum  fortasso 
aut  dics  restuscxigit,autexliiberi  mysteriuin, 
pro  co  quod  sncerdos  alius  in  loco  deest,  ipsa 
nécessitas  compellit.  Nain  si  adsunt  alii  qui 
impicrc  myslcrium  valeanl ,  illusio  per  cra- 
pulam  facl.i,  a  pcrceplione  quidem  sacri  my- 
sterii  proliibcre  non  débet  ,sed  ab  immola- 
lione  sacri  inysterii  absliiicri  ,  ut  arbitrer, 
humilitiT  debel),  si  tamen  dormicnlis  mea- 
tem  lurpis  in.aniii.ilio  non  concusscril.  Nam 
sont  ((iiibus  ita  picrumque  illusio  nascilur, 
ut  corum  animus  eli.im  in  somno  corporis 
positus,  turpibus  iiiiaginationibus  non  fœde- 
tur...  Si  vero  ex  turpi  cogitalione  vigilantis 
orilur  illusio  in  mente  dormicntis  ,  patel 
animo  suus  realus...  cini  quod  cogitavil 
sciciis,  boc  perlulil  nesnens.  En  itaque  tri- 
plex. Ht  ila  loquar,  illusionis  genus,  aliud  a 
naturœ  superfluitute;  el  istud ,  nisi  reliquerit 
phantasnuitu  quœ  animuin  fatiijent  et  dislra- 
hr.nl  ,  communionem  retardare  non  débet  ; 
aliud  a  levi  crapulu  ,  seu  ab  uliquanto  in  ali- 
mentis  excessu;  et  istud  quoque  communionem 
admitlit,  sed  non  celebrationem  missœ,  nisi  id 
aliqna  nécessitas  exitjal  ;  aliuddenique  in  gravi 
causa  grave  es^e  potest,  ideoque  ante  pœniten- 
lia  drlendum  est,  quam  ad  sacra  accedalur. 

Quœ  de  pollulione  in  somnis,  hœc  de  eadem, 
etiamsi  vigili  accidat,  dicta  sunto,  modo  el 
hœc  involunlaria  sit,  ut  esse  potest  quœ  ex 
turpibus  in  confessione  audilis  oriretur.  Ita 
Elbica  amoris  cki  concinil  Xat.  Alexander. 
lis  tamen  qui  lam  facile  moventur,  curanduin 
est,  si  passant,  ut  priui  sacris  operentur  quam 
lis  yacent  iinde  miseri  adeo  e/feclus  prodeunt; 
quin  et  aliquando  recrdendum  a  minislerio 
confessionis  :  de  quo  alibi  verba  faciemus. 

i.Ucgula  III.  Optnndumest  ut  qui  ad  saeram 
mcnsam  accedere  intendant,  aliquot  anteadie- 
bus  (ib  actu  conjugali  abstineant  :  hnud  tamen 
delinquunt  qui  regulam  hanc  prœlergrediun- 
tur,  seu  debitum  reddendo,  seu  eliam  exigend» 
solius  prolis  intuilu.  An  autem  hi  ex  congruo 
ab  cucharistia  abslincre  debeant,  judicanJunt 
ex  circumstantiis.  Paulo  severius  agendunt 
cum  illis  qui  solo  votuptatis  intuilu  operantur. 

Pars  prima  multiplici  astruitur  auctoritate. 
1°  enim  synodus  Illiberilawi ,  can.  3:  Omni» 
homo,  inquit,  anle  saeram  communionem  a 
propria  uxore  abstinerc  débet  tribus,  aut 
quatuor,  aut  oclo  diebus.  2  D.  Ilieronymus 
episl.  1,  expendens  idAposlolil  Corinllt.  vu: 
Nolite  fraudare  inviccm,  nisi  forte  ex  con- 
sensu  ad  lempus,  ut  vacctis  orationi ,  hœc  lo- 
quitur :  Quid  csl  majus  orare,  an  corpus 
Christi  accipere  ?  Ulique  accipere  corpus 
Chrisli.  Si  per  coilum  quod  minus  est  in>- 
pedilur,  niuito  magis  quod  majus  est.  Dixi— 
mus  in  voluminc  adversus  Jovinianum  panes 
proposilionis  ex  lege  non  puluisse  comedore 
David  et  socios  cjus ,  nisi  se  Iriduo  mundos 
a  mulieribus  respondissenl;  non  ulique  a 
morclricibus,  quod  damnabatur  a  Ice,  scd 
ab  uxoribus  quibus  licile  jungebantur.  Scio 
Roniaî  hanc  esse  consuetudinem  ,  ut  fidèles 
semper  corpus  Christi  accipiuul;  quod  neo 


il 


1^91 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


1-2!» 


rcprehendo,  nec  probo;  unusquisque  enim 
in  suo  sensu  abundet;  sed  ipsoraniconscien- 
ti;im  conveiiio.  Qui  codem  die  posl  coilutn 
communicant...  Qiiare  ad  martyres  iro  non 
audcntTQuarc  non  ingrediunlur  pcrlesias? 
An  nlius  in  publico,  aiius  in  domo  Christiis 
est?Quod  in  ccclesia  non  licet ,  nec  domi 
licet...  Abslineam  igitiir  me  paulispcr  ab 
uxoris  amplexu,  ut  amori  conjugis  nmorera 
Chrisli  prœferam.  Hic  responsio  noslra  tra- 
ditur,  et  solide  probalur. 

Idem  docet  S.  Carolus  Borromœus ,  Actor. 
part,  ir,  his  verbis  :  Praestantissimi  hujus  sa- 
cramenli  dignit.ss  hoc  postulat,  ut  qui  inalri- 
monio  juncti  sunt ,  aliquot  dies  a  concul)ilu 
Uxorum  abstineant.  Prœtverat,  imo  gravius 
guid  dizi  ante  statuerat  S.  Cœsnrius  Arelaten- 
sis  ,  serm.  88  ,  his  verbis  :  Anie  dics  pluros 
caslitatem  servale,  ul  cum  secura  conscienlia 
ad  altare  Dei  possilis  accedere. 

Negue  vero  alia  est  nostris  temporibns  Ec- 
clesiœ  Romanœ  praxis,  ut  liguet  ex  his  Inno- 
centa XI  verbis  in  Décréta  de  frcguentt  corn- 
munione,  an.  1679  .-  Cum  D.  Aposlolus  noiit 
(conjugalos)  invicem  [débita)  fraudai  i ,  nisi 
forte  ex  consensu  ad  tempus,  ut  vacent  ora- 
tioni;  eosserio  admoneant  [confessarii)  tante 
magis  ob  sacraiissimac  eucharistia;  reveren- 
tiam,  contiiientise  varandum. 

Secunda pars  aS.Gregorio  Magno  disertim 
tradilur  ;  sic  ille  citala  epist.  6V  ,  m  respon- 
sione  ad  decimam  August ini  inlcrrogationem  ; 
Oportet  légitima  carnis  copuia  utcausa  prolis 
sit,non  voluptatis...Si  quis  ergo  sua  conjuge, 
non  cupidiue  Toluptatis  caplus  ,  sed  solum- 
modo  libcrorum  creandorum  gratia,  ulitur, 
iste  profecto  de  ingressu  ecclesiœ,  seu  de  su- 
mondo  corporis  Uominici,  sanguinisque  my- 
slerio,  suo  est  relinquendus  judicio;  quia  a 
nobis  prohiberi  non  débet  accipere ,  qui  in 
igné  positus  nescit  ardcre. 

Idem  videtur  esse  sancti  Bonnventurœ  sen- 
sus  :  sic  enim  scribit  is  in  l ,  dist.  12,  g.  3, 
n.  90.  Raro  contingil  quod  horao  conjugatur 
[cum  iixare)  debitum  exigendo,  quin  sit  ali- 
qua  culpa.  Si  aulem  soium  redilendo  debi- 
tum. Tel  eliam  causa  prolis,  non  credo  qood 
debeal  a  (communione}  relrahi,  nisi  de  con- 
grue; sew,M«  loguittir  S.  Thomas  q.  80,  art.  7, 
secundum  congruilalem  ,  et  non  secundum 
recessitatem  ,  prœcipue  nimirum  ,  ul  censeo  , 
propter  distrartionem  mentis.  (Juangunm  vix 
cerli  g^iid  eu  de  rc  constitui  potesl  ;  guandu- 
quidem  conslet  esse  prœsertim  e  feminis  non 
paueas,  quœ  una  Dei  timoré  debitum  nddant, 
quusdam  etiam  quœ  cum  summa  molcslia  ;  has 
autem  ex  lorpore  el  evagatione  mentis  ad  sa- 
cra inhabiles  fieri  nemo  facile  judicaverit. 
Adde  quod  plures  forent ,  guibus  oh  virorum 
internperantiam  perdiu  a  communione  absli- 
nendum  esset. 

Teriiœ  parti  sua  constat  veritas  ex  his  ibi- 
dem S.  Gregorii  verbis  ;  Cum  non  amor  pro- 

(t)Non  potestis  roensse  Donoini  participes  esse,  et 
mensBB  daemoiiiorum.  I  Cor.  x.  Le  mot  metisa  signifie  ici  à 
l'égard  des  clii'éliens  ce  qu'il  signifiait  à  l'égard  des  idolâ- 
tres. €  Solemnior  erit  stalio  tua,  si  ad  arain  Dei  sieteris.  » 
Tertull.l.  de  Oral.,  pag.36.  «Non  merelurapud  Dei  altare 
nominari  ia  sacerdolumprece,  qui  ab  altari  sacerdotes  et 


crcandœ  sobolis,  sert  voluptas  dominatnr  in 
opère  comuiixlionis  ,  iiabenl  ronjuges  cliai!^ 
de  sua  commixlioitc  quod  dcfleant.  Aliundt 
certum  evagutionis  et  deleclntionis  carneœ 
spiritnm  gernnt,  qno  utcumque  «bsnrpii,  vix 
sutis  cœleslibus  adhœrere  possunt;  ergo  ,  ait 
S.  Thomas  eodem  art.  ad  2,  lune  prohiberi 
dcbcnt  ne  accédant  ad  boc  sacramentum. 

Algue  hinc  coltiges  guam  a  saniori  reccsse- 
rint  instiluto  ,  qui  hanc  olim  emisere  propo- 
sitionem:  Communie  muUo  mugis  consulenda 
est  conjugalis  ipso  die  copulae  habilœ  causa 
voluptalis.  Sed  heu!  guanto  erravit  atrocius 
qui  islam  hanc  non  erubnit  proferre  :  Gonsu- 
lendum  est  saccrdoli  et  laico,  ipso  die  volnn- 
lariae  pollutionis  ,  fornicationis  ,  adultcni , 
immo  et  pcccali  contra  naturam,  ad  sacratn 
inensam  accedere  ,  dummodo  doleanl  et  con- 
fiteaniur.  Isiane  theologus  evomuit,  an  dœ- 
mon  abyssi? 

Cœteras  animi  corporisque  dispositiones, 
qu>bus  instruclos  esse  oporleat,  qui  ad  san- 
ctam  synaxim  accedunt,  consuUi  prœtermitti- 
tnus,  quia  nihil  habent  difficultatis  :  hic  aulem 
eo  tuntum  scrutari  proposilum  est,  quœ  mo- 
ram  injicere  possint. 

11.    PRÉPARATION  DE    l'aUTEL. 

1.  Antiquité  des  autels.  —  2.  Autel  fixe  et 
portatif.  —  3.  Nécessité  de  l'un  ou  de  l'au- 
tre. —  4.  Un  autel  doit-il  être  consacré, 
et  par  qui?  —  5.  F  faut-il  des  reliques?  — 
6.  Abus  à  éviter.  —  7.  Divers  cas  dans  les- 
quels un  autel  perd  on  retient  sa  consécra- 
tion. —  8.  Difficidtés  sur  la  fraction  du 
sépulcre. — 9.  Quand  l'autel  est  violé,  l'é- 
glise l'est-elle  aussi?  —  10.  L''S  nappes  d'au- 
tel sont-elles  de  précepte  rigoureux  pour  le 
nombre,  —  11.  poitr  ta  bénédiction.  — 
12.  pour  la  matière,  —  13.  pour  la  pro- 
preté.— 14.  Faut-il  sur  l'autel  une  croix 
avec  l'image  du  crucifix?  —  15  En  faut-il 
une  guand  le  sainl  sacrement  est  exposé  ? 
—  10.  Peut-on,  en  certain  cas,  célébrer  sans 
croix  sur  l'autel?  —  J7  La  lumière  très- 
nécessaire  pendant  la  célébration  du  sacri- 
fice.—i8.  Faut-ildelacire?—i9.  Nombre 
des  cierges.  —  20.  Troi»  oOservations  sur 
cette  matière. 

1.  Si  nous  faisions  ici  un  traité  général  du 
sacrifice,  nous  ne  manquerions  pas  d'obser- 
ver que  les  autels  de  l'Eglise  catholique  sont 
de  la  plus  haute  antiquité  (I)  ;  que  leur  con- 
sécration, si  odieuse  aux  prolestants,  a  été 
en  usage  dans  les  siècles  les  plus  purs  (2); 
qu'à  raison  d'eux-mêmes  ou  de  leurs  accom- 
pagnements, ils  ne  présentent  rien  à  un  es- 
prit éclairé  qui  ne  puisse  nourrir  sa  piété  et 
sa  religion;  que  l'autel  pris  en  soi  rappelle 
tout  naturellement  la  mémoire,  ou  do  la  table 
sainte  sur  laquelle  Jésus-Christ  Ot  sa  dernière 
cène  avec  ses  disciples,  ou  de  la  croix  à  la- 
quelle son  amour  pour  nous  l'attacha,  ou  du 

miiiislros  \oluit  avocare.  »  Cvprian  Ep.  65.  Vide  S.  Ire- 
naeiun,  lib.  iv,  cap.  3i;  Ailianis.  m  Fila  S.  Anlonii,  etc. 

(2)  Ailiati.is.  in  Apoloqin  ad  Cons/mifiiim;  Basilius  m 
ps.  ciii .  Euseb.  lib.  iv  de  Viia  Cottstaiumi,  el  iulra,  duo- 
bus  nct^  >eqq. 


12*13 


PRË 


PHB 


1201 


calvaire  doulourenx  surlequrl  il  voiilul  bien 
expirer  pour  les  hommes  ot  pour  leur  s;ilut  ; 
que  les  nappes  dont  ro  iiiômc  aiilcl  est  cou- 
Ycrl  rcprést-nlent,  ou  les  linges  dont  il  fut 
enveloppé  dans  le  sépulcre,  ou  l'éclal  de  son 
humanité;  que  lu  croix  placée  au  milieu  de 
cet  autel  est  un  trophée  de  la  vicloircque 
l'Agneau  a  remportée  sur  le  monde  entier, 
non  p:ir  le  fer,  mais  par  le  bois,  ainsi  que 
l'avaient  prédit  les  proplièles  ;  que  la  lumière 
qui  y  brille  à  droite  et  à  gauche  est  comme 
une  ombre  de  ce  jour  édalanl  qui  a  éclairé 
les  Juifs  et  les  gi  nlils,  et  i|iii  des  ténèbres 
les  a  fait  passer  à  l'admirable  lumière  de 
riMangile.  M^is  ce  beau  détail  est  le  pariage 
d'un  autre  genre  d'écrivains.  On  n'attend  de 
nous  que  des  difficultés  praliiiues.  Tâchons 
d'en  proposer,  et  plus  encore  d'en  résoudre. 
2.  Avant  d'en  venir  là  il  faut  remarquer 
qu'on  distingue  deux  sortes  d'autels,  les  uns 
fixes  et  stables,  les  autres  portatifs.  Ceux-ci 
s'appellent  m-a  dans  la  rubrique  ;  ceux-là 
altare  :  tons  deux  doivent  être  di«  pierre  (1). 
L'autel  fixe  est  attaché  à  sa  base.  Sa  par- 
tic  supérieure,  c'est-à-dire  sa  table,  n'est  que 
d'une  seule  pierre,  [/autel  portatif  peut, 
ainsi  que  le  marque  son  nom,  se  transporter 
d'un  lieu  t  l'autre.  11  doit  être  assez  amplo 
pour  contenir  l'hoslic  et  la  plus  grande  partie 
du  calice,  et  même  quelque  chose  de  plus, 
c'est-à-dire  le  ciboire  et  les  pains  qu'on  y 
met  pour  consacrer.  C'est  ce  qu'on  appelle 
communément  pierre  d'autel,  ou  pierre  sa- 
crée. On  l'enchâsse  ordinairement  dans  une 
tabli'  de  bois  disposée  à  l'usage  du  sacrifice, 
cl  l'une  et  l'autre  doivent  être  à  peu  près  de 
niveau,  pour  obvier  au  péril  de  répandre  le 
précieux  sang.  Cela  posé, 

;5.  On  demande  1°  si  un  autel  est  absolu- 
ment nécessaire  pour  olïi  ir  le  saint  sacrifice. 
A  cela  il  n'y  a  qu'une  réponse  :  l'autel, 
comme  il  est  d'usage  dans  le  cbrislianisnie, 
n'est  pas  nécessaire  de  nécessité  de  moyen, 
puisque  Jesus-Chrisl  ne  s'en  est  pas  servi  et 
qu'il  a  consacre  sur  une  table  commune; 
mais  il  est  nécessaire  de  nécessité  di-  pré- 
cepte, et  lie  précepte  si  rigoureux,  qu'il  n'y  a 
ni  évéque  ni  pape  qui  ail  jamais  osé  en 
dispenser. 

4.  Ou  demande  2°  si  l'aùlel  doit  être  con- 
sacré, et  par  qui. 

La  réponse  n'est  ni  moins  aisée  ni  moins 
sûre.  11  faut,  pour  qu'on  puisse  célébrer  sur 
un  auiel,  qu'il  suil  consacré.  Si  l'église,  qui 
ne  sert  au  sacrifice  que  d'une  manière  éloi- 
gnée, doit,  pour  élre  élevée  à  ce  haut  degré 
d'honneur,  sortir  de  son  premier  état,  et 
devenir  sainte  de  profane  qu'elle  était,  il  est 
bien  juste  que  l'autel  sur  lequel  le  corps  du 
Fils  de  Dieu  repose  presque  immédiatement, 
soil  sanctifié  autant  qu'il  est  capable  de  l'être. 

(l)Allaria  si  non  fiierint  lapidea  non  consecrenlur. 
Concil.  Ep.ioiieiise  cl  Cai'iliil.  C:iroli  M;igni.  —  Il  esl  ce- 
ppiulant  sûr  qu'il  y  a  pu  autrefois  des  autels  qui  n'étaient 
rjue  de  liois,  ex  il  y  en  a  eneoro  deux  à  Rome  de  ci  tle 
snrlp.  Uneliinefnis  ilsonlélé  de  inélal,  d'anlre  fois  d'or  , 
léniuin  celui  nu.-  l'ulchéiie,  s.eur  de  'l'iiéodose  ,  donna  à 
l'église  de  Coiislauiiiio|jle  {Sozomen.,  lib.  ix  But.,  cap.  1). 
L'.nilclde  pierre  rappelle  plusilisUuclemeut  Jésus-CUrist, 
qui  «t  la  pierre  angulaire. 


Ft  cVst  aussi  ce  que  les  anciens  conciles  ont 
très-élroilement  recommandé  dans  leurs  ca- 
nons {■!).  Ainsi  un  prêtre  qui  serait  a^sez 
téméraire  pour  célébrer  sur  un  antel  non 
consacré  pécherait  mortellement.  Ft  même 
dans  le  doute,  pourvu  qu'il  fût  bien  fondé, 
tel  qu'il  nous  paraîtrait  si  une  pierre  peu 
ancienne  n'avait  ni  croix  gravées  ni  sépulcre, 
il  faudrait  suspendre  son  nnnisière,  selon 
celle  règle  qui  n'est  pas  n'>uve|le  :  Ecclesice 
vel  (ilUiria  quœ  tunbigua  sunl  de  conxecratione, 
consecrenlur.  (3an.  18,  de  Covaecr.  dist.  1. 

Cette  consécration,  qui  se  fait  par  l'onction 
du  saint  chrême  avec  les  prières  marquées 
dans  le  Ponlifical,  est  très-spécialement  ré- 
servée à  revêtue  \-l  ,  et  il  ne  peut  en  donner 
la  commission  qu'à  un  évéque  comme  lui. 
Cependant  comme  celle  cérémonie,  toute 
respectable  qu'elle  est,  n'est  que  de  droit 
ecclésiastique,  le  sainl-siége  en  a  quelquefois 
confié  les  pouvoirs  à  de  simples  prêtres,  qui, 
chargé»  de  la  pénible  culture  des  ()ays  les 
plus  éloignés,  se  seraient  souvent,  faute  do 
celle  permission  et  faille  d'évêques,  trouvés 
dans  l'impuissance  de  faire  leurs  fonctions. 
5.  On  demande  3  s'il  fuut  nécessairement 
des  reliques  pour  la  consécration  d'un  aulcI. 
11  esl  constant  (jne  l'on  n'a  pas  toujours 
mis  des  reliques  dans  les  autcN  quand  on  les 
a  consacrés,  et  qu'ainsi,  à  parb'r  dans  une 
certaine  précision,  on  ne  pourrait  dire  qu'un 
aulel  où  il  n'y  a  point  de  reliii^ies  n'est  pas 
consacré.  Mais  il  e^l  sûr  en  même  temps 
qu'eu  égard  à  l'usage  de  l'Eglise,  usage  très- 
ancien  ('i-',  c'est  aujourd'hui,  relativement 
au  sacrifice,  momliler  loquendo ,  n'avoir 
point  it'aulel,  que  d'en  avoir  un  où  il  n'y  ait 
point  de  reliques.  t>s  paroles,  Ornmus  le  pcr 
mérita  sancloruin,  quorum  reliquice  hic  sunt, 
en  supposent  nécessairement.  Il  est  vrai  que 
quelques  anciens  Missels  ordonnent  de  le^ 
omettre  lorsqu'il  n'y  eu  a  point;  mais  tous 
les  autres,  et  plus  encore  ceux  qui  onl  para 
dans  la  suite,  onl  retranché  celle  rubrique, 
cumme  conlrafre  à  la  discipline  présent  ■,  qui 
fait  loi,  et  qui  la  fait  très-sévèremenl  (a), 
excepté  peut-être  le  cas  de  nécessité  dont  je 
parlerai  plus  bas. 

G.  Quelques  pers-onnes  se  sont  imaginé 
qu'au  défaut  de  reliques  elles  pouvaient  met- 
tre d;ins  le  sépulcre  de  l'autel  une  parcelle  de 
l'eucharistie  ou  un  morceau  dt"  quelque  cor- 
poral  sur  lequel  on  aurait  céiéhré.  Il  y  avait 
dans  celle  conduite  plus  de  simplicité  que  de 
lumière  ;  car,  pour  ne  rien  dire  du  corps  de 
Jésus-Christ,  qui  sûrement  n >sl  pas  fait  pour 
servir  d'ornement  a  une  pierre  d'autel,  il  est 
évident  que  le  corpor.il,  perdant  sa  bénédic- 
tion quand  ri  esl  déchiré,  ne  la  peut  plus 
communiquer  à  autre  chose.  De  plus  il  ne 
touche  pas  physiquement  le  oorps  du  Sau- 

(2)  De  ecetosiis,  quoties  suppr  parum  consecrationes 
hsesiiaiur,  agcndum  est  ul  sine  nlla  irepidiuione  ronse- 
crr mur.  Concil.  Carlliag  v,  lom.lt  Concil., \>.  1216.  Placuil 
allaria,  non  soluni  nnruone  clirisniatis,  sed  pliani  sacerdo- 
lali  beiipdiciione  saerari.  Cunril.  Agalli.,  can.  li. 

(ô)  V'i(/«cap,  25, de  Consecrat.  dist.  1. 

(4)  Vide  Saiule-Beuve,  t.  II, cas 79, ou  Ponlas,  y»  AltfBl, 
Câsl. 

(o)  ride  Sjivium,  q.  83,  art.  3,  q.  5,  p.  597. 


1S9S 


DICTIONNAIRE  -DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


I2<JG 


veur,  qui  ne  peut  êlrc  ainsi  louché  dans 
rcucharislie;  et  c'est  pour  cela  qu'il  y  a 
entre  le  corporal  et  lo  suaire  dans. lequel  le 
Fils  de  Dieu  fut  mis  après  sa  mort  une  très- 
grande  différence.  D'ailleurs,  que  fera   de 


L'autel  fixe  ou  simplement  dit  la  perd, 
1"  lorsque  sa  table,  quoiqu'elle  demeure  en 
son  cnlier,  est  séparée  de  sa  base,  ou  des 
pieds  sur  lesquels  on  l'avait  posée;  2"  quand 
celle  même  table  est  ou  brisée  ou  rompue 


plus  un  morceau  de  corporal  que  le  corporal  considérablement.  C'est  la  décision  d'Iiino- 

lout  entier  qui  est  sur  l'autel  lorsqu'on  y  dit  cent  111  (;3),  et  elle  fait  loi  partout.  La  raison 

la  messe?  Knfin,  quand  le  ministre  prie  par  en  est  que  dans  ces  sortes  d'autels  ce  n'est 

les  mérites  des  saints,  il  ne  parle  actuelle-  pas  la  table  seule  que  l'on  consacre,  c'est 

ment  ni  de  Jésus-Christ  ni  de  tout  ce  qui  a  toute  la  masse  de  l'autel ,  ou,  si  l'on  veut,  on 

pu  toucher  son  corps,  mais  des  martyrs,  des  consacre  la  table  en  tant  qu'appuyée  sur  sa 

confesseurs,  et  de  leurs  sacrées  dépouilles,  base,  et  c'est  pour  cela  que  l'évoque  fait  les 


Il  faut  donc  avoir  des  reliques  de  saints,  et 
de  saints  dûment  reconnus  par  l'Eglise,  à 
qui  il  appartient  d'en  juger.  En  faut-il  de 
plusieurs?  Les  paroles  :  Per  mérita  sancto- 
:iim,  quorum  reliquiœ  hic  sunt,  semblent  le 
jéGnir.  11  est  d'usage  d'en  mettre  de  trois. 

Ce  que  disent  quelques  théologiens,  que 
les   reliques  authentiques  sont  trop  rares 


onclions  sur  les  quatre  jointures  qui  unis- 
sent ces  deux  parties  pour  n'en  faire  qu'un 
tout.  D'ailleurs  ce  tout ,  pour  bien  repré- 
senter un  seul  Jésus-Christ ,  doit  être  uni- 
que et  simple,  et  il  n'est  plus  tel  quand  il  s'y 
trouve  quelque  fracture  considérable. 

Il  suit  de  ce  principe  qu'un  autel  fixe  ne 
perd  pas  sa  consécration,  1°  quand  on   le 


pour  qu'on  soit  absolument  obligé  de  s'en  transporte  tout  entier  d'une  chapelle  à  l'au- 
servir,  n'est  pas  conforme  à  la  vérité  :  car  tre;  2"  quand  le  mur  auquel  il  était  attaché 
outre  qu'on  peut  employer  celles  qui  étaient  s'éboule  ;  quand  il  se  détache  quelques-unes 
dans  des  pierres  que  la  vétusté  rend  inutiles,     des  pierres  qui  lui  servaient  de  base,  pourvu 

que  ce  ne  soit  pas  de  celles  qui  touchent 
immédiatement  la  table  et  sur  lesquelles 
s'est  faite  l'onction,  qui  ne  fait  du  haut  et  du 


Dieu  donne  chaque  année  assez  de  nouveaux 
saints  à  son  Eglise,  pour  en  fournir  le  monde 
entier;  leurs  ossements,  leurs  chairs,  leurs 
cheveux,  leurs  cendres,  leurs  vêtements 
même  pouvant  servir  à  cet  usage,  comme 
le  remarque  Quarli,  que  nous  allons  citer. 

Du  reste,  ces  reliques  se  mettent  ou  dans 
une  petite  ouverture,  que  l'on  nomme  le 
sépulcre,  ou  sous  la  masse  entière  d'un 
autel  proprement  dit.  Mais  il  ne  doit  y  avoir 
sous  ce  même  autel  que  des  corps  saints; 
et  si  quelques  fidèles  y  avaient  été  enterrés 
auparavant,  on  ne  pourrait  y  célébrer  que 
leurs  ossements  n'eussent  été  transportés 
ailleurs.  C'est  ce  qu'a  décidé  en  1399  la  con- 
grégation des  évoques  (l).Je  ne  sais  si  la 
pratique  de  faire  jusque  sous  l'autel  d'une 
chapelledes  caveaux  pour  inhumercertaines 
familles  qui  ne  sont  pas  toujours  composées 
de  saints,  s'accorde  bien  avec  celle  décision. 

Nous  pourrions  examiner  ici  si  un  autel  est 
consacré  par  cela  seul  qu'un  prêtre  y  dit  la 
messe;  mais  ce  que  nous  avons  dit  sur  une 
question  semblable  au  sujet  du  calice  résou- 
dra suffisamment  celle-ci. 

7.  On  demande,  l"  quand  un  autel  perd  sa 


bas  qu'un  tout  moral.  C'est  que  dans  tous  ces 
cas  la  forme  de  l'autel  est  toujours  essen- 
tiellement la  même,  et  que  la  durée  de  la 
consécration  se  mesure  sur  celle  delà  forme. 
Si  la  table  n'était  pas  attachée  à  demeurer 
aux  pieds  qui  la  soutiennent,  on  pourrait  la 
séparer  sans  lui  faire  perdre  sa  bénédiction. 
Ce  ne  serait  alors  qu'un  autel  portatif,  mais 
plus  grand  qu'on  n'a  coutume  de  les  faire. 
Tout  ceci  est  tiré  des  meilleurs  théologiens 
et  des  plus  savants  canonistes. 

Pour  ce  qui  est  de  l'autel  portatif,  il  perd 
sa  consécration  quand  il  est  tellement  brisé 
qu'il  n'en  reste  aucune  partie  assez  grande 
pour  contenir  l'hostie  et  le  calice  (V).  C'est 
qu'en  ce  cas  sa  forme  périt,  et  par  une  suite 
nécessaire  la  consécration  qui  en  dépend. 

De  là  il  résulte  qu'un  autel  de  ce  genre 
peut  continuer  à  servir  au  sacrifice,  1°  quoi- 
qu'il soit  écorné  dans  les  quatre  coins.  11 
est  vrai  que  la  consécration  se  fait  dans 
les  angles,  mais  il  est  vrai  aussi  que  le  tout 
la  reçoit  à  jaison  de  ses  parties  ;  2°  lorsque 


consécration,  de  manière  à  ne  pouvoir  plus     le  morceau  qui  reste  après  une  fracture  est 


servir  au  sacrifice. 

R.  L'autel  stable  et  l'autel  portatif  la  per- 
dent également  et  par  l'effusion  du  sang 
humain ,  et  par  les  actions  ou  impures  ou 
contraires  au  respect  dû  à  la  plus  intime 
présence  de  Dieu,  desquelles  nous  avons 
parlé  dans  un  autre  article  '2).  Mais  ils 
ont  outre  cela  des  manières  de  la  perdre  qui 
sont  propres  à  chacun  d'eux  en  particulier. 

(1)  Ouarti,  p.  I,  lil.  20,  dub.  3,  diflicult.  1. 

l'I)  Remarquez  que  dans  ces  cas  l'aulel  est  réconcilié 
par  les  mômes  moyens  qui  réconcilienl  l'église.  —  Voy. 
les  arl.LiEC,  Honoraire,  Sacrifice. 

(3)  Allare  vero  in  quo  tabula ,  cui  consecralionis  bene- 
diclio  ponùBcali  minislerio  adliibelur,  si  niota  a  slipite  suo, 
vel  enormiter  fracia  fucril,  debel  non  immerilo  consecrari. 
Innocent.  III,  cap.  3,  de  Consecrat.  eccl. 

(i)  Non  censelur  fractio  nolabilis,  quando  major  pars 
quœ  remanel  est  sutficiens  ut  in  illa  possit  calix  el  hostia 


assez  grand  pour  qu'on  y  puisse  placer  ce 
qui  doit  y  être,  c'est-à-dire  le  pain  et  le 
vin.  Et  alors  il  faut  ôter  le  petit  fragment 
qui  a  été  séparé  du  reste  ^5),  parce  que  tout 
autel  ne  doit  être  composé  quedune  pierre; 
3°  quand  il  a  été  tiré  du  cadre  de  bois  dans 
lequel  on  a  coutume  de  l'enchâsser  :  en 
effet  ce  cadre  est  étranger  à  la  substance  de 
la  pierre  sacrée,  et  il  ne  sert  qu'à  l'affermir. 

consecrari.  Si  vero  frangatur  per  médium  ,  ellamsi  quœ- 
cunque  pars  ad  lioc  esset  sutBciens,  nulla  manet  coiise- 
crala ,  quia  certum  est  non  posse  utramqne  parlem  nia- 
nere  consecralam  ,  et  non  est  major  ratio  de  nna  quam 
de  altéra.  Nugniis  iu  ui  part.  S.  Tliomse,  q.  85,  a.  3;  Pon- 
las,  v°  Autel ,  cas  8. 

!  (S)  Il  faut  bien  remplir  le  vide,  sans  quoi  le  calice  pourra 
se  renverser;  il  semble  qu'où  peut  y  laisser  le  fragmen',, 
comme  on  peut  y  mettre  toute  autre  matière. 

(Note  de  l'Editeur.) 


1297 


PRE 


PRE 


«9» 


8.  C'est  une  grande  question  de  saroir  si 
un  autel  perd  sa  consécration  (juand  le 
sépulcre  ou  m/;nie  le  sceau  du  sépulcre  est 
rompu.  Sur  quoi  je  dis  d'abord  que,  quoi 
(]u'cn  aient  eru  quelques  théologiens,  sur  le 
sentiment  desquels  l'ontas  n'a  pas  jugé  à 
propos  de  s'expliquer,  la  seule  rupture  du 
sceau  ne  suflit  pas  à  col  effet.  Pour  exclure 
cetle  opinion  il  suCGt  de  dire  qu'elle  n'est 
fondée  sur  rien.  Le  droit,  d'où  il  serait  de 
règle  d'en  tirer  la  preuve,  n'en  dil  pas  un 
mot.  L'usage  qu'on  pourrait  réchimer,  n'est 
ni  certain  ni  dominant,  hien  loin  d'être  uni- 
versel. Si  la  crainte  ou  l'inquiétude  l'ont 
établi  quelque  part,  je  consens  qu'elles  l'y 
conservent  :  mais  qu'on  n'en  fasse  pas  une 
loi.  De  là  je  conclus  que  quand  le  sceau 
qui  arrête  les  reliques  est  ôté,  il  en  faut 
mettre  un  autre,  de  peur  qu'elles  ne  se  per- 
dent, et  célébrer  à  l'ordinaire.  Ce  que  je 
vais  ajouter  confirmera  ce  senlimenl. 

Je  dis  donc  encore  qu'il  n'est  pas  sur  que 
la  fraction  du  sépulcre  fasse  perdre  à  un 
autel  sa  consécration  :  car,  1  ■  ce  cas,  non 
plus  que  le  précédent  ,  ne  se  trouve  nulle 
part  exprimé  dans  le  droit;  2'  il  y  a  au 
moins  autant  de  théologiens  pour  un  coté  que 
pour  l'autre.  On  en  trouvera  quelques-uns 
indiqués  chez  Quarti  ^1),  dont  l'ouvrage  a 
été  souvent  réimprimé  en  Italie  ;  3  si,  comme 
prétend  l'ontas  (2),  le  sépulcre  d'un  autel 
consacré  avec  des  reliques  en  est  la  partie 
la  plus  notable ,  ce  ne  peut  être  qu'en  le 
considérant,  ou  en  lui-même,  ou  par  rap- 
port aux  reliques  qui  y  sont  renfermées.  Or 
d'un  côté  il  est  constant  que  le  sépulcre, 
pris  en  lui-même,  est  la  plus  petite  chose  du 
monde,  et  qu'une  pierre  d'autel  souffre 
beaucoup  moins  en  le  perdant  qu'en  perdant 
un  de  ses  angles  sur  lequel  on  fait  les  .onc- 
tions. Lt  de  l'autre  tôle  il  est  avoué  par 
l'ontas  (3)  que  l'essence  de  la  consécration 
d'un  autel  ne  consiste  que  dans  l'onction 
du  chrême  et  la  bénédiction  de  l'évoque, 
doù  ce  savant  liomme  inlérc  qu'on  peut 
absolument  célébrer  sur  un  autel  dont  la 
pierre  a  été  consacrée  sans  reliques.  Donc  il 
est  très-douteux  que  la  fraction  du  sépulcre 
fasse  déchoir  un  autel  de  sa  consécration. 
Car  dire,  comme  l'insinue  ce  docteur,  que 
les  reliques  sont  essentielles  à  un  autel 
quand  on  y  en  a  mis  en  le  consacrant,  et 
non  dans  une  supposition  contraire  ,  c'est, 
ce  me  semble,  donner  plus  au  paradoxe  qu'à 
la  vraie  et  solide  raison. 

Mais  peut-on  donc  célébrer  sur  un  autel 
qui  manque  de  reliques?  11  semble  que  nos 
principes  mènent  là.  Cependant  nous  ne  le 
croyons  pas,i  parce  qu'il  y  a  lieu  de  douter 
si  l'Eglise  le  permet,  au  moins  d'une  ma- 
nière générale,  et  dans  le  doute  il  faut  pren- 

(1)  Qiiarli,  p.  i,  lit.  20,  diib.  3,  diflicult.  1. 

(2)  l'ontas,  v°  Atllcl,  cas  7. 

(5)  Ponias,  ibid.y  c.ns  t.  Ce  docteur  conseille  ^  la  fin  de 
sa  décision  de  recourir  à  colle;  du  sainl-siége  lorsque  cela 
est  possible.  On  aurait  bien  fait  dans  ce  pays-ci  d'envoyer 
un  exprès  U  la  ville  episcopalo,  et  d'en  faire  venir  une 
pierre  sacrée. 

(l)  Ce  mot  a  élè  dit  le  22  mars  1827.  Il  faut  une  nou- 
velle consécration  ou  une  permission  du  s:iint-sioge.  Pen- 


dre lo  parti  le  plus  sûr;  2' parce  qu'il  y  a 
des  choses  qui,  sans  être  essentielles,  sont 
très-rigoureusement  commandées, et  les  reli- 
ques paraissent  être  de  ce  nombre.  Le  Pon- 
tilical,  que  j'ai  lu  et  relu  exprès,  en  parle 
toujours  comme  d'un  rite  très-important;3''  il 
faudrait  alors  ou  dire  faux  ou  supprimer  les 
p.iroles  :  /'cr  mcrita  sanctorum  quorum  rcli- 
quiœ'hic  sunt.  Qui  osera  le  faire  de  sa  propre 
autorité,  si  co  n'est  peut-être  dans  un  cas  très- 
pressant?  Si  donc  on  venait  à  s'apercevoir 
qu'il  n'y  a  point  de  reliques  dans  une  pierre 
d'autel,  il  faudrait  ou  y  en  mettre,  si  on  en 
avait  d'authentiques,  ou,  si  l'on  était  pressé, 
mettre  une  nouvelle  pierre  d'autel  sur  l'an- 
cienne; ou  faute  de  cela  s'abstenir  de  célé- 
brer. Si  un  pareil  malheur  arrivait  la  veilla 
d'une  grande  solennité,  je  n'oserais,  à  cause 
des  autorités  contraires ,  trouver  mauvais 
qu'un  curé  qui  n'a  qu'un  autel  et  qu'une 
église  célébrât  sans  reliques;  et  moins  encore 
s'il  en  obtenait  la  permission  de;  l'évêquc. 
Si  ce  prêtre  retranchait  alors  quelque  chose 
de  la  prière  Oramus  te,  etc.,  il  ne  le  ferait  au 
moins  que  par  une  espèce  de  nécessité.  Voilà 
co  que  je  sais  do  mieux  sur  celle  matière. 
Quelqu'un  voudra  peut-être  bien  m'en  ap- 
prendre davantage.  Un  motdelacongrégalion 
des  Rites  nous  mettrait  à  l'aise  :  mais  ce  mot 
ou  n'est  pas  encore  dit,  ou  n'est  pas  venu  à 
ma  connaissance  (\). 

Au  reste  il  faut  supposer,  ici  comme  ail- 
leurs, que  hors  le  cas  où  un  brutal ,  qui 
d'ailleurs  n'en  voudrait  point  à  la  religion  , 
menacerait  de  mort  un  prêtre  qui  nevouilrait 
pas  lui  dire  la  messe,  il  ne  peut  jamais  être 
permis  de  célébrer  sans  autel.  Mais  il  est 
tcmpsde  reprendre  la  suite  de  nos  questions; 
il  nous  en  reste  encore  plusieurs  à  résoudre. 

9.  On  demande  donc,  en  cinquième  lieu, 
si,  (|uand  un  autel  perd  sa  consécration  , 
l'église  perd  la  sienne.  Dne  petite  distinction 
résoudra  la  difficulté.  Si  l'autel  est  violé  per 
poUutionem  humani  sanguinis  vel  semini», 
toute  l'église  est  profanée;  s'il  ne  lui  sur- 
vient que  ce  qu'on  appelle  exsecratio,  parca 
que  sa  pierre  sacrée  aura  été  rompue,  la 
reste  de  l'église  n'en  souffre  point.  C'est  pour- 
quoi quand  une  église  tombe  en  ruine,  on 
peut  encore  inhumer  dans  le  cimetière. 

10.  Après  l'autel,  il  est  juste  de  dire  un 
mot  des  nappes  qui  le  couvrent,  de  la  croix 
qui  l'orne  et  des  cierges  qui  l'éclaircnt. 

Quant  aux  nappes,  la  rubrique  en  exige  trois, 
blanches,  bénites  parl'évêqueou  par  quelque 
autre  approuvé  à  cet  effet;  elle  veut  que  du 
moins  la  nappe  de  dessus  tombe  des  deux  cô- 
tés jusqu'à  terre;  que  les  de  jx autres  ou  une 
pliée  en  deux  puissent  être  plus  courtes  (5). 
De  ce  petit  texte  naissent  plusieurs  difficultés. 
La  première  est  de  savoir  si  les  nappes, 

dantles  troubles  de  France  il  fut  permis  ti  certains  prètrcj 
de  consacrer  des  autels  portatifs  sans  reliques;  ils  sont 
encore  validem.  nt  consacrés,  mais  il  faut  y  mettre  des 
reliques.  Culkcl.  deci«l.,app.  3,  p.  50.  (Noie de  i Editeur.) 
(:>)  Aliare  operi;itur  tribus  mappis,  seu  lobaleis  mundis, 
ab  episcopo  vel  alio  liaiieule  poleslatem  lienedictis,  su- 
periori  salicm  oblonga ,  qnx  liinc  cl  inde  ad  terram  usquo 
periingat,  duabus  aliis  brevioribus,  vel  una  duplicata. 
Itubr.  parl.i,  lit.  20. 


im 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


430« 


et  les  nappes  au  nombre  de  trois,  sont  de 
précepte  rigoureux. 

Celle  question  a  doux  branches  :  la  pre- 
mière, qui  regnrdclesi),appus  en  elles-inétncs 
et  inclépendammont  du  uouibre,  ne  pcul  arrê- 
ter. Eu  supposant  que  la  rulirique  n'est  que 
directive  dans  le  cas  présent,  nous  avons 
d'anciennes  ordonnances  qui  défendent  de 
céléhryr  sans  nappes  (I);etces  ordonnances, 
confirmées  parle  respect  elp.'ir  la  pratique  d(3 
toutes  les  Eglises,  fout  une  loi  à  laquelle  tout 
doit  céder. 

Quant  au  nombre  des  nappes,  pltisieurs 
prétendent  qu'il  n'est  pas  fixé  par  les  <.  inons. 
Aussi  est-on  très-parlagé  sur  ce  point.  Sua- 
rez  (2)  qui  cite  pour  lui  Silveslre  de  l'rierio, 
Paludanus  et  Innocent  111,  croient  que  deux 
suffisent.   Prépositus  et  Quarli  (3)  n'en  de- 


do  communes.  Sur  quoi  il  nons  paraît  qu'on 
le  peut  dans  des  cas  de  besoins  semblables 
à  ceux  dont  nous  venons  de  parler;  car  ou- 
tre qu'il  n'y  a  dans  le  droit  commun  au- 
cun text(!  qui  prescrive  cette  béuéiljclion, 
le  sentiment  qui  ne  la  croit  pas  ab«o!ument 
nécessaire  dans  les  occasions  pressantes  est 
si  dominant  chez  les  rnbricaires  et  chez  les 
autres  doetcurs  (7)  qui  ont  parlé  du  sacri- 
fice, qu'on  ne  peut  le  croire  témérairement 
hasardé.  Sur  ce  principe,  à  moins  qu'on  ne 
suppose  tout  un  canton  destitué  de  nappes 
ou  de  choses  équivalentes,  il  n'y  a  point  de 
prêtre  qui  n'en  puisse  avoir  trois  quand  il 
sera  obligé  de  célébrer. 

12.  La  dernière  difficullé  regarde  la  ma- 
tière des  nappes.  La  réponse  commune  est 
qu'elles  doivent  être  de  lin  ;  et  que  cepen- 


mandent  qu'une  dans  le  cas  de  nécessité,  tel  |  dant  de  la  toile  de  chanvre  y  suffit,   pourvu 
que  serait  celui  do  faire  entendre  la  messe  à  *•  qu'elle  soit  assez  fine.  Azor  et  d'autres  ajou 


un  peuple,  communitati ,  dans  un  juur  de 
fête.  Lugo,  qui  n'est  pas  seul  de  sou  avis, 
s'en  tient  à  la  rubrique  (i),  qui  veut  abso-» 
lument  trois  nappes,  et  qui  met  un  moindre 
nombre  parmi  les  défauts  qu'il  faut  éviter 
dans  la  célébration.  Gavantus  le  suit  (5j  . 
Non  ergo,  dil-il,  rfuœ(mappœ)  tuta  consciero- 
tia  svfficiunl.  Il  est  bien  vrai  que  les  deux 
canons  cités  par  Quarti  se  contentent  de 
parler  de  linges  qui  doivent  couvrir  l'autel, 
sans  rien  dire  de  précis  sur  l(e  nombre  ;  mais 
il  eût  pu  en  citer  un  autre,  dans  lequel  ua 
prêtre  qui  par  négligence  répand  le  pré- 
cieux sang  jusqu'à  en  teindre  le  quatrième 
linge  est  condamné  aune  pénitence  de  vingt 
jours  (G);  car  c'est  une  preuve  qu'outre  le 
corporal,  il  y  avait  trois  nappes  sur  l'autel. 

Pour  concilier  ces  savants,  nons  disons 
avec  les  derniers  que  régulièrement  pariant 
il  faut  trois  nappis  pour  le  sacrifice.  Nous 
ajoutons  avec  les  premiers  que  dans  les 
pajs  où  la  coutume  de  deux  nappes  a  pré- 
valu, couune  en  Espagne, au  moins  du  temps 
de  Suarez,  on  peut  s'en  coiilenier.  Enfin 
nous  croyons  avec  les  autres  qu'une  seule 
nappe  peut  suffire  dans  le  cas  d'une  cer- 
taine nécessité,  comme  s'il  fallait  sans  cela 
priver  un  malade  du  saint  viatique,  ou  une 
communauté  d'une  messe  de  précepte.  C'est 
que  la  loi  la  plus  forte  doit  l'emporter  sur 
celle  qui  l'est  moins,  surtout  quand  celle-ci 
est  Irès-dispulée.  Au  reste  le  cas  présent  de- 
vient inutile  par  la  réponse  que  noi^s^allons 
faire  à  la  difficulté  suivante. 

11.  Elle  consiste  à  savoir,  non  si  les  nap- 
pes doivent  être  bénites,  car  l'usage  constant 
ne  permet  pas  d'en  douter,  mais  si  (juaud  on 
n'en  a  point  de  bénites,  on  peut  en  employer 

(l)ÎC»p.  59  elMde  ConsecVi  disi.  1.  Coiicllmm  Aqui- 
sext.  ;iii.  1583  Unis  lidelium  uè.scial  iu  peiagcjodis  nijsle- 
riis  ipsa  ligna  liiitejintiie  cooperiri?  S.  Opl^it.  lib.  vi  contra 
Panneiiiaii.  an.  5<i'S. 

(2)  Suaiti!,  (lisjj.  81,  sect.  G. 

(5)  Quarti-,  pari,  i,  lU  20,  ad  nmn.  1,  dub.  8. 
(4)  Liigo,  diip.  S!(i.  u.  7ii. 

(o)  liavaiuu.s,  p.  IV,  LU.  iO,  lill.  T. 

(6)  Si  pcr  iieglii^'^iitinm  aliquid  .le  sanguine  Domini 
sMllavrrii....  uscim;  ad  quiutitm  linteum  niinister  vigiuli 
dU'Iius  putnil^'al.  Caii,  2.1  de  Cousecr.  dlsl.  2. 

(7)  Gavaiiliis,  ihid.  Iill.  S.  Meraii  sdeuUu;  Ouarti,  ibi' 
dem;  Sjlvcsler,  Awr,  Su'Jrez,  clc. 


tent  que  l'on  pourrait  se  servir  de  colon 
dans  le  pays  où  on  le  travaille  si  délicate- 
ment qu'il  y  tient  lien  de  toile  de  lin.  M.iis 
Ion  s  s'accordent  à  exclure  la  soie,  et  Quarli  (8), 
qui  ne  fait  des  péchés  mortels  qu'avec  peine, 
en  met  un  à  substituer  des  nappes  de  soie 
aux  nappes  communes  (0). 

13.  Le  mén)e  écrivain,  ou  plut6t  tous  les 
auteurs  soutiennent  qu'on  ne  peut  sans  pé- 
ché faire  servir  à  l'autel  des  nappes  sales, 
déchirées  ou  indécentes  de  toute  autre  ma- 
nière. Ils  disent  même  que  ee  péché  irait  in- 
dubitablement au  mortel,  si  ces  excès  étaient 
très-considérables  au  jugement  d'une  per- 
sonne prudente  :  parce  que,  quand  la  loi 
positive  n'aurait  jamais  rien  statué  là-des- 
sus, le  droit  naturel,  le  respect,  le  sentiment 
font  assez  entendre  qu'on  honore  bien  peu 
le  corps  de  Jésus-Christ,  quand  on  lé  traite 
d'une  façon  si  cavalière.  Nimis  videlur  <:b~ 
surdum,  dit  Innocent  III,  iiisacrifi  soriles  ve~ 
(/li[fere,quœ  dedeccrent  etiam  in  pfofunis [iO). 

ii.  Sur  la  croix  dont  parle  la  rubrique, 
on  demande  quatre  choses  :  t"  s'il  en  faut 
une;  -J"  s'il  y  faut  une  image  du  crucifix; 
3'  s-'il  la  faut,  lors  même  que  le  saint  sacre- 
ment csi  exposé;  4-"  s'il  la  faut  sous  peine  de 
péché,  et  de  quel  péehé. 

La  première  el  la  seconde  de  ces  questions 
se  Irouvenl  décidées  dans  le  Cérémonial  des 
évêiines  (11).  Il  prescrit  uiie  croix  avec  l'i- 
mage de  celui  qui  y  a  été  attaché  :  la  congré- 
gation des  Rites  a  déclaré  que  celle  qui  se 
trouve  quelquefois  plantée  sur  le  haut  du 
tabernacle  ne  suffit  pas,  mais  qu'il  faut  une^ 
eroix  placée  au  milieu  des  chandeliers,  à 
moins  qu'il  n'y  ait  au  fond  de  l'autel  nu 
grand   crucifix  eu  relief.  Plusieurs  croient 

(8)  yuarli,  iiitd.,  dub.  8. 

(9)  Le  lu  mai  1819  Sa  Sainteté  a  permjj  do  se  servir 
des  aiiiicls,  aubes,  nappes  en  colon;  voulara  qu'à  l'avenir 
ou  n'en  fil  plus  que  de  lin  ou  do  clianvre,  m  non  d'un! 
autre  matière  qui  l'eniporlerait  eu  blaucUeur,  propreli; 
et  solidité  sur  le  lin  ou  li'  climvre.     {Nou  de  l'Editeur.) 

(10)  dp.  2,  (le  Cuslodia  eurliurisllr.  elc. 

(11)  C.rux....  cuni  imagine  sancliisiim  eruciOïi  versa  ao 
anieriorfm  aliaris  facirin.  Cœreinon.  efihc.  i,  cap.  12.  Ce 
niéiiie  Criémoiiial  fait  cc.ll«  r.Miiurrjue,  pag.  62  :  i>  MasKiis 
dixoiis  csSi'.l ,  ul  in  allari  ubi  s:imjti>siMium  sai'iMMX'ntiinj 
sitiiiii  est,  niissiC  non  celcbrjri.-ulur,  quud  aiitiquilus  ob' 
si.iv;«lti!U  esse  videmus.  » 


4301 


PR'E 


PRE 


VM 


qu'une  ppinlurc!  de  tnôinc  taille  tiendrait 
lieu  de  slaliie.  Benoît  XIV  semble  s'en  ron- 
teuier  :  Viimmodo  lumen  crucifi-ius  ia  majori 
tabula  vel  pictus,  tel  cœlalus,  priiauin  lucum 
obtineat  prœ  cœleris  oDinibus  quœ  eudeni  ta- 
bula exprimuntur.  Ce  sont  ses  lermes. 

15.  On  est  plus  partagé  sur  la  troisième 
question.  Mcrati,  fondé  sur  un  décret  delà 
sacrée  congrégation  des  llilos  (l),  soutient, 
contre  Gavantus ,  qu'il  faut  une  croiK 
non  -  seulement  sur  l'autel  où  le  saint 
sacrement  repose  dans  le  tabernacle,  mais 
encore  lorsqu'il  «st  exposé.  Pour  appuyer  ce 
sentiment,  il  cite  quelques  docteurs  qui 
l'ont  embrassé,  et  surtout  Didaque  Uias, 
qui,  mailre  des  cérémonies  dans  la  métro- 
pfdc  de  Séville ,  les  possédait  en  homme 
éclairé.  Il  y  joint  l'autorité  do  deux  ordres 
célèbres  ("2),  et  il  conclut  qu'il  faut  s'en  tenir 
au  décret  de  la  sacrée  congrégation,  décret 
conforme  d'ailleurs  à  la  rul)rique,  qui,  vou- 
lant une  croix  sans  distinction  quelconque, 
est  censée  la  vouloir  dans  tous  les  temps. 

Si  on  lui  obj'-cle  que  la  figure  est  inutile 
en  présence  de  la  réalité,  il  répliiiue,  1"  que 
si  cette  objection  était  solide,  elle  aurait  lait 
impression  sur  les  consulleurs  romains,  qui 
très-sûrement  ne  l'oyl  pas  ignorée;  i°  qu'en 
cas  qu'elle  eût  lieu,  il  ne  laudruit  point  de 
croix  à  la  messe,  ou  du  moins  pendant  sa 
partie  la  plus  considérable,  puisque,  depuis 
ia  Consécration  jusqu'à  la  Communion,  Jé- 
sus-Christ est  très-présent  sur  l'autel  ;  3'  que 
la  présence  sacramentelle  n'est  que  pour  tes 
yeux  de  la  foi  ;  que  l'Eglise  veut  et  a  raison 
de  vouloir  quelque  chose  (jui,  eu  fr.ippanl 
les  yeux  du  corps„  réveille  cette  même  loi 
qui  s'endiirt  aiséiuent;  que  c'est  pour  cela 
que  le  pied  du  calice  et  le  paiu  même  qui 
doit  être  consacré  |)orlenl  l'cmpreiule  de  la 
croix.  11  ajoute  que,  de  l'aveu  de  (javaii- 
lus,  les  objets  qui  parlent  aux  yeux  enchaî- 
nent plus  puissamment  l'imagination,  tou- 
jours prête  à  s'euvoler,  et  que  c'est  pour 
celle  raison  qu'il  exiige  une  croix  dans  les 
autels  à  tabernacle  où  repose  le  saint  sa- 
crement. Ces  raisons  m'avaient  louché,  et 
je  connais  des  diocèses  qui,  pleins  d'unjusto 
respect  pour  la  sacrée  congrégation,  c'est-à- 
dire  pour  un  corps  île  savants  très-versés  eu 
ces  matières,  el  qui  ne  prennenl  leur  parti 
<iu'.i|irès  de  longues  et  mùrcs  réllexions, 
avaient  commencé  à  suivre  sa  décision.  Mais 
noire  saint-père  le  pape,  dans  sou  bref  du 
19  juillet  17'f(),  nous  apprend  ce  que  Merali 
a  sans  doute  ignoré,  savoir,  1°  que  dans  U 
congrégation  du  \k  mais  1707,  les  suffrages 
des  consulteurs  furent  Irès-parlagés  ;  2*  (ju'il 
fui  résolu  ({ue  son  décret  ne  serait  pas  rendu 
public j  3"  qu'après  un  nouvel  examcu  fait 

(1)  Super  altarfi  in  quo  SS.  sacranK^nluru  e\posiliim 
esl,  crus  (le  moro  collocari  débet,  cum  irn.igiiie  crucilixi 
apposiui.  S.  R.  Conqreg.  M  ilarlii  1707,  apud  Meiali  iit 
Indice  decrelor.  u.  604. 

(2;  MiT^iU  lu  Gavaiil.  p.  i ,  lit.  20,  n.  7. 

',:,)  S.TI1..111.,  quoJlil).  9,  i,  3. 

(i)  Liigo,  eaii.  (lisp-  "9. 

(o)  Suari./-.  (1i.-ip.  81 ,  secl.  S;  Vasquez,  disp.  253,  cap. 
ô  :  Utjiiy,  ibid.  ;  (Ju.'trli  el  Meijti,  pari,  i,  lit,  20.  Be- 
II  d.  XtV,  de  Sacnlic.  1.  m,  c.  1.5,  ii.  I. 


au  commencement  de  son  pontiOcal,  le  2  sep- 
tembre  n'vi,  la   même  congrégation    avait 
enfin  réglé  que  chaque  Eglise  eûl  à  s'en  te- 
nir à  ses  anciens  usages  :  lia  ut  nikil  iminu- 
letur  in  ea  diacesi  ubi  crux  in  ulluri  conx/i- 
tui  soleal,   dum  mi»»j  celebralur,  ttiamsi  sa- 
cra eucliarislia   publiée  proslet;  neque  nova 
disciplina  excitelur  in  ea  diœcesi  ubi  contra- 
ria Inijus  ni  cunsueludo  jnmpridem  invaluerit, 
10.  Pour  ce  qui  est  de  la  dernière  ques- 
tion, quelques   auteurs  ont  pensé  qu'on  ne 
peut,    sans    pécher    mor:ellement,    dire    U 
messe  à  un  autel  où  il  n'y  a  point  de  croix  ; 
tant  parce  que  c'e»!  aller  contre  la  coutume 
universelle,  qui  a  force  de  loi,  ((ue  parce  que 
la  rubri(iue  prescrit  souvent  au  prêtre  de  se 
tourner  vers  la  croix,  ce  qui  ne  se  peut  faire 
lorsqu'il  n'y  en  a  point.  D'autres,  et  un  bien 
plus  grand  nombre,  ont  jugé  que  l'omission 
de  cette  cérémonie  n'était  tout  au  plus  qu'une 
faute  vénielle.  La  raison  qu'ils  en  rendent 
est  que,  d'un  côté,  il  ne  faut  pas  multiplier 
les  lois  qui  aillent  au  mortel,  sans  en  avoir 
de  solides  motifs,  de  peur  de  tendre  mal  à 
propos  des  pièges  à  la  verlu  (.'?),  cl  que,  do 
l'autre,  il  n'y  a  point  de   raison  de  porter  si 
loin  la  nécessité  d'une  croix  pendanl  le  temps 
du  sacrifice.  Lo  droit  canonique  n'en  dit  mol, 
cl  l'on  ne  peut  prouver  que   la  coutume  qui 
l'autorise  oblige  sub  gravi.  C'esl,  il  est  vrai, 
un  usage  prescrit  par  la  rubrique;  mais  elle 
prescrit  aussi  l'usage  de  deux  cierges  pen- 
dant la  messe  el  d'un  troisième  depuis   lo 
Sanctus  jusqu'à  la  Communion,  et   ce|ien- 
dant,  dit  le  cardinal  de  Liigo,  on  n'est  pas 
grièvement  coupable   pour  y  manquer  ('»). 
Ce  sentiment  nous  parait  sage  et  plausible. 
Nous  y  adhérerons  donc,  ainsi  que  l'ont  fait 
avant  nous  des  docteurs  d'un  mérite  distin- 
gué (5),  avec  lesquels  il  ne  sera  pas  inutile  de 
remarquer,  l"  que,  dans  le  cas  de  nécessité, 
on  pourrait  se  passer  de  croix  ;  2°  qu'au  ju- 
gement de  la  cona;régalioa  des  Riles    (C) ,  il 
n'est  pas  nécessaire  de  bénir  celles  qu'on  met 
sur  l'autel  ou  qu'on  porte  aux  processions. 
17.   U  ne   nous  reste   plus  qu'à  parler  de 
la  lumière  qui  doit  servir  au  sacrifice. 

Et  d'abord  on  convient  qu'elle  esl  si  né- 
cessaire qu'on  ne  peut,  même  pour  don- 
ner le  viatique  à  un  moribond,  célébrer 
sans  en  avoir.  Le  suffrage  unanime  des  théo- 
logiens, la  coutume  aussi  étroite  que  con- 
slante  de  l'Eglise,  le  foudroyant  arrêt  du 
pape  Honorius  lii  contre  un  prêtre  qui  avait 
osé  célébrer  sans  fi.u  et  sans  eau  (7),  tout  dé- 
l)Ose  en  faveur  de  ce  rigoureux  sentiment. 
C'est  pourquoi,  si  la  lumière  venait  à  s'étein- 
dre avant  la  consécration,  el  qu'on  ne  pût 
en  avoir  d'autre,  il  faudrait,  fùl-ce  un  jour 
solennel,  eu  rester  là.  Ce  serait  autre  chose 

(6)  Cruces  allaiium  sou  prore.ssionum  non  siiiit  bene- 
dicendie  de  pra'cepio  :  piUest  laimn  siniplex  sacerdos  cas 
bpnedioere  privalim,  el  non  soleiniiilur  {S.  U.  C.  12  Jutii 
1704).  rignaielli  Jil  ia  môme  cliuse  des  images  des  saiius 
que  l'on  nul  dans  li'S  éiilises. 

(7)  Iiueni-li  c\uod  presbvicr  (Sancue  Iirigid;e  Brixien- 
sis)  sine  igné  s.u^nlicabat  elaqna.  Cnni  igilur  vel  ex  apeila 
nialiua,  VI  l  niiiiia  dec.pieiui»  pi;ceassu  piobalur,  manda 
nins  t|n;iU'nus  olliciu  el  lieneli.  ii)  pujietiio  ipsum  priie» 
Hunonus  Hl.  caj).  ii,  de  Célébrât,  iiusiar. 


1503 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES.  1304 

on  voul,  des  miauties,  mais  ces  minulies,  qui, 
quand  on  ies  néglige,  enfantent  le  trouble  et 
les  murmures,  produisent,  quand  on  est  fidèle 
à  les  suivre,  la  paix,  l'ordre,  l'uniformité. 

(ExplicaLiou  du  P.  Lebrun.) 
I.  Comment  les  fidèles  doivent  se  préparer 
pour  assister  à  la  messe  avec  fruit. 

Les  livres   sacrés  nous  recommandent  de 


si  la  consécration  d'une  des  espèces  était 
déjà  faite.  L'intégrité  du  sacrifice  l'emporte 
sur  toute  loi  de  cette  nature. 

18.  On  convient  encore  qu'on  ne  doit  se 
servir  à  l'autel  que  de  cire.  Les  rubriques 
et  la  coutume  appuient  également  celte  opi- 
nion, et  elle  nous  paraît  si  sûre,  que  nous 
regarderions  comme  coupable  d'une  faute 
griève  quiconque  s'en  écarterait,  hors  le  cas 


de  nécessité  (1).  Dans  ce  cas,  on  pourrait  se     préparer  noire  âme  avant  la  prière  (G).    Et 

servir  de  suif  ou  d'huile,  et  cela  non-seule-     •'    •'•'   "   — •"'    ''"    -'""   "--■■"-■-'-- 

ment  à  raison  du  besoin  de  communier  un 
malade  ou  de  dire  la  messe  à  un  peuple, 
qui  autrement  ne  pourra  l'entendre,  mais 
encore  pour  vaincre  une  tenlation  qui  fati- 
gue, ou  même,  selon  quelques-uns  (2),  pour 
se  procurer  un  honoraire  sans  lequel  on 
aurait  peine  à  vivre.  S'il  ne  s'agissait  que  de 
satisfaire  sa  dévotion  particulière,  je  serais 
plus  réservé.  La  vraie  piété  se  sèvre  elle 


Comme  il  n'y  a  point  de  plus  excellente 
prière  que  celle  qui  doit  rendre  Jésus-Christ 
présent  sur  nos  autels  et  qui  nous  fait  parti- 
ciper à  son  adorable  sacrifice,  il  n'y  en  a 
point  aussi  qui  exige  plus  de  préparation 
que  le  sacrifice  de  la  messe. 

La  première  et  la  meilleure  préparation, 
c'est  la  bonne  vie  qui  répond  à  l'état  de  chré- 
tien :  Vivez  de  telle  manière,  ont  souvent  dit 
les  Pères  ,  que  vous  puissiez  mériter  chaque 


même  en  faveur  de  la  règle  ;  elle  a  affaire  à     jour  d'être  admis  à  la  sainte  table 


un  maître  qui  sait  bien  la  dédommager. 

19.  A  l'égard  du  nombre  des  cierges,  la 
rubrique  en  demande  deux  (.3),  et  c'est  la 
pratique  de  tous  les  gens  de  bien.  Je  ne  sais 
comment  l'usage  contraire  s'est  introduit 
dans  de  grands  diocèses.  Si  c'est  la  pauvreté, 
il  faut  gémir  du  malheur  des  temps;  si  c'est 
Un  vernis  d'avarice,  il  faut  gémir  encore  da- 
vantage. Et  envers  qui  serons-nous  riches, 
si  nous  ne  le  sommes  pas  à  l'égard  de  Dieu? 

20.  Nous  finissons  par  trois  petites  obser- 
vations :  la  première ,  que  quoiqu'il  soit 
mieux  d'allumer  un  troisième  cierge  vers  le 
temps  de  l'élévation,  dans  les  églises  qui  font 
l'office  romain,  parce  qu'il  est  toujours  bon 
de  se  conformer  aux  rubriques,  personne, 
que  je  sache,  n'en  fait  une  loi  qui  oblige  sub 
gravi.  On  sait  que  cela  n'est  d'usage  ni  dans 
le  diocèse  de  Paris  ni  en  plusieurs  autres  du 
royaume.  La  seconde,  qu'il  y  a  au  con- 
traire une  très-étroite  obligation  d'entretenir 
nuit  et  jour  une  lampe  allumée  devant  l'au- 
tel où  repose  le  saint  sacrement  :  obligation 
si  forte,  qu'on  juge  coupables  de  péché  mor- 
tel ou  les  supérieurs  ou  ceux  sur  lesquels  ils 
se  déchargent  de  ce  soin,  s'ils  y  manquent 
pendant  un  temps  considérable,  tel  que  se- 
rait celui  d'un  jour  entier.  Ce  serait  autre 
cho.se  s'ils  y  étaient  forcés  par  l'indigence  et 
la  misère  des  lieux.  La  troisième,  que  si 
dans  le  nombre  des  cierges  qu'on  allume 
pendant  la  célébration  du  sacrifice  il  faut 
éviter  la  superstition  fi),  il  faut  éviter  aussi 
un  air  de  faste  et  de  grandeur.  La  congréga- 
tion des  Rites,  à  qui  rien  n'échappe,  a  dé- 
cidé (3]  qu'un  vicaire  général,  fût-il  prono- 
taire apostolique,  n'a  droit  ni  de  se  fiirc 
servir  à  l'autel  pardeuxchapelains,  ni  d'avoir 
quatre  cierges  aux  messes  basses,  si  la  so- 
lennité de  la  fôte  ne  l'exige.  Ce  seront  là ,  si 

(1)  La  matière  stéariquo  dont  on  fait  des  bougies  bien 
propres  n'a  pas  été  approuvée  à  Rome;  on  peutspulcnient 
croire  que  cet  usage  n'est  pas  une  infraction  grave  .'i  la 
règle. 

{Noie  de  l'Edilcur.) 

f5)  Quarti,  n'i  snprn. 

(3)  r.andelabra  saliem  duo  runi  candelis  accensis  hinc 
et  inde  in  utroque  ejus  lalere.  Uubric.  part,  v,  lit.  20, 
n.  1. 


En  second  lieu  il  faut  se  préparer  par  un 
ardent  désir  d'aller  à  la  maison  du  Seigneur 
et  de  trouver  au  pied  de  l'autel  toutes  les 
consolations.  Les  vrais  Israélites  se  repré- 
sentaient avec  une  très-grande  joie  le  bon- 
heur d'aller  au  saint  temple,  dont  l'autel 
méritait  principalement  du  respect,  parce 
qu'il  était  une  figure  du  nôtre  ;  et  quel  sujet 
n'ont  pas  les  chrétiens  de  soupirer  après 
leurs  églises,  où  est  réellement  Dieu  leur 
Rédempteur  I  Dans  quelque  embarras  qu'ils 
se  trouvent,  ils  doivent  se  calmer  en  disant 
avec  Jonas  au  milieu  des  flots  de  la  mer  :  Je 
reverrai  votresnint temple (1).  Leur  foi  devrait 
tenir  leurs  âmes  attachées  au  sacrement  de  no- 
tre rédemption,  ainsi  quesaint  Augustin  le  dit 
de  sainte  Monique,  qui  ne  manqua  aucun  jour 
d'assister  à  l'autel,  d'où  elle  savait  qu'on  distri- 
bue la  victime  sainte  [Cunfess.  l.  ix,  c.  13). 

Un  troisième  moyen  do  se  préparer  est  de 
gémir  de  ses  misères,  de  concevoir  quelle  est 
son  indignité,  d'entrer  dans  les  senliiiients 
du  publicain  qui  n'osait  presque  lever  les 
yeux  en  entrant  au  temple,  llien  de  plus  res- 
pectable que  la  maison  du  Seigneur  ;  et  si 
Dieu  a  dit  du  tabernacle  de  la  loi  :  Tremblez 
devant  mon  sanctuaire  [Levit.  xxvi,  2),  quel 
respect  ne  doivent  pas  inspirer  nos  églises, 
où  Ion  offre  le  sacrifice  du  ciel  et  de  la  terre, 
le  sangd'unDieu  fait  homme?Un  diacre  disait 
autrefois  tout  haut  dans  l'église  ces  paroles  de 
saint  Jean  :  Loin  d'ici  les  chiens, les  empoison- 
neurs,les  impudiques,  et  quiconque  aime  et  fait 
lcmensonge{Apoc.xxn,i^). Chaque  fidèle  doit 
se  le  dire  à  soi-même,  et  entrer  dans  des  sen- 
timents de  componction  qui  produisent  le  re- 
cueillement, de  peur  d'entendre  ce  terrible 
reproche  de  l'Evangile  :  Mon  ami,  comment 
étes-vous  entré  dans  ce  lieu  sans  avoir  la  rube 
nuptiale  {Mattli.  x^ii,  12)?  c'est-à-dire  sans  le 

(4)  «Quarunidam  missaruni  et  candelarum  certum  nu- 
meruni,  qui  niagis  a  superslilioso  cultu  quam  a  vera  reli- 
gione  invenlus  est,  omuino  ab  Ecclcsia  remove.int  epi- 
scopi.  »  Trident,  scss.  22,  in  Vccrcto  de  Obscrvaitdis,  etc. 

(a)  Uic  7  Augusti  16^7,  apud  Gavantura. 

(6)  Anle  oialioneni  prépara  animaui  luam.  Eccli 
xviir,  23. 

(7)  Verumiamen  rursus  videbo  templum  sanclum  luiim 
Joii.  Il,  3. 


1503 


PRE 


PRE 


1Ô06 


rcspccl/.a  modcstieclla  pureté  que  celle  robe 
Jésigne,  et  qui  conviennent  au  liou  saint  où 
l'on  va  prier  et  adorer  l'Agneau:  sans  tache. 

Enfin,  pour  se  préparer  à  tirer  beaucoup 
Je  fruit  du  saint  sacrifice  oii  l'Eglise  s'olïre 
avec  Jésus-("lirist,  il  faut  se  disposer  à  pou- 
voir s'y  offrir  soi-même,  et  entrer  dans 
l'esprit  du  sacrifice  de  Jésus-Clirist  el  de  son 
Eglise.  Il  faut  que  les  fidèles  demandent  à 
Dieu  que,  semblables  aux  holocaustes  que 
le  feu  purifiait  el  consutnait,  le  feu  divin 
consume  ce  qui  est  en  eux  de  terrestre  cl  de 
charnel,  cl  qui  ne  peut  être  offert  avec  Jésus- 
Christ  (1),  afin  que  non-seulement  leurs  âmes 
soient  purifiées  par  ce  divin  feu,  mais  encore 
leurs  corps  {Hom.  xii,  1),  qui  doivent  être 
offerts  comme  leurs  âmes,  el  qu'ils  puissent 
dire  avec  saint  P.iul  :  Puis(juc  )tous  avons  un 
grand  pontife  élabli  pour  nous  sur  la  maison 
de  Dieu,  approchons-nous  de  lui  arec  un 
cœur  vraiment  sincère,  sans  aucun  déguise- 
ment, avec  une  pleine  foi,  pénétrés  de  tuus  nos 
devoirs  à  la  vue  de  ces  grands  mystères  que  la 
foi  nous  fait  apercevoir,  ayant  les  cœurs  puri- 
fiés par  une  aspersion  intérieure,  exempts  de 
tout  reproche  de  la  conscience,  et  renouvelant 
en  nos  corps  la  pureté  qu'ils  ont  eue  par  les 
eaux  salutaires  du  baptême  [llebr.  x,21,  scq.). 

Mais  quand  nous  ne  nous  trouverions  pas 
dans  ces  sainlesdisposilions  que  les  chrétiens 
doivent  souhaiter,  ne  laissons  pas  d'espérer 
en  lamiséricorde  deDieu,  et  d'aller  avec  con- 
fiance au  pied  de  l'autel  qui  est  la  source  des 
grâces.  Le  pontife  que  nous  avons,  dit  saint 
l'aul,  n'est  pas  tel  qu'il  ne  puisse  compatir 
à  nos  faiblesses.  Il  a  éprouvé  comme  nous 
toutes  sortes  de  tentations,  hormis  le  péché. 
Allons  donc  nous  présenter  avec  confiance 
devant  le  trône  de  la  grâce,  afin  d'y  recevoir 
miséricorde  et  d'y  trouver  le  secours  de  la 
grâce  dans  nos  besoins  [Hebr.  iv,  loj. 

II.  De  la  préparation  particulière  des  prê- 
tres marquée  dans  les  rubriques. 
Explicalion  du  mol  rubrique. 

On  a  appelé  rubriques  des  observations 
écrites  en  caractères  rouges.  Celteexpression 
vient  de  l'ancien  droit  romain,  dont  les  litres 
et  les  maximes  ou  les  décisions  principales 
étaient  écrites  en  rouge  (2).  Parcourez  les 
lois  rouges  des  anciens,  dilJuvénal  (3),  c'est- 
à-dire  les  rubriques  du  droit ,  suivant  la  re- 
marque de  l'ancien  Scoliasle.  On  a  nommé 
de  même  rubriques  de  la  messe  les  règles 
qui  prescrivent  la  manière  de  la  dire,  parce 
qu'en  effet  on  les  a  communément  écrites  en 
rouge  pour  les  mieux  l'aire  distinguer.  An- 
ciennement ces  règles  ne  s'écrivaient  que 
dans  des  livres  particuliers  appelés  Direcloi- 

(1)  August.  m  psal.  l,  n.  23. 

(-2)  yumlilian.  1.  xii,  c.  -5;  Prudeatius,  coMra  Sym- 
mucn. 

(3) Causas  âge,  periege  rubras 

Majorum  leges.  (Satir.  1.  xiii.) 

(4)  Voyez  la  préface  de  Palricio,  évûviue  de  Pienza, 
au  premier  Ponlilical  imprimé  à  Rome  en  148S;  son  épilre 
il  Innocent  VIII,  en  1488;  el  les  préfaces  du  livre  Sacer- 
dotal el  du  Pontifical  sous  Léon  X. 

(3)  Ordo  missa;  composilus  per  reverendum  palrem  Do- 
minusi  Joannem  Burchardum,  olim  niagistium  cœrenionia- 
rum  S.  R.  Ecclesise.  Ordo  scrvandus  per  sacerdotes  ia 


rcs,  Rituels,  Cérémoniaux,  Ordinaires.  Les 
anciens  Missels  manuscrits ,  et  môme  les 
premiers  imprimés  n'ont  presque  point  de 
rubriques.  Burcbard  (V),  maître  des  cérémo- 
nies sous  les  papes  Innocent  Vlll  et  Alexan- 
dre VI,  sur  la  fin  du  w  siècle,  est  le  premier 
qui  ait  mis  au  long  l'ordre  el  les  cérémonies 
de  la  messe,  dans  le  Pontifical  imprimé  à 
Rome  pour  la  première  fois  en  1485,  cl  dans 
le  Sacerdotal  imprimé  quelques  années  après, 
el  réimprimé  sous  Léon  X  (o).  On  joignit  ces 
cérémonies  à  l'ordinaire  de  la  messe  dans 
quelques  .Missels,  et  le  pape  Pic  V,  en  1570, 
les  a  fait  mettre  dans  l'ordre  el  sous  les  li- 
tres que  nous  les  voyons  aujourd'hui  à  la 
tête  des  Missels,  (l'est  là  le  trésor  des  rubri- 
ques. Nous  les  rapporterons  exaclemenl 
chacune  en  son  rang,  pour  en  marquer  le 
sens  el  en  découvrir  les  origines  à  mesure 
que  nous  expliquerons  les  prières. 

KLBRIQUE. 

Le  prêtre  qui  se  dispose  à  dire  la  messe  après- 
s'être  confessé  sacramentcllement ,  s'il  en  a  eu 
besoin  ,  el  récité  du  moins  matines  el  laudes, 
s'applique  quelque  temps  à  l'oraison,  et  dit 
selon  sa  commodité  les  prières  marquées.  Jl 
prévoit  dans  le  Missel  ce  qu'il  doit  lire  ,  lav( 
ses  mains,  et  prépare  le  calice.  lUibr.  tit.I,n.  i. 

REMARQUE. 

1°  Le  prêtre  se  confesse  s'il  en  a  besoin. 
Celte  règle  est  une  suite  du  précepte  de  l'A- 
pôlre,  (]ui  a  dit  :  Quiconque  mangera  le  pnin 
(de  vie)  ou  boira  le  calice  du  Seigneur  indigne- 
ment, sera  coupable  {i\e\a  prof  nuanon)  du  corps- 
et  du  snng  de  Jésus-Christ.  Que  l'homme  donc 
s'éprouve  soi-même  \  Cor.  xi,  ■11).  Quel  crime 
serait-ce,  dit  Firinilien  dans  sa  lettre  à  saint 
Cyprien  6),  d'oser  commimier  au  corps  el  au 
sang  de  Jésus-Christ  sans  avoir  exposé  ses  pé- 
chés et  les  avoir  lavés  par  les  sacrements  rfe 
l'Eglise,  pui.'iqu'il  est  écrit  :  Quiconque,  etc.I 
Ces  maximes  n'étaient  pas  négligées  à  Gar- 
thage,oùsaintGyprien(/»e£(i/)sis)  parle  de  ces 
hommes  pleins  de  foi  et  de  charité çkî,  quoi- 
qu'ils n'eussent  ni  sacrifié  aux  idoles  ni  pris  des 
billets  {[)Ourn'èlTc  pas  recherchés), parceg«')/s 
avaient  eu  seulement  quelque  pensée  de  le  faire, 
allaient  confesser  avec  douleur  et  avec  simpli- 
cité aux  prêtres  de  Dieu  cette  pensée,  leur  dé- 
claraient l'étal  de  leur  conscience,  le  poids  de 
leur  âme,  et  cherchaient  pour  les  moindres 
plaies  le  remède  salutaire.  Le  concile  de  Trente 
(Sess.  i3,  c.  7)  a  mar(iué  aux  prêtres  dislin— 
ctemenl,  aussi  bien  qu'à  tous  les  fidèles,  cû 
qu'ils  doivent  observer  touchant  la  confession 
pour  participer  aux  saints  mystères,  et  ces  rè- 
gles se  trouvent  dans  plusieurs  conciles  parti- 
culiers avant  et  après  le  concile  de  Trente  (7), 

2°  Après  avoir  dit  du  moins  matines  et  lau- 

celebralione  niissae  sine  canlu  el  sine  ministris,  secundum 
rituin  S.  R.  Ecclesia;.  Suceidoiale  piact-  iv,  c.  8,  p.  US. 

(G)  Quale  delictum  est...  ut  non  ablulis  per  Ecclesia) 
lavacrum  sordibus,  nec  peccatis  exposilis,  usurpala  temere 
comnuinicatione  eontingant  corpus  et  saiiguinem  Domi::i, 
cum  scriptum  sil  :  Quicwiqtte ,  etc.  lulcr  Epistolas  Cy- 
prian.  73. 

(7)  Conc. Colon,  an.  1280;  I.ingonense,  an.  1404;  Carno- 
tcnse,  an.  1326,  c.  26;  Paiisiense,  an.  1557,  c.  I  ;  Burdi- 
galeuse,  an.  1582,  c.  6;  Remense,  an.  1.Ï85,  c.  i;  Bilnri- 
gense,  an.  1384,  c.  89;  Aque»»»,  aa.  1383,  «.  7. 


km 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


13()S 


des.  On  a  loujonrs  fait  de  longues  prières 
vocales  avanl  le  saint  sacrifice,  afin  qu'elles 
pussent  exciter  ces  désirs  qui,  comme  dit 
sailli  Augustin  (Ij,  produisent  d'autant  plus 
d'effet  qu'ils  s'animent  davantage.  Les  veilles 
de  la  nuit  et  les  prières  du  point  du  jour,  si 
anciennes  parmi  les  cliréliens,  étaient  regar- 
dées comme  une  disposition  à  l'encharislie. 
Quand  saint  Aihanase  fut  obligé  de  fuir,  on 
célébrait  actuellement  les  vigiles  dans  l'é- 
glise, parce  qu'on  devait  faire  la  synaxc, 
c'osl-à-dire  rassemblée  pour  le  sacrifice  (2j. 
De  là  ces  longues  veilles  Ju  samedi  (ju'on 
voit  dans  Cassien  et  celte  prolongation  de 
prières  le  dimanche  matin,  auquel  les  moines 
devaii  ni  assister  à  la  messe  et  y  communier. 
Or  matines  et  laudes  comprennent  rofDce  de 
la  nuit  et  du  matin.  Les  matines  s'appelaient 
autrefois  les  vigiles,  le  nocturne  ou  les  noc- 
turnes, parce  qu'on  les  disait  la  nuit.  Nous 
savons  que  de|)uis  onze  cents  ans  sans  inter- 
ruption cet  office  se  fait  la  nuit  dans  l'Eglise 
de  Paris  (•î)  :  cl  l'on  ne  sait  pas  le  coumien- 
cement  de  cel  usage  qui  était  autrefois  très- 
commun  (i).  Mais  comme  depuis  plusieurs 
siècles  la  plupart  des  églises  n'ont  dit  le 
noctiirMC  que  le  matin,  on  l'a  appelé  mati- 
nes (.')).  Ainsi  1(!  concile  de  Rouen,  en  12;j6, 
ordonna  que  les  cure's  et  les  chapelains  diraient 
mutines  la  nuit  :  et  le  chapitre  de  l'église  de 
Troyes,  en  136'i-,  statua  (IJ)  qu'on  continue- 
mit  de  chanter  matines  à  minuit.  A  l'égard  de 
landes,  c'était  l'olficc  du  point  du  jour,  qui 
est  bien  marqué  dans  Grégoire  de  l'ours  (7) 
au  milieu  du  vr  siècle,  pour  le  temps  de  le 
dire,  et  pour  les  psaumes  et  le  capitule  dont 
il  est  encore  composé  aujourd'hui.  Comme 
donc  ces  olfices  étaient  une  première  prépa- 
ration au  saint  sacrifice,  plusieurs  con- 
ciles ^8)  ont  réglé,  de  même  que  la  rubrique, 
qu'on  ne  dirait  la  messe  qu'après  avoir  dit 
l'office  de  la  nuit  et  du  matin,  qui  comprend 
matines  et  laudes.  Quelques  anciennes  égli- 
ses ont  si  fort  retenu  celte  masiiiie,  que  l'of- 
fice était  une  préparation  au  saint  sacrifice, 
qu'à  Saint-Etienne  de  Bourges  Mgr  rarclie- 
véqne  ne  peut  pas  oiflcier  à  la  messe  aux 
jours  qui  lui  sont  destinés,  s'il  n'a  assisté 
aux  premières  vêpres,  à  matines  et  à  laudes. 
Il  en  est  de  même  à  Boulogne.  Et  cela  s'ob- 
serve aussi  à  Notre-Dame  de  Paris,  si  des 
indispositions  ou  des  affaires  enipêchent  Mgr 
l'archevêque  d'aller  à  l'office  de  la  nuit,  après 
avoir  officie  à  vêpres. 

(i)  Ideo  per  cerla  iiilervalla  liorarum  et  lemporumcliam 
verliis  logamiis  Dciini,  ui...  ac]  hoc  aiiyendum  nosipsos 
acrius  excitemus.  Dignior  enim  sei|uetur  eUectus,  quera 
fervenlior  praecpdit  ailecliis.  Episl.  130,  ad  Proba,n. 

(ij  Socriit.  Iliil.  Ecoles.  I.  ii,  c.  8. 

(5)  Viînain.  Forluiiai.  Fil.  S.  Genn.  ;  et  t.  ii ,  carni.  10. 

(4)  Greg.  Turon.  Uisl.  I  n-,  c.  6. 

(5)  Les  cmiuimi's  des  cimiireux  écrites  par  Guignes, 
ciiuiviième  prieur  général,  ipil  suni  leurs  premiers  sialnts, 
ont  appeli!  l'office  de  la  miil  matines,  apparemment  parce 
qu'ils  ont  dit  en  même  temps  laudes;  elles  nouveaux  Mis- 
sels et  Bréviaires  de  Pans  le  uonimenl  noclurDe,  pou» 
parler  coinine  l'aiiliiiiilé. 

{6)Camus3l,  Piomptiiarium  Trec. 

(7)  Ce  ritis  Palium,  c.  6. 

(«)  Synod.  Paris.,  Odou.  de  Soliaco,  Innocent  IV,  epist. 
40,  O.niic.  Neiuaus.  au.  1284;  Coûo.  Liogon.  au.  1444;  Se- 
UOUCiise,  au.  loU. 


I.a  rubrique  ajoute  du  mnîns,  parce  qu'if 
a  clé  souvent  ordonné  de  dire  prime  (9).  et 
même  tierce  (10)  avant  la  messe,  et  tiii'cn 
elTel  on  devrait  régulièrement  avoir  dit  les 
heures  qui  précèdent  le  temps  auquel  on  la 
dit,  c'est-à-dire,  prime  et  tierce,  si  on  la  dit 
vers  les  neuf  heures,  et  même  sexte,  si  on  ne 
la  dit  que  vers  midi. 

3"  Le  prêtre  s'applique  quelque  peu  de  temps 
à  l'oraison.  La  prière  mentale  doit  toujours 
être  jointe  à  la  vocale;  celle-ci  ne  sert 
qu'autant  qu'on  est  recueilli  ;  et  le  recueille- 
ment peut  redoubler  par  une  simple  allen- 
tion  à  sa  propre  indignité  et  à  la  grandeur 
des  mystères., De  peur  que  le  tumiille  du 
monde  ne  mît  un  obslacle  au  recueillement, 
quelques  églises  cathédrales  et  collégiales 
ont  voulu  autrefois  que  le  prêtre  qui  devait 
officier  pendant  la  semaine ,  la  passât  tout 
entière  en  retraite  (11).  Tout  le  chœur  le 
conduisait  en  procession  le  samedi  au  soir 
jusqu'à  un  appartement  particulier  d'où  il 
ne  sortait  que  pour  la  messe  cl  les  autres 
offices.  On  avait  même  en  quelques  endroits 
engagé  le  diacre  et  le  sous-diacre  au  même 
recueillement.  Deux  savants  ecclésiastiques 
qui,  sous  M.  Fouquet.évêqued'Agde, avaient 
recherché  les  anciens  usages  de  cette  église, 
ont  marqué  que  le  diacre  et  le  sous-diacre 
semainiers  gardaient  exactement  la  retraite 
pendant  leur  semaine,  et  ne  sortaient  pas  de 
la  maison  capitulaire  où  ils  avaient  chacun 
un  appartement  particulier. 

M.iis  il  ne  reste  plus  (jue  quelques  vestiges 
de  ces  pratiques  si  édifiantes.  Actuellement, 
à  l'abbaye  de  Saint-Claude,  le  semainier  ne 
sort  point  du  cloître,  et  garde  lui  seul  pen- 
dant la  semaine  l'abstinence  de  viande,  que 
toute  la  communauté  observait  autrefois(I2). 
Les  prêtres  qui  sont  contraints  de  mener  une 
vie  commune  et  de  vaquer  à  beaucoup  d'af- 
faires, doivent  gémir  cl  demander  à  Dieu  le 
recueillement  convenable  au  saint  sacrifice. 

4^°  Il  dit  les  prières  marquées.  L'ancien 
auteur  qui  a  écrit  sous  le  nom  de  saint  Denys 
lAréopagilo  (13)  parle  des  inspirations  parti- 
culières que  le  saint  évoque  Carpus  recevait 
pendant  les;)r!'crM;)>"eparn<oire«  des  saints  my- 
stères; elsaintMaxime(li)etPachymère(15), 
qui  ont  commenté  cel  endroit,  ne  l'entendent 
que  des  prières  que  le  prêtre  fait  en  particu- 
lier pour  se  disposer  à  approcher  de  l'autel 
avec  pureté  et  a^cc  ferveur.  Il  y  a  huit  ou 
neuf  cents  ans  qu'on  met  de  ces  sortes  de 

(9)  Synod.  Colon,  an.  1280;  Sjnod.  Exon.an.  1287,  c  2; 
Synodic.  Paris,  p.  7. 
{lOj  tbid.,  p.  343. 

(11)  Voyez  le  livre  intitulé:  Pratiques  depiélé  pour  ho- 
no'i'r  le  saim  sacremenl,  imprimé  en  11)85,  prat.  28,  où  il 
esl  du  que  dans  l'église  calliédrale  de  Uoueu  les  anciens 
clianniues  ont  fait  observer  c  ue  cérémonie,  contre  l'eii- 
treprise  des  v'imps.  (Page  86.) 

(12)  Parmi  les  chartreux,  oii  la  clôture  et  l'atisliuencn 
sont  loujonrs  gardées,  le  semainier  .ijoule  à  ces  praliiiues 
celle  de  réciter  la  pas>i.in  de  Jésus-Christ  sel  Jn  saint  Joan. 
Il  le  fait  en  aulu-  n  eu  étole  au  pied  de  l'autel,  avant  <iue 
de  rouiinencer  la  lutbse,  pour  portera  l'autel  un  esprit 
tout  occulté  des  iiiysiéres  du  sacrilice  du  Sauveur.  Con- 
sucliiil.  in.ss.  ordin.  Cm  tus. 

(11)  liiisl.  8,  p.  790. 
(li)  In  Uioiivs.,  p.  319. 
(UJ  Page  279. 


1309 


PRK 


PRE 


1510 


prièrps  à  la  télé  des  Sacramenlairos  on 
Missels.  Le  Mierolo;,Mie,  vers  l'an  lOllO,  a 
riaïqué  les  qiialre  premiers  psaumes  (1  de 
la  préparalioii  qu'on  voit  dans  les  Missels, 
(l.ins  les  Bréviaires  et  dans  toutes  les  sacris- 
ties. Cent  ans  auparavant,  le  Sacramentaire 
de  Trêves,  écrit  au  x'  siècle  ne  marque  que 
les  trois  premiers  ;  mais  il  les  f.iil  suivre  de 
longues  lilanies  des  saints  ;  et  ces  litanies 
ont  été  dites  par  tout  le  choeur  2)  aux 
erandes  messes.  Cela  est  encore  observé  aux 
«athcdralcs  de  Cambrai  et  d'.\rras,  où  loul 
le  chœur  à  genonx  chante  tous  les  jours  les 
lilanies  avant  la  messe,  cl  à  Barcelone,  où  on 
les  réelle  (3).  On  ne  trouve  pas  tout  à  lait  les 
mômes  psaumes  et  les  mêmes  prières  dans 
tous  les  anciens  livres;  et  IKglise  laisse  à  la 
dévotion  et  au  loisir  du  prêtre  de  choisir  les 
prières  qu'il  ju<;era  les  piuM  propres  pour 
nourrir  sa  loi  et  sa  piété. 

5'  Il  prévoit  dans  le  Misnel  ce  qu'il  doit 
lire  ,  afin  qu'il  l'enlr-nde  et  le  dise  mieux,  et 
qu'il  ne  cause  aucun  ennui  aux  assistants 
en  cherchant  dans  le  livre. 

6'  //  lave  ses  moins.  C'est  une  maxime  de 
tous  les  temps  et  de  tous  les  peoples  de  se 
laver  les  mains  avant  le  sacrifice.  L'ancienne 
loi  l'ordonnait  expressément  (■'»)  ,  et  les 
chrétiens  n'ont  jamais  négligé  cette  pratique. 
Saint  Cyrille  de  Jérusalem  dit  (.ï)  qu'on  sait 
bien  que  les  ministres  de  l'autel  ne  s'en 
approchent  pas  sans  s'être  lavés  auparavant. 
Vondriez-vousvousapprorherdusdcrilîcesans 
vous  être  lavé  les  vuiins  ?  dit  saint  Chrysos- 
toine  dans  ses  homélies  au  peuple  d'.Xnlio- 
che  (6);  et  saint  Augustin  (7)  ou  plutôt  sain! 
Césairc  (8)  dit  aussi  que  tous  les  hommes  ont 
soin  de  se  laver  les  mains  pour  recevoir 
l'eucharistie.  Le  seul  respect  inspire  celte 
propreté;  mais  l'Eglise  a  principalement  en 
vue  d'inspirer,  par  cette  ablulien  extérieure, 
la  pureté  intérieure  qu'elle  l'ait  demander  par 
une  oraison  propre,  en  lavant  les  mains. 

7"  Jl  prépare  le  calice  lui-même,  ou  le  ("ait 
préparer  par  une  autre  personne,  comnje  la 
rubrique  de  l'aris  le  remarque.  Il  sulfirail 
ménie  que  tout  ce  qui  est  nécessaire  pour 
l'oblation  se  trouvât  sur  l'auU-l  à  l'OITerloire, 
comme  on  le  fait  aux  messes  solennelles  ; 
mais  comme  aux  messes  basses  le  prêtre  n'a 
ni  diacre  ni  sous-diacre, et  qu'il  pourrait  lui 
manquer  quelque  chose  au  temps  di;  l'obla- 
tion, il  est  plus  à  propos  qu'avant  de  com- 
mencer la  messe  il  porte  à  l'autel  le  calice 
tout  préparé  avec  un  pain  sur  la  patène. 

III.  De  la  préparation  extérieure  par  les  orne- 
ments particuliers. 

Les  liabils  particuliers  dont  le  prêtre  se 

U)  Omnidilecla...  Boiedixisli...  Incliiiu  ..  Cieiihli. 

(ij  Les  cliarlreux  les  liisenl  ainsi  aux  jours  fériaiu. 

(ô)  On  a  cessé  du  les  chauler  à  Tournai  depuis  environ 
ffenle-six  ;ins.  A  Noyou,  [leniiani  la  procession  qui  se  fait 
le  diiiianclie  avant  la  messe,  les  enf.inls  .le  rliœnr  cbaii- 
lenl  les  lilanies  à  l'aulel;  et  cela  semble  avoir  elé  ainsi 
établi  pour  abréger  l'ollice.  A  Melz  ,  on  a  couiuine  lia 
chanter  les  lilanies  des  sainls  les  lundis,  mercredis  el  ven- 
dredis de  carême,  après  sexle.  Tout  le  chœur  à  genoux 
les  commence  devant  l'autel;  elles  se  coulinueQl  pen- 
dant h  procession,  et  s'achèvent  Uaus  l'église. 

W  Bxod.  XXX,  18. 


revêt,  et  les  cierges  qu'on  allume  avant  que 
de  commencer  la  messe,  sont  une  cérémonie 
religieuse  qui  doit  préparer  les  assistants  à 
quelque  chose  de  grand  et  d'auguste. 
RinniQiR. 
Le  prêtre  prend  des  vêlements  qui  ne  doi- 
vent être  ni  ilécousus  ni  déchirés,  mais  entier$ 
et  propres,  bénits  par  l'évéque  ou  par  qutlque 
autre  qui  en  ait  le  pouvoir,  etc.  Til.  1,  n.  2. 

nEMARQlJE 

Où  l'on  montre  l'origine  des  babils  sacerdoLiut,  et  (lonr- 
qitoi  l'IÎKlise  vhui  (|iic  te  prAtre  prenne  des  habits  par 
liculiers  pour  dire  la  uiesse. 

Dans  les  Etals  et  dais  les  républiques  il  y 
a  des  habits  particuliers  pour  plusieurs  céré- 
monies, pour  rendre  la  justice,  pour  honorer 
les  sciences,  pour  les  rejouissances  et  pour 
le  d  'uil  ;  et  l'on  ne  peut  être  surpris  que 
l'Eglise  prenne  des  habits  particuliers  dans 
ses  cérémonies  les  plus  saintes  et  les  plus 
augustes.  Dieu  avait  marqu(>  dans  rancieiine 
loi  quels  devaient  être  les  habits  sacres  dans 
les  fonctions  du  ministère;  et  quoi(]iic  nous 
ne  soyons  pas  assujeilis  à  toutes  les  cérémo- 
nies de  l'ancienne  loi,  saint  .lérrtme  ('.>)  infère 
néanmoins  de  ce  qui  est  rapporté  dans 
Eiéchiel  lonchant  le  servire  divin,  «  que 
nous  ne  devons  pas  entrer  dans  le  Saint  des 
sainls,  et  célébrer  les  sacrements  du  Seigneur 
avec  les  habits  qui  nous  servent  aux  autres 

usages   de    la   vie La    religion    divine, 

ajotile-t-il,  a  un  habit  pourle  ministère  et  un 
autre  pour  l'usage  commun.  » 

\  éritablement  les  saints  mysières,  infiiii- 
menls  grands  par  cux-mênics,  n'ont  besoin 
d'aucun  éclat  extérieur.  Aussi  d.ins  le  temps 
des  persécutions  on  n'étail  occnpé  que  d'of- 
frir le  saint  sacrifice  avec  une  conscience 
pure,  sans  rechercher  des  habits  particuliers. 
Mais  les  hommes  ont  souvent  besoin  de 
signes  extérieurs  el  sensibles,  qui  les  rappel- 
lent intérieurement  anx  grandeurs  invisibles 
des  mystères.  Ils  doivent  choisir  ce  qui  peut 
imprimer  un  plus  grand  respect.  La  propreté 
seule  a  souvent  pu  suffire  pour  inspirer  ce 
respect.  Mais  quand  l'Eglise  est  lievenuc 
riche  par  les  dons  des  puissants  du  siècle 
convertis  à  la  foi,  on  n'a  pas  dû  craindre  de 
célébrer  le  service  divin  avec  quelque  ma- 
gnificence, parce  que  tout  ce  qu'il  y  a  de 
grand  dans  le  moniJe  vient  de  Dieu,  et  doit 
être  consacré  à  sa  gloire.  L'or  et  l'argent 
m'appartiennent,  dit  le  Seii/neur  dans  le  pro- 
phète, en  représentant  la  gloire  du  temple  du 
Désiré  des  nations  (10).  C'est  ce  qui  fit  élever 
et  orner  des  temples  si  magnifiques  dès  que 
les  princes  embrassèrent  ou  autorisèrent  le 
christianisme  ;  et  l'on  put  bien  alors  prendre 
de  riches  habits  pour  les  cérémonies  sacrées. 

(3)  Catech,  3,  Myslag. 

(li)  Homil.  ô,  in  epist.  ad  Eplies. 

(7)  Serni.  229,  append.,  Ai.  de  Tempore,  232. 

(8)  Serm.  5'2. 

(9;  Per  quœ  discimus  non  quotitlianis  et  quibusiiliet  pro 
usu  vita;  conitnunis  poliulis  veslibus  nos  ingredi  debere 
in  sancla  sanclorum;  sed  niunda  conscienli.i,  el  mniidis 
veslibus  lenere  Doniini  sacranieuta...  Purro  rebgiodivina 
allerum  habitum  habel  in  minislerio,  allerum  in  usu  vua- 
que  conimuni.  Hier,  in  Ezecli.  xliv. 

(10)  Implebo  domnm  islam  gloria...  Meuni  estargenluia 
el  {ueumestaurum,  dicitDouiiuuseitercituuai.  ,49^.  ii,8,d 


1311 


DICTIONNAIRE  DES  CEREMONIES  ET  DES  RITES  SACRES. 


1512 


Nous  lisons  dans  Théodorel  (1)  que  l'empe- 
reur Constantin  donna  à  Macaire,  évoque  de 
Jérnsaletn,  une  robe  lissue  d'or,  pour  s'en 
servir  en  donnant  le  baptême.  On  voit  dans 
Optai  de  Milève  (2)  que  l'empereur  envoya 
des  ornements  aux  églises,  qu'il  appelle"  les 
maisons  de  Dieu  ;  et  saint  Grégoire  de  Na- 
zianze  relève  l'éclat  des  ornemealsxle  tout 
le  clergé.  A  la  dédicace  de  la  célèbre  église 
de  Tyr,  en  313,  Eusèbe,  évêque  de  Ccsarée, 
qui  en  fit  le  discours,  parle  des  habits  des 
évoques  qui  étaient  présents  comme  de  saints 
habits  qui  les  rendaient  vénérables  :  0  amis 
et  pontifes  du  Seigneur  ,  leur  dit-il,  qui  êtes 
revêtus  de  la  sainte  tunique  (3).  On  regardait 
les  habits  qui  servaient  au  ministère  sacré 
comme  devant  être  distingués  du  commun, 
et  conservés  avec  respect.  En  effet,  le  prêtre 
Népotien,  qui  n'était  nullement  magnifique, 
mais  seulement  propre,  faisait  tant  de  cas  de 
la  tunique  dont  il  était  revêtu  en  offrant  le 
saint  sacrifice,  qu'il  la  laissa  par  testament 
à  saint  Jérôme,  pour  qui  il  avait  une  véné- 
ration toute  particulière  (i). 

Cette  distinction  des  habits  de  la  messe 
n'a  éié  observée  quelque  temps  que  par  dé- 
votion ;  mais  dans  la  suite  les  papes  et  les 
conciles  (3)  ont  ordonné  qu'on  ne  célébre- 
rait le  saint  sacrifice  qu'avec  des  habits 
consacrés  à  cette  sainte  action,  et  ont  dé- 
fendu sous  les  plus  grièves  peines  de  se  ser- 
vir de  ces  habits  dans  les  usages  coilimuns. 
C'est  pourquoi  la  rubrique  veut  que  ces  vê- 
tements soient  bénits  par  l'évêque,  afin  qu'ils 
soient  entièrement  destinés  à  des  usages  sa- 
crés. Selon  la  liturgie  de  saint  Chrysosto- 
me  (6j,  les  Grecs  les  bénissent  chacun  en 
particulier  par  le  signe  de  la  croix  accompa- 
gné d'une  prière  toutes  les  fois  qu'ils  les 
prennent.  Les  Latins  l'ont  fait  aussi  autre- 
fois de  même,  comme  on  le  voit  dans  la  messe 
de  Ratolde  écrite  au  x<'  siècle ,  et  il  paraît 
par  un  grand  nombre  d'anciens  Pontificaux 
et  Sacramentaircs  qu'on  observe  du  moins 
bien  régulièrement,  depuis  huit  cents  ans, 

(1)  Ilist.  ecctes.  1.  ii 

(2)  Lib.  II. 

(5)  01 iYiovioS^'fi.  Eiiseb.  Hist.  cccles.  1.  \,  cap.  4. 

(i)  Hier.  Epist.ad  HeUod.,  EijUapli.  Nep. 

(5)  Vide  Baron,  an.  200,  ii.  6;  Conc.  Brac.  can.  1. 

(6)  Eucliot.  Giœc.  p;ig  .'>:). 

(7)  Lib.  Sncram.  Ecclcs.  Turon.  anle  an.  800;  Marlen.  t. 
I,  p.  543;  Sacram.  ms.  Trcvir.  ad  Casulam,  ad  Fauonem. 

(8)  Voijez  (il  l'arliclo  des  ornements  ci-dessus  cnumé- 
rés,  el  au  Supplément  qui  leriiiine  ce  Dicliounaire,  pour 
ce  qui  regarde  l'araict,  l'aube  et  la  ceinture)  l'origine  de  ces 
ornements,  le  changement  que  la  propreté  el  la  commodité 
oui  introduit,  les  vues  qu'a  l'Eglise  en  les  faisant  prendre 
aux  ministres  sacrés,  et  d'où  vient  qu'où  se  sert  de  diffé- 
rentes couleurs  en  diverses  fêles,  ainsi  que  les  prières 
qu'on  récite  en  les  prenant. 

(9)  Nullus  niissara  cantet...sine  amiclu,  sine  alba,  slola, 
fanone  et  casula.  Hom.  de  Cur.  pasl.  ad  presb  ,  Conc. 
t.  VIII,  col.  31. 

(10)  Ord.Rom. 

(11)  Missal.  AmUros.  an.  1482,  1548  et  1360. 

(12)  Missat.  Lugd.  an  1310  et  le  Recueil  des  cérém.  de 
V église  de  Lyon,  imprimé  l'an  1702. 

(13)  Conc.  Co^ac. 


de  ne  prendre  ces  ornemenis  qu'en  disant 
des  prières,  dont  nous  remarquons  les  va- 
riétés, soit  dans  le  sens,  soit  dans  les  termes. 
Les  Ponlificatix  elles  Sacramentaircs,  qui 
sont  écrits  vers  l'an  000 ,  contiennent  les 
prières  pour  l'amicl,  l'aube,  la  ceinture, 
i'élole  el  la  chasuble;  et  quelques-uns  y  joi- 
gnent une  prière  pour  le  manipule,  qui  a  été 
ensuite  dite  partout  depuis  le  xr  siècle  i7). 
Quoique  ces  ornements  soient  uniquement 
consacrés  aux  usages  saints  ,  ils  ne  laissent 
pas  d'avoir  été  originairement  semblables 
aux  habits  dont  on  se  servait  dans  la  vie 
civile.  Mais  comme  ceux-ci  ont  souvent 
changé,  et  que  les  habits  sacrés  ont  aussi 
souffert  quelque  changement,  ils  ont  été  dans 
la  suite  tout  différents  les  uns  des  autres. 

De  ramict,de  l'aube,  delà  ceinture,  du  manipule,  de  I'élole 
el  de  la  chasuble  (8)  dont  les  papes  el  les  conciles  veu- 
lent que  les  prêtres  soient  revêtus  pour  dire  la  messe. 

La  rubrique  et  l'ordinaire  du  Missel  mar- 
quent l'ordre  qu'on  vient  de  voir  dans  le  ti- 
tre, et  qu'on  doit  garder  en  prenant  les  or- 
nements. Le  pape  Léon  IV,  vers  l'an  830, 
prescrivit  à  peu  près  le  même  ordre  en  ces 
termes  :  Que  nul  ne  dise  la  messe  sans  amict , 
sans  aube,  sans  élole,  sans  manipule  et  sans 
chasuble  (9),  el  l'on  trouve  tous  ces  orne- 
ments marqués  dans  plusieurs  anciens  Sa- 
cramenlaires  depuis  le  ix'  siècle,  avec  ces 
deux  différences  :  la  première,  que  dans 
l'un  des  plus  anciens  ordres  romains,  écrit 
au  temps  de  Charlemagne  (10) ,  l'amicl  n'est 
marqué  qu'après  l'aube  et  la  ceinture  ;  et 
cet  usage  s'est  conservé  dans  les  églises  de 
Milan  (11)  et  de  Lyon  (12).  La  seconde  diffé- 
rence est  que  le  manipule  est  marqué  après 
la  chasuble  dans  le  règlement  (13)  du  diocèse 
d'Oviédo  en  1050,  en  quelques  manuscrits  (14-). 
et  en  divers  auteurs  avant  l'an  1200.  t'est 
l'usage  que  les  évéques  gardent  encore  au- 
jourd'hui. A  l'égard  des  prières  qu'on  récite 
en  les  prenant,  on  les  voit  avec  quelques  va- 
riétés dans  une  infinité  de  livres  d'église  de- 
puis le  IX'  siècle  (15). 

(14)  Sacram.  ms.  Trev. 

(15)  Ces  prières  se  trouvent  dans  l'ancienne  messe  qui  a 
été  donnée  par  Flaccus  Illyricus  en  1557,  el  qui  me  pa- 
raît être  un  recueil  de  prières  tirées  des  Missels  de  plu- 
sieurs Eglises  de  Germanie  vers  la  fin  du  ix»  siècle,  plu- 
tôt que  VOrdo  missœ  de  quelque  Eglise  particulière.  Ces 
prières  sont  aussi  dans  un  Pontifical  de  saint  l'rudence, 
évoque  de  Troyes,  et  dans  deux  manuscrits  de  huit  ceuls 
ans  de  Moissac  el  de  Saint-Galien  de  Tours,  donnés  par  le 
P.  UiTlèae  {de  Anl.  Eccl.  Rit.,  t.  I,  p.  523,  533,  536);  dans 
un  Sacramenlaire  manuscrit  de  Trêves  écrit  vers  l'an  990, 
et  conservé  dans  la  bibliothèque  de  l'Oratoire  de  Paris, 
dans  un  Sacramenlaire  nis.  de  la  bibliothèque  de  l'Eglise 
de  Noyon,  qui  a  environ  huit  cents  ans;  el  dans  deux  ma- 
nuscrits de  la  bibliothèque  du  Koi,  donl  l'un.esl  un  Ponti- 
fical de  l'église  de  Séez,  écrit  vers  l'an  1040,  n.  386G,  où  la 
messe  est  de  même  <pie  celle  qui  a  été  donnée  par  le  P. 
H.  Menard  sons  ce  idru:  Missa  velus,  ex  codice  Tilimio 
(Append.  ad  lib.  Sacram.  p.  266),  el  l'autre  est  un  Missel 
plénier  écrit  l'an  1060;  et  enfin  dans  un  très  grand  nombre 
d'aures  Missels  postérieurs.  11  d'y  a  que  fort  peu  d'églises 
au  Ml*  siècle  où  l'on  s'habillait  en  conlinuanl  les  prières 
de  la  préparation  sans  en  réciter  de  particulières  pour  les 
ornements. 


FIN  DU  DEUXIEME  VOLUME, 


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